(Dix
heures six minutes)
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des finances publiques ouverte. Je demande à
toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie
de leurs téléphones cellulaires.
Ça
me fait plaisir de souhaiter la bienvenue à tout le monde, parlementaires, les
gens qui accompagnent et aussi les gens de l'Agence
du revenu, dont je reconnais plusieurs visages, bienvenue à cette commission.
Revenu
La commission est réunie afin de procéder à l'étude du
volet Revenu. Une enveloppe de deux heures est
allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire :
Oui, M. le Président. M. Claveau (Dubuc) est remplacé par M. Cardin
(Sherbrooke) et M. Dubé (Lévis) par M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière).
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci, Mme la secrétaire. Et, en passant, bien, je
souhaite toutes nos sympathies à M. Cardin,
qui a perdu son frère la semaine dernière.
Nous allons procéder à
une discussion d'ordre général par blocs d'environ... En fait, les blocs, ce n'est
pas d'environ 20 minutes. Précisément, pour le gouvernement, il y a deux blocs
de 18 minutes et un bloc de 17 minutes; pour
l'opposition officielle, deux blocs de 18 minutes et un bloc de huit minutes,
en soulignant que l'opposition officielle a généreusement transféré cinq
minutes au député indépendant, qui devrait être avec nous; Coalition avenir
Québec...
Des voix : ...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : ...Coalition avenir Québec, 12 minutes; et le député
indépendant aura, à ce moment-là, 10 minutes. Puisque nous avons commencé nos travaux à
10 h 7 et qu'une période de deux heures doit être consacrée à
l'étude de ce programme ce matin, y a-t-il consentement pour poursuivre jusqu'à
12 h 7?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Consentement.
Merci. En terminant, je vous invite, aux fins de l'exercice… — c'est juste une invitation,
là — aux fins de l'exercice de l'étude des crédits, à poser des
questions courtes puis avec des réponses courtes. Et je vous dis, en passant, que je n'ai
jamais dit, là, que le temps de la réponse doit être égal au temps de la
question, mais j'ai dit : Je suggère des réponses et des questions courtes
pour couvrir le plus de sujets possible.
Discussion générale
Je suis maintenant prêt à reconnaître une première
intervention… Il n'y a pas de remarques préliminaires parce qu'on est dans la
continuation des crédits Finances. Je suis prêt à reconnaître une première
intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange
de 18 minutes. M. le député de Viau, la parole est à vous.
M. Dubourg : ...merci.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Bien, oui, M. le ministre?
M.
Marceau : Juste
en deux secondes, simplement vous dire, M. le Président, que je suis accompagné
de M. Gilles Paquin, qui est
président-directeur général de l'Agence du revenu, puis de M. Florent Gagné,
qui est le président du conseil d'administration,
et toute l'équipe de l'Agence du revenu du Québec qui est ici. Puis, si vous me
permettez, je voulais vous saluer,
aussi Mme la secrétaire, et puis aux collègues du gouvernement, puis aux
collègues de l'opposition, simplement saluer tout le monde. Merci.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le
ministre. Et, M. le député de Viau, vous avez la parole et vous commencez vos
18 minutes, là. L'intervention du ministre n'était pas sur votre temps.
• (10 h 10) •
M.
Dubourg : Vous êtes très généreux, M.
le Président. Je commence par vous saluer et saluer aussi le ministre des Finances, le ministre du Revenu, qui
est ici présent pour les crédits; en profiter pour saluer les collègues
du gouvernement et aussi présenter mes sympathies
aussi à M. Cardin dans les circonstances de la semaine dernière; saluer aussi les collègues de la CAQ qui sont ici et
saluer toutes les personnes qui accompagnent aussi le ministre. Bon, on
a parlé de M. Florent Gagné qui est ici, M.
Paquin, et toute l'équipe de l'Agence du revenu du Québec, là, une équipe
très compétente, une équipe qui a un mandat fort important, étant donné le
contexte budgétaire qu'on connaît.
Et,
M. le Président, tout d'abord, oui, on va parler des crédits de l'Agence du
revenu, mais vous permettrez que je commence
par déplorer le fait de n'avoir reçu qu'hier l'étude des crédits... c'est-à-dire
les réponses aux questions que nous avons
posées. Donc, ici, nous avons avec nous trois documents. Il y a l'équivalent de
plus de 150 questions dans ces documents-là, et je les ai reçus hier
vers 11 heures du matin, donc vous comprendrez que je n'ai pas eu le temps
de passer à travers toutes ces questions-là, de faire une analyse complète. Et
je voulais souligner cet élément-là.
Mais, nonobstant tout
ça, M. le Président, dans un des cahiers, c'est-à-dire dans les questions que
nous avons posées, Demande de renseignements de l'opposition officielle,
il y a quelque chose qui saute aux yeux, et je voudrais tout de suite, d'entrée
de jeu, poser cette question-là au ministre des Finances, peut-être que... au
ministre du Revenu. Peut-être qu'il n'a pas les réponses. Il pourrait toujours
voir avec les représentants de l'agence pour répondre.
C'est
à la page 76, où est-ce qu'on parle de formation, à la page 76 du cahier, donc,
Demande de renseignements de l'opposition officielle, c'est en réponse à la question... C'est
quoi, le numéro de la question? Bon, enfin, il y a plusieurs pages. Et, comme vous pouvez voir, M. le
Président, c'est les crédits du Revenu, donc il y a plusieurs questions très
techniques, il y a beaucoup de chiffres. Donc, il est clair que j'aurais aimé
avoir ces documents-là juste avant.
Mais,
à la page 76, ce qui m'étonne ou bien... c'est-à-dire une demande d'explication
au ministre, c'est que nous avons environ pour près de 600 000 $ de
dépenses de formation aux employés, aux fonctionnaires de l'Agence du
revenu, que ce soit pour mieux gérer le
stress, pour l'activité physique au quotidien, pour la nutrition, pour la santé
cardiovasculaire des employés, pour la qualité de vie et pour les habitudes de
vie. Donc, nous avons pour à peu près 600 000 $. Donc, j'aimerais
avoir une explication de cette dépense-là. C'est quoi, la nécessité d'encourir
une telle somme, à l'Agence du revenu, M. le Président?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M. Marceau : Oui. Merci, M. le Président. Tout d'abord, je voudrais
simplement revenir rapidement sur les documents
pour dire que le travail derrière la préparation des cahiers qui sont remis à l'opposition
est un travail très, très lourd, très
important. De s'assurer de la précision des réponses à chacune des questions,
cela exige un travail méticuleux, et la
façon de faire de cette année ne diffère pas de celle de l'an dernier. L'an
dernier, les cahiers avaient été reçus la veille, c'était la même chose. Cela, par ailleurs, ne veut
pas dire qu'il n'y aurait pas place à l'amélioration. Et, si c'était
possible, moi, je serais bien ouvert à ce
que ça se fasse plus rapidement, que les cahiers soient livrés plus rapidement.
Cela étant, les méthodes de travail
qui sont derrière cela puis les efforts considérables que cela représente font
en sorte qu'à chaque année il est difficile pour les organismes et
ministères de livrer les cahiers très longtemps à l'avance.
Sur la question plus
précise du député de Viau, à la page 76, donc, on parle de différents
programmes qui sont offerts aux employés.
Et, si vous permettez, je vais laisser à M. Paquin, le président-directeur
général, le soin d'y répondre. Mais
simplement vous dire que d'avoir des employés en santé et de faire la promotion
de la santé au sein d'une
organisation, ce n'est pas exclusif à l'Agence du revenu du Québec, c'est une
préoccupation, je pense, de toutes les entreprises du Québec. Le fait
est que des travailleurs en santé, ce sont des travailleurs qui, premièrement,
offrent un rendement supérieur au travail
et, deuxièmement, qui sont moins absents au travail. Et la question de l'absentéisme,
là, se posait à l'Agence du revenu. Et, là-dessus, je vais laisser, si vous
permettez, le soin à M. Paquin de vous donner plus d'information.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Oui. Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a
consentement pour entendre M. Paquin?
M. Dubourg : Oui, il y a consentement.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Consentement.
M. Paquin, après vous être identifié, puis vous avez la parole.
M. Paquin (Gilles) : Oui, merci, M. le Président. Gilles Paquin, donc,
président-directeur général de Revenu Québec. Concernant le programme de santé,
en fait, c'est un programme qui existe depuis quelques années, je crois. L'année passée, il avait fait l'objet également de
discussions en commission parlementaire. Une des problématiques qu'on rencontre à Revenu Québec, puis ce n'est pas
unique de Revenu Québec, là, mais c'est une problématique quand même qui
était sensible à Revenu Québec, c'était l'absentéisme
pour des raisons de santé, l'absentéisme, donc des absences prolongées.
On
sait que les causes de l'absentéisme pour raison de santé, principalement, sont
dues à des burnouts, souvent, dans des milieux de travail où on est en relation
avec la clientèle, avec l'extérieur. Donc, c'est quelque chose, à Revenu
Québec, qui existe. C'est une réalité, dans
le fond, qui est assez présente. Puis il y a également, là, l'absentéisme de
longue durée qui est lié à des maladies,
comme le cancer, qui se développent avec le vieillissement, également, l'âge
moyen, là, qui augmente, de nos employés.
Donc, de mettre en place un programme de santé qui est
destiné à l'ensemble des employés, c'est certain que ça fait des montants
quand même assez importants, on parle de 500 000 $ à
600 000 $, mais il faut voir qu'éventuellement c'est les 12 000 employés de Revenu Québec
qui vont profiter de cette formation-là, qui... Donc, c'est un coût
unitaire quand même qui est relativement bas par employé, par participation.
Mais ça nous permet de tenter d'infléchir, là, ce taux d'absentéisme là qui était relativement important à Revenu Québec
puis qui représente des pertes assez importantes également pour le gouvernement, là, en journées, là, de travail qui n'est
pas... en prestation de travail qui n'est pas rendue.
Donc,
on croit que c'est un investissement. D'abord, en nous permettant de réduire l'absentéisme
pour des raisons de maladie, on économise un peu. On a également des employés qui sont
plus en santé, plus motivés puis qui sont plus efficaces dans leur
travail. Donc, c'est ce qui est derrière ce programme-là.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Viau.
M.
Paquin (Gilles) :
Et on note que la courbe d'absentéisme a baissé à Revenu Québec depuis quelques années. C'est dans une des questions, d'ailleurs.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Viau.
M.
Dubourg : Merci,
M. le Président. Merci, M. Paquin, pour cette réponse. Je vais y revenir un peu
plus tard et faire
un lien avec... question d'image, là, quand on parle d'image de l'Agence du
revenu du Québec. Mais, M. le Président, vous le savez, l'étude des crédits de l'Agence du revenu, on n'a pas
beaucoup de temps, donc c'est pour ça que je préfère poser plusieurs
petites questions courtes, comme vous nous l'avez suggéré, pour pouvoir avoir
des réponses à ces questions-là.
Je voudrais maintenant aborder la question de la taxe
santé, telle qu'elle a été présentée dans le dernier budget présenté par le
ministre des Finances. On le sait, M. le Président, que les Québécois sont
allés aux urnes alors que le Parti québécois promettait d'annuler la
contribution santé. La réponse est claire, on sait que cette contribution santé
là est passée de 200 $ à
1 000 $. Bon, donc, je ne veux pas utiliser des termes
antiparlementaires pour dire que les Québécois ont été floués, si je
peux utiliser cette expression-là, M. le Président, donc...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Je vais y
penser, là.
M. Dubourg : Mais il est clair, M. le Président, que...
Des voix : ...
M. Dubourg : ...depuis l'arrivée au pouvoir, il est clair que...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Excusez. Oui?
M.
Chapadeau :
...franchement, là, il ne veut pas utiliser des termes... Le député ne veut pas
utiliser des termes qui sont non parlementaires, mais celui de «floués» n'est pas plus valide que les autres qu'il aurait voulu
utiliser, là. Alors, on ne peut pas faire
indirectement ce qu'on...
M. Picard : M. le Président.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Oui, M. le
député de Chutes-de-la-Chaudière.
M.
Picard : M.
Landry a déjà dit en Chambre : «Le peuple ne se trompe pas. Il peut être trompé.» Donc, je pense que ce que mon
collègue dit n'est pas... Puis, en commission, vous savez, M. le Président, qu'on
est plus larges qu'au salon bleu, là,
sur les expressions. Je ne voudrais pas faire de petite chicane comme ça, ce matin,
là. Il me semble qu'on termine cette belle étude des crédits... Merci,
M. le Président.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le député de Chutes-de-la-Chaudière.
Effectivement, le terme «floués», M. le député de Viau, ce n'est pas... n'est pas
accepté. Je vous demanderais de le retirer puis peut-être le remplacer par un autre plus noble.
• (10 h 20) •
M.
Dubourg : Bon, c'est
noté, M. le Président. Donc, je retire ce terme, mais il faut dire que les
Québécois... est-ce que je peux utiliser «ont été bafoués», toutefois, lors des dernières élections? Bref, la question en est, M.
le Président, que ce qui a été dit maintes et
maintes fois par le Parti québécois, ce n'est pas ça qui a été fait. Puis on le
sait que, depuis l'arrivée au pouvoir du
Parti québécois, les gestes d'improvisation, de recul, on en a, hein, «name it», comme on dit en
français dans une langue étrangère, «name it», il y en
a pas mal.
Et, M. le Président, et là, maintenant, en ce qui concerne
la taxe santé, on a vu passer dans les médias... On nous dit que l'Agence du revenu n'est pas en mesure de procéder à ces
prélèvements-là sur les salaires des Québécois. Donc, là, encore une fois, là, il y a un autre cafouillage, parce que,
depuis le début de janvier, on devait commencer à faire ces prélèvements-là. Donc, je me demande... je
demande au ministre du Revenu comment est-ce qu'il va faire, parce que, là, maintenant, on est
rendu en février, et, à ma connaissance, ce n'est encore pas en vigueur. Donc,
comment est-ce qu'il va faire pour
prélever cette taxe santé là, qui normalement est sur l'année au complet?
Comment est-ce que ça va affecter le budget des Québécois, M. le
Président?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M. Marceau : Oui, merci, M. le Président. Alors, la
première chose à dire, c'est que la contribution santéprogressive qui
remplace l'ancienne taxe santé du gouvernement libéral est progressive. Elle
est plus équitable, elle fait en sorte que 3,1 millions de
Québécois vont être exemptés... 3,1 millions de Québécois de plus vont
être exemptés, vont payer moins de
200 $, et que 4,4 millions de Québécois vont payer moins de
200 $, donc un net progrès par rapport à la situation qui prévalait
sous votre gouverne, M. le député.
Par
ailleurs, quant à la retenue à la source, je vous rappelle que l'ancienne taxe
santé n'était pas l'objet d'une retenue à la
source, ce qui fait que les Québécois découvraient au moment de remplir leur
rapport d'impôt qu'ils avaient 200 $ à payer, quel que soit leur
niveau de revenu, même les plus faibles revenus avaient à payer 200 $, ce
qui ne sera plus le cas. Par ailleurs, il y
a des enjeux techniques pour la mise en place de la retenue à la source, et
là-dessus je vais laisser à M. Paquin
le soin de compléter la réponse. Mais je sais que les choses vont bon train
puis que ça devrait être en oeuvre très prochainement, je pense.
M.
Paquin (Gilles) : Début mars.
M.
Marceau : Début mars. Mais je vous
laisse... Je vais laisser M. Paquin finaliser.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. Paquin.
M. Paquin (Gilles) : Oui. Effectivement, au niveau de la
retenue à la source, en fait, nous, les tables qu'on met à la disposition
des employeurs pour les retenues à la source ont été ajustées pour la
contribution santé. Donc, c'était possible d'utiliser ces tables-là à partir du début de l'année. Maintenant, le
problème s'est posé avec les systèmes plus considérables de préparation de la paie informatisés, là, qui
sont généralement faits par des fournisseurs externes ou des gens, donc,
spécialisés dans la préparation de paie. Puis tout était dans la définition du
revenu, donc il y avait des ajustements techniques
à faire à ces systèmes-là qui demandaient un certain nombre de semaines. Donc,
on a eu des discussions avec les
représentants de... en fait, c'est l'association des préparateurs de paie, donc
des représentants de ces entreprises-là, pour convenir de gestes pour
faciliter l'application de la retenue à la source et également d'un délai de
deux mois, là, pour faire la modification.
