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(Vingt heures cinq minutes)
Le Président (M. Gobé): La séance de la
commission de l'économie et du travail va maintenant commencer. Je vous
demanderais de bien vouloir regagner vos places et de faire silence. Merci
beaucoup.
Je vous rappellerai le mandat de notre commission ce soir, qui est de
poursuivre l'étude des crédits budgétaires du
ministère de l'Énergie et des Ressources pour l'année
financière 1993-1994, et les programmes sont les programmes 1, 2, 3 et
5.
Organisation des travaux
Rapidement, je rappellerai les ententes qui, en général,
régissent ces crédits. Vu qu'on ne m'a pas avisé qu'il y
avait d'entente particulière, s'applique la règle de
l'alternance, et chaque député qui désire adresser la
parole ou questionner le ministre peut le faire.
M. Chevrette: Répétez donc ça.
Le Président (M. Gobé): J'ai dit: Je rappelle aux
membres de la commission, M. le député de Joliette il me
fait plaisir de vous accueillir ici, d'ailleurs, bonjour...
M. Chevrette: Moi de même.
Le Président (M. Gobé): ...qu'à moins
d'entente prise entre les parties, la règle habituelle est que le temps
est alloué de manière égale entre tous les membres de
cette commission, tout en tenant compte que c'est un moment
privilégié pour l'Opposition de poser les questions et d'obtenir
certaines informations sur la gestion du ministère. Alors, cela fait
appel à la coutume et non pas à la réglementation. Alors,
il n'y a pas eu d'entente, donc nous allons commencer par les remarques.
M. Chevrette: II n'y a pas eu d'entente, mais vous savez
très bien que la bonne collaboration existe et, ordinairement, c'est la
coutume qui l'emporte au niveau des crédits.
Le Président (M. Gobé): Oui, c'est ça. C'est
ce que je pense que les membres...
M. Chevrette: Et la bonne collaboration vaut en autant que la
coutume est respectée.
Le Président (M. Gobé): Oui, c'est ça. M.
Chevrette: C'est bien.
Le Président (M. Gobé): On se comprend, sauf qu'il
était important de rappeler dès le début...
Une voix: ...
Le Président (M. Gobé): S'il vous plaît, Mme
la députée, je vais terminer. Il était important de
rappeler dès le début que le temps était quand même
imparti équitablement, pour le cas où il y aurait un peu de
discussion. Ça permet, à ce moment-là, de se reporter sur
quelque chose de précis. Mais je souhaite que nous n'en arrivions pas
là et que ça se passe le plus amicalement possible et le plus
tranquillement possible.
Je pense qu'il y a un remplacement à cette commission. Ça
me prendrait le consentement, M. le député de Joliette, pour
annoncer un remplacement. Est-ce qu'il y aurait votre consentement?
M. Chevrette: En fonction de voir la coutume se respecter, je
vais être consentant.
Le Président (M. Gobé): Merci. Alors, M. le
secrétaire.
M. St-Roch: Puis je vais consentir aussi, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Oh! je m'excuse, M. le
député de Drummond. Je ne vous avais pas aperçu, vous
venez d'arriver?
M. St-Roch: Ça fait au-delà de cinq minutes, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Ah! Merci bien. Bienvenue,
vous aussi. M. le secrétaire.
Le Secrétaire: M. Charbonneau (Saint-Jean) est
remplacé par M. Camden (Lotbinière).
Le Président (M. Gobé): Merci. Bonjour, M. Camden,
ça me fait plaisir de vous avoir.
Nous allons donc maintenant passer à la période des
remarques préliminaires. Je rappellerai que, M. le ministre, vous avez
20 minutes pour faire vos remarques préliminaires. Par la suite, M. le
député de Joliette, vous sont allouées aussi 20 minutes;
M. le député de Drummond, s'il le désire, lui aussi, ainsi
que tous les membres de cette commission.
Ceci met donc fin à mes remarques personnelles à titre de
président, et je vous passe la parole, M. le ministre.
Remarques préliminaires M. Gérald
Tremblay
M. Tremblay (Outremont): Très bien. Merci beaucoup, M. le
Président. Vous avez mentionné, il y a quelques instants, qu'une
commission parlementaire, c'est un moment privilégié pour
échanger. Alors, c'est également un moment
privilégié pour moi de remplacer la ministre, Mme Lise Bacon,
responsable de l'Énergie et des Ressources, pour l'étude des
crédits du ministère. C'est également un moment
privilégié de pouvoir échanger avec le leader
parlementaire, le député de Joliette, ailleurs qu'à la
période de questions, donc deux bonnes heures de discussion intense sur
Énergie et Ressources. Je sais que le leader parlementaire, le
député de Joliette, prend beaucoup à coeur ce secteur,
comme le député de Drummond également.
Alors, j'aimerais vous présenter les personnes qui m'accompagnent
ce soir: M. François Geoffrion, que vous connaissez très bien, le
sous-ministre; M. Denis L'Homme, qui est sous-ministre associé à
l'Énergie, qui va se joindre à nous dans quelques instants; M.
Guy Morneau, sous-ministre associé aux Terres; Me Jean Giroux,
président de la Régie du gaz naturel; et, également,
l'équipe de Mme Lise Bacon qui est présente. Et, à cause
de l'intérêt que les fonctionnaires portent à
Énergie et Ressources, ils ont considéré de venir en grand
nombre supporter le ministre par intérim de l'Énergie et des
Ressources, mais surtout d'entendre les commentaires et les questions
constructives du leader parlementaire, le député de Joliette.
M. Chevrette: Je croyais que c'était pour une autre raison
qu'ils venaient.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: II était insecure.
M. Tremblay (Outremont): Alors, j'aimerais vous indiquer
brièvement à quoi serviront ces crédits ou, plutôt,
vous donner un premier aperçu de ce que nous retrouverons en 1993-1994
au ministère de l'Énergie et des Ressources. (20 h 10)
En ce qui concerne les dossiers ministériels, l'année qui
vient devrait mettre un point final à la réorganisation
entreprise par suite de la création du ministère des
Forêts. Elle devrait se traduire concrètement par le regroupement
à l'Atrium de la quasi-totalité des services qui étaient
autrefois dispersés à la grandeur de la région de
Québec. Ce regroupement nous permettra d'améliorer notre service
à la clientèle et d'augmenter fortement notre efficacité.
C'est pour aller encore plus loin que nous entreprenons la révision
complète de nos procédures de processus de travail pour augmenter
la qualité de nos services tout en diminuant nos coûts de
production. Notre démarche, qui a été amorcée au
cours des derniers mois, s'inscrit dans le cadre du projet de réaligne-
ment de l'appareil public.
Dans le secteur de l'énergie, plusieurs dossiers retiendront
l'attention du ministère. Au cours de l'année, dans le secteur
énergétique, nous assurerons un suivi de la commission
parlementaire sur le plan de développement. Il y a des décisions
à prendre concernant ce plan de développement et,
également, le plan de développement 1993 d'Hydro-Québec.
Elles seront annoncées en juin. Nous aurons aussi, le printemps
prochain, à examiner en commission parlementaire les résultats
obtenus par Hydro-Québec en regard de son engagement de performance. Il
s'agit là de quelque chose de tout à fait nouveau. C'est la
première fois, en effet, que nous pourrons évaluer la gestion
d'Hydro-Québec en fonction d'indicateurs de performance mesurables. Cela
va nous permettre d'assurer un suivi beaucoup plus rigoureux de la gestion
d'Hydro-Québec pour le plus grand bénéfice des
consommateurs.
Il nous faudra, par ailleurs, rafraîchir des volets de la
politique énergétique en y associant la population. Nous nous y
attarderons dès cette année. Nous poursuivrons la mise en oeuvre
de la stratégie d'efficacité énergétique en
procédant, notamment, à une réorganisation du Bureau de
l'efficacité énergétique pour en faire une entité
beaucoup plus performante.
Dans le secteur des hydrocarbures, nous suivrons plusieurs dossiers dont
la mise en application de la réglementation sur les produits
pétroliers, la protection de nos intérêts devant l'Office
national de l'énergie et la formation de quatre comités
reliés aux grappes industrielles. Enfin, nous continuerons à
soutenir financièrement les efforts de recherche-développement en
énergie et en efficacité, car c'est là que réside,
croyons-nous, la clé de notre performance économique future. Le
développement technologique est, en effet, un facteur important
d'utilisation des ressources énergétiques et de réduction
des coûts de production de l'énergie. Il constitue aussi l'un des
moyens les plus efficaces pour assurer le développement
économique dans le respect de l'environnement.
Toujours dans ce domaine, nous avons l'intention, au cours de
l'année, de procéder à un inventaire des dépenses
effectuées au Québec en matière de
recherche-développement énergétique. Nous voulons mieux
cibler nos efforts de soutien à la recherche-développement en
énergie en mettant l'accent sur l'efficacité
énergétique de façon à assurer une plus grande
complémentarité des diverses interventions. Actuellement, le
ministère, par son Programme d'aide au développement des
technologies, est associé au financement du quart des projets de
recherche-développement qui se font présentement au
Québec, si on exclut le domaine de l'hydroélectricité. Il
faut dire, par ailleurs, que les efforts financiers dans ce dernier domaine
sont très importants; en 1990, HydroQuébec avait investi 125 000
000 $ des 170 000 000 $ qui avaient été consacrés cette
année même à la recherche-développement .
M. le Président, en ce qui concerne le secteur des terres,
évidemment, le ministère de l'Énergie et des Ressources
entend poursuivre la réforme du cadastre sur
ces bases bien relancées, et il va maintenir ses efforts pour
assurer la fine pointe en matière de télédétection
et de géomatique, en assurant, notamment, le suivi du plan
géomatique gouvernemental.
En ce qui concerne le domaine public, nous allons parachever la
préparation des plans régionaux de villégiature. Nous
avons, d'autre part, l'intention de définir la vocation et l'usage
dominant des terres publiques intramunicipales, ce qu'on appelle
généralement les lots publics intramunicipaux. Nous
procéderons, par ailleurs, à une étude sur l'ensemble des
utilisations des terres publiques et sur leurs interrelations. De plus, nous
poursuivrons notre opération de modification du plan d'affectation des
terres publiques que nous avons entreprise l'an dernier, tout en terminant le
plan initial. C'est ainsi que nous mettons la dernière main à la
production de la proposition de plan d'affectation pour le territoire de
l'Administration régionale Kativik.
Enfin, nous nous préparons à remettre au ministère
des Affaires municipales le document présentant les orientations
générales du ministère en matière
d'aménagement du territoire. Par la suite, nous devrons participer, tout
comme les autres ministères, aux rencontres régionales
organisées par le ministère des Affaires municipales avec les
responsables de la préparation des schémas d'aménagement
dans les municipalités régionales de comté. Ces rencontres
nous seront très utiles pour la deuxième étape de
l'opération, soit la régionalisation de nos orientations.
En conclusion, je peux vous affirmer que le ministère de
l'Énergie et des Ressources relèvera le défi d'assurer une
gestion optimale des ressources énergétiques, minérales et
territoriales du Québec, en fournissant à sa clientèle,
à des coûts toujours moindres, des services d'une qualité
que l'on veut sans cesse croissante. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre. M.
le député de Joliette, vous avez la parole.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: M. le Président, vous me permettrez tout
d'abord de souhaiter à ma collègue, Mme Bacon, un prompt
rétablissement en souhaitant qu'elle soit des nôtres le plus
rapidement possible.
Ceci dit, je voudrais également dire au ministre, compte tenu du
fait que c'est quand même un dossier assez complexe, l'énergie, et
que je sais que remplacer un ministre au pied levé, pour l'avoir fait
dans le passé, il nous soit fort aise de faire appel aux fonctionnaires
ou même au personnel politique, parce que le but recherché, c'est
d'avoir les réponses les plus adéquates possible, et je comprends
qu'on ne peut assimiler dans quelques heures l'ensemble d'un dossier à
multiples volets, que ça, je le comprendrai. Je ne veux absolument pas,
dès le départ, quelles que soient mes allusions ou quelles que
soient mes répliques, qu'il se sente, de façon mesquine,
attaqué de quelque nature que ce soit. Je fais tout simplement mon
travail de député de l'Opposition, et vous comprendrez que je
vais essayer de bien le faire, en plus.
Ceci dit, je voudrais remercier les fonctionnaires qui se sont
déplacés, également, en si grand nombre. Au début,
je croyais que c'était une question de sécuriser le ministre par
intérim, avec l'ouverture que j'ai faite. Donc, tous ceux et celles
parmi vous qui auraient des réponses fort adéquates à me
donner, vous comprendrez que j'accepterai que vous veniez vous substituer
à quelque personne que ce soit, qui sont derrière les micros,
pour avoir la meilleure réponse possible. Mais vous me permettrez, tout
d'abord, de souhaiter la bienvenue, également, au sous-ministre, M.
Geoffrion, et aux autres sous-ministres, ainsi qu'à Mme Legris, qui est
membre du cabinet de Mme Bacon, qui est assise à l'avant. J'ose
espérer que cette étude de crédits nous permettra de faire
la lumière sur l'ensemble des intentions du ministère.
l'année budgétaire 1993-1994 constitue la huitième
année de gestion libérale du ministère de l'énergie
et des ressources. de plus en plus, on sent, et je l'affirme de mon
siège, l'usure du pouvoir gagner du terrain. rien de neuf n'est
proposé. on gère à la petite semaine, sans vision et, dans
bien des cas, on semble avoir carrément abandonné. au
ministère de l'énergie et des ressources, c'est
particulièrement le cas pour le volet minier, que je n'aborderai pas,
mais je vais vous dire pourquoi j'en parle, le volet minier du ministère
sur lequel mon collègue d'ungava s'est penché la semaine
dernière. je rappellerai rapidement à la ministre,
c'est-à-dire au ministre par intérim, que les crédits
alloués au programme 4 portant sur le développement de la
ressource minérale ont chuté de 25,8 %, alors que cette industrie
se meurt et qu'elle a précisément besoin de coups de main et non
pas de coups de pied. en excluant le programme 4 sur les mines, les
crédits du ministère de l'energie et des ressources totalisent,
pour cette année, 69 700 000 $, soit une diminution de 2 % par rapport
aux crédits de 1992-1993, toujours, bien sûr, avec l'exclusion du
programme 4. cette diminution n'est pas, à première vue,
très spectaculaire, mais, quand on analyse de plus près les
crédits 1993-1994, des données à faire frémir
l'économie québécoise qui a tant besoin d'investissements
par les temps qui courent sautent aux yeux.
En effet, lorsqu'on regarde les crédits de transfert,
c'est-à-dire les crédits qui sont destinés aux
entreprises, aux institutions d'enseignement, aux individus et aux organismes
à but non lucratif, des baisses parfois dramatiques s'y retrouvent.
Encore une fois, je passerai sous silence les crédits de transfert
affectés au volet mines qui, à l'instar des autres volets,
subissent des diminutions considérables. Le député
d'Ungava, je le rappelle, vous en a parlé longuement la semaine
passée. Mais allons-y. (20 h 20)
Crédits de transfert aux entreprises afin de les aider à
développer de nouvelles technologies, et là, je m'adresse au
ministre de l'Industrie et du Commerce qui parle souvent de nouvelles
technologies, baisse de
57,5 % ; pour les aider à accroître leur efficacité
énergétique, chute de 6,1 %. crédits de transfert aux
institutions d'enseignement dans le but d'encourager la recherche et le
développement, diminution de 49,4 %. crédits de transfert
accordés aux organismes sans but lucratif, également pour
l'aspect recherche et développement, diminution de 49,4 %... excusez,
68,4 %. au total, pour l'ensemble des crédits de transfert, soit ceux
qui sont susceptibles d'avoir un impact direct sur l'économie
québécoise, la diminution moyenne est de 38,7 %, un bel effort du
ministère pour participer à la relance économique!
cependant, il y a plus désolant que ça. au moment même
où on exige de la population qu'elle se serre encore davantage la
ceinture, que l'on ne cesse d'augmenter les taxes et les tarifs, que l'on
impose un ticket modérateur sur les médicaments, voilà que
le ministère de l'énergie et des ressources, après avoir
réduit son soutien à l'économie québécoise
de l'ordre de 38,7 %, a trouvé le moyen de dépasser les
crédits autorisés l'an dernier concernant le programme 5 du
ministère, soit la direction ou, si l'on préfère,
l'administration interne, une hausse de 1 600 000 $, dépenses probables
de 30 000 000 $ contre les crédits votés de 28 300 000 $.
laissez-moi vous dire que ce montant aurait, j'en suis convaincu, davantage
servi le domaine de l'énergie et des ressources s'il avait
été dépensé en recherche et développement ou
encore en efficacité énergétique, deux secteurs qui ont
fait l'objet de coupures drastiques au chapitre des crédits de
transfert. si j'étais ministre de l'énergie et des ressources, je
serais gêné face à cette donnée.
