(Quinze heures)
Le
Président (M. Cousineau) : Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'économie et du travail
ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
La commission
est réunie afin d'entendre l'étude du volet Emploi des crédits budgétaires du portefeuille
Travail, Emploi, Solidarité sociale pour l'exercice financier 2015-2016.
Mme la secrétaire y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Polo (Laval-des-Rapides) est remplacé par Mme Ménard (Laporte);
M. Péladeau (Saint-Jérôme) est remplacé par M. Turcotte (Saint-Jean); et M.
Lamontagne (Johnson), par M. Martel (Nicolet-Bécancour).
Emploi
Le
Président (M. Cousineau) : Alors, merci. Nous allons débuter
par les remarques préliminaires puis nous allons procéder à une
discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes, incluant les
questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée
aujourd'hui, à la fin du temps qui est alloué à l'étude de ce volet.
Remarques préliminaires
Alors, au niveau des remarques préliminaires,
12 minutes pour M. le ministre, sept minutes pour l'opposition officielle et cinq minutes pour le deuxième groupe
d'opposition. Alors, M. le ministre, pour 12 minutes, à vous la
parole.
M. Sam Hamad
M.
Hamad :
Merci, M. le Président. Ça me fait plaisir d'être avec vous cet après-midi, et
je voudrais saluer le porte-parole officiel du parti... l'opposition
officielle, député de Saint-Jean, et le porte-parole officiel de la deuxième opposition, le député de
Nicolet-Yamaska-Bécancour. Et je veux saluer, M. le Président, l'adjoint
parlementaire qui a un mandat de
l'adéquation et la formation-emploi, le député de D'Arcy-McGee; bien sûr, mes
collègues comité ministériel; et notre présidente de caucus, qui nous
fait honneur, M. le Président, d'être avec nous, la députée de Laporte.
Alors, M. le Président, je suis très heureux
d'avoir la commission sous votre présidence, parce que ça déroule normalement
très, très bien, à l'exception de mes interventions quand ça déboute un peu.
Mais, à part de ça, vous êtes en contrôle.
Alors, M. le
Président, je ne vais pas être trop long pour les remarques préliminaires. Je
vais donner la chance plutôt à nos
collègues de poser des questions. Mais je vais donner quelques ordres de
grandeur et quelques orientations que le ministère et le gouvernement
ont pris.
Alors, le ministère, en fait, M. le Président,
comptera sur 4,3 milliards de dollars pour remplir sa mission, soit une baisse de 44 millions de dollars par
rapport au budget 2014-2015. 788 millions de dollars seront dédiés aux
mesures d'aide à l'emploi, 788 millions
de dollars. Également, il y a... 2,9 milliards de dollars iront aux
mesures d'aide financière afin de
soutenir les personnes en situation de pauvreté. Puis le budget réservé à
l'administration est de 450 millions de dollars. Avec ce budget, le ministère pourra contribuer à l'intégration
durable en emploi des personnes, au développement des compétences de la
main-d'oeuvre et à la prospérité économique du Québec.
M. le
Président, je suis accompagné par, à ma droite, le sous-ministre en titre, le
grand boss du ministère, M. le Président,
c'est M. Matte; et Mme Johanne Bourassa, qui est sous-ministre associée; et, à
ma gauche, le chef de cabinet, M. Steeve LeBlanc.
Alors, vous
savez, M. le Président, on a parlé côté l'aide sociale amplement dans les
autres moments. Aujourd'hui, j'aimerais
quand même vous parler d'une meilleure adéquation formation-emploi. Et là le
député de D'Arcy-McGee peut en parler longtemps là-dessus, M. le
Président, parce que ça fait partie de ses responsabilités. C'est un de ses
bébés. Il travaille très fort, M. le Président, là-dessus.
Je veux juste mentionner qu'au cours des cinq
prochaines années c'est 123,6 millions de dollars qui seront investis afin
de soutenir le développement des compétences des travailleurs. Et ça, c'est
important, M. le Président, c'était annoncé
dans le dernier budget. Je le sais, vous l'avez lu attentivement, le budget,
mais, ce bout-là, je vous fais remarquer
l'importance de ce bout-là dans le budget. Et, pour ce faire, des nouvelles
mesures ont été présentées dans le dernier
budget, par exemple la participation du gouvernement du Québec au Fonds de
développement et de reconnaissance des compétences de la main-d'oeuvre.
L'objectif est de favoriser l'offre de stages et de formation professionnelle
et technique essentiellement par les établissements d'enseignement dans des
domaines en demande, la mise en place d'un programme de bourses pour encourager les
inscriptions des candidats dans des programmes d'études qui procurent un
nombre insuffisant de diplômés, et ce, afin de répondre aux besoins du marché
du travail.
Troisièmement, c'est la bonification du
financement de la mesure de subvention salariale afin de permettre le développement des compétences des personnes sans
emploi, cette mesure concerne les personnes qui s'inscriraient, au moment
de leur embauche, à une démarche d'apprentissage en milieu de travail, et la mise
en place du programme Objectif emploi, qui est destiné aux personnes qui
présentent une première demande au programme d'aide sociale. L'objectif est
d'offrir aux participants un accompagnement intensif et personnalisé.
M. le Président, en fait, là, si on regarde
l'ensemble, là, c'est que nous avons quelques centaines de mille de personnes à
l'aide sociale aptes pour aller travailler, nous avons quelques centaines de
mille de personnes qui sont à l'assurance chômage, nous avons
200 000 — et
je regarde le député de Saint-Jean parce que c'est son dossier, la jeunesse — 200 000 jeunes au Québec, ces jeunes-là
sont ni à l'emploi ni aux études. Et nous avons, bien sûr, les
immigrants qui ont choisi de venir au Québec et sont venus au Québec pour, en
fait, travailler avec la société, bâtir une belle société.
En même
temps, M. le Président — ça, c'est un côté — de l'autre côté, nous avons, dans les
statistiques que nous avons pour les
trois prochaines années, 725 000 emplois à combler. Et, des fois, on se
promène, on pense que c'est une compagnie
qui est partout, elle s'appelle «Nous embauchons», M. le Président. La
compagnie «Nous embauchons», c'est la démonstration nette des besoins
des entreprises qui ont besoin de main-d'oeuvre.
Notre grand
défi, M. le Président, d'abord, nous savons qu'il y a un défi démographique au
Québec, et ce défi-là, c'est
l'adéquation entre les besoins du marché du travail et la main-d'oeuvre
disponible potentielle. Évidemment, le lien, c'est la formation. C'est là que ça vient, le projet d'adéquation de la
formation-emploi. Et nous avons jugé important... et nous allons travailler en étroite collaboration
avec la Commission des partenaires du marché du travail, et, M. le
Président, nous allons déposer un projet de loi qui va être étudié ici, à la
commission, et bien sûr nous allons travailler en collaboration avec les collègues ici. L'objectif de ce projet-là, c'est
donner davantage des pouvoirs à la Commission des partenaires du marché
du travail pour identifier les besoins, pour s'assurer que la formation est
faite en fonction des besoins des
entreprises. Évidemment, ça, ça implique les syndicats, les patrons, les
maisons d'enseignement, l'immigration, et ça implique aussi tous les
partenaires autour du marché du travail, aussi les groupes communautaires, qui
sont une partie intégrante de la commission.
M. le
Président, nous sommes rendus à une étape importante dans notre histoire en
termes de formation-emploi, et c'est là
qu'il faut agir le plus rapidement possible, en collaboration avec tous les
partenaires. M. le Président, l'avenir, ça appartient à nos jeunes, l'avenir, ça appartient à toutes les
personnes au Québec qui désirent améliorer leur sort, leurs connaissances,
leurs compétences. Parce qu'on a une bonne occasion, nous avons la place, nous
avons des emplois disponibles qui vont permettre à ces gens-là, au moins, quand
ils vont faire l'effort, de trouver au moins un endroit.
Vous vous rappelez, dans le dernier budget, nous
avons élevé le seuil de la taxe sur la masse salariale de 1 %, de 1 à 2 millions, M. le Président.
Évidemment, c'est 8 000 entreprises de moins qui n'auront pas à faire
la paperasse pour la formation. Mais,
en même temps, le gouvernement a décidé de récompenser la Commission des
partenaires du marché du travail, le
manque à gagner de 1 %, par un budget additionnel que le gouvernement a
décidé d'ajouter pour ne pas avoir un
manque à gagner dans l'argent à former, mais soulager aussi les entreprises.
Mais, en même temps, nous pensons qu'on doit réviser la loi de 1 %,
parce que la loi de 1 %, elle est importante, elle est essentielle. Il
faut que les entreprises forment, il faut
que les employés travaillent à améliorer leurs compétences et leur formation
mais dans des domaines qui touchent leur travail. Évidemment, on a parlé
aussi que nous allons resserrer la loi et surtout, lorsqu'il y a question de l'argent du public, resserrer la loi pour
concentrer sur des cours, la formation qui touche les compétences. Alors,
nous allons travailler aussi sur ce secteur-là qui va nous permettre davantage
d'encourager les entreprises et les organisations gouvernementales à investir à
la bonne place.
• (15 h 10) •
Évidemment,
nous avons aussi un grand défi, M. le Président, c'est... Vous savez,
maintenant Services Québec et les CLE sont ensemble, maintenant,
c'est-à-dire dans le même ministère, et nous avons un grand défi, d'améliorer
les services aux citoyens, évidemment en utilisant les forces de l'équipe de
Services Québec et aussi les centres locaux d'emploi,
qui sont dans toutes les régions. Alors, pour nous, c'est important. Je vous
donne un exemple. Emploi-Québec, en 2014-2015, ils ont aidé plus de
11 000 entreprises pour des engagements financiers de 86 millions,
à peu près. Évidemment, aussi, il faut
toujours être alerte. Vous savez, dans l'entreprise privée aussi, toujours, on
regarde la qualité des services et
les services offerts dans toutes les régions. Et ça, pour nous, c'est la même
chose pour le gouvernement, on doit regarder aussi les services qui sont
rendus.
En terminant,
M. le Président, j'aimerais rappeler que le Québec devra compter sur l'ensemble
de sa main-d'oeuvre pour prospérer et devenir une société de plus en
plus juste et équitable. L'emploi est assurément le meilleur moyen de sortir les gens de la pauvreté. J'ai parlé
aussi d'Objectif emploi. Objectif emploi, le but, c'est d'accueillir les
premiers demandeurs de l'aide sociale pour... évidemment ceux qui sont aptes
pour travailler et pas celles ou ceux qui ont des problèmes de santé ou d'autres problèmes qui ne leur permettent pas de
suivre ou d'avoir la capacité de suivre des cours ou avoir... améliorer
les compétences ou les connaissances. Alors, nous allons...
C'est
une première au Québec. Et pourquoi, M. le Président? Ça fait la suite de Pacte
pour l'emploi Plus, où on était sur une base volontaire de dire à tous
les Québécois : Ceux et celles qui désirent améliorer leur condition,
leurs compétences, leurs connaissances, nous
avons un programme qui peut leur permettre de le faire. Et nous l'avons fait.
Ça a bien été, ça a bien marché. Mais
aujourd'hui, M. le Président, nous sommes rendus à une étape plus loin. Il faut
encourager davantage les premiers demandeurs d'aide sociale à retourner sur le
marché du travail rapidement. Et les statistiques nous démontrent que la situation est délicate. 70 % des nouveaux
demandeurs sont des jeunes en bas de 35 ans, 40 % sont des immigrants, M. le
Président. Alors, c'est, pour moi, je pense... mes citoyens dans mon comté
trouvent ça inacceptable, donc il faut faire un effort additionnel pour
les accompagner dans la formation.
Alors, nous sommes en
train de travailler les détails de ce programme-là, mais ça va être un ensemble
de programmes. Ce n'est pas un seul, parce qu'il faut vraiment travailler la
formation, travailler l'adéquation formation-emploi,
travailler la formation des immigrants, travailler la formation des jeunes,
alors tout ça dans un ensemble où on va toucher les gens à l'aide sociale, que, pour moi, l'aide sociale doit
être une situation temporaire et un passage à d'autre chose, l'assurance-emploi la même chose, et un
immigrant... ils sont venus ici, M. le Président, pour partager,
participer au marché de l'emploi, donc
aussi... et bien sûr les jeunes, nos jeunes, notre plus grande richesse, dans
ces programmes-là.
Alors, M. le
Président, voilà un petit peu les perspectives du ministère en termes de matière
d'emploi. Merci.
Le
Président (M. Cousineau) : Oui. Merci, M. le ministre. Il reste
45 secondes, que nous allons distribuer sur les blocs ministériels. Alors, j'invite maintenant le
représentant de l'opposition officielle, le député de Saint-Jean, porte-parole.
Alors, M. le député de Saint-Jean, vous avez sept minutes.
M.
Turcotte : Merci, M. le Président. Donc, j'aimerais saluer
M. le ministre, son équipe, les collègues du parti gouvernemental et les collègues de la deuxième
opposition. Je ne prendrai pas plus de temps, pour conserver le plus de
temps possible pour les questions durant cette étude, étant donné que c'est
seulement que trois heures.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de Saint-Jean.
Donc, nous allons distribuer 6 min 30 s sur les blocs de
l'opposition officielle. J'invite maintenant le représentant ou la
représentante, oui, du deuxième groupe d'opposition. Alors, c'est M. le député
de Nicolet-Bécancour pour cinq minutes.
M.
Martel :
Merci, M. le Président. Je vais être aussi court que mon prédécesseur. Je veux
vous saluer, premièrement, saluer le ministre — c'est
déjà notre troisième, je pense, notre troisième commission parlementaire — les
députés ministériels, députés de l'opposition officielle et ma distinguée
collègue de Repentigny. Je veux saluer aussi tous les organismes qui vous... les représentants d'organismes qui vous
accompagnent aujourd'hui. Je souhaite qu'on ait une belle séance d'étude de crédits et qu'on puisse répondre
à l'ensemble des questions. Je vous remercie. Merci, M. le Président, ça
va être tout.
Le Président (M.
Cousineau) : Oui. Alors, merci, M. le député de
Nicolet-Bécancour. Alors donc, ça sera 4 min 30 s que nous
allons distribuer sur vos blocs.
Discussion générale
J'invite maintenant
le représentant de l'opposition officielle, le député de Saint-Jean, à prendre
la parole pour 25 minutes.
M.
Turcotte :
Merci, M. le Président. Donc, ma première question au ministre, sans surprise,
sera sur la question des forums jeunesse et
des carrefours jeunesse-emploi. Alors, on a eu l'occasion déjà d'échanger
quelques mots sur cette question.
J'ai eu l'occasion aussi de questionner le premier ministre, responsable de la
jeunesse, sur ce dossier, mais j'aimerais
clarifier un peu qu'est-ce qui va arriver avec notamment le FRIJ, le Fonds
régional d'investissement jeunesse, mais aussi avec l'aide aux jeunes,
qui, bon, semble être offerte maintenant dans les carrefours jeunesse-emploi
avec cette annonce ministérielle.
Si je résume — et
j'ai peut-être échappé des étapes, et, si j'en ai échappé, bien, ça va
seulement rendre plus complexe le portrait, parce qu'il est déjà quand même
assez complexe — le
22 avril en point de presse, le ministre a annoncé 15 millions de
dollars pour la persévérance scolaire, les jeunes en difficulté,
l'entrepreneuriat jeunesse, qui seraient
transférés dans les carrefours jeunesse-emploi, donc de l'aide individuelle à
des jeunes, en plus d'un 5 millions de dollars pour ce qu'on appelle, ce qu'il a dit en conférence de presse,
en point de presse, le volet communautés, donc pour des projets en
région et dans les écoles.
Dans
le communiqué du gouvernement du 22 avril, on parle d'un 10 millions
de dollars pour augmenter les services directs
aux jeunes et de renforcer son action dans les localités du Québec par
l'entremise d'un nouveau partenariat avec les carrefours
jeunesse-emploi. Et on mentionne qu'au 1er avril 2016 ce financement
serait à hauteur de 20 millions de dollars pour le créneau des carrefours
jeunesse-emploi.
Le
23 avril, le ministre nous dit qu'il n'y a, avec cette annonce, aucune
économie à voir dans cette annonce. À peu près la même journée, l'attaché de presse du premier ministre prétend à
Radio-Canada, à RDI, qu'on parle d'une économie de 4 millions de
dollars pour cette annonce. Le premier ministre, ministre responsable de la
jeunesse, le 30 avril à l'Assemblée nationale, suite à une de mes
questions, bon, rappelle le 14 millions de dollars qui est octroyé à
chaque année aux forums jeunesse et
affirme : Au lieu d'avoir 14 millions de dollars, dont
4 millions de dollars pour des frais de fonctionnement, on a
14 millions de dollars pour des projets pour les jeunes sur le terrain.
Or,
le ministre, lors de sa première annonce, le 22 avril, avait parlé de
5 millions de dollars pour les projets en région. Donc, je veux comprendre. Est-ce que c'est 5 millions pour
les projets en région? Est-ce que c'est 14 millions pour les
projets en région? Est-ce qu'il y a des économies ou est-ce qu'il n'y en a pas,
d'économie? J'aimerais avoir un peu plus d'éclaircissements, un nouvel
éclairage de la part du ministre sur cette question.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Saint-Jean. Alors, M. le ministre.
M.
Hamad : Merci, M. le Président. Vous savez, la version du
premier ministre, c'est elle qui est prioritaire, et après ça c'est ses
ministres, normalement.
Et ici on a
la même version. C'est juste, si on prend les chiffres, on les divise puis
on... En fait, ce que le député vient faire... Et je le remercie pour sa
question, parce que ça va me permettre de lui donner tout l'éclaircissement
puis utiliser tous les chiffres qu'il a dits. C'est juste une question de
combinaison. Des fois, on prend 10 plus quatre, ça fait 14, on parle de 14. Des
fois, on parle de 10. Des fois, on parle de 20. Alors, on va tout expliquer la
situation.
La situation
est simple. Il y a 20 millions qui vont aller dans les forums jeunesse,
qui vont aller directement aux carrefours
jeunesse-emploi. Avant, forums jeunesse, le secrétariat... Cet argent-là vient
du Secrétariat à la jeunesse. Avant, il y avait... dans le 20 millions... Il y en avait 10 déjà qui
allaient aux carrefours jeunesse. Nous allons ajouter 10, ça fait
20 millions qui vont aller aux carrefours jeunesse-emploi. Premier
chiffre.
Le deuxième,
le 4 millions qu'on parle, en fait, le 4 millions, avant, on
l'utilisait pour les frais de gestion des forums. Ce montant-là demeure au Secrétariat à la
jeunesse, il va être utilisé dans des programmes. C'est là qu'on va... En
fait, ce n'est pas une économie, par contre
cet argent économise sur la gestion de structures... qu'on va l'utiliser dans
les programmes.
Maintenant,
je prends le 20 millions, donc 20 plus 4. Le quatre, il est au Secrétariat
à la jeunesse, qui va servir à des
programmes pour la stratégie jeunesse. Revenons aux carrefours jeunesse-emploi.
Sur le 20 millions, il y a 15 millions et 5 millions. Le
15 millions va servir pour des projets par les carrefours jeunesse, par
les jeunes et pour les jeunes, pour lutter contre la persévérance scolaire,
pour les jeunes en difficulté, pour aussi des projets d'entrepreneuriat des jeunes dans la communauté. Alors, ça, c'est
15 millions. Du 20 millions, il reste 5 millions. Les
5 millions vont aller aux carrefours jeunesse-emploi pour des
projets préparés, faits par les jeunes, pour les jeunes et avec les jeunes dans
la communauté et dans les écoles.
Alors, voilà. Donc, en résumé, 20 millions
plus quatre, 24 millions. Le 4 vient d'où? C'est l'économie sur les
structures qui va aller à la stratégie jeunesse. Le 20 millions, 15 millions
pour les projets que j'ai mentionnés, les trois volets, plus 5 millions
pour les communautés.
• (15 h 20) •
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte : Bon, disons qu'on comprend un peu plus, mais en même temps il y a quand
même des grands trous, là,
dans cette explication-là. Bon, je vais répéter au ministre que, bon, dans son
calcul du 4 millions, qui sont pour les frais soi-disant de
fonctionnement, selon l'analyse du gouvernement, pour... On considère frais de
fonctionnement de l'accompagnement pour les
conseils d'élèves dans les écoles secondaires, pour les conseils d'établissement. Ça, c'est frais de fonctionnement, parce qu'ils proviennent du
4 millions qui sont soi-disant pour les frais de fonctionnement.
On parle
d'organisation de débats pour les élections municipales, provinciales ou
fédérales, des conférences dans les cégeps,
les universités. Bon, ça aussi, supposément que c'est des frais de
fonctionnement. On parle de jumelages avec les organismes pour former
des jeunes administrateurs dans les conseils d'administration, pour former une
relève d'administrateurs au Québec. Bon, on me dit que, ça aussi, c'est des
frais de fonctionnement.
Le
partenariat, depuis cinq ans, avec la Fédération québécoise des municipalités
pour faire en sorte qu'il y ait du jumelage lors du congrès de la FQM à
chaque année, ça aussi, c'est des frais de fonctionnement. Donc, moi, je... Des
frais de fonctionnement, habituellement, là,
c'est de la papeterie, des brocheuses, des broches, un téléphone, bon, un
local. Il y a un peu de ça, mais il y a aussi des agents de sensibilisation et
à la participation citoyenne, et autres.
Ma question dans ce cas-là, si le
4 millions qui servait à faire la participation citoyenne va être
transféré au Secrétariat à la jeunesse,
est-ce que les carrefours jeunesse-emploi auront le mandat de faire de la
participation citoyenne et d'inciter
les jeunes notamment à aller voter ou à s'impliquer dans la communauté? Est-ce
que c'est les carrefours jeunesse-emploi
qui auront ce mandat-là, et, si oui, dans quelle enveloppe devront-ils le
prendre? Est-ce que c'est dans le 5 millions qui est dévolu pour
aider les jeunes directement ou le 5 millions pour les projets dans la
communauté?
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Saint-Jean. M. le ministre.
M.
Hamad :
Bon, M. le Président, je connais bien le député de Saint-Jean, depuis des
années, et c'est la première fois
aujourd'hui je le vois qui mélange un peu, et évidemment il ne fait pas ça par
exprès, comme je le connais, là, mais il mélange un petit peu les frais
de fonctionnement avec les...
Ce qu'il est
important de retenir, ce qu'il est important de retenir aujourd'hui,
c'est : l'argent, il est là pour les jeunes, M. le Président. Alors, si les jeunes ont des projets, les
carrefours jeunesse-emploi vont réaliser les projets avec les jeunes, premièrement. D'ailleurs, 40 %,
aujourd'hui, des conseils d'administration des carrefours jeunesse-emploi — puis
il connaît bien son carrefour, que j'ai
visité, d'ailleurs, M. le Président — 40 % sont des jeunes aux conseils
d'administration, et nous avons demandé aux carrefours jeunesse-emploi
d'augmenter le pourcentage des jeunes.
Donc, les
jeunes sont là, M. le Président, ils vont être mieux équipés. S'il y en a un
qui défendait son carrefour jeunesse-emploi il y a quelques semaines,
c'est le député de Saint-Jean. Aujourd'hui, au moins, il doit dire qu'il est
content, parce que nous, nous augmentons les moyens de son carrefour
jeunesse-emploi. D'abord, dans la première révision
de 45,5 millions, moi, je pensais qu'il nous remerciait pour commencer, de
dire : Bravo! Merci, vous m'avez donné 5 % de budget de plus.
