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(Onze heures dix-neuf minutes)
Le President (M. Dauphin): Le quorum étant
constaté, je déclare donc la séance de la commission des
institutions ouverte, qui a comme mandat ce matin de procéder à
l'étude des crédits budgétaires du ministère du
Conseil exécutif, programmes 1 et 2, pour l'année
financière 1990-1991. Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Blais
(Masson) est remplacé par M. Paré (Shefford) et
Mme Caron (Terrebonne) par Mme Vermette (Marie-Victorin).
Conseil exécutif
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup. Je rappelle aux
membres de cette commission qu'une enveloppe de deux heures a été
prévue pour faire cette étude. J'aimerais tout d'abord, au nom de
tous les membres de la commission, souhaiter la bienvenue à la
vice-première ministre qui est ici avec nous, ce matin. Je lui
demanderais, dès ce moment, de procéder à des remarques
préliminaires, si elle en a. Et puis, bienvenue également aux
membres de l'Opposition.
Mme Bacon: Vous comprendrez bien, M. le Président, que ne
je ne peux pas me substituer au premier ministre. J'ai trop de loyauté
pour le premier ministre pour parler en son nom. Mais il me fait plaisir ce
matin d'être ici pour défendre les crédits du Conseil
exécutif, du moins, pour la période que nous avons devant nous,
cet avant-midi, et de répondre autant que faire se peut aux questions de
l'Opposition et des députés de l'équipe
ministérielle. Je pense qu'on pourra ajouter des remarques à
mesure qu'il y aura des questions et qu'on sentira le besoin de le faire.
Le Président (M. Dauphin): D'accord.
Mme Bacon: Mais peut-être, si je peux faire une demande...
Je ne sais pas si c'est le lieu ou le moment de le faire, mais que nous
puissions procéder élément par élément,
programme par programme, ce qui serait plus facile pour moi de me retrouver un
peu dans les dossiers, s'il vous plaît.
Le Président (M. Dauphin): D'accord. Je sais que j'ai eu
une information tantôt du député de Shefford qui... C'est
ça.
M. Paré: On pourrait globalement sur tous les dossiers de
la jeunesse parce que, effectivement, c'est tellement vaste, c'est
général. Comme c'est sur le dossier jeunesse comme tel, ce matin,
je préférerais qu'on fasse comme on fait souvent dans d'autres
débats, un débat global finalement.
Le Président (M. Dauphin): Jeunesse, c'est où?
M. Paré: Parce que c'est plus global que
spécifique, à mon avis, la situation des jeunes. Donc, une
discussion où on pourra accepter les éléments de
programme.
Le Président (M. Dauphin): Alors, si je comprends bien, ce
serait évidemment au programme 2 et, possiblement,
l'élément 2, n'est-ce pas? Au niveau du Secrétariat
général...
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Dauphin): ...et greffes du Conseil
exécutif.
M. Paré: Oui.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que ça va, Mme la
vice-première ministre ou...
Mme Bacon: Je préfère toujours
élément par élément, à l'intérieur
d'un programme mais vous comprendrez bien que ce n'est pas facile de
répondre à toutes les questions en même temps.
Si vous permettez, on va peut-être tenter de répondre, si
on s'apercevait que ça cause trop de problèmes...
M. Paré: Oui. Mais ce qu'il faut bien
reconnaître...
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Shefford.
M. Paré: ...c'est qu'à l'intérieur de
l'élément 2 est compté le dossier de la jeunesse.
Donc...
Mme Bacon: C'est ça, oui, oui.
M. Paré: ...c'est le dossier de la jeunesse...
Mme Bacon: Ce n'est que celui-là que vous voulez
discuter...
M. Paré: ...dans son ensemble. Mme Bacon: ...ce
matin.
M. Paré: Oui, c'est spécifiquement sur le dossier
de la jeunesse.
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Dauphin): Dossier jeunesse.
Peut-être avant de débuter, Mme la vice-première ministre,
je vous demanderais de nous présenter les personnes qui vous
accompagnent.
Mme Bacon: Je vais leur demander de se nommer...
Le Président (M. Dauphin): Oui, d'accord.
Mme Bacon: ...avec leur titre, si vous voulez bien.
Mme Bergeron (Johanne): Johanne Bergeron, je suis maintenant
sous-ministre adjointe au Tourisme. Je suis ici à titre
d'ex-secrétaire générale associée à la
jeunesse.
Le Président (M. Dauphin): Bienvenue.
M. Auger (Jacques): Jacques Auger, du Secrétariat à
la jeunesse. Je suis directeur de la récherche et secrétaire par
intérim.
M. Benoit (Robert): Robert Benoit, adjoint parlementaire au
premier ministre.
M. Regimbai (Gilles): Gilles Regimbai, directeur
général de l'administration.
Crevier (Michel): Michel Crevier, secrétaire
général associé au conseil exécutif.
Dossier jeunesse
Le Président (M. Dauphin): Alors, merci beaucoup. Alors,
M. le députe de Shefford vous avez des remarques préliminaires,
je crois?
M. Roger Paré
M. Paré: Oui, M. le Président. Alors, moi aussi je
souhaite bienvenue à la vice-première ministre et aux gens qui
l'accompagnent du Secrétariat aussi du Conseil permanent de la jeunesse.
Moi, je dois vous dire, je vais profiter de l'occasion qui nous est
donnée pour faire des remarques préliminaires sur l'ensemble du
dossier "jeunesse" parce que, malheureusement, on se rend compte d'une chose,
c'est un dossier qui est négligé, c'est un dossier qui n'est pas
traité souvent ici à l'Assemblée nationale. Donc,
l'occasion qui nous est donnée on ne peut pas la manquer,
spécialement, en plus que le temps est Wmiîé. Je vais en
profiter dans ces remarques préliminaires pour soumettre mes
inquiétudes, mais non pas seulement les miennes, mais les
inquiétudes du monde de la clientèle "jeunesse" qui s'est
exprimée d'ailleurs dans le rapport du . Comité permanent de la
jeunesse qui a été déposé ce printemps. Je ne sais
pas combien de personnes l'ont lu. Je ne sais même pas si les
députés l'ont lu, mais j'ai vraiment l'impression que les
ministres ne l'ont pas lu. J'aurais aimé, ce matin, que le premier
ministre puisse me dire si lui, à tout le moins, l'a lu parce qu'il l'a
reçu en janvier. Et ce qu'on retrouve là-dedans, je dois vous
dire, c'est très accablant pour le gouvernement. On pouvait lire les
journaux, les titres des journaux que je ne fais que citer. À la suite
du dépôt de ce rapport, c'était écrit: Québec
n'a pas fait ses devoirs, estime le Conseil permanent de la jeunesse. Et on
retrouvait aussi: "Bourassa en train d'hypothéquer la vie des jeunes,
estime le Conseil permanent de la jeunesse."
Ce qu'on retrouve là-dedans, effectivement, ce n'est pas
très beau, mais c'est un portrait et c'est ça qui est le plus
pénible. C'est un portrait réel. C'est un tableau attristant,
mais réaliste, de ce qu'on retrouve à travers le Québec
par rapport à nos jeunes et par rapport à leur avenir. C'est
là-dessus que moi je vais élaborer durant quelques minutes.
Premièrement, qu'on ne l'ait même pas commenté du
côté gouvernemental, je dois vous dire, c'est un scandale. C'est
inacceptable qu'on ait créé ce concept en en faisant, au cours du
premier mandat, effectivement, le seul geste du gouvernement par rapport
à toute notre jeunesse. Ces gens-là ont travaillé, ont
consulté, ont fait le tour du Québec et sont arrivés avec
un portrait de la situation actuelle avec des recommandations et avec des
prises de position. On ne l'a jamais commenté. Et on ne l'a surtout pas
lu ou, à tout le moins, on a refusé d'y donner un suivi parce que
ce qui est dénoncé là-dedans, et c'est ça moi que
je veux amener, si on regarde la ligne directrice de ce volume qui rapporte ce
que les jeunes du Québec pensent et ce que le Conseil a rapporté
d'une façon exacte et correcte avec beaucoup de courage, je dois dire,
c'est que les jeunes ne comprennent pas que, après sept ans de
croissance économique, alors que le ministre des Finances nous a
parlé, durant quelques discours, de la période des vaches
grasses, on n'ait pas réussi à trouver une place pour les jeunes,
on n'ait pas amélioré leur situation et qu'au contraire, leur
situation se sort détériorée.
Tout au cours de ces années de croissance économique, le
gouvernement a continué à couper dans les programmes d'aide pour
les jeunes, alors qu'on était en période de croissance
économique. À quoi doivent s'attendre les jeunes maintenant qu'on
est en début de récession économique? Ils ont
été les premières victimes de la crise économique.
C'est tout à fait normal, ce sont des jeunes qui commencent, sans
expérience et saps ancienneté. Sept ans de croissance
économique n'ont pas apporté de conditions plus favorables pour
les jeunes. On n'a pas trouvé autre chose
que des coupures et là, maintenant, on est en récession
économique et c'est le même discours qui se tient. On ne peut pas
continuer.
Les jeunes disent qu'ils ne comprennent pas qu'après sept ans de
croissance économique, ce soit comme ça. La seule chose qu'on
demande - et, si vous regardez, c'est même le premier paragraphe du
volume, et c'est ce qui était demandé sur l'ensemble du
territoire québécois par les jeunes et leurs représentants
au niveau des associations et des groupes de toutes sortes - c'est le plein
emploi. Ce que demandent les jeunes, c'est l'emploi, ce n'est pas des
prestations, ce n'est pas la charité, c'est le plein emploi. C'est tout
à fait majeur, c'est capital, c'est le seul remède à tous
les problèmes d'une société de toute façon. C'est
la dignité humaine d'être capable de travailler et c'est ce que
demandent les jeunes.
On aurait pu être en mesure de s'attendre à ce qu'au cours
de ces périodes de croissance économique, on fasse quelque chose
ou qu'on fasse quelque chose maintenant en choisissant comme priorité le
plein emploi. Je dois vous dire, malheureusement, que ce n'est pas ce qui se
dégage des gestes posés de l'autre côté. L'automne
passé, au forum sur le plein emploi, il y avait un absent majeur, le
gouvernement du Québec, qui est venu, par la présence d'un
ministre, à un dîner payé par le ministre pour être
sûr d'être entendu. C'est la seule présence qu'il y a eu,
alors que le plein emploi, les gens dans le milieu le demandent, le veulent;
ils se concertent et ils font même des gestes. Je peux vous dire qu'il va
y avoir à Granby un forum sur le plein emploi, vendredi de cette
semaine. Je vous le donne parce que c'est un exemple que je connais bien, mais
ça se produit ailleurs aussi. C'est le seul remède au
problème actuel.
Mais qu'est-ce qu'on a fait plutôt en échange? En
échange, ç'a été des coupures de programmes, des
coupures de programmes au cours des cinq ans et des coupures de programmes qui
se continuent maintenant, et c'est ça qui est inquiétant. Qu'on
coupe dans du social, c'est questionnable; dans le culturel, aussi; mais je
dois vous dire que je ne suis pas d'accord non plus qu'on coupe là. On
doit faire des investissements et on doit même respecter nos engagements.
Mais qu'on se permette de couper dans des programmes créateurs d'emplois
chez les jeunes, ça, à mon avis, c'est inacceptable. Et qu'est-ce
qu'on a fait depuis quelques années parmi les coupures? PRECEP.
Ça, Mme la ministre, vous connaissez le programme. C'était
l'ancien PECEC qu'on a aboli à l'automne 1988 pour le remplacer par
PRECEP. Mais, jusqu'au printemps 1990, maintenant, ça veut dire un an et
demi de temps, aucun projet n'a été accepté. Il n'y avait
pas de fonds. On attendait pour élaborer le programme. Ensuite, on a
attendu les crédits pour l'année budgétaire 1990-1991.
Ça, c'est inquiétant.
Quand on regarde maintenant, ça a été
discuté hier en commission parlementaire par Un de vos collègues,
qu'est-ce qu'on fait maintenant avec les programmes créateurs d'emplois
pour les jeunes? Ce qu'on fait, on nous dit que le programme Nouveaux
Entrepreneurs, c'est fini. On va maintenant juste liquider les dettes. Le
programme Nouveaux Entrepreneurs, pour les jeunes qui veulent créer des
emplois quand on sait qu'au Québec la grande majorité des
emplois, 80 % et plus sont créés par des petites entreprises,
petites et moyennes entreprises. Et on parie d"'entrepreneurship", de
capacité de nos jeunes. Pourtant, un programme qui a fait ses preuves,
on vient de dire: C'est fini. Jeunes Promoteurs. On diminue les budgets.
Ça, c'est de la création d'emplois chez nos jeunes.
Les groupes de soutien aux initiatives jeunesse. Des groupes
extraordinaires, administrés par des bénévoles, hommes et
femmes d'affaires dans toutes les régions du Québec, qui ont
aussi fait leurs preuves en créant des milliers d'emplois, qui ont
rapporté 10 fois l'investissement québécois en termes
d'investissements. Ah bien! On vient d'annoncer, encore une fois, qu'on coupe
d'à peu près 20 % les montants alloués à ces
groupes-là. Ça, ça va aider nos jeunes, ça,
ça va créer des emplois, ça, ça va aider
l'"entre-preneurship" québécois chez nos jeunes? Je vais vous
dire que si vous êtes capables de m'expli-quer ça, bravo! Vous
allez probablement dire que je suis dur de "comprenure" parce que depuis qu'on
a essayé, on n'a pas réussi et les. gens dans le milieu le
dénoncent aussi comme quelque chose de tout à fait inacceptable
qu'on vienne couper, à un moment où le chômage augmente,
à un moment où nos jeunes sont inquiets par rapport à
l'avenir, on s'en vient dire: Ah bien! Ces programmes-là, on peut se
permettre de couper. C'est inacceptable. (11 h 30)
Vous allez me dire probablement: Ah oui! Mais, par contre, on a pris
dans d'autres programmes qui sont PACPI, PRO-PME, PSC, il va y avoir un volet
jeunesse. Eh bien! Chapeau et bravo! Un volet jeunesse. Sauf qu'on n'a pas
augmenté les budgets. Tout ce qu'on fait, c'est qu'on fait accroire
qu'on a ajouté quelque chose, mais, parmi les budgets déjà
en place de ces programmes-là, on dit: Regardez si c'est beau; il y a
une partie qui est volet jeunesse et une partie qui est volet régulier.
Ça n'ajoute rien. C'est ça qui est la réalité des
choses. Et on peut continuer longtemps.
L'endettement de nos jeunes depuis 1985. L'engagement qu'on avait pris
en 1985 de diminuer de 25 000 000 $ par année l'endettement de nos
jeunes par rapport aux prêts et bourses. On a fait quoi? Totalement le
contraire. Dès la première année, on a augmenté la
charge de nos jeunes québécois et québécoises de 20
000 000 $ par année en faisant en sorte de transférer les bourses
en prêts. Les jeunes sont
endettés depuis 1985 de 100 000 000 $ supplémentaires et
là ça continue à chaque année avec 25 000 000 $, 30
000 000 $ de plus.
Ça c'est notre jeunesse qui n'a pas commencé à
travailler, qui est inquiète de l'avenir. A qui on coupe les programmes
de création d'emplois qu'on a endettée de 100 000 000 $ et qu'on
continue d'endetter de 20 000 000 $, 25 000 000 $ et 30 000 000 $ par
année. Et le beau cadeau qu'on vient de leur faire, c'est de leur dire:
écoutez bien, en plus, les frais de scolarité vont augmenter de
130 %. 130 %. Le ministre dit: Oui, bien, ça ne devrait pas avoir
d'effet trop trop grave sur l'éducation comme telle. Eh bien! ça
en a sur l'endettement. Ça c'est évident. Les millions qu'on va
aller cher cher pour financer la qualité de l'enseignement, qu'on nous
dit, dans les universités, ç'a des effets sur l'endettement des
jeunes, ça vient s'ajouter, même si ça va être
compensé en partie par les prêts et bourses.
Mais c'est quand même de l'endettement supplémentaire. Quel
effet ça va avoir? Le ministre a commencé par nous dire que,
d'après lui, ça n'en aura pas vraiment, si on se fie sur ce qui
s'est passé ailleurs. Mais, pas longtemps après, on revient en
nous disant que oui, probablement qu'au cours des prochaines années,
ça peut faire en sorte que peut-être 8000 jeunes ne se rendront
pas aux études postsecondaires. Ça non plus ce n'est pas
acceptable de se barrer l'avenir comme ça. C'est inquiétant
d'accepter d'un seul coup, à cause d'une mesure fiscale et
financière, de priver 8000 jeunes de diplômes essentiels dans une
économie de plus en plus mondiale, ouverte. Ça n'a pas de bon
sens, mais c'est quand même ce qu'on a fait.
Ça a des effets sur l'éducation. Il ne faut pas l'oublier.
Ça a des effets au point où il est reconnu de plus en plus et on
le reconnaît toujours dans le volume que je vous conseille de lire, si ce
n'est pas fait, a tous ceux qui sont ici autour de la table et à toute
la population. Le système d'éducation au Québec est en
train de devenir une véritable industrie d'exclus sociaux. Ce que je
veux dire par là, au secondaire, 38 % de nos jeunes ne finissent pas.
Ils sortent du secondaire sans même le diplôme du secondaire V, 38
%. Au niveau du cégep, 43 % quittent sans même avoir leur DEC,
sans même avoir le papier nécessaire à montrer, leur
accréditation pour l'avenir. Dans les universités, on parle de 33
%.
Avez-vous pensé quelle sorte de lendemain on est en train de se
faire comme société? Est ce que la plus grande richesse qu'on a,
ce n'est pas notre jeunesse? Est-ce que le plus grand investissement, on ne
devrait pas le mettre dans la préparation, dans la formation
professionnelle, dans la qualité de l'enseignement? Vous allez me dire:
Ça faisait 20 ans qu'on n'avait pas augmenté les frais de
scolarité. Oui, c'est un choix de société qu'on avait
fait, de ne pas les augmenter pour être sûr d'être capable de
faire du rattrapage, pour permettre à nos jeunes, dans la mesure du
possible, d'aller chercher des certificats, des DEC, des diplômes, des
bacs, des maîtrises. Après 20 ans, on s'aperçoit qu'on n'a
pas atteint l'objectif. Comment peut-on se permettre d'enlever des incitatifs?
Ça n'a pas de bon sens!
On ne peut pas sacrifier 8000 jeunes quand on connaît
déjà tout ce qui se passe au niveau des gens qui décident
de décrocher. Les 38 % qui n'ont pas terminé leur secondaire,
entre vous et moi, vont se ramasser où dans la société
quand on sait que, maintenant, le minimum pour être embauché,
c'est le secondaire V et que la demande de formation, de perfectionnement, de
connaissances va toujours en grandissant, que, tantôt, probablement que
ce ne sera même plus suffisant, le secondaire V? On en a 38 %, c'est
près de 40 %. Même le ministre de l'Éducation reconnaissait
que le système d'éducation, c'est rendu une chaudière
trouée. Je comprends, on perd 40 % de notre jeunesse qui sont nos
citoyens de demain; ce n'est pas acceptable. Il faut faire quelque chose, il y
a urgence là-dedans.
Le dossier jeunesse, c'est général, c'est global. On n'a
pas de ministère de la jeunesse. On n'a pas de préoccupation de
la jeunesse. On n'est même pas à l'écoute de la jeunesse
parce qu'on n'a même pas lu ça. La preuve qu'on ne l'a pas lu:
Qu'est-ce qui était dit là-dedans par rapport aux jeunes sur les
sujets d'actualité, les sujets chauds, les sujets de l'heure? Il
était dit: Non à l'augmentation de 130 % des frais de
scolarité, on n'a pas écouté, on les a imposés. On
a dit non à la réforme de l'aide sociale qui fait en sorte que,
finalement, c'est une fausse parité à cause de la contribution
parentale, à cause des frais de partage lorsqu'on veut cohabiter,
lorsqu'on veut, comme citoyen, s'aider; on coupe On a dit non. Un autre
ministre qui ne l'a pas lu, probablement, en tout cas, qui n'a pas
écouté, qui n'a pas répondu positivement. On a dit non
à la coupure du programme Jeunes Volontaires parce que c'est un bon
programme, entre autres, pour les 38 %, 40 % de décrocheurs. Il faut
avoir des mesures alternatives pour les gens qui ne peuvent pas
compléter. On a dit non à la coupure du programme Jeunes
Volontaires. On a fait quoi? On l'a modifié. On l'a modifié en
faisant passer le budget qui était de 14 000 000 $ en 1985-1986,
à 4 800 000 $, je pense, cette année.
N'allez pas me dire que c'est généreux. N'allez pas me
dire que c'est mieux. N'allez pas me dire que ça va dans le bon sens
quand on n'a même pas, en dollars constants, le quart du budget qu'il y
avait il y a cinq ans, et on relève de sept années de croissance
économique. Ça, c'était bon pour une clientèle
spécifique et, d'ailleurs, de quoi on se prive en mettant la hache dans
ce programme-là? Ça vaut la peine d'essayer de savoir de quoi on
se prive. On se
prive, entre autres, de quelque chose comme 90 ou 92 commissions
scolaires qui nous amenaient leUR collaboration; à peu près 90
commissions scolaires sur le terrain qui jouaient un rôle de formation
continue ou de formation complémentaire par rapport à des gens
qui sont des décrocheurs; 500 bénévoles à travers
le Québec, des gens intéressés socialement à
participer et à venir aider des gens qui sont mal pris et qui ont un
avenir bloqué.
