(Neuf heures quarante-neuf minutes)
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : …et les autres parlementaires et les
membres de la commission, je vous souhaite une
bonne journée, parce que nous avons neuf heures à passer ensemble aujourd'hui.
La
commission est réunie afin de procéder à l'étude du volet Trésor des crédits
budgétaires du portefeuille Conseil du
trésor et Administration gouvernementale pour l'exercice financier 2013-2014.
Une enveloppe de cinq heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme
la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
• (9
h 50) •
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M.
Bachand (Outremont) est remplacé par M. Hamad (Louis-Hébert).
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Merci, Mme la secrétaire. Nous allons débuter par les remarques préliminaires,
puis nous allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ
20 minutes, incluant les questions et les réponses, en alternance entre le
groupe parlementaire formant le gouvernement et les députés de l'opposition. La
mise aux voix des crédits sera effectuée à la fin du temps qui est alloué à l'étude
de ce volet, soit probablement un petit peu
après 16 h 30 aujourd'hui, dépendamment de ce que vous allez acceptez
dans ce qui suit, puisque nous
débutons nos travaux à 9 h 50 et qu'une période de
3 h 30 min doit être consacrée à l'étude de ce programme ce
matin.
Y
a-t-il consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue?
Au-delà de l'heure prévue, ça voudrait
dire... Je pense que l'opposition officielle a accepté d'assimiler... en tout
cas de prendre 10 minutes sur leur temps. Il resterait 10 minutes à faire en commission, donc ça nous
obligerait à terminer à 13 h 10. Est-ce qu'il y a
consentement? Est-ce qu'il y a consentement aussi pour absorber les 10 minutes,
M. le député de Louis-Hébert? Merci.
En terminant, je vous invite, aux fins de l'exercice
de l'étude des crédits, à poser des questions courtes pour avoir des réponses courtes, pour couvrir le plus de sujets
possible, mais évidemment vous êtes maîtres de l'utilisation de votre temps.
Nous
débutons donc avec les remarques préliminaires. M. le ministre, vous disposez
de 10 minutes.
M. Bédard : Alors, merci, M. le Président. Donc,
mes premiers mots vont aller à vous, vous saluer, et c'est un plaisir de vous retrouver ici en cette belle journée d'hiver.
Vous dire que l'exercice dans lequel nous sommes est effectivement très important pour moi. Je l'ai fait longtemps, des deux
côtés, donc, pour moi, c'est un exercice qui est essentiel en termes démocratiques mais aussi en termes, je vous dirais,
de reddition de comptes. Donc, oui, ça demande beaucoup de papier, et on tente toujours de faire en sorte qu'il y en
ait moins, qu'on soit plus efficaces, plus efficients, nous aussi, parce que notre institution repose sur des
principes qui sont séculaires, mais parfois on garde aussi les façons de
faire de façon séculaire, et ça, ça cause
parfois des problèmes. Donc, on va toujours chercher à améliorer, nous aussi,
comme membres de cette Assemblée, notre efficacité dans la façon dont on fait
la reddition de comptes.
Je salue les deux critiques de l'opposition,
de l'opposition officielle et de la deuxième opposition, et ceux avec qui ils travaillent. Donc, très heureux de les
retrouver aujourd'hui.
Vous me permettrez évidemment de présenter ou
de dire les gens avec qui je travaille. Donc, il y a M. Ouellet, qui est le secrétaire, hein, du Conseil du
trésor. Ceux et celles avec qui nous travaillons et tous les gens en arrière,
je vais limiter à certains noms. Donc, Mme Dominique Gauthier, qui n'est pas
présente mais qui a des responsabilités importantes;
Mme Julie Blackburn, qui est ici; M. D'Astous, qui est juste en arrière de moi;
M. Denis Garon; et aussi un nouveau,
M. Tardif, qui va avoir des responsabilités au niveau des infrastructures. Il y
a M. Lévesque, Jean-Marie Lévesque, que les gens connaissent et qui est
allé tout récemment à un exercice qu'il a particulièrement apprécié au niveau
de la Commission de l'administration
publique. Donc, il s'est préparé longuement, je vous avouerais, et il a tenté
de répondre au meilleur de ses
connaissances, avec un niveau de nervosité, je dois le dire, quand même assez
élevé, donc je tiens à le saluer pour son travail. M. Meunier, qui est
P.D.G. des deux organisations que nous sommes en train de fusionner, donc Infrastructure Québec et la SIQ; Mme Christiane
Barbe, de la Commission de la fonction publique; M. André Legault, qu'on
va voir un peu cet après-midi, je pense, c'est ça, au niveau de la CARRA, donc
qui est le nouveau P.D.G. de la CARRA; et évidemment tous les membres — que je ne
peux nommer — qui sont avec nous et avec qui je travaille régulièrement.
Et vous avez à ma gauche M. Louis Boursier, qui est le chef de cabinet.
Donc, l'exercice que
nous avons, je vous l'ai dit, M. le Président, est fort important pour nous et
pour tous les Québécois. Nous avons dû prendre des mesures qui étaient
essentielles pour ramener la rigueur, pour s'assurer que
nous atteignions les cibles que nous nous étions fixées collectivement, et je
dois dire que, sans faire un bilan complet, l'exercice se passe bien, et je
tiens à saluer tous mes collègues du Conseil des ministres, qui font un effort important partout pour s'assurer que l'argent soit
bien dépensé et, dans certains cas, faire des choix judicieux en termes
de choix de dépenses. Je tiens aussi à
féliciter et à remercier — et je le fais sincèrement — les
gens du Conseil du trésor, qui à tous
les jours travaillent, challengent, en bon français, tous les ministères pour s'assurer
que les demandes qui sont faites en
termes de dépenses rencontrent les objectifs qu'on s'est fixés. Et ce
travail-là, il est acharné, et je peux en témoigner personnellement. Et c'est l'occasion toute
choisie, M. le Président, pour les remercier sincèrement du travail qu'ils
font pas pour moi, pas pour vous, pour les Québécois.
La
situation budgétaire, vous la connaissez, nous ne l'avons pas documentée.
Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, elle existait, nous l'avons prise telle
quelle, une situation qui était hors de contrôle. Qu'est-ce que ça veut
dire? C'est que, tout simplement, le
gouvernement libéral s'était fixé des cibles de dépenses qu'il n'avait pas soit
l'intention ou la volonté — qui est la même chose — de
rencontrer. Pour vous donner un exemple concret, c'est que, si on avait continué le même rythme de dépenses qui était
prévu, ce n'est pas l'objectif de 2 % de dépenses en 2012-2013 qui
aurait été rencontré mais bien 3 % d'augmentation des dépenses, ce qui
fait qu'on aurait été dans une situation budgétaire très difficile, et ça aurait augmenté d'autant l'effort pour l'année qui
s'en vient, 2013-2014. Il était nécessaire d'arriver avec des mesures simplement de contrôle pour que
les objectifs de dépenses soient rencontrés, ce qui fait que nous nous
sommes assurés que les dépenses et les objectifs soient rencontrés.
Et
comment ça se fait? D'abord, c'est par un contrôle serré, une révision avec les
différents ministères de ce qui était prévu,
de ce qui était possible et d'aller toujours à l'essentiel, de façon à faire en
sorte que la confiance revienne dans l'ensemble
de la fonction publique. Si tout le monde fait son effort, tout le monde va
être conscient et va s'assurer que les
objectifs qui sont fixés soient rencontrés. Donc, nous favorisons toujours l'exemplarité,
c'est vrai pour les ministres, mais c'est
vrai pour le Conseil du trésor et c'est vrai pour l'ensemble des ministères,
donc l'exemplarité pour que les Québécois soient convaincus que nous
menons les choses dans la bonne direction.
En termes d'infrastructures,
ce n'était pas la même chose, M. le Président, c'était pire. Nous étions face à
une situation où il y avait un concours d'annonces, où on a créé des attentes
immenses dans la population qui n'étaient pas
réalistes, où, et ça a été documenté, réellement le premier ministre et ses
ministres se challengeaient sur celui qui allait faire le plus d'annonces, dans l'objectif clair de tenter... dans un objectif
électoral, purement et simplement, ce qui a amené, je vous dirais, pour le PQI, pour notre plan d'immobilisations,
une augmentation, seulement cette année, à 12,5 milliards, impact direct sur la dette, M. le Président, donc,
et qui fait en sorte que le poste budgétaire qui augmente le plus au
Québec actuellement, ce n'est pas la santé,
j'aimerais vous dire que c'est la santé, mais c'est le service de la dette, à
8,6 %. Nous devions nous assurer que les choix gouvernementaux, nos
choix collectifs, ne soient pas dans un agenda électoral mais dans un agenda de besoin, avec une relation,
évidemment, directe et une cohérence avec nos moyens. C'est ce que nous
avons fait et c'est ce que nous sommes en train de faire.
Il va se dépenser
beaucoup d'argent au Québec. 72 milliards de budget, 9,5 milliards d'infrastructures,
c'est immense. C'est trois fois plus qu'il y
a 10 ans, M. le Président. Donc, on n'est pas en restriction, on est en
contrôle, ce qui est deux choses. On
ne peut pas faire le bonheur de tout le monde et de son voisin, alors ce que
nous nous assurons, c'est que les
choix soient orientés vers les besoins que les Québécois ont. Et cette démarche
s'est faite, vous le voyez, dans une révision
de la façon de faire que nous avons en termes de choix d'infrastructures, et c'est
ce que nous allons aboutir... c'est ce
que nous allons proposer dans les prochaines semaines. Déjà, avec la fusion des
deux organisations que je vous ai parlé tantôt, Infrastructure Québec et la Société immobilière du Québec, nous
sommes dans cette idée de rassembler les forces et de faire les bons
choix.
• (10 heures) •
L'autre
thème que nous avons abordé tout de suite quand nous sommes arrivés au poste de
gouvernement, c'est l'intégrité. Je n'ai pas à vous convaincre, vous qui avez été avec moi
dans l'opposition pendant des années, de la crise de confiance qui
existait, de la population envers ses élus, il faut le dire, à tout niveau, une
perte de confiance aussi qui existait au niveau de la façon dont on faisait les
travaux au Québec. Et, bien que ça soit — je pense et j'en suis convaincu — l'exception,
il s'est intégré, dans nos façons de faire, des procédés qui vont à l'encontre
des principes d'intégrité. Il fallait agir
dès notre arrivée au pouvoir, et je suis très content des choix que nous avons
faits, avec le dépôt du projet de
loi n ° 1,
qui a fait en sorte qu'au Québec nous avons maintenant une façon de tester la
probité avec ceux et celles qui font affaire avec l'État. C'est la bonne façon
de faire, l'habilitation préalable. Et, vous savez, depuis le
15 janvier, nous sommes en mode actif
sur des contrats de 40 millions et plus, et notre objectif, c'est de
descendre rapidement pour viser tous
les contrats de… on verra le montant jusqu'où on va descendre, mais le plus largement
possible, M. le Président.
Donc, je crois que la
confiance, sans dire qu'elle est rétablie — en voyant ce qui se passe à la commission Charbonneau — la population a la conviction actuellement que nous agissons sur le
front de l'intégrité, mais, en même temps, pour s'assurer que l'argent des Québécois
est bien dépensé et ne serve pas à payer des extras inutiles ou des
billets de cocktail. Et nous allons
continuer dans cette voie, nous allons agir avec rigueur. Et n'ayez nul doute,
M. le Président, que, s'il y a des
cas — et là je parle à titre de responsable
de l'administration publique — qui
noteraient des mauvaises pratiques ou, pire encore, des pratiques
illégales, nous allons agir aussi pour le passé, nous allons les vérifier. Et c'est
ce que j'ai fait dans ce qui a été divulgué
à la commission Charbonneau. Nous avons demandé de prendre des actions
pour savoir quels contrats ont été donnés, dans quelle mesure, qui était sur
les comités, et nous allons nous assurer d'un contrôle encore plus serré.
Alors, en terminant, M. le Président, ce que
je tiens à vous assurer, vous et les Québécois, nous souhaitons ne pas les décevoir et les
rassurer. Nous sommes dans une situation économique qui est intéressante, les
États-Unis ont repris le contrôle, je
pense, de leur agenda économique, donc il va se dépenser beaucoup d'argent au
Québec cette année. Il y aura de beaux projets, mais ils seront bien budgétés et
ils seront répartis sur l'ensemble du territoire. Ils n'obéiront pas à
une logique de pression politique, mais bien à une logique de besoin. Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le ministre. J'invite
maintenant le porte-parole de l'opposition
officielle et député de Louis-Hébert à faire ses remarques préliminaires pour
une période maximale de 10 min 30 s.
M.
Hamad : Merci, M. le Président. C'est
à mon tour de vous saluer et saluer mes collègues, le ministre, président du
Conseil du trésor, ses collègues députés et la deuxième opposition, et, bien
sûr, un salut important à vos fonctionnaires,
qui sont très importants. Et je peux vous le dire pour avoir la chance et l'occasion
de travailler avec votre monde qui vous entoure, vous êtes bien entouré,
et, pour nous, c'est un gage de sécurité.
D'abord, évidemment, dans ces crédits-là,
notre défi, c'est que la moitié de vos crédits sont nos crédits. Et donc on n'ira pas voir
les crédits, mais on va parler plutôt de vos orientations. Parce que, depuis
que vous êtes arrivés, avec toute la bonne volonté qu'on connaît… alors
là vous avez parlé d'un contrôle serré des dépenses, vous avez parlé des annonces des projets, l'évaluation des projets,
etc., et je vais ouvrir mes cartes rapidement, on va vous parler de ça,
M. le ministre. On va parler de vos méthodes
et de quoi qui est différent que vous allez installer que nous n'avons pas
réussi à faire, comme vous le prétendez.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député, vous devez vous adresser à la présidence et non pas au ministre.
M. Hamad : Oui. Alors, c'est sous-entendu, je
vous parlais, M. le Président. Et donc, M. le Président, vous savez que notre gouvernement, pour atteindre l'objectif d'équilibre
budgétaire, nous avons ciblé une cible d'économie de 5,2 milliards, qui était principalement… c'est réduction de la
croissance des dépenses des programmes et bien sûr aussi dans les
programmes des ministères et organismes.
Je veux juste rappeler, M. le Président, le
président du Conseil du trésor, que la croissance annuelle des dépenses dans les
années passées — en 2006, 2007, 2009, 2010 — était à peu près 5,6 %. Et en
2010-2011 — c'est des chiffres qui sont dans
les budgets — on a ramené la croissance des dépenses
à 3 %. Et, en 2011-2012, nous avons atteint 2 %. Ça, c'est dans les documents du budget préparés par les
Finances.
Alors, ça, évidemment, ces efforts-là étaient
là. Comment nous avons réussi à faire ça? Bien sûr parce qu'on a serré les dépenses,
on a augmenté le contrôle. Nous avons mis en place, par exemple, la politique
de gouvernance des grands projets, et
je suis convaincu que vous l'utilisez maintenant pour réaliser d'autres
projets. On aura l'occasion d'en parler avec Infrastructure Québec,
surtout les méthodes.
Le meilleur exemple qu'on peut mettre… hier,
justement, hier, avec le projet du Colisée de Québec. Et évidemment je sais très bien que M. Meunier avec son
équipe a travaillé très, très fort pour s'assurer, en partant, du contrôle des dépenses de ce projet-là. Et hier on apprenait les
bonnes nouvelles qu'à ce jour tous les contrats qui étaient annoncés
sont en bas de l'estimé. Alors, c'est un travail
fait avec la ville de Québec. Mais surtout, particulièrement, je me souviens
très bien de plusieurs rencontres que
M. Meunier a faites avec la ville de Québec, avec les gestionnaires de ce
projet-là. C'est un bon exemple. Et
ça, c'est le résultat de notre politique de gouvernance qu'on a mise en place,
et aussi, bien sûr, avec les changements que nous avons apportés à
Infrastructure Québec dans le but de contrôler davantage les projets.
Dans ce que nous avons fait aussi, en plus du
contrôle des dépenses… Et d'ailleurs, en passant, le Québec a été placé un leader au
Canada en matière du contrôle des dépenses, et nous sommes une des provinces
qui a la moyenne des dépenses la moins élevée dans l'ensemble des
provinces canadiennes.
L'autre élément que nous avons travaillé, c'est
bien sûr la réduction d'effectifs. Et, depuis 2003-2004, nous avons réussi de réduire autour de 9 960, à peu près
10 000, ETC de moins, ce qui nous a permis, bien sûr… Parce que vous allez constater ça, M. le ministre, à part la bonne
volonté, c'est que vos collègues préparent des lois pour répondre à des situations particulières, et ces situations-là
demandent d'ajouter des effectifs. Lorsqu'on parle de contrôle, par
exemple, dans les maisons de personnes
âgées, par exemple, ou d'autres, ajouter des corps policiers et autres, des
fois, on a des demandes additionnelles
qu'on est obligés, évidemment, de répondre à ces demandes-là, par le fait même,
c'est ajouter des ETC. Donc, le défi
est grand à ce niveau-là. Mais quand même nous avons réduit quand même de
10 000, mais évidemment, avec le temps, il a été ajouté plusieurs
effectifs.
Alors, M. le Président, aujourd'hui, moi, j'y
crois, à la volonté et je le félicite pour avoir la volonté de maintenir un contrôle
serré sur les dépenses, puis je pense que c'est la tâche la plus importante
pour un président du Conseil du trésor, et j'y crois, j'y crois. Et je pense que c'est très important de le faire,
et de le faire d'une façon structurée, et de ne pas faire ça d'une façon aveugle, c'est-à-dire faire des
coupures aveugles qui nuisent après, que, pour le moment, dans le bilan
d'une année, ça paraît très
bien — vous êtes comptable, M. le Président, vous le savez, c'est
quoi — mais par contre on paiera le prix trois fois, quatre
fois plus cher plus tard. Et malheureusement les expériences de gouvernement
dans le passé ont démontré exactement ces effets-là. Et j'espère que nous avons
appris des expériences passées, qu'on fait les bonnes coupures à la bonne
place. Et, pour moi, les bonnes coupures à la bonne place, c'est rendre le
citoyen davantage responsable, se baser sur
la responsabilité individuelle, ne pas remplacer la responsabilité de l'individu
par l'État, donc de ne pas se mêler
de la vie de tous les jours et remplacer tout, même l'intelligence de notre
citoyen. Ça, je suis d'accord avec ça. Et
c'est important de faire le contrôle. Évidemment, les projets majeurs… Je le
comprends, ce qu'il a vu sur le tableau, et c'est sûr que c'est
important d'avoir le contrôle sur les projets. Et je pense que la politique de
gouvernance qui a été mise en place, c'était exactement l'objectif, c'est-à-dire…
En
passant, là, quand il parle qu'on a parti des projets de même, je peux lui
citer lui-même aussi son projet, probablement
qu'il était à l'annonce de M. Landry lorsqu'on a annoncé la 73, avec le
premier ministre du Canada dans le temps — la 173,
excusez-moi, merci… 175, c'est votre autoroute, ça, dans votre coin, là?
175 — avec Jean Chrétien, M. Landry. Et il se rappelle très
bien que, lorsqu'on a annoncé ce projet-là, ils l'ont annoncé à 600,
700 millions. Aujourd'hui, si je lui
demande combien ça a coûté, c'est plus que 1 milliard. Alors, c'est
exactement la même chose qu'il vient de dire d'autres projets.
Dans
ces projets-là, certains projets — certains
projets — avant de mettre la politique de
gouvernance en place, on avait des annonces qui se faisaient — et ça, je vais lui
dire, là, je vais lui donner, là — avant que les études
définitives ne soient terminées. On a été
souvent dans des études avant, par exemple, l'étude du BAPE et on faisait l'annonce
selon le budget estimé dans ce temps-là. Et ça, en passant, ce n'est pas
juste le gouvernement libéral, c'est l'ensemble des gouvernements. La preuve, c'est
la 175, c'est exactement le même exemple. On peut annoncer… Aussi, on peut en
parler, d'autres projets.
• (10 h 10) •
À
partir de la politique de gouvernance, on exigeait des études avant, on s'assurait
que l'orientation, c'est le meilleur choix, quelle est la meilleure méthode à choisir
pour la réalisation de projets, et on mandatait des experts externes
pour s'assurer que l'orientation et bien sûr l'estimé parce que…
Et, depuis l'application
de cette politique-là, M. le Président, moi, j'ai vécu des expériences dans la
région de Québec. Le PEPS de l'Université
Laval. Le PEPS de l'Université
Laval a été réalisé dans
les budgets et dans leséchéanciers. Et actuellement, lorsqu'on regarde le
Colisée, 400 millions de projets, actuellement, selon le maire
Labeaume, il suit les budgets puis il suit l'échéancier. Alors, ça, voilà des
projets que la politique de gouvernance est vraiment en application.
Un autre projet qu'on
peut mentionner, que j'ai vécu personnellement, c'est le projet de l'échangeur
Turcot. L'échangeur Turcot, lorsqu'on a
annoncé, il n'y avait pas de BAPE de fait, il n'y avait pas la consultation qui
a été faite avec la population, mais, par la suite, nous avons réalisé,
par la politique de gouvernance, où le Conseil du trésor est intervenu, Infrastructure Québec était un joueur
important et majeur là-dedans, nous avons réussi à bien définir le
projet, à bien définir les coûts, après l'étude
du BAPE, et nous avons établi un estimé que, je pense, aujourd'hui, cet
estimé-là va être autour de ces chiffres-là, ce que nous avons établi.
Alors,
voilà des réalisations que nous avons mises en place, des mesures importantes
dans le contrôle budgétaire de nos projets. Et j'aurai l'occasion d'en parler — infrastructures — pour vraiment illustrer ce que nous
avons fait et qu'est-ce qu'on veut faire, dans
le futur, de plus par rapport à ce qu'on a mis en place. Merci.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le député de Louis-Hébert. Et vous aviez
encore une minute et quelques secondes, qui
seront transférées sur votre temps d'échange.
Et je reconnais
maintenant M. le député de Lévis et porte-parole du deuxième groupe d'opposition
à faire ses remarques préliminaires pour un maximum de cinq minutes et quelques
poussières.
M.
Dubé : Merci
beaucoup, M. le Président. Et je vais rapidement saluer tout le monde, étant
donné que je n'ai pas beaucoup de temps, si
vous me permettez. Je me sens un petit peu, avec mes collègues, en infériorité
numérique, comme le Canadien de Montréal, un peu, hier soir, alors je vais
aller rapidement, oui.
Je
vais vous dire, de par mon bagage personnel, l'approbation, pour moi, des
crédits est un élément excessivement important où je crois qu'on ne doit pas parler de
politique, mais on doit parler de chiffres. Et j'aimerais ça maximiser
le temps que j'ai là-dessus aujourd'hui avec
mes collègues et je vous remercie de pouvoir répondre à plusieurs des
questions que l'on a. Alors, encore une
fois, merci, parce que, s'il y a tant de monde, c'est parce que c'est
important, et je le reconnais. Je veux saluer tout le monde là-dessus.
La
gouvernance dans les contrôles des dépenses est critique, surtout dans la
situation financière du gouvernement. J'aimerais
mentionner que ma compréhension… Non seulement les ministres sont responsables
des budgets, mais les députés ont un rôle excessivement important dans la
portion contrôle des dépenses du gouvernement.
Ce
qui m'inquiète — il y a plusieurs choses qui m'inquiètent — je dirais que les ministères deviennent
de plus en plus,
selon moi, en termes comptables, des coquilles vides dans lesquelles l'argent
est transféré vers des fonds spéciaux et des organismes. Alors, on parlera un petit peu plus tard, dans les
prochains mois, les prochaines semaines, comment on peut garder ce
contrôle-là dont je parle en s'assurant, par l'imputabilité — mais pas
uniquement au niveau des ministères, mais au
niveau des organismes — qu'on
n'est pas en train de transférer notre responsabilité à des organismes où, comme j'ai pu le voir
la semaine passée, il y a quand même certaines fonctions, on peut penser à la
Commission de l'administration publique,
dont vous faisiez état… M. le président faisait état tout à l'heure. Mais je
fais juste dire que c'est très, très, très difficile de garder le
contrôle, qui, à mon avis, était pensé par la Chambre autrement.
Deuxièmement, ce qui m'inquiète,
c'est la clarté de l'information. Même s'il y a une bonne volonté… Puis j'apprécie, M. le Président, ce que le président
du Conseil du trésor nous dit, qu'on veut avoir de l'amélioration
continue puis on veut rendre l'information…
Je peux vous dire que c'est complexe. J'ai mentionné clairement que je voudrais
qu'on améliore certaines règles, je le
souhaite fortement, exemple, d'avoir l'information plus rapidement, avoir une
semaine d'avance pour regarder les
documents. Parce que tous les gens qui sont de l'autre côté mettent énormément
de temps, mais malheureusement on n'en a pas le bénéfice, de pouvoir
aller chercher cette information-là, et de questionner, et de faire notre
travail de contrôle.
La
troisième inquiétude me vient… Et je vais spécifiquement parler de deux points.
Ce transfert d'une multitude de fonds fait
qu'aujourd'hui, vous l'avez dit, vous avez un objectif, pour l'an prochain, de
contrôler les dépenses à l'intérieur
de 2 %. Mais, quand on regarde spécifiquement les organismes budgétaires
et les organismes non budgétaires qui
ont des fonds spéciaux, les croissances sont de 5 % à 10 %. Et vous
les connaissez, les chiffres, là, je ne les invente pas, même si c'est difficile de tous vous les
donner aujourd'hui. Ils ne sont même pas tous disponibles. Dans le cas
des organismes, vous ne les avez pas encore déposés. Alors, moi, je suis un
petit peu mal à l'aise parce que je vois des croissances que je ne peux pas
questionner, puis, dans quelques jours, on va nous demander d'approuver un
budget qui n'est pas encore finalisé. Alors, j'espère que vous allez pouvoir me
rassurer là-dessus, mais ça, ça m'inquiète.
La
deuxième, c'est qu'étant donné… avec le peu de connaissances que l'on a aujourd'hui,
puis je le redis, j'espère qu'on pourra clarifier ces choses-là dans les
prochaines heures, au prochain jour, si les dépenses augmentent à 10 %
et que les transferts n'augmentent pas à la même vitesse, alors qui paie?
Est-ce que c'est des déficits qui nous sont cachés? J'aimerais dire que M. Bachand nous a fait un peu le coup l'année
passée, on a caché, dans les fonds spéciaux, environ 800 millions
en tout. Puis mes calculs préliminaires, M. le Président, me montrent à peu
près les mêmes chiffres aujourd'hui. Alors, j'espère que…
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Vous parlez du
député d'Outremont, j'imagine.
M. Dubé : Je parlais du député d'Outremont, je m'excuse.
Alors,
je veux juste dire, avec le peu de temps qu'il me reste, ce qui est important
pour moi, c'est d'obtenir des réponses du côté
de la clarté de l'information. Donc, je le dis, j'espère que vous et vos
collègues pourrez expliquer qu'est-ce qu'il
en est de ces fonds-là, surtout les organismes pour lesquels on a très peu de
détails, et de nous assurer que nos estimés
préliminaires ne cachent pas encore un trou de l'ordre de 800 millions à
1 milliard, étant donné l'augmentation importante des dépenses dans
ces organismes-là.
Donc,
je conclurais — il ne me reste que quelques secondes — sur deux choses. Il faut bien se
rappeler que le budget qui a été présenté par
le député de Rousseau, hein, M. le ministre des Finances, à l'effet que ce
budget-là, de 2013-2014, est à un équilibre budgétaire, mais avec
1,4 milliard non récurrent, alors ce qui m'inquiète, c'est que non seulement je vois qu'il y a un trou potentiel de
1 milliard, mais on n'a pas vraiment un équilibre lorsqu'on prend les
revenus non récurrents de la taxe de vente.
Puis j'aimerais mentionner qu'au cours de prochaines semaines nous allons
travailler, on l'a dit, conjointement avec vous pour aller chercher des
améliorations dans l'information, que ce soit par un directeur du budget, de l'information
qui est donnée, plus claire, plus régulière, incluant des états financiers
mensuels. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le
député de Lévis.
Je
suis maintenant prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. M.
le député de Louis-Hébert, la parole est à vous pour environ 20 minutes.
M.
Hamad : Merci.
Je vais commencer par les effectifs, comme premier bloc. J'aimerais, pour commencer… D'abord, il n'y a pas longtemps, le président
du Conseil du trésor a annoncé le gel d'embauche.
Une voix : …
M.
Hamad : Gel d'embauche.
Et je me souviens, j'ai siégé cinq ans au Conseil du trésor, et souvent on faisait le gel d'embauche.
À chaque année, on faisait un gel d'embauche envers les ministères dans le but
de contrôler les effectifs.
Cette
année, dans les crédits… Normalement on met des projections sur les effectifs.
Et, cette année, peut-être on l'a oublié, peut-être on n'a pas eu le temps de le
mettre. Moi, j'aimerais ça savoir c'est quoi, vos estimés pour les
effectifs pour l'année en cours et la prochaine année.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M. Bédard : Bien, simplement, c'est que cet exercice-là se fait, M. le
Président, donc, au printemps. Il arrive parfois que, lors des crédits, tout
dépendant à quel moment ils sont, ça coïncide avec le moment où on a les
chiffres exacts. Et, tout simplement, comme on est au mois de février, ils vont
être connus autour du mois de… je pense que c'est autour du mois de… au mois de
mars... mars, avril tout simplement, donc, et à ce moment-là je pourrai donner
l'information exacte.
Le
député peut voir qu'il y a, dans les crédits, une réponse concernant l'évolution
des effectifs, d'ailleurs, année après année. Il voit une réalité où on a à peu
près conservé le même nombre. Il y a eu quelques variations, des fois
moins neuf, plus... Donc, on reste dans ces eaux-là. Sur les chiffres exacts,
il le sait, ce n'est pas dans les crédits. C'est que ces chiffres-là vont être publiés, vont être rendus disponibles lorsque
nous serons rendus en fin d'exercice financier, donc, pour qu'ils
collent avec la réalité concrète dans laquelle nous sommes.
Et
je tiens simplement à réviser une petite chose, parce que j'ai entendu le
député de Louis-Hébert parler de «mes» fonctionnaires. Et je vous dirais que
je dis toujours : Ce sont «des» fonctionnaires, ce ne sont pas «mes». Je ne les paie pas. Et, je vous
dirais, le langage, pour moi, est important. C'est que, quand je ne serai pas
là, ils vont rester là. Le
plus amovible de toute la gang, c'est moi. Donc, c'est des gens avec qui je
collabore. Et je n'ai pas les moyens, de toute façon, de tous les payer. Alors, ils sont dévoués au bien public. Et j'aime
instaurer cet esprit-là, donc, qui est celui que ce sont «des»
fonctionnaires.
•
(10 h 20) •
M. Hamad : Vous faites bien de le dire. Quand j'étais
ministre, les gens me disaient : Je travaille pour vous, et je répondais :
Vous ne travaillez pas pour moi, vous travaillez pour les citoyens du Québec.
Nous, les ministres, on est juste de passage. Ça fait qu'il fait bien de
le dire, comme tous les ministres, on est juste de passage.
Maintenant, est-ce que je dois comprendre,
avec les chiffres que vous avez fournis ici sur les effectifs, avec votre annonce que vous
avez dit qu'il y a un gel d'embauche... Alors, s'il y a un gel d'embauche, on
prend le chiffre d'ETC, actuellement, puis il est gelé. Est-ce que je
dois comprendre ça?
Et la deuxième question : Trouvez-vous
qu'il y en a assez, de fonctionnaires? Est-ce qu'il en manque ou il y en a trop?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M. Bédard : Sur le gel d'embauche, le député sait
très bien qu'à partir du moment où nous décrétons cette façon de faire là qui s'assure
d'un meilleur contrôle, ça ne veut pas dire qu'il n'y aura plus d'embauche. Ça
veut dire que nous allons autoriser,
à ce moment-là, les processus… Donc, ce qu'il faut faire en sorte, c'est que,
justement, tous les ministères et organismes
comprennent que nous sommes en période où nous devons faire attention pour
atteindre les cibles dans l'année en cours. Et seulement lui donner un
exemple : la dernière fois que j'ai vu où ça a été décrété, je pense que c'est
en 2011-2012… Je ne sais pas s'il a été…
non, bien, évidemment, on est arrivés, et là il y a eu la période électorale,
donc ils n'ont pas décrété de gel d'embauche.
Mais, en 2011, ça s'est fait au mois de juin, juin 2011. Ça, ça veut dire que
ça ne faisait pas trois mois que l'année financière était en cours qu'on
avait décrété un gel d'embauche pour toute l'année, et finalement qui s'est
répercuté, en termes de réalité, où on a atteint les mêmes cibles.
L'idée, c'est que, par cette action, ce qu'on
veut démontrer aux gens, c'est qu'il faut que tout le monde continue à faire l'effort,
parce qu'on n'est pas encore rendus à la rivière, là, et on va la dépasser,
mais que, oui, on a fait des efforts réels pour ramener les cibles de dépenses où elles devraient être, mais que ce
n'est pas terminé. Et à ce moment-là, par contre, les nécessités, les embauches névralgiques, ce qui est
nécessaire, à ce moment-là… évidemment, nous avons une oreille très
attentive et nous ne souhaitons surtout pas que cela ait un impact sur la
qualité des services qui sont faits… qui sont donnés aux citoyens.
Quant à la question du député sur est-ce qu'il
y en a trop, trop peu, assez, je lui retournerais la question, peut-être que lui a une
meilleure réponse que moi là-dessus. Ce que je vous dirais, c'est que ça dépend
toujours des services qu'on veut
donner. À la limite, il n'y en a pas assez, M. le Président. Si nous voulions
faire... offrir, plutôt, plus de services, ça prendrait plus de monde.
Et les besoins sont présents, là. À la limite, on pourrait créer d'autres
fonctions de l'État qui répondraient à des
besoins réels de notre population. Le nombre de gens qui travaillent dans la
fonction publique est lié aux services
qu'on souhaite donner, collectiviser. Et, dans ce cas-ci, c'est pour ça qu'on
parle beaucoup d'efforts d'optimisation. L'idée, ce n'est pas «trop», c'est : est-ce que les gens
sont dédiés à la tâche pour laquelle ils ont été assignés? Est-ce qu'on rencontre nos
objectifs qu'on s'est fixés en termes de services et est-ce qu'on peut s'assurer
de faire les mêmes services, mais, parfois, en utilisant un peu de moins
de monde puis utiliser les mêmes gens, mais, je vous dirais, dans d'autres
besoins? Et c'est ça, les efforts qu'on fait en termes d'optimisation. C'est
sûr que c'est vaste.
Et là, à ce moment-là, c'est là où les
politiciens ont un rôle qui est plutôt d'indication. Parce que, dans les faits, ça commence par le secrétaire du Conseil du trésor
d'imprégner cette réalité-là. Mais vous comprendrez que je ne peux pas regarder dans chaque service, et lui non plus.
Donc, ce message-là se répercute aux différents étages de la fonction
publique pour s'assurer que, genre, dans tel ministère, en région ou à Québec,
on est capables, à tel service, avec une équipe de 50, 60, de donner le même
service avec un peu moins de monde, est-ce que tout le monde est bien utilisé
aux tâches. C'est ce qu'on appelle tous les processus d'amélioration. Donc, on
est là-dessus. Oui?
M.
Hamad : …avoir des réponses courtes,
s'il vous plaît?
M.
Bédard : Bien, je vais tenter, parce
que…
M.
Hamad : C'était oui ou non. Alors…
M.
Bédard : Oui ou non, bien, vous
voyez…
M. Hamad : …est-ce qu'il y en a trop ou il y en
a moins? Alors, c'est simple, comme président du Conseil du trésor, qui est dans les chiffres, capable de dire oui
ou non.
M.
Bédard : Oui, je suis capable, vous
allez voir…
M.
Hamad : Vous pouvez mettre quelques
phrases, mais pas des longs paragraphes, là.
M. Bédard : Je peux dire oui et non, je peux dire
oui ou non. Ce que je vous dis, c'est que c'est selon les besoins qu'on veut donner. On est en efforts d'optimisation,
et tout le monde a cette obligation-là. La même question m'a été posée, d'ailleurs, par un animateur de radio,
M. Dutrizac. Je le référerais à ma réponse que j'ai donnée à ce moment-là.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Parfait. Merci, M. le ministre.
M. Hamad : Alors, on n'est pas à la radio ici, on est devant la
population.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Louis-Hébert, vous avez la parole.
M. Hamad : Je pense qu'on devrait donner des réponses aux citoyens.
Alors,
je repose la question. C'est vous, le président du Conseil du trésor, ça fait
six mois que vous êtes là, ce n'est plus le débutant, là, qui commence, mais vous êtes
au courant de vos chiffres. Selon vos politiques, vos orientations… Parce que, tantôt, vous avez dit : Je vais
contrôler les dépenses, on va faire mieux; ce qui était avant, ce n'est pas
bon; là, on repart en nouveau. Parfait.
Alors, on vous donne la chance. Dites-nous, selon vos politiques, vos
orientations, les directives du
Conseil des ministres, allez-vous maintenir les coupures dans les ETC? Nous, on
a réussi à faire 4 200 net — 9 900 plus ce qu'on a ajouté. Alors, c'est quoi, votre
stratégie pour l'effectif dans la prochaine année jusqu'à l'atteinte de
l'équilibre budgétaire? Combien d'ETC de
moins ou de plus? Je ne sais pas c'est quoi que vous prévoyez faire, mais je
veux avoir une réponse claire, s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Bédard : Je vais
avoir les chiffres exacts… Quand il dit «moins», il n'y a pas
moins, là. Alors, je vais les donner, là, les chiffres exacts. Donc, ce qui fait… Si
vous prenez à partir de 2002-2003, il y avait… Niveau de l'effectif total
de la fonction publique 2012-2013, dans les
10 dernières années, et prévisions pour 2013-2014, on a commencé à 61 792,
et, en 2011-2012, nous sommes… en 2012-2013, nous sommes… ou de l'année exacte
où on a le chiffre, c'est 62 766 en 2011-2012. Alors…
M. Hamad : Ça, c'est…
M.
Bédard : Donc,
il y a une augmentation. Ça, c'est le constat frette, je vous dirais, de la
réalité. Alors, il pourrait aussi bien que moi
y répondre.
Quant
au caractère «débutant», je tiens à lui rappeler, tout d'abord,
que je pense que j'ai été élu avant lui et j'ai
eu la chance, M. le Président, d'avoir été
au Trésor avant. La première nomination que j'ai eue, c'est M. Landry qui
m'avait donné la chance d'être secrétaire d'État
au renouvellement de la fonction publique, et j'ai eu la chance d'être au
Conseil du trésor et de rencontrer les gens, maintenant, avec qui je collabore,
donc. Et j'espère simplement être à la hauteur de la tâche que m'a donnée
Mme Marois.
M.
Hamad : …je
comprends qu'il nous donne nos chiffres, là. On les a, nos chiffres. Alors,
dans le budget de dépenses 2012-2013, à la page 85, l'effectif du secteur de la
fonction publique, on avait une mention, on disait : Voilà, 2004-2005, il y avait 4 100 ETC de moins.
Pour l'exercice financier 2011-2012, une réduction nette de 14 ETC, etc.
Donc, on donnait ces informations-là. Et ce que vous venez de faire, c'est lire
nos affaires.
Je
ne parle pas du passé, je parle de l'avenir. Parce que le passé, vous nous en
avez parlé amplement, M. le ministre. Parlez-moi donc de l'avenir, de votre politique,
de votre programme. La question est simple : Combien d'ETC de
moins nous allons avoir ou combien d'ETC de plus que vous prévoyez dans vos
prévisions, dans votre gestion serrée des…
Le
premier contrôle des dépenses, en passant, dans un gouvernement, là, c'est les
ETC. Ça, là, votre plus gros poste de dépenses, c'est votre masse salariale.
Alors, combien d'ETC de plus ou de moins vous prévoyez? Puis je ne veux
pas un chiffre précis, là, pas 205, 206. Est-ce qu'on va en ajouter ou on va en
enlever?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Bédard : Écoutez,
là, depuis les 10 dernières années, ce que voit le député, c'est que les
chiffres sontrelativement stables et c'est ce que nous avons actuellement. On sait qu'il
y a une pression additionnelle actuellement dans le domaine des
ressources informationnelles. Au ministère des Transports aussi, en termes de
besoins, donc il y a des demandes. Il y a
aussi au niveau de la Sécurité publique où il y a des besoins qui se
manifestent et qui sont nécessaires, je vous dirais. Donc, on reste à
peu près dans les mêmes eaux.
Et je tiens à lui
rappeler une chose, c'est qu'où le contrôle politique est le plus important, ce
n'est pas dans les ETC mais c'est bien dans
les dépenses de programmes et, je vous dirais, dans les infrastructures. Et c'est
là où je vois… malheureusement, on ne s'est peut-être pas assez
intéressés, l'ancien gouvernement, sur le contrôle de ces dépenses de
programmes et aussi, évidemment, dans le domaine des infrastructures.
Donc,
nous sommes là-dessus, et ce que je lui dis, le chiffre, très transparent, là,
au mois de mars, avril… début du mois d'avril,
il va avoir les chiffres exacts, mais on est à peu près dans les mêmes eaux.
Et, depuis 10 ans, le nombre se maintient, bien que, on doit le dire,
évidemment, il y a des services additionnels parfois qui sont offerts, il y a
des choix gouvernementaux qui sont faits
pour améliorer tel service, mettre plus de gens, et il faut s'assurer que,
quand on dit aux gens qu'on va leur donner un service, bien, que ceux
qui sont appelés à le réaliser sont au rendez-vous.
• (10 h 30) •
Donc,
la pression actuellement, je l'ai dit : ressources informationnelles, on
est en train… Le député était là, je pense, au niveau de la Commission de l'administration
publique. Non, il n'était pas là, mais son collègue était là. Donc, on est en train de regarder comment on peut s'assurer que…
Les gens qui sont nécessaires pour avoir une meilleure planification, une meilleure évaluation des besoins, bien on est en
train de regarder ça actuellement, mais on est autour des mêmes eaux,
donc je ne fais pas de cachette au député.
M.
Hamad :
...autour des mêmes eaux, malgré qu'on a une volonté de contrôler les dépenses,
serrer les budgets, mais on est dans la même
tendance qu'on avait avant.
Quand
il parlait du ministère des Transports, j'ai compris que son gouvernement veut
faire une agence. En étant une agence comme l'Agence du revenu, on sort ces ETC
là en dehors du gouvernement, je pense, ça devient à l'extérieur du gouvernement. Est-ce que le président du Conseil
du trésor pense qu'il va maintenir l'objectif que nous avons mis en
place, c'est-à-dire d'augmenter l'expertise au ministère des Transports d'autour
de 1 000 ETC? Est-ce que la création de l'agence ne le fera pas? Parce
que, les mêmes eaux, là, là on vient d'oublier le ministère des Transports. On
avait 1 000 ETC. Est-ce qu'il y a dans ses volontés d'ajouter 1 000
ETC?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Bédard : Bon,
écoutez, là, c'est un peu contradictoire, là. D'un côté, le député dit :
Bon, il faut mieux contrôler, de l'autre côté, il dit : Ça en prend
1 000 de plus, où est-ce qu'on les prend? Donc là, moi, ce que je veux
être sûr... Ici, je ne suis pas en
Transports, là, ici on est au Trésor et, au Trésor, on regarde l'ensemble. Et
il y a le ministre responsable au niveau
des Transports qui a pris des engagements clairs au niveau de la création de l'agence,
il y avait une augmentation de l'expertise
à l'interne. Encore faut-il que cette expertise soit... C'est bien beau ouvrir
des postes, il faut qu'il y ait des gens qui appliquent, puis ça prend des gens avec les compétences. Donc, on
est sur un plan d'amélioration des compétences au niveau du ministère des Transports. Mais là il
demandera à son collègue de poser la question au ministre des
Transports, qui, vous le savez...
M.
Hamad :
...président du Conseil du trésor, c'est lui qui autorise les effectifs. Les
ministères demandent, mais il y a le Conseil du trésor pour, là, justement…
Alors, juste ne pas sous-estimer. Il peut demander 15 000 ETC, c'est
à lui à décider. Bon, pour le moment, il ne le sait pas.
Une
autre question, M. le Président. La loi n° 1, on a parlé de la loi n° 1 puis on a dit qu'on va embaucher le monde nécessaire pour
mettre en place la loi n° 1, donc c'est des ETC additionnels qui vont être ajoutés. Alors
là, on a parlé que c'est les mêmes eaux ou le
même nombre d'ETC, mais est-ce qu'il a tenu compte de l'ajout des ETC qu'on va
faire avec la loi n° 1?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M. Bédard : Justement, je suis très fier de dire qu'on a eu des
demandes — et je l'ai dit lors de l'étude détaillée — au
niveau de l'Autorité des marchés financiers, au niveau de l'UPAC, ceux qui sont
appelés à vérifier, et évidemment à l'interne aussi, au Secrétariat du Conseil
du trésor, donc, et ceux-là sont compris dans ce que je vous dis en termes d'orientation qu'on a prise ou de prévision
qui est celle de maintenir à peu près les effectifs que nous avons
actuellement. Ça demande des efforts, je ne le cache pas aux gens, mais on va s'assurer
de combler les besoins dans le cadre qu'on
a, la capacité de payer, et ce que je dis à tout le monde, c'est : À
partir de 2014-2015, nous sommes dans des horizons de
croissance qui sont plus faciles entre guillemets, là, il n'y a rien de facile
en termes budgétaires, mais plus faciles
à rencontrer, et là, à ce moment-là, il y aura des... Je souhaite, avec une
situation économique aussi, je souhaite, qui s'améliore, qu'on ait les
possibilités pour combler les besoins.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Louis-Hébert.
M. Hamad : Pour la loi n° 1, il y a un ajout. Pour
le transport, il y a un ajout. La ministre responsable de la Charte de la langue française a présenté un projet
de loi, la police de la langue, là, la fameuse... votre police, mais,
cette police-là, il faut ajouter des ETC aussi. Alors, il prévoit combien pour
la loi, là, que sa collègue veut mettre en place? Combien d'ETC vous allez
ajouter pour la police de la langue? Vous ne savez pas?
M. Bédard : À quel onglet vous faites référence?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M. Hamad : Il n'y a pas d'onglet.
M. Bédard : Ah, il n'y a pas d'onglet.
M. Hamad : Mais c'est dans les effectifs.
M. Bédard : Bien là, c'est ça, là, vous aviez...
M. Hamad : Parce que les onglets, évidemment...
M. Bédard : Bien là, écoutez, c'est correct, c'est une question qui
est bonne, là, mais vous avez quand même un cahier de renseignements
particuliers, renseignements généraux. Il n'était pas dedans, puis c'est
correct.
Mais
là vous me dites ça aujourd'hui. Ce que je vous invite, c'est aller voir la
ministre responsable ou votre collègue et
lui dire : Quels sont les besoins qu'on a identifiés?, parce que, vous
savez, je ne suis pas omnipotent, là, tout le monde a aussi... il y a des choix qui peuvent se faire à l'intérieur des
ministères. Toute action ne se traduit pas nécessairement, M. le
Président, par une augmentation de ce qu'on appelle des ETC. C'est que des fois
il y a des réaménagements à l'intérieur des ministères, et moi, je m'assure que
les meilleurs choix sont faits. Donc, de dire s'il y a des équipes qui sont dédiées à telle fonction et que, je vous
dirais, cette fonction-là a diminué, bien assurons-nous, à travers les
effectifs, de réallouer ces ETC là dans d'autres fonctions.
Donc, tout ça se fait correctement. Et
pourquoi ça se fait correctement? Parce qu'ils sont convaincus qu'on le fait, je vous dirais, de façon équitable actuellement. Ça
fait que, si tout le monde fait son effort, chaque individu ou chaque ministère
fait le même exercice…
Où il y a eu un problème, dans les dernières
années, c'est que personne ne croyait le gouvernement. Le député oublie de dire
que l'écart entre les prévisions de dépenses et ce qui a été dépensé réellement
est, en moyenne, dans les huit dernières
années, autour de 1,8 % de plus que ce qui était prévu, avec des niveaux
de croissance, des fois, des dépenses qui
sont au-delà de 3 % et 4 %. Là, je regarde. Écoutez, en 2006-2007, on
prévoyait, par exemple, 3,9 % d'augmentation. Vous comprenez à quel point j'aimerais ça, moi,
avoir ça, gérer la croissance. Mais savez-vous ce qu'on a atteint? C'est
5,4 %. Même chose 2005-2006, 2006-2007. 2007-2008, 3,9 %? On a atteint
5,9 %, 2 % de plus. Alors, si moi, je dis à quelqu'un : Fais
un effort dans ton équipe pour être capable de réallouer, mais que globalement
il voit les chiffres augmenter puis que les dépenses sont incontrôlées,
c'est sûr que les gens ne le font pas.
Donc, je tiens à assurer le député. C'est
que, s'il a des questions particulières pour chacun des ministères, je le réfère au ministre responsable, qui a la responsabilité
de s'assurer que ses effectifs soient bien utilisés.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Pour une dernière minute, M. le député de Louis-Hébert.
M. Hamad : ...façon a changé, mais, quand on
présente un projet de loi, on demande normalement au ministère : Combien tu en as besoin?, et je pense que
ce n'est pas fait.
Maintenant, on va aller un peu plus loin. C'est
la première ministre elle-même, là — c'est
la boss, là, de tous les ministres — elle disait dans son discours inaugural qu'elle va embaucher
600 spécialistes pour aider les professeurs
en éducation. Est-ce que, dans vos ETC, vous
avez prévu 600 ETC de plus pour les spécialistes? Là, c'est la première
ministre dans son discours inaugural, là, et
normalement ses adjoints ont pris note de discours inaugural puis ont dit au
Conseil du trésor : Il y en 600 qui s'en viennent, prévoyez ça. Est-ce que
c'est prévu dans vos 600?
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Alors, M. le ministre va vous
répondre dans une vingtaine de minutes sur
votre bloc… à moins qu'il réponde tout de suite sur le temps du gouvernement,
il n'y a pas de problème, mais on change, là, on vient de terminer le premier
bloc d'échange. Alors, qu'est-ce que...
M. Bédard :O.K.
Deux secondes pour dire tout simplement que nous sommes actuellement... d'abord
le réseau de l'éducation,
au niveau des commissions scolaires, n'est pas compris dans les effectifs
totaux, d'abord. Et là la ministre de l'Éducation sera plus à même, je
suis convaincu, de détailler le nombre de ressources additionnelles qu'elle
souhaite y mettre. Et, pour bien connaître
la ministre responsable, elle atteint ses objectifs toujours, donc... Et l'éducation,
pour nous, est prioritaire, prioritaire, et c'est pour ça qu'on a protégé les
budgets en éducation, et pas simplement en éducation supérieure, mais pour l'ensemble du ministère de l'Éducation. Pour nous,
c'est important. Où les dépenses de programmes ont diminué de 1 %, si tu enlèves l'Éducation, Culture, Famille,
donc les autres sont en diminution de 1 % en termes de dépenses de
programmes; au niveau de l'Éducation, ils sont protégés à 2,2 % d'augmentation.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Merci. Je reconnais maintenant M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
•
(10 h 40) •
M. Chapadeau : Merci, M. le Président. D'abord, mes
salutations aux députés de Louis-Hébert et de Lévis ainsi que les gens qui nous accompagnent aujourd'hui.
J'écoutais le député de Louis-Hébert, dans
ses remarques préliminaires, nous parler, puis il donne l'impression que son
gouvernement, le gouvernement dont il faisait partie, était en total contrôle
des dépenses, champion de l'économie. Le
constat qu'on... Puis, M. le ministre, dans vos remarques préliminaires, vous l'avez
signifié, là, à quelques endroits, d'abord,
la dette dont on a hérité, l'héritage libéral, 1,1 milliard, au total
1,6 milliard, et un autre élément dont je vous écoutais parler, la gestion rigoureuse, là, des
programmes d'infrastructures, ce qui n'est pas tout à fait le constat, ce
qu'on a pu constater avec l'étude de la
firme Secor, qui arrive à des conclusions qui sont tout à fait différentes de
ce que j'entendais tantôt parler le député de Louis-Hébert, donc
certains constats qui ont été faits par la firme Secor, l'absence de vision globale et à long terme du développement des
projets d'infrastructure, capacité limitée d'analyse et manque d'expertise
en gestion de portefeuille des projets,
planification déficiente des projets ne permettant pas de s'assurer des choix
publics éclairés, ressources disponibles mal
utilisées, absence de cadre de gestion rigoureux pour les projets de moindre
envergure, gestion contractuelle déficiente.
Quand on lit ça et quand on écoute les remarques préliminaires du député de
Louis-Hébert, évidemment, il y a
comme une marge, là, entre sa vision de la gestion de son gouvernement… D'ailleurs,
on apprenait, là, l'entêtement libéral du printemps passé.
90 millions, on apprenait ça hier, c'est ce que ça a coûté, l'entêtement
libéral sur ce qui s'est passé au printemps dernier, donc, et vous l'avez
mentionné dans vos remarques d'ouverture, là.
Donc, en réponse, là, au rapport déposé, il y a un plan d'action,
évidemment. Vous avez eu 10 minutes pour
vos remarques préliminaires. Moi, ce que j'aimerais
vous entendre, parce que je pense que la population est en droit de
savoir qu'est-ce que vous allez faire
exactement : C'est quoi, le plan d'action pour contrôler, s'assurer que le
désastre libéral, là, ça ne soit pas répété? Donc, j'aimerais ça vous
entendre là-dessus, s'il vous plaît.
Une voix
: …
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : C'est borderline, disons, alors soyez prudent. Si on les
prend séparés, M. le député, «désastre», ça va, «libéral», ça va. C'est probablement quand on les met ensemble.
Alors, je ne cautionne pas ni n'appuie ses
propos, mais je lui demande simplement d'être prudent à l'avenir. M. le
ministre.
M.
Bédard :
Effectivement. Bien, c'était désastreux. Ça,
je peux vous le dire. Ça, c'est le cas. Donc, le problème, effectivement, et là où je vois le député de
Louis-Hébert s'écarter, c'est quand il dit : On avait tout bien. Et ce que
faisait mention tantôt le député, c'est qu'il
y a une firme externe,qui n'est surtout
pas associée au Parti québécois, là, ou à un gouvernement, là, qui a fait des constats froids
par rapport à une réalité, en termes d'immobilisations, de choix, qui
est réelle. Si l'ancien gouvernement libéral
ne fait pas de mea-culpa, bien c'est que ça veut dire qu'il va continuer à
faire ce qu'il faisait avant. Ça, ça veut dire, ce qu'il faisait avant — puis ce n'est
pas moi qui l'écris, là — c'est :
«Absence
de vision globale et à long terme du développement des projets d'infrastructure
[publique];
«Capacité
limitée d'analyse et manque d'expertise en gestion de portefeuille de projets;
«Planification
déficiente des projets ne permettant pas de s'assurer de choix [publics]
éclairés;
«[Des]
ressources disponibles mal utilisées;
«Absence
de cadre de gestion rigoureux [dans] les projets de moindre envergure;
«Gestion
contractuelle déficiente.»
Bon,
ça, ce n'est pas moi qui l'écris, c'est KPMG. Je pense beaucoup plus de mal que
ça, je vous dirais, de l'ancien gouvernement libéral, mais aussi pour d'autres
raisons que vous connaissez bien, que j'ai eues à exprimer quand j'étais
de l'autre côté, justement dans la place qu'occupe
mon collègue d'en face, entre autres en termes de probité, mais c'est le
temps de faire des mea-culpa, là. M.
Couillard commence à en faire — et c'est
une bonne nouvelle — quand il dit : La taxe santé, mauvais
choix. Commission Charbonneau, mauvais choix. Pourquoi on a résisté autant à la
commission? Combien ça a coûté aux
Québécois? Frais de scolarité, pas d'accord, il n'est pas d'accord avec la
position du... que j'ai entendu. Le député,
là, j'ai hâte de voir ce qu'il va nous dire tantôt, mais ce qu'on voit au
moins, c'est qu'enfin les portes s'ouvrent un peu au Parti libéral, puis il y a un petit peu de discussion. On n'est
plus à l'étape où on cherchait quelqu'un pour arriver avec une
proposition, pour appuyer une proposition de tenue d'une commission d'enquête.
Donc, au moins, on en est là.
Ce qu'on va faire en
termes d'infrastructures, vous l'avez vu. Tout de suite en termes structurels,
on avait deux organisations, Infrastructure
Québec qui était reliée à l'époque aux anciens PPP, qu'on a mutée dans quelque
chose de nouveau, des grands projets d'infrastructure,
et la SIQ, Société immobilière du Québec. Donc, ces deux
organisations-là fonctionnaient de façon
parallèle, puis on a dit… On serait quatre autour d'une table, là, puis on
conclurait qu'il faut les mettre
ensemble, parce qu'il y a une expertise qui est importante au niveau de la SIQ,
il y en a une autre, donc on a tout avantage
à les mettre ensemble. Bien, je pense que, pendant quatre déclarations des
budgets, déclarations ministérielles de divers ministres, on a annoncé une fusion, une pseudofusion, une partie
de fusion, puis, au moment où on se parle, quand je suis arrivé, il n'y
avait absolument rien de fait, rien. On était encore à l'époque où tout le
monde, en bon français, se checkait, et là tout le monde faisait des pressions
sur les cabinets : Non, non, non, ne faites pas ça, ne faites pas ça.
Alors,
ce qu'on a dit : On va fusionner les organisations. C'est un signal envoyé
à tout le monde, on va partager l'expertise. Puis ce n'est pas vrai qu'on va avoir
des demandes de chacune des organisations pour augmenter l'expertise alors qu'il y en a, de l'autre côté, qui peuvent
servir aux mêmes objectifs, qui sont dans l'autre organisation, où, en
plus, je vous dirais, on est dans un
contexte de pénurie de main-d'oeuvre. Ça fait qu'il y a des grands projets, il
y a du monde qui les évalue. Il vient
un moment donné, là, tu ne peux pas... il n'y a pas 1 million de personnes
qui est apte à gérer des grands projets
au Québec, là, ce n'est pas possible de penser ça, là. Donc, on les a
fusionnées, on est là-dedans, puis on va aller avec le projet de loi
très rapidement. Puis j'ai hâte de le faire en commission parlementaire, parce
qu'on n'est pas dans le domaine partisan, mais on est sortis des lobbys.
Le deuxième, c'est arrivé avec un dépôt décennal,
autrement dit sur 10 ans de prévisions en termes d'immobilisations.
Le problème qu'on a vu, c'est qu'il y a des
projets qui se font sur plus que cinq ans. Donc, si tu prévois que tu le fais
dans cinq ans et que ça dépasse ça, bien, finalement, tu amputes dans l'avenir
tes possibilités de faire des choix, mais en même temps ça te prive d'en faire.
Alors, le fait déjà d'annoncer qu'on va être sur une orientation qui est
claire, ça, c'est différent.
La
troisième, ça va être de la transparence. Écoutez, là, quand tu es rendu… Puis ça, c'est réel, là, ce n'est pas un cas… il est
arrivé dans ma région. Quand tu es rendu à annoncer un stationnement, une
réfection d'urgence sans prévoir la réfection elle-même, là, là tu as
dépassé les limites de l'acceptable. Moi, chez nous, ils ont fait ça, ils sont
venus annoncer un projet de stationnement en disant que c'était un projet de
réfection d'urgence, qui était prioritaire chez nous, imaginez-vous, là, alors que le projet, lui, de réfection d'urgence,
il n'apparaît nulle part, nulle part, ce n'est que dans des coupures de journaux. Ça fait que qu'est-ce
qu'on s'est dit : Bien là, il faut avoir autre chose qu'un plan,
parce qu'il y avait un cadre qu'on ne
respectait pas. C'est comme vous dire : Moi, je me donne plein de règles,
je ne les respecte pas. Alors, le
gardien de ça, c'est la transparence. On va mettre plus de transparence, il y
aura un suivi des immobilisations. Puis
ce n'est pas vrai qu'on va enlever des projets, puis on va en enlever d'autres,
puis là on va dire : Bien non, lui, il a fait l'objet de tel, lui, c'est le premier ministre, mais le premier
ministre, il n'avait pas d'enveloppe d'immobilisations.
Alors,
c'est des mesures comme ça, puis là je peux continuer à les détailler, mais je
suis sûr que le député a d'autres questions,
je ne veux pas être trop long, mais des actions concrètes comme ça qui vont
faire en sorte que… Au-delà du cadre
qu'on va se donner, il faut s'assurer aussi des moyens où on va être capables
de contrôler et, je le dis, se faire contrôler, autrement dit que les
gens posent des questions sur où on en est rendu, à quelle étape on en est
rendu.
Et aussi moins de contrôle, on est là-dessus
aussi. Autrement dit, il y avait des différentes étapes, et on encourageaitles gens à sous-estimer leurs projets.
Pourquoi? Parce qu'ils rentraient dans le PQI, puis après ça, en cours de
route, là, ils se mettaient à
augmenter. Ça fait qu'à l'étape qui était au niveau stratégique, qui aurait dû
être normalement… où on se gardait de
plus grandes marges de manoeuvre, ils commençaient toujours plus bas, et là,
quand ils se rendaient à l'étape où on
commençait à construire, là, des fois, ils avaient doublé, 80 %, en
général, d'augmentation. Pourquoi? Parce qu'on les encourageait, alors
ce qui fait que les contrôles étaient difficiles, là. D'un coup, tu avais
annoncé un projet à 200 millions ou,
comme Turcot, à 1,6 milliard, puis là tu te ramasses, rendu où on donne le
go, tu es rendu à 4 milliards. Bien là, tu te dis : Bon Dieu!
Ça fait que chaque
étape était compliquée. Notre but, c'est que la première étape qui est celle de
dire : Là, on l'annonce, bien elle,
elle est mieux contrôlée, elle est mieux définie, ce qui fait que, les autres
étapes, si vous contrôlez vos coûts, bien, normalement, vous n'êtes pas supposés
venir nous revoir, là. Vous êtes dans vos orientations que vous vous êtes
données, puis il a été bien évalué. C'est des exemples concrets qu'on veut se
donner pour assurer un meilleur contrôle.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Dubuc.
• (10 h 50) •
M. Claveau : Merci. M. le président, permettez-moi… — président du
Conseil du trésor — de saluer mes collègues ainsi que tous les accompagnateurs et
accompagnatrices à cette commission aujourd'hui, puis également le personnel
administratif qui nous supporte régulièrement lors de ces commissions.
Et,
avant de poursuivre dans ce domaine, j'avais juste un rétablissement que le
député de Louis-Hébert a fait puis que ça m'a fait plaisir, parce que, lors de la
campagne électorale, on sait que les candidats de son même parti et même
l'ancien premier ministre s'accordaient la
paternité de la route 175, alors je pense que vous venez de rétablir les faits,
c'était bien M. Landry et M. Chrétien qui
avaient signé ce contrat. Puis on a fait un grand show médiatique lors de la
campagne, je pense que le député de Chicoutimi s'en rappelle. Même votre ancien
premier ministre avait resigné l'entente pour s'approprier.
Alors, on n'a pas eu besoin de faire de test d'ADN. Et on espère que, lors des
prochaines campagnes électorales, on
donnera à César ce qui appartient à César. Merci beaucoup, M. le député de
Louis-Hébert. Vous informerez vos collègues.
Alors, je reviens dans
le rapport KPMG. Alors, justement, un des éléments qu'on parlait tout à l'heure,
M. le député de Louis-Hébert parlait de la politique-cadre sur la gouvernance
des grands projets, et des faits qu'ils ont soulignés dans ce rapport, c'était
qu'en partie il y avait des coûts hors périmètre qu'on évalue à 20 % et
qui ne font pas partie des mêmes contrôles.
Je
comprends qu'on avait mis en place une politique-cadre. Est-ce que, M. le
président du Conseil du trésor — ah,
il faut passer par M. le
Président — on va établir un processus de planification, de gestion
et de suivi qui va tenir compte de cette partie qui est hors contrôle,
le 20 %?
Puis
un des commentaires aussi que j'aimerais vous entendre, qu'on nous relatait,
par contre, en fonction de la dette et du déficit pour la période du
31 mars 2003 au 31 mars 2012, le rapport nous souligne que c'est bien
de financer par emprunt les
immobilisations, les infrastructures, parce que ce n'est pas à la population
présente à payer nécessairement les coûts
des infrastructures. Cependant, on tient compte… Si la dette du Québec est
rendue à 159 milliards, normalement, 26 % de cette dette vient des projets d'infrastructure, des projets
d'immobilisations gouvernementaux. Cependant, un fait : de 2003 à
2012, le pourcentage de la dette — qui était tout près de 60 milliards — pour ces infrastructures
a atteint 52 %, le niveau de financement, donc ce qui a augmenté... Vous
savez que la dette a augmenté durant la période du gouvernement précédent de
façon faramineuse. Et puis tantôt vous parliez de contrôle et de mieux
planifier, de mieux prioriser nos immobilisations. Est-ce qu'on va tenir compte
de ces faits et de ces remarques du rapport très intéressant qui a été déposé
par Secor-KPMG?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Bédard :M. le Président, j'avais eu la chance — là, je reviens, là, sur l'anecdote,
mais c'est réel, pendant
la campagne — sur la 175, moi, je me souviens très bien, avec M.
Chrétien, le premier ministre du Canada à l'époque... Et savez-vous la
meilleure? C'est que…
Une voix : ...
M. Bédard : Bien, j'étais là effectivement, je m'en
souviens comme si c'était hier, puis quelqu'un qu'on... un chic type, d'ailleurs.
Et, pendant la campagne électorale, je me suis retrouvé en Mauricie et je me
suis retrouvé dans un restaurant. Et
savez-vous sur qui je suis tombé? Jean Chrétien. Et j'ai pris la peine, je dois
le dire — il y avait un média qui était là — de le remercier du travail qu'il avait
fait, à l'époque, de collaboration avec le gouvernement du Québec sur l'annonce de cette belle route qui aujourd'hui, je
pense, est un... qui a été donnée pas pour me faire plaisir, qui a été donnée
pour des raisons de sécurité. Toute personne qui traversait cette route, hiver
comme été — mais encore pire l'hiver — et qui croisait des camions lourds, je peux vous dire qu'elle
comprend pourquoi on a fait une route. J'avais 30 ans à l'époque et je me faisais peur quand je rentrais. J'avais
ma secrétaire à Chicoutimi qui refusait de monter à Québec à cause de ça,
imaginez-vous. Et combien de gens se sont tués parce qu'on a trop attendu?
Donc, c'est une belle réalité. Combien
vaut une vie au Québec? Je ne veux pas mettre de prix dessus, mais je peux vous
dire que mon sentiment à moi, c'est
qu'on aurait dû le faire bien avant, parce que cette route était dangereuse, M.
le Président. Donc, j'en suis très fier.
Sur le contrôle, effectivement, il y a les
projets de moindre envergure où on doit agir, et il n'y avait pas de cadre. Alors, on est en
train d'élaborer le cadre pour les plus petits projets, qu'on ait un meilleur
contrôle, parce que, dans les faits, plusieurs petits projets qui
rejoignent les besoins des différents députés dans les circonscriptions, la
réfection de telle chose, mais ça prend un
cadre, et c'est ce qu'on est en train de faire. C'est un des problèmes qui
avaient été identifiés par le rapport KPMG, parce qu'il y a beaucoup de
dépenses qui se font en nouvelles infrastructures, il y en a qui se font en
maintien d'actif, et donc dans les différents ministères ils ont différentes
enveloppes, qui fait en sorte qu'on avait moins de contrôle.