Nous aurons l'occasion, au cours des prochaines heures, de revenir sur
les crédits proprement dits, et le ministre aura le temps de trouver
sans doute de belles explications. J'espère qu'en plus, eh bien! elles
seront bonnes, ces explications. L'étude des crédits est aussi
l'occasion, pour l'Opposition, de dresser un bilan des activités du
gouvernement dans les différentes sphères d'activité
où il intervient.
En matière d'énergie et ressources, la dernière
année a sans contredit été marquée par
Hydro-Québec. Que le ministre le veuille ou non, Hydro-Québec,
même si ses crédits ne sont pas soumis à l'examen des
parlementaires, relève de la responsabilité du ministre qui est,
à son tour, responsable devant l'Assemblée nationale. C'est donc
à lui que nous devons adresser nos questions sur la
société d'État qui a vécu une année
plutôt mouvementée.
D'abord, de concert avec le gouvernement et le ministre, qui, comme ses
fonctions l'exigent, défend avec vigueur les intérêts
d'Hydro-Québec, je me dois de dénoncer, une fois de plus, la
campagne de dénigrement dont est victime Hydro-Québec. Je le dis
très franchement, ça me dégoûte de voir comme on a
recours au mensonge et au sensationnalisme sur le dos de tous les
Québécois pour mousser des causes qui, par ailleurs, sont fort
légitimes. Au lieu de poursuivre une campagne de désinformation
à l'étranger, j'inviterais ceux et celles qui ont des choses
à dire à le faire ici, au Québec. Nous avons prouvé
dans le passé que nous pouvions nous entendre ici, sur notre propre
territoire.
Ceci étant dit, la société d'État n'est pas
sans reproche, d'autre part. Je dirais même qu'elle court parfois
au-devant des problèmes. En effet, comment ne pas trouver malhabile
qu'Hydro-Québec pour défendre sa réputation aux
États-Unis, ait eu recours à une firme qui a déjà
compté pour clients les instigateurs de la tragédie de Bhopal, en
Inde, ou encore le régime militaire d'Argentine des années
soixante-dix. Cela est malhabile, et le ministre devrait y voir.
Mais ce qui a retenu davantage l'attention au cours de la
dernière année, c'est, bien entendu, l'étude, pendant cinq
semaines, du plan de développement 1993-1995 d'Hydro-Québec qui a
pris fin il y a à peine un mois. D'abord, cette commission parlementaire
a fait ressortir l'urgence de tenir dans les plus brefs délais un vaste
débat public sur la problématique énergétique
québécoise. D'ailleurs, la ministre, dans son allocution de
clôture du 24 mars dernier, a entrouvert la porte à un tel
débat. Il ne nous reste plus qu'à souhaiter que Mme la ministre,
lorsqu'elle reviendra, passe des paroles aux gestes. Je ne m'attarderai pas sur
la liste des consensus qui se sont dégagés lors de cette
commission, la ministre de l'Énergie et des Ressources les connaît
tout aussi bien que moi, j'en suis sûr.
Toutefois, cette commission nous aura également permis de
constater à quel point ce gouvernement s'est dangereusement
fourvoyé dans le choix des avantages qu'il a accordés aux grandes
industries énergivores. Les contrats à partage de risques ou dits
secrets imposés par le gouvernement libéral à
Hydro-Québec nous feront perdre des millards de dollars.
Hydro-Québec l'a finalement admis, le 31 mars dernier. Seulement pour
cette année, c'est 300 000 000 $ de pertes. Je l'ai dit et je le
répète, n'eussent été ces pertes, la
société d'État aurait pu offrir une augmentation
zéro de ses tarifs et ainsi donner un peu de répit aux
contribuables du Québec. Et que le ministre ne vienne pas me dire qu'il
s'agit de deux choses différentes. Il s'agit de la même
boîte, peu importe qu'il y ait plusieurs comptes de banque. Les pertes
découlant des contrats secrets ou à partage de risques
imposés par votre gouvernement ont une incidence sur la santé
financière d'Hydro-Québec. Nous aurons l'occasion de revenir sur
ce sujet dans les prochaines heures, car j'ai un certain nombre de questions
à poser au ministre.
D'autres dossiers ont également retenu mon attention en vue de
l'étude des crédits. Toujours dans le domaine de
l'hydroélectricité, certains projets importants comme celui du
lac Robertson, qui me semble ne pas avoir fait l'objet d'une analyse
financière très rigoureuse, ou encore celui de la rivière
Ashuapmushuan, qui est très contesté. Je me suis aussi
intéressé au sort réservé aux autres sources
d'énergie telles que le gaz naturel, l'hydrogène, le solaire et
l'éolien. J'aurai des questions sur ces sujets, notamment en ce qui
regarde le projet Soligaz, dont on ne cesse de diminuer l'ampleur après
avoir fait miroiter mer et monde. J'aurai également des questions sur la
politique du ministère de l'Énergie et
des Ressources en ce qui concerne les petites centrales
hydroélectriques et la cogénération.
Du côté de la gestion des terres publiques, je
questionnerai à propos de l'attitude arrogante du ministère
vis-à-vis les villégiateurs situés dans les ZEC ainsi que
sur la réforme du cadastre qui demeure incontournable à toute
bonne étude des crédits.
Enfin, j'aurai quelques questions sur le climat plutôt malsain qui
semble régner à la Régie du gaz naturel, notamment en
raison de la destitution de l'ancienne présidente. Mon collègue
de Laviolette, dans les prochaines heures, également, aura, quant
à lui, des questions à adresser au ministre au sujet du rabais
des taxes sur l'essence pour les régions éloignées qui,
à sa face même, est détourné de son objectif
premier, soit celui de profiter aux consommateurs et non aux
pétrolières.
Voilà donc un bref tour d'horizon des dossiers qui, pour notre
part, feront l'objet d'un questionnement au cours des six prochaines heures.
Sans plus tarder, je suis prêt à débuter et je vous dis
merci.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Joliette. M. le député de Drummond, vous
avez la parole.
M. Jean-Guy St-Roch
M. St-Roch: Merci, M. le Président. M. le
Président, vous allez me permettre, dans un premier temps, de souhaiter
à Mme la députée de Chomedey, vice-première
ministre et ministre de l'Énergie et des Ressources, un prompt
rétablissement en lui disant: Madame, reposez-vous bien; vous avez
toujours été un actif pour le Québec et pour
l'Assemblée nationale.
Ceci étant dit, M. le Président, on a eu la chance
d'échanger avec M. le ministre lorsqu'on a fait les crédits du
ministère de l'Industrie et du Commerce. J'ai toujours dit à M.
le ministre qu'en politique moderne, aujourd'hui, puis de nos jours, il fallait
avoir trois choses pour réussir, entre autres, qu'il fallait avoir une
équipe. Et comme j'ai toujours comparé la politique à une
équipe de football, je vois, ce soir, que M. le ministre a amené
avec lui et est drôlement bien supporté par son équipe
défensive. Ils sont très nombreux. Alors, je suis sûr et
certain qu'on aura un très bon match de football ce soir, M. le
ministre, avec les gens qui vous accompagnent.
M. Tremblay (Outremont): Elle est offensive. Offensive!
M. St-Roch: Non. Parce que, offensive, d'habitude... je pense
plutôt que ce serait, comme vous le savez très bien...
Une voix: ...
M. St-Roch: Non, c'est le gouvernement. On ne reviendra pas
là-dessus, M. le ministre.
Comme mon collègue, le député de Joliette, l'a
souligné, on est au sortir d'une commission parlementaire qui s'est
échelonnée sur cinq semaines, où on a eu l'avantage de
prendre connaissance de 88 mémoires qui ont totalisé
au-delà de 3400 pages de texte. Je pense qu'il y a des grands consensus
qui se sont dégagés et qui affecteront, à plus ou moins
brève échéance, le ministère de l'Énergie et
des Ressources. (20 h 30)
Je réalise pleinement, M. le ministre, qu'au pied levé,
avec les nombreuses responsabilités qui vous sont dévolues, vous
n'avez peut-être pas eu la chance et l'opportunité de suivre cette
commission parlementaire. Mais, au cours de nos échanges, il n'est pas
de mon intention, à ce moment-ci, de reprendre volet par volet tous les
programmes du ministère je pense que mon collègue de
Joliette y a touché mais simplement de rappeler peut-être
deux volets qui sont de la responsabilité du ministère de
l'Énergie et des Ressources.
Premièrement, une des recommandations et une des choses, je
pense, en tant que ministère de l'Énergie et des Ressources et
responsable aussi du développement des ressources hydrauliques du
Québec, c'est qu'il nous est apparu clairement que, si on ne prend pas
garde, d'ici la fin de cette décennie-ci, on n'aura plus aucune
rivière qui n'aura pas été harnachée au
Québec. Or, il est peut-être temps au Québec qu'on engage
un vaste débat surtout dans la foulée de ce qu'on a vu et de ce
qu'on a découvert sur l'Ashuapmushuan et aussi sur la rivière
Moisie. Il est probablement temps que le Québec songe à se donner
des rivières patrimoniales qui pourraient faire en sorte que les
générations futures puissent prendre connaissance que
c'était une rivière, au Québec, à l'état
sauvage. Je n'ai pas entendu dans vos remarques préliminaires ni dans la
documentation qui nous a été fournie cette intention
gouvernementale de commencer ce vaste processus de consultation et
d'échanges au Québec pour se doter de cette
politique-là.
Une autre chose aussi, à la lecture de votre documentation, qui
m'est apparue évidente aussi, et comme Charles Taylor le dit très
bien dans ses études, et comme le monde moderne aussi des 15
dernières années nous a appris, c'est la fragmentation des
consensus, de sorte qu'aujourd'hui dans la collectivité
québécoise, puis au même titre que dans les autres
collectivités, il est très difficile d'avoir ces grands consensus
qui vont nous permettre d'établir de grands consensus et de grands
contrats sociaux.
Or, il y avait une recommandation que le député de
Drummond s'était permise, et il va vous la refaire ce soir, lorsqu'on
avait terminé en remarques de conclusion à la fameuse commission
sur le plan de développement d'Hydro-Québec, c'était la
création d'un groupe de recherche, pour être capable de faire
l'évaluation des valeurs sociales qui sont la base des
méthodologies de planification à grande échelle
d'aujourd'hui, et, deuxièmement, la validité pratique des
méthodologies fondées sur les principes de la planification et de
la gestion intégrée des ressources dans une perspective de
collaboration transdépartementale et de développement
durable.
Je pense que ça rejoint beaucoup les échanges aussi, M. le
ministre, que nous avons eus lorsque nous avons fait l'étude des
crédits du département de l'Énergie et des Ressources.
Un autre, troisième volet sur lequel on aura probablement la
chance d'échanger Mme la ministre nous en avait touché,
d'ailleurs, mot lors de ses remarques préliminaires sur la
première partie de l'étude des crédits, secteur mines
c'était toute la remise en question du Bureau de
l'efficacité énergétique, en se rappelant qu'un des grands
consensus qui s'était dégagé aussi de la commission de
l'économie et du travail sur le plan de développement et une des
grandes lacunes qui nous est toujours apparue et qui nous apparaît
encore, nous les parlementaires, depuis de nombreuses années, à
suivre l'évolution d'Hydro-Québec, c'étaient les mesures
de contrôle, les outils de surveillance que nous avions sur les fameux
plans de développement déposés par Hydro-Québec.
Or, une des grandes sources de préoccupations que le
député de Drummond a, devant l'importance de l'efficacité
énergétique et devant le peu de mesures de contrôle qui
m'est apparu lors de la commission parlementaire, je pense qu'il va être
du devoir, soit à l'intérieur du Bureau de revalorisation, du
rôle du Bureau de l'efficacité énergétique, ou du
ministère à quelque part, ou de la commission parlementaire, de
se donner ces outils de contrôle.
En terminant, un sujet qui est particulier à ma région.
Lorsqu'on regarde tout ce qui touche le gaz naturel, j'espère qu'on aura
quelques minutes au cours de ces six heures pour échanger sur la
prospection gazifère au Québec parce que, si on en croit toujours
les experts, et c'est peut-être un beau rêve pour la
collectivité québécoise, la journée où on
sera capable de développer des ressources gazifères ici,
combinées à notre force hydroélectrique, on serait une des
sociétés qui serait peut-être une future Arabie Saoudite du
Nord de l'Amérique.
Ceci étant dit, M. le Président, comme je l'ai
manifesté jusqu'ici à toutes les commissions parlementaires,
j'aborderai ces travaux-là avec la même ouverture d'esprit et en
recherchant toujours le même objectif, c'est d'être le
représentant de ses citoyens et citoyennes en tant que
député ici, à l'Assemblée nationale, et de
m'assurer que, par l'entremise de mes questionnements, au sortir de cette
étude, mes concitoyens et mes concitoyennes auront un meilleur
éclairage sur les budgets, les stratégies et les politiques
présentes et futures du ministère de l'Énergie et des
Ressources.
Sur ce, M. le Président, je vous remercie, et je suis prêt
à passer à l'étude des crédits.
Organisation des travaux (suite)
Le Président (M. Gobé): Très bien, M. le
député de Drummond, je vous remercie. M. le député
de Jonquière, auriez-vous des propositions à faire pour qu'on
puisse organiser l'étude des crédits afin que...
Une voix: Jonquière?
M. Chevrette: De Joliette.
Le Président (M. Gobé): Je m'excuse, j'avais le
député de Jonquière, cet après-midi. C'est du
ressort des membres de la commission et non pas du ministre, mais on tient
compte de son opinion aussi, c'est sûr, mais des membres parlementaires
de décider de l'organisation des travaux lors de l'étude des
crédits. Alors, je pense qu'il serait bon qu'entre nous, en tenant
compte des préférences aussi...
M. Chevrette: voici ce que j'ai dit au ministre avant le
début de la commission on avait l'air peut-être de deux
trafiquants de fonctionnement. mais ce que je lui ai dit, c'est que je visais
à pouvoir passer au travers en quatre heures au lieu de six
ça, je le lui ai dit personnellement en autant, bien sûr,
que j'aie le plus de temps possible. s'il y a des membres qui prennent plus que
60 % du temps et que je n'ai pas le temps, bien, je lui demanderai deux heures
additionnelles. mais, mon objectif, il n'y a pas de cachette, c'est de passer
à travers, ce soir et demain matin. et, de façon très
informelle, j'ai dit au ministre: à la fin, nous l'adopterons
globalement. je pense qu'on peut s'entendre dans ce fonctionnement-là,
indépendamment que ça n'a pas l'air à suivre les
programmes. j'ai toujours fait ça avec mme bacon, de toute façon,
et on s'entendait. à la fin, on adoptait les crédits globalement,
dans les 15, 20 dernières minutes du temps qu'il nous restait.
Le Président (M. Gobé): Très bien, M. le
député de Jonquière... de Joliette. M. le
député de Drummond, rapidement...
M. St-Roch: Oui.
Le Président (M. Gobé): ...parce qu'on ne fera pas
un débat là-dessus.
M. St-Roch: Non, non, très rapidement. Alors, vu que
l'objectif m'apparaît très louable, M. le Président, je
peux vous assurer qu'on va essayer...
Le Président (M. Gobé): ...d'être succinct,
précis et court.
M. St-Roch: Oui...
Le Président (M. Gobé): Très bien.
M. St-Roch: ...de concourir à réaliser cet
objectif-là de quatre heures.
