(Dix heures quatre minutes)
La Présidente (Mme Richard) :
Donc, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de
l'économie et du travail ouverte. Je demande à toutes les personnes présentes
dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie
de leurs appareils électroniques. Mme
la ministre, les personnes qui vous
accompagnent, chers collègues membres de la commission, je veux vous
souhaiter une bonne journée.
Et la commission est réunie afin de procéder à l'étude
des crédits budgétaires du portefeuille Tourisme pour l'exercice
financier 2018-2019. Une enveloppe de deux heures est allouée pour l'étude
de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Vallières (Richmond) remplace M. Giguère (Saint-Maurice); M. Huot (Vanier-Les Rivières) remplace M. Hardy
(Saint-François); M. H. Plante (Maskinongé) remplace Mme Sauvé (Fabre); M. Cousineau (Bertrand) remplace M.
Leclair (Beauharnois); et Mme D'Amours (Mirabel) remplace M. Lamontagne
(Johnson).
La Présidente (Mme Richard) :
Merci. Nous allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes, incluant les questions
et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du
temps qui est alloué pour les échanges.
Puisque nous avons débuté nos travaux à 10 h 4 min et qu'une
période de quatre heures doit être
entièrement consacrée à l'étude de ces crédits cet avant-midi, y a-t-il un
consentement pour poursuivre jusqu'à 12 h 4?
Des voix : Consentement.
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Richard) : Deux heures. Oui, excusez-moi. Vous avez tout à fait raison, on va le corriger ici. Donc, merci, nous finirons
quelques minutes dépassé midi.
Discussion générale
Je suis maintenant prête à reconnaître une
première intervention de la part de l'opposition officielle pour un premier
bloc d'échange. M. le député de Terrebonne, bonne journée, bonjour, bienvenue
et vous pouvez commencer.
M.
Traversy : Merci, Mme la Présidente. Écoute,
si ce n'était de l'attention de mes collègues autour de la table, on
aurait gagné une heure de plus de crédits...
Une voix : Deux heures.
M.
Traversy : Ou deux heures de plus, en fait, même, au Tourisme,
ce qui aurait été, je pense, une bonne chose pour les fins de la cause.
Mais j'accepte le temps qui nous est imparti.
J'aimerais
saluer la ministre du Tourisme, les collègues qui l'accompagnent, M. St-Pierre,
les gens, évidemment, du ministère du Tourisme et de l'ensemble des
fonctionnaires, qui sont derrière, saluer également nos collègues du
gouvernement, saluer nos gens de la deuxième opposition, la députée de Mirabel.
Alors, Mme la
Présidente, j'aimerais commencer cette étude de crédits en demandant des
nouvelles à la ministre, parce que ça
fait longtemps qu'on ne s'est pas parlé les yeux dans les yeux, de façon aussi
intime, et j'aimerais voir avec elle la
mise à jour de certaines promesses qu'elle a annoncées au cours des dernières
années et des derniers mois, et voir où on en est rendus sur des dossiers qui touchent plusieurs domaines et
plusieurs secteurs de l'industrie touristique, à commencer notamment par
les Airbnb.
Donc, vous vous rappellerez, Mme la Présidente,
que la ministre du Tourisme nous avait promis d'essayer de légiférer en la matière, et j'ai cru comprendre,
au cours des derniers mois, qu'elle a déposé certaines pistes de
solution dans le cadre du projet de loi n° 150, projet de loi qui n'est
toujours pas appelé. Il reste quelques semaines à la session parlementaire, je voulais voir, donc, du côté du
gouvernement si, dans les cartons du parti au pouvoir, il y avait une
volonté de vouloir appeler rapidement ce projet et de discuter, évidemment, de
la question des Airbnb rapidement.
La Présidente (Mme Richard) :
Merci. Mme la ministre.
Mme
Boulet : Alors, bonjour. Vous me permettrez, M. le député de
Terrebonne, si je peux me permettre, de saluer les gens qui sont avec moi, prendre... Je vais prendre... Je vais
essayer de faire ça vite, mais évidemment... À ma droite, il y a le sous-ministre, M. Patrick Dubé; Nathalie
Camden, la sous-ministre adjointe, ou associée, je ne sais jamais, là.
Alors, je voudrais
saluer tous les gens qui sont derrière moi, alors : M. Sylvain Bernier,
Nancy Bolduc, François Côté, François Belzile, Christian Desbiens,
Evelyne Gagné, Linda MacKay. Alors, tous ces gens-là ont passé beaucoup
d'heures à préparer les crédits.
Vous
le savez, Mme la Présidente, cet exercice-là, pour nos gens qui travaillent
pour nous, les fonctionnaires, c'est un
exercice qui est rigoureux, qui demande beaucoup de temps, beaucoup d'énergie.
Alors, je voudrais les remercier, dans un
premier temps, d'être parmi nous et d'être des personnes-ressources, qui vont
assurément être efficaces, là, pour nous aider à répondre à nos questions, mais également saluer Pierre-Michel
Bouchard, qui est ici, qui est le directeur général du Centre des congrès de Québec; M. Raymond Larivée,
directeur général du Palais des congrès de Montréal, et M. Michel
Labrecque, qui est le directeur général de la Régie des installations
olympiques.
Alors,
saluer mes collègues du côté ministériel, saluer les collègues de l'opposition,
alors les députés de Terrebonne et de Mirabel, évidemment mon équipe au
cabinet, avec Matthieu, qui est mon chef de cabinet.
Alors,
ça me fait plaisir de répondre à la question du député de Terrebonne
sur... — oui,
c'est ça, de Terrebonne, excusez-moi — sur le dossier de l'hébergement touristique.
Alors, on se rappellera que ce dossier-là, il remonte... Je vais essayer d'y aller de façon assez concise, là.
Alors, il y a eu la loi n° 67 qui était là, qui a été en parfait accord
avec tous les partis de l'Assemblée nationale, a été voté. On était un des
premiers endroits sur la planète à réglementer et à vouloir encadrer
l'hébergement touristique, avec, évidemment, la cohabitation de l'hébergement
collaboratif, qui prend de plus en plus d'espace.
Alors,
la loi n° 67 nous avait donné... on s'était dotés d'inspecteurs, d'enquêteurs,
de procureurs et, après un an de mise
en place de cette loi-là, on s'est rapidement aperçu que, bon, le ministère du
Tourisme n'avait pas ni l'expertise, ni les connaissances, ni toute l'expérience qui étaient requises pour bien
faire ce genre de travail là. Ça fait que, dans un premier temps, ce qu'on a souhaité faire, et c'est à
l'intérieur du projet de loi n° 150, comme le disait le député, donc,
c'est : on va transférer tout le
pouvoir d'inspection, d'enquêteurs, de procureurs à Revenu Québec. Revenu
Québec qui, tout le monde comprend ça
au Québec, a cette expertise-là, a les connaissances, a les façons de faire. Il
va mettre des enquêteurs, une équipe de 25 enquêteurs, inspecteurs
totalement dédiés au dossier de l'hébergement.
Alors,
ce qu'on attend, c'est, et on le souhaite, que le ministre des Finances puisse
passer sa loi d'ici la fin de la session
parlementaire. Évidemment, c'est un projet de loi qui est volumineux, mais le
ministre de Finances est parfaitement conscient
que ça, ça fait partie des priorités à l'intérieur de son projet de loi. Alors, nous, on suit ça de très près et on
va s'assurer que cette portion-là de la loi soit adoptée d'ici la fin de la
session parlementaire.
• (10 h 10) •
La Présidente (Mme
Richard) : Merci. M. le député.
M.
Traversy : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, le temps presse, évidemment, il nous file entre
les doigts comme de l'eau, alors il faut
que la ministre, évidemment, use de sa persuasion pour s'arranger à ce que
nous puissions en discuter rapidement. Je sais qu'il
y a toute une priorisation au niveau
des projets de loi qui vont être
appelés dans les prochaines semaines. Alors, là-dessus, je fais
confiance à son doigté pour essayer de mettre au-dessus de la pile cette
priorité.
J'ai regardé un peu,
dans les différentes statistiques que nous avons, au niveau des hébergements
enregistrés, donc pour les résidences de tourisme. Au 31 mars 2018, Mme la
Présidente, on en chiffrait environ 5 893 qui étaient enregistrés, donc, au ministère du Tourisme pour,
donc, de l'hébergement. Et à ce chiffre seulement 226 étaient classifiés
à Montréal, et donc, sur près de
6 000 hébergements recensés, seulement 226 à Montréal, qui est pourtant,
la métropole, on en compte près de trois fois plus enregistrés à Québec.
Est-ce
que la ministre et son ministère y voient un certain signal d'alarme? Qu'est-ce
qui se passe à Montréal pour que si peu soit classifié?
La Présidente (Mme
Richard) : Mme la ministre.
Mme
Boulet : Bien, écoutez, je vais répondre la même chose que je
viens de lui répondre. Alors, je suis parfaitement
consciente de cette dynamique-là, et c'est dans ce sens-là qu'on va tout mettre
en oeuvre pour que la loi qui est
présentée par le ministre des Finances soit déposée et soit rendue... soit
votée par l'Assemblée nationale d'ici la fin de la session parlementaire. On est profondément
convaincus que, si on transfère ces responsabilités-là à Revenu Québec,
on sera vraiment, mais vraiment plus
efficaces que ce qu'on est capables de faire aujourd'hui en termes
d'intervention. Alors, ça, on est profondément convaincus.
Et
je lui donne ma parole, au collègue, que je discute avec mon collègue des
Finances puis je vais m'assurer, là, qu'on soit capables de procéder à
ces dispositions-là d'ici la fin de la session.
La Présidente (Mme
Richard) : M. le député.
M.
Traversy : Merci, Mme la Présidente. Et vos paroles sont
enregistrées, Mme la ministre, donc c'est bien dit. C'est bien dit et
c'est noté.
J'aimerais, donc, lui
parler également d'un autre dossier, qui touche à la fois le secteur de
l'hôtellerie, mais également le secteur de
la restauration et l'industrie touristique dans son ensemble, qui est le
problème de la main-d'oeuvre. Alors, le tourisme, vous le savez, c'est
un dossier qui est très transversal, qui touche à plusieurs aspects de la
société québécoise.
Je
voulais voir, du côté du ministère du Tourisme, si certaines pistes de
réflexion avaient été finalement sélectionnées
pour essayer de pallier à ce manque de main-d'oeuvre. Je sais que des comités
avaient été mis en place par la ministre pour réfléchir à des pistes de
solution, je voulais voir où on en était rendu dans cette problématique.
La Présidente (Mme
Richard) : Mme la ministre.
Mme Boulet :
Alors, le collègue veut que je donne des réponses courtes, mais, celles-ci, il
va falloir qu'on en parle un peu plus
longuement parce que ce n'est pas un problème, tout le monde le sait, là, le problème
de la main-d'oeuvre sur le marché du
travail, de façon générale, c'est une problématique autant au niveau de la
relève que de la rétention. Alors, avec
des taux de chômage qui sont relativement bas, on sait que l'industrie
touristique a encore plus de difficultés, des fois, parce qu'on la voit comme étant une industrie saisonnière. Donc,
le défi de recruter, de retenir, faire de la rétention est d'autant plus
grand.
L'industrie
touristique, Mme la Présidente, c'est 375 000 emplois au Québec, donc
c'est près de 10 % de tous les emplois,
alors, pour montrer à quel point cette industrie-là, elle crée des emplois,
elle crée de la richesse dans toutes les régions. Mais on est très conscients, et tous les partenaires sont venus
nous rencontrer pour nous dire : Il faut mettre en valeur, il faut valoriser ce type d'emploi là pour
que les jeunes aient un intérêt à les prendre et mieux connaître
également ce que sont ces emplois-là, parce
que, parmi ces emplois-là, il y a des emplois qui sont bien rémunérés. Alors,
comment on peut leur donner une vitrine qui soit équivalente à ce qu'il
représente, ce genre d'emploi là, alors c'est important.
Alors, on était bien conscients de ça. Alors, on
a fait partie également du Rendez-vous national sur la main-d'oeuvre, qui a été
mise en place par mon collègue le ministre François Blais, qui est le ministre
de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Et
on a annoncé huit mesures lors des Assises du tourisme d'avril 2017,
représentant un investissement de
3 millions de dollars d'ici 2020. Alors, ces huit mesures représentent
environ plusieurs... c'est des ententes qui sont signées, des ententes
notamment avec le CQRHT, avec l'ITHQ, des mesures qui sont en cours
d'élaboration. Et il y a vraiment des
conventions signées avec l'Alliance de l'industrie touristique du Québec. Il y
a des activités de valorisation. Alors, on est en train de faire ça.
On a
également un portrait des définitions des avantages sociaux les plus
susceptibles de répondre aux besoins. Alors, ça aussi. Et on a également
une mise en oeuvre du plan d'action découlant du portrait. On est en attente de
la réalisation de ce portrait-là. Il y a une
entente, également, une convention qui est signée avec le Mouvement
québécois de la qualité. Le ministère... le MQQ accompagnera... c'est le
ministère...
Une voix : ...
Mme Boulet :
O.K. C'est le mouvement québécois, O.K., accompagnera des entreprises
touristiques pour une douzaine de
jours, sur 15 mois, afin d'améliorer leurs performances
organisationnelles. Il y a le recrutement des entreprises qui est en
cours, et il y a une cohorte, qui sera formée de huit entreprises, qui
démarrera sous peu.
Alors, on a mis des choses en place. Je ne peux
pas dire au député que, demain matin, ça va répondre aux problèmes, mais il y a
une question de faire connaître ces emplois-là, de valoriser ces emplois-là. Il
y a une question également d'avoir avec les... avec tous les spécialistes,
d'aller chercher des...
La
Présidente (Mme Richard) :
Si vous permettez, Mme la ministre, M. le député me fait signe, peut-être
des réponses plus brèves, si on veut maximiser les échanges.
M. Traversy : Merci, Mme la
Présidente. La ministre du Tourisme est toujours très concise, hein? C'est sa réputation. D'ailleurs, on se... reverrons,
d'ailleurs, au niveau des Assises du tourisme. Donc, elle a, je pense, la
réputation d'avoir la passion de son dossier
et elle prend le temps qu'il faut, généralement, pour l'expliquer. Je pense que
là-dessus il faut le lui donner.
Alors, dans
les pistes de valorisation, de motivation et de mise en place de plans
d'action, certaines propositions plus
concrètes, plus claires avaient été suggérées par l'ITHQ, par l'Association des
restaurateurs du Québec, par l'Alliance de l'industrie touristique et
par, évidemment, le regroupement de l'association de l'hôtellerie du Québec,
notamment trois pistes de solution, celle de
réviser un calendrier scolaire au niveau collégial, celle de réfléchir à
l'opportunité de mieux partager les
pourboires et celle aussi d'allonger la durée normale de la semaine de travail
de 47 heures. Donc, c'est des pistes de solution qui sont amenées par les gens du milieu du tourisme. Est-ce
que certaines d'entre elles ont été retenues par le ministère? Est-ce
qu'elle a donné suite à ces pistes de réflexion?
La Présidente (Mme Richard) :
Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Boulet :
Alors, effectivement, le calendrier scolaire, ça fait longtemps qu'on en parle.
Il y a même déjà eu, à l'époque, je dirais, il y a peut-être une dizaine
d'années, si je ne me trompe pas, des essais, des projets pilotes dans certaines régions, voir si on décalait le... Quand
on parle de calendrier scolaire, il y a deux éléments. Premièrement, si
on commençait les cégeps... Les études
collégiales débutent à peu près à la mi-août, mi du mois d'août. Alors, ça a
déjà été essayé de retarder cette
entrée-là pour faire en sorte que les étudiants demeurent plus longtemps sur le
marché du travail dans la saison estivale, qui est une saison très
occupée. Alors, ça, ça a déjà été essayé. Malheureusement, à l'époque, Mme la Présidente, ça n'a pas été concluant. On
s'est aperçu que les étudiants cessaient pareil de travailler à la même
date, à peu près le 15 août, puis ils
prenaient plutôt une semaine, ou 10 jours, ou deux semaines de vacances
avant de débuter l'école. Alors, ça n'avait pas été concluant.
Maintenant,
moi, je crois qu'il faut ramener ce sujet-là sur la table parce que c'est
important. Ça pourrait changer toute
la donne, considérant également que la saison estivale se déplace de plus en
plus au mois de septembre. Il fait beau de plus en plus tard dans l'été. Donc, on retrouve beaucoup de touristes
sur nos terrasses, dans les restaurants en plein mois de septembre, je dirais
même, jusqu'au mois d'octobre. Donc, ce phénomène-là, il est important, et ça
mérite qu'on s'y attarde et qu'on essaie de trouver des pistes de
solution.