On a fait quoi? On a dit: Non, c'est fini. On va faire un autre
programme statutaire, discrétionnaire, québécois,
permanent. C'est beau comme discours, mais la réalité des choses:
90 commissions scolaires qui ne nous apportent plus leur aide, 500
bénévoles sur le terrain qu'on a déçus et qui
étaient intéressés, qui s'occupaient du monde
bénévolement. Il ne faut pas oublier ça comme
investissement, pas seulement pour le bénévolat qu'ils donnaient,
l'implication sociale - bravo pour ces gens-là! - mais les jeunes qu'on
suivait, tout le caractère, tout le volet formation qu'on retrouvait
dans Jeunes Volontaires, on ne le retrouve plus maintenant. Ça devient
du loisir. Ça, c'était dénoncé là-dedans.
Et, effectivement, on est en train de sacrifier le volet formation dans le
nouveau programme Jeunes Volontaires qui est dénoncé au point
où - je ne sais pas si je peux le retrouver facilement - les gens qui
étaient impliqués là-dedans, ceux qui étaient
là sont venus dire que c'était une période de deuil
malheureusement qu'ils étaient en train de vivre. Je ne peux pas faire
autrement que de partager avec eux autres ce qu'ils disaient là-dessus.
En tout cas, je ne le retrouve pas, mais c'est une réalité.
Donc, Jeunes Volontaires, les gens disaient: Touchez-y pas, gardez-le
tel qu'il est là. Non, on n'a pas accepté. Ce qu'ils disaient:
Touchez pas aux groupes d'initiative-jeunesse dans les régions et
pourtant on y a touché. On vient d'annoncer une diminution du budget, on
vient d'annoncer que dans les régions, il y a des bureaux qui vont
être regroupés ou abolis et, finalement, moins d'aide pour la
création d'emplois. N'oubliez pas ce qu'on est en train de dire, c'est
moins d'aide pour la création d'emplois. Qu'est-ce qu'on a fait pour les
jeunes dans les régions? On a fermé les bureaux du
Secrétariat, on a fermé les guichets uniques qu'on retrouvait
dans les bureaux de Communication Québec, ce qui était de
l'information spécifique pour les jeunes. On a aussi fermé
ça. Donc, les jeunes vont où maintenant? Je trouve ça
très inquiétant et je ne suis pas tout seul. Et, malheureusement,
non seulement je ne suis pas le seul à le constater, mais il y a des
effets à ça et c'est ça qui nous inquiète le plus.
Il y a des effets dans le sens que, quand on regarde la réalité,
on se ramasse où présentement? On se ramasse, entre autres, avec
un championnat au Québec qui est le championnat des suicides chez les
jeunes. Et quand on regarde tous les rapports qui ont été faits
par la Com- mission des affaires sociales ou par d'autres, on en conclut
qu'effectivement on peut identifier que la plus grande cause de
mortalité chez les jeunes, après les accidents, c'est le suicide.
Identifiée, c'est ça qui est le pire, reconnue comme étant
la cause de la mortalité. Il y a des fois qu'on essaie de le cacher. Je
comprends à part de ça. Ce n'est jamais plaisant. C'est triste.
Et, en plus de ça, on espère que ça n'arrive jamais dans
nos familles. Mais quand ça nous arrive c'est ça.
Et je conclus en vous disant qu'est-ce que ça a aussi comme effet
en plus de ce championnat du suicide dans le monde chez les jeunes au
Québec. Ça a comme effet qu'effectivement au niveau des
emplois... On aura beau dire que le chômage est moins élevé
qu'il l'était pendant la crise économique et qu'il en à
regagné un petit peu par rapport à 1985, mais il faut être
capable de se comparer quand on veut faire des comparaisons. Quand on veut
juger d'une situation, ce n'est pas seulement par les chiffres tels quels. Ce
sont des chiffres par rapport au contexte dans lequel on vit. On vit en
Amérique du Nord et on vit au Canada.
Au moment où on se parle, le Québec est en début de
récession économique, reconnue même par le gouvernement,
entre autres, le ministre des Finances dans son budget. On reconnaît
qu'on est en période de ralentissement économique. On est
victimes d'un taux d'intérêt tout à fait inacceptable,
politique monétaire antiquébécoise. Pourquoi? Parce qu'en
même temps, en Ontario, en Colombie-Britannique, ils sont en surchauffe
économique. Donc, pour ce beau grand pays et pour être capables de
modérer l'inflation et de modérer la surchauffe économique
à Toronto, en Ontario et en Colombie-Britannique, on est en train de
faire grossir, d'aggraver la situation de récession au Québec.
C'est ça la situation qu'on vit. Et ça nous amène dans...
Oui, vous allez me dire qu'il y en a moins chez les jeunes. On serait à
14 % maintenant. Donc ça a baissé, mais ce n'est pas acceptable
encore. Sauf - c'est là que la comparaison fait le plus mal - quand on
regarde ce que c'était en 1985 le Québec par rapport à
l'Ontario, c'était trop au Québec, mais c'était une mesure
qui était comparable à ce qu'on avait connu depuis longtemps.
Alors que, maintenant, ce qu'on retrouve, c'est qu'au Québec c'est trop
élevé par rapport à l'Ontario qui a diminué. Et
c'est là que c'est grave. C'est qu'au niveau de l'économie du
Québec, on n'est plus capables de suivre le train de l'économie
et nos jeunes sont encore victimes au point où, lorsqu'on se fie aux
derniers chiffres de Statistique Canada, pas aux derniers chiffres, aux
premiers chiffres de Statistique Canada de l'année 1990 qui parlaient de
décembre 1989, il faut remonter à la récession de 1982
pour constater un bilan pire que celui de 1989 dans le domaine de l'emploi chez
les jeunes. Il ne faut pas oublier ça. Parce que ces données
nous révèlent qu'il y a eu une perte nette de 20 000
emplois chez les jeunes 15-24 ans entre décembre 1988 et décembre
1989. Chez les jeunes 15-24, on a perdu, l'an passé, 20 000 emplois. Et
de plus en plus, malheureusement, les emplois qu'on nous amène sont des
emplois, précaires, des emplois à temps partiel 1et ça,
les chiffres sont inquiétants là-dessus. Je conclus en vous
citant juste des copies de journaux qui, finalement, rapportent chaque jour ce
qui se passe, la réalité des choses. Et ce serait dans les
journaux tout récents où on nous dit - par contre, c'est
inquiétant: "À Montréal, le tiers de la population vit
dans la pauvreté". "Le fossé s'élargit entre les riches et
les pauvres au Québec. " L'une des raisons de ça - il faut se la
poser, n'est-ce pas? Pourquoi le fossé s'élargit? L'une des
premières, non pas une, la première mesure du gouvernement, en
1985, ça a été quoi? De baisser les impôts pour les
riches et de couper l'indexation trimestfieile des assistés sociaux.
Ça veut dire qu'on a appauvri davantage les pauvres. On a
décidé de faire vivre davantage la misère des pauvres, en
faisant payer les autres pauvres. Ça a coûté aux pauvres 30
000 000 $ dès la première année. Les assistés
sociaux se sont vu priver, alors qu'il sont... Pour être assisté
social, vous savez... Je ne souhaite à personne d'être
là-dessus. Mais on les a coupés de 30 000 000 $ dès la
première année, première décision du gouvernement.
Et on se demande pourquoi le fossé entre les riches et les pauvres, au
Québec, s'élargit, quand on sait très bien qu'il y a
beaucoup de jeunes chez les pauvres. Donc, c'est cette
clientèle-là, qui est la nôtre, celle dont on doit
s'occuper. (11 h 45)
Qui, un gouvernement doit s'occuper de toute la société,
mais il doit avoir un oeil, une oreille et des gestes plus attentifs et plus
grands pour ceux qui sont plus démunis. Le partage, c'est comme
ça que ça se fait. Le gouvernement n'a pas le droit de laisser
les gens dans la misère. Il doit les aider et on est en train de le
taire et je ne vous dis pas "on", en parlant de moi. Le gens dans le milieu,
que ce soit le Conseil permanent des affaires sociales, que ce soit le Conseil
permanent de la jeunesse, que ce soit les gens qui sont sur n'importe quel
conseil, même à l'éducation, on dit que le manque de
ressources provoque les abandons et les échecs scolaires. Ça,
maintenant, c'est reconnu par des études. Le manque de ressources
provoque ça, et plus les populations sont pauvres plus, malheureusement,
les jeunes sont des décrocheurs. Donc, c'est un problème de
société qui est grave. Je ne peux pas faire autrement que
d'accepter, premièrement, qu'on n'ait jamais commenté ça
et, surtout, que depuis - c'était peut-être normal qu'on se donne
le temps - la publication en janvier jusqu'à maintenant - on est en juin
- en six mois, les crédits ont été déposés,
le budget a été aussi annoncé et on se rend compte qu'on
n'en a pas tenu compte du tout, et je trouve ça anormal.
C'étaient mes commentaires préliminaires, M, le
Président.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le
député de Shefford. Mme la vice-première ministre.
Mme Lise Bacon
Mme Bacon: Je suis un peu étonnée, M. le
Président, de ce que vient de prononcer le député de
Shefford par rapport aux attitudes gouvernementales. Je suis un peu
étonnée et gênée en même temps, parce qu'on a
l'impression qu'on assiste à une désinformation totale. Il y a
des affirmations qui se font du côté de l'Opposition en ce moment
au niveau des différents porte-parole, et des affirmations sans
fondement.
Je suis étonnée parce qu'il y a des gens qui nous ont
habitués à les voir travailler avec beaucoup plus de rigueur. Je
m'aperçois qu'on fait de la surenchère, à mesure qu'on
essaie aussi d'activer les choses, et qu'on joue sur les sentiments de la
population. Ça se voit dans d'autres commissions parlementaires, M. le
Président; il semble que ce soit le leitmotiv de l'Opposition en ce
moment. On fait peur au monde, on énerve les gens, on les
désinforme, mais je pense que ce n'est pas digne des parlementaires, M.
le Président, et je le redis. C'est un peu gênant de voir des gens
travailler de cette façon-là. On devrait avoir plus de rigueur.
Quand on fait des affirmations, elles devraient être fondées sur
des faits, sur des gestes posés, sur des informations précises et
non sur des suppositions ou sur des opinions personnelles de l'individu en
question. C'est un peu gênant de voir cette façon-là. Je
comprends que le député de Shefford ait voulu en faire un peu un
fourre-tout ce matin et non prendre élément par
élément et travailler davantage chacun des dossiers.
Je voudrais rappeler quand même, cela étant dit, que le
fameux livre dont il est question et dont s'est servi abondamment le
député de Shefford a été pris en
considération non seulement par le personnel du cabinet du premier
ministre mais aussi par les fonctionnaires chargés de l'application de
ces dossiers. Depuis qu'il a été publié il y a, au niveau
du personnel du Bureau du premier ministre, quelqu'un qui fait un suivi
très serré des différents dossiers qui sont
mentionnés et ce n'est pas ce que dit le député de
Shefford en disant qu'on a complètement mis ça de
côté et qu'on ne s'en n'est pas occupés. Je pense qu'il
faudrait peut-être vérifier. Et les fonctionnaires chargés
des dossiers "jeunesse" ont surveillé de très près
l'applicabilité des différents dossiers, encore une fois, qui
sont mentionnés ou des lacunes possibles qui sont mentionnées
dans le livre Les couleurs de la
jeunesse... Noir sur blanc.
Si on commence par le taux de chômage, on dit que jamais le taux
de chômage n'a été si élevé au Québec
chez les jeunes. On est même rendus à presque blâmer le
gouvernement du taux de suicide de ce gouvernement. Ça me rappelle des
souvenirs. Il y a plusieurs années quand il pleuvait on blâmait le
gouvernement de la pluie. M. '' Président, le taux de chômage en
1985 chez les jeunes et le marché du travail des 15-24 étaient de
18 %. Il était en 1989 de 13, 2 % et, à ma compréhension
des chiffres, entre 18 et 13 ce n'est pas une augmentation, c'est une baisse et
une baisse importante, je pense que 5 % c'est très important et
ça mérite d'être signalé ici. Je vais essayer de
suivre parce qu'il a eu tellement de choses de mentionnées qu'il va
certainement y en avoir qui vont m'échapper et où je pourrai
revenir tantôt parce qu'on a fait le tour des différents
ministères. Si on regarde par exemple le fameux dossier des Jeunes
Volontaires. On a dit: On a tout chambardé, on a tout changé. Mes
informations me disent que rien n'a été changé. À
Initiative jeunesse, rien de changé. Il y a une consolidation qui est
faite et ça a été reconnu par mon collègue le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui reconnaît la
permanence des programmes Jeunes Volontaires. On a maintenu donc
l'employabilité du programme, on a maintenu le choix des projets qui se
devaient d'être faits par les jeunes, on a maintenu les allocations aux
participants pour les prestataires d'aide sociale, qui est le barème de
participation prévu à la Loi sur la sécurité du
revenu. On sait que ces jeunes doivent être capables de réaliser
des projets dans toutes les régions du Québec, supportés
bien sûr par l'aide gouvernementale et aussi par des agents de projet,
avec un souci que les jeunes soient capables de se prendre en main et d'avoir
un objectif: d'abord les jeunes par les jeunes et pour les jeunes. Je pense que
ça, c'est aussi important, M. le Président, de le mentionner ce
matin.
Le seul changement important qui est fait, c'est celui qui touchait les
agents de formation et, comme cette partie du programme est effectivement une
partie qui augmentait de façon substantielle, c'est vrai, chaque
année - elle était rendue à 48 % du budget et, si
ça se continuait, elle aurait monté bien au-delà de 48 % -
ça aurait fait en sorte qu'il y aurait eu de moins en moins d'argent
pour les jeunes, et je pense bien que ce n'est pas ce que le
député de Shefford voudrait. Il voudrait qu'on garde davantage
d'argent pour la jeunesse si je me fie, si je me base sur tout ce qu'il nous a
dit tantôt dans son allocution.
Il reste environ 1200 jeunes actuellement dans les programmes Jeunes
Volontaires. On espère en toucher encore 2800 ou 3000 dans la prochaine
année budgétaire. On dit que nos 16 agents de projet vont
être présents dans toutes les régions du Québec,
mais ils vont être aussi doublés d'un système de parrainage
avec des organismes dans chacune des régions du Québec qui vont
s'associer avec le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche et avec chacune des directions régionales. Je pense que si
on veut trouver tout le monde, il faut qu'on soit capable d'atteindre, dans
chacune des régions, les jeunes et que l'argent qui est mis à la
disposition de cet élément du budget au ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche soit dépensé, en grande
partie, sinon en totalité, pour les jeunes. Je pense que c'est important
que ce soit dit ce matin. Ç'a été expliqué à
plusieurs reprises.
Encore une fois, l'alarmisme qui est démontré ce matin par
le député de Shefford m'étonne. Je ne l'ai pas entendu
souvent poser des questions au premier ministre sur le dossier des jeunes, M.
le Président. Est-ce là aussi l'importance qu'on donne de ce
côté de la Chambre au dossier des jeunes? Ce sont des questions
qu'on peut se poser ce matin. Et, tout d'un coup, on arrive et on
déballe complètement le dossier entier de la jeunesse à
l'occasion des crédits. Il y a une période de questions par jour,
quand on est en cette Chambre, et il y a longtemps que le député
aurait pu poser toutes ses questions.
Quant au dossier PRECEP que je connais bien et. qui suit le dossier
PECEC, on a voulu terminer les dossiers que nous avions déjà dans
la machine pour PECEC, pour les faire suivre ensuite par PRECEP. On a
reçu nos dossiers. Nous les avons analysés et bien
étudiés. Il y a trois dossiers d'acceptés au central et
plusieurs dossiers qui sont acceptés en région. On a voulu
donner, encore une fois, à nos bureaux régionaux beaucoup de
pouvoirs pour qu'ils puissent, eux qui sont près de la population jeune,
être capables d'accepter des dossiers sur place, pour ne pas qu'il y ait
cette attente qui se fasse sentir au niveau des dossiers et, encore une fois,
pour faire en sorte que des subventions soient accordées aux jeunes. Et
c'est important. Le dossier PRECEP est en marche, M. le Président. On
semble dire qu'il ne fonctionne pas. Il fonctionne, le dossier PRECEP, et il va
bien fonctionner, le dossier PRECEP, si ça peut enlever certaines
inquiétudes au député de Shefford. Je pense qu'encore une
fois il ne faut pas se lancer dans une inexactitude. Il faut regarder de plus
près. Et, encore une fois, déjà, il y en a qui sont
acceptés.
On dit, comme l'a dit le député tantôt, qu'il y a 20
000 emplois perdus. Je pense qu'il y a des emplois qui se déplacent
aussi, suivant les groupes d'âge, vers des groupes d'âge plus
élevés. Ça ne veut pas dire que ces emplois sont perdus.
S'il y avait une perte de 20 000 emplois, ça se serait traduit par une
hausse du taux de chômage et ce n'est pas ça. Les chiffres nous
disent que le taux de chômage a baissé à 13, 3 % en 1988,
à 13, 2 % en 1989. Ce sont des déplacements d'emplois. Les gens
vieillissent et il y a
des emplois qui se déplacent. Ce ne sont pas des pertes
d'emplois. Tout est dans la dialectique que l'on utilise pour faire peur au
monde ou non. Ça, je pense que ça mérite, ça aussi,
d'être éclairci et qu'on donne un éclairage à ces
inexactitudes qui sont galvaudées à travers la province. Je pense
que ça aussi, je demanderais au député de bien
étudier son dossier, de le regarder et de voir que, quand on alerte les
gens avec des inexactitudes, c'est ce que j'appelle, moi, de la
désinformation. Ça m'inquiète, M. le Président, de
voir en ce moment le taux de désinformation qu'on sert à la
population en ce moment pour l'énerver davantage. Je comprends que, sur
le plan partisan, ça aide peut être, mais ça nous rejoint
toujours et 3 y a un juste milieu en politique à atteindre. Je pense que
le député de Shefford devrait regarder ses dossiers davantage de
plus près.
Quand on regarde Jeunes Promoteurs, Nouveaux Entrepreneurs, où le
député dit que c'est complètement disparu, il y a, dans
ces dossiers, une fusion qui a été faite. Ce ne sont pas des
dossiers qui sont disparus, des program mes disparus. Il y a fusion des deux
programmes et, donc, pas disparition des deux programmes. Encore une fois, tout
est dans la dialectique qui est utilisée, M. le Président. Je
pense, encore une fois, qu'il faudrait regarder de plus près les
dossiers et voir que, si on annonce des programmes disparus et qu'ils sont
toujours là, c'est un fusionnement de deux programmes qui existant
toujours.
Ce sont les quelques remarques que j'avais à faire dans ce
fourre-tout d'informations qui nous ont été données. On
aura l'occasion, peut-être à mesure que les questions se feront
entendre, d'essayer de répondre, au meilleur de mes connaissances.
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup, Mme la
vice-première ministre. Juste avant de reconnaître M. le
député de Shefford pour l'échange et la série de
questions. M. le député d'Anjou m'a demandé la parole
tantôt.
M. René Serge Larouche
M. Larouche: Oui. C'est seulement concernant le chômage
chez les jeunes Quand on fait la comparaison de 18 % à 13, 5 %...
Une voix: 13, 2 %.
M. Larouche:... ou 13, 2 %, alors, on a un écart de 4, 7
ou 4, 8 en pourcentage, mais c'est une baisse réelle de 33 %, 34 % du
chômage. Il y a une différence très nette entre une baisse
en points de pourcentage et une baisse en pourcentage global. Alors, on peut se
réjouir d'une baisse de 33 % à 35 % du chômage chez les
jeunes à cause des politiques qu'on a adoptées depuis 1985.
Alors, ça, c'est seulement un point, parce que je ne voudrais pas aller
plus loin, mais on pourrait mettre en cause ainsi chacune des statistiques que
nous soulève le député de Shefford. (12 heures)
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Shefford.
M. Roger Paré
M. Paré: Oui. Juste quelques commentaires parce que,
encore une fois, malheureusement, le temps va nous empêcher de faire le
tour de tous les dossiers étant donné qu'il y a seulement deux
heures et qu'il y a une heure qui doit être consacrée aussi au
dossier de la toxicomanie et des drogues. C'est juste pour vous dire que je ne
suis pas gêné du tout des propos que j'amène ici, parce que
les chiffres que j'ai amenés, c'est des chiffres que j'ai pris a
l'intérieur soit de rapports, soit de comités, soit
d'études, et je suis plutôt gêné du fait qu'on semble
s'offusquer que la vérité soit dite.
Je dois vous dire: Moi, la cachette là, ça ne marche pas.
Donc, vous pouvez me traiter d'excessif, vous pouvez trouver même que ce
que je dis, c'est des inexactitudes, vous pourrez envoyer le qualificatif soit
aux différents conseils qui existent et qui font ces choses-là,
soit aux journalistes qui rapportent des propos ou à Statistique Canada,
ce que je vous apporte, c'est toutes des choses officielles et ça semble
faire peur. Si la réalité des jeunes aujourd'hui, Mme la
ministre, peut commencer à vous faire peur, je vais vous dire: Je vais
être content, c'est peut-être le commencement des gestes qu'on va
poser. Donc, je n'ai aucune gêne. Ça me gêne davantage que,
comme société, on essaie de temps en temps de cacher des
réalités et ça arrive dans les journaux. C'est des
chiffres que je cite à partir d'études, de documents qu'on
reçoit, ce qui est même cité à l'intérieur du
fameux livre amené par le Conseil permanent de la jeunesse.
