(Onze heures dix-sept minutes)
Le
Président (M. Cousineau) : Alors, ayant constaté le
quorum, je déclare la Commission de l'économie et du travail ouverte. Je
demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin d'étudier le volet PME et Entrepreunariat des crédits
budgétaires du portefeuille Économie, Science et Innovation pour
l'exercice financier 2016-2017.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Girard
(Trois-Rivières) remplace M. Drolet (Jean-Lesage); Mme Nichols (Vaudreuil) remplace Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré); M. Villeneuve (Berthier)
remplace M. Bergeron (Verchères) pour la première partie de la
séance; M. Ouellet (René-Lévesque) remplace M. Leclair (Beauharnois).
PME et Entrepreunariat
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, Mme la secrétaire. Alors, nous procéderons à une discussion d'ordre général par blocs d'environ 15 minutes. C'est
le consentement que vous semblez avoir donné, tout le monde, là, que ça puisse être des blocs de 15 minutes, incluant
les questions et réponses. Il n'y aura pas de remarques préliminaires
pour l'étude de ce volet. Les crédits
concernant ce portefeuille seront votés à la fin de l'étude de celui-ci, le
mardi 19 avril.
Donc, puisque nous débutons nos travaux un peu en
retard, c'est-à-dire à 11 h 18, je veux avoir un consentement pour prolonger
évidemment après 13 heures pour une période d'à peu près 18 minutes.
J'ai un consentement là-dessus? Merci.
Discussion générale
Alors, je
suis maintenant prêt à reconnaître le premier intervenant, c'est une
intervention de l'opposition officielle, pour un bloc d'échange de 15 minutes, questions et réponses, avec
la ministre et les gens qui... Soit dit en passant, bonjour à tous et à toutes, Mme la ministre, à votre chef de
cabinet et les gens qui vous accompagnent. Oui. Allez-y, M. le député de
Berthier.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. Je veux vous saluer, je veux saluer évidemment Mme la
ministre ainsi que les gens qui
l'accompagnent, de différents ministères — je présume bien? — et de tout le personnel qui est ici
présent, ainsi, évidemment, bien sûr, que les collègues de l'Assemblée
nationale.
M. le
Président, alors, ma question, ma première question — c'est le cas de le dire, je vais casser la
glace, M. le Président — dans le budget, on retrouve à plusieurs
endroits des références quant aux sommes allouées à des programmes qui proviendraient du Fonds de suppléance.
J'aimerais peut-être, M. le Président, de la part de la ministre, si elle
pouvait nous expliquer un peu plus qu'est-ce
qu'un fonds de suppléance, les sommes qui s'y trouvent et les projets qui
peuvent évidemment avoir accès à ce fonds-là. Alors, voilà la première question
pour briser la glace, M. le Président.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Berthier. Alors, Mme la ministre.
• (11 h 20) •
Mme Thériault :
Oui. M. le Président, évidemment vous savez que, lorsqu'on dépose les livres de
crédits, vous avez des chiffres qui
sont ce que nous sommes supposés de dépenser. À partir du moment où il y a un
discours du budget, très souvent il y
a des mesures budgétaires qui vont s'ajouter aux chiffres qui ont été imprimés.
Donc, ce qui veut dire qu'il y a à
quelque part dans la machine gouvernementale, dans le courant de l'année, au
fur et à mesure qu'on aura besoin, des
sommes d'argent pour accomplir nos missions. Nous allons faire une demande au
Conseil du trésor, et eux vont aller chercher
l'argent dans le Fonds de suppléance, et, à ce moment-là, on va pouvoir
effectuer les déboursés nécessaires pour accomplir notre mission.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui, merci, M. le Président. La définition comme telle, je voulais vraiment
entendre la ministre, là, mais la
définition comme telle, elle se trouve dans le budget, effectivement, du Fonds
de suppléance, et on parle de «pourvoir
aux dépenses imprévues», entre autres. Alors, un fonds de suppléance, dans le
fond, c'est un fonds qui, d'une certaine façon, ne garantit pas les
sommes qui pourraient être utilisées par des programmes qui pourtant sont
ciblés dans le budget.
Est-ce
que la ministre peut nous expliquer pourquoi le Conseil du trésor se refuse à
pérenniser, finalement, ces enveloppes-là? Parce qu'il y a plusieurs
fonds, justement, qui vont puiser dans le fonds, si les argents sont toujours là, bien sûr. Alors,
pourquoi le Conseil du trésor se refuse à pérenniser ces enveloppes-là?
Pourquoi ne pas avoir des fonds disponibles et réservés?
Le Président
(M. Cousineau) : Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui, M. le Président. Évidemment, comme je l'ai expliqué, c'est parce que ce
sont la plupart du temps des
nouvelles sommes d'argent qui ont été ajoutées. Et, l'an prochain, vous verrez
ces sommes-là si c'est habituel ou si
c'est une politique, exemple, pour plusieurs années. Les sommes, à ce
moment-là, seront pérennisées pour l'an prochain et pour l'an 2,
l'an 3, l'an 4, tout dépendant si on a pris un engagement sur
plusieurs années.
Donc,
je vais vous donner un exemple qui est très probant avec les crédits. Quand
notre collègue le ministre des Finances
a annoncé des sommes d'argent par rapport aux politiques qui regardent la lutte
contre les violences sexuelles ainsi
que le plan d'action égalité hommes-femmes, lorsqu'il a dit : Ces
sommes-là seront prises à même le fonds consolidé, ça veut dire que c'est de l'argent qu'on va rajouter
au budget. Et, puisque les plans d'action seront déposés pour une
période de trois à cinq ans, à ce moment-là,
l'année prochaine, vous allez avoir ces sommes-là à même le livre des crédits.
Donc, elles seront pérennisées, ces sommes-là.
Mais, puisque c'est
des choses qui ont été annoncées et que les chiffres étaient déjà faits, on
comprend qu'on additionne. Et, quand ça aura
été dépensé, pour l'an prochain... bien, s'il y a des sommes de réservées, à ce
moment-là, ça sera ajouté aux crédits, et là vous ne retrouverez plus
l'expression qu'ils seront pris à même le fonds consolidé.
Le Président
(M. Cousineau) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui. Merci pour la réponse, Mme la ministre. Je comprends que, donc, les
sommes, cette année, ne sont pas
certaines, elles ne le sont pas parce qu'elles ne sont pas pérennisées, que les
programmes qui sont annoncés cette
année et qui sont annoncés pour les années subséquentes seront assurément
pérennisés pour les années subséquentes. Juste noter que le Fonds de suppléance est en diminution en 2017, hein,
il baisse par rapport à 2016. Ça me va pour ça.
M.
le Président, le gouvernement a annoncé dans le budget ce qu'on appelle... ce
que j'appelle, moi, le mirage numérique.
Non pas que le virage numérique ne soit pas nécessaire, mais, lorsqu'on regarde
le budget, on peut douter, d'une certaine façon, que ce virage-là va
bien se faire. Alors, c'est pour ça qu'on l'a surnommé plutôt le «mirage» numérique. On retrouve pour 2016-2017 un impact
financier prévu, entre autres dans le virage numérique, de
3,1 millions. Alors, il est prévu que
cette somme, encore là, soit prise à même le Fonds de suppléance, donc, encore
là, il y a question... le doute s'installe, je dirais, étant donné la
réponse qu'on vient d'avoir.
Hier,
le premier ministre a insisté, lors de la période de questions, sur
l'importance de miser sur l'économie de l'avenir, d'où le virage numérique. Et, juste vous citer, M. le
Président, le premier ministre disait hier : «Il y a un plan — et il l'a répété deux fois plutôt qu'une. Il y a un plan. Il y aura des plans
encore plus détaillés que ma collègue va communiquer à la population assez prochainement[...], mais pas
les plans de l'ancienne économie. C'est impossible de penser relancer le
Québec — il dit bien "c'est impossible de penser
relancer le Québec" — y compris l'emploi, en nous basant sur les façons de faire et les réalités du siècle précédent ou du
début, même, de ce siècle. La réalité change à une vitesse
considérable.»
Pourtant,
M. le Président, quand on regarde le budget, on s'aperçoit que la stratégie du
gouvernement est axée d'abord et
avant tout sur les secteurs primaire et manufacturier, pas que ce ne soit pas
nécessaire, là, on s'entend, mais il n'en
demeure pas moins que la stratégie est beaucoup basée sur le secteur primaire
et manufacturier. Et, à titre d'exemple, là, on peut voir, dans le
budget : «Favoriser l'intégration [...] de l'information dans les PME»,
donc à la page B.108, et :
Programme — PME en
action, page 88 du budget, qui, M. le Président, ne sont destinés qu'aux
seuls secteurs primaire et tertiaire moteur.
Alors, M. le
Président, quand le gouvernement dit soutenir la transformation de l'économie
québécoise en économie du savoir, à la
page 34 du budget, ce sont les secteurs traditionnels qui sont mis de
l'avant dans le budget. Et d'ailleurs,
M. le Président, peut-être citer, là... Ici, on a la Relève d'affaires qui a
émis un communiqué qui disait que, «quant aux investissements visant à moderniser les entreprises québécoises,
l'absence des jeunes dans les institutions décisionnelles se fait sentir : cet investissement arrive de
façon tardive et omet le secteur des services, domaine d'activité favorisé
par la relève». Et il continue en
disant : «Toutefois, en excluant le secteur des services[...], les grandes
oubliées demeurent les entreprises en création-démarrage...»
Alors,
M. le Président, qu'est-ce que la ministre répond à la relève et pourquoi le
secteur des services n'est pas inclus dans ce qui se voudrait pourtant
être un virage — ou
un mirage — numérique?
Le Président
(M. Cousineau) : Mme la ministre.
Mme Thériault : Oui. M.
le Président, évidemment,
vous comprendrez que le collègue a abordé beaucoup
de sujets dans sa question. Je vais me permettre de lui dire tout simplement que, si lui ne croit pas à la stratégie numérique, moi, j'y crois. J'ai eu l'occasion d'aller à Magog, j'ai
été rencontrer les gens de Magog Technopole. Je sais exactement
ce qu'on peut faire avec les nouvelles technologies et toutes les
nouvelles applications numériques. Et moi, je crois vraiment que, là-dedans, il
y a un créneau d'avenir.
Par contre, il n'a juste pas la bonne ministre
devant lui, parce que la stratégie d'innovation repose dans les mains de
ma collègue la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne, qui est la ministre de l'Économie,
des Sciences et de l'Innovation, qui
est la nouvelle appellation du ministère, le MESI, plutôt que le MDEIE. Donc,
évidemment, s'il veut référer à des questions
de stratégie numérique et de plan numérique, je pense qu'il pourrait attendre,
ma collègue va avoir au moins deux heures, si je ne m'abuse, sur ces
questions-là.
Évidemment, il a parlé des PME. Bien,
on peut toujours citer beaucoup de communiqués, mais, des mesures pour les PME, il y en a de toutes les sortes, M. le
Président. Honnêtement, moi, je pense qu'avec les nouvelles technologies
il y a des choses qu'on peut faire. J'ai eu
l'occasion dernièrement d'aller à la fromagerie L'Ancêtre, qui est au
Centre-du-Québec, dans la belle
région de Bécancour, donc dans le comté de mon collègue le député de Nicolet-Yamaska.
Et là-bas on a pris, justement dans
le fonds de diversification de la région, des sous pour pouvoir avoir du nouvel
équipement fait avec des nouvelles
technologies, pour pouvoir augmenter la production sans couper d'emplois. Bien,
c'est exactement ce que le premier ministre veut dire quand il dit qu'on
doit adapter nos façons de travailler avec de la nouvelle technologie où les
façons de faire sont différentes.
Mais
on comprend tous, M. le Président, que ce n'est pas parce qu'on utilise les
nouvelles technologies ou parce qu'on va automatiser certaines
opérations quand on fait de la première, deuxième transformation qu'il n'y a
pas nécessairement moins d'emplois. Et c'est
exactement le cas à la fromagerie que je vous parlais, à la fromagerie
L'Ancêtre.
Concernant les PME,
bien, évidemment, moi, je comprends que vous avez cité un communiqué, mais il y
a plein d'autres communiqués qu'on peut vous citer où on dit clairement que
c'est un budget pour les PME. On parle de stratégie agroalimentaire. Il y a
Aéro Montréal qui parle des grappes aérospatiales. On a eu : Appui de
taille à l'industrie touristique — je vous ferais remarquer que ce sont des PME
pour la plupart; Des mesures déterminantes pour les 134 000 propriétaires forestiers
québécois — ce sont aussi des PME; Discours sur le
budget, pour l'industrie forestière, qui sont en accord avec ce qu'on fait. L'Association minière, il y a
aussi des PME là-dedans. Je peux vous parler également : Un pas dans la bonne direction pour l'innovation au
Québec, ça, c'est l'Association pour le développement de la recherche et de l'innovation; Budget 2016-2017 :
Quelques mesures intéressantes pour répondre aux besoins du
marché du travail québécois.
Moi,
je pense que le budget répond parfaitement aux besoins des PME. Vous
comprendrez qu'il y en a dans tous les secteurs, il y en a dans les
entreprises de services aussi, définitivement. Mais je pense que... Si je
regarde moi personnellement, là, je demeure
à Anjou, des entreprises de services à Anjou, j'en ai beaucoup, hein? J'ai les
Galeries d'Anjou. On comprend que c'est un domaine où il y a beaucoup
d'emplois, mais je peux vous dire aussi qu'il y a des pénuries de main-d'oeuvre
pour aller combler ces emplois-là.
Donc,
moi, je pense qu'il faut arrimer avec chacun des secteurs qu'on a,
particulièrement au niveau de la PME. Il est faux de prétendre qu'on
peut avoir une mesure qui va toucher toutes les PME, parce que les PME sont
tellement diversifiées, M. le Président,
qu'il faut penser à chacune des PME, de trouver une stratégie propre et
travailler avec les gens du milieu. Et c'est ce qu'on fait.
Le Président
(M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. M. le député de
Berthier.
• (11 h 30) •
M. Villeneuve :
Oui, merci, M. le Président. Oui, écoutez, dans la liste que Mme la ministre
vient d'énumérer, on constate que
c'est beaucoup dans le domaine primaire, manufacturier. Et, encore une fois, je
ne dis pas qu'il ne faut pas les
appuyer, là, ce que je dis, c'est qu'au niveau des services, par ailleurs, il semble que l'effort, si effort il y a,
il est insuffisant. Et là ce n'est
pas moi qui se prononce là-dessus, là, c'est les gens qui sont dans le domaine que je nommais tantôt.
Alors, on sait que,
dans le manufacturier, il y aura avec les pays émergents, ni plus ni moins, une
baisse à ce niveau-là. Je pense que c'est un constat qu'on peut faire déjà.
Alors, c'est la raison pour laquelle on interpelle le gouvernement pour qu'il puisse, M. le Président, davantage orienter ses
appuis ou ses soutiens au niveau des services.
Ceci étant dit, M. le
Président... Juste voir le temps qu'il me reste...
Le Président
(M. Cousineau) : 5 min 21 s.
M. Villeneuve :
5 min 21 s. D'accord, je vais essayer d'y aller rapidement, M.
le Président. Je reste dans le virage numérique,
là. Même si ce n'est pas le domaine de la ministre, M. le Président, il n'en
demeure pas moins que tout est interrelié, hein, au niveau de
l'économie, et les PME, évidemment, sont interpellées par le virage numérique.
L'intégration des
technologies de l'information. Là, on parle vraiment de PME, là. On s'entend
pour dire que c'est un secteur d'avenir, et pourtant, M. le Président, la somme
qui y est consacrée, 2016-2017, c'est 1,2 million, 1,2 million qui y est consacré. On retrouve aussi des sommes assez
modestes consacrées à l'aérospatial et aux sciences de la vie, entre
autres, notamment, qui sont pas mal du même ordre.
Quand
on sait qu'il y a 250 000 PME au Québec, M. le Président, qui représentent
99,8 % de toutes les entreprises au Québec et comptent pour
57 % des emplois, bien, le 1,2 million, M. le Président, ça
représente moins de 5 $ par entreprise. Et on sait que, M. le Président...
Et là je vais citer... sans le citer, vous le montrer, les articles de journaux
sur, justement... La confiance des PME à son plus basniveaudepuis
2008; et un autre, puis ça, ça date de janvier, février 2016, là, c'est tout récent, Les PME québécoises sont
hésitantes. Quand on sait, M. le Président, que la croissance ne viendra que lorsque les entreprises auront repris
confiance et que c'est l'argent privé qui est le moteur qui fait avancer
et qui fait croître l'économie, quand on sait, M. le Président, que, dans le
budget, le gouvernement prévoit pour 2016-2017 zéro croissance en
investissement privé, quand on sait qu'en 2015 il était de moins 4,7 — donc
croissance négative en 2015 — bien, il faut comprendre qu'en 2016, si
c'est zéro, c'est aussi moins 4,7, à tout le moins.