Donc,
l'idée, ce n'est pas de contrôler à tout prix, c'est d'avoir un cadre de
gestion où on planifie mieux, et qu'on dise :
Bon, bien, tel projet, il vaut vraiment ça, et là on le part au prix qu'il est,
à l'évaluation qu'il est. Donc, oui, on est en mode actif là-dessus. Et,
lors du projet de loi, d'ailleurs, qu'on va faire sur la fusion de la SIQ et
Infrastructure Québec, moi, j'invite les
collègues qui vont être là de se préparer là-dessus, parce que, oui, on va
parler du projet de loi, mais en même
temps, à l'occasion, on peut déborder un peu sur comment maintenant on va être,
je vous dirais, préoccupés par l'idée de mieux planifier ces
infrastructures-là.
Et
la dernière question... Il me reste combien de temps, M. le Président? Parce
que je ne veux pas...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Trois quarts de minute, M. le ministre.
M.
Bédard : O.K. Bien, je reviendrai sur
la dette, mais effectivement il y a une pression qui est énorme, et comment on peut agir, c'est directement sur les
infrastructures. Ce n'est pas parce qu'on veut... Moi, j'aimerais bien
doubler, qu'on fasse 30 milliards d'infrastructures
par année, mais vient un moment donné, c'est que ça va sur la dette, et, sur
la dette, c'est des intérêts. C'est comme
quelqu'un qui a toujours une plus grosse maison. Si le taux d'intérêt augmente
puis ta maison est trop grosse, ton endettement est trop gros, bien c'est que,
là, tu vas jouer dans ton épicerie, et c'est là où on était rendus, M. le
Président.
Donc, je vais peut-être détailler les mesures
qu'on a prises pour diminuer la pression des infrastructures tout en maintenant un niveau
élevé, qui est, je vous dirais, favorable en termes économiques, mais en même
temps il ne faut pas non plus contribuer nous-mêmes à la surchauffe et
faire augmenter les prix de façon artificielle, il ne faut pas créer notre
propre malheur, s'assurer que les Québécois en ont pour leur argent. Voilà.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le ministre. Maintenant, je
cède la parole à M. le député de Lévis pour un bloc d'environ... En fait, vous avez
28 minutes. La seule contrainte que je vous mets, c'est de ne pas
dépasser 20 minutes sur ce bloc-là, mais vous pouvez répartir votre temps
comme vous voulez. Vous avez la parole.
M.
Dubé : Vous êtes bien aimable. Merci
beaucoup, M. le Président.
Peut-être pour mettre en contexte ou surtout
en continuité pour M. le président du Conseil du trésor, tout à l'heure j'ai insisté beaucoup sur l'importance d'avoir de
l'information globale sur les fonds spéciaux et les organismes non budgétaires.
Pourquoi je veux insister là-dessus, c'est pour bien comprendre globalement l'impact
de ça, et je vais m'expliquer.
Pour
vous donner le temps de vous préparer, là, dans ce bloc-ci ou le prochain bloc,
j'aimerais ça que vous demandiez à vos
collègues de sortir les états financiers mensuels du gouvernement, ceux d'octobre,
là, qu'on vient de recevoir, là, dans
les derniers jours, puis tout à l'heure je vous poserai une question, quand on
vous les aura mis devant vous, si c'est
possible, parce que, justement sur ce point-là, j'aurais quelques questions sur
l'information mensuelle qui vient des entités non consolidées comme...
Non, mais juste pour vous donner le temps, pas besoin de le faire tout de suite, là, mais je vous situe. Pour moi, ça, c'est
important de comprendre, parce que je pense que — et je l'ai
expliqué tout à l'heure — on a de moins en moins de temps et de
contrôle là-dessus.
Donc, pour revenir et juste pour illustrer
mon propos comment c'est important de bien comprendre qu'est-ce qui se passe dans ces
organismes et fonds là, l'information qui nous a été donnée par le ministre des
Finances, la présentation du budget... Et je vous donne les chiffres,
là, globalement. Du 57 milliards que je disais qu'il était transféré dans
les trois postes, là, à savoir les fonds
spéciaux, les organismes, on parle, du côté des fonds spéciaux, de
9,7 milliards — je parle toujours du budget
2013-2014 — des organismes, et autres que budgétaires, on parle de
presque 20 milliards, c'est 19,7 pour être exact, et, dans le réseau de
santé et de services sociaux, on parle de 37,8 milliards.
Je vais focusser sur un pour lequel je crois
qu'on a l'information en ce moment. Et je vous réfère à votre document que vous avez
présenté. Le détail du 9,7 milliards, donc, pour les fonds spéciaux ne va
pas exactement avec le détail de ce qui nous est présenté. On arrive à
un total, pour être exact, de 9,3 milliards. Puis ma première question
était pour voir est-ce que ce montant-là qui
est à la page 15 du budget de dépenses, le 9,3 milliards qui est là
devrait, en quelque sorte, réconcilier avec le 9,7 milliards des
fonds spéciaux?
Pendant
que vous vous préparez ou pouvez répondre à cette question-là, c'est ce même
genre de montant là, parce que, là, on voit très bien dans ce document-là, là,
qui est bien fait quels sont les 30 quelques fonds spéciaux qui additionnent au
fameux 9 milliards, c'est le même détail que je demanderais d'avoir pour
les organismes, parce que ça aiderait
beaucoup mes collègues députés, si vous me permettez, M. le Président, parce qu'il
reste encore plusieurs jours de
crédits, à chaque fois qu'ils interrogent les différents ministres, de bien
faire le lien, non seulement de questionner le ministère un peu comme je faisais avec la ministre du Travail cette
semaine… On sait toujours que le 33 millions, le Travail, ce n'est
pas ça qui est important, c'est la CSST en arrière à 2,7 milliards.
Alors, je veux juste bien expliquer pourquoi j'ai cette
demande-là. Puis, si on n'a pas toute cette information-là à l'heure, bien on l'aura plus tard.
Donc, ma question :
Est-ce que...
Une voix : ...
M. Dubé : Oui?
M. Bédard : ...est-ce que vous parliez du livre qu'on a déposé sur le
budget des fonds spéciaux?
M. Dubé : Oui.
Une voix : C'est le cahier des fonds spéciaux.
M. Dubé : Oui, le cahier des...
M. Bédard : O.K., dans le cahier. Mais vous parliez de
9,7 milliards ou 9,3?
M.
Dubé : Bien, c'est
parce que, dans les documents que j'ai du côté Finances… c'est parce que M. le ministre des Finances a donné un montant global dans
lequel... Puis je peux même vous donner le détail. Ce que j'ai comme
information, c'est 8,3 milliards de dépenses et 1,4 milliard d'intérêts,
donc il y a une combinaison.
Ma première question pour vous, si vous me permettez :
Est-ce que le montant qui est ici, à la page 15, qui totalise 9,3, inclut ou non les intérêts? C'est ma
première question, et j'aurai la même question…
• (11 heures) •
M. Bédard : Les intérêts qui sont générés par les fonds?
M.
Dubé : Non, les
intérêts de dépenses. Parce que, comme M. le Président… puis je suis certain
que le président du Conseil du trésor sait très bien qu'à l'intérieur… puis ça, c'est une
de mes grandes préoccupations, dans les fonds, dans les organismes, ils ont la capacité d'emprunt.
Alors, en ce moment, il y a des emprunts qui sont contractés à l'intérieur
de ces fonds-là, et c'est ce qui fait que, quand on est en déficit — bien, qu'est-ce
qu'on fait? — bien, on emprunte.
Alors,
je voudrais juste savoir si on parle des mêmes chiffres. Est-ce que le
9,7 milliards qui est dans vos crédits
pour les fonds spéciaux inclut les dépenses d'intérêts? Et, si oui, est-ce que
c'est juste une réconciliation, que je ne comprends pas, de 300 millions?
Mais je vous ai dit que j'avais une inquiétude. Est-ce qu'on a encore un trou
de 800 millions à 1 milliard? J'essaie de trouver en ce moment.
Alors, ça, c'est une de mes questions.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M. Bédard : Je tiens à le rassurer : s'il y en avait encore un
entre 800 millions et 1 milliard, je le saurais, comme on dit, oui.
Donc…
M.
Dubé : …dernier,
je me permets d'avoir une petite gêne, une petite inquiétude, si vous me
permettez. Mais, en ce moment, ce qui m'inquiète,
monsieur…
M. Bédard : Mais je tiens vraiment à le rassurer là-dessus. C'est qu'il
y a des mesures d'économies qui ont vraiment
été identifiées puis il y a du gel qui a été fait. Autrement dit, il y a des
endroits où on a dit : Ça, on dépense un petit peu moins. On a une enveloppe de tant, on se calme
le pompon, on regarde, à travers nos besoins, ce qui est prioritaire. Et
l'autre, c'est de dire : Bon, bien, les
différents ministères, qu'est-ce que vous êtes capables, finalement, de fournir
en termes…
M. Dubé : …excusez-moi.
M.
Bédard : Ça, c'est
sur le milliard. Et, à travers ça aussi, il y avait un 150 millions, je
vous dirais, de périmé, et on veut l'atteindre. Donc, vous voyez, c'est ce
qui donne le 1,1 milliard. Donc, que le député ne s'inquiète pas, là, on
est vraiment ailleurs.
Dans les fonds
spéciaux, je vous dirais… D'ailleurs, je vais essayer de répondre au fur et à
mesure, mais évidemment ça relève plus des
Finances. Moi, je le mets en termes de chiffres et on est en train de vérifier,
effectivement, qu'est-ce que ça comprend,
mais il y a des fonds qui dépendent souvent d'autres administrations. Nous, ce
qu'on a, c'est la reddition de comptes, vous en êtes rendus où. Mais je
vais le vérifier. Je vais apporter un petit…
M. Dubé : M. le Président, si vous permettez, M. le Président…
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Lévis.
M.
Dubé : Quand
vous me dites que c'est Finances, moi, à moins que je ne comprenne pas, mais
Finances donne une enveloppe, de dire : c'est
tel montant. Mais ce qu'on attend de vous quand on entend le crédit, c'est le
détail de chacun de ces organismes-là, parce que, là, c'est
ça qu'on va surveiller. Puis c'est pour ça, tout à l'heure, quand je
questionnerai M. le président, c'est de voir quel genre de suivi mensuel on
fait. C'est pour ça que je veux discuter pendant quelques minutes.
Là,
je ne sais pas comment il me reste de temps encore, mais je veux juste être
certain que… Si vous n'êtes pas capable de répondre tout de suite, autant sur les
mensuels que sur les organismes non budgétaires, j'aimerais mieux
attendre un petit peu, vous donner le temps de regarder, puis on pourra y
revenir, pour ne pas gruger trop dans mon temps.
Mais
ce que je veux vous mentionner, ce que je veux mentionner, où je veux aller
avec ça, c'est non seulement je pense qu'il nous manque de l'information en ce
moment pour faire le travail dont je parlais tout à l'heure, M. le
Président, mais je veux juste mentionner
que, lorsqu'on fait le total des intérêts dans ces fonds spéciaux là, dans l'organisme
non budgétaire et dans le réseau de la santé, c'est un total de
3,5 milliards qui n'est pas dans le frais de financement des ministères, qui est de l'ordre de 5,3. Ça fait
que, déjà, on est rendus à 8,8 milliards d'intérêts. Il faut que les gens
soient conscients que ce n'est pas parce qu'on
transfère l'argent que c'est oublié, mais il y a une capacité d'emprunt qui est
énorme dans ces fonds-là et organismes. Et là on n'a pas encore additionné à ce
8,8 milliards d'intérêts là les intérêts sur les fonds de pension.
Alors, je veux juste
qu'on soit bien conscients que l'information qui nous a été donnée ne nous
permet pas d'apprécier le budget du ministre
des Finances et d'en comprendre le détail qu'on doit voir au moment des
crédits. Alors, si vous n'avez pas
cette information-là ce matin… C'est pour ça que je pose ce genre de question
là ce matin, pour que, dans les blocs
de cet après-midi, on pourra aller plus, par exemple, dans les ressources
informatiques ou les infrastructures. Mais, globalement, je crois qu'il
est important de préciser ces choses-là. Et, encore une fois, peut-être que ce
n'est pas des questions habituelles, je vais me rallier. Puis je ne sais pas
comment qu'il me reste de temps, je pourrais peut-être prendre une petite pause
ici, puis on répondra dans mon prochain bloc?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Vous avez
huit minutes de faites, M. le député.
M. Bédard : …
M. Dubé : Bien, allez-y, effectivement.
M.
Bédard : Bien, c'est
que, là, je vais voir, parce que le cas par cas, je vous dirais qu'il y en a où
je peux avoir plus d'informations puis d'autres, moins. Mais on verra sur la méthode,
effectivement. Parce qu'il y a certains éléments, moi, que j'ai apporté des petites modifications pour
mieux comprendre, même, comment on peut le faire, là. L'exemple, c'est
le Fonds des générations, qui, lui, est un fonds qui est capitalisé, là.
M. Dubé : …
M.
Bédard : Bien
oui, bien, c'est ça que je vous dis. Alors là, on est dans le facile, mais c'est
bon aussi de parler du facile pour que les gens comprennent où est-ce qu'on va, là. Autrement
dit, ça, c'est de l'argent qui est capitalisé. Et là il apparaît une ponction, mais avant ça n'apparaissait
pas comme ça. Je peux vous dire qu'il fallait se forcer pour comprendre
qu'on était allés chercher 1 milliard. Donc là, on s'est dit : Ça
prend plus de transparence par rapport à ça. Mais là, effectivement, on est
dans le facile.
Au niveau d'autres
organismes…
M. Dubé : …je vais vous aider.
M. Bédard : O.K., allez-y, oui. Prenez-en un en particulier, puis là
ça va…
M. Dubé : Je reprends… Bien, regardez…
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Lévis.
M. Dubé : Dans les fonds spéciaux, à la page 15, qui donnent un
total de 9,3 milliards, est-ce que ça inclut la dépense d'intérêts ou pas? Il y a une liste de 34 ou 37… 34 fonds
spéciaux qui sont aux Affaires municipales… dans chacun des ministères… Il y a même des ministères… Emploi
et Solidarité sociale, à la page 13, il y en a cinq, fonds
spéciaux. La question est simple : Est-ce que ce 9,3 milliards là
inclut la dépense d'intérêts?
M.
Bédard : Ce qu'on
me dit, là, effectivement, c'est à géométrie variable. Autrement dit, c'est qu'il
y en a qui ont
une possibilité d'emprunt puis il y en a qui n'en ont pas. Alors là, dans le
détail, je vais le vérifier. Ça peut faire l'objet d'une question et d'une réponse, je vous dirais,
qu'on peut même détailler par la suite, parce qu'après ça il faut s'adresser
aussi, parfois, même aux organismes en tant que tels, O.K.?
M. Dubé : …
M.
Bédard : Là, je
ne l'ai pas là actuellement. Ce qu'on me dit, c'est que ça peut varier, et je
vais vous arriver avec une réponse plus
détaillée soit dans le courant de la journée ou demain.
M. Dubé : Deuxième question…
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Excusez, M. le député de Lévis, là,
on va l'enregistrer comme il faut, là. On
attend cette information-là ultérieurement?
M.
Bédard : Oui, ultérieure, là, j'ai
dit demain…
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
C'est un engagement, là.
M. Bédard : …vous comprendrez qu'on est… dans les
prochains jours. Si je suis capable de vous la donner cet après-midi, je vais vous la donner. C'est ce que les
gens sont en train de faire.
M.
Dubé : …vous ne nous demandez pas d'approuver
globalement, si je comprends bien, l'autre processus d'approbation…
M.
Bédard : C'est seulement à la fin.
M.
Dubé : Et voilà.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Lévis.
M. Dubé : Le deuxième point. Donc, ce qui est
ma deuxième demande, si vous me permettez, M. le
Président, une liste équivalente à celle-là,
mais pour les organismes non budgétaires, qui donnerait le détail du
19 milliards dont je parlais
tout à l'heure, donc, et qui dirait quels sont les montants et est-ce que ça
inclut ou pas la dépense d'intérêts. Donc, la même chose que pour les
fonds spéciaux mais au niveau des organismes non budgétaires. Ça va?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M. Bédard : Bien, écoutez, on va regarder,
effectivement, si… L'information est sûrement disponible, mais là il y a un effort pour colliger, donc…
M. Dubé : Alors, je ne sais pas si vous allez
le trouver… parce que je vois qu'il me reste encore quelques minutes dans mon bloc de 15 minutes. Ça va?
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Il vous reste quatre minutes. Si vous
prenez 15 minutes, il vous reste quatre
minutes.
M. Dubé : Voilà, merci. Alors, je ne sais pas
si vous avez eu le temps, M. le président, pour le président du Conseil du trésor, de regarder les états financiers
mensuels dont je parlais tout à l'heure. Est-ce que vous avez…
M.
Bédard : …on est en train…
M.
Dubé : Il n'y a pas de problème. Là,
ça ne compte pas dans mon temps quand vous ne m'écoutez pas, là.
Des
voix : Ha, ha, ha!
M. Dubé : Ce que je voulais faire noter… parce
que je pense qu'il y a eu beaucoup d'amélioration, de ce que mes collègues me
disent, sur les états financiers mensuels. Alors, je ne sais pas si vous les
avez eus ou vous aimeriez mieux que je vous questionne dans l'autre bloc
puis je garderai le temps en banque, si vous voulez.
M.
Bédard : Non, non, bien là je les ai
devant moi. S'il y a une question. Je les ai sur iPad.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M. Bédard : Mais je mets tout de suite en garde
mon collègue : évidemment, là, on est dans la finance pure, là, mais…
M.
Dubé : …
M.
Bédard : O.K., bien, allez-y. C'est
pour ça, je veux entendre la question.
M. Dubé : …je vais vous expliquer pourquoi je
veux vous parler de ça, c'est très clair. Premièrement, je pense que, sur la
version que, moi, j'ai, il doit y avoir une petite faute, parce qu'on parle du
budget 2013-2014. Je pense qu'il y a une erreur là, là, c'est le budget
2012-2013 qu'on doit parler.
Mais regardez le point
que je veux faire. C'est que, d'avril à octobre, si vous regardez Entités
consolidées, où on voit la ligne organismes autres que budgétaires et fonds
spéciaux, réseau de la santé puis Fonds des générations, vous voyez qu'on a accumulé un surplus, selon les
résultats qui sont là, de 1,2 milliard, alors qu'on budgétait
1,2 milliard pour toute l'année. Et ça, c'est après sept mois d'opération.
Alors, c'est juste
pour vous faire réaliser… Premièrement, j'espère que ce sont des données
réelles. C'est ma première question. Est-ce
que ce sont bien des données réelles, on ne va pas chercher les budgets, mais
on a vraiment les données réelles? C'est
peut-être ce qui explique qu'on est trois mois plus tard. Mais je veux vous
montrer l'importance, en ce moment,
de trouver l'équilibre budgétaire. Il vient beaucoup de ces fonds-là. Est-ce
que c'est parce que c'est là qu'on fait des efforts de coupures importants? Mais je veux juste qu'on
réalise — j'aimerais avoir votre explication — qu'on
est, en ce moment, à 1,2 milliard du budget de 1,2 pour l'année ensemble.
Vous comprenez ma…
M. Bédard : …lequel? C'est pour ça, là, je l'ai devant moi, là.
M. Dubé : Alors, ça, c'est pour finances, là.
M. Bédard : Moi, j'ai les revenus autonomes, les transferts fédéraux,
dépenses de programmes, service de la dette, organismes autres que budgétaires
et fonds spéciaux. C'est dans lui?
• (11 h 10) •
M.
Dubé : Oui.
Alors, voyez-vous la colonne qui dit : avril à octobre, hein, 2012-2013? C'est
la quatrième colonne, et je vous dis… Quand
vous faites le 858 millions, 109, etc., vous voyez qu'il y a théoriquement
un surplus dans ces 60 organismes là, 30 fonds de pension, une centaine d'organismes,
un surplus de 1,2.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Bédard : Ce que
je tiens à rassurer le député, réellement, là, pour avoir vu comment on a fait
l'exercice pour combler le problème des dépenses, là, sa réponse n'est pas là-dedans.
Ça, je l'assure à 1 000 % et je n'ai aucun doute. Puis il relèvera la seule fois que j'ai menti quand j'étais
à l'Assemblée, là, il n'en trouvera pas. Donc, il n'y a aucune réponse
par rapport à ce qu'il m'a mentionné dans l'effort que nous avons fait pour
ramener l'équilibre, O.K.? Par contre, pour le détailler, là, je vous dirais, je pourrais peut-être donner la parole à
M. Ouellet, le secrétaire, et, encore là, on y va avec précaution
parce qu'on est dans les chiffres des Finances. Moi, j'aime bien jouer dans mes
chiffres, mais…
M.
Dubé : …on ne
parle pas de finances, on parle de crédits en ce moment, alors, s'il vous
plaît, là, M. le Président, s'il vous plaît… Alors, je vais vous écouter puis
je reposerai ma question dans l'autre bloc si je n'ai pas été assez
clair.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Est-ce qu'il y a consentement pour entendre
M. Ouellet? On est sur votre temps, M. le
député de Lévis, là, puis il reste… On a 15 minutes de faites sur votre bloc.
M. Dubé : …dans l'autre bloc, si vous permettez.
M. Ouellet (Yves) : D'accord. Rapidement…
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Alors, après
vous être identifié, M. Ouellet, vous avez la parole.
M.
Ouellet (Yves) :
D'accord. Merci, M. le Président. Effectivement, il faut faire attention sur
les flux financiers sur une base mensuelle, ça
fluctue beaucoup. Alors, de faire des conclusions à partir de données
mensuelles, là, je vous dirais que c'est prématuré.
M. Dubé : Bien, c'est pour ça que j'ai regardé le bloc de sept mois…
M.
Ouellet (Yves) :
Je vous dirais, même sept mois sur les 12 mois, c'est très aléatoire puis
ça serait prématuré de faire quelque
conclusion ou de poser quelque constat que ce soit à ce moment-ci.
M.
Dubé : Alors
donc, ce que je demande, c'est, dans le futur, être capable de dire :
Lorsque je vois l'importance des fonds et organismes spéciaux… d'organismes non
budgétaires, est-ce qu'on comprend bien qu'en ce moment il y a une
augmentation de 3 milliards des dépenses et, je crois, qu'il y a seulement
1 milliard de transferts? Donc, il y a un 2 milliards de manque à gagner qui va venir soit d'augmentations de
coûts de services, hein, ou qui va venir d'ailleurs. Alors, moi, je veux juste être certain qu'en ce moment,
si vous me dites qu'on est en train de rattraper — ce n'est pas un mois, là, c'est sept
mois — est-ce c'est parce qu'on coupe plus dans les dépenses pour
être capables de le faire? On pourra en reparler. Mais vous comprenez que le mensuel
doit avoir une certaine valeur. Si vous me dites qu'il n'a pas de
valeur, bien, ça, ça fera partie de l'amélioration continue. Puis je vais
arrêter ma question là.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : D'accord. M. le ministre.
M. Bédard : Il y avait effectivement
200 millions pour les organismes extrabudgétaires qu'on avait identifiés, donc — mais c'est global — qu'on avait demandés et qui se
retrouvent d'ailleurs dans le budget qui a été déposé par le ministre des
Finances. Il était clairement identifié. Mais la résorption des dépenses, c'est
principalement — vous
avez vu les mesures, là — l'assurance médicaments, qui est un montant important, les
commissions scolaires. Il y avait aussi certains
choix qui ont été faits au niveau de l'aide aux entreprises. Au niveau de la
santé, on a dit : Bon, bien, vous ramenez votre cadre. Et c'est
comme ça qu'on l'a fait, là. Je ne peux pas les identifier une à une, là, mais…
Et après ça il faut décortiquer mesure par mesure. Mais c'est vraiment particulièrement
ciblé.
Les
entités consolidées, ce qu'on a demandé, c'est vraiment une cible d'économies
de 100… 100 millions est applicable aux organismes autres que budgétaires
et aux fonds spéciaux subventionnés.
M.
Dubé : On verra dans le détail plus tard.
M. Bédard : On verra dans les détails plus tard
ce qu'on peut effectivement fournir, mais, en même temps, sur le contrôle, on va
y revenir aussi effectivement parce qu'il y a des affaires sur lesquelles tout
ce qu'on a, c'est qu'on a un rapport.
On ne peut pas… Avec les règles de gouvernance, là, des fois tu te demandes où
va l'imputabilité, là, honnêtement.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le ministre. Vous avez
utilisé 18 minutes sur votre temps. Il
vous restera 10 minutes sur l'autre bloc. Et je cède la parole maintenant
à M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Je
vous salue, je salue les gens de l'opposition : M. le député de Louis-Hébert, M. le député de Lévis. Je salue le président
du Conseil du trésor et tous ces gens qui oeuvrent à son bon travail.
Moi, je voudrais revenir un peu sur ce que le
député de Louis-Hébert a dit, a mentionné tantôt quand il parlait, là, que c'était
à la fois vos crédits et nos crédits, dans le fond, parce que ça a été une
année qui avait été divisée un peu en deux
à cause, justement, là, de l'élection. Je voudrais revenir pas sur le désastre
libéral, je n'utiliserai pas ce terme-là, je vais parler d'héritage
libéral parce que ça a déjà été mentionné, puis je suis un gars plus original
que ça.
Alors, M. le député de Louis-Hébert
mentionnait qu'il avait œuvré… Puis le président du Conseil du trésor avait aussi parlé
tantôt, là, que ça se promenait entre 4 % et 5 %, là, durant le règne
libéral, même ça avait été jusqu'à 6 %. Il faut d'abord comprendre que, durant le règne libéral,
ils ont été avantagés par plusieurs événements… Oui, oui, absolument.
D'abord, quand ils sont arrivés au pouvoir, c'était
la fin du règne de Chrétien. On vous dit qu'il est très sympathique,
Jean Chrétien, ainsi de suite, mais, au niveau des transferts, il avait coupé
de façon assez sévère, et donc, quand il est parti,
en 2004, ça a donné l'occasion au premier ministre de l'époque de rétablir un
peu les transferts, à un point tel qu'entre 2004 et 2012 il y a une
augmentation de 60 % des transferts. C'est à peu près 6 milliards de
dollars de plus. Ça, c'est très important. Ça veut dire que, dans le budget du
gouvernement, là, tu as un 6 milliards d'ajout.
À l'élection de 2008, ils avaient joué aux
cachottiers, les libéraux. Ils ne nous avaient pas dit qu'ils augmenteraient la TVQ,
et par deux fois, même. Ils avaient dit qu'ils juraient qu'ils ne la
monteraient pas puis ils l'ont montée deux fois. Et ça coïncidait aussi
avec le fait que le gouvernement fédéral baissait de 2 % sa TPS. Ça fait
que le consommateur, dans le fond, ne se
trouvait pas trop lésé par cette situation-là. C'est comme si on avait un
transfert du gouvernement fédéral au
gouvernement provincial d'à peu près un montant de 2 milliards et quelques
par année. Donc, ça se rajoute, ça. Ça veut dire que le gouvernement
libéral de l'époque s'est vu rajouter un montant d'argent assez substantiel
dans son budget.
Autre chose — et, je vous le répète, ils n'avaient pas prévu, ils ne l'avaient pas dit
à la population en 2008 — il y a aussi la forte baisse des taux d'intérêt qui a
fait en sorte que le service de la dette, au niveau des intérêts qu'on payait,
à cause de la baisse des taux d'intérêt, ça a fait en sorte que la pression a
un peu descendu à ce niveau-là.
Finalement,
le Québec est un endroit propice au développement des ressources naturelles,
puis on a vécu un supercycle. La hausse des
prix des matières premières, bien, on en a bénéficié beaucoup, et, par
conséquent, le gouvernement aussi en a bénéficié.
Alors,
avec tous ces avantages-là, on se retrouve quand même dans une situation assez
difficile — je vais peut-être
faire un portrait de l'endettement public plus tard, là — mais à un
point tel que… Moi, ma question est la suivante, c'est : Malgré le fait qu'ils ont été avantagés par une situation
économique extrêmement avantageuse… Puis là ils vont parler de la récession de 2008 — je la
vois venir, là — mais la récession de 2008 a été très, très
faiblement répercutée au Québec. Ça a
duré trois trimestres, maximum, ce qui est le plus court, et c'est surtout à
cause du supercycle des matières premières qui a fait en sorte que le
Québec a été propulsé très rapidement la tête hors de l'eau. Alors, ça ne vient
pas compenser tous les avantages qu'ils ont eus.
La question, je vous la pose parce que
tantôt, M. le député de Louis-Hébert m'a allumé des lumières — puis il m'en allume souvent — quand il a dit :
Bien, c'est notre et votre étude de crédits. Moi, je vous dis, la question est
la suivante : Il y a un désastre qui se
produit le 4 septembre, puis les libéraux sont élus — ah! je ne peux pas dire ça — les libéraux sont élus le 4 septembre, alors quel portrait
on aurait, avec le budget Bachand, là, si on avait laissé le budget Bachand comme ça avec les dépenses prévues par les
libéraux puis aussi par le peu de rigueur qu'ils avaient de contrôle des dépenses… Avez-vous une idée, là, où est-ce qu'on
se retrouverait, les finances publiques, à la fin d'exercice, là, en
mars 2013? Juste si vous avez fait l'exercice… Vous en avez discuté avec le
ministre des Finances, peut-être.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Vous faisiez allusion au député d'Outremont, vous aussi, là.
M.
Therrien : Bien, à partir des
chiffres qu'on a, peut-être qu'ils ont été capables de faire une projection.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Non, non, ce que je voulais vous
dire, c'est d'appeler un collègue par son
titre, tout simplement.
M. Therrien : Ah! Excusez-moi. Excusez-moi.
M.
Bédard : Bien, écoutez, c'est réel.
Effectivement, il y avait un écart qui a été confirmé par l'ancien gouvernement. Nous, on n'a pas eu besoin, tout d'abord,
de faire un rapport externe dans ce cas-là, là. On n'a pas demandé à l'ancien vérificateur d'essayer de repenser toute
la géométrie comptable du gouvernement du Québec pour essayer de créer quelque chose à des fins purement
politiques. Ce qu'on a vu, ça a été confirmé par l'ancien ministre des
Finances, et candidat actuel à la chefferie du Parti libéral, et repentant, il
faut le dire, parce qu'il est repentant — ça, au moins, je dois lui donner ça — un peu plus que mon
ami et collègue le député de Louis-Hébert. Il y avait effectivement un trou
de… il a été évalué à 800, mais, dans les
faits, le chiffre, c'était 896, je pense. Il avait arrondi vers le bas, il
manquait un petit 4 millions
pour pogner le 900. Il dit : On a un écart… Et là on était au mois de
juin. Lui, il avait ça devant lui, là, avec celle qui était là avant moi, donc, au Trésor puis tous ceux qui sont en
arrière de moi. Ils ont dit : Woups! On a un gros problème parce
que… Tu sais, 900 millions… Quand on est dans les gros chiffres, on dit :
900 millions, tu sais, c'est presque plus petit que 9 000 $, tu
sais, ça vient comme irréaliste.
C'est que, dans les
faits, si tu remontes… Moi, j'ai remonté les 10 dernières parce qu'aussi je
voulais voir la mesure, et ça ne s'était
jamais vu. Jamais, au mois de juin, on n'avait un écart aussi important. Ça
fait que, quand j'entends, moi, de l'autre
bord, me dire : Aïe! C'est normal qu'il y ait un écart entre ce qu'on a
prévu puis ce qui arrive… Bien là, on était dans du jamais-vu. Tu sais,
déjà là, on avait un problème.
• (11 h 20) •
Alors,
quand tu as un trou aussi important, qu'est-ce que tu fais, normalement? C'est
que, là, tu dis : Là, il faut prendre des mesures sévères pour… pas couper, pour
contrôler nos dépenses. Ce qui est arrivé… Savez-vous ce qu'ils ont
fait? On n'y aurait pas pensé, ils ont déclenché des élections. Alors, au lieu
de faire ça, ils ont dit : On déclenche des élections. Ils ont ciblé de façon artificielle des cibles qu'ils n'ont
pas atteintes. Ça fait qu'on s'est ramassés au mois de septembre, où là,
ce n'était plus 900. Il y a quelques mesures où il y a sûrement un
sous-ministre, quelque part, qui a dit : Wo! Là, ça n'a comme pas de bon
sens. Mais, en général, les gens… Il n'y a pas eu de réel contrôle parce que la
volonté politique, elle n'était pas là. On
était sur un mode purement électoral. Alors, qu'est-ce qui est arrivé? C'est
qu'au lieu de s'améliorer, ça a empiré. Et
là c'est là où on a vu apparaître, au mois de septembre, 1,1 milliard. C'est
comme si, sur toute une année, on avait 2,2 milliards d'écart
entre ce qui était prévu puis ce qu'on va faire. C'est énorme.
Donc là, on s'est dit :
Soit on dit… On aurait pu le faire, là, de dire : Bien, écoutez, les
libéraux, là, voici leur héritage, là, ils
vont vivre avec. Là, ça va faire, là. Donc, on met ce montant-là puis on dit :
Écoutez, là, on va manquer notre cible.
Le reste, on va contrôler, ce qui était prévu. On s'est dit non, parce que les
Québécois, rétablir la confiance, c'est assumer, puis ça, je le pense honnêtement. Donc, on s'est dit :
Regardez, il y aura des choix, ce n'est pas évident, tout le monde va être mis à contribution, on va le faire
intelligemment, puis on va mesurer ce qu'on fait. Et c'est pour ça que tous les gens que vous voyez ici y ont contribué
de façon active, et ça ne s'est pas fait par : on s'interpelle, tout le
monde se chicane ou «non, ce n'est pas moi, c'est toi». Il y a eu vraiment un effort de
cohésion réel qui a amené à dire : Voici
les cibles qu'on se fixe, encore là, pas
pour compresser, tout ça — je n'aime pas le terme «compression» — pour revenir aux objectifs de
dépenses qui étaient prévus. Ce n'est rien que ça qu'on a fait. On revient au
2 %… 1,9 % qui étaitprévu — initialement, le 2 %. Je dis
1,9 % parce que les chiffres de l'an passé sont un peu plus élevés, mais
on est revenus à l'objectif de 2 %.
Donc,
à ce moment-là, le gouvernement du Québec, du Parti québécois, on a dit :
On va se donner des objectifs pour arriver,
oui, à l'équilibre budgétaire pour 2013-2014, mais pour l'année en cours, qu'on atteigne des cibles de croissance qui étaient fixées. Et ça, ça s'est
répercuté, vous l'avez vu, par dire : Bon, bien là on va faire un peu plus
attention à nos dépenses. L'annonce — très rapidement — qu'on a faite au niveau du BAP, du
BAP 15, on a dit : Écoutez, il y a une mesure d'économie, là, qu'aucun gouvernement n'a
fait dans les deux, trois ou quatre dernières années, qui aurait due être faite. Pourquoi? Parce que le domaine
pharmaceutique avait évolué, et ce qui était bon il y a 15, 20 ans, là, en
termes de mesures de développement du
secteur pharmaceutique, n'avait plus la même valeur depuis quelques années
parce que le domaine avait évolué de
façon à extirper littéralement la recherche de leurs entreprises, alors que
notre modèle était resté pareil. Donc, on n'avait plus de rentabilité à
faire ça collectivement. Ça fait que ce qu'on a dit : Bien là, on va
plutôt collaborer à de la recherche, mais on va se donner une nouvelle façon de
soutenir ce secteur-là, puis pas par de l'aide comme on le faisait auparavant. Mais ça, ça aurait dû être fait il y a
trois ans. Moi, les constats qu'on a devant nous, c'étaient les mêmes il y a un an, là. Vous les avez vus
fermer, les centres de recherche, là. Alors, le gouvernement, il doit
réagir quand ça ferme. Dans ce cas-là, on est restés gelés.
Alors,
c'est des mesures de cette nature-là qui ont fait en sorte qu'on était
capables… Et là je dis «on
est» parce que l'année n'est
pas bouclée, puis il y a encore des efforts à faire. Ce qu'on souhaite, c'est
arriver à l'objectif de 1,5 milliard de déficit cette année et l'équilibre
budgétaire en 2013-2014. Donc, ça prend ça, ce tour de roue là, pour que la
bouchée de 2013-2014, elle soit meilleure. Si on pellette
en avant, ça veut dire 2013-2014, là on aurait une bouchée encore plus grosse, puis là ça devient irréaliste, là.
Et
je reviens sur une chose, puis ça, je tiens à le dire. Moi, j'ai siégé avec
Lucien Bouchard, le premier ministre du Québec et, quand j'entends quelqu'un attaquer son
bilan, je me dis : Il y a eu des choix difficiles dans un contexte
que moi, je n'aurais pas voulu… qu'on n'a
pas actuellement. On n'est pas à ce point-là où il faut envoyer notre premier
ministre aller négocier avec les prêteurs pour leur dire : Écoutez-moi,
là, on n'est jamais arrivés dans les chiffres qu'on vous a dits. Cette année, là, on va arriver, je vous le jure
sur la bible. On en était rendus là, puis il n'y a plus personne qui nous
croyait. Alors, lui, il a fait ça. Et là, à
un moment donné, dans cet objectif-là, il a fait des choix, en entente avec
tout le monde, puis ça a mené dans du
bon, puis il y a eu des côtés qui étaient plus difficiles. Mais ça ne s'était
jamais vu. Par contre, la marge de manoeuvre qu'il a dégagée pour nous — mais tout le
gouvernement libéral qui a suivi — c'est en milliards de
dollars, là, en milliards d'opportunités, de choix qu'ils pouvaient faire. Et
moi, je me questionne beaucoup sur les choix qui ont été faits, M. le
Président.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : M. le député de Dubuc.
M. Claveau : Oui. Justement, M. le Président, le président du Conseil du trésor nous
rappelle un petit peu d'histoire, et ça me faisait penser que ça a toujours été
un gouvernement du Parti québécois qui a rétabli les finances publiques. Puis, lorsque suit un gouvernement du
Parti libéral, bien, on ouvre les valves et, si les cartes de crédit sont
pleines, on va en chercher d'autres, on refinance. Et on est dans des
situations semblables.
Et
ça me faisait penser également, les propos du député de Louis-Hébert, qui a
probablement fait son choix dans la course à la chefferie, l'ancien ministre des
Finances, on retrouve les mêmes propos un peu de sa bouche, alors je suis
certain qu'il a fait son choix. Son souci
pour le contrôle des dépenses… Et je rappelle que l'ancien ministre des
Finances, le député d'Outremont, disait entre autres qu'il voulait être
crédité de l'équilibre budgétaire.
Puis,
entre autres, le contrôle de l'État, il ne peut se faire avec des engagements
qui déstabilisent le cadre financier du
gouvernement. Quand on regarde qu'est-ce qui s'est passé auparavant, avant les
élections, et qu'on voit, M. le Président,
les dépenses, les annonces à répétition, je ne sais pas si tout était contrôlé,
mais on est face à une situation qui a été
vraiment un tour de force au niveau gouvernemental pour atteindre, limiter les
dégâts jusqu'au 31 mars. Et moi, je voulais demander au président du Conseil du trésor : Pourquoi on s'est
fait reprocher qu'on avait attendu pour déposer les crédits détaillés? Sûrement qu'il devait y avoir
un lien, on a dû analyser plus profondément la situation, mais on nous
le reprochait. C'est aussi une situation qu'on
a dû analyser puis regarder. Je voudrais vous entendre là-dessus, au
niveau des crédits, quand on nous reprochait… Puis on les a déposés et on sait
où on va, avec un certain contrôle.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Bédard : Ah oui!
Puis, sur les crédits, et la façon qu'on les fait maintenant, et sur la date,
même, là. L'avantage qu'on a actuellement, même, de la façon qu'on a fait les crédits et le
temps dans lequel on les a déposés nous permet même d'avoir une meilleure action sur le contrôle qu'on
va faire en termes de dépenses. Est-ce qu'on va pouvoir continuer ça
tout le temps? Je ne le sais pas. Mais c'est
sûr que, plus on les fait vite, mieux c'est. Mieux c'est pour tout le monde,
mieux c'est pour les administrations qui ont à décider.
Puis
le deuxième, c'est que, dans certains secteurs, c'est, pour eux, beaucoup plus
facile de prévoir comment ils vont dépenser leur argent. Donc, l'effort qu'on a
fait, ce n'est pas seulement en termes budgétaires, c'est de dire aussi :
Ça prend une prévisibilité pour ceux qui
décident. Donc, il y a les ministres, il y a les ministères, qui sont appelés à
gérer selon les besoins et les moyens. Mais,
à partir du moment où ils savent exactement où ils doivent s'en aller, ça
facilite le travail de tout le monde. C'est ce qu'on est…
Une voix : …
M.
Bédard : Bien,
partout. Écoutez, ce qu'on voit, là… S'il n'y a pas de volonté de contrôle
réelle, en termes politiques, c'est sûr que c'est très difficile pour une administration
qui a à gérer beaucoup de besoins de faire des choix, parce qu'elle n'a pas, je vous dirais, la… Tout
peut être justifié, là, en termes de dépenses, tu sais. Il n'y a personne
qui prend l'argent à ses propres fins dans
la fonction publique, là. C'est en salaires, en programmes et en services, donc
en services directs à la population. Ça fait qu'à la limite on doublerait le
budget, il y aurait encore des besoins.
Donc,
l'effort, il doit toujours se faire à partir d'en haut, où on dit :
Écoutez, là, oui, on le comprend — puis je dis toujours ça,
moi, j'ai de l'empathie, là, pour mes collègues, là — vous avez beaucoup de besoins, mais là,
écoutez, c'est ça, l'enveloppe qu'on a. Qu'est-ce qu'on fait à partir de là avec ça?
Est-ce qu'on force pour dépenser tout le programme ou on dit plutôt : Bon, là, on a atteint nos
cibles cette année, on va regarder l'an prochain ce qu'on peut faire? Et, si
cet ordre-là ne vient pas de ceux qui ont la
responsabilité politique, ça va être très… C'est très difficile à arbitrer
autrement. Et c'est pour ça qu'il y a des
élus. Parce qu'après ça vient l'imputabilité devant la population. Les
administrations publiques sont imputables, mais nous, on est imputables,
en plus, devant la population, de dire : Écoutez, voici mes choix.
Êtes-vous d'accord avec, bon, le BAP 15? Êtes-vous pas d'accord? Mais c'est
nous qui répondons de nos choix.
M.
Claveau : …les
ministères plus de contrôle, plus de suivi par rapport aux budgets accordés
pour éviter les dépassements en cours d'année?
• (11 h 30) •
M.
Bédard : Bien,
ce qu'on a, c'est qu'au contraire… dans le sens que le but, ce n'est pas le
contrôle tous azimuts. C'est plutôt de donner…
C'est la cohésion. Le meilleur facteur de réussite, c'est la cohésion. Ça, ça
veut dire que la première ministre, quand
elle a dit : On atteint l'équilibre pour 2013-2014, cette année, on rentre
dans les cibles. Bien là, ça, ça a une conséquence pour tout le monde,
puis tout le monde la connaît. Ça veut dire qu'on avait des objectifs de croissance, bien, on va s'y maintenir. Puis on
peut toujours le justifier en disant : Bien, moi, j'ai encore plus de
demandes. Alors, vous m'avez donné tant,
mais là, il faut que vous me donniez 500 millions de plus. Alors, comment
ça s'est fait? C'est d'avoir une distribution correcte de qu'est-ce qu'on
a à faire dans différents ministères. Et c'est les ministères eux-mêmes qui proposent : Bon, regardez, là,
j'ai tels choix, mais il faut que les dirigeants d'organismes, mais
surtout les sous-ministres et tous ceux qui
sont appelés à faire une gestion, je vous dirais, globale, il faut qu'ils
soient convaincus que tout le monde fait à peu près le même effort, et
là ça aide à la cohésion. Si, tout ça, le ministère des Relations internationales, qui fait le choix, lui, de
diminuer ses dépenses de programme, puis il voit tout le monde qui continue
à augmenter de façon effarante, bien, il va
dire : Écoutez, vous ne me prendrez pas pour un cave, là. Pourquoi moi,
puis pourquoi pas les autres? C'est simple.
Donc, cet effort-là, de
cohésion, il a été réalisé par les ministères. Nous, ce qu'on fait, c'est qu'on
s'assure qu'on rentre et que les choix qui ont été faits sont réalistes, réalisables et
qu'on est capables de les maintenir. Donc, c'est vraiment un travail d'équipe qui s'est fait. C'est pour ça
que je ne peux pas m'attribuer... ou les gens ici ne peuvent pas s'attribuer
tout le mérite de ce qu'on fait actuellement. Mais toute la difficulté, en même
temps, c'est que ça s'est fait en étroite collaboration dans les ministères
avec ceux qui ont à faire des choix, puis de dire : Bon, bien là j'avais
un objectif de dépenses, je me rends compte qu'effectivement je m'en vais dans
le dalot, il faut que je fasse des choix. Donc, c'est vraiment comme ça. Bon.
Moi, je ne suis pas un maniaque du contrôle.
M.
Claveau : Avec un exercice de
priorisation, qui a été...
M. Bédard : Et voilà. Et ça, vous savez, c'est
pour ça que je parlais tantôt... Le collègue de Louis-Hébert, il me posait la question,
ma collègue au niveau de la langue, par rapport au choix qui a été fait. C'est
elle. Elle sait qu'on est en pression.
Ça fait qu'elle pourrait m'arriver avec un projet qui dit : Ça me prend
500 ETC de plus, là, pour le réaliser, mais, étant conscients du fait que tout le monde fait l'effort, c'est sûr que
le sous-ministre, elle, les équipes autour vont dire : Bon, bien,
comment on peut faire pour arriver au même résultat en faisant des choix moins
coûteux? Tout le monde fait ça, actuellement.
M. Claveau : Je pense que ça peut répondre un peu
à la préoccupation de… Louis-Hébert ou du député de Lévis par rapport aux
ETC tantôt... C'était le député de Louis-Hébert. À partir du moment que l'exercice
a été fait en partenariat avec tous
les gestionnaires de chacun des ministères, le contrôle des ETC, je pense, va
être beaucoup plus en lien avec le budget accordé en cours d'année, en
début d'année.
M. Bédard : Bien, tout le monde a cet effort-là d'optimisation
des ressources. En même temps, pour nous, il
faut s'assurer que les gens ont, je dirais,
le personnel nécessaire pour réaliser leur mission. Donc, il ne faut jamais y
arriver avec des choses purement aveugles ou de le traiter d'une façon purement
comptable, parce que c'est là où on se détache de notre objectif.
Puis moi, j'essaie de comprendre. Quand
quelqu'un me dit : Écoute, là, j'ai tel problème s'il n'arrive pas ça, si quelqu'un me dit :
J'ai un budget de 250 millions, puis — il dit — écoute, à 2 millions, tu mets en
péril ma mission, là, bien là, je dis : Écoutez, là, une minute, là, qu'est-ce que tu
fais avec le 248 autres, là, si tu es en péril? Là, allons plutôt sur les choix. C'est quoi que ça t'impose comme choix?
Puis là, à ce moment-là, on travaille. Et pas qu'on soit en rapport de force avec les gens ou avec les organisations,
mais plutôt, ce que je dis souvent, en empathie, de dire : Bon, voici
votre problème, on va travailler avec vous pour essayer de le résoudre.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Merci, M. le ministre.
Et
maintenant je cède la parole à M. le député de Louis-Hébert, pour un autre bloc
d'échange.
M. Hamad : M. le Président, j'ai posé des
questions sur le contrôle d'effectifs, transports, pas de réponse; charte de la police, la
langue, pas de réponse; les 600 spécialistes, pas de réponse; aussi, la loi n° 1. Il me demandait, comme président du Conseil du trésor, d'aller poser la question
à d'autres ministres pour savoir le contrôle d'effectifs, et pourtant un des mandats du Conseil du trésor, c'est contrôler
l'effectif du gouvernement du Québec. Bon, alors, je pense, au lieu de donner des leçons d'histoire, je pense que la
première étape importante, je pense, commencez à contrôler votre
effectif, ça sera une bonne allure pour montrer que vous voulez contrôler les
dépenses.
Je reviens maintenant, le secrétaire du
Trésor tantôt répondait à mon collègue député de Lévis sur les rapports mensuels des opérations financières. Et ce qu'il
a dit est tout à fait vrai — parce que c'est un des mandarins de l'État, il connaît bien ça, les Finances et le Trésor — il dit que ces états financiers là, il
faut faire attention, parce qu'on ne pas
prendre une lecture de un mois puis dire : Voici la situation, parce que l'état
des dépenses et des revenus sont un peu différents.
Et, pour renforcer ce qu'il vient de dire, les rapports mensuels des opérations
financières qui étaient publiés le 2 novembre
2012, à la page 2, ce qu'ils disaient à la page 2… Parce que tout
votre bord, vous dites, hein : On avait perdu le contrôle sur les dépenses. Alors, ça, c'est un
rapport du ministère des Finances, ce n'est pas fait par la politique.
Ce qu'il disait, le rapport, qui vient de
collaborer avec ce que le secrétaire disait : «Conformément à la tendance historique, les dépenses de
programmes sont effectuées plus rapidement en début d'année en raison des
modalités d'attribution de certaines subventions, dont celles relatives
aux réseaux de la santé et des services sociaux et de l'éducation. Par
ailleurs, des mesures sont prises afin de respecter l'objectif de croissance
des dépenses prévu pour l'année.»
Alors, si vous demandez... Il y a
M. Meunier, ici, qui a été secrétaire du Conseil du trésor quelques
années, c'est tous des gens d'une compétence impeccable, c'est historique dans le
Conseil du trésor. Au début de l'année, il y a des subventions, alors
donc on dépense plus parce que les revenus sont étalés sur l'année. Alors, on
voit une différence au début. Ce n'est pas
parce qu'on voit cette différence-là sur un rapport de six mois qu'il y a une
perte de contrôle. Peut-être nos paroles ne sont pas crédibles,
peut-être les vôtres ne le sont pas, peut-être qu'elles le sont, mais je pense
que, si on se fie... Quand le député de
Sanguinet a commencé à parler de... J'aime ce qu'il dit parce qu'il connaît ça,
ne fiez pas à nos paroles, comme vous faites, mais je pense que vous
devrez fier à Standard & Poor's, vous devrez fier à DBRS, où c'est des
maisons de cotation de crédit. Je pense qu'eux autres sont crédibles. Êtes-vous
d'accord avec ça, M. le député de Sanguinet, sur ce qu'ils disent? Parfait.
Alors, si on regarde, par exemple, la
citation des agences de crédit en 2011, DBRS, qui disait, juillet 2011 :«Les tendances demeurent stables, reflétant la détermination
de la province en matière budgétaire et le progrès accompli dans la mise en oeuvre
du plan de redressement budgétaire.» Ça, c'est DBRS.
Bien, peut-être qu'ils se
sont trompés. On va en prendre un autre, prendre un autre qui est aussi
crédible que l'autre, c'est Standard &
Poor's. Ce qu'ils disaient, les autres, si ma mémoire est bonne, si je regarde,
c'était 2012, qu'ils disaient : «The affirmation reflects our view of
the province's prospects for achieving a balanced budget by fiscal 2014 and its
committment to debt reduction in the medium-to-long term.» Alors, en bon français, là, c'est que
les autres sont confiants que la province va atteindre ses objectifs pour respecter,
évidemment, le «commitment» pour réduire à court et à long terme la dette. Alors, voilà deux
affirmations des maisons très crédibles à ce niveau-là.
Une autre preuve ici qu'il y avait un
contrôle sur les dépenses, malgré tout ce que le président du Conseil du trésor dit, c'est que le budget de dépenses 2012-2013, à
la section V, ce qu'on disait là-dedans, c'est que la croissance des
dépenses a été de 2 %. 2 %. Ça vaut la peine de le lire, de le voir
aussi. Donc, on constate par les documents de son gouvernement — documents des finances, le budget, tout
ça — qu'il y avait un contrôle des dépenses et c'était tout à
fait normal, dans cette période-là, d'avoir
un dépassement. Et d'ailleurs, par la suite, comme à chaque année — s'il
demande à ses fonctionnaires, parce qu'ils
sont encore là, ils étaient là avant — l'exercice se faisait. Alors là, lui est arrivé avec une grande surprise : Ah! C'est le désastre total. Ce
n'est pas les agences de crédit qui le disent, ce n'est pas le rapport de
finances qui le disait.
L'autre
élément, juste rappeler à mon collègue, le député de Sanguinet, qui lui, il s'intéresse
à l'économie : la France, les
États-Unis, l'Italie, le Portugal, l'Espagne ont tous eu une baisse de cote de
crédit. Le Québec n'a pas eu de baisse
de cote de crédit. Il y a une raison de ça. Il y a une raison, parce que le
gouvernement du Québec avait un plan clair pour le contrôle des dépenses, contrôle de la dette et évidemment pour
les revenus. Alors, ceci étant dit, on va mettre ça de côté, j'espère
que ça règle pas mal toutes vos déclarations à ce moment-là.
•
(11 h 40) •
L'autre élément, la seule réalisation que le
président du Conseil du trésor disait tantôt : Ah! On a commencé par travailler, on va
faire la fusion de la SIQ et Infrastructure Québec. En passant, c'était dans le
budget du député d'Outremont, et c'était
la loi n° 73, que vous avez filibustée pour ne
pas faire adopter, et c'était prévu, cette fusion-là. Et aujourd'hui ce que vous
faites, encore une fois, encore une fois, c'est la suite de ce qu'on a mis en
place. Et vous pouvez demander aux gens
de la SIQ, vous pouvez demander aux gens d'Infrastructure, elles étaient
prévues, toutes ces démarches-là. Alors, ce n'était pas la découverte de l'année que vous venez de faire et ce n'est
pas l'invention de l'année parce que tout ça est prévu.
Maintenant,
est-ce que je dois comprendre, quand j'ai posé des questions sur les effectifs,
est-ce que je dois comprendre, quand la
ministre propose la charte... la loi sur la Charte de la langue française, puis
elle a déposé ce projet de loi là, est-ce que le Conseil du trésor n'a
pas été consulté sur l'impact budgétaire de cette loi-là, sur l'impact des effectifs?
Est-ce que le Conseil du trésor, le président lui-même était au courant?
Quand son collègue hier, là, j'ai vu ça à la
télé, son collègue ministre des Transports, il disait qu'il veut faire une agence, puis là il
disait hier : Il faut avoir des ressources, il faut augmenter ça, avant de
faire cette déclaration-là comme ministre
des Transports, est-ce que le président du Conseil du trésor, M. le Président,
peut nous le dire, est-ce qu'ils se sont parlé ensemble? Est-ce que le ministre des Transports, ou la ministre de
la charte, ou la ministre de l'Éducation — parce qu'elle aussi elle
veut mettre un programme de maternelle à quatre ans, ce qui impose des
effectifs additionnels — est-ce que le président du Conseil du trésor a été consulté
dans les déclarations de ses collègues?
M.
Bédard : Ainsi que toutes celles de
M. Lisée, qui est député de...
Le Président (M. Gautrin) :Pardon…
M.
Bédard : M. le...
Le
Président (M. Gautrin) : …le
président…
M.
Bédard : Mon collègue le ministre des
Affaires inter, il est de quel comté déjà, hein?
Le
Président (M. Gautrin) : Le ministre
de... De qui vous parlez?
M.
Bédard : Rosemont, Rosemont, le
député de Rosemont. Bien, je ne suis pas de Montréal, évidemment...
Le
Président (M. Gautrin) : Ah!
Rosemont. Excusez. Bon, bien...
M. Bédard : C'est un beau comté, Rosemont, que je
connais, par contre, effectivement. Donc, comme
chacun de mes collègues députés et chacun
des ministres, avant de faire une déclaration, me questionnent et viennent à
moi, et ça, je pense que c'est une rigueur que je sollicite et que je
trouve formidable. Et je suis convaincu que c'était comme ça à l'époque du député libéral, là. Lui-même, le
député de Louis-Hébert... D'ailleurs, le député d'Outremont a dit
clairement, lui, qu'il y avait des ministres
qui s'enthousiasmaient, là, dans leurs déclarations, dans les annonces. Et on
se souvient de cette déclaration-là au mois d'octobre... Autrement dit,
ils se promenaient en disant n'importe quoi, en ne s'assurant pas que les
sommes étaient disponibles.
Et il y a eu effectivement cette réalité-là,
mais elle n'existe plus, et c'est seulement ça. Et je ne sais pas si c'est parce qu'on est
un nouveau gouvernement, on a plus de cohésion, je ne le sais pas, mais ça ne
fonctionne plus comme ça. Je veux seulement l'assurer. Ça, cette
période-là, elle est derrière nous puis elle représente bien l'ancien
gouvernement.
Moi, le seul problème,
c'est quand j'entends le député dire que tout ça est normal, puis tout va bien,
puis c'est correct. Ça, là, au moins qu'il commence à faire un petit mea-culpa
de temps en temps, au moins comme le député d'Outremont
ou l'actuel candidat, M. Couillard — qu'il appuie, je pense, d'ailleurs, je pense qu'il est son organisateur principal. Est-ce qu'il est d'accord
avec sa position sur les frais de scolarité, là, où il dit que... Moi, j'aimerais
ça l'entendre là-dessus, là, au moins une
fois, parce que ça, c'est une position financière qui est quand même... qui
est collée sur la nôtre, là. Mais j'aimerais
savoir si lui, il est d'accord avec celui dont il est l'organisateur. Donc,
moi, je n'ai pas de problème, mais j'aimerais
ça l'entendre, parce que c'est important comme positionnement. J'imagine que
vous allez en débattre à l'interne. Ou sur
la taxe santé, M. Couillard veut l'enlever, êtes-vous d'accord avec ça?
Donc, je pense que c'est important qu'on le sache.
Où
on a des points de rencontre, le député de Louis-Hébert, c'est ce qu'il dit :
Le monde autour de moi, ils sont bons. Et effectivement, ce que je constate, c'est
qu'il y a des gens compétents avec qui je collabore. Puis il en nomme quelques-uns, il pourrait en nommer d'autres, mais
le chiffre de 896 millions, là, c'est M. Ouellet qui me l'a donné.
Ce n'est pas... Je veux dire, je n'ai pas
trouvé ça dans un rapport ou je l'ai inventé, là. Et le 1,1 milliard, c'est
lui qui me l'a donné. Alors, s'il
doute... Et là peut-être M. D'Astous en arrière, je vous dirais, là… Donc,
pourquoi? Parce que c'est une réalité
comptable. On ne s'est pas forcés pour le trouver, là. C'est que c'était ça,
puis il dit : Bon, bien, maintenant, qu'est-ce qu'on fait, M. Bédard? Tu sais, on est face à
ça. Alors, qu'est-ce qu'on fait? On aurait pu dire : Bien, on fait comme
si rien n'était, on oublie tout ça puis on recommence.
Alors,
les gens qu'il honore, c'est les gens qui nous ont présenté les chiffres, et c'est
pour ça qu'ils sont crédibles, les chiffres. Ça fait que, quand il dit :
Tout ça est normal, là, moi, j'ai répertorié, depuis 2003, un seul moment où il
y avait un écart de 900 millions
sur la prévision de dépenses puis la réalité. Qu'il m'en trouve une seule, une
seule fois où c'est arrivé. Il n'en trouvera pas, puis pas près de
500 millions. Ça fait qu'imaginez-vous, là.
Puis
là, après ça, ça s'est déglingué. Ça fait que c'était pire encore, rendu au
mois de septembre. Ça fait qu'on s'en allait sur des dépenses de 3 %
finalement, rien de moins, là. On a annoncé 2 %, on arrive sur 3 %,
on va faire semblant que c'est
2 %. Infrastructure Québec, même affaire. Il me parle de M. Meunier,
on l'a nommé. J'imagine qu'il va nous féliciter
de l'avoir nommé aussi P.D.G. des deux pour être cohérents. Parce que j'aurais
pu dire : Je vais le faire puis ne pas le faire, comme il est arrivé. On a dit non, on a nommé François
Turenne. Y a-tu quelqu'un qui peut douter de François Turenne ici,
un grand mandarin de l'État? On a dit : Non, non, ça ne sera pas la
gamique, là. On a un grand fonctionnaire qui a donné des grands services à l'État, on dit : Bon, bien, tu
vas être responsable des deux conseils d'administration. C'est ça, de la cohérence. Ce n'est pas de l'écrire dans
un budget ou de l'écrire quelque part puis ne pas le faire, dire que je
vais faire une réingénierie de l'État puis aboutir sur deux organismes qui
disparaissent parce que, de toute façon, on ne les trouvait plus, tu sais. On
est en dehors de ça.
Moi,
les effets de toge, je ne les ai pas. Ce qu'on a dit, c'est qu'on a nommé
M. Meunier puis on a dit : Vous
êtes... Puis il l'honore puis il dit qu'il est bon. Bien, il devrait dire :
Tant mieux, parce qu'on l'a nommé responsable des deux organisations. Puis ce qu'on veut, amener une loi qui va fusionner.
On n'a pas dit qu'on allait le faire, on le fait. C'est ça qui est rien que différent. Les bonnes
intentions, je peux toutes les avoir. Je peux dire que, 2 %, je veux le
faire, mais, si je ne fais pas des
choix à travers ça, c'est que, dans les faits, je ne le réaliserai pas. Ou si
je dis : J'espère, bon Dieu!, que l'économie
va augmenter de plus qu'on avait prévu pour être sûr d'avoir plus de revenus
pour combler l'absence de souhait que j'ai fait… Bien, on est là-dedans,
là. C'est pour ça que la réalité, là, c'est que, tant au niveau, je vous
dirais, des organisations qu'en termes budgétaires, on a fait ces choix-là.
Ça
fait que, quand il me dit : La ministre a annoncé qu'elle allait s'assurer
d'un meilleur contrôle du français — puis là je vois que c'est un peu obsessionnel, là — elle a les ressources suffisantes.
Chacun des projets de loi, là, chacun, quand une organisation annonce et dit :
Voici, en termes gouvernementaux, où on veut aller, et j'ai besoin des
sous nécessaires, bien, elle vient nous voir, à partir de ce moment-là, puis on
regarde pour budgéter les ressources suffisantes. Et des fois ça peut être dans
le ministère. Des fois, ça peut être quelqu'un qui dit : Écoute, je suis
capable de réallouer, j'ai tels besoins,
telles choses. Alors, c'est là-dedans qu'on est actuellement, dans la rigueur,
puis ce n'est pas toujours facile, ça impose certains arbitrages, mais
tout le monde le fait.
Alors,
ce que je souhaite maintenant — peut-être
qu'il prendra le temps, puis je finis là-dessus, là — moi,
j'ai répondu honnêtement par rapport à la députée, là, à la ministre, sur la
langue, moi, j'aimerais ça, l'entendre sur les frais de scolarité. C'est quoi, sa position par rapport à
M. Couillard? Est-ce qu'il est d'accord avec lui? La taxe santé,
est-ce qu'il est d'accord? Puis est-ce qu'il est d'accord avec le fait qu'on a
trop tardé pour tenir une commission d'enquête?
M.
Hamad : Alors,
M. le Président, je reviens. J'ai compris ce qu'il dit. Il dit que tous les
ministres lui parlent avant de faire leurs annonces. Puis j'ai compris que la police de la
langue, la ministre, elle a les moyens pour appliquer la police de la
langue. Parfait. S'il sait ça puis il est au courant, la question est simple,
M. le Président : Combien d'effectifs additionnels
qu'il a autorisé pour la police de la langue et combien d'effectifs
additionnels pour, par exemple, son collègue ministre de la Sécurité publique, où il a déposé un projet de loi pour
créer le Bureau d'enquêtes indépendantes? Combien il a autorisé son collègue ministre des Transports
pour les ETC, pour faire son annonce hier à la télé? Qu'il nous le dise,
juste... C'est correct. Il vient de nous le
dire, qu'il est au courant. On peut-u savoir combien d'effectifs? La question
est simple.
M.
Bédard : Avec le
consentement, là, je vais lui déposer à peu près toutes les rencontres du
Conseil du trésor puis j'en profiterai peut-être pour déposer les siennes. On pourrait
faire ça, là, toutes les rencontres, là, où on a autorisé des centaines de dossiers à la veille des
campagnes. Moi, j'aimerais ça, moi. Il sait très bien que ce que fait le
Conseil du trésor, là, c'est protégé, O.K.? Donc, c'est aux ministres à faire
les annonces puis à le dire.
Mais
s'il veut jouer là-dedans, moi, je peux bien aller voir, moi, revenir en
arrière puis regarder, écoutez, qu'est-ce
qui s'est fait juste avant moi. Puis il y a des fois, là, j'en récolte encore
les effets, puis je m'en garde, parce que, si on peut aller plus loin,
on ira ensemble, je vais peut-être avoir des petites questions à lui poser par
rapport à des choix
qui ont été faits. Puis ça va me faire plaisir, comme on est sur ses crédits,
là, d'ailleurs, on a les crédits de l'ancien gouvernement, on va pousser
un peu plus loin l'exercice.
Ce que je… (panne de son) …c'est que le
député, il sait très bien que ces informations-là sont protégées et qu'en même temps c'est
aux ministres responsables à faire les annonces. Moi, ce que je m'assure, c'est
qu'on rentre dans les cadres. Et
comment on le mesure, c'est qu'en bout de ligne on arrive ou non à l'équilibre,
c'est aussi simple que ça, ou aux
chiffres qu'on a fixés. Alors, ce que… (panne de son) …une obsession, puis c'est
bien. Enfin, au Parti libéral, une obsession
sur la langue. Puis c'était le temps, là. Il fallait qu'ils soient dans l'opposition.
Bien, oui, on va agir sur la langue; oui,
on va avoir les effectifs suffisants; puis, oui, on va agir sur différents
fronts, sur la valorisation, mais, en même temps, vous l'avez vu, là, pour faire en sorte que le
français revienne la langue d'usage et de regroupement qu'elle doit
jouer dans notre belle nation, M. le Président.
Le
Président (M. Gautrin) : M. le député
de Louis-Hébert.
•
(11 h 50) •
M. Hamad : ...faire de menaces pour convaincre.
Ce que je pose, la question est simple. Ce que je veux savoir, ici, est-ce qu'il a le contrôle sur ces effectifs
ou non? Il n'est pas capable de me répondre, il n'est pas capable de me le dire. Y a-tu des effectifs additionnels? Est-ce qu'il
va couper dans les effectifs? Puis ça, ce n'est pas un secret, là, c'est
la loi, et tout le monde la connaît, là, on
n'a pas appris ça dans les secrets. Il y a une loi qui s'en vient, il y a une
police qui s'en vient, on veut savoir
combien. On va donner une autre chance, M. le Président. La ministre de l'Éducation,
elle veut instaurer un programme de
maternelles à quatre ans dès la rentrée 2013. Alors là, dès la rentrée 2013, on
doit planifier maintenant combien ça prend de ressources, du monde
pour... ces gens travaillent là-dessus.
Alors, on peut-u savoir... La première
ministre, elle disait qu'elle veut engager 600 spécialistes. Alors, est-cequ'ils sont prévus dans
ses effectifs? Là, il nous donne des leçons de contrôle de budget, etc. Je
comprends qu'il faut faire ça. Mais
moi, je veux, concrètement... Le président du Conseil du trésor, est-ce qu'il a
le contrôle sur les effectifs? Parce que,
premier élément, c'est les programmes, les effectifs. J'aimerais ça qu'il me
réponde. La dernière question, en passant. On va lui donner une chance,
parce que je vais poser d'autres questions, c'est la dernière fois où je lui
demande. Avez-vous le contrôle sur les
effectifs? Combien d'effectifs de plus ou de moins vous prévoyez pour la prochaine
année?
