(Neuf
heures trente minutes)
Le
Président (M. Cousineau) : Alors, bonne journée à tous et à toutes. Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte.
Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
PME
La commission est
réunie aujourd'hui afin de procéder à l'étude des crédits du volet PME pour
l'exercice financier 2014-2015. Une enveloppe de deux heures a été allouée pour
l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire,
est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, M. le Président. M. Auger (Champlain) est remplacé par Mme Vallières
(Richmond); M. St-Denis (Argenteuil) est
remplacé par Mme Ménard (Laporte); M. Lamontagne (Johnson), par M. Spénard
(Beauce-Nord); et Mme Roy (Arthabaska), par Mme D'Amours (Mirabel).
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la secrétaire. Il n'y a
pas de remarques préliminaires prévues ce matin.
Organisation des travaux
Nous
procéderons donc, avec consentement, à une discussion d'ordre général par blocs
d'environ 20 minutes, incluant
les questions et les réponses, en alternance entre le groupe parlementaire
formant le gouvernement et les députés de
l'opposition. Les crédits relatifs à ce sujet seront votés le mercredi
2 juillet prochain. Alors, ça va pour le consentement pour les
blocs de 20 minutes?
Des voix :
Oui.
Discussion générale
Le
Président (M. Cousineau) : Parfait. Je suis maintenant prêt à
reconnaître le premier intervenant. Je passe la parole au député de
Saint-Jérôme, de l'opposition officielle, critique en matière de PME.
M. Péladeau :
Merci. Merci beaucoup, M. le Président. Permettez-moi, donc, de saluer mes
collègues. M. le ministre, M. le député de
Trois-Rivières. Vous et moi en sommes à notre première expérience, nous sommes
des recrues. Mais je comprends que mon collègue de la seconde
opposition, M. Spénard, est là mais pas nécessairement depuis 15 ans non plus, donc... Bien, je suis très
heureux de me retrouver avec vous, M. le ministre, très heureux également de
me retrouver avec mes autres collègues de l'Assemblée nationale. Et je ne
connais pas tous... Je sais que vous êtes M. Drolet, de Jean-Lesage, si ma
mémoire est exacte.
Le Président (M.
Cousineau) : ...le nommer par son comté, et non pas par son nom
de famille.
M.
Péladeau : M. le député de Jean-Lesage. Alors, permettez-moi donc,
tout d'abord, tu sais, de féliciter M. le ministre, M. le député de
Trois-Rivières, de son élection et puis également de sa nomination au ministère
du comité exécutif. Permettez-moi aussi de
remercier ceux et celles de mes électeurs et l'ensemble de la population de
Saint-Jérôme, qui m'ont fait, donc,
le bonheur — et j'en
suis très heureux — d'être
dorénavant leur représentant à l'Assemblée nationale. Alors, j'espère bien pouvoir faire le plus
efficace du travail parlementaire, et c'est un petit peu ce matin que ça
débute. Alors, je tiens aussi à remercier
de leur présence, M. le député de Trois-Rivières, l'ensemble de vos
collaborateurs qui sont avec vous. Et heureux de commencer aussi, donc,
cette analyse des crédits en ce qui concerne les PME.
J'aimerais,
d'entrée de jeu, effectivement, féliciter le gouvernement du premier ministre
Philippe Couillard d'avoir...
Le
Président (M. Cousineau) : M. Péladeau... — M. Péladeau! — M. le député de Saint-Jérôme, il faut faire
attention, il faut toujours nommer par le titre, non pas par le nom des...
M. Péladeau :
O.K., le député de Roberval.
Le Président (M.
Cousineau) : Il faut faire bien attention. Merci.
M. Péladeau : M. le
premier ministre Philippe Couillard, je suis désolé. Probablement que vous
aurez l'occasion de me remettre à l'ordre encore à quelques reprises
jusqu'à tant que je m'habitue.
Le Président (M.
Cousineau) : Ah! mais vous êtes en apprentissage.
M.
Péladeau : Mais donc je tenais à le féliciter, effectivement, d'avoir
procédé à la nomination d'un ministère délégué
aux Petites et Moyennes Entreprises, à l'Allègement réglementaire et au
Développement économique régional. Je pense que ce geste témoigne de
l'importance que toute collectivité doit maintenir à l'endroit du plus
important véhicule, du plus important canal,
de la plus importante filière d'emploi et aussi en ce qui concerne la création
d'emplois. Donc, nous ne pouvons que
nous réjouir d'une telle initiative. Évidemment, tu sais, une telle
constatation avait aussi été faite
par le gouvernement de Mme Marois, qui avait aussi, également, engagé de nombreuses initiatives pour venir en
aide aux petites et moyennes entreprises. J'aurai l'occasion d'y revenir.
Comme
nous le savons tous, les emplois dans
le domaine des PME, au Québec,
s'élèvent autour de 2,2 millions, ce qui
est effectivement un chiffre extrêmement important.
C'est donc la classe la plus importante dans
le domaine des emplois et ça représente 87 % des emplois dans le domaine de la sphère privée.
C'est donc dire l'importance de ce tissu socioéconomique auquel nous devons et nous avons l'obligation de
procurer le meilleur environnement pour, d'une part, maintenir son
dynamisme et, d'autre part, permettre sa croissance comme créateur d'emplois.
Également,
je pense, une autre dimension fort importante doit faire l'objet d'une
réflexion sérieuse afin que nos PME dont la propriété est détenue par
des intérêts québécois puissent et doivent demeurer entre les mains d'intérêts québécois afin de favoriser le développement de
l'emploi et celui de leur contribution au Trésor, soit par les impôts qu'ils
paient ou soit encore par les impôts que
paient les employés et les salariés qui y évoluent. Nous sommes tous très fiers
de nos grandes entreprises québécoises qui
participent à la richesse de notre société, tant au niveau des emplois qu'elles
procurent que des très nombreuses
contributions auxquelles elles s'activent. On peut penser évidemment, donc, les
impôts qu'elles paient, mais ces
contributions au niveau culturel, au niveau caritatif. Heureusement que ces
entreprises qui ont cette sensibilité de notre proximité, de la
familiarité participent à l'ensemble de l'enrichissement de la vie collective.
Nous
sommes tous très fiers de nos CGI, de nos Bombardier, nos Alimentation Couche-Tard,
nos Transcontinental, nos Québecor,
nos Saputo, mais aussi des entreprises qui ont moins de visibilité, parce
qu'elles ne sont pas publiques, mais
qui sont tout aussi importantes. Je pense à une entreprise comme
Premier Tech à Rivière-du-Loup. Je pense à une entreprise, M. le député de Trois-Rivières, qui
justement est dans votre région, Marmen, tu sais, avec une belle famille,
la famille Pellerin, qui la dirige depuis de nombreuses années. Je pense aussi
à des entreprises ici, à Québec, comme Frima
dans le domaine multimédia. Donc, il ne faut jamais oublier que... bon, c'est
vrai qu'en ce qui concerne Frima ce n'est pas le cas, mais toutes ces
grandes entreprises ont, à l'origine, été des PME. Nous connaissons tous
l'histoire de Serge Godin dans son garage à
Jonquière. Bien, aujourd'hui, c'est une entreprise qui fait travailler
80 000 personnes, et une
entreprise dont les Québécois sont fiers, et une entreprise aussi qui enrichit
le Québec, parce que... puisque, comme vous le savez, la Caisse de dépôt
a pris une participation très importante lors de la transaction de Logica.
Tout
ça pour dire qu'effectivement, les PME, il faut faire en sorte qu'elles
demeurent entre des mains québécoises, parce
que, sinon, bien, nous avons vu les conséquences du départ lorsqu'elles sont
rachetées. La plus belle, mais tristement, malheureusement, des
illustrations, c'est Provigo. Lorsque Provigo est partie, bien, le siège social
est parti avec, pas immédiatement, pas deux
semaines après, mais huit ans plus tard. Qu'est-ce qu'il arrive des 400 ou
500 emplois qu'il y avait chez
Provigo? Bien, elles sont disparues. Je pense à une entreprise aussi comme
MAAX, M. le député de Beauce-Nord, tu
sais, qui était quand même, à une certaine époque, la fierté. Elle a été rachetée
par un fonds américain; MAAX, dans le fond,
n'existe plus. Puis, il y a d'autres petites entreprises, je pense, un peu
comme Malofilm, en distribution de films qui ont été rachetées et qui auraient pu être justement un vecteur de
distribution dans le domaine de la distribution des films.
Alors,
la question qu'on doit se poser : Que serions-nous si nous n'avions pas
nos entreprises québécoises et nos entrepreneurs québécois? Alors, c'est
bien cette question qui m'habite depuis de nombreuses années, sur laquelle j'ai
tenté de faire le tour le plus largement
possible. Et je comprends aussi que c'est une préoccupation tout à fait
légitime et bienvenue de la part du
gouvernement de faire en sorte justement d'avoir en tête et de pouvoir proposer
à nos entrepreneurs québécois des
solutions pour faire en sorte que nous puissions les maintenir au Québec. J'ai
été président du conseil de la Fondation de l'entrepreneurship pendant
quelques années, sur l'invitation d'ailleurs d'un beau et grand... une belle grande famille, la famille Lemaire, tu sais, qui
assumait donc la présidence du conseil. Ça m'a donné l'occasion de faire le tour du Québec, que ce soit Rivière-du-Loup,
justement, où j'avais eu l'occasion de rencontrer la famille Bélanger, la famille Pellerin, puis... Alors, ce sont des
préoccupations très importantes, et nous devons être attentifs à ceux et celles
de ces entrepreneurs qui justement
doivent poser les gestes appropriés pour maintenir le tissu socioéconomique de
nos PME.
Alors, dans cette
perspective... M. le député de Trois-Rivières ou M. le ministre, M. le
Président?
• (9 h 40) •
Le
Président (M. Cousineau) : Il faut toujours passer par le président, M. le député de Saint-Jérôme, pour poser une question au ministre et puis... Mais vous êtes nouveau, il y a
de nouveaux députés autour de la table, c'est la façon de faire en commission
parlementaire lors de l'étude de crédits.
M.
Péladeau : D'accord.
Mais, quand je m'adresse au ministre, est-ce
que je m'adresse à... est-ce que je
mentionne «M. le député de Trois-Rivières» ou «M. le ministre délégué
aux PME»?
Le Président (M.
Cousineau) : Ah! vous pouvez dire «M. le ministre».
M.
Péladeau : Alors, à cet
égard, je pense que nous ne pouvons que se réjouir des
déclarations que vous avez faites le
17 juin dans Le Soleil sous la plume de Gilbert Leduc, et je vous cite,
donc : «Nous travaillons afin de pouvoir offrir une exemption d'impôt pour permettre à un propriétaire d'une PME
de la céder à ses enfants ou à ses employés. Actuellement, il est plus
avantageux, au plan fiscal, de vendre son entreprise à un étranger
plutôt qu'à ses enfants.» Fin de la citation.
Alors, M. le Président, le ministre reprenait
aussi l'une des promesses électorales de la campagne du premier ministre
ou du Parti libéral du Québec il y a quelques mois maintenant. Alors, ma question
est la suivante, M. le Président, comme
il n'est aucunement fait mention dans le budget du ministre des Finances, M.
Leitão, prononcé le 4 juin
dernier...
Le
Président (M. Cousineau) : Faites attention, vous ne devez pas nommer le nom de famille d'un
parlementaire. «Le ministre des Finances», ça s'arrête là.
M.
Péladeau : D'accord.
Pourriez-vous, M. le Président, préciser à la population du Québec quand
vous avez... Quand aurez-vous l'intention de proposer des changements
législatifs afin de faciliter la transmission des entreprises détenues par nos entrepreneurs à leurs enfants? Et
simplement, donc, avant de vous
passer la parole, aussi ai-je à vous rappeler
l'importance et l'urgence de poser des gestes en cette direction, compte tenu
du fait, et vous êtes bien au fait de cette
problématique, que les baby-boomers, que je suis mais vers la fin, sont de plus
en plus nombreux à se poser cette question-là
et à se proposer... à l'intérieur, justement, d'une fenêtre où, pour les
10 prochaines années, ils auront à prendre des décisions de cette
nature.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Saint-Jérôme. Alors, je passe la parole, maintenant, à
M. le ministre, en vous adressant toujours à la présidence, M. le ministre.
M. Girard : Merci beaucoup, M. le
Président. Merci au député de Saint-Jérôme pour sa question.
Si la
commission me le permet, je voudrais prendre juste quelques secondes pour
présenter l'équipe autour de moi : donc, premièrement, ma directrice de cabinet, Mme Marie-France Daoust,
qui m'accompagne aujourd'hui; le sous-ministre, M. Jocelin Dumas; mon
conseiller politique, M. Gabriel Fortin. Présents aussi aujourd'hui : M.
Philippe Dubuisson, sous-ministre associé au
niveau des politiques économiques; M. Jean-Marc Sauvé, sous-ministre adjoint,
Services aux entreprises et affaires territoriales; M. Jean Séguin,
sous-ministre adjoint, Commerce extérieur; M. Francis Mathieu, directeur général des services à la gestion; les
gens d'Investissement Québec; les gens de mon ministère et du cabinet, ainsi que tous les collègues ici, de mon
gouvernement mais également des partis de l'opposition. Donc, merci d'être ici
présents ce matin.
M. le député
de Saint-Jérôme semble en bonne santé. Donc, je voudrais souligner, M. le
député, qu'on est très contents de
voir que votre santé s'est améliorée beaucoup suite à l'accident, le malheureux
accident que vous aviez eu. J'ai eu
le privilège de vous rencontrer lors des débuts des séances au salon bleu et je
vois aujourd'hui, là, que ça semble aller beaucoup mieux. Donc, on en
est fort contents.
C'est un
honneur d'occuper le poste, vous l'avez mentionné tantôt, occuper le poste de ministre
au niveau des PME.
Vous savez, M. le Président, j'ai oeuvré pendant plusieurs
années au sein des chambres de
commerce dans la région de la
Mauricie et du Centre-du-Québec, principalement. Donc, effectivement, je
connais très, très bien les problématiques des PME et l'entrepreneurship, ce que l'on parle ici ce matin
principalement au niveau de l'entrepreneurship. On a parlé de plusieurs
belles entreprises, dont la famille Pellerin, les Marmen.
Je voudrais
souligner : Au niveau de l'entrepreneuriat, M. le Président, c'est un défi
pour le Québec. C'est vraiment un
défi pour les prochaines années. Effectivement, tout près de la moitié de nos entrepreneurs risquent de prendre leur retraite d'ici 2020. On sait, on est dans une
courbe démographique, les baby-boomers des années... qui sont venus au monde
dans les années 50, début des
années 60, arrivent à la retraite aujourd'hui, beaucoup de dirigeants d'entreprise dans cette catégorie-là
qui vont devoir quitter, qui vont soit vendre leur entreprise
ou encore passer l'entreprise aux enfants ou à des employés. Le transfert intergénérationnel est un
défi pour le Québec, est un défi important. C'est vraiment
important de garder la propriété de nos entreprises
ici.
On est un peuple innovant, un peuple qui a des
bonnes idées. On ne peut pas se battre, au niveau du Québec, sur la production de masse comme ce fut le cas dans
le passé. On a eu beaucoup de régions, au Québec, qui ont été mono-industrielles — j'en sais quelque chose, la région de
Trois-Rivières avec le papier journal — des grandes entreprises qui ne faisaient qu'un seul produit. Aujourd'hui,
la production de masse se fait en Chine, en Inde dans des conditions très
différentes de ceux que l'on retrouve au
Québec et au Canada. Nous devons nous battre sur l'innovation, et on doit
exporter pour pouvoir créer de la
richesse, mais on doit innover. On doit vraiment avoir des idées innovantes,
être capables d'avoir des idées
différentes pour se démarquer au niveau international. On a des belles PME. M.
le député de Saint-Jérôme a mentionné
des belles histoires de PME au Québec qui ont débuté petit et qui sont rendues
aujourd'hui des grandes entreprises,
qui ont évolué, qui ont développé des belles entreprises. On se doit de
continuer à développer des entreprises comme
ceux-là par des entrepreneurs qui vont pouvoir créer et développer des
entreprises, mais aussi s'assurer que ces entreprises-là vont pouvoir passer à d'autres entrepreneurs en demeurant
ici, au Québec. Garder nos sièges sociaux, garder les profits ici,
garder nos emplois ici, c'est très, très, très important.