Alors
là, M. le Président, j'aimerais savoir, de la part de la ministre, étant donné
la morosité présentement qu'on vit, étant donné l'économie qui est très
fragile, pour ne pas dire, là, anémique, qu'est-ce qu'entend faire la ministre
pour justement stimuler davantage puis appuyer davantage nos PME. Ce n'est pas
avec des sommes de 1,2 million consacrées
à la stratégie de l'intégration des technologies de l'information, M. le
Président, qu'on va faire une grande différence, à mon avis.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de
Berthier. Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui, merci, M. le Président. Regardez, M. le Président, dans les documents du
budget, à la page B.108, on voit :
7.1. Les premières initiatives de la stratégie numérique. On parle de
l'impact financier des premières initiatives
de la stratégie numérique avec certains axes d'intervention pour 2016-2017, on
parle de 1,8 million. Bien, ça, c'est les premières mesures.
Ajoutez les autres mesures supplémentaires pour cette année, en 2016-2017, on
parle de 10 millions. Puis après ça vous allez ajouter chacune des
années : 2017-2018, 2018-2019, et on parle au total de 78 millions de dollars sur une période de
cinq ans. Donc, ce n'est pas juste 1,2 million de dollars. Si vous
regardez à la page B.108, vous allez retrouver ces chiffres-là.
Il y a d'autres
mesures qui s'ajoutent aussi. Ici, moi, j'ai un document qui s'appelle Les
mesures budgétaires, c'est probablement des... c'est les mesures
économiques pour les PME 2016 — qui a été produit à mon
intention, évidemment, donc c'est des
notes — sauf
qu'on m'indique qu'ici on a 33,5 millions de dollars qui sont des ajouts
des secteurs du commerce du gros et de
détail et hausse de la taille d'une PME qui est admissible au crédit d'impôt
relatif à l'intégration des TI dans les PME.
Donc, on vient élargir le crédit d'impôt aux PME des secteurs du commerce de
gros et de détail. L'augmentation de la
taille des PME qui est admissible, ce n'est pas négligeable non plus. Puis les
PME qui ont un capital versé
consolidé inférieur à 50 millions pourront être ainsi admissibles au
crédit d'impôt au lieu de la limite de la taille actuelle, qui était de 20 millions de dollars. Donc, on comprend
qu'ici c'est des crédits d'impôt, mais c'est quand même 33 millions
de dollars qui s'ajoutent.
Et
je terminerais, M. le Président, parce qu'il ne reste pas beaucoup de temps, où
on dit : «La Fédération canadienne des entreprises indépendantes prend aussi note de la direction empruntée
par le gouvernement en vue d'accompagner les entreprises en matière
d'innovation, de numérique et de technologies vertes. "Il s'agit là d'une
direction intéressante prise par le gouvernement."» Donc, c'est aussi
salué par les acteurs qui travaillent avec les entreprises.
Le Président
(M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Dernière
question, M. le député de Berthier?
M. Villeneuve : Oui. M.
le Président, est-ce possible de
savoir de la part de la ministre, le Centre de transfert des entreprises, quel
budget ils ont reçu et combien de transferts auxquels ils auraient participé?
Le Président
(M. Cousineau) : Merci. 30 secondes, Mme la ministre.
Mme Thériault : Je vais vous sortir la somme... Ou, si vous
préférez, étant donné qu'il reste 30 secondes, le temps qu'on
trouve le document... Le Centre de transfert...
Le Président
(M. Cousineau) : Oui, vous pourrez donner la réponse lors
de votre autre intervention.
Mme Thériault : Ah! on l'a. On l'a, M. le Président. On est capables de la donner, pas de problème. S'il manque
quelques secondes, vous le prendrez sur notre temps. Ça ne dérange pas.
2014-2015, on parle
de 1,2 million pour la transition; 2015-2016, 150 000 $, le
déploiement 1,6 million; et 2016-2017, 150 000 $, encore
pour la transition, puis, le déploiement, 2,2 millions de dollars.
Le Président
(M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre.
Une voix :
...
Mme Thériault :
Pardon?
M. Villeneuve : Combien d'entreprises ont été aidées? Ou vous avez contribué au
transfert de combien d'entreprises?
Le Président
(M. Cousineau) : M. le député de Berthier, il n'y a plus
de temps, malheureusement.
M. Villeneuve :
D'accord.
Le Président
(M. Cousineau) : Donc, pour le prochain bloc, je passerais
maintenant, pour les 15 prochaines minutes, la parole à un député du côté
ministériel. Oui, M. le député de Saint-François.
M. Hardy :
Oui, M. le Président. Bonjour.
Le Président
(M. Cousineau) : Bonjour.
M. Hardy :
Bonjour, Mme la ministre. Je salue les collègues du côté du gouvernement, les
collègues du côté de l'opposition.
Et je commence par la mise en contexte, que je peux vous lire : «Il ne
faut pas se le cacher, l'économie mondiale
[elle] est marquée par l'incertitude. [Mais] malgré cela, l'environnement économique du Québec reste
favorable.
«Le Québec bénéficie
directement de la baisse des prix du pétrole, qui profite à nos entreprises et
aux consommateurs. Grâce à cette baisse, le coût de nos importations de pétrole
brut [diminue] de 4,7 milliards de dollars en 2015, par rapport à 2014.
«La
baisse du dollar canadien et la croissance de l'économie américaine ont
également un effet positif sur notre économie.
Les entreprises québécoises sont plus compétitives sur ce marché en croissance.
Les exportations internationales ont augmenté pour atteindre un niveau
historique.
«L'économie québécoise est en croissance, une
croissance modérée, mais stable. La croissance du PIB réel devrait passer de 1,1 % en 2015 à 1,5 %
en 2016. De 2007 à 2015, le PIB réel par habitant a progressé de 2,7 % au
Québec, comparativement à 2,1 % en Ontario.
«[...]Cette
bonne tenue de l'économie québécoise se reflète dans le niveau de l'emploi.
Depuis 2014, le marché québécois de l'emploi a connu un revirement
complet.»
45 000 emplois créés en 2015. Le
Québec est le deuxième au Canada pour la croissance d'emplois par rapport à
2014.
«En
mars 2015, dans le cadre du budget 2015-2016, le gouvernement rendait
public le Plan économique du Québec.
«[...]Lors
[de ce] budget, le gouvernement annonçait 3,4 milliards de dollars
d'investissement dans l'économie pour la période 2015-2020, dont
2,5 milliards de dollars pour des allègements fiscaux au bénéfice des
particuliers et des sociétés.»
Le
17 mars dernier, le ministre des Finances annonçait que, «dans le cadre du
plan économique du Québec, et en tenant compte des mesures déjà
annoncées l'an dernier, le gouvernement prévoit injecter 7 milliards de
dollars dans l'économie pour la période de
2016-2021, dont 3,7 milliards de dollars [dans] des allègements fiscaux au
bénéfice des particuliers et des sociétés».
Le Plan
économique du Québec comprend plusieurs mesures pour soutenir l'économie et
relancer l'emploi. Déjà, des
initiatives pour favoriser la croissance de l'économie sont en cours de
réalisation. Des actions ont été prises en oeuvre pour stimuler
l'investissement privé, notamment dans le cadre de la Stratégie maritime et du
Plan Nord.
• (11 h 40) •
De plus, à compter de janvier 2016, les
premiers allègements du fardeau fiscal des particuliers prennent effet, notamment
grâce à la réduction immédiate de la contribution santé, et à l'implantation
d'un bouclier fiscal, et à une bonification des incitatifs au travail pour les travailleurs
d'expérience.
En parallèle,
le gouvernement maintient les investissements publics en
immobilisations à des niveaux élevés, dans le cadre du Plan québécois des infrastructures.
Soutenir la croissance économique en agissant sur les bons leviers
permet de créer une richesse collective et
consolider le filet social québécois. Le Plan économique du Québec 2016-2017
prévoit des initiatives additionnelles pour soutenir les particuliers et les
familles et favoriser le développement économique.
Permettez-moi,
à ce moment-ci, M. le Président, de vous signaler quelques bons mots pour le
budget. Je poursuis un peu dans le même sens que Mme la ministre a parlé
tantôt.
«L'Association
québécoise des technologies accueille favorablement les initiatives favorisant
l'intégration et la commercialisation des TIC proposées par le
budget 2016-2017 déposé aujourd'hui.»
J'en ai un
autre aussi par la Fédération des chambres de commerce du Québec qui «accueille
favorablement ce deuxième budget
équilibré. Elle retrouve dans le budget 2016-2017 plusieurs propositions
qu'elle a formulées pour créer des
conditions propices à la croissance. "Les budgets sont limités, à la
mesure [des] moyens, mais les cibles sont justes", selon Mme Françoise Bertrand,
présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du
Québec.»
Ensuite, j'en
ai un autre, de l'APCHQ, qui nous dit qu'ils se réjouissent «que le secteur de
l'habitation et de la construction ait un rôle important à jouer afin de
stimuler l'économie québécoise».
Et, en
terminant — j'en
aurais plusieurs à vous citer en exemples — le «Montréal International salue les
mesures annoncées par le gouvernement du Québec dans le cadre de son nouveau
budget pour renforcer la compétitivité de ses secteurs clés et tirer profit de
la révolution numérique».
Voilà
beaucoup de gens ou d'associations qui sont très, très satisfaits du nouveau
budget. Et j'en aurais d'autres ici, mais le temps me presse, et je ne
peux pas tous vous les citer.
Pourquoi
miser sur les PME? Bien, la croissance économique du Québec est la priorité de
notre gouvernement, et nous
travaillons dans ce sens. Nous allons de l'avant, nous avons annoncé un plan de
match concret pour y parvenir. En plus
des mesures déjà annoncées, le budget prévoit des mesures totalisant
2,3 milliards sur cinq ans pour stimuler notre économie. Donc, les
PME représentent le poumon économique du Québec.
Donc, suite à
ça, à cet égard, Mme la ministre, j'aimerais que vous nous parliez, donc, des
mesures du budget 2016-2017 prévues pour renforcer le soutien
offert aux PME.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Merci, M. le Président. Évidemment, je vais vous les donner en rafale,
certaines de ces mesures, M. le Président. Je pense que c'est peut-être
la meilleure manière de retenir. On va référer les gens, après, aux galées.
Donc, je vous
dirais qu'il y a les réductions d'impôt pour les sociétés innovantes, il y a eu
des réductions du taux d'imposition des revenus attribuables à un brevet
de 11,8 % à 4 % à compter du 1er janvier 2017;
162 millions sur cinq ans pour une
stratégie numérique d'avant-garde; 900 millions d'investissement pour une
transition vers une économie faible à
intensité en carbone; un appui de 230 millions de dollars au secteur
forestier; 65 millions en investissement du gouvernement pour les phases d'amorçage d'entreprises innovantes;
96 millions additionnels, la capitalisation de Teralys Capital, fonds d'investissement;
244,7 millions pour une réduction additionnelle de la cotisation au fonds
de réserve santé pour l'ensemble des PME dont la masse salariale est de
1 million de dollars ou moins à compter du mois de janvier; l'assouplissement des critères d'admissibilité à
la déduction pour les petites entreprises; 32,5 millions sur trois ans
pour un appui à l'exportation des
innovations québécoises; 5 millions pour devancer l'allègement fiscal
favorisant le transfert d'entreprises familiales; l'augmentation de la participation de Capital
régional et coopératif Desjardins au développement économique régional;
l'amélioration de la prestation de services gouvernementaux en région par une
nouvelle vision d'affaires; 70 millions
additionnels, la Stratégie québécoise de l'aérospatiale; 10 millions
additionnels pour la Stratégie maritime;
22,5 millions sur cinq ans pour l'innovation dans l'industrie des produits
forestiers; 45 millions sur cinq ans pour favoriser le
développement de l'industrie agroalimentaire; 33,8 millions
d'investissement sur cinq ans pour le développement
d'initiatives en sciences de la vie; 2 millions pour le développement des
compétences des jeunes par les entreprises en insertion. Et je pourrais
continuer longtemps, M. le Président.
Vous savez,
on a toutes sortes d'outils dans notre coffre pour favoriser l'entrepreneuriat
et développer les PME, mais je suis convaincue que j'aurai d'autres
questions au cours de ces heures de crédits pour pouvoir vous parler des
magnifiques outils que nous avons.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, Mme la ministre. Alors, oui, M. le député de Saint-François, vous pouvez
poursuivre.
M. Hardy : Oui, je laisserais
la parole à un autre de mes collègues, s'il vous plaît.
Le
Président (M. Cousineau) :
Ah! Oui. Alors, merci. Je passerais la parole maintenant au député de
Trois-Rivières. M. le député, il reste, sur ce bloc,
5 min 47 s.
M. Girard :
Merci, M. le Président. On va peut-être être obligés de continuer sur un autre
bloc. Je veux saluer Mme la ministre,
saluer les collègues, saluer également l'équipe du ministère, que je connais
très bien et que j'ai eu à côtoyer.
M. le Président, vous savez, les entrepreneurs
du Québec, malgré ce que le député de Berthier a mentionné tantôt sur l'étude de la FCEI... Oui, les
entrepreneurs, il y a une baisse de confiance au Canada, mais le Québec, c'est
la seule province qui est positive, dans le dernier rapport qui a été publié,
avec un score de 60.
Donc, nos
entrepreneurs travaillent très fort. Vous savez, nos entrepreneurs travaillent
pour faire avancer leurs entreprises,
et on travaille, au niveau du gouvernement, à l'allègement réglementaire,
l'allègement réglementaire qui est extrêmement
important pour nos entrepreneurs, pour leur donner du temps. Oui, il faut
réglementer, c'est important, mais il faut
bien le faire et il faut le faire le plus simplement possible. Nos
entrepreneurs ont besoin de ce temps supplémentaire, en ont besoin pour développer l'entreprise et
surtout pour accroître leur productivité. Quelque chose que je n'aime
pas entendre, c'est d'entendre qu'au Québec
on est moins productifs que certaines autres régions ou certaines autres
provinces du Canada. En donnant de l'oxygène
à nos entreprises, en simplifiant nos processus, en outillant mieux nos
entrepreneurs au niveau de la réglementation, on va pouvoir leur donner du
temps, on va pouvoir leur permettre d'augmenter leur productivité.
Nos PME sont nos principales créatrices
d'emplois au Québec, donc c'est important de travailler avec eux. Et, selon la FCEI — je vais citer également la FCEI : 8,1 milliards
de dollars sont dépensés par nos PME au Québec pour répondre à la réglementation des trois paliers
gouvernementaux, soit fédéral, provincial et municipal. D'où
l'importance, vraiment, de donner de l'oxygène à nos entreprises.
Donc, le
gouvernement s'y est attaqué, dans un premier temps, avec le rapport Audet, le
rapport Audet qui proposait 63 recommandations. M. Audet avait
fait le tour du Québec, avait rencontré les entrepreneurs. Et, suite à ce rapport, le gouvernement s'est mis en action pour
améliorer le travail de nos entrepreneurs, réduire la paperasserie et
leur faciliter la vie. Déjà, au moment où on
se parle, plus de 90 % des recommandations du rapport Audet sont en
vigueur, sont réalisées ou sont en voie d'être réalisées.
À l'arrivée
de notre gouvernement au pouvoir, le rapport Audet était déjà en train de se
travailler, il y avait déjà des
mesures de mises en place, mais le gouvernement a continué à travailler pour
réduire la réglementation. Dans un premier temps, la déclaration d'équité salariale. Les entreprises de
11 employés et moins n'ont plus à remplir ce document, donc plus de
temps pour nos entrepreneurs. Fait à noter, M. le Président, dans les petites
PME où il n'y a pas beaucoup d'employés, c'est souvent l'entrepreneur lui-même qui
fait la paperasse, c'est souvent lui qui remplit les documents gouvernementaux. Donc, en enlevant de la
réglementation, en réduisant le nombre de paperasse, on donne du temps à
l'entrepreneur lui-même.
Permis unique
pour les bars et restaurants. La loi n° 88, sur laquelle on travaille à
l'heure actuelle, pour les boissons artisanales
qui va donner un coup de main à des belles entreprises du Québec, à des
entrepreneurs du Québec, qui va leur faciliter la vie.