Le
Président (M. Gautrin) : M. le
ministre.
M. Bédard : Sur les contrats... Le député a été
en commission parlementaire pendant la loi sur les contrats, donc la loi sur l'intégrité.
Voilà. Vous l'avez été aussi, vous, M. le Président. Donc, on a évalué,
effectivement, le personnel additionnel
que ça demandait au niveau de l'AMF, au niveau de l'UPAC, donc du personnel lié
à l'UPAC et au secrétariat du trésor par rapport, évidemment, à la
division qui porte sur la supervision de tout le domaine contractuel. Donc, ça,
on a été transparents.
Je dois lui dire aussi, dans les choix
budgétaires qu'on a faits, par exemple, il y a des choix qu'on s'est astreints, nous, en termes de restrictions de dépenses...
On a fermé le bureau de Montréal de l'ancienne ministre, entre autres. On a
sauvé combien?
Une
voix : ...
M.
Bédard : Voilà, on a sauvé...
Une
voix : 126 000 $.
M. Bédard : ...126 000 $ seulement en
fermant le bureau, en espace, en différentes choses, 126 000 $, là. C'est quand même... Donc, c'est des choix comme ça qu'on a
faits pour s'assurer de revenir à l'équilibre puis d'être dans l'exemplarité. Puis il regardera mes dépenses, s'il
veut, de réallocation dans mon comté. Il peut le faire, puis il va voir
que, si je les compare à l'ancien gouvernement, là, on était spartiates. Moi,
vivre dans un environnement où on s'assure des meilleurs coûts, là, je suis
préoccupé par ça, puis ce que je veux donner comme exemple, c'est l'exemplarité.
Donc,
au niveau des contrôles des effectifs, il y a eu des demandes, et ça a été
accordé au niveau des gens de l'UPAC — évidemment, en discutant avec eux — au niveau de
l'AMF, et évidemment à l'intérieur du Secrétariat du Conseil du trésor, par rapport à la supervision qu'on doit faire en
application à la loi
n° 1. Voilà, ça, je
peux lui confirmer parce que ça relève de moi,
ça. Ça, c'est mon dossier. Le reste, ça dépend, évidemment... Je laisse aux
autres, à mes collègues, je vous dirais, de faire état de leur ajout d'effectifs.
Le
Président (M. Gautrin) : M. le député
de Louis-Hébert, vous avez encore une petite minute.
M. Hamad : En fait, je n'ai pas de réponse. Je
ne sens pas qu'il y a un contrôle. Il laisse aux autres, en même temps, il leur parle,
puis après ça il ne leur parle plus, puis finalement on ne sait pas combien d'effectifs
additionnels ou moins.
La question était simple : Y en a-tu
plus ou moins? Pas de réponse. Combien d'effectifs rattachés aux lois publiques connus? Pas
de réponse. À un moment donné, il nous dit : Ah, ils me parlent avant de
faire des annonces, puis après ça je les laisse aller. Le président du Conseil du trésor a un mandat important,
et entre autres c'est contrôler les effectifs. Alors, je viens de
comprendre qu'il n'a pas...
Dernière
question. Le député de Dubuc, il disait que le déficit... la dette du Québec,
brute, c'est 159... Est-ce que c'est ça, la
dette brute du Québec, M. le ministre, 159 milliards? Quelle est la dette?
Le Président (M. Gautrin) : Alors, vous n'avez plus de temps pour répondre, M. le
ministre.
M.
Bédard : Oui, oui, écoutez... J'ai
combien de temps?
Le Président (M. Gautrin) : Il ne vous reste plus de temps sur le
temps de... À moins que vous vouliez prendre sur le temps gouvernemental.
M.
Bédard : On reviendra. Ça va me faire
plaisir de répondre à mon collègue.
Le Président (M. Gautrin) : Alors, est-ce que vous voulez prendre
le temps... M. le ministre, est-ce que vous
voulez prendre sur le temps du gouvernement pour répondre?
M. Bédard : Bien, oui, regardez… Et mon collègue
le sait très bien. Alors, voilà, il y a dette brute, mais ça peut être la dette directe
consolidée — c'est pour ça qu'il faut toujours faire
attention — 158 milliards, que j'emploie àl'occasion. La dette
brute, 183 milliards. Après ça, la dette représentant les déficits
cumulés, et après ça la dette globale du
secteur public, 246 milliards. Donc, tout dépendant ce qu'on veut inclure — les municipalités, Hydro-Québec, universités à l'extérieur
du périmètre comptable — si on
veut, aussi, les passifs du type... les régimes de retraite. Alors, ça varie, voilà, exactement. Donc là, c'est tout simple.
Sur les effectifs, je lui ai répondu. Et, sur
le total, vu que ça ressemblait à peu près, même... Mais je ne peux pas faire autrement. Je
ne peux pas lui dire 62 484, parce que je vais attendre au mois de mars.
Et normalement, quand on fait les crédits,
on les a, ces chiffres-là, parce qu'on est au bout de l'année financière. Ça
fait que, quand il dit : Il n'a pas répondu, bien là, écoutez, là,
je vais donner les informations que j'ai puis je pense que c'est correct.
Mais en même temps il va falloir qu'il soit
cohérent aussi. Il me dit, d'un côté : Vous contrôlez mal vos effectifs, puis en même
temps moi, je veux... on en a annoncé 1 000 de plus, 200 par année aux
Transports. Bien là, écoutez, si je garde
le même nombre, ça veut dire qu'il y a des choix à faire à travers tout ça, là.
Donc là, il faut... Moi, ce que je m'assure, c'est de la cohérence, ne pas faire des annonces de : Aïe! on...
Comme en ressources informationnelles, je connais les besoins. Je parle
souvent avec M. Lévesque, qui est ici avec moi, et il y a des besoins.
En même temps, on veut être sûrs qu'on les
mette à la bonne place, qu'on soit capables d'avoir un… je vous dirais, en termes d'ajout de capacités, que ça soit bien
orienté. Puis on n'a pas beaucoup de temps, on va prendre le temps qu'on a pour être capables d'arriver avec des
choix qui ne sont pas strictement : J'annonce, tu sais, puis là tenter de
faire quelque chose, mais plutôt d'agir
concrètement et que ça ait un impact réel sur la qualité des services qu'on a à
donner, comme on l'a fait pour la loi n° 1, là. La loi n° 1, c'est... Vous voyez, on n'a pas
inventé un gadget, là. On est arrivés avec
quelque chose qui peut fonctionner immédiatement. Voilà.
Le
Président (M. Gautrin) : M. le député
de Sanguinet, pour le gouvernement.
M. Therrien : Merci, M. le Président. D'abord,
revenir un peu sur l'interrogation que le député de Louis-Hébert m'a mentionnée tantôt par rapport à Standard &
Poor's, qui avait apprécié le plan de redressement. Bien, quand tu as un plan de redressement, c'est parce que tu es
croche en partant. Tu ne redresses pas quelque chose qui est droit. Donc, il y avait des difficultés évidentes, et ils ont
proposé un plan de redressement parce qu'il y avait des problèmes
évidents. Et ce que Standard & Poor's ne
savait pas, puis que nous, on ne savait pas avant d'arriver au gouvernement,
puis avant qu'on ouvre, là, les
argents, puis les projets, puis tout ça, c'est qu'avec le Parti libéral de l'époque,
les bottines ne suivent pas les babines. Standard & Poor's ne savait
pas ça. Nous, on l'a remarqué, puis c'est grâce, entre autres, à l'oeuvre du
président du Conseil du trésor si on peut espérer poursuivre avec une cote de
crédit qui soit, au minimum, stabilisée.
On
compare aussi aux cotes de crédit en Europe. On sait très bien que l'Europe a
des problèmes importants, actuellement. Je ne referai pas le... Je pourrais
vous expliquer ça à partir des traités de Maastricht, mais ce n'est pas le but, là. Je pense que c'était prévisible. Puis,
par rapport aux États-Unis, bien, c'est une question d'ordre politique
qui fait en sorte que les États-Unis ont été
décotés pour certains de AAA à AA-1, bien, il faut comprendre que ce n'est
que des circonstances politiques qui ont amené cette décote, puis ils étaient à
AAA. Ça fait qu'on ne peut pas comparer les États-Unis,
la France puis le Québec, puis ensuite comparer le Portugal, Espagne. Je veux
dire, ça, ça ne tient pas la rampe du tout, du tout. Bien non, mais, si
vous voulez, on ira discuter de ça longuement, je vais vous expliquer tout ça,
surtout quand on parle de l'Europe, là.
Vous dire que la province la plus endettée,
actuellement, c'est le Québec, que les libéraux ont pris la province en équilibre
budgétaire, ou à peu près, qui avait été établi par l'ancien ministre des
Finances du Québec, la première ministre actuelle, et donc elle était en
santé financière, cette province-là. Elle s'est dégradée par la suite. On a
augmenté la dette brute de 56,
54 milliards en l'espace de neuf ans. Là, j'entends le député de
Louis-Hébert réfléchir. Il va dire : Bien, c'est la dette brute, on parle de dette brute, nous, on a investi
beaucoup, ainsi de suite — investi
avec des dépassements de coûts, soit dit en
passant, avec l'horreur soulignée par KPMG. Si on y va seulement avec les
dépenses courantes, les dépenses pour payer l'épicerie, ils ont rajouté à la
dette, par cumul, 28 milliards en neuf ans, ce qui est un record à peu
près absolu.
Ça fait en sorte aujourd'hui — puis là, c'est là que je veux vous
poser la question, M. le président du Conseil
du trésor — malgré le fait que les taux d'intérêt liés à la dette sont
extrêmement faibles, qu'on a un service de la dette de 8,6 milliards actuellement, héritée des libéraux… Ça, c'est plus
que le budget du ministère des études postsecondaires puis c'est
2 milliards de moins que le budget de l'Éducation. C'est complètement,
complètement extraordinaire ce qui se passe à l'heure actuelle. On a une épine
dans le pied qui nous descend jusqu'au genou.
Moi, la question que je voudrais vous poser, M. le président
du Conseil du trésor, c'est : À quel point cette pression sur le service
de la dette, d'abord, est importante? Et la menace d'une augmentation des taux
d'intérêt, là, dans un avenir, mettons,
à moyen terme, parce qu'à court terme on a convenu qu'il n'y aurait pas d'augmentation
de taux d'intérêt, c'est la Banque du
Canada qui nous a dit ça, mais, si les taux d'intérêt se mettent à augmenter
dans deux ans, comme beaucoup pensent,
à quel point c'est important, ce que vous faites comme action de limiter, si on
veut, l'augmentation des dépenses? Parce
qu'on a une épée de Damoclès qui nous pend au-dessus de la tête, et moi, je
veux savoir à quel point, là, vous en avez pris conscience puis que ça vous motive dans votre poursuite, là, de la
rigueur et l'austérité budgétaire que vous nous proposez.
• (12 heures) •
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Bédard : Merci.
Effectivement, si vous prenez au livre des crédits généraux, dans le sommaire
du budget de dépenses,
là, vous allez voir, le chiffre qui augmente le plus en termes de pourcentage,
ça reste le service de la dette. Et c'est
frappant parce qu'effectivement, dans les dernières années, malgré l'augmentation
de la dette, on était capables, dans le
renouvellement des obligations du Québec, de compenser parce qu'on avait comme
un écart entre ce qu'on renouvelait puis
ce qu'on avait comme taux d'intérêt. Donc, comme vous l'avez bien expliqué
tantôt, c'est qu'on était capables de diminuer
cet impact-là artificiellement. Bien que la part de la dette, elle, augmentait,
son financement, lui, nous arrivait à des coûts qui étaient quand même
équilibrés parce qu'on tombait, quand on renouvelait les obligations, sur des
années où il y avait des taux d'intérêt un peu plus élevés, donc on les
finançait à moindre. Et ça, ce cycle-là, quand tu es dans une longue période de
contrôle des taux d'intérêt, bien il se termine.
La bonne nouvelle, c'est
que nos obligations — et je parlais encore hier au ministre des
Finances, le député de
Rousseau — leur négociation sur les marchés se passe très bien. Vous
savez que le Québec est rendu des spécialistes, on a développé l'expertise chez nous, à l'interne,
pour justement être capables de faire ces renouvellements-là. Et, je
vous dirais, la conviction des marchés
financiers, des prêteurs est très élevée par rapport au Québec dans la
situation que nous vivons en termes budgétaires. Donc, eux aussi les
lisent, les journaux. Ils voient notre réalité et ils sont convaincus,
effectivement, qu'on va réaliser les cibles, ce qui fait qu'il y a des preneurs
actuellement, et c'est bien.
Mais
tout ça n'efface pas, je vous dirais, la difficulté qui est celle de laisser
toujours croître la dette. L'augmentation des taux d'intérêt, on le sait qu'elle n'est pas,
entre guillemets, prévisible. Tout ce qui est plus de un an en termeséconomiques, on l'a vu, là, il faut voir
comment... ceux qui avaient prévu les crashs, là, il n'y en a tellement pas
beaucoup, là, qu'ils écrivent des livres, puis on est capables de les
répertorier. Puis pourtant des économistes, hein, y en a-tu beaucoup, M. le secrétaire? Mais il y en a
tellement peu qui vont anticiper les variations importantes, c'est toujours«si tout se maintient et
si tout va bien».
Puis ça en prend, mais en même temps c'est très difficile d'évaluer à quel
moment arrivent les cassures. 2000, 2008, c'est
des exemples précis où il y a eu des cassures.
Alors,
quels vont être les taux d'intérêt? Tout le monde dit : Bien, on le
maintient. On regarde aux États-Unis, on regarde ailleurs, on regarde même ce qui s'est
fait au Japon dans les années 90, bon, on a plus… craindre la
déflation, ça fait que tout le monde dit : Les taux d'intérêt, là, on les
contrôle, et normalement ça ne devrait pas augmenter. Il peut arriver... On dit ça aujourd'hui, là; dans deux
ans, on peut dire exactement le contraire, puis tout le monde va dire :
Je l'avais dit. Vous allez toujours en trouver un qui va dire : Je l'avais
dit.
Donc,
une augmentation des taux d'intérêt enclencherait un processus qui est
difficile, parce que cette part-là qui augmente, elle n'augmente pas simplement parce qu'on
augmente la dette, elle augmenterait en plus parce que le règlement de nos obligations… à ce moment-là, on
augmenterait notre charge globale. Donc, il faut toujours avoir ça en tête.
C'est pour ça que, de viser une diminution
de notre endettement par rapport à notre capacité de payer, il faut toujours,
toujours avoir ça en tête, parce que prévoir
le mieux, là, c'est ce qu'il y a de plus facile, tu sais, de dire que tout va
être constant, on va continuer à
croître, il n'y aura plus de récession aux États-Unis dans les huit prochaines
années, que, bon, l'Europe, finalement,
c'est reparti. Parce qu'on entend ça actuellement, vous savez. Pourquoi? Parce
que, puis là je ne ferai pas de grand cours, mais l'économie,
elle repose sur ce qui est le plus faible : la confiance des gens, la
confiance des marchés. Puis ça, là, c'est...
On le sait, quand il y a un mouvement le moindrement, là, on voit à quel point
c'est fragile, cette confiance-là.
Alors,
qu'est-ce qu'il y a actuellement, c'est que tout le monde dit : On a des
bons signaux au niveau international. Dans les faits, c'est très ambigu. Comment ça va
se terminer, là? Je suis sûr que le député de Lévis a une meilleure
opinion que la mienne. Mais ce qu'il va
dire, par contre, même avec ses connaissances : Il pourrait arriver
exactement le contraire parce qu'on
est comme sur un point de bascule. Et là on sent, du moins, que ce qui est
arrivé en Espagne, en Grèce ou en Irlande, ce cycle-là semble terminé.
Par contre, ce qu'on peut constater, tout le monde, là, c'est que tout le monde
est dépendant de leur dette, et moi, ça m'inquiète...
bien, moi... tout le monde. Il faut se rendre compte qu'une augmentation
des taux d'intérêt aurait, oui, certains effets bénéfiques, certains disent,
bon, parce que, là, là, l'inflation est partie, donc là on peut relativiser
certaines dettes, mais en même temps, en termes de pression sur les finances
publiques, ça serait énorme, énorme.
Donc,
notre objectif du déficit zéro, mais combiné à celui de contrôler mieux nos
dépenses dans le secteur des infrastructures, c'est que, réellement, notre
niveau d'endettement par rapport au PIB, lui, continue à descendre,
alors... Et là, après ça, bien, c'est de
dynamiser l'économie, favoriser l'investissement privé. Il ne faut pas que
notre économie soit en majorité tributaire des dépenses purement
publiques parce qu'à un moment donné peut-être qu'on va avoir moins de moyens
pour en faire. Et là on va être dans un cycle... ce qu'on appelle un cercle
vicieux. Ça veut dire : on est moins capables d'en faire, donc on
contribue moins puis là on part la spirale de l'autre bord. Donc, il faut se
sortir de ça.
Puis
ça a pris des gens de gauche pour quand même dire, au Québec : Il faut
stimuler l'investissement privé. Le ministre des Finances, là, ce n'est pas un apôtre
de la droite, là, c'est un gars qui a le coeur à gauche puis qui a l'idée
aussi. C'est un social-démocrate, mais il
voit bien que la solution, qu'on soit à gauche ou à droite, c'est qu'il faut
absolument ramener des investissements privés importants
au Québec pour stimuler l'économie, parce qu'à coups de viaducs, là, ça va être
compliqué, là, à un moment donné. Excusez, là, j'ai été long un peu.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Sanguinet.
M.
Therrien : Juste
renchérir sur la fin de vos propos. Vous n'avez pas fait du mur-à-mur. Quand on
coupe dans les
crédits, on ne fait pas du... En tout cas, quand on diminue le pourcentage d'augmentation
des crédits, on ne fait pas du mur-à-mur.
Puis je pense que le budget était très clair là-dessus, que, si tu veux
diminuer le poids de l'endettement public, tu peux diminuer la dette, c'en est une possibilité, mais tu peux augmenter
la croissance puis la richesse collective, qui fait que ton ratio d'endettement va se trouver à diminuer
automatiquement. Ça veut dire qu'on peut attaquer les deux de front.
Est-ce que l'attribution
des crédits à l'aide, évidemment, là, du budget du gouvernement, vous avez pris
en considération l'idée, bien, d'abord d'assainir
les finances publiques, mais aussi de permettre, justement, un coup de
pouce à la croissance économique pour justement attaquer de plein fouet la
diminution du ratio d'endettement public?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Bédard :
Exactement. Donc, on le touche au niveau du contrôle des infrastructures, vous
l'avez bien mentionné. Les infrastructures en soi ont un impact, aussi, favorable en termes
économiques, en autant que ça ne s'en aille pas au noir, ou ça ne s'en aille pas dans les poches de gens qu'on
ne souhaite pas, ou même en provoquant une surchauffe qui fait en sorte que les coûts sont surestimés par rapport à
leur valeur réelle si on n'était pas en situation de surchauffe. Donc, il
faut avoir ces préoccupations-là. Moi, à
Montréal, je le vois, il y a beaucoup de projets puis il y en a d'autres qui s'en
viennent. Donc, il faut se dire que c'est
sûr que, quand on a beaucoup de projets en même temps, ça peut coûter plus cher
en général.
Et
notre intention... C'est pour ça qu'on est dans une bonne période en termes d'infrastructures,
on ne se le cache pas, là. C'est qu'il y a des investissements importants en cours de
route, il va y en avoir d'autres, donc ça, ça a un impact positif sur le
secteur économique. Il faut viser que cette réalité-là touche tout le monde. À
Rimouski, par exemple, hein, eux aussi
souhaitent que leurs gens travaillent. Donc, les choix publics doivent
correspondre à des moyens, évidemment, à des besoins et avoir, je vous
dirais, une préoccupation sur l'ensemble du territoire québécois, un.
Deuxièmement,
c'est que ce contrôle qu'on doit effectuer doit s'arrimer, en termes de
dépenses, à... Si on dit qu'on veut favoriser
l'investissement privé, bien, il faut prendre les moyens pour le faire. Si on
fait seulement une phrase, c'est sûr que...
Si on dit au secteur privé : Remplacez, bien, ils vont dire :
Écoutez, nous autres, il y a des conditions de marché. Est-ce que c'est favorable ou pas de le faire? Ça va être dicté
avec strictement le prix des métaux, par exemple, le prix de l'aluminium. Moi, je suis d'une région d'aluminium.
Je peux vous dire que, quand ça va mal, je regarde le prix,
moi — actuellement, c'est une période difficile — ou je
regarde la situation de la compagnie. Quand elle va mal, en général, dans la
région, ça ne va pas bien. Pourquoi? Parce qu'ils vont restreindre les
dépenses.
Donc,
comment favoriser l'investissement privé? Ça, le ministre des Finances pourrait
encore mieux le dire que moi, mais les mesures principales... Vous avez vu
les grands projets. On a dit aux gens, là... Puis on sait qu'on peut
être attractifs et on l'est en termes
économiques, en termes de ressources naturelles. Bien, on leur dit : Voici
ce qu'on va donner comme outils pour faire en sorte que les entreprises
qui ont le choix entre investir en Afrique, ici ou quelque part en Amérique du Sud, bien, ils choisissent ici, parce
qu'ici on a la stabilité. Mais maintenant il faut leur offrir des
conditions, des fois, plus avantageuses en étant en concurrence et en ne
donnant pas trop.
Il
y a aussi, vous le savez, la Banque de développement. Moi, chez nous, ça a un
impact parce que... Puis c'est un modèle que j'aime bien, moi, l'idée d'une prise de
risque plus élevée associée à des intervenants régionaux qui jouent un rôle réel, je vous dirais, dans les orientations,
pas dans les choix individuels, dans les orientations que doit avoir cette
Banque de développement. Donc, c'est des choix qui ont été faits au niveau de l'investissement
privé.
Il
y a aussi, vous avez vu, ce qui a été annoncé et décrié par l'opposition — ça,
ça m'étonne encore, là — les fonds
qu'on a annoncés, entre autres, suite au déclassement de Gentilly. On a dit :
On va créer un fonds d'investissement, 200 millions — M. Ouellet,
je pense que c'est ça, 200 millions — qu'on a créé pour la région de Bécancour.
• (12 h 10) •
Une voix : Exact.
M.
Bédard : Et là j'ai
entendu le monde d'en face, là, dire : Écoutez, là, c'est-u un discrétionnaire,
ça? Non, non, ce n'est pas un discrétionnaire, là, on fait des projets avec ça. Tu
sais, ce n'est pas comme dans le temps où on a fait un plan pour les
sports et loisirs, 350 millions sur, quoi, quelques années, puis qui a été
traité — puis pas selon ce que je dis,
là, selon ce que dit le Vérificateur général — comme un gros discrétionnaire, pas de
critères, c'était au plus fort la poche. Ça
ressemblait à ça, là. Donc, il faut viser, à travers ces mesures-là, des
actions concrètes pour dynamiser le secteur de l'investissement privé.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Sanguinet, deux minutes... 1 min 30 s, pardon.
M. Therrien : Comment qu'il reste de temps?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Vous avez le temps de la question, je ne sais pas si
vous allez avoir le temps de la réponse. Mais
vous pouvez le reporter sur votre prochain bloc aussi, là. Ça va?
Alors, je céderais
maintenant la parole à M. le député de Lévis. Il vous reste 11 minutes.
M. Dubé : Merci beaucoup, M. le Président. Peut-être pour maximiser
le temps, si vous permettez, M. le Président,
juste faire une petite précision sur un document. Comme je suis en attente de
certains documents, je vais vous poser la question, puis, si vous
préférez ne pas répondre, je comprendrai.
Il
y a un document dans ce qu'on appelle les documents de renseignements généraux,
le numéro 35, où c'est peut-être des
erreurs, comme j'appelle des fois, de photocopieur, parce qu'il semble y avoir
des erreurs dans les années parce qu'on
fait référence, pour chaque ministère, à une copie des réductions de dépenses
de fonctionnement depuis le 31 août, puis on parle des prévisions
de 2013-2014,
puis après ça on parle d'économies cumulatives.
Ça fait que je vous le laisserais regarder,
parce que, là, je suis un peu mêlé. De quelle année on parle? Est-ce que c'est cumulatif?
Est-ce que c'est l'année qui s'en vient? On en a à peu près pour
47 millions. Ça fait que je vais vous laisser regarder ça, puis de
toute façon, comme on se revoit cet après-midi, ça serait assez possible de...
M.
Bédard : ...
M.
Dubé : Ah, O.K. Bon, bien... Parce
que...
M. Bédard : J'ai fait les crédits à l'envers, le
député de Louis-Hébert avait raison, c'est... Vous comprendrez que je me suis
intéressé particulièrement aux crédits, encore plus, je vous dirais, et il y a
certaines questions que j'ai posées, et entres autres celle-là.
Ce qu'on m'a expliqué, effectivement, c'est
par rapport aux orientations qui avaient été prises, en termes de cible, d'une diminution
de 25 % des coûts administratifs — on avait ciblé en 2011-2012, c'est ça? — qui touchaient
la formation, dépenses de publicité, dépenses
de déplacement, donc des dépenses de cette nature-là. Et puis, dans certains
secteurs, entre autres la publicité, là on était encore plus ciblés.
M.
Dubé : ...me permettre de vous
interrompre, M. le...
M.
Bédard : Allez-y.
M.
Dubé : Donc, qu'est-ce qui est bon
comme terminologie de l'en-tête de cette...
M.
Bédard : Le cumulatif est bon.
M.
Dubé : Économies cumulatives 2011-2012?
M. Bédard : Jusqu'à cette année. À partir de 2011-2012 jusqu'à aujourd'hui, c'est ce que je
comprends. Donc, vous avez les chiffres qui s'ajoutent
au total en termes d'économies par rapport à la mesure qui a été annoncée.
M.
Dubé : Bien là, je suis un peu mêlé.
Le 47 millions, là, sur la deuxième page, je vais aller au...
M.
Bédard : C'est le total.
M.
Dubé : Ça, c'est les économies qu'on
a faites dans le budget qui s'est terminé le 31 mars 2012?
M.
Bédard : Non, depuis 2011-2012. C'est ce que j'ai
compris.
M.
Dubé : O.K., donc qui n'a rien à
voir... Parce que c'est ça, en fait c'était ma question.
M.
Bédard : Oui, oui. Non, ça n'a rien à
voir avec ce qu'on a annoncé.
M.
Dubé : Alors, ce que vous avez
annoncé, qui est sur votre site Web, là, puis tantôt vous me parliez de 200 millions d'économies qui sont visées, ça,
c'est pour 2013-2014, dont 100 millions qui sont dans
les organismes non budgétaires. Les deux sont complètement... Bien là, c'est pour ça que j'étais
mêlé, parce que je voyais «2013-2014». Bon.
M.
Bédard : ...ça, on est plutôt dans
une mesure qui avait été annoncée en 2011-2012 avec des paramètres qui étaient fixés.
M. Dubé : O.K. Donc, pour moi, lorsque je
regarde... excusez-moi, mais, quand je regarde le budget 2013-2014, je ne m'occupe pas de ça.
Donc, je reviens aux 200 millions dont
vous avez parlé tout à l'heure, dont 100 millions dans les fameux organismes non budgétaires. Sur votre site, on dit bien
2 % qui vont être visés, mais 2 % par rapport à quelle année de
référence? Par rapport à 2011-2012? Voyez-vous... Parce que là où je suis un
petit peu mêlé...
M.
Bédard : ...ça me surprendrait que
vous soyez mêlé.
M. Dubé : Non, c'est parce que vous dites, sur votre site Web...
Excusez, j'essaie de vous regarder puis de lui parler en même temps. En tout
cas, on dit, sur son site Web...
Une
voix : ...
M.
Dubé : Mais, en
résumé, on dit 2 % de réduction. Je veux savoir quel est le montant de
base. Est-ce que c'est l'année 2012, le meilleur estimé? C'est ça, ma question. Parce que je
reviens : Si on vise 100 millions d'économies par rapport à ces deux postes-là... On l'a dit, ils
étaient de 30 milliards, tout à l'heure. Moi, je dis : Les dépenses
augmentent de 10 % et de 5 %, on l'a
dit, là, dans ces deux catégories-là. Si on vise 2 % puis on dit que ça
fait 100 millions, par rapport à 30 milliards, je vous le dis
tout de suite, ça ne marche pas. Bon.
Ça
fait que c'est pour ça que je repose ma question. Quand vous aurez le bon
montant, ça serait bon, comme… Pourquoi je
vous dis ça? Parce qu'il me reste de moins en moins de temps, M. le Président.
Et, encore une fois, je comprends… C'est
pour ça que, ce matin, je voulais avoir le bloc important des organismes à but
non… j'allais dire«non lucratif», excusez-moi, des organismes non budgétaires, parce que c'est
rendu un montant tellement important, on dit que ça justifie 57 milliards
de transferts, donc on le sait que l'argent est là.
Et
deuxièmement, donc, où j'ai l'inquiétude puis je continue d'avoir l'inquiétude
malgré les bonnes paroles du député, que je respecte beaucoup, il y a
3,5 milliards d'augmentation de dépenses dans ces blocs-là et, je le
redis, si les transferts sont de
seulement 1 milliard, il faut s'assurer que, un, on va pouvoir regarder...
Donc, je prends bien sa promesse qu'il
n'y en a pas, de trou de 1 milliard, mais en ce moment je me garde une
petite gêne jusqu'à temps que les documents soient déposés. Et j'apprécierais beaucoup qu'ils soient déposés
rapidement pour que nos collègues députés qui sont dans les différents crédits puissent avoir cette liste-là.
Parce qu'à chaque fois ça permet d'être un peu plus... j'allais dire,
presque, «intelligents», là, je n'irais pas jusque-là, mais pour nous, au moins.
Le
deuxième point que j'aimerais, et c'est une faveur, un défi que je lui lance
parce que je pense qu'il y aeffectivement des gens excessivement compétents
pour nous aider à s'assurer que le trou n'est pas là, lorsqu'on fait l'écart
entre le 3,5 milliards puis le 1 milliard de transferts, il serait
intéressant de voir de combien vient l'augmentation des revenus. Et je m'explique. Si, à la CSST, pour fins de discussion, la
CSST n'a pas nécessairement à augmenter ses tarifs pour avoir un revenu supplémentaire, elle a les
mêmes tarifs sur des revenus de salaires qui augmentent à cause de l'inflation…
J'aimerais qu'on explique globalement, puis ça, c'est assez facile pour les
gens qui sont de l'autre... Non, mais de donner un ordre de grandeur qui nous
donnerait combien, de ce 3,5 milliards, il y en a qui viennent de l'augmentation des revenus.
Et
pourquoi je le demande? Parce que c'est important. On voit très bien cette
augmentation des revenus lorsqu'on regarde les
ministères et organismes parce que les revenus viennent de l'impôt, ils
viennent de la taxe de vente, mais je veux
juste m'assurer pour que nous et tous les collègues, on n'est pas en train d'augmenter
des revenus aux citoyens qui ne sont
pas connus. Il faut clarifier cet aspect-là. Alors, je le redis pour que ce
soit très clair, c'est ça, l'objectif que nous recherchons et qui va
nous aider à nous rassurer qu'on a bien sous contrôle cette partie-là.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M. Bédard : Bien, écoutez, j'ai effectivement… M. Meunier, je le
regardais tantôt parce que c'est un ancien responsable
de la CSST, il était P.D.G. de la CSST, je pense, ça fait que je vais lui poser
la question tantôt, comment, dans le passé, ça s'est fait.
Mais, sur les cibles,
vous voyez, les montants sont beaucoup moindres, ce qu'on demande aux
ministères et organismes... pas ministères et
organismes, ceux qui sont à l'extérieur, donc qui ont leur propre, entre
guillemets,autonomie, qui est
variable, O.K., mais qui fait en sorte que... La CSST, c'est peut-être l'exemple
où on a le moins, là, parce qu'évidemment
il y a une réalité qui est celle des employeurs. Donc, c'est vraiment
particulier, la CSST. Mais...
M. Dubé : ...
M.
Bédard : Oui.
Mais, je veux dire, le payeur, c'est le même, dans le sens c'est des monopoles,
autrement dit, de services et qui ont la
chance de se collecter directement sur des revenus, tu sais? Donc, même chose
sur la SAAQ. La SAAQ, je peux vous dire que, quand ça va mal, bien, tu peux
augmenter un peu, il n'y a personne qui va venir te concurrencer puis te dire :
J'offre le même service à moins cher. Tu sais...
M. Dubé : ...ou aux concitoyens...
M. Bédard : Non, non! Autrement dit, ce que...
M. Dubé : Qu'on l'augmente à...
M.
Bédard : Et
voilà! Notre préoccupation... C'est pour ça que, dans les cibles qu'on a
fixées, nous, on dit toujours, un, il ne faut pas que ça touche les services aux
citoyens. On le dit en termes de directive, mais en même temps, ce qu'on
souhaite, c'est de l'optimisation de ressources.
Mais
en même temps moi, je ne suis pas dans le conseil d'administration. Vous savez,
il y a une gouvernance sur laquelle je suis en
questionnement aussi dans certains cas où tu as une reddition de comptes qui n'est
pas évidente, là, O.K.? Et là, sur le
chiffre que vous me demandez, c'est quand même costaud, là. Ça veut dire, même
actuellement je ne pourrais pas vous
le dire parce qu'eux ils font des choix, il y a des organisations qui
fonctionnent de façon littéralement indépendante, et là ils vont faire
des choix à l'interne. J'imagine, des fois, ils vont dire : Bon, bien, on
optimise, on ne fera
pas de remplacement dans certains cas, on va attendre. Mais là je ne suis
pas... Et là je leur demanderais, là, puis je ne suis même pas sûr s'ils
sont obligés de me le dire.
Ça
fait qu'on est... Vous voyez à quel point... Mais je vais voir ce que je peux
faire en termes de qu'est-ce qui peut être lié. Mais en même temps quelqu'un
pourrait augmenter seulement de l'inflation, par exemple, les
cotisations ou, dans un autre cas, ce qu'il tarife, alors que, dans les faits,
il pourrait l'offrir moins s'il faisait encore plus d'efforts d'optimisation. Mais là moi, mon rêve, ça serait
qu'on soit capables d'avoir une emprise un peu plus grande là-dessus,
mais je pense que mon rêve va être difficile
à réaliser. Donc, j'ai décidé de limiter mon action sur ce que, réellement, j'ai
un contrôle... bien, j'ai un contrôle ou nous avons un contrôle direct.
• (12 h 20) •
M. Dubé : …M. le Président, pour apprécier votre rêve et le nôtre, c'est de vous dire
que maintenant que ces transferts-là sont
faits dans ces organismes-là, il faut quand même garder le contrôle, que ce
sont des gens qui servent, qui facturent
des concitoyens, des entreprises, puis il faut s'assurer qu'on comprenne bien
les augmentations réelles qu'ils ont.
Alors, je vais vous
laisser...
M.
Bédard : ...mon
collègue, il y a des cas où ça ne facture pas. La santé est le plus bel
exemple, là. Tu sais, la santé, on prend l'argent,
c'est un transfert puis...
M.
Dubé : Oui,
mais, je comprends, mais je vous ai dit, là, que le total des fonds spéciaux et
des organismes non budgétaires, on parle de
30 milliards. Alors, si on augmente de 5 % à 10 %, il faut que
les revenus augmentent, puis, s'ils n'augmentent pas des transferts, il y a
quelqu'un qui paie pour ça.
Alors,
ce que je veux savoir, c'est : Quelle est l'augmentation des revenus? Je
le demande. Si vous me permettez, ça sera des
documents que j'aurai en attente.
M. Bédard : ...gouvernement. Je pourrais vous le donner.
M. Dubé : Pardon?
M. Bédard : On l'avait comptabilisé pour l'ancien gouvernement. Je
pourrais vous le donner.
M. Dubé : Alors, écoutez, il me reste juste quelques minutes...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Il vous reste
une minute.
M. Dubé : Une minute. Alors, j'aimerais vous rassurer que... Je
pense que vous avez pris bonne note des documents
desquels on est en attente. Ce matin, j'ai focussé sur la question des fonds
spéciaux pour les raisons que j'ai, je pense,
amplement expliquées. Je voudrais vous redire qu'il est important pour nous d'aller
vers les améliorations de bonnes pratiques.
Vous pouvez comprendre, lorsqu'on a de la difficulté à avoir cette
information-là, que c'est pourquoi qu'on va réinsister pendant l'année sur la question du directeur du budget, des
éléments comme ça qui, je pense, sont de la bonne gouvernance, qui ne coûtent pas cher, mais qui
peuvent nous aider à venir compléter le travail qui est fait par les
différents groupes ici. Et on continuera la
discussion cet après-midi, pour ma part, là, sur les éléments d'infrastructure
ou d'informatique.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le
député de Lévis et...
M. Bédard : Peut-être une remarque pour mon collègue, de dire aussi...
et je connais son esprit d'ouverture...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : En
10 secondes.
M.
Bédard : Il
parle beaucoup du directeur du budget, vous avez vu mon collègue le ministre
responsable des Institutions, de regarder
aussi un mandat spécial pour le vérificateur aussi, Vérificateur général, parce
que ce qu'il faut toujours éviter… puis là
je le vois, là, une décision qui semble séduisante, là, c'est beaucoup de
monde. Puis là, quand on axe trop sur les contrôles, on paie beaucoup de
monde à demander des informations aux autres, qui, eux autres, engagent des
gens pour donner de l'information. C'est nécessaire, mais à un moment donné il
y a comme un point d'équilibre à atteindre. Mais je reste ouvert, mais je vais
lui demander la même ouverture.
M. Dubé : ...avoir une bonne discussion là-dessus. O.K.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Dubuc.
M.
Claveau : Merci,
M. le Président. Ma question, c'est pour le président du Conseil des trésors
par rapport à la mise en oeuvre de la nouvelle Loi sur l'intégrité en matière des
contrats publics, qu'on a passée au mois de décembre, et le lien qu'il peut faire par rapport aux finances
de l'État et fort probablement avec... on verra, entre autres, une
diminution des coûts sur les différents
contrats accordés par le gouvernement au niveau des infrastructures. On a vu qu'à
la commission Charbonneau, parfois, il y avait des surcoûts qui étaient
chargés dans l'administration publique, entre autres, pour des contrats.
Alors, avec l'implantation de cette nouvelle loi, ça va
sûrement renforcer l'efficacité, l'efficience. Et je voulais l'entendre, le président, qui connaît très bien
cette loi.
M. Bédard : Bien, on l'a eu... et vous aussi, M. le député, mon
collègue de Dubuc, on a travaillé ensemble beaucoup sur le projet de loi n° 1. Mais je
tiens à rappeler, par contre, que le premier objectif de la loi n° 1, c'est la
confiance. Tu sais, il y a la probité, confiance, ça va de soi. Il faut
donner...
Une voix : ...
M. Bédard : Effectivement, mais je le rappelle toujours parce que c'est
ça qui est le plus important. Dans les institutions,
si tu laisses aller, il y a un coût à laisser aller puis à ne pas agir, puis il
est dur à évaluer parce que, dans les faits,
il est un peu intangible. Tu sais, la part du crime organisé, c'est qu'on va y
aller en pourcentage de ce qu'on voit actuellement,
puis là c'est décourageant. Puis on ne voit qu'une partie parce que les mieux
organisés, on ne les voit pas. Donc,
l'idée, c'est que, quand le pouvoir public, lui, n'agit pas fortement face ou à
des craintes ou à une présence presque publique du crime organisé, là, c'est
une indication à tout le monde de : On laisse aller.
Moi,
j'ai vécu l'époque où les Hell's Angels avaient pignon sur rue, là. Bien, tout
le monde l'a vécue, là, mais, tu sais, c'était quelque chose de surréel. Moi, je restais
dans un rang à Chicoutimi et c'étaient mes voisins, c'étaient mes cinquièmes voisins. Tu sais, ça fait que, quand tu
es rendu à une impunité comme ça, où tu peux avoir une organisation liée
à ce qui est malfaisant, là, puis à ce qui
est illégal, bien, elle a pignon sur rue, là, puis tu peux cogner à sa porte
pour dire bonjour, bien là on dépasse
les limites de ce qui est tolérable. Mais en le tolérant, c'est que tu donnes
un peu le signal à tout le monde que c'est normal, finalement. Ça fait
que : Approchez-vous pas trop de ce monde-là puis assurez-vous qu'ils ne
vous tannent pas trop.
Donc, normalement, la force d'une société, c'est...
Où on est capables de les battre, c'est quand on agit collectivement. Parce qu'ils ne sont pas beaucoup dans les faits,
c'est des centaines de personnes. Leur force, c'est que c'est des
centaines qui agissent contre quelques
individus, ça fait qu'ils sont toujours plus forts. Ça fait que moi, je pense
que, si l'État a un rôle à jouer, c'est
là-dedans, une réponse forte à ce qu'on voit grandir des fois, puis c'est
toujours par périodes, parce que, quand on agit fortement, là, ils se cachent parce qu'ils sont moins forts que
nous, collectivement. Mais il y a toujours des séquences.
Dans
le cas des contrats publics, ce qu'on voyait, littéralement... Moi, ce que j'entends
à la commission, là, on n'était pas loin de l'impunité, là, quand les gens
acceptent autant d'avantages en se disant d'abord, un : Je le fais
pour le bien, là — ce qui est assez incroyable — ça veut dire qu'ils acceptaient de l'argent,
mais il y en a d'autres qui acceptaient des avantages du type : J'allais aux
Canadiens cinq fois par année. Ça fait que ça, imaginez-vous, dans le monde,
c'était considéré — même ouvertement — comme normal. Ça fait qu'imaginez-vous ceux… Moi, je trouve
ça totalement contestable, là, je vous
dirais, mais imaginez-vous ceux qui, eux, se disaient : Moi, je suis un
petit peu plus que lui. C'est vrai
que ce n'est pas des billets des Canadiens; moi, j'ai de l'argent direct, mais,
tu sais, je suis dans les mêmes eaux. Puis l'autre, il dit : Bien, moi, j'ai 5 000 $, mais l'autre d'après
dit : Bien, moi, pourquoi pas 25 000 $, pourquoi pas
100 000 $? Donc, on tombe dans un cycle qui est infernal.
Donc,
le but du projet de loi
n° 1, c'est de dire :
Regarde, tout ce système-là, il faut le casser. Les répercussions étant monétaires, elles vont être évidentes,
selon moi. Il va y avoir un rééquilibrage dans certains cas, tu sais, parce qu'il y a des secteurs qui étaient littéralement
contrôlés. Donc, l'avantage, c'est des... Je suis convaincu que, comme
il y a beaucoup de travaux en cours puis on va donner... Quelqu'un qui se
partirait une entreprise dans un domaine où il est concurrentiel, il va avoir des contrats. Donc, déjà, c'est un facteur
qui est positif, là, parce qu'il va se donner beaucoup de contrats,
entre autres, bon, on parle de Montréal, mais là, bon, je pourrais étendre mais
je vais me limiter à ça.
Donc,
l'effet va être très positif. En termes de montants, là, je me souviens d'une
étude d'une université bien connue qui parlait
d'autour de 30 %. Mais là, encore là, c'est approximatif. Est-ce que c'est
25 %? Est-ce que c'est 35 %? Mais
on est dans ces horizons-là. Et en plus c'est que cet argent-là est productif
pour eux autres. Donc, qu'est-ce qu'ils font avec ces... En général, c'est
qu'ils ne financent pas les garderies, là. En général, ils n'iront pas... Donc,
il y a une partie de cet argent-là qui sert à... au cycle, donc les effets
négatifs sont énormes.
Donc,
on n'a pas de prévisions internes parce qu'il y a trop de chances de se
tromper. Puis, si je faisais l'erreur de dire : Écoutez, on va sauver, genre,
seulement 10 % des coûts d'immobilisations, vous comprendrez que je vais
avoir 10 % de demandes
additionnelles de gens qui vont déjà l'anticiper. Ça fait que c'est pour ça qu'on
dit : On verra les effets puis on va
s'assurer qu'on va revenir sur les principes que je vous ai identifiés, mais il
y aura une conséquence monétaire réelle et payante pour le contribuable,
positive.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
• (12 h 30) •
M.
Chapadeau :
Merci, M. le Président. Évidemment, là, moi aussi, c'est sur la loi n° 1 puis, en même temps, faire allusion à ce qu'on entend à la commission
Charbonneau. Il est difficile de croire que ça aura pris deux ans et demi pour finalement convaincre le gouvernement
précédent d'agir. Et je ne sais pas s'il y a du repentir de la part du
député de Louis-Hébert, là, qui s'est opposé
longuement à la création de la commission Charbonneau, là, mais ça serait une
bonne question à lui poser, si je pouvais
lui en poser une. Donc, ça serait intéressant de l'entendre là-dessus, par
rapport à son repentir, parce que,
pendant deux ans et demi, les oppositions ont demandé la création de la
commission, et ils ont refusé d'agir. Donc, il y a des coûts importants
pour l'État québécois à ce refus d'agir, en l'absence de décision.
La question que j'ai
par rapport à la loi n° 1... D'abord, elle a été félicitée, là, par à peu
près tous les chroniqueurs, là. Ça, c'est important de le mentionner. J'y ai travaillé avec
vous, avec mes collègues puis avec les
collègues de l'opposition
aussi. Il y a certains éléments, par contre... Il y a deux questions que j'aurais
à vous poser pour rassurer la population,
pour rassurer les gens par rapport à la lourdeur. Souvent, ça a été mentionné,
qu'il fallait avoir une loi qui ait une
bonne portée, mais il ne fallait pas que ça apporte de lourdeur, là, davantage
de lourdeur. Et l'autre question : Durant le travail en commission parlementaire et l'étude détaillée, vous avez
parlé à plusieurs reprises de trilogie. Donc, ce qui serait intéressant,
c'est de voir qu'est-ce qui s'en vient par rapport à cette trilogie-là, là, que
vous avez mentionnée à quelques reprises durant les travaux.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Bédard :
Effectivement, peut-être qu'on va entendre le député de Louis-Hébert, plus
tard, nous dire, comme son candidat, qu'il regrette ses neuf ou 10 votes. Je pense qu'il a voté
neuf fois, j'ai le nombre de chacun des députés ici. Donc, neuf fois, ça
commence... C'est le cas trois fois, imaginez-vous à neuf fois, là.
Donc,
j'imagine qu'il va y avoir un petit repentir, à un moment donné, de dire
pourquoi, parce que ça aide. Ces gens-là, ce n'est pas la culpabilité qui leur fait
peur. Être dans le crime organisé puis se faire condamner, là, je peux
vous dire que c'est très relatif, hein? C'est
la lumière qui fait en sorte que ces gens-là doivent reculer, ça fait que ça
prend ces exercices-là pour les
mettre en lumière puis voir à qui on a affaire. Et il faut les faire. Puis ce n'est
pas évident, puis ce n'est pas jojo, ce n'est pas drôle collectivement,
mais c'est nécessaire.
Et
d'ailleurs, à une certaine époque, toutes les organisations, la FTQ, CSN,
toutes les organisations syndicales le demandaient. Les villes, l'UMQ a été dans les
dernières, je me souviens, à le demander. Oui, la FTQ l'a demandé,imaginez-vous. Le seul qui résistait, c'était le
premier ministre, et je dis «le seul» parce que je
pense qu'il incarnait assez bien cette
résistance-là.
Donc, on a trop
attendu, et les coûts relatifs à ça, ils sont énormes, ils sont énormes. Ils ne
sont, encore là, pas quantifiables, c'est le malheur de tout ça. C'est énorme,
voilà. Deux ans et un peu plus, parce qu'il a fallu, à partir du moment où tu
la nommes... Donc, on a beaucoup trop attendu là-dedans, et c'est la pire
chose, je te dirais, qu'on peut reprocher à
l'ancien gouvernement, c'est par rapport à la probité. Il y en a bien d'autres,
là, la rigueur, machin, mais, au niveau...
Ils n'ont pas tout fait mal, mais, là-dedans, c'est là où l'État a un rôle le
plus important en général, là, c'est la sécurité des gens, sécurité, santé, puis là, après ça, on découle,
imaginez-vous. Et ils ont manqué dans l'obligation de sécurité.
Sur
les contrats, vous avez à l'arrière de vous, d'ailleurs, l'architecte de la loi
n° 1, donc Mme Blackburn avec son équipe, qui
ont travaillé très fort à la réalisation de ce projet de loi et de cette loi
maintenant. Actuellement, ça va bien. On est rendus à notre deuxième décret avec la ville de Montréal bientôt,
donc, sans dévoiler de grand secret, ça va bien. Alors donc, tout va bien, les gens collaborent. Il y a
des gens qui ont des problèmes qu'ils nous manifestent, parce qu'on
avait un pouvoir ultime de dire : Bon, bien, dans certains cas... S'il y a
une urgence objective, on s'assure qu'on rencontre les équilibres. Et donc on
est très transparents là-dedans, donc ça va bien.
Sur
ce qu'on appelait la deuxième patte, on en est rendus, effectivement, dans l'élaboration
de la protection des fonctionnaires, qu'on a dit, par rapport à la dénonciation, mais il faut
aller beaucoup plus loin que ça, donc le repérage des mauvaises pratiques, sans, encore là, alourdir,
avoir des équipes qui sont aussi grosses et qui surveillent ceux qui
donnent les contrats que ceux qui les donnent. Tu sais, on ne peut pas faire
ça, parce que, pour surveiller... Quelqu'un qui agit malicieusement, ils sont rares, ça fait qu'ils sont durs à débusquer.
Alors, c'est pour ça qu'il ne faut pas céder à la tentation d'avoir
derrière chaque personne qui donne des contrats une autre qui dit : Je le
vérifie, tu sais, là, ça ne peut pas fonctionner comme ça. Mais la tentation
est grande, là. Je pourrais annoncer 1 000, comme je voyais dans l'ancien
gouvernement, 1 000, tu sais, 2 000, 3 000, 5 000, tu sais,
j'entendais ça, moi. Comment ils vont faire?
Ce
qu'on s'est dit plutôt, c'est : L'approche, comment on va faire? Comment
on va s'assurer pour être capables de capter l'exception, de le détecter? Alors, je
connais, moi, des processus qui permettent de faire ça. Est-ce qu'on est
capables de l'intégrer à nos façons de faire pour, encore là, trouver l'exception?
C'est ça qu'on est en train de faire, et j'arriverai incessamment avec une
autre législation là-dessus puis de la réglementation, parce qu'il y a aussi de
la réglementation à l'interne.
L'autre
élément, moi, je peux vous dire : l'impunité. Tu sais, les gens ici le
savent, là. Quand j'entends à la commission
que telle personne a agi sur un comité de sélection puis a donné des contrats,
alors qu'il y avait une pratique qui était,
selon moi, illégale, contraire aux normes, bien moi, je veux une suite à ça. Ce
n'est pas vrai qu'on va dire :
On va corriger à l'avenir puis on ne prendra pas acte du passé. Ça m'a toujours
écoeuré, moi, l'impunité. Alors, j'ai des
demandes toujours précises sur qu'est-ce qu'on fait là, sur quels contrats ils
ont agi, et je veux la liste, qui a gagné. Donc, ça ne dira pas que ceux
qui ont gagné ont un mauvais contrat, mais quelqu'un qui a adopté des mauvaises
pratiques en général, moi, ça me questionne
toujours. Donc, j'ai besoin de l'information et en même temps de voir
comment on peut, à partir du travail qui se fait en commission, nous, nos
méthodes de détection, être capables d'améliorer nos processus et que l'exception... parce qu'on ne pourra jamais, jamais
avoir 100 %, c'est impossible, mais qu'on limite ça, comme c'est le cas actuellement, là, à la très
grande exception puis qu'on ne se retrouve pas à ce que j'ai vu à
Montréal, où des gens de très haut niveau
dont, je suis sûr, la compétence est bonne avaient une latitude puis une perception
de l'éthique et de l'illégalité qui était... moi, qui me dépasse.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de...
M. Bédard : La troisième… Excusez-moi. La
troisième, oui, ça, Mme Blackburn pourrait vous en parler encore. Évidemment, là, on s'est donné plus de temps
là-dessus, on est là-dessus au niveau des pratiques contractuelles plus
largement, comme, nous-mêmes, on se requestionne sur les améliorer dans… Puis
les domaines sont différents, là. La construction versus
l'informatique, versus d'autres types de services, des contrats de services, ça
peut être bien différent. Donc, on se
requestionne, en même temps chercher — puis ça, c'est une demande qui
vient du secteur privé — une uniformisation de nos pratiques
pour qu'ils n'aient pas à rebâtir leur approche.
Donc, est on là-dessus, mais je prends une
bouchée à la fois, vous avez vu. Je ne veux pas décevoir, vous annoncer une grande
révolution puis arriver avec des demi-mesures où on est obligés de tout
recommencer. J'ai donné le temps, on s'est
donné pour l'automne, l'automne avancé. Ce qu'on souhaite être capables... Moi,
je ne pousse pas les gens. Ce que je veux m'assurer, c'est qu'on
améliore la situation actuelle.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Sanguinet, il vous reste trois minutes.
M. Therrien : ...sur un aspect de la loi. Le projet
de loi n° 1 qu'on a
travaillé ensemble, hein, on était tout le
monde ensemble durant ces études-là, cette étude. Et moi, à la fin de l'étude,
j'ai vu la conférence de presse des gens de l'opposition,
du Parti libéral, avec M. le député de Louis-Hébert. Je salue les gens de la
CAQ, qui n'ont pas participé à cette mascarade-là. Le député de
Saint-Jérôme n'était pas là. Écoutez, quand j'ai entendu les députés, quand j'ai
entendu les députés du Parti libéral…
Une
voix : ...
M.
Therrien : Je vais expliquer.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Il y a un point d'ordre. M. le député de Louis-Hébert.
M. Hamad : Ça va bien à date, on discute bien.
Là, il y a mot non parlementaire. Pourriez-vous lui demander de le retirer, s'il vous plaît?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Pouvez-vous le remplacer, s'il vous plaît?
M.
Therrien : Remplacer «mascarade»?
Une
voix
: ...
M.
Therrien : Bon, écoutez… Regardez, un
événement douteux.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Voilà, il est retiré.
M.
Therrien : Est-ce que ça va, ça, M.
le député?
Une
voix : ...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Voulez-vous le retirer, monsieur?
M.
Therrien : Je le retire, oui, oui, ça
me fait plaisir de le retirer...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
O.K., ça va. On continue, M. le député de Sanguinet.
M. Therrien : ...à la demande de mon ami de l'opposition.
Alors, je poursuis? Je peux poursuivre, oui, ça
va?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Oui.
M. Therrien : Écoutez, c'est parce que, je vais
vous avouer franchement, quand j'ai vu ça j'étais chez moi puis je regardais la
télévision, et l'impression que j'ai eue, c'est qu'ils ont comme pris la
paternité de cette loi-là. Ils ont dit que, si ce n'était pas des 80 quelques amendements qu'ils avaient soulevés, c'était
une loi qui était remplie de trous, puis, si ça n'avait pas été du Parti libéral, on n'aurait pas vécu une loi qui a du
bon sens. Puis moi, je me dis : Bien, devant le parti qui a été un peu libertin — est-ce que je peux
dire «libertin»? — en termes de probité
durant les dernières années, qui aurait pu le faire avant que nous, on décide de le faire… C'est
un projet de loi qui avait... ça faisait neuf ans qu'il était là, ils
auraient pu le faire de bon aloi. Bien, ils
ne l'ont pas fait. Et, quand un parti décide de le faire et que... Moi, je
trouvais que l'entente avait été très cordiale entre les trois partis
qui avaient participé, justement, à ce projet de loi là. Bien, quand j'ai vu
ça, je me suis senti un peu... un peu frustré.
Mais moi, je voudrais savoir votre son de
cloche là-dessus. Comment vous avez perçu, justement, le fait que les libéraux, à la limite, là, avaient donné l'impression
qu'ils avaient presque sauvé ce projet de loi là?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre, pour une minute.
•
(12 h 40) •
M. Bédard : Notre crédibilité, elle nous
appartient, on en fait ce qu'on en veut. Et ça, là-dessus, moi, j'ai toujours cherché la cohérence puis j'ai... L'important,
pour nous, c'est de faire le bon travail comme équipe gouvernementale, d'arriver avec un
objectif qui est clair puis de demander aux gens de collaborer. Mais après ça
il y a le rôle de l'opposition. Encore
là, chacun le fait à sa manière. Dans ce cas-ci, effectivement, il y avait
comme un point de rencontre qui aurait pu être intéressant. C'est un
rendez-vous manqué. Peut-être qu'il y aura d'autres occasions.
Moi, ça m'est arrivé. C'est nous qui avons...
Toute la démarche, vous avez vu, sur mourir dans la dignité, là, on aurait pu en faire
un enjeu purement politique. J'étais leader de l'opposition à ce moment-là,
puis on voulait pousser le gouvernement parce qu'on trouvait que c'était
une bonne chose. Ce qu'on a plutôt fait, là, il y a quelqu'un qui a été envoyé au bureau de l'ancien premier ministre et
de lui dire : On a une démarche de cette nature-là, on va seulement
dire qu'on l'a proposée, mais on veut une
commission — c'était, bon, Véronique... l'actuelle ministre déléguée
à la Santé — et on ne fera pas de grand tapage. Pourquoi?
Parce que ce n'est pas partisan, ce projet-là ou cette façon de faire.
Même chose sur ce qui s'en vient, moi, je
pense, au niveau des régimes de retraite. Quelqu'un peut pousser un gouvernement à ne pas agir ou, je vous dirais, à
proposer des choses qu'il sait irréalistes en jouant, ce qu'on appelle, au plus fou. Moi, j'ai vu ça, là, et il faut
éviter ça dans des sujets comme ça. Je pense que c'est un exemple, mais ce
n'est pas... La collaboration, au moins,
était bonne en commission, ça, c'est au moins ça, et même chose sur le... Je
suis convaincu que le député de Lévis
est aussi intéressé que moi à la question des retraites. Et là, s'il y a un
regard partisan là-dessus, ça va être
très difficile, surtout dans le cadre d'un gouvernement minoritaire, là, mais,
comme société, d'agir, parce qu'on est à
long terme. À la limite, tu peux te détourner de ça, là, puis faire semblant.
Le problème, il grossit, mais, comme il grossit tranquillement, bien on
peut s'en détourner. Et moi, je pense qu'on est rendus à un point où il faut le
faire.
Même chose pour la dette. On aurait pu
attendre quant à ça, mais, à un moment donné, quelqu'un serait arrivé puis aurait dit : Là, on est pris, là on n'a
plus de choix, et c'est là où c'est dur.
Donc,
ce que je souhaite, moi, ces occasions-là... Puis ça n'empêche pas les périodes
des questions, ça, et le travail qu'on a à faire.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le ministre. Et je cède
maintenant la parole à M. le député de
Louis-Hébert.
M. Hamad : M. le Président, compte tenu que le
temps est très limité, est-ce qu'on peut avoir des réponses à la même longueur que
les questions? Elle peut être un peu plus longue mais pas trois fois plus
longue ou quatre fois plus longue.
Les questions, si elles sont compliquées, je comprends, mais, quand elles sont
factuelles, des chiffres, on apprécierait.
On a lu et on a écouté le discours inaugural
de la première ministre, et, dans ce discours-là, il y avait des priorités pour le
gouvernement. Alors, si je me souviens bien, un discours inaugural, c'est un
plan d'affaires pour un gouvernement, où il y a des gestes à poser.
Donc, ma première question : Est-ce que
le président du Conseil du trésor a appliqué ou a mis en application le discours inaugural de la première ministre dans ses
crédits?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M.
Bédard : Écoutez... Là, je dois
répondre oui ou non? Oui, on le met... Le discours inaugural — et le député, j'imagine, le sait — c'est pour une session, une session
étant entre deux discours inauguraux, et c'est ce qu'on fait. Voilà.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Louis-Hébert.
M. Hamad : Si vous avez mis en application le
discours inaugural, je vais juste vous rappeler quelques thèmes de discours inaugural. La première ministre disait
vouloir faire du commerce international une de ses priorités, alors dites-moi... Parce que je sais que vous avez dit
tantôt que, les crédits, les coupures, vous avez participé à ça activement,
je comprends. Alors, on a coupé dans l'exportation de 30 % pendant que la
première ministre dit que sa priorité, c'est l'exportation. Alors, comment vous
expliquez ça, d'aller à l'encontre de discours de la première ministre?
M. Bédard : Honnêtement, ça va être court, là,
mais le député, il devrait avoir honte de poser cette question-là. Pourquoi on le fait,
là, c'est parce que justement ils ont manqué de rigueur, parce qu'ils nous ont
imposé des choix qui ont fait en
sorte qu'on s'est dit : Il faut agir, alors que le développement
économique, il se fait à long terme. Et là, actuellement, on est en repositionnement. La première ministre
est allée à Davos pas pour faire des bye-bye, pour aller voir les
principaux intervenants en termes économiques pour redire que le Québec, nous,
ce qu'on souhaite, c'est vous avoir, de les sensibiliser puis de se donner les
moyens de le réaliser. Si l'ancien gouvernement n'avait pas été aussi
irresponsable, peut-être qu'on en serait
ensemble de se dire : Les marges de manoeuvre qu'on se dégage, on les met
où, comme société? On n'en est pas là. Puis j'aimerais savoir :
Lui, est-ce qu'il est content de cela? Est-ce qu'il est fier d'avoir fait ces
choix-là qui nous ont menés dans notre — tant en termes sociaux — crise, crise sociale, crise de probité puis absence de
contrôle budgétaire? Est-ce qu'il est fier de ça, lui? Est-ce qu'il est fier?
Donc, le secteur du développement économique,
il n'a pas à s'inquiéter, on le prend à bras-le-corps. La première ministre est en plus une ancienne ministre des
Finances mais qui a une vaste expérience en termes, je vous dirais, des
responsabilités économiques et elle a une volonté claire, c'est ramener l'investissement
privé ici, puis de prendre les moyens pour le faire, puis de faire des
programmes qui sont adaptés.
Donc,
lui, est-il d'accord — je vais en profiter — avec la
décision qu'on a prise, le BAP 15 au niveau des médicaments, de l'assurance
médicaments — on n'a pas entendu le Parti libéral — de ramener de
15 ans à 10 ans la protection des brevets? Est-ce que lui est d'accord
avec ça?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Louis-Hébert.
M. Hamad : ...parler de stratégie économique, puis il dit : C'est
important, puis la première ministre va s'en occuper. Bonne nouvelle. Et j'espère
que la ministre déléguée, aussi, à la Politique industrielle va s'en occuper.
Dans
sa priorité dans le discours inaugural, la première ministre disait vouloir
lancer une stratégie industrielle pour le développement des transports et des
énergies propres. Alors, dans le budget, il y a 30 % de coupures des
projets mobilisateurs pour l'autobus
électrique et d'autres projets écologiques. Alors là, on coupe ici de 16
millions, 30 %. Alors, est-ce qu'il
peut m'expliquer, encore une fois? Le discours inaugural dit qu'ils veulent
développer, puis le président du Conseil
du trésor coupe de l'autre côté. Je veux juste comprendre. Est-ce qu'il n'y a
pas une incohérence dans un gouvernement lorsqu'à un discours inaugural
on veut valoriser le développement industriel, puis là on vient couper là? Et
je vais arrêter là-dessus parce que j'en ai plusieurs.
Une voix : ...
M.
Hamad : …quand
il parle de médicaments. Ça fait plusieurs fois qu'il y revient,
on va en parler un petit peu.
Alors,
d'abord, on sait qu'il y a un problème actuellement dans l'industrie
pharmaceutique parce qu'ils investissent
beaucoup moins dans la recherche. Dans les derniers 10 ans, il y a eu
beaucoup moins de nouvelles découvertes qu'il n'y en avait avant, et on a senti
qu'il y a un changement de marché, il y a un changement de plan d'affaires de
cette industrie-là. Évidemment, on l'a
constaté. D'ailleurs, nous avons fait un sommet, nous, au mois de juin avec l'industrie,
là.
Alors,
s'il trouve que l'opération de couper le 15 à 11... Il trouve ça rentable.
Cependant, la clé de tout ça, c'est la recherche et développement, parce que les
pharmaceutiques diminuent leur recherche et développement parce qu'elles
comptent sur d'autres éléments. Moi, je
pense que le privé doit jouer un rôle important, et aussi nos centres de
recherche. Alors, comment, pour être
cohérent, encore une fois, M. le Président, dans sa stratégie de 15 à 10 ou
enlever le 15 ans, la règle du
15 ans, comment il voit ça, lui, les coupures de 10 millions dans les
centres de recherche cette année? Là, il coupe dans la recherche, et l'industrie pharmaceutique investit à tort moins
dans la recherche et développement. Quelle réponse qu'il doit donner,
comme président du Conseil du trésor, aux centres de recherche et aux
chercheurs qui vont être coupés pendant un an de 10 millions?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Bédard : La
cohérence, je comprends que le Parti libéral ne s'étouffera pas avec, là, dans
le sens qu'on ne peut pas... Puis la prochaine fois qu'elle passe, là, je leur invite à en
prendre deux pelletées, là. Tu sais, on ne peut pas, d'un côté, dire :
Comment ça se fait qu'il manque d'argent à tel endroit?, puis, de l'autre côté,
n'avoir pas contrôlé les dépenses puis dire :
Non, non, il faut atteindre l'équilibre, puis de ne pas avoir livré. Parce que,
là, on est encore sur ce qu'ils ont fait. Donc là, la cohérence, tu
sais, j'aimerais ça qu'elle soit au rendez-vous, seulement le mot, là.
Sur
la suite des choses, ce que je dois dire, sur le BAP 15, moi, j'aimerais
ça entendre le député. Pourquoi ils ne l'ont pas fait avant? Le modèle d'affaires, on l'a
évalué, puis, quand il parle des centres de recherche, il est
complètement ailleurs, complètement
ailleurs. Ce qu'on a fait au niveau de... Ce qu'on a annoncé au niveau de la
FRSQ, c'est qu'au niveau des différents fonds subventionnaires il y
avait un trou, rien de moins, il y avait un trou dans la politique. Il n'y
avait rien, il n'y avait rien. C'était fini,
là, il n'y avait pas de réflexion. Mais pire que ça : l'argent n'était pas
là. Pouvez-vous pensez, M. le
Président, que l'argent n'était pas là en recherche? Puis là le député me pose
la question, là. Comment pouvez-vous être cohérents?
Ce qu'on a fait, on a
trouvé de l'argent ailleurs qui n'était pas budgété, imaginez-vous. Alors, je
lui réponds directement, là... Je vais lui
poser la question : Comment avez-vous pu dire aux gens de la recherche que
vous alliez honorer des engagements,
alors que vous n'aviez pas l'argent? J'aimerais ça, là, qu'il m'explique ça.
Ça, là, moi, ça me contenterait, parce
que, quand j'ai vu ça, là, je ne le croyais pas. On l'a demandé 14 fois.
Bien voyons! Tu ne peux pas avoir des fonds subventionnaires, une
réalité, puis ne pas avoir d'argent qui vient avec, là. C'était ça, la réalité.
Mais
décortiquons ça par rapport à… Et là on est dans l'autre domaine, le
pharmaceutique. Le pharmaceutique, c'est un crédit d'impôt qu'on a… c'est une
protection, plutôt, qu'on donne, pas un crédit d'impôt, parce qu'il y en a
aussi, mais c'est une façon qu'on s'est
donnée pour attirer des centres de recherche. Et à l'époque c'était une bonne
politique, parce qu'il y en a eu, des centres de recherche. Il y a beaucoup de
monde qui sont venus.
