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(Dix heures sept minutes)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît! MM. les députés! MM. les députés,
à l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare la séance de
la commission de l'économie et du travail ouverte. Je vous rappelle le
mandat de la commission. La commission est réunie afin de
procéder à l'étude des crédits budgétaires
pour l'année financière 1993-1994 du ministère de
l'Energie et des Ressources, secteur mines, pour une période de deux
heures.
Organisation des travaux
Contrairement à ce qui a été entendu, c'est que
nous devions, ensuite, poursuivre pour une période d'une heure avec les
autres secteurs d'Énergie et Ressources. Alors, cette heure-là
est reportée à demain, de sorte que nous pourrons, demain,
effectuer l'ensemble de l'étude des crédits pour le
ministère de l'Énergie et des Ressources. Alors, nous allons
terminer à midi au lieu de 13 heures. Mais le bloc de deux heures qui
devait être consacré aux mines, initialement, est prévu tel
quel ce matin. Alors, nous allons terminer à midi. Ça va?
M. Claveau: À 12 h 10.
Le Président (M. Audet): Oui, 12 h 7. Alors, M. le
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui. M. Bélanger (Laval-des-Rapides)
est remplacé par M. Khelfa (Richelieu); M. Forget (Prévost) est
remplacé par M. Maciocia (Viger).
Le Président (M. Audet): Merci. Est-ce qu'il y a des
ententes régissant la répartition du temps de parole ou si on
appelle...
M. Claveau: II n'y en a aucune.
Le Président (M. Audet): Est-ce que vous désirez
qu'on appelle le programme, élément par élément?
Parce que le temps de parole, le règlement là-dessus est assez
clair. Mais si, toutefois, vous désirez...
M. Claveau: Le principal problème qui intéresse
l'industrie minière, M. le Président, c'est qu'on ait l'occasion
d'en discuter. Ça fait qu'on ne s'enfargera pas dans le
règlement. Quant à moi, on va parler des vrais
problèmes.
Le Président (M. Audet): Puis, à la fin, on pourra,
à ce moment-là, appeler les éléments du programme,
et ils auront été adoptés.
Mme Bacon: Si vous permettez, M. le Président. Le
Président (M. Audet): Mme la ministre.
Mme Bacon: Habituellement, on prend élément par
élément. Et s'il y a des questions en général qui
doivent être posées, on a trois heures pour les mines...
M. Claveau: Deux.
Le Président (M. Audet): Deux heures.
Mme Bacon: Deux heures. Deux heures, il y a suffisamment de
temps, après ça, pour aller en général. Sans
ça, on se perd dans les dédales, M. le Président, des
discussions qui ne se suivent pas. Je pense que le plus facile, c'est de
prendre élément par élément, puis, ensuite, on ira
au général. Je fais confiance au député d'Ungava
pour, dans le général, en avoir suffisamment à dire.
Le Président (M. Audet): C'est parce qu'à
l'étude des crédits le règlement au niveau de
l'étude des crédits comme tel est assez large, de sorte que c'est
des discussions d'ordre général. Il y a juste au niveau du temps
de parole que, par élément de programme, le député
d'Ungava disposera de 20 minutes, de 20 minutes d'échanges. Alors, ce
n'est peut-être pas long, des fois, pour... Enfin, je vous laisse... Je
n'ai pas de problème avec ça. Si vous me dites: On discute, on
échange puis, à la fin, les éléments de programme
seront considérés comme adoptés, à ce
moment-là, je pense que c'est l'objectif de la rencontre de ce matin.
Est-ce que ça irait comme ça? C'est parce que, si on s'en tient
aux 20 minutes, c'est assez... on risque de finir avant le temps, je pense. (10
h 10)
M. Claveau: De toute façon, c'est ce que je souhaiterais,
dans la mesure où, de toute façon, les montants sont là,
puis ce serait bien surprenant qu'ils soient modifiés à la suite
de la commission. De mon expérience, on n'a pas vu ça souvent
qu'on ait modifié les crédits à la suite d'une discussion
entre nous autres. Si on ne veut pas que l'exercice qu'on a actuellement ait
vraiment l'air uniquement de la frime, bien, discutons des vrais
problèmes de l'industrie minière puis on votera tout ça
après, quand on aura fini. C'est tout.
Le Président (M. Audet): Non, non, ce n'est pas ça
que je dis. C'est que je dis que le règlement là-
dessus, sur le temps de parole, est clair. Si vous voulez une discussion
d'ordre général, moi, je n'ai pas d'objection, c'est pour
ça que je vous le demande.
M. Claveau: Oui, c'est ce que...
Le Président (M. Audet): Je peux bien appliquer le
règlement, moi, je n'ai pas d'objection avec ça. Je suis ici pour
ça.
M. Claveau: Moi...
Le Président (M. Audet): Ça va? Alors, vous voulez
discuter des mines? On va discuter des mines. Moi, je n'ai pas de
problème avec ça. Mais ce dont je veux m'assurer, c'est
qu'à la fin des deux heures, les éléments du programme sur
la ressource minérale ou les mines soient adoptés. Ça
va?
M. Claveau: On va vous les adopter, je vous le Ipromets.
Secteur mines
Remarques préliminaires
Mme Lise Bacon
Le Président (M. Audet): O.K. Alors, je vais inviter
maintenant Mme la ministre à faire des remarques préliminaires.
Mme la ministre.
Mme Bacon: Alors, M. le Président, nous nous retrouvons
aujourd'hui à ce rendez-vous annuel pour l'étude des
crédits du ministère de l'Énergie et des Ressources.
J'aimerais vous présenter les personnes qui m'accompagnent. Tout
d'abord, le sous-ministre, M. François Geoffrion; M. Denis L'Homme, qui
est sous-ministre associé à l'énergie, se joindra à
nous au moment de l'étude des crédits sur l'énergie,
demain; M. Guy Morneau, qui est sous-ministre associé aux terres; et M.
Jacques Lebuis, qui est sous-ministre associé aux mines.
Il est essentiel de vous mentionner et, je dirais, de vous
réitérer l'importance de la mission du ministère de
l'Énergie et des Ressources. Ce ministère a la
responsabilité de trois des ressources fondamentales du Québec,
les terres, les mines et l'énergie, et ceci en fait donc un intervenant
de premier plan dans le développement économique du
Québec.
Le ministère s'appuie sur cinq sociétés
d'État: une régie, soit Hydro-Québec; la
Société québécoise d'exploration minière,
qu'on appelle SOQUEM, dont le président est ici avec nous; la
Société québécoise d'initiatives
pétrolières, SOQUIP; la Société nationale de
l'amiante, la SNA; la Société de développement de la Baie
James, la SDBJ; et la Régie du gaz naturel.
Conformément à la loi sur les terres publiques, le
ministère gère les terres publiques du Québec, et
ça signifie, d'une part, la connaissance du territoire et, d'autre part,
l'administration du domaine foncier de l'État, lequel représente,
nous l'avons déjà précisé, les 9/10 de la
superficie totale du Québec. La gestion du domaine public
représente une activité non négligeable sur le plan
économique, notamment en regard de toutes les activités qui se
déroulent sur les terres publiques.
Parmi les grands secteurs d'activité économique qui se
greffent à la gestion du territoire, se retrouvent les deux autres
grandes ressources qu'administre le ministère, soit les mines et
l'énergie. Il s'agit de ressources omniprésentes,
stratégiques et beaucoup plus modernes que ce qu'on croit parfois.
Aujourd'hui, les minéraux ne sont pas moins précieux qu'ils
pouvaient l'être à l'âge du fer ou du bronze. Même les
produits contemporains les plus sophistiqués sont élaborés
à partir de matériaux tirés du sous-sol. La fibre optique,
par exemple, ne provient-elle pas, en définitive, ultime-ment de la
silice, un minerai extrait au Québec? Et cela est tout aussi vrai de
l'énergie qui est devenue indissociable de la vie moderne et qui se
retrouve derrière les gestes quotidiens, les produits les^plus
familiers. Dans notre ère industrielle, aucun produit ne peut être
fabriqué et livré au marché sans qu'on doive utiliser de
l'énergie, et quiconque développe dans ce secteur un avantage
comparatif possède un atout indéniable vis-à-vis de ses
concurrents.
Il ne faut pas juger de l'ampleur de ces ressources uniquement sur la
valeur propre des ressources brutes. Il faut aussi tenir compte de leurs effets
d'entraînement et de toute l'activité manufacturière de
première transformation qu'elle génère. Par exemple, il y
a près de 100 000 travailleurs québécois qui vivent
directement de l'exploitation et de la mise en valeur d'une ressource
minière et énergétique ou de la mise en valeur des terres
publiques. Dans les régions du SaguenayLac-Saint-Jean, de
l'Abitibi-Témiscamingue, du Nord-du-Québec ou de la
Côte-Nord, un travailleur sur trois au moins travaille dans le secteur
des ressources.
Je voudrais aussi rappeler que la première transformation des
ressources représente environ 15 % de toute l'activité
manufacturière au Québec, ou encore que les ressources naturelles
qui relèvent de la compétence du ministère de
l'Énergie et des Ressources et les produits obtenus par leur
première transformation représentent 23 % des exportations
internationales du Québec. Les ressources naturelles sont aussi
incontestablement des secteurs à forte valeur ajoutée et à
forte productivité. L'industrie de l'énergie électrique a
une production qui est environ deux fois plus élevée que celle du
secteur manufacturier, et le secteur minier lui-même est aussi nettement
plus productif que le secteur manufacturier.
Or, la gestion des ressources naturelles fait face à des
défis d'envergure qui impliquent de profonds changements. L'heure est
maintenant à la mondialisation des économies, à la
libéralisation des échanges, à
l'accélération du développement technologique et à
la prise en considération du développement durable. Cette
évolution pose un défi structurel de taille pour le Québec
dont le haut niveau de vie repose, en grande partie, sur le sec-
teur des ressources. C'est pourquoi le ministère de
l'Énergie et des Ressources participe aux travaux relatifs aux
négociations du GATT, de l'ALENA, du libre-échange ou de la
Charte européenne de l'énergie, ou encore aux négociations
visant l'élimination des barrières au commerce interprovincial.
Le ministère favorise en outre par ses programmes d'aide la
pénétration des technologies dans les secteurs qu'il administre
afin d'accroître la compétitivité de nos ressources. Le
ministère de l'Énergie et des Ressources a donc le souci d'aider
les entreprises utilisatrices de ces ressources à intégrer ces
changements de façon à permettre au Québec de maintenir et
d'accroître sa performance sur le marché mondial. Cela sous-tend
l'ensemble des gestes qu'il pose dans le cadre de ses activités
régulières.
Comme nous aurons l'occasion de le constater tout au long de cette
étude des crédits, le ministère n'est pas resté
inactif au cours de l'année qui vient de s'écouler. Sur le plan
international, signalons que le ministère de l'Énergie et des
Ressources a participé activement à la défense des
intérêts québécois dans le dossier du
magnésium. On se rappellera qu'une entreprise québécoise
avait été accusée de dumping sur les marchés
américains, en raison notamment du contrat qu'elle détient avec
Hydro-Québec, et qu'elle s'était vu imposer des droits
compensatoires fort importants. Ces droits ont pu être substantiellement
réduits, en bonne partie grâce au travail que nous avons fait.
Parmi les nombreuses réalisations à placer à
l'actif du ministère au cours de la période qui vient de
s'achever, le 31 mars dernier, qu'il me soit permis d'insister plus
particulièrement sur quelques dossiers. en matière
d'énergie, pour commencer, c'est au cours de la dernière
année qu'a été adoptée «la stratégie
québécoise d'efficacité énergétique»
qui se double d'un ambitieux plan d'action élaboré après
consultation des milieux concernés. cette stratégie qui mise sur
le partenariat devrait permettre au québec d'utiliser en l'an 2000 une
quantité d'énergie inférieure de 15 % à ce qui
aurait été nécessaire sans mesures d'efficacité
énergétique. des actions concrètes ont déjà
été réalisées pour donner suite à la
stratégie. l'observatoire de l'efficacité
énergétique, à qui revient le mandat de suivre la mise en
oeuvre de la stratégie, est sur pied, et son comité directeur,
qui regroupe plusieurs des grands partenaires du secteur,
énergétique québécois, tiendra sa première
réunion le 6 mai pour arrêter les priorités de travail pour
l'année. de plus, l'observatoire a publié en février le
premier numéro d'un bulletin de liaison destiné à tous
ceux que préoccupe l'amélioration de l'efficacité
énergétique de la société
québécoise.
Parmi les autres réalisations inscrites dans le plan d'action en
efficacité énergétique, mentionnons que le
ministère a signé des ententes de collaboration avec deux des
principaux acteurs énergétiques du Québec, soit
Hydro-Québec et Gaz Métropolitain inc. Il s'agit d'assurer la
plus grande efficacité et la plus grande complémentarité
aux actions que les uns et les autres pourront faire, indépendamment ou
de façon conjointe, pour faire progresser l'amélioration de
l'efficacité éner- gétique de l'économie
québécoise. Le ministère a, par ailleurs, comme j'ai eu le
plaisir de l'annoncer récemment, accordé plus de 1 000 000 $ en
subventions pour une dizaine de projets de recherche, développement et
démonstration en efficacité énergétique.
Incidemment, le ministère a accordé au cours de l'année
plus de 2 500 000 $ en subventions à une soixantaine de projets de
recherche et développement dans le secteur de l'énergie.
Enfin, le ministère a poursuivi la mise en application de la Loi
et du règlement sur l'utilisation des produits pétroliers et,
comme vous le savez, les nouvelles dispositions réglementaires visent
à rendre l'utilisation des produits pétroliers beaucoup plus
sécuritaire pour la population et moins dommageable pour
l'environnement. Elles veulent aussi favoriser une gestion plus responsable des
installations tout en assurant un contrôle adéquat de la
qualité des produits. Au cours de l'année qui vient de
s'écouler, le ministère de l'Énergie et des Ressources a
poursuivi une campagne d'information visant à rejoindre et sensibiliser
les quelque 100 000 utilisateurs de produits pétroliers. Il a, de plus,
formé 500 maîtres installeurs à qui reviendra
désormais la responsabilité d'assurer, dans le respect des
normes, l'installation, l'entretien, la modification et le
démantèlement des installations pétrolières.
Toujours en rapport avec les produits pétroliers. Le Bureau
d'inspection et d'information sur le prix de l'essence, qui relève du
ministère, a procédé au cours de l'année à
une refonte de son bulletin d'information pour répondre encore mieux aux
besoins des consommateurs. La publication trimestrielle offre désormais
un portrait de la situation du marché de l'essence à la grandeur
du Québec ainsi que des renseignements sur l'essence importée,
et, depuis son lancement à l'automne 1987, le bulletin Essence Express a
permis aux consommateurs de mieux comprendre le comportement du marché
de l'essence, favorisant ainsi une meilleure concurrence. À titre de
publications, mentionnons l'initiative tant attendue du ministère qu'a
été la diffusion de INFOGAZ traitant et informant des
nouveaux développements dans le secteur du gaz naturel. (10 h 20)
De plus, cette année s'est clôturée avec la
commission parlementaire de l'économie et du travail qui s'est
consacrée à l'étude du plan de développement
d'Hydro-Québec 1993-1995. 88 organismes et individus, comme vous le
savez, M. le Président, ont présenté des mémoires
afin de nous faire savoir ce qu'ils pensaient de ce plan et de la situation
énergétique québécoise en général.
Cet exercice auquel nous nous sommes livrés concrétise
l'importance de la consultation et de l'écoute, ainsi que la
volonté d'associer plus étroitement la population aux choix qui
doivent être faits collectivement en matière d'énergie, et,
plus spécifiquement, d'électricité. C'est une
première dans la gestion de nos ressources hydroélectriques
qu'une consultation parlementaire publique sur un plan triennal
élaboré par Hydro-Québec au terme de consultations
menées auprès de divers groupes intéressés. Je
tenais à le souligner tout particu-
lièrement ce matin.
Quant aux mines, c'est le projet SIGEOM qui est peut-être
l'élément le plus significatif de l'année dans le secteur
minier au ministère. Ce projet dont la réalisation a
été entreprise au cours de l'année s'étendra sur 10
ans et nécessitera des investissements totaux de près de 17 000
000 $. Il s'agit essentiellement de la mise sur pied d'une banque de
données informatiques incorporant toutes les informations disponibles
sur la géologie du Québec. La banque utilise la technologie des
systèmes à référence spatiale. Il s'agit, en fait,
d'un projet de géo-matique qui va permettre au Québec d'exploiter
de façon optimale des données géologiques dont la valeur
de remplacement est estimée à 3 000 000 000 $, d'améliorer
notre position face à la concurrence mondiale dans le secteur minier et
de placer le Québec à l'avant-garde technologique en
matière d'information géominière. En favorisant
l'accès à l'information géologique, le projet SIGEOM va
contribuer à diminuer les risques financiers associés à
l'exploration minière et multiplier ainsi les chances de
découvrir des gisements exploitables. Les ressources minérales
n'étant pas renouvelables, ce n'est que par la mise en exploitation de
nouveaux gisements que l'industrie minière peut se maintenir en
santé. Or, la vitalité de l'industrie minière est
très importante pour la santé économique de plusieurs
régions du Québec. Je pense notamment à
l'Abitibi-Témiscamingue, au Nord-du-Québec et à la
Côte-Nord.
Dans ces conditions, on comprend que le ministère s'applique tant
à soutenir l'exploration minière. L'an dernier, il a ainsi
consacré plus de 6 000 000 $ à la réalisation de 60
projets de levées et études géologiques dans toutes les
régions du Québec. Par ailleurs, le ministère a
négocié avec succès le renouvellement de l'Entente
auxiliaire Canada-Québec sur le développement minéral, et
ce, pour le plus grand bénéfice de l'industrie. Signée en
décembre, la nouvelle entente nous permettra d'investir au cours des
cinq prochaines années dans l'exploration, la mise en valeur, le
développement, ainsi que dans la recherche et l'innovation dans le
secteur minéral québécois. Et je voudrais signaler que,
même avec le discours du budget, cette entente continue jusqu'en 1998
telle que signée en décembre.
Le ministère a, d'autre part, consacré beaucoup
d'énergies à la réouverture des mines Portage et Copper
Rand, qui avaient été fermées plusieurs mois plus
tôt par Westminer. Il a notamment soutenu Westminer dans sa recherche
d'acheteurs, agissant conjointement avec la SDBJ en tant que médiateur
entre le vendeur et les représentants de Ressources MSV, la firme
québécoise qui s'est finalement portée acquéreur
des deux mines. Dans ce dossier, le ministère a, par ailleurs, pu
bénéficier de la collaboration active de SOQUEM et du
Secrétariat aux affaires régionales. La réouverture des
deux mines, le 22 mars dernier, a permis de maintenir des centaines d'emplois
dans la région de Chibougamau. Elle a été l'occasion d'un
bel effort de solidarité au sein de la population.
Au secteur terres, l'année qui vient de se terminer a
été marquée par deux grands dossiers sur lesquels
l'équipe travaille de longue date. D'abord, la relance du programme de
réforme du cadastre, laquelle fut confirmée en juin 1992 par
l'adoption du projet de loi à cet effet. Issu d'une importante
réévaluation du programme mis en place en 1985, ce nouveau
programme permettra, sur un horizon de 14 ans, de fournir une image cadastrale
complète et juste du Québec et de résoudre les
problèmes de discordance entre les titres de propriété et
le cadastre rénové. Rappelons que le cadastre
québécois n'a pas intégré les modifications
apportées au fil des ans au morcellement initial du territoire
québécois. On évalue, par exemple, le morcellement foncier
actuel à quelque 3 300 000 immeubles, mais le cadastre officiel est
demeuré en bonne partie le cadastre initial du XIXe siècle qui
comprenait 700 lots originaux.
Bien qu'une réforme ait été entreprise en 1985,
elle n'avait pu donner les résultats escomptés faute d'une
organisation administrative et de systèmes d'information
adéquats. L'opération entreprise cette année vise
essentiellement à relancer sur des nouvelles bases législatives,
Financières, systématiques et organisational les la
réforme de 1985 et à permettre ainsi l'application des
dispositions du nouveau Code civil ayant trait au registre immobilier. Des
dispositions légales assurent dorénavant la cohérence
entre le cadastre rénové et le titre de propriété
en accordant la priorité aux données cadastrales.
Le nouveau programme de réforme cadastrale s'autofinance
complètement, et ce, à partir de quatre sources de revenus, soit
une portion des frais d'enregistrement des droits réels, une
tarification spéciale propre à la réforme cadastrale qui
s'applique à l'enregistrement de documents contre les immeubles, les
frais d'enregistrement cadastral, ainsi que les revenus tirés de la
commercialisation des produits cadastraux.
En matière de villégiature, le ministère a
également franchi des étapes importantes. De la finalisation du
Guide de développement de la villégiature à
l'élaboration des propositions régionales, le ministère a
su, au cours de l'année 1992-1993, donner suite de façon
concrète aux engagements pris en 1991 dans ce domaine. Au cours des
prochaines semaines, nos partenaires en région seront invités
à commenter les plans de villégiature que le ministère
propose. Il s'agit là d'une première et nous en entendrons tous
sûrement parler. À la suite de cet événement, cet
exercice de concertation, le ministère établira une programmation
de mise en disponibilité des lots de villégiature. De la
confrontation, nous passons maintenant à la concertation dans un
développement harmonieux de la villégiature.
J'aimerais, par ailleurs, souligner que nous avons poursuivi la
réorganisation rendue nécessaire par la création du
ministère des Forêts. Le ministère de l'Énergie et
des Ressources s'est notamment doté d'un réseau régional,
placé sous la responsabilité de la Direction
générale des opérations régionales, et, grâce
à ce réseau qui deviendra entièrement opérationnel
au cours de la prochaine année, le ministère assurera une
présence sur l'ensemble du territoire. Et, plus encore, il pourra offrir
à l'ensemble de la clientèle des services régionaux
complets et répondre adéquatement, rapidement et efficace-
ment aux demandes des citoyens, notamment en matière
d'accès aux terres publiques.
Les crédits qui sont alloués au ministère de
l'Énergie et des Ressources pour 1993-1994 s'élèvent
à 125 500 000 $. Ils comprennent les crédits permanents de 159
600 $ autorisés en vertu de la Loi concernant les droits sur les mines
et de la Loi sur l'exécutif, mais ils ne comprennent plus les fonds
fédéraux qui transitaient par le ministère pour être
dépensés dans le cadre des ententes
fédérales-provinciales. Ces sommes se retrouvent désormais
comptabilisées à part, comme fonds à fins
déterminées. Les fonds à fins déterminées
représentent 8 200 000 $ et ils portent, de fait, la capacité
d'intervention du ministère à 133 700 000 $. vous constaterez en
étudiant les crédits qui sont alloués pour l'année
1993-1994 que le ministère de l'énergie et des ressources fait,
encore une fois, sa part pour aider le gouvernement à restreindre ses
dépenses. de fait, le ministère devrait disposer, au cours de la
présente année, des crédits inférieurs de 15 %
à ce qu'ils étaient l'an dernier. cependant, si on tient compte,
d'une part, de la forte diminution des crédits de la
société nationale de l'amiante et, d'autre part, de l'existence
des fonds à fins déterminées, on doit constater que les
crédits au ministère pour 1993-1994 ont peu augmenté par
rapport à l'année précédente puisqu'ils ne
diminuent alors que de 0,5 %. ainsi donc, malgré une diminution
très forte en apparence, je suis persuadée que nous pourrons
continuer à livrer les mêmes services de qualité que par le
passé.
Je pense, M. le Président, que vous m'avez fait signe que
ça achève. J'ai l'impression que tous les députés
ont eu leur copie. Alors, je dois ici vous dire, M. le Président, qu'il
reste encore plusieurs pages à lire, mais vous aurez là-dedans
les explications par rapport au dossier des crédits de cette
année.
M. Christian Claveau
Le Président (M. Audet): Merci, Mme la ministre. Je vais
maintenant reconnaître M. le député d'Unga-va.
M. Claveau: Oui, M. le Président. À entendre les
propos de la ministre, tout va bien dans l'industrie minière. Ça
me fait plaisir de le savoir, parce que je crois qu'il y a juste ici qu'on peut
comprendre ça. Quand on se promène dans les régions
minières du Québec, on a une tout autre impression, M. le
Président. C'est certain qu'on peut toujours se contenter du minimum. Il
y a des gens, il y a des populations, il y a des sociétés qui se
contentent peut-être du minimum, ou, du moins, il y a des gouvernements
qui se contentent du minimum. Mais en ce qui me concerne très
particulièrement et en ce qui concerne nos gens dans les régions
minières, je crois que le minimum, on commence à en avoir assez,
voyez-vous!
