(Onze heures vingt-sept minutes)
La Présidente (Mme Richard) :
Bonjour, bon matin. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte. Je demande à toutes les personnes
présentes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude des crédits budgétaires du volet PME et développement économique
régional du portefeuille Économie, Sciences et Innovation pour l'exercice
financier 2017‑2018. Une enveloppe de deux heures a été allouée pour l'étude de ce volet, et la mise aux
voix de l'ensemble des crédits de ce portefeuille sera effectuée à la
fin de l'étude de ce volet.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Girard (Trois-Rivières) remplace Mme Simard
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré);
M. Ouellet (René-Lévesque) remplace M. Bourcier (Saint-Jérôme); et Mme Jean
(Chicoutimi) remplace M. LeBel (Rimouski).
La
Présidente (Mme Richard) : Merci. Puisque nous débutons nos travaux à
11 h 27, avec un peu de retard, et qu'une période de deux heures doit être consacrée à l'étude des crédits
ce matin, est-ce qu'il y a un consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de
l'heure prévue, donc nous terminerions à 13 h 27? Consentement?
Merci.
PME et développement
économique régional
Discussion générale
Comme nous
n'avons pas de remarques préliminaires ce matin, je suis prête maintenant
à reconnaître une première intervention.
Nous commençons avec un premier bloc du côté de l'opposition officielle. Et je reconnais maintenant M. le député de René-Lévesque. La parole
est à vous, M. le député.
M. Ouellet : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Alors, bonjour à tous. Bonjour aux collègues, mais aussi bonjour à la vice-première ministre.
D'entrée de jeu, Mme la ministre, écoutez, j'ai cru comprendre à travers les
dernières années que l'économie ou le
ministère de l'Économie et votre rôle
sont un peu des rôles partagés. C'est un peu bicéphale, je vous dirais,
là, entre la ministre de l'Économie et votre rôle.
Et, lorsqu'on regarde un peu les cahiers de
crédits puis on regarde un peu les interventions, on a de la misère à trouver exactement qu'est-ce que le gouvernement
fait en développement économique régional. Alors, d'entrée de jeu, puis je voudrais être clair avec vous, là, on sait
que, par le passé, les CLD ont été coupés, les CRE aussi, puis il y a eu des
stratégies de façon macro au Québec qui touchaient l'ensemble de grands
secteurs d'activité. J'arrive d'une tournée Priorité PME, et ce que les entrepreneurs me disent, c'est que
malheureusement, dans le développement économique régional, ils n'en
trouvent pas leur compte.
Alors,
j'aimerais savoir, Mme la ministre, d'entrée de jeu, quel est votre plan,
quelle est votre vision et quelle est votre stratégie à titre de
ministre en matière de développement économique régional.
La Présidente (Mme Richard) :
Merci. Mme la ministre.
• (11 h 30) •
Mme Thériault :
Merci, Mme la Présidente. Évidemment, Mme la Présidente, le député de
René-Lévesque a parfaitement raison
lorsqu'il dit que nous avons des responsabilités partagées, la ministre
titulaire de l'Économie, et de la Science,
et de l'Innovation, ainsi que moi-même. Évidemment, vous n'êtes pas sans
comprendre que l'économie, ça fait partie
des priorités du gouvernement et qu'au niveau de l'économie on peut le décliner
de plusieurs façons, évidemment.
Dans mes
nombreuses responsabilités, Mme la Présidente, il y a le développement
économique régional. Donc, le
collègue veut savoir aussi ce que j'entends par... ou ce qui est sous ma
responsabilité, ou ma vision, ou les différents outils que j'ai. Je vous ferai remarquer que je suis aussi ministre
responsable de l'Allègement réglementaire et des PME. Donc, les PME, on les retrouve partout, dans
toutes les régions du Québec. Donc, il est évident que les chapeaux que j'ai
sont vraiment très compatibles. Quand on
parle d'allègement réglementaire, c'est aussi alléger de beaucoup la tâche qui
revient aux petites entreprises qu'on retrouve majoritairement dans nos régions
aussi, Mme la Présidente.
Donc, ce que je pourrais vous dire en partant,
Mme la Présidente, pour répondre en partie aux questions du collègue de René-Lévesque, c'est qu'évidemment le
ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation a quand même des bureaux régionaux, dans chacune des
régions, qui travaillent sur le terrain avec les différents organismes, que
ce soient les CLD ou les nouvelles instances
qui les ont remplacés là où il y en a. Et on travaille aussi avec Femmessor, qui est un des outils que nous avons, qui est dans
toutes les régions. Nous avons le centre de transfert aux entreprises du
Québec, qui est également sous ma responsabilité, avec des répondants dans
chacune des régions. Il y a les créneaux ACCORD. Chacune des régions s'est
dotée d'un différent créneau pour pouvoir travailler ensemble à développer des segments d'économie ou différents secteurs, comme il
peut y arriver aussi qu'il y ait des régions qui se mettent ensemble
pour développer un créneau particulier de l'économie. Donc, ça fait partie des
responsabilités qu'on a chez nous.
J'aimerais
rappeler qu'il existe toujours les FLI, les fonds locaux d'investissement,
qui... Les signatures d'entente sont
sous la responsabilité de la ministre responsable du Développement économique
régional, donc ma responsabilité. Dans
le dernier budget, Mme la Présidente, on a les fonds locaux, les FLS, les fonds
locaux de solidarité qui vont venir directement
toucher aux régions. J'ajouterai à ça évidemment les différents fonds régionaux
qui sont sous ma responsabilité, que
ce soit le fonds pour la Mauricie et le Centre-du-Québec, on a le fonds pour
Mégantic, on a également le fonds pour la MRC des Sources, le fonds de
la Gaspésie sous ma responsabilité.
Je vous
ajouterais que le soutien en entrepreneuriat se décline également dans les
régions du Québec, que ce soit le
Réseau québécois du crédit communautaire, l'entente de partenariat pour le
développement coopératif, Femmessor, j'en ai parlé, Filaction travaille
avec nous. Puis évidemment je pourrais vous dire que le développement
économique régional, c'est plus de 240 projets qui ont été développés au
cours de la dernière année dans les différentes régions.
J'ajouterais
même que, comme ministre responsable du Développement économique régional, je
travaille en étroite collaboration avec les ministres qui sont
responsables des différentes régions et qu'en plus de ça, bien, il m'arrive de travailler aussi avec différents collègues.
Exemple, si, dans une région, on va privilégier le développement touristique
pour l'économie d'une région, évidemment je
vais travailler avec ma collègue la responsable du Tourisme comme je peux...
La Présidente (Mme Richard) :
...Mme la ministre. Oui, M. le député.
M. Ouellet : Mme la ministre,
je comprends que vous nous donnez l'éventail des coffres à outils. J'aurai des questions sur ce coffre à outils là. Mais, de
façon générale, la ministre du Développement économique régional, là, à chaque
semaine, elle s'assied à son bureau puis
elle doit réfléchir sur ses interventions en développement économique régional.
C'est quoi, votre stratégie? Comment vous...
Là, vous me dites : On a des outils. Mais, de façon macro, là, votre
stratégie pour améliorer le développement économique régional, c'est
quoi?
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Merci, Mme la Présidente. De façon macro, je dirais que tous les organismes que
j'ai nommés, qui sont sous ma
responsabilité, travaillent en concertation, en collaboration avec, notamment,
les directions régionales de notre
ministère ainsi qu'Investissement Québec à rencontrer, à tous les jours, des
entrepreneurs dans nos régions pour faire avancer leurs projets. C'est
vrai avec PerforME, c'est vrai avec Femmessor. Je pense que chacune des régions...
Il ne faut
pas oublier non plus que mon collègue le ministre des Affaires municipales, de
l'Occupation du territoire et de la
Sécurité publique a lancé dernièrement la consultation avec le FARR, avec son
projet de loi où, justement, les différents intervenants économiques sur
le terrain, avec les élus municipaux, sont des partenaires de premier plan. Et chacune des régions devra faire l'exercice de
prioriser elle-même c'est quoi, son développement économique, qu'est-ce
qu'on veut amener comme projet porteur ou développement pour la région.
Donc,
évidemment, je pense qu'au cours des prochaines semaines chacun des ministres
responsables des régions aura la
responsabilité d'aller à la rencontre... Il est évident que je travaille en
étroite collaboration avec mon collègue. Je pense que le développement économique régional, Mme la Présidente, ce
n'est pas juste la responsabilité de la ministre responsable du Développement économique régional. C'est toutes les
stratégies qui sont développées par ma collègue à l'Innovation aussi... Science et à la Technologie,
qui se déploient dans les différentes régions avec nos bureaux régionaux.
Et je pense que tout outil de développement
économique, que ce soit au niveau de l'agriculture, du tourisme, la Stratégie
maritime, ça fait partie de ce qu'on fait de bon pour nos régions, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Richard) :
M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. Avec tout
mon respect, Mme la ministre, le FARR s'adresse aux élus. C'est eux et eux seuls qui vont décider des leviers à mettre
en développement. Puis là vous faites le lien avec les entreprises qui
font affaire avec les différents programmes du gouvernement. Je vais être
obligé d'être honnête avec vous, je ne vois
pas de lien direct. Alors, ma prétention, vous me corrigerez si j'ai tort, le
développement économique régional,
votre rôle, c'est d'être une courroie de transmission entre les Affaires
municipales et le ministère de l'Économie. C'est ça que je comprends?
Mme Thériault : Non,
c'est...
La Présidente (Mme Richard) :
Allez-y, Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui, Mme la Présidente. Non, c'est beaucoup plus que ça, mais je vais rappeler
à mon estimé collègue que, dans la
belle région de Lanaudière dont j'ai l'honneur d'être la ministre responsable
de la région, moi, comme ministre, je
fais partie du comité, avec les élus, pour justement s'assurer que le travail
au niveau de l'économie qui est fait avec le fonds qui est là, il y a
quand même une certaine cohérence avec les actions de notre ministère.
Donc, je pense qu'on peut... on a
clairement dit que chacune des régions va décider avec les élus, mais le développement
économique, on ne peut pas penser que c'est juste les élus municipaux. Ils le
font également avec les différents intervenants,
dont des bureaux régionaux qui sont sous la responsabilité de notre ministère.
Vous savez, appuyer le développement
économique des entreprises, c'est ce que notre ministère fait à tous les jours,
peu importe la région, peu importe le
créneau, peu importe le programme, que ce soit PerforME, que ce soit dans
l'innovation, que ce soit au niveau
de l'aluminium, que ce soit au niveau de l'exportation, que ce soit dans le
démarrage, que ce soit dans le transfert d'entreprise, que ce soit avec
Investissement Québec, nous sommes tous interreliés.
Puis
ce qui est important, c'est de comprendre que, oui, on travaille avec les
organisations locales, oui, on travaille avec les élus, on a un rôle de chef d'orchestre, entre guillemets, mais
on a un rôle de facilitateur et de courroie de transmission, oui, mais
pas que ça. Le développement économique régional, c'est beaucoup plus que ça.
M. Ouellet : Donc, si je résume, comme ministre
responsable de Lanaudière, vous
siégez avec les élus pour les dynamiques
économiques régionales, mais ce sont
tous les autres ministres du gouvernement, régionaux, qui sont à votre
place en train de faire du développement économique régional avec les acteurs
locaux.
Mme Thériault :
Je vous dirais que chacun des députés fait du développement économique dans sa
région. Vous avez certainement mes
collègues ici qui travaillent avec leurs entreprises, leurs parcs industriels.
Vous faites probablement la même
chose, vous aussi. En tout cas, je l'espère. Si vous ne le faites pas, ça ne va
pas bien parce qu'il me semble que c'est
vraiment dans la fonction du député de s'occuper de ces dossiers aussi à partir
du moment où il y a une entreprise qui
veut s'installer. Et par la suite le rôle du ministère dans l'appui dans le
développement économique régional, bien là, évidemment, le ministre peut
venir en appui, c'est sûr.
Mais
il y a des projets qui vont aller de l'avant qui se font avec Investissement
Québec ou bien qui vont se faire avec
nos directions régionales où on va regarder différents programmes qu'on a,
exemple, comme PerforME, qui est un très
beau programme à l'appui des régions. Mais honnêtement le développement
économique régional, ce n'est pas que la responsabilité de la ministre qui est responsable du Développement
économique régional. On travaille en concertation. Lorsque mes collègues
ont des projets, dans leur région, qui veulent voir le jour, ils viennent me
voir, peu importe la couleur du parti.
Je
sais que le député de Bertrand a même fait une rencontre, pas plus tard qu'en
début de semaine ou la semaine passée,
avec ma directrice de cabinet pour qu'on puisse voir de quelle manière les
responsabilités que j'ai peuvent faire en
sorte de faire avancer le projet de votre propre collègue de votre formation
politique. Donc, à mon avis, je pense que chaque député doit s'occuper de ses entreprises, de ses parcs
industriels. Vous travaillez avec vos maires comme moi, je le fais comme
ministre régionale, donc c'est vraiment la responsabilité de tous et chacun.
La Présidente
(Mme Richard) : Merci. M. le député.
M. Ouellet : Je vais aller un peu plus loin, Mme la ministre. Lorsqu'on a transmis
les cahiers, on a demandé qu'on nous
indique les montants qui ont été transférés à chaque MRC pour les fonds locaux
d'investissement. Vous l'avez annoncé comme
étant un outil important de développement régional. On n'a pas eu de réponse.
On nous dit que ce sont les MRC qui sont
responsables de la gestion des fonds locaux d'investissement. Ce que j'essaie
de comprendre, Mme la ministre, c'est que
vous semblez être pleine de bonnes intentions, mais comment on peut évaluer
l'intention ou la qualité de votre travail si la reddition de comptes
vers vous, elle est presque nulle?
C'est-à-dire
que vous me dites que ce sont les différents ministres régionaux qui
travaillent puis qui amènent les dossiers. Mais, comme ministre
responsable du Développement régional, j'aimerais savoir comment vous évaluez
ou comment vous pouvez intervenir quand ça marche bien ou ça ne marche pas
assez bien. Et, dans le cas des FLI, on a demandé
des sommes, puis on nous dit qu'on ne peut pas avoir cette réponse-là. Les MRC
sont responsables des fonds. Alors,
vous êtes responsable de quelque chose et pour laquelle vous semblez ne pas
avoir les mains sur le volant des fonds locaux d'investissement. Est-ce
que je me trompe?
• (11 h 40) •
La Présidente
(Mme Richard) : Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui. Mme la Présidente, je répondrais tout simplement à mon collègue que mon
bilan, c'est la quantité d'interventions, le développement économique, la
création d'emplois ainsi que le taux de chômage qui a baissé dans toutes
les régions. Je pense que ça, ça parle, ça parle. Ça dit tout ce qu'il y a à
dire.
Par
contre, je vais répondre à la question des FLI, Mme la Présidente, parce qu'il
y a une volonté des MRC d'être eux-mêmes
chefs d'orchestre dans ce qu'on fait avec les fonds locaux d'investissement. Et
puisque nous, on a considéré que les
municipalités, les MRC, ce n'est pas des créatures du gouvernement, on leur a
donné quand même un certain volet d'autonomie
et on leur donne des responsabilités. Mais, pour parler de chiffres, puisque le
collègue en a demandé, je vous dirais
que les FLI ont été créés suite à l'adoption, en 1997, de la Politique de
soutien au développement local et régional pour soutenir les projets d'entreprise sur chaque MRC, que,
présentement, le gouvernement a prêté 172 millions sans intérêt pour que les MRC puissent travailler avec des sous
à mettre dans leurs FLI, que la capitalisation actuelle est environ de 146 millions de dollars et que le FLI
comprend un volet général pour le soutien aux entreprises en démarrage ou
encore en expansion ainsi qu'un volet
de relève, puisqu'on a aussi besoin de la relève entrepreneuriale, et que les
aides financières sont faites sous forme de prêts, de prêts
participatifs, de garanties de prêt et de participation au capital-actions, et évidemment les subventions sont exclues des fonds
locaux d'investissement. Donc, ça vous donne une bonne idée sur l'argent
qui est dans les mains de nos élus aux MRC.
La Présidente
(Mme Richard) : Je vais donner la parole au député de
René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui, oui, merci. Mme la ministre, je sais comment
fonctionnent les FLI, j'ai eu à travailler avec eux par le passé. Ce que je veux savoir : Dans
chacune des MRC, combien d'argent ont les FLI? Combien représentent les FLI pour chacune des MRC? C'est quoi l'effet que
ça a eu sur la création d'emplois? Vous nous dites que, grâce à vos interventions, il y a eu création d'emplois, il y
a eu baisse du taux de chômage. Vous dites que le FLI est un de vos outils.
Alors, je veux savoir comment vous évaluez
votre travail par les FLI et j'ai besoin de connaître combien d'argent investi
dans les FLI, la dernière année, et combien d'emplois créés ou maintenus grâce
à ça.
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui, Mme la Présidente, ce qu'on m'indiquait, le temps que le collègue posait
sa question, c'est que la ventilation
exacte des montants existe, mais que c'est sous la responsabilité du ministère
des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire. Mais il y a
bel et bien une comptabilité ainsi qu'une ventilation qui est faite.