Donc, normalement, là, début mars, là, pour l'essentiel,
les systèmes de paie devraient être ajustés pour
retenir à la source la contribution santé,
ce qui va permettre, dans le fond, d'éviter des soldes à payer, là, en fin d'année,
là, pour les contribuables qui y sont
sujets. Mais c'était principalement la notion de revenu, également l'aptitude
pour l'individu de ne pas avoir la retenue s'il considère qu'il n'est
pas sujet à la contribution santé.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Viau.
M. Dubourg : Merci. Et la question précise, M.
Paquin, c'est que, pour un contribuable qui devait payer 1 000 $ de contribution
santé, de cette taxe santé là, si on dit que cette personne-là reçoit une paie
par semaine ou bien par quinzaine, donc
il y a un montant, disons, de 20 $ à 40 $ qui devrait être prélevé
par paie. Donc, si vous me dites que... M. le Président, si M. Paquin me dit que ça commence... ça va
commencer en mars, comment est-ce que ce 1 000 $ là va être
prélevé? Les montants qui n'ont pas été
prélevés depuis le début de janvier, c'est quoi, la comptabilité que vous allez
faire, à partir de ce moment-là, pour
prélever... Est-ce que vous allez prélever la totalité du 1 000 $ ou
bien ce qui va rester des mois à courir?
M. Paquin (Gilles) : Normalement, il va y avoir des
reliquats. Dans le cas de 1 000 $, on va parler d'un montant de l'ordre de
peut-être 140 $ à payer en fin d'année, grosso modo. La plupart des gens
paient 200 $, hein? 1 000 $, quand même, c'est une faible... une très faible
proportion des individus. N'eût été de la retenue à la source, il y aurait
quand même eu un solde à payer de
1 000 $, donc, à ce moment-là, là, c'est quand même juste un solde de
140 $. Je pense que c'est une nette amélioration. Et pour ceux qui
paient 200 $, là on parle de peut-être bien 30 $, grosso modo, d'écart,
là, d'un reliquat à payer, là, en fin d'année. Donc, on croit que c'est
acceptable pour une première année. Et par la suite ça va fonctionner, là, sur
une base de 12 mois, et il n'y aura plus ce phénomène-là.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Viau.
M. Dubourg : Oui, merci, M. le Président. Et c'est
là que je trouvais qu'il y avait un côté quand même prématuré à cette
annonce-là. Le ministre vient de dire que, nous, sous notre gouverne ou sous la
gouverne du Parti libéral, le montant de la taxe santé, c'était prélevé
dans la déclaration d'impôt. Alors, je peux lui dire que c'était transparent,
donc les gens pouvaient voir clairement dans
leur déclaration d'impôt qu'ils avaient un 200 $ à payer, et voilà, et
Revenu Québec prélevait ce
montant-là. Tandis que, là, avec l'aspect déduction à la source qu'il veut me
présenter comme étant une innovation, que, là, bon, maintenant, ça ne marche pas, et cette innovation-là… les gens,
en quelque sorte, sur leur paie, ils ne le verront pas, ce 10 $,
15 $, 20 $ là passer. Donc, moi, je peux lui dire que, question de
transparence, est-ce que ce n'était pas mieux, plutôt que d'improviser, de
mettre ça sous forme de déduction à la source?
Ce
que les gens, les Québécois souhaitent, c'est que, quand ils ont des crédits à
recevoir, que ce soit en ce qui concerne les
frais de garde, en ce qui concerne les allocations familiales, pour la gestion
de leur portefeuille, de leur budget, ils
veulent avoir ces montants-là rapidement. Donc, c'est tout à fait correct que
Revenu Québec leur permette d'avoir des crédits à tous les mois. Mais cette déduction-là, ça aurait pu
facilement, ne serait-ce... geste d'improvisation, on aurait pu rester comme étant une seule contribution, n'est-ce
pas, M. le Président? Le ministre des Finances est-il d'accord avec
cette affirmation?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Marceau : Merci,
M. le Président. Permettez-moi d'être en désaccord. Tout d'abord, je pense qu'il
y a une incompréhension
de la part du député de Viau, je le dis tout respectueusement, là. Le montant
de la contribution santé, ça va
apparaître dans le rapport d'impôt. Alors, dans le rapport d'impôt 2013 que les
gens vont compléter au printemps 2014, il va y avoir «impôt à
payer sur le revenu des particuliers», de la même façon qu'on a
présentement, il va y avoir «contribution
santé», de manière équivalente à la taxe
santé actuelle de 200 $, mais là ça va être la contribution santé, et par la suite il va y
avoir des déductions. Donc, ça va faire le total de l'impôt à payer plus la
contribution santé. Bon, ça donne un
montant. De cela, on va soustraire les retenues à la source qui vont avoir été
perçues, d'une part, en vertu de l'impôt sur le revenu des particuliers
et, d'autre part, en vertu de la contribution santé. Alors, il y a zéro
changement au plan de la transparence.
Par contre, il y a un
progrès quant à la retenue à la source puisqu'à l'époque précédente, sous votre
gouverne, il n'y en avait même pas, de
retenue à la source. Alors, je pense que les Québécois... puis je pense que
tous les fiscalistes vous le
confirmeront aussi, tous les Québécois apprécient le fait d'avoir des retenues
à la source puis de ne pas découvrir en fin d'année un solde imposant à payer. C'est la raison pour laquelle la
retenue à la source a été introduite dans notre fiscalité depuis plusieurs années. Et ça va continuer à être
le cas. Et je pense que le fait d'introduire ça dans le cas de la contribution
santé, c'est favorable pour les Québécois, ce n'est donc pas un problème. Puis
je reviens, là, pour finir sur la question de la transparence, il y a zéro
différence quant à la transparence, zéro.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le ministre, et nous passons maintenant au
représentant du gouvernement, du parti
ministériel. Et je cède la parole à M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
M.
Chapadeau :
Merci, M. le Président. Je vais simplement... Peut-être un petit commentaire
avant de passer aux questions. Un peu de la surprise, là, du ton utilisé par le député
de Viau ce matin, qui est généralement assez courtois. Ce matin, il
avait comme l'obligation de parler d'improvisation ou d'utiliser des mots qui
sont un peu... Il a parlé de «flouer», là, de «tromper», mais...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : On ne peut pas
le répéter.
M. Chapadeau : Non, non, je fais juste...
M. Dubourg : M. le Président...
Des voix : ...
M. Dubourg : M. le Président, il faut qu'il enlève... il faut qu'il
retire ces propos-là, c'est antiparlementaire.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Disons que le
mot n'est pas adressé à personne, là, on...
M. Chapadeau : Non, non, j'ai...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Mais soyez
prudent, M. le député de...
• (10 h 30) •
M.
Chapadeau : Non,
je suis normalement assez prudent, mais j'ai été surpris par l'ampleur, là, des
mots utilisés par mon collègue d'en face ce matin. Là où les Québécois n'en ont pas eu
pour leur argent, si on peut utiliser ce mot-là, c'est quand les députés du Parti libéral, à répétition, durant deux ans
et demi, se sont levés pour voter contre la mise en place de la commission Charbonneau. Quand on
regarde aujourd'hui les résultats, quand on regarde ce qui se passe à la
commission Charbonneau, dès ce matin, on
regardait ça, et il me semble que, là, il y aurait eu matière à se
questionner pourquoi les députés du Parti
libéral se sont levés pour voter constamment contre la mise en place de cette
commission-là, qui aurait pu faire épargner par ailleurs des millions de
dollars aux Québécois et Québécoises. Donc, là-dessus, je rappellerais mon collègue, là, à la prudence,
quand il veut attaquer... quand il veut utiliser le terme, là,«improvisation» en ce
qui concerne notre gouvernement.
Maintenant,
évidemment, ma question s'adresse à M. Paquin. Évidemment, je regardais le
rapport, M. Paquin, et on constate, là, que,
depuis la mise en place, là, en 1961, la mission de Revenu Québec a beaucoup
évolué. À titre d'exemple, là, il y a une expertise qui s'est développée au
niveau de la perception des cotisations avec le régime de l'assurance maladie du Québec, le régime d'assurance
parentale, depuis le 1er janvier 2011 et, depuis janvier 2011, la
Commission de la santé et de la sécurité du travail. Donc, la mission a évolué
au cours des années.
Moi, la question que j'aimerais vous poser ce matin, c'est
par rapport aux priorités de Revenu Québec, là,
pour les années à venir, là. Quand on
regarde le budget 2013‑2014, évidemment, là, vous avez un rôle fort important à
jouer, là, pour l'atteinte des cibles budgétaires. Donc, par rapport à vos
priorités et par rapport à la mission, nous parler un peu de la mission, nous
faire connaître un peu plus, là, Revenu Québec et nous parler aussi de vos
priorités pour les prochaines années.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Monsieur…
M. Marceau : M. Paquin.
M.
Paquin (Gilles) :
Merci. Merci. Oui, donc, comme vous le disiez, Revenu Québec a 50 ans, un peu
plus de 50
ans, donc a été créé en 1961, et, depuis ce temps, les fonctions et les mandats
attribués à Revenu Québec ont beaucoup évolué.
À l'origine, Revenu Québec était principalement un percepteur d'impôts et de
taxes. Maintenant, on fait ça. On collecte également plusieurs
contributions qui sont extrabudgétaires pour les organismes comme la CSST, le
régime d'assurance parentale — vous l'avez mentionné — qui viennent augmenter, là, les mandats de Revenu Québec. Et également on verse des montants à titre de crédits
d'impôt remboursables, que ce soit pour des entreprises à des fins de développement économique ou à des particuliers à
des fins de sécurité du revenu. Je pense notamment, là, au crédit d'impôt
pour recherche et développement, dans le cas
du développement économique, et crédit d'impôt pour la solidarité, dans
le cas du soutien, là, au revenu des ménages moins bien nantis.
Juste quelques
chiffres pour situer un peu, là, l'envergure des opérations à Revenu Québec.
Bien, on est 12 000 employés, à Revenu Québec, répartis dans à peu près 48
établissements sur tout le territoire. On collecte 91 milliards de
recettes annuellement, desquels on va rembourser 22 milliards en
remboursements, que ce soit aux particuliers,
aux entreprises, au titre de remboursement de taxes sur
intrants aux entreprises. Également, on collecte
la TPS, naturellement. Vous n'êtes pas sans
savoir qu'on agit comme percepteurs de la TPS sur le territoire du Québec.
On collecte également les pensions
alimentaires, c'est assez important, des montants, là, versés à des créanciers
de pensions alimentaires, de 489 millions en 2011‑2012.
On
a une clientèle très nombreuse, très diversifiée, 6,2 millions de
particuliers qui remettent annuellement leur
déclaration d'impôt, dont 500 000 particuliers en affaires. On a
500 000 sociétés également qui font affaires avec Revenu Québec. On a à peu près 700 000 mandataires en taxe de
vente. Donc, c'est beaucoup, beaucoup de... un très gros volume de
dossiers à traiter, plusieurs, donc, opérations, là, au niveau du service à la
clientèle et de la vérification, là, pour Revenu Québec.
Nos
priorités, je dirais, il y a deux grands axes aux travaux de Revenu Québec. Le
premier, c'est l'équité fiscale. Donc, l'équité fiscale se comprend de... dans le
fond, c'est l'objectif que chacun paie sa juste part des impôts et
taxes. On cherche, à travers cet
objectif-là, à offrir un service de qualité, donc des informations qui sont précises,
qui sont fiables, des réponses rapides lorsqu'on est questionnés par les
contribuables sur leurs obligations, leur situation. On cherche à lutter contre
l'évasion fiscale, c'est un programme qui est très important, surtout depuis
2010‑2011, au moment où il y a un plan de
retour à l'équilibre budgétaire qui a été adopté et pour lequel les cibles de
récupération qui ont été attribuées à Revenu Québec sont allées en
augmentant, avec les ressources également.
Donc,
on a, comme deuxième grand objectif, l'efficacité. Donc, deux orientations,
principalement. Avoir une gouvernance exemplaire. La gouvernance de Revenu
Québec a été modifiée avec la création de l'agence. Donc, d'un ministère, on est passés à une agence autonome. On
a un conseil d'administration, lequel s'est donné cinq comités pour assurer une bonne gouvernance de Revenu Québec :
un comité sur les technologies de l'information, qui sont très
importantes à Revenu Québec, des investissements annuels d'environ
115 millions; un comité sur la gouvernance et l'éthique; un comité sur les ressources humaines, les ressources
humaines, un volet très important également à Revenu Québec, on mise sur une professionnalisation de
notre personnel, donc davantage de formation, des gens qui sont très bien préparés pour le travail qu'on leur confie,
qui va, dans le fond... qui est de plus en plus complexe; également, on
a un comité sur... — j'ai dit éthique et
gouvernance — on a le comité sur la
vérification, naturellement, tout ce qui est la vérification des états financiers et le suivi budgétaire; et un comité
également pour les relations avec les citoyens, donc les services aux
particuliers et aux entreprises, ce qui est très important. On a un plan d'amélioration
des services aux particuliers et aux entreprises.
À l'intérieur de ce plan-là, on va trouver toutes les mesures d'allégement
réglementaire, le suivi du rapport Audet,
entre autres, là, sur l'allégement réglementaire pour les entreprises. Donc,
une gouvernance qui est très améliorée, avec la création de l'agence et
miser sur un personnel compétent.
Donc, également, parmi
nos objectifs, naturellement, il y a celui d'atteindre nos cibles de
récupération, pour lesquelles on est imputables. Donc, pour les cibles de
récupération, on déploie toutes les ressources qui nous ont été attribuées. À
chaque année, on a atteint nos cibles jusqu'à présent; ça va être le cas encore
cette année et l'année prochaine. Mais on le
fait dans le respect naturellement des contribuables. Il n'est pas question,
là, d'attribuer, là… d'avoir une
approche agressive. C'est une approche qui est respectueuse. On a amélioré
beaucoup nos protocoles d'intervention en vérification de façon à ce que
les contribuables puissent réagir à notre analyse de leur situation et puissent
avoir des recours advenant qu'ils sont en désaccord, naturellement, avec nous.
Donc, c'est un objectif, naturellement, qui est très important pour nous.
Et
également je parlais du sociofiscal, donc tout le versement de prestations qui
viennent soutenir le revenu de ménages moins bien nantis, c'est devenu une
priorité à Revenu Québec. Avec le crédit d'impôt pour la solidarité, on
verse à plus de 2 millions de ménages
des montants qui avoisinent les 1,5 milliard, donc une clientèle qui est très
vaste, très diversifiée, dont la
situation familiale peut bouger, peut changer. Puis on s'est engagés à tenir
compte des changements socioéconomiques de cette clientèle-là pratiquement, là, en temps réel,
de façon à ce que l'aide soit toujours bien adaptée à la situation réelle de ces ménages-là. Ça a été un
défi très important pour nous, notamment au plan informatique, de bâtir
des systèmes pour supporter ce type de programme là qui, à mon avis, innove
beaucoup, donc, mais jusqu'à présent on considère qu'on le fait avec succès.
Je
parle des projets informatiques. On a également un volet très innovation à
Revenu Québec. On l'a vu pour les MEV, les modules d'enregistrement des ventes dans
les restaurants, qui jusqu'à présent sont un succès pour augmenter le volume d'autocotisations. C'est ce type de
développements là également qu'on entrevoit peut-être éventuellement
pour d'autres secteurs. On a également
développé des applications qui nous ont valu une reconnaissance même au niveau
des Nations unies, comme l'indice de
richesse, entre autres, qui nous permet de faire des sélections et de vérifier
des cas où il y a des écarts entre le niveau de vie et les revenus des
individus. Donc, ça, ça fait partie également de notre plan de match pour l'année
qui s'en vient, poursuivre dans l'innovation, dans le fond.