Le seuil
d'assujettissement des entreprises à la loi du 1 %. On sait que chaque
entreprise au Québec est obligée d'investir
1 % de sa masse salariale en formation pour les employés. Mais, pour
chaque entreprise, c'est aussi du travail, c'est-à-dire qu'il faut remplir des documents pour démontrer que l'on
investit dans la formation. Et les PME, sur le terrain, nous disent : La formation, on n'a pas besoin
de nous obliger à en faire, parce que, si on veut suivre ce qui se passe
sur le marché, si on veut continuer à être
compétitifs, si on veut innover, on se doit, de toute façon, de former nos
employés. Donc, le gouvernement a augmenté
le seuil de 1 à 2 millions de masse salariale, ce qui a pour effet de
ne pas... 8 000 PME ne sont
plus maintenant obligées de remplir ces documents-là. Donc, on vient de réduire
la paperasserie administrative pour 8 000 PME au Québec.
• (11 h 50) •
Également, on
parle de plus en plus d'un guichet unique, avec Entreprises Québec, pour les
entreprises. On a fait la fusion de
la CNT, de la CSST et de la CES au niveau de l'équité salariale, donc moins de
paperasse, moins de cotisations, encore du temps, encore de l'argent
pour nos entreprises.
Donc, je vois que le temps
va nous manquer bientôt. Ma première question, Mme la ministre, concernant le dossier de guichet unique et d'Entreprises Québec
qui se travaille à l'heure actuelle, j'aimerais vous entendre sur ce qui
s'en vient à ce niveau-là pour les
prochaines années et comment on va continuer à réduire la paperasse de nos
entreprises au Québec.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre, une minute.
Mme Thériault : Merci, M.
le Président. Vous savez, M. le Président, vous allez me permettre de souligner le fait que mon collègue le député de Trois-Rivières, alors qu'il
occupait les fonctions de ministre délégué des PME, a eu l'occasion de travailler beaucoup
notamment le dossier sur l'allègement réglementaire et que,
d'ailleurs, sa contribution a été reconnue par la fédération canadienne des entreprises indépendantes, où le Québec a vraiment été champion, avec la Colombie-Britannique,
cette année pour réduire l'allègement réglementaire. Et c'est un travail de
tous les instants. C'est grâce à lui, donc je l'en remercie.
Je ne peux que simplement, pour répondre à sa
question de manière très, très brièvement... que ce qu'on veut faire, c'est créer une porte d'entrée unique pour
pouvoir compléter l'ensemble des démarches, évidemment, lorsqu'on
va avoir accès au gouvernement, et que ce qu'on veut faire, c'est que les entreprises
aient un seul dossier seulement. Ça va être beaucoup plus facile pour ces entreprises-là,
évidemment, d'avoir un interlocuteur plutôt que d'avoir plusieurs
interlocuteurs, et je suis convaincue qu'Entreprises Québec sera un outil
prometteur dans l'avenir.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci. Merci, Mme la ministre. Et je suis convaincu que vous allez pouvoir continuer votre réponse sur l'autre bloc du parti
ministériel. Pour l'instant, je passe la parole au député de Johnson
pour les 11 min 30 s suivantes.
M. Lamontagne : Merci, M. le Président. Je voudrais saluer la
ministre, c'est un plaisir d'être avec vous ce matin, son équipe, mes
collègues.
Mme la
ministre, je ne sais pas... M. le Président, je ne sais pas comment Mme la
ministre a accueilli sa nomination à
titre de ministre responsable de l'entrepreneuriat et les PME, mais, dans mon
livre à moi, cette responsabilité-là, dans le contexte particulier que
vit le Québec, les défis du Québec, c'est une très grande responsabilité.
Et puis je
m'explique. C'est que le Québec, on est une petite nation avec une démographie
très, très particulière. Et puis, si
on veut parvenir à créer cette prospérité-là dont on rêve tant, ça va passer
par la création de milliers, et de milliers, et de milliers de nouvelles entreprises. Ça va venir avec la naissance
de milliers et de milliers de nouveaux entrepreneurs.
Alors, on a
deux défis particuliers. Il y en a un qui vise, naturellement, toute cette
cohorte d'entrepreneurs qui vont
quitter au cours des prochaines années, puis on va se ramasser avec un déficit
de milliers d'entreprises qui vont devoir être reprises par d'autres
entrepreneurs. Et puis, après ça, bien, naturellement, étant donné que notre
marché intérieur ne fournit pas à la demande
pour nous assurer notre prospérité, on va devoir s'investir pour devenir
vraiment une nation d'exportateurs. Puis, pour faire ça, bien, ça va
prendre des entrepreneurs et d'autres entrepreneurs.
Dans ce
contexte-là, moi, quand je regarde le budget qui a été présenté en 2014 par le
gouvernement, quand je regarde le
budget qui a été présenté en 2015 par le gouvernement puis quand je regarde...
je lis le budget qui vient d'être présenté
par le gouvernement, je ne dénote aucun sens d'urgence, je ne dénote aucune
approche ou stratégie qui ferait en sorte
que non seulement on va avoir des petites initiatives à gauche et à droite pour
susciter l'entrepreneuriat, mais il faut qu'on devienne au Québec une
machine à développer des entrepreneurs.
Alors, loin
de la réalité ce qu'on retrouve dans le budget du gouvernement puis le budget
précédent. On n'a aucun plan qui nous
permet d'envisager qu'il va y avoir un virage drastique au niveau de la
création d'entrepreneurs au Québec. J'aimerais ça entendre la ministre à
ce sujet-là.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui. M. le Président, la première question de mon collègue, c'était comment je
me suis sentie lorsque le... comment
j'ai accueilli ma nomination comme ministre responsable des PME. M. le
Président, vous savez, nous avons
tous eu une vie avant de faire de la politique, et j'ai été moi-même
entrepreneure. Et je sais très bien ce qu'est partir une entreprise à
zéro, de ne pas se prendre de paie mais de payer ses employés, de vivre les
pénuries de main-d'oeuvre, d'avoir à faire
les remises de déductions à la source au gouvernement, de s'assurer que, quand
il y a des clients qui ne sont pas contents, on puisse leur donner
pleine satisfaction. Donc, évidemment, puisque j'ai été moi-même en affaires avant de faire de la politique, je puise
beaucoup dans mon passé par rapport à l'expérience. Parce qu'aujourd'hui
il y a, oui, certaines différences, j'en
conviens, parce qu'il y a quand même 14 ans qui s'est écoulé entre le fait
où j'ai laissé l'entreprise et aujourd'hui, par contre je pense qu'il y
a des réalités qui demeurent et qui sont toujours là.
M. le
Président, c'est sûr que les PME, c'est 99 % des entreprises qui sont au
Québec. Bien, tout le monde le sait. La majorité des emplois sont créés
par les PME. Et, pour répondre à une portion de la question de la relève, au
cours des 10 prochaines années il y
aura ou il y a 59 000 dirigeants d'entreprise qui ont ou qui auront
entre 55 et 65 ans. Donc, ce qui
veut dire qu'il y a des gens qui vont, oui, effectivement, prendre leur
retraite et qu'il y a une relève entrepreneuriale qu'on doit assurer. Le
Centre de transfert des entreprises a été créé justement parce que nous avions
vu venir le coup.
Et, pour
compléter la réponse de mon autre collègue, puisque c'est... vous êtes des
vases communicants, je vais vous donner les chiffres... qui dit que,
pour la période du 1er mars au 31 décembre 2015, l'équipe a fait
un contact auprès de
1 505 entreprises et en suit 670 sur l'ensemble des régions du
Québec, qu'il y a présentement une banque de cédants, donc des gens qui veulent vendre leurs
entreprises, et une banque de repreneurs, donc ceux qui veulent en faire
l'acquisition, et qu'il y a... ça, ça a été créé au 7 décembre 2015,
donc c'est relativement nouveau. Et ce que je peux vous donner... En date du
8 avril, il y avait 2 460 repreneurs qui cherchent une
entreprise à acquérir, et seulement 160 entrepreneurs
qui s'annonçaient comme étant prêts à céder leurs entreprises. Donc, on voit
ici qu'on a un bassin de personnes qui veulent faire l'acquisition
d'entreprises qui sont déjà en marche.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci...
Mme Thériault :
Évidemment, il y a du support au niveau de la phase de démarrage d'entreprise
avec Femmessor.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Vous
comprenez que j'essaie de balancer le temps pour que les réponses
soient... M. le député de Johnson.
M. Lamontagne :
Oui. M. le Président, là, ma question à la ministre... je la remercie pour sa
réponse, mais en réalité elle n'a pas
répondu à ma question. Ma question est bien simple. On le sait, vous nous dites
qu'il y a 59 000 entreprises, et tout ça. Moi, ce que je vous dis, c'est qu'au Québec le défi qu'on a, c'est
de produire des entrepreneurs. Alors, moi, dans le budget 2014, dans le budget 2015 puis
dans le budget 2016, je ne vois aucune stratégie qui ne vise pas seulement
à ce qu'on réussisse à accompagner
des entrepreneurs, mais il faut qu'on devienne une référence dans le monde dans
notre capacité à produire des entrepreneurs. Comment le gouvernement peut aider
à faire ça?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui. M. le Président, ce qu'il faut comprendre, c'est que, oui, le gouvernement
a un rôle à jouer, mais il y a également des organismes dont c'est le
rôle, avec lesquels nous travaillons en complémentarité.
Mais tout à
l'heure je vous parlais de différents outils que nous avions dans notre cas,
puis je vais vous parler de Femmessor.
Femmessor, c'est un programme où le gouvernement, dans le budget, cette année,
on parle de 8 millions. Et c'est
des sous qui vont servir essentiellement à développer l'entrepreneuriat et favoriser
l'entrepreneuriat féminin. Donc, effectivement, il peut y avoir
là-dedans du soutien au démarrage d'entreprise.
Quand on regarde toute la relève au niveau de
l'industrie agricole notamment — on sait qu'il y a beaucoup de PME là
aussi — bien,
il y a des mesures pour venir accompagner ces gens-là aussi. J'ai eu l'occasion
de faire des annonces dernièrement. J'en ai fait avec Fruit d'Or, j'en ai fait
avec Les Serres Lefort dans la région du comté de Huntingdon. Puis, à partir du
moment où la reprise... La relève entrepreneuriale, très souvent, elle est déjà
à même l'entreprise. Donc, ce n'est pas vrai
que c'est tout le monde qui va changer de main. Oui, il peut y avoir des
entreprises qui vont être cédées aux
enfants, mais en rehaussant, justement — c'était une demande et un engagement que
nous avions également — le crédit au transfert d'entreprise,
là... Le terme m'échappe, je m'excuse. Mais, lorsqu'on transfère une entreprise
à ses enfants, tu as le crédit d'impôt... Comment on appelle déjà...
Une voix : ...
Mme Thériault : Non, ce
n'est pas celui-là. C'est l'exonération du capital, M. le Président.
Le Président (M. Cousineau) :
Ah! Bon, d'accord.
Mme Thériault :
C'est le gain en capital. À partir du moment où le père veut vendre son
entreprise à ses enfants, c'est
possible, et, quand on rehausse le niveau, bien, ça permet de faire un
transfert d'entreprise. Donc, oui, je pense que, là, on peut parler de
relève entrepreneuriale à même les enfants. C'est une des manières de pouvoir y
arriver.
• (12 heures) •
M. Lamontagne : ...ce n'est pas
tant comment aider la relève. Ma question, c'est : Des initiatives
qui visent à promouvoir l'entrepreneuriat,
qui visent à faire en sorte que, si on se projette 15 ans dans le futur,
si aujourd'hui il y avait un
pourcentage x des gens qui s'en allaient pour être entrepreneurs, bien,
dans 15 ans, dans 20 ans, on va avoir réussi à transformer ça,
à augmenter ce nombre-là, c'est la seule façon qu'on va pouvoir en créer davantage,
d'entreprises.
Dans ce
contexte-là, exemple, on a un outil comme les Tables d'action en
entrepreneuriat qui avaient été mises sur pied par le gouvernement, ces
tables-là se voulaient des tables régionales. L'objectif des tables, c'était
d'établir un certain nombre de projets qui
visaient à mousser, à aider, à accompagner l'entrepreneuriat dans les régions. Ça fait que, moi, ce que je voudrais savoir de la ministre... Il ne semble pas y avoir rien de tout ça dans le
budget 2016, peut-être que ça a été reconduit ailleurs, ça fait que
j'aimerais ça, dans un premier temps, savoir : Est-ce qu'en 2016-2017 les
tables entrepreneuriales sont encore financées?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui, M. le Président. Pour répondre très courtement, oui, toutes les directions
régionales du ministère de l'Économie supportent encore les tables. Non
seulement ça, il y a d'autres initiatives qui ont été faites.
Tout
à l'heure, quand je vous ai dit qu'il y avait des organismes communautaires
avec lesquels on travaillait, outre les
organismes, il y a le soutien en entrepreneuriat, il y a OSEntreprendre. Pour
l'année 2016-2017, on prévoit de renouveler une
convention avec eux au montant de 90 000 $ pour, justement... Eux,
leur mission, c'est de développer la culture entrepreneuriale
au Québec par la reconnaissance, en parlant de concours, de nouvelles
entreprises et de projets entrepreneuriaux
en milieux scolaire et communautaire. On a la Fondation de l'entrepreneurship,
avec le Réseau M, où on prévoit
signer une convention avec eux en renouvelant au moins de 600 000 $.
Et le Réseau M accélère le développement des entrepreneurs, augmente significativement les chances de survie de
leurs entreprises, en plus de favoriser la croissance de celles-ci. Il y a le soutien en entrepreneuriat
qui est fait avec le Réseau québécois du crédit communautaire, où, pour 2016-2017, on parle de 2,1 millions de
dollars. Donc, vous avez ici trois exemples d'organismes avec lesquels le
gouvernement travaille afin de favoriser le développement de l'entrepreneuriat.
Donc,
il y a différentes façons d'y arriver. Ça se fait avec nos directions
régionales, qui oeuvrent, eux, dans toutes les régions du Québec, plus
différentes initiatives avec les groupes communautaires.
Le Président
(M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. M. le député de
Johnson, dernière question.
M. Lamontagne :
Oui, pour revenir aux Tables d'action en entrepreneuriat, à moins d'erreur, ce
qu'on constate dans le compte rendu,
pour la dernière année, là, il y aurait eu peut-être une dizaine d'initiatives
pour à peu près 50 000 $ qui auraient été investis au Québec,
au niveau des Tables d'action en entrepreneuriat. Est-ce que ce montant-là est confirmé? Puis, si oui, bien, avec
50 000 $ par année au niveau de 17 régions, quelles sortes
d'efforts on peut appuyer, là, justement, pour promouvoir
l'entrepreneuriat en région?
Mme Thériault :
Principalement, la mise en place des plans d'action.
M. Lamontagne :
O.K. Le 50 000 $ vise à la mise en place des plans d'action.
Mme Thériault :
Ce qu'on me dit, c'est que nous, on finance 30 000 $ par table dans
toutes les régions, que principalement les tables vont travailler avec les gens
pour principalement mettre en place les plans d'action. C'est bien ça,
M. Limoges? Oui.
M. Lamontagne :
C'est 30 000 $ par table?
M. Limoges
(Mario) : Oui.
M.
Lamontagne : O.K. Puis, en 2015, ce qu'on voit, un budget qui aurait
eu 50 000 $ à peu près pour une dizaine de projets, ça, c'est
quoi, ça? C'est en addition des 30 000 $ par table?
Mme Thériault :
Avec votre permission, M. le Président, peut-être que ce serait intéressant si
mon sous-ministre, M. Limoges, pouvait expliquer exactement comment
ça fonctionne. C'est un des sous-ministres.
Le Président
(M. Cousineau) : Ça me prend un consentement...
Mme Thériault :
Il y a consentement, il peut le faire rapidement...
Le
Président (M. Cousineau) : ...s'il vous plaît. Est-ce
qu'il y a consentement pour que le sous-ministre puisse... Oui? Vous
donnez votre nom puis votre... et puis vous répondez très rapidement, s'il vous
plaît.
M. Limoges
(Mario) : Mario Limoges, sous-ministre adjoint aux Services aux
entreprises et affaires territoriales.
Alors,
les Tables d'action en entrepreneuriat ont été mises en place dans les
17 directions régionales, donc dans les 17 régions du Québec. Dans un premier temps, il y a eu la mise en
place, donc, en termes de concertation, des personnes présentes sur ces
tables-là, il y a eu des plans d'action qui ont été déterminés par chacune des
Tables d'action en entrepreneuriat. Actuellement, on est à la mise en place...
non, la mise en oeuvre plutôt de ces plans d'action là au niveau de chacune des
tables.