Le Président (M. Gobé): Très bien. Est-ce
que, du côté gouvernemental... Oui? Donc, consentement. C'est
très bien. Alors, M. le député de Joliette...
M. Tremblay (Outremont): M. le Président... Le
Président (M. Gobé): M. le ministre, oui.
Vous voulez faire valoir un argument?
M. Tremblay (Outremont): Oui... Non. Très
brièvement, je voudrais répondre, pour l'information du
député de Joliette, à quelques-uns de ses propos dans ses
remarques préliminaires.
Le Président (M. Gobé): Je m'excuse, M. le
ministre, mais les remarques préliminaires ne sont pas un instant de
débat; on doit passer à l'examen des crédits et, par la
suite, vous pourrez répondre. Lorsqu'on aura appelé un
crédit, vous aurez l'occasion.
M. Chevrette: Là, si j'ai le goût de...
Le Président (M. Gobé): C'est la règle, et
c'est comme ça que ça se passe.
M. Chevrette: Si j'ai le goût de vous entendre, je vous
questionnerai. Sinon, vous en ferez votre deuil. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Discussion générale Congédiement
de Mme Pierrette Sinclair
M. Chevrette: Je voudrais commencer par Soligaz... Excusez, pas
Soligaz, le congédiement de Mme Pierrette Sinclair. Tout de suite je
vous le dis, je sais que c'est devant les tribunaux, je n'embarquerai donc pas
sur aucune des dimensions susceptibles d'être incorrectes avec notre
gouvernement par rapport à ce qu'on appelle contribuer à faire un
«mistrial». Au contraire, je n'ai que trois questions, toutes
petites. La première question. On sait que Mme Sinclair a
été remerciée de ses services, qu'elle fut
remplacée, que ça fait l'objet de poursuites devant les
tribunaux. Mais ma question première, qui n'est pas reliée au
procès lui-même, je voudrais savoir: Pourquoi refuse-t-on de lui
donner les motifs de congédiement?
M. Tremblay (Outremont): Étant donné qu'il s'agit
d'un problème de relations de travail, je demanderais à...
M. Chevrette: D'accord.
M. Tremblay (Outremont): ...M. François Geoffrion, le
sous-ministre, de répondre à cette question.
M. Geoffrion (François): Déjà, ce que vous
dites est un des allégués qui est contesté par la partie
gouvernementale.
M. Chevrette: Vous prétendez l'avoir donné,
à ce moment-là?
M. Geoffrion: La partie gouvernementale va...
C'est délicat, parce que je rentre, justement, dans le fond du
débat.
M. Chevrette: Non, non, mais moi, c'est avant le procès,
ça. Jésus! Vous l'avez remerciée!
M. Geoffrion: ...
M. Chevrette: Lui avez-vous donné ou vous ne lui avez pas
donné? C'est une question qui se répond assez clair,
là.
M. Geoffrion: C'est un des litiges qui est discuté devant
le juge, justement, si ça a été ou pas donné. C'est
pour ça que...
M. Chevrette: Mais vous, vous devez savoir si vous lui avez
donné ou si vous ne lui avez pas donné?
M. Geoffrion: J'aime mieux ne pas rentrer dans les
détails, parce que ça me forcerait à reprendre ici
l'argumentaire de la partie gouvernementale, qui est justement devant le juge.
Je pense que, justement, le sub judice, là, vous êtes en plein
dedans.
M. Chevrette: Non, mais c'est parce que je pensais que le sub
judice, c'était sur les motifs de congédiement. Ça, je ne
les attaque pas. Ce que je vous demande, je ne vous demande pas pour quels
motifs vous l'avez congédiée, je ne vous demande pas le
bien-fondé des motifs de congédiement, je vous demande: Avez-vous
ou pas... Selon les renseignements que j'ai, vous ne lui avez pas fait
connaître les motifs de congédiement. «C'est-u» vrai
ou bien si c'est faux?
M. Geoffrion: Je ne pourrai pas répondre...
Le Président (M. Gobé): Excusez-moi, M. Geoffrion.
Juste pour faire une petite mise au point...
M. Geoffrion: Oui.
Le Président (M. Gobé): ...puis M. le leader le
sait bien, parce que, souvent, il est amené à intervenir sur ces
sujets-là. Lorsque quelque chose est devant un tribunal, ou une cause
est pendante, la plus grande prudence est recommandée et de rigueur,
surtout venant d'un haut fonctionnaire de notre gouvernement. Ça
pourrait avoir des incidences fâcheuses quant au déroulement de ce
procès. Vous pouvez répondre, malgré tout, en tenant
compte de ça, aux questions de monsieur...
M. Chevrette: Non, non, mais j'ai pris la peine... M. le
Président, je m'excuse, j'ai pris la peine de dire à M. Geoffrion
que je ne veux pas rentrer sur la valeur des motifs. Ça, je comprends
ça.
M. Geoffrion: Oui, oui. Ce que je vous dis, M. le
député, c'est que, justement...
M. Chevrette: Mais à ce que je sache, devant les tribunaux
civils, c'est sur les motifs, sur la valeur des motifs.
M. Geoffrion: Oui.
M. Chevrette: Ce n'est pas ça que je vous demande. Je vous
dis qu'il est de coutume, au niveau de l'État, de faire connaître
les motifs de congédiement.
M. Geoffrion: C'est différent... (20 h40)
M. Chevrette: Les avez-vous fait connaître ou vous ne les
avez pas fait connaître? C'est ça que je vous demande. Je ne vous
demande pas la valeur de chacun d'eux, là, des points, là.
M. Geoffrion: Le fait que les motifs aient été
donnés ou pas à Mme Sinclair est un élément de
controverse actuellement entre les parties, et c'est pour ça que je ne
veux pas rentrer dedans.
M. Chevrette: Donc, vous êtes devant les tribunaux civils,
si j'ai bien compris, même sur la démarche et non pas sur le
contenu.
M. Geoffrion: Sur l'ensemble des événements, soit
leur forme ou soit leur motivation.
M. Chevrette: Je vous sens mal pris en maudit!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Geoffrion: Pardon?
M. Chevrette: Je vous sens mal pris.
M. Geoffrion: Ce n'est pas ça, c'est que je pourrais nuire
à une comme à l'autre partie si je vous répondais. C'est
la base du sub judice, c'est...
M. Chevrette: Est-ce que c'est le sous-ministre en titre qui
donne les motifs de remerciement ou bien si c'est la ministre?
M. Geoffrion: Normalement, dans la gestion gouvernementale, c'est
celui qui nomme qui démet. Donc, pour toute personne au gouvernement, si
une présidente d'organisme a été nommée par le
Conseil exécutif, sur proposition du premier ministre...
M. Chevrette: Est-ce que vous êtes au courant si le Conseil
exécutif a fait connaître des motifs ou pas?
M. Geoffrion: Je ne peux pas répondre à ça.
M. Chevrette: Vous ne pouvez pas répondre à ça.
M. Geoffrion: Je ne peux absolument... Vous me ramenez toujours
à la même question. Tout ce que je peux vous dire...
M. Chevrette: Je m'essaie, mais vous essayez, vous aussi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Geoffrion: Je ne peux pas répondre à
ça.
M. Chevrette: Je ne veux pas rentrer sur le fond, je m'en tiens
à la forme.
M. Geoffrion: Je ne peux pas répondre à cette
question-là, je suis moi-même témoin.
M. Chevrette: En relations de travail, dans votre
ministère...
M. Geoffrion: Oui.
M. Chevrette: ...quand il y a un congédiement, faites-vous
connaître les motifs?
M. Geoffrion: Bien sûr, de la manière dont c'est
prévu aux conventions collectives.
M. Chevrette: Bon. Là où il n'y a pas de convention
collective, mais où il y a des directives administratives, est-ce que
vous vous y conformez?
M. Geoffrion: Bien sûr, il s'agit du personnel
d'encadrement.
M. Chevrette: Est-ce que, dans le personnel d'encadrement... Je
peux continuer?
M. Geoffrion: Oui.
M. Chevrette: Est-ce que, là où il y a du personnel
d'encadrement, M. Geoffrion...
M. Geoffrion: Oui.
M. Chevrette: ...ordinairement, il est de commune renommée
que vous fassiez connaître les motifs?
M. Geoffrion: Bien sûr.
M. Chevrette: Bien sûr. O.K. Dans ce cas-ci, vous refusez
de répondre. Bien sûr.
M. Geoffrion: Bien sûr. M. Chevrette: Bien
sûr. M. Geoffrion: Pour les motifs.
M. Chevrette: Bon. C'est beau. Donc, on le saura, un jour ou
l'autre, si vous avez fait connaître ou pas les motifs de
congédiement.
M. Tremblay (Outremont): Le tribunal décidera.
M. Chevrette: C'est-à-dire que ce n'est pas le tribunal.
Le tribunal va constater si vous l'avez fait ou si vous ne l'avez pas fait. Ce
n'est pas lui qui va décider si vous l'avez fait ou si vous ne l'avez
pas fait. Il devra constater, j'espère. J'ai fait assez d'arbitrage pour
savoir que ce n'est pas le tribunal qui va décider si vous l'avez fait
ou si vous ne l'avez pas fait.
M. Geoffrion: II va constater.
M. Chevrette: Vous allez faire la preuve que vous l'avez fait ou
bien verbalement ou bien par écrit. Est-ce qu'il y a des écrits
là-dessus?
M. Geoffrion: Je ne peux pas répondre.
M. Chevrette: II n'y a pas d'écrits là-dessus? Vous
ne savez pas s'il y a des écrits?
M. Geoffrion: Je ne peux pas répondre.
M. Chevrette: Vous ne savez pas s'il y a des écrits?
M. Geoffrion: Ce n'est pas ça que je vous dis. Je ne peux
pas vous répondre.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de...
M. Geoffrion: À cause de la directive de la
présidence.
Le Président (M. Gobé): ...de Joliette, s'il vous
plaît.
M. Chevrette: C'est quoi? Mon questionnement est tout à
fait dans l'ordre.
Une voix: Oui, oui.
M. Chevrette: II n'est pas rentré dans le fond. J'en suis
toujours au questionnement de forme. Je voulais savoir si monsieur avait des
connaissances du dossier. Vous avez des connaissances du dossier?
Le Président (M. Gobé): En relations de travail.
M. Geoffrion: Partielles. M. Chevrette: Partielles.
M. Geoffrion: Bien sûr, je n'étais pas en fonction
à l'époque.
M. Chevrette: Mais les parties partielles que vous connaissez,
est-ce qu'il a été porté à votre connaissance qu'il
y aurait eu au moins, indépendamment du fond... est-ce qu'il y a eu des
motifs qui ont été transmis, d'une forme ou d'une autre?
M. Geoffrion: M. le député, je ne peux pas rentrer
dans le contenu du dossier. J'ai témoigné devant le juge.
M. Chevrette: Ah! vous avez été témoin?
M. Geoffrion: Tout à fait. Bien, en fait, pas devant le
juge...
M. Chevrette: Mais ça, voyez-vous, je ne savais même
pas ça. Ça me met bien plus à l'aise de vous
questionner.
M. Geoffrion: J'ai subi un interrogatoire par la partie
adverse.
M. Chevrette: Et vous étiez plus loquace que ça,
j'espère, devant le tribunal?
M. Geoffrion: Tout à fait, c'était mon devoir de
l'être.
M. Chevrette: Et vous ne vous sentez pas imputable, au bout de la
table, pour répondre aux questions des députés, vous?
M. Geoffrion: Oui, mais j'ai un devoir de répondre aux
directives de la présidence.
M. Chevrette: La présidence a dit de ne pas embarquer sur
le fond, mais, là, j'en suis sur la forme.
Une voix: M. le Président, question de règlement.
Une voix: M. le Président...
Le Président (M. Gobé): Oui, Mme la
députée de...
M. Geoffrion: Le litige peut porter aussi sur la forme.
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le sous-ministre,
aussi. Une minute, s'il vous plaît, Mme la députée de
Kamouraska-Témiscouata a demandé la parole.
Mme Dionne: Oui, M. le Président. J'aimerais rappeler que
l'article 35(3) de notre règlement s'applique, je pense, dans les
questions qui sont posées sur le dossier et je me permettrai de vous
relire la décision sur cet article-là, M. le Président.
«L'article 35(3) interdit de parler du fond d'une affaire qui est devant
les tribunaux lorsque les paroles prononcées peuvent porter
préjudice à qui que ce soit. Cet article n'interdit pas,
cependant, d'identifier les demandeurs et les procureurs au dossier.
D'ailleurs, cette information est disponible au greffe de la Cour.»
Alors, je voulais juste vous rappeler la décision
qui a été rendue le 30 avril 1986, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Très bien, Mme la
députée. Je vous mentionnerai que j'avais, quelques minutes
précédant votre intervention, rappelé à M. le
député de Joliette toutes ces implications de cet article, et M.
le sous-ministre en était pleinement conscient. Alors, je vous remercie
de cette précision et je pense qu'en plus de ça, M. le
sous-ministre répond au nom du ministre, à sa place. Et un autre
article dit aussi...
M. Chevrette: Est-ce que vous avez... Moi, je suis prêt
à me...
Le Président (M. Gobé): ...qu'un ministre n'est pas
obligé de répondre à une question...
M. Chevrette: Bien, c'est ça.
Le Président (M. Gobé): ...s'il juge contraire
à l'intérêt public.
M. Chevrette: C'est ça.
Le Président (M. Gobé): Alors, peut-être
pourrions-nous, maintenant, passer à d'autres...
M. Chevrette: Non, mais tant et aussi longtemps qu'il a le droit
de ne pas répondre, je peux questionner...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: ...je ne crée pas de préjudice.
Le Président (M. Gobé): C'est exact, on ne peut pas
vous en empêcher.
M. Chevrette: Merci, monsieur. Parce que, en vertu des
règlements, il n'y a rien qui m'empêche, tant que je ne touche pas
le fond d'une chose... ça n'oblige pas l'individu qui est
questionné à répondre. Si sa conscience est étroite
au point de juger puis je ne dis pas ça pour M. Geoffrion
que la forme fait aussi partie du procès, c'est son droit. J'aimerais
avoir le dépôt de l'acte d'accusation pour le démontrer,
pour qu'il puisse me prouver que la forme fait partie du procès. Parce
que je veux bien qu'on me donne des réponses, mais on va les justifier.
Je suis là aussi pour exiger ça.
M. GeofTrion: On n'a pas ici les copies de l'action, je crois. Il
y a deux actions d'intentées. On ne les a pas? C'est des documents
publics.
M. Chevrette: Non, je comprends, mais si vous affirmez...
M. GeofTrion: Ça va nous faire plaisir de vous les faire
parvenir.
M. Chevrette: ...que la forme fait partie du procès, vous
devez être capable de me le prouver, parce que vous me refusez une
réponse en vertu, dites-vous, du fait que ça fasse partie du
procès. Prouvez...
Le Président (M. Gobé): Excusez, M. le
député de Joliette. M. Geoffrion, est-ce que c'est un document
qui est public?
M. Geoffrion: Oui. M. Chevrette: Bon.
Le Président (M. Gobé): Donc, qui a
été mis à la disposition du grand public...
M. Geoffrion: Oui.
Le Président (M. Gobé): ...en
général.
M. Chevrette: Est-ce que je peux l'avoir?
Le Président (M. Gobé): Bon. À ce
moment-là, il n'y a pas de problème, s'il est de
notoriété publique, à ce qu'il soit vu...
M. Geoffrion: Non, non, je n'ai...
Le Président (M. Gobé): ...mais ça ne veut
pas dire qu'on a le droit de le commenter ou de porter des jugements de fond
là-dessus.
M. Chevrette: Non, non, je comprends... Le Président
(M. Gobé): O.K.
M. Chevrette: ...mais je veux voir jusqu'à quel
point...
M. Geoffrion: Mais je n'en ai pas de copie.
Le Président (M. Gobé): C'est public. Un document
public est public.
M. Chevrette: Est-ce qu'on peut l'avoir demain matin à 9
heures?
M. Geoffrion: Bien sûr.
M. Chevrette: Parce que je reviendrai là-dessus. Est-ce
que M. Guy Leclerc est toujours à l'emploi de la société,
de la Régie du gaz naturel?