Est-ce que c'est vrai? Est-ce que c'est vrai? C'est 5 % de plus? Oui ou
non?
M.
Turcotte : Est-ce
que vous voulez que je réponde, M. le ministre?
M.
Hamad : Bien, oui,
c'est important, cette question-là. C'est la base.
Le
Président (M. Cousineau) : Écoutez, libre à vous, c'est votre
20 minutes.
M.
Hamad :
On a augmenté de 5 % son carrefour jeunesse-emploi dans le premier budget
de 45,5 millions, premièrement.
Deuxièmement,
M. le Président, on a, dans le 15 et le 5, les deux, là, le 20 millions.
S'il y a des initiatives des jeunes
dans les régions, les carrefours vont travailler avec les jeunes. D'ailleurs,
les carrefours, c'est des jeunes, M. le Président, ils vont travailler avec les jeunes. Et, si, mettons, la
Fédération des municipalités trouve un programme intéressant pour les jeunes... Et les jeunes accepteront de
travailler avec les municipalités pour faire un projet, mais un projet
important. Mais, nous, là, ça, c'est
important, mais il y a des choses essentielles, M. le Président, et là j'attire
son attention. Il y a 200 000 jeunes au Québec, M. le
Président, qui n'ont pas ni formation ou ne sont pas à l'emploi non plus. Ce 200 000
là, M. le Président, devient une priorité pour nous autres, puis on veut que
les carrefours jeunesse-emploi prennent ces 200 000 là comme priorité.
Je comprends qu'on
veut participer à la Fédération des municipalités puis aller dans les congrès,
M. le Président, mais, moi, là,
personnellement, comme père des enfants, moi, là, ma priorité... Quand je regarde
un jeune dans notre société qui n'est
ni à l'emploi ni à la formation, M. le Président, pour moi, là, c'est la première, première priorité.
Honnêtement, M. le
Président, je sais que forum jeunesse-emploi, ils ont fait un bon travail,
c'est des gens dévoués. Mais moi, je vais
vous le dire, là, moi, là, ça fait 12 ans que je suis élu à l'Assemblée nationale, malheureusement je n'ai pas rencontré une fois forum jeunesse emploi. Mais, carrefour jeunesse-emploi, dans
mon comté, eux autres, je l'ai rencontré
souvent et je sais qu'est-ce qu'ils font, je sais qu'ils font un travail
direct. Ça n'enlève pas la qualité de forum jeunesse emploi, mais je pense que dans la vie, M. le Président, les
priorités changent, la société évolue. Puis, lorsqu'on regarde le chiffre de 200 000, bien, on ne
peut pas rester inactif à ce chiffre-là, M. le Président. C'est 200 000 de
la plus grande richesse du Québec qui n'est ni à l'emploi ni à la
formation. Il faut agir.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte : Bien, moi, dans un premier temps, je vois que...
Puis, lorsque le ministre actuel a été nommé, j'avais été le féliciter pour sa nomination, parce que je
sais que le ministre actuel connaît bien les carrefours jeunesse-emploi,
contrairement à son prédécesseur. Et je lui avais dit : J'aimerais ça que
tu portes attention à ce qui s'est fait dans les carrefours jeunesse-emploi pour réenligner le tir de l'erreur de la
réforme de l'automne passé. Puis je vois que le ministre, au fond, a confirmé, par cette annonce, qu'il y
avait eu erreur dans la réforme des carrefours jeunesse-emploi l'automne
dernier et, pour cette partie-là, je dois le remercier.
Ceci
dit, c'est dommage, et je trouve ça très dommage pour l'avenir du Québec, de
prendre l'argent des forums jeunesse-emploi... — excusez-moi, je reprends le... je vais
corriger en même temps le ministre là-dessus, c'est les forums jeunesse régionaux, pas le forum jeunesse-emploi,
je m'excuse — forums
jeunesse régionaux, de prendre cet argent-là qui sert à la participation citoyenne. Moi, de savoir que les jeunes
s'intéressent à la politique, vont voter et s'intéressent à
l'administration du Québec, moi, je trouve que c'est très porteur d'avenir puis
je crois que ça va peut-être avoir des impacts
positifs pour, oui, avoir des meilleures visions comme société et faire en
sorte que, comme Michel Venne le dit, notre société va vieillir moins
vite.
Et en même temps
j'entends le ministre nous dire que finalement c'est une bonne nouvelle qu'on
passe de 10 millions, pour le Fonds
régional d'investissement jeunesse, qui est pour les projets par et pour les
jeunes dans les régions, à 5 millions de dollars, et que ça, c'est
une bonne nouvelle.
Donc,
moi, je peux me questionner beaucoup sur cette décision-là puis je trouve
que... puis le ministre aujourd'hui qui nous confirme qu'il n'a même pas
rencontré son forum jeunesse de la Capitale-Nationale, qui pourtant est un des forums jeunesse les plus actifs du Québec. Je
trouve ça dommage pour lui, parce qu'il aurait pu apprendre beaucoup au
contact des jeunes qui s'impliquent. C'est quand même 300 000 jeunes
qui sont rejoints dans les forums jeunesse.
Donc, j'aimerais
comprendre...
M.
Hamad :
Bien, je vais répondre, M. le Président.
M.
Turcotte :
Oui, oui, mais je n'ai pas posé ma question.
Le Président (M.
Cousineau) : Oui. On va le laisser terminer, puis vous allez
pouvoir répondre.
M.
Hamad :
O.K. J'attends la question.
M.
Turcotte : Donc, pourquoi qu'on passe de 10 millions à
5 millions de dollars dans le Fonds régional d'investissement
jeunesse? Et quel sera le pourcentage de jeunes qui seront membres des comités
de sélection de ces programmes, de ces
projets? Et qu'est-ce qui arrivera quand ces projets... Parce que bon nombre de
ces projets étaient des projets de
carrefour jeunesse-emploi. Donc, comment le carrefour jeunesse-emploi pourra
s'octroyer lui-même de l'argent dans le Fonds régional d'investissement
jeunesse?
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Hamad :
Je comprends qu'on ne s'entendrait pas, M. le Président, parce qu'il y a deux
philosophies qui s'affrontent. La
philosophie du Parti québécois, M. le Président, c'est : le déficit, ce
n'est pas important; la dette ce n'est pas important, puis ce n'est pas grave, puis on
peut en faire. Je pense que, si on aime les jeunes puis on veut protéger
nos jeunes, la première
responsabilité : déficit zéro le plus tôt possible. La deuxième
responsabilité, c'est réduire la dette, parce que la dette, là, elle va être payée par les jeunes plus tard. Il faut
qu'elle soit le plus petit possible. Donc, si on fait ça, il faut
prendre des décisions de gestion, premièrement.
Deuxièmement,
M. le Président, ce que je vois ici : que le député de Saint-Jean défend
19 structures. Il défend les structures,
19. Nous autres, M. le Président, on veut donner les moyens à 110 carrefours
jeunesse-emploi partout au Québec pour avoir les meilleurs moyens, les
plus efficaces. Donc, c'est deux, encore, deux différends entre nous deux.
Maintenant, M. le
Président, écoutez, là, j'ai été gentil pour le moment, j'ai répondu aux
questions, parce que, forum jeunesse-emploi,
le budget de 20 millions qu'on parle fait partie des crédits du premier
ministre. Mais, quand même, j'ai
donné les explications puis je pense qu'il est important maintenant de parler
de 788 millions qui sont dédiés à l'emploi,
qui sont dans nos crédits ici, qu'on peut en discuter, mais je sais qu'on ne
s'entendra pas. Par contre, je trouve ça malheureux de voir que son
carrefour a augmenté de 5 %, c'est... Son carrefour va avoir les moyens pour
agir davantage sur le terrain, puis
il trouve que c'est mieux ne pas donner de l'argent à son carrefour mais plutôt
garder 19 structures et laisser la participation des jeunes. Je
trouve ça malheureux aussi... Le 200 000, il ne l'a pas répété, il ne l'a
pas dit que c'est important, le
200 000. Il devrait le dire. Il devrait le dire. Il représente la jeunesse
au Parti québécois puis il devrait être préoccupé de
200 000 jeunes qui n'ont pas ni de formation ni de... Il devrait
dire : C'est important, c'est une priorité.
Alors,
voici, M. le Président, sur le déficit, on ne s'entend pas, sur la dette, on ne
s'entend pas, sur la priorité des jeunes, on ne s'entend pas puis,
l'importance de toucher les 200 000 le plus rapidement, on ne s'entend
pas.
• (15 h 30) •
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte :
Bien, je vais amener sur mon autre question, mais je suis tout à fait d'accord
avec le ministre qu'il ne faut mettre aucun
jeune de côté, et c'est pour ça qu'on a fait la bataille contre la réforme des carrefours jeunesse-emploi cet automne, où
son prédécesseur voulait mettre 40 000 jeunes de côté sur
60 000 jeunes, quand on sait qu'il y
a 200 000 jeunes, effectivement, au Québec qui ont... bon, dans certains cas, sont éloignés
de l'emploi, mais sinon dans des
statuts, bon, plus précaires. Ça fait que, les 200 000 jeunes, on
veut effectivement les aider, puis je suis content de voir
que le ministre reprend les rênes de son ministère et donne davantage de dents
aux carrefours jeunesse-emploi, c'est juste dommage de le prendre de la poche
des forums jeunesse.
Ceci
dit, le ministre veut qu'on parle des jeunes en emploi ou des jeunes, bon, qui
pourraient avoir des difficultés en employabilité.
Je vais lui poser une question sur un organisme qu'il a eu le privilège... je
le dis, «privilège», parce que c'est
un organisme qui fait un excellent travail dans la région de Joliette, qui se
nomme L'Annexe à Roland. Il l'a rencontré il y a de ça trois à quatre ans, lorsqu'il était... avant, la première
fois qu'il a occupé le ministère de l'Emploi, Solidarité sociale. Bon, L'Annexe à Roland en ce moment est
menacée de fermeture, parce que la direction régionale du ministère a...
se base sur les directives du ministre de
viser davantage les gens qui sont actuellement à l'aide sociale pour les sortir
de l'aide sociale. C'est une cause noble,
effectivement, d'aider les gens qui sont actuellement à l'aide sociale, de,
bon, les aider à se trouver un emploi. Ceci dit, il y a aussi les
jeunes, dans ce cas-ci, qui sont les jeunes sans chèque. On pourrait revenir avec le même débat, à l'époque, sur les
carrefours jeunesse-emploi, où les jeunes sans chèque étaient mis de
côté, donc les jeunes de 16, 17 ans ou
des jeunes qui n'ont pas de chèque, qui ne sont pas encore rendus à l'aide
sociale et qu'on veut les aider par
des mesures d'employabilité, mais aussi faire en sorte qu'on puisse les
accompagner davantage. Donc, j'aimerais savoir de la part du ministre
pourquoi la direction régionale vient de donner un avis verbal à L'Annexe à
Roland pour dire qu'ils ne pourront plus être subventionnés, recevoir de
l'argent par le CLE de Joliette, dont... qui va faire en sorte que cet
organisme est largement menacé de fermeture.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Hamad : Alors, je me souviens, M. le Président, on est allés
visiter cet organisme-là il y a trois ans. La même journée, j'étais avec
le député de Saint-Jérôme, dans le temps, et on a annoncé aussi une subvention
pour le député de Saint-Jérôme, c'est
Vidéotron, pour la formation des centres d'appel. Il était très content, dans
le temps, d'avoir ça. C'est juste
parce qu'il me parle... de mémoire... Alors, je vais demander à
Mme Bourassa, si on a le consentement, de donner les explications
très détaillées sur ce sujet-là.
Le Président (M.
Cousineau) : Oui, ça va me prendre un consentement, s'il vous
plaît.
M.
Turcotte :
Bien, M. le Président...
Le Président (M.
Cousineau) : Oui? Bien, vous donnez le consentement ou pas.
M.
Turcotte :
Oui, bien, moi, je veux dire quelque chose.
Le Président (M.
Cousineau) : Oui, bien, allez-y.
M.
Turcotte : M. le Président, moi, je suis d'accord pour
entendre, mais rapidement, mais j'aimerais aussi avoir la vision du
ministre, parce que c'est quand même lui qui a sa photo sur les affiches et
qu'il est ministre.
Le
Président (M. Cousineau) : D'accord. Alors, vous donnez votre
consentement pour une réponse brève, monsieur...
Une voix :
...
Le
Président (M. Cousineau) : Oui, d'accord. Alors, madame, votre
nom et puis votre titre, s'il vous plaît, pour les fins
d'enregistrement.
Mme Bourassa
(Johanne) : Johanne Bourassa, sous-ministre associée et responsable
d'Emploi-Québec.
Alors,
effectivement, l'organisme Annexe à
Laurent... à Roland, pardon, est un organisme qui est financé depuis plusieurs années par Emploi-Québec. Par ailleurs,
Emploi-Québec n'est pas le seul bailleur de fonds de cet organisme-là, puisqu'il reçoit aussi des sommes du gouvernement
fédéral en vertu du programme Connexion compétences. Les sommes du fédéral sont davantage pour des jeunes plus
près du marché du travail, alors que ceux d'Emploi-Québec étaient dans
le cadre des projets de préparation à l'emploi pour des clientèles plus
éloignées du marché du travail. Il semble y avoir une confusion dans la façon dont l'offre de services est structurée pour
les deux clientèles, alors la région a demandé à l'organisme de déposer une offre de services, et l'offre de services qui
a été déposée n'était pas entièrement en lien avec ce qu'on lui a demandé. Donc, la région leur a écrit
le 30 avril dernier pour leur demander d'ajuster leur proposition, et
ils se sont donné jusqu'au 15 mai pour pouvoir en discuter et convenir,
là, d'une solution à l'intérieur de ce dossier-là.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, Mme Bourassa. M. le ministre, vous
vouliez ajouter quelque chose?
M.
Hamad : M. le Président, on veut aider les jeunes, c'est
clair, sauf qu'il faut comprendre, là, la règle est partout. Lorsqu'on fait affaire avec un... on achète des
services d'un organisme, l'organisme doit répondre aux attentes. Vous
savez, quand quelqu'un vous paie, il faut que vous répondiez à des attentes, et
vous avez une reddition de comptes à faire. Donc,
cet organisme-là, particulièrement, M. le Président, on mélange deux
programmes. On utilise les jeunes... Un des programmes, là, c'est les jeunes éloignés du marché du travail, puis là
on mélange ça avec compétences. Alors, Emploi-Québec... Et je suis convaincu que le député, pour les redditions de
comptes, soit d'accord avec ça. On veut aider, mais il y a des
redditions de comptes puis il y a des règles à respecter, c'est juste une
question d'entente entre Emploi-Québec et l'organisme.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. M. le député de Saint-Jean,
il reste trois minutes.
M.
Turcotte : O.K. Merci, M. le Président. Donc, en même temps,
c'est quand même... Je comprends, bon, le ministre a abordé Connexion
compétences, effectivement, bon, avec la demande du ministère, du moins la
direction régionale, ça fait en sorte que ça
met en... l'organisme ne pourra plus demander de... ne pourra plus soumettre à
Connexion compétences, ce qui fait en sorte
que, bon, ça, c'est de l'argent du gouvernement fédéral qui pourrait... qui
descend dans les régions. C'est quand
même notre argent, là, hein, l'argent des Québécois qui s'en va à Ottawa. Donc,
j'aimerais avoir de la part du
ministre... Je comprends que c'est important, la reddition de comptes, puis
tout ça, là, ça, on n'a pas de problème là-dessus, mais voir... Là, le
ministre me fait un signe, là, je...
M.
Hamad : Bien, en fait, on ne peut pas faire dans le même
groupe deux types de clientèles différentes. C'est-à-dire, on a deux programmes : on a un
programme compétences pour les jeunes puis l'autre programme, c'est les
jeunes qui se sont éloignés du marché de
travail. Donc, actuellement, cet organisme-là mélange les deux groupes. Puis ce
qu'on leur demande, de ne pas mélanger parce
que ce n'est pas le même programme, ce n'est pas la même formation, ce
n'est pas les mêmes efforts.
Et, M. le Président,
je vais déposer une copie de... je déposerai après une copie de la lettre qui
était adressée à l'organisme. En fait, ils sont bons, sauf qu'ils font deux
programmes dans le même et ils ne peuvent pas faire ça actuellement. Et c'est
simple, la raison, on ne mélange pas la clientèle, et ce qu'on demande, c'est
juste de faire ça comme il faut. Puis, je
pense, c'est pour l'intérêt des jeunes, l'intérêt aussi... c'est de l'argent
public, là. Donc, on demande juste ça. Puis je pense, aussi, pour le
bénéfice de mon collègue... Probablement il le sait, là, je n'ai pas de doute,
la députée de Joliette est au courant aussi, elle suit le dossier de près puis
elle est informée.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. Il reste
1 min 10 s.
M.
Turcotte :
On va le transmettre sur l'autre bloc.
Le
Président (M. Cousineau) : Oui, vous allez le transmettre sur
l'autre bloc? Merci, M. le député de Saint-Jean. Alors, je suis prêt maintenant à reconnaître un membre du côté
ministériel. Je crois que c'est le député de... Ah! on m'avait dit
Pontiac, mais c'est M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet :
C'est bien ça, oui.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député, la parole est à vous.
M.
Drolet : Merci beaucoup, M. le Président. Bien, M. le
Président, je salue, naturellement, l'équipe du ministre — on est
quand même rendus à plusieurs fois — les collègues de l'opposition et mes
collègues du ministériel.
Alors,
cet après-midi, M. le Président, j'interviens sur la loi du 1 %. Une loi
favorisant le développement et la reconnaissance des compétences de la
main-d'oeuvre a été créée il y a près de 20 ans pour améliorer la
qualification des travailleurs en emploi
notamment par l'investissement des entreprises dans la formation. En vertu de
cette loi, toutes les entreprises
établies au Québec ayant une masse salariale supérieure à 1 million de
dollars sont tenues d'investir l'équivalent d'au moins 1 % de celle-ci en dépenses de formation qui est
admissible. Si elles ne le font pas, elles sont tenues de verser un montant équivalent sous forme de contribution au
Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la
main-d'oeuvre. Les sommes qui sont versées dans ce fonds sont principalement
affectées aux mesures de formation soutenues par la Commission des partenaires
du marché.
• (15 h 40) •
Dans
le but d'alléger le fardeau administratif des petites entreprises, le
gouvernement entend rehausser le seuil d'admissibilité
à la Loi favorisant le développement et la reconnaissance des compétences de la
main-d'oeuvre, le faisant passer de
1 million à 2 millions. Cette mesure fera diminuer de moitié le
nombre d'entreprises qui seront tenues d'investir au moins 1 % de leur masse salariale. Ce
faisant, environ 8 000 entreprises n'auront pas à déclarer leurs
investissements en formation. Le
gouvernement considère que les entreprises à plus grande taille doivent
poursuivre leurs investissements dans le
développement des compétences de leurs ressources humaines. Toutefois, celles
qui comptent un petit nombre d'employés
ont plus de mal à répondre aux exigences de déclaration de leurs
investissements en formation, et c'est pourquoi le gouvernement souhaite
alléger un fardeau administratif.
M. le Président, un
vif débat est d'ailleurs éclaté à l'automne dernier autour de la pertinence de
la loi du 1 %. Certaines organisations patronales, dont la Fédération des
chambres de commerce et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, ont réclamé son abolition pure et simple,
alors que les organismes syndicaux et communautaires s'en sont portés à la défense. M. le Président,
moi, de mon côté, il est important de faire part de cette situation parce
que la loi du 1 %, comme on peut le
voir dans les dernières semaines, a suscité beaucoup d'intérêt par rapport à
des dépenses assez particulières de la part de certaines organisations,
par rapport à cette règle et à cette loi.
Et,
comme le ministre l'a si bien dit d'entrée de jeu tout à l'heure, il est
important de reconnaître l'importance de la formation, parce que c'est ce qui fait en sorte que les entreprises
s'améliorent, les entreprises vont plus loin. Et c'est bien important souvent, cette situation-là, pour
permettre à tout le monde d'avoir cette chance-là d'avoir des
professionnels pour les mettre à l'ordre du
jour et... mais par contre, c'est sûr, dans le respect, et dans le respect de
dépenses qui sont moindrement assez... Puis d'ailleurs le ministre en a
fait une certaine sortie la semaine passée. Je pense que là-dessus il pourra en parler lui-même tout à l'heure, mais
il faut faire attention aussi parce que les dépenses qui sont faites
dans ce sens-là... Moi, la semaine passée,
d'ailleurs... Parce que ça a sorti beaucoup, les hôteliers — vous savez, je viens du milieu de l'hôtellerie, de la restauration — il est évident qu'eux autres ce n'est pas de
leur faute si les dépenses farfelues se font, autres que de la formation, qui fait en sorte que ça nuit à leurs
opérations, parce que, s'il y a de la publicité concernant ces formations-là et que ces formations-là n'existent
plus, alors on comprend très bien que c'est aussi une économie aussi qui
se fait ressentir de cette part-là. Parce
que je pense qu'il y a des belles choses qui se font. Il ne faut pas y aller
par les moins bonnes pour être capable de faire des bons jugements.
Alors,
dans le cadre de ce plan-là, M. le ministre, 2015-2016, le gouvernement annonce
justement une réduction du fardeau administratif des entreprises en lien
avec cette loi. J'aimerais que vous nous en parliez un tout petit peu, à ce
moment-là.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Hamad :
Merci, M. le Président. Vous savez, le député de Jean-Lesage, depuis des
années, l'allègement réglementaire, pour
lui, c'est son bébé, puis c'est important pour lui d'alléger la réglementation
pour les entreprises. Et je suis
convaincu que son travail a fait en sorte que, le dernier budget, nous avons
annoncé de monter le niveau de 1 million obligatoire. Les entreprises, 1 million de... pas de chiffre
d'affaires, mais 1 million de... salariale, masse salariale,
1 million de masse salariale, on le
monte à 2 millions pour avoir l'obligation de 1 %. Ceci étant fait,
ça permet à 8 000 entreprises de moins de faire les rapports. Donc, c'est un allègement pour ces
entreprises-là, et c'est 50 % des entreprises, actuellement, qui
sont assujetties à la loi 1 %.
Soyons
clairs, M. le Président, on ne veut pas... La loi 1 %, elle est là pour
rester, mais il faut l'actualiser pour tenir compte de l'évolution de la
société, et aussi l'importance de dépenser de l'argent à la bonne place, et
vraiment que... surtout l'organisation publique, avec les fonds publics, qui
prend l'argent de nous, des payeurs de taxes, qu'il soit investi à la bonne
place et bon escient.
Alors
donc, ce que nous avons fait, c'est... Le fait d'augmenter le seuil à
2 millions fait en sorte qu'il y aura un manque à gagner dans ce fonds-là de 12 millions provenant des
entreprises, et le gouvernement a décidé de remplacer ce 12 millions là en mettant de l'argent dans le
fonds. Donc, le fonds va disposer, d'ici 2019 et 2020, pour 70 millions
de dollars où, en 2015-2016, on a
17 millions de dollars pour la formation des entreprises... formation dans
les entreprises.
Je profite de
l'occasion pour mentionner M. Florent Francoeur, qui est le P.D.G. de
l'Ordre des conseillers en ressources
humaines agréés, qui est présent avec nous, qui est membre de la Commission des
partenaires. Il a accepté, depuis le
mois de février, d'être un président par intérim de l'organisation. Et
évidemment on va profiter de l'expérience de M. Florent Francoeur
pour travailler avec la commission et avec les partenaires.
Donc, il y a deux
choses, M. le Président, pour la...
(Interruption)
M.