• (12 h 50) •
Or, leur modèle, il a
évolué, il a changé, les gens ont dit : On n'en fait plus à l'interne.
Oui, il y a beaucoup de risques associés, mais il s'en fait de plus en plus, de
recherche, puis on en trouve de plus en plus. Sauf qu'il y a un risque énorme pour les compagnies. Pourquoi? Parce
que c'est du long terme. Puis là, après ça, même quand tu as trouvé, c'est
la commercialisation, et c'est très coûteux. Eux autres, ils ont dit : On
diminue notre risque. Là, c'est un choix corporatif.
Moi, je n'ai pas... Il n'y a pas eu de grand débat là-dessus au Québec. En tout
cas, si vous l'avez vu, moi, je ne l'ai
pas vu passer, là. Donc, ils ont dit : Nous, on diminue notre risque
comment? C'est simple, on extériorise plus de recherche, comme ça on va amener d'autre monde. Et là ils ont
développé avec des universités, avec des équipes de recherche, dit :
On va travailler ensemble. Moi, je mets de l'argent;
mettez-en. Et savez-vous la meilleure? On a trouvé le moyen de garder les
avantages de protection alors qu'on paie, de l'autre bord, directement pour de
la recherche. Tu sais, on payait des deux bords, c'était rien que ridicule.
Mais ça, ce modèle-là, c'est les cinq dernières années qu'il a évolué.
Alors, qu'est-ce qu'on a fait? Bel exemple :
on a annoncé l'Institut Neomed dernièrement. Puis je suis content que ça le fasse rire, parce que... Le modèle, ils
sont arrivés avec un projet, on a dit : Bon, vous mettez combien, c'est un projet à haut risque?, puis là ils ont trouvé les bonnes
raisons. Puis on a dit : On va collaborer là-dedans, mais, de l'autre côté, vous comprendrez que, la protection
que vous avez au niveau de vos brevets, bien on ne pourra pas la garder aussi longtemps, parce qu'on va payer d'un autre
bord ce que vous allez trouver, bien ce n'est pas vrai qu'on va payer,
en plus, plus cher pour que vous financiez une recherche que vous ne faites
plus à l'externe.
Tu
sais, ce n'est rien que ça, la logique, elle est quand même relativement
simple. Là, je vous l'explique. Le problème,
ce n'est pas la logique, c'est de ne pas avoir agi, parce que c'est quoi, c'est
175 millions, puis tout le monde le savait, là. J'ai vu une étude,
il y a deux ans, qui disait que le seul pays à travers le monde qui bénéficiait
encore en termes d'avantages qu'il donnait à
l'industrie versus ce qu'il en retirait, c'était la Suisse, je pense, parce qu'il
y avait aussi beaucoup de sièges
sociaux importants, donc en termes administratifs. Ça fait que tout le monde s'est
adapté, sauf nous autres. Alors,
voilà, donc, et voilà tout simplement pourquoi. Donc, la cohérence, elle est
là. Le secteur pharmaceutique, il est à part et...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Louis-Hébert.
M. Hamad : ...montrer une belle réalisation, l'Institut
Neomed. Il ira dans ses papiers pour s'informer
comment on l'a monté et comment on l'a fait.
Il verra comment l'ancien gouvernement, le développement économique, ils ont
tout mis ça en place, on a tout réglé les problèmes, puis ce que vous avez
fait, c'est juste l'annoncer. Mais je suis content, au moins vous l'avez annoncé, vous trouvez ça bon. Mais vous ne le dites
pas. Ce n'est pas grave, ça, ce n'est pas important, là. Mais, à date,
quand vous parlez de la SIQ puis vous parlez de ces deux fiertés-là, ça a été
fait avant.
Tantôt,
le président du Conseil du trésor disait qu'il voulait, avec la Banque de
développement économique, prendre des
risques — je l'ai bien entendu — prendre des risques plus élevés dans
les régions, en collaboration avec les gens
des régions. Au début, vous m'avez dit... Oui, oui, vous avez dit ça. Vous
voulez prendre des risques plus élevés en région,
avec les gens des régions. Alors, vous pouvez corriger, là, si vous voulez, je
vous donne l'occasion de vous corriger. Vous avez dit ça tantôt.
Une
voix : ...
M. Hamad : Non, non, mais je veux comprendre,
moi, du président du Conseil du trésor... Il a dit tantôt : Je vais prendre des risques élevés dans les régions avec la
Banque de développement. On a tous entendu ça, puis on verra les galées.
Expliquez-moi donc ça. Tantôt, vous m'avez
dit que vous voulez avoir un contrôle serré sur les programmes, puis c'était une façon de contrôler les budgets, et en
même temps vous voulez prendre des risques élevés dans les régions, avec les
gens des régions, pour la Banque de développement économique. Alors,
pourriez-vous m'expliquer un petit peu votre vision là-dessus?
M. Bédard : Bien là, ce qui est plate un peu, là,
c'est que, quand on mélange un programme versus dufinancement, je peux
vous dire que, là, ma vision est simple, c'est qu'on parle de deux choses
complètement différentes, là. Puis je ne vois pas comment on peut
assimiler une banque de développement avec un programme, un programme de
dépenses qui est lié à un service.
Et,
je ne sais pas, moi, le fédéral, il y a du pour et du contre. Vous savez, c'est
un État que je ne hais pas pour autant, là.
Je veux m'en séparer, mais il a quand même quelques bons exemples, je dois le
dire, et la Banque fédérale de développement, honnêtement, c'est un
modèle que je trouve intéressant, où ils viennent... Et c'est important pour
les prêteurs qu'il y ait un petit challenge. Autrement dit, quand le capital
est concentré, là, c'est sûr que ça donne peu de rapport de force à la personne
qui veut emprunter, et plus on est loin des centres de décision, plus c'est
vrai.
C'est sûr que, quand moi, je parle au
président de la Banque Nationale… J'ai expliqué ça, d'ailleurs, à M. D'Astous, tu sais, quand on parle d'une
région, nous autres, on parle de l'analyse de base. C'est sûr que, quand je suis à Montréal… ou c'est
la même chose à New York ou, je veux dire, en Californie. Quand je parle,
plutôt, au président de la Banque Nationale, je lui dis : J'ai un
bon projet, puis il m'accorde une demi-heure, puis je le lui vends bien, bien là, lui, il pousse ça vers le bas, il dit :
Écoutez, pouvez-vous me l'analyser? Je peux dire que ça va vite. Quand tu pars
du bas, puis ça monte, là, puis là, à la fin, il y a quelqu'un qui dit :
Ah, finalement, ce n'était pas une bonne idée, là tu redescends en bas, tu
recommences.
Ça, c'est la réalité concrète qu'on vit en
région. Pourquoi? Parce que, moi, dans mes cocktails, qui que je rencontre? Des
entrepreneurs, des gens des... Donc, ce n'est pas les grands P.D.G. des
sociétés publiques, ou des banques, ou des sociétés de financement, ou même de la FSTQ. Ça fait que c'est sûr que
nous, on aime avoir une analyse qui correspond à notre réalité.
Le principe de la Banque de développement,
une banque, normalement, comme ça, ça doit prendre des risques mais contrôlés,
tu sais, et de l'évaluer, et de voir des créneaux de développement qui sont
intéressants. C'est ça, le capital, puis il faut le mettre en
concurrence. La Banque fédérale de développement, je peux vous dire, elle aide
à la concurrence en termes de financement.
Donc, ce que je souhaite, moi, sur la prochaine banque, la banque de
développement du Québec, c'est qu'elle introduise notre vision du
développement du Québec et qu'elle le fasse en fonction de justement, entre guillemets, concurrencer mais créer un accès au
capital qui est plus facile pour tout le monde, pour justement voir
émerger des beaux projets, ne pas prendre des risques injustifiés.
Ce
n'est pas comme les Innovatech à l'époque, là. Les Innovatech avaient une
fonction littéralement dans le prédémarrage,
et là c'est des risques hautement élevés, et donc il ne faut pas assimiler... C'est
des outils qui sont complètement différents.
Donc, ma vision, elle est
claire. N'assimilons surtout pas, M. le député de Louis-Hébert, un programme gouvernemental dans un ministère à une vision de
développement liée à la banque de développement du Québec.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Louis-Hébert.
M. Hamad : ...banque de développement du Québec,
j'espère que vous ne pensez pas que c'est une banque à charte fédérale. Mais,
quand vous parlez de la Banque de développement, vous avez dit tantôt : On
va prendre des risques élevés avec
les gens de la région. Vous avez dit ça tantôt. En répondant à vos collègues,
là, vous avez dit que vous voulez prendre des risques élevés. Expliquez-moi
donc quels sont les risques élevés que vous voulez prendre avec la Banque de
développement. Je veux juste savoir l'explication, c'est quoi que vous avez
dit, de nous le dire exactement en détail avec votre exemple.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M. Bédard : ...ce que je tiens à assurer le
député d'en face, là, c'est qu'on ne fera pas comme ils ont fait au niveau des programmes, là, qu'on...
Une
voix : ...
M.
Bédard : Et voilà, exactement. Mais
vous l'assimilez à un programme, là. Ce n'est pas de l'intervention politique, là. L'évaluation du risque, ce n'est
pas moi qui la fais, puis ça ne sera jamais moi, puis ça ne sera pas les
élus. Ça ne
sera ni les maires, ni nous autres, ni les députés. Ça va être des gens qui
sont formés pour ça, qui sont capables de dire : Voici, on a un bon
secteur dans lequel on veut s'en aller, on a des bons entrepreneurs. C'est
seulement ça.
Le
caractère élevé ou pas, je ne sais pas où le député veut vraiment en venir avec
ça, là. Il y a des analystes, il y a des
gens dans ce domaine que je respecte beaucoup, qui sont justement payés à
évaluer le risque, élevé, moins élevé, mais qui normalement attendent un
rendement qui est justement en fonction du risque. Ça fait que des fois un
risque élevé n'est pas un mauvais choix, c'est
que ça veut dire que tu contrôles moins ou tu es à une étape qui est plus... tu
es en démarrage, par exemple, ou une étape
où ça demande des investissements, sans revenu. Bien ça, il devrait savoir ça,
là. C'est vrai dans chaque caisse, là, c'est
vrai dans... Bien, il devrait... Excusez, là, je ne veux pas être... Mais même
dans un fonds d'investissement il y a du
risque un peu plus élevé, il y a du risque moyen, puis il y a du obligation
sûre, sûre, sûre. Tout le monde a ça, de la Caisse de dépôt... Ça, c'est ce qu'on appelle
les stratégies d'investissement.
Puis c'est vrai pour la caisse des employés
de la ville de Chicoutimi, là. Ils ont le conseil d'administration qui dit : Oui, il
y a des grandes obligations. Par contre, il y a un niveau plus risqué parce que
des fois il y a plus de rendements intéressants, mais les montants sont
beaucoup plus petits et plus contrôlés. Mais ça, c'est selon. Puis, la Banque
de développement, je ne sais pas ce qu'elle
va faire, mais c'est des modèles que moi, je retrouve partout dans le
financement, le très sûr, l'évident, le...
mais c'est un modèle qui est connu, su. Je ne sais pas si je lui ai appris
quelque chose, là, mais moi, je le connais bien, ce modèle-là.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : Investissement Québec, est-ce
que vous trouvez que, juste changer le nom, on va faire mieux qu'Investissement
Québec fait dans les régions actuellement?
Une
voix : ...
M.
Hamad : Alors, comment? Dites-moi
comment.
M.
Bédard : Je viens de vous le dire.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
•
(13 heures) •
M. Bédard : Il va y avoir des créneaux, il va y
avoir... Moi, ce que je souhaite, c'est que... Les entrepreneurs, là, ce qu'ils veulent,
savez-vous c'est quoi, là? C'est que, quand ils ont un bon projet, ça ne prenne
pas trois ans. Si ce n'est pas bon,
ils aiment mieux le savoir vite, puis, si ça marche, bien on y va. Alors, ce qu'il
faut, c'est toujours s'assurer que les gens des régions aient aussi
accès à un service de même qualité que si j'étais dans un grand centre. L'idée,
c'est de bâtir autour de cette Banque de développement des intervenants du
domaine économique qui vont avoir la préoccupation, justement, des cibles, de
la réalité régionale.
Nous autres, on a développé des secteurs que
le député... Puis c'est normal. Ici, à Québec, il y a des secteurs que je ne connais pas.
Bien, dans la région, il y a les créneaux d'excellence qu'on avait, puis, par
les créneaux d'excellence, on est allés
sur d'autres domaines. Mais ça, écoute, j'ai beau expliquer ça à quelqu'un, ça
va prendre combien de temps? Ce qui est bon, c'est que la banque, elle, sache, par les contacts qu'elle a sur
des «boards», là, qui sont publics puis que ce n'est pas des élus, là,
quelle est cette sensibilité-là. Le reste, c'est, vous savez, des analystes qui
font ça puis qui disent : C'est bon, ce n'est pas bon, trop à
risque... Et voilà.
M. Hamad : Ça, juste changer le nom, qu'est-ce
que ça change, en réalité? Investissement Québec, ils sont présents dans les
régions, ils font l'analyse économique, ils participent avec les gens de la
région, ils travaillent dans l'évaluation des besoins, ils font de l'analyse de risque, des fois ils jouent le
rôle d'un banquier avec les prêts, des fois ils participent avec des... Alors, juste, dites-moi, vous changez de
nom parce que vous aimez la BDC du Canada? Dans quoi ça va faire une
différence, entre juste changer le nom, après, que ça va être plus efficace
dans les régions? Juste m'expliquer...
M. Bédard : ...on regroupe l'ensemble des
interventions, effectivement. Puis, deux, je viens de lui dire, là, s'il lit dans le
discours du budget, effectivement, il va avoir... et là le nom exact, c'est
des... bien là, j'ai «comité
aviseur», là,
mais des «boards», là, où tu vas avoir des gens du secteur économique qui
sont identifiés et qui vont agir, pas pour
déterminer les prêts, là, qui vont agir en termes d'orientation. Et moi, ça, je
crois à ça.
Alors, en quoi, nous, on va avoir quelque
chose de plus? Bien, moi, je pense que c'est important, là. Au lieu de parler au grand
boss, dans le temps que j'étais de l'autre côté, ou essayer de l'appeler puis
il ne retourne pas mes appels, puis lui
dire : Écoute, on a une réalité, chez nous. Dans vos stratégies d'investissement,
considérez que, nous autres, c'est des orientations qui sont
importantes. Là, ça ne sera pas politique, ça va être purement administratif,
où ils vont être en contact avec les gens qui demandent. Et ça, moi, je pense
que c'est une avancée importante.
Je peux vous dire, tu sais, pourquoi la FSTQ
se trouve si présente en région? C'est qu'on a ces préoccupations-là, qu'il
faut que le capital se rapproche de ceux qui demandent, là. Donc, on vise ça,
il faut rapprocher, il faut que ceux qui sont appelés à faire des... je
vous dirais, pas qu'ils vont faire des demandes, mais qui sont dans le domaine
des affaires, bien, puissent avoir leur impact au niveau des orientations.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci. M. le ministre. Et nous
passons maintenant du côté gouvernemental, et
j'entends le député de...
Des
voix : ...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Il faut se rendre à 13 h 10. Des
voix :...
On est sur votre temps, là. Si vous voulez laisser le...
Si vous voulez laisser le ministre continuer à
répondre, je n'ai pas de problème.
Une
voix : ...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Non, mais leur temps roule, là.
M.
Claveau : ...va être allouée la
croissance des dépenses des différents programmes. Ça va-tu... Auprès des
ministères, entre autres, là, si on regarde, là...
M.
Bédard : Globalement?
M.
Claveau : Globalement.
M. Bédard : Bien, vous avez vu, ce qu'on a fait,
puis sans tomber dans le très particulier, mais globalement, ce qu'on a fait... La Santé, vous avez vu, on préserve
4,8 %, au niveau de la Santé; Famille, 3,2 %; Culture, 2,2 %,
là, de mémoire; Éducation aussi, 2,2 %... 2,3 %, je pense?
Une
voix : ...
M. Bédard : L'ensemble… Mais Enseignement
supérieur, 3,3 %. Donc, Enseignement supérieur, c'est l'université et le cégep.
Par la suite, je vous dirais que c'est sûr
que, si on combine, si on enlève ça… Famille, je l'ai dit. Donc, si on enlève ces éléments-là... Et là il m'en manque peut-être
un... Éducation, Santé, non...
Une
voix : ...
M. Bédard : Culture, je l'ai dit. Donc, c'est
moins 1 % sur l'ensemble des dépenses de programmes. C'est pour ça que l'objectif,
il est costaud. On ne se le cache pas. Mais, au moins, tout le monde sait qu'on
est mis à contribution puis que la Santé... On n'a pas sous-estimé, en
Santé... Si on avait mis... Ça aurait été facile, facile, tu sais, de dire :
Santé, bien, cette année, on fait un petit
effort, oui, on va enlever, parce que le plus gros vient de la Santé, de dire :
Bon, bien, au lieude 4,8 %, on vous ramène à 4,3 %. Tu sais, ça n'a l'air de rien, là, mais là ça se calcule. Et là ça
ferait en sorte que, un, on n'atteindra jamais l'objectif de 4,3 % et en plus c'est qu'on ne serait pas capables d'arriver
sur le global parce qu'on n'aurait pas imposé des choix en début d'année sur
les dépenses de programmes. Donc, c'est ce qu'on a visé. Je regarde
simplement dans ceux qui sont vraiment dans le... Culture et Communications,
Développement durable, augmentation de...
Une
voix : ...
M. Bédard : 3,2 % d'augmentation en Famille.
Donc, justement, on a un engagement, on va le respecter, puis ça, c'est au coeur
de deux campagnes électorales. Puis on peut être pour ou contre. Moi, je pense
que c'est payant au Québec. Dans une société, tu t'occupes en premier,
là, comme dans un bateau quand il coule, là, c'est les femmes puis les enfants d'abord. Donc, moi, je pense que s'occuper
de la famille, c'est payant, et c'est ce qu'on fait collectivement. Puis
ça peut être questionnable. Ça, je respecte
les gens qui pourraient dire : Moi, je l'aurais fait ailleurs. Moi, je
pense que c'est une bonne chose. C'est
ce qui fait qu'au Québec on a plus de femmes qui travaillent, qu'on a une
société aussi, au niveau de la... ça
fait partie de la qualité de vie. Puis en plus, sur le travail au noir, il y a
plein de gens, avant, qui travaillaient au noir, que ce n'était comptabilisé dans l'économie, puis là,
maintenant, bien, ils sont payés normalement, puis c'est déclaré, ils
sont couverts. Donc, ça participe à l'économie, alors que c'était quelque chose
de souterrain.
M.
Claveau : ...gouvernement du Parti québécois qui avait
mis en place les coops de maintien à domicile qui avaient sorti du noir
plusieurs travailleurs.
M. Bédard : Exactement. Puis ça, c'est un autre
bon... Et voilà. Puis ça, c'était de l'économie... bien, c'était dans notre grand chantier de l'économie sociale. Ça, je me
souviens, un des rendez-vous, le sommet de M. Bouchard, du premier ministre Bouchard, il y avait un chantier
économie sociale. Et ce qui avait abouti, une des mesures, c'était celle-là.
Puis elle est très bonne, parce qu'encore là
c'est des gens qui n'avaient pas la protection, mais surtout c'était de
l'économie souterraine. Et là, maintenant, ces gens-là paient des impôts...
M. Claveau :...sortis de l'aide sociale.
M. Bédard : Et voilà, exactement. Donc, je suis
convaincu que ça a contribué à assainir, là. Et c'est une bonne mesure, parce que
tu as des services qui sont, je vous dirais, mieux organisés. Moi, j'ai une
jeune famille, là. Quand tu perds une aide familiale, bien, ça
déstabilise un milieu, ça, je peux vous le dire.
Donc, quand tu as, comme ça, des
organisations qui sont plus grandes, qui sont au vu et au su, bien, si la personne qui vient à la maison n'y va plus, bien, il y a
une autre personne qui prend la relève. Bon, en termes économiques, je suis sûr
que c'est très avantageux.
Donc,
c'est des chantiers qui ont donné des beaux résultats, puis ça, j'en suis très
fier. On en a dans toutes les régions, je pense, plusieurs, puis c'est une
belle... les gens y travaillent. Bien, vous le savez, vous en avez... C'est une
des grandes avancées de l'époque du gouvernement de 1994 à 2003.
M.
Claveau : ...marché du travail, on
sait que ça, c'est le défi des prochaines années, la main-d'oeuvre sur le
marché du travail. Et, encore une fois, c'est attendu par les familles, les
nouvelles places en garderie, qui est fort apprécié, hein?
M.
Bédard : Je vais me retenir, mais,
effectivement, dans le processus de sélection, disons que les critères ne
favorisaient sûrement pas une région comme la nôtre. On manquait de donateurs,
c'était évident. Et le réseau privé... Non, en tout cas, je vais me limiter à
ça, mais je peux vous dire que...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
C'est une bonne idée, M. le ministre.
M.
Bédard : Oui, le choix qu'on a fait
là-dedans, là, c'est un domaine, je vous dirais, là... Ce qui va rester de l'époque libérale, là, ça, ça va être un des
éléments qui va ressortir tout le temps dans les revues historiques, là,
comment on a pu littéralement détourner
toute une mesure qui était bonne puis en faire une machine à imprimer de l'argent
pour un parti.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Sanguinet.
M. Therrien : ...une question d'ordre plus dynamique.
On l'a vu cette année, là, que les efforts sont
déployés pour atteindre les cibles
budgétaires, là, pour 2013. On sait qu'on va être un peu plus lousses l'année
qui va succéder. Mais aussi je
voulais avoir votre opinion là-dessus, si on a un peu de lest à laisser, là,
pour 2013-2014, parce que je pense que
la contrainte va être plus faible un peu. Et aussi, par la suite, si les
croissances économiques sont enviables, est-ce que vous avez déjà prévu
où est-ce que l'augmentation des dépenses irait, en gros? Est-ce que c'est déjà
planifié ou on va aller selon les besoins du moment? Est-ce qu'il y a une
stratégie à moyen terme, si je pourrais dire?
•
(13 h 10) •
M. Bédard : Effectivement, sur ce qui est prévu,
donc, cette année... l'an passé, 1,9 %;
2013-2014, 1,8 %,
donc on est l'année charnière puis tout ce qu'on souhaite... Et ce qu'on voit,
là, c'est quand même, en termes économiques, qu'il
y a des signaux qui sont corrects. Pour l'an prochain, pour 2014-2015, là on
tombe à 2,4 %, si je me souviens bien, d'augmentation. Et par la
suite on revient dans des scénarios qui sont beaucoup plus — moi, je pense — acceptables. Après ça, on a être moins... pas qu'on va moins
bien gérer, mais, au moins, il va y avoir des choix, à nouveau, qui vont
se donner. Donc, on parle de 3,2 % d'augmentation
qui est prévue, comme on dit, là, si la tendance se maintient en termes
de revenus. C'est toujours sûr qu'il faut
chercher l'équilibre, mais ce qui veut dire que, là, on va être en situation
d'équilibre et il va rester à contrôler les infrastructures, s'assurer que l'argent
est bien dépensé, mais ça offre des opportunités sur des initiatives. Pas un
tas, mais des belles, des bonnes.
Donc, ça, c'est les projections qui sont prévues, ce qui
fait que, quand on dit aux gens : On a un petit passage, là, et ça nous assure des marges de manoeuvre,
bien, c'est cette année et, bon, l'année financière qui va commencer le
1er avril. C'est là où on voit si... — c'est là si on voit, mon Dieu! — ...
Le Président (M. Pelletier,
Rimouski) : Merci, M. le ministre...
M.
Bédard : C'est
ça. Ce qui est important, c'est... (panne de son) ...avec humanité, avec
sensibilité et en s'assurant qu'on protège les
services aux citoyens. Voilà.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Et, compte
tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à
13 h 11)
(Reprise à 15 h 12)
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux.
Je vous rappelle
que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude du volet Trésor des
crédits budgétaires du portefeuille Conseil du trésor et Administration
gouvernementale pour l'exercice financier 2013-2014.
Puisque
nous avons commencé nos travaux à 15 h 11, y a-t-il consentement pour
poursuivre nos travaux au-delà de l'heure
prévue, soit jusqu'à 16 h 41? Consentement? J'imagine qu'il y a
consentement aussi.
Avant de poursuivre
nos travaux, je vous informe du temps approximatif qu'il reste à chaque groupe parlementaire pour l'étude de ce volet : le
gouvernement, 38 min 21 s; l'opposition officielle,
51 min 56 s; deuxième groupe d'opposition, zéro.
Lors de la suspension
de nos travaux ce matin, la parole était au parti gouvernemental, il restait
environ une dizaine de minutes sur le bloc qui était en cours. Alors, je laisse
la parole à M. le député de... O.K., c'est commencé.
M. Bédard : Là, on n'est pas encore dans la portion qui traite sur la
CARRA, c'est ça?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Non, non, non.
Il nous reste...
M. Bédard : On est vraiment dans les questions d'ordre général, là.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Il nous reste
1 h 30 min, M. le ministre, sur l'aspect Trésor. Alors, c'est M. le
député de Sanguinet? M. le député de Sanguinet.
M. Therrien : Alors, je voulais juste revenir sur un aspect que vous
avez déjà expliqué...
Une voix : …
M.
Therrien :
Pardon? Oui. Alors, par rapport aux services publics, on a vu que les services
publics, là, on a de la pression à ce niveau-là, beaucoup. L'augmentation modérée des crédits
envers les différents ministères estproblématique
à ce niveau-là parce que ça nous oblige, là, à être très perspicaces dans notre
façon de limiter les dépenses. La situation
problématique qui avait été laissée par les libéraux, c'est un problème qui
vient exacerber la situation actuelle.
Moi,
je voudrais qu'on parle un peu, là, de ce qui va arriver avec le sommet sur l'éducation...
pas nécessairement ce qui va arriver avec le sommet, mais, au niveau de l'éducation, est-ce
que les crédits seraient disponibles, advenant une situation où est-ce que... Autrement dit, les
crédits sont-ils disponibles à d'éventuelles ententes du sommet sur l'éducation,tout simplement? Parce que je sais que c'est...
Bien, en tout cas, on en parle beaucoup à l'heure actuelle. J'imagine qu'on
a prévu, là, des possibilités à ce
niveau-là. Est-ce que le budget, M. le ministre, avait prévu certains crédits à
ce niveau-là?
M.
Bédard : Bien,
écoutez, effectivement, au niveau de ce qui se passe actuellement, du grand
rendez-vous sur l'éducation, ce qui est important pour nous, c'était justement de s'assurer
que ces gens-là aient les montants suffisants pour être capables de réaliser les engagements qu'ils
ont et de, finalement, protéger le secteur de l'éducation supérieure. Et
c'est pour cela qu'on s'est assurés, dans
les crédits 2013-2014, d'avoir un niveau de croissance qui
est de 3,3 % pour le secteur de l'éducation
supérieure, donc c'est universités et cégeps aussi.
Une voix : Cégeps, c'est 2,7 %.
M. Bédard : C'est 2,7 % avec cégeps, voilà.
Donc, 3,3 %, seulement éducation... pas éducation supérieure, mais universités.
Alors, c'est important. Vous voyez, si vous enlevez le secteur de la santé, l'éducation
se trouve un des niveaux qui est le mieux protégé, qui augmente le plus
dans les dépenses de programmes de l'année financière qui s'en vient. Ça correspond aux engagements qu'on a pris avec
les gens en leur disant que 2012-2013, 2013-2014, c'est des années difficiles pour tout le monde. C'est vrai, je vous
dirais, dans le secteur économique, on voit quand même, au niveau économique, qu'il y a des
inquiétudes. Il y a des signaux qui étaient négatifs qui semblent s'apaiser,
mais quand même, et ce qui force tout le monde à faire un effort pour
ramener à l'équilibre budgétaire.
Donc, on ne peut pas exclure les réseaux de l'effort
budgétaire. Si on exclut les réseaux, on n'est pas cohérents avec notre
approche. Donc, on ne veut pas leur demander non plus une diminution de même
niveau. Mais il faut quand même s'ajuster
à la réalité comptable et de moyens au Québec actuellement qui fait en sorte qu'eux,
à 3,3 %, se trouvent assurés de rencontrer la mission qu'ils se
sont donnée. Et être un gestionnaire dans une université, c'est développer des
grands projets, c'est voir dans l'avenir, c'est
être capable, avec sa région, de trouver les créneaux qui sont importants à
développer. C'est, pour le Québec, se
projeter puis de dire : Voici les grandes orientations sur lesquelles on
doit être au niveau ou être en avant de la parade parce qu'on peut être
en avant partout. Mais en même temps, c'est aussi où on a des ressources, de l'argent public. Puis, quand ça se met à aller un
petit peu moins bien, bien, on en prend une part en disant : On a
notre part à faire aussi, donc, en termes de choix budgétaires.
Parce que les dépenses en éducation, que ce
soit l'enseignement supérieur, collégial ou au niveau du primaire, secondaire, c'est,
au niveau du budget, des sommes qui sont très importantes. Donc, ne pas tenir
compte de ces réalités-là, c'est tout
simplement se dire qu'on ne pourra jamais atteindre nos cibles. Donc, je
comprends qu'ils ont une latitude, et ce qui m'empêche, par exemple, de
dire... ce qui n'empêche pas moi, mais tout le Trésor de dire : Faites tel
choix et tel choix, où on ne fait plus tel
type de choix budgétaire, on l'impose. On ne fait pas ça aux universités. Ce qu'on
dit, c'est qu'on vous préserve votre
niveau de croissance, faites vos choix et faites-les en fonction de vos
besoins, mais en tenant compte de vos moyens.
Et
ce travail-là, quand j'entends, entre autres… là, je me dis : Ils l'ont
comme oublié, là, tu sais. Il y a du développement,
comme dans toute organisation, mais il y a aussi de la saine gestion, et ils
doivent en tenir compte dans le contexte
financier qu'on est. Donc, c'est vrai pour eux puis c'est vrai pour la Santé, c'est
vrai pour toutes les organisations, c'est vrai pour même les organismes
hors périmètres, donc, de leur dire : Il faut qu'on soit attentifs et
créatifs dans la façon qu'on doit atteindre notre équilibre budgétaire.
•
(15 h 20) •
En même temps, ce que les universités ont que
d'autres n'ont pas, que la plupart n'ont pas, et, j'irais même plus loin, que personne n'a, c'est que les niveaux de
croissance pour les années qui viennent sont très élevés. On parle de pourcentages qui sont... Si vous regardez au livre
du budget... au livre… au budget qui a été
déposé, on parle de 8,5 %. Donc, c'est une augmentation, là... Je dirais ça
au ministère, je ne sais pas, moi, des Relations internationales, là, ils
seraient heureux, ils diraient : Mon
Dieu! Les vallées verdoyantes sont arrivées. Et on compose cette réalité-là.
Donc ça démontre l'importance qu'on y accorde.
Mais, si on fait abstraction du contexte, c'est
fou raide. Fou raide dans le sens aussi que moi, l'éducation, ce n'est pas seulement l'enseignement
supérieur. Quelques personnes vont à l'université. Quand je dis quelques
personnes... par rapport à tous ceux
qui fréquentent nos institutions d'enseignement. Mais le secteur primaire, moi,
je ne veux pas l'oublier. Le secteur
secondaire, il est névralgique. Dans le cadre d'une pénurie de main-d'oeuvre,
on ne pas faire abstraction de ça. Ça fait que les universités, si elles
disent : On veut tout le magot des sommes qui sont disponibles
éventuellement, bien, il y en a d'autres qui n'en auront pas, là. Alors, c'est
pour ça qu'on doit regarder l'ensemble de cette réalité-là, composer avec. Il faut qu'ils composent, ils ne
sont pas à l'extérieur de la société. Ce n'est pas parce que tu es en
haut d'une chaire que tu dois ne pas tenir
compte du fait que, dans ta société, il y a des choix qui se font actuellement
et qu'on n'est pas dans des coupures,
là, on est dans de l'optimisation. Alors, s'il y a un secteur qui peut
optimiser... Moi, il me ferait plaisir
de travailler en collaboration avec le recteur de l'Université Laval, là, tu
sais, qu'on regarde ça, il s'assoit avec nous, il dit : Voici ce
qui serait possible sans remettre en cause notre mission première.
Non,
le secteur de l'éducation supérieure, pour nous, est névralgique. On va
continuer à lui accorder toute l'attention nécessaire dans le contexte
budgétaire qu'on a, tout simplement. Et effectivement les sommes sont
provisionnées pour cette année et pour l'an prochain, donc... bien, pour l'année
en cours, l'année qui va commencer le 1er
avril et évidemment l'autre année. C'est ce qui est prévu au budget dans les
niveaux de croissance qu'on parle, donc 2,4 %, ce qui fait que c'est
un secteur qui est privilégié.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le ministre. Un petit
changement au programme, c'est que la partie gouvernementale a accepté d'absorber sur
son temps les 11 minutes qui nous faisaient dépasser jusqu'à
16 h 41, alors pour terminer à
16 h 30, moins 11 minutes. Alors, je vous suggérerais, moi, d'en
rester là pour ce bloc-là pour que vous puissiez avoir quand même deux
autres blocs, qui seront réduits quand même, là.
Et un autre petit changement, c'est que, du
côté gouvernemental… du côté de l'opposition, 52 minutes, l'opposition officielle a accepté de laisser trois minutes
au député de Lévis, qui avait une autre question à poser. Trois minutes, M. le
député de Lévis. Il ne faudrait pas que votre question dure trois minutes, vous
n'aurez pas de réponse.
M.
Dubé : Alors...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Lévis, vous avez la parole.
M.
Dubé : Merci, M. le député de
Louis-Hébert, c'est très apprécié.
En fait, M. le Président, ce que je voulais
demander sur les infrastructures... Je noterais la page... la section 27 du document principal. Et, étant donné que je n'ai pas
beaucoup de temps, ma question est assez simple. Parce que ce tableau-là, il est très bien fait.
Malheureusement, il est très clair puis il illustre un peu, je dirais... on a
parlé de désastre, là, mais la situation catastrophique du PQI, tel que
mis à jour. Mais question, elle est simple : Il y a des dépassements de
80 % dans les 20 grands contrats, ce que je voudrais comprendre...
Une
voix : ...
M. Dubé : Oui, 27, là. C'est...
Une voix : À la fin du gros cahier, ministères, organismes et autres.
M. Bédard : ...particuliers, pas généraux?
Une voix : À la toute fin, oui.
M. Dubé : Est-ce que c'est les généraux, ça, Michel? Le cartable, c'est
les généraux?
Une voix : Oui, mais lui...
M. Bédard : Ça doit être «particuliers» d'abord.
Non, même pas.
M. Dubé : C'est parce qu'il y a eu une annexe qui a été émise, qui s'appelle...
Une voix : Ministères, organismes...
M.
Dubé :
...organismes, autres. Ça, c'est la première page. Là, je ne sais pas si ça
compte sur mon temps, ça, M. le Président, qu'on
cherche le document.
M. Bédard : Excusez. On va prendre votre minute
sur... là-dessus, là. Excusez-moi. C'est à la fin complètement? O.K.
M. Dubé : Je suis content de voir que je ne suis pas le seul à
avoir, des fois, de la difficulté avec...
Une voix : J'en ai un ici, là, je pense.
M. Bédard : Tableau du plan québécois des infrastructures. C'est ça?
M. Dubé : Oui, c'est ça. Et ça dit...
M. Bédard : O.K., c'est beau. Je l'ai.
M. Dubé : …tableau 2, plan québécois... Bien, moi, je l'ai à l'onglet 27.
Peut-être que vous ne l'aviez pas là, vous, désolé.
En
fait, ma question, elle est simple, là. On voit le montant excessivement
important dans le réseau routier, etc. Ce que
je voudrais comprendre, étant donné les finances publiques... Puis je comprends
très bien que vous avez dit que le PQI va
être mis à jour, vous avez parlé, je pense, de la fin mars, qu'il va y avoir
une mise à jour ou un choix des projets
prioritaires. Ma question est simple : Est-ce qu'il se pourrait, en raison
des montants importants en cause, qu'on doive arrêter des projets sur lesquels on a déjà investi et qu'ils
soient reportés, dans lesquels on a déjà mis de l'argent?
M. Bédard : ...de l'argent, ça veut dire... Ceux qui sont en phase de
construction, non.
M. Dubé : ...ma question. Ma question, c'est exactement ça, là.
Parce que, si on regarde ce qui est déjà...
M.
Bédard : Ah non,
non, non. Autrement dit, si vous me dites... Regardez, là, il y a les grands
hôpitaux qui ne sont pas là. Vous comprendrez
que les chantiers continuent là-dessus.
M. Dubé : ...document.
M. Bédard : O.K., vous me parlez strictement de ceux qui sont là?
M.
Dubé : Bien,
moi, je regarde, là, dans ce que vous avez qualifié dans le document de KPMG,
là, ça, c'est le sommaire qui dit : Dans les 20 grands projets, il y en a pour
11 milliards dans le réseau routier, il y en a pour
2,5 milliards dans le transport en commun, il y en a pour
6,5 milliards dans la santé.
Moi,
je me dis, dans ce total-là de 20 milliards, qui est le nouvel estimé qui
a été fait par vos gens, je me dis :
Étant donné qu'on parle de 20 milliards
puis on parle juste de 20 projets, et ça, c'est sur quelques années,
est-ce qu'il se peut qu'à court terme il y ait des projets dans lesquels
on a déjà commencé à verser qui seraient soit stoppés ou cancellés?
M. Bédard : Qui sont déjà en construction?
M. Dubé : Bien, c'est ça, là, c'est ça que ça dit.
M.
Bédard : O.K. Non, et nous, au
contraire, ce qu'on a fait, c'est...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Excusez. M. le
ministre, est-ce que vous consentez à répondre sur votre temps? Parce qu'il est dépassé,
là.
M. Bédard : O.K. C'est vrai, là, à ce moment-là… Oui, oui, c'est
correct, je vais… Ça ne vous dérange pas, messieurs, oui? O.K. Je vais essayer
d'être bref.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Alors,
consentement. Vous pouvez y aller sur le temps du parti gouvernemental.
M. Bédard : Donc... Non, bien, regardez, Santé et Services sociaux, là — c'est pour ça
que je parlais de ces trois-là — là, on est dans des projets en cours
actuellement. Donc, non, non, on continue. Les autres, il y a différentes étapes. L'échangeur Turcot, on le sait, bon.
Tout dépendant, il y a des étapes où on est déjà en construction, il y en a d'autres
qu'on est en planification...
M. Dubé : …
M. Bédard : Oui?
M.
Dubé : ...si
votre réponse est simple, c'est non, en autant qu'ils soient commencés, c'est
non, étant donné la limitation de
9,5 milliards que vous avez dit, annuelle, ça veut dire qu'il y a beaucoup
moins de projets qui étaient prévus de commencer qui ne commenceront pas.
M.
Bédard : Bien,
ce qui va arriver... Bien, 9,5, c'est beaucoup, là. Donc, ce qui va arriver, c'est
que... Et je tiens à vous dire que le PQI, il va être sur 10 ans aussi, là. Donc, il y
a des marges qui se dégagent. Là, il y a des phénomènes qui sont
réellement, là... qui ne forceront pas, par contre, une exclusion du PQI, mais
peut-être de dire, bon, à quelle période
exacte, parce qu'il y a des sommes, en termes de développement, qui sont dans
des gros projets en cours, qui ont un impact sur l'ensemble du PQI. Mais
on n'est pas dans : ça, on le rejette, ça on l'a, ça... Le gros problème
qu'on a, là, c'est, je vous dirais, par
exemple, des projets annoncés médiatiquement puis qui se retrouvent nulle part.
Ça, c'est un réel problème, parce que la personne, dans une région ou à
Montréal, elle, elle était là à l'annonce puis elle dit : Oui, mais le
premier ministre était avec moi.
M. Dubé : ...10 millions qui a été promis mais qui n'était pas nulle
part. Donc, il va falloir que les gens commencent à réaliser...
M.
Bédard : Bien
là, on repart à zéro, là. Dans ce temps-là, ça ne veut pas dire que le projet n'est
pas bon. C'est que, là, on va le rentrer dans une analyse formelle d'une évaluation des
coûts, et c'est ça. Mais c'est pour ça qu'on est en train de l'établir actuellement. On regarde tout
le monde, les projets qui continuent au Québec, la chance qu'on a, c'est
que, vous voyez, il y a beaucoup d'argent qui se dépense, donc on fait ça de
façon parallèle.
M. Dubé : ...elle va être disponible quand?
M. Bédard : Ah, le plus tôt possible, mais ce qu'on souhaite, c'est
rendre ça public pour le printemps.
M. Dubé : Pour le printemps.
M. Bédard : Oui.
M. Dubé : C'est-u basé sur la marmotte, ça, ou c'est...
M. Bédard : Donc, vous voyez, aujourd'hui, c'est l'hiver. Il suffit de
se promener pour le constater.
M. Dubé : Oui, oui, on est encore en hiver. O.K. Merci. Merci
encore.
Le Président (M. Pelletier,
Rimouski) : M. le député de
Louis-Hébert.
M.
Hamad : Merci,
M. le Président. Je veux juste bien comprendre. Le député de Sanguinet a posé
une question sur les universités, donc c'est l'Enseignement
supérieur, incluant la Recherche. Et vous l'avez répondu, que c'est 3,3 %,
l'augmentation.
Alors,
je vais juste vérifier. J'ai ici votre budget de dépenses, ce document-là. À la
page 12, si j'ai bien compris, c'est
écrit ici : D'autre part, le budget octroyé à l'Enseignement supérieur, la
Recherche et la Science, là... pour une croissance de 2 % par rapport à la
dépense probable 2012-2013. Juste m'éclaircir là-dessus, là. Vous avez parlé de
3,3 %, c'est 2 % ici.
M. Bédard : C'est ça, parce que vous avez
Enseignement supérieur et Recherche. Alors, l'Enseignement supérieur croît de
3,3 %, les universités... Excusez-moi. Enseignement supérieur, c'est
2,7 %; universités, c'est 3,3 %; Recherche, il n'y avait rien. Alors, ce qu'on a fait, c'est de s'assurer
de faire le pont entre ce qui était prévu, là, pour les fonds
subventionnaires pour qu'on arrive avec la nouvelle politique. C'est ce qui
fait 2,7 % pour l'augmentation de l'Enseignement supérieur et 3,3 %
pour les universités.
M. Hamad : Mais l'Enseignement supérieur, c'est les universités.
Enseignement supérieur...
M. Bédard : Enseignement supérieur, ça comprend les collèges aussi.
M. Hamad : O.K. Donc, dans le 2,7 %...
M. Bédard : Les collèges, c'est ça que j'ai dit? Cégeps, collèges,
voilà.
M. Hamad : Donc, 2,7 %, c'est le total…
M. Bédard : Total.
M. Hamad : …puis 3,3 % pour les universités.
M. Bédard : ...seulement l'université, seulement le secteur
universitaire.
M. Hamad : O.K. Et quel est le coût du système pour les universités?
• (15 h 30) •
M. Bédard : Les coûts de système pour les universités, écoutez, je ne
les ai pas spécifiquement. Ce que je vous
dis, c'est que, dans le cadre de l'ensemble des dépenses, c'est un secteur qui
est protégé, et, je vous dirais, si vous regardez les années passées, là, ça a pu varier, en termes d'augmentation,
des fois, 6 % d'augmentation, 5 %, donc, je vous dirais, tout le secteur des universités et de l'éducation
supérieure a varié en termes d'augmentation. Pour l'année qui arrive, ce
qu'on demande, c'est 3,3 % d'augmentation.
M.
Hamad :
...3,3 %, c'est le coût de système, et 3,5 %, finalement, il n'y a
plus d'argent pour faire d'autre chose. Alors, juste savoir, si le coût de système... je
ne me souviens pas le coût de système, combien c'était. Et il faut
enlever le coût de système parce que ça, ce
n'est pas une augmentation, ce n'est pas de l'argent réservé pour des ententes.
Alors, c'est combien, le coût de système, là? C'est-u en bas... devrait être en
bas de 3,3 %?
M.
Bédard : Bien,
écoutez, un coût de système... Ce qui est important pour nous, c'est de leur
dire : Voici les budgets que vous allez
avoir pour l'an prochain, c'est ça qui est important, puis vous avez des choix
à faire.
Alors,
regardez, les dépenses de programmes dans les secteurs autres que les
principaux secteurs que je vous ai identifiés
diminuent de 1 %, eux. Donc là, ce qu'on fait, c'est qu'on donne une
commune mesure entre l'effort qu'on demande aux autres puis le contrôle des
dépenses qu'ils ont, tout simplement.
M.
Hamad : Dans la
même veine, là, moi, je pense qu'il y a un impact du coût de système sur l'augmentation parce qu'il y a une augmentation réelle — probablement
que vous avez les chiffres. Le 124 millions de coupures en 2012-2013,
quelle est la récurrence en 2013-2014?
M. Bédard : Là, il n'y a pas de coupure, là.
M. Hamad : Oui, oui, il y a une coupure de 124 cette année.
M.
Bédard : Ce que
je vous dis, on revient au niveau de croissance avec un effort budgétaire. Pour
2013-2014, ce qu'on dit, c'est 3,3 % d'augmentation,
tout simplement.
M.
Hamad : Je
comprends. Mais la coupure de cette année, 2012-2013, il y a
124 millions pour les universités. Alors,
le 124 millions, l'année prochaine, va être où?
M.
Bédard : Ce que
je vous réponds, c'est qu'en 2013-2014, c'est 3,3 % d'augmentation. Ça
fait que, quand vous me dites... Tu sais, c'est comme si on prenait un ministère à qui on a
périmé… on a demandé un petit effort dans le contexte actuel, qui a fait
des choix dans l'année, et là on dit : Est-ce que l'an prochain c'est la
même affaire ou à partir de quel pourcentage on l'augmente?
Moi, ce que je vous
dis, par rapport au budget qui était prévu aux crédits de l'ancien gouvernement...
M. Hamad : ...
M. Bédard : C'est ça. Donc, on a une augmentation de 3,3 %.
M. Hamad : C'est parce qu'on ne se comprend pas.
Cette année, il y a 124 millions de dollars de coupures. Ça, c'est votre
collègue qui l'a annoncé, et toutes les universités sont au courant. D'ailleurs,
si vous avez suivi les médias, vous
allez voir que c'est 124 millions coupés, cette année, pour les
universités. On a demandé aux budgets des universités de couper 124 millions. L'année prochaine,
votre collègue disait... alors, il dit : Là, pour le moment, c'est
correct, mais l'année prochaine on va s'arranger.
Alors
là, j'aimerais savoir, dans votre 3,3 %, est-ce que vous allez couvrir le
124 qui était dans les opérations ou votre 3,3 %... Ça veut dire, si je comprends
bien, votre 3,3 % inclut coûts de système, qui n'est pas en bas de
2 %, coûts de système, plus le
124 millions. Mais là il n'en reste plus rien, là, pour les ententes que
vous allez avoir ou supposées avoir avec les étudiants. Puis où il est,
le sous-financement des universités, là-dedans?
M. Bédard : Comment vous dites ça? Excusez.
M. Hamad : O.K. Il y a 124...
M. Bédard : Non, la dernière phrase, c'est…
M. Hamad : La dernière phrase est : Où il
est? Puis en plus il y a le sous-financement des universités, qui est évalué...
M. Bédard : Bien là, le sous-financement, là...
M. Hamad : ... — dépend qui qui parle — entre 300 millions et 800 millions.
M.
Bédard : Oui,
oui. Bien là, le sous-financement, c'est toujours en comparaison. Moi, c'est
correct,effectivement.
Il faut toujours faire attention dans les comparaisons. C'est toujours à partir
de quoi on se compare. Si on compare
nos deux salaires, on va dire : Il y en a un des deux qui est
sous-financé. Si vous comparez à quelqu'un d'autre dans tel autre
secteur, on va arriver à une autre conclusion. Donc, ça dépend toujours sur
quoi on se compare.
Mais,
au-delà de la comparaison, c'est : c'est quoi, nos moyens? Ça fait que la
comparaison... Quand quelqu'un dit : Moi, j'ai moins... Puis on l'a vu, d'ailleurs,
les études ont comme varié à un moment donné, ce n'est pas... Je me
compare à une université, je ne sais pas, à
Toronto, où les salaires sont plus élevés que tout le monde, bon. Est-ce que c'est
une qualité de services moins… quand on sait qu'au Québec, en général,
les salaires sont moindres aussi, et le niveau de vie, et aussi... pas le
niveau, le coût de la vie est moindre?
Ça fait que ce que je
vous dis, actuellement...
M. Hamad : ...
M. Bédard : Oui, oui. Mais ce que je vous dis là-dessus...
M.
Hamad : ...124,
cette année. L'année prochaine, c'est combien? Votre 3,3 % d'augmentation…
Vous venez de le dire, là : 3,3 %, on enlève le coût de système, est-ce que
le 124 revient ou il n'y en a pas, de 124? Puis en plus vous avez dit,
dans vos expressions tantôt, que, même, on a prévu de l'argent s'il y a une
entente avec les étudiants. Alors là, l'entente avec les étudiants, plus 124,
plus le coût de système, ça équivaut à 3,3 %?
M. Bédard : 3,3 % d'augmentation, voilà. C'est ce qui va être
dépensé.
M. Hamad : Donc, ça inclut 124 millions, que vous ne le coupez
plus l'année prochaine...
M. Bédard : Bien, le 124, regardez, là, ce qu'ils ont...
M. Hamad : ...plus coût de système, plus les ententes... prévision d'entente
avec les universités.
M. Bédard : Mais, prévision d'entente avec les universités, à quoi
vous me faites référence?
M. Hamad : Mais vous l'avez dit à votre collègue.
M.
Bédard : Bien
oui, mais c'est sûr. Quand je vous dis... Regardez, là, pensez-vous qu'au mois
de... Il y a un sommet qui s'en vient, là.
Est-ce qu'on va dire tout d'un coup, là : Il y a 3 milliards qui
vient de tomber, là, vous avez huit mois pour le dépenser, là? Je pense que,
oui, il y a des gens qui seraient peut-être contents, mais la réalité, ce n'est
pas ça.
L'université, c'est
quoi? C'est que les gens ont des projets puis ils disent : Bon, bien cette
année, c'est une année difficile.
Maintenant, c'est quoi, l'horizon pour les prochaines années? Et c'est comme ça
qu'on dit, au-delà de la comparaison qu'on peut avoir avec le Canada,
ou, je ne sais pas, le Midwest américain, ou l'université française, ou peut-être même, je ne sais pas, moi,
cambodgienne... l'idée, ce n'est pas ça. L'idée, c'est de dire : Moi, j'ai
des projets. Quel niveau de
prévisibilité vous me donnez par rapport aux choix que j'ai à faire comme
recteur, comme gestionnaire? Et là on leur dit : À partir de
2014-2015, on revient exactement aux chiffres qui étaient prévus en termes de
croissance... pas en
termes de croissance, en termes de budget auprès de celui que vous n'appuyez
pas, là, l'ancien ministre des Finances. Donc, on revient dans cette
base-là, et c'est ça qui va être discuté, d'avenir.
M. Hamad : ...votre collègue le ministre de l'Éducation se présente à
la deuxième rencontre préparatoire au Sommet
de l'enseignement supérieur avec dans sa manche une réserve de
600 millions de dollars. Alors là, votre collègue le député de Sanguinet vous a posé la question, il
vous a dit : Est-ce que vous avez prévu des réserves? Vous avez dit :
Oui, 3,3 %. Là, je vous ai demandé 124, je n'ai pas de réponse. Je vous ai
demandé sur le coût de système, bon, on met ça de côté.
Lui,
là, le ministre de l'Éducation, il vous a parlé, parce que vous m'avez dit que
tous les ministres vous parlent avant de sortir. Alors, lui, quand il est sorti,
il a dit que j'ai 600 millions dans ses manches. Alors, ces
600 millions là, c'est quoi? C'est-u le 3,3 %? C'est quoi?
M.
Bédard : Bien, d'abord,
un, peut-être une précision. Je pense que je n'emploierai plus l'humour, c'est que des fois... ça
dépend toujours sur le ton où on le dit. Quand j'ai dit que tous les ministres
me parlaient avant de parler, vous comprendrez que ce n'est pas toujours
le cas, là, mais ça ne touche pas le ministre de l'Éducation. Alors, ça, c'était
plutôt une boutade, puis, le jour où ça va
arriver, je vais me questionner sur le poste que j'occupe vraiment, là.
Donc...
Une voix : ...
M.
Bédard : Oui,
oui, exactement. Donc, mon niveau de contrôle n'est pas aussi élevé, et je ne
le souhaite pas.
Donc, ce qui est
important, c'est ce qui a été annoncé, sur lequel on a des engagements
gouvernementaux. Le reste, non, on a quand même plus de liberté chez nous
là-dessus. Donc, les gens sont libres d'exprimer leur pensée, il n'y a pas de
problème.
Sur
le ministre de l'Éducation, là, évidemment, je ne suis pas en crédits en
Éducation. Ce que lui parle, c'est réel. Ce qu'on dit, c'est que nous, on souhaite investir
des sommes importantes, dans les prochaines années, dans le secteur de l'éducation en augmentation de leurs dépenses,
évidemment, puis des projets qu'ils veulent réaliser. Et ces montants-là,
je peux vous dire... Puis ça ne calcule pas les immobilisations. Si on mettait
les immobilisations dedans, là on serait...
Une voix : ...
M. Bédard : Oui, mais là, quand vous dites non, au contraire, alors là
on serait dans des chiffres pas mal plus importants.
Donc, au contraire, ce que dit le ministre de l'Éducation est foncièrement
vrai, et ce qu'on souhaite faire, c'est s'assurer, au-delà de la réalité de la comparaison, qu'on soit capables
de se dégager les marges de manoeuvre nécessaires pour continuer à augmenter de façon importante le
secteur de l'éducation, qui a crû, dans les dernières années presque
plus vite, d'ailleurs, que le secteur de la santé.
M. Hamad : ...le 124 millions qui a été coupé cette année,
est-ce qu'il est récurrent l'année prochaine? C'est oui ou non, là, il n'y a
pas de grand détour, là, c'est comptable.
M. Bédard : Non, bien non…
M. Hamad : Non?
M.
Bédard :
…regardez, ce qu'on retrouve l'an prochain en termes d'augmentation, c'est
plutôt... on est dans une vraie augmentation
de 3,3 %, là.
M. Hamad : Donc, le 124 millions coupé cette année, ils vont le
récupérer l'année prochaine.
M. Bédard : Bien là, ils ne le récupéreront pas, là. Dans quel sens, «ils vont
le récupérer»?
M. Hamad : C'est-à-dire que cette année, dans leur budget, s'il y
avait...
M.
Bédard : C'est
que, regardez, actuellement, là, tout le monde a des bases de financement sur
lesquelles ils doivent prendre des décisions pour 2012-2013 ou pour 2013-2014.
2012-2013, on a dit : On a des cibles. 2013-2014, on dit :
Bon, bien, à partir de ça, vous avez une augmentation de 3,3 %. C'est ce
qu'on a actuellement, et les gens sont bien au courant de cette situation-là.
M.
Hamad :
...milliards, 3 % de ça, là, c'est 210 millions. Alors,
210 millions, un calcul rapide, 3,3 %, en fait, c'est 231 millions.
M. Bédard : ...vous illustrer...
M. Hamad : Dans 231 millions, on en enlève 124.
• (15 h 40) •
M.
Bédard : Regardez, c'est parce qu'où
le député fait l'erreur, là... Puis la meilleure base de comparaison, ça
serait... Prenons le budget du gouvernement libéral précédent, O.K., et c'est
là où on va voir la différence entre le contrôle des dépenses, entre ce qu'on
annonce et la réalité concrète. Pour 2013-2014, là, avec tous les efforts qu'on
demande, là, puis comment on est — hein, on serait supposés être tellement
durs, là — savez-vous, en termes de financement, ce que ça représente en moins pour le secteur
universitaire par rapport à ce qui était prévu au budget du gouvernement
libéral pour toutes les universités, M. le député?
M. Hamad : Allez-y, je vous écoute, moi.
M. Bédard : Non, mais un ordre de grandeur.
M.
Hamad : Mais,
non, non, allez-y, allez-y. Donnez-moi-le, il vient de vous le donner, ça fait
que vous pouvez le lire, là.
M.
Bédard : Bien,
le président… Effectivement, on pourrait parler, je ne sais pas, là… des fois,
on pourrait avoir l'impression, parce qu'il y a un climat médiatique autour de ça, on
pourrait dire, quoi, 200, 300 millions? 37 millions. 37 millions par rapport à ce qui se trouvait
dans le budget libéral. Tout ce qu'on a fait, là, en cours de route, c'est
qu'on a dit : Écoutez, vous avez un
budget de dépenses, on peut-u le respecter, s'il vous plaît? Tu sais, on ne
peut pas partir sans tenir compte de ce qui est prévu dans ce qu'on vous
envoie puis dire : Bien, après ça, on a d'autres projets. Alors, ce secteur-là, il n'y a personne qui a fait le choix
de dire : Il faut avoir des projets mais être capables des fois de dire :
Ça ne sera pas cette année parce qu'on n'a pas assez de moyens.
Je
connais bien le secteur universitaire, là. Et c'est sûr que c'est un milieu qui
foisonne, là. Et c'est normal, c'est un milieu qui a une vocation qui est créative, de
quoi il va émerger plein d'initiatives. Mais, ce qu'on leur dit,
simplement, c'est : Rentrez dans les
cadres budgétaires. Et, ce que vous n'avez pas fait, ce que le gouvernement
libéral n'a pas fait, c'est les
obliger à rentrer dans le cadre budgétaire. C'est tout simplement ce qu'on
fait. Donc là, on est en train de faire quelque chose, là, où j'entends
plein de grands drames, alors que, dans les faits, tout le monde applaudissait
quand il y avait 37 millions de plus en 2013-2014. Écoutez, là, ça me fait
poser des questions sur, je ne sais pas, le recteur de l'Université Laval, là.
M. Hamad :…
M. Bédard : Non, mais ça vous dit le chiffre : 37 millions
pour tout le réseau.
M.
Hamad : Je n'ai
pas compris le 600 millions dans la manche du ministre de l'Éducation, ils
sont où, puis je n'ai pas compris que le 124 millions est renouvelé l'année
prochaine, mais, écoutez, c'est correct. Je vais aller à l'autre
question. Depuis le mois de septembre…
M. Bédard : ...
M. Hamad : Bien, c'est...
M.
Bédard : ...dans
le cadre de l'année en cours, dire : Vous avez une portion qui est... vous
avez dépassé vos budgets. Puis il y a un autre,
on a dit : Regardez, il y a des efforts que vous devez faire, comme tout
le monde, actuellement. Mais, à terme, quand tout ça est réglé, là, si je
regarde 2013-2014, on est rendus à 37 millions de moins, dans le
cadre de l'effort budgétaire, pour revenir à
l'équilibre. Et là, tout de suite dans l'année d'après, on est dans le même
montant puis même un peu plus que ce qui était prévu où tout le monde
était supposé être heureux. Donc là, ce qu'on dit, c'est...
M.
Hamad : Votre
collègue, ce qu'il dit, et je le cite, là, il dit : «L'année budgétaire, cette fois-ci, est
plus longue de
18 mois. Il y aura un effort à faire. Pour l'année suivante, il faudra
définir — le montant de la compression.» Ça,
c'est votre collègue, là, celui qui avait 600 millions dans sa manche.
Alors, O.K., on comprend, là, qu'il n'a pas le même... Je vais aller à d'autres
questions.
M. Bédard : ...
M.
Hamad : Non,
non, mais c'est correct. Je vais aller à d'autres questions. Avez-vous, depuis
votre arrivée au mois de septembre, donné d'autres directives à tous les ministères pour
les dépenses de déplacement, d'autres dépenses pour contrôler? Parce que
vous avez dit que vous serrez les contrôles, vous mettez un contrôle, vous
allez faire 10 fois plus que l'ancien gouvernement. Parfait. Avez-vous
envoyé des directives claires pour les déplacements?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : M. le député, je n'ai pas l'impression que c'est à moi
que vous parlez. Oui. M. le ministre.
M.
Bédard : Merci,
M. le Président. Effectivement, ce qu'on souhaite, c'est toujours faire en
sorte que l'argent soit bien dépensé. On a
demandé à chacune des organisations des différents ministères de faire les
meilleurs choix puis d'être
capables de reporter toute dépense qui n'est pas, je vous dirais, strictement
nécessaire et, oui, de s'assurer d'un meilleur contrôle. Mais là, les
déplacements, là, je ne peux pas empêcher quelqu'un, là, qui doit aller, je ne
sais pas, au Nunavik pour des raisons fondamentales, je ne commencerai pas à autoriser
ça au Conseil du trésor, là, tu sais.
Donc, non, non, moi, j'ai
confiance dans l'administration publique, et le signal qu'on leur a envoyé, c'est
un contrôle strict des dépenses, et voilà.
Puis, sur les dépenses de programmes, bien là il y a des actions qui ont été
prises. Alors, non, non. Le but, là, ce n'est
pas de tomber dans la démagogie, là. Voilà. Alors, ce qu'on va faire de mieux?
Je ne le sais pas, mais je tiens à rassurer le député de Louis-Hébert, c'est qu'on
ne peut pas faire pire, effectivement. C'est au moins ça qui me rassure, là.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le
ministre. Ça termine le bloc de l'opposition officielle.
Et
nous retournons vers le parti gouvernemental. M. le député de Dubuc, je vous
signale qu'il vous reste... il vous resterait
deux blocs de 10 minutes.
M.
Claveau : Bon, c'est
bien. CARRA, Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances. Alors, une question
pour le président du Conseil du trésor : On sait qu'on a implanté un
système informatique à la CARRA et qu'il y a eu beaucoup de plaintes, d'erreurs...
Une voix : ...
M. Claveau : Pardon? Oui? Ça va-tu?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Oui. M. le député de Dubuc, c'est le prochain volet, le régime
de retraite.
Des voix : ...
M. Claveau : Ah! Tu ne voulais pas parler... pas tout de suite?
Des voix : ...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de...
M. Bédard : C'est à compter de 16 h 30, c'est ça qu'on m'a dit.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Sanguinet.
M.
Therrien : Oui,
mais, juste rapidement, tantôt on parlait de la transition, là, entre le Parti
libéral qui était au pouvoir puis le Parti québécois qui est au pouvoir, là, depuis le
4 septembre. On a parlé aussi de la limitation des crédits à 1,8 % pour cette année. Moi, je me posais la
question, puis je ne sais pas si vous pouvez m'aider, là, justement, là, à
saisir l'importance... en tout cas, le
contexte que ça a amené, là, le fait que... Quand je disais que le portefeuille
ne suivait pas les babines du Parti
libéral, là, c'est que, quand ils faisaient des annonces, on s'apercevait que
les annonces étaient faites mais que
l'argent n'était pas attaché. Ça, ça a créé des problèmes parce qu'on a comme l'impression
que c'est des coupures, mais ce n'est
pas des coupures, c'est tout simplement des annonces qui avaient été faites
sans fondement. Et ça, ça n'a pas comme effet, justement, de rendre la tâche encore plus difficile quand vient
le temps de limiter les dépenses, le fait qu'il y a des projets qui sont
obligés d'être tassés, puis les gens s'imaginent que c'est parce qu'on a décidé
de couper, alors que, finalement, c'est qu'il n'y avait pas de budget qui avait
été arrêté pour, tout simplement, oeuvrer, là, dans le domaine précis. Alors,
je ne sais pas à quel point ça a exacerbé, là, les tensions, là, auprès de la
population.
M.
Bédard : Bien,
souvent, ça va créer des attentes injustifiées. Et là on était vraiment dans
une orgie d'annonces, là. Tu sais, il y avait comme l'idée que plus on annonçait, là — il y a comme une leçon là-dedans — puis plus on a de chances d'être élus. Écoute, les gens ne sont pas dupes
de ça, là. Ce qui a eu un plus gros impact, c'est toute la crise étudiante qui a polarisé l'opinion publique,
effectivement, puis qui aurait pu mener littéralement à un désastre social.
On a passé près de la rupture, là. Toute une
génération sur notre dos, là, je peux vous dire qu'en vieillissant on aurait
trouvé ça long, là, honnêtement, là. Ça paraît bien beau quand on est les plus
forts puis on est du côté de la police, mais il vient un moment donné... Il y a toujours un prix à payer. C'est comme les lois
spéciales. Ici, on a l'arme ultime, là. Souvent, on va le payer en double quelques mois après ou
quelques années après. Il faut toujours faire attention d'utiliser ces
moyens. On ne les utilise qu'en dernier recours puis en comprenant les
conséquences que ça peut avoir.
Donc,
dans le cas des annonces, on s'est promenés, tant en termes d'immobilisations
qu'en termes de... je vais annoncer ci, services aériens... Écoutez, j'ai vu
ça, une annonce, à la fin, services aériens, au mois de septembre, là.
Ils étaient convaincus qu'ils allaient gagner l'élection avec ça, là, je ne
sais pas combien de centaines de millions, puis il n'y en a même pas de trace à nulle part, là. Tu sais, il y a quelqu'un
qui réfléchissait… Puis là on dit : Coudon, c'était où, là, puis il
était où, le cadre de tout ça?
Donc, le problème que
ça a, c'est que, là, on le sait. Le problème, c'est qu'il y a des gens qui
étaient là, aux conférences, puis là ils t'appellent
puis ils disent : Moi, j'ai vu le premier ministre, il était à la tribune
puis il m'a dit que j'allais avoir 150 millions,
il est où, le 150 — ou 1, ou 5? Puis là dans des affaires
qu'il n'y avait même pas eu littéralement de choix du ministère en
tant que tel. Et ce qui est vrai dans les annonces a été vrai aussi dans le
domaine des immobilisations. Et, dans
les mois qui ont précédé, on a vu, il y avait comme un agenda électoral. Ça
fait que, quand tu suis la période où ça augmente, là, tu es capable de
voir que le gouvernement libéral avait une fenêtre d'opportunité d'élection
vers la fin mai, là. Puis je peux vous dire
que ça se promenait, ce monde-là, là. Et là tu vois, là, dans les médias, là,
ce n'est plus rien que des annonces. Mais, après ça, quand tu reviens
sur terre, là, puis quand tu regardes où sont les projets, bien là il n'y en a plus. Il y a une note puis des fois il y
a même strictement, là, un rapport de presse. C'est ça, l'annonce. Donc,
cette façon de faire là crée beaucoup d'insatisfaction.
Une voix : ...
• (15 h 50) •
M.
Bédard : Oui,
bien, regardez, là... Oui, à l'envers, effectivement. La chance qu'on a, c'est
que je pense que notre démarche, elle est crédible, actuellement. Les gens savent qu'il y
a un bout à passer collectivement mais qu'au bout de tout ça on est tous gagnants puis qu'on doit tous
y mettre du nôtre. Ça fait que même nous autres dans nos comtés quand on dit : Bien, écoutez, moi, j'avais tel
engagement, mais là, dans le contexte actuel, vous allez me donner un petit
peu plus de temps, les gens, ils ne doutent
pas, actuellement, qu'on est capables de le faire, mais qu'à court terme il
faut se donner de la latitude. Pourquoi? Parce qu'on donne l'image et,
dans les faits, on réalise le contrôle des dépenses. Ça fait qu'ils savent que
la prochaine fois qu'on va venir puis on va dire : Bon, bien là c'est
fait, ça va être réellement prévu.
Entre-temps,
c'est que, vous voyez, on rencontre des groupes, des gens qui avaient, des
fois, beaucoup d'attentes. On leur dit : Écoutez, on est à l'écoute.
