Journal des débats de la Commission des finances publiques
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
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Le
mardi 26 avril 2022
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Vol. 46 N° 26
Étude des crédits budgétaires du Conseil du trésor et Administration gouvernementale, volet Conseil du trésor
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Intervenants par tranches d'heure
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Simard, Jean-François
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Arcand, Pierre
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LeBel, Sonia
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Marissal, Vincent
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Marissal, Vincent
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LeBel, Sonia
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Chassin, Youri
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Simard, Jean-François
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Arcand, Pierre
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Arcand, Pierre
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LeBel, Sonia
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Simard, Jean-François
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Gaudreault, Sylvain
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Simard, Jean-François
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Arcand, Pierre
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LeBel, Sonia
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Allaire, Simon
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Allaire, Simon
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Simard, Jean-François
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LeBel, Sonia
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Melançon, Isabelle
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Arcand, Pierre
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Marissal, Vincent
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LeBel, Sonia
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Simard, Jean-François
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Marissal, Vincent
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Arcand, Pierre
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LeBel, Sonia
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Arcand, Pierre
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Simard, Jean-François
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Gaudreault, Sylvain
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LeBel, Sonia
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Arcand, Pierre
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Simard, Jean-François
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Chassin, Youri
15 h 30 (version révisée)
(Quinze heures trente-sept minutes)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous sommes en ondes. Je constate
que nous avons quorum. J'aimerais vous saluer. Nous sommes en mesure, donc, de
reprendre nos travaux.
Comme vous le savez, la Commission des
finances publiques est cet après-midi réunie afin de procéder à l'étude du
volet Conseil du trésor des crédits budgétaires du portefeuille Conseil du
trésor et Administration gouvernementale pour l'exercice financier 2022‑2023.
Une enveloppe de quatre heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, bonjour. Y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Skeete (Sainte-Rose) est remplacé par M. Allaire
(Maskinongé); Mme Ghazal (Mercier), par M. Marissal (Rosemont); et M. Ouellet
(René-Lévesque), par M. Gaudreault (Jonquière).
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, nos procédures sont bien connues de toutes et de tous. Vous savez
que nous allons procéder par blocs d'échange d'environ 17 à 18 minutes au
terme desquels nous allons procéder à la mise aux voix de nos crédits. Et il y
a eu une entente préalable, avant l'ouverture de nos travaux, afin de terminer
à l'heure prévue, mais, pour y parvenir, il faut amputer le temps dévolu à la
partie gouvernementale. Donc, je comprends qu'il y a toujours consentement?
Consentement.
Discussion générale
Alors, nous débutons immédiatement, et je
cède la parole au député de Mont-Royal—Outremont. Cher
collègue, soyez le bienvenu.
M. Arcand : Merci, M. le
Président. Salutations à toute l'équipe du Conseil du trésor qui est ici
aujourd'hui. Je salue évidemment la ministre. J'espère qu'elle est en bonne
forme aujourd'hui pour pouvoir répondre à nos questions. Et je salue également,
évidemment, mes collègues de l'opposition qui sont ici présents aujourd'hui.
Alors, nous avons à discuter, évidemment,
de situations qui sont importantes pour l'avenir du Québec, et je voudrais
profiter de l'occasion, au départ... D'abord, premièrement, j'aimerais vous
féliciter, parce que j'entends dire que vous avez pris du galon. Vous avez… Les
conventions collectives qui étaient un peu <réparties...
M. Arcand :
...dire
que vous avez pris du galon, vous avez… les conventions collectives qui étaient
un peu >réparties ici et là vont maintenant se retrouver sous un seul et
même chapeau au Conseil du trésor.
Alors, Mme la présidente, j'aimerais que
vous puissiez m'expliquer un peu de quelle façon ça va fonctionner, quels sont
les rôles des ministères par rapport à ça, lorsqu'il y a des nombreuses
négociations en cours, entre autres, si on parle, par exemple, actuellement,
des... que ce soient les médecins omnipraticiens, que ce soient d'autres
groupes dans notre société. Ma première question à vous, c'est d'essayer de
comprendre un peu de quelle façon vous allez gérer l'ensemble de ces
négociations de conventions collectives au cours des prochains mois et des
prochaines années.
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme la présidente du Conseil du trésor.
• (15 h 40) •
Mme LeBel : Bien, merci,
cher collègue. Vous allez me permettre d'amputer ma réponse de quelques minutes
pour me permettre de prendre, d'entrée de jeu, l'occasion pour remercier tout
le monde, saluer tout le monde, donc, vous, les collègues de l'opposition et
vos équipes, mes collègues députés de la banquette ministérielle également, qui
m'assistent dans cette étude de crédits. Mais je pense que c'est important de
constater que je suis extrêmement bien entourée et je veux remercier tous ceux
qui ont participé et travaillé. Je pense, c'est important de le souligner aux
citoyens, ça fait plus d'un mois que les équipes se préparent pour l'étude de
crédits, qu'on parle de l'Autorité des marchés publics, qu'on parle du CAG, du Centre
d'acquisitions gouvernementales, qu'on parle de la SQI, qu'on parle de tous les
départements du Trésor, budgétaires, et du PQI également. Et je sais que j'en
oublie et j'en suis très désolée. Ce sont des gens qui sont là et qui
travaillent très fort. Et je voulais... je voulais le prendre au départ pour ne
pas l'oublier, parce que c'est fort important. Puis souvent, quand on termine à
la fin, on va se le dire, on est contents d'avoir terminé, alors, des fois, les
choses se précipitent. Puis je pense qu'il fallait que je prenne le temps de
remercier tout le monde pour leurs efforts. Et souvent 10 % de ce qu'on a
préparé est utilisé. Donc, l'iceberg souterrain de la préparation des crédits
est monumental. Donc, je voulais prendre le temps de le faire.
Merci de me féliciter. Je vous dirais que
je serais flattée du titre du journal, mais je pense qu'on peut replacer un peu
les choses en contexte. Ce qui était fort important, puis on l'a vu dans le
dernier deux ans, il y a encore, bon, certaines conventions collectives à
terminer. Je n'entrerai pas sur ce sujet-là parce que les négociations sont en
cours, mais ce que j'ai constaté, depuis mon arrivée au Trésor, avec les gens
du Conseil du trésor et du Secrétariat du Conseil du trésor, avec la
négociatrice en chef, c'est la très grande difficulté pour le gouvernement de
négocier, surtout dans certaines sphères, dans les réseaux, le réseau de la
santé, dans le réseau de l'éducation. Quand on parle des CPE, à titre
d'exemple, il est très difficile pour le gouvernement de négocier, et je
m'explique.
Souvent, il y a une décentralisation de
discussions. Vous le savez, vous avez eu l'occasion d'occuper le siège que
j'occupe en 2017. Souvent, le Conseil du trésor, le gouvernement a beaucoup de
leviers à la table centrale quand on parle des paramètres… des paramètres
salariaux, mais il a très peu de leviers quand on parle de négociations qui se
passent à d'autres niveaux de tables, régionales ou locales. Donc, on a, nous,
ce qu'on appelle le national, qui est la table centrale.
À notre arrivée, on a tout de suite... Mon
collègue, le précédent président du Conseil du trésor, avait déjà mis en place
des forums de négociation, que ce soit sur la réussite éducative, et j'en
passe, justement, pour tenter de regrouper dans un même forum les différents
leviers. Donc, ce qu'on a fait avec la nouvelle structure qui a été mise en
place, et, pour moi, c'est un premier pas pour revoir non pas les régimes de
négociation, je veux bien comprendre, mais les structures de négociation, c'est
d'essayer de mettre, si vous voulez, sous une forme plus formelle ce qu'on a
fait dans les derniers deux ans, c'est-à-dire de… Le Trésor a été beaucoup plus
impliqué aux différents niveaux de tables de négociation qu'il ne l'était
traditionnellement, et ça nous a permis, je pense… c'est moi qui le dis, donc
les gens jugeront, mais ça nous a permis, je pense, d'avoir un meilleur... de
meilleurs leviers.
Je vais donner un exemple très pratique.
Quand on parle de salarial, à titre d'exemple, ou d'échelle salariale avec les
enseignants, ou de paramètres salariaux applicables aux échelles, mais que,
pour les enseignants, la composition de la classe, que les heures de libération
de travail, les fameuses cinq heures, là, qui devaient se faire à l'école,
alors que c'est du travail… pas du travail personnel mais du travail hors
classe, je vais le dire comme ça, le 20 minutes en récréation qui était
fait par des enseignants… bien, quand ça, c'est fait par les <fédérations...
Mme LeBel :
...récréation
qui était fait par des enseignants, bien, quand, ça, c'est fait par les >fédérations
ou les services patronaux, mais que le Trésor a seulement... seulement, ce n'est
pas, là… mais n'a seulement qu'un bout du casse-tête, c'est très difficile d'avoir
tous les leviers pour arriver à une entente. Puis, des fois, des fois, et là je
parle de façon générale, de donner plus de temps fait qu'on peut avoir envie d'avoir
moins d'argent, de donner plus d'argent peut permettre d'avoir un retour sur le
temps, je le dis de façon très générale, sans parler des enseignants en
particulier. Donc, il était très important, puis c'est un constat, de faire
les... d'avoir tous les leviers.
Et, on le voit, d'ailleurs, ce ne sera pas
parfait. En matière de services à l'enfance, de CPE, ce sont des employeurs. Ce
sont des employeurs. Donc, c'est eux qui négocient la majorité des conventions
collectives. Et c'est parce qu'ils ont bien voulu adhérer qu'on a réussi, pour
la majorité d'entre eux, à avoir une négociation de l'ordre de... d'une ampleur
beaucoup plus nationale.
Et là je pourrais faire encore beaucoup
de... vous donner beaucoup d'informations là-dessus, mais, vous le savez, vous
savez comme moi, hein, chaque groupe, chaque réseau, chaque... que ce soit en
famille, en éducation, en santé, chaque syndicat a leur structure différente et
leur réalité, que ce soient aussi les syndicats de la fonction publique, qu'on
appelle, les 75 000 employés de la fonction publique pure et ceux des
grands réseaux. Je pense qu'il fallait trouver une façon de simplifier.
Moi, je... L'imputabilité, la
responsabilité, elle est beaucoup au gouvernement. Le gouvernement donne
beaucoup d'argent dans plusieurs secteurs. Je pense qu'il était approprié de
trouver une façon d'avoir en main tous les leviers pour avoir une vraie
conversation avec nos gens, nos employés, puis de pouvoir répondre à leurs
demandes et à leurs réalités.
Ceci étant dit, ce n'est pas une centralisation
des pouvoirs dans le sens où on va tout prendre les décisions puis on va faire
fi de l'opinion. Au contraire, tout le monde est encore impliqué, tout le monde
garde sa responsabilité. J'ai eu l'occasion d'en parler cette semaine avec une rencontre
avec la Fédération des cégeps, qui nous expliquait, entre autres, là, qu'ils
voulaient être partie prenante à tout ça. Et ça demeurera des parties
prenantes, comme ils sont demeurés des parties prenantes.
Mais ce qui était important, c'est de trouver
une façon de faire qui ramenait les conversations à la même table, disons-le
comme ça, alors qu'elles étaient divisées. Souvent, le normatif, qui sont les
conditions de travail, et le... le numératif... le monétaire… Ça commence
bien, hein? Le monétaire était à une table, les conditions de travail étaient à
une autre. Ce sont des tables qui ne communiquaient pas, disons, de façon
optimale entre elles, et c'est ça qu'on a voulu faire par le regroupement de la
structure.
Donc, c'est un peu officialiser dans une
structure ce qu'on a fait dans les deux dernières années puis qui nous a
amenés, d'ailleurs, à avoir du succès dans des négociations différenciées, ce
qui n'est pas toujours facile à obtenir, on le comprend, on le sait. Mais ça
nous a permis, en ayant le plus de leviers en main, que ce soit le normatif ou
le monétaire, ça nous a permis d'avoir, je dirais, une meilleure vision d'ensemble
et une meilleure façon d'agir au bénéfice, là, de nos employés.
M. Arcand : Est-ce que
je comprends… Donc, il y a toujours, dans une négociation, un négociateur en
chef. Est-ce que...
Mme LeBel : J'ai manqué
le début de votre question, je suis désolée.
M. Arcand : J'ai dit :
Lorsqu'il y a des négos, il y a toujours un négociateur en chef. Est-ce qu'automatiquement
le négociateur ou la négociatrice en chef, je pense à Mme Lapointe, dans
le cas des médecins, que j'ai bien connue… Est-ce que ce sont des gens qui vont
relever de vous directement?
Mme LeBel : Oui. Bien,
ça... Donc, la structure a été bâtie sous le négociateur, négociatrice en chef,
en l'occurrence, présentement, et cette structure-là va relever du président ou
de la présidente du Conseil du trésor, effectivement.
M. Arcand : O.K. Puis il
y a toujours un rôle aussi qui est attribué, un rôle un peu secret du Conseil
exécutif, qui existe aussi, le rôle de… Le Conseil exécutif, parfois, est
impliqué...
Mme LeBel : Un rôle
secret...
M. Arcand : ...dans les
négociations également, d'une certaine façon. Le Conseil exécutif, c'est le
bureau du premier ministre.
Mme LeBel : Bien... Bien,
je ne vous demandais pas une définition du Conseil exécutif. C'était sur le
secret. Je veux dire, il est certain que les mandats sont discutés, sont
accordés par le Conseil des ministres, sont discutés avec le ministre des
Finances. C'est sûr que, moi, quand j'ai des mandats de négociation — quand
je dis «j'ai», là, je dis au sens large — et même quand on donne des
mandats aux différentes entités hors fonction publique, qui ont des mandats de
négociation également, c'est, naturellement, décidé en fonction des priorités
gouvernementales avec le bureau du premier ministre et avec le ministre des
Finances, et après ça, bien, ça passe au Conseil du trésor, comme vous le savez,
ça passe en Conseil des ministres, et après ça, moi, je négocie en fonction de
ces paramètres-là.
Donc, il n'y a rien de secret dans l'implication
gouvernementale dans les négociations qui concernent le gouvernement. La seule
chose, c'est que c'est la présidente du Conseil du trésor ou le président du
Conseil du trésor qui est en charge de mener ces négociations-là. Et, avec la
structure qu'on vient de mettre en place, bien, les différents ministères
demeurent impliqués comme ils l'étaient avant parce que l'expertise demeure
dans les ministères. D'ailleurs, même si on a pris beaucoup plus de place, je
le dirais comme ça, aux tables de <négociation...
Mme LeBel :
...même
si on a pris beaucoup plus de place, je le dirais comme ça, aux tables de >négociation
dans les deux dernières années, le Trésor, bien, quand on parle de la santé ou
qu'on parle de l'éducation, bien, mes collègues de Santé et d'Éducation, j'avais
des rencontres… pas quotidiennes, là, mais régulières avec eux, avec les
fonctionnaires des différents ministères impliqués. Ils sont partie prenante à
la négociation. Mais c'est parce qu'à un moment donné on ne peut pas être 50 à
discuter à la table. Ça… Il faut, à un moment donné, que ça converge pour que ce
soit efficace et s'assurer d'avoir une vision d'ensemble beaucoup mieux
structurée, je le disais... je le dirais.
• (15 h 50) •
M. Arcand : Très bien. Si on
parlait de conventions collectives au sens quand même assez large, moi, je suis
un petit peu... je regarde les chiffres qui sont devant nous, puis je suis un
peu inquiet, puis j'aimerais que vous me rassuriez sur vos marges de manœuvre.
Quand je regarde, par exemple, les prochaines conventions collectives… On a eu
l'occasion, il y a quelques jours, d'avoir des syndicats qui ont dit :
Dans les prochaines conventions collectives, on va se regrouper, on va
travailler ensemble et puis on a bien du rattrapage à faire au niveau de l'inflation.
C'est ce que les syndicats nous ont dit. Et moi, j'ai parlé à quelques
personnes au niveau du syndicat, et je suis à peu près certain que les demandes
seront particulièrement importantes à la prochaine négociation, ce qui est
normal, mais disons que, cette fois-ci, elles vont être assez importantes,
parce qu'évidemment il y a une inflation galopante actuellement, au Québec, qui
existe et qui fait en sorte que les gens ont l'impression de véritablement
perdre leur pouvoir d'achat.
Quand je regarde le budget d'avenir du
ministre des Finances, je vois beaucoup de 2 % dans les augmentations. Je
suis à peu près certain que les syndicats vont au moins vous demander un
minimum de 10 %, si ce n'est pas plus, au cours des prochaines années. Je
vois que vous avez un fonds de suppléance, que le Fonds de suppléance… qui est
autour de 4 milliards, à peu près, mais, déjà, vous avez près de 1,5 milliard
pour des nouvelles initiatives. Vous avez eu la COVID également qui a pris une
partie. En tout cas, finalement, ce qu'il vous reste dans le Fonds de
suppléance, c'est à peu près 700 millions, autour de 700 millions
actuellement.
Les calculs que j'ai, puis vous me direz
si je suis dans le tort, il n'y a pas de problème, mais les calculs que l'on
fait, nous, de notre côté, c'est que chaque 1 % que vous donnez à l'ensemble
des 500 000 et plus employés du gouvernement, que ce soit dans le secteur
de l'éducation, de la santé, et ainsi de suite, chaque 1 % représente
autour de 500, 600 millions. Donc, à partir du moment où on a un fonds de
suppléance à 700 millions, la question est... et que le ministre des
Finances dit : Pour les prochaines années, on prévoit du 2 %, à peu
près, d'augmentation, j'essaie de voir de quelle façon vous allez être capables
d'en arriver à même justifier un rattrapage au niveau de l'inflation, sans
accorder, évidemment, ce que les syndicats vont demander. Mais vous allez
devoir, à quelque part, rattraper ça, et, dans les budgets futurs que je vois,
actuellement, du dernier budget, je ne vois pas comment vous allez y arriver.
Alors, j'aimerais que vous m'expliquiez un
petit peu. Est-ce que vous avez des coussins quelque part? Est-ce que vous avez
quelque chose que je n'ai pas vu? Parce que ce que je vois actuellement, c'est
une certaine... un manque, c'est un manque certain de marge de manœuvre. Vous
avez des employés de la fonction publique également qui sont, je crois, en
moyens de pression ou en grève aujourd'hui ou cette semaine, en tout cas, en
moyens de pression, et là ce qu'ils nous disent, c'est que vous avez offert
2 %. Évidemment, ils trouvent que ce n'est pas assez, etc. Mais là c'est
parce qu'on parle d'énormes différences entre ce qui va être demandé dans l'avenir
et ce qui est prévu par le gouvernement pour l'ensemble des ministères au cours
des prochaines années. Même, je vous dirais que, quand on a eu le débat avec le
ministre des Finances, il nous a dit quasiment… à part la santé puis l'éducation,
il nous a dit : Les autres ministères, là, il n'y a pas vraiment de
croissance prévue dans les prochaines années, on a tout mis en santé puis en
éducation. Et, même, en santé puis en éducation, comme vous le savez, ce n'est
pas les coûts de système qui sont reconnus totalement.
Alors, j'aimerais que vous me rassuriez,
parce que je ne vois pas comment vous allez <arriver...
M. Arcand :
...Alors,
j'aimerais que vous me rassuriez, parce que je ne vois pas comment vous allez
>arriver à avoir des offres qui ne provoqueront pas des problèmes
importants au cours des prochaines négociations.
17 847 Mme LeBel : Écoutez,
beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses dans votre question. Je vais peut-être
commencer par une chose, par la fin, puis on pourra... Si j'oublie des choses
ou vous voulez que j'élabore sur d'autres mentions, vous m'en ferez part.
Pour la prochaine année en cours, tous les
coûts de système sont couverts, là, que ce soit en éducation ou en santé, là,
il faut s'entendre, dans le budget 2022‑2023… c'est ça, 2022‑2023. Les
coûts de système sont couverts. Ils sont à peu près de l'ordre de 3,3 % en
moyenne. Donc, il n'y a pas de problème pour les coûts de système. Mais, si je
ne me trompe pas, juste en santé, c'est une augmentation de 6,2 % cette
année. Donc, ça, c'est la parenthèse de votre dernière phrase, là. J'ai
rattrapé ça.
Mais je vais y aller sur les négociations
et l'inflation. Je pense que c'était l'essence de votre intervention. Deux
choses. Il y a la négociation actuelle, bon, le cadre financier du départ et ce
qui était sur la table, là... Bon, je ne ferai pas de commentaire sur les
demandes actuelles des... 92 % des gens sont réglés, là. Il reste encore
des gens à régler, ils sont importants, et on va y arriver. On vient d'ailleurs
de régler avec les services correctionnels dernièrement également. Donc, on va
les prendre, puis on va tous les terminer un par un, puis on va tous leur
donner l'attention qu'ils méritent d'avoir, mais il y a une… cette… Le cadre
financier, là, les offres de paramètres salariaux vont demeurer les mêmes pour
tout le monde. Les groupes priorisés ont été bien identifiés par le
gouvernement et ils ont été traités en grande majorité. Il y a… On a dit qu'on
allait s'attarder aux enjeux d'attraction et de rétention. Donc, on va avoir
ces discussions-là avec les syndicats qu'il reste, avec les corps d'emploi ou
les groupes qu'il reste de façon particulière, mais les paramètres salariaux
vont être les mêmes pour tout le monde, c'est une question d'équité, à la
différence des gens qui ont déjà été ciblés pour avoir des... pour être
privilégiés, là, favorisés dans la dernière négociation. Puis vous les
connaissez, les grands groupes : enseignants, en santé, en règle générale,
surtout les infirmières, et, bon, quand on parle aussi de la DPJ. Puis on a eu
des augmentations assez substantielles aussi pour nos éducatrices en CPE.
Quand on prépare le cadre financier… Vous
me parlez des prochaines années, mais là on est dans l'année 2022‑2023. On
va terminer les négociations qui sont en cours. Et je vous rappellerai, là,
que, dès l'automne 2022, ça va venir vite, dès l'automne 2022, les
syndicats devraient commencer à présenter leurs premières demandes, déposer
leurs premières demandes. Et nous, on va préparer... Pour la négociation, dès
le printemps 2023, il y aura un autre budget à ce moment-là. Et, oui, on
verra la situation économique et la situation économique du Québec, du
gouvernement du Québec. On verra la situation par rapport… eu égard à
l'inflation. On pourra peut-être aborder cette situation-là particulière dans
d'autres discussions si vous le voulez. Il y a des mesures qui sont prises. Mais
la prochaine négociation va nécessairement prendre en considération tous ces
paramètres-là, y incluant l'inflation.
Mais une négociation, ce n'est pas juste
des paramètres salariaux, ce n'est pas juste... Il y a aussi des conditions de
travail, il y a aussi des... On a déjà quelques conversations, je dirais,
informelles avec certains syndicats du secteur de l'éducation et de la santé,
qui commencent déjà à nous annoncer vers quoi ils veulent aller. Je pense que
c'est très clair, entre autres, pour les gens de la FIQ, qui veulent qu'on
travaille de façon beaucoup plus active. On a commencé à le faire. C'est une
priorité puis un engagement. La dernière convention collective, qui,
malheureusement, avec le contexte de la pandémie, a eu de la misère à prendre
son envol, je vais le dire comme ça, quand on parle du temps supplémentaire
obligatoire, quand on parle de l'usage à la main-d'œuvre indépendante…
Pour les enseignants, c'est d'avoir des
classes... des compositions de classe qui sont plus adéquates. On a donné
beaucoup de soutien, dans la dernière négociation collective, quand on parle de
professionnels pour aider, là, dans les classes, les enseignants à une tâche
qui peut s'avérer parfois beaucoup plus complexe qu'avant.
Et tout ne passe pas par la rémunération,
mais très certainement… Je vais dire «je», mais on ne sait pas qui sera là en
octobre 2022, mais je vais me projeter. Disons qu'on est en avril 2023,
très certainement que la conversation aura lieu avec le cabinet du premier
ministre, avec le ministre des Finances pour voir, compte tenu du contexte
économique, compte tenu du taux d'inflation à ce moment-là, des prévisions
inflationnistes à ce moment-là, compte tenu des priorités gouvernementales,
d'où on veut aller… Bien, c'est sûr que le cadre financier va être déterminé
dans le prochain budget de cette façon-là.
Puis je vous rappellerai qu'au départ,
dans notre budget actuel, on était au-dessus... les offres, les premières
offres étaient déjà au-dessus de l'inflation, qui était autour de 4,80 %,
4,84 %, là. Vous me permettrez de me tromper dans quelques <décimales...
Mme LeBel :
...4,80
%,
4,84
%, là, vous me permettrez de me tromper dans quelques >décimales,
mais c'était autour de 4 %, entre 4 % et 5 %, et on offrait
6 % déjà au-dessus de l'inflation. Donc, c'est sûr qu'on va en tenir
compte, ça fait partie des facteurs qui sont évalués dans les offres salariales
et ça fait nécessairement partie des facteurs qui sont discutés, mais on ne
donnera pas d'avance notre cadre financier, si vous le permettez.
M. Arcand : Non, non. Ça, je
comprends. Il n'y a pas de problème. Puis je comprends que, cette année, vous
avez des marges de manœuvre qui vous permettent possiblement de négocier. Moi,
je parle des prochaines années parce que je voudrais que vous conveniez avec
moi que ce que le ministère des Finances a déposé dans le budget pour les
prochaines années n'est pas très, très, très réaliste actuellement. Vous dites
vous-même qu'à partir du mois d'avril 2023, si vous êtes là… que vous
allez être obligée d'ajuster les choses, que probablement qu'il va falloir
avoir un nouveau cadre, et ainsi de suite.
Donc, ce qu'on dit, nous, c'est que
probablement que le ministère des Finances a déposé ça pour bien paraître face
aux analystes financiers, mais que la réalité, c'est qu'on ne sera pas dans des
dépenses, en 2023 puis au cours des prochaines années, là, à du 2 %, là. C'est
à peu près clair. C'est ça que j'essaie de vous…
Mme LeBel : Bien, écoutez, moi,
je n'ai pas de boule de cristal. Je... Mais ce que je peux vous dire…
• (16 heures) •
M. Arcand : Non, mais
convenez avec moi que ça n'a pas de bon sens, quand on regarde, même, la
situation actuelle.
Mme LeBel : Bien, ce que je
vais me contenter de vous dire, c'est que mon cadre financier ou le cadre
financier du prochain président du Conseil du trésor pour les prochaines
négociations n'est pas fixé présentement. Donc, il y aura un prochain budget,
puis on verra où on est rendus à ce moment-là. Est-ce que ce que vous invoquez
est la réalité? Est-ce que c'est autre chose qu'on aura comme inflation? Est-ce
que ça va se stabiliser, comme mon collègue l'annonce? On l'espère. On pense
que oui, mais on verra en avril 2023.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Arcand : Très bien. Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup. Nous allons maintenant céder la parole au député de Rosemont. D'ailleurs,
cher collègue, très heureux de vous retrouver parmi nous. On s'ennuyait.
M. Marissal : Oui. C'est
réciproque.
Le Président (M. Simard) : Vous
disposez de 16 minutes, cher collègue.
M. Marissal : C'est
réciproque. Madame, rebonjour. Ça fait longtemps, c'est vrai, qu'on n'a pas eu
le bonheur de travailler ensemble. Je ne me réjouirai pas trop, parce que je
suis ici pour une raison bien plate que ma collègue de Mercier a attrapé la
COVID. Mais, rassurez-vous, elle va bien. Mais évidemment elle a préféré ne pas
venir tous vous contaminer, ce qui est quand même responsable et honorable de
sa part.
Je vois, par contre, Mme la présidente du
Conseil du trésor, que tout le monde est revenu en présentiel au Secrétariat du
Conseil du trésor. Vous voyagez toujours aussi léger. C'est impressionnant de
voir tous ces gens qui sont là pour répondre à nos questions, et je les en
remercie, d'ailleurs. J'espère ne pas être trop rouillé, parce que, depuis
quelques mois, je suis affecté à d'autres choses qui m'occupent un peu, c'est-à-dire
la santé.
Mais allons-y, allons-y avec un sujet que
j'avais traité avec vous au cours des trois premières années de ce mandat, les
lanceurs d'alerte. Je n'ai pas besoin de faire un très, très long préambule
pour vous dire que c'était un de nos sujets de conversation. J'ai déposé moi-même,
au moins une fois, peut-être même deux, je ne me souviens pas, un projet de loi
pour revoir la loi sur les lanceurs d'alerte. Ça tombe bien que je sois revenu
ici, même si c'est pour une raison hors de mon contrôle, parce que, l'an
dernier, quand je vous ai posé la question si vous alliez revoir la loi sur les
lanceurs d'alerte, vous m'aviez répondu : On est en train de regarder ça.
Bon, ça, c'était il y a un an. Alors, qu'est-ce que vous avez vu en regardant
ça depuis un an? Puis est-ce qu'on peut imaginer une refonte réelle et efficace
de la loi sur les lanceurs d'alerte — je vais pousser ma luck, là — avant
la fin du présent mandat? J'en doute, mais mettons que c'est dans vos projets
ou ce n'est plus dans vos projets?
Le Président (M. Simard) : Merci.
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme LeBel : Oui. Bien, il y a
eu, comme vous le savez… Je vais refaire un petit peu l'historique pour vous
expliquer un peu ma réponse. La loi qui facilite la divulgation des actes
répréhensibles à l'égard des organismes publics est entrée en vigueur le 1er mai
2017, comme vous le savez, qui répondait, bon, en grande partie aux
recommandations d'une commission que je connais un peu et qui concernait,
justement, la protection du régime des lanceurs d'alerte. Puis je pense que c'est
fort important que les gens se sentent... se sentent… j'allais dire la liberté,
se sentent l'espace sécuritaire pour être capables, à l'intérieur des
organisations… et ne pas se sentir obligés, chaque fois, de sortir à l'extérieur
de l'organisation pour être capables de dénoncer des… des actes répréhensibles
ou des situations qui... avec lesquelles ils ne sont pas à l'aise. Je pense, c'est
important de leur fournir le cadre de... le cadre, et l'atmosphère, et l'espace
nécessaires pour pouvoir le faire.
Le président du Conseil du trésor devait
aussi, en fonction de ça, déposer à l'Assemblée nationale un rapport sur la
mise en œuvre de la loi au plus tard trois ans après son entrée en vigueur. Je
pense, si je ne m'abuse, que, lors de notre dernière conversation…
D'ailleurs, je vais souhaiter… Vous allez
me permettre de <faire...