Pour ce qui
est du partage de pourboires, la semaine de 47 heures, c'est tous des
éléments qui sont en train d'être analysés
par les comités qui ont été formés suite à la Stratégie nationale sur la
main-d'oeuvre. Donc, les comités travaillent actuellement à trouver des pistes, des avenues. Vous comprendrez que
tous ces dossiers-là ne relèvent pas nécessairement du ministère du Tourisme. Notamment, les
pourboires, ce n'est pas nous qui pouvons légiférer là-dessus. Sur les
calendriers scolaires, évidemment ça relève
davantage de la ministre de l'Éducation supérieure. Donc, il y a des choses à
négocier avec les syndicats.
Donc, toutes
ces choses-là sont de bonnes idées. Elles méritent d'être brassées, d'être
regardées de plus près. Mais évidemment,
pour l'instant, je n'ai pas de réponse. Mais je suis convaincue qu'il y a là
des avenues intéressantes à regarder pour trouver des solutions.
La Présidente (Mme Richard) :
Merci. M. le député.
M. Traversy : Merci, Mme la
Présidente. Donc, on est toujours en réflexion de ce côté.
Au niveau, toujours, très transversal... Vous le
savez, vous touchez à toutes sortes de secteurs de la société québécoise, et c'est la beauté du ministère du
Tourisme. Vous représentez le gouvernement dans sa plus belle diversité.
Et, à cet égard, j'aimerais vous parler des
besoins, toujours, de main-d'oeuvre, mais dans les défis que certains vous ont
amenés comme solutions, c'est-à-dire de recruter davantage de main-d'oeuvre
étrangère, notamment dans certains secteurs d'emploi,
comme l'hébergement ou encore la restauration. Est-ce qu'avec votre collègue du
ministère de l'Emploi et celle de
l'Immigration vous avez trouvé des solutions à cet égard pour essayer
d'augmenter le nombre de postes à... d'augmenter... en fait, de combler
le nombre de postes vacants qui sont dans l'industrie du tourisme dans ces
secteurs?
• (10 h 20) •
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
Mme Boulet :
Il y aurait deux éléments, si vous me permettez. En fait, selon Emploi-Québec,
là, la réponse au besoin de main-d'oeuvre au Québec, là, tous secteurs
confondus, on évalue que les jeunes pourront prendre 56 % des emplois, les personnes en chômage, 7 %, la
future population immigrante, 21 %, et la hausse du taux d'activité des
15-64 %, 11 %, et les 65 ans et plus, 6 %.
Alors, moi, je pense que c'est l'ensemble de
l'oeuvre qui va nous aider. Parce qu'il y a des personnes... Oui, il y a les immigrants qui arrivent, il y a les
jeunes, mais une personne, également, qui est une personne âgée, là... puis
sans aucune discrimination, je pense que les
gens de 65 ans pourraient être très bien mis à contribution dans notre
industrie à nous, alors des gens qui ont une
expérience, qui ont des connaissances et qui sont capables de prendre souvent
du travail à temps partiel ou du travail saisonnier. Alors, ça, c'est un
élément important, je pense que tout le monde fait partie de la solution, dans
un premier temps.
Maintenant, oui, on travaille autant avec le
ministre de l'Immigration qu'avec le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Ça fait partie des discussions
qui sont en cours dans les comités : comment peut-on faire un
meilleur maillage, une meilleure adéquation
entre les immigrants qui arrivent chez nous et entre les besoins du marché de
l'industrie touristique.
La Présidente (Mme Richard) :
M. le député.
M.
Traversy : Merci, Mme la Présidente. Donc, beaucoup de
discussions beaucoup de réflexions, beaucoup de comités de travail, j'ai hâte de voir les actions qui vont être posées
par le ministère du Tourisme à cet égard. Donc, je vois que, du coin de
l'oeil, il me reste une minute?
La Présidente (Mme Richard) :
1 min 57 s.
M. Traversy : Je la
reporterais sur mon prochain bloc.
La
Présidente (Mme Richard) :
Parfait, merci. Nous allons maintenant du côté du gouvernement, et je
reconnais Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré. Vous avez la parole.
Mme
Simard : Merci, Mme la Présidente. Alors, je vais profiter du moment
pour saluer d'abord ma collègue de même
que son chef de cabinet, les sous-ministres présents parmi nous, en fait tous
les accompagnateurs qui participent à cet exercice de crédits
aujourd'hui, de même que mes collègues de l'Assemblée nationale.
Il me fait plaisir de parler, donc, dans le
cadre de cet exercice de crédits, d'autant que je représente une
circonscription reconnue, évidemment, comme étant un lieu touristique
important, mais avec le chapeau également d'adjointe
parlementaire de la ministre du Tourisme, privilège que m'a donné le premier
ministre et que je reconnais et savoure chaque jour.
Alors,
quand il s'agit de parler de tourisme, je ne peux qu'exprimer ma grande fierté
de représenter une circonscription
dont le territoire présente un potentiel touristique reconnu et florissant.
Qu'on soit friand de culture, de patrimoine,
qu'on recherche une expérience humaine, authentique et hospitalière, la
diversité des attraits touristiques ou plus spécifiquement la grande
variété des activités culturelles ou de plein air qu'on peut y pratiquer, les
visiteurs qui sillonnent
les routes de la Côte-de-Beaupré jusqu'à Charlevoix, en prenant soin de
s'arrêter sur l'île d'Orléans, donc, et l'île aux Coudres peuvent y
vivre une expérience inoubliable. Les beautés naturelles, le charme et la
proximité du Saint-Laurent plaisent normalement autant aux touristes qu'aux
gens qui résident chez nous.
Vous
me permettrez d'ailleurs de vous présenter brièvement les territoires qui
composent ma circonscription, qui contribuent
chacun à leur façon à rehausser l'offre touristique globale du Québec, qui se
veut certainement riche, diversifiée et
attractive, comme se plaît souvent à le dire ma collègue et ministre également,
partant de la chute Montmorency, donc, jusqu'à
Baie-Sainte-Catherine, la porte d'entrée de la Capitale-Nationale, sans oublier
Sagard, situé aux limites du Bas-Saguenay,
et Saint-Louis-de-Gonzague-du-Cap-Tourmente, une municipalité de paroisse
comptant cinq habitants uniquement.
Les régions de Charlevoix et de la Côte-de-Beaupré de même que de l'île d'Orléans
comptent 27 municipalités et
quelques territoires non organisés. Alors, j'ai le privilège de parcourir plus
de 250 kilomètres dans ma circonscription et à chaque moment de
voir, donc, de nouvelles municipalités aussi charmantes les unes que les autres
pour des raisons très souvent différentes.
La région de la Côte-de-Beaupré
est une région unique pour son histoire et sa villégiature. Et donc la Côte-de-Beaupré permet la découverte d'attraits
touristiques patrimoniaux et naturels exceptionnels, qui permettent de
faire un véritable retour aux sources, en plus de satisfaire, entre autres, les
amateurs de plein air, et particulièrement de sports de glisse et, encore, de
vélo.
Terre
mémoire de l'Amérique française, de sites patrimoniaux exceptionnels et
protégés, l'île d'Orléans, pour sa part,
propose une expérience culturelle unique et un riche terroir, jouissant d'une
forte notoriété due à la quantité et à la qualité, également, de ses produits, confirmant le savoir-faire de l'île
d'Orléans. Elle compte 173 entreprises agricoles et agroalimentaires et 265 producteurs.
D'ailleurs, j'ai eu l'occasion à maintes reprises d'aller à l'île d'Orléans et
de faire quelques annonces avec ma
collègue ministre également. Ses productions de pommes, de fraises, d'asperges,
de lavande, de pommes de terre, de
cassis et autres petits fruits sont connues. L'île d'Orléans jouit donc d'une
popularité accrue en saison estivale
et lors de périodes d'autocueillette. Cependant, l'agrotourisme constitue un
réel produit d'appel pour l'île et est en demande croissante. J'assistais hier, justement, à un exercice de
mobilisation à l'île d'Orléans, où on se questionnait sur le territoire pour que l'île d'Orléans soit de plus
en plus attractive, qu'on puisse aller chercher justement une
reconnaissance au niveau de tous les produits du terroir qui s'y trouvent, et
le milieu est mobilisé, le milieu croit énormément en son potentiel, et ses
produits du terroir sont donc aussi séduisants que ses produits dérivés
d'alcool.
Pour
ce qui est de Charlevoix, donc le berceau de la villégiature, Charlevoix est
une région hospitalière au paysage grandiose,
bien sûr entre fleuve et montagnes, qui envoûte peintres, artistes, poètes,
écrivains et visiteurs, et qui allie en parfaite harmonie, donc, la
dualité nature et culture. Les visiteurs s'y rendent tant pour la beauté de ses
paysages que pour y pratiquer le tourisme de
nature et d'aventure, le tourisme hivernal et le tourisme événementiel, entre
autres durant Le Festif!, un
festival de musique qui connaît une croissance impressionnante, qui a reçu de
nombreuses mentions, donc, d'honneur,
des hommages au cours des dernières années, un festival soutenu par le
ministère du Tourisme via son programme festivals et événements, entre
autres.
Et,
l'île aux Coudres, l'observation des mammifères marins, la présence de deux
parcs nationaux, des montagnes de ski,
bien sûr, dont le Massif de Petite-Rivière-Saint-François, qui deviendra le
premier Club Med hivernal en Amérique du Nord, font partie, donc, de la
destination de Charlevoix.
Autre
fait intéressant, puisque l'on parle de tourisme aujourd'hui, c'est dans ma
circonscription que l'on compte le plus
grand nombre de villages membres de l'Association des plus beaux villages du
Québec et également le plus grand nombre
d'entreprises membres du réseau des économusées du Québec. Et je vais prendre
le temps de les nommer, parce que les
économusées sont importants. D'ailleurs, le programme du PSSDT permettra
bientôt, donc, la mise sur pied d'un autre
économusée, alors on parle de l'économusée de la sculpture sur bois, l'Atelier
Paré, sur la Côte-de-Beaupré; l'économusée de la liquoristerie, chez Cassis Monna et filles, que toutes et tous ici
connaissons certainement; l'économusée de la forge, La Forge à Pique-Assault donc; l'économusée
du cidrier, Cidrerie Verger Pedneault, une entreprise dont nous sommes
très fiers, située à L'Isle-aux-Coudres;
celui de la fromagerie, donc de la Laiterie Charlevoix; l'économusée de la
meunerie, également située à L'Isle-aux-Coudres; et celui du papier, donc à La
Papeterie Saint-Gilles.
Vous me permettrez un
moment. (Interruption)
Et
bientôt on aura l'économusée, comme je le mentionnais, de la huilière, qui
verra le jour au Centre de l'émeu de Charlevoix,
à Saint-Urbain, bénéficiant du soutien financier du ministère du Tourisme via
ses programmes de soutien aux stratégies
de développement touristique, le volet 2, donc Tourisme événementiel, le
PSSDT, et l'entente de partenariat régional en tourisme, les EPRT, qui
font des miracles en région pour nos entreprises.
Alors,
je pourrais présenter, évidemment, de nombreux autres projets qui ont vu le
jour grâce à l'appui de notre gouvernement
et plus précisément du ministère du Tourisme, mais je vais me concentrer, en ce
qui concerne le Programme de soutien
aux stratégies de développement touristique, sur justement l'économusée de la
huilière. D'abord, c'est un projet de
près de 1 million de dollars, et le Centre de l'émeu est un centre
agricole intégré de production naturelle de l'émeu. Pour l'avoir visité
à plusieurs reprises, je dois vous dire que c'est impressionnant de voir,
d'abord, qu'il y a, dans Charlevoix, plus de
300 émeus. Il s'agit d'une des plus grandes fermes du genre au Canada. Mme
Raymonde Tremblay, qui est la
propriétaire, donc, a voulu relever la ferme familiale et en a fait, donc, le
Centre de l'émeu. Il y a donc, dans ce projet, l'objectif d'implanter le
concept d'économusée de la huilière au Centre de l'émeu, permettant une
opération à l'année, donc permettant la
création d'emplois au-delà de la saison touristique que l'on connaît
habituellement, de doter l'entreprise
d'un nouveau bâtiment d'accueil lui permettant d'offrir un circuit de visite,
selon le concept économusée, qui propose
une expérience en six étapes, de bonifier les outils d'interprétation ainsi
qu'offrir une visite extérieure du site.
• (10 h 30) •
Alors,
comme je le disais tout à l'heure, je pourrais nommer d'autres projets qui ont
vu le jour grâce à l'appui de notre
gouvernement et plus particulièrement du ministère du Tourisme, et qui s'est
doté d'ailleurs d'un plan d'investissement en tourisme 2017-2020 afin de favoriser le
développement d'une offre touristique originale, complémentaire,
respectueuse du développement durable et
répondant à la demande des marchés cibles du ministère, puis stimuler
l'économie des régions par la
création d'emplois, l'augmentation du nombre de visiteurs et l'accroissement
des recettes touristiques. Et, pour cause, je vais vous parler un peu du Plan d'investissement en tourisme, puisque
le tourisme est un secteur économique important. On a souvent tendance à l'oublier ou encore à diminuer son impact dans
notre économie, mais le secteur du tourisme est, de toute évidence, un secteur économique important, qui se développe rapidement également, et ce, à l'échelle planétaire. En
2016, là, c'est plus de 1 milliard de
touristes internationaux qui ont sillonné le monde. La concurrence est vive au
niveau mondial, mais le gouvernement du
Québec est définitivement déterminé à ce que notre industrie touristique tire sa juste part de ce marché en croissance. Pour ce faire, il mise
sur la coordination et la collaboration de tous les partenaires de l'industrie touristique — il y en
a présents parmi nous aujourd'hui — et je vous dirais que la ministre elle-même
est très motivée à faire en sorte que l'industrie touristique prenne sa
place, on l'a vu de par les investissements gouvernementaux des dernières
années.
Donc,
la performance touristique du Québec repose sur plusieurs facteurs, comme le
taux de change, le prix de l'essence,
mais également le marketing touristique et une offre de calibre international.
C'est pourquoi le ministère et ses partenaires
de l'industrie touristique doivent agir sur les fronts où il est possible de le
faire, comme le développement de l'offre touristique et sa mise en
marché.
Le tourisme est un levier économique important
pour le Québec, ayant généré 14,1 milliards de recettes touristiques
en 2016, dont 4,2 milliards provenant des clientèles hors Québec. Les
secteurs touristiques de nature et aventure, événementiel, hivernal, nordique
et maritime représentent les cinq créneaux d'activité prioritaires pour le
Québec. D'ailleurs, dans le discours sur le
budget 2016-2017, le gouvernement du Québec a annoncé qu'une enveloppe de
40 millions sur quatre ans était
rendue disponible pour soutenir la mise en oeuvre de trois stratégies de
développement touristique, soit la
Stratégie de mise en valeur du tourisme hivernal, Stratégie de mise en valeur
du tourisme événementiel et la
Stratégie de mise en valeur du Saint-Laurent touristique.
Par ailleurs, le ministère
dispose déjà d'un programme similaire visant le soutien à la mise en oeuvre de
la Stratégie de mise en valeur du
Saint-Laurent touristique. Vu leurs similitudes et dans un but de simplifier,
et de cohérence, il apparaît opportun
d'intégrer le PSMVT au nouveau programme. C'est ce plan, donc, de 70 millions que j'ai eu l'opportunité, donc,
d'annoncer avec ma collègue ministre, qui se décline de la sorte : 40 millions pour les infrastructures, installations et équipements touristiques en tourisme hivernal, tourisme événementiel,
tourisme d'aventure, et dont le tourisme autochtone, l'agrotourisme et le tourisme gourmand; 9 millions de la Société du Plan Nord dédiés au tourisme au nord du
49e parallèle; la reconduction d'une enveloppe de 9 millions pour le
volet tourisme de la Stratégie maritime; et 12 millions pour les ententes
de partenariat régionales en tourisme.
Je
vais faire ne serait-ce qu'une parenthèse pour les ententes de partenariat
régionales en tourisme, puisque
j'ai un collègue qui en parlera plus en
détail, mais ce sont des ententes qui ont pour but, donc, d'allier le ministère du Tourisme avec les associations touristiques régionales. Chez nous, dans Charlevoix,
les EPRT ont permis la réalisation de plus
de 10 projets, 10 projets tous
plus intéressants les uns que les autres, que l'on parle d'aider une pourvoirie
ou encore d'aider un organisme à
faire des études de faisabilité, à pouvoir mettre sur pied éventuellement un musée ou encore une entreprise à croître, comme c'est le cas pour Repère boréal, une entreprise
que l'on a visitée, ma collègue et moi-même, dans Charlevoix,
alors les EPRT sont de toute évidence fort importantes pour nos entreprises,
et permettre la réalisation de rêves, dans certains cas, et même de pouvoir répondre à la demande touristique,
qui est croissante dans la plupart des régions du Québec.
J'aimerais
maintenant qu'on puisse parler du Programme de soutien aux
stratégies de développement
touristique, donc davantage du PSSDT. Tout à l'heure, je mentionnais que le programme, donc, comprend cinq volets : la
Stratégie de mise en valeur du tourisme
hivernal, ensuite la Stratégie de mise en valeur du tourisme événementiel, la
Stratégie de mise en valeur du tourisme de nature et d'aventure, la
Stratégie de mise en valeur du Saint-Laurent touristique, et la Stratégie
touristique québécoise au nord du 49e parallèle.