On parlait de
la fondation d'entrepreneuriat. J'ai eu le plaisir de participer au gala de la
fondation entrepreneuriale il y a
quelques semaines à peine pour remettre des prix à des entrepreneurs qui ont
fait un excellent travail. Nous avons des
excellents entrepreneurs au Québec. Cependant, nous devons travailler encore
plus fort en amont, c'est-à-dire que l'on
doit travailler à découvrir nos entrepreneurs de demain. À cet effet, je vais avoir
l'honneur de travailler avec mon collègue le député de D'Arcy-McGee pour trouver
des façons d'attirer nos jeunes, de travailler en amont au niveau des écoles, que ce soient les écoles secondaires, au
niveau collégial, pour s'assurer d'aller identifier nos entrepreneurs de
demain, nos gens qui vont pouvoir
vraiment développer l'entrepreneuriat. On se doit de valoriser
l'entrepreneuriat, c'est un choix d'avenir, c'est un choix de carrière
qui doit faire partie des plans de nos jeunes au Québec pour pouvoir reprendre
les entreprises. On est un peuple innovant,
mais les gens doivent être conscients que l'entrepreneuriat est un choix
intéressant. C'est un choix où on doit vraiment mettre une emphase
importante au niveau de nos écoles.
Je vais
revenir sur la question proprement dite, au niveau de la fiscalité.
Effectivement — le
député de Saint-Jérôme a cité des
paroles que j'ai mentionnées à plusieurs reprises en campagne électorale et par
le passé — c'est
inacceptable qu'au niveau fiscal ce soit plus avantageux pour un
entrepreneur de vendre à un étranger qu'à ses enfants ou à ses propres employés. Vous savez, le dernier budget du
ministre des Finances a mis en place beaucoup, beaucoup d'initiatives pour les PME, pour l'entrepreneurship.
Malheureusement, nous n'avions que six semaines pour mettre en place un budget
avec des crédits. Soit dit en passant, si on
est ici, c'est qu'on a les crédits qui sont déposés en même temps que le
budget, ce qui n'a pas toujours été
fait par le passé. Donc, on a dû prendre des décisions. On a pris des décisions
importantes au niveau du budget.
Et soyez
assuré, M. le Président, que le transfert intergénérationnel et la
problématique fiscale que l'on vit au Québec à l'heure actuelle... Et j'insisterai aussi beaucoup au niveau agricole,
au niveau des fermes. Les fermes, c'est des actifs importants. Les gens les ont de génération en
génération. Et ça vaut plusieurs millions de dollars aujourd'hui, c'est un
gain en capital qui est énorme. C'est très
difficile, et je l'ai vécu personnellement dans ma carrière financière par le
passé, à travailler avec des gens
pour transférer les fermes aux enfants. Soyez assuré que c'est une priorité
pour notre gouvernement. Nous avions
parlé, en campagne électorale, des possibilités au niveau fiscal :
augmenter l'exonération de gains en capital, créer aussi un fonds similaire au CELI — on sait qu'il y a le fonds CELI qui existe
au niveau canadien. On peut mettre de l'argent de côté, à l'abri de
l'impôt — donc
avoir un fonds similaire qui va permettre au repreneur éventuel d'une entreprise de pouvoir commencer à accumuler de
l'argent très tôt pour pouvoir éventuellement avoir du capital pour être
capable de reprendre l'entreprise familiale.
C'est les choses qui sont toujours à l'étude au niveau du gouvernement, qui
sont prioritaires pour nous. Nous avons un
mandat de quatre ans, donc nous allons travailler prioritairement sur ça. Nous
n'avons malheureusement pas pu mettre en
place ces stratégies-là dans le budget actuel, mais soyez assurés que nous en
sommes très conscients.
Même à cet
effet aussi, j'ai pris connaissance d'une étude qui est sortie il y a quelques
semaines, de la Chambre de commerce
du Montréal métropolitain, qui nous explique vraiment les problématiques. On a
toutes les statistiques : combien d'entrepreneurs potentiels qui
vont prendre leur retraite d'ici 2020 et combien on a de repreneurs. Selon ces statistiques-là, nous avons deux fois moins de
repreneurs que de vendeurs potentiels. Donc, nous devons travailler à
identifier les gens qui vont reprendre ces entreprises-là, qui vont
pouvoir continuer à travailler en entrepreneuriat et garder nos entreprises ici, au Québec, garder notre
innovation au Québec, garder nos sièges sociaux, garder nos emplois. Et c'est
comme ça que nous allons pouvoir créer une richesse intéressante au Québec.
• (9 h 50) •
Le
Président (M. Cousineau) : Alors, merci, M. le ministre. Il
reste une minute au premier bloc. Alors, moi, je vous recommande... Parce que la première question, ça a pris autour de
11 minutes, un long préambule avant de poser la question, et la réponse du ministre, une longue
réponse. Alors, si vous voulez avoir plus de questions au prochain bloc,
il faudrait poser des questions rapides et
puis avec des réponses rapides. Alors, c'est pour vous. Vous avez le... C'est
votre bloc, mais vous devez quand même l'utiliser au maximum.
Alors là, je serais prêt... parce qu'on a
20 minutes de passées, je serais prêt à passer à un intervenant ou une
intervenante du groupe ministériel. Alors, je passe la parole au député de
Jean-Lesage.
M. Drolet :
Merci beaucoup, M. le Président. Mes salutations, naturellement, à tous mes
collègues de l'opposition et
salutations à mes collègues de la partie gouvernementale. Salutations à
l'équipe du ministre et tous, naturellement, les gens du ministère.
Merci, ce matin, d'être là pour les crédits, en fait, importants de la PME.
Très heureux,
M. le Président, qu'on ait respecté, en fait, oui, la nomination d'un ministre
délégué aux PME et à l'Allègement
réglementaire. Très souvent entendu de la part des entrepreneurs la
problématique, naturellement, de cette situation-là
auquel les entrepreneurs sont confinés tout le temps, à ne pas être capables
d'avoir les réponses à leurs questions facilement.
Alors, je suis très heureux qu'on ait maintenant un ministre délégué, un
ministre qui va être capable de répondre et d'aller plus loin avec,
naturellement, le besoin des entrepreneurs. Puis c'est d'ailleurs, en campagne
électorale, une promesse de notre premier
ministre, qui avait tenu à mentionner que cette priorité-là, pour lui, était
essentielle. Alors, bravo!
Et je suis
bien heureux aussi d'être l'adjoint parlementaire du ministre, parce que moi
aussi, de mon côté, dans l'ancien
gouvernement, de 2008 à 2012, j'étais là, adjoint au MDIE. Alors, j'étais bien
heureux de pouvoir contribuer et de
donner mon expérience à mon nouveau ministre. Alors, bienvenue, et c'est bien
le fun de pouvoir travailler ensemble, et à toute l'équipe.
M. le Président, j'aimerais ça faire une
rétrospective un petit peu sur justement le mandat qui nous avait été confié de 2008 à 2012, et alors, à ce moment-là,
notre gouvernement, avec, naturellement, le ministère du Développement économique, on avait fait, en fait, une stratégie
entrepreneuriale auquel on avait fait la tournée du Québec pour être en mesure d'être capables d'aller chercher la
problématique de ce que les entrepreneurs vivaient et aussi de donner,
d'ailleurs, une certaine vision
importante à l'entrepreneuriat au Québec, ce qui était peut-être une faiblesse.
Parce qu'on est le taux entrepreneurial
le moins allumé de partout en Amérique du Nord. Alors, il y avait quand même
une problématique à voir à ce
moment-là. Et on avait fait le tour pour aller dans toutes les régions du
Québec et on a rencontré plus de 700 personnes impliquées de près
dans l'entrepreneuriat, et surtout, naturellement, des entrepreneurs, pour les
écouter puis en même temps aussi pour écouter leurs
solutions, pour en arriver, oui, à les respecter davantage et aller plus loin
pour en avoir d'autres qui vont prendre le
goût de prendre des risques. Parce que vous savez qu'être entrepreneur, M. le
Président, ce n'est pas évident et ce
n'est souvent pas facile. Puis on a souvent toutes les embûches qui vont avec.
Alors, ce n'est pas évident de vivre
cette situation-là. On vient de parler de relève, on vient de parler aussi de
finances, ce n'est pas toujours évident non plus. Alors, prendre des
risques, comme entrepreneur, c'est des choses qui...
Cette
stratégie-là nous avait donné un portrait sur plusieurs aspects. D'ailleurs,
c'était pour comprendre la culture entrepreneuriale
à ce moment-là. Et, voyez-vous, c'est... D'ailleurs, en fin de semaine, dans
mon comté, voyez-vous, puis dans
plusieurs comtés du Québec, il y a La grande journée des petits entrepreneurs.
Quelle belle initiative, pour la culture entrepreneuriale, de prendre le temps de donner à des jeunes la
possibilité, M. le Président, de faire leur petite business dans leur cour ou accompagnés de celle de leurs
parents pour davantage développer ce goût-là d'être entrepreneur. Et cette tournée-là nous avait démontré l'importance
de propager, en fait, dans les écoles davantage cette volonté-là de donner
le goût à des jeunes de s'investir et
d'aller faire, si vous voulez, un jour, le métier d'entrepreneur. C'est quelque
chose quand même, mais que voulez-vous.
Mais le gouvernement a changé en 2012, et le
gouvernement du Parti québécois a mis un x sur cette belle stratégie, qu'on a ici d'ailleurs, que mon
collègue de Saint-Jérôme a participée à ce moment-là. C'était une belle
affaire. Je pense qu'il était
d'accord avec ça à ce moment-là, que c'étaient des très beaux points qui
avaient été sortis. Puis plusieurs centaines
de personnes ont assisté à cette journée-là de... finale pour être capables
d'aller chercher le maximum pour faire en
sorte que cette écriture soit celle qu'elle est aujourd'hui. Mais, en 2012,
elle a été mise de côté, malheureusement cette stratégie a été mise de
côté.
Et aussi le
ministère du Développement économique a été mis de côté, aussi. Rappelons-nous,
ça n'a pas été une chose facile,
parce qu'encore là les entrepreneurs ne s'y retrouvaient plus : quel
numéro, quelle place à appeler pour être capable d'aller chercher de l'information pour leurs projets. Alors, ça,
c'est des grosses faiblesses de la part de notre... l'autre gouvernement. L'abolition du Plan Nord, ne
que parler de cela, qui était, pour eux autres, un plan marketing, mais je pense que ça s'est avéré que c'était quand même
une très, très bonne idée, et d'ailleurs davantage pour, encore une fois,
créer de l'emploi, et, naturellement, des
entreprises qui en bénéficiaient. Et, M. le Président, tout le reste. Mais,
depuis le 7 avril dernier, je pense
qu'on entend de plus en plus parler de l'importance de notre gouvernement, la
vision économique que l'on a et la confiance des investisseurs,
d'ailleurs, de pouvoir profiter de notre vision par rapport à cela.
Nous avons un gros défi, M. le Président, c'est
de valoriser l'entrepreneuriat auprès des jeunes, comme je le disais tout à l'heure, d'avoir le défi
d'entreprendre. Un jeune a le droit d'avoir comme modèle un entrepreneur autant
qu'il a un modèle dans le sport.
Pourquoi pas? Alors, je pense que devenir son propre patron, c'est un enjeu, et
c'est quelque chose de majeur pour
nos jeunes, et c'est pour ça que notre gouvernement doit donner cette
vision-là, faire l'exercice de cette vision-là.
Alors, M. le ministre, étant votre adjoint
parlementaire... et avoir la chance de vous avoir accompagné dans plusieurs soirées à date, d'ailleurs, et dans
plusieurs rencontres auprès, naturellement, de différents groupes
entrepreneuriaux, que ce soit la
soirée hommage au mentorat, d'ailleurs, qu'il nous a été permis de voir à quel
point on a passé une belle soirée et
à quel point on a pu voir que l'accompagnement du mentorat donnait une facilité
à nos jeunes, des entrepreneurs, plus
de 80 % de taux de réussite d'entreprise quand qu'ils sont suivis par un
mentorat. Alors, c'est magnifique, et ça, c'est un bel exercice qu'on a
pu vivre ensemble.
Moi, j'ai
vécu Chapeau, les filles! ici... d'ailleurs rendre hommage à l'entrepreneuriat
féminin puis faire en sorte que les filles puissent se dépasser et
d'aller, c'est magnifique aussi, dans leurs compétences respectives. J'ai
assisté moi-même à la soirée Choix du
consommateur, auquel les entreprises encore une fois m'ont identifié
l'importance de revenir avec cette
priorité-là de développer davantage les entrepreneurs. Et nos rencontres avec
différentes chambres de commerce. Et
aussi Femmessor que vous avez eu, M. le ministre, vous aussi, le privilège
d'aller rencontrer pour voir à quel point l'importance que ça avait. Et aussi, conclusion, l'école
d'entrepreneuriat de la Beauce, auquel j'ai assisté à un dîner, un midi, auquel je suis allé prendre la parole,
justement un peu avant M. Lemaire, pour rencontrer tous les YPO de la province,
assez stimulant comme rencontre. Et il y
avait beaucoup, beaucoup d'inquiétude de leur part. Ils étaient heureux de voir
qu'on avait priorisé... et faire en sorte
que l'entrepreneuriat devienne dans nos priorités. Et surtout d'avoir un
ministre délégué à les écouter, ça aussi, c'était très, très, très
assurant pour eux autres.
Mais, M. le Président,
le Québec a connu une période difficile au niveau économique dans les dernières
années, et le taux de chômage a
augmenté dans les neuf régions en 2013. Plusieurs entreprises manufacturières
connaissent des difficultés. Certains investisseurs ont perdu confiance
envers le Québec. Nos entreprises en particulier, nos PME, ont grandement souffert de ce manque de vision et ont
maintenant besoin d'air et de se sortir la tête de l'eau. M. le Président,
le député de Rousseau lui-même disait, alors
ministre des Finances, nous avouait en 2013 : «C'est vrai que cette
fois-ci on n'a pas été bons. C'est
vrai que cette fois-ci on s'est trompés beaucoup.» Toutes les tentatives du
précédent gouvernement pour relancer
l'économie ont échoué. La seule chose qu'ils ont réussi à augmenter, c'est le
taux de chômage, finalement. La
situation des finances publiques laissée par ce gouvernement est très
difficile, particulièrement difficile. Malgré cette situation difficile, M. le ministre, est-ce que le
budget 2014-2015 déposé récemment est de nature à répondre aux enjeux
vécus par nos PME et est-ce qu'il sera suffisant pour rassurer les
investisseurs et relancer notre économie?
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de Jean-Lesage.
Je cède maintenant la parole au ministre. M. le ministre délégué.
• (10 heures) •
M.
Girard : M. le Président, merci beaucoup. Merci, M. le député de
Jean-Lesage. Effectivement, nous allons avoir à travailler ensemble. Je veux souligner le travail qui a été fait
par le député de Jean-Lesage dans le passé auprès des PME, auprès de l'entrepreneuriat, un excellent
travail. Et j'ai le privilège et le bonheur de pouvoir continuer à travailler
avec le député de Jean-Lesage, qui est mon
adjoint parlementaire, et nous allons travailler ensemble à développer
l'économie du Québec.