Puis
la philosophie d'intervention de Revenu Québec, c'est une philosophie qui est
relativement simple. On mise sur l'autocotisation,
donc la plupart des gens paient leurs impôts très, très correctement sans qu'il
y ait de nécessité d'intervention. Donc,
pour ces gens-là, on cherche à simplifier les choses au maximum, prestation
électronique de services, notamment.
On est rendu à 55 % des déclarations qui sont faites électroniquement,
puis c'est quelque chose qui augmente de
10 % à 15 % par année, donc au niveau de la simplification. Et, par
contre, pour le très faible pourcentage qui cherche à passer à côté de
leurs obligations, bien on intensifie les activités d'enquête, donc, dans le
fond, de façon à signifier qu'au Québec il faut payer notre juste part. Puis c'est
notre mission. Voilà.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
M. Chapadeau : Il y a un élément que je retrouve dans mes notes, M.
Paquin, c'est le départ à la retraite, là. On
parle, d'ici cinq ans, là, de 2 700 employés, là, qui vont partir, qui
pourraient... qui sont éligibles à la retraite. Avez-vous, par rapport à cette question-là — puis
c'est une question importante, là — avez-vous un plan… Comment vous
allez passer au
travers de ces mises à la retraite là? Parce que c'est fort important, là, pour
garder la stabilité puis l'expertise, l'expérience du personnel, là, qui
font un bon travail, d'ailleurs, à Revenu Québec. Donc, si vous pouvez nous
parler un peu de comment vous allez affronter cette situation-là puis votre
plan que vous avez mis en place pour affronter cette situation-là.
• (10 h 40) •
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. Paquin.
M.
Paquin (Gilles) :
Oui. Oui. Oui, effectivement, on est comme l'ensemble de la fonction publique,
du secteur public,
on est confrontés avec des départs à la retraite qui avoisinent les 5 %
par année, c'est beaucoup. Le fait qu'on ait obtenu un statut d'agence nous permet d'avoir des concours qui sont, je
dirais, adaptés au type de ressources dont on a besoin, qui ne sont pas nécessairement les mêmes que dans l'ensemble de
la fonction publique, compte tenu qu'on a un grand besoin pour des vérificateurs, pour des percepteurs. Donc, c'est
des métiers quand même très spécifiques à Revenu Québec, pour lesquels, dans le fond, il y a un certain niveau de
qualification qui est requis. Nous, ensuite, on donne une formation, là,
de façon à ce que ces employés-là aient, là, les compétences pour exercer leur
emploi. Donc, d'adapter nos concours, dans
le fond, aux besoins de Revenu Québec nous aide en termes de recrutement pour
combler les départs à la retraite.
Naturellement, on essaie de faire une bonne transition
dans... un bon transfert des connaissances. Il y a des secteurs où je dirais
que c'est plus difficile, notamment en technologie de l'information, où, là,
vraiment le recrutement est plus ardu,
je dirais, que dans les autres corps d'emploi, quoique, pour les autres corps d'emploi,
on doit avoir une présence très significative sur les campus, dans les
collèges, de façon à ce que les gens entendent parler de nous et on doit faire
valoir également, là, le type de carrière qu'on peut conduire à Revenu Québec,
qui peut être très diversifiée dans un environnement qui est intéressant.
Mais,
pour les technologies de l'information, il a fallu qu'on aille un cran plus
loin. On a conduit jusqu'à présent quatre
missions en Europe. Donc, on va recruter, on est allés en Belgique, en France
et en Espagne également. Donc, on recrute à
l'extérieur avec un bon taux de rétention. Jusqu'à présent, là, on frise le
100 % dans la rétention. On a recruté à peu près 38, 40 personnes, comme ça, à l'extérieur. Trois missions; la
quatrième, je n'ai pas les résultats encore définitifs. Mais on en est là, c'est typique de l'ensemble de
l'industrie. Là, il y a un gros défi, là il y a un gros défi vraiment
parce que, là, la main-d'oeuvre est rare,
là, il faut déployer, là, beaucoup d'imagination pour attirer ces employés-là
et les conserver.
Mais
on a un plan, on a un plan, on a un plan de transformation global de la
fonction de gestion des ressources humaines, à Revenu Québec, qui passe par
éventuellement une nouvelle classification pour les employés, une
classification qui va être propre à l'Agence
du revenu, et naturellement un plan de recrutement, là, de façon... pour une
planification des départs. Donc, on sait à
partir d'un certain nombre d'indicateurs combien de départs on va avoir, à quel
endroit ils sont puis quels sont les emplois stratégiques. Puis on
invite également nos gestionnaires à planifier leur relève, ce qui est la base,
dans le fond, en gestion de toujours prévoir qui va remplacer qui.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
M. Chapadeau : Pouvez-vous nous parler un petit peu plus — parce que vous en avez parlé brièvement, là — sur les efforts qui sont faits pour sensibiliser... des
efforts de prévention puis de sensibilisation de la population par rapport aux
obligations fiscales, là, de la population?
M.
Paquin (Gilles) : Oui. Bien, tout d'abord,
on a fait une campagne de publicité qui va se poursuivre, donc deux séries de messages qui sensibilisaient à la
problématique de l'évasion, donc qui sensibilisaient au fait que, dans
le fond, les impôts et les taxes qui sont
prélevés servent à payer des services publics dont tout le monde profite. Donc,
tout le monde doit faire sa part à la
hauteur de ses moyens. Donc, ça, ça a été une campagne quand même qu'on a mis
quand même un certain nombre de ressources
là-dedans. Elle a été diffusée à la télévision, là, à des heures de grande
écoute. On a eu beaucoup de
commentaires. On pense que c'est une campagne qui a fait son effet puis on a l'intention
de la poursuivre, de la poursuivre probablement, là, au printemps, le
printemps étant toujours un bon moment pour sensibiliser les gens. C'est le
moment où les gens préparent les déclarations d'impôt, donc on pense que c'est
un moment qui est opportun pour faire cette sensibilisation-là.
Autrement,
on essaie beaucoup, dans nos communications avec les contribuables, de leur
simplifier la tâche de façon à ce qu'ils puissent se conformer plus facilement, et ça, c'est à
tous les niveaux, que ce soit au niveau de déclaration d'impôt des
particuliers jusqu'au recouvrement, donc dans tous les aspects de notre
fonctionnement, même chose au niveau du service à la clientèle.
Mais un geste qu'on a posé également, qui est plutôt
récent, pour sensibiliser les gens puis surtout de leur montrer qu'on cherche
vraiment l'équité fiscale, on publicise beaucoup les démarches qu'on fait pour
contrer l'évasion fiscale, par exemple
au niveau des condamnations qu'on peut obtenir pour la contrebande de tabac, on
a vu pour la restauration la semaine
passée, dans le fond, tous les gestes qu'on a posés suite à des dénonciations,
des choses comme ça, pour, dans le fond,
imposer des amendes aux gens qui n'avaient pas respecté les règles. On fait la
même chose lorsqu'on a des stratagèmesde
fausse facturation. Donc, on va diffuser des communiqués de presse quand on
obtient des condamnations ou quand on dépose
des constats d'infraction pour que les contribuables qui s'acquittent voient
bien que ceux qui ne le font pas, là, ils ne partent pas, là, en toute
tranquillité, là. On déploie des moyens pour s'assurer que les gens qui
trichent soient punis et on le fait savoir. Donc, c'est une façon également de
sensibiliser la population.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Il resterait 30 secondes, M. le député. Vous pouvez
empiéter sur votre deuxième bloc aussi, si
vous avez une autre question.
M. Chapadeau : On va le garder pour le deuxième.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : D'accord.
Alors, je cède maintenant la parole à M. le député de Chutes-de-la-Chaudière.
M.
Picard : Merci
aux gens de l'agence d'être ici ce matin. Salutations à tous mes collègues.
Juste une petite
remarque, là, pour les cahiers qu'on reçoit en retard, là. Vous n'êtes pas
pires que l'ancien gouvernement, là, c'est la même eau, là, c'est... On les reçoit toujours à la dernière minute,
là. Vous n'êtes pas pires, vous n'êtes pas mieux. Donc, c'est une chose qu'on devra changer avec le temps
si on veut faire un exercice sérieux de l'étude des crédits, selon moi.
Une
chose qui m'a surpris lorsque j'ai reçu les cahiers, «comparution». C'est la première fois que je vois
ça en 10
ans, là, «comparution» de Revenu Québec à l'étude des
crédits. Vous n'êtes pas en cour ici, là, puis on ne vous a pas assignés de force, là. En tout cas, j'ai trouvé ça
très, très bizarre, là. Vous voyez? «Comparution».
Première fois que je vois ça en 10 ans. En tout cas, ça, c'est ma remarque.
Une voix : …très sévère, très sévère.
M. Picard : On n'est pas si dangereux que ça. Oui, allez-y, M. Paquin.
M. Paquin (Gilles) : ...c'était comme ça l'année passée. Moi, j'arrive, hein,
je suis... Mais apparemment que c'était comme ça l'année passée.
M.
Picard : ...je n'ai
pas fait l'étude des crédits. Mais «comparution», en tout cas,
habituellement on ne voit pas ça, là. On n'est
pas...
Une voix : Audition.
M. Picard : Audition. On veut seulement vous entendre sur différents
sujets, là. Moi, j'irais au niveau de la masse salariale. Je veux juste bien
comprendre. Si on va à la page 159 du cahier des demandes de renseignements du deuxième groupe d'opposition, la masse salariale
qui est là, on dit : Au 28 novembre 2012. Votre... Page 159. Peut-être,
je suis dans l'erreur, je veux juste bien comprendre, là, avant de... Je pense
que M. Paquin l'a, le bon.
Une voix : C'est le bleu…
M.
Picard : Page 159, on parle de la
masse salariale de l'agence et, pour l'année 2012-2013, on arrête ça au 28 novembre 2012. Alors, moi, je ne suis pas dans
l'erreur, c'est il y a huit mois de l'exercice financier. Votre exercice
financier débute le 1er avril. Si on veut faire un comparatif à 2011-2012,
est-ce que ça serait logique de faire une simple
règle de trois, huit mois, 12 mois? Mais, monsieur, je comprends qu'il y a
certains petits ajustements. Si oui, j'ai fait des petits calculs, ça veut dire qu'au niveau des cadres supérieurs
et juridiques, si je n'ai pas fait d'erreur, il y aurait une augmentation de 6 millions
pour les cadres sur une base annuelle. À moins que je sois dans l'erreur, là,
je ne veux pas le... Parce que moi,
si je prends les cadres supérieurs et juridiques, là, on parle d'une masse
salariale de 42 millions pour huit
mois, si je ramène ça sur une base de 12 mois, ça fait 63 millions, et, l'an
passé, c'était 57 millions. En tout cas, puis le seul où je trouve
une baisse, c'est le personnel de bureau, technicien assimilé, lui, il a une
baisse de 4 millions.
Ma question est bien simple : Est-ce qu'on
crée une structure où il y a plus de chefs que d'Indiens, comme on voit beaucoup, là, ou... en tout cas ou je suis dans l'erreur,
là, ou il y a une raison que je ne comprends pas? C'est bien ouvert comme
question.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. Paquin.
M.
Paquin (Gilles) : Oui. Une règle de
trois, je pense, ça donne une approximation, là, ce n'est peut-être pas mauvais. Maintenant, il y a des facteurs qui ont
été ponctuels cette année. Il y a un forfaitaire qui a été versé, entre
autres, au plan salarial, pour les conventions collectives. Vous savez, il y
avait une clause dans les conventions collectives qui disait que, si on
atteignait tel niveau de croissance du PIB, il y avait un ajout, là, qui était
fait à l'indexation, là, des tables des échelles salariales de 0,5...
M.
Picard : Pour l'ensemble du
personnel. Donc, c'est...
•
(10 h 50) •
M. Paquin (Gilles) : Oui, c'est pour l'ensemble, mais
certain que ça vient gonfler. Quand vous faites une règle de trois, là, vous... La totalité du
forfaitaire a été versée, puis là bien c'est comme si on faisait... on lui
donnait un autre quatre mois d'application. Maintenant, je ne dis pas que ça explique la
variation. Il y a effectivement une augmentation du nombre de cadres qui vient avec l'augmentation du
nombre d'employés. Donc, on a eu à peu près une augmentation de
1 200 personnes grosso modo depuis 2010, pour la lutte à l'équilibre...
pour la lutte au déficit, dans le fond, pour le retour à l'équilibre budgétaire. Donc, c'est certain qu'en augmentant le
nombre d'employés on augmente également le nombre de cadres. Donc, vous allez le retrouver là. Également, il y a la
nouvelle convention collective des cadres juridiques, là — vous savez qu'il y a eu une entente entre le gouvernement et
ses juristes — pour laquelle il y a
des ajustements salariaux, puis ça a touché les cadres. Donc, ça, ça doit
rentrer également dans cet effet-là. Oui.
M.
Picard : C'est beau, merci.
M. Paquin (Gilles) : Mais normalement il y a une
augmentation du nombre de cadres. Je vous dirais que, sur le ratio, on reste un
ratio... on a 1-17, grosso modo. Mais, les opérations, on essaie de le
maintenir à 1-20, qui était... C'est un peu moins. J'avoue que le taux d'encadrement a augmenté un peu. Mais,
comme je vous disais, on cherche également une professionnalisation de notre personnel, donc la charge de ces
cadres-là par employé a augmenté aussi, mais il y en a plus.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député.
M. Picard : C'est bon. Là, on va aller dans les
diminutions. On va changer un petit peu. Dans le cahier blanc, cette fois-ci,
page 53, c'est concernant les déclarations de revenus des particuliers
transmises par voie électronique. Là, je vois une baisse. Je ne comprends pas, parce que j'avais l'impression que
ça allait toujours en augmentant. Soit qu'elles ont été produites et non traitées. Parce
que, même si on dit qu'au 30 novembre 2012 il y en a 800 000 de
moins, là, je ne pense pas qu'il y ait autant de personnes qui les produisent en retard,
là. C'est soit qu'elles ont été, je vais dire, traitées par
remboursement anticipé puis après ça passées dans le système… Bien, je vous
parle technique parce que je suis un ancien du Revenu, c'est pour ça que...
M.
Paquin (Gilles) : M. le Président, si
je peux me permettre.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. Paquin.
M. Paquin (Gilles) : Je crois que, dans ce cas-là, on ne
peut vraiment pas faire de règle de trois parce qu'il y a beaucoup plus de déclarations d'impôt des particuliers
qui vont... En tout cas, il nous manque quand même, là, toute la période de
mars, là, qui est quand même assez intense en termes de niveau, là. Il faudrait
quasiment que j'aie une mensualisation. Parce que, je vais vous dire, le nombre
de personnes qui déclarent de façon électronique augmente d'environ 10 %. Moi, c'est les statistiques
que j'ai. Donc là, à mon avis, c'est difficile de faire une règle de trois
parce que c'est... il n'y a pas... ce n'est probablement pas linéaire, cette
affaire-là, là.
M. Picard : Non, non, bien, moi, ce n'était pas
la règle de trois. Non, même c'est peut-être que j'ai erré, c'est que moi, je pensais que c'était des déclarations de
revenus de 2011, là, qui... Vous étiez rendus à 2 400, puis, si on prend l'autre
colonne avant, c'étaient des déclarations de 2010.
M.
Paquin (Gilles) : Ça, c'est deux
pleines années. Puis, là, on a seulement une période tronquée, là, avril à
30 novembre, oui.
M.
Picard : Là,
vous conviendrez avec moi que, rendu au 30 novembre, il n'en reste pas beaucoup
à produire, là. Mais en tout cas...
M. Paquin (Gilles) : Bien, mais il faut aller jusqu'au 31 mars. Il faut la
rendre comparable, là.
M. Picard : O.K. Donc, les déclarations qui vont
être traitées... qui seront traitées peut-être aujourd'hui ou dans les semaines qui suivent, avant le 31 mars, vont
venir augmenter ce nombre-là?
M.
Paquin (Gilles) : Oui, oui.
M.
Picard : O.K. Tandis que moi, je
pensais sur une base annuelle fiscale, dire : O.K., toutes les...
M.
Paquin (Gilles) : Non, non.
M.
Picard : …toutes les déclarations de
revenus 2012, je voudrais savoir le pourcentage, de 2011... O.K. Je comprends,
je comprends.