Hamad : C'est moi, ça. Excusez-moi, je cherchais c'est qui.
Et donc on a dit... Alors, on était sur le 1 %. Donc, il y a deux volets : il y a la loi 1 %,
puis il y a aussi les pouvoirs de la Commission des partenaires. Pour le
1 %, M. le Président, on a vu,
malheureusement, avec le temps, il y a une exagération de certaines
organisations où on commence à donner
des cours de rigolothérapie, on va dire le vrai terme, mais en vrais termes, M.
le Président, pour que la population nous
comprenne, des cours de clown. Et, à un moment donné, c'est assez, surtout
lorsqu'on utilise l'argent du public pour... Et je ne pense pas que ces cours-là vont aider davantage, améliorer les
compétences et les connaissances des employés. Alors, c'est là-dessus qu'on veut réviser le projet de loi pour...
Évidemment, ça n'empêche pas quelqu'un, dans le privé, sans mettre dans la loi 1 %... S'il pense que
le cours de clown est important, ils peuvent le faire, mais pas en dedans
de la loi 1 %. Alors, ça, c'est
important pour nous, et évidemment d'autres types de cours qui ne sont pas liés
directement à la compétence et à la formation des employés.
Et ça, c'est très important, M. le Président,
parce qu'il y a un malaise de dire... utiliser les congrès pour ce genre de cours là. Moi, je pense que ça va
demeurer, les congrès, c'est important, les réunions des cadres, des
travailleurs, des fonctionnaires, et tout
ça, mais dans le cadre où on veut améliorer les compétences, on veut améliorer
les connaissances. Si on veut sortir en dehors de ça... ne devrait pas
faire partie ni de 1 % ni, évidemment, des subventions que le gouvernement
donne pour les organismes publics. Donc, ça, c'est premier élément. Donc, il y
a une modernisation, il y a une actualisation de la loi 1 %.
Deuxième volet que... il est important, puis
c'est là, mon collègue en parle aussi, et là aussi je regarde mon collègue le
député de D'Arcy-McGee, pour lui, l'importance de l'adéquation
formation-emploi. Et, pour nous, M. le Président,
c'est que la meilleure organisation gouvernementale, les mieux placées, qui
connaît bien les besoins du marché du travail,
c'est la Commission des partenaires du marché du travail. Je pense qu'ils sont
en mesure, avec l'équipe qu'ils ont, de
soutien du ministère et leur équipe... ils sont en mesure d'identifier les
métiers, les professions, les besoins exacts du marché du travail. Et par la suite, évidemment, on est capables de
travailler avec l'Éducation pour savoir... et les centres de formation professionnelle, vous savez, les
commissions scolaires, les cégeps, les universités pour voir quelles sont
les formations nécessaires rapidement pour
répondre au marché du travail. Et ça, c'est notre grand défi.
Malheureusement, on ne l'a pas réussi
encore, mais maintenant c'est une priorité de notre gouvernement. Je pense que
les partis d'opposition vont partager
ces priorités-là parce que c'est une priorité qui nous permet, en fait,
d'enrichir le Québec, de ramener du monde sur le marché de travail, d'aider les jeunes à trouver un emploi, et des
gens à l'aide sociale aussi. Moi, pour moi, trouver un emploi, c'est
trouver sa dignité en même temps.
Donc, la commission du partenaire de marché du
travail, nous sommes en train de travailler avec eux pour établir la stratégie, et les moyens, et les façons
qu'on veut le faire, mais, en principe, le principe que nous cherchons,
c'est donner un pouvoir à la commission, ne s'est jamais fait avant. Ce
pouvoir-là constitue à demander des redditions de comptes à des organisations d'enseignement, au ministère de l'Éducation,
sur les résultats obtenus suite à la planification qu'on fait pour les
besoins de formation et adéquation. Alors, ça, c'est important. C'est-à-dire,
demain matin, on va demander aux commissions
scolaires : Voici les budgets qu'on vous offre, mais on veut avoir tel
cours, telle formation qui vont en fonction du marché de travail.
L'autre élément important, M. le Président,
c'est qu'on veut augmenter les stages chez les entreprises. On veut que les entreprises nous aident à faire la
formation à l'entreprise, et ça, c'est important. Et, vous le savez, il y a
plusieurs modèles qui existent dans le
monde, mais il n'y a pas un modèle qui peut coller 100 % au Québec. Il y a
des idées qu'on peut trouver ailleurs
qui peuvent peut-être nous inspirer pour faire notre propre modèle, notre
propre programme, comme le modèle
allemand, mais il n'est pas 100 % copiable. Par contre, les idées, c'est
quoi? L'idée principale, maîtresse, c'est la formation, le stage en entreprise. Et, vous savez, souvent... Comme moi,
comme formation d'ingénieur, M. le Président, on apprend à l'université des bonnes choses, on a fait... j'ai fait une
maîtrise, j'ai fait une autre maîtrise, mais, M. le Président, la
meilleure formation que j'ai eue, c'est lorsque j'ai commencé à pratiquer.
C'est là qu'on apprend. On apprend des méthodes, des façons de faire.
Évidemment, il faut qu'on continue à être formés.
• (15 h 50) •
Alors, imaginez la formation d'un soudeur dans
l'entreprise, la formation de main-d'oeuvre spécialisée pour répondre aux
demandes particulières à l'entreprise où, des fois, les centres de formation
n'ont pas les moyens pour amener des équipements pour former les jeunes.
Pendant que... Et j'ai vu ça récemment, M. le Président, le CRIQ, le Centre recherche industrielle du Québec, ils ont
acheté un équipement de taille de métal, et cet équipement-là est devenu
comme un élément pour former les gens à utiliser cet équipement-là qui est
utilisé dans plusieurs industries, ce qu'on ne verra pas dans un centre de formation, le type d'équipement que je parle, parce qu'il y a un
investissement de quelques millions de dollars, et je ne pense pas
qu'ils sont capables de faire l'investissement. Cependant, il peut y avoir une
collaboration entre le centre de formation, entre les cégeps, entre les
universités et les entreprises dans la formation.
Et souvent,
lorsque vous rencontrez des chefs d'entreprise, ce qu'ils vous disent, les
chefs d'entreprise : J'ai besoin de
main-d'oeuvre qualifiée qui répond à mes demandes, mes besoins et j'ai de
misère à les trouver. Puis évidemment, des fois, on fait la formation,
puis, lorsque quelqu'un, il a terminé sa formation, malheureusement on a des
métiers, des professions qui ne sont pas
prêts encore ou ne sont près, près en distance, du marché du travail. Donc, il
faut vraiment qu'on travaille là-dessus.
Et, ce que nous allons faire, nous allons
travailler avec la commission. Et la commission, pour moi, M. le Président, c'est un joueur important. La
commission, c'est des représentants des syndicats, des représentants des
patrons, des représentants du milieu de l'éducation, c'est-à-dire les
commissions scolaires, les cégeps, les universités, ils sont présents à la
commission, les groupes communautaires, qui jouent un rôle important aussi dans
la main-d'oeuvre, la connaissance de la main-d'oeuvre. Alors, tout... et
évidemment les représentants des ministères importants, comme l'Éducation, comme l'Immigration, bien sûr Emploi,
Solidarité sont présents aussi. Alors donc, ces joueurs-là ensemble, M. le Président, nous
permettent d'avoir la meilleure vision et la meilleure... Et ils possèdent en
main, ils vont posséder en main les
meilleures données factuelles du marché du travail, qui va nous permettre de
planifier. Alors, imaginez si, avec la Commission
des partenaires, nous allons identifier les besoins du Québec en matière, je ne
sais pas, moi, des soudeurs, d'autres métiers, et là on va concentrer
l'immigration en fonction de ça, on va encourager nos jeunes à étudier... Les 200 000 jeunes, là, qu'on parlait
tantôt, là, on peut les encourager à choisir un métier où ils savent très bien
après qu'il y a une possibilité de trouver un emploi.
L'autre
élément, il faut favoriser davantage... valoriser davantage les métiers aussi,
M. le Président. Quelqu'un qui est
bon dans son métier, il peut gagner un bon salaire. Aujourd'hui, un bon
salaire, on ne parle pas d'un salaire moyen de 45 000 $, là, par année, on parle des salaires beaucoup plus
élevés que ça, et ça, c'est en fonction des compétences, des connaissances et surtout de la volonté de la
personne de faire ce qu'il aime puis en même temps acquérir des
compétences. Donc, on parle des stages,
encourager les stages, financer certains stages, de la formation que
l'employeur peut donner aux stages.
Ça, on veut encourager les employeurs à faire ça. Donc, c'est une vision
nouvelle qu'on amène, M. le Président. Puis
je pense, actuellement, aujourd'hui, que nous allons mettre les moyens pour
réussir. Nous avons les équipes pour réussir,
nous avons le contexte, surtout. Vous savez, ce qui est important, à la fin de
la formation ces jeunes-là trouvent un emploi. Vous me parlez du temps,
M. le Président? Combien il restait?
Le Président (M. Cousineau) :
5 min 37 s.
M.
Hamad :
Cinq minutes? O.K., merci. Alors, je vais laisser le collègue, s'il a une autre
question additionnelle, les collègues... Je vais revenir là-dessus
tantôt.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Jean-Lesage?
M. Drolet : Bien, ça va être...
C'est assez clair pour moi, M. le Président. Je vais laisser...
Le Président (M. Cousineau) :
Oui, M. le député de Champlain.
M.
Auger : Oui, merci, M. le Président. C'est toujours un plaisir de vous
côtoyer, cher M. le Président. Permettez-moi de saluer également le ministre et toute son équipe, mes collègues,
bien sûr, de l'opposition officielle, de la deuxième opposition, bien
sûr, M. le député de Nicolet-Bécancour et bien sûr mes collègues du
gouvernement.
M. le Président, on entend parler beaucoup
d'emploi et on parle aussi qu'il y aura à peu près plus de 725 000 emplois, à l'intérieur de cinq
ans, qui devront être comblés. On dit également que l'adéquation formation-emploi
est un des grands défis du marché de
l'emploi actuellement. Mais on doit se rappeler, M. le Président, qu'il y a des
emplois de disponibles au Québec. En moyenne, il y a 50 000 postes
qui sont affichés sur le site Placement en ligne d'Emploi-Québec, et rappelons que les deux objectifs du
gouvernement pour l'adéquation formation-emploi sont, premièrement,
qu'il y ait un maximum de travailleurs sur le marché du travail, notamment en
favorisant l'emploi chez les jeunes, chez les immigrants
et chez les travailleurs qui sont expérimentés, deuxièmement, que la
main-d'oeuvre soit qualifiée et puisse répondre aux besoins du marché du
travail.
Mais actuellement que se passe-t-il exactement
avec l'emploi? Aujourd'hui, le 4 mai 2015, quelle est la situation, M. le Président? Et quelle est la
situation, entre les... mais, M. le ministre... La question au ministre, c'est
de savoir exactement quelle est la situation
actuellement, au moment où on se parle, le 4 mai 2015, et quelle est
la situation également entre les temps-pleins, les emplois à temps
plein, et les emplois à temps partiel.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Champlain. Alors, M. le ministre, il reste
3 min 30 s.
M.
Hamad : Merci, M.
le Président. Je me rappelle quand on était à l'opposition, nous posions beaucoup
de questions au ministre des Finances et la ministre déléguée à l'Économie sur
les emplois, et on voyait comment c'était important,
la création d'emplois. Alors, j'y ai pensé que... Et je veux remercier mon
collègue le député de Champlain
de poser la question, parce que
c'est important, les emplois, M. le Président. Et je me souviens... Ça fait quelques mois
qu'on n'a pas eu de question sur l'emploi, et je comprends pourquoi : parce
que ça va bien, et on va atteindre le premier objectif sur l'emploi, M. le
Président. Et, rappelez-vous, nous avons promis que le Québec, le Québec — je
dis bien «le Québec», ce n'est pas le gouvernement du Québec mais le Québec — avec les mesures que nous allons
mettre en place, avec les forces
d'entreprise que le Québec... pensons qu'il va créer 250 000 emplois
sur cinq ans. Alors, 250 000 sur cinq ans, ça fait une moyenne de
50 000 par année.
Et là je prends les statistiques, les mêmes
statistiques où le député de Rousseau utilisait avant. Alors, si on regarde le nombre de travailleurs en
avril 2014, avril 2014, M. le Président, il y avait
4 042 000 Québécois qui travaillaient. Et, en mars 2015 — donc, il en manque un, mois, faire une
année — il y
avait 4 099 000 travailleurs au Québec, M. le Président. Donc, je fais la soustraction des deux
chiffres : il y a 57 000 emplois de plus entre mars 2015 et
avril 2014. 57 000, M. le Président, c'est beaucoup plus que
50 000, c'est à peu près 12 % de plus que l'objectif, et il manque un
mois encore pour finir l'année.
Là, je regarde le
député de Nicolet-Yamaska-Bécancour. Lui, il pense à son chef. Son chef
dit : Oui, il y a des temps-partiels
là-dedans, puis ce n'est pas assez. Bien, ce que je dis à son chef, deuxième
opposition : Ce n'est pas une insulte
aujourd'hui, quelqu'un qui travaille à temps partiel. Parce que, je suis
convaincu, ici, dans la salle, nous connaissons tous quelqu'un qui
travaille à temps partiel par choix. Moi, j'ai un garçon, M. le Président, à la
maison qui travaille à temps partiel parce qu'il fait des
études, puis il est très fier de faire une job à temps partiel. 70 % des
gens qui sont à temps partiel, ils les ont choisis. Et ça fait partie... une
étape à la création de richesse, M. le Président.
Moi,
je ne sais pas, quand je vais chez Canac ou Canac-Marquis, M. le Président, j'en vois un, conseiller, qui me donne les meilleurs conseils, c'est une personne
retraitée qui travaille à temps partiel, parce qu'il a aussi le temps
pour prendre sa retraite puis en même temps il veut travailler. Alors, il y en
a plein.
Ce qui est important, M. le Président, c'est que, dans ces chiffres-là, lorsqu'on... si on compare... Parce que je sais que le chef de deuxième
opposition officielle, il nous sort les statistiques par rapport aux autres
provinces puis le Canada, puis il
revient avec ça souvent. La réponse, M. le Président, c'est : Par rapport
au Canada et à l'Ontario, nos statistiques d'emploi sont excellentes.
Et
donc je vais revenir, M. le Président, parce que la question d'emploi,
normalement c'est le sujet de l'après-midi.
Alors, je vais prendre le temps tantôt pour revenir... d'expliquer, puis
j'attends, bien sûr, des questions de l'opposition sur l'emploi.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. Ça termine le bloc réservé
au parti ministériel. Nous allons passer maintenant aux représentants du deuxième
groupe d'opposition, je crois que c'est M. le député de Nicolet-Bécancour. Vous
avez 16 min 24 s.
• (16 heures) •
M.
Martel : Merci, M. le Président. Bonjour, M. le ministre.
Vous savez, M. le Président, c'est la troisième étude des crédits que je fais avec le ministre, et on
dirait que plus ça va, plus je m'attache. Je trouve que M. le ministre a
des répliques... il a une vision très lucide, mais en même temps très orientée.
Tantôt, je ne pouvais
pas ne pas m'empêcher de penser, quand le ministre faisait allusion à
l'endettement du Québec, qu'il dit qu'il
reprochait un peu au Parti québécois de ne pas se soucier de l'endettement...
Puis il est vraiment convaincu quand
il parle dans cet objectif-là. Moi, je veux juste le rappeler que son parti a
quand même été au pouvoir de 2003 à
2012, et la part d'endettement est assez phénoménale. L'endettement que le
Parti québécois a fait à cette époque-là est assez phénoménal. Mais il n'est jamais trop tard pour avoir une
pensée pour nos enfants puis dire : Écoute, on ne peut pas laisser
le Québec dans cet état-là. Donc, le Parti libéral s'attaque à l'endettement,
et c'est une bonne nouvelle, sincèrement.
Je
veux revenir un petit peu sur les carrefours jeunesse-emploi. Je pense que ça
va être mon intervention la plus dure par rapport à mes... les autres
partis de l'opposition.
Vous savez, en 1994,
le gouvernement du Parti québécois a pris le pouvoir — j'allais
dire à l'époque où le Parti québécois était
un grand parti politique — il a fait une couple de choses intéressantes, notamment pour les
régions, sincèrement. Aujourd'hui, là, on
voit que tout le monde se prononce : Qu'est-ce qu'on doit faire pour les
régions? Bien, le Parti québécois, à l'époque, il avait fait deux
affaires fondamentales, à mon avis : il avait mis en place des carrefours
jeunesse-emploi, les territoires étaient collés un peu sur les circonscriptions
électorales, et il a mis en place les CLD et les CLE par la suite.
Quand le Parti
libéral est arrivé en poste, dernièrement, on a vu ce qu'il a fait par rapport
aux CLD. On a vraiment mis la hache
là-dedans, il y a des endroits où il ne reste pas beaucoup de choses. Et il a
été tenté de faire un peu la même chose avec les carrefours
jeunesse-emploi, mais il s'est ressaisi, un peu comme par rapport à la dette,
puis là il a dit : Wo! Qu'est-ce que je
suis en train de faire à mon Québec? On va replacer ça un petit peu. Donc, il
les a laissés en place, puis je pense
que ça a été une bonne décision. Et je pense que les gens du milieu, du terrain
sont assez satisfaits de l'orientation du ministre.
Moi,
je veux juste questionner le ministre par rapport à l'étude qu'il y a eu de
Raymond Chabot Grant Thornton, qui
disait que... Ils avaient fait une étude d'impact, je ne sais pas si le
ministre a vu cette étude-là, mais ils disaient qu'une des choses les plus positives qu'il y avait des
carrefours jeunesse-emploi, ça avait trait à toutes les mesures de
prévention qu'il y avait, notamment l'aide à
l'entrepreneuriat. Moi, comme ancien directeur général du CLD, je trouvais ça
intéressant, le partenariat, l'aide,
l'échange qu'on pouvait avoir entre les carrefours jeunesse-emploi et les CLD.
Des fois, on avait des jeunes qui pouvaient être au carrefour
jeunesse-emploi, il y avait des liens, ils pouvaient venir nous rencontrer, on
les aidait puis on cultivait cet esprit d'entrepreneuriat dans les territoires
ruraux. Il y avait toute la question de la lutte au décrochage dans les mesures
de prévention et il y avait aussi la stimulation du marché. Je pense qu'une des
actions qu'il y avait, c'était... Je pense
que c'est Place aux jeunes où on invitait un paquet de jeunes qui pouvaient
étudier à l'extérieur, on les amenait
passer une fin de semaine, une ou deux fins de semaine, on les faisait visiter
une couple d'emplois puis on leur disait : Voici, si vous venez
travailler ici, voici le genre d'emploi que vous pouvez avoir.
Dans
la nouvelle mission que vous avez confiée aux carrefours jeunesse-emploi, vous
avez soustrait toutes les mesures de
prévention. Moi, je voulais juste vous demander, M. le ministre, si vous
connaissez l'étude de Grant Thornton que j'ai fait allusion puis
m'expliquer un peu quel était le but d'enlever ces mesures de prévention là.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Hamad : Alors, je comprends que le député de
Nicolet-Yamaska — je
l'écoute attentivement — en 1994, il a voté pour le PQ, puisqu'il dit : C'est
le grand parti dans ce temps-là.
M.
Martel :
...présenté pour eux autres en 2007.
M.
Hamad : Ah! c'est
ça. O.K., c'est pour ça. En 2007, ils n'étaient plus un grand parti, selon
vous? O.K. Non, non, mais c'est parce que c'est...
Le Président (M.
Cousineau) : Répondez à la question.
M.
Hamad : Donc, il
s'est présenté dans le temps où le Parti québécois n'était pas nécessairement
dans ses meilleures... Enfin, ce n'est
pas... c'est un choix personnel, ce n'est pas ça qui est important. Ce qui est
important, M. le Président, c'est pour l'endettement.
D'abord, il
l'a bien dit : Le Parti québécois, il a endetté le Québec énormément, puis
il a raison, M. le Président. Puis,
c'est drôle, celui qui était responsable des grands ministères d'endettement,
c'était son chef. Alors là, il faut faire attention, là, parce que c'est son chef qui était ministre de
l'Éducation, son chef qui était ministre de la Santé, et, on le sait,
ces deux ministères-là font partie grandement de la dette. Mais, enfin, je vais
peut-être...
Et,
2003-2012 — je m'en
viens — M. le
Président, il a oublié une affaire, entre 2003-2012, il y a eu, 2008, la
plus grande crise économique de l'histoire
depuis 1930. On ne se rappelle pas, au Québec, vous savez pourquoi? Parce
qu'on a passé à travers comme jamais. Puis,
selon le premier ministre Landry, il a dit que le Québec, c'est celui qui a le
mieux performé au Canada pour faire face à la crise. Et les gens, ils ne se
rappellent pas qu'il y a eu une crise économique. Demandez aux Américains,
demandez aux gens de l'Ontario, eux autres, ils se rappellent. Pourquoi? Parce
qu'eux autres ont souffert. Nous autres, ce n'était pas le cas.
Mais comment
on a sorti à travers la crise? On a investi dans les infrastructures. C'était
une très belle occasion, on avait des infrastructures vieillissantes,
puis il fallait investir en même temps. Donc, ça nous a aidés de sortir à
travers la crise. Deuxième élément qu'on a
fait, on a fait le Pacte pour l'emploi. Troisième, on a supporté le crédit
d'entreprise pendant cette crise-là. Et moi,
je fie à M. Landry, qui a été élu en 1994, qui était dans les grands
partis dans le temps, et c'est lui
qui dit que le Québec a bien sorti. La différence, c'est juste ça, c'est qu'on
a investi dans les infrastructures, un programme
de 99 milliards de dollars, qui a augmenté la dette aujourd'hui.
Maintenant, on a traversé la crise, il faut revenir à l'équilibre
financier, donc il faut travailler la dette et évidemment le déficit. Ça, c'est
premier élément. C'est important parce que
la crise... En 1994, il n'y a pas eu de crise, là. Il y a eu des petites
crisettes, là, à un moment donné, mais pas une crise. On en a eu une
grosse avec le référendum, mais après ça on s'est stabilisés.
Alors, on
revient maintenant aux forums... aux carrefours jeunesse-emploi. M. le
Président, il parle souvent de CLD,
mais son modèle de CLD aujourd'hui peut marcher encore. Pourquoi? Parce que...
Puis il parle avec expérience, puis
je respecte son expérience, il était D.G. de la MRC puis D.G. du CLD. Il n'y en
avait pas beaucoup dans les CLD au Québec,
quelqu'un qui faisait les deux, en passant. Et aujourd'hui les MRC peuvent
embaucher des gens pour faire la job de
CLD, ce qu'ils faisaient avant. Exemple, la ville de Québec, ils ont embauché le
P.D.G. de la CRE, M. Mario Leblanc. Et, M. Leblanc, premier changement qu'on n'avait pas avant, puis,
je pense, vous allez l'apprécier, c'est qu'actuellement, les services économiques, suite à l'abolition des
CLD, aujourd'hui ils sont capables offrir des services en dehors des
heures du travail, le soir. Et peut-être vous le faisiez chez vous avant, mais,
nous, là, à Québec, c'est nouveau, on n'était pas capables avant avoir des services après 4 h 30. Là, on a des
services aux entrepreneurs après 4 h 30. C'est un exemple. Puis là on a pris le P.D.G. de la CRE puis l'a
engagé pour faire le développement économique. Donc, ce qui est
important, c'est : les structures sont
disparues, mais l'argent est encore là pour faire le développement, pour faire
le développement, faire le développement économique, faire le
développement.