Là, j'ai
compris qu'il me demandait combien d'emplois avaient été créés. Évidemment,
vous comprendrez que je n'ai pas le
détail pour chacune des MRC non plus avec moi aujourd'hui, mais, par contre, je
peux tout simplement vous dire que je
crois sincèrement que le taux de chômage, qui a baissé dans chacune de nos
régions au Québec depuis que nous sommes là, parle vraiment de la
création d'emplois.
Lorsqu'on
regarde, exemple, la région de la Côte-Nord, qui est votre région, Mme la
Présidente, le taux de chômage a baissé de 8,7 % à 6 %. Donc,
on parle d'une baisse de 2,7 %, c'est presque 30 %, donc ce n'est
quand même pas à négliger. Et c'est la
région également du député de René-Lévesque, si je comprends bien. Donc,
évidemment, la création d'emplois fait en sorte que le taux de chômage
baisse.
La Présidente (Mme Richard) :
...le temps file. Il vous reste 1 min 5 s.
M. Ouellet : Oui. Écoutez, là, je comprends que cette reddition de comptes là est dans le ministère des Affaires municipales. Encore
une fois, je ne veux pas vous blâmer,
mais vous vous dites responsable de l'Économie, mais toute cette reddition de comptes là ne passe pas entre vos mains, vous ne savez
pas qu'est-ce que ça donne. Alors, permettez-moi de douter
de l'implication du gouvernement en matière de développement économique
régionale par votre fonction.
Juste en
terminant, parce que ma collègue va continuer, vous avez parlé de la Côte-Nord.
Les gens de Sept-Îles demandent un fonds pour la création... un fonds
d'urgence pour les PME de la Côte-Nord qui sont en crise actuellement. J'aimerais avoir votre avis là-dessus.
Est-ce que ça serait pertinent de le mettre en place, tout
comme le Centre-du-Québec a le
sien, la Gaspésie a le sien, Les Sources ont le sien?
La
Présidente (Mme Richard) : Il faut que vous répondiez en 20 secondes,
sinon ça va aller sur le prochain bloc. Il reste 20 secondes, Mme la
ministre.
Mme Thériault : Bien, je vais amorcer un début de réponse, puis
j'y reviendrai après, Mme la
Présidente. Mais c'est faux de dire que je ne sais pas ce que ça
donne parce que, quand on parle du taux de chômage qui baisse,
c'est de la création d'emplois directe.
Donc, je sais exactement qu'il y
a des résultats puis je peux tout simplement mentionner aussi au bénéfice
de mon collègue que, dans chacune des directions régionales, on a
un représentant au ministère qui siège à la MRC sur le comité des FLI.
La
Présidente (Mme Richard) : C'est
tout le temps que disposait l'opposition officielle. C'est maintenant le temps alloué au gouvernement. M. le
député de Beauce-Sud, vous avez la parole.
M.
Busque : Je vous remercie, Mme la Présidente. Alors, permettez-moi, Mme la
Présidente, étant donné que
c'est ma première intervention ce matin, de saluer mes collègues de la partie gouvernementale,
saluer également les collègues de l'opposition
officielle ainsi que la deuxième opposition, vous saluer, bien entendu,
Mme la Présidente, ainsi que le
secrétariat, Anik, et, bien entendu, j'aimerais saluer la ministre, ainsi que
tous les gens qui l'accompagnent, ainsi que les gens qui sont dans la
salle avec nous ce matin.
Alors, Mme la
Présidente, moi, j'aimerais entretenir la ministre de développement régional,
de création d'emplois, de
développement de produits, de compétitivité, de rayonnement régional de nos
entreprises, de rayonnement national de nos entreprises et de
rayonnement international de nos entreprises. Alors, j'aimerais entretenir la
ministre de la démarche ACCORD. Alors, la
démarche ACCORD, ça vient de... Il y a quelques années, il y a eu des démarches
de clusters, qu'on appelait... alors,
clusters, on parle de grappes industrielles qui ont fait l'objet d'un fort
engouement académique et politique.
Le terme
«grappe» est à la mode, et le concept est séduisant. En effet, dans un contexte
de compétition intense entre pays et
régions, on assiste à une remise en cause du positionnement concurrentiel des
territoires qui doivent s'adapter à une
modification porteuse d'opportunités et d'incertitudes. Pour les pouvoirs
publics soucieux de renforcer les potentialités de leurs régions, les grappes apporteraient des solutions recherchées.
Entre autres, la concentration d'entreprises et les avantages qui en découlent apparaissent comme un
vecteur d'innovation et de compétitivité des économies régionales.
Alors,
naissance des clusters, naissance des grappes. Au Québec, on a la naissance de
la démarche ACCORD. La démarche
ACCORD, c'est quoi? Ça signifie une action concertée de coopération régionale
de développement. Alors, en quoi ça consiste? Alors, c'est une démarche stratégique de
développement économique du Québec qui repose avant tout sur la notion d'excellence. Alors,
concrètement, la notion d'excellence, ça se traduit dans... Si on prend une
région donnée, ce qu'on fait, c'est
qu'on établit l'expertise et la compétence reconnues dans un territoire donné,
une région donnée, dans un secteur
d'activité économique spécifique, après quoi on en évalue le potentiel d'être
compétitif sur les marchés internationaux et de devenir une image de
marque forte du territoire considéré.
Alors, parmi
les caractéristiques d'un créneau d'excellence, on note la présence de
compétences industrielles et de produits
spécifiques qui distinguent un territoire, des entreprises actives dans un
secteur économique, une main-d'oeuvre qualifiée
dans ce secteur économique et la présence de disponibilité en formation et en
développement de main-d'oeuvre, la présence et/ou l'accès à des services
de soutien et à des technologies destinées à des marchés de haut potentiel de croissance. Alors, un créneau d'excellence repose
sur une mobilisation large et constante de gens d'affaires, d'entrepreneurs
et de leaders économiques et sociaux d'une région.
Alors, au
niveau de la démarche ACCORD, moi, j'aimerais vous parler d'une démarche ACCORD
qui a touché Chaudière-Appalaches,
qui est ma région. Alors, en Chaudière-Appalaches, la démarche ACCORD au niveau
de créneaux d'excellence, il y en a
trois qui ont été identifiés. Alors, le premier, on parle de la Vallée de la
plasturgie, le deuxième, qui valorise le bois dans l'habitation, et le
troisième, dont je vous parlerai un peu plus, qui a trait aux matériaux
textiles techniques. Alors, voilà les trois créneaux en Chaudière-Appalaches.
Alors, plus
spécifiquement, j'aimerais vous parler de matériaux textiles techniques. Alors,
c'est, bien entendu, comme je le
disais, c'est dans le secteur d'activité des textiles, mais c'est quoi, ça, les
matériaux textiles techniques? Alors, ce
créneau est devenu un pôle de compétence important à la suite de la
mobilisation régionale consécutive à la chute du secteur du textile traditionnel. Alors, on se rappelle très bien, il y a
quelques années, les problèmes éprouvés dans le textile. Alors, en
Chaudière-Appalaches, ça a été la naissance du créneau excellence Textiles
techniques.
• (11 h 50) •
Alors, la clé
du succès des entreprises qui composent ce créneau réside dans la conception de
matériaux textiles intelligents — eh oui! intelligents — et à
valeur ajoutée ainsi que dans l'implantation de procédés respectueux de l'environnement. Alors, plus spécifiquement,
comment ça s'est passé, ce développement de créneaux d'excellence des textiles techniques, c'est qu'en 2008 six
entreprises de Chaudière-Appalaches oeuvrant dans le secteur des textiles
techniques se sont regroupées afin de former un créneau d'excellence.
2009‑2010, ces entreprises ont travaillé en concertation afin d'identifier et de mettre en place des projets
conjoints qui contribueraient à augmenter leur compétitivité à l'échelle
mondiale.
Alors,
comment ça a... Quelques conclusions de ces rencontres. 2009‑2010, on a procédé
à la conception d'une vitrine
thématique visant à valoriser l'expertise et les caractères innovants des
entreprises de textiles techniques dans le secteur du transport et de la santé. On a également organisé des
missions, ce qui a fait que ce secteur s'est littéralement développé à
une vitesse grand V.
Ces produits,
qui ont contribué à créer les conditions gagnantes pour une collaboration
fructueuse entre les membres, ont fait
émerger un défi commun de plus en plus préoccupant pour faire face à la
concurrence mondiale : l'approvisionnement
en fibres textiles techniques de haute qualité a un prix compétitif. Les
membres ont identifié le recours à des fibres revalorisées comme une
possibilité intéressante.
Alors, la clé
du succès des entreprises qui composent ce créneau réside dans la conception de
matériaux intelligents et à valeur
ajoutée ainsi que dans l'implantation de procédés respectueux de
l'environnement. Aujourd'hui, ces entreprises, réunies dans différents
secteurs industriels, dont le textile industriel, matériel de transport,
médical, environnement, protection des
individus, vêtements, créent, bon an, mal an, 1 000 jobs. Alors, le
dynamisme des entreprises membres de
ce créneau a été bien démontré par le nombre d'emplois créés et également par
la croissance du chiffre d'affaires, qui est de 28,5 % depuis la création du créneau, ce qui est assez
exceptionnel. Ça met en lien également le slogan d'ACCORD, qui est Agir
ensemble pour être compétitif.
Alors, il n'y
a pas seulement qu'en Chaudière-Appalaches qu'on a eu des formations de
créneaux d'excellence. D'ailleurs, à
ce chapitre, le 28 février 2017, la ministre annonçait un
400 000 $ au Conseil de la transformation alimentaire pour un
projet de 1,2 million de dollars. Alors, c'était dans la région de Granby.
Également, le
2 mars 2017 dans la région de Trois-Rivières, la ministre des PME et de
l'Allègement réglementaire annonçait
une aide financière de 340 000 $ pour la création d'un créneau
d'excellence en fabrication de machines. Alors, en conclusion, il est certain que la démarche ACCORD a généré plusieurs
projets d'envergure à ce jour. La démarche ACCORD demeure une priorité
de l'action gouvernementale pour développer l'économie des régions du Québec.
Moi,
j'aimerais, Mme la ministre, vous entendre sur cette démarche. J'aimerais avoir
un portrait de vous, un bilan, bien
entendu, de la démarche ACCORD en relation avec le développement des régions,
et ce, pour toutes les régions du Québec, Mme la ministre.
La Présidente (Mme Richard) :
Merci, M. le député de Beauce-Sud. Mme la ministre.
Mme Thériault : Oui.
Merci beaucoup. Bien, je commencerais par dire qu'il y a quand même
31 créneaux régionaux, qu'il y a un pôle, cinq créneaux interrégionaux et
que c'est 3 425 000 $ en soutien pour tous les créneaux confondus. Je pense que chacune des régions a ses
spécificités, chacune des régions a des atouts, chacune des régions a
des forces.
Chacune des
régions a vécu, à un certain moment donné, Mme la Présidente, des difficultés
qu'elles ont traversées dans leur
tissu économique. Et cette démarche-là des créneaux ACCORD, comme le collègue
l'a expliqué, c'est vraiment fait
pour que les gens d'un secteur donné puissent travailler ensemble à trouver des
solutions plutôt que de réinventer la roue à chaque fois qu'il y a une
problématique.
Évidemment,
vous allez me permettre de faire un petit clin d'oeil à nos collègues ainsi
qu'à vous, Mme la Présidente. Sur la
Côte-Nord, il y a un créneau ACCORD qui va de 2014 à 2019, pour cinq ans, où on
parle là de l'ingénierie des procédés
industriels miniers et métallurgiques. Donc, on peut comprendre que ça touche
vraiment une spécificité qui est reliée
directement à la Côte-Nord, que, si je regarde au Saguenay—Lac-Saint-Jean, il y a trois créneaux dans le secteur de la collègue la députée
de Chicoutimi, il y a
l'agroboréal, 2013‑2018, il y a le tourisme d'aventure et d'écotourisme, là,
qui est toujours sur cinq ans, 2014‑2019,
et la transformation de l'aluminium de 2010 à 2015. Et je pense qu'il est
important de vous rappeler aussi que ça fait maintenant 10 ans que
la démarche ACCORD existe. Donc, nous sommes dans le 10e anniversaire. J'ai eu l'occasion d'ailleurs de faire une déclaration de députée à cet effet pour souligner
l'excellent travail de nos gens sur le terrain.
Et le député
de Johnson, lui, est dans la région de... Centre-du-Québec? Centre-du-Québec.
Donc, à ce moment-là, le
Centre-du-Québec, dernièrement j'ai eu l'occasion d'annoncer... Non, ça touche
la Mauricie, désolée. Pour le Centre-du-Québec,
j'ai un créneau interrégional où vous travaillez avec l'Estrie, les Laurentides
et la Montérégie. Il y a un pôle d'excellence québécois en transport
terrestre, qui est une démarche qui est valide jusqu'en 2018. Et, dans le Centre-du-Québec, il y a deux autres
créneaux : un pour Meuble et bois ouvré ainsi qu'un autre, qui est
Textiles techniques.
Donc,
évidemment, je pense que chacune des régions, le tissu industriel de chacune des régions là où il y avait le plus de chance de développement économique, c'est
avec ça qu'on travaille les créneaux ACCORD. Et je trouve que c'est une démarche qui est vraiment intéressante
parce que ça permet aux gens du milieu de travailler ensemble plutôt que de trouver chacun des solutions chacun de leur
côté. Tout le monde se met ensemble, tout le monde passe par-dessus le secret de comment on fait pour faire avancer
nos dossiers dans notre domaine, et ça donne vraiment des résultats. Donc,
c'est pour ça que cette démarche-là a
célébré cette année sa 10e année et que nous continuons de lancer des nouveaux
créneaux à chaque fois que le besoin se fait sentir.
La Présidente (Mme Richard) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Mes
salutations d'usage, naturellement, à mes collègues, et aux collègues de l'opposition
officielle, et à vous, toute l'équipe, Mme la ministre. Mme la Présidente, oui,
comme je l'ai mentionné avant-hier, lors de
l'étude des mesures en allègement réglementaire,
depuis que je suis député, c'est-à-dire en 2008, j'ai toujours eu le privilège d'être adjoint au ministre des
Petites et Moyennes Entreprises et maintenant à ma collègue actuelle,
ministre, d'Anjou.
Chacun d'eux a
fait avancer l'entrepreneuriat et l'économie du Québec de façon notable. Un des
éléments marquants que notre gouvernement a mis en oeuvre, qui porte ses
fruits aujourd'hui, est la Stratégie québécoise de l'entrepreneuriat intitulée, comme on l'a déjà dit, Foncez! Le Québec
vous admire. En 2010, nous avions fait, M. le Président, la tournée des 17 régions du Québec pour
écouter, échanger et élaborer une stratégie visant à stimuler l'entrepreneuriat
et à faciliter la vie des entrepreneurs.
Souvenons-nous, Mme la Présidente, c'est
toujours bien important de le mentionner, que cette stratégie sur l'entrepreneuriat ne faisait pas partie, en fait,
dans les priorités des Québécois dans le passé. L'entrepreneuriat était un
sujet peut-être un petit peu tabou. Alors,
aujourd'hui, je pense que ça fait partie du vocabulaire de beaucoup
d'organisations pour faire en sorte
qu'on aille plus loin avec ce message-là de stimuler l'entrepreneuriat, de
valoriser l'entrepreneuriat, c'est-à-dire
de promouvoir la reconnaissance collective des entrepreneurs, de développer l'entrepreneuriat
en misant sur un système d'éducation stimulant pour le goût
d'entreprendre au lieu souvent de décrocher.
À ce propos,
M. le Président, permettez-moi de souligner la complémentarité du travail des
membres de notre gouvernement. En
effet, la ministre de l'Enseignement supérieur annonçait hier au cégep de
Limoilou, dans mon comté, un soutien financier de 9 millions sur
trois ans — de
dollars — pour
appuyer une initiative de 15 cégeps de toutes les régions du Québec pour accompagner les étudiants dans leur projet
entrepreneurial par le biais de projets école-entreprise, de soutenir l'entrepreneuriat par le biais d'un
appui à la création, à la croissance et au transfert d'entreprise, le défi des
20 prochaines années, parce que c'est
urgent, Mme la Présidente, parce que la population est de plus en plus
vieillissante, et aussi,
naturellement, c'est le cas des entrepreneurs aussi. Alors il va y avoir un
gros, gros besoin de reprise entrepreneuriale, d'optimiser
l'entrepreneuriat par des mesures d'allègement réglementaire, mesures dont nous
avons discuté il y a deux jours, et enfin de dynamiser l'entrepreneuriat dans
une action renforcée et concertée sur le terrain.