Avant de
répondre à la question sur le budget et
sur ce qu'on a mis en place pour les PME, on parle d'entrepreneuriat depuis le début de cette séance,
et M. le député de Jean-Lesage a parlé beaucoup de la confiance, de la confiance qu'on doit avoir, je vais me permettre
de citer un article du journal Les Affaires, qui date du 3 juin 2014, qui parle d'entrepreneuriat au Québec. Et ce qu'on mentionne au niveau de cet
article... Ce rapport a couvert 70 pays, et ce qu'on remarque, c'est que 90 % de tout le PIB
mondial est réalisé grâce à des petites et moyennes entreprises. Le rapport,
plus spécifiquement au niveau du Québec,
conclut que ce qui empêche l'entrepreneuriat au Québec d'exploser, c'est la
confiance. Notre perception de compétence
dans le démarrage d'une entreprise est parmi les plus faibles. Donc, on ne
croit pas nécessairement en nos capacités et on manque de confiance. Donc, la
confiance est essentielle, le député de Jean-Lesage
a parlé beaucoup de confiance dans son préambule à sa question, et c'est
quelque chose sur lequel il faut tabler.
Le budget qui
a été mis en place par le ministre des Finances est vraiment un budget pour
ramener la confiance, la confiance
des investisseurs étrangers, la confiance des gens envers le gouvernement et la
confiance envers l'économie et envers
un budget qui va être équilibré. Le budget a été déposé, l'étude des crédits se
fait actuellement, donc nous avons les
crédits. C'est un budget qui est fait en fonction d'objectifs qui sont très
ambitieux. L'équilibre budgétaire l'an prochain. Donc, on a déjà un bout qu'on fait cette année. Nous nous sommes
présentés comme le gouvernement de l'économie et de l'emploi au fil de la campagne électorale, et
c'est toujours le cas. On a pris comme engagement de créer
250 000 emplois au cours du
présent mandat, donc pour les quatre prochaines années. Malgré l'état des
finances publiques laissé par le précédent
gouvernement, nous allons travailler à mettre en place des procédures, des
façons de faire qui vont être audacieuses pour parvenir à cet objectif.
Parmi ce que l'on a mis en place au niveau des
PME, la première chose, la baisse du taux d'imposition des entreprises manufacturières,
de 8 % à 6 % dès cette année et à 4 % l'an prochain. De 8 %
à 4 % de la baisse du taux d'imposition de nos entreprises
manufacturières, c'est 50 % de baisse d'impôt. On a coupé de moitié
l'impôt de nos entreprises manufacturières.
Pourquoi? Parce que c'est important, les entreprises manufacturières. On met
l'emphase sur ces entreprises-là pour l'exportation, pour le
développement économique du Québec. Nous nous devons d'aider ces entreprises-là. On parle de
7 500 entreprises qui vont en bénéficier. On a souvent des programmes
qui touchent 100, 200, 300 entreprises,
cette baisse d'impôt va toucher 7 500 entreprises. L'argent
disponible par cette baisse d'impôt va permettre à ces entreprises de pouvoir réinvestir, de pouvoir
innover, de pouvoir grandir. M. le député de Saint-Jérôme tantôt a parlé
des beaux exemples d'entreprises qu'on a
ici, au Québec, qui ont démarré petit, qui sont devenues des grandes
entreprises. C'est avec des mesures
comme celles-là qu'on va permettre à nos entreprises de pouvoir croître, de
pouvoir réinvestir, et on va pouvoir les accompagner dans leur
développement.
Également, au
niveau des régions, on a mis... On a parlé beaucoup, dans la campagne
électorale, et le premier ministre en
parle régulièrement : Le développement économique régional est prioritaire
pour notre gouvernement. À cet effet,
nous avons mis en place, par le ministre des Finances, dans le dernier budget,
une déduction additionnelle sur les coûts
de transport des PME manufacturières qui sont éloignées des grands centres
urbains dans le but d'aider l'exportation et aider l'économie régionale.
Ça va permettre à ces entreprises-là qui sont plus loin en région d'être
beaucoup plus compétitives et de ne pas
avoir à souffrir du coût de transport. On le voit au niveau de la dépendance au
pétrole, l'augmentation du prix du
pétrole. Donc, c'est un enjeu qui est très important, le transport pour nos PME
manufacturières. Donc, nous nous
sommes attaqués au coût de transport en donnant un crédit d'impôt pour toutes
nos PME manufacturières en région éloignée.
Ça va également permettre à nos PME de faire plus d'exportations et de
travailler des exportations hors Québec, hors Canada, à travers le
monde.
Nous avons
également mis un montant de 20 millions supplémentaire sur trois ans à
Export Québec, Export Québec qui est
mis en place pour développer et diversifier le marché hors Québec avec nos PME.
Donc, c'est 20 millions qui est très, très bien investi pour
favoriser l'exportation.
Mon collègue
de Jean-Lesage en a glissé un mot tout à l'heure, le Réseau Femmessor.
L'entrepreneuriat féminin est très
important au Québec. Nous avons des entrepreneurs féminins de renom, je pense à
Cora Tsouflidou, au niveau des restaurants Cora. J'ai eu le privilège, la semaine dernière, de souper avec Mme Caroline Néron lors d'un gala entrepreneurial, qui a développé une belle entreprise au niveau des
bijoux, etc. Donc, on a des entrepreneurs féminins. Et le Réseau Femmessor est important pour
développer l'entrepreneuriat féminin. Nous allons donner 9,5 millions,
donc renouveler les ententes qui
avaient été faites avec Femmessor pour les cinq prochaines années, pour
soutenir l'entrepreneuriat féminin.
Ensuite, au
niveau de l'innovation, on a parlé beaucoup d'innovation qui est extrêmement importante
pour les PME du Québec. Le dernier
budget nous permet de mettre en place un programme qui s'appelle Créativité
Québec, qui va donner 150 millions sur trois ans aux entreprises
qui vont innover au niveau du Québec, pour les soutenir dans la réalisation de leurs projets d'innovation.
M. le ministre des Finances a également annoncé un congé de cotisation au Fonds de
services de santé pour les PME qui
vont engager des travailleurs spécialisés. On se doit de créer des emplois,
mais des emplois de qualité, au Québec
si on veut se créer de la richesse en innovant, en exportant et en créant des
emplois de qualité. Donc, toutes les PME admissibles
qui embauchent des travailleurs spécialisés vont avoir un crédit d'impôt. Ce crédit va toucher 175 000 PME,
donc plusieurs PME, presque toutes les PME
du Québec dans toutes les régions du Québec. Nous voulons aider toutes les PME qui vont être admissibles à l'innovation. Ça va
leur permettre de pouvoir concrétiser plus facilement des projets d'innovation,
qui sont drôlement intéressants pour le Québec et qui vont permettre de faire
croître des entreprises comme ceux qu'on a nommés tout à l'heure.
Ensuite,
l'allègement réglementaire. Mon collègue de Jean-Lesage a parlé d'allègement
réglementaire aussi. Donc, nous allons
mettre en place des façons de faire. La base est le rapport Audet, qui a été
livré sous notre gouvernement en
2011. 20 % des coûts administratifs des PME vont être réduits d'ici 2015.
J'aurai même l'honneur de coprésider un comité permanent, donc un comité
qui va être vraiment permanent, pour le suivi de l'allègement réglementaire.
Nous
développons également des centres d'entrepreneuriat universitaires :
500 000 $ qui va être mis sur trois ans pour développer des
centres universitaires. L'Université de Sherbrooke a déjà développé ce créneau,
et nous voulons l'étendre à toutes les universités du Québec.
Bien
sûr, le Plan Nord, la stratégie maritime vont nous permettre de pouvoir développer
l'économie du Québec.
Donc,
c'est très positif, le budget qu'on a mis en place, pour les PME, pour
l'entrepreneuriat, pour le développement économique du Québec. Et notre gouvernement va travailler à créer ces
250 000 emplois que nous
avons prévus dans la campagne électorale.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le sous-ministre...
M. le ministre. Alors, il reste 3 min 50 s. Alors, si
vous voulez... Vous avez une autre question? Oui.
M. Drolet :
Bien, écoutez... Oui, bien, je vais prendre le trois minutes pour compléter
avec mon ministre.
Le Président (M.
Cousineau) : Absolument. C'est votre temps de parole. M. le
député de Jean-Lesage.
M.
Drolet : Merci, M. le Président. Écoutez, bien, je suis heureux
d'entendre le ministre, en fait, de mentionner tous ces aspects-là, parce que c'étaient des choses qui avaient été
mentionnées justement dans ce qu'on avait connu dans notre stratégie. D'ailleurs, aussi, je tiens juste
à mentionner aussi l'importance, qui avait été aussi mentionnée à ce moment-là, auquel j'ai déjà d'ailleurs parlé au
ministre de l'Éducation... Il a déjà visité lui-même une école ici, à Québec,
l'école Coeur-Vaillant, qui est une école entrepreneuriale qui démontre... qui donne
aux jeunes une belle vision de l'entrepreneuriat
et qui fait en sorte que ça débute très jeune, le goût d'aller devant,
naturellement, ce modèle-là d'affaires. Et cette école-là est un privilège, c'est magnifique de voir qu'est-ce
qu'ils peuvent faire. Alors, il y avait une volonté aussi, dans toutes
les régions du Québec, de finir par en arriver qu'à avoir une école
entrepreneuriale, et etc.
Et
on a parlé par rapport aux 250 000 emplois, M. le ministre, puis,
vous avez parfaitement raison, c'est par ce moment... ce modèle de contexte d'affaires là qui va faire en sorte que
les entreprises vont avoir confiance de s'investir et d'aller plus loin pour être en mesure de
pouvoir, justement, créer ces emplois-là, mais en même temps donner de la
richesse aux Québécois et faire en sorte qu'on puisse aller plus loin.
Puis vous avez parlé
tantôt avec le collègue de Saint-Jérôme par rapport au transfert, oui,
financier, fiscal des entreprises, mais l'importance, par contre, aussi...
j'aimerais vous entendre là-dessus, surtout sur le transfert aussi... Parce que, souvent, les gens ont... Les gens
d'affaires, rendus à un certain âge, ont comme un petit peu de difficultés de
lâcher, et ça, ce n'est pas toujours
évident, puis ils ont comme crainte de ça, puis on sait qu'il y a beaucoup,
beaucoup d'entreprises qui vont avoir
à être transférées dans les prochaines années, parce que, sinon, ça risque de
fermer, et tout ça. Et, ce côté-là,
bien, j'espère qu'on va être en mesure de travailler pour donner aussi aux
professionnels qui les côtoient, ces gens d'affaires là, la façon de
faire pour être en mesure d'être capables d'aller plus loin là-dessus. Alors,
s'il reste quelques secondes, peut-être...
Le Président (M.
Cousineau) : 1 min 30 s.
• (10 h 10) •
M.
Drolet : Une minute, peut-être,
là-dessus, M. le ministre. C'est-u une priorité que vous avez aussi de
regarder ça?
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le député de Jean-Lesage. Alors, M. le
ministre, 1 min 30 s.
M.
Girard : Merci beaucoup. Effectivement, le transfert intergénérationnel se prépare. Il y a
déjà des choses qui sont en place par
le ministère, rénovations, de l'exportation, pour pouvoir
travailler avec nos entrepreneurs actuels pour préparer le transfert intergénérationnel. Souvent, ces gens-là ne sont
pas bien préparés. Nous devons travailler en amont, et ça se prépare longtemps d'avance, plusieurs
années avant le transfert d'entreprise. Et les CLD, le ministère, plusieurs
organismes sont en place, le Réseau M au niveau du mentorat, qui travaille avec
ces gens-là pour pouvoir préparer le transfert
intergénérationnel. C'est bien d'avoir un repreneur pour l'entreprise, mais aussi l'entrepreneur actuel doit être prêt, doit être prêt à passer le flambeau, doit
être prêt à laisser son entreprise, soit aux enfants, soit à ses employés, et
souvent ces gens-là ne sont pas
prêts. C'est difficile de pouvoir quitter l'entreprise et de cesser de
prendre part aux décisions. C'est une préparation de longue haleine, et
on s'y attarde, M. le Président.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le ministre. Alors, nous allons maintenant, pour les prochaines 23 minutes, passer la parole à un représentant de l'opposition... du
deuxième groupe d'opposition. M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
Merci, M. le Président. Alors, à mon tour de souhaiter la bienvenue à tous, M.
le ministre, mes collègues du gouvernemental de même que le député de Saint-Jérôme,
du premier groupe d'opposition.
Alors, mon préambule ne sera pas tellement long.
Évidemment, lorsqu'on parle de PME et lorsqu'on parle d'entrepreneuriat, vous comprendrez que c'est un peu l'ADN de notre parti politique. D'ailleurs, nous avons le seul
chef qui a été
réellement un entrepreneur à la tête de ce parti. Alors, je pense que ça fait
partie de l'ADN de la Coalition avenir Québec.
Ça, il n'y a pas de doute là-dessus, d'autant plus que je proviens d'une
région — je suis
député de Beauce-Nord — qui est, sans aucun
doute, citée en exemple, partout au Canada, comme étant le royaume de la PME.
La Beauce, tout le monde le dit
encore, c'est le royaume de la PME. Alors, c'est de vous démontrer toute
l'importance que j'accorde à ce dossier.
Évidemment, nous
voulons être constructifs, nous voulons appuyer la relance des PME. Vous n'êtes
pas sans savoir que, le déficit estimé à
3,1 milliards au 31 mars dernier, là-dessus, il y en a à peu près le
tiers qui est redevable au passage à
vide de nos entreprises dans l'année 2013-2014. Dans un article paru dans La Presse
à la fin mai, il était démontré par M. Francis Vailles, qui est un
chroniqueur financier, que le passage à vide des entreprises faisait en sorte
qu'ils payaient 26,2 % moins d'impôt
sur le revenu au gouvernement, et, considérant que l'impôt sur le revenu au
gouvernement que les entreprises
donnent, c'est à peu près 4,1 milliards par année, donc 25 %,
26 % de ça, c'est à peu près 1,1 milliard de moins de revenus au gouvernement, ce qui est le
tiers du déficit. Alors, on comprendra toute l'importance des PME.
Mais
je reviens, M. le ministre, à une question qui nous apparaît primordiale. Vous
parlez beaucoup des moyens mis en
oeuvre à l'intérieur du budget du ministre des Finances. Vous parlez beaucoup
des différentes actions qui ont été entreprises. Mais moi, j'aimerais
vous rappeler que votre premier ministre, le premier ministre du Québec, a dit
que, dorénavant, il était nécessaire
d'instaurer une culture d'évaluation des programmes et des objectifs avec les
ministères. On parle ici d'objectifs, établir des objectifs dans un plan
stratégique. Brièvement, quels sont vos trois principaux objectifs de votre ministère, puis comment
allez-vous les mesurer, et la performance par rapport à ça, et le résultat
concret que vous attendez par rapport à vos objectifs, vos trois
principaux?
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de Beauce-Nord,
en vous rappelant que vous devez toujours vous adresser au président.
M.
Spénard :
Oui, M. le Président.
Le Président (M.
Cousineau) : D'accord. Alors, M. le ministre.
M.
Girard : M. le Président. Merci, M. le député. Effectivement, en
préambule à votre question, vous avez parlé de la Beauce, royaume des PME, effectivement, c'est un exemple pour le
Québec, la Beauce, la création de PME, l'école entrepreneuriale, etc.
Donc, c'est un bel exemple dans votre coin de pays, on vous en félicite.