Parce que ce n'est pas parce que ça a été promis par l'ancien gouvernement
que ce n'était pas bon, là. Il y a des fois
que c'était très bon. Le problème, c'est qu'il n'y avait pas de cadre. Alors,
de promettre à beaucoup de monde beaucoup de choses sans tenir compte du
cadre des moyens, bien là il faut que tu expliques à quelqu'un que, ce sur lequel il y avait une annonce, c'était bien, mais
c'est simplement qu'en termes de moyens on ne peut pas le faire
immédiatement, et là ça créé beaucoup de frustrations dans certains cas.
L'avantage
qu'on a, c'est qu'il y a beaucoup d'argent qui se dépense quand même. Le niveau d'immobilisations est
très élevé. Tu sais, quand je vous dis «contrôle des dépenses», c'est qu'il reste qu'on n'est pas comme il est arrivé, on n'a pas eu
le choix, dans les années 90, où on a dû littéralement faire une diminution
des dépenses de programmes globales, incluant
tous les secteurs, parce que, là, on était à la veille de ne plus être capables
d'emprunter. On n'est pas là-dedans, on est dans quelque chose où on dit : On se maintient des gros
objectifs, des bons, tels qu'ils étaient par l'ancien gouvernement, mais
on va les respecter en disant qu'il y a des marges de manoeuvre qui vont se
libérer dans les prochaines années, dans les
prochains mois, dans les prochaines années et qu'au Québec cette année, encore une fois, je le répète, là, mais il va se dépenser 72 milliards en termes... oui,
les crédits totaux.
Vous
me direz : Ce n'est pas l'ensemble des dépenses, mais il reste que c'est
un niveau de dépenses qui est très élevé et qui fait en sorte qu'au niveau économique
on peut être confiant pour l'avenir. Puis le reste, il y a bien des
éléments qui ne dépendent pas de nous autres, là : la conjoncture
internationale, le prix des matières premières, et tout ça, ça fait que, là, on a moins de contrôle. Mais, pour l'aspect,
là, la part du gouvernement du Québec et d'argent public dans, je vous dirais... pas rendre plus dynamique, mais
contribuer au développement économique du Québec, bien, on est là, là.
Il reste qu'on n'est pas en situation de… Le gouvernement du Québec se retire,
au contraire.
Alors,
ce que je souhaite — il y a une leçon à travers ça — c'est, pour la suite des choses, je
pense que la proposition que nous avions faite
et qui rejoint celle aussi... je ne sais pas qui l'avait faite en premier, là,
de la CAQ ou anciennement l'ADQ, je ne sais
pas à quel moment, mais d'avoir un meilleur état de la situation budgétaire à
la veille d'une campagne électorale dans le cadre d'une élection à date
fixe, je pense effectivement que c'est nécessaire, parce que ça va rendre plus
crédibles les démarches, les annonces ou les engagements que les gens vont
faire.
Une voix : ...
M.
Bédard : Ou
bien, c'est ça, mais j'ai vu que vous n'étiez pas dogmatique, donc je dis :
Au moins qu'on ait une idée précise, externe,
d'où on en est au niveau de l'état des finances publiques. Je pense qu'on va
gagner, tous, en termes de crédibilité, parce que, quand on embarque dans la
surenchère ça peut être fou, là. Si tu as affaire à des gens irresponsables, là
tout le monde dit : Bien là, il a annoncé ça, on va annoncer ça, là. Tu
tombes dans le ridicule, là, et il faut se sortir de ça. Puis je tiens à vous
souligner qu'à la dernière campagne on était de ceux qui ont annoncé le moins,
le moins. Oui.
M. Therrien : ...qui ont fait la dernière élection puis... Je suis
confiant qu'on va se remettre sur la track...
M. Bédard : On n'était pas loin du frigidaire.
M. Therrien : Oui, c'est ça. Alors, merci beaucoup. Merci.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Ça termine ce
bloc-là pour la partie gouvernementale, et je cède maintenant la parole à M. le
député de Louis-Hébert, en lui disant qu'il vous reste 30 minutes. Alors,
vous pouvez... Deux blocs, vous vous répartirez à votre guise. 20 et 10, d'accord.
M. Hamad : Alors, on entend — commence par les 10 puis on finit par
le 20, si vous permettez. O.K.? — contrôler des dépenses; j'ai demandé au ministre s'il a
envoyé des directives, il dit : Tout le monde contrôle les dépenses, surtout les dépenses de
déplacement, etc. Est-ce qu'il a parlé à son collègue, le ministre de la
Culture, quand il a fait une grande messe d'invitations, je pense que c'est
22 conseillers culturels pour venir ici à Québec, les hôtels puis tout ça?
Est-ce que, dans sa politique de dépenses… il l'a-tu échappée, celle-là?
M.
Bédard : Ce que je n'ai pas échappé,
là, c'est quand j'ai fermé le bureau de Montréal puis j'ai sauvé
126 000 $ de son gouvernement. Ça faisait cinq ans que ces gens-là n'avaient
pas été rencontrés et que...
Je
pense que le ministre a tout à fait justifié le choix qu'il a fait de façon
transparente. Ce que je vous dis, par contre,
il faudrait peut-être qu'il m'explique un jour pourquoi on avait, à grands
frais, trois cabinets, avant, du Conseil du trésor : un à Montréal, un à Laval puis un à Québec, à grand
renfort. J'aimerais ça l'entendre là-dessus. Donc, oui, on les contrôle.
Ça n'empêche pas les ministères, les ministres d'agir dans l'intérêt public,
là.
Donc, moi, je ne tomberais pas, je vous
dirais, là, de ce côté-là de la clôture, de dire : Vous ne pouvez plus agir puis faites comme s'il n'y avait pas de gouvernement.
Puis tout va se passer bien, même si les gens qui sont en place n'assument pas le leadership. Il y a un changement
de gouvernement, il y a des choses qui viennent avec, c'est celui de
nouvelles orientations, puis, honnêtement, je pense que le Québec en avait bien
besoin. Ça fait que le ministre de la Culture
est quelqu'un dont la probité ne peut en aucun temps être mise en doute. C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui est soucieux d'arriver dans les... D'ailleurs il a très
bien défendu les besoins de son secteur. Et c'est pour ça qu'on s'est assuré que la culture est un des éléments, au
niveau des dépenses de programmes, qui est protégé. Et je me suis engagé
auprès de lui et évidemment auprès de la première ministre, qui est très...
M.
Hamad : ...la probité, oui.
M. Bédard : …alors qui est très soucieuse de la
protection. Donc, dans ce cas-ci, il l'a justifié. C'est à lui, que ça appartient. Il est imputable. Et je pense qu'il l'a
bien fait honnêtement.
M. Hamad : Mais, je n'ai aucun doute sur la
probité, là, ne mélangeons pas ça à la... Là, on parle de gestion. On parle d'un
gouvernement, son message, là : Je vais contrôler les dépenses, tout le
monde, c'est comme vous dites, là, depuis trois heures, là, et, à la première occasion, 22 conseillers, on les
invite, malgré la recommandation des fonctionnaires, là.
M.
Bédard : Une fausseté affirmée
plusieurs fois n'en fait pas une vérité. Tout ça est, encore là...
M.
Hamad : Oui mais, c'est ça, hein?
M. Bédard : ...strictement faux. Et le ministre l'a
dit clairement. C'est sûr que quelqu'un peut écrire le contraire. Comme moi, vous savez, j'ai eu un article, puis
je ne lui en veux pas, M. Lessard, à l'effet que tous les projets de
prison étaient remis aux calendes grecques. Puis, écoutez, je lisais l'article,
là, puis j'ai été obligé de dire, malgré le respect que j'ai pour lui, que tout
ce qui était vrai dans l'article, c'est que j'étais président du Conseil du
trésor puis le nom du journaliste.
Donc, dans ce cas-ci, parlez au ministre de
la Culture, il va vous dire qu'en aucun temps, en aucun temps, il y a quelqu'un qui lui a
recommandé de faire de contraire, au contraire, qu'il était important de faire
ce geste-là pour montrer qu'il y
avait une nouvelle direction qui était donnée. Il l'a justifié. Moi, je n'ai
pas à jouer les… je vous dirais, faire en sorte que toutes les dépenses
dépendent de moi. Les ministères, les ministres ont leurs responsabilités, ils
en répondent, et bien, puis ils ne se cachent pas. C'est ça qui est important.
Et, dans ce cas-ci, il ne s'est pas caché. Au contraire, il l'a fait de façon
transparente.
M.
Hamad : Est-ce que les dépenses de
voyage du ministre responsable de la souveraineté sont des dépenses justifiées par rapport à la situation économique?
Dans les coupures des dépenses, d'aller voyager en Écosse, puis parler
de souveraineté, puis oublier de parler d'économie,
puis ne pas parler de besoins du Québec, les liens d'économie avec le
Québec, est-ce que ça, comme président du Conseil du trésor, vous acceptez ça?
M. Bédard : Je sais que ça le choque de voir, le
député d'en face, les différentes visites qu'a faites la première ministre. Je regarde en France, qui a été un
succès retentissant, que ce soit...
Une
voix : ...
M.
Bédard : Bien, lui, il est avec.
Donc, il est avec. Est-ce qu'on doit, dans le contexte international, ne pas s'assurer
d'une présence du Québec là où se décident des choses importantes? Parce qu'on
n'est pas encore un pays. Moi, j'aimerais bien. Si on était un pays, là, on
serait sur les tables automatiquement, les tables de décision. On serait à l'ONU, on aurait des sièges où la présence du
Québec serait affirmée. Dans ce cas-ci, on est une province — je sais
qu'il aime bien le terme
province — et ça nous impose une réalité qu'il faut quand même être
présents puis défendre nos intérêts.
À Davos, est-ce que le député remet en cause
la présence de la première ministre à Davos? Est-ce qu'il pense que, quand on dit qu'on est souverainistes… Comme quand
lui dit qu'il est fédéraliste à tous crins, est-ce que je vais lui reprocher de faire sa profession de foi envers le
Canada malgré tout ce qu'ils font actuellement? Non. Alors, on est ce qu'on
est. Et, quand un ministre est à l'extérieur, il représente tous les Québécois,
et il le fait bien. Puis je pense que personne ne peut remettre en doute,
encore là, la compétence ou les qualités du ministre responsable des Relations
internationales.
M. Hamad : ...là, je n'ai jamais mentionné le
nom de la première ministre. C'est normal, la première ministre, représenter
le Québec partout, à Davos ou ailleurs. Je parlais du ministre de la
souveraineté. Et ce ministre-là, il n'a pas de portefeuille économique
ni social. Alors, est-ce que vous pensez, dans les dépenses que vous dites,
là — on est dans le contrôle des
dépenses — que... Puis on a un délégué aussi à Londres actuellement,
et la première ministre était là. Alors, est-ce que c'est payant dans
les finances publiques d'ajouter un ministre qui est là? Puis, d'après moi, je
ne sais pas qu'est-ce qu'il peut faire de
plus. Nous avons la première ministre qui représente le Québec. Alors, est-ce
que vous pensez, dans vos coupures, que vous allez laisser aller
quelques-unes comme ça?
•
(16 heures) •
M.
Bédard : Honnêtement, je trouve ça
triste un peu, là. Mais, bon, je pense que le député ira poser ses questions au
ministre en question. Je tiens seulement à vous dire que celui qui est
responsable de la gouvernance souverainiste a de nombreuses responsabilités.
Et, lors d'un voyage à Londres, il a eu la chance de rencontrer les représentants de Rio Tinto Alcan. Donc, on peut
mâcher de la gomme et penser en même temps, vous savez, c'est possible.
Donc, on est capables, dans une même phrase,
de dire à quelqu'un : Je suis un souverainiste, je crois que le Québec doit devenir souverain, mais nous avons aussi des
grands projets de développement au Québec puis on aimerait être partenaires avec vous. Et je ne pense pas que ce
soit contradictoire. Puis son but, ce n'est surtout pas de faire la
promotion de la souveraineté du Québec à l'étranger,
c'est plutôt de s'assurer de gouvernance souverainiste. Ça, ça veut dire
quoi? Ça veut dire de faire respecter les champs de compétence du Québec, de
faire en sorte que les...
Nous, ce qu'on souhaite, là, comme objectif,
tant par rapport à ce qui est prévu dans le cadre constitutionnel que lui semble
apprécier et se satisfaire... bien, comment on peut faire respecter nos champs
de compétence. Commission des valeurs
mobilières, qu'on voit encore le fédéral est toujours à la recharge. Il parait
qu'on n'est pas bons, nous, au Québec, on n'est pas capables de prévoir
ça, alors il s'assure de ça. Et, en même temps, même, d'aller un peu plus loin,
de faire des gains comme on a fait sur l'assurance parentale, comme on a fait
au niveau des mesures d'emploi. Il y a des étapes...
au niveau de la culture. C'est un champ qui a été laissé pour compte par les
libéraux. Pourquoi? Parce que l'ancien premier ministre, vous le savez,
M. Charest, était obnubilé par la peur de voir le mouvement souverainiste
prendre de l'ampleur. Alors, qu'est-ce qu'il
a fait, comparativement à ses prédécesseurs du Parti libéral, tel Jean Lesage,
tel Robert Bourassa, qui demandaient
des pouvoirs additionnels pour le Québec? Il n'a rien demandé, tout d'un coup
que le Québec verrait effectivement
qu'il se fait dire non. Alors, il a préféré la stratégie du «on ne demande rien». Bien, qu'est-ce que ça donne aujourd'hui?
Pouvez-vous me dire, M. le Président, la force du Québec au niveau du rapport
de force qu'il a au niveau constitutionnel? À lui seul, il a réussi à
briser le rapport de force.
Au moins, le premier ministre Bourassa était
quelqu'un qui, lui, revendiquait pour lui, pour le Québec, mais pas strictement sur une base : Est-ce que je vais
nourrir les partis souverainistes avec ça? C'était dans l'idée de bien faire, puis il devrait s'inspirer de cette façon de faire
là. Comme fédéraliste, il devrait plutôt ne pas se contenter du cadre
actuel. Mais, lui, il s'en satisfait, puis ça, c'est son choix, puis ça le
dérange que nous, on ait un peu d'ambition pour le Québec. Puis moi, je suis
très content.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :M. le député de Louis-Hébert.
M. Hamad : ...rappeler au président du Conseil
du trésor que l'assurance parentale a été signée et négociée par nous. Et je me souviens, votre premier ministre est
allé là puis est revenu les mains vides.
Deuxièmement, l'entente qui a été négociée
pour la main-d'oeuvre, 500 millions, nous l'avons négociée. Vous venez de dire qu'on a fait ça. C'est juste vous
rappeler, là. Non, non, mais, vous dites des choses, il faut que vous ayez les
deux côtés.
Maintenant, ma question. Vous avez dit que le
ministre de la souveraineté a rencontré Rio Tinto. Et Rio Tinto aujourd'hui...
hier, plutôt, il y a une semaine, ils ont cancellé leur projet à
3 milliards dans Bécancour, ils ont arrêté les travaux dans leur
usine. Est-ce que votre ministre, quand il a rencontré Rio Tinto, est-ce qu'il
était informé de ces décisions-là de fermeture et de retardement de projet?
Vous avez dit qu'il a rencontré Rio Tinto, est-ce qu'ils lui ont dit qu'ils vont faire ça? Normalement, quand on
rencontre un ministre, on l'informe sur nos plans. Alors, oui ou non,
est-ce qu'il était au courant?
M.
Bédard : Bien, je vais lui apprendre
d'autre chose. C'est qu'au moment où le ministre était effectivement à Londres
le chef de la direction était Tom Albanese. Je ne sais pas s'il sait ce qui s'est
passé dans les trois semaines où il y a eu une radiation d'actifs de l'ordre de
14 milliards...
M.
Hamad : ...
M. Bédard : … — non, non, non… bien, c'est arrivé là, là — et que le chef de direction a été remplacé, et que, suite à ça... Je vous
avouerais que Rio Tinto, je les connais assez bien, hein? Vous comprendrez qu'avec
la situation où ils sont, où est-ce
qu'ils se trouvent géographiquement, c'est des gens que je côtoie
régulièrement. Les dirigeants québécois, c'est des gens que je côtoie dans toutes sphères de ma vie, là. Et ce
qui s'est passé à Bécancour est triste, mais ce n'est pas par rapport à nous, c'est bien par rapport à une
situation qui leur appartient et, en même temps, sur laquelle on n'a
aucun contrôle, cette radiation d'actifs,
cette situation financière qui fait en sorte que l'attrait des investisseurs a
eu un impact sur l'action, puis il y avait de la pression interne
immense. Alors, ils sont en révision. Ce qu'on souhaite, c'est que la situation
revienne et...
M. Hamad : ...
M. Bédard : Bien, écoutez, vous parlez à n'importe quel dirigeant d'Alcan,
là, il va vous dire qu'il y a trois... il y
a deux mois, là, le projet de Bécancour, il allait se faire, n'importe quel,
O.K.? Puis je le mets au défi de m'en trouver un qui va vous dire le
contraire. Quand ça a été annoncé, là, ça a été fait...
M.
Hamad : ...
M.
Bédard : Bien, voilà. Exactement. À
Londres, là, c'était avant Noël, quand il l'a rencontré. Voilà.
M.
Hamad : ...
M. Bédard : Oui, oui, c'était avant Noël. Là, il
me parle de l'autre rencontre qu'il a eue en Écosse. Là, je lui parle de la première rencontre qu'il a faite à Londres, il
était là avant Noël. Il est allé...
M.
Hamad : Est-ce qu'il a fait deux
voyages?
M.
Bédard : Bien, écoutez, oui, il est
allé deux fois à Londres, oui.
M.
Hamad : Deux fois. O.K. Puis, la
première fois qu'il a rencontré Rio Tinto...
M. Bédard : Ce n'est pas des voyages, qu'on
appelle, c'est des missions. Quand le ministre s'en va avec sa famille, on appelle ça un voyage. Quand il part pour
représenter le Québec, c'est une mission. Moi, j'ai toujours fait la différence
entre les deux.
M.
Hamad : ...mission?
M.
Bédard : Et voilà. Oui.
M. Hamad : O.K. Alors, il était en mission à
Londres, il a rencontré le président de Rio Tinto au siège social de Rio Tinto et il n'a
jamais appris l'intention de Rio Tinto d'arrêter leur investissement, à
Bécancour, de 3 milliards de dollars et fermer la mine Labrador? Est-ce qu'il était au courant de ça? Puis
est-ce que, s'il est au courant — normalement, une compagnie sérieuse, elle informe le ministre si
elle le rencontre — le gouvernement a pris des actions
suite à ça? Est-ce qu'il y a eu…
M. Bédard : Vous pensez vraiment que la situation
de Rio Tinto... Savez-vous, c'est 187 milliards de capitalisationsboursières. Ce n'est
plus Alcan, Rio Tinto, là. Ils ont des opérations partout à travers le monde,
là. Est-ce que vous pensez vraiment
que Rio Tinto, avant de mettre dehors ou de s'entendre avec M. Albanese, à
l'effet que c'était terminé pour lui, ils ont avisé le gouvernement du
Québec de ça puis que, par la suite, ils ont, dans les mois précédents... Tout
ça s'est fait très rapidement dans le contexte que vous connaissez de
Rio Tinto. Et moi, je n'ai pas à le discuter. Puis, si vous avez des
questions à poser, allez les poser à Rio Tinto.
M.
Hamad : ...pas de réponse là-dessus.
On va aller à l'infrastructure.
M.
Bédard : Bien, j'en ai une :
Allez les poser à Rio Tinto, je viens de vous le dire.
M. Hamad : Mais vous me demandez de poser la
question, vous n'avez pas de réponse, s'il a été informé ou non, votre collègue, là. Votre collègue, vous ne me dites
pas s'il a été informé de la fermeture.
M.
Bédard : Il a rencontré des
dirigeants à l'époque de M. Albanese à Londres, et c'était avant le mois
de décembre. Alors, c'est sûr qu'il n'a pas
été informé que, tout d'un coup, il y avait des choix qui allaient se faire
autrement.
Vous
comprenez que, dans la région, on est en attente chez nous, hein? On a aussi
des installations, mais là d'aluminium. Et
nous, on est très attentifs. À chaque fois que je leur parle, là, je leur dis :
On aimerait ça que vous investissiez tel que vous vous étiez engagés
dans le contexte qu'on connaît au niveau du prix de l'aluminium. On n'est pas fous, c'est des partenaires. C'est des
partenaires. En même temps, il faut tenir notre volonté de, oui, donner
des conditions gagnantes, mais que tout le monde soit, je vous dirais, disposé
à honorer les engagements qu'ils ont pris à moyen terme.
Donc, non, il n'a pas été question de ça à l'époque.
Et, dans Rio Tinto, je suis convaincu qu'avant la radiation d'il y a quelques semaines il n'y a personne qui pensait que
le projet de Bécancour allait être remis en cause.
M.
Hamad : O.K. On va aller à la
question infrastructures. Permettez, M. le Président, d'inviter peut-être
Infrastructure Québec. J'ai quelques questions pour Infrastructure Québec.
D'abord,
j'aimerais avoir une idée sur l'application de la politique de gouvernance qui
a été mise en place il y a quelques années. Est-ce qu'on l'applique? C'est
quoi, le bilan? C'est quoi, l'avenir là-dessus? Est-ce qu'il y a des
changements? Et là c'est plutôt Infrastructure Québec, c'est M. Meunier.
M. Bédard : Le problème... Ce que je vous invite
à lire, c'est le rapport de KPMG. Ce qu'on a fait en arrivant, au niveau de
l'infrastructure… Il y avait la politique-cadre, mais on s'est rendu compte que
cette politique n'avait pas été suivie ou, dans certains cas, méritait
des ajustements. Et là je ne veux pas être trop dur à l'égard du député, là,
mais... La firme KPMG, on lui a demandé de
revoir et de proposer de nouvelles façons de faire. Donc, ce qu'on a, et là je
ne veux pas les répéter, mais c'est : absence de vision globale et
à long terme du développement des projets d'infrastructure publique, capacité limitée d'analyse et manque d'expertise
en gestion de portefeuille de projets, planification déficiente des projets ne permettant pas de s'assurer des
choix publics éclairés, ressources disponibles mal utilisées, absence de
cadre de gestion rigoureux pour les projets
de moindre envergure et une gestion contractuelle déficiente, donc... Il y a
toujours des éléments positifs, le problème,
c'est que, dans l'application, on se trouvait un peu, je vous dirais, à manquer
de rigueur, je vous dirais, pour être poli, là, donc de rigueur.
Alors,
ce qu'on a fait... Il y avait des trous aussi. Vous avez vu, pour les projets
de 40 millions et moins, il manquait de cadres de gestion, sans tomber dans le même
contrôle, pour les plus grands projets. Donc, on est là-dessus
actuellement. Et ce qu'on veut, c'est
raffiner nos façons de faire, exercer un meilleur contrôle. Et moi, je vous
dirais, j'ajoute mon grain de sel en assurant une plus grande
imputabilité. C'est sûr que moi, avoir un paquet de projets qui explosent en
termes de coûts, bon... Il y a l'ancien gouvernement, mais il y a aussi le
système qui, peut-être aussi, encourageait ces façons de faire, alors il faut
briser ça, tout simplement.
Donc,
sur le reste, on est, je vous dirais... La priorité qu'on s'est donnée à court
terme, c'est de déposer la loi sur la fusion des deux organisations, donc, pour que
cette politique s'articule autour de ressources qui sont compétentes,
mais, en même temps, où on n'aura pas à
faire grandir des organisations de façon parallèle. C'est ça que va servir la
fusion de la SIQ et d'Infrastructure Québec.
Et,
pour la suite, on veut effectivement bonifier les processus de choix. J'en ai
donné un bout tantôt. Peut-être le plus important, le député va être content... je ne
sais pas «content», là, mais il va voir qu'il y a
sûrement une amélioration, c'est vraiment, à
la première étape d'approbation au niveau stratégique, qu'il y ait une
meilleure évaluation et...
• (16 h 10) •
Une voix : ...
M.
Bédard :
...stratégique, exactement, parce qu'après ça tu as... les mots deviennent même
compliqués, parce qu'après ça tu as «initial», qui n'est
pas initial, qui est après.
Une voix : …
M.
Bédard : Et
voilà. Puis, à la fin, bien... et c'est pour ça que... C'est un vocabulaire qui
a été pensé par quelqu'un qui voulait être le seul à comprendre ça, c'est
évident, parce que, normalement, ce qui est initial devrait commencer,
mais on a dit «stratégique», alors il y a un vocabulaire... On aime mieux employer des
fois les acrostiches parce que c'est un peu incohérent, mais je commence à m'y
habituer.
Alors, là-dessus, ce
qui est important, c'est la première étape, quand on dit : O.K., là, ce
projet-là, on le fait, est-ce qu'on a l'enveloppe
nécessaire? Et c'est là que c'est important. Pourquoi? Parce qu'après ça, ce qu'on
voyait, c'est que le projet
grossissait, puis, à chacune des étapes, on disait : Bien là, ce n'est
plus le même projet. Alors là, l'étape initiale venait presque aussi
compliquée que le stratégique, qui était relativement simple, c'était une
sous-évaluation quasi systématique du
projet. Et là, à la dernière étape, bien, souvent, ça avait encore grossi.
Donc, ce qu'on veut plutôt, c'est, à la première étape, avoir un
meilleur contrôle puis, par la suite, de ne pas tomber dans les... voilà, les
contrôles plus la reddition de comptes puis, s'il y a des problèmes, bien là,
vous repassez.
M. Hamad :Est-ce que la politique de gouvernance qui a été mise en place,
est-ce que le ministre entend la modifier, la changer?
M. Bédard : Bien, au niveau des immobilisations, vous avez vu : dépôt d'un plan
décennal d'investissement, dépôt des plans annuels de gestion des
investissements par les ministères et organismes — donc de façon
beaucoup plus complète — un
inventaire précis des parcs et infrastructures, et diagnostics des pratiques,
et refonte du cadre de gestion des
projets d'infrastructure. Nous avons aussi renforcé... Là, vous avez vu, dans
les mesures qu'on va apporter — ça, c'est plus au niveau du Conseil du trésor — on a
maintenant une section… le nom exact, pour ne pas que je me trompe?
Une voix : ...
M. Bédard : Sous-secrétariat aux infrastructures, donc, qui a été créé
et qui va avoir des responsabilités à ce niveau. Évidemment...
M.
Hamad :
...chevauchement entre deux? Un secrétariat, là, infrastructures, c'est-u le
même monde qui travaille pour la même chose?
Non?
M.
Bédard : Non,
non, non, pas du tout. Infrastructure Québec... Le sous-secrétariat, il est
dans le ministère du Conseil du trésor, alors qu'Infrastructure Québec... bien,
Infrastructure Québec. Maintenant l'organisation des deux, eux sont sur l'analyse, la gestion de projets, les
recommandations. Évidemment, ils vont travailler en collaboration avec
les différents ministères, et c'est ça, le rôle qu'ils vont jouer, le rôle que
jouait auparavant la SIQ. Parce que la SIQ débordait, évidemment, le cadre de la construction, puis j'imagine
que le député le sait bien, surtout ici, à Québec, là, donc gestion
immobilière, location, rénovation, tout le monde a changé un cadre de porte une
fois pour s'en rendre compte.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) :
...20 minutes, là.
M. Hamad : Donc, on continue? C'est...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Bien, on a un
autre bloc là, puis, après ça, un autre bloc.
M. Hamad : O.K. Donc, c'est terminé? On s'en va à l'autre côté?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : C'est ça.
M. Hamad : Parfait. Puis il reste 20 minutes?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Il vous reste
10 minutes.
M. Hamad : 10 minutes.
Le Président (M. Pelletier,
Rimouski) : Vous en avez pris 20, là.
M. Hamad : Parfait. Merci. O.K.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Alors, M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, il
vous reste un bloc de
8 min 38 s.
M. Chapadeau : Oui, merci. Tantôt — juste revenir sur des annonces qui ont été faites aussi
dans ma région, là — quand on parlait de père Noël, là, qui s'est promené en
plein été, je l'ai vu, j'ai été à même de le constater et...
M. Bédard : C'est
pour ça qu'ils disaient le Noël des campeurs.
M.
Chapadeau : Noël
des campeurs, c'était ça, c'était Noël des campeurs, effectivement. J'ai vu,
dans ma propre région, là, des annonces faites, et on l'a constaté par la suite, là, qu'il
n'y avait aucuns crédits. Par exemple, une annonce qui a été faite par l'ancien
premier ministre, Jean Charest, en pleine campagne électorale, sur de la
formation à distance, alors que les gens du milieu, les institutions d'enseignement
n'étaient absolument pas au courant.
M. Hamad : …
M.
Chapadeau : Vous
aurez l'occasion tantôt de dire que c'est faux, mais je vous le dis, moi, j'étais
là, présent, en pleine campagne électorale, 50
millions...
M. Hamad : …
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :M.
le député de Louis-Hébert, c'est M. le député de Rouyn-Noranda qui a la parole.
M.
Chapadeau :
...50 millions qui ont été annoncés pour de la formation à distance… (panne de
son) …prétexte, là, du Plan Nord, et voici,
père Noël, on veut faire gagner Pierre Corbeil, donc on vient annoncer un
programme de formation à distance, alors que
tout le monde se posait la question à quoi ça allait servir. Et personne ne le
saura, heureusement, là, parce qu'il n'y avait — on l'a
constaté par la suite — absolument pas de crédits.
Radio-oncologie.
Radio-oncologie, là, il y a un consensus régional — et moi, je
supporte ce projet-là — pour qu'on ait la radio-oncologie à Rouyn-Noranda, un
service. Et on a créé des espoirs, on est venus annoncer ça, on a fait un
grand show médiatique — Dr Bolduc
était présent — pour constater, par la suite, aucuns crédits
réservés. Heureusement, on a le coeur à la bonne place, puis les
priorités à la bonne place aussi, puis, bon, j'imagine... Puis moi, je vais
défendre ce dossier-là parce que c'est important pour la région, puis il y a eu
un travail de fait.
Une voix : ...
M. Chapadeau : Pardon? Je vais laisser le député de Lévis défendre
celui-là de Lévis. Non, mais c'est pour dire à quel point c'est irresponsable,
c'est de jouer avec les sentiments des gens, et ça, c'est tout à fait
inacceptable, et ce n'est pas la formule qu'on a choisi d'utiliser,
heureusement. Parce que, quand on a appris qu'il n'y avait pas de crédits
réservés, bien c'est cinq ou six ans de travail pour les gens du milieu pour s'entendre
et pour développer ce dossier-là, on fait
une annonce, on n'a pas de crédits réservés, pour le moins, là, on peut
questionner, là, sur le sérieux d'agir de cette façon-là.
Moi, j'aimerais revenir
sur la question de la Banque de développement. Je suis un peu surpris de voir
le député de Louis-Hébert...
Et il y a eu beaucoup de questionnements par rapport... Aussi, j'ai entendu le
député d'Outremont, qui n'est pas le
favori du député de Louis-Hébert, là, mais peu importe, ils sont dans le même
parti. J'ai été surpris, je suis toujours surpris d'entendre le questionnement par rapport à ces
besoins-là au niveau de la Banque de développement. Je viens d'une région... Le ministre Gignac de l'époque est nous venu
rencontrer, il a fait une tournée des régions, il est venu dans ma région. J'ai assisté aux
consultations, il y avait des gens d'affaires, et ce qui a été exprimé là, là,
c'est ce qui va être créé par notre
gouvernement. Ça a été exprimé par les entrepreneurs, les gens d'affaires, les
gens qui étaient là, le besoin d'avoir
ce genre d'instrument là de développement où il y aura un conseil d'administration,
des gens du milieu qui vont se prendre en main, des gens qui connaissent
le milieu.
Un peu un parallèle, tantôt, il y a été question
du Fonds de solidarité de la FTQ. J'ai moi-même siégé, pendant les six dernières années avant mon élection, comme
vice-président, comme membre du conseil d'administration, et c'est un instrument de développement
régional — parce que j'ai siégé au fonds régional — c'est
les gens autour du conseil d'administration qui connaissent bien le
développement régional, qui connaissent les secteurs d'activité.
On a investi dans une entreprise, LVL, au
niveau de la forêt. Ce n'est pas très in, de ces années-ci, d'investir dans la forêt, mais il y a un risque qui est bien calculé,
calculé sur la force des entrepreneurs, parce qu'il faut connaître ces gens-là pour... J'ai beaucoup appris, moi, de ma
présence au Fonds de solidarité et de comment cet investissement-là s'est
fait dans ce secteur-là, par exemple, dans
un secteur qui n'est pas évident dans ces années-ci. Mais c'est sur la force
de la connaissance des gens du milieu, des
gens du conseil d'administration, qui connaissent bien le milieu, qui
connaissent bien le secteur forestier et qui connaissent le risque en même
temps, et c'est des gens d'affaires.
Et je suis surpris... Et en même temps, lors
de la consultation, ce que les gens souhaitaient, c'est d'avoir une espèce de guichet unique. Parce que ce qu'ils nous
disaient : On a des bonnes idées, mais, quand on arrive dans le dédale pour partir cette entreprise-là qu'on souhaite,
pour mettre notre idée, là, notre idée, finalement, pour concrétiser un
projet, on a des grandes difficultés. Donc,
le fait d'avoir un guichet unique... Puis, quand la ministre déléguée est venue
présenter le projet, les gens ont salué ce projet-là et dans l'ensemble des
régions du Québec.
Et
ça fait à plusieurs reprises que j'entends le député de Louis-Hébert
questionner et questionner... pas juste questionner, mettre en doute cet
instrument-là de développement économique des régions. Il le met en doute, et
son collègue député d'Outremont... Donc,
peut-être qu'il manque d'explications ou il aurait besoin davantage d'explications,
mais je vais laisser le soin à mon collègue ministre, là, de... oui…
Une
voix : ...Conseil du trésor.
•
(16 h 20) •
M.
Chapadeau : …Conseil du trésor, de
lui en donner davantage, d'explications, parce que c'est difficile à
comprendre, leur position par rapport à la Banque de développement du Québec.
M.
Bédard : Je ne saurai pas mieux l'expliquer
que vous, effectivement, parce qu'on a des réalités en plus, l'Abitibi puis le Saguenay—Lac-Saint-Jean, qui se
ressemblent : Une université dynamique, des créneaux particuliers
et un certain chauvinisme, il faut le dire
aussi, là, mais de bon aloi, et beaucoup de conviction qu'on est très forts
puis qu'on va s'en sortir peu importe les épreuves.
Une
voix : ...
M.
Bédard : Exactement. Et tout ça
repose, cette approche-là, effectivement, sur même celle que j'avais vue — et il doit s'en souvenir
aussi — toute cette approche des créneaux d'excellence. Le gel, je me
souviens, des finances, des fois, ils
sont un peu — puis là je regarde M. Ouellet, qui est à côté de
moi — mais, tu sais, des fois, les régions ont l'air à
demander et souvent le politique va réagir, à un moment donné, quand la
pression devient trop forte. Et l'idée d'agir plutôt de façon cohérente n'a pas
toujours été choisie.
Il y a une fois, il y a eu un grand
rendez-vous qui a mené, bon, au rendez-vous des régions mais surtout à l'approche des créneaux d'excellence. On a obligé chacune
des régions à définir des créneaux dans lesquels ils devaient agir, à l'exclusion des autres. Ça fait que ça a forcé
tout le monde à se dire : Voici sur quoi on fait le pari à l'interne. Et
ça a donné des succès. Le seul problème, c'est que le gouvernement
libéral, il a gardé les créneaux, mais il n'est pas arrivé avec l'argent, après ça, qu'on avait prévu, la deuxième
phase qui était justement autour d'un outil financier. On voulait dire
comment on va soutenir maintenant les créneaux. C'était ça, la deuxième étape.
J'étais présent et je m'en souviens encore. Puis là, chez nous, il y avait l'idée
d'un fonds particulier — je suis sûr que l'ancien maire s'en souvient — il y avait
une cohésion régionale qui s'était développée autour de ça. Le gouvernement
libéral a mis ça de côté.
Or, ce qu'on constate, effectivement… On
parlait des projets, je regarde dans le domaine de la forêt. Souvent, on a un
analyste financier, à Montréal, qui ne connaît pas le secteur de la forêt. Il a
bien de la misère à voir. Pour lui, grosso modo, c'est un mauvais secteur. Donc, déjà, il y a une frilosité, qui
est normale, qui correspond à la réalité forêt, papier, et là c'est très
difficile. Donc, ça prend des gens qui ont une compétence...
Une
voix : ...
M.
Bédard : … — oui, je vais
finir là-dessus — très fine...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Là, je vais...
mais même pas là-dessus. Je vais être obligé de vous arrêter, parce que là c'est
le dernier bloc, puis on ne peut pas reporter sur d'autres.
M. le député de Louis-Hébert, il vous reste neuf minutes,
mais, là-dessus, je vais vous en voler deux à la fin pour le vote sur les crédits. C'est vous qui payez. C'est
vous qui payez là-dessus.
M. Hamad : ...plus de temps. Mais c'est étonnant, vous entendre
parler de Banque de développement puis créneaux
d'excellence. Sincèrement, là, ça me fait rire, là, parce que créneaux d'excellence,
là, actuellement, ça va très bien. Les
créneaux d'excellence au Québec, on a un créneau en transport, dans le
multimédia, on a des créneaux dans les mines dans votre région, M. le
député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue. Puis, en passant, les créneaux d'excellence,
actuellement, ils sont financés par le ministère du Développement économique,
que vous l'avez détruit en quatre, cinq morceaux.
Et là je ne comprends
pas, là, votre Banque de développement, c'est une banque qui finance les
créneaux d'excellence, puis ils vont
embarquer avec la FTQ dans je ne sais pas trop. Puis là on va développer les
régions, on l'a obligé. La preuve que
vous négligez les régions, là, dans vos crédits, là, à la page 27, là,
développement des régions et ruralité,
là, il y avait 97 millions, 2013-2014, puis il y en avait 116. Vous venez
de couper de l'argent, là. On vient de parler de régions puis on vient
de couper 20 millions. Une chance qu'on n'en a pas parlé longtemps, on va
aller plus loin.
Mais
là, la Banque de développement, à date, là, avec toutes les explications que
nous avons eues ici, là, à part de changer de nom, je n'ai rien compris de votre
histoire, puis : J'aime la banque, parce que le fédéral, il y a une
banque, on va en faire une, banque, ici, puis on va prendre des risques dans la
région, puis on y va avec ça. Je ne sais pas, je vous recommanderais de lire le rapport annuel d'Investissement Québec, pas
une année, là, des années, là, des années dans le temps du gouvernement du Parti québécois, dans le
temps aujourd'hui, puis regardez qu'est-ce qui s'est fait avec InvestissementQuébec, regardez les fonds qu'on a faits
ensemble avec la FTQ pour le développement régional, regardez qu'est-ce
qu'on a fait avec le programme
entrepreneuriat, la stratégie entrepreneuriat — et j'espère que vous allez la
maintenir en place. Regardez avec le programme
de stratégie d'innovation que vous venez couper les recherches pour les gens
puis les programmes qui étaient là pour
développer, justement, des créneaux d'excellence au Québec, c'est-à-dire le
transport, l'autobus électrique, que vous avez coupé de 30 %. Ça veut dire
que le multimédia, l'informatique et d'autres projets, ça, c'est des projets
qui marchent.
Là,
vous voulez prendre l'argent, donner ça à une banque puis mettre un président
de banque, quelqu'un qui a rêvé un jour de
devenir président de banque, qui n'a pas une job de président de banque, vous
allez nommer une banque de développement.
Puis à part de ça, là,
c'est quoi, la différence avec les structures? On vient de faire la fusion, là — vous parlez d'efficacité, là — on vient de faire la fusion puis ça
marche, maintenant, la fusion avec la SGF et Investissement Québec, puis là ils n'ont pas fini de faire l'intégration,
demain matin, une nouvelle structure, avec de la paperasserie puis l'information... Dans le fond, là, à part changer
la paperasse, là, puis les titres, là, dans chaque local d'Investissement
Québec dans les régions, vous allez faire
quoi? Vous allez ajouter plus d'argent? Là, vous allez vous impliquer dans les
régions. Investissement Québec aujourd'hui, regardez les investissements d'Investissement
Québec dans toutes les régions du Québec. S'il
n'y en a pas assez, on peut en parler, d'investir. Je ne comprends pas, moi, c'est
pourquoi. Parce que, je ne sais pas,
là, on prépare une banque pour être un pays souverain, peut-être? C'est ça, l'idée
derrière? Un pays, donc une banque centrale, à la limite, après?
Mais
quelqu'un qui fait un discours depuis trois ans sur le contrôle des finances
publiques puis là il ne se gêne pas de créer une banque... Puis je ne sais pas si elle
va avoir une charte fédérale. Une banque, normalement, c'est une charte
fédérale. Vous allez demander au fédéral d'avoir la charte d'une banque, puis
vous allez faire des prêts à côté, en compétition avec Desjardins dans les
régions, puis avoir une caisse puis une banque à côté? Je n'ai aucune idée de
votre explication. Je vous donne encore la chance.
Il me reste combien de
temps?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Il vous reste
cinq minutes.
M. Hamad : Alors, vous avez cinq minutes pour m'expliquer
davantage la Banque de développement que vous voulez créer.
M. Bédard : Je vais vous dire certaines choses, M. le député...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) :
Quatre minutes.
M. Bédard : ...c'est que la Banque de développement du Québec ne contribuera
pas à la fondation de M. Borsalino. Ça,
je peux le lui garantir. Je tiens seulement à lui dire personnellement, ainsi
qu'à tous les membres du cabinet qui
y ont contribué, du gouvernement libéral, en supposant et ne sachant pas ce qu'ils
faisaient, à coups de 5 000 $, de 500 $ et de
10 000 $, ça, je tiens à l'assurer personnellement, O.K.? Elle ne
fera pas ça. Elle n'ira pas là.
Ça
fait que, quant aux banques à charte dont on parle, le député, là, s'il est
allergique... je ne sais pas s'il y a le mot «banque» ou «développement» sur
lequel il est allergique, ça ne me regarde pas beaucoup, ça. Donc, qu'on fasse
un guichet unique pour les entrepreneurs, qu'on ait une cohésion, en termes
économiques, régionale, c'est ça, notre objectif, c'est aussi simple que ça.
Pour
le reste, il n'a qu'à s'adresser au budget, il va y trouver tous les
renseignements qu'il a besoin, et à parler à la ministre responsable du développement de la
politique industrielle, qui s'est promenée dans tout le Québec pour
mettre de l'avant cette politique-là et cette approche-là, qui a été bien reçue
de tout le milieu d'affaires.
Le Parti libéral est à peu près le seul à chanter faux
là-dessus, et je lui laisse sa chanson, honnêtement. Je n'ai pas le goût d'être lié
à cette chanson-là. La CAQ, d'ailleurs, n'a pas critiqué cette approche. Elle
questionne, mais on n'est pas dans la
critique pure. Alors, je lui laisse ses patentes. S'il n'est pas d'accord,
bien, écoutez, il n'a rien qu'à voter contre. Il y aura des votes à ce moment-là, puis il viendra dire que lui, il n'est
pas d'accord. Alors, ça, là-dessus, moi, je n'ai rien d'autre à dire que
cela sur la réalité de créer une banque de développement du Québec, qui aura un
rôle auprès des entreprises de développement
économique, qui va faire en sorte que les gens n'auront pas à s'adresser à 14
adresses ou, de temps en temps, être
référés d'un programme à l'autre, comme moi, j'ai vu souvent, là, de dire,
finalement, au bout d'un processus :
Finalement, c'est un autre programme,
puis c'est traité par une autre organisation, par le ministère ou par...
Donc,
ce qu'il faut s'assurer, c'est que les gens s'adressent à une seule porte et
aient accès à différents services, je pense qu'on est tous gagnants. Puis c'est d'ailleurs
dans cette optique qu'on a créé, souvenez-vous, les CLD — centres
locaux de développement — pour
faire en sorte que les gens, au niveau local, aient aussi leurs outils. Mais,
en termes de moyens financiers, il fallait le développer.
Donc,
c'est terminé, M. le Président? Alors, ce que je lui assure, c'est que cette
banque sera au rendez-vous. Et ce que je lui
souhaite, c'est de réfléchir, d'ici ce temps-là, à sa position. Et j'espère qu'il
aura des propositions plus constructives que
ce que j'ai entendu. Et on va être prêts à bonifier l'approche qu'on prend,
mais je pense sincèrement que c'est la bonne.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci. Le temps alloué à l'étude du volet Trésor des
crédits budgétaires du portefeuille Conseil du
trésor et Administration gouvernementale étant presque écoulé, nous allons
maintenant procéder à la mise aux voix.
Ainsi, le
programme 1, Secrétariat du Conseil du trésor, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M. Hamad : Sur division.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Adopté sur
division.
Le programme 2,
Fonctions gouvernementales, est-il adopté?
Des voix : Sur division.
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Adopté sur
division.
Le programme 3,
Commission de la fonction publique, est-il adopté?
Des voix : Sur division.
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Adopté sur
division.
Le programme 5,
Fonds de suppléance, est-il adopté?
Des voix : Sur division.
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Adopté sur
division.
Nous allons suspendre
nos travaux quelques instants pour permettre les changements nécessaires et
passer au prochain volet.
(Suspension de la séance à
16 h 30)
(Reprise à 16 h 37)
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : À l'ordre, s'il
vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux.
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude du volet Régimes de retraite des crédits
budgétaires du portefeuille Conseil du
trésor et Administration gouvernementale pour l'exercice 2013-2014. Une
enveloppe de deux heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Toujours dans les temps, 4/9 au gouvernement, 5/9 à l'opposition.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le Président, M. Dubé (Lévis) est remplacé par
M. Picard (Chutes-de-la-Chaudière).
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Merci. Puisque nous avons débuté nos travaux à 16 h 36, y a-t-il
consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue, soit jusqu'à
18 h 6?
M.
Gautrin : Nous sommes des adultes
consentants.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Je suis maintenant prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. M. le député de Verdun, la parole
est à vous.
M. Gautrin : Je vous remercie, M. le Président. Je
voudrais d'abord saluer à la fois le président du Conseil du trésoret député de
Chicoutimi, ses collègues de Rouyn-Noranda, Sanguinet et Dubuc et notre
collègue de Chutes-de-la-Chaudière.
Je vais essayer de mettre la table pour voir
comment j'entends utiliser les trois blocs, M. le Président, qui sont à notre
disposition. Je vais me concentrer sur un régime de pension, qui est celui qui
est le plus gros, qui est le RREGOP, étant conscient que ce dont on va
discuter sur le RREGOP peut après se transporter sur les régimes des cadres ou
sur d'autres régimes.
Les deux éléments que je veux aborder, M. le
Président : je vais me concentrer sur le problème, actuellement, ou l'impasse où on est
dans les demandes d'indexation, actuellement, ou les difficultés qu'il y a
autour de cela, et soyez assurés que
je ne suis pas non plus irréaliste dans ce que je pense à ce sujet-là, et j'aimerais
après pouvoir suggérer au président du Conseil du trésor des pistes de
solution.
Donc,
dans un premier temps, je vais essayer d'analyser avec vous la difficulté ou les
difficultés que l'on a rencontrées à ce
niveau-là. Le régime de pension qu'on appelle le RREGOP a été constitué en
1973. À l'époque, il faut se rappeler
quelle était la situation avant, et on a encore des régimes qui sont devenus
ensuite sans vraiment de participants, il reste qu'ils sont en train de
mourir lentement, le RRE, par exemple, ou le Régime de retraite des
fonctionnaires, mais on a créé le RREGOP pour y inclure aussi le personnel de
la santé, qui, à l'époque, n'avait pas de régime de pension.
•
(16 h 40) •
De
1973 à 1982 — et je ne ferai pas ici de petite politique disant c'est
la faute de l'un ou de l'autre, là — les personnes qui adhéraient au
RREGOP avaient des crédits de rente qui étaient pleinement indexés et qui sont
encore aujourd'hui pleinement indexés. Autrement dit, les crédits qui sont
obtenus jusqu'en 1982 sont pleinement indexés.
À partir de 1982, compte tenu de la
difficulté financière — ce n'est pas d'aujourd'hui — dans lesquelles se trouvait le
gouvernement du Québec dans les négociations collectives qui ont eu lieu à l'époque,
ce qui a été entendu, à l'heure actuelle, c'est que l'indexation se
faisait sur la base de l'IPC, c'est-à-dire l'indice des prix à la consommation,
moins 3 %. L'élément pratique, c'est qu'étant
donné qu'on a réussi à juguler l'inflation à partir de 1992 jusqu'en 2000,
l'indice des prix à la consommation a
toujours été en dessous de 3 %, c'est-à-dire qu'il n'y a vraiment plus
aucune indexation. Mais le cumul d'une
augmentation de l'indice à 2,5 %, 2 %, etc., finit à la fin par faire
une perte réelle de revenus pour les retraités.
Ceci étant dit, il faut mettre ça en
perspective aussi. Le RREGOP est structuré — et le président du
Conseil du trésor le sait
parfaitement — en deux caisses : une caisse qui est capitalisée,
qui correspond en quelque sorte avec les contributions
des employés au régime de retraite — et l'autre régime, le RDPE, est un peu de même nature — et l'autre
caisse, qui est la caisse gouvernementale,
dans le fond, simplement le gouvernement reconnaît une dette envers le
régime. Et on peut débattre — moi, je l'ai déjà débattu, à l'époque,
bien des fois — savoir la manière dont on reconnaît la
dette, mais ce n'est pas la base de ma
discussion aujourd'hui.
Vous
savez qu'à partir du changement des règles comptables, en 1998 ou 1999, on a
inclus à la dette, à ce moment-là, simplement les obligations que le
gouvernement avait envers le régime, alors que, avant 1998, on incluait à la dette, à ce moment-là, le taux de
rendement moyen de la Caisse de dépôt. Autrement dit, si le gouvernement
avait versé ses contributions comme les employés avaient versé leurs
contributions, on aurait eu tel montant. Ça, si vous revenez en arrière, je l'ai
fait, ce discours-là, 10 fois ou 15 fois. Je n'ai pas envie de le refaire
aujourd'hui parce que je n'ai pas beaucoup de temps.
Alors donc, vous comprenez, il y a eu — et c'est un montant important — chez les retraités, en quelque sorte, de l'État, une perte cumulée de pouvoir d'achat
entre 1992, où, à ce moment-là, l'IPC a été en dessous de 3 %, et 2000. Après 2000, je concède aussi, on a changé la
formule d'indexation entre ce qui était le meilleur, soit le 1/2 de 1 % — et vous comprenez bien pourquoi le 1/2 de 1 %, je
reviendrai tout à l'heure, parce qu'il faut comprendre les finances du gouvernement, etc. — et l'IPC moins 3 %, ce qui était
le plus favorable par rapport aux retraités. C'est la formule qui est actuellement en cours pour les crédits de rente
accumulés après 2000.
Alors, ça, c'est la situation. Et les
parlementaires, on a été saisis, en quelque sorte, par le mouvement des retraités pour se dire :
Bon, voici, est-ce qu'on peut faire quelque chose pour essayer de corriger
cette non-indexation des crédits de
rente accumulés de 1982 à 2000? Et, si vous vous rappelez, je m'excuse de
refaire l'historique avec vous, quand même, parce qu'il est… Non, non,
mais il est important de passer ça dans un cadre historique. Donc, si vous vous
rappelez, on a passé, le 16 octobre 2007 — j'ai été
rechercher — une résolution unanime dans cette Assemblée en disant :
Il faut qu'on corrige, qu'on voie à corriger
cette non-indexation. Le mandat a été confié, M. le Président, à votre
commission, qui n'était pas présidée par
vous, mais dont vous étiez membre à l'époque, et qui a donc étudié la question
à la Commission des finances publiques.
Quels étaient les barèmes,
les paramètres, en quelque sorte, qui sont ressortis du rapport de la
Commission des finances
publiques — que j'ai dans tous mes papiers que j'ai devant vous, je
vais le retrouver — qui, à ce moment-là, disait : Oui, c'est vrai? Premièrement, la commission
reconnaissait qu'il y avait une iniquité à corriger envers les
retraités. Souvenons-nous-en, elle disait :
Il y a deux types de barèmes qu'on ne peut pas dépasser à l'heure actuelle...
Parce qu'il faut bien être conscients
que c'est... ne pas aller puiser dans le fonds consolidé, et le président du
Conseil du trésor conviendra avec moi
qu'il ne peut pas, compte tenu des finances publiques aujourd'hui, réinjecter
quelques milliards de dollars, pour le plaisir,
dans le régime de pension, quoique, s'il veut le dire, ce serait assez bizarre.
Je pense que je ne serais pas d'accord. Je ne serais pas d'accord avec
lui s'il voulait le proposer.
Donc,
rappelez-vous, M. le Président, une des balises, c'était : Il n'est pas
question d'augmenter l'impôt des Québécois,
actuellement, pour corriger cette non-indexation. Deuxième élément, on disait
aussi, là, à cause du trou qu'il y a eu
dans les revenus de la Caisse de dépôt en 2008 et que le taux de cotisation au
RREGOP pour les employés actifs du RREGOP
avait déjà atteint le maximum de 8,9 % ou 8,2 % — je le dis de mémoire, là,
mais 8 et quelque chose — à ce moment-là, les parlementaires qui siégeaient à la
commission — et vous en étiez, le ministre des
Finances en était aussi, M. le Président — à ce moment-là, disaient : Il est
non souhaité d'augmenter, en quelque sorte, la cotisation des actifs pour corriger, en quelque sorte, une
non-indexation.
Qu'est-ce qu'il restait à ce moment-là? Il
restait, à ce moment-là, seulement la possibilité de voir si — et faites bien attention,
la seule caisse qui est capitalisée actuellement, c'est la caisse des
contributions des participants — dans la caisse des participants, se générait un surplus,
un surplus actuariel qui aurait pu permettre, en quelque sorte, de
corriger cette non-indexation.
À cet effet-là, il y a eu un certain nombre
de décisions qui ont été prises par le gouvernement — et je vais vous les expliquer
après — pour arriver au blocage de l'impasse. La première décision a
été le résultat d'une négociation — mais je le dis tout de suite parce que ça va être un
élément de l'élément de solution — sur laquelle les représentants des
retraités n'étaient pas présents parce qu'ils n'étaient pas présents dans les
négociations des conventions collectives — qui était toujours le
cas, mais enfin je reviendrai après sur cette question-là dans un instant. Qu'est-ce
que ça a eu pour effet, cette négociation? Ça a eu, en particulier, de
modifier, en quelque sorte, la Loi sur le RREGOP et l'introduction de deux articles, l'article 77.0.1 et l'article,
M. le Président, l'article 77.0.2. Pourquoi deux articles qui disaient à
peu près les choses suivantes :
Voici, on pourra envisager éventuellement une possibilité de corriger la
non-indexation de 1982 à 2000 si on a
établi une réserve, une réserve par rapport aux obligations actuarielles du
régime de 20 %, et c'est ce 20 % qu'on va revenir après à
discuter, ça, c'était 77...
Attendez, c'est important de bien comprendre
que, déjà à l'époque, le gouvernement avait voulu bien distinguer entre 77.0.1, qui était la part qui venait de
la caisse capitalisée, et disait, en 77.0.2, à ce moment-là : Si on est en
train d'indexer à partir des surplus
accumulés dans la caisse des actifs, le gouvernement pourrait éventuellement,
donc dans sa partie qui, elle, vient du fonds consolidé, faire quelque
chose. Mais on avait volontairement inclus, M. le Président, deux articles pour ne pas lier automatiquement les
dépenses du fonds consolidé au principe qu'il existait des surplus à l'intérieur du régime. Et le président du Conseil
du trésor va certainement comprendre cette situation, c'est-à-dire que
les finances globales de l'État ne sont pas nécessairement automatiquement
liées — ou potentielles — au fait que soient générés
des surplus actuariels à l'intérieur du régime. C'était donc la sagesse qu'on
avait eue, quand les parlementaires ont modifié la Loi sur le RREGOP, de bien distinguer une possibilité dans la
caisse, dans la caisse qui était capitalisée, et la possibilité pour le
gouvernement de le... Vous allez voir que je n'ai pas terminé là-dessus, et ça
a été une des sources de l'impasse.
Qu'est-ce qu'il y a eu après? On a dit :
Bon, bien voici, il faudrait quand même que les gens s'entendent, et le conseil d'administration
à la CARRA a constitué un comité qui était formé, à ce moment-là, de retraités
et des représentants du monde
syndical pour étudier. C'était le comité qui était présidé par François
Turenne, etc., qui a fait de nombreuses réunions pour arriver, à la fin,
à une impasse. Pourquoi? Parce que la seule chose qu'ils s'étaient entendus,
les gens — le gouvernement n'était pas
présent — c'est de dire : Bien, voici, il faudrait que le
gouvernement, à partir de 77.0… contribue lui
aussi à la réduction de la correction de la non-indexation. Donc, il voulait
lier, comprenez-moi bien, la seule
recommandation qui était unanime entre les deux, c'était de lier 77.0.1 avec
77.0.2, ce qui, à mon sens, n'a pas de bon sens. Mais, je m'excuse, ce n'est
pas ce que je vous propose. Et on est quand même, de part et d'autre, des gens
qui sont des gestionnaires responsables de l'État, et on n'est pas en train de
proposer cette solution, n'ayez crainte. Mais on s'est quand même trouvés… Il
me reste encore combien de temps sur mon 20 minutes?
•
(16 h 50) •
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
À peu près cinq minutes, monsieur...
M. Gautrin : Cinq minutes, donc c'est
parfait. Alors, c'est là qu'on s'est retrouvés dans une impasse. Où était la base de l'impasse?
La base de l'impasse a été la chose suivante… a été le concept où on ne peut
pas arriver à une correction de la non-indexation si on n'a pas établi
une réserve de l'ordre de 20 %. Je reviendrai, monsieur, quand il me
restera plus de temps, sur la composition, éventuellement, de la réserve à
partir de l'analyse actuarielle. Ça me fait penser, qui est président de la
CARRA?
Une
voix : ...
M. Gautrin : Ah! M. le président de CARRA, sur
votre site Internet, la page 6 et la page 8 de l'analyse actuarielle n'existent plus. Elles ne sont pas sur votre
site, alors je ne les ai pas. Ne vous inquiétez pas, j'ai été capable de la reconstituer
en marche arrière sans difficulté, mais j'aimerais l'avoir, ce serait plus
facile.
Alors...
Une
voix : ...
M.
Gautrin : Non,
non, mais est-ce que vous comprenez bien, alors, quelle était la situation,
pourquoi avoir cette réserve? D'abord, il faut
être conscients qu'une réserve — et je reviendrai après là-dessus
parce que c'est un élément de solution, pour
moi, actuellement — avoir une réserve, c'est sain. Vous comprenez
bien, on ne peut pas manger tout de suite tout… lorsqu'il existe un
surplus actuariel, c'est irresponsable de le manger tout de suite. Néanmoins,
la loi fiscale — excusez-moi d'être
un peu technique — mais la loi fiscale fédérale oblige, lorsqu'on a
accumulé une réserve de 20 %, de donner des bénéfices, en quelque
sorte, dans le régime parce qu'on ne pouvait pas accumuler des surplus ad vitam
aeternam à l'intérieur du régime.
Traditionnellement,
si vous me permettez, lorsqu'il y a eu des surplus — on pourra en
revoir tout à l'heure quand j'aurai un peu
plus de temps, de revenir — on a aussi adapté la cotisation à l'existence,
en quelque sorte, des surplus, et on a eu
une cotisation un peu moindre. Là, les partenaires syndicaux, là-dessus,
disaient : Le 20 %, à l'heure actuelle, est quelque chose qui est absolument nécessaire.
Autrement dit, il faut être conscients qu'on se trouve avec des gens — on
voit la chute qu'il y a eu, la chute dans
les actifs au RREGOP, mais ça peut être dans les autres actifs
aussi — qui se disent : On ne veut pas avoir un risque
où, demain, à cause d'une autre mauvaise année ou un cumul, vous soyez obligés
de monter la cotisation à plus que 8 %
ou 9 %. Donc, ils voulaient absolument être très, très protégés et ils ont
dit : On va chercher la réserve
maximale. Et ils ont tenu mordicus à la réserve maximale, ce qui fait, M. le
Président, qu'on ne pourra pas non
plus… qui est résultat d'une négociation et qui est dans la loi, et que, dans
les solutions, il faudra éventuellement...
Une voix : ...
M. Gautrin : Non, non, c'est dans la loi, à l'heure actuelle, 77.0.1.
Alors, je vais revenir après là-dessus, monsieur… Il me reste combien?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Deux minutes.
M.
Gautrin : Deux
minutes. Alors, quelle est la partie, la crainte des associations de retraités?
C'était dire — ou la partie qu'ils
se mettaient tous d'accord pour dire : Bien, que le gouvernement paie sa
part, ça va être bien bon. Évidemment, le
gouvernement n'était pas là. Et, tous les deux, ils se disaient : Que le
gouvernement paie sa part. Mais ils se disaient : Le 20 %, c'est
quelque chose qui sera extrêmement difficile à atteindre et difficile à pouvoir
rentrer.
Alors,
moi, je voudrais suggérer, dans mon deuxième bloc, lorsque j'aurai la chance de
pouvoir rentrer dans le deuxième bloc, rentrer sur deux comparaisons et
demander après au président du Conseil du trésor... Parce qu'il faut
être conscients, on est dans une impasse à l'heure
actuelle, et c'est sûr qu'à partir du moment où a mis les deux groupes
qui avaient des intérêts un peu
contradictoires, mais pas complètement, parce qu'il faut être conscients que la
partie syndicale représente aussi des gens qui rapidement vont devenir
retraités et qui, à partir de 2012, de 2016 vont se retrouver à ne pas avoir d'indexation du tout sur le... Parce,
jusqu'à maintenant, ceux qui prenaient leur retraite avaient une partie
d'années de service qui se faisait avant 1982.
Alors,
vous voyez un peu cette situation. Moi, je vais essayer de suggérer, à ce
moment-là, dans ma deuxième partie de bloc,
des pistes de solution. Pour chercher mes pistes de solution, je vais aller me
baser sur trois documents. Premier document,
évidemment, les corrections que l'on a amenées au fil des ans, une que j'ai
faite, deux qui ont été faites par le
gouvernement. Alors, celle qui a été faite, c'est la loi n° 195. Je l'avais proposée quand j'étais
dans l'opposition, j'ai réussi à la faire passer lorsque j'étais au
cabinet par un phénomène des élections entre les deux et, même si ce n'était
pas mon dossier, j'ai continué à le porter à ce moment-là.
Et
ensuite je voudrais revenir, à ce moment-là, sur les modifications qui ont été
réintroduites dans la Loi sur les régimes complémentaires de retraite, sur les
provisions nécessaires pour les mauvaises créances. Autrement
dit — il ne me reste plus temps ou presque — je me
baserai sur l'article 146, et les articles 146 et suivants de la Loi
sur les régimes complémentaires de retraite,
et sur l'article 68, et, disons, le règlement qui en découle, c'est-à-dire
l'article 60 du règlement qui en découle, pour avoir des pistes de
suggestion, à l'heure actuelle, pour sortir de l'impasse. Parce qu'aujourd'hui — soyons-en
conscients — on est totalement dans une impasse. Ce qu'on a fait de part
et d'autre, on arrive dans une impasse. Et, parlementaires d'un côté ou de l'autre,
vous allez avoir les associations de retraités qui vont venir vous rencontrer
et pleurer à quel point c'est grave chez eux, etc.
Alors, j'ai terminé
mon premier bloc de 20 minutes. C'est ça, M. le Président?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : De
18 minutes.
M. Gautrin : Ah! Il me reste encore un peu de temps?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Non, non, non.
C'est des blocs de 18 minutes.
M. Gautrin : Alors, mon premier bloc de 18 minutes, bien, mais...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Et là vous
avez empiété de une minute sur votre deuxième bloc.
M. Gautrin : Mais vous voyez la piste sur laquelle j'essaie d'arriver,
et...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Merci, M. le député de Verdun. Vous avez empiété de 1 min 16 s
sur votre deuxième bloc. M. le député de Dubuc.
M.
Claveau : Merci,
M. le Président. Je salue mon collègue le député de Verdun. Je ne voudrais pas
briser son tempo,
je vois qu'il semble avoir beaucoup de suggestions à notre gouvernement
concernant l'administration de la CARRA, probablement qu'il attend
beaucoup d'écoute favorable par rapport à notre gouvernement.
M. Gautrin : ...
M.
Claveau : Non,
oui... C'est ça, non, mais non, je trouve ça intéressant, vos suggestions. On
va regarder, là, la possibilité. Je pense que
vous avez une écoute favorable avec notre président du Conseil du trésor.
Mais, moi, je voulais
amener, M. le Président, le président du Conseil du trésor sur un côté beaucoup
plus opérationnel. On sait qu'il y a eu l'implantation d'un nouveau système
informatique à la CARRA qui a été source de beaucoup
de plaintes, d'erreurs de calcul, qui a nécessité auprès du personnel de
travailler sur l'ancien système avec le nouveau système. Ça a été très ardu, cette implantation. Alors, j'aimerais
savoir où en est rendue l'implantation du système. Est-ce qu'il est
parfaitement opérationnel? Est-ce que ça donne les résultats escomptés?
Et
probablement qu'au niveau des administrateurs de la CARRA, on pourra avoir des
réponses et sécuriser un peu les membres, les retraités et puis les gens qui
ont affaire avec la CARRA concernant cette implantation, parce que j'ai
connu beaucoup de gens qui étaient très
insatisfaits. Puis il y a une période, là, une période de turbulence quant à
l'implantation, autant à l'interne qu'à l'externe. Alors, si on peut entendre,
dans le fond... puis si on peut avoir des...
M.
Bédard : Bien,
écoutez, très rapidement, effectivement... Bien, d'abord, je vais saluer mes
collègues, là, je n'ai pas eu le temps, donc le député de Verdun. Mes premiers crédits, je l'ai
raconté, mais c'est vrai, c'était avec lui, je pense, alors qu'il avait la responsabilité des
ressources... de la recherche, voilà, avec les fonds subventionnaires. Puis on
avait eu vraiment beaucoup de plaisir. J'avais appris beaucoup par rapport,
bien, à ce qu'il connaît, donc.
Aujourd'hui,
ce que j'aurais pu lui dire simplement, c'est par rapport, par contre, à l'historique.
J'avais une bonne idée, ça, de l'historique, de la séquence des événements, là. Bien que
je sois un petit peu plus jeune que lui, même 82, pour moi, est un souvenir réel. J'ai la chance d'avoir
un paternel qui a vécu ces moments-là, je vous dirais, intensément, donc
ce qui fait que ça me donne quand même une mémoire de deux générations.
Je vais saluer aussi
mon collègue de la CAQ… excusez, là, j'ai seulement le nom, j'oublie ton
comté...
• (17 heures) •
Une voix : ...
M.
Bédard :
Chutes-de-la-Chaudière. Excuse-moi. Oui, voilà. Alors, bon, avec qui j'ai eu la
chance de collaborer, donc. Et vous allez me permettre, M. le Président, de souligner les gens
qui m'accompagnent, que vous connaissez déjà, et auxquels s'ajoutent
M. Legault, qui est, on va dire, le nouveau, parce que ça ne fait pas
tellement longtemps qu'il est en poste,
donc, président, le nouveau président de la CARRA, accompagné des gens… je vais
laisser, parce que, des fois, il y aurait peut-être certains
compléments, là, que lui va pouvoir faire; et évidemment Michel Montour, qui
est chez nous le directeur général des régimes collectifs et… — et actuariels
ou actuariat? — …
Une voix : Actuariat.