Le Président
(M. Cousineau) : Merci, monsieur... Voulez-vous nous
rappeler votre nom, monsieur...
M. Limoges
(Mario) : Mario Limoges.
Le
Président (M. Cousineau) : M. Mario Limoges, merci
beaucoup. Alors, c'est le temps que nous avions pour ce deuxième bloc.
Je vais passer maintenant la parole à un représentant du parti ministériel pour
15 minutes. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : M. le Président, Mme la ministre, collègues, alors, je veux vous parler
de l'entrepreneuriat féminin et revenir
sur le Réseau Femmessor. La ministre en a parlé rapidement, mais je vais
prendre le temps de vous en parler davantage.
D'entrée de jeu, je veux
vous dire que c'est une cause qui me tient bien à coeur parce que j'ai été
également, moi, au début de ma carrière,
donc il y a quelques années, lorsque j'étais jeune, entrepreneure pendant plus
de neuf ans. Et j'ai eu le privilège
de travailler, et de côtoyer, avec la... de travailler avec la lauréate du prix
Femmes d'affaires en 2001, qui est aujourd'hui la ministre responsable
des PME.
Alors, vous savez, l'entrepreneuriat
féminin, c'est essentiel au Québec. La contribution des femmes, elle est
très importante. Au cours des dernières
années, il y a eu une croissance au niveau... on est maintenant autour de
9,4 %. C'est peut-être peu, mais
il y a eu une croissance au niveau du nombre de propriétaires d'entreprises
majoritairement détenues par les femmes. Alors, il y a des pas de faits,
mais il y a des pas encore à franchir, bien évidemment.
La
réalité des femmes entrepreneures, elle est particulière, on n'a qu'à penser à
la réalité conciliation travail-famille. L'accès au financement aussi. Encore aujourd'hui, eh oui, ce n'est
pas toujours évident pour une femme d'aller rencontrer
son banquier. Alors, il y a des réalités un peu difficiles. D'ailleurs, la
directrice régionale de Femmessor au Centre-du-Québec
dit ceci : «Les femmes entrepreneures sont plus difficiles... ont plus de difficulté
à financer leurs projets dans les institutions traditionnelles en lien avec les
secteurs d'activité qui sont les leurs. Elles ont moins d'actifs
accumulés et de garanties à fournir.» Alors, oui, il y a des réalités
particulières, il faut en tenir compte, il faut bien accompagner les femmes qui
désirent vivre l'aventure entrepreneuriale.
Il
y a un réseau qui réussit très bien, le Réseau Femmessor, qui est constitué
depuis 2011, avec ses 17 Femmessor régionaux. D'ailleurs, je suis
très contente d'avoir notre Femmessor régional à Laval depuis le
6 février 2014. Les Femmessor, ce
sont des organismes qui accompagnent, qui appuient, qui aident les femmes qui
désirent démarrer leurs entreprises.
Leur mission : développer et promouvoir l'entrepreneuriat féminin comme
outil de création d'emplois et acteur de
développement économique. Il y a plusieurs femmes qui y croient, à la mission,
à l'action de Femmessor. On n'a qu'à penser à des ambassadrices telles
que Danièle Henkel, Lise Watier, et de nombreuses autres.
Dans
les services qui sont offerts, et ce qui est fort intéressant, c'est que non seulement il y a des prêts qui sont consentis aux femmes
d'affaires, mais il y a aussi des services qui interviennent à chaque étape de
l'évolution de l'entreprise, au démarrage, à la consolidation, à l'expansion et à l'acquisition de
nouvelles entreprises, des partenariats, du capital-actions, des montages financiers. Tout
ça fait partie des services de Femmessor. Les résultats : une hausse
de 20 % durant les deux dernières
années au niveau des prêts consentis. Donc, en 2014-2015,
c'est 11,4 millions. Et c'est intéressant comme retour sur
l'investissement, parce que ces prêts ont généré des investissements de 72 millions. Donc, en termes de retour sur l'investissement,
on parle de 5,32 $ pour chaque dollar investi.
Femmessor,
c'est 710 projets, c'est près de 3 000 emplois créés et
maintenus, 48 000 personnes qui ont bénéficié de leurs services. Le Réseau Femmessor, c'est
aussi de l'innovation. Il y a, par
exemple, à Montréal,
très récemment, une clinique
d'experts spécifiquement pour les femmes entrepreneures immigrantes. Il y a récemment aussi, à l'automne
dernier, un partenariat avec l'Université Laval pour développer un outil
psychométrique pour déceler l'indice entrepreneurial chez les femmes. Je
pourrais en nommer bien d'autres dans les bonnes pratiques.
Alors,
il y a des services, il y a un retour sur l'investissement, il y a de l'innovation,
mais quoi de mieux que le témoignage
d'une femme entrepreneure qui a bénéficié des services de Femmessor? Tout le
monde connaît La Maison Lavande, de
Saint-Eustache. Alors donc, elle nous dit ceci : «Rien ne me prédestinait
à devenir entrepreneure — on sait bien, La Maison
Lavande est en pleine croissance. Mon message clé : Tout est possible. On
peut changer de vie à 40 ans, on peut vivre de ses passions, on
peut aller au bout de ses rêves, on peut travailler en famille, on peut vivre
dans un champ de lavande, ouvrir des
boutiques, rendre les gens heureux autour de soi et s'accomplir en tant que
femme.» Oui, ça se peut. Elle a
bénéficié des services, elle y croit, elle est aujourd'hui vice-présidente du
C.A. de Femmessor Laurentides.
Le
gouvernement du Québec doit reconnaître l'importance d'accompagner toutes les
personnes et les femmes qui contribuent
au développement économique du Québec. Dans son dernier budget, le ministre des
Finances a voulu prendre l'engagement d'une mesure très concrète pour
les femmes. L'extrait du budget est celui-ci : «Le gouvernement investira
jusqu'à 8 millions de dollars en partenariat avec d'autres investisseurs
dans un nouveau fonds pour soutenir l'entrepreneuriat féminin.»
Ma question à la
ministre est celle-ci : En reconnaissant l'action de Femmessor,
l'importance de stimuler l'entrepreneuriat féminin à travers le Québec, est-ce
que le gouvernement du Québec souhaite vraiment favoriser une croissance, une
émergence d'entreprises majoritairement détenues par les femmes grâce au fonds
de 8 millions, et ce, à travers toutes les régions du Québec?
Le Président
(M. Cousineau) : Merci. Mme la ministre.
• (12 h 10) •
Mme Thériault :
Oui. Merci, M. le Président. Vous me permettrez, M. le Président, je trouve
particulièrement intéressant le fait que ce
soit la députée de Fabre qui nous parle de Femmessor, parce que, comme j'ai dit
tout à l'heure, avant de faire de la politique, j'ai eu une vie
d'entrepreneure et j'ai fondé le réseau des femmes d'affaires de l'est de Montréal, alors que la collègue de Fabre était la
présidente du réseau des femmes d'affaires de Montréal, donc c'est parce
qu'elle m'a dit oui qu'on a pu avoir un réseau dans l'est.
Donc,
vous comprendrez, M. le Président, que l'entrepreneuriat féminin a toujours été
quelque chose qui était très important pour moi, parce que je crois
fondamentalement que les femmes doivent investir les lieux de l'économie et que plus on va favoriser le démarrage
d'entreprises, plus on va travailler en étroite collaboration avec les femmes,
plus on va pouvoir faire en sorte que les
femmes se démarquent et prennent leur place, M. le Président. Vous savez,
ailleurs dans le monde, souvent on va
parler de l'autonomisation des
femmes, mais chez nous, on appelle ça de l'entrepreneuriat féminin.
Donc, il est évident que Femmessor a été mis sur pied pour pouvoir favoriser
l'émergence d'entreprises gérées par des femmes.
Ceci
étant dit, M. le Président, c'est sûr que, lorsqu'on regarde ce qui a été
fait avec Femmessor... La députée a parlé
effectivement des résultats, la création d'emplois. Notre
collègue le ministre des Finances, qui l'a annoncé... C'est vraiment un fonds
de 8 millions pour pouvoir passer à une nouvelle réforme de Femmessor, je
vais le dire comme ça. Et on est en train de
négocier présentement avec d'autres partenaires pour pouvoir augmenter ce
fonds-là à 20 millions de dollars. Donc, il faut croire que les
résultats du Femmessor 1 ont été quand même assez probants.
On a travaillé au cours de la dernière
année avec M. Philippe Dubuisson, qui est le sous-ministre qui s'occupe de ce
secteur-là, à faire en sorte à changer la gouvernance des fonds Femmessor pour
faire en sorte qu'on puisse être plus efficients
puis qu'on puisse avoir... après la première version, je le dirais comme ça. On
a regardé les différents montants, les
plafonds. Il y avait 17 OBNL, un dans chacune des régions. On
a décidé, de concert avec tous les OBNL qui existaient dans chacune des régions, de faire un OBNL seulement.
Par contre, il y a quand
même des directrices qui vont
demeurer dans chacune des régions, il y aura des décisions qui vont être prises
dans chacune des régions également, pour être capables
d'évaluer des projets. Là, ce qu'on va faire, c'est qu'on va mettre des
plafonds. Donc, il y a des décisions qui seront prises en région
et qui seront validées par les comités locaux. Il y aura d'autres décisions qui
seront prises avec les différents partenaires lorsqu'on parle de sommes
d'argent qui sont beaucoup plus élevées.
On
s'était fait souvent dire, dans ce programme-là, et c'était un des reproches
qui arrivaient, qu'on était plus dans le microcrédit, parce que
c'étaient des petites sommes. Donc, oui, quand tu démarres ton entreprise,
souvent tu peux avoir besoin plus de petites
sommes, mais, pour de l'expansion, pour aller vers des nouveaux marchés, pour
aller faire de l'exportation, on
comprend que ça prend plus de ressources, donc plus d'argent. Donc, c'est la
raison pour laquelle, le programme
Femmessor — puisque
c'était un excellent programme qui a créé près de 3 000 emplois, vous l'avez bien dit — ça nous apparaissait important, au
ministère, de donner comme un coup de barre pour pouvoir continuer à
travailler avec les femmes entrepreneures qui veulent créer leurs emplois, évidemment,
dans toutes les régions du Québec.
Vous
savez, M. le Président, et je le dis, mais je pense que la réalité du Québec a
beaucoup changé. Auparavant, nous
avions des familles nombreuses. Il y avait quatre, cinq, six, sept,
10 enfants, des fois, par famille. La relève entrepreneuriale, elle était assurée. Aujourd'hui,
il y a des plus petites familles, souvent c'est un, deux enfants par
famille, pas toujours les hommes, hein? On
voyait Quincaillerie Bélanger et Fils, maintenant c'est «et Fille». Et, de plus
en plus, les femmes vont faire des études supérieures, soit en
ressources humaines, soit au niveau juridique, soit au niveau de l'administration. Et ce sont, tout ça, des
prérequis qu'on peut rechercher facilement lorsqu'on veut partir son
entreprise. C'est important de gérer les
ressources humaines, c'est important d'avoir des connaissances juridiques,
c'est important d'être capable de calculer, faire un budget, capable de
faire des prévisionnels.
Donc, moi, je pense
que, quand même, il y a 52 % de la population, c'est des femmes et je
pense que le gouvernement va tout faire ce
qui est en son pouvoir pour favoriser l'émergence des entreprises qui sont
détenues par des femmes. Et j'espère sincèrement que ce sera la voie de
l'avenir.
Le Président
(M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Oui, M. le député
de Laval-des-Rapides. Il reste 4 min 36 s.
M. Polo :
Merci. Merci beaucoup, M. le Président. Ça se peut que ma question arrive à la
fin de notre bloc, mais la ministre aura l'occasion de répondre au
prochain bloc, en effet. Merci à mes collègues et à la ministre présente de
répondre à nos questions.
Écoutez, ma question
ne vous surprendra pas, M. le Président, parce que, l'an dernier, vous m'aviez
regardé avec des gros yeux lors des crédits
précédents, lorsque j'avais posé une question à l'ancien ministre de l'Économie
sur la stratégie PerforME, puis j'avais un peu abusé du temps pour poser ma
question. Mais, cette fois-ci, j'ai à peine trois, quatre minutes, donc je ne
pense pas que vous allez me regarder de la même façon.
Le Président (M.
Cousineau) : ...
M. Polo :
Non, en effet, en effet. Ceci dit, M. le Président, j'ai eu le privilège, en
2014‑2015, à titre d'adjoint parlementaire à
notre collègue de Verdun, ancien ministre de l'Économie, de retravailler sur,
anciennement, la stratégie des
gazelles, qui aujourd'hui s'appelle la stratégie PerforME. Je vais donner l'occasion à Mme la ministre de nous parler un peu, là, de
l'état des résultats après l'annonce de la plus récente de la troisième
cohorte. Je veux juste vous rappeler dans
quel contexte on a retravaillé ces stratégies-là et de quelle façon les bienfaits qu'on
commence à constater sur le terrain sont dus, justement, à la nouvelle mouture,
à la nouvelle formule qui a été adoptée.
On retourne deux ans
en arrière, pendant la campagne... quelques semaines avant la campagne. Le
précédent gouvernement annonçait la stratégie gazelles, une stratégie
annoncée un peu à la va-vite, à la dernière minute, à partir de laquelle les entreprises avaient à peine, je pense,
30 jours pour soumettre leurs candidatures, présenter des états financiers, valider, etc. Et à peine 100 entreprises pouvaient être
sélectionnées pour avoir le service tout inclus et 200 pour avoir le service à moitié inclus, si on peut dire. Et, déjà là,
en partant, ça limitait un grand nombre d'entreprises qui, peut-être, là, en février 2014 ne se classaient pas ou n'étaient pas prêtes à
postuler, mais peut-être en avril 2016 auraient, à ce moment-là, les prérequis nécessaires.
Vous
savez que, les PME de forte croissance, toutes les économies
souhaitent stimuler... comme mon collègue, là, de la deuxième opposition le mentionnait, on souhaite stimuler l'entrepreneuriat puis on souhaite justement
stimuler la création de ces entreprises à
fort potentiel de croissance. Elles représentent à peine 4 % à 6 %
des PME... des économies en Occident.
Et, au Québec, il est très important — je pense que c'est un souci commun — de renouveler le Québec inc., de
renouveler, de préparer justement notre prochain Québec inc., de les soutenir.
Et il est donc important de pouvoir mettre à
la disposition de ces PME à fort potentiel de croissance un service, si on peut
dire, d'accélération, O.K., de mettre nos
meilleures ressources du gouvernement à leur disposition afin de les
accompagner, justement, dans cette croissance accélérée qu'elles vivent déjà. Et c'est la raison pour laquelle nous
avons reformulé et retravaillé les critères, le service d'accompagnement
également, anciennement les gazelles et aujourd'hui appelées PerforME.
J'aimerais,
dans peut-être les 90 secondes qui restent, inviter Mme la ministre à nous
partager, là, les résultats à date, suite à la troisième annonce.
Ceci dit, j'aimerais remercier à nouveau la
ministre — je l'ai
fait en privé, mais là je vais le faire en public — parce qu'elle a coordonné sa plus
récente annonce à Trois-Rivières et elle a permis à moi, à ma collègue de Fabre
et mes quatre autres collègues de Laval de
faire une annonce régionale. Pourquoi? Parce que nous avions, lors de la
troisième cohorte, quatre entreprises
lavalloises sur une cohorte de 29, quatre entreprises qui ont été sélectionnées
et identifiées, qui seront
accompagnées, ce qui porte le total, pour notre région, à huit entreprises. Je
vais vous dire que j'étais très fier de le souligner la semaine dernière au Gala Dunamis de la Chambre de commerce
de Laval et d'inviter les 500 participants, ce soir-là, à retourner à leurs bureaux, appeler
Mme Guylaine Larose, la directrice régionale du ministère de
l'Économie, à s'informer de la stratégie PerforME et à poser leurs
candidatures.
Donc, j'aimerais
inviter Mme la ministre peut-être à nous brosser un état des résultats, M. le
Président.
Le
Président (M. Cousineau) : Bien, Mme la ministre, elle va
mettre ça dans un petit coffre pour le prochain bloc du parti ministériel, parce qu'il reste zéro seconde, là. Alors
donc, je passerais maintenant la parole, pour un député de l'opposition
officielle, pour 17 min 30 s. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. Je remercie la ministre pour la réponse tantôt
concernant les sommes de transfert
d'entreprises. On a eu beaucoup d'informations. Il y a une information qu'on
n'a pas eue, si c'est possible de l'avoir,
c'est combien de transferts ont été complétés, mais vraiment où il y a eu
transferts, et complètement, là. Et ça, vous pourrez nous revenir, Mme la ministre, un peu plus tard avec la réponse
si elle n'est pas disponible pour l'instant.