Mme la ministre relevait encore le fait qu'il y a une compagnie qui a
relancé deux mines dans le secteur de Chibougamau. Elle se pète
les bretelles avec ça comme si c'était faramineux, comme si
c'était la relance de l'industrie minière au Québec. Je
suis obligé de vous dire, M. le Président, que le jour des
élections en 1989, le 25 septembre 1989, il y avait 11 puits de mines en
exploitation dans le secteur de Chibougamau et Chapais, 11, qui embauchaient,
qui employaient en moyenne 100 à 150 travailleurs par puits. Au moment
où on se parle, et après la fameuse relance dont la ministre
parle pour les mines Copper Rand et Portage, il en reste 3, 3 qui travaillent
à des conditions inférieures à ce qu'on pouvait retrouver
dans les 11 qui étaient ouvertes au moment des élections de 1989,
le 25 septembre au matin. Et on doit se contenter de ça, M. le
Président, on doit se péter les bretelles avec ça. Voyons
donc! Il faut quand même être un petit peu raisonnable. Il faudrait
que la ministre ne pèche pas trop par excès d'enthousiasme. (10 h
30)
Je regarde l'ensemble de la situation dans l'industrie minière du
Québec, et c'est la même chose partout d'ailleurs... Si je regarde
d'après les statistiques du ministère ce n'est toujours
bien pas le Parti québécois qui a fait ces
statistiques-là, j'imagine il y a le Service de la statistique et
de l'économie minérale, gouvernement du Québec, document
ER93-50OO. On n'ira pas bien loin, je n'ai pas envie de faire une guerre de
chiffres ici aujourd'hui, mais on va quand même regarder les chiffres,
les principaux chiffres, les plus importants. Quand on parle de mines, quand on
parle de production, on doit parler d'expédition. On doit parler de ce
qu'on sort de l'industrie minière, puis de ce que ça rapporte.
or, si on regarde les cinq grands secteurs de l'industrie minière
québécoise, les cinq produits les plus importants de l'industrie
minière québécoise sont tous en baisse, m. le
président, tous en baisse, sans exception. la ministre va me dire: ah!
bien oui, on sait bien, la conjoncture mondiale; il y a cambior qui va ouvrir
des mines d'or aux guyanes, un peu partout, ça, ce n'est pas grave. mais
l'or qui compte pour 22 % de l'ensemble de la production minière du
québec, elle, ici au québec, elle est en diminution, cette
année, de 14,2 %, m. le président. on peut peut-être se
flatter la bedaine et être content que notre compagnie
québécoise, cambior, s'en aille nous concurrencer sur les
marchés internationaux à travers d'autres mines dans le monde.
mais pour les travailleurs, pour les mineurs du québec, pour les gens
qui travaillent dans l'industrie minière québécoise, qui
vivent des mines d'or au québec, les expéditions d'or ont
baissé de 14,2 % en 1992 par rapport à ce que c'était en
1991; une baisse de 19,1 % dans le cuivre; une baisse de 13,3 % dans le zinc;
une baisse de 16,1 % dans l'argent; une baisse de 7 % dans le fer. et mme la
ministre dit: ça va bien, l'industrie minérale se porte bien;
nous faisons notre possible, nous, du gouvernement. quand on regarde la
situation dans l'exploration minière, c'est pareil, des diminutions
partout. les crédits, on va s'en vanter. c'est sûr qu'il faut les
voter, les crédits. comme je disais tout à l'heure, m. le
président, j'ai rarement vu une séance d'étude des
crédits qui ne s'est pas terminée par le vote des crédits
tels que
proposés par le gouvernement. Mais regardons-les, prenons 30
secondes pour les regarder au lieu de se flatter la bedaine.
Exploration minière. L'année dernière, on avait 15
200 000 $ de crédits; on tombe à 13 000 000 $ cette année,
une baisse de 2 200 000 $. Ça va bien! «Cré ben!»,
l'industrie minière a trop d'argent, bien, il faut lui en
ôter!
Industrie minérale et gestion des lois. On est passé de 14
400 000 $ à 9 800 000 $. On coupe 5 000 000 $ là, rien de moins.
Pas de problème. Allons-y! Il y a trop d'argent dans l'industrie
minière!
Assistance scientifique et technologique, de 9600000$à9 100 000$,
encore 500 000 $ de moins. J'écoutais Mme la ministre hier qui disait,
au moment d'une motion non annoncée sur la Semaine minière: Nous
sommes à l'avant-garde, nous, au Québec; la technologie
minière, on connaît ça. On connaît tellement bien
ça, M. le Président, qu'on coupe 500 000 $ cette année
dans l'avance technologique. Ce n'est pas important, l'assistance scientifique
et technologique. On en sait tellement qu'on n'a plus besoin d'aller de
l'avant. On va couper l'argent là-dedans. Ce n'est pas grave. De toute
façon, comme disait la ministre, l'industrie est capable de faire face
elle-même à la situation. Elle est sûrement capable de faire
face à la situation quand on regarde que ses expéditions
baissent, en moyenne, dans tous les grands produits, que ce soit l'or, le zinc,
le fer, le cuivre. Ça baisse entre 15 % et 20 % cette année par
rapport à l'année dernière dans les expéditions.
Puis on coupe partout après. Il n'y a pas de problème.
L'assistance à l'industrie de l'amiante. La ministre va
sûrement nous en parler; c'est ça, son thème
préféré, l'amiante. C'est sûr qu'il y a une
diminution là-dedans; ça, on s'en réjouit, vous
comprendrez. Mais on a aussi à discuter, par exemple, de toute la
question des transferts de la SNA à certains acheteurs, des nouveaux
acheteurs, et les poursuites que le gouvernement va probablement avoir à
affronter dans ce domaine. On va sûrement avoir l'occasion d'en parler.
Et, de toute façon, j'aime bien quand Mme la ministre nous dit qu'on a
calé 500 000 000 $ dans l'amiante. C'est un quart du Stade olympique, M.
le Président. Ça a coûté quatre SNA pour construire
un stade olympique à Montréal. C'est ça que ça veut
dire. On est rendus à 2 000 000 000 $ dans le Stade olympique. Donc, on
pourra toujours s'en reparler.
Ça, c'est les situations de fait. Bon. Ce qu'on pense, c'est ce
qui se vit actuellement sur le terrain, des baisses d'emplois. Si je reprends
les chiffres de façon précise, on est passé, en 1985, au
moment où ce gouvernement, M. le Président, ces fins
négociateurs prenaient le pouvoir en 1985... on avait 22 000 emplois
dans le domaine de l'industrie minière au Québec en
général; sept ans plus tard, 18 500. On a baissé de 4000
en sept ans. Ce n'est pas tout à fait 1000 par année, disons.
C'est, j'imagine, ce qu'on appelle de la haute performance, de la grande
performance dans le domaine du développement de l'industrie
minière au Québec. Ces gens, M. le Président, qui se
vantaient, qui se tar- guaient, en 1985, d'être de fins
négociateurs qui iraient chercher au fédéral ce que le
Parti québécois n'avait jamais été capable d'aller
chercher, bien, tout ce qu'ils ont réussi à trouver, à
date, c'est de perdre à peu près 4000 emplois dans l'industrie
minière. On ne parle pas du reste, on parle juste de l'industrie
minière, là. On a une diminution de 4000 emplois. On a une
diminution importante des expéditions dans tous les domaines. Puis,
là, on se retrouve avec une entente fédérale-provinciale
sur le développement minéral qui, de ce qu'on sait maintenant, ne
sera pas renouvelée à l'expiration de celle qu'on vient de
négocier.
Il y en avait une première qui opérait de 1984 à
1989. Alors, le gouvernement, à partir de 1985, n'a pas
été capable de la faire respecter. En 1989, on l'a
exten-sionnée de deux ans pour la ramener en 1991, parce qu'il restait
de l'argent puis on ne trouvait pas où le dépenser. On a
ramené ça en 1991. Donc, le gouvernement fédéral et
le gouvernement du Québec ont gagné deux ans sur l'application de
la première entente qui, au lieu de durer cinq ans, en a duré
sept. Après ça, on a été deux ans sans en avoir.
D'avril 1991 à avril 1993, il n'y en avait plus, d'entente. Là,
on vient d'en signer une nouvelle, avril 1993 ou mars 1993, qu'on vient de
signer dernièrement, qui est bonne jusqu'en 1998, puis, là, on
vient d'apprendre qu'elle ne sera de toute façon pas renouvelée,
puisque le gouvernement fédéral se retire du secteur minier et
qu'il ne s'occupera plus des mines, désormais, au Québec.
Eh bien! C'est intéressant! Ça, c'est ce qu'on appelle les
résultats des fins négociateurs, parce que c'est comme ça
qu'ils s'appelaient eux-mêmes, ces gens-là, en 1985. Je me
souviendrai toujours de les entendre se vanter entre eux, sur les ondes de la
radio et de la télévision, d'être de fins
négociateurs qui étaient capables d'aller chercher tout ce que le
Parti québécois avait perdu au niveau fédéral.
C'est le Parti québécois qui avait négocié, en
1984, la première Entente auxiliaire Canada-Québec sur le
développement minéral. Ces gens-là, après sept ans,
ont tout simplement réussi à ce qu'on ait, hier ou avant-hier, un
retrait total du gouvernement fédéral dans le domaine minier pour
1998. Et ça, c'est dans la mesure, M. le Président, où
l'entente actuelle, l'entente qu'ils viennent de signer, sera respectée
et que les 100 000 000 $ seront dépensés dans les cinq ans. Parce
qu'il ne faut pas oublier que dans un contexte, de 1985 à 1989,
où on avait une entente qui était signée et que l'on
devait respecter, dans un contexte où le gouvernement
fédéral voulait s'impliquer dans l'industrie minérale
québécoise, ils n'ont pas réussi à passer à
travers l'entente dans cinq ans. Il a fallu en prendre sept. Ça a
été extensionné jusqu'en 1991. Et maintenant, dans un
contexte où le gouvernement fédéral, loin de vouloir
s'impliquer, pense se retirer et dit qu'il va se retirer, on croit qu'on va
maintenant être plus efficaces et qu'on va faire en sorte de bien
dépenser les fonds qui sont là. On n'a pas été
capables de les dépenser dans la première entente de cinq ans
alors que le gouvernement fédéral voulait s'impliquer. Maintenant
qu'il veut se retirer, pensez-vous qu'ils vont être portés
à mieux dépenser ou à mieux gérer l'Entente
que la première de 1984-1989 qui s'est terminée, finalement, en
1991, puis, après ça, on a eu deux ans de vacuum complet? M. le
Président, du moins, on peut se permettre de se poser
sérieusement la question. Moi, je me la pose, en tout cas. Puis je suis
certain que je ne suis pas le seul à me la poser. (10 h 40)
La ministre nous parlait de l'efficacité extraordinaire du
ministère! Une chance qu'il y a un ministère de l'Énergie
et des Ressources, secteur mines, parce qu'il n'y aurait pas d'industrie
minière au Québec. Il faut croire que Noranda a attendu
après le gouvernement du Québec pour former une compagnie. Il
faut croire que, s'il n'y avait pas eu le ministère de l'Énergie
et des Ressources au Québec, des compagnies comme Falcon-bridge, comme
Inco, c'est toutes des compagnies qui n'auraient jamais existé, quoi!
C'est bien trop important, le ministère de l'Énergie et des
Ressources.
Voyons voir quel genre de services le ministère de
l'Énergie et des Ressources du Québec donne à son monde
et, encore là, M. le Président, je ne me référerai
pas à des textes du Parti québécois, je vais me
référer à des textes qui sont bien plus importants,
disons, pour faire plaisir à la ministre. On va parler des textes du
Vérificateur général du Québec. Qu'est-ce que le
Vérificateur général du Québec pense de la
façon dont le ministère de l'Énergie et des Ressources du
Québec traite les gens avec qui il a affaire, c'est-à-dire les
gens qui travaillent dans l'industrie minière? Je vais me permettre,
pendant quelques minutes, de lire intégralement l'opinion du
Vérificateur général du Québec quant à la
façon dont le ministère de l'Énergie et des Ressources,
secteur mines, gère ses affaires. Alors, bon. «Résultats de
notre vérification». Alors, là, je me réfère
à la page 163, chapitre 6, du rapport du Vérificateur.
«Résultats de notre vérification», dont les droits
miniers; on dit que ce n'est pas trop mal géré en ce qui concerne
les droits miniers, 6.7. 6.8: «Lorsqu'il reçoit des exploitants
des déclarations de droits sur les mines, le ministère
vérifie si elles sont conformes à la loi. Pour l'année
financière terminée le 31 mars 1992 ça fait
déjà un certain temps, on est rendu en avril 1993 il a
enregistré des revenus de droits totalisant 17 700 000 $ et versé
29 900 000 $ à titre de crédits de droits remboursables pour
perte. Par contre, à cette même date, le ministère n'avait
pas encore envoyé d'avis de cotisation concernant 220
déclarations de droits sur les mines, lesquels totalisent des
crédits de droits remboursables pour perte de 61 300 000 $.»
Qu'est-ce que ça veut dire ça, M. le Président? Ça
veut dire qu'au-delà de ses propres lois le gouvernement se finance sur
le dos de l'industrie minière.
On va plus loin un petit peu dans le texte. On va voir la moyenne des
délais. À l'article 6.12, on voit que la moyenne des
délais pour les 220 avis de cotisation pour lesquels le gouvernement
doit 61 300 000 $ à l'ensemble des intervenants miniers, la moyenne des
délais est de 468 jours. Ça veut dire que ça, cet
argent-là, ça fait au-dessus d'un an que les compagnies
miniè- res devraient l'avoir dans leurs poches pour être capables
de travailler, de créer des jobs, de développer, de faire du
développement technologique et de renflouer, finalement, ou de remplacer
les endroits où le gouvernement se retire parce qu'il ne les aide plus.
En plus de ne pas les aider, M. le Président, en plus, des fois, de leur
nuire avec toute la législation sur toutes sortes de domaines
compliqués; la loi sur l'environnement, il n'y a personne qui sait
comment l'appliquer, ni au ministère des mines, ni au ministère
de l'Environnement. En plus de leur mettre des bâtons dans les roues, on
ne leur donne même pas leur dû. La Loi concernant les droits sur
les mines leur permet des crédits remboursables de 61 300 000 $ que le
gouvernement leur doit depuis en moyenne 468 jours et il n'a même pas le
coeur de les payer. Et ils vont dire, ces gens-là, qu'ils sont là
pour aider l'industrie minière: Bien, nous, tjn les appuie, de
l'industrie minière. C'est un peu le bourreau qui appuie son
condamné pour mieux lui coller la tête sur la bûche pour
être sûr de ne pas passer à côté quand il va
baisser le coutelas. C'est dans ce sens-là qu'ils les appuient, pour
être bien certain qu'ils sont accotés au mur et qu'ils ne
bougeront plus pour que, quand on donnera le coup de poing final, ça
s'effondre comme il faut. Ça, c'est de l'appui d'un gouvernement pour
une industrie.
Je continue. «La Loi concernant les droits sur les mines
c'est toujours le Vérificateur général qui parle
est une loi fiscale complexe et les personnes qui y sont assujetties doivent
déterminer elles-mêmes les droits payables ou le crédit de
droits remboursable. Qui plus est, plusieurs articles de cette loi
décrivent de manière générale les revenus
imposables et les dépenses admissibles et non admissibles dans le calcul
du profit annuel.» Bon. On dit que c'est une loi qui est excessivement
difficile à comprendre. Le ministère lui-même, le
ministère de l'Énergie et des Ressources, à l'article
6.11, «le ministère a demandé au Service du contentieux du
ministère du Revenu plusieurs avis juridiques pour préciser et
interpréter le contenu de certains articles. Cependant, il n'a pas pris
de moyens pour fournir l'information requise à sa
clientèle.» Le ministère, il aime bien ça s'informer
lui-même, mais il n'informe pas sa clientèle. Est-ce que son
nouveau projet SIGEOM, qui va coûter 17 000 000 $, c'est encore pour de
la gestion interne, c'est encore pour s'informer lui-même? Ça va
au compte de la dépense de l'industrie minérale. Oui! Mais c'est
le ministère qui a besoin de s'informer lui-même. Mais il oublie
d'informer sa clientèle. Il demande des avis au niveau de
l'interprétation des lois, mais il n'informe pas sa clientèle.
C'est le Vérificateur qui le dit, M. le Président.
J'ai fait d'autres exemples aussi ah! puis on me dit que je n'ai
plus le temps parce qu'il y en a beaucoup, là. Vous savez, par
exemple, à l'article 6.14, il y a 189 compagnies qui sont
enregistrées pour payer des droits... «Identification des
exploitants assujettis à la loi», il y en a 189, puis il y en a
au-delà de 1000 qui détiennent des daims. Ça veut dire que
les autres, où ils sont? On dit: «En effet, seulement 189
compagnies sont
enregistrées comme étant assujetties à la Loi
concernant les droits sur les mines, alors qu'un système de gestion du
ministère contient les noms de plus de 1000 détenteurs de
titres...» On n'a pas besoin d'avoir SIGEOM à 17 000 000 $ pour
être capable de faire le lien entre les deux. Il me semble qu'avec le
petit peu de technologie qui existe actuellement au ministère, une bonne
règle à calculer à 3,25 $, on est capable de comprendre
que, quand il y a 1000 détenteurs de claims d'enregistrés, il
doit probablement y avoir plus que 189 compagnies assujetties à la Loi
sur les mines. Mais non! Il faut que SIGEOM à 17 000 000 $ vienne mettre
un peu d'ordre là-dedans, parce qu'une petite calculatrice, Texas
Instruments à 35 $ ne permet pas de faire le calcul au ministère
des mines. C'est assez curieux quand même, vous en conviendrez.
Je vérifiais avec des fournisseurs, chez nous, à des
postes d'essence, avec des gens qui font de la mécanique sur les
voitures du ministère, puis tout ça; 120 jours, en gros, M. le
Président, de délai pour payer des factures. Qui sont les deux
plus mauvais payeurs du gouvernement du Québec envers les fournisseurs
locaux? On va faire un petit concours, M. le Président. Qui sont les
deux plus mauvais payeurs, les deux payeurs qui prennent le plus de temps
à rembourser leurs factures locales et qui, évidemment, ne paient
pas d'intérêt? Parce qu'un gouvernement, même si c'est
délinquant, ça ne paie pas d'intérêt.
Le plus mauvais, monsieur, toutes catégories, la
Sûreté du Québec, à peu près 180 jours de
moyenne pour payer une facture; une petite réparation sur un
«char», une «grafigne», changer un pneu, etc. Alentour
de 180 jours. Très souvent même, 190 jours, ça se voit,
à la Sûreté du Québec, pas une cent
d'intérêt. Le garagiste, lui, par exemple, qui retarde d'une
semaine pour payer ses cotisations en fonction de la loi sur la TPS et la TVQ,
vous allez être sûr que, lui, il va payer les intérêts
et il va payer l'amende, ce ne sera pas long.
Deuxième plus mauvais payeur, toutes catégories, M. le
Président, ministère de l'Energie et des Ressources; 120 jours,
115 jours, 118 jours, sans payer une cent d'intérêt, M. le
Président. Mais le même gars qui, lui, a fait la «job»
sur un de ses véhicules ou n'importe quoi, lui, par exemple, s'il ne
paie pas ses cotisations à tous les 15 jours comme la loi l'oblige, le
ministère des Finances et le ministère du Revenu, vous allez voir
qu'ils vont le rattraper, ce ne sera pas long. Il n'a pas le droit à 120
jours de carence de paiement sans intérêt, lui, parce que les
amendes vont courir après, vous allez voir.
Par contre, M. le Président et c'est là qu'on voit
que c'est juste une question d'attitude du ministère le
ministère des Forêts, c'est le meilleur payeur, toutes
catégories, pour le gouvernement du Québec, le ministère
des Forêts. Il a bien fait de se séparer d'Énergie et
Ressources. En dedans de 30 jours, toutes ses factures sont payées. En
dedans de 30 jours, partout, à la grandeur du Québec, le
ministère des Forêts paie toutes ses factures sans
pénaliser les fournisseurs d'une cent d'intérêt. Le
ministère de l'Énergie et des Ressour- ces, M. le
Président, 120 jours, 130 jours, 85 jours, 92 jours, pas de
problème! C'est sûr que là, si vous allez vérifier
actuellement dans les garages, tout le monde a été payé
parce qu'on a fermé l'année financière au 31 mars, puis il
fallait payer. Ça fait que là, au moment où on se parle,
il n'y en a pas, de carence, il n'y en a pas, de délai. Tout le monde a
été payé...
Le Président (M. Audet): Si vous voulez conclure, M. le
député.
M. Claveau: ...parce que, le 31 mars, ça finit
l'année financière. Mais allez voir au mois de novembre et au
mois de décembre, il va y avoir des comptes du mois d'avril et du mois
de mai qui n'auront jamais été payés. Et, qui plus est, M.
le Président, les fournisseurs locaux envoient les factures dans les
bureaux locaux, les bureaux régionaux, mais, quand on se rend compte,
cinq, six mois plus tard, qu'on n'a rien payé, bien, là, c'est la
direction, à Québec, un peu partout, qui va voir le gars et qui
dit: Écoutez, les téléphones, là, renvoyez-nous des
copies de vos factures; vous voyez, il nous faut les originaux, ça a
été perdu. C'est compliqué! On augmente les frais
d'administration pour les petits garages locaux, pour les fournisseurs, les
quincailleries, puis tout ça, sur place, puis on trouve ça normal
au ministère de l'Énergie et des Ressources, secteur mines. On
trouve ça normal. Il n'y a pas de problème. (10 h 50)
Bien, M. le Président, c'est comme ça que le
ministère de l'Énergie et des Ressources traite sa
clientèle sur le terrain. C'est inacceptable. C'est inconcevable. C'est
impardonnable. Il serait grand temps qu'à l'instar de ce que demande le
Vérificateur général du Québec le ministère
de l'Énergie et des Ressources mette de l'ordre dans sa propre cour et
arrête de se flatter la bedaine avec des supposées
réalisations de l'industrie minière dans lesquelles il n'est, de
toute façon, pour rien, parce qu'il doit, entre autres, en
crédits remboursables, 61 200 000 $ aux entreprises minières,
avec un retard de 438 jours en moyenne, et il ne paiera sûrement pas
l'intérêt là-dessus. Au moins qu'il ait le coeur de payer
son capital; là, on pourrait dire au moins qu'il veut aider l'industrie
minière.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député. Je vais maintenant reconnaître M. le
député de Drummond pour des remarques préliminaires.
M. St-Roch: ...réplique de Mme la ministre, non?
Le Président (M. Audet): Est-ce que vous avez des...
Mme Bacon: Je ferai ça en même temps, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): D'accord, Mme la ministre. Mais
je vous rappelle que, dans les crédits,
vous pouvez intervenir aussi souvent que vous le désirez.
Mme Bacon: Oui, mais on va laisser parler le député
de Drummond.
Le Président (M. Audet): D'accord. M. le
député de Drummond.
M. Jean-Guy St-Roch
M. St-Roch: Merci, M. le Président. M. le
Président, avant de débuter mes remarques préliminaires,
j'aurais une question de directive à vous demander. J'ai
écouté Mme la ministre. Elle a fait des remarques qui
étaient globales au niveau du ministère de l'Énergie et
des Ressources. Dois-je conclure que mes 20 minutes vont couvrir autant le
côté énergie que le côté mines et que,
lorsqu'on poursuivra l'étude des crédits au niveau du
résiduel du ministère, il n'y aura pas de remarques
préliminaires, parce que, si c'est...
Le Président (M. Audet): II y aura d'autres remarques
préliminaires lorsque nous entamerons, demain, l'étude des
crédits du ministère de l'Énergie et des Ressources. Il
pourrait y avoir d'autres remarques préliminaires puisque, à ce
moment-là, Mme la ministre pourra émettre d'autres...
Mme Bacon: Si vous me permettez, M. le Président, j'ai
fait comme on fait toujours au début de l'étude des
crédits, c'est de faire des remarques générales sur le
ministère. Ce matin, nous prenons un des secteurs du ministère
qui est le secteur mines, mais, demain, il y aura le secteur énergie et
le secteur terres. Mais les remarques préliminaires de la ministre,
c'est sur l'ensemble de son ministère, pas secteur par secteur, à
chaque fois qu'on va discuter du secteur. Je n'en aurai pas d'autres à
faire demain.
Le Président (M. Audet): Non, mais ce que je peux vous
dire, c'est que vous»..
Mme Bacon: À moins que vous me laissiez continuer, je
n'avais pas terminé.
Le Président (M. Audet): Non, c'est que vous pourrez le
faire. C'est qu'on m'a avisé, lorsque je vous ai fait part tantôt
que votre temps de parole était terminé... c'est parce que, dans
mon esprit, étant donné que, demain, nous entreprendrons avec un
autre porte-parole de l'Opposition, par exemple, une autre partie du secteur
d'Énergie et Ressources, vous pourrez le faire à ce
moment-là, si vous jugez à propos de le faire. Je pourrai aussi
reconnaître...
Mme Bacon: Je pourrai peut-être vous lire celui que j'avais
ce matin.
Le Président (M. Audet): ...puisque ce sera un autre bloc,
parce que c'est par secteur. Maintenant, M. le député de
Drummond, pour répondre à votre question, je pense que je viens
d'y répondre. Mme la ministre, dans son énoncé initial, a
fait part des mines, puisqu'on a débuté par les mines. Elle est
allée aussi dans les questions d'ordre plus général.
Demain, je pourrai prévoir à ce moment-là qu'il y ait des
remarques préliminaires aussi. Il n'y a pas de problème à
ça.
M. St-Roch: Je vous remercie sur cette question de directive, M.
le Président. Alors, je vais m'enligner sur la position de Mme la
ministre, je ferai des remarques d'une façon générale et,
demain, je pourrai peut-être y revenir si les circonstances s'y
prêtent.
M. le Président, je dois vous admettre que j'ai été
un peu étonné ce matin, à la lecture des remarques
préliminaires de Mme la ministre, parce qu'elle nous avait
habitués au cours des années passées à nous envoyer
des documents de crédits et nous réserver toutes sortes de bonnes
nouvelles lorsqu'elle faisait son allocution.
