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(Dix heures huit minutes)
Le Président (M. Gobé): Mesdames et messieurs,
bonjour. Il me fait plaisir de commencer les travaux ce matin. Vu que je
constate que nous avons notre quorum, je déclare donc la séance
ouverte.
Notre mandat ce matin est de procéder à l'étude des
crédits budgétaires du ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie pour l'année financière 1993-1994,
plus spécifiquement du programme 2, Soutien financier aux secteurs
manufacturiers, commerciaux et coopératifs et au développement
technologique, élément 1, Société de
développement industriel du Québec.
M. le secrétaire, avez-vous des remplacements pour cette
séance de travail?
Le Secrétaire: Oui. M. Audet (Beauce-Nord) est
remplacé par M. Brouillette (Champlain); M. Bélanger
(Laval-des-Rapides) est remplacé par M. Houde (Ber-thier); M.
Charbonneau (Saint-Jean) est remplacé par M. Philibert
(Trois-Rivières); M. Lemire (Saint-Maurice) est remplacé par M.
Parent (Sauvé) et M. Claveau (Ungava) est remplacé par M. Garon
(Lévis).
Le Président (M. Gobé): Alors, merci, M. le
secrétaire.
Bienvenue aux nouveaux participants. Je vous rappellerai que nous avons,
ce matin, une période de 3 heures, jusqu'à 13 heures, et que les
périodes de temps imparties par parlementaire sont, en
général, de 20 minutes. J'entends faire jouer la règle de
l'alternance, si c'est nécessaire, entre les parlementaires du
côté de l'Opposition, du gouvernement et le député
indépendant, M. le député de Drummond. Je souhaite qu'on
puisse dialoguer le plus librement possible, donc on n'est pas obligé de
prendre les 20 minutes pour formuler sa question ou son commentaire. Par la
suite, M. le ministre peut répondre il a une période, lui
aussi, de 20 minuteset il peut intervenir en n'importe quel temps. Vous
pouvez aussi, M. le ministre, déléguer votre réponse sous
votre autorité à l'un de vos fonctionnaires ou accompagnateurs,
à condition de l'identifier pour les besoins de la transcription des
débats.
Déclarations d'ouverture
Alors, ceci étant mis au point, je pense que tout le monde est
d'accord avec cette manière de fonctionner. Nous allons passer à
l'étape des déclarations d'ouverture.
M. le ministre, si vous avez des déclarations d'ouverture
à faire, je pense que c'est le moment. Par la suite, je
reconnaîtrai les autres parlementaires qui dési- rent en faire. M.
le ministre...
Mme Harel: M. le Président...
Le Président (M. Gobé): Oui, madame. (10 h 10)
Mme Harel: ...peut-être avant que nous ne débutions
les déclarations d'ouverture, je comprends que, contrairement à
ce que nous avions prévu, nous ne siégerons pas cet
après-midi. Est-ce que c'est bien le cas?
Le Président (M. Gobé): C'est exact, madame. C'est
ce dont on m'a informé dernièrement, la présence de M. le
ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie étant requise
au Conseil des ministres, cet après-midi, pour des discussions que je ne
connais pas, mais qui semblent très importantes pour l'avenir de la
province.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: C'est donc dire que nous allons y consacrer 3 heures
aujourd'hui et que nous aurons, donc, à une autre occasion, 2 heures et
demie pour échanger.
Le Président (M. Gobé): C'est ça. Mme
Harel: Très bien.
Le Président (M. Gobé): Le leader du gouvernement
et votre leader verront à décider d'une période
adéquate en accord avec l'emploi du temps du ministre et les
parlementaires. Alors, M. le ministre, nous revenons donc aux
déclarations d'ouverture, et je vous passe donc la parole. Vous avez une
période de 20 minutes pour faire cette première
déclaration d'ouverture.
M. le ministre.
M. Gérald Tremblay
M. Tremblay (Outremont): Merci beaucoup, M. le
Président.
