(Onze heures six minutes)
Le
Président (M. Cousineau) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte. Je demande à toutes les
personnes de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones
cellulaires.
La commission est réunie afin d'entreprendre
l'étude du volet PME des crédits budgétaires du portefeuille Économie, Innovation,
Exportations pour l'exercice financier 2015‑2016.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplaçants?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président : M. Fortin (Pontiac) est remplacé par M. Huot
(Vanier-Les Rivières); M. Lamontagne (Johnson) est remplacé par
M. Spénard (Beauce-Nord); Mme Roy (Arthabaska) est remplacée par
M. Laframboise (Blainville).
Le
Président (M. Cousineau) : Merci. Puisque nous débutons à
13 h 5, j'aimerais avoir un... excusez-moi, 11 h 5,
j'aimerais avoir un consentement pour nous rendre jusqu'à 13 h 5.
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Cousineau) :
Consentement, consentement, consentement. Merci.
PME
Discussion générale
Nous
procéderons à une discussion d'ordre général par blocs d'environ
20 minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux
voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps alloué à l'étude de ce
volet.
Je suis maintenant prêt à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle, M. le député de
Saint-Jérôme — donc,
il n'y a pas de remarques préliminaires — pour une durée de
17 min 18 s. M. le député.
M. Péladeau : Merci, M. le
Président. Chers collègues, M. le ministre, M. le sous-ministre et le personnel
du ministère... Alors, M. le Président,
encore aujourd'hui nous constations la brillante performance du gouvernement
libéral, c'est 300 emplois
perdus à l'usine de Bell, même chose en ce qui concerne Résolu. Et nous avons
eu droit, la semaine dernière, de la part du député de
Laval-des-Rapides, lors de l'étude des crédits du ministre de l'Économie, à un
grand plaidoyer contre les CLD. Alors, on a
évidemment, tu sais, tenté de faire en sorte que le bébé passe avec l'eau du
bain. Contrairement à ce que le
député de Laval-des-Rapides a mentionné, je pense qu'il est fort opportun et
approprié de faire en sorte qu'on
puisse véritablement donner les chiffres des CLD. Alors, les CLD, par leur
travail depuis 1998, ont créé 77 000 emplois
et en ont maintenu 129 000. Ils ont créé 16 000 entreprises et
ont aidé 12 000 à se consolider ou à prendre de l'expansion. Ce sont des investissements de
627 millions par les CLD qui ont entraîné des investissements totaux de
7,2 milliards.
Alors, ces
chiffres sont impressionnants. Et le ratio justement d'investissements versus
l'emploi créé ne devrait certainement pas faire l'objet de quelque
réduction, diminution ou amenuisement possible. Alors, il m'apparaissait essentiel, tu sais, de faire ce préambule, parce
que nous savons fort bien que la politique du gouvernement libéral a été
d'abolir les CLD. Entre-temps, et nous
connaissons fort bien l'importance des CLD en région, alors quelle est la
politique du gouvernement libéral?
Essentiellement, c'est de laisser la place, pour notre développement régional,
aux organismes fédéraux : la
SADC, la BDC. Nous assistons, en fin de compte, à une espèce de fédéralisation
du développement économique des
provinces. Alors, pensez-vous un seul instant, M. le ministre, que le Canada va aider nos entreprises alors que, nous venons d'en parler, ils ont donné des peanuts en
ce qui concerne l'industrie forestière? Et on constate que c'est 300 emplois
qui sont perdus parmi des centaines
d'autres. Pensez-vous qu'ils vont mettre de l'argent dans l'économie du Québec
alors qu'ils ont mis
10 milliards dans l'industrie automobile en Ontario? Pensez-vous qu'ils
vont mettre de l'argent au Québec
alors qu'ils investissent des centaines de millions de dollars dans l'industrie
pétrolière pour l'extraction des sables bitumineux?
Alors, est-ce que le Québec a une autre politique industrielle et
économique que celle de dire qu'on va recevoir des taxes foncières parce que le gouvernement fédéral va avoir la
gentillesse d'accepter qu'un oléoduc passe au Québec?
• (11 h 10) •
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
M.
Girard : Beaucoup
de thèmes dans la question du député. M.
le Président, j'aimerais prendre
quelques secondes, avec approbation, pour saluer certaines personnes
dans la salle rapidement.
Le Président (M.
Cousineau) : Ça fait partie de votre temps.
M.
Girard : Premièrement,
saluer tous mes collègues députés qui sont ici. Merci d'être présents. Je veux également souligner la présence et saluer
le bon travail des gens qui sont avec moi : Mme Marie-France Daoust,
directrice de cabinet; Mme Anne-Marie
Mongrain, Pascal Gagnon et Gabriel Fortin, des conseillers politiques
à mon cabinet; M. Karl Sasseville,
attaché de presse; ainsi que Jocelin Dumas, sous-ministre; Jean-Marc Sauvé,
sous-ministre adjoint, Services aux
entreprises et affaires territoriales; M. Jean Séguin, sous-ministre adjoint,
Commerce extérieur; M. Jean Belzile, sous-ministre adjoint à
l'Innovation; M. Francis Mathieu, directeur général des Services à la gestion;
et finalement M. Robert Teasdale, vice-président principal au Financement
commercial chez Investissement Québec. Donc, merci à tout ce beau monde
d'être avec nous aujourd'hui.
M. le
Président, beaucoup de thèmes dans la question de mon collègue député. Je veux
aborder premièrement la question sur les CLD. Vous savez, M. le
Président, je suis ici de l'entrepreneuriat. J'ai travaillé dans les chambres
de commerce, j'ai travaillé à développer
l'économie dans des régions du Québec, je connais l'importance de créer des
emplois, des emplois de qualité qui
vont être rémunérateurs partout au Québec au bénéfice de nos familles, au
bénéfice de nos régions partout au Québec.
Contrairement
à ce qu'on en dise, M. le Président, notre gouvernement est un défenseur des
régions. J'ai parcouru les 17 régions
du Québec. J'ai rencontré des entrepreneurs partout au Québec pour aller
m'enquérir des besoins des gens partout
au Québec. Les entrepreneurs m'ont mentionné souvent, quand ils font du
développement économique, ils ne font pas
affaire avec une structure, ils font affaire avec Pierre, avec Paul, avec
Jacques, avec Josée, avec Johanne, des gens qui leur ont donné un coup de main, des gens qui les ont accompagnés
pour faire du développement économique, M. le Président. Ces gens-là,
c'est avec eux qu'on doit travailler et non pas avec une structure.
Je vais corriger d'emblée une affirmation de mon
collègue sur l'abolition des CLD. Tout ce que l'on a aboli, M. le Président, c'est l'obligation d'avoir des
CLD. Au-delà de 40 CLD demeurent en opération au Québec parce que les régions ont pris une décision de garder leurs
CLD en fonction du travail qui était fait, en fonction des résultats de chacun
des CLD. Il faut s'assurer que
l'entrepreneur soit au coeur de la solution et non pas la structure. On doit
travailler au bénéfice de nos gens
sur le terrain, M. le Président. Nos entreprises continuent, dans les régions,
d'avoir accès aux outils qui leur sont
nécessaires, des outils nécessaires pour développer des projets économiques,
des projets qui vont être gagnants pour nos PME, qui vont être créateurs de richesse. Il faut donner davantage
de leadership aux régions en matière de développement économique.
J'ai fait le tour des 17 régions du Québec et je
n'ai pas attendu que les partis de l'opposition nous parlent de régions. Dès mon arrivée en place, avec mon
cabinet, on a décidé de faire le tour du Québec. Nous avons rencontré des
gens de partout au Québec, et ce qu'ils nous
ont mentionné, c'est vraiment d'avoir de l'accompagnement de proximité. Et ce que je me suis rendu compte également, M. le
Président, c'est qu'il y a des différences qui sont marquées dans chacune
des régions du Québec. Il n'y a pas une
région qui a les mêmes défis, il n'y a pas une région qui a les mêmes
problématiques. Donc, c'est important
pour chacune des régions de faire l'inventaire de ce qu'elle a comme atouts,
comme éléments de développement
économique et de mettre en place ce qui est le meilleur pour elle comme région.
Ce n'est pas à Québec de décider qui
doit faire quoi dans les régions, ça doit être fait par les régions, pour les
régions, avec les régions, au bénéfice des entrepreneurs. C'est ce que
l'on fait, M. le Président, on donne le pouvoir aux régions de faire le
développement économique partout au Québec
selon leurs besoins et selon leurs forces et leurs faiblesses. C'est de cette
façon que l'on travaille avec les CLD, M. le Président.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le ministre. J'essaie
d'avoir le même temps à peu près pour les réponses que les questions, là, mais ça ne se tranche pas au
couteau, tout ça. M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. J'apprécie la réponse de M. le ministre, mais j'aimerais quand même lui souligner que vous avez coupé 60 %
des budgets des CLD. Donc, ça, vous l'avez comme occulté, mais ça m'apparaît
comme un peu essentiel.
Par ailleurs, j'ai aussi effectué une tournée
des régions et, comme vous le savez, j'ai eu l'occasion de vous le mentionner l'année dernière, j'ai été président du
conseil d'administration de la Fondation de l'entrepreneurship et, à cet
égard, j'ai aussi eu l'occasion de faire une
tournée des régions, de rencontrer des entrepreneurs et de faire des chambres
de commerce. Si ça se trouve, j'ai fait
celle également de Trois-Rivières, et je me souviens fort bien d'ailleurs
d'avoir rencontré les représentants
de l'entreprise Marmen dans votre région, une très belle entreprise, une PME
qui croît de façon significative
justement, également, parce qu'elle participe au CLD. Et les entrepreneurs que
j'ai rencontrés, M. le ministre, ce
sont des entrepreneurs qui sont tout à fait d'accord. Ils sont d'avis
qu'effectivement la structure des CLD permettait l'émulation et la stimulation de la création d'entreprises et la mise en
valeur de nos entrepreneurs. Et c'est tellement vrai que, vous le savez fort bien, ils étaient nombreux
à participer au conseil d'administration des CLD de façon bénévole parce
qu'ils considéraient que ces structures étaient tout à fait utiles pour le
développement économique du Québec.
Alors, M. le
Président, lors de la campagne électorale de 2014, le candidat aujourd'hui
premier ministre nous disait les
choses suivantes — M. le
Président, les réalités sont bien connues aujourd'hui : les problèmes de
transfert d'entreprises où il est
plus avantageux de démarrer que de léguer à un membre de sa famille; l'absence
d'un guichet unique pour nos entrepreneurs; l'accroissement des
formalités administratives. Alors, dans le programme, le 13 mars 2014, dans les
engagements du Parti libéral, le PLQ
promettait, dans le fond, de tout régler, il instaurait un crédit d'impôt pour
l'exportation, il adoptait le
dossier... le guichet unique des entreprises, il lançait le programme
Créativité Québec, il créait le programme Démarrage-Québec et il
exemptait d'impôt le transfert d'entreprises et des fermes aux enfants et aux
employés. Heureusement, il a dû reculer sur cette
promesse d'offrir un crédit d'impôt pour l'exportation, cette mesure venant à
l'encontre des règles de commerce desquelles le Québec est signataire.
Le Parti
libéral promettait également des exemptions d'impôt pour le transfert
d'entreprises et des fermes aux enfants et aux employés. Alors, je lis
le programme : «D'ici cinq à 10 ans, 50 % des propriétaires
dirigeants de PME prendront leur retraite. Assurer la continuité de
l'entreprise devient un enjeu crucial de protection des emplois et de préservation de la propriété québécoise de ces
entreprises. Tout comme nos PME, nos fermes font face à un besoin criant
de relève avec le départ à la retraite de milliers de producteurs.»
Alors, nous
promettions d«'offrir au fondateur d'une entreprise une exemption d'impôt de
750 000 $ sur le gain en
capital s'il vend à sa famille ou à ses employés. Présentement, cette exemption
est accordée seulement s'il vend à une personne non liée. Dans le
secteur agricole, le plafond d'exonération d'impôt sera porté à 1 million.
«Permettre au jeune agriculteur, qui se prépare
à prendre la relève de [leurs] parents ou [aux] grands-parents, d'accumuler de
l'argent à l'abri de l'impôt dans un fonds jeune agriculteur comparable — si on
veut, à un CELI. La contribution maximale
sera fixée à 15 000 $. Le transfert progressif d'une ferme sera
offert afin d'amortir l'achat des actifs sur plusieurs années tout en
étant soutenu par le fonds jeune agriculteur.»
Ce sont deux promesses majeures et des
engagements qui ont été pris par le Parti libéral du Québec lors de la campagne
électorale.
Vous vous
souviendrez, M. le ministre, l'année dernière, lors de l'étude des crédits,
vous avez vous-même dit que vous vous
attaqueriez à ces problématiques. Il semble que le ministre des Finances et le
ministre du Conseil du trésor ne vous
ont pas écouté, et c'est d'autant plus préoccupant que vous savez fort bien
que, si nous ne proposons pas des méthodes ou des mesures incitatives pour transférer nos exploitations agricoles à
des membres de la famille, le potentiel
qu'elles soient reprises par des groupes financiers est très élevé.
Alors, M. le ministre, est-ce que c'est ce que vous souhaitez, tu sais, que ce
phénomène d'accaparement des terres aille
encore plus loin et que nous nous retrouvions un jour locataires des terres qui
ont été achetées par des groupes financiers?
• (11 h 20) •
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
M.
Girard : M. le Président, d'entrée de jeu, mon collègue député de Saint-Jérôme est revenu un peu sur la question des CLD. Je voudrais juste revenir avec deux, trois petites
complémentaires, deux, trois petites citations que j'ai au niveau des CLD. Richard Lehoux, président de la Fédération québécoise des municipalités, a mentionné, dans la revue Quorum,
que je vous invite à lire, aussi la revue des municipalités : «...nous
saluons la réflexion amorcée par Québec...»
«...L'adoption du projet
de loi n° 28 est importante pour
doter le milieu municipal des outils nécessaires à [sa] pleine réalisation de ses objectifs.» Également : «...Chacune des MRC vit des
réalités différentes, et c'est à chacun des territoires de trouver le
modèle qui lui convient.»
Danielle
Joyal, directrice générale de la MRC D'Autray : «Il n'y a
que des avantages à ce que les gens qui traitent ensemble se voient plus régulièrement. [...]Ça permet
[...] l'aménagement du territoire,
qui [relevait] de la MRC...» Chez nous, la MRC et le CLD sont au même
endroit, et ils vont pouvoir travailler ensemble.
Également,
Marc Carrière, directeur général de la MRC
d'Argenteuil, donc le député — j'ai
discuté avec lui ce matin :
«L'avantage de se doter d'une planification stratégique, c'est que les orientations politiques sont claires pour tout le monde[...].
«[...]Au
final, on travaille main dans la main.» Beaucoup de MRC, beaucoup
de municipalités sont en accord avec la façon dont on
travaille.
Et un dernier
point. Concernant les frais des CLD, je veux vous ramener au rapport du Vérificateur général, qui a été déposé récemment,
dans lequel on mentionne noir sur blanc : «En 2013, 51 % des CLD ont même utilisé les actifs
du FLI pour payer des frais qui auraient dû,
en principe, être assumés à même leur budget de fonctionnement. De 2011 à
2013, 43 CLD ont utilisé des sommes provenant du FLI pour financer des dépenses
liées à leur administration...» Cet argent-là
doit aller aux entrepreneurs. On doit revoir nos façons de faire, et c'est ce
que l'on fait, M. le Président, avec les CLD.
Maintenant,
je reviens à ce qu'on parlait, de la relève entrepreneuriale et de transfert
intergénérationnel. Effectivement, c'est un défi extrêmement important pour le Québec.