Maintenant, les carrefours jeunesse, travailler
avec les CLD dans des programmes, ça, ça dépend quel carrefour et quel CLD, il faut faire attention, parce que les CLD
n'étaient pas égaux partout. Et je me souviens, quand j'étais ministre du Développement économique, on
regardait les performances des CLD et malheureusement on n'avait pas
tous des bonnes performances. Puis il y avait des parties des CLD qui étaient...
le D.G. de CLD était D.G. de MRC, puis il y en avait qui avaient une autre
structure complètement différente. Mais rien qui empêche aujourd'hui...
Vous avez parlé d'un mot important, le
décrochage scolaire. Aujourd'hui, dans le 15 millions qu'on donne aux carrefours jeunesse-emploi, c'est justement
travailler pour le décrochage scolaire, persévérance scolaire et les
enfants en difficulté. Et l'autre élément,
c'est que, quand il va y avoir des projets locaux... Il comprend très bien
parce que c'est un gars de région,
c'est un gars qui était proche de son monde, il sait très bien que le
carrefour, il est proche du monde. Le forum, c'est loin, c'est une
structure régionale. Le carrefour, c'est dans le coin, sur le terrain, puis
proche de sa clientèle.
Je vais le laisser poser d'autres questions.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Nicolet-Bécancour.
• (16 h 10) •
M.
Martel : Oui. Oui,
mais, dans le fond, c'étaient les mesures de prévention. Mais on va aller un
petit peu plus loin, M. le ministre.
De la façon
que les carrefours jeunesse-emploi fonctionnaient, il y avait, je dirais, une
autonomie presque entière. Maintenant, ce qu'on demande au jeune qui veut avoir un
service de carrefour jeunesse-emploi, on demande au jeune d'aller s'inscrire ou
d'avoir une espèce d'accréditation d'Emploi-Québec, puis ensuite de ça il peut
se présenter au carrefour jeunesse-emploi.
Moi, la
question que j'ai pour le ministre, c'est : Le carrefour jeunesse-emploi, c'est des services. Emploi-Québec, il y a des services, mais il y a
aussi de la bureaucratie. J'essaie de faire le lien. Comment le ministre ou
bien comment le ministère peut augmenter la tâche de son ministère
d'accréditer des gens avant d'aller au carrefour jeunesse-emploi... Comment qu'on peut leur demander d'alourdir le ministère
de cette nouvelle tâche puis en même
temps présenter une structure
puis dire qu'on allège les structures puis on essaie d'être plus efficace? Moi,
sincèrement, de la façon que je vois ça,
c'est qu'on ne rend pas l'organisme plus efficace, là, on augmente vraiment...
Puis on demande aux personnes sur l'assistance sociale de ne pas faire une
démarche mais de faire deux démarches. J'essaie de comprendre le
rationnel de ça, là.
Le
Président (M. Cousineau) : M. le ministre.
M.
Hamad :
M. le Président, j'ai parlé à M. Soulières, à Mme Monique, qui est la
présidente du conseil... Mme Sauvé, Monique Sauvé, et ils sont heureux
dans le cheminement actuel.
En
fait, là, les carrefours, la première entente de 45,5 millions avec les carrefours, ils ont tous signé. Cette entente-là, ce
qu'on leur dit : Vous allez
prioriser la clientèle à l'aide sociale et l'assistance-emploi; ça n'empêche
pas que vous allez faire les autres
choses. Et là on vient en ajouter 20 millions de plus, là on se rend à peu près
à 70 millions aux carrefours jeunesse-emploi. Donc, ce
qu'on leur demande, c'est exactement la même chose qu'on demande à d'autres
organismes. Et je suis certainement sûr qu'il va être d'accord avec moi, il faut avoir une reddition de
comptes, et on veut avoir des gestes posés
qui vont rapporter pour la société. Donc, on établit avec eux les programmes,
dire : Nous autres, on veut prioriser telle clientèle, telle
clientèle.
Là,
on vient en ajouter une autre aussi, c'est la persévérance scolaire, les jeunes
en difficulté, l'entrepreneuriat et la communauté,
on vient de l'ajouter, là, dans 15 millions plus 5, des projets dans la communauté. Là, on
donne un champ beaucoup plus large puis on leur dit : Mais, nous,
là, quand vous allez faire vos comptes à rendre, là, les redditions de comptes, nous autres, pour nous, c'est la
priorité. C'est tout à fait normal lorsqu'on subventionne 70 millions de l'État
pour ces organisations-là, que j'ai confiance. C'est tout à fait normal, il
faut trouver une façon de reddition de comptes.
Pour le rapport
Raymond Chabot Grant Thornton, il faut faire attention que, dans ce rapport-là,
on a juste fait... pris trois CJE, seulement. Alors, il faut faire attention.
C'est bon, mais il y a des choses qu'il faut faire attention dans le...
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député.
M.
Martel :
On est parti, là, de... Puis je salue, là, la décision, puis je sais que vous
croyez aux carrefours, ça paraît quand vous
en parlez, mais mettez-vous à la place des administrateurs des carrefours, là,
ils sont passés d'un état où votre précédent prédécesseur voulait les
abolir à dire : Bien, regardez, vous allez rester en fonction, mais on va
vous demander... Ce n'est pas une reddition
de comptes qu'on demande, c'est vraiment à la personne
qui est sur l'assistance sociale
d'aller chercher une accréditation auprès d'Emploi-Québec avant de se présenter
au carrefour jeunesse-emploi. Moi, j'essaie de voir le rationnel de ça,
M. le ministre, puis j'aimerais ça savoir, parce que ça ne se peut pas que ça
engendre... C'est une tâche qu'Emploi-Québec n'avait pas, vous venez de
rajouter une tâche. Combien ça va coûter, ça, pour le ministère à la fin, là?
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre. Il reste deux minutes.
M.
Hamad :
Bien, c'est... Je comprends la question de mon collègue le député, mais moi,
quand je parle aux carrefours
jeunesse-emploi, Mme Sauvé,
M. Soulières... J'ai même ici des citations, Sonia Noël, D.G. de CJE
Montmorency, Rolande Hébert, présidente
de C.A., CJE Rouyn-Noranda, et j'en ai d'autres, citations. En fait, mois
d'octobre l'année passée, on les a
avisés qu'on s'en vient avec le nouveau mode, donc ils ont eu quelques mois
pour se préparer. Puis c'est important parce
qu'ils ont une bonne expertise, ils
sont proches des jeunes, ils aident les jeunes. Les jeunes aiment ça
aller là, et je pense que, les gens qui sont là, c'est dévoué.
Maintenant, ce qu'il
est important de noter, c'est qu'il faut que toutes les organisations
subventionnées par le gouvernement... Si vous voulez avoir une subvention au gouvernement,
vous avez une reddition de comptes et vous avez à répondre à l'orientation que
le gouvernement donne. Puis, notre orientation, je suis convaincu, je mets au
défi, il n'y a personne qui peut être contre qu'on s'occupe des jeunes à l'aide
sociale, qu'on s'occupe de 200 000 jeunes sans emploi, sans
formation, les gens à l'assistance sociale.
Alors
là, au début, n'importe quel changement qu'on apporte dans la société,
ça fait des remous. Lorsqu'il y
a une
organisation que ça fait 20 ans qu'elle est habituée à un
tel fonctionnement... On n'a pas le choix, M. le Président, il faut qu'on rentre dans les rangs, dans le sens : il y a
reddition de comptes à faire, il y a des priorités à établir. C'est sûr que les gens, au début, ils n'aiment pas ça, mais ils
ont tous signé, ils sont tous embarqués avec une entente. Puis là, en
plus, on va bonifier ça par 20 millions additionnels. Je pense, ils
doivent être heureux, et ce que je sens.
M.
Martel :
Combien de temps qu'il me reste?
Le Président (M.
Cousineau) : Ah! il reste 25 secondes.
M.
Martel : Bien,
regardez, je vais la proposer. Des fois, nos collègues ministériels, ils se cherchent des questions, là, je la répète. Moi, j'aimerais ça savoir combien ça va
coûter, cette mesure-là. Vous rajoutez une tâche à vos employés d'Emploi-Québec.
Puis la deuxième,
c'est : Comment qu'on justifie un deuxième déplacement? Parce que ce n'est
pas la...
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le député de...
M.
Martel :
Un deuxième déplacement pour les assistés sociaux.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Nicolet-Bécancour. Alors, je passe maintenant au groupe
ministériel. Alors, M. le député de Champlain, pour le prochain
20 minutes. Merci.
M.
Auger : Merci, M. le Président. J'aimerais tout simplement que le ministre
puisse revenir sur ma question du bloc
précédent pour nous dresser un portrait de l'emploi, en fait sur la situation
actuelle de l'emploi au Québec, donc, si c'est possible, M. le ministre,
de continuer notre réponse que nous avions entamée précédemment.
M.
Hamad : Oui. De
poursuivre là-dessus, oui.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
M.
Hamad : En fait,
j'ai quelques statistiques intéressantes. Et je me souviens quand on était à l'opposition,
on demandait au député de
Rousseau, dans le temps ministre des Finances,
de l'Économie, de nous donner ces statistiques-là puis on avait de misère un peu de s'entendre sur les chiffres. Mais,
les mêmes chiffres que le député de Rousseau, il utilise, c'est important, revenir là-dessus. Et, je me souviens, on a
passé des heures et des heures avec le député de Rousseau.
En 2014, M. le Président, lors des premiers mois
de 2014, ça veut dire janvier, février, mars, avril, il y a eu
30 000 emplois de perdus. Ça, ce n'est pas moi, M. le Président,
c'est les statistiques.
L'autre
élément qui est intéressant maintenant, soyons dans le positif, oublions le
passé, là, parlons d'avenir, c'est les deux... pour les deux... deuxième
mois consécutif, le taux d'emploi chez les 15-64 a atteint, au mois de mars, un
sommet historique de 72,8 %. Et ça,
c'est important, M. le Président, parce que ce chiffre-là, en général, il est
en déclin au Québec, et c'est ça qui
fait notre grand défi démographique, parce que, ce chiffre-là, plus qu'il
monte, plus l'économie va mieux et
plus on a un potentiel de main-d'oeuvre qui va répondre à la croissance
économique et, évidemment, va répondre à l'avancement du Québec.
Alors, M. le
Président, je regarde ici, par exemple, la Capitale-Nationale. Juste la
Capitale-Nationale, dans le... l'emploi
a augmenté, M. le Président, de 11 000 emplois, et le taux de chômage
a connu une baisse de 0,3 %, se situant maintenant à 5,5 % par rapport à la moyenne des trois mois qui se
termine en décembre 2014. Si on compare, en décembre 2014 il y a une diminution du taux de chômage, il y a
11 000 emplois de différent par rapport à il y a un an, M. le
Président. Ça, c'est la Capitale-Nationale.
Si on compare
maintenant au Canada, parce que je sais que le deuxième chef de l'opposition,
il en parle souvent, mais il ne voit
pas ces chiffres-là... J'avais aimé ça que Christian Dubé, lui, rappelle ces
chiffres-là... ou Gérard Deltell, ou Maud Cohen, ou Mme Anglade, ou
Mme Daneault, ou Brigitte Legault. Et là j'en ai, des noms, monsieur... et
de plus en plus. Plus qu'on avance, plus
qu'on en a, des noms, ça ajoute un après l'autre. Le dernier, c'est Gérard
Deltell. Alors, on revient là-dessus,
parce que tout ce monde-là, ils étaient bons, M. le Président, ils avaient des
compétences. En termes économiques, je me souviens, c'est M. Dubé
qui nous a aidés, dans le temps, lorsqu'on discutait avec le député de Rousseau. Alors, si on regarde ici, on regarde le
premier trimestre 2015, mais il y a eu une création nette de
63 000 emplois au Canada,
63 000 emplois au Canada, 38 000 au Québec. Alors, M. le
Président, le Québec a contribué à 60 % des emplois dans tout le
Canada, 60 % des emplois créés. Quand on regarde la population, M. le
Président, c'est 23 %. On a participé à
la création de 60 000 emplois. Je suis convaincu, si j'avais Christian
Dubé ici, bien, il comprendrait ça très rapidement. Même, je n'ai même
pas besoin de lui dire parce qu'il le sait. Gérard Deltell, il va le savoir
aussi.
Alors, si je
continue après pour être encore plus précis, M. le Président... Et là j'ai
d'autres chiffres. Il y en avait par
rapport à l'Ontario, je vais les trouver dans deux secondes, mais je vais
parler d'autres chiffres en attendant. En mars dernier, M. le Président, pas moins de 13 800 emplois à temps
plein ont été créés, 13 800, M. le Président, en mois de mars. Et
on constate, M. le Président, que les travailleurs à temps partiel le font
volontairement dans la majorité des cas, c'est 76 % des travailleurs qu'on
a qui veulent aller volontairement pour travailler là-dessus.
• (16 h 20) •
Si on compare à l'Ontario, M. le Président, sur
la création d'emplois... à l'Ontario parce que, dans le fond, c'est notre
partenaire, l'Ontario, mais c'est notre comparable aussi, parce qu'on suit
l'économie, c'est une économie différente, un peu différente, mais quand même,
lorsqu'on voit les créations d'emplois, on regarde avec l'Ontario. Et l'Ontario, M. le Président, c'est... On a dit, nous
autres : Entre avril 2014 et mars 2015, il y a une création de
57 000 emplois, c'est-à-dire on
était à 4 042 000 et aujourd'hui on est 4 099 000. M. le
Président, jamais, jamais dans l'histoire
du Québec il n'y a eu autant de personnes sur le marché du travail, jamais dans
toute l'histoire du Québec, c'est la première
fois où nous allons atteindre 4 099 000. L'Ontario, M. le Président,
la variation, les emplois, l'Ontario, entre avril 2014 et mars 2015 — c'est les mêmes mois — il y a eu 25 000 emplois.
C'est-à-dire que le Québec, M. le Président, a créé deux fois plus d'emplois que l'Ontario, c'est deux fois plus
d'emplois que l'Ontario malgré que l'Ontario, M. le Président, ça représente une fois et trois quarts
de plus que le Québec, c'est-à-dire il y a 4 millions au Québec, il y a à
peu près 7 millions de personnes sur le marché de l'emploi dans l'Ontario.
Donc, on a créé deux fois plus d'emplois. Et, comme j'ai dit, c'est 60 %
ce que... le Canada.
L'autre
élément, M. le Président... Puis, je me rappelle, le deuxième chef de
l'opposition, en l'absence de Christian Dubé, des fois il nous parle des temps-partiels. Puis je vais vous dire
que l'Ontario, M. le Président, ils ont perdu... temps plein, ils ont
perdu des emplois à temps plein en Ontario, M. le Président, il y a moins
5 000 jobs à temps plein en Ontario de
mars 2015... avril 2014 à mars 2015. Le Québec, M. le Président,
il a créé quand même 20 000 emplois à temps plein. Donc, encore une fois, 20 000 de plus.
L'Ontario, c'est moins 5 000. Si on prend les emplois à temps partiel,
bien, le Québec a créé 37 000 emplois à temps partiel, l'Ontario a
créé 30 000 à temps partiel. Et on regarde dans le Canada, le Canada, dans
l'ensemble, c'est 39 000.
Donc, on
voit, M. le Président, la différence, la performance du marché de l'emploi au
Québec. Quand même, on peut être fiers, c'est 57 000 emplois.
Puis, à chaque fois que vous créez des emplois, évidemment vous contribuez à
augmenter le PIB, puis on crée à augmenter le PIB par habitant, ce qui améliore
le positionnement du Québec par rapport au Canada. C'est la question de M. le deuxième chef de
l'opposition. Et Christian Dubé connaît ça, M. le Président, mais, que voulez-vous, M. Dubé, il n'est plus
là. Puis M. Deltell en parlait un peu, mais, que voulez-vous, il n'est
plus là, M. Deltell. Mais Maud Cohen
connaît ça, c'est... que voulez-vous, M. le Président, elle n'est plus là, elle
aussi. Anglade, Mme Anglade à
Montréal International aujourd'hui, bien, elle connaissait les chiffres,
aujourd'hui elle en parle elle-même, quand
elle parle de Montréal, elle parle d'emploi, mais, que voulez-vous, elle est
partie. Del Torchio, qui était attaché de presse de M. Legault, le deuxième chef de l'opposition, bien, il en
parlait, puis là, bien, que voulez-vous, M. le Président, ils ne sont
plus là.
Alors, on
continue. Alors, voilà des chiffres intéressants, M. le Président, mais... Et
j'avais un tableau. Ça, c'est un tableau intéressant, là, c'est
éducatif, M. le Président, on peut l'utiliser, c'est l'évolution de l'emploi au
Québec. Et là je m'adresse au député de
Saint-Jean. J'en ai parlé assez, de la CAQ, on va parler un peu du PQ, M. le Président.
Regardez la courbe ici, là, le bleu,
évidemment c'est le PQ, puis, regardez, ils ont commencé ici, ils ont été élus
ici, voici ce qu'ils ont fait, là.
C'est du dégringolade terrible, M. le Président. Si vous descendez une piste de
ski, là, ça va prendre toute une vitesse pour descendre, c'est quasiment voler avec un Boeing 747 en
descendant. Flang! En bas, les emplois! Puis on discutait avec le député de Rousseau pour expliquer tout ça,
puis, non, non, il y a une création d'emplois. À la fin, vous savez, le
PQ a reconnu qu'ils se sont trompés de beaucoup, mais c'est ça.
Là, regardez,
M. le Président, après — ça, c'est juste pour vous, je sais que vous ne le voyez pas
de loin, vous avez des bons yeux
pareil — ça,
c'est... mais là c'est l'élection du gouvernement libéral. Ça, Christian Dubé,
vous n'avez pas besoin de
l'expliquer, il sait ça. Alors là, vous montez ici, mois d'avril 2014,
regardez, regardez, là, ça monte, là. Puis regardez ça ici, après, là. Donc, on a regagné les emplois perdus par l'ancien
gouvernement, hein, on voit clair, on a gagné les emplois perdus, puis
on est allés chercher plus d'emplois. Puis ça, là, c'est juste un an, M. le
Président, juste une année. Là, piste de ski
en descendant ici pour l'emploi de... le PQ ici. Puis on disait qu'on s'est trompé de beaucoup. Je comprends, regardez ça, ça n'a
pas de bon sens! Puis là on recommence à monter tranquillement, tranquillement,
regardez ici, là, puis à la fin c'est 57 000 emplois. Ça, vous montrez ça à
Christian Dubé, il comprend facilement, il n'a plus besoin de questions,
là, là-dessus, là, facile. Gérard Deltell, pas de problème, mais...
Alors, c'est
ça qui arrive comme bilan de l'emploi, M. le Président. C'est un bon tableau.
Vous voyez, là, ce n'est pas
compliqué, visuel, là, il n'y a pas besoin de regarder les chiffres, là. Ça
ici, là, c'est la période de ski, pente de ski en descendant, là, puis là, ici, on remonte, on
remonte puis on dépasse. Alors, ça, c'est le résultat, M. le Président, sur
les emplois au Québec.
Donc, M. le
Président, je reviens aussi... Et, dites-moi, M. le Président, là, une année
d'austérité... On va prendre l'expression
de certains, là, qui n'arrêtent pas de dire : Ah! c'est l'austérité.
Expliquez-moi donc ça, une année d'austérité où vous avez créé 57 000 emplois. Ça, c'est du monde, là,
c'est... Derrière le chiffre 57, il y a des familles, il y a des
gens, M. le Président, qui ont trouvé un emploi. Dans une année, 57 000,
M. le Président, sur 4 millions quelques, ça, c'est l'austérité, M. le Président? C'est l'austérité,
d'investir 10 milliards de dollars dans les infrastructures? Est-ce que
c'est l'austérité, ça, M. le Président? Savez-vous que les investissements en
infrastructures aujourd'hui, dans une période d'austérité,
là, dépassent largement ce que l'ancien gouvernement que le député de
Nicolet-Yamasaka trouvait bon en 2002... dépassent largement les
investissements en infrastructures en 2001, 2002, 2003? Ça, c'est l'austérité,
M. le Président? Alors, si on appelle ça l'austérité, je ne sais pas, là, il y
a un problème de synonyme là-dedans.
57 000 emplois,
je reviens à mon tableau, M. le Président. Vous vous rappelez? Ça ici, c'est la
pente de ski en descendant, puis ça presse, puis là on reprend, on
reprend. Puis, vous avez vu, maintenant ce qu'on a besoin, M. le Président,
pour cette courbe-là, là, c'est de trouver ici, là, la main-d'oeuvre nécessaire
pour répondre aux demandes d'emploi. Si vous
voyez partout «Nous embauchons», là, ce n'est pas une marque de compagnie,
c'est un besoin d'entreprise pour des travailleurs. Voilà.
Le Président (M. St-Denis) : Alors,
merci, M. le ministre. M. le député de Champlain.
M. Auger : Ça fait le tour de mes
questions, ça fait le tour du portrait.
Le Président (M. St-Denis) : Alors,
je reconnaîtrais maintenant M. le député de Pontiac pour...
M. Fortin (Pontiac) : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. St-Denis) : Il vous
reste huit minutes à peu près.
M. Fortin
(Pontiac) : Alors, merci, M. le Président. Je vais poser ma question,
je suis certain que le ministre pourra compléter par après, s'il le
faut. Je salue mes collègues. Je vais commencer par une politesse élémentaire,
saluer mes collègues de l'opposition, du
parti ministériel, le ministre et toute son équipe du ministère et des
différents organismes qui sont avec nous aujourd'hui.
Évidemment,
je pense que tout le monde a compris, là, à l'écoute des dernières remarques du
ministère, qu'on est ici pour parler
d'emploi aujourd'hui, que c'est carrément un sujet qui est dans sa cour à lui
mais que c'est également un thème récurrent à travers l'action
gouvernementale qu'on a vue au cours de la dernière année, parce que, même si
le ministre nous dit que ça fait longtemps
qu'il n'a pas eu de question sur l'emploi, je vais vous dire qu'à notre
participation à tous à l'étude des crédits
budgétaires on a entendu parler de l'emploi aux crédits du Conseil du trésor,
on a entendu parler de l'emploi aux crédits du ministère des Finances...
Et d'ailleurs j'en profite pour dire au ministre que son ami Christian Dubé était à l'étude de crédits du ministère des
Finances quand on a parlé de la Caisse de dépôt et placement. On en a
parlé à l'étude des
crédits budgétaires jeunesse du premier ministre également, le député de
Saint-Jean y était. On en a parlé aux crédits budgétaires de la ministre
de l'Immigration. Évidemment, on a parlé de son plan pour attirer une
immigration formée, une immigration jeune,
une immigration francophone, une immigration qui est prête à contribuer et à
intégrer le marché de l'emploi rapidement,
et ce, non seulement à Montréal, mais également dans l'ensemble de nos régions.
Et je n'en ai aucun doute qu'on en a
parlé aux crédits du ministère de l'Éducation, même si je n'y étais pas,
lorsqu'on a traité de toute la question de la formation, et on en parle
encore aujourd'hui.