Alors,
pour chacune de ces stratégies, donc
de ces axes prioritaires, il y a évidemment des objectifs spécifiques. Si, par exemple, on pense à celle
concernant le tourisme hivernal, bien, il est identifié différentes zones,
donc, pour répondre à la stratégie de
tourisme hivernal, comme par exemple l'Outaouais, Laurentides, Lanaudière et Mauricie,
qui constituent la zone A; la
zone B, de Montréal; la zone C, des Cantons-de-l'Est; la
zone D, de Québec, Charlevoix et Saguenay—Lac-Saint-Jean;
et la zone E, de Gaspésie. Les objectifs spécifiques, donc, de la
Stratégie de mise en valeur du tourisme hivernal sont de renforcer la
compétitivité du tourisme hivernal québécois par le développement et la
croissance de produits prioritaires, soit le
ski alpin et les stations de montagne, la motoneige, les parcs nationaux, et
les festivals, et les événements, d'améliorer
la diversification de l'offre touristique québécoise en matière de
tourisme hivernal en renforçant une offre multiactivité par des projets
structurants.
Si
on pense à la Stratégie de mise en valeur du tourisme événementiel maintenant,
les objectifs spécifiques sont de renforcer la
compétitivité et viser la croissance des produits identifiés à la Stratégie de
mise en valeur du tourisme événementiel,
d'augmenter également l'achalandage en soutenant la structuration de
l'offre autour des routes et des circuits touristiques.
En
ce qui concerne la Stratégie de mise en valeur du tourisme de nature et
d'aventure... Et vous me
permettrez une pause. (Interruption) Donc,
les objectifs spécifiques sont de renforcer le développement et le
renouvellement des produits identifiés
dans la Stratégie de mise en valeur du tourisme de nature et d'aventure, de
même que d'accroître la collaboration et les partenariats d'affaires
entre les parcs nationaux ou les chefs de file de la villégiature en milieu
naturel, avec des entreprises performantes offrant des produits identifiés dans
la stratégie.
Maintenant, il y a aussi la Stratégie de mise en
valeur du Saint-Laurent touristique, comme je le mentionnais. Alors, les objectifs spécifiques, c'est, de toute
évidence, de hausser l'attractivité des 10 pôles du Saint-Laurent
identifiés à la
Stratégie de mise en valeur du Saint-Laurent touristique 2014-2020, on parle de
Montréal, de Trois-Rivières, de Québec, du parc marin du Saguenay—Saint-Laurent, du Saguenay—Lac-Saint-Jean, de Baie-Comeau, de Sept-Îles, de
Havre-Saint-Pierre, de Gaspé, des
Îles-de-la-Madeleine également; de renforcer la compétitivité, toujours; et
viser la croissance des produits prioritaires, donc, des croisières
internationales.
Et je me
permettrai bien évidemment une parenthèse. Vous savez à quel point, pour
plusieurs d'entre vous, je tiens à l'industrie
des croisières dans le Saint-Laurent. Pour avoir moi-même participé, donc, au développement
de la stratégie des croisières dans
le Saint-Laurent, avoir été responsable, de 2003, donc, à 2014, année de mon
élection, des études de retombées
économiques et des études de satisfaction dans l'ensemble des ports du Québec,
et avoir eu le privilège de voir arriver
les navires dans la plupart de ces ports, je dois vous dire que l'industrie des
croisières dans le Saint-Laurent se porte bien. Et il est vraiment apprécié par les régions, donc, de recevoir ces
navires de capacité impressionnante qui viennent laisser des retombées
économiques importantes dans nos régions.
Maintenant,
il y a aussi les croisières fluviales et maritimes. Dans Charlevoix, par
exemple, on voit des initiatives, il y
a des gens qui souhaitent pouvoir réaliser leurs projets de croisière fluviale
sur le Saint-Laurent. L'utilisation du Saint-Laurent pourrait être
maximisée encore, et c'est un souhait, donc, du gouvernement. Il y a les
croisières-excursions, observation des
mammifères marins, et je me permettrai à ce moment-ci de souligner qu'un des
projets réalisés, donc, dans Charlevoix
avec une entreprise, donc, partenaire, un citoyen corporatif important, AML,
consiste à justement renouveler la flotte des navires permettant
l'observation des mammifères marins, donc, les excursions aux baleines.
Ensuite, il y a les sites naturels et
patrimoniaux, donc, le nautisme, les festivals et événements. Festivals et événements très importants, d'ailleurs, dans
l'ensemble des régions du Québec. Et c'est une aide conséquente et significative
qui a été accordée via le programme du
festival et événement. Dans Charlevoix—Côte-de-Beaupré uniquement, sept festivals et événements ont bénéficié, donc, de
cette aide. Et augmenter évidemment, aussi, l'achalandage en soutenant la
structuration de l'offre des routes et des circuits touristiques liant les
pôles du Saint-Laurent.
Et, pour ce qui est de la Stratégie touristique québécoise
au nord du 49e parallèle maintenant, les objectifs spécifiques sont d'accroître la capacité et la qualité de l'hébergement,
de diversifier les activités des pourvoiries afin d'attirer une nouvelle clientèle, d'augmenter les infrastructures et les attraits touristiques, d'augmenter l'achalandage en
soutenant la structuration de l'offre, et
d'accroître le développement et le renforcement de l'expertise en région. Mme la Présidente, pourriez-vous me dire
combien de temps il reste, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme Richard) :
Il vous reste deux minutes.
Mme Simard : Alors, écoutez, avec
tous ces éléments, donc, toutes ces aides disponibles, je vais simplement inviter, en deux minutes, ma collègue ministre
à nous faire part de ses commentaires, finalement, sur justement les aides que nous avons maintenant et
dont peuvent bénéficier les entreprises et les organismes du milieu.
• (10 h 40) •
La Présidente (Mme Richard) :
Merci beaucoup, Mme la députée. Oui.
Mme Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Et je remercie ma collègue Caroline Simard, là, la députée de Charlevoix, mais qui est aussi mon adjointe parlementaire, et qui a travaillé très fort pour notamment la stratégie
d'accueil, qui a été déployée... c'est à
l'automne dernier, et qui va travailler également sur la stratégie
de tourisme d'affaires, alors, parce qu'elle est issue de ce secteur
d'activité là, donc elle a une expertise qui est profitable et qui va être mise
à contribution dans l'élaboration de cette stratégie-là.
Alors, moi,
je suis très fière, Mme la Présidente, parce qu'au cours des deux dernières années le
gouvernement a mis beaucoup d'argent à la disposition de l'industrie
touristique. Et je dis souvent : On est privilégiés, mais en même temps on
a bénéficié d'une conjoncture, mais on a un momentum à saisir qui est important,
les partenaires privés sont au rendez-vous. Les partenaires, les promoteurs, les entreprises
sont des gens avec beaucoup de talent, sont visionnaires, sont audacieux, et on a beaucoup de projets. Alors, il y a beaucoup
d'initiatives qui ont été présentées dans le cadre des stratégies,
dans le cadre de l'EPRT, alors dans le cadre de tous les programmes dont on
dispose actuellement.
Alors, le gouvernement, avec les chiffres
dont... l'industrie est capable de démontrer qu'elle est un moteur économique
important, qu'elle se retrouve dans toutes les régions du Québec,
qu'elle crée de la richesse, qu'elle crée des emplois. Alors, avec ces chiffres à l'appui là, le gouvernement n'avait pas le choix d'être un partenaire financier pour
soutenir toutes ces initiatives-là. Alors, je pense que ça a été bénéfique à
tous les points de vue.
La Présidente (Mme Richard) :
Merci. Nous allons maintenant du côté du deuxième groupe d'opposition. Mme la
députée de Mirabel, vous avez la parole pour débuter vos échanges.
Mme D'Amours : Merci, Mme la
Présidente. À mon tour de saluer Mme la ministre et tous les gens qui
l'accompagnent, ainsi que mes collègues du gouvernement et de la deuxième
opposition.
M. Traversy : La première.
Première...
Mme D'Amours : La première opposition,
pardon. Excuse-moi. Merci, excuse-moi. Quel beau lapsus!
Cette année...
Des voix : ...
La
Présidente (Mme Richard) : Allez-y, Mme la députée.
Mme
D'Amours : Merci.
M. Traversy :
...
La Présidente (Mme
Richard) : M. le député de Terrebonne, s'il vous plaît!
Mme
D'Amours : Cette année, le budget
du ministère sera de 185 millions, contre 171 en 2017-2018.
Toutefois, les crédits votés l'an passé
étaient de 147 millions. Donc, moi, j'aimerais savoir : Comment se
fait-il que les dépenses du ministère de 2017-2018 ont largement excédé
les crédits votés?
La Présidente (Mme
Richard) : Mme la ministre.
Mme Boulet :
Alors, Mme la Présidente...
Une voix :
...
Mme Boulet :
Alors, la différence entre les deux, là, évidemment, j'ai toute la liste ici,
là, mais c'est suite au budget... aux argents qu'on a eus dans le discours du budget
et suite au budget également, donc il
y a eu des bonifications importantes
des sommes d'argent sur différents programmes... en fait, le PSSDT qui a été bonifié de façon
substantielle. Alors, c'est ce qui explique
la différence entre les crédits et les budgets qu'on a eus. Alors, j'ai toute la liste ici,
détaillée, on pourra la fournir à la députée, ça va nous faire plaisir.
Donc,
essentiellement, c'est l'enveloppe de dépenses qui est passée de 59 millions à 90 millions de dollars
parce qu'il y a eu des ajouts, des bonifications au niveau de nos programmes, et le principal ajout, c'est au PSSDT. Mais ça
me fera plaisir de donner toute la fiche
détaillée avec... Et on a chaque poste, évidemment, la Régie des installations olympiques, le Centre des
congrès, le Palais des congrès, alors chaque... Également chaque société d'État est inscrite, et j'ai la déclinaison des montants d'argent qui ont été ajoutés en fonction des nouveaux...
des ajouts qui ont été faits dans les programmes. Je pourrai donner la
feuille à la députée, ça me fera plaisir, avec tous les détails.
Mme D'Amours :
...
La Présidente (Mme
Richard) : Oui, allez-y.
Mme
D'Amours : Est-ce que la ministre peut aussi nous fournir les revenus
du ministère?
Mme Boulet :
Les revenus du ministère? Bien sûr qu'on peut vous fournir ça.
Mme
D'Amours : À jour. Oui?
Mme Boulet :
Bien oui, tout à fait, on va vous fournir ça, ça nous fait plaisir.
Mme
D'Amours : En fait, je vais aller aussi concernant les organismes
relevant le ministère. Vous en avez deux qui
sont déficitaires. Il y a la Régie des installations olympiques, un
déficit de 3 millions, et le Centre des congrès, qui a un
déficit aussi de 2 millions. Pourquoi est-ce que ces sociétés d'État sont toujours
en déficit?
Mme
Boulet : Vous me
permettez que j'invite les directeurs
généraux à venir vous exprimer leur
réalité? Parce que je pense qu'ils ne sont pas là pour faire de
l'argent, ils sont là pour mener une mission gouvernementale qui est structurante pour l'industrie touristique. Alors,
je pense qu'ils seraient très heureux de venir vous commenter... Est-ce
qu'il y a des raisons précises, particulières? Alors, Michel puis...
La Présidente (Mme
Richard) : Merci, Mme la ministre. Nous allons demander...
Bonjour, bienvenue à l'Assemblée nationale.
On va demander quand même de vous identifier et de dire votre fonction. Et avec
le consentement des parlementaires?
Des voix :
Consentement.
La Présidente (Mme
Richard) : Oui, j'ai consentement. Parfait.
M. Labrecque
(Michel) : Oui, bonjour. Michel Labrecque, président-directeur général
du Parc olympique.
Quelle
année de référence, madame? Parce que, sur l'année 2016-2017, on a un excédent de
revenus de 200 000 $ au
rapport annuel. Sur l'année précédente, le déficit est de 1,4 million. Et,
sur l'année 2014-2015, l'excédent des produits sur les charges est
de 2,1 millions.
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la députée.
Mme
D'Amours : En fait, je veux juste... Moi, j'ai le... Le concentré de
ce que j'ai comme information sur les années...
Je ne peux pas vous les donner parce que j'ai juste le concentré, mais je peux...
C'est les deux dernières années, qu'on m'indique.
M. Labrecque (Michel) : On voit les
deux dernières années au rapport annuel qui vient d'être déposé par la ministre à l'Assemblée nationale. Vous remarquerez
que, pour l'année... je prends 2014-2015, là, puis je vais
remonter : un excédent de produits sur
les charges de 2,1 millions, donc un surplus; en 2015-2016, un excédent de
dépenses ou de charges sur les
produits de 1,4 million; et l'année dernière, qui s'est terminée, un
excédent de produits de 200 000 $. C'est le rapport qui a été
déposé à l'Assemblée nationale.
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la députée.
Mme D'Amours : La société de
Montréal?
M. Labrecque (Michel) : Le Parc
olympique.
Mme D'Amours : Le Parc olympique? On
n'a pas les mêmes chiffres...
M. Labrecque (Michel) : Oui, la
Régie des installations olympiques de Montréal.
Mme D'Amours : Parce que la Régie
des installations, si je regarde, là, le budget 2018-2019...
M. Labrecque
(Michel) : Le prochain
budget, celui en devenir, où il y a un déficit anticipé, donc,
présentement, de moins 3 millions de dollars. Et je peux vous expliquer
les raisons principales. Vous savez, on est dans des cycles événementiels. Donc, en tenant compte des
événements qu'on tient au parc, en tenant compte des performances... Par
exemple, comme l'Impact de Montréal,
lorsqu'il fait une bonne performance en fin d'année, on a des revenus. Donc,
on est très tributaires des performances des
équipes sportives ou des promoteurs. Notre budget est très sensible de ce point
de vue là, même si on fait beaucoup de
développement pour attirer les nouveaux promoteurs. Qui plus est, comme vous
le savez, à partir du mois de novembre,
compte tenu de l'état de la toiture, c'est extrêmement difficile d'attirer de
nouveaux promoteurs, parce qu'il y a un grand risque d'annuler les événements.
Mais, bonne nouvelle, le gouvernement nous a autorisés
à remplacer la toiture. La ministre a mené de main de maître ce dossier-là.
Mais c'est vrai que, pour l'année qui s'en
vient, nous anticipons présentement un déficit de moins 3 millions. Je
vous dirais, en vous rassurant, que, les dernières années, en fin
d'année on arrive toujours au voisinage d'un équilibre, mais c'est difficile.
Mme
D'Amours : J'aimerais, vu que vous êtes présents... On a eu des
migrants qui ont été logés temporairement dans vos installations.
M. Labrecque (Michel) : Oui, des
demandeurs d'asile.
Mme
D'Amours : Exactement. Est-ce que vous êtes capable de chiffrer
comment ça a coûté à votre organisme de loger ces gens-là
temporairement? Est-ce qu'il y a une facture qui a été donnée?
M.
Labrecque (Michel) : Oui.
L'ensemble... Oui, c'est le ministère, bien sûr, de la Santé qui a assumé les
frais de l'hébergement que nous avons fait de façon... Bien évidemment, nous,
on a répondu à une demande qui a été faite du gouvernement,
qui a assumé les frais de location, d'hébergement, de lits, de nettoyage. Les
repas n'étaient pas fournis par nous, c'était un concessionnaire.
La
Présidente (Mme Richard) :
M. Labrecque, je vais juste vous demander peut-être des réponses un petit
peu plus courtes pour permettre de maximiser le temps d'échange pour le
deuxième groupe d'opposition.
M. Labrecque (Michel) : Le chiffre
pourra vous être fourni exactement quant aux revenus.
Mme D'Amours : J'apprécierais, Mme
la Présidente, d'avoir les chiffres.
Donc, j'irais
à une autre question, parce que je vais manquer de temps. J'ai rencontré M.
Daveau, qui avait un projet pour une ambassade culturelle des Premières
Nations. Et, bon, quand il m'a présenté son projet...
Une voix : ...
Mme
D'Amours : Oui, M. Dave Laveau. Bon, j'imagine qu'il vous l'a présenté
aussi? Parce qu'il attend une réponse du ministre... du ministère... du
Québec. Parce qu'il a tout fait les démarches. Au fédéral, ça fonctionne. Les nations ont toutes signé une entente. Ils ont le
terrain. Montréal est prête. Il manque juste Québec. Moi, j'aimerais
savoir... Parce que c'est un projet, quand
même, d'une grande importance pour l'histoire du Québec, pour les nations du
Québec, alors j'aimerais avoir votre appui là-dessus ou... Avez-vous des
nouvelles à nous donner sur ce projet?
