(Dix-neuf
heures trente-deux minutes)
La Présidente (Mme Richard) : Bonsoir. La Commission de
l'économie et du travail reprend ses
travaux, et je demande à toutes les
personnes présentes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs
appareils électroniques.
La
commission est réunie afin de procéder à l'étude des crédits budgétaires
du volet Allègement réglementaire du portefeuille Économie, Science,
Innovation pour l'exercice financier 2017-2018.
Mme la secrétaire, est-ce
qu'il y a des remplacements ce soir?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M.
Billette (Huntingdon) remplace Mme Sauvé (Fabre), et M. Therrien
(Sanguinet) remplace M. Leclair (Beauharnois).
La Présidente (Mme Richard) : Parfait, merci. Nous avons commencé avec quelques minutes de retard,
donc environ cinq minutes, on terminera...
Une voix :
...
La Présidente (Mme Richard) : Trois minutes? On va le calculer, M. le député, ne vous en faites
pas. Donc, nous débutons nos travaux
à 19 h 34. Puisqu'une période de deux heures doit être consacrée à l'étude des crédits ce soir, il y a consentement de la part des parlementaires pour
qu'on aille un petit peu plus que 21 heures?
Des voix :
...
Allègement réglementaire
Discussion générale
La Présidente (Mme Richard) : Oui? Consentement. Merci. Comme nous n'avons pas de remarques préliminaires, je suis maintenant prête à reconnaître la première intervention pour l'opposition
officielle, et, M. le député de Sanguinet, la parole est à vous.
M.
Therrien : Merci, Mme la Présidente. Alors, je commence
toujours par saluer la présidence. Je vous salue, Mme la Présidente, et votre
équipe. Je salue les députés de la partie gouvernementale. Je salue évidemment
la ministre et son équipe, ça fait
plaisir. C'est la première fois, je pense, qu'on se voit en étude de crédits,
alors ça va être avec plaisir qu'on
va sûrement jaser de choses et d'autres. Je salue mon collègue de Johnson, de
la seconde opposition — toujours un plaisir de travailler avec vous, mon cher ami.
Alors,
écoutez, bon, je suis content d'être avec vous aujourd'hui. Je sais que c'est
une préoccupation qui vous motive
depuis que vous êtes là, je pense, en 2014, là, d'alléger la réglementation qui
touche les PME. On sait que c'est extrêmement
lourd. Les PME sont souvent effondrées devant cette bureaucratie qui les amène
dans une situation qui les... des
fois qui peut les pousser jusqu'à la faillite. Alors, je vais commencer par
vous poser des questions par rapport aux CLD. Je sais que les CLD... Moi, j'ai déjà été en entreprise jadis, et
les CLD, c'était vu souvent comme une porte d'entrée qui nous permettait justement... Mme la ministre,
vous n'avez pas de l'air contente de parler de CLD. Mme la ministre, ça
ne vous dérange pas de parler de CLD, là?
Mme Thériault :
Bien, parce que...
M.
Therrien :
O.K. Vous avez eu une drôle de réaction quand j'ai dit...
Mme
Thériault : Bien, c'est parce que, techniquement, moi, j'ai
entendu «allègement réglementaire». Donc, on a tout ce qu'il faut pour
parler d'allègement réglementaire. Les CLD ne sont pas sous la responsabilité
du ministère du Développement économique, et encore moins dans mes fonctions.
M.
Therrien :
O.K. On va essayer pareil.
Mme
Thériault : Donc, je
croyais vraiment que ce soir on parlerait d'allègement
réglementaire. Et je veux juste vous
préciser que la coprésidente du comité d'allègement réglementaire, en la
personne de Mme Martine Hébert, est ici.
M.
Therrien : Oui.
Parfait. Non, non, mais vous allez voir où est-ce que je veux en venir.
Non, mais ça ne sera pas très long.
Mme Thériault :
C'est beau.
M.
Therrien : Non, mais regardez... Puis, de toute façon, si ça ne s'applique pas, dites-moi-le, puis on passera à autre chose, honnêtement, là. C'est parce que ça
m'intéresse beaucoup, l'allègement réglementaire, puis, moi, ce que je
voyais dans les CLD, c'était l'opportunité, justement,
pour les CLD... bien, pour les entreprises, d'avoir accès, justement, à quelque chose qui nous permettait d'alléger la bureaucratie puis ce qui affligeait
les entreprises. Moi, c'est comme ça que j'avais vu les CLD à
l'époque. Et donc, quand vous parlez d'allègement réglementaire... Tu sais, il y en a
qui parlaient qu'éventuellement un
CLD devenait une porte d'entrée pour tout ce qui se passait entre l'entreprise et le gouvernement.
C'était là-dessus que je voulais vous entretenir.
Est-ce que
vous avez remarqué des... Parce qu'il y a des places où ce qu'ils ont éliminé
les CLD, d'autres où ce qu'ils les
ont gardés mais avec des... bien, en tout cas, la plupart des cas, là, avec des
activités diminuées. Est-ce que vous remarquez
un impact chez les entreprises, quand on parle d'allègement réglementaire, au niveau de la bureaucratie? Est-ce que ces entreprises-là sont davantage
confrontées avec plus de tâches administratives?
La Présidente (Mme Richard) :
Mme la ministre.
Mme
Thériault : Merci, Mme la Présidente. Oui,
Mme la Présidente, évidemment je vais répondre à la question du collègue. Est-ce que vous me permettez de
présenter au moins les gens qui m'accompagnent, pour les gens qui suivent
les travaux? Donc, j'ai à ma gauche, à
l'immédiat, le sous-ministre qui est en titre au ministère de l'Économie et de
la Science et de l'Innovation, M.
Jocelin Dumas, le sous-ministre associé aux politiques économiques, M. Philippe
Dubuisson. J'ai également à la table
M. Blouin, qui est le directeur qui s'occupe de l'allègement réglementaire et
administratif, donc tout le dossier
pour lequel on va certainement avoir beaucoup de plaisir à vous répondre. Et
évidemment il y a d'autres partenaires du ministère qui sont là pour
couvrir peut-être d'autres volets au cas où que ça serait pertinent.
Les CLD, pour
répondre à votre question... Et évidemment mes gens au cabinet — je m'excuse : ma directrice de cabinet, Mme Marie-France Daoust, mon attachée de
presse, Clémence Beaulieu Gendron. J'ai Mme Anne-Marie Mongrain ainsi
que M. Pierre Leclerc. Donc, vous voyez, les femmes sont en majorité chez nous.
M.
Therrien : C'est
bien.
Mme
Thériault : Donc, les femmes et le développement économique,
c'est aussi très intéressant et ça marche, je peux vous le dire.
M.
Therrien : Et vous
m'en voyez ravi, Mme la ministre.
Mme
Thériault : Je suis très heureuse de ça aussi puis je vous
ferai remarquer qu'on a des porte-parole féminines aussi qui s'occupent
d'économie chez nous, donc je trouve ça intéressant.
Dans le
développement économique, pour répondre à votre question, je ferais peut-être
des petites nuances en disant que les
CLD sont vraiment sous la responsabilité des MRC, donc relèvent du MAMOT. Mais
ça mérite quand même une réponse.
Vous l'avez posé. Je pense que vous... Moi, je vais vous donner toutes les
réponses qu'on est en mesure de vous donner. Je pense que l'étude de
crédits, c'est fait pour ça.
M.
Therrien : O.K. Puis c'est dans le sens de l'allègement
réglementaire, toujours, puis de la bureaucratie. C'est dans ce
sens-là que je veux aller, là.
Mme Thériault : Oui, absolument.
Absolument. Je n'ai pas de problème. C'est beau.
M.
Therrien : Je ne
veux pas commencer à blâmer le gouvernement, non, ce n'est pas ça, là.
Mme Thériault : Non, non,
non. C'est correct.
M.
Therrien : Je veux avoir des réponses par rapport à ça, savoir s'il y a des retombées là-dessus. C'est là-dessus qu'on va se tenir, là.
Mme
Thériault : O.K. Ce
que je vous dirais, c'est qu'effectivement il y a... Nos directions régionales
sont tout partout, donc les dossiers se font quand même. Je pense que,
d'une région à l'autre, c'est différent, tout dépendant de l'activité économique et du type d'activité
économique. Je vous dirais aussi que ça dépend si on a
conservé les structures ou pas. Comme
moi, dans Lanaudière, il y a des structures qui ont été conservées, d'autres
structures qui ne sont plus là. Lorsque je regarde à Joliette, ils ont quand
même une structure qui se tient, qui est essentiellement la même chose qu'il y avait avant avec des fonctions un peu
modifiées. Est-ce que ça a alourdi le travail des fonctionnaires? Je ne vous
dirais pas, parce que, chez nous, on avait
la responsabilité des FLI, des fonds locaux d'investissement pour
les contrats de service qu'on gère,
et ça, on l'a encore. Donc, ça n'a absolument rien changé, pas du côté du ministère,
en tout cas.
M.
Therrien : Est-ce
que vous avez eu des sons de cloche, de la part des entreprises, qui disent
qu'il y a une augmentation, d'une certaine façon, de leur paperasserie? Parce
que, justement, les CLD sont — en tout
cas, à certains endroits — disparus.
Pour eux autres, ça a été plus d'efforts pour essayer de trouver des solutions
à leurs problèmes qui étaient liés à différents aspects de leurs
activités du gouvernement en question.
Mme
Thériault : Bien, je
vous dirais qu'il y a Entreprises Québec qui a été créé, qui permet aussi de
répondre aux gens, particulièrement
dans les régions, ce qui permet justement de ne pas avoir plus de paperasse, parce que
c'est un service téléphonique où les
gens peuvent appeler et où on est en mesure de répondre à leurs questions.
Donc, techniquement, c'est sûr que, voilà 15 ans, il n'y
avait pas autant de services informatiques qu'on a aujourd'hui. Aujourd'hui, on
peut vivre dans une réalité virtuelle, on peut faire un paquet de déclarations de manière électronique. On peut faire beaucoup de choses par
téléphone. Donc, ça fait une différence. Mais il n'y a pas d'alourdissement
comme tel, pas au niveau des fonctions qu'on a, nous.
La Présidente (Mme
Richard) : Le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Bien,
tu sais, je vais vous donner un exemple. Passeport Entreprises, là, tu sais, ce
que vous avez mis sur pied pour
faciliter justement des informations qui sont liées, entre autres, là, à l'activité
des entrepreneurs et le gouvernement, est-ce que, s'il y avait des CLD qui auraient
été plus présents dans certains endroits, elle aurait pu plus facilement
aider des entreprises à se diriger, entre autres, vers cette porte-là, d'après
vous?
• (19 h 40) •
Mme
Thériault : Bien là, je vous dirais, des fois, c'est des
intermédiaires supplémentaires, quand on peut aller frapper directement
au Développement économique régional, là. Il y a des bureaux régionaux dans
toutes les régions. Évidemment, tous les
intervenants en développement
économique régional sont présents sur
les terrains, tout partout, les chambres de commerce, là où il y a de
l'activité économique.
Donc,
je pense que c'est propre à chacune des régions. Il y a des régions qui vont
très bien fonctionner, puis ça ne sera
pas un alourdissement de la tâche, où l'intermédiaire va faciliter la tâche,
mais, il y a d'autres fois, ça peut être avec des organismes aussi ou directement avec la direction régionale.
Je pense qu'il faut avoir assez de flexibilité pour être capable de fonctionner selon le type
d'intervention économique qu'on a besoin de faire. Un démarrage d'entreprise,
ça ne demandera pas les mêmes ressources
qu'une modernisation d'usine, exemple avec Firestone, à Joliette. Donc, c'est
différent comme type d'intervention.
M.
Therrien : Tantôt,
est-ce que vous aviez dit que les impacts diffèrent selon où ce qu'il y avait
des CLD en cause ou où est-ce qu'il
n'y en avait plus? Vous avez dit ça, par
rapport à, justement,
là, les démarches des entreprises.
Mme
Thériault : Non, mais
je vous dis : C'est sûr que ça peut être différent, parce qu'il y a certaines régions qui ont décidé de conserver leurs CLD,
d'autres non.
M.
Therrien :
Oui, oui, c'est ça.
Mme
Thériault : Donc, à
ce moment-là, moi, ce qui est important, c'est qu'on puisse avoir du service pour les
entreprises, et le service pour les entreprises peut se faire par les bureaux de développement économique régional, comme on peut le faire par Entreprises Québec, de manière virtuelle, entre guillemets, sous forme informatique.
Mais ce qu'il faut comprendre,
c'est : quand on parle de l'allègement réglementaire, en principe, tu
sais, c'est plus les organismes du ministère.
C'est là que nous, on a un contrôle pour dire : Est-ce qu'on doit alléger
dans les formulaires, dans les procédures administratives?
M.
Therrien : Je comprends, je comprends. Non, je comprends,
mais, tu sais, c'est sûr que l'entreprise, l'entrepreneur, à quelque part, il n'est pas spécialiste dans les
affaires de l'État. Puis, je veux dire, souvent il est complètement néophyte
dans ce genre de choses là. Et c'est pour ça,
moi, je vais vous dire, là, ce que j'ai vécu puis ce que j'entends des entrepreneurs, parce que je m'intéresse évidemment
à ça aussi. C'est un peu pour ça que je suis là aussi, parce que ça m'intéresse, là, tu sais, puis on pourrait en
discuter beaucoup plus que deux heures de temps, puis je convaincu que vous
seriez d'emblée d'accord avec moi, là, mais
c'est juste que je trouvais que les CLD c'était, justement, une porte d'entrée
qui nous permettait, justement, d'apporter des allègements ou d'informer les
gens sur la possibilité d'allègement.
Ceci étant dit, je
peux comprendre que vous dites : Bien, écoutez, il y a des directions
régionales qui peuvent compenser, mais j'imagine qu'il faut que... ça va
prendre plusieurs années avant que ça rentre dans la culture des entreprises ou
la culture des...
Mme Thériault :
Bien, moi, je n'ai pas tendance à dire ça. Et le plus bel exemple que je vais
prendre, surprenez-vous pas si je vous parle
de la région de Lanaudière parce que je suis ministre responsable de cette
région-là, bien, chez nous, quand tu
arrives à Joliette, les acteurs sont là, les gens de la direction régionale
sont présents sur le terrain. Les gens de Femmessor sont présents sur le
terrain aussi. À chaque fois qu'on a quelque chose, tous les intervenants
économiques travaillent ensemble puis travaillent avec la direction de la
chambre de commerce. Ils travaillent avec l'Association
des industriels, s'il y a lieu. Donc, évidemment, tous les intervenants
économiques sont interreliés. Des fois, il y a des commissaires industriels dans des parcs industriels aussi, ou
des commissariats, donc, avec lesquels les gens vont travailler. Le
service du développement économique des municipalités, ça existe aussi. Donc,
il y a différentes portes d'entrée. Je pense
que le principal, c'est que les gens se parlent, et que l'un puisse dire :
Ah! bien, ça, moi, je ne peux pas t'aider, mais regarde, une telle fait
ça, et qu'on puisse mettre les gens en lien.
Ça
n'alourdit pas nécessairement. Je vous dirais qu'au contraire, avec Entreprises
Québec, quelqu'un qui veut démarrer son entreprise, par exemple, bien,
peut maintenant aller rentrer de manière virtuelle : Bonjour, je m'appelle
madame X, je demeure à telle adresse,
je veux partir une entreprise dans tel domaine. Bien là, tout le monde sait que
ça va prendre, exemple, ton numéro
d'employeur, ton numéro de TVQ, ton numéro de TPS, ton numéro pour ta remise
pour ta CSST. Donc, évidemment, il y
a la possibilité maintenant de faire une demande, et woups! du moment que tu es
inscrit, bien là, tu as une demande
qui part pour ça, une demande qui part pour ça. Il y a comme une espèce de
«split» qui se fait en fonction qu'on
élimine la paperasserie, puis ça permet aux entreprises de s'enregistrer, puis
après ça les courriels rentrent pour valider l'étape où t'es rendu.
M.
Therrien : Bien,
moi, écoutez, actuellement je fais la tournée du Québec. Je rencontre des
entreprises. Je comprends bien ce que vous
dites puis je ne vous dis pas que vous êtes dans le champ gauche, pas du tout,
mais il faut comprendre que la
réalité, malheureusement, est beaucoup plus complexe que ça pour les
entrepreneurs. On est encore, malheureusement,
puis je vous le dis, là, puis... on est encore loin, là, d'une efficacité
ultime. Il y a beaucoup d'améliorations... Je vais vous donner un exemple, puis là vous allez être contente parce
que c'est vraiment, là, de l'allègement réglementaire, là, à son
paroxysme, donc vous allez nager probablement comme un poisson dans l'eau :
permis d'alcool.
Mme Thériault : Oui.
M.
Therrien :
Ah! Voilà! Écoutez, je pense qu'on n'a pas besoin d'en parler très
longuement : ça n'a pas de sens. En
2015, vous étiez censés simplifier tout ça. Puis, bon, en 2017, là, finalement on
a su que c'était en 2017 que ça se ferait. Là, je vous le dis, là, je vous lance un ballon de plage, là. Tu sais,
je suis fin, là. Pour vrai, là. Vous pouvez me le dire que je suis fin,
là, tu sais.