Je vais débuter, M. le Président, au niveau du grand
secteur qui est celui de l'énergie, et tout particulièrement en
ce qui concerne l'hydroélectricité. Oui, nous avons tenu une
commission parlementaire qui a étudié 88 mémoires qui ont
comporté 3486 pages de texte, soit des intervenants ou
d'Hydro-Québec. J'ai eu le plaisir de faire des remarques et des
recommandations à la fin. Je dois vous avouer, M. le Président,
que je suis un peu étonné ce matin, parce que je me serais
attendu qu'à l'intérieur des remarques préliminaires de
Mme la ministre on ait annoncé, on ait relevé des grandes
remarques et des grandes problématiques qui avaient été
soulignées à cette commission... dont une commission
parlementaire qui avait été demandée pour faire le suivi
de cette commission-là. Parce qu'on se retrouve aujourd'hui,
après avoir passé 88 mémoires et de nombreux jours, dans
une position, en tant que membre de la commission de l'économie et du
travail, un peu dans un vacuum, parce qu'on ne sait pas les recommandations,
sauf ce qu'on a appris dans les journaux, ce qui a été
communiqué comme recommandations à HydroQuébec, ce
qu'Hydro-Québec recommandera... Nous n'en avons aucune idée. Et
je vais recommander aussi... nous aurons le plaisir d'y revenir demain,
lorsqu'on étudiera particulièrement la section énergie et
énergie hydraulique du ministère.
En ce qui concerne plus particulièrement un autre volet, qui est
toute l'exploration des hydrocarbures, j'aurai l'occasion, demain, d'interroger
Mme la ministre sur les politiques de recherche, et tout
particulièrement dans ma région, au niveau de la recherche
gazifère.
En revenant d'une façon un peu plus précise au volet qui
nous intéresse ce matin, qui est celui des mines, M. le
Président, il y a deux volets sur lesquels j'aurais aimé entendre
Mme la ministre, et on aura probablement l'occasion d'y revenir lors des
échanges, c'est-à-dire sur SOQUEM, entre autres, et surtout sur
la disposition du bloc d'actions que SOQUEM détient toujours dans
Cambior. Je me serais attendu, et j'espère
que Mme la ministre pourra nous dire... Dans la foulée de la
vente et de la privatisation complète maintenant de Cambior, et dans la
vente par SOQUEM du bloc d'actions qu'elle détenait, qui sera
détenteur de cette somme d'argent? Parce qu'on parle de montants qui
sont substantiels. Est-ce qu'il est de l'intention de Mme la ministre de
laisser le revenu de la vente des actions de Cambior à SOQUEM pour
qu'elle puisse s'impliquer davantage au niveau de la participation dans
l'industrie minière, ou si elle a l'intention, elle et son gouvernement,
de rapatrier une partie importante de ces fonds-là au niveau du fonds
consolidé du Québec pour éponger certains déficits
que nous connaissons? Alors, j'espère qu'on aura l'occasion
d'échanger.
Et un autre volet, M. le Président, sur lequel j'aimerais
échanger aussi avec Mme la ministre, et dans la foulée aussi du
développement hydroélectrique futur du Québec, et dans un
but d'intégration globale des ressources énergétiques et
minières du Québec, on sait que, tôt ou tard, dans le
temps, on aura à faire des grands barrages. Est-ce que ce sera dans 3
ans, dans 5 ans, dans 10 ans ou dans 15 ans? Mais, un jour, la
collectivité québécoise aura à faire face à
cet échéancier-là et aura à développer des
grands projets tels que Grande-Baleine. Alors, j'aimerais échanger avec
Mme la ministre sur la philosophie du ministère en vertu de toute la
recherche du ministère, au niveau de la recherche minière et du
développement pour faire en sorte que, lorsqu'on ennoiera ces parties de
territoire du Québec, on se sera assuré qu'on aura
prospecté d'une façon intégrale ces territoires-là,
et que, si, par hasard, on y découvrait des richesses minières
qui étaient intéressantes pour le développement
économique du Québec, on en ferait l'exploitation avant de
procéder à l'ennoiement. Il y a peut-être quelques pays
à travers le monde qui ont adopté cette politique-là, et
on aurait avantage, je crois, en tant que collectivité
québécoise, à s'assurer que, lorsqu'on fait un
développement hydroélectrique, on a épuisé au
maximum les richesses. Lorsque je regarde dans un contexte d'efficacité
globable, bien, à ce moment-là, c'est rentable pour la
collectivité québécoise et on n'a pas perdu
d'énergie.
Alors, c'est ça qui se veut, M. le Président, mes
principales remarques préliminaires à ce moment-ci. Alors, en ce
qui concerne le volet, et en récapitulation, au niveau minier, la
participation et la vente des actions de Cambior et la politique du
ministère au niveau de la recherche et de l'exploration avant qu'on
fasse des ennoiements de certaines parties du territoire. Sur ceci, je vais
conclure et je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député. Mme la ministre, peut-être avez-vous des...
Mme Bacon: Vous me permettrez de répondre aux deux
députés qui se sont exprimés...
Le Président (M. Audet): Allez-y.
Mme Lise Bacon
Mme Bacon: ...si vous me donnez la chance de le faire, et on
pourra discuter demain, pour le député de Drummond, sur les deux
autres secteurs, soit l'énergie et les terres. Je pense que, pour ce
matin, l'Opposition avait demandé de discuter des mines.
Il faut penser, M. le Président, qu'on ne vit pas sur une autre
planète. Il me semble que le député d'Un-gava a
complètement oublié tout l'élément de concurrence
mondiale. De plus en plus, il y a une espèce d'engouement qu'on
découvre chez les gens pour des gisements qui sont situés
à l'extérieur, parce que la main-d'oeuvre est moins dispendieuse,
parce que, souvent, les mesures environnementales sont moins strictes, parce
que les pays ont commencé à se structurer et appellent des
interventions étrangères sur leur territoire. Et on doit faire
face à ça aussi. Je pense qu'il y a de l'argent qui est investi
au niveau des mines du Québec, mais il y a aussi des gens qui ont la
tentation d'aller vers l'étranger, vers l'extérieur, pour
regarder s'ils peuvent faire profiter les sommes qu'ils pourraient y investir
pour réinvestir par la suite ici, parce que je pense que ça,
c'est un cercle qui se continue. Mais il faut quand même penser qu'on vit
dans un système de concurrence mondiale. On n'est pas sur une autre
planète au Québec, on vit à travers les autres.
Il faut se dire aussi qu'au niveau des mines, et quoi qu'en dise le
député d'Ungava, la fiscalité minière au
Québec est la meilleure au monde. Demandez aux gens du secteur des
mines, et ils vont vous le dire. Si on veut regarder strictement le Canada,
c'est la meilleure au Canada. Mais quand on regarde dans une vision de
globalisation, une vision globale, et c'est ça qu'il faut avoir
maintenant, il faut cesser de se regarder, il faut travailler à
l'intérieur d'une concurrence mondiale. Mais on a donné au
secteur minier au Québec une fiscalité minière qui est la
plus compétitive au monde. Et ça, demandez au secteur, ils le
savent. Ils le savent, et ils en sont même très heureux de
ça. (11 heures)
Quant au dossier de SIGEOM, je pense qu'on a parlé tantôt
des dépenses de 17 000 000 $ et je demanderais à mon
sous-ministre associé aux mines d'en parler davantage. Vous savez, de la
recherche minière, ça ne se fait pas avec une règle.
Aujourd'hui, il faut s'installer ni plus ni moins avec des instruments les plus
perfectionnés possible. On n'est pas, non plus, à part dans un
monde global. Tout le monde s'installe des équipements qui sont
importants. Tout le monde se donne les outils nécessaires pour relever
les grands défis que nous avons devant nous. On dira ce qu'on voudra de
ces dépenses-là. Moi, M. le Président, je pense que c'est
des investissements importants pour l'avenir des mines du Québec.
À entendre le député d'Ungava, M. le
Président, on a l'impression qu'il voudrait qu'on passe notre temps
à subventionner l'industrie minière. L'industrie minière
ne veut pas avoir l'air d'un assisté social du gouvernement. Je ne pense
pas que ce soit ça, le désir de l'indus-
trie minière. Il y a une dichotomie entre le discours du
député d'Ungava et ce que j'entends du milieu minier qui est
prêt à relever les grands défis, qui est prêt
à passer à travers les 10 prochaines années, qui ne seront
pas des années faciles. On sait que la situation demeure
préoccupante. J'essaie d'être la plus attentive possible au
milieu, attentive aussi aux données que nous avons par rapport à
la situation actuelle, attentive aux possibilités qu'on puisse
travailler en partenaires, le ministère, la SOQUEM et le milieu minier.
Et je pense qu'on a suffisamment bien réussi, M. le Président,
jusqu'à maintenant. Le milieu minier ne veut pas être
considéré comme un assisté social du gouvernement. Le
milieu minier veut travailler en partenaire avec le gouvernement, ce que nous
faisons avec lui.
M. le Président, on a parlé tantôt d'assistance, on
a parlé de l'Entente auxiliaire. La précédente Entente qui
a été extensionnée nous a permis de dépenser 112
000 000$. On a dépensé à Chapais-Chibougamau 12 500 000 $
qu'on pourra dépenser jusqu'en 1995, M. le Président, ce dont ne
parle pas, évidemment, le député d'Ungava. Mais c'est
quand même dans son coin. M. le Président, on a signé, en
décembre dernier, une entente auxiliaire de 100 000 000 $, la plus
lucrative au Canada parce qu'on vit encore au Canada la plus
lucrative au Canada, et ça, jusqu'en 1998. Ça aussi, le
député d'Ungava n'en parle pas. Ça prouve qu'on a
été des bons négociateurs, M. le Président, quand
on a négocié avec le gouvernement fédéral cette
Entente auxiliaire. Ça prouve qu'on a cru dans le secteur minier et
qu'on est allé chercher l'Entente la plus lucrative au Canada. Elle a
été, cette Entente, acclamée par l'industrie
minière au Québec. Ce que semble aussi oublier le
député d'Ungava.
M. le Président, il y a plusieurs projets d'exploration dans la
région de Chibougamau. SOQUEM est restée très active dans
l'exploration, le ministère de l'Énergie et des Ressources
travaille à renouveler les ressources. Je pense qu'on n'a qu'à
regarder le programme, comme je le disais tantôt, Chibougamau-Chapais. Le
régime des accréditives, je pense que ça, c'est important.
L'assistance en recherche et développement; on a un programme de
recherche et développement dans l'Entente auxiliaire de 21 000 000 $ sur
les cinq ans. Ça n'a pas été oublié dans l'Entente
auxiliaire de 1992-1998. Alors, je pense, M. le Président, encore une
fois, que pour la recherche minière, il faut se donner les outils
nécessaires, et on ne peut pas, à ce moment-là, penser
qu'on va continuer d'utiliser des règles pour trouver les mines au
Québec. Je pense que des règles de calcul, ce n'est pas avec
ça qu'on va trouver les mines au Québec.
M. le Président, on a parlé tantôt de SOQUEM, on a
parlé de Cambior, et j'y reviendrai. Je voudrais répondre
rapidement et je demanderai à mes sous-ministres de compléter la
réponse sur le dossier du Vérificateur général.
Moi, j'aimerais que vous me permettiez de signaler que le Vérificateur
général a constaté l'exactitude et la conformité
légale des procédures administratives posées par le
ministère de l'Énergie et des Ressour- ces dans le renouvellement
des claims. Dans son rapport, le Vérificateur général a
souligné la bonne qualité des activités. Il a
souligné aussi la pertinence des procédés utilisés
dans la cotisation des droits miniers. Les délais administratifs
concernant ces deux activités ont été
considérablement améliorés depuis le printemps dernier,
les retards enregistrés dans le renouvellement des claims ont
été complètement résorbés, et tout nous
porte à croire, M. le Président, que le processus de cotisation
des droits miniers s'est grandement amélioré.
L'imprécision de la Loi concernant les droits sur les mines qui a
été soulevée par le Vérificateur
général fait l'objet d'une analyse sérieuse par le
ministère et, au terme de cette analyse, il se pourrait que je propose
des modifications à cette loi pour clarifier certains aspects pour notre
clientèle minière. Le Vérificateur général a
constaté que le ministère éprouvait quelquefois des
difficultés à faire respecter la loi auprès de certains
exploitants, en particulier de sable et de gravier, mais, pour corriger la
situation, le ministère applique des mesures qui visent à exercer
un meilleur contrôle sur ces exploitants, ainsi que pour
accélérer, évidemment, le paiement des redevances qui sont
exigibles.
Quant aux deux autres dossiers sur... Le 6 mai, évidemment, comme
vous le savez, Cambior inc. et SOQUEM vont procéder à
l'émission de 10 000 000 d'unités composées chacune d'une
action ordinaire et d'un demi-bon de souscription d'une valeur unitaire
à 14 $. Dans les 10 000 000 d'unités, il y a 6 000 000 d'actions
ordinaires qui proviendront du trésor de Cambior tandis qu'il y a 4 000
000 d'actions ordinaires qui proviendront de SOQUEM. Le produit de cette
vente-là permettra à SOQUEM d'encaisser 53 760 000 $, le 6 mai
1993, et sa participation dans le capital de Cambior passera de 16,56 % au 31
mars 1993 à 5,5 % au 6 mai 1993. Chaque bon de souscription va permettre
à son détenteur d'acquérir une action ordinaire au prix de
15,50 $ jusqu'au 30 juin 1995. Lors de l'exercice des 5 000 000 de bons de
souscription, il y a 2 586 590 nouvelles actions de Cambior qui seront
émises et 2 413 410 actions proviendront de SOQUEM. À la fin de
cette période d'exercice, la totalité des actions de Cambior
détenues par SOQUEM aura donc été retournée dans le
public, et la majeure partie du produit des ventes des actions de SOQUEM va
permettre à la société d'État d'avoir suffisamment
de fonds pour poursuivre ses activités d'exploration minière au
Québec pendant les cinq prochaines années.
Quant au rôle de SOQUEM, depuis sa création, SOQUEM a
été et continue d'être un important agent de
développement économique du Québec, et on veut que ce soit
comme ça. Selon une étude qui a été
réalisée par le groupe Laliberté, Lanctôt, Coopers
& Lybrand en septembre 1992, les seules dépenses d'exploration et de
mise en valeur de la Société depuis 1965 totalisent plus de 226
000 000 $. SOQUEM a été directement responsable de la
découverte de 11 nouveaux gîtes minéraux qui ont
donné naissance à 8 exploitations minières, dont 3, Doyon,
Niobec et Seleine, sont encore en activité aujourd'hui. Alors, les deux
dernières ont été trouvées
en dehors des camps miniers traditionnels, avec un budget de plus de 8
000 000 $ auxquels on peut ajouter environ 2 000 000 $ de la part de ses
partenaires. SOQUEM devient un acteur de plus en plus important parmi les
intervenants en exploration. Son importance est d'autant plus grande que SOQUEM
consacre une grande partie de son budget en dehors des régions
minières traditionnelles, qu'elle dispose des atouts pour attirer des
investisseurs étrangers, des investissements étrangers, et
qu'elle est la principale entreprise à effectuer de l'exploration de
base. (11 h 10)
Pour ceux qui s'inquiètent de SOQUEM, SOQUEM est bien en vie, va
continuer à faire son travail. Le ministère reconnaît qu'il
est souhaitable que SOQUEM se consacre davantage aux phases plus
avancées de mise en valeur de développement des gisements miniers
en collaboration avec des partenaires du secteur privé, puis en plus
d'accroître les chances, évidemment, d'autofinancement de la
Société. C'est une approche qui permet de stimuler l'effort de
l'équipe d'exploration qui voit la possibilité d'assister au
développement de certaines de ces découvertes.
Je demanderais peut-être, au niveau du dossier du
Vérificateur, M. le Président, à mon sous-ministre, M.
Geoffrion, de vous donner quelques précisions et à M. Lebuis, du
secteur des mines, d'apporter aussi d'autres précisions aux remarques
que nous avons eues ce matin.
Le Président (M. Audet): Si vous voulez vous identifier,
s'il vous plaît!
M. Geoffrion (François): François Geoffrion,
sous-ministre. M. le Président, j'aimerais revenir sur le fait que le
ministère soit un mauvais payeur envers ses fournisseurs ou envers sa
clientèle minière quand il s'agit de crédits remboursables
de droits miniers. Je voudrais souligner au député d'Ungava que
le ministère, comme tous les ministères, paie des
intérêts à tous ses fournisseurs au-delà de 30
jours. Ça fait partie de la loi et des règlements qui nous
régissent. Nos systèmes informatiques sont conçus en ce
sens. Donc, normalement, à moins qu'il n'y ait une faille dans notre
système, tous nos comptes qui datent de plus de 30 jours portent
intérêt, et c'est vrai aussi sur les droits miniers qui sont plus
de nature fiscale.
Je dois dire que les affirmations du député nous
étonnent beaucoup, parce qu'on a, expressément cette
année, mis beaucoup d'emphase sur le paiement rapide à nos
fournisseurs, particulièrement en région. On a même
assigné des ressources au centre, justement à ça, pour
s'assurer que ça se fasse rapidement, et ça faisait partie de nos
objectifs de traiter, particulièrement dans cette période
difficile, nos fournisseurs avec une certaine qualité dans notre
procédure. Si le député peut nous en donner plus en termes
factuels pour qu'on puisse corriger le tir, si, en quelque part, il y a des
ratés, ça nous ferait plaisir. Mais je dois dire au
député que ça nous étonne beaucoup; on croyait
avoir pris des mesures qui évitaient ce genre de situation au
ministère.
M. Claveau: ...
Le Président (M. Audet): ...les remarques
préliminaires...
Une voix: C'est fini.
Le Président (M. Audet): ...sont terminées.
M. Claveau: Bien, j'imagine...
Le Président (M. Audet): Si monsieur veut peut-être
ajouter quelque chose?
M. Geoffrion: Non. Je voulais juste répondre un peu au
député.
Le Président (M. Audet): M. le député, vous
n'avez pas de droit de réplique sur les remarques
préliminaires.
M. Claveau: Ah! je répliquerai dans mes questions.
Le Président (M. Audet): Alors, ce qu'on peut faire, on
peut...
Mme Bacon: Non, mais peut-être... Si vous permettez,
j'avais demandé que M. Lebuis puisse compléter mes
réponses...
Le Président (M. Audet): D'accord.
Mme Bacon: ...au niveau du secteur strictement mines, parce que
c'est son secteur.
Le Président (M. Audet): D'accord. Si vous voulez vous
identifier.
M. Lebuis (Jacques): Jacques Lebuis, sous-ministre associé
aux mines. En fait, j'aimerais peut-être donner certains
éclairages sur le système SIGEOM, parce qu'on croit que c'est un
système qui va permettre aux prospecteurs et aux compagnies
d'exploration minière du Québec d'avoir accès très
rapidement à une masse d'informations très substantielle dont
nous disposons dans nos filières. Les informations qui seront
compilées dans SIGEOM viennent, bien sûr, des travaux du
ministère, mais ce qui est encore plus intéressant, c'est que les
travaux qui sont déclarés dans le cadre de la Loi sur les mines,
les travaux statutaires qu'on appelle dans notre jargon, sont
déposés dans l'information du domaine public et, avec le
système SIGEOM, on pourra retracer, de façon instantanée,
une foule d'informations utiles à la prospection minière. C'est
d'autant plus intéressant pour les compagnies, parce que c'est elles qui
font les travaux d'exploration qui sont susceptibles de donner un accès
immédiat à des gisements, soit des forages, soit des
données géophysiques ou géochimiques, et les
données de ces compagnies-là sont ensuite
restituées dans un système intégré qui donne
également accès à des travaux de recherche universitaire
et à des travaux de recherche du ministère.
Donc, le système SIGEOM, pour nous, c'est quelque chose sur
lequel on travaille et qui fait appel à des techniques de
géomatique. Vous savez peut-être que le Québec est en train
de développer une expertise qui est de plus en plus reconnue à
l'échelle internationale dans le domaine de la géomatique, et le
secteur mines a été un des premiers au Canada, et je pense que
c'est le premier au Canada qui a mis sur pied un système en concertation
avec les industriels, parce que, pour nous, ça a été une
phase très importante de produire des informations qui sont facilement
utilisables par la clientèle et utilisables également avec des
moyens technologiques qui sont relativement peu dispendieux pour toute la
qualité de l'information qu'on va chercher dans SIGEOM. Alors, pour
nous, SIGEOM, c'est donc un projet d'avenir qui fait appel à de la haute
technologie et pour lequel, déjà, plusieurs pays sont venus voir
comment ça fonctionnait, parce qu'ils sentaient que c'était
peut-être une voie prometteuse pour développer l'accès
à l'information utile pour la prospection.
Il y a peut-être d'autres éléments d'information que
je peux ajouter, maintenant, concernant le rapport du Vérificateur. S'il
est vrai que, dans le domaine des titres miniers, les délais
étaient de l'ordre de quelque chose comme 60 à 80 jours il y a un
an, les délais sont maintenant à l'intérieur de la
période prévue par la loi, et les retards accumulés
à cause d'une loi qui a été modifiée, à
cause également de fort nombreuses mesures transitoires, ces
délais-là sont maintenant complètement
résorbés. en ce qui concerne maintenant les délais sur les
vérifications concernant les droits sur les mines, l'imposition
minière, mme bacon a déjà évoqué les
réflexions qu'on a engagées à cet égard, des
réflexions qui viseraient à simplifier la loi, selon les
recommandations du vérificateur général. c'est une loi,
quand même, qui date de 1985. les vérifications doivent être
détaillées, parce qu'il y a quand même environ 40 % des
dépenses admissibles au crédit de droits remboursable. vous savez
que l'état rembourse aux contribuables certaines dépenses,
à 18 %. alors, cette mécanique nous oblige à faire une
vérification extrêmement serrée, parce qu'à
l'expérience on réalise que 40 % des dépenses à cet
égard-là sont refusées ou ne sont pas appuyées par
des pièces justificatives suffisantes. alors, c'est ce qui demande une
vérification très serrée de tous les dossiers. on ne peut
pas procéder par échantillonnage. il faut vraiment
vérifier tous les dossiers.
Maintenant, on est en train quand même de corriger; on a fait un
blitz important depuis six mois. Également, on a engagé un expert
en droit fiscal qui travaille à notre bureau, pour éviter d'avoir
à recourir constamment aux experts de droit fiscal au ministère
du Revenu, à Montréal, et on a engagé aussi deux
vérificateurs supplémentaires. Donc, les délais sont en
train de se résorber de façon importante.
Le Président (M. Audet): Merci. Alors, ça met fin
aux remarques préliminaires. Est-ce que vous voulez appeler un
élément de programme en particulier ou...
M. Claveau: ...les éléments des programmes.
L'argent est voté.
Le Président (M. Audet): Mais il y en a quatre. M.
Claveau: Oui. Mais je préférerais... Le Président
(M. Audet): Questionner.
M. Claveau: ...pouvoir questionner d'une façon
générale, entre autres, sur le rapport du
Vérificateur.
Le Président (M. Audet): Pas de problème avec
ça. Ça va? D'accord. Alors, allez-y... M. le député
de Drummond, vous avez une question? O.K.
M. St-Roch: Non, je demandais simplement la parole après
M. le député d'Ungava.
Discussion générale
Entreprises assujetties à la Loi concernant les
droits sur les mines
Le Président (M. Audet): D'accord. Allez-y, M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Oui, M. le Président. Puisqu'on est dans les
questions du rapport du Vérificateur, j'aimerais bien qu'on en parle
pendant quelques minutes et je vais quand même répondre aussi un
petit peu à M. Geoffrion par rapport à ce qu'il me demandait.
Vérification en date de ce matin, chez certains fournisseurs, parce que
j'ai fait des vérifications avant de rentrer ici, en commission. Tout le
monde est payé, je l'ai dit tout à l'heure. À date, il n'y
a pas de retard. Il n'y en a pas. Il y a six mois, par contre, il y avait des
retards de 120, 125, 118, 115 jours, etc., etc. Alors, tant mieux si c'est une
politique à long terme qui fera en sorte que ce qu'on connaissait ou ce
qui se vivait encore comme situation il y a cinq ou six mois ne se vivra plus
jamais. Tant mieux! Mais, en tout cas, on espère que ce n'est pas
uniquement une question factuelle, comme quand on parle des copeaux en
forêt; à toutes les fois qu'il y a des pressions qui sont faites,
les compagnies forestières achètent tous les copeaux des scieries
indépendantes, puis on dit: II n'y en a plus, de copeaux, qui
traînent dans le bois. Trois mois plus tard, il y en a 50 000 tonnes. Il
ne faudrait pas que ce soit comme ça.
M. Geoffrion: Soyez assuré de notre sensibilité
à ce phénomène-là et, si jamais le
député sentait un relâchement, je l'inviterais à
nous en aviser immédiatement, et ça nous fera plaisir de corriger
si jamais ça nous arrivait.
M. Claveau: On va mettre ça dans les journaux, M. le
sous-ministre. Ha, ha, ha! Bon. O.K. Alors, tant mieux si ce problème
est réglé. Ça va faire l'affaire de pas mal de monde en
région, je vous le promets. Le secteur forêts paie très
bien. J'essaierais de passer le message à la Sûreté du
Québec aussi; ils ont des comptes de 190 jours en souffrance, au moment
où on se parle.
Mme Bacon: On compte sur vous pour le faire, M. le
député.