On le sait, la population du Québec est vieillissante. Au niveau
démographique, on est la seule province qui a une diminution de ses gens entre
18 et 65 ans, la population active qui est à
l'emploi. On a un vieillissement marqué, et aussi au niveau de nos
entrepreneurs, c'est-à-dire que plusieurs de nos entrepreneurs arrivent
à l'âge de la retraite et vont bientôt quitter, et on a besoin de repreneurs.
Je veux vous ramener également à un sondage, qui
est sorti cette semaine, fait par l'Université du Québec à Trois-Rivières, qui fait vraiment l'étude en ce
qui concerne la carrière d'entrepreneur au Québec et qu'on mentionne que
les données sont très encourageantes. La
carrière d'entrepreneur est très valorisée au Québec, et c'est en augmentation
depuis l'année dernière. On mentionne même
que le Québec est le premier parmi la
totalité des économies comparables par rapport aux entrepreneurs
qui se départissent de leurs entreprises sans mettre fin aux activités
de ces dernières qu'ils transfèrent à
des gens. Donc, déjà, les gens, au Québec, sont conscients de l'importance de garder nos entreprises chez nous,
l'importance de garder les emplois chez nous, l'importance de garder la profitabilité de nos entreprises chez nous.
Dans le
premier budget, nous avons déjà mis en place une augmentation de l'exemption
d'impôt, l'exemption sur le gain en capital au niveau agricole, qui a
été augmentée à 1 million, ça a été fait, et, lors du dernier budget, on mentionne que l'on travaille, on a déjà budgété de
l'argent, à partir de 2017, 15 millions par année, qui est
budgété pour poser des gestes pour
régler la problématique, qui prévoira des ajustements afin d'accorder un
allégement fiscal dans le cas d'un
transfert d'entreprise entre personnes ayant un lien de dépendance, donc
qui est similaire à celui qu'on trouve au niveau agricole, pour l'extensionner à d'autres
types d'entreprises, dont les entreprises manufacturières,
entre autres. Donc, on s'y attarde.
Par contre,
M. le Président, je dois revenir sur l'importance d'atteindre l'équilibre
budgétaire. Ça
aussi, ça fait partie du développement économique. Vous savez, M. le Président, les déficits d'aujourd'hui sont les impôts de demain. On
se doit d'atteindre l'équilibre
budgétaire, on se doit de faire des
choix. Chaque mesure qui est prise a un coût. Donc, on s'attaque au
transfert intergénérationnel...
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le ministre. Ça complète le bloc.
M. Girard : Merci.
Le
Président (M. Cousineau) : Alors, j'alloue à peu près le même temps à la question puis à la réponse.
Alors, mettez ça dans votre...
Donc, je vais
passer... Le prochain bloc, 20 minutes pour un député du parti ministériel. Alors, M. le député de Jean-Lesage, je crois.
M. Drolet : C'est ça, M. le Président. Merci beaucoup. En tant qu'adjoint parlementaire, c'est un grand plaisir pour
moi ce matin d'intervenir dans le cadre des crédits de mon collègue ministre
délégué aux Petites et Moyennes Entreprises et surtout à l'Allègement
réglementaire et au Développement économique.
M. le Président, l'entrepreneuriat est un outil important pour le Québec,
pour l'économie du Québec, et surtout important pour notre gouvernement. Il n'y a pas d'autre moyen de créer
de la richesse, et ça, on y reviendra. Au Québec, nous avons des grands bâtisseurs. Nous avons eu
des exemples de fleurons québécois, pour n'en nommer que quelques-uns, Canam Manac, Couche-Tard, le Cirque du Soleil,
Bombardier, Québecor d'ailleurs est un grand fleuron. Mais, quand nous regardons leur histoire, toutes ces
entreprises ont commencé de façon très modeste. Et cela n'a pas toujours
été facile, mais leur ténacité les a amenés avec un grand succès.
Ce qu'il faut
mentionner, ils ont su, dans la majorité, préparer aussi naturellement une vision d'avenir, préparer, avec
leur génération, une relève, un défi très, très, très majeur, comme on en a
mentionné tout à l'heure dans l'entrée de jeu, pour des
entrepreneurs actuels, le défi de plusieurs entreprises de la relève
entrepreneuriale. M. le Président, pour justement parler de l'ensemble des petites et moyennes
entreprises, j'ai dit à ces entrepreneurs : Bravo! Je leur dis, à ces
entrepreneurs : Bravo pour leur courage
d'avoir cru entreprendre avec ce grand défi de réussir avec leurs contraintes,
parce que, vous savez, il y a eu des
grands fleurons, mais il y a aussi plusieurs modèles de petites entreprises.
Et, M. le Président, au Québec,
la majorité des entreprises sont de petite taille, 95 % comptent moins de
50 employés, 73 % comptent moins de 10 employés, 52 % ont
moins de cinq employés et 2 % seulement comptent sur 100 employés et plus.
Alors, la
majorité des emplois québécois, 57 % sont générés par des petites PME.
Alors, il est important, M. le
Président, de reconnaître que le poumon de l'économie, c'est ces petites
entreprises là qui créent de l'emploi dans toutes les régions du Québec et qui permettent
d'avoir naturellement un service d'appoint pour la population.
Voilà pourquoi qu'il faut s'en
occuper et surtout leur faciliter la vie. C'est très compliqué d'être
entrepreneur, c'est très compliqué pour plusieurs raisons de vivre ce stress-là de tous les jours avec la
compétition qui s'installe de façon assez agressive dans différents milieux avec les grandes surfaces, et
tout. C'est pourquoi que notre gouvernement, lors de la 39e législature,
sous le gouvernement de M. Charest, y est allé d'une stratégie
entrepreneuriale. C'était déjà dans un premier pas très important de faire ce
constat-là.
Et moi aussi, j'ai fait la tournée du Québec
pour aller consulter, pour aller voir et écouter les gens du milieu entrepreneurial. Plusieurs points étaient à l'ordre
du jour, mais ce qui a sorti le plus et ce qui est ressorti le plus, M. le Président, c'est le casse-tête de la réglementation, la maudite paperasse, comme
souvent l'ont dit différents entrepreneurs, le poids des formalités administratives. Les petites entreprises qui
n'ont pas personne de qualifié aux Ressources humaines, alors, pour eux, du temps à consulter, à parler, à
attendre sur le téléphone différents ministères pour avoir des réponses,
pour eux autres, c'est beaucoup
d'argent parce qu'ils n'ont pas justement ces ressources-là, parce qu'ils sont petits et
sont le nez à tous les jours dans leur business. Voilà pourquoi, M. le
Président, que notre premier ministre a nommé un ministre délégué aux PME et à l'Allègement réglementaire. Je le répète
bien, je pense que c'est important, ce geste-là. Mon collègue, depuis son arrivée, comme il l'a
mentionné tout à l'heure, a consulté toutes les régions du Québec,
mais avec la ferme intention lui-même
de corriger cette problématique administrative, et ça, c'est une volonté qu'il
a vraiment, vraiment de coeur, je peux vous le témoigner, M. le
Président.
Depuis cette
tournée, le ministre est allé au travail auprès de ses collègues
ministres, qui sont concernés parce que, plusieurs ministères qui sont concernés, on retrouve souvent le ministère du Revenu, le ministère de
l'Environnement, la CSST,
l'Emploi et Solidarité, et tous ces ministères-là qui causent souvent, naturellement,
des gros problèmes à nos entrepreneurs. Et
voilà que le ministre a consulté ses collègues pour être capable de
faire, en fait, une écoute, une meilleure écoute, parce qu'on entend souvent... M. le député de Saint-Jérôme mentionnait qu'il a fait le tour du Québec, qu'il était très près de l'entrepreneuriat. Mais la base de
nos problèmes, quand on n'a pas ces ressources-là aux Ressources humaines
pour s'occuper de ça, ce n'est pas évidemment... et alors voilà pourquoi que ces gens-là ont besoin d'avoir une écoute
et d'avoir quelqu'un qui va simplifier le message, et ça, ça ne se fait pas du
jour au lendemain.
Plusieurs
gouvernements sont passés avant nous, mais je pense que la volonté de
faire en sorte qu'on s'interroge sur
la manière de faire pour revaloriser l'entrepreneuriat, c'est important. Puis
je pense que M. le député de Saint-Jérôme
était là lors de la 39e législature
avec nous, pour être sur le constat de voir à quel point les gens ont écouté,
parce qu'il était justement là en
entrepreneuriat, et je lui en félicite de s'y intéresser, d'ailleurs. Mais, de
cela dit, il avait quand même apprécié le fait que cette tournée-là avait été
productive. Et on a pu aller chercher beaucoup d'information pour en arriver
qu'à faire en sorte, naturellement, ce qu'il en est.
M.
le Président, choisir d'être entrepreneur, c'est déjà un gros défi en soi.
Alors, si on veut que nos jeunes pensent entreprendre, ce n'est pas évident, parce qu'on n'a pas toujours eu ça
facile, M. le Président. Je vois le député de Saint-Jérôme qui s'agite
sur sa chaise pour peut-être... On n'a pas toujours eu en arrière de nous un
papa qui a peut-être pu aider la situation.
Alors, moi, de mon côté, j'ai fait mon premier chèque tout seul. Alors, c'est
peut-être ça qui est la majorité des entrepreneurs, comme je l'ai fait
tout à l'heure, qui ont été vraiment, vraiment... eu besoin de se vendre
eux-mêmes.
• (11 h 30) •
Le
Président (M. Cousineau) : ...profiter pour ne pas amener des
propos blessants, s'il vous plaît. Faites attention.
M. Drolet :
C'est parfait. C'est parce que c'est le premier à le faire, M. le Président.
Le Président (M.
Cousineau) : D'accord.
Une voix :
C'est un constat.
M. Drolet :
C'est un constat.
Le Président (M.
Cousineau) : Poursuivez, M. le député de Jean-Lesage.
M.
Drolet : La semaine passée, il s'est amusé avec son iPad pour
nous montrer Béliveau. Mais malheureusement j'ai eu...
Le Président (M.
Cousineau) : Regardez, poursuivez, M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet :
Mais c'est un petit, petit...
M. Auger :
...je viens d'entendre quelque chose qui n'est pas très, très sympathique, M.
le Président.
Le Président (M.
Cousineau) : Je n'ai pas entendu. Je ne l'ai pas entendu.
M. Auger :
Là, quand même... Il y a quand même des limites, là. Si on parle du respect
ici, M. le Président...
Le Président (M.
Cousineau) : Oui. Je vous remercie, mais je...
M.
Auger : Non, non, non. Mais,
M. le député de Saint-Jérôme, est-ce
que vous avez compris ce que votre
attaché vient de dire?
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député...
M. Auger :
Non, M. Péladeau... M. le député de Saint-Jérôme...
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député de Champlain...
M. Péladeau :
...à parler...
Le Président (M.
Cousineau) : S'il vous plaît!
Une voix :
Excusez-moi. Est-ce que vous avez compris ce que...
Le
Président (M. Cousineau) : M. le député de Champlain, vous êtes président d'une commission.
S'il vous plaît, c'est moi qui préside, là, d'accord?
Alors, M. le député de Jean-Lesage, poursuivez. Et soyez prudent. Faites attention
à ce que vous dites, là, de chaque côté de la table. Poursuivez.
M.
Drolet : Merci, merci, M. le Président. D'ailleurs, sous la gouverne du Parti québécois, après cette 39e législature, nous avons vécu 18 mois plutôt difficiles en matière de développement économique. Notre stratégie entrepreneuriale est restée sur la tablette. Abandon du Plan Nord,
qu'on en rit ou qu'on ne prenne pas ça au sérieux, ça a été le cas. Il y avait quand même des avancées
importantes sur ce dossier-là qui malheureusement a fait en sorte qu'il a été
mis sur la tablette. Le taux de chômage a augmenté dans 11 des 17 régions du Québec.
Alors, je pense qu'on n'a pas de leçon à recevoir
là-dessus. Voilà des bonnes raisons pourquoi,
M. le Président, aussi, on a le goût de s'occuper des
entrepreneurs et de leur donner le respect qu'ils méritent.
M. le ministre, vous avez mentionné souvent qu'il faut faire les choses autrement. Je
vous ai entendu ça souvent dans plusieurs présentations que vous avez
faites. Alors, j'aimerais ça vous entendre là-dessus s'il vous plaît.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Jean-Lesage. M. le ministre.
M. Girard : Merci,
M. le Président. Merci au député de Jean-Lesage pour sa question. M. le
Président, oui, effectivement, on fait les choses différemment. Puis je veux
vous parler principalement de la tournée que j'ai faite, qui a été très enrichissante et également
très productive pour le gouvernement. Le thème de notre tournée, Saisir notre force
économique, qui exprime bien cette volonté de faire autrement et de miser sur nos
forces et sur nos atouts existants... Je prends quelques secondes pour vous montrer le guide de la tournée. C'est
un guide qui a été fourni à tous les entrepreneurs que nous avons
rencontrés. On les invitait à nous faire part des problématiques qu'ils vivent en
termes d'allègement réglementaire, en termes de développement économique, mais
également de nous apporter des solutions.
J'en profite
également pour vous démontrer le thème de la tournée. On a un logo en trois
axes : vert, bleu, rouge. Les
trois axes : le gouvernement, qui est là pour légiférer, mettre en place
des politiques; le deuxième axe, les intervenants locaux, parce qu'on a besoin des intervenants
locaux sur le terrain; et le troisième axe, nos entrepreneurs, nos
entrepreneurs qui sont dévoués sur le
terrain. Pour faire un développement économique solide, saisir notre force
économique, c'est de travailler ces
trois axes-là ensemble comme partenaires : le gouvernement, nos
intervenants locaux et nos entrepreneurs. On le fait différemment, mais
on va le faire au bénéfice de nos régions et de nos gens sur le terrain.
Mon collègue
l'a mentionné, l'élan économique a été ralenti par le précédent gouvernement,
donc sur le terrain. Il fallait
envoyer un signal, un signal très clair que le gouvernement actuel reprend
fermement les choses en main. C'est ce que
nous avons fait lors de la tournée. L'exercice nous a permis d'asseoir à la
même table des partenaires économiques, dont je vous parle, qui peuvent être des CLD ou la nouvelle mouture de
développement économique qui remplace les CLD, que ce soit des gens de différents secteurs, que ce soit des gens de la
Fondation de l'entrepreneurship, dont le député de Saint-Jérôme connaît bien, que ce soit des gens du
réseau Femmessor, que ce soit des gens de Micro-crédit, que ce soit les gens de Fonds de solidarité FTQ, on a assis
des gens autour de la table avec les entrepreneurs pour discuter et discuter
des vraies choses, pour amener des solutions
et regarder quelles sont les problématiques que nos entrepreneurs vivent sur le
terrain.
Certains
intervenants et entrepreneurs ont été surpris d'apprendre l'étendue de tous les
services qui sont offerts. Et j'ai vécu régulièrement dans les régions du Québec, M. le Président... un exemple que je prends souvent, une jeune entrepreneure qui a dit : Moi, j'aurais aimé
ça avoir un mentor, mais il n'y en a
pas dans notre région. Trois places à côté, on avait un représentant de la Fondation de l'entrepreneurship qui
disait : Oui, on a cinq mentors dans la région. Et cette personne-là n'était pas au courant. Donc, les
ressources sont là. On doit travailler différemment afin de s'assurer que les
ressources en place sont mises au bénéfice de nos entrepreneurs, sont mises en
place pour aider nos entrepreneurs au développement économique.
Donc, cette
tournée nous a permis de rebâtir la confiance des investisseurs, mobiliser les
intervenants économiques régionaux, travailler ensemble, travailler
différemment et redonner l'élan économique au Québec. On a informé nos
partenaires de nos actions et on a également parlé d'Entreprises Québec, que
l'on veut mettre en place.