• (12 heures) •
Cette
stratégie, Mme la Présidente, avait fait consensus lors du sommet qui a eu lieu
ici, à Québec. Malheureusement, après
le dépôt de la stratégie, il y a eu élection en 2012, au terme duquel nous nous
sommes retrouvés à l'opposition. Nous en
connaissons le résultat. Heureusement, cette période n'a pas été trop longue, car,
pendant ce temps, ce sont les entrepreneurs
québécois qui en ont fait les frais. De retour au pouvoir en 2014, mon collègue
de Trois-Rivières a remis l'entrepreneuriat
au premier rang et organisé une tournée du Québec pour consulter les
entrepreneurs sur les enjeux de l'allègement
réglementaire. Mme la ministre, qui a repris le portefeuille des Petites et
Moyennes Entreprises et l'Allègement réglementaire,
a donné suite aux recommandations et a présenté, en septembre dernier, le plan
gouvernemental d'allègement réglementaire
2016‑2018. D'ailleurs, dans la tournée de mon collègue de Trois-Rivières, il y
avait eu aussi, naturellement, beaucoup
de recommandations par rapport à la faiblesse du volet environnemental
auquel... ça donnait aux entrepreneurs des
maux de tête épouvantables. Alors, notre ministre de l'Environnement a aussi
contribué en, naturellement, déposant un projet de loi pour aider,
naturellement, à simplifier les décisions environnementales.
L'importance
que nous avons accordée à promouvoir l'entrepreneuriat
donne aujourd'hui des résultats probants. On observe en effet un bond spectaculaire du taux d'intention
d'entreprendre dans l'ensemble de la population québécoise. Se situant de 7 % en 2009, il a triplé pour
s'établir à 21 % en 2016. Comme l'indique le Réseau M dans son rapport sur
l'indice
entrepreneurial québécois 2016, et je cite : «Beaucoup d'efforts ont été
déployés ces dernières années, particulièrement
en sensibilisation et en promotion de l'entrepreneuriat. Ces changements
semblent avoir réussi à donner un réel coup d'envoi et de redresser le
cap de notre dynamisme entrepreneurial.»
Comme vous le
constatez, notre Stratégie québécoise de l'entrepreneuriat est un réel impact
sur le dynamisme de l'économie
québécoise. De plus, pour appuyer les initiatives entrepreneuriales dans toutes
les régions, notre gouvernement soutient une série d'organismes qui
offrent des services visant à atténuer les barrières à l'entrée pour le
démarrage, la croissance et le transfert d'entreprises. On compte, entre
autres, sur le Centre de transfert d'entreprise du Québec, qui accompagne les cédants et les repreneurs sur
l'ensemble du processus de transfert, Femmessor, qui soutient les projets
d'entreprise, est tenu par des femmes
entrepreneurs et par l'accompagnement et la formation des activités de
réseautage et de l'investissement, MicroEntreprendre, qui portait
jusqu'à tout récemment le nom de Réseau québécois du crédit communautaire, qui
dispose de plusieurs fonds d'investissement locaux provenant de la communauté
pour offrir du capital aux personnes qui rencontrent des obstacles, les
activités d'OSEntreprendre, qui contribuent à une perception positive du métier
d'entrepreneur et de les encourager en démarrage et à persévérer, le Réseau M
de la Fondation de l'entrepreneurship, qui
assure le soutien des mentors et des mentorés tout en appuyant ses différents
partenaires locaux et régionaux au
Québec. Nous avons travaillé fort, Mme la ministre, pour, naturellement, donner
le goût d'entreprendre. Voilà, Mme la
Présidente, des actions concrètes pour stimuler l'entrepreneuriat, mais,
surtout, de permettre à nos jeunes une très bonne job et au sein de leur
propre entreprise, c'est ça, créer de la richesse.
Mme la
ministre, vous avez, vous aussi, naturellement, mené des consultations dans le
milieu, des consultations auxquelles
j'ai moi-même assisté. C'était d'ailleurs très inspirant d'avoir réuni autour
de la même table des représentants de
tables régionales en entrepreneuriat de tout le Québec et les entendre sur ce
qu'on peut faire pour propulser l'entrepreneuriat québécois.
Alors, Mme la
ministre, j'aimerais ça vous entendre davantage, on en parle beaucoup, mais,
s'il vous plaît, la parole est à vous.
La Présidente (Mme Richard) :
Merci beaucoup, M. le député de Jean-Lesage. Mme la ministre.
Mme Thériault : Et j'ai
combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Richard) :
Vous avez 2 min 17 s.
Mme Thériault :
Merci, Mme la Présidente. Je fais bien de demander. Vous savez, j'étais
entrepreneur dans ma vie d'avant, parce que, oui, on a une vie
politique, mais on a tous fait quelque chose avant, beaucoup d'entrepreneurs alentour de la table, beaucoup de gens qui ont été
impliqués dans les milieux d'affaires. Évidemment, on comprend tous que
mon collègue le député de Jean-Lesage est mon adjoint parlementaire aussi et
qu'il est passionné, puisqu'il a été lui-même
un entrepreneur dans sa vie d'avant, qu'il a eu le plaisir d'être adjoint
parlementaire de plusieurs ministres qui ont travaillé au développement économique. Donc, le précédent plan
d'action de l'entrepreneuriat, c'est en grande partie à lui qu'on le doit parce
qu'évidemment c'est lui qui a travaillé sur le terrain. Il a parcouru toutes
nos belles régions. Et je suis très fière de pouvoir compter sur sa
participation et son aide, son soutien constant à presque tous les jours, Mme
la Présidente.
Évidemment,
je vous dirais que le plan d'action en entrepreneuriat que nous aurons le
plaisir de lancer d'ici la fin du
mois de juin, je vais le dire comme ça, lui aussi, qui va s'appeler le plan
d'action gouvernemental en entrepreneuriat, ce qu'on appelle le PAGE, je vous dirais que, dans toutes les régions,
il y a des présidents et des présidentes de tables d'action en entrepreneuriat qui sont vraiment très actifs
présentement à la réalisation de ce nouveau plan qui sera dévoilé sous peu.
Je vous
dirais aussi qu'évidemment toutes les questions de relève entrepreneuriale sont
des questions vraiment importantes.
Je vous dirais que, parce qu'on regarde les questions de relève aussi, on prend
le temps de regarder la place des femmes
dans le milieu des affaires. On comprendra que Femmessor est un outil qui ne
sera pas nécessairement le seul. Lorsqu'on
parle du monde des affaires, on doit aussi faire en sorte que nos concitoyens
qui sont issus de l'immigration puissent
définitivement contribuer à enrichir eux aussi le Québec avec différentes mesures. Donc, on aura la possibilité de voir, Mme la Présidente, dans le futur plan d'action, différentes
actions qui vont s'adresser à ces différents types de clientèle.
La
Présidente (Mme Richard) : Merci,
Mme la ministre. Maintenant,
je reconnais le député de Johnson pour son temps, donc, pour le deuxième
groupe d'opposition. M. le député, vous avez la parole.
M. Lamontagne : Merci,
Mme la Présidente. En toute
collégialité avec ma collègue ministre, mon temps est limité aujourd'hui, ça fait que j'apprécierais si on pouvait vraiment
garder suite, là, quand je prends quelques minutes, qu'elle prenne à
peu près le même nombre de minutes, un petit peu, là. Avant-hier, on était ensemble, puis je sais que vous avez
le verbe facile, et il peut être agréable aussi, mais, s'il vous plaît, essayer
de respecter mon temps.
La Présidente (Mme Richard) :
Soyez rassuré, M. le député, je vais voir à ce que le temps soit équitable.
M. Lamontagne :
Vous êtes bien gentille. Mon collègue de Jean-Lesage vient de parler de la
Stratégie québécoise d'entrepreneuriat
qui avait été déposée, là, je pense,
c'est 2011, puis qui portait, là, sur une stratégie en cinq axes, là. Alors,
dans cette stratégie-là, on identifiait un
certain nombre de cibles qu'on disait qui étaient réalistes pour 2020. Alors,
avant d'aller plus loin, j'aimerais
ça juste savoir un petit peu où on en est par rapport à une couple d'objectifs,
là. Entre autres, une des premières cibles qu'on avait, on voulait une augmentation
de 20 000 nouveaux propriétaires d'entreprise d'ici 2020 afin de contrer la pénurie appréhendée
d'entrepreneurs. Alors, où on en est aujourd'hui? On est rendus en 2017,
là, on est à trois ans, là, de la fin, là,
si on veut, là. Alors, combien d'entrepreneurs on a réussi à créer comme ça,
là, des nouveaux propriétaires?
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Bon, c'est une question un peu complexe que mon collègue me pose. Ce que j'ai
ici, c'est le bilan de la Stratégie québécoise
de l'entrepreneuriat. Ce qu'on porte à ma connaissance, ce sont des montants
d'argent avec l'intervention du
gouvernement. Donc, on parle... Au final, l'intervention du gouvernement s'est
établie à 199 millions sur
quatre ans; 88 ont été versés pour la réalisation de mesures budgétaires; 111 correspondent à la part publique de la capitalisation des fonds d'investissement; 96 % des montants prévus
ont été versés, et la totalité des investissements publics prévus dans les fonds de financement ont été
concrétisés; que les fonds de financement ont été lancés pour une
capitalisation totale de 322...
La Présidente (Mme Richard) :
M. le député.
M. Lamontagne :
Non, c'est juste que... Je vous entends, Mme la ministre, c'est juste que vous
avez des cibles. Première cible,
c'est : On veut une augmentation de 20 000 nouveaux
propriétaires. Ça veut dire que vous devez avoir un chiffre de départ, vous devez suivre combien il y en a de nouveaux
puis à un moment donné, arrivée en 2020, voir si vous avez rencontré
votre objectif.
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
On me répond que ça n'a pas été mesuré, là, qu'on pourra prendre le temps de le
faire et de revenir avec les chiffres qu'on acheminera évidemment à la
présidence de la commission.
M. Lamontagne :
O.K. Bien, à ce moment-là, on a... parce que c'était très important, là. Page
15 de la stratégie, là, on parle de
cibles pour 2020 puis on a quatre mesures. C'est vous-mêmes qui amenez ces
mesures-là. Alors, moi, on est rendus
en 2017, j'aimerais bien ça savoir où est-ce qu'on est rendus par rapport à nos
mesures. Ça fait que je sais que je ne l'aurai pas aujourd'hui, mais je
m'attendrais à ce que ça soit déposé. Si on les a comme cibles, on doit les
mesurer en quelque part. C'est bon?
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
Mme Thériault : C'est exactement
ce que je viens de répondre à notre collègue. Évidemment, ces cibles vont
jusqu'en 2020. Donc, on comprend qu'on est au début de 2017 ou dans le premier
tiers de 2017, il reste encore plus de la moitié. Mais il est évident que, puisque c'est une question qui est
très, très précise, on aura certainement le temps de faire le décompte, comme je viens de m'y engager, et
qu'il y aura des chiffres qui pourront être portés à sa connaissance par le
biais de la commission, évidemment.
M. Lamontagne :
Dans ce contexte-là, Mme la ministre vient de parler de son nouveau plan
d'action gouvernemental en entrepreneuriat, qui
vient faire suite à la Stratégie québécoise d'entrepreneuriat pour laquelle on avait
certaines cibles, là, puis qu'on
espère avoir atteint ces cibles-là ou qu'on est en voie de les atteindre.
D'arriver avec un nouveau plan
d'action, qu'est-ce qu'il restait à développer par rapport à l'autre plan d'action ou qu'est-ce
qu'on cherche à... qu'est-ce qu'il
reste à développer, c'est ça,
par rapport à la stratégie initiale que vous avez déposée, là?
En quoi on avait besoin d'une nouvelle politique, parce que ça portait quand
même, là, jusqu'en 2020, nos cibles, là?
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
• (12 h 10) •
Mme Thériault : Oui, merci,
Mme la Présidente. Évidemment, je
pense qu'il faut être en mesure de
pouvoir s'adapter assez rapidement
aux changements qui sont devant nous. Je pense que je ne surprendrai
certainement pas mon collègue en lui disant qu'on a un problème de
relève entrepreneuriale, qu'il y a des gens qui vont vouloir prendre leur
retraite, qu'il faut s'assurer d'avoir des entrepreneurs pour pouvoir prendre
cette relève-là, que ce soit par le biais de la relève familiale, de la relève à l'interne de l'entreprise ou encore au niveau
des employés où on pourrait former des coopératives. Donc, il y a des nouvelles initiatives que nous
devons mettre sur pied. C'est pour ça qu'il y a un centre de transfert aux
entreprises qui a vu le jour depuis un an et
demi. Donc, à partir du moment où il y a des nouvelles problématiques ou des
nouvelles technologies, il faut être en
mesure de réajuster le tir. C'est
évident que, présentement, il y a beaucoup plus de femmes
qui veulent démarrer des entreprises. On a la possibilité d'avoir des entreprises
à domicile beaucoup plus facilement
aujourd'hui avec les nouvelles technologies. Lorsqu'on regarde les nouvelles entreprises
qui ont été créées, qui souvent vont aller
chercher des prix de par l'explosion des commandes, l'avènement du commerce en
ligne fait une différence aussi.
Donc, il est
évident qu'on doit réajuster nos stratégies. Je pense qu'il y a certaines régions où le
tissu industriel manufacturier s'est détérioré. Bien qu'il y ait
des créneaux encore qui soient là, il faut être en mesure de miser sur des
nouveaux attraits, que ce soit au niveau de l'agroalimentaire, où présentement
c'est en plein essor, on voit qu'il y a beaucoup de développement là. Il y en a avec l'industrie
touristique aussi. Donc, il est évident... Toutes les microbrasseries, qu'on ne voyait pas auparavant. Donc, je pourrais vous nommer
plusieurs secteurs comme ça. Donc, il est évident qu'il faut refaire une
stratégie qui cadre avec la réalité d'aujourd'hui.
M. Lamontagne :
Est-ce que vous avez identifié... avez-vous un document qui montre un peu
justement le plus que vous voulez
ajouter à l'ancienne stratégie? Est-ce qu'il y a comme un bilan que vous avez
fait, provisoire, de l'ancienne stratégie puis le pourquoi que ça prend
un nouveau plan? C'est-u quelque chose qui serait disponible?
Mme Thériault :
Bien, je pense que, si vous regardez dans le budget, le plan économique du
Québec, à la page B.135, on parle des
grands objectifs du plan d'action, donc valoriser l'entrepreneuriat, développer
des compétences entrepreneuriales. Ce n'est pas péché, de devenir
entrepreneur, je pense.
M. Lamontagne : Oui, mais, dans
l'ancienne stratégie, je présume que ça voulait faire la même chose.
Mme Thériault :
Bien, peut-être, oui. Écoutez, c'est parce que moi, je n'étais pas dans
l'ancienne, je suis dans la future.
Donc, c'est sûr que, là, si vous regardez ici, bon, stimuler la présence d'un
plus grand nombre d'entrepreneurs, notamment
chez les jeunes, les femmes et les personnes immigrantes, c'est normal aussi,
on voit de plus en plus de jeunes entrepreneurs.
Steve Jobs a déjà été plus jeune aussi, on comprend, quand il a lancé... Donc,
c'est sûr que nous, on veut stimuler
ça, on le fait par différentes manières. Lorsqu'on regarde, stimuler
l'entrepreneuriat technologique et les nouvelles formes de soutien comme les incubateurs, les accélérateurs, c'est des
nouvelles façons, également. Certaines existent dans différentes régions depuis longtemps, mais on voit
que, pour des gens qui veulent innover, souvent, c'est la manière de pouvoir partir. Donc, favoriser le réseautage, le
mentorat, il y a des formules à succès qui existent déjà, mais qui méritent
d'être perpétuées. Et, à chaque nouvelle
génération, il y aura toujours de l'éducation à faire sur ce qu'est un entrepreneur.
Et c'est bien évident qu'il y a toujours une transformation du métier
d'entrepreneur.
M. Lamontagne :
...la politique que vous allez annoncer, là, rapidement, comment elle a été
rédigée, ça a été quoi, le processus? Est-ce que vous avez été impliquée
dans ce processus-là? Est-ce qu'il y a eu une tournée au Québec?
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui. Mme la Présidente, évidemment, la première des choses qu'on a faites,
c'est qu'on a mis tous les présidents
de table d'action en entrepreneuriat... Dans chacune des régions du Québec, les
17 régions, il y a un président avec
une table locale. Évidemment, il y a des organismes nationaux qui ont été
consultés, donc la Fondation de
l'entrepreneurship, le Centre de transfert d'entreprise du Québec, Femmessor,
OSEntreprendre, l'École d'entrepreneurship de Beauce, le startup
festival. Donc, vous voyez qu'on en mène quand même assez large.
Dans les
présidents des tables qu'on a, exemple, le président de la table de Montréal,
on parle de M. Éric Fournier, qui
est chez Moment Factory. Lorsqu'on regarde celle de l'Estrie, bien, c'est
M. Noël, qui est à l'Accélérateur de création d'entreprises technologiques. Donc, tous les créneaux
sont couverts soit par nos présidents de table soit par les organismes nationaux, sans compter les consultations qu'on a
faites, exemple, auprès des chambres de commerce. J'ai eu l'occasion d'aller parler aussi devant le Regroupement des
jeunes chambres de commerce, donc, qui est aussi provincial. Je sais qu'il y a eu des rencontres avec la Fédération des
chambres de commerce. Donc, il y a des rencontres qui se font un peu partout.
La
Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre, on me fait signe du côté du député, peut-être des réponses
assez courtes pour pouvoir permettre l'échange.
Mme Thériault :
Je vous comprends, Mme la Présidente, sauf qu'il me demande une réponse qui a
été consultée. Donc, il est évident, il faut...