Mme Thériault : Vous êtes
très gentil, M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Aïe, même les députés de l'autre
bord, ça n'a pas de bon sens, ils disent : Tabarnouche, il est donc
bien fin, ce gars-là. Non, mais c'est ça. Non, mais c'est parce qu'écoutez ça
n'a pas de sens...
Une voix : ...
M.
Therrien : Non,
mais ça n'a pas de sens, tu sais, parce que...
Mme Thériault : Mais je vous
trouve même zen, M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Pardon?
Mme Thériault : Je vous
trouve même zen.
M.
Therrien : Bien oui! Bien oui, absolument.
Mais tu sais que ça prend, par
exemple, le permis au premier étage,
un au deuxième. Écoutez, ça n'a pas de maudit bon sens. Qu'est-ce que vous
allez faire pour...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Richard) :
Chut, chut!
M.
Therrien : Bien, il
a-tu mal aux dents, quoi?
La Présidente (Mme Richard) :
Allez-y.
M.
Therrien : Il a-tu
besoin d'un dentiste?
La Présidente (Mme Richard) :
Non.
M.
Therrien : Non,
mais il y a des dentistes, là, sur la Grande Allée, qui sont ouverts à cette
heure-là.
La Présidente (Mme Richard) :
On est zen, M. le député de Sanguinet, on va continuer zen comme ça.
M.
Therrien : Oui. Peut-être
que de l'alcool, ça ferait du bien.
La
Présidente (Mme Richard) : Vous avez un bel échange avec Mme la ministre. La parole est à vous, M. le
député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Bon. Alors, vous savez que ça n'a pas... Je m'excuse, Mme la ministre, je n'ai
pas le contrôle sur vos députés, là. Je ne sais pas pourquoi il fait ça,
là. Alors, il a eu une mauvaise journée.
Non, c'est ça, est-ce que ça va...
Est-ce qu'ultimement de dire : Un permis par adresse, mettons, sans avoir
besoin nécessairement des services d'un architecte, puis tout ça, puis ça coûte
très cher, puis, les permis, c'est long, est-ce que vous pensez y
arriver en 2017?
Mme Thériault :
Je vais tout simplement vous répondre que oui. Vous m'avez posé une question
qui est fort intéressante et fort pertinente
dans le cadre de l'allègement réglementaire. Je vais vous dire qu'en plus de ça
ça tombe bien puisque j'ai déjà été
ministre de la Sécurité publique, j'ai déjà été ministre titulaire de la RACJ,
la Régie des alcools, des courses et
des jeux, qui émet les permis. Donc, définitivement, je peux vous dire que,
dans le budget, il a été nommément dit
que nous étions pour aller avec le permis unique. Parce que je partage
également votre point de vue, comme l'Association des restaurateurs, qui ont leur siège social dans
le magnifique comté d'Anjou—Louis-Riel — nous
avons déjà été voisins dans le même
édifice — et je
peux vous assurer que le permis unique était quelque chose qui était vraiment
primordial. C'est pour ça qu'on en a
parlé dans la loi sur le budget, plutôt que de faire un permis pour aller...
plutôt que de faire un projet de loi
pour aller là. Et effectivement je vous répondrais bien simplement en disant
que j'ai eu une discussion avec le
ministre titulaire, donc mon collègue le ministre de la Sécurité publique, qui
est aussi le député de Nelligan, pour lui demander si nous verrions
enfin le permis unique arriver, et il m'a assuré qu'en 2017 nous l'aurions.
M.
Therrien : O.K. Qu'est-ce qui explique ce délai-là? Parce
que, tu sais, quand on apprend ça, on se dit : Ça n'a pas de maudit bon sens que ça soit encore de
même. D'après vous, qu'est-ce qui pourrait expliquer que ça ne s'est pas
fait encore? Puis là je ne parle pas de vous, là. Je parle depuis...
historiquement, là.
Mme
Thériault : Bien, je vous dirais que, fort probablement... Vous
savez, la RACJ a été constituée sur la Loi de prohibition, pour commencer. Donc, on partait du principe que tout était
interdit et on devait permettre. Donc, évidemment, avec les permissions viennent les permis, et les
enquêtes, et une complexité terrible parce que c'est parti... ça a été basé
sur la Loi de prohibition. Donc, ce n'est
pas comme si on part une loi sur le fait qu'on dit oui et on dit non à
certaines choses. Donc, la loi, elle
a été complètement bâtie à l'envers de la manière dont on bâtit nos lois
normalement, pour commencer.
Deuxième
des choses, je vous dirais que, dans ce dossier-là, c'est assez complexe aussi
parce qu'il y a différents types de
permis, selon si on apporte notre vin, si on a un permis de bar, s'il y a des
bars, s'il y a des machines à jeux, des terrasses, etc. Donc là, c'était
une question d'endroit de consommation d'alcool. Bon. O.K. Ça fait que c'est
pour ça qu'il y avait différentes catégories
de permis. Et je vous dirais que fort probablement que la RACJ doit moderniser
aussi son équipement, ce qui va faire
la différence à ce qu'on puisse arriver à enfin avoir un permis unique. Mais on
va tous, tous, tous, les députés de
ma formation politique, mon collègue, vous, certainement la Coalition avenir
Québec aussi, les députés au
Parlement sont tous d'accord sur le fait qu'un permis unique... Et je suis
convaincue que les restaurateurs vont être
heureux d'entendre mes paroles. Il faut que ça arrive et il faut que ça arrive
en 2017, comme mon collègue s'y est engagé.
M.
Therrien :
O.K. Il me reste combien de temps?
La Présidente (Mme
Richard) : 1 min 30 s.
M.
Therrien :
Est-ce qu'on peut le mettre sur le dernier bloc?
La Présidente (Mme
Richard) : Oui.
M.
Therrien :
Ça vous dérange-tu? O.K. Merci. Merci.
La Présidente (Mme Richard) : Merci. Nous allons maintenant du côté du gouvernement, et
je reconnais M. le député de Saint-François. La parole est à vous.
• (19 h 50) •
M.
Hardy : Merci, Mme la Présidente. Permettez-moi de vous saluer, saluer
Mme la ministre, les collègues du côté
gouvernemental, de l'opposition officielle, de la deuxième opposition et ainsi
que tous les gens qui nous accompagnent ici ce soir.
Moi,
je vais vous parler d'allègement réglementaire et administratif. Les
entrepreneurs consacrent beaucoup de temps
pour se conformer aux exigences réglementaires et administratives de leurs PME.
Le temps consacré à se conformer peut
représenter plusieurs heures par semaines. Réglementer est une nécessité, mais
il faut bien le faire. C'est en respectant ce principe que la conformité doit s'appliquer. L'engagement du
gouvernement est de bien le faire, et le plus simplement possible.
Ici,
je peux vous énumérer les 10 principes d'une bonne réglementation :
l'adoption des normes doit être pleinement justifiée; les coûts pour les entreprises liés à l'adoption des normes
doivent être minimisés; les normes doivent être élaborées de manière à créer des conditions favorables à une
économie de marché compétitive et novatrice; les normes doivent être conçues, dans la mesure du possible, de manière à
réduire ou éliminer les dédoublements par rapport aux autres paliers gouvernementaux de même qu'entre les ministères et
organismes; cinquièmement, les normes doivent être axées, dans la mesure du possible, sur les résultats plutôt que
sur les moyens; les normes doivent être rédigées dans un langage facilement compréhensible; les normes doivent être
élaborées de manière transparente en consultant les diverses parties prenantes — il m'en reste encore trois; les normes
doivent être élaborées de manière à ce qu'elles soient simples; les normes
doivent être élaborées de manière à
s'assurer qu'elles soient applicables par les entreprises visées et le
gouvernement; et la dernière,
c'est : les normes doivent être l'objet d'une évaluation et, le cas
échéant, d'une révision sur une base régulière.
Les
femmes et les hommes d'affaires ont besoin de temps pour le développement des
affaires et pour accroître leur
productivité. Notre priorité est de simplifier les processus menant à la
réglementation et à mieux outiller les entrepreneurs
pour y parvenir. Les coûts reliés à la réglementation sont considérables. Le
temps consacré à remplir la paperasserie
et le personnel affecté à cette tâche représentent des coûts pour nos PME. Nous
sommes persuadés que les coûts
consacrés aux exigences de la conformité pourraient être diminués. Ces sommes
ainsi économisées devraient plutôt être consacrées à la création
d'emplois et à la croissance des affaires.
Le fardeau de
la réglementation doit être allégé. Les entrepreneurs sont les plus grands
créateurs d'emplois, ils représentent le plus grand employeur au Québec.
Les PME sont créatrices de 99 % des emplois au Québec. Selon les données produites par la Fédération canadienne de
l'entreprise indépendante, les entreprises québécoises ont consacré en 2014 plus de 8 milliards de dollars pour
se conformer à la réglementation des trois paliers de gouvernement, soit le
gouvernement fédéral, provincial et municipal. À l'échelle canadienne, le coût
s'élevait à 37,1 milliards de dollars.
Nous devons,
Mme la ministre, donner de l'oxygène aux femmes et aux hommes qui contribuent à
notre prospérité économique et au
développement de notre société. Notre gouvernement est soucieux de mettre en
place un environnement d'affaires
encore plus compétitif. Nous avons posé des actions... qui ont été posées, des
résultats concrets pour nos PME. Il y
a l'abolition de l'obligation de produire la déclaration d'équité salariale
pour les entreprises de 11 employés et moins, il y a l'instauration d'un permis unique pour les
bars et restaurants, hausse de 1 million à 2 millions de dollars de
masse salariale, le seuil d'assujettissement des entreprises à la loi du
1 % sur la formation afin d'alléger le fardeau fiscal administratif de 8 000 PME, création
d'un groupe de travail pour améliorer la coopération réglementaire entre le
Québec et l'Ontario lors des conseils
des ministres conjoints, qui a eu lieu le 21 novembre 2014. En 2015,
le Québec est coprésident du comité provincial territorial de
gouvernance et de la réforme réglementaire. En 2016, publication du Plan d'action
gouvernemental 2016-2018 en matière
d'allègement réglementaire et administratif — Bâtir l'environnement d'affaires de demain. Janvier 2017, selon la FCEI, le
Québec obtient la note A au classement des provinces canadiennes pour son
leadership politique en matière d'allègement réglementaire et administratif.
Et, si
vous me le permettez, je vais vous élaborer les grands chantiers de
modernisation réglementaire et administrative. Premièrement, le premier chantier, c'est revoir certaines modalités
dans le domaine du travail; le numéro deux, moderniser le régime
d'autorisation environnementale et simplifier la gestion administrative de
l'écoconditionnalité. Le troisième chantier,
c'est moderniser le régime de vente d'alcool; le quatrième chantier, faciliter l'administration
de la fiscalité. Le cinquième, c'est
simplifier la vie des entreprises dans le domaine des ressources naturelles; le
sixième chantier, simplifier la vie des transporteurs et des producteurs
agricoles. Et le septième, c'est poursuivre l'amélioration de la prestation
électronique de services.
Donc, je
continue. En janvier 2017, il y a eu la publication du rapport sur la mise
en oeuvre des mesures gouvernementales
d'allègement réglementaire et administratif, Simplifier l'environnement des
affaires. Avril 2017, il y a la signature de l'entente... l'accord de
libre-échange canadien qui régit le commerce interprovincial au Canada, cet
accord permet, entre autres, de s'attaquer aux différences
réglementaires.
Donc, après
avoir regardé tout ça, Mme la ministre, j'aimerais que vous m'expliquiez un
petit peu... ou que vous me parliez de la lourdeur administrative, qui est un
frein à la compétitivité et à la croissance des entreprises, en particulier
pour les PME. Est-ce que le gouvernement prend des mesures concrètes pour
abaisser ce fardeau, et est-ce que les entrepreneurs ont leur mot à dire quand
il vient le temps d'élaborer un plan d'action gouvernemental?
La Présidente (Mme Richard) :
Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui. Merci beaucoup, M. le député. Vous allez me permettre, Mme la Présidente,
d'insister sur le fait que
Mme Martine Hébert est ici, de la fédération canadienne des entreprises
indépendantes, pour pouvoir suivre les crédits sur l'allègement
réglementaire puisque, dans les faits, en plus des fonctions qu'elle occupe à
la fédération canadienne des entreprises
indépendantes, Mme Hébert est la coprésidente du comité de suivi sur
l'allègement réglementaire, avec qui j'ai le plaisir de travailler.
Je pense
qu'il est important de rappeler que l'allègement réglementaire, ça ne s'est pas
fait du jour au lendemain. Il y a un
historique. Ça a été initié, à l'époque, avec le rapport Audet. Et la
fédération canadienne des entreprises a un mode de calcul, en fait, si vous voulez, pour pouvoir comparer les provinces
d'une à l'autre d'année en année pour voir si on allège le fardeau réglementaire sur nos entreprises. Et je suis très
fière de vous dire, Mme la Présidente, qu'en 2011 le Québec avait C plus, en 2012, B moins,
en 2013, B, en 2014, B plus, en 2015, B plus, en 2016, B plus,
et, comme un élève qui finit par
apprendre, bien, en 2017, on a eu un A, Mme la Présidente. Donc, évidemment, ce
bulletin-là qui compare les
différentes provinces canadiennes a fait en sorte qu'en 2017 le Québec est en
première position, avec la Colombie-Britannique, pour avoir allégé de manière
très significative, pour avoir pris surtout des engagements de suivi avec la
mise sur pied du comité pour être
capable de suivre le travail qui se fait. Donc, tout ce qu'on a déposé comme
plan d'action gouvernemental nous a valu un A.
Vous avez parlé aussi, M. le député, de la
rencontre avec l'accord du libre-échange canadien, où la fédération canadienne des entreprises indépendante a trouvé
qu'honnêtement les provinces avaient très bien travaillé, parce que cet accord-là repose en grande partie sur l'allègement
réglementaire, pour qu'on puisse faire une mise à niveau des différentes
règles qui existent entre les différentes
provinces. Évidemment, si on veut commercer entre nos provinces, encore faut-il
qu'on soit sur le même pied. Donc, ici, j'ai
apporté, pour que les gens puissent voir, donc... c'est la fédération
canadienne des entreprises
indépendantes qui nous a octroyé le corécipiendaire du Coupe-paperasse d'or‑Édition
spéciale pour l'accord du
libre-échange canadien. Donc, évidemment, c'est un très beau trophée, je
dirais, qui nous rappelle à tous les jours qu'il reste des choses à faire, donc, avec le ciseau. Et on a eu également,
évidemment, parce que c'est comme un certificat, hein, ça prend — je vais le mettre de l'autre côté, c'est
mieux — le
certificat qui dit qu'on a vraiment travaillé très fort. Je pense que ça, ça parle grandement sur ce qui a
été fait par le gouvernement québécois pour faire en sorte qu'on puisse
alléger considérablement.
On a des
objectifs, on se les a fixés. La dernière cible que nous avions, c'était de
20 % de réduction de fardeau. Et, lorsqu'on a déposé le bilan sur Simplifier
l'environnement d'affaires, avec la dernière mise à jour, on a dépassé l'objectif de 20 %. Et, si je ne m'abuse,
nous sommes à 21,8 %. Donc, c'est 1,8 % par-dessus l'objectif que
nous avions.
Donc, c'est
pour dire que les mesures qu'on a mises en place donnent des résultats. Et,
dans les chiffres, il y a beaucoup de
chiffres qui peuvent se dire, il y a beaucoup de manières de pouvoir vérifier
quel est le coût de l'allègement réglementaire.
Bien, ce que je vous dirais, Mme la Présidente, en réponse à la question du
collègue, c'est que, l'allègement réglementaire
et administratif, de la manière dont il est calculé présentement, nous, on
s'est vraiment concentrés sur ce qu'on
appelle — ne
bougez pas — les
formalités québécoises. Parce que, dans les formalités, on parle des permis, on
parle des contrats. Donc, c'est les permis, les contrats... les permis,
les contrats?
• (20 heures) •
Une voix : Les permis... En
fait, les formalités administratives, c'est les permis, les enregistrements...
Mme Thériault : Non. Non,
c'est à moi que vous parlez.
Une voix : Oui.
Mme Thériault : C'est à moi
que vous parlez. Moi, je vais le répéter.
La
Présidente (Mme Richard) :
Excusez-moi, si Mme la ministre décide qu'elle va vous céder la parole, je vais
demander le consentement.
Mme
Thériault : Ah! bien oui, on peut. Bien oui, on peut. Bien oui,
absolument. Et, si vous voulez juste expliquer c'est quoi, oui, allez-y.
La
Présidente (Mme Richard) :
Je vous demande, s'il vous plaît, de vous identifier et de nous dire la
fonction que vous occupez. Merci.
M. Blouin
(Yves) : Oui. Alors, mon nom
est Yves Blouin. Moi, je suis le directeur de l'allègement réglementaire et administratif.
Dans le fond, au niveau des formalités
administratives, c'est défini au terme de quatre, donc les permis, les
enregistrements, les rapports et les registres.