M. Geoffrion: Oui.
M. Chevrette: Est-ce qu'il est aux mêmes fonctions?
M. Geoffrion: Je vais laisser répondre M. Jean Giroux.
M. Giroux (Jean): Mon nom est Jean Giroux, je suis
président de la Régie du gaz naturel. Alors, M. Leclerc est
encore à l'emploi de la Régie à titre de
vice-président.
M. Chevrette: II est aux mêmes fonctions que... M.
Giroux: Aux mêmes fonctions.
M. Chevrette: O.K. Est-ce qu'il a fait partie à date...
pas fait partie, mais a fait l'objet d'une évaluation quelconque sur son
rendement depuis qu'il est là?
M. Giroux: Depuis qu'il est là?
M. Chevrette: Ça, ça ne doit pas être sous
procès, là!
M. Giroux: Non, ça, ce n'est pas sous procès,
quoique le nom de M. Leclerc revient abondamment là-dedans. Qu'il ait
fait l'objet d'une évaluation... Moi, je suis président depuis le
14 septembre, alors je n'ai pas complété suffisamment de mois
encore pour m'asseoir avec lui et procéder à cette
évaluation-là.
M. Chevrette: Mais vous êtes président? M. Giroux:
Je suis président.
M. Chevrette: Est-ce que quelqu'un vous a demandé une
évaluation de M. Leclerc?
M. Giroux: Non.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez senti le besoin d'en
faire?
M. Giroux: Dans le courant de l'été ou pour
l'automne, il va y avoir une évaluation à faire. C'est normal
dans le cadre de la fixation de la rémunération des membres des
tribunaux administratifs et des hauts fonctionnaires, ça se fait
couramment. Il y a une évaluation qui doit être produite.
M. Chevrette: Est-il exact qu'il y a de nombreuses personnes qui
se plaignent de son assiduité au travail, entre autres?
M. Giroux: Depuis que je suis là, M. Leclerc a rempli les
mandats que je lui ai confiés et il est présent au travail. Il a
eu des absences pour cause de maladie, grippe, des choses comme ça, mais
ce n'est rien de différent ou de spécial, ça peut arriver
à tout le monde.
M. Chevrette: Demain matin, à 9 heures, j'aimerais avoir
l'acte des deux poursuites, parce que je voudrais véritablement revenir
sur le contenu, si tel est le cas. Si tel n'est pas le cas, je demanderai le
respect de la commission parlementaire et l'obligation de répondre de
ceux qui sont imputables. Et je crois qu'un sous-ministre l'est.
M. Geoffrion: Pour les gens qui relèvent de lui, M. le
député.
M. Chevrette: Pardon?
M. Geoffrion: Pour les gens qui relèvent de lui, M. le
député.
M. Chevrette: Devant l'Assemblée nationale.
M. Geoffrion: Non, mais pour ses employés.
M. Chevrette: Devant l'Assemblée nationale.
M. Geoffrion: Oui.
M. Chevrette: C'est ce que je dis.
M. Geoffrion: Oui.
M. Chevrette: C'est ici, là.
M. Geoffrion: Oui, mais on est imputable de nos gestes ou des
gestes qu'on pose envers les gens...
M. Chevrette: Oui, oui. Mais je vous demanderai...
M. Geoffrion: ...qui sont nos employés.
M. Chevrette: Soyez sans crainte, je vous demanderai si vous avez
des gestes.
M. Geoffrion: Non, la seule distinction que je veux faire...
M. Chevrette: Vous ne me donnerez pas de leçon
là-dessus.
M. Geoffrion: Non, non.
M. Chevrette: Je ne les prendrai pas.
M. Geoffrion: Je veux simplement vous signaler que la
présidence de la Régie, le président de la Régie ne
relève pas du sous-ministre.
M. Chevrette: Non, je sais ça. Bien, si vous
répondez au nom du ministre, imaginez-vous bien que je vais questionner
quelqu'un, moi. Vous soufflerez vos réponses au ministre, ça ne
me dérange pas, moi. Je vais vous questionner. Vous comprenez?
M. Geoffrion: Oui.
M. Chevrette: Parfait, monsieur. (20 h 50)
Le Président (M. Gobé): Très bien. Merci, M.
le député de Joliette.
Projet Soligaz
M. Chevrette: Soligaz. On se rappellera que, quand on a
annoncé ce projet-là, Soligaz j'ignore si le ministre
était en fonction à l'époque, peut-être qu'il s'en
rappellera de toute façon, on parlait d'un projet de 1 000 000
000 $. Or, aujourd'hui, on en est rendu à un projet d'environ 80 000 000
$. Je voudrais savoir, d'abord, ce qui se passe. Est-ce que c'est parce que les
investisseurs sont moins intéressés? C'est quoi?
M. Tremblay (Outremont): Lorsque le projet Soligaz a
été annoncé il y a quelques années, il faisait
partie d'un développement global qui intégrait le
dédoublement de la capacité de Pétromont, des usines en
aval et un projet important avec un pipeline au niveau de Soligaz. Le projet
Soligaz est toujours un projet important pour le gouvernement du Québec
parce qu'il fait partie de la stratégie globale du développement
de la grappe industrielle de la pétrochimie. Mais la conjoncture
économique fait que le projet a dû être révisé
à une taille beaucoup plus réaliste, et c'est la raison pour
laquelle le projet est maintenant de 85 700 000 $ pour la construction d'un
quai, d'une caverne de 950 barils pour l'entreposage du propane, des
installations de distribution et l'amélioration des infrastructures de
déchargement des trains chez Pétromont. Nous sommes
présentement, à cause de la conjoncture économique qui est
moins favorable, à réviser les données économiques
du projet et nous serons en mesure de prendre une décision dans les mois
qui viennent.
M. Chevrette: Quand vous dites que vous avez dû
réviser de façon plus réaliste le projet, il n'y a pas
seulement une question de conjoncture économique. Si vous vous rappelez
le pétage de bretelles qu'il y avait sur le milliard, là, la
conjoncture y étant, mettons, pour quelques centaines de millions,
comment vous pouvez évaluer la dégringolade, là?
«C'était-u» «boosté»?
«C'était-u» ronflant? «C'était-u» dans le
cadre d'une campagne électorale, cette affaire-là? C'est quoi,
cette tendance à avoir l'inflation verbale en pleine
dépression?
M. Tremblay (Outremont): M. le Président... Le
Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): ...l'inflation verbale, ce soir, est du
côté du député de Joliette.
M. Chevrette: Je n'ai rien dit. Je vous pose une question.
M. Tremblay (Outremont): À date, nous n'entendons que le
député de Joliette. Il faut réaliser que le milliard qui
avait été prévu, c'était, entre autres, pour le
dédoublement du projet de Pétromont qui impliquait des
investissements de 250 000 000 $, uniquement ce projet, et une usine de MTBE.
Donc, ce que nous disons aujourd'hui, c'est uniquement à cause de la
conjoncture économique. La raison pour laquelle on parle principalement
de Soligaz, c'est, entre autres, à cause de Pétromont. Et
Pétromont, aujourd'hui, à cause de la conjoncture
économique qui est moins favorable, ne réalise pas les
bénéfices anticipés. Au contraire, elle réalise des
pertes importantes. Et tant que la conjoncture ne justifiera pas des
marchés additionnels pour Pétromont, c'est très difficile
de mettre le projet Soligaz en marche. Alors, c'est la raison pour laquelle
nous sommes en train, avec notre partenaire international Union Carbide, de
réviser les données financières. C'est la raison pour
laquelle un comité composé du ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie, de la Société
générale de financement, des représentants de SOQUIP et du
ministère de l'Énergie et des Ressources se penche sur ce
dossier. Je dois dire qu'en ce qui concerne le ministère de
l'Énergie et des Ressources toutes les approbations au niveau de
l'Environnement et les permis ont été obtenus pour donner suite
à un projet révisé de 85 700 000 $ pour Soligaz. Donc,
nous sommes présentement en train de réviser les
prévisions de revenus de Pétromont, pour nous assurer que
Pétromont sera un partenaire à part entière en tant
qu'utilisateur du...
M. Chevrette: 230 000 000 $ plus 80 000 000 $, ça fait 310
000 000$. On est encore loin du milliard. Comment vous décomposez la
déconfiture?
M. Tremblay (Outremont): Je n'ai pas les données pour le
projet de MTBE, mais c'est un autre projet de l'ordre de 200 000 000 $.
M. Chevrette: Ça fait 500 000 000 $. M. Tremblay (Outremont):
Bon.
M. Chevrette: On est encore au demi-milliard, à 100 %
près.
M. Tremblay (Outremont): Oui je pourrai vous donner... je n'ai
pas, là... C'est parce que je me fie à vous quand vous dites que
l'annonce était de 1 000 000 000 $.
M. Chevrette: Oui, oui. C'étaient les journaux puis vos
communiqués de presse.
M. Tremblay (Outremont): Alors, il me fera plaisir, demain matin,
de vous ventiler le 1 000 000 000 $ et ce que ça impliquait au moment
de... Mais je dois dire également que, pour Soligaz, le projet
révisé est de 85 700 000 $, mais le projet annoncé
était beaucoup plus important.
M. Chevrette: Combien coûtaient les trois cavernes?
M. Tremblay (Outremont): C'est ça, je pense que
c'était...
M. Chevrette: Par rapport au prix d'une. (Consultation)
M. Tremblay (Outremont): On va vous donner la ventilation demain,
mais, de mémoire, le MTBE, c'était 200 000 000 $, le Soligaz
original, c'était 180 000 000 $, plus un montant de 15 000 000 $ pour
les frais de prédéveloppement du projet, et il y avait le
doublement de la capacité de Pétromont qui était de 250
000 000 $. Alors, là, on est rendu à 450 000 000 $, on est rendu
presque à 650 000 000 $. Je vous donnerai l'information sur les 300 000
000 $ additionnels en prenant pour acquis que...
M. Chevrette: Est-ce que le projet reste quand même global
au niveau de l'approche, à être complété plus tard
ou s'il est amputé une fois pour toutes?
M. Tremblay (Outremont): Non. Le projet est présentement
en réévaluation et révisé à cause de la
conjoncture économique. Pour le moment, on ne parle pas du pipeline,
parce que le pipeline... C'est peut-être ça, les 200 000 000 $ qui
manquaient, parce qu'il y avait peut-être 200 000 000 $ pour un pipeline.
Alors, le pipeline, pour le moment, il est à l'étude. Donc, il
n'est pas annulé. Ça va dépendre de la conjoncture
économique et, surtout, de la rentabilité de
Pétromont.
M. Chevrette: Est-ce que les travaux sont toujours prévus
pour commencer en 1994?
M. Tremblay (Outremont): Ça dépend de la
conjoncture économique, là. C'est très difficile à
prévoir...
M. Chevrette: II n'y a pas de la négociation
présentement avec certaines entreprises pour la construction de la
caverne?
M. Tremblay (Outremont): Ça, c'est tout fait. Ce que j'ai
mentionné tout à l'heure, en ce qui concerne le projet
révisé de 85 700 000 $, les certificats d'autorisation au niveau
de l'Environnement sont obtenus.
M. Chevrette: Ça commence quand?
M. Tremblay (Outremont): Ça va commencer quand la
conjoncture économique va être plus favorable et que nous allons
avoir les données révisées au niveau de
Pétromont.
M. Chevrette: Mais comment une négociation faite en 1992
pourrait être valable pour 1993-1994, peut-être 1995? Vous ne
pensez pas que c'est... Est-ce qu'il y a des clauses de révision dans
ces négociations-là qui sont faites? Parce que...
M. Tremblay (Outremont): C'est évident qu'un contrat ne
peut pas être éternel. Donc, il y a sûrement, dans le
contrat, des clauses qui permettent de réviser les montants,
dépendamment de l'inflation et des coûts additionnels. C'est
possible.
M. Chevrette: Et ça, il y aurait moyen de savoir
ça?
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Chevrette: M. L'Homme peut m'envoyer ça?
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Chevrette: C'est l'important. Avec quelle firme c'est
signé, la construction de la caverne? Ce «serait-u»
Louisbourg Constructions?
M. Tremblay (Outremont): Aucune idée. (21 heures)
M. Chevrette: Donc, je suis un petit peu au courant, d'abord.
C'est correct.
(Consultation)
Terres publiques Ventes de terrains sur des
territoires de ZEC
M. Chevrette: Sur les terres publiques, j'aurais deux, trois
questions, ce n'est pas tellement long. Je voudrais savoir, tout d'abord... On
sait que le ministère à procédé à des ventes
de terrains dernièrement sur les territoires des ZEC. Je voudrais savoir
comment il se fait, puisque le gouvernement est lié par contrat à
chacune des zones d'exploitation contrôlée à la
gérance de ces terres, l'exploitation de ces terres, de ces lacs, de la
faune aquatique et de la faune terrestre... Je voudrais savoir pourquoi il n'y
a même pas eu d'avis d'envoyé aux gestionnaires des ZEC avant de
procéder à la vente des territoires. Mis à part la
courtoisie, il me semble que ça n'a pas de bon sens d'agir de
même. Comment vous justifiez votre entrée dans les ZEC en gros
sabots, bien chargés, sans avis?
M. Tremblay (Outremont): Alors, au niveau du principe, M. le
Président, quand le ministère de l'Énergie et des
Ressources vend, il ne vend pas de façon systématique. Cette
vente répond à un effort de consolidation du territoire
privé. Je demanderais à M. Mor-neau, le sous-ministre
associé aux Terres, de répondre de façon plus
précise à cette question.
Le Président (M. Gobé): M. Morneau, vous avez la
parole.
M. Morneau (Guy): Effectivement, comme l'a dit M. le ministre...
Vous avez référé, M. le député, au fait que
les ZEC ont la responsabilité de gérer la faune.
Oui, c'est vrai, c'est leur responsabilité, la faune. La gestion
du territoire relève du ministère de l'Énergie et des
Ressources. Depuis 1978, depuis la création des ZEC, le ministère
a procédé, de mémoire, à la vente d'environ 110
emplacements de villégiature à l'intérieur des territoires
sous ZEC...
M. Chevrette: Après consultation avec les
gestionnaires.
M. Morneau: Règle générale, comme les PRDV,
les plans régionaux de développement de la villégiature,
n'étaient pas en vigueur à ce moment-là, il y avait
toujours eu des ententes, j'allais dire, bona fide, avec les ZEC, d'autant plus
que les ventes qui ont été réalisées, M. le
député, l'étaient pour des installations qui
étaient déjà en place depuis de nombreuses années.
Ces gens-là, pour une raison ou pour une autre, souvent, voulaient
moderniser leur emplacement de villégiature pour l'occuper à
l'année. À ce moment-là, pour être capables de
financer leurs installations, pour obtenir un prêt hypoté-caire,
ils devaient détenir un titre clair. À ce moment-là, le
ministère de l'Énergie et des Ressources applique ses politiques
de vente, à savoir que, si c'est à l'intérieur de limites
municipales, s'il y a des territoires privés autour, il n'y a pas
d'objection à parler de la vente. Sur le plan faunique, que ce soit un
locataire ou que ce soit un propriétaire, ça n'a pas d'incidence,
c'est la même utilisation du sol, c'est la même
réalité.
M. Chevrette: Est-ce que l'entente de 1991 est toujours en
vigueur?
M. Morneau: L'entente...
M. Chevrette: Entre le MLCP puis le ministère de...
M. Morneau: Toujours en vigueur, l'entente de 1990, oui.
M. Chevrette: 1991. M. Morneau: 1990.
M. Chevrette: Ce n'est pas celle de 1991 qui prévoit
qu'avant de poser quelque geste que ce soit vous devez mettre les gestionnaires
dans le coup?
M. Morneau: L'entente de 1991 sur le développement de la
villégiature partageait, prenait en compte le potentiel faunique dans
les plans de développement de la villégiature. Il y a eu des
ententes à ce moment-là, auxquelles la Fédération
québécoise de la faune, auxquelles la Fédération
québécoise des gestionnaires de ZEC ont participé, ont
été consultées. On s'ent entendu sur le
développement de la villégiature à des proratas entre les
itinérants, les pourvoiries à droits exclusifs, les pourvoiries
à droits permissionnaires et, finalement, la villégiature. Ces
règles-là sont à la base de la stratégie du plan de
développement régional de la villégiature.