La
Présidente (Mme Richard) :
Bien là, je vais lui remettre la parole, si vous le permettez, Mme la ministre.
Mme Thériault :
Pas de problème. On comprend qu'il peut y avoir d'autres personnes que je n'ai
pas nommées non plus, par le temps.
M. Lamontagne : C'est bon. Puis
est-ce que vous-même, vous avez participé à ces rencontres-là?
Mme Thériault :
Oui, oui, absolument. La première rencontre, j'ai passé une demi-journée avec
tous les acteurs que je vous ai
nommés là. Et, la deuxième journée, je revenais d'une mission au Japon, la
rencontre s'est déroulée ici, à Québec. C'est
mon adjoint parlementaire qui était là, et j'ai pu m'adresser aux gens de
la table par visioconférence avant, étant donné que l'avion était
atterri très tard la nuit et que je ne pouvais pas être à Québec.
M. Lamontagne : Parfait. Vous parliez tantôt des nouveaux défis,
là, parce que l'économie change, et tout ça, puis, c'est sûr, quand
on parle de dynamisme entrepreneurial, bien, quand on fait le tour du Québec
puis des régions, là... vous
êtes ministre régionale, vous connaissez ça, hein?
Vous savez à quel point certaines régions n'ont pas le même indice, un peu, de dynamisme entrepreneurial.
Alors, quand on est rendus à la deuxième ou troisième politique
ou stratégie en
entrepreneuriat, je présume qu'on doit tenir compte de ça.
Alors,
dans la politique que vous vous apprêtez à annoncer, est-ce que
le plan d'action va s'appliquer, mettons, partout dans toutes les régions ou il va tenir
compte du fait qu'il y a des régions qui ont un indice ou qui ont un
dynamisme entrepreneurial beaucoup
plus bas que d'autres? Est-ce que le plan va aller dans ces nuances-là ou on ne
fait pas encore place à des nuances comme ça, là?
Mme Thériault : Bien, je
vous dirais que la raison principale pour laquelle nous avons travaillé en
étroite collaboration avec les présidents de table d'action
d'entrepreneuriat des régions, c'était parce
qu'on voulait tenir compte des particularités de chacune des régions, justement.
C'est sûr que, lorsqu'on parle du transfert d'entreprise, le centre de
transfert aux entreprises va s'adresser de
la même manière. Par contre, il y a des gens dans chacune des régions pour pouvoir
voir avec chacune des spécificités parce que
c'est des régions qui ont... ce n'est pas une problématique qui est urgente,
d'autres oui. Donc, il est évident qu'il
faut être capables d'avoir une stratégie qui tient compte des différences des régions,
et c'est pour ça que, notamment,
les créneaux ACCORD, lorsqu'on regarde les créneaux ACCORD, ils sont faits en fonction des particularités des
régions. Mais, moi, ce qui est important également, c'est qu'il puisse
y avoir des fonds de disponibles dans
les régions. Si je prends Femmessor, bien, c'est favoriser l'entrepreneuriat,
dans toutes les régions du Québec, des femmes. Bien, il y a 19 millions
qui est à la disposition pour être capables de favoriser la place des femmes.
M. Lamontagne : C'est bon,
merci. On va changer de sujet. Moi, je viens de Saint-Félicien, Lac-Saint-Jean,
Saguenay—Lac-Saint-Jean, puis en même temps, comme porte-parole en économie aussi, je suis porte-parole de cette
belle région orpheline, député de la Coalition avenir Québec.
Alors, Mme la ministre, on a eu, pas plus tard qu'avant-hier, là, le dernier survol de
Desjardins qui est sorti sur les résultats
économiques au
Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Et puis ce qu'on apprend rapidement, là, c'est sûr que c'est une croissance qui est moindre que le reste du Québec,
c'est des perspectives économiques qui sont moindres que la moyenne qu'on retrouve au Québec, c'est un taux de chômage
qui est plus élevé. Puis aussi ce qu'il faut se rappeler, c'est que la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, là, éprouve son lot de difficultés
et de défis depuis plusieurs années. Puis c'est certain qu'il y a certains de ces défis-là qui peuvent
être liés au fait qu'il y a de la grande entreprise, il y a de la foresterie,
puis c'est des domaines, là, qui en arrachent un peu.
Mais par contre ce qu'on s'aperçoit, c'est que,
quand il y a des périodes difficiles, bien, ce qu'on verrait, c'est qu'on vient les supporter puis on vient les
soutenir dans ces périodes difficiles là. Puis, dans des régions comme le
Saguenay—Lac-Saint-Jean, ça passe vraiment par favoriser
les initiatives locales et puis soutenir l'entrepreneuriat. Ce qu'on a été témoin depuis 2011 à Saguenay et aux
environs du Saguenay, là, c'est vraiment qu'ils ont comme été abandonnés
un peu à eux-mêmes, et puis, 2011, on a eu des millions et des millions de
dollars de coupes récurrentes, c'est-à-dire,
chaque année, là, si on prend le décompte quand on va visiter les organismes
responsables de l'économie là-bas, là, ils font un total puis ils nous
disent que, grosso modo, il leur manque 10, 12 millions par année de
coupes qu'il y a eues. Entre autres, c'est sûr, quand on parle des coupes qu'il
y a eu au niveau du CLD, on parle d'à peu près 700 000 $, 800 000 $ par année. Eux disposaient, il
y a x années, de crédits pour les régions ressources. Ça, ça a été coupé.
Saguenay aussi avait un FIER, qui était le
FIER-Saguenay—Lac-Saint-Jean,
qui avait très bien fait puis qui était rendu à la hauteur de 10,5 millions de dollars. Puis à un moment donné
vous êtes allés chercher le chèque puis vous n'avez jamais rien donné en
conséquence.
Puis
aujourd'hui, bien, ce qu'on a, c'est qu'on leur propose un FARR avec
2 millions pour le Saguenay, il y a à peu près 25 % qui vient pour
Saguenay. Puis tout ça ensemble, ça fait en sorte, là, que le manque à gagner,
pour venir supporter ces gens-là à
prendre soin d'eux-mêmes puis à relever les défis qu'ils ont, il est énorme.
Ils ont vraiment été abandonnés.
Alors, face à un tel bilan, là, qu'est-ce que la ministre a à dire aujourd'hui,
là, à tous les gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean qui nous
écoutent, là?
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Merci, Mme la Présidente. Bien, je dirais tout simplement qu'il y a un chiffre
aussi qu'on ne doit surtout pas
oublier. Lorsque nous sommes revenus au pouvoir, le taux de chômage était à
10,7 % et, présentement dans la
région, il est à 7,1 %. On parle d'une baisse de 3,6 %. Donc, il est
évident que ça, c'est un chiffre en soi qui n'est pas à négliger non
plus parce que, si je voudrais vous parler que de ça...
La Présidente (Mme Richard) :
...
• (12 h 20) •
Mme Thériault : Pas du tout, Mme la Présidente, je
vais essayer d'aller en rafale parce que c'est évident qu'il y a des actions qui ont été posées pour le
Saguenay—Lac-Saint-Jean,
et c'est un peu un raccourci ou tout simplement parce que mon collègue
n'a pas l'information des différentes interventions qui ont été faites au Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Donc, ça me fera plaisir, même peut-être
après la séance si jamais je manque de temps, de pouvoir lui faire parvenir
toutes les interventions qui ont été faites pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Et je pourrai les mettre aussi à profit pour ma collègue la députée de Chicoutimi,
puisque c'est la même région.
Mais je tiens à
rappeler qu'il y a eu un sommet économique, qui a été présidé par notre premier
ministre, évidemment, et que, suite au
sommet économique, il y a eu des suivis et des actions qui ont été posées, qui
ne sont pas à négliger. Il y a eu le
dépôt de quatre rapports des groupes de travail, soit celui Forêt—fonds d'investissement, Forêt, enjeux relatifs à l'arbre, maximisation de la possibilité
forestière, Mines, métaux, Premières Nations. Il y a eu le dévoilement
du Guide des bonnes pratiques pour la
mise en place de partenariats d'affaires durables entre la communauté innue et
le milieu
régional, avec une réalisation
d'un groupe de travail sur les Premières Nations; qu'il y a eu une tenue de
journées entrepreneuriales, qui a
permis à plus de 130 participants de discuter des enjeux et d'alimenter le
groupe de travail sur l'entrepreneuriat;
qu'il y a eu une contribution financière de 85 000 $ d'Emploi-Québec
pour réaliser un diagnostic sur l'utilisation
des technologies numériques au sein des entreprises de la région, ça découle
directement des travaux qui ont été
faits sur la table de travail sur le numérique; que, là, on parle de
l'aménagement d'une bleuetière d'enseignement et de recherche qui va permettre de réaliser des tests d'expérimentation,
c'est une aide financière de 42 000 $ du ministère des Pêcheries et de l'Alimentation; qu'il y a
1,8 million qui a été octroyé en aide aux activités du Centre d'excellence
sur les drones à Alma dans le cadre
de la Stratégie québécoise de l'aérospatiale; qu'il y a eu l'octroi d'une
contribution financière non
remboursable d'un montant maximal de 1 255 000 $ pour l'exercice
financier 2016‑2017 à Agrinova pour l'établissement d'un Centre de
recherche en conversion thermochimique multiressource. C'est une annonce qui
vient d'être faite, le 24 avril 2017, si je ne m'abuse.
La Présidente
(Mme Richard) : En conclusion, Mme la ministre.
Mme Thériault :
Et, Mme la Présidente, ça me fera plaisir d'acheminer à mes collègues, par
évidemment le biais du secrétariat de
la commission... ou peut-être j'aurai l'occasion d'en parler un peu plus avec
la députée de Chicoutimi, du bilan
qui est assez impressionnant pour leur région au niveau des investissements.
Mais je vais me permettre de dire aussi qu'il y a eu un sommet, Savoir
Affaires, qui s'est déroulé au Saguenay—Lac-Saint-Jean, sommet dont j'ai
été moi-même... j'ai été à même de voir le
génie de nos jeunes qui sortent des universités pour pouvoir trouver des pistes
de solution avec des projets fort
porteurs pour la région. Et je suis convaincue qu'il y aura des retombées pour
cette région-là.
La Présidente
(Mme Richard) : Merci. M. le député.
M. Lamontagne :
Mme la Présidente, la ministre parle d'un bilan impressionnant pour la région.
Je peux vous dire, moi, je suis allé
il n'y a pas longtemps dans la région, puis ce n'est pas sûr que les gens
partagent la même réalité que la ministre.
Dans
un autre ordre d'idées, Mme la Présidente, un sujet qui nous intéresse, c'est
tout ce qui touche l'accès des PME
aux marchés publics. On sait que... souvent on se fait... on rencontre des
entrepreneurs, et puis le principal problème qu'ils ont, ce n'est pas qu'ils n'ont pas un produit à vendre, ce n'est
pas qu'ils n'ont pas une technologie intéressante à vendre, mais c'est qu'ils ne sont pas capables
d'accéder aux marchés publics. Et puis ce qu'on a vu, c'est que le gouvernement
a mis en place Passeport Entreprises en octobre 2015.
Ça veut dire qu'on parle... ça fait 18 mois, puis qui avait comme
objectif louable d'accroître la participation des PME, quatre axes,
24 actions, et tout ça.
Mais
aujourd'hui, là, quand on parle des 24 actions qui avaient été identifiées
et proposées, un, il y en a combien qui ont été appliquées, là, pour permettre d'aider les entreprises à
participer aux marchés publics, là, de toutes ces cibles-là, ces
actions-là?
La Présidente
(Mme Richard) : Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui. Mme la Présidente, question fort pertinente du collègue, par contre, ça
relève du président du Conseil du
trésor. Donc, effectivement, je pense qu'on peut peut-être prendre acte de ces
questions, et, à ce moment-là, on transmettra
à la commission une réponse complète pour qu'il puisse avoir les chiffres parce
que vous comprenez bien que ce n'est pas de mon ressort.
Par
contre, vous allez me permettre de dire également que notre collègue le député
de Marguerite-Bourgeoys a eu l'occasion
de déposer un rapport dernièrement auprès de mon collègue le ministre qui est
responsable du Conseil du trésor, le
président du Conseil du trésor, et qu'à l'intérieur de ce rapport-là il y a des
recommandations qui devraient se retrouver dans le plan d'action gouvernemental en entrepreneuriat. Donc, on va se
permettre de pouvoir aller un peu plus loin. Vous me permettrez de faire
venir la bonne information et de la transférer aux membres de la commission.
M. Lamontagne :
Mme la Présidente, en tout respect, là, je rappellerais à la ministre que je
comprends que c'est le Conseil du trésor, là, mais je rappellerais à la
ministre qu'elle est responsable des PME puis elle est responsable du développement économique et régional. Moi, il me
semble que j'aurais une curiosité un petit peu accrue plutôt que m'en remettre juste au Conseil du trésor. Moi, j'aurais
aimé ça que la ministre me parle puis qu'on soit comme du même bord un peu, qu'on ait les mêmes inquiétudes, parce
qu'en bout de ligne combien il y en a, d'actions? Après ça, on a un projet
de loi qui a été déposé, là, pour créer
l'Autorité des marchés publics, on s'aperçoit que c'est arrêté complètement
depuis le 24 novembre. On arrive, là,
juin s'en vient. Où on s'en va avec ça? Puis c'est des atouts importants de
Passeport Entreprises. Ça fait que j'aurais aimé ça, moi, avoir des
réponses de la ministre responsable des PME parce que ça vise l'accès à des
PME.
Mme Thériault : Bien, Mme
la Présidente, je comprends la question
de mon collègue, sauf que, quand on parle du tourisme, c'est des PME, quand on parle de l'agriculture, c'est des PME, quand on parle des
forêts, c'est des PME. Les PME sont
présentes dans tous les secteurs d'activité, Mme la Présidente. Donc, il est
évident que, lorsqu'il me parle des PME
avec l'accès des marchés publics, la réponse est dans la cour du président du
Conseil du trésor. Pas que je ne veux pas
y répondre, j'ai même pris le peine de lui dire que le rapport de mon
collègue... du député de Marguerite-Bourgeoys a des recommandations expressément sur les appels d'offres du
gouvernement qui se retrouveront dans le plan d'action gouvernemental en
entrepreneuriat.
Donc,
oui, ça m'intéresse, mais vous comprendrez que chacun de mes collègues sont
aussi interpellés. Et PME, on ne le
galvaudera pas à toutes les sauces non plus, là, Mme la Présidente. Donc, j'ai
offert très gentiment de lui faire parvenir la réponse par le biais du
secrétariat de la commission, qui, je crois, est très correct aussi.
La Présidente (Mme Richard) :
Il reste 2 min 40 s.
M. Lamontagne :
Vous êtes très correcte, Mme la ministre, là. Il n'y en a pas, de problème, là.
Vous êtes très, très correcte.
J'ai une petite question. Dans votre plan pour
l'action gouvernementale, on parle du 50 millions, financement disponible pour les projets de reprise collective.
Je pense que c'est jusqu'à 2021, là, vous prévoyez aider 100 entreprises,
créer 3 000 emplois. Ce
50 millions là, par curiosité, Mme la ministre, ce sont des prêts qu'on va
garantir ou qu'eux, les gens, ne donneront pas de garantie?
Je voudrais savoir quelle sorte de retour... pas
retour, mais quelles sortes de provisions vous prenez sur ces projets-là, ce 50 millions là? Est-ce que vous
espérez récupérer la totalité ou vous voyez ça comme une subvention totale,
à savoir qu'en vérité le 50 millions,
on ne le reverra pas? Aujourd'hui, là, dans vos analyses, là, qu'est-ce que
vous prévoyez?
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
La réponse sera dans le plan d'action gouvernemental en entrepreneuriat, Mme la
Présidente, désolée de vous répondre
ça aussi. On est peut-être quelques semaines plus tôt sur... beaucoup de
réponses qui ont été dans le plan
d'action gouvernemental. Par contre, ce que je dois dire, c'est qu'il y a
différents partenaires, dont les syndicats, au niveau de la reprise
collective...
M. Lamontagne : Non, non, je
comprends. Moi, c'est juste au niveau...
Mme Thériault :
...qui sont vraiment nos partenaires pour pouvoir faire en sorte que le
gouvernement puisse s'investir là-dedans.
La Présidente (Mme Richard) :
...permettre...
M. Lamontagne :
...moi, je veux établir le coût de cette mesure-là parce qu'en bout de ligne
vous dites : Ça va venir dans le
plan, mais c'est dans le budget. Moi, le budget, là, c'est ça qu'on étudie, ça
fait que je veux juste voir quelles sortes de...
Mme Thériault :
Bien, à date, je peux vous dire que le 50 millions, il y a déjà
10 millions qui est provisionné pour
cette année. Donc, je pense c'est un très bon début d'amorce de réponse. Puis
moi, je peux juste vous dire que, quand l'économie va bien, si on a plus
de reprises collectives que ce que notre portefeuille nous autorise à faire,
bien, à ce moment-là, à toutes les années,
il y a des budgets. S'il faut rajouter de l'argent parce que ça fait partie de
la solution puis que ça contribue à conserver des emplois dans nos
régions et à en créer d'autres, le gouvernement répondra présent.