La Présidente (Mme Richard) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Thériault : Donc, évidemment, tout ça, ça a un coût. Donc, c'est là-dessus
qu'il faut travailler, et le gouvernement
a quand
même été très, très
proactif. M. le député a fait état, évidemment, des différents chantiers qui ont été partis. Il
m'a demandé si on travaillait avec
les différentes associations d'entrepreneurs. Évidemment, on ne peut pas
penser mettre des comités sur pied
comme ça puis décider : Bon, bien, on coupe là parce qu'on coupe là puis on met ça comme priorité. Donc, évidemment, les associations sectorielles ont été consultées. Et, sur le
comité de suivi, nonobstant Mme Hébert, il y a aussi la Fédération
des chambres de commerce, le Conseil du patronat, les Manufacturiers et exportateurs du Québec
et le Conseil québécois du commerce de
détail, qui est sur le comité de suivi. Donc, évidemment, les entreprises
sont mises à contribution par le biais de leurs associations.
La
Présidente (Mme Richard) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Laval-des-Rapides, vous avez la parole.
M. Polo : Merci. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Mme la ministre, je vais aborder avec vous les
questions d'accords commerciaux.
Comme vous le savez, et vous êtes à l'Assemblée nationale depuis plus de
15 ans, le Québec a mis beaucoup
d'efforts et même a assumé du leadership pour tisser les liens que ce soit avec
nos voisins du Sud, avec nos voisins
du Canada puis également avec les pays de l'Europe. Ce que nous vivons dans les
derniers six mois nous force, justement,
à être innovants ou à regarder de façon différente de quelle façon on peut
tirer notre épingle du jeu dans un environnement de relations
commerciales assez instable.
Je pense que,
comme moi, vous avez constaté... puis vous avez été en mission dans les
derniers mois puis vous avez constaté
de quelle façon la nouvelle administration américaine s'est retournée
rapidement sur certains des secteurs, que
ce soit le bois d'oeuvre ou que ce soient les produits laitiers. Ça a généré
une instabilité dans ces secteurs-là. On a réagi rapidement, notamment
dans le secteur du bois d'oeuvre, auprès de nos PME. La mise en application de
l'entente de l'accord économique de commerce
global avec l'Europe... Nous l'avons vu cette semaine, il y a eu le rachat
d'une fromagerie par une autre fromagerie
de La Baie. Bien sûr, il y a tous les bienfaits des ententes et du
commerce international, et tout ça,
mais comment vous voyez le soutien, l'accompagnement, les ressources, soit
humaines et financières, qui sont mises
à la disposition des PME? Mais comment vous voyez, justement, les actions qu'on
pose et de quelle façon on peut mieux accompagner et soutenir nos PME
afin de faire face, justement, à ces soubresauts au niveau des relations
commerciales?
La
Présidente (Mme Richard) : Merci, M. le député. Mme la
ministre.
Mme Thériault :
Oui, merci, Mme la Présidente. Bien, je dirais, comme ma première réponse,
évidemment, que tous les acteurs
économiques du Québec sont présents, que ce soient les gens au MESI, nos
fonctionnaires, les ministres, les
députés. Même le député, Mme la Présidente, a eu l'occasion d'aller à Cuba
aussi. On sait qu'on a des liens d'affaires à développer par là. Il y a
tout le réseau de délégations du Québec, que ce soit à l'étranger ou que ce soit aux États-Unis.
Mais je vous dirais que, sur l'ALEC comme
tel, l'Accord du libre-échange canadien, le but de signer cet accord-là, c'est
justement à cause des autres accords internationaux qui ont été signés, et il
n'est pas normal qu'une entreprise ailleurs dans
le monde puisse venir faire affaire ici parce qu'on a signé des accords et que les entreprises canadiennes des
autres provinces ne puissent pas
faire affaire avec le Québec ou soumissionner sur des contrats publics. Donc,
évidemment, vous comprendrez que le
but premier était vraiment qu'on n'offre pas moins aux entreprises canadiennes
et québécoises qu'on a offert aux autres entreprises à l'extérieur du
Canada et du Québec.
Donc,
il est évident que ça, c'est une ronde de négociations qui a été assez serrée,
qui a été menée de main de maître, je
dirais, par les gens au MESI, mais également avec les Relations
intergouvernementales canadiennes. Le ministre de l'Ontario a vraiment
travaillé très fort très rapidement. Ce qui est intéressant dans cet accord-là,
là où le Québec a pu réellement jouer son
rôle de leadership, et je pense que c'est au grand, grand bénéfice de nos
entreprises, c'est que, puisque le Québec avait déjà signé son accord
avec le gouvernement de l'Ontario pour que nous puissions travailler ensemble à regarder la réglementation qui se passe en
Ontario, ce qui se fait au Québec pour qu'on puisse, jusqu'à un certain point,
harmoniser... Vous comprendrez que, lorsque les entreprises du Québec...
Exemple, une compagnie de transport, de camionnage
doit traverser trois, quatre cinq provinces canadiennes. Si les règles sont
différentes d'une province à l'autre au
niveau du nombre d'heures que tu peux conduire, ou du matériel, ou de
l'affichage sur les produits dangereux, tout ça, ça devient un petit peu compliqué. Donc, dans l'accord de l'ALEC, ce qui
est arrivé, c'est que l'entente qui a été signée entre le Québec et l'Ontario pour l'allègement réglementaire a servi de
source d'inspiration à l'ALEC pour qu'on puisse alléger aussi. Donc, il y a eu la création d'un comité. Donc, je peux
dire vraiment que le Québec et l'Ontario avons été des leaders en la matière au niveau de l'allègement
réglementaire, et ça, c'est au bénéfice de nos entreprises, qui, elles, vont
devoir, évidemment... pouvoir faire affaire sur les appels d'offres publics des
autres provinces.
M.
Polo : À ce niveau-là, vous avez totalement raison parce qu'en fait,
au niveau des exportations canadiennes versus
l'international, nos entreprises font beaucoup plus affaire à l'intérieur du
Canada qu'au niveau international, ça, c'est
reconnu. Mais justement, dans ce contexte de soubresauts des relations
commerciales, avec tout le déploiement que le ministère a, mais
également les différents partenaires... Parce que vous avez fait mention de
différents partenaires. Il y a des
partenaires sur le terrain, que ce soit le réseau des organismes de promotion
des exportations, les ORPEX, que votre ministère finance.
Au-delà
de la stratégie d'exportation qui a été annoncée l'automne dernier, avec
535 millions de crédits associés à cette stratégie d'exportation,
est-ce que vous considérez qu'en soutien, justement, aux PME il y a peut-être
d'autres éléments, d'autres initiatives qui
peuvent, justement, rassurer et mieux accompagner nos PME particulièrement?
Parce que les derniers chiffres des
exportations ont démontré qu'il y avait eu une stagnation au niveau des
exportations. L'ALEC aide à ce
niveau-là, bien sûr, les ententes... des accords commerciaux aident à ce
niveau-là, mais est-ce que vous trouvez que, sur le terrain, on peut faire d'autres... on peut mettre en place
d'autres initiatives pour mieux accompagner ces PME?
Mme Thériault :
Il reste combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Richard) : Merci. Juste vous indiquer, Mme
la ministre, qu'il vous restait peu
de temps. Vous allez le prendre sur le prochain bloc? Vous allez
répondre au député de Laval-des-Rapides?
Mme Thériault :
Oui, oui.
La Présidente (Mme
Richard) : Parfait.
Mme
Thériault : Oui, je
vais faire ça très rapidement en disant qu'évidemment je pense qu'il y a...
J'ai lu un article aujourd'hui qui disait que les prévisions pour les
exportations à venir étaient quand
même optimistes, bien qu'il y a
eu un ralentissement, tout le monde le convient. Je dirais que les accords vont faire en sorte que les
entreprises québécoises vont pouvoir exporter plus.
Je vous dirais que, nonobstant la stratégie de
l'exportation, j'aurais tendance à vous répondre qu'il y a
un plan d'action en entrepreneuriat,
un plan d'action gouvernemental en entrepreneuriat qui verra le jour, dont on
aura l'occasion de parler jeudi, lors du prochain bloc d'étude,
qui devrait certainement contenir quelques outils pour pouvoir mieux
équiper nos entrepreneurs et les accompagner. Merci.
La Présidente (Mme Richard) : Merci. Nous allons maintenant vers le deuxième groupe d'opposition. M. le député de Johnson, vous
avez la parole.
• (20 h 10) •
M.
Lamontagne : Merci, Mme la Présidente. Je salue Mme la ministre et tout son personnel, mes collègues de l'Assemblée
nationale.
Mme la ministre, pour mon éducation
personnelle, en 2014 l'ancien ministre avait proposé une nouvelle politique
gouvernementale sur l'allègement réglementaire
et administratif, et puis on arrive en 2016, là, avec un nouveau plan. Alors, qu'est-ce qui ne fonctionnait pas
avec ce qui avait été déjà déposé ou l'objectif de déposer un nouveau plan?
Mme
Thériault : Bien, je vous dirais que ce n'est pas qu'est-ce qui
ne fonctionnait pas, c'est comment on pouvait aller encore plus loin plutôt, parce que, l'allègement réglementaire, il
faut vraiment le faire par étapes. Je pense qu'à chaque fois qu'on enlève des règlements... Tu sais, la
réglementation sera toujours un mal nécessaire, je vais le dire comme ça,
pas parce qu'on est des législateurs puis
qu'on passe des règlements, mais il est évident que ça prend un certain niveau
de réglementation par rapport, exemple, à
une protection du public ou par rapport aux lois du travail. Bon, c'est normal,
on vit dans un encadrement où ça prend des règles.
Là
où ce n'est pas normal, c'est lorsque les entrepreneurs passent plus de temps à
remplir de la paperasse qu'à faire ce
pour quoi ils sont dédiés, O.K.? Donc, j'ai été un entrepreneur dans ma vie,
vous aussi, fort probablement, donc, évidemment,
on comprend que nos entrepreneurs, passer du temps à remplir des formulaires,
ils trouvent ça bien plate. Ça fait
qu'est-ce qu'on ne peut pas simplifier ça? Parce que ça, ça a un coût. Et la
simplification... on m'a donné un petit papier tout à l'heure :
l'atteinte de nos objectifs pour les entreprises, d'un an, ça représente
303 millions...
La Présidente (Mme
Richard) : Juste un instant, Mme la ministre. Oui, M. le député
de Johnson.
M.
Lamontagne : Bien, c'est parce que vous ne répondez pas à ma question.
J'ai juste demandé qu'est-ce qui ne fonctionnait
pas avec la première ou qu'est-ce qu'il fallait changer. Vous m'avez dit, dans
le fond : Il fallait aller plus loin.
Mme
Thériault : Ah! bien, c'est ça que j'ai répondu. Ce n'est pas
que ça ne fonctionnait pas, c'est qu'on était rendus plus loin, on a été à une autre étape. Puis ça a un chiffre, ça,
donc c'est pour ça que je voulais vous donner le chiffre d'économie des
entreprises.
M.
Lamontagne : O.K. C'est bon. Alors, il fallait aller plus loin.
Mme Thériault :
Oui, oui.
M.
Lamontagne : O.K. Excellent.
Mme
Thériault : Demandez
à la Fédération canadienne de
l'entreprise indépendante pour vous dire qu'il faut aller plus loin.
M.
Lamontagne : D'ailleurs, d'ailleurs, juste un point, je sais que la
fédération a mis au défi tous les gouvernements du Canada, là, de s'engager, quand ils rajoutaient un règlement, d'en
enlever un. Je veux savoir : Est-ce que le Québec, on a adhéré à ça? C'est un défi que la fédération...
La FCEI a lancé un défi aux gouvernements du Canada, aux différents gouvernements du Canada, à savoir que, quand ils
vont rajouter un règlement, ils vont en enlever un. En fait, je veux savoir
si le gouvernement du Québec s'est engagé dans cette direction-là.
Mme
Thériault : Bien, je vais vous dire tout simplement que, lors
de la dernière réunion du Comité-conseil sur l'allègement réglementaire et administratif, on en a parlé. On en a
parlé avec les différents partenaires, avec les différents ministères, avec Mme Hébert, qui copréside avec
moi, évidemment, parce que, la règle du un pour un, c'est trop facile de
dire, tu sais : Je fais un nouveau règlement, j'en enlève un, alors que
ton nouveau règlement peut être un fardeau supplémentaire.
Donc, nous, on aime mieux regarder dans l'ensemble puis parler d'allègement
administratif, n'est-ce pas? Oui?
C'est ça. Donc, à ce moment-là, à chaque fois qu'on va alléger un fardeau
administratif, ça a un coût, et c'est ça qu'il faut quantifier, et c'est
ça qu'il faut être capable d'évaluer.
M.
Lamontagne : O.K.
Alors, le Québec, on n'a pas nécessairement décidé
d'adhérer à ça, mais on trouve notre façon de faire qu'on pense qu'on
peut rencontrer les mêmes objectifs.
Mme
Thériault : On a
trouvé une façon de faire, mais là on est en train de regarder de quelle
manière on pourrait aller un peu plus
loin. La discussion a eu lieu. Il y aura une prochaine rencontre, je crois que c'est la
semaine prochaine, hein, la semaine
prochaine, et à ce moment-là le comité aura statué sur la manière dont le gouvernement entend répondre à la demande de la Fédération canadienne de
l'entreprise indépendante. Mais je dois vous dire que nous avons eu des discussions qui étaient d'origine à satisfaire le
défi, mais, par respect pour les membres qui sont sur le comité, on va au
moins se permettre d'avoir la prochaine
réunion la semaine prochaine puis on aura certainement une annonce à
faire dans les prochaines semaines.
Mais c'est sûr que, le un pour un, on peut le regarder dans l'ensemble
avec les formalités aussi. Ça va vous donner un bon indice.
M.
Lamontagne : Parfait. Merci.
Dans le rapport que vous avez soumis, là, le rapport sur la mise en oeuvre des mesures, vous mentionnez,
au point... au niveau de la réduction, vous mentionnez qu'une pièce importante,
là, ça a été le projet de loi
n° 53, oui, c'est ça, le projet de loi n° 53. Mais, le projet de loi
n° 53, on s'aperçoit qu'il a été présenté en mai 2015, puis on est rendus en
mai 2017, et puis il n'y a rien qui s'est passé, puis tout semble être
arrêté à ce niveau-là. Ça fait que je veux savoir qu'est-ce qui se passe
avec le p.l. n° 53.
Mme Thériault :
J'aurais juste besoin d'une précision. Est-ce que je peux avoir la page dont
vous faites référence? Parce que le
projet de loi n° 53... Ici, dans les numéros, des fois, on s'y perd. Donc,
si je peux avoir la bonne référence...
La Présidente (Mme
Richard) : M. le député de Johnson.
M.
Lamontagne : Page 26. Page 26 de votre plan d'action.
Mme
Thériault : O.K. Non, bien, je ne l'ai pas. Ce n'est pas ça que
j'ai ici, c'est 41. Le plan d'action? O.K., vous parlez des décrets de convention?
Est-ce que c'est ça?
M.
Lamontagne : Oui, oui, tout ça.
Mme
Thériault : Oui, d'accord. Bon, ne bougez pas, page 26,
ça, c'est le tableau synthèse... O.K. «Revoir certaines modalités dans le domaine du travail», c'est ça?
O.K. Donc, on dit : «Modifier la loi sur les décrets de
conventions[...] : à uniformiser les règlements de
qualification...» Donc, c'est le ministère du Travail qui est responsable.
C'est écrit «automne 2016», et après ça, modifier le règlement, ça, c'est
en 2018. Honnêtement, chaque ministère qui prend des engagements doit les assumer, évidemment, il y a un comité de suivi pour
ça. Mais je pense que peut-être, M. Blouin, vous pouvez nous donner une réponse complémentaire à ce projet de loi
qui a été déposé, à savoir si, au comité, il y a eu un état de
situation. Bon, il est gentil, il me le passe. Merci.
La Présidente (Mme Richard) : Vous êtes d'accord, M. le député de
Johnson, pour que M. Blouin... Allez-y. M. Blouin, vous avez la parole.
Une voix :
Je pense que Mme la ministre...
La Présidente (Mme
Richard) : Donc, Mme la ministre.
Mme
Thériault : On me dit qu'il est en cours de réalisation. Donc,
au cours des consultations particulières tenues à l'automne 2016,
certains intervenants ont fait des allégations à l'égard des comités
paritaires, ce qui a amené la ministre
responsable du Travail à demander une vérification de certains comités
paritaires. Le rapport de vérification réalisé par le ministère sera déposé à la ministre en mai 2017. Donc, on
attend le dépôt de ce rapport-là pour pouvoir aller de l'avant. Les travaux de la commission
parlementaire sur le projet de loi n° 53, dont la prochaine étape est
l'étude détaillée, doivent se poursuivre à l'automne 2017.
M.