>
16 h (version révisée)
<17847
Mme
LeBel :
...lors de notre dernière conversation...
D'ailleurs, je vais souhaiter... Vous
allez me permettre de >faire une parenthèse pour souhaiter une bonne
santé à votre collègue. Je viens d'avoir, moi également, aussi, la COVID il y a
deux semaines et je vous dirais qu'on en traîne un peu, de fatigue. Donc, si
je... bien, je bégaie toujours, là, des fois, mais je vais mettre ça sur le
compte de la fatigue puis je vais me servir de ma condition de santé pour
prendre ça comme faux-semblant.
Mais, ceci étant dit, ça me fait plaisir d'avoir
cette discussion-là avec vous. On a toujours très bien travaillé ensemble, même
si vous avez toujours fait valoir vos points. Bien travailler ensemble ne veut
pas dire de ne pas dire ce qu'on pense et ne pas faire avancer les choses. J'y
vois une différence.
À l'automne 2019, le Protecteur du citoyen
a été consulté, puis il y a eu une rencontre avec le Commissaire à l'intégrité
municipale et aux enquêtes également. Et le rapport du Secrétariat du Conseil
du trésor a été produit en février 2020 puis déposé à l'Assemblée nationale le
28 mai 2020. Et là ça... Et j'ai eu, d'ailleurs, l'occasion d'en discuter
avec la protectrice qui a quitté, qui a pris sa retraite. Je m'excuse, j'oublie
le nom de la personne qui l'a remplacée. Non, mais parce que je n'ai pas eu l'occasion
de le saluer.
Oui, on me demande de «wrapper». Mais
disons que le rapport doit être étudié par l'Assemblée nationale avant qu'on
puisse voir s'il y a des modifications à faire à la loi. Donc, on en est là
présentement, à l'étude du rapport qui devait être déposé.
M. Marissal : Donc, on est
encore à regarder ça, si je comprends bien. Mais je...
Mme LeBel : Bien, c'est l'Assemblée
nationale qui regarde ça. Moi, je dois attendre les conclusions de la
commission d'enquête. Mais, dans l'intervalle, on a quand même mis sur place un
comité tripartite, là, qui est composé du ministère du Travail, de la
Commission des normes, de l'équité, de la santé et la sécurité, le Protecteur
du citoyen, la Commissaire à l'intégrité municipale, comme je vous le disais,
le ministère de la Famille, le Secrétariat du Conseil du trésor, pour être
capables de voir si on peut aussi progresser en parallèle. Mais on doit... Le
rapport doit suivre son cours et être étudié par la commission parlementaire
correspondante, là.
M. Marissal : Mais vous, vous
avez toujours l'intention de revoir cette loi pour qu'elle soit plus efficace
et plus...
Mme LeBel : Bien, j'ai très hâte
de voir qu'est-ce que la commission va dire sur le rapport, parce que je pense
que c'est fort intéressant de voir comment on peut améliorer cette loi, si c'est
nécessaire de le faire, effectivement. Moi, j'en suis, pour l'avancement de la
protection, là, mais, maintenant, dans les moyens, il faut suivre les étapes
appropriées.
M. Marissal : O.K. Je me
permets de noter au passage que ce n'est pas de la physique nucléaire, ici,
dont on parle, puis c'est quelque chose qu'on aurait pu faire. C'est quelque chose
qu'on aurait pu faire. En trois ans et demi, là, c'est quelque chose qu'on
aurait pu faire. Je comprends que la pandémie a le dos large, là, mais, ça, on
aurait pu le faire. On s'entendait pas mal sur tout. Je vous demande bien
humblement de vouloir donner suite à ça. Je pense qu'on en a besoin. Vous avez
vous-même fait référence à votre passé à la commission Charbonneau. Pas besoin
de revenir là-dessus, là. On ne refera pas l'histoire. Elle est connue puis
elle est assez triste, là. Alors, je pense que, là-dessus, on devrait s'entendre
assez rapidement, là. Il y avait deux ou trois recommandations, là. Je pense
que mon projet de loi faisait quatre articles, là, y compris la date d'entrée
en vigueur. Je ne dis pas nécessairement de reprendre mon projet de loi tel
quel, mais il faisait pas mal le tour de la question.
On va faire un petit lien entre les
lanceurs d'alerte puis un autre sujet que vous comprenez bien, que vous avez
très bien étudié à l'époque où vous étiez, justement, à la commission, et vous
en avez parlé récemment, c'est les contrats sans appel d'offres. Parce que les
contrats sans appel d'offres, voyez-vous, peuvent parfois créer des petits
problèmes. Et la raison pour laquelle on a des appels d'offres, vous la
connaissez aussi bien que moi, même si le système est imparfait, là, on s'entend,
là, c'est pour, justement, s'assurer qu'il n'y ait pas collusion et autre
habitude détestable qui a cours dans certains milieux.
Depuis que la CAQ est au pouvoir, c'est 17 milliards
de contrats sans appel d'offres. Et ça avait commencé, juste pour que ce soit
bien clair, là, ça avait commencé à augmenter de façon substantielle avant la
pandémie. Dès que vous êtes arrivés, ça a commencé à augmenter. Ça n'a pas
arrêté d'augmenter sans cesse, y compris pendant la pandémie. Vous avez dit
récemment : Ça ne doit pas devenir la norme, ce sera fini dès qu'on aura
fini les lois d'exception. Cela dit, on verra ce qui arrivera avec le projet de
loi n° 28, là, dont l'avenir est plus qu'incertain à ce stade-ci de la
session, mais êtes-vous à l'aise, vous, avec le volume de contrats sans appel d'offres
qui a été donné par le gouvernement depuis que vous êtes au pouvoir?
Mme LeBel : J'ai eu l'occasion
d'y répondre à plusieurs reprises puis je vais reprendre sans vous mentionner
les chiffres, là. Bon an, mal an, depuis les huit dernières années, le niveau d'octroi
de contrats de gré à gré, la proportion monétaire d'octroi de contrats de gré à
gré, je pense qu'elle est de l'ordre d'à peu près 21 % ou 20 %... 20 %,
21 %, oscille entre 18 % et 22 % mais se maintient autour de 20 %,
21 %. Bon an, mal an, quand on parle de la loi sur les contrats <publics...
Mme LeBel :
...an,
mal an, quand on parle de la loi sur les contrats >publics, la
proportion de contrats de gré à gré est demeurée la même, que ce soit avec le
gouvernement précédent ou le gouvernement actuel de la CAQ.
Là où on a une proportion accrue de
contrats de gré à gré, c'est nécessairement tout le volume de contrats qui est
venu s'ajouter dans les deux dernières années et demie, je vais le dire comme
ça. Ce sont des contrats qui ont été attribués en fonction du décret d'urgence
sanitaire, qui sont nécessairement 100 % de contrats de gré à gré, parce
que le décret d'urgence sanitaire, ce qu'il dit : Pour répondre à des
enjeux de santé et de sécurité, en fonction de la Loi sur la santé publique, le
ministère de la Santé est autorisé à faire des contrats sans délai et sans
formalité. Donc, ce sont nécessairement des contrats de gré à gré.
• (16 h 10) •
Malgré ça... J'essaie de me remettre dans
les dates, là. Je suis arrivée au Conseil du trésor en juin 2020, je
pense, si je ne me trompe pas. Dès décembre, janvier...
Une voix : …
Mme LeBel : En février 2021.
Je savais que c'était comme dans ce coin-là, parce qu'on a commencé à en parler
à la fin décembre. Janvier, il fallait revenir. Donc, dès février 2021, on
a pris, de concert avec le ministre de la Santé... moi et le ministre de la
Santé, on a fait cheminer devant le Conseil des ministres un décret qui voulait...
qui visait à resserrer l'utilisation du décret d'urgence sanitaire tout en lui
gardant l'agilité nécessaire pour répondre aux différentes vagues successives — maintenant,
on sait qu'on en a connu six, à l'époque, on était peut-être à la troisième, si
je ne me trompe pas, vous me pardonnerez, encore une fois, là, les chiffres — mais
pour nous permettre de répondre aux besoins. Et, on l'a vu, là, dernièrement,
il a fallu, en vertu du décret d'urgence sanitaire, faire des contrats de gré à
gré pour des tests rapides. Le Centre d'acquisitions gouvernementales pourrait
vous répondre sur les difficultés qu'ils ont eues, dans le début de la pandémie,
à obtenir différents équipements de protection individuelle.
Mais on a resserré à partir de 2020. Et ce
qu'on a fait… On a changé de président. Ce qu'on a fait, c'est qu'on a demandé
au ministère de la Santé, mais… non, pas demandé, mais, par décret, encadré
l'utilisation du décret d'urgence sanitaire au ministère de la Santé, qui
pouvait toujours conclure des contrats sans délai mais qui devait limiter à des
besoins pressants pour lui permettre de faire un appel d'offres par la suite. On
l'a fait, je vous donne un exemple, avec les masques pédiatriques et les masques
à fenêtre, où on a fait quelques contrats de gré à gré, puis par la suite on a
mis en place des appels d'offres pour avoir des lots supplémentaires.
Donc, on a resserré. On a demandé que ce
soit de courte durée. Donc, on a fait ça. Mais, si on exclut tout ce qui est le
décret d'urgence sanitaire, bon an, mal an, la moyenne, la proportion est la
même. Et c'est inexact de dire que le nombre de contrats de gré à gré a été
gonflé. En vertu de la loi sur les contrats publics, il demeure... Ça demeure
un outil, l'article 25, l'article 13 de la LCOP.
On a augmenté les pouvoirs de l'Autorité
des marchés publics aussi pour s'assurer d'une meilleure surveillance.
L'Autorité des marchés publics pourra y répondre, si vous êtes intéressé, mais
avait aussi un regard sur tous les contrats du décret d'urgence sanitaire. À ma
connaissance, il n'y a pas eu... il n'y a pas eu de problème de ce côté-là.
Donc, je vous dirais qu'il n'y a pas... Pour
moi, là, on a gardé la même proportion de... Bien, naturellement, en dollars
absolus, ça a augmenté, mais, en dollars absolus, l'ensemble de la totalité des
contrats gouvernementaux a augmenté également. Donc, on est à peu près à 20 %,
21 % de contrats de gré à gré depuis, je dirais, les huit dernières années,
parce que j'ai fait... J'ai fait demander les chiffres depuis les huit
dernières années, mais je suis convaincue que, si on remonte dans le temps, les
proportions sont les mêmes. Et, depuis le 23 mars 2022, le décret ne
permet plus de conclure de contrats de gré à gré. Donc, on retombe sous la loi
sur les contrats publics.
Le Président (M.
Chassin
) :
Merci. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Alors, je
vous... Bonjour. Il me semblait que ce n'était pas la même voix. Je vous cite,
là, ici, dans un article du Journal de Montréal qui date de... je vais
le retrouver, du 15 mars 2022, c'est ça : «Soyons clairs, les
contrats de gré à gré ne deviendront pas une manière de fonctionner. Ça doit
demeurer l'exception.» C'est essentiellement ce que vous venez de m'expliquer.
Mme LeBel : Le 20 % des
contrats gouvernementaux, pour moi, c'est l'exception.
M. Marissal : On pourrait
débattre de ça, là, mais on n'aura pas le temps.
Vous savez comme moi qu'en santé, en ce
moment, il y a des urgences, puis je ne parle pas des salles d'urgence, là, je
parle des urgences d'équipements, notamment en télémédecine. Le ministre de la
Santé, la semaine dernière, nous a dit qu'il a <fait...
M. Marissal :
...télémédecine.
Le
ministre de la Santé, la semaine dernière, nous a dit qu'il a >fait
étudier et qu'il fait étudier en ce moment 65 projets de télémédecine, qui
nécessiteront tous de l'achat de technologies, d'équipements et de maintenance.
Pouvons-nous avoir l'assurance aujourd'hui qu'on ne va pas passer tous ces
contrats-là sans appel d'offres au nom de l'urgence, puisque nous ne sommes
plus nécessairement dans cette urgence?
Mme LeBel : Non. Ils vont...
Bien, ce que je peux vous assurer, c'est que ces contrats-là vont être octroyés
en fonction des règles de la loi sur les contrats publics. Et on verra, pour
chacun des contrats, comme on le fait, de façon rigoureuse, à étudier la
meilleure façon de faire, mais ce sera en vertu de la loi sur les contrats
publics et non pas en vertu du décret d'urgence sanitaire, qu'on ne peut plus
utiliser depuis le 23 mars 2022 pour passer des contrats au nom de cette
urgence-là.
Mais il existe, dans la loi sur les
contrats publics, des notions d'urgence. Je pense, c'est l'article 13.4
ou... En tout cas, il existe un article, et tous les contrats, et toutes les
façons de faire, et toutes les demandes vont être étudiés avec rigueur, comme
on le fait présentement.
M. Marissal : O.K. Il me
reste deux... quelques minutes, deux minutes, quelques secondes…
2 min 20 s. Merci, M. le Président. J'ai une question facile
pour vous, pour finir le premier bloc.
Une voix : …
M. Marissal : Oui, oui, une
petite facile, équité salariale.
Mme LeBel : Je me méfie
toujours de votre sourire.
M. Marissal : Ah! bien,
franchement!
Mme LeBel : Non, non, mais… Non,
non, ce n'était pas péjoratif, vous le savez. On a toujours des bons échanges.
M. Marissal : Bon, on me dit
assez souvent que j'ai l'air bête. Là, pour une fois que je souris… Cela dit,
je brûle mon temps, ce qui n'est pas particulièrement brillant.
L'équité salariale, il y a beaucoup de cas
en ce moment, même devant les tribunaux. Il n'y a pas un syndicat que je
rencontre en ce moment dans le domaine de la santé, puisque c'est le chapeau
que j'ai en ce moment, là, qui n'a pas un cas d'équité salariale qui traîne.
L'équité salariale, là, pour fins de
référence, puis là je vais trahir mon âge, là, c'est un des premiers grands
sujets que j'ai traités ici, quand j'étais très jeune journaliste au Soleil,
dans les années 90. Ça ne me rajeunit pas, mais ça veut dire aussi que la
Loi sur l'équité salariale, elle existe depuis longtemps. Elle a vécu. Je ne
m'explique pas comment ça se fait qu'il y a autant de cas qui traînent devant
les tribunaux. Et je rappelle ici que ce sont des femmes qui attendent le plus
souvent leur dû.
Alors, ma question, très simple, en une
minute, si vous voulez bien y répondre : Vous avez combien de cas en ce
moment? Ça représente combien, en argent? Et quand avez-vous l'intention de
régler ça?
Mme LeBel : Bon, je n'ai pas
les chiffres exacts, puis on pourra peut-être... Je pourrai peut-être m'assurer
de vous les faire parvenir. Il y a l'équité de 2015, il y a celle de 2020, il y
a celle de 2010 aussi. On a réglé beaucoup de choses depuis que je suis
arrivée, quand on parle de 2010, 2015. Il y a encore... On a réussi... Je ne
vais pas commencer à cadrer...
L'équité salariale, c'est une loi, hein, ce
n'est pas une négociation. Ça sert... Ça sert, pour différents syndicats, comme
levier de négociation, mais, dans les faits, c'est l'application des critères
d'une loi. Et c'est fort important que, quand on fait une évaluation en équité
salariale, qui, souvent, équivaut à un autre rangement, vous le savez, hein, on…
Pour parler français, on change les gens de catégorie, ce qui donne souvent...
ce qui donne un impact sur les échelles salariales. Et des gens sont dans des
rangements similaires, et, naturellement, il y a des effets de domino
horizontaux, il y a des effets de domino verticaux.
Donc, c'est fort important que… Quand on
considère qu'un emploi a évolué de façon telle qu'il demande d'être réévalué
aux fonctions de l'équité, c'est fort important qu'on le fasse correctement. Maintenant,
on tente le plus possible, dans cette évaluation-là qui est mandatoire par la
loi, par périodes, de le faire avec les syndicats. Mais, quand on n'y arrive
pas, c'est à la CNESST de trancher.
Le Président (M. Simard) :
Merci.
Mme LeBel : Et c'est à elle de
faire son travail actuellement.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Mont-Royal—Outremont. Malheureusement, cher
collègue...
M. Marissal : ...je veux
juste qu'il soit que noté que la ministre s'est engagée, éventuellement, à
fournir une réponse écrite sur le combien ça représente en argent liquide,
les...
Le Président (M. Simard) : Bien,
écoutez, votre temps est révolu, mais c'est noté. M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand : Merci, M. le
Président. Mme la ministre, j'aimerais que vous me parliez de... sans,
évidemment, rentrer dans des détails que vous ne voudriez pas mentionner, mais
sur les négociations, actuellement, en santé, avec les omnipraticiens, entre
autres. Je sais qu'il y a tout un débat, là, sur la capitation, sur l'ensemble
des mesures. Je sais également qu'il y a un débat sur l'accès, les reprises au
niveau des chirurgies. Est-ce que ces négociations-là avancent dans la bonne
direction?
Mme LeBel : Bien, je vous
dirais oui. Je dois préciser que, quand on parle de la négociation avec les
omnipraticiens, il y a... Si c'est en lien avec l'entente, avec l'enveloppe,
avec, naturellement, tout ce qui est la capitation, on est en discussion avec
eux, puis c'est le Conseil du trésor qui les mène. Mais, quand on parle,
présentement, de la portion, qui est une <portion...
Mme LeBel :
...le
Conseil du trésor qui les mène. Mais, quand on parle, présentement, de la
portion, qui est une >portion, je dirais, une composante, là, de tout ça
où on parle de la prise en charge, qu'on parle de toute la prise en charge du
GAMF, la liste d'attente, etc., c'est présentement le ministère de la Santé,
mon collègue à la Santé qui mène ces négociations-là. Naturellement, comme pour
toutes les négociations, là, on discute ensemble.
Mais, oui, moi, je vous dirais que les
discussions… En tout cas, moi, les discussions que j'ai de mon côté et celles
que mon collègue a, selon ce qui... selon les discussions que j'ai avec mon
collègue, progressent... progressent de façon... bien, ça se passe très bien.
On travaille fort.
• (16 h 20) •
M. Arcand : O.K. Mais,
globalement, est-ce que vous voyez à ce qu'il y a ce qu'on appelle un «road map»
de ce côté-là, c'est-à-dire qu'on va, à un moment donné, finir par une entente
à quelque part? Est-ce que vous avez un échéancier quelconque?
Mme LeBel : Bien, moi, je
vous dirais, comme je réponds toujours quand on me demande un échéancier en
négociation : J'espère, le plus rapidement possible. C'est évident, plus
rapidement on va réussir à s'entendre, plus rapidement il va y avoir un effet
aussi sur la prise en charge des Québécois qui sont dans l'attente d'un médecin
de famille, entre autres. Puis... Mais je vais me contenter de vous dire :
Le plus rapidement possible.
M. Arcand : Mais est-ce qu'il
y a des éléments qui achoppent particulièrement?
Mme LeBel : Bien, écoutez,
vous voyez les discussions qu'il y a eu avec mon collègue sur la prise en charge.
Il y a des éléments de discussion extrêmement... extrêmement pointus sur cette
portion-là. Puis je veux... Ce n'est pas parce que je ne suis pas au courant,
mais je pense qu'il y a des choses qui doivent demeurer dans le cadre de la
discussion avec la partie concernée. Je vais me contenter de vous dire qu'on
est sur la même... la même piste de danse, disons-le comme ça.
M. Arcand : Est-ce qu'il y a
des enjeux qui touchent, par exemple, les régions du Québec? Le niveau de
services dans les régions du Québec, est-ce que ça fait partie des discussions
actuellement?
Mme LeBel : Bien, ça fait
partie des discussions au sens très large. Et, oui, c'est inclus dans tout ça,
parce qu'on voit... on voit la... Moi, je fais moi-même partie d'une région où
il y a une très grande difficulté d'avoir accès à un médecin de famille. Mais
ça relève, tout ça, du ministère de la Santé et des Services sociaux, et vous
le savez. Mais ça fait très certainement partie des discussions pour trouver
des moyens d'action avec... Et ce n'est pas des discussions par rapport à
l'enveloppe, ça, et à l'entente avec les médecins de famille comme telle, là.
Mais trouver des solutions pour répondre aux besoins des régions, ça fait très
certainement partie des discussions et des préoccupations de mon collègue, et
très certainement partie du plan en santé, là, qu'il a déposé.
M. Arcand : J'aimerais qu'on
parle un petit peu d'administration, parce que votre rôle, c'est celui
également de contrôleur du gouvernement, des dépenses gouvernementales. C'est
toujours comme ça qu'on voit le rôle au niveau du Conseil du trésor. Est-ce
que... Ce que l'on voit depuis votre arrivée au pouvoir, c'est des
augmentations, évidemment, des dépenses. Vous avez bénéficié, au départ, d'une bonne
situation économique lorsque vous êtes arrivés au pouvoir. Vous avez... Vous
avez augmenté les dépenses de façon importante dans différents secteurs au
moment où on se parle. Mais est-ce que vous voyez... Parce qu'à l'époque, quand
vous étiez en campagne électorale, vous disiez que vous alliez limiter les
augmentations au niveau du nombre de fonctionnaires, et ainsi de suite. Est-ce
que vous pourriez me dresser un bilan de la situation? Je ne parle pas des gens
en santé puis en éducation, là, tout le monde reconnaît que les investissements
sont nécessaires, mais je parle au niveau de la fonction publique actuellement.
Est-ce que... Comment vous établissez le bilan en termes de fonctionnaires, par
exemple, qui travaillent au sein du gouvernement?
Mme LeBel : Je veux juste
être sûre de comprendre votre question, cher collègue. Vous parlez au niveau
des effectifs?
M. Arcand : Oui. Est-ce qu'il
y a plus de fonctionnaires qu'en 2018? Et combien de plus?
Mme LeBel : Oui. Il y a plus de
fonctionnaires mais plus de services aux citoyens. L'engagement qu'on avait
pris, vous vous souviendrez, en 2018, c'était de réduire la taille de l'administration,
c'est-à-dire les fonctionnaires... pas des fonctionnaires, mais des tâches
administratives. Ça, on a promis 5 000 fonctionnaires. On a livré la
marchandise. Vous pouvez voir, donc, à la stratégie de dépenses, je pourrai
vous retrouver la page, là, dans le tableau, cette administration-là, on livre,
là, au niveau… mais ce qu'on a comme augmentation, c'est au niveau de services
aux citoyens.
Je vous dirais que, dans la fonction
publique, là, en termes d'augmentation, si on exclut... Il y a eu un... bon, un
article qui disait que la taille de la fonction publique avait explosé, mais je
pense qu'il faut faire attention. Il faut regarder... Il y a eu beaucoup d'ETC,
vous le savez. Ce sont des heures <travaillées...
Mme LeBel :
…attention.
Il faut regarder... Il y a eu beaucoup d'ETC, vous le savez. Ce sont des heures
>travaillées qui ont été augmentées, entre autres dans le domaine de la
santé et de l'éducation, et qui sont des ETC COVID, que je vais dire, pour
répondre à la situation pandémique qui a fait en sorte que le portrait a été
gonflé, je vous dirais, artificiellement.
Mais, si on regarde... Si on enlève tout
ce qui est sans COVID, l'évolution de la fonction publique, on est à une
augmentation, entre 2020 et 2021, de 1 % d'augmentation de fonctionnaires.
Puis, dans les années précédentes, quand on recule, là, on était de l'ordre de 2 %,
2,8 %. D'ailleurs, en 2017, quand vous étiez là, c'est 2,7 %,
l'augmentation de la fonction publique à ce moment-là.
Donc, on est, encore une fois, dans des
écarts, quand on parle de la fonction publique, qui ressemblent beaucoup, là, à
ce qu'on a vécu dans les dernières années, même moindres, je vous dirais, parce
qu'entre 2020 et 2021 on est à... bien, au total, avec… hors fonction, pardon,
c'est 1 %, la fonction publique, c'est 2 %, mais on est dans des
séquences d'augmentation qui ressemblent beaucoup.
Naturellement, on donne plus de... Mais
tout ça, ce sont des services aux citoyens, parce qu'en corollaire, en
parallèle, la réduction de postes administratifs se fait par attrition, se fait
par remise de postes des différents ministères concernés, des différentes
entités concernées dans la fonction publique et hors fonction publique
également. Donc on est sur la cible.
Mais, oui, il y a une augmentation, mais
il faut comprendre que c'est une augmentation de services aux citoyens. Puis,
si on regarde l'augmentation, la croissance des dépenses de portefeuille, elle
est de l'ordre de 32,6 %, et l'augmentation en termes d'effectifs est de
l'ordre d'environ 7 %. Donc, c'est sûr que, si on augmente... s'il y a une
croissance des portefeuilles, si on a plus de services aux citoyens, si on
donne plus de moyens aux ministères pour agir en culture, en éducation, en
santé, en tourisme, à titre d'exemples, ou dans d'autres ministères, bien, ça
prend des gens pour rendre ce service-là. Donc, on a une croissance de
32 % de portefeuille et de 7 % au niveau des effectifs, là, quand on
regarde le corollaire.
Mais, si vous me dites que ça a explosé
dans les dernières années, je vais vous répondre non, si on enlève tout ce qui
a été de réponse à la COVID. D'ailleurs, c'est en diminution, ce nombre
d'heures travaillées supplémentaires. Puis c'est souvent des heures
supplémentaires, hein? Ça ne se traduit pas par des individus nécessairement,
des ETC. Vous le comprenez aussi bien que moi, mais je pense que c'est
important de le faire comprendre aux gens. Quand j'ai une infirmière, à titre
d'exemple, qui travaille 32 heures-semaine et qu'elle en fait… pendant la
pandémie, elle en fait 60, bien, le 28, là, c'est des ETC de plus, c'est des
heures travaillées de plus, mais ce n'est pas nécessairement une personne de
plus. Et ça, il faut y répondre, à ce besoin-là également. Mais je savais que
vous aviez exclu ces deux domaines-là.
Mais je pense que c'est important de
comprendre que, quand on enlève l'apport en heures travaillées supplémentaires
pour répondre aux enjeux de la pandémie, on est dans une croissance de l'ordre
de 1 % à 2 %, fonction publique et hors fonction publique.
M. Arcand : O.K. Je comprends.
Mais je regarde l'avenir puis je reviens toujours à ma question par rapport au
budget qui a été prévu par les gouvernements... par le ministère des Finances,
par le ministre des Finances lors du dernier budget, puis on se retrouve qu'à
l'exception de la santé puis de l'éducation il n'y en a pas, de croissance.
Alors, il n'y a pas de croissance dans les autres ministères. Et, moi, la
question, c'est... J'ai de la misère à comprendre comment vous pouvez arriver,
alors que c'est clairement défini. Puis, la réponse, tout à l'heure, vous me
l'avez dite. Vous m'avez dit : Bien, écoutez, on va regarder ça au mois
d'avril 2023, si on est là, etc.
Mais c'est que les chiffres n'ont pas
beaucoup de sens, au moment où on se parle, parce que ça ne tient pas compte d'une
réalité qui est particulièrement importante. Est-ce que vous avez l'intention
d'augmenter le nombre de fonctionnaires au cours des prochaines années? Est-ce
que vous voyez, à quelque part, une certaine restriction? Parce que ce que je
vous dis, c'est que le ministère des Finances, lui, il en voit.
Mme LeBel : Bien, écoutez, là,
pour... La croissance qui est prévue pour la prochaine année est à peu près du
même ordre que je viens de vous mentionner, mais c'est prévu. On verra.
D'ailleurs, si je ne me trompe pas, l'ajout d'effectifs dans la fonction
publique, là, dans la dernière année, est une croissance, là, d'environ 5 300,
puis ce qu'on avait prévu dans la stratégie précédente, c'était de l'ordre
d'environ 9 000, là, pour la fonction publique. Donc, on est... on est sur
la cible.
On va continuer à faire comme on l'a fait.
On a une gestion extrêmement serrée de la croissance des ETC, donc des heures
travaillées, qui ne sont pas nécessairement des individus mais qui peuvent se
traduire par des postes d'individus également. On accorde au ministère... On
suit de très près la consommation d'ETC, ce qui veut dire... c'est que la
demande <des...
Mme LeBel :
...de
très près la consommation d'ETC, ce qui veut dire... c'est que la demande >des
différents ministères et organismes pour avoir des effectifs... On s'assure
que, quand ils en demandent, ils ont bien pourvu tous les postes qui étaient
disponibles et on s'assure de travailler avec eux une demande adéquate. Et ça,
ce n'est pas pour faire des coupures, mais c'est pour faire de l'optimisation,
c'est-à-dire s'assurer qu'ils ont les effectifs nécessaires pour remplir leur
mission puis qu'on n'a pas des ETC qui flottent, parce que ça arrive souvent,
dans différents ministères, qu'ils ont des postes d'accordés qui ne sont pas
comblés. Donc, on fait une gestion très serrée.
Mais l'ajout des effectifs est en lien
avec les mesures du budget, puis c'est toujours inclus au cadre financier du
gouvernement. Donc, on va faire le même exercice au prochain budget également.
Je n'ai pas de boule de cristal, je ne sais pas où on va être, mais, si mon
collègue continue à faire son excellent travail, que le premier ministre lui accorde
sa confiance et que les Québécois, là, nous accordent leur confiance, bien, je
suis je convaincue qu'il va continuer à gérer les finances publiques comme il
le fait, et on va pouvoir donner tous les services à la population qu'ils
ont... dont ils ont besoin.
• (16 h 30) •
M. Arcand : Je comprends.
Mais je reviens encore sur le point qui m'apparaît bien important, parce que… Quand
le ministre des Finances décide de faire un budget, un budget d'avenir, puis qu'il
vous dit : Écoutez, moi, j'estime que, les autres ministères, là, à part
la Santé puis l'Éducation, là, il n'y aura pas de croissance, il n'y aura pas
de croissance dans les prochaines années, on va tout mettre tous les œufs dans
le même panier, on va les mettre en santé puis en éducation, et là vous me
dites… bien, vous prévoyez que, dans les prochaines années aussi, vous allez
continuer à faire votre 1 %, 2 % d'augmentation des effectifs, à
quelque part, là, il y a quelque chose qui ne marchera pas sur le plan
budgétaire. C'est ça, mon point.