M.
Bédard : …et
actuariat. Ah! Voilà. Et vous comprendrez, il a la chance — ou la malchance — d'être
actuaire de formation, j'imagine, et, pour
le fréquenter assidûment de ces temps-ci, je peux vous dire, effectivement,
j'apprends beaucoup. Je suis sûr que mon
collègue de Verdun aurait du plaisir à apercevoir une partie de ses
connaissances par rapport à la
situation des régimes de retraite, et il le sait aussi. Nous sommes en attente
du rapport de M. D'Amours, donc il y a une préparation par rapport
à la conjoncture actuelle, qui est importante et, dans certains cas... dans mon
cas, il y avait une connaissance historique, mais M. Montour me permet d'avoir
une connaissance un petit peu raffinée en termes techniques. Et je vous dirais que je n'atteindrai jamais son niveau de
compétence, par contre, là, humblement, je le dis, et je le remercie de
ses efforts. Ceci dit, voilà.
Le problème qui est
soulevé en termes informatiques, il a été réel. Il y a eu des rapports du vérificateur,
effectivement. Et je laisserai peut-être
compléter M. Legault, mais je sais effectivement que le projet initial
était à haut risque, dans le sens qu'on
a décidé de remplacer... et là M. Lévesque pourrait me corriger, parce que
c'est une des premières questions que j'avais eu à lui poser à l'époque,
mais il avait une façon très imagée de me le dire, là, genre la switch «off/on», là, et le projet a été implanté, puis, en tout cas, à
un moment donné, il n'y avait plus de système, puis, la seconde d'après, il y
avait un nouveau système. Et malheureusement, quand on a fait «off», on a fait «on», bien, le «on», il y a eu des problèmes, dans le sens que le système ne fonctionnait pas à la
hauteur de ce qui était représenté, malgré les coûts énormes. Alors, ça a eu un impact réel en termes d'attente,
au niveau de la clientèle, insatisfaction, écoute, dans les délais
impartis, même en termes légaux. Donc, ça n'a pas été évident à l'interne, je
suis convaincu.
Il
y a un défi qui, à l'époque, n'était pas évident pour l'organisation, parce que
quelqu'un qui reçoit les plaintes, ce n'est
pas lui qui a implanté le service informatique. Donc, ça, ce n'est pas évident
pour une organisation, je pense, en général.
Ce qui fait qu'il y a eu certaines mesures... pas certaines, il y a eu des
mesures certaines de redressement pour faire en sorte que le système
soit efficace, plus efficace et qu'il réponde aux attentes. Je pense qu'on est
passés de délais très importants, à ce niveau-là, là, de services à la
population, de délais d'attente, à quelque chose qui est beaucoup moindre. Mais je
comprends que M. Legault a un défi, un défi qui est réel pas seulement au
niveau informatique, même organisationnel,
parce que ce n'est pas évident, une organisation qui est confrontée, comme ça,
à une insatisfaction face à quelque
chose qu'elle ne contrôle pas vraiment. Et moi, je vous dirais que je serais
plutôt démuni. Et ça nous arrive tous, quand
le système plante, là, je peux vous dire que, tu sais, on attend, c'est plate,
tout ce qui nous reste à faire, c'est faire le numéro de téléphone puis dire : Écoutez, ça ne marche pas, mon
système ne marche pas. Donc là, malheureusement, ceux qui ont inventé le système, ce n'est pas eux qui
ont répondu aux plaintes, tu sais, donc c'est sûr qu'il y a un défi. Il y
a un défi de lieu aussi parce que les gens
sont disparates à travers divers endroits, donc, avec toute l'organisation.
M. Legault, si le député me le permet, peut-être compléter par rapport au
système informatique, où est-ce qu'on en est. Je pense que ça va mieux, puis il
y a des efforts qui se font actuellement.
M. Legault (André) : Donc, André Legault…
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Est-ce qu'il y a consentement pour entendre
M. Legault? M. Legault, vous vous
identifiez puis après vous avez la parole.
M. Legault (André) : Merci. André Legault, président de la
CARRA. Donc, effectivement, la réforme technologique a été d'une grande envergure. On est partis de peut-être
20 quelques systèmes à quelques systèmes intégrés avec des progiciels spécialisés, et le défi, c'était de
faire fonctionner ça en temps réel. Ce qui est arrivé, effectivement, en
2010, quand ça a été «on», comme on dit, il n'a pas été aussi performant que ce qu'on attendait,
et ça a fait en sorte qu'on a accumulé des
inventaires. Donc, quand vous accumulez des inventaires, vous avez de la
difficulté à régler les inventaires tout en réglant
le courant. Donc, vous emplissez un peu un bain d'inventaires, puis là vous
essayez de le vider et, en même temps, en
essayant d'arrêter de l'emplir, comme on dit. Puis c'est exactement ça. Là, je
ne dirai pas une piscine, on va prendre un bain.
Ça
a fait en sorte que, dans les années 2010-2011, on a eu beaucoup de difficulté
à respecter les délais de traitement puis d'avoir
les bons résultats, et tout, et tout. Les gens ont travaillé très, très fort.
Ça a été vraiment un défi énorme, d'essayer
de corriger le système tout en continuant à produire puis en baissant les
inventaires. Mais aujourd'hui, quand on regarde les résultats de l'année 2012, on constate que ça s'est amélioré
beaucoup. Il y a encore de l'amélioration, il y a encore des modifications à apporter au système.
Mais, si on prend comme exemple — puis là je vais donner quelques résultats — le taux de conformité des rentes, qui était calculé en 2009-2010, ça
jouait dans les 90 %, aujourd'hui on est
rendus à 96 %, 97 % pour l'année 2012.
Si
on prend, exemple, une demande d'estimation de rente, quelqu'un qui demandait
une rente, à savoir ça va être quoi, ma rente,
si je prends ma retraite, en 2011, c'était 120 jours; en 2012, au
31 octobre, on est rendus à 41 jours de traitement, donc on a baissé
énormément. Du côté des demandes de rachat de service, on avait effectivement
des traitements moyens de 181 jours, et on a terminé l'année 2012 avec 57 jours
au 31 décembre 2012. Et on peut dire maintenant
que le volume à traiter, des rachats, est égal à ce qu'on doit normalement
avoir en volume parce qu'on a fait vraiment une «task
force» pour régler toute la question des rachats.
Les
demandes de rente, il y a encore beaucoup de travail à faire là. On était à 134
jours pour traiter les demandes de rente en 2011. On se rend compte qu'en 2012 on est
rendus à 117 jours. Mais il faut être conscients que l'inventaire de
2011 pèse énormément dans la moyenne de 2012. Et on continue, là, à améliorer
dans ce sens-là.
Si
on regarde, effectivement, les systèmes, comme on dit, c'est des systèmes
intégrés avec un progiciel Ariel, qu'on appelle, le progiciel actuariel, et avec une
couche d'intégration, là, qui est au-dessus avec deux autres progiciels,
c'est tout le fonctionnement de ces trois-là
ensemble qui est super important. Mais Ariel, c'est un progiciel
superspécialisé, et on a voulu
effectivement mettre dans ce progiciel-là tous les cas possibles et imaginables
de tous les régimes de pension que la CARRA
a à administrer. Donc, que vous partiez en 1968 puis que vous vous rendiez à
aujourd'hui… Exemple, j'ai regardé, là,
savez-vous que, la SAQ — on
administre le régime de pension de la Société des alcools — il y a eu quatre périodes de grève en 1968? Donc,
il faut que ça soit codé dans le système. Donc, vous avez ça pour l'ensemble
des événements de vie.
Je dis toujours, quand
vient le temps de calculer une rente... Bien, moi, je suis un fiscaliste, donc,
quand je travaillais à Revenu Québec... La
fiscalité, c'est compliqué, mais c'est une année, normalement, alors que, quand
on calcule des rentes, bien, vous
parlez de la vie durant d'une personne, avec toutes les activités qu'il a pu se
produire dans sa vie. Donc, le progiciel était tellement spécialisé que,
quand on l'a démarré, ça a fait en sorte qu'il n'y a pas de rente qui pouvait
se calculer parce qu'il bloquait. On avait mis toutes sortes de tests pour
faire en sorte de sortir le bon calcul. Donc, ça, c'est assez parlant à ce
niveau-là.
Et, comme on dit,
bien, les problèmes un peu s'accumulant, on a vraiment fait des gestes qu'on
appelle des leviers — moi, je dirais des gestes majeurs — pour régler des situations. On est par
ailleurs aussi un peu dépourvus. On est dans cinq édifices, comme le ministre soulignait
tantôt. Ce n'est pas la meilleure organisation pour pouvoir travailler,
même si c'est une petite équipe. Donc, vous
avez des gens à différents endroits. Donc, on est en train de travailler
là-dessus. Donc, il y a différentes choses, mais ce qu'on peut dire
aujourd'hui, on s'est amélioré énormément, que ça soit au niveau de la
téléphonie également, respecter les délais au téléphone. Mais ce n'est pas
terminé. C'est loin d'être terminé. Mais les
gens ont travaillé très fort. Moi, je peux dire, l'ensemble du personnel, ils
ont mis beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail, avec beaucoup de cœur, puis c'est ce qui a pu faire en sorte qu'aujourd'hui
la CARRA arrive avec des résultats qui sont quand même acceptables, qui
sont améliorés, mais qu'il y a encore à améliorer, mais qui sont plus
acceptables par rapport à il y a deux ans.
• (17 h 10) •
M.
Claveau : Est-ce
que vous validez le service de la satisfaction, là, depuis l'implantation?
Parce qu'il y avait beaucoup d'insatisfaction
au départ.
M. Bédard : Oui, j'imagine que les niveaux,
effectivement, ça s'améliore. C'est lié, évidemment, beaucoup à la séquence. Le
but... Là, on se compare au passé. Un jour, ce qu'on souhaite, c'est se
comparer aux meilleures organisations dans
le domaine, mais là, je comprends, on va prendre une bouchée à la fois. Comme
M. Legault, vous avez vu, est un fiscaliste
avec des bonnes connaissances en termes informatiques, moi, je suis plus un
gars de relations de travail, avec des bonnes bases financières, ce qui
fait que, quand il m'a parlé de sa réalité — il l'a fait en arrivant — par rapport à son milieu
de travail… Je pense que c'est des situations qu'on voit, effectivement, qui
sont difficiles à vivre pour le personnel, puis je tiens à le souligner, qui s'ajoutent à la pression qu'ils ont à
l'interne dans le contexte actuel, ce qui fait qu'il y a des niveaux, bon, de satisfaction de clientèle qui ne
sont pas toujours à la hauteur de ce qu'on souhaiterait, mais de
satisfaction des employés aussi. Je suis
convaincu que, si on avait un sondage, ça ne serait pas évident non plus. Donc,
ça s'améliore, par contre, et notre
but, c'est qu'ils continuent à s'améliorer, parce qu'il y a une indépendance
qui est réelle et... Mais, je vous
dirais, les façons de faire qui ont été mises en place me permettent de croire
que nous arriverons aux résultats que l'organisation
s'est donnés, puis je compte les accompagner là-dedans du mieux que je le peux,
dans la mesure de mes moyens et, je vous dirais, de ma compréhension.
Par
contre, ce que je tiens à dire, évidemment, pour moi, c'est névralgique parce
qu'on est dans du service direct, là. Tu sais,
c'est des gens qui sont en demande, du monde, là, en retraite ou en prévision d'un
service de retraite. Donc, c'est sûr que le
niveau de satisfaction est très élevé... les attentes, plutôt, sont très
élevées, puis ça n'enlève rien à ce qu'on fait au Trésor, mais le contact citoyen, il est, disons, un peu moins
là, tu sais, sans rien enlever au travail qui se fait, alors que, là, on a des gens qui sont direct sur la
ligne de feu avec des gens qui ont besoin de service, qui sont en attente.
Donc, c'est sûr que, si on faisait un
sondage, nous, au Trésor, sur la satisfaction des ministères par rapport à ce
qu'on fait, je ne le sais pas trop il
serait à quel niveau. Je vous avouerais que ce n'est pas ça qui m'inspirait
plus par rapport aux actions qu'on va faire, parce qu'il peut y avoir
différents niveaux d'attente, des fois. Peut-être que les attentes sont trop
élevées.
Mais,
au niveau de la CARRA, là on est dans le service où les gens disent : Bon,
bien, voici les prévisions, et les délais d'attente ont un impact direct sur les
choix qu'ont à faire les gens. Donc, c'est une organisation que je vais
aider, je vais tenter d'aider du mieux que
je le peux avec ce que j'ai constaté, des gens dévoués qui veulent bien faire
les choses, donc. Mais qu'il y a des niveaux de roulement, au niveau des
employés, qui sont trop élevés encore, justement, qui illustrent assez bien la difficulté de rétention, qui est due à bien des
facteurs, celui que vous identifiez au niveau des lieux, ce qui s'est
passé dans les dernières années en termes d'insatisfaction créée par l'instauration
d'un système qu'on voulu peut-être trop
idéal, et je fais toujours attention avant de tirer la pierre, lancer la
pierre, mais, dans ce cas-ci, on a voulu tout prévoir et c'est ça qui a
mené aux difficultés très importantes qu'a eues l'application du système.
Et, vous voyez, le
président de la CARRA a quand même un langage qui me fait penser d'ailleurs à M. Levesque, hein, donc le bain. Souvent,
dans le domaine informatique, on a le cabanon, la maison, puis là ça nous
permet, nous, des personnes qui connaissent moins ça, d'essayer d'avoir une
compréhension plus intelligible de ce que nous racontent ces personnes par
rapport à l'utilisation des technologies de l'information.
Est-ce que ça répond à
votre question, M. le député?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Il reste trois
minutes? M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Moi,
j'aurais une petite question, pas très longue, là. On sait que la Caisse de
dépôt et placement, son but, c'est d'augmenter
les immobilisations de 8 % à 10 %. Ils veulent réaliser cet
objectif-là. Et on sait aussi que la CARRA aimerait ça réunir, en tout cas,
toutes leurs activités au sein d'un même édifice. Vous en avez cinq maintenant?
Cinq édifices? Sur le bord?
M. Legault (André) :
Ça s'en vient, là.
M.
Therrien : Bon,
c'est ça. Alors, juste savoir, là, en quelques minutes, là, c'est quoi, l'état
du dossier comme tel. Est-ce qu'il y a une entente qui va se faire? Est-ce qu'il y a des
approches? Je sais qu'il y a des approches qui sont faites, je pense,
puis ça a comme... C'est quoi, là, qu'est-ce qui en est, là, de ce dossier-là?
M. Bédard : Disons que c'est un dossier sous analyse, vous me
corrigerez, M. Legault, puis ça a été un des premiers… On a eu à se rencontrer lorsqu'il a été nommé, donc il m'a
identifié différentes priorités organisationnelles immobilières, et de relations de travail, et de
recherche de performance, évidemment, et cet élément-là a été mentionné.
Donc, actuellement, on y travaille. On regarde... Donc, il y a plusieurs
étapes, actuellement, mais le projet a été bien présenté. Ce qu'on a convenu, c'est
qu'on allait se revoir à court terme là-dessus.
M. Therrien : Mais c'est ce que vous souhaitez, de réunir tout au sein d'un
même édifice.
M.
Bédard : Oui,
oui, puis, au-delà de l'immeuble en tant que tel, c'est l'idée de réunir. Puis
ça, je crois à ça. Comme je vous dis, je suis une personne de relations de travail, je sais
c'est quoi, l'ébullition, des gens qui se retrouvent dans différents lieux pas très adaptés. Même
M. Legault m'a amené les photos pour bien m'en convaincre, et j'ai
promis d'aller les visiter, d'ailleurs, et c'est ce que je vais faire. Mais c'est
sûr que ça dénote…bien, comment je pourrais le qualifier…
disons qu'on va procéder à l'inverse,
là. Ce n'est pas l'idéal, là, on n'est pas dans l'idéal. Je vous dirais même qu'on est dans ce
qui a peut-être un effet négatif sur la performance des gens, mais ce n'est pas
le seul élément, il y en a d'autres, donc on travaille de front, puis je
n'ai pas fermé la porte. Au contraire, on s'est dit qu'on allait se revoir. Il
y avait des priorités organisationnelles, et moi aussi, j'ai mon contexte…
Une
voix : …
M. Bédard : Exactement. À brève échéance, on va se revoir là-dessus
dans un contexte qui, vous le voyez, effectivement, est cohérent avec l'approche
d'orientation des investisseurs, là.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci. Merci, et nous passons maintenant du côté de l'opposition, et je reconnais M. le député de Chutes-de-la-Chaudière
pour autour de 12 minutes.
M.
Picard : C'est
parfait. Merci, M. le Président. C'est un plaisir d'être ici cet après-midi
avec le président du Conseil du trésor, mes
collègues, les gens de la CARRA.
Les
régimes de retraite, c'est un beau dossier, c'est un dossier d'actualité, c'est
un dossier qui va créer un débat de société. On attend le rapport D'Amours depuis déjà
plusieurs mois. Je prends pour acquis qu'on va l'avoir bientôt. Mais il y a eu déjà des réformes qui ont eu lieu en Suède,
dans les années 90, qu'ils ont mises en application en 2000, en
Hollande aussi. Et tout dernièrement, au
Nouveau-Brunswick, je ne sais pas si vous savez, il y a une réforme des régimes
là-bas, au Nouveau-Brunswick.
Et
tantôt j'écoutais le député de Verdun, et oui, on a été interpellés par les
associations de retraités, mais je pense qu'il faut englober, il faut faire le débat de
façon plus générale pour la survie des régimes de retraite. Je peux vous
assurer de mon entière collaboration, l'entière collaboration de notre groupe.
Ce que je souhaite du président du Conseil du trésor,
c'est d'avoir la plus grande transparence possible dans les informations
disponibles pour qu'on puisse, je dirais, bonifier nos réflexions de
notre côté, là, parce que, pour moi, ce n'est pas un dossier politique, c'est
un dossier de société avant tout.
Et
d'entrée de jeu, vous avez déclaré, M. le président du Conseil du trésor, en
passant toujours par M. le Président ici, qu'il
y a eu une nouvelle évaluation actuarielle puis, ce que j'ai entendu, un
déficit, un manque à gagner de 88 ou 80 millions, là. Est-ce que ça serait
possible d'avoir le détail papier, tout simplement, là, pour qu'on puisse bien
comprendre, là?
M.
Bédard : Deux
choses, et je passerai la parole. Je ne sais pas si M. D'Astous ou
M. Montour... Donc, il y a deux choses, effectivement. Je pense aussi que, sur
les bases de ce qui est arrivé avec le rapport D'Amours, c'est
transpartisan. On n'est pas dans la politique, là, on est dans qu'est-ce qu'on
peut réaliser par rapport à l'ensemble des régimes de retraite, puis là ça
touche... c'est plutôt large. J'espère que ça ne sera pas trop large non plus
parce que, tu sais, quand on déborde trop,
quand la bouchée est trop grosse, finalement, des fois, c'est plus compliqué.
Donc, j'espère...
Mais on va voir. Moi,
je n'ai pas de contrôle là-dessus, c'est un comité qui avait été nommé par l'ancien
gouvernement. On connaît M. D'Amours,
qui est un gars, je pense, qui a la confiance de tout le monde. Le rapport
devait être déposé au mois de décembre; il a
demandé un délai additionnel. C'est sous la responsabilité de ma collègue la
ministre de l'Emploi et de la Solidarité,
donc, qui a la Régie des rentes sous son aile, là. Et donc on est un comité qui
regarde la situation, mais en n'ayant pas l'information non plus. Et je
pense que la transparence est gardienne de tout là-dessus, ça fait que je tiens
à rassurer mon collègue que ça va être le cas et ça va me faire le plus grand
des plaisirs.
Quant
à la situation des retraités, qui a été abordée par notre collègue de Verdun, c'est
une situation pour laquelle j'ai été sensibilisé dès le départ, là. D'ailleurs,
je tiens à vous dire que, dans mon bureau de comté, j'avais une ancienne
présidente de l'AREQ, l'association des retraités du domaine de l'enseignement,
et actuellement elle a quitté, elle avait
82 ans — peut-être elle m'écoute actuellement, là — et
pas pour des raisons de santé, tout simplement elle a déménagé à Québec
pour refaire une nouvelle vie, un nouveau départ. Et actuellement j'ai une
ancienne présidente... c'est juste si elle ne l'est pas encore.
Donc,
c'est une situation sur laquelle on est tous appelés à regarder et à voir
quelles sont les solutions. C'est pour ça que j'écoutais attentivement le député de Verdun.
On pensait en tenir une à une certaine époque, il n'y a pas tellement longtemps, et malheureusement il y a eu, je vous
dirais, une division dans les gens mêmes qui représentent les retraités.
Ce n'est pas évident parce que ce n'est pas
comme les syndicats, les retraités, donc il n'y a pas une cotisation, tu sais,
il n'y a pas une unité qui est de
même niveau qu'une organisation syndicale — et c'est compréhensible — par
rapport à leur réalité. Quand on va à la
retraite, c'est justement pour acquérir un peu plus de liberté, donc ce n'est
pas pour être embrigadé.
Mais j'espère qu'on va continuer à réfléchir
comment on peut améliorer, parce que la situation qu'a expliquée — puis
je ne veux pas le refaire — le député de Verdun traduit la réalité concrète et, en même
temps, elle s'exprime aussi à travers leur
réalité à eux, individuelle, où il arrive un état d'appauvrissement,
évidemment, relatif, vous me direz, mais quand même, par rapport au coût
de la vie, tout simplement.
Sur
ce qu'on a fait, par rapport à ce qui a engendré un coût additionnel, je ne
sais pas si c'est mieux de demander à
M. Rondeau... M. D'Astous, hein? M. D'Astous, ça vous tente-tu
de prendre le micro? Oui?
• (17 h 20) •
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Est-ce qu'il y a consentement pour
entendre M. D'Astous? M. D'Astous,
vous vous identifiez, vous avez la parole.
M. D'Astous
(Clément) : Oui. Clément D'Astous,
secrétaire associé au Secrétariat du Conseil du trésor.
La
révision de 88 millions au niveau de la dépense gouvernementale, c'est la
révision de la contribution du coût du régime
de retraite pour le gouvernement en tant qu'employeur. C'est suite à une
réévaluation faite par la CARRA. Deux ou
trois fois l'an, la CARRA révise le coût pour le gouvernement au titre des
régimes de retraite, et c'est le résultat des travaux effectués à l'automne
dernier.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Chutes-de-la-Chaudière.
M. Picard : ...l'obtenir ou on va seulement se limiter à une... Je
pose la question tout bonnement, là, parce que c'est très...
M. Bédard : Je vais vous l'acheminer.
M. Picard : O.K. C'est beau.
M. Bédard : Parce que, même moi, j'ai été
informé, on me l'a expliqué, et j'ai exprimé ma déception, puis par la suite on a dit : Bon, bien, qu'est-ce qu'on
fait?
M. Picard : Bien, c'est ça.
M. Bédard : Donc, c'était un peu hors de mon contrôle, moi. On l'a
subi, voilà, littéralement.
M. Picard : Vous comprenez mon...
M. Bédard : Mais effectivement...
M. Picard : Parce que vous comprenez qu'une réponse verbale, pour moi,
là, c'est...
M. Bédard : ...je vais voir quel est l'historique là-dedans, puis ça
va me faire plaisir d'être transparent.
M.
Picard : O.K.
Concernant la CARRA, je voulais savoir le nombre de personnes qui travaillent à
la CARRA. Parce
que, dans le cahier de crédits, là, à la page 16, on parle de 665 puis, à
la page 22, on parle de 876. Il y a une erreur. Dans le cahier ici,
page 16 et page 22. À moins que j'aie mal saisi les...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : M. le ministre, je comprends que le document qui a été
demandé par le député de
Chutes-de-la-Chaudière, vous allez le faire parvenir à la commission?
M. Bédard : L'explication de la révision actuarielle qu'on vient de
discuter, là, 88 millions.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Alors, ce qui est important, c'est qu'on le fasse venir
à la commission pour le partager avec tous les
membres.
M. Bédard : Il n'en est pas question! C'est une demande qui vient du
député de la Chaudière, ça fait que... Ha, ha, ha!
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Les
pages 6 et 8.
M. Bédard : Les pages 6 et 8. O.K. Donc, vous êtes à la
page 16?
M. Picard : Page 16, on parle de 665 employés et, à la
page 22, on en a 876.
Des voix : …
M.
Bédard : Oui. Je
pense que M. Legault a une bonne réponse à nous fournir. C'est drôle, je l'entends
en arrière, il me dit : O.K.
M.
Legault (André) :
Non. Effectivement, c'est la différence entre les employés permanents puis les employés occasionnels.
M. Picard : O.K. Donc, le titre «effectifs réguliers d'emploi» n'est
pas bon dans... C'est parce que c'étaient les mêmes termes. C'est ça que...
M. Legault (André) : Oui, bien, c'est ça. C'est réguliers occasionnels et
réguliers réguliers.
M.
Picard : O.K.
Bien, si j'ai une petite note négative à donner à la CARRA, là : Ce n'est
pas clair, vos réponses. Des fois, c'est comme
si vous n'avez pas saisi les questions, alors que… Ce n'est pas grave, là.
M. Legault (André) : Ça dépend comment elles sont formulées.
M. Picard : C'est ça. C'est bon. O.K.
Des
voix : Ha, ha, ha!
M. Picard : Si je continue, tout à l'heure... Oui?
M. Bédard : ...
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Picard : Bien,
je connais M. Legault depuis quelques années, là, je suis un ancien du
ministère du Revenu. Mais, plus sérieusement,
là...
M. Gautrin : Juge et partie.
M. Picard : …j'ai vu... Bien, vous avez indiqué tout à l'heure que les
délais de traitement des demandes avaient
diminué, c'est vrai. J'ai une question, puis je ne vise pas les employés. Il y
a quelque chose que je ne comprends pas dans la réponse, là. Parce qu'on
parle qu'il y a 18 033 demandes qui ont été traitées...
Une voix : …
M. Picard : ... — à la page 56 — par 71 employés.
Puis là, si on fait un petit calcul, là, ça fait 253 cas par personne. Il y a
260 jours de travail par année...
M. Bédard : Vous faites référence à... Là, on est dans Demandes de
renseignements particuliers… n° 3…
M. Picard : Page 56.
M. Bédard : ...nombre de demandes de retraite traitées pour chacune
des trois dernières années. C'est ça?
M. Picard : C'est ça. En 2012, on a 18 033 cas, 71 personnes...
M. Bédard : Non, la deuxième, c'est nombre d'heures supplémentaires
payées à ces agents. C'est ça?
M. Picard : Non, non, non. À a, nombre...
M. Bédard : O.K., nombre et pourcentage d'agents qui traitent ces
dossiers.
M.
Picard : Mais là
on dit 71. C'est-u 71 personnes? Donc, si c'est ça, chaque personne traite 253
cas par année, puis il y a 260 jours ouvrables par année dans la fonction publique. D'après
moi, ça ne se peut pas, là, que les personnes fassent un cas par jour.
Si c'est ça, c'est parce que les systèmes ne fonctionnent pas ou les procédures
sont très lourdes, là, ou c'est très complexe de faire...
Non, ce n'est pas une
colle. Quand j'ai vu ça, j'ai dit : Je ne comprends pas, là.
M. Bédard : ...pas comme ça non plus, pas comme une colle. Puis j'aurais
tendance à dire : Il y a le nombre d'heures supplémentaires payées à ces
agents. J'aurais peut-être tendance à laisser répondre M. Legault, si vous
me le permettez.
M. Picard : C'est beau.
M. Bédard : Allez-y.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) :
M. Legault.
M.
Legault (André) :
Excusez. Effectivement, c'est l'équipe qui traite les demandes de retraite, là, demandes de rente, et
effectivement c'est très complexe. Et, comme je disais tantôt, le système fait
en sorte qu'au lieu de pouvoir traiter une
rente un peu automatiquement puis qu'elle sorte comme une machine à saucisses,
là, c'est qu'elle bloque pour plusieurs raisons. Et c'est là-dessus actuellement qu'on travaille au point de vue
informatique, d'un peu essayer de modifier les paramètres pour faire en
sorte que le traitement soit beaucoup plus fluide, parce qu'effectivement
presque toutes les rentes... c'est très peu
qui viennent à bout de réussir à passer sans bloquer. Et il faut bien voir que
la demande est traitée là, mais, par
ailleurs, si elle bloque parce qu'il y a un problème de rachat, bien, elle peut
partir puis aller dans une équipe de rachat. Si elle bloque parce qu'il
y a un problème de données... O.K., on appelle ça les 291, là. À la CARRA, les 291, c'est tous les problèmes, puis ça, ça s'en va
dans une autre équipe où effectivement on fait l'analyse du dossier pour
trouver quelle est l'erreur qui fait en
sorte que la rente n'est pas calculée. Donc, vous voyez, c'est beaucoup des
équipes différentes justement à cause de la
problématique systémique qui ne permet pas un traitement fluide. Et c'est ce
qu'on essaie actuellement de corriger.
M.
Picard : Il reste... Ça, c'est pour
la durée, hein?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Oui. Il vous
reste trois minutes.
M. Picard : Je vais attendre à plus tard.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Trois minutes
ce soir.
M. Picard : Oui, c'est ça. Sinon, je vais venir vous entendre.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Il n'y a pas
de problème. Il n'y a pas de problème, M. le député de Chutes-de-la-Chaudière.
Alors, nous passons maintenant aux représentants du gouvernement. M. le député
de Sanguinet, pour un bloc de 15 minutes.
M. Therrien : Merci, M. le Président. J'ai oublié de saluer mes
collègues le député de Verdun, député de Chutes-de-la-Chaudière — ça
fait plaisir — et membres et personnel de la CARRA.
J'aurais
d'abord... je ne sais pas si c'est une question ou quelques petites questions,
là, puis je ne sais pas à quel point vous allez pouvoir y répondre. En tout cas,
je me lance dans l'expérience, et vous saurez m'aviser si les questions
sont plus ou moins opportunes.
Alors,
d'abord, on parle d'indexation. On avait la formule, là, de l'IPC moins
3 % pour que ce soit, là, uneindexation partielle. On sait que, depuis 1991, la
politique de la Banque du Canada, c'est de maintenir le taux d'inflation
entre 1 % et 3 % puis de réagir quand elle a tendance à sortir de
cette fourchette-là. C'est un peu pour ça, comme le député de Verdun l'a mentionné, que c'est très rare que ça va dépasser
3 %, alors à ce moment-là cette formule-là devient caduque. Vous l'avez observé, de toute façon, par
l'expérience, là, des 20 dernières années. On l'a vu à quelques
reprises, ça a dépassé un peu 3 %.
Puis
ça, c'est l'IPC du Canada, puis le Québec, généralement, a un IPC toujours un
peu plus faible que celui du Canada. Donc, ça exclut cette possibilité-là et l'avantage
qu'elle offrait auparavant. Parce que, dans les années 80, l'inflation
était beaucoup plus élevée, alors ça avait quand même un certain intérêt à l'époque,
mais là ce n'est plus de mise.
Bon,
la Commission des finances publiques, là, parle pour essayer de régler le
problème, parce que, là, ce qu'on s'aperçoit, c'est qu'il y a des oppositions dans
la façon de régler les problèmes que ça a occasionné, la non-indexation.
Moi, je voudrais revenir sur ce qui est proposé comme solution à la Commission
des finances publiques. Je veux juste être éclairé
là-dessus : «la
nécessité de subordonner toute forme d'indexation à la réalisation de surplus
réels et à la constitution d'une réserve dont l'importance est à déterminer.» Parce qu'on ne veut pas augmenter les
impôts, on ne veut pas augmenter les montants qui sont exigés par les travailleurs
au sein de ce fonds-là. Alors, je veux juste savoir : Est-ce qu'il y a
quelque chose de prévu là-dessus? Je ne sais pas à quel point vous pouvez
répondre à ce genre de question.
M. Bédard : Oui, oui. Non, non. Bien…
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) :M. le ministre.
• (17 h 30) •
M.
Bédard :Je vous dirais... bien, le député de
Verdun aussi bien que moi, sûrement, puis sûrement mieux, mais évidemment il y a... La situation a été corrigée, en
passant, à partir, je pense, c'est ça, c'est 2000…
M. Gautrin : 2000.
M.
Bédard : 2000,
voilà, où le moins 3 % faisait en sorte qu'effectivement on tombait dans
la non-indexation, littéralement. Donc ça, c'est
corrigé.
Ça
fait qu'il y a une séquence pour tous les retraités qui ont travaillé pendant
cette période-là, puis, des fois, les gens
pensent que ça ne les touche pas. C'est drôle. Les plus jeunes, mais même les
actifs, ça va les toucher aussi. Et cette période-là,
elle se déplace dans le temps, là, mais ça reste que les plus jeunes... C'est
sûr que moi, 90, ce n'est pas loin, mais, bon, quelqu'un de 20 ans va dire que tu es vieux, là, tu sais, quand
on... Donc, ceux qui travaillent actuellement, je devrais plutôt dire,
sont touchés par cette situation-là, donc qui ont travaillé pendant ces
années-là. Donc, pour l'avenir, la situation est corrigée.
Pour
le passé, c'est : Qu'est-ce qu'on fait maintenant, là? Et il y a
différents scénarios qui ont été mis sur la
table. C'est très difficile et ça s'est
complexifié face à ce que le député de Verdun nous parlait, où la gamme de
solutions s'est avérée plutôt mince
quand sont arrivés, bon, les rendements négatifs et les problèmes au niveau de
ce qu'on a vu dans les dernières années, ce qui fait que l'ensemble des
caisses, actuellement, bien que le RREGOP est fort bien géré, les régimes, je vous dirais, ont bien passé à travers
les épreuves qu'on a connues, on n'est plus dans des situations qu'on
vivait avant, d'immenses surplus dont on se
demandait ce qu'on allait faire. Donc, il n'y a plus personne qui se chicane
sur les surplus parce qu'il n'y en a plus. Mais, un jour, il y en aura d'autres
et... bien, on pense et on le souhaite, parce qu'au niveau de la fonction
publique, quand même, il y a un nombre de cotisants qui est quand même
intéressant.
Or,
les situations des privés, par contre, eux, qui ne sont pas liés à ce qu'on
parle, mais qui vivent des situations déficitaires, c'est beaucoup plus dur parce que le
nombre de cotisants ne cesse pas de diminuer. Et ça, ça crée une réalité
où les retours vers des régimes très
profitables sont plus difficilement envisageables, donc, parce que la base de
cotisants diminue, en
général. Alors, ce qui n'est pas vrai dans la fonction publique — et
peut-être qu'on me corrigera — mais donc, on a une base d'employés
qui n'est pas de même nature qu'on voit dans le privé. Un.
Deuxièmement,
c'est qu'il y a eu un procès, après ça, qui a été suivi, que le député de
Verdun a bien expliqué, effectivement. Et,
sans rentrer dans le détail, il y a eu cette commission parlementaire, il y a
eu le comité qui a été formé sous la
présidence de M. François Turenne, qu'on a parlé tantôt, et, malheureusement,
il n'y a pas eu de consensus par
rapport aux solutions qui étaient proposées dans le cadre de ce comité-là. Et
le comité devait faire consensus — vous me corrigerez, M.
Legault — donc devait, pour l'application des mesures de correction,
faire consensus; consensus qui n'a pas été atteint.
Alors
là, ce qu'on est à la recherche, dans le contexte qu'on vit actuellement :
Comment on peut proposer quelque chose de
responsable et réaliste par rapport à ce que vivent ceux et celles qui sont
actuellement à la retraite, sur le trou, là,
en termes d'indexation qu'on a connue. Et la solution est, c'est vrai,
complexe. Je pense que beaucoup de gens ont mis de l'eau dans leur vin,
voyant ce qu'on vit actuellement en termes de situation des régimes de
retraite.
Est-ce qu'il va y
avoir, à court terme ou à moyen terme, un moment où on peut trouver une
ouverture de ces intervenants-là pour être
capables d'aboutir à une solution concrète? C'est ce qu'on peut souhaiter. C'est
pour ça que je veux entendre aussi les solutions du député de Verdun. On
est confrontés à ça quotidiennement. Ils viennent dans les bureaux de comté, ils viennent nous voir, puis
moi, comme je vous dis, je travaille avec, donc il n'y a pas... Ces
gens-là n'ont pas tort, mais, encore là, on
est dans les moyens, on n'est pas dans... Oui, ce n'est pas évident ce qu'ils
vivent, puis comment on peut y
apporter une solution, là c'est dans l'ordre des moyens où c'est plus
difficile, puis les moyens aussi qui sont
à notre disposition pour être capables de trouver la solution, qui sont aussi
problématiques... bien, qui sont limités, pas problématiques, limités.
Mais notre conviction, c'est, je souhaite, de se créer une fenêtre où on va
être capable de s'entendre sur une solution commune et réaliste. Donc, moi, la
porte n'est pas fermée.
Est-ce que ça répond à
votre question, M. le député de Sanguinet?
M. Therrien : Oui, tout à fait. Juste peut-être…
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Sanguinet.
M.
Therrien : Parce
que je regardais ce que les intervenants du milieu, là, comme vous dites, qui
font, justement, du lobby, puis ils font bien
de le faire aussi, proposaient comme solution, je pense qu'on est quand même
loin d'un consensus, si je ne me trompe pas.
M.
Bédard : Oui.
Bien, actuellement, c'est ça, là, mais, c'est pour ça, il y a comme une
occasion manquée dans le travail qui a été fait par M. Turenne. Est-ce qu'on
va être capable de recréer ça? C'est ce qu'on va regarder, là, mais,
bon, c'est vrai qu'il y a des positions qui sont très divergentes, tout
dépendant qui on rencontre.
Alors,
c'est pour ça que ces tables-là sont formées. Nous, c'est sûr, si, bon, on
vient me voir dans mon bureau de comté, puis c'est arrivé, là, de me dire :
Écoutez, est-ce que je mérite ça?, non, vous ne méritez pas d'être dans la
situation dans laquelle vous êtes. Tu sais, c'est comme clair. Moi, j'ai de l'empathie
réelle. Sur la solution, il y a tellement de divergences
entre payons rétroactif, jusqu'à, écoutez, les possibilités de solution qui
étaient exposées par rapport, à terme, qu'est-ce qu'on serait capable de
compenser, on est tellement loin, en termes de positions, que ça va passer par
de la conciliation, là. Sans conciliation, c'est
qu'une solution qui va faire en sorte que la plupart des gens ne seront pas
contents n'est pas une solution. Ça fait qu'il n'y a pas un gouvernement qui va
se lancer dans quelque chose où les gens ne se diront pas : Bon, bien, la
situation est réglée pour tout le temps, tu sais, et cette situation réglée
pour tout le temps nécessite un compromis.
Alors,
quelle est la hauteur du compromis? Les montants sont tellement énormes que c'est
dur à mesurer, là, et là où je suis rendu, je vais être en mode écoute, à
ce moment-ci, tout en étant convaincu que ces gens-là, ce n'est pas
normal, ce qu'ils vivent, ce n'est pas
souhaitable et ce n'est pas même, à la limite... pas à la limite, ce n'est pas
correct. Mais la solution financière, maintenant qu'on a dit ça, elle
est complexe.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Sanguinet.
M.
Therrien :
Justement, moi aussi, bien, j'ai rencontré ces gens-là quelquefois, puis on
doit avouer que leurs demandes sont
compréhensibles.
M.
Bédard : Bien,
ils sont bien argumentés. Souvent, en plus, c'est un professeur. Je peux vous
dire que, quand vient le temps de le
démontrer, là, ce qu'il faut démontrer, là, c'est clair. On est d'accord.
M.
Therrien :
Exact. Oui, ils sont très efficaces, très efficaces. Écoutez, juste savoir,
quand on parle de coût total, là, par exemple, aux solutions qui sont proposées
par ces différents intervenants, ça tourne autour de? Juste me donner
une idée, là. Tu sais, tu dis, mettons :
Bon, regarde, on va faire une entente, là... Vous ne savez pas? On parle de
combien là?
M. Bédard : Bien, écoutez, là, c'est parce qu'il y en a qui vont jusqu'à
la rétroactivité avec les intérêts. C'est pour
ça que je vous dis, là, on est en milliards pas mal, là, tu sais. Donc,
autrement dit, il y en a qui disent : Écoutez, moi, je n'ai pas été
indexé. Donnez-moi l'argent de l'indexation, mais avec les intérêts que je n'ai
pas touchés depuis ce temps-là. Il y a une...
M.
Therrien : C'est ce que j'ai lu,
là...
M. Bédard : Oui, bien, c'est ça, puis il y en a qui disent plutôt :
Bien, trouvons le moyen d'être capables de compenser l'écart qu'on a. Ah! Et j'ai...
Une voix : ...
M.
Bédard : Bon,
bien, c'est pour ça. Puis là je ne veux pas dire que tout le monde est comme
ça, mais ça peut aller jusqu'à 7,3 milliards. Donc, c'est pour ça que les chiffres, c'est
énorme, puis je le comprends parce que ça touche beaucoup de monde puis
ça continue, là. Le problème, c'est que ce n'est pas fini.
Alors, on a corrigé la
situation pour 2000 en montant, mais le monde qui travaille encore puis qui
couvre ces époques-là, bien, ils sont aussi
souvent touchés. Donc, l'écart se creuse en termes monétaires, mais comment on
peut trouver vraiment une solution, à terme, qui va être raisonnable...
C'est sûr que si le contexte, même financier, des caisses s'améliorait beaucoup, peut-être que la gamme de
solutions serait un peu plus grande. Mais, encore là, moi, je ne peux
pas... ce n'est pas la priorité du gouvernement, les surplus, là, tu sais.
Donc,
comment on va agir par rapport à ceux qui les possèdent? Tout ça est complexe.
Il y a plusieurs intervenants, il y a des
membres actifs, il y a des membres futurs, mais vous voyez les chiffres, donc c'est
important, mais ce n'est pas parce que le
problème est gros qu'il ne faut pas s'y attaquer puis il ne faut pas...
Surtout, il faut toujours être à l'écoute de voir comment on peut trouver une solution viable pour nous,
actuellement, en termes budgétaires, pour les cotisants puis ceux qui
sont à la retraite.
M. Therrien : Merci. Merci bien.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Ça va? Alors,
nous allons maintenant vers l'opposition officielle. M. le député de Verdun.
• (17 h 40) •
M.
Gautrin : M. le
Président, et je suis sensible aux arguments de mon collègue de Sanguinet. Ce n'est
pas un problème
facile, mais on va essayer de voir comment on pourrait éventuellement s'en
sortir et voir où est-ce qu'il y a des blocages qu'on peut, petit à
petit, essayer de diminuer. Et, pour ça, je vais me réinspirer, en quelque
sorte, même si je connais parfaitement les
différences qu'il y a sur la Loi sur les régimes complémentaires de retraite, c'est-à-dire
de ce qu'on appelle des régimes dits privés.
On est, comme
législateurs, déjà intervenus. La première chose, c'est qu'on a inscrit dans la
loi, dans les articles 146 point
quelque chose en descendant dans la Loi sur les RCR, le principe que les
retraités, d'une certaine manière, devaient être consultés quant à l'utilisation
du surplus. Et le principe que, dans tout ce qui va toucher, lorsqu'il y aura éventuellement un surplus — puis après
on va en parler dans un instant — je pense qu'il serait important de
pouvoir le baliser et l'intégrer à l'intérieur
de la loi ou d'une modification législative, c'est-à-dire faire en sorte qu'aussi,
pour les régimes publics, c'est-à-dire
RREGOP, RPE, etc., on ait le même type, de dire : Lorsqu'on va utiliser
éventuellement ce surplus pour fins d'indexation,
il y a une consultation formelle des retraités. C'est un premier élément de
piste de solution qui fait en sorte qu'ils pourraient être associés
éventuellement.
La deuxième piste de
solution est un peu plus grande. Je suis de ceux, et je suis parfaitement d'accord :
Il est nécessaire d'avoir une provision pour écart défavorable. Ça, je pense qu'il
n'y a personne qui va être... Est-ce que la provision
pour écart défavorable doit remonter jusqu'à 20 %? Et, de fait, elle ne
monte pas jusqu'à 20 %. Je reviendrai après là-dessus, etc. La provision pour écart défavorable, dans notre
mire actuaire de la CARRA, on le sait, on a changé, en quelque sorte, les règlements du RCR, régime
complémentaire de retraite, pour obliger, avant de disposer d'un surplus
actuariel éventuellement, de maintenir, dans
le régime, une provision pour écart défavorable. Pour ceux que ça
intéresse, ça fait partie de l'article qu'on a corrigé, qui est l'article
128 — c'est ça — 128 dans sur les RCR, l'article 128
qui a donné naissance, si ça vous intéresse,
au règlement, qui est donc passé dans l'article 128, on dit : Il
faut, avant d'utiliser les surplus,
qu'on puisse maintenir une provision pour des écarts défavorables qu'il peut
arriver, mais la manière de calculer la provision nécessaire va être
prévue par règlement. Or, le règlement, si vous me permettez, dans le Règlement
sur les régimes complémentaires de retraite,
je fais référence, à ce moment-là, aux articles 60 et suivants. Alors,
comme vous savez, dans une loi, c'est 60.1, 60.2, 60.3, qui détaillent,
à l'heure actuelle...
Alors,
je sais parfaitement, ce n'est pas la peine de me le rappeler, que le RREGOP,
si vous voulez avoir un surplus en termes de solvabilité, ça n'a pas de sens à l'intérieur...
alors que, ça, c'est basé sur les surplus actuariels sur une base de solvabilité, et que, bien, on pourrait essayer,
motus, bon, de transférer ça sur des calculs, sur une base de
capitalisation, parce qu'on peut l'avoir sur une base de capitalisation à intérêts
annuels.
Il serait bon de voir,
si on appliquait, simplement comme base de départ... Et moi, je vous suggère
ça, M. le président du conseil, M. le
Président, au président du Conseil du trésor, de dire : Voyons un petit
peu, si on s'appliquait à nous, c'est-à-dire
dans le RREGOP, les mêmes balises qu'on a balisées pour tous les gens qui sont
des régimes privés, et sans
nécessairement vouloir les copier, mais voyons quelle serait nécessaire la
provision qu'il faudrait pour minimalement conserver à l'intérieur du
régime. C'est un calcul qui peut se faire et qu'on peut faire. Ça, c'est une
deuxième piste de solution.
La troisième piste de solution, il faut s'entendre,
ce fameux 20 %, ça s'applique sur quoi. Pour vous indiquer — moi,
je vois mon président de la CARRA
derrière — regardez les différences que vous avez entre le document
que vous nous avez envoyé sur l'état, au 31 mars, du RREGOP, au
31 mars 2011... au 31 décembre 2011, et ceux qui apparaissent dans... Je sais et je comprends pourquoi quelqu'un... mais,
dans la correction à l'analyse actuarielle, dont je n'ai pas les pages 6 et 8,
d'ailleurs, je vous rappelle, et que j'espère que vous allez me les envoyer,
mais...
Une voix : …
M.
Gautrin : Non,
non, mais, vous voyez. Et c'est important. C'est important, M. le Président, et
notre actuaire de la CARRA, qui est là, va le comprendre, d'un côté, vous vous trouvez,
si vous voulez, avec ce que vous qualifiez de déficit de
39 milliards, tandis que là vous vous retrouvez avec un surplus qui n'était
pas de 4,2, de 1,6. Vous voyez? Donc, il s'agirait,
avec les partenaires retraités, etc., de pouvoir s'entendre sur les chiffres.
Ça serait une première chose à faire. Donc, autrement dit, on sait de
quoi qu'on parle ensemble.
Ça, c'est une troisième
piste de solution. Donc, je les résume puis je reviendrai tout à l'heure, après
que vous aurez réagi, quand il me restera
peut-être du temps : donc, avoir une possibilité formellement de pouvoir
consulter des retraités;
deuxièmement, savoir, dans les chiffres, si on l'appliquait, quelle est la
provision pour écart défavorable qu'on devrait
minimalement — je dis bien minimalement — avoir;
troisièmement, comprendre sur quoi elle s'applique parce que, vous voyez, il y a une distorsion entre ceux qui sont dans la
mise à jour de l'évaluation actuarielle et ceux que vous nous donnez actuellement sur le plan
comptable. Je pourrais vous donner... Si ça vous amuse, je pourrais
nommer... Si je voulais m'amuser, vous dire : Tiens, il y en a un, c'est
41 milliards, là c'est 42 milliards, bon, etc. On parle
de milliards, il faut garder ça simple, quand même.
Le troisième élément,
je pense, M. le Président, on ne pourra pas régler cette question d'indexation,
parce qu'il y a une question, là, de peur,
ou quoi que ce soit, sans repasser par la négociation avec le syndicat. On
ne pourra pas, et vous ne pourrez pas, parce que c'est déjà dans la loi,
c'est le résultat d'une négociation avec les partenaires syndicaux, ce qui ne
veut pas dire qu'on ne peut pas, à l'heure actuelle, convaincre les partenaires
syndicaux sur une base de ce qui est nécessaire ou non.
Si
vous regardez dans l'analyse actuarielle — et je me permets de
revenir sur l'analyse actuarielle — vous voyez que les provisions pour... Alors, je reviens ici, le
fonds de stabilisation. Vous regardez que, dans le calcul du 20 %, il y a un 10 % qui vient sur la création du
fonds de stabilisation, ce qui me laisse à penser que les actuaires de la
CARRA ont probablement évalué, sur les mêmes bases que ce qu'ils avaient
utilisé pour les régimes complémentaires de retraite, la nécessité d'avoir une
réserve pour écart défavorable de l'ordre de 10 %. L'autre 10 %...
Une voix : …
M.
Gautrin : Non,
non, mais c'est très sérieux, ce que je vous dis. Et l'autre 10 % — si
vous voyez, donc, je suis à la page 7
actuellement, M. le Président, de l'analyse actuarielle, troisième
alinéa — c'est un lissage que l'on fait, voilà, la portion du surplus, sur les surplus qu'on... Et je ne dis pas
que c'est mauvais, hein, mais on le lisse sur 15 ans, c'est-à-dire que
ce qui est là, l'autre 10 % par rapport aux obligations actuarielles. On
pourrait avoir une possibilité d'ouvrir
cette question-là. Et, si j'étais à votre place — mais je ne le suis pas, et je n'ai pas
été écouté non plus quand il n'y avait personne qui était à la place où vous
étiez à l'époque, mais je plaide quand même toujours, etc. — je
tâcherais de voir, de réfléchir sur les
partages de risques. Et là c'est un autre débat qui est ici, mais on va avoir,
comme société, si on veut maintenir
les régimes à prestations déterminées, à envisager la possibilité que le risque
ne soit pas uniquement porté par l'employeur, mais puisse être porté
aussi par les retraités. Ça, c'est un autre débat, c'est un débat qui va venir
après le rapport D'Amours, on va avoir ça. N'ayez crainte, je suis prêt pour le
faire tout de suite, si vous voulez, mais ce n'est pas l'objectif.
Mais,
vous voyez, je crois que, si une démarche venait, à l'heure actuelle, de la
part gouvernementale, basée, et je les résume sur les quatre points suivants…
Premièrement, être en mesure de formellement avoir un groupe consultatif
du président du Conseil du trésor, vouloir les mettre ensemble à la fois, parce
qu'il y a des intérêts trop contradictoires entre la partie syndicale et la
partie retraitée, et dire : Bien, mettez-vous ensemble. C'est comme si
vous mettez un nonos et vous dites : Trouvez un consensus entre vous deux,
mais avoir formellement formalisé, en quelque sorte, le mécanisme de
consultation.
• (17 h 50) •
Deuxièmement,
avoir des idées claires — et j'insiste sur le mot «minimale» — sur la réserve minimale pour écart défavorable qu'il serait nécessaire de maintenir
avant d'envisager des mécanismes d'indexation.
Troisièmement,
s'entendre sur les chiffres. Il faut qu'on parle de la même chose parce que...
Il faut qu'on parle de la même chose sur les chiffres. Actuellement, vous
voyez les chiffres, entre ce que vous nous avez donné puis l'évaluation actuarielle. Je comprends ce que vous allez me
dire, qu'il y avait des projections, puis etc. Je sais ce que vous ne m'avez
pas dit, mais que vous allez me dire si vous aviez la parole, que vous me
diriez. Donc, ça, c'est le troisième élément.
Je
tiens à rappeler que, parmi les retraités de l'État, il y a des retraites
souvent très faibles. Ce n'est pas des gens
qui ont des retraites extraordinaires. La retraite moyenne est à
17 000 $ par année. Il faut bien être conscient de cela. Et là envisagez une possibilité… Moi, je dois
envisager la possibilité non pas d'avoir une indexation, mais une
indexation partielle, soit de commencer
petit à petit. On indexerait, par exemple, les crédits de rentes gagnées de
1982 à 1983 et après, l'année suivante, de 1983 à 1984… on monterait
progressivement. Donc, envisager est-ce que ceci est une solution ou pas, tant
que je n'ai pas les chiffres, je ne peux pas, mais ça serait une solution qui
coûterait beaucoup moins cher, surtout si un des 10 % est le résultat du
lissage sur 15 ans.
Deuxième élément, on pourrait dire :
Bien, voici, on va seulement indexer les retraites les plus faibles. Autrement dit, je ne veux rien dire sur les gens qui ont
des retraites plus importantes, mais il y a des gens, si la retraite moyenne est à 17 000 $, il y a des gens qui ont des
retraites extrêmement faibles, voyez-vous, et on pourrait considérer qu'on commencerait par un effort d'indexation sur les
petites retraites, où le coût, à ce moment-là, serait beaucoup moindre,
et on corrigerait. On aurait donc une approche, on dit, sociale, à ce
moment-là.
Donc, il y a des pistes. Il y a des pistes de
solution. Le problème du rapport du comité Turenne… Et j'ai relu le rapport du début
jusqu'à la fin et je dois vous dire, c'est un excellent rapport. Félicitations.
Il était bien fait, la manière dont on... En lisant le rapport, on voit
ce qui se discutait. On a eu à la fois, réellement, une opposition. D'un côté,
les associations de retraités plaidaient, pour toutes sortes de bonnes raisons,
vous savez, le taux de cotisation n'était pas assez élevé, etc., pour
rapidement avoir la pleine indexation tout de suite, et puis, de l'autre côté,
vous aviez, dans les partenaires syndicaux, le risque, en quelque sorte, que,
si on allait trop rapidement sans avoir une réserve pour écart défavorable, on
pouvait remonter la cotisation sur les employés, qui, à ce moment-là, est déjà
à un taux, rappelez-vous, chers collègues, à un taux extrêmement élevé, hein?
Je ne plaide pas pour dire...
Alors, la séquence, à mon sens, ça serait la
suivante : il faudrait essayer de valider, là, des pistes, non pas totalement acceptables, mais des pistes qui seraient
relativement acceptables dans nos associations de retraités et voir si elles
peuvent être acceptables aussi par rapport aux partenaires syndicaux. Mais de dire
que vous les mettez ensemble puis d'avoir un consensus, ils n'y arriveront pas,
chacun va défendre sa position jusqu'à la fin. Et, à un moment ou l'autre, je crois, d'après moi, que la partie
gouvernementale devra... Il ne me reste plus beaucoup de temps. Il me
reste quoi?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Il reste quatre minutes.
M. Gautrin : Ah! Il me reste... Bon, moi, je vais
les prendre. Alors, c'est que... Bon, bien, vous voulez répondre, c'est ça?
M.
Bédard : Bien, si vous voulez. Non,
mais vous pouvez continuer, mais au moins me laisser une minute.
M. Gautrin : Bien non, mais c'est... Alors, je me
tais, je donne ces quatre minutes au début de réponse de mon ami et collègue le
député de Chicoutimi, et après il me restera encore un petit bloc ce soir pour
pouvoir replaider sur sa réponse.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M.
Bédard : Le petit bloc... Peut-être
pour préciser un élément, parce qu'on sort d'un exercice actuellement. Les
propositions qui sont faites par le député de Verdun méritent d'être regardées,
donc d'être analysées, je regarde seulement sur les cibles qu'il vise, mais il
y a comme un contexte... On sort d'un exercice qui a comme abouti,
malheureusement, à pas de recommandation, malgré la qualité du rapport dont il
fait mention.
Une
voix : ...
M. Bédard : Exactement. Mais où il y a un domaine
que je connais bien, c'est quoi l'opportunité de relancer un processus ou de regarder s'il y a des solutions quand
on vient de sortir de quelque chose qui, malheureusement, n'a pas donné le
résultat escompté? Pas en termes d'analyse, mais en termes de consensus. Et là,
le consensus, il se fait comment? C'est
autour de solutions où les gens sont capables d'accepter certains compromis. Et
je pense que tout le monde a acquis la conviction qu'on ne pourrait pas
arriver à la situation idéale et, encore là, pas sur la base du mérite, mais
sur la base de, financièrement, ce serait irréaliste de promettre ça, puis moi,
je ne suis pas là.
Donc, j'ai compris l'idée de consultation,
mais comment et quand, ça, je l'ai bien compris. Sur la base, par contre, là je laisserais peut-être M. Montour nous
préciser, qui est directeur, je tiens à le souligner, là, directeur général des
régimes collectifs et actuariat, qui ne travaille pas à la CARRA, à moins que
je... Finalement, je traite avec lui depuis des
années, puis... pas des années, excusez-moi, des mois. J'ai l'impression que ça
fait des années, mais c'est des mois. Mais,
non, il est avec nous au Trésor, pas que la CARRA n'est pas... Vous
comprendrez, donc, c'est une organisation qui est vraiment à part. Et lui, il est vraiment... parce
qu'il a plusieurs fonctions. Entre autres, on a eu beaucoup de
discussions au niveau de certains régimes de
retraite en particulier. Donc, il est l'expert au Trésor. Et peut-être nous
expliquer pourquoi, là, sur la règle
de... et là je ne veux pas employer le mauvais terme, pas de solvabilité, mais
sur le régime de protection qu'on a ajouté pour éviter, justement, qu'il
s'ajoute à la règle du 20 %, peut-être nous préciser comment elle s'exprime
en termes actuariels puis pourquoi elle est là.
Et sur les chiffres, ça, je suis entièrement
d'accord, s'entendre sur les chiffres. Autrement dit, chaque solution apporte sa
réalité économique et sa réalité de déboursés. Ça, je pense que c'est une base
qui est valable. Et, après ça, sur les solutions, bien là, je pourrai
peut-être y revenir rapidement avec le député. Peut-être, M. Montour…
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Est-ce qu'il y a consentement pour
entendre M. Montour? Consentement. Après vous
être identifié, M. Montour, vous avez la parole.
M. Montour (Michel) : Alors, bonjour. Michel Montour,
directeur général de l'actuariat et des régimes
collectifs au Conseil du trésor.
Alors, une partie de votre question, c'est...
il y a un fonds de stabilisation déjà de 10 % qui a été prévu par les parties négociantes et il y a eu aussi un projet de loi,
là, qui a été adopté sous votre gouvernement, où...
M. Gautrin : Parce que, dans la loi, il est à 20 %.
M.
Montour (Michel) : De la Loi de l'impôt,
vous voulez dire?
M.
Gautrin : Non,
la loi… 77.0.1, c'est à 20 %, parce qu'initialement, au début de la
négociation, le gouvernement était prêt à
avoir une réserve à 15 %, et c'est monté à 20 %, mais ça, c'était le
jeu de la négociation. C'est pour ça que je vous dis : Quelle que soit la
solution, il faudra revenir dans un mécanisme avec les parties syndicales. Ce n'est
pas uniquement sur le plan...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Je vais juste vous interrompre deux secondes, M. le
député de Verdun, là. Nous avons commencé à
empiéter sur votre bloc de ce soir, votre dernier bloc.
M. Gautrin : ...je les laisse parler, là.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Mais, si vous
les laissez parler, c'est la même chose, là.
M. Gautrin : Alors, on arrête. On va aller manger.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Alors, on
arrête et on revient du côté gouvernemental. M. le député de Sanguinet.
M. Therrien : Écoutez, une ou deux petites... Je vais...
Une voix : ...
M. Therrien : Oui, vous aimez mon comté, n'est-ce pas? Oui. C'est le
plus beau...
M. Bédard : Non, parce que je me souviens de l'ancien comté de René-Lévesque, qui s'appelait
le comté de Saguenay, alors qu'il n'était pas au Saguenay—Lac-Saint-Jean.
M. Therrien : Ah oui?
M. Bédard : Alors là, je voyais comme de revenir…
M. Gautrin : ...
M. Bédard : Bien oui, bien, c'était le comté de René-Lévesque.
M. Gautrin : …lorsqu'on a voulu fusionner Baie-Comeau avec Hauterive,
qui a coûté le siège...
M. Therrien : Juste vous dire, en passant, monsieur...
M. Gautrin : …qui a coûté le siège du député de Saguenay à l'époque.
M. Therrien : Juste vous dire en passant que Sanguinet, c'est le nom de
deux patriotes qui ont été pendus au Pied-du-Courant. Je suis très fier de
porter ce nom-là. J'espère que je ne les déçois pas trop.
Une voix : ...
• (18 heures) •
M.
Therrien : Alors
donc, une petite question... bien, une ou deux petites questions. Je profite du
fait qu'on a des
bons vulgarisateurs avec nous. C'est une question un peu large, mais j'imagine
que ça va bien se répondre quand même.
Si
on regarde les coûts d'administration de la CARRA, comparativement à d'autres...
à des comparatifs, vous vous en tirez
avantageusement. Vous êtes même un peu en bas, malgré le fait qu'il y a eu des
changements technologiques puis il y a eu
des petits problèmes à ce niveau-là. Bien, c'est ce que j'ai entendu
tantôt, là, pas des gros problèmes, mais bon. Alors, la question était dans ce sens-là : Même si vous êtes
déjà bons — c'est sûr qu'on veut toujours s'améliorer, n'est-ce
pas? — quels facteurs vous aimeriez améliorer?
Peut-être par rapport au plan d'action — c'est prévu, là, il y a un plan d'action
2012-2015 — c'est quoi qui serait sur le menu, là, pour améliorer l'efficacité,
là, de la gestion de ce fonds-là? Je ne sais pas si c'est une question qui vous
embête.
M. Bédard : À quelle page, hein, M. le député de Sanguinet, dans le
document?
M. Therrien : À quelle page?
M. Bédard : Oui. Ah! C'est dans les livres, donc? O.K.
M. Therrien : Bien, c'est ici, là.
M.
Bédard : Sur la qualité de la...
M.
Therrien : Oui.
C'est qu'il y a une étude qui a été faite pour prouver que ça se... Quelle page
exactement, là? Dans le dossier Étude des
crédits, 20, coût unitaire des activités 2012. Donc, c'est le vingtième item.
Je suis désolé. Je vous embête, hein, dans la… Non? Ça va?
M. Bédard : Non, non, non, mais... Non, non, non.
M.
Therrien : Bien,
c'est vraiment, là, juste savoir, là, où est-ce que vous allez mettre des
efforts pour améliorer ce rendement-là, qui
est quand même appréciable.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : ...pour la
répondante.
M. Bédard : Bien, c'est le même que tantôt.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) :
M. Legault.
M. Bédard : Alors, c'est M. Legault, mais je vais me tasser parce
que, pour la caméra, ça ne rend pas justice à M. Legault.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) :
M. Legault, vous avez la parole.
M.
Legault (André) :
Merci. Écoutez, la CARRA, depuis plusieurs, plusieurs années, fait partie d'un organisme qui est
pancanadien. Puis on fait effectivement du «benchmarking» avec les différentes provinces — donc, que ce soit l'Alberta, la
Colombie-Britannique, l'Ontario et le gouvernement fédéral également — dans l'administration des régimes de pension. Et
c'est un organisme indépendant, effectivement, qui fait le «benchmarking», qui mesure les coûts. Donc, c'est très intéressant.
On constate que le Québec, malgré les coûts qui ont augmenté à cause des
systèmes, on est encore en deçà de la moyenne de l'ensemble des
participants à ce «benchmarking»-là. Par exemple, pour l'ensemble des activités, le coût moyen global par participant de la CARRA, c'est
119 $. Et il demeure inférieur de 18 % à la moyenne, qui est
145 $. Donc, malgré qu'en 2010-2011 on
a eu une croissance de coûts, on a commencé maintenant à amortir les
développements technologiques, qui sont amortis à 13 millions... l'emprunt
est 13 millions par année. On continue quand même à être les plus bas.
Pour ce qui est de l'amélioration,
effectivement, on s'attend, en développant et en raffinant les modèles
technologiques qu'on utilise, qu'on va avoir moins de coûts technos à venir et
aussi qu'on va avoir des économies de main-d'oeuvre,
c'est certain. Parce qu'actuellement, ce qu'on est obligés de faire, c'est de
prendre beaucoup de main-d'oeuvre pour faire les inventaires.
Donc,
on en est là en termes d'améliorations qu'on vise pour le futur. Et on a
vraiment, là, les projets et enjeux pour 2013 : on a terminé le traitement des
demandes de rente accumulées, parce qu'il nous en reste encore; on a le
projet d'amélioration de participation, ça, c'est un projet fondamental pour la
CARRA, c'est toutes les données qui ont été inscrites
dans les systèmes et qui comportent des erreurs. Donc, de pouvoir amener des
corrections à ces données-là et particulièrement
d'améliorer les relations avec ceux qui nous transmettent ces données-là. Parce
qu'on a 1 100... 1 300, 1 400
employeurs qui, à la fin de l'année, nous envoient des informations sur chaque
personne qui participe au régime de retraite. Donc, on a besoin d'avoir
ce détail-là très précis. Parce qu'à partir du moment où la donnée n'est pas
bonne, si on l'entre dans nos systèmes,
10 ans après, quand vient le temps de payer la rente, bien, on a un
problème de correction de données, vous avez dû voir ça. Donc, ça, on a
un gros projet, c'est vraiment d'améliorer ça.
Il y a le projet de
révision et de correction des rentes également. Ça, on le sait qu'au deuxième
et troisième anniversaire des rentes, on est obligés de faire un survol des
rentes qui ont été payées et voir, effectivement, s'il doit y avoir des
ajustements suite à des corrections de données ou des choses semblables. Il y a
l'approche clientèle à renouveler, un gros
travail. Effectivement, on veut faire un sondage. On veut voir à quoi s'attendent
les gens et comment livrer nos services à ces personnes-là. Et on veut
vraiment poursuivre l'optimisation du traitement des demandes, révision du
processus participation et rachat puis automatiser les calculs. Le gros
problème actuellement, c'est qu'on calcule encore chaque rente, ou à peu près,
parce qu'elle a un problème de traitement systémique. Donc, on est obligés de
reprendre et d'aller trouver comment la corriger. Donc, ce n'est pas juste
2013, là. Je pense qu'on en a pour quelques années.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député de Sanguinet.
M. Therrien : Une dernière petite question. J'ai
vu, à quelque part là-dedans, là, on parlait de rendement des fonds, là...
Une voix : ...
M. Therrien : Oui. J'imagine, là, il y a plusieurs fonds différents,
puis le rendement est semblable, là.
Une voix : ...
M. Therrien : Oui. C'est assez semblable d'un à l'autre, là,
dépendamment des termes, là.
M. Legault (André) :M. le Président, effectivement, au niveau du fonds du RREGOP, on a les
rendements. 2011, on le sait que ça a été
3,5 %. Et, si on prend les rendements, on peut les avoir sur quatre ans,
cinq ans, 10 ans, 20 ans. Sur
20 ans, ce qui est intéressant, c'est qu'on note quand même un rendement
de 6,9 %. Et ce qu'on me dit, au niveau actuariel, on cherche du
7 %. Donc, on n'est quand même pas si mal.