Et donc, si on en a
tant parlé, c'est parce que, comme je disais, il y a une réalisation commune de
la part de notre gouvernement et une volonté de travailler ensemble de tous les
différents acteurs, parce que, comme on l'a dit, il y aura 725 000 emplois à combler au cours des cinq
prochaines années, y compris les 57 000 emplois auxquels
faisait référence le ministre, parce que, dans 15 ans, il y aura 5 %
de moins de Québécois qui seront sur le marché du travail simplement dû à notre... à leur situation, la
situation de notre démographie québécoise, parce qu'il y a, en ce
moment, 200 000 jeunes qui ne sont
ni en emploi ni en formation et, comme le disait le collègue de Champlain,
qu'il y a, de façon présente mais de
façon habituelle, 50 000 postes déjà affichés sur le site
d'Emploi-Québec. Et donc le ministre connaît bien ces chiffres-là, ils viennent de son ministère,
ils viennent d'Emploi-Québec, et c'est eux, M. le Président, qui
établissent les prévisions d'emploi pour la
population, pour les entreprises, pour les organismes et qui nous disent par
région, qui nous disent par secteur
d'activité où vont être ces emplois-là, donc qui disent aux gens, qu'ils soient
jeunes, qu'ils soient moins jeunes,
où se faire former, quoi étudier. Et donc je me mets dans la peau de quelqu'un
qui est en recherche d'emploi, je me mets
dans la peau de quelqu'un qui est jeune, qui est à se demander où étudier, en
quoi étudier, vers quelle direction aller, et ça, c'est de l'information
qui est extrêmement importante pour ces gens-là.
Alors,
je vais demander au ministre de nous dire, pour ces gens-là, comment
peuvent-ils savoir exactement où sont ces secteurs-là, où se renseigner,
où avoir l'information sur le marché du travail dans les secteurs qui les
intéressent.
• (16 h 30) •
M.
Hamad : Merci pour mon collègue qui travaille très fort avec
notre collègue le ministre des Finances. Et, quand il disait qu'on a parlé de l'emploi, il voulait
dire qu'on a parlé de notre côté de l'emploi, et les ministères, les
Finances et le Trésor, l'Éducation et ici, Emploi, Solidarité.
Alors, M. le
Président, moi, c'est un chiffre qui me frappe beaucoup, là, quand on prévoit,
d'ici trois ans, qu'il y a
725 000 emplois à combler, c'est beaucoup, là, mais c'est un chiffre
réaliste, c'est des études qui ont été faites au ministère, qui
démontrent vraiment les besoins. 725 000, M. le Président, on a
4 099 000, actuellement, Québécois qui
sont sur le marché du travail. Alors, imaginez l'importance de ces chiffres-là.
Et, si on va plus loin, d'ici cinq ans, en 2022, M. le Président, on prévoit 1,4 million de postes qui seront
à pourvoir au Québec. Évidemment, ces postes-là tiennent compte des départs à la retraite, le
vieillissement de la population, qui est un grand défi, mais aussi les besoins
du marché du travail. Et aussi on
estime aussi que le taux de chômage, il va aussi baisser, M. le Président.
Actuellement, il est à 7,7 %, mais évidemment on prévoit une baisse...
7,7 % qui était en 2014, 7,6 %, 7,5 %, je pense, cette année,
puis on prévoit probablement une baisse de
taux de chômage. Mais toutes ces bonnes données là, M. le Président, il faut
quand même travailler pour combler ces postes-là, parce que c'est le
grand défi, puis mon collègue, comme adjoint au ministre des Finances, connaît
très bien ce défi financier aussi, et défi majeur.
Alors,
je donne un exemple, M. le Président, c'est important pour ceux qui nous
écoutent, les 350 000 qui nous écoutent
aujourd'hui, c'est que l'emploi devrait être en hausse dans les grandes
majorités des 33 industries au Québec. La croissance se concentrera
du côté des services, un domaine qui apportera 183 000 nouveaux
emplois, soit la grande majorité des emplois
qui seront créés, M. le Président, 183 000 emplois. Et là je vais
donner quelques exemples ici. Secteur d'activité matériel de transport,
là, les appellations d'emploi sont disponibles, M. le Président. Ça, c'est
ingénieur, ingénieure en aérospatiale.
Origine du besoin de main-d'oeuvre, c'est croissance de l'emploi dans le
secteur de l'aéronautique, puis le niveau de compétence, c'est un
professionnel. On peut parler de technique, les machines, électromécanicien,
électromécanicienne, ça, c'est croissant dans le secteur d'activité :
rareté de nombre de diplômés. Ça, c'est des techniques.
Transport et entreposage, mécanicien, mécanicienne d'autobus et des camions, ça
aussi, c'est une croissance dans le secteur d'activité, départs à la
retraite, par exemple... dû aux départs à la retraite, on a des techniques dans
ce domaine-là. Services professionnels, scientifiques et techniques, designers
graphiques, ça, l'origine, là, de besoins de main-d'oeuvre,
c'est à cause de demandes de main-d'oeuvre élevées, notamment dans le secteur
des jeux vidéo et par la création de sites Web.
Là,
on voit ici, M. le Président, les besoins du marché viennent de croissance de
l'emploi dans certains secteurs, croissance des secteurs d'activité
comme la rareté du nombre de diplômés, parce qu'il en manque, des diplômes,
puis l'autre élément, c'est croissance
aussi... demandes des départs à la retraite, puis l'autre élément, M. le
Président, c'est la demande élevée dans des secteurs d'activité. Donc,
au Québec, on a des secteurs en croissance, on a des secteurs où il y a des départs à la retraite puis on a des
secteurs où il en manque, des
diplômés, donc on ne fournit pas assez de diplômés.
Alors,
tout ça, c'est notre défi, M. le
Président, de combler ces lacunes-là
puis essayer de... lacunes ou des défis, parce que, les départs à la retraite, on a un défi. Et, l'autre élément,
je reviens là-dessus, M. le
Président, lorsqu'on regarde
le taux d'activité — et
M. le président me dit de terminer là-dessus, alors je voudrais
terminer — le
taux d'activité et taux d'emploi de 15-64, c'est notre grand défi. Il
est en déclin ici pendant qu'il est en croissance en Ontario et au Canada.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le ministre. Alors, je suis prêt maintenant
à reconnaître le député de Saint-Jean
pour 26 minutes. M. le député.
M.
Turcotte :
Merci, M. le Président. Donc, j'aimerais revenir sur les carrefours
jeunesse-emploi. J'aimerais savoir, de la
part du ministre : Les 200 000 jeunes que le gouvernement
veut aider à retourner en emploi, est-ce qu'ils devront eux aussi passer par les centres locaux d'emploi, donc
d'avoir leur CP-12, leur indice d'employabilité, pour avoir le droit et le privilège
d'avoir les recours des services de leurs carrefours jeunesse-emploi? Parce que ça va prendre du monde. En même temps, le ministre sait que son prédécesseur a fermé plusieurs centres locaux d'emploi. Je pourrais vous parler de Saint-Rémi, Contrecoeur. En Montérégie, là, on
parle de fermeture de trois centres
locaux d'emploi. Ailleurs
aussi, dans la circonscription de ma
collègue de Pointe-aux-Trembles aussi, une fermeture d'un centre local d'emploi. Donc, ça prend des gens, ça prend des effectifs. Comment le ministre
peut assurer que les jeunes qui font le choix de retourner en emploi ou de retourner aux études vont pouvoir avoir le
service rapidement quand on sait qu'il y a de moins en moins d'agents
dans les centres locaux d'emploi, que les gens ne peuvent pas rencontrer un
agent directement ou très peu? Dans ma circonscription,
à Saint-Jean, on ne peut pas rencontrer... Il faut se rendre à
Longueuil, là, leur dossier est à Longueuil. Dans certains cas, il y a
des listes d'attente ou ça prend quelques jours avant de pouvoir rencontrer un
agent.
Comment
le ministre peut nous assurer que ce fonctionnement-là va
fonctionner et que ça n'augmentera pas les délais pour les jeunes qui ont le courage de décider de retourner aux études ou de
retourner en emploi?
Le
Président (M. Cousineau)
: M.
le ministre.
M.
Hamad : Très bonne question, M. le
Président. Il y a une partie de la question, son collègue député de Rimouski
l'a posée. La recherchiste, probablement, elle a donné la même question aux deux collègues. Et, pour la
CLE...
Une
voix
: ...
M.
Hamad : Ça fait changement. Oui, mais c'est préparé par
la recherchiste. Alors, c'est... On revient à... Les deux questions... En fait, le nombre d'employés
dans les CLE ne sont pas diminués. Ça,
c'est... le député de Rimouski a posé la
même question. 2013-2014, c'est 2 655; 2014-2015, 2 672.
Maintenant, le 200 000 qui sont là, c'est... Évidemment, il y a plusieurs actions. Il n'y a pas juste une
action à poser. Premièrement, il faut les
ramener aux études. Ça, c'est le décrochage scolaire, la persévérance. Il peut
y avoir des enfants ou des jeunes en
difficulté. Alors, ça, ça fait partie de 200 000, parce qu'ils ne sont pas
capables d'étudier, ils ne sont pas capables de travailler, donc ils
sont en difficulté.
Alors, il y a plein de programmes. Il
n'y a pas juste, en passant, Emploi-Québec, il n'y a pas juste les CLE,
mais il y a tout l'ensemble de services
offerts, c'est-à-dire carrefours
jeunesse-emploi, les CLE aussi, puis là je viens de dire qu'il n'y a pas de diminution, donc vont pouvoir
continuer à donner des services. Si jamais ces jeunes-là tombent sur l'aide sociale, malheureusement, sur l'aide de
dernier recours, là on a Objectif
emploi où on va s'occuper de ces jeunes-là, et là il y a un programme, avec les budgets, qu'on va
prendre soin de ces jeunes-là pour les ramener soit aux études soit sur le marché de travail. Ça, c'est un autre
programme. Donc là, on a les CLE avec toute l'offre de services que nous
avons, soit en solidarité, soit en emploi. En emploi, on a 788 millions de
dollars, 788, plus 2,9 milliards en solidarité pour aider ces gens-là.
Donc,
finalement, là, c'est plein de portes, d'aide qu'on peut
amener à ces gens-là, et évidemment ça devrait être une priorité pour nous. Et la chance de récupérer ces gens-là, elle est
bonne. Il s'agit juste de les comprendre et savoir dans quelle situation... Moi, je me rappelle, il y
avait un programme, à Montréal, qui est très intéressant, où on prenait des
jeunes décrocheurs, ces jeunes-là qui
n'aimaient pas l'école, ils ne fittaient pas dans le système de l'école... Mais
ces gens-là, c'étaient des artistes,
puis ils avaient un sens de création incroyable. Lorsqu'on les amenait dans le
domaine de création, ils devenaient
les meilleurs concepteurs de jeux vidéo, ou de sites Web, ou d'autres éléments
de créativité. Alors, c'est ça, l'objectif, c'est travailler avec les
jeunes pour trouver leurs chemins, pour les aider, soit la formation soit
l'emploi ou la préparation à l'emploi.
• (16 h 40) •
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte : Tantôt,
le ministre a dit : Les jeunes aiment ça aller là, en
parlant des carrefours jeunesse-emploi,
et il a tout à fait raison. Et il est
prouvé et il est démontré que les carrefours
jeunesse-emploi, par eux-mêmes,
attirent beaucoup de jeunes, ce que malheureusement les centres locaux d'emploi ont plus de difficultés. Peut-être
que c'est parce que, bon, ça a
une apparence un peu plus administrative, puis les jeunes, peut-être,
se sentent moins cadrés dans un cadre plus administratif.
Je comprends que le ministre
dit que, bon, dans les 200 000, ce ne sont pas juste des jeunes qui vont
avoir l'employabilité directement, ça peut être des jeunes qui vont retourner aux études, etc. Je comprends aussi, précédemment, que le ministre nous a parlé que, du 15 millions
de dollars qui va aider les jeunes dans des programmes, bon, il y a l'employabilité, il y a l'entrepreneuriat puis il y a
aussi le décrochage scolaire. Je
comprends tout ça. Donc, est-ce que je comprends... Et là c'est la question : Ces jeunes-là qui vont vouloir retourner aux études et avoir de l'aide,
dans l'enveloppe du 15 millions qui est maintenant dévolue aux carrefours
jeunesse-emploi, est-ce qu'ils devront passer par le centre local d'emploi ou
non, parce qu'ils veulent retourner aux études, par exemple?
Eux
vont avoir le droit de passer directement par leurs carrefours jeunesse-emploi,
mais en même temps un jeune qui,
lui, désire vouloir retourner... d'abord
se trouver un emploi, lui, il devra avoir passé préalablement par son centre
local d'emploi pour avoir son CP-12 et son indice d'employabilité, donc
c'est-à-dire son chiffre puis son code-barres.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Hamad :
En fait, la réponse est plus large, là. Il y a plusieurs services qui sont
offerts aux jeunes. Il y a carrefours jeunesse-emploi, mais il y a aussi les
CLE. Et d'ailleurs, un des problèmes qu'on avait avec les carrefours avant, on
n'avait pas de reddition de comptes claire, donc on n'avait pas des
statistiques très détaillées...
Une voix :
...
M.
Hamad : Vous n'êtes
pas d'accord?
Une voix : ...
M.
Hamad : Non, O.K.
Bien, on va demander au sous-ministre d'expliquer puis voir où sont les points
de désaccord.
M.
Turcotte : Bien, M.
le Président, c'est parce que, quand même, les carrefours jeunesse-emploi ont
payé beaucoup d'argent, avec Emploi-Québec,
pour faire un système informatique pour gérer ces demandes-là à la
demande du ministère. Donc, je comprends,
mais, moi, ma question est claire : Est-ce que les jeunes qui veulent
retourner aux études, dans le
programme, là, qui va être mis en place, dans le 15 millions, eux vont
avoir le droit de passer directement par leurs carrefours jeunesse-emploi, contrairement aux jeunes qui veulent
retourner... pas retourner, mais se trouver un emploi, eux vont devoir
obligatoirement passer par leur centre local d'emploi?
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
M.
Turcotte :
C'est quoi, la différence entre quelqu'un qui veut retourner aux études ou
quelqu'un qui veut se trouver un emploi?
M.
Hamad :
Je vais laisser le sous-ministre parler de reddition de comptes puis répondre
au député, parce que c'est une question d'opérationnel. J'aime mieux
qu'il donne la réponse directe.
Le Président (M. Cousineau) :
Ça va? Alors, M. le sous-ministre, M. Matte.
M. Matte
(Bernard J.) : Merci, M. le Président. Tout d'abord, le financement de
45 millions était donné par le passé selon un mode qu'on appelle un
mode de mission globale, c'est-à-dire que c'est un mode où on subventionne... Et le CJE avait la totale liberté de faire les
actions, il n'avait aucune obligation de nous transmettre ne serait-ce que
le numéro d'assurance sociale du participant. Ce qui fait en sorte que, comme
c'est une mesure qui est en bonne partie financée
par des fonds fédéraux, je dirais, en bonne partie, au niveau de la
participation, on était dans l'impossibilité de déterminer si ce client-là avait été servi soit par des fonds fédéraux
ou des fonds provinciaux. Donc, il a fallu changer cette mécanique-là.
On a
entrepris avec les CJE, suite à de très longues négociations, un processus de
mise sur pied d'un mécanisme qui
viendrait correspondre au processus de mission globale. Compte tenu du
changement de cap, on passe maintenant par ententes de service avec les CJE, ce qui est loin d'être nouveau. Les
ententes de service, c'est le mode de fonctionnement avec près de 400 organismes qui oeuvrent dans
le domaine de l'employabilité au Québec, là. Ce n'est pas une
révolution, qu'est-ce qu'on a fait là, on a juste appliqué aux CJE la même façon
de travailler qu'avec les autres organismes.
Ce que ça
implique, ça implique qu'en utilisant nos systèmes actuels, même pas besoin
d'en créer un, la personne fait sa reddition de comptes en inscrivant le
client. Alors, automatiquement, ça répond à la reddition de comptes du
gouvernement fédéral, du gouvernement provincial et de l'ensemble de notre
reddition de comptes au ministère.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le sous-ministre. Monsieur...
Une voix : ...
Le Président (M. Cousineau) :
Oui, M. le ministre.
M.
Hamad :
...M. le Président. Il sait très bien, mais c'est bon de le dire, les CJE, là,
ce n'est pas le gouvernement, là.
C'est des organisations indépendantes avec un conseil d'administration, qui rendent des services, et, ces services-là, évidemment,
pour les rendre, il faut avoir des critères, et on l'établit. Mais les CJE, ils
font un travail exceptionnel, tout le monde le reconnaît, mais ce n'est
pas l'unique solution pour amener... et se battre contre la persévérance
scolaire. Je pense que c'est un combat de société, combat des commissions
scolaires, des parents, des gouvernements.
Alors là, il y a plusieurs mesures. Ce qui est
important, c'est avoir plusieurs mesures qui répondent à des cas particuliers. Des fois, c'est le CJE, la porte
d'entrée, des fois, c'est la CLE. Des fois, il y a d'autres organismes.
Tantôt, on parlait de l'organisme qui est à Joliette,
ce n'est pas un CJE, cet organisme-là, mais il aide les jeunes à retourner sur
le marché du travail. Alors, on a plein d'exemples.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte : Merci, M. le Président, mais je n'ai toujours pas de réponse. Le
jeune qui veut retourner aux études et qui veut se prévaloir du 15 millions
qui est à la disposition dans les carrefours jeunesse-emploi suite à l'annonce que le ministre a faite, lui, est-ce qu'il va pouvoir utiliser... passer directement par son carrefour
jeunesse-emploi et avoir de
l'aide ou il va devoir passer par le centre local d'emploi comme un jeune qui
cherche un emploi, qui, lui, ne pourra plus passer directement
par son carrefour jeunesse-emploi parce que ça lui prend son CP-12 puis son
indice d'employabilité?
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre. Oui, M. le sous-ministre.
M. Matte (Bernard J.) : Le SAJ gère ses propres budgets. Les ententes ne
sont pas définies encore concrètement, on
va voir. C'est sûr qu'on pourra avoir une harmonisation avec le SAJ. Cependant,
il faut se rappeler que les CJE ont toujours
la possibilité de l'autorecrutement, là. Ça demeure, que ce soit pour les
mesures d'emploi que pour les mesures du SAJ. Maintenant, les modalités seront à déterminer avec le SAJ, là, pour
être annoncées sur le comment. Maintenant, ce qu'on va viser, c'est la
simplicité pour tout le monde.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte :
Merci beaucoup, M. le Président. Je comprends qu'on... Peut-être qu'on aura
plus de réponses l'année prochaine, quand il y aura une première année
d'application, parce que, jusqu'à maintenant, ce n'est pas tout à fait clair.
Mais disons qu'on aura du plaisir l'année prochaine.
On
voit qu'il y a une baisse de 21 millions dans les mesures d'aide à
l'emploi, une diminution de 94 millions de dollars dans les mesures d'aide financière dans le ministère du
ministre. Le ministre aime rappeler, bon, ce qu'il a été d'une séance de
crédits à l'autre, mais là je vais lui dire, là : Ça, c'est un
copier-coller de l'étude des crédits de lutte à la pauvreté. Ça fait que le ministre n'aura pas besoin de le répéter. Donc,
lors de cette étude de crédits, le ministre a affirmé que «le moment est venu d'intensifier notre
accompagnement offert aux personnes qui présentent une première demande
au programme d'aide sociale et d'adapter les services aux besoins particuliers
de la clientèle». Je comprends ça, c'est un but
noble, mais en même temps je vous rappelle : Baisse de 21 millions
dans les mesures d'aide à l'emploi, une diminution de 94 millions
dans les mesures d'aide financière du même ministère.
J'ai
aussi dans ma revue de presse — le ministre aime rappeler la revue de presse — une citation du ministre qui dit : «Les Québécois devront se résigner à
recevoir des services de moindre qualité en raison de la "rigueur
budgétaire..."» Ça explique un
peu plus de choses, là. On a moins d'argent, on veut en faire plus, mais en même
temps il va falloir que les Québécois s'habituent à avoir des services
de moindre qualité.
Avec
Objectif emploi, le ministre annonce 20 millions sur cinq ans pour un
parcours, pour s'assurer que, bon, les gens
qui font la première demande à l'aide sociale soient accompagnés, pour faire en
sorte qu'on réduise le nombre de personnes à l'aide sociale. Est-ce que
cette mesure-là, Objectif emploi, va être gérée à l'interne, par des
intervenants dans les centres locaux d'emploi ou par des ressources externes?
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Hamad : Il y a plusieurs volets à sa question, M. le
Président. Je vais essayer de répondre à la dernière, puis, en revenant, le 20 millions, en passant, ils ne
sont pas dans les crédits, ils sont ajoutés. Donc, aujourd'hui, parce que
c'est les crédits... Donc, 20 ans sur
cinq ans sont ajoutés, sont gérés par le ministère dans le programme Objectif
emploi. Il faut dire aussi qu'on a
ajouté 123 millions dans le budget aussi, qui est ajouté dans le budget,
dans les crédits, c'est additionnel, c'est de l'argent de plus.
Dans les diminutions
des budgets, là, dans les mesures d'emploi, globalement c'est 1,9 % de
moins, c'est juste 1,9 % de moins dans l'ensemble. Il y a des raisons pour
ça. Par exemple, c'est la diminution de la clientèle avec l'entente avec le fédéral. Il ne faut pas oublier
que nous recevons... il y a une entente avec le fédéral, nous recevons
de l'argent pour servir la clientèle. Si la clientèle baisse, le montant
d'argent reçu par le fédéral baisse. Alors, ça, c'est une bonne raison.
En même temps, malgré
tout, il y a des augmentations aussi, parce que c'est le total qui donne
1,9 %. L'augmentation... Par exemple, le fait que le salaire minimum a
augmenté hier... vendredi le 1er mai, donc il y a une augmentation de... il y a des coûts additionnels.
Alors, il y a des coûts de plus, des coûts de moins, fait en sorte que
c'est 1,9 % de moins. Mais, je répète,
il y a des ajouts dans le budget, 123 millions, plus le 20 millions, 5 millions
sur quatre ans, pour Objectif emploi.
• (16 h 50) •
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte :
Merci, M. le Président. Ma question : Qui va administrer Objectif emploi?
Est-ce que c'est à l'interne ou c'est des ressources externes?
M.
Hamad :
C'est à l'interne, c'est le ministère. Là, évidemment, si on donne... Le
ministère donne à des ressources externes énormément de mandats, là. Les
ressources externes, c'est, des fois : on va donner un mandat d'accompagnement, comme l'organisation de
Joliette, là, exemple. Alors là, il va être administré par le ministère,
puis il va y avoir des mandats à donner à
des organisations, des organismes, là. Puis je pense qu'il est d'accord avec ça,
puisque, tantôt, il me demandait de donner
plus d'argent à l'organisme. Alors donc, il est d'accord avec ça. Puis il y a
des écoles de formation aussi, il y a des cours de formation. Ça, c'est
ajouté cette année. On va donner aussi des subventions à des centres de
formation professionnelle pour donner des cours de formation.
Le Président (M. Cousineau) :
D'accord, merci, M. le ministre. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte : Merci, M. le Président. Bon, je comprends aussi
qu'Objectif emploi, c'est un parcours obligatoire pour tous les gens qui font leur première demande
à l'aide sociale. Obligatoire nécessite que, si quelqu'un ne le fait
pas, il y aura des conséquences. Quelles seront ces conséquences?
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
M.
Hamad : Bonne
question, précise. L'obligatoire pour ceux et celles qui sont en santé, pour
faire l'effort pour améliorer leurs compétences, leurs connaissances. Alors,
ça, c'est très important. Autrement dit, si quelqu'un, malheureusement, a le cancer puis il tombe à l'aide sociale, ce n'est
pas inclus là-dedans. Nous sommes en train d'établir les règles précises
et on va venir avec un projet de loi où on va voir tout le détail.