Lamontagne : O.K. Ça fait qu'on ne peut pas... C'est bon. Merci. Dans
votre rapport, au niveau de la réduction du fardeau administratif, la page 6 du rapport — pas votre plan d'action, le rapport,
excusez-moi — vous
parlez de la mesure du fardeau
administratif, puis vous expliquez, en quelque part, puis vous dites que les
formalités administratives générées
par les programmes d'aide aux entreprises ne sont pas prises en compte quand
vient le temps de mesurer quand on
réussit à faire des gains, des choses comme ça, au point de vue du fardeau
administratif. Mais, tout ce qui touche les programmes d'aide aux
entreprises, on évacue ça, puis on ne mesure pas ça, puis on ne cherche pas
à... De ce que je comprends, là, c'est que ça ne fait pas partie de vos
mesures. Alors, moi, je cherchais à comprendre pourquoi.
Mme Thériault :
C'est une excellente question que vous posez là.
M.
Lamontagne : Oui, surtout que je parle à la ministre responsable des
PME. Vous avez deux chapeaux.
Mme
Thériault : Oui. Je vous dirais fort probablement qu'étant
donné que c'est un travail qui s'échelonne depuis maintenant plus de 15 ans, avec des plans
d'action qui ont été élaborés en fonction des secteurs, de différents secteurs,
et des différentes interventions... Donc,
c'est sûr qu'exemple l'industrie du camionnage a demandé de manière
particulière à ce qu'on puisse revoir
les choses, comme les restaurateurs ont demandé. Donc, c'est pour ça qu'il y a
différents groupes de travail. Et ont été priorisés des chantiers de
travail pour pouvoir faire de l'allègement réglementaire.
Ce
que j'entends que vous dites, c'est qu'évidemment, lorsqu'on est en subvention,
il y a probablement une portion aussi de reddition de comptes, entre
guillemets, à savoir lorsqu'on fait des subventions, qu'on fait affaire avec le
gouvernement. Donc, évidemment, ça permet de
voir si l'argent pour lequel on a donné aux entrepreneurs en forme de subvention, ou autres, a été utilisé à bon
escient. Je pense qu'il faut faire attention. Il faut se garder quand même un
certain moyen de contrôle parce qu'on
comprend que c'est de l'argent du gouvernement, et l'argent du gouvernement,
c'est les taxes des citoyens. Donc,
moi, je pense qu'il faut garder quand même un certain... Tu sais, il y a des
obligations qui sont liées à ça,
c'est des engagements financiers. Donc, c'est probablement ce qui explique
pourquoi ça ne fait pas partie encore de l'allègement réglementaire.
M.
Lamontagne : Parce qu'il faut réaliser, là, à quel point — merci,
Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
Richard) : Ah! vous avez un bon échange.
M. Lamontagne : ... — réaliser
à quel point...
La Présidente (Mme
Richard) : J'essaie d'intervenir, mais le moins possible.
• (20 h 20) •
M.
Lamontagne : ... — merci — à quel
point, quand on parle... Moi, j'ai accompagné des entrepreneurs — moi aussi,
j'en ai beaucoup dans mon comté — puis, quand on parle des programmes d'aide
du gouvernement, bien souvent ils
n'oseront même pas... non pas qu'ils n'oseront pas, ils ne voudront pas aller
cogner à la porte du gouvernement de par toute la lourdeur que ça va entraîner. Puis, dans le fond, ce qu'ils
vont dire, c'est qu'ils n'ont pas le temps puis ils n'ont pas les
ressources pour permettre au gouvernement de les aider, entre guillemets.
Ça fait que
vous, vous êtes aussi responsable des PME. Je présume que, cette
préoccupation-là, vous la connaissez. Ça fait que, moi, aujourd'hui,
d'apprendre, mettons, qu'il n'y a pas vraiment de chantier pour chercher à
améliorer ça pour faire en sorte que
les PME vont avoir plus de motivations à faire affaire avec le gouvernement, ça
me désole un petit peu, là. Parce que
je comprends qu'il faut avoir de la reddition de comptes, là, mais il y a une
réalité sur le terrain, c'est que les entreprises,
ils manquent de ressources puis ils manquent de temps pour honorer ce que le
gouvernement, il demande. Il doit y
avoir un moyen de rendre ça plus simple pour les entreprises pour qu'ils
puissent faire affaire avec le gouvernement. Puis est-ce que vous vous engagez dans cette voie-là? Ce que je vous entends, ça ne semble pas
être ça pour tout de suite, là.
Mme
Thériault : Ce que je
vous dirais, c'est que, oui, il y a un moyen, puis vous avez parfaitement raison, ce moyen-là s'appelle
Entreprises Québec.
Il faut comprendre que... Non, mais c'est vrai. Écoutez, à partir du moment où
les entrepreneurs... Avant, bon, moi, quand j'étais en affaires — ça
fait 15 ans que je suis en politique,
donc j'ai quand même eu une
entreprise avant — vous
savez que c'était pratiquement impossible pour un entrepreneur de partir son
entreprise tout seul. Tu étais obligé
d'aller voir un comptable ou un notaire, faire venir tes lettres patentes. Tu avais
des délais qui étaient comme assez
longs, merci. C'était plus facile de mettre ça dans les mains de ton comptable
ou dans les mains de ton notaire pour
qu'il soit capable de faire toutes les démarches pour démarrer ton entreprise.
Bien, Entreprises Québec est là pour ça. Il y a, aujourd'hui, une réalité qui s'appelle les téléphones, les systèmes informatiques
qui sont beaucoup plus complexes qu'avant. Moi, j'ai appris le
système binaire quand j'étais jeune, à l'école. Aujourd'hui, on ne marche
plus en binaire, là, tu sais, mais toute la
panoplie de moyens électroniques qu'on a à la portée de la main, c'est ça qui
simplifie. Ça fait qu'évidemment je pense qu'il faut être capable de
doser.
Je vous
dirais également que le plan
d'action, ce n'est pas une fin en
soi. Le plan d'action, c'est 2016-2018.
Donc, évidemment, il y a d'autres
gens qui se sont signifiés pour pouvoir partir d'autres chantiers dans d'autres
secteurs. Donc, il est évident que
c'est un travail qui est en continu, puis je vous dirais qu'à partir du moment
où on peut alléger la tâche d'un
administrateur d'entreprise ou d'un dirigeant d'entreprise, c'est évident qu'on
va pouvoir aller dans ce sens-là. C'est ce que le gouvernement vise.
M.
Lamontagne : C'est dans le cas spécifique des programmes d'aide, parce
que j'aimerais ça, à un moment donné, être assis devant vous, puis,
quand on regarde le plan d'action pour réduire, bien, ça inclurait les
formalités puis la réglementation associées
aux programmes d'aide. Moi, ça me désole que là on mesure quelque chose mais
qu'on exclue ces programmes-là. Moi,
je pense qu'une bonne idée puis un bon chantier, ce serait de faire en sorte...
la prochaine fois qu'on est assis un
en face de l'autre puis qu'on parle de ça, bien là, la mesure inclut aussi les
programmes d'aide, pour qu'on cherche à être aussi performant à ce
niveau-là. C'est comme une suggestion.
Mme
Thériault : J'entends fort bien votre suggestion. Est-ce qu'on
pourrait peut-être juste donner un petit point d'éclaircissement, par
rapport au sous-ministre qui est associé politique économique? Oui?
M. Dubuisson (Philippe) : Dans le
cadre de la stratégie...
La
Présidente (Mme Richard) :
Excusez-moi. Je vais vous demander de dire vos noms et votre fonction, s'il
vous plaît.
M. Dubuisson (Philippe) : Ah!
Philippe Dubuisson, sous-ministre associé.
Dans le
cadre de la stratégie de gestion des dépenses du Conseil du trésor, vous allez
retrouver à la page 15 le principe de simplification des procédures pour les clientèles. Donc, c'est un
autre chantier. C'est une préoccupation gouvernementale, mais pas dans le cadre du plan d'action
d'allègement réglementaire, dans le cadre de la stratégie de dépenses du
Conseil du trésor.
M. Lamontagne : Donc, qui est
redevable...
M. Dubuisson (Philippe) : Pardon?
M. Lamontagne : Qui est redevable de
ça?
M. Dubuisson (Philippe) : Le Conseil
du trésor.
M.
Lamontagne : Comme là, là, on a la ministre responsable de
l'Allègement réglementaire, là. Là, vous me dites que ça se passe
ailleurs.
M. Dubuisson (Philippe) : C'est le
Conseil du trésor.
M.
Lamontagne : Alors, c'est le président du Conseil du trésor.
M. Dubuisson (Philippe) : Oui, c'est ça. Et, dans ce cadre-là, il y a eu la
table d'aide au développement économique
qui a été mise sur pied il y a deux ans, en 2015, et, les travaux de cette
table-là, les conclusions ont été reprises dans la stratégie de gestion des dépenses déposée avec le budget cette
année, qui reprend les principes des travaux de cette table-là, et un des principes que tous les
ministères devront appliquer, c'est celui, donc, de la simplification des
procédures pour les clientèles. Et,
de plus, le gouvernement vise à faciliter les démarches pour des clientèles par
l'intermédiaire d'un guichet unique d'information, et là on retrouve
Entreprises Québec.
Alors, c'est un autre
chantier, qui vise la même chose, la simplification, mais au niveau, donc, non
pas de la réglementation imposée aux entreprises, mais plutôt des programmes de
subvention et de prêt aux entreprises.
La Présidente (Mme
Richard) : Merci, M. Dubuisson. M. le député de Johnson.
M.
Lamontagne : Merci. Toujours dans le même rapport, Mme la ministre, au
point 3.2.1, qui est le nombre d'exigences
réglementaires entraînant des formalités administratives, on a tout un beau
tableau, là, qui détaille le fardeau administratif
par ministère et par organisme, à la page 34 du rapport, puis on s'aperçoit
que, de 2004 à 2015, bien, au niveau du ministère de l'Environnement, on
a une augmentation de 40 % des formalités administratives.
Encore
là, je m'adresse, oui, à la ministre responsable de l'Allègement réglementaire,
mais aussi je m'adresse à la ministre
responsable des PME. Moi, je sais que, dans mon comté, quand je m'assois avec
les entrepreneurs puis les gens,
jamais ils ne vont discuter le bien-fondé des mesures environnementales, mais
ce qu'ils vont discuter, c'est toute la réglementation puis toutes les
procédures qui n'ont pas d'allure. C'est surtout à ce niveau-là.
Alors, est-ce qu'on a
un chantier qui vise à réduire ça, là, spécifiquement ou...
La Présidente (Mme
Richard) : Mme la ministre.
Mme Thériault :
Au niveau de l'environnement, ce qui est important de préciser, c'est que notre
collègue le ministre de l'Environnement...
Il y a la modernisation de la LQE, qui a été adoptée, si je ne me trompe pas,
hein? Elle est adoptée... qui visait
justement à réduire la quantité de formules et de différentes étapes. Donc, je
suis convaincue que, dans la colonne Environnement, lors du prochain
bilan, vous allez voir une réduction du nombre, là, qui va être faite. Parce que ce que notre collègue a fait en déposant
sa loi, c'est qu'il a clairement démontré que le ministère, qui a quand même un rôle de chien de garde à jouer par rapport
à l'environnement, qui est très correct aussi, a trouvé le moyen de simplifier ses choses pour faire des plus grandes
catégories, tout en ne faisant pas de compromis sur la sécurité du public
ou sur les règles environnementales, a trouvé la manière d'alléger
considérablement.
Donc,
je dois dire que notre collègue a été le premier ministre à faire passer une
loi pour réduire considérablement soit
les étapes, ou le processus, ou la quantité de permis ou de formulaires, et ce
sera certainement l'exemple à suivre pour les autres ministères.
M.
Lamontagne : Ça fait qu'on devrait attendre les résultats de la part
pour la modernisation.
Mme
Thériault : Absolument, parce que la loi qu'il a fait adopter
va faire en sorte de réduire considérablement non seulement les formulaires, mais également les délais de réponse, ce
qui est très important aussi parce que, quand on attend les réponses de l'Environnement, puis ça n'arrive pas, souvent,
ça a un impact sur toute la balance du travail à faire.
M.
Lamontagne : Parfait. Mme la ministre, au niveau de l'évolution du
fardeau administratif, dans le rapport, on parle d'une période qui va de 2004 jusqu'à 2015, puis, dans votre
plan d'action, là, vous nous ramenez ça de 2001 à 2018. J'aimerais qu'on m'explique le bien-fondé de
changer la référence comme ça, dans un contexte où on cherche à bien évaluer
le travail qu'on fait.
Mme
Thériault : Bien, j'aurais tendance à vous répondre tout
simplement : Parce que ça, c'est la prochaine étape. Puis, comme j'ai dit, ça fait longtemps qu'on
travaille... Le rapport Audet date de 2004, mais il y a du travail qui avait
été fait avant aussi. Donc, il y avait déjà...
Ça, c'est le rapport Lemaire. Donc, c'est pour ça qu'il faut savoir d'où on
part. Il faut être capable de prendre
le même élément de réponse. Et, dans ce que vous avez ici, l'objectif qui était
visé était de 20 % de réduction, mais le 20 % s'ajoutait déjà
à un autre pourcentage, si je ne me trompe pas.
Une voix :
...
Mme
Thériault : Parce qu'il y avait déjà un autre 20 % qui avait été fait avant. Ça, c'est un deuxième 20 %, où on
a presque fait 22 %, et, avec la
prochaine étape ici, on vise un 10 % supplémentaire, ce qui ramènerait
50 % de réduction, lorsque ça, ce sera atteint comme objectif, à
partir du point de départ de réduction.
M.
Lamontagne : ...ramener ça, moi, à 1989, puis après ça on va avoir 82 %
d'amélioration, là, à un moment donné,
là. Si la référence, dans votre rapport, on constate, c'est 2004 à 2015, puis
là on introduit... C'est un peu n'importe quoi, là, je veux dire. Non?
Mme
Thériault : Non, non, non, ce n'est pas n'importe quoi. C'est
parce que de... Celui-là, c'est à partir du rapport
Audet. Ça, c'est 20 %, mais avant ça il y a un autre 20 % qui a été
fait. C'est pour ça qu'il y a une autre année de référence. C'est comme si on avait des plans d'action différents.
Quand il y a un plan d'action qui est terminé, qui est accompli, tu en fais un
autre pour pouvoir pousser plus loin. Puis l'objectif ultime...
M.
Lamontagne : Ça fait que là on a un rapport qui nous donne la mesure
de 2001 à 2004, puis là, après ça, on a un nouveau rapport qui nous donne la mesure de 2004 à 2018... à 2015.
Puis après ça l'objectif, c'est de consolider tout ça de 2001 à 2018.
Mme
Thériault : Oui, ça, c'est un autre 10 % supplémentaire.
C'est ça. Ça fait que c'est sûr que là vous pouvez avoir des années
différentes au niveau...
M.
Lamontagne : O.K. Ça fait que, de 2001 à 2004, on trouve ça où?
Mme
Thériault : Là, il doit y avoir un rapport qui existe quelque
part. En décembre 2005, il y a un rapport. Si vous voulez, on s'arrangera pour faire parvenir une
copie du rapport à la commission, donc, comme ça, vous allez pouvoir en prendre
connaissance. On va l'envoyer au secrétariat...
La Présidente (Mme
Richard) : Vous ferez parvenir le rapport à la commission, Mme
la ministre.
Mme
Thériault : C'est ça, absolument, on l'envoie à la commission,
comme à l'habitude. Il y aura certainement un rapport comme ça qui va
faire état des travaux qui ont été engagés auparavant. L'engagement est pris.
La Présidente (Mme
Richard) : M. le député de Johnson.
• (20 h 30) •
M.
Lamontagne : Je vais vous ramener, Mme la ministre... C'était en 2009,
il y avait eu une recommandation du ministère des Affaires municipales
qui recommandait vraiment de clarifier les lois puis les règlements de manière
à favoriser la réalisation de projets locaux
puis régionaux dans les branchements Internet haute vitesse. C'était vraiment
pour améliorer la situation de l'Internet
haute vitesse. Je ne sais pas si, en date d'aujourd'hui... Parce que ça a été
discuté depuis la semaine passée, là.
Qu'est-ce qui s'est fait? Est-ce qu'il y a des changements de réglementation
qui se sont faits dans les dernières années, qui visaient à améliorer la
possibilité de déployer des projets sur le territoire, qui visaient à aider
les acteurs, les petits milieux à maximiser leurs ressources, parce que c'est
un...
La Présidente (Mme
Richard) : Mme la ministre.
Mme
Thériault : Oui. Merci, Mme la Présidente. On est en train de
me dire qu'évidemment, lorsque vous parlez d'Internet, la
réglementation, c'est fédéral et qu'au CRTC présentement, il y a un changement
qui devrait faire des modifications.
Une voix :
...
Mme Thériault :
En novembre dernier, c'est ça. Ça relève du CRTC.
M.
Lamontagne : O.K. J'aimerais ça juste... en tout cas, est-ce que vous
pouvez vérifier? Parce que c'est quand même
des recommandations, là, qui étaient du ministère des Affaires municipales en
2009. C'est toujours bien du Québec, ça,
là, là. Ça veut dire que ça devait s'appliquer à nous autres. Ça fait que si
quelqu'un juste pouvait faire une vérification, faire un suivi
là-dessus, voir s'il y a quelque chose qui a été fait après ça.
Mme
Thériault : Est-ce que ça serait possible, Mme la Présidente,
d'avoir une copie du document que vous avez, juste pour qu'on ait la
bonne référence, pour aller chercher les informations?