Permettez-moi
de vous parler un peu du bilan de cette tournée. Plus de 500 intervenants
économiques rencontrés, de partout au
Québec, intervenants et entrepreneurs. Je vous parlais du questionnaire tout à
l'heure que l'on a fait remplir. Plus de 250 répondants qui ont
répondu au questionnaire, qui nous ont donné des pistes de solution.
17 chambres de commerce rencontrées...
Une voix : ...
Le
Président (M. Cousineau) : Un instant. M. le ministre, est-ce
que vous avez objection à déposer le questionnaire?
M. Girard : Il est sur le site. Je
peux le déposer. Il est sur le site du ministère de l'Économie.
Document déposé
Le
Président (M. Cousineau) : D'accord. D'accord. Donc, on prend
note que vous allez le déposer à la commission?
M. Girard : Oui.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci. Poursuivez, M. le ministre.
M.
Girard : Donc, 17 chambres de commerce rencontrées pour un total
de plus de 1 500 personnes qui ont été rencontrées lors de
cette tournée.
Nous avons
également fait des annonces pendant cette tournée. Nous avons annoncé plus de
30 projets dans les régions du Québec, 25,8 millions
d'investissements et plus de 750 emplois créés ou consolidés.
Nous avons
écouté les gens lors de cette tournée. On nous a demandé des modifications aux
dispositions fiscales applicables au
transfert d'entreprises à un membre de la famille, un engagement électoral
qu'on a fait. On en a discuté et,
comme je l'ai mentionné tout à l'heure, on y travaille activement pour les
années à venir pour mettre en place des façons d'améliorer le transfert intergénérationnel. On a également entendu les
régions concernant le programme PME 2.0 pour aider les entreprises dans l'analyse de leurs besoins et l'élaboration
d'un plan numérique. On le sait, nos entrepreneurs au Québec doivent
être sur le Web, doivent être rendus numériques. Et on y travaille à l'heure
actuelle.
On a même
annoncé, dans le dernier budget, la mise en place d'un permis unique par
catégorie d'établissement pour la
vente d'alcool, une demande qui est revenue à plusieurs reprises sur le terrain
pour alléger le fardeau réglementaire de nos entreprises, M. le Président.
123 millions sur cinq ans pour améliorer l'adéquation formation et besoin
de main-d'oeuvre de nos entreprises.
Plusieurs entrepreneurs dans plusieurs régions du Québec, malgré les taux de
chômage relativement élevés, vivent des pénuries de main-d'oeuvre, des pénuries de
main-d'oeuvre spécialisée. Donc, avec mes collègues au niveau de l'Éducation, on s'y attaque pour
travailler différemment, pour combler cette pénurie de main-d'oeuvre là et
fournir à nos entrepreneurs une main-d'oeuvre qualifiée.
Tout ça nous a été demandé dans le cadre de la
tournée. Et rapidement nous avons déjà commencé à livrer la marchandise. Nous avons été à l'écoute de nos
entrepreneurs. Nous continuons de les écouter. Nous travaillons avec eux.
Et, grâce à cette tournée, c'est de cette
façon qu'on peut mettre en place des outils, des façons de faire qui sont
vraiment calquées sur les besoins de
nos entrepreneurs. Parce que ce que l'on fait, M. le Président, c'est pour nos
entrepreneurs.
Permettez-moi
de donner quelques réactions qui ont été médiatisées suite à notre tournée.
Hugues Grimard, le maire d'Asbestos,
suite à une annonce de diversification économique qu'on a faite dans cette
région qui a été durement touchée : «Cette annonce envoie un signal
de départ au reste du Québec. [...]Notre diversification est commencée [à Asbestos].» Josée Fortin, D.G. de Sherbrooke
Innopole, à la sortie d'une rencontre que l'on a eue ensemble, elle cite :
«La rencontre s'est avérée fort
intéressante. [...]"J'ai senti que le ministre était en mode écoute et en
mode solutions."» M. Benoit
Lauzon, maire de Thurso : «La venue d'un guichet unique est probablement
la chose la plus importante pour faire le développement en région.» Marc-Olivier
Guindon, président de la Chambre de commerce de Vallée de la Petite-Nation : « De l'allégement, on en [a]
besoin. On parle ici d'un guichet unique de services[...]. C'est la meilleure
chose qui peut [nous] arriver...» Donc, des
gens qui nous ont amené des solutions, qui ont été très satisfaits de la
rencontre que l'on a eue.
• (11 h 40) •
Contrairement au deuxième groupe d'opposition,
M. le Président, on est dans les régions depuis déjà fort longtemps. On a découvert les régions depuis
longtemps. Je viens d'une région et j'y travaille. Notre tournée se fait. Nous
rencontrons les gens. Et les citations que
je vous ai mentionnées, ce sont des gens des régions qui viennent de toutes les
régions du Québec. C'est de cette façon, M. le Président, que nous allons
pouvoir mettre en place des solutions.
Nous avons également
fait des consultations auprès d'organismes qui nous ont amené
des propositions, et j'ai tout chaud de ce matin la conclusion de cette consultation : nous avons de nos secteurs, de différents secteurs, plus de 219 recommandations d'allègement réglementaire. Nous avons rencontré
des gens de l'agroalimentaire, du commerce de détail, tourisme,
restauration, hébergement, ressources naturelles, transport, secteur manufacturier,
construction, environnement, récupération, technologies vertes.
23 rencontres qui se sont tenues à Montréal et à Québec entre le 17 février et le 26 mars, 46 associations d'affaires y ont participé. Et nous avons plus de 200, exactement
219 irritants pour nos
entrepreneurs auxquels on s'attaque déjà actuellement et auxquels nous sommes en train de mettre en
place des solutions pour pouvoir pallier aux problématiques que vivent
nos entrepreneurs.
M. le Président, c'est une tournée qui a été fort payante, une tournée qui a été des
plus intéressantes pour moi, mais qui va être intéressante pour les entrepreneurs parce que
ce que l'on a recueilli comme information et comme solutions va nous permettre de mettre des choses en place, concrètes, des choses
qui vont permettre à nos entrepreneurs de mieux se développer.
Le précédent gouvernement a fait une tournée, avec Mme Zakaïb à l'époque, dans le but de mettre
en place la Banque de développement économique. Cette tournée avait
coûté 30 000 $ de plus que notre tournée. Personne sur le terrain
n'aura entendu parler par la suite de cette
banque. La banque n'a pas vu le jour, donc un projet de structure qui n'a pas
été mis en place. Nous, M. le Président,
nous préférons travailler avec les structures en place, avec les gens en place
et même réduire les structures afin
de faciliter la communication et la concertation dans chacun des milieux et
dans chacune des régions au Québec.
Donc,
l'allègement réglementaire, c'est aussi d'alléger la façon de travailler de nos
différents organismes sur le terrain, dans chacune des régions du
Québec, et d'alléger aussi la façon pour l'entrepreneur et ces organismes-là de
communiquer avec le gouvernement, d'avoir un
canal de communication qui va être clair, qui va être efficace et qui va
réduire les délais, les délais d'attente.
Donc, il y a
déjà beaucoup de choses qui se sont mises en place, comme je disais tantôt, au
niveau de la RACJ avec le permis
d'alcool, donc un permis unique. J'ai rencontré des gens dans des
microbrasseries qui devaient avoir un permis
parce qu'ils fabriquent de la bière, un permis parce qu'ils en vendent, un
permis parce qu'ils vendent également de
la boisson avec de la nourriture, un permis différent s'ils ont une terrasse,
donc c'était cinq, six permis à gérer pour une petite entreprise comme
une microbrasserie — on
en a de plus en plus au Québec, c'est un beau secteur qui est florissant au Québec — on se devait d'aider ces entrepreneurs-là.
C'est ce que nous faisons avec un permis unique au bénéfice de nos
petites PME.
Nous écoutons
nos PME, nous sommes là pour leur donner un coup de main, en collaboration avec
les intervenants locaux de partout dans toutes les régions du Québec, M.
le Président.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le ministre. Il reste deux
minutes au parti ministériel. M. le député de Jean-Lesage, allez-y.
M.
Drolet : Merci, M. le Président. Bien, écoutez, merci, M. le
ministre, mais avant tout, vous savez, indépendamment de toute l'allégeance politique que l'on
souhaite... que l'on est, pardon, il faut souhaiter que, justement, cette
volonté-là du Québec de se donner, de
se doter de facilités pour justement respecter l'entrepreneuriat et la volonté
d'y être un entrepreneur... Parce
que, souvent, un jeune, quand on fait le tour, quand on va dans certaines
universités, ils viennent stressés par le fait de penser juste à dire de
laisser passer une bonne job versus peut-être de partir leurs propres affaires.
Alors, ça, on
l'a constaté fréquemment, ça prend du mentorat pour être capable de donner à
ces gens-là la confiance de pouvoir
aller plus loin, parce que c'est ça qui fait en sorte que le coup de pouce
qu'ils ont besoin, c'est ce mentorat-là. On a beau avoir des discussions entre nous, de
différentes allégeances, mais il y a une volonté, je suis certain, de chacun
de nous, c'est de vraiment donner à ces jeunes-là cette possibilité-là et de
faire en sorte que justement les propriétés québécoises
restent chez nous et que ça donne le goût à nos jeunes de vraiment les prendre,
parce que, comme on le disait tout à
l'heure, la relève entrepreneuriale est un grand défi pour les années à venir,
et il faut absolument vanter ça puis il faut donner...
Puis il faut
vanter aussi, en tant que Québécois, que de réussir en affaires, ce n'est pas
un défaut. Je pense que ça, c'est un
côté qui est souvent, naturellement, négligé, et qui fait en sorte que ça fait
reculer le goût d'entreprendre. Alors, si
on peut, au Québec, vanter l'entrepreneuriat, s'en occuper et que, tous
gouvernements confondus, qu'on puisse mettre l'accent là-dessus, bien, je pense qu'on va créer de la richesse, on va
donner à l'économie québécoise une valeur sûre, et on va continuer
naturellement, M. le Président, de travailler dans ce sens-là.
Puis je
souhaite que le ministre, parce que je sais que déjà, à date, comme il l'a
fait... je l'ai dit dans mon intervention,
mais aussi il vient de le mentionner,
interministériel, le défi est là, très souvent, pour chaque gouvernement aussi, vous le savez. On va dans un ministère à l'autre, ce n'est
pas toujours évident que, des fois, des compréhensions
des problématiques peuvent être différentes.
Le Président (M. Cousineau) :
C'est terminé, M. le député.
M. Drolet : Bien, merci, M.
le Président.
Le Président (M. Cousineau) :
Ça me fait plaisir. Alors, je suis prêt à reconnaître maintenant un membre du
deuxième groupe d'opposition, je crois que c'est M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : Oui, M.
le Président.
Le Président (M. Cousineau) :
Vous avez 23 min 25 s, M. le député.
M.
Spénard :
Merci beaucoup, M. le Président. En premier lieu, j'aimerais saluer M. le
ministre, de même que tous ses employés, chef de cabinet, etc., mes
collègues du gouvernement, de même que mon collègue de l'opposition officielle et vous, M. le Président, aussi. Alors,
je tiens à vous saluer puis je tiens à considérer que c'est assez important,
en ce qui me concerne, les PME au Québec
et... Parce que vous savez que les PME au Québec, ça représente 50 % des
emplois, mais c'est là aussi pour la création de 80 % des emplois.
J'ai entendu,
lors de la dernière intervention du ministre, son agenda de la dernière année,
là, sa rencontre avec une foule de
personnes et les recommandations, et tout. Alors, je lui concède qu'il a fait
une tournée des régions, je lui concède aussi qu'il a rencontré beaucoup
de personnes. Je pense que ça faisait partie de son mandat.
Maintenant,
vous savez que les entreprises et les entrepreneurs, ce sont des personnes,
quand même, là, d'action concrète et ce ne sont pas des personnes... Alors, je
vais y revenir, sur la conclusion de vos rencontres, du moins qu'est-ce
qu'on a appris tout à l'heure, mais je veux revenir, dans un premier temps, sur
l'abolition des CLD, l'abolition ou les coupures
draconiennes des CLD, parce que j'ai entendu un député du parti au
pouvoir — qui est
en face de moi, d'ailleurs, le député de Laval-des-Rapides — parler
des CLD. Et je pense que c'est très mal connaître... Lorsqu'on conclut que les CLD, il y avait 70 millions pour
25 millions d'octrois, et tout ça, je pense que c'est très mal connaître
l'efficacité des CLD en ce qui
concerne les préparations de plans d'affaires, en ce qui concerne
l'accompagnement des jeunes entrepreneurs, en ce qui concerne les cellules, le mentorat qu'ils ont mis sur pied,
etc. Alors, j'aimerais juste faire une mise au point ici.
Et, lorsqu'on
me parle du rapport du Vérificateur général, dites-vous bien une chose :
Le rapport du Vérificateur général
souligne les lacunes et ne souligne que les lacunes aussi. Mais, si on
appliquait les recommandations du rapport du Vérificateur général sur toutes les lacunes, dans tout organisme
gouvernemental, bien je peux vous dire, M. le ministre — et tous
les autres députés — qu'il
n'y aurait même plus de gouvernement. Alors, ça, c'est clair, parce que le
Vérificateur général souligne des lacunes partout.
Par contre,
on parle beaucoup des taux de rendement et tout ça. Le taux du FLI, par
exemple, le FLI, le Fonds local
d'investissement administré par les CLD. Alors, dans les cibles que le
gouvernement avait dit — puis ça, c'est dans le
rapport du Vérificateur général aussi — la cible fixée par le gouvernement dans leur
dernière entente de gestion était de
moins 10 %, parce que c'était du capital de risque. Ça, c'était la cible
que le gouvernement avait faite. Alors, quand qu'on regarde les taux de
rendement cumulatifs du Fonds local d'investissement au
31 décembre 2013, on s'aperçoit qu'il
y en a 15, CLD, sur 119 qui ont moins de moins 20 %. Il y en a 14 qui sont
de 19 % à moins 10 %. Par contre, il en reste 80 qui ont dépassé les cibles du
gouvernement en ce qui concerne ce capital de risque là. Et pourtant on a jeté
l'eau du bain, le bébé, le bouchon
puis je pense qu'on a sacré le bain dehors aussi. Alors, je pense qu'il faut
revenir aux vraies choses, il faut
regarder ça positivement et regarder ce que les CLD ont fait et non pas que les
CLD étaient là et ne foutaient absolument rien, puis c'était une autre structure.
Comment se
fait-il, aussi, si on parlait des structures, M. le Président — et ça, c'est juste une question qui me vient
à l'esprit — on a gardé Femmessor, qui est aussi une structure, en ce qui concerne le
développement d'entreprises? Alors, moi,
je me pose la question. Puis je ne suis pas contre qu'il y ait une structure,
mais, lorsqu'on parle d'abolir les structures et de redonner le pouvoir
de développement local et régional aux MRC, je veux bien, mais qu'on le donne
entièrement.
L'autre chose — je
ne me ferai pas d'amis, mais ça, je ne suis pas ici pour me faire des amis non
plus, là, mais je suis juste ici pour
constater les faits — je m'aperçois que M. le ministre nous dit
qu'il y a eu 219 recommandations d'allègement réglementaire de la part
des entrepreneurs et tout. Il y a aussi 219 irritants pour nos
entrepreneurs. Moi, j'aimerais savoir du ministre :
Est-ce que les recommandations et les irritants, c'est la même affaire ou si
les irritants touchent d'autres ministères,
comme le ministère du Développement durable, le ministère de l'Environnement,
peut-être les Finances, avec Revenu
Québec? Est-ce que les irritants, c'est la même affaire que les
recommandations, parce qu'il y en a
219, 219, ou si les irritants touchent d'autres ministères? Et quelles sont les
interventions qu'il a faites auprès des autres ministères s'il y a eu
des irritants?
• (11 h 50) •
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
M.