Je voudrais présenter, pour la députée de
Hochela-ga-Maisonneuve, les personnes qui m'accompagnent: à ma gauche,
le président de la Société de développement
industriel du Québec, M. Gabriel Savard; le vice-président
administration de la Société de développement industriel,
M. Jocelyn Girard; à ma droite, mon directeur de cabinet, M. Bernard
Labrecque; M. Yvon Marcil il va se joindre à nous qui est
le vice-président exécutif de la Société de
développement industriel du
Québec. Et, étant donné que nous devions parler
principalement de la SDI, ces personnes sont ici, mais il y a également
deux personnes du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie: M. Michel Gauthier, qui est le directeur des ressources
financières, et Mme Nicole Nolin, qui a la responsabilité de
coordonner tous les renseignements, toutes les questions que l'Opposition
pourrait avoir et qui est en grande partie responsable des volumineux documents
que nous vous remettons régulièrement dans la transparence
tradion-nelle du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie.
Sur ces paroles, M. le Président, je n'ai pas d'autres
déclarations préliminaires à faire. Je
préfère consacrer plus de temps à répondre aux
questions de l'Opposition.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre. Mme
la députée de Hochelaga-Maisonneuve, avez-vous une
déclaration d'ouverture à faire?
Mme Louise Harel
Mme Harel: Alors, je vous remercie, M. le Président.
Le ministre n'avait pas habitué, je crois, mes
prédécesseurs ni les membres de cette commission parlementaire
à si peu de loquacité. J'ai eu l'occasion de relire ses
déclarations d'ouverture pour les années
précédentes, et je dois vous dire que cela se faisait sous le
signe d'un discours sur l'état de la nation. Je comprends que la nation
se porte assez mal. Les journaux d'aujourd'hui, d'ailleurs, nous rappellent que
10 des 13 régions du Québec souffrent toujours d'un taux de
chômage extrêment élevé.
Je voudrais simplement signaler que ce qui est inquiétant,
présentement, c'est que, si la récession de 1990-1992, que l'on
nous a dit être terminée, si cette récession a
été moins sévère que celle de 1981-1982, on peut
constater qu'on y met pas mal plus de temps pour s'en sortir, cependant. Et
c'est d'autant plus inquiétant que le Québec a perdu 150 000
emplois durant les 2 années, entre avril 1990 et avril 1992. On comprend
que, depuis lors, c'est à peine 8 % de ces pertes d'emplois
causées par la dernière récession, c'est-à-dire 12
000 emplois, qui ont été récupérées
jusqu'à maintenant, et ce 8 % s'éloigne, évidemment,
beaucoup de la récupération que l'Ontario a connue, qui est de
l'ordre de 40 % depuis ce qu'on a déclaré être la fin de la
récession et la récupération au Canada que l'on dit
être, en moyenne, de 30 %.
Alors, c'est donc qu'il y a une bonne nouvelle, l'économie aurait
cessé de régresser, mais que la mauvaise nouvelle, c'est qu'il
n'y a pas de redressement et que l'on va connaître un paradoxe des temps
modernes, c'est-à-dire une croissance économique sans croissance
de l'emploi. On peut même s'attendre, à cette époque de
rationalisation, particulièrement dans le secteur manufacturier, qu'il y
ait même une croissance de l'économie inversement proportionnelle
à la croissance de l'emploi.
C'est, finalement, ce que nous confirme le ralentissement que le
Québec connaît à la suite de cette récession. Je
rappelle qu'il y a 10 ans, même si elle avait été
très sévère, cette récession, en 3 trimestres, on
avait atteint le niveau de production d'avant la récession. On est
maintenant à 7 trimestres et on en n'est même pas à
espérer atteindre le niveau de production d'avant la récession.
Que dire, évidemment, de l'explosion du nombre de faillites, et faut-il
évidemment signaler, également, les diminutions extrêmement
importantes dans les mises en chantier, une baisse de 17 % en regard de l'an
dernier.
Je vais vous lire l'éditorial de Michel David dans Le Soleil
de mars 1993. M. David disait, et je le cite: «Avant de refaire le
monde, il y a quand même certaines choses que M. Tremblay devrait
peut-être nous expliquer. Par exemple, comment il se fait que, en 1993,
les entreprises québécoises prévoient dépenser 16 %
de moins en immobilisations qu'en 1992.»