Et
vous avez parlé aussi des entreprises, pour les dernières années, 26 % de
moins de contributions. Effectivement, et
on le voit avec le rapport du Vérificateur général que, le budget et les
finances du Québec, le dernier budget et les finances du Québec, on n'était pas sur une bonne lancée. On
avait perdu la confiance des investisseurs. Et effectivement, pour pouvoir
ramener le Québec sur la bonne voie, nous nous devons de revoir la façon de
procéder. Et, si nous voulons atteindre l'équilibre
budgétaire dès l'an prochain, on se
doit de faire des choses immédiatement. C'est ce que l'on a fait dans le budget. Il y a eu des décisions qui ont été
prises, et, entre autres, nous avons mis en place la commission de la révision
des programmes, et c'est une commission qui
va être permanente, et la notion aussi du cran d'arrêt, c'est-à-dire que, dès
qu'on va mettre un nouveau programme en
place, nous allons devoir le financer
avec de l'argent qui provient d'ailleurs,
dans un programme existant, pour éviter la
superposition des programmes. Donc, c'est certain qu'au niveau du ministère
nous allons devoir nous pencher sur les programmes qui existent.
Au
niveau du ministère, nous devons travailler sur l'investissement et non pas les
subventions et les dépenses. Nous
sommes là pour accompagner les entreprises. Nous nous devons d'avoir des
programmes d'accompagnement qui vont
permettre des investissements. Nous devons nous pencher sur l'argent investi et
s'assurer que chaque dollar investi crée
le maximum de richesse et crée le maximum d'emplois au Québec pour nos PME et
pour l'économie du Québec. Donc, l'investissement et l'emploi sont les
priorités au niveau de nos programmes.
L'allègement réglementaire
est également une priorité, une priorité parce que nos entrepreneurs ont besoin
d'avoir de l'oxygène. La mise en application
des recommandations, les 63 recommandations du rapport Audet, qui ont
déjà commencé à être mises en application et
qui vont être mises en application dans la prochaine année, est une priorité.
C'est la première chose que nous allons
mettre en application au niveau de l'allègement réglementaire. Il faut
également créer un climat favorable,
un climat favorable au développement économique, et c'est ce que l'on met en
place à l'heure actuelle, s'assurer que nos PME ont de l'oxygène.
Donc,
les programmes vont être revus, tous les programmes vont être revus. Est-ce que
les programmes créent des emplois?
Est-ce que les programmes sont vraiment des programmes d'investissement et, à
long terme, sont payants pour le
Québec, génèrent des emplois, génèrent une économie? Donc, nous allons revoir
les programmes, mais nous avons des
dizaines et des dizaines de programmes au niveau du ministère, donc la priorité
est vraiment d'en faire l'inventaire, d'analyser les retombées, toutes
les retombées de ces programmes-là, ce que ça nous donne en termes d'emploi et
les résultats. Nous allons travailler en
fonction des résultats de chacun des programmes et en fonction de l'analyse qui
en sera faite. On prendra des
décisions à ce moment-là pour savoir quels seront les programmes qui vont être
revus, de quelle façon ils vont être revus, dans un but d'économie
financière pour le gouvernement, mais également dans un but de croissance économique pour le Québec. C'est
important d'allier les deux, il faut travailler sur les deux colonnes :
diminuer les dépenses, mais également
augmenter les revenus pour le Québec. Donc, les programmes vont tous être revus
dans un but de création d'emplois, d'investissement et de croissance
économique.
655
925 Le Président (M. Cousineau) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
Juste pour revenir vitement là-dessus, M. le ministre, je vous remercie de
votre réponse, mais je n'ai pas vu...
Vous savez qu'un objectif, ça doit être mesurable, atteignable puis avec un
échéancier, à un moment donné... Là,
j'ai vu des priorités du gouvernement, mais les objectifs, est-ce que c'est de
dire que, écoutez, on vise que les revenus en impôt... même avec du 8 % au 4 %, on vise que les revenus
en impôt pour le gouvernement, dans l'année 2014-2015, soit de 3,8 milliards de dollars? Ça, vous
avez les moyens pour y arriver. Je n'ai pas vu d'objectif concret. Je ne sais
pas si vous pourriez me parler
d'objectifs concrets qui seraient mesurables dans un laps de temps pour dire
que, écoutez, on s'était fixé ça
comme objectif, alors on est rendus là après six mois, après un an on va
peut-être être rendus là. Parce que, là,
on peut amener des correctifs nécessaires. Mais des objectifs concrets, là...
Je ne vous parle pas des priorités, de créer 250 000 emplois
sur cinq ans ou... des objectifs concrets mesurables qu'on va pouvoir valider
en cours de route.
655
925 Le Président (M. Cousineau) : Merci,
M. le député de Beauce-Nord, toujours en passant par le président...
M.
Spénard :
Bien, M. le Président...
655
925 Le Président (M. Cousineau) : M. le
ministre. C'est comme ça, c'est la règle.
• (10 h 20) •
M.
Girard : Merci, M. le Président. Pour ce qui est des objectifs,
effectivement, M. le député de Beauce-Nord parlait de revenus, les revenus que l'État va aller chercher, ce n'est
pas un objectif, ce sont les résultats du travail qui aurait été fait. Donc, on ne peut pas mettre un objectif
au niveau des revenus, ce sont des résultats qui vont être mesurables suite
à l'atteinte d'un objectif qui va être mis en place.
Dans les objectifs,
le premier est de rétablir la confiance, la confiance des investisseurs. Ceci a
passé par un budget qui a été fait de façon
rigoureuse pour s'assurer que les agences de cotation de crédit,
Standard & Poor's, et les agences de cotation
internationales puissent garder la cote du Québec pour que l'on puisse garder
confiance envers le Québec, rétablir la
confiance de nos entrepreneurs. Je le mentionnais tantôt, dans un article du
journal Les Affaires, que l'important, prioritairement,
c'est de rétablir la confiance.
Deuxième
objectif, c'est de réviser les programmes. On est là depuis deux mois, en
place. Plusieurs programmes sont en
place. Nous avons mis en place, déjà, la commission permanente de révision des
programmes, qui est là, la commission
va être là pour faire des recommandations aux différents ministères, pour revoir
chacun des programmes. Selon les
recommandations, les programmes seront revus. Donc, la révision des programmes
est un objectif en soi pour s'assurer d'avoir des programmes qui vont
répondre au développement économique et à la création d'emplois.
Un objectif qui a été
très, très clair aussi dans la campagne électorale et qui a été mis en
avant-plan par notre gouvernement, c'est la création de
250 000 emplois durant le mandat. Ça, c'est un objectif qui est très
clair, qui a été mentionné et auquel on va s'attaquer très prochainement.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Beauce-Nord.
M.
Spénard : Oui. Je ne voudrais pas passer sous silence les
centres locaux de développement à travers tout le Québec, les 120 centres locaux de
développement à travers tout le Québec, qui ont subi, lors du dernier budget du
ministre des Finances,
unilatéralement, sans aucune consultation évidemment, une coupure de 10 %
parallèle à tout le monde, 10 % en
plein coeur à peu près... dans six mois de l'année financière, ce qui équivaut
à peu près à aller chercher 20 % dans le dernier six mois pour
pouvoir équilibrer le budget.
Cette
mesure a été décriée tant par l'UMQ, l'Union des municipalités du Québec, que
par la Fédération québécoise des
municipalités, que par l'Association des centres locaux de développement
elle-même. C'est regrettable parce que les CLD, lorsqu'on parle de développement économique local et régional,
c'est un peu le bras économique des MRC pour faire du développement économique. Ce sont les CLD qui accompagnent nos
entrepreneurs, ce sont les CLD qui accompagnent le premier plan
d'affaires d'un entrepreneur qui veut se partir une petite business.
Et
on ne devient pas gros du jour au lendemain. Le député de Saint-Jérôme en a
parlé tout à l'heure, vous en avez parlé
aussi. Bien souvent, ça part dans une petite entreprise, ça part dans un condo
industriel que la municipalité a mis au service de la petite entreprise
qui part, c'est le CLD puis c'est les services du CLD qui l'accompagnent, et
tout.
Ma
question, c'est pour... M. le Président, ma question au ministre est de
savoir : Quel avenir réservez-vous aux centres locaux de
développement à travers votre ministère?
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le député de Beauce-Nord. M. le
ministre.
M. Girard :
Combien de temps il nous reste, M. le Président?
Le Président (M.
Cousineau) : Nous sommes à 11 min 30 s, alors il
reste 12 minutes, 12 minutes au bloc.
M.
Girard : O.K. Donc, pour répondre à la question de mon collègue, vous
savez, si rien n'était fait en termes de décision dans le budget, on se dirigeait vers un gouffre financier de
5 milliards de dollars pour la prochaine année. Donc, M. le Président, c'est important de revoir tous
les programmes, et ce, avec beaucoup de rigueur. Tout le monde doit mettre
l'épaule à la roue, tout le monde doit
travailler à rétablir la confiance. On l'a mentionné à plusieurs reprises
depuis le début de cette séance, la
confiance est importante, et la cote de crédit du Québec est importante pour
garder cette confiance. La priorité est vraiment d'avoir un budget équilibré,
et tout le monde doit y participer. Les dépenses que l'on fait, c'est fait avec l'argent
des citoyens, avec l'argent des Québécois. Donc, cet argent-là doit être
dépensé et doit être investi le mieux possible.
L'année 2014-2015 est
une année de transition au niveau du budget. L'année 2015-2016, nous
allons pouvoir atteindre l'équilibre
budgétaire avec les décisions qui ont été prises. Un déficit de cette ampleur
ne peut pas se régler tout seul demain matin.
Oui, l'entrepreneuriat, c'est important. Les
PME, c'est une priorité. Mais il y a aussi un déficit structurel du Québec que l'on doit rétablir. Un effort collectif
est donc essentiel, de tous les ministères, de tous les organismes, pour
pouvoir rétablir ce déficit et de pouvoir
s'assurer d'avoir un budget équilibré dès 2015-2016. On demande des efforts aux
citoyens, mais on demande des efforts aussi
à nos ministères et à nos organismes. C'est ce que la population attend de
nous, M. le Président, comme gouvernement.
Et c'est le mandat qui nous a été donné, de rétablir les finances du Québec,
de remettre le Québec sur les rails par rapport à ce qui s'est passé dans les
dernières années.
Il y a des
budgets reliés envers... de certains ministères, de certains programmes qui
sont touchés. Par contre, soyez assurés
que, les fonds, tous les fonds d'investissement, les FLI, les FERR, etc., on a
un paquet de fonds qui sont toujours là. Nous avons gardé l'argent
investi, l'argent qui va directement aux entreprises, qui va au développement
économique. L'entrepreneuriat féminin, les
Femmessor ont toujours leur budget de fonctionnement, et nous continuons à
investir. Les réseaux ORPEX, qui
soutiennent les entreprises exportatrices, les argents sont toujours
disponibles, nous investissons toujours dans ces programmes-là.
Tous les
organismes du secteur de l'économie sociale, qui ont fait l'objet de
compressions par le passé, ils ont été épargnés dans le budget de
2014-2015.
Le Président (M. Cousineau) :
...pouvez-vous conclure?
M.
Spénard : Est-ce
que je peux vous interrompre?
M. Girard : Oui.
M.
Spénard : M. le
Président, est-ce que je peux interrompre M. le ministre?
Le Président (M. Cousineau) :
Oui, M. le député de Beauce-Nord. Ça dépend pourquoi.
M.
Spénard :
Je vous parlais de l'avenir des CLD, là, tu sais, je ne vous parlais pas de...
Je vous parlais de votre vision sur
les centres locaux de développement, là. Je ne vous parlais pas... Ce qui
m'apparaît drôle, en tout cas, c'est qu'on met de l'argent pour développer l'entrepreneuriat féminin, puis on en
coupe aux CLD, qui développaient l'entrepreneuriat en général, y compris
l'entrepreneuriat féminin. Alors, ça m'apparaît un peu ambigu comme réponse.
Mais
j'aimerais avoir votre vision sur les centres locaux de développement comme
tels, uniquement ça, là. Je ne veux
pas avoir votre vision, là, du gouvernement du Québec puis du ministère des
Finances. On le connaît, le ministère des Finances. Sauf que je veux
juste avoir votre vision sur les centres locaux de développement.
Le
Président (M. Cousineau) : D'accord. M. le député de Beauce-Nord...
Il faut toujours faire attention, M. le député de Beauce-Nord, de passer
par moi.
M.
Spénard : Je
m'adresse à vous, M. le Président.
Le
Président (M. Cousineau) : Bien sûr. Et puis, alors, M. le
ministre, vous pouvez poursuivre, en donnant une réponse un petit peu
plus courte pour permettre plus de questions. Je vous remercie.
M.
Girard : O.K. M. le Président, j'arrivais justement aux CLD. Parce que
ce qui est important pour le gouvernement,
c'est de s'assurer que les argents vont aux bons endroits. Au niveau du CLD, ce
sont les gens qui accompagnent nos entrepreneurs, ce sont les gens qui
font de l'accompagnement, qui vont prendre notre petit entrepreneur, qui vont l'amener à un niveau supérieur. C'est important de
travailler avec nos entrepreneurs. Ce que les CLD vont devoir faire, c'est travailler sur leur budget de
fonctionnement. Donc, l'investissement est toujours là, c'est le budget de
fonctionnement qui va devoir être revu, c'est au niveau administratif.
Nos CLD sont
des gens professionnels, sont des gens qui vont travailler fort pour améliorer
l'efficience de leurs CLD. Je suis
convaincu qu'avec les gens de qualité que nous avons dans nos CLD nous allons
être en mesure de faire un petit peu
plus avec moins, et c'est ce que l'on demande à tout le monde. Faire un effort,
réduire l'administratif, c'est comme
ça que nous allons pouvoir améliorer la qualité du service à nos entrepreneurs,
aider nos entrepreneurs, mais tout en respectant les budgets qui nous
sont alloués.
Donc, c'est
de cette façon-là que l'on voit les CLD et c'est dans les budgets de
fonctionnement que les CLD ont un travail
à faire. Et on doit s'assurer que l'accompagnement et les programmes qui aident
directement les entrepreneurs sont toujours là. Donc, 90 % du
budget de fonctionnement du CLD est toujours en place.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le ministre. M. le député
de Beauce-Nord, il vous reste sept minutes.
M.
Spénard :
O.K., je reviens... Bien, je vais toujours parler des CLD, parce que c'est un
dossier qui me tient à coeur, et on s'aperçoit que, dans le milieu local
et régional, ils sont d'une importance capitale pour le développement
économique d'une région.
Le rôle que vous voyez dans les CLD...
Parce qu'on a parlé beaucoup, en campagne électorale, de guichet unique,
de répondant unique aussi pour l'entreprise,
ça, on n'en a pas entendu parler dans le budget, mais de guichet unique. Alors,
M. le Président, moi, j'aimerais que le
ministre me réponde sur qui voit-il comme guichet unique dans l'économie
locale et régionale au Québec.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Girard : M. le Président, effectivement, guichet unique, dossier
unique est un mandat que le premier ministre m'a confié. L'objectif n'est pas de décider qui, de nos acteurs actuels,
sera le guichet unique, mais vraiment de faire l'étude de l'ensemble des produits et services qui sont
donnés à nos entrepreneurs pour en arriver à une façon d'avoir un guichet
unique.
On
travaille à l'heure actuelle sur un programme qui s'appelle Entreprises Québec,
qui va être le guichet unique, qui va
être l'endroit où l'entrepreneur va pouvoir s'adresser. Ensuite, il va être
guidé selon les différentes fonctions du gouvernement, selon ses besoins : Est-ce qu'il a besoin de
financement, d'accompagnement? Est-il en démarrage d'entreprise? Est-ce
qu'il fait de l'innovation? Est-ce qu'il a besoin d'aide pour une planification
stratégique, au niveau ressources humaines?
Il y a beaucoup, beaucoup de programmes qui existent. Souvent, l'entrepreneur
ne sait pas où s'adresser selon les
besoins qu'il a. Donc, nous allons devoir simplifier l'appareil pour s'assurer
que l'entrepreneur puisse aller à un seul endroit, et Entreprises Québec
va avoir le mandat de trouver les meilleurs intervenants pour aider cette
entreprise.