M.
Paquin (Gilles) : Il manque plusieurs
mois. Puis c'est des gros mois, en plus.
M.
Picard : O.K., c'est bon, merci. Au
niveau... Il me reste combien de temps, M. le Président?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Il vous reste cinq minutes, M. le député.
M. Picard : Cinq minutes. Ce matin, on voit, dans
Le Journal de Québec, là, qu'on parle des millions restés cachés en Suisse. J'essaie de comprendre pourquoi on est
beaucoup moins efficaces que la France pour aller récupérer ces argents-là. On parle d'un potentiel de
300 millions, on serait allés en chercher un 19 millions. Si on
regarde ce qui se passe en France,
ils ont récupéré 1,2 milliard de dollars, là. J'aimerais avoir des
éclaircissements. Je ne sais pas, au niveau de l'Agence de revenu du Canada, s'ils sont plus performants. Si oui,
est-ce que le système d'échange d'information peut fonctionner dans ces
cas-là? Je ne le sais pas, c'est une question, là, que je vous pose bien
simplement.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. Paquin.
M. Paquin (Gilles) : Oui. Bon. En ce qui concerne la
France, je ne peux pas commenter. Je dois vous dire que je n'ai pas l'information qui me permettrait de
vérifier, là, de quelle façon ils ont fonctionné, combien il y en avait, puis c'étaient quels genres de montants. Ce que je peux
vous dire, puis je pense que c'est un cas quand même qui... sur lequel
je ne peux pas dévoiler des informations qui nuiraient, là, aux démarches qu'on
prend pour recouvrir...
Parce que notre objectif, c'est de recouvrir un maximum d'argent
qui est possible, puis ça, on déploie tous les moyens qu'on peut. On a une collaboration avec l'Agence du revenu du
Canada à ce niveau-là. Et je vous dirais que là où on en est rendus, ce n'est pas la fin de l'histoire,
donc. Mais ça prend un certain temps, c'est des dossiers quand même, dans certains cas, qui peuvent remonter à
plusieurs années, hein, on peut parler, des fois, là, des dizaines d'années.
Donc, de reconstituer les événements, les
faits, d'aller chercher des éléments probants, ça prend quand même un certain
temps. On a des dossiers qui ont été traités
en divulgation volontaire, naturellement, puis on s'attend à en avoir d'autres
au fur et à mesure qu'on va avancer dans ce dossier-là, en collaboration
avec le fédéral. Maintenant, je dirais que ces dossiers-là demeurent quand même des dossiers complexes au
plan d'établir les faits, comment le capital de ces gens-là s'est
constitué, des choses comme ça.
M.
Picard : Il y a un travail qui se
fait, là, pour les récupérer le plus possible.
M. Paquin (Gilles) : Oui, oui, oui, puis ça fait partie de
nos priorités, là. On a ça, le programme de
divulgation volontaire, le traitement des
dénonciations également, les fiducies. Je veux dire, partout où on peut agir,
puis qu'on a une poignée, puis on a la législation qui nous le permet,
je veux dire, on est là, nous, c'est certain.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Deux minutes, M. le député.
M. Picard : Oui. Comme beaucoup de mes collègues
députés, on reçoit souvent des citoyens, des citoyens qui reçoivent des avis
de cotisation du ministère du Revenu. On fait un travail... on a une bonne
collaboration du ministère. Comme je
dis souvent aux gens, on ne change pas les lois, on s'assure que vous êtes
traités correctement par l'appareil gouvernemental.
Mais, depuis quelques mois, j'ai eu quelques situations,
là, de gens qui reçoivent un avis de cotisation, et le ministère oublie de leur dire qu'ils vont retenir de l'argent, style
crédit de solidarité. Puis là les gens, lorsque ça arrive, là, sont en
panique, là. Peut-être faire attention, là. Parce que nous... moi, si je reçois
un avis du ministère du Revenu, je vais
connaître les impacts ailleurs, un peu partout, mais les citoyens, là, ils ne
sont pas au courant de ça. Surtout que le crédit de solidarité, c'est avec la Régie des rentes, là. En tout cas,
je vous dis... je lève seulement un petit drapeau pour dire : Je pense qu'en informant correctement les
citoyens, lorsqu'ils reçoivent un avis de cotisation pour l'impôt, s'ils ne
voient pas les impacts à côté... Puis
souvent les gens, c'est des gens démunis, ça fait que là ça panique, avec
raison, là. Donc, en tout cas, je voudrais vous soulever ça ici, là,
pour améliorer les relations de l'agence avec les citoyens.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Vous avez un
commentaire, M. Paquin? Il resterait 30 secondes.
M.
Paquin (Gilles) : Oui. Bien, en fait,
on va vérifier ça. Je crois que c'est possible qu'il y ait eu des cas qui n'ont pas eu l'information comme quoi il y avait
une compensation qui s'était faite à partir du crédit d'impôt.
Normalement, c'est indiqué sur l'avis. On va s'assurer que ce soit fait.
M.
Picard : La
personne l'a appris lorsque le versement du crédit n'a pas été versé dans son
compte. Elle a dit : Qu'est-ce qui se
passe?
M. Paquin (Gilles) : Parce que l'avis devrait normalement le mentionner.
M. Picard : Je pose la question.
M. Paquin (Gilles) : Parfait.
M. Picard : O.K. Merci beaucoup.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le député de Chutes-de-la-Chaudière. Et je
cède maintenant la parole à M. le député de
Mercier, pour une période de 10 minutes.
M.
Khadir : Merci, M. le Président. Bonjour, chers collègues. Bonjour M.
Paquin, M. le ministre, mes collègues. Je voudrais d'abord commencer par... Lequel des
deux micros fonctionne? Parce qu'aucun n'est allumé actuellement.
Une voix : ...pas, on vous entend.
M.
Khadir : Ah,
bon! Je dois m'approcher de celui-là? Très bien. Alors, je réitère mes
salutations. Je voudrais d'abord revenir sur un sujet d'actualité, c'est-à-dire
la taxe sur le capital des entreprises, pas de toutes les entreprises.
On a aboli la taxe sur le capital de toutes
les entreprises à partir de 2007, puis plusieurs ont calculé ce que ça
permettait comme économies aux banques et aux compagnies financières.
Juste à ce chapitre, en 2006, c'étaient 740 millions de dollars. Entre
2006 et 2011, l'actif des entreprises financières et bancaires s'est accru de
plus de 50 %.
Donc, si on fait une règle de trois et que ça
suit la même courbe, ça voudrait dire que, si aujourd'hui on taxe… Je ne parle pas des
petites et moyennes entreprises mais uniquement les institutions bancaires, les
fiducies de placement, les sociétés
de valeurs mobilières, tout ça, là, O.K.? Ce n'est pas des gens à plaindre, ils
font beaucoup de profits, et leur actif a augmenté de 50 % même pendant la crise, donc entre 2006 et 2011.
Ça voudrait dire que c'est à peu près 1 milliard de dollars de revenus, la règle de trois appliquée,
si on part du principe que la taxe sur leur capital devrait... enfin leurs
capitaux doivent avoir suivi à peu près leur actif. D'accord, M. Paquin, vous
me suivez? 740 millions, 2006; aujourd'hui ce serait tout près de
1 milliard de dollars.
• (11 heures) •
J'en
parle parce que c'est un sujet d'actualité. M. Parizeau dit qu'on peut
avoir... Beaucoup de gens, là, aimeraient avoir l'éducation gratuite. S'ils sont contre
cette idée, c'est parce qu'ils sont persuadés qu'il n'y a pas d'autres
moyens que d'augmenter le fardeau fiscal des
contribuables. M. Parizeau nous a dit, la semaine passée, que ce n'est pas
vrai, on n'a pas besoin d'augmenter
le fardeau fiscal des contribuables moyens. On pourrait simplement renouer avec
une taxe sur le capital d'il y a à peu près six ans, sept ans que les
libéraux ont abandonnée, l'autre gouvernement.
Je voudrais savoir :
Est-ce que le gouvernement actuel, M. le ministre, tient à poursuivre la même
politique libérale? Si oui, pourquoi?
Pourquoi laisser 1 milliard de dollars dans la poche des banques et des
entreprises financières? Et, de l'autre
côté, on essaie par tous les moyens à équilibrer le budget. On a des
difficultés. On coupe ici, on coupe là, on coupe dans la recherche, on coupe dans la santé puis on va augmenter l'endettement
des étudiants. Première question.
Deuxième
question : Je pense que tout le monde admet que l'OCDE, c'est un organisme
sérieux. Ce n'est pas un organisme idéologique. Nous, on a des opinions, à
Québec solidaire, on les met de l'avant. Parfois, c'est, disons, dans la
même lignée que l'OCDE, parfois ça ne l'est
pas. Mais, en matière de lutte à l'évasion fiscale… pas à l'évasion
fiscale, lutte, disons, pour resserrer les
mailles de la fiscalité... Parce que, vous savez, il y a beaucoup de lois qui
permettent d'éviter de payer de l'impôt en toute légalité, sans faire de
l'évasion fiscale ou de la fraude illégalement. Et là, moralement, il y a aussi un problème. Quand un gouvernement comme
le vôtre veut équilibrer le budget à tout prix, là, il y a un problème
quand les mailles du filet sont trop importantes puis que des entreprises
multinationales ne paient pratiquement rien.
Donc,
ma question, pour être plus précis, pour mettre en relief pour les gens de la
commission les choses, mettre en perspective : Est-ce que M. Paquin pourrait
nous dire, en moyenne, une petite et moyenne entreprise, au Québec, paie
à peu près combien d'impôt au Québec, en moyenne — on doit avoir des
chiffres — puis ensuite
comparer ça à ce que paie, en pratique, pas
officiellement… Parce que l'OCDE, dans son rapport récent, là, il y a une
semaine, nous apprend que la plupart
des grandes multinationales ne paient, de manière effective, que moins de
5 % d'impôt dans les pays du G20, puis je pense que le Québec, avec le Canada, fait partie de ça. Donc, pour se
comprendre, en comparaison des multinationales qui paient de manière effective moins de 5 % d'impôt, combien
paient les petites et moyennes entreprises? Et, en conséquencede ça, est-ce que le gouvernement du PQ veut
resserrer un peu les mailles du filet, savoir, par exemple, qu'est-ce qui
arrive aux fiducies familiales? Est-ce que le ministre sait que, depuis cinq
ans, il n'y a aucun chiffre disponible sur les fiducies familiales? Combien d'argent
il y a dans les fiducies et pourquoi on ne les taxe pas?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M. Marceau : Oui. Je vais commencer par répondre à
la première question, là, la taxe sur le capital. La taxe sur le capital a été
abolie effectivement il y a plusieurs années. Puis, sur le fond, moi, je ne
pense pas que c'était une bonne forme
de taxation. On taxait le capital productif, puis ça désincitait les
entreprises à investir en capital. Or, la situation québécoise est telle que, s'il y a quelque chose,
on manque de capital, on manque de machines, on manque d'équipements...
M. Khadir : On parle des banques et des institutions financières, s'il
vous plaît.
M. Marceau : Je peux-tu… Oui, je sais, je sais. Je voulais juste...
M.
Khadir : Ne
déviez pas trop parce que je n'ai pas beaucoup de temps. Je parle des
institutions financières. Eux autres, ils ne
font pas de la…
M.
Marceau : Oui,
mais, là, c'est à cause qu'on est dans des principes, là, puis je veux juste
mettre sur la table des principes, là. Donc, la question de la taxe sur le
capital moi, je trouve que ce n'était pas une bonne forme de taxation.
Ça ne dit pas qu'il ne faut pas taxer les
institutions financières, ça dit simplement que la manière de les taxer, qui
est celle du capital, moi, en tout cas, ne me semblait pas opportune.
Cela étant, depuis
cette époque, il y a eu beaucoup de gestes, qui ont été posés, qui ont eu pour
impact d'augmenter le fardeau fiscal des
institutions financières. Tout d'abord, il faut rappeler qu'à l'époque où la
taxe sur le capital a été abolie, il y a eu, en contrepartie, une
augmentation de l'impôt sur le revenu des sociétés. Deuxièmement, plus
récemment, il y a eu harmonisation de la TVQ avec la TPS puis, à l'occasion de
cette harmonisation-là, il y a eu un changement
dans la façon de taxer les institutions financières, en particulier la façon
dont on traite les remboursements d'intrants. Troisièmement, dans le
budget, que j'ai déposé le 20 novembre dernier, il y avait une hausse de la
taxe compensatoire sur les institutions
financières. Si bien que, si vous faites le total de cela, moi, je vous dirais
qu'il n'y a pas de milliards de dollars qui flottent, qui sont...
M.
Khadir : Non, c'est
faux. C'est faux, parce que justement l'OCDE — M. le ministre, je m'excuse de vous interrompre — l'OCDE dit : C'est
une mauvaise manière de calculer la taxe sur le revenu parce que les
entreprises bancaires déclarent leurs pertes
et leurs dépenses ici puis vont déclarer leurs revenus dans les paradis
fiscaux. Un exemple de ça, c'est la
Banque Toronto-Dominion. Dans son rapport de l'année passée, il nous montrait,
lui-même, qu'il déclarait ses profits aux Bahamas, ce qui lui permettait
d'empocher plusieurs centaines de millions de dollars de profits
supplémentaires. Donc, l'OCDE vous contredit, dit que ce n'est pas une bonne
manière, parce qu'ils déclarent leurs revenus ailleurs.
M. Marceau : Ce que je peux vous dire, là, c'est que, dans les coffres
de l'État, il rentre de l'argent versé...
M. Khadir : Est-ce que vous pourriez dire quels chiffres?
M. Marceau : ...versé par les institutions...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Excusez, M. le
député, respectez les droits de parole...
M. Khadir : Excusez-moi.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : ...M. le
ministre.
M.
Marceau : Ce que
je peux vous dire, c'est qu'au total, là, les gestes qui ont été posés ces
dernières années ont fait augmenter le fardeau
des sociétés financières, des institutions financières de 500 millions de
dollars environ, que la baisse de la taxe sur le capital, ça représentait moins
de 200 millions de dollars, l'annulation, la portion institutions
financières, évidemment, je ne parle pas des...
M. Khadir : 737 millions.
M. Marceau : Bien, regardez, moi, je vous dis les chiffres que j'ai.
Peut-être que les vôtres sont meilleurs que les miens, là, mais, moi, je vous
dis les chiffres que j'ai, là, c'est qu'on parlait de moins de
200 millions.
M. Khadir : ...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Excusez! M. le député de Mercier, quand vous avez une
remarque comme ça, elle n'est même pas
enregistrée, là.
M. Khadir : C'est bien, c'est bon.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : On n'a pas le temps d'allumer votre micro. Ça fait que c'est
mieux de respecter les temps de parole de
chacun. M. le ministre.
M. Khadir : Je suis juste désolé qu'on ne
respecte pas les chiffres. Parce que c'est des chiffres du ministère du Revenu, publiés par le ministère du Revenu lui-même, en
2007, que nous avons utilisés, 737 millions.
M. Marceau : Bien, regardez...
M. Khadir : Repris par Radio-Canada sur son site de recherche.
M.
Marceau : Oui.
Bien, regardez, les chiffres que j'ai, là, c'est que l'abolition de la taxe sur
le capital pour les institutions financières,
ça représentait moins de 200 millions de dollars, et non pas...
M. Khadir : L'ensemble des institutions financières, 737...
M. Marceau : Bon, regardez, je vais...
M. Khadir : Je suis désolé, mais c'est parce que...
M. Marceau : Moi, je suis désolé pour vous...
M. Khadir : ...pour le travail de la commission...
M. Marceau : ...parce que je pense que vous êtes...
M. Khadir : Mais c'est parce que c'est...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Alors, si vous
voulez, il reste...
M. Khadir : M. le Président, pour le...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Il reste
une minute à votre temps, M. le député de Mercier, je vous la donne, c'est à vous la parole.
M. Marceau : Mais, si vous voulez, je peux parler des paradis fiscaux
deux secondes, là.
M. Khadir : M. le Président, c'est parce que ce n'est pas correct...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre, vous reviendrez tantôt.