M. le Président, les
exemples... Oui?
Le Président
(M. Cousineau) : Un instant. Mme la ministre?
Mme Thériault :
...je pense que ce qu'il est important de préciser, c'est que, nous, ce qu'on fait,
à Centre de transfert d'entreprise du
Québec, c'est du conseil. Et ce sont des entreprises privées, donc avec un
bureau de comptables, des
institutions financières, qui complètent les transferts. Donc, nous, on fait le
maillage, donc du conseil. Ça fait que je ne peux pas vous donner des
résultats parce que ce n'est pas nous qui terminons les dossiers.
Le Président
(M. Cousineau) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui, je comprends bien, mais je me suis peut-être mal exprimé dans ma question,
mais assurément que vous devez faire un suivi, à savoir : Est-ce
que finalement le travail qui a été fait a abouti à un résultat? Et, si ce
résultat-là était possible, éventuellement peut-être nous le communiquer.
Voilà, c'était... Ça va?
M. le Président...
Mme Thériault :
Éventuellement...
M. Villeneuve :
Oui. Excusez-moi.
• (12 h 20) •
Le Président
(M. Cousineau) : M. le député.
M.
Villeneuve : Oui.
Vous savez, Mme la ministre, les exemples sont nombreux, il y a
de nombreux exemples qui... je pense
à Armand Bombardier, je pense à Alphonse Desjardins, des entreprises qui, vraiment... microentreprises au départ, qui sont devenues aujourd'hui on sait quoi, hein, des entreprises à rayonnement vraiment
incroyable. Et je vous amène sur ce
point-là parce que, dans les nouvelles technologies, entre autres... Et ça, ce phénomène-là, là, des jeunes entrepreneurs à un ou à deux dans leurs sous-sols,
dans leurs garages, le Québec en foisonne, et notamment au niveau des nouvelles technologies, chez
les jeunes et comme chez les moins jeunes, mais beaucoup chez les jeunes. Et,
ces entreprises-là — puis
pour ceux qui écoutent un peu l'émission Le Dragon... j'imagine qu'il y
a des amateurs de l'émission ici, là — on voit souvent que c'est souvent pour des
applications mobiles, c'est souvent... Ça peut être pour, même, la
création d'une nouvelle recette culinaire avec un produit, là, tout à fait
nouveau.
Où
je veux en venir, M. le Président, c'est que le gouvernement, là, dans la mise
à jour de 2014, automne 2014, on
remarque... Et là je vais le lire au texte, là : «40 % des
entreprises ayant réclamé des crédits d'impôt à la recherche et développement — ce dont je vous parle présentement — avaient un niveau de dépenses admissibles
inférieur à 50 000 $...» Et
plus bas on dit : «Ainsi, à compter du 3 décembre 2014, les
entreprises ne pourront bénéficier de ces crédits d'impôt que pour leurs dépenses admissibles excédant un
certain seuil.» Et ce seuil, c'est 50 000 $. Mais force est de
constater qu'on coupe les ailes, M.
le Président, de jeunes entrepreneurs, qui n'ont plus accès aujourd'hui, hein,
à ce crédit d'impôt là, qui, pour la
plupart, j'en suis assez convaincu, sont nombreux et nombreuses, M. le
Président, à essayer d'avoir des appuis pour, justement, pouvoir lancer
leurs produits et continuer à faire de la recherche et développement.
J'allais dire tantôt
que, si le ministère n'a pas pu s'adapter à cela, on aurait pu transférer ça
aux CLD, mais j'y ai pensé après, je me suis
dit : Les CLD ont été fermés, M. le Président, donc ça ne peut pas être
une possibilité pour le moment. Peut-être qu'au ministère, on a pensé à
une autre façon de faire pour, justement, redonner ces moyens-là à nos jeunes entrepreneurs du Québec, qui ont bien
besoin de soutien, M. le Président. Et les exemples, je le répète, sont
nombreux quant au succès que ces jeunes-là, dans leurs garages ou dans leurs
sous-sols, réussissent à faire lorsqu'on peut leur donner un soutien correct.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui, M. le Président. Évidemment, la question du collègue est très pertinente.
Elle pourrait être posée également au ministre des Finances, puisque
c'est lui qui fait les crédits d'impôt — vous avez parlé de crédits d'impôt — elle pourrait être également posée à la
ministre qui est responsable de l'Innovation, ma collègue la députée de
Saint-Henri—Sainte-Anne,
parce qu'on comprend tous qu'au niveau de l'innovation, donc, souvent les
nouvelles technologies, c'est dans sa cour.
Par contre,
je vais quand même, M. le Président, me permettre un complément de réponse,
parce qu'on travaille en synergie et
on travaille en étroite collaboration. Il y a quand même de l'aide qui existe
pour faire le démarrage d'entreprise,
il y en a. Femmessor est là pour ça. Quand on regarde, PerforME aussi,
lorsqu'on veut aller chercher des nouveaux marchés, c'est là pour ça.
Les premiers millions de dollars que je vous ai
parlé tout à l'heure en vous disant que c'étaient les premières mesures pour accompagner le plan de l'innovation
numérique, c'est de l'argent aussi. Donc, c'est vraiment du soutien. Il n'y a pas que du crédit d'impôt, il y a des sommes
d'argent également pour aider les gens. Un crédit d'impôt, c'est une chose, oui, on peut le récupérer, mais il y a
aussi des subventions, il y a des prêts, il y a des garanties de prêt, il y a
des prêts sans intérêt. Donc, il y a toutes sortes de formules possibles et
imaginables. Ça dépend des régions, ça dépend des fonds, ça dépend où on est.
M. Villeneuve : M. le
Président?
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Merci. Juste une remarque, la ministre fait partie du Conseil des ministres, à
ce que je sache, et le ministre des Finances s'y trouve aussi. Et, quand
on parle de défendre nos PME, défendre notre entrepreneuriat au Québec, c'est vraiment là que tout se joue et se
passe. Alors, c'est une remarque que je lui adresse, M. le Président.
Encore faut-il se battre pour nos PME, s'assurer qu'elles aient les moyens
nécessaires. Parce que, là, on parle de plus de 100 000 PME, M. le Président, de moins de 200 000 $
par année de chiffre d'affaires, qui voudraient peut-être en faire, de la recherche et développement. Malheureusement,
les crédits n'y sont pas. C'était juste une remarque, M. le Président,
merci. Je passerais la parole à mon collègue.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Merci, M. le Président. Bonjour, Mme la ministre.
Écoutez, d'entrée de jeu, vous avez mentionné que, dans le budget ou, du moins, dans les intentions du gouvernement,
ce n'était pas facile de trouver des mesures qui pouvaient toucher
toutes les PME. Alors, je tiens à vous rappeler qu'il en existait une avant,
qui était l'ajustement à la déduction pour
les petites entreprises. Donc, dans le budget 2015-2016, il avait été
annoncé que, pour 2016-2017, les entreprises de trois employés et moins
allaient voir leur taux d'imposition augmenter à 9,5 %, et, dans le
nouveau budget, on voit qu'il va être
dégressif, jusqu'en 2015, jusqu'à 11,5 %. Dans le budget, incessamment, on
ne parle plus maintenant... on ne
fait plus référence, pardon, à trois employés et moins, mais on fait maintenant
référence à un nombre d'heures. Mais,
quand on fait un ratio, trois employés qui travaillent 35 heures et demie
par semaine, ça donne 5 500, c'est à peu près la même chose.
Bref,
j'aimerais juste que Mme la ministre m'explique la logique derrière le fait
d'augmenter le taux d'imposition des entreprises qui font moins de
5 500 heures, et la réalité des entreprises qui veulent se lancer en
affaires, et la difficulté... Parce que, là,
on va faire face à des coûts supplémentaires, alors que les entreprises de
5 500 heures et plus auront un taux d'imposition plus bas.
Alors, quelle est cette logique par rapport à ça?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme Thériault : Oui, M.
le Président. Pour commencer, je pense que je vais répondre à la remarque de
mon collègue le député de Berthier
simplement pour dire qu'un Conseil des ministres, ça travaille en équipe, mais
ce n'est pas parce que je suis vice-première ministre que j'ai la
prétention d'avoir l'information puis de décider pour chacun des ministres. Je
pense que chacun des ministres est capable de se gouverner en conséquence. Le
collègue le ministre des Finances travaille
avec tous ses collègues, comme le président du Conseil du trésor. Puis, vous
savez, moi, je suis une entrepreneure
dans l'âme, ça fait que je n'ai absolument aucun problème à défendre la place
d'un entrepreneur. Puis je ne rougis
absolument pas du budget qu'on a déposé, parce que, contrairement à ce que le
député de René-Lévesque a dit, je n'ai
pas eu de difficulté à trouver des mesures qui touchent les PME. J'ai fait la
nomenclature, à la question du député de Saint-François, de différentes
mesures qui touchent les PME et j'ai même mis à l'appui de mes propos des
sommes d'argent en millions de dollars. Et on parle de 2,3 milliards de
dollars en appui aux PME, M. le Président.
Donc, il est évident que... Je comprends bien la
question de mon collègue aussi. Il a calculé en heures, en monde, etc., mais c'est une mesure fiscale, mais
moi, je ne suis pas la ministre des Finances. Vous comprendrez, je suis
la ministre des PME, oui. Je suis la
ministre du Développement économique régional, oui. Et, des entreprises, M. le
Président, là, il y en a de toutes les
tailles. Nous, notre rôle, c'est d'accompagner les entrepreneurs. C'est ce que
nous faisons lorsqu'on fait des
partenariats avec des organismes qui sont sur le terrain. C'est ce qu'on fait
avec nos bureaux de développement économique régionaux quand on est sur
le terrain. Et l'entrepreneuriat, ça peut se décliner de différentes façons.
Je suis
parfaitement consciente également qu'il y a des entreprises qui sont
saisonnières. Vous allez certainement avoir
le loisir de pouvoir en parler avec la collègue la ministre du Tourisme aussi.
Les PME sont dans tous les secteurs d'activité, M.
le Président. Oui, il y en a en région, oui, il y en a, c'est saisonnier,
définitivement. Je pense qu'il faut regarder
la réalité de chacune puis faire en sorte qu'on enlève des irritants. Et
l'allègement réglementaire qui a été fait par notre gouvernement, c'est une des manières de donner satisfaction aux
entrepreneurs, parce que ce sont les très, très petites entreprises... généralement, ce sont eux qui vont
passer plus de temps à s'occuper de la paperasse. Et c'est une manière
de pouvoir, ça, répondre à leurs besoins.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui, merci, M. le Président. Donc, ce que vous
avez dit d'entrée de jeu, Mme la ministre, c'est que vous cherchiez les mesures qui touchaient toutes
les PME. Alors, c'était ma question par rapport... Cette mesure-là
touchait toutes les PME et non pas des groupes ciblés des PME.
Quand on
parle, Mme la ministre, de favoriser la création d'entreprises, ça prend un
coffre d'outils. Et, au-delà des
mesures qu'on trouve à l'intérieur du budget, qui sont fiscales, et autres,
nous devons effectivement les accompagner, ces créateurs-là, ces
idéateurs-là, ces précurseurs-là. Et, dans ma carrière, moi aussi, j'ai été
entrepreneur, mais j'ai aussi travaillé dans une organisation de développement
économique. Et vous avez fait la nomenclature — et Mme la députée de Fabre en a fait aussi — de Femmessor. Chez nous, ça s'appelait le
FIEF, donc, à Baie-Comeau. C'est parti de ma région, le fonds local d'investissement en entrepreneurship. Donc,
Femmessor, je connais très bien, puis je salue que vous mettiez plus de
sommes.
Cependant,
avec les différentes décisions que le gouvernement a prises, c'est-à-dire de
couper le financement des CLD de 40 %, on voudrait savoir
présentement qu'est-ce qui se passe sur le terrain. Parce que, oui, on s'occupe
des clientèles femmes, mais on s'occupait aussi, à l'intérieur des CLD, des
jeunes. On s'occupait de jeunes avec Jeunes Promoteurs, on s'occupait des
jeunes avec Créavenir.
Et alors ce
que je veux savoir, c'est, dans le fond, l'état des forces pour la suite des
choses. Alors, Mme la ministre, j'ai
besoin de votre aide. Je suis effectivement sincère. Parce qu'on a demandé au
ministre de l'Économie cette réponse... une réponse, c'est-à-dire : C'est quoi, l'état des forces,
actuellement, des CLD? Combien il en reste, combien sont encore debout? Combien il y a de ressources? Bref,
combien ils ont de moyens? Et on nous a référé que la réponse viendrait
du ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire. Alors,
on a demandé au ministère des Affaires municipales
et du Territoire, et on nous répond que cette question va être répondue par le
ministère de l'Économie, des Sciences et de l'Innovation.
Alors, à
titre de ministre, je ne veux pas dire bicéphale, mais qui interagit avec ces
deux ministères-là, j'aimerais, s'il
vous plaît, avoir un engagement clair d'avoir l'état des forces de ce qui reste
présentement sur le terrain : combien de CLD sont encore en vie, quels sont les fonds locaux d'investissement qui
existent, et surtout combien de ressources sont actuellement au bénéfice
des entreprises pour les accompagner et les aider.
Parce que ce
qu'il faut comprendre, chez nous, sur mon territoire, bon, il y avait des fonds
privés qui sont venus aider les CLD,
par ce manque de financement là, pour en faire plus, mais j'ai aussi des CLD
qui ont coupé de moitié leurs services,
ils ont coupé leur direction générale. Bref, il y a moins de ressources. Alors,
j'aimerais avoir l'état des forces actuellement au Québec, suite à cette
première année de la disparition des CLD.
• (12 h 30) •
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui. M. le Président, je comprends qu'il a adressé sa question... Est-ce que
vous l'avez adressée par écrit dans
le cadre des crédits? Et, si c'est ce qui est écrit dans le livre des crédits,
bien, je ne doute point que c'est ce que
le ministre a pu vous répondre. Mais je peux juste vous dire qu'il va y avoir,
je crois, deux ou trois heures consacrées à l'occupation du territoire et que c'est vraiment le ministre des
Affaires municipales qui va répondre à ces questions-là, puisque le pacte fiscal a été signé par le
ministre des Affaires municipales, et le but était de donner plus de pouvoirs
aux instances régionales et aux élus locaux et régionaux.
Étant
moi-même responsable de la belle région de Lanaudière, moi, je peux vous dire
que les maires et les préfets là-bas
s'entendent bien. Il y en a qui ont décidé de conserver leurs instances de CLD,
d'autres qui ont décidé qu'ils les transformaient. Ça dépend des
régions, là, je ne parle pas juste de Lanaudière.
Mais effectivement je pense que votre question
mérite une réponse. Et je peux tout simplement vous dire que mon collègue le
ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire, parce qu'on
parle d'occupation de territoire, et que...
puisque ça a été initié avec le pacte fiscal, je suis désolée de vous répondre
que c'est lui qui va répondre à cette
question-là. À partir du moment où il y a des heures qui y sont consacrées, à
ces questions-là, dans les études des crédits,
bien, soyez sans crainte, nous allons prendre le verbatim entier de votre
question et nous allons nous assurer qu'il puisse répondre entièrement à
votre question lorsqu'il sera à son tour sur les feux de la rampe.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui, je vous
remercie. Et d'ailleurs c'est bientôt, et c'est pour ça que je m'adresse à
vous. Parce qu'une de vos charges, c'est le développement des régions, donc, en
ayant cette réponse croisée, j'ai cru bon de vous adresser cette missive pour
obtenir la réponse.
Dans
le cas de la relève entrepreneuriale, Mme la ministre, Mme la députée de Fabre
en a fait mention, comment les gens
de Femmessor ont des outils et des moyens présentement pour améliorer la relève
entrepreneuriale. Certaines mesures fiscales annoncées vont aider
certains secteurs de l'économie à faire cette relève entrepreneuriale là, cette
transition-là.
J'aimerais savoir si c'est dans votre intérêt présentement... Parce que ce
qu'on entend, nous, présentement, c'est
qu'on a d'autres preneurs qui voudraient effectivement prendre des entreprises,
mais le contexte fiscal ne les avantage pas, exemple dans les services
des PME à haute valeur technologique où est-ce que la transmission du savoir,
elle est importante, au-delà de l'économie.
J'aimerais savoir si, effectivement, au-delà de ces annonces-là, vous allez
travailler d'arrache-pied pour améliorer
cette situation-là, qui va permettre à des entreprises, exemple, du secteur de
services de bénéficier de ces
avantages fiscaux. Parce que la relève dans l'économie du savoir va être
importante pour les prochaines années.