Mme LeBel : Dans le
budget de mon collègue, il est prévu une croissance des effectifs, pour l'année 2022‑2023,
de l'ordre de 2 %. C'est la croissance qui est prévue, qui est budgétée
dans son... dans son budget, qui est prévue dans son cadre budgétaire. Et il a
prévu, là-dedans, une croissance d'effectifs pour la fonction publique et hors
fonction publique. Alors, je suis convaincue qu'on va continuer de s'assurer
que les différents ministères sont pourvus de façon adéquate pour répondre à leur
mission.
Mais, oui, c'est exact que l'éducation et
la santé vont demeurer une priorité du gouvernement, comme elles l'ont été dans
les quatre dernières années, ce qui ne veut pas dire qu'on va abandonner la
mission des autres ministères. Il y a une croissance prévue de 2 %. Ça
donne environ, je vous dirais, 1 500 pour la fonction publique, 9 000
pour hors fonction publique. Mais tout ça... tout ça va être suivi de très
près, là, pour s'assurer de répondre aux besoins. Et l'idée, naturellement,
puis ça faisait partie de l'engagement de couper des postes administratifs, c'est
de s'assurer… pas de couper au net des postes dans la fonction publique, mais
de s'assurer que les postes qu'on octroie aux différents ministères sont là
pour les services aux citoyens.
M. Arcand : Mais ma
question est : Est-ce que vous voyez des choses à un moment donné? Parce
que, quand on gère, on ne peut pas toujours gérer dans la croissance. Quand
vous avez, par exemple, des dépenses exceptionnelles qui se passent en matière
de santé puis les dépenses importantes que vous voulez faire également en
éducation, il y a quelqu'un, à quelque part, qui va souffrir ailleurs. Vous ne
pouvez pas toujours être dans la croissance, à moins qu'il y ait quelque chose
que je ne comprenne pas. À un moment donné, vous devez choisir un certain
nombre de choses qui vous sont prioritaires. Et, à partir du moment où ces
choses-là sont prioritaires, bien, vous êtes obligés de... pour employer une
expression, vous allez être obligés de couper ailleurs pour mettre en place vos
priorités. Alors, moi, j'essaie de voir comment vous voyez la suite à ce
niveau-là.
Mme LeBel : Bien,
écoutez, dans le budget, là, dans le... le plan budgétaire du gouvernement et
de mon collègue, il y a un taux de croissance qui est prévu qui est positif
pour les prochaines années. Et, jusqu'à présent, on a réussi à répondre aux
besoins de la pandémie, à répondre aux besoins de la mission des ministères, à
répondre... à ajouter des mesures, à accroître les services à la population. Et
je continue à dire qu'on va continuer à faire comme on faisait, c'est-à-dire
que... à faire les choses avec rigueur, mais en s'assurant qu'on est... on
est... de faire les choses avec rigueur, mais de s'assurer que les services à
la population sont rendus et que les gens en ont, je vous dirais, plus pour le
dollar.
Et c'est ce qu'on a fait avec les
programmes d'optimisation, entre autres la révision des programmes au Conseil
du trésor. Et c'était dans le cadre budgétaire d'avoir... d'avoir, à terme, des
économies de l'ordre de 1,5 milliard, si je ne me trompe pas. J'y vais par
cœur, mais... Et on le fait. Et, pour moi, une saine... Et c'est ce qu'on fait
aussi avec les mesures budgétaires qui sont mises.
Vous l'avez mentionné tantôt, dans le Fonds
de suppléance, il y a beaucoup plus de mesures du budget maintenant qui se
retrouvent dans le Fonds de suppléance plutôt que d'être dans les enveloppes
sectorielles, et ça nous permet, ça, de suivre correctement la dépense des
différents ministères, de s'assurer qu'à la fin de l'année il y a beaucoup
moins de crédits périmés puis qu'on soit capables de prendre ces sommes d'argent
là. Quand les ministères ont fait tout ce qu'il y avait à faire, ont fait leurs
mesures du budget, ont bien rempli leur mission, bien, on est capables de
réattribuer ces sommes-là à d'autres... à d'autres fonctions. Mais c'est
important de dire qu'elles sont prioritaires pour les ministères. Et je pense
que toute cette gestion-là fait qu'on est capables d'avoir <l'utilisation
...
>
16 h 30 (version révisée)
<17847
Mme
LeBel :
...pour les ministères. Et je pense que toute cette
gestion-là fait qu'on est capable d'avoir >l'utilisation de nos dollars
de façon beaucoup plus efficace. Je ne suis pas inquiète avec l'équipe qui m'entoure,
honnêtement, là.
M. Arcand : Bien, vous
êtes... C'est bien. C'est très bien.
Mme LeBel : Et je parle de l'équipe
qui m'entoure, là.
M. Arcand : Oui, oui. C'est
très bien d'être optimiste, mais je tiens à vous rappeler quelque chose qui s'est
passé à l'automne, vous vous rappelez, la fameuse saga des tarifs d'électricité,
où nous avons sans arrêt posé des questions en Chambre, cet automne, en disant
que les tarifs d'électricité à l'inflation, ça n'a pas de bon sens. Et le
ministre de l'Énergie a répondu, pendant tout l'automne, en disant : Bien,
c'est hypothétique, ça, voyons donc, il n'y a rien qui nous indique,
actuellement, qu'on va avoir des problèmes pour l'avenir, que l'inflation, ce n'est
pas si évident que ça, etc., l'opposition fait de l'angoisse de façon inutile,
etc. Ça a été ça qu'on a entendu.
Là, on se retrouve avec un ministère des
Finances qui est, pour les prochaines années, relativement conservateur, entre
guillemets. On a eu, la semaine dernière, des gens qui... des économistes, au
Canada, qui ont dit : Écoutez, ça va être difficile. En janvier 2022,
par rapport à janvier 2021, l'augmentation du PIB réel du Québec, c'est
4,9 %, alors que le ministère des Finances parlait de 6 % à un moment
donné. J'essaie de voir que vous ne voyez pas certaines... sans dire des
lumières rouges, mais que vous n'y voyez pas, à tout le moins, certaines
lumières jaunes. C'est tout.
Mme LeBel : Bien, écoutez,
vous l'avez même dit vous-même, puis je vous ramène à la page A.23 du
budget de mon collègue aux Finances, il y a des taux de croissance qui sont
prévus, qui sont, vous l'avez dit, conservateurs. On a des taux de croissance
prévus pour 2021, pour... bon, 2021, c'est... 2022, 2023, 2024. C'est fait de
façon extrêmement conservatrice.
Et on doit faire ça en fonction des
indicateurs qu'on a maintenant. Il faut faire attention quand on regarde le
passé puis on se dit : Bien oui, bien là, il y a eu une pandémie. Bien
oui, mais, si on avait su, en 2019, qu'il y aurait une pandémie, peut-être que,
hein, bon… Avec des «si», bon, hein, on peut mettre Paris en bouteille. Mais l'idée,
c'est de dire qu'on y va en fonction des indicateurs. On est sérieux, on est
conservateurs, on est rigoureux et on s'ajuste s'il y a quelque chose qui… qui
se modifie en cours de route et qui n'était pas anticipé dans les indicateurs
pour lesquels tout le monde se met d'accord.
Ce ne sont pas des indicateurs qui sont
sortis d'un chapeau par le ministre des Finances, là. Donc, le travail a été
fait de façon rigoureuse. Il y a une croissance qui est prévue, qui est quand
même conservatrice, mais il y a des taux de croissance pour les prochaines
années. Et naturellement c'est pour cette raison-là qu'il y a un budget aussi à
chaque année, qu'il y a une mise à jour économique aussi à chaque automne, pour
se permettre de s'ajuster aux différents imprévus, parce qu'avec beaucoup de
respect je pense que personne ici, autour de la table, n'a une boule de
cristal.
M. Arcand : J'aimerais vous
poser une question également sur les régions. Vous avez fait un plan, vous avez
dit, vous allez transférer 5 000 d'ici 2028, je crois. C'est ça, votre
plan, c'est de transférer des emplois de la fonction publique dans les
différentes régions du Québec. J'aimerais savoir où vous en êtes rendus dans
votre plan, d'une part.
Et, d'autre part, est-ce qu'il y aura des
emplois qui vont être décisionnels dans ce domaine-là? Parce que c'est bien
beau de dire : Je veux faire un plan puis transférer 5 000 emplois
dans les régions, mais encore faut-il que ces emplois-là soient des emplois
dans lesquels il y a vraiment des décisions qui se prennent et qu'on ait
vraiment l'impression que ce n'est pas juste un genre de maquillage, tout
simplement, qu'il y a véritablement des gens qui vont prendre des décisions.
Vous le savez, nous, on a lancé, la
semaine dernière, la Charte des régions puis là on a dit : Bien, on va
mettre des sous-ministres en région. Est-ce que vous avez cette idée-là
également, vous aussi?
Mme LeBel : Oui. Bien,
écoutez, j'ai trouvé très intéressant le dépôt de votre charte la semaine
passée, surtout compte tenu du fait que c'est dans votre gouvernement qu'on a
fermé des entités gouvernementales, qu'on a rapatrié beaucoup de choses vers
Québec.
Mais, ceci étant dit, juste peut-être pour
vous expliquer et remettre le contexte correctement, l'engagement
gouvernemental était de transférer 5 000 postes en région, vous avez
fort raison, pour… d'ici 2028. Ce que j'ai eu comme occasion de présenter il y
a quelque temps, c'est une stratégie du Conseil du trésor pour être capables de
bien accompagner les différents ministères et organismes. Je pense, c'est <500 organismes…
Mme LeBel :
...de
bien accompagner les différents ministères et organismes. Je pense, c'est >500 organismes
de l'administration... pas 500, 55, j'ai ajouté un zéro de trop,
55 organismes de l'administration publique qui participent à ce
transfert-là. Et on s'est mis un jalon, pour octobre 2022, de 2 000.
On est à peu près à 1 400 de fait, grosso modo.
Et là on m'indique que je prends trop de
temps, mais l'idée, c'est de suivre ça de très près. Il y aura des
professionnels qui vont être transférés. L'idée, c'est d'avoir une
revitalisation de nos MRC les plus dévitalisées. Et c'est très succinctement
résumé.
M. Arcand : Je veux juste
prendre quelques instants, là, puis vous m'en enlèverez ailleurs.
Le Président (M. Simard) :
Bien oui. Très bien.
M.
Arcand
: Je
veux juste savoir : Il va-tu y avoir des gens qui vont décider quelque
chose ou ce sont des gens qui vont être des employés de la fonction publique,
et tous les patrons seront à Québec?
• (16 h 40) •
Mme LeBel : Il y aura des
gens de différents niveaux décisionnels. Beaucoup de professionnels seront
transférés, ont déjà commencé à être transférés, qui ont déjà un niveau
décisionnel. Il y aura certainement certains emplois de services aux citoyens.
Mais l'objectif est de transférer des emplois. Et, oui, comme j'ai eu
l'occasion d'en parler avec l'UMQ et la FQM, il y aura très certainement des
postes de niveau décisionnel supérieur, mais ce ne sont pas des unités
administratives qu'on va transférer, c'est important de le comprendre, à court
terme, à tout le moins.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci. M. le député de Jonquière, vous disposez de 16 minutes.
M. Gaudreault : Oui. Merci,
M. le Président. Alors, je veux saluer Mme la présidente du Conseil du trésor
et toute son équipe, qui est un bel exemple, je pense, de renouvellement de la
fonction publique. En tout cas, quand je regarde, à vue de nez comme ça, la
moyenne d'âge, c'est vraiment, vraiment intéressant. Merci.
Et, écoutez, savez-vous ce que j'ai fait
juste avant la période des questions? Je suis allé saluer les travailleurs de
la fonction publique en grève devant l'Assemblée nationale, les travailleurs
membres du Syndicat de la fonction publique du Québec, le SFPQ, 26 000 travailleurs,
beaucoup de travailleuses de la fonction publique qui sont en grève. Leur
convention collective est échue depuis le 31 mars 2020. Et là les membres
du SFPQ, c'est beaucoup des techniciennes, des employés de bureau, des agents
de service, là, qui sont les premiers répondants dans un bureau de la fonction
publique ou de Services Québec, etc.
Alors, j'ai constaté, comme tout le monde,
que la présidente du Conseil du trésor est en train de multiplier les chapeaux.
Elle avait déjà le chapeau du Conseil du trésor, le chapeau des Relations
intergouvernementales, là, elle récupère le chapeau de l'ensemble des
négociations du secteur public. Elle a même le chapeau des caribous
présentement… ou le panache des caribous qui lui a été remis. Elle va agir avec
panache devant le gouvernement fédéral, mais ce n'est pas de ça qu'on va parler
ici.
Alors, j'aimerais ça qu'elle fasse preuve
également du même panache avec les fonctionnaires qui sont en conflit de
travail présentement. Donc, juste pour vous donner une petite idée, les salaires
des fonctionnaires, puis ça, c'est l'Institut de la statistique du Québec qui
nous le dit, là, le salaire des fonctionnaires québécois est nettement
inférieur à celui des fonctionnaires fédéraux. Même en prenant en compte les
avantages sociaux, les fonctionnaires québécois sont moins rémunérés que leurs
camarades du gouvernement fédéral. Les employés de l'État québécois ont un
retard salarial de 9,4 %, en 2021, comparativement aux autres salariés
québécois.
Alors, nos travailleurs de la fonction publique,
là, qui sont au front, là, qui sont des agents de bureau, des travailleurs, des
travailleuses, qui sont très importants, qui sont des techniciens aussi, des
techniciennes, peuvent s'attendre à quoi, là? Est-ce qu'ils peuvent s'attendre
au moins à avoir un accueil positif, quand on voit un gouvernement qui a ajusté
les tarifs d'Hydro-Québec à l'inflation? Est-ce que les fonctionnaires
pourraient voir aussi leurs salaires indexés et bien… bien entendu, bien
écoutés par la présidente du Conseil du trésor?
Le Président (M. Simard) : Mme
la ministre.
Mme LeBel : Je vais avoir la
même écoute que j'ai eue pour l'ensemble des négociations. Donc, j'ai pris la
peine de l'expliquer, là, je ne multiplie pas les chapeaux. Le chapeau de
négociation gouvernementale était déjà... Ce que j'ai fait... Ce qu'on fait,
c'est une restructuration et une… de la façon de négocier pour avoir plus de
leviers, mais ce chapeau-là… La négociatrice en chef existait déjà et elle
relevait déjà de la présidente du Conseil du trésor sur beaucoup d'aspects.
Je pense que ce qu'il est important de
dire, là… que la grande majorité des conventions <collectives...
17
847
Mme LeBel :
...Je
pense que ce qui est important de dire, là, que la grande majorité des
conventions >collectives qui sont applicables dans le secteur public et
parapublic, qui touchent 550 000 employés de l'État, là, ont été
renouvelées, là, déjà. 92 % des conventions collectives sont signées. Si
on parle de la fonction publique, il y a deux unités, deux unités de
négociation. Quand on parle du SPGQ, le syndicat des professionnels de la
fonction publique… du gouvernement du Québec, et le SFPQ, auquel vous faites
référence, qui est le syndicat de la fonction publique, bien, on a même réglé
avec une unité de ce syndicat-là.
Donc, les conversations vont bon train. Je
suis très respectueuse des fonctionnaires. Les paramètres salariaux, je l'ai dit
depuis le début, ce seront les mêmes à tous, sauf pour les... les groupes qui
ont été ciblés comme étant des groupes prioritaires du gouvernement. Quand on
parle des paramètres salariaux, on parle du 2 %, 2 %, 2 %. C'est
ce que le SPGQ a eu, c'est ce que l'unité Ouvriers a eu et c'est ce que tous
les fonctionnaires et tous les... les salariés de l'État, excluant,
naturellement, les groupes qui étaient priorisés, que je ne renommerai pas à
nouveau, qui sont majoritairement, pas exclusivement mais en très grande
majorité composés de femmes, qu'on parle de PAB, d'enseignants au secondaire ou
au primaire, qu'on parle des infirmières, qu'on parle des éducatrices en CPE,
qui ont eu une augmentation de l'ordre de 18 %.
Alors, on a fait beaucoup. On va continuer
à être présents. Et je dois vous rappeler que là où on a mis nos priorités
gouvernementales et des augmentations de salaire significatives, ce sont des
groupes majoritairement composés de femmes.
Ceci étant dit, les paramètres salariaux,
c'est une question d'équité avec l'ensemble, demeureront les mêmes. Il y a
également des enveloppes monétaires sectorielles qui ont été dédiées aux tables
sectorielles et il y en a une également pour le SFPQ. C'est avec eux qu'on doit
discuter comment on va l'utiliser, et on va en arriver à une entente. Mais je
considère que tout est sur la table pour en arriver à une entente présentement.
M. Gaudreault : La
ministre nous parle de paramètres salariaux équitables qui sont les mêmes pour
tout le monde. Alors, je ne sais pas si elle l'a appliqué ou elle pensait
l'appliquer, entre autres, pour les hauts fonctionnaires et les délégués du
Québec à l'étranger, parce qu'on va en faire une, comparaison, là. Le
traitement moyen des membres de la haute direction du gouvernement est passé de
159 000 $, en 2020, à 165 000 $. Si je regarde la
rémunération de la déléguée générale, la nouvelle déléguée générale du Québec à
New York, bien, elle a augmenté de 14 % par rapport à sa prédécesseure.
Alors, ça, c'est... Ça, évidemment, c'est un traitement équitable, c'est une
mesure d'équité, c'est un paramètre salarial extrêmement équitable par rapport
au reste de la fonction publique.
Depuis 2018, donc depuis l'élection de ce
gouvernement, c'est au moins six nouveaux délégués du Québec à l'étranger qui
ont vu leur rémunération... leur rémunération être bonifiée, M. le Président,
de plus de 10 %. Alors, on va en parler, de l'équité puis des mesures
équitables, des paramètres salariaux qui sont les mêmes, puis c'est l'équité,
puis c'est l'horizon, hein, c'est quasiment le désert, là, parce que tout est
plat. Bien, en tout cas, ce n'est visiblement pas la même chose pour les
délégués du Québec à l'étranger.
Puis le P.D.G. d'Investissement Québec,
bien, lui, il a vu sa rémunération doubler. Lui, son équité, là, son paramètre
salarial, quand il a été nommé, par rapport à ses prédécesseurs, sa
rémunération a doublé pour atteindre presque 1 million par année.
Alors, est-ce qu'on peut appliquer ce
paramètre aux employés immédiats de la fonction publique, qui sont les
travailleurs, qui sont des agents de bureau, des techniciens, etc.?
17
847
Mme LeBel : J'ai
négocié et je négocie encore avec quelques-uns. J'ai négocié avec
550 employés de... 550 000 employés de l'État. Les paramètres salariaux
ont été les mêmes pour tous, et je ne dérogerai pas. Et le message va être très
clair : Je ne dérogerai pas aux paramètres salariaux qui ont été attribués
à l'ensemble des 550 000 employés de l'État. On a réglé une unité.
D'ailleurs, qu'est-ce qu'ils vont... qu'est-ce qu'ils vont dire à leur unité Ouvriers,
la SFPQ, qui ont reçu, d'ailleurs, des paramètres salariaux de l'ordre de 2 %,
2 %, 2 %? Ils vont leur dire quoi? Je pense qu'il faut comprendre que
ces paramètres salariaux ont été établis à la table centrale, ont été acceptés
et votés par 92 % des gens. Le SPGQ également sont sous ces paramètres
salariaux.
Maintenant, là où il y a des marges de
manœuvre de discussion, là, on peut voir avec eux où est-ce qu'on va... on va
travailler, c'est sur le 1,2 % d'enveloppe qui a été donné comme enveloppe
sectorielle pour permettre d'avoir des mesures d'augmentation qui peuvent
être... Et on a... On vient de déposer, d'ailleurs, un dépôt officiel patronal.
Il y a des discussions avec le syndicat depuis plusieurs... depuis... depuis
fort longtemps, mais on vient... On a déposé, il y a quelque temps, et on a... on
a sur la table des enveloppes sectorielles qui va nous permettre de pouvoir
leur donner des choses satisfaisantes. Puis on <n'était...
Mme LeBel :
...permettre
de pouvoir leur donner des choses satisfaisantes. Puis on >n'était pas
très loin au mois de décembre dernier, je dois vous le dire, là. Puis je vais
prendre le temps de le dire à tous les gens qui nous écoutent, on n'était pas
très loin, puis je pense qu'on est capables de s'entendre. Puis ce qu'on a
donné présentement à la FIQ, c'est autour de 16 %, aux CPE, c'est autour
de 18 %…
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de Jonquière.
Mme LeBel : …mais on avait
annoncé ces priorités-là comme étant des priorités.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Jonquière.
• (16 h 50) •
M. Gaudreault : Donc, c'est
des paramètres salariaux pour les mêmes, sauf pour les délégués du Québec à l'étranger,
qui, eux, bien là, visiblement, ont des augmentations beaucoup plus élevées que
les employés de la fonction publique, qui doivent négocier longuement.
Un autre groupe sur lequel je veux
intervenir et qui me préoccupe, et qui nous préoccupe, qui préoccupe l'ensemble
des Québécois de façon importante, ce sont les ingénieurs de l'État. Et là
j'essaie toujours de faire la part des choses par rapport à la fonction de la
ministre, mais je ne peux pas faire autrement, en même temps, que m'adresser à la
présidente du Conseil du trésor, de m'adresser à l'ancienne Procureure générale
de la commission Charbonneau, qui connaît le rôle particulièrement important et
l'expertise des ingénieurs de l'État, qui nous avait dit, puis je suis sûr que
la ministre s'en souvient, à l'étude du projet de loi n° 60, que les
ingénieurs du ministère des Transports, bien, ils étaient encore soumis à des
commandes politiques à Transports Québec, au ministère des Transports.
Le président, M. Martin, nous disait
que les novices inexpérimentés n'osent pas exprimer un refus et cèdent donc
plus facilement aux pressions politiques dans la réalisation des travaux au
ministère des Transports. De dépolitiser le ministère des Transports dans
l'exécution des travaux, ça a été aussi une recommandation ou une suggestion,
en tout cas, un élément analysé par la commission Charbonneau. Les ingénieurs
du ministère des Transports nous disent : Bien, écoutez, on n'est pas
capables de recruter ou de garder longtemps nos fonctionnaires parce qu'on
n'est pas compétitifs… pas nos fonctionnaires... bien, oui, nos fonctionnaires,
mais nos ingénieurs, parce qu'on n'est pas compétitifs face au privé.
Alors, comment l'ancienne Procureure
générale de la commission Charbonneau, aujourd'hui présidente du Conseil du
trésor, aujourd'hui plénipotentiaire dans les négociations de l'État avec
les...
Une voix : …
M. Gaudreault : Bien oui,
c'est un beau mot, «plénipotentiaire». C'est payant au Scrabble. Donc, comment
cette ministre peut aujourd'hui tolérer que des ingénieurs de l'État subissent
encore des pressions politiques dans la réalisation des travaux, et qui
demandent d'être soutenus par leur employeur?
Le Président (M. Simard) : Merci.
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme LeBel : Je pense qu'il a
eu l'occasion de moduler ses propos depuis ce temps-là. Puis je ne suis pas
d'accord avec le fait... avec cette affirmation-là. Par contre, là où je suis
d'accord, c'est qu'il y a un enjeu de reconnaissance de la responsabilité
professionnelle, d'organisation du travail, d'expertise des différents
ingénieurs qui est sur la table. Il y a eu le rapport Gendreau, à titre
d'exemple, et il sert de base de négociation, ce rapport Gendreau là, qui a
fait sept recommandations. Six des recommandations portaient, justement, sur
l'organisation du travail, la valorisation de l'expertise, la responsabilité
professionnelle. Et je peux vous dire que, ces six recommandations-là, qui sont
au cœur de ce que vous venez de dire, on s'est entendus sur des façons de
répondre à ces six recommandations-là.
La septième recommandation est sur la
rémunération. Et je vais me contenter de dire qu'on a sur la table, j'en suis
convaincue, un mandat qui va permettre de trouver des solutions. On est
d'ailleurs en discussion avec les ingénieurs sur les différentes solutions pour
valoriser l'expertise. On n'a pas de difficulté d'attraction et de rétention
d'ingénieurs au début de carrière. On a beaucoup plus de difficultés d'avoir de
l'expertise dans certains secteurs.
Alors, ça fait partie de la discussion aux
tables de négociation. Je me permettais de le dire pour dire qu'on était
conscients de ça. Donc, on s'est entendus sur six des aspects du rapport
Gendreau. Naturellement, on arrive au bout de la course, c'est la rémunération.
Je vais me contenter d'arrêter là parce qu'on a... je ne négocierai pas ici,
pendant les crédits, sur la place publique. Mais, quant à moi, on va pouvoir
trouver des solutions à tout ça.
M. Gaudreault : Quand la
ministre nous dit : On va pouvoir trouver des solutions à tout ça, on
s'est entendus sur six des sept recommandations puis… encore là, moi, je serais
curieux de voir vraiment le détail de l'entente sur les six.
Première question : Quel échéancier
qu'elle s'est donné, considérant que la session parlementaire achève,
considérant qu'on s'en va à l'été? Et l'été, c'est la grosse partie des travaux
routiers. Le ministère des Transports, là, il travaille moins en hiver. Il
travaille surtout en été. Il commence, là, avec le dégel, et tout. Alors, c'est
important d'avoir des ingénieurs qui sont compétents, qui sont bien rémunérés,
qui sont <indépendants...
M. Gaudreault :
...ingénieurs
qui sont compétents, qui sont bien rémunérés, qui sont >indépendants.
Et, le deuxième volet, comment elle peut
garantir ou accroître l'indépendance professionnelle des ingénieurs quant aux
pressions politiques qu'ils subissent?
Mme LeBel : Bon, comme
je n'accepte pas cette prémisse de base, je dois vous dire qu'on travaille avec
les ingénieurs sur les différents enjeux qu'ils nous amènent aux tables de
négociation, d'organisation du travail, de responsabilité professionnelle,
d'expertise, et, jusqu'à présent… Je ne satisferai pas votre curiosité, parce
que ce sera fait quand l'entente sera conclue dans l'entièreté de ses aspects.
Vous pourrez voir quelles sont les mesures. Mais je suis contente de dire qu'on
répond à ces préoccupations-là qui sont exprimées aux tables de négociation par
les ingénieurs.
Ceci étant dit, pour répondre à la
première question, si vous voulez : Bien, le plus rapidement possible,
comme dans toutes les négociations. Je pense que c'est dans l'intérêt de tous,
y compris nos ingénieurs, qu'on puisse trouver des solutions aux enjeux qu'on
discute présentement aux tables de négociation le plus rapidement possible, et
on est disponibles pour le faire. Puis, une fois que l'entente sera réglée,
conclue, signée et acceptée aussi par les ingénieurs, qui devront la voter,
bien, elle sera rendue publique, comme toutes les autres ententes, alors vous
pourrez en prendre connaissance avec plaisir.
M. Gaudreault : Il me
reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : Il
vous reste 1 min 25 s.
M. Gaudreault : Oui. Mais
est-ce que la ministre est consciente que, là, nous sommes le 26 avril… elle
est sûrement consciente qu'on est le 26 avril, mais que c'est le début des
travaux, là? C'est le début des chantiers, des grands chantiers. On a vu
l'urgence, là, sur la 20, avec des trous qui sont… qui ont «popé» près de
Drummondville, puis à quel point c'était important d'agir à ce moment-là. Il va
y avoir des travaux dans toutes les régions. On va avoir besoin des ingénieurs
au service du ministère des Transports dans toutes les régions parce que c'est
la belle saison, c'est le moment de faire des travaux. Donc, moi, quand elle me
dit «le plus rapidement possible», il faut que ce soit là, là.
Mme LeBel : Je peux vous
assurer que je n'ai pris aucune négociation à la légère, que je suis
consciente, dans toutes les négociations que j'ai faites et que j'ai encore à
faire, des enjeux tant pour les employés de l'État, tant pour les citoyens, des
enjeux que ça peut comporter. Alors, je suis tout à fait consciente de tous ces
enjeux-là. Ceci étant dit, les choses doivent être quand même faites
correctement, et on s'affaire à le faire aux tables de négociation. Les conversations
sont… vont bon train.
M. Gaudreault : O.K. Ça
va aller, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Alors,
merci à vous, cher collègue. Sur ce, je vous propose que nous arrêtions
quelques secondes, avec consentement, pour que le temps que nous prenions dans
les minutes qui viennent soit pris sur la partie gouvernementale. Il y a un
consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous suspendons momentanément. Merci pour votre collaboration.
(Suspension de la séance à 16 h 58)
17 h (version révisée)
(Reprise à 17 h 06)
Le Président (M. Simard) : Bien,
chers collègues, nous sommes en mesure de reprendre nos travaux. Je cède
maintenant la parole au député de Mont-Royal—Outremont.
Cher collègue, vous disposez de 21 minutes.
M. Arcand : Merci, M. le
Président. Je voulais continuer sur l'échange que vous avez eu avec le député
de Jonquière, parce que le cas des ingénieurs est un cas important. Parce qu'en 2017
il y avait eu une entente que nous avions faite avec les ingénieurs. Ça a pris 36 mois
de négociations. Et, parmi les détails de l'entente, entre autres, il était
pour y avoir vraiment un travail qui devait se faire avec le ministère des
Transports pour, justement, donner un appui à ces ingénieurs, une meilleure
formation. Il y avait... il y avait vraiment des comités qui avaient été formés
par rapport à ça. Alors, moi, ce que j'aimerais savoir, c'est : Qu'est-ce
qui s'est passé, pendant toute cette période, pour nous retrouver aujourd'hui
dans une situation difficile?
Et moi, je vais vous donner… Ce que j'entends
ici et là, c'est qu'il y a beaucoup de réticence de la part du ministère des
Transports. Ils ont une tendance à aller à l'extérieur, et ça frustre,
évidemment, beaucoup les ingénieurs qui sont là. Alors, moi, sans rentrer dans
le détail des négociations sur le plan du salaire, et tout ça, j'aimerais au
moins que vous nous indiquiez… Est-ce que… Est-ce qu'il y a eu des comités qui
ont précédé les négociations? Parce que l'entente est arrivée en 2017, et
donc ça fait cinq ans de ça.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui. Bien, si je
ne me trompe pas, ce qui découle, justement, de cette entente-là, c'est d'avoir
un comité qui allait se pencher sur toutes ces questions-là, qui a produit un
rapport, que j'ai mentionné comme étant, tantôt, le rapport Gendreau, qui a
fait sept grandes catégories de... sept grandes catégories, dont la
septième étant la rémunération. Donc, je disais que, dans les six grandes
catégories, là, quand on parle d'expertise, quand on parle de responsabilité
professionnelle, d'organisation du travail, de valorisation de l'expertise — c'est
un peu ce à quoi vous faites référence — ça fait partie des
discussions.