Une
voix :...dans la cible.
M. Legault (André) : Oui. Bien, on est dans la cible, mais
sur 20 ans. Ensuite, il y a le fonds du RPE. Lui, son rendement, en 2011, a été plus intéressant,
4,9 %.
Une
voix : ...
M. Legault (André) : Ah! Le cinq ans que vous voulez
avoir? Le cinq ans, ce n'est pas terrible, c'est 0,4 %. Mais, sur 10 ans, c'est 4,5 %. Sur 10 ans,
4,5 %.
Des
voix : ...
M. Legault (André) : Un dur cinq ans. Donc, on voit, là,
que les rendements annuels de 2011 étaient
environ entre 3,5 %, 4 %, et,
quand on regarde, effectivement, sur cinq ans ou 10 ans... 10 ans,
là, c'est déjà mieux parce qu'on joue
entre 4,5 % et 5 % pour les différents régimes. Et 20 ans, bien
là on se rapproche de la cible actuarielle, à ce moment-là.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Merci, M. Legault.
Compte
tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 19 h 30,
en vous rappelant que c'est à l'étude des crédits, puis il faut faire le temps
qui est alloué. Donc, si on commence à 19 h 30, on va terminer à
22 heures, mais, si on commence à 19 h 45, on va terminer à
22 h 15.
(Suspension
de la séance à 18 h 6)
(Reprise
à 19 h 32)
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : À l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre,
s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos
travaux. Je vous rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude
du volet Régimes de retraite des crédits budgétaires du portefeuille Conseil du
trésor et Administration gouvernementale pour l'exercice financier 2013-2014.
Nous avons commencé à 19 h 30.
Je vous rappelle, avant de poursuivre nos
travaux, je vous informe du temps approximatif qu'il reste à chaque groupe
parlementaire pour l'étude de ce volet : gouvernement, 15 minutes;
opposition officielle, entre neuf et 13 minutes... en fait, neuf ou 13 — je vais vous dire
pourquoi tantôt — deuxième groupe d'opposition, une ou deux minutes.
Alors, je dis une ou deux, neuf ou 13, c'est que nous avions une indication qu'un
député indépendant viendrait. Nous lui avions réservé cinq minutes. Alors, s'il
ne vient pas, le cinq minutes, je le remets aux autres partis de l'opposition,
plus une, plus quatre.
M.
Picard : Ça veut dire que, lorsque je
vais débuter, s'il n'est pas là…
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : S'il n'est pas là quand vous allez
débuter, je vous donne vos deux minutes.
Lors
de la suspension de nos travaux, ce matin, c'est un représentant du
gouvernement qui avait la parole… Cet après-midi. C'est parce que c'était...
Des
voix : ...
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Alors, c'est écrit «ce matin», alors moi, docile comme je suis… Alors, je vous invite donc à poursuivre votre
intervention, M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Merci, M. le Président.
Alors, parmi les pistes de solution de l'Association québécoise des
retraité-e-s des secteurs public et parapublic, il est mentionné... Puis je
pense que le député de Verdun avait terminé son intervention tantôt. J'aurais
aimé, j'aurais apprécié, là, que les gens de la CARRA, qui sont susceptibles de
répondre à cette question-là, puissent y aller allégrement. C'est écrit, dans
les pistes de solution : «Que le mécanisme d'indexation ad hoc prévu à la Loi sur le RREGOP
soit déclenché dès [que] l'atteinte d'un surplus de 10 % au lieu des
20 % prévus dans la loi actuelle.»
Alors, je voudrais savoir : Est-ce que
ça, c'est quelque chose qui serait envisagé, envisageable par nos gens pour être une piste quelconque de solution?
M. Bédard : Écoutez, actuellement, je vous
dirais, on est plus en mode comment on est capables de recréer une possibilité pour que la discussion reprenne sur des
bases communes. C'est plus là où on est rendus, parce que je vous dirais que le dernier exercice, je pense que tout
le monde était de bonne... pas je pense, tout le monde était de bonne
foi, puis on pensait tenir le début d'une
solution, je vous dirais, réaliste et convenable, et finalement, bien, tout s'est
écroulé par la suite, quand est venu le temps des recommandations.
Donc,
c'est plus, je vous dirais... Au moment où on se parle, c'est pour ça que c'est...
On est fatigués, ça paraît. Il est
19 h 30, hein? Donc, on va mettre de l'ordre. L'idée, c'est repartir
sur les mêmes bases. Les gens continuent leur sensibilisation
des députés, des gens de la société, puis c'est correct et c'est normal, c'est
légitime. Mais, dans le contexte actuel,
pour favoriser un meilleur consensus, je pense qu'il faut laisser un petit peu
de temps. Et moi, j'aurai sûrement des rencontres avec ces gens-là à
plus ou moins court terme et je testerai, là. Il y a des propositions qui
viennent de part et d'autre actuellement, il
y a des pistes, mais, en même temps, les pistes de solution, tant qu'on n'a pas
regardé avec les gens et on ne l'a pas testé avec les intervenants…
Parce qu'il y a des gens pour qui c'est une solution, mais il y en a d'autres
pour qui la solution devient un problème.
Donc,
tout ce qui nous semblerait simple ou évident, c'est que, normalement, on a mal
analysé le problème, là, dans le contexte
actuel, parce que c'est très complexe puis parce que les exercices précédents
ont malheureusement abouti… sans parler d'échec,
parce qu'on a avancé à certains égards, mais, je vous dirais, le règlement
possible, bien, il doit reposer sur
un consensus de ces associations-là. Et comment on peut recréer ça autour d'une
proposition ou même d'un mécanisme de solution? Là, je vous avouerais
que je vais me garder une petite prudence au moment où on se parle.
M.
Therrien : O.K.
Juste en sous-question, vous avez tantôt parlé de situation de surplus
possible. On n'en est pas là actuellement.
Est-ce qu'on...
M.
Gautrin : ...on
est à 4,2 et on pourrait même ne pas y penser avant d'être à 10. Tant qu'on n'est
pas à 10, on ne discute pas. Même au plus bas.
Alors donc, ce n'est pas à court terme, ce n'est pas aujourd'hui.
M.
Bédard : ...ce n'est
pas qu'ils vont mal. C'est qu'ils vont bien, mais pas assez bien pour dire qu'on
a... Puis, même
là, à partir du moment où ça va encore mieux, ça ne veut pas dire que tout
devient simple, là, au contraire... pas au contraire, mais ça ouvre des
possibilités de solution, et c'est dans cet angle-là qu'il faut le faire.
Et le problème, en
même temps, c'est que le temps — puis là je la comprends, l'impatience
de certains groupes — le temps
court contre eux, là, et il y en a que, dans certains cas, ça fait des années
qu'ils ont pris leur retraite, au début
des années 2000 ou fin des années 90. Bien là, eux autres, s'ils ont pris leur
retraite, c'est qu'ils sont rendus plus âgés. Vous me direz qu'ils sont jeunes encore, mais… C'est ça. Donc, il y a
une réalité concrète pour eux, pour dire une solution. Quand je ne serai plus là, ce n'est pas une
solution, là. Puis je les comprends, ils ont raison. Donc, il y a ça aussi,
puis je comprends leur empressement, mais, si c'était simple, hein, ça serait
déjà réglé.
Mais,
encore là, moi, je suis très sensible à ça parce qu'on touche à la qualité de
vie des gens, dans un contexte où, quand on a prévu, on a négocié certaines mesures,
bien, on a mal évalué, à long terme, l'impact. Et, il faut le dire
aussi, en même temps, sans tirer la pierre à personne, les gens se sont
réveillés tard un peu, tu sais. Ce n'était comme pas une préoccupation jusqu'à
temps que, tout d'un coup, on voit l'application dans le temps, puis là c'est
devenu un sujet d'intérêt. Au moins, à partir de 2000, là, on a arrêté, entre
guillemets, l'hémorragie. On a circonscrit la maladie, entre guillemets. Mais,
bon, je reste confiant que les discussions puis les consensus vont se créer,
puis moi, ma porte est toujours ouverte à discuter, à voir les points de vue…
entendre les points de vue, plutôt.
M. Therrien : O.K. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Ça va?
M. Therrien : Ça va.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : D'autres
questions ou d'autres interventions?
Alors, nous allons
pouvoir aller à la deuxième opposition. M. le député de Chutes-de-la-Chaudière.
M.
Picard : Merci,
M. le Président. Considérant que j'ai peu de temps, j'ai rédigé un petit texte.
Ça va être une question écrite que je vais
déposer, parce qu'en deux minutes je vais vous expliquer qu'est-ce que je veux
et, après coup… Pour éviter que vous me disiez non, je dépose une question
écrite. Donc, j'aimerais avoir... Comment?
Des voix : ...
• (19 h 40) •
M.
Picard : Pas
grave. Non, je voudrais que soit ventilé le passif des régimes de retraite et
du FARR par régime de retraite, par cotisant et par retraités, donc selon les tableaux qui
sont dans les documents budgétaires, les pages D.5 et D.21. M. le
Président, je déposerais le document pour remettre au président du Conseil du
trésor pour qu'il puisse me répondre le plus adéquatement possible, si
possible.
M.
Bédard : Oui,
O.K. Non, non, de la déposer, c'est une très bonne idée. Je ne sais pas si on
peut se risquer à un début de réponse, mais je
vais la prendre. Je comprends, là, avec le temps qu'on a...
M.
Picard : Je vais vous expliquer la
démarche, parce que, si on veut parfaire notre réflexion... Tantôt, le député de Verdun parlait qu'il y a des personnes
moins fortunées, on pourrait peut-être aller avec une indexation. C'est
pour améliorer notre réflexion lorsque le rapport D'Amours va apparaître sur
nos tables, là, pour discussion, pour projet de loi.
M.
Bédard : En
passant, en tout cas, à ma connaissance, je ne pense pas qu'il ait le mandat
là-dessus, là. Je vous dis ça en passant. D'Amours,
c'est vraiment les régimes de retraite en général et plus particulièrement, là,
les régimes à prestations déterminées, donc
les autres régimes, de voir comment ils sont provisionnés, on s'en va vers
quoi, donc des grandes problématiques, je vous dirais, de la pérennité
de ces régimes-là. C'est pour ça que je le dis au député, ça...
Une voix : ...
M.
Bédard : Oui,
oui. Non, non, et ça ne touche pas le problème qu'on vient d'aborder, par
contre, D'Amours, en tout cas, à moins qu'ils
me disent qu'il a abordé aussi ça, là. Mais c'est qu'il a même élargi un petit
peu son mandat, mais pas là-dessus. On n'aura pas de proposition là-dessus par
contre.
M.
Picard : O.K.
Mais sauf que la population risque de nous interpeller, parce que, de plus en
plus, on entend sur différentes ondes, là, qu'il
y a une catégorie de privilégiés, entre guillemets, puis il y a d'autres
personnes qui ont peu de régime de retraite, là. Ça fait que c'est pour ça, je
pense que le débat va peut-être ouvrir plus large que le rapport D'Amours. On
va voir.
M. Bédard : Effectivement, là, mais je vais voir, là. Je vais en
prendre connaissance puis, partout où je peux répondre, je vais le faire avec
grand plaisir.
M. Picard : Merci beaucoup.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député,
si je comprends, c'est une copie des pages D.5 et D.21 du plan budgétaire. C'est
déjà public, alors vous n'avez pas besoin de déposer.
M. Picard : Non, non, mais je dépose la question.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : La question
qui est là, ici?
M.
Picard : Oui,
mais pour référence au président du Conseil du trésor. Il va voir c'est avec
quoi que je veux qu'il travaille, là. Je ne
veux pas qu'il me sorte les données d'il y a 10 ans, là. Donc, je lui dis, au
31 mars 2012.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Mais la
question, en fait, vous avez la réponse à D.5.
M. Picard : Non, non, non. Je demande une ventilation.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Par
programmes?
M. Picard : Par programmes.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Mais là, vous l'avez avec le RREGOP, le RRAS puis les
autres régimes.
M. Picard : Je m'explique, peut-être vous étiez occupé à autre chose.
Je demande une ventilation du passif et du fonds, le FARR, par régime et par
catégorie de participants, les participants actifs et les retraités.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : D'accord. Le document est admissible puis il est déposé,
puis on va en faire la distribution.
M. Picard : Merci beaucoup.
M. Bédard : Peut-être en attendant, j'aurais peut-être un début de
réponse au tableau D.10 des documents budgétaires,
à la page D.24. Là, vous aurez le temps, là, mais il y a un début de réponse,
je pense, par régime. Là, vous avez Passif au titre de régime des
retraites. Donc, c'est dans le plan budgétaire 2013-2014, document des
finances, et là vous avez tous les régimes, là, donc Régime de retraite des
employés du gouvernement et des organismes publics, RREGOP, Régime de retraite du personnel d'encadrement et Régime de
retraite de l'administration supérieure puis autres régimes, donc le
RRE, RRF, retraite des fonctionnaires, régime de retraite de la Sûreté du
Québec. C'est ça que vous voulez? Régime des universités du Québec, régime de
retraite des agents de la paix et des services correctionnels, régime de
retraite des juges de la Cour du Québec. En tout cas...
M. Picard : Est-ce qu'on donne…
M.
Bédard : Oui, oui, vous avez les
montants.
M.
Picard : ...pour chaque catégorie de
participant, là, les participants actifs et les retraités?
M.
Bédard : Ah non! Là, par contre, ce
qu'on a, c'est le passif.
M.
Picard : Passif. Moi, la demande est
faite aussi pour le FARR.
Une
voix : ...
M.
Bédard : Un début. Alors, on va voir
ce qu'on doit compléter. C'est ça.
M.
Picard : C'est un début. Non, non, c'est
bon. Merci.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Alors, je pense, vous pouvez continuer dans le privé vos questionnements parce
que votre temps est écoulé.
Une
voix : …
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Ah oui! Alors, je cède maintenant la
parole à M. le député de Verdun pour terminer
sur ce volet.
M. Gautrin : Je vous remercie, M. le Président. Je
vais essayer de... Et je trouve tout à fait sage actuellement la position du
président du Conseil du trésor. On ne peut pas dès maintenant commencer à s'engager
pour des solutions au problème tel qu'il
est, compte tenu de la complexité du problème. Par contre, il y a des choses qu'on
peut faire maintenant, c'est-à-dire aller chercher de l'information et,
l'information, de pouvoir la véhiculer et la rendre publique.
Alors, je vais essayer de résumer ce que je
pense qui serait important ou, s'il veut, un jour, je peux même faire une question écrite au feuilleton, s'il veut, moi
aussi. Mais, regardez, je crois, très, très honnêtement, à l'heure actuelle, il
faudrait que le gouvernement fasse un geste,
et le geste qui peut être fait, qui ne touche pas à l'indexation, mais qui
touche la possibilité de rentrer, dans les mécanismes, un principe de
consultation des retraités. Alors, je me permets de dire : Il faut — je ne vous
lie pas aux associations de retraités, je dis — un principe de consultation des retraités sur ce qu'est l'utilisation des surplus actuariels. Et il y a
plusieurs manières dans ce qu'on peut penser. Il y a une manière de
penser, il faut... Si on fait des
suggestions sur des coins de table, c'est toujours... il peut y avoir des...
Mais ça, je crois que c'est important de faire une démarche pour dire :
Ils vont être partie, en quelque sorte, dans les réflexions du président du
Conseil du trésor. Ça, c'est le premier élément.
Deuxième élément, il faut être conscient, et
je voudrais répondre à mon collègue de Sanguinet, le 20 % est inclus dans la loi et le résultat d'une négociation dans
une convention collective. Donc, on ne peut pas nécessairement dire : Bon, on va changer un morceau de la convention
collective. Vous créez implicitement, derrière, un autre problème pour enrégler un. Donc, il faut à la fois établir
une position et qu'elle soit validée et acceptée par les parties à la
convention collective.
Par contre, il y a de l'information qu'on
peut déjà aller chercher. Je crois qu'il serait important, pour sécuriser le monde, de reprendre ce que j'ai essayé d'expliquer
tout à l'heure sur les bases de ce qu'on a traité dans les régimes
complémentaires de retraite pour savoir quelle était la provision nécessaire
pour écart défavorable. Et on a ce que j'appellerais,
dans les articles 60 et suivants du Règlement sur les régimes
complémentaires de retraite, une manière de pouvoir établir, disons, le plancher de la provision à pouvoir
maintenir, ce qui ne veut pas dire qu'il faut se tenir au plancher, mais
ça serait le plancher. Après, le reste, ça serait un élément, mais on aurait ce
chiffre-là, déjà. Là, on ne l'a pas. Donc, ça, c'est le deuxième élément en
termes d'information qu'on doit aller chercher.
Rappelez-vous
que, si je me fie sur les documents qui ont été donnés... Je sais qu'on a une
divergence par rapport à l'évaluation actuarielle et autre chose, mais, si vous
regardez le document que vous avez, en 2007, le surplus était 37 % par rapport aux obligations, hein? Bien, en
termes comptables, hein? Je comprends que ce n'était pas le surplus
actuariel, on se comprend. Mais donc il est important d'aller chercher cette
information.
L'autre
élément, on parle beaucoup de solutions puis on ne les a pas quantifiées. Il
est sûr que la non-indexation est beaucoup
plus pénalisante pour les gens qui ont des petites retraites et nous coûtent
moins cher. Je ne sais pas si vous
comprenez ce que je veux dire. Autrement dit, si vous avez des petites
retraites, le fait que vous ne soyez pas indexés est plus pénalisant que celui-là qui a quand même une certaine retraite.
Et là il serait bon, par exemple, de voir combien, si on se mettait à ne pas indexer tout l'ensemble des
crédits de rente générés après 1982, mais on générait simplement une
partie... Donc, il y a des éléments à pouvoir être en mesure de calculer, ou de
voir, ou etc. Et peut-être d'autres...
Mais là, M. le Président, où on est? La
démarche que moi, je suggère actuellement au président du Conseil du trésor à travers
vous, c'est, un, de reconnaître que, d'une manière ou d'une autre, les
retraités doivent être partie au processus et, deux, d'aller chercher l'information qui est nécessaire, et non pas de l'information
où on le fait en disant : Bon, il faut une pleine indexation,
complète de tout. Et, bien sûr, on n'arrivera pas, en plus, si vous voulez
encore mettre les taux d'intérêt en plus là-dessus.
Mais, vous voyez, il y a un chemin à
mi-chemin entre les deux, où on pourrait peut-être combler des situations qui sont les plus pénalisantes. Il est
important de rappeler, M. le Président, que la moyenne des pensions
actuellement sont de l'ordre de 17 000 $ par année.
Comme le rappelait mon collègue des Chutes-de-la-Chaudière, ce n'est pas des
gens qui sont des gens qui roulent sur l'or ou quoi que ce soit.
•
(19 h 50) •
Alors
moi, je n'irais pas beaucoup plus loin que ça, parce que je trouve que ça
serait de vouloir proposer des solutions
puis dire : Faites ceci, faites ça. D'ailleurs, on n'est pas rendus là. Ce
qu'il faut qu'on fasse aujourd'hui, M. le Président, c'est réamorcer le processus, parce qu'après le rapport qui
est arrivé, il faut quand même dire qu'il y a des choses qui ont été
faites. On a modifié la loi et, dans la loi, on a inclus le principe qu'il
fallait réfléchir sur l'indexation, 77.0.1,
77.0.2. Ça, c'est déjà un premier pas. Mais maintenant, on s'est mis des
éléments, il n'y a pas un consensus entre les gens. Il faut obtenir un consensus, et, si j'ai une suggestion à vous
faire, c'est d'essayer de réamorcer en quelque sorte la roue, essayer de redémarrer le moteur pour qu'on
puisse repartir sur ça. Ça serait nécessaire. Moi, je peux continuer à
vous questionner de temps en temps dans les périodes de questions, là, mais ce
n'est pas le but de mon intervention.
Et, vous comprenez bien, il y a de l'information
à aller chercher qu'on n'a pas actuellement. Il y a beaucoup de choses qui sont
véhiculées en charriant, de part et d'autre, mais il y a quand même un
problème. Et je crois qu'on peut, si on est de bonne foi, de part et d'autre, et si on n'arrive pas à une
position où les gens se figent... Parce que ce qui est arrivé dans le comité, c'est que les gens se sont figés dans
leur position. Ils se sont figés sur la base de la pleine indexation ou
sur la base de la protection, qu'il fallait se protéger parce qu'on ne voulait
pas avoir un risque d'augmentation des cotisations au RREGOP, et qui sont les deux positions qu'on comprend parfaitement l'une
et l'autre, hein, il faut bien se comprendre, ce sont des positions qui
sont parfaitement compréhensibles.
Mais vous avez un travail devant vous, et
moi, je vous suggère de tâcher de réamorcer la roue, et la manière de réamorcer le train, c'est de trouver un mécanisme pour
que les retraités, puis je ne dis pas les associations… enfin, il faut réfléchir à comment on peut voir ça, puis
cette partie, en quelque sorte, à la solution du problème, tout en étant
bien conscient qu'il va falloir aussi que ces résultats de négociation dans la
convention collective... on ne change pas une convention en criant ciseau ici,
à l'Assemblée nationale.
M. Bédard :Je tiens à rassurer le député de Verdun... pas rassurer,
mais nos discussions font partie de l'ouverture,
là. Vous voyez, je ne balaie surtout pas la
problématique en disant : On va laisser ça à une autre génération, là.
Donc, c'est une réalité qui est
concrète, qui est matérielle et qui a son niveau de complexité. On me souligne
aussi, en passant, sur la représentativité, qu'au niveau du RREGOP, à
moins que je me trompe, il y a deux retraités au Comité de retraite du RREGOP, en passant, là. Donc ça, c'est quand même
important à souligner puis qu'évidemment — excusez-moi — pour
les nommer, bien, le gouvernement consulte les associations.
M. Gautrin : Si je peux me permettre, M. le
Président, oui, je sais ça, hein? Je le savais ça, mais, regardez, c'est autre chose que ce que je pense. C'est la consultation
des retraités, parce qu'une fois que vous avez nommé vos représentants au comité de l'administration du
RREGOP, ils sont tenus par le secret à l'intérieur du conseil d'administration
du RREGOP. Donc, ils ne peuvent pas revenir à leurs bases ou quoi que ce soit.
J'ai l'impression qu'entre ces deux groupes, les parties syndicales et les
parties retraitées, il faut une espèce de conciliateur, et c'est le
gouvernement qui peut jouer ce rôle de conciliateur pour trouver une position.
À eux seuls, il y a un moment, pendant les négociations, qu'on arrive dans une
impasse. Il faut un conciliateur au début pour arriver dans ce sens-là.
Et
c'est ce que je vous suggère, mais je savais bien sûr qu'il y avait quand même
deux personnes au conseil d'administration
du RREGOP. J'aurais l'air de quelqu'un qui ne connaissait pas ses dossiers si
je ne n'avais pas su ça.
M.
Bédard : Je ne dirais jamais ça, M.
le député de Verdun.
M.
Gautrin : Bon, bien, moi, j'ai…
Écoutez, on a fait le tour de la question, là.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Est-ce qu'il y a d'autres questions
du côté du gouvernement? Ça va?
M.
Gautrin :M. le Président, si vous
permettez, c'était nécessaire qu'on fasse le tour d'une question. On l'a fait d'une
manière assez non partisane, je pense, de part et d'autre, pour essayer de
résoudre un problème d'une partie importante de nos concitoyens qui sont
touchés.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci. M. le député de Lévis, vous n'aviez
pas une petite question, vous, à un moment
donné?
M.
Dubé : Non.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Bien, c'est un fait rare. C'est un
fait rare, là, j'ai deux, trois minutes...
M.
Dubé : Non, j'en ai encore en banque
pour plus tard.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : O.K. Alors, le temps alloué à l'étude
du volet Régime de retraite des crédits
budgétaires du portefeuille Conseil du trésor et Administration gouvernementale
étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix.
Adoption des crédits
Ainsi, le programme 4,
Régimes de retraite et d'assurance, est-il adopté?
M. Gautrin : Sur division.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Adopté sur
division.
Finalement,
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Conseil du trésor et
Administration gouvernementale pour l'exercice
financier 2013-2014 est-il adopté?
M. Gautrin : Attendez, M. le Président. Est-ce qu'on ne doit pas...
Une voix : …
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Vous avez dit : Adopté?
M. Gautrin : ...en abordant les questions informatiques, la seule
manière de rentrer, peut-être qu'on l'a déjà adopté,
c'était sur le programme 2, élément 4, dans lequel vous aviez... C'est comme ça
que j'ai pu faire en sorte qu'on puisse débattre, à l'heure actuelle.
Mais, si on l'a déjà adopté, ça ne changera rien. On l'adoptera pareil sur
division.
M. Bédard : ...par ces discussions notables que par...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : ...vous n'avez
pas répondu à ma dernière question. Finalement, l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Conseil du trésor et Administration
gouvernementale, pour l'exercice financier 2013-2014, est-il adopté?
Une voix : Adopté.
M. Gautrin : Sur division.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Vous n'aviez pas répondu à cette question-là. Adopté sur
division. Merci. Je suspends une ou deux
minutes pour changer de volet.
(Suspension de la séance à 19 h 56)
(Reprise à 20 h 2)
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : À l'ordre, s'il
vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux. La commission est réunie afin de procéder à l'étude du volet Technologies
de l'information. Une enveloppe de deux heures a été allouée pour l'étude
de ce volet.
Mme la secrétaire,
est-ce qu'il a des remplacements?
La Secrétaire : Non, M. le Président, aucun remplacement.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Donc, je suis prêt maintenant à reconnaître une première intervention de l'opposition officielle, pour un premier
bloc d'échange de 20 minutes. M. le député de Verdun, la parole est à
vous.
M.
Gautrin : Je
vous remercie, M. le Président. Je vais informer mon collègue et ami le
président du Conseil du trésor à peu près
comment je voudrais aborder cette question. Je vais me concentrer
particulièrement sur ce qui est le déploiement,
actuellement, de ce qu'on appelle, dans notre langage, le gouvernement ouvert,
c'est-à-dire la manière de déployer
le gouvernement ouvert. Ça, c'est un premier élément, dans un premier bloc, sur
lequel je voudrais intervenir.
Je me permettrais,
dans un second temps, d'aborder une question qui me préoccupe beaucoup, qui est
celle des logiciels libres, c'est-à-dire d'utiliser
des logiciels libres et de voir les économies qu'un gouvernement peut faire
si on généralise, en quelque sorte, le
logiciel libre. Je dirai que — bon, on reviendra
après — bien souvent, on passe des textes et des lois, mais, quand on arrive dans la
pratique... Comme, par exemple, ici, à l'Assemblée nationale, on a plaidé pour
le logiciel libre et, quand il a fallu qu'on
change, ils ont appuyé l'option de retourner vers un Windows 7 sans
difficulté.
Alors,
M. le Président, ce qu'on appelle les nouvelles technologies — ce
que, dans un langage… on pourrait appeler aussi le Web 2.0, et alors ça inclut
évidemment la manière de communiquer entre les citoyens et éventuellement le gouvernement — peuvent
changer ou changent progressivement les rapports, les rapports entre
citoyens et gouvernement, et ça a donné
naissance à un mouvement ou à des réflexions autour de trois grands principes.
Le premier principe, c'est un principe de transparence, c'est-à-dire les
citoyens, s'ils veulent pouvoir participer — parce que le deuxième est un principe de participation — si les
citoyens peuvent ou doivent participer, ils doivent avoir accès à l'information,
et à une information gouvernementale, et non seulement y avoir accès, mais
aussi pouvoir la réutiliser.
Alors,
le deuxième volet, en quelque sorte, de cette démarche vers le gouvernement
ouvert, c'est une meilleure participation des citoyens, et ça soulève, à ce moment-là,
toute une question, c'est comment encadrer, en quelque sorte, la participation citoyenne. C'est bien beau dire :
On va les faire participer, on va les écouter, mais qu'est-ce qu'on fait
après de leurs points de vue? Parce qu'il faut bien être conscients aussi que
le gouvernement doit rester le maître d'oeuvre.
La
troisième dimension, c'est la possibilité qu'on peut avoir d'avoir une
meilleure collaboration, une collaboration dans les éléments de la fonction publique et les
fonctionnaires. On a abordé, par exemple, cette question d'une réforme
de l'intranet gouvernemental lorsqu'on a rencontré le dirigeant principal de l'information
et qui est aussi le président du Centre des services partagés lorsqu'on a eu
une rencontre, à un moment, avec le Vérificateur général.
Alors, M. le
Président, ces trois dimensions-là se concrétisent. Il est clair, voyez-vous,
que, quand on parle de transparence, il faut
donner accès à l'information gouvernementale. Il y a beaucoup de choses qui
sont prévues dans la loi d'accès à l'information,
mais qui doit d'ailleurs être révisée, c'est pour ça que ma collègue la députée
de Sauvé est présente ici, qui est responsable à la Commission d'accès à
l'information. Donner accès à l'information, oui, c'est une chose, mais l'information à laquelle on donne accès mais
qui n'est pas réutilisable sur une base informatique, c'est une
information qui... Un surcroît d'information nous amène à ne pas pouvoir rien
faire avec.
Je
rappellerais à mon collègue et ami le député de Chicoutimi et président du
Conseil du trésor que nous avons amendé la loi
n° 1.
Pour ceux qui y étaient, les parlementaires ministériels se rappelleront à quel
point j'ai pu insister sur l'amendement à l'article… — je crois que
c'était l'article 21 ou quelque chose comme ça…
Une voix : ...
M.
Gautrin : 22? 22 — à l'article 22, et on a fini par
avoir un amendement, et on attend toujours le
règlement, qui est en voie de rédaction, de
manière à pouvoir donner, au niveau des contrats gouvernementaux, un accès dans
un langage qui permet la
réutilisation. Non, mais, très sérieusement, M. le Président, c'était un moyen
de lutter contre la corruption sachant
que, dans le fond, si les citoyens peuvent avoir accès aux contrats
gouvernementaux et être en mesure de déterminer des corrélations, des
éléments qui apparaissent parce qu'ils le font sur une base informatique, c'est
aussi un des moyens pour lutter contre la corruption.
La
participation gouvernementale reste un élément important aussi. Nos
concitoyens, par le biais... et vous regardez à quel point l'importance des médias sociaux, que
ce soient les Facebook, les Twitter de ce monde, les LinkedIn,
sont rendus les moyens où les gens vont pouvoir faire valoir leurs
points de vue. Et il va falloir être en mesure de... une réflexion qu'on doit faire et qu'on a commencé à faire :
savoir comment intégrer le point de vue des différents citoyens non pas
seulement dire : Ils parlent, et ça va directement dans la poubelle. Il
faut être en mesure de faire en sorte qu'on puisse savoir comment l'intégrer sans nécessairement être quelque chose qui
empêche le gouvernement de gouverner, parce qu'un gouvernement, à la
fin, il doit prendre une décision, et c'est quand même lui qui doit prendre la
décision.
Et, dans ce cadre-là,
ma première question au président du Conseil du trésor, c'est une question qui
touche la gouvernance et la mise en oeuvre
de ce projet. Je ne doute pas que le gouvernement actuel — parce que j'ai quand même un assez grand nombre de contacts avec les membres de
ce gouvernement — adhère, en quelque sorte, à ces trois grands principes de transparence, participation et
meilleure collaboration entre les citoyens, mais c'est un projet qui est à la
fois un projet qui dépend de l'informatique,
c'est-à-dire qui dépend implicitement du dirigeant principal de l'information,
mais c'est un projet aussi qui touche la communication gouvernementale. Et, à l'époque,
si vous voulez… Ça touche donc à la fois le Secrétariat à la communication
gouvernementale et le dirigeant principal de l'information.
• (20 h 10) •
Quand
j'étais responsable de ces questions, on avait mis un comité de gouvernance qui
était formé de troispersonnes : le dirigeant principal de l'information, le ou la
secrétaire, en l'occurrence, à la communicationgouvernementale et un représentant du premier ministre, qui a été moi et
qui a dû démissionner une fois que nous n'étions plus au... Après les élections, il était difficile qu'un parlementaire
de l'opposition soit représentant du premier ministre sur un tel comité.
Je
voudrais savoir comment vous voyez la mise en oeuvre, M. le président du
Conseil du trésor, de ces... Parce que vous
avez... Je crois que, réellement, ça dépend soit du premier ministre ou de la
première ministre, soit du Trésor, mais c'est dans ces organismes, qui sont des
organismes à caractère horizontal, qu'il faut qu'on situe les éléments de
gouvernance et les éléments de mise en oeuvre. Il est clair que le DPI doit
avoir un rôle important à jouer dans ça, mais
il y a une dimension qui n'est pas strictement technologique. Il y a une
dimension qui est une dimension de communication, comment mieux
communiquer, comment être en mesure de retenir et de... les points de vue de
nos concitoyens.
Alors, moi, je
voudrais savoir, vous entendre : Comment vous voyez la mise en oeuvre ou
éventuellement la gouvernance de la mise en oeuvre d'un tel projet?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Bédard : Évidemment, on ne part pas
de zéro, voilà. Autrement dit, il y a des choses qui ont été faites, peu
importe les gouvernements, tant au niveau de la transparence que ce que le
député de Verdun parle, au niveau du gouvernement
ouvert. Donc, il y a eu des efforts dans le passé et il y a beaucoup de choses
à faire encore. La chance que nous
avons, c'est que je pense que tout le monde s'entend, effectivement, sur les
objectifs que le député a identifiés, ceux qu'il a identifiés, je ne les répète pas, ils sont exactement les mêmes.
Donc, j'aurais pu lui donner ma fiche, simplement, puis on serait
arrivés au même résultat.
M. Gautrin : ...fait un document de 200 pages, hein?
M.
Bédard : Et il
me connaît assez pour savoir que, bien que n'ayant pas, je vous dirais, ses
connaissances en termes informationnels, mais, sur les principes, on est aux mêmes
endroits sur les objectifs de transparence, de participation et de
collaboration, et j'ajouterais d'utilité, peut-être. C'est peut-être le seul
élément, là, où les exercices qu'on a faits précédemment,
même ici, à l'Assemblée, de participation citoyenne n'ont pas donné, souvent,
les résultats escomptés par rapport à
l'utilisation de cette participation-là. Et ça, j'ai toujours un souci, moi,
tant au niveau de la nature de l'information qui est transmise, mais ça
peut s'appliquer aussi à la participation. Il ne faut pas tomber dans... si on
sollicite l'aide directe des citoyens, il faut encore qu'elle serve et qu'elle
soit traitée.
Un jour, je raconterai
une anecdote qui nous est arrivée à l'époque où on était au gouvernement, donc,
de 1998 à 2003, et ça démontrait à quel point même de l'information qu'on
sollicitait, finalement, ne se retrouvait pas nécessairement au bon endroit, ne
servait pas aux fins pour lesquelles elle avait été sollicitée, finalement, ou
tout simplement qu'elle n'était pas traitée.
D'ailleurs, si le député de Lévis souhaite aller plus loin, il n'a qu'à en
parler à son chef, le député de,
maintenant, L'Assomption, et je suis convaincu qu'il va se rappeler certains
moments, moi, qui me sont restés en mémoire. Donc, j'ai toujours un
souci de l'utilisation.
Et,
dans le langage réutilisable, encore là, au Conseil du trésor, souvent, on
demande, dans le cadre des conventions
collectives, de nous renvoyer — et c'est une des recommandations — en
format Word les...
Une voix : …
M.
Bédard : Oui,
bien, on définit la technologie utilisée. Là, au début, j'ai dit : Bien,
voyons! Écoutez, là, on gère plein d'affaires,
il y a plein de décisions, puis là je vois dans la recommandation : que l'organisme
nous transmette cette information sur un format qu'on a identifié. Je veux
dire, bien, on ne peut pas faire ça, là. Et on m'a expliqué, effectivement, sur l'utilisation, sinon c'est très
difficile, dans le cadre, par exemple, d'une convention collective, d'être
capables de mettre les bonnes dispositions,
sinon tu fais de la relecture purement et simplement. Et le support
technologique, il est nécessaire pour qu'on soit capables de voir :
il y a-tu une différence entre l'ancienne, la nouvelle.
Donc,
ça rejoint les préoccupations du député de Verdun quand il insistait lors de la
commission parlementaire sur le projet de loi n° 1. Sans saisir, je vous dirais, le raffinement, en
termes technologiques, quant à l'utilisation, je le voyais bien, j'avais
cet exemple, mais on peut en avoir d'autres en tête. Donc, j'ai convaincu tout
le monde, évidemment, dont Mme
Blackburn, de l'utilité d'aller de l'avant. Elle est maintenant aussi convertie
que le député de Verdun. Donc, vous voyez,
vous avez des apôtres maintenant, donc on vous suit sur cette voie, et elle est
nécessaire, je le pense sincèrement.
Comment on peut le
faire? Là, c'est là où ça prend de l'ouverture. Tu sais, on a les principes, il
ne faut pas s'enfermer dans des solutions.
Et c'est là que l'aide extérieure, l'émulsion, de faire en sorte que plus de
gens participent, en termes de proposition… D'ailleurs, le député a
proposé, par sa lettre, là, des mesures sur lesquelles il y a des actions qui ont été prises, d'autres sont en cours de route
et d'autres sont en évaluation. Mais, au-delà de tout ça, c'est aussi de
prendre l'avis d'autres. Et, vous avez vu, on a aussi notre député de
Laval-des-Rapides qui s'intéresse à ça, qui est... C'est Laval-des-Rapides, c'est
ça? Léo, c'est Laval-des-Rapides?
M. Gautrin : Je lui ai parlé…
M. Bédard : Ah oui! Bien, c'est ça, vous avez vu son intérêt, lui qui
vient de... bien, à peu près le même âge que vous et qui a la...
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Bédard : Et je tiens d'ailleurs à préciser que vous n'êtes pas le
doyen, hein, de l'Assemblée. On vous a presque insulté, le
lieutenant-gouverneur vous avait presque insulté. Et moi, je lui ai dit :
Ce n'est pas le doyen de notre Assemblée, il y en a des un peu plus âgés que
lui, là, quand même, là.
M. Gautrin : C'est l'âge de coeur.
M. Bédard : Il faut revenir sur le sujet, excusez. Parce que je me
suis souvenu de ce moment-là, puis j'étais surpris, j'ai dit : Coudon,
est-ce qu'il m'a fait des cachotteries? Il me semble que ses états de service
ne sont pas si importants que ça.
Alors,
tout ça pour vous dire que, oui, nous sommes en évolution là-dessus. Il y a là
aussi notre collègue qui est dans la sphère plus collaboration et participation
citoyenne aussi, le ministre responsable de... le secrétariat aux
institutions démocratiques, donc, qui est aussi à pied d'oeuvre sur ces
questions-là et avec qui je vais travailler en collaboration. Et même, je vous dirais même, plus loin que ça, ils vont
avoir une responsabilité quant à comment on peut avancer dans les différents
éléments qu'on a identifiés comme zones évidentes d'action.
Sur
la transparence, là encore, on a un défi, celui de la réutilisation, mais celui
aussi de la... Tu sais, il est tard là. Tu sais, trop d'informations, des fois c'est comme
pas assez, là, c'est même pire, donc, ce qui fait qu'on inonde les gens,
là. C'est une technique qui est bien utilisée, on le sait, dans certains
procès, là. Quelqu'un demande une information, puis on lui envoie 18 caisses pour être sûrs qu'il ne la trouve pas.
Moi, j'ai vu ça. Donc, il faut s'assurer que, tout ça, on ait les
outils, finalement, pour être capables de trouver ce qu'on veut trouver à
travers l'ensemble d'informations qui est rendu accessible sur cette démarche.
Donc, nous sommes en processus.
Il
y a des actions qui ont été posées, plusieurs. Et, au moment où on est,
actuellement, ce qu'on a convenu… et il y a
M. Lévesque qui est là, qui est un apôtre aussi, vous le savez, converti
au gouvernement ouvert, et de regarder, dans les pas que nous allons faire dans
les semaines et les mois à venir, que ça soit les bons puis qu'on soit ouverts
aux différentes façons, parce que c'est un monde, aussi, qui évolue très
rapidement, hein? Puis une bonne solution, il y
a un an, je le voyais dans certains domaines… ce n'est pas que les gens se sont
trompés, mais ça a tellement évolué qu'un an plus tard, finalement, c'est
une solution qui est quasi archaïque. Donc, c'est de toujours rester ouverts
puis que ce qu'on utilise soit comme technologie, comme moyen évolue bien,
finalement, dans le temps et de ne pas s'enfermer dans des solutions trop
simples. Donc, on est à pied d'oeuvre, M. le député.
M. Gautrin : Il me reste du temps, M. le Président, pour continuer un
peu?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Verdun.
• (20 h 20) •
M. Gautrin : Alors, je vais être plus spécifique, tout en sachant que
vous êtes... Vous savez que le précédent gouvernement avait ouvert le site données.gouv.qc.ca.
C'était un site pour le principe de faire un premier pas dans la bonne
direction tout en étant conscients que ce qu'on avait fait ne répondait pas du
tout à nos aspirations. Autrement dit — j'essaie d'expliquer — on a commencé à mettre sur ce site…
commencé à être à un endroit où on mettait les
données, mais les données, comme on avait
peu de temps en fonction du langage dans lequel elles nous étaient transmises…
Donc, il y a beaucoup de données qui sont en données PDF, à l'heure actuelle,
qui ne sont pas vraiment réutilisables.
Aussi,
je suis sensible à l'intervention que vous faites, M. le ministre, lorsque vous
dites : Trop d'informations risquent de ne pas avoir... on noie les gens sous
de l'information, mais ce n'est pas utile. Par contre, il est important
de maintenir sur ce site un dialogue avec
les internautes pour savoir qu'est-ce qu'ils auraient besoin. Il est clair, par
exemple, que les contrats gouvernementaux, c'est
quelque chose qui intéresse nos concitoyens. Il y a d'autres choses qui
intéressent moins. Donc, il est important de
maintenir sur le site un élément de dialogue avec les utilisateurs potentiels.
Et ça, on l'avait commencé, puis
après ça n'a pas continué, à l'heure actuelle. Et là, M. le Président, on est
dans la période des crédits. C'est pour
ça que moi, je suis entré sur ce débat-là par le petit bout de la petite
enveloppe de 20 millions que vous avez encore dansles crédits pour soutenir les projets
informatiques, etc. Je crois que c'est l'élément — je le dis de
mémoire — l'élément 4 du programme 2, si je ne me
trompe pas. Mais c'est ma mémoire, hein, vous aussi, vous... C'est ça, oui? Je
ne me trompe pas? Ah! Voyez-vous? J'ai une bonne mémoire.
M. Bédard :Oui, oui.
M.
Gautrin : Merci.
Mais, l'important, c'est qu'il va falloir être en mesure de pouvoir avoir un
certain montant d'argent pour soutenir ce
développement, voyez-vous? Et le problème de cette enveloppe que vous avez...
Parce que l'enveloppe que vous avez, de 20 millions, c'est une enveloppe
qui est une enveloppe de soutien, une fois que vous avez trouvé l'argent, dans des projets qui sont amenés par des
ministères ou organismes. Et il faut quasiment que ça soit un soutien au
Trésor à lui-même, je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire, dans
ce cadre-là, parce que vous êtes le porteur comme tel du portail, etc. Et il
est même important — et c'est pour ça que je voulais en débattre avec vous — qu'il y ait
quand même un certain nombre de fonds.
Parce
que, pour faire ce type de développement, même sur le portail, de transparence…
sur participation, après, dans un instant, mais, même là-dessus, ça prend un
certain montant d'argent. Alors, je voulais m'assurer que, même si le libellé comme tel dit : Le Trésor peut, en
fonction de projets qui sont soumis par des ministères et organismes, si je
ne me trompe pas, hein — vous riez, mais je crois que j'ai une
bonne mémoire — il faudrait être en mesure que le
Trésor puisse soumettre des projets à l'approbation du Trésor pour qu'il puisse
allouer, dans cette enveloppe-là, une partie au développement de tout ce
que j'appellerais le gouvernement ouvert. C'est faisable?
M.
Bédard :
Écoutez, on va regarder, effectivement. Sur les sommes qui sont encore
disponibles pour l'année en cours, je crois qu'il
y en a beaucoup qui ont été utilisées, je vous dis ça en passant. Là, je ne
veux pas tomber dans le détail, là, peut-être que le député pourra plus me
renseigner sur certaines… mais c'est correct.
M. Gautrin : Non, non, mais je comprends. Mais
vous permettez que je plaide, moi, habituellement, sur l'utilisation, dans cette enveloppe, d'avoir un montant qui soit dévolu à
ce type d'information, et c'est le but de mon intervention.
M. Bédard : Non, non, puis vous plaidez à la bonne place, d'ailleurs...
M. Gautrin : Non, non, parce qu'on débat des crédits, c'est pour ça que
je parle un peu de crédits.
M. Bédard : Oui. Non, bien, tant mieux, puis vous
en méritez, là-dessus. Je pense que votre travail est réel, le travail du député de
Verdun est réel, et dans l'idée de toujours améliorer. Puis effectivement ce
type de solution là n'est pas naturel, tant pour un gouvernement que que
ce soit au niveau des organisations, plus généralement, il n'y a pas quelque chose de naturel. Donc, si on veut le
faire, c'est que ça prend une volonté exprimée, puis ça prend del'acharnement, je ne le cache pas, puis ça prend
des gens qui sont acharnés. Je pense que le député de Verdun incarne assez bien cet acharnement-là, positif. Il n'est
pas thérapeutique, j'espère, il est vraiment dans le sens de résultats concrets.
L'autre, c'est
effectivement la suite, concernant le site dont le député faisait référence
quant à l'autre étape. M. Lévesque me
soulignait, effectivement, que nous souhaitons, à court terme, moyen terme,
arriver avec l'autre étape dont il a fait mention. M. Lévesque a
tellement de choses à discuter, tous les deux, par rapport à...
Et
c'est le problème, un peu, actuellement, les ressources informationnelles, je
ne le cache pas au député de Verdun. Nous
avons tout le secteur des contrats, nous avons le secteur des joueurs dans le
domaine, nous avons les rapports du vérificateur,
nous avons le problème des ressources internes, nous avons aussi le problème d'avoir
un meilleur état de la situation, même de l'ensemble de nos ressources.
Si on veut en faire plus, par quel bord on le prend? Et donc une meilleure
répartition.
Donc,
ce qui fait que, pour les ressources informationnelles, bien qu'il y ait des
budgets qui sont importants, qui sont alloués de ce côté-là, il reste que c'est une
période que je qualifierais de mouvante, et c'est sain, en même temps,
là. Mais c'est pour ça que je vous donne l'heure juste. Et cette préoccupation
de gouvernement ouvert, elle demeure et elle continue, mais c'est sûr que, si j'avais
48 heures en 24 heures, ça aiderait à toujours pousser plus loin.
Mais, dans le contexte actuel, il y a aussi
l'idée qu'on exprime la volonté, on avance, mais, en même temps, je sais très
bien qu'il y a des ressources qui sont consacrées, je vous dirais, à d'autres
fonctions que vous connaissez, actuellement. Et, quand on a — puis c'est correct, là — ce qui s'est passé
avec les rapports du vérificateur, comment on apporte des solutions, les
gens sont à pied d'oeuvre. J'ai mentionné l'idée, moi, sur, bon, où on a des
problèmes, où il faut agir, on a le tableau de bord, mais comment on peut
raffiner ça pour qu'on ait une idée plus précise des risques qu'on encourt.
Le
ministre...le ministre… le député, mon ami le
député de Verdun sait ce qui s'est passé dans tout ce qui s'est fait, là, entre
le ministère de la Justice et le ministère de la Sécurité publique, là, qui a
amené à, je vous dirais, une perte de contrôle,
et en termes monétaires c'est énorme, là. Si on avait cet argent-là,
maintenant... on dit toujours qu'est-ce qu'on ferait, mais, dans le domaine de l'informatique, je peux vous dire,
finalement, on ne ferait pas grand-chose. Ce n'est pas drôle. Dans le sens : ça part, les projets,
ça génère de partout, tout le monde est en demande. Puis, de faire la
différence entre un projet technologique productif puis un projet technologique
qui apporte un degré de productivité mais qui apporte aussi d'autres choses...
Et,
pour moi, je vous avouerais que c'est un monde que je découvre. En termes plus
précis, j'ai un bon professeur, avec M. Lévesque, évidemment, puis ceux et
celles qui l'entourent. Mais moi, j'ai une préoccupation aussi, qui est
de l'ordre plus, des fois, de l'utilisation
des ressources en termes budgétaires, meilleur contrôle, meilleur processus,
meilleure concurrence. Puis, à travers ça, il y a toutes les préoccupations qu'on
a : gouvernement ouvert, le logiciel libre, qu'on va parler tantôt. Donc,
il y a comme un ordre de priorités, là. Et là j'ai hâte qu'on sorte, sans
parler de crise, là, mais d'état d'instabilité,
là, par rapport aux ressources informationnelles. Puis M. Lévesque arrive
dans un contexte où la tâche est énorme pour lui. J'essaie de ne pas
trop l'accabler, lui laisser le plus de temps possible pour qu'on avance sur
des éléments précis, et le gouvernement ouvert en fait partie.
Le
reste... Dans certains cas, il y a certaines initiatives, d'ailleurs, l'avantage,
qui coûtent très peu cher,effectivement. Donc, souvent, il ne faut pas
arriver avec le gros kit, la grosse affaire, puis c'est là qu'on complexifie.
On est peut-être mieux d'essayer, des fois, soit des supports ou des façons de
faire qui sont moins coûteuses, qui peuvent paraître,
des fois, un peu rudimentaires, mais finalement qui donnent les meilleurs
résultats. C'est souvent les montants qui nous font peur là-dedans.
Donc,
tout ça pour vous dire, M. le député de Verdun : On est au même point. Je
vous donne le contexte pour vous dire que... J'aimerais ça vous dire que ce n'est
pas que le dossier n'est pas le plus important pour moi, c'est qu'il y
avait certains feux, et là on met de l'eau un peu. Et on est en phase, sans
parler de reconstruction, je ne dirais pas ça, là, mais de stabilisation.
M. Gautrin : ...votre règlement.
M. Bédard : Pardon?
M. Gautrin : Rien. Je fais une boutade.
M. Bédard : Dont le règlement, d'ailleurs, oui. Mais ça, ça ne dépend
pas de lui, hein? Ça, ce n'est pas M. Lévesque,
c'est Mme Blackburn, ça, qui s'occupe de ça? Voilà. Puis
Mme Blackburn a du temps, de ces temps-ci, donc j'imagine qu'elle
va nous sortir ça dans les prochaines heures.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : ...deuxième
bloc d'un bon huit minutes, juste pour que vous soyez au courant.
Et on irait du côté du
parti gouvernemental. M. le député Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
• (20 h 30) •
M.
Chapadeau : Merci, M. le Président.
Moi, j'aimerais faire référence au rapport du Vérificateur général et à
certains éléments qui ont été soulevés. J'ai eu l'occasion d'entendre les
différentes entités qui sont venues nous faire rapport ou
qui sont venues nous parler un peu de de quelle façon elles répondaient au
rapport du Vérificateur général.
Il y a des éléments qui ont été soulevés par
le Vérificateur général. Parce que, ce matin, tout au long de la journée, on a parlé de
rigueur, on a parlé beaucoup de contrôle des dépenses. Et ça, ça s'applique à l'ensemble
des ministères et ça s'applique à l'ensemble, à l'appareil
gouvernemental. Et, dans le rapport du Vérificateur général, je n'irai pas dans
les détails, mais il y a certains éléments
qui sont plus préoccupants que d'autres. On parle de la neutralité des comités
de sélection. On parle des suivis au niveau
des contrats, l'établissement des contrats. Au niveau des contrats, là, des
contrats qui sont mal documentés ou qui ne sont pas documentés, j'ai parlé de
la neutralité, là, d'autres où il y a un écart entre le montant... dans neuf contrats, dont le montant maximal était supérieur à
celui proposé par le fournisseur. Donc, valeur des contrats, 94
millions; valeur des soumissions retenues, 77 millions.
Donc, évidemment, ceux qui sont venus n'avaient
pas beaucoup de temps non plus pour répondre à
l'ensemble de nos questions. Il y avait
beaucoup de monde. C'est complexe, ce n'est pas simple à répondre à l'ensemble
de ces préoccupations-là, mais il n'en demeure pas moins que, dans un
contexte actuel, je pense que c'est important qu'on puisse y répondre ou
surtout de mettre en place des mécanismes pour s'assurer de ne pas revoir ce
genre d'élément là la prochaine fois, dans une autre vérification.
Chacun des organismes a soumis un plan d'action.
On a été à même, là, de voir, là, les plans d'action. En fait, ma question pour le ministre responsable reste à
savoir quels sont les mécanismes qui vont être mis en place pour s'assurer que les plans d'action qui ont été
soumis, on puisse les suivre, que vous puissiez les suivre, parce que je
comprends que c'est un grand défi pour le
Conseil du trésor, là, mais c'est important qu'on puisse être rassurés par
rapport à ça. Quels sont les
mécanismes qui vont être mis en place pour suivre, là, les plans d'action qui
nous ont été soumis pour répondre au Vérificateur général?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M. Bédard : Effectivement, je pense que tous les
gens ont pris acte de ce qui a été mentionné par les rapports du Vérificateur général, puis il y a des
correctifs qui ont été apportés, des réponses, et c'est sûr que… Souvent, puis c'est normal, le rapport du vérificateur fait état
des éléments, effectivement, qui sont plus à questionnement. Oui, je
tiens quand même à rassurer, c'est qu'il y a des bonnes histoires aussi, mais
qui ne se racontent pas. Les bonnes histoires n'intéressent
personne, en général, donc les projets qui ont été menés à terme, dans les
délais, selon les coûts, il y en a. Au début, j'en cherchais. Donc, on
en a trouvé, alors ce qui fait que c'est rassurant. Donc, pour l'organisation
et pour le directeur, c'est de voir, à
partir de là, les solutions qui ont été apportées et les moyens qu'on doit
mettre de l'avant. Et ça, ça veut dire en termes aussi de ressources. C'est
pour ça qu'on a dit qu'on allait agir sur différents fronts.
Il est beaucoup mentionné l'idée de la
concurrence aussi, et ça, là-dessus, je vous avouerais que c'est un domaine sur lequel, là,
c'est plus difficile d'agir. Là, il y a des choses qu'on ne contrôle pas. C'est
un domaine qui s'est développé de cette
façon-là, là. Il y a beaucoup d'argent autour de ce domaine-là. Donc, quelqu'un
qui émerge, il n'émerge pas longtemps, finalement. Souvent, il se
retrouve dans une grande boîte parce que les offres ne peuvent pas être
refusées. Il y a des grandes compagnies qui
se sont développées comme ça, donc. Alors, ce qui fait que comment on peut s'assurer
d'une plus grande concurrence? En des
domaines sur lesquels on veut agir, bien, c'est d'essayer de voir émerger des
nouveaux joueurs. Donc, on est à pied d'oeuvre
là-dessus. Il y aura des actions qui vont être annoncées incessamment, bientôt,
pour faire en sorte qu'on puisse se donner
les moyens d'avoir une situation qui sera à l'avantage du gouvernement, de
celui qui donne l'ouvrage. C'est ce qu'on souhaite à terme.
Les autres éléments qu'on a mentionnés, bien,
je pense que, lors du rapport du Vérificateur, la Commission de l'administration publique, M. Lévesque a identifié
certains éléments. Il y a toute la question des ressources internes, donc de l'ajout,
et nous sommes là-dessus actuellement, puis ça, on s'en parle. À chaque fois qu'on
se voit, on s'en parle, hein, M.
Lévesque? Et notre préoccupation, c'est d'arriver avec... Les besoins, je pense
que personne ne peut les contester,
là. Ce n'est qu'en termes statistiques, on a un problème. L'autre étape qu'on s'assure,
c'est que l'ajout qu'on va faire, les
choix qu'on va prendre... les choix, plutôt, qu'on va faire à partir des
moyens, bien, que ces ressources-là aillent aux bons endroits. Donc, c'est
ce qu'on fait.
Il
y avait... Est-ce que j'oublie quelque chose, M. Lévesque?
M. Lévesque (Jean-Marie) : Non, mais peut-être le suivi des plans d'action des
différentes organisations. Il y a eu des plans d'action...
M. Bédard : Oui, effectivement. Bien, je peux
laisser M. Lévesque... Sur les plans d'action, M. Lévesque, oui.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Est-ce qu'il y a consentement pour entendre, M. Lévesque? Oui?
M.
Gautrin : Bien sûr.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : M.
Lévesque, vous pouvez vous identifier puis vous avez la parole.
M. Lévesque (Jean-Marie) : Jean-Marie Lévesque, président du
Centre de services partagés, dirigeant
principal de l'information.
Chaque
organisation qui avait fait l'objet de vérification a élaboré des plans d'action
très, très, très étoffés, et chacun de ces plans-là, règle générale, va être
suivi dans les organisations par les conseils d'administration, donc pour assurer la
réalisation des mesures. Et les plans d'action étaient à la satisfaction du
Vérificateur général, si j'ai bien compris, à la Commission de l'administration
publique.
M.
Bédard : Et je
vous dirais, sur les éléments plus contractuels, ça, je tiens à l'ajouter
aussi, ça fait partie, et ça, le député de
Lévis le sait, là, dans l'ensemble des pratiques contractuelles, ce qu'on
mentionnait ce matin, la troisième étape, ça
fait partie des réflexions. Ce n'est pas que rien ne va se faire avant ça, au
contraire, mais, là-dessus, ça va faire partie des actions concrètes qu'on
va prendre pour améliorer au niveau des pouvoirs de vérification.
Donc, on en est là et
on s'assure d'une bonne reddition de comptes et, dans les prochaines semaines,
dans les prochains mois, on va se donner un
petit peu de temps, là, pour être capable d'arriver avec une proposition sur de
quelle façon va s'articuler une amélioration
de la situation par rapport aux projets qui sont sous la responsabilité du
directeur.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Dubuc.
M.
Claveau : Bien
que les dispositions législatives et réglementaires étaient respectées en
général, puis je fais un petit peu un lien avec la loi n° 1 dont le député de Verdun a
participé activement, question d'intégrité, ça soulevait des grandes lacunes
soulevées par le Vérificateur général, soulevait aussi des préoccupations quant
au traitement équitable des fournisseurs.
Même
si toute cette gestion contractuelle est régie par la Loi sur les contrats des
organismes publics, il y avait des grandes
lacunes, peut-être de la rigueur au niveau de la gestion, je ne sais pas, quand
le président du Conseil du trésor nous
parlait de plans d'action à venir, entre autres quand on soulignait des
définitions de besoins, d'estimation de coûts qui étaient mal définis,
mal documentés, le même fournisseur qui, entre autres, élaborait les plans et
devis, qui soumissionnait, qui recevait la soumission, qui était retenu pour l'exécution
des travaux. Des contrats supérieurs à la soumission,
tu sais, c'était difficilement explicable lorsqu'on voit ça, là, d'un oeil
externe. On parlait tantôt, mon collègue de Rouyn parlait de la
neutralité qui était remise en question au niveau des comités de sélection.
Donc, c'est des plans
d'action qui vont interpeller beaucoup les gestionnaires de services de façon
assez exceptionnelle quant à la rigueur de l'exploitation puis du respect des
règles et des normes. Et, c'est ça, dans ces plans
d'action, est-ce qu'il va y avoir un suivi des contrats qui va être exécuté de
façon rigoureuse, et on va s'assurer, à partir de la tête des
ministères, d'avoir un plan d'action qui va tenir compte de ces anomalies?
Un
autre exemple, là, qui me surprenait : La réglementation permettait l'utilisation
de taux journaliers comme type de rémunération et son emploi qui était
généralisé. C'est une façon contournée, parce que le fournisseur n'assume
pas ou à peu près pas de risque associé à l'exécution du contrat en matière de
coûts, de délais puis de qualité. Alors, c'est des formes de gestion qui
soulevaient beaucoup de préoccupations.
Je
ne sais pas si le président du Conseil du trésor va nous revenir avec un plan d'action
suffisamment détaillé, qui va tenir compte de
l'ensemble de ces points-là qui ont été soulevés par le Vérificateur général,
qui est du domaine beaucoup plus de la
gestion contractuelle et puis qui faisait appel à un traitement équitable aussi
des fournisseurs puis protection des fonds publics.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
• (20 h 40) •
M. Bédard : Oui, effectivement, écoutez, ce
sujet-là a été longuement discuté, effectivement, lors de la commission, puis je pense que les gens ont fait un bon travail, parce
que les conclusions du rapport du vérificateur étaient quand même précises et
costaudes, et c'est pour ça que les plans qui ont été soumis par les
différentes organisations ont été faits à la
satisfaction du Vérificateur général. Donc, il y a là les pistes de solution
qui ont été identifiées — puis là je ne peux pas seulement
parler de nous, mais des autres, vous le savez, les autres qui étaient
là — donc le vérificateur a dit : Ce qu'on met de l'avant va
faire en sorte que les problématiques que j'ai soulevées vont être résolues.
Donc,
on est dans l'application de ces façons de faire. Ce qu'on souhaite maintenant,
c'est, je vous dirais, aller beaucoup plus loin dans l'approche, là. Oui, il y
a les problèmes qu'on a identifiés, mais, encore là, je tiens à
rassurer... bien, à rassurer... mon but, ce n'est pas de rassurer. Le constat
que je fais actuellement, c'est qu'on n'est pas dans une situation qui peut s'assimiler
à ce qu'on voit ailleurs, là. Et je tiens à le dire, là, si un jour, par
contre, j'avais une confirmation — puis
là une confirmation, ça veut dire des preuves concordantes, je ne m'attends pas
que quelqu'un se mette à table, là,
mais des preuves concordantes qui feraient en sorte qu'on serait dans des actes
de même nature que ce que je vois — c'est sûr que je n'hésiterais
pas une minute à faire autre chose parce qu'on sortirait du domaine purement
administratif.
Mais,
au contraire... parce que moi, ce que j'ai devant moi, c'est des joueurs tout à
fait respectables, là. Et ce que je vois plutôt à travers ça, c'est qu'il y a une
problématique qui est québécoise, mais qui est même plus largement, là.
C'est un domaine qui est en foisonnement
depuis des années, puis il y a un problème de ressources tout court, là. Il y a
un problème de ressources dans le gouvernement, mais demain matin, même
si je voulais embaucher 1 000 spécialistes dans le domaine, je ne sais pas où je les trouverais. Il faudrait que j'aille en
Espagne puis que, l'hiver, il se mette à faire chaud ici, là, parce que... Il vient un moment où il y a une
limite aussi qu'est-ce qu'on est capables de générer comme gens pas qui
connaissent ça, mais qui sont aptes aussi à le faire.
Mais
je regarde la situation parce que, tout ça, moi, j'ai été assez longtemps de l'autre
côté pour ne pas diminuer ou tenter d'atténuer
des craintes. Je les écoute, je les vois. Je ne suis pas un adepte de la
théorie du complot, en général, mais je n'adopte
jamais une position de fermeture qui est celle : Moi, je pense que ce n'est
pas comme ça, puis, à partir de ma perception, c'est la réalité qui s'applique,
là. Donc, ce n'est pas comme ça. Je reste attentif à ce qui se passe.
Par contre, je sais qu'on
a un travail à faire. Le directeur, M. Lévesque, a un bon mandat, puis je
pense... pas je pense, il le réalise bien,
dans le contexte que vous connaissez, où, c'est vrai, il manque de ressources. Alors,
même si je disais : Demain matin, faites-moi un état précis, je ne sais
pas, je ciblerais quelque chose, il me regarderait en me disant : Ouais, bien là, je prends qui, là?
Tu sais, il aurait tendance à me dire ça, je pense, aussi. Donc, il y a cette
réalité-là. Il y a la base contractuelle qu'on parlait tantôt. Pour avoir une
meilleure concurrence, ça prend aussi une approche qui est plus ouverte,
comment on peut mieux définir nos besoins puis, en même temps, être capable d'intégrer
plusieurs joueurs dans ce domaine-là.
Donc, tout ça pour vous dire, moi, ma
préoccupation à court terme, c'est vraiment là-dedans. Il y a le logiciel libre qu'on va parler
tantôt aussi, qui est une préoccupation, pour moi, qui est constante, mais on
garde les yeux ouverts, hein, on garde notre vigilance. Et je lis les
journaux comme tout le monde, je vois la réalité, mais, au moins, j'ai l'assurance
actuellement qu'on est dans un domaine où la
probité est là, mais que les jeux de la concurrence ne sont pas à leur
meilleur, tu sais, parce qu'il y a beaucoup d'argent, peu de joueurs, et là il
y a beaucoup de contrats. Ça fait que c'est sûr que c'est une situation qui n'est
pas idéale.
M. Claveau : Ce que j'entends aussi également, c'est-à-dire,
on marche sur deux points, autant le suivi administratif que politique va être plus rigoureux.
M.
Bédard : Soyez-en assuré. Et moi, je
vais tenter de faire de mon mieux avec M. Lévesque et toute son organisation
pour arriver à de bons résultats, et avec la collaboration, je suis convaincu,
du député de Verdun puis du député de Lévis,
qui ont sûrement des propositions très constructives dans ce domaine-là, dans
les méthodes d'évaluation, les méthodes, entre guillemets, de contrôle,
de reddition de comptes, d'évaluation. Donc, je suis convaincu que leur
expertise va sûrement me servir à raffiner les propositions que je vais faire.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
M. Bédard : Ainsi que du côté ministériel, qui
ont des compétences, je le sais, sûrement supérieures à la mienne dans ce domaine.
M. Chapadeau : En fait, simplement pour dire que
tout n'est pas négatif. Effectivement, vous aviez raison. On a tendance à se pencher sur les choses qui n'ont...
Mais, M. Levesque avait raison de dire que l'ensemble des entités vérifiées ont
adhéré à toutes les recommandations. Donc, c'est un pas, et un plan d'action a
été soumis. Dans les recommandations ou dans les conclusions du Vérificateur
général, les 38 contrats examinés ont tous été attribués par appels d'offres publics, comme cela est prévu.
Concernant le CSP, RQ, RRQ, 99 % des contrats de 100 000 $ et plus
se sont conclus par appels d'offres publics.
Et un autre élément qui vient au rapport du
Vérificateur général, puis il faut le mentionner parce qu'effectivement, tout n'est pas négatif, là, mais la
plupart des dispositions législatives réglementaires que nous avons examinées
sont respectées. Donc, je pense, aussi, qu'il
faut le mentionner. Franchement, c'est important de ne pas juste donner
l'impression que tout va mal, là. Il y a des
choses qui vont très bien. Ce qui était identifié, moi, j'ai été rassuré par
les propos des gens qui sont venus à la Commission de l'administration
publique et par la mise en oeuvre, là, d'un plan d'action qui, je suis convaincu, va être suivi de près par les gens
responsables et par le président du Conseil du trésor. Ça, j'en suis convaincu.
M. Bédard : La sagesse étant la somme des
erreurs, mais jamais commises deux fois, je suis convaincu que les solutions qu'on va apporter vont avoir un impact
positif sur la façon dont on fait les choses.