Évidemment, tout cela est d'autant plus inquiétant que
rien n'est prévu pour investir massivement dans le relèvement du
niveau des qualifications de la main-d'oeuvre. On assiste à ce douteux
paradoxe où, en même temps, on a des taux de chômage record,
au Québec, un nombre sans précédent de ménages
à l'aide sociale et, en même temps, une pénurie de
main-d'oeuvre qualifiée. Ayant la responsabilité du dossier de la
formation professionnelle, je dois vous dire, M. le Président, que je
suis malheureusement assez bien placée pour savoir le
piétinement, la paralysie que connaît le dossier de la formation
professionnelle, actuellement, au Québec. Ce dossier névralgique,
stratégique pour le redressement de la situation, au Québec, est
dans un état, je dirais, presque de putréfaction, M. le
Président, étant donné que rien n'a bougé, rien n'a
bougé depuis toutes ces années où on prétend
pourtant en faire une priorité.
J'aimerais prendre quelques minutes, M. le Président, pour vous
demander de distribuer ce tableau, qui va permettre aux membres de cette
commission... Peut-être au ministre, d'abord.
Le Président (M. Gobé): Avant de le donner, je vais
peut-être en prendre connaissance, pour voir si on peut le déposer
auprès de chacun des membres de la commission.
Mme Harel: Alors, ça nous permettra, M. le
Président, d'entamer, justement, l'échange sur les
crédits. J'invite les membres de cette commission à prendre
connaissance, dans les renseignements généraux qui nous
été distribués pour le budget 1993-1994, de l'exercice,
là, 1992-1993, concernant les crédits périmés.
Alors, ça se trouve au tout début des renseignements
généraux. Ça nous permet de constater que presque 20 000
000 $ ont été périmés dans le soutien financier aux
secteurs manufacturiers, commerciaux et coopératifs, et au
développement de la technologie.
Systématiquement, M. le Président, j'ai fait
personnellement l'exercice de reprendre tous les program-
mes. alors, j'invite le ministre et les membres de la commission
à prendre connaissance des pages 2, 3 et suivantes, et
systématiquement, sur tous les programmes, que ce soient les programmes
d'innovation pme, où 55 % des crédits annoncés l'an
dernier ont été périmés durant l'année, que
ce soit le programme de soutien à l'emploi stratégique, et
faut-il insister sur l'importance que le ministre disait accorder à ce
programme, et son gouvernement, systématiquement... il y a même,
m. le président, certains programmes où on assiste à des
péremptions de 90 % et de 100 %. (10 h 20)
Nous allons d'ailleurs y revenir, mais le tableau que nous vous
distribuons vous permet de constater que les annonces faites ne correspondent
pas aux dépenses réalisées, loin de là. Ces
annonces faites portent sur, pourtant, des mesures que l'on retrouvait dans le
budget du ministre des Finances, budget 1992-1993, et budget qui nous
permettait d'espérer un certain nombre de mesures énergiques pour
le redressement de l'emploi et le soutien à la petite et moyenne
entreprise.
Et faut-il le rappeler, M. le Président, que, en matière
d'Innovation PME, ce que proposait le budget, c'était rien de moins que,
sur 3 ans, un crédit de 18 000 000 $ pour les volets analyse et
diagnostic et un crédit de 6 000 000 $, pour la même
période de 3 ans, pour le volet aide à l'implantation. C'est donc
un total de 24 000 000 $ sur 3 ans qui était annoncé pour ce
programme d'Innovation PME. Et on pouvait y lire ceci: Ce programme est mis sur
pied pour subventionner une partie des dépenses de consultation
effectuées par les PME pour l'analyse, le diagnostic de leurs besoins de
modernisation, d'innovation technologique et de relèvement de la
productivité par la qualité totale, le projet étant
d'élargir la portée des interventions en vue
d'accélérer le transfert et la diffusion des technologies dans
les PME en région. Qu'en a-t-il résulté, M. le
Président, de cette annonce de 8 000 000 $? À peine et on
y reviendra 1 800 000 $ ont été dépensés.
D'autre part, on verra également que c'est le programme qui a
été le plus touché par les compressions, Innovation pour
les petites et moyennes entreprises.