Et, dans les régions comme la nôtre, comme la mienne en particulier, quand on
perd des emplois dans le secteur manufacturier, vous avez compris que
les gens se retournent vers une nouvelle économie. Alors, les enjeux vont se
situer assurément à cet endroit.
Le Président
(M. Cousineau) : Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui. M. le Président, évidemment, comme ministre responsable des PME, sachant
qu'il y en a dans toutes les
régions... Je vous ai donné tout à l'heure les statistiques par rapport à la
relève entrepreneuriale, la quantité de
personnes qui est susceptible de prendre une retraite au cours des
10 prochaines années. Lorsqu'on a vu ces données-là, le ministère a déjà enligné certaines choses pour
pouvoir favoriser la relève entrepreneuriale. Le centre des transferts
des entreprises, c'est une portion de la réponse.
Quand
j'ai parlé des entreprises agricoles tout à l'heure, on sait aussi qu'il y a
une relève là. Lorsqu'on a rehaussé le plafond
par rapport au gain de capital, c'était parce qu'on voulait que les enfants
puissent reprendre ces entreprises-là. Et je peux juste vous assurer que je suis en constante discussion avec le
ministre des Finances, parce qu'on a des défis à relever avec la relève
entrepreneuriale. Donc, il est évident qu'à partir du moment où on pense de
céder les entreprises à nos enfants... bien,
moi, j'aime bien mieux voir quelqu'un céder son entreprise à ses enfants que de
la vendre à des intérêts à l'extérieur de la famille.
Parce
que ce n'est pas nécessairement à des intérêts étrangers qu'on vend nos
entreprises non plus, on peut les vendre à quelqu'un d'autre à partir du
moment où il n'y a pas de relève entrepreneuriale. Il y a certaines entreprises
où il n'y en a pas du tout, ça dépend des
secteurs. On comprend tous, exemple, qu'en imprimerie, bien, avant
c'étaient des imprimeries où les enfants
prenaient la relève. Avec le virage numérique qui s'est fait, les imprimeries,
il y en a de moins en moins et il n'y
a pas besoin de relève. Parce que, là, on rachète des entreprises qui sont en
imprimerie où on va vraiment aller de manière très spécialisée, dans des
créneaux où on aura toujours besoin. Mais on a besoin de moins de papier, parce qu'il y a eu le virage numérique
qui a été pris. Donc, vous comprendrez que ce n'est pas ces secteurs-là qu'on va regarder. On va regarder les autres secteurs,
où on sait qu'on a besoin de la relève. Et les partenariats qu'on fait
avec les organismes communautaires, les organismes qui sont partenaires chez
nous, c'est pour favoriser cette relève entrepreneuriale là aussi.
Le Président
(M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Dernière
question. Il reste 45 secondes.
M. Ouellet :
Bien, écoutez, ce que j'ai compris, c'est qu'effectivement vous parlez des
enjeux futurs avec le ministre des Finances
concernant la relève. Je vous invite assurément de lui parler de fiscalité pour
les entreprises de moins de trois
employés, je pense qu'on a un enjeu là, pour les travailleurs autonomes, les
gens qui se partent... pas les gens, les travailleurs qui se partent des boîtes de consultants, des graphistes.
On en voit beaucoup en région. Alors, je vous invite, assurément, de
sensibiliser M. Leitão à ce sujet.
Mme Thériault :
Je vais le sensibiliser. Mais je vais lui donner juste une mesure que j'ai ici,
qu'on vient de porter à ma connaissance.
Le Président
(M. Cousineau) : Allez-y, Mme la ministre.
Mme Thériault :
3 millions sur cinq ans pour contribuer à la stratégie Innovation,
Partenariat, Entrepreneuriat de l'Université
de Sherbrooke pour stimuler la collaboration avec l'industrie et favoriser la
création d'entreprises innovantes dans
les secteurs stratégiques, telles les technologies de l'information, notamment.
Donc, évidemment, il y a des choses, ici, pour pouvoir favoriser...
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Alors,
pour le prochain bloc de 15 minutes, je passerais maintenant la
parole à M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
Oui, oui. Tout d'abord, j'aimerais poser la question à la ministre si elle
souhaite peut-être aborder légèrement, brièvement... C'est à votre souhait.
Sinon, j'ai une autre question pour vous...
Mme Thériault :
Je vais faire le bilan brièvement, M. le Président. Parce que je trouve que,
parfois, on sait vraiment ce qui vaut la peine.
Le
Président (M. Cousineau) : Il n'y a pas de problème, Mme
la ministre. Allez-y. Vous êtes sur le temps du parti ministériel.
Mme Thériault : Merci.
Bien, je vais vraiment le faire très brièvement.
Le
Président (M. Cousineau) : Bah! Ça vous appartient.
Mme Thériault :
Le premier appel de projets, la première cohorte a été annoncée le
4 juin 2015. On parle de 28 projets,
valeur totale de 102 000 576 $. La cohorte n° 2, qui a été
annoncée le 20 octobre 2015, 36 projets ont été acceptés pour une valeur totale de
120 075 000 $. La cohorte n° 3, que j'ai annoncée
dernièrement à Trois-Rivières, dans le beau comté de mon ami le député
de Trois-Rivières, 109 070 000 $ pour 29 projets. Et le
total, ça donne, M. le Président, 93 projets
qui ont été dans les cohortes de PerforME, dans les trois cohortes, pour une
valeur totale de 331 722 864 $. Et on parle de la
création ou du maintien de 1 900 emplois.
Donc,
vous comprendrez qu'en deux ans chaque dollar investi a favorisé également
l'investissement des entreprises privées.
Donc, on a quand même brassé des grosses affaires, c'est 330 millions pour
93 entreprises, 1 900 emplois. Ce n'est pas à dédaigner, c'est un très bon, très, très,
très bon programme. Et j'invite évidemment les entreprises à faire
affaire avec ce programme-là.
Le
Président (M. Villeneuve) : Merci, Mme la ministre. Je céderais la
parole au député de Laval-des-Rapides. À vous la parole, monsieur.
• (12 h 40) •
M. Polo :
Merci, merci beaucoup, M. le Président. Je vais aborder la question du
développement économique régional, si
vous me permettez, M. le Président. Mais, avant tout, j'aimerais porter à votre
attention et à l'attention de votre collègue
de René-Lévesque un peu les détails, parce qu'il est nouvellement élu, je
pense, depuis à peu près six mois, porter à son attention quelques détails du rapport du Vérificateur général sur
les CLD, parce qu'il a abordé la question des CLD et le sous-financement allégué. Et bien sûr on souhaite toujours
mieux appuyer les entrepreneurs, les accompagner, etc. Mon collègue de
Johnson a déjà entendu mes propos à ce sujet-là, mais je veux juste reprendre
quelques observations.
À
la page 3 du rapport présenté et publié le 25 mars, 26 mars 2015,
on mentionne : «Des sommes provenant du Fonds local d'investissement n'ont pas [toujours] été utilisées [à des]
fins prévues. [...]51 % des CLD ont utilisé [des] actifs du FLI
pour payer des frais qui auraient dû, en principe, être assumés à même leur
budget de fonctionnement. De 2011 à 2013,
43 CLD ont utilisé des sommes provenant du FLI pour financer des dépenses
liées à leur administration courante. Ainsi, [...]3 millions de
dollars par année n'étaient pas disponibles pour aider les entreprises.
«Malgré
les données recueillies par les ministères responsables, il n'existe pas de
portait à jour [à ce titre pour] l'ensemble des CLD[...].
«Les
actifs du FLI n'ont pas [toujours] été utilisés de [façon] optimale, notamment
à l'égard des résultats liés au taux de placement et au taux de
rendement ainsi que de la répartition des sommes allouées aux CLD pour le FLI.
En 2013, le taux de placement du FLI pour
l'ensemble des CLD s'est établi à 53 %; ainsi, des liquidités de
80,4 millions de dollars n'ont pas
été investies dans les entreprises.» Hein, on parle de ressources, on vous
donne ici des ressources qui n'ont pas été utilisées.
«[Des]
prêts liés au FLI — au Fonds
local d'investissement — n'étaient pas toujours consentis selon les modalités
prévues dans la politique d'investissement du CLD, le contrat de prêt et [de]
l'entente de gestion.»
Je
vous donne ici des éléments, M. le Président, pour comprendre. Et surtout
retournons en arrière, lors du pacte fiscal
de fin 2014, qui venait justifier pourquoi on a souhaité demander et même
transférer les responsabilités des CLD aux MRC, pour justement leur
permettre de s'organiser et de servir les entrepreneurs dans leurs régions à
même leurs propres critères, que ce soit
géré par les MRC, donc par les personnes directement responsables sur le
terrain, et qu'elles soient également
redevables, donc que les élus des MRC soient redevables envers leurs
populations. Si leurs populations sont,
à ce moment-là, mécontentes du soutien qui leur est offert par leurs MRC ou par
leurs CLD renommés ou remodifiés, bien,
elles pourront, à ce moment-là, exercer leur droit démocratique et, à ce
moment-là, décider de nommer ou d'élire d'autres représentants pour les
soutenir à cet égard.
Ceci
dit, je vais vous parler de ma région au niveau du développement économique
régional, parce que c'est une région
dynamique, où nous avons plus de 10 000 entreprises de la région de
Laval, Mme la ministre, où nous avons une croissance démographique qui soutient énormément ce développement économique,
on parle d'une croissance démographique de presque 6,5 %, ce qui est presque le double de la croissance
démographique québécoise; un CLD qui, en fait, s'est intégré au service
économique de la ville de Laval, qui aujourd'hui bénéficie d'un soutien accru,
à même les ressources de la ville; et
également l'intégration du soutien ou du service à l'exportation à même le
service économique de la ville de Laval. On vient de terminer, il y a
quelques mois de cela, M. le Président, l'année avec une création d'emplois
au-delà de 45 000 emplois,
principalement dans le secteur privé, principalement à temps plein. Oui, le
début d'année est peut-être plus
faible à ce niveau-là, mais, ceci dit, on a quand même des chiffres de quoi
être fiers. L'an dernier, là, en termes de croissance de l'emploi, le
Québec a fini deuxième dans la fédération canadienne.
Donc,
j'aimerais, M. le Président, peut-être inviter la ministre à commenter
justement les différentes initiatives, annonces, non seulement au niveau
du budget, mais au cours de la dernière année, qui stimulent et qui soutiennent
le développement économique régional. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président
(M. Cousineau) : Merci, M. le député de Laval-des-Rapides.
Mme la ministre.
Mme Thériault :
J'ai combien de temps, M. le Président?
Le Président
(M. Cousineau) : 8 min 16 s.
Mme Thériault :
8 min 16 s, parfait. Je vais juste me concentrer sur Laval,
parce que c'est sa région. Vous savez que les chiffres sont quand même
très éloquents. Et j'ai le bilan de chacune des régions, donc on peut me parler
de n'importe quelle région, et je peux vous parler de l'augmentation ou de la
baisse du taux de chômage avec la création d'emplois,
les principaux projets qui ont été annoncés par chacune des régions, parce que
je pense qu'il faut vraiment surveiller
ça. Et ce que je peux dire, c'est que, pour les interventions financières qui
ont été faites pour la région de Laval, pour l'année 2015-2016, puisque c'est l'année qui vient de se
terminer, les interventions qui ont été faites par IQ, donc
Investissement Québec, ça a été de 42 sur le territoire de Laval, FDE en a fait
trois, pour un total de 45 interventions. Quand on parle de la valeur financière, Investissement Québec, on
parle de 12,6 millions de dollars, FDE, 5,3 millions, pour un total de 17,9 millions. La valeur de
projets, Investissement Québec, on parle de 51, FDE, 36,2 millions, pour
un total de 87 millions. Et on parle d'emplois créés ou sauvegardés avec
les interventions d'Investissement Québec, 133, et le FDE, 546, pour un total de 679 emplois sauvegardés ou créés. Ce
qui a comme impact... Chez vous, vous avez un taux de chômage, actuellement qui est à 7,9 %, donc on peut quand même dire que vous vous classez bien. Et, si
on regarde un peu en arrière, lorsque
notre gouvernement est arrivé, le taux de chômage était à 8 %, donc ce qui
veut dire que vous avez une variation quand même de moins 1 %
depuis l'arrivée du gouvernement... pardon, 0,1 %.
M. Polo :
Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président
(M. Cousineau) : M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
Je pense que ma collègue de Fabre a une intervention également.
Le Président
(M. Cousineau) : Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : M. le Président, avec grand plaisir, je vais vous parler de
l'entrepreneuriat, qui nous tient bien à coeur. On le sait, l'entrepreneuriat, c'est bien sûr synonyme de
croissance économique, création d'emplois, innovation, accès à
différents marchés.
Je vais être très
réaliste dans le bref propos que je vais avoir, je vais parler de la réalité.
Donc, oui, il y a des enjeux, oui, il y a
des défis, et je vais commencer par ça de
façon très réaliste. Mais je vais
aussi parler de ces acteurs que la ministre
a nommés, qui sont au premier plan sur le terrain et qui ont toute une
expertise qu'il faut reconnaître. Je vais vous parler aussi de la
valorisation de l'entrepreneurship au Québec et aussi la confiance des gens d'entreprise.
Alors,
d'abord, je débute avec les enjeux : l'enjeu démographique, on le
connaît bien, il est réel et il touche entre autres, bien sûr, l'entrepreneuriat; pénurie de main-d'oeuvre dans certains secteurs d'activité, ce qui fait qu'il y a des besoins
criants pour certains types d'entreprises; la retraite, des entrepreneurs qui
approchent la retraite, la relève familiale difficile, donc, dans les
prochaines années, on s'attend évidemment à ce que le nombre augmente encore
plus; des technologies nouvelles qui
transforment l'organisation du travail, il y a un enjeu là; et bien sûr
l'évolution de l'économie mondiale. Ça, ce sont les enjeux.
Les
défis, ils sont nombreux. Bien sûr, il faut adresser le taux de création d'entreprises au Québec, qui mérite un élan de plus. C'est réel, c'est concret. Et il faut aussi
adresser la réalité des différentes clientèles, je le dirais comme ça,
qui doivent être accompagnées vers l'entrepreneuriat. Je veux parler, entre autres, des nouveaux arrivants, qui connaissent peu, donc, la réalité du marché du travail au Québec mais qui ont souvent la fibre entrepreneuriale;
les femmes, on en a parlé, qui
méritent de prendre une place encore plus grande; et les jeunes, qui, on le
sait, ont de plus en plus, au cours des dernières années, de plus en plus l'intention
d'entreprendre mais ne se rendent pas forcément jusqu'au démarrage
concret d'entreprise. Alors, il y a un élan de plus à faire à ce niveau-là. Ce
sont donc des enjeux, des défis.
Par
contre, il y a
les partenaires qui sont là. La ministre les a nommés. Je veux retenir le crédit
communautaire, OSEntreprendre, qui est l'ancien concours québécois en
entrepreneurship, que je connais très bien, le Réseau M, le mentorat — très
important — de
la Fondation de l'entrepreneurship, le Centre de transfert d'entreprise du Québec, les tables
d'action entrepreneuriale avec les acteurs locaux et régionaux, les chambres de
commerce, les jeunes chambres de commerce,
les jeunes entreprises et les carrefours
jeunesse-emploi du Québec,
qui travaillent à la sensibilisation jusqu'au démarrage d'entreprise.
Les acteurs sont là, ils ont une expertise, ils font de grandes choses.
Et
puis il y a toute cette innovation, ces pratiques gagnantes. Quelques-unes... On pourrait en recenser bien
sûr beaucoup plus, mais juste un petit portrait rapide, j'ai nommé la clinique
d'experts Femmessor Montréal, très importante pour les femmes
immigrantes entrepreneures, les cas d'entrepreneurship de la Beauce, le Pôle
d'entrepreneuriat de l'Université de Sherbrooke; le Big Bang! Entrepreneurial
du cégep Sainte-Foy, et combien d'autres initiatives qu'il faut regarder.
• (12 h 50) •
Alors donc, il y a quelqu'un
dans ma vie qui m'a souvent dit cette phrase, que je retiens beaucoup : Il
faut transformer l'obstacle en opportunité.
Alors, je pense qu'en matière d'entrepreneuriat c'est très vrai. Il y a
des enjeux, des défis, on les voit, mais il y a tout en place pour faire
en sorte qu'on ait un élan de plus.