M. Claveau: Hein?
Mme Bacon: On compte sur vous. Vous allez sûrement le
faire.
M. Claveau: Non, mais la vice-première ministre devrait
être sensibilisée à tout ça, y compris la
Sûreté du Québec.
Des voix: Ha, ha, ha!
(11 h 20)
M. Claveau: Bon. Les 61 300 000 $ que, normalement, le
ministère du Revenu avait à rembourser à la compagnie
minière dans le rapport... et qui n'étaient pas encore
remboursés après des délais d'à peu près,
d'au-dessus de 400 jours, règle générale, 468 jours, pour
les 220 avis de cotisation qui n'avaient pas été
délivrés, est-ce que c'est réglé, ce
problème-là? Parce que c'est un petit peu d'argent quand
même, on en conviendra.
Mme Bacon: M. Lebuis.
M. Lebuis: Jacques Lebuis. Je pense que vous faites allusion
à une entreprise en particulier, et nous, on ne peut pas parler de
dossier particulier à cause de la confidentialité. Je ne
comprends pas trop votre question.
M. Claveau: Non, non, non. Bien, écoutez, l'article 6.8 du
rapport du Vérificateur...
M. Lebuis: Oui.
M. Claveau: ...qui dit: «Par contre, à cette
même date donc, en date du 31 mars 1992 le ministère
n'avait pas encore envoyé d'avis de cotisation concernant 220
déclarations de droits sur les mines, lesquels totalisent des
crédits de droits remboursables pour perte de 61 300 000 $.»
Ça, c'est de l'argent que le gouvernement doit aux compagnies
minières. C'est bien beau de dire: On va vous faire une entente
fédérale-provinciale de 100 000 000 $ sur cinq ans, mais il y a
61 000 000 $ qu'on leur doit ici en crédits remboursables qui ne sont
pas payés. Commençons donc par leur payer ça. Est-ce que
c'est fait?
M. Lebuis: On m'informe que la majorité du délai
là-dessus est résorbée. Alors, les 61 000 000 $ qui
paraissent dans le rapport du Vérificateur, c'est déjà en
bonne partie payé, ce qui n'empêche pas qu'il y a d'autres
demandes qui se sont ajoutées depuis ce temps-là. Alors, moi, je
n'ai pas le chiffre exact ce matin, mais les 61 000 000 $ dont on parle dans le
rapport du Vérificateur, c'est en très grande partie
résorbé.
M. Claveau: En très grande partie payé, vous
dites.
M. Lebuis: Payé. Oui.
M. Claveau: Ça veut dire qu'il en reste encore. Mais
ça, c'est sur le rapport de 1992. Sur le rapport de 1993, ça va
être quoi, les délais? Au 31 mars 1993?
M. Lebuis: Là, actuellement, les délais sont... On
avait quelque chose comme 400 jours de délais. Actuellement, on vise
à éliminer complètement ces délais-là d'ici
un an à peu près, à partir d'aujourd'hui, là.
M. Claveau: Ça veut dire que les compagnies pourraient
être remboursées dans les 30 jours ou les 60 jours après
leur année fiscale, quelque chose comme ça.
M. Lebuis: Oui, bien, c'est ça. La question des
délais va être résorbée complètement. Une
autre précision, les 61 000 000 $ qui sont ici, c'est ce qui est
demandé par les compagnies avant la vérification qu'on fait.
M. Claveau: Oui, mais ça peut arriver que vous en deviez
plus.
M. Lebuis: alors, ça ne veut pas dire qu'on va verser
nécessairement 61 000 000 $ une fois que la vérification sera
faite. ça va être moins que ça. selon l'expérience
qu'on a, il faut quand même désavouer 30 % à 40 % des
réclamations qui sont faites.
M. Claveau: Combien vous dites? Combien de pourcentage que vous
désavouez?
M. Lebuis: entre 30 % et 40 % après la
vérification.
M. Claveau: D'une façon générale, là?
M. Lebuis: C'est une moyenne.
M. Claveau: Ça veut dire qu'eux autres ils demandent 61
000 000 $, puis, en fait, vous leur en devriez à peu près 45 000
000 $...
Mme Bacon: C'est une moyenne.
M. Claveau: ...50 000 000 $.
M. Lebuis: C'est ça.
M. Claveau: Ah bon! Bien, de toute façon, vous
l'avez pareil.
Quand on parlait des droits, on parle de la question à l'article
6.14 du rapport du Vérificateur qui dit que 189 compagnies sont
enregistrées comme étant assujetties à la Loi concernant
les droits sur les mines, alors que le système de gestion du
ministère contient les noms de plus de 1000 détenteurs de titres
d'exploitation minière. C'est là, M. le Président, que je
faisais référence à la règle à calcul, Mme
la ministre. C'est assez facile à calculer que, quand il y a plus de
1000 détenteurs, il doit y en avoir probablement plus que 189 qui sont
assujettis à la loi. D'ailleurs, je voudrais juste ouvrir une
parenthèse, M. le Président. La ministre disait tout à
l'heure: Des mines, ça ne se développe pas avec des
règles; toutes les grandes mines qui ont fait l'histoire de l'industrie
minière québécoise, que l'on parle de la Côte-Nord,
que l'on parle de l'industrie de l'amiante, que l'on parle du
développement de l'Abitibi, ça s'est tout fait avant que les
calculatrices soient inventées, M. le Président.
Mme Bacon: On est en 1993, là.
M. Claveau: Ça ne fait rien. Quand on dit que des mines,
ça ne se fait pas avec des règles, historiquement, on en a fait
pendant plusieurs millénaires avec des règles, avant que les
ordinateurs soient inventés.
Mme Bacon: On va donner la réponse, M. le
Président.
M. Mahoney (Gilles): Bonjour. Mon nom est Gilles Mahoney, je suis
directeur général de l'industrie minérale. Pour
répondre aux interrogations de M. Claveau, la différence qu'il y
a entre les gens assujettis à la Loi concernant les droits sur les mines
et ceux qui sont inscrits au fichier de ceux qui détiennent des claims,
ce n'est pas toujours nécessairement la même clientèle.
Tous ceux qui font des travaux financés par actions accréditives,
ces travaux-là ne sont pas éligibles à un remboursement en
vertu de la Loi concernant les droits sur les mines parce que,
déjà, les actions accréditives sont largement
subventionnées par les mesures fiscales du gouvernement. C'est ce qui
explique qu'une grande partie... donc, les gens ne sont pas
nécessairement les mêmes qui sont visés. Et, en
général, tous ceux qui sont actifs dans l'exploration
minière connaissent l'existence, maintenant, du crédit de droits
et, dès qu'une entreprise, surtout une compagnie junior ou les petites
entreprises nous adressent leurs réclamations, elles sont
généralement traitées en priorité parce que les
dossiers sont quand même, somme toute, plus modestes que ceux des grandes
entreprises et moins complexes à traiter. Alors, c'est pour ça
que, normalement, d'ici les prochains mois, la plupart des dossiers de cette
nature vont être résorbés. Il va toujours y avoir,
évidemment, des dossiers plus complexes comme ceux des grandes
entreprises minières qui peuvent exiger parfois plusieurs mois, voire
des années pour les régler, et souvent, aussi, c'est à la
demande des entreprises... Quand on veut les ren- contrer pour régler
leurs dossiers, elles vont nous dire: Mais venez nous voir dans quelques mois;
on n'a pas le temps, pour l'instant, d'en discuter avec vous.
Je ne sais pas si ça répond aux interrogations de M.
Claveau sur l'arrimage entre les deux bases de données.
M. Claveau: Oui. Disons que je comprends très bien, sauf
qu'il peut y avoir aussi des compagnies qui... Est-ce qu'il peut y avoir... Je
vais plutôt y aller sous forme interrogative: Est-ce que, dans les
quelque 840 ou 850 détenteurs de claims qui ne sont pas assujettis
actuellement à la loi, il peut y en avoir qui devraient être
assujettis à la loi?
M. Mahoney: II y a beaucoup de gens qui détiennent des
permis de substances minérales de surface ou des sablières ou des
gravières. Ce sont toutes des substances qui, normalement, ne sont pas
assujetties, non plus, à la Loi concernant les droits sur les mines, et
ça, c'est la très grande majorité des détenteurs,
souvent, de titres miniers. Alors, ça peut expliquer qu'il y ait
plusieurs centaines de personnes qui ne sont pas éligibles à des
remboursements en vertu du crédit de droits remboursable.
M. Claveau: Mais, d'après ce que je comprends dans le
rapport du Vérificateur, les titres miniers pour les minéraux de
surface sont traités de façon indépendante. Là, on
parle des claims, au sens de la Loi sur les mines, l'exploration
minière, parce qu'il traite de façon indépendante toute la
question des minéraux de surface. Inspection de qualité... On
retrouve ça plus loin dans le rapport. Dans le cas présent, les
1000 et quelques détenteurs, ça, c'est des claims pour vraiment
de l'exploration minérale.
M. Mahoney: Oui, d'après ce qui est identifié ici,
dans le rapport du Vérificateur. Mais, cependant, à notre
connaissance, tout le monde qui travaille dans le domaine des mines,
maintenant, connaît l'existence du crédit de droits remboursable,
et tout le monde est assujetti à un remboursement lorsqu'il fait des
dépenses qui sont éligibles, évidemment. Les
dépenses d'exploration, c'est une dépense qui peut être
remboursée, mais, comme je vous l'ai signalé, pourvu qu'elle ne
soit pas financée par des actions accréditives, et ça,
dans la plupart des entreprises juniors ou par les petits prospecteurs, c'est
la source principale de leur financement. C'est ce qui explique que beaucoup de
gens ne sont pas éligibles à ce remboursement.
Registre public écrit des droits
miniers
M. Claveau: O.K. Je vais continuer dans le rapport du
Vérificateur. Je vais changer de sujet. Je reviens, d'ailleurs, à
une autre affirmation de Mme la ministre tantôt qui disait que le
Vérificateur était très satisfait de la façon dont
la loi était gérée par le ministère. Il dit, c'est
le Vérificateur qui parle à l'article 6.22
de son rapport: «Notre vérification nous permet de conclure
que le ministère respecte, de façon générale
de façon générale les dispositions de la Loi sur
les mines concernant le claim.» Et il dit plus loin: «Toutefois, il
faut souligner que le ministère n'a pas constitué, tel que
l'exige la loi, un registre public écrit des droits miniers,
réels et immobiliers; seul un registre informatique est tenu. S'il est
de l'intention du ministère de ne maintenir qu'un registre informatique,
il devrait demander au législateur de modifier la loi en
conséquence».
Dans le fond, c'est que la Loi sur les mines prévoit... c'est
qu'il y ait un registre manuscrit qui soit disponible à toute la
clientèle, comme on voit dans les bureaux d'enregistrement pour les
transactions immobilières, les droits sur les terrains. Là,
actuellement, toute personne qui veut avoir accès à l'information
concernant les titres miniers doit passer obligatoirement par la personne du
ministère qui a le code pour rentrer dans l'ordinateur. Puis si tu n'es
pas capable d'avoir affaire à cette personne-là, pour une raison
ou une autre, bien, tu n'es pas capable d'avoir l'information, alors qu'il
devrait y avoir un registre public qui fasse en sorte que tout le monde puisse
le consulter n'importe quand, même s'il n'a rien qu'une troisième
année. Il y a plusieurs prospecteurs qui ne sont pas des universitaires.
Donc, la loi le prévoit et le ministère ne s'y est pas
conformé. Qu'est-ce que le ministère entend faire? (11 h 30)
Mme Bacon: Non, mais j'ai dit tantôt, M. le
Président, que l'imprécision de la loi concernant les droits
miniers soulevée par le Vérificateur général fait
l'objet d'une analyse sérieuse au ministère et qu'il se pourrait
que je propose des modifications à cette loi pour clarifier certains
aspects pour notre clientèle.
Je vais demander à M. Lebuis de poursuivre, M. le
Président.
M. Claveau: En fait, dans le cas présent... Juste une
petite seconde... Dans le cas présent, je pense que...
Mme Bacon: Non, mais ça répond à toutes les
questions que vous aviez après...
M. Claveau: Hein?
Mme Bacon: Là, il va répondre à toutes vos
questions que vous venez de...
M. Claveau: Oui, mais je vais préciser un peu ma question
suite à votre réponse. C'est dans la même ligne de
pensée. Bien, si vous voulez répondre tout de suite...
Mme Bacon: Non, non. Allez-y. Allez-y.
M. Lebuis: Oui, en fait, ce que le Vérificateur souligne
ici, c'est tout simplement que c'est la façon dont nous, on a
interprété la Loi sur les mines. Actuellement, on se trouve
à avoir deux fichiers. Il y a un fichier qui est constitué des
déclarations mêmes des prospecteurs, selon leurs manuscrits
à eux, qui sont appliquées sur des formules qui sont
distribuées par le ministère. Alors, ça, pour nous, c'est
le fichier ou le registre manuel ou le registre écrit. Et toutes les
déclarations des prospecteurs sont conservées en archives sur des
microfiches. Pour faciliter l'accès à l'information sur une base
rapide, on a aussi, en parallèle, un fichier informatisé qui est
habilité par la Loi sur les mines et la grande majorité des gens,
je dirais la presque totalité des prospecteurs utilisent l'accès
direct par le fichier informatique. Maintenant, si jamais il y a un bogue
à quelque part, si jamais il y a une petite erreur à quelque
part, il est toujours possible, pour nous, de retourner au fichier manuscrit.
C'est ça, la sécurité qu'on a dans notre
système.
M. Claveau: Dans le fond, vous allez trouver quand même la
mécanique pour vous conformer à la loi, soit en la modifiant ou
soit en allant dans le sens de ce que la loi prévoit actuellement.
M. Lebuis: Oui. Bien, nous, on pense qu'on est conforme.
M. Claveau: O.K.
M. Lebuis: On a encore des discussions à éclair-cir
avec...
M. Claveau: C'est parce que...
M. Lebuis: On a encore des discussions avec le
Vérificateur, mais c'est parce que... C'est quoi, un registre
écrit? Est-ce qu'on voulait nous dire qu'il fallait procéder
comme dans les bonnes années, avec des grands cahiers et transcrire
à la main? On a pensé que ça pouvait être ça,
mais ça, ça introduit beaucoup d'erreurs lors des transcriptions.
Alors, nous, notre choix, c'est de retourner au dossier original, à la
déclaration telle quelle, telle que formulée par le prospecteur,
et c'est ça qu'on garde en archives pour pouvoir y retourner si jamais
il y a de la confusion entre cette déclaration-là et le fichier
électronique.
M. Claveau: Oui, mais on a eu de bonnes discussions, je me
souviens, il y a quelques années, lors de la modification de la Loi sur
les mines, puis toute cette histoire-là avait été
traitée là-dessus. Puis, dans l'idée du
législateur, si je ne m'abuse, ce n'est pas uniquement de pouvoir
compiler de l'information au niveau du ministère et au niveau de ceux
qui sont dans le réseau proche, les prospecteurs et ces gens-là,
mais c'est de rendre publique de l'information. C'est de faire en sorte que ce
qui se passe dans les transactions avec les cl aims, puis tout ça, soit
du domaine public. Dans ce sens-là, un registre écrit, manuscrit,
disponible dans un gros livre, dans un genre de bureau d'enregistrement qui
pourrait être au ministère, qui permet que quelqu'un qui veut
s'asseoir et qui veut relever l'historique de tel claim ou
de telle sorte de propriété et des différents
transferts qu'il y a eu là-dedans puisse le faire, même s'il n'est
pas un expert dans le domaine, même s'il n'a pas un numéro de
carte de prospecteur, même s'il n'a pas les codes pour rentrer dans
l'ordinateur central de la CIA. Il faut que ce soit disponible à tout le
monde. C'est dans ce sens-là qu'on parle. C'est comme les bureaux
d'enregistrement.
J'imagine que la gestion des terres n'est pas moins informatisée
ou moins à la page que la gestion des daims. Mais les bureaux
d'enregistrement continuent à compiler de façon manuscrite dans
des grands livres toutes les informations sur le transfert des terres, ce qui
va permettre, par exemple, à quelqu'un qui s'en va là de dire...
Je ne le sais pas, moi, le lot numéro Untel le long du boulevard Laurier
à Québec, on va relever tout l'historique de ce lot-là; on
peut s'asseoir là, puis tout le faire pendant x temps; on prend le temps
qu'on a besoin. On n'a pas besoin, à chaque fois qu'on veut une
information, d'aller déranger la préposée au service, ou
la secrétaire, ou la personne qui est sur l'ordinateur, puis de lui
dire: Aïe! voudrais-tu me ramener cette feuille-là, format,
imprime, tout ça, bon. Il faut que l'information soit disponible pour
celui qui veut l'utiliser comme il veut, à son rythme, et tout
ça. C'est dans ce sens-là qu'on parle d'un registre.
M. Geoffrion: Si vous permettez. Mme Bacon: M. Geoffrion
va compléter.
M. Geoffrion: Je pense que vous avez raison de souligner
l'importance de la disponibilité de l'information pour la
clientèle minière ou que ce soit pour les clients des terres
publiques. Je voudrais souligner au député qu'au fond ce que le
ministère a fait, ce qu'il s'apprête d'ailleurs à faire du
côté des terres publiques, ce que le ministère de la
Justice s'apprête à faire avec l'enregistrement foncier aussi, de
son côté, c'est justement pour rendre l'information plus
disponible à notre clientèle. Ils peuvent retracer, grâce
à l'informatisation puis aux microfiches, d'une façon beaucoup
moins, je dirais, difficile, puis moins longue, les suites de transactions:
qui, les propriétaires, quand... C'était le but du
ministère. Ce qu'on nous reproche aujourd'hui ou ce que le
Vérificateur met en doute, il dit: Compte tenu de la technologie qui a
été utilisée, entre autres, la microfiche, qui, au fond,
s'est substituée au registre manuscrit traditionnel... On a fait des
photos des transactions elles-mêmes plutôt que de les rapporter. Et
toute notre discussion avec le Vérificateur est là. Est-ce que
c'est conforme ou pas à la loi et est-ce qu'on devrait, en plus, avoir
un registre manuscrit? Pour l'accès de notre clientèle, on a la
conviction et je pense qu'elle nous le dit, notre clientèle
on a des clients qui jouent avec ça comme certains de nos enfants
jouent avec le Nintendo. Nous, l'idée, c'était de rendre
l'information plus facilement disponible à la clientèle et on
pense qu'on a réussi ça.
M. Claveau: Oui, sauf que là, vous avez le problème
que, justement, il faut être capable de connaître les codes pour
jouer au Nintendo, si on veut jouer. Toute personne qui n'a pas le code et qui
n'a pas la machine ne peut pas jouer. Ça fait, donc, que le Nintendo
n'est pas disponible à tout le monde.
M. Geoffrion: Oh oui! il est disponible à nos bureaux.
M. Claveau: II faut rentrer dans des... il faut y aller de
façon à ce que ce soit ouvert à la majorité du
monde, sans qu'on soit nécessairement un expert dans le domaine. C'est
ça que j'essaie de comprendre ou de vous faire comprendre.
M. Geoffrion: Je pense qu'on va essayer de vous expliquer comment
ça se produit dans le quotidien quand quelqu'un vient au bureau. Vous
allez voir que c'est assez accessible.
M. Lebuis: jacques lebuis. en fait, il y a deux types
d'informations qui sont constamment demandées par les prospecteurs, par
les compagnies d'exploration minière. il y a la propriété
des titres miniers ou la propriété des claims, et ça,
c'est accessible directement par le registre informatique. si jamais des gens
veulent avoir accès au système de microfiches pour l'information
manuscrite, c'est possible de le faire, sauf que c'est plus long. étant
donné que les prospecteurs sont souvent des gens pressés pour
trouver le premier le gros gisement, la très grande majorité de
notre clientèle accède maintenant directement au système
informatique. en plus, le ministère a aussi, dans chaque bureau
régional, des gens qui connaissent l'accès au système, des
conseillers pour permettre à notre clientèle de repérer
rapidement l'information. donc, je pense que depuis quelques années...
en tout cas, la clientèle nous a dit à maintes reprises en
plus, on a demandé un sondage par une firme spécialisée
dans ce domaine-là la clientèle nous a dit qu'elle
préférait de loin l'accès direct avec un système
informatique. un taux de satisfaction de 95 %. aïe! c'est bon!
M. Claveau: O.K. Je ne voudrais pas éterniser
là-dessus...
M. Lebuis: Deuxième chose, l'information manuscrite est
aussi demandée quand il s'agit de rapporter des travaux statutaires, et
ça aussi, on garde en archives toute l'information sur la
déclaration de travaux que les gens sont obligés de donner
à l'État deux ans après deux ans pour maintenir la
validité de leurs plaintes. Une fois que ça, c'est
enregistré dans nos dossiers, on peut, nous, extraire cette
information-là pour la rentrer dans le SIGEOM, comme je l'expliquais
tantôt. Donc, cette information-là qui est de nature à
faciliter la prospection est disponible également sous deux formes, la
forme conventionnelle et, avec SIGEOM, la forme électronique, et
ça aussi, ça répond à des souhaits exprimés
par
la clientèle, et ces systèmes-là sont
montés, d'ailleurs, en collaboration avec la clientèle.
J'étais à Val-d'Or lundi dernier, et il y avait une
réunion spécifique pour voir ce que les gens veulent avoir dans
SIGEOM, quelle sorte d'information et comment le rendre, le système,
«user-friendly». Je pense que ça répond bien à
des désirs de la clientèle et, pour des taux de satisfaction,
comme on l'explique, je pense que ça donne une indication de la bonne
démarche qu'on a suivie pour implanter ces
systèmes-là.
M. Claveau: O.K. Je ne voudrais pas éterniser
là-dessus. Je comprends très bien. Une petite remarque en
terminant, c'est qu'il ne s'agit pas uniquement d'informer la clientèle.
Il faut informer le public en général. Je prends, à titre
d'exemple, au niveau de la gestion des terres: s'il s'agit d'informer la
clientèle, c'est une chose; s'il s'agit d'être capable de relever,
par exemple, je donne un exemple au hasard, le mouvement des terres dans la
région de Laval au cours des cinq dernières années, c'est
autre chose. C'est une information publique qui peut être faite par des
gens en dehors de la clientèle régulière. C'est dans ce
sens-là, je pense, qu'il faut que l'information soit rendue disponible,
non pas uniquement pour une clientèle privilégiée. (11 h
40)
Situation de la Société
québécoise d'exploration minière
Je voudrais maintenant, pour clôturer avec ce dossier-là,
parler du dossier de SOQUEM. On apprend qu'effectivement SOQUEM se retire
définitivement de Cambior. La ministre me répondait en Chambre,
l'autre jour, que Cambior est une compagnie publique et que ce n'était
surtout pas elle qui allait donner des mandats à Cambior. Sauf qu'en
1986 moi, je me souviens très bien du débat sur Cambior,
j'y ai participé de façon plutôt impliquée,
continuelle je me rappelle très bien ce qui a été
dit là-dessus. Cambior avait le mandat public de remplacer SOQUEM en
Abitibi-Témiscamingue. SOQUEM se retirait de
FAbitibi-Témiscamingue. C'est Cambior qui faisait la job à la
place de SOQUEM. On transférait, pour ce faire, tous les avoirs de
SOQUEM, tous les petits claims. Tout ce que vous voulez qui appartenait
à SOQUEM en Abitibi-Témiscamingue était
transféré à Cambior. On établissait le siège
social de Cambior à Val-d'Or pour montrer qu'on était des
costauds et qu'on allait l'occuper, FAbitibi-Témiscamingue. Ils ont
bâti une petite cabane à côté du Confortel, à
l'entrée de Val-d'Or, en avant du concessionnaire GM. C'est à peu
près tout ce qu'il y a actuellement, en intervention, en Abitibi. Mais
ça, c'était un mandat public qui était donné
à Cambior, de remplacer SOQUEM dans l'exploration minière en
Abitibi-Témiscamingue.
D'autre part, SOQUEM gardait le contrôle d'à peu
près 30 % de Cambior, 7 sur 21, en millions d'actions. Mais,
entre-temps, ça a été dilué, il y a eu des
dilutions d'actions, et là, finalement, on met en vente et tout
ça. Et là, on se retrouve aujourd'hui que la boucle est
complétée, soquem vend la totalité de ses actions dans
cambior, cambior devient une compagnie publique sur laquelle plus personne ne
va intervenir, et ça, ça a tout été fait avec des
fonds publics québécois. puis, en bout de piste, ils s'en
viennent même concurrencer notre propre industrie minière
québécoise en investissant en arizona, aux guyanes, en alaska, un
peu partout à travers le monde, sous prétexte que, si ce n'est
pas eux qui prennent les projets, il y en a d'autres qui vont les prendre et
qui vont venir les concurrencer. je me souviens que l'ex-ministre
délégué aux mines me disait, dans une étude de
crédits semblable à celle-ci, il y a quelques années: moi,
je suis fier de voir flotter le drapeau du québec aux guyanes, parce que
c'est cambior qui est là. mais, durant ce temps-là, nos
expéditions de cuivre au québec, par exemple, baissent de 14 %,
alors que ça représente 22 % de l'activité minière
québécoise.