Ce qu'il faut éviter aussi, c'est les drames
d'horreur, là, à tout prix, là. Donc, les signaux, ça, je suis très préoccupé de ça, là. Ce
qu'on a vu, on parlait tantôt du dossier, moi, qui m'avait consterné, là, le
dossier — puis là, je ne veux pas accabler personne, là — qui relevait de deux ministères, qui a amené à, évidemment,
une catastrophe, là. C'est de l'argent
dépensé en pure perte. Il y a d'autres exemples. Bien, l'exemple de la CARRA n'est
pas de même nature, mais on voit où
on a voulu trop bien faire, mauvaise définition de besoins, écoutez, avec des
coûts de développement énormes puis avec un résultat qui n'est pas à la
hauteur, on ne se le cache pas, donc. Mais il s'est englouti beaucoup d'argent
là-dedans et là il y a eu des manquements. Ce n'est pas la faute des compagnies
informatiques, là. Tu sais, au départ, il y a un suivi qui s'est sûrement mal
fait pour aboutir à ce résultat-là.
Donc, ce qu'il faut éviter c'est ça, et que
les signaux... Il y a des fois des projets qui vont mal pour différents motifs, mais qu'on le sache rapidement, que le tableau de
bord ne soit pas pour se faire plaisir ou se rassurer, mais, à partir du moment où il y a un signal clair qu'on s'en va
dans le champ, là, bien, tu sais, qu'on ne s'enferme pas dans une
solution qui ne nous mène nulle part, qui va
nous coûter de plus en plus cher puis là, à la fin, dans les faits, des coûts
d'entretien sont des coûts de développement parce qu'on ne sait plus quoi faire
avec le système. Ça, il faut éviter ça à tout prix, donc transparence.
C'est pour ça que moi, j'aime bien l'idée du
tableau de bord. Je sais que ça cause des fois du stress, mais, en même temps, il y a un
exercice de transparence qui force tout le monde à avoir l'heure juste. Ça fait
que je pense qu'il y a quelque chose là qui peut être très utile en
autant que c'est bien utilisé. Mais ça, à partir du moment où l'information est
publique, hein, elle appartient à ceux et celles qui vont l'utiliser.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Merci. M. le député de Lévis.
M. Dubé : Merci, M. le Président. Alors, dans
mes sujets préférés, c'est sûr que les ressources informationnelles en font partie.
Comme on n'a pas beaucoup de temps, juste peut-être résumer rapidement. On a eu
une bonne session à la Commission de
l'administration publique. Il y avait quatre questions. Ces questions-là ont
été prises en note. La plupart des réponses
n'étaient pas disponibles sur place, donc il faut en faire le suivi. Il y en a
deux qui me préoccupent, que j'aimerais revenir puis j'apprécie
beaucoup, M. le Président, avoir la chance d'avoir rencontré, au cours des
derniers jours, des gens de l'équipe et j'ai beaucoup apprécié.
•
(20 h 50) •
La première question est la suivante :
Sur la question du décret qui permet d'acheter des logiciels qui ne sont pas des logiciels libres, donc on doit... Vous avez un
décret qui est bon jusqu'au 31 mars. J'ai posé des questions très précises à savoir quels étaient les montants qui
devaient être déboursés, qui avaient déjà été déboursés, qui allaient être
déboursés d'ici le 31 mars, et la raison pour laquelle je m'intéresse beaucoup
à ça, c'est qu'il y a non seulement les montants
des logiciels, mais il y a toutes les applications qui vont devoir être faites
lorsqu'on va avoir choisi, et on parle de plusieurs millions. J'ai demandé l'ordre de grandeur et, jusqu'à date,
je ne l'ai pas eu. Si je peux l'avoir ce soir, parce que plus j'en parle, plus je donne du temps de
réponse… Donc, si vous ne l'avez pas ce soir, au lieu d'en parler, j'aimerais
mieux savoir quand est-ce que je vais le savoir.
Je
vais vous dire ma préoccupation, M. le Président, elle est claire. Je sais qu'on
est sur le point de faire ces montants-là,
je sais que ces montants-là sont excessivement importants et je pense qu'il y
aurait d'autres choix à faire qui devraient
être considérés. Et ce que je voudrais offrir au gouvernement, c'est que si
jamais on hésite un peu et ce n'est que la date du décret qui nous
pousse à agir, on serait ouverts à regarder si on peut étendre le décret. Alors,
je m'explique.
En ce moment, le fait d'aller à un
fournisseur, que je n'aime pas nommer publiquement, nous oblige à faire des déboursés
importants, faire les applications, je voudrais savoir de quels montants on
parle et si on est pour le faire dans les prochaines semaines. J'ai des indications que ça va se faire et je
voudrais entendre, si c'est possible, soit le président du Conseil du trésor ou un de vos collègues, mais je
veux être précis. Si vous n'avez pas les montants, on le saura plus
tard. Mais pourquoi je veux en reparler encore aujourd'hui en attendant la
réponse, je pense qu'il faut faire attention de ne pas prendre une mauvaise
décision qui nous empêcherait d'aller vers les bonnes solutions à terme.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M.
Bédard : Bien, actuellement, comme le
député le sait, on a été transparent — j'aurais tendance à dire très
transparent — dans l'information sur ces questions-là. Donc, l'idée...
M. Dubé : …pas sur les montants. Ce que j'ai
demandé clairement, c'est : Combien a été payé jusqu'à date par le décret? Je ne le
sais pas. Combien qu'il reste à payer d'ici le 31 mars? Je ne le sais pas. Quel
est le montant des applications qui vont être obligatoirement faites si
jamais on fait ce déboursé-là pour passer aux nouvelles versions. Donc, je m'excuse,
la transparence, elle n'a pas été là, là.
M. Bédard : Je prends note des commentaires du
député. Ce que je dirais pour l'instant, c'est
qu'actuellement il y a une équipe
interministérielle — M. Lévesque, c'est ça — qui
actuellement travaille à optimiser puis réduire les impacts budgétaires de
la mise à niveau. Donc, vous comprenez qu'il y a de l'information non plus qu'on
ne dévoilera pas, là, dans le contexte où on est. Et ça, je tiens à
assurer le député qu'au contraire... C'est pour ça que je vous dis, on a été
transparent de la façon qu'on fait. Donc, à un moment donné, il y aura une
reddition de comptes, et là je vais la faire avec grand plaisir, mais...
M. Dubé : …
M.
Bédard :O.K. Non, mais moi non plus.
M. Dubé : Ce que je veux vous dire, si vous ne
voulez pas donner les montants, je vais respecter ça, mais le point que je veux faire, c'est que, si vous êtes en train
de faire des choix, soit pour une technologie, soit pour des montants énormes d'application,
bien, il faudra bien prendre connaissance que, dans un an ou dans deux ans, on
vivra avec ces décisions-là, et c'est ça que
je trouve un peu difficile. Et le début de discussion que j'ai eu cette semaine
semblait montrer une certaine ouverture. Si elle n'est pas là, on vivra
avec ce qu'on vivra, mais, si vous n'êtes pas prêt à partager, je vais
respecter ça.
Ma
deuxième question. J'ai mentionné aussi à la Commission de l'administration
publique la semaine dernière — et ça, c'était un des points du
Vérificateur — qu'il n'y avait plus de transfert de
risque dans les contrats. Il n'yen avait plus. 37 des 38 contrats étaient à l'heure
plutôt que d'être à forfait. Or, on m'a dit encore cette semaine qu'on avait de l'ouverture à le faire. C'est même vos
mots, M. le président. Je note qu'il y a quelques jours il y a un autre
appel d'offres qui est sorti pour
30 000 jours, à l'heure. C'est une banque d'heures. Alors, je veux juste
être certain, comme vous avez expliqué la situation un peu plus tôt, que
les bottines vont suivre les babines. Si vous avez décidé que vous continuez
avec la même approche, c'est-à-dire tout à fait à l'heure sans transfert de
risque, dites-le, mais pas d'un côté de dire :
On est en train de regarder d'autre chose puis faire une banque d'heures pour
30 millions sur un contrat.
Alors,
je ne sais pas si vous avez un commentaire là-dessus. Ça, c'est le 31 janvier,
là, ce n'est pas bien loin, là, c'est il y a une semaine.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M. Bédard : M. Lévesque.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. Lévesque.
M. Lévesque (Jean-Marie) : Dans les plans d'action, ce qu'on
parle... D'abord, j'aimerais juste souligner
que toute acquisition faite par le décret
logiciel, c'est publié dans le SEAO. À toutes les fois que ce décret-là — ma
compréhension, Mme Blackburn me corrigera — à toutes les fois qu'on utilise le décret, donc l'utilisation
du décret, c'est public, et les montants sont montrés dans le SEAO. Ça, c'est
peut-être un premier élément d'information.
Le Vérificateur général souligne et constate
un fait d'ailleurs, qu'aujourd'hui l'usage des firmes externes se fait beaucoup par per diem où on utilise le taux, et il y
a peu de responsabilisation chez les trois organismes. Et je pense qu'il doit y
avoir de la réflexion à ça pour regarder quel scénario pourrait être mis en
place pour favoriser une plus grande responsabilisation.
M. Dubé : J'apprécie, là, mais ce n'est
peut-être pas le niveau de détail que je voulais avoir. Sur le point, je crois qu'il y a eu au moins 50 millions qui ont été
payés à date avec certains de ces fournisseurs-là, dont je vais taire le nom ce
soir, et je crois qu'il y a encore des montants tout aussi importants qui
doivent être faits. J'aurais apprécié le savoir
et j'aurais aimé comprendre quel était le montant d'application qui va devoir s'y
joindre lorsqu'on va avoir fini ce choix-là,
et si ce choix-là est déjà enligné, comme je sais qu'il est déjà enligné d'ici
la fin mars. Alors, j'aurais apprécié ce genre de réponse là. On y
reviendra.
Sur la question de la banque d'heures, je
vois qu'encore une fois il n'y a pas une réponse très claire là-dessus. Troisièmement, j'ai, lors de la rencontre, puis
ça...
M.
Bédard : ...le député de Lévis, là...
M.
Dubé : Non, mais je vous demande
une...
M. Bédard : Écoutez, je ne sais pas, mais ce n'est
pas... Ce n'est pas un monologue. Moi, je vous aime bien aussi, là, mais ce n'est pas un monologue, là. C'est que
vous dites...
Une
voix : ...
M. Bédard : Oui, mais là j'ai du temps aussi, là,
pour répondre. Puis c'est correct, vous dites : Bon, je n'ai pas beaucoup de temps,
mais ça ne veut pas dire qu'on peut conclure, puis, après ça, on ne parlera
pas, là, tu sais. Je comprends que ce
que vous dites... Moi, je pense qu'on montre effectivement toute l'ouverture
nécessaire puis on est transparents, là. Là, vous concluez tout de suite, là. Vous dites : Non, bien, si
vous ne me dites pas ça, c'est que finalement on reste dans le même pattern, un peu. Bien, on n'est pas là. On n'est
pas là, donc, mais je ne peux pas vous empêcher de conclure. Mais, tu sais, là, vous dites : Bon, bien, là, ça, je
mets ça de côté. Finalement, ce que je vous invite, c'est de rester dans
votre...
Vous
pouvez toujours critiquer les choix, mais l'idée, c'est est-ce que vous pouvez
avoir des propositions constructives. Parce que l'idée de la responsabilisation,
c'est bien, je pense qu'on la partage. Alors là, on est rendus à l'autre étape
maintenant, là, comme dans le bacon, tu sais. Là, maintenant, comment on le
fait. Alors, si vous avez des bonnes
propositions, je vais les prendre, moi, mais là, arrêtez de conclure. Vous
dites : Vous voulez le faire, mais vous ne le faites pas, puis je
passe à une autre question. Ça, je pense que c'est moins correct un petit peu,
amicalement.
M. Dubé : Je pense que M. le Président a bien compris aussi.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :M. le député de Lévis.
M. Dubé : Ce
que j'ai bien dit, ce que j'ai bien dit, c'est que vous avez des choix
importants à faire, qui vont avoir des
conséquences très importantes, dont les points qui ont été soulevés, non
seulement sur le choix des logiciels, mais
ce qui va suivre par la suite. Alors, ce que je dis aujourd'hui, si vous vous
sentez pressé par un décret, j'offre le fait que peut-être vous allez avoir à extensionner ce décret-là, et il faudra en
parler. Donc, ce que je vous dis aujourd'hui, c'est justement l'ouverture
d'en parler. Et je sais que vous savez que ces montants-là sont d'une
importance qu'on peut tous imaginer.
Le
troisième point, et je l'ai mentionné à la réunion...
Une
voix : ...
M. Dubé :Pardon? Oui. À la réunion qu'on a eue la semaine dernière,
j'avais demandé la question à savoir quel était le montant de la dépense
informatique, et on n'avait pas eu une réponse là. Et je pense, pour les gens
qui nous écoutent notamment, on a parlé, M. Lévesque, de quel genre de somme…
M. Bédard : …c'est ça. Vous faites référence à
quoi? Les ressources qui sont utilisées, les contrats qui sont donnés à l'externe ou l'ensemble, le 1,5 milliard?
Attendez...
M. Dubé : Oui, oui, c'est ça, là...
M. Bédard : Parce que tout dépendant, bon, les salaires, les... À quoi
vous faites référence en particulier?
M. Dubé : …M.
le Président, c'était : Quel est le déboursé informatique, autant dans les
ministères que dans les réseaux? Et la réponse que j'ai eue : Ce sont
des déboursés qui sont annuellement de l'ordre de 3 milliards, et les
dépenses capitalisées sont de l'ordre d'à peu près 500 à 600 millions.
Donc, la dépense est de l'ordre de 2,4, 2,5 milliards et environ de 500 à
600 millions qui est capitalisé par année. C'est la réponse que j'ai eue,
et je voulais pouvoir en faire part parce que je pense que, ça aussi, c'est un
montant très important et qui doit être regardé avec beaucoup d'intérêt dans
les prochains mois. C'est beaucoup d'argent.
•
(21 heures) •
M. Bédard : Oui, oui. Bien, le domaine... Je ne
vous le cache pas. Puis, en général, tout le monde veut avoir la dernière
technologie. Il y a toujours une solution informatique à un problème. Moi, c'est
ce que je vois. Puis, en même temps, il ne faut pas que j'aie l'air
rebuté à ça parce qu'en même temps je vais avoir l'air d'un vieux bonhomme qui
est fermé aux nouvelles solutions.
Ça fait que de voir ce qui est nécessaire,
formidable et qui est productif, parce que moi, je cherche la productivité. Normalement,
une solution informatique amène une productivité. Peut-être que ce qu'il nous
manque d'ailleurs dans nos évaluations,
c'est l'apport de productivité, qui apparaît parfois, mais qui, je pense,
devrait être un élément quand même qui doit
faire partie de l'évaluation si on doit pousser plus loin la solution
technologique, là. Je comprends qu'on ne veut pas... Alors donc, vous voyez, c'est effectivement
beaucoup d'argent, mais je pense que personne ne va douter que c'est
beaucoup de dépenses et que ça ne finira pas
là, donc, parce que ce domaine-là évolue très rapidement. Et en même temps il y
a des tours de passe-passe des compagnies qui offrent les logiciels. Là, quand
on offre une solution, puis qu'il y a un terme, puis, en bout de ligne, on est
pognés avec le terme.
Une
voix : …
M.
Bédard : Je le sais… Bien, voilà! On
est face à ça. C'est pour ça…
M. Dubé : …ça dépend des montants. Je pense que
vous allez comprendre ce que je veux dire. Puis, le dernier point — j'ai beaucoup apprécié la rencontre
que j'ai eue cette semaine, je voulais le mentionner pour terminer — c'était sur le fameux tableau de bord. On m'a indiqué qu'il
serait remis à jour dans les prochaines semaines, peut-être avec une date effective aux alentours de mars, alors j'ai
très hâte de suivre ça parce qu'on a convenu qu'il y avait des
modifications importantes. Alors, je voulais juste le mentionner, qu'il y avait
eu une bonne rencontre puis qu'il va y avoir un effort de mis là-dessus. Alors,
ça complète mes points. Merci.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Ça va, M. le ministre? Et, avec ça,
on retournerait... Puis, M. le député de
Lévis, restez avec nous. Normalement, votre temps est terminé, mais peut-être
que, comme tout à l'heure, j'aurai du temps à la fin...
M.
Dubé : ...
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Peut-être deux, je ne le sais pas. Et
on retourne vers le parti gouvernemental. Je
laisse la parole à M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
M. Chapadeau : Oui. En fait, je souhaiterais, là...
Ma question va s'adresser, évidemment, au ministre responsable, qui
choisira peut-être de laisser M. Lévesque me répondre. Mais ce que j'aimerais,
c'est... Je constate, là, qu'il y a, depuis... En 2011-2012, le Centre de services partagés a généré des économies
gouvernementales estimées à 155 millions; depuis sa création en 2005, des économies totales estimées à
899 millions. Et sa mission, évidemment, c'est de rendre
accessibles aux organismes publics, là, les biens et services dont ils ont
besoin. Mais j'aimerais ça entendre peut-être le président du Conseil du trésor et M. Lévesque, mais qui
nous parleraient davantage, là, des services qui sont offerts, là, aux
différents organismes, là, qui pourraient nous parler un peu de ce genre de
services là. Quels sont les services qui sont offerts?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M. Bédard : M. le Président, écoutez, je vais
avoir tendance à peut-être à passer la parole à M. Lévesque, qui a une bonne idée,
là, y aller plus généralement, je vous dirais, parce que c'est un peu
mystérieux, je vous dirais, quand on regarde ça. Et finalement c'est
très concret comme services, avec la clientèle qu'on connaît, là, donc, hein,
tu sais, une clientèle qui chiale tout le temps, puis ce n'est pas évident.
Des
voix : Ha, ha, ha!
M.
Bédard : On fait affaire avec les ministères et organismes, une
bonne clientèle. En même temps, il y a des attentes qui sont élevées, c'est
normal.
Une
voix : ...
M. Bédard : Bien, exactement. Mais il y en a
plusieurs... Donc, il y a des anciens clients aussi. Donc, peut-être dire à quoi ça ressemble les services que vous offrez.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) :
M. Lévesque.
M.
Lévesque (Jean-Marie) : Effectivement, ça me fait plaisir de répondre à cette question. Le
Centre de services partagés du Québec a comme
mission un peu de rendre tous les services aux organismes publics, les biens et
les services pour les soutenir dans leurs
missions. Les domaines d'intervention du Centre de services partagés sont très
variés, notamment tous les services d'acquisition de biens du gouvernement. Ça
nous permet de regrouper l'ensemble des besoins des ministères et organismes
pour créer un effet de masse et obtenir des réductions de coûts des
fournisseurs.
À
titre d'exemple, on a, dans la dernière année, regroupé tous les services de
téléphonie cellulaire. En lançant un appel d'offres et en interpellant les ministères
et organismes, on leur a dit : Faites affaire avec nous, on va avoir un
bon chiffre d'affaires. Ça va nous permettre
d'avoir une bonne soumission, offre de services du fournisseur. Et
effectivement les ministères et organismes,
on les a convaincus, et on a fait un appel d'offres, et ça a permis des
économies au gouvernement de plus de
10 millions sur trois ans. Dans l'organisme où j'étais avant, Revenu
Québec, ça a baissé nos frais de cellulaires de 300 000 $, d'avoir adhéré à ce service-là et de les
regrouper. Ça, c'est un exemple de service qui se rend dans le monde des
technologies.
Tout
le réseau de télécommunications des ministères et organismes, au lieu que
chaque ministère et organisme négocie son réseau avec les fournisseurs de ce
monde, de télécoms, bien, à ce moment-là, le Centre de services partagés
a mis en place un immense réseau, un des plus gros réseaux, qui relie
3 600 points ou établissements et qui permet une transportation ou
transfert des données de façon sécuritaire. Les services qu'on rend aussi, on
regroupe les services plus de soutien administratif.
Exemple, la paie des employés, de la majorité des employés du gouvernement, on
assume ces services-là, actuellement.
Tous
les services de médias, de publicité de l'ensemble des ministères et
organismes, incluant les sociétés d'État, sont
regroupés dans un appel d'offres, ça nous permet d'obtenir de meilleurs prix
pour le gouvernement auprès des placements médias, des TV, et tout ça, et les
économies sont significatives. Juste dans ce volet-là, médias, et tout ça, c'est
près de 1 million, là, de mémoire.
Au
niveau des ressources matérielles, toute la disposition des biens, la
conservation des documents, et tout ça, c'est des services qui sont rendus, de soutien
administratif, à l'ensemble des ministères et organismes. On rend aussi
des services... tout le système de gestion
des ressources financières et matérielles est assumé... On fournit les
développements d'applicatifs pour répondre à ce besoin-là pour l'ensemble du
gouvernement.
Aussi,
un autre service qui est rendu au Centre de services partagés, c'est tous les
services aériens, donc, tous les services de transport ambulancier, en partenariat
avec le ministère de la Santé et des Services sociaux, toutes les choses
d'incendie, avec la SOPFEU, et la
surveillance du territoire — les hélicoptères — avec la
Sûreté du Québec. Ça, c'est l'ensemble un peu des services qui sont
rendus par le Centre de services, et j'en oublie plusieurs.
L'effet
de ça, c'est, dès qu'il y a un service en commun, qu'on voit qu'il y a des
besoins qui touchent l'ensemble des
ministères, on essaie d'être proactifs. Par exemple, dernièrement, on a mis en
place, encore là, une solution. On voyait le
besoin des ministères et organismes d'avoir du sans-fil. Au lieu que chaque
ministère et organisme négocie une solution de sans-fil avec les
fournisseurs, on a mis en place, au Centre de services partagés, une solution,
que chaque ministère et organisme peut adhérer à des coûts comparables à ce qui
se fait dans le privé et même moins cher.
La
vidéoconférence, c'en est un autre, service, en technologies de l'information.
Toute une infrastructure qui permet à chaque
ministère et organisme d'échanger en vidéoconférence, même multiorganisme. Et
cette solution-là a été rendue disponible
cette année... dernièrement, là, en novembre, je crois, il y a quelques mois.
Et le fait d'avoir ça, chaque ministère et organisme, en y adhérant, y
trouve des économies financières, économies que le ministère ou organisme peut
réinvestir dans sa prestation de services aux citoyens. Les réseaux de télécoms,
de mémoire, qui relient tous les 3 000 points qu'il y a, là, ont
permis des économies, en santé, je crois, de 24 millions, en plus de mieux
répondre à leurs besoins.
Donc,
c'est un peu la gamme de services qui est offerte par le Centre de services
partagés, qui est un peu sa raison d'être. Dès qu'il y a un service qui interpelle
plusieurs ministères et organismes, les achats d'ordinateurs, par exemple — tout
le monde veut des portables — bien il y a un regroupement d'achats, et ça nous permet d'avoir
des prix qui sont fort intéressants pour le gouvernement comme tel.
Je ne sais pas si ça
répond à votre…
Une voix : Oui.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : ...M. le
député de Dubuc.
M.
Claveau : Oui.
Avant de revenir, M. Lévesque, je vais avoir une question bien précise
concernant les achats regroupés, mais avant, j'avais
un autre projet, tantôt, une autre préoccupation, parce qu'on parlait de
planification, de plan d'action pour les contrats qui sont déjà réalisés au
tiers ou à la moitié et qui couvrent deux années financières. Est-ce qu'on poursuit avec la méthode, auparavant,
qui avait été établie avec les fournisseurs de la réalisation des
contrats ou ils vont faire partie de la nouvelle planification?
• (21 h 10) •
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) :
M. Lévesque.
M.
Lévesque (Jean-Marie) : Vous savez,
un organisme du gouvernement qui prend un engagement avec un fournisseur, si on
brise notre engagement, bien, il y a des règles, effectivement. Toutefois, on a
des clauses qui nous permettent de... Moi,
je pense que, dans les projets que le Vérificateur a vérifiés, certains projets
responsabilisaient les fournisseurs.
Vous regarderez les appels d'offres qui ont été préparés pour la solution du
Registraire des entreprises, un des projets qui a été vérifié au
ministère du Revenu, et le crédit d'impôt à la solidarité, le fournisseur était
responsabilisé, il devait produire un
forfaitaire des solutions. Ça existe, O.K., ces approches-là, actuellement,
mais on a encore à travailler ça, et
je ne pense pas qu'il va être opportun de briser les engagements qu'on a parce
que ça amène une déstabilisation, et construire
ces approches-là, ça prend un certain délai parce que ça va amener des
changements dans la mentalité dans les organisations. Et il y a des fois
que c'est justifié, d'avoir des spécialistes à taux horaire, pour répondre à
des besoins.
Et
il faut se rappeler toujours aussi que les technologies de l'information, au
gouvernement, sont utilisées pour supporter
des systèmes de mission, et on est assujettis souvent à des décisions. Comme le
budget, ça a un impact significatif sur les
systèmes du Revenu à chaque année. Donc, quand le budget sort, puis, trois mois
après, il faut que ça soit implanté dans tes systèmes, on ne peut pas
lancer un appel d'offres, parce que le documenter, l'appel d'offres, le lancer
dans les journaux, choisir le fournisseur, ça prend plus que trois mois. Donc,
il faut que les organisations aient des capacités d'agir pour répondre à ça.
À
la Régie de l'assurance maladie, par exemple, c'est les ententes avec les professionnels
de la santé. Ça arrive, puis ils demandent ça
six mois après. Ça fait que, faire un appel d'offres... Il y a des dossiers où — prenons,
comme le Registraire des entreprises — on refaisait au complet le système. Ça, c'était approprié d'utiliser
une approche de forfaitaire où on responsabilisait davantage le fournisseur.
Puis
l'autre chose aussi, c'est que, quand on responsabilise le fournisseur, s'il y
a une loi qui nous oblige à implanter une modification législative ou des changements à
une date donnée, si le fournisseur, en mode forfaitaire responsabilisé,
il dit : Je ne suis plus capable de
suivre, notre pouvoir de négociation… Parce que nous, il faut respecter la loi,
le règlement, la mise en place du programme, c'est tous des éléments à considérer
dans ces choses-là.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Dubuc.
M.
Claveau : Oui.
Alors, tantôt, lorsque vous nous avez fait une énumération de tout ce qui était
regroupé — ou en partie, c'était de mémoire — j'avais une préoccupation, moi :
Est-ce que, dans votre processus, procédure, vous vous assurez que certains fournisseurs régionaux, parce que c'est plus
facile, par exemple, au niveau central, de répondre à vos appels d'offres concernant l'approvisionnement du gouvernement quant
à différentes fournitures ou services, est-ce que vous avez, dans vos devis, dans vos documents de
soumission, une préoccupation où vous assurez que certains fournisseurs
régionaux puissent vous fournir des prix concernant vos besoins, ou bien vous
le faites de façon générale, ou avec les fournisseurs les plus près, ici, de
vos bureaux, par exemple?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) :
M. Lévesque.
M.
Lévesque (Jean-Marie) : Oui. Ce que je dois dire, c'est une préoccupation. On l'entend. Je
vois, dans des situations particulières, comme j'ai vu dernièrement, là, des
équipements lourds, on a même une dérogation pour permettre des achats
en région, les tableaux numériques aussi. On a cette préoccupation-là, mais
toutefois il faut considérer... Je vais vous
donner l'exemple des télécoms : c'est un grand fournisseur, puis des
solutions comme ça, ça prend un fournisseur qui a la colonne vertébrale solide, là, pour réaliser soit des grands
chantiers... Il y a même une orientation, Mme Noreau... il y a une
orientation à cet effet, de prendre ça en considération. Est-ce qu'on réussit
bien? Ça, c'est une autre chose, mais c'est
une préoccupation. Je l'entends, je l'ai entendue, je l'ai vue dans certains
dossiers, mais c'est toujours un juste équilibre dans les... Par
exemple, acheter des ordinateurs, si on veut avoir le meilleur prix, il faut
donner une grosse quantité d'ordinateurs. Si
je dis : Je veux 10 fournisseurs qui en achètent 10 fois moins,
mon prix va être... parce que, là, chacun...
je n'ai pas l'escompte idéal. Donc, c'est un équilibre qui doit être fait. Je
vous dirais qu'il y a peut-être des choses à améliorer, j'en suis conscient, moi-même, je le vois, là, mais cette
préoccupation-là est là, parce que je l'entends des gens. Mais est-ce qu'on
réussit bien? Là, ça, c'est une autre chose, mais la préoccupation est là.
M.
Claveau : Comme
les différents ministères ou organismes, par exemple, ont eu l'opportunité... C'est certain, lorsqu'on a
regroupé les achats, si vous parlez d'achat d'ordinateurs, et vous avez un tel
prix pour tel type d'ordinateurs, et s'ils
sont capables de trouver l'équivalent ou au même prix dans leur région, ils ont
la possibilité de l'acheter directement ou, à partir du moment qu'ils font partie de vos services, ils ont l'obligation
de passer par le service regroupé, le service partagé? Parce qu'on se
fait interpeller régulièrement. Oui, O.K., l'économie, puis tout le monde est d'accord
avec l'économie des fonds publics, une bonne
gestion, mais c'est ça, là, vous me dites que oui, mais vous êtes à la
recherche ou encore...
M. Lévesque
(Jean-Marie) : Il y a une... excusez.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) :
M. Lévesque.
M.
Lévesque (Jean-Marie) : Comme je le disais, il y a une préoccupation. Il y a des dossiers, là,
que c'est même écrit. Parce que tout est dans le devis, là, aussi. Parce qu'on se fait
dire par le Vérificateur général qu'il faut bien prévoir les besoins, et
tout ça, donc c'est certainement un élément qui doit être considéré dès le
départ dans le devis, cette préoccupation-là, parce qu'à
rebours, après, on ne peut plus, là. Donc, il faut que, dans la conception du
devis, cette préoccupation-là soit là et l'opportunité de répondre aussi soit
là, dans les choses. Il y a des dossiers que je vois, là, qu'on tient compte de
ça, là. On permet l'acquisition en région, puis c'est peut-être quelque chose
qui est à cultiver davantage — mon feeling.
M. Bédard : Oui, je pense qu'effectivement...
Une voix : Merci...
M. Bédard : J'aime votre conclusion. C'est drôle, hein? Je ne sais pas
pourquoi.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Sanguinet.
M.
Therrien : Moi,
je reviendrais au projet de loi n° 1, là, ce
qu'on a travaillé ensemble, là, sur l'intégrité.
La façon que ça fonctionnait, on commençait,
je pense, de mémoire, là, par des projets de 25 millions. C'était-u 40 ou
25?
Une voix : ...
M.
Therrien :
40 millions, puis ensuite on élargissait notre champ d'intervention à
mesure qu'on rodait, si on veut, là, la démarche, là. C'est sûr que l'AMF est
là-dedans, puis la démarche dépend beaucoup de l'AMF. Et puis c'était
une préoccupation qu'on avait parce qu'on se disait : Bien, c'est sûr que
les projets de 40 millions, il n'y en a pas beaucoup au Québec, et donc on
sentait de la pression pour, justement, élargir notre champ d'intervention.
Puis la question que
je me pose, c'est : À quel point la technologie de l'information qu'on a,
l'évolution rapide — du moins, on l'espère — peut accentuer, d'une certaine façon,
la mise en application élargie de notre Loi
sur l'intégrité? Je ne sais pas s'il y a un lien ou si je m'égare, là.
M.
Bédard : Non,
non. Bien, je vous dirais que, parce que... Le but, évidemment, c'était de l'appliquer. C'est moins le rodage,
je vous dirais, parce que, dans l'habilitation, ils sont assez rodés.
Effectivement, l'UPAC, l'AMF, c'est des
processus qu'ils connaissent bien. On est plus dans ne pas provoquer un goulot
d'étranglement où tu aurais trop de gens
qui arrivent en même temps. Et là par quelle priorité tu les fais? Par la
grosseur des contrats? Par l'impression qu'ils te donnent? Tu sais, donc
il y aurait une réalité qui serait difficile, là. Pourquoi on traiterait lui
avant ou après?
C'est
pour ça qu'on a mis plutôt les montants. C'est plus lié au fait qu'au début de
la loi il fallait comme prévoir cette
séquence-là pour s'assurer que le système — et là ce n'est pas en termes informatiques, c'est bien en
termes de personnel — ne sera pas jammé. Parce que, sur
certaines vérifications de base, par exemple, si quelqu'un a été accusé au criminel
concernant les principaux dirigeants, tu sais, les systèmes sont éprouvés
là-dedans, là. Et là sans bien les connaître, là, mais, tu sais, tu rentres le nom, «enter», puis je suis sûr que tu as une assez bonne idée de l'ensemble
des plumitifs. Par contre, où il y a des phases d'habilitation, et là, quand on passe dans
les phases plus de niveau 3, et la Sécurité publique pourra me corriger,
là, donc qui sont plus l'entourage, là, à ce moment-là, ce sont littéralement,
on est en processus de vérification très particulier de l'entourage, et là ça s'assimile
plus... pas à une enquête, là, mais à des processus de cette nature-là.
Donc, ça varie
beaucoup, et, non, on n'a pas eu de demande en particulier, et ça, c'est l'avantage.
Pas que les besoins ne sont pas là, c'est que, dans certains cas, de toute
façon, tant à l'AMF... il y avait déjà des demandes qui se faisaient. On donnait un exemple, dans le cadre de
la commission, par exemple, aux services liés, là, aux guichets d'argent,
là, déjà il y a une habilitation qui se faisait. Donc, les processus,
là-dessus, étaient éprouvés.
Et on le sait d'ailleurs
que, dans le cadre de la loi n° 1, évidemment, la loi s'applique également aux technologies
de l'information, et les compagnies vont passer par les mêmes tests que les
autres compagnies.
Le Président (M. Pelletier,
Rimouski) : Ça va?
M. Therrien : Oui, merci.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Merci. Et je
tourne maintenant du côté de l'opposition officielle. M. le député de Verdun, c'est
à vous la parole.
• (21 h 20) •
M.
Gautrin : Je
vous remercie, M. le Président. Je vais prendre très peu de temps, mais
sensibiliser le ministre, actuellement, sur l'intervention
du collègue de Dubuc.
L'intervention
du collègue de Dubuc… Moi, je vais vous dire, j'étais ministre responsable des
services du Centre de services partagés. La tendance de vouloir regrouper est bonne sur des
choses qui sont, par exemple, les réseaux, c'est bien sûr, sur l'ensemble des téléphones cellulaires,
mais, si vous êtes en région, il y a des fournisseurs locaux dans lesquels
les achats gouvernementaux sont ce qui leur permet de vivre et de pouvoir après
donner aussi des services aux PME locales ou aux gens locaux.
Je
vais vous donner deux exemples. Prenez l'exemple, par exemple, des livres
scolaires. Si vous regroupez les livres scolaires, vous aurez tué la petite
librairie qui, en plus, va pouvoir avoir un petit réseau de romans et de...
Même au niveau des achats d'ordinateurs, vous pouvez avoir, en région, le gars
qui fournit quelques ordinateurs à la commission scolaire, ou au cégep, ou à l'hôpital,
et ce qui permet d'avoir un expert ou deux experts locaux pour être en
mesure de donner des services à l'occasion.
Donc,
il faut bien soutenir. Même si ça coûte un peu plus cher, ça permet de
maintenir une certaine vie en région, ce que
je ne voudrais pas voir disparaître en ayant tout regroupé ici, à Québec, même
si on sauve 0,04 $.
Mais ce n'était pas le
but de mon intervention, mais c'était...
M.
Bédard : Tout à
fait d'accord, parce qu'il y a des services, qui viennent avec, aussi, de
proximité, puis même pour les services gouvernementaux qui se retrouvent en région. Donc, il
y a une nécessité de maintenir cette expertise-là, et ça passe par l'achat.
Et M. Lévesque me disait que... O.K., on me
disait, par exemple, effectivement — et ça me rassure — qu'effectivement
on le fait, au niveau des services bureautiques, tant au niveau de la livraison
que des services après-vente, on le fait à partir
de fournisseurs régionaux, donc. Et ça, c'est bon. Donc, vous comprendrez que
je vais avoir tendance à favoriser ce type d'approche, effectivement.
M. Gautrin : Je voulais seulement qu'on maintienne cette sensibilité,
là...
M. Bédard : Oui, oui. Non, non... Effectivement.
M. Gautrin : …parce qu'on aurait peut-être tendance à vouloir les
oublier.
Je
vais rentrer maintenant sur la dimension collaboration. Et je vais refaire,
avec le président du Centre de services
partagés, la même approche que j'avais déjà faite, en disant : On doit
être en mesure de développer des communautés de
pratique. La réforme de l'intranet gouvernemental va permettre une meilleure
circulation de l'information d'une manière horizontale. Alors, vous êtes probablement, d'après moi, l'exemple
parfait, avec ce qu'on est en train de créer, pour être la première
communauté de pratique. Vous êtes le dirigeant principal de l'information.
Il
existe maintenant, avec la loi, des dirigeants sectoriels de l'information dans
chacun des ministères et organismes. De
surcroît, il existe, dans chacun des éléments du réseau de la santé et du
réseau de l'éducation, des dirigeants principaux
de l'information ou il va y avoir... Prenez l'exemple, l'idée est parfaite, d'avoir
la première, disons, communauté de pratique des dirigeants principaux de
l'information en échangeant vos meilleures pratiques entre la commission scolaire de «Finfifouin»
et celle de «Zizouza», si vous voulez, de manière à les
mettre en commun sur le même site Internet. Et
le coût est relativement facile. Parce qu'au début, si on fait des comités de
pratique en l'air… Mais vous avez la possibilité de le faire, surtout que vous
êtes en train de partir avec des gens nouveaux dans un réseau que vous êtes en train de créer. Et, regardez, vous êtes à la
fois le dirigeant principal de l'information, mais vous avez, sous
vous — sous vous, excusez-moi le terme — un ensemble de
dirigeants locaux à la fois dans le réseau de la santé, dans le réseau de l'éducation
et dans chacun des ministères.
Moi,
je vous suggère de tester cet élément de collaboration, vous avez la
possibilité de le faire. Puis après, une fois
que ça marche, eh bien, on pourrait le faire sur une autre manière.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) :
M. Lévesque.
M. Lévesque
(Jean-Marie) : Ce que vous suggérez,
dans le gouvernement ouvert, on avait envisagé des plateformes de
collaboration. Et, ce que je comprends de vos commentaires, vous dites qu'on
serait peut-être un bel exemple de créer cette collaboration-là et cette
plateforme de collaboration là avec les dirigeants...
M.
Gautrin :
...M. Lévesque, parce que vous êtes nouveau, parce que vous n'avez pas des
vieilles pratiques à corriger. On a créé le dirigeant principal de l'information avec ce
pouvoir qu'il a et on vous a créé aussi des dirigeants principaux de l'information dans les secteurs.
Vous êtes nouveaux, les gens ont des nouvelles fonctions. Enfin, je vais
revenir tout à l'heure sur le logiciel
libre, ne pensez pas que j'ai oublié. Mais, vous voyez, vous avez cette possibilité
de rayonner et, si jamais ça marche, par
exemple, sur une communauté de pratique avec les vôtres, vous pourrez après
avoir un bon argument pour suggérer, dans d'autres secteurs, de pouvoir l'étendre.
Mais,
à chaque fois, au lieu que ça devienne un choix théorique, on pourrait avoir
quelque chose de pratique qui, à mon sens, pourrait très bien marcher, où on
échangerait localement sur le même site, ce qui se passe et les
commentaires que chacun fait, de manière que vous ayez même — ça serait bon
pour vous — une unité de pensée dans tout ce que j'appellerais développement des technologies de l'information
dans le réseau de santé, dans le réseau de l'éducation et puis dans l'ensemble
des ministères. Je me permets, M. le ministre ou M. le Président, de vous en
faire la suggestion très, très fortement. Ça serait probablement un des gains
qui serait un des gains importants.
Alors, moi, on m'avait
dit je n'avais plus que huit minutes. C'est ça?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Oui, vous
avez... Là, vous êtes sur un bloc de 20 minutes.
M.
Gautrin : Non,
non. Je veux conserver mon bloc de 20 minutes pour... Vous m'avez dit que
vous me coupez. Alors, moi, je veux prendre
20 minutes sur le logiciel libre.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Là,
actuellement, là, si vous terminez là, là, il va vous rester 20 minutes.
M. Gautrin : Bon. Alors, je termine là. On s'est
compris que c'était un exemple. J'ai insisté sur
l'importance...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Si vous
terminez là, là.
M. Gautrin : Oui. Alors, je termine là pour dire que j'ai insisté sur l'importance
de la collaboration et de la communauté de pratique. Et je termine là pour
pouvoir parler du logiciel libre.
M. Bédard : Est-ce que le député souhaite aborder tout de suite le
logiciel libre? Parce qu'on a des questions aussi de logiciel libre de ce
côté-ci puis on ne veut pas le scooper, là.
M. Gautrin : Je peux aborder la question. Alors, voici...
M. Bédard : Oui, oui, bien, parce que mon collègue en a aussi, puis
là, si on le fait…
M.
Gautrin : Moi,
je pense que, écoutez... Voici. M. le Président, alors vous permettez, sur le
logiciel libre, je pourrais poser la question d'une manière brutale, dire : Où on en
est dans le développement du logiciel libre? Sur ceux qui ont travaillé sur la Loi sur la gouvernance et la
gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des
entreprises du gouvernement, cette loi, on l'a faite, et c'est celle qui a créé
en quelque sorte le réseau des dirigeants principaux
de l'information. On avait ça, essentiellement, quand ça a été conçu, pour être
en mesure de mieux, en quelque sorte, contrôler les contrats
informatiques, avoir une meilleure coordination des contrats informatiques.
Dans cette loi, je
vais vous le redire, à un certain nombre d'articles, je vais vous le dire... à
l'article 7, paragraphe 8°, le DPI doit... alors il prend «les mesures requises pour que les
organismes publics considèrent les logiciels
libres au même titre que les autres logiciels». Cette même chose revient
dans chacun des dirigeants principaux de l'information,
à l'article 12, à l'article 10, paragraphe 8°, paragraphe 4°,
et ça revient aussi à la fin. Autrement dit,
dans la loi, les parlementaires, on avait
plaidé, et c'était des deux côtés, hein, le partage était clair, aussi bien les
ministériels de l'époque que l'opposition
de l'époque et maintenant les ministériels d'aujourd'hui étaient en faveur, en
quelque sorte.
Sauf
que, quand on descend un peu, pratiquement, il y a une énorme résistance vers
le déploiement du logiciel libre. L'exemple le plus parfait, pour moi, ça a
été venu ici, à l'Assemblée nationale, où, je ne sais pas... Non, non,
bien, écoutez, nous, ici, à l'Assemblée
nationale, les parlementaires, alors qu'on est à peu près tous en faveur du
déploiement du logiciel libre, je ne sais
pas comment, lorsqu'on a changé, on est passés de Windows XP à Windows 7, et je
ne sais pas où ça s'est fait et par
qui ça s'est fait, mais ce n'est certainement pas par une consultation des
parlementaires ou, du moins, des parlementaires intéressés par la
question.
• (21 h 30) •
Alors
là, je vous pose la question. On s'est donné des outils législatifs, on s'est
donné des volontés, mais, dès qu'on redescend
au niveau des gens, ils vont dire : Oui, oui, bien, on l'a considéré,
mais, pour toutes sortes de raisons, c'est plus difficile parce qu'il faut s'habituer
à un nouveau logiciel, hein? C'est un peu un élément d'habitude. Mais il y a énormément d'argent qui est dépensé en logiciels
actuellement qui ne sont pas libres. Alors, je me permets de vous poser
la question, et je la pose franchement au président du CSPQ, puis je la pose
aussi au président du Conseil du trésor, M.
le Président, à travers vous, bien sûr, c'est : Comment faire en sorte que
ce qu'on a écrit dans la loi soit autre chose qu'un voeu pieux de ce qu'on
met dans la loi pour que ça se réalise?
Ou
bien je pourrais vous poser la question : Qu'est-ce qu'on a réalisé,
depuis qu'on a passé la loi, en transferts en logiciel libre? Vous voulez mon opinion — je suis un petit peu ce qui se passe?
Pas grand-chose. Et, à l'époque, moi, je
voudrais dire, il y a quelques éléments qui se sont faits en logiciel libre. À
l'époque où j'étais responsable, il a fallu quasiment que je mette mon poing
sur la table pour qu'on passe en logiciel libre sur certains moteurs de
recherche, et on a pu le faire, mais réellement il n'y avait pas un engouement
naturel.
Alors, je vous pose la
question : Comment on va faire? On s'est donné les instruments
législatifs, mais qu'est-ce que c'est qu'on va faire d'autre?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le
ministre.
M.
Bédard :
Effectivement, bon, je pense que les constats sont les mêmes. On a eu, dans le
passé, peu importe de quel côté où on est, à discuter avec ces gens. Et moi, la chance que j'ai,
c'est que je suis un peu, je vous dirais, pas neutre, mais extérieur un
peu à tout ça, donc dans le sens que moi, je suis un utilisateur. Je me définis
comme ça, comme un citoyen normal qui ouvre
sa technologie puis qui dit : Ça fonctionne, ça ne fonctionne pas, c'est-u
bon, ce n'est pas bon.
Par
contre, où je vous dirais que j'ai un apport, c'est celui de quel résultat on
est capables de livrer. Ça fait que vous m'entendrez rarement faire une grande
conversion à quoi que ce soit. Et là j'ai essayé de traduire en termes,
moi, de mon langage à moi, quel est l'avantage
de développer le logiciel libre. Et au-delà, effectivement, de la façon,
bien... Et voilà, mais il y en a
beaucoup, mais, en même temps, si on parle à n'importe quel intervenant… C'est
comme des avocats, si tu veux une
opinion qui t'intéresse, tu vas finir par en trouver un qui va dire la même
chose que toi, que tu veux entendre, là, donc. Et, dans ce domaine-là,
il y a beaucoup de gens qui connaissent ça puis il y en a beaucoup de gens qui
parlent puis qui ne connaissent pas ça.
Donc,
il faut toujours... On ne sait jamais à quel niveau le degré d'expertise est
réel, si on est du côté de la croyance ou du
côté de qu'est-ce qu'on fait. En termes purement économiques, il y a un
avantage, d'abord parce que je vous ai parlé de la concurrence, donc de voir
peut-être émerger là d'autres joueurs. Il y a une progression, en terme
mondial, qui est
intéressante. Donc, il faut ne pas être à la queue, là. On a intérêt, dans le
développement de cette industrie-là, d'être à l'avant-garde et on a
encore une opportunité. Et, dans cinq ans, est-ce que ça va être le cas, je ne
le sais pas parce qu'il y a des pays qui avancent un peu plus vite que nous.
Donc,
là-dessus, on avance, mais je vous dirais qu'on avance, recule, et ça passe
inévitablement par une volonté réelle de le faire. Sinon, il y a tellement d'embûches
qu'on arrive à peu près à à peu près rien, sinon un projet de loi et
quelques initiatives, là. Je suis peut-être trop dur. M. Lévesque va me dire
que je suis trop dur. Mais on a eu certaines initiatives, il y en a, dans
certaines...
Une voix : Dans le réseau.
M.
Bédard : Dans le réseau, effectivement, mais
on va aller plus loin. Comment? Bien, tout d'abord, n'étant pas celui le plus connaissant, j'en ai parlé avec M.
Lévesque, et il s'est converti tout de suite à cette approche. Donc, par la
suite, on s'est dit : On va se faire un niveau d'intervention.
On
a aussi, par contre, une réalité de services. Et moi, j'ai la préoccupation que
le service aux citoyens ne sera pas menacé par une approche technologique qui serait créative,
là, mais pas au rendez-vous. Donc, c'est sûr que, tu sais, il faut
toujours que j'évalue mon risque aussi et mon risque personnel, là, parce que,
si on n'est pas capables de rendre des services, mais on a des logiciels
libres, pas parce qu'ils ne sont pas bons, c'est parce qu'on ne s'est pas
adaptés, alors il faut éviter ça.
Donc,
ce qu'on a fait, c'est arrivons avec plutôt des actions concrètes, précises,
ciblées. Alors, on s'est donné des mesures, on est en train de les mettre de l'avant.
Et j'ai eu à rencontrer des acteurs du logiciel libre, d'abord pour m'imprégner
de leur façon de voir, parce qu'à travers ça il y a une façon de voir. Il y a
une approche qui est différente, même en termes
philosophiques, là, et en termes économiques aussi. Et elle est séduisante,
cette approche-là. Et, dans les faits, notre échange a mené aussi à des propositions concrètes. Et ce que j'ai vu, le
niveau d'attente de ces gens-là est raisonnable. Autrement dit, ils ont
vu les échecs du passé — puis là je ne fais pas le reproche à
personne — mais ils voient la complexité d'être capable de toujours
avancer parce que le niveau de résistance est élevé.
Donc,
moi, ce que je perçois des tables que le député connaît et des acteurs du
milieu, c'est qu'on est dans un cadre où on peut agir avec des délais, dans certains
cas, qui sont quand même rapprochés. Et c'est pour ça que les crédits ne
serviront pas à dévoiler où est-ce que nous en sommes, puis c'est correct. Vous
comprendrez que, si j'ai à le faire, ça va
être dans un autre forum, mais on est… je partais pour dire «très avancés», on a des mesures très ciblées, et il
nous reste à tester
certains éléments, à rencontrer à nouveau les intervenants, parce qu'ils ont un
apport réel, là, à donner puis à faire des pas qui vont être concrets.
Et
déjà là, il y a même, je vous dirais... Parce que le logiciel libre, ce n'est
pas seulement, quand je vous dis, la philosophie, c'est comment on partage aussi. Et il
ne faut pas arriver strictement avec le tape-à-l'oeil puis dire :
Écoutez, moi, j'ai tant, si on introduit le
logiciel libre, ça, c'est... alors que dans les faits, on n'est pas dans l'approche
qui va faire en sorte qu'on va être
capable d'élargir. Et la chance qu'on a, comme le disait le député, c'est que
les parlementaires sont sensibles à ça, peut-être parce que, justement,
c'est très québécois, et, en même temps, il y a une sensibilité qui est réelle.
Et actuellement, ce que je sens de mes collègues au niveau du Conseil des
ministres, je qualifierais l'approche d'enthousiaste. C'est ce qui permet d'aller
un peu plus loin — puis là je vais laisser le député — mais
je suis confiant que — et là on parle de très court terme, là — il va y avoir
des actions concrètes.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député
de Verdun.
M.
Gautrin :
Regardez, là, je trouve que vous avez la bonne voie — normalement, je devrais critiquer — mais de ne pas dire : On va tout changer. On va y
aller par un certain nombre de petites mesures concrètes, de petits projets, quasiment de projets pilotes, qui vont pouvoir se
faire, etc., d'où l'importance… Je rallie ça à ma communauté de pratique
des pays, parce que c'est peut-être un des
éléments principalement que, moi, je verrais à l'intérieur de cette
communauté de pratique, de voir quelles sont les expériences qui ont porté
fruit, comment ça a pu marcher, quand ça n'a pas marché.
Au
lieu de changer tout du jour au lendemain, et je comprends bien qu'on doit
maintenir, je comprends bien qu'on ne peut pas dire : Bon, aujourd'hui, on
change tout, etc., ce qui n'aurait pas de bon sens, mais de voir les succès et
permettre, à l'intérieur de ce que, moi, je vois dans votre intranet, etc., de
faire état des succès — que, j'espère, vont être des succès; par contre, évidemment, si jamais ça se casse la gueule, ça, c'est
autre chose — mais des succès qui auront lieu. Et vous voyez que c'est une démarche qui va être
porteuse actuellement, d'après moi, pour le gouvernement du Québec,
parce qu'on va se positionner dans un endroit dans lequel nos gens vont pouvoir
aussi développer du logiciel. Ils ne vont pas seulement être... ils vont
pouvoir redévelopper des applications, redévelopper des logiciels.
Et
moi, je vois parfaitement... excusez-moi de relier — je sais, je
n'ai plus beaucoup de temps — mais enfin de relier ça avec l'amendement qu'on avait fait au projet
de loi n° 1. Le premier logiciel que je vois, c'est les
logiciels qu'un individu brillant pourra
trouver quelque part pour faire les corrélations dans les contrats
gouvernementaux dans le secteur, pour être en mesure de voir, lorsqu'on
a... Non, mais ça peut se faire tout à fait sur des logiciels libres, etc.
Et
donc, à partir de l'utilisation, au niveau des contrats gouvernementaux, que
vous allez avoir à faire, développer une expertise au Québec qu'on pourra réutiliser
après dans autre chose. Je m'excuse d'avoir une vision globale, etc.,
mais...
• (21 h 40) •
M.
Bédard : Simplement, je vous dirais
qu'il y a un intérêt économique de le faire, puis, pour moi, ça, ça me parle, ça. Tout de suite, en partant, moi, quand c'est
compliqué, là, je ramène ça à son plus petit dénominateur commun, et là,
ça, là-dessus, moi, je voyais tout de suite un intérêt parce qu'après ça on
tombe dans la complexité de la technologie. Et là c'est toujours un peu plus compliqué, puis, que tu
parles à un ou à l'autre, je vous dirais, le message peut varier, et on
va prendre des risques. Moi, je le dis, on n'est pas seulement à l'étape des
petits projets pilotes, on est plus loin que ça, là. Moi, ce que je souhaite,
ce n'est pas, genre, on enferme 10 personnes puis on décide que ces 10
personnes-là, eux autres, c'est nos cracks du logiciel libre, puis, le reste,
bien, on fait comme... on les isole. Moi, je ne souhaite pas ça. Un.
Et deuxièmement, le DPI et l'organisation se
sentent interpellés dans cette réalisation-là, et, comme il y a mise en commun, bien,
le risque, on va l'assumer. Autrement dit, si on dit à quelqu'un : On va travailler
ensemble, bien, ça veut dire que, si
tu as un problème, on va t'aider aussi puis on ne te laissera pas en souhaitant
presque ultimement que tu trébuches. Donc, on a tout analysé ça. Vous
voyez à quel point…
Ça, c'est un domaine où j'ai apprécié, je
vous dirais, comprendre un peu plus. Et mon niveau de connaissance n'est peut-être à votre niveau, mais j'ai un
plaisir réel à travailler là-dedans. C'est seulement parfois un petit peu le
temps qui nous manque, hein? Mais, pour le
reste, j'ai la même conviction que vous, puis les pas qu'on va faire, ils vont
être, je le souhaite, à votre satisfaction,
M. le député de Verdun, mais ils vont rencontrer l'objectif qu'on se donne :
une meilleure concurrence,
développement économique, services de qualité. Et, vous allez voir, les pas qu'on
va faire à court terme, à la prochaine échéance, je suis convaincu qu'on
va être dans un scénario où on va s'être donnés une latitude, en termes de
choix, plus globale, là, pour l'ensemble de l'appareil public.
C'est sûr que, dans notre vie, des fois, un,
deux, trois ans, ça nous paraît long, là, mais il faut être philosophe un peu là-dedans, là, c'est
une courte période. C'est comme la guerre, hein? Cinq ans, ça n'a pas été long,
mais parlez-en à ceux qui étaient dedans, là, ils vont vous dire que ça
a été une longue période.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Je comprends. M. le député de Verdun.
M. Gautrin : Bien, écoutez, je peux continuer, là.
Non, mais, écoutez, autrement dit, je suis intéressé. Moi, je suis bien d'accord que vous ayez des projets plus gros.
J'ai essayé de pouvoir avoir ce que je pouvais avoir. Si je voulais être
capable de donner plus gros, c'est...
M.
Bédard : ...
M.
Gautrin : Non, non, mais je ne
prétends pas être un spécialiste non plus, là. Là-dedans, il faut avoir un certain degré d'humilité et ne pas dire :
Je... Mais je pense qu'à l'heure actuelle il faut quand même qu'on aille de
l'avant et qu'on marche dans cette direction-là.
M.
Bédard : ...
M. Gautrin : Bien, moi non plus. Vous savez, je ne
sais pas si j'ai laissé penser que j'avais un doute à aller dans cette
direction-là, mais ça prouve que je n'ai pas été assez convaincant. Mais, bon,
bien, écoutez, on va vous attendre. Vous pourriez aussi, de temps en
temps, nous informer, informer l'opposition de ce qui est de ça.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Merci. Monsieur, vous avez terminé?
M.
Gautrin : Terminé sur le logiciel
libre. Il me reste quelques grenailles, mais, enfin, je ne sais pas...
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Mais là il ne reste pas... il vous
reste juste quelques minutes aussi, là. Il
vous reste deux minutes.
M.
Gautrin : Non, non, non. Bien, en
fait, je les reprendrai peut-être à la fin, tiens.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
M. Chapadeau : C'était plutôt périlleux de ma part
de préparer des questions sur le logiciel libre quand le député de Verdun allait
d'abord parler avant moi, là. Il a fallu que je fasse une gymnastique rapide.
Un dossier qu'il connaît bien. Je viens d'apprendre qu'en politique il
faut se préparer et surtout ne pas parler de logiciel libre quand on parle
après le député de Verdun. Il a une forte connaissance, et c'est un grand
plaidoyer pour le logiciel libre. Je l'ai entendu dans maintes commissions en
parler, donc…
Mais, en fait, la question, il y aura une autre question, M. le ministre, là, par
rapport à la place que le gouvernement entend
laisser aux réserves, là, aux 32 recommandations qui ont été faites par le
député de Verdun sur la question du gouvernement
ouvert, transparence et au niveau de l'information, donc, peut-être élaborer
sur ces recommandations-là et la
place que le gouvernement entend prendre... laisser pour répondre aux
recommandations du député de Verdun.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M.
Bédard : Bien, effectivement, je
pense que le député est bien au fait de ces recommandations, on a fait un petit état, effectivement, du rapport et ce qu'on
voit, c'est qu'on avance bien. Et c'est pour ça que c'est transpartisan,
là, il n'y a pas de politique autour de ça.
Il y a une volonté réelle avec un acharnement encore là, puis donc il faut y
donner suite.
Ce qu'on nous dit, puis je ne sais pas si le
député de Verdun était au courant, là, des suites qui ont été données, mais c'est
pour ça que je voulais les valider avec lui, ça peut nous aider tous aussi à
voir, effectivement, s'il confirme, ce qu'on
nous dit, c'est que — et là sans les énumérer toutes, là, je pourrais
peut-être les décrire, mais là on tombe
dans le plus compliqué, là — 11 recommandations sont réalisées
actuellement, qu'une est partiellement réalisée, après ça que 18 sont en cours de réalisation, qu'une est à venir, puis
qu'une recommandation est en suspens. Et là on pourra aller un peu plus
loin, peut-être, avec...
Une
voix : ...
M. Bédard : Non, bien là, non, là, mais on parle
de recommandations puis on va vous enlever le droit de parole. Ça adonne bien.
Une
voix : ...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
C'est parce qu'il faudrait un consentement. Il semblerait que vous l'avez,
monsieur...
M. Gautrin : Excusez-moi. Il faut une réflexion qu'il
faut pousser de l'avant. C'est au niveau de la
participation, comment on fait et comment,
dans la gestion de l'État, on va tenir compte de la participation des citoyens.
Moi, je n'ai pas nécessairement… Je n'ai pas réfléchi... J'ai réfléchi,
mais je n'ai pas nécessairement des solutions faciles à amener à ce niveau-là.
Je ne sais pas si vous comprenez la...
M. Bédard : On en parlait encore dernièrement. C'est
à quel moment, M. Levesque? Le temps passe
tellement vite, hein?
M.
Lévesque (Jean-Marie) : Dernièrement.
M.
Bédard : Dernièrement, c'est ça, mais
en nombre de jours ou je ne sais pas si c'est en nombre de... On en discutait ensemble, justement, par rapport à ça et
on se disait : Bon, O.K., c'est bien beau, là, que le monde réponde
direct, mais qu'est-ce qu'on fait puis à qui ça sert vraiment puis, bon, tu
sais. Puis là je lui donnais l'exemple. Moi, je vais souvent... Tu sais, on va aller sur le site de, sans le nommer,
Radio-Canada, bon, et là on regarde les nouvelles. Moi, j'aime bien les nouvelles dans le domaine de l'astronomie,
des sciences, et là tu vois les réactions des gens, là. Écoutez, il y a
des fois, tu en apprends beaucoup plus.
Pourtant, je lis Science & Vie — avant, je le lisais tout le temps; là,
je vous avouerais que des fois, je manque
quelques numéros. Mais, à la lecture, tu as même des théories que tu apprends,
que tu n'as jamais lues nulle part, et il y
a vraiment une... Écoute, ça foisonne. Tu lis la suite des commentaires, il y a
un intérêt réel.
Par contre, je vous dirais, c'est exactement
le contraire quand je vais lire un article au niveau politique. Là, je peux vous dire, on est
dans... Tu lis la suite des commentaires, tu arrêtes après le deuxième. Tu dis :
Écoutez, je pense que je n'ai rien appris, là. On est dans de la
rhétorique pure. Il n'y a pas d'intérêt.
Tout ça pour vous dire que, à partir de ça,
il faut développer une approche participation citoyenne, mais qui va permettre ce qu'on trouve en sciences puis qu'on ne
trouve pas en politique, finalement, et à partir de sujets qui sont, eux, politiques. Ce n'est pas un débat, la
participation citoyenne. Alors, finalement, comment valoriser l'approche, la
rendre rentable en termes de consultation, pour nous, pour, évidemment, ceux
qui le font. Mais moi, je n'ai pas le temps de tout lire, donc pour ceux et celles qui vont traiter l'information,
comment les intégrer dans le cadre d'une réflexion globale, autour de
sujets des fois très techniques, des fois même philosophiques, là, je ne sais
pas, autour de, vous savez, les grandes questions. Et ce qu'on prévoit,
effectivement, avec M. Drainville, avec le ministre responsable de la... j'oublie
toujours son titre.
Une
voix : ...
M. Bédard : ...des Institutions démocratiques, c'est
une expérience pilote sur la participation citoyenne, et, je suis convaincu, avec
le député de Laval-des-Rapides aussi qui a été mis à profit, sûrement vous, M.
Lévesque, parce que je sais qu'ils se
sont parlés. Et si on peut avoir des propositions du député de Verdun ou du
député de Lévis, on va les prendre.
Une
voix : …
M. Bédard : Ah! Aussi le service des
communications du gouvernement du Québec, donc, dont le responsable, vous le
connaissez bien, M. Hubert Bolduc, donc qui se joint à cette équipe pour
arriver avec un test, finalement, pour voir quels résultats on peut
atteindre dans cette participation citoyenne. Et quoi de mieux que des gens qui
utilisent déjà cela, parce que ça prend cette approche-là, où les gens sont à l'aise,
et le ministre responsable ainsi que le député de Laval-des-Rapides ont ces
connaissances-là. Donc, ce n'est pas seulement une solution technologie, c'est
vraiment une solution qui va correspondre à
une participation qui est, elle, positive et qui n'est pas en réaction
strictement à des propositions. Donc, on est là-dessus et on mettra en
ligne les propositions du député de Verdun, en direct s'il le faut, à travers
cette participation citoyenne.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Merci, M. le ministre. Merci aux parlementaires du gouvernement. Question?
M. Dubé : Bien, si j'ai une minute, je vais la prendre, parce que...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Moi, j'ai une
banque d'un bon cinq, six minutes, là.
M. Dubé : Ah non, non. Je n'exagérerai pas. Inquiétez-vous pas.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Pour un café,
là, six minutes.
• (21 h 50) •
M.
Dubé : Quand j'entends
cette discussion-là, je peux vous dire que c'est de la musique à mes oreilles
puis je pense
que c'est un autre bel exemple où on peut mettre la partisanerie de côté puis
faire les bonnes choses. Alors, avec tout le travail qui a été fait par le député de Verdun au cours des dernières
années, je pense que la première chose qu'il peut probablement saluer avec beaucoup de plaisir, c'est
que la volonté vienne d'en haut. Parce qu'on sait tous, quand on a travaillé en informatique beaucoup, pour les gens
de technologie, il faut que les gens, qui sont le client, veulent
vraiment faire les efforts de changement.
Alors, moi, je vous ai écouté. J'ai écouté beaucoup, M. le Président, le
président du Conseil du trésor, puis je sens, de ce que j'entends
aujourd'hui, qu'il a cette volonté-là de s'y intéresser et de pousser les gens
de technologies à le regarder. Alors, ça, je trouve que c'est très important
puis je suis contant d'entendre ça ce soir.
Deuxièmement, je vous
dirais, et c'est pour ça que j'ai insisté tout à l'heure sur l'aspect
technologique qui m'inquiétait par rapport au logiciel à finaliser, de bien s'assurer
que, si vous avez cette volonté-là, on ne fait pas les mauvais choix technologiques qui seraient à l'encontre du choix que vous
allez faire. Alors, je fais juste réitérer que, si vous allez, et je le sens, dans cette volonté d'aller
voir rapidement pour des projets pilotes… je sais que, notamment dans le
domaine de l'éducation, vous avez, à l'intérieur de votre portefeuille de
projets, plusieurs projets qui pourraient être facilement… «facilement», ce n'est peut-être pas le bon mot,
mais au moins considérer rapidement à être vus en logiciel libre pour un gouvernement ouvert plutôt que de la façon
conventionnelle.
Alors,
je suis certain que vos gens vont vous en parler. Ça serait un bel exemple de
faire quelques projets qu'on enlève de la vieille façon dans le portefeuille et
qu'on met rapidement à... surtout si vous avez l'ouverture de le faire.
Je compléterais là-dessus parce que c'est ça
qu'on a besoin. Et je crois que si vous envoyez rapidement ce message-là,
les gens vont accepter de le faire comme ça, de le faire prudemment, mais avec
une volonté de vraiment y aller. Alors, ce que j'entends ce soir, je peux vous
dire qu'on va se rejoindre assez rapidement.
M.
Bédard : …dans
ce cas-là, j'ai... Je vous dirais, on partage cette préoccupation, mais elle
doit se traduire en gestes concrets, et c'est
dans le rendre concret où ça a été des fois un peu plus complexe. Il ne faut
pas se le cacher. Mais, en ayant un bon
support, moi, en termes, je vous dirais, de compréhension de certaines
problématiques, à travers ça, de dire comment on peut agir et — il y a les
services aux citoyens — sans risquer... Il y a certains services qui sont...
Une voix : ...
M.
Bédard : ...plus
mis à mal. Non, non, pas plus mis à mal, mais dont le niveau de sensibilité est
plus élevé parce que, bon, il y a une sollicitation qui est plus importante. Il ne faut
pas commencer par ceux-là, tu sais. Donc, on est dans cette approche, avec les échéances qu'on connaît
par contre, mais, bon, sans créer trop d'attentes. Moi, ce que je m'assure,
c'est, avec les gens dans le domaine, qu'on fasse un pas qui va être
significatif.
M.
Dubé :
...rapidement. Dans les facteurs de succès, il faut que la tête veuille aller
là, hein? Deuxièmement, ça vous prend un porteur de ballon qui a le goût de
tirer dessus aussi. Alors, il s'agit de trouver, dans un ministère,
quelqu'un qui veut vraiment avoir ce projet-là. Et là on commence à avoir des
gens d'informatique qui se retrouvent entre deux personnes heureuses :
quelqu'un qui veut que ça arrive et quelqu'un qui a vraiment un besoin. Alors,
voilà.
M.
Bédard : La base
volontaire est effectivement la meilleure. Je vous avouerais que c'est celle
que je vais choisir.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : C'était sur le
temps de...
Merci
beaucoup. Alors, en terminant, je dépose les réponses aux demandes de
renseignements de l'opposition.
Il n'y avait pas de
crédits, donc il n'y a pas de vote.
La
commission ajourne ses travaux au mercredi 13 février 2013 à 15 heures, où
elle entreprendra l'étude du volet Finances
des crédits du portefeuille Finances et Économie.
Merci,
M. le ministre. Merci à tous nos collègues. Merci aux gens qui accompagnent.
Merci aux gens qui accompagnent le président.
Merci aux gens de la commission, Mme la secrétaire, et bonne fin de soirée.
(Fin de la séance à
21 h 54)