M. Chevrette: O.K. Pourquoi, clairement, ne pas les avoir
avisés et consultés?
M. Morneau: Je vous donne l'exemple, M. le député,
111 terrains vendus en 12 ans...
M. Chevrette: Je ne parle pas de ceux de 12 ans, je parle des 88
qui viennent d'être vendus, qui sont annoncés.
M. Morneau: Les 88 qui viennent d'être vendus, c'est des
gens qui, comme je vous l'ai dit, étaient déjà des
villégiateurs depuis une vingtaine d'années. Alors, on
était à cent lieues de se douter que les gens auraient des
oppositions à ce qu'on convertisse... d'un locataire à un bail,
d'autant plus, comme je vous l'ai dit, qu'on s'est entendu avec le MLCP sur ces
règles-là, ça ne faisait pas problème...
M. Chevrette: Ça vous aurait coûté quoi de
les consulter et de les aviser?
M. Morneau: De la même manière, M. le
député, ça nous aurait coûté quoi quand on a
déterminé les territoires de ZEC, puis on aurait dû
consulter aussi le ministère.
M. Chevrette: Ah! il y a eu une consultation
générale à cette époque-là...
M. Morneau: II n'y en a pas eu...
M. Chevrette: ...vous n'étiez peut-êre pas
là, mais il y en a eu.
M. Morneau: II n'y en a pas eu avec le ministère de
l'Énergie et des Ressources. Ça a été un
découpage de territoire qui a été fait relativement
rapidement, la preuve...
M. Chevrette: Non, non, c'était une décision
gouvernementale à l'époque.
M. Morneau: La preuve en est, M. le député, c'est
que la majorité des territoires en ZEC, dans certaines régions,
couvrent des territoires privés, des villages. Alors, je ne peux pas
croire qu'on a consulté tous les citoyens sur leur degré
d'appartenance ou non.
M. Chevrette: Je ne sais pas si vous étiez au
Québec, à l'époque...
M. Morneau: J'étais au Québec.
M. Chevrette: ...mais Jésus! il y a eu une tournée
provinciale de long en large, puis tout le monde s'est exprimé, puis les
SACERF s'excitaient dans le décor. Je me rappelle un peu, moi. Donc, ne
me dites pas qu'il
n'y a pas eu de consultation à l'époque, puis que le monde
était non informé. Pourquoi n'avez-vous pas senti le besoin
d'avoir un minimum de courtoisie, puis d'aviser les gestionnaires de ZEC? C'est
ça que je vous pose comme question.
Le Président (M. Gobé): M. Morneau, avant que vous
répondiez, j'aimerais vous demander de vous adresser à la
présidence et non pas...
M. Chevrette: Exact.
Le Président (M. Gobé): II y a le triangle, et
c'est pour éviter, justement...
M. Chevrette: Sinon, vous risquez que je fasse pareil.
Le Président (M. Gobé): Bien, voilà. Alors,
vous avez la parole, M. Morneau.
M. Morneau: Je ne peux pas vous l'affirmer de façon ex
cathedra, M. le Président, mais il semble que les ventes de terrains qui
ont été faites ont déjà fait l'objet
d'échanges ou de discussions avec certains fonctionnaires du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, étant
entendu que ce ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
s'occupe des clientèles qui relèvent de lui. Dans le cadre des
échanges qu'on a régulièrement sur le plan de
développement de la villégiature, on a discuté de ces
questions. Je suis allé personnellement, M. le Président, au
congrès de la Fédération québécoise des
gestionnaires de ZEC au cours des deux dernières années, puis on
a débattu de cette question-là au vu et au su de tout le monde.
Dorénavant, il y aura des ententes, il y aura des discussions qui auront
lieu aussi avec le MLCP, puis avec la Fédération, puis les
gestionnaires de ZEC, quand il y aura des ventes.
M. Chevrette: Comme ça, c'est la faute du ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, M. le Président, s'ils
n'ont pas été avisés.
M. Morneau: La faute...
M. Chevrette: Ça fait toute une réponse,
ça.
M. Morneau: Je ne dis pas que c'est la faute du ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Je dis que les pratiques du
ministère de l'Énergie et des Ressources quant à la
cession de terrains en territoire de ZEC étaient connues de ce
ministère, étaient connues des gestionnaires de ZEC depuis 1978,
et ce n'est que tout récemment qu'on s'est insurgé quant à
la possibilité qu'on vende ces territoires. Je vous rappelle, 111
terrains depuis 1978, 0,004 % des territoires de ZEC ont été
privatisés, entre guillements.
M. Chevrette: Ce n'est pas dans cet esprit-là. Vous savez
très bien qu'il y a certains gestionnaires de
ZEC qui disent que, s'il y avait eu des possibilités d'avoir des
offres ou des possibilités de faire des cotations, ça aurait pu
être un moyen d'acheter pour eux et de l'offrir aussi. Il y a
différentes raisons dans ça. J'espère que vous ne les
prenez pas tous pour des insignifiants.
M. Morneau: M. le Président, loin de moi de traiter les
gestionnaires de ZEC d'insignifiants.
M. Chevrette: Bon.
M. Morneau: Mais je veux rappeler au député une
chose. Les gens à qui on a cédé les 88 terrains dont vous
faites mention, c'est des gens qui détenaient déjà, depuis
une vingtaine d'années, un bail de villégiature du
ministère de l'Energie et des Ressources.
M. Chevrette: Bien sûr. Je sais ça.
M. Morneau: Alors, nécessairement, ces gens-là ont
demandé de convertir leur bail en un acte de vente. Compte tenu du fait
qu'ils étaient à l'intérieur des limites municipales,
compte tenu du fait que c'était conforme au règlement de zonage
des MRC, compte tenu du fait que, sur le plan faunique, on n'y voyait aucune
incidence entre un villégiateur locataire et un villégiateur
propriétaire, on a décidé d'octroyer, de passer au droit
du... de céder le terrain pour permettre, dans bien des cas, à
ces citoyens-là de pouvoir emprunter.
Réforme cadastrale
M. Chevrette: O.K. M. le Président, je voudrais parler de
la réforme cadastrale.
Le Président (M. Gobé): Allez-y, M. le
député de Joliette. Vous avez la parole.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre pourrait me faire le point
sur la réforme cadastrale.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, le 6 mai 1992,
le Conseil des ministres donnait son approbation au plan de relance de la
réforme cadastrale présenté par le ministère. Le 22
juin 1992, l'Assemblée nationale adoptait la Loi modifiant la Loi
favorisant la réforme du cadastre québécois. Parmi les
modifications apportées, une d'entre elles fait concorder, par une
présomption simple, la description du lot contenu dans le titre de
propriété avec celle du plan de rénovation, de
façon à éviter aux propriétaires d'avoir à
corriger leurs titres. Les travaux de mise en oeuvre des systèmes
d'information de la réforme cadastrale ont débuté le 11
janvier 1993. La nouvelle organisation administrative requise pour soutenir les
activités d'enregistrement et de réforme cadastrale a
été mise en place.
Enfin, le programme de réforme cadastrale s'autofinance
maintenant complètement à partir de quatre sources de revenus:
une portion des frais d'enregistrement des droits réels; une
tarification spéciale propre à la réforme cadastrale et
applicable à l'enregistrement de documents contre les immeubles; les
frais d'enregistrement cadastral; et la commercialisation des produits
cadastraux de la réforme. (21 h 10)
En ce qui concerne les étapes à venir, l'adoption du
règlement sur une nouvelle tarification pour l'enregistrement cadastral
et, en collaboration avec le ministère de la Justice du Québec,
l'élaboration de la planification provinciale et régionale des
interventions en rénovation; en collaboration avec l'Ordre et la
Fédération des arpenteurs-géomètres du
Québec, l'élaboration des normes de pratique et les règles
d'adjudication des contrats pour la réalisation des travaux de
rénovation cadastrale; l'implantation du système d'information
requis pour contrôler et intégrer les produits de la
rénovation; et, enfin, M. le Président, l'octroi des premiers
contrats de rénovation cadastrale au printemps 1994.
M. Chevrette: Est-ce que l'échéance de 2008 est
toujours l'objectif du ministère?
M. Tremblay (Outremont): Oui, M. le Président.
M. Chevrette: J'ai reçu une lettre de la MRC des
Jardins-de-Napierville, qui se lit comme suit: «Attendu que le
ministère de l'Énergie et des Ressources vient de relancer le
programme de réforme cadastrale; attendu que la MRC des
Jardins-de-Napierville a déjà soulevé certains
problèmes posés par l'application de la réforme; attendu
que la principale préoccupation concerne la perte de
référence spatiale aux lots originaires dans les
opérations de remembrement cadastral; attendu qu'il est fondamental que,
dans le cadre d'intervention en matière de réforme cadastrale, le
caractère historique du découpage territorial et de la
référence spatiale actuelle ne soit pas éclipsé; en
conséquence, il est proposé par M. Gabriel Lalonde, maire,
appuyé par M. Michel Fiset, maire maire, maire, c'est des maires
naturellement, c'est des MRC et résolu à
l'unanimité des membres présents que la MRC de La Jacques-Cartier
endosse l'inquiétude posée par la MRC des Jardins-de-Napierville
concernant la réforme cadastrale et formulée dans sa
résolution du 13 janvier 1993 que Mme la ministre de l'Énergie et
des Ressources soit informée que la préoccupation
énoncée par la MRC des Jardins-de-Napierville est partagée
par la MRC de La Jacques-Cartier. Copie conforme transmise à Rémy
Poulin, Jean Filion, Roger Nicolet et la MRC des Jardins-de-Napierville.»
Est-ce que vous avez été mis au courant de ce dossier?
M. Tremblay (Outremont): Oui. Nous avons reçu une demande
à cet effet, et une rencontre est prévue pour la fin mai
la date, je vous la donne de mémoire, c'est le 25 mai avec les
représentants du ministère et principalement M. Guy Morneau, le
sous-ministre associé aux Terres.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a de nombreuses objections du genre
ou si c'est plutôt isolé, les objections de fond?
M. Tremblay (Outremont): Oui. Je voudrais juste dire que c'est un
dossier, comme vous le savez, qui est très technique. Alors, je pense
que M. Morneau est mieux placé pour répondre à ce cas
particulier et dire s'il y a d'autres cas semblables afin d'informer le
député de Labelle, M. le Président.
M. Morneau: À ma connaissance, il n'y a pas
beaucoup...
M. Chevrette: Ce soir, vous en voulez à mon
comté.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Labelle, Jonquière... C'est Joliette la
coquette.
Une voix: ...
M. Tremblay (Outremont): Je vais corriger, M. le
Président. Je n'ai surtout pas pensé du tout, du tout
ça doit être l'heure qui m'a porté à identifier le
député de Joliette... Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Non, M. le ministre. C'est
votre habitude des débats avec le député de Labelle.
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui.
Le Président (M. Gobé): De grandes heures. Cette
fois-ci, ce soir, vous avez au moins du rafraîchissement, vous avez le
député de Joliette.
M. Tremblay (Outremont): J'en suis très heureux,
d'ailleurs, M. le Président. Alors, c'est bien le député
de Joliette que j'avais à l'esprit.
M. Chevrette: Merci, M. le Président. Vous êtes
pardonné.
M. Morneau: Alors, en complément de réponse
à ce que M. le ministre disait, on n'a pas eu de plaintes ni de
réactions. Il y a eu des communications qui ont été faites
à travers tout le monde municipal qui ont donné les grandes
lignes du plan de la relance de la réforme du cadastre. Mme la ministre
est allée rencontrer les maires à la table
Québec-municipalités pour expliquer le dossier. La
résolution à laquelle vous faites référence, M. le
député, a été signifiée il y a à
peine deux semaines, trois semaines. C'est un problème très
technique qui a trait à la désignation cadastrale des lots. On
voudrait
garder une espèce d'histoire, le lot du rang du canton
Untel...
M. Chevrette: Du canton, oui.
M. Morneau: ...avec les numéros, de sorte qu'on se
ramasserait avec un «identifiant» cadastral relativement long.
Alors, on pense être en mesure d'expliquer, de façon convenable et
décente, aux gens qu'il y a d'autres moyens de retrouver l'historique
des lots que de mettre... en identifiant avec 52 lettres et trois tirets, et
des trucs comme ça. Alors, on a l'impression qu'on va être capable
de leur expliquer la réalité et que ces gens-là vont
très bien comprendre, qu'ils vont trouver l'historique cadastral
autrement que par un numéro de lot.
En plus, juste pour terminer, pour compléter ma réponse,
c'est que le ministère est actuellement à faire une
tournée provinciale auprès des arpenteurs-géomètres
du Québec afin de les sensibiliser au programme de la réforme, au
nouveau Code civil et aux étapes de mise en oeuvre du programme
prévu qui fait qu'on va être en rénovation au printemps
1994. La tournée devrait se terminer le 20 mai.
Budgets de recherche à PIREQ
M. Chevrette: J'ai un de mes collègues qui m'a soumis une
note dont je voudrais faire la lecture et attendre vos réactions. C'est
le député du comté de Mère Marguerite d'Youville,
anciennement Bertrand, qui me dit ceci: «Dans ses remarques
préliminaires, la ministre la semaine dernière, elle avait
commencé à faire des remarques préliminaires au niveau du
secteur des mines et qu'elle devait continuer aujourd'hui affirme
qu'elle continuera à soutenir les efforts de recherche et
développement en énergie et en efficacité. «Cette
affirmation est contredite par ce qui se passe présentement à
l'IREQ. La recherche est abandonnée progressivement au profit de
commandes ponctuelles provenant du siège social, alors que les revenus
annuels de licences sur les technologies développées à
l'IREQ sont comparables à ceux de MIT au Massachusetts. «Cette
recherche est cependant compromise du fait qu'on ne prépare pas de
relève puisque la plupart des postes affectés aux principaux
programmes de recherche sont simplement temporaires.»
Et on me donne des exemples: «L'instrument d'analyse de polluants
environnementaux développé en collaboration avec l'institut
Pierre-Marie Curie de Paris au coût de 700 000 $ est sous la
responsabilité d'un temporaire. La pile ACEP, un des principaux projets
de l'IREQ en ce moment, est développée par des temporaires.
«Cette situation est d'autant plus préoccupante pour l'avenir que
nous formons des chercheurs spécialistes et des doctorats en sciences
qui s'expatrient. «En effet, nos chercheurs au Québec ne trouvent
pas de débouchés puisque à peine 1 doctorat sur 19, chacun
formé au coût de 250 000 $, reste au Québec après sa
formation. Ce phénomène de fuite de cerveaux risque de
s'accentuer avec l'ALENA et l'ALE, puisque, déjà, il est
très facile pour un chercheur avec un doctorat d'obtenir une carte verte
aux États-Unis. «Hydro-Québec prétend assigner 1,8 %
de son budget à la recherche. Or, à l'IREQ, principal centre de
recherche d'Hydro, c'est l'inverse qui se produit. «les budgets
affectés à la recherche sont, en fait, en baisse puisque, de plus
en plus, les sommes prétendument affectées à la recherche
vont, en fait, en frais d'administration. sur 100 000 $ affectés
à la recherche, 32 % passent en administration. «L'IREQ est
géré à la pièce à partir d'économies
de bouts de chandelle. L'incendie du 10 et 11 mars dernier qui a pris naissance
dans un transformateur a produit des dégâts évalués
à 12 000 000 $, alors que la simple construction d'un muret d'isolement
au coût de 2000 $ aurait empêché le feu de se
répandre à d'autres équipements.»
Donc, qu'avez-vous à répondre à ces
allégations, puisque l'IREQ est situé dans le comté de
notre ami Beaulne, et, dans les faits, durant l'étude du plan de
développement d'Hydro-Québec, les mêmes gens sont venus
dire à peu près la même chose que ce que le
député de Bertrand, ou de Marguerite d'Youville, dit
expressément? Qu'est-ce que la ministre, ou le ministre, excusez, a
à répondre à ces allégations, autant de l'IREQ que
du député qui le représente sur son territoire?