Donc, il y a souvent, par contre, j'en conviens, une question
peut-être d'interprétation et encore même pas. De temps en
temps, je dirais que c'est des inexactitudes. Je vous entendais parler de
Jeunes Volontaires en disant: II n'y a aucun changement à l'exception du
volet information qui va coûter moins cher. Alors que vous faites tout un
plat, le discours sur le budget avait comme une espèce de ligne
directrice, une ligne de conduite incroyable sur la formation, comment c'est
important et on se permet, dans Jeunes Volontaires, de diminuer dans le volet
formation et on dit que ce n'est pas inquiétant. Mais, quand vous dites
qu'il n'y a rien de changé, oui il y a quelque chose de changé,
de majeur, entre autres, ne serait-ce que ça, une diminution de 4 000
000 $. Je dois vous dire: C'est quelque chose quand même important.
Et si vous dites: Oui, mais on l'a enlevé dans un volet. Si on
avait autant d'intérêt à
aider les jeunes, on aurait maintenu l'argent et on l'aurait mis dans
l'autre volet qu'on veut conserver. Vous dites: Ce n'est pas grave, les
programmes de création d'emplois, parce que ce qu'on a fait, c'est qu'on
a fusionné. Je dois vous dire: Si la fusion faisait en sorte que
ça coûte moins cher d'administration, que ça permet d'avoir
moins de formules, de simplifier le fait d'être capable d'appliquer les
programmes, je serais prêt à lever mon chapeau et à vous
dire. Bravo! Quand on regarde la réalité des chiffres, ça
c'est votre collègue-ministre de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie, ce n'est pas la même chose là.
Dans ces budgets, on s'aperçoit que dans les programmes que vous
dites qu'on a fusionnés. Jeunes Promoteurs et Bourses d'affaires, il y a
une diminution de 3 600 000 $. C'est bien beau les fusions, mais quand on
amène des coupures de budget et qu'on justifie ça par des
fusions, je dois vous dire: L'inexactitude, je me demande de quel
côté de la table elle est. Il ne faut pas non plus dire n'importe
quoi. Et la réalité des jeunes, elle est là. Oui, c'est
vrai que le chômage a baissé chez les jeunes. Je l'ai dit. Je ne
le cache pas. Heureusement, après sept ans de croissance
économique. Bon Dieu, s'il fallait que le chômage n'ait pas
baissé un peu alors qu'il était trois fois plus
élevé à Montréal qu'à Toronto - c'est
déjà trop - ce serait un scandale.
Ce que je vous donne, les chiffres de Statistique Canada, par exemple,
c'est sur une base comparative qu'on a toujours utilisée pour être
capable de savoir si on s'améliore ou pas comme, société.
Rien n'empêche que, dans le journal Le Soleil du 2 mai, on dit que
le nombre réel des sans-emploi au Québec est établi
à 850 000. Je n'essaie pas de faire peur à personne. J'essaie,
par exemple, de sensibiliser le gouvernement à l'urgence d'agir parce
que le seul geste qu'on a posé dans le premier mandat, ç'a
été le Conseil permanent de la jeunesse qui a produit un livre;
et vous pouvez me dire que vous l'avez lu, mais dans les résultats qu'on
retrouve dans les crédits, les budgets, vous n'en avez pas tenu compte.
Là-dessus, c'est bien de valeur, vous ne réussirez pas à
me convaincre. Vous l'avez peut-être lu, mais vous n'avez tenu compte
d'aucune des recommandations qu'on y retrouve. Malheureusement, maintenant, les
gestes que vous êtes en train de poser dans le deuxième mandat,
c'est la continuité des coupures dans les programmes d'aide aux jeunes
qui nous amène les résultats que je vous ai donnés
tantôt. Et ce n'est pas que je le dise qui est gênant, c'est que
ça existe et que ce soit directement relié à des mesures
qui ont été prises. C'est ça qui arrive. Il va falloir,
à un moment donné, qu'on commence à respecter nos
engagements.
Et je conclus là-dessus, parce que je sais que mon temps est
fini, entre autres, un des engagements que j'espère qu'on va tenir,
ça fait longtemps qu'on en parle. Dans le milieu, c'est vrai qu'il y a
des groupes qui nous coûtent moins cher que d'autres; ce sont les groupes
com-munautaires, les groupes d'appui, les groupes de soutien, les groupes
bénévoles qui demandent depuis longtemps - on en a même
fait des engagements et des beaux discours - une véritable politique de
reconnaissance et de financement des organismes communautaires. Est-ce qu'un
jour ça va venir? Je dois vous dire que ça va vous coûter
moins cher que bien d'autres choses, mais que ça va être
drôlement plus productif. On l'attend toujours. On l'a vu annoncée
dans les discours, on l'entend même dans le discours sur le budget et on
y met des montants. Bien, les montants qu'on y met, ce n'est. pas dans une
véritable politique de reconnaissance, c'est plus souvent qu'autrement
dans des budgets qu'on ajoute. Mais, même avec les budgets qu'on ajoute
cette année dans le budget - et je conclus là-dessus - ça
ne rejoint même pas les montants indexés d'il y a à peu
près cinq ans.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le
député. Mme la vice-première ministre.
Mme Lise Bacon
Mme Bacon: Quand on parle de soutien financier à des
organismes jeunesse, il y a 28 300 000 $ de subventions qui ont
été accordés à 448 organismes jeunesse en 1989-1990
comparativement à 19 900 000$ en 1985-1986. Moi, j'appelle ça une
augmentation. Peut-être que le député de Shefford va dire
que ça décroît, mais, pour moi, entre 19 et 28, je pense
que c'est une augmentation. Ces organismes interviennent dans tous les aspects
de la vie des jeunes, que ce soit l'insertion professionnelle, que ce soit le
développement social, que ce soit le démarrage d'entreprises, que
ce soit la formation, l'insertion sociale ou l'occupation créative du
temps libre des jeunes. On a augmenté quand même de 9 000 000 $.
Moi, j'appelle ça une augmentation. Passer de 19 à 28, c'est une
augmentation. Et je pense que, quelle que soit la dialectique qu'on utilise, on
ne peut pas appeler ça autrement.
Le député nous a parlé du programme Jeunes
Promoteurs. Autrefois, on donnait des subventions. On a voulu faire en sorte
que des prêts soient accordés aux jeunes promoteurs et que la
maîtrise d'oeuvre de ça soit accordée à l'OPDQ qui
travaille au niveau des jeunes par le biais de ces programmes. Je pense qu'il y
a une différence entre subvention et prêt. C'est évident
que ça change aussi des chiffres II y a des prêts qui sont
accordés à nos jeunes promoteurs par le biais de nos programmes.
Mais, encore une fois, quand on dit qu'il n'y a pas d'augmentation du soutien
financier à des organismes jeunesse, quand vous passez de 19 à
28, c'est une augmentation considérable.
Si je prends Industrie et Commerce, en
1985-1986, il y avait 3 341 500 $ de soutien aux initiatives-jeunesse;
ce montant est passé à 6 295 000 $ en 1989-1990. De 83 organismes
qui ont été subventionnés en 1985-1986, on est
passé à 96 organismes qui recevaient les subventions Si on passe
à Loisir, Chasse et Pêche, là encore, je pense qu'il faut
regarder: loisir scientifique, par exemple, les moins de 25 ans qui sont 90 %
de la clientèle, 398 486 $ en 1985-1986 pour passer, en 1989-1990,
à 464 619 $ pour 13 organismes, quand on subventionnait quatre
organismes en 1985-1986. Je dois dire aussi que, si on regarde Santé et
Services sociaux, à des maisons de jeunes qui ont une clientèle
de 12 à 17 ans, par exemple, on donnait, à ce moment-là. 5
145 100 $ pour 111 organismes en 1985-1986; en 1989-1990, 7 045 900 $ sont
accordés pour 152 organismes. Pour moi, j'appelle ça des
augmentations dans le nombre d'organismes, augmentation dans les sommes qui
sont allouées. Organismes orienteurs, par exemple, des mesures de
rechange, encore une fois, clientèle 12-17, qui est une clientèle
sensible, vulnérable, M. le Président, subvention en 1985-1986, 1
630 060 $ pour 30 organismes; subvention en 1989-1990, 3 713 000 $ pour 39
organismes. Si on n'appelle pas ça de l'augmentation, je ne sais pas
comment on peut appeler ça.
Hébergement-dépannage temporaire pour des 15-30 ans - et
Dieu sait que ça répond à des besoins, ça aussi, -
1985-1986, 690 700 $ pour 16 organismes; 1989-1990, 2 655 467 $ pour 32
organismes. Alors, si on regarde d'autres ressources-jeunesse, par exemple, qui
sont accordées, on subventionnait 33 organismes à ce
chapitre-là, en 1985-1986, pour 868 400 $, on subventionne, en
1988-1989, pour 1 251 000 $. Ça aussi, M. le Président, j'appelle
ça des augmentations. C'est comme ça dans plusieurs domaines.
Alors, il ne faudrait pas quand même que le député
dise que tout est noir, ce n'est peut-être pas tout blanc, mais, entre
les deux, je pense qu'il y a de la place pour dire qu'il y a de l'augmentation
au niveau de certains dossiers à une clientèle et qui s'adressent
à des jeunes de moins de 25 ans: la clientèle des 12-17 ans est
une clientèle vulnérable, la clientèle des 15-30 ans. Je
pense qu'il faut en tenir compte quand on avance un fatalisme encore une fois
gênant.
Le Président (M. Dauphin): Merci. M. le
député d'Anjou.
M. René Serge Larouche
M. Larouche: Alors, je suis encore sous l'état de choc
concernant le diagnostic porté par le député de Shefford.
Évidemment, ayant assisté à d'autres rencontres avec
l'Opposition dans cet exercice d'étude des crédits, c'est
toujours la même stratégie qui est utilisée. On utilise la
synecdoque qui consiste à prendre toujours la partie pour le tout. On
étudie chacune des pattes de l'animal et on oublie que c'est un chat.
Regardez au niveau global, le développement économique du
Québec de 1985 à 1990, d'une part, regardez, d'autre part, dans
cet exercice des crédits, le budget global du Québec. Que je
sache, le tiers du budget de l'État qui va à l'Éducation,
c'est pour les jeunes; c'est quand même 10 000 000 000 $ à 11 000
000 000 $. c'est pour les jeunes. Alors, on essaie de déplacer le
problème. Il y a beaucoup de choses, au niveau de la machine
entière de l'État, qui sont orientées vers les jeunes et
on l'oublie. Alors, on préfère regarder des petits poils qui
dépassent et, encore une fois, on oublie l'objet même de
l'exercice.
Alors, c'est la vision latérale, disons, de l'Opposition versus
une vision verticale et ça, je pense, on ne peut pas faire une
discussion qui pourrait avoir une fin parce que c'est comme ça qu'ils
voient les choses. Alors, j'espère que d'ici la fin des crédits,
ils pourront vraiment en venir au noeud du problème, au noeud de la
question et à des propositions positives à cet
égard-là.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le
député. Mme la députée de Marie-Victorin.
Lutte contre la drogue Mme Cécile
Vermette
Mme Vermette: Je vous remercie, M. le Président. Mme la
vice-première ministre, il me fait plaisir de pouvoir prendre la parole
au niveau des crédits concernant le Conseil exécutif et,
particulièrement, sur l'élément 2 en ce qui concerne le
groupe de travail Mario Bertrand sur la lutte contre les drogues.
Si on se souvient bien, au moment de la campagne électorale, des
groupes de parents avaient rencontré le premier ministre, notamment dos
groupes de parents de la maison Portage, pour demander au gouvernement ce qu'il
avait l'intention de faire face au fléau constant de la drogue, autant
dans nos écoles que dans les rues, un petit peu partout dans notre
société, que ce soit dans le milieu de travail, que ce soit
à la maison, que ce soit dans les cours. Un peu partout en fait, on
s'aperçoit que de plus en plus, la consommation de drogue est non pas en
train de diminuer, mais bien d'augmenter et avec des nouveaux produits
efficaces de moins en moins coûteux. (12 h 15)
Bien sûr que le premier ministre nous a donné sa
réponse au moment de l'ouverture de la 34e Législature et je le
cite. Le premier ministre, à ce moment-là, lorsqu'il a ouvert la
session, disait: "Je ne puis accepter qu'un grand nombre grandissant de jeunes
consomment des drogues de plus en plus nocives et qu'ils se marginalisent
encore davantage. Les multiples conséquences de
la consommation et du trafic de drogue de même que les coûts
considérables qu'ils engendrent pour là société
nous obligent à mettre en place les ressources et les structures
nécessaires pour empêcher la détérioration de notre
tissu social. " Et lorsque le premier ministre pensait à faire en sorte
de multiplier des structures et aussi des organismes pour répondre
davantage aux besoins des jaunes, nous nous attendions beaucoup plus
qu'à un groupe de travail. Et un groupe de travail aussi qui a
été, non pas sous la responsabilité de personnes
élues, mais bien plus de conseillers politiques au premier ministre
pour, probablement, le renseigner éventuellement sur des politiques
à prendre.
Mais ce qui est le plus inquiétant dans cette démarche de
la part du premier ministre, c'est que depuis 1986, de nombreuses orientations
ministérielles ont déjà été
déposées au niveau du ministère de la Santé et des
Services sociaux et je suis convaincue que lorsqu'il y a un Conseil des
ministres, on doit sûrement discuter de ces orientations
ministérielles. Et ces orientations ministérielles ont
probablement été déposées sur des tablettes depuis
1986. Il y a eu une reprise en 1988 et, encore une fois, on n'a pas
donné, suite à ces recommandations, ces orientations
ministérielles de 1988... De sorte que le premier ministre n'a pas
trouvé mieux, plutôt que d'aller le plus rapidement possible pour
répondre justement aux besoins de ces jeunes qui ont des
problèmes, soit d'alcool, de drogue ou de consommation de
médicaments, que de confier à Mario Bertrand, son chef de
cabinet, qui est maintenant, comme on le sait, président d'une compagnie
et qui a délaissé justement le cabinet du premier ministre, cette
responsabilité de faire toute la lumière possible sur le domaine
de la toxicomanie. Même M. Bertrand disait, au moment où il a
reçu cette responsabilité, qu'actuellement il fallait aller vite
au Québec. "Québec ne veut pas de nouvelles études sur la
drogue. " C'est M. Mario Bertrand qui disait ça au mois de novembre dans
le journal Le Devoir. Alors, M. Bertrand disait qu'il fallait aller vite
au Québec. "Québec ne veut pas de nouvelles études sur la
drogue. Elles ne manquent pas. Il y en a même une surabondance.
Québec veut cerner précisément les moyens d'action
à explorer de nouvelles voies et déterminer lés
modalités et les coûts. " Et même ce qu'il disait: "Ce qui
est important actuellement, c'est la concertation et la coordination. "
Mme la vice-première ministre, j'aimerais bien, compte tenu de
cette situation, compte tenu aussi de ce fléau qui est de plus en plus
grandissant et qui ne touche pas nécessairement uniquement la jeunesse,
bien que la jeunesse soit directement impliquée, ce qui est beaucoup
plus triste parce que, justement, c'est l'avenir même de nos jeunes,
savoir pourquoi avoir imputé uniquement à la jeunesse tout le
problème de la toxicomanie? Pourquoi avoir pris sur les budgets du
Secrétariat à la jeunesse les sommes nécessaires pour le
groupe de travail, soit 65 000$, alors qu'actuellement, c'est beaucoup plus des
ressources et que nous sommes... Tout le monde fait le constat dans le domaine
de la toxicomanie que ce qui est urgent actuellement, c'est d'apporter cette
coordination et cette concertation des différentes ressources en place
pour permettre une meilleure réhabilitation et une meilleure action dans
le domaine de la toxicomanie.
Comment se fait-il que cette même liste, quand on regarde le
décret qui a été déposé dans la Gazette
officielle du Québec, le 29 novembre... Pourquoi avoir tout
simplement choisi des gens dans le domaine de la communication, alors
même que Mario Bertrand, lui, considérait que, contrairement
à Ottawa, Québec mise peu sur la publicité dans la lutte
contre la drogue? Pourquoi n'avoir choisi que des gens comme Roger-D. Landry?
Je ne lui enlève pas son mérite, je reconnais la qualité
de l'homme. Mais pourquoi avoir choisi des gens comme Roger-D. Landry,
président et éditeur de La Presse, M. Serge Gouin,
président et chef de la Direction de Télé-Métropole
et M. Gérald Tremblay, avocat, plutôt que d'aller chercher des
intervenants, plutôt même que d'avoir nommé des
députés qui auraient pu très bien faire cette
démarche et faire tout simplement la lecture de l'abondante
documentation qui existe dans le domaine de la toxicomanie et de presser le
gouvernement de faire le plus possible, de mettre en place une politique en
matière de toxicomanie et de doter le Québec de ressources
importantes et, surtout, de favoriser la concertation et la coordination dans
le domaine de la toxicomanie?
Pourquoi attendre? Pourquoi M. Mario Bertrand a-t-il attendu? Encore
là, son rapport n'est pas présenté... Pourquoi a-t-il
retardé ce rapport, alors que, dans les premières intentions du
comité Bertrand, il devait déposer leurs recommandations en
avril, mai, pour favoriser justement, au niveau du nouveau budget, des sommes
additionnelles pour avoir une véritable politique en matière de
toxicomanie? On attend au 11 juin, alors qu'on est en fin de session et qu'on
sait très bien que ça reporte l'échéance pour une
véritable politique en matière de toxicomanie.
Il y a une urgence, oui, bien sûr qu'il y a une urgence au
Québec actuellement en matière de toxicomanie. Nous sommes
considérés comme les parents pauvres de toutes les provinces
canadiennes en matière de ressources dans le domaine de la toxicomanie
et, bien plus, nous n'avons aucun agent catalyseur. Nous n'avons aucune
ressource qui permettrait cette concertation et cette coordination dans le
domaine de la toxicomanie au Québec. Bien plus, on a
démembré ce qui existait, ce qui était l'un des fleurons
du Québec, qui s'appelait l'OPTAT, qui favorisait justement cette
démarche de concertation et de coordination. Et actuellement, faute de
cet
élément catalyseur, de ce leader en matière de
toxicomanie, il se fait uniquement des actions éparses,
éparpillées un peu à droite et à gauche II y a
beaucoup de duplicatas, d'énergies perdues et, en fait, les victimes de
la toxicomanie, ce sont les principaux perdants à l'heure actuelle. Il y
en a beaucoup, ils sont nombreux, mais pour quoi, encore une fois, je le
répète, avoir uniquement imputé au Secrétariat
à la jeunesse le problème de la toxicomanie? Pourquoi avoir
passé par le Secrétariat à la Jeunesse alors que l'on sait
fort bien que, dans le milieu du travail, que ce soit au niveau des personnes
âgées, que ce soit au niveau aussi des écoles, que ce soit
à la maison, chez les femmes qui sont monoparentales, qui ont des
problèmes justement de pauvreté... Pourquoi ne pas avoir pris ce
volet plus particulier de la toxicomanie, dans son ensemble? Pourquoi
s'être uniquement attardé au problème de la drogue et des
drogues dures? Et pourquoi aussi M. Mario Bertrand, à quelques reprises,
dans ses déclarations, a-t-il laissé une porte ouverte à
l'effet que peut-être la législation, en ce qui concerne les
drogues plus douces, pourrait être favorable?
Il serait important qu'on puisse avoir des réponses affirmatives
sur ce volet-là et qu'on puisse savoir exactement quelles sont les
véritables intentions du gouvernement. M. Mario Bertrand,
président du groupe de travail sur la lutte à la drogue, a
parlé de législation, de l'usage des drogues douces, comme la
marijuana ou le haschisch. Alors, est-ce que la question reste entière?
Est-ce que ça pourrait faire partie des orientations du gouvernement?
Pourquoi Mario Bertrand, alors qu'il avait un mandat du premier ministre, se
permet-il de telles déclarations? Et pourquoi ne pas avoir pris
déjà en considération les recommandations et les
orientations ministérielles qui avaient été
déposées et pourquoi refaire l'exercice une seconde, une
troisième et une quatrième fois et ne pas avoir pris en
considération aussi les gens du milieu, les organismes qui oeuvrent
depuis de nombreuses années dans le domaine de la toxicomanie
plutôt que d'avoir passé par un groupe de travail sur la lutte
contre les drogues?
Le Président (M. Dauphin): Merci, Mme la
députée de Marie-Victorin. Je comprends que vous avez posé
une vingtaine de questions consécutives. Alors, Mme la
vice-première ministre.
Mme Lise Bacon
Mme Bacon: Ça fait une bonne allocution, M. le
Président, mais je dois dire que... Je ne sais pas si j'ai compris
Marie-André Bertrand ou Mario Bertrand, ce sont deux personnes bien
différentes.
Mme Vermette: Non, Mario Bertrand.
Mme Bacon: Ça me surprendrait que M. Bertrand parle de loi
en pensant à des lois qui sont régies par le gouvernement
fédéral.
Mme Vermette: Le 12 mai 1990.
Mme Bacon: Son mandat était provincial et non
fédéral. On sait que le groupe de travail sur la lutte contre la
drogue a été formé en novembre et qu'on a confié
à M. Bertrand, et ce n'est pas parce qu'on a été chef de
cabinet d'un premier ministre qu'on devient incompétent du jour au
lendemain; la preuve, c'est que notre premier ministre a amené avec lui.