M. Lamontagne : Parfait. J'ai
encore combien de temps?
La Présidente (Mme Richard) :
40 secondes.
M. Lamontagne :
40 secondes, vite, vite, vite. Le regroupement du crédit communautaire, ils ne
sont pas présents dans cinq régions.
Ce n'est pas compliqué, ils n'ont pas d'argent. Est-ce que vous anticipez faire en sorte que le crédit communautaire soit disponible dans toutes les
régions du Québec? Comme moi, au Centre-du-Québec, là, il n'y a pas de
possibilité d'avoir accès au crédit communautaire.
Mme Thériault :
On me dit qu'il y a eu des rencontres justement préparatoires au plan d'action
gouvernemental en entrepreneuriat, donc il risque fort bien d'y en avoir
des nouveaux dans les régions qui ne sont pas couvertes.
M. Lamontagne : O.K., merci,
Mme la ministre. Merci, ça a été un plaisir.
Mme Thériault : ...pour
moi.
M. Lamontagne : Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente (Mme Richard) :
Merci. C'est tout le temps qui était à votre disposition, M. le député de
Johnson. Maintenant, je vais du côté
du gouvernement, et je reconnais M. le député de Trois-Rivières. La parole est
à vous, M. le député.
• (12 h 30) •
M. Girard :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Vous excuserez un petit peu ma voix enrouée,
j'ai une mauvaise grippe, avec le magnifique printemps que l'on a sur le
Québec cette année. Donc, ce n'est pas toujours évident.
Dans
un premier temps, je veux saluer, bien sûr, mes collègues, vous, Mme la
Présidente, Mme la ministre, les collègues
de l'opposition officielle, deuxième groupe d'opposition, mes collègues de ce
côté-ci, les gens du cabinet, les gens
du ministère, Jocelyn, Mario, Philippe puis toute la gang, je ne vous nommerai
pas tous. J'ai eu le bonheur, le privilège de travailler avec ces gens il n'y a pas très longtemps et je peux vous
dire qu'au niveau du MESI on a des gens qui ont à coeur le développement
économique du Québec et de toutes les régions du Québec.
Tout à l'heure, Mme la ministre parlait de son
passé entrepreneurial, ainsi que le député de Jean-Lesage. Personnellement, je
n'ai pas été entrepreneur. Par contre, j'ai travaillé pendant plusieurs années
au développement économique de la région de la Mauricie et un peu de la région
du Centre-du-Québec, ayant travaillé à Bécancour et à Trois-Rivières, donc en
touchant les deux régions.
Et je voudrais répondre quand même rapidement
à ce que mon collègue de René-Lévesque disait tout
à l'heure. Il posait beaucoup
de questions sur le développement
économique régional. Mais ce que je veux lui dire, c'est qu'au niveau du développement économique régional la première
chose qu'il faut faire, je pense, c'est que la région doit se prendre en
charge. Je vais vous donner l'exemple de la Mauricie, de ce qui se passe chez
nous, à Trois-Rivières. Nous avons Innovation
et Développement économique Trois-Rivières, qui est gérée de main de maître par
M. Mario De Tilly, qui travaille main dans la main avec la
direction régionale du ministère de l'Économie, de la Science et de
l'Innovation, M. Denis Hébert, qui est
le directeur régional. Ces gens-là se rencontrent régulièrement, de façon
hebdomadaire, pour parler des
différents dossiers. Ces gens-là travaillent également avec Emploi-Québec quand
vient le temps de créer des emplois.
Ils vont travailler avec le ministère du Tourisme, parce qu'on sait qu'il y a
beaucoup de tourisme en Mauricie, le
ministère de la Forêt, que ce soit le ministère de la Santé, le ministère de
l'Éducation. On doit travailler tout le monde ensemble pour développer
l'économie de la région.
Nous avons même un nouveau créneau, mon collègue
de Beauce l'a mentionné tout à l'heure, en Mauricie, le créneau fabrication de
machines, qui a été annoncé il y a quelques mois par la ministre. Et le créneau
fabrication de machines, ce que ça fait,
c'est que ça permet à des entrepreneurs qui sont dans la fabrication de métaux
de travailler ensemble. Et ce que
l'on voit avec ce créneau-là, c'est que ça nous permet de s'offrir des
opportunités. Ce que j'ai eu le bonheur d'apprendre, c'est que dans le créneau fabrication de machines, qui
touche également un peu au député de Johnson, c'est vraiment Mauricie—Centre-du-Québec, donc Drummondville,
Victoriaville, Trois-Rivières, jusqu'à Shawinigan, et je pense que c'est le premier créneau qui est
interrégional, qui touche à deux régions. Plusieurs membres dans ce créneau
qui sont des entreprises de fabrication
métallique. 60 % de ce qui est fabriqué par les membres de ce créneau est
exporté à l'extérieur du Québec, donc
c'est vendu un peu partout dans le reste du Canada, aux États-Unis et à travers
le monde. Et ce sont des choses qui
sont faites en Mauricie et au Centre-du-Québec. Donc, ce n'est pas rien. Et, de
soutenir ce créneau, comme ministère,
c'est excessivement important de pouvoir donner du soutien pour permettre à ces
gens-là de pouvoir échanger, permettre
à ces gens-là de pouvoir se développer. Donc, c'est une façon très concrète de
travailler au développement de l'économie régionale.
Bien sûr,
nous travaillons aussi avec les chambres de commerce. Nous avons aussi en
Mauricie un groupe qui s'appelle les Manufacturiers Mauricie—Centre-du-Québec,
le MMCQ, qui font des activités pour travailler avec nos manufacturiers, pour
aider l'exportation de nos manufacturiers. Nous avons également un organisme
qui s'est formé il y a deux ans, qui
s'appelle l'organisme GROUPÉ. C'est de regrouper des intervenants économiques,
des entrepreneurs, du monde de
l'éducation, de travailler ensemble pour premièrement analyser quels sont les
besoins de notre région au niveau développement économique, on est où, quelles
sont nos forces, nos faiblesses et où doit-on mettre l'emphase, où doit-on mettre nos énergies pour ensuite prendre
les argents des différents programmes gouvernementaux et les investir au
bon endroit.
Donc, le développement économique régional passe
par la force des gens des régions, et c'est ce qui se passe à Trois-Rivières et en Mauricie. Et ça va quand
même drôlement bien. On sait que Trois-Rivières est une région qui était
mono-industrielle, on a été longtemps
tributaires du papier journal. Aujourd'hui, nous sommes en pleine
diversification économique. On
travaille excessivement fort pour diversifier l'économie de la région. Notre
taux de chômage est à 6,6 %. Ce
n'est pas le plus bas au Québec, mais c'est quand même très, très faible par
rapport à ce qu'il a déjà été. On parle de 15 % à une certaine époque. Et on travaille. Ce qui est
intéressant, c'est que les nouvelles entreprises qui se développent sont
dans des secteurs d'avenir, des secteurs qu'on ne retrouvait pas à
Trois-Rivières et en Mauricie dans le passé.
Je vais faire un petit clin d'oeil également à
une activité qu'on a eue la semaine... il y a deux semaines, pas la semaine dernière, il y a deux semaines, le Salon
de l'emploi à Trois-Rivières. J'ai certains articles ici du salon de
l'emploi : 1 400 postes
disponibles au Salon de l'emploi à Trois-Rivières en plus de
200 opportunités cachées qui vont être affichées sur certains
babillards. Donc, n'ayez plus de doute sur l'effervescence de l'économie
actuelle à Trois-Rivières, ça va drôlement bien. Et un point qui est positif,
mais qui est également un défi, c'est qu'on a eu l'an passé tout près de 4 000 visiteurs et, cette année,
3 000 visiteurs. La bonne nouvelle, c'est qu'il y a moins de gens qui
se cherchent un emploi. Effectivement,
le taux de chômage est plus bas. Par contre, le défi, c'est que nous avons de
plus en plus d'entreprises qui ont un défi de main-d'oeuvre, qui ont de la
difficulté à trouver de la main-d'oeuvre qualifiée pour certains types de
postes, d'où le travail que l'on doit
faire avec le milieu collégial, le milieu universitaire, le milieu de
l'enseignement pour s'assurer qu'on a
les bonnes formations pour être capables d'offrir de la main-d'oeuvre qualifiée
à nos entreprises, pour permettre à nos
entreprises de continuer à se
développer, continuer à exporter et surtout continuer à créer de l'emploi, de
l'emploi qui va être rémunérateur pour nos gens partout à travers le Québec.
Et je fais un petit peu de pouce aussi sur ce
que mon collègue a mentionné tout à l'heure, mon collègue de Jean-Lesage, concernant l'annonce qui a été faite par la ministre
de l'Enseignement supérieur au niveau de l'innovation en entrepreneuriat au collégial, donc un montant
de 9 millions pour le soutien au niveau collégial pour
l'entrepreneuriat. Le cégep de Trois-Rivières fait partie des cégeps qui participent à ce programme
et le cégep a créé ce qu'on appelle la Zone entrepreneuriale, donc vraiment
une zone entrepreneuriale qui est créée par nos gens du cégep. Et ce qui est
intéressant, c'est qu'on travaille
avec des entreprises privées, on travaille avec Innovation et Développement économique Trois-Rivières,
on travaille avec l'université de
Trois-Rivières, avec les commissions scolaires. Donc, il y a vraiment une belle
collaboration qui se passe à
Trois-Rivières et en Mauricie, et c'est ce qui fait que l'on se développe de
façon drôlement intéressante et qu'on regarde vers l'avenir avec
beaucoup d'optimisme.
Et sur ce point, bien, je voudrais quand même
parler de quelque chose que l'on a en Mauricie et avec lequel on travaille, un outil de développement économique avec lequel on travaille, qui est le fonds de
diversification Mauricie-Centre-du-Québec. Ce fonds de diversification a été créé à la suite de la fermeture de
Gentilly-2, la centrale à Bécancour,
et on sait que cette centrale employait tout près de 1 000 personnes de la région en plus de tous
les sous-traitants et toute
l'économie autour. Donc, ça a été un coup très dur au niveau de l'économie. Et
ce fonds de diversification est là pour
relancer l'économie de la région suite à cette décision. Et j'ai plusieurs
articles avec moi, entre autres, le premier : Fonds de diversification : plusieurs projets
à Trois-Rivières. Donc, il y a
plusieurs projets qui sont en branle, qui se font à l'heure actuelle, et ce que je veux mentionner, ce
qui est très important, c'est que le Fonds de diversification économique
en Mauricie, ce n'est pas une fin en soi,
c'est un outil de développement économique. On travaille avec d'autres
partenaires. Je vois souvent des entreprises qui font un développement,
qui vont faire un investissement, qui vont travailler avec DEC Canada, avec le fonds FTQ, qui vont travailler
avec différentes institutions financières, et le ministère de l'Économie,
et le fonds de diversification. Donc, c'est
un outil de développement, c'est un levier qui vient souvent combler une
portion de l'investissement qui manquait, une portion du financement
pour les entreprises.
À ça s'ajoutent les différents programmes, que
ce soit Manufacturier innovant, ceux qui exportent vont avoir souvent des argents qui vont provenir d'Export
Québec, on va travailler avec Créativité Québec dans certains cas, c'est
des programmes pour mettre à jour la
main-d'oeuvre, donc on va travailler avec Emploi-Québec. La ministre en a parlé
tout à l'heure au niveau du tourisme, à Trois-Rivières, il y a beaucoup
d'événements touristiques. Trois-Rivières se développe
beaucoup par le tourisme, et la Mauricie, le thème pour vendre la Mauricie,
c'est La belle d'à côté, la belle région de la Mauricie, et on a
beaucoup d'entreprises qui se développent grâce au tourisme.
Donc, le
fonds de diversification est un levier supplémentaire, est un outil de plus
dans le coffre d'outils. Et comment il
peut être intéressant? J'ai amené
quelques projets qui ont été annoncés dernièrement, entre autres, ici, projet d'investissement
de 1,5 million à l'entreprise Yvon
Couture. Le Fonds de diversification économique du Centre-du-Québec—Mauricie contribue
à la hauteur de 400 000 $. L'objectif : augmenter la
productivité, offrir de nouveaux services de fabrication à valeur ajoutée et la création de cinq emplois.
C'est une belle petite PME à Trois-Rivières. Vous allez me dire : Cinq
emplois, ce n'est peut-être pas
beaucoup, mais cinq plus 10, plus 12, plus 15, ça fait beaucoup d'emplois. Ici,
j'ai Siemens, Siemens qui fait un
investissement de 1 million à Trois-Rivières grâce à une aide de
250 000 $ du fonds de diversification. Encore là, création de
cinq emplois.
Alors que les
défis sont grands, l'aide dans des projets stratégiques est requise. Donc,
c'est vraiment une aide qui s'ajoute
à tout ce qui se fait : 75 000 $ pour Bois Franc Myrador. Bois
Franc Myrador est une belle entreprise, une belle PME qui fait du plancher de bois franc et qui est
située à Trois-Rivières. L'aide est pour la commercialisation destinée au
marché nord-américain, y compris le Mexique,
75 000 $ pour un projet de 220 000 $. L'entreprise a été
sollicitée pour fournir des planchers
de bois franc dans des tours à condos près de Central Park, à New York, et ces
planchers-là sont faits dans une belle
petite PME qui est chez nous, à Trois-Rivières. Également, ils travaillent aux
États-Unis, dans la région de New York, et maintenant veulent travailler
de plus en plus dans d'autres régions des États-Unis.
Un autre
investissement ici, le Kinipi spa, pour ceux qui connaissent la région, un très
beau spa à Trois-Rivières qui a investi 8 millions pour continuer à
se développer, avoir un service de chambre, avoir de l'hébergement qui va s'ajouter, etc., 1,5 million issu du fonds de
diversification. Et, également dans ce projet, on a Investissement Québec, on a
plusieurs autres partenaires pour mettre en
place ce projet drôlement intéressant et créateur d'emplois. Plus de
340 000 $ pour Inter
Clôtures à Trois-Rivières, qui est également une entreprise qui a investi dans
un projet de 1,2 million pour une démarche de commercialisation
hors Québec, laquelle va viser notamment le marché ontarien et plusieurs
marchés internationaux, donc, encore là, de
la création d'emplois. Et un fait intéressant, quand j'ai rencontré
l'entrepreneur, ce qu'il me
mentionnait, un fait intéressant, mais un fait aussi auquel on doit s'attaquer,
c'est qu'il me disait que, dans certains cas, il était obligé de refuser
certains contrats par un manque de main-d'oeuvre qualifiée, donc des contrats
d'exportation que l'on doit refuser parce qu'on ne réussit pas à trouver
toute la main-d'oeuvre qu'on a besoin.
• (12 h 40) •
Et un
dernier, investissement de 493 900 $ chez Avant-Garde Technologie, une belle petite entreprise aussi de Trois-Rivières, qui fait de la robotique. C'est des robots qui font de la fabrication
pour différentes choses. Et un prêt de 493 000 $ pour un projet évalué à
1,5 million, un projet qui consiste au développement du BeamMaster. C'est
une espèce de robot, là, qui permet de manipuler certains produits. C'est un
produit qui est innovant et qui permet une production robotisée de charpentes métalliques. Et c'est pour
le commercialiser sur le marché américain. Ici, on parlait de 22 emplois
spécialisés qui sont créés, et bien sûr
on en consolide 55 qui étaient déjà existants dans l'entreprise. Et cette entreprise
trifluvienne exporte ses produits aux États-Unis, au Venezuela et en Europe. Et
l'objectif de cet investissement, c'est pour
se positionner en Australie, en Turquie et en Russie. Donc, on a vraiment
des beaux projets, des belles choses qui se passent en Mauricie. Et c'est comme ça... (Interruption) Excusez ma grippe. C'est comme ça, Mme la Présidente,
que l'on développe l'économie des
régions, c'est comme ça que l'on travaille en collaboration avec nos gens et
que l'on peut mettre de l'avant des programmes qui vont être au bénéfice
de nos entrepreneurs.
Donc, je
pense qu'en développement économique régional, oui, le Fonds de diversification
est un soutien. Mais ce qu'il faut avant tout faire, c'est de bien
connaître notre région, et ce n'est pas au gouvernement de décider pour
les régions ce que l'on doit faire
dans le développement économique. Chaque région est différente, chaque
région a des forces et des faiblesses qui sont
différentes, chaque région a des besoins différents, et la première chose,
c'est de bien se connaître comme région,
donc que nos acteurs se mettent en place, que nos acteurs puissent vraiment
évaluer quels sont les besoins de nos régions. Suite à ça, en fonction
des besoins, bien sûr, on va tenter d'attirer des promoteurs qui vont venir
être complémentaires, qui vont travailler selon les besoins, selon ce que l'on
a à offrir comme région.
À Trois-Rivières, nous, on est collés sur le parc industriel et portuaire de Bécancour.
On sait que c'est le seul parc qui
appartient au gouvernement du Québec au Québec, et c'est un parc pour des entreprises
à très grand gabarit. C'est vraiment de la fabrication à gros volume, c'est des
alumineries, etc. Ce genre d'entreprises là ne peut pas s'installer dans nos parcs industriels à Trois-Rivières, d'où l'importance de travailler en collaboration. Une très grande
entreprise, c'est tout
à fait normal qu'elle aille se
positionner à Bécancour, et une plus petite PME, qui peut être un sous-traitant
de cette grande entreprise,
qui peut être un fournisseur de services, va venir s'installer de l'autre côté
du fleuve, à Trois-Rivières.