M.
Lamontagne : Oui. Bien, c'est plus une note. Je vous la donnerai
après. C'est bon?
Mme
Thériault : Oui, s'il vous plaît. Aucun problème, et on fera
comme... on a pris l'engagement de faire parvenir au secrétariat de la
commission la réponse.
M.
Lamontagne : Parfait, excellent. Merci beaucoup. Dites-moi, quand il a
été fait toute l'étude avec le comité, il y avait 234 irritants qui
avaient été identifiés, des irritants sectoriels, là, puis juste savoir il y en
avait combien qui avaient été retenus, sur
les 234, suite à toutes les consultations qu'il y avait eu, là, combien qui
avaient été retenus sur les 234 puis où on en est un peu. Comment c'est
suivi tout ça, là?
Mme
Thériault : Si vous me permettez, on va laisser M. Blouin
peut-être répondre. Il est capable de nous faire les différentes
catégories des 234, parce qu'il y a des recommandations qui ont été retenues.
Je vais commencer une réponse puis je vais
demander à M. Blouin de la compléter, avec la permission des membres de la
commission.
La Présidente (Mme
Richard) : ...spécifier, Mme la ministre, excusez-moi, si vous
pouviez répondre dans 1 min 15 s. C'est tout le temps qui reste
pour le deuxième groupe d'opposition.
Mme
Thériault : Très court. O.K. Je vous dirais qu'au niveau des
recommandations qui avaient été faites il y en a qui s'adressaient,
d'ordre général, au gouvernement. Donc, il y a des engagements généraux pour
tous les ministères. Il y en a qui sont
spécifiques à certains ministères, étant des chantiers. Les chantiers sont en
branle. Et il y avait d'autres récriminations
ou demandes qui n'étaient pas de l'allègement réglementaire, mais, exemple,
réduire le fardeau fiscal. Ce n'est pas de l'allègement réglementaire,
donc on ne pouvait pas les appliquer.
M.
Lamontagne : Est-ce que le nombre qui a été retenu, c'est un document
public, ça? Puis quelle sorte de suivi se fait là-dessus?
Mme
Thériault : Je ne sais pas. On va vérifier puis, si c'est de
l'information qu'on peut vous donner par rapport aux demandes...
M. Lamontagne : ...là-dessus pour
pouvoir faire un suivi, nous autres aussi, on aimerait bien ça.
Mme
Thériault : Oui. On va vérifier puis, s'il y a la possibilité
de le verser aux travaux de la commission, on le fera. Mais évidemment
moi, je peux vous dire que tout le travail d'analyse a été fait de manière très
rigoureuse avec notamment la coprésidente et les associations d'affaires qui
siègent sur le comité.
Ça fait qu'on
ne peut pas... Moi, je ne peux pas, comme ministre... ou le ministère du Revenu
ne peut pas dire : Non, non, moi, je n'embarque pas là-dedans. Non, non.
Le ministère du Revenu, il est assis à la table, et tout le monde fait
ses devoirs, parce que tout le monde a l'obligation maintenant de faire de
l'allègement réglementaire.
M. Lamontagne : ...si vous pouviez
nous fournir cette information-là.
La Présidente (Mme Richard) :
Merci, Mme la ministre. Merci beaucoup, M. le député de Johnson.
M. Lamontagne : Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente (Mme Richard) :
Le temps est maintenant écoulé. Nous allons vers le gouvernement maintenant,
et je reconnais M. le député de Jean-Lesage. Vous avez la parole.
M. Drolet :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Salutations à, naturellement, mes collègues,
aux collègues de l'opposition, à l'équipe de la ministre, Mme la
ministre, et naturellement à tout le ministère.
Je suis très
heureux, encore une fois, d'être ici pour l'étude des crédits l'allègement
réglementaire prévus pour 2017-2018,
d'autant plus que c'est un enjeu pour lequel je suis particulièrement impliqué
depuis mes débuts comme député, car,
Mme la Présidente, j'ai eu le
privilège d'être adjoint parlementaire des ministres des Petites
et Moyennes Entreprises depuis mon
arrivée, en effet, avec d'ailleurs la ministre actuelle, mais aussi mon
collègue précédent, Jean-Denis Girard... excusez, ministre de
Trois-Rivières, excusez-moi, M. Hamad, M. Gignac et M. Bachand.
Alors,
j'aimerais aussi rassurer mes collègues de l'opposition qu'on est tous
sensibles aux questions qui ont été posées,
parce que chacun de nous... même ici, à la table, ce soir, de notre côté,
plusieurs entrepreneurs que nous sommes avons les mêmes préoccupations par rapport à l'allègement, et ça, j'ai
eu ces moments-là aussi dans mon passé, de vivre ça. D'ailleurs, un des moments
les plus marquants pour moi fut la tournée des régions du Québec que nous avons
menée en 2010. J'aime ça revenir en
arrière comme ça parce que le passé est garant de l'avenir, cet exercice qui
nous a permis d'aller à la rencontre
des entrepreneurs des quatre coins de la province, de les écouter sur leur
vision de l'entrepreneuriat et sur
leurs attentes envers le gouvernement quant à la promotion d'une culture
entrepreneuriale, une nouvelle vision qui donnerait le goût au plus grand nombre de Québécoises et de Québécois de
se lancer en affaires et de devenir entrepreneurs performants et
inspirants.
Près de
130 suggestions ont fait l'objet d'une analyse rigoureuse, analyse sur la
base de laquelle a été élaborée la
stratégie québécoise sur l'entrepreneur intitulée Foncez! Tout le Québec
vous admire, puis ça fait un beau document que vous pourriez peut-être aussi, encore une fois, chers collègues de
l'opposition, prendre contact, parce que je pense qu'il y a beaucoup de belles informations qui ont
été écrites dans ces moments-là, qui font l'objet des discussions de ce
soir et d'aujourd'hui, que vous posez à la ministre.
La nécessité
de réduire le fardeau réglementaire et administratif des entreprises est un
autre élément qui avait été mis en
lumière lors des consultations ainsi que dans le rapport du Groupe de travail
sur la simplification réglementaire et
administrative intitulé Simplifier et mieux réglementer, également connu
sur le nom «rapport Audet», que vous avez parlé tantôt, en 2004, Mme la ministre. Notre gouvernement y a donné
suite rapidement en adoptant la nouvelle Politique gouvernementale sur
l'allègement réglementaire et administratif en janvier 2014, ayant pour
objectif de réduire à l'essentiel les coûts,
pour les entreprises, engendrés par l'adoption de lois ou de règlements. La
politique rend notamment obligatoire,
pour tous les projets de loi ou de règlement présentés au Conseil des
ministres, qui ont des incidences sur les entreprises, une analyse
d'impact réglementaire. C'est quand même important de le mentionner. C'est un
travail de longue haleine, parce que de jumeler
des ministères et de faire en sorte qu'il y ait une communication pour être
capable de simplifier le message du
Revenu à l'Environnement et de l'Environnement à je ne sais pas quoi, ça reste
très difficile, et
on le sait tous. Alors, je pense qu'on en est conscients. Dans tous nos comtés,
on le vit. On vit au quotidien avec des entrepreneurs qui nous en font état. Alors, on est aussi conscients de
ça, ici même, au gouvernement, que tous mes collègues de l'opposition.
À l'automne
de la même année, notre gouvernement créait le Comité-conseil sur l'allègement
réglementaire et administratif. Les
travaux ont été amorcés dès les semaines suivantes, et, au début de
l'année 2015, une consultation était menée auprès de 48 associations d'affaires provenant de huit
secteurs d'activité ciblés : l'agroalimentaire; le commerce de
détail; le tourisme, restauration, hébergement; les ressources naturelles; le
transport; le secteur manufacturier; le secteur
de la construction; et le secteur environnement, récupération et technologies
vertes. Alors, tout était pas mal touché pour faire une bonne évaluation
de ce qu'il y avait à faire pour aider, naturellement, cette lourdeur
administrative là.
Cette vaste
consultation a permis de recueillir plus de 230 suggestions dans le but de
cerner les irritants majeurs en matière réglementaire et administrative
et de déterminer les moyens d'y remédier ou d'en réduire le fardeau. Le Plan d'action gouvernemental 2016-2018 en
matière d'allègement réglementaire et administratif intitulé Bâtir
l'environnement d'affaires de demain résulte de cet exercice.
Le plan vise à moderniser l'approche gouvernementale en contribuant à accroître l'efficience et l'efficacité du
gouvernement ainsi qu'en corrigeant plusieurs irritants en matière réglementaire
et administrative par la mise en oeuvre de
sept grands chantiers : revoir certaines modalités dans le domaine du
travail, moderniser le régime
d'autorisations environnementales et simplifier la gestion administrative,
moderniser le régime de vente d'alcool,
faciliter l'administration de la fiscalité, simplifier la vie des entreprises
dans le domaine des ressources naturelles, simplifier la vie des
transporteurs et des producteurs agricoles, poursuivre l'amélioration de la
prestation électronique des services.
J'aimerais
profiter de l'occasion pour parler de mon implication dans la mise en oeuvre du
troisième chantier du plan d'action.
Au mois d'août dernier, j'ai reçu le mandat du ministre de la Sécurité
publique, M. Martin Coiteux... de mon
collègue, excusez-moi, le ministre de la Sécurité publique, de mener des
consultations formelles en vue de moderniser la Régie des alcools et des courses et des jeux, de la RACJ. Nous avions
rapidement établi qu'il serait préférable de cibler, dans un premier temps, le volet alcool de la RACJ,
ce secteur regroupant une portion substantielle des revenus de la régie.
Lorsque les changements de culture institutionnels de lois et de règlements
seront mis en oeuvre, il sera beaucoup plus
aisé d'élargir le processus de modernisation aux autres activités de la régie,
soit les courses des chevaux... des courses et des jeux et les sports de
combat professionnels.
Dans le cadre de ces consultations, en plus des
ministères et organismes de l'État, nous avons rencontré des représentants de
différents secteurs d'activité, dont les producteurs de vin, les
microbrasseries, microdistilleries, les détaillants, des restaurateurs,
tenanciers de bar et hôteliers, des groupes-conseils et éthiques. Notre
rapport, qui est présentement en cours
d'analyse au ministère de la Sécurité publique, avait également été transmis au
ministre des Finances, qui a fait
siennes plusieurs de nos recommandations relevant de son ministère. Je vous
invite à consulter les pages B.24 et précédentes du budget 2017‑2018
pour plus de détails.
• (20 h 40) •
En ce qui concerne les recommandations qui
relèvent de la Sécurité publique, comme je vous le disais, les fonctionnaires étudient présentement différents
scénarios en vue de leur traduction en modifications réglementaires et législatives. À très court terme, la priorité va
toutefois au déploiement d'un permis
unique d'établissement, une mesure adoptée dans le cadre du projet
de loi n° 74, pour répondre à mon collègue de Sanguinet, tout à
l'heure, qui se préoccupait de ça.
C'est une simplification qu'il va y avoir dans les prochains mois, qui va être
très, très, très importante, je peux vous le confirmer, mon cher collègue, parce que c'est mon industrie, je fais
partie de ça depuis 30 ans de ma vie, alors c'est important de me
battre à ce sens-là.
Et donc la
mise en application a été retardée, comparativement à celle regroupant les
permis de brasserie et de taverne sous
la catégorie de permis de bar et celle créant les sanctions pécuniaires et
administratives pour certaines infractions
à la Loi sur les infractions en matière de boissons alcooliques. On comprend
bien, à la lecture du plan, que notre gouvernement ratisse très large en
matière d'allègement réglementaire et administratif. En effet, les chantiers
arrêtés ciblent les secteurs très
diversifiés de l'économie québécoise. C'est toujours un pas dans la bonne
direction que d'éviter de travailler
en silo et de se tourner vers la collaboration entre les différents ministères
et organismes gouvernementaux.
Au-delà de la
collégialité qui caractérise le travail entre les instances gouvernementales et
du recours systématique à la
consultation auprès des acteurs du milieu, Mme la ministre, j'aimerais vous
féliciter, parce que tantôt j'aurais aimé intervenir là-dessus, mais vous l'avez fait dans un cas précédent, par
rapport justement à la performance que vous avez eue puis le prix, ce magnifique prix que vous avez eu, par rapport...
C'est facile de toujours faire une partisanerie, critiquer, mais c'est vrai... puis c'est le rôle de
l'opposition, puis c'est correct de le faire, parce qu'à l'inverse on ferait la
même chose, mais il faut quand même
le signifier. Ça, ce n'est pas de la partisanerie, c'est vraiment une réalité,
ce prix-là, et je pense qu'elle le mérite bien. Ces ciseaux-là
démontrent énormément la coupure de ce qui existait comme situation difficile
auprès des entrepreneurs. Ce n'est qu'un début, M. le député de Sanguinet. Ce
n'est qu'un début. On pourra arriver à quelque chose intéressant et éventuel,
mais je pense que cela, c'est significatif, parce que chacun de nous...
Moi, je me
souviens quand j'ai commencé, en 2008, la stratégie entrepreneuriale, parler de
ça, l'entrepreneur, c'était comme un
petit peu, au Québec, parler je ne sais pas de quoi, parce que ce n'était pas
nécessairement très populaire, parce
que ce n'était pas populaire d'être entrepreneur. Alors, aujourd'hui, je pense
qu'il y a une belle volonté de l'être et de faire en sorte qu'on a des moyens
comme ça pour simplifier la vie. Parce qu'au départ d'être entrepreneur, avant
tout, leur crainte... ce n'est pas l'idée que tu as. L'idée, tu l'as, mais,
alentour de cela, il faut que tu aies un service de mentorat, maintenant
qui existe. Les gens d'affaires sont impliqués, font du mentorat d'affaires
pour être capables de donner aux jeunes,
capables de les diriger dans la bonne direction, que ça soit pour les
comptables, que ça soit pour la mise en
oeuvre de leur plan d'affaires, etc. Alors, ça, bien, Mme la ministre,
félicitations! Et félicitations à Mme Martine Hébert, en arrière, avec qui j'ai coprésidé, d'ailleurs,
cette commission-là, pour laquelle on a écouté, on a entendu justement des
entreprises! Peut-être pas toujours satisfaisante à leur goût, mais au moins,
au moins, l'effort a été fait.
Et puis, Mme
la ministre, j'aimerais peut-être là-dessus... tantôt, vous avez répondu, mais
peut-être que j'aimerais ça, moi, que vous me donniez un petit peu une
idée là-dessus puis, encore une fois, vous vantiez de ce beau mérite là.
Pouvez-vous en parler un peu?
La Présidente (Mme Richard) :
Merci, M. le député de Jean-Lesage. Mme la ministre.
Mme
Thériault : Merci, M. le député de Jean-Lesage, qui est mon
adjoint parlementaire. Donc, vous comprenez, Mme la Présidente, qu'il est fort passionné par toutes les questions qui
touchent les PME. Étant lui-même un entrepreneur dans l'âme avant d'être un politicien, tout comme moi, donc, évidemment,
l'expérience terrain guide beaucoup ses paroles, et ses actions, et la passion, comme la plupart des députés ici qui ont
été entrepreneurs avant de faire de la politique ou qui ont côtoyé des
entrepreneurs de très près. On a tous une sensibilité qui est très
particulière.
Est-ce que
vous pouvez me dire à peu près combien de temps il me reste, Mme la Présidente?
Parce que je pense qu'on a empiété sur ce bloc-ci avec la réponse.
La Présidente (Mme Richard) :
Il reste encore 9 min 30 s.
Mme Thériault :
9 min 35 s. Parfait, d'accord. Je vais peut-être commencer en
vous disant que le député de Jean-Lesage a accepté un mandat aussi pour pouvoir
revoir la RACJ, qui sera certainement un très gros chantier d'allègement réglementaire, là aussi. Nous avons
tous dans nos comtés des entreprises qui viennent nous voir quand vient le temps de l'émission des permis de terrasse, à
l'approche de l'été, quand il fait beau puis que le soleil se pointe le bout
du nez. Donc, il est évident qu'au niveau de
la RACJ il y a du travail à faire. Ce sera un des grands chantiers de
modernisation, mais fort probablement dans une des prochaines phases
comme telles.
C'est sûr
que, je vais vous dire, l'allègement réglementaire... Là, on a parlé de plan
d'action, on a parlé de bilan, mais
là j'ai quasiment le goût de vous parler de la politique gouvernementale, parce
que ce qu'on a fait, c'est qu'on s'est donné
l'obligation de faire de l'allègement réglementaire en s'appropriant une
politique gouvernementale sur l'allègement réglementaire et
administratif. Mais ce n'est pas, je dirais, le dada de la ministre qui est
responsable de l'Allègement réglementaire,
mais c'est bien une obligation gouvernementale de tous les ministères. Donc,
évidemment, il y a eu une correspondance qui a été acheminée à chacun
des ministères pour que les gens comprennent qu'une analyse d'impact réglementaire, ce n'est pas une option, c'est une
obligation et que, dans chacun des ministères, il y aura une personne, un répondant sur l'allègement réglementaire, qu'on
a aussi dans cette politique-là sur l'allègement réglementaire. C'est une politique gouvernementale. Donc, tout ce qui
est produit, tout ce qui sort de la machine, entre guillemets, comme on
l'appelle, est obligé de passer là-dedans.