J'aimerais savoir, moi, comment le gouvernement se situe vraiment
là-dedans, s'il a vraiment l'intention, si ce que Mme la ministre nous
disait l'autre jour, c'est vraiment son intention de laisser Cambior faire ce
qu'elle veut, comme Noranda, comme Falconbridge, comme Inco. Bon, c'est une
compagnie minière parmi tant d'autres et on n'a plus rien à voir
avec. À ce moment-là, qu'est-ce qu'elle entend faire de son
mandat d'exploration pour FAbitibi-Témiscamingue qui avait
été donné officiellement en 1986? Et, de quelle
façon la ministre entend-elle aussi utiliser l'argent qui va être
dégagé par SOQUEM avec la vente de ses actions dans Cambior?
Parce qu'on sait très bien que, jusqu'à date, à toutes les
fois que SOQUEM a vendu quelque chose d'important, disons que ce n'est pas
nécessairement SOQUEM qui en a profité. Le trésor public,
le président du Conseil du trésor avait la main beaucoup plus
longue que le conseil d'administration de SOQUEM pour empocher les avoirs des
actifs qui ont été liquidés par SOQUEM jusqu'à
date. Alors, là, c'est le dernier gros actif de SOQUEM. Est-ce que le
gouvernement va en profiter pour aller le ponctionner aussi?
La ministre disait, tout à l'heure: L'avenir de SOQUEM est
garanti pour les cinq prochaines années. Extraordinaire! Magnifique! La
belle déclaration! Est-ce que c'est à 3 000 000 $ par
année, à 2 000 000 $ par année, à 5 000 000 $ par
année? Le président de SOQUEM, lui, dit qu'il n'a plus d'argent
dans ses coffres. Il reste une couple de millions puis, quand ça va
être dépensé, on va être obligé de fermer la
boîte. C'est ça qu'il déclare, là. Alors, est-ce que
le budget de SOQUEM va être un budget réduit de 3 000 000 $, 4 000
000 $ par année qu'ils vont continuer à aller quêter au
Conseil du trésor, comme ils sont obligés de le faire
actuellement à toutes les fois qu'il y a un projet particulier, ou bien
si les 80 000 000 $ et quelques qui vont être dégagés par
la vente vont aller définitivement à SOQUEM pour qu'ils puissent
vraiment faire des projets?
J'ai une autre sous-question aussi, M. le Président.
J'espère qu'on prend des notes à l'autre bout de la table. J'ai
une autre question. Comment se fait-il que,
lorsqu'on a demandé, au niveau des crédits, dans les
informations... Vous savez, il y a toujours des informations qui sont
demandées. Demandes de renseignements de l'Opposition, on demande des
choses, des renseignements, et on a des réponses, des cahiers.
D'ailleurs, la commission parlementaire a eu les cahiers ce matin; ce matin!
les réponses aux demandes. La courtoisie du ministère est aussi
grande envers les parlementaires qu'envers ses fournisseurs. Les fournisseurs,
on attend 130 jours avant de les payer. Les parlementaires, on leur donne les
documents la journée même. Rien de moins. La journée
même! J'espère que vous avez prévu que l'année
prochaine vous prévoyez nous donner les documents au moins une semaine
ou deux d'avance. La journée même! Ça, c'est de la
courtoisie, M. le Président. Si on traite les parlementaires de cette
façon-là, je ne suis pas surpris qu'on traite les fournisseurs
avec un certain délai et je ne suis pas surpris, non plus, qu'on ait de
la misère à payer les crédits qu'on doit aux compagnies
minières qui opèrent tant bien que mal. Alors, ça va tout
dans la même ligne de pensée, c'est tout le même esprit. On
a eu les documents officiellement ce matin à la commission
parlementaire, ils sont arrivés officieusement dans nos bureaux hier
soir; hier soir, après souper. Ça, c'est le respect du
ministère de l'Énergie et des Ressources envers les
différents intervenants, n'est-ce pas?
Qui plus est, quand on a demandé au ministère de nous
donner les informations concernant les avoirs de SOQUEM, les participations de
SOQUEM dans d'autres compagnies, la réponse a été: Cette
question ne concerne pas les crédits du ministère de
l'Énergie et des Ressources. D'ailleurs, c'est la première
année qu'on a une réponse semblable, et je vous ferai remarquer,
encore là, et ce n'est pas parce que je veux prendre le ministre des
Forêts pour un exemple, j'ai assez de misère avec lui et les
copeaux, mais il reste qu'il a un autre niveau de respect, probablement, pour
les gens avec qui il travaille. Dans le cas de REXFOR, au niveau du
ministère des Forêts, on les a, ces informations-là. Le
ministère des Forêts nous les a données, les informations
concernant les participations de REXFOR dans les différentes entreprises
où il est impliqué. Ça regarde les crédits en ce
qui concerne les forêts.
Au niveau des mines, SOQUEM, c'est tellement peu important pour ce
gouvernement, M. le Président, qu'il en a fait une petite entité
minable, à toutes fins pratiques. C'est tellement peu important que,
quand on demande quelles sont les participations de SOQUEM qui restent,
à part de Cambior, qu'ils vont vendre incessamment, on nous dit: Cette
question ne concerne pas les crédits du ministère de
l'Énergie et des Ressources. On s'en fout royalement, devrait-on
traduire.
Alors, je voudrais avoir des réponses à toutes ces
questions-là. Il nous reste encore 15 minutes avant que la commission
soit terminée.
Le Président (M. Audet): Merci.
Mme Bacon: J'aimerais juste rappeler au député
d'Ungava, M. le Président, que c'est tellement peu important, SOQUEM,
qu'ils ont aidé, dans son comté, à garder 335 emplois.
S'il n'appelle pas ça important, M. le Président, on n'a pas la
même définition de l'importance des choses. Il faut...
M. Claveau: Ce n'est pas uniquement SOQUEM, n'exagérons
rien, M. le Président, ce n'est pas avec le petit budget de 3 000 000 $
de SOQUEM...
Des voix: Oh! Oh!
Le Président (M. Audet): Un instant, monsieur... Un
instant!
M. Claveau: ...ce n'est pas avec le petit 3 000 000$... Aïe!
Non, la ministre charrie. On va rétablir les affaires.
Le Président (M. Audet): Un instant! Wo! Wo! Wo! À
l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre! À l'ordre!
M. Claveau: ...SOQUEM d'être une infime partie de...
Le Président (M. Audet): M. le député
d'Ungava, s'il vous plaît! Votre temps de parole est terminé. Vos
20 minutes sont...
M. Claveau: ...
Le Président (M. Audet): Non, non. Non, non.
M. Claveau: ...
Le Président (M. Audet): M. le député
d'Ungava, s'il vous plaît!
Des voix: ...
Le Président (M. Audet): MM. les députés,
s'il vous plaît! S'il vous plaît! J'ai reconnu Mme la ministre de
l'Energie et des Ressources qui veut répondre à vos questions,
alors vous allez la laisser terminer. Ensuite, M. le député de
Drummond a soulevé l'intention de questionner à son tour.
Ensuite, vous pourrez revenir avec des questions et, si vous avez des choses
à ajouter, vous pourrez le faire. Je vous demande toutefois de le faire
dans le respect du règlement et du décorum de notre commission de
l'Assemblée. Mme la ministre.
Mme Bacon: M. le Président, on n'a qu'à lire le
rapport annuel de SOQUEM pour prendre connaissance des activités de
SOQUEM. Ceux et celles qui en ont fait la lecture peuvent constater que SOQUEM
a été très active dans plusieurs régions du
Québec, y compris PAbitibi.
Quant à Cambior, il faut se rappeler que Cambior, c'est le fruit
de la politique de privatisation que le présent gouvernement a
entreprise en 1985. Ça a été créé
le 31 août 1986 par la privatisation des actifs productifs de
SOQUEM et, depuis cette date, la production de Cambior n'a cessé,
évidemment, d'augmenter, passant de 142 000 onces d'or, en 1987,
à plus de 312 000 onces d'or, cinq années plus tard, en 1991.
Cambior, c'est une entreprise créée au Québec par
des Québécois et qui profite aux Québécois. Son
siège social, il est toujours à Val-d'Or, M. le Président.
Cambior exploite six mines au Québec, Doyon, Beauchemin, Mouska,
Lucien-Béliveau, Chimo et Silidor. (11 h 50)
Cambior vient d'acquérir la majorité des actions de
Ressources Audrey, ainsi que de VSM. Cambior devrait alors évaluer,
évidemment, l'exploitation du gisement de zinc Grevet, celui de Cuivre
Lentilles 1100, prochainement, et il faut noter que les principaux projets
d'exploration de Cambior sont localisés au Québec.
M. le Président, c'est évident qu'au moment où
Cambior a été créée ils avaient eux-mêmes
demandé, contrairement à ce qu'a dit le député
d'Ungava, ils avaient eux-mêmes demandé d'avoir cette
responsabilité importante par rapport à la région de
l'Abitibi, et ça leur avait été donné. Ils en
sentent moins le besoin maintenant, ce qui n'a pas empêché SOQUEM
de travailler dans les autres régions, M. le Président, et de
faire son travail partout au Québec. Comme ils en sentent moins le
besoin maintenant, on s'occupe, nous sommes présents par le biais aussi
de SOQUEM en Abitibi comme dans les autres régions.
Quant aux réponses plus spécifiques sur SOQUEM, je dois
dire, encore une fois, que l'avenir de SOQUEM n'est pas compromis, c'est un
avenir qui va être prometteur. Dans les prochaines années, SOQUEM
va continuer à faire son bon travail, et je dois dire qu'avec un budget
de plus de 8 000 000 $ auquel on peut ajouter environ 2 000 000 $ de la part
des partenaires, SOQUEM est un acteur de plus en plus important au
Québec parmi les intervenants en exploration. Son rôle est
d'autant plus grand, M. le Président, que SOQUEM consacre une grande
part de son budget, une grande part de son budget, en dehors des régions
minières traditionnelles.
Comme nous avons le président de SOQUEM ici, avec nous, je
demanderais au président de SOQUEM de donner les réponses par
rapport aux projets qu'il a sur les prochaines années, qui vont vous
démontrer que SOQUEM va rester très active au niveau de
l'industrie minière au Québec et va continuer à faire son
travail.
Dans les questions qui avaient été demandées, on
demandait la liste des participations de SOQUEM. Elle n'a pas été
donnée, cette réponse-là, M. le Président, parce
que nous avions l'impression que le député d'Ungava, comme ses
collègues, avait dû prendre connaissance du rapport annuel de
SOQUEM. Tout était dans le rapport annuel de SOQUEM, donc on ne sentait
pas le besoin de reprendre encore cette réponse, de redonner cette
réponse à la question qui nous était posée.
Quant au dépôt de nos dossiers, je pense qu'on a le loisir
de déposer les dossiers quand ils sont prêts. Nous les avons remis
en temps pour la commission parlementaire, et ça donne le temps, on le
voit, le député a quand même eu le temps d'en lire un peu
puisqu'il pose des questions à même les réponses qu'on lui
a données dans le rapport du ministère, M. le
Président.
Alors, je demanderais peut-être au président de SOQUEM de
compléter.
Le Président (M. Audet): Allez-y, M. le président.
Si vous voulez vous identifier, s'il vous plaît.
M. Harvey (Yves): Yves Harvey, président de SOQUEM.
Le Président (M. Audet): Merci.
M. Harvey: M. Claveau, vous avez soulevé plusieurs
questions, peut-être celle de notre «désimplication»
dans Cambior. Je voudrais seulement vous rappeler qu'à ma connaissance
je n'étais pas là, à SOQUEM, en 1986, mais c'est
clairement établi dans le prospectus qui a été émis
lors de la création de Cambior l'intention du gouvernement
à l'époque était clairement établie à
l'effet que SOQUEM devait se retirer de Cambior de façon ordonnée
et en collaboration avec la direction de Cambior. C'est la politique qui a
été, à ma connaissance, établie dès le
début. il y avait des bons de souscription de prévus lors de
l'émission initiale. l'exercice des bons de souscription a fait en sorte
que notre participation dans cambior a immédiatement commencé
à être réduite. de 32 % qu'elle était à
l'origine, l'exercice des bons a fait en sorte que notre participation est
descendue à 22 %. par la suite, lorsqu'il y a eu une première
émission ou une émission de cambior l'année
dernière, vous vous rappellerez qu'il y a eu une émission d'une
quarantaine de millions, soquem n'a pas participé. ça a fait en
sorte que notre participation a baissé à 18,6 %, ou quelque chose
comme ça, par effet de dilution. cette année, il y a eu, lors des
acquisitions de cambior, notamment, des acquisitions de vsm; ça s'est
fait en partie par l'émission de capital-actions. encore une fois,
ça a fait en sorte que notre participation dans cambior a
été diminuée. de sorte que le geste qui a
été posé au mois de mars il a été
entamé, en fait, au mois de mars-avril, il va être
complété bientôt s'inscrit en continuité des
gestes qu'on a posés depuis 1986 en ce qui regarde notre implication
dans cambior.
La structuration, si vous voulez, de véhicule de financement
qu'on a choisie, en collaboration avec Cambior, fait en sorte qu'on va encore
une fois se désinvestir de façon progressive. Comme Mme la
ministre vous le disait, on va passer effectivement d'environ 17 % à 6 %
pour une période d'environ 27 mois et, par la suite, à l'exercice
des derniers bons de souscription en 1995, on n'aura plus de participation
effective dans Cambior. Et ça, ça s'est fait en concertation et
de façon, je pense... On a été appuyés par la
direction de Cambior là-dedans, et ça se fait tout à fait
à l'amicale et ça se fait tout à fait, ce qui était
très important aussi pour Cambior... Je pense que Cambior, pour nous
autres, c'est
peut-être notre plus grand succès, puis on vise, comme
l'objectif pour SOQUEM, le grand objectif pour SOQUEM, c'est peut-être de
créer un autre Cambior dans 15 ans, dans 10 ans, enfin, le plus
rapidement possible. Mais, en fait, c'est notre plus bel accomplissement. Puis
c'était très important pour nous d'en sortir, de sorte que
Cambior puisse continuer ses opérations de façon tout à
fait normale, et aussi qu'il n'y ait pas d'effet négatif sur ses stocks.
Je pense que c'est ça qu'on a fait, et c'était la volonté
qui était établie dès le début, puis je pense que
ça s'inscrit en continuité. Je ne sais pas si vous avez besoin
d'éclaircissements additionnels. Sinon, je vais passer au mandat comme
tel.
Le mandat de SOQUEM, qui était celui d'intervenir ou, si vous
voulez, à la demande de Cambior lors du prospectus en 1986, c'est
Cambior qui avait demandé qu'on soit exclus, que SOQUEM soit exclue d'un
quadrilatère qu'on a convenu d'appeler le quadrilatère Abitibi
qui couvrait Val-d'Or, Rouyn, Amos. Ça, c'était fait en partie
aussi, j'imagine parce que je n'étais pas là à
l'époque, j'ai eu seulement accès aux documents
c'était fait aussi pour s'assurer que Cambior allait pouvoir
opérer de façon efficace, n'aurait pas SOQUEM comme intervenant
ou comme compétiteur dans le coin, et aussi pour s'assurer de maximiser
le prix ou la valeur de l'action de Cambior.
Par contre, ça s'est estompé avec le temps et, d'un commun
accord avec Cambior, la direction de Cambior je n'ai pas la date exacte,
mais je pense que c'est en 1989 ou en 1990 l'exclusion de SOQUEM de ce
quadrilatère-là a été faite d'un commun accord
entre SOQUEM et Cambior, de sorte que ça a conduit à
l'établissement d'un bureau de SOQUEM à Val-d'Or en 1990 ou en
1991 ça fait à peu près deux ans et demi ou trois
ans qu'on a un bureau de SOQUEM à Val-d'Or et SOQUEM a repris
pratiquement ses activités. On est en train pratiquement de reconstituer
une banque de propriétés et de faire en sorte que notre niveau
d'activités dans Cambior soit pratiquement revenu ou soit normal,
disons, par rapport à nos budgets réguliers. Tranquillement, pas
vite, on déplace un peu des activités et des sommes d'argent, et
tout ça au bénéfice du secteur de Val-d'Or au fur et
à mesure qu'on s'établit un portefeuille de
propriétés.
Le Président (M. Audet): Ça va. Votre temps de
parole est terminé, M. le député d'Ungava. Je vais
maintenant reconnaître M. le député de Drummond. Vous
pourrez revenir s'il reste du temps, parce qu'il nous reste une dizaine de
minutes et nous devons procéder à l'adoption du programme.
M. St-Roch: Oui. Merci, M. le Président. Je donne mon
consentement pour qu'on puisse dépasser midi, M. le Président,
pour qu'on puisse accomplir notre mandat immédiatement.
Ceci étant dit, dans les questions que j'avais demandées
concernant SOQUEM, Mme la ministre m'avait répondu qu'on aurait
on va faire un chiffre rond 54 000 000 $ de revenus. Est-ce que ces 54
000 000 $ vont rester intégralement dans les caisses de SOQUEM?
Mme Bacon: Pas nécessairement. Je pense qu'on va s'assurer
que SOQUEM, pour les prochaines années, ait l'argent nécessaire
comme je disais tantôt, on a parlé de 8 000 000 $ plus
peut-être 2 000 000 $ pour faire le travail qu'on lui demande de
faire.
M. St-Roch: Vous estimez à combien des 54 000 000 $ qui
seront retournés au fonds consolidé?
Mme Bacon: On est dans les modalités. Je n'ai pas
ça avec moi aujourd'hui. Ce n'est pas terminé. Les discussions ne
sont pas terminées.
M. St-Roch: On suivra, M. le Président, lors des
engagements financiers, ce sujet, parce que je crois fermement que SOQUEM est
l'un des bras les plus importants du Québec au niveau du
développement minier. Moi, il n'y a rien dont je serais plus fier que,
dans un avenir des plus rapprochés, on puisse créer un autre
Cambior ou une autre multinationale ici, québécoise, avec l'aide
de SOQUEM. Lorsque je regarde surtout le désengagement du
fédéral d'ici cinq ans, il va être encore doublement plus
fondamental qu'on laisse le maximum des 54 000 000 $ à SOQUEM pour
qu'elle puisse accomplir son mandat et qu'on puisse obtenir nos objectifs.
Le temps pressant, M. le Président, j'avais demandé aussi
à Mme la ministre dans ses remarques préliminaires, je
sais qu'elle avait à répondre à deux députés
concernant la politique du ministère. Devant le fait que nous
aurons des ennoiements à faire dans le cas du développement
hydroélectrique, est-ce qu'il est dans l'intention du ministère
d'avoir une politique qui va être claire, nette, établie, qu'on
fera la prospection intégrale de ces territoires-là, de sorte
qu'un jour viendra qu'il y aura ennoiement, on aura l'assurance que toutes les
richesses naturelles que pourraient constituer ces territoires-là auront
été exploitées et mises en valeur. (12 heures)
Mme Bacon: Je vais répondre à la dernière
question et je reviendrai sur le reste. Évidemment, avant l'inondation
des territoires, le ministère fait toujours des travaux d'exploration
pour les rivières et donne des avis sur le potentiel minéral que
nous avons sur le territoire donné. Par exemple, Sainte-Marguerite, LG,
LG 1 et LG 4, on a donné des avis nécessaires à ce
moment-là.
Quant à la survie de SOQUEM, je suis tout à fait d'accord
avec le député, pour une fois, avec le député de
Drummond. SOQUEM est un instrument important, c'est un outil important au
Québec dans le domaine minier, et il va le rester. Ce n'est pas parce
que SOQUEM se départit, comme vient de le dire le président,
d'une façon ordonnée je pense que ça a
été fait comme on l'avait prévu au début se
départit de ses titres au niveau de Cambior que SOQUEM ne continue pas
à faire son travail. J'ai parlé tantôt d'un budget de
8 000 000 $ avec 2 000 000 $ qui s'ajoutent, qui viennent du milieu.
SOQUEM va continuer à faire le travail qu'on lui a demandé
jusqu'à maintenant et, comme disait le président tantôt, il
n'y a rien qu'on n'espérerait plus que d'avoir un autre Cambior. Je
pense que c'est un succès extraordinaire qui est capable de voler
maintenant de ses propres ailes. On ne peut pas toujours être là.
Je peux vous dire que le président de Cambior est très heureux de
l'ouverture qu'on a faite et de les laisser voler de leurs propres ailes
maintenant.
SOQUEM sera aussi active qu'elle l'a été, va continuer
à l'être. On va lui fournir les sommes nécessaires pour le
faire au cours des prochaines années, et espérons qu'on pourra
trouver un deuxième Cambior le plus rapidement possible.
Récupération des résidus
miniers
M. St-Roch: Sur un autre sujet d'activité concernant les
mines, M. le Président. On sait la problématique qu'ont toujours
créée les parcs de résidus miniers. Telle qu'est
l'habitude du député de Drummond, je ne ferai pas campagne pour
certaines compagnies parce qu'elles sont inscrites à la Bourse, mais on
apprenait tout récemment qu'il y a certaines compagnies qui, à
l'aide d'innovations technologiques, à l'aide de recherche et
développement, ont réussi à mettre en valeur, et on est
à l'horizon d'un programme important où on pourrait
réutiliser et récupérer beaucoup les parcs de
résidus miniers qui feraient deux choses, finalement... On
réglerait le problème de l'environnement et on réglerait
aussi, pas un autre problème, mais on créerait l'utilisation et
l'extraction encore de minéraux concernés dans ces
parcs-là.
On sait que, si on regarde strictement l'or, qui est la principale
constitution, règle générale, de ces substituts-là,
on est partis de 600 $ en 1987, on est dans un prix plancher aujourd'hui de
l'or, et on prévoit maintenant que l'or devrait remonter vers les 360 $,
ce qui rendra davantage intéressantes pour les promoteurs
l'actualisation et l'utilisation des résidus miniers, comme je disais,
en neutralisant les résidus, mais en recherchant le maximum dans les
minéraux contenus.
Est-ce que le ministère s'implique au niveau de ces
découvertes-là? Est-ce que SOQUEM ne pourrait pas être un
des partenaires? Parce que, comme toute innovation technologique, lorsqu'on
fait affaire avec des petites organisations au niveau minier, bien, il y aura
quelque chose là, je pense, qui sera excessivement
intéressant.
En complémentaire, parce que le temps avance, ce sera
probablement ma dernière question, Mme la ministre: Est-ce qu'il y a
développement aussi au niveau de la réutilisation des
résidus miniers de l'amiante, principalement avec le magnésium
et, pour ne pas le nommer, le fameux projet Magnolia?
Mme Bacon: II existe présentement différentes
façons de minimiser l'impact des mines sur l'environnement. Pour les
sites miniers qui sont abandonnés, on peut stabiliser les résidus
en les recouvrant d'une barrière sèche, d'une couche de
matériau imperméable, des sols à grains fins qui
empêchent l'oxydation des résidus miniers, et ça
prévient, évidemment, la pollution. C'est une couche qui peut
ensuite être recouverte de végétation pour rendre le site
plus esthétique.
Il y a une deuxième solution qui consiste à
développer des marécages, qu'on appelle en anglais «wet
lands», sur les résidus miniers, et dans lesquels poussent des
plantes aquatiques qui filtrent de façon naturelle les eaux de drainage
provenant de ces sites miniers.
Il y a une troisième solution qui consiste à couvrir
complètement les résidus miniers par une couverture humide.
Généralement, c'est un lac de faible profondeur qui est retenu
par des digues. Cette couche d'eau prévient l'oxydation des
résidus et la pollution.
Il y a une autre solution qui consiste à enfouir les
résidus sulfureux dans les mines souterraines abandonnées et,
étant donné qu'il y a des quantités importantes de
matériaux à transporter, ce qui entraîne des coûts
importants, on récupère d'abord les métaux pour
rentabiliser l'opération et on retrouve sous terre les sulfures et on
stabilise en surface les résidus qui présentent plus de potentiel
de générateurs d'eau acide.
Les deux premières méthodes donnent des résultats
positifs, et le ministère les utilise pour stabiliser le parc à
résidus East Sullivan, près de Val-d'Or. La troisième
méthode est présentement à l'étude sur un site
minier dans l'Estrie, Solbec-Cupra, et est réalisée en
collaboration avec Cambior et le ministère de l'Énergie et des
Ressources.
La quatrième méthode, c'est celle qui est abondamment
décrite dans les journaux ces jours-ci, il s'agit d'un projet
expérimental qu'il reste à démontrer
économiquement. L'INRS est impliqué en recherche et
développement dans ce projet et le ministère agit comme aviseur
technique auprès du Fonds de développement technologique. Nous
avons été sollicités, le Fonds a été
sollicité, évidemment, pour supporter les projets. On voudrait
rappeler aussi aujourd'hui que le ministère est impliqué depuis
plusieurs années dans la recherche de solutions aux problèmes des
résidus miniers.
Peut-être, juste pour terminer, M. le Président, parce que
je pense que c'est d'actualité aussi. Pour les nouvelles mines,
Louvicourt, par exemple, il y a une bonne partie des résidus qui est
retournée sous terre et qui sert, en même temps, à soutenir
l'infrastructure souterraine de la mine. On parle de remplissage des anciens
chantiers d'abattage. Et c'est des solutions qui sont utilisées aussi
ailleurs dans le monde avec des grands succès.
Quant au projet Magnolia, Noranda a annoncé cette semaine que le
projet était toujours bien vivant. Il faudrait peut-être rappeler
que ce projet amènerait, pourrait amener des investissements de 600 000
000 $ et pourrait créer 400 emplois. Moi, j'espère, en tout cas,
fortement que ça pourra voir le jour. Mais il est encore bien vivant. Il
n'est pas mort, ce projet de loi.
Le Président (M. Audet): Merci. M. le
député
d'Ungava, une dernière question? Nous allons passer à
l'adoption.