Donc,
régionalement, on doit se connaître, on doit connaître nos forces, nos
faiblesses et développer des créneaux, des créneaux d'avenir, des
créneaux qui vont nous permettre de pouvoir vraiment développer notre économie.
Et ces créneaux-là, Mme la Présidente, ça nous permet de prendre les argents du gouvernement, de prendre les programmes des gouvernements, les investir aux bons endroits, les investir
dans des entreprises qui vont être encore là dans cinq ans, dans
10 ans, parce qu'on sait que la
création d'entreprises, les gens qui se lancent en affaires, les entrepreneurs, les cinq premières années
sont très difficiles, et il n'y a pas beaucoup de PME qui démarrent qui réussissent à passer à
travers les cinq premières années.
Mais, si on est dans un créneau d'avenir, un créneau prometteur où il y a
des besoins, où il y a de la demande, on va créer des entreprises qui vont être viables dans nos régions du Québec,
on va créer des emplois qui vont être stables pour nos gens, on va faire travailler nos gens dans chacune des régions,
et c'est de cette façon qu'on va développer l'économie régionale. Et, de cette façon, bien, ça nous permet, à Trois-Rivières, d'avoir une économie qui roule très bien. Ce n'est qu'un début, on travaille très, très
fort pour continuer. Et le Fonds de diversification économique est vraiment
un outil de diversification qui est
très intéressant pour la région, mais, je le répète, c'est vraiment
un outil complémentaire à tout le travail qui se fait.
Donc, ma
question pour Mme la ministre : En
termes de développement économique régional, bon, on parle du fonds de diversification, comment le gouvernement est un joueur au
niveau des différents programmes? On sait qu'on a le fonds de diversification, et j'ai parlé de
différents programmes. Les gens doivent se mettre en action. Ce n'est pas le
programme qui va faire la différence, c'est
la façon dont on va l'utiliser. Mais le gouvernement doit être un
acteur, doit soutenir les entrepreneurs et les développeurs économiques. Et comment les bureaux régionaux et le gouvernement est au rendez-vous avec le fonds de diversification et les
différents programmes du gouvernement?
La
Présidente (Mme Richard) : Merci,
M. le député de Trois-Rivières. Juste vous souligner que cinq emplois, pour moi, c'est important. Chaque emploi est
important. Puis je suis sûre que vous allez faire des envieux autour de la
table par rapport à ce qui se passe dans votre région. Mme la ministre, vous
avez la parole.
Mme Thériault :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Évidemment,
je ne peux m'empêcher de dire à la blague : Une chance que notre collègue a la grippe, parce qu'il
a quand même été très éloquent au micro, il a pris beaucoup
de temps. Je vais me permettre de vous demander combien de temps il
reste à ce bloc-là.
La Présidente (Mme Richard) :
12 min 40 s.
Mme Thériault : 12 min 40 s, d'accord. Donc,
puisque je sais que c'est intéressant d'aller sur plus de sujets que pas assez, je vais me permettre de donner une
réponse vraiment très courte, Mme la Présidente, qui parle
d'elle-même. Simplement, le bilan des interventions qui ont été faites,
c'est le bilan des interventions qui ont été faites depuis le 1er avril 2014 jusqu'au 28 février 2017. Les
projets qui ont été annoncés dans le cadre du fonds ont permis de réaliser
des investissements de plus de 239 millions de dollars et de créer ou de
sauvegarder 2 832 emplois.
Donc, évidemment,
c'est sûr que c'est un outil qui est particulier à la Mauricie—Centre-du-Québec, il est vrai. Mais il faut
toujours se rappeler également que la création du fonds a eu lieu simplement
parce que... bien, simplement, ce
n'est pas simplement, mais le fonds a été mis sur pied parce qu'il y a eu la
fermeture de la centrale de Gentilly-2, ce qui a fait en sorte qu'il y a eu des sommes d'argent qui étaient
disponibles et pour la Mauricie et pour le Centre-du-Québec. Donc, évidemment, lorsqu'on regarde le bilan que
je viens de vous tracer sur peut-être trois ans, Mme la Présidente, c'est
quand même des montants d'argent assez considérables qui ont été investis dans
les entreprises de la Mauricie. Et le député
y a fait allusion légèrement, le taux de chômage, qui fait toute la différence
également. Donc, dans votre région, lorsque
nous sommes revenus, en avril 2104, le taux de chômage était à 9,3 %, et
présentement il est à 6,1 %. Donc, il y a une baisse de 3,2 %. Donc, on voit que ça fait vraiment toute une
différence au niveau de la dynamique économique en Mauricie. Et je suis convaincue que tous les
acteurs chez vous, que ce soient ceux de Trois-Rivières, que ce soient ceux
de la région de Maskinongé ou plus loin, La
Tuque, Mékinac, Les Chenaux ou peu importe, je suis convaincue que tous les
acteurs économiques de la Mauricie
travaillent ensemble à faire en sorte que la Mauricie puisse tirer bien son
épingle du jeu.
La Présidente (Mme Richard) :
Merci. M. le député de Trois-Rivières, 2 min 50 s.
M. Girard :
O.K. Mme la Présidente, on sait qu'au niveau de l'économie du Québec on a de
moins en moins de très grandes
entreprises. On en a vu fermer au fil des années dans notre région. Nous, on a
vu Norsk Hydro, on a vu Aleris, on a
vu Gentilly-2, des entreprises avec plusieurs centaines d'employés. Et, pour
pouvoir bien se diversifier, on travaille, bien sûr, avec les PME. Ce
sont les PME qui sont l'avenir du Québec. Et, on le sait, le Québec ne pourra
jamais se démarquer
par la production de masse. Donc, des produits comme on fait au niveau de la
Chine ou en différents endroits du monde, où on fait des produits avec
une main-d'oeuvre qui coûte beaucoup moins cher, on fait des produits qui se vendent sur un marché vraiment de... je disais de
«low costs», mais à coûts très, très bas. Le Québec, on doit se démarquer
par notre innovation, par des produits exclusifs, par des produits qui sont
uniques.
On
le sait, au Québec, on a beaucoup de sciences de la vie. On a, entre autres, au
niveau du jeu vidéo, au niveau des effets,
on sait que, dans certains films, tous les effets spéciaux sont faits par des
Québécois. Ce sont les génies québécois qui font ces effets spéciaux. On a l'aéronautique, qui se développe de
plus en plus, l'intelligence artificielle. On a un paquet de secteurs qui se développent beaucoup, et ce
sont les PME qui sont vraiment dans ce type d'innovation. Et probablement
qu'on va manquer de temps pour le bloc, mais
on pourra continuer au prochain bloc. Où je voulais en venir, Mme la ministre,
c'était de savoir comment le gouvernement du
Québec voit les PME. Comment on fait un budget qui est en fonction des PME, les mesures qu'on met en place? Et est-ce que
le gouvernement du Québec est vraiment un promoteur des PME? J'en suis convaincu, mais je voulais vous
l'entendre... de voir comment tous les programmes et les deux, trois derniers
budgets de notre collègue ministre des Finances ont vraiment été des budgets
axés sur les PME du Québec.
La Présidente
(Mme Richard) : Merci, M. le député de Trois-Rivières. Mme
la ministre, vous avez environ 40 secondes. Peut-être commencer, puis on
reportera sur le prochain bloc.
• (12 h 50) •
Mme Thériault :
Bien, je vais aller sur le 40 secondes, Mme la Présidente, pour simplement
dire que... pourquoi, oui, les PME
sont importantes. C'est parce que
ce sont elles qui créent d'abord et
avant tout la grande majorité
des emplois ici, au Québec.
Je donnerais tout simplement comme exemple, Mme la Présidente, que, dans
le fonds qui a été mis à la disposition de la Mauricie et du Centre-du-Québec, il y avait trois grandes orientations qui ont été
privilégiées. La première, c'était
investir dans des secteurs porteurs, la deuxième, soutenir les PME et, la
troisième, stimuler l'entrepreneuriat.
Donc, stimuler l'entrepreneuriat, ça se fait par des PME et
majoritairement dans des secteurs qui sont porteurs.
La Présidente (Mme Richard) : Merci beaucoup, Mme la ministre,
c'est tout le temps pour ce bloc, le temps alloué est maintenant terminé
pour le gouvernement.
Je
reconnais maintenant Mme la députée de Chicoutimi pour l'opposition officielle.
Donc, Mme la députée de Chicoutimi, vous avez la parole.
Mme Jean :
Merci, Mme la Présidente. Alors, je vais débuter en saluant les gens ici.
Bonjour, Mme la ministre et les gens
qui l'accompagnent, bonjour à tous. Bonjour à mes collègues du gouvernement et
de la deuxième opposition. Ça me fait plaisir d'être avec vous ce matin.
Ma première série de
questions va toucher les créneaux d'excellence, les créneaux ACCORD. Dans une
des questions, la question 65 qu'on
avait posée, il y a eu une réponse vraiment intéressante qui nous a été donnée
à l'effet que le nombre d'emplois créés ou sauvegardés est déterminant
dans l'analyse de l'intervention financière.
Donc,
j'aimerais savoir si la ministre est d'accord avec... Le numéro 65, c'est
la page Q.65,2. Mais la question est
simple, c'est... dans l'énoncé, on dit «le nombre d'emplois créés ou
sauvegardés est déterminant dans l'analyse de l'intervention financière», donc l'emploi est lié dans l'analyse de
l'intervention financière du gouvernement. J'aimerais savoir si vous
êtes d'accord avec cet énoncé-là. Oui ou non.
La Présidente
(Mme Richard) : Mme la ministre.
Mme Jean :
Oui?
Mme Thériault :
Oui, absolument.
Mme Jean :
On s'entend là-dessus?
Mme Thériault :
Oui, on s'entend là-dessus...
Mme Jean :
Ça part bien.
Mme Thériault : ...parce que le fait qu'une entreprise ne ferme pas parce
qu'il y a une intervention gouvernementale, ça permet aux
sous-contractants, aux petites entreprises... ça permet de garder des gens dans
nos régions.
Mme Jean :
...lien direct entre la création et la sauvegarde d'emplois et l'investissement
qu'on fait en tant que gouvernement.
Mme Thériault :
Oui.
Mme Jean :
Dans les créneaux ACCORD, ce que j'ai compris pour l'année 2016‑2017, un
montant de 3 125 000 $ et
des poussières sont investis dans les créneaux ACCORD. J'aimerais savoir, à ce
moment-là, combien d'emplois, en 2016‑2017, ont été créés ou sauvegardés
grâce, justement, à l'investissement dans les créneaux ACCORD?
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui. Mme la Présidente, ce qu'on m'a dit ici, c'est qu'on n'est pas en mesure
d'avoir l'information exacte parce
que, dans les créneaux ACCORD, ce qui arrive, c'est que, souvent, l'argent peut
servir également... exemple, je vais
le dire comme ça, ce n'est pas juste aller faire de l'intervention directement
en entreprise, ça peut servir également pour qu'il y ait des regroupements qui vont se donner des moyens de
travailler ensemble. Donc, il y a une portion de l'argent qui n'est pas nécessairement investie dans les
entreprises. Exemple, quand, dans le Bas-Saint-Laurent, j'ai fait une annonce
à Rimouski, où votre collègue était présent,
où on a annoncé avec quatre entreprises différentes, liées dans le domaine de
la pêche, où on était pour faire de
la recherche pour trouver de l'innovation pour les aider, tout ça dans le but
de consolider les emplois et de ne pas fermer ces entreprises-là. Donc,
je ne peux pas vous donner de chiffres.
Mme Jean : Donc, je comprends,
c'est des emplois consolidés?
Mme Thériault : Oui.
Mme Jean :
Donc, vous êtes incapables actuellement de donner... le gouvernement est
incapable de faire le lien, justement,
entre les créations d'emplois, et les emplois sauvegardés, et l'investissement
de 3 125 000 $ qui est fait dans les créneaux ACCORD. Je comprends. Si la réponse est non, ce n'est pas
plus grave que ça. Actuellement, on n'est pas capables de faire le lien entre
ces deux éléments-là?
Mme Thériault :
Bien, je vous dirais que ce n'est pas qu'on n'est pas capables de faire le
lien, c'est qu'on ne peut pas vous donner un chiffre absolu parce qu'il
y a aussi des entreprises qui ne donnent pas de chiffres...
Mme Jean : Avez-vous un estimé?
Mme Thériault :
...et qu'on m'a dit que... C'est ça, c'est parce que, pour beaucoup, ce sont
des projets collectifs avec des effets à long terme. Donc, c'est la
petite note qu'on vient de me passer ici.
Mme Jean : D'accord, on n'a pas
le chiffre.
Mme Thériault :
Difficile pour celui-là.
Mme Jean :
À ce moment-là, vu que l'estimation de l'effet de l'investissement que le
gouvernement fait justement dans la
création d'emplois... quelles sont les mesures ou comment le gouvernement
mesure-t-il l'efficacité de l'investissement dans les créneaux ACCORD? Comment c'est fait, justement, pour voir que
l'investissement qui est fait dans les créneaux ACCORD a vraiment un
impact significatif? Ce n'est quand même pas...
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Je vais tenter une amorce de réponse, Mme la Présidente, parce qu'évidemment
vous comprendrez que j'aime bien débuter une réponse, mais que, s'il y a
un complément qui peut être fait par une des personnes qui m'accompagnent, je
pense que c'est correct.
La Présidente (Mme Richard) :
...consentement pour...
Mme Thériault :
On va le prendre. Puis ce n'est pas parce que je veux étirer le temps, là, pas
du tout, O.K.? Mais c'est sûr que
l'exemple que je vous ai donné par rapport à quatre compagnies qui font de la
transformation alimentaire...
Mme Jean :
Mais est-ce qu'il y a des mesures qui sont mises pour être capable de voir
justement l'efficacité des projets ACCORD?
Mme Thériault :
Bien, à partir du moment où les entreprises ne ferment pas, on voit que ça a
donné des résultats, comme l'exemple que je vous ai donné pour la
Gaspésie, les quatre usines qu'on a mises ensemble...
Mme Jean :
Est-ce que vous avez les chiffres, à ce moment-là, sur le taux de fermeture ou
de non-fermeture par rapport à vos
investissements? Est-ce que c'est la manière que vous me dites que l'efficacité
des créneaux ACCORD est évaluée?
Mme Thériault :
Bon, ce qu'on dit, c'est qu'on fonctionne majoritairement en finançant les
plans d'action qui sont répartis sur
trois ans ou cinq ans. Donc, tout dépendant, trois ans, cinq ans, et il y a
toujours une évaluation qui est faite après
le trois ans ou après le cinq ans pour être capable de voir. Et les critères
sur lesquels on va se baser, tu as toujours un contexte économique de la
région, la pertinence du projet, l'efficacité, les effets ainsi que les
conclusions.
Mme Jean : D'accord. Je vais
changer...
Mme Thériault : Donc,
évidemment, il y a une évaluation qui est faite au bout de trois ans ou de cinq
ans.
La
Présidente (Mme Richard) :
Je vais juste, à ce moment-ci, vous indiquer que c'est difficile, là, pour
toute la transcription. Donc, ne pas vous interrompre l'une et l'autre, s'il
vous plaît.
Mme Jean : D'accord, d'accord.
299 287 La
Présidente (Mme Richard) : Mais je vais protéger le temps
de chaque personne.
M. Drolet :
Mme la Présidente, j'aimerais juste... parce que je respecte beaucoup la
collègue de Chicoutimi, par contre ça fait quelquefois qu'on est en
commission comme cela et... parce qu'il faut quand même laisser le temps de
répondre aussi. Tu sais, il y a un équilibre que...
La
Présidente (Mme Richard) :
Je vais gérer le temps, M. le député de Jean-Lesage, ne vous inquiétez pas, ne
vous inquiétez pas.
Mme Jean :
Moi, je veux juste préciser que, lorsque je demande un chiffre, je m'attends à
un chiffre et non pas à une énumération.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Richard) :
Pas d'interpellation entre les députés de l'un à l'autre! Mme la députée de
Chicoutimi, vous avez la parole.
Mme Jean :
J'aimerais avoir l'opinion de la ministre sur l'importance de la
diversification économique dans les régions.
Est-ce que pour vous, Mme la ministre, c'est important ou non de faire de la
diversification dans les régions? Oui ou non?
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
Mme Thériault : Mme la
Présidente, je veux bien répondre oui ou non, mais je pense que ça demande une
réponse plus que juste oui ou non.
Mme Jean : Allez-y.
Mme Thériault : Je comprends
que c'est... puis vous comprenez que...
La Présidente (Mme Richard) :
Allez-y, Mme la ministre.