Alors, tel que promis dans le budget, on va
mettre tous les détails. Et un des détails importants — il a
raison, le député — c'est voir, si quelqu'un ne fait pas
l'effort, c'est quoi qu'on coupe, mettons les coupures qu'on fait pour
que la personne réponde aux efforts. Parce que c'est un contrat entre deux, là.
Le gouvernement va augmenter de 200 $ par
mois la contribution pour quelqu'un qui fait plus d'efforts, mais, si la
personne ne fait pas d'effort, on se comprend qu'il n'aura pas
200 $, parce qu'il ne fait pas l'effort promis.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte :
Merci, M. le Président. Je comprends qu'il y aura un projet de loi pour
Objectif emploi aussi, donc on verra à ce moment-là avec le texte du
projet de loi.
J'aimerais aborder maintenant la question des
organismes spécialisés en développement de la main-d'oeuvre féminine, qui a déjà été abordée lors des crédits
de Condition féminine. Parce que le ministre aime rappeler quand c'est abordé dans d'autres séances de crédits, donc il
peut en prendre note que ça a déjà été abordé. C'est aussi pour comparer
les réponses des ministres. Des fois, on apprend des bonnes choses, hein, quand
on compare entre les ministres, il a assez d'expérience pour le savoir.
Dans ma
circonscription, COFFRE, qui est un organisme qui fait un travail exceptionnel
pour les femmes pour les aider à
retourner sur le marché du travail, à se trouver un emploi, depuis plusieurs
années, 250 femmes qui ont recours à leurs services par année,
80 % d'entre elles intègrent avec succès le marché du travail ou
s'inscrivent dans des programmes de
formation dans les moins de trois mois suivant leurs demandes, leurs débuts,
là, de services à COFFRE. C'est 1,2 million que ces organismes
recevaient à travers le Québec, 16 organismes spécialisés. J'aimerais savoir de
la part du ministre où il en est dans sa négociation avec son collègue le
président du Conseil du trésor.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
M.
Hamad : En fait,
d'abord, on va juste clarifier la... C'est une très bonne question, et je vais
donner tout le détail. Mais, avant tout... Parce que, quand le député dit — il
connaît son dossier : 1,2 million, il faut dire que ces organismes-là
reçoivent déjà 10 millions, plus 17 ensemble. Le CIAFT, qu'on appelle, la
question sur le 1,2, plus que le
10 millions. Et c'est bon, qu'on me dit aussi. Parce que les gens, les
350 000 qui nous écoutent vont dire : Ils ont juste 1,2 million, mais juste l'organisme
dans le comté de mon collègue, il reçoit à peu près 800 000 $...
950 000 $ à peu près. Il doit être content.
M.
Turcotte : Ils font
du bon travail, hein?
M.
Hamad :
Oui, absolument. Puis ils reçoivent 950 000 $, M. le Président. Il ne
l'a pas dit, le député, là, mais ils reçoivent 950 000 $. Puis
je vois qu'il est très souriant et très content de ça.
M.
Turcotte : Bien
oui.
M.
Hamad : Maintenant,
ce qu'il parle, de cet organisme-là, c'est 75 000 $ additionnels. Là,
on parle d'à peu près 8 % de plus que
le 900 quelques mille que l'organisme reçoit. Pour répondre à cette
question précise... Mais, rappelons-nous,
il y a 10 millions déjà acquis, et, sur le 1,2 million, le ministère,
on est prêt à donner le 300 000 $, il reste le
900 000 $ qui provient du ministère de la Justice. Je peux être plate
avec lui, dire : C'est le crédit du ministère de la Justice, pose donc la question à la... C'est ça, la règle, et je dois
être conforme, mais je vais lui faire plaisir quand même, M. le Président. Il y a eu une rencontre vendredi
passé avec le CIAFT et plusieurs organismes, là, ensemble, pour
regarder... Ils sont en train de regarder. Moi-même, je les ai rencontrés
jeudi, je pense... mercredi. Mercredi passé, j'ai rencontré l'organisation, et
on est en train de discuter avec eux, pour le moment.
Mais il faut
dire que la question du député, c'est 75 000 $ sur presque
1 million. Alors, ce n'est pas le 1 million qui est mis en
cause, c'est le 75 000 $. Juste mettre les proportions, là,
1 million qui sont déjà là, puis là on parle de 75 000 $. C'est
ça, la question de mon collègue député de Saint-Jean.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Saint-Jean, il vous reste cinq minutes.
M.
Turcotte : Je
comprends que le ministre, disons... On ne peut pas séparer 75 000 $
pour un organisme de l'ensemble... de
l'enjeu global de ce que ces organismes font. Il faut se rappeler qu'ils sont
au coeur de la politique d'égalité. Il y a différentes problématiques. Autant que les
carrefours jeunesse-emploi font un travail extraordinaire et
exceptionnel pour les jeunes, ces organismes-là font un travail aussi important
pour les femmes.
Je comprends que le ministre nous dit :
Bon, bien, c'est les crédits de ma collègue de la Condition féminine, donc posez des questions, je comprends ça, mais en
même temps le ministre, lui, aime ça quand on parle d'emploi. Puis c'est une question d'emploi parce que c'est des
femmes qui désirent trouver un emploi. Et il est le leader de l'emploi,
là, dans ce gouvernement-là.
Donc,
j'aimerais avoir de la part du ministre... Bon, je comprends qu'il les a
rencontrés, bon, c'est déjà un bon début, contrairement aux forums
jeunesse. Je comprends que le ministre a une volonté d'aider ces organismes-là,
je comprends aussi que le ministre est
sensible à cette question. Donc, avec sa collègue la ministre responsable de la
Condition féminine, est-ce qu'il y a une
rencontre qui se fera et que ces organismes-là puissent avoir une
planification, hein... parce que, là,
bon, c'est bien d'avoir l'argent, là, un an, puis on demande ça, là,
régulièrement, mais de pouvoir prévoir dans le temps pour pouvoir mieux
gérer leur action auprès de ces femmes qui, on le voit, là, 80 % dans le
cas de l'organisme chez nous, de COFFRE, puissent soit trouver un emploi ou
retourner aux études?
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
M.
Hamad :
M. le Président, si je conclus un petit peu... ou résume plutôt les
interventions de mon collègue, il nous a posé la question sur les
crédits Forums jeunesse, qui ne font pas partie de nos crédits, il nous a posé des questions sur stratégie jeunesse, qui ne font
pas partie de nos crédits, et là il nous pose une question sur le Secrétariat à la condition féminine, qui ne sont
pas dans nos crédits. Alors, si je regarde les questions de mon
collègue, ça veut dire que ça va très bien dans nos crédits, puisqu'il n'a pas
de question sur nos crédits directs.
Une voix : ...
M.
Hamad :
Non, non, mais c'est ça, là. Écoute, si on avait eu des problèmes ici, il nous
poserait des questions. Il a eu une question, il faut lui donner, là, il
a eu une question pendant... depuis trois heures...
M.
Turcotte : M. le
Président...
Le Président (M. Cousineau) :
Bien, on va lui donner la chance d'en poser une autre, M. le ministre.
M.
Turcotte :
M. le Président, la ministre, sa collègue, elle-même a dit que ça ne relevait
pas d'elle et que c'était le ministre de l'Emploi qui en était
responsable. Je peux bien...
M.
Hamad : Ah! le chat
est sorti du sac. O.K. Alors là, c'est ça qu'il veut...
M.
Turcotte :
Je peux bien que le ministre tente de dire que je n'ai pas de question, là, sur
l'emploi, mais c'est un enjeu
important, les femmes qui désirent retourner en employabilité. On a été
constructifs jusqu'à maintenant. J'aimerais que le ministre respecte mon
droit de poser les questions que je veux poser pour les femmes, et les jeunes,
et la population québécoise.
• (17 heures) •
M.
Hamad :
En fait, j'ai beaucoup de respect pour lui, il le sait très bien. Sauf que les
règles ici, c'est les crédits du ministère.
Je ne lui demande pas de choisir ses questions. Ce qu'on lui dit répond aux
crédits. Alors, le respect, c'est mutuel, puis, c'est bien sûr, il y a respect. Sauf que je mentionne que toutes
les questions, c'était sur des crédits d'autres
collègues.
Pour revenir
à sa question, pour revenir à sa question, il dit que la collègue... Le 1,2 million $, M. le Président, nous
autres, on a... pas nous autres, ce n'est
pas moi, là, c'est le ministère, ont 300 000 $ pour les services à l'emploi.
Tout ce qui est à l'emploi, M. le Président, c'est maintenu. Maintenant, la partie 900 000 $, ça correspond au
Secrétariat condition féminine. Ça, c'est les crédits de l'autre ministère,
ça touche d'autres... Cependant, M. le Président, juste la clarifier, ça, ça ne
touche pas l'emploi...'
Le Président (M. Cousineau) :
Il reste une minute.
M.
Hamad :...ça touche la stratégie des conditions
féminines, qui est 900 000 $. On a eu une rencontre... ils ont
eu une rencontre, deuxième rencontre entre le Secrétariat condition féminine,
le ministère et le CIAFT, ils sont en train de
discuter ensemble. On va les laisser discuter. Mais nous autres, pour l'emploi,
ce qui est nécessaire, dans la question du député, nous autres,
on est là. Là, on parle de stratégie de la condition féminine. On reviendra
avec ça.
Le Président (M. Cousineau) :
40 secondes, M. le député. Question rapide.
M.
Turcotte : Bien
non, mais, moi, ce que je veux dire au ministre, c'est qu'on va continuer à
travailler ensemble pour la modification de la loi sur le 1 %, on va attendre de voir le projet de loi. On va attendre aussi de voir le projet de loi pour Objectif
emploi et on va continuer à travailler pour le mieux-être des Québécois
dans tous les dossiers. Et, oui, il
se peut que le ministre ait encore de mes questions, même si des fois il
aime moins mes questions, mais c'est en posant des questions qu'on
a des réponses pour les gens.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci. Alors, ça termine.
M.
Turcotte : Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Cousineau) :
Ça termine le bloc.
M.
Hamad : ...les questions
de mon collègue. Elles sont pertinentes, ses questions.
Le Président (M. Cousineau) :
J'en suis persuadé, M. le ministre.
M.
Hamad : C'est les
crédits qui ne sont pas pertinents, les questions sont pertinentes.
Le
Président (M. Cousineau) : Oui. Pas obligé de toujours avoir le dernier mot. Mais c'est moi qui vais
l'avoir parce que je vais passer la parole à mon ami le député de Pontiac.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci, M. le Président. Je pense que je vais donner l'occasion au ministre
d'avoir le dernier mot, parce qu'il a commencé une réponse sur ma question,
tantôt, sur les perspectives d'emploi. Et j'apprécie les précisions qu'il nous a apportées par rapport aux meilleurs secteurs où se trouvaient des emplois, je crois que, pour
les gens qui se cherchent un emploi, pour
les jeunes qui nous écoutent, ceux qui ont perdu leur emploi, qui veulent
retourner aux études, c'est de l'information tout à fait pertinente. Il avait également
commencé une réponse sur la part du bassin potentiel de la main-d'oeuvre,
et je veux lui donner l'occasion de terminer son analyse profonde de la situation.
Et je veux ajouter quelque chose à ça avant de
lui demander de répondre. Je veux lui demander, de façon plus pointue, ce qu'il voit comme perspectives d'emploi
pour les régions. Parce que je pense à ma région en particulier, qui est une région où... une MRC parmi les plus riches au
Québec, une MRC parmi les plus pauvres au Québec, et les gens veulent savoir... Ils entendent des chiffres qui
disent : Ah! 725 000 emplois à combler. Je veux savoir qu'est-ce
que ça veut dire chez nous, qu'est-ce
que ça veut dire dans mon quotidien, dans mon coin de pays. Alors, peut-être
que le ministre peut contribuer à informer ces gens-là en disant plus
précisément qu'est-ce que ça veut dire en région, ces chiffres de perspectives
d'emploi là qu'il nous a présentés un peu plus tôt.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
M.
Hamad :
Juste ne pas trop exciter l'opposition : quand il parle de son coin de
pays, là, c'est une expression, hein? C'est juste...
Alors, on
revient à la question. M. le Président, c'est... L'évolution de l'emploi
connaîtra tout de même un sort véritable d'une industrie à l'autre, tant
dans le secteur des services que dans celui de production de biens. Dans ce dernier secteur, la création d'emplois profitera
surtout à l'industrie de la fabrication de matériel de transport, celle de
la fabrication d'aliments et boissons, et l'industrie minière.
Et ça, c'est important, M. le Président. Dans le
secteur des services, les industries où les plus fortes créations d'emplois en nombre sont prévues sont les soins de
santé, assistance sociale, commerce de détail et services
professionnels, scientifiques et techniques. Alors, par exemple, M. le
Président... Par ailleurs, voici une bonne nouvelle pour nos jeunes : plus de la moitié, M. le Président,
53 % des emplois à pourvoir au cours de la période reviendront à des
jeunes de moins de 25 ans. Alors, vous
comprendrez comment notre défi est grand : 53 % des emplois, ça va
être à des jeunes de moins
25 ans. C'est là l'importance de s'attaquer aux 200 000 et c'est là
l'importance aussi d'Objectif emploi, où on a besoin de prendre les jeunes pour les aider à trouver un emploi, surtout
ces 53 %. Et les personnes nouvellement immigrantes en occuperont
16 %, et les actuels chômeurs et chômeuses, c'est 8 %.
Donc, selon les estimations des économistes des
directions régionales d'Emploi-Québec — ils sont très bons, M. le Président, le sous-ministre, c'en est un,
économiste — donc
l'emploi sera en croissance dans toutes les régions du Québec — ce n'est pas un ingénieur qui vous dit ça,
là, les économistes — et sa
croissance annuelle moyenne variera de 0,4 %
dans la région du Bas-Saint-Laurent, par exemple, à 1,4 % dans la région
des Laurentides. Grâce à la hausse prévue de l'emploi, le taux de chômage diminuera dans toutes les régions. Dans
toutes les régions du Québec, la majorité des emplois à pourvoir
proviendront des départs à la retraite.
Et ça, ici, M. le Président, j'ai un tableau
intéressant ici, et on va prendre par les régions qui concernent mes collègues : la demande locale et la
croissance prévue de l'emploi. Alors, j'ai, première colonne, la demande
totale. Si je prends, par exemple,
Montérégie, la demande totale, c'est 132 900 emplois, et la
croissance de l'emploi, c'est 32 800. Et évidemment le remplacement prévu à la retraite, c'est 100 000.
Alors, c'est énorme. Il y a 100 000 départs à la retraite en
Montérégie, il y a 32 000 demandes prévues à la croissance.
On prend, par
exemple, la région de mon collègue, le Centre-du-Québec — j'essaie de le trouver — c'est : Centre-du-Québec, 22 300, 3 700 puis 18 600 départs
à la retraite. C'est quelle région, vous, là, Lise, là, quelle région?
Laurentides?
Le Président (M. Cousineau) :
Lanaudière.
M.
Hamad : Lanaudière.
Alors, dans Lanaudière, c'est 62 100, et 21 000 emplois
croissance, et 40 400, c'est départs à la retraite. Alors, si je prends la
région de mon collègue... je prends ici, là, c'est — ...
Une voix :
L'Outaouais.
M.
Hamad :
...l'Outaouais, oui, je le cherche ici — 34 500 emplois, 11 500,
23 000 départs à la retraite. Prenons la Mauricie pour mon collègue le député de Champlain. La Mauricie :
25 700, 2 500, croissance, 23 000 départs à la
retraite. Puis la Montérégie, on l'a dit pour ma présidente de caucus. Et
prenons région de Montréal...
Le Président (M. Cousineau) :
Les Laurentides, c'est après.
M.
Hamad : Laurentides
après, elle s'en vient. C'est le gâteau pour le président à la fin, le dessert.
Et région de Montréal : 330 000 emplois, 105 nouveaux
emplois et 224 900 départs à la retraite. Et région de Québec :
74 400, 17 900 nouveaux
emplois dans le comté de Jean-Lesage et 56 500 départs. Et maintenant
dans la région de notre président, c'est
Laurentides, c'est 62 000 emplois, M. le Président, et, dans
62 000 emplois, il y a 21 700 emplois, des nouveaux,
et 40 400 départs à la retraite.
Alors, on voit ici, là, M. le Président, ça donne un défi, là. C'est le total,
dans le fond, de la création de...
entre 2013 et 2017, 183 000 emplois nouveaux et
543 100 emplois départs à la retraite.
543 000 Québécois, Québécoises vont prendre leur retraite d'ici
quelques très peu d'années. Et là-dessus la bonne nouvelle, M. le Président, c'est : 53 % de ces
emplois-là vont être comblés par des jeunes de moins de 25 ans. Donc,
c'est là l'importance de travailler là-dessus.
Et l'autre
élément, M. le Président, c'est : 16 %, c'est pour des emplois qui
seront occupés par les immigrants. Alors, c'est là, notre défi.
Et exemple, un autre exemple, M. le Président,
là, Gaspésie—Les
Îles, le Bas-Saint-Laurent, la Mauricie, le Saguenay—Lac-Saint-Jean, entre
87 % et 91 % des emplois à pourvoir proviendront des départs à la
retraite. Et évidemment ça, c'est des
régions, ça veut dire la moyenne d'âge est très élevée, ça veut dire qu'il y a
beaucoup de départs, si on compare
62 %, 65 % pour les régions Laval et Laurentides, parce que la main-d'oeuvre
est plus jeune dans ces régions-là.
• (17 h 10) •
Une autre
statistique, M. le Président, c'est : 429 professions pour lesquelles
Emploi-Québec diffuse les perspectives
de se trouver un emploi, 87 % ont des perspectives acceptables ou favorables
sur la période 2013-2007. Ça, M. le Président, quand vous visitez un
CLE, vous pouvez... il y a des salles pour les citoyens, et les citoyens
peuvent aller voir les perspectives
d'emploi. C'est pour aider les jeunes ou les personnes qui sont à la recherche
d'un emploi. Donc, ils rentrent sur
le site, et c'est facile d'avoir accès, et là il y a des perspectives d'emploi.
Donc, la personne va aller là, va regarder
les emplois, et 87 %, c'est... Il y a 429 professions affichées pour
lesquelles il y a... 87 % ont des perspectives acceptables et
favorables.
Donc, on va mettre des professions, puis on va
les qualifier. Imaginez plus tard, quand la Commission des partenaires va identifier ces emplois-là, on va
déterminer les besoins de formation, on va regarder où on devrait le
faire. Et d'ailleurs on n'en a pas parlé.
C'est que la Commission des partenaires aussi a des yeux, des oreilles dans
toutes les régions, et, les
perspectives d'emploi, on va les faire par région, parce que c'est bien beau
dire que j'ai besoin des soudeurs, mais il faut savoir c'est où. Et on
prend l'exemple qu'on a cité ici, une entreprise de la région de Montmagny, ils
ont besoin des soudeurs, et le chef de
l'entreprise a été... besoin d'aller en Amérique centrale pour aller chercher des
soudeurs. Et des fois il y a des soudeurs disponibles à Montréal, mais,
vous le savez, des fois, la mobilité de main-d'oeuvre, ce n'est pas aussi
facile que ça.
Ce qu'on a essayé d'expliquer au ministre
Poilievre, de lui expliquer la réalité Québec, c'est que, le Québec, il y a 17 régions, il y a 17 marchés du
travail différents. Quand je regarde l'Outaouais, M. le Président, c'est un
marché de travail qui est complètement
différent du marché du travail de Québec, la région de Québec. D'abord, il y a
la mobilité qui est un élément
important pour les entreprises, et les organisations, et même pour le
gouvernement aussi, parce que les gens
peuvent aller travailler dans les deux rives de la rivière Outaouais, donc
c'est une menace, à certains égards, à des entreprises. Parce que, si les salaires sont meilleurs de l'autre côté,
on peut avoir des mains-d'oeuvre qui veulent aller de l'autre côté, ce qu'il vit, mon collègue de
l'Outaouais. Si on regarde à Montréal, il y a aussi une configuration
complètement différente, où les pourcentages d'immigrants sont importants. Et
donc il faut s'adapter aux types de main-d'oeuvre. Donc, la vision, elle
devrait être par région, et la formation va être en fonction des régions aussi,
pour permettre à la main-d'oeuvre rester.
L'autre défi que nous avons, M. le Président,
c'est maintenir les jeunes en région, et ça, là-dessus, on a aussi des crédits qu'on va encourager les jeunes de
rester dans leur région ou les jeunes qui veulent quitter d'autres régions
pour aller travailler dans d'autres régions.
Donc, ce que
je veux dire, c'est que le marché du travail est plus complexe au Québec que si
on prend un chiffre global, un taux de chômage moyen au Québec, puis on
fait des stratégies d'emploi comme le ministre Poilievre, au gouvernement fédéral, a fait récemment. Et, M. le
Président, aussi je veux déposer, si vous permettez, un tableau ici qui
est... c'est important pour... Les collègues, je pense, peuvent l'utiliser. Je
pense que tous les collègues sont intéressés à
avoir une copie de ce tableau-là, donc on va le déposer pour l'information,
tout le monde, de regarder dans vos comtés, dans vos régions, les
besoins.
Alors, quant au taux d'emploi de la population
15-64, nous avons noté un mois record en mars dernier avec un taux de 72 %. Alors, ce taux devrait
atteindre 74 % et 76 % en 2022, puis j'essaie de trouver les données
sur l'Ontario là-dessus. On va les
trouver, les données sur les taux d'emploi à l'Ontario. Et on estime, en 2022,
M. le Président, que le chômage
devrait se situer 5,7 %. Et ça, M. le Président, il faut être prudents, un
taux de chômage bas, pas nécessairement que ça va très bien, parce que, là, on va être plein emploi, mais on va
avoir besoin... ça veut dire aussi, en même temps, qu'il va y avoir des
besoins urgents de main-d'oeuvre. Donc, ça veut dire qu'on ne sera pas
nécessairement capables répondre
aux besoins de main-d'oeuvre des entreprises. C'est là l'adéquation
formation-emploi que... mon collègue le député de D'Arcy-McGee travaille là-dessus. Parce que le taux de chômage
n'est pas l'unique facteur qui nous donne la situation du marché de l'emploi, mais aussi le taux de... le taux
d'emploi et le taux de... le taux d'emploi qui est important.
Alors, ici aussi, M.
le Président, je vais juste regarder la provenance de l'offre de main-d'oeuvre
au cours des dernières années, 2013-2022.
Alors là, on voit, là, les besoins du marché, j'ai dit tantôt : 58 %,
c'est des jeunes et, si je regarde,
c'est 6 % des personnes en chômage. Les personnes de 65 ans et plus,
il va avoir besoin... À peu près 7 % des besoins du marché, ça va provenir des personnes de 65 ans et plus.
Et, la future population immigrante pour combler le marché, on prévoit
18 %. Puis évidemment le haut taux d'activité de 15 à 60, on souhaite, ça
va permettre de remplir 12 % du marché du travail.
Juste pour voir si je
respecte mon temps, M. le Président, vous m'avez dit qu'il me restait combien
de temps?
Le Président (M.
Cousineau) : Il vous reste sept minutes, M. le ministre.
M.
Hamad :
Sept minutes, je vais laisser mes collègues poser d'autres questions.
Le Président (M.
Cousineau) : D'accord. Alors, M. le député de D'Arcy-McGee.
M.
Birnbaum : Merci, M. le Président. On va voir si on a le temps pour
compléter cette discussion dans ce
bloc-là. Dans un premier temps, je salue les
collègues, les députés, Mme la députée de l'opposition, deuxième opposition, mes collègues du côté ministériel, l'équipe...
le ministre, l'équipe du cabinet, M. le sous-ministre et Mme la sous-ministre adjointe, dont j'ai eu le plaisir... je continue à
avoir le plaisir de collaborer, membres des agences pertinentes et du ministère.