à Ottawa, un ancien chef de cabinet de premier ministre. Alors, il faut
croire que les gens restent valables après leur mandat de chef de
cabinet. Il faudrait peut-être que la députée regarde
ça d'un peu plus près quand elle fait ses commentaires sur M.
Bertrand. Le comité Bertrand s'est quand même adjoint un
sous-comité qui est formé de fonctionnaires des ministères
qui sont impliqués dans ce dossier-là, que ce soit la
Santé et les Services sociaux, que ce soit l'Éducation, que ce
soit la Justice, que ce soit les Affaires municipales, que ce soit la Condition
féminine et la Famille, etc. Je pense que ce comité a
travaillé de très près avec le comité de travail
qui avait été formé. Pourquoi prolonge-t-on le mandat
jusqu'au 11 juin? Tout simplement parce qu'il faut permettre davantage de
consultations et je pense qu'on ne peut pas blâmer le comité de
vouloir consulter davantage. La députée elle-même dit qu'il
ne consulte pas suffisamment Ils vont consulter les corps policiers, la
sécurité publique, la Sûreté du Québec, les
associations des directeurs de polices et pompiers du Québec, la SPCUM.
Je pense que ce sont des gens qui devraient être aussi
consultés.
Le sous-comité est formé de fonctionnaires Et je pense
qu'il faut élaborer en Chambre une politique gouvernementale et proposer
des activités gouvernementales. Il y a eu aussi des consultations qui
ont été faites avec des spécialistes en différents
milieux, que ce soit le milieu scolaire, le milieu des policiers, le milieu de
la santé, le milieu du travail. Au total, on a consulté 46
organismes. Je pense qu'il y a pas mal de monde qui a été
consulté là-dedans. Je dois dire que le rapport que fera M.
Bertrand sera sûrement fidèle au mandat qui lui a
été confié. On lui a confié le mandat de faire
l'inventaire des mesures qui sont prises actuellement par les
ministères. On lui a dit aussi de dresser un portrait de la situation
actuelle, de proposer de nouvelles avenues pour lutter contre la drogue, que ce
soit en prévention, que ce soit en répression et que ce soit en
réhabilitation et en réadaptation. Je pense que c'est tout ce
dossier qu'il faut voir d'une façon globale.
Ce comité, encore une fois, a consulté les organismes et
plus d'une centaine d'individus des milieux scolaires; que ce soit des milieux
sociaux,
communautaires, municipaux, de la santé et de la
sécurité et de la justice. Et le comité remettra sort
rapport, comme je le disais tantôt, le 11 juin. Pourquoi avoir
confié la présidence à M. Bertrand et avoir nommé
des gens pour qui, personnellement, j'ai beaucoup de respect? Quand on pense
à Roger Landry, quand on pense à Serge Gouin, quand on pense
à Gérald Tremblay, ce sont des gens qui sont capables d'avoir ces
consultations avec les ministères, qui ont la compétence de
coordination parce que c'est important d'avoir une compétence de
coordination des organismes gouvernementaux, qui ont une compétence en
communication. Je pense que ça aussi, c'est important parce qu'on ne
peut pas penser qu'en termes de répression. Je pense qu'il faut penser
en termes de communication quand on pense aux problèmes de la drogue. Il
y a une grande partie du travail qui est faite, qui en est une de
sensibilisation, sensibilisation non seulement du public mais aussi des groupes
concernés. Ça, c'est important.
Il faut aussi reconnaître chez ces gens un sens d'une grande
responsabilité sociale. Quand on pense au travail que les médias
doivent faire et qu'on pense aux gens qui forment le comité, moi, je
vois ça comme prometteur par rapport à l'avenir. Les
consultations qui avaient été faites par le ministère de
la Santé et des Services sociaux de 1986 étaient en fonction des
besoins du ministère, alors que le groupe Bertrand vise la
multisectorialité. C'est pour ça qu'on a pris des gens qui sont
capables de coordonner, de regarder le problème de la toxicomanie de
façon globale. C'est important que ce soit fait par les gens du
comité. (12 h 30)
Le groupe de travail est supporté par le Secrétariat
à la jeunesse, mais il y a un comité technique, encore une fois,
qui regroupe Justice, CSST, Sécurité publique, Affaires
municipales et Éducation. Le Secrétariat à la jeunesse a
donné son aide technique aussi à ce comité parce que le
problème des jeunes est jugé prioritaire par toutes les actions
que nous avons menées au MSSS, dont les enquêtes sur la
santé au Québec. Je pense qu'on ne peut pas se limiter qu'aux
jeunes dans le domaine de la drogue parce qu'il y en a de tous les âges
et c'est pourquoi on a regardé l'ensemble des dossiers sectoriels, mais
il faut quand même. juger prioritaires les jeunes. C'est important que ce
soit fait. Il y a une concertation qui est faite au niveau des toxicomanes pour
accorder la priorité aux jeunes, tant pour la prévention que pour
la réadaptation, et je pense qu'il est donc normal qu'on priorise ce
secteur, cette partie de la population qui est la jeunesse, et qu'elle soit
présente au niveau du dossier.
Encore une fois, le groupe de travail a vraiment travaillé avec
l'ensemble des ministères sectoriels, avec les sous-ministres des
ministères sectoriels, et c'est important que ça ait
été fait de cotte façon là puisque, si on veut
ensuite prendre des dispositions gouvernementales et faire suivre de gestes
positifs le rapport du comité, il va falloir que tous les
ministères embarquent, prennent le pas aussi, comme on va leur demander
de le faire. Pour ça, il fallait que Igs gens soient consultés et
qu'ils soient présents dans le sous-comité formé par le
comité.
Encore une fois, je pense que ce n'est pas parce qu'on a
été chef de cabinet d'un premier ministre qu'on devient inapte
à se pencher sur des dossiers importants de notre société.
Au contraire, je pense que l'ancien premier ministre avait un chef de cabinet
qui nous apporte aujourd'hui un éclairage au dossier constitutionnel. Je
ne Vois pas pourquoi l'ancien chef de cabinet de l'actuel premier ministre
n'est pas capable de nous apporter un éclairage, avec un comité
de gens respectables, sur le dossier de la drogue au Québec.
Le Président (M. Dauphin): Merci, Mme la
vice-première ministre. Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Cécile Vermette
Mme Vermette: Juste une petite remarque. Mme la
vice-première ministre, vous avez parlé d'un sous-ministre aux
affaires constitutionnelles. Je pourrais vous parler aussi de M. Louis Bernard
qui a été, lui, le président du conseil qui a parlé
des moeurs et de la transparence en matière de financement politique et
aussi des façons d'atrtribuer des contrats.
Mme Bacon: Est-ce que ça le rend inapte à faire ces
dossiers-là?
Mme Vermette: Non, pas pour autant, mais tout simplement pour
vous dire que...
Mme Bacon: Ça ne rend pas M. Bertrand inapte non plus.
Mme Vermette: Justement. Je n'ai jamais mis en doute d'aucune
façon, si vous voulez, les attitudes de M. Mario Bertrand. Ce que, par
contre, je trouve assez inusité, en fait, c'est que M. Mario Bertrand,
dès qu'il a eu son mandat, a résilié ses fonctions de chef
de cabinet du premier ministre, d'une part, qu'il est parti dans l'entreprise
privée, deuxièmement, et que, depuis qu'il a eu ce mandat, il a
retardé en fait le dépôt de ses recommandations. Au mois de
novembre, ses recommandations devaient être pour la mi-avril. Un peu plus
tard, on a dit: Les recommandations devront être déposées
au mois de mai et, finalement, on est rendu au 11 juin. Toujours selon M. Mario
Bertrand, il parlait de la nécessité de faire vite au
Québec, en matière d'aide et de réhabilitation, bien
sûr, tout en regardant le côté de la répression. Mais
ce n'est
pas le problème, la répression, puisque,
déjà, il y a une structure en place au niveau de la
répression: les corps policiers qui ont besoin qu'on les aide et qu'on
leur apporte du soutien. Mais, qui plus est, quand on pense jeunes, jeunesse,
on sait fort bien qu'au Québec, à l'heure actuelle, il n'existe
aucune ressource pour répondre au problème de toxicomanie des
jeunes. Ça, c'est une urgence. Et on sait qu'actuellement tout ce qui
existe, autant au niveau de Portage, que de Jean Lapointe, tous ces programmes
de réhabilitation sont faits sur des modèles adultes qui ne
répondent en rien aux besoins des jeunes. Donc, il y a
déjà une urgence. Il faut qu'on se dote d'instruments et
d'outils. Tout le monde convient que, lors des orientations
ministérielles de 1986 et 1988, il y avait eu cette consultation
où vous parliez d'un comité style interministériel parce
que, dans le fond, tous les sous-ministres auraient très bien pu
appartenir à un comité interministériel, comité
d'ailleurs qui a été mis sur pied en 1973, qui était
présidé par M. Frigon et qui a été
démantelé par votre propre gouvernement aussi au moment où
le rapport Caston-guay-Nepveu a été fait.
Il faut se souvenir que, oui, il a déjà existé au
Québec une ressource importante qui avait un rôle catalyseur, qui
s'appelait l'OPTAT. L'OPTAT, en 1973, a été démembre et a
été intégré dans le système de santé
au moment du rapport Caston-guay-Nepveu. Comme assurance, le premier ministre
donnait comme garantie à la survivance de l'OPTAT un comité
interministériel présidé par M. Frigon à
l'époque. Tout ça a fait en sorte qu'en 1975-1976, il n'existait
plus aucun service de toxicomanie au Québec. On revient à la case
départ encore une fois et vous pouvez sûrement croire à nos
appréhensions puisqu'on dit: Écoutez, actuellement, on prend
encore la même démarche, le même processus, mais on vous dit
encore une fois: Pourquoi mettre toujours de côté les
intervenants, les gens du milieu, les ressources du milieu et leur donner,
à ces personnes-là, le mandat de décrire, en fait, leurs
véritables besoins, la situation et d'apporter des voie» de
solution?
Mais vous le savez fort bien, Mme la vice-première ministre, ces
consultations ont déjà été faites en 1986, en 1988
et tout ça a été consigné dans des orientations
ministérielles où tout le monde arrivait à une conclusion
importante et, même dans ces orientations
ministérielles-là, les sous-ministres qui ont été
consultés arrivaient, eux aussi, à cette conclusion, à la
nécessité d'un conseil québécois en toxicomanie. On
se demande pourquoi retarder justement la création d'un tel organisme
qui favoriserait et permettrait justement la coordination et la concertation de
tous les différents ministères, d'une part, et, d'autre part,
favoriserait le rapprochement entre les différents intervenants dans la
grande région du Québec parce que vous savez fort bien que, dans
les régions éloignées, la problématique est
beaucoup plus intense, beaucoup plus grave qu'elle peut l'être à
Montréal, même s'il y a d'épineux problèmes. Dans
les régions, tes problèmes sont beaucoup plus importants parce
qu'ils sont souvent sans ressource, sans coordination. Elles ont de. la
difficulté. On ne sait même pas ce qui existe comme ressources. On
ne sait même pas vers quoi on peut orienter une personne qui a un
problème de toxicomanie, vers quel organisme on peut l'orienter, qui
répond et qui fait quoi.
Actuellement, on se dit: Plutôt que de prendre du temps dans des
comités ou dans des études, encore une fois, alors que tout le
travail a été fait, pourquoi ne pas justement aller vers les
engagements du premier ministre au moment du discours d'ouverture de la 34e
Législature qui disait qu'il faut vraiment faire vite parce qu'on ne
peut pas accepter qu'un grand nombre de jeunes, de plus en plus, consomment des
drogues; ils n'ont aucune ressource et ça a des conséquences
dramatiques pour la société.
Alors, pourquoi, encore une fois, perdre du temps? C'est tout simplement
ça qu'il nous semble, à nous autres, à moins que vous ne
puissiez me dire tout de suite, sur-le-champ, que lorsque seront
déposées les recommandations de M. Mario Bertrand, vous allez
mettre immédiatement en application ses recommandations et faire en
sorte justement qu'on puisse mettre sur pied un organisme qui favorise la
concertation et la coordination qui permettrait justement d'avoir une action
concertée au Québec en matière de toxicomanie.
Mme Lise Bacon
Mme Bacon: Je serais tentée de répondre, M. le
Président, à la députée de Marie-Victorin par une
autre question. Pourquoi l'ancien gouvernement pendant neuf ans n'a-t-il rien
fait au sujet de ce fléau qu'est la drogue? On a dépensé
300 000 $ seulement en neuf ans contre le fléau de la drogue, M. le
Président. Il faut effectivement attendre le rapport qui va venir. J'ai
parlé du 11 juin, M. le Président, pour faire ces
recommandations. Encore une fois, qu'est-ce qu'on a fait pendant neuf ans au
pouvoir? C'est peut-être une question à laquelle il serait
intéressant d'avoir des réponses, mais je vais continuer. Quand
la députée nous parle de l'OPTAT, comme j'ai bourlingué
depuis longtemps en politique, j'étais là aux Affaires sociales,
à l'époque, comme ministre déléguée, et si
on avait intégré l'OPTAT au réseau des affaires sociales,
ça s'inscrivait dans une politique qui voulait rassembler, qui voulait
aussi coordonner les services de santé et services sociaux qui avaient
fonctionné auparavant de façon isolée, de façon
bien souvent marginale.
On savait à l'époque que les cliniques antialcooliques
qu'un appelait Domrémy relevaient de centres hospitaliers. Donc,
l'intégration
pouvait permettre de prévenir et aussi de traiter les
toxicomanies de façon encore plus globale en tenant compte des aspects
psychologique, familial, social et médical de la maladie. Je pense qu'il
devenait impérieux à l'époque pour le ministère
d'associer des centres de services sociaux à la lutte contre la
toxicomanie puisqu'ils rencontraient souvent des individus qui étaient
perturbés, des familles qui étaient brisées par l'alcool
ou la drogue.
Je dois dire que des enquêtes de Santé Québec, de
même que des consultations qui étaient effectuées, par le
MSSS en 1986, démontrent qu'effectivement le phénomène de
consommation et de surconsommation touche particulièrement la jeunesse
et je suis un peu surprise d'entendre les interrogations de la
députée de Marie-Victorin quant aux jeunes. Et plus
récemment encore, il y a eu une enquête qui a été
faite au gouvernement fédéral qui a fait ressortir que la
consommation et la surconsommation sont inquiétantes en particulier chez
les jeunes. Je pense qu'on ne fait pas fausse route quand on s'arrête au
dossier particulièrement jeunesse. Et encore une fois, ce n'est pas la
répression qui va régler le dossier de la drogue chez les jeunes.
C'est une meilleure connaissance, d'abord, de la situation, une actualisation
de tout ce qu'on a comme données et qu'il fallait faire. Je pense que ce
comité arrive à point nommé pour réactualiser les
différents dossiers sur le plan sectoriel et coordonner, faire une
coordination de l'ensemble des dossiers qui sont au niveau de chacun des
dossiers sectoriels.
Toutes les ressources dans le réseau de désintoxication et
de réadaptation sont accessibles aux jeunes. Il existe plus
particulièrement 22 places spécialisées aux jeunes et aux
jeunes adultes. Il y a 470 places accessibles à l'ensemble des citoyens,
évidemment aussi aux jeunes; il y a 83 points de service externe. C'est
vrai qu'il faut mettre l'accent sur les jeunes. C'est vrai qu'il faudra leur
faire plus de place et qu'il faudra prendre des décisions à ce
sujet.
Cette année, en 1990-1991, il y a eu 600 000 $ de plus
d'ajoutés au MSSS pour améliorer les différents services.
Et seulement en 1987-1988, le gouvernement a donné au MSSS 4 000 000 $
pour augmenter ses services. Donc, il y a déjà des gestes de
posés et ce ne sont pas des gestes de répression. Moi, j'en suis
très heureuse, personnellement, parce qu'on n'a qu'à regarder nos
voisins du Sud, ce n'est pas qu'avec la répression qu'on va corriger la
situation dans le milieu, que ce soit pour les jeunes ou même les moins
jeunes. Il va falloir avoir de la réhabilitation, de la
réadaptation. Il va falloir qu'on se penche sur l'ensemble de ce
dossier-là. Et je pense que le groupe était bien choisi,
justement, pour faire une coordination de tous ces éléments qui
sont nécessaires si on veut corriger une situation qu'on déplore
tous ensemble. Je pense qu'il n'est pas donné qu'à l'Opposition
de déplorer cette situation. Ce n'est pas parce qu'on est au pouvoir
qu'on est insensible à une situation pareille et c'est pour ça
qu'on pose des gestes, qu'on a donné de l'argent au ministère, au
MSSS pour travailler à régler ce problème. (12 h 45)
Et on donne les ressources nécessaires dans le réseau.
Elles existent, les jeunes peuvent y avoir accès comme les autres, en
particulier les 22 places qui sont spécialisées pour les jeunes.
Je pense que c'est important. Ce n'est peut-être pas suffisant, il
faudrait peut-être en ajouter, mais le rapport nous dictera les gestes
qu'il faudra poser dans un avenir très rapide, un avenir qui est
très court. Parce qu'il faut poser ces gestes-là. Mais encore une
fois, il y en a eu de posés depuis notre arrivée au pouvoir. Je
viens d'en citer quelques-uns, il y en aura d'autres. Mais on a fait des
choses, comme gouvernement, dans ce problème de la drogue, de la
toxicomanie.
Le Président (M. Dauphin): Mme la députée.
Discussion générale
Mme Vermette: Mme la vice-première ministre, je suis
heureuse d'apprendre que, oui, effectivement, ce n'est pas juste à
l'Opposition de soulever le problème, le fléau de la toxicomanie.
Je pense, effectivement, que, lorsqu'on parle de toxicomanie, surtout au niveau
des jeunes... Et vous semblez être très sensible à cette
problématique qui touche l'ensemble de la jeunesse
québécoises. Dans ce sens, je me demande si, justement, un
dossier aussi important que celui de la toxicomanie, c'est possible et
envisageable qu'au-delà de toute partisanerie... Peu importe ce que les
gens du milieu demandent, ce qui est important c'est, non pas de
répondre à un parti politique plutôt qu'à un autre,
mais beaucoup de répondre exclusivement à la demande et à
la problématique qui existent actuellement en matière de
toxicomanie. Et comme on sait que la majorité des gens qui ont
déjà été consultés - et ça, c'est
inscrit dans les orientations ministérielles - arrivait à une
conclusion importante, que ce soit dans le domaine de la recherche, que ce soit
dans le domaine de l'éducation, de la formation, que ce soit même
chez tous les corps policiers qui peuvent exister au Québec, tout le
monde arrivait à la nécessité d'un organisme catalyseur,
d'un organisme qui pourrait avoir comme fonction, justement, de favoriser la
concertation entre tous les différents groupes existants et les
différents milieux qui s'intéressent ou qui sont touchés
par le volet de la toxicomanie et que, notamment, cet organisme catalyseur
pourrait peut-être prendre l'aspect d'un conseil québécois
en toxicomanie, est-ce que vous seriez favorable, dans ce contexte,
au-delà de toute partisanerie, d'abonder dans le sens de l'ensemble de
ces organismes-là - de répondre à
leur demande - et qui, j'estime, depuis une dizaine d'années en
fait, sont favorables à la création d'un tel conseil
québécois en toxicomanie?
Le Président (M. Dauphin): Mme la vice-première
ministre.
Mme Bacon: Je dois dire que je suis très heureuse
d'entendre parler la députée de Marie-Victorin de la
non-partisanerie qui devrait exister dans ce dossier. Depuis le début de
cette commission parlementaire, ce n'est pas ça que j'ai entendu. Un peu
plus, je me demandais si elle était pour me demander de se joindre
à son comité.
Quant aux décisions qui doivent être prises, M. le
Président, il va falloir attendre le comité Bertrand. Il va nous
faire ses recommandations. Il y aura des gestes qui seront posés par la
suite, mais attendons les recommandations du comité de travail. On ne
fait pas un comité de travail pour prendre des décisions avant
qu'il nous remette son rapport.
J'aurais peut-être aimé, M. le Président, si
l'Opposition avait eu l'idée, sans partisanerie aucune, de
présenter un mémoire au groupe Bertrand, ça aurait
peut-être été une façon de rendre le dossier non
politique, que de présenter justement au groupe Bertrand un
mémoire. Je ne pense pas que ça ait été fait par
l'Opposition. On a préféré former un comité...
Mme Vermette: Je peux éclairer la vice-première
ministre. Effectivement, Mme la vice-première ministre, j'ai pris la
responsabilité de monter une table de concertation avec les principaux
intéressés du milieu, des gens qui oeuvrent dans le domaine de la
toxicomanie...
Mme Bacon: Ça, je sais ça.
Mme Vermette:... qui ont une expérience de plus de 15 ans.
La plupart, ce sont des gens qui n'ont aucun... En tout cas, je n'ai pas
demandé à quel groupe politique ils appartiennent, mais ce sont
des gens qui croient à la toxicomanie, qui veulent apporter une aide aux
victimes de la toxicomanie. C'est vrai que nous avons fait un forum, le 3 mars,
à Longueuil. À ce forum, nous avons invité des gens du
ministère. Nous avons invité des gens de tout... Personne ne
s'est présenté, justement. J'aurais apprécié
grandement la présence et la participation. Ça s'est fait devant
tout l'ensemble du public québécois, c'était ouvert.