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, en fait,
l'Opposition a eu cinq heures pour discuter plus particulièrement du
dossier d'Hydro-Québec.
M. Chevrette: Cinq semaines.
M. Tremblay (Outremont): Cinq semaines?
M. Chevrette: Oui. Je ne l'ai pas oublié.
M. Tremblay (Outremont): Puis vous posez encore des questions sur
Hydro-Québec.
M. Chevrette: Oui, parce que, quand tu n'as pas de
réponse, là... Ça arrive qu'on pose une question à
un ministre puis qu'il ne réponde pas. (21 h 20)
M. Tremblay (Outremont): Hydro-Québec a un engagement
d'investir 1,8 % de son chiffre d'affaires en recherche et
développement. Je n'ai pas pris connaissance de la lettre du
député de Marguerite d'Youville. Il me fera plaisir, parce qu'il
y a plusieurs questions, plusieurs affirmations... Il faudrait vérifier
le bien-fondé. Je ne questionne pas le contenu de la lettre, mais, avant
de pouvoir y répondre en détail, il faudrait qu'on me donne le
contenu de cette lettre pour que je puisse...
M. Chevrette: Mais le syndicat de l'IREQ est venu devant nous,
effectivement, dire la même chose.
Est-ce que c'est une politique qui est favorisée par le
ministère de l'Énergie et des Ressources que de confier de la
recherche à des chercheurs qui sont sur une base temporaire? Pourquoi ne
pas utiliser le staff permanent pour garder l'expertise à l'interne?
C'est ça, la question de base. Je comprends que je vous ai lu la lettre,
parce que je voulais être fidèle à ce qu'il m'a
demandé, mais, fondamentalement, c'est la demande de l'IREQ devant la
commission parlementaire sur l'énergie pendant cinq semaines. Que se
passe-t-il? Quelles sont les politiques face à la recherche que vous
préconisez pour les structures d'État ou...
M. Tremblay (Outremont): M. le Président,
Hydro-Québec a des politiques en ce qui concerne la recherche et le
développement. Il y a eu une commission parlementaire qui a duré
cinq semaines où il y a même eu, le député de
Joliette l'admet, des représentations qui ont été faites.
Je pense que si on me demande de répondre au contenu de la lettre du
député de Marguerite-d'Youville, ça va me faire plaisir
d'y répondre si on me donne l'information. Mais je pense que nous sommes
ici pour discuter des crédits du ministère et non pas pour
revenir sur des questions qui étaient d'actualité et qui sont
toujours d'actualité, mais qui ont été posées lors
de la commission qui a duré cinq semaines concernant
Hydro-Québec.
M. Chevrette: Ce n'est pas ce que je demande. Je ne demande pas
une question à Hydro-Québec. Je demande ce que le
ministère de l'Énergie, qui est un ministère de tutelle
pour Hydro-Québec: Quelles sont les orientations du ministère
face à la recherche qui peut se faire autant dans son ministère
que dans l'Institut relevant d'Hydro-Québec? Est-ce que vous êtes
pour ça, vous autres, que la recherche soit faite par des temporaires,
des occasionnels? Est-ce que vous préconisez que la recherche soit faite
par le staff permanent pour garder l'expertise bien en place, etc.? C'est
ça que je vous demande. Ça, ça ne vous empêche pas
d'avoir des idées, même si vous n'étiez pas là.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président... Le
Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): ...je peux, si vous voulez, mais je ne
pense pas que ce soit ce que le député de Joliette me demande...
Mais si vous voulez connaître la position du ministère de
l'Énergie et des Ressources en ce qui concerne tous les efforts qui sont
faits au niveau du développement technologique par le ministère,
c'est un peu ce que je voulais commencer à adresser tout à
l'heure lorsque vous m'avez dit que je ne pouvais pas répondre...
Le Président (M. Gobé): Ce n'était pas le
temps.
M. Tremblay (Outremont): Ce n'était pas le temps. Mais si
c'est ça que vous voulez, ça va me faire plaisir de
commencer.
M. Chevrette: Je vais reposer ma question. Je suis habitué
à ça, en Chambre; ça nous habitue pour les commissions
parlementaires. Est-ce que vous considérez qu'Hydro-Québec via
l'IREQ fait une bonne chose de confier à des temporaires de la recherche
qui peut être extrêmement importante pour le Québec, pour
l'avenir de la société d'État?
M. Tremblay (Outremont): M. le Président,
Hydro-Québec a une politique d'investir 1,8 % de son chiffre d'affaires
en recherche et développement. Il y a plusieurs moyens de le faire. Un
des moyens, c'est, entre autres, par l'essaimage, et c'est ce
qu'Hydro-Québec a fait avec M3 I en transférant des brevets de la
recherche et développement à cette petite entreprise qui,
aujourd'hui, est présente dans 22 pays au monde. Ce que le
député de Joliette me demande, c'est de m'im-miscer en tant que
ministre responsable de l'Énergie et des Ressources dans la régie
interne d'Hydro-Québec qui, elle, est appelée à
gérer les sommes d'argent pour favoriser le développement
technologique du Québec.
M. Chevrette: Mais est-ce que vous avez des échanges avec
Hydro-Québec pour discuter de ses orientations en matière de
recherche?
M. Tremblay (Outremont): Dans le cadre du plan de
développement d'Hydro-Québec, oui.
M. Chevrette: M. le Président, je vais demander à
M. le sous-ministre, qui souffle ses réponses, en disant qu'un ministre
de tutelle, ce n'est pas seulement dans le cadre du plan de
développement, c'est une fonction de contrôle et d'indication de
directives. Vous savez très bien que la recherche à
Hydro-Québec, quand vous parlez du plan de développement
d'Hydro-Québec, ce n'est pas le fonctionnement de l'IREQ, ça. Si
un gouvernement considère ou observe que la recherche faite par l'IREQ,
ça ne se fait pas dans des cadres ou dans des normes acceptables pour la
recherche à long terme au Québec, elle a le droit comme ministre,
ou vous avez droit comme ministre de donner des directives, de donner des
orientations politiques. Est-ce que ça vous apparaît normal ce qui
est dénoncé par mon collègue et par d'autres et même
par moi durant la commission?
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, il y a des
comités qui existent. Il y a un comité qui existe sur lequel
siègent les représentants du ministère de l'Énergie
et des Ressources et, également, les représentants
d'Hydro-Québec. Il y a également un autre comité où
on discute des politiques d'efficacité énergétique. J'ai
entendu la lecture de la lettre du député de Joliette. Je lui
demande de me donner cette lettre pour qu'on puisse l'analyser et on lui
répondra. Parce que, autant le député de Joliette prend
pour acquis que les affirmations qui sont faites dans cette lettre sont la
réalité, peut-être qu'il y a deux côtés de la
médaille, et la seule façon de
pouvoir répondre de façon constructive aux critiques qui
sont faites dans la lettre du député de Marguerite-d'Youville,
c'est que nous puissions en prendre connaissance et nous reviendrons le plus
rapidement possible au député de Joliette, et également au
signataire de la lettre, pour lui donner l'information sur la politique
d'Hydro-Québec en ce qui concerne la gestion interne, parce qu'on parle
bien de gestion interne de ressources humaines au niveau de l'IREQ.
M. Chevrette: C'est une note. Ce n'est pas une lettre. C'est une
note de mon collègue parce qu'il ne pouvait pas venir. Je vais vous la
transmettre. Il n'y a pas de problème là-dessus.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Joliette, est-ce que vous désirez qu'on en fasse la distribution
à chaque membre de la commission?
M. Chevrette: Oui, oui. Je n'ai aucune cachette, moi. C'est comme
un grand livre ouvert.
Le Président (M. Gobé): C'est cela. C'est parce que
vous l'avez évoquée...
M. Chevrette: La qualité totale passe par l'ouverture.
Document déposé
Le Président (M. Gobé): C'est ça. La
présidence décide donc de l'accueillir et de la faire distribuer.
Alors, qu'on fasse des photocopies pour que chacun des membres la
reçoive et que M. le ministre la reçoive aussi.
M. Chevrette: C'est beau! J'aurai des réponses à ce
moment-là.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Drummond, vous voulez poser une question sur ce sujet-là?
M. St-Roch: Oui, sur le même sujet et brièvement, M.
le Président.
Le Président (M. Gobé): C'est ça, parce
qu'on est sur un sujet, évitons de nous éparpiller un peu.
M. St-Roch: Sur le même sujet, M. le Président,
parce que ça fait partie, ça, et M. le sous-ministre, qui
était présent du commencement à la fin, aussi, va s'en
rappeler, et je pense que M. le ministre va le reconnaître aussi, comme
ministre de tutelle. J'ai affirmé, à ce moment-là, qu'on
avait la responsabilité de s'assurer qu'on avait une masse critique de
chercheurs. Je pense que M. le ministre a assez d'expérience en tant que
ministre de l'Industrie, du Commerce et de la technologie pour dire que, si on
n'a pas cette masse critique de chercheurs qui ont une sécurité
d'emploi et une continuité dans le temps, bien, à ce
moment-là, on met en danger toutes les capacités futures, dans un
premier temps.
Dans un deuxième temps, j'aimerais rappeler une chose aussi. Dans
mes remarques de conclusion, je m'étais inscrit que 1,8 96, je
l'acceptais pour 1993, 1,9 % en 1994, 2 % en 1995 et 2,8 % à l'horizon
2000. Si on regarde les grands objectifs, et vous avez fait
référence aux grappes, M. le ministre, alors, si on veut les voir
rougir un petit peu au niveau de la recherche et du développement et
arriver à l'échelle d'une capacité des autres pays plus
développés, surtout dans un domaine où on a encore un
avantage certain au Québec, il m'apparaît qu'il faudra
augmenter.
Troisièmement, on touche, ce soir, et je vous comprends... dire:
Bon, bien, il y a un ministre de tutelle, vous avez fait cinq semaines de
commission parlementaire. Mais une chose que j'ai toujours
déplorée, et je vais clore là-dessus, M. le
Président, c'est que, à la suite de la commission parlementaire,
après y avoir passé cinq semaines, j'avais une autre
recommandation qui disait qu'il y aura des recommandations gouvernementales;
oui, c'est inclus dans le plan de développement d'Hydro-Québec.
Mais Mme la ministre, et le gouvernement, par ricochet, auront à
autoriser et à donner le feu vert au plan de développement
d'Hydro-Québec qui inclut la recherche. Et ici, j'ai
déploré, moi, qu'en tant que parlementaire, qu'en tant que membre
de la commission de l'économie et du travail, on ne sache même
pas, à ce moment-ci, après un mois, quelles ont été
les recommandations qui ont été faites sur l'ensemble du plan de
développement d'Hydro-Québec, parce qu'on a vu seulement au
niveau de la tarification. (21 h 30)
J'avais demandé aussi, j'avais fortement recommandé
qu'Hydro-Québec aussi, en contrepartie, lorsqu'elle aurait accueilli les
recommandations, les autorisations gouvernementales nécessaires, qu'elle
fasse les modifications aux propositions qu'elle nous avait soumises, qu'elle
les corrige, qu'elle les actualise et qu'on ait une commission parlementaire de
courte durée où on pourrait regarder, finalement, l'ensemble de
ce plan-là.
En ce qui concerne l'incendie, je me souviens très bien et
on pourrait sortir les galées, parce que c'était arrivé au
courant de la commission de l'économie que j'avais demandé
à Hydro-Québec où les fonds de réparation et de
remise en oeuvre... Ils nous avaient assurés qu'on remettrait ces
équipements-là en oeuvre, mais, par exemple, on était
resté très vague et on nous avait laissé supposer que les
12 000 000 $ nécessaires viendraient des fonds de recherche et
développement à même le 1,8 %.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Drummond. M. le ministre, avez-vous une réponse,
une réaction?
M. Tremblay (Outremont): Oui. Je pense que ce que le
député de Drummond dit, c'est qu'avant de pren-
dre des décisions il faut avoir une vision globale de toutes les
suggestions et des recommandations qui sont faites. Alors, nous sommes
présentement en train d'assurer le suivi de la commission parlementaire
qui a duré cinq semaines sur Hydro-Québec. Peut-être que le
député de Joliette et le député de Drummond auront
encore aujourd'hui des suggestions constructives à faire et, en juin
1993, les orientations du ministère de l'Énergie et des
Ressources seront rendues publiques.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre. M.
le député de Joliette, d'autres questions?
M. Chevrette: Est-il content de ça?
Le Président (M. Gobé): Vous n'avez pas
terminé, M. le député de Drummond?
M. St-Roch: bien, m. le président, si vous me permettez de
terminer. m. le ministre, je pense qu'un jour, au québec, il y a
quelqu'un, en quelque part, il va falloir qu'il prenne le porte-étendard
de la recherche et du développement, qu'il le donne. j'ai
affirmé, depuis huit ans, moi, que je suis parlementaire,
qu'hydro-québec a toujours été le vaisseau amiral du
québec, que ça avait fait ma fierté dans les années
1960, parce que je suis de cette époque-là où on l'a mise
sur pied, et que si on veut donner un symbole aussi à la petite et
moyenne entreprise, principalement, que recherche et développement,
c'est important et qu'en tant que gouvernement on se contenterait de 1,8 %...
et si, au mois de juin, je vois seulement 1,8 %, avec tous les
dégâts qu'il y a eu suite à un incendie malheureux, j'en
conviens, mais qui affectera le 1,8 %, je vais être
énormément déçu. je pense qu'en tant que
gouvernement quand je regarde la marge de manoeuvre d'hydro-québec,
quand je regarde ses grands équilibres, elle a le moyen d'aller à
1,8 % en 1993; on lui donne un an pour se rééquiper; 1,9 % en
1994, 2 % en 1995 et 2,8 % horizon l'an 2000.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Drummond. Pas d'autres questions sur ce
sujet-là, M. le député de...
Une voix: Non.
Le Président (M. Gobé): Non? M. le
député de Joliette, vous avez la parole.
M. Chevrette: Donc, en prenant pour acquis...
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, vous voulez
répondre, réagir à la dernière déclaration
du député de Drummond?
M. St-Roch: II est d'accord. M. le' ministre est d'accord. Alors,
on verra ça au mois de juin.
Le Président (M. Gobé): Bon. M. le
député de Joliette, vous avez donc à nouveau la
parole.
M. Chevrette: Je questionnerai sans doute avant juin, mais...
Une voix: Ha, ha, ha!
Campagne de dénigrement d'Hydro-Québec
à l'étranger
M. Chevrette: Ceci dit, je voudrais parler de la campagne
anti-Hydro-Québec à l'étranger. Moi, j'ai appuyé
fortement Mme Bacon tout au cours des campagnes de dénigrement qui ont
eu lieu, surtout à New York bien sûr, sur le dos
d'Hydro-Québec. Je pense que c'est inacceptable et, même dans mon
exposé d'ouverture, vous aurez remarqué que j'y ai fait allusion
de façon très claire. Dans un premier temps, j'aimerais savoir si
le ministère est satisfait de ce qui est fait, à date, pour
contrer les effets de ces campagnes de dénigrement?
M. Tremblay (Outremont): Tout d'abord, je suis bien content de
voir que le député de Joliette est solidaire, un complice,
là, de la position du ministère en ce qui concerne les campagnes
qui sont effectuées présentement contre Hydro-Québec. Il y
a plusieurs campagnes menées, entre autres, en Nouvelle-Angleterre,
contre le développement hydroélectrique au Québec. Nous,
on prétend que c'est des mesures strictement à court terme pour
déstabiliser, mais, à moyen et à long termes, ça ne
portera pas des résultats concrets. Au contraire, on prétend que
ça peut même nuire à ceux et celles qui veulent nuire au
Québec.
Hydro-Québec fait tout présentement pour contrer ces
campagnes et se sert de tous les moyens à sa disposition pour faire
valoir son point de vue. La ministre, en mai 1992, s'est déplacée
pour rencontrer l'exécutif du New England Council et, en juin 1992, les
membres du Power Planning Committee de Nouvelle-Angleterre, en plus d'avoir des
rencontres ponctuelles avec diverses personnalités de cette
région. Elle a également, en septembre 1992, rencontré les
membres du New England-Canada Business Council, et plusieurs autres rencontres
ont été ou seront effectuées au Québec et aux
États-Unis au cours des prochains mois. Il ne faut pas oublier
également que les délégations du Québec en
Nouvelle-Angleterre et à New York font énormément de
démarches en vue d'informer une multitude d'intervenants des faits.