Et ce que je disais, c'est que, sans
donner les mesures, parce que ça va... ça fait partie de l'entente globale et
ça peut encore bouger, j'imagine, sur certaines mesures, sur le principe de
toutes... des six plus grandes recommandations du rapport Gendreau, on a
réussi à trouver des solutions, qui ont été, naturellement, nécessairement
discutées et négociées, avec la participation extrêmement importante et active
du ministère du Transport... du MTQ. C'est tout à fait normal. En... Donc,
présentement, ce qu'il reste, ce n'est pas... Ça ne veut pas dire que, quand je
dis «ce qu'il reste»… que ce n'est pas important, mais le point qu'il reste à
finaliser, parce qu'il y a des discussions, il y a des points d'entente, on est
en train de circonscrire, si vous voulez, la piste d'atterrissage sur ce
point-là, c'est l'enjeu de la rémunération.
Donc, oui, ça va très bien, mais, sur les
aspects que vous venez de mentionner… On a travaillé avec le MTQ, là, sur ces
aspects-là, et ça découle, justement, de l'entente que vous avez faite en 2017,
où qu'il y a eu, dans le cadre de cette entente-là, la mise sur pied d'un
comité pour se pencher sur ces différents aspects que vous venez de mentionner.
Et, avec la collaboration et l'apport du MTQ, on a réussi, dans la dernière...
dans cette ronde-ci de négociations, à trouver des solutions à ces enjeux-là,
des solutions pratiques à ces enjeux-là, négocier avec les <ingénieurs...
Mme LeBel :
...négocier
avec les >ingénieurs.
Maintenant, ce sera su, connu,
naturellement, parce que ça fait partie d'une entente globale, on se comprend,
quand on a... on aura réussi à avoir une entente de principe également sur
l'aspect de la rémunération, qui comporte plusieurs volets, mais sur l'aspect
de la rémunération. Mais on aurait... On fait, quant à moi, des progrès
extrêmement importants et intéressants sur les aspects normatifs que vous venez
de mentionner, là.
M. Arcand : Donc, ce que vous
me dites, ce que je comprends, c'est qu'il reste vraiment la question des
salaires, c'est... le reste, vous avez fait beaucoup de progrès, puis que c'est
vraiment... C'est une question salariale actuellement.
• (17 h 10) •
Mme LeBel : Bien, on est sur
la rémunération globale, là, qui a plusieurs aspects, mais on est plus sur du
monétaire que du normatif présentement, là.
M. Arcand : Bon, O.K.
Mme LeBel : Je fais une... Je
fais une grande catégorie, là. Il pourrait y avoir des petits enjeux, là, on
s'entend, là, parce que je ne veux pas rentrer dans les détails, mais, de façon
très globale, on est plus sur le monétaire, présentement, que sur les aspects
que vous venez de mentionner, là, de responsabilité professionnelle, de... de
l'expertise, etc., là.
M. Arcand : J'aimerais vous
poser une question sur le rôle, entre autres, du Conseil du trésor. Vous savez,
on discute actuellement d'un projet de loi sur l'achat québécois, et vous avez
profité de l'occasion pour vous donner un certain pouvoir par rapport à
certains ministères, c'est-à-dire que vous jouez le rôle de contrôleur de
l'État, ce qui est tout à fait normal, et sur lequel... Mais il semble toujours
qu'au niveau de l'État il y a des organismes qui sont assez problématiques,
parfois, et ce qui...
Ce matin, lorsqu'il y a eu une étude des
crédits au niveau du ministère... du ministre de l'Économie, on a eu un peu
d'inquiétudes, parce que, comme vous le savez, il y a toujours des groupes
qu'on appelle l'État dans l'État. Hydro-Québec, par exemple, c'est l'État dans
l'État. Mais le Conseil du trésor n'a pas une juridiction sur Hydro-Québec de
façon directe à ce niveau-là. La Caisse de dépôt, c'est un peu l'État dans
l'État aussi, où on a vu... Les bonus sont très importants au niveau de la
Caisse de dépôt, mais, encore une fois, ils ne sont pas dans le périmètre
comptable du gouvernement.
Mais il y a un endroit, ce matin, où on a
été un peu... un peu surpris, c'est Investissement Québec. Tout à l'heure, le
député de Jonquière disait qu'il y avait des gros salaires à Investissement
Québec, etc., mais ce qui nous a surpris beaucoup, c'est le fait qu'il semble
qu'Investissement Québec a la marge de manœuvre pour… Lorsqu'on a des
entreprises qui demandent des prêts, ces entreprises-là demandent des prêts,
puis ce n'est pas juste pour... par exemple, dans certaines usines, pour de la
machinerie, mais qu'on finance, par exemple, soit des garderies ou soit du
logement, que l'État, via les prêts d'Investissement Québec, finance des
logements, par exemple.
Vous, dont le rôle est d'exercer un
certain contrôle sur ces activités-là, ma question est : Est-ce que vous
avez un certain contrôle, actuellement, sur Investissement Québec ou c'est,
pour... si vous me permettez l'expression, un peu le «free-for-all»
actuellement? L'impression qu'on a… Quand on voit les chiffres astronomiques
qui passent par Investissement Québec, la marge de manœuvre, on s'aperçoit
qu'il semble n'y avoir aucun contrôle qui est exercé à l'intérieur de cet
organisme-là.
Alors, comme vous le savez, on est tous
pour le développement économique, mais, à un moment donné, quand on commence à
financer possiblement des logements qui vont appartenir à des entreprises puis
qu'on se sert de l'argent de l'État québécois pour ça, il y a... il y a quelques
questions qui se posent de façon très claire. Est-ce... Bien, alors, ma
question est simple : Avez-vous un contrôle sur Investissement Québec, ce
qui se passe à l'intérieur de ça, clairement?
Mme LeBel : Bien, la réponse
est de l'ordre de deux... en deux temps. Investissement Québec a deux façons
d'investir, je vais le dire comme ça, là. Je suis très macro, là. C'est plus
détaillé que ça. Il a son propre fonds, qui est administré par son conseil
d'administration, pour lequel il a le loisir d'investir. Naturellement, il
est... il y a un conseil d'administration, il y a une loi. Donc, il y a des
objectifs. Il a son propre fonds. Et Investissement Québec administre également
des programmes pour le gouvernement… <d'investissement...
Mme LeBel :
...le
gouvernement… >d'investissement pour le gouvernement. Et, dans ce
cadre-là, comme tout autre ministère ou organisme qui administre des programmes
ou qui ont des programmes normés, bien, il y a le rôle... le Conseil du trésor
joue pleinement son rôle.
M. Arcand : Au niveau
des programmes normés seulement?
Mme LeBel : Oui. Puis,
de l'autre côté, il y a un conseil d'administration et il y a un fonds... ils
ont un fonds qu'ils peuvent investir, mais ça fait partie de la loi, qui les a
mis en place, d'ailleurs, également. Mais, oui, donc, c'est... C'est pour ça, je
vous dis, c'est de deux ordres. Si on parle du fonds...
M. Arcand : Oui, oui, je
comprends.
Mme LeBel : ...d'Investissement
Québec, il y a le... son conseil d'administration, il est quand même redevable,
mais ce n'est pas le même exercice qui est fait par le Conseil du trésor que
pour les différents programmes qu'il... qu'Investissement Québec administre
également, pour lequel ils peuvent investir... à travers lesquels ils peuvent
investir.
M. Arcand : Puis je ne
veux pas que vous voyiez ça comme un piège, là, de ma part, là, mais je...
Mme LeBel : Non, non,
mais c'est de deux ordres.
M. Arcand : C'est quand
même un peu bizarre qu'un organisme comme ça finance... On est rendus,
maintenant, alors qu'on est dans des problèmes de logement au Québec et que
les... On se sert de ça pour financer du logement, des garderies, des... que
les entreprises... Normalement, tu es supposé financer, je ne sais pas, moi, on
parle d'une entreprise de production, de la machinerie, des choses comme ça,
des choses qui servent directement l'entreprise, mais là on finance une
série... une série de choses, à l'intérieur, qui n'ont rien à voir avec la
réalité et... Bien, ma question, c'est... On a l'impression qu'il n'y a aucun
contrôle qui est exercé auparavant et qu'il y a, depuis quelques années... il n'y
a aucun contrôle au niveau d'Investissement Québec.
Mme LeBel : Bien,
écoutez, de discuter de l'usage de ces fonds par Investissement Québec, je
vous... et de façon particulière comme vous le faites, je vous inviterai d'avoir
la conversation avec mon collègue le ministre de l'Économie, mais, pour ce qui
est du fait que... pas Hydro-Québec, pardon, Investissement Québec a ses fonds
propres, ce n'est pas une nouveauté, là. Ça existait sous le gouvernement
précédent également. Et c'est, encore une fois, redevable au conseil d'administration.
Maintenant, vous me parlez d'investissements
ou de choix particuliers faits par Investissement Québec, alors... et j'imagine
que c'est à travers ce fonds-là. Bien, je vous... Mon collègue à l'Économie
sera certainement très en mesure de vous expliquer un peu plus ce qu'il y a
derrière ça.
M. Arcand : Mais vous ne
trouvez pas que c'est un peu particulier, ce genre de façon de faire?
Mme LeBel : Bien, je ne
suis pas assez au courant de cette... des tenants et aboutissants pour faire un
commentaire qui serait éclairé. Je parlerais à travers mon chapeau à ce
stade-ci.
M. Arcand : O.K. Alors,
on va passer sur la question du PQI parce que je pense que c'est important de
parler du PQI. Est-ce qu'on a une liste, à quelque part, des projets qui,
depuis 2018, ont été abandonnés, et est-ce qu'il y a des... une liste
importante de ces projets-là qui ont été abandonnés?
Mme LeBel : Est-ce que
vous parlez du PQI?
M. Arcand : Du PQI, oui.
Mme LeBel : Oui. Je le sais,
que ça apparaît à une page quelconque. À chaque année, il y a une liste de
projets qui apparaissent au document du Plan québécois des infrastructures qui
est abandonnée. Pour l'avoir vue dans ma préparation, je sais que oui. C'est-tu...
C'est-tu la page B.72, projets retirés de la liste des projets publiés
dans le PQI 2021‑2031? C'est ça?
Une voix : ...
Mme LeBel : Bien, c'est par
secteur. Donc, à la fin de chaque secteur, vous allez pouvoir... Et, quand je
parle de B.72, je suis dans les municipalités, à titre d'exemple. Quand je
parle de B.25, je suis dans le secteur de la santé. Donc, dans le PQI, à la fin
de la liste des projets en réalisation, en planification qui sont mis à l'étude,
il y a une liste des projets retirés pour chacun des secteurs. Donc, elle n'est
pas consolidée, dans le sens où la liste... globale, mais, si vous faites
chacun des secteurs, là, à partir de B.29, je pense, ou, en tout cas, à la
section B du PQI, à la fin de chaque secteur, vous avez la liste des
projets retirés. Est-ce que vous voulez que je vous en fasse l'énumération sur
votre temps?
M. Arcand : Non, pas
tellement, mais je voudrais quand même préciser... préciser une certaine...
Mme LeBel : Non? Ça va
me faire plaisir de vous donner l'ensemble du PQI.
M. Arcand : J'aimerais...
puis, si c'est possible, d'avoir certaines informations, parce qu'il y a des
dossiers qui existent depuis nombre d'années et puis sur lequel... qui sont des
gros dossiers sur lesquels on aimerait quand même avoir quelques informations,
comme par exemple le toit du Stade olympique.
Mme LeBel : ...toujours
au PQI. J'essayais de... Je ne les connais pas tous par coeur, hein?
M. Arcand : Ah! je
pensais que vous alliez me dire : Il ne s'est pas effondré.
Mme LeBel : Non, il ne s'est
pas effondré encore, pas à ma connaissance, pas depuis qu'on se parle ce matin.
Non, mais il est toujours en planification au PQI. Là, j'attends toujours qu'on
me trouve... qu'on me trouve la ligne particulière, mais vous comprendrez que je
ne connais pas l'ensemble par cœur, là. Mais je le sais, qu'il est encore en
planification.
M. Arcand : O.K.
Mme LeBel : Il n'a pas
été... Il ne fait pas partie de la liste des projets retirés. Et d'ailleurs je
tiens à préciser que des projets retirés, ce n'est pas nécessairement des
projets abandonnés, là. Ça peut être des projets qui ont été réalisés, là.
M. Arcand : O.K.
Deuxièmement, quand on regarde la <question qui touche...
M. Arcand :
...la
>question qui touche... En attendant qu'on ait la réponse sur... sur le
PQI, j'aimerais que vous me fassiez l'évaluation des maisons des aînés. Je sais
que vous avez, l'an dernier... J'ai relu un peu les discussions que vous avez
eues avec mon collègue de La Pinière l'an dernier, et ce dont vous parliez
à ce moment-là, c'est que... Évidemment, on parlait de ce qui est considéré
comme énorme actuellement, c'est-à-dire à peu près 1 million de
dollars par place dans les maisons des aînés, et ça, on... Évidemment, je pense
que ce chiffre-là qui était mentionné l'an dernier était rendu à un 1,1, puis,
probablement, à cause des coûts de construction, on s'en va de plus en plus
loin. Et, quand vous avez donné une réponse à cela, vous avez dit... Évidemment,
la ligne politique, c'est de dire : On va faire les maisons des aînés
d'ici 2030, etc., mais vous avez ajouté une phrase, à ce niveau-là, qui
laissait un peu supposer que le gouvernement allait passer éventuellement à
autre chose.
• (17 h 20) •
Or, on s'aperçoit actuellement que vous
sembliez privilégier de plus en plus, évidemment, les services à domicile, de
maintenir les aînés à domicile. Je voulais juste avoir votre réflexion par
rapport à ça. Est-ce qu'on s'en va vers... Quand 2030 va arriver, est-ce
qu'on s'en va vers la fin des maisons des aînés? Et est-ce qu'on va, au cours
des prochaines années, dans la vision actuelle du gouvernement, s'enligner vers
de meilleurs services à domicile et moins de maisons des aînés?
Mme LeBel : Je vais
commencer par répondre par l'information qu'on vous cherchait, parce que, sinon,
on va... je vais l'oublier, puis ça va me permettre de vous indiquer... Peut-être
que vous êtes déjà au courant. Dans le PQI, vous allez voir, aux différents
endroits dans les tableaux, ça... il y a un petit «#TB». C'est un... Ça fait
référence au tableau de bord. J'ai eu l'occasion d'en discuter avec ma collègue
de Québec solidaire lors de l'étude des crédits préliminaires, les crédits... Mais...
Et ça indique que le numéro au tableau de bord, qui est publié par le Conseil
du trésor, qui... Donc, si, entre deux PQI, il y a une évolution du projet,
bien... je ne dirais pas en temps réel, mais presque en temps réel, c'est
ajusté au tableau de bord. Donc, on n'attend pas, année après année, la
publication d'un PQI pour vous dire qu'un projet a progressé dans le
cheminement.
Et donc, au tableau de bord, c'est le numéro 53,
le Parc olympique, toiture du stade, c'est à la page B.90 du Plan
québécois des infrastructures, et il est toujours en planification. Donc, on
planifie.
Pour ce qui est de la maison des aînés, ce
que je vous ai dit...
M. Arcand : ...mais, juste
pour bien comprendre, ça veut dire quoi dans votre esprit? Parce que je
comprends les étapes, là, qui existent au niveau du Conseil du trésor, mais ça
veut dire que ce n'est pas devenu une priorité ou simplement qu'on ne sait pas
exactement encore dans quelle direction aller?
Mme LeBel : Bien, ça
veut dire que, pour... C'est ça, c'est pour...
M. Arcand : Quand on...
Quand on regarde ça, planification, ça dure un certain temps. Quand la
planification dure très longtemps, c'est parce qu'on...
Mme LeBel : Bien, je
vous dirais que, les projets en planification, depuis qu'on est arrivés au
pouvoir, on a une forte tendance à accélérer et à tomber en réalisation très
rapidement. On en a 200 au projet de loi n° 66. On a fait des devancements
de 2,9 milliards. On a augmenté le PQI de l'ordre de... On est passés de
100 milliards, en 2018, à 142,5 milliards. Les taux de
réalisation sont en augmentation et au rendez-vous. Donc, on progresse quand
même assez rapidement dans les infrastructures publiques, qui sont fort
nécessaires pour les citoyens.
Mais, dans le cas de ce dossier-là, ça
indique juste qu'au moment de la publication du PQI il n'était pas encore passé
à la phase subséquente, ce qui ne veut pas dire que le travail ne se fait pas
et qu'il n'est pas en cours présentement.
M. Arcand : C'est parce
que ça fait... ça fait cinq ans que c'est en planification.
Mme LeBel : C'est un
projet majeur, hein, vous le savez.
M. Arcand : Ah! pour
être majeur, c'est majeur. Mais on sent... Quand on est rendus, après cinq ans,
à être en planification, c'est parce qu'on... ou bien ce n'est plus une
priorité.
Mme LeBel : C'est un
dossier majeur. Est-ce que vous voulez que je vous réponde également sur les
maisons des aînés?
M. Arcand : Oui.
Mme LeBel : ...pour ne
pas qu'on oublie notre train de pensées, qui était clairement un anglicisme.
Donc, ce que vous m'avez... Ce que j'ai dit la dernière fois, c'est que, oui,
on a mis une très grande priorité sur les maisons des aînés. Ce n'est pas une
cachette, hein, ce n'est pas... On ne l'a pas fait en catimini. C'était un
engagement électoral de ma collègue, qui est maintenant responsable de ce
secteur, à la Santé. C'est... On avait annoncé 2 600 places en maison
des <aînés...
Mme LeBel :
...On
avait annoncé 2 600 places en maison des >aînés. On en a… Avec
les CHSLD qu'on est en train de reconstruire ou d'améliorer sous une forme de
philosophie de maison des aînés, on va avoir un total de... autour de 3 400 places,
3 480 quelque chose. On me fait un signe positif. C'est le dernier qu'il
me manque, là, mais on est dans cet ordre de grandeur là.
Pour offrir… Mais, il faut comprendre, on...
Moi, je suis tout à fait d'accord avec le fait que nos personnes aînées, nos personnes
âgées veulent pouvoir rester à la maison le plus longtemps possible, mais il
arrive un temps, malheureusement, où ce n'est plus possible. Donc, on aura
toujours besoin de CHSLD ou de maisons des aînés, comme on aura toujours besoin
d'hôpitaux, comme on aura toujours besoin de résidences intermédiaires ou de
résidences pour personnes âgées. Donc, il faut comprendre que c'est une offre
qui est nécessaire pour ceux qui choisissent d'y aller.
Et, quand on choisit d'aller dans un CHSLD
ou une maison des aînés, je pense qu'on a le droit d'y voir un milieu de vie,
qui est également un milieu de soins. Ce n'est pas juste un milieu de vie. Vous
faisiez une comparaison, que je ne suis pas sûre de trouver adéquate, avec un
condo. On n'est pas dans une même perspective, on... quand on parle du coût.
Mais je pense que c'est important de développer un milieu de vie pour les
personnes âgées, nos aînés qui désirent s'en aller dans ce type de milieu de
vie là, qui ont besoin de soins, que ce soit fait aussi dans des milieux qui
soient respectueux, humains, adéquats. Donc, d'améliorer nos CHSLD, de
construire des maisons des aînés puis des... je pense que c'est important de le
faire, et il faut offrir ce service-là. Il faut travailler aussi sur cette
offre de services là.
Mais, en parallèle, on n'a pas tout mis
les œufs dans le même panier, parce qu'on est fort conscients… Puis moi, je
fais partie d'une région qui... Quand on part d'un bout de mon comté à l'autre,
c'est une heure de route. Donc, ça prend aussi d'autres types de ressources
pour ces gens-là. Ma collègue y travaille également. Et ça prend aussi un moyen
de soutenir à domicile le plus longtemps possible nos aînés qui le désirent. Et
je pense que… Dans le dernier budget, ce n'est pas 100 millions qu'on a
mis pour la poursuite?
Le Président (M. Simard) :
Très bien.
Mme LeBel : Donc, on y
travaille également. Oui, ça fait partie de nos objectifs.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci beaucoup. Je cède la parole au député de Maskinongé, qui dispose de
presque 12 minutes, pas tout à fait.
Une voix : ...
M. Allaire : Oui, quand même.
Je vais essayer. Merci, M. le Président. Salutations, chers collègues, Mme la
ministre. Je trouve que l'image, elle est frappante, là. Je vous regarde, vous
êtes en avant, vous avez toute une armée de personnes en arrière de vous. Honnêtement,
vous devriez voir, hein? Une question des partis d'opposition sont... est
posée, écoute, les cartables s'ouvrent, les feuilles se passent en arrière de
vous. C'est quand même très parlant. Je les salue, d'ailleurs, pour votre
travail. Vous faites un excellent travail, autant les membres du cabinet que du
ministère.
Je suis content parce qu'il y a eu
plusieurs blocs, quand même, puis le sujet que je veux aborder avec vous, c'est
un sujet qui n'a pas été abordé. J'ai envie de parler du CAG avec vous. C'est...
C'est votre prédécesseur, là, qui l'a mis en place, à peu près, de mémoire, là,
en décembre 2020. Après plus ou moins une année de fonctionnement,
j'imagine qu'on... vous êtes à même d'apprécier les résultats. L'objectif ici,
c'est de voir est-ce que l'objectif qui était en arrière de la création des CAG
est atteint. Dans le fond, ce qu'on voulait, c'est de faire une économie
d'échelle. Est-ce qu'après pas tout à fait une année de fonctionnement vous
pouvez affirmer à cette commission que... que, dans le fond, les Québécois
se... voient leur argent beaucoup mieux géré?
Mme LeBel : Bien oui. Puis ça
donne l'occasion de recadrer la situation, parce que je pense que la décision
qui a été prise de mettre en place le Centre d'acquisitions gouvernementales
était une excellente décision. D'ailleurs, on a avec nous M. Julien qui
pourrait nous en parler si vous le désirez. Et d'ailleurs on l'a vu, on... J'ai
eu l'occasion d'avoir une discussion, pas plus tard que cette semaine, avec lui
sur la mise en place du CAG jusqu'à présent, bon, des dossiers actuels et le
futur dans... la direction qu'on voudrait prendre avec le Centre d'acquisitions
gouvernementales, et je pense que...
Bon, quand on parle de regroupement
d'achats pour être capables de réaliser des économies d'échelle, je peux dire
que… mission accomplie. Que ce soit dans la première année, dans l'année
actuelle, dans le cadre financier qu'on avait déposé en 2018, il y avait
des économies à réaliser à terme, et ça va bien. Ça s'avère être judicieux,
mais pas juste pour des économies d'échelle, mais pour avoir une capacité
d'achat.
Puis on l'a vu pendant la pandémie, puis
peut-être qu'on pourra donner à M. Julien la parole, mais c'est fort
intéressant parce que le CAG a pu faire des miracles, je vous dirais, dans les
débuts de la pandémie pour être capable de sécuriser notre <approvisionnement...
Mme LeBel :
...capable
de sécuriser notre >approvisionnement national en matière d'équipement,
d'équipement personnel... de protection personnelle. Donc, oui, je pense que je
peux dire que c'est mission accomplie pour ce qui est de la mission d'origine
du Centre d'acquisitions gouvernementales.
• (17 h 30) •
Le Président (M. Simard) : Est-ce
qu'il y aurait consentement afin que M. Julien s'adresse à nous?
Consentement. Alors, M. Julien...
Mme LeBel : Peut-être
qu'il peut nous en faire un portrait.
Le Président (M. Simard) : M. Julien,
pour les fins de nos travaux, auriez-vous l'amabilité, s'il vous plaît, de vous
présenter?
M. Julien (Pierre) : Oui.
Pierre Julien, président-directeur général du Centre d'acquisitions
gouvernementales.
Le Président (M. Simard) : Soyez
le bienvenu. Nous vous écoutons.
M. Julien (Pierre) : En
fait, le centre d'acquisitions a moins de... a à peu près un an et demi.
Donc, c'est quand même une organisation qui a regroupé cinq organisations
qui existaient auparavant, dont trois de la santé. Effectivement, depuis le
1er septembre, beaucoup a été fait en support à la pandémie, entre autres.
C'est une des priorités qu'on avait. Et, personnellement, avant le
1er septembre, j'étais directeur général d'un des centres, évidemment, des
groupes d'achat, et je peux vous dire que, si on n'avait pas été regroupés,
présentement, on n'aurait pas eu la capacité, de façon individuelle, de pouvoir
répondre aux besoins qu'il y a eu dans la dernière année et demie.
Aussi, en fait, aussi… En termes de
support à l'achat local aussi, on a quand même fait des innovations qui vont en
lien avec la stratégie des marchés publics. On a utilisé l'objectif légitime,
entre autres, pour les masques pédiatriques. Cette année, on prévoit finaliser
l'année avec des contrats... une valeur de contrats, au 28 février, évidemment,
on vient de finir, on n'a pas toutes les données… avec 3,6 milliards de
contrats octroyés pour le gouvernement et, de ça, on prévoit atteindre des
économies au-delà de 210 millions.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député.
M. Allaire : Oui. Merci.
Bien, je trouve ça... Comme vous avez abordé le sujet de la pandémie, c'est
quand même une dernière année et demie, presque deux ans, qui a été
exceptionnelle. Est-ce que, dans ce contexte-là, on peut dire que... Si une
situation similaire arrive dans le futur, est-ce que le CAG est bien outillé?
Est-ce qu'il a l'agilité, la rapidité, une certaine souplesse, justement, pour
répondre rapidement à besoin qui peut subvenir, là, comme une situation
pandémique qu'on a vécue?
M. Julien (Pierre) : C'est
sûr que, voilà deux ans, j'étais dans la position de commencer à faire les
achats sous le décret d'urgence sanitaire. C'était nouveau pour tout le monde,
honnêtement. Ça n'avait jamais été utilisé, de mémoire d'homme, je pense. Donc,
on a appris beaucoup. Et le fait de ramener les cinq organisations, ça a
permis de prendre l'expérience de tous et de pouvoir améliorer les choses dans
le fonctionnement et aussi dans la possibilité de répondre aux besoins des
Québécois puis des achats qu'il y avait à faire. Effectivement, ça a aidé dans
ce sens-là.
M. Allaire : O.K. Je
vais aborder un peu le p.l. n° 12, le projet de loi n° 12 sur l'achat
québécois. Il ne faut pas prendre pour acquis qu'on va l'adopter, mais on peut
avoir la prétention de. En quoi l'adoption du projet de loi va changer les
habitudes, justement, du CAG?
M. Julien (Pierre) : En
fait, le... Il faut comprendre que la majorité des contrats que le centre d'acquisitions
donne, c'est au-dessus des seuils, évidemment, parce que l'on couvre près de
600 clients, autant du côté du réseau de la santé, de l'éducation, de
l'enseignement supérieur, mais aussi des municipalités, qui sont aussi dans les
achats groupés. Donc, on est souvent en haut des seuils, évidemment, des
ententes commerciales pour ce qui est des marchés publics. Donc, il faut
innover, évidemment, de différentes façons. L'objectif légitime en était un. On
a fait aussi de l'allotissement.
Donc, on a des stratégies qui sont plus
globales, qu'on détermine, évidemment, avec les ministères et organismes et les
réseaux. Donc... Et, dans la stratégie des marchés publics, ce qui va être
intéressant, c'est tout l'aspect innovation. On a déjà commencé puis on va
poursuivre dans ce sens-là, mais c'est sûr que c'est un aspect important. Puis
on travaille déjà avec le Conseil du trésor pour trouver des règlements ou des
façons de faire qui vont innover, pour, justement, améliorer les choses de ce
côté-là.
M. Allaire : Merci.
Mme LeBel : Je peux peut-être
me permettre de compléter un peu…
Le Président (M. Simard) :
Bien sûr.
Mme LeBel : …parce qu'on a eu
cette discussion-là, justement, avec M. Julien. Comme un des objectifs de
la stratégie et du projet de loi n° 12, s'il est adopté, naturellement,
c'est d'augmenter notre apport d'achat québécois dans... en matière
d'approvisionnement — on est à peu près à l'ordre de 38 %, on
veut viser le 50 % — c'est sûr, c'est d'exploiter toutes les
marges de manoeuvre qui sont présentes dans les accords de libéralisation du
marché, d'où le commentaire de M. Julien en disant qu'ils sont souvent
au-dessus des seuils, ce qui ne nous empêche pas de pouvoir le faire, parce
qu'on n'a pas attendu la stratégie ni le projet de loi n° 12 pour le faire
dans le cas des masques pédiatriques, à titre d'exemple, où on a fait des
appels d'offres. Et, sur l'ensemble, je vais dire, sur 100 % de l'appel
d'offres, on avait réservé à peu <près...
>
17 h 30 (version révisée)
<17847
Mme
LeBel :
...avait réservé à peu >près 40 % des lots
à de l'achat québécois. Donc, ça peut permettre de le faire. Et l'autre 60 %
était dans la libre concurrence, je vais le dire comme ça, en appel d'offres.
Donc, on est… Il y a cette possibilité-là,
pour l'objectif légitime, entre autres, qui se trouve à l'intérieur des
accords, de le faire, mais, avec la stratégie et le projet de loi n° 12,
bien, moi, il ne sera pas étonné que je lui dise et que je le dise, je m'attends
à ce que le CAG soit, je le disais un peu, un porte-étendard de la stratégie,
dans la mesure où elle peut s'appliquer aux achats regroupés, par des
allotissements, par de l'innovation dans les méthodes d'acquisition également,
par l'exploitation de l'espace d'innovation qui a été créé.
Donc, oui, le CAG va très certainement
être un acteur clé, mais il faut quand même aussi avoir l'équilibre de l'objectif
du regroupement d'achats, qu'on n'abandonnera pas, qui est de faire quand même
des économies pour le gouvernement à terme, mais il n'y aura peut-être pas
juste la valeur brute, la valeur... j'allais dire le prix qui sera mis en
compte. La valeur pourra probablement aussi être tenue en compte, oui.
M. Allaire : Merci, Mme la
ministre. Il me reste combien de temps?