L'ensemble des organismes, d'ailleurs, des différents ministères
dont vous avez fait mention, ont été convoqués et
invités aussi. Je pourrais vous dire qu'il y avait 340 personnes
à ce forum, dont 240 organismes. Alors, je pense qu'effectivement, nous
avons fait une grande consultation populaire à l'ensemble du
Québec et selon toutes les différentes régions du
Québec pour participer à ce forum. Et M. Mario Bertrand,
on me dit qu'il était dans les parages, donc, il aurait
été peut-être important qu'il se soit
présenté à ce forum, ç'aurait été
très intéressant qu'il puisse participer et nous apporter son
éclairage sur la situation. Je pense que nous l'aurions vraiment
très bien reçu. Mais je n'ai pas eu de convocation de la part de
M. Mario Bertrand, alors j'attendais toujours de sa part qu'il puisse nous
faire signe et rien n'est apparu.
Mme Bacon: M. Bertrand a fait une consultation publique, M. le
Président, et je reviens encore une fois: Si on veut dépolitiser
un dossier, je salue le travail qu'a fait la députée dans ce
sens-là, parce que étant moi-même sensible au dossier, mais
je pense que ce n'est pas en formant tin autre comité de travail d'un
comité de travail.. C'est parce qu'il y en a un comité qui est
formé, qui travaille, qui coordonne l'activité des
ministères et c'est ce comité-là qui va permettre, avec
les recommandations, au gouvernement d'agir. Alors, ce n'est pas en
créant une multitude de comités à travers la province
qu'on va régler le problème. C'est en travaillant ensemble qu'on
va le faire. Et je suis étonnée, encore une fois, malgré
tout ce travail qui a été fait par la députée de
Marie-Victorin, qu'elle n'ait pas fait connaître au comité
Bertrand les résultats de cette vaste consultation qu'elle a voulu
entreprendre. Ça aurait peut-être été important pour
le comité Bertrand d'avoir cette vaste consultation, les
résultats de cette consultation-là qui auraient peut-être
pu se traduire par des recommandations du comité Bertrand au
gouvernement par la suite pour que le gouvernement puisse agir.
Je pense qu'il faut trouver un moyen de coordonner les interventions
gouvernementales en matière de toxicomanie. Vous avez proposé un
conseil. C'est un outil de travail. Il y a bien d'autres moyens, je pense, qui
pourront être envisagés. Mais encore une fois, il faut attendre
les recommandations du rapport Bertrand. Je pense que nous convenons tous, M.
le Président, de l'urgence d'agir. Et c'est pourquoi le premier ministre
avait constitué ce groupe de travail là. Je pense que c'est un
signe clair, net et précis d'un intérêt qui est
porté par le gouvernement et le chef de l'État pour les
problèmes de la toxicomanie chez les jeunes en particulier parce qu'on
revient à ça toujours.
Je suis persuadée qu'une jeunesse mieux informée sur les
conséquences d'un usage de la drogue, va délaisser sûrement
ce moyen, que j'appelle un moyen d'évasion aux conséquences qui
sont souvent tragiques. C'est pour ça que nous avons agi rapidement, M.
le Président.
Le Président (M. Dauphin): Mme la
députée
Mme Vermette: Oui. M. Le Président Je
ferai remarquer à Mme la vice-première ministre que mon
intention ou l'intention de la table de concertation était non pas de
faire du duplicata, en ce qui concerne le groupe de travail, puisque la
majorité des personnes qui ont appartenu à la table de
concertation appartiennent à des groupes comme l'AITQ ou des gens de
Portage, la maison Jean Lapointe ou des commissions scolaires. Donc, ça
veut dire que si ces gens-là sont venus librement, s'ils ont choisi
librement de participer à cette table de concertation là, c'est
peut-être que quelque part, justement, le rapport Bertrand n'était
peut-être pas suffisant puisque c'est eux qui ont choisi de venir. Et
comme je suis dans l'Opposition, vous savez fort bien que . je ne jouis pas
d'un privilège tout particulier.
Donc, tout simplement pour vous dire que, bien sûr,
peut-être que la façon ou l'orientation du groupe de travail a
fait en sorte que ces gens-là ont choisi de venir travailler
plutôt du côté du groupe de travail. Ce sont eux qui m'ont
pressée d'entreprendre cette démarche, compte tenu qu'ils avaient
déjà été abordés dans un premier temps par
le comité Bertrand et que, tout simplement, on m'a dit: On
préfère venir travailler à votre table de concertation
parce qu'il nous semblerait que, en tout cas, vous allez arriver à des
conclusions beaucoup plus concrètes, ce qui va nous permettre de
travailler plus rapidement, et que ça fait depuis tellement longtemps
qu'on réclame justement cet outil indispensable dans le domaine de la
toxicomanie au Québec. C'est comme ça qu'on m'a fait
confiance.
Alors, Mme la vice-première ministre, je vous
répète encore une fois, qu'en ce qui concerne le niveau des
recommandations, il n'est jamais trop tard, vous aurez probablement la chance
de vous y pencher et d'arriver justement à permettre cette collaboration
et, surtout, de favoriser l'ensemble des intervenants de tout le Québec
en matière de toxicomanie à vraiment concrétiser un
souhait et que, peut-être, ça deviendra l'un de vos
privilèges de favoriser au Québec te développement en
toxicomanie de l'intervention, de la concertation et de la coordination
au-delà de toute partisanerie et politicaillerie.
Mme Bacon; Je vais revenir...
Le Président (M. Dauphin): Mme la vice première
ministre.
Mme Bacon: Je voudrais revenir, si vous me permettez, M. le
Président, sur... Je ne pense pas que la députée de
Marie-Victorin soit naï ve, - peut-être candide dans ce qu'elle nous
dit aujourd'hui, - dans la formation de son groupe qui recrutait des gens pour
discuter avec eux deux jours avant que ces gens-là apparaissent devant
le groupe qui avait été formé par le gouvernement.
Coïncidence, peut-être, M. le Président, mais vous me
permettrez, à moi, de ne pas être naïve.
Je dois dire que, pour la première fois, au Québec, il y a
une volonté politique qui s'est exprimée, volonté
politique parce qu'il ne faut pas oublier que le premier ministre a
trouvé le problème tellement important qu'il a formé ce
groupe de travail qui va se rapporter directement à lui et non au
Conseil des ministres, à lui directement. Ça, je pense que c'est
vraiment démontrer une volonté politique et, encore une fois, je
regrette que la députée de Marie-Victorin, que ce soit
elle-même ou avec son groupe qu'elle a formé, ne se soit pas
présentée devant le comité formé par le
gouvernement et qui regroupait l'ensemble des gens du secteur.
Peut-être qu'elle aurait pu aider à ce que des
recommandations reflètent ses aspirations ou ses préoccupations
et que nous soyons capables, puisqu'elle le dit elle-même, au-delà
de toute partisanerie, de poser des gestes et d'adopter des recommandations du
rapport qui rejoindraient ses propres préoccupations. Alors, il faut
souhaiter que si ce sont les mêmes groupes que nous avons
rencontrés, nous ayons eu les mêmes données pour pouvoir
baser nos recommandations qui, j'espère, une fois
présentées, ne feront pas justement l'objet de partisanerie mais
bien d'un mandat de tout le Québec pour contrer ce problème
important de la société actuelle, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Mme la
députée.
Mme Vermette: En conclusion, M. le Président, j'ose.
espérer tout simplement que le gouvernement ne renoncera pas aux
orientations et ne mettra pas de côté, en fait, ses propres
conclusions au niveau des orientations ministérielles qui arrivaient
même à la création d'un conseil québécois en
toxicomanie. C'est peut-être pour ça qu'on les a
déposées sur les tablettes. Tout ce que je voulais dire tout
simplement c'est ce qui est là et vous aurez probablement la chance, Mme
la vice-première ministre, de vous pencher sur les recommandations aussi
de la table de concertation de l'Opposition. Nous espérons tout
simplement que ce que vous venez de dire, on pourra le voir et ce sera
peut-être une première au Québec, mais ce sera aussi pour
aider les victimes de la toxicomanie, comme vous l'avez si bien
mentionné, qui touche davantage notre jeunesse même si d'autres
personnes sont concernées et cela permettra justement à
l'ensemble du peuple québécois d'avoir confiance en ses
institutions. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Oui, Mme la
vice-première ministre, en conclusion.
Mme Bacon: Une dernière parole. L'Opposition peut dormir
tranquille et sur ses deux
oreilles. Je pense que le premier ministre va sûrement prendre des
décisions à l'égard de ce dossier à partir de
l'analyse de l'ensemble de la situation. C'est ça qui est important.
C'est pour ça qu'il a formé son comité, pour voir la situa
tion globalement et ça, je pense qu'il va le faire sans partisanerie. Je
dois dire aussi qu'aujourd'hui, M. le Président, si vous me permettez de
conclure sur cette commission parlementaire, le député de
Shefford a tenu un discours d'épou-vante, colligé des chiffres,
des statistiques éparses pour présenter un portrait dramatique.
Je pense que ce n'est pas loin d'un subtil exercice que je qualifierais
très près de la démagogie. Il y a des problèmes.
Oui, il y en a des problèmes au niveau des jeunes. Il y en aura, il y en
a déjà eu, et il y en aura encore. C'est pour ça, je
pense, que l'action gouvernementale est soutenue et qu'on n'hésite pas
à revoir des programmes déjà existants pour s'ajuster et
ajuster sans cesse nos programmes à la réalité, parce que
c'est un quotidien qu'on doit vivre. Je pense qu'il faut être confiant en
la jeunesse - je le suis beaucoup plus peut-être que le
député de Shefford - confiant aussi que, ensemble, on est capable
de faire de grandes choses. Mais ce n'est pas en agitant les
épouvantails qu'on va arriver à faire de grandes choses. Ils sont
beaucoup plus lucides, M. le Président, beaucoup plus capables de
comprendre les situations et de travailler ensemble avec nous pour les
régler.
Quant à l'autre dossier, je pense que j'en ai suffisamment dit,
M. le Président, pour apporter les conclusions nécessaires avant,
je n'ai pas besoin d'ajouter.
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup
Mme la vice-première ministre. Tout d'abord, j'aimerais obtenir
le consentement des membres pour dépasser 13 heures.
Une voix: Consentement.
Le Président (M. Dauphin): Consentement. Ensuite,
j'aimerais vous remercier, au nom des membres de ta commission, de vous
être prêtés à cet excercice démocratique
aujourd'hui, ainsi que toutes les personnes qui vous accompagnent. Mais avant
d'adopter les programmes, j'aimerais premièrement souhaiter la bienvenue
aux deux leaders, leader du gouvernement et leader de l'Opposition et leur
permettre d'intervenir.
M. Chevrette: Je ne veux priver Mme Bacon de ma
présence.
Mm» Bacon: Je la préfère à celle de
votre collègue de Lévis, quand même.
M. Chevrette: J'en étais tellement certain que c'est pour
ça que je suis venu.
Le Président (M. Dauphin): M. le leader du
gouvernement.
Adoption de l'ensemble des crédits
M. Pagé: Pour des motifs de sûreté et de
sécurité, j'ai senti le besoin d'être ici. Alors, M. le
'Président, très rapidement, tel que convenu et tel qu'y
référait le président de la Chambre ce matin, on s'est
entendus pour que les crédits du Conseil exécutif soient
adoptés dans leur ensemble. Et, en contrepartie, la commission des
institutions aura à se réunir quand le premier ministre du
Québec, M. Bourassa, reviendra de la conférence de Hull. Par la
suite, à la première opportunité ou à
l'opportunité qu'on décidera entre leaders, votre commission aura
à se réunir pendant une séance de trois heures pour un
échange entre le premier ministre et le chef de l'Opposition.
Le Président (M. Dauphin): M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que les programmes 1 et
2 sont adoptés?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est-ce que
l'ensemble des crédits budgétaires du ministère du Conseil
exécutif pour l'année financière 1990-1991 sont
adoptés?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Alors, je
suspends donc les travaux jusqu'à 15 heures pour l'étude des
prévisions budgétaires du Directeur général des
élections.
(Suspension de la séance à 13 h 3)
(Reprise à 15 h 4)
Directeur général des
élections
Le Président (M. Dauphin): Mesdames, messieurs, je
déclare la séance de la commission des institutions ouverte. Elle
a pour mandat, cet après-midi, de procéder à
l'étude des prévisions budgétaires du Directeur
général des élections pour l'année
financière 1990-1991.
Est-ce que, Mme Giguère, il y a des remplacements?
M. Chevrette: Moi, je voulais remplacer quelqu'un.
La
Secrétaire: M. Blais (Masson) est
remplacé par M. Chevrette (Joliette).
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup. J'invite
immédiatement soitl le ministre responsable de la Réforme
électorale ou le Directeur général des élections
à faire des remarques préliminaires.
M. le directeur, premièrement, je vous souhaite la bienvenue
à la commission des institutions ainsi qu'aux personnes qui vous
accomagnent; je vous demanderais bien de nous les présenter et, ensuite,
de procéder à vos remarques préliminaires.
Remarques préliminaires M. Pierre-F.
Côté
M. Côté (Pierre-F. ): Merci, M. le Président.
À l'extrême droite, c'est Jean-Luc Lemieux, qui est l'adjoint au
président de la Commission de la représentation
électorale; à l'extrême gauche, M. Yvon Desbiens, qui est
adjoint au financement; à côté, c'est M. Jean Jolin,
adjoint au scrutin; immédiatement à ma gauche, Me Eddy
Giguère, qui est mon assistant et, immédiatement à ma
droite, M. Gaétan Gingras, qui est assistant du directeur de lu gestion
financière. M. Gingras est celui qui est supposé avoir toutes les
réponses aux questions que vous pourrez poser. Il va me les souffler
à l'occasion.
Je veux juste faire quelques remarques qui vont durer à peu
près huit minutes, M. le Président. Je vais les lire assez
rapidement. Je sais que le temps de la commission est précieux, mais il
me semble important de faire un rappel de certaines choses.
L'année 1989 a été marquée par un scrutin
général tenu conformément à la Loi
électorale sanctionnée le 22 mars 1989 et entrée en
vigueur le 24 avril 1989. Le déclenchement de l'élection
générale du 25 septembre 1989 entraînait, par ailleurs,
comme vous le savez sans doute, l'entrée en vigueur de la nouvelle carte
électorale élaborée entre 1985 et 1988 par la Commission
de la représentation.
Dans ce contexte, je rappellerai d'abord les principales
activités de l'année écoulée. Ça me semble
important. C'est en somme la justification de notre budget et des
activités qu'on fait. Je communiquerai ensuite mes prévisions
budgétaires pour 1990-1991 avant de vous faire état du rapport
financier préliminaire pour l'exercice financier 1989-1990.
Rappel des activités de l'année écoulée dans
le domaine provincial. Les scrutins. Au plan provincial, les activités
reliées au scrutin ont été fort nombreuses. Au cours de
l'année, nous avons procédé à la nomination de cinq
directeurs du scrutin suppléants. Tous les directeurs du scrutin et
directeurs adjoints du scrutin ont pu assister, en avril et en août 1989,
à des sessions de formation destinées à leur permettre de
maîtriser les outils mis à leur disposition et à leur
transmettre les directives touchant le scrutin.
Dans la période électorale relative au scrutin
général du 25 septembre 1989, l'adjoint au scrutin a
veillé à la coordination et au contrôle des
opérations électorales. Dans le contexte créé par
la nouvelle loi, un certain nombre de nouveautés sont venues s'ajouter
aux opérations habituelles. Ainsi, tout événement
électoral est précédé d'un recensement. En outre,
la révision des listes électorales a été
simplifiée par l'adoption d'une procédure uniforme tant en milieu
urbain que rural.
Nous avons aussi expérimenté une nouvelle étape
dans le processus électoral, soit la révision spéciale.
D'une durée de six jours, ce mécanisme permet aux
électeurs qui le désirent de demander des corrections ou des
inscriptions à la liste électorale, sans qu'il soit cependant
possible de procéder à des radiations. Par ailleurs,
conformément à la loi, des bureaux de vote itinérants ont
été mis sur pied par les directeurs du scrutin afin de faciliter
l'exercice du droit de vote pour les électeurs hébergés
dans des centres hospitaliers ou des centres d'accueil et incapables de se
déplacer.
Pour la première fois, lors du scrutin général du
25 septembre 1989, les électeurs qui étaient à
l'extérieur du Québec ont pu exercer leur droit de vote. À
cet égard, 1049 Québécois se sont inscrits au registre des
électeurs hors du Québec; 810 d'entre eux ont retourné
leur bulletin de vote dans les délais prescrits par la loi, ce qui
constitue un taux de participation de plus de 77 %.
Lors de la période électorale, plus de 150 000 personnes
réparties dans toutes les régions du Québec ont
été mobilisées à cette occasion, notamment lors du
recensement, de la révision et du scrutin proprement dit, ce qui
représente plus de 60 % des coûts afférents au scrutin
général. Au total, au scrutin du 25 septembre 1989, 557 candidats
se sont présentés dans 125 circonscriptions du Québec.
Avec 4 670 690 électeurs inscrits et 3 501 068 suffrages
exprimés, le taux de participation au scrutin général
s'est élevé à 75 %.
Le financement des partis politiques et des candidats. Le secteur du
financement des partis politiques et des candidats a connu, lui aussi, une
année fort chargée. Là encore, l'entrée en vigueur
de la Loi électorale a impliqué une révision
complète des outils mis à la disposition des intervenants.
À cette occasion, le Directeur général des
élections a collaboré à la production d'un vidéo
à l'intention des agents officiels.
Conformément à la loi, j'ai fait publier à deux
reprises, en juin 1989 et février 1990, un avis comportant le nom des
partis autorisés, de même que les règles applicables aux
contributions. Le 1er mai 1989, j'ai divulgué en conférence de
presse les rapports financiers des partis politiques pour l'exercice financier
qui s'est terminé le 31 décembre 1988.
En vertu des pouvoirs qui sont conférés par la Loi
électorale, j'ai également autorisé quatre nouveaux partis
politiques provinciaux au cours de l'année: le Equality Party/Parti
Égalité, le Parti marxiste-léniniste du Québec, le
Unity Party/Parti Unité et le Parti 51. Au mois de juin, suite à
des audiences comme l'exige la Loi électorale, je me suis vu dans
l'obligation de retirer l'autorisation à deux partis politiques, soit
l'Union Nationale et le Parti humaniste du Québec. Trois autres partis
ont perdu leur autorisation parce qu'ils n'ont pas présenté
suffisamment de candidats lors du scrutin du 25 septembre 1989: le Parti
Action-Québec, le Parti J'en arrache et le Parti La Belle Province de
Québec. Pour votre information, demain, mercredi et jeudi, je tiens des
audiences publiques à Montréal où j'ai manifesté
mon intention de retirer l'autorisation de trois partis politiques: Le Parti
indépendantiste, le Parti NPD-Québec et le Parti
Progressiste-conservateur du Québec.
Le 25 septembre 1989, lors des élections générales,
16 partis politiques autorisés se sont fait la lutte. 30 candidats
indépendants ont également été autorisés.
Durant la période électorale, des infractions concernant
l'intervention des tiers et la publicité avant le 29e jour
précédant le jour du scrutin, activités formellement
interdites par la Loi électorale, m'ont amené à
transmettre une trentaine de mises en demeure. Une centaine de dossiers ont
été ouverts relativement à de présumées
infractions aux dispositions de la Loi électorale régissant le
financement des partis politiques et le contrôle des dépenses
électorales. Au 31 mars 1990, aucune poursuite n'a été
intentée et une soixantaine de dossiers sont encore ouverts. Ces
présumées infractions portent principalement sur les
dépenses électorales effectuées sans être agent
officiel, la publicité électorale non iden tifiée
conformément à la loi et les rapports de dépenses et/ou
rapports financiers non produits ou produits hors délais.
La Commission de la représentation électorale. La nouvelle
carte électorale établie en 1988 est entrée en vigueur au
moment de \a dissolution de l'Assemblée nationale, le 9 août 1989.
Au cours de l'année 1989, les directeurs du scrutin ont
été appelés à revoir la délimitation des
sections de vote et des secteurs électoraux. À la suite de cette
opération, le Québec comptait 20 550 sections de vote et 3230
secteurs élec toraux. Cette nouvelle délimitation a
été utilisée lors du recensement et du scrutin
général de 1989.
Le 5 avril dernier, la commission des institutions procédait
à l'étude du rapport sommaire sur la délimitation des
circonscriptions de la Commission de la représentation
électorale. Nous avions alors eu l'occasion d'échanger ensemble
sur ce sujet. C'est pourquoi il ne m'est pas paru utile d'aborder ce dossier
avec vous aujourd'hui.
Les activités de communication. Conformément aux
dispositions de l'article 488 de la Loi électorale, nous veillons, tout
au cours de l'année, à diffuser les renseignements
nécessaires à l'information du public.
Au printemps de 1989, une opération de communication a
entouré la publication des rapports financiers des partis politiques.
Une campagne de publicité a été mise sur pied afin de
faire savoir aux électeurs à l'extérieur du Québec
qu'il leur était dorénavant possible d'exercer leur droit de
vote, et ce, conformément aux nouvelles dispositions de la Loi
électorale.
Le scrutin général du 25 septembre 1989 a
généré un grand nombre d'activités de
communication. À cet égard, une campagne de publicité
concernant les modalités du recensement, de la révision, du
scrutin et des règles de financement a été diffusée
à l'échelle du Québec. Les questions des
représentants de la presse ont également été fort
nombreuses. Par ailleurs, durant la période électorale, 30 466
citoyens ont fait appel aux services du Centre de renseignements à
Québec et 12 533 à Montréal.