M. Marceau : O.K.
M. Khadir : Ce n'est pas correct qu'on...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Mercier, votre minute.
M. Khadir : C'est parce que je ne peux pas accepter qu'on induise la
commission en erreur. 737 millions...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Vous savez, M. le député, vous devez prendre la parole d'un collègue.
M. Khadir : Très bien. Mais, alors, je la prends, mais je dis que...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Alors, je vous
demande de retirer ce que vous avez dit.
M.
Khadir : Je
retire, dans le sens que, lorsque M. le ministre dit que c'est moins de
200 millions de dollars, c'est les banques uniquement. D'accord? Si on prend les
chiffres du ministère de la Finance, en 2007, 39 % de l'ensemble de
la taxe sur le capital payée au Québec ont été payés par les entreprises
financières et bancaires, qui représentent plus qu'uniquement les banques, et ça, ça se chiffre à 737 millions de
dollars, c'est extrait directement du rapport du ministère des Finances,
ça a été publié comme tel sur le site de Radio-Canada.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M. Marceau : Oui, si ça peut…
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Non, non, non,
je ne vous donne pas la parole.
M. Marceau : Ah! Excusez-moi.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Je veux que vous laissiez terminer M. le député de Mercier. Il reste huit
secondes.
M. Khadir : Je dis simplement que ce n'est pas... je pense, ce n'est
pas dans l'intérêt du Québec que le gouvernement du Parti québécois continue le
laxisme du gouvernement libéral.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le
député, c'est...
M. Khadir : Nous avons besoin d'équilibrer...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Le temps qui vous est alloué est terminé. Merci
beaucoup. Et je cède maintenant la parole au
représentant du côté ministériel, M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Merci, M. le Président. Je salue les gens qui accompagnent le ministre et le
ministre, et mes amis d'en face, mes collègues. M. le ministre, est-ce que vous voulez prendre
du temps pour rajouter à votre réponse du député de Mercier? Je pourrais
vous laisser...
M. Marceau : Oui, j'aimerais bien, j'aimerais bien.
M. Therrien : Allez-y.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
• (11 h 10) •
M.
Marceau : Bon,
regardez, puis, en tout respect, là, pour le député de Mercier, moi, les
chiffres, qui m'ont été fournis par le
ministère des Finances sont que la taxe sur les institutions financières, au
moment de son abolition, ça représentait
moins de 200 millions de dollars. Deuxièmement, en 2014, si la même taxe
était appliquée, ça représenterait encore moins de 200 millions de
dollars. Bon. Premier élément, là.
Deuxièmement, je vous
l'ai dit, depuis 2007, des gestes ont été posés, qui ont eu pour effet d'augmenter
les montants versés par les institutions
financières. On pourrait débattre sur le caractère suffisant de cette hausse,
puis peut-être que vous pouvez me
convaincre que ce n'est pas suffisant, qu'il faudrait en faire plus. Moi, tout
ce que je vous dis, c'est que les
chiffres que j'ai, c'est que les... à ce jour, là, depuis 2007, depuis l'abolition,
au net, quand on tient compte de l'abolition et des différents gestes qui ont été posés, impôt sur le revenu des
sociétés, harmonisation puis la hausse que j'ai annoncée en novembre
dernier, au total on retrouve tout près de 500 millions de dollars de
plus. Mais, encore une fois, on pourrait diverger d'opinion sur le fait que c'est
suffisant ou pas. Bon.
Deuxièmement, je
voudrais juste discuter très brièvement des paradis fiscaux pour vous dire que,
là, je vous rejoins sur le fait qu'il y a à
faire pour lutter contre ce phénomène-là. Puis, malheureusement, il n'y a pas
de solution simple pour le Québec,
qui fait partie d'un tout qui s'appelle le Canada, puis, même pour le Canada,
il n'y a pas de solution simple, qui
fait partie d'un tout qui s'appelle le monde, la planète terre, dans laquelle
les multinationales peuvent se déplacer, ce qui fait que pour que des
véritables progrès se fassent sur cet enjeu-là, il faut que l'ensemble des pays — vous avez parlé de l'OCDE,
le G20 — il faut que l'ensemble des pays
établissent des conventions, de l'échange d'information puis revoient la façon
de faire, notre façon de taxer les multinationales. Là-dessus, je suis entièrement
d'accord avec vous. Ce que je vous
dirais, par contre,
ce que je vous dirais,
par contre, c'est qu'on ne peut pas agir seul. Il
faut absolument que tous les pays
progressent... Le système va être aussi fort que le plus faible de ses
maillons, et donc il faut que tous les pays progressent là-dessus.
Cela
étant, moi, je vous dis : Je suis de votre avis quant à la nécessité de
revoir les règles de taxation, de fiscalité internationale. Le Québec, je pense, a de très
bonnes collaborations avec le gouvernement fédéral au plan de la
fiscalité, avec l'Agence du revenu du
Canada, et je vais porter ce message-là lorsque j'aurai des rencontres avec les
homologues fédéraux, pour dire que... Puis
je pense qu'il y a du travail, le Canada a collaboré là-dedans, là, mais moi,
je vais pousser pour que ça avance encore plus vite. Cela étant, on est
aussi forts que le plus faible des maillons internationaux, et ce n'est pas si simple que cela, parce qu'évidemment
il y a toujours un joueur qui a intérêt à ce que ça ne fonctionne pas.
Alors, ça résume à peu près ce que je voulais vous dire là-dessus. Merci, M. le
Président.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Sanguinet.
M. Therrien : Merci, M. le Président. Je voudrais peut-être juste rajouter
à ce débat, si vous me permettez, là, il y a
un principe fondamental en économie publique — et
le ministre va être d'accord avec moi, j'imagine — il
y a une
différence entre la personne que tu taxes et celui qui paie la taxe. Ça veut
dire que ce n'est pas parce que tu taxes une entreprise que c'est l'entreprise
qui va payer la taxe, ça peut être d'autres qui puissent supporter le fardeau
de la taxe. Quand on taxe les banques, quand on taxe les entreprises, en
partant, on diminue les investissements, ce n'est pas nécessairement bien, mais, en plus, c'est que, si tu taxes la banque, tu
ne vas pas... la banque, ce n'est pas quelque chose qui paie une taxe. Si tu taxes la banque, c'est
soit les gens qui détiennent des actions de la banque qui vont payer la
taxe, c'est soit les gens qui travaillent à la banque qui vont avoir une baisse
de salaire ou en tout cas une rémunération plus difficile ou soit les
consommateurs qui vont se retrouver à avoir des frais qui sont plus élevés. Et,
quand on parle des consommateurs qui vont dans les banques, bien, c'est M. et
Mme Tout-le-monde.
Quand tu taxes une banque, ce n'est
automatiquement pas les propriétaires qui vont payer cette taxe-là. Pourquoi? Parce qu'ils sont extrêmement mobiles.
Ils vont tout simplement dire : Bien, moi, je vais laisser ces
actions-là pour aller chercher d'autres actions ailleurs. Ils sont très
mobiles, ça fait qu'ils ne veulent pas la payer puis ils ne la paieront pas à cause de ça. Ceux qui vont payer la
taxe, c'est ceux qui sont condamnés à faire affaire avec les banques de toute façon, et ça, c'est les consommateurs, c'est
nous, ça. Puis, en plus, si on va plus loin dans la logique, ceux qui
détiennent des actions de la banque, souvent c'est des fonds de retraite
des employés. Alors, il faut juste faire attention à ce discours-là, là. C'est
juste ce que je voulais rajouter. Je ne suis pas... J'imagine que vous êtes d'accord
avec ça.
M.
Marceau : Je pense que vous avez
raison.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M. Marceau : Oui, merci. Merci, M. le député.
Effectivement, c'est une chose de vouloir taxer les gens les plus fortunés, mais le moyen d'y parvenir, selon moi, c'est
bien plus de taxer les... par l'impôt sur le revenu des sociétés que de taxer par l'impôt sur le revenu... pardon,
les particuliers que de taxer les sociétés. C'est d'ailleurs ce que nous
avons fait dans le budget du 20 novembre dernier.
Cela étant, il n'en demeure pas moins que ces
multinationales, les multinationales dont il était question, il y en a plusieurs qui
échappent, là... Il y a eu beaucoup de cas en France qui ont fait la une
là-bas, là. Alors, mais ça ne se passera pas, là, malgré toutes les
bonnes intentions, même de la France, cela ne se produira pas tant et aussi
longtemps qu'il n'y aura pas de travail qui va s'effectuer à l'échelle
internationale. Et je pense qu'il est prévu que l'OCDE mette de l'avant un plan de travail pour arriver à
resserrer ces règles de taxation dès juin 2013. Donc, il y a du travail. Je
pense que les gens sont conscients de
ça. Puis, enfin j'ose croire, j'espère que ce travail-là va se poursuivre. Ça
prend la collaboration de toute la communauté internationale.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Sanguinet.
M. Therrien : Mon commentaire ne voulait pas
discréditer le travail effectué par notre collègue. Je veux dire, c'est des propos
remplis de bonnes intentions, il faut l'avouer. Je reviendrais sur les propos
de mon ami de... le député de Viau, tantôt. Il parlait de la taxe santé,
là, comme on avait bafoué la population. Tu sais, c'est le terme qu'il a
utilisé.
Une
voix
: …
M.
Therrien : …
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Bien, je vous demanderais de le retirer, M. le député.
M.
Therrien : Mais «bafoué», ce n'était
pas accepté?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Non, ce n'est pas accepté. On a même vérifié dans la liste, puis ce n'est pas
accepté.
M.
Therrien : O.K., je suis désolé. J'ai
manqué un bout d'histoire. Alors donc, je recommence, O.K.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Sauf, si vous le dites pour vous...
M. Therrien : Non, non, non, je le sais, je peux me
bafouer moi-même, je peux m'autobafouer, mais bon. Alors, tout ça pour
dire qu'on parle beaucoup de ça, comme quoi on n'a pas respecté notre promesse,
mais on était minoritaires. Mais je
reviendrai… juste un clin d'oeil à mon collègue, qu'en 2008 ils avaient juré qu'ils
ne monteraient pas la TVQ, ils avaient juré ça sur toutes les estrades.
Le député... Oui, oui, le député d'Outremont n'arrêtait pas allègrement de dire
que jamais, jamais, il ne ferait ça. Et il
ne l'a pas fait une fois, il l'a fait deux fois. C'est quand même
extraordinaire. Et c'est ces gens-là qui viennent nous dire qu'on ne
respecte pas notre parole. Mais c'est de toute beauté. Alors donc, j'apprécie
beaucoup des propos comme ça.
Une
voix : ...
M.
Therrien : Non, mais c'est la vérité.
Regardez, là, allez voir les archives si vous voulez. J'ai mon iPad, je peux
vous montrer la face du député d'Outremont en train de dire ça joyeusement,
avec le beau sourire aux lèvres.
Je
voudrais aussi mentionner qu'en économie publique une des... quand on évalue le
système de taxation, on regarde toujours des
propriétés. Il faut que le système de taxation ait certaines propriétés, entre
autres l'équité verticale. L'équité
verticale veut dire que, quand tu gagnes un salaire plus élevé, tu as la
responsabilité de payer plus. Quand tu as un salaire plus faible, tu paies moins. On peut-u dire que la taxe santé
proposée par les libéraux, là, ça ne respectait pas, mais pas du tout ça et que, ce qu'ils nous proposaient,
on était très, très, très loin de l'efficience au niveau de la taxation?
Alors, je veux dire, je pense qu'on n'a pas de leçons, M. le Président, à
recevoir de nos collègues.
Je voudrais revenir à ce que vous avez dit
tantôt, parce que peut-être que je n'ai pas compris, mais je vais vous poser la question,
puis ça vous permettra peut-être d'éclaircir mes lanternes. Quand vous avez
parlé qu'il y avait 5 % de retraites, et que vous aviez des embauches, et
puis ce n'était pas facile de trouver de la main-d'oeuvre qualifiée, vous
avez parlé d'un taux de rétention de
100 %? Est-ce que c'étaient pour les étrangers qui venaient ici, ou c'est
de façon générale?
Une
voix :…
M.
Therrien : Les étrangers? Et c'est
quoi, votre taux... Oui, vous pouvez… Allez-y.
M.
Paquin (Gilles) : C'était pour les
embauches qu'on avait faites lors des missions à l'étranger, 97 %, oui.
M. Therrien : O.K. Puis le taux de rétention pour
nous, là, d'ordre général, à Revenu Québec… non, mais à peu près, là, c'est... Avez-vous de la misère à retenir
votre monde ou les...
M.
Paquin (Gilles) : Non...
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : M. Paquin.
M. Paquin (Gilles) : Excusez-moi. Non, à
Revenu Québec, on est très contents de... Je dirais, les employés sont très attachés à l'organisation,
très fidèles. Ce n'est pas rare qu'on va rencontrer des gens qui sont là depuis
20, 25 ans. Je n'ai pas, de mémoire, le taux de roulement des employés,
excluant les retraites, là, mais il est dans les documents qui ont... (panne de son) ...on me l'apporte à l'instant.
Sans retraite, notre taux de roulement est de 1,9, de 1,9 %, c'est
quand même relativement bon. Avec les
retraites, là, c'est sûr qu'on augmente un peu plus, on était à 4 %...
4,2 %. Et ce taux de roulement
là... Ah! Excusez-moi, c'est parce que, là, il faut que je l'ajuste pour... C'est
parce que, là, il est mesuré au mois
de novembre, là. Dans les faits, annuellement, il tourne plus autour de
3 %, 3 % à 4 %, et, avec retraites, il va tourner autour
de 8 %, là. Donc, c'est sûr que les retraites, là, ça augmente beaucoup
le... Autrement, on est plus entre 3 % et 4 % de roulement, ce qui
est acceptable, je crois.
M.
Therrien : Oui. Bien, ça a l'air
bien. Donc, les gens se plaisent chez vous, finalement.
M.
Paquin (Gilles) : Oui.
M.
Therrien : O.K. Il n'y a pas trop de
problèmes à ce niveau-là, O.K.
Je voudrais revenir sur — bien, je pense qu'on
n'en avait pas parlé encore, là — l'évasion fiscale ou
les gens qui ne paient pas les impôts. J'ai
un document, ici, où ce qu'ils parlent... Je ne sais pas si vous allez être
capable de répondre à ma question,
là, mais ça me questionne, moi, personnellement, là. On parle de
3,5 milliards par année qui est une perte de revenus pour Revenu Québec. C'est une estimation, j'imagine, on
ne peut pas savoir exactement, là. Est-ce que quand même vous pensez que c'est une estimation qui tient la rampe ou...
On parle... Parce que, là, on parle à peu près de 1,5 % du PIB, à
peu près. Ça ressemble à ça, là? Il n'y a pas de contestation par rapport à ce
montant-là?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. Paquin.
•
(11 h 20) •
M. Paquin (Gilles) : Oui, oui, effectivement, le
potentiel, là, de récupération fiscale, on l'évalue à 3,5 milliards, là, puis il est réparti... C'est une
estimation qui est faite secteur par secteur, hein? Puis ensuite on fait une
agrégation, là. Donc, la construction
résidentielle, non résidentielle, le secteur de la restauration, ensuite les
ventes au détail, donc c'est réparti
comme ça. Puis, pour chaque secteur, on fait une évaluation, la plus fine qu'on
peut, de ce qu'on pense, là, qui sont des revenus, là, ou de la
consommation qui échappe à la taxation.
Donc, 3,5 milliards. Maintenant, ça, ça
exclut des activités qu'on pourrait appeler comme non productives, là, la fraude, par
exemple, les stratagèmes de fausse facturation, là. Ça fait que, nous, quand on
travaille en récupération, on a les revenus
qui ont été cachés ou la consommation qui a été cachée, mais on a également la
lutte à ces stratagèmes-là. On a la lutte,
par exemple, à des stratagèmes qui vont utiliser des fiducies, par exemple,
pour soustraire des revenus à l'impôt. Donc,
ce qui est improductif, là, ça s'ajoute au potentiel d'argent à récupérer puis
ça exclut également les choses qui sont illégales mais qui n'en
demeurent pas moins taxables, donc…
Mais c'est un chiffre, oui, que je pense qui est encore
juste. Il va probablement éventuellement y avoir des réévaluations de cette
donnée-là. Mais c'est une donnée qui a été vraiment faite, ce n'est pas un
chiffre qui a été fait sur un grand agrégat,
là, comme le PIB. On y est allés secteur par secteur avec des indicateurs
propres à ce... Ça a beaucoup évolué
dans le temps, la façon de mesurer l'évasion fiscale. Au tout début, c'étaient beaucoup
plus des agrégats comme ça, les
années 90, mais, là ça s'est beaucoup raffiné avec le temps et avec surtout la
disponibilité de statistiques beaucoup plus fines, là, qui nous permet d'avoir
des bonnes estimations.