D'ailleurs,
à cet effet, en termes de valorisation de l'entrepreneuriat au Québec, par rapport au G7, il y a une étude qui est sortie, qui fait l'objet d'ailleurs d'un article
dans L'Actualité, London Business School, qui dit ceci : Les
Québécois estiment que l'entrepreneuriat est
un bon choix de carrière à 80 % versus 51 % au Canada. De
plus, en termes de confiance des
entrepreneurs dans les PME, la
Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, avec son Baromètre des
affaires, pas plus tard qu'au début d'avril, donc il y a quelques jours, classe
le Québec au deuxième rang au Canada. Et le chiffre
qui est attribué au Québec, qui est le 65, dans le lexique du baromètre, 65,
ça veut dire qu'on croit que
l'économie réalise son plein potentiel de croissance. Alors, il y a
véritablement des éléments gagnants pour la suite des choses.
Ma
question à la ministre est la suivante : Bien qu'il reste un travail à
faire, et c'est vrai, pour cultiver le démarrage d'entreprise au Québec,
il y a de bonnes pratiques, comme je l'ai démontré, dans plusieurs régions et
des partenariats gagnants et concertés un
peu partout au Québec, est-ce que le gouvernement du Québec sera porteur et
favorisera ces bonnes pratiques et ces communautés entreprenantes de
toutes les régions du Québec?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre, en 1 min 20 s.
Mme Thériault : 1 min 20 s?
Bien, je vais tout simplement répondre oui, M. le Président. Et, vous savez,
les directions régionales, tous les
partenariats qu'on fait, c'est ça qui fait qu'on est capables de stimuler le
développement de l'entrepreneurship.
Puis j'ai un
tableau ici que je vais me permettre... parce que je pense que c'est
intéressant pour nos collègues de savoir
quelles sont les villes... le classement des villes entrepreneuriales. Donc, la
championne... Non, je vais commencer à la 26e, M. le Président. Je vais
remonter, je vais faire ça vite, je vais occuper la minute : Montréal,
26e; la banlieue de Québec, elle est 25;
Sept-Îles, 24; Québec, 23; Alma, 22e; Gatineau, 21e; Granby, 20;
Salaberry-de-Valleyfield, la 19; 18
pour la ville de Saguenay; la banlieue de Montréal, 17; Trois-Rivières, 16;
Saint-Hyacinthe, 15; Shawinigan, 14 — région qui était très en problème
économiquement voilà quelques années, M. le Président;
Saint-Jean-sur-Richelieu, la 13e position;
Sorel-Tracy, 12; Val-d'Or, 11 — on ne croirait pas, c'est en région éloignée;
Baie-Comeau est la 10e, Thetford-Mines, la neuvième; Rouyn-Noranda,
huitième; Sherbrooke se classe au septième rang; Rimouski, sixième;
Joliette — ma
ville, dans ma région, M. le Président — cinquième; Saint-Georges,
quatre; Victoriaville, trois; Drummond, deux. Et qui est la première?
Des voix : ...
Mme Thériault :
Rivière-du-Loup.
Le Président (M. Cousineau) :
Rivière-du-Loup. Bon, d'accord. Merci, Mme la ministre. Alors, je passerais
maintenant la parole, pour les 11 min 30 s suivantes, à M. le
député de Johnson.
M. Lamontagne :
Merci, M. le Président. Écoutez, j'ai toujours un plaisir à écouter puis à voir
mon collègue de Laval, je sais que
c'est un homme qui est friand des chiffres. Je ne peux pas laisser passer les
derniers chiffres qu'il vient de présenter, M. le Président, ça
serait...
Écoutez, première des choses, quand il a parlé
du rapport du Vérificateur général pour les CLD, ce que le gouvernement a fait, c'est jeter le bébé avec
l'eau du bain, comme on dit, là, c'est prendre quelques situations qui ont
pu arriver puis de généraliser ça. Le
gouvernement a perdu la perspective qu'il avait à la grandeur du territoire du
Québec, une offre organisée, un peu
standardisée, qui visait l'accompagnement et le développement régional. Puis
tout ce que ça demandait à faire, là, c'est d'améliorer. Le gouvernement
a préféré jeter ça. Bon.
L'autre
chose, quand vous dites, M. le député, qu'il s'est créé je ne sais pas combien
de milliers d'emplois, là, vous êtes
au pouvoir depuis deux ans, ça fait... le 7 avril, c'était la deuxième
année, donc votre deuxième année, là, c'est du 1er avril 2015 au 31 mars 2016, bien, le
1er avril 2015, il y avait 4 068 300 emplois au Québec
puis, le 31 mars 2016, il y avait
4 068 600 emplois au Québec. Ça fait 300 emplois de plus.
Ça, il faut retenir ça. Puis, cette performance-là — qui est
déplorable, parce qu'on devrait être dans une augmentation, une amélioration,
une accélération, comme dit le ministre
des Finances — il y a
une partie de tout ça, là, qui est certainement attribuable au 40 millions
qui a été coupé, Mme la ministre...
ou M. le Président, 40 millions qui a été coupé dans le développement
régional. Moi, quand j'entends qu'on
a laissé le choix aux MRC de s'organiser comme elles veulent... peut-être qu'on
leur a laissé le choix de s'organiser comme
elles veulent, mais on leur a coupé 40 millions. Ça fait qu'il ne faut pas
se surprendre après ça que notre voisin, en Ontario, il crée
86 000 emplois au même moment où on en crée 300.
Ceci étant dit, Mme la ministre, je vais vous
interpeller. On a vu dans les budgets précédents qu'il y a une quarantaine de
millions qui ont été coupés dans le développement régional, puis on voit cette
année qu'on dit dans le budget que «le plan économique prévoit plus de
40 millions de dollars au cours des cinq prochaines années afin de favoriser le démarrage et la croissance
d'entreprises innovantes», on parle d'un «soutien pour l'amorçage
d'entreprises innovantes, une augmentation
de 96 millions de dollars de la capitalisation de Teralys — je ne sais pas où ça fitte dans le
40 millions — [...]mise
en place d'un fonds pour soutenir l'entrepreneuriat féminin...» Oui?
Mme Thériault : ...voir
vous êtes à quelle page. On aimerait ça vous suivre.
M. Lamontagne : Excusez-moi,
c'est la page A.36. Excusez-moi. Après ça : «...un accroissement du
[fonds de soutien] aux fonds fiscalisés pour faciliter le financement des PME
[puis] la prolongation des fonds locaux d'investissement.»
C'est
beaucoup, beaucoup de points, alors, moi, je trouve ça vraiment stimulant quand
je regarde ça. Par contre, je me
dis : 40 millions sur cinq ans, peut-être que c'est 8 millions
par année, j'ai essayé de le trouver en quelque part, je ne l'ai pas trouvé. J'aimerais ça me faire expliquer un peu la répartition de ce 40 millions là, puis, pour l'année 2016-2017,
ça va être quoi, puis après ça ça va servir à quoi. S'il vous plaît.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui. M. le Président, vous savez, les entrepreneurs sont créatifs lorsqu'ils
veulent bien être créatifs, évidemment,
et je vais essayer d'être créative dans ma réponse également,
parce que j'ai la fibre entrepreneuriale. Mais, à
partir du moment où on dit qu'il y a
des sommes qui sont réservées, vous comprendrez que, oui, on garde l'argent
et que, s'il n'y a pas de projet,
nous, notre devoir à nous, avec les directions régionales qu'on a, c'est
d'aller chercher les projets sur le terrain. Bon. Et, à mon avis, à
chaque fois que ce gouvernement-ci a réservé des sommes d'argent pour favoriser l'entrepreneuriat, on a toujours
dépassé, la plupart du temps, les objectifs et on remet toujours de l'argent.
Et c'est le cas avec Femmessor notamment, où
non seulement nous, on met de l'argent, mais on va chercher des partenaires
pour avoir encore plus d'argent.
Donc,
à mon avis, M. le Président, je pense que, puisque nous avons des entrepreneurs
qui ont l'imagination fertile et qui
veulent se partir en entreprise, puisque nous avons des conseillers, dans nos
directions régionales, qui travaillent très fort sur le terrain à
dépister ces entrepreneurs-là... parce qu'ils travaillent aussi en
collaboration, il ne faut jamais l'oublier,
avec les organismes du terrain, les chambres de commerce, tous les réseaux
d'affaires qui existent, les réseaux des
femmes d'affaires, ils vont chercher les entrepreneurs là où ils sont, ils vont
voir le potentiel de développement. Puis, à mon avis, bien, c'est bien évident que, quand il n'y aura plus
d'argent — ça, là,
c'est un beau problème — on s'arrangera pour en
mettre d'autre. Parce qu'honnêtement on peut bien dire que ces sommes-là sont
réservées sur cinq ans, si on les dépense
avant, puis que ça donne des résultats, puis ça crée des emplois, je pense que
je n'aurai pas trop de problèmes à convaincre
le ministre des Finances à remettre de l'argent pour faire encore de la
création d'emplois puis développer encore plus loin notre
entrepreneurship.
Le Président
(M. Cousineau) : M. le député de Johnson.
M. Lamontagne :
Merci, M. le Président. Alors, M. le Président, si je comprends la réponse de
la ministre, ce qu'elle me dit, c'est
que, dans le fond, si cette année, là, il y a 40 millions qui est pour
être dépensé, il va y avoir 40 millions qui va être dépensé, ça veut dire qu'après ça... Ça serait
40 millions cette année ou... C'est ça que j'essaie de comprendre.
Le Président
(M. Cousineau) : Mme la ministre.
Mme Thériault :
Oui. Ce qu'il faut comprendre, M. le Président, c'est que c'est de
l'investissement en capital, donc ce
qui veut dire que c'est une avance de fonds qui est disponible. Et, à partir du
moment où tout l'argent est dépensé, c'est
une avance de fonds. On l'a investie. Quand on sait que c'est stimuler
l'économie, bien, s'il faut avancer d'autres fonds pour en créer encore
l'an prochain ou dans deux ans, bien, on le fera.
M. Lamontagne :
O.K. Alors, ça, c'est... Le 40 millions, si on dit, là : Vous avez
mis 40 millions de côté, en réalité c'est de l'investissement en capital. On dit qu'on veut augmenter la
souscription. Mais, à ce moment-là, quand je vois l'augmentation de 96 millions de dollars de
la capitalisation de Teralys, je comprends qu'il y a un bout qui vient du
fédéral et je comprends qu'il y a un bout
qui vient du privé. Mais je pense que la portion du Québec là-dedans, c'est
25 millions, là, sur le 96 millions, ça fait qu'il n'en reste pas
beaucoup pour le reste, là.
Le Président
(M. Cousineau) : Mme la ministre.
Mme Thériault :
On va vous sortir le chiffre exact, parce que moi, j'ai comme l'impression...
Quand on parle d'une augmentation de
96 millions de dollars dans la capitalisation de Teralys, en principe ça
devrait être la portion du Québec.
Mais on va regarder dans la section B — c'est ça? — puis on va regarder pour vous donner la
vraie réponse et la bonne réponse.
Le Président
(M. Cousineau) : En attendant, une autre question
peut-être, M. le député de Johnson?
M. Lamontagne :
Bien, écoutez, là, c'est un petit travail avec une petite pelle, puis on
creuse, là, tu sais. Je peux partir un autre trou, si vous voulez, mais
je ne veux pas les mélanger.
Le Président
(M. Cousineau) : Oui, oui, d'accord. On va attendre que la
ministre puisse le combler.
Mme Thériault : ...ce qu'on me dit, c'est à la page B.222, Capitalisation
supplémentaire de Teralys : Capitalisation initiale, gouvernement du Québec, c'était à 46,5;
capitalisation additionnelle, 16; pour un total de 62,5. Le gouvernement
fédéral, vous avez raison, 46,5, c'était
initialement. Là, 16, donc il a accoté la somme du gouvernement du Québec,
pour un total de 62,5. Et il y a des investisseurs privés également, donc c'est
186 millions qui étaient la capitalisation initiale, 64 millions
additionnels, pour un 250 dans la capitalisation totale des investisseurs
privés. Et le grand, grand total, c'est 375 millions de capitalisation.
Le Président
(M. Cousineau) : M. le député de Johnson.
M.
Lamontagne : Alors, M. le Président, je remercie la ministre. Mais,
pour revenir à ma question, elle me parlait que c'était un investissement en capital, le 40 millions. Alors,
moi, j'essaie de voir par année, ça pourrait être quoi. Puis là j'ai le
montant de 96 millions de Teralys qui est pitché là-dedans, là. Écoutez,
où ça se situe, le 96 millions, dans le 40 millions, puis sur les
cinq ans?
Le Président
(M. Cousineau) : Mme la ministre.
M. Lamontagne :
Moi, ce que je cherche à voir, c'est : Dans le concret, cette année, il va
y avoir combien d'argent de plus?
Mme Thériault : C'est le
16 sur 40.
M. Lamontagne : Combien?
Mme Thériault :
16 millions dans Teralys.
M. Lamontagne : Sur le 40?
Mme Thériault : Sur le
40.
M. Lamontagne : Ça veut dire
qu'en 2016-2017 ça serait-u le...
• (13 heures) •
Mme Thériault :
Est-ce que c'est 2016-2017 ou dans les années qui vont suivre? C'est une avance de fonds. On me dit : C'est une
avance fonds. Donc, à ce moment-là, c'est une avance de fonds qui est là.
M. Lamontagne : Non, non, je
comprends. Je comprends que c'est du capital que vous injectez...
Le Président (M. Cousineau) :
Attention pour ne pas parler en même temps, s'il vous plaît.
M. Lamontagne : Excusez-moi. Pardon?
Le Président (M. Cousineau) :
Attention pour ne pas parler en même temps.
M.
Lamontagne : ... — non,
non, non, c'est bon — puis
que le 40 millions, c'est tout du capital qui est investi. C'est
ça? Sur le 40, il y en a 16 qui est à Teralys. Ça veut dire qu'il en reste 24.
Une voix : Bien, c'est de l'argent,
oui, qui est disponible pour des investissements.
M.
Lamontagne : C'est 24 millions qui seraient disponibles. Ce 24 millions là peut être disponible cette année ou
c'est sur cinq ans?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme Thériault : Oui, M. le
Président. Je vais laisser le sous-ministre en titre, M. Jocelin Dumas...
Dumais, pardon... Dumas, excusez. Parce que vous avez compris qu'il a pris la
parole un peu subséquent...
Le Président (M. Cousineau) :
Oui, absolument.
Mme Thériault : ...et je vous
ai vu réagir, pour avoir déjà été présidente. Donc, avec votre consentement, évidemment,
je pense qu'il serait de mise...
Le
Président (M. Cousineau) : Bien, le consentement, on l'a déjà. Alors, M. le sous-ministre, M. Dumas,
vous pouvez répondre.
M. Dumas
(Jocelin) : Oui. Bien, le 40 millions, là, on pourrait le reconstituer en allant vérifier dans la
section B de quelle façon il se
répartit, puis, dans la section B, on décrit le détail de la mesure. Ça,
c'est des avances de fonds qui sont faites,
donc c'est des capitaux qui sont disponibles pour des projets d'investissement, donc pour l'avenir. Alors, c'est
dans l'avenir qu'on va voir de quelle façon ces investissements-là vont être
dépensés.
Et le coût budgétaire
pour le gouvernement, dans ce cas-là, bien, ça correspond au coût
d'emprunt du ministère des Finances, qui fait cette avance-là. Donc, le coût
d'emprunt, bien, lui, il est comptabilisé à même, là, les frais d'intérêt
du gouvernement à chaque année, sans le service de dette.
M.
Lamontagne : Cette année,
là, mettons qu'il y aurait une résurgence de projets, là, puis il y en aurait
pour 25 millions, l'argent est là pour être capable de financer ces
projets-là.
M. Dumas
(Jocelin) : Bien, évidemment,
ça, c'est juste la contribution disponible. Évidemment, le
partenaire privé, habituellement, va investir davantage, puis il y a un effet
de levier, là, qui se joue entre les deux.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Johnson, 1 min 37 s.
M. Lamontagne :
C'est tout?
Le Président (M. Cousineau) :
Il vous reste 1 min 37 s.
M. Lamontagne : C'est bon. Petite question.
Par rapport au programme... — un instant — le programme PME en action, on voit qu'il y a
un budget de 6 millions, puis l'an passé, si je comprends bien, il y a eu une intervention, je pense,
pour une dizaine d'entreprises, là, pour quelques centaines de milliers de
dollars. Je veux savoir un petit
peu à quoi ça sert, ce programme-là, puis qu'est-ce qui est prévu.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Thériault : Oui. PME
en action, c'est un nouveau programme. Ce que j'ai ici, le nombre
d'interventions, le bilan de 2015-2016,
donc du 1er avril 2015 au 29 février 2016, il y a
38 interventions pour une valeur de financement de 1 040 000 $,
les valeurs totales des projets, 2 810 000 $, et je n'ai pas le
nombre d'emplois créés ou sauvegardés.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Johnson.