On le verra également, au Programme de soutien à l'emploi
stratégique, programme qui non seulement avait pu
bénéficier d'une annonce du ministre des Finances dans le cadre
du budget, une annonce d'un montant annuel de 4 000 000 $ de plus. Mais faut-il
rappeler que ce Programme de soutien à l'emploi stratégique
faisait partie du plan de relance annoncé à grand renfort de
publicité, au mois de décembre dernier, par le gouvernement, dans
un communiqué qui annonçait que ce geste visait à soutenir
les besoins en personnel spécialisé des PME et à aider les
jeunes Québécois et Québécoises à trouver
des emplois durables et de qualité. Alors, on annonçait rien de
moins que 10 000 000 $ de plus, au mois de décembre dernier, à ce
programme, pour un total de 14 000 000 $. Il n'y a pas si longtemps de
ça. Décembre dernier, M. le Président, ça ne fait
même pas 6 mois. Qu'est-ce qu'on retrouve dans les crédits? On
retrouve, tout au plus cette année, finalement, quelques mois plus tard,
un crédit de 9 000 000 $, c'est-à-dire l'équivalent de ce
qui se dépensait en 1990-1991, il y a déjà 2 ans, 3 ans
maintenant. alors, on voit bien que, malheureusement, les compressions se sont
faites essentiellement au programme qui pouvait être comprimé,
c'est-à-dire celui des transferts pour soutenir les entreprises. et qui
en a écopé? les petites et moyennes entreprises, essentiellement,
c'est-à-dire celles qui sont les créatrices d'emplois. je n'ai
pas besoin de rappeler ce que le ministre sait qu'il nous a dit, à
l'effet que 95 % des emplois au québec sont pourtant créés
par la petite et moyenne entreprise. et, s'il y a besoin de donner un coup de
main, c'est bien là. évidemment que ça s'imposerait, m. le
président.
Dans les crédits périmés, on retrouvera, donc,
à ce Programme de soutien à l'emploi stratégique, des
péremptions de crédits, y compris les stages dans les centres
spécialisés, ces stages dans les centres
spécialisés pour lesquels une aide de 1 000 000 $ avait
été prévu dans le discours du ministre des Finances. On
disait que c'était pour permettre à des travailleurs à
l'emploi d'entreprises manufacturières d'effectuer des stages de
perfectionnement d'une durée maximale de 6 mois dans des centres de
recherche ou des centres spécialisés de collège et que des
crédits de 3 000 000 $ pour 3 ans étaient alloués à
cette fin. Eh bien, il n'y a pas un sou qui a été
dépensé, malgré les annonces qui en ont été
faites.
Également, M. le Président, encore faut-il rappeler cet
autre programme qui se retrouvait dans le discours du budget du ministre des
Finances et qui allouait une somme de 5 500 000 $ pour permettre à ces
centres spécialisés d'acquérir de nouveaux
équipements ou, encore, de moderniser ceux dont ils disposent
déjà, et qui annonçait un comité formé de
représentants du Secrétariat aux affaires régionales, du
MICT et du MESS et de représentants de l'industrie chargé de
sélectionner des projets. Alors, sur ces 5 500 000 $ annoncés sur
3 ans, il faut se rappeler, M. le Président, que l'aide accordée
n'a été, au total, que de 122 000 $ sur un total, pour
l'année, de 1 700 000 $ qui devaient être dépensés,
qui ont été annoncés. Ça veut donc dire qu'il y a
eu une péremption de 1 600 000 $ sur des crédits de 1 700 000 $.
C'est presque 98 % de péremption, en n'oubliant pas que c'était
pourtant là une annonce importante faite par le ministre des Finances
dans le cadre du développement des réseaux de centres
spécialisés et dans le cadre de l'aide qu'il fallait apporter
à l'entreprise, M. le Président.
C'est donc dire, et c'est ce que le tableau révèle, que
les mesures annoncées dans le discours du budget plus celles
annoncées dans le plan de relance, bien, ces mesures-là n'ont
jamais été dépensées. Et vous le voyez fort bien
avec le tableau que je viens de vous distribuer. Le tableau permet de confirmer
que, pour le programme d'innovation pour les petites et moyennes entreprises,
c'est moins de la moitié des crédits qui ont été
dépensés, que pour le Programme de soutien à l'emploi
stratégique, c'est sensiblement beaucoup moins que ce qui avait
été annoncé qui a été dépensé.
Là, on revient, dans les
crédits, à ce qui avait été
déjà réalisé il y a 3 ans, et, pour les centres
spécialisés, volet équipement, c'est 2 fois moins de ce
qui avait été annoncé qui a été
dépensé, et là, évidemment, sans parler des stages
dans les centres spécialisés, qui ne l'ont pas été
du tout.