Girard : Dans un premier temps, M. le Président, je veux vous
mentionner, pour revenir à propos des CLD, que nous laissons aux régions le choix de faire leur gouvernance, et,
effectivement, je n'ai jamais dit qu'il n'y avait pas des CLD qui ne faisaient pas un bon travail. À
preuve, 47 CLD demeurent. J'ai, entre autres, ici, exemple, dans la... on
l'avait tantôt, le document... Si on va dans
certaines MRC, exemple, en Nouvelle-Beauce, en Nouvelle-Beauce, neuf CLD
sur 11 vont demeurer. Dans Robert-Cliche,
cinq sur neuf. Dans Beauce-Sartigan, 11 sur 13. Dans Lotbinière, 11 sur 11,
mais ce n'est pas le cas partout. Il y a des endroits...
M.
Spénard :
Excusez-moi, M. le Président, dans Robert-Cliche, c'est quoi que vous me dites?
Cinq...
M. Girard : Maintien des effectifs,
des gens du CLD, des effectifs.
M.
Spénard : Ah! des
effectifs. O.K., O.K., c'est beau.
M.
Girard : Des effectifs. Et plusieurs... Il y a 47 endroits qui
gardent l'entité CLD. Et, dans plusieurs endroits, des effectifs demeurent. Comme je le disais tout à
l'heure, ce sont les gens qui font le développement économique qui vont permettre aux entrepreneurs de bien
travailler, et non pas la structure. Ce qui a été aboli, c'est l'obligation de
mettre en place un CLD.
Effectivement,
le rapport du Vérificateur général dit certaines choses, et ça ne veut pas dire
que tout était noir au niveau des
CLD. Ce qui se fait de bien reste, et on avait des très bons individus, il y a
des très belles choses qui se sont faites
au niveau des CLD. C'est justement pourquoi chacune des régions a un travail à
faire, et de garder ce qui était bon, et d'améliorer le reste.
Je veux quand
même ramener une découpure de journal de mon collègue député, en date du
10 décembre 2014, où il
mentionnait : «L'organisation des services économiques pour les
entreprises, l'accompagnement pour les nouveaux entrepreneurs, le développement de l'économie sociale : tout doit
être repensé. [Nous] nous devons d'envisager un changement dans les structures du développement local et régional [...] — c'est ce que l'on fait. D'autre part, nous
nous devons de repenser et de
recentrer la mission des acteurs du développement régional. Le soutien aux
jeunes entrepreneurs, l'accompagnement
des entreprises et le mentorat d'affaires se doivent d'être au coeur du travail
de nos centres locaux de
développement. [...]Il revient aux élus municipaux actuels de prendre leurs
décisions pour l'avenir du développement local et régional.» C'est
exactement ce que l'on fait. Donc, je suis content, on est en accord sur
plusieurs points...
Des voix : ...
M. Girard : ...M. le député...
Des voix : ...
Le Président (M. Cousineau) :
On va laisser le ministre terminer.
M.
Girard : Et, de l'autre côté, dépendamment... et j'ai deux
articles qui sont complètement contradictoires : le premier, qui vient de la MRC Maria-Chapdelaine, où
on dit : Un accueil favorable, et qu'ils vont probablement garder le CLD, et un autre endroit, où on parle :
Pas question de défendre le CLD. Donc, c'était à géométrie variable, c'est la
raison pour laquelle chacune des régions va
avoir le pouvoir de mettre en place sa structure de développement économique.
Et ce qui est important, c'est d'avoir le
FLI pour les gens, et, fait à noter aussi, on rajoute un fonds de développement
des territoires de 100 millions
supplémentaires, qui va être rajouté au niveau du développement, qui va être
donné aux MRC ou à l'entité. Donc, il
n'y a rien de jeté. Il y a même plusieurs CLD qui vont demeurer. Les individus
vont demeurer en place.
Ceci étant dit, la dernière portion de la
question tenait sur l'allègement réglementaire et les 219 irritants ou recommandations. Bien, c'est certain que les 219 irritants, idéalement, c'est d'avoir une recommandation pour régler ces irritants-là.
On ne pourra pas régler les 219 demain matin. Il y a un comité permanent de
l'allègement réglementaire qui a été
créé, que j'ai l'honneur de coprésider avec Martine Hébert, vice-présidente de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, sur
lequel siègent des représentants de plusieurs organismes socioéconomiques, sur
lequel siègent des hauts fonctionnaires de
plusieurs ministères, et ce comité va devoir se pencher sur les priorités. Une
des priorités qui a été mentionnée lors du premier comité, c'était la
RACJ, au niveau des permis d'alcool. Déjà, dans le budget, ça a été annoncé.
Donc, le comité va avoir le mandat de proposer et de recommander au gouvernement
des pistes d'action.
Maintenant,
peut-être juste pour terminer à ce sujet, effectivement, j'ai un travail à faire qui est interministériel. Parce que dans les irritants, sur les 219, il y en
avait quatre qui étaient du ministère de l'Économie. Je peux vous nommer
tous les autres : Autorité des marchés financiers, Commission
de la construction du Québec, Commission de la santé et de la sécurité du travail, ministère
des Affaires municipales, de l'Occupation du territoire, ministère
de l'Agriculture, Culture, Communications, ministère du
Développement durable, ministère de l'Économie, ministère de l'Énergie,
Ressources naturelles, ministère des Finances, ministère
de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, la Justice, le Tourisme, Transports, ministère du Travail, de l'Emploi, Solidarité, Office de la protection
du consommateur, Régie des alcools, des
courses et des jeux, Régie du bâtiment du Québec, Régie du cinéma du Québec,
Revenu Québec, Secrétariat du Conseil du
trésor, et il y a même des irritants sur Statistique Canada que l'on ne pourra
pas régler. Donc, oui, on a touché à tous les ministères et on va
regarder les 219 irritants pour trouver des recommandations.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci. Merci. Nous allons poursuivre. M. le député de Beauce-Nord, vous avez 12 min 11 s pour
répliquer.
M.
Spénard : O.K. Bien je veux céder aussi... Mais la
déclaration que j'ai faite au mois de décembre, c'est suite à vos annonces de coupures drastiques dans les CLD,
et où je disais que les CLD doivent recentrer leurs missions sur... parce
que les CLD, vous semblez l'oublier, mais
les CLD étaient sous l'égide des MRC. Alors, c'est les MRC qui donnaient
les ordres aux CLD puis c'est les MRC qui
disaient aux CLD : Bien regarde, cette année, tu vas t'occuper du
tourisme, tu vas t'occuper de ci, tu
vas t'occuper de ça. Le CLD n'avait pas le choix. Mais, en ce qui me concerne,
le CLD, j'ai dit ça parce que les trois CLD de la Beauce devaient se
réunir en un seul CLD, c'est pour ça que j'avais dit ça. Parce que je considérais que 60 % de financement de moins,
alors, ils ne pouvaient pas survivre à trois dans la Beauce, là, et je pense
qu'il était temps de ramener la grande Beauce, mais je n'ai pas dit :
C'est suite aux coupures que vous avez faites.
Maintenant,
en dernier, bien, je m'aperçois, là, qu'il y a, à peu près depuis un an, une
seule mesure qui a été mise en place,
et c'est la Régie des alcools, je
pense. C'est le permis de demande
d'alcool. Maintenant, toutes les autres mesures... Quels documents les entrepreneurs n'ont plus à
remplir depuis l'élection du Parti
libéral? Quels sont les règlements
que le gouvernement a allégés? Qui
s'occupe de faire les plans d'affaires? Qui s'occupe de... pour ceux-là qui
n'ont pas gardé leur CLD, c'est qui
qui s'en occupe, de ça? Est-ce que c'est les MRC? Est-ce que c'est Investissement Québec? Tu sais, combien... C'est qui qui s'occupe des entrepreneurs dans une région
comme telle, là, où est-ce qu'ils n'ont pas gardé leur CLD puis qu'ils
ont rapatrié ça ou ils ne le savent pas trop?
Parce qu'en commission parlementaire, lorsqu'on a eu des auditions de mémoires... Écoutez,
le fonds SOLIDE est venu nous dire
qu'il n'y a pas une MRC qui était équipée pour faire du fonds SOLIDE à
l'intérieur des entreprises parce
qu'ils n'avaient pas le droit. Est-ce que la réglementation a été changée face
aux MRC? Est-ce qu'ils ont le droit maintenant? Moi, je n'en ai pas entendu parler. En tout cas,
toutes ces questions-là qui demeurent en plan après un an. Je veux bien croire, M. le ministre, que vous y travaillez, mais, à
un moment donné, il va falloir que ça
aboutisse. Et puis ça, je n'ai pas
d'horizon. Je n'ai pas de fenêtre pour dire que, écoutez, là, dans six mois,
telle mesure va être annoncée, telle mesure, telle mesure, telle mesure.
On n'a absolument rien. On est dans le néant.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
• (12 heures) •
M. Girard : Dans un premier temps,
pour ce qui concerne l'allègement réglementaire, on parle des permis d'alcool, bien, je veux rappeler à mes collègues
qu'à mon arrivée en poste, il y avait le rapport Audet qui avait été fait et
dans lequel on avait des recommandations, dans lequel on continue à travailler de façon très active, et nous
avons tout prêt de 80 % des recommandations du rapport Audet qui
sont soit réalisées ou en cours de réalisation.
À notre
arrivée, étant quelqu'un qui vient du milieu économique et des entrepreneurs,
je voulais aller encore plus loin au bénéfice des entrepreneurs. La
première chose était de consulter les gens pour avoir les recommandations. Le permis d'alcool était déjà dans le rapport Audet
et il est ressorti. C'est la priorité à laquelle nous nous sommes attaqués.
Pour ce qui
est de l'autre rapport, il est tout chaud, il est arrivé cette semaine. On a
vraiment un bilan complet. Comme on a
fait au niveau des permis d'alcool, nous allons nous attaquer, en ciblant des
priorités, dans les irritants de nos
entrepreneurs pour mettre en place le plus rapidement possible, en fonction de
certaines priorités... vous avez vu la quantité
de ministères qui sont impliqués... mais nous voulons donner de l'oxygène à nos
entrepreneurs. Je l'ai répété et j'y crois fermement : ce n'est pas
le gouvernement qui crée les emplois au Québec, ce sont nos PME, nos
entreprises. Comme gouvernement, nous avons
le mandat de leur donner de l'oxygène, de leur rendre les choses plus faciles
pour qu'ils puissent contribuer à l'essor du Québec, faire avancer
l'économie et créer des emplois.
On reparle toujours des CLD. Il faut faire
attention : la responsabilité du ministère de l'Économie versus la
responsabilité du ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du
territoire. Donc, il y a un côté légal, il y a deux ministères, donc il y a une autre commission pour le côté plus
légal. Pour ce qui est de développer l'économie, au niveau des CLD, comme je le disais tantôt, dans
plusieurs cas, puis presque... je ne dirais pas la totalité, je n'ai pas le
chiffre exact, mais même les MRC qui
vont prendre en charge leur développement économique vont garder les personnes
qui étaient au CLD. Donc, ces gens-là qui travaillaient au CLD, en
grande partie se retrouvent des employés de la MRC.
M. le député l'a dit lui-même, la MRC et le
CLD... le CLD était sous la MRC. Donc, en les faisant travailler ensemble, on élimine une structure, on élimine des
frais d'opération, on élimine des C.A. supplémentaires, des délais. Donc,
c'est une évidence, qu'on doit faire travailler ces structures-là ensemble au
développement économique. Et l'importance,
j'y reviens et j'y crois fermement, ce n'est pas la structure, ce sont les
individus qui vont y travailler sur le
terrain. Que l'individu soit employé du CLD ou employé de la MRC, c'est la même
personne qui fait le développement économique sur le terrain.
Donc, c'est
de cette façon-là qu'on va faire avancer l'économie et c'est de cette façon-là
qu'on met en place la nouvelle gouvernance. Et chaque région a un
travail à faire pour mettre en place sa structure de développement économique avec les différents intervenants. Et on ne veut
surtout pas faire du mur-à-mur dans chacune des régions. Chaque région va avoir
le mandat de mettre en place sa structure au bénéfice de ses entrepreneurs, en
fonction de ses besoins comme région.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre.
Une voix :
M. le député de Blainville.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député de Blainville, pour
6 min 13 s.
M.
Laframboise : Merci, M. le Président. D'abord, M. le ministre, pour
vous dire que je suis content que vous souligniez qu'il y a un autre
ministère, puis que les Affaires municipales... parce que je suis porte-parole
aux affaires municipales, puis, à notre
étude des crédits la semaine dernière, le ministre nous a déposé la répartition
du 100 millions. Vous dites que
c'est de l'argent neuf. Ce n'est pas de l'argent neuf. C'est l'argent qui était
aux CRE, qui a été transféré aux CLD.
J'ai eu la chance de l'acheminer à toutes les MRC du Québec. Ils l'ont reçu. Il
n'y a pas d'argent neuf là-dedans. Ça
fait que ne dites pas que c'est de l'argent neuf, c'est l'argent qui était aux
CRE, qu'ils leur retournent. Le tableau est déposé par votre collègue des Affaires municipales. Avoir su, je vous en
aurais envoyé une copie. Parce que c'est clair : c'est le même
argent qu'ils ont, il n'y a pas d'argent neuf dans ce 100 millions là.
Par
contre, ce que je constate aujourd'hui, c'est que, dans l'étude des crédits qui
sont Développement de l'économie, de
l'Innovation et de l'Exportation, pages 82 et 83, il y a une réduction de
12 % de l'enveloppe globale. Parce que le résultat, c'est une réduction de 12 %. Quand vous
dites : On essaie d'économiser sur l'administratif... Il y a juste le
gouvernement qui économise, là. Vous
n'avez pas décidé de prendre l'argent économisé dans les structures pour le
réinvestir. C'est faux, vous avez
réduit les enveloppes d'investissement en Développement de l'économie, de
l'Innovation, là — le
programme 1, là — qui sont aux pages 82 et 83; c'étaient
405 millions puis on a réduit à 356 millions. Et, pire que ça, c'est
qu'on a réduit la direction et services à la gestion de 5 %, puis
en tout, c'est 12 %. Ça veut dire qu'on a réduit les enveloppes de
développement économique plus que ce qui étaient les enveloppes
d'administratif, à votre propre ministère.
Donc,
évidemment, mon questionnement, il est global. Pourquoi ne pas avoir pris les
économies dans ce que vous dites,
quand on... des économies des fonds, de la restructuration? Parce que c'est
facile pour le député de Laval de venir nous dire que, les CLD, il n'aime pas ça, là. Ils ont Laval Technopole,
puis les grandes villes ont tous... Montréal International, ils ont tous leur façon de faire du développement. Dans
le reste du Québec, ce n'est pas la même chose. Quand on a créé les CLD, M. le Président, j'étais là. Les grandes villes
étaient contre la création des CLD, parce qu'ils avaient tous leurs organismes de développement économique. Donc, c'est
facile, pour le député de Laval, de dire ça, là, c'est plaisant, là,
sauf que c'est...
Une voix :
...fait dire des choses...
M.
Laframboise : Non, non, mais c'est ce qu'il a fait, là. Et, quand on
est à Laval, c'est facile, puis, ça, j'en conviens.
Avec les maires des grandes villes, quand on discute avec eux, les CLD, pour
eux, c'était une structure qui était supplémentaire, un palier
administratif. Mais, dans les régions du Québec, c'est toute une autre
histoire. Puis, vous le savez, vous venez
des régions, vous savez c'est quoi, l'importance des CLD. Et moi, ce qui
m'inquiète, c'est qu'on n'a pas décidé
de dire : On réinvestit. Donc, le net, c'est que, dans le développement
économique au Québec, dans une période où
on a besoin des investissements puis de toutes les ressources pour essayer de
créer des emplois, on a coupé de 12 % dans le budget de
développement de l'Économie, de l'Innovation et de l'Exportation.