Le Président (M. Simard) : Trois
minutes.
M. Allaire : C'est bon.
Restons sur le p.l. n° 12, si vous me le permettez. Définitivement, c'est
un projet de loi qui va avoir de l'impact sur nos entreprises, là, je pense, c'est
indéniable. Et j'entends encore le député de Mont-Royal, dans ses remarques
préliminaires, je me souviens du projet de loi, où il avait certaines réserves,
mais je suis convaincu que, ces réserves-là, maintenant, il ne les aurait plus,
parce qu'il a appris à travailler avec vous, Mme la ministre, puis il voit à
quel point que vous êtes ouverte à accepter différents amendements puis faire
avancer le projet de loi. Vous êtes d'accord avec moi, M. le député? Oui, hein?
Bien, je trouve que c'est une belle
parenthèse, mais je pense que c'est quand même très convivial alentour de la
table puis ça démontre que tout le monde a le même objectif d'avoir un réel
impact sur nos entreprises du Québec. Il y a des marges de manœuvre, dans ce
projet de loi là, qui vont nous amener à exploiter ou à faire les choses
différemment. En fait, peut-être nous entretenir un peu, Mme la ministre,
là-dessus, parce que… je répète, mais l'impact va être considérable sur nos
entreprises. Ça fait que c'est quoi, ces marges de manœuvre là qui n'étaient
peut-être pas suffisamment exploitées?
Mme LeBel : Bien, à titre d'exemple...
Puis vous avez raison de le souligner, puis je tiens à le faire parce que mes
collègues sont autour de la table, les collègues de l'étude du projet de loi n° 12
sont autour de la table. Il y a plusieurs questions, hein, dans le projet de
loi n° 12. Il y a des questions de développement durable… donc, d'achat
responsable, de développement durable. On a parlé ensemble d'économie sociale.
On a parlé d'achat québécois, d'achat... On a parlé de retombées économiques
pour nos régions. On a parlé de soutenir les entreprises. Donc, il y a
plusieurs mesures.
Et d'ailleurs je tiens à vous remercier
parce que vous êtes au cœur de cette stratégie-là. Et je veux que les gens le
sachent, que, par votre travail et les consultations que vous avez faites pour
mener à ça, bien, on a… ça nous a permis d'avoir une stratégie qui était
beaucoup mieux arrimée sur les besoins des entreprises aussi et le souci des
entreprises. Et c'est à travers ces consultations-là qu'on s'est fait dire, d'ailleurs,
de ne pas toucher aux accords de libéralisation du marché. C'est important de
le dire. Et c'est à travers tout ça qu'on s'est fait dire aussi que la règle du
plus bas soumissionnaire ne devait plus être la façon par défaut… l'appel d'offres
par défaut, là, si je peux l'appeler ainsi, où on retombe... parce que ça
semble être plus facile, parce que ce n'est pas dans tous les cas de figure où
c'est l'appel d'offres approprié.
Donc, quand on parle de mesures, c'est,
entre autres, d'exploiter les marges de manœuvre. Quand on est sous les 100 000 $,
je pense que c'est un peu plus que ça quand on indexe, là, mais je vais mettre
le chiffre que tout le monde comprend, bien, on n'est pas ciblés par des
accords de libéralisation du marché. Donc, on peut se permettre de cibler de l'achat
québécois. On peut se permettre d'avoir aussi, à travers certains accords, quand
on est entre l'accord canadien et l'accord européen… on est capables d'avoir
des critères de développement durable, d'objectifs légitimes, comme on le
mentionnait, de…
Donc, il y a... L'idée, c'est de mettre en
place des stratégies et d'inscrire dans la loi le fait qu'on se doit d'exploiter
ces marges de manœuvre là. Et, nécessairement, je pense que, quand on va être
dans une question environnementale, de développement durable, bien, on va... de
favoriser une entreprise québécoise va aider l'environnement et vice versa, là.
Ce n'est pas une règle qui est parfaite, mais je pense que c'est… dans cette
mesure-là, on va y arriver.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, merci beaucoup. Sur ce, je cède la parole à notre collègue la
députée de Verdun et vice-présidente de la Commission des finances publiques.
Chère collègue, soyez la bienvenue.
Mme Melançon : Merci, M.
le Président. Merci beaucoup. Je veux… Je tiens à saluer, bien sûr, la
ministre, ses équipes ainsi que tous les collègues, le collègue de Mont-Royal—Outremont. Merci beaucoup de me laisser un peu de
temps lors de cette étude des crédits.
Sans grande surprise, Mme la <ministre…
Mme Melançon :
...Mme
la >ministre, aujourd'hui, je viens chercher un peu d'information
concernant une école primaire et secondaire qui est attendue à Verdun, et plus
précisément à L'Île-des-Soeurs. En 2019, les citoyens de L'Île-des-Soeurs et
moi-même étions en compagnie de votre collègue le ministre de l'Éducation, et,
lors de la rencontre avec le ministre, le ministre s'était engagé
personnellement, auprès des citoyens de Verdun, auprès des parents de L'Île-des-Soeurs,
auprès du maire de Verdun, auprès des gens de la commission scolaire, à livrer
un terrain pour juin 2019.
Vous m'avez souvent entendue, ici, au
salon bleu, lors des commissions parlementaires, m'enquérir de la situation
pour l'école de L'Île-des-Sœurs, et malheureusement je n'ai jamais de réponse.
Actuellement, M. le Président, les enfants à L'Île-des-Soeurs se retrouvent
dans une tour à bureaux qui devait être une annexe temporaire. Dans la tour à
bureaux, je n'ai pas de gymnase pour les enfants. Il n'y a pas de cour d'école
pour les enfants. Il n'y a pas de bibliothèque pour les enfants. Ce n'est pas
une école, c'est une annexe temporaire.
• (17 h 40) •
Et quelle ne fut pas ma surprise de lire
Louise Leduc, de La Presse, pas plus tard qu'hier, faire la nomenclature
des écoles secondaires qui étaient pour être annoncées en grande pompe par le
gouvernement de la CAQ. C'était formidable. Je vais vous les donner, hein, on
avait Anjou, Montréal-Nord, Drummondville, pour 2024, Châteauguay, 2024, Vaudreuil-Dorion,
Saint-Jérôme, 2023, Terrebonne, 2023, Laval, 2023, LaSalle, 2023, Mirabel,
2023. Et j'attends toujours l'école de L'Île-des-Soeurs.
Je dois vous dire que je suis un peu… un
peu désolée, parce que, même dans le projet de loi n° 66 que vous-même,
Mme la ministre, avez déposé en 2020, vous vous rappelez, il y avait presque
200 items que l'on souhaitait voir réaliser, parce que, dans le fond, la
loi concernait l'accélération de certains projets d'infrastructure, bien, à
l'item 103, on retrouvait la construction de l'école primaire et
secondaire de L'Île-des-Soeurs.
Alors, malgré votre projet de loi, malgré
les promesses brisées de votre ministre de l'Éducation, malgré les nombreuses
questions que j'ai posées… Bien, moi, je me rappelle, je vous ai même posé, à
vous, une question au salon bleu il y a de cela quelques semaines, et ce n'est
pas vous qui vous êtes levée, c'est le ministre de l'Éducation. Et ça fait un
petit bout de temps, là, que j'ai envie de discuter avec vous, Mme la présidente
du Conseil du trésor, à ce sujet-là, puisque c'est vous qui êtes porte-parole
et qui êtes responsable de la SQI.
Alors là, je vois les gens s'activer.
J'imagine que je devrais avoir un début de réponse quelconque, mais, une chose
est sûre, j'ai besoin de réponses. Ce n'est pas pour moi, c'est pour les
parents et les enfants de L'Île-des-Soeurs.
Le Président (M. Simard) : Mme
la ministre.
Mme LeBel : Merci, M. le
Président. Je vais donner peut-être un début de réponse, puis ensuite, si vous
permettez, je vais passer la parole à Mme Bourgeois, qui, d'ailleurs, je
tiens à remercier… qui a accepté de prendre le poste suite au départ à la
retraite de M. Primeau à la Société québécoise des infrastructures, donc, à
la SQI. Ce projet… Puis je pense que… Je tiens à dire, ce que vous avez
mentionné comme situation pour les enfants de L'Île-des-Soeurs, ce n'est très
certainement pas une situation heureuse. Il n'y a personne qui pense que cette
situation-là est idéale, puis, là-dessus, je suis parfaitement d'accord avec
vous.
C'est un dossier, par contre, qui… C'est un
projet qui est très complexe, vous le savez. La complexité… Il fait partie d'un
lot d'écoles, de 15 écoles qui a été autorisé dans un projet. 13, je vous
dirais, même, 14 sont en bonne voie d'exécution, et malheureusement la vôtre
est en difficulté parce qu'il y a des enjeux par rapport à la rareté des
terrains et la valeur des terrains sur l'île des Soeurs. Mme Bourgeois
pourrait élaborer. La SQI collabore dans ce dossier-là aux travaux avec le
ministère de l'Éducation du Québec. La SQI va prendre en charge <les…
Mme LeBel :
...en
charge >les travaux à partir du moment où on a identifié un terrain.
Puis, à ce moment-ci, avec la permission
de vous, M. le Président, et de mes collègues, je vais peut-être céder la
parole à Mme Bourgeois, de la Société québécoise des infrastructures, si
elle peut… pouvoir donner des détails, dans la mesure ou on est capables d'en
donner, parce que c'est un projet qui est toujours en planification. Mais on a
toujours l'intention de donner une école aux enfants de L'Île-des-Sœurs.
Maintenant, les enjeux sont réels et présents.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Alors, il y a consentement afin que Mme Bourgeois s'adresse à nous? Il y a
consentement. Mme Bourgeois, auriez-vous d'abord l'amabilité de vous
présenter, s'il vous plaît?
Mme Bourgeois (Caroline) :
Oui, certainement. Donc,
Caroline Bourgeois, présidente-directrice générale de la Société québécoise des
infrastructures.
Alors, effectivement, comme l'a dit Mme la
ministre, cette école-là fait partie d'un programme de 15 écoles
secondaires qui... dont la réalisation a été confiée à la Société québécoise
des infrastructures. Aujourd'hui, comme, aussi, l'a dit la ministre,
13 écoles sont déjà en chantier dans différents modes de réalisation. Vous
les avez énumérées, Mme la députée. Et il y a... Il y en a une qui est en voie
aussi de se développer rapidement sur l'île de Montréal.
Et effectivement l'école prévue à
L'Île-des-Sœurs n'est pas, en ce moment, réglée. Donc, on n'est pas prêts
encore à déposer le dossier d'affaires, parce que chacune de ces écoles-là est
assujettie à la directive sur les grands projets, et on... Pour celle-ci, le
dossier d'affaires attend... en fait, doit contenir, évidemment, en premier
lieu, l'identification d'un terrain.
Comme on l'a dit également, c'est un enjeu
de rareté puis c'est un enjeu de valeur financière, sur l'île des Soeurs, qui
fait que c'est une problématique qui n'a pas été réglée à l'heure actuelle. Il
y a différents sites qui ont été identifiés pour voir à leur possibilité
d'implantation, mais il n'y a pas de décision prise en raison des enjeux que…
notamment, financiers et de rareté. Donc, on est dans cette situation-là.
Le Président (M. Simard) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Vous
savez que, l'année prochaine, ça ne coûtera pas moins cher, puis, l'année
d'après, là, ça ne coûtera pas moins cher. Moi, ce que je sais aujourd'hui,
c'est que le ministre de l'Éducation s'était engagé et avait pris... avait
donné sa parole. Donc, aux parents de L'Île-des-Sœurs qui nous écoutez
actuellement, vous voyez ce que vaut, malheureusement, la parole du ministre de
l'Éducation. Moi, j'ai une grande problématique aujourd'hui à avoir cette
réponse-là, alors que ça fait des semaines que je demande une rencontre avec la
présidente du Conseil du trésor.
Et, pas plus tard qu'hier, j'ai reçu une
réponse d'un de vos conseillers politiques, son nom, c'est Julien Grenon, qui
demande... Moi, j'ai demandé une rencontre avec la présidente du Conseil du
trésor pour pouvoir parler, justement, avec la SQI, d'élue à élue. C'est pour
ça qu'on est là, M. le Président. C'est pour ça qu'on doit se rencontrer. On
porte la voix de notre population. Et ce qu'a répondu M. Grenon, c'est que
ce dossier relevait uniquement du ministère de l'Éducation, qu'il me priait et
qu'il nous invitait à contacter le cabinet du ministre de l'Éducation.
Moi, je veux juste vous dire, M. le
Président, la première demande que j'ai faite pour rencontrer la présidente du
Conseil du trésor, c'était le 22 juin 2021. Je n'ai pas eu de retour. On a
relancé. On a relancé en mars. On a relancé en mars une deuxième fois, le
11 mars, le 29 mars, le 25 avril, pour obtenir la réponse
d'hier. Honnêtement, là, ce que je comprends, c'est que, là, il y a des
terrains. Il y a même des gens qui ont… un concessionnaire automobile,
notamment, qui est prêt à s'asseoir. Je sais même qu'il y avait des
propriétaires de bâtisse qui étaient prêts à s'asseoir. Mais il y a eu des fins
de non-recevoir, au ministère de l'Éducation, pour rencontrer et pour demander
des rencontres. Puis là on arrive aujourd'hui, puis j'ai ça comme réponse. Je
trouve ça inacceptable pour les gens de L'Île-des-Sœurs.
Le Président (M. Simard) : Mme
la ministre.
Mme LeBel : Quand on
parle des citoyens de L'Île-des-Sœurs, je vous comprends d'avoir cette
réaction-là, mais, je vais vous dire, je trouve extrêmement indélicat de votre
part de nommer un conseiller politique, des gens qui travaillent extrêmement
fort. Je vais prendre l'entière responsabilité du fait qu'on n'a pas eu
l'occasion d'avoir cette conversation-là. Mais, honnêtement, Mme la députée, je
trouve ça très indélicat. Ce sont des gens qui travaillent très fort et qui
tentent de fournir des réponses.
Et, oui, effectivement, la réponse qu'on
doit vous fournir et que je vous ai donnée à plusieurs reprises, d'ailleurs, parce
<qu'on...
Mme LeBel :
...d'ailleurs,
parce >qu'on a eu quelques conversations… On n'a pas eu de rencontre,
mais on a eu des conversations. J'ai eu des réponses que j'ai tenté de vous
donner. À un moment donné, on a eu de la misère à se rejoindre ou j'ai fait...
bon, par différents moyens, on ne dira pas lesquels, mais par différents moyens,
et, comme vous le savez, je n'avais pas... Je répondais, vous n'aviez pas de
réponse, je me suis rendu compte que vous n'aviez pas eu mon message. Donc, on
a eu quelques difficultés.
Mais, ceci étant dit, la responsabilité,
présentement, d'identifier le terrain appartient... et de sélectionner le
terrain appartient au ministère de l'Éducation. De façon plus globale, elle appartient
au gouvernement. Mais, quand le conseiller politique, qui fait un travail
exceptionnel, et que je trouve déplorable que l'on nomme de cette façon-ci,
vous répond que, pour l'instant, c'est dans la cour du ministère de
l'Éducation, il a raison, parce qu'on se doit d'identifier le terrain. La
Société québécoise des infrastructures va prendre la relève au moment où le
terrain sera identifié. Présentement, là, la responsabilité que j'assume au
niveau du Trésor et au niveau de la responsabilité de la SQI, c'est de
construire une école sur un terrain, mais, tant que je n'ai pas de terrain, je
ne peux pas le faire.
• (17 h 50) •
Maintenant, on vous a parlé des enjeux. Il
y a des enjeux de rareté de terrains. Il y a des enjeux de prix de terrains par
rapport au contexte de L'Île-des-Sœurs. Et ça fait partie d'un lot de
15 écoles pour lesquelles on s'est engagés à faire… Je pense que c'est le
programme des belles écoles. Et ça n'a pas été abandonné, et je peux vous
rassurer qu'on va continuer d'y travailler. Mais, vous avez raison, il y a des
difficultés présentement, et, vous avez raison, ce sont des conséquences qui
sont déplorables pour le citoyen. Mais ce n'est pas par manque d'efforts et ce
n'est certainement pas par manque de volonté de notre part de vouloir aller de
l'avant, mais il y a des enjeux, présentement, qui posent des difficultés.
Le Président (M. Simard) : Merci,
madame. M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand : Merci, M. le
Président. Parce que… Puisqu'on parle d'écoles, moi, j'ai exactement le même genre
d'enjeu, c'est à Mont-Royal, où il est question d'une nouvelle école
francophone. Le budget avait été attribué en 2018, même enjeu de terrain. Et,
lorsque j'étais au Conseil du trésor... Et je lance le message, d'ailleurs, à
la ministre, parce que je pense que c'est un message important,
particulièrement dans la section ouest de Montréal. On s'est toujours dit que,
quand le gouvernement bâtit un hôpital, il achète le terrain, il bâtit
l'hôpital, etc., et, quand c'est une question d'une école, c'est à la
municipalité de trouver le terrain. Peut-être qu'à Matane ça va bien parce
qu'il y a de l'espace, mais, dans l'ouest de Montréal, oubliez ça, c'est un
enjeu majeur. Et, le gouvernement, nous avions fait des plans à ce moment-là,
en 2018, pour qu'il y ait des montants qui soient prévus, justement, pour la
construction d'écoles à cause du fait que les municipalités n'ont pas de place,
n'ont pas de terrain et ne paieront pas non plus des sommes importantes pour
bâtir une école.
Alors, c'est ça qui se passe. Et moi, je
vous dis très franchement, Mme la ministre, c'est… Je comprends que ce n'est
peut-être pas dans un territoire qui, électoralement, est très valable pour
vous, mais c'est clair que, particulièrement dans l'ouest de Montréal, et en
particulier dans certains secteurs du Québec… Il est clair qu'il va falloir, à
un moment donné, qu'on change cette politique-là et que, quand on bâtit une
école, il faut que, cette école-là, on achète à la fois le terrain et qu'on
bâtisse l'école, comme on le fait pour les hôpitaux.
Alors, si jamais la SQI a une réponse à me
donner pour Mont-Royal, j'aimerais bien ça, moi aussi. Est-ce que vous avez
même entendu parler de ce dossier-là? Parce que le budget est voté. Il y a un
enjeu de terrain, exactement le même genre de problématique. Alors, je ne sais
pas, Mme Bourgeois, si...
Le Président (M. Simard) : Alors,
la parole appartient d'abord à la présidente du Conseil du trésor, qui pourra
décider de déléguer son droit de réponse, le cas échéant.
Mme LeBel : Bien, je pense
que, si je me fie à la ligne du PQI, là, il est présentement en planification.
Je ne sais pas si c'est un dossier sur lequel vous avez une réponse
particulière, Mme Bourgeois, à donner. Pour le reste, je prends bonne note
de vos commentaires. Je n'ai pas de commentaire à y faire, par contre, en
corollaire, là.
Mme Bourgeois (Caroline) :Oui. En
fait, je ne connais pas cette école-là, peut-être que vous avez une spécificité
à nous indiquer, parce qu'elle ne fait pas partie, je crois, des 15... du programme
des 15 écoles, sauf erreur, parce qu'il y avait une autre école. Tout à
l'heure, j'en ai fait mention. Il s'agissait de l'école Sainte-Geneviève, le cégep...
le terrain du cégep Gérald-Godin. Donc, est-ce que c'est celle-là, M. le député,
dont il est question?
M. Arcand : Non, non, non,
pas du tout.
Mme Bourgeois (Caroline) :Non? Alors,
ce n'est pas dans notre...
M. Arcand : Non, non. C'est
dans ville Mont-Royal. C'est une école qui s'appelle Saint-Clément, dans laquelle
le budget avait été voté. Ce n'est même pas un enjeu de budget, c'est, encore
là, un enjeu de terrain. Il y a <eu de…
M. Arcand :
...
il
y a >eu de multiples rencontres avec le ministère de l'Éducation et
évidemment il n'y a rien qui se passe. Et là on parle de quelque chose qui date
de 2018, et on parle, en plus, d'une situation où est-ce qu'il y a une unité
mobile dans la cour d'école de Saint-Clément, et là, bien, on ne trouve pas le
terrain pour pouvoir bâtir ça.
Alors, moi, je fais juste mentionner ça à
la ministre pour que, véritablement, le Conseil du trésor se penche là-dessus,
parce qu'il y avait cette volonté-là, à ce moment-là, chez nous, de pouvoir... Particulièrement
dans les endroits où est-ce que le prix des terrains est hors norme, les
municipalités ne feront pas le travail. Alors, je pense qu'il y a quelque chose
à faire de ce côté-là. Je fais simplement vous le mentionner.
Mme LeBel : Oui. Bien,
c'est bien… Je prends votre commentaire. Je l'entends. Je pense que... Est-ce
que je me trompe de dire que l'école Saint-Clément, c'est une école primaire?
M. Arcand : C'est une
école primaire, mais, dans ce cas-ci, on parle de la quatrième, cinquième,
sixième année. En fait, c'est l'Académie Saint-Clément, mais le primaire, c'est
l'école Saint-Clément, là, première, deuxième, troisième…
Mme LeBel : Oui. O.K. C'était
plus pour être capable de pouvoir trouver les renseignements particuliers. Parce
que, quand il s'agit d'une école primaire, c'est vraiment les centres de
services, là, qui sont charge et pas la SQI. Habituellement, la SQI est en
charge, quand on parle d'écoles secondaires, pour des projets de 50 millions
et plus, des projets majeurs. Donc, si c'est des projets de moins de 50 millions,
ça demeure les centres de services. Donc, je n'ai pas de réponse particulière
pour votre école. Si on en a une, je pourrai vous la faire parvenir, mais ce
serait probablement plus avec mon collègue qui est en charge de ces
catégories-là à part entière et non pas juste pour le terrain, comme dans le
cas de l'école de votre collègue. Et, pour le reste, bien, je n'ai pas d'autre
commentaire à faire, là. Je vous ai entendu.
M. Arcand : D'accord.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Mont-Royal, vous avez encore quatre minutes.
M. Arcand : Merci, M. le
Président. On parlait des maisons des aînés tout à l'heure, Mme la présidente,
et puis je voudrais simplement profiter de l'occasion pour revenir là-dessus.
L'an dernier, on disait que ça coûtait 1,1 million par unité. Est-ce que
vous avez des chiffres pour 2022? Est-ce qu'on est encore en hausse
actuellement?
Mme LeBel : Ce n'est pas
1 million par unité. Il y a quelques maisons des aînés, si je ne me trompe
pas, qui ont atteint ce chiffre-là. La moyenne est autour de 650 000 $.
Mme Bourgeois (Caroline) :4 milliards pour 3 480.
Mme LeBel : Oui. C'est...
Alors, vous voyez, il y a 2,4 milliards pour 3 480 places. On
est à peu près à 650 000 $... j'allais dire 650 millions la
place, vous allez... 650 000 $ la place. Oui, il y a des endroits,
comme aux Îles-de-la-Madeleine, à titre d'exemple, où, là, bien, naturellement,
les prix étaient beaucoup plus élevés. Il y a d'autres endroits où c'était plus
bas. Mais la moyenne est autour de ça, là. Au moment où on se parle, c'est ça,
c'est l'évaluation qu'on a.
M. Arcand : Et
j'aimerais savoir si vous avez encore énormément d'enjeux au niveau des appels
d'offres, parce que ce qu'on se fait dire par le milieu de la construction,
c'est que... Puis je sais que vous essayez... Vous allez certainement, à un
moment donné, proposer quelque chose dans votre projet de loi n° 12,
là, mais, pour l'instant, le gouvernement du Québec est perçu comme un mauvais
payeur ou, enfin, il y a des éléments... ce qui fait que les gens préfèrent
aller au privé avant d'aller au public, et ce qui a causé, je pense, pas mal de
problèmes au niveau des appels d'offres. Alors, je voulais que vous me fassiez
le point sur la situation. Est-ce que vous avez encore des enjeux au niveau des
appels d'offres?
Mme LeBel : Bien, je
vais faire un début de réponse puis je vais demander à Mme Bourgeois, de
la SQI, de vous donner peut-être une réponse beaucoup plus détaillée, mais,
oui, il y a eu quelques enjeux au niveau de certains appels d'offres, entre
autres dans les maisons des aînés, dans certains autres dossiers également, où
il y avait... Je vais prendre l'exemple de la maison des aînés de
Trois-Rivières parce que je connais peut-être un peu plus intimement… compte
tenu qu'elle est dans mon comté, où il y avait un seul soumissionnaire. On a
repris l'appel d'offres. Il y avait trois soumissionnaires cette fois-ci. Il y
a des enjeux de prix également. Je ne pense pas que ces enjeux-là soient...
Bien que ce soit un élément important que nous avons l'intention de régler le
plus rapidement possible, quand je parle des retards de paiement, bien que ce
soit un enjeu important, je ne pense pas que ce soit un élément qui ait joué dans
la situation telle qu'on la décrit. Mais je peux peut-être demander à Mme
Bourgeois de vous donner plus de détails, là, plus pointus, si vous le
permettez.
M. Arcand : Merci,
Mme Bourgeois.
Mme Bourgeois (Caroline) :
Oui. En effet… De toute
façon, l'ensemble des projets et l'ensemble de la construction est fortement
pressurisé, là, en ce moment. Il y a des hausses de coûts, des conditions de
marché qui sont exceptionnelles, on le sait, que ce soit dans le réseau public
ou dans le <réseau...
Mme Bourgeois (Caroline) :
...dans le >réseau
privé. Les maisons des aînés ne font pas abstraction de ce contexte-là,
évidemment.
Donc, dans l'ensemble du programme, donc,
on vous parle de 3 480 places, 46 maisons qui sont dans notre
programme de réalisation, plusieurs sont en chantier déjà. 34 maisons sont
en chantier en ce moment. Donc, elles ont vécu des conditions de marché qui ont
évolué depuis 2020, parce qu'on a commencé à lancer des appels d'offres en
2020. On a utilisé également, pour les réaliser, plusieurs modes de
réalisation, qu'on pense à la gérance de construction, qui est un mode où on va
en appel d'offres pour lots spécialisés.
Donc, il y a des lots qui ont déjà été
lancés vers la fin de l'année 2020. Ça se poursuit. Il y a cinq maisons en
gérance de construction. Il y a des maisons… une douzaine de maisons qu'on a
confiées au privé dans des modes de construction alternatifs, qui sont, par
exemple, la conception-construction-financement. Donc, ces 12 maisons là,
on les a déjà forfaitisées, donc, à la fin de 2020 également, donc, avant que
ça monte. J'ai déjà terminé? Bien, ce que je veux dire, c'est qu'il y a des
appels d'offres qu'on a relancés, mais les conditions se détériorent en ce
moment.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Mme Bourgeois (Caroline) : Donc,
ce n'est pas des conditions favorables. Donc, ça rend le budget très pressé.
Merci.
• (18 heures) •
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci, Mme Bourgeois. Désolé de vous pousser un peu dans le dos,
mais il s'agit de ma responsabilité. C'est un peu ingrat. Je cède maintenant la
parole au député de Rosemont, qui dispose de 15 min 50 s.
M. Marissal : Oui. Si
vous permettez, M. le Président, est-ce qu'on peut demander à
Mme Bourgeois de finir la phrase qu'elle n'a pas pu finir? Les conditions
se détériorent et... Ça m'intéresse pour la suite.
Mme Bourgeois (Caroline) : Bien,
en fait, c'est que des résultats d'appels d'offres, depuis la fin de... En
fait, les conditions particulières de marché, ce qu'on appelle l'effervescence
des marchés ou... ça avait commencé même avant la pandémie. Donc, déjà, à la
fin de 2019, on avait noté une hausse des résultats d'appels d'offres, et ça
s'est poursuivi. Évidemment, il y a eu l'arrêt des chantiers, comme vous le savez,
en 2020, avec la prise… la mise en application de mesures sanitaires quand même
assez extrêmes. Donc, il y a eu un ralentissement de la production, de
l'approvisionnement, etc. Vous connaissez aussi tout le contexte de
main-d'oeuvre, de manque de disponibilité de la main-d'oeuvre dans tous les
secteurs, dont celui de la construction.
Donc, en effet, on avait quand même
provisionné les projets, donc, les projets de maisons des aînés, avec des
enveloppes de risque pour les risques de conditions de marché, donc c'était
quand même prévu, mais maintenant c'est difficilement prévisible, l'impact de
ces conditions-là, des conditions particulières du marché sur les résultats de
soumissions.
Donc, effectivement, ça continue, parce
qu'en 2022 les résultats ne sont pas meilleurs. En fait, il y a une
hyperinflation dans le domaine de la construction, vous le savez, de l'ordre de
peut-être 8 % la dernière année, de l'ordre de peut-être 5 %,
6 % cette année. On est quand même dans une situation qui est difficile à
évaluer et à prévoir pour l'avenir. Mais on est quand même encore aujourd'hui
en situation d'analyse, notamment pour les appels d'offres auxquels référait
Mme la ministre, là, des appels d'offres qu'on a relancés cette année. On a eu
quelques résultats qui ne sont pas plus favorables, qu'on se porte à analyser
en ce moment.
M. Marissal : Mais c'est
parce que ma question, plus précisément, était sur la fin de votre phrase. Je
comprends que vous l'avez peut-être échappée, là, parce qu'on... Évidemment,
là, je vous comprends, mais les conditions se détériorent, et ça a, évidemment,
un impact à la hausse, en ce moment, sur les prix. Quiconque a rénové son
cabanon sait maintenant que ça coûte les yeux de la tête faire quelque projet
que ce soit.
Mme Bourgeois (Caroline) : Absolument.
M. Marissal : Je ne sais pas
si c'est à vous que je pose la question ou à la présidente du Conseil du trésor,
elle en jugera, mais, cela dit, j'aimerais bien vous entendre. Je veux profiter
de votre présence ici. Mes collègues de l'opposition officielle ont amené sur
le tapis des projets dans leurs circonscriptions, c'est très bien, d'écoles.