Donc, l'essentiel de l'action de la ministre et du ministère, des
délégations, d'Hydro-Québec, c'est très important
pour contrer, une fois de plus, la désinformation qui apparaît
être le véhicule choisi par certains groupes.
M. Chevrette: Est-ce qu'il est exact qu'Hydro-Québec
aurait utilisé la firme de relations publiques Berston Marseller, qui
est la même qui aurait contribué, supposément, à
replacer l'image de Union Carbide en Inde, au moment de la grande catastrophe
en Inde, et que ce serait contreproductif pour le Québec, puisque, si
Hydro-Québec utilise cette firme-là, c'est pour essayer de faire
oublier les catastrophes, tout comme la même
firme l'aurait fait dans le cas de l'Inde? Ce n'est nullement
comparable, ce qui peut s'être fait au Québec par rapport à
ce qui s'est fait en Inde, mais ce serait contre-productif par rapport aux
effets recherchés, puisque les Américains disent: S'ils utilisent
cette firme-là, c'est pour cacher les catastrophes, comme elle, cette
firme-là, a tenté de le faire dans le cas de Union Carbide.
M. Tremblay (Outremont): Non. Je pense qu'on ne peut pas faire de
lien entre les mandats qu'une firme peut avoir. Mais il est vrai
qu'Hydro-Québec a retenu les services de cette firme pour
défendre ses intérêts.
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez vérifier? J'ai une
information, non confirmée par écrit, à l'effet qu'un
cadre d'Hydro-Québec travaillerait pour le compte également de
cette firme.
M. Tremblay (Outremont): Est-ce que vous auriez son nom?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Je serai prudent, M. le ministre, sur le nom. Je
pourrai le fournir au ministère; étant donné que ce n'est
pas fondé par écrit, je préférerais donner le nom
de la personne, et vous ferez les recherches. Ce n'est pas mon intention de
salir l'individu. C'est qu'on me dit que, si on vérifiait, un cadre
à l'étranger serait sur le «payroll» également
de cette firme; et ça se vérifie par Hydro-Québec,
sûrement. Remarquez bien que je le dirai au ministère pour
faciliter la recherche.
M. Tremblay (Outremont): On comprend très bien, M. le
Président, la discrétion et les raisons qui motivent le
député de Joliette et, sur réception de l'information,
nous allons vérifier et donner l'information le plus rapidement
possible.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez fait appel à des
lobbies américains pour créer une anticampagne ou pour contrer la
campagne, des firmes de lobby autres que la firme de relations publiques?
M. Tremblay (Outremont): Le ministère de l'Énergie
et des Ressources...
M. Chevrette: Ou le gouvernement...
M. Tremblay (Outremont): ...ou HydroQuébec...
M. Chevrette: Oui, le ministère, est-ce qu'il a fait appel
à des lobbies américains?
M. Geoffrion: On n'a pas utilisé de firmes
américaines, non...
M. Chevrette: Comment vous expliquez...
M. Geoffrion: De relations publiques, là?
M. Chevrette: Oui.
M. Geoffrion: On a utilisé des...
M. Chevrette: Des firmes de lobbyistes, là, pour
démontrer que c'étaient des faussetés, ce qui se disait,
puis...
M. Geoffrion: Ah! qui interviennent sur la place publique?
Non.
M. Chevrette: Non. Est-ce que vous êtes satisfaits du
travail des maisons du Québec?
M. Geoffrion: Oui, beaucoup, et on a intensifié,
d'ailleurs, notre relation, particulièrement avec celle de Boston.
M. Chevrette: Comment ça se fait qu'on se fait dire, aux
États-Unis, que c'est l'ambassade du Canada qui défend plus le
Québec que les maisons du Québec?
M. Geoffrion: Ça dépend sans doute de la ville. Il
y a un endroit où l'ambassade canadienne est utile...
M. Chevrette: New York. Prenons New York. Vous êtes
satisfaits du travail de...
Le Président (M. Gobé): ...à l'ONU.
M. Chevrette: C'est à l'ONU. Je m'excuse, ce n'est pas
ça.
Le Président (M. Gobé): Les Nations unies, oui.
M. Chevrette: La Maison du Québec à Boston. Mais
vous dites qu'ils ont fait un bon travail?
M. Geoffrion: Bien, oui, particulièrement, parce qu'on
travaille plus avec eux et la Nouvelle-Angleterre, qui est le marché
naturel d'Hydro-Québec.
M. Chevrette: Est-ce qu'il est de coutume de faire des missions
d'attachés politiques, aux États-Unis?
M. Geoffrion: Pardon?
M. Chevrette: Est-ce qu'il est de coutume, maintenant, d'envoyer
des attachés politiques en mission, sans politiciens ou sans hauts
fonctionnaires?
M. Geoffrion: Pas au ministère de l'Énergie et des
Ressources.
M. Chevrette: Est-ce que ça n'a pas eu lieu?
M. Geoffrion: Je peux vérifier. (21 h 40)
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez nous donner la
réponse demain matin?
M. Tremblay (Outremont): Est-ce qu'on parle, là,
d'attachés politiques... Est-ce que vous pourriez être plus
précis, d'attachés...
M. Chevrette: D'attachés politiques du ministère...
de la ministre, du cabinet.
M. Tremblay (Outremont): Qui auraient fait...
M. Chevrette: Des voyages à Boston, entre autres. Seuls,
sans hauts fonctionnaires...
M. Tremblay (Outremont): Sans la présence de la
ministre...
M. Chevrette: ...sans la présence de la ministre.
M. Tremblay (Outremont): ...et de hauts fonctionnaires.
M. Chevrette: Oui.
M. Tremblay (Outremont): À notre connaissance, il n'y a
pas eu d'attachés politiques qui ont voyagé à
l'extérieur sans la présence de la ministre.
Le Président (M. Gobé): À quelle
époque, M. le député?
M. Chevrette: Est-ce que ça apparaîtrait...
Ça n'apparaîtrait pas dans les engagements financiers, hein?
Le Président (M. Gobé): C'est ça. Ça
paraît obligatoirement dans les engagements financiers, tout
déplacement. C'est pour ça que je posais la question. Si
ça a eu lieu l'année dernière, on a dû le voir aux
engagements financiers. «Si», je dis bien.
M. Chevrette: Vous comprendrez que ça fait 18 à 24
mois qu'on n'a pas eu d'engagements financiers au ministère de
l'Énergie et des Ressources. Je ne dis pas...
M. Geoffrion: Avec le consentement des parties.
M. Chevrette: Je m'excuse bien, oui, mais vous comprendrez que,
si on n'est pas capable de gratter là, il faut gratter ailleurs. Je ne
dis pas un reproche; il n'y en a pas eu. Je ne vous ai pas dit que Mme la
ministre ne m'a pas demandé de les retarder pour des raisons x. Je ne
critique pas, je vous dis que je constate qu'après une vingtaine de mois
je n'ai pas bien, bien d'autres moyens, là, que d'aller à la
pêche. Elle est ouverte là.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que vous avez la
réponse, M. le ministre?
M. Tremblay (Outremont): Les attachés politiques qui
m'accompagnent confirment qu'il n'y a jamais eu un attaché politique ou
une attachée politique qui s'est rendu à Boston ou à
l'extérieur du Québec seul. Les seules fois que c'est
arrivé, c'était en présence de la ministre.
Le Président (M. Gobé): Bien, M. le ministre.
Dépenses de réaménagement
M. Chevrette: M. le Président, ce qui m'a frappé au
ministère, c'est qu'il y avait un budget pour petits
déménagements sur appel. Est-ce que vous pourriez m'expliquer
ça? Il y a 91 000 $ de petits déménagements sur appel.
C'est quoi, ça? Vous déménagez quoi?
M. Geoffrion: Du monde, surtout.
M. Chevrette: Les petits arbres au ministre Côté qui
se meurent? C'est quoi?
M. Geoffrion: C'est du réaménagement. Vous savez
qu'avec le départ du ministère des Forêts et
l'arrivée de fonctionnaires d'Énergie et Ressources d'autres
secteurs qu'on ramène dans l'édifice, au fur et à mesure
que les gens des Forêts quittent, on a beaucoup de
déménagements. À l'occasion, c'est des petits groupes. Et
il faut faire du réaménagement dans l'édifice aussi.
Souvent, ça veut dire les prendre à un bout de l'édifice
et les amener à... Ça a l'air de rien, mais, chez nous, ça
prend 15 minutes à pied.
M. Chevrette: Bien, ce n'est pas ces 15 minutes-là qui
coûtent 91 500 $.
M. Geoffrion: Ah! bien, il doit y en avoir plus qu'un, je suis
certain, parce qu'on en a eu plusieurs.
M. Chevrette: Oui, c'est marqué 10 compagnies; 10
compagnies de déménagement pour petits
déménagements sur appel, 91 000 $. Vous en avez transporté
en Jésus! des filières.
M. Geoffrion: Oui. Ça nous coûte moins cher que
l'équipe de manutentionnaires qui étaient fonctionnaires du
ministère par le passé et qui déplaçaient des
équipements à chaque fois. C'est facile: imaginez qu'on
déplace un employé qui est affecté dans une unité
administrative ou dans une autre, que c'est un employé qui travaille...
souvent, il va vouloir faire suivre son équipement informatique, sa
filière pleine de choses. Avant, on avait des équipes de
manutentionnaires qui faisaient tout ça. On n'en a plus. On regroupe
puis on fait faire ça par des firmes. On a gardé un plus petit
nombre de manutentionnaires. Puis n'oubliez pas, on est en
réaménagement, hein? Il y a plus...
M. Chevrette: On s'en reparlera aux engagements financiers.
M. Geoffrion: Ah! mais il y a 800 personnes qui sont parties,
puis ils sont en train de rentrer 800 autres personnes par vagues. C'est
ça qui est en train de se passer là.
M. Chevrette: Vous les récupérez là?
M. Geoffrion: Non, mais, au fur et à mesure qu'à
l'édifice l'Atrium les fonctionnaires des Forêts ont
quitté, en même temps, on finit de ramener ceux des Terres puis
des Mines qui étaient toujours à l'extérieur de
l'édifice. L'édifice n'était pas capable d'accueillir,
à l'origine, l'ensemble des fonctionnaires du ministère. Le
départ d'environ 600 à 800 fonctionnaires des Forêts va
nous permettre de récupérer à peu près le
même nombre de fonctionnaires qui sont encore dans d'autres
édifices. Je pense que tout le cadastre est en train de rentrer,
actuellement. Et ça, des fois, il y a des grands
déménagements, donc des grandes quantités de personnes, il
y en a 100 à 200.
M. Chevrette: Là, si j'ai bien compris, c'est des petits
déménagements pour un grand nombre.
M. Geoffrion: Mais il y en a des petits aussi. Bien, imaginez,
juste pour vous donner un exemple, quand on a séparé
l'administration du ministère en deux, on a fait du gruyère. Dans
chaque unité administrative, on en a enlevé quelques-uns des
Forêts. Là, il a fallu tout réaménager ça,
déplacer, ramener, retasser, faire de la place pour les prochains.
M. Chevrette: II faudrait que j'aille voir ça.
M. Geoffrion: Je vous invite, ça va me faire plaisir de
vous faire faire le tour du propriétaire.
M. Chevrette: C'est à Charlesbourg, ça, hein?
M. Geoffrion: Oui.
M. Chevrette: À l'Atrium.
Campagne de dénigrement d'Hydro-Québec
à l'étranger (suite)
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, avec votre
permission, une question pour le député de Joliette. Est-ce que
la raison pour laquelle vous nous posez la question, à l'effet que des
attachés politiques auraient participé, par exemple, à
certaines rencontres à l'extérieur du Québec, c'est dans
les études des crédits? Parce que, dans les études des
crédits, on voit des noms d'attachés politiques, oui, qui ont
paticipé, par exemple, à certaines rencontres. Par contre, la
présence de la ministre n'est jamais comptabilisée dans le
ministère de l'Énergie et des Ressources...
M. Chevrette: C'est probablement pour ça.
M. Tremblay (Outremont): ...elle est comptabilisée au
ministère des Affaires internationales. Donc, je vous confirme, encore
une fois, après vérification, qu'aucun attaché
politique...
M. Chevrette: Mais j'avais pris votre réponse, M. le
ministre.
M. Tremblay (Outremont): O.K.
M. Chevrette: Je comprenais. Non, c'est parce que, comme il n'y
avait pas de nom, c'est pour ça que je vous posais la question, parce
que, tel que libellé, n'importe qui peut prendre ça en main, puis
c'est comme si des attachés politiques étaient en mission, sans
aucun accompagnement, ni d'un cadre... ils pourraient accompagner un
sous-ministre, je le comprendrais, ou la ministre.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Chevrette: Mais tel que libellé... c'est parce qu'il y
a seulement le nom des attachés politiques.
M. Tremblay (Outremont): Très bien. Très bien, puis
je pense que c'est une suggestion très positive parce qu'il y a certains
libellés qui démontrent que l'attaché politique
était en présence de Mme Bacon. Alors, on aurait
intérêt...
M. Chevrette: Non, mais je pense qu'on aurait avantage...
M. Tremblay (Outremont): ...à le clarifier. C'est
vrai.
M. Chevrette: ...comme gouvernement ou comme ministère,
à le marquer, sinon n'importe qui qui prend cela, sans poser la
question, peut interpréter n'importe quoi.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Chevrette: C'est dans ce sens-là. Si vous avez
remarqué, j'ai questionné...
M. Tremblay (Outremont): Très bien.
M. Chevrette: ...parce que je ne savais pas à quoi
ça rimait. Ça aurait pu... remarquez bien que ça pourrait
peut-être arriver dans des circonstances très particulières
où un chef de cabinet est demandé d'accomplir une mission
très politique parce que son ministre, par exemple, est en congé
de maladie ou quoi que ce soit. Mais, encore là, ordinairement, on
prendrait la précaution de l'envoyer avec le sous-ministre, parce que,
de par la tradition, au niveau des responsabilités attitrées,
c'est le ministre ou le sous-ministre qui a une fonction administrative, lui,
mais qui pourrait avoir le volet politique avec lui. C'est juste parce que, tel
qu'écrit, ça reste sans réponse. C'est juste
ça que je voulais savoir, et ça confirme ce qu'on avait
quand même imaginé, parce que ça n'avait quasiment pas de
résonnance au point de vue de la pratique administrative.
M. Geoffrion: Et surtout celle de Mme Bacon qu'on connaît
bien de ce point de vue.
M. Chevrette: C'est bien. Vous êtes satisfait, M.
Geoffrion?
M. Geoffrion: Oui.
Petites centrales hydroélectriques
M. Chevrette: Merci.
Petites centrales hydroélectriques. Concernant les petites
centrales hydroélectriques, j'aurais quelques questions. Tout d'abord,
on sait que le ministère a décidé de procéder
à la vente de plusieurs petites centrales hydroélectriques. Je
sais, par exemple, qu'il y a eu des appels d'offres, qu'il y en a eu même
un second appel d'offres, puis il y avait 31 projets qui ont été
soumis au ministère de l'Énergie et des Ressources, six ont
été retenus le 1er février dernier. Je voudrais savoir:
Qu'est-ce qui explique les longs délais pour en venir à une
signature de baux entre les promoteurs de petites centrales autorisées
et le ministère?
M. Tremblay (Outremont): Je pense que le député de
Joliette est assez bien informé sur les six centrales et le
détail. Alors, étant donné que c'est une question
administrative pour une signature entre le ministère et les promoteurs,
je demanderais à M. Denis L'Homme, le sous-ministre associé aux
Terres, de répondre à cette question.
M. L'Homme (Denis): M. le Président, une des explications,
possiblement, est le nombre d'intervenants qui entrent en cause,
ministériels, entre autres. On sait que les petites centrales font
intervenir le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, le
ministère de l'Environnement, et il faut, nous, nous assurer que le
bail, que le projet de bail qui est soumis au promoteur fait l'affaire des
divers ministères. Donc, il y a un processus de consultation
important.