J'aimerais parler davantage
de l'adéquation formation-emploi. Évidemment, on en a parlé, mais pas assez à mon goût. J'ai la tâche, confiée par le premier ministre, d'être son adjoint en ce qui a trait à ce dossier, qui fait en
sorte qu'on a à travailler ensemble
de façon interministérielle avec le ministre
de l'Emploi, de la Solidarité sociale ainsi
que le ministre de l'Immigration et
de l'Inclusion et de la Diversité. Et, comme on peut en parler, il y a des
mesures très intéressantes, le budget... le ministre des Finances aussi.
Il
me semble qu'on ne peut pas laisser à côté le fait que notre gouvernement est
en train de faire un geste d'une importance capitale. Ce n'est pas pour
rien qu'on entend de plus en plus de ce phénomène d'adéquation
formation-emploi, parce qu'on parle d'un enjeu qui est à la fois important pour
le redressement de notre économie, mais surtout quand on parle de la relance. On parle d'une conjoncture de défis, mais
d'atouts, en même temps, qui vont faire en sorte, M. le Président, qu'on va être en mesure d'offrir
un avenir intéressant à nos jeunes et de relancer notre économie en
région comme en milieu urbain.
Il
y a plein d'enjeux et de partenaires à l'atteinte de ces gestes-là. Et on a les
atouts, on a la main-d'oeuvre qualifiée, on a des réseaux de centres de
formation professionnelle au niveau secondaire, de formation technique au
cégep, des programmes qualifiés aux universités, on a un corps d'enseignants,
un corps professoral à la tâche et très qualifié.
Et
je peux vous affirmer que, dans mes rencontres, M. le Président, préliminaires,
en tant qu'adjoint parlementaire au
premier ministre, avec des instances d'entreprises, le Conseil du patronat, la
Fédération des chambres de commerce du Québec, le CPMT, même à quelques
reprises les commissions scolaires, les syndicats, les instances sur le terrain
qui conseillent les gens sur le travail,
l'adéquation, c'était clair qu'il y avait un besoin d'arrimer les besoins d'une
main-d'oeuvre avec les besoins du
marché du travail dans un contexte où on a des défis devant nous. Nous avons
parlé beaucoup, à la fois, du fait
qu'on parle de quelque 725 000 postes qui s'ouvrent entre 2013 et
2017, du fait qu'on a un défi de démographie devant nous où, pour la première fois, les gens aptes à travailler entre
l'âge de 22 et 55 étaient à zéro croissance. Alors, les défis sont là en
même temps que les atouts sont là.
Lors de ces réunions
préalables, et je parle des partenaires qui avaient des mandats différents et
très divers, ils se sont entendus sur
l'importance d'arrimer l'emploi avec les besoins du marché. Quand on parle de
zéro croissance en termes de gens
aptes au travail, ça nous importe de comprendre qu'on a besoin de nous assurer
que tout le monde apte à travailler a
toute l'aide qu'ils ont besoin pour s'impliquer dans le marché dans une façon
qui est appropriée aux besoins. Ça veut
dire que les nouveaux arrivants, les immigrants avec les capacités ont l'aide
qu'ils ont besoin, ils sont accompagnés par le ministre et le ministère pour se trouver un travail qui est à la fois
à l'honneur de leurs capacités et en réponse aux besoins du marché du
travail, même chose pour les autochtones, les anglophones, les gens avec des
difficultés d'adaptation, soit physiques ou mentales, mais avec tout le
potentiel pour s'intégrer sur le marché de travail.
• (17 h 20) •
Bon,
voilà, comme je dis, il y a des atouts et qui nous invitent à trouver des façons de maximiser nos
ressources. On parle beaucoup du défi de décrochage. Souvent, le décrochage
n'est pas un manque de potentiel ni un manque de motivation. Une autre fois,
c'est un manque d'une image devant nous qui rejoint nos espoirs, nos talents.
Alors, cet arrimage aussi va passer par la voie d'une meilleure adéquation
formation-emploi.
En même temps, on a des partenaires dans le secteur de l'éducation qui ont les atouts
mais qui ont besoin de savoir qu'ils sont outillés pour faire cet
arrimage. Est-ce que les entreprises vont être au rendez-vous pour comprendre qu'il
y a
une formation d'appoint qui ne serait jamais comblée à 100 % par les écoles, ni par les cégeps, ni par les
universités? Toutes ces instances, de ma
lecture, sont au rendez-vous, mais elles ont besoin de savoir qu'il y a un
capitaine, il y a un projet rassembleur pour les mettre au travail. Ça
voudrait dire qu'on met fin à un autre phénomène dont j'ai entendu souvent... même en parlant avec la Commission des
partenaires du marché du travail, et c'était le travail en silo. Y
avait-il trop de gestes, à la fois très positifs, en éducation, en emploi, mais
qui ne s'arrimaient pas, qui ne se parlaient pas?
Tout cela m'amène à demander, M. le
Président, au ministre... de dire que... Y a-t-il un plan — j'ai l'impression que oui — un plan qui est au rendez-vous pour faire en
sorte que toutes ces instances se sentent appuyées et arrimées dans
leurs efforts en ce qui a trait à l'adéquation formation-emploi?
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de D'Arcy-McGee.
Alors, le ministre pourra vous répondre sur le bloc du parti ministériel, le dernier bloc, parce que, là, je me
dois de passer au deuxième groupe d'opposition pour
18 min 6 s. Alors, qui est-ce qui intervient? Oui, c'est madame...
Mme la députée de Repentigny, à vous la parole.
Mme
Lavallée : Oui. Je vais parler d'un dossier qui n'a pas été discuté
encore mais qui, moi, me préoccupe, le dossier
de l'intégration des travailleurs immigrants. Le gouvernement accueille chaque
année plus de 50 000 immigrants dont la majeure partie sont des travailleurs qualifiés. Qu'est-ce
qu'Emploi-Québec fait pour venir en aide à ces populations immigrantes?
Et comment favorise-t-on leur intégration au travail?
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Hamad :
Oui, merci, M. le Président. D'abord, sur les 55 000... C'est une très
bonne question, c'est une question très pertinente, M. le Président, et juste
clarifier : 55 000, ils ne sont pas tous travailleurs qualifiés, il y
a une partie, 30 quelques mille, si ma
mémoire est bonne, il y a des gens indépendants, des gens d'affaires, il y a
des réfugiés, il y a des liens familiaux, puis après ça il y a une
partie où le Québec a plus le contrôle sur la partie des travailleurs
qualifiés. Alors, c'est...
Et, en fait, c'est
important, quelques chiffres, là, en 2014, la population immigrante âgée de 15
ans et plus représentait au Québec
1 million d'individus, c'est 14 %, l'ensemble. Et là, ici, j'ai
quelques mesures, là, c'est... Alors, je vais aller... Je sais que je n'ai pas beaucoup de temps de répondre,
mais je vais lui donner quelques réponses. Pour renforcer la contribution de l'immigration au marché du
travail, le budget du Québec 2015-2016 prévoit des investissements de 22,5 millions sur trois ans pour favoriser la
pleine participation des personnes immigrantes. Par exemple, la
reconduction du projet Interconnexion, ça,
c'est le projet de 3 millions avec la Chambre de commerce de Montréal, où
on fait des stages, on prend des
jeunes... des gens immigrants puis on essaie de faire des stages à
l'entreprise. C'est un programme qui a un grand succès, et alors on
privilégie le contact entre l'entreprise et les immigrants.
Il y a une
contribution additionnelle de 4,5 millions de l'enveloppe du Programme
d'aide à l'intégration des immigrants et des
minorités visibles en emploi, ça, on appelle ça PRIIME. Ça, c'est un programme
très, très intéressant, très populaire, et on l'a... on continue parce
que c'est un programme qui a beaucoup de succès. Alors, cette contribution
permettra de maintenir à environ 1 700 personnes, annuellement, le
nombre de personnes immigrantes issues d'une minorité visible qui pourront
bénéficier de ce programme.
Et
ça, c'est quelques mesures aussi... Et bien sûr, là, ça, c'est des programmes
spécifiques, mais ces gens-là, ils ont le
droit à tous les autres programmes d'Emploi-Québec et... tous les programmes.
Et aussi, mettons, ici, les dépenses emploi dans ces mesures consacrées à l'ensemble des immigrants sont passées, au
cours des 10 dernières années, de 99,4 millions à
115,6 millions. Et j'aimerais mentionner aussi, M. le Président, qu'il y a
tout le programme de francisation aussi, qu'il
est dans les crédits de ministère de
l'Immigration, donc je vais moins en
parler, mais juste pour le dire aussi. Il y a un autre programme aussi, programme d'aide à l'intégration
des immigrants formés en technologies de l'information, il y a
1,2 million. Je vais aller rapidement pour permettre à la collègue de poser d'autres
questions. Le PRIIME a été créé en 2005, on a 5,4 millions. Des
programmes d'intégration en emploi aux personnes formées à l'étranger, alors,
ça, c'est un autre programme; mentorat
Québec pluriel; la reconnaissance des qualifications d'acquis. Projet
Interconnexion, on en a parlé.
Conseil emploi métropole, ça, c'est très important, ils travaillent beaucoup
avec les immigrants. Alors, voici plusieurs programmes. La francisation,
qu'on a dit aussi qu'il y a plusieurs millions là-dessus.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Repentigny.
Mme
Lavallée : Oui. Vous parlez
de beaucoup de programmes. Mais est-ce qu'on est en mesure de, justement, mesurer les résultats que tous ces
programmes-là donnent auprès de la clientèle immigrante?
M.
Hamad : Oui. Il y a
ceux... Il y a 19 %
des programmes... L'ensemble des programmes d'Emploi-Québec a touché... des mesures d'Emploi-Québec ont touché
les immigrants, il y a 19 %, et le... Alors, le taux de chômage en
2014, on a observé un taux de chômage de
7,7 % pour l'ensemble de la population. Et le taux de chômage,
évidemment... Ça, c'est notre grand
défi, là, les immigrants récents, le taux de chômage est beaucoup plus bas de... il est 10 %, mais, l'ensemble des immigrants, c'est 17 %. Il est encore élevé,
17 %, mais les immigrants qui sont... ils ont entre cinq et 10 ans,
il est à 10 %, il s'approche de la moyenne québécoise. Mais il
reste que c'est...
Notre grand défi, là,
c'est évidemment certaines immigrations, c'est là qu'il faut travailler. Bien
sûr, on a un contrôle sur les gens que le Québec
choisit, mais il faut tenir compte aussi que vous avez les immigrants réfugiés
politiques, réfugiés en général, où, évidemment, leurs qualifications ne
correspondent pas au marché. Eux autres, évidemment, prennent plus de temps. Mais je dis que, dans les premiers demandeurs d'aide sociale, il y a... 40 %
sont des immigrants. Mais le retour sur le marché du travail est
intéressant.
Une voix :
...
M.
Hamad :
Oui. On a le taux de placement? Je vais vous donner le taux de placement.
Alors, le taux de... le taux...
Le
Président (M. Cousineau) : Mme la députée de Repentigny, vous
vouliez intervenir?
Mme
Lavallée : Oui,
j'aimerais... Juste avant que vous alliez plus loin, M. le ministre, dans mon autre vie, le travail que je faisais m'a amenée à rencontrer
des gens provenant d'autres communautés culturelles, et des gens qui ne se connaissaient pas, et j'ai réalisé qu'ils avaient beaucoup
de choses en commun. C'est qu'à leur arrivée ici ce sont des gens qui avaient une haute formation, qu'ils avaient
des sous, et on les attirait vers le Québec, mais, rendus ici, ce qu'ils avaient en commun, c'est qu'ils avaient l'impression qu'on
les laissait tomber. On leur donnait tout ce qu'il fallait pour faire
une demande de l'aide sociale alors que ces gens-là ne voulaient pas être à l'aide
sociale mais voulaient avoir un travail intéressant, c'est ce qu'ils s'étaient
fait promettre.
Et
c'est arrivé à plusieurs reprises, et ça m'a agacée. Je n'avais même pas
l'intention de me présenter à l'époque, mais je trouvais ça gênant qu'on accueille des gens comme ça. Je vous
parlerais d'un professeur en éducation
physique dans son pays, qui a été laissé à
l'abandon, on ne s'en est pas occupé ici, il s'est acheté un permis de taxi, il
est chauffeur de taxi; un médecin qui a été suivre un cours d'infirmier
puis qui travaille à l'hôpital, dans ma région, comme infirmier, alors qu'il était médecin; des ingénieurs qui se sont
débrouillés pour faire accréditer leur... reconnaître leur formation, qui
ont quasiment refait leur formation d'ingénieur; et une vétérinaire qui se
ramasse comme technicienne à la SPCA.
Je trouve ça gênant
qu'on accueille des gens comme ça, qui ont des bonnes formations, qui ont des
sous, mais qu'on abandonne rendus ici et...
Puis ce n'est pas juste une histoire, c'est plusieurs histoires que j'ai
vécues dans ma région. Et on a de plus en plus d'immigration dans notre
région, et ce n'est pas facile. J'aimerais ça savoir quel est le travail... Parce
que, tout à l'heure, vous avez énuméré beaucoup de programmes, mais quel est le
succès de ces programmes-là? Qu'est-ce qu'on fait avec ces gens-là qui arrivent ici puis qui sont quand même
des gens bien formés? Moi, je trouve ça gênant, honnêtement, là.
• (17 h 30) •
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Hamad :
...juste dire : Le taux de succès, c'est 45 %, de nos mesures.
C'est : un sur deux, il y a un taux de succès.
Moi,
je suis d'accord en partie avec ma collègue. On amène quelqu'un ici, c'est pour
trouver un emploi, pour qu'il travaille
puis participe à la création de la richesse du Québec. Puis, je pense, ces
gens-là viennent ici, ils viennent dans ce but-là. Malheureusement...
Par contre, on a posé
beaucoup de gestes, là, par exemple la reconnaissance des acquis et des
connaissances avec la France qui...
Aujourd'hui, un ingénieur en France, c'est un ingénieur ici. Donc, un ingénieur
qui a un diplôme en France, ou un médecin, un plombier, il y a plein de
métiers, là, en France, aujourd'hui c'est reconnu. C'est un début. Là, ça règle
beaucoup de problèmes.
Et
on n'est pas... Pour ça, là, on fait option emploi, là. Option emploi, là,
c'est : un nouveau arrivant, immigrant, on va s'en occuper, on va
s'en charger pour qu'il revienne sur le marché du travail. Ça, c'est des
nouvelles mesures, l'adéquation formation-emploi, le choix des immigrants
davantage en fonction des besoins d'emploi, on appelle ça l'immigration
proactive.
Alors,
il y a plusieurs mesures. Évidemment, il faut continuer dans ces mesures-là
pour les amener ici avec des emplois.
Les choix des immigrants, ma collègue travaille là-dessus, des critères
davantage vont s'adapter au marché du travail.
On continue, on a encore de l'ouvrage à faire. On va continuer parce qu'on en a
besoin, on en a besoin parce que, j'ai dit tantôt, le taux d'emploi, il
est en baisse, on a des problèmes démographiques.
Ça,
c'est... Le taux d'emploi, maintenant, juste global, si je regarde ici, au
Québec... Et ça, c'est intéressant de voir. C'est des bonnes données,
les taux d'emploi. Ça, c'est général, hein, ce n'est pas les immigrants, là?
Une voix :
...
M.
Hamad : O.K. Alors, je veux continuer sur les immigrants, en
fait. Et ce qui est important pour nous, là, c'est de travailler davantage sur la sélection,
travailler davantage quand ils arrivent ici, de ne pas être sur l'aide sociale
en partant, puis, quand ils sont à l'aide sociale, il faut les aider à
sortir le plus rapidement possible. Évidemment, il y a tous les programmes
autour.
Alors donc, on est en
progression, on n'a pas atteint notre cible. C'est pour ça on change nos
méthodes, parce qu'on en a besoin.
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la députée.
Mme Lavallée :
Je veux quand même revenir sur... Parce qu'on a toujours... il y a une espèce
de préjugé qu'on entend dans la société,
que les gens qui arrivent ici viennent pour profiter de nos services sociaux,
dont l'aide sociale, alors que les gens, moi, à qui j'ai parlé, ils se
font offrir l'aide sociale, alors qu'eux autres, ils n'en veulent pas, de l'aide sociale, ce n'est pas pour ça qu'ils sont
arrivés ici. Et je constate que vous avez énormément de programmes,
mais il y en a peut-être trop, puis ils devraient être peut-être plus ciblés
pour vraiment répondre aux besoins des personnes qui arrivent ici.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Hamad : Bien, je
trouve que c'est très intéressant, ce qu'elle dit, puis je suis d'accord avec ma collègue. Elle devrait
parler à son chef un petit peu. Il n'y
a pas longtemps, son chef, il a
sorti une politique où on fait un examen puis on les met dehors.
C'était ça, là.
Mme
Lavallée : ...vous ne pouvez pas parler du chef qui n'est pas
ici, en passant, je ne pense pas, là. Je ne pense pas que vous puissiez...
M.
Hamad :
Oui, oui. Oui, oui. Bien oui.
Le Président (M.
Cousineau) : Faites attention, M. le ministre, pour ne pas
soulever de débat, là.
M.
Hamad :
Non, non, mais je ne soulève pas de débat.
Mme
Lavallée : Non, mais vous le cherchez, le débat, depuis tout à l'heure.
Je regrette, mais...
M.
Hamad :
M. le Président, M. le Président...
Le Président (M.
Cousineau) : Bon. Mme la députée...
Mme
Lavallée : Non, non, mais...
Le Président (M.
Cousineau) : D'accord. Je vous demande de faire bien attention
à vos propos. Allez-y.
Une voix :
...
Le Président (M.
Cousineau) : Oui. D'accord, on a compris.
Des voix :
...
Le Président (M.
Cousineau) : S'il vous plaît! Alors, allez-y, Mme la députée.
Faites attention... Oui?
Une voix :
...
Le Président (M.
Cousineau) : Oui, M. le ministre, mais faites attention, s'il
vous plaît.
M.
Hamad :
M. le Président, c'est des faits...
Une voix :
...
Le Président (M.
Cousineau) : Oui? Question de règlement?
M. St-Denis :
...dans ce temps-là, s'ils ne sont pas d'accord, il faut qu'ils invoquent un règlement
pour empêcher, là, ou pour donner des consignes, là.
Le
Président (M. Cousineau) : Oui, mais c'est à se parler aussi qu'on se comprend, et puis je pense
qu'on est...
M. St-Denis :
Parfait.
M.
Hamad :
M. le Président.
Le Président (M.
Cousineau) : Allez-y, M. le ministre.
M.
Hamad :
M. le Président, je peux parler du chef de parti parce que c'est lui qui mène
les politiques de son parti. On peut parler
de la CAQ au lieu de parler de son chef, mais, à la fin de la journée, ce que
la CAQ a présenté il n'y a pas longtemps, tout le monde... Là, ce n'est
pas moi, là, c'est la CAQ qui a présenté un programme qui dit : On va
faire un examen de...
En passant, ça a duré
une journée, c'est vrai, on l'avait oublié, mais c'est comme les autres politiques...
Une voix :
...
M.
Hamad :
Elle est encore là? O.K. Mais on n'en parle plus parce que...
Une voix :
...
Le Président (M. Cousineau) :
S'il vous plaît!
M.
Hamad : Bon,
alors, M. le Président, ça a duré une journée, en tout cas,
dans les médias, on ne se rappelle plus
de ça. Mais moi, je suis d'accord avec la députée, d'accord avec la députée d'accueillir puis recevoir, mais, lorsqu'on
fait, un autre côté, une politique qui dit une journée qu'on les met dehors
après, M. le Président, ça ne marche pas.
Par contre,
on revient au sujet, là, au coeur du sujet. C'est important de les accueillir,
c'est important de les former. C'est important, la francisation, c'est
très important. Mais aussi le critère le plus important, c'est aller chercher
des immigrants en fonction du marché du travail, les besoins, ce que nous
travaillons actuellement.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la députée de Repentigny, poursuivez.
Mme
Lavallée : Juste pour finir, j'espère que les immigrants de mon comté
vont vous avoir entendu. Je ne pense pas qu'ils vont vous avoir trouvé
drôle aujourd'hui.
Concernant la loi du 1 %...
Des voix : ...
Le Président (M. Cousineau) :
Non, non. Non, non, un instant! On va faire...
Mme Lavallée : Concernant la loi du
1 %...
Le Président (M. Cousineau) :
Non, non, excusez! On va faire très attention, là, il faut faire attention à
nos propos, parce qu'il y a certains propos qui
peuvent soulever des débats inutiles. Concentrez-vous sur les questions,
et, M. le ministre, concentrez-vous sur les réponses aux questions. Allez-y,
Mme la...
Une voix : ...
Le Président (M. Cousineau) :
Mais elle n'a pas posé de question encore.
Mme Lavallée : M. le Président, je
n'ai pas fini, je m'en vais sur la loi du 1 %. La loi sur le 1 %, le
succès de cette loi est actuellement mitigé.
Je voudrais savoir : Est-ce que le ministre peut nous décrire le processus
d'inspection? Et combien d'inspections sont faites par année et par qui
concernant justement les formations qui sont offertes par les entreprises?
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
M.
Hamad :
Juste, M. le Président, si la députée est insultée de son propre programme,
c'est son problème. Moi, j'ai parlé de son programme, le programme de
son chef.
Le Président (M. Cousineau) :
D'accord. Allez sur la...
M.
Hamad :
Puis, quand elle va parler aux immigrants, M. le Président, elle en parle à un,
là, moi aussi, j'en suis un, M. le
Président. Ça fait qu'elle n'a pas de leçons à me donner à moi qui est venu,
qui a choisi le Québec puis a grandi au Québec. Et je suis très heureux
d'avoir grandi au Québec, M. le Président.
Le Président (M. Cousineau) :
D'accord. Allez directement sur la question, maintenant.
M.
Hamad : La question
de l'immigration, je pense que notre parti connaît bien ça, il sait, il
travaille fort. Puis au moins nous sommes un
gouvernement ouvert. On ne fait pas des tests pour les mettre dehors, on veut
les aider pour rester ici, pour
travailler puis créer de la richesse. C'est exactement ça, ce que nous faisons,
contrairement au programme...
Maintenant, pour le 1 %, M. le Président,
il y a plusieurs mesures. Il y a des mesures qui sont faites...
Une voix : ...
M.
Hamad : C'est ça,
oui. Allez-y, allez-y, allez-y. Je vais laisser le sous-ministre répondre.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le sous-ministre, M. Matte.
M. Matte
(Bernard J.) : Oui. M. le Président, l'inspection est faite... C'est
un processus fiscal, le 1 %, donc c'est Revenu Québec qui est en charge de faire la vérification, au même titre
que n'importe quelle dépense fiscale au Québec. Donc, pour le 1 %, c'est la même chose, Revenu Québec fait donc les
vérifications de la déclaration, l'employeur doit conserver ses montants. Donc, c'est Revenu Québec
qui va appliquer la réglementation élaborée par les partenaires, et qui va déterminer si la formation est assujettie ou
pas, et remet, lorsque c'est pertinent, les sommes d'argent à la
Commission des partenaires.
Le Président (M. Cousineau) :
Alors, merci, M. le sous-ministre. Mme la députée de Repentigny.
Mme Lavallée : Oui. Comme
le programme du 1 % a été fait pour s'assurer de la formation du
personnel, donc s'assurer que... des compétences de la main-d'oeuvre...