Donc,
ce n'est pas d'enlever ou de bouger ce qui est là à l'heure actuelle ou de
décider qui va faire le travail. C'est vraiment
de refaire une structure, de
retravailler la structure actuelle pour la simplifier, et de s'assurer que le
démarrage d'entreprise se fait, que l'accompagnement de nos
entrepreneurs se fait, que le financement se fait par Investissement Québec, etc.
Donc, ça va être une bannière qui va être là pour vraiment aider
l'entrepreneur, qui va devoir s'adresser seulement
à Entreprises Québec pour avoir tous les services et tout l'accompagnement du
gouvernement sous un même toit, sous un même guichet, M. le Président.
• (10 h 30) •
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Beauce-Nord.
M.
Spénard : Oui. Alors, je reviens. Vous n'êtes pas sans
savoir, M. le Président, vous n'êtes pas sans savoir que les ententes de gestion entre les MRC et le
gouvernement du Québec en ce qui concerne la gestion des CLD comme telle
vient à échéance le 31 décembre prochain,
2014, et qu'il n'y a absolument rien dans le budget du ministre des Finances
en ce qui concerne le renouvellement de cette échéance-là au
1er janvier 2015.
Est-ce
que le ministre délégué s'engage à conclure une nouvelle entente de partenariat
avec les MRC en ce qui concerne le renouvellement de l'entente de
gestion pour les CLD?
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M. Girard :
Comme M. le député le mentionnait, toutes les MRC participent au niveau du
développement économique régional. Les CLD,
au-delà de 110 CLD qui existent au Québec, sont tous différents. On le
sait, toutes nos régions ont des
réalités différentes, ont des réalités vraiment personnelles. Ils ont vraiment
des créneaux qui sont différents, on regarde la Gaspésie, l'Abitibi, la
région de la Mauricie. Donc, c'est important d'avoir des gens qui vont
connaître leurs secteurs, qui vont pouvoir
aider nos gens de façon locale. Donc, le réseau des CLD a sa raison d'être. Le
réseau des CLD est vraiment le
premier endroit où les investisseurs vont s'adresser. C'est certain qu'on a
besoin de ce réseau-là.
La révision
permanente des programmes va être là pour revoir tous les programmes qui
existent et les façons d'offrir le service. Est-ce qu'éventuellement le CLD
fera partie d'Entreprises Québec? C'est des choses qui vont être analysées. Pour l'instant, il n'y a aucun
changement qui est apporté au niveau des CLD. Je ne sais pas si, au niveau de
mon collègue, il y a des choses à rajouter,
mais, au niveau des CLD, il n'y a rien dans les cartons du gouvernement pour
changer la structure actuelle. Le but est de
l'améliorer et de s'assurer que ce que l'on donne aux entrepreneurs, c'est un
accompagnement, un suivi, et s'assurer que l'argent va pour les entrepreneurs,
pour nos PME.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le ministre. M. le député
de Beauce-Nord, il vous reste deux minutes.
M.
Spénard :
Donc, M. le Président, si je comprends bien le ministre, les ententes de
gestion devraient être renouvelées pour le 1er janvier 2015, qui est
à peu près dans six mois, là.
Est-ce
qu'on pourrait rassurer les MRC, l'UMQ, la FQM de même que l'Association des
CLD du Québec, est-ce qu'on pourrait
les rassurer que l'entente de gestion va être renouvelée au
1er janvier 2015? On est à six mois de l'échéance, et ça crée
beaucoup d'insécurité à l'intérieur des MRC concernées puis des villes
concernées.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Girard : M. le Président, je vais vous demander l'autorisation de
passer la parole à mon sous-ministre, qui connaît très bien...
Le Président (M.
Cousineau) : ...un consentement des gens de la table, des deux
côtés de la table.
Des voix : ...
Le
Président (M. Cousineau) : Consentement. Alors, M. Dumas, je
crois...
M. Dumas
(Jocelin) : Oui, exactement.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le sous-ministre, à vous la parole.
M. Dumas (Jocelin) : Bien, tout simplement pour rappeler brièvement que, dans le budget, le
gouvernement a annoncé le report d'un
an, là, du remboursement des sommes accordées, là, pour les FLI. Donc, ça va
permettre aux CLD, là, de réaliser,
pour 2015, des investissements de plus de 25 millions. Alors, si on
reporte d'un an pour réaliser des projets en 2015, bien, il va de soi qu'on va entreprendre des discussions avec
l'ensemble des CLD pour renouveler les ententes de gestion.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, monsieur... Rapidement, une petite question
rapide.
M.
Spénard : Une petite question rapide. L'entente de gestion,
ça, ça se réfère avec les MRC et différents ministères, mais les FLI que vous parlez, comme tels, ça, ce n'est pas
une entente de gestion. Les FLI dépendent directement du ministère. Et, lorsqu'on a posé la question
pour savoir où étaient rendus les FLI, quel est ce capital de risque, comment
qu'il y a de pertes dans ce capital de
risque pour l'ensemble du Québec et tout, le ministère de l'Économie, de
l'Innovation, des Exportations nous renvoie
en disant que le CLD ne relève pas directement du ministère, se référer à
l'organisme. Je regrette, mais les
fonds locaux d'investissement, c'est une entente directement avec le ministère,
les FLI, contrairement à l'entente de gestion en ce qui concerne...
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député, ça termine le temps qui vous est
alloué. Alors, peut-être que le ministre ou
le sous-ministre pourrait revenir sur ce point-là, mais présentement la parole
est aux gens du côté ministériel, et je céderais la parole au député de
Laval-des-Rapides. M. le député.
M.
Polo : Merci beaucoup, M. le Président. Puis je vais tâcher de
respecter vos consignes. Vos consignes et les consignes de certains
collègues également.
Donc,
M. le Président, je vais revenir...
En fait, notre collègue le député de Beauce-Nord a brièvement abordé le
sujet, là, du guichet unique, et je vais aller directement au but, pour les
bienfaits, là, du temps qu'il nous reste. M. le Président, sans... nous savons qu'avoir
une entreprise n'est pas toujours simple et que cela
demande beaucoup de temps pour
les entrepreneurs. On sait que les entrepreneurs
passent justement beaucoup de temps précieux dans leurs échanges avec l'État, et, pour ces entrepreneurs, c'est
souvent un casse-tête et une perte de temps. Ils doivent cogner à plusieurs
portes et ils sont souvent dépourvus et ne savent pas comment et où aller
chercher l'information.
En
tant que gouvernement de l'économie, vous vous devez d'alléger le fardeau des
propriétaires des petites et moyennes
entreprises et, par le fait même, les rendre plus productives. Les entreprises
ont besoin de gens pour les guider et les accompagner dans leurs
échanges avec l'État. Nous savons qu'il y a du travail à faire à ce niveau-là,
mais vous conviendrez qu'il reste encore
beaucoup de travail à faire. M. le Président, nous savons que plus les
entreprises auront du temps à consacrer à leur production, plus elles
seront performantes, et notre économie s'en portera mieux.
Juste avant de poser
ma question, j'aimerais juste mentionner que les PME représentent 50 % des
emplois au Québec, et 80 % des nouveaux
emplois au Québec proviennent des PME. Elles sont donc d'une importance vitale
à la relance de notre économie à travers la création d'emplois qu'elles
font.
Donc,
M. le Président, ma question au ministre est simple : Qu'entend faire le
ministre au cours de son mandat pour aider les petites et moyennes
entreprises pour faciliter leurs relations avec l'État? Merci.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de
Laval-des-Rapides. Alors, je passe la parole au ministre.
M.
Girard : Merci beaucoup. Merci, M. le Président. Vous savez, je l'ai
mentionné tantôt, je connais bien les entrepreneurs,
les PME. J'ai travaillé longtemps au niveau des chambres de commerce. Je
comprends la position de ces entrepreneurs-là qui sont un petit peu
perdus souvent quand vient le temps de faire affaire avec les gouvernements. C'est très complexe, c'est dur d'avoir réponse à
nos questions. Donc, c'est certain que les préoccupations des entreprises,
c'est d'avoir un échange qui va être le
mieux possible avec le gouvernement, qui va se faire de la façon la plus simple possible. L'objectif est vraiment de simplifier la tâche, mais simplifier la tâche
de l'entrepreneur et non pas du
gouvernement. Il faut s'assurer que
l'entrepreneur puisse avoir la vie la plus facile possible. Mon objectif, M. le
Président, est vraiment de travailler
pour les entrepreneurs. Et j'y ai travaillé depuis les 20 dernières années,
et c'est une des raisons pourquoi je me suis lancé en politique, pour
pouvoir continuer à aider les entrepreneurs sur le terrain.
Il faut regrouper le
plus de services possible au même endroit. Le gouvernement doit être un
facilitateur et un collaborateur au niveau
des entreprises. On ne doit pas avoir des structures qui vont être difficiles,
qui vont être difficiles à suivre. En
étant facilitateur, le gouvernement se doit de créer un environnement, un
environnement qui va être simple pour
l'entreprise, qui va permettre à l'entreprise d'être plus productive et plus
concurrentielle. Je connais des entrepreneurs, personnellement, M. le Président, qui travaillent des 50,
60 heures, même plus dans leurs entreprises, ces gens-là, ce qu'ils
aiment, c'est travailler sur le terrain, travailler en entreprise avec leurs
employés, développer des nouveaux produits, développer
des choses, faire avancer l'entreprise. Ces gens-là, la paperasse
administrative, ce n'est pas leur tasse de thé, comme on dit. Donc, on
se doit d'aider ces gens-là, de simplifier, de concentrer tout ça au même
endroit pour que l'entrepreneur puisse développer son entreprise et travailler
à créer des emplois et à créer de la richesse.
On
parle que tout près de 20 % du temps de l'entrepreneur d'une petite PME
est passé à remplir de la paperasse, ce
qui est énorme. On doit s'attaquer à ça. Donc, offrir aux entrepreneurs du
Québec des services dispensés par l'État sous une même bannière, c'est
notre défi, notre objectif que nous allons réaliser.
Un guichet
unique mais aussi un dossier unique, parce qu'on a un guichet unique, mais
souvent les entrepreneurs ont
plusieurs dossiers, dépendamment des ministères, plusieurs numéros de dossier,
plusieurs numéros d'enregistrement. Donc,
on doit s'attarder à avoir aussi un dossier unique pour l'entreprise. Guichet
pour ce qui est entrepreneuriat, développement
d'entreprise, etc., mais aussi, quand vient le temps de travailler avec Revenu
Québec, avec différents permis, au
niveau de l'environnement, au niveau de différents ministères, au niveau du
Québec, d'avoir un dossier qui va être unique,
qui va être plus facile à suivre. Trop souvent, l'entrepreneur doit reprendre
des paperasses, remettre nom, adresse, numéro
de téléphone, etc., et refaire les demandes. On se doit d'être en mesure de
suivre plus facilement nos entreprises au Québec et de pouvoir les
aider.
Une première étape dans le déploiement du
guichet unique va être l'arrimage, puis ça va répondre à une des questions du député de tantôt, de Beauce, c'est
d'arrimer le ministère de l'Économie, l'Innovation, l'Exportation, Investissement Québec et le réseau des CLD. C'est
de voir... je n'ai pas la solution aujourd'hui, je ne vous livre pas une
primeur en vous disant comment on va fonctionner, mais c'est de voir à arrimer
le ministère, le CLD, Investissement Québec,
de s'assurer que notre entrepreneur puisse aller à un seul endroit et qu'on
puisse avoir accès aux services. Investissement Québec fait plus du
financement. Le CLD fait beaucoup plus de l'accompagnement. Donc, nous nous devons de simplifier tout ça et d'arrimer, dans un
premier temps, ces trois structures-là pour pouvoir donner un meilleur
coup de main à nos entrepreneurs.
Il faut avoir une offre de services intégrée et
concertée pour nos entrepreneurs. On a parlé, dans la campagne électorale, d'une ligne 1 800 PME.
C'était pour donner l'exemple de comment on doit faciliter le travail des
entrepreneurs. 1 800 PME,
c'est là qu'on s'adresse, et par la suite ces gens-là vont pouvoir nous guider
pour savoir comment travailler.
Donc, c'est
de cette façon-là, M. le Président, par un guichet unique et un dossier unique,
que nous allons offrir un service
d'information et d'accompagnement aux gens d'affaires. Pour l'ensemble de leurs
démarches de développement, l'ensemble
de leurs démarches administratives avec le gouvernement, pour l'ensemble des
programmes du gouvernement, l'entrepreneur
doit s'adresser à un seul endroit. C'est un dossier fort pour notre gouvernement.
C'est un dossier qu'on doit mettre en
place rapidement. Je suis déjà à pied d'oeuvre, avec le rapport Audet, pour
pouvoir s'assurer que nous allons pouvoir
mettre ça en place rapidement et commencer à travailler sur ce dossier. Et,
pour notre gouvernement, c'est vraiment une priorité que chaque entreprise ait un seul intervenant, un
intervenant unique au sein du gouvernement, pour tous ses besoins pour
son entreprise, pour sa PME.
• (10 h 40) •
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Laporte.
Mme Ménard : Bonjour, M. le
Président.
Le Président (M. Cousineau) :
Bonjour.
Mme Ménard : Je salue le
ministre et les gens qui l'accompagnent, mes collègues. Bonjour à tous.
Alors, il y a
un sujet qui a été soulevé à quelques reprises ce matin, depuis le début de la
commission, c'est l'entrepreneuriat féminin. Alors, j'aimerais vous en
parler.
Alors, tout
d'abord, on sait que les femmes, de plus en plus, constituent un bassin
d'entrepreneures important. On sait aussi que leur réalité sur le marché
du travail est différente, et je m'explique. Elles doivent souvent concilier travail-famille. Elles font aussi souvent face à
des difficultés quant à l'accès au financement, qui peut à l'occasion être
plus difficile, puis le financement, bien,
on le sait, c'est un élément clé pour... au démarrage des nouvelles entreprises,
au maintien d'emplois. L'avènement des
femmes dans le domaine des affaires constitue, à mon avis, une belle occasion
de venir bonifier l'économie régionale.
J'aimerais,
M. le Président, donner... J'ai quelques données ici qui viennent du Conseil du
statut de la femme. En 2012, les
femmes représentaient 58,7 % des effectifs des universités. En 2013, les
femmes représentent 47,3 % de la population active. 11,7 % des
femmes en emploi exercent un travail autonome, et les hommes, 18,5 %. Et
seulement 19,8 % des femmes siègent au
sein des conseils d'administration des plus grandes entreprises. Alors, avec
ces données, on peut constater qu'il
y a encore beaucoup, beaucoup de travail à faire pour que les femmes prennent
leur place dans le monde des
affaires. Alors, j'aimerais, M. le Président, entendre le ministre sur ce qui
est fait pour aider et stimuler l'entrepreneuriat féminin.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, Mme la députée de Laporte. M. le ministre.
M.
Girard : M. le Président, effectivement, l'entrepreneuriat féminin est
une priorité. L'entrepreneuriat en général, on en a parlé depuis le début de cette séance, l'entrepreneuriat est
important. On a un manque flagrant d'entrepreneurs au Québec. On se doit de favoriser l'entrepreneuriat,
et encore plus l'entrepreneuriat féminin. À la lumière des statistiques qui ont
été évoquées, effectivement les femmes sont moins présentes, autant au sein de
certains conseils d'administration, au
sein des entrepreneurs au Québec. Donc, les femmes veulent faire leur place, et
nous allons travailler à aider les femmes à faire leur place au niveau
de l'entrepreneuriat. Nous en avons besoin. Et les femmes arrivent avec des
idées qui sont différentes, les femmes
arrivent avec des projets structurants, des projets qui sont différents. Donc,
on se doit de travailler avec les femmes au niveau de l'entrepreneuriat.