L'industrie du fer sur la Côte-Nord
M, Claveau: Je vais changer de sujet complètement. Je veux
parler un peu quand même du fer sur la Côte-Nord. Vous n'êtes
pas sans savoir que ça va particulièrement mal dans l'industrie
du fer au moment où on se parle. Hier soir, il y a eu une grosse
assemblée syndicale au niveau de QCM, Québec Cartier Mining,
à Fermont. Les stocks, les réserves de minerai de
concentré non bouleté sont énormes. On parle de millions
de tonnes de «stockpile». Qu'est-ce qui se passe dans l'industrie
du fer? Qu'entendez-vous faire? Allez-vous bouger avant que les quelques
milliers d'emplois qui sont encore dans cette industrie sur la Côte-Nord
soient définitivement rayés de la carte?
Actuellement, il n'y a que Wabush qui demande des reculs salariaux de
3,84 $ l'heure, sinon ça ferme. Il y a Iron Ore qui n'a toujours pas
déposé ses demandes et qui attend de voir ce qui va se passer. Au
niveau de QCM, on demande, minimum, 3 $ de recul pour les employés avec
des menaces de fermeture. Il y a des arrêts de production, de toute
façon. Qu'il y ait grève ou non, il y a un arrêt de
production du 1er mai au 1er juin de la part de la mine de Fermont, sans
salaire pour les travailleurs, évidemment. Qu'est-ce qui se passe?
Qu'est-ce que vous entendez faire?
Le Président (M. Audet): Merci. Mme la ministre,
brièvement.
Mme Bacon: Je vais essayer brièvement, M. le
Président. Depuis plusieurs années, le secteur du minerai de fer
est évidemment affecté par une crise qui frappe l'industrie
mondiale de l'acier. Il n'y a pas qu'ici, là. Des gains de
productivité de qualité des produits acquis au cours de la
dernière décennie, à force de recherche et
développement, d'amélioration technologique, ça ne suffit
plus pour contrebalancer les hausses de coûts et les diminutions de
revenus. La compétitivité des entreprises est devenue difficile,
et leur situation financière, évidemment, devient
précaire. Les années à venir ne laissent pas entrevoir une
forte croissance de la demande du minerai de fer, puisque les prévisions
de la production des aciéries ne sont pas très optimistes. On
anticipe, entre 1993 et l'an 2000, une croissance annuelle moyenne de la
production d'acier d'environ 0,5 %, aussi bien en Occident que dans l'ensemble
du monde, et ça va faire accroître la concurrence entre les
producteurs de minerai de fer, et ça va perpétuer,
évidemment, la tendance à la baisse des prix.
Étant donné le peu de possibilités pour le
ministère d'agir au niveau de la diminution des divers coûts de
production on parle de main-d'oeuvre, de taxes et d'autres il
apparaît que c'est principalement dans le domaine de la recherche et du
développement que le ministère peut contribuer à
l'amélioration de la compétitivité des entreprises. Outre
la recherche et le dévelop- pement, le ministère offre des
assistances permises par les divers programmes. On tient occasionnellement des
rencontres d'information avec les représentants des entreprises dans le
but d'examiner ce que le gouvernement et elles-mêmes pourraient faire
ensemble pour améliorer la situation. Les entreprises du secteur du
minerai de fer vont être impliquées prochainement dans le dossier
de la sous-grappe de l'industrie minière, c'est la grappe de la
transformation des métaux et des minéraux, et tous, on
espère qu'il va en découler une amélioration de la
performance des entreprises et certains bienfaits, évidemment, pour
l'économie québécoise.
Adoption des crédits
Le Président (M. Audet): Merci. Alors, puisque nous avons
terminé nos travaux, je vais immédiatement appeler les
éléments 1 à 4 du programme 4 du ministère de
l'Énergie et des Ressources. Est-ce que le programme 4 du
ministère de l'Énergie et des Ressources est adopté? (12 h
10)
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors, ça
met fin...
M. Claveau: Sur division.
Le Président (M. Audet): ...à cette partie de notre
mandat.
M. Claveau: Sur division.
Le Président (M. Audet): Je veux remercier Mme la ministre
et les gens qui l'accompagnent.
M. Claveau: C'est enregistré?
Le Président (M. Audet): Alors, le programme 4 est
adopté sur division.
Merci. J'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 11)
(Seize heures cinquante-neuf minutes)
Le Président (M. Audet): Je déclare la
séance de la commission de l'économie et du travail ouverte.
Je vous rappelle le mandat de la commission. Nous sommes réunis
afin de procéder à l'étude des crédits
budgétaires du ministère des Forêts pour l'année
financière 1993-1994.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements? Alors,
c'est la même chose que ce matin.
Au niveau des enveloppes répartissant le temps de parole, je vous
rappelle brièvement que M. le ministre disposera d'une vingtaine de
minutes pour ses remarques préliminaires. Ensuite, suivra M. le
député de Laviolette pour des remarques préliminaires. (17
heures)
M. le député de Drummond, est-ce que vous souhaitez faire
des remarques préliminaires?
M. St-Roch: On verra, M. le Président, à l'heure
qu'il est là, suivant notre agenda, s'il reste du temps...
Le Président (M. Audet): D'accord.
M. St-Roch: ...suite aux échanges, parce que M. le
ministre aura une réplique, j'imagine, après chacune des
remarques préliminaires.
Le Président (M. Audet): D'accord. Je vais souhaiter la
bienvenue, au nom des membres de la commission, à M. le ministre des
Forêts et aux gens qui l'accompagnent. Je vais l'inviter
immédiatement à débuter ses remarques
préliminaires.
Remarques préliminaires M. Albert
Côté
M. Côté (Rivière-du-Loup): Merci, M. le
Président.
Je m'excuse du retard un petit peu. J'avais un dossier, une couple de
dossiers spéciaux au Conseil des ministres et, évidemment, j'ai
fait ça le plus vite possible. J'espère bien que vous comprendrez
mon retard et m'excuserez.
M. le Président, membres de la commission, tous les
mémoires qui ont été présentés lors de la
commission parlementaire qui a étudié le document gouvernemental
intitulé «Vivre selon nos moyens» ont insisté sur la
nécessité que l'État diminue ses dépenses et se
concentre sur les services qui sont essentiels à ses missions. On nous
demande donc de nous adapter à la capacité de payer des
Québécoises et des Québécois. Nous l'avions
oublié depuis quelques années, et c'est pourquoi on enregistre
des déficits astronomiques et inacceptables.
Mon collègue, M. Daniel Johnson, ministre
délégué à l'Administration et à la Fonction
publique, et également président du Trésor,
évoquait, lors de sa présentation des crédits du
gouvernement pour l'exercice 1993-1994, cette nécessité d'un
réalignement des dépenses publiques. Le ministère des
Forêts s'inscrit dans cet objectif, un objectif réaliste et un
objectif qui se préoccupe des générations qui vont nous
succéder et de ceux qui auront à payer les dettes que nous avons
contractées au cours des dernières années.
Le ministère a, en fait, dans la préparation de son budget
pour l'année en cours, fait les efforts requis pour réduire ses
dépenses tout en s'assurant d'accomplir sa mission qui, j'aimerais le
rappeler ici, s'articule autour des trois éléments suivants: un,
gérer les ressources forestières des terres publiques dans le
respect du milieu forestier et des générations à venir;
deux, accompagner les initiatives des producteurs sur la forêt
privée; et, troisièmement, contribuer au développement de
l'industrie des produits forestiers.
Cette volonté, M. le Président, de participer à la
réduction des dépenses gouvernementales ne peut toutefois
expliquer à elle seule l'écart important entre les crédits
que nous aurons à étudier aujourd'hui et qui se chiffrent
à 273 300 000 $, comparativement à 339 800 000 $ qu'ils
étaient lors de l'exercice financier 1992-1993. En effet, les mesures de
réduction des dépenses représentent 16 600 000 $ et
comportent trois éléments: premièrement, une diminution de
7 300 000 $ convenue en 1992-1993, portant sur les effectifs et le budget de
fonctionnement; deuxièmement, une réduction de 4 300 000 $ en
1993-1994, portant sur les effectifs et comportant un gain de
productivité de 1 %; et troisièmement, une réduction
additionnelle de 5 000 000 $ en 1993-1994, portant sur le budget de
fonctionnement et les dépenses de capital.
Le reste de l'écart, M. le Président, s'explique par la
diminution des besoins ou la non-récurrence d'activités. Ainsi ne
sont plus nécessaires les 16 000 000 $ requis par REXFOR et qui avaient
été inscrits au budget de 1992-1993 pour donner suite à
certaines interventions ponctuelles, telle l'implication de REXFOR dans le
dossier de Port-Cartier.
Des interventions spécifiques non récurrentes
représentant 14 800 000 $ ont été réalisées
en 1992-1993. Les principaux éléments étant le programme
de création d'emplois, une mesure ponctuelle contenue dans le cadre du
dernier discours du budget, et le Programme de lutte contre le
dépérissement des érablières qui a pris fin. Tout
ça fait en sorte que c'est des réductions qui se manifestent dans
la réduction du budget, si on le compare à l'an passé,
pour les crédits.
D'autre part, le ministère a déjà fait part
à quelques reprises de la diminution graduelle des besoins reliés
à la remise en production des aires dites en arrérage,
c'est-à-dire le «backlog» pour certains. Ça signifie
que des crédits de 10 300 000 $ ne sont plus requis, une partie ayant
cependant été récupérée pour assurer le
financement de la mise en place de certains éléments de la
stratégie de protection qui doit être adoptée, je
l'espère, bientôt, par le gouvernement, suite aux audiences
publiques que nous avons tenues à travers le Québec, suite au
rapport du Bureau d'audiences publiques, suite à l'analyse du
ministère et à la proposition du ministère au
gouvernement.
Une autre partie de l'écart s'explique par un nouveau mode de
comptabilisation des crédits inscrits dans le cadre de l'Entente
Canada-Québec sur le développement forestier. En effet, la
comptabilisation des crédits y afférant est dorénavant
comptabilisée au net, c'est-à-dire que la partie du financement
fédéral n'est pas incluse dans les crédits. Cette
opération représente une diminution apparente de 16 300 000 $ qui
doit cependant être corrigée par une augmentation de 10 200 000 $
des crédits nécessaires pour cette entente, ce qui laisse un
écart net de 6 100 000 $. Cet exercice comptable masque une
réalité qui doit, en fait, se lire comme étant une
augmentation de 10 200 000 $ des crédits du ministère dans les
programmes touchés par l'entente.
Dans un contexte budgétaire difficile sur lequel nous
reviendrons, M. le Président, je crois qu'il y a lieu de rappeler ici
les efforts du ministère visant à assurer à ses clients,
ses clients principalement de la forêt privée, le maintien et
même le développement de leur activité. En effet, en
1992-1993, des crédits de transfert de 34 500 000 $ ont
été prévus pour la réalisation de traitements
sylvicoles en forêt privée. En 1993-1994, il faut ajouter au 25
200 000 $ des crédits prévus à cette fin 13 500 000 $ qui
sont comptabilisés comme apport du gouvernement fédéral,
pour un total de 38 700 000 $, soit une augmentation de 4 200 000 $.
M. le Président, je me dois d'informer ici les membres de cette
commission que, malgré ces efforts budgétaires du gouvernement du
Québec pour accroître le budget consacré à la
forêt privée, nous avons dû nous adapter à une
décision unilatérale du gouvernement fédéral. En
effet, le ministre des Forêts du Canada, M. Frank Oberle, m'informait
récemment qu'il devait réduire de 10 % sa participation à
l'entente fédérale-provinciale que nous avions signée l'an
dernier, conformément à la décision du ministre des
Finances fédéral de réduire dans les budgets de transfert.
Comme il s'agit d'une entente à frais partagés, 50-50, et que les
accroissements consentis par le gouvernement du Québec visaient à
égaliser les investissements fédéraux, nous avons dû
informer récemment nos partenaires dans l'aménagement de la
forêt privée que la partie fédérale-provinciale du
budget devait être également réduite de 10 %. C'est ainsi
que l'enveloppe de 38 700 000 $ pour la réalisation de travaux
sylvicoles en forêt privée a été amputée de 2
600 000 $ suite à cette décision fédérale.
Depuis quelques années, le ministère s'est
profondément engagé dans l'examen de ces façons de faire,
ce qui lui a permis de réduire ses besoins en ressources tout en
conservant ses fonctions essentielles de planification et de contrôle. Et
vous me permettrez, M. le Président, d'en citer ici quelques exemples:
l'aménagement des forêts privées par des tiers, des
bénéficiaires de CAAF et par REXFOR, des forêts publiques
par des tiers; la création de la SOPFIM; la production d'une large part
des plans nécessaires au reboisement par l'entreprise privée; la
réalisation de travaux d'inventaire à contrat; le
développement de la recherche extra-mu-ros; la confection de plans
d'aménagement par les bénéficiaires de CAAF;
l'étalement dans le temps des travaux d'inventaire et de remise en
production des superficies en arrérage mal
régénérées; la conclusion d'ententes avec le
gouvernement du Canada avantageuses pour le Québec.
Encore plus fondamentalement, c'est toute l'approche de
l'aménagement des forêts qui a été remise en
question. En effet, le précédent gouvernement nous avait
légué en héritage une approche sylvicole s'appuyant
essentiellement sur le reboisement, approche coûteuse et discutable sur
le plan environnemental et forestier si maintenue à long terme. La
foresterie étant ce qu'elle est, cela prend un certain temps avant de
compléter le virage nécessaire vers une approche s'appuyant sur
la régénération naturelle où le reboisement devient
une réponse lorsque les autres possibilités ne sont pas
envisageables.
Par ses approches innovatrices au plan des façons de faire et un
choix sylvicole déterminant, le ministère des Forêts a
ainsi pu maintenir ses services, développer son expertise et respecter
ses clients dans un cadre budgétaire qui a varié à la
baisse depuis les dernières années. Je crois, M. le
Président, qu'il s'agit là d'une performance appréciable.
Et, parfois, j'aimerais pouvoir dire que l'orage est passé et que l'on
peut souffler un peu; mais il n'en est rien. La pression exercée sur
l'administration publique est plus forte que jamais. L'industrie
forestière québécoise est aux prises avec des
problèmes structuraux et conjoncturels sans précédent. (17
h 10)
La qualité de l'aménagement forestier est sans cesse
remise en question, au plan local, par des intervenants qui exigent de
façon légitime explication et concertation; au plan
international, par différents groupes et même par des
gouvernements, au point où la qualité de l'aménagement
forestier est devenue l'une des clés d'accès aux marchés
mondiaux. Notre travail n'est donc pas terminé, loin de là, et
l'agenda pour les prochaines années nous laisse entrevoir d'autres
changements importants. J'ai donc demandé, dans le cadre de
l'opération Réalignement de l'appareil public, qu'on priorise la
révision de certains processus administratifs de façon à
augmenter l'efficacité et l'efficience du ministère des
Forêts, limitant ainsi les charges de l'État et diminuant par le
fait même les tracasseries administratives de nos clients, tracasseries
qu'on a augmentées avec les années.
II nous faudra également moduler nos interventions de
façon à respecter les choix des régions dans un cadre
budgétaire toutefois limité. Cet examen de nos façons de
faire doit s'effectuer dans un respect des ressources humaines qui sont la
composante la plus importante du ministère des Forêts. Autant en
termes de compétence que de volonté de bien faire, nous avons
là un réservoir qui nous permettra, j'en suis sûr, M. le
Président, d'atteindre nos objectifs dans le respect de la mission que
je vous mentionnais précédemment.
Parmi nos priorités pour l'exercice 1993-1994, on peut
mentionner, entre autres, la mise en oeuvre d'une stratégie de
protection des forêts respectueuse des volontés de la population
et également de la capacité de payer autant du gouvernement que
des intervenants forestiers et de la population en général. Cette
stratégie est donc partie intégrante d'une préoccupation
constante d'harmonisation entre l'économie et l'environnement. C'est une
tâche qui demande à la fois détermination, patience et
imagination.
Nous entendons continuer nos travaux de gestion intégrée
des ressources en étroite collaboration avec le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche et le ministère de
l'Environnement. Dans ce domaine, nous espérons en venir bientôt
à une meilleure compréhension avec les Algonquins du lac
Barrière pour que nous puissions continuer l'intégration d'une
composante autochtone dans cette gestion intégrée des ressources.
Toutefois, une telle intégration doit se faire dans le respect de tous
les intervenants du milieu, du milieu forestier et du milieu ouvrier, et non
pas par l'imposition des volontés par un seul partenaire.
Maintenant, M. le Président, je suis prêt à entendre
la réplique du représentant de l'Opposition et de ses
collègues et à examiner avec lui et avec tous les membres de
cette commission le budget détaillé du ministère pour
chacun des éléments du programme.
Je vous remercie.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le ministre. Je vais
maintenant reconnaître M. le député de Laviolette. Vous
disposez de 20 minutes, M. le député.
M. Jean-Pierre Jolivet
M. Jolivet: Merci, M. le Président.
D'abord, bienvenue à notre commission au ministre et à son
personnel, son sous-ministre et tous les autres.
Si le ministre nous indique en commençant que le président
du Conseil du trésor semble fier de sa performance pour des coupures de
l'ordre de 18 %, soit environ 62 000 000 $, je dois dire que nous, nous
comprenons fort mal pourquoi le ministre des Forêts est allé dans
cette veine-là, semble faire le «suiveux» et coupe dans
presque tous les programmes. J'aurais pu excuser un peu le ministre si, au
moins, il avait augmenté les budgets de la recherche de façon un
peu plus grosse et intelligente que le maigre 500 000 $ qui est prévu
par les crédits, alors que cet élément avait
déjà fait, en 1992-1993, une descente de 3 %, une perte de 3
%.
Je crois aussi que le ministre aurait eu intérêt à
ne pas suivre de façon aveugle son gouvernement et à
défendre des investissements aussi importants. Il aurait dû,
à mon avis, le faire; défendre ses investissements importants
dans la recherche et développement, surtout lorsque nous sommes en
période de récession. il faut, le ministre devrait bien le
savoir, préparer l'avenir et non pas se contenter d'économiser
des bouts de chandelle. on a déjà mentionné au ministre
à quel point la recherche et développement était rentable
à moyen et à long terme; de l'ordre de 25 % et plus. et sans
vouloir plagier par ce fait-là nos voisins américains, on peut
quand même mentionner qu'ils sont sur la voie d'appliquer le principe
voulant que si l'on coupe des dépenses publiques, il faut au moins
savoir augmenter là où les effets d'entraînement à
long terme sont les plus structurants. s'il y a un secteur où l'effet
est structurant, c'est bien celui qui nous concerne, la ressource
forêt.
On a déjà, comme parti, prôné le maillage
entre entreprises bien avant les fameuses grappes du ministre de l'Industrie et
du Commerce. Si jamais le ministre comprenait l'importance ne serait-ce que
d'accélérer les recherches pour une meilleure utilisation et
valorisation de l'excellente fibre que constitue d'abord, comme exemple,
l'épinette noire. Le groupe de recherche en a convenu, mais on peut
s'interroger à savoir si le ministre est à l'écoute des
gens qui lui font des recommandations, de ses fonctionnaires qui travaillent.
les coupures se succèdent d'année en année. on donne comme
exemple le programme 3, qui subit une baisse de 27 % en 1993-1994, après
avoir subi une baisse importante de près de 12 % en 1992-1993. ainsi,
depuis 1991-1992 jusqu'à aujourd'hui, c'est plus de 60 % que ce
programme a subi comme réduction.
Dans ce même programme, l'aménagement des forêts
publiques subit, quant à lui, une baisse de 44 %, et les forêts
privées, plus de 26 %. Dans les forêts publiques, le ministre nous
annonce une coupure de plus de 10 000 000 $ parce que, selon lui, le
reboisement, la régénération des arrérages, ou ce
qu'on appelle communément dans notre langage... pas dans mon langage,
mais dans le langage des forestiers le «backlog», le ministre nous
dit qu'il est presque terminé.
Un des arguments du ministre est à l'effet que les
présents parterres de coupe font l'objet de plus d'attention avec la
coupe dite de protection de la régénération. Les
estimés et les prévisions du ministre sont à l'effet que
cette pratique de récolte permet une régénération
à 100 % ou presque, ce qui est, d'après les renseignements que
nous avons, moins sûr.
Même si plusieurs forestiers nous ont exprimé leur
inquiétude à l'effet que la régénération
serait déficiente sur des milliers d'hectares, dans ces parterres de
coupe, le ministre réduit de plus de 1 000 000 $ les budgets de
production de plants. Même si les prétentions du ministre à
l'effet que l'effort de reboisement est terminé avec ce qu'on semble
prévoir, 190 000 000 de plants cette année on parle de 140
000 000 de plants
en 1997 on se souvient, ça ne fait pas tellement
longtemps... J'ai connu une élection où le premier ministre du
Québec promettait, on s'en souvient, 250 000 000 de plants. Ce n'est pas
le PQ qui a proposé ça, là, c'est le Parti libéral
en 1989.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, 1 000 000
000, durant une période de cinq ans.
M. Jolivet: Que pense-t-il alors des milliers d'hectares en
friche qui sont de vocation forestière et qui nécessiteraient un
volume de 1 000 000 000 de plants, d'après nos estimés? Le
ministre a beau crier de l'autre bord que le premier ministre parlait de 1 000
000 000, mais il parlait dans un contexte de quatre ans de mandat normal.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cinq ans.
M. Jolivet: Tout récemment, le ministre annonçait
la fermeture de la pépinière gouvernementale de
Du-çhesnay. Pourtant, un communiqué du ; ministère, en
^ate du 25 juin 1992, annonçait la fermeture de la
pépinière pour l'automne 1996. Que pouvons-nous donc comprendre
d'une telle valse-hésitation, sinon qu'on a l'impression que le ministre
ne sait pas où il va?
Alors, coupures et coupures encore aussi dans la forêt
privée qui n'est pas un réseau d'enfants gâtés,
comme semble vouloir souvent le dire et prétendre le ministre, mais
plutôt un territoire très productif, avec des gens
compétents et besogneux pour l'aménager. Pourtant, cette
forêt demeure la plus productive, et cela, c'est connu. Non seulement le
ministre réduit son propre budget alloué à la forêt
privée, mais, plus est, il imite son homologue fédéral
qui, dans le cadre de l'entente quinquennale, réduit de 10 % son
allocation à l'aménagement en forêt privée. On
verra, avec le temps, ce que fera... Et j'ajoute à ça le budget
Mazankowski de cette semaine, puis des propositions faites pour couper dans le
développement régional. Ce qui donne comme résultat que le
ministre, en imitant le ministre Oberle, dispose d'une marge de manoeuvre de
plus de 1 000 000$.
Les producteurs forestiers trouvent illogique que le ministère
copie le comportement fédéral et ils demandent au ministre
d'allouer dès maintenant la somme discrétionnaire, afin de ne pas
répéter l'erreur de l'an passé et de l'accorder trop tard
en saison, vers le mois de septembre, octobre, alors que la majorité des
travaux sont complétés ou planifiés.
Au programme 2, la protection du milieu forestier subit une baisse de 2
500 000 $, soit 8 %, alors que le ministre nous promet une stratégie de
protection des forêts depuis plus d'un an; il vient de l'annoncer encore,
disant qu'il espère pouvoir l'annoncer bientôt. Qu'en sera-t-il
donc de cette stratégie? En verrons-nous la couleur bientôt?
Quelles en seront les grandes lignes? Il me semble que je suis en droit de le
savoir dès maintenant, ce qu'on fera des millions de dollars que le
Bureau d'audiences publiques a dépensés pour consulter la
population sur l'avenir du territoire forestier. On sait les coûts que
ça a coûté, ces audiences-là; on aimerait bien
savoir quand est-ce que ça va accoucher. Le ministre nous lance: Pour
bientôt. Mais ça fait un an qu'il nous l'annonce, alors on
commence à ne pas trop croire ce qu'il nous dit. (17 h 20)
Y aura-t-il un projet de loi qui incluera aussi d'autres
problèmes comme la disponibilité des copeaux qui pourrissent dans
les cours des scieries, alors qu'on prend du bois rond des forêts
publiques pour fabriquer des copeaux à pâte? Pourtant, le ministre
l'avait annoncé. Le ministre, cet après-midi, m'a fait parvenir
une lettre avec le comité qu'il a mis en place, mais j'aimerais bien
savoir quand est-ce qu'on va avoir une chance d'aboutir.
Plusieurs questions nous inquiètent, et nous aimerions avoir des
réponses. Prenons le cas, d'ailleurs, de REXFOR où le ministre a
pris l'habitude de toujours répondre à des questions que nous ne
posons pas. Le déficit de cette société d'Etat nous
inquiète, il est de plus de 58 000 000 $. Je pense qu'on a
intérêt à nous questionner.
J'aurai l'occasion de demander à mon collègue, le
député de Duplessis, de continuer à questionner le
ministre sur ses intentions en ce qui concerne le cas de Port-Cartier. Je n'en
parlerai pas davantage ici, je laisserai plutôt à mon
collègue le soin de le faire, mais on s'inquiète
sérieusement de la justesse des interventions de REXFOR dans ce
dossier.
Prenons Matane. Le placement de quelque 90 000 000 $ dans l'usine
Donohue Matane ne peut même plus être évalué selon le
Vérificateur général dans le rapport qui nous a
été donné. Nous aimerions savoir si le ministre a de
bonnes nouvelles à nous annoncer pour la reprise des opérations.