M. Chevrette: Faut-il que le bail passe au comité
ministériel? (21 h 50)
M. L'Homme: Non, non, non. Non, c'est un...
M. Chevrette: C'est parce que vous avez dit: II y a plusieurs
ministères qui sont en cause.
M. L'Homme: Plusieurs ministères.
M. Chevrette: J'ai regardé l'attaché politique et
j'ai parti à rire. Pour vous dire que je sais un peu comment ça
fonctionne. Mais le bail qui est signé en ulti- me... au bout de la
procédure, il est signé entre le ministère de
l'Énergie et le promoteur.
M. L'Homme: Oui.
M. Chevrette: Bon. Mais est-ce qu'il doit faire l'objet d'une
consultation? C'est au niveau administratif que les consultations se font entre
ministères?
M. L'Homme: Oui, oui, oui, tout à fait. Ce que l'on fait,
avant de présenter le bail au promoteur, nous, au sein du
ministère, on doit consulter le ministère de l'Environnement et
le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui ont un
«input» à donner sur la teneur du bail, parce qu'ils ont des
parties de leurs compétences qui sont concernées par ça:
les niveaux d'eau, par exemple, la façon dont la centrale, le niveau des
barrages sera exploité. C'est important pour ces
ministères-là de nous informer. Et ce sont des clauses que l'on
inclut dans le bail. Alors, cette consultation-là prend un certain
temps.
M. Chevrette: Donc, Hydro-Québec n'y est pour rien dans le
retard...
M. L'Homme: Absolument pas. M. Chevrette: ...de la
signature?
M. L'Homme: Absolument pas. L'entente est qu'Hydro achète
l'électricité produite au taux déterminé. C'est le
ministère de l'Énergie...
M. Chevrette: Mais Hydro est intervenante au même titre
qu'un ministère?
M. L'Homme: Mais Hydro est intervenante en tant qu'acheteur de
l'électricité quand elle sera produite. Bien sûr, il y a
des conditions, il y a un contrat à passer entre Hydro et le fournisseur
éventuel.
M. Chevrette: Là, pourriez-vous nous dire lequel est le
plus emmerdeur, qu'on lui parle, pour que ça aille plus vite?
M. L'Homme: Je ne pense pas qu'il y ait d'em-merdeurs dans le
circuit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Si ce n'est pas de votre faute, c'est de la faute
de quelqu'un, la faute de qui?
M. L'Homme: Non. Ce n'est la faute de personne. C'est le
processus qui fait en sorte que toutes les parties veulent s'assurer que, d'une
part, le contrat est satisfaisant pour Hydro-Québec et, d'autre part,
pour nous, que le bail est satisfaisant pour les intervenants gouvernementaux
qui sont concernés.
M. Chevrette: Je suppose que la procédure, c'est
vous autres qui rédigez le bail, ou c'est Hydro?
M. L'Homme: C'est nous qui rédigeons le bail. La
responsabilité...
M. Chevrette: C'est vous. Vous le montrez à Hydro?
M. L'Homme: Non. La responsabilité sur les forces
hydrauliques, c'est la responsabilité de la ministre de
l'Énergie. C'est elle qui doit signer le bail, ce n'est pas
Hydro-Québec.
M. Chevrette: Après qu'il est rédigé chez
vous, le projet, il s'en va au MLCP, au ministère de l'Environnement et
quel autre?
M. L'Homme: Habituellement, c'est les deux principaux. À
ma connaissance, il n'y en a pas d'autre impliqué dans la
rédaction des baux.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez une autorisation écrite
à obtenir de l'Environnement?
M. L'Homme: La façon dont ça se fait, le
ministère de l'Environnement doit lui-même émettre une
autorisation parce que sa loi l'oblige à émettre une
autorisation. Nous, tout ce que l'on fait sur le bail, c'est de consulter pour
être certains que les clauses sont acceptables.
M. Chevrette: Et le MLCP, c'est un avis? M. L'Homme:
Même chose.
M. Chevrette: En fonction de la faune aquatique, je suppose?
M. L'Homme: C'est ça, entre autres. M. Chevrette:
Entre autres? M. L'Homme: Oui.
M. Chevrette: Qu'est-ce que c'est, les autres choses?
M. L'Homme: II peut y avoir une question de niveau d'eau.
M. Chevrette: Non, mais c'est toujours en relation avec la faune
aquatique?
M. L'Homme: Si on veut. Si on veut. Oui, les usages possiblement
d'un plan d'eau, ça peut être des choses qui sont du ressort du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Chevrette: Est-ce que vous savez si les promoteurs, dans
l'ensemble, éprouvent des difficultés de financement?
M. L'Homme: Je ne peux pas me prononcer dans l'ensemble. Je sais
que, pour certains promoteurs, on nous dit que c'est plus long qu'ils
l'auraient espéré pour conclure le financement pour les
projets.
M. Chevrette: Est-ce que c'est d'ordre public, ces
baux-là?
M. Tremblay (Outremont): La question qui a été
posée tout à l'heure par le député de Joliette,
à savoir: Est-ce que ça prend un décret? Est-ce que le
Conseil des ministres doit accepter? Oui. Présentement, à cause
du peu d'expérience, du nouveau de ces projets, il n'y a pas encore un
bail type. Donc, tous les projets doivent être approuvés par le
Conseil des ministres par décret. Donc, les décrets sont publics,
l'information devrait être...
M. Chevrette: Mais le contenu du bail? Supposons que je veuille
savoir, moi, comme individu intéressé à cela, est-ce que
je peux avoir le contenu d'un bail, par exemple? Parce que si c'est d'ordre
public...
M. L'Homme: Les baux sont enregistrés au greffe.
M. Chevrette: Donc, on peut les avoir. M. L'Homme: Donc,
c'est public.
M. Chevrette: Et si on vous demande très clairement de
nous les déposer pour qu'on lise ça, ce serait accessible? Il y
en a trois de signés? Trois de signés?
M. Geoffrion: Pardon?
M. Chevrette: Y en a-t-il trois de signés?
M. Geoffrion: II y en avait aussi, avant, des baux concernant les
forces hydrauliques; ce n'est pas les premiers, là.
M. Chevrette: Non, mais je parle dans la nouvelle vague,
là? Y en a-t-il trois dans la nouvelle vague? Il me semble que c'est
trois.
M. L'Homme: II n'y en a aucun. Dans le cadre du programme, il n'y
en a aucun de signé présentement. Il y en plusieurs
d'avancés, mais il n'y en a aucun de signé au moment où on
se parle.
M. Chevrette: Mais les ententes sont conclues au moins avec
trois?
M. L'Homme: Oui.
M. Chevrette: Ce n'est qu'une question de temps pour le
décret, je suppose?
M. L'Homme: C'est ça.
M. Chevrette: O.K. Donc, vous les déposerez...
M. L'Homme: Aucun problème.
M. Chevrette: ...quand vous les signerez?
M. L'Homme: Oui, oui.
M. Chevrette: Merci.
M. Tremblay (Outremont): En fait, ce qu'on confirme, là,
c'est que...
M. Chevrette: Est-ce qu'il y aura un troisième appel
d'offres?
M. Tremblay (Outremont): Ce qu'on confirme, c'est qu'il y en a
un...
Une voix: Oui.
M. Tremblay (Outremont): ...qui est en voie, là...
M. Chevrette: Finalisé.
M. Tremblay (Outremont): ...d'être signé. Alors,
celui-là, on pourrait le déposer.
M. Chevrette: D'accord.
M. Tremblay (Outremont): Et, idéalement, les efforts au
niveau du ministère, c'est d'en arriver à un bail type et, avec
le bail type, ça accélérerait sûrement le processus
des ententes. En ce qui concerne les critères de sélection, un
critère de sélection, c'est la capacité de financer le
projet. Donc, certains projets sont peut-être ou possiblement
retardés à cause de l'apport financier des promoteurs.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y aura un troisième appel
d'offres?
M. L'Homme: Oui, normalement, la ministre devrait annoncer, dans
quelques semaines, la troisième liste, la liste pour 1993 des nouveaux
baux.
M. Chevrette: D'accord.
M. Tremblay (Outremont): L'annonce de cette liste est
prévue pour la mi-mai 1993.
M. Chevrette: Date limite du dépôt des projets de
loi en Chambre.
M. Tremblay (Outremont): La date limite, c'est le 13.
Une voix: 15.
M. Chevrette: Vous êtes au courant?
M. Tremblay (Outremont): Est-ce que le 13 est la mi-mai?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Non, pas tout à fait. C'est parce que
ça dépend des jours ouvrables, nous autres.
M. Tremblay (Outremont): On travaille tout le temps, alors...
M. Chevrette: II a une question?
Le Président (M. Gobé): Oui, c'est ça. Sur
le même sujet, M. le député de Drummond?
M. St-Roch: Oui, sur le même sujet, M. le Président.
Est-ce que la limite de 25 MW va être maintenue dans l'appel d'offres de
1993 et dans celle que vous préparez aussi avec la formule de 1994?
M. L'Homme: Oui, parce que, pour dépasser cette limite, il
faudrait amender la Loi sur le régime des eaux, et ce n'est pas
fait présentement.
M. St-Roch: Puis il n'y a aucune prévision pour qu'on
puisse, soit avant le 15 mai ou à l'automne, prévoir... Parce
que, dans les échanges qui avaient eu lieu lors de la commission sur le
plan de développement d'Hydro-Québec, il y avait eu des
investigations et une certaine ouverture d'esprit de manifestée, qu'on
pourrait peut-être ouvrir, là, et donner la chance,
l'opportunité, l'expérience aidant aussi, à aller plus
près, vers les 60, 70 MW, dans des sites particuliers où
Hydro-Québec ne verrait pas, là, une source rentable pour
elle.
M. Tremblay (Outremont): Ça fait partie de la
réflexion du ministère, mais le député de Drummond
doit comprendre que ça implique des modifications à la loi, donc
des délais additionnels, et j'espère que, si le ministère
en arrivait à la conclusion que c'était positif, nous aurons le
consentement de l'Opposition, dans le meilleur intérêt du
développement économique du Québec.
M. St-Roch: Vous savez, M. le ministre, lorsque vous avez
présenté des projets de loi de quelque ministère que ce
soit qui ont été dans les intérêts supérieurs
du Québec, on a toujours concouru à donner notre consentement,
même si c'était après les délais.
Prévisions de revenus de la prospection
gazifère
Ceci étant dit, M. le Président, avec la permission de mon
collègue de Joliette, vu que je veux concourir à lui laisser le
champ libre demain et à lui faire rencontrer
son objectif, et que je ne pourrai pas être présent vu que
mon whip m'a assigné ailleurs, j'aurais une question qui serait au
niveau du gaz, au niveau de gaz et pétrole. Dans vos prévisions
de revenus de 1992-1993, vous avez eu des revenus, en ce qui concerne toute la
problématique de recherche et de prospection gazifères, de 200
000 $, avec des redevances de 55 000 $. Alors, ma question: Lorsque je regarde
les perspectives de 1993-1994, il n'y a aucune source de revenus, et on sait
qu'il va y avoir beaucoup d'exploration qui va être faite, surtout dans
les basses terres du Saint-Laurent. Alors, est-ce que le ministère
prévoit qu'on va avoir la chance de battre le montant de 200 000 $
global et les 55 000 $ en redevances? Je n'ose pas vous demander si vous avez
des résultats sur le forage. Ça fait que, si vous augmentez vos
redevances...
M. L'Homme: On peut peut-être vous en donner un peu, je
pense bien. On peut peut-être en donner...
Le Président (M. Gobé): ...après ça,
le temps va être écoulé. Je vais devoir ajourner les
travaux. Alors...
M. St-Roch: Consentement. Consentement pour finir ça.
Le Président (M. Gobé): C'est ça. Oui, oui.
(Consultation)
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): J'aurais aimé dire au
député de Drummond que des redevances, ce n'est pas quand on
cherche, c'est quand on trouve. Le sous-ministre, M. Denis L'Homme, va
sûrement se faire un plaisir de répondre de façon plus
précise à la question.
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'il a
trouvé? (22 heures)
M. St-Roch: J'avais bien pris soin... 200 000 $, et 55 000 $ de
redevances, M. le ministre. Je suis conscient que c'est lorsqu'on trouve.
Alors, si vous me dites que vous avez prévu des redevances de 400 000 $,
je vais être capable d'extrapoler le nombre de mètres cubes et de
puits qu'il y aura.
M. L'Homme: O.K. Il y a 250 000 $ qui sont prévus. Il y a
200 000 $ qui sont des ventes, c'est 50 000 $ qui sont des redevances. Les
redevances sont sur la production gazière présentement.
Pour ce qui est de l'activité dans les basses terres, on sait
très bien qu'il y eu des efforts, par la Bow Valley, de forage,
notamment, Bagot et, présentement, Saint-Wenceslas. Il appartient au
promoteur de donner les résultats de ces forages-là quand il
jugera utile, pertinent et opportun de le faire. Nous avons cependant obtenu
pour ce qui est de Saint-Wenceslas le forage qui est en cours
présentement ou, enfin, qui a été terminé
récemment nous avons obtenu un com- muniqué de presse, en
date d'aujourd'hui, provenant de Bow Valley Industries, je peux peut-être
le lire, M. le Président, si...
M. St-Roch: Oui, consentement.
M. L'Homme: II provient de l'Alberta et il est, malheureusement,
en anglais.
M. St-Roch: Any problem.
M. L'Homme: No problem?
M. St-Roch: No problem.
M. L'Homme: Bow Valley Industries Ltd.
M. Chevrette: Speak French, please.
M. L'Homme: Pardon?
M. Chevrette: Speak French, please.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. St-Roch: Le communiqué est en anglais.
M. L'Homme: Je pourrais essayer, après, de traduire, mais
je ne crois pas que ce soit nécessaire: «Bow Valley Industries
Ltd., the operator for a group of companies exploring for natural gas in the
St. Lawrence Lowlands of Quebec announced that the St. Wenceslas No.l
exploratory well has reached a total depth of 3455 meters.»
Le Président (M. Gobé): Voulez-vous le
déposer à la commission?
M. L'Homme: Oui, aucun problème.
Le Président (M. Gobé): Je pense que ça va
régler le problème de la lecture.
M. L'Homme: Oui. Alors...
M. St-Roch: Non, non. Continuez.
M. L'Homme: ...je continue à lire puis je le
dépose?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. L'Homme: Ce n'est pas très long. Il me reste sept
lignes. «A comprehensive set of logs of three drill-stem tests have been
run to date. Test results....
Le Président (M. Gobé): On n'est pas en direct.
M. L'Homme: ...indicate that a thin porous
interval at the top of the 314 meters et là notre expert
pourrait vous donner plus d'information.
M. St-Roch: Non, ça va. Des voix: Ha, ha, ha!
M. L'Homme: ...contained methane gas ça, c'est du
gaz naturel, bien sûr.
M. St-Roch: Je sais ça.
M. L'Homme: ...but displayed poor permeability. The Postdam
Sandstone section tested tight.
Plans are to conduct two additional open-hole drill-stem tests over the
remaining Beekmantown Dolomite sections, which recorded high background gas on
the mud log, to determine whether effective porosity exists.»
Alors, j'aurais bien souhaité qu'on ait une annonce, qu'on ait
effectivement un grand champ gazier au Québec. Ce qu'on nous dit, c'est
que... en tout cas, ce que je décode, c'est que ça demeure
intéressant pour qu'on fore à nouveau pour, effectivement,
déterminer si, une fois pour toutes, on a quelque chose là.
M. Chevrette: Vous avez un bon accent, j'ai tout compris.
Des voix: Ha, ha, ha!
Document déposé
Le Président (M. Gobé): Merci, monsieur. Donc, vous
pouvez déposer ça à la commission, les membres en
prendront connaissance.
Ceci met donc fin à nos travaux pour la journée. Demain
matin, 9 heures, en cette salle... Je tiens à remercier les membres de
la commission, de quelque côté qu'ils soient, ainsi que le
personnel qui accompagne M. le ministre, pour leur collaboration. Merci. La
séance est maintenant ajournée à demain, 9 heures.
(Fin de la séance à 22 h 3)