Et, quand nous, on collecte en récupération,
s'ajoutent à ces montants-là, comme je vous disais, des montants pour des activités
improductives ou illégales, s'ajoutent des amendes également, des intérêts. C'est
pour ça que les montants peuvent être assez considérables, surtout quand
on tombe sur un cas où ça fait trois, quatre ans qu'il ne produit pas ou qu'il
ne déclare pas la totalité de ses revenus.
M. Therrien : Mais je suis content de votre
réponse, ça m'informe, parce que, moi, ce que j'avais vu comme… des documents, c'était
plus agrégé, on prenait le pourcentage du PIB, alors que votre démarche semble
beaucoup plus précise et, j'imagine, plus proche de la vérité. Je vous
remercie pour cette réponse, je trouve ça intéressant.
Je voudrais revenir sur les mesures du dernier
budget puis les mesures qui ont précédé le dernier budget par rapport à la récupération des fonds. Il y a des
cibles qui ont été évoquées, qui sont assez ambitieuses. Je voudrais
savoir c'est quoi que vous faites comme effort, en gros, là, concrètement,
pour essayer de respecter les cibles de récupération par rapport à ce manque à
gagner là pour le Trésor québécois, s'il vous plaît?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. Paquin.
M. Paquin (Gilles) : Oui, effectivement, les cibles de
récupération, c'est très important pour la performance de l'agence. On est
imputables de ces cibles-là. On a obtenu des ressources pour les atteindre, et
les ressources qu'on obtient, c'est
important de préciser qu'elles sont en lien avec des programmes de vérification,
de contrôle ou de perception, là, qui sont identifiés, là. On ne fait
pas juste ajouter quantitativement, proportionnellement, des gens un peu
partout. On identifie, dans chacun des
secteurs... Nous, les grands secteurs, bon, il y a les entreprises, d'un côté,
il y a des particuliers, il y a le
recouvrement, il y a les planifications fiscales abusives, il y a les
divulgations volontaires, on en a parlé un petit peu tout à l'heure. On
a des programmes spécifiques qui sont la restauration, la construction, entre
autres, le tabac, la lutte au tabac, la lutte contre les crimes économiques et
financiers. Donc, l'ensemble de ces choses là contribuent à l'atteinte des
cibles.
Effectivement, les cibles ont augmenté quand
même substantiellement. Quand on tient compte des montants qu'on doit également
récupérer, qui servent à financer finalement nos activités de récupération, on
est passés de 2,6 milliards, en
2010‑2011, à 3,4 milliards, cette année, et 3,9 milliards, pour 2013‑2014,
donc. Et, pour effectuer ces récupérations-là, donc, comme je disais, on répartit ça à travers l'organisation dans des
programmes, là, qui sont identifiés, de récupération. Et je dirais que
40 % de la récupération va se faire principalement auprès des grandes
entreprises, là. Donc, globalement, c'est vraiment là qu'on va chercher le gros
des récupérations.
Les
secteurs spécifiques vont contribuer. Comme la construction, on en a pour
300 millions cette année… 2011‑2012, de
récupération. La restauration, bien vous avez vu, en autocotisation, 160, mais,
quand on cumule l'ensemble des effets de nos efforts, on est allés
chercher 240 millions l'année passée, puis on escompte un montant
comparable cette année.
Des planifications fiscales agressives, ça, c'est
une initiative qui date d'il y a deux ans, pour laquelle on a créé une équipe dédiée,
25 personnes à peu près qui travaillent à identifier des stratagèmes à travers
lesquels les gens finalement évitent l'impôt complètement ou diminuent
leur taux de taxation en transférant une partie de ce qu'ils ont dans une
juridiction où le taux est plus faible. Donc, c'est des stratagèmes qu'on...
Puis ça, on récupère 80 millions par année là-dedans. Puis, donc, c'est quelque chose qui est important puis qui
est très important pour l'équité. Souvent, on voit ça, des stratagèmes, les gens disent : Bon. C'est
encore les plus nantis qui s'en tirent sans payer d'impôt. Donc, je pense
que c'est fondamental, au-delà de la
question d'argent, de lutter contre ce type de stratagèmes là pour renforcer
également dans la population le sentiment qu'on est équitables puis que la
justice s'applique également à tout le monde.
Donc,
si je reviens aux activités de récupération, pour ce qui est du gros volume, on
fonctionne sur, je dirais, quatre niveaux plus généraux. D'abord, la
non-production. La première affaire qu'on va tenter de déceler, c'est des contribuables qui ne produisent pas. Ils peuvent
ne pas produire en impôt des particuliers, en impôt des sociétés, en
taxes. Donc, le fait de ne pas produire, en
partant, là, il y a une perte importante associée à ça. Il faut les déceler; ce
n'est pas nécessairement facile, ça prend des indicateurs puis des
routines dans nos systèmes qui nous permettent de déceler, là, la présence d'une activité productrice mais qui
n'a pas produit d'impôt, établir une cotisation puis ensuite cheminer
pour essayer d'établir la vraie facture qui était à payer. Donc, on travaille
beaucoup sur la non-production.
La cotisation, bien, c'est de réviser les
données qui nous sont soumises par le contribuable puis s'assurer que c'est cotisé sur le bon
montant. Donc, souvent, quand on fait notre déclaration d'impôt, on va recevoir
un avis de cotisation qui va modifier
un peu les données qu'on a soumises parce que, bon, il y avait des erreurs sur
tel, tel, tel montant à déclarer par
rapport au feuillet que nous... par ailleurs, par exemple. Donc, il y a un
travail qui se fait là. Je donne des chiffres. Par exemple, la non-production, c'est
190 millions, grosso modo, par année; la cotisation révisée,
220 millions. Le gros, c'est la vérification,
pour 1 815 000 000 $, là, en 2011‑2012. Donc là, c'est
vraiment... même une fois cotisé, on revient à l'intérieur des délais de prescription et on va visiter les
entreprises. Toutes les entreprises importantes sont visitées au moins une fois par trois ans. Donc, on
retourne, on passe les livres des contrats et on établit, des fois, là, des
corrections aux déclarations passées, qui nous rapportent, là,
1 830 000 000 $... 1 815 000 000 $,
1 816 000 000 $ en 2011‑2012.
Ensuite, il y a les enquêtes. Donc, quand on
est convaincu… En vérification, un vérificateur va voir des choses qui lui donnent à penser qu'il
y a fraude, intention de frauder. Bien, là, on est plus dans le domaine du pénal ou du
criminel. Là, ça passe aux enquêtes, qui est un secteur distinct de l'agence.
Et donc, là, ce qu'on recherche, c'est des condamnations principalement.
Mais on a également des cotisations qui peuvent être émises. Puis, pour l'année
2011‑2012, on avait 32 millions de
revenus en récupération. Donc, ça, c'est des actifs de récupération. Je ne veux
pas...
Je veux juste glisser un mot également
sur le recouvrement. Parce que le recouvrement, même quand les créances sont perdues, dans le sens que, je veux dire, on
a pris une provision pour mauvaise créance, on n'abandonne jamais dans nos
efforts de récupérer l'argent dû au gouvernement, donc, par le programme de
recouvrement, qui est très important à
Revenu Québec et pour lequel, dans le fond, là, on travaille à différents
niveaux pour amener les gens, là, à prendre entente avec nous et payer
leur dû. Sinon, bien, on prend des actions pour recouvrer les montants.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Merci, M. Paquin. Nous allons maintenant du côté de l'opposition officielle. M.
le député de Viau.
M. Dubourg : Merci, M. le Président. Donc, M. le Président, bon, je
vais m'adresser au ministre, que dans le plan budgétaire, à la page 132...
M.
Marceau : A-132?
M.
Dubourg : Non, non, non. Excuse-moi,
c'est dans le budget de dépenses, plutôt. Dans le budget de dépenses, à la page
132...
M.
Marceau : Quel volume?
M.
Dubourg : Budget de dépenses 2013‑2014,
c'est le crédit du ministère. C'est bien facile, c'est qu'à cette page-là, 132, je vois que le budget est passé
de... qu'on parle de 295 millions à 255 millions. Donc, il y a
une baisse d'environ 40 millions dans le budget, et, plus précisément, M.
le ministre... M. le Président, il y a une coupure de 6 millions dans les crédits consacrés à la lutte à l'évasion
fiscale. Donc, j'aimerais que le ministre me dise qu'est-ce qui est
affecté par cette coupure-là de 6 millions dans les crédits de lutte à l'évasion
fiscale, s'il vous plaît.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M.
Marceau : Oui. Je suis en train de
retrouver la page. Pouvez-vous me la rappeler? Je m'excuse, là.
M. Dubourg : Oui. C'est à la page 132, et il est
indiqué : «Lutte contre l'évasion
fiscale et le travail au noir». C'est de 24,4 millions à 18 275 000 $.
M.
Marceau : O.K. C'est la provision,
là. C'est ça? Je n'ai pas la bonne page.
•
(11 h 30) •
M.
Dubourg : D'abord, M. le Président,
bien, je reprends la question autrement. Il y a une baisse... Ou bien M. Paquin
semble être en mesure de répondre?
M.
Paquin (Gilles) : Oui, bien, je n'ai
pas l'information pour le budget de dépenses...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Attendez un peu. Attendez un petit peu, M. Paquin. Il faut l'accord du
ministre.
M.
Marceau : Non, ça va. Donc, on parle
de la provision, hein, M. le député?
M.
Dubourg : Oui, oui.
M. Marceau : C'est bien ça? O.K. Alors, il y a deux
éléments de réponse, là. Le premier, c'est qu'effectivement,
donc, le budget de la provision passe de
57 millions à 43,7 millions entre 2012‑2013 et 2013‑2014. C'est de ça
dont on parle?
Là-dessus, il y a 6 millions de crédits périmés, ce qui fait... en 2012‑2013,
ce qui porte, donc, la somme de provision à 51,3 millions. Et donc,
le véritable écart, il est de 7,6 millions de dollars.
Par ailleurs, quant aux actions de lutte à l'évasion
fiscale, il n'y a aucune diminution dans les secteurs à risque que sont le tabac et la construction. Alors, pour
le tabac, le financement est maintenu au niveau de 2012‑2013. Puis, pour la construction, les organismes partenaires, là,
du gouvernement vont augmenter leur contribution de façon à maintenir le
niveau total d'effort constant. Donc, c'est ce qu'il faut retenir là-dessus.
Bon, voilà. Je peux vous faire la liste des organismes partenaires, là, dans
ces dossiers-là, si vous le voulez, là, mais je pense que vous les connaissez.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Viau.
M. Dubourg : Merci. Et le ministre du Revenu a
placé une commande, il a demandé… bien, enfin, que l'agence récupère, bon,
jusqu'à 440 millions. Donc, on a une augmentation de 80 millions
cette année, 90 millions et 100 millions l'année suivante. Or, il n'y a aucune ressource
additionnelle allouée à l'Agence du revenu. Donc, je me dis, c'est de la
pression additionnelle. C'est-à-dire que, depuis qu'on a commencé le plan de l'équilibre
budgétaire, on a accordé un certain nombre
de ressources. Or, là, dans le cadre du dernier budget, M. le Président, le
ministre a augmenté, a augmenté sa commande.
Et moi, je me dis : Quel impact que ça va avoir sur les employés?, en ce
sens que, tout à l'heure, on a vu, on a fait un parallèle avec la
formation, question de stress qu'on a vu tout à l'heure, on parle de plus de
600 000 $ qui ont été dépensés. Or, ça, je me dis, est-ce que ce n'est
pas un stress additionnel sur les percepteurs, sur les vérificateurs, de façon à leur dire : Il faut qu'on aille
chercher beaucoup plus, donc allons-y avec, je ne sais pas, le gros bout du
bâton?
Parce que, M. le Président, vous êtes
comptable professionnel agréé, vous aussi, donc vous avez souvent l'habitude d'entendre que les gens disent que, bon, à tort, dans certaines
situations, que les inspecteurs du revenu du Québec arrivent avec leurs gros
sabots. Donc, je me pose la question : Est-ce que ce n'est pas une
pression additionnelle?
Parce
que M. Paquin vient de dire que, dans cette lutte-là, on a accordé des
ressources additionnelles, mais ces ressources-là, ce ne sont pas dans le cadre
du dernier budget, c'est des ressources qui ont été allouées depuis bien avant. Si vous prenez le budget qui a été déposé par mon
collègue le député d'Outremont, il y avait 435 millions de dollars de
ressources additionnelles. Et ces ressources-là ont été bien réparties au
niveau de l'évasion fiscale, que ce soit pour le tabac… tous les postes, la boisson alcoolique,
les agences de placement, tout ça, ça été identifié, et effectivement l'Agence du revenu a eu des résultats assez importants.
Donc, la question que je pose, c'est que, demander autant… Est-ce que c'est réaliste de la part du
ministre du Revenu, cette commande-là à l'Agence du revenu du Québec?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Marceau : Oui,
merci, M. le Président. La réponse, c'est qu'il y a des ressources
supplémentaires. Puis, si vous permettez, je vais laisser à M. Paquin
le soin de répondre parce qu'effectivement, il y a... Autrement, on
exigerait beaucoup des mêmes personnes.
Alors, il y a des personnes supplémentaires qui travaillent à atteindre les
objectifs, là. Mais M. Paquin va vous donner toutes les précisions
nécessaires.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. Paquin.
M.
Paquin (Gilles) :
Oui, effectivement, au budget de novembre, on a eu une cible additionnelle de 80 millions en récupération, donc, qui s'ajoutaient
aux 400 qu'on devait réaliser en 2013‑2014, additionnels, pour laquelle on a eu 185 ETC et un budget de 15 millions
additionnels. Donc, on a eu les ressources pour aller chercher cette cible
additionnelle là. Et, comme ça a été mentionné, pour le 400, c'était déjà
programmé dans nos bases, les ressources additionnelles pour aller chercher le
400. De sorte que, globalement, nos effectifs vont augmenter de 410 ETC en
2013-2014 pour l'atteinte des cibles de
récupération, et notre budget, lui, augmente globalement de
1 018 000 000 $ à 1 072 000 000 $,
ce qui est quand même une progression d'environ 8 % essentiellement pour
la récupération, là.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Viau.
M. Dubourg : Oui, merci. Et, M. le Président, tout à l'heure, M. Paquin
y a fait allusion, pour atteindre ces cibles-là, il y a un certain nombre de
mesures additionnelles que l'Agence du revenu va mettre de l'avant. D'ailleurs,
dans le budget, je pense qu'on en parle, de quatre mesures. Mais, ces
mesures-là, pour moi, il n'y a rien de concret. J'aimerais entendre, s'il vous plaît, M. le Président... que le ministre
des Finances nous dise comment est-ce que l'Agence du revenu va s'y prendre pour arriver à ces
cibles-là. Parce que, une des mesures, on parle d'utiliser un peu le
système de MEV qu'on retrouve dans les
restaurants, dans d'autres industries. Donc, est-ce que, dans une année, ces
mesures-là vont être en place de façon à aller atteindre ces cibles-là, de 80 à
100 millions de dollars?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Marceau : Oui,
merci. J'ai fait une blague. Je disais à M. Paquin qu'il devrait dire qu'on
va installer des MEV chez les comptables
particulièrement.
Des voix : ...
M. Marceau : Mais c'était une mauvaise blague.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : ...sur les
comptables.
M.
Marceau : Non, c'est
que, pour les gens qui nous suivent, et le député de Viau et le député de
Rimouski sont des comptables. Alors, c'était
le sens de la blague.