J'en avais aussi une, dans… mon école, qui est passée à la trappe,
malheureusement, mais il y a aussi un petit projet, dans Maisonneuve-Rosemont,
dans mon comté, dans Rosemont, qui s'appelle l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Moi, le problème que j'ai avec le projet
en ce moment, c'est, de un, qu'il a de l'air stâlé, en bon français. Il a l'air
encore une fois à l'arrêt. Mais je comprends que, là, il est passé d'étude à
planification. C'est déjà ça de pris. Mais le principal problème que j'ai avec
ce projet-là en ce moment, c'est qu'on l'a budgété à 2,5 milliards, et
puis, je vais vous dire, en ce moment, là, le secret le moins bien gardé dans
tout l'est de Montréal, c'est que ça ne coûtera pas 2,5 milliards. Puis je
pense que la meilleure façon de ne pas le faire, c'est de se faire accroire que
ça va coûter ça. Il va arriver deux affaires : ou bien donc on va
repousser encore, et je vous garantis que cet hôpital ne peut pas prolonger sa
vie, il s'agit <d'aller là...
>
18 h (version révisée)
<17867
M.
Marissal :
...ne peut pas prolonger sa vie, il s'agit >d'aller
là rien qu'une fois pour comprendre que cet hôpital, il est dangereux, et je
pèse mes mots… Il est dangereux en dedans comme dehors, d'ailleurs. Ce n'est
pas pour rien que ça tient avec de la broche. Puis je ne parle même pas de l'intérieur.
Donc, il va arriver soit qu'on va prolonger le projet, repousser — on
ne peut pas faire ça — ou bien donc on va demander aux gestionnaires
de rapetisser le projet. On ne sera pas à 720 lits. Et 720 lits, c'est
déjà le strict minimum dont l'est de Montréal a besoin pour la suite des
choses.
Alors, on peut-tu se dire les vraies
affaires? Puis je ne veux pas vous mettre sur le «hot seat», en bon français. Vous
n'êtes pas en politique, je le comprends. Mais il me semble que, là, là, le roi
est nu, puis pas à peu près, là. On continue de parler de 2,5 milliards, Mme
la présidente du Conseil du trésor. Est-ce qu'on croit vraiment, dans l'état
actuel du marché, qu'on va lancer ça, idéalement en 2024, à 2,5 milliards
ou bien donc si on s'en va vers la prolongation, dans le réseau hospitalier, de
ce qu'on a connu de la ligne bleue? Puis ça, je ne sais pas où je serai le 4 octobre
au matin, mais, si je suis réélu, je peux vous dire que vous allez m'entendre
parler encore et encore de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Mais je ne crois pas
qu'on va faire ça à 2,5 milliards, pas actuellement.
Mme LeBel : Je vais commencer
puis je pourrai peut-être vous passer la parole, Mme Bourgeois. Il y a présentement...
Je pense que c'est important de dire que le projet Hôpital Maisonneuve-Rosemont
a passé... On a accéléré. Il a bénéficié d'un passage direct au dossier d'affaires,
ce qui permettait d'éliminer une étape et ce qui démontre le fait que, pour le
gouvernement, pour mon collègue en Santé, c'est un projet qui est d'une grande
importance. On connaît l'état dans lequel cet hôpital est. Pour nous,
moderniser HMR, ce n'est pas une option, on va... ce n'est pas une option... ce
n'est pas une option de ne pas faire. Parce que ma phrase était mal construite,
là. Je disais que moderniser n'était pas une option. C'est plutôt le contraire,
ce n'est pas une option de ne pas le faire.
Le projet est déjà inscrit au PQI. On y
travaille. D'ailleurs, il y a une équipe qui est dédiée, à la SQI, si je ne m'abuse,
sur ce dossier-là particulièrement. Et c'est à ce moment-ci que je vais passer,
avec... avec beaucoup... beaucoup de joie, la balle à Mme Bourgeois pour qu'elle
puisse vous donner un peu plus de détails, là, parce qu'on tombe... Mais il y a
une équipe de dédiée sur ce projet-là, qui démontre l'importance qu'on y
attache.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Mme Bourgeois.
Mme Bourgeois (Caroline) :
Oui. Merci. Oui,
effectivement, c'est ce qu'on appelle, dans notre milieu, un bureau de projet.
Donc, il y a un bureau de projet qui est dédié à ce projet-là.
Effectivement, vous avez raison, c'est un
projet de grande... de grande envergure. Donc, on est à l'étape planification,
on est à l'étape dossier d'affaires. Par contre, l'option immobilière n'est pas
arrêtée encore. Donc, on est dans l'analyse de scénarios, et il y a des
scénarios qui, évidemment... Bien évidemment, ces scénarios-là sont en réponse
aux besoins cliniques, à la priorisation clinique qui a été fournie également
par le centre santé et services sociaux, mais il y a des scénarios avec toutes
sortes d'envergures budgétaires également. Donc, c'est sur ces scénarios-là qu'on
doit se pencher pour prendre la décision. Ce n'est pas une décision qui revient
à la SQI, c'est une décision qui revient au ministère de la Santé ou à l'établissement
en vertu, effectivement, des disponibilités budgétaires. Il y a plusieurs
scénarios.
M. Marissal : O.K. Donc, la
maquette que j'ai ici, là, que je pourrais vous montrer, là, de 720 lits,
avec façade sur l'Assomption, ça ne tient plus.
Mme Bourgeois (Caroline) :
Je ne peux pas vous dire
si ça tient encore, parce qu'il y a plusieurs scénarios qui sont sur la table
en ce moment.
M. Marissal : Ce n'est pas
ce...
Mme Bourgeois (Caroline) :Donc, je ne sais pas lequel...
auquel vous référez, là.
M. Marissal : En tout
respect, ce n'est pas ce qu'on me dit, là. Moi, j'ai eu un scénario, qui était
le scénario final, 720 lits. J'ai les plans.Il est même question
de rénover le secteur cruciforme, qui, quant à moi, est de la pure folie, mais
enfin, bref, je ne suis pas architecte. Donc, vous me dites que, pour le
moment, donc, on revoit les scénarios.
Mme Bourgeois (Caroline) :
Oui.
M. Marissal : Est-ce qu'on s'entend
au moins sur le site?
Mme Bourgeois (Caroline) :
On poursuit l'analyse
des scénarios, oui.
M. Marissal : Est-ce qu'on s'entend
au moins sur le site?
Mme Bourgeois (Caroline) :
Oui.
M. Marissal : Oui.
Mme Bourgeois (Caroline) :
Le site de l'hôpital
actuel, c'est ça?
M. Marissal : Oui. C'est ce
qu'on... C'est ce que j'ai, oui.
Mme Bourgeois (Caroline) :
C'est ça. Absolument, absolument,
oui.
M. Marissal : D'accord, d'accord.
Alors, 720 lits, Mme la ministre. Vous n'avez peut-être pas vu les plans.
Mme LeBel : Non. Bien, moi,
je ne me prononcerai pas sur un scénario, celui qui vous a été présenté, mais,
présentement, on fait le travail d'analyse. Naturellement, on ne va pas, à ce
stade-ci, dévoiler les estimés. Comme dans tous les secteurs, on l'a dit
tantôt, hein, il y a une hausse des prix, donc je pense qu'on peut envisager, effectivement,
qu'il y aura également une certaine hausse dans ce projet-là, comme dans tous
les autres projets d'infrastructure qu'on... pour lesquels... qui subissent le
même type de pression. Mais <je...
Mme LeBel :
...comme
dans tous les autres projets d'infrastructures qu'on... pour lesquels... qui
subissent le même type de pression. Mais >je ne sais pas ce qu'on vous a
présenté, honnêtement, M. le député. Je n'étais pas présente.
M. Marissal : Oui. Je
vous le partagerai. C'est magnifique.
Mme LeBel : Puis ce n'est
pas parce que je ne veux pas dire que c'est ça ou ce n'est pas ça, je ne le
sais pas. Mais présentement il n'y a pas de décision officielle qui confirme un
scénario, là.
Mme Bourgeois (Caroline) :
On parle même jusqu'à
sept scénarios possibles en ce moment.
M. Marissal : O.K. Et l'échéancier?
Mme LeBel : Sur le même
site, sur le même site.
Mme Bourgeois (Caroline) : Oui.
M. Marissal : Et l'échéancier?
• (18 h 10) •
Mme Bourgeois (Caroline) :
Bien, écoutez, c'est
sûr que c'est difficile à dire aussi, dans les circonstances, où un scénario
doit être arrêté de concert avec le ministère, l'établissement de soins de
santé, dans le cadre d'un budget qui doit aussi être autorisé. Donc...
M. Marissal : O.K. Est-ce
qu'on peut au moins s'entendre sur la taille de l'hôpital? Parce que vous
comprenez qu'un hôpital de 720 lits puis un hôpital de 400 lits, ce n'est
pas du tout la même chose.
Mme Bourgeois (Caroline) :
C'est le scénario de
720 lits qui est travaillé.
M. Marissal : On est sur
le scénario de 720 lits. Très bien. Bon, à suivre. Et je suivrai
attentivement. Je ne dis pas que l'hôpital est dangereux, là, pour faire peur
au monde, là, je le crois sincèrement. Et je ne suis pas le seul. Les gens qui
travaillent là mettent leur vie en danger et celle de leurs patients. Cet
hôpital-là n'est pas juste désuet, là, il est dangereux. Alors, que ce soit
dit, là. J'espère juste, tous les jours, et je touche du bois, là, qu'il n'arrivera
pas pire qui arrive déjà. Mais il va falloir accélérer, à un moment donné, ce
truc-là. Voilà, mon pitch pour HMR est fait, et je le referai au besoin.
Mme la présidente du Conseil du trésor, je
voudrais vous parler aussi de la fin des primes COVID dans à peu près deux
semaines, donc, le 14 mai, à moins que ce ne soit plus le 14 mai...
Mme LeBel : Bien, au
moment où on se parle, c'est la date, là, qui... Excusez-moi, je... Au moment
où on se parle, c'est la date que j'ai en tête, là. On n'a pas eu, présentement,
de discussion pour... Mais vous savez que cette date a été prolongée à deux
reprises, je pense, ou à une reprise. C'était à la mi-avril, donc... Mais, au
moment où on se parle, je n'ai pas eu de discussion, là, sur un scénario de
prolongation, mais donc... Disons que c'est maintenu, là. Au moment où on se
parle, c'est la date que j'ai.
M. Marissal : O.K. Et la
situation qu'on a aujourd'hui, elle est pire que ce qu'on a eu à la mi-avril,
quand on a décidé de prolonger les primes COVID. Ça, c'est malheureux, là. Puis
on... Nous sommes tous et toutes conscients que c'est vraiment malheureux,
parce que ça veut dire qu'il y a une sixième vague, puis ça continue. Y a-t-il
un plan, soit budgété ou dans votre plan, de poursuivre les primes, de s'assurer
de retenir le monde? Parce que, là, en plus, l'été s'en vient, il va y avoir
des vacances. Dans le réseau de la santé en ce moment, il y a un certain vent
de panique par rapport à ça. Et tout le réseau extrasanté, là, c'est-à-dire,
par exemple, les OBNL qui font services à domicile, dont les PAB, par exemple,
verront leurs primes réduites quand même de façon assez majeure à partir du
14 mai. Donc, avez-vous un plan pour reconduire ces primes, pour éviter qu'il
y ait exode, dans deux semaines, de gens qui pourraient bien, bien décider d'aller
travailler ailleurs parce qu'ils vont faire plus d'argent, même en flippant des
burgers chez McDonald's?
Mme LeBel : Oui. Bien,
écoutez, je vais commencer par mettre au clair le fait que les primes relèvent
du ministère de la Santé et des Services sociaux. Le Trésor, naturellement, moi
et tout le Secrétariat du Conseil du trésor, depuis le début, on va porter un
soutien à mon collègue en Santé, au ministère de la Santé et Services sociaux.
Et ces primes-là, tant qu'elles seront jugées essentielles dans le contexte d'une
prime COVID... C'est pour ça, d'ailleurs, qu'elles ont été prolongées une
première fois jusqu'au 14 mai.
Maintenant, je n'ai pas de boule de
cristal. Qu'est-ce qui va se passer dans les deux prochaines semaines? Est-ce
qu'il y aura d'autres décisions de prises? Ce sera au ministère de la Santé et
des Services sociaux de faire sa propre évaluation, le même type d'évaluation
qui a fait en sorte qu'il a fait une première prolongation d'un mois, parce que
ça devait se terminer à la mi-avril, si je ne me trompe pas. Oui. Ça n'a pas de
lien non plus avec la négociation. Donc, ce n'est pas de mon ressort, ce type
de prime là.
Je dois dire, par contre, qu'au niveau
gouvernemental les primes COVID, un jour, cesseront. Ce sont des primes qui se
veulent temporaires. Dans le cas des PAB, on a intégré, dans le cadre de la
négociation, beaucoup de choses qui font que les salaires qui ont été promis
par le premier ministre sont maintenant encadrés et sécurisés dans une
convention collective. Donc, ils ne baisseront pas de salaire. Est-ce que les
primes qu'ils ont présentement... Je pense que vous faites référence au 4 %
puis au 8 %, pour ceux qui y ont droit, là. On va... Bien, écoutez, je
vous annonce une primeur qui n'est pas une primeur, elles cesseront un jour,
parce qu'elles ont toujours eu une nature temporaire pour répondre à l'urgence <sanitaire.
Maintenant...
Mme LeBel :
...parce
qu'elles ont toujours eu une nature temporaire pour répondre à l'urgence >sanitaire.
Maintenant, à très court terme, d'ici le
14 mai, quelle sera l'évaluation du ministère de la Santé et des Services
sociaux sur cet aspect-là? Bien, ce sera à eux de vous répondre. Et nous, au
Conseil du trésor, on sera là pour les appuyer, les assister dans leurs
décisions éventuelles, là, par rapport aux primes, particulièrement les primes,
là.
M. Marissal : Deux minutes.
O.K. Les primes COVID, ici, dans le grand livre, là, des crédits...
Mme LeBel : Je peux-tu vous
demander une page?
M. Marissal : Oui, bien sûr.
On a bien le même, là?
Mme LeBel : La stratégie de
gestion des dépenses et renseignements?
M. Marissal : Volume 2, Plans
annuels de gestion des dépenses des ministères et organismes.
Mme LeBel : Non, je n'ai pas
le même. Volume 1, moi. O.K. Bien, allez-y pendant que...
M. Marissal : Page 265.
Mme LeBel : Allez-y. Moi,
pendant que vous posez la question, la page va m'apparaître comme par magie.
M. Marissal : Oui, bien sûr,
bien sûr. Il y a une ligne, là, la troisième ligne, que vous verrez facilement,
«nouvelles mesures incitatives au renforcement de la présence au travail des
employés face à la cinquième vague», 39,4 millions pour l'année en cours.
On est en sixième vague. Est-ce que ce chiffre-là tient toujours?
Mme LeBel : Bien, ce que je
peux vous dire, c'est qu'il y a des mesures, dans le budget, qui sont prévues
pour répondre... dans le budget de dépenses, là, présentement, peut-être... Cette
ligne-là particulièrement doit se décliner, là, par rapport au budget plus
global qui est prévu dans les crédits. Il y a 1,7 milliard de prévu, en
2022-2023, qui constitue une réserve pour d'éventuelles dépenses additionnelles
qui découlent de la pandémie, là, si on avait des vagues successives. Donc,
probablement que ça se... ça se décline, là, dans des mesures ou dans des
ministères, particulièrement en santé, mais, au global, il y a une réserve de
1,7 milliard.
On a beaucoup baissé, hein, on a eu... Je
pense, l'année passée, c'était 6 milliards, l'année précédente, c'était 9 milliards
pour la COVID. L'année passée, c'était 2,3 milliards, je pense, pour la COVID.
J'y vais par coeur, là. Oui, c'est ça. On a eu... Donc, on a... on a... Et la
grande majorité de tout ça, pour la santé, entre autres, services sociaux, là, en
2020-2021 — mon Dieu que c'est petit, M. Ducharme! — c'est
6,5 milliards. Pour la santé, là, en 2021-2022, c'est de l'ordre de 7 milliards.
L'année passée, c'est 1,5 milliard. Et on a quand même des réserves qui
sont prévues au niveau gouvernemental pour répondre.
Puis, bon, naturellement, comme on l'a
fait dans la première année, si cette réserve-là ne s'avère pas suffisante, et
on ne le souhaite pas, parce que... on souhaite ne pas la dépenser, hein, vous
comprenez ce que je veux dire…
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Mme LeBel : …si on ne la
dépense pas, c'est parce qu'on en est sortis, bien, on ira en crédits
additionnels s'il le faut.
Le Président (M. Simard) : Très
bien, Mme la ministre. Merci, Mme la ministre.
Mme LeBel : Mais on va
répondre aux besoins de la pandémie.
Le Président (M. Simard) : Sur
ce, je cède la parole au député de Mont-Royal—Outremont, qui
dispose de 21 minutes.
M. Arcand : Merci, M. le
Président. J'aimerais qu'on parle vision immobilière. Il y a... Depuis les
dernières années, le gouvernement du Québec, on s'est rendu compte que, par
exemple, on était... si on se comparait à d'autres États, on était un peu moins
propriétaires que locataires et… quand on avait des immeubles, et ainsi de suite,
et donc il y avait une espèce de vision immobilière qui avait été lancée. Et je
voudrais juste vous poser quelques questions par rapport à cela. Est-ce
qu'actuellement l'orientation gouvernementale, c'est d'être plus... d'acheter
les buildings, ou d'être locataire, ou de continuer? C'est un mélange entre les
deux? Je pense que, dans plusieurs États, c'était quasiment 50-50 qui avait été
vérifié. Est-ce que c'est encore la même chose de votre côté?
Mme LeBel : Je vais peut-être
faire une introduction puis peut-être demander à Mme Bourgeois d'y répondre
plus particulièrement, parce que c'est de la responsabilité de la société... de
la SQI. La vision immobilière va aussi se moduler en fonction de la...
j'allais dire stratégie, mais du virage en télétravail — je m'excuse,
les mots me manquent, là, rendu à cette heure — de ce ce qu'on a
mis... voyons, les mesures en télétravail, là…
Une voix : ...
Mme LeBel : …le plan, le plan
de télétravail... je cherche stratégie... en tout cas, je me...
Une voix : ...
Mme LeBel : …transformation
des milieux de travail en fonction de la vision gouvernementale dans le
télétravail. Donc, oui, cette transformation des milieux de travail… Merci pour
les synonymes. La transformation du milieu de travail va être importante, et la
vision doit s'adapter. D'ailleurs, il y a plusieurs buildings présentement,
plusieurs projets qui incluent cette nouvelle vision des milieux de travail
transformés en fonction du télétravail, là, dans la fonction publique. Oui, ça
va faire en sorte qu'à terme… je l'ai déjà <dit...
Mme LeBel :
...fonction
du télétravail, là, dans la fonction publique. Oui, ça va faire en sorte qu'à
terme… je l'ai déjà >dit, qu'il va sûrement y avoir une façon de voir
différente en fonction de l'acquisition, de la location d'immeubles.
Probablement qu'on aura besoin de moins d'immeubles loués, qu'on pourra mieux
valoriser notre parc immobilier pour lequel on est propriétaires.
Mais je vais laisser Mme Bourgeois,
de la SQI, vous donner beaucoup plus de détails, surtout que je suis convaincue
que vous allez avoir des questions plus pointues, là, par la suite.
• (18 h 20) •
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme Bourgeois.
Mme Bourgeois (Caroline) :
Oui. Effectivement, la vision
immobilière, M. le député, était... visait, là, nos deux secteurs d'affaires,
donc, la gestion immobilière et la gestion de projets. En matière de gestion
immobilière, on s'était donné... en fait, le gouvernement s'était donné
l'objectif d'atteindre une cible, pour l'ensemble des espaces gouvernementaux,
donc, édifices à bureaux, une cible de 35 % en propriété. Aujourd'hui, on
est peut-être un peu plus autour de 30 %. C'était une échéance 2023.
Il s'était donné également l'objectif, et c'était avant même la pandémie puis
la façon dont on a dû s'adapter rapidement au télétravail et au mode hybride…
s'était donné également, donc, d'installer des nouveaux concepts d'aménagement
dans les édifices, dans les projets d'aménagement de plus de 1 000 mètres
carrés. Donc, aujourd'hui, sur... Donc, dans les projets d'aménagement, il y en
a eu 13 de réalisés depuis ce temps-là, puis on est peut-être à un taux qui
tourne plus autour de 30 % aussi, 28 %, à peu près, d'aménagement,
selon les nouveaux milieux de travail.
Effectivement, la SQI se dote d'une
stratégie immobilière pour donner suite puis s'ancrer un petit peu plus dans ce
que la vision nous avait apporté. Évidemment, le marché immobilier a été aussi
sujet à tout ce qui s'appelle pandémie, COVID-19, l'impact de ça sur le marché,
mais on s'est donné l'objectif, effectivement, dans la stratégie immobilière,
de continuer cette orientation-là, donc, d'augmenter le taux de propriété, en
fait, en termes d'espaces à bureaux, pour le gouvernement. Et on s'est donné
une cible, là, en fait, une cible sur quelques années, jusqu'en 2036, mais le
35 % qui était dans la vision immobilière est dorénavant, en 2026, en
fonction de ce qu'on a vécu.
Puis effectivement ça vient en même temps...
Cette stratégie-là vient en même temps composer avec l'optimisation des
espaces, donc, en fonction du nouveau mode de travail, la transformation des
milieux de travail, qui est basée, effectivement, sur le développement durable,
la transformation numérique, rendre les aménagements aussi plus conformes à
notre siècle et aux nouvelles générations d'employés. Donc, en fonction du fait
qu'il y a des projets qui vont se réaliser, ils vont se réaliser... les
aménagements vont se réaliser selon les nouveaux milieux de travail... transformation
des milieux de travail. On va de plus en plus optimiser et mettre fin à des
locations. Donc, il y a toute une cartographie qui est faite sur les locations,
permettre de s'aménager, dans nos espaces, dans nos propriétés, en nouveaux
milieux de travail, donc, avec des ratios d'occupation beaucoup moins élevés.
Et, à terme, bien, il y aura moins d'édifices en location dans le parc
immobilier du gouvernement. C'est à haut niveau, là.
M. Arcand : D'accord.
Merci. J'aimerais vous poser la question, parce qu'il y avait un mouvement,
parce que le gouvernement doit toujours essayer de contrôler un peu ses
dépenses, il y avait un mouvement d'aller vers l'est. D'ailleurs, il y avait
de... l'est de Montréal, j'entends, là, pas en Gaspésie, là. Peut-être que ça
coûterait moins cher, mais il y aurait d'autres coûts reliés à ça.
Mme LeBel : Non, mais
j'étais plus loin dans l'est, là. J'avais dépassé le continent.
M. Arcand : Il y aurait
d'autres coûts reliés à ça. Mais, pour aller... Par exemple, il y avait eu
l'achat de Télé-Québec, du building de Télé-Québec, où certains ministères
devaient être transférés. Il y avait des ministères dont on ne voyait pas... Que,
par exemple, le ministère des Finances soit au Centre du commerce mondial,
c'est normal. Que le bureau du premier ministre soit au centre-ville, c'est
normal. Mais que... Je ne me rappelle pas si c'est l'Emploi ou la Solidarité
qui doit être au carré Victoria, si c'est celui-là, là, à moins que je me
trompe, là, mais est-ce qu'il y a un mouvement vers l'est pour que ça coûte
moins cher, qu'il y ait moins... Est-ce que cette vision-là est encore
présente?
Mme LeBel : Oui,
absolument, avec...
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme Bourgeois?
Mme LeBel : S'il vous
plaît.
Mme Bourgeois (Caroline) :
Oui, avec plaisir.
Alors, il y a... Dans <la...
Mme LeBel : ...s'il vous
plaît.
Mme Bourgeois (Caroline) :
Oui, avec
plaisir. Alors, il y a... Dans >la dans la transformation du milieu de
travail, on a identifié également des projets-phares, à Montréal et à Québec,
qui sont prévus également au Plan québécois des infrastructures. Et il y a le
1000, Fullum, justement, donc, qui est dans l'est de la ville, propriété SQI,
qu'on va développer et prioriser en matière de nouveaux milieux de travail puis
densification. Je ne sais pas si ça répond à votre question. Il n'y a pas
d'autres acquisitions qui sont nécessairement prévues, mais c'est une propriété
SQI qu'on va densifier.
M. Arcand : Mais est-ce qu'il
y a des bureaux montréalais d'un ministère qui s'en vont plus vers l'est
actuellement?
Mme Bourgeois (Caroline) :
Je pense que oui. C'est
ce qu'on me dit. Au 1000, Fullum, oui.
M. Arcand : On est là-dessus
au moment où on se parle. Et est-ce que ça contribue, d'après les informations
que vous avez, à diminuer les coûts pour le gouvernement, le fait qu'on s'en
aille vers l'est? Le fait qu'on soit plus propriétaires, éventuellement, que
locataires, ça diminue les coûts?
Mme Bourgeois (Caroline) :
En fait, c'est peut-être
difficile à répondre juste sur le plan de la géographie. Ce qui est certain,
c'est que l'objectif de transférer une partie des espaces de location vers la
propriété... L'objectif, c'est aussi un objectif économique. On sait qu'on est...
Lorsqu'on est en baux longtemps avec un propriétaire, les risques de hausse
importante sont présents, et, à long terme, c'est plus avantageux d'être
propriétaire. Et c'est ce qu'on fait avec le mouvement dont je vous ai parlé
tout à l'heure, donc, de libérer peu à peu des baux qui viennent à échéance
chez des propriétaires immobiliers privés et de les rendre, dans une proportion
plus importante, dans nos propriétés, d'aménager ces espaces-là.
M. Arcand : Très bien. Merci
pour ces informations. J'aimerais aussi, parce que c'est quand même des
montants d'argent assez importants… J'aimerais vous parler, si vous me
permettez l'expression, de ce qu'on appelle... Puis vous me direz si j'ai
raison ou pas, mais il y a quand même ce qu'on appelle des patates chaudes,
c'est-à-dire des buildings, qui sont propriété du gouvernement du Québec, sur
lesquels on a un certain nombre de problèmes, soit qu'on ne soit pas capables
de les vendre, soit qu'on a des enjeux de ce type-là. Je ne sais pas si l'îlot
Voyageur en est un. Est-ce que le Royal Vic en est un autre, à Montréal? Est-ce
que l'institut des sourdes-muettes est un problème également? Parce que c'est
un édifice patrimonial qui avait été offert à la ville de Montréal, puis la
ville de Montréal n'en voulait pas.
Est-ce que vous pouvez m'indiquer, sur le
plan de l'immobilier, actuellement, les trois principaux enjeux que vous avez
avec certains des immeubles qui sont difficiles à gérer ou sur lesquels… On est
pris avec, actuellement, si vous me permettez l'expression.
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme la ministre. Éventuellement, Mme Bourgeois.
Mme LeBel : Oui, bien, si Mme Bourgeois
a un élément de réponse.
Le Président (M. Simard) : Mme Bourgeois.
Mme LeBel : Parce que j'avoue
que moi, non, je n'ai pas d'élément de réponse précis, là, sur cette
question-là.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Mme Bourgeois (Caroline) :
Bien, un des enjeux
principaux en matière d'immobilier, il y a la préservation des bâtiments
patrimoniaux. Ça, c'est certain. Vous avez fait référence au complexe de
l'ancien Hôpital Royal Vic. Donc, ce projet-là est, notamment, un projet de
grande valeur patrimoniale mais avec beaucoup, aussi, d'intérêts, beaucoup de
parties prenantes. C'est aussi un enjeu, je pense, quand on est dans un tel
secteur, tellement prisé. Ce projet-là, vous le savez, a été confié à la SQI
pour développer un plan directeur. Donc, on est dans ça en ce moment, dans l'analyse
des options. On a mené une vaste consultation également auprès de différentes
parties prenantes, différents groupes d'intérêts, évidemment, bien, avec la
municipalité.
Vous avez parlé de l'îlot Voyageur. Je
n'ai pas beaucoup d'informations là-dessus. Je crois que cet îlot-là, il n'est
plus vendu.
M. Arcand : ...comme ça, là.
Je ne dis pas que j'ai de l'information privilégiée, mais, je fais juste vous
mentionner, ça, ça a été un certain problème à un moment donné, là. C'est pour
ça que je me posais la question : Est-ce que ça l'est encore? Et... Parce
que ça représente quand même pas mal d'argent quand on fait la somme de ces
bâtiments-là qui ne sont pas utilisés à pleine capacité.
Si je prends l'exemple du Royal Vic,
j'imagine que McGill va... ou s'est installé là, là. Il y a une partie, en tout
cas, dans laquelle l'Université McGill est là. Mais est-ce que vous voyez une
lumière <au...
M. Arcand :
...
l'Université
McGill est là. Mais est-ce que vous voyez une lumière >au bout du tunnel,
c'est-à-dire : Est-ce que ces bâtiments-là, qui sont quand même
problématiques… Est-ce que vous voyez, à un moment donné, qu'il va y avoir une
solution à cela? Est-ce qu'il y a des entreprises qui sont intéressées à aller
quelque part, au Royal Vic? Est-ce que Les Amis de la montagne vous font du
trouble? Est-ce que... Je ne sais pas. J'essaie juste de voir où on s'en va
avec ça actuellement, parce que ça représente des millions et des millions de
dollars actuellement.
• (18 h 30) •
Mme Bourgeois (Caroline) :
Bien, vous permettez?
Mme LeBel : Absolument.
Mme Bourgeois (Caroline) : En
fait, il y a beaucoup de questions, mais c'est certain que, pour Royal Vic,
oui, il y a une partie qui est prévue. Il est prévu l'occupation par McGill,
sur une partie de la superficie, à peut-être autour de 50 %. Il y a
différents scénarios. Évidemment, je ne suis pas ici pour dévoiler les
scénarios qui sont à l'étude. Il y a beaucoup d'approches faites avec
différents groupes d'intérêts. Donc, ce sera déposé dans le cadre d'un dossier
d'opportunité où les options seront présentées puis un plan directeur. Ça s'en
vient.
On comprend, effectivement, qu'il y a des
enjeux, pour le gouvernement, d'entretenir ces édifices-là, et effectivement
c'est... Plus vite on aura des solutions et les mettre en oeuvre, mieux ce
sera. Mais ça demeure, pour l'instant, une propriété gouvernementale de grand
intérêt, et qu'il faut traiter avec beaucoup, beaucoup de partenaires, beaucoup
de groupes d'intérêts. Puis on doit absolument se pencher de façon très, je
dirais, stratégique et approfondie sur l'avenir de ces bâtiments-là.
En passant, ils ne sont pas encore
transférés à la SQI, ces bâtiments-là, et ça s'en vient dans les prochains
mois.