• (10 h 50) •
Mme
Boulet : Bon, en fait, Mme la Présidente, ça me fait plaisir de
parler du legs autochtone, le dossier du legs autochtone. Et, oui, j'ai
rencontré M. Laveau à plusieurs
reprises sur ce dossier-là. Évidemment,
vous comprendrez que c'est un projet
d'envergure. Minimalement, c'est une cinquantaine de millions. Mais, 50 millions, on peut penser
que ça peut être un peu plus que ça.
Ça ne concerne pas seulement que le ministère du Tourisme, ça interpelle
également le ministre au Secrétariat
des affaires autochtones, la ministre de la Culture, le ministre des Affaires
municipales, la ministre du Tourisme.
Alors, bien,
écoutez, moi, je suis en accord avec le projet, c'est un merveilleux projet,
une vitrine extraordinaire pour les
autochtones, et ça serait dans le centre-ville, là, de la métropole. Le défi
qu'il a, c'est qu'il reste certaines ficelles à attacher, notamment un, le montage financier pour construire
l'infrastructure. Mais leur défi principal, c'est d'assurer les coûts d'opération par la suite. Alors, qui
sera au rendez-vous? Est-ce qu'ils ont un fonds de prévision qui va
permettre de... les fonds de roulement, là,
finalement, pour le personnel, pour l'entretien du bâtiment? Pour toutes ces
choses-là, il leur reste encore des choses à attacher.
Alors, je vous dirais que le gouvernement du
Québec est d'accord avec le produit, est d'accord avec le projet. Maintenant, il faut que le promoteur nous fasse la
démonstration qu'un coup que la construction sera faite on pourra
assurer la pérennité de l'infrastructure et
qu'on puisse assurer la survie également, l'entretien, la survie et les emplois
qui y seront associés. Alors, ça demeure, ça, leur principal enjeu.
La
Présidente (Mme Richard) :
Peut-être des réponses plus courtes, Mme la ministre, parce que je sais que
le temps file. Mme la députée.
Mme D'Amours : Bien, en fait,
je voulais intervenir parce que mon collègue qui est responsable des affaires autochtones, avec le ministre, et mon collègue a
posé la question, et le ministre semblait ne pas être au courant... En
fait, il était au courant du dossier, mais
il disait qu'il fallait attendre que les nations soient toutes d'accord puis
qu'il y ait un traité, on va l'appeler
comme ça, un traité de signé entre eux. Et ça a été fait. Tout est fait, puis
là je me demande : Est-ce que vous avez fait des démarches avec le fédéral? Vous, le provincial est-ce que
vous avez fait des démarches avec le fédéral? Parce que le dossier, à ce
qu'il paraît, il est complet. Si ça a été accepté au fédéral, pourquoi, nous,
ici, ça bloque?
Mme Boulet :
Alors, mon collègue des Affaires autochtones a répondu également sur le montage
financier. Et le ministre des
Finances a eu des pourparlers avec le fédéral. Évidemment, ça fait partie
également aux Affaires municipales dans
ses négociations avec les priorités de la métropole. Quand le fédéral transfère
des sommes d'argent à la métropole, alors
la métropole, elle veut la ville, donc la mairesse décide d'investir sur quels
projets. Alors, ça, c'est toutes des choses qui doivent être précisées.
Mais le défi, l'enjeu, nous, qu'on leur a
demandé spécifiquement, c'est : Dave, est-ce que vous êtes capable de nous
faire la démonstration que... un coup que l'infrastructure soit construite,
comment on va assurer la pérennité et l'opérationnalité de cette
infrastructure-là?
Alors, vous
comprenez que, quand on donne des chiffres, qu'on a des prévisions, il faut que
les prévisions, elles soient conservatrices. On ne peut pas avoir des
prévisions optimistes en termes d'achalandage. Alors, c'est le défi et l'analyse que les gens, chez nous, ont faits, au
ministère du Tourisme, pour s'assurer qu'on ne construit pas quelque
chose qui après aura de la difficulté à être
ouvert puis à proposer des choses intéressantes aux touristes qui viendront
chez nous.
La Présidente (Mme Richard) :
Merci. Mme la députée.
Mme D'Amours :
Merci. Je vais vous parler des contrats du Centre des congrès du Québec. Vous
savez que mon collègue avait fait des
demandes d'accès à l'information puis qu'on avait découvert qu'il n'y avait pas
nécessairement, je vous dirais, de contrats
qui passaient par un processus d'appel. On a envoyé une lettre à la
Vérificatrice générale, qui est datée
du 7 février. Mais entre-temps... Parce que c'était quand même assez
aberrant, hein? C'est de l'argent des contribuables. Puis, pour avoir une transparence, ça prend des
mesures pour avoir un processus d'appel d'offres, en tout cas, raisonnable.
Qu'est-ce que la ministre a fait depuis ce
temps pour soumettre, tu sais... Parce que je sais que vous avez fait la
demande et qu'il y avait eu un refus. Alors, j'aimerais savoir quelle a été
votre démarche après ça.
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
Mme Boulet :
Alors, ça me fait plaisir, Mme la Présidente, d'autant plus que j'avais répondu
à cette question-là à l'Assemblée
nationale. Alors, le règlement sur les contrats de concession du gouvernement
normalement ne s'applique pas aux
sociétés, soit à la Société du Centre des congrès, au Palais des congrès et à
la Régie des installations olympiques. Mais,
comme le dit la collègue, et elle a raison, ces sociétés d'État là sont
financées... Ces contrats-là ne coûtent pas d'argent aux sociétés d'État, alors c'est pour ça que ça ne
s'applique pas dans le règlement. Maintenant, comme les sociétés d'État sont financées par de l'argent public année après
année, alors le principe de la transparence était pour moi fondamental.
J'ai demandé
et j'ai même écrit le 6 novembre 2017, j'ai écrit aux trois P.D.G.,
afin de les informer, et je peux lire,
là : «Il serait souhaitable, lors du renouvellement de ce type d'entente
ou de toute autre entente de concession, de procéder à un appel d'offres afin d'offrir la possibilité à un
concessionnaire potentiel qualifié de participer au processus d'appel d'offres et ainsi permettre à votre
société d'optimiser le montant des redevances obtenues, tout en renforçant
la confiance du public dans les processus utilisés pour l'attribution du
contrat.»
Le
8 février 2018, j'ai écrit une directive qui est encore venue
renforcir ma première lettre : «Considérant que la majorité du budget de votre société est constitué
d'une subvention provenant de crédits du ministère du Tourisme votés par l'Assemblée
nationale, et afin de respecter l'esprit de la loi et de favoriser le maintien
de la confiance du public quant au processus contractuel, j'enjoins
votre société à appliquer le règlement.»
Alors,
c'est une question de transparence et de confiance du public. Les sociétés, les
trois, pourraient venir ici vous
préciser que même tout ce qui était en processus a été arrêté et va aller en
appel d'offres. Alors, tous les contrats de concession dorénavant vont procéder par appel d'offres. Même ceux qui
étaient en processus ou en préparation ont été arrêtés et vont aller en
processus d'appel d'offres.
La Présidente (Mme
Richard) : Mme la députée.
Mme
D'Amours : Est-ce qu'on pourrait avoir des preuves de ça? Est-ce qu'on
pourrait vraiment mettre ça en arrière de nous puis d'avoir un... Est-ce
que les appels d'offres sont déjà envoyés?
Mme Boulet :
...l'appel d'offres est déjà envoyé.
Mme
D'Amours : Envoyé.
Mme Boulet :
Et c'est public. Pour l'instant, assurément qu'ils sont...
(Consultation)
Mme Boulet :
Ils sont en préparation de l'appel d'offres. Mais c'est public.
Mme
D'Amours : Québec aussi?
Mme
Boulet : Oui, c'est Québec. M. Bouchard est Québec, là. Est-ce
que vous voulez qu'il vienne vous parler, madame, si vous le souhaitez?
Mme
D'Amours : Non. Pas du tout. Pas du tout.
Mme Boulet :
Mais c'est en préparation.
Mme
D'Amours : Parfait.
Mme
Boulet : C'est complexe, là. Ce n'est pas des petits contrats,
c'est d'une grande complexité. Alors, il faut bien préciser les choses
pour ne pas que les gens soumissionnent puis qu'ils ont mal compris, ils ont
mal saisi la portée ou l'ampleur du contrat.
Donc, je sais qu'à Québec on se fait accompagner par des spécialistes qui vont
les aider à structurer l'appel d'offres pour qu'il corresponde
réellement aux besoins de l'entreprise.
Mme
D'Amours : Est-ce qu'il y a un échéancier pour...
Mme
Boulet : Oui. Il y a des dates pour quand l'appel d'offres va
être lancé. Je n'ai pas le calendrier, mais on peut vous fournir ça, alors : quand l'appel
d'offres va être rendu public, le délai qu'ils auront pour déposer des
propositions, après ça la procédure d'analyse, puis quand le contrat sera
attribué.
Mme
D'Amours : Mais moi, je veux
savoir... Bien, en fait, l'organisme qui est là présentement, qui gère ça,
a déjà travaillé avec des appels
d'offres. D'ailleurs,
elle avait... il y a longtemps. Ça fait que, donc là, il n'y en a pas eu du tout, puis là,
bien, vous dites qu'ils ont besoin d'accompagnement pour instaurer un processus
pour aller en appel d'offres.
Mme
Boulet : Non. La
compagnie qui était déjà là, elle, elle n'a pas procédé par appel d'offres, mais le Centre des congrès,
lui, n'en avait pas fait, d'appel
d'offres, sur ce genre de contrat là.
Alors là, il est en train de définir ses besoins sur papier dans un processus d'appel d'offres. Alors, c'est là-dessus qu'il se fait accompagner, pour monter sa grille,
ses exigences, ça représente quoi en termes de travail, combien d'employés, combien d'événements sont tenus, c'est
quand les horaires le soir, la fin de semaine, combien de semaines par année.
Alors, il est après définir les besoins de son organisation.
Alors,
pour monter un appel d'offres, il
faut qu'il soit le plus précis
possible parce que, les soumissionnaires qui appliquent dessus, il faut qu'ils appliquent sur quelque chose qu'ils comprennent bien, parce
que ce n'est pas le même prix quand on ne comprend pas bien les affaires.
Alors, il faut bien définir les besoins de l'organisation. C'est ce qu'ils sont après
faire. Ils sont après se faire accompagner pour ça et pour que, quand ils
déposeront l'appel d'offres, les soumissionnaires sauront parfaitement
bien, avec une lecture fine des besoins de l'organisation.
Mme
D'Amours : Vous avez envoyé une lettre, vous dites, le 6...
Mme Boulet :
Le 6 novembre et le 8 février 2018.
Mme D'Amours : 8 février.
Depuis...
Mme Boulet :
Excusez-moi, Mme la Présidente, là. Je ne devrais pas... Excusez-moi.
Mme D'Amours : Moi, j'aimerais
savoir, depuis ce temps, quel a été le travail effectué et à quel moment l'organisme va pouvoir déposer un projet. Parce
que c'est bien beau de mettre une
structure puis d'être en étude, mais il faut avoir aussi combien
d'années ça va prendre, combien de mois, combien d'années. Puis, pendant ce temps-là, les gens, il faut qu'ils mangent, l'autre côté, là.
• (11 heures) •
Mme Boulet : Alors, Mme
la Présidente, alors le contrat qui
est en cours se poursuit, et l'objectif, je vais laisser parler M. Bouchard, mais l'objectif,
c'est d'aller en début d'année, parce qu'évidemment la période des fêtes est
une période très, très achalandée. Ce n'est
peut-être pas le meilleur — excusez-moi l'anglicisme — timing pour un nouveau concessionnaire de venir débarquer au Centre des
congrès puis d'être prêt. Alors, dès le début de l'année, l'appel
d'offres va permettre que... Mais je vais
laisser M. Bouchard vous donner des précisions sur les étapes à venir, quand
l'appel d'offres sera lancé, quand il sera prêt et quelle sera la
période de dépôt des soumissionnaires.
La Présidente (Mme Richard) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme D'Amours : Moi, je veux juste
des dates. Ça fait que j'aimerais que vous soyez très bref dans vos...
La Présidente (Mme Richard) :
M. Bouchard, si vous pouvez être bref. Vous identifier puis...
M. Bouchard (Pierre-Michel) :
Pierre-Michel Bouchard, P.D.G., Société du Centre des congrès.
Les dates,
madame, c'est... De toute façon, on n'y était pas allés parce que c'était à
l'origine du centre, il y a 20 ans, on n'avait pas d'obligation
légale. Maintenant, suite à la demande de Mme Boulet, nous allons préparer un
appel d'intérêt. On s'est fait aider par les
gens des Services partagés pour dire : On va faire un appel d'intérêt.
Parce que ce n'est pas un contrat
«faire plus de hors-d'oeuvre», là, c'est un contrat de gérer une cuisine au
complet avec des équipements qui valent plusieurs millions. Donc, ça
prend du personnel, des fois 300 serveurs, à pointe à tel endroit. Cette
compagnie doit avoir ça...
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Richard) :
Excusez, M. Bouchard, mais le temps, il file puis, les parlementaires, je
dois protéger leur temps. Allez-y, Mme la députée.
Mme
D'Amours : Je suis désolée, je ne voudrais pas avoir l'air impolie,
mais je veux vraiment des dates quand ça
va être fonctionnel, votre système. Parce que je l'entends, là, que vous n'êtes
pas obligé, que c'est une loi. Mais, pour la transparence puis pour les
fonds des citoyens, donc...
M. Bouchard (Pierre-Michel) : Nous
prévoyons faire l'appel d'intérêt pour que le plus de soumissionnaires possible au Québec puissent venir à une journée
d'information, connaître l'ampleur sur quoi ils vont soumissionner, et
on pense faire ça dans la dernière quinzaine d'août, d'être prêts dans la
dernière quinzaine d'août pour envoyer en début septembre l'appel d'offres tel quel, statuer sur l'appel d'offres en
octobre, et après ça s'assurer d'une transition harmonieuse. Et on sert 15 000 repas dans le temps
des fêtes. Donc, il n'y a pas une compagnie qui peut obtenir 25 permis
d'alcool et trouver 350 employés comme ça. La transition, si on
changeait de soumissionnaire, doit absolument se faire de façon harmonieuse
pour ne pas perdre nos revenus. Ça devrait être en janvier, la date fixe pour
le changement...
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la députée.
Mme
D'Amours : Merci, M. Bouchard. Merci. J'aimerais terminer... Il me
reste combien de temps, madame...
La Présidente (Mme Richard) :
Il vous reste 2 min 45 s.
Mme
D'Amours : J'aimerais terminer sur un sujet que je... J'ai déjà
rencontré Mme la ministre au BAN, puis on avait parlé de plan stratégique. On avait discuté sur le dernier plan
stratégique qui avait... En fait, ça faisait 10 ans qu'il n'y en avait plus, que ça n'avait pas été
renouvelé. Ça, c'est en 2016. Donc, je suis allée voir pour le plan
stratégique, parce que vous nous aviez
mentionné, Mme la ministre, qu'on aurait un plan stratégique, et là je
m'aperçois que, bon, on a un plan
stratégique 2017-2020 qui est en ligne, puis, quand on le regarde, ce plan
stratégique là, moi, je n'ai pas trouvé d'année de référence. On parle de pourcentage, mais on ne sait pas sur
quoi c'est basé. Vous parlez d'alliance tourisme, mais pourtant... qui ont les mêmes objectifs,
quand on voit la vision puis la mission d'alliance tourisme, c'est la
même chose que le ministère, mais vous, vous le définissez comme tourisme
d'agrément. Puis l'alliance, là, je vous dis, elle se définit comme partenaire
de réussite de l'industrie du Québec. Donc, ce n'est pas juste de l'agrément.
Quand
je regarde ce plan-là, j'ai plutôt l'impression que c'est l'industrie qui vous
aide à exister, le ministère. Je sais
que ce n'est pas ça, mais, quand on le regarde, là, le plan... Quand je suis un
entrepreneur en tourisme et que je vois ce plan-là, ça ne me tire pas vers le haut. On a l'impression que c'est
flou, qu'il n'y a pas d'objectif, on a des montants, mais on n'a pas d'objectif, on a des programmes,
mais on n'a pas d'objectif. Alors, dans ce plan stratégique là, 2017-2020,
je m'aurais attendu à
plus parce qu'il y a... En 2016, vous nous aviez dit, après 10 ans qu'il
n'y avait pas de plan stratégique au
ministère, que vous en élaboreriez un, et c'est celui-là qu'on a aujourd'hui.
Alors, je suis un peu déçue pour l'industrie touristique parce que c'est
flou.
Alors,
j'aimerais savoir à quand un plan stratégique qui va avoir des années de
référence puis des pourcentages, oui, mais on va se baser sur quoi pour
être capable d'évaluer que le ministère a bien performé.
La Présidente (Mme
Richard) : Merci, Mme la députée de Mirabel. Il vous reste...