Alors, je vais laisser
à M. Paquin le soin de répondre en détail. Mais effectivement il y a des
mesures qui sont annoncées dans le budget,
qui concernent... En fait, il y en avait quatre, là, qui ont été annoncées plus
particulièrement : augmenter l'efficacité
de la détection et de la vérification, vous
avez raison, M. le député de Viau; étendre l'utilisation
des modules d'enregistrement des ventes,
là-dessus, il y a du travail qui se fait, puis M. Paquin vous en parlera;
obliger des fiducies à produire une
déclaration. Donc, il y a un travail qui a été entrepris depuis deux ans,
visant à faire en sorte que les fiducies
se conforment à nos lois fiscales. M. Paquin pourra vous en dire plus. Et
finalement il y a un quatrième élément dont
il n'a pas été question, c'est celui d'obtenir des agences de placement de
personnel, là, d'obtenir une attestation de Revenu Québec, comme ça a
été fait dans le secteur de la construction pour les contrats publics. Donc, je
vais laisser à M. Paquin le soin d'en dire plus.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. Paquin.
M.
Paquin (Gilles) :
Oui. Tout d'abord, pour ce qui est des mesures touchant l'efficacité et la
détection, j'en ai glissé un mot tout à l'heure, on cherche beaucoup à développer des
algorithmes sélection pour la vérification qui vont produire davantage de rendement, donc en faisant,
là... en échantillonnant des contribuables dont les caractéristiques
nous incitent à penser, là, qu'il y a un
potentiel de récupération. Puis ça, ça peut être via l'indice de richesse ou
via d'autres mécanismes qui utilisent
intensément les technologies de l'information, là, qu'on va développer ces
outils-là dans différents secteurs, là, notamment l'immobilier, par
exemple, pour en prendre un comme ça.
Les MEV, effectivement, là, le succès qu'on a
eu dans la restauration nous incite à envisager d'autres applications pour les MEV. Maintenant, je crois qu'il
y a une partie du... une partie, une grande partie du succès des MEV en
restauration, ça a été, dans le fond, l'adhésion des restaurateurs, hein, puis
la collaboration qu'on a pu obtenir de l'industrie.
Donc, on voit ça comme une condition préalable, là, à l'extension des MEV dans
d'autres secteurs. Mais très bientôt
on devrait pouvoir discuter, là, d'autres secteurs couverts par cet outil-là,
pour lequel les adaptations technologiques vont être relativement
minimes, là.
C'était vraiment le concept initial,
là, qui a demandé beaucoup de travail au plan technologique pour faire un appareil
qui est robuste, qui ne peut pas être piraté, puis toute la stratégie d'inspection
aussi qu'on a rodée avec le secteur de la restauration et que, là, on va
étendre éventuellement à d'autres secteurs, mais, comme je disais, avec, comme conditions préalables, là, l'adhésion du
secteur puis une bonne collaboration pour que ça se fasse, là, au
bénéfice de ceux qui se conforment. Parce qu'on
sait que la fraude, bien, entre deux restaurants à l'époque, ça se
faisait au détriment du restaurant qui se conformait, hein. Puis donc, je pense
que c'est... Pour cette raison-là, on a toujours un appui dans les secteurs où
on envisage de faire ces extensions-là.
•
(11 h 40) •
Les fiducies. Je
parlais des planifications fiscales agressives. Les
fiducies, les fiducies étrangères, en
particulier dans le secteur immobilier, on a détecté beaucoup de problèmes à ce
niveau-là, des façons de détenir des actifs immobiliers
considérables, de les vendre et de ne pas avoir à s'imposer au Québec sous
des... pour des raisons de contrôle étranger.
Donc, la mesure qui a été annoncée l'année passée est très importante parce qu'elle
va obliger ces fiducies-là à produire lorsqu'elles détiennent un actif
puis qu'elles font une vente. Donc, ça va nous permettre de bien connaître, dans le fond, la... qui est dans ce secteur-là, c'est
quoi, les actifs qu'ils possèdent, et, de là, à raffiner nos techniques
pour voir s'il n'y avait pas là un impôt qui
devait être payé puis qui n'a pas été payé. Ce n'est peut-être pas
nécessairement dans tous les cas, mais il
faut que tout se fasse dans le respect de la législation. Mais ça, c'est un
travail qui se fait, qui est très important. Puis, comme je le disais,
des planifications fiscales agressives, on va chercher 80 millions par
année, ce qui n'est pas négligeable, là. Puis ça, c'est régulier, là, depuis
deux, trois ans.
Au niveau des agences de placement, une des
choses qui est envisagée... Il va y avoir un ensemble de mesures éventuellement
plus large qui va couvrir plus que la fiscalité parce que c'est une
problématique qui est plus grande que seulement la fiscalité, il y a
toute la question de la protection sociale, hein, des employés de ces
agences-là. Mais, au niveau de la fiscalité,
nous, on a un mécanisme qui s'appelle l'attestation fiscale, qui est très
facile à mettre en place puis pour
lequel, dans le fond, le contribuable, lorsqu'une attestation fiscale est
demandée, se rend sur le site de Revenu Québec et peut obtenir, dans le fond, une attestation qui confirme qu'il ne
nous doit pas d'argent ou, s'il nous en doit, il a pris un arrangement
avec nous.
Donc,
on pense étendre le mécanisme d'attestation aux agences de placement, ce qui
serait une façon de les contrôler au plan fiscal, pour le client comme pour l'agence,
de façon à ce que, dans le fond, quelqu'un qui emploie une agence de placement doive se renseigner sur, je dirais, la probité
fiscale du fournisseur. Donc, il y a des éléments là qui vont nous
permettre... Déjà, déjà, avec ce qui a été fait au niveau des agences de
placement, on enregistre des revenus additionnels puis on va pouvoir aller plus
loin avec ce qui est envisagé pour le futur.
Le
mécanisme d'attestation, on l'utilise beaucoup. Là, il y a la loi n° 1
sur l'intégrité des marchés publics. On a
émis plus de 78 000 attestations depuis que le mécanisme existe. Et
on estime, là, qu'il y a une bonne récupération qui a été faite en
autocotisations suite à l'imposition de ce mécanisme-là parce que les
entreprises, pour faire affaire avec le
gouvernement dans les marchés publics, doivent produire l'attestation. Ça va
demeurer, avec la loi n° 1. Présentement, pour les moins
de 40 millions, les projets de moins de 40 millions, c'est d'office; pour les
plus, il y a ça, en plus d'avoir une probité au niveau des enquêtes. Donc, c'est
ce qui est envisagé au-delà des activités régulières, là.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Viau.
M. Dubourg : Merci, M. le Président. Les réponses,
là, sont tout à fait éloquentes, là, de la part de M. Paquin. On connaît cette équipe-là de l'Agence du revenu
du Québec, ça fonctionne très bien. Je veux aussi ouvrir une parenthèse pour saluer le passage de ministère à
agence. Je pense que, M. le Président, vous étiez là, vous pouvez
convenir aussi que, bon, ça s'est bien passé
et que ça permet aussi à l'agence d'améliorer ou bien d'avoir encore des
employés avec une qualité... de façon
exceptionnelle, étant donné qu'ils peuvent embaucher, là, comme on le sait,
plus facilement. Puis, on voit, aussi les prix, les distinctions
continuent à pleuvoir sur l'agence du revenu. C'est très bien.
Mais la question principale de mon
intervention, la thèse que je suis en train de défendre, c'est que... Dans le plan budgétaire, le ministre du Revenu nous a dit qu'il y
a quatre nouveaux projets pour atteindre ces cibles-là, de 80, 90 et
100 millions : J'annonce quatre nouveaux projets. On parle de la
non-conformité aux lois fiscales, de détection et vérification. Pour moi, et M. Paquin vient de le dire, ça fait longtemps que ça fait partie du mandat de l'agence
du revenu de faire la sélection de dossiers,
de vérifier des dossiers. Donc, en quoi la non-conformité aux lois fiscales...
Quel élément précis dont on peut parler? Je ne vois pas.
Deuxièmement, on veut étendre l'utilisation
des modules d'enregistrement des ventes. M. Paquin est au courant. Combien de temps que ça a pris pour l'industrie
de la restauration pour mettre les MEV, les modules en place? Oui, je comprends qu'on ne va pas refaire la roue quand
on va l'installer ou bien on est en train de voir sur d'autres
industries, mais, pour l'instant, là, on est
au stade embryonnaire. Et vous avez une cible de 80 millions à atteindre
bientôt. Vous me parlez de fiducies à produire. Mais là vous avez dit :
Dans le cadre de la planification fiscale agressive, depuis l'an passé, ces
mesures-là sont en place. Donc, ça ne date pas du dernier budget de novembre.
Et enfin, les agences de placement, vous
nous dites qu'il y a 78 000 attestations qui ont déjà été émises.
Donc, M. le ministre, en quoi on parle de nouveaux projets
pour aller atteindre ces cibles-là?
Donc, moi, ce que je veux
faire ressortir, M. le Président, c'est qu'il va y avoir une pression énorme,
un, sur les contribuables
parce que, bon… peut-être jusqu'au harcèlement pour les vérifier, parce qu'il
faut qu'on aille chercher ces montants-là. Et de deux, est-ce qu'il ne
va pas y avoir aussi un impact sur les employés, un stress additionnel parce que les cibles sont là, alors qu'on n'a aucun
projet clair de façon à leur permettre d'aller chercher ces sommes-là?
Donc, c'est en ce sens-là que... Je sais qu'il
ne me reste pas beaucoup de temps, mais je pense que le ministre devrait
convenir avec moi que ça va avoir un impact important, le fait d'augmenter ces
cibles-là de façon si importante.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Ça termine votre bloc, M. le député.
Maintenant, si vous voulez une réponse, ça va
être sur votre prochain bloc, qui est déjà très petit. Alors, c'est à votre
choix, là.
M.
Dubourg : …mon prochain bloc?
Excusez-moi...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Huit minutes.
M. Dubourg :363 M.
Dubourg :Huit minutes?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Maximum, parce que... et peut-être moins.
M. Dubourg : Bien, peut-être un maximum de deux
minutes, s'il vous plaît, que j'accorderais au ministre. À moins qu'il le prenne
sur son temps, parce que, M. le Président, vous savez que la partie
gouvernementale a du temps, alors que...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Mais là, on est toujours sur votre temps, là.
M.
Dubourg : D'accord.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre, 1 min 30 s.
M.
Marceau : O.K. Évidemment, on n'a pas
réinventé la roue, là, il y a des gestes qui existaient puis qu'on a
intensifiés à certains égards. Par exemple pour l'efficacité de la détection et
de la vérification de la non-conformité, M. Paquin a déjà évoqué le fait qu'on
développe de nouveaux algorithmes qui permettent une détection encore plus
efficace. Ça, ça fait partie des projets. Pour le module d'enregistrement des
ventes, s'il est étendu à d'autres secteurs économiques,
bien ce sera nouveau en ce sens que ce sera un nouveau secteur. Quant aux
fiducies, là, je vais épargner votre
temps, mais je vous inviterais à lire le bas de la page F.10 du plan
budgétaire, qui décrit les nouvelles mesures à l'égard des fiducies. Et puis finalement, pour les agences de placement,
bien, ça n'existe pas présentement, alors ça va être nouveau de ce point
de vue là. Maintenant, M. Paquin, dans la minute restante, peut vous donner un
peu plus de détails sur l'origine des sommes et puis sur les montants qui sont
en cause.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Et la minute restante, elle n'existe pas, M. le ministre.
M.
Marceau : Je n'ai pas prix deux
minutes.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Alors, on va aller du côté du parti ministériel. Et je cède la parole à M. le
député de Sherbrooke.
M.
Cardin : Merci, M. le Président.
Excusez, ma voix est un peu... J'ai rencontré un peu de microbes en fin de
semaine.
Moi, ce que j'aimerais savoir, c'est un peu
dans le sens des questions du député de Viau. Je reviendrais sur la cible 2013‑2014, qui s'élève à 3 866 000 000 $,
puis on précise que c'est une hausse de 1 594 000 000 $ par
rapport à l'objectif de 2 272 000 000 $ de l'exercice 2009‑2010. Et puis, on le
mentionne, c'est toujours la mise en œuvre, à ce moment-là, des mesures du plan
de retour à l'équilibre budgétaire. Mais, quand on regarde les propos sur ce 3,9 milliards de dollars, ça nous revient souvent, on
a l'impression que c'est comme un cumulatif, à quelque part. Vous parliez... Parce
que vous comparez 2009 à 2010 et vous dites : C'est une hausse de
1 milliard. Est-ce que vous voulez dire qu'en 2009‑2010 vous avez récupéré pour
2 272 000 000 $ puis, en 2013‑2014, vous allez récupérer 3,9 milliards? Est-ce que c'est ça que ça veut dire ou c'est 3,9 milliards
de plus que qu'est-ce que vous aviez récupéré en 2009‑2010?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre?
M.
Marceau : M. Paquin…
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. Paquin?
M. Paquin (Gilles) : Oui. Non, ce n'est pas... On va
récupérer 3,9 milliards, là, c'est vraiment ça. Ce n'est pas 3,9 milliards de plus qu'en 2009‑2010, là.
M. Cardin : Donc, on va être...
M. Paquin (Gilles) : Si je regarde la gradation des
montants, là, en 2010‑2011, on a récupéré 2 587 000 000 $; ensuite,
en 2011‑2012, on a récupéré
3 114 000 000 $; en 2012‑2013,
on prévoit 3 425 000 000 $; puis, l'année prochaine, 3 866 000 000 $.
Mais c'est pour chaque année. Donc, ça se compare, ça, à notre
90 milliards de recettes qu'on a, là, mais ça ne s'additionne pas,
tu sais, il n'y a pas de...
•
(11 h 50) •
M.
Cardin : Ça veut dire qu'à chaque
année vous avez récupéré ces sommes-là?
M.
Paquin (Gilles) : C'est ça.
M. Cardin : Ça veut dire que soit que les gens...
Ça veut dire qu'il y a beaucoup de gens... Au point zéro, là, au départ, là, lorsque
vous avez mis de l'emphase sur la récupération, mettons, le compteur était à
zéro, ces sommes-là sont cumulatives
par année, que vous avez été chercher dans la récupération. Donc ça
représentait une somme vertigineuse, si je peux dire, en 2009‑2010?
M. Paquin (Gilles) : Non, bien... C'est parce qu'à chaque
année il se recrée des situations, hein? Donc, on a beau intervenir en
vérification, en contrôle puis obtenir des redressements, avec la croissance de
l'économie, il se recrée des cas où
on n'est pas en pleine conformité puis où il y a un potentiel de récupération.
Et, quand on fait l'exercice de récupération, il faut voir qu'on peut revenir trois ans en arrière, des fois, là.
Donc, le montant, là, à ce moment-là, il est multiplié, là, par le
nombre d'années où le contribuable ne s'est pas conformé ou qu'il n'a pas
conformé pleinement. Donc, c'est pour ça qu'annuellement on est capables d'avoir
ce type de rendement là. Mais, encore là, ça prend des mécanismes de détection qui sont assez fins, là, pour assurer qu'à
chaque année on va aller chercher... Parce qu'il y a certaines des
activités qui disparaissent, là, c'est certain.
M. Cardin : Ça veut dire qu'il y a plusieurs
personnes qui n'apprennent pas ou bien il y a des gens qui ne sont pas suffisamment informés de vos résultats pour créer
une certaine crainte et ne pas continuer à faire de l'économie souterraine.
Donc, est-ce que ça vous arrive de faire une espèce d'information aux gens
comme de quoi ce n'est pas payant de faire de l'économie souterraine?
M. Paquin (Gilles) : Oui, oui. On travaille, on travaille
là-dessus. Les campagnes de publicité qu'on a faites visent ça. Les
communiqués qu'on émet pratiquement à chaque semaine sur des condamnations qu'on
obtient visent également d'avoir cet effet-là.
C'est un régime d'autocotisation. On compte,
dans le fond, sur des contribuables qui vont
volontairement déclarer tous leurs revenus.
Maintenant, il faut que les activités de récupération soient bien connues pour
que ces gens-là, dans le fond, aient
le sentiment que c'est correct, c'est juste, puis que ce qu'ils paient, les
autres vont le payer également, puis ceux qui ne paient pas vont être
pourchassés. Donc, on essaie...