Et, juste pour vous donner une idée des
exigences qui sont liées à l'analyse d'impact réglementaire, on parle de «tout projet visé par la présente
politique doit être accompagné d'une analyse d'impact réglementaire lorsqu'il
est soumis au Conseil exécutif. Le
caractère général d'un projet d'orientation, de politique ou de plan d'action
soumis au Conseil exécutif ne
dispense pas le ministère ou l'organisme concerné de chercher à établir
l'essentiel des coûts, des bénéfices, des
avantages et des inconvénients sur la base des scénarios législatifs ou
réglementaires les plus réalistes possible dans les circonstances.»
Donc, on est obligé de le faire.
«L'analyse
d'impact réglementaire doit démontrer qu'il existe une situation problématique,
décrire l'ampleur qu'elle revêt pour
les citoyens et les clientèles visées et, le cas échéant, signaler les
insuffisances du droit existant pour la résoudre. En outre, faire état du ou des secteurs visés de
même que du nombre d'entreprises ventilé selon la taille — PME ou grandes entreprises. [On] doit démontrer que, pour
résoudre cette situation, des solutions non législatives ou réglementaires,
tels l'information, l'éducation [et]
l'usage d'instruments économiques, ont été envisagées au même titre que la solution
projetée. [Donc,] le cas échéant,
expliquer et documenter les motifs de leur rejet — donc, on demande vraiment de pousser très
loin l'analyse d'impact
réglementaire; quantifier les coûts [et les solutions projetées] pour les
entreprises et démontrer qu'ils ont
été réduits au strict nécessaire. Quantifier les bénéfices, lorsque possible. À
défaut, effectuer une analyse qualitative des avantages. De plus, déterminer l'effet anticipé sur l'emploi; faire
état des moyens utilisés pour adapter le fardeau des exigences de la
solution projetée selon la taille des entreprises. Dans le cas contraire,
présenter les motifs justifiant l'absence de dispositions spécifiques aux PME;
faire état des effets que la solution projetée pourrait entraîner sur la
compétitivité des entreprises de même que sur la libre circulation des
personnes, des biens [et] des services, des investisseurs
[...] des investissements entre le Québec et se partenaires économiques; [et]
décrire, le cas échéant, les besoins d'accompagnement qui aideront les
entreprises à se conformer aux nouvelles exigences. Et ces mesures peuvent, par
exemple, prendre la forme de notes
d'information, de guides d'application et/ou d'accès à des
personnes-ressources.»
Donc, on voit
ici que c'est un processus qui est très rigoureux, qui est très clair et que ce
n'est pas une option. Tous les
ministères sans exception doivent se plier à cette politique gouvernementale
là, et c'est la seule manière d'obliger les gens à faire l'effort.
Je vais juste revenir sur le comité, tout à
l'heure, parce que j'ai eu la possibilité de dire qui de la partie des
entreprises était sur le comité de suivi, mais il est important de préciser
aussi que, pour le gouvernement, la partie gouvernementale,
outre ma présence et des gens qui sont responsables à l'intérieur de mon
ministère, on retrouve sur ce comité-là
les gens de Revenu Québec, parce qu'il est visé par l'allègement réglementaire,
le Secrétariat aux priorités et aux
projets stratégiques du ministère du Conseil exécutif, le ministère du Travail,
de l'Emploi et de la Solidarité sociale, le Secrétariat du Conseil du trésor, ainsi que le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques, donc sont associés à la démarche de la ministre de l'impact
réglementaire et du comité de suivi,
évidemment les principaux ministères sous qui c'était facile de crouler sous la
pile de règlements et le fardeau qui était lié.
La Présidente
(Mme Richard) : Merci, Mme la ministre. M. le député de
Jean-Lesage.
• (20 h 50) •
M.
Drolet : Bien, j'aimerais revenir, Mme la ministre... Tout à
l'heure, vous avez fait mention, justement, du volet environnemental qui était une cause souvent...
Parce que je parle de notre ministre qui a sorti un projet de loi pour
améliorer ce statut-là, puis je tiens
d'ailleurs à féliciter que vous en ayez parlé, parce qu'effectivement, lors de
chacune des tournées que j'ai pu
faire... et chacun des collègues qui sont dans nos comtés respectifs, souvent,
les gens d'affaires sont bornés à quoi...
qui étaient bornés à l'environnement, ça ne venait pas à bout de finir,
auxquels il y avait malheureusement des projets, malheureusement, qui ont été mis de côté puis qui ont été perdus par
rapport à cela. Alors, bravo d'en avoir parlé! Parce que c'est vraiment important, puis ça a fait
mention de ce qu'on avait fait comme recommandations dans ce plan d'action là.
Parce que c'était une des choses qui avaient
été dites par les entrepreneurs qu'on a rencontrés lors de cette tournée-là, à
quel point c'était souvent le revenu, le
financement, mais l'environnement était un fardeau. Alors, ça, je peux quand
même être fier de cela, que ça a fait
une évolution importante. Puis notre ministre de l'Environnement... comme on
dit, c'est important, interministériel, de faire en sorte que ça puisse
marquer des points.
En
terminant, Mme la ministre, j'aimerais peut-être intervenir sur... On a parlé
de huit grands secteurs d'activité où
l'allègement réglementaire a été... où ça sera diminué, mais il y en avait
d'autres, comme celui de la construction, par exemple. Est-ce que, ça
aussi, des mesures seront faites en ce fonds-là?
La Présidente
(Mme Richard) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui. La construction fait partie des chantiers qui seront mis en branle
après les chantiers qu'on a déjà. Je dois dire que, lorsque j'ai fait le
lancement du plan d'action gouvernemental au mois de septembre, j'ai fait
le lancement public devant la chambre de
commerce de Montréal, et il y avait des gens qui étaient là qui ont évidemment
applaudi le dépôt du plan parce qu'enfin on
voit que le gouvernement va plus loin. On continue d'aller plus loin, on ne
s'assoit pas sur nos lauriers.
Et
les gens de l'industrie de la construction ont fait la demande d'avoir un
chantier aussi à eux pour pouvoir regarder les permis, la Régie du bâtiment, l'ensemble de la chaîne de travail,
évidemment, parce que c'est assez complexe aussi. Donc, ce que le comité a déjà commencé à parler,
c'est qu'outre les sept chantiers qu'on a déjà sur pied, outre ce qui existe
avec le gouvernement de l'Ontario, un des
prochains chantiers de modernisation sera l'industrie de la construction. Mais,
au préalable, ça prend comme une espèce de consultation
avec les différents acteurs du milieu. Donc, on va commencer à faire le
travail tout de suite pour tomber dans l'après-2018, mais on va faire un
travail de terrain avant pour pouvoir déblayer
et accélérer, pas repartir en consultation quand lui sera terminé. On va partir
en consultation avant pour être prêts à repartir tout de suite avec
d'autres chantiers, dont le chantier sur les entrepreneurs en construction.
La Présidente (Mme
Richard) : M. le député de Jean-Lesage, peut-être qu'il y a
encore du temps pour une question. Il vous reste 1 min 15 s.
M. Drolet :
Bien, écoutez, bien, je tiens à remercier la ministre. Je sais que j'ai pris un
peu de temps sur ma collègue, mais on finira par arranger ça après, mais je
tiens à vous remercier...
Mme Thériault :
On va attendre à l'autre.
La Présidente (Mme
Richard) : Vous avez un autre bloc par la suite.
M. Drolet :
C'est le fun de faire rire mon collègue de Sanguinet. J'aime ça à mort, moi.
La Présidente (Mme
Richard) : Donc, les quelques secondes, ce qu'il vous reste...
M.
Drolet : Bien, écoutez, je tiens à remercier la ministre, je
tiens à remercier naturellement toute son équipe, mais particulièrement aussi Mme Martine
Hébert, qui est là, qui a travaillé fort. Parce que c'est facile d'être, d'un
côté, critique puis, d'un côté aussi,
collaborateur. Alors, pour moi, c'est important de le dire, parce que j'ai
travaillé avec elle beaucoup, et puis
c'est important de recevoir la critique. Elle m'a parlé souvent, m'a planté
souvent sur différentes affaires, parce
que, tout comme l'opposition... c'est vrai, c'est les opposants comme ça, ça a
amené de l'opposition. Alors, on les écoute,
puis on fait en sorte d'aller plus loin puis faire en sorte qu'on avance, puis on
parle à nos ministres, puis on dit : Bien, écoutez, il faut qu'on
ait des bonnes notes là-dessus. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Richard) : Merci, M. le député de Jean-Lesage.
C'était tout le temps qui était conservé au gouvernement pour ce deuxième bloc. Nous entamons maintenant avec
l'opposition officielle, et, M. le député de Sanguinet, vous avez la
parole.
M.
Therrien :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais juste, au départ, saluer les propos du
député de Jean-Lesage. S'il y a un député du Parti libéral avec qui je
suis très souvent d'accord, c'est avec le député de Jean-Lesage. Il a une
expérience entrepreneuriale que j'apprécie beaucoup. Il est quelqu'un
d'avisé...
Une voix :
...
M.
Therrien :
Oui, mais je parle au député de Jean-Lesage. Ça va être à votre tour après, là.
Non, mais c'est vrai. C'est sûr qu'on
a quelquefois... parce qu'il est un petit peu soupe au lait comme moi. Des
fois, on a des prises de bec, mais ça
ne dure jamais très longtemps. Et je dois vous dire que j'apprécie beaucoup, la
plupart du temps, les propos du collègue.
Alors, au-delà de la partisanerie, il y a
quelquefois des moments comme ça où est-ce qu'on peut s'apprécier mutuellement.
Voilà. Ça m'arrive. Les gens disent que je suis sanguin, mais ça m'arrive
d'avoir des beaux moments, n'est-ce pas? Alors, voilà, je tenais à le dire,
parce qu'il m'a laissé une porte ouverte et l'opportunité de, justement, m'exprimer. Ça fait déjà plus de quatre ans qu'on
se côtoie, puis on est souvent dans les mêmes commissions. Écoutez, ça ne veut pas dire que, les autres députés, je ne
les apprécie pas, là. Peut-être un peu moins le député de Laval-des-Rapides
quand il fait ses montées de lait, mais,
bon, écoutez, ça peut arriver à tout le monde. Mais j'apprécie beaucoup les
autres députés, là, quelquefois le député de Laval-des-Rapides,
quelquefois, pas tout le temps. Bon, voilà.
Alors, je
vais parler maintenant à la ministre. Écoutez, Mme la ministre, dans le rapport
de 2017, de janvier 2017, le
tableau à la page 35, vous allez voir... je ne sais pas si... Vous pouvez
vous y référer, là, je vais vous donner les chiffres quand même, là. À la page 35, on mentionne...
bien, ça baisse partout, hein, le volume de formalités administratives, mais ça augmente
beaucoup dans le cas du MAPAQ et de l'Environnement. C'est sûr que ça a un rôle
à jouer dans l'entrepreneuriat.
Est-ce que
vous pourriez m'expliquer en quoi ça... On remarque un recul partout, sauf là,
où est-ce qu'on a des augmentations
appréciables. Avez-vous une explication à faire? Première question. Et deuxième
question : Est-ce que ce n'est
pas un défi pour vous, ou pour la ministre de l'Économie, ou pour vous, peu
importe, là, pour justement contrecarrer cette augmentation-là pour
faire en sorte que le travail ne soit pas trop affecté chez les entrepreneurs?
La Présidente (Mme Richard) :
Merci, M. le député de Sanguinet. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Thériault : Oui, merci,
Mme la Présidente. Merci, M. le député de Sanguinet. Vous savez que je vous
apprécie particulièrement, j'ai eu l'occasion de vous le dire souvent aussi
avant les périodes de questions.
M.
Therrien : Je vous
apprécie beaucoup, madame.
Mme Thériault : Bien, merci,
j'apprécie.
M.
Therrien :
Malheureusement, je n'ai pas...
Mme Thériault : C'est une
date à marquer dans l'agenda aujourd'hui, je crois. L'harmonie est là.
M.
Therrien :
Bien, c'est de valeur, je ne lui pose pas beaucoup de questions, mais je sens
qu'on s'entendrait bien malgré tout.
Mme
Thériault : Bien, il n'y a pas de problème. Regardez, moi, je
pense que les questions valent la peine d'être posées. Souvent, c'est
plus le ton, mais, regardez, on a des personnalités sanguines ici, on a chacun
notre style, donc il n'y a pas de problème.
M.
Therrien : Ah! ça,
on a chacun nos styles.
Mme
Thériault : C'est ça,
mais je sais que, des fois, quand je vous regarde puis je vous dis qu'il faut
être zen...
M.
Therrien : Bien,
vous avez aussi... non, non, mais vous avez quand même quelquefois le ton
aussi...
Mme Thériault : Oui, acerbe.
M.
Therrien : Bon,
alors, ça m'arrive des fois, mais à peine.
La Présidente (Mme Richard) :
M. le député de Sanguinet.
Mme
Thériault : Donc,
dans l'allègement réglementaire, on va revenir, Mme la Présidente, évidemment,
vous avez relevé les chiffres du ministère
de l'Environnement, chose que le collègue aussi a faite tout à l'heure, et c'est pour ça que
j'expliquais qu'avec la modernisation de la loi qui a été adoptée par le
collègue de l'Environnement ces chiffres-là devront être vus à la baisse lors des prochains bilans, par rapport aux formalités administratives,
parce que, définitivement, ça va
faire toute la différence, et non pas juste à la quantité de formulaires
administratifs, mais aussi dans le temps qu'on aura sauvé.
Là, je vous
dirais que, sans renoncer, et je vais vous faire la lecture de ce que j'ai ici,
sans renoncer à ces objectifs en
matière de protection de l'intérêt du public et de l'environnement, le
gouvernement désire, par cette politique, s'assurer que les projets de réglementation ne
compromettront pas la compétitivité des entreprises et permettront de préserver
un environnement d'affaires favorable. Globalement, on veut s'assurer
que les projets de norme de nature législative ou réglementaire seront
correctement évalués et que leurs coûts seront réduits autant que possible.
C'est sûr que, lorsqu'on parle du
MAPAQ, exemple, puis vous me dites : O.K. ça a augmenté, bien, si on
essaie de regarder ce qui s'est passé
dans l'histoire récente du MAPAQ, sans être la ministre responsable de ce
secteur-là, il faut se rappeler qu'on
a voté une loi sur le bien-être animal qui a demandé un certain nombre
d'inspecteurs. Donc, évidemment, ça
contribue à faire augmenter. C'est sûr que, lorsqu'on regarde les
responsabilités du MAPAQ, par rapport à la quantité de permis qu'on doit émettre pour un restaurant,
ou pour une ferme, ou pour quelqu'un qui veut faire de la production
agricole, qui veut faire de la mise en marché... Moi, je pense que tout
l'agroalimentaire est un secteur qui est en forte expansion économique. C'est un secteur qui est très important pour
l'économie de nos régions, de toutes les régions. Vous savez de quoi je parle, la région de Sanguinet est
une région, au niveau de la Montérégie, où il y a quand même beaucoup de
producteurs agricoles. Donc, c'est sûr que des formulaires au MAPAQ, ça fait
une différence.
Dans
un des chantiers qu'on a lancés, il y a un chantier qui regarde le MAPAQ, qui
s'appelle de moderniser... — non, ça, c'est l'Environnement, ça a
été fait — de
simplifier la vie des transporteurs et des producteurs agricoles, c'est le chantier n° 6. Donc, c'est, à titre
d'exemple : les grands trains routiers pourront maintenant circuler plus
facilement entre le Québec et
l'Ontario, Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse. Bien, ça, ça vient toucher
les producteurs agricoles. Donc,
quand tu as besoin des permis du MAPAQ pour transporter ta matière, ou au
niveau des normes de conservation, ou
tout ce qu'on peut parler pour les règles de salubrité, bien, c'est sûr qu'il
faut, là aussi, regarder pour faire en sorte qu'on puisse faire la
différence.
Ce
qu'on me dit aussi, c'est qu'on va faire l'abrogation, dans les engagements qui
ont été pris, l'abrogation des dispositions
du règlement sur les légumes, les fruits et les légumes frais. Donc, ça a été
annoncé au printemps 2016 pour qu'on puisse abroger les
dispositions du règlement sur les fruits et les légumes frais. Ça représente un
allègement réglementaire administratif
important, la plupart des normes de ce règlement étaient de nature commerciale
et prescrivaient des exigences de
classement, de conditionnement, de marquage de fruits et de légumes. Ça, c'est
les légumes poqués, comme on
appelait, là, qu'on n'avait pas le droit de vendre avant, mais aujourd'hui, là,
on est correct, là, tu sais. Donc, ça, ça contribue à faire de
l'allègement réglementaire. Donc, on voit que ça peut prendre différentes
formes.
Ça
fait qu'au niveau du MAPAQ c'est sûr que vous allez avoir des résultats et que
les chiffres seront appelés à changer aussi dans les prochains bilans.
• (21 heures) •
M.