La députée a mentionné la conciliation
travail-famille. Effectivement, au Québec, encore aujourd'hui, ce qui est
des enfants, et de soutien aux enfants, et
de s'occuper plus des tâches reliées à la famille, c'est souvent la femme qui
fait ces tâches-là. Donc, ça devient difficile. On sait que nos
entrepreneurs passent beaucoup de temps au niveau de leurs entreprises. Donc, c'est un double défi pour les
femmes de devenir entrepreneures aujourd'hui, pour pouvoir concilier travail-famille
ainsi que leurs entreprises.
Donc,
l'entrepreneuriat féminin se doit d'être développé. Le premier ministre m'a mandaté pour créer de l'emploi au Québec, pour mousser l'entrepreneuriat, et les femmes
font partie prenante de cette stratégie. Il faut intervenir à chaque
niveau de la chaîne entrepreneuriale. Donc, il faut
sensibiliser, sensibiliser les femmes
à savoir comment elles peuvent entreprendre,
les types d'entreprise, ce que ça implique, etc. Il faut en faire la promotion.
Il faut mentionner aux femmes qui
peuvent être entrepreneures, qui sont nécessaires dans notre chaîne
entrepreneuriale, qu'ils ont des bonnes idées, nous en avons besoin au
Québec pour avoir des idées pour continuer à pouvoir innover.
La
création des futures entreprises va passer par des entreprises qui vont être
créées par des femmes. La croissance des
entreprises va aussi passer par des idées qui nous viennent
de nos femmes. Et la transmission d'entreprise, dont on a parlé précédemment, le transfert intergénérationnel, malheureusement, ce qu'on voit souvent au
niveau entrepreneuriat... les écoles entrepreneuriales ou quand on regarde
dans les différents programmes qui existent au niveau de nos maisons
d'enseignement secondaire ou collégial, beaucoup, beaucoup de garçons vont travailler à faire des programmes
entrepreneuriaux, mais beaucoup
moins de femmes. Donc, il faut travailler étroitement avec cette clientèle
féminine, c'est un incontournable
pour le Québec pour se rendre jusqu'en 2020. Et vraiment
on se doit de travailler avec ce qui existe déjà à l'heure actuelle.
Les
femmes entrepreneures sont un atout. Et il y a au Québec
un programme qui existe qui est Femmessor. Le programme Femmessor vient en aide aux femmes pour démarrer
les entreprises, pour aider à faire croître leurs entreprises, pour développer l'entrepreneuriat
féminin. Donc, Femmessor, nous continuons de les soutenir, nous allons
continuer à travailler avec le Réseau
Femmessor. Au fil des années, l'argent qui a été fourni à Femmessor... Et nous
avons annoncé récemment 1 million d'aide financière pour le Réseau
Femmessor, avec Capital Croissance PME, qui a été mis en place par le Réseau Femmessor, qui travaille avec la Caisse
de dépôt et placement du Québec et Capital régional et coopératif Desjardins.
Pour chaque dollar investi par le
gouvernement, on réussit à créer des investissements de 5 $, cinq fois
plus grâce à la collaboration de
Capital régional, coopératif Desjardins et la Caisse de dépôt et placement du
Québec. Donc, c'est vraiment important de continuer à travailler avec
les femmes.
Nous
avons d'ailleurs annoncé, pour les quatre prochaines années, 9,5 millions
pour le Réseau Femmessor pour continuer
à développer l'entrepreneuriat féminin, pour continuer à faire évoluer le
réseau. Le Réseau Femmessor est dans 17 régions
du Québec. Tantôt, on a parlé des CLD, on a parlé du développement économique
régional, chaque région a ses
particularités. Chaque femme dans les régions a des idées, il y a des
particularités qui existent au niveau du Réseau Femmessor, et c'est important de garder nos 17 Femmessor à travers
le Québec pour pouvoir favoriser cet entrepreneuriat féminin.
Depuis
2001 jusqu'à une donnée qu'on a au 31 mars 2014, Femmessor a prêté
9,6 millions, directement dans les argents qui ont été fournis, qui ont généré des investissements de 61,2 millions
au Québec, et qui a permis le maintien ou
la création de plus de 2 300 emplois. Donc, le mandat, c'est vraiment de...
pour Femmessor, c'est de favoriser et de permettre aux femmes de prendre une part active à l'économie du Québec,
au développement économique du Québec. Femmessor
va encourager et appuyer les femmes pour les aider à réussir et à mener à terme
des projets entrepreneuriaux, des projets d'entreprise.
Il
faut également faire connaître le succès de nos femmes d'affaires, nos femmes
qui ont réussi, pour inciter nos plus
jeunes, nos jeunes femmes, à se lancer en entrepreneuriat, générer la
confiance. On en a parlé tantôt, la confiance est au coeur de l'entrepreneuriat, et il faut ne pas
avoir peur de parler de nos femmes qui ont réussi, nos femmes d'affaires.
J'en ai nommé quelques-unes tantôt, il faut
travailler à mousser cet entrepreneuriat-là. L'effet des départs à la retraite
de nos entrepreneurs, bien pourquoi
ne pas travailler avec les femmes, avoir des femmes qui vont reprendre les entreprises?
On voit souvent... au niveau agricole
principalement, c'est souvent des hommes, c'est des gars qui reprennent souvent
les fermes, il faut mousser
l'entrepreneuriat féminin et travailler à ce niveau-là. On a des belles
ambassadrices au niveau du Réseau Femmessor : Monique Leroux, Mme
Tsouflidou, de Cora Déjeuners, qui travaillent très fort pour mousser
l'entrepreneuriat féminin. C'est des femmes d'affaires qui ont un rayonnement,
il faut travailler avec eux.
Donc,
le message est clair : Supporter l'entrepreneuriat féminin, c'est une
priorité, une priorité pour le gouvernement, supporter le Réseau Femmessor, parce que le Réseau Femmessor contribue à
créer, à maintenir des emplois durables et diversifiés, contribue à
mettre en place des projets de démarrage d'entreprise auprès des femmes, va
permettre de consolider des projets
d'entreprise, va permettre de faire de l'expansion au niveau des entreprises,
des acquisitions, les femmes vont
pouvoir acquérir des entreprises dans le futur, et ce, aux quatre coins du
Québec grâce à la belle diversité du
Réseau Femmessor. Donc, nous aidons toutes les régions, toutes les PME et
toutes les femmes au Québec pour pouvoir entreprendre et pouvoir
développer notre Québec.
• (10 h 50) •
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le ministre. Alors, Mme la députée de Laporte.
Une voix :
...
Le
Président (M. Cousineau) : Oui. M. le député de D'Arcy-McGee,
je crois? Oui. Alors, il reste quatre minutes.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Chers collègues du côté ministériel, chers collègues de
l'opposition, M. le ministre, l'équipe ministérielle et tous les autres
fonctionnaires dans la salle. J'aimerais parler davantage des services aux entreprises et accompagnement, parce qu'il me
semble que c'est un sujet incontournable, très important. Comme le ministre l'a mentionné, nous aurons le
plaisir de travailler ensemble, compte tenu de mes tâches confiées par le premier ministre comme son adjoint sur
l'adéquation main-d'oeuvre et le marché actuel du travail. Nous sommes tous
conscients du fait que, pour la première fois, notre cohorte de population
entre 20 et 55, les travailleurs actifs, est en décroissance, tout cela pour dire que c'est tellement important de
mettre à l'oeuvre tout le monde dans leur pleine capacité. Et un des
grands leviers pour faire, c'est évidemment les PME.
J'ai
eu le privilège, lors de mes 10 ans comme directeur général d'Alliance
Québec, de mettre en branle deux organismes à but non lucratif pour accompagner, appuyer les jeunes entrepreneurs,
dont un qui était suite à l'idée de l'ancien parlementaire qui était
président du conseil d'administration, dans le temps, Reed Scowen, et un groupe
de travail présidé par Don Wells, un ancien
vice-président senior de RBC, et c'était de mettre à l'oeuvre un service
d'emploi aux jeunes, dont, je me
souviens, un des premiers visiteurs était... le premier client était un jeune,
Salvatore Parasuco, dont les magasins
sont connus sur le plan mondial pour ses créations de mode. Et aussi on a mis,
quelques années plus tard, en branle
un petit organisme qui s'appelait Québec Expertise, qu'on avait eu... on a eu
des clients comme Canadien Pacifique et l'Université de McGill, et on a
aidé à accompagner les nouveaux arrivants entrepreneurs à s'intégrer au Québec.
Dans
ces expériences — et je
crois qu'on peut donner écho à ça — on constate souvent que les gens avec
tellement de potentiel se demandent à
quelle porte cogner et qu'est-ce qu'il y a à les accompagner dans pas juste le
financement, mais pour les
accompagner à développer leur expertise, à cibler le bon marché, tout ça, en
région comme dans le Grand Montréal. Et c'est des gens qui ont besoin
d'être épaulés pour faire leur propre contribution à notre richesse.
Bon,
ce qui m'amène, M. le Président, à inviter le ministre, dans le temps qu'il lui
reste, de nous aider avec un portrait
global de l'aide qu'on peut apporter à ces entrepreneurs dont on parle et de
savoir si l'aide correspond, de sa lecture, aux réels besoins des
entrepreneurs d'aujourd'hui.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le député de D'Arcy-McGee. Une minute,
M. le ministre.
M. Girard :
M. le Président, je vais commencer la réponse, et, si vous me le permettez,
lors de ma prochaine intervention, on pourra peut-être continuer sur la
réponse, c'est important...
Le Président (M.
Cousineau) : ...de l'opposition officielle...
M. Girard :
...oui, mais quand on va revenir...
Le Président (M.
Cousineau) : ...mais vous allez revenir après. Absolument. Pas
de problème.
M.
Girard : Donc, effectivement, en réponse au député de
D'Arcy-McGee — d'ailleurs
je vais avoir à travailler avec lui
au niveau de l'entrepreneuriat — c'est important de mentionner tous les
services qui sont offerts par le ministère. Souvent, les entrepreneurs ne sont pas conscients de la quantité et de la
qualité de services qui sont offerts à nos entrepreneurs au Québec. Tous
les programmes qui existent, les outils de formation qui sont offerts par le
ministère, il y en a des dizaines, que ce
soit le programme ESSOR, des programmes d'exportation, les programmes en
redressement et en rétention au niveau
des entreprises, programmes d'aide à l'entrepreneuriat, des programmes de
soutien à la recherche en collaboration avec les universités, programme
de soutien, valorisation au transfert. Donc, il y a énormément de programmes, et je pourrai continuer tantôt, là,
sur les différents programmes et la façon dont le ministère met ça en oeuvre
pour aider nos entreprises.
Le Président (M.
Cousineau) : D'accord, M. le ministre. De toute façon, le
dernier bloc appartient au parti ministériel.
Alors, M. le député
de Saint-Jérôme, pour les 16 prochaines minutes.
M. Péladeau :
Merci beaucoup, M. le Président. Je vais essayer de m'inspirer du député de Beauce-Sud...
de Beauce-Nord plutôt, faire en sorte de réduire mon préambule et puis poser des questions
plus rapidement, parce qu'effectivement
je suis un petit peu déçu des réponses du ministre précédemment.
Donc, bien, nous
l'avons vu, et d'ailleurs c'est intéressant parce que... Et vous aviez raison
de le souligner, M. le député : La Beauce, c'est le creuset de
l'entrepreneuriat au Québec. Et c'est à Saint-Georges d'ailleurs que le Parti libéral, durant la campagne électorale, a
fait, donc, ses promesses, des promesses électorales : Les PME au coeur
du plan de redémarrage économique du PLQ. Alors, il est fait mention, effectivement, du
guichet, Créativité Québec et crédit
à l'exportation, sur les transports, etc. Donc, dans le budget du ministre des
Finances nous ne retrouvons, actuellement, rien du tout en ce qui
concerne le transfert d'entreprises.
M.
le ministre, vous avez parlé des entrepreneurs de demain. Oui, il faut les
identifier, mais ils sont déjà ici, au Québec,
les entrepreneurs de demain. Ils sont... ils et elles sont à l'intérieur de nos
PME. Et elles se posent des questions aujourd'hui :
Comment faciliter la transition intergénérationnelle? Les priorités, et puis
vous l'avez fait en fanfare avec l'économie, mais nous ne les retrouvons
pas dans le budget. Qu'est-ce que vous entendez faire? Quand ces mesures
vont-elles être mises en place par votre gouvernement?
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M. Girard :
Merci. Effectivement, le transfert intergénérationnel est une priorité. Oui,
effectivement, il n'y a aucune mesure
actuelle dans le budget. Par contre, je dois mentionner qu'avec les
18 mois que nous avons vécu dernièrement nous nous devions de prendre des décisions rapides pour remettre le
Québec sur les rails, et le Vérificateur général en a fait état, nous nous devions de prendre des
décisions rapidement pour s'assurer de pouvoir atteindre l'équilibre
budgétaire, tout ceci dans un but de confiance, dans un but de cotation
de crédit. Vous savez, M. le Président, la cote de crédit du Québec a une importance capitale, autant pour les
investisseurs étrangers, pour le coût du Québec. Les emprunts du Québec,
c'est les obligations que l'on émet sur le
marché. Si le taux des obligations augmente parce que la cote de risque diminue,
du Québec, c'est des coûts qui sont
importants. Donc, on se doit de rétablir la cote du crédit. Les décisions du
budget ont été prises en fonction de ces variables-là que nous avions.
Il y a toujours une priorité du transfert
intergénérationnel, même s'ils ne sont pas dans le budget actuel, nous avons quatre ans pour les mettre en place. J'ai
parlé tantôt de Femmessor, l'importance de l'entrepreneuriat féminin. Je
vais travailler avec mon collègue de
D'Arcy-McGee à rencontrer les gens dans les écoles, rencontrer les jeunes pour
les sensibiliser à l'entrepreneuriat,
pour découvrir des repreneurs potentiels pour nos entreprises, à l'heure
actuelle. Nous allons travailler à développer cet entrepreneuriat-là. On
va prendre exemple sur ce qui se fait en Beauce au niveau de l'entrepreneuriat. Et, oui, nous allons mettre en
place des politiques fiscales pour aider le transfert intergénérationnel au
cours des prochains budgets, M. le Président. Ça va être fait au cours des
prochaines années.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le ministre. J'essaie de
donner le même temps de réponse que le temps de question, alors faites
bien attention. M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Donc, nous devons comprendre de la
réponse de M. le ministre qu'ils ont l'intention de mettre ces mesures
en place dans les années qui viennent. Peut-il préciser sa réflexion? Ça va
être dans 12 mois, dans 24 mois,
dans 48 mois? Puisque vous en avez fait votre cheval de bataille durant la
campagne électorale, pourriez-vous
nous dire, puisque ce sont vos priorités, quand vous allez mettre en place ce
genre de dispositions? Et quelles sont les analyses que vous avez faites
pour faire en sorte de les motiver?
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
• (11 heures) •
M.
Girard : M. le Président, la priorité du gouvernement est d'atteindre
l'équilibre budgétaire. C'est la priorité actuelle, c'est ce que l'on met en place. Après seulement deux mois au
pouvoir, le ministre des Finances et le président du Conseil du trésor
ont fait un excellent travail pour redresser les finances du Québec et pouvoir
aller dans la bonne direction pour les
prochaines années. Soyez assurés qu'au cours des prochains mois je vais
m'asseoir avec mon collègue ministre
des Finances ainsi que mon collègue au niveau du Trésor pour analyser toutes
les possibilités, les structures à mettre en place. Nous sommes
conscients, les PME, on l'a mentionné, les PME sont l'avenir du Québec, le
transfert intergénérationnel, on ne s'en cache pas, c'est un défi d'importance
pour le Québec.
Je veux aussi
mentionner qu'il y a un fonds, le Fonds Relève Québec
que l'on a, qui est mis en place à l'heure actuelle pour aider le transfert intergénérationnel. Il y a déjà des
choses en place, mais il y a place à amélioration, et c'est une priorité pour les prochaines années, d'ici 2020,
à travailler. Mais, avant tout, avant de mettre des programmes sur pied,
avant de faire des choses à ce niveau-là, on
se doit, pour les Québécois, pour le Québec, de remettre le Québec sur les rails et
d'atteindre l'équilibre budgétaire pour l'an prochain. C'est la priorité, M. le
Président.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Saint-Jérôme.