Mme Thériault : Ce n'est pas
indiqué sur ma fiche.
M. Lamontagne : Dans le prochain
budget, je pense qu'on a 6 millions de budget, pour 2016-2017, pour ça.
C'est ça?
Mme Thériault : Oui. On me
confirme que c'est bien 6 millions.
M. Lamontagne : Alors, on prévoit
beaucoup plus d'entreprises qui vont bénéficier de ce programme-là. Qu'est-ce
qui est...
Mme Thériault : Bien, si on
regarde ici, que, techniquement, dans la valeur du financement, vous avez 1 million pour 38 interventions, bien,
s'il y a 3 millions de disponibles... — c'est ça que j'ai répondu? — 6 millions de plus, pardon, bien, vous pouvez multiplier.
Évidemment, ça peut jouer, là, ça dépend toujours du montant d'argent
qui est en jeu et des différents programmes.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. C'est tout le
temps que nous avions pour ce bloc. Alors, je passerais maintenant la
parole à M. le député de Trois-Rivières pour les 14 dernières
minutes.
M.
Girard : Merci, M. le Président. Vous me permettrez de revenir un
petit peu sur l'allègement réglementaire, que je trouve extrêmement important pour les PME, un dossier qui me
tient à coeur. Je veux juste mentionner rapidement... On a parlé beaucoup de la FCEI, et la FCEI, en
termes d'allègement réglementaire, classe le Québec deuxième à travers les
provinces canadiennes en termes de mesures
mises en place pour réduire la paperasserie administrative. Et
également, je veux mentionner que le Québec
a gagné le prix de la paperasse d'or l'an passé. C'est mon nom qui est sur la
fiche parce que j'étais le ministre
responsable, mais c'est un travail d'équipe, c'est un travail avec toute
l'équipe, avec tous les gens. Donc, on a gagné vraiment le prix
Coupe-paperasse...
Le Président (M. Cousineau) :
...votre nom?
M. Girard : Donc, il y a un bon
travail qui se fait.
Tantôt, j'ai
nommé plusieurs mesures qui sont faites en allègement réglementaire. Une que je
veux vraiment aussi parler
aujourd'hui, c'est le Passeport Entreprises, le Passeport Entreprises qui a été
mis en place pour permettre à nos PME du
Québec de pouvoir soumissionner sur des contrats des ministères et organismes
de l'État. Donc, l'objectif du Passeport Entreprises, c'est vraiment de simplifier l'accès aux entreprises aux
contrats de l'État, d'informer davantage les entreprises sur les
différents contrats, améliorer les pratiques et les processus et permettre aux
entreprises d'exercer des recours s'il y a
lieu, donc vraiment simplifier l'accès pour nos PME aux contrats de l'État.
Donc, ça fait partie de l'allègement, mais c'est également une mesure
qui va aider nos PME à travers le Québec.
Ceci étant dit, beaucoup de travail a été fait
et beaucoup de travail reste à venir. Donc, j'aimerais savoir de la ministre...
je suppose, je ne veux pas dévoiler de scoop, mais, pour 2016-2018, il y a sûrement des actions qui s'en
viennent en allègement réglementaire et il y
a probablement un plan qui est en cours pour les prochaines années. Donc,
j'aimerais que la ministre nous informe un
petit peu de ce qui s'en vient pour les prochaines années en allègement
réglementaire.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Trois-Rivières. Mme la ministre.
Mme
Thériault : Oui, merci, M. le Président. Évidemment, vous
savez, il y a beaucoup de choses qui ont été faites, et c'est vraiment grâce au travail de mon collègue qui a reçu le
prix de la Fédération canadienne des entreprises indépendantes,
M. le Président. Vous savez, le comité est présidé par le ministre qui est
responsable de l'Allègement réglementaire.
Donc, j'ai le plaisir de le coprésider avec Mme Martine Hébert, et ce
comité-là est composé de... Puis je pense que c'est important parce que ça permet de
voir la synergie des gens qui y siègent. On a évidemment la Fédération des chambres de commerce, il y a le Conseil du patronat,
des gens du ministère du Conseil exécutif, le ministère de l'Emploi et
Solidarité sociale, le Conseil du trésor, Revenu Québec, des gens des
Manufacturiers exportateurs du Québec, on a le sous-ministre de l'Environnement
et de la Lutte contre les changements climatiques et le Conseil québécois du
commerce de détail.
Pourquoi tous
ces gens-là, M. le Président? Parce que l'allègement réglementaire, ça permet
d'avoir vraiment une vue d'ensemble.
Vous avez vu qu'il y a des ministères qui sont probablement plus interpellés
que d'autres, où il y a plus de lourdeur administrative, et, grâce au
travail de mon collègue, je pense que c'est important de le répéter,
maintenant, lorsqu'un ministre dépose un
projet de loi ou un projet de règlement, il a l'obligation de faire une
évaluation si on ajoute à la réglementation, s'il y a de la lourdeur qui
est ajoutée par rapport aux rapports ou au travail que les entrepreneurs ou que les entreprises auront à répondre par rapport
aux nouvelles lois ou aux nouveaux règlements. Donc, on a l'obligation
de produire ça, ce qui permet d'allumer des
lumières puis dire : Aïe! Wo! On est en train de réduire la paperasse puis
le temps administratif pour remplir
des formulaires, vous ne pouvez pas rajouter des formulaires. Simplifiez vos
processus. Donc, ça, c'est du travail
qui est toujours constant, je vais le dire comme ça, parce que tous les
ministères sont à l'affût et tous les ministères ont été sensibilisés.
Là, présentement, évidemment, il y a des
rencontres qui ont eu lieu avec le comité. Il y a eu des rencontres qui ont été
faites avec des groupes. Il y a eu plus de 200 propositions qui ont été
faites par 48 organismes qui ont été rencontrés,
et ça va nous permettre, ça, M. le Président, de déposer un plan d'action au cours
des prochains mois. Parce que je
considère vraiment que le travail qui est fait là, c'est un travail qui n'est
pas à négliger non plus, parce qu'on sait que, quand on a des employés qui passent leur temps à remplir la paperasse,
ça nous coûte cher. Donc, il est important peut-être de vous préciser
que j'aurai une rencontre avec les membres du comité mardi prochain dans le but
de déposer le plus rapidement possible le plan d'action, qui sera, lui, valide
pour les deux prochaines années.
Vous savez, on fait souvent des plans d'action
pour cinq ans, M. le Président, mais je pense qu'au niveau de l'allègement réglementaire, au niveau de
l'allègement de la paperasserie, il faut être capable de faire ça dans des
délais très courts pour se donner des
objectifs qui sont réalisables, et ce que nous avons retenu des consultations,
c'est des mesures qui sont réalisables, qui sont dans les mains des
ministères, parce que ce qu'on veut faire, finalement, c'est donner de
l'oxygène à nos entrepreneurs, et je pense vraiment qu'on fait tout en notre
possible.
• (13 h 10) •
Et, du moment
que le plan sera déposé... Ce que je veux dire, c'est qu'il y a eu déjà le
rapport Audet qui a fait un grand,
grand ménage, hein? Parce que ça fait longtemps qu'on parle de l'allègement
réglementaire. Il y a eu le rapport Audet
qui a fait un grand ménage au niveau de l'allègement. Mon collègue a fait
beaucoup de travail. Le plan d'action que je déposerai, d'ailleurs, est le fruit de ces consultations, donc je le
partagerai avec lui. Vous pouvez être sûr que mon collègue sera invité pour le dévoilement du plan, ne soyez
pas inquiet. Et je veux indiquer aussi que, du moment que ce plan-là
sera déposé, nous allons repartir une autre ronde de travail et de consultation
avec les entrepreneurs.
Parce que je
suis parfaitement consciente que l'allègement réglementaire, c'est partout. Tu
sais, on ne peut pas changer toutes
les règles du jeu du jour au
lendemain, mais on sait qu'on peut cibler différents ministères
où c'est plus lourd, où on peut changer
nos pratiques. Et je vais vous donner un exemple, M. le Président : l'annonce qui a été faite en fin de semaine
avec notre collègue le ministre
du Développement durable et des Changements climatiques par rapport au
changement de règlement... je ne me souviens plus du numéro du règlement, là,
le 2-R je ne sais pas trop quoi, là, qui...
le 2-Q, r.22, qui est le fameux règlement par rapport aux fosses septiques,
mais je peux vous dire que ça, c'est très apprécié dans toutes les régions du Québec, M. le Président. Les normes
étaient tellement lourdes, il y avait tellement de choses à faire,
c'était tellement encadré et strict que non seulement ça occasionnait des maux
de tête, mais, en plus de ça, ça coûtait
plus cher. Donc, le ministre a entendu la raison, il a fait des allègements
réglementaires dans le cas de ce règlement-là
pour permettre des modes de solution qui sont beaucoup moins dispendieux
évidemment que ce qu'il y avait.
Donc, vous
comprendrez, M. le Président, que, dès que le plan d'action sera déposé, il y
aura des échéanciers avec chacune des actions. On sait qu'on est
capables de le faire. On va commencer le travail tout de suite pour avoir un
autre plan d'action en préparation, parce qu'on prend beaucoup de temps à
consulter les partenaires sur le terrain.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, Mme la ministre. Alors, M. le député de Trois-Rivières.
M.
Girard : Merci, M. le Président. Mme la ministre est également
responsable du Développement économique régional, donc j'aimerais parler
un petit peu de la Mauricie. Pour faire une petite histoire de la Mauricie...
qui s'est développée beaucoup avec le papier
journal à l'époque, avec les moulins de papier, malheureusement un secteur en
déclin, donc des difficultés économiques
importantes en Mauricie. Et une histoire qui fait partie de l'histoire
aussi : la fermeture cavalière de Gentilly-2 par le précédent
gouvernement, qui était un moteur économique important.
Donc, la
Mauricie a dû travailler pour se relever, la Mauricie a dû travailler
différemment grâce à, entre autres, un fonds
de diversification économique qui existe dans la région de la Mauricie. Ce
fonds-là, à notre arrivée, a été modifié au niveau politique, donc la structure de décision a été modifiée pour
avoir des entrepreneurs autour de la table. On a modifié la structure économique, et un changement de
gouvernance important qui a été fait. La politique qui a été mise en
place, c'est vraiment de faire connaître le
fonds, d'attirer des entrepreneurs et d'aider les entrepreneurs actuels à
pouvoir bénéficier de ce fonds, que ce soit pour l'innovation ou que ce
soit pour l'exportation, etc. Le fonds est un outil qui est jumelé à d'autres mesures, plusieurs mesures qui sont en
place pour les PME, dont le programme PerforME, ce qui a donné comme impact que le taux de chômage à Trois-Rivières, le
dernier chiffre qui est sorti, est à 6,3 %. Trois-Rivières est la
deuxième meilleure ville au Québec en termes
de taux de chômage, après Québec. Le taux d'emploi est également en
augmentation.
Donc, force est de
constater qu'il y a un virage qui se fait dans la région de Trois-Rivières,
oui, le fonds de diversification, le
programme PerforME et plusieurs mesures pour les PME. J'ai eu le privilège
d'être avec ma collègue la ministre pour l'annonce du programme PerforME
à Trois-Rivières, dans une belle entreprise qui s'appelle Hardy Filtration, et une entreprise qui a bénéficié du
fonds de diversification, qui a bénéficié du programme PerforME, qui a
bénéficié de plusieurs mesures pour les PME.
Donc, j'aimerais que la ministre nous
entretienne sur l'impact au niveau de la région de la Mauricie, au niveau des différentes régions du Québec, entre
autres peut-être prendre l'exemple de cette belle entreprise qui est
Hardy Filtration à Trois-Rivières, comment les différentes mesures du
gouvernement du Québec pour les PME en région peuvent aider le développement de
nos PME.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Trois-Rivières. Mme la ministre, en quatre minutes.
Mme Thériault : En quatre
minutes? Je vais essayer de faire ça en deux minutes...
Le Président (M. Cousineau) :
C'est comme vous voulez.
Mme
Thériault : ...et après ça de remercier les gens qui
m'accompagnent, M. le Président, parce qu'on n'avait pas de remarques
préliminaires ni de remarques de clôture.
Donc, je vais
dresser un bref bilan. Les chiffres parlent d'eux-mêmes, M. le Président. Vous
avez parlé des chiffres de
Trois-Rivières, M. le député, c'est votre comté. Moi, je vais vous parler de la
région totale. Le taux de chômage actuel est de 8,2 %, ce qui est excellent, compte tenu qu'en
avril 2014, à notre arrivée, il était à 9,3 %. Donc, on a vraiment
une diminution de 1,1 %, et, pour une région comme la Mauricie, c'est
énorme.
Lorsqu'on
regarde ce que le fonds de diversification dans la région a fait depuis notre
arrivée, M. le Président, Mauricie—Centre-du-Québec, 120 projets ont été
annoncés, 27,4 millions de dollars d'aide financière pour générer
des retombées économiques, des
investissements des partenaires privés de 157 millions de dollars. Ça a
permis la création ou le maintien d'emplois, de 2 422 emplois.
Donc, ici, on voit vraiment des retombées et des résultats concrets.
Oui, il y a
Hardy Filtration. J'étais là, moi aussi, j'ai vu le bon de commande et j'avoue
que j'étais assez impressionnée,
d'autant plus que ça, c'est une entreprise, M. le Président, où c'est le père
qui a parti la compagnie, la fille a
pris la relève avec son mari, et ils
ont eu droit, eux, à deux... une fois à PerforME, si je ne me trompe pas. Donc,
ils sont revenus pour une deuxième
fois, ça a tellement bien été, c'était tellement facile de faire affaire dans
la première phase qu'ils sont revenus dans la deuxième.
Donc,
souvent, découvrir les programmes qui existent au ministère du Développement économique, bien, c'est de mettre la main dans le coffre à outils puis de
dire : Bien, oui, moi, je veux que ma compagnie continue, qu'on aille
vers des nouveaux marchés.
Puis ce que
le collègue a dit, c'est vraiment véridique, hein? Quand tu as un «shift», tu
tombes sur deux «shifts», c'est de la
création d'emplois. C'est des emplois qui sont bien payés, ce n'est pas des emplois
qui sont payés au salaire minimum non
plus. Ça nous permet d'avoir une compagnie québécoise qui tire très bien son
épingle du jeu, qui continue son expansion ici, mais ailleurs également.
Et je
considère, M. le Président, que ce travail-là, il est possible. Pourquoi? Parce
qu'il y a des employés, dans toutes
les régions du Québec, qui travaillent au ministère du Développement
économique, de la Science et de l'Innovation, qui sont les premiers
partenaires sur le terrain, sont les premiers intervenants. Ils travaillent
avec, évidemment, toute la communauté
d'affaires, M. le Président, et vous comprendrez que ça, ça ne se fait pas
seul. Ce n'est pas la ministre, ou les ministres puisque, maintenant,
nous sommes trois ministres rattachés à ce ministère-là, mais c'est grâce
également à l'étroite collaboration, dont
les sous-ministres qui sont associés dans notre ministère. Donc, vous allez me
permettre de remercier et de vous
présenter M. Jocelin Dumas, qui est le sous-ministre en titre; M. Mario
Limoges — si M.
Limoges veut lever la main — qui est le sous-ministre adjoint; M.
Philippe Dubuisson, qui est sous-ministre associé; M. Jean Séguin, qui
est sous-ministre adjoint; et Mme Marie-Josée Blais, qui est sous-ministre
adjointe.
Évidemment,
vous comprendrez que j'ai une équipe de direction régionale. Le ministère est
un ministère qui est au service des
entreprises, qui gagne à être mieux connu en région, M. le Président, et je ne
peux qu'assurer mes collègues députés,
tous partis confondus, à chaque fois qu'il y aura un projet qui sera porté à
leur connaissance, de ne jamais hésiter à venir me rencontrer, que ce soient des nouveaux projets, des projets de
rénovation, des projets d'investissement. Si on regarde juste
Bridgestone à Joliette, puisque j'y étais lorsqu'on a fait l'annonce, on
comprendra, M. le Président, que, pour une région comme Lanaudière, les
retombées économiques sont fort importantes, en plus de stabiliser pour les
20 prochaines années la vitalité d'une ville comme Joliette et ses environs.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Cousineau) :
Alors, merci, Mme la ministre. Puis vous voyez que ça s'est bien passé.
Alors, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine afin d'étudier le volet Travail du
portefeuille Travail, Emploi, Solidarité. Bon appétit à tous et à toutes!
(Fin de la séance à 13 h 18)