Puis j'aimerais
savoir c'est où, les montants importants que vous avez coupés, pourquoi vous
avez défendu ces coupures-là, M. le
ministre, puis qu'est-ce qu'on peut voir de bien dans ça pour la création
d'emplois. Parce qu'il y a moins d'argent, tout simplement, pour
développer l'économie.
Puis
je vous fais le résumé du programme, là, le programme de développement de
l'Économie, de l'Emploi et de l'Innovation,
c'est vous-même qui le dites, c'est votre document : Ce programme vise à
soutenir le développement de l'économie
du Québec dans une perspective de création d'emplois, de prospérité économique,
de développement technologique,
régional, social et durable. Vous avez coupé 12 % dans cette enveloppe-là.
Puis expliquez-moi comment on va être mieux après qu'avant.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le député de Blainville. M. le ministre,
2 min 18 s.
M.
Girard : Oh! on va faire ça
vite. Donc, M. le Président, tout ce qui ne change pas, c'est le changement.
Si on fait ce qu'on a toujours
fait par le passé, on va avoir les résultats qu'on a toujours
eus. Il faut faire différemment. Et, oui, les coupures ont été faites dans les budgets
de fonctionnement. Globalement, l'enveloppe du ministère
de l'Économie a augmenté. Je n'aurai
pas le temps de tout passer, les baisses d'impôts des PME, les programmes qu'on
a mis en place pour aider les PME, tout ce qui a été fait pour aider nos
PME sur le terrain.
Et
on se dirigeait vers 7 milliards. Je sais que l'opposition n'aime pas ça quand qu'on parle du 7 milliards et plus de déficit où on s'en allait, mais il faut
le prendre quelque part, l'argent, pour réduire les déficits. Je le
répète encore : Nos déficits d'aujourd'hui sont les impôts des contribuables de demain. Donc, on se devait de
mieux gérer. Et, si, à chaque fois qu'on réduit une dépense au gouvernement,
on met l'argent ailleurs, on ne réduira jamais le déficit.
Donc, on a réduit les structures. Mais
l'argent au bénéfice du développement
économique, non seulement il est toujours là, mais il
y a des programmes
supplémentaires : Créativité Québec,
le programme PerforME, des baisses d'impôt qui ont été faites. Donc, on
veut que l'argent ne soit pas mis au bénéfice des structures, mais soit mis au
bénéfice des entrepreneurs pour qu'on ait des programmes, qu'on ait des
façons... que les entrepreneurs aient des liquidités, ce qu'on appelle communément des «cash flows», dans
leurs poches pour être capable de développer l'économie, en réduisant leurs impôts, en leur donnant plus d'oxygène, en
réduisant la paperasse administrative. C'est comme ça qu'on fait avancer
le Québec. Et, si on a plus de questions
techniques au niveau des chiffres plus particuliers, j'ai mon sous-ministre qui
va pouvoir répondre.
Le Président (M.
Cousineau) : Oui. Alors, oui, M. le député de Blainville.
M.
Laframboise : Il me reste?
Le Président (M.
Cousineau) : 40 secondes.
M.
Laframboise : 40 secondes pour vous dire, M. le ministre, que
vous pouvez prendre les idées de la Coalition avenir Québec, mais prenez leur contenu, parce que, nous, les centres
locaux de développement, on rajoutait du budget. L'économie qu'on aurait faite dans les structures, on l'aurait
réinvestie dans le développement, la création d'emplois. En pleine période de récession économique ou
d'austérité, il faudrait créer des emplois. Puis le message que vous envoyez
aux régions, ce n'est pas : On coupe
dans le budget... Je peux comprendre que vous voulez remplacer ça par des
crédits d'impôt, mais ça, c'était du
développement pour créer, donner à des organismes, pour encourager les
entrepreneurs de toutes les régions du Québec à se partir en entreprise
puis à créer des emplois.
Le
Président (M. Cousineau) : M. le député de Blainville, merci.
Alors, je passe au bloc suivant pour une période de 19 minutes. Je
cède la parole au député de Laval-des-Rapides. M. le député.
• (12 h 10) •
M.
Polo : Merci beaucoup, M. le Président. Tout d'abord, j'aimerais
également souligner, donc, et remercier la présence du ministre puis également de son équipe, de mes collègues, les
saluer, ceux de la banquette ministérielle, de l'opposition. Finalement, remercier également mes collègues de
l'opposition de me mentionner... parce qu'en réalité les questions sont
destinées au ministre et non pas destinées à moi, mais, bon, ils ont choisi de
me mentionner dans leurs différentes questions.
Ceci
dit, M. le Président, j'aimerais aborder avec le ministre certains des éléments
qui ont été présentés le 26 mars dernier,
lors du dépôt du budget, surtout en lien avec le soutien au développement
économique, les mesures budgétaires en lien
avec la création d'entreprises,
la création d'emplois, surtout destinées aux PME, parce qu'il
faut, selon moi, que la population soit bien informée. Vous savez, il y avait
quand même un grand nombre d'éléments dans ce budget-là,
mais c'est important de revenir à la charge et de l'expliquer à la population.
Je
commencerais, M. le Président, par retourner en arrière. Il y a un
peu plus d'un an, vous et moi et mes collègues de la banquette ministérielle, et le ministre également, faisions campagne. Et l'un des éléments que nous
utilisions pour bien illustrer le défi de taille au niveau des finances publiques puis au niveau du
développement économique auquel nous
devons faire face comme société s'illustrait à travers une formule bien
simple : nous représentons 23 % de la population canadienne,
notre économie représente à peine 19 % de l'économie canadienne, mais nous
assumons un poids très important, qui est de 26 %, des dépenses
gouvernementales face à nos collègues canadiens.
Et,
quand vous analysez cette formule-là, vous vous rendez rapidement compte que la
formule ne balance pas. Et elle ne
balance pas parce que nous nous sommes habitués, au cours des 40 dernières
années, à pelleter vers l'avant les décisions importantes, des décisions
responsables, des décisions qui étaient basées et qui devaient être basées sur l'équité intergénérationnelle. Malheureusement,
tous partis confondus, tous gouvernements confondus, nous avons décidé
d'assumer des déficits après déficit.
Le
26 mars dernier, c'était un budget très important puisque c'était un budget du
retour à l'équilibre budgétaire, et c'était
seulement le premier budget équilibré depuis les six dernières années, et
seulement le sixième au cours des 40
dernières années. M. le Président, pendant que certains collègues se
promenaient à lever le poing en l'air et à provoquer une instabilité
sociale et économique, nous, pendant la campagne électorale, nous présentions...
et c'est notre chef, et aujourd'hui premier
ministre, qui présentait un engagement formel le 18 mars 2014. Rappelez-vous,
nous avions présenté un cadre financier des semaines — des
semaines — avant
la date électorale, alors que nos collègues de l'opposition officielle ont déposé leur cadre financier à peine
quelques jours avant le jour du vote. Et ça, c'était totalement cohérent
face au fait qu'ils avaient déposé un
budget, quelques jours avant l'élection, qui n'incluait pas les crédits. Et
donc, en termes de vouloir cacher un
peu, là, les détails de leur proposition politique et économique, ils étaient
totalement cohérents dans cette attitude un peu, malheureusement,
incohérente.
Ceci
dit, le cadre financier présenté par notre chef, à l'époque, incluait deux
éléments très importants : un, le retour à l'équilibre budgétaire en 2015‑2016, et, deux, un engagement formel que
tout surplus financier subséquent serait divisé en deux. D'une part,
alléger le fardeau fiscal des contribuables, et, d'autre part, de réduire la
dette. Et la dette est très importante, M.
le Président, je vais commencer par là, parce que nous sommes la province la
plus endettée au Canada et nous
assumons aussi un poids très important, dû à cette dette-là, un poids annuel de
11 milliards de dollars. 11 milliards de dollars, M. le Président, quand vous analysez la totalité du budget
qu'a présenté notre collègue le ministre des Finances il y a quelques semaines, c'est le troisième poste
budgétaire le plus important. C'est malheureux, parce que 11 milliards
de dollars, c'est plus que tout ce qu'on investit au niveau des écoles primaires
et secondaires.
L'autre aspect, c'est qu'on est
également la province la plus taxée. Et, à ce niveau-là, le fardeau fiscal des
Québécois met aussi un poids
important sur nos concitoyens. Et je dois me réjouir qu'un élément important du
retour à l'équilibre budgétaire, il
s'est fait sans augmentation de taxe et d'impôt, également, M. le Président.
Voilà, c'étaient vraiment les deux
aspects importants de cet engagement formel, le 18 mars 2014, et des
engagements qui ont été respectés par le ministre des Finances il y a
déjà un mois, M. le Président.
Le
23 avril 2014... parce que, quand on fait la nomenclature de ce qui est arrivé
dans la dernière année, ça nous permet
de bien camper, bien présenter les actions que le gouvernement a posées...
Premièrement, pour établir un climat de
stabilité politique et un climat de stabilité économique, le 23 avril 2014, le
premier ministre choisit à ce moment-là les membres de son Conseil des
ministres. Et le lendemain, donc le 24, l'actuel président du Conseil du trésor
décide d'annoncer, en compagnie du premier
ministre, l'application du cran d'arrêt. L'application du cran d'arrêt a été un élément important pour contrôler la croissance des dépenses, ce qui nous a
permis justement de rétablir l'équilibre budgétaire.
L'application du cran d'arrêt s'est traduite par des gains de productivité de 2 % sur la masse salariale, des réductions de
3 % des dépenses de fonctionnement et aussi un gel d'embauche
jusqu'au 31 mars dernier, 2015.
Pourquoi
c'était important, M. le Président? Parce que rappelez-vous que, dans les 18
mois qui ont précédé notre gouvernement,
il y a eu un gouvernement qui a rejeté le Plan Nord, il y a eu un gouvernement
qui a carrément converti, justement,
un plan que nous venons de représenter à la population, qui l'a converti dans
un plan mort, M. le Président. C'est
ça qui est arrivé. Pendant ce temps-là, nous, on s'est engagés, pendant la
campagne électorale, à créer 250 000 emplois. Et déjà nous avons
une bonne part de ce chemin-là parcouru dans la première année, M. le
Président.
Pourquoi
c'était important aussi, M. le Président? Parce que, rappelez-vous, quelques semaines avant la campagne, l'ancien gouvernement présente à
ce moment-là une stratégie qui devait
être un élément important de sa démonstration de quelle façon il soutient le développement
économique. Et la stratégie des
gazelles a été présentée à la va-vite, quelques semaines avant la campagne
électorale — je pense
que c'était autour du 21, 22 février — avec une période de candidatures d'à peine trois, quatre semaines, dans laquelle
l'ancien gouvernement, essentiellement, traduisait ou expliquait qu'il
y avait à peine 100 entreprises
méritantes qui pouvaient se mériter d'être dans ce club sélect.
Voilà la philosophie
économique de l'ancien gouvernement, et qui, aujourd'hui, font partie de l'opposition
officielle : 100 places disponibles pour les entreprises,
les PME les plus méritantes, et peut-être 200 potentielles, alors que c'est totalement
contraire à notre philosophie économique, de notre gouvernement. Et c'est ce
que M. le premier ministre et le ministre de l'Économie, bien sûr accompagnés
du ministre délégué aux PME, ont expliqué longuement au cours de la dernière
année. J'ai eu le grand privilège de travailler avec lui, avec les membres de
son équipe, qui le secondent aujourd'hui, qui l'appuient, pour justement reformuler et représenter... Cette stratégie-là, aujourd'hui, s'appelle la stratégie PerforME.
Je dois également
mentionner qu'il y avait une composante de la stratégie des gazelles qui me
titille particulièrement et qui est en lien avec les deux interventions
des collègues lorsqu'ils ont essayé de défendre et d'expliquer de quelle façon les CLD, dans leurs régions
respectives, faisaient des miracles, etc. J'en conviens qu'il y a
actuellement 47 CLD qui vont être reconstitués. Mais, ceci dit,
dans la stratégie des gazelles, il y
avait une composante de formation, de
formation destinée aux CLD pour qu'ils puissent participer et accompagner les entreprises
qui allaient se classer à l'intérieur de la stratégie des gazelles. Il y a là
une dichotomie totale; peut-être le député de Saint-Jérôme pourra me
l'expliquer éventuellement, mais je doute qu'il va comprendre cet élément-là également.
M. le Président, dans ma région, on a eu le grand plaisir — et vous
allez comprendre, M. le Président, vous allez comprendre mon lien, M. le Président — au mois de janvier, de recevoir la visite,
le 20 janvier dernier, de recevoir la visite du ministre délégué aux
PME, qui est venu rencontrer les entreprises, qui est venu rencontrer nos
dirigeants de nos différents leaders
économiques de la région. Et ça coïncide avec son intérêt, justement, non
seulement de présenter son éventuelle stratégie d'allégement
réglementaire, mais, quelques semaines par la suite, il y a eu aussi un
portrait du dynamisme entrepreneurial de
Laval qui a été présenté. Laval, comme vous le savez, c'est une population de 420 000,
12 000 entreprises, un taux
de chômage d'à peine 6,1 %. C'est également différents pôles
économiques très importants établis
sur le territoire lavallois. Et je dois vous dire qu'il y a eu 3 000
répondants qui ont participé à cette étude-là, à ce portrait-là, M. le
Président.
• (12 h 20) •
Quelques
faits assez intéressants où nous avons encore du travail à faire. Tout d'abord, comme vous le savez, les intentions
d'entrepreneuriat, au Québec, continuent d'être inférieures à la moyenne
canadienne. On parle d'à peu près
19,1 % versus la moyenne canadienne qui est de 25,6 %, alors qu'à Laval on a un certain
rattrapage à faire, puisque les intentions
se retrouvent autour de 16,6 %. Au niveau des jeunes, par contre, elle est
presque du double face à la moyenne lavalloise comme telle : On
parle de 30,1 %, contrairement à la moyenne québécoise, qui est de
33,6 %. Un groupe, par contre, qui a démontré qu'il a un taux d'intentions
plus élevé que la moyenne, on parle des immigrants, 33,4 %, contrairement
à la moyenne québécoise qui est de 12,3 %, et ça, on le retrouve autant
dans les intentions que dans les démarches,
ou également que dans la propriété des entreprises associées, disons, à ce
groupe de la population comme tel, M. le Président.
Ça,
je tenais à le mentionner, parce que ça met la table face à la question que
j'avais face au ministre délégué des PME,
en lien avec... J'aimerais qu'il réponde à ma question précise, M. le
Président : Est-ce que nous sommes actuellement sur la bonne voie? Et là j'ai fait un topo ou une
présentation sur les actions fiscales et économiques posées depuis un an,
mais est-ce que nous sommes sur la bonne
voie de la croissance économique? Après le désastre du gouvernement précédent,
des 18 mois précédents, est-ce que nous
sommes sur la bonne voie économique, et ce, suite au budget 2015‑2016 déposé
récemment, qui a inclus près de 13 milliards de propositions, d'actions de
soutien au développement économique? Et surtout :
Est-ce que nous sommes sur la bonne voie du développement et de la croissance
de nos PME? Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Girard : Merci, M. le Président. Je prends deux petites secondes pour
revenir sur le bloc précédent. En tout respect
pour mon collègue de Blainville, s'il y a une idée qu'on ne prendra pas de la
CAQ, c'est celle des régions. Il vient de les découvrir, et nous, ça
fait un an qu'on est dans les régions, M. le Président.
Je remercie mon collègue pour la question. Le
sujet du budget, entre autres, est vraiment important pour le développement économique de nos régions et de nos
PME. Nous venons de vivre une étape importante au Québec : un budget équilibré, le premier depuis 2009. Six
budgets sur les 30 derniers ont été équilibrés. Le budget équilibré était une
exception; maintenant, ça va être la norme.