M. Péladeau : Merci, M. le Président.
Bien, je pense que M. le ministre est bien au courant de toute cette problématique-là. Ce n'est pas quelque chose qui est apparu la semaine dernière. J'ai sous les
yeux un rapport de Raymond Chabot
Grant Thornton sur la problématique de la transmission des entreprises, daté de
2010. C'est quelque chose que
le Québec connaît bien. Et c'est la raison probablement pour laquelle aussi le Parti
libéral en a fait une des promesses électorales.
Est-ce que
nous devons comprendre, M. le Président, que M. le ministre vient de nous dire
que c'est en 2020 qu'il va poser des gestes pour faire en sorte de rencontrer
les promesses électorales, ou nous allons être obligés de considérer
encore une promesse brisée, encore une promesse bafouée au festival des
promesses abolies?
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
M.
Girard : Merci, M. le Président. Donc, si je comprends bien le
ministre, je vais être là jusqu'en 2020, donc c'est une bonne nouvelle
en ce qui me concerne.
2020, c'est les statistiques concernant le
transfert intergénérationnel et le groupe des baby-boomers qui vont transférer. Donc, il ne faut pas mêler les
chiffres, il ne faut pas mêler les choses. D'ici 2020, nous allons avoir
beaucoup, beaucoup de transferts intergénérationnels. Ça, c'est le
chiffre de 2020, il ne faut pas le citer hors contexte.
Maintenant, les centres de transfert existent
déjà au Québec. Il y a des centres de transfert qui sont là pour aider les
entrepreneurs à transférer les actifs. Il y a des choses qui sont mises en
place.
Au niveau
fiscal, dans les 18 derniers mois, il n'y a rien qui a été fait non plus
par le gouvernement précédent pour pouvoir
aider les transferts intergénérationnels. Soyez assurés que l'on va faire ça
rapidement, parce que c'est vraiment une
priorité. On ne pouvait pas tout faire en deux mois. On avait des choix à
faire. Les Québécois nous demandent de faire des choix en
fonction des coûts, en fonction des revenus. Le mandat est de quatre ans. Je ne
vous dis pas que ça va être dans
quatre ans, je vous dis que le mandat est de quatre ans. On a fait des choix à
l'heure actuelle, parce que ce qui est
prioritaire, c'est d'équilibrer les finances publiques du Québec, dans
l'intérêt de tous les Québécois, et c'est une priorité pour nous, le transfert intergénérationnel. Et, au
cours des prochains mois, vous allez avoir des nouvelles sur les mesures
qui seront mises en place par le ministre
des Finances concernant les avantages au niveau fiscal et concernant les
possibilités d'avoir des nouveaux fonds de transfert d'entreprises.
Il
y a beaucoup de solutions qui sont en place à l'heure actuelle, et on se doit
d'analyser toutes les solutions. Et je vous
le rementionne, je l'ai dit à plusieurs reprises : Je suis issu des PME,
je suis issu de l'entrepreneurship. Dans le passé, j'ai travaillé pour le privé. Je veux travailler
pour les entrepreneurs. Je suis conscient de la réalité de l'entrepreneurship
et du transfert intergénérationnel, et soyez
assuré, M. le Président, que ça va être une priorité, au cours des prochains
mois, de s'assurer que nos PME
demeurent au Québec, que nos emplois demeurent ici, que nos sièges sociaux
demeurent ici et que notre économie du Québec continue à évoluer avec
l'innovation et avec l'exportation, M. le Président.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le ministre. Alors, il reste
7 min 30 s, M. le député de Saint-Jérôme.
M. Péladeau :
Merci, M. le Président. Donc, je comprends que c'est avant 2020 au contraire,
vous l'avez mentionné, donc ça va être dans les prochains mois.
Est-ce
que, M. le ministre... M. le Président, est-ce que M. le ministre est prêt à
prendre l'engagement que, d'ici 12 mois, nous allons avoir des
mesures de cette nature qui vont faire en sorte, justement, d'améliorer et de
faciliter la transition des entreprises
entre les différentes générations pour que notre économie québécoise demeure
aussi solide et que nous puissions maintenir les bases sur lesquelles
les entreprises manufacturières et autres ont été bâties depuis de nombreuses
années au Québec?
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Girard : M. le Président, je vais revenir sur la commission permanente
de révision des programmes qui est mise
en place. Il va y avoir des recommandations qui vont être faites. Soyez assurés
que les recommandations vont être prises en compte, que nous allons nous
attarder à ce dossier-là et soyez assurés que, la journée où il va y avoir un
programme de mis en place pour le transfert intergénérationnel, pour favoriser
le transfert d'entreprises entre nos entrepreneurs
et les repreneurs, ce sera indiqué dans les crédits, ça aura été budgété, ce
sera dans le budget du Québec, et ça va être là pour aider nos
entrepreneurs, et ça va se faire rapidement, M. le Président.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Saint-Jérôme.
M. Péladeau :
Merci, M. le Président. Donc, est-ce que je dois comprendre que, lorsque le Parti
libéral, en campagne, a fait des promesses
pour faire en sorte justement de faciliter la transition intergénérationnelle
de nos PME, ils n'avaient pas d'étude
et qu'ils vont sous-traiter encore une fois leurs responsabilités politiques à un comité, M. le Président?
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M.
Girard : M. le Président, je dois vous rappeler qu'à l'étude du budget et des finances du
Québec nous avons eu une très
mauvaise surprise en arrivant au pouvoir. Et M. le député a probablement regardé le rapport du Vérificateur
général. Le gouvernement précédent n'avait pas émis de crédits. Nous nous en
allions dans un mur avec 5 milliards de déficit.
Soyez assuré, M. le Président, qu'en arrivant au pouvoir ça a été la plus
grande surprise de notre gouvernement
au niveau des finances du Québec. C'était une priorité pour nous de remettre le
Québec sur les rails. On devait s'attaquer à l'équilibre budgétaire le plus
rapidement possible. Ça, c'était une surprise. On avait budgété
des choses, mais on n'avait pas les données et on n'avait pas eu de
crédits au dernier budget.
Donc,
le 5 milliards de déficit est inconcevable. La priorité est l'équilibre budgétaire en 2015-2016, c'est ce que nous allons atteindre. Nous avions des décisions à prendre, des
priorités pour le budget. En seulement deux mois, je le répète, un budget a été déposé, un budget qui a été encensé par
la Fédération des chambres de
commerce, par la fédération des
entreprises indépendantes, par plusieurs personnes qui nous ont mentionné que
c'était un budget intéressant pour les PME. Déjà, on sent une meilleure
confiance au niveau de l'économie, au niveau de nos entrepreneurs : la
relance du Plan Nord, la stratégie maritime, etc.
Donc,
soyez assurés que le transfert intergénérationnel fait toujours partie de nos
plans, mais, à la lumière de ce que
l'on a appris en prenant le pouvoir, nous avions des choix à faire, M. le
Président, et c'est de remettre l'économie du Québec sur les rails, dans
l'intérêt de tous les Québécois, M. le Président.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. M. le député de Saint-Jérôme,
il reste quatre minutes.
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Donc, les PME, je ne sais pas si
éventuellement il considère... Parce que vous avez effectivement diminué
le taux d'imposition de 8 % à 4 % pour un montant relativement
insignifiant, mais entre-temps vous avez
réduit les crédits d'impôt. Puis je regarde ici, production cinématographique
et télévisuelle, tu sais, ça va avoir
un impact l'année prochaine de presque 35 millions de dollars. Alors,
entre vous et moi, est-ce que cette grande majorité d'industries qui est... ce sont des PME, vous considérez que ce
genre de mesure va venir les aider alors que cette industrie est
extrêmement importante?
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M. Girard : On possède combien de
temps, M. le Président?
Le Président (M. Cousineau) :
Il reste 3 min 30 s.
M. Girard : Je vais commencer par un
article. C'est sûr, c'est de la Gazette, là, je sais que c'est un
article anglophone. On dit: «...tax credits [can] hurt more than [they
help].» Donc: Les crédits d'impôt
vont nuire plus qu'elles peuvent
aider au niveau du Québec. Ce qu'on mentionne, c'est que, si nos entreprises
viennent s'installer ici seulement pour les crédits d'impôt, on a un problème. Il y a beaucoup d'autres facteurs
qui vont inciter nos entreprises à s'installer ici.
Une coupure
de 20 % fait en sorte que 80 % du crédit d'impôt est toujours là. Le
crédit d'impôt est toujours là, pour
nos entreprises, à la hauteur de 80 %. Nos entreprises qui s'installent
ici, même dans le multimédia, les crédits que l'on a demeurent compétitifs, demeurent compétitifs avec ce qu'on voit
ailleurs, ce qu'on voit en Ontario, ce qu'on voit dans le reste du Canada. Nous sommes encore très,
très compétitifs. Les entrepreneurs regardent le type de main-d'oeuvre, l'employabilité ici, au Québec, ce qu'on a à leur
offrir. Oui, il y a les crédits d'impôt, la situation géographique, la
proximité avec les clients, avec les
fournisseurs, les modes de transport qu'on a à leur offrir au Québec, la
qualité de vie pour leurs employés,
la stabilité politique du Québec, la confiance que les investisseurs étrangers
ont envers le Québec. Ce sont toutes des variables qui vont faire que
les entreprises choisissent le Québec. Et, au niveau du multimédia,
effectivement, les entreprises choisissent
le Québec pour plusieurs raisons, non seulement le crédit d'impôt. Et je veux
rappeler que 80 % du crédit d'impôt est toujours là, M. le
Président.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Saint-Jérôme.
• (11 h 10) •
M.
Péladeau : M. le Président, j'ai une dernière question, et qui est
extrêmement importante. Nous avons vu, sur le bord des rives du lac Saint-Jean, la bonne entente entre M. le
premier ministre Couillard et le premier ministre du Canada, Stephen Harper. Est-ce que vous avez l'intention
d'engager des discussions avec le gouvernement fédéral pour harmoniser les démarches que vous allez entreprendre pour le
transfert intergénérationnel des entreprises? Parce que des dispositions
de même nature existent. Alors, est-ce que
vous vous engagez, dans ce climat de bonne entente, de coopération, de faire
le nécessaire pour qu'encore une fois nos entrepreneurs québécois soient
favorisés?
Le Président (M. Cousineau) :
M. le ministre.
M.
Girard : Merci, M. le Président. Merci pour la question, parce qu'effectivement j'ai justement eu une
discussion avec le ministre des
Finances la semaine dernière à ce sujet. On a parlé, en campagne électorale,
d'avoir un compte similaire au CELI,
qui permet de mettre de l'argent à l'abri de l'impôt. Mais effectivement, pour
mettre ça en place, nous devons avoir
l'accord du fédéral. On sait qu'au niveau des maximums de cotisation pour les
REER, pour les CELI au Québec, c'est
en accord avec le fédéral. Donc, on se doit de travailler avec le gouvernement
fédéral. Au niveau de tous les crédits d'impôt,
au niveau du Fonds de solidarité FTQ, CSN, et tout ça, il y a un accord qui est
fait entre les deux gouvernements.
Donc, c'est
certain que, pour pouvoir aider nos entreprises, nos entrepreneurs et de créer
des façons de faire qui vont être innovantes, qui vont être intéressantes et
qui vont permettre à nos repreneurs d'être capables de reprendre les entreprises de nos cédants qui vont prendre leur
retraite, on se doit de travailler avec les paliers de gouvernement, et nous
allons avoir des discussions à ce niveau-là
pour être en mesure d'harmoniser des pratiques et de pouvoir travailler
ensemble dans l'intérêt de nos entreprises du Québec.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le ministre. Alors, nous passons au dernier bloc. C'est un bloc de
18 minutes. Mme la députée de Richmond.
Mme
Vallières :
Merci, M. le Président. Étant issue d'une région, le comté de Richmond, en
Estrie, une des plus belles régions du
Québec, j'en suis certaine... On sait que notre Québec est riche de ses
régions. Chacune a ses caractéristiques, ses particularités, des
ressources différentes aussi, mais, malgré tout ça, certaines devront se
relever économiquement. Si on pense à la
Gaspésie, à la Côte-Nord, la Mauricie — M. le ministre est bien au fait — que ce soit la MRC des Sources, qui touche ma région directement aussi, dans la
dernière année et demie, l'économie était, comment dire, essoufflée, n'est-ce pas? Les
investissements miniers ont chuté, le taux de chômage a augmenté, on a constaté
plusieurs pertes d'emploi, des pertes
d'emploi souvent à temps plein. Alors, il ne faut pas se leurrer, la pente sera
quand même assez abrupte à remonter.
Je parlais des caractéristiques de chacune des
régions précédemment. Certaines de ces régions auront besoin d'accompagnement spécifique, parce qu'elles
connaissent des problématiques spécifiques également. On parlait de la région de la Mauricie, vous êtes bien au fait, M.
le Président, que le ministre, dans la région de la Mauricie, avec Gentilly-2...
J'ai pu vivre aussi la fermeture de la mine
Jeffrey, dans la région de la MRC des Sources, à Asbestos, dans le comté de
Richmond directement, comté où je suis née,
où j'ai vécu, étudié, où je suis toujours. On parle souvent non seulement
de pertes économiques, mais on est à même de
constater, comme députés de l'endroit, qu'on parle aussi de problématiques...
des difficultés grandement humaines, que ce
soit psychologique, au-delà des problématiques financières causées par tout ça.
Et j'aimerais savoir, donc je rejoins mes
collègues des oppositions, le député de Saint-Jérôme, le député de Beauce-Nord également,
un parlait de l'importance des entrepreneurs, l'autre parlait de l'importance
du CLD, importance rejointe également par le ministre délégué lui-même, et j'aimerais savoir, donc,
M. le Président, qu'est-ce qu'il compte faire pour aider les régions pour qu'elles deviennent des
vecteurs de cette création de richesse et d'emplois dont on a tant besoin.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le ministre.
M. Girard :
Merci beaucoup. Effectivement, l'économie régionale est d'une importance
capitale pour notre gouvernement. Nous
devons travailler à développer cette économie régionale, et effectivement j'en
suis bien conscient. J'ai vécu autant, à Trois-Rivières dans le passé,
au niveau des moulins de papier que l'histoire de Gentilly-2 dans les deux dernières années. Ce sont des très gros
donneurs d'ordres, des grosses entreprises. Quand ces entreprises-là ferment,
c'est dramatique pour la région, c'est des
pertes d'emploi, c'est des gens qui sont obligés d'être transférés ailleurs.
C'est des séquelles pour les conjoints, les enfants qui doivent
déménager, etc. Donc, pour les régions, il faut s'attarder au développement
économique des régions et aider nos régions à bien se développer, c'est une
priorité.
C'est sûr qu'au
niveau du budget il y a des choses qui ont été mises en place pour aider la
région. Mais, avant d'embarquer au niveau du
budget, je veux mentionner que les fonds de diversification qui ont été mis en
place, autant pour la MRC des
Sources, pour la Mauricie—Centre-du-Québec,
il y a un fonds aussi qui a été mis en place suite à la catastrophe de Lac-Mégantic, pour aider la
diversification économique... Soyez assurés que ces fonds de diversification là
sont toujours en place, sont toujours disponibles, et nous allons travailler à
continuer à diversifier l'économie. Même que
nous sommes en train de travailler, au ministère, à s'assurer que ces fonds-là
soient en mesure d'avoir un impact encore plus grand, parce que, les dernières années, pour certains fonds de
diversification économique, les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes. On doit s'assurer que
chaque dollar investi dans ces fonds-là va créer le maximum d'emplois, va
créer le maximum de retombées économiques
pour ces régions-là dans des créneaux d'avenir, des emplois intéressants
qui vont nous permettre, dans chacune des
régions, de pouvoir se relever et de demeurer compétitifs dans tout le Québec.