Mme Thériault : Je vais vous dire oui, mais pas de
n'importe quelle façon puis pas n'importe comment. Puis je pense qu'il faut le faire avec les acteurs qui
sont dans chacune des régions parce que chacune des régions ont des
différences, chacune des régions ont
des difficultés qui ne sont pas les mêmes, chacune des régions a des défis à
relever. Je pense qu'il faut le faire avec les élus, mais il faut le
faire aussi avec les différents outils qu'on a dans notre coffre à outils comme
ministère du Développement économique. Il
faut faire en sorte que les différentes stratégies... exemple, la stratégie de
l'aluminium peut bénéficier à une région
comme la vôtre, mais pas du tout dans Lanaudière. Peut-être que, dans une autre
région, c'est plus touristique, puis une
autre, ça va l'être beaucoup moins ou pas du tout. Donc, c'est sûr qu'il faut
faire avec les priorités de chacune des régions puis regarder ce qu'on a
qui peut aider les régions.
La Présidente (Mme Richard) :
Merci. Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Jean :
Oui. Personnellement, je trouve que c'est très important qu'on fasse de la
diversification économique dans les régions
lorsqu'on a une région avec des mono-industries. Ça les fragilise beaucoup
justement aux soubresauts socioéconomiques qui peuvent arriver.
Maintenant,
pour les projets ACCORD, lorsque... Les projets ACCORD, c'est des projets de
spécialisation, des créneaux
d'excellence qui sont implantés dans les régions. J'aimerais savoir qu'est-ce
qui arrive ou est-ce qu'il y a des politiques
qui viennent contrer ou... Comment ça s'applique, par exemple, si une
entreprise qui n'est pas dans la région d'un créneau d'excellence, mais qui a besoin d'aide de la part du
gouvernement... Par exemple, si le créneau d'excellence dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, c'est l'aluminium, mais qu'on a
une entreprise dans la région de la Beauce qui s'inscrit dans l'aluminium, est-ce qu'il y a de l'aide parallèle?
Est-ce que l'entreprise beauceronne, elle est pénalisée parce qu'elle n'est pas dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, vu qu'elle n'est pas dans le
secteur du créneau d'excellence?
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Merci, Mme la Présidente. C'est pour ça qu'on a des directions régionales dans
chacune des régions, pour faire en
sorte qu'à chaque fois qu'une entreprise, même s'il n'y a pas un créneau ACCORD
dans sa région qui va avec son type... Bon, comme vous, vous aviez une
entreprise de technologies de l'information...
Mme Jean :
Oui, qui se retrouve...
Mme Thériault :
...électronique. Il n'y a pas de créneau particulier dans le Saguenay—Lac-Saint-Jean là-dessus.
Mme Jean :
Non.
• (13 heures) •
Mme Thériault :
Donc, il est évident qu'il peut y avoir d'autres programmes ailleurs par
rapport avec l'innovation, différentes stratégies à l'intérieur même du
ministère, avec Investissement Québec.
Moi,
je dis toujours que nous, ce qu'on offre, c'est un gros coffre à outils. Le
créneau ACCORD, c'est une démarche sur
plusieurs années pour justement faire en sorte qu'on puisse rehausser
l'activité économique dans différents secteurs. C'est une démarche qui
est faite avec les différents partenaires, mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a
que ça non plus. C'est pour ça qu'il y a des
régions qui ont plus qu'un créneau, d'autres régions qui sont... c'est deux,
trois, quatre régions qui sont
ensemble. Mais ça, c'est un choix qui a été fait à partir des régions ou des
intervenants. Mais ce qui est important de retenir surtout d'abord et avant tout, c'est que, peu importe la
nature du projet, peu importe le domaine du projet, peu importe la quantité d'emplois créés, ce qui est important, c'est qu'il y a
des ressources à tous les niveaux, que ce soit dans du démarrage pour
les femmes, les entrepreneurs, les industriels. Il faut venir voir les gens au
bureau de développement économique régional, et, chaque fois qu'on est capables d'aider les
gens, on le fait, Mme la Présidente. Je pense que c'est chaque... Un emploi,
comme vous dites, dans une région, ça peut faire toute une différence.
La Présidente (Mme
Richard) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Jean :
Encore dans l'esprit de la diversification économique dans les régions, j'étais
un peu inquiète la semaine dernière, lors de l'étude
des crédits avec la ministre
Anglade concernant justement la mise en valeur de l'intelligence artificielle. On parlait beaucoup
des investissements qui seraient faits à Montréal
et à Québec, et ça devient presque des créneaux d'excellence à Montréal
et à Québec, et ça m'inquiétait beaucoup
parce que l'intelligence artificielle est un créneau
porteur autant au niveau de produits
d'innovation et économiques. J'aimerais savoir si la ministre
a l'intention de faire des démarches
afin d'assurer que l'investissement fait en intelligence artificielle ne soit pas uniquement
à Québec ou à Montréal, mais qu'il se répartisse aussi dans l'ensemble
des régions pour que les régions puissent participer à ce nouvel essor
économique.
La Présidente
(Mme Richard) : Mme la ministre.
Mme Thériault : Merci. Je vais rassurer ma collègue la députée de
Chicoutimi. Évidemment, ma collègue la ministre de
l'Économie de... le MESI, Science et de l'Innovation, excusez-moi, Mme la
Présidente, a dit qu'effectivement ces sommes d'argent là seraient pour n'importe quelle entreprise, peu importe où
elle se trouve sur le territoire, et je peux assurer ma collègue de ma collaboration. Si jamais vous voyez
que, dans votre secteur, il y a une entreprise qui voudrait aller directement
dans cette approche-là qui n'a pas le niveau
d'écoute qu'elle doit avoir, de faire appel à moi en tout temps pour qu'on
puisse faire en sorte que nos entreprises, particulièrement celles de sa
région, puissent tirer leur épingle du jeu.
Mme Jean :
Merci. Mais est-ce que vous avez l'intention de justement faire des démarches pour assurer que les investissements, par exemple, dans les universités ne soient pas seulement dans
une université montréalaise, mais qu'il
puisse y avoir aussi des recherches qui se fassent dans les universités
qui sont réparties un peu partout dans les régions, pour éviter justement
que la connaissance et les effets de ces travaux-là ne se retrouvent
que dans la région métropolitaine? Parce
que c'est important. Oui, la PME peut
même être intéressée, mais encore faut-il qu'elle soit rapprochée de ce
créneau-là.
Donc,
le gouvernement du Québec va investir beaucoup d'argent
là-dedans. Est-ce que vous allez vous assurer que cet argent-là soit aussi réparti dans les
régions de manière à ce que les PME, qui normalement côtoient ces centres-là de
recherche, puissent être au fait et puissent aussi être comme les autres dans
les grands centres, voir les opportunités qui se développent autour de
ça? Ce n'est pas magique, il faut être proche de ça pour l'identifier.
La Présidente
(Mme Richard) : Mme la ministre.
Mme Thériault :
Merci, Mme la Présidente. Je pense que le réseau des Universités du Québec veille au grain aussi pour s'assurer que chacune des universités, peu importe où
elle est sur le territoire, que ce soit celle qui est à Chicoutimi, celle qui est à Rimouski, celle qui est en Abitibi, il y a
un réseau, les gens se parlent dans le réseau universitaire. Donc, je pense qu'il
y a une partie de la réponse qui est
là. Donc, effectivement, je vais regarder, si ça peut rassurer la
collègue.
Mais je vais également
lui dire que tout à l'heure, quand j'ai commencé à parler du sommet Savoir
Affaires qu'il y a eu dans sa région, il y a des gens de toutes les universités
qui sont arrivés pour regarder de près l'innovation dont on
pouvait faire preuve, et ce que je trouvais qui était intéressant, c'est qu'il y avait
des gens, que ce soient des doctorants en
génie, qui ont regardé les atouts et les outils qui étaient au Saguenay, et ils
ont développé... c'est comme du
«speed dating», mais pour de la
création de projets. Il y a des projets qui ont été retenus, qui ont gagné pour
que vous puissiez faire des choses avec des spécificités à la région,
qu'on puisse innover aussi.
La Présidente
(Mme Richard) : Merci. Mme la députée.
Mme Jean : Merci. J'aurais une question générale, en fait.
Je comprends, par rapport à votre introduction,
que la PME... l'entrepreneuriat, qui
est ce dont on parle aujourd'hui, se retrouve influencé dans plusieurs
ministères parce que les ministères
ont des impacts justement sur le développement de l'entrepreneuriat. Donc, ce
que je comprends, puis je suis
d'accord avec ça, un ministère, comme le ministère que vous avez au niveau de
la PME, se retrouve un petit peu transversal, donc est en lien avec
différents ministères.
J'aimerais
savoir comment la ministre assure que, justement dans chacun des ministères qui
sont un autre créneau, qui ont un
autre créneau d'excellence que celui de
la PME, que la PME, justement, puisse avoir son gain ou son retour par rapport, justement, aux politiques, aux plans
d'action qui sont mis dans les autres
secteurs, mais qui ont une incidence dans la PME. Comment vous vous
assurez que cette incidence-là soit le maximum possible et qu'elle soit
positive?
La Présidente
(Mme Richard) : Mme la ministre.
Mme Thériault : Merci,
Mme la Présidente. J'ai le bonheur
d'avoir plusieurs fonctions. Évidemment, le fait que je suis vice-première
ministre, je vous dirais que je
discute avec tous mes collègues qui sont assis au Conseil des ministres. Je discute
aussi beaucoup avec tous les ministres qui sont
responsables des régions, puisque j'ai le plaisir d'avoir moi-même la responsabilité d'une région. Je fais le tour des régions. Ça me
permet aussi de voir les défis, les forces et les faiblesses de chacune des régions. Puis c'est sûr que, dans
le plan d'action gouvernemental en entrepreneuriat, il va y avoir beaucoup de
choses qui vont toucher les PME. Il est évident... Et je pense qu'il faut
comprendre que, lorsque, exemple, ma collègue qui est responsable du Tourisme... comme là, présentement, on comprend que le tourisme, c'est important. Bien, il est évident qu'on discute ensemble, à savoir : Est-ce qu'il y a des choses pour elle? Est-ce
qu'il y a des choses pour nous?
Lorsqu'on a discuté pour le budget, exemple, et qu'on a
obtenu de notre ministre qui est responsable des Ressources naturelles qu'il y ait
des tarifs préférentiels pour les serres, bien, imaginez qu'on a parlé avec le ministre
responsable de l'Agriculture pour faire en sorte que nos PME puissent produire des fruits et des légumes du Québec
en serre avec des tarifs préférentiels.
Donc, évidemment, le fait de parler à tous les ministres
à chaque fois qu'il y a quelque
chose qu'on pense qui peut être porteur pour développer nos PME, bien, on le fait. Je n'hésite
jamais. Et puis mes collègues au Conseil des ministres ont tous mon
téléphone cellulaire, et je décroche, donc.
La Présidente
(Mme Richard) : Merci. Mme la députée.
Mme Jean :
Merci beaucoup. Dans un autre ordre d'idées, dans les appels d'offres du
gouvernement, dans certains appels d'offres du gouvernement et dans les
critères de ces appels d'offres là, parfois on retrouve des exigences de la présence à des réunions tenues à Montréal — et c'est spécifié — et à Québec. Pour pouvoir participer à
l'appel d'offres, il faut garantir la
présence à des réunions à Montréal et à Québec, ce qui, certainement, vous
devez vous en douter, désavantage les entrepreneurs hors Québec et
Montréal.
Est-ce
que, selon vous, c'est, un, une politique acceptable ou des critères
acceptables que d'imposer des réunions à
Québec et à Montréal? Et, deux, si tel est le cas, est-ce que la ministre a
l'intention de faire des démarches afin que les entrepreneurs qui ne sont pas à Québec et à Montréal ne puissent pas
être pénalisés de cette distance-là et qu'ils puissent avoir une aide
financière pour supporter cette imposition-là de se déplacer à Montréal ou à
Québec?
La Présidente
(Mme Richard) : Mme la ministre.
Mme Thériault :
Mme la Présidente, je vous dirais tout simplement que je n'ai pas le document
que ma collègue a devant elle lorsqu'elle a préparé sa question. Je suis
tentée de répondre aussi en partie que cette question-là relève certainement du président du Conseil du trésor,
puisque les appels d'offres sont chez lui la plupart du temps. Mais je suis
aussi tentée de lui répondre qu'aujourd'hui
avec l'avènement des nouvelles technologies, avec l'avènement des
visioconférences, je pense qu'on doit
revoir nos façons de faire pour faire en sorte que nos entreprises, peu importe
où elles se trouvent sur le
territoire du Québec, puissent avoir accès aux appels d'offres du gouvernement.
Donc, elle porte à ma connaissance quelque chose... Si c'était possible
de faire... de me transmettre copie...
La Présidente
(Mme Richard) : ...qu'il reste 1 min 30 s,
donc peut-être une question et une réponse.
Mme Thériault :
Mais, si vous me le transmettez, je... oui.
Mme Jean :
...la réponse, dans le fond, que la ministre... Oui, je pourrai vous donner
l'information, d'où vient cette information,
et que la ministre responsable des PME va faire certaines démarches pour
s'assurer que, oui, il y ait d'autres
choses et que... d'autres types de critères que de faire déplacer les
entrepreneurs régionaux vers Montréal et Québec pour pouvoir accéder à
des appels d'offres.
Dernière
question, est-ce que j'ai vraiment le temps? Un petit 35 secondes. Dans le
Passeport Entreprises, on a su que le
programme Passeport Entreprises était peu connu par les entrepreneurs et qu'une
campagne de sensibilisation auprès des
jeunes entrepreneurs devait ou est lancée. J'aimerais savoir, un, si elle est
lancée puis, deux, en quoi elle consiste, rapidement.
La Présidente
(Mme Richard) : Mme la ministre.
Mme Thériault : Il ne
reste pas grand temps, hein, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Richard) : Il reste 40 secondes.
Mme Thériault : O.K.
40 secondes. Je vais tout simplement vous dire qu'évidemment dans le plan
d'action gouvernemental en entrepreneuriat
on va devoir faire la promotion de Passeport Entreprises. Veux veux pas, si on
veut que nos entreprises puissent se
servir des outils qu'on a dans notre coffre à outils — il y a Entreprises Québec aussi qui
existe — donc,
il est évident qu'il va falloir, avec le prochain plan d'action...
Mme Jean : ...la campagne?
Mme Thériault : Pardon?
Mme Jean : La campagne de
sensibilisation auprès des jeunes entrepreneurs, est-ce qu'elle est lancée?
Mme Thériault : Est-ce
que la campagne est lancée auprès des jeunes entrepreneurs?
Une voix : ...
Mme Thériault :
On me répond que c'est le Trésor qui est responsable de cette campagne-là et
que c'était l'ancien président du
Conseil du trésor qui a annoncé avec l'ancien ministre responsable des PME,
mais que cette campagne-là relève de la présidence du Conseil du trésor.
La
Présidente (Mme Richard) :
Merci. Merci beaucoup. C'est tout le temps qui était alloué pour l'opposition
officielle. Donc, je reconnais maintenant
Mme la députée de Fabre pour le temps qui est maintenant alloué du côté du
gouvernement. Vous avez la parole, Mme la députée.
• (13 h 10) •
Mme Sauvé : Merci, Mme la Présidente. Comme le temps file, je souhaite à tous et je salue tout le monde, et donc la ministre avec toute son équipe.
J'aimerais, Mme la Présidente, parler du
transfert d'entreprise au Québec. Il y a eu une très belle annonce en décembre dernier par la vice-première ministre en ce
qui a trait au Centre de transfert d'entreprise du Québec, et je sais que c'est un dossier qu'elle a bien à coeur et que mon collègue aussi de
Trois-Rivières a bien à coeur pour avoir été très impliqué dans une annonce précédente par rapport à la consolidation de l'organisation. Un 7 millions qui a été octroyé au Centre de transfert d'entreprise du Québec, et c'était annoncé afin bien sûr
de consolider l'organisation des services. C'est via le Programme d'aide à l'entrepreneuriat. Donc, sur le 7 millions, il y a un 6 millions
et il y a un autre million qui est accordé au centre pour la mise en
place du programme de soutien à la reprise collective.
Maintenant,
la question. Pourquoi c'est si important d'avoir ces services de transfert
d'entreprise? Quel est l'enjeu auquel le Centre de transfert
d'entreprise doit répondre? Je vais y aller très rapidement parce que le temps
file, mais il y a un état de situation qui s'impose et qui fait la démonstration à quel
point le Centre de transfert d'entreprise a un rôle important à jouer.
Il faut
savoir que, d'ici 2018, le ministère de l'Économie prévoit qu'il va y avoir
25 200 entrepreneurs de moins au
Québec. Il faut savoir que, présentement, et la vice-première ministre l'a bien nommé, les PME au Québec,
c'est 92 % des emplois,
donc premier élément du contexte. Deuxième élément du contexte par rapport au
transfert d'entreprise, il y a une étude du
Regroupement des jeunes chambres de commerce qui dit que 64,3 % des
entrepreneurs du Québec n'ont pas de
plan de relève. Troisième élément du contexte, ça prend du temps, un transfert
d'expertise, ce n'est pas juste une transaction financière, c'est
vraiment un transfert de direction, ça prend plusieurs années. Quatrième
élément du contexte, l'importance du
transfert d'entreprise au Québec, il y a peu d'expertise présente en termes de
transmission, et maintenant, avec le Centre de transfert d'entreprise,
heureusement, ils sont là.