Au risque de me répéter — on m'a appris qu'en politique, si on veut que le message passe, il faut répéter souvent — les déficits d'aujourd'hui sont les impôts de
demain. Donc, si on veut penser à nos
enfants et nos petits-enfants, réduire le fardeau fiscal, on se doit d'avoir un
budget équilibré, et c'est important pour notre développement économique
et le développement de nos PME de partout au Québec.
On l'a répété
à plusieurs occasions : Notre gouvernement, c'est carrément le
gouvernement de l'économie et de l'emploi.
Malgré l'état des finances publiques, comme l'a mentionné notre collègue, à
notre arrivée en poste, on prend des
mesures audacieuses, des mesures pour relancer l'économie. On est en train de
prouver, au Québec, que l'on peut gérer efficacement les finances publiques tout en générant une croissance
économique auprès de nos PME partout au Québec.
Les PME sont
vraiment le principal moteur économique du Québec. Ce sont elles qui créent les
emplois, ce sont eux qui vont nous
permettre d'aller plus loin. On se doit d'avoir une compétitivité fiscale avec
l'Ontario, par exemple, que nos PME soient fiscalement au même niveau.
C'est ce que l'on a fait dans le dernier budget, amener des baisses d'impôt pour nos PME pour s'assurer que nos PME
aient un fardeau fiscal similaire à celui de nos compétiteurs. On doit générer du capital d'investissement. Donc, on
travaille, entre autres, avec le programme PerforME, à tisser des liens avec
la Caisse de dépôt, le Fonds de solidarité
FTQ, Fondaction CSN, Capital coopératif Desjardins pour lever des fonds,
générer des argents disponibles pour des investissements dans nos PME.
On doit
travailler à l'économie numérique, à l'innovation, à la création d'emplois.
Donc, dans un premier temps, M. le
Président, l'allègement du fardeau fiscal des PME baisse de 8 % à 4 %
du taux d'imposition, qui a été fait pour les PME manufacturières, et
qu'à partir du 1er janvier 2017 on va retrouver également, pour d'autres
types de PME, de 8 % à 4 %. C'est
50 % de baisse d'impôt. On coupe de moitié l'imposition de nos PME. Ce
sont des mesures concrètes. Ça va
s'appliquer, à partir du 1er janvier 2017, à 6 500 PME, au Québec, du
secteur primaire. Cet argent-là qui est disponible par la baisse d'impôt, c'est de l'argent
disponible pour investir, c'est de l'argent disponible pour innover, c'est de
l'argent disponible pour créer des
emplois. N'oublions pas que, dans le budget 2014‑2015, on avait déjà plusieurs
belles mesures pour les PME, et,
cette année, on continue. Je veux mentionner que, dans le budget 2014‑2015, on
a prononcé 134 fois le mot
«PME» — mon
collègue ministre des Finances — et, dans celui de cette année, 175 fois le
mot «PME», pour vous dire comment les
PME sont importantes dans les mesures du budget, et ça part de là pour vraiment
développer l'économie de nos régions.
Réduction graduelle du taux de cotisation au
Fonds des services de santé, notre fameuse taxe salariale, de 2,7 % à 2,25 %, à compter du
1er janvier 2017. Donc, c'est encore des mesures qui vont donner les
liquidités à nos PME; maintien et prolongation du crédit d'impôt à
l'investissement relatif au matériel de fabrication et de transformation jusqu'au
31 décembre 2022. Beaucoup de mesures sont mises en place pour les PME. Il
faut également accroître le financement de
nos PME. Il faut y travailler en mettant en place des crédits et des façons de
faire avancer l'économie du Québec pour assurer efficacement la venue
d'entreprises technologiques dans l'ensemble du Québec, autant au stade d'amorçage, de démarrage... Souvent, c'est
difficile de trouver du crédit quand on démarre. C'est difficile également
de trouver du crédit lorsqu'on est en
étape de croissance, la croissance de l'entreprise. Et, comme on le disait
tantôt, on doit s'attaquer également
aux transferts intergénérationnels, donc quand on est rendus à l'étape du
transfert. On doit se pencher sur cette question. Et le budget 2015‑2016 prévoit
jusqu'à 15 millions pour investir dans un fonds de capital de risque
pour le démarrage et la croissance des entreprises.
Finalement,
notre gouvernement va poursuivre son appui aux fonds fiscalisés. Vous savez,
les fonds fiscalisés, au Québec, que
ce soit fonds FTQ, fonds des travailleurs de la CSN ou Capital régional
coopératif Desjardins, pour lequel le
contribuable a un crédit d'impôt intéressant lorsqu'il cotise, c'est ces
argents-là qui permettent de faire des investissements dans du capital
de risque, pour pouvoir démarrer et pouvoir faire croître nos PME.
Donc, nous
nous sommes engagés à lever le plafond des émissions d'actions de fonds de
travailleurs pour l'année financière 2015‑2016. On a également rétabli
le plafond d'émissions de 150 millions, pour 2015‑2016, pour Capital régional et coopératif Desjardins, qui avait été
diminué; une bonification de 15 % à 20 % du taux du crédit d'impôt
pour Fondaction, le fonds de CSN pour
2015‑2016; une hausse graduelle de la norme d'investissement de ces trois types
de fonds de 60 % à 65 %.
Une priorité est mise, à l'investissement dans le capital de risque, de lever
plus d'argent sur le marché et également permettre à ces fonds-là de
pouvoir investir dans nos PME au Québec.
Le budget
prévoit également la mise en place d'un allègement fiscal pour le transfert
d'entreprises, à partir de 2017, pour les prochaines années. Le budget
prévoit également des investissements de 6 millions sur trois ans. Pour étendre les centres de transfert d'entreprises du
Québec, ce qu'on appelle les CTE, on a mis en place le CTEQ. C'est une entité qui va chapeauter les CTE pour pouvoir
avoir un outil d'accompagnement pour le transfert d'entreprises de nos entrepreneurs sur le terrain. On se doit d'avoir
une banque nationale de cédants et de repreneurs. Il y a un travail qui se
fait souvent, M. le Président, dans chacune
des régions, de façon indépendante. Et ce travail-là doit se faire à la
grandeur du Québec pour mettre les repreneurs et les cédants ensemble.
Je vois que
le temps nous manque, M. le Président, mais je voudrais apporter à votre
attention... Je ne les passerai pas
tous, mais j'ai une pile d'articles, parce qu'on parle de développement
économique... Ce que l'on a fait sur la dernière année, on a des impacts importants : Investissements
majeurs de 8 millions à Matane; Lebel-sur-Quévillon solidifie son économie; De beaux
projets à l'horizon... économie de Gaspé; Développement en
bordure de l'autoroute 20; Le coût d'envoi pour un projet de 100 millions,
dans la région de Beloeil...
Le Président
(M. Cousineau) : ...vous arrêter, M. le ministre, le temps est
écoulé. Mais vous pourrez continuer sur
le dernier bloc qui appartient au gouvernement. Alors, je passe maintenant la
parole à l'opposition officielle et au député de Saint-Jérôme pour
17 min 18 s.
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Donc, effectivement, M. le
ministre, vous venez de parler du transfert des entreprises. Notre collègue également, de la seconde opposition, a
mentionné que c'était extrêmement important. Donc, permettez-moi juste de vous poser une question
très simple, à laquelle vous n'avez pas eu l'occasion de répondre dans
mes remarques précédentes.
Vous le savez
fort bien, aujourd'hui, lorsque nous transférons à l'intérieur des mains
familiales une entreprise, le revenu
est considéré comme taxation sur le dividende. Alors, contrairement à toutes
les autres entreprises, et c'est ça aussi qui créé le désincitatif, il ne s'agit pas d'un gain en capital. Vous
avez mentionné l'année dernière, vous vous en souviendrez, M. le ministre, qu'il y a une harmonisation
fiscale qui est requise également avec les fédéraux. Alors, pourriez-vous nous
dire si vous avez entamé des négociations
avec les fédéraux pour cette harmonisation, et si vous avez l'intention effectivement, donc, d'abolir ce désincitatif et
de faire en sorte que les transferts d'entreprises entre mains familiales
puissent être considérés comme tout
autre transfert d'entreprise et donc être assujettis à un gain de capital
plutôt qu'un gain ou une taxation en vertu des revenus de dividendes?
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
• (12 h 30) •
M.
Girard : M. le Président, effectivement, c'est un sujet qui est très
important pour le Québec. Je l'ai mentionné tout à l'heure. Donc, nous n'avons pas attendu pour mettre en place du
support aux entrepreneurs, on l'a fait au niveau agricole. On le fait de
deux façons dans le dernier budget.
Premièrement,
les CTE, centres de transfert d'entreprises... d'accompagner nos entrepreneurs,
d'accompagner nos cédants et nos
repreneurs pour bien faire le transfert d'entreprise. Malheureusement, on voit
souvent des entrepreneurs au Québec
qui vont prendre 30 ans à monter une entreprise et 30 jours à planifier le
transfert. Il faut se prendre d'avance. Il faut aider et accompagner nos entrepreneurs. Nous avons des gens sur le terrain qui peuvent le
faire. Nous allons continuer de les appuyer et travailler avec eux.
Mon adjoint parlementaire actuel, le député de Jean-Lesage, lors du précédent gouvernement, avait mis en
place le Groupe Coop Relève, qui aide
à la relève d'entrepreneurs. Il existe neuf centres de transfert d'entreprises au Québec, et, en créant le CTEQ, on veut s'assurer... là, on
couvre neuf régions du Québec... on se doit de couvrir les 17 régions du
Québec pour donner un coup de main à nos entrepreneurs.
M. le Président, je veux vous amener à la page B.183 du dernier budget
de mon collègue ministre
des Finances, le titre étant Favoriser
le transfert d'entreprises tout en préservant l'intégrité du régime
fiscal. «Les contribuables admissibles à
l'allègement fiscal devront être propriétaires d'une entreprise
qui exerce [des] activités principalement dans les
secteurs primaire et manufacturier. À
l'égard de l'admissibilité des transferts
de cet allègement fiscal, le gouvernement
poursuivra ses travaux durant la prochaine année...
Le Président (M. Cousineau) :
Oui. D'accord.
M.
Girard : ...afin de
déterminer les critères d'admissibilité qui permettront de viser [...] les
transferts légitimes d'entreprises. Ces critères seront précisés...
Le Président (M. Cousineau) :
Merci...
M.
Girard : ...d'ici le budget 2016‑2017.» Fait à noter, déjà, des montants sont budgétés : 15 millions, 2017‑2018; 15 millions,
2018‑2019; et 15 millions, 2019‑2020.
Le Président (M. Cousineau) :
D'accord.
M.
Girard : Nous avons les
crédits. Nous avons budgété l'argent, et nous sommes en discussion avec le
fédéral. Et nous sommes en train d'analyser
comment nous allons pouvoir mettre en
place un allégement fiscal pour le
transfert intergénérationnel de nos PME au Québec.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci. M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Mais c'est parce que ma question
est très simple, M. le ministre. Alors, est-ce
que vous avez l'intention de faire en sorte que le transfert des entreprises familiales soit assujetti au même régime
fiscal que le transfert des entreprises normales?
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre. Réponse rapide.
M. Girard : Tout est sur la table. Cette question
s'adresse beaucoup plus au ministre
des Finances. Mais je peux vous assurer que je suis en communication constante avec mon collègue ministre
des Finances pour regarder cette
façon-là. Ce que l'on veut, ce qui
est important, c'est le résultat. Le résultat, c'est que nos entreprises
québécoises demeurent au Québec, que l'on garde la
propriété ici, les emplois ici, la rentabilité ici, qu'on garde le savoir, ce
qu'on appelle dans notre jargon le «know-how», il faut le garder chez
nous, au Québec, et on y travaille, pour préserver nos PME chez nous.
Le Président (M.
Cousineau) : D'accord. M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Péladeau : Bien, voilà une réponse intéressante, M. le Président,
parce que moi aussi, je le souhaite. Et puis c'est justement en faisant en sorte que le régime soit un régime général
pour toutes les entreprises et que nous abolissions cette situation qui
crée malheureusement, donc, un désincitatif que nous allons continuer à les
perdre, nos entreprises familiales, les unes après les autres. D'ailleurs, on a
eu un grand dirigeant d'entreprise, un entrepreneur qui dit qu'il n'y croyait pas, lui, à l'entrepreneur de deuxième
génération. Mais ça, c'est un autre projet... un autre sujet, excusez-moi.
Alors,
M. le Président, permettez-moi... Donc, vous avez parlé des CLD, M. le
ministre, que... je tiens à le répéter, là, c'est... vous avez réduit les budgets et les considérations
financières de 60 %. Maintenant, vous avez également posé des
gestes qui m'apparaissent très préjudiciables, et je pense qu'un de mes
collègues a parlé des jeunes, des jeunes entrepreneurs, et c'est l'abolition
des tables régionales en entrepreneuriat.
Le
31 mars dernier, vous avez décidé de mettre fin à des entités régionales
qui ont permis justement la concertation et la synergie entre les
intervenants du milieu socioéconomique et scolaire autour d'un projet rassembleur
qu'est le développement de la culture entrepreneuriale. Les tables régionales
avaient été initiées en 2006 par la mobilisation d'une trentaine d'organisations. Et ce sont huit années de développement,
d'expertise et de concertation qui ont été — essentiellement au niveau régional — abolies. 26 partenaires, 36 000
jeunes sensibilisés, 2 000 intervenants impliqués, 339 entrepreneurs sensibilisés, 428 parents. Le budget
annuel pour la table de concertation du Saguenay était de
145 000 $.
Alors,
nous nous retrouvons devant cette situation. Tu sais, plus d'Équipe Étoile
entrepreneuriale, l'Étoile de la relève
entrepreneuriale, les coordinations concernant les Concours québécois en
entrepreneuriat et le réseau des écoles entrepreneuriales. Alors, je vous nomme quelques organisations qui
étaient impliquées dans cette table du Saguenay : la ville de Saguenay, le CLD du Domaine-du-Roy...
j'en ai une trentaine ici... le collège d'Alma, le cégep de Jonquière.
Alors, c'est vrai pour le Saguenay, mais c'est vrai également, M. le ministre,
pour toutes les régions du Québec.
Alors,
la question est la suivante, M. le ministre : Est-ce que vous croyez que,
justement, en coupant tous ces fonds, vous
allez être en mesure de stimuler et de créer l'impulsion pour la création des entreprises
et l'accompagnement de nos jeunes entrepreneurs?
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M. Girard :
M. le Président, dans un premier temps, je ne sais pas où le député de Saint-Jérôme
a pris ses informations; la Stratégie québécoise en entrepreneuriat a pris fin. Pour ce qui est
des tables d'action en entrepreneuriat, il n'est aucunement question de les abolir, même, s'il y a
quelque chose, on est en discussion avec eux, on est en train
de regarder afin de bonifier leur mandat, voir comment on peut favoriser
l'entrepreneuriat. On a même investi dans les centres
d'entrepreneuriat. Certaines universités ont des centres entrepreneuriaux. On voit de plus en plus nos écoles qui travaillent dans des centres entrepreneuriat. De
plus en plus de régions se prennent en main.
Et
on a l'étude que j'avais entre les mains tantôt, qui est toute fraîche de ce
matin, qui dit qu'en 2014, par
rapport à 2013, il y a
une augmentation significative, au Québec, de l'intention
d'entreprendre. Parce qu'il y a un excellent travail qui se fait sur le terrain, et il n'est aucunement
question de diminuer l'aide à l'entrepreneuriat. On va
travailler différemment dans certains cas, dans certains secteurs, mais
c'est excessivement important.
J'invite
mes collègues à prendre connaissance de l'étude qui est sortie ce matin, qui a
été faite par un professeur de l'UQTR
à Trois-Rivières, et qui nous dit carrément que les intentions
d'entreprendre sont en hausse au Québec, et on est même parmi les meilleurs, dans
les pays industrialisés, au monde.