C'était le but de cette loi-là?
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Hamad :
C'est une question?
Mme
Lavallée : Oui, oui, oui. C'était le but de cette loi-là?
M.
Hamad :
La réponse, c'est oui.
Mme
Lavallée : Oui. Et donc on n'est pas certains actuellement que les
formations aient réellement atteint ces
objectifs-là. Est-ce qu'il y a des vérifications qui sont faites, justement, au
niveau des entreprises? Parce qu'actuellement il semblerait que les
entreprises, plutôt que de se préoccuper de faire la liste des formations
qu'ils vont offrir à leur personnel, vont remettre l'argent tout simplement à...
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Hamad :
En fait, l'objectif de la loi 1 %, M. le Président, c'est valoriser, c'est
encourager les entreprises à faire la
formation. La formation, M. le Président, il y a plusieurs formes, il y a
améliorer les compétences, augmenter les connaissances, perfectionnement et aussi, évidemment, la formation dans
des domaines clés qui permet à l'entreprise... et, en passant,
s'applique aussi aux organismes publics, alors les organismes publics, les
commissions scolaires, tout ça. Donc, l'objectif, c'est faire ça.
Maintenant,
si ces entreprises-là n'atteignent pas les dépenses de 1 % de la masse
salariale, ils versent la différence à
la Commission des partenaires du marché du travail. Ça, c'est une déclaration
fiscale qui est contrôlée par Revenu Québec. Donc, si elle veut avoir
des détails sur la façon de faire, c'est Revenu Québec.
Ce que nous disons,
nous, M. le Président, on est rendus à une étape où il faut la perfectionner,
alors pour perfectionner et actualiser la
loi sur le 1 %, et on veut limiter les dépenses à des dépenses de
formation, de perfectionnement, d'amélioration de la connaissance, comme
ça a été prévu à la loi. Donc, il y a des changements à apporter.
Et
là on parle de clowns, et j'ai vu, M. le Président, M. Desgagnés tantôt,
M. Yves Desgagnés, il déplore les propos du ministre sur les cours de clown. Je comprends que M. Desgagnés était
un metteur en scène de Mme Marois, la première ministre Mme Marois, et je comprends que
maintenant il veut se convertir en... il veut donner des cours de clown
puis il n'aime pas ça. S'il veut donner des
cours de clown, M. le Président, mais en dehors de la formation 1 %, juste
je veux le rassurer, M. Desgagnés, il peut faire ça.
Le Président (M.
Cousineau) : D'accord.
• (17 h 40) •
M.
Hamad :
Mais, s'il veut le faire à l'intérieur de 1 %, bien, malheureusement,
M. Desgagnés, metteur en scène de la
première ministre Mme Marois, il ne peut pas faire ça, M. le Président. Ce
qu'il dit dans les nouvelles, là, ce n'est
pas moi qui ai inventé, là. C'est le metteur en scène de la première ministre
Mme Marois, il n'aime pas ça qu'on enlève les cours de clown pour
le 1 %.
Le Président (M.
Cousineau) : D'accord...
M.
Hamad :
Mais, s'il veut faire un métier avec ça...
Le Président (M.
Cousineau) : S'il vous plaît...
M.
Hamad :
...il peut le faire, M. le Président.
Des voix :
...
Le Président (M.
Cousineau) : S'il vous plaît! Ça termine le bloc. Ça termine le
bloc, d'accord?
Une voix :
...
Le Président (M. Cousineau) :
S'il vous plaît! M. le député de Saint-Jean, un instant, s'il vous plaît.
Des voix :
...
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre, M. le député de Saint-Jean!
Une voix :
...
Le Président (M. Cousineau) : Oui, je le sais, mais c'est moi qui ai la parole,
là. Merci. Alors donc, nous allons passer
au dernier bloc, et là, M. le député de D'Arcy-McGee, vous pouvez revenir sur la question
que vous aviez lors de votre droit de parole. Il reste
15 min 30 s à la partie ministérielle.
M.
Birnbaum : Merci, M. le Président. Je trouve notre discussion
antérieure tout à fait pertinente pour compléter la question, le
contexte sur l'adéquation formation-emploi ou de mettre tout le monde au
travail dans des secteurs névralgiques de l'économie. Et le mot d'ordre... Et,
pour le faire, il faut faire appel à nos immigrants, nos nouveaux arrivants,
alors il me semble que notre discours comme gouvernement d'inclusion a tout à
fait sa pertinence.
Bon,
j'ai parlé un petit peu de contexte. Si je peux inviter le ministre, M. le
Président, de parler précisément de notre plan d'action pour mettre en
oeuvre une adéquation formation-emploi qui va être à la taille des grands défis
et peut-être, si le temps nous le
permettait, de parler un petit peu des mesures budgétaires qui touchent
directement à son ministère et qui ont affaire à la tâche de
l'adéquation formation-emploi.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Hamad :
Merci, M. le Président. Et je reviens encore, l'importance d'option... de
l'Objectif emploi et l'adéquation formation-emploi. Alors, le gouvernement du
Québec s'est donné pour priorités de mieux adapter les programmes d'éducation et de formation aux besoins du marché du travail
et de mobiliser vers l'emploi tous les bassins de main-d'oeuvre disponibles. Alors, les principaux défis, c'est avoir
le nombre de personnes suffisant tout en considérant la démographie, importance de faire tout en
sorte... en notre possible pour intégrer en emploi les personnes sans
emploi, diminution de notre population
active. Deuxièmement, c'était avoir une lecture commune et partager des
compétences offertes et demandées sur le
marché du travail. Troisièmement, c'est améliorer les liens directs entre le
déploiement des compétences et les besoins du marché du travail.
Alors, nous
travaillons de très près avec le premier ministre sur cette question, comme
vous aussi, M. le député, qui est l'adjoint
parlementaire du premier ministre et a à son mandat de travailler sur ce
dossier-là. Il est déjà pas mal
amorcé, déjà pas mal avancé. Alors, dans ce contexte, il importe de miser sur
la participation au marché du travail et de s'assurer que la formation des travailleurs aujourd'hui et de demain
réponde adéquatement aux besoins des compétences des entreprises au nom
de la prospérité.
C'est important de
rementionner ce qui était dans le budget, M. le Président. Dans notre récent
budget, notre gouvernement a fait l'annonce des différentes mesures
d'adéquation formation-emploi pour la prochaine année qui auront pour effet de répondre aux besoins de
formation des entreprises en s'appuyant sur l'expertise de la Commission
des partenaires du marché du travail, notamment pour l'octroi des bourses
d'études dans les secteurs déterminés par la Commission
des partenaires du marché du travail. Deuxièmement, c'était adapter certains
programmes de formation afin d'inclure
un volet formation en emploi, troisièmement, accroître l'offre de stage en
formation professionnelle et technique. Quatrièmement, c'est mettre en
oeuvre des projets pilotes de stage en milieu de travail dans le cadre des programmes scolaires existants, comme, exemple,
stage en soudage-montage. Cinquièmement, renforcer le rôle stratégique des partenaires du marché du travail dans
l'adéquation entre l'offre de formation et les besoins des entreprises avec
la participation la Commission des
partenaires du marché du travail. Sixièmement, c'est favoriser la participation
au marché du travail des personnes
immigrantes et des travailleurs d'expérience, septièmement, favoriser
l'insertion en emploi des nouveaux demandeurs d'aide sociale, le
programme Objectif emploi.
Alors,
l'amélioration, M. le Président, d'adéquation formation-emploi, il y a eu un
budget de 123,6 millions de dollars
additionnels qui ont été mis dans le budget, dans le dernier budget, donc la
participation au marché du travail pourra
être améliorée grâce à une meilleure adéquation entre la formation et l'emploi.
Dans le cadre du Plan économique du Québec 2015-2016, le gouvernement
prévoit plusieurs initiatives à cette fin. Le total, sur cinq ans, de 123,
voici les principales mesures prévues.
Premièrement, alléger
le fardeau administratif d'un nombre important de PME. Présentement, toutes les
entreprises établies au Québec ayant une
masse salariale supérieure à 1 million sont tenues d'investir l'équivalent
d'au moins 1 % de celle-ci en dépenses
de formation admissibles. Il est prévu de rehausser le seuil de 1 à
2 millions, environ 50 % des entreprises — c'est
8 000 PME — qui
sont exclues par cet allègement fiscal et administratif.
Et
l'autre élément, M. le Président, adapter la formation aux besoins du marché du
travail, c'est 60 millions sur cinq
ans, 15 millions en 2015-2016. Un montant de 10 millions par année,
50 millions en cinq ans, servira essentiellement à appuyer les
différents établissements d'enseignement reconnus par le ministère de
l'Éducation afin qu'ils puissent offrir des
programmes de formation mieux adaptés aux réalités du marché du travail. Ça,
c'est important, le 15 millions. Puis
il y a un autre 5 millions par année pour financer des services d'emploi
offerts par Emploi-Québec, qui seront donc versés au Fonds de
développement du marché du travail.
Troisièmement, offrir
des bourses d'études dans le secteur déterminé par la Commission des
partenaires du marché du travail.
Quatrièmement,
adapter certains programmes de formation afin d'inclure un volet de formation
en emploi. Dès l'année scolaire, deux
projets pilotes visant des programmes de formation professionnelle et technique
seront mis en place. Au total, 10 nouveaux programmes de formation
professionnelle et technique seront adaptés afin de permettre aux étudiants
d'acquérir les compétences.
Il
y a aussi accroître l'offre de stage en formation professionnelle et technique,
puis le ministère de l'Éducation mettra en oeuvre des projets pilotes
afin d'accroître le...
L'autre élément, sixièmement, c'est bonifier le
crédit d'impôt pour stage en milieu de travail pour favoriser une offre
régulière de stage en entreprise.
Le taux de crédit d'impôt,
ça, c'est important, M. le Président, le taux de crédit d'impôt pour les
entreprises admissibles sera majoré de
24 % à 40 % et de 32 % à 50 % lorsque les stagiaires seront
des personnes immigrantes ou des personnes en situation de handicap qui
sont sous-représentées sur le marché du travail. Pour le bénéfice d'un taux majoré, un employeur devra avoir engagé des
dépenses admissibles d'au moins 2 500 $ dans l'année. Environ
650 entreprises bénéficieront de cette bonification de taux de
crédit d'impôt pour stage en milieu de travail.
Et là on
parle aussi de mise en oeuvre d'un projet pilote visant bonification de
subvention salariale aussi pour la participation
au programme d'apprentissage et l'instauration du programme Objectif emploi, de
20 millions, où on peut aller... permettre aux participants
d'obtenir une aide financière supérieure de près de 250 $.
Et je reviens
avec le 1 %, M. le Président, parce que c'est important, là, ce que... et
mes collègues, je pense, de la CAQ sont d'accord avec nous, M. le
Président. C'est que malheureusement il y a eu l'exagération de l'utilisation
de 1 %, surtout dans les organismes
publics. Et, quand je vois aujourd'hui M. Yves Desgagnés qui déplore la
stratégie du gouvernement, qui est
appuyé probablement par la CAQ, pour les fins des cours de clown, je trouve ça,
M. le Président... Je ne sais pas,
moi, s'il y a une orientation de carrière de M. Desgagnés, puis il veut
donner des cours de clown. Il peut le faire,
il peut le faire mais pas dans le cadre de 1 %, il peut le faire ailleurs.
Puis, s'il a choisi de faire une carrière dans les cours de clown, c'est son choix, M. le Président,
mais, nous autres, pour les cours financés par le gouvernement à des
organismes, il n'a pas le droit de le faire.
Alors, on va continuer sur renforcer la
contribution de l'immigration au marché du travail. L'immigration constitue un
facteur essentiel pour soutenir le développement économique du Québec,
notamment pour répondre aux besoins du
marché du travail. C'est là, M. le Président, je rejoins la députée de
Repentigny pour dire que c'est essentiel, c'est important. Puis je la comprends pour dire que des... lorsque
quelqu'un arrive ici, évidemment, son souhait, c'est se retrouver sur le marché du travail. Et évidemment
c'est donc qu'il faut travailler davantage sur la sélection, il faut
travailler davantage sur la formation, sur la francisation et surtout le lien
avec le besoin du marché du travail.
Et bien sûr ma collègue va annoncer au printemps
sa nouvelle politique en matière d'immigration, de diversité et d'inclusion, accompagnée d'une stratégie d'action, et, pour
assurer la mise en oeuvre de cette stratégie d'action, le budget
2015-2016 prévoit des investissements de 22,5 millions sur trois ans. Et
le ministère ici, ils sont... on est particulièrement
concernés par la reconduction du programme Interconnexion de la Chambre de
commerce du Montréal métropolitain.
Ça, je pense, pour les gens de Montréal, c'est important, puis je sais que, le
député de D'Arcy-McGee, c'est important
pour lui. C'est les stages qu'on permet de faire pour les immigrants avec les
entreprises, le lien, et la chambre de commerce joue un rôle important
là-dedans. Et aussi, pour assurer la mise en oeuvre de cette stratégie d'action,
le budget 2015 prévoit des investissements de 22,5 millions sur trois ans pour le ministère
concerné, on a parlé de 3 millions pour Interconnexion et on a parlé aussi d'une condition... une contribution additionnelle de 4,5 à l'enveloppe du Programme d'aide à l'intégration des
immigrants et des minorités visibles en emploi, PRIIME. Encore une fois, M. le
Président, le programme PRIIME est très efficace puis il donne des bons résultats.
• (17 h 50) •
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le ministre. Autres questions? Oui, M. le député de Jean-Lesage. Il
reste six minutes.
M. Drolet : Merci, M. le
Président. Bien, écoutez, rapidement, M. le ministre, je suis très fier
d'intervenir aujourd'hui sur la volonté de simplifier la vie des entreprises
et particulièrement des entrepreneurs par le biais
d'Entreprises Québec.
En 2011, le gouvernement du Parti libéral mettait sur pied le Groupe de travail sur la simplification réglementaire et administrative sous la responsabilité du ministère de l'Économie, de
l'Innovation et des Exportations, auquel j'ai été associé dans le temps, afin de réduire le fardeau engendré
par la paperasse, et la réglementation, et les formalités
administratives, particulièrement pour les petites et moyennes entreprises. On
se souviendra, M. le Président, que ce groupe de travail était présidé par
M. Michel Audet, ex-ministre des Finances du Québec. Globalement, une
cinquantaine de personnes faisaient... naturellement ont fait... ont rédigé un
rapport, qui a été très bien accueilli parce qu'en fait il y avait
63 recommandations à réaliser au cours de cette période-là, de 2012 à
2015.
Puis, vous
savez, M. le Président, pour avoir fait les tournées respectives du Québec pour
l'entrepreneuriat, et aussi mon collègue des PME, tout récemment, a fait
la même chose pour aller, naturellement, voir la problématique de ces
dossiers-là qui sont importants, la fameuse paperasse et à quel point ça peut
nuire aux entreprises, aux petites, moyennes
entreprises qui n'ont pas de temps à perdre à, naturellement, vivre avec le
système, puis qui fait en sorte qu'ils sont
envoyés d'une place à l'autre, M. le ministre, vous me rassurez aujourd'hui
quand on voit qu'il y a de l'intention d'Entreprises Québec et votre
ministère de s'intéresser à cette problématique et... Car je le répète depuis
des années, l'entrepreneuriat en souffre,
parce que c'est vraiment, vraiment, vraiment un problème aux entreprises. Et
puis d'ailleurs mon collègue des PME,
Jean-Denis... excusez-moi, le député de Trois-Rivières fait la tournée, puis,
lui aussi, c'est une problématique à
son niveau, car il ne fait que parler de cela. Et je sais très bien qu'il vous
a même interpellé, chacun des ministères
problématiques, qui sont les ministères... souvent les mêmes, Emploi... pas
Emploi, excusez-moi, mais... bien, Emploi aussi, Emploi et Solidarité,
par le biais de la CSST, différentes problématiques au sein de votre ministère,
mais particulièrement l'Environnement,
Revenu, où est-ce que les entreprises ne sont pas très bien accueillies... ou
du moins toujours problématique. Alors, de
voir à quel point vous vous en occupez... Puis ça va vous être... sous votre
responsabilité à vous maintenant de pouvoir
alléger ce fardeau-là aux entreprises, j'aimerais, pour le temps qu'il vous reste,
peut-être en compléter un petit peu la partie.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre. Trois minutes.
M.
Hamad :
Merci. Merci beaucoup, M. le Président. Et je veux souligner le travail acharné
de mon collègue le député de
Jean-Lesage. Je me souviens lorsqu'on était au Développement économique, mon
collègue a travaillé pas mal, était
l'adjoint parlementaire, puis on a travaillé ensemble pour mettre en place la
stratégie de l'entrepreneuriat. Et aussi on a mis en place le comité Michel Audet pour l'allègement, et il y a eu
63 recommandations. Et d'ailleurs ce qui était bien aussi, que le gouvernement qui nous a succédé a maintenu
le même comité de suivi par les... c'était un comité de suivi qui est
composé par le privé et le gouvernement pour mettre en application les
recommandations.
Une
des recommandations importantes de ce comité-là, c'était l'allègement mais en
termes d'accès d'information et avoir
un dossier unique ou presque unique de l'entreprise, parce qu'actuellement les
entreprises, ils vont à plusieurs endroits pour remplir les dossiers,
puis à chaque fois on recommence, et ça devient un inconvénient majeur. Alors,
le gouvernement du Québec, il y a quelques
années, a mis en place Services Québec pour essayer de donner des services
aux entreprises et aux individus, et nous
allons capitaliser sur Services Québec davantage pour améliorer les services
et surtout alléger le fardeau et simplifier
une information qui va être adressée aux entreprises quand l'entreprise
cherche de l'information. Et plus tard, un jour peut-être, on sera dans le
domaine transactionnel, on a commencé une partie, et d'ailleurs il y a des
ententes et des collaborations avec les municipalités pour appliquer un
programme, PerLE, qu'on appelle, en
collaboration avec le fédéral pour simplifier les registres, et il y a le
registre des entreprises. Donc, il y a des démarches qui sont en cours
actuellement.
Je voulais mentionner
le guichet multiservice qu'on est en train d'installer actuellement, qui se
décline en trois modes, des services Web et
mobiles qui sont la porte d'entrée principale des citoyens et entreprises dans
toutes les régions du Québec pour accéder aux services du gouvernement,
donc qui offrent aux entreprises et aux citoyens un accès simplifié pour un identifiant ou une authentification, et un
profil unique pour tous les ministères, organismes. Et actuellement on est en train de mettre des services téléphoniques qui reposent sur
un important centre d'appels gouvernemental qui
offre notamment des services de renseignements généraux, de référencement par
l'entreprise, d'interconnexion...
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le ministre, ça termine le bloc. Alors, on a l'ordre jusqu'à 18 heures, donc il nous reste cinq minutes. Moi, j'ai besoin
de deux minutes pour l'ensemble de ce qui... pour voter les crédits, donc
je vais permettre une minute à chacun des
groupes pour les remerciements d'usage. Et puis je commencerai par la deuxième
opposition. M. le député de Nicolet-Bécancour, vous avez une minute non pas
pour poser des questions mais pour vos remerciements d'usage.
M.
Martel : Non, non, non. Bien, merci, M. le Président, je
vous remercie personnellement pour la présidence de ces audiences-là. Je veux remercier aussi Philippe
Girard, notre recherchiste. Souvent, ces personnes-là travaillent dans l'ombre,
mais c'est des bons supports pour nous, on arrive bien préparés. Je veux
remercier aussi ma collègue de Repentigny, qui m'a assisté tout au long de
cette étude de crédits là. Je veux remercier le ministre pour, je dirais, le trois quarts des audiences. Sincèrement, on a vu
un ministre qui connaît bien ses dossiers, qui est capable de bien
répondre à des questions précises. C'est
malheureux quand on va dans les attaques un peu plus politiques. Moi, j'essaie
de me battre contre ça, puis c'est pour ça que je dis que ce n'est pas
utile. Mais merci. Merci, tout le monde.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le député de Nicolet-Bécancour. M. le
député de Saint-Jean, pour une minute.
M.
Turcotte :
Bien, merci beaucoup à vous, M. le Président, pour votre travail toujours
excellent comme président de commission et
même aussi à l'Assemblée; tout le personnel de l'Assemblée nationale, Mme la
secrétaire, toute l'équipe. M. le ministre,
merci beaucoup pour les réponses et, dans certains cas, les non-réponses, mais
ça fait partie de la game; tous vos
collègues, toute l'équipe du ministère qui pendant des semaines avez travaillé
à produire ces innombrables documents
que nous aurons du plaisir à lire pendant toute l'année à venir en vue de
l'année prochaine. Merci à nos
collègues du gouvernement, de la deuxième opposition et à tous les membres de
votre cabinet aussi, M. le ministre. Et,
en terminant, un énorme merci à notre recherchiste, Karine Plamondon, qui a
24 heures de crédits à faire avec nous dans plusieurs ministères.
Donc, merci beaucoup, Karine. Merci beaucoup à vous, M. le Président.
Le Président (M.
Cousineau) : Voilà. Alors, la dernière minute, M. le ministre.
M.
Hamad : Très rapidement, j'ai une minute. M. le Président,
merci. Mes collègues, merci tout le long, sur les trois heures, je n'ai
pas d'exception. Et vous avez posé de très bonnes questions, des deux côtés,
vous avez posé des éléments importants, et
la tribune était pour vous, évidemment, mais il ne faut pas oublier, on
représente des citoyens puis on a...
nous sommes passionnés, donc la politique, c'est la passion. Et c'est normal,
il y a une joute politique à faire. Quand un parti fait une politique, bien, il peut se faire critiquer par
l'opposition, il peut se faire critiquer par le gouvernement. Alors, de temps en temps, il faut accepter que vos
politiques, vos programmes soient critiqués par les autres comme on se
fait critiquer, c'est la joute politique.
Maintenant,
je veux remercier le ministère et l'équipe, qui ont travaillé très, très fort,
M. le Président, très, très fort. On
a mesuré. Juste l'épaisseur des documents qu'on a reçus, c'est 1,5 mètre,
c'est cinq pieds de documents qui ont été préparés pour les crédits, alors c'est beaucoup, et donc c'est le
travail exceptionnel de l'équipe. Évidemment, le cabinet, qui a donné un
bon support.
M. le Président,
félicitations! Merci.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, M. le ministre. Alors
donc, il me reste trois petites rubriques. Mon dernier mot sera le mot
«mandat», donc vous attendez, à la fin, que je prononce «mandat» avant de vous
lever.
Alors, le temps — non, mais on prend
l'habitude — le
temps alloué à l'étude des crédits budgétaires du volet Emploi du portefeuille Travail, Emploi et Solidarité sociale étant
presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des
crédits.
Adoption des crédits
Ainsi, le programme 1, Mesures d'aide à
l'emploi, pour l'exercice financier 2015-2016, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Cousineau) :
Sur division.
Le programme 3, Administration, pour
l'exercice financier 2015-2016, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
• (18 heures) •
Le Président (M. Cousineau) :
Sur division.
Adoption de l'ensemble
des crédits
Finalement,
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Travail, Emploi et Solidarité
sociale pour l'exercice financier 2015-2016 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Cousineau) :
Sur division.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Je lève la
séance de la commission. La commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses
travaux au mardi 12...
Des voix : ...
Le
Président (M. Cousineau) : ... — je
n'ai pas terminé — au
mardi — oui, j'ai dit «mandat» — 12 mai
2015, à 9 h 30, afin d'entreprendre un autre mandat.
(Fin de la séance à 18 h 1)