Alors, ça vous donne une idée... Évidemment, on
évalue, dit-on, un arbre à ses fruits, et on évalue les
interventions, évidemment, M. le Président, au respect qu'on a de
ses engagements. On doit comprendre, et nous y reviendrons, évidemment,
avec la péremption des crédits à l'Industrie et Commerce,
que c'est totalement inadmissible.
Je vous remercie.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
M. le ministre, voulez-vous réagir tout de suite aux
déclarations de Mme la députée?
M. Tremblay (Outremont): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Par la suite, nous
reviendrons à vous, M. le député de Drummond, pour vos
remarques préliminaires, mais je préfère
peut-être...
M. St-Roch: Vous avez toute ma compréhension, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): C'est plus facile, vu que
Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve a amené un certain
nombre de points, peut-être d'avoir la réaction rapide de...
M. St-Roch: Je vais écouter religieusement M. le ministre
aussi.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député. Alors, M. le ministre, vous avez donc la parole.
M. Gerald Tremblay
M. Tremblay (Outremont): Je remercie beaucoup le
député de Drummond pour sa compréhension. La raison pour
laquelle on a été moins volubile que d'habitude, c'est qu'on a
publié deux livres: «L'atlas industriel du Québec» et
«L'entreprise à valeur ajoutée: le modèle
québécois», et je pense que la réflexion, les
orientations sont très claires dans ces deux livres. Alors, je ne
m'attendais certes pas à ce que la députée de
Hochelaga-Maisonneuve me demande de répéter ce qu'elle a
sûrement lu au cours des dernières semaines, parce que les livres
ont été publiés maintenant depuis, dans le premier cas, le
9 mars, donc au-delà de 1 mois, et le dernier a été
publié il y a au moins 2 semaines. (10 h 30)
J'ai très hâte, M. le Président, de prendre
connaissance du document de réflexion du Parti québécois
intitulé «Le Québec dans un monde nouveau». Tout ce
que je peux dire, c'est que, à la lecture préliminaire des
informations qui ont parues dans certains quotidiens, je reconnais le discours
du présent gouvernement. On veut favoriser davantage la recherche et le
développement, nous le disons maintenant depuis 8 ans. On veut favoriser
la formation des ressources humaines, nous le disons depuis 8 ans. Une
politique de plein emploi, le Parti québécois en parle depuis 20
ans. Ils n'ont jamais eu le courage de quantifier ce que ça voulait
dire, une politique de plein emploi. Le seul gouvernement qui en a eu le
courage, c'est le présent gouvernement. Et, en ce qui concerne une
décentralisation régionale, qui semble être la grande
découverte du Parti québécois, tous les mécanismes
sont en place, les régions sont en train de se prendre en main. Et je
dois dire à l'Opposition: Allez écouter davantage les
régions, vous allez vous apercevoir que les régions comprennent
l'importance de se prendre en main.
Donc, ce document de réflexion, encore une fois, j'ai bien
hâte de le lire à fond, mais, selon les informations
préliminaires qui ont été diffusées dans certains
médias, je dois dire que je ne trouverai aucune découverte. Au
contraire, je réaliserai que, peut-être, pour une fois, mais une
vraie fois, le Parti québécois nous tend la main pour favoriser
le développement économique de toutes les régions du
Québec.
Alors, quand j'écoute la députée de
Hochelaga-Maisonneuve comparer le ralentissement économique de 1981-1982
avec celui de 1990-1993, je pense qu'on ne compare pas la même chose. En
1981-1982, c'était strictement conjoncturel. La raison pour laquelle
l'économie du Québec a pu se rétablir rapidement,
c'était que le taux d'épargne et le taux d'endettement des
consommateurs et de la population en général, à ce moment,
étaient... Au niveau de l'épargne, le taux était beaucoup
plus élevé, et il y avait un taux d'endettement beaucoup moindre
que ce qu'il est présentement.
Deuxièmement, c'est que le ralentissement économique de
1989-1990, 1990-1991, si on veut, ce n'est pas conjoncturel, c'est structurel,
et le défi, c'est que, d'une économie de production de masse,
basée principalement sur nos ressources naturelles, nous devons assurer
la transition rapide vers une économie de valeur ajoutée. Il ne
faut pas oublier le défi collectif que les Québécois et
les Québécoises ont pris, le 1er janvier 1989, et le Parti
québécois est entièrement d'accord avec ces orientations.