Therrien : Écoutez, je vous parle rapidement d'un dossier
qui m'a interpelé beaucoup, puis je
vous en ai déjà parlé, vous le savez, le dossier d'Oriens
Technologies. On parlait tantôt d'environnement. On en a tous parlé, je pense,
chacun son tour. C'est un exemple concret
d'un dossier qui n'aboutit pas à cause justement d'une intervention malheureuse de la direction régionale du ministère de l'Environnement. Quand on avait parlé au ministre de l'Environnement, il nous avait
dit que son projet de loi, la loi que vous parlez maintenant,
là, qui a été adoptée — à
moins que je me trompe, elle est adoptée, là — changerait
les choses. Je ne sais pas à quel point, Mme la ministre, où est-ce
qu'on pourrait revoir ce dossier-là.
Je
vous le dis, je vous parle de ce dossier-là parce que vous le connaissez
bien. On en a discuté puis on a travaillé ensemble dans le but, là, justement,
que ça se réalise. C'est des entrepreneurs qui ont mis beaucoup d'argent. C'est
une technologie qui a gagné des prix. Et je ne m'explique pas
encore comment se fait-il que cette entreprise-là est encore aux prises avec des problèmes importants via la direction régionale du ministère de l'Environnement. Ce n'est pas une question que je vous pose, Mme la ministre, et je vous invite cordialement... Puis je vous fais confiance parce que,
quand on en avait discuté, je sentais
que vous aviez de la bonne foi, malgré que... Tu sais, je suis pas mal sûr que
ce n'est pas de votre faute. Le dossier n'a pas abouti comme on voudrait, là.
C'est encore latent. J'aimerais ça que vous regardiez un oeil là-dessus
puis que vous fassiez en sorte, peut-être, là, de donner le coup de pouce nécessaire
à une gang de gars qui — je
parle de gars, c'est des gars, là — ont
travaillé fort, qui ont mis beaucoup d'argent dans une technologie qui est
prometteuse. Voilà. Là, je ne fais
pas mon vendeur, là, c'est parce
que... Je vous le dis, tout le monde, là, c'est que je vous en ai déjà
parlé à maintes reprises, puis on avait eu
des problèmes qui étaient liés à l'environnement. Et donc c'est un exemple concret qui me vient en tête.
Alors,
Mme la ministre, je vous lance, là-dessus, une invitation
cordiale et, si vous voulez, moi, je peux vous aider aussi comme je pourrai. Je ne sais pas à quel
point, tu sais, un député de
l'opposition peut aider, mais je vous offre mon aide pour justement
qu'on puisse aller dans une direction qui sera, j'espère, heureuse pour tout le
monde.
Je vais revenir sur...
bon, c'est le rapport... je ne peux pas l'appeler comme ça, c'est le rapport...
Mme Thériault :
Je peux-tu répondre un petit peu, bien que vous ne me demandez pas de réponse?
M. Therrien :
Bien oui, allez-y, oui, oui.
Mme Thériault :
Je pense que c'est peut-être juste bon de préciser, Mme la Présidente...
M. Therrien :
Bien, j'ai-tu le droit de faire ce que je viens de faire là? Il me semble que
je parle d'un dossier...
Mme Thériault :
Bien, moi, je vais tout simplement vous répondre...
M. Therrien :
Je vais-tu être en prison parce que je n'ai pas ma carte de lobby? Non?
Mme Thériault :
Non.
La Présidente (Mme Richard) :
Je n'interviens pas normalement dans les échanges. Mme la ministre.
Mme Thériault :
Merci, Mme la Présidente. Je vais tout simplement dire que, dans le dossier
d'Oriens Technologies, c'est sûr que
présentement c'est un dossier qui est devant le Tribunal administratif. Mais
effectivement M. le député a parfaitement
raison lorsqu'il dit qu'on s'est parlé à plusieurs reprises, parce que, dans ce
dossier-là, je pense qu'on poursuit tous
le même but, c'est de faire en sorte que nos entrepreneurs puissent
entreprendre puis qu'on puisse créer des jobs dans des régions qui en ont besoin. C'est la raison
pour laquelle ma directrice de cabinet a fait une rencontre avec
M. Limoges, entre autres, qui
est un des sous-ministres chez nous, pour pouvoir voir de quelle manière on
peut essayer de travailler avec
l'entreprise. Mais évidemment le Tribunal administratif est saisi de cette
cause-là. Donc, vous comprenez que je ne veux pas entrer dans le fond du sujet. Vous faites bien de soulever la
cause, sur le principe que... Je me dois de vous dire que la direction régionale, chez nous, au Développement
économique, suit l'évolution du dossier et qu'il est évident que, si on peut faire quelque chose, bien, ça nous fera
toujours plaisir de travailler à aider les entrepreneurs à entreprendre.
Donc, c'est pour ça que je me permettais juste un petit complément
d'information à votre commentaire.
M. Therrien :
O.K., merci. Alors, on verra la suite.
Bon, le
rapport... je ne peux pas l'appeler comme ça. Le rapport, mettons, du député de
Marguerite-Bourgeoys... Ça va? Est-ce que vous comprenez ce que je veux
dire?
Mme Thériault : Oui,
oui, ça, c'est le...
M. Therrien : On
va y aller comme ça. J'ai deux petites questions... Regardez, Mme la ministre,
j'aurais trois questions. Alors, je vous
demanderais vraiment, là, d'essayer de compresser parce qu'il me reste à peu
près huit minutes puis j'aurais aimé ça les voir, les petites questions.
Vous allez voir, ce n'est pas très sorcier, là.
D'abord, ma
première question, à la page 11, recommandation... Vous me suivez, hein,
oui? Vous me suivez? Vous êtes toute à moi, là, oui?
Mme Thériault : Oui,
presque.
M. Therrien :
Recommandation 5 : «Lorsqu'envisageable, favoriser l'intégration des
critères qualitatifs lors de l'adjudication des contrats publics.» Là,
je veux avoir votre opinion, parce qu'on sait c'est quoi, les contrats publics,
c'est porté à la critique, tu sais, il ne
faut pas qu'il y ait de favoritisme, ainsi de suite. Là, on amène un critère
qualitatif ou des critères... Je sais
qu'au niveau international, des fois, tu as des indices de compétitivité qui se
construisent, là. Est-ce qu'on peut considérer que ces critères-là seront assez
serrés pour ne pas porter à interprétation et ne pas faire en sorte que les gens qui auront ces contrats-là seront
soupçonnés d'autres choses que de compétence pour avoir obtenu ces contrats?
Je ne sais pas si vous me voyez venir, là.
Ça va être une question simple. C'est juste ça, c'est par rapport aux critères
qualitatifs.
Mme
Thériault : Je vais donner une réponse très simple, sans
vouloir ne pas répondre, tout simplement pour vous dire que c'est une question qui relève 100 %
du ministère du Conseil exécutif, du Trésor, tout simplement parce qu'on parle
des appels d'offres et de l'octroi des
contrats. Par contre, je dois vous dire que, le rapport du député de
Marguerite-Bourgeoys, nous l'avons
reçu et qu'il y aura des pans du rapport qui seront certainement intégrés dans
le Plan d'action gouvernemental en entrepreneuriat.
Et, puisque le plan n'est pas public encore, bien, il est un petit peu trop tôt
pour que je puisse vous dire qu'est-ce qu'on peut suivre et qu'est-ce qu'on va
mettre dans le plan d'action, mais il est évident que le rapport de mon
collègue le ministre... Le président du Conseil du trésor s'est engagé à faire
un suivi serré sur les recommandations de
mon collègue. Mais, sur cette question-là, c'est qualificatif, c'est 100 %
Trésor. Donc, malheureusement, je ne peux pas vous donner une réponse.
M.
Therrien :
O.K. Mais ça, éventuellement, j'imagine que ça sera publicisé pour que les...
Non, mais c'est juste parce qu'il
faut s'assurer qu'il n'y ait pas de problème à ce niveau-là, là, tu sais, parce
que, là... Tu sais, où est-ce qu'on veut
en venir avec ça, là, c'est qu'on ne veut pas commencer à toujours soupçonner
qu'une personne qui a obtenu un contrat l'a obtenu pour autre chose.
Page 10,
deuxième colonne, à la fin de la recommandation 3, là, on parle de réduire
les délais de paiement des organismes publics, puis ça finit par :
«Le comité souhaite que de telles mesures puissent inspirer l'État québécois à prendre des moyens concrets afin de réduire les
délais de paiement des organismes publics.» Je vais vous avouer que je trouve que votre... Là, j'imagine la réponse que
vous allez me donner, mais ce n'est pas grave, je vais dire mon commentaire, là. Je trouve qu'on est très timides dans notre
intention. Est-ce qu'on peut considérer que, dans un temps assez rapproché,
on fera en sorte que les organismes publics
respecteront, exemple, le délai de 30 jours? Est-ce qu'on peut avoir une
position ferme de la part des
organismes publics pour qu'on puisse effectivement éliminer les problèmes que
peuvent avoir les délais de paiement? Vous comprenez où est-ce que je
veux en venir, là?
Mme
Thériault : Bien, évidemment,
je vous dirais que ça aussi, ça relève du Trésor parce que c'est le Trésor
qui paie.
M.
Therrien : Ah!
c'est ça que je pensais que vous diriez. J'étais sûr.
Mme
Thériault : Mais ce
n'est pas parce que je ne veux pas vous répondre, O.K.? Je
vous le dis, M. le député, moi,
si j'ai les réponses, je les donne puis je n'ai aucun problème.
Je vous l'ai dit tout à l'heure, toutes les questions méritent d'être posées. Puis, honnêtement, sur celle-là, réduire les délais, je comprends le pourquoi de
cette recommandation-là, parce
que c'est évident que, quand une
nouvelle entreprise, particulièrement... Parce
que le rapport de mon collègue parle
notamment des nouvelles entreprises lorsqu'elles veulent faire affaire avec le gouvernement, mais il est évident qu'une nouvelle entreprise n'a pas les
reins assez solides — je
vais le dire comme ça — très
souvent pour pouvoir supporter beaucoup de comptes
à recevoir, à moins d'avoir un banquier dans sa famille, ou des parents très
riches, ou un associé qui a de
l'argent en masse dans son compte de banque. Mais, de manière générale, c'est
ça qu'il faut... il faut être capable de
respecter des délais raisonnables de paiement, ce qui sont les pratiques
commerciales courantes, du 30 jours, du 45 jours, du
60 jours, dépendant du type de contrat.
M.
Therrien : Mais, en tant que ministre très influente,
j'imagine que vous pourriez faire pression pour que ça se réalise
rapidement, en 2017, mettons?
Mme Thériault :
Je vais tout simplement vous dire que j'ai...
M.
Therrien :
Vous pourriez me dire : En 2017, ça va être fait.
Mme
Thériault : Bien, je vous dirais tout simplement que, comme
ministre responsable de ces questions-là, je vais les regarder très attentivement. J'en prends l'engagement avec vous
de pouvoir le faire avec mon collègue le député de Marguerite-Bourgeoys ainsi que le président du Conseil du trésor,
parce que, lorsque les députés travaillent sur des chantiers et remettent des rapports comme ça, le
but, c'est de les appliquer puis de faire en sorte que les mesures qui ont été
proposées puissent faire la différence.
Donc, étant donné qu'on vise à ce que nos PME soient en santé financière,
encore faut-il les payer. Donc, il est évident que je vais regarder ça
de très près avec mes deux collègues.
M.
Therrien : Parce que ce qui est soulevé, tu sais, il y a des
éléments intéressants, ça, je trouve ça intéressant, sauf que, si ça demeure
dans le conditionnel ou dans le possible, je trouve ça plate un peu, parce que
c'est des choses qu'on devrait avoir formellement
à quelque part comme politique. Alors, j'espère qu'il y aura suite à ça. Vous
voyez, même au Parti libéral, il peut arriver que je sois d'accord avec
certaines choses.
Mme
Thériault : Mais juste peut-être comme une petite précision,
c'est sûr que, quand le Plan d'action gouvernemental
en entrepreneuriat sera public, qu'il sera dévoilé, vous allez voir des
affaires là-dedans avec lesquelles vous devriez applaudir, M. le député.
M.
Therrien :
O.K., c'est bon. Dernier point... Il me reste combien de temps?
La Présidente (Mme
Richard) : 2 min 15 s.
• (21 h 10) •
M.
Therrien : Parfait, O.K. Dernier point. À la page 9, vous parlez, là, de sensibiliser les
jeunes entreprises aux mesures prévues dans le plan d'action. Moi, je
vous dirais, là, que le principal problème... Je suis convaincu que le député
de Jean-Lesage va être d'accord avec moi, je
suis convaincu de ça, que le principal problème quand tu pars une entreprise,
c'est le manque d'information. On a de la
misère à informer ces gens-là, à les rejoindre. On a essayé toutes sortes de
choses. Quand je vous parlais de CLD,
on espérait que les gens aillent de facto dans les CLD. Ça a marché pas pire,
mais, bon, il y avait peut-être des
choses à améliorer. Et là, dans la première recommandation, on nous dit...
Vous, vous parlez du Passeport
Entreprises, O.K.? Bon, c'est un problème majeur. Là, vous dites : «À cet
égard, le comité propose de mettre en place
une campagne de sensibilisation des jeunes entreprises aux mesures prévues dans
le programme Passeport Entreprises. Le
gouvernement du Québec doit mettre en lumière ce plan d'action ambitieux et
novateur.» Là, vous allez dire : Oui, c'est le Conseil du trésor qui va... Je viens de m'apercevoir que c'est...
Non, mais qu'est-ce que vous avez concrètement... Là, je vais y aller
différemment. Qu'est-ce que vous avez concrètement en tête quand vous lisez ça?
La Présidente (Mme
Richard) : Mme la ministre, il vous reste une minute environ.
Mme
Thériault : Bien, je vais tout simplement vous répondre que ce
qui existe présentement, comme Passeport Entreprises, c'est méconnu. Donc, on s'en vient avec un nouveau concept,
qui s'appelle Zone entreprise, exprès pour le démarrage, où on va pouvoir faciliter grandement la vie des nouveaux
entrepreneurs puis être capables de les suivre. Je sais qu'il y a un projet pilote qui a eu lieu
dernièrement aussi, il y a un projet qui a été annoncé avec le ministère du
Revenu pour justement être en mesure de mieux accompagner les nouvelles
entreprises qui démarrent, pour être sûr que les entreprises puissent faire les choses dans les règles de l'art et
qu'elles ne subissent pas deux, trois, quatre inspections une en arrière de l'autre — parce que ça aussi, c'est très décourageant,
des fois — par
Revenu Québec. Donc, Revenu Québec a
décidé qu'ils accompagnaient des nouvelles entreprises pour s'assurer que tout
soit fait en toute conformité pour éviter justement d'avoir des
pénalités.
La Présidente (Mme
Richard) : Merci, Mme la ministre.
M.
Therrien :
Vous me donnez 10 secondes? Juste vous dire...
La Présidente (Mme Richard) :
Vous ne l'avez plus, malheureusement.
M.
Therrien :
Moi, j'ai une idée...
La Présidente
(Mme Richard) : Vous
ne l'avez plus, M. le député de Sanguinet. Je suis désolée. Vous parlerez
à la ministre après. Terminé, terminé. Nous
allons maintenant du côté du gouvernement, et je reconnais Mme la députée
de Charlevoix—Côte-de-Beaupré. Vous avez la parole. C'était tout
le temps alloué à l'opposition. Nous sommes maintenant sur le temps du
gouvernement.
Mme
Simard : Merci, Mme la Présidente. Alors, je suis bien heureuse de
commencer ce quatrième bloc et de succéder
à mon collègue de Jean-Lesage dans cette étude de crédits. Je vais saluer pour
une seconde fois aujourd'hui la ministre et son équipe ici présente, de
même que les collègues de l'Assemblée nationale.
Je vais me
permettre de parler ce soir du rapport sur la mise en oeuvre des mesures
gouvernementales d'allègement réglementaire
et administratif qui a été rendu public en janvier dernier par la ministre. On
en a déjà un peu parlé depuis le
début de cette soirée. On sait tous que les entrepreneurs consacrent beaucoup
de temps et, je dirais, même trop de temps pour se conformer aux exigences
réglementaires et administratives de leurs PME. Le temps consacré à se
conformer peut représenter plusieurs
heures par semaine. Et, pour avoir été entrepreneure, je peux vous dire que
c'est réellement plusieurs heures par
semaine. J'en sais quelque chose et je peux en témoigner, c'est effectivement
une lourdeur. La ministre disait plus
tôt qu'on comprend que nos entrepreneurs trouvent ennuyant de remplir des
papiers. En plus d'être lourd, effectivement, ça peut être ennuyant. Et je suis pourtant une diplômée universitaire en
rédaction française, donc je devrais trouver ça peut-être parfois moins ardu que certains autres, mais ce n'est pas le
cas. Alors, réglementer est une nécessité, et je suis tout à fait de cet avis, mais il faut bien le
faire, et je pense qu'avec ce rapport nous arrivons à une conclusion positive
en ce sens. C'est en respectant ce
principe que la conformité doit s'appliquer. L'engagement du gouvernement est
de bien le faire et le plus simplement possible.