Mme
Boulet : Mme la Présidente, alors je ne sais pas si la collègue
députée s'est rendue à la fin du document, mais, à mon avis, ça ne peut
pas être plus clair que ça, Mme la Présidente. Alors, à la fin, on a un
tableau, Un secteur touristique dynamique, on a quatre orientations : «Assurer une
mise en marché touristique efficace du Québec.» Alors, l'alliance, elle ne fait que ça, la promotion et
la mise en marché du Québec hors Québec et à l'international. Elle est
dotée d'un budget de 108 millions de dollars jusqu'en 2020. On a ici les
objectifs avec les cibles à chaque année et les pourcentages d'atteinte de
cibles pour chaque année. Et j'ai ça pour l'orientation 1.
L'orientation 2 :
«Favoriser un environnement propice à l'investissement en tourisme.» Il n'y a
jamais un gouvernement qui a mis autant d'argent dans le tourisme que nous
depuis les deux dernières années.
Orientation 3 :
«Faire du Québec une destination d'excellence en matière d'accueil et
d'hébergement touristiques.» Alors, là aussi, dans le dossier de
l'hébergement collaboratif, Dieu sait qu'il y a eu des pas.
Et
il y a des années comme... Contrairement à ce que dit la collègue, il y a des
années, il y a des cibles pour chacune des années, pas rien que pour
l'atteinte finale, pour 2017-2018, 2018-2019, 2019-2020, dans chacun des
objectifs de chacune des orientations.
Alors,
sincèrement, si ça, ce n'est pas clair... Je pense que les partenaires de
l'industrie, eux autres, trouvent qu'on s'en va à la bonne place puis
qu'on a la bonne façon de le travailler.
La Présidente (Mme Richard) : Merci, Mme la ministre. J'ai pris
sur le temps du gouvernement pour que vous puissiez répondre à Mme la
députée de Mirabel.
Juste
avant de vous donner la parole, M. le député, Mme la ministre, vous vous êtes
engagée à faire parvenir des documents,
à la demande de la députée de Mirabel, donc peut-être faire parvenir à la
commission du secrétariat... au niveau des
revenus du ministère du Tourisme. Il y avait aussi au niveau du coût
d'hébergement avec les rangs au Stade olympique, également le calendrier d'appel d'offres pour le Centre des congrès de
Québec. Je comprends que... Bon. Donc, quand la commission les recevra, Mme la députée de Mirabel, et les autres membres
de la commission, nous vous le distribuerons. M. le député de
Maskinongé, vous avez la parole.
M.
Plante : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Mme la Présidente, ayant
un peu partagé mon temps avec la ministre, j'aimerais savoir combien de
temps il nous reste pour ce bloc.
La Présidente (Mme
Richard) : Il vous reste 18 min 40 s.
M. Plante :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, tout d'abord, vous saluer, saluer mes
collègues du gouvernement, saluer le député
de Terrebonne, bien sûr, et la députée de Mirabel, et ma collègue la ministre
du Tourisme.
Et, je dois vous
avouer, Mme la Présidente, il se pourrait que, pendant mon intervention, on
devienne un peu chauvins en vous parlant du
développement de la Mauricie, et je suis convaincu que la ministre sera
totalement en accord avec moi que
c'est la plus belle région du Québec. Parce que, vous savez, Mme la Présidente,
on ne pourrait se dissocier de la
Mauricie, Mme la ministre et moi. Alors, pour vous dire que ça va me faire un
plaisir de vous parler des différentes actions,
mais aussi... Ma collègue m'écrit «l'Estrie» sur un papier. C'est une belle
région aussi, mais on va préférer la Mauricie pour le moment de mon
intervention, Mme la Présidente.
Mais
vous dire à quel point je suis fier, depuis octobre dernier, j'ai le privilège
d'occuper la fonction d'adjoint parlementaire
du premier ministre pour les régions, donc parler de développement régional
avec différents ministères. Et quel privilège d'être aujourd'hui à
l'étude des crédits du ministère du Tourisme, qui est un moteur, une locomotive
indispensable au développement de l'ensemble
des régions du Québec. Et vous-même, qui êtes une députée d'une région
rurale, allez totalement être en accord avec moi que le tourisme, l'industrie
touristique est pour nous une locomotive extraordinaire, qui permet à chacune
de nos régions du Québec de se démarquer, mais aussi de créer des emplois.
Moi,
je n'en parlerai jamais assez, Mme la Présidente, vous dire à quel point
présentement, dans les différentes régions
du Québec, mais je vais vous parler de la celle que je connais le mieux, qui
est la Mauricie... mais à quel point aujourd'hui
on crée des emplois dans différents secteurs, mais on crée des emplois aussi
dans l'industrie touristique, qui nous permet de se développer et
d'atteindre, moi, je vous dirais, en Mauricie, le plus bas taux de chômage depuis
les 30 dernières années, ce qui est tout de même assez exceptionnel, Mme
la Présidente.
Vous dire que
l'augmentation aussi du nombre de visiteurs et l'accroissement des recettes
touristiques sont extraordinaires dans
plusieurs régions. Et on va se le dire, entre vous et moi, Mme la Présidente,
que la stratégie, effectivement, j'ai
entendu la ministre répondre à ma collègue de Mirabel tantôt, il n'y a pas un
gouvernement qui a mis autant d'argent en tourisme que notre gouvernement depuis les deux dernières années. Et ça,
Mme la Présidente, c'est assez exceptionnel.
Et
je vous dirais, par la même occasion, que je suis heureux d'entendre ma
collègue la ministre du Tourisme. Parce que, vous savez, quand qu'un dossier va bien, il est moins souvent sur
la sellette. Quand qu'un dossier fonctionne bien, quand qu'un gouvernement fait son travail, bien,
il y a moins de questions à la période de questions, il y a moins...
parce que le dossier va bien. Et effectivement l'industrie touristique va bien.
Et
je vais vous parler plus précisément des ententes de partenariat régional en
tourisme, donc, 2016-2020. On le sait tous, ces ententes-là permettent
aux ATR, donc aux associations touristiques régionales, et à d'autres
partenaires régionaux de réaliser des
projets de développement concrets, concrets dans chacune des régions. Et on en
parlait hier à l'étude des crédits du ministre des Affaires municipales,
volet Régions. Mais, moi, je vous dirais, le développement à l'image des régions, le développement des régions
par les régions est une vision de notre gouvernement, et le ministère du Tourisme n'y échappe pas. Moi, je vous dirais,
ces ententes de partenariat régional là permettent non seulement de faire lever des projets, donc de créer des
projets, créer de l'emploi, mais nous permettent aussi d'avoir une vision
plus locale d'analyse des projets, et plus
territoriale, donc les projets sont
analysés à l'image des gens de la région propre, que ce soit la Mauricie, l'Estrie ou les autres régions du Québec,
permettent justement de faire des analyses concrètes qui répondent aux
besoins.
• (11 h 10) •
On le sait,
les critères d'admissibilité peuvent
toucher plusieurs personnes, mais il y a des gens admissibles tant au niveau des OBNL ou OSBL, les entreprises bien
sûr, les coopératives, les municipalités aussi, Mme la Présidente, les communautés et nations autochtones reconnues par
l'Assemblée nationale, et bien sûr tous regroupements de ces clientèles sont aussi admissibles. Moi, je vous dirais, dans
la région de la Mauricie, on est chanceux, notre ATR fait un très, très
bon travail, on a vu divers projets, à
travers les années, avoir du financement, mais non seulement avoir du
financement, mais susciter l'intérêt de nouveaux promoteurs, parce qu'il
y avait du financement disponible, Mme la Présidente.
Vous dire que
c'est pour moi un plaisir aujourd'hui surtout de vous dire que l'industrie
touristique dans des régions comme la
Mauricie est non seulement essentielle, mais est surtout, Mme la Présidente,
quelque chose qui nous permet de se distinguer,
de dire que la Mauricie est une des plus belles régions du Québec, mais
d'attirer les touristes de partout dans le monde. Et on en est très,
très fiers.
Alors,
j'aurai deux brèves questions pour cette première intervention, Mme la
ministre. Madame... M. le Président. Alors,
bonjour. Alors, on a un nouveau Président! Alors, bonjour, M. le Président.
Alors, ma première question à Mme la ministre
sera : Quelle est sa vision ou quelles sont les raisons d'être des
associations touristiques régionales? Parce qu'on sait qu'elles sont
essentielles, qu'elles font un bon travail.
Et, en
deuxième sous-question, ça va être : Est-ce qu'elle peut nous donner
quelques exemples de projets soutenus par,
justement, les EPRT? On le sait, il y a eu quelques annonces qu'on a vues, mais
il y a des projets soutenus, et c'est sûr
que j'aimerais qu'elle nous parle de quelques projets qui ont été soutenus dans
la région de la Mauricie, et je suis sûr qu'elle va être d'accord avec
moi, ce sont tous d'excellents projets. Alors, merci, M. le Président.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme Boulet : Alors, merci, M. le Président. Alors, écoutez,
ça me fait plaisir de parler des EPRT, parce
que nos ATR... Vous savez, les ministères,
peu importe que ce soit l'Environnement, le Transport,
l'Éducation, ils ont des directions régionales
de leur ministère, alors qu'au Tourisme ce sont nos ATR qui sont un peu les
bureaux régionaux qui représentent la
ministre. Ce sont les ATR, alors ce sont nos partenaires dans toutes les
régions du Québec. Et vous dire que ces gens-là sont disponibles,
accessibles, sont présents sur le terrain, et c'est la première ligne du
tourisme.
Alors, le
tourisme, c'est une industrie, c'est un moteur économique exceptionnel dans
toutes les régions du Québec. Et moi,
je vous le dis de façon bien, bien réaliste : En Mauricie, heureusement
qu'on a eu le tourisme pour diversifier notre économie, une économie qui était basée sur la grande entreprise depuis
des décennies. Et, quand la grande entreprise a décidé de se retirer, de fermer ses portes, on perdait nos emplois à
coups de 100, 200 emplois, 300, 600 emplois. Alors, c'était
catastrophique comme situation.
Alors, on a
été chanceux, privilégiés, en ce sens que, dans nos régions, on retrouve plein
de trésors pour l'industrie touristique.
Alors, je dis : C'est un vaste terrain de jeu pour l'industrie
touristique. Alors, on a des paysages magnifiques, on a des forêts, on peut offrir de la chasse, de
la pêche, des randonnées, on a des lacs. Alors, on a un terrain de jeu, et
je regarde ma collègue de Charlevoix, et c'est la même affaire.
Alors, les
touristes qui débarquent, en grande partie, à Montréal viennent voir des
milieux plus urbains, mais nous, en région, on peut les séduire avec
plein de choses, avec du tourisme d'aventure, de nature et d'aventure, on a de l'événementiel qui s'est développé également
beaucoup, de façon particulière, dans les régions. Et, cet événementiel-là,
vous le savez, tous les collègues de la
députation nous parlent des événements qu'ils ont dans leurs comtés, à quel
point c'est structurant, à quel point ça
amène du tourisme, des visiteurs, ça occupe l'hébergement, les auberges, les
hôtels sont pleins, les restaurants
sont pleins, à quel point cette dynamique-là, elle est importante, elle crée
une vitrine et elle permet aux communautés d'être vivantes, d'être
dynamiques et de se positionner. Alors, ce tourisme-là, il est important.
Maintenant,
les EPRT, c'est une formule qui a été développée avec le ministère. Donc, on
appelle ça des ententes régionales...
ententes de partenariat régional en tourisme, dans lesquelles on a annoncé
12 millions de dollars, donc, de 2016
à 2020, donc sur quatre ans, 3 millions de dollars par année, à peu près.
Mais ce qu'il y a d'intéressant avec les EPRT, c'est que, pour chaque dollar investi par le ministère, l'ATR ou le
milieu en met au moins 1 $. Ça peut être plus que ça. D'ailleurs, dans l'année 1, les ATR ont mis
3 millions de dollars... c'est-à-dire nous, le ministère, on a mis
3 millions de dollars, et les
ATR en ont mis 4, millions de dollars. Et, juste pour la première année de
cette entente-là, qu'on vient de conclure,
il y a eu 139 projets qui ont été soutenus pour un total d'aide financière
de près de 7 millions de dollars. Et,
comme je vous disais, c'est 3 millions du ministère et à peu près 4 millions
du milieu, des ATR, donc, mais ça a généré des investissements totaux à la
hauteur de 130 millions de dollars. Alors, moi, ça, je trouve très intéressant.
Et on avait même
demandé aux ATR de mettre un minimum de 10 % de ces enveloppes-là sur le
programme Festivals et événements, parce
que, vous savez, on a tous des petits festivals et événements, dans nos
milieux, qui ne sont pas capables de s'inscrire dans le programme parce qu'ils n'ont pas
l'achalandage, ils n'ont pas les revenus, ils n'ont pas les touristes. Alors, j'avais demandé, moi, dans
le cadre de ces ententes-là : Donnez au moins 10 % de votre budget
pour soutenir les petits, petits événements
dans vos milieux. Écoutez, on a dépassé largement le 10 %. Donc, les ATR ont été à l'écoute, ils ont investi 1,3 million de dollars dans leurs petits
événements partout dans les régions du Québec. Alors, ils ont été en
support.
Alors,
moi, ces ententes-là, je trouve ça très intéressant parce que, nos
promoteurs qui ont des initiatives, souvent, il leur manque toujours un
petit montant pour compléter le montage financier. Et, je vous le rappelle, ce
sont des subventions, ces sommes d'argent là. Alors, ça vient aider les
promoteurs à compléter leurs montages financiers et à permettre à de belles initiatives touristiques de voir le jour. Alors,
moi, comme ministre du Tourisme, je trouve ça très stimulant. D'ailleurs,
ce genre d'entente de partenariat sera renouvelé dans le cadre du développement
de la Stratégie numérique. On va également
aller travailler avec les ATR pour rejoindre nos petites PME dans nos régions
du Québec.
Alors, les ATR, moi,
je tiens à saluer aujourd'hui tous les gens qui travaillent dans nos ATR, les
directeurs généraux, les comités, également
leurs conseils d'administration avec leurs présidents, parce que, sincèrement, ils font un boulot
exceptionnel, ils sont totalement dédiés. Et, si l'industrie performe aussi bien actuellement, c'est qu'on a su étendre nos
tentacules et que tout le monde travaille avec des objectifs communs. Tout le monde travaille à faire progresser le Québec, mais à faire en sorte que notre destination touristique atteigne de nouveaux sommets. Alors,
ça, c'est intéressant, et on travaille en étroite collaboration avec
chacun d'eux.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Alors, oui, M. le député de Maskinongé,
il vous reste 8 min 17 s.
• (11 h 20) •
M.
Plante : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, j'écoutais
avec attention la réponse de ma collègue la ministre, et tous lui
reconnaîtront sa passion et son dévouement pour l'industrie touristique, mais
moi, je vous dirais, son dévouement pour
l'ensemble des régions du Québec. Et vous avez effleuré le deuxième sujet que
je voulais aborder avec vous et vous
en avez parlé parce que c'est un sujet d'importance, en tout cas, chez nous
comme chez vous, mais comme dans
beaucoup d'autres circonscriptions du Québec, je vous dirais, c'est les festivals,
événements. On sait, on en a de tout type,
tout genre qui attire diverses clientèles. On peut parler tant du Festival de
la galette de sarrasin de Louiseville, que je vais vous parler avec plaisir et passion, qui va célébrer un
anniversaire important cette année, mais ça peut aussi être des festivals plus ciblés avec des publics aussi,
comme le Festival de la chasse, exemple, Mme la ministre, qui est dans
votre circonscription, je crois.
Alors,
vous dire à quel point l'an dernier vous avez rendu ces gens heureux en ayant,
pour une première fois, une modification importante au programme des festivals et événements. Et on comprendra
tous que le programme des festivals, événements est souvent le levier ou, du moins, la bougie d'allumage pour
ces événements, ces organismes à but non lucratif, qui sont souvent à bout de bras par des bénévoles,
etc., et comment planifier annuellement, d'année en année, une programmation qui va attirer les nouveaux
touristes, les visiteurs. Parce qu'on sait que le succès d'un événement,
c'est de savoir... Oui, pour perdurer, il
faut savoir se renouveler, se renouveler sur les bons principes. Et moi, je
vous dirais, l'aide financière du
ministère du Tourisme est donc essentielle à ce moment-là. Et le programme, on
le sait, comprend trois différents volets,
soit le Festivals, événements tourisme majeur, le Festivals, événements
tourisme d'envergure, et le volet n° 3, c'est : Innovation et opportunités, qui est, à mon
opinion, un nouveau volet qui a été grâce aux investissements faits l'an
dernier, Mme la ministre.