M. Arcand : Ah! ils ne sont
pas encore... Qu'est-ce qui a retardé?
Mme Bourgeois (Caroline) :
Ah! il y a eu
différentes choses. Un projet... devait faire approuver un projet de loi
d'intérêt privé sur la vocation du site.
M. Arcand : Ah! ça, dans
le cas du Royal Vic, ça, je m'en souviens. On a eu droit à...
Mme LeBel : Oui, qu'on a
fait puis qu'on a réussi à... finalement, qui a mené à plusieurs discussions,
hein, pour un projet de loi d'intérêt privé, qui a été présenté, d'ailleurs,
par votre collègue, et avec lequel... pour lequel on a travaillé de concert,
qui permettait de... pour une portion des bâtiments, ce n'était pas l'entièreté
du site, mais, pour une portion des bâtiments, de lever une restriction
testamentaire, là, qui faisait en sorte qu'on était... on ne devait que faire
des milieux de soins, au sens très strict. Donc, il y a eu plusieurs étapes,
puis, comme vous pouvez le constater...
M. Arcand : On avait eu de
la misère avec le député de Matane, je pense.
Mme LeBel : Bien, je vais
vous laisser... Oui, bien, les gens pourront aller réécouter ces... Ça pourrait,
oui. C'était assez épique pour un projet de loi d'intérêt privé, surtout. Oui,
engagez-vous, qu'ils disaient, rengagez-vous. Et... Mais il y avait cette
difficulté-là à faire, mais vous... à lever.
Il y a aussi le projet de McGill pour
lequel le gouvernement s'est engagé à aller de l'avant, également, en
partenariat. Donc, je pense qu'il y a une bonne partie du site. Mais il y a
aussi toute la consultation qu'il y a eu avec la ville de Montréal, je pense,
hein, l'été passé.
Mme Bourgeois (Caroline) :
Les Amis de la montagne...
Mme LeBel : Les Amis de
la montagne, pour avoir aussi... Et l'idée, c'est que ça demeure à la
communauté. D'ailleurs, même, il y a une restriction, je pense, pour McGill, de
faire des habitations, sauf des résidences strictement étudiantes. Donc, on a
quand même recadré tout ça pour s'assurer qu'on allait avoir quelque chose qui
va être...
Mme Bourgeois (Caroline) :
Qui va servir la
communauté.
Mme LeBel : ...qui va
servir à la communauté, oui.
Mme Bourgeois (Caroline) :
Puis c'est important
de noter aussi que le fonds terrain va demeurer propriété du gouvernement.
Donc, dépendamment des usages qui seront choisis, ce sera des baux long terme,
bail emphytéotique, des choses comme ça. Le gouvernement va rester propriétaire
du fonds.
Mme LeBel : Et l'idée,
c'est de revitaliser puis d'utiliser ce site-là qui est exceptionnel aussi et
dont, de toute façon, vous le savez très bien, on a eu l'occasion de le faire
dans le projet de loi d'intérêt privé, d'en discuter, les bâtiments,
présentement, ont besoin d'être revitalisés. Il y avait toute la... Il y a tout
le projet aussi qui doit aller de l'avant pour séparer les différents
bâtiments, hein, qui sont interreliés par leur système. J'appelle ça… Le coeur
et les poumons des bâtiments sont interreliés. Donc, comme on veut en faire… Il
faut aussi séparer tout ça.
Donc, tout ça est en cours pour être
capables de remettre en valeur ce site-là puis d'empêcher qu'il continue à se
détériorer, comme c'était le cas, malheureusement, là, parce qu'on était un
petit peu, je dirais, sur pause, dans les dernières années, pour toutes sortes
de bonnes et de mauvaises raisons.
M. Arcand : D'accord. Il
me reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : Quatre minutes,
cher collègue, un peu plus.
M. Arcand : Quatre minutes.
Moi, j'ai une question qui m'apparaît importante, puis pour la ministre, mais,
si jamais vous autorisez la présidente de la SQI d'intervenir, je pense que
c'est bien important, parce qu'à un moment donné... Vous savez que, parmi les
personnes qui ont dirigé la SQI, vous avez, actuellement, l'actuel secrétaire
général du gouvernement, qui est M. Ouellet, qui a été président de la SQI,
qui a fait ce travail-là. Et la difficulté qu'on a toujours… Puis je voudrais
vous entendre là-dessus parce que ça m'apparaît assez <fondamental...
>
18 h 30 (version révisée)
<421
M. Arcand :
...qui a fait ce travail-là. Et la difficulté qu'on a toujours, puis je
voudrais vous entendre là-dessus parce que ça m'apparaît assez >fondamental,
parce qu'on parle de millions, et de millions, et de millions de dollars.
La SQI, à un moment donné, avait une
tendance, puis il y a eu des articles dans les journaux que... Vous savez,
quand vous achetez une automobile, vous pouvez vous acheter une Chevrolet ou
vous pouvez vous acheter une Cadillac et... ou, enfin, il y a d'autres sortes
qui existent, mais il y avait, à la SQI, ce besoin d'avoir ce que des gens ont
appelé, à un moment donné, une qualité excessive, c'est-à-dire qu'à un moment
donné on faisait une rénovation, et, comme vous le savez, dans le milieu de la
construction... Et puis moi, j'ai même l'exemple d'un député qui, à un moment
donné, s'était fié à la SQI, et puis il avait fait faire... laissé la SQI faire
des rénovations dans ses bureaux de comté, puis il a fait le frontispice du Journal
de Québec. Puis le pauvre député, à l'époque, disait : Bien, moi, je
me suis fié à ce que la SQI m'a dit, ça prenait un système d'alarme, ça prenait
ci, ça prenait ça, ça prenait un paquet de choses comme ça.
Moi, j'ai vu... Puis j'ai vu, à un moment
donné, des travaux qui ont été faits à Fermont. Le service des incendies de
Fermont a vraiment un service des incendies. Je me rappelle, lors du lancement,
le maire de Labrador City, à côté, est arrivé, il m'a dit : Eh! je vous
dis qu'au Québec, vous, vous êtes «top quality», pour employer l'expression, je
n'en reviens pas, etc.
J'ai l'ancien ministre des Affaires
autochtones qui m'est arrivé, une journée, pour me dire, par exemple :
Vous savez, chez les Cris, actuellement, ils ont un centre médical qui a été
bâti puis qui... je pense que c'est plus beau que tout ce qui existe dans le
West Island de Montréal, tellement la qualité est énorme.
Alors, ma question, puis je ne fais pas
référence à quelque chose de particulier, mais ma question à la ministre :
Est-ce qu'il y a une politique de dire : Oui, on fait les choses
correctement, mais... On peut les faire correctement, mais, à un moment donné,
vous le savez très bien, en matière de construction, ça peut aller très loin. Est-ce
qu'il y a une philosophie gouvernementale, actuellement, qui existe à ce
niveau-là? Est-ce qu'il y a des directives qui sont données aux gens pour qu'on
puisse faire les choses sans qu'il y ait véritablement un abus au niveau des
coûts?
Mme LeBel : Bien,
écoutez, je ne sais pas si...
M. Arcand : Vous
comprenez ce que je veux dire, là.
Mme LeBel : Oui. Je ne
sais pas si les enjeux que vous soulevez étaient présents lorsque vous étiez au
Conseil du trésor, mais, vous le savez comme moi, le Conseil du trésor, à l'instar...
la SQI, à l'instar du Conseil du trésor, a souvent le dos large. Et je sais,
pour avoir vu Mme Bourgeois réagir, que quelques projets que vous avez
mentionnés n'étaient même pas sous... n'étaient même pas... La SQI n'était pas
impliquée dans quelques-uns des exemples que vous avez mentionnés.
Donc, je pense qu'il faut comprendre que,
la SQI, l'identification des besoins est faite par les ministères clients,
hein, je vais dire clients au sens large. On est dans des constructions de
niveau institutionnel, donc, nécessairement, c'est difficile. Puis c'est pour
ça que je vous disais que, la comparaison entre un condominium de logements et
une maison des aînés, on ne peut pas être à la même place. Puis c'est facile de
faire des règles de trois puis de dire : Bien, ça coûte bien moins cher de
construire une maison que de construire une maison des aînés dans un niveau
institutionnel, mais je peux vous assurer que la SQI fait tout ce qu'elle a à
faire pour s'assurer d'avoir un rapport qualité-prix au niveau de qualité nécessaire,
en vertu des besoins identifiés des ministères, pour avoir quelque chose qui
est performant.
M. Arcand : D'accord. Ça
va. Merci.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, merci à vous, cher collègue. Sur ce, je nous suggère de prendre
une très courte pause, dont le temps, comme tout à l'heure, serait pris dans la
partie gouvernementale. Ça vous irait? Une très courte pause.
Alors, nous suspendons momentanément.
(Suspension de la séance à 18 h 39)
(Reprise à 18 h 45)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, nous sommes en mesure de poursuivre nos travaux. Je cède
maintenant la parole au député de Jonquière, qui dispose de 16 min 20 s.
M. Gaudreault : Oui. Merci,
M. le Président. Première question bien rapide, la rénovation de l'urgence de
l'hôpital de Jonquière, qui se fait attendre depuis longtemps, il y a eu une
annonce en novembre 2018, ma seule question : Est-ce qu'on peut avoir
la garantie du respect de l'échéancier pour 2024? En tout cas, avec le
consentement de la ministre, évidemment, j'aimerais que Mme Bourgeois, de
la SQI, puisse répondre.
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme la ministre.
Mme LeBel : Bien oui, je vais
demander, naturellement, à Mme Bourgeois de répondre, dans la mesure où
elle peut vous répondre. Elle ne donnera pas de garantie, j'en suis certaine,
dans le sens où vous le demandez, mais elle pourra vous donner un état de
situation par rapport à l'hôpital de Jonquière. Et là je sais qu'on travaille,
là, en collaboration avec le CIUSSS, actuellement, là, du Saguenay—Lac-Saint-Jean
pour modéliser le projet, l'échéancier, etc. Donc, elle pourra vous donner les
détails qu'elle peut vous donner à ce stade-ci.
Le Président (M. Simard) :
Mme Bourgeois.
Mme Bourgeois (Caroline) :
Merci. Alors, ce
projet-là était un projet qui était évalué, au moment où il a été annoncé, à un
montant inférieur au 50 millions de dollars, seuil de la directive
actuelle. On a... Donc, les premières étapes d'un projet, là, c'est vraiment
d'évaluer les besoins cliniques, de faire un plan fonctionnel, ce qui a été
fait par l'établissement, approuvé par le ministère de la Santé, et, à partir
de ce moment-là, l'étape suivante, c'est de faire des solutions immobilières
qui répondent à ces besoins-là. Et il s'avère aujourd'hui que le seuil devra
être dépassé, le seuil d'assujettissement à la directive. Donc, il y a
différentes options qui sont regardées, mais il faut évaluer comment on peut
répondre aux livrables de la directive dans ce contexte-là.
Donc, pour 2024, étant donné qu'on n'a pas
fait de plan encore, qu'on n'a pas commencé la construction, c'est peu probable.
Mais il y a quand même... On va jouer quand même ça le plus limité, l'impact
sur l'échéancier, le plus... disons, garder ça le plus serré possible. Mais là,
en ce moment, c'est ce qui se dessine, là. C'est, donc, des options qui sont
regardées.
Encore une fois, je comprends qu'on a... on
regarde ces dossiers-là aujourd'hui, mais l'hôpital, c'est un projet qui
avance, qui est priorisé puis qui va… qui va… qui devrait se réaliser, là.
M. Gaudreault : Oui. Bien, écoutez,
je comprends tout ça, mais, en même temps, vous savez que c'est une… M. le
Président, c'est une demande de la communauté, à Jonquière, qui date de
longtemps. Je sais que chacun dit : Mon hôpital, c'est un hôpital du
siècle passé, mais, dans le cas de l'hôpital de Jonquière, c'est vrai. L'urgence
fait dur, comme on dit, et il y a vraiment, vraiment beaucoup d'attentes dans
le milieu. Je veux dire, on a quand même adopté le projet de loi, puis je vais
en parler tout à l'heure, là, le projet de loi n° 66 sur l'accélération de
certains projets d'infrastructure. Je ne peux pas croire qu'on n'est pas
capables d'accélérer également en cette matière pour l'urgence de l'hôpital de
Jonquière.
En tout cas, d'un point de vue politique,
peut-être que la ministre peut nous dire… D'un point de vue politique,
peut-être que la ministre peut nous dire un peu plus comment elle voit ça,
elle, l'échéancier. Parce que je comprends qu'il y a les échéanciers
administratifs, là, mais, d'un point de vue politique, est-ce que la ministre
peut nous… nous donner des réponses un petit peu plus engageantes, je vais dire
ça comme ça, là, sur la réalisation de l'urgence?
Mme LeBel : Bien, ce que je
peux vous répondre à ce stade-ci, c'est qu'on continue d'aller de l'avant. Mais,
dans... Vous parlez d'accélération. Il y a déjà eu un passage direct au dossier
d'affaires. Donc, on a déjà éliminé une étape pour permettre d'accélérer le
processus. Ce n'est pas... Donc, il y a déjà une étape qui a été amputée, là,
dans le projet. On est passés directement au dossier d'affaires. On n'a pas eu
à faire de dossier d'opportunité.
Maintenant, on est à l'évaluation, dans ce
que je comprends, puis Mme Bourgeois pourra préciser ou corriger si ce
n'est pas le cas, entre la SQI, le MSSS et le CIUSSS, pour une évaluation des
besoins. Vous avez raison, l'hôpital… l'urgence de l'hôpital de Jonquière est…
n'est pas <adaptée...
Mme LeBel :
...des
besoins. Vous avez raison, l'hôpital… l'urgence de
l'hôpital de
Jonquière
est… n'est pas >adaptée, si vous voulez, aux besoins, aux besoins
actuels, aux nouvelles pratiques, aux normes. Et c'est dans l'évaluation de ces
besoins-là, dans le… je vais le dire de façon large, qu'on a réalisé que le
coût total du projet va vraisemblablement dépasser le seuil des projets
majeurs, ce qui va faire en sorte qu'il sera assujetti à la directive sur les
projets majeurs.
Dans ce cadre-là, quand une solution… là,
ce n'est peut-être pas le bon terme, mais, quand un projet aura été arrêté et
que le ministère de la Santé et des Services sociaux le fera procéder, là, à
travers... le fera cheminer à travers… avec la SQI, à travers les différentes
étapes, on pourra, au fur et à mesure, évaluer si on est capables de prendre
d'autres mesures pour l'accélérer. Il n'est pas dans le projet de loi
n° 66, vous le savez. Ce n'est pas non plus des mesures d'accélération
miraculeuses, vous le savez, hein? C'est en matière d'environnement, en matière
d'urbanisme, en matière d'expropriation. Dans aucun des cas de figure je pense
que le projet de l'urgence de Jonquière a des enjeux d'environnement,
d'expropriation ou d'urbanisme. Donc, il n'aurait pas profité des mesures du
projet de loi n° 66. Bien, je veux juste le recadrer.
• (18 h 50) •
M. Gaudreault : Oui, mais,
je veux dire, quand on parle d'échéancier, c'est quoi? Est-ce que c'est le
début des travaux ou la fin des travaux? Quand on parlait de l'échéancier de
2024, c'était la fin des travaux, à l'origine. On peut-tu au moins avoir la
réponse que la pépine va être dans la cour en 2024?
Mme LeBel : Moi, je...
M. Gaudreault : Tu sais,
je veux dire, on peut-tu essayer de forcer la machine au moins pour que le
chantier débute en 2024? C'est ça, ma question. Peut-être, Mme Bourgeois
est plus en mesure que...
Mme Bourgeois (Caroline) : Bien,
écoutez, là, on parle de… peut-être d'allègements à la directive qui pourraient
peut-être arriver. Tu sais, je ne peux pas me prononcer là-dessus parce que...
Excusez, il faut que j'enlève mon masque. Il faut quand même penser que,
normalement, l'assujettissement à la directive, c'est trois… trois portes au
Conseil des ministres, donc, fiche d'avant-projet avec inscription à l'étape
planification, DO, décision du Conseil des ministres, DA, décision du Conseil
des ministres.
M. Gaudreault : Bon,
bien, ça veut dire que, si c'est des décisions du Conseil des ministres, c'est
entre les ministres, puis ça, c'est politique. Alors, il faut, les trois
portes, les défoncer d'un coup, toc, toc, toc.
Mme LeBel : Bon, moi,
vous comprendrez, là, que je ne suis pas… puis je ne suis pas en train de me
décharger de mes responsabilités, mais je ne suis pas le ministre de la Santé
et Services sociaux. Je ne suis pas en discussion avec les CIUSSS. Donc,
effectivement, si mon collègue... On va avoir ces discussions-là au Conseil des
ministres puis on l'a fait dans d'autres dossiers. Présentement, on doit... on
doit… j'allais dire sécuriser, on doit fixer la solution, entre guillemets, et,
par la suite, bien, on va pouvoir avancer. Je pense qu'il y a quelque chose... Il
n'y a pas un rapport d'analyse immobilière qui est… qui est…
Mme Bourgeois (Caroline) : On
est en analyse immobilière.
Mme LeBel : ...en train
de le faire, qui devrait être déposé, là, d'ici l'été 2022, et, à partir
de là, on sera certainement plus à même de vous donner peut-être des réponses
ou, au moins, d'avoir une meilleure idée, là, d'où est-ce qu'on s'en va.
Puis le projet est présentement en
planification, depuis mars 2021. Comme je vous dis, il y a déjà une mesure
d'accélération, dans le sens qu'on est passés du dossier d'opportunité
directement au dossier d'affaires, donc, malheureusement ou heureusement, ça
dépend, parce que peut-être qu'on va mieux répondre aux besoins, justement, du
CIUSSS et de l'urgence, mais on calcule présentement qu'il va passer le stade
de la directive des projets majeurs. C'est une directive qui est importante,
qui existe pour de bonnes raisons.
Donc, on va s'assurer de le faire cheminer
le plus rapidement possible, mais je ne serais très certainement pas, et je ne
pense pas que Mme Bourgeois non plus soit en mesure de le faire, capable
de m'attacher à un échéancier. Mais je pense qu'on est capables de dire que ce
ne sera certainement pas l'échéancier annoncé d'origine, compte tenu, là, d'où
on en est rendus. Je pense qu'on est capables de déjà prévoir qu'il y aura un
certain délai supplémentaire, là.
M. Gaudreault : En tout
cas, il me reste quelques mois dans ma vie politique. Je serai tannant là-dessus,
sans aucun doute.
Changement de sujet mais pas totalement
non plus, justement, le projet de loi n° 66, bien, qui n'est plus un
projet, là, la Loi concernant l'accélération de certains projets
d'infrastructure… On est en train d'étudier, dans une autre commission
parlementaire, le projet de loi n° 28 sur la fin de l'urgence sanitaire,
et le projet de loi n° 66 avait été présenté et adopté pour l'urgence
sanitaire.
Alors, est-ce que le projet de loi
n° 66, qui contourne des règles en environnement... Puis là j'ai sorti le
rapport, le dernier rapport qui est en ligne, qui est celui du 30 novembre
2021. D'ailleurs, j'aimerais ça que ce soit plus... qu'on ait des redditions de
comptes plus rapides que ça. Si je regarde, là, au ministère de l'Éducation, il
y a eu, au 30 novembre 2021, trois mesures pour l'acquisition de biens,
donc, en expropriation, 11 en environnement et une relative... trois, c'est-à-dire,
relatives à l'aménagement et l'urbanisme. Au ministère des Transports, 11 pour
l'expropriation, 11 pour <l'environnement...
M. Gaudreault :
...Au
ministère
des Transports, 11 pour l'expropriation, 11 pour >l'environnement,
une pour l'aménagement et l'urbanisme. Ça veut dire que, si on prend juste dans
le cas de ces deux ministères-là, parce qu'il n'y en avait pas au ministère de
la Santé et Services sociaux ni en Enseignement supérieur, pour le ministère
des Transports puis le ministère de l'Éducation, là, c'est… où qu'il y a eu une
majorité de mesures qui ont été accélérées, c'est dans le secteur de
l'environnement. Bon, bien là, on a le gouvernement qui nous dit : On va
mettre fin à l'urgence sanitaire en vertu du projet de loi n° 28,
mais on maintient, soi-disant pour l'urgence sanitaire, le devancement, le
contournement de règles en environnement.
Mme LeBel : J'aurais été
fort déçue que vous n'abordiez pas ce sujet avec les termes que vous venez de
faire. Donc, on ne contourne pas l'environnement. On a eu l'occasion d'en
discuter abondamment, je vous dirais, in extenso, vous et moi, lors de
l'étude du projet de loi n° 66. Comme vous le savez,
on a même... On ne… Ce qu'on ne... On ne déroge pas aux normes
environnementales, on met des processus qui sont beaucoup plus... qui sont plus
rapides. On a eu l'occasion d'en discuter. Vous avez eu l'occasion de proposer
des amendements, qu'on a acceptés. On a amélioré le projet de loi.
Ceci étant dit, vous faites une ligne
directe… j'allais dire un «shortcut», en bon français, mais un raccourci, je
cherchais le terme — le sucre à la crème m'a aidée, merci — un
raccourci entre l'urgence sanitaire et le projet de loi n° 66.
Le projet de loi n° 66 n'a pas été mis en... n'est
pas en parfaite adéquation avec l'urgence sanitaire en termes de temps. Dès le
début de l'adoption du projet de loi n° 66... D'ailleurs,
les mesures d'accélération qui sont prévues au projet de loi n° 66,
les projets de l'annexe I, les… peuvent en bénéficier pendant cinq ans.
Donc, je ne pense pas que vous et moi, avec beaucoup de respect, M. le député
de Jonquière, on pensait, au moment de l'adoption du projet de loi, où on en a
discuté, que la pandémie allait durer cinq ans. Alors, corrigez-moi si vous
aviez cette vision-là. Moi, je ne l'avais pas.
Ce qu'on disait, c'est que c'était pour la
relance du secteur, entre autres, de la construction, la relance économique.
Beaucoup de secteurs bénéficient des retombées économiques du secteur de la
construction, hein, ce sont des cercles concentriques où il y a beaucoup
d'industries, de manufactures qui gravitent autour du secteur de la
construction. Puis on avait bien dit, aussi, c'était pour soutenir l'économie
aussi dans la suite de la pandémie. Donc, jamais, dans le projet de loi n° 66... Sinon, on aurait mis une clause crépusculaire qui
disait : Dès que l'urgence sanitaire est terminée, on met fin au projet de
loi n° 66. Et pourquoi on aurait prévu que ces
mesures-là pouvaient être utilisées… pendant cinq ans, je pense? C'est-tu cinq
ou trois?
Une voix : …
Mme LeBel : C'est cinq? On
avait même dit trois puis on a même parlé de cinq. Donc, je pense que vous
faites, avec beaucoup de respect, un raccourci entre les deux.
M. Gaudreault : Donc?
Mme LeBel : Donc, il va
demeurer, le projet de loi n° 66.
M. Gaudreault : Oui,
mais donc c'est pour relancer l'économie.
Mme LeBel : Bien, ça a
toujours été les discussions. Je vous ramènerais aux discussions qu'on a eues
dans le projet de loi n° 66, au préambule qu'on a eu
ou au discours que j'en ai fait. C'était pour relancer et soutenir l'économie
dans la suite de la pandémie.
M. Gaudreault : Votre
collègue de l'Économie, aujourd'hui même, je le cite : «L'économie du
Québec se porte on ne peut mieux.» Puis il continue : «L'économie du
Québec va bien. Le climat d'investissement va bien. Alors, toutes les matrices,
encore une fois, sont propres à dire que l'économie du Québec va bien. Certes,
il y a des secteurs qui sont névralgiques, il faut porter une attention
particulière, on parle du tourisme, on parle d'hébergement, mais, somme toute,
on est très satisfaits de la performance. Ça va bien au Québec.»
Mme LeBel : Bien, c'est
justement, il faut que ça continue de...
M. Gaudreault : Bon, bien,
ça va bien ou ça ne va pas bien?
Mme LeBel : Bien, ça va
très bien. Pour continuer que ça aille bien, on va le garder en place.
M. Gaudreault : Bien, alors,
pourquoi on a besoin...
Le Président (M. Simard) : À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Gaudreault : Non,
non, mais...
Le Président (M. Simard) : Un
à la suite de l'autre, pas les deux en même temps.
Mme LeBel : Ce sont des
choses complètement différentes, M. le député de Jonquière.
Le Président (M. Simard) : La
parole est au député de Jonquière.
M. Gaudreault : Non,
mais la ministre nous a dit, puis là je pourrais la citer, puis je n'ai pas
besoin de retourner bien loin dans les citations, parce que j'avais préparé des
citations en octobre 2020, en décembre 2020, mais elle vient juste,
dans sa précédente réponse, de nous dire : C'était pour relancer
l'économie, c'était pour relancer l'économie. On a quand même des mesures
d'accélération pour l'expropriation, pour l'environnement, pour l'aménagement
et l'urbanisme. On a un rapport qui nous démontre qu'elles n'ont pas été
utilisées dans plusieurs matières, donc... puis on a des organismes
environnementaux qui demandent l'abrogation de la loi n° 66.
Le ministre de l'Économie n'arrête pas de dire que ça va bien.
Alors, moi, je pense que, dans ce
contexte-ci, si la ministre nous dit : C'est... Je veux dire... Non, je
reformule différemment. Elle nous a toujours dit que ce n'était pas un prétexte
pour contourner ou pour aller plus vite sur des mesures environnementales, mais
que c'était pour relancer l'économie. Bien là, je veux dire, visiblement, on
n'est plus dans le même contexte que lors de l'adoption de la loi n° 66, là. Alors, en quoi ce projet de loi… ou cette loi
est encore justifiée <aujourd'hui...
M. Gaudreault :
...loi
n° 66, là. Alors, en quoi ce projet de loi ou
cette loi est encore justifiée >aujourd'hui, en vertu des raisons
qu'elle nous donnait lors de l'étude du projet de loi?
Mme LeBel : C'était pour
relancer et soutenir l'économie. Et là je le... Puis ce n'est pas parce que
l'économie va bien et que ça fonctionne qu'il faut retirer pour la suite des
événements. Présentement, on a eu un devancement de 2,9 milliards au PQI.
On a mis ces mesures-là en place, d'accélération, et ces projets-là vont
continuer pour continuer à soutenir l'économie. Et tant mieux si ça va bien. Ça
veut dire que c'est une des raisons pour lesquelles ça fonctionne. Alors, on va
continuer dans ce sens-là.
M. Gaudreault : Oui,
mais on va la tirer où, la ligne?
Mme LeBel : Dans cinq
ans.
Le Président (M. Simard) : ...ministre.
Veuillez poursuivre, madame, si vous le jugez à propos.
• (19 heures) •
M. Gaudreault : Mais
c'est parce que, si on a justifié l'adoption du projet de loi n° 66,
avec toutes les mesures exceptionnelles en matière d'aménagement du territoire,
d'environnement, d'expropriation, sur la base économique puis qu'aujourd'hui le
ministre de l'Économie nous dit : L'économie va bien, bien là, je veux
dire, quels critères qu'on va se donner pour dire qu'on va arrêter d'appliquer
ces mesures exceptionnelles là? Je veux dire, l'économie va bien ou l'économie
ne va pas bien? Alors, qui dit vrai dans ce gouvernement?
Mme LeBel : Bien, je dis
que l'économie va bien, et mon collègue l'a affirmé. Écoutez, je vais vous
faire un parallèle. Si des mesures de prévention fonctionnent, est-ce qu'on les
enlève parce que ça fonctionne? Bien là, ça fonctionne. Le projet de loi
n° 66 fait...
M. Gaudreault : Donc,
vous êtes en train de nous dire...
Mme LeBel : Laissez-moi
finir de répondre. Le projet de loi n° 66 fait partie de l'écosystème pour
lequel l'économie va bien. Alors, on va continuer à soutenir l'économie. On en
a discuté, ce projet de loi là a une durée de vie de cinq ans. Donc, il sera
terminé au bout de cinq ans. Et présentement ce sont des écoles, des hôpitaux, et
je pense qu'on a bien besoin de ces mesures d'accélération là aussi pour ces
infrastructures-là.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. En conclusion.
Mme LeBel : D'ailleurs,
vous venez de me demander d'accélérer votre hôpital. Donc, est-ce que
l'économie va bien? Pourquoi je l'accélérerais, à ce moment-là? Je veux dire,
pour plusieurs raisons.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, ceci met fin à ce bloc d'échange.
M. Gaudreault : Bien
non, mais là c'est... De toute façon, l'hôpital de Jonquière n'est pas dans
l'annexe I du projet de loi.
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît! M. le député de Jonquière, votre temps est révolu.
M. Gaudreault : Oui. On
est rendus... Il me reste combien de temps?
Le Président (M. Simard) : Malheureusement,
c'est révolu. Vos 15 minutes sont complétées. Ça passe trop rapidement. Et
je cède maintenant la parole au député de Mont-Royal—Outremont,
qui dispose de 21 minutes.
M. Arcand : Merci, M. le
Président. Alors, le projet de loi n° 66, c'était surtout accélérer, je
pense, la ligne bleue, à Montréal, les maisons des aînés et ce genre de projets
là.
Mme LeBel : Bien, ce
n'est pas une cachette, les projets de loi qui sont… les projets qui sont à l'annexe
de la loi, du projet de loi n° 66, qui est maintenant une loi, là.
M.
Arcand
: C'est
ça, mais les gros projets, c'était…
Mme LeBel : Ce sont des
maisons des aînés, des hôpitaux, des écoles, des routes. Il n'y avait pas juste
la ligne bleue. Il y avait plusieurs axes routiers. Une grande partie,
d'ailleurs, des projets… Je n'ai plus le… Je n'ai pas le pourcentage, mais une
grande partie des projets étaient des projets dans le secteur du ministère du
Transport également. Il y avait une annexe particulière pour la ligne bleue, si
je ne me trompe pas, qui lui donnait une mesure particulière, mais l'ensemble
des mesures étaient pour une foule de projets dans tous les secteurs,
éducation, santé... bien, dans tous les secteurs, particulièrement éducation,
santé et ministère du Transport. À une certaine époque où j'avais un peu mieux
la proportion, là...
Une voix : …
Mme LeBel : …bien,
51 projets, voilà, merci, 51 projets du ministère du Transport à
l'annexe, là, sur l'ensemble de l'oeuvre.