Nous nous sommes ouverts sur le monde dans un traité de
libre-échange, donc on ne peut aucunement comparer la situation de
1981-1982 à celle de 1990 à 1993.
En ce qui concerne un autre article paru dans un quotidien, à
l'effet que 16 % des investissements en immobilisations, c'est inférieur
à 1992, nous en convenons. Je pense avoir donné de façon
très claire la réponse à l'Assemblée nationale, au
chef de l'Opposition qui m'a posé cette question.
Évidemment, on fait appel à un changement de culture au
niveau de la recherche et du développement, un changement de culture au
niveau des ressources humaines, un changement de culture au niveau des
relations de travail, un changement de culture au niveau
de la qualité totale, au niveau des exportations et au niveau de
l'environnement. Donc, c'est profond, et on ne peut pas demander uniquement au
gouvernement, qui a tracé la voie, qui a créé un
environnement favorable au développement économique des
entreprises, de tout faire sans la complicité des partenaires. Et ce
qu'on voit, ce qu'on réalise présentement, c'est que ces
changements profonds de mentalité, d'attitudes et de comportements sont
plus lents à prendre forme.
Je pourrais référer la députée de
Hochelaga-Mai-sonneuve à la conférence qui a été
donnée hier, devant la Chambre de commerce de Montréal, par M.
Alain Dubuc. Et M. Alain Dubuc le dit de façon assez claire, que, si
nous continuons à penser comme nous pensions dans le passé,
à l'effet que nous avons été gâtés, et que
nos problèmes sont conjoncturels, et que le temps va arranger les
choses... C'est une attitude qui ne doit pas être maintenue et qui doit
changer le plus rapidement possible, avec la conséquence que nous devons
et c'est d'ailleurs la conclusion d'une préface d'un des livres
nous hisser avec les meilleurs au sommet de la performance. mais, je
comprends le rôle de l'opposition, m. le président. c'est toujours
de parler des choses négatives. par contre, l'opposition n'a pas
mentionné que les taux d'intérêt sont les plus bas qu'ils
n'ont jamais été, pour aider les entreprises. la stabilité
du dollar canadien, qui est maintenant à un niveau plus acceptable,
favorise les exportations de nos entreprises. les livraisons
manufacturières sont en hausse. les exportations sont en hausse. la
banque royale du canada a confirmé que la croissance devrait être,
au québec, de 4 %, donc la plus importante de toutes les provinces
canadiennes. et, en 1994, cette croissance devrait être de 4,8 %, donc
encore plus importante que toutes les autres provinces canadiennes. le
québec, depuis un certain nombre d'années, s'est
préparé à cette croissance.
Il est vrai, par contre, que, parallèlement à cette
croissance économique, on dit que le niveau d'emploi, ou le niveau de
chômage, pour employer les termes de l'Opposition, va demeurer
sensiblement le même. Il va demeurer sensiblement le même si nous
faisons ce que le Parti québécois a fait de 1981 à la fin
de 1985: penser que les problèmes sont conjoncturels et ne pas
s'attaquer à des changements importants de culture. Ce n'est pas d'hier
que la ressource humaine est l'actif le plus important d'une
société. Ce n'est pas d'hier que la recherche et le
développement, c'est important. Ce n'est pas d'hier qu'on doit
s'attaquer à des marchés d'exportation. Puis ce n'est pas d'hier
que la décentralisation au niveau des régions, c'est important.
Alors, c'est facile, 10, 12 ans plus tard, de sortir et de dire: Voici ce que
nous allons faire. Quelle est la crédibilité des personnes qui
ont eu l'occasion pendant 10 ans de le faire et qui ne l'ont pas fait?
En ce qui concerne, M. le Président, les programmes
détaillés, le document qui nous a été remis par
l'Opposition, il n'y a jamais eu si moins de crédits
périmés pour le ministère de l'Industrie, du Commerce et
de la Technologie, au cours des dernières années. À titre
d'exemple, uniquement les crédits périmés
définitifs en 1987-1988, c'était 82 000 000 $. Et, toutes les
années subséquentes, ils ont été supérieurs,
ces crédits périmés, à ce qu'ils sont pour
1992-1993. Donc, la question, c'est: Reconnaissons-nous que nous avons des
crédits périmés? La réponse, c'est oui.