Au total, au cours du dernier exercice financier, plus de 44 000
électeurs se sont adressés au Centre de renseignements à
Québec et plus de 16 000 à Montréal pour des demandes de
renseignements ou de documentation. Il me semble important, cette année,
de mettre l'accent et de souligner un peu le secteur d'activité, un
secteur essentiel que sont les communications. Je vais revenir un petit peu
plus loin sur cette question quand je vais parler des communications dans le
domaine municipal.
Dans le domaine municipal, les scrutins. Plus de 1100
municipalités ont tenu des élections entre le 1er avril 1989 et
le 31 mars 1990. Le service des scrutins municipaux est intervenu dans trois
secteurs: l'aide aux présidents d'élection municipaux, leur
formation et l'assistance technique et matérielle.
Le nombre de demandes d'aide de la part des présidents
d'élection municipaux augmente considérablement d'année en
année. En cinq ans, il a plus que triplé. Ainsi, au cours du
dernier exercice financier, le service des scrutins municipaux a répondu
à 3392 demandes d'aide de la part des municipalités.
Le service des scrutins municipaux a également participé
à des sessions de formation organisées dans 27
municipalités différentes, à l'intention des
présidents d'élection, en collaboration avec le ministère
des Affaires municipales, la Corporation des secrétaires municipaux du
Québec et la Corporation des officiers municipaux
agréés.
L'aide technique et matérielle s'est manifestée par
l'envoi aux municipalités en élection d'un calendrier
électoral, d'un guide d'impression des bulletins de vote et dune
brochure sur la délimitation des sections de vote Un vidéo
intitulé "Une journée dans un bureau de vote"
était également disponible sur demande. Enfin, le service
des scrutins municipaux a participé à la mise à jour du
"Guide sur les élections et les référendums dans les
municipalités", conjointement avec le ministère des Affaires
municipales avec qui nous avons une excellente collaboration.
Le financement des candidats et des partis politiques municipaux.
Conformément à la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités, 12 nouveaux partis
politiques municipaux ont été autorisés entre le 1er avril
1989 et le 31 mars 1990. Au cours de cette même période, sept
candidats ou partis politiques municipaux ont fait l'objet d'un retrait
d'autorisation.
Quatorze municipalités de plus de 20 000 habitants ont tenu des
élections générales, le 5 novembre 1989, au cours
desquelles j'ai autorisé 151 candidats indépendants. Nous avons
rencontré les trésoriers de ces municipalités en juin pour
leur faire part de la marche à suivre en matière de financement
des partis et des candidats, ainsi qu'en matière de contrôle des
dépenses électorales.
Notons qu'avec la fusion de Lévis-Lauzon 54 municipalités
de 20 000 habitants ou plus seront dorénavant assujetties au chapitre
XIII de la Loi sur les élections et les référendums dans
les municipalités.
La représentation des électeurs. Au cours de
l'année financière qui vient de se terminer, la Commission de la
représentation a étudié les dossiers de
délimitation des districts électoraux de 59 municipalités.
Dans 41 cas, les règlements de division étaient conformes aux
prescriptions de la loi et ne nécessitaient donc pas l'approbation de la
Commission pour pouvoir être mis en vigueur par les municipalités
concernées; 18 autres municipalités ont préparé des
projets de division en districts électoraux qui n'étaient pas
conformes aux exigences de la loi. La Commission de la représentation
électorale a demandé à cinq d'entre elles de
réviser leur règlement de délimitation. Il s'agit de Hull,
Lévis-Lauzon, Longueuil, Saint-Léonard et Saint-Zotique.
De plus, à la suite de l'opposition des électeurs a un
règlement de délimitation adopté par la
municipalité, la Commission de la représentation a tenu des
audiences publiques à Montréal, Pontiac, Saint-Jean-sur-Richelieu
et Trois-Rivières. Dans tous ces cas, les municipalités ont suivi
les recommandations de la Commission. Au cours de cette année, 53
municipalités devront se subdiviser en districts électoraux,
conformément à la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités.
La Commission surveille de près l'application de l'article
traitant du nombre permis d'électeurs dans un district électoral
donné. La Commission estime en effet que le principe fondamental de
l'égalité du vote des électeurs doit être
respecté avant toute chose, à l'intérieur des variations
du nombre d'électeurs par district prévues par la loi.
D'ailleurs, ce principe démocratique fondamental est un des droits
enchâssés dans les Chartes des droits canadienne et
québécoise sous le concept du "droit de vote", ce qui a
été confirmé par les tribunaux.
Les activités de communication. Le secteur municipal ayant connu
lui aussi sa part d'événements électoraux, un certain
nombre d'activités de communication et d'information publique y ont
été effectuées. À l'automne de 1989, une campagne
d'information a été menée auprès des
électeurs des villes de plus 20 000 habitants qui se trouvaient alors en
période électorale; 260 électeurs se sont adressés
au Centre de renseignements pour formuler des demandes d'information à
ce sujet. Dans le secteur de la représentation municipale, on a
publié des communiqués et les avis d'audiences publiques de la
Commission de la représentation. Une campagne d'information à
l'intention des électeurs des 59 municipalités en
découpage en janvier 1990 a aussi été mise sur pied.
Comité consultatif. Je ne saurais passer sous silence les
activités du comité consultatif qui s'est réuni en avril
et en mai 1989 afin d'approuver les directives aux directeurs du scrutin, les
directives au personnel électoral et celles concernant le financement.
Le comité consultatif a également été
consulté, conformément à l'article 101 de la Loi
électorale, sur les dates de publication de l'avis aux électeurs,
la dénomination des partis politiques, le nom des représentants
de chacun de ces partis et les règles s'appliquant aux contributions.
(15 h 15)
Suite aux élections générales du 25 septembre, nous
avons communiqué avec les chefs des partis politiques
représentés à l'Assemblée nationale afin qu'ils
nous transmettent les noms de leurs représentants au comité
consultatif. Nous attendons toujours la nomination des membres du Parti
québécois et du Equality Party/Parti Égalité. C'est
une des raisons pour lesquelles le comité ne s'est pas encore
réuni.
Mandats spéciaux. Par ailleurs, outre les responsabilités
qui me sont dévolues de façon statutaire par le
législateur en matière de scrutins, de financement et de
représentation électorale, j'ai complété le mandat
spécial qui m'avait été confié le 18
décembre 1987 par l'Assemblée nationale en agissant à
titre de consultant à l'occasion de la tenue des élections, le 10
avril 1989, en Nunavik. Le rapport à été
déposé le 2 mai à l'Assemblée nationale.
Comme je le soulignais dans la lettre de présentation de ce
rapport adressée au président de l'Assemblée nationale,
une élection partielle en Nunavik est nécessaire pour combler un
poste devenu vacant suite à la démission d'un des membres du
groupe de travail élu le 10 avril 1989.
La période électorale pour l'élection partielle
dans la région de la baie d'Hudson a débuté le 15 mai et
le scrutin est fixé au 18
juin. Les 15 et 16 mai, nous nous sommes donc rendus en Nunavik pour
l'organisation de cette élection, à laquelle nous continuons
d'apporter notre collaboration.
Relations extérieures. Tout au cours de l'année et pour
autant que les opérations courantes le permettaient, j'ai tenté
de diverses manières de promouvoir les principes fondamentaux de la
démocratie et de mettre à profit l'expertise
développée au Québec en matière de scrutins, de
financement et de représentation électorale. Ainsi, j'ai
donné plusieurs conférences devant des auditoires variés,
notamment l'Association des hommes et des femmes d'affaires du Canada et
l'Association des cadres scolaires J'ai également eu l'occasion de
rencontrer les stagiaires parlementaires de la Fondation
Jean-Charies-Bonenfant.
J'ai été invité à faire part de
l'expérience québécoise en matière de scrutins et
de financement des partis politiques devant la Commission royale sur la
réforme électorale et le financement des partis. En juillet, j'ai
participé aux travaux de la Conférence des administrateurs
d'élections du Canada qui s'est tenue à Régina.
De plus, j'ai assisté, du 6 au 8 décembre 1989, à
la réunion du Council on governmental ethic laws - COGEL - à la
Nouvelle-Orléans. À cette occasion, comme vous le savez, j'ai
été honoré par cet organisme qui m'a remis le
cinquième COGEL Award et non le cinquante et unième, comme
ça a été rapporté dans certains journaux, une telle
distinction étant décernée une fois par année
depuis maintenant cinq ans. Je peux vous dire que le Québec y compte de
nombreux amis.
L'année 1989 m'a également permis d'échanger avec
une délégation de parlementaires français sur les
règles en vigueur au Québec en matière de financement, de
prononcer deux conférences devant des stagiaires universitaires
latino-américains en visite à Québec et de participer
à une séance de travail avec des représentants polonais.
Au début de 1990. j'ai rencontré une délégation du
Conseil de la communauté française de Belgique.
En novembre 1989, le directeur du contentieux a fait partie du
contingent canadien de la mission d'observation des Nations unies, lors de la
tenue du scrutin en Namibie.
En mars 1990, à la demande de l'Organisation des États
américains, l'OEA - je vous demande pardon, il y a une feuille que je
vais retrouver; voilà - je me suis rendu en Haïti en compagnie du
Dr Hugo Caminos, sous-secrétaire pour les affaires juridiques de l'OEA
et conseiller juridique du secrétaire général de l'OEA, et
du Dr Pedro Gordilho, avocat, ancien ministre du Tribunal électoral
suprême du Brésil, non pas - il y a une coquille qui s'est
glissée dans le texte - pour faire part de l'expérience
québécoise dans l'organisation et la tenue d'un scrutin - ce que
je n'ai pas manqué de faire - mais le but de la mission était
d'évaluer la situation en Haïti pour déterminer quelle sorte
d'aide l'OEA pouvait apporter à ce pays dans son processus
électoral. Le 2 mai dernier, l'Assemblée nationale du
Québec m'autorisait à agir comme représentant personnel du
secrétaire général de l'OEA en Haïti et comme
coordonnâtes de la mission d'observation du processus électoral
dans ce pays. J'ai, à date, accompli trois missions en Haïti et j'y
retourne dans quelques jours. Je ferai ça d'ici aux élections de
façon régulière.
Ceci complète le rappel de nos principales activités de
l'année 1989-1990. J'aimerais maintenant vous faire part des
prévisions budgétaires pour 1990-1991 et du rapport financier
préliminaire pour l'exercice 1989-1990.
Prévisions budgétaires et rapport financier
préliminaire. Les prévisions budgétaires. Le 23
février 1990, j'ai fait parvenir au Secrétariat du Conseil du
trésor mes prévisions budgétaires pour l'exercice
financier 1990-1991 aux fins de la publication du livre des crédits.
Ces renseignements se retrouvent donc dans la section du livre des
crédits réservée aux personnes désignées par
l'Assemblée nationale, au programme 3, Administration du système
électoral, lequel comprend trois éléments:
élément 1. Gestion interne et soutien; 2. Commission de la
représentation; 3, Activités électorales.
Les prévisions totales du programme pour la prochaine
année financière s'élèvent à 13 940 000 $ et
sont ventilées par catégorie de dépenses à chacun
des trois éléments de notre programme. À
l'élément 1, Gestion interne et soutien, les prévisions de
dépenses pour 1990-1991 totalisent 9 200 000 $, comparativement à
celles de 1989-1990 qui s'élevaient à 8 675 000 $, ce qui
représente une augmentation de 525 000 $. Je dois vous dire tout de
suite, et ça reviendra peut-être tout à l'heure, que
j'envisage la possibilité de devoir peut-être augmenter un petit
peu de quelques personnes le personnel de mon bureau, étant donné
l'augmentation des responsabilités, en particulier dans le domaine des
communications, et une nouvelle responsabilité qui échoit en
vertu de la dernière Loi électorale.
À l'élément 2, Commission de la
représentation, on retrouve des prévisions de 560 000 $
comparativement à 200 000 $ pour l'exercice financier 1989-1990. Cette
augmentation de 360 000 $ représente les sommes requises pour
l'application des articles 19 à 33 de la Loi électorale,
concernant les travaux de délimitation à effectuer suite à
la tenue d'une élection générale. Conformément
à la Loi électorale, ces prévisions font l'objet d'un
rapport distinct et sont présentées dans le document
intitulé "Prévisions budgétaires 1990-1991 et rapport
financier préliminaire 1989 1990, Commission de la représentation
électorale"
Comme vous le savez sans doute, cette année, le
dépôt à l'Assemblée nationale des prévisions
budgétaires de la Commission de la
représentation tient lieu de leur approbation, puisque l'article
547 de la Loi électorale stipule, et je cite: "L'étude en
commission parlementaire des prévisions budgétaires de la
Commission de la représentation n'a toutefois pas lieu lorsque la
procédure de délimitation des circonscriptions électorales
est en cours. Dans ce cas, le seul dépôt à
l'Assemblée nationale des prévisions budgétaires tient
lieu de leur approbation. "
L'élément 3 comprend toutes les sommes prévisibles
pour la tenue des activités électorales. Vous comprendrez que les
montants fixés à cet élément ne le sont qu'à
titre indicatif, puisqu'ils peuvent varier considérablement d'une
année à l'autre, suivant les activités tenues ou les
mandats qui me sont confiés en cours d'exercice.
Pour l'exercice financier 1990-1991, nous prévoyons à
l'élément 3 des dépenses qui totaliseront environ 4 180
000 $, incluant un montant de 1 170 000 $ pour le paiement des allocations
à verser aux partis politiques. Outre cette prévision de 1 170
000 $ qui est enregistrée comme dépense de transfert, nous
retrouvons un montant de 3 010 000 $ qui représente notamment des sommes
pour la délimitation des sections de vote, la tenue d'élections
municipales, les concours pour le recrutement de directeur du scrutin et,
finalement, un montant de 1 800 000 $ pour le réapprovisionnement du
matériel électoral.
Il m'apparaît nécessaire, ici, de mentionner que cette
dépense aurait dû être effectuée au cours de
l'exercice financier 1989-1990; mais, en raison des compressions
budgétaires survenues avant la fin de l'année financière,
nous avons préféré la reporter au budget 1990-1991.
Le rapport financier préliminaire. Les résultats que vous
trouverez à la page 11 du rapport financier préliminaire
présenté à la deuxième section de votre document
sont estimés à partir des dépenses comptabilisées
au système informatique du gouvernement le 28 février 1990.
Les dépenses estimées au 31 mars 1990 pour les
éléments 1, Gestion interne et soutien et 3, Activités
électorales, s'élèvent à 57 400 000 $, alors que
les prévisions présentées à la commission des
institutions de l'Assemblée nationale le 17 mai 1989 étaient de
12 950 000 $.
À l'élément 1, nous estimons que les
dépenses devraient se situer à environ 8 146 000 $, ce qui
représente une diminution de 529 000 $ par rapport aux
prévisions, soit 8 675 000 $ moins 8 146 000 $ égale 529 000
$.
Cet écart s'explique, d'une part, par les efforts qui ont
été déployés pour collaborer à la demande de
compressions budgétaires adressée aux autres ministères et
organismes et, d'autre part, par la priorité accordée en 1989
à la préparation et à la tenue des élections
générales du 25 septembre 1989.
À l'élément 3, Activités électorales,
l'estimé des dépenses au 31 mars 1990 est de 49 ?54 000 $ alors
que les prévisions étalent de 4 275 000 $: Comme je l'ai
mentionné précédemment, les prévisions à cet
élément ne sont qu'à titre indicatif et, à cet
égard, les prévisions de 1989-1990 ne comprenaient pas,
évidemment, les coûts des élections générales
du 25 septembre qui se situeront à tout près de 44 500 000 $.
Le rapport financier de l'élément 2, Commission de la
représentation, indique que les dépenses estimées au 31
mars 1990 s'élèvent à 221 000 $ alors que les
prévisions ont été de 200 000 $. L'écart de 21 000
$ provient de la nécessité de tenir un plus grand nombre
d'audiences reliées à la délimitation des districts
électoraux municipaux. Voilà l'essentiel des explications
justifiant les prévisions budgétaires pour le prochain exercice
financier et les dépenses effectuées en 1989-1990. En
complément, je vous ai transmis des notes explicatives pour vous
faciliter la compréhension des écarts paraissant à chaque
poste budgétaire. Je suggère peut-être même qu'on
pourrait utiliser ces documents, avec notes explicatives, pour les
échanges que nous pourrions avoir par la suite.
M. le Président. Mmes et MM. les membres de la commission des
institutions, je vous remercie de votre attention. Bien entendu, nous sommes
à votre disposition pour répondre à toutes vos
questions.
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup, M. le Directeur
général des élections, pour vos remarques
préliminaires. Maintenant, je vais reconnaître
immédiatement le ministre délégué à la
Réforme électorale. Ensuite, évidemment, je vais
reconnaître le leader de l'Opposition officielle; M. le
député de Westmount aussi m'a fait part qu'il aurait des
questions à vous poser. Alors, M. le ministre.
Le vote des Québécois à
l'étranger
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président. Évidemment, je n'ai pas de déclaration
préliminaire puisque le temps qui nous est imparti, en tout cas quant
aux disponibilités que j'ai par rapport à ce que j'avais ce
matin, compte tenu de l'horaire qui a été changé, c'est
moindre. J'irai donc directement à certaines questions que j'aimerais
aborder avec M. Côté.
La première découle directement du dernier scrutin
où il y avait une nouveauté qui était celle du vote des
Québécois résidant hors Québec. Vous l'avez dit
dans votre texte d'introduction, 1049 personnes se sont enregistrées et
810 personnes ont voté. Présenté de la manière que
c'est présenté, 77 % des gens qui ont voté, c'est assez
extraordinaire. J'aimerais savoir comment ça a pu coûter, cette
opération-là, pour les Québécois et comment
ça a pu coûter pour chacun des électeurs, évidemment
en coûts directs, et il doit y avoir des coûts indirects aussi,
j'imagine, parce que c'est quand même dès
opérations qui, je pense, doivent coûter assez cher.
Le Président (M. Dauphin): M. le Directeur
général des élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, alors, vous avez raison.
Il y a 1049 personnes qui se sont enregistrées et qui étaient sur
la liste électorale. Au départ, on n'avait aucune espèce
d'idée du nombre de Québécois qu'il pouvait y avoir hors
Québec. Des évaluations qu'on a essayé d'obtenir à
quelque endroit que ce soit, de quelque source que ce soit, personne
n'était capable de nous dire: II y a tant de Québécois
hors Québec. Par ailleurs, l'Assemblée nationale, lors de
l'adoption de la loi, nous avait exprimé le désir de restreindre
nos informations à ce sujet à l'intérieur de la province
et de ne pas en faire à l'extérieur du pays; ni de la province,
ni du pays Nous avons quand même fait une campagne de publicité -
c'est ce qui a coûté le plus cher - pour un montant de 288 000 $
à l'intérieur du Québec. Le message, essentiellement,
disait la chose suivante: Connaissez-vous quelqu'un qui, étant à
l'extérieur... Connaissez-vous un parent, un ami, et le reste?
Je vais vous avouer tout bonnement et franchement que, pour 1049
électeurs, dépenser 288 000 $ de communication et d'information,
c'est beaucoup. Mais personne ne pouvait prévoir quel serait le
résultat d'une telle opération. Là, on a repris nos
communications avec les Québécois hors Québec. On avait
établi des contacts avec et les ambassades, et les consulats, et les
délégations du Québec et on a essayé de
reconstituer. Il y a un autre élément qui entre en ligne de
compte dans cette opération, c'est que ('Assemblée nationale a
décidé, lors de la rédaction de la nouvelle loi, que le
vote ne se ferait que par correspondance et non pas par procuration. Je dois
dire qu'un grand nombre des personnes qui ont envoyé leur bulletin de
vote n'ont pas été considérées parce que c'est
arrivé le lendemain ou le surlendemain du scrutin.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Coté (Charlesbourg): Donc, ce que je comprends, c'est
qu'il y a eu une première dépense visant à confectionner
la liste de ceux qui étaient "éligibles"; au chapitre de la
publicité, donc, 288 000 $. Quant au reste d'opération, est-ce
qu'il y a des chiffres qui nous permettent de savoir ce que ça a pu
coûter?
M. Côté (Pierre-F. ): Le montant total est de 297
000 $. Alors. il faut déduire de ça 288 769, 71 $. Les autres
montants qui apparaissent a ce poste pour le vote des Québécois:
il y a des frais de déplacement du personnel, 641, 73 $; il y a des
réunions ministérielles, 210 $; il y a des frais de poste de 2100
$; il y a des frais de messagerie de 362 $; il y a les services professionnels,
1672 $; il y a les services reliés d'audiovisuel aux arts graphiques,
270 $; emballage, empaquetage, enfin, tous les "items" comme ceux-là,
pour un montant global de 297 000 $.
Oui, il y a peut-être un autre point qu'on me signale qui est
important, c'est que c'est une opération qui est maintenant
intégrée dans notre système. On a un service, entre autres
- il ne s'occupe pas seulement de ça parce que ce ne serait pas
suffisant -où il y a trois personnes qui sont dans ce secteur qui
s'occupent de certains projets spéciaux et c'en est un de
ceux-là, celui des votes des Québécois hors
Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que je comprends que,
si on fait abstraction des 288 000 $ pour la publicité, c'est 9000 $ que
l'opération a coûté? Si c'est 297 000 $...
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, oui, à peu
près. Le vote des détenus
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Ça,
c'était la première élection. Par contre, dans d'autres
élections... Si je ne m'abuse, c'est depuis le référendum
que les prisonniers ont droit de vote, donc on a une certaine
expérience, maintenant, du déroulement de ces votes-là.
Est-ce que vous avez une situation comparative, sur le plan du vote lui
même et sur le plan du coût du vote par électeur dans les
prisons du Québec? L'année où il y a eu le
référendum, 1980, 1981; moi, je suis sûr pour 1981, 1985 et
1989.