Puis on essaie d'intensifier ces
activités de communication là, en faire davantage. Puis, je pense que c'est... on peut le voir, là, on
peut le noter depuis la création de l'agence, là, qu'on est beaucoup plus
présents médiatiquement pour dénoncer les cas d'évasion et souligner le
fait qu'on est très présents. Puis je vous dirais que, dans l'industrie — puis j'ai rencontré des gens dernièrement, là, qui
représentent des entreprises — ils le voient, là,
on a beaucoup plus de vérificateurs, on est
là beaucoup plus souvent, on vient les visiter plus souvent, donc c'est
perceptible, là. Notre présence est très... est très forte, puis je
pense que, dans le contexte, c'est correct.
M. Cardin : Je voudrais revenir aussi sur un
autre point, quand on a parlé des employés comme tels. Et le député de Viau, il nous
disait que ça va créer une pression, une pression, autant probablement sur vos
employés que sur le client, pour atteindre les objectifs et aller
chercher cette récupération-là. Et, à ce moment-là, ça me rappelle, dès le
début, la première question qui avait été
posée, c'était concernant des sommes investies dans la... je dirais, dans la
santé de vos employés. Vous parliez
de stress, vous parliez peut-être même de dépression dans certaines situations,
donc un taux d'absentéisme qui était élevé.
Donc, s'il se crée plus de pression. Et puis on sait que la pression aussi….
C'est souvent des relations un peu conflictuelles, hein, le vérificateur qui
arrive avec ses grosses bottines puis là devant les clients… Donc, ça n'a pas une influence, un impact sur justement votre
taux d'absentéisme que vous parliez au début?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. Paquin.
M. Paquin (Gilles) : Peut-être deux ou trois éléments sur
ce sujet-là. D'abord, nos vérificateurs, on leur
donne une formation également pour les
questions relationnelles, là, de façon à ce qu'ils soient capables de bien
réagir quand justement, là, les... La
situation n'est pas nécessairement facile, là. Puis, ça, c'est vrai pour les
vérificateurs, c'est vrai pour les
gens au service à la clientèle, hein? On doit avoir... Donc, nos employés sont
soutenus là-dedans. Si vous regardez les programmes de formation qu'on a
donnés, là, dans l'étude des crédits, vous allez voir ces programmes-là
également qui apparaissent.
Pour
ce qui est de l'effort additionnel, il faut voir qu'on ajoute des effectifs,
hein? Donc, ce n'est pas nécessairement la
charge par vérificateur qui augmente, on augmente le nombre de vérificateurs.
Donc, à ce moment-là, je pense que
là-dessus... Sauf qu'effectivement ça fait des gens beaucoup plus présents, donc
plus de vérification, les entreprises nous voient plus souvent, puis on
a des résultats, là, qui viennent témoigner de ça. Donc, je dirais ça.
Je
dirais également que pour... Puis je reviens à la question, tout à l'heure, de
l'identification des mesures additionnelles pour l'année prochaine. On avait
80 millions à aller chercher, plus un 15 millions pour autofinancer, là, l'effort de récupération. Et généralement on a toujours
des projets spécifiques qui sont attribués aux ressources additionnelles de façon à générer le rendement qu'on
escompte. Donc, dans ce cas-là, on a attribué, là, les ETC, là, à
travers l'organisation, à des activités qui
visent justement la détection, donc avec des algorithmes de plus en plus
sophistiqués, des algorithmes mathématiques,
là, qui, à travers nos fichiers, vont extraire, là, une population de
contribuables qui ont les mêmes
caractéristiques. Là on pense qu'à ce moment-là la probabilité qu'il y ait eu
un écart, là, est plus grande, là. Donc, on travaille là-dessus.
On travaille également sur la mauvaise
créance de façon à réduire nos dépenses de mauvaise créance, là, c'est très important,
donc garder les meilleurs dossiers. On travaille sur la vérification interne d'entreprises
hors Québec. Donc, on a des cibles qu'on a identifiées puis on a une
ventilation du montant à aller chercher, là, qui correspond à ça et les
nouvelles activités, là, qui étaient annoncées.
M.
Cardin : Il me reste encore
du temps?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Sherbrooke.
M.
Cardin : Je vais le récupérer sur
celui de monsieur… le comté de Viau…
Une
voix
: …
M.
Cardin : Tantôt. C'est effectivement le cas.
La précision de vos... justement, toute la nouvelle codification dans soit
les états financiers, soit la présentation des déclarations d'impôt, ça vous
permet de faire des croisements qui vous orientent beaucoup sur les
sondages à faire ou la recherche à faire au niveau de l'évasion comme telle.
Ce que je voulais savoir aussi... Dans le
contexte que vous disiez que les endroits où il était peut-être plus facile et qu'il était
plus fréquent de retrouver de l'économie souterraine, c'était la restauration,
la construction, il y avait d'autres éléments
aussi. Mais, compte tenu du contexte — ça a recommencé, là, la télésérie, la commission
Charbonneau — donc, votre rôle, présentement, à l'intérieur de tout ça...
On sait qu'Al Capone a été enfermé parce que c'était l'impôt qui l'avait
visité. Donc, c'est quoi, votre rôle, le ministère du Revenu, à l'intérieur de
cette grande enquête?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M.
Marceau : Excusez-moi. Je croyais que
la question s'adressait à M. Paquin.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Toutes les questions vous sont adressées, M. le ministre.
M.
Marceau : Non, ça va, mais M. Paquin
va la prendre.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. Paquin.
M.
Marceau : Excusez-moi.
M. Paquin (Gilles) : Oui, construction, on a beaucoup d'initiatives.
J'en ai parlé un petit peu : visites des
grands chantiers. Dans le résidentiel, rénovation résidentielle, également, on
a des collaborations avec la Régie du bâtiment, la Commission de la construction. On vise une récupération de 300 millions,
à peu près, cette année, un peu plus, 315. Donc, c'est un secteur pour
lequel on a des initiatives spécifiques.
En ce qui a trait à la criminalité, les
crimes financiers, on a une collaboration très étroite avec l'UPAC, chez qui on a une quinzaine d'employés, donc de Revenu Québec,
qui participent aux travaux de l'UPAC, principalement des enquêteurs. On va avoir, à cette équipe-là, des
gens qui vont se joindre également pour l'échange d'informations pour le
registre des entreprises admissibles. Donc,
ça, c'est une initiative qui est très importante. Donc, ces employés-là, de
Revenu Québec, vont être à l'UPAC et vont
pouvoir fouiller les dossiers de Revenu Québec pour voir si des contribuables
font l'objet d'enquêtes mais pour des motifs
de fraude, là, pas juste des... pas juste une cotisation parce qu'on a divergé
de point de vue sur le montant à mettre à la
déclaration, mais là vraiment, donc, c'est vraiment pour des questions de
probité. Donc, à travers l'UPAC et à travers les corps policiers également, on
suit de très près les travaux de la commission Charbonneau, naturellement. Il n'y
a pas d'information dite à la commission qui nous échappe, et de nom.
Maintenant, on a, avec la commission, une
collaboration de façon à ce que les interventions qu'on pourrait faire ne viennent pas
nuire aux travaux de la commission. Donc, ça, c'est vraiment notre plan de
match. Donc, à partir du moment où on peut intervenir sans nuire aux
travaux de la commission, avec l'accord de la commission, on intervient, c'est certain, donc. Puis vous avez peut-être vu
récemment, des manchettes qui faisaient... qui parlaient de l'intervention
de Revenu Québec eu égard à des gens qui ont
été cités à la commission Charbonneau. Donc, là-dessus, une collaboration
qui est très serrée.
•
(12 heures) •
On a également un comité de coordination avec
la Sécurité publique, la Sûreté du Québec, le Directeur des PCP et d'autres
organismes pour lutter... l'AMF entres autres, là, l'Autorité des marchés
financiers, qui nous permettent de lutter contre les crimes financiers
en général, donc c'est une coordination. Puis l'ensemble des mesures qu'on
prend contre le crime économique et financier qui a une incidence fiscale nous
rapporte à peu près 80 millions par année, là, nos estimations.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Sherbrooke. Environ une minute.
M. Cardin : Bien, je vais laisser la minute à mon collègue de
Beauharnois, qui me disait qu'il avait une question importante.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Il faudrait retrouver le député de Beauharnois, mais on
va le remplacer par le député de Sanguinet.
M. Cardin : C'est parfait.
M.
Therrien : Très
rapidement. Je ne sais pas lequel de mes deux collègues peut répondre à cette
question. Quand vous avez une idée des problèmes liés à la perception de certaines
taxes, est-ce que votre mandat, un de vos mandats, c'est de conseiller
le ministre des Finances, justement, pour dire : Regarde, ce genre de
taxation là, c'est plus difficile, la récupération
est plus difficile? Est-ce que ça fait partie de votre mandat de donner un son
de cloche comme ça au ministre pour qu'il puisse adapter son assiette
fiscale en fonction de vos difficultés?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : 50 secondes.
M. Paquin.
M. Marceau : Oui, bien, oui.
M.
Paquin (Gilles) :
Certainement, certainement. Dans les fiducies, c'est un travail de
collaboration entre Revenu Québec et le ministère des Finances pour les
mesures qui ont touché les fiducies étrangères dont on a parlé tout à l'heure,
puis ça vaut pour la taxation en général. On
échange couramment avec le ministère des Finances sur des
problématiques, que ce soit de perception
des revenus ou d'application des mesures. On est plus naturellement au champ de
l'application, hein, comment est-ce qu'on
peut l'appliquer au niveau des rendements potentiels. Mais, oui, oui, c'est sûr
que, d'une façon quotidienne, là, on échange sur des opportunités, de
façon à corriger les problèmes lorsqu'il y en a.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci, M. Paquin. Et, pour un dernier bloc, un petit
bloc, là, un petit peu moins de six minutes,
M. le député de Viau.
M. Dubourg : Merci, M. le Président. Donc, pour ce petit bloc-là de six
minutes, donc, j'aimerais poser deux, trois
questions rapides au ministre du Revenu. Et j'en profite aussi pour remercier
M. Paquin et M. Florent Gagné aussi,
toute l'équipe de l'Agence du revenu pour leur présence et les réponses aux
questions qui ont été posées. Merci.
Et
donc je m'adresse donc au ministre du Revenu. Je veux lui parler d'un dossier
qu'il connaît bien, c'est-à-dire le tabac. Donc, on sait que, dans le dernier
budget, M. le Président, le ministre du Revenu a augmenté de 18 % cette
taxe-là sur le tabac. Mais permettez-moi de
lui rappeler ce qu'il disait un an auparavant, alors que... C'est-à-dire, je
fais le parallèle avec la taxe santé
tout à l'heure. Donc, avant les élections, le ministre — et
je ne paraphrase pas, je lis textuellement — le ministre des Finances disait : «Il me
semble que, lorsqu'on augmente le prix, les consommateurs font tout ce qu'ils peuvent pour éviter d'avoir à payer plus cher.» Il me semble que c'est assez clair.
Et là, je suis moins d'accord, vous dites que
l'augmentation des taxes sur le tabac ne stimule pas la contrebande. Et, enfin,
moi, il me semble, là, que, toutes choses
étant égales par ailleurs, si on augmente les taxes, il va y avoir plus de
contrebande. Et la question est bien simple, M. le Président : Le
ministre du Revenu va-t-il être conséquent avec ses propres affirmations et
prendre des mesures pour combattre la contrebande de tabac?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Marceau : Oui.
Merci, M. le Président. Il y a beaucoup de choses à dire là-dessus. La
première, c'est que je ne suis pas ministre du Revenu, je suis ministre responsable de l'Agence
du revenu. Deuxième : toutes choses ne sont pas égales par ailleurs, et c'est la raison pour
laquelle nous divergeons d'opinion. Il est clair que des taux d'imposition
plus élevés font en sorte que les
contribuables vont tenter d'éviter autant que possible à payer des impôts. C'est
une évidence. Ça, ç'a été montré à de nombreux endroits.
Mais… mais, dans ce cas-ci,
il faut voir qu'il y a des efforts supplémentaires qui accompagnent la hausse
de la taxe
sur les cigarettes, sur le tabac. Il y a eu plusieurs mesures — et
je sais que vous en êtes conscient — qui sont entrées en vigueur à la
suite de l'adoption du projet de loi n° 5 : sanctions plus sévères, des pouvoirs supplémentaires d'enquête.
Il yavait
évidemment le fait de... Enfin, il y avait un nouveau régime d'identification
des produits du tabac… qui était déjà en vigueur mais qui a été confirmé
par la loi. Et il y a aussi des changements dans le mécanisme de conservation
de la preuve et de destruction rapide des... Enfin, de toute façon, des choses
qui étaient dans le projet de loi n° 5, que vous connaissez.
Par ailleurs, et puis
M. Paquin, de l'agence, pourra vous le confirmer, il y a un mandat très
clair de suivi de la situation qui a été
donné à l'agence. Et je crois que, s'il y avait le moindre indice d'une
recrudescence de la contrebande, des efforts supplémentaires, des
ressources supplémentaires seraient ajoutés pour s'assurer que ça ne déconne
pas.
Puis, parce qu'il faut voir, là, M. le député — puis je vais terminer là-dessus parce que je veux vous
laisser le temps pour une autre question — que, malgré, par exemple, des hausses de la TVQ ces
dernières années, le taux de contrebande a
diminué. On l'évalue aujourd'hui à 15 % environ, alors qu'il était bien
supérieur à... enfin, il était en haut de... je crois qu'il était dans les 20 % à l'époque.
Il faut voir aussi que, malgré, donc, des hausses de TVQ, le rendement des
taxes sur le tabac a augmenté, ces dernières années. Donc, il y a des avantages
à cette hausse de taxe sur le tabac qui va se répercuter par un financement
plus assuré pour nos services publics.
Je
termine en vous disant qu'on évalue à 50 000 personnes — quand
je dis «on», ce n'est pas moi, là, c'est les gens qui sont en santé publique — 50 000 fumeurs
de moins qu'on pourrait avoir comme bénéfice à
la suite de l'augmentation... de la hausse des produits du tabac.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Viau, une minute pour question et réponse.
M.
Dubourg : Oui.
Il y a tellement à dire, M. le Président, dans ce dossier-là, que, bon, en une
minute... J'espère que j'aurai d'autres occasions pour en parler. Parce que le ministre
vient de dire qu'il y a des avantages, mais est-il conscient que la
criminalité va augmenter parce qu'on est en train de banaliser le fait de
pouvoir acheter de la cigarette de contrebande,
parce qu'on augmente les taxes? Les cigarettiers ont récemment augmenté aussi
leurs prix. Vous avez reçu des
pétitions via iPad, ces derniers temps. M. le Président, on fait appel au
ministre pour lui dire qu'il ne faut pas financer la criminalité et il faut faire en sorte que les
jeunes... Parce que, même là, on a vu, dans les prisons... Donc, ça doit
être un réseau criminel pour pouvoir fournir du tabac aux prisonniers. Donc, le
ministre doit être conscient de l'impact de cette augmentation de taxe sur la
criminalité.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le député de Viau. Puis, M. le ministre, on va
inscrire cette question-là dans les listes des
questions sans réponse parce que le temps est écoulé. Peut-être une petite
remarque : deux heures sur les crédits Revenu, ce n'est pas beaucoup, M.
le député de Viau.
Des voix : ...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Oui, si vous
avez des remarques de politesse, ça serait le temps. Oui, allez-y.
M.
Marceau : Merci
à tous. Merci à tous. Merci évidemment à tous les gens de l'Agence du revenu,
et puis en particulier
M. Paquin et M. Gagné, qui mènent leur équipe avec excellence. Et
puis donc l'Agence du revenu fait du bon travail, c'est une évidence pour tout le monde, je pense, ici, et il
faut les remercier de cela. Et merci à tous les collègues pour les
bonnes questions. Merci.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Alors, je partage ces remarques de politesse et je
rajoute : Merci aussi au personnel de la
commission, Mme la secrétaire, monsieur...
Documents déposés
Et, en
terminant, je dépose les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition.
La
commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à
12 h 9)