M. Arcand : Je comprends
ce que vous me dites, Mme la présidente, mais on s'entend que les projets les
plus problématiques, là, c'était… Il fallait aller vite pour les maisons des
aînés puis il fallait aller vite, plus vite, en tout cas, pour le projet de la
ligne bleue. Et, en passant, ma question est simple : Il arrive quoi de la
ligne bleue actuellement? Est-ce que vous avez des enjeux encore? Est-ce qu'il
y a… L'accélération... Est-ce qu'on avance?
Mme LeBel : Bien,
écoutez, je n'ai pas... Il faudrait demander à mon collègue du ministère du
Transport. Je n'ai pas les détails sur... Il y avait toute la question de
l'expropriation, à un certain moment donné. Il y avait des enjeux. Je pense
qu'elle a été annoncée, mais elle est rendue à quel point… Je vais vous dire
que, moi, mon travail, naturellement, outre les approbations qu'il y a à faire
dans les différentes étapes, c'était de livrer, là, le projet de loi n° 66
pour qu'on ait ces mesures-là. Mais c'est la Société du transport de Montréal,
là, qui est gestionnaire du projet, en plus, là. Donc, on peut avoir les
détails, certainement, mais je vais vous demander de l'indulgence. Je ne les ai
pas, moi, particulièrement, sur vos questions, là.
M. Arcand : Non, non, je
comprends, mais, si on pouvait quand même avoir de l'information… Vous avez
plus d'influence que moi. Alors, si on pouvait avoir des informations sur ce
qui se passe avec la ligne bleue, parce que ça fait quand même plusieurs années…
Puis je sais qu'il y avait beaucoup d'enjeux d'expropriation, des poursuites en
cours, des décisions, des... C'est un projet qui, sur le plan de l'exécution,
en tout cas, a été laborieux, c'est le moins qu'on puisse dire.
Mme LeBel : Ce que je
peux vous dire, c'est qu'il est encore en planification, mais, pour l'instant,
je n'ai pas de détail.
M.
Arcand
: On
pourra poser…
Mme LeBel : S'il y a des
détails qu'on peut vous donner, je vais vous les faire acheminer, mais je ne
vous promets rien.
M.
Arcand
: D'accord.
Si je… Sur la <question du REM de l'Est...
>
19 h (version révisée)
<421
M.
Arcand :
…pourra poser…
Mme LeBel :
S'il
y a des détails qu'on peut vous donner, je vais vous les faire acheminer, mais
je ne vous promets rien.
M. Arcand :
D'accord.
Si je... Sur la >question du REM de l'Est, je comprends que c'est la
Caisse de dépôt qui est là-dedans. Est-ce que vous avez été impliquée sur... d'une
façon ou d'une autre sur la demande de la ville de Montréal d'avoir un rôle à
jouer dans le REM de l'Est? Est-ce que vous avez fait partie prenante de ces
discussions-là?
Mme LeBel : Moi? Non. Si
vous parlez de moi en termes de Conseil du trésor, la réponse est non. Je sais
que ma collègue qui est la ministre déléguée aux Transports, la ministre
responsable de la région de Montréal, est partie prenante à ces discussions-là,
mais, moi, personnellement, non.
M. Arcand : Donc, si je
vous pose la question : Est-ce que Montréal va avoir un siège dans le
projet du REM de l'Est?, vous ne le savez pas actuellement.
Mme LeBel : Moi, je ne m'avancerai
pas sur une réponse. J'ai eu vent de quelques affaires, mais, je veux dire, je
ne voudrais pas mêler les cartes par une réponse pour un dossier qui n'est pas
le mien.
M. Arcand : D'accord. Si
on parle de publicité pendant la COVID, et je vous dirais, même, pas pendant la
COVID, là, je fais juste une analyse de ce qui s'est passé depuis avril 2021,
donc, à partir du moment où on était en période, je dirais, où on commençait à
avoir les vaccins, où tout le monde commençait à être vacciné, entre avril 2021
et février 2022, je vais juste vous donner un ordre de grandeur par
rapport à ça, il s'est dépensé… En Colombie-Britannique, en publicité COVID, il
s'est dépensé 7 millions de dollars. Ils ont une population de 5 millions,
à peu près, en Colombie-Britannique. Au Québec, on a une population de 8 millions,
il s'est dépensé 133 millions de dollars au cours de la dernière
année. Y a-t-il une explication à ça? Puis l'Ontario, en passant, ne donne pas
ses chiffres. Alors, vous avez au moins le mérite d'être plus transparents. Mais,
entre 7 millions en Colombie-Britannique puis 133 millions au Québec,
est-ce qu'il y avait des raisons sous-jacentes, si vous me permettez l'expression,
pour donner autant de publicité? Parce que c'est quand même l'argent des
citoyens qui est en cause. Puis vous allez me dire : Il fallait renseigner
les gens sur la publicité, on était en COVID. Mais je pense qu'on les avait
passablement renseignés à partir du mois de mars 2020 jusqu'en avril 2021.
Pourquoi fallait-il ajouter un autre 133 millions de dollars en
termes de publicité?
Mme LeBel : Bon, vous
allez comprendre que je ne peux pas faire d'analyse comparative. Je ne sais pas
quelles ont été les décisions de la Colombie-Britannique, qu'est-ce que... à
quoi particulièrement ces montants-là ont servi, pourquoi ils ont... pourquoi
ils n'ont utilisé que ces montants-là comparé à ce que nous, nous avons utilisé.
Je peux vous dire que les besoins étaient réels, encore aujourd'hui, pour la
vaccination, on le voit, pour la compréhension, pour l'adhésion des Québécois.
Moi, je pense qu'on avait besoin d'informer, de faire ce type de publicité,
parce que, quand on parle de publicité, on parle d'information surtout pour
venir... puis garder les Québécois informés.
Maintenant, ce serait peut-être plus à mon
collègue au ministère de la Santé de vous répondre sur la raison de tous ces
besoins-là. Nous, avec le CAG, on est allés chercher les contrats en fonction
des besoins, mais on n'a pas... quand je dis «nous», c'est, naturellement, avec
le CAG, on n'a pas déterminé quels étaient ces besoins-là, et c'est le
ministère de la Santé qui pourrait vous répondre. Puis, encore là, je ne veux
pas renvoyer la balle à mon collègue, mais c'est de son ressort de vous
expliquer pourquoi il pensait qu'autant de publicité était nécessaire.
M. Arcand : Je comprends,
mais est-ce que les contrats venaient du ministère de la Santé ou c'est des
contrats qui venaient du Conseil exécutif?
Mme LeBel : Bien,
peut-être que M. Julien... Je sais qu'on a été chercher un ensemble de
contrats pour les besoins publicitaires, là.
M. Julien (Pierre) : En
fait, est-ce que vous faites référence au... Bonjour.
M. Arcand : Bonjour.
M. Julien (Pierre) : Bonsoir,
en fait. On fait référence au placement média, c'est ça que vous faites
référence?
M. Arcand : 133 millions
en publicité.
M. Julien (Pierre) : Ah!
bien, en fait, c'est le placement média. Donc, effectivement, on a fait un
appel d'offres sur le placement média. Il y avait des montants qui étaient
établis de ce côté-là. Les demandes sont faites par les ministères et
organismes, et sont envoyées au Groupe Cossette pour, à partir de là, les
diffuser à travers les différents médias au Québec. En fait, l'argent est
distribué… Si on parle de placement média, cet argent-là, finalement, se
retrouve dans les journaux, dans les médias, dans les télés, etc.
M. Arcand : Ça, je sais
ça.
M. Julien (Pierre) : Donc,
nous, c'est <sur…
M. Julien (Pierre) : …
donc,
nous, c'est >sur un contrat d'achats groupés qui concerne les différents
ministères et organismes et aussi certaines sociétés d'État.
M. Arcand : Je comprends, mais
j'essaie juste de comprendre pourquoi… Regardez, là, Santé Canada, à travers le
Canada, a dépensé 42 millions. C'est Santé Canada. En Alberta, qui ont
quand même une population qui n'est peut-être pas aussi grande que le Québec,
mais il doit y avoir au moins, je ne le sais pas, 3, 4 millions, à peu
près, en Alberta, en tout cas, ils ont dépensé 15 millions, la Saskatchewan,
1 million, le Manitoba, 1 million, les Territoires du Nord... Bon, le
reste, on ne posera pas trop de questions, mais c'est quand même sans
précédent. Je n'ai jamais vu...
• (19 h 10) •
Mme LeBel : Bien, écoutez,
nous, on est allés chercher, comme l'a expliqué... bien, nous… le CAG, là, au
sens... le «nous» au sens large, on est allés chercher les contrats nécessaires,
puis l'utilisation de ces contrats-là qui ont été négociés a été faite par le
MCE en collaboration avec les ministères concernés. Donc, on n'a pas la réponse.
Et on n'a pas, au Conseil du trésor, eu de décision à prendre autre que, pour
le CAG, d'aller chercher les contrats selon les besoins, puis c'était un
contrat, bon, qui... à l'usage, là…
M. Julien (Pierre) : Sur demande.
Mme LeBel : …sur demande, c'est
ça, je cherchais le terme, sur demande, là, donc, un bassin de placements
publicitaires, puis c'était sur demande. Alors, la hauteur de l'utilisation, la
hauteur de la demande devra être discutée avec les ministères utilisateurs, là.
M. Arcand : Mais, quand ce
genre de chose là arrive, vous ne posez pas de question en disant :
Écoutez, là, par rapport aux autres, là, c'est quand même très significatif.
Mme LeBel : Bien, écoutez,
vous m'avez appris, moi, qu'en Colombie-Britannique... Je ne sais pas si, dans
la foulée de la COVID, avec l'évaluation de nos besoins, on se comparait avec
les autres. Je pense qu'on ne peut pas toujours se comparer avec les autres. On
a une réalité qui est la nôtre. Puis il faudra demander pour voir quels étaient
les besoins particuliers qui ont justifié ces montants-là. Moi, je pense qu'ils
ont été justifiés. Je pense qu'ils ont aidé les Québécois à bien comprendre, à
bien suivre ce qui se passait. Je pense qu'on n'a jamais trop d'information, mais
là est-ce que...
M.
Arcand
: Et,
encore une fois…
Mme LeBel : De vous donner une
réponse plus précise que ça, cher collègue, c'est très difficile pour moi, là.
Ce n'est pas de mon ressort.
M. Arcand : Non, je comprends,
mais… La première année, tout le monde peut comprendre. Personne n'a plus ou
moins posé de questions la première année. Mais, à partir de la deuxième année,
de dépenser 133 millions de dollars, c'est quand même beaucoup
d'argent. Est-ce que c'était une façon d'aider les médias? Est-ce que c'était
ça qui était l'enjeu, à mon avis, beaucoup plus que d'informer le monde?
Mme LeBel : Bien, c'est sûr
que probablement qu'un des bénéfices collatéraux de tout ça a été de soutenir
et d'aider nos médias. Puis je pense que ça, juste pour ça, c'est une bonne
chose, mais je pense qu'il y avait également un besoin en information fort
présent, d'informer les Québécois sur ce qui se passait à travers les vagues
successives. Et probablement que, si on n'avait pas eu six vagues jusqu'à
présent, on aurait eu moins besoin d'argent. Et, à chaque fois, eh bien, c'étaient
des enjeux différents, hein, le premier vaccin, le deuxième vaccin, comment ça
fonctionne, où se présenter, les différentes cliniques, l'information, les
tests rapides, où aller les chercher. On a eu, au fur et à mesure des vagues,
des besoins d'information différents. Mais est-ce que ça a eu le bénéfice,
j'allais dire, marginal, positif d'aider et de soutenir les médias? J'imagine
que oui, puis moi, pour moi, je ne vois pas en quoi c'est une mauvaise chose.
M. Arcand : Probablement… Bien,
c'est-à-dire que c'est juste que c'est l'argent du monde. Puis, quand on
regarde les analyses qui sont faites dans ces différentes provinces là, ils ont
probablement eu à peu près le même nombre de cas par habitant. Ils ont eu... Les
vaccins ont été les mêmes partout. C'est juste qu'il y a eu beaucoup d'argent
qui a été dépensé. Puis, comme je vous dis, je ne parle pas de la première
année. Je vous parle de la deuxième année, à ce niveau-là, qui m'apparaît assez
particulière.
Sur la question des contrats de gré à gré,
je sais que vous en avez parlé tout à l'heure avec le député de Rosemont, les
chiffres que j'ai ici, c'est 3,6 milliards de contrats, bien, on en arrive
encore, dans le cadre de la deuxième année, pas la première année de la COVID,
là, mais de la deuxième année de la COVID… on arrive quand même avec
81 contrats d'appels d'offres publics, qui représentent 67 % des
montants dépensés, mais, des contrats de gré à gré, il y en a 407, là, je
comprends que c'est des plus petits montants, et ça représente 32,2 %. Ça
représente 32,2 %. C'est quand même beaucoup. Je comprends que vous allez
me dire : On était dans des mesures d'urgence, mais vous savez très bien
également que nous avons commencé, dès l'an dernier, à… commencé à contester la
nécessité de faire, justement, toutes ces mesures d'urgence, alors qu'on était
dans une situation qui <était...
M. Arcand :
...qui
>était quand même beaucoup plus sous contrôle. 32 % de contrats gré
à gré, en termes de montants, là, c'est quand même... c'est plus de
1 milliard, presque, 200 millions.
Mme LeBel : Bon, je n'ai
pas les chiffres exacts devant moi, là, mais il y a deux choses qu'il faut...
Je le reprends, puis je sais que vous le comprenez très bien, il y a les
contrats qui ont été faits en vertu du décret d'urgence sanitaire et il y a les
contrats qui ont été faits en vertu de la loi sur les contrats publics. Si j'enlève
du calcul le décret d'urgence sanitaire, on est à peu près à 21 % de
proportion en contrats de gré à gré. Je ne sais pas si le montant auquel vous
arrivez, c'est quand j'ajoute au lot...
M. Arcand : Bien,
probablement. Vous devez avoir les...
Mme LeBel : Oui, absolument.
Donc, effectivement, si j'ajoute au lot la proportion… Et elle est augmentée de
beaucoup parce que, je l'ai expliqué tantôt, tous les contrats en vertu du
décret d'urgence sanitaire sont des contrats de gré à gré, donc, 100 % de
gré à gré. On en a fait. On est en «phasing out», en bon français. Depuis mars 2022,
on n'en fait plus et on en a fait de moins en moins. À partir de février 2021,
on a même resserré le décret, c'est-à-dire qu'on en faisait encore mais à plus
court terme, pour des plus petits besoins. En règle générale, c'est en
approvisionnement qu'on les a utilisés, pas de façon globale, mais, en règle
générale, c'est en approvisionnement.
Et c'est sûr que, si je prends la masse
des contrats gouvernementaux pendant une année pandémique et que j'y ajoute
100 % de gré à gré en fonction... j'amalgame la loi sur les contrats
publics et le décret d'urgence sanitaire, vous allez avoir nécessairement un
taux plus élevé qui est peut-être celui de l'ordre de 32 %. Il faudrait que
je revérifie, là. Je ne veux pas m'attacher. Mais, si vous regardez juste le
décret d'urgence sanitaire, votre taux de gré à gré va être encore beaucoup
plus élevé que ça, mais, si vous regardez les dossiers que l'on fait sur une
base régulière, c'est-à-dire les affaires régulières gouvernementales qui ne
sont pas liées à la COVID, on a gardé la même proportion qu'à votre époque.
Donc, bon an, mal an, on est dans la même
proportion. Et, dans le global, gouvernemental, naturellement, il y a les
contrats plus particuliers du CAG, qui a, je pense, des taux qui se ressemblent.
Peut-être qu'on peut préciser sur la bulle du centre d'acquisitions, là.
M. Julien (Pierre) : Oui.
En fait, dans les gré à gré que vous voyez, le 1,2 milliard, là, je vais
arrondir, là, il y a 750 millions qui sont dus à des contrats qui ont été
donnés sous l'urgence sanitaire majoritairement, dont un contrat qui était pour
des tests rapides, qui compte pour 433 millions. Donc, si on enlève le
750 millions de contrats de gré à gré dans le cadre de l'urgence
sanitaire, on arrive à 85 % des contrats qui ont été donnés par appel d'offres.
M. Arcand : Mais là,
selon ce que vous voyez actuellement... Je comprends que l'année financière est
jeune, mais, selon ce que vous voyez actuellement, est-ce qu'on va revenir à
20 %, autour du 20 %?
Mme LeBel : Bien,
présentement, l'année... Bien, on n'a plus de contrats d'urgence sanitaire
depuis le 22 mars — c'est ça, le 22 mars, au mois de mars? — …
M. Julien (Pierre) : Même
avant ça.
Mme LeBel : …même avant
ça, mais, officiellement, disons-le, depuis mars. Même depuis le début de l'année,
on en a eu beaucoup moins. Je ne les ai pas tous en tête. Donc, j'anticipe que
l'année financière 2022… celle que l'on vit présentement, va retomber à
une façon de faire plus régulière, donc dans les ordres de grandeur que je vous
ai mentionnés, où, bon an, mal an, je vous disais que... Bon, j'ai donné une
moyenne, là, on s'entend, de 21 % sur huit ans, mais il y a des fois où c'était
18 %, il y a des fois où c'était 22 %, et ça a bougé comme ça. L'année...
La plus grande année était l'année 2018, à 26 %, et la très grande
majorité s'est faite avant octobre 2018.
M. Arcand : Ah oui?
Mme LeBel : Ah oui!
M. Arcand : Je ne comprends
pas.
Mme LeBel : Je le sais,
je le sais. C'est de même, c'est de même. C'est plate de même, mais c'était
avant octobre 2018. Mais c'était quand même une année exceptionnelle où on
était quand même dans l'ordre de 26 %, là, mais, en majorité, avant
octobre 2018. Voulez-vous que je le répète pour que vous le preniez en
note? Non?
M. Arcand : Pas de
problème, j'ai bien entendu. Je vois déjà votre petit sourire.
Mme LeBel : Donc, c'est
pour ça que je me suis contentée de dire que, dans les huit dernières années,
bon an, mal an, on tourne autour de 20 %, 21 %. Je ne dis pas qu'il n'y
a pas eu des 18 % puis il n'y a pas eu des plus, là, mais on parle d'une
moyenne.
M. Arcand : Très bien.
Ce que je comprends également, c'est que… On a parlé du projet de loi n° 12, projet de loi n° 12 qui...
Est-ce qu'on est en mesure, aujourd'hui, de nous confirmer... Parce que, dans
le projet de loi n° 12, l'UPAC, il va y avoir un
transfert éventuellement. Lorsqu'on a fait les consultations, on ne savait pas
exactement combien de gens on avait besoin pour travailler plus à l'Autorité
des marchés publics. Est-ce qu'on le sait un peu plus aujourd'hui, en cette
étude de crédits?
Mme LeBel : …parce que
je sentais que M. Trudel se sentait négligé depuis le <début...
Mme LeBel :
...depuis
le >début de l'étude de crédits, de l'Autorité des marchés publics.
M. Arcand : Bien, voilà, je
voyais qu'il était là.
Mme LeBel : Oui. Et je le
voyais dans son regard, qu'il se sentait abandonné par nous dans l'étude de
crédits, et je cherchais désespérément une balle courbe à lui lancer. Bien,
j'aurais la… Je pourrais vous donner la réponse mais… Je vous l'ai déjà dit,
hein, c'est un transfert de responsabilités et non pas un transfert d'unités et
de gens qu'on a fait. On va s'assurer, puis je le dis parce que je veux
rassurer les gens qui nous écoutent, on va s'assurer... Ces gens-là vont être
replacés, là. Il n'y a personne qui va perdre son travail. Mais est-ce qu'ils
vont être nécessairement employés par l'AMP? Ça, c'est une autre question, mais
il pourra peut-être beaucoup plus vous répondre sur ce transfert-là,
éventuellement, de responsabilités et qu'est-ce que ça pourrait demander, au
niveau des effectifs, comparé à ce qu'il y a à l'UPAC présentement.
• (19 h 20) •
Le Président (M. Simard) : Alors,
il y a consentement afin que M. Trudel s'adresse à nous. M. Trudel,
pour les fins de nos travaux, auriez-vous l'amabilité de vous présenter, s'il
vous plaît?
M. Trudel (Yves) : Oui, bien
sûr. Donc, Yves Trudel. Je suis président-directeur général de l'Autorité des
marchés publics.
Donc, pour répondre à votre question,
effectivement, lorsque nous nous sommes rencontrés la dernière fois, je vous
avais mentionné qu'on était en train d'élaborer un projet sur lequel… on était
en train de définir combien de ressources que nous aurions besoin eu égard à la
sanction du projet de loi, le cas échéant. Nos travaux sont pratiquement
terminés. On négocie en ce moment avec le Conseil du trésor, mais, comme vous
le savez, je ne peux malheureusement pas adresser de demande avant la sanction
du projet de loi. Donc, au moment de la sanction, nous serons prêts. On évalue
à environ 30 ressources dans la première année et 15 ressources
additionnelles dans l'année subséquente, puisque, si le projet de loi était
sanctionné tel quel, bien, il y a des mandats qui vont nous être donnés, mais
dans 12 mois suivant la sanction. Donc, dans l'autre année, on prévoit
déjà les ressources qui seront utiles à notre mission.
M. Arcand : Mais votre budget,
cette année, il augmente de combien actuellement? Au moment où on se parle,
c'est quoi? Est-ce que c'est 4 %, 5 %?
M. Trudel (Yves) : Le budget
a augmenté de quelques… 2 ou 3 millions. C'est déjà... Ça n'a pas rapport
au projet de loi n° 12, là, si vous voulez.
M.
Arcand
:
Non, non, je comprends.
M. Trudel (Yves) : C'est une
augmentation de 2 %, 3 %, je dirais, à peu près, de notre budget en
fonction du nombre de ressources de plus qui nous a été alloué, parce qu'on en
a eu un petit peu de plus de manière récurrente, mais c'est à part ce qu'on
demande de façon additionnelle eu égard à la sanction du projet de loi, le cas
échéant.
M. Arcand : Très bien. Merci.
Question à la présidente du Conseil du trésor. La question touchait toute la
question de la pénurie de main-d'oeuvre et la façon dont vous voyez la
situation au niveau des départs, des retraites. On est dans une période assez
critique puisque de plus en plus de gens prennent leur retraite, etc. Comment
ça se passe au moment où on se parle? Est-ce que vous êtes en mesure d'avoir
des candidatures intéressantes dans la fonction publique québécoise?
Le Président (M. Simard) : Très
rapidement, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Bien, je peux
répondre. Ça se passe bien, puis, oui, on a des candidatures intéressantes. Puis
on travaille sur plusieurs aspects, non pas juste la rémunération, mais
l'environnement de travail, pour devenir… rester attractifs et compétitifs.
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup. Alors, nous amorçons le dernier bloc de cette journée d'échange. M.
le député de Saint-Jérôme, vous disposez de 5 min 15 s.
M. Chassin :Merci, M. le Président. Bonsoir, parce qu'il est l'heure
qu'il est. Évidemment, j'ai un bon 20 minutes de questions qu'on va
rentrer en cinq minutes. Je tiens à remercier, d'ailleurs, mon recherchiste qui
est derrière moi.
Mais donc je vais peut-être y aller,
effectivement, de questions assez rapides sur un sujet qui nous intéresse
drôlement de ce côté-ci la table, qui n'a pas encore été abordé, soit
l'efficacité de l'État et la révision de programmes. Il y a un sous-secrétariat
à la performance et à l'application de la Loi sur l'administration publique,
d'ailleurs, au Conseil du trésor, et puis, au Conseil du trésor, et même comme
ministre responsable de l'Administration publique, vous portez un peu ces
chapeaux de chien de garde pour ce qui est des dépenses de l'État et de
l'efficacité de ces dépenses. Je trouve que c'est important de rappeler qu'on a
cette préoccupation-là.
Et évidemment ce sont des éléments qui ont
été déterminés avant la pandémie, mais on s'était quand même commis, là. Votre
prédécesseur, en fait, s'était quand même commis à un plan de révision de
programmes qui devrait générer, d'ici 2022‑2023, donc on y est, hein, on est
dans cette année financière, des économies récurrentes de l'ordre de 813 millions de
dollars, soit 1 % des dépenses de programmes de 2019‑2020. J'aimerais,
donc, en parler brièvement, parce que je comprends que ce plan de révision de programmes,
il débouche, <notamment...
M. Chassin :
...il débouche, >notamment, sur des plans
triennaux dans chaque ministère et organisme, et j'aimerais avoir, là,
peut-être, là, de votre point de vue, où on en est avec ça. Notamment, est-ce
qu'on a une idée de combien de programmes ont été ainsi évalués, dont la
performance a été révisée, et des sommes qui en sont dégagées?
Mme LeBel : Oui. Bien,
écoutez, on avait, dans le plan… Je vais essayer d'y aller rapidement, là. Je n'ai
pas d'exemple de programmes… Je savais que je les avais quelque part. Mais l'idée,
là, c'est l'optimisation des programmes. On ne parle pas de coupures, on parle
d'efficacité des programmes, donc de s'assurer que les programmes répondent aux
besoins, que l'argent est bien dépensé, qu'ils sont encore utiles, parce qu'on
s'est rendu compte qu'il y avait des programmes, des fois, qui flottent dans le
gouvernement, pour lesquels il y a des sommes d'argent qui sont consacrées,
donc gelées à l'intérieur des programmes, et qui ne sont... n'ont pas
nécessairement l'efficacité escomptée, donc, de... Puis, des fois, il faut
juste les refaire, les repenser et s'assurer que les normes de ces programmes-là…
Aussi, ça peut être de la simplification, aussi, de ces programmes-là. Vous le
savez, vous avez... vous êtes à l'origine d'un projet de loi fort important sur
cet allègement réglementaire là, mais aussi la simplification.
Mais je peux vous dire que, dans toutes
les années, là, dans la révision de programmes, la première année, 789 millions,
on a livré, la deuxième année, 2020‑2021, c'était 436 millions, on a
livré, en 2021‑2022, c'était 619 millions. Je vous dirais qu'on livre, et
on est en voie, là... On pense très sincèrement qu'on va... oui, qu'on va
gagner la cible. On est sur la cible, je vais le dire comme ça. Ça fonctionne
bien.
M. Chassin :Je vous pose une question rapide. Je vous laisse le choix
de répondre. Est-ce qu'il y a de très bons élèves qui se démarquent? Je ne vous
pose pas la question inverse, mais est-ce qu'il y a, dans les ministères et organismes,
de très bons élèves qui se démarquent en matière d'évaluation de programmes et
d'efficacité?
Mme LeBel : Ah mon Dieu!
Un champion?
M. Chassin :Par exemple.
Mme LeBel : Je n'ai pas
la réponse, mais il y a en. Écoutez, j'ai sept pages de programmes, dans les
différents ministères, qui sont en révision. Il y en a aux Affaires
municipales, il y en a à la Culture, il y en a au Conseil du trésor, il y en a
au Conseil exécutif, il y en a... bon, là, je répète, Culture, Économie,
Innovation, Éducation, Énergie et Ressources naturelles. Je vous dirais que le
conseil…
M. Chassin :Donc, tout le monde se sent concerné.
Mme LeBel : Oui, tout le
monde est concerné. Tout le monde participe. Environnement participe. C'est
différents programmes, différentes économies qui sont livrées. Ce qu'on… C'est
important de dire que ce ne sont pas des coupures, c'est de l'optimisation, c'est-à-dire
que les programmes demeurent en place, mais on veut s'assurer qu'ils
fonctionnent, qu'ils livrent la marchandise pour laquelle ils ont été mis en
place, les sommes sont bien dépensées et qu'elles retombent, donc, dans les
poches des citoyens.
M. Chassin :Et ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de nouveau programme…
Mme LeBel : Non, non, ce
n'est pas ça.
M. Chassin :…mais c'est une question d'allouer des ressources aux bons
endroits.
Mme LeBel : Oui, de
revoir les normes, des fois aussi, pour les rendre plus accessibles. Donc, c'est
ça, l'optimisation des programmes, et ça génère nécessairement des économies.
M. Chassin :Puis, dans ce rapport de votre prédécesseur, il y avait
aussi la notion des rapports annuels de gestion et des déclarations de services
aux citoyens qui devaient être davantage standardisés. Là-dessus, est-ce qu'on
a pu avancer?
Mme LeBel : Ah! absolument,
absolument. Les rapports… D'ailleurs, il y a le tableau de bord… le tableau de
bord des différents ministères qui a été mis en place. On voit l'évolution. On
a demandé aux ministères de se donner des cibles, des indicateurs réels, pas
juste de dire… Quand on dit : Augmenter la satisfaction, ça veut dire quoi
et on mesure ça comment? Il faut le chiffrer.
Donc, oui, ça fonctionne très bien. Et d'ailleurs
on l'a vu, dans la publication du dernier tableau de bord, que les résultats
étaient excellents, là, pour la plupart des gens, puis on a même l'occasion de
s'adapter. L'idée, c'est de s'adapter dans nos plans stratégiques, entre
autres, et dans nos déclarations. Donc, oui, ça fournit les résultats escomptés.
Merci.
Adoption des crédits
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, chers collègues, le temps alloué à nos échanges est maintenant
révolu, et nous sommes maintenant à l'étape de procéder à la mise aux voix des
différents programmes qui suivent.
Donc, le programme 1, intitulé
Soutien au Conseil du trésor, est-il adopté?
Des voix : …
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur division. Le programme 2, intitulé Soutien aux fonctions
gouvernementales, est-il adopté?
Des voix : …
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur division. Le programme 3, intitulé Commission de la fonction publique,
est adopté?
Des voix : …
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur division. Le programme 4, intitulé Régimes de retraite et d'assurances,
est-il adopté?
Des voix : …
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur division. Le programme 5, intitulé Fonds de suppléance, est-il adopté?
Des voix : …
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur division. Finalement, l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Conseil
du trésor et Administration gouvernementale pour l'exercice financier 2022‑2023
est-il adopté?
Des voix : …
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur division.
Documents déposés
Alors, en <terminant…
Le Président (M. Simard) :
...alors, en >terminant, je dépose les réponses aux demandes
de renseignements de l'opposition.
Chers collègues, à nouveau merci pour
votre précieuse collaboration toute la journée.
Nous ajournons nos travaux, et on se
retrouve mardi prochain. Au revoir.
(Fin de la séance à 19 h 30)