M. Côté (Pierre-F. ): Sur le plan du... Pardon?
J'espère que les réponses que je vais vous donner vous donneront
satisfaction, M. le ministre, sinon on vous fera parvenir des informations
supplémentaires. Les informations qu'on me donne sont les suivantes. Il
y a environ 3000 détenus qui peuvent voter lors d'une élection
générale. Lors des dernières élections
générales, il y en a près de 2000 qui ont voté sur
les 3000. Si on compare la situation à l'année où
ça a commencé, vous avez raison, au moment du
référendum, c'est sensiblement la même chose. Il y avait
peut-être un peu moins de détenus et la participation était
sensiblement la même, dans les mêmes proportions. (15 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan...
M. Côté (Pierre-F. ): Le coût de ça, il
faudrait que je fasse des recherches parce qu'on en a discuté. C'est
intégré, c'est considéré comme dans les coûts
généraux du vote par anticipation. Il faudrait faire un
relevé très spécial pour vous donner ce que ça a
coûté.
M. Côté (Charlesbourg): Je me souviens
qu'une année, effectivement, vous aviez réussi à
isoler ce que ça coûtait, mais on était en début
d'opération, en termes de coût pour un mécanisme où
on ne savait pas trop comment procéder, et je pense qu'on a appris en
cours de route.
M. Côté (Pierre-F. ): Ce que je pourrais vous dire,
c'est que, encore là, c'est pas des coûts excessifs parce que
c'est intégré dans nos opérations. Je vous parlais du
service spécial, tout à l'heure, qui s'occupait des votes des
Québécois hors Québec; c'est le même service qui
s'occupe du vote des détenus. Essentiellement, les opérations
pour le vote des détenus, c'est de négocier et de signer des
ententes avec les institutions de détention, de faire des exposés
auprès des personnes responsables dans chaque maison de détention
et de voir à ce que les ; bulletins de vote s'acheminent comme il faut.
Ce n'est pas des coûts excessifs. Si vous voulez le détail, on
pourrait le retracer, mais je ne l'ai pas cet après-midi.
M. Côté (Charlesbourg): Si je reviens au... Oui.
M. Côté (Pierre-F. ): Je m'excuse, mais il y a une
information peut-être importante, me signale M. Giguère. La
première élection avait coûté passablement cher
parce qu'il y avait eu nécessité de transporter le bulletin de
vote. La loi a été changée, ça ne procède
plus de la même façon, alors le coût est... C'est nous qui
imprimons les bulletins de vote, maintenant, et qui les distribuons. Le
coût a diminué de quelque 100 000 $, certain.
Collaboration des délégations du
Québec
M. Côté (Charlesbourg): Ça me rappelle des
souvenirs. Ha, ha, ha! Quelle collaboration des délégations du
Québec à l'étranger avez-vous eue sur le plan de
l'opération vote des Québécois à
l'étranger?
M. Côté (Pierre-F. ): Elle a été
excellente et on peut s'en féliciter. Un des principaux problè
mes qu'on a rencontrés, c'est que ça a été
adopté le 29 avril, avant la loi. Avant qu'on mette notre
mécanique en opération, qu'on trouve la façon, les
formules - par exemple, je ne sais pas si vous vous rappelez, c'est un
dépliant qu'on distribuait partout, qu'on a envoyé dans toutes
les délégations - mais, avant que ça atteigne les gens,
vraiment on a eu l'impression qu'il aurait fallu un effort
supplémentaire du côté non pas de la collaboration, parce
qu'elle était acquise, mais du travail qui aurait pu être fait
davantage du côté des délégations, et non seulement
des délégations; je peux vous dire qu'on a fait des ententes avec
le ministère de la Défense, avec les ambassades et avec les
consulats.
L'implantation de l'informatique
M. Côté (Charlesbourg): O. K. On sait, de ce que
j'ai pu voir un peu dans les documents antérieurs, que vous avez,
jusqu'à l'an dernier, eu l'implantation sur un plan quinquennal du
système informatique au niveau de vos services. Est-ce que c'est
maintenant terminé, l'implantation de l'informatique? Dans les notes que
j'ai pu voir, il y a eu, au fil des années, des sommes d'argent et DMR
qui a été consultante spécialiste dans ce
domaine-là.
M. Côté (Pierre-F. ): Je vais demander à M.
Desbiens de répondre à ces questions. Il est responsable de ce
secteur. Je sais que le plan quinquennal est pratiquement terminé, mais
il nous reste encore du travail à faire dans le domaine informatique. M.
Desbiens va le préciser.
Le Président (M. Dauphin): M. Desbiens.
M. Desbiens (Yvon): Merci, M. le Président. Le plan a
été dérangé un peu, évidemment, par les
événements électoraux, sauf que, au début, vous
avez raison, M. le ministre, on procédait avec des firmes. On demandait
des soumissions et c'étaient des firmes, entre autres DMR.
Maintenant, nous avons engagé quelques personnes. Il y a deux
professionnels, il y a deux ou trois programmeurs et tout le
développement, à l'avenir, et le soutien vont se faire par ces
employés. Alors, au cours de l'année, à moins d'un mandat
tout à fait particulier, on ne pense pas demander de soumission à
des firmes de l'extérieur.
Je ne sais pas si ça répond bien.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Ce que je comprends,
c'est que vous avez - ça, c'est mon double chapeau qui me permet
d'être informé de ça - ou vous aviez des ententes avec la
RAMQ, la Régie de i'assurance-maladie du Québec, des ententes de
services.
M. Côté (Pierre-F. ): Ça date d'il y a
longtemps.
M. Côté (Charlesbourg): Quelle est la nature de
l'entente avec la RAMQ? Qu'est-ce que ça vous coûte?
M. Côté (Pierre-F. ): Mes collègues pourront
me corriger. Essentiellement, l'entente avec la RAMQ date de l'époque
où on essayait d'avoir une liste électorale permanente. Le seul
travail qui a été fait à ce moment-là, qui est
continu et qui se continue depuis, c'est l'opération section de vote qui
est sur le système informatique de la RAMQ. À moins que quelqu'un
ne me corrige.;. Est-ce qu'on a autre chose, M. Desbiens?
M. Desbiens: Comme budget, c'est environ-
30 000 $ par année. C'est seulement le temps d'utilisation de
l'ordinateur de la RAMQ, dépen-damment de l'utilisation qu'on en fait.
Une année comme l'année passée, on en a eu plus parce que
c'étaient les élections, parce qu'on demandait plus de services.
Mais, en d'autres temps, ça coûte beaucoup moins. Mais c'est au
maximum 30 000$.
M. Côté (Charlesbourg): On ne vous charge pas
cher.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est un bien bon
organisme.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Donc, si je comprends, vous
en êtes à un système informatique qui, normalement,
à ce moment-ci, répond aux besoins que vous connaissez.
M. Côté (Pierre-F. ): Si vous permettez, M. le
Président, je ne voudrais quand même pas laisser passer une chose
que je ne voudrais pas oublier. C'est que nous sommes en train de le
compléter, notre système informatique. Cependant, on a fait,
pendant la dernière campagne électorale, une expérience
fort intéressante auprès de 30 directeurs de scrutin, une
expérience d'utilisation de l'informatique ou de la bureautique, je ne
sais trop quelle expression employer, pour faciliter leur travail. Nous
procédons présentement à une étude très
attentive de cette expérience qui, dans l'ensemble, a été
profitable, mais je ne suis pas très sûr - je ne suis pas
décidé encore, ça va prendre pas mal de réflexion,
je pense - si on utiliserait un système à la grandeur de la
province pour les 125 circonscriptions tors d'un événement
électoral, parce que c'est peut-être très efficace, mais,
à un moment donné, ça devient très efficace mais
très coûteux. Alors, le problème, c'est le rapport
coût-efficacité qu'il faut étudier avec soin.
Il y a évidemment d'autres secteurs d'activité qui ont
déjà été étudiés dans le
passé. Si jamais il est question de se relancer dans des projets
spéciaux auxquels il a déjà été fait
référence à d'autres occasions, là, ça
voudrait dire que notre système informatique, il faudrait qu'il s'ajuste
aux besoins spéciaux s'il y en avait des nouveaux qui se dessinaient
à l'horizon.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que, dans
l'implantation de toute cette architecture de l'informatique, il a
été prévu qu'il pourrait y avoir des développements
substantiels pour des projets spéciaux?
M. Côté (Pierre-F. ): Non. Pour le moment, il y en a
un en particulier sur lequel on veut s'attarder parce que ça se fait sur
une grande échelle dans d'autres ministères et qu'il faut qu'on
s'adapte: c'est le développement de la cartographie par informatique.
Actuellement, il y a possibilité dans certains ministères d'avoir
des cartes géographiques en utilisant ce système. Pour ma part,
j'ai toujours été un peu réticent parce que, les
premières fois qu'on nous a soumis ces projets, c'était au stade
expérimental et, là encore, il y avait un problème de
coût. Quant à moi, on l'établirait éventuellement
chez nous après qu'une étude sérieuse des coûts aura
été faite.
Si je regarde certaines expériences dans certains
ministères, de prime abord, sans porter de jugement, ça
m'apparaît des coûts astronomiques. Mais dans d'autres projets
spéciaux, non à moins que l'Assemblée nationale ne nous le
demande ou qu'il y ait des modifications à la loi, il n'en est pas
question pour le moment.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, s'il y avait des
problèmes spéciaux, ça nécessiterait du
développement sur le plan de l'informatique pour les projets
spéciaux dont il pourrait être question.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends, c'est
que quant à l'expérience avec les directeurs de scrutin, votre
évaluation n'est pas terminée quant à
l'exportabilité de ce que vous avez fait comme expérience
auprès d'une trentaine et que le coût vous apparaît quand
même assez important.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, mais, quand même,
je dois ajouter que nous sommes satisfaits de l'expérience et que
ça a donné de très bons résultats. Peut-être
que je pourrais demander à M. Jolin, qui a été responsable
de cette expérience, de compléter. Peut-être qu'il pourrait
nous donner des informations supplémentaires qui compléteraient
la réponse que je vous donne.
Le Président (M. Dauphin): M. Jolin.
M. Jolin (Jean): M. le Président, il y a un certain nombre
de problèmes auxquels on est confrontés avant de pouvoir
implanter le système informatique auprès des 125 directeurs de
scrutin. On se rappellera sans doute que les directeurs du scrutin entrent en
fonction officiellement au moment du décret. Ça voudrait dire
qu'à ce moment-là il faudrait pouvoir faire l'acquisition d'au
moins 125 appareils en l'espace de, je dirais, l'équivalent d'une
soirée.
Le deuxième problème de taille auquel on a à faire
face, c'est le problème de pouvoir avoir l'information en accès
direct avec le bureau du Directeur général des élections.
Là aussi, il existe beaucoup de systèmes qui pourraient nous
permettre d'entrer l'information. Mais, comme
nous disait un interlocuteur récemment: S'il n'y a pas de
problème, on peut vous installer un système d'accès direct
d'information. Ça prendrait tout au plus deux mois pour installer le
système d'information, ce qui arriverait probablement au lendemain du
jour du scrutin.
Alors, en plus du développement du système comme tel, ii y
a tout le phénomène qui est relié au fait qu'on doit
mettre en place le système au moment où le décret est
émis. Alors, c'est avec ces éléments-là qu'on est
en train de réfléchir pour voir non seulement si c'est possible
sur le plan financier, mais si c'est possible aussi au plan des
équipements et au plan des délais qu'on a pour mettre la machine
en marche.
M. Côté (Pierre-F. ): Si vous permettez, M. le
Président, dans ce domaine-là, nous avons récemment
demandé des soumissions pour voir si certainess firmes seraient capables
de nous assurer que, lors du déclenchement des élections, elles
pourraient mettre automatiquement à notre disposition les 125 appareils
dans les 125 circonscriptions électorales, ce qui voudrait dire un
certain storage. C'est une hypothèse qui a été
envisagée lors de l'élection générale et nous
voulons voir ce que ça représente en termes de coût.
Évidemment, on n'est pas rendus aux décisions. On est rendus au
stade exploratoire.
Publicité
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on aura l'occasion de
s'en reparler avant les prochaines élections. Il y aura probablement
d'autres " crédits d'ici ce temps-là. Deux autres questions, si
vous me permettez. Je ne sais pas si j'ai bien vu, mais dans vos notes vous
avez de l'argent prévu pour engager une firme de publicité. Pour
1988-1989, il y avait déjà des sommes de prévues à
l'époque. Si je me souviens, c'est 20 000 $ de prévus pour
l'engagement d'une firme de publicité qui devait avoir un contrat de
trois ans. Ce processus-là a été mené. Est-ce que
c'est le renouvellement de ce mandat-là? Quelle est la firme qui a
été retenue, à l'époque? Quelle est l'importance
des sommes consacrées à la publicité au cours des
dernières années?
M. Côté (Pierre-F. ): Alors, la firme qui a
été retenue à l'époque est la firme Cossette et
associés avec qui nous faisons affaire. La façon de
procéder a été par voie de concours public. Dans le jury,
il y avait au moins trois personnes de l'extérieur de mon bureau et
ça a été une décision évidemment unanime du
jury, ce choix-là. Ce qui est dans les prévisions
budgétaires de cette année, c'est la somme de 11 000 $ pour les
avis qu'on doit publier en 1990-1991. Ça se termine en 1991. Alors, pour
l'autre exercice, on va publier des avis pour tenir le même genre de
concours dans le prochain exercice.
M. Côté (Charlesbourg): Qui prendra effet en avril
1991. C'est ça?
M. Côté (Pierre-F. ): En juillet 1991.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Et quelle est
l'importance des sommes consacrées en publicité au cours de la
dernière année et au cours de l'année
précédente, pour voir une année régulière
par rapport à une année électorale?
M. Côté (Plerre-F. ): Vous me donnez une minute, M.
le Président?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Côté (Pierre-F. ): Je pense que je suis en mesure
de vous donner certaines informations. Si ça ne répond pas
exactement à votre question, on pourrait.. C'est à titre
d'exemple. Je pense que ce sont surtout des comparaisons, si j'ai bien compris
votre question. Prenons des exemples des élections partielles de Hull et
de Papineau. Le montant global de la publicité a été de 63
917, 03 $. Dans l'exemple des élections générales du mois
de septembre, pour la publicité, le montant global est de 1 723 694, 36
$. Et l'annonce statutaire "biannuelle" qui est imposée par la loi est
de 95 833, 64 $.
Je vous signale, par exemple, qu'il y a des choses qui sont bien connues
en publicité, dans le domaine de l'information. Lorsqu'on touche tout de
suite à la région de Montréal, les coûts de
communication dans les journaux, les quotidiens, sont très
élevés. C'est pour ça, par exemple, que l'exemple que je
donne de Hull et de Papineau nous donne un exemple de régions qui sont
en dehors de la région métropolitaine et ce sont des coûts
raisonnables.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends, c'est
qu'une année régulière, ça signifie peu de
chose.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Là où il y a
des élections partielles, ça signifie davantage. Une
élection générale, ça peut aller jusqu'à 1
700 000 $, comme vous l'avez dit tantôt.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Par exemple, si vous
permettez une autre précision, l'agence de publicité qui
était avant celle qu'on a, je pense qu'elle a eu un contrôle de
deux ans. Je pense qu'on ne lui a pratiquement rien donné. Elle n'a
pratiquement rien eu, pendant les deux ans où elle a été
là...
M. Côté (Charlesbourg): Quelle était cette
agence-là?
M. Côté (Pierre-F. ): C'était BCP, à
ce
moment-là.
M. Côté (Charlesbourg): Ils n'ont pas tombé
dans la bonne année, eux autres, là.
M. Côté (Pierre-F. ): Non.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que c'est un
principe, ça, la rotation des agences de publicité?
M. Côté (Pierre-F. ): Pardon? (15 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que c'est un
principe, la rotation des agences de publicité?
M. Côté (Pierre-F. ): Le principe de base, ce sont
les exigences fondamentales d'un concours public et c'est la qualité qui
doit primer.
M. Côté (Charlesbourg): La qualité qui doit
primer. Donc, BCP doit se surpasser, cette année, s'ils veulent
être reconnus.
M. Côté (Pierre-F. ): Je ne vous cache pas qu'ils
étaient très déçus quand ils ont vu qu'on ne
renouvelait pas le contrat et que c'est une autre agence qui les avait
supplantés. Je crois que le jury a eu pas mal de difficultés
à se prononcer.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va pour le moment,
M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. Je vais
maintenant reconnaître M. le député de Joliette.
Le coût des récentes
élections
M. Chevrette: Merci, M. le Président. J'ai six ou sept
petites questions rapides. Si vous n'avez pas les réponses, à
part ça, vous pourrez nous envoyer les informations.
Est-ce qu'on pourrait avoir une ventilation assez
détaillée ou plus détaillée, en tout cas, du
coût de 44 500 000 $ des dernières élections, pour dire: Le
recensement a coûté tant, tant, tant; les grandes lignes?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Je serais en mesure de
vous donner les grandes lignes de ça. Alors, c'est trois grandes
catégories, si vous permettez, monsieur de l'Opposition. Pour le
recensement, le montant global est de 12 110 350, 02 $; les recenseurs
seulement, 6 800 000 $; autre personnel, 2 056 000 $; matériel et frais
généraux, 2 000 000 $.
Pour la révision, le montant global est de 8 205 306, 08 $; les
réviseurs, 2 547 000 $; autre personnel, 1 469 000 $; impression de la
liste, un "item" assez important ici, 2 ?05 000 $.
Pour le scrutin lui-même, le montant, évi- demment, est
beaucoup plus élevé, 24 400 000 $; le personnel du scrutin, 6 530
243 $; autre personnel, 3 820 000 $ - je peux vous donner les sous - mais je
vous signale que le Québec est la seule province, le
fédéral ne le fait pas non plus, qui rémunère les
représentants des partis; l'information publique, la location des
salles, 1 200 000 $; matériel et frais généraux, 4 000 000
$. Enfin, j'ai ici, par exemple, oui, tiens, le représentant des partis
politiques, c'a coûté 3 824 000 $; remboursement des
dépenses électorales, 3 700 000 $; alors, pour un montant global
de 44 500 000 $.
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez me dire combien
coûte le vote itinérant et les bureaux de dépôt, par
exemple? C'était nouveau, ça, dans le système. Combien
ça coûte, ça?
M. Côté (Pierre-F. ): En principe, on devrait
être capable de répondre à votre question.
M. Chevrette: Pardon?
M. Côté (Pierre-F. ): En principe, on devrait
être capable de répondre à votre question.
M. Chevrette: La révision spéciale, j'ajoute la
révision spéciale qu'il y avait. Juste avant l'élection,
il y avait une révision spéciale.
M. Côté (Pierre-F. ): On ne l'a pas de façon
séparée, c'est intégré. Ce que j'ai ici, je ne sais
pas si ça va vous satisfaire, j'ai les aides dans les bureaux de
dépôt, les réviseurs, j'ai les montants précis pour
ça, mais c'est intégré, parce que ça
s'intègre, la demande que vous faites. Les aides dans les bureaux de
dépôt, ça coûtait 1 044 187, 83 $; les
réviseurs, secrétaires et adjoints des commissions de
révision, 1 435 438, 39 $; les réviseurs, selon l'article 232, 67
991 $. Mais je ne suis pas très sûr que ça réponde
à votre...
M. Chevrette: Bien, c'est-à-dire que moi, je... Il y avait
du vote itinérant, les personnes se promenaient d'un étage
à l'autre dans les hôpitaux ou encore d'un centre d'accueil
à un autre. Est-ce qu'on a pu identifier cette dépense
spécifique?
M. Côté (Pierre-F. ): On pourrait toujours essayer
de faire la recherche, M. le député, mais ce qu'on me signale,
c'est que ce ne sont pas des montants significatifs.
M. Chevrette: Et la révision spéciale, quelques
jours avant les élections, est-ce qu'on pourrait l'identifier, elle,
parce que c'est une étape de plus dans notre mécanisme,
comparativement à l'ancienne loi? Vous regardez jusqu'où, par
exemple, quand on réévalue des amendements éventuels pour
se situer devant ces
coûts-là?
M. Côté (Pierre-F. ): M. Jolin pourrait
préciser la réponse, si vous permettez.
M. Jolin: Je n'ai pas les chiffres comme tels, mais ça
peut quand même donner de bons indicateurs. On a eu 95 équipes aux
bureaux de vote itinérants, c'est-à-dire qu'on a eu 95 bureaux de
vote itinérants, si vous voulez, qui se sont déplacés dans
172 endroits, pour un nombre de voteurs de 1693. Donc, on a eu effectivement 95
bureaux de vote itinérants. Comptez deux personnes par bureau de vote
itinérant plus deux représentants.
M. Chevrette: Ça fait quatre personnes, 400 $.
M. Jolin: D'accord? Alors, vous calculez une journée du
secrétaire ou du scrutateur, à peu près... Calculez-le, en
gros, à 100 $ par personne. Ça fait...
M. Chevrette: 400 000 $ pour 1600 votes. C'est ça? Grosso
modo.
M. Jolin: Pas 400 000 $.
M. Chevrette: 40 000 $, excusez.
M. Jolin: 40 000 $, ce serait plus...
M. Chevrette: C'est moins cher que les votes à
l'étranger.
Une voix: Et de beaucoup.
M. Chevrette: Et de beaucoup, 260 000 $ de moins. O. K.
M. Jolin: Quant à la révision spéciale, nous
avons eu un total de 129 bureaux de vote, la révision spéciale.