Donc, on est sur la bonne voie, et les tables d'action en entrepreneuriat font un excellent travail de
mobilisation dans les régions. On est même en train de regarder avec eux, avoir des discussions, comment on peut bonifier
leur mandat et aller encore plus loin en entrepreneuriat, M. le Président.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Saint-Jérôme.
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Je tiens à déposer, donc, un
document concernant la situation de la table régionale en
entrepreneuriat pour la région du Saguenay.
Document
déposé
Le Président (M.
Cousineau) : Parfait. Nous expédierons une copie à tous les
membres de la commission.
M. Péladeau :
Très bien. Merci.
Le Président (M.
Cousineau) : Poursuivez.
M.
Péladeau : Oui, d'accord, merci. Donc, merci, M. le Président. La
semaine dernière, le ministre a renvoyé presque tous les membres de la table de diversification économique de la
Mauricie et du Centre-du-Québec. Cette table avait été formée pour
prioriser et coordonner les investissements rattachés au fonds de
diversification économique de 200 millions
annoncé par le gouvernement du Parti québécois. Les chiffres parlent
d'eux-mêmes. Le bilan de la table est remarquable :
1 300 emplois créés, des investissements entraînés de 400 millions,
tout ça en n'ayant utilisé que 25 % des sommes disponibles au
fonds.
Alors, M. le
ministre, vous vous souviendrez, quand vous étiez président de la Chambre de
commerce et d'industrie du Coeur‑du‑Québec,
et vous aviez été clair et précis, hein, vous demandiez au gouvernement de
surseoir au démantèlement afin de pouvoir prendre le temps d'analyser
toutes les variables de la fermeture de la centrale nucléaire de Gentilly.
Donc, en contrepartie, le gouvernement du Québec
dirigé par Mme Marois s'était engagé à créer ce fonds de diversification, et il semble que vous souhaitiez,
alors, à ce moment-là, privilégier le maintien de la centrale nucléaire.
Là, aujourd'hui, nous avons le fonds de
diversification qui a posé des gestes, et dont les résultats sont tangibles, et
cette fois-ci, bien là, ce que vous
souhaitez, c'est de faire en sorte de le faire disparaître, ce fonds de
diversification, parce que, dans le fond, ce sont des entrepreneurs qui
vont en avoir la responsabilité.
Je ne sais
pas si vous le savez, mais je pense que c'est... bien que vous le savez aussi,
j'ai énormément de respect à
l'endroit des entrepreneurs, mais il va y avoir une problématique de
gouvernance. C'étaient certainement des gens qui étaient indépendants,
qui étaient susceptibles de faire en sorte qu'on puisse éviter ce genre de
circonstances. Mais, dorénavant, de façon
systématique, et bien que vous ayez dit que ce soit Investissement Québec qui
va le faire, ce n'est pas l'avis de
ceux et celles qui participent à l'heure actuelle, justement... aux
entrepreneurs, parce qu'ils ont dit que nous autres, on allait
être — excusez-moi
l'expression — «hands
on».
Alors, M. le
ministre, pourriez-vous nous expliquer qu'est-ce que les anciens dirigeants de
la table de concertation ont fait pour être remerciés comme ça, alors
que les résultats tangibles étaient au rendez-vous?
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
M. Girard : Je dispose de combien de
temps, M. le Président?
Le
Président (M. Cousineau) : Vous avez 5 min 58 s,
mais ça, c'est le temps restant. Vous ne disposez pas de
5 min 58 s. À peu près le même temps que le député.
• (12 h 40) •
M.
Girard : Premièrement, je veux rectifier des faits, M. le Président.
En ce qui concerne ma vie précédente au niveau de président de la
chambre de commerce, j'ai toujours milité dans ce sens des retombées
économiques et de sauvegarder des emplois,
de prendre le temps d'analyser les retombées économiques, par un rapport qu'on
avait entre les mains, qui donnait les impacts économiques de ce dossier
dont on parle.
Pour ce qui
est du fonds de diversification, effectivement, il y a un bon travail qui est
entrepris, il y a un bon travail qui
se fait à l'heure actuelle. Ce qui est important, c'est de donner un nouvel
élan à l'économie de la région, c'est d'aller encore plus loin, c'est de faire les choses
différemment pour aller plus loin. Je crois sincèrement que les entrepreneurs
sont au coeur du développement économique des régions. Et qui de mieux placé qu'un
entrepreneur pour parler à un autre entrepreneur,
pour lui vanter les bienfaits d'une région, pour lui vanter les bienfaits des
outils économiques que l'on a? J'ai
quelques anciens CLD, ou encore des CLD qui sont demeurés à travers le Québec,
que j'ai rencontrés, et ils ont changé leur
conseil d'administration. Ils ont mis une plus grande pondération
d'entrepreneurs autour de la table. Et ça
va beaucoup mieux. Plus les
entrepreneurs sont mis à contribution... Je crois beaucoup
aux entrepreneurs. Ça prend des entrepreneurs autour de la table.
Le travail qui a été fait avec le fonds de
diversification économique Mauricie—Centre-du-Québec, c'est un renouveau, c'est un renouveau au bénéfice des
entrepreneurs pour aller encore plus loin. Ce n'est aucunement
par rapport aux gens qui étaient en place. Les gens ont fait
un bon travail. Ça fait deux ans que le fonds est en place, on
travaille à renouveler et aller
encore plus loin. Il va y avoir un mandat pour les gens, autour de la table,
qui ont été nommés. Ce sont des
entrepreneurs, et on veut que ces gens-là travaillent aussi pour faire
connaître la région; c'est des gens qui vont être des ambassadeurs. Ces gens-là ont été choisis en
raison de leurs entreprises, en raison aussi du type d'entreprise qu'ils ont et de la façon
qu'ils ont des contacts. Ce sont des gens qui exportent, ce sont des gens qui
ont des contacts partout au Québec, partout au Canada, même à l'international,
pour plusieurs d'entre eux.
Donc, il faut vraiment
faire connaître ce fonds-là autant que possible, il faut continuer à
travailler. Ces entrepreneurs-là sont bénévoles. Ils vont promouvoir vraiment
les forces de la région, ils vont pouvoir attirer d'autres entrepreneurs, et j'ai confiance qu'on va pouvoir
faire émerger encore davantage de projets. Oui, il y en a eu plusieurs, il y a un bon travail qui a
été fait. Comme on l'a mentionné, 25 %
seulement du fonds a été utilisé dans les deux premières années. Je veux aller plus loin, je veux que la
Mauricie puisse aller encore plus loin et aller chercher des projets à
l'extérieur. Un excellent travail a
été fait, il y a eu des appels de logés à tous les entrepreneurs de la
région : Avez-vous des projets? Comment on peut faire les projets,
etc.? Maintenant, il faut aller à l'extérieur.
Ces entrepreneurs-là ont des ramifications, des
contacts. Et je veux rassurer le député de Saint-Jérôme, dès la première rencontre cette semaine, nous avons signé
un code d'éthique et de déontologie avec les entrepreneurs. Et, si les entrepreneurs sont impliqués de près ou de loin
dans une décision, ou qu'il y a un compétiteur, un client ou un fournisseur,
ils vont devoir se retirer de la prise de décision et se retirer au niveau de
la table. Et soyez assuré que les experts du ministère de l'Économie et
d'Investissement Québec sont toujours là pour analyser les projets et traiter
l'information sensible concernant ce fonds de diversification économique.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le ministre. M. le député
de Saint-Jérôme, il reste 2 min 30 s.
M. Péladeau :
Merci, M. le Président. Donc, effectivement, donc, les entrepreneurs, je l'ai
mentionné, j'ai énormément d'estime... Il y
en avait, d'ailleurs, des entrepreneurs bénévoles, au sein des CLD, hein? Il y
avait, donc, une structure qui
fonctionnait, mais, cette fois-ci, le CLD était en mesure de pouvoir prouver et
de mettre en place les outils de gouvernance et la neutralité.
Or,
c'est très intéressant de constater que vous souhaitez donner du pouvoir aux
entrepreneurs, mais vous faites l'inverse
dans les CLD. Vous confiez dorénavant les responsabilités aux MRC. Alors, tu
sais, où est la continuité? Où est la
possibilité de comprendre le raisonnement, la continuité de ce que vous
souhaitez faire? Dans un cas, vous donnez des responsabilités aux entreprises et, dans d'autres, bien,
vous confiez des responsabilités aux MRC.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Girard : Dans un premier temps, encore une rectification : Il
n'est aucunement question d'abolir les CLD, nous avons aboli l'obligation d'avoir un CLD, ce n'est pas du tout la
même chose. On a aboli l'obligation. 41 CLD demeurent en place dans leur version qu'ils avaient par le
passé, et plusieurs CLD que j'ai rencontrés qui restent en place, autour
de leur conseil d'administration vont mettre plus d'entrepreneurs.
Donc,
l'objectif, c'est d'avoir un canal de communication, pour le gouvernement, avec
la MRC, pour s'assurer de bien faire le développement économique. Et
eux, dans chacune des régions, vont devoir se doter d'un outil de développement économique selon leurs besoins. Et
la plupart des régions vont mettre beaucoup d'entrepreneurs autour de la table, parce que je crois sincèrement que le
développement économique des régions passe par une implication de nos
entrepreneurs autour des tables décisionnelles, et c'est par eux qu'on va
pouvoir faire avancer les choses.
Je peux me permettre
peut-être une autre constatation que j'ai faite dans la tournée du Québec.
Entre autres à Montréal, ils ont fait une
étude sur le nombre d'organismes qui aident au développement économique. On en
a répertorié plus de 200. Dans la
région de Québec, on parle de près de 95. Il ne faut pas rajouter des
structures, il faut les diminuer et
il faut s'assurer que ces gens-là puissent travailler ensemble sur le terrain,
parce qu'on a des bons intervenants. Il faut maintenant travailler
différemment.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci. Question rapide, il reste 25 secondes.
Question rapide.
M.
Péladeau : Bien, je veux juste terminer, justement, parce que, pour un
entrepreneur, je trouvais que cette citation était tout à fait appropriée, ça représente ce que c'est qu'un entrepreneur,
c'est... M. Lemieux, d'Epsilia, qui fait partie justement de la table de diversification. Alors,
je le cite, dans un article publié par Marc Rochette, dans Le Nouvelliste :
«Ce ne sera pas du "rubber stamp", je ne suis pas un
"yes-man". Je n'ai pas de temps à perdre.»
Alors,
si vous croyez que ça va être Investissement
Québec qui va gérer les dossiers, je pense
que nous avons...
Le Président (M.
Cousineau) : C'est terminé.
M. Péladeau :
...c'est une grave erreur.
Le
Président (M. Cousineau) : C'est terminé, M. le député de Saint-Jérôme. Merci. Alors, nous allons passer au
dernier bloc, un représentant du gouvernement, je crois que c'est le député
de...
M. Plante :
Maskinongé.
Le Président (M.
Cousineau) : ...Maskinongé pour 19 minutes environ.
M.
Plante : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, M. le Président, au
dernier bloc gouvernemental, mon collègue de Laval-des-Rapides avait posé une question à M. le ministre concernant
le développement économique et régional. Et je crois que M. le ministre
avait démarré une énumération de réalisations de son mandat. Donc, j'aimerais,
s'il pourrait poursuivre sur cette envolée, M. le Président.
M. Girard :
Je veux...
Une voix :
...attendre la parole du Président.
Le Président (M.
Cousineau) : Oui, oui, allez-y. Allez-y.
Une voix :
...vous donne la parole...
Le Président (M.
Cousineau) : Oui. Ah! c'est gentil. M. le ministre, allez-y.
M. Girard :
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Cousineau) :
Et là on est en famille.
M. Girard : Donc, je veux rectifier les choses. On parle
souvent que l'économie va peut-être moins bien dans les régions du Québec. On se fait accuser d'oublier les régions. Mais
je ne veux pas tous les énumérer, parce
qu'on va être encore ici demain matin, mais j'ai des
dizaines et des dizaines de cas d'entreprises : Carrier & Bégin inaugure une usine de 10 millions à Saint-Honoré;
ouverture prochaine du nouveau siège social de Tenaquip, à Senneville, 25 millions, création de
200 emplois, M. le Président, à Senneville.
L'économie
de la Montérégie performe très bien. Bulletin statistique régional : le nombre
d'emplois est en hausse. Ce matin, un
article de ce matin, à Drummondville, Plus d'emplois et plus d'investissements à Drummondville. «L'économie roule
rondement à Drummondville [...] on a enregistré des investissements industriels
records [en 2014]. [...]La région a atteint le cap des
16 000 emplois industriels», ce qui était du jamais-vu depuis la
bonne période de 2009.
Il
se fait des choses en région, M. le
Président : Investissement de près de 1,5 million insuffle un nouveau vent à Danville — c'est
des régions, ça, M. le Président; nouvelle entreprise dans le parc industriel dans la région du Bas-Saint-François;
Croissance monstre anticipée, La Tribune, dans la région de Sherbrooke,
pour Roy Livraison spécialisée;
investissement majeur à New Richmond; projet d'une usine d'asclépiade à
Saint-Tite, plusieurs emplois encore qui
vont être créés; Papineauville qui élargit son parc industriel, il
manque d'espace pour accueillir les PME; Embauche massive pour
le projet Renard, et on en des dizaines et des dizaines comme ceux-là, M.
le Président.
L'économie
régionale se porte bien, nous allons continuer d'être attentifs aux besoins de
nos entrepreneurs pour développer
l'économie dans chacune des régions. S'il y a quelque chose qui est prioritaire
pour moi, M. le Président, c'est bien
l'économie de chacune des régions et le développement de nos PME, et l'aide à
nos entrepreneurs. C'est de cette façon-là qu'on va pouvoir développer
l'économie.
2014
a été une année de relance. Il fallait redémarrer, redonner confiance à nos investisseurs.
2015 va être une année de croissance,
et on va continuer sur la croissance qu'on a démarrée, dans chacune des
régions, au bénéfice de nos PME de partout au Québec, M. le Président.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. M. le député de Maskinongé,
j'imagine que vous avez d'autres questions.
M. Plante : Non, mais, moi, ça va bien pour le moment, M. le Président. Je vais
céder la parole à mon collègue d'Argenteuil.
Le
Président (M. Cousineau) : Alors, je vais lui donner la
permission de questionner. M. le député d'Argenteuil.
• (12 h 50) •
M.
St-Denis : Merci, M. le Président. Alors, M. le ministre, la
réglementation est essentielle afin que l'État puisse assumer sa mission. Toutefois, la réglementation engendre
des coûts pour les entreprises, elle mobilise des ressources humaines
qui pourraient être utilisées de façon plus productive. Elle peut ainsi avoir
un impact défavorable sur la croissance économique, sur la création d'emplois,
sur l'innovation et sur la compétitivité des entreprises.
Le
coût de la réglementation pour les trois ordres du gouvernement au Québec, que
ce soit fédéral, provincial et municipal,
selon la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, était de
8,1 milliards avec les données de 2014. Et, à l'échelle canadienne, il est de 37,1 milliards. Selon les
données du ministère de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations,
pour les seules formalités du gouvernement du Québec, en 2013, il en a coûté plus
de 1,1 milliard aux entreprises. Alors,
tel qu'illustré par ces données, le fardeau lié à la paperasse et à la
réglementation demeure très significatif.
Vous avez été nommé, M.
le ministre, ministre délégué à l'Allègement réglementaire, soit une première
dans l'histoire du Conseil des ministres. Dans ce contexte, pourriez-vous nous indiquer
quelles sont les mesures qui ont été réalisées
afin de réduire le fardeau fiscal... pas le fardeau
fiscal, mais le fardeau des
entreprises lié à la réglementation et aux formalités administratives
s'y rattachant?
Le Président (M.
Cousineau) : Oui. M. le ministre.
M.