Il y a
l'appel à la retraite. Quand on regarde les entrepreneurs au Québec, il y a le
tiers qui a plus de 55 ans. Autre élément
du contexte, il y a eu un sondage de Raymond Chabot Grant Thornton en 2013 qui
dit que 58 % des entrepreneurs qui
ont été consultés, et ça, ce n'est pas anodin, ils ont une difficulté à se
séparer psychologiquement de leurs entreprises. C'est difficile pour eux. Ils ont mis tout leur coeur, leur énergie,
pendant toutes ces années, et c'est un élément très important. Et puis, dernier élément du contexte, il y a une
mauvaise perception, je l'ai nommée, ce n'est pas simple, la transaction
de transfert.
Alors donc,
il y a le centre de transfert. Je pense qu'il a un rôle important. Il y a eu
une annonce. Ma question à la ministre :
Face à cet enjeu, cet enjeu important pour l'avenir économique du Québec et le
transfert d'entreprise, comment le
centre de transfert peut y répondre, et quelle est votre vision par rapport à
l'impact du centre de transfert? Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Richard) :
Merci, Mme la députée de Fabre. Mme la ministre.
Mme Thériault : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Évidemment, je pense que vous avez bien mis la table,
Mme la députée de Fabre. Il faut aussi
rappeler que la majorité des entreprises ont été créées entre 1960 et 1990. Ça,
ce n'est pas à négliger. Moi,
j'ajouterais même qu'auparavant dans les familles, souvent, une entreprise
familiale, la quincaillerie du
village, l'épicerie du village, appelez-les comme vous voulez, on a eu beaucoup
d'entrepreneuriats qui se sont développés,
mais que les entreprises se sont passées de père en fils. Et j'ai bien dit de
père en fil parce qu'il y avait de nombreux enfants dans à peu près toutes les
familles, donc ce qui fait que, presque automatiquement, c'était l'aîné qui
reprenait les affaires de la famille, comme c'était l'aîné qui reprenait la
ferme familiale, en autant que les parents demeurent
dans la maison. Il y a une tradition qui existait au niveau du transfert
entrepreneurial, et les enfants travaillaient dans l'entreprise avec les
parents. Ça, c'est le contexte d'avant.
Le contexte
aujourd'hui fait que, malheureusement, les enfants ne sont pas aussi nombreux,
que, souvent, on va avoir un enfant,
deux enfants, trois enfants, que les enfants ne seront pas nécessairement
intéressés à reprendre l'entreprise familiale,
que, souvent, ils vont avoir des aspirations tout à fait légitimes à pousser
des études supérieures, beaucoup. Le taux
de diplomation aujourd'hui, avec les universités, avec les cégeps,
comparativement à avant, je parle avant 1970, donc la création des cégeps, ça a quand même explosé.
Donc, il est tout à fait légitime qu'un
jeune puisse dire : Bien, moi, je ne veux pas reprendre l'entreprise
familiale, mais que je veux me diriger en droit, ou en administration des
affaires, ou ressources humaines, ou peu importe. Et très souvent, je vous
dirais, il y a des diplômes où les jeunes vont prendre conscience qu'ils ne veulent pas travailler tout de suite avec les parents, qu'ils disent : Bon, bien, moi, je m'en vais en
administration. Ils vont aller faire leurs classes ailleurs parce que,
des fois, c'est plus facile apprendre ailleurs que d'apprendre avec nos parents. C'est nos parents, on les aime, ce n'est pas toujours
évident de se faire critiquer par nos parents non plus.
Donc, on va
voir des jeunes qui vont aller faire leur apprentissage ailleurs
et qui, lorsqu'ils ont l'expérience et acquis un certain niveau de maturité, peuvent
revenir offrir leurs services. Moi, c'est ce que j'ai constaté souvent, bien
que ce n'est pas que ça, tu sais. Je vais
dire, d'entrée de jeu, il arrive qu'il
y ait des enfants qui suivent la voie des parents également et qui sont déjà dans l'entreprise, mais
il y a aussi le fait que le transfert d'entreprise aujourd'hui, de la manière
dont il se fait, il peut se faire également
avec des gens qui sont à l'interne, qui ne sont pas nécessairement membres de
la famille.
Donc, la
transmission de l'entreprise familiale n'est plus aussi automatique qu'elle l'a
déjà été dans le temps. Je vous
dirais que, pour faciliter ça, notre gouvernement, dernièrement, on a annoncé
le rehaussement du plafond d'imposition, qui auparavant n'était seulement que pour les entreprises agricoles,
donc les fermes, que maintenant il s'applique dans différents secteurs d'activité, qu'on a rehaussé
le plafond pour pouvoir faire en sorte que
c'est plus... tu sais, qu'on retire les
mêmes avantages de céder son entreprise, vendre son entreprise à ses enfants plutôt
que de la vendre à un parfait inconnu, ce qui n'était pas normal non
plus, si on veut continuer de cultiver la fibre entrepreneuriale.
Je vous
dirais que moi-même, j'étais en affaires et, quand je suis partie pour
aller en politique, j'ai trouvé ça très difficile, du jour au lendemain, de
laisser mon bébé, parce que c'était mon bébé, que j'ai contribué à créer à partir de rien, de pages blanches. Vous me connaissez de cette époque-là, d'ailleurs,
Mme la députée, puisqu'à l'époque vous étiez présidente
du réseau des femmes d'affaires de Montréal et que, sous votre gouverne, j'ai
fondé le chapitre de l'est de Montréal du
réseau des femmes d'affaires. Donc, vous savez à quel point, pour moi,
l'entrepreneuriat était important. Lorsque j'ai quitté pour venir en politique, bien, c'est sûr que tu fais comme une
croix sur une vie. Puis, de l'autre côté, bien, c'est sûr que tu regardes ton bébé puis tu as... Tu
sais, c'est comme... c'est le syndrome de la belle-mère, je vais dire ça comme
ça, avec ceux qui prennent ta place, en disant : Bien, moi, si j'étais là,
ça ne serait pas comme ça.
Bien, il faut
être capables de faire ce transfert-là, et je pense que les entrepreneurs
doivent faire un deuil, surtout lorsqu'on
a oeuvré pendant 30 ans, 40 ans, 50 ans, 60 ans aussi,
parce que la réalité fait qu'aujourd'hui les gens vivent plus vieux et
que, souvent, ce n'est pas parce qu'on a 60 ans qu'on va arrêter de
travailler puis profiter de la vie. Au contraire,
je connais nombre d'entrepreneurs qui sont rendus à 65, 70 ans. Bien que
les enfants travaillent avec eux ou qu'ils
sont en train de travailler sur leur relève, ils ne sont pas prêts à faire la
coupure comme ça non plus. Donc, c'est la raison pour laquelle la plupart des gens vont dire que, pour faire un
transfert d'entreprise et que ce soit réussi, il faut se donner au moins
une fenêtre de cinq à sept ans.
Donc,
évidemment, le transfert des entreprises, on peut le faire à l'interne avec les
gens qu'on a, on peut le faire en reprise
collective avec nos employés qui sont là, on peut essayer de faire un transfert
familial, il est vrai. Et le centre de transfert
aux entreprises maintenant a... dans toutes les régions du Québec, il y a une
personne qui est dédiée au transfert des entreprises. Lorsqu'on veut transférer
son entreprise, on ne met pas la pancarte à vendre, hein? On ne peut pas
dire : C'est à vendre parce que, pour
les compétiteurs, pour un paquet de bonnes raisons aussi, il y a une certaine
confidentialité qui doit être reliée à ça.
Et le centre de transfert des entreprises sert
de point de jonction entre une personne qui voudrait céder son entreprise et une personne qui voudrait reprendre
une entreprise dans un contexte de confidentialité, ce qui fait, exemple,
que quelqu'un qui est en Outaouais, qui
possède, je ne sais pas moi, je vais parler simplement, exemple, un salon de
bronzage, pourrait acheter une autre
entreprise, salon de bronzage à Laval, il pourrait en acheter un autre en
Gaspésie, partir une chaîne,
évidemment. Et très souvent c'est plus facile de reprendre quelque chose qui
existe déjà que de repartir à nouveau parce
qu'il y a un bassin de clientèle. Donc, c'est une possibilité qu'on a avec le
centre de transfert des entreprises aussi.
Donc, cet
organisme-là a un an et demi. Le déploiement a été fait partout dans toutes les
régions. Il y a des conseillers dans
toutes les régions pour pouvoir travailler avec ceux qui veulent soit céder
leur entreprise ou reprendre les entreprises. Donc, évidemment, au cours des prochains mois, nous regardons avec
beaucoup d'attention tout ce qui sera fait de travail au niveau du transfert
des entreprises parce que le but, c'est de garder nos entreprises et,
évidemment, les emplois qui y sont liés.
• (13 h 20) •
La Présidente (Mme Richard) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Ça va, merci.
La Présidente (Mme Richard) :
M. le député de Saint-François.
M. Hardy :
J'ai combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Richard) :
6 min 40 s.
M. Hardy :
Parfait. Je vous remercie, Mme la Présidente. Permettez-moi de saluer Mme la
ministre, tous les collègues alentour
de la table ici ainsi que les gens qui accompagnent Mme la ministre. Moi, je
voulais vous parler du développement économique régional, fonds de
diversification économique, Fonds d'aide à l'économie de Lac-Mégantic et Fonds
de diversification économique – MRC des Sources, principalement d'Asbestos.
La croissance économique de toutes les régions
du Québec est très importante pour le gouvernement qui fait supporter les initiatives régionales et d'être un
partenaire économique. L'émergence de projets porteurs est essentielle au dynamisme économique du Québec. Par la création
de fonds de diversification dédiés à des régions spécifiques, nous aidons les PME et nous permettons une plus grande
latitude aux régions ciblées dans leurs objectifs de prospérité de leur développement économique local. En effet, ces
régions, qui disposent de fonds de diversification, sont supportées par le
gouvernement et bénéficient d'un soutien financier destiné aux entreprises...
ou de leur territoire.
Le
gouvernement du Québec a fait le choix de revoir ses façons de faire dans le
soutien au développement des territoires
en proposant une nouvelle gouvernance régionale qui donne une plus grande
latitude aux MRC. Les directions régionales
du ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation sont présentes
dans toutes les régions du Québec. Elles
accompagnent les entreprises et travaillent en concertation avec les instances
locales et régionales pour appuyer les clientèles
dans leurs besoins spécifiques de développement des affaires. Le ministère
poursuit son appui aux organisations et
aux initiatives qui ont un impact important dans le développement des régions,
dont les pôles régionaux d'économie sociale, les centres collégiaux de
transfert en technologie, les pôles et les créneaux d'excellence.
Le
gouvernement adopte des stratégies pour aider les régions et les entrepreneurs.
La création d'entreprises, leur croissance
et leur avancement sont nécessaires à la création d'emplois et de richesse.
Lors de notre dernier budget annoncé par
le ministre des Finances, nous avons annoncé une somme de 1,2 milliard de
dollars pour favoriser le développement économique de toutes les régions du Québec. Mme la Présidente, voici
quelques mesures contenues dans notre dernier budget pour nos PME et nos régions : 522 millions pour appuyer les
régions dans la prise en charge de leur développement économique, 231 millions pour protéger l'environnement,
la faune et nos ressources naturelles, 168 millions pour appuyer la croissance des secteurs agroalimentaires et des
boissons alcooliques, 123 millions pour consolider la place du tourisme en tant que vecteur du développement économique,
100 millions pour appuyer de nouvelles initiatives dans le cadre de la Stratégie maritime et du Plan Nord, prolongation
du programme RénoVert jusqu'au 31 mars 2018 et 18 millions additionnels
pour l'économie des Îles-de-la-Madeleine.
Donc, Mme la
Présidente, le gouvernement du Québec appuie la relance économique de la ville
de Lac-Mégantic avec le Fonds d'aide
à l'économie de Lac-Mégantic. Je peux souligner aussi que mon collègue le
député de Mégantic, qui fait partie
du caucus de l'Estrie, donc c'est pour ça que je parle ici aujourd'hui aussi un
peu en son nom, il travaille très fort pour sa région et est toujours
sur le terrain. Donc, je le salue pour l'ouvrage qu'il fait. Le 10 juillet
2013, le gouvernement annonçait une aide de 60 millions à la communauté de
Lac-Mégantic, dont un montant de 10 millions affecté au programme d'aide à l'économie de Lac-Mégantic afin de
redynamiser la ville. Ce programme vise à susciter l'émergence des projets d'affaires à valeur
ajoutée et à contribuer au dynamisme entrepreneurial de Lac-Mégantic et donne
aussi un second souffle à la communauté.
La dynamique locale demeure fragile. La reprise économique dans une communauté lourdement éprouvée par la
tragédie est une démarche à long terme. La rareté de la main-d'oeuvre aussi est
également un enjeu majeur pour le développement des entreprises existantes et
l'attraction des projets, des projets économiques qui sont en élaboration. Et le ministère de l'Économie, de la Science et de
l'Innovation accompagnent de
façon stratégique les entrepreneurs.
Je peux vous dire aussi que le fonds vise à
soutenir le développement économique et touristique de la ville de Lac-Mégantic. De façon plus précise, il poursuit
les objectifs suivants : développer et diversifier l'économie,
redynamiser l'activité entrepreneuriale, développer l'offre touristique,
favoriser la création et le maintien d'emplois, favoriser le retour et
la rétention des jeunes, appuyer la mise en valeur du patrimoine culturel.
Maintenant, je vais vous parler de la diversification
de la MRC des Sources...
La Présidente (Mme Richard) :
...question...
M. Hardy : Oui?
La Présidente (Mme Richard) :
Peut-être... il vous reste moins de...
M. Hardy : Il reste combien de
temps?
La Présidente (Mme Richard) :
Il ne reste plus de temps, malheureusement, le temps que je fasse...
M. Hardy : Déjà? Je pensais que
j'avais dix minutes.
La Présidente (Mme Richard) :
Non, malheureusement.
Une voix : ...à l'année
prochaine.
M. Hardy :
Ah! écoutez, ça ira à...
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Hardy : Bien, je veux
souligner aussi l'ouvrage...
La
Présidente (Mme Richard) : Merci pour votre plaidoyer. C'est tout le temps dont disposait le gouvernement.
M. Hardy : ...souligner, Mme la Présidente, avant de partir,
l'ouvrage qu'a fait la députée de Richmond aussi sur le terrain.
La
Présidente (Mme Richard) : Merci beaucoup,
M. le député de Saint-François. Vous savez que nous sommes régis par le
temps à l'Assemblée nationale.
Mme Thériault : Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Richard) :
Je n'ai plus de temps, Mme la ministre, je suis désolée.
Adoption des crédits
Le temps qui
était alloué à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Économie, Science et Innovation pour l'exercice financier 2017‑2018 est maintenant écoulé, nous allons
donc procéder à sa mise aux voix. Ainsi, le programme 1,
Développement de l'Économie, de la Science et de l'Innovation, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Richard) :
Adopté sur division.
Le programme 2, Interventions relatives au Fonds
du développement économique, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
La
Présidente (Mme Richard) :
Adopté sur division. Le programme 3, Organismes dédiés à la recherche et à
l'innovation, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
La
Présidente (Mme Richard) :
Adopté sur division. Enfin, est-ce que l'ensemble des crédits budgétaires du
portefeuille Économie, Science et Innovation pour l'exercice financier 2016‑2017
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Richard) :
Adopté. En terminant, je veux déposer les demandes de renseignements...
Une voix : ...sur division
aussi.
La
Présidente (Mme Richard) :
Ah! sur division? Excusez-moi, je n'avais pas entendu. Je trouvais ça
exceptionnel, mais...
Donc, l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille
Économie, Science et Innovation pour l'exercice financier 2016‑2017, est
adopté, je tiens à le préciser, sur division.
Une voix : ...2017‑2018
La
Présidente (Mme Richard) :
Bon, vous avez raison, 2017‑2018. Merci beaucoup. Je vais vous demander...
on va extensionner de quelques minutes parce
que j'ai laissé au député de Saint-François un petit peu plus de temps, donc
j'essaie d'accélérer, mais on va faire correctement les choses. Et, vous avez
raison, M. le député de Johnson, c'est pour l'ensemble des crédits et du
portefeuille...
Une voix : ...la question
pour répondre...
La Présidente
(Mme Richard) : Oui, absolument, on va faire ça en ordre.
Adoption de l'ensemble
des crédits
Enfin, est-ce
que l'ensemble des crédits budgétaires pour le portefeuille Économie, Science
et Innovation pour l'exercice financier 2017‑2018 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Documents déposés
La
Présidente (Mme Richard) :
Adopté sur division. Et je remets, en terminant, les demandes de renseignements
des partis d'opposition, ils sont ici, le secrétariat à la commission va vous
les transmettre.
Et je veux vous remercier, Mme la ministre, je
veux remercier les personnes qui vous accompagnent, Mme la secrétaire de la commission, ainsi que le
personnel de la commission, et vous aussi, chers collègues, pour votre
collaboration. Je vous souhaite une bonne fin de journée.
Et la
commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux au mardi 9 mai, à 17
heures, où elle se réunira en séance de travail. Bonne fin de journée.
(Fin de la séance à 13 h 29)