Vous
dire qu'une autre mesure, dans la modification de ce programme-là, qui a été
vraiment, vraiment appréciée, ça a
été la bonification pour les festivals en périphérie ou en région éloignée. On
le sait, le Québec est grand, le Québec est diversifié, et une région périphérique est peut-être parfois plus
près pour attirer du tourisme. On parle... Exemple, en Mauricie, on est à 1 h 30 min,
1 h 30 min quand qu'on est au sud, entre Montréal
et Québec, mais, quand qu'on va plus au nord, dans des régions, on peut parler de l'Abitibi-Témiscamingue... ou même, M. le
Président, mon collègue des Îles
serait fier, mais je pourrais vous parler
des Îles-de-la-Madeleine, qui sont des régions plus éloignées, où le
déplacement est beaucoup plus coûteux et
nous coûte, M. le Président, pour aller à ces événements-là. Donc, grâce à la
modification du programme, c'est un
10 % pour les régions périphériques et un 20 % pour les régions
considérées comme éloignées. Et ça, je vous dirais que ça a été une
demande historique des festivals, événements en région, en région de partout au
Québec, M. le Président.
Vous dire que la... Aussi, une autre modification, ce sont pour les événements hors saison, donc d'octobre à mai. On sait qu'organiser un événement
en hiver, ça crée des contraintes plus difficiles, non seulement
au niveau de l'attraction des gens, mais au niveau des coûts aussi de l'événement.
Donc, il y a des coûts qui sont plus onéreux que quand tu
fais le festival en été. Et il y a
aussi la problématique... Tantôt, mon collègue de Terrebonne vous a abordé sur la main-d'oeuvre ou les étudiants, qu'ils pourraient modifier les sessions, etc., mais il y a
aussi les bénévoles, disponibilité en
hiver ou en été, c'est un peu
différent, la saison des vacances, etc. Donc, ça peut être plus difficile, pour
un événement, de trouver des bénévoles pour la bonne marche de leur
événement.
Vous
dire, M. le Président, que c'est avec grande fierté que j'étais en compagnie de
la ministre lors de l'annonce de la modification des programmes, qui
s'est tenue à Trois-Rivières, et, je vais vous dire, M. le Président, tous les intervenants, tous, sans contredit, étaient non
seulement heureux, mais étaient surtout fiers que le gouvernement
modifie et bonifie cette enveloppe-là, parce
que c'était quelque chose d'essentiel. Puis, quand je vous dis... «Une demande
historique», on dit souvent ça, hein, que ce
soit à la période de questions ou que ce soit certains collègues qui répondent
en disant : Oui, oui, c'est une
demande historique, on a répondu. Mais là je dois vous avouer que c'était
vraiment avec passion. Et, que ce
soit un plus petit festival, au plus gros événement, tous étaient heureux et
félicitaient la ministre et le gouvernement d'avoir justement fait cette
transition-là et écouté leurs demandes.
Alors, j'en ai parlé beaucoup, mais
j'aimerais que la ministre nous explique et nous parle surtout du volet 3,
donc Innovation, opportunités, parce que je
sais que c'est un volet qu'elle tient à coeur, qu'elle s'est tenue pour aller
chercher le financement, et j'aimerais, M. le Président, qu'elle nous parle de
ce volet-là, qui est marquant pour l'ensemble de nos événements.
Le Président (M.
Cousineau) : C'est clair que, si vous lui laissez du temps,
elle va vous en parler. Il reste 3 min 37 s.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Le Président (M.
Cousineau) : Il reste 3 min 30 s.
Mme
Boulet :
Trois minutes, c'est un peu bref, mais très heureuse de parler des
festivals et événements, parce que Dieu sait qu'on est une région
où ce secteur de l'industrie touristique est en grande, grande croissance, en
grande effervescence. Il y avait
15 millions de dollars, dans cette enveloppe-là, on soutenait à peu près,
annuellement, 125 événements, et il y avait un moratoire depuis plusieurs
années, donc on n'était pas en mesure d'en accueillir de nouveaux. Et, dans ceux qu'on accompagnait, il y
en avait à peu près la moitié qu'on n'accompagnait pas à la
hauteur de ce à quoi ils avaient droit. Ça
fait qu'il fallait assurément bonifier l'enveloppe. Alors, on est allés
chercher 7 millions de dollars
de plus par année, donc une augmentation de 46 %, ce qui est assez exceptionnel, dans
le cadre des programmes qu'on a au gouvernement, d'une seule année d'augmenter de 46 %. Et les résultats sont que,
cette année, on va soutenir 221 événements. Alors, c'est presque le
double de ce qu'on était capables d'accueillir à l'époque.
Et, comme le collègue
disait, là, on a tenu compte, et c'était demandé... Parce que, vous savez, un
festival, un événement, dans une région, n'a pas la même capacité
d'aller chercher des sous, des partenaires financiers, des commanditaires,
parce que, bon, les grandes entreprises
ne sont pas nécessairement présentes, c'est toujours
les mêmes personnes qui se font
solliciter, alors ça devient un peu pénible. Alors, on a mis des bonifications à l'égard des événements qui se tiennent hors saison. Donc, c'est plus difficile, tout le monde en convient, de
tenir un événement l'hiver que de le tenir en plein mois d'août. Alors, ça, c'était important
pour nous, de stimuler ça, parce qu'on veut que le tourisme fonctionne 12
mois par année. Alors, il faut qu'il y ait
des gens, des promoteurs qui créent des événements, qui créent cette
dynamique-là en plein hiver.
Donc,
on a bonifié l'aide qu'on leur a donnée, les événements qui sont l'hiver,
les événements qui sont dans les régions éloignées, les régions périphériques. On a dit également
qu'on était pour payer les études. Parce que, souvent, on leur donnait 10 000 $, mais on leur
demandait 5 000 $ pour payer des études. Alors là, on paie les études
pour les petits et les moyens événements,
alors ça, c'est important, c'est un bon coup de main. On a été en mesure également
de signer des ententes triennales
avec les plus performants d'entre eux et on a mis un volet d'aide à la
croissance. Parce que nos gros événements, eux autres, étaient tous plafonnés, et le défi,
bien, on veut dire : C'est vrai que vous êtes bons, mais il faut toujours
être meilleurs, il faut toujours aller plus loin, innover, il faut toujours
se moderniser. Alors, il y a une aide à la croissance. Alors, les événements qui sont grands, bien, s'ils continuent de
grandir, en termes d'augmentation, de croissance d'achalandage, on était
d'accord pour les aider de façon supplémentaire.
Le volet 3, là
où il était très intéressant, c'est que... Vous savez, les événements, des
fois, ils arrivent à leur cinquième
anniversaire, leur 10e anniversaire, ou, tout court, ça va moins bien,
puis ils s'aperçoivent que, pour ne pas laisser tomber, bien, ils doivent faire des changements importants,
ils doivent apporter des nouveaux projets, des nouveaux programmes,
ils doivent inviter... faire des choses particulières dans leurs événements
pour donner un second souffle, des fois,
ou pour fêter un événement en particulier. Alors, le volet 3, il vient
en soutien aux volets 1 et 2, qui est du financement annuel qu'on leur donne, en fonction évidemment
de leurs chiffres et de leurs résultats. Mais le volet 3 vient accompagner
des projets particuliers, qui ne sont pas
nécessairement récurrents à chaque année, mais qui viennent de
façon ponctuelle, soit pour une année anniversaire, soit pour une restructuration, soit pour une réorientation
d'un événement. Alors, on vient en support
pour les aider. Donc, ça vient compléter le montage financier et l'aide qu'on
leur apporte. Et ça, je pense que, pour bien des éléments, ça a été
décisionnel dans la poursuite de leurs activités.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Alors,
je passerais maintenant la parole au député de Terrebonne, de
l'opposition officielle, pour 18 min 53 s.
M. Traversy :
Merci beaucoup, M. le Président. Et de rappeler par la même occasion que le
Parti québécois est l'opposition
officielle. J'invite la députée de Mirabel à la prudence, et elle se voit déjà
au gouvernement. Entre le lièvre et la
tortue, c'est la tortue qui l'emporte à la fin des Fables de
La Fontaine, et tant que ça grouille, c'est que ce n'est pas mort.
Alors, vous allez voir que l'avenir dure longtemps.
M.
le Président, j'aimerais, donc, poser la question à la ministre du gouvernement
sur la question du cannabis. Mme la
ministre, le 1er juillet prochain, la légalisation du cannabis sera en
vigueur sur le territoire québécois. Évidemment que plusieurs personnes se posent des questions sur l'harmonisation que
cela va avoir avec nos événements touristiques. Donc, les municipalités sont en train de réfléchir à la façon dont les
gens vont pouvoir consommer sur leurs territoires. Le gouvernement du Québec est en train de légiférer
sur la question ici même, à l'Assemblée nationale. J'aimerais savoir de
la ministre quelle est un peu sa vision des
développements événementiels touristiques et de la consommation du
cannabis. Est-ce que, dans nos événements
touristiques, les gens vont pouvoir consommer librement? Est-ce qu'il y aura
une directive de la part de Québec?
Est-ce que ce sera du cas par cas pour les organisateurs des événements ou pour
les municipalités? Peut-elle nous éclairer sur l'avenir et sur cette
question?
Le
Président (M. Cousineau) : Mme la ministre.
Mme Boulet :
Évidemment, ce dossier-là relève davantage de... La mise en place, les
consultations, tout ça relève davantage
du ministère de la Santé. Ce que je peux dire sur le cannabis, la
démonstration... Parce que, quand tout ça est arrivé, puis qu'on a vu que le fédéral allait de l'avant, puis qu'il
nous imposait cette... j'ai demandé au ministère de regarder partout sur la planète, partout où il y avait ce
droit-là, où on avait le droit de consommer du cannabis, quel a été
l'impact, quelle a été la réaction dans les
événements ou dans le tourisme en général. Est-ce que le tourisme a débarqué
davantage, notamment en Californie, parce
que le cannabis était légalisé? Et ce qu'on m'a dit, c'est que les premiers
mois... puis là, à l'époque,
c'étaient les premiers à faire ça sur l'ensemble de la planète ou presque,
alors les premiers mois, il y a eu des changements,
donc une augmentation un peu de l'achalandage touristique, les gens allaient là
pour ça, mais qu'après ça ça s'est
régularisé, puis on n'a pas vu d'impact sur, cette légalisation-là, est-ce que
c'était bénéfique pour le tourisme, est-ce que ça nous amenait un avantage. Et là il n'y a pas d'avantage
concurrentiel parce que ça sera à la grandeur du Canada où le cannabis sera légalisé. Alors, à cet égard-là, on
ne croit pas que ça va devenir un argument de vente pour inciter des touristes à venir chez nous. On ne croit pas.
Mais, par conséquent, je comprends également qu'il y a un encadrement qui devra
être fait, un encadrement rigoureux,
puis ça, c'est au ministère de la Sécurité publique, au ministère de la
Santé...
Une voix :
La CSST.
Mme Boulet :
La CSST, et tout ça, là. Il y aura un encadrement qui devra être fait. Moi,
pour moi, ça s'ajoute à tout le volet
sécurité lors de la tenue de nos événements. Alors, ça sera une affaire de
plus, et je pense qu'il y aura peut-être
lieu, à ce moment-là, de donner une formation aux regroupements des événements
qu'on a au Québec, soit le FEQ ou
soit le REMI. Peut-être qu'il y aura lieu de leur donner un accompagnement et
une formation à l'égard d'est-ce qu'il y
a des procédures particulières qu'on devrait suivre, est-ce qu'il y a des
éléments de sécurité qui devraient être considérés. Alors, je pense que
ça sera des discussions qu'on aura avec eux.
Le Président
(M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. M. le député de
Terrebonne.
M. Traversy :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, j'entends de la ministre qu'il n'y aura
pas du tourisme de l'herbe au Québec.
Donc, il n'y aura pas un produit, comment je pourrais dire, attractif qui va
créer un nouveau volet de l'industrie
touristique. Je l'entends très bien. Par contre, moi, ma question c'était plus
au niveau des événements. Donc là, je comprends que la ministre veut
former davantage les organisateurs ou les municipalités qui soutiennent des
grands événements. J'aimerais qu'elle puisse
préciser davantage sa pensée. Lorsqu'elle parle de sécurité, de formation, est-ce
qu'elle envisage des «friend pot zone» à
l'intérieur de certains événements ou des endroits où on peut consommer ou
non du cannabis dans certaines de nos activités touristiques? Je veux juste
avoir un peu plus de précisions là-dessus.
• (11 h 30) •
Mme Boulet :
Bien, vous savez, comme je le disais, M. le Président, il y a déjà des
discussions entre le REMI, la SATQ
puis la FEQ, là. Ces gens-là sont déjà très conscients. Ça va devenir légal,
alors comment on contrôle quelque chose de légal? Je vous dirais que c'est dans l'abus. Est-ce que l'abus peut
amener à des dérapes? Alors, c'est ça qu'il faudra voir, mais c'est
comme tous les éléments à considérer comme quand il y a de l'abus de boisson,
alors comment ces événements-là doivent se
comporter, quelles sont les mesures de sécurité. Parce que c'est plus
difficile... Quelqu'un en état
d'ébriété, c'est peut-être plus facile à identifier, à tout le moins à
détecter, en tout cas quand ils sont au volant des véhicules ou des choses comme ça, que quelqu'un
qui a consommé. Maintenant, étant donné que ça deviendra une matière qui peut être consommée de façon légale... Là où
j'en ai, moi, où je me dis qu'il y aura peut-être certaines précautions
à prendre, et on est déjà en discussion avec
les organisations qui regroupent ces événements-là... Quels seront les
éléments plus distinctifs, ou qui seront plus problématiques, qu'on devra
considérer, et comment ces éléments-là vont devoir être encadrés?
Vous
savez, quand quelque chose est nouveau, il y a beaucoup d'adaptation qu'il faut
faire, hein? Alors, j'imagine qu'on
va devoir vivre, et moduler, et adapter l'encadrement de ces pratiques-là dans
la tenue... dans le cadre de nos grands événements. Ce n'est pas comme
dans le quotidien, parce que, là, il y a des foules importantes. Alors, il ne
faut pas qu'il y ait de dérives, de dérapes. Alors, j'imagine qu'on va
constater des choses, et, en cours de chemin, il y aura certainement des améliorations qui devront être apportées par les
événements, un encadrement plus rigoureux ou un suivi plus particulier
de l'évolution de ce dossier-là.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, Mme la ministre. M. le député de
Terrebonne. Il vous reste...
M. Traversy :
Merci, M. le Président. Donc, je comprends qu'il va y avoir un suivi à cet
égard, évidemment un encadrement ou une réflexion sur la question.
J'aimerais emmener la
ministre maintenant un peu plus dans le coin des croisières et du tourisme
maritime. Alors, j'aimerais lui parler des baleines noires, rapidement. Alors,
les baleines noires qui sont une espèce en voie de disparition, M. le
Président. Il en reste 500, environ, sur la planète.
Une voix :...
M.
Traversy : Et voilà, et donc, en gros, là-dessus, j'aimerais
donc savoir de la ministre... Cette espèce en voie de disparition, évidemment pour laquelle nous
saluons les efforts de préservation pour la biodiversité sur notre
territoire, a quand
même certaines conséquences sur l'industrie touristique, notamment des régions
de la Gaspésie et de la Côte-Nord. Donc,
certains bateaux de croisière, certaines escales sont annulés. Je regarde
notamment dans le coin de Sept-Îles, M. le Président, dont la députée de Duplessis, qui siégeait à votre place il y
a quelques minutes, donc, je vois que, dans son coin de pays, c'est près de 7 000 touristes
de moins qui fréquentent les attractions touristiques de Sept-Îles. Il y a
beaucoup, donc, de bateaux de croisière qui
décident de ne plus accoster à certains ports. Il y a donc des conséquences
économiques majeures, notamment, aussi, dans
le port de Gaspé, où on dit que plus de six escales ont été annulées pour
justement des raisons en lien avec la préservation des baleines noires.
Est-ce que du côté du
ministère du Tourisme il y a des mesures ou des réflexions pour essayer
d'atténuer les impacts de pertes économiques que cette mesure entraîne?
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre.
Mme
Boulet : Alors, merci, M. le Président. Alors, le dossier des
baleines noires, évidemment, c'est un dossier sensible au Québec parce que... C'est une décision fédérale, alors je
tiens à le rappeler. Évidemment, c'est une espèce en voie d'extinction, et le gouvernement fédéral a
ordonné aux navires de 20 mètres ou plus de ralentir leur vitesse à
10 noeuds, environ 19 kilomètres
par heure, lorsqu'ils naviguent dans la partie ouest du golfe du Saint-Laurent
allant de la côte nord du Québec au
nord de l'Île-du-Prince-Édouard. Alors, on comprend que les croisières qui
débarquent... On a neuf points de chute de nos croisières, qui sont
Gaspé, Saguenay, Québec, Sept-Îles, Baie-Comeau, Havre-Saint-Pierre et les
Îles-de-la-Madeleine. Alors, en fait, cette
interdiction de circuler là où on a aperçu des baleines noires, alors, a nui.
Il y a des croisières qui ont décidé
tout simplement de canceller leurs visites, de canceller leurs venues chez
nous. Et ça a apporté des inconvénients,
des pertes en revenus autonomes, notamment à Gaspé, à Saguenay et à
Baie-Comeau. Mais l'endroit où on est le plus touché par cette
restriction-là, évidemment c'est à l'escale de Gaspé.