J'ai parlé tantôt du
programme Créativité Québec qui peut être mis en lien avec les fonds de
diversification pour travailler sur
l'innovation, travailler sur des choses innovantes, travailler avec les
Femmessor, amener nos femmes à entreprendre dans les régions, dans ces
régions-là. Donc, ce n'est pas l'argent qui manque, M. le Président, dans les régions, pour le développement économique, il nous
manque de la confiance, de la confiance de nos investisseurs, des
entrepreneurs qui vont avoir confiance, qui vont développer des choses.
On a parlé
d'investissements miniers dans certains cas, le Plan Nord qui va être relancé.
Le Plan Nord, c'est aussi le plan Sud.
Beaucoup d'équipementiers, beaucoup de fournisseurs de services pour les mines
dans le Nord sont dans les régions. Je l'ai vécu personnellement à
Trois-Rivières, plusieurs entreprises... M. le député de Saint-Jérôme parlait d'une belle entreprise de chez nous, qui
est Marmen, qui fait... qui est une... en anglais, c'est une «machine shop»,
là, il fait toute la transformation, et
cette entreprise-là avait des contrats avec le Plan Nord, a beaucoup de
contrats au niveau minier, même s'ils
sont basés à Trois-Rivières. Donc, le Plan Nord, c'est également le plan Sud,
et toutes les régions doivent travailler
à développer des entreprises qui vont pouvoir fournir des services, se préparer
à être des gens qui vont pouvoir faire
des offres à nos entreprises minières qu'ils vont développer dans le Nord,
parce que le Plan Nord va nous aider à développer le Sud.
Également,
au niveau du budget, nous avons donné un crédit d'impôt pour les régions plus
éloignées, au niveau du transport. On sait que le transport est une
problématique importante pour les régions. Donc, c'est des choses qui sont
mises en place pour aider chacune des régions au niveau du développement
économique, et ce, dans toutes les régions du Québec.
La
stratégie maritime. Oui, la stratégie maritime est plus axée au niveau du
fleuve Saint-Laurent, mais, dès qu'on a
un gros donneur d'ordres qui va s'installer au niveau de rénovation de bateaux,
de construction de bateaux, au niveau des
transports maritimes, ça nous donne une importance pour nos PME, beaucoup de
petites PME gravitent autour de ces gros
donneurs d'ordres là. Souvent, les PME vont être un petit peu partout en région
et vont venir donner un coup de main à
nos grosses entreprises qui vont s'installer ici, et c'est de notre devoir de
mettre en lien nos belles PME en région avec les gros donneurs d'ordres
et les grandes stratégies gouvernementales qui sont le Plan Nord et la
stratégie maritime.
Nous avons également,
au niveau du ministère, 17 directions régionales. Ces directions
régionales là, en collaboration avec les CLD
dans chacune des régions, doivent travailler avec les gens du milieu pour
diversifier l'économie, pour
travailler à un tissu entrepreneurial pour s'assurer que l'on va créer des
emplois intéressants dans chacune des régions du Québec à l'aide de nos fonds de diversification, mais aussi avec nos
entrepreneurs, dans des créneaux qui vont être intéressants.
Donc, il faut
coordonner l'action gouvernementale en matière de développement économique
régional pour s'assurer que l'on puisse
développer notre Québec partout, accompagner les entreprises dans la
planification et la réalisation de
leurs projets à l'aide des CLD, à l'aide du ministère, à l'aide de tous nos
programmes, des fonds de diversification. Il faut susciter des projets d'investissement. Souvent, la problématique
n'est pas l'argent mais de susciter des projets porteurs à l'entrepreneurship. Il faut s'assurer d'aller sur
le terrain, de faire du démarchage, de rencontrer nos entreprises pour susciter
cet intérêt-là entrepreneurial. Il faut même
faire du démarchage à l'international, inciter des entreprises internationales à
s'établir chez nous, s'établir ici, au
Québec. Avec toutes les qualités que l'on a à offrir, la qualité de nos gens,
la qualité de notre main-d'oeuvre,
tout ce qu'il y a à offrir au Québec, nous nous devons de développer ces
projets-là. Il faut animer le réseau des partenaires économiques,
travailler tous ensemble dans tous les territoires et mettre en place des
projets économiques qui vont être innovants pour le Québec, M. le Président.
• (11 h 20) •
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. Oui, M. le député de
Pontiac.
M. Fortin (Pontiac) : Oui, merci, M.
le Président. Salutations à tout le monde. Mais, comme il ne reste que quelques
minutes, je vais tenter de faire ça rapidement.
J'étais content d'entendre la réponse
du ministre par rapport à une question précédente, quant à savoir comment
on travaillait avec les différents paliers
de gouvernement, et je veux le féliciter d'avoir déjà pris l'initiative de
travailler avec le gouvernement fédéral. Vous savez, on a deux choix
ici, au gouvernement du Québec. On peut se refermer sur nous-mêmes et faire notre petite affaire, mais il faut se souvenir qu'on
travaille pour le même contribuable, qu'on travaille pour le même entrepreneur. Alors, c'est tout à son
honneur, là, qu'il travaille déjà pour ces gens-là avec le gouvernement
fédéral.
Mais
ce que j'aimerais faire, c'est donner l'occasion au ministre de revenir sur la
question qui a été posée par le député
de D'Arcy-McGee, qui a dû presser sa question un peu faute de temps tout à
l'heure, et le ministre a également pressé
sa réponse. Mais je sais qu'il veut donner au député une réponse à la hauteur
de sa question sur l'accompagnement et les services aux entreprises,
alors j'aimerais lui donner cette opportunité, M. le Président.
Le Président (M.
Cousineau) : Pas de problème, M. le député de Pontiac. Alors,
M. le ministre.
M.
Girard : Merci beaucoup. Donc, comme je le mentionnais précédemment,
au niveau du ministère, il y a des programmes,
il y a des choses qui existent pour les entrepreneurs. Nous avons déjà en place
des belles structures d'accompagnement,
il faut les faire connaître. Il faut que nos entrepreneurs puissent bénéficier
le plus possible de ces accompagnements-là.
Il faut s'assurer de faire du démarchage auprès des entrepreneurs pour aller
plus loin avec eux dans tous les
programmes que l'on a, que ce soit au niveau du développement économique, que
ce soit au niveau de l'innovation, de
la recherche, tous les programmes qu'on a nommés tantôt, pour ne pas tous les
renommer : fonds de diversification, Créativité Québec, etc.
Ce
que je voudrais mentionner, c'est qu'un des services offerts par le ministère
est l'accompagnement en conseils stratégiques,
que ce soit au niveau des directions générales d'entreprises, que ce soit au
niveau de la gestion financière. Souvent,
notre entrepreneur démarre son entreprise avec quatre, cinq personnes,
l'entreprise croît rapidement, il y a un beau développement économique qui se fait. Il se retrouve quelques
années plus tard avec 40, 50, 60 employés, ce n'est pas du tout la même dynamique. L'entrepreneur a
besoin d'un coup de main, donc, au niveau de sa gestion financière, au niveau gestion de la production, gestion des
ressources humaines. Il y a de l'accompagnement qui se fait déjà au ministère.
Il
y a beaucoup d'accompagnement auprès des entrepreneurs, de l'accompagnement
mais aussi de la formation, beaucoup
de formation qui se donne au niveau marketing et vente, technologie du
numérique. Malheureusement, on sait, selon
les dernières statistiques, seulement 21 % de nos PME sont en ligne, sont
sur Internet et font du commerce en ligne. À l'heure actuelle, nous avons beaucoup de Québécois, les jeunes
d'aujourd'hui qui achètent par Internet, qui achètent à l'extérieur du Québec. C'est de la perte au niveau
des taxes et impôts pour le gouvernement, mais c'est aussi des pertes importantes pour nos entreprises québécoises, qui
peuvent faire du commerce en ligne et exporter davantage, mais aussi satisfaire la clientèle québécoise qui investit en
ligne. Donc, il y a un programme qui est PME 2.0 qui est mis en place
pour aider nos PME à travailler avec le commerce en ligne, avec toute la
technologie du numérique.
L'internationalisation
avec Export Québec. Ce n'est pas évident pour une PME qui grossit, qui veut
exporter, qui veut exporter en Chine,
qui veut exporter en Europe, qui veut exporter aux États-Unis. On a des
programmes pour les aider. On a des
gens qui peuvent aider ces PME là. Il faut que les PME viennent nous voir, et
ne pas avoir peur de travailler avec le ministère.
Beaucoup
de formation. Les MPA qu'on appelle, les meilleures pratiques d'affaires, on
fait des liens avec des entrepreneurs
actuels qui ont des bonnes pratiques d'affaires, des liens avec ces gens-là
avec des nouveaux entrepreneurs pour
être capables d'amener nos nouveaux entrepreneurs à aller plus loin. Les
réseaux de mentorat qui existent à l'heure actuelle au niveau du Québec. Perfectionnement, maillage d'entreprises,
donc beaucoup de maillage entre les entreprises existantes et les
nouvelles entreprises. Défi innovation, des ateliers, des visites
d'entreprises.
Donc,
il y a énormément de choses qui sont mises en place par le ministère, et, M. le
Président, je crois sincèrement que
nous devons mettre de l'avant des structures qui vont faire connaître ceci
auprès de nos entrepreneurs, aller plus loin avec nos entrepreneurs, aller les aider, aller faire du démarchage pour
s'assurer que nos entrepreneurs développent leurs entreprises avec le
maximum d'outils, de services qui sont là mais qui ne sont pas utilisés à
100 % à l'heure actuelle. Nous allons travailler au niveau du ministère à
mettre ça en place et de façon très rapide.
Ce
sont des catalyseurs pour nos entreprises de pouvoir travailler ensemble, de
pouvoir travailler dans toutes les régions
du Québec avec tous les programmes et avec toutes les directions régionales,
les CLD, Investissement Québec. Donc,
on se doit de mettre tous ces gens-là ensemble autour d'une même table pour
pouvoir développer notre économie, comme je le mentionnais, créer des
emplois de qualité au Québec, dans toutes les régions du Québec.
Pour toutes les PME
du Québec, il existe déjà beaucoup de programmes. Malgré la révision permanente
des programmes, malgré le cran d'arrêt que
l'on met en place, il y a déjà beaucoup d'argent dans le réseau, qui est là. Et
la problématique que l'on vit au
Québec, ce n'est pas une problématique financière et d'argent qui est investi,
il y a des fonds, il y a de l'argent
qui est disponible chez Investissement Québec, on a des firmes
spécialisées : Capital régional et coopératif Desjardins, la Caisse de dépôt et placement du
Québec qui est prête à investir. On se doit de faire lever des projets,
d'amener l'entrepreneuriat plus loin,
de créer la confiance chez les entrepreneurs. C'est ça, le défi du Québec, M.
le Président. Ce n'est pas
nécessairement une question d'argent, c'est une question de confiance, de travailler ensemble,
d'amener le Québec à un autre
niveau au niveau entrepreneurial et au niveau de nos PME, M. le Président.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le ministre. Il reste quatre minutes. M.
le député de Pontiac.
M. Fortin
(Pontiac) : Bien, oui, mais
merci, M. le Président. Encore une fois, je vais faire ça vite, mais
j'écoutais le ministre nous dire que 21 % seulement des PME sont en
ligne, et ça rejoint peut-être le point qu'il faisait un petit peu plus tôt, quand il
disait que près de la moitié des entrepreneurs vont prendre leur retraite
bientôt. Et c'est tout un défi, ça, M. le Président, et surtout quand on
se dit que près de la moitié de ces gens-là vont simplement fermer boutique, qu'ils ne tenteront pas de vendre leur entreprise
ou de la passer à... ou de la céder à quelqu'un d'autre. Et donc c'est un
constat qui est quand même un peu
inquiétant, M. le Président, et surtout quand on parle également d'un contexte
où, au Québec, on a moins de gens qui
sont prêts à se lancer en affaires que dans le reste du Canada. Je crois qu'il
y a une étude qui est sortie
récemment qui disait qu'au Canada c'était environ 17 % des gens qui
étaient prêts à faire ce saut-là ou qui pensaient faire ce saut-là dans les prochaines années, et, au Québec,
c'était seulement 15 %, M. le Président. Donc, c'est quand même une
différence assez significative.
Et donc on a
des défis devant nous, mais je suis évidemment confiant que le ministre est
prêt à relever ces défis-là avec
l'ensemble de ses collègues gouvernementaux, mais, si on veut soutenir
l'entrepreneuriat, c'est maintenant qu'il faut le faire. Et je pense que le ministre pourra, peut-être dans ses
remarques de conclusion, en même temps nous dire ce qu'il entend faire pour dynamiser notre fibre
entrepreneuriale, mais également peut-être qu'on peut lui donner l'opportunité,
là, de conclure la séance sur ces mots-là.
Le Président (M. Cousineau) :
Alors, il reste 2 min 20 s pour terminer tout ça, M. le
ministre.
M.
Girard : M. le Président. Merci, M. le député. Effectivement, au
niveau du gouvernement, vous l'avez vu lors
du budget, lors de la campagne électorale, lors du discours inaugural,
l'entrepreneuriat, les PME sont au coeur du développement économique du Québec, au coeur des priorités du
gouvernement. À cet effet, je suis devant vous ce matin à titre de
ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, à l'Allègement
réglementaire et au Développement économique
régional, c'est un signal fort que le premier ministre a envoyé comme quoi
c'est d'une importance capitale pour
le gouvernement de travailler au développement de nos PME, au développement de
l'économie régionale, alléger le fardeau réglementaire de nos
entreprises pour leur permettre de mieux performer.
Comme je l'ai mentionné un peu plus tôt, notre
compétition n'est pas interrégionale au Québec, une région contre une autre, on se bat contre le reste du
monde. Aujourd'hui, avec l'informatique, avec la mondialisation, avec Internet,
on se bat contre la planète au complet. On
se doit de travailler tous ensemble pour avoir un Québec plus innovant, avoir
des PME qui vont performer. M. le député de
Saint-Jérôme a mentionné des beaux exemples, au début, pour des belles PME qui ont fait des choses incroyables au Québec,
qui continuent d'évoluer. Il faut continuer à aider ces PME là. On en a plusieurs qui sont en démarrage aujourd'hui,
qui vont devenir nos Québécor, nos Bombardier de demain. Nous devons travailler avec ces entreprises-là, être innovants
et continuer à développer dans tous les secteurs. J'ai parlé d'entrepreneuriat
féminin. On a parlé d'écoles d'entrepreneuriat. On a parlé de débuter déjà, en
amont, avec les jeunes, de préparer nos entrepreneurs
actuels à transmettre au niveau des futurs entrepreneurs, au niveau des
repreneurs, travailler au niveau fiscal pour aider ces entreprises-là, travailler au niveau Internet aussi pour
leur permettre le commerce électronique. Il y a plusieurs programmes de
soutien qui existent.
Donc, je vais
conclure ici, M. le Président. Soyez assuré, et je veux rassurer tous mes
collègues, ceux de l'opposition, que,
les PME et l'entrepreneuriat, j'en fais un cheval de bataille, ça va être une
priorité pour les prochaines années.
Et je tends la main aussi à l'opposition, le premier ministre l'a mentionné à
quelques reprises, les bonnes idées... on
est preneur de bonnes idées pour regarder comment on va faire évoluer le Québec
ensemble. On a tous le même objectif, c'est de faire avancer notre Québec
au niveau du développement économique. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Cousineau) : Alors, merci, M. le ministre. Merci
aux parlementaires pour cette belle collégialité.
Alors, la
commission ajourne ses travaux au mercredi 2 juillet, à 10 heures,
afin d'entreprendre l'étude des crédits du volet Tourisme. Alors, bonne
fin de semaine à tous et à toutes.
(Fin de la séance à 11 h 30)