Par contre, est-ce qu'il a réellement manqué c'est
ça, la question de fond de ressources financières, d'aide
financière disponible pour permettre aux PME québécoises
qui ont des projets dans toutes les régions du Québec d'avoir
accès à une aide gouvernementale? Jusqu'à preuve du
contraire, la réponse, c'est non. Et je vais aller plus loin. Il n'y a
pas un gouvernement qui veut bâtir les régions qui ne rendra pas
les sommes disponibles pour favoriser le développement
économique, technologique des PME dans toutes les régions du
Québec. C'est dans ce but précis que nous avons signé un
protocole avec le Conseil du trésor à l'effet que, au cours des 2
prochaines années, le ministère de l'Industrie, du Commerce et de
la Technologie va pouvoir gérer, réorganiser le ministère
pour faire davantage.
Évidemment, ce n'est pas une situation facile. Nous regardons ce
qui se passe partout au Canada. Le Québec n'est pas différent.
Nous avons eu des décisions difficiles à prendre. Et, si la
députée de Hochelaga-Maisonneuve a des questions plus
précises sur les programmes, il me fera plaisir d'y répondre.
Mais, juste à la première, juste pour lui démontrer
à la première, quand on regarde sur son tableau, Innovation PME,
à l'effet que nous avons annoncé 15 200 000 $, c'est vrai, sauf
qu'on ne l'a pas annoncé uniquement pour l'année 1992-1993.
C'était 7 000 000 $ et on a dépensé, les résultats,
selon ces chiffres, 6 800 000 $. Alors, il faut faire la différence
entre une annonce sur une période de 3 ans et une annonce sur une
année. Il n'y a jamais eu de crédits disponibles, pour une
année, de 15 200 000 $. Au contraire, c'était 6 800 000 $, et
c'est la même chose qui s'applique pour les années
subséquentes, qu'on parle de 1993, qu'on parle de 1994. (10 h 40)
Mais je ne veux pas, à ce stade-ci, rentrer dans les
détails techniques. Ça va me faire plaisir de répondre
à toutes les questions. Et s'il s'avérait, pour une raison ou
pour une autre, qu'un choix stratégique n'ait pas nécessairement
été le bon, nous sommes prêts à réallouer les
ressources financières d'un programme à l'autre, ce que le
nouveau protocole d'entente nous permet avec le Conseil du trésor. Donc,
le ministère a maintenant une enveloppe globale, des programmes bien
définis qui répondent aux attentes légitimes des
entreprises, et nous pouvons allouer un montant d'un programme à l'autre
pour répondre aux attentes légitimes des entreprises.
Le Président (M. Gobé): Merci. Oui, madame, un
petit...
Mme Harel: Alors, M. le Président...
Le Président (M. Gobé): Je dois passer au
député de Drummond. Vous avez une petite question en rapport
à ça directe...
Mme Harel: Je ne crois pas avoir utilisé toutes les 20
minutes qui m'étaient allouées.
Le Président (M. Gobé): Vous étiez
presqu'à la fin.
Mme Harel: Oui? Peut-on le savoir? Il reste 5 minutes?
M. St-Roch: Je donne mon consentement pour que Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve finisse son intervention et je
passerai après, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Alors, si tout le monde est
d'accord en plus, allons-y.
Mme Louise Harel
Mme Harel: M. le Président, d'abord, j'invite le ministre
à prendre connaissance de la note en bas de page du tableau que je lui
ai distribué, à l'effet qu'il s'agit là d'un cumulatif
pour 2 ans, 1992-1993 et 1993-1994. Prenons donc le programme Innovation PME,
ce programme pour lequel il y avait un crédit annoncé il
le disait lui-même de 8 000 000 $. En fait, moi, je crois que
c'était plutôt 7 000 000 $.
M. Tremblay (Outremont): J'ai dit 7 000 000 $.
Mme Harel: Ce sont là des chiffres que son
ministère nous a transmis, qui se retrouvent dans les renseignements
généraux. Alors, on comprend que, de ce montant, il y a eu 2 696
000 $ de périmés et de dépenses probables, 1 800 000 $.
C'est donc dire 55 % du budget modifié, parce que, finalement, si on le
prenait sur les crédits de 7 000 000 $, vous comprendrez que c'est
au-delà même du 70 % qui a été
périmé.