Alors, on a mis en
place... Et, le gouvernement, ce qu'on fait, nous, actuellement, étant donné
que c'est une directive qui... ou une
interdiction qui relève du gouvernement fédéral, il y a un comité
interministériel provincial qui a été mis
en place par le Secrétariat aux affaires maritimes et il y a un comité
fédéral-provincial qui se réunit de façon téléphonique une fois par semaine. Alors, on a cherché des solutions,
des pistes, des avenues, des alternatives qui pourraient faire en sorte de conjuguer et de faire attention
à préserver cette espèce animale mais en même temps de permettre est-ce que... Bon, le fleuve est large, alors est-ce
qu'on pouvait définir un corridor? Et c'est ce que le fédéral a proposé
dernièrement. Je ne sais pas si le collègue a vu, mais il y a un
corridor qui a été proposé par le gouvernement fédéral. Je ne sais pas si le collègue
de Terrebonne l'a vu, mais il y a un corridor...
Une voix :
...
Mme
Boulet : Je ne sais
pas si le collègue a vu, mais il y a un corridor que le
fédéral vient de rendre disponible, accessible
aux croisiéristes, parce que, sur ce corridor-là, à l'heure actuelle, on n'a pas vu de baleines. Évidemment, le fédéral
dit : Le jour où je verrai des baleines, il faudra repenser. Mais, à l'heure actuelle, le fédéral a donné le O.K.
pour que les croisiéristes, les croisières, les bateaux puissent circuler sur
ce corridor-là.
Alors,
ce n'est pas la solution idéale, M.
le Président. On aimerait mieux qu'il y ait la levée de l'interdiction, mais ça semble impensable à l'heure
actuelle, selon l'état de ce qu'on
connaît sur l'espèce en voie de disparition. Mais René Trépanier, qui est directeur général de
l'Association des croisières du Saint-Laurent, s'est dit satisfait de cette
mesure-là. L'impact sera assurément moins grand cette année sur les pertes de
revenus. Donc, on va voir ce que ça va donner cette année.
L'enjeu
demeure l'imprévisibilité. Comme je vous le disais, si jamais
on voyait des baleines, si on en observait, parce qu'ils sont observés au
quotidien, alors, si on en voyait, il
y aurait un enjeu. Mais là tout le monde s'entend pour dire que ça va nous permettre un bon départ. Ça va
permettre peut-être de modérer les pertes, de diminuer les pertes de
revenus. Alors, c'est une solution qui n'est pas parfaite, mais qui nous permet
une voie de passage.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. M. le député
de Terrebonne, il vous reste huit minutes.
M. Traversy :
Merci beaucoup, M. le Président. Une voie de passage, sans jeu de mots,
évidemment. Alors, là-dessus, ce qu'on aimerait lancer comme rappel à la
ministre du Tourisme, c'est de voir à la fin de l'exercice si, évidemment, il y a des impacts économiques dans
certaines régions du Québec et si des mesures d'atténuation peuvent être mises en place pour essayer, évidemment,
d'amenuiser les conséquences que cette préservation, tout à fait
justifiée, occasionne pour plusieurs communautés à travers le Québec.
J'aimerais
également parler à la ministre d'un autre dossier, soit celui, à l'intérieur du
budget, des investissements dans des projets touristiques majeurs.
Alors, à l'intérieur du budget du gouvernement du Québec, M. le Président, on prévoit, dans le plan économique du Québec, près
de «30 millions de dollars pour appuyer la concrétisation de
projets d'investissement majeurs». C'est une bonne nouvelle. Vous voyez, des
fois, je suis capable d'être positif. Mais il est marqué que «les détails de
ces investissements [seraient] annoncés [éventuellement] par la ministre du
Tourisme».
Alors,
ma question, M. le Président, c'est : De quelle façon ce fonds va-t-il
être géré? Est-ce que la ministre se donne
une marge de manoeuvre de 30 millions de dollars pour se promener cet été,
à quelques semaines de la campagne électorale,
partout à travers le Québec pour le distribuer? Comment voit-elle, donc,
l'étalement de ce 30 millions? Et qui pourra en bénéficier? Alors,
voici donc un peu les questions que j'avais à cet égard.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme Boulet : Alors,
M. le Président, je suis très heureuse d'en parler parce que l'argent est tout
dépensé, là... est tout investi. Investi. Et c'est sur deux projets
majeurs que c'est allé, qu'on a annoncés dernièrement.
Alors,
c'est 12 millions pour un projet de 24 millions, pour assurer la mise
en oeuvre de la première phase du plan de
développement de la fondation du Parc Safari. Alors, je vous rappelle que le
Parc Safari, c'est l'attrait touristique le plus important en Montérégie. On a 240 000 visiteurs par
année, dont 20 % viennent du hors Québec, ce qui est un chiffre impressionnant. Les attraits touristiques au
Québec, normalement ils atteignent un taux de 7 % de touristes hors
Québec. Au Parc Safari, vous comprenez que
c'est collé sur les frontières, évidemment c'est facilitant, mais c'est tout de
même 20 % des visiteurs qui
proviennent de... qui sont des hors Québec, donc, des touristes qui nous
amènent de l'argent neuf. Alors, ça, c'est
important. C'est 270 emplois qui sont associés aux travaux de construction
et 76 emplois additionnels qui seront créés au niveau du site du Parc Safari. Alors, essentiellement, c'est le
réaménagement puis la construction d'installations zoologiques, en particulier celle constituant le
parcours du Parc Safari Aventure et de nouvelles infrastructures récréatives.
Et le
18 millions de dollars, c'est pour soutenir un projet de 41 millions
de dollars, c'est la mise en oeuvre de la première phase du plan de développement
de la Société zoologique de Granby, mieux connue sous le nom de zoo de Granby. Donc, le zoo, c'est le troisième
attrait touristique le plus fréquenté du Québec, alors ce n'est quand même
pas peu dire. Alors, on sait que le premier
attrait touristique au Québec, c'est La Ronde. Le deuxième, c'est le Village
Vacances Valcartier. Et, le troisième, on
arrive à peu près à égalité, on a le Biodôme puis le zoo de Granby. Alors,
c'est tout de même très important
dans cette région-là. 965 000 visiteurs, là, près du million de
visiteurs qui franchissent les portes d'entrée du zoo de Granby. Alors, vous comprenez qu'en plein coeur de la ville de
Granby ça a un impact qui est considérable. Alors, c'est une augmentation... le projet vise la poursuite de la croissance,
et on prévoit une augmentation de 28 % de son achalandage. Et c'est quelque 400 emplois qui
sont associés aux travaux de construction et 40 emplois additionnels qui seront créés, à terme.
Donc,
c'étaient deux projets qui nous avaient été présentés, qui étaient encore plus importants
en termes d'investissement, mais on a demandé aux promoteurs de les phaser. Évidemment,
on voulait être capables de les soutenir, de les accompagner dans leurs démarches, parce que ce sont des projets
structurants. Alors, les projets ont été phasés, et on a été en mesure de faire ces deux annonces-là,
qui ont été de très belles nouvelles, de très belles annonces, respectivement,
dans chacune des deux régions.
• (11 h 40) •
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Alors, M. le député de
Terrebonne, il vous reste 3 min 52 s... 51 secondes,
50 secondes.
M. Traversy :
Merci, M. le Président. On va faire ça vite, à vous écouter, c'est presque un
décompte à la Fort Boyard. O.K. Alors, là-dessus, j'aimerais donc, Mme
la ministre, vous poser la question suivante : Au niveau de l'association du secteur de l'hôtellerie, vous savez qu'un des
enjeux qui touchent beaucoup ce secteur de l'hôtellerie, c'est la fin de la parité tarifaire dans le secteur hôtelier,
donc c'est toute la question qui touche notamment les sites
Internet Booking et Expedia, donc qui
touchent le fédéral, évidemment. Et donc plusieurs actions ont été faites un peu partout à travers le monde. On a vu des pays, donc,
légiférer sur la question, notamment en France, avec la loi Macron. On a vu également
certaines mesures être appliquées en Australie, d'autres en Allemagne. Et on
voulait voir, donc, de votre côté, Mme
la ministre, si vous appuyez, donc,
l'association de l'hôtellerie du Québec
pour la fin de la parité tarifaire au Canada, à l'instar de la loi Macron en France, et si vous faites des
représentations auprès de votre homologue fédéral pour tenter de le
convaincre à cette solution.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le député de Terrebonne. Mme la
ministre.
Mme
Boulet : Alors, M. le Président, alors on est tout à fait en
accord avec la démarche qui est faite. Actuellement, les hôteliers qui concluent une entente, d'abord
ils le savent quand ils... ce n'est pas une excuse, là, mais, quand ils
prennent ce partenariat-là, ils sont tout à
fait conscients de l'obligation de, ils ne peuvent pas afficher un prix
inférieur à ce qu'il y a sur le site qui est en ligne. Par contre, on
est d'accord avec leur démarche.
Et
ce dossier-là relève davantage du Bureau de la concurrence, donc un dossier
fédéral, mais on a eu des échanges avec
le fédéral et on est d'accord avec ça. Si ce dossier-là pouvait progresser, je
pense que ce serait au grand bénéfice de nos hôteliers, au Québec, alors on ne peut qu'appuyer cette démarche-là,
et d'avoir les mêmes objectifs qu'eux et la même finalité que ces
gens-là. Alors, on est tout à fait en accord avec leur démarche.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, Mme la ministre. M. le député de
Terrebonne.
M. Traversy :
Il me reste combien de secondes, M. le Président?
Le Président (M.
Cousineau) : Alors, il vous reste 1 min 51 s.
M.
Traversy : Alors, comme le veut la tradition, M. le Président,
ma dernière question ira à M. Labrecque, de la régie des Jeux olympiques. Donc, j'aimerais donc savoir de M. Labrecque,
de façon officielle, à quelle date, selon lui, le toit du stade sera
rénové et opérationnel au Québec. Nous voulons une estimation précise.
Mme Boulet :
En 2023.
M. Labrecque (Michel) : La ministre a bien répondu. Le dossier d'affaires devra être
déposé, selon l'échéancier actuel, à
l'automne 2019, et, ensuite de ça, appel d'offres international pour un
démantèlement, remontage et opération, 2023.
M. Traversy :
Vous mettez vos sièges en jeu là-dessus, là, je comprends bien, là, c'est
solide.
M. Labrecque
(Michel) : À ce moment-ci, c'est l'échéancier que nous avons.
M. Traversy :
C'est enregistré, donc, M. le Président. Merci beaucoup pour le temps qui m'a
été accordé.
Le
Président (M. Cousineau) : Alors, merci, M. le député de Terrebonne. Nous allons maintenant
passer à la section pour le gouvernement, la partie ministérielle, pour
18 min 30 s. M. le député de Jean-Lesage.
M.
Drolet : Merci beaucoup,
M. le Président. Salutations à la ministre, salutations, naturellement, à son équipe et, naturellement, à son ministère, salutations aux
collègues des oppositions.
Mme la ministre, le secteur de l'agrotourisme et du tourisme gourmand du Québec
est en forte croissance, et son importance touristique n'est plus à prouver. D'activité
complémentaire, au départ, proposée par quelques producteurs et
transformateurs pour diversifier leurs revenus, les entreprises offrent
maintenant une réelle expérience touristique en agrotourisme. En moins d'une décennie, ce secteur a littéralement
explosé, passant d'un secteur secondaire à un véritable produit d'appel. Le Québec s'est bien positionné
dans cette tendance lourde. Tenez, justement, il y a à peine un mois, la
Chaire du tourisme Transat, de l'UQAM,
publiait son rapport sur le développement de l'agrotourisme. Ce rapport
dresse le portrait d'une tendance qui n'est
pas prête de perdre de la vitesse, tant au Canada que partout ailleurs dans le
monde.
L'agrotourisme,
c'est ce type d'activité touristique où les producteurs agricoles entrent en
relation directe avec le touriste ou
des excursionnistes afin de leur faire découvrir le milieu agricole et leurs
productions. Le tourisme gourmand, c'est
ce type d'activité touristique qui consiste à découvrir un territoire à travers
des expériences culinaires distinctives en mettant en valeur le savoir-faire des artisans. Ensemble l'agrotourisme et le tourisme gourmand comptent
pour près de 6 % des entreprises touristiques au Québec, ce
sont près de 2 000 entreprises réparties sur l'ensemble du territoire
québécois et qui représentent un important
levier économique pour toutes les régions du Québec. De ces entreprises,
73 % proposent la vente de
produits sur place, 43 % font de la restauration, 54 % proposent des
activités récréatives et éducatives. En tant qu'adjoint parlementaire du ministre délégué aux PME, à l'Allègement
réglementaire et au Développement économique et régional, permettez-moi de poursuivre avec quelques chiffres.
72 % de ces entreprises, pour la plupart des PME, ont observé une croissance de leur achalandage de plus
de 12 % au cours des trois dernières années, 78 % de ces
entreprises ont observé une croissance de leurs chiffres d'affaires de plus de
13 % au cours de cette même période.
Il va de soi que,
pour qu'une croissance si impressionnante ait lieu, ce n'est pas uniquement une
question de tendance, il faut que cet élan
chez les entrepreneurs puisse être supporté pour créer cet effet de levier et
de contamination entrepreneuriale
dans le secteur d'activité. Notre gouvernement a répondu présent d'appuyer les
initiatives dans toutes les régions
du Québec. Plusieurs sont prêts sûrement à en commenter, de nos collègues ici
présents. Prenons, par exemple, Bordeaux
fête le vin à Québec, événement pour lequel le ministère du Tourisme a octroyé
une aide financière de 50 000 $, montant bonifié de 15 000 $ par le Secrétariat de la
Capitale-Nationale. Cette complémentarité des programmes d'appui des différents ministères et organismes, on la
retrouve dans bon nombre de mesures gouvernementales. Par exemple, le
ministre de la Sécurité publique a
déposé — mon
collègue — en
février, le projet de loi n° 170 qui vise à moderniser le régime de
permis d'alcool. Vous savez que j'en ai été
très, très, très présent, ma chère collègue, parce que j'ai été partie mise de
cette initiative. Cette pièce législative,
lorsqu'elle sera adoptée et sanctionnée, aura un impact significatif sur la
quasi-totalité des entreprises du secteur touristique.
Vous
savez, M. le Président, mon équipe et moi, comme je viens de le dire, on a
travaillé fort sur ce dossier, plus de 30 groupes d'intervention
dans l'industrie, que ce soient les événements, la restauration, l'industrie
des bars et des événements, comme je viens
de le dire, et aussi toutes les distilleries, vignerons et tout ce qui touche à
l'industrie alcoolique, on a réussi à
faire un projet de loi, je pense, qui tient la route et qui faisait en sorte...
Je vais vous donner quelques notes d'ailleurs
là-dessus, mais les événements, j'en parlerai un petit peu plus tard aussi,
sont très satisfaits de cette initiative-là de notre projet.
En
effet, le projet de loi propose notamment de permettre la présence de familles
sur les terrasses d'un bar jusqu'à 23 heures
plutôt que 20 heures; d'autoriser la consommation des boissons alcooliques
dans les aires communes d'un lieu d'hébergement; de rendre possible la
vente de l'alcool sans repas complet dans un restaurant... Vous savez, à titre d'exemple, c'est, de ce temps-là, parlé par
l'industrie des bars, comprenez bien une chose, là, ce n'est pas de faire en
sorte qu'on augmente la consommation dans
les restaurants, c'est de faire en sorte au contraire qu'on complémente le fait
que maintenant la nouvelle modernisation des
restaurants fait en sorte que vous pouvez arrêter, rencontrer un collègue
qui est en train de manger, puis vous, vous
venez de manger à côté, vous pouvez justement l'accompagner pour prendre un
verre de vin, alors il n'y a aucun problème
avec ça. Il ne faut quand même pas mettre non plus trop de problématiques à
cela. De créer un permis accessoire pour
remplacer le permis de réunion, jusqu'à présent utilisé pour des activités et
événements qui vont bien au-delà des
activités de groupe ponctuelles, comme le Festival d'été de Québec, par
exemple, le Festival de jazz de
Montréal et tout autre gros festival; de créer une option traiteur afin que les
entrepreneurs puissent en toute légalité offrir des services de restauration et d'excursion; de moduler les frais
de permis sur une base saisonnière plutôt qu'annuelle pour les entreprises dont les activités sont
limitées à une courte période de l'année. Ça, ça touche tous les collègues
de l'Assemblée, là, tous les collègues des
régions qui ont, naturellement, des commerces comme ça et qui avaient eu
l'obligation de payer un permis pour
l'année. Quand ils opèrent seulement une demi-année, c'est un petit peu frustrant.
Alors, je pense que ça, c'est une très grosse avancée.