D'ailleurs,
je veux porter à l'attention des gens qui nous écoutent, et évidemment des gens
ici présents, que la Fédération
canadienne de l'entreprise indépendante a publié, en date du 26 avril, un
sondage, une mesure qu'elle évalue, donc,
à chaque année, concernant la performance des gouvernements provinciaux en
matière de réduction de la paperasserie, et la question posée était : Mon gouvernement est-il prêt à évaluer
le fardeau que représente sa «paparasserie»... paperasserie? Pardon, ce n'est pas un mot qui fait partie
habituellement de mon vocabulaire, et à cette heure... Donc, tout cela pour
dire que deux gouvernements se sont démarqués précisément cette année, dont le
gouvernement du Québec, ce qui est fort intéressant.
Alors, les
femmes et les hommes d'affaires ont besoin de temps pour le développement des
affaires également et pour accroître
leur productivité, créer des contacts, solidifier les liens existants,
évidemment, faire du démarchage. C'est des
tâches qui font partie du quotidien
de tous les entrepreneurs du Québec,
et nous devons avoir du temps pour le faire également. Donc, notre priorité est de simplifier les processus menant à
la réglementation et à mieux outiller les entrepreneurs.
Les coûts qui
sont reliés à la réglementation sont considérables. Le temps consacré à remplir
les documents, les formulaires et le personnel affecté à cette tâche
représentent également des coûts pour nos PME. Alors, nous sommes persuadés que les coûts consacrés aux exigences de
la conformité pourraient être diminués. Ces sommes ainsi économisées devraient plutôt être consacrées à la création
d'emplois et à la croissance des affaires. Selon les données produites par la
Fédération canadienne de l'entreprise
indépendante, les entreprises québécoises ont consacré en 2014 plus de
8,1 milliards pour se conformer
à la réglementation des trois paliers de gouvernement, soit le fédéral, le
provincial et le municipal. À l'échelle canadienne, le coût s'élevait à
37,1 milliards.
En janvier
dernier, comme je le mentionnais au tout début, donc, de ma présentation, le
rapport sur la mise en oeuvre des mesures gouvernementales d'allègement
réglementaire et administratif a été donc rendu public par la ministre. J'aimerais, sachant que l'allègement réglementaire
est mis en place principalement pour aider, donc, nos PME, que la ministre puisse nous dire quels sont les secteurs
de l'activité économique qui souffrent le plus du fardeau de la paperasse
administrative.
La
Présidente (Mme Richard) :
Merci beaucoup, Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré. Mme la ministre.
Mme
Thériault : Oui, merci, Mme la Présidente. Donc, évidemment, je
vais me répéter, mais c'est aussi de la pédagogie lorsqu'on parle de
quelque chose qui est aussi ardu que l'allègement réglementaire et la réduction
de la paperasserie, parce qu'effectivement c'est un terme qui est difficile à
prononcer.
Je vous
dirais qu'il y a sept chantiers, et les sept chantiers s'adressaient aux
principales questions où il y avait le plus
de travail à faire. Le premier, c'était de revoir certaines modalités dans le
domaine du travail. On en a parlé. Donc, effectivement, il y a un projet
de loi qui est devant nous. La ministre est en train de compiler des données un
peu plus exhaustives, qui va faire qu'on devrait rappeler le projet de loi pour
l'automne.
Je vous
dirais aussi, à titre d'exemple, que c'est plus simple pour une entreprise
d'obtenir un certificat de qualité des
initiatives de formation parce que ce certificat, qui permet une exemption de
trois ans pour la comptabilisation, et la déclaration annuelle des
dépenses de formation à Revenu Québec, et la transmission de la déclaration des
activités de formation à la Commission des
partenaires du marché du travail, donc, c'est ce que vise ce chantier-là, parce
que ça aussi, c'est du temps en paperasse et ça touche à peu près toutes
les entreprises, on comprend.
Lorsqu'on
parle de moderniser le régime d'autorisation environnementale et simplifier la
gestion administrative de l'écoconditionnalité,
ça aussi, c'est un gros irritant, à titre d'exemple, les entreprises ne seront
plus tenues d'obtenir une
autorisation lors de la réalisation des activités à faible risque, donc le
dépôt d'une déclaration de conformité, début du projet 30 jours après le dépôt de la
déclaration, et aucun document à délivrer par le ministère du Développement
durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques.
• (21 h 20) •
Le troisième
chantier, quant à lui, c'est de moderniser le régime de vente d'alcool. On en a
parlé à quelques reprises ce soir.
Donc, même les entreprises vont pouvoir désormais préparer à l'avance les
carafes, et les verres de vin, ainsi que les mélanges de boissons alcoolisées en tout temps. Ça, ça veut dire,
là, que, lorsque les terrasses ouvrent, puis qu'il fait beau, puis qu'il y a un gros soleil, puis qu'on a
un festival, bien, ça sera dorénavant permis, dans un restaurant, de préparer
des pichets de sangria à l'avance, chose
qu'on ne peut pas faire présentement. Donc, ça, il est évident que, lorsqu'on
prépare ça ou différents mix comme
ça... Il fallait le faire au fur et à mesure puis s'assurer que l'alcool avait
été pris là, etc. Donc, tu sais,
comme j'ai dit, tout ce qui s'appelle les permis d'alcool a été basé sur la Loi
de la prohibition. Donc, on était plus restrictifs que permissifs.
Donc,
évidemment, on va pouvoir permettre la présence sur les terrasses avant 23
heures d'une personne d'âge mineur
accompagnée d'un adulte. On va pouvoir obtenir un permis uniquement saisonnier.
On va pouvoir afficher les cépages
des vins vendus en épicerie. Ça, tout le monde était heureux. Poursuivre les
activités en cas d'infraction, donc l'instauration
d'une notion de sanction administrative pécuniaire, donc, au lieu de suspendre
les activités d'un restaurant. Qu'une
bouteille aurait perdu son timbre lorsque les inspecteurs débarquent, puis
qu'on suspend ton permis d'alcool pendant x nombres de temps ou qu'on ferme le restaurant, bien, il est évident
que ce que ça a comme conséquence, c'est des employés qui ne travaillent
pas, qui n'ont pas de revenu, puis, parce que c'est pour une petite période de
temps, bien, tout le monde est pénalisé, même les employés. Donc, vous
comprenez que, si on met des sanctions pécuniaires, bien, ça, des fois, ça
fait pas mal plus mal à l'entreprise qui est
fautive que de faire payer la facture par tous les employés, qui, eux, ne
demandent qu'à travailler. Parce que ça, c'est arrivé. Donc, ça fait
partie du chantier qui est là.
Bon, le quatrième
chantier, c'est faciliter l'administration de la fiscalité. Donc, je vous dirais, à titre
d'exemple, les entreprises vont pouvoir maintenant s'inscrire ou
s'immatriculer en une seule démarche au Registraire des entreprises, aux
fichiers fiscaux ainsi qu'à ClicSEQUR Entreprises. De plus, elles auront moins
de sommaires à produire, seront informées de
leurs obligations fiscales par les médias sociaux. Donc, évidemment,
le fait d'avoir, par ClicSEQUR... tu fais une opération, l'information va tout partout où on a besoin d'aller, ça fait
une différence aussi, plutôt que de remplir les formulaires plusieurs fois. C'est exactement la même chose que
lorsqu'on fait un changement d'adresse personnelle dans nos vies et qu'on va changer d'un coup la régie de l'assurance médicaments, le Directeur de
l'état civil, tous les changements se
font... notre permis de conduire, évidemment. Tu fais un changement d'adresse,
c'est central, le changement, il a été transmis
à tout le monde, les impôts, etc. Donc, évidemment, il faut travailler, faire la
même chose avec nos entreprises que lorsqu'on fait des modifications,
qu'on puisse les faire de cette manière-là.
Il y a
aussi : simplifier la vie des entreprises dans le domaine des ressources
naturelles. Donc, à titre d'exemple, l'accompagnement
a été amélioré pour les promoteurs, notamment la mise en place d'un guichet
unique pour assurer la cohésion des
décisions concernant les projets, l'affectation d'un chargé de projet
gouvernemental attitré aux promoteurs, puis
la réduction des délais de gestion de droits miniers. Donc, c'est des choses
qui sont attendues par les industries comme telles, et c'est pour ça
qu'on a ciblé les chantiers.
Donc, j'en ai
fait cinq. Simplifier la vie des transporteurs agricoles, je l'ai dit tout à
l'heure. Et le septième, c'est l'amélioration
de la prestation électronique de services, où les entreprises ont maintenant
accès à une prestation bonifiée, électronique,
qui comprend l'accès à leurs dossiers en tout temps en mode électronique, un
portail transactionnel plus convivial
qui permet de remplir plus facilement les obligations fiscales, l'accès à un
calculateur spécial de retenues à la source
et de cotisations d'employeur sur les sites de Revenu Québec, puis la
disponibilité, à la même date, chaque année, d'un formulaire de
déclaration du 1 % de masse salariale à investir en formation de la
main-d'oeuvre.
Donc, ça,
c'est les sept grands chantiers de modernisation réglementaire et
administrative, qui vont drôlement simplifier la vie des entreprises,
qui ont été priorisés évidemment suite aux consultations qu'on a tenues auprès
des associations sectorielles.
La
Présidente (Mme Richard) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Mme
Simard : Bien, je vais
simplement ajouter que ce sont de bonnes nouvelles sachant que les entrepreneurs
eux-mêmes sont les plus grands créateurs
d'emplois au Québec, qu'ils représentent, donc, à eux seuls 99 % des
emplois créés. C'est énorme, vous le
savez bien. Et tout ce que j'ai entendu par rapport à ce rapport est positif.
Bien sûr, on attend encore de voir les développements, mais certainement
que ce sera dans le bon sens.
Merci, Mme la
ministre. Merci, Mme la Présidente. Je vais passer la parole à mon collègue...
vous allez passer la parole à mon collègue.
La
Présidente (Mme Richard) :
Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à M. le député de
Beauce-Sud?
M. Busque : Exactement, Mme la
Présidente.
La
Présidente (Mme Richard) : Vous avez la parole, M. le député et vice-président de la commission également.
M.
Busque : Merci, Mme la Présidente. Alors, je vous salue, Mme la Présidente. Je salue également les collègues de l'opposition, les collègues de la deuxième opposition, les collègues de la partie gouvernementale et, bien
sûr, la ministre et les gens qui l'accompagnent.
Avant de commencer,
j'aimerais peut-être suggérer, avec tous les élans d'amour qu'on a eus dans la
dernière intervention du député de
l'opposition officielle, de changer un dicton, un dicton qui dit que «le
trois fait le mois». J'aimerais le changer pour «le deux fait le mois».
Alors, Mme la ministre, j'aimerais vous
entretenir, bien entendu, d'allègement fiscal, mais en relation avec le développement économique régional, le développement
économique des PME, dans un premier
temps, et parallèlement, aussi, avec,
bien entendu, une entente de coopération réglementaire Québec-Ontario,
qui va de soi avec le développement
économique et les PME.
D'abord, on a
beaucoup parlé d'allègement réglementaire au cours des
dernières minutes, des dernières heures, et il faut savoir que les allègements réglementaires, ce
n'est pas unique au Québec. Il y a
aussi des travaux qui sont faits, pancanadiens, avec un comité sur l'harmonisation des normes
entre les provinces. Cependant, au Québec, on a également, on l'a
mentionné, notre plan d'allègement réglementaire, et bonifié par un groupe de
travail Québec-Ontario, alors Québec-Ontario
principalement dû au fait... il y a
une bonne partie de la population du Québec qui... toute de proximité avec l'Ontario.
Je pense à l'Outaouais, bien entendu. L'Ontario correspond à un marché de
proximité, je viens de le dire, est
par contre aussi un marché important. On sait que c'est la province la plus
populeuse du Canada. C'est un marché qui comporte de très, très belles opportunités, et, comme toute bonne PME,
toute bonne entreprise, le fait d'avoir un groupe de travail Québec-Ontario qui, justement, vise à
harmoniser les normes qui régissent les deux provinces afin de faciliter
les échanges, afin de faciliter le commerce, bien entendu, ça génère du
développement économique même au niveau de
l'échange, du libre-échange, de la main-d'oeuvre, ce qui facilite de beaucoup
le développement du commerce et qui améliore d'autant plus la
compétitivité.
Alors, on
sait également que l'allègement réglementaire est très, très important pour les
PME, car, en feuilletant divers
feuillets d'information, j'ai trouvé une petite information qui démontre
l'importance et l'impact de l'allègement de la réglementation sur les PME. Alors, ce tableau démontre clairement
que le coût relié à la réglementation, pour une PME de cinq employés et moins, est quatre fois plus grand qu'une
entreprise de 100 employés et plus. Alors, c'est majeur pour nos PME, sachant qu'une bonne partie de nos
PME comporte cinq employés et moins, et, si on parle d'une PME de cinq à 19 employés, c'est deux fois plus
important, l'impact de la réglementation pour une entreprise de cinq à
19 employés qu'une entreprise de
100 employés et plus. Alors, encore une fois, ça démontre tout l'impact de
la réglementation sur nos PME et tout ce que ça peut engendrer comme
défis de compétitivité.
Alors, je vais me permettre d'entrer d'ores et
déjà dans le volet Entente Québec-Ontario en vous rappelant que le gouvernement du Québec et le gouvernement
de l'Ontario ont conclu le 11 septembre 2009 l'Accord de commerce
et de coopération entre le Québec et l'Ontario, ça a été une des premières
étapes, que les parties ont conclu, en 2014, également
un protocole d'entente, et que le Québec et l'Ontario ont scellé une entente de
coopération réglementaire afin d'unifier
certaines réglementations le 21 octobre 2016 — alors c'est récent — à l'issue du conseil des ministres conjoint
entre les deux provinces.
Alors, je
vois que le temps file très rapidement. Je vais donc raccourcir un peu mon
intervention pour laisser à la ministre
le temps de répondre. Il reste deux minutes. Je pense que je vais en prendre
encore peut-être une demie, peut-être une.
Alors, je
reviens, bien entendu, avec l'importance de ce travail d'allègement
réglementaire pour nos PME. Je l'ai mentionné,
mais, considérant toute l'importance des PME au niveau développement
économique... Ma collègue, tantôt, a
mentionné que la création d'emplois, bien entendu, c'est un facteur très, très
important pour nos PME. C'est plus de 90 %
des emplois créés en 2016 qui l'ont été au niveau des PME. L'importance des PME
au niveau régional, le développement économique
régional, le développement économique en soi... Les PME, ce qu'ils veulent,
c'est faire des affaires. Ils veulent développer
des marchés, développer des produits. Ils veulent créer des jobs. Alors, moins
de temps ils passent à remplir de la paperasse, plus de temps ils auront
pour faire ce qu'ils font le mieux.
Alors, Mme la
ministre, j'aimerais, suite au succès du premier volet avec Québec-Ontario,
savoir s'il y a d'autres choses qui
s'en viennent, une autre étape Québec-Ontario, ou s'il y aura d'autres ententes
similaires conclues avec d'autres provinces ou peut-être même les
États-Unis.
La Présidente (Mme Richard) :
Merci, M. le député. Mme la ministre.
• (21 h 30) •
Mme
Thériault : Oui, merci. Je vais répondre très rapidement, Mme
la Présidente, en me faisant un plaisir de déposer le protocole d'entente entre le gouvernement du Québec... qui dit exactement quels sont les chantiers qui ont été mis... Donc, c'est le protocole d'entente entre le
gouvernement du Québec et l'Ontario qui a été signé au mois d'octobre dernier, entente que j'ai évidemment
contribué à signer avec le président
du Conseil du trésor de l'Ontario.
Donc, ça va permettre aux gens de voir quels sont les
chantiers qui sont en cours et qu'est-ce qui est visé exactement.
Ça, ça va faire la différence.
Et je tiens à rappeler que l'Accord du libre-échange canadien s'inspire en grande partie de
l'allègement réglementaire
qu'on a fait, de ce protocole d'entente là aussi, pour l'allègement.
Et je
terminerais rapidement, rapidement, Mme la Présidente. L'exercice de
l'allègement réglementaire, concrètement,
à chaque année, présentement, où est-ce qu'on est rendus, les entreprises
sauvent 303,7 millions de dollars par
année, juste le fait qu'on allège la procédure et les règlements. On ne fait pas
ça pour rien, c'est au bénéfice de nos entreprises. C'est de l'argent
dans leurs poches.
Document déposé
La
Présidente (Mme Richard) :
Je confirme également, Mme la ministre, le dépôt de votre document, que nous
allons remettre aux parlementaires.
Mme la ministre, je veux
vous remercier. Je veux remercier également les personnes qui vous
accompagnent, Mme la secrétaire de la
commission. Et, Mmes, MM. les parlementaires, je tiens à vous remercier. Ce fut
une très bonne soirée. Nous avons très, très bien travaillé.
Et la
commission ajourne ses travaux au jeudi 4 mai 2017, après les
affaires courantes... non, désolé, ce ne sera pas jeudi, c'est mercredi 3 mai 2017, où elle procédera à
l'étude du volet Travail des crédits budgétaires du portefeuille Travail,
Emploi et Solidarité sociale.
Je veux vous souhaiter une bonne fin de soirée.
(Fin de la séance à 21 h 32)