Le ministre pourrait-il nous dire s'il permettra l'acquisition des scieries par
des gens des régions tel qu'ils ont l'intention de le faire,
malgré ce que le président de Donohue, l'ancien collègue
du ministre, nous indique? Au moment même où le bois de sciage
connaît une remontée spectaculaire, autant dans les prix que dans
la demande, nous comprenons fort mal que ces scieries demeurent fermées.
Pourtant, même les collègues du ministre dans cette région
ne l'ont pas convaincu que des centaines d'emplois sont en cause et que son
immobilisme confine la population au chômage et, bientôt, dans
plusieurs cas, au bien-être social.
Non seulement le dossier de Donohue Matane semble au congélateur
pour le ministre, mais, de plus et on en apprend des nouvelles encore
cette semaine l'usine de PFCP Matane va, comme prévu, interrompre
à 100 % ses achats de tremble des producteurs privés, fin juin
prochain. Des nouvelles nous indiquent à ce niveau-là qu'il y
aurait possiblement entente avec la compagnie PFCP, de cette
valse-hésitation entre ce qu'on en a connu à l'époque
où on disait «avec Cascades, vous pourrez faire une offre et on va
la regarder», et après ça, on a dit «on ferme tout,
on achètera des résidus», et on revient avec d'autres
possibilités
à ce moment-ci.
J'aimerais savoir, sur ce même sujet, si le ministre est intervenu
et s'il a l'intention d'intervenir dans ce dossier. Sinon, s'il n'a pas
l'intention dans le cas de l'usine de Matane, PFCP toujours, j'aimerais savoir
ce qu'il a l'intention de faire.
Au sujet des sociétés de conservation, nous avons
déjà questionné longuement le ministre. C'est sûr
que nous le ferons encore, ce sera la semaine prochaine lors de l'étude
des crédits par mes collègues plus touchés par le dossier.
On verra que les économies anticipées par le ministre sont,
à notre avis, presque nulles, sinon très aléatoires, car
seul l'avenir pourra nous indiquer si la centralisation à
l'aéroport de Sainte-Foy aura été ou sera efficace.
Nous pourrions peut-être convenir que l'organisation actuelle
manquait de synchronisme, mais de là à tomber dans ce qu'on a
appelé «le favoritisme politique et la manipulation», comme
semble l'indiquer le cas de déménagement de Saint-Honoré
à Roberval, il y avait une marge que, à mon avis, le ministre a
franchie, on pourrait même dire, avec l'élan d'un bulldozer. Il
eût fallu mettre un peu plus de temps et confier cette
réorganisation à d'autres personnes qui n'auraient pas eu
d'intérêt politique ou économique.
Il n'est toujours pas trop tard, à mon avis, quand même. Le
ministre, plutôt que de bâcler un travail portant des
conséquences possiblement graves en cas de sinistre majeur, devrait,
à mon avis, revoir le projet et le soumettre à des experts
neutres.
Pour terminer cette première réaction, je voudrais
réitérer mon immense déception devant un pareil
rétrécissement des perspectives de développement de l'une
de nos plus importantes et prometteuses ressources qu'est la forêt. C'est
dans ce sens, M. le Président, que nous aurons l'occasion, dans les
minutes qui vont suivre, de questionner le ministre, de voir avec lui certains
dossiers. Alors, à mon habitude, M. le Président, dans à
peu près l'heure qui suivra pas nécessairement
aujourd'hui, on sait le temps on va voir la possibilité de
certains dossiers.
On pourrait commencer, pour avertir le ministre en conséquence,
par le dossier de Port-Cartier. Nous aurons, après ça, à
poser des questions sur les copeaux, La Martre, PFCP et, la semaine prochaine,
les sociétés de conservation.
Alors, c'est dans ce sens-là qu'avant de débuter
l'ensemble des programmes je voudrais procéder, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Merci. M. le ministre,
voulez-vous rajouter ou répliquer aux remarques...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
Le Président (M. Audet): ...du député de
Lavio-lette.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je peux
peut-être enchaîner, comme le député de Laviolette,
et lui faire voir mon immense déception de voir qu'il échappe des
données qui sont pourtant bien claires. Comme exemple, M. le
Président, à la page 6, quand on parle de réduction de
budget. Si vous ne l'avez pas, je l'ai, moi. On parle de réduction de
budget dans le développement forestier de la forêt privée.
Il y a une partie qui a été comptabilisée au net, qui
n'est pas inscrite dans le budget: c'est la partie fédérale.
Là, on dit que c'est une réduction, mais, seulement, c'est une
augmentation, en réalité, de 10 200 000 $. Ça porte le
budget de transfert à 38 000 000 $ comparé à 34 000 000 $
l'an passé. C'est ça, là, tant qu'à être
déçu... Mais je n'ai pas d'autres remarques, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres remarques préliminaires?
M. le député de Drummond.
M. St-Roch: Oui, M. le Président.
À ce moment-ci, je devrais prendre mes 20 minutes pour faire des
remarques préliminaires. Mais réalisant que mon collègue
de Duplessis a un dossier qui est majeur chez lui, je lui céderai la
parole en vous faisant remarquer, M. le Président, que, au lieu de faire
des remarques préliminaires, lorsque nous viendrons
élément de programme par élément de programme,
j'aurai peut-être, en utilisant mon temps qui est à peu
près de 20 minutes pour chacun des éléments ou des
programmes, l'occasion de toucher beaucoup de points, incluant la forêt
de Drummondville, pour ne pas dire la forêt de Sherwood.
Le Président (M. Audet): D'accord. Alors, vous n'avez pas
de remarques.
M. St-Roch: Je vais laisser la parole à mon
collègue de Duplessis, M. le Président.
Le Président (M. Audet): M. Duplessis, vous avez des
remarques préliminaires?
M. Perron: M. le Président, d'abord, ce n'est pas M.
Duplessis, c'est le député de Duplessis.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Audet): II me semble que c'est ça
que j'ai dit.
M. Perron: Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Audet): L'important, c'est que vous ayez
compris, M. le député de Duplessis.
M. Denis Perron
M. Perron: J'ai très bien compris. M. le Président,
le ministre, dans son allocution, a parlé du document «Vivre selon
nos moyens», et je
voudrais lui dire, à ce moment-ci, que le problème
fondamental que nous avons actuellement au Québec, ce sont les
priorités gouvernementales. Il y a sûrement une mauvaise
planification à quelque part dans le domaine du développement
régional. Il y a des dossiers qui traînent en longueur, il y a des
fermetures qui font en sorte de créer du chômage puis, par la
suite, de l'aide sociale à ces personnes-là. Donc, ça
affecte définitivement les revenus du gouvernement du Québec et
ça réduit donc la marge de manoeuvre du gouvernement lorsqu'il
établit ses priorités ou encore lorsqu'il y a des
priorités régionales qui se font sentir.
M. le Président, dans le dossier de Port-Cartier, j'ai plusieurs
questions à poser au ministre et je vais écouter attentivement
ses réponses. Dans un premier temps, est-ce qu'il serait possible,
compte tenu du fait qu'il y a une pétition de 4036 personnes se
rapportant à une requête pour le maintien des installations telles
quelles à l'usine de Port-Cartier, est-ce que le ministre me permettrait
de lui remettre en mains propres la pétition en question puisqu'elle
n'est pas conforme, selon les règlements qui régissent
l'Assemblée nationale, c'est-à-dire le salon bleu? Ça,
c'est ma première question, s'il accepterait que je lui dépose
cette pétition-requête.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, j'espère bien que le député de Duplessis
sera le messager de choses plus propres que celles qu'il m'a remises hier. Et,
si j'étais lui, je prendrais des précautions avant de transmettre
des messages aussi antiparlementaires et aussi vulgaires. Ça me fera
plaisir d'accepter la pétition en autant qu'elle n'est pas comme les
documents qu'il m'a transmis hier pour sauver des timbres et des dollars
à ses commettants qui devraient peut-être apprendre à dire
des choses autres que celles qu'ils ont dites. Quoique ça ne m'affecte
pas, là, mais ça m'affecte de la façon de voir qu'un
député se fait le messager de tels messages.
Là-dessus, M. le Président, je vous en passe la remarque
ici, là, mais la pétition, si elle est propre, je n'ai pas de
problème, je me ferai un plaisir de la recevoir.
M. Perron: Je vais clarifier ça.
M. Jolivet: M. le Président, juste une chose, pour
répondre au ministre en termes de règlement. C'est que tout
député à qui on demande de déposer à
l'Assemblée nationale n'a même pas le choix, il doit le
déposer en vertu du règlement. La seule chose: on n'est pas
responsable du contenu des textes. Mais je vous donne ça en vous disant
cependant que quel que soit... Parce que ça arrive, des fois, quand on
est au pouvoir, comme les gens au pouvoir actuellement, qu'on reçoive
des pétitions sur lesquelles on n'est pas d'accord, mais ils sont
obligés de la lire puis de la déposer.
Alors, c'est dans ce sens-là, M. le Président. Nous
sommes...
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, ce n'est pas une pétition, ce sont des cartes
postales...
M. Jolivet: Non, mais je parle de la pétition.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...et M. le
député de Duplessis s'est fait le messager de gens qui sont
grossiers, tout simplement, qui sont vulgaires. On ne fait pas n'importe quoi
pour sauver de l'argent.
M. Perron: M. le Président... (17 h 30)
Le Président (M. Audet): Excuse-moi un instant, là.
C'est parce que je pense qu'il y a un peu de confusion, là. J'ai
demandé tantôt s'il restait d'autres remarques
préliminaires. M. le député de Drummond m'a dit qu'il n'en
avait pas, qu'il cédait sa parole à M. le député de
Duplessis. Je dois comprendre que vous n'êtes pas à l'étape
des remarques préliminaires, là. Les remarques
préliminaires seraient terminées. Vous commencez la
période d'échanges.
M. Perron: Non, je m'excuse, M. le Président, mais c'est
strictement au niveau de certaines questions que j'ai à poser au
ministre des Forêts.
Le Président (M. Audet): O.K. Ça va?
M. Perron: Et je lui ai demandé s'il m'autorisait à
poser une question, à savoir s'il accepterait que je dépose une
pétition de 4036 signatures. Je pourrais vous dire, pour ce qui a
été fait hier: Vous savez, lorsqu'il y a des gens qui sont mal
pris, comme c'est le cas des gens de Port-Cartier, des hommes et des femmes,
des enfants, des fois, on est portés à avoir des paroles et des
écrits qui dépassent la pensée.
Quant à la pétition elle-même, dont je viens de
parler, c'est-à-dire la requête, c'est pour l'intégration
et la relance. C'est très poli, M. le Président. Toutes les
feuilles sont identiques et ça se lit comme suit: «Nous,
soussignés, résidents et résidentes de Port-Cartier...
Le Président (M. Audet): Un instant! Un instant! M.
Perron: Allez-y.
Le Président (M. Audet): Attendez-moi un instant. Il faut
terminer les remarques préliminaires avant ça. Est-ce qu'il y en
a d'autres remarques préliminaires? Ça va?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pourrais
répondre, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Un instant, M. le ministre, c'est
parce qu'on doit franchir l'étape des remarques préliminaires.
Après ça, on pourra discuter d'autre chose d'ordre plus
général.
M. Lemire: J'aurais peut-être une remarque à
faire.
Le Président (M. Audet): Des remarques
préliminaires? Pas des questions au ministre, des remarques
préliminaires.
M. Lemire: Non, non, des remarques préliminaires.
Le Président (M. Audet): Je vais vous reconnaître,
et on reviendra après avec M. le député de Duples-sis.
Vous disposez de 20 minutes, M. le député.
M. Yvon Lemire
M. Lemire: M. le Président, je voudrais peut-être
souligner, à ce moment-ci, qu'on arrive dans une période, tous
les ans, qui est une période de questionnement sur les crédits de
nos ministères, on arrive dans une période où le
gouvernement est obligé de dire que la récréation est
finie. Je m'adresse à vous, M. le Président, pour dire à
M. le ministre que chaque fois qu'on intervient... Je pense que là vous
commencez à agir prudemment. Nos régions sont en
difficulté, c'est vrai, M. le ministre, mais il faut faire attention. Et
c'est pour ça que je veux faire des remarques à ce moment-ci.
Avant d'intervenir, de faire des interventions qui vont faire en sorte
de monter les régions les unes contre les autres... Parce qu'il ne faut
pas oublier que, à ce moment-ci, chaque fois qu'on ouvre une usine qui
fabrique du papier ou qui vend de la pâte aux États-Unis, quand il
y a un surplus de production, c'a des conséquences très
importantes dans la région de la Mauricie. Et en tant que
député du comté de Saint-Maurice, M. le Président,
je suis obligé de dire, à ce moment-ci, qu'il faut faire
très attention avant que le gouvernement s'embarque dans des relances
quelles qu'elles soient à travers le Québec, parce que chaque
fois qu'on touche au domaine du papier et qu'on fait des interventions avec les
deniers publics, on fait en sorte de mettre en difficulté des
entreprises dans le même domaine au Québec.
Il faut faire très attention, M. le Président, et
c'était ma remarque préliminaire.
Le Président (M. Audet): Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
remarques préliminaires? C'est terminé.
Discussion générale
M. le député de Duplessis, je vous reconnais. Usine
Cascades Port-Cartier
M. Perron: M. le Président, pour confirmer, en d'autres
mots, je m'excuse, pour faire en sorte que le ministre n'ait pas de craintes
formelles en rapport avec le dépôt de ce que je vais lui
donner...
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je n'ai pas de craintes, sauf que si je déposais
ça, ce qu'on m'a remis hier, le député aurait honte. C'est
ça que je veux dire.
M. Perron: Non, non, écoutez, le député
aurait honte, là... J'ai expliqué, tout à l'heure, ce qui
en était.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, je peux vous
le dire, et plus fort parce qu'on...
M. Perron: La pétition, M. le Président, la
requête se lit comme suit: «Nous, soussignés,
résidants et résidantes de Port-Cartier et de la région de
PentecôteSept-îles, demandons et exigeons à toutes les
instances industrielles, financières et commerciales qu'elles assurent
l'intégrité, "aucune sortie d'équipements et de
pièces de l'usine de pâte de Port-Cartier", jusqu'au 31
décembre 1993 afin de compléter les démarches et
études entreprises par le comité de relance en vue de la
réouverture de l'usine pour le maintien des emplois et le
relèvement de l'économie de Port-Cartier dans la fierté et
la dignité.»
Et c'est signé par des hommes et des femmes, M. le
Président. Je vais tout à l'heure remettre au ministre cette
pétition-là qui est très...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça a plus
de bon sens.
M. Perron: ...polie, en passant. Alors, je remercie le ministre
de l'accepter.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça a plus
de bon sens, ça.
M. St-Roch: Vous êtes dans un terrain neutre et
indépendant.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Audet): Ce n'est pas l'habitude qu'on
dépose des pétitions au ministre en commission. D'abord, il n'y a
pas de dépôt de document en commission parlementaire. Enfin, c'est
fait, c'est fait, là.
Document déposé
M. Perron: Vous comprendrez, M. le Président, que c'est
assez spécial.
M. St-Roch: M. le Président, ça s'est fait dans un
endroit neutre et indépendant. Alors, je pense que vous pouvez le
tolérer.
M. Perron: M. le Président, ma première question
s'adresse au ministre des Forêts, et je repose cette question que j'ai
posée cet après-midi en Chambre afin que le ministre
répète sa réponse, dans un premier temps, pour qu'on
puisse l'évaluer ici même.
Le ministre des Forêts peut-il nous dire quelle est l'instance qui
impose le délai du 29 avril, c'est-à-dire demain? Est-ce que
c'est Papier Cascades, est-ce que c'est la Société de
développement industriel du Québec, est-ce que c'est REXFOR,
est-ce que ce sont les banquiers ou encore Boise Cascade, ou si c'est
l'ensemble de ces organismes-là qui ont fait la demande au ministre
d'imposer le délai du 29 avril?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous n'avez pas
écouté ma réponse en Chambre, mais je vais
recommencer.
M. Perron: Je l'ai écoutée, mais je veux que le
ministre la répète.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le 5 ou 6 avril,
j'ai reçu, des propriétaires de Cascades Port-Cartier, des
documents que j'ai montrés au maire Detroio c'est le 8 avril que
j'ai rencontré M. le maire Detroio, en présence de René
Savard, chez nous dans lesquels on disait: Voici, on vous fait une offre
pour les raffmeurs, les moteurs qui vont avec et les unités de
lubrification, de 6 000 000 $, et on veut avoir une réponse pour le 13
avril.
Moi, je venais d'être informé et j'en ai informé le
maire Detroio avec qui j'avais rendez-vous pour le 8. Je trouvais ça
court, parce que je voulais, moi aussi, également, un délai pour
informer mes collègues, parce que c'était une décision
importante. C'est une action importante à Port-Cartier, et j'ai
demandé au maire: Si on avait un délai d'ici la fin du mois ou
à peu près, est-ce que ça vous permettrait de nous
présenter votre promoteur de façon ferme? Moi, je lui ai dit: Si
je l'obtiens, le délai, des propriétaires des Boise Cascade,
est-ce que ça vous conviendrait? Il m'a dit: Oui. Et on a obtenu le
délai pour la fin du mois. Mais c'est entre les propriétaires,
c'est-à-dire Cascades Port-Cartier et Boise Cascade, que les
délais ont été fixés. Ce sont les
propriétaires et l'acheteur qui fixent des délais dans une
négociation. C'est aussi simple que ça.
M. Perron: M. le Président, j'avais compris, cet
après-midi, la réponse que m'avait donnée le ministre; la
raison fondamentale pourquoi je voulais qu'il la répète ici,
parce que je n'ai pas eu le temps de le questionner à nouveau.
Selon des informations dignes de foi, de sources sûres, il appert
que, pour Boise Cascade, il n'y a aucun problème pour Boise Cascade en
rapport avec la date du 31 juillet, mais ce serait plutôt les
actionnaires ou encore les banquiers qui voudraient faire en sorte que la date
fatidique soit demain ou très près de demain. Donc, on m'a
confirmé que Boise Cascade n'était pas impliqué dans ce
dossier-là, que c'était plutôt autre. Est-ce que le
ministre est informé de ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai
déposé en Chambre après-midi, M. le Président,
l'avis de la banque, des banquiers, des prêteurs qui ont
prêté 40 000 000 $ à Cascades Port-Cartier. Le 40 000 000 $
en question, il est garanti à 80 % par la SDI; ça fait qu'il y a
8 000 000 $ non garantis par la SDI. Évidemment, la banque, comme
prêteur, dit et je pense bien que le député de
Duplessis a dû lire la lettre que j'ai déposée en Chambre;
si je n'avais pas eu de lettre, je ne pourrais pas la lire que c'est une
occasion unique de compenser son prêt. Et ça, les banquiers
peuvent prendre possession du jour au lendemain. Il y a une entente qui a
été signée le 9 novembre, et les banquiers ont dit que
s'il y a un événement qui se produit et qui met, disons, pas en
péril, qui met en danger l'emprunt, leur prêt, qu'ils peuvent agir
immédiatement, l'entente ne tient plus. Et c'est ça que j'ai
déposé en Chambre, cet après-midi. (17 h 40)
Quand on parle de Boise Cascade et que M. le député de
Duplessis prétend qu'ils peuvent attendre jusqu'au 31 juillet, je vais
vous lire, si vous voulez, en anglais, la réponse de Boise Cascade qui
dit: «Please, be informed that Boise Cascade requires the following
criteria be properly executed on schedule to comply with our purchase
requirement. Sale agreement, mutually approved for signature between Boise
Cascade and Cascades Port-Cartier by April 30th, 1993. All approval received
and ... demonstrate for final execution of sale agreement on April 30th, 1993.
Final schedule for dismantle and shipping by contractor, not later than May
12th, 1993. All shipment, equipment shipped complete, not later than June 26th,
1993.» Boise Cascade exige, M. le Président.
M. Perron: Est-ce que Boise Cascade a établi un
échéancier en rapport avec la sortie des équipements de
l'usine?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous l'ai lu,
là.
M. Perron: Est-ce qu'il y a un échéancier pour la
sortie des équipements? Pas pour la décision, pour la sortie des
équipements.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le 26 juin.
«AH équipement...
M. Perron: Le 26 juin. M. le Président, est-ce que le
ministre pourrait nous dire quel est le contenu des équipements qui sont
offerts actuellement à Boise Cascade pour 6 000 000 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): oui. ce sont les
raffmeurs, les moteurs qui vont avec et les unités de lubrification. ce
n'est pas tout l'ensemble. c'est pourquoi hier, m. le président...
lorsqu'on dit qu'on évalue ça à 45 000 000 $, c'est
sûr que tout l'équipement vaut ça; seulement, c'est une
partie de l'unité qui est évaluée, à valeur nette,
à 11 000 000 $. boise cascade en offre 6 000 000 $. quand on vend de
seconde main et qu'on en a 50 %, c'est un prix qui n'est pas si mal. et la
banque dit que c'est un bon prix. la banque a son mot à
dire dans ça, dans ce dossier.
M. Perron: La question que j'ai posée au ministre hier se
rapportant aux 40 000 000 $ j'avais mentionné 40 000 000 $ et non
46 000 000 $ selon les informations qu'on a... Je parlais de mesures de
remplacement. Si jamais on laissait aller...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous voulez
reconstruire toute l'unité...
M. Perron: Bien, c'est ça que je voulais dire hier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, vous vous
êtes trompé, vous ne l'avez pas dit. Vous avez parlé des
raffineurs.
M. Perron: Non, non, je m'excuse, mais c'est ce que j'avais dit
dans ma question. Mais le ministre n'a pas écouté ma
question.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien voyons
donc!
M. Perron: II m'a répondu sur autre chose. Selon les
informations qu'on a actuellement... Là, ça concerne les
étuveurs, raffineurs, moteurs, etc. Dans une ligne... Parce qu'il en a
sept à Papier Cascades. Dans une ligne...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, il y a
sept raffineurs et trois lignes.
M. Perron: C'est ça. Donc, si on prend l'ensemble de
ça et qu'on fait le total, on arrive, pour une ligne qui inclut moteurs,
raffineurs, étuveurs, etc., là, on parle d'un coût en
dollars de 1993 de 5 000 000 $. Il y en a sept, donc, ça fait 35 000 000
$. Si on les remplaçait aujourd'hui, s'il n'y en avait pas à
l'usine de Port-Cartier. Donc, on vend pour 6 000 000 $ quelque chose qui
serait aujourd'hui, si on en achetait des neufs, d'une valeur de 35 000 000 $,
selon ce que j'ai comme chiffres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais
écoutez, je prends les informations que j'ai des personnes qui
connaissent l'équipement qu'il y a là, M. le Président.
C'est évident que si on veut reconstruire un thermomécanique au
complet, ça va coûter 40 000 000 $. Et on dit même plus,
nous autres. Ça va coûter plus cher que ça, c'est
évident, c'est correct ça. Mais les morceaux qu'on vend valent 11
000 000 $ au net.
M. Perron: Dans sa réponse d'hier, le ministre a
parlé d'un montant de 143 000 000 $ qui a été investi par
le gouvernement au cours des dernières années se rapportant
à Papier Cascades de Port-Cartier. Est-ce que le ministre pourrait nous
déposer un document quelconque qui décortiquerait le montant de
143 000 000 $, puisque je pense que ce montant de 143 000 000 $ comprend
effectivement les 8 000 000 $ de REXFOR et Cascades, comprend aussi les 32 000
000 $ garantis par la SDI, qui sont des avances qui ont été
faites, garanties dans le cas des 32 000 000 $. Si je prends 8 000 000 $ plus
32 000 000 $, ça fait 40 000 000 $. Mais, là, on parle de 103 000
000 $ de plus que cela a coûté.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire où est allé ce
103 000 000 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Avec plaisir, M.
le Président, je vais vous faire ça. Évidemment, les 40
000 000 $, c'est un prêt de la banque qui est garanti à 80 % par
la SDI. Le gouvernement est redevable de 32 000 000 $ sur le prêt de 40
000 000 $. mais, au tout départ je souligne l'effort exceptionnel
qui a été fait, et par cascades, qui va perdre 35 000 000 $ dans
cette opération-là, et par le gouvernement du québec pour
lancer cette usine-là, un effort exceptionnel l'investissement de
départ était des actions ordinaires de rexfor de 5 000 000 $; des
actions privilégiées de 17 000 000 $. on a réussi par la
suite, en vertu du décret 776, en 1987, à couvrir les
dépassements de coûts: 5 000 000 $. le décret du 18-08 de
1990, des actions privilégiées pour couvrir les pertes de 1990 de
7 500 000 $. le décret 14-74, en 1991, a donné une avance pour
indemniser les travailleurs et petits fournisseurs suite à la fermeture,
1 000 000 $. le décret de 1992: avance pour paiement d'une caution.
parce qu'on avait garanti à la banque 30 000 000 $; chacun des
actionnaires avait garanti 15 000 000 $. une avance d'une caution de 15 000 000
$, et une partie du 10 % des intérêts sur les prêts de
l'entreprise, ce qui fait 16 900 000 $. c'est pour ça que dans le budget
du ministère, dans les crédits du ministère il y a 16 900
000 $ de moins, parce qu'on a payé port-cartier à même les
crédits du ministère quand le trésor est passé chez
nous. ça fait que ce n'est pas une diminution du budget comme telle,
c'est ponctuel, ça. là, on est rendu, m. le député,
à 52 400 000 $.