Je reviens à l'élément de fond dont le ministre
parlait tantôt. Le ministre dit: Dans le fond, ça va mieux parce
qu'on a moins périmé que les autres années. Mais le
problème, c'est qu'il a périmé essentiellement
c'est ça qu'est mon propos 20 000 000 $ à l'assistance
financière aux entreprises et aux organismes, puisque le budget original
de cet élément-là était de 55 000 000 $. Avec les
annonces, vous l'avez porté à 80 000 000 $, et puis, finalement,
des dépenses probables ce n'est même pas le réel,
ça vous prévoyez seulement 60 000 000 $. Alors, ça
veut dire que vous périmez les annonces du budget du ministre des
Finances et que vous avez périmé les annonces du plan de relance.
C'est ça que ça signifie, le tableau que je vous ai
distribué. C'est que, en plus d'en ajouter aux crédits, vous en
ajoutez au moment du discours du budget, puis vous en ajoutez aussi en
conférence de presse, quelques mois plus tard, en plan de relance, et,
finalement, vous ne le dépensez pas. C'est extrêmement important
qu'on se le dise. C'est les régions qui ont été
laissées pour compte là-dedans. C'est essentiellement les
régions. quand j'entends le ministre faire un discours de bâtir
les régions, c'est 30 % des crédits dans le développement
économique régional qui sont coupés. c'est 10 % dans les
commissariats industriels, et ça s'ajoute aux coupures
précédentes. innovation pme, le programme annoncé, il
devait se faire en région. c'est ça qui a été
périmé. et, dans les centres spécialisés, où
ça a été essentiellement périmé,
c'était en région également. c'est, finalement, le choix
que vous avez fait de couper ou de périmer dans l'assistance
financière aux entreprises et aux organismes, c'est essentiellement
ça qu'on remet en question.
Moi, je crois comprendre que, malheureusement, les choix
stratégiques de votre ministère ne sont pas en conformité
avec les livres que vous préfacez, parce que, justement, pour avoir lu
«L'entreprise à valeur ajoutée» avec tous les
chapitres sur les régions, ça ne coïncide absolument pas
avec les péremptions de crédits et les coupures qui se sont
faites dans l'aide aux entreprises et aux organismes en région.
D'autre part vous me disiez tantôt que ça avait
été publié depuis 1 mois déjà je suis
surprise que, dans les renseignements fournis par votre ministère, on ne
se soit même pas servi de ce qu'on peut retrouver dans «L'atlas
industriel», puisque, dans les estimations des principaux indicateurs de
grappes, etc., on n'a même pas pu nous fournir, en ce qui concerne le
secteur bioalimentaire ou encore le secteur des industries culturelles et
d'autres, des éléments tout à fait factuels. Alors, il y
aurait peut-être intérêt à faire diffuser, dans votre
propre ministère, les renseignements qu'on peut retrouver dans les
livres auxquels vous nous référez.
D'autre part, écrire n'est pas suffisant. Écrire n'est
certainement pas suffisant, d'autant plus que ce n'est pas une stratégie
industrielle devant laquelle on est, c'est une campagne promotionnelle. Une
stratégie industrielle, c'est d'avoir en tête de réaliser
ce que l'on prône. Mais, systématiquement, puis on va le voir
finalement, on n'est même pas capable de nous donner des informations qui
nous permettraient de savoir, par exemple, quels sont les objectifs qu'on s'est
fixés en termes de création d'emplois dans les grappes
stratégiques. Il n'y en a pas, d'objectifs. On nous dit qu'il y en a,
des grappes, c'est une vérité révélée, mais
il n'y a aucune planification ni échéancier pour nous dire
comment on va les faire évoluer.
Le Président (M. Gobé): Alors, madame, si vous
voulez conclure. Quand même, on n'est pas pour être rigoristes
à la seconde près, là.
Mme Harel: Oui. Alors, quelques mots simplement, parce que le
ministre a cité Olympia & York, les pronostics d'Olympia...
Excusez-moi. Il a cité la Banque Royale et ses pronostics de croissance.
Ça m'a fait penser justement à la perte de 1 000 000 000 $ que la
Banque Royale a encourue avec ses investissements dans Olympia & York et
surtout ses pronostics sur le cata-
clysme qui allait suivre un non référendaire. Alors,
j'espère que, cette fois-ci, la Banque Royale dit vrai étant