Il y en a eu un par circonscription et, dans quatre circonscriptions, on en a
eu plus d'un, c'est-à-dire deux bureaux. Généralement,
c'était au bureau du directeur du scrutin. Dans quelques cas, ça
a été dans d'autres endroits, compte tenu de la grandeur de
certaines circonscriptions. Et, là aussi, il s'agit de calculer tout
simplement, rapidement, le salaire des trois membres de la commission de
révision plus les membres des bureaux de dépôt.
M. Chevrette: 129. O. K. M. Jolin: 129.
M. Chevrette: Vous avez un "item" intitulé, Autres
dépenses, à l'élément 3, page 5. Vous dites qu'il y
a 3 010 000 $ à Autres dépenses. Est-ce qu'on pourrait avoir un
petit peu... Le fruit de la petite caisse, c'est quoi ça? 3 000 000 $.
Autres dépenses, 3 000 000 $. On n'est pas habitués de jouer avec
des millions, nous autres. Ha, ha, ha! Nous autres, c'est 300 $, petite caisse.
Je ne parle pas d'aller dans le détail. Vous prenez les principaux
"items", c'est ça que je veux dire
M. Côté (Pierre-F. ): Bon, il faut vous expliquer au
départ que ce qu'on appelle, nous autres, la catégorie 11, c'est
une disposition qui comporte un certain nombre de choses prévisibles et
d'autres imprévisibles. Mais, pour cette année, les 3 010 000 $
se répartissent de la façon suivante: l'opération de la
délimitation des sections de vote est évaluée à 625
000 $; les coûts pour des élections municipales, 250 000 $;
concours des DS, 100 000 $; réapprovisionnement du matériel
électoral, 1 800 000 $; formation, 40 000 $; financement des partis
politiques, 150 000. $; les élections au Nouveau-Québec, 200 000
$; et une réserve qu'on a de 25 000 $, pour un total de 3 010 000 $.
Mandat en Haïti
M. Chevrette: O. K. Quelle est l'étendue des services que
vous fournissez en Haïti par la Direction générale des
élections dans le cadre de votre mandat auprès du
Secrétaire général de l'OEA?
M. Côté (Pierre-F. ): Les services qu'on ' fournit
présentement?
M. Chevrette: La nature, oui. M. Côté (Pierre-F.
): Bon, alors...
M. Chevrette: L'étendue des services, la nature des
services.
M. Côté (Pierre-F. ): La nature des services...
M. Chevrette: Parce qu'on en avait parlé brièvement
la dernière fois, mais sans...
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Voici où nous en
sommes rendus. Évidemment, c'est un mandat - je ne vous le cache pas -
qui est passablement difficile et délicat. Mais il semble bien qu'on est
en train d'acquérir une certaine bonne réputation. On fait valoir
l'expérience. Je vais vous donner juste un exemple. Lors d'une rencontre
avec le Conseil électoral provisoire à Port-au-Prince, on leur a
suggéré d'inclure dans la Loi électorale d'Haïti
l'article 490 qu'on retrouve dans notre Loi électorale, l'article
omnibus. Il a fallu leur donner un cours de droit administratif d'abord et ils
ont trouvé ça absolument extraordinaire. Ils vont probablement
l'inclure dans leur loi.
Pour le moment, la nature de j'aide consiste
à fournir du personnel. Alors, il y en a quatre qui sont
impliqués. Il y a moi, évidemment; il y a Jacques Girard, qui est
le directeur du contentieux, qui est impliqué directement; une avocate,
Me Bilodeau, et Claude Bourbeau À eux vont s'ajouter cinq ou six autres
personnes. Mais ce que ça veut dire comme déboursés,
ça veut dire le temps qu'ils vont consacrer à ça et qu'ils
ne consacreront pas au bureau, c'est-à-dire qu'ils continuent à
recevoir leur salaire, mais aucune rémunération
supplémentaire. Ce que l'OEA couvre, c'est les dépenses, toutes
les dépenses que cela comporte: transport, séjour, nourriture, et
le reste. Ça a deux volets, l'expérience en Haïti, le
travail que veut faire l'OEA. Le premier volet, c'est celui d'agir comme
conseiller et consultant, parce qu'Us n'ont jamais eu d'élection - il y
a au moins 35, 40 ans qu'ils ont eu des élections dans ce pays - pour
les aider et les conseiller sur comment tenir une élection, non pas pour
agir à leur place - je suis très clair là-dessus - sur
place, mais pour les conseiller. Et ça, ça constituerait un
groupe d'une dizaine de personnes.
Mais il y a un autre volet qui est intéressant et qui va
être assez difficile aussi à remplir, c'est de trouver les
personnes, deux groupes de 100 personnes, un groupe de 100 personnes qui va
agir comme observateur pendant la période de la confection de la liste
électorale et un autre groupe de 100 personnes qui va agir pendant la
période électorale proprement dite, le mois qui va
précéder les élections. Ça, ce sont des
observateurs internationaux qui vont faire un rapport. Mais la
difficulté, pour employer une expression que j'ai trouvé tout
à fait savoureuse et qu'a employée le Dr Caminos, il a dit: Vous
savez, le Québec a été choisi pour donner un coup de main
à Haïti parce que le Québec, c'est une contrée
"franco partante"...
M. Chevrette: Franco?
M. Côté (Pierre-F. ): Parlante, "French-speaking".
Alors, c'est une traduction littérale, "franco parlante". Il n'y en a
pas beaucoup en Amérique du Nord, en Amérique latine et en
Amérique du Sud qui sont "franco parlants", qui peuvent parler
français. Alors, en Haïti, la première chose qu'il faut
savoir, c'est savoir parler français. Quand on sait parler le
créole, tant mieux, ça s'ajoute, mais quelqu'un qui se
présente là en parlant l'espagnol, le portugais ou l'anglais, il
n'y a rien à faire, ils n'y comprennent rien.
M. Chevrette: Vive les "franco parlants". Une voix: "Anglo
parlants"
M. Chevrette: Les "anglo parlants" no comprennent pas les "franco
parlants", tu le sais Ha. ha. ha!
Question. Ce serait intéressant, cependant, qu'on puisse
chiffrer, à un moment donné, la collaboration, pour toutes sortes
de raisons, je pense. pour montrer l'apport financier du Québec, pour
voir jusqu'à quel point, au niveau du budget, ça
représente quand même... Rendu à 10 personnes, c'est assez
gros, merci. Je ne dis pas qu'on est contre, on l'a voté unanimement
à l'Assemblée nationale. Ce n'est pas ça. Mais je voudrais
qu'on puisse éventuellement, dans une rencontre subséquente,
peut-être chiffrer un peu la participation du Québec
à...
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Je peux vous dire
là-dessus...
M. Chevrette:... ce rôle sur le plan international.
M. Côté (Pierre-F. ): Je peux vous souligner
là-dessus que, dès le départ, j'ai établi un
système de comptabilité séparé pour voir ce que
ça coûterait. Par exemple, il y a une chose qui est assez
difficile à charger, ce sont les téléphones, par exemple,
il y a la correspondance, le temps d'une secrétaire ou d'autres au
bureau. Mais il n'y a pas de déboursé direct qui est fourni par
mon bureau en tout cas. Peut-être qu'un jour il sera fait une demande au
gouvernement du Québec de donner un coup de main d'une autre
façon. Il faut vous dire que c'est un pays qui est dans une
misère incroyable. La comparaison que je fais, de 1987 à 1990,
c'est que la misère progresse de façon géométrique.
Et ce qu'on voit ces jours-ci en Éthiopie, ce qu'on nous montre en
photos en Éthiopie ces jours-ci, moi, je prétends que. dans
quelques mois, on va avoir la même chose en Haïti si une aide
internationale n'est pas apportée rapidement. Il y a 6 000 000 de
personnes qui vivent dans un territoire gros comme la Beauce, il y a 3 200 000
électeurs, 80 % d'illettrés et la situation économique et
financière du pays se dégrade constamment.
Alors, l'espérance pour eux, c'est d'avoir enfin des
élections démocratiques et libres, de passer d'un système
dictatorial et militaire à un système démocratique. C'est
ce qu'on essaie de faire, les aider à accéder à une
démocratie qui pourra leur permettre de survivre. Sur un plan de 10. 15
ou 20 ans, peut-être qu'ils s'en tireront.
Commission de la représentation
électorale
M. Chevrette: Deux petites vites sur la Commission de la
représentation électorale. Est-ce qu'on pourrait avoir plus
d'informations sur la hausse de 309 000 $ à l'item" Communications?
Catégorie 03, page 6. Et je suis aussi bien de vous donner ma
deuxième question, c'est très facile. Quelle est la part des
effectifs de la Direction générale des élections qui
travaillent
pour la Commission? Est-ce qu'il y a une portion d'établie?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. C'est une question qui
m'est posée presque tous les ans et à laquelle j'ai beaucoup de
difficultés à répondre parce que, depuis
l'intégration du personnel de la Commission au système
intégré d'administration des Sections, on ne fait pas le partage
du temps. Il y a des personnes, par exemple, qui sont géographes,
d'autres qui sont cartographes, ils s'occupent davantage du système de
la cartographie ou de la délimitation des districts électoraux ou
des circonscriptions électorales. Mais, par exemple, il faudrait vous
dire: II y a tel pourcentage du service du personnel qui y est consacré,
du service administratif, du service financier, alors on n'a pas ce genre de
chiffres là.
Quant à l'autre question, la première que vous avez
posée, en principe, je ne suis pas supposé répondre
à votre question, mais je vais y répondre parce que, en vertu de
l'article que j'ai lu tantôt, 547, on n'est pas supposé
procéder à l'étude des prévisions
budgétaires de la Commission. Mais je pourrais... (16 heures)
M. Chevrette: Vous pouvez me répondre tout seul
après. Ça ne me dérange pas devant le ministre.
Étant donné que c'était écrit...
M. Côté (Pierre-F. ): J'ai la réponse quand
même, je peux vous la donner, c'est de l'information. On fera comme si on
avait oublié l'article pour quelques minutes. Il y a eu publication dans
la Gazette officielle d'une dizaine de milliers de dollars et le
coût de la publicité sur la carte électorale et pour les
audiences publiques, on est venus à près de 200 000 $.
M. Chevrette: O. K. Merci pour le moment. M. Holden.
Le Président (M. Dauphin): Alors, M. le
député de Westmount.
Comité consultatif et divers
M. Holden: Merci, M. le Président. J'ai deux ou trois
questions. D'abord, je vois que vous mentionnez dans votre mémoire que
le Parti Égalité ne vous a pas envoyé les
représentants du Comité consultatif. C'est la première
fois que j'en entends parler; peut-être que mon chef a reçu votre
lettre. Il faut quoi exactement pour être en règle avec le
Comité consultatif?
M. Côté (Pierre-F. ): Je vais vérifier, mais,
à moins que je ne fasse une erreur, je n'ai pas reçu de
réponse à la lettre que j'ai adressée. Je peux vous dire
à quelle date je l'ai adressée à M. Libman. Je lui ai
adressé une lettre en date du 15 janvier 1990.
M. Holden: J'ai adressé une lettre pour me faire autoriser
à siéger là-dessus, mais peut-être que ce serait
mieux... Est-ce qu'il y a urt délai?
M. Côté (Pierre-F. ): Normalement, c'est le chef du
parti qui désigne trois personnes dont au moins une doit être
député.
M. Holden: Nous sommes trois personnes et le Parti
québécois n'a pas...
M. Chevrette: Nous, on ne l'a pas fait, mais on va le faire. On
ne demande pas...
M. Holden: Alors, ça se fait; le chef envoie une lettre,
puis il vous nomme...
M. Côté (Pierre-F. ): Il m'envoie une lettre et il
me dit: Bien, voici quelles sont les personnes que je désigne sur le
Comité consultatif.
M. Holden: Trois personnes.
L'autre question que j'avais, c'est pas mal personnel. On a tous
reçu le premier paiement sur les dépenses électorales.
Est-ce que tous les paiements sur le deuxième volet ont
été faits ou...
M. Côté (Pierre-F. ): Je vais demander à M.
Desbiens de répondre à la question, si vous permettez.
M. Chevrette: Tous ceux qui étaient conformes, ça a
été envoyé, monsieur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Holden: Bien, j'ai reçu un avis comme quoi
j'étais conforme, mais je n'ai pas reçu le chèque.
Le Président (M. Dauphin): M. Desbiens, allez-y.
M. Desbiens: Merci, M. le Président. Alors, M. Holden,
l'opération est en bonne voie de se finaliser bientôt. Il y a eu
des avances, pour ceux qui en avaient, à l'occasion de
l'élection! En janvier, on a fait la vérification, on a
envoyé un premier paiement de tout ce qui était conforme,
après ça nous avons demandé à chacun des
explications sur certaines dépenses qu'on trouvait... où il
manquait des pièces, en tout cas on avait des questions à poser.
Ce matin, je vérifiais et il y a, quoi, certainement 40 à 50
circonscriptions pour qui c'est complètement fini et les autres,
ça s'en vient, on reçoit des réponses tous les jours.
Ça devrait se finaliser bientôt.
M. Holden: Heureusement que dans mon
comté ça ne presse pas, mais... L'autre question que
j'avais à poser, je pense que le leader de l'Opposition en a
traité. Quand vous avez fait une projection sur les auditions qui vont
venir sur la représentation, vous avez mentionne 200 000 $, je crois?
Alors, vous prévoyez à peu près quoi comme...
M. Côté (Pierre-F. ): La coutume veut que.. D'abord,
le rapport de la Commission, il faut qu'il soit déposé avant le
25 septembre. Après le 25 septembre, dans les mois qui vont suivre, nous
tiendrons des audiences publiques à travers toute la province. Alors,
prenons un exemple. Supposons que, dans un coin de la province, il n'y a aucune
modification, il ne sera peut-être pas absolument nécessaire qu'on
s'y rende. Dans tous les endroits où il va y avoir des modifications, on
tient des audiences publiques le temps qu'il va falloir, le temps que ça
va prendre pour entendre les représentations, les suggestions et les
commentaires des gens parce que, comme on l'a dit à d'autres commissions
parlementaires, le 5 mai, je pense, il va y avoir des changements assez
substantiels à la carte. Donc, il y a des gens qui vont être
intéressés à nous faire part de leurs points de vue. Et,
évidemment, parmi ces personnes-là, il va y avoir des audiences,
je dirais, particulières et auxquelles on tient beaucoup où on
veut écouter très attentivement les remarques, commentaires et
observations des députés.
M. Holden: Et, finalement, M. le Président, j'ai
été heureux d'appuyer votre mandat auprès des
Haïtiens et je vous souhaite beaucoup de succès là-dedans.
Merci, M. le Président.
M. Côté (Pierre-F. ): Je vous remercie. M. le
député.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le
député de Westmount. Si vous me permettez, j'aurais une petite
question a vous poser concur nant, justement, le vote itinérant, |e sais
que le leader de l'Opposition officielle vous en a fait état
tantôt. Si j'ai bien saisi, ça aurait coûté environ
40 000 $, tout ce processus.
Moi, j'ai vécu une expérience malencontreuse à la
dernière élection. Je pense qu'en vertu de la Loi
électorale le vote itinérant se fait seulement dans les
institutions reconnues par la Loi sur la santé et les services sociaux.
J'ai le siège social d'une congrégation religieuse chez nous,
avec 200 religieuses alitées dans une espèce de CHLD, centre
hospitalier de longue durée, et l'équipe itinérante ne
pouvait pas aller à cet hôpital parce que cet hôpital ne
relevait pas de la Loi sur la santé et les services sociaux. C'est un
peu une suggestion que j'ai à vous faire pour les prochaines
élections.
M. Côté (Pierre-F. ): Je crois que
Le Président (M. Dauphin): J'ai trouvé ça
vraiment injuste.
M. Côté (Pierre-F. ): M. le Président, vous
avez raison. Peut être que, lors de la prochaine-Une voix:...
Le Président (M. Dauphin): Non, non, mais même si
c'est la loi, on peut faire des suggestions quand même. J'ai
trouvé ça vraiment injuste que ces gens-là n'aient pas le
droit de voter.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Si vous me permettez un
commentaire là-dessus.
Une voix:...
Le Président (M. Dauphin): Ha, ha, ha!
M. Côté (Pierre-F. ): Lors de l'étude
d'amendements à la loi. il faudrait certainement aborder ce genre de
problème. Évidemment, ce que je comprends de cette
disposition-là, c'est d'éviter qu'on soit entraînés
à... Il y a tellement de centres dits réguliers ou
différents, alors...
M. Chevrette:... couvre les foyers clandestins aussi qui n'ont
pas le droit. Moi, je comprends la question et c'est vrai que ce n'est
même pas à vous, théoriquement; ce serait plutôt au
ministre. Mais, comme ministre, j'ai été ministre de la
Santé, je vais vous dire que ceux qui ne sont pas
accrédités, et le ministre le sait, ceux qui n'ont pas de permis
et qui demandent d'être traités comme s'ils étaient
constitués comme une institution publique autorisée, c'est tout
un débat qu'on a à faire, non pas au niveau de la Loi
électorale d'abord, mais d'abord au niveau de la loi sur la
reconnaissance des institutions au niveau de la santé. Je comprends le
ministre qu'on a des problèmes parce que. tantôt, avec les
auberges pour personnes agees qui s'ouvrent, on peut se ramasser avec des
demandes de vote itinérant dans toutes les maisons supposément
d'hébergement, au départ, qui sont devenues de véritables
foyers clandestins par la suite, et ça, je pense que c'est une
discussion qui est plus profonde et qui dépasse même la Loi
électorale comme telle.
Le Président (M. Dauphin):... l'effet domino.
En tout cas, moi, je pensais justement à ce cas particulier qui
n'était pas drôle. M. le député d'Anjou.
M. Larouche: C'est seulement pour avoir une image des
coûts. J'étais surpris de voir qu'à l'élection
partielle d'Anjou en 1988 vous aviez produit un rapport et ça revenait
presque à 500 000 $ par élection, 975 000 $ pour les deux. Mais
est-ce que vous avez fait une ventilation
des coûts pour les élections générales?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, mais il me semble...
M. Larouche: Admettons, par comté. Vous avez des
coûts, par exemple, au niveau du loyer.
M. Côté (Pierre-F. ): Par comté?
M. Larouche: Combien ça coûte en
général pour vous autres, louer un local, faire des
réaménagements, changer le tapis, organiser le
téléphone, changer les fenêtres ou je ne sais trop quoi? Il
y a toutes sortes de modifications, je sais, qui se sont faites en particulier
dans Anjou. Je voudrais savoir tout simplement s'il y a une ventilation des
coûts dans une élection générale, par comté,
à part du rapport qu'on fait, nous, qui est très très
précis, minutieux et réexaminé pendant des mois. Mais le
vôtre, votre rapport, par élection, par comté? Vous en
faites des élections par comté, vous autres aussi. Quelle est
cette ventilation des coûts en termes de personnel, en termes de
téléphone, en termes de location, et ainsi de suite? Je pense que
ce serait extrêmement utile pour la commission.
M. Chevrette: Ça doit coûter plus cher une partielle
aussi qu'une...
M. Larouche: Oui, une partielle. Maintenant, je comprends que
ça peut coûter 500 000 $, mais, dans une générale,
c'est 48 000 000 $ que ça a coûté en tout? C'est cher.
M. Côté (Pierre-F. ): D'abord, il faut bien
distinguer. Dans une élection partielle, j'ai mentionné des
chiffres tout à l'heure sur le plan de la publicité dans Hull et
Papineau et vous donnez une bonne comparaison avec Anjou, de deux
élections partielles. Les deux dernières étaient dans la
région de Montréal. Quand on arrive dans la région de
Montréal, les coûts grimpent de façon astronomique. Il faut
bien réaliser ça, et je l'ai mentionné tantôt.
Quant à votre autre question, elle est tout à fait
pertinente. On a la réponse. Malheureusement, je dois m'excuser
auprès de vous, je ne l'ai pas ici cet après-midi, mais on
m'informe qu'on l'a au bureau et, si vous le désirez, on pourra vous la
faire parvenir dans les prochains jours, cette répartition par
circonscription électorale des coûts de location de bureaux, des
frais de personnel, etc. On a ça par circonscription.
M. Larouche: En faisant un calcul rapide, 48 000 000 $
divisé par 125, ça fait 384 000 $, voyez-vous. C'est la baisse
normale d'une partielle à une générale. Mais je pense que
ce serait intéressant d'avoir une ventilation de vos coûts par
comté, une ventilation de ces 384 000 $.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Nous les avons, M. le
député. Je m'excuse de ne pas vous les communiquer cet
après-midi, mais nous pourrions, d'ici une semaine, faire parvenir au
président de la commission, qui pourra la distribuer, cette
ventilation.
M. Larouche: Merci.
Le Président (M. Dauphin): D'accord. Est-ce qu'il y a
d'autres questions?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Merci beaucoup.
M. Chevrette: On vous remercie infiniment, messieurs.
Lé Président (M. Dauphin): Au nom de tous les
membres de la commission, merci beaucoup de vous être prêté
à cet exercice. Avez-vous quelque chose a ajouter, M.
Côté.
M. Côté (Pierre-F. ): Non. À mon tour, je
vous remercie infiniment, M. le Président, ainsi que les membres de la
commission.
Approbation des prévisions
budgétaires
Le Président (M. Dauphin): Merci. Alors, est-ce que la
commission approuve les prévisions budgétaires du Directeur
général des élections?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Approuvé. La commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 10)