Les comptes à recevoir. Intérêts inclus au 31 mars
1992 pour la fourniture de bois que Cascades n'a pas payée à
REXFOR, 5 700 000 $. Les actions émises en faveur de REXFOR pour
compenser une diminution du prix consenti par REXFOR. Cascades trouvait que
REXFOR faisait de l'argent en faisant le bois, ça fait qu'il a dit: Tu
vas réduire ton prix. En paiement de ça, la réduction de
prix, elle a donné des actions privilégiées pour 1 800 000
$. Si vous les voulez les actions, là, je vais vous les vendre pas
cher.
L'achat d'équipement forestier auprès de certains
sous-contractants. Suite à la fermeture, j'ai demandé à
REXFOR, étant donné que REXFOR opérait en forêt et
qu'elle avait des sous-contractants, je lui ai demandé d'en prendre
soin. Et, pour éviter la faillite et les difficultés
financières de certains contracteurs forestiers, REXFOR a acheté
l'équipement pour 1 600 000 $. Ça, ça a
évité que les compagnies de crédit, les compagnies de
finance mettent ces gens-là dans le chemin en saisissant leur maison. On
s'est préoccupé du bien-être des ouvriers.
Et ensuite on arrive avec la SDI. Là, on est rendu à 61
500 000 $. La SDI garantit 80 % du prêt de 40 000 000 $, ça fait
32 000 000 $ de plus. La prise en charge des intérêts sur le
prêt... c'est-à-dire le prêt direct de la SDI, et ça
sans intérêts. La SDI a prêté directement 21 000 000
$ au départ. En plus, la SDI a pris en charge les intérêts
sur le prêt de 40 000 000 $. Le montant effectivement payé, 18 200
000 $. La garantie de rachat des actions privilégiées
détenues par ITT. On avait donné une garantie pour acheter ITT,
et puis, comme la compagnie ne pouvait pas le faire et puis que la SDI l'avait
garanti, la SDI a dû s'exécuter et a payé 12 500 000 $.
Ça, ça fait 78 700 000 $ pour la SDI.
Et, depuis la fermeture, on a payé les intérêts sur
notre part du 50 % de 8 000 000 $ ce n'est pas les intérêts
de 40 000 000 $, 5 000 000 $, depuis 1991 ce qui fait un total de 145
200 000 $.
M. Claveau: La SNA, c'est une bagatelle à
côté de ça!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et, en toute
équité, je pense qu'on a fait tous les efforts financiers. On a
protégé les ouvriers forestiers, on a protégé les
petits fournisseurs; suite à la fermeture, on a mis 1 000 000 $ dedans
et Cascades a mis 1 000 000 $ également, lui, là. O.K.?
M. Perron: Est-ce que le ministre pourrait nous faire parvenir
ces informations-là par écrit? En d'autres mots, le document
qu'il vient de mentionner actuellement, est-ce qu'il pourrait nous en faire
parvenir une copie, soit au député de Laviolette ou à
moi-même?
Une voix: Aux membres de la commission. M. Perron: Ou aux
membres de la commission?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Là-dessus,
là, écoutez une chose, M. le Président. En plus de
ça, il y a des créances ordinaires qui ne sont pas payées.
Vous avez la Société de conservation de la Côte-Nord qui
n'est pas payée; vous avez les droits de coupe au ministère qui
ne sont pas payés, ça fait que c'est...
M. Perron: Ce qui donne 145 200 000 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, non,
c'est en plus.
M. Perron: En plus? (17 h 50)
M. Côté (Rivière-du-Loup): En plus. M. le
Président, je peux vous remettre une copie de ce document-là. Je
n'ai pas de problème, mais ce n'est pas complet parce qu'il reste
d'autres créances. Ce qui, en plus, est préoccupant, c'est que la
compagnie a obtenu un crédit d'impôt à l'investissement de
17 000 000 $; crédit d'impôt à l'investissement qui est
contesté par le gouvernement fédéral. Ça, ça
augmente la dette encore de 17 000 000 $. Vous avez 5 000 000 $ de
créances ordinaires qui flottent, plus des équipements qui ont
été achetés à tempérament, qui appartiennent
à ceux qui ont fourni les équipements, parce que c'était
sur une base de vente à tempérament. C'est évident que ces
équipements-là n'appartiennent pas à Port-Cartier,
à Cascades Port-Cartier s'ils ne paient pas.
Investisseurs potentiels pour la relance de
l'usine
M. Perron: M. le Président, j'aurais plusieurs questions
à poser, mais compte tenu du temps... Est-ce que le ministre pourrait
nous dire s'il est informé par le président du comité de
relance des investisseurs potentiels, s'il y en a? Et, sinon... Est-ce qu'il y
en a ou...
Je vais reprendre ma question: Est-ce que le président du
comité de relance a informé le ministre du nom des investisseurs
potentiels ou encore du nom ou des noms des promoteurs pour la mise en marche
de l'usine, ainsi que pour l'approvisionnement de l'usine en question? Est-ce
que le ministre pourrait nous dire ce qu'il entend faire avec le million de
mètres cubes de bois qui sera coupé pour le réservoir de
SM 3, lorsqu'on en fera la coupe?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
président du comité de relance, le maire Detroio, à qui
j'ai demandé de me déposer les noms des investisseurs le 23
avril, il ne l'a pas fait comme il me l'avait promis, devant témoins. Et
le président du comité de relance, M. Detroio, a
rencontré, dimanche, le chef de cabinet de M. Bourassa, du premier
ministre. M. Parisella lui a demandé le nom des investisseurs; M.
Detroio a préféré dire: Je ne vous le dis pas. Je sais que
M. Detroio a appelé un président de compagnie, la semaine
dernière, pour l'inviter à s'intéresser au dossier de
Port-Cartier. Ce président de compagnie lui a dit: Non, je ne suis pas
intéressé parce qu'il n'y a pas de marché actuellement; il
y a un surplus de capacité dans le monde. Actuellement, je produis en
bas du prix coûtant; j'ai de la misère à maintenir ma place
sur le marché, et on n'en ajoutera pas un autre. Il a dit: À
moins d'avoir une réduction importante, très importante du
coût de l'énergie, des avantages et tout ça, c'est
impossible de faire quelque chose à Port-Cartier.
M. Perron: Et dans le million...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça, ce
n'est pas un deux-de-pique qui vous dit ça; ce n'est pas moi, c'est un
des meilleurs cerveaux dans le milieu des pâtes et papiers.
M. Perron: Pour le million de mètres cubes?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas moi,
le deux-de-pique.
M. Perron: Pour le million de mètres cubes, qu'est-ce que
le ministre entend faire si l'usine de Port-
Cartier n est pas ouverte?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce que j'entends
faire? Lorsque Hydro-Québec décidera de construire le barrage
Sainte-Marguerite, on fera en sorte de récupérer le bois et de le
transformer quelque part. Comme ministre des Forêts, moi, je vais exiger
qu'on récupère le bois. Vous savez, dans le passé,
Hydro-Québec a submergé du bois, a submergé aux Outardes
et à Manicoua-gan, 3 000 000 de cordes de bois; aujourd'hui, je pense
que le Québec, la population n'accepterait plus qu'on submerge du bois
de cette façon-là. À mon avis, ça fait partie des
frais de construction du barrage. Il y aura moyen de l'usiner ou de le
transformer en même temps, évidemment, avec l'aide
d'Hydro-Québec dans ses frais de construction.
Le Président (M. Audet): Merci. M. le député
de Laviolette.
M. Jolivet: Merci, M. le Président.
J'ai eu peur, tout à l'heure, quand le ministre a dit: Ce n'est
pas un deux-de-pique, ce n'est pas moi! J'ai eu peur.
Là, le temps va nous manquer, compte tenu qu'on a commencé
en retard; je sais qu'il y a des gens qui avaient d'autres engagements ce soir.
Il s'agit de déterminer le temps qu'il nous reste. Moi, j'aurais
à proposer de prendre un petit cinq, minutes sur PFCP de
Trois-Rivières et un autre petit cinq minutes sur les copeaux. On
pourrait remettre l'autre demi-heure à la semaine prochaine.
Le Président (M. Audet): Reporter le temps, dans la mesure
où...
M. Jolivet: Oui, O.K.
Le Président (M. Audet): ...on finit dans l'ordre du
temps.
M. Jolivet: Alors, je vais commencer par...
M. St-Roch: Je m'excuse, M. le député de
Laviolette. M. le Président, je suis bien d'accord pour qu'on reporte.
J'ai sauté les remarques préliminaires pour donner la chance
à M. le député de Duplessis de faire le point, parce que
c'est un cas important pour chez lui. En autant qu'on me donne la permission de
revenir avec Port-Cartier dans l'autre temps qu'on aura...
M. Jolivet: Oui.
M. St-Roch: ...M. le député de Laviolette...
M. Jolivet: Oui, oui.
M. St-Roch: ...moi, je n'ai pas de problème.
Le Président (M. Audet): Mais pas sur des re- marques
préliminaires.
M. St-Roch: Non, non, sur le questionnement...
Le Président (M. Audet): Vous avez le droit, c'est votre
droit de parlementaire...
M. St-Roch: ...sur Port-Cartier parce que...
Le Président (M. Audet): ...il n'y a pas de
problème.
M. Jolivet: O.K.
M. St-Roch: J'aurai des questions à ce
moment-là.
Le Président (M. Audet): Oui, oui.
Intervention du ministre pour aider la compagnie PFCP
Trois-Rivières
M. Jolivet: Oui. Donc, on va commencer par PFCP, ça va
être très rapide, et après ça les copeaux.
PFCP Trois-Rivières. J'ai été un peu surpris des
paroles dites par le député de Saint-Maurice tout à
l'heure, en disant, M. le ministre, qu'il ne fallait pas investir davantage
dans les relances de compagnies. Alors, je n'ai pas compris, étant
donné que c'est dans notre région, que l'on en vienne à
dire que la décision que vous aviez prise au Conseil des ministres, qui
était une décision bien spéciale dans le cas PFCP
Trois-Rivières, de faire la relance de Trois-Rivières...
Je sais les problèmes qui ont existé. Puis, je pense que
ça ne sera pas tellement long parce que je sais l'effort qui a
été fait par le gouvernement dans le dossier. Je sais qu'il y a
des gens qui ont critiqué le fait, encore une fois, que des
ministères, les uns aux autres, donnent des retards. Mais en tout cas,
ça, c'est autre chose. Moi, je veux juste parler d'une partie.
Il semblerait qu'il y avait possibilité, malgré toutes les
difficultés qu'on a connues dans le dossier, qu'une intervention
je ne sais pas de quelle façon le ministre pourrait le faire
entre lui et la compagnie PFCP, les promoteurs et peut-être les
représentants syndicaux dans le dossier... de voir comment on pourrait
ne pas laisser tomber PFCP Trois-Rivières dans la mesure où,
actuellement, les gens sont dehors, puis ils ont décidé de
bloquer toute entrée et toute sortie de l'usine. Donc, on est encore
«pognés» avec un autre problème.
Et j'étais là ce matin, parce que j'étais à
Trois-Rivières pour une autre raison, et je suis allé les
voir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Au moins, il
faisait beau, toujours, aujourd'hui.
M. Jolivet: II faisait très beau. Il ne neigeait pas comme
à Port-Cartier, puis les gens ont été courageux de le
faire, dimanche, à Port-Cartier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense bien!
M. Jolivet: Je pose la question: Le ministre peut-il intervenir,
puis est-ce qu'il a l'intention d'intervenir pour trouver une solution au
problème de PFCP Trois-Rivières?
M. Côté (Rivière-du-Loup): PFCP
Trois-Rivières, c'est une vieille usine, c'est plus vieux que moi, M. le
Président...
M. Jolivet: II y a trois bonnes machines.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...et ce n'est pas
peu dire. La compagnie a investi, au cours des dernières années,
sur deux ou trois machines, des supercalandres, des «soft
calenders». Elle a investi plusieurs millions. Et lorsque la compagnie a
décidé de mettre fin à ses opérations, il y avait
en inventaire 900 000 mètres cubes de bois; 900 000 mètres cubes
de bois, c'est beaucoup de bois, vous savez. C'est une valeur de 45 000 000 $
en inventaire de bois. Et, évidemment, même si à
Trois-Rivières on s'attendait à cette fermeture-là depuis
10 ou 15 ans, étant donné l'âge de l'usine, c'est toujours
un drame, une fermeture d'entreprise. Quand on perd notre emploi, c'est
toujours un drame. Et, moi, j'aurais souhaité que le projet mis de
l'avant par les promoteurs en passant, qui étaient pleins de
bonnes intentions, mais qui n'avaient pas d'argent se réalise
pour faire en sorte que les ouvriers, au moins 250, obtiennent un emploi, que
quelques-uns atteignent leur retraite et que le choc économique, comme
mesure d'atténuation, soit moins drastique, moins fort.
Évidemment, avec les normes environnementales publiées par les
deux gouvernements, fédéral et provincial, c'est évident
qu'en 1995 il aurait fallu que cette usine-là rencontre les normes
environnementales, et ces normes-là exigeaient des investissements de 15
000 000 $ à 20 000 000 $. Et je me disais: Bien, dans le temps comme
dans le temps, on verra. Si le redémarrage génère des
profits puis qu'ils peuvent investir ces 15 000 000 $ pour protéger
l'environnement, bien, tant mieux! Mais on verra dans le temps comme dans le
temps.
J'aurais souhaité, M. le Président, que ceci se fasse pour
les ouvriers, et également pour absorber les inventaires de bois qu'il y
avait sur la rivière et dans la cour de l'usine afin de ne pas
créer de chômage dans d'autres régions, afin de
libérer de la place pour les copeaux du député...
M. Jolivet: Bien, justement. Êtes-vous au courant de ce qui
s'est passé, là? Parce que, à l'époque, ils
demandaient... Au fur et à mesure qu'ils prenaient du bois, ils
payaient. Là, à un moment donné, ils ont dit: Non, c'est
tout de suite, tu paies, puis point final.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: La deuxième partie, c'est concernant l'achat
potentiel par une compagnie dont vous n'avez pas voulu dévoiler le nom
si vous la connaissez; vous ne la connaissez peut-être pas, je ne
le sais pas une compagnie qui aurait acheté les machines. Alors,
les gens disent: Compte tenu de ça, la compagnie est arrivée avec
une dernière condition qui dit: Bien, écoutez, j'aurais eu 600
000 $ pour ça, bien mettez 600 000 $ de plus dans votre dossier. Alors,
les gars disent: Ce n'est pas de même qu'on avait négocié,
ce n'était pas de même que ça devait fonctionner.
Est-ce que le ministre ne pourrait pas intervenir, lui, comme ministre
responsable? Il était prêt à la relance, il voulait la
relance, est-ce qu'il ne pourrait pas intervenir?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais lorsque le
gouvernement est intervenu... Le gouvernement est intervenu, M. le
Président.
M. Jolivet: Je ne parle pas d'intervenir par un montant, je parle
d'intervenir, vous, comme ministre, pour ramener les parties à la
discussion.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Il y a des
choses qu'il faut dire, là. Le gouvernement est intervenu. Puis, dans le
cadre de ce que j'ai dit précédemment, j'ai fait accepter au
Conseil des ministres un prêt de 5 000 000 $ sans intérêt
pendant trois ans pour aider au redémarrage.
M. Jolivet: C'est ça. (18 heures)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et ça,
c'était pour tenir compte de l'aspect social du problème
principalement. Parce que, étant donné qu'il y a une
surcapacité dans le monde, c'est bien sûr que cette
usine-là n'est pas compétitive à long terme. Et les trois
machines... Le projet de M. Girard et de M. Bernardi, et dernièrement
avec M. Filion, c'aurait pu servir de mesure d'atténuation, aider la
population et éviter de créer du chômage ailleurs. J'aurais
souhaité que PFCP réussisse à vendre son bois à
l'exportation, à l'extérieur, pour évidemment faire de la
place aux copeaux, pour faire de la place et donner de l'emploi. Il n'est pas
encore trop tard, il y a peut-être encore des chances de vendre ce
bois-là à l'extérieur via les services de REXFOR.
M. Jolivet: Je pose la question et j'arrête avec
celle-là. Le ministre peut-il, à ce moment-ci, compte tenu que
les gens sont dans la rue et qu'ils ont l'intention de maintenir le
siège, a-t-il l'intention d'intervenir et de demander à PFCP, en
sa présence, avec des gens représentant les syndiqués et
les entrepreneurs, qui dit vrai dans ce dossier-là? Parce qu'il y a des
gens qui nous disent que toutes les fois que les conditions étaient
faites, il y a d'autres conditions qui s'ajoutaient, de telle sorte qu'au bout
de la course...
La question du bois est un exemple, on leur avait dit: Au fur et
à mesure que vous l'utiliserez, vous paierez. On leur a dit, à un
moment donné: Vous allez
payer ça d'un coup sec et mettez ça dans vos calculs.
Après ça, on vient dire: Écoutez, je viens de perdre 600
000 $ parce que quelqu'un voulait l'acheter. On ne me dit pas qui c'est, mais
on dit: Je perds 600 000 $, donc mets-moi 600 000 $ de plus. Je veux savoir et
je pose la question: Le ministre est-il intéressé à
intervenir, oui ou non?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, j'ai évité...
Le Président (M. Audet): Un instant, M. le ministre.
Est-ce que j'ai le consentement des membres de la commission pour
déroger à l'ordre de la Chambre? Nous devions terminer à
18 heures.
M. Jolivet: II va falloir, il va falloir.
Le Président (M. Audet): On avait dit qu'on
reportait...
Une voix: II va falloir.
M. St-Roch: Vous avez mon consentement, M. le
Président.
M. Jolivet: Je m'excuse. Je m'excuse, mais ce n'est pas nous qui
sommes responsables du délai, c'est le ministre. Il m'a demandé
la permission, et j'ai dit oui. Je m'excuse.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, s'il vous plaît, je vais plaider pour prolonger. Je
vais plaider pour ça.
Le Président (M. Audet): J'ai demandé simplement si
j'avais le consentement des membres de la commission pour prolonger de quelques
minutes.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Laissez-moi
plaider!
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. St-Roch: Consentement, M. le Président. Une
voix: Cinq minutes.
Le Président (M. Audet): Pour cinq minutes. Alors,
ça veut dire que les 25 minutes suivantes, on les reprendra la semaine
prochaine. D'accord. D'accord, cinq minutes.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, j'ai évité, comme dans bien d'autres occasions
dans ce dossier-là, de créer des espoirs auprès de la
population. C'est pour ça que j'ai été très
discret. Quand nous sommes intervenus comme gouvernement, là on est
intervenus sur l'aspect social parce que, du côté indus- triel, du
côté mondialisation, on n'a pas de place là.
Pour répondre à la question du député de
Lavio-lette, je regardais aller le dossier, je me tenais informé, je me
tenais au courant de ce qui se passait et je voyais les tractations. Les
promoteurs me disaient: Ça va bien, ça va bien; il n'y a pas de
problème, ça va bien. Canadien Pacifique me disait: II y a des
choses qui ne nous satisfont pas. Canadien Pacifique, à ma connaissance,
a toujours demandé de payer comptant le bois. Il a même
été question, un bout de temps, que le gouvernement
fédéral garantisse le paiement du bois; il a même
été question de ça. Le Canadien Pacifique a toujours tenu
la position de payer comptant le bois. Et les promoteurs, évidemment, me
disaient que ça allait bien, mais, seulement, avec le temps, vous savez,
ça coûte de l'argent de maintenir des actifs comme ça en
bon état. Je pense que les promoteurs et le syndicat, qui a
créé des espoirs, auraient dû être plus actifs.
Vendredi dernier, lorsqu'ils ont eu leur rencontre, il y avait
déjà eu un délai, pour cette rencontre de vendredi
dernier, de 48 heures. Et quand ils sont arrivés à la rencontre,
ils n'avaient pas encore ce qu'il fallait, d'après ce que j'ai su. Et,
M. le Président, je n'ai pas l'intention d'intervenir.
Le Président (M. Audet): D'accord. Merci. Très
brièvement, M. le député d'Ungava.
M. Claveau: Une petite question rapide sur Trois-Rivières
parce que, justement, le ministre en a parlé lui-même. Je n'en
aurais pas parlé s'il ne l'avait pas souligné.
Qu'est-ce qui a fait en sorte que la demande ou la proposition Filion
est tombée? C'est vous qui en avez fait allusion tout à l'heure.
Je n'en aurais pas parlé parce que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Filion arrivait
dans ce dossier-là, lui, avec de l'argent; les autres promoteurs
n'avaient pas d'argent. Ça fait que ça aidait beaucoup. M.
Filion, son intérêt d'intervenir dans le dossier de
Trois-Rivières, c'était d'écouler ses copeaux et de
maintenir son usine de sciage en opération.
M. Claveau: C'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et j'aurais
été très heureux qu'il réussisse, mais il a
manqué de quoi. Je ne sais pas exactement ce qui a manqué,
ça me reviendra peut-être.
M. Claveau: Mais là c'est complètement
abandonné? On ne peut pas...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce que j'en sais,
c'est complètement abandonné.
M. Claveau: Parce qu'il avait l'air d'être très
intéressé d'aller de l'avant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui, oui.
Le Président (M. Audet): D'accord. Alors, nous
allons...
M. Claveau: O.K. Alors, on revient rapidement sur les
copeaux.
Le Président (M. Audet): Pardon?
M. Claveau: Vous me donnez encore deux minutes?
Une voix: Oui, oui.
M. St-Roch: Consentement.
M. Claveau: Consentement, M. le ministre? C'est parce que...
Le Président (M. Audet): Vous n'avez pas besoin de
répondre oui au consentement. Normalement, il y a une tradition ici:
Quand on ne dit point un mot, on consent. Alors, si on arrêtait de
répéter à toutes les fois «consentement», on
aurait probablement assez de temps.
M. le député d'Ungava, poursuivez.
Écoulement des surplus des copeaux
M. Claveau: Oui, M. le Président.
Je voudrais justement revenir sur la question des fameux copeaux. Suite
aux différentes recommandations qui ont été faites au
ministre par toutes sortes de tables de concertation, de comités de
travail de l'industrie du sciage, etc., enfin, on a quelque chose à se
mettre sous la dent. Il y a une lettre qui a été envoyée
par le ministre et qui dit qu'il trouve intéressante la proposition qui
a été faite pas l'Association des manufacturiers du bois de
sciage et qu'il retient les propositions. Des lettres qui ont été
envoyées autant aux scieurs qu'à l'industrie du papier. Moi, je
trouve qu'il y a là enfin une ouverture. D'ailleurs, je remercie le
ministre de m'avoir fait parvenir personnellement la documentation qui me
permet de pouvoir avoir une idée vers où les choses s'en
vont.
Sauf que, quand je lis ces lettres-là, d'abord je constate qu'on
parle de surplus de copeaux uniquement dans le pin gris. À ma
connaissance, le problème n'existe pas uniquement pour les copeaux de
pin gris, d'une part. D'autre part, est-ce que ce sont là de bonnes
intentions? C'est écrit sous la forme d'intentions ou, enfin, dans un
vocabulaire qui est très peu agressif et contraignant.
Alors, quels sont les mécanismes de mesure que le ministre entend
prendre pour faire en sorte que les recommandations qu'il y a là-dedans,
entre autres au niveau des obligations de l'industrie du papier d'acheter des
copeaux des scieurs indépendants dans la mesure où ceux-ci se
restreignent à des modernisations technologiques qui font qu'ils
produisent moins de copeaux et qu'ils se rapprochent de la moyenne nationale...
Alors, si c'est vers ça qu'on s'en allait, quelles sont les mesures de
restriction que le ministre entend prendre pour faire en sorte que ça se
réalise?
M. Côté (Rivière-du-Loup): m. le
président, lorsque le député d'ungava m'a posé
cette question-là en chambre, j'ai répondu que je faisais appel
à la collaboration des consommateurs, des producteurs de copeaux. le
problème n'est pas si important que ça. avec un peu de
collaboration et si on réduit la production de copeaux dans les usines
de sciage et dans les usines de papier de 2 % ou 3 %, parce que les usines de
pâtes et papiers en produisent directement, il n'y en aura plus, de
problème.
C'est évident que le problème est plus accentué du
côté du pin gris, suite à la fermeture de deux machines de
Canadien Pacifique à La Tuque qui consommaient beaucoup de pin gris.
Ça cause un problème sérieux pour les usines de Parent,
les usines de PAbitibi, de... d'Amos, de ce coin-là, Senneterre. Je
pense qu'avec un peu de collaborationj'ai rencontré des
décideurs vendredi passé, lors d'une rencontre sur les grappes
industrielles, et on en a parlé rapidement ce dossier-là
devrait se régler; je le souhaite vivement. S'il le faut, c'est
nécessaire suite aux lettres que j'ai écrites...
J'ai demandé ce matin à un président de compagnie
qu'il me fasse part de ses besoins pour augmenter sa consommation de copeaux.
Parce que ce sont des vases communicants, vous savez: si on aide quelqu'un dans
un coin du Québec, ce sont des vases communicants, on va aider l'autre.
Il devrait me revenir prochainement là-dessus. Il a la bonne
volonté de le faire, mais il a dit: Je n'ai pas d'argent. On peut
peut-être se cotiser, vous et moi, M. le député, et lui
prêter son argent.
M. Claveau: Vous avez un meilleur salaire que moi, M. le
ministre.
Le Président (M. Audet): Merci.
J'avise les membres de la commission que la commission se réunira
demain matin à compter de 9 heures au salon rouge. Sur ce, je vais
ajourner les travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 9)