Girard : Merci, M. le Président. Donc, je remercie mon collègue pour
la question. Effectivement, une première, je n'en suis pas peu fier, une première comme ministre délégué aux
Petites et Moyennes Entreprises et à l'Allègement réglementaire. Je l'ai mentionné à plusieurs
reprises, c'est important de réduire la paperasserie pour nos entreprises. Je
suis vraiment bien placé pour le comprendre,
au risque de me répéter, avec mon expérience au niveau entrepreneurial.
La
tournée qui nous a permis, les... Je vais vous parler un petit peu de ce que
l'on fait sur le terrain. La tournée, qui a été vraiment un plus pour
nous, mais le comité permanent... L'allègement réglementaire, il faut le
traiter en permanence. On ne peut pas
prendre une photo à une date précise pour prendre des décisions. Il y a
tellement de lois et de règlements
qui reviennent, et qui sont votés, et qui sont remis en place, il faut
s'assurer d'une permanence, et c'est ce que nous avons mis en place à notre arrivée, un comité permanent sur
l'allègement réglementaire, que j'ai l'honneur de coprésider avec Mme
Martine Hébert, vice-présidente de la Fédération canadienne de l'entreprise
indépendante.
Mon
collègue mentionnait tantôt les chiffres concernant le coût relié à la
paperasserie. C'est des études qui se font par la FCEI, la Fédération
canadienne de l'entreprise indépendante, et, le 20 janvier 2015, lors
de la semaine de la paperasserie, la fédération a publié son bulletin annuel
des provinces. Et je suis très fier de voir que le Québec est en deuxième
position, avec un B plus. La seule province qui est meilleure que nous dans le
bulletin de la FCEI, c'est la Colombie-Britannique.
Nous allons travailler pour être la meilleure, hein, M. le Président, pour
améliorer nos façons de faire, pour
réduire les coûts, parce qu'on le sait, ces délais, cette paperasse-là, c'est
de l'argent, ce sont des coûts pour nos
entreprises. Ça diminue la production, la capacité de production de nos
entreprises et ça diminue la productivité de nos entreprises sur le
terrain, donc on doit s'y attaquer.
Permettez-moi de vous
donner une légère nomenclature des gens sur le comité : bien sûr, moi et
Mme Hébert comme coprésidents; nous avons
également Françoise Bertrand, P.D.G. de la Fédération des chambres de commerce
du Québec, donc très près des
entrepreneurs, elle représente des milliers d'entrepreneurs au Québec; M.
Yves-Thomas Dorval, président du
Conseil du Patronat du Québec, qui représente également plusieurs PME. Nous
avons également des gens de
différents ministères : M. Pierre Hamelin, secrétaire général associé au
ministère du Conseil exécutif; M. Bernard Matte, sous-ministre au
ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale; M. Yves Ouellet, secrétaire
du Conseil du trésor; M. Gilles Paquin,
P.D.G. de Revenu Québec; M. Éric Tétrault, le président des Manufacturiers et
exportateurs du Québec, lui aussi
représente beaucoup de PME au Québec; Mme Christyne Tremblay, sous-ministre au
ministère du Développement durable,
de l'Environnement et de la Lutte aux changements climatiques; et finalement M.
Léopold Turgeon, P.D.G. du Conseil
québécois du commerce de détail, qui, lui aussi, représente des milliers de
PME. Donc, autour de la table, plusieurs ministères qui vont devoir faire un travail d'allègement réglementaire
et des organisations qui représentent des entrepreneurs et qui nous amènent de l'information pour pouvoir
prendre les bonnes décisions, pour s'assurer que ce que l'on va mettre
en place va être au bénéfice de nos entreprises sur le terrain.
Déjà, des
séances se sont tenues. Une séance le 23 octobre 2014, une première
séance, où on a parlé, entre autres, du
fameux permis d'alcool. Et déjà des choses se sont mises en place. Une séance a
eu lieu le 3 février, et la prochaine aura lieu le 6 mai
prochain, M. le Président. La base de ce comité a été de faire le suivi des 63
recommandations du rapport Audet, qui nous
avait été livré. Déjà, plusieurs recommandations ont été mises en place, ont
été adressées. Nous avons réduit de beaucoup le coût de la paperasse
administrative et nous allons continuer.
Nous avons
également mis en place la politique gouvernementale sur l'allègement
réglementaire, qui s'applique à tous les ministères et organismes. On
veut s'assurer que le gouvernement simplifie la tâche de nos gens d'affaires, c'est-à-dire que toute nouvelle loi ou tout
nouveau règlement qui est mis en place doit faire l'objet d'une analyse
d'impact réglementaire qui doit être
publiée, c'est-à-dire : cette loi-là ou ce règlement-là, quel est l'impact
sur nos PME au niveau de la
réglementation? Quels sont les coûts reliés à cette paperasse-là? Donc, de
cette façon-là, on s'assure, lorsqu'on met en place un nouveau règlement
ou une nouvelle loi, de réduire la paperasserie et de ne pas nuire au
développement économique de nos PME sur le terrain.
Donc, dans le
premier mandat, nous avons poursuivi la mise en place des recommandations du rapport Audet, nous avons
créé le comité permanent et nous avons tenu des consultations. Tantôt, je
parlais d'au-delà de 200 irritants que nos
entrepreneurs nous avaient mentionnés. Donc, une consultation sectorielle, qui
a eu lieu au mois de mars dernier, où on a consulté des gens de l'agroalimentaire, du commerce de détail, tourisme,
restauration, hébergement, ressources naturelles, transport, secteur manufacturier, construction,
environnement, récupération, technologies vertes : bref, plus de
50 organismes consultés et, comme j'ai dit tantôt, plus de 200
suggestions d'allègement que l'on doit analyser, M. le Président.
Des
résultats? Je vous en ai mentionnés tout
à l'heure au niveau de la RACJ, un autre résultat fort intéressant au niveau de la déclaration concernant l'équité
salariale pour les entreprises de 11 employés et moins, donc un allègement
pour nos PME. Ensuite, hausse de 1 à 2 millions
de masse salariale pour le seuil d'assujettissement des entreprises à la
fameuse loi du 1 % sur la formation. Cette mesure va
permettre d'alléger le fardeau fiscal et réglementaire de 8 000 PME au
Québec. Donc, déjà, des choses sont en place. Et nous allons continuer :
nous sommes à la planification de la mise en place d'un dossier et d'un
guichet unique pour le Québec : Entreprises Québec, M. le Président.
Je vais me
permettre — on dit
qu'une image vaut mille mots — d'avoir vraiment un document, que j'ai
présenté aux entrepreneurs, qui ont
été ravis, partout à travers le Québec. Donc, ce que c'est qu'Entreprises
Québec, que l'on va mettre en place, c'est un guichet unique.
L'entrepreneur qui a déjà une relation avec Investissement Québec, avec un CLD, etc., va continuer à travailler avec ces
gens-là. L'entrepreneur qui a un questionnement et ne sait pas où s'adresser
va pouvoir entrer par le guichet unique,
chez Entreprises Québec, où on va avoir un dossier entreprises
gouvernementales. Donc, l'entreprise
va n'avoir qu'un seul dossier au gouvernement, et non pas un dossier dans
chacun des ministères. On va entrer,
par une ligne 1 800 ou par un portail Web, chez Entreprises Québec, un
coup que le dossier est mis en place. Un
coup chez Entreprises Québec, Entreprises Québec va avoir des liens avec le
ministère de l'Économie, Investissement Québec, Emploi-Québec, Services Québec, Revenu Québec, CSST, Registre
des entreprises du Québec, etc. Donc, le dossier unique va avoir des
ramifications avec tous les organismes du gouvernement à vocation économique,
ce qui va nous permettre d'être beaucoup
plus efficaces, de réduire les délais et de guider nos entrepreneurs au bon
endroit beaucoup plus rapidement.
La mise en
place d'Entreprises Québec va bon train. On y travaille activement, et sa mise
en place devrait voir le jour quelque part en 2016, au bénéfice de nos
entrepreneurs sur le terrain, M. le Président, pour vraiment réduire la paperasserie de nos entreprises et de nos PME afin
d'augmenter la productivité et de permettre à nos PME d'être compétitives,
et tout ça s'ajoute aux mesures du dernier
budget qui ont été mises en place. Tout ça s'ajoute sur tout ce qu'on fait sur
le terrain au bénéfice des
entreprises : la nouvelle façon de développer l'économie dans les régions,
la nouvelle façon de faire dans
chacune des régions, mettre à contribution nos spécialistes de développement
économique sur le terrain, de partout au Québec.
Je peux vous
dire, M. le Président, qu'Entreprises Québec a eu une réception vraiment
intéressante partout dans les régions
du Québec. Beaucoup de gens étaient fort impressionnés de voir où on est rendus
et ce que l'on met en place. Les
entrepreneurs ont bien hâte de voir l'application de ça. Et on va être en
mesure vraiment de pouvoir donner un coup de main majeur à nos entreprises pour leur permettre d'entrer en contact
avec le bon ministère de façon rapide. L'entrepreneur
qui fait, seulement, ne serait-ce qu'un changement d'adresse le fait souvent à
plusieurs ministères, plusieurs endroits.
C'est lourd, c'est compliqué. Un dossier unique entreprise qui va pouvoir
communiquer avec tous les ministères... de cette façon-là, on va pouvoir vraiment simplifier le fardeau de nos
entreprises. Et c'est un des points majeurs de l'allègement réglementaire, parce que souvent c'est la communication qui
est difficile entre l'entrepreneur et le gouvernement.
On a de la belle musique sur nos lignes
téléphoniques, mais l'entrepreneur ne veut pas attendre 20, 25 minutes en
ligne avant d'avoir réponse à sa question.
Il faut avoir quelqu'un qui va répondre rapidement, et c'est l'objectif
d'Entreprises Québec, d'avoir une réponse rapide.
Fait à souligner, je
veux vraiment le mentionner, M. le Président : Entreprises Québec n'est
pas une structure supplémentaire au
gouvernement, c'est une bannière. Les structures sont là, de chacun des
ministères. Il y a eu beaucoup d'essais,
dans le passé, de faits pour essayer de mettre tout ça ensemble; c'est presque
impossible. Ce qu'on veut, c'est avoir une bannière, et bien dirigée. Il
y a des ministères à vocation économique qui travaillent, qui ont un mandat au gouvernement. Et on doit s'assurer d'avoir une
meilleure collaboration entre les ministères et surtout d'avoir une porte
d'entrée unique, une bannière qui va pouvoir
permettre à l'entrepreneur d'arriver au bon ministère rapidement, de parler à la bonne personne et d'avoir
les réponses à ses questions le plus rapidement possible, M. le Président.
• (13 heures) •
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. Alors, je passerais la
parole maintenant au député de Jean-Lesage pour 3 min 22 s.
M.
Drolet : Merci, M. le Président. Bien, écoutez, M. le
ministre, vous venez de faire un
tour, naturellement, de tout
l'ensemble de vos démarches pour stimuler davantage et faire en sorte qu'on
comprenne mieux l'importance que vous
avez mise, dans la dernière année, à essayer de faire en sorte de bâtir un climat
favorable, naturellement, à l'entrepreneuriat. Tous les bons propos, et, naturellement, autant de l'opposition et tout font en sorte
qu'on peut grandir davantage pour donner ce côté-là à l'entrepreneuriat.
Alors,
dans un climat économique tel qu'on vit présentement, j'aimerais ça
que vous conclusiez, de toute façon,
sur le fait... ce que vous voyez de positif
et les prochaines choses à suivre concernant le communiqué du 13 février
2014. Vous indiquez : la
confiance économique revient. Vous disiez toujours, dans le même
communiqué, que les perspectives de 2015 sont encourageantes. Alors, en
conclusion, M. le ministre...
Le Président (M.
Cousineau) : Alors, M. le ministre, 2 min 35 s.
M.
Girard :
2 min 35 s. M. le
Président, dans un premier temps, je
veux mentionner que notre gouvernement, de la façon qu'on travaille, de la
façon que je travaille avec les gens, je veux servir les entrepreneurs, je veux
servir la population et non me servir de la population
pour apeurer les gens. L'économie du Québec a tout ce qu'il faut pour réussir. Nous
avons des entrepreneurs de qualité, nous avons des entrepreneurs innovants.
M. le Président, je veux, dans un premier temps, remercier tous les collègues qui sont
ici autour de la table. Je
pense qu'on a tous le même objectif de développer l'économie du Québec, de
pouvoir faire en sorte que nos PME se développent,
créer des emplois pour le bénéfice de nos familles, de nos gens dans toutes les
régions du Québec. Si je me base sur la tournée des régions que j'ai faite, on peut voir qu'il y a
une effervescence économique sur le terrain. Les gens veulent avancer.
Il y a une dynamique qui s'installe. 2015 s'annonce comme une année de
croissance économique intéressante pour les régions du Québec puis pour nos
PME.
Les perspectives
qu'on voit, avec les découpures de journaux, tout à l'heure, que je vous ai
présentées, sont drôlement intéressantes.
Plusieurs PME se développent. On a plusieurs signes positifs — des
exportations, la baisse du dollar canadien qui nous donne un coup de main aussi — qui
nous permettent d'aller encore plus loin. Même j'ai entendu souvent, dans certaines PME exportatrices, la
venue du nouvel accord de libre-échange avec l'Europe leur permet d'avoir
des visions encore plus grandes.
Nous avons des défis
à relever, nous avons encore des choses à faire, mais on va y arriver. Et on va
y arriver, M. le Président, tous ensemble, tous ensemble pour saisir notre
force économique. Notre force économique : un gouvernement qui développe l'économie, qui met en place des
mesures pour développer l'économie de nos PME; deuxièmement, des intervenants locaux, des intervenants en région
qui vont aider nos entrepreneurs; et, troisièmement, des entrepreneurs de
qualité, des entrepreneurs dynamiques. C'est
ça, saisir notre force économique, et en travaillant en partenariat. Ces
trois-là ensemble, on va pouvoir développer l'économie du Québec.
La
confiance est une pierre d'assise sur laquelle notre gouvernement a bâti son
plan économique, et la confiance est
revenue, la confiance a... Le monde entier avait perdu confiance au Québec
dans les 18 derniers mois du précédent gouvernement.
Nous, on veut réinvestir dans la confiance, et on veut que les gens viennent
réinvestir chez nous, et c'est ce que
l'ont fait, M. le Président, en
donnant confiance chez nous et en donnant confiance aux étrangers. La
confiance, ça a des conséquences
réelles sur l'économie de la région, sur l'économie de toutes les régions du
Québec, et on va réparer les pots cassés, et on va développer l'économie
du Québec.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, M. le ministre. Merci,
ça met fin... un terme aux interventions des différents groupes.
Maintenant, il reste
trois petites rubriques... S'il vous plaît, j'aimerais avoir votre attention
jusqu'à la fin. Je terminerai avec les mots «Régie des rentes du Québec».
Adoption des crédits
Alors,
le temps alloué à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Économie,
Innovation, Exportations étant presque écoulé, nous allons maintenant
procéder à la mise aux voix des crédits.
Le programme 1, Développement de l'économie, de
l'innovation, des exportations pour l'exercice financier 2015‑2016, est-il
adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix : Adopté sur
division.
Le Président (M. Cousineau) :
Adopté sur division. Le programme 2, Interventions relatives au Fonds du
développement économique pour l'exercice financier 2015‑2016 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Adopté sur
division.
Le Président (M. Cousineau) :
Sur division. Finalement, l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille
Économie, Innovation, Exportation pour l'exercice financier 2015‑2016 est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Adopté sur
division.
Documents déposés
Le
Président (M. Cousineau) : Sur division. En terminant, aussi,
je dépose les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition.
Je lève la
séance, et les travaux de la commission sont ajournés au jeudi le 30 avril,
après les affaires courantes, où nous entreprendrons l'étude détaillée
du volet Régie des rentes du Québec. Bonne fin de journée, bon appétit.
(Fin de la séance à 13 h 5)