Imaginez l'impact pour toutes ces petites et moyennes entreprises
partout au Québec, et ces mesures s'additionnent aux autres déjà mises de l'avant ou en cours d'élaboration, dont, entre
autres, on a annoncé — vous souvenez-vous? — en juin 2017, le permis unique
d'alcool par type d'établissement, des sanctions administratives pécuniaires
pour certains manquements, l'autorisation de
vendre sur les sites de production. Je reviens juste sur le permis unique, Mme
la... M. le Président, excusez-moi, mais je m'adresse aussi à Mme la
ministre, mais vous comprendrez que tous, tous, tous les établissements avaient à payer plusieurs permis
pour des raisons de... un local à l'intérieur, au rez-de-chaussée, en
haut, sur la terrasse. Maintenant, c'est un
permis unique. Alors, vous imaginez à quel point... parlez-en à tous vos
restaurateurs de vos comtés, vous allez voir à quel point ces gens-là sont
satisfaits de cette situation-là.
• (11 h 50) •
Les sanctions administratives pécuniaires,
encore une fois pour des banalités, très souvent, par rapport à des visites de la RACJ ou des policiers, très souvent
les gens avaient une perte de temps pour une mouche ou quoi que ce soit,
qui est très souvent, malheureusement... Oui, c'est contraignant, mais on ne
fait pas... On ne perd pas notre permis de conduire
parce qu'on passe sur un stop. Il y a quand même une cumulation. Après ça, s'il
y a de l'exagération, là il y aura sanction administrative pécuniaire.
En tout cas,
du moins, pour ce qui est de l'autorisation de vendre sur des sites de
production, prenons cette dernière mesure,
elle fait en sorte qu'une entreprise florissante, comme dans le comté de ma
collègue de Charlevoix, Cassis Monna et Filles, une PME de l'île d'Orléans qui gagne concours après concours sur
la scène internationale pour ses produits, puisse investir son offre de services en vendant des
produits sur son site de production. De plus, si le projet de loi n° 170,
que je viens de parler, est adopté, les
propriétaires pourront obtenir un permis afin d'accueillir des mariages, pour
ne donner qu'un exemple, et offrir leur site enchanteur comme toile de
fond pour des événements ponctuels.
Puis mon
collègue de Maskinongé a posé la question à la ministre tout à l'heure, en
parlant des événements. Vous savez, moi, je parle du projet de loi
n° 170, ça semble être un petit peu en dehors du dossier de ce matin, mais
vous comprenez que le projet de loi
n° 170 ça touche aussi les événements. Alors, les événements, dans leur
mémoire, quand ils sont venus nous
rencontrer, toutes les affaires qu'ils pouvaient vivre concernant leurs
opérations, c'est incroyable : de un,
très souvent, de ne pas avoir de réponses très, très faciles avec la RACJ,
parce que, naturellement, le service à la clientèle était un petit peu défaillant; avoir un permis à
la dernière journée presque d'avant l'ouverture, qui était à peu près
aberrant quand on sait très bien qu'un
événement comme le Festival d'été de Québec, qui a 50 ans, ou le festival de
jazz, ils ont tout le temps les mêmes
dates ou à peu près les mêmes affaires, alors c'était absolument une chose...
en tout cas, du moins, pour eux
autres, très, très difficile, et aussi dans toutes leurs autres situations
telles que les demandes de permis, parce qu'il y a aussi, là aussi, des permis qui sont différents l'un de
l'autre, alors là, on leur facilite la vie en ne leur donnant qu'une
seule possibilité de permis maintenant.
Alors, tout
ça fait partie, en fait, des améliorations du projet de loi n° 170, mais
qui fait partie de votre... dans votre cour
à vous, par rapport aux événements, vous en avez parlé beaucoup tantôt, Mme la
ministre, l'importance qu'ils ont. On
sait tous les importances des événements dans nos comtés respectifs, que ce
soit dans les petites ou grandes villes, on sait quelle importance il a.
Alors, vous
voyez, de travailler en silo, notre gouvernement fait avancer le Québec. Alors,
Mme la ministre, les événements tels...
comme la Fête des vendanges de Magog-Orford, dans les Cantons-de-l'Est, avec
des projets comme la place publique multifonctionnelle du village de
Val-David, dans les Laurentides, avec l'explosion du nombre de
microdistilleries dans la région du Bas-Saint-Laurent, comment voyez-vous les
implications, nouvelles dispositions législatives
sur le tourisme en région et dans les grands centres urbains? Et je vous
reviendrai avec une autre petite question complémentaire par la suite.
Mme Boulet : Alors, M. le Président, ça me fait
plaisir de répondre au collègue puis de parler un peu d'agrotourisme ou de tourisme gourmand. Puis je regarde le
président parce que le président m'invite à chaque année à
l'Oktobierfest, à Sainte-Adèle, et c'est
extraordinaire. Et moi, je dis souvent, je dois être une passionnée de la fine
cuisine, puis de goûter, puis une
bonne épicurienne. Alors, écoutez, je pense sincèrement que ça fait toute la
différence dans l'expérience touristique qu'on offre à nos gens de
pouvoir goûter le Québec. Les gens aiment goûter le Québec. Et, même si on leur
offre une expérience extraordinaire de
nature et d'aventure, une promenade, du rafting ou peu importe, quand ils
terminent leurs journées, ils aiment découvrir tous les petits trésors
qu'on a dans chacune de nos régions, parce que chaque région a développé des
espèces de créneaux, de forces, et c'est extraordinaire de voir ça.
Une région
qui est davantage... qui est en avance sur les autres, c'est les
Cantons-de-l'Est. Alors, les Cantons-de-l'Est,
sincèrement, en termes de tourisme gourmand et d'agrotourisme, ont toujours été
des précurseurs. Et moi, je pense
qu'on a tous intérêt, partout au Québec... Parce que ça fait partie de
l'expérience touristique. Les gens veulent goûter le Québec, ils veulent dire : Wow! J'ai passé
une journée inoubliable puis après je suis allé manger à tel endroit ou
tel endroit; va voir, on a goûté telle
chose. Alors, ça, je pense que ça fait partie de l'expérience que nos touristes
veulent vivre. Les touristes
d'aujourd'hui, ce n'est pas les mêmes qu'il y a... c'est les mêmes, peut-être
les mêmes personnes, mais ils ne veulent pas vivre les mêmes expériences
qu'il y a 10 ans ou il y a 20 ans. Ils veulent triper le Québec, et
ça, je pense que ça fait partie.
Et
moi, j'ai toujours dit que le touriste de nature et d'aventure et
l'agrotourisme ou le tourisme gourmand sont les deux secteurs touristiques les plus en expansion partout sur la planète,
partout. Alors, pour moi, c'est important d'y investir. Et, vous savez, c'est quand même
1 800 entreprises... sur les 32 000 entreprises
touristiques, il y en a 1 800 qui sont en lien avec l'agrotourisme et le tourisme gourmand, c'est
près de 200 millions de retombées économiques et des emplois, des emplois un peu partout. On a juste à penser à
Monna Cassis, là, qu'on a à l'île d'Orléans, quel exemple extraordinaire, deux
jeunes femmes exceptionnelles, deux soeurs, qui ont pris la relève du père et
qui se promènent partout. D'ailleurs, moi, je les avais rencontrées dans les
Cantons-de-l'Est quand j'étais allée faire une tournée avec un collègue. Et
c'est ce qu'on veut voir au Québec,
on veut voir des succès comme ça, on veut voir de la relève, on veut voir des
produits nouveaux. On veut cette vitrine-là parce que c'est cette
vitrine-là qui donne toute la saveur et la couleur au Québec.
Alors,
moi, je ne peux qu'encourager ces initiatives-là, et on a intégré
l'agrotourisme dans nos stratégies, ce qui n'avait jamais été fait.
Alors, dans nos PSSDT, là, ce qu'on appelle le Programme de soutien aux
stratégies de développement touristique,
ainsi que dans le PADAT, les projets en lien avec l'agrotourisme et le tourisme
gourmand sont dorénavant acceptés.
Alors,
on est allés annoncer chez Monna Cassis et filles. Alors, je pense que ce sont
de belles, belles opportunités que
ces entreprises ont. Et je pense et je suis profondément convaincue qu'il y a
un maillage à faire entre le ministère du
Tourisme et le ministère de l'Agriculture pour structurer davantage et de façon
plus efficace encore le développement de ce secteur touristique.
Le Président (M.
Cousineau) : Et, avant de repasser la parole au député de Jean-Lesage,
je profite aussi de l'occasion pour vous réinviter à Val-David, à Val-David,
pour les marchés d'été de Val-David, c'est extraordinaire, le
samedi, de 9 heures à 13 heures, tous les samedis de l'été. Voilà.
Mme Boulet :
D'ailleurs, ils étaient dans le programme de stratégies de développement
touristique, c'est un projet qu'on a accompagné, effectivement.
Le Président (M.
Cousineau) : Et je vais vous accompagner. M. le député.
M.
Drolet : ...c'est
vrai parce qu'on en a tous dans tout... Moi, je suis quelqu'un
de Québec, mais, naturellement, pour toutes les
régions du Québec, on a la chance d'aller vous visiter, on voit à quel point
l'importance que ça a.
Mais
je reviens sur Monna et Filles... et fils... et filles, oui, pardon, et c'est
incroyable de voir, surtout, surtout dans mon rôle d'adjoint parlementaire aux PME, mais à quel point elles sont
audacieuses. Mais ici on parle de tourisme, mais en même temps il y a quand même
là-dedans... il y
a des risques de relève. Et, quand on
parle de relève entrepreneuriale, ça
fait partie aussi du sujet de l'importance que ça a de voir cette nouvelle
modulation là. Ça peut donner confiance à des jeunes, ces succès-là. Et c'est ce que l'on voit dans les tribunes quand
on a des Fidéides ou autres qui sont mentionnés, puis tout ça, ça
donne... les frissons nous en passent de voir l'importance qu'ils ont.
Alors,
moi, j'invite tout ce genre de choses là en région, qui n'ont peut-être
pas évolué aussi rapidement que Monna et Filles, puisqu'ils ne sont pas rendus là encore, je les invite à
faire... à prendre de ces exemples-là. Parce que c'est vraiment un exemple. Puis M. le président vient de
parler du sien, alors beaucoup de belles choses comme ça qui risquent
d'être importantes. Et j'invite aussi mes
collègues de l'opposition à passer le message pour le projet de loi n° 170, je vous le dis, je pense qu'il est très, très bien accueilli par
les 30 quelques groupes d'intervention que l'on a rencontrés.
Alors, si vous pouvez m'aider à ce
que ça puisse être adopté d'ici les saisons d'été, nos régions du Québec
en profiteront. Ils feront en sorte que, quelque part, on y gagnera.
Mais,
moi, ce qui m'intéresse de vous poser comme question... Et là je vois mes
collègues de l'opposition, c'est drôle,
on parle du tourisme quand on arrive dans les crédits. Parce que, moi, ça fait
huit ans... excusez, 10 ans que je suis à l'Assemblée nationale, j'ai
été adjoint parlementaire d'ailleurs, au tout début, en 2008, du Tourisme et naturellement en entrepreneuriat, et j'ai rarement entendu, à part que moi qui ai posé
une question plantée, à
un moment donné — puis on va
dire ça de même pour que le monde qui connaisse ça nous écoute — personne
de l'opposition ne s'intéresse vraiment, vraiment
à poser des questions en tourisme. J'invite mes collègues à en parler, c'est tellement
important. Même
nous, en caucus, quand on se voit, on doit davantage mettre une force là-dessus pour écouter
les régions, comme ma collègue de Charlevoix, et tous ceux qui ne vivent
que de ça.
Alors, je trouve ça
vraiment désolant de voir qu'il n'y a pas vraiment, de la part de l'opposition
en période de questions, une volonté de
savoir, à part arrivé comme là, pour le Stade olympique... C'est sûr que ça,
c'est un gros enjeu, mais il y a autre chose que ça, des plus petites
choses qui se font bien. Peut-être que ce serait intéressant de grandir
davantage ensemble, puis j'aimerais ça vous entendre là-dessus, Mme la
ministre.
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre.
• (12 heures) •
Mme
Boulet : Bien, moi, je suis d'avis que ce n'est pas parce
qu'ils ne posent pas de question qu'ils ne sont pas intéressés, je pense qu'ils ont un intérêt mais
que... Certainement, le tourisme vit une période de grande
effervescence, c'est un secteur qui est dynamique, c'est un secteur où il y a
une concurrence, par contre, qui est vive. Donc, on a tous l'obligation de se
démarquer de la concurrence pour demeurer des leaders dans l'industrie
touristique.
Et
on est privilégiés, on est privilégiés parce qu'on a des partenaires, des
promoteurs qui ont présentement le goût d'investir. Alors, c'est des gens qui sont talentueux, qui sont
visionnaires, audacieux, déterminés. Donc, on a ces partenaires-là qui
sont là.
On
a également une industrie qui est performante, qui est innovante et durable. Et
là on a beaucoup de projets. Vous savez,
on a déposé le programme de PSSDT, et j'avais dit, l'année passée : Cet
argent-là ne restera pas sur les tablettes, on va s'assurer d'accompagner les projets. Écoutez, pour la deuxième phase
du PSSDT, on a 144 projets qui sont actuellement à l'étude dans la
direction de François Côté, alors 144 initiatives issues des milieux.
Alors, il y a comme un momentum,
ça va bien.
Maintenant,
il faut en parler. Il faut donner une vitrine au tourisme pour que, cette reconnaissance-là, on la propage autour de nous. Alors, quand on parle de
QuébecOriginal, il faut que ce soit une image forte. Il faut qu'on porte cette
image forte là, il
faut qu'on en parle et il faut que ça dépasse les murs de l'Assemblée
nationale. Alors, c'est ce que l'alliance touristique va nous permettre de faire, c'était l'objectif de regrouper
tout ce qu'on faisait en termes de promotion hors Québec. Parce que tout le monde en faisait un peu
chez eux. L'ATR en faisait, le ministère en faisait, tout le monde
tirait un peu, essayait de faire de son mieux. Et, quand on se met tous
ensemble, quand il y a cette cohésion-là puis cette concertation de tous les partenaires, de tous les acteurs, je pense
qu'on peut être drôlement plus efficaces en termes de mise en marché. On
est plus efficaces, plus représentatifs, et c'est comme ça qu'on va demeurer
des leaders.
Alors, moi,
j'y crois profondément. Je dis souvent — dans tous mes discours, je le dis
d'ailleurs : Il faut avoir beaucoup
d'ambition pour l'industrie touristique au Québec, parce qu'on est performants,
parce qu'on est bons. On a fait de
grandes choses, on a été proactifs, maintenant il ne faut pas s'arrêter, il ne
faut pas ralentir le rythme, il faut continuer, continuer parce qu'il y a encore de nombreux défis. Mais je le sais, que
tous, ici, vous avez un intérêt pour cette industrie-là, et là elle va bien, c'est stimulant, c'est
inspirant, et je pense que c'est le message qu'il faut porter, chacun de nous,
autour de nous, et ça part de là. Mais
l'industrie a besoin d'une belle vitrine, a besoin que tout le monde fasse
consensus autour du même message, et je pense qu'on est déjà dans une
bonne voie.
Alors, je
pense que c'est plus là qu'on en est, c'est que tout et chacun réalise
l'importance que ça a au Québec. C'est
15 milliards de recettes touristiques, une augmentation, cette année, de
7,7 % des recettes touristiques, 95 millions de visiteurs, écoutez, ce n'est pas rien, là,
95 millions, dont le tiers sont des touristes. Alors, ça, c'est des gens
qui viennent nous voir chez nous, ils
font virer nos restaurants puis ils font virer nos hôtels. Écoutez, alors il
faut en prendre soin, et c'est là que l'accueil de ces gens-là devient
si important.
M. Drolet :
Je peux vous le confirmer en tant qu'ex-président des commerçants de Grande
Allée et d'avoir eu un commerce dans
la restauration, l'importance des événements, on a hâte qu'ils arrivent quand
les dates sont là. Merci, M. le ministre.
Mme Boulet :
Alors, bravo à tout le monde, parce que c'est vraiment une affaire de... C'est
tous ensemble qu'on a réussi à se positionner. Mais maintenant il faut
continuer sur cette lancée-là et profiter du momentum.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, Mme la ministre.
Adoption des crédits
Alors, le
temps alloué à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Tourisme étant
presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des
crédits. Le programme 1, intitulé Promotion et développement...
Des voix : ...
Le Président (M. Cousineau) :
... — s'il
vous plaît, votre attention — alors, Promotion et développement du
tourisme, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Cousineau) :
Adopté sur division.
L'ensemble des crédits du portefeuille Tourisme
pour l'exercice financier 2018-2019 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Cousineau) :
Sur division.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
La commission suspend ses travaux jusqu'après
les affaires courantes, où elle procédera à l'étude des crédits
budgétaires 2018-2019 du volet Travail du portefeuille Travail, Emploi et
Solidarité sociale. Bon appétit, merci de votre présence.
(Fin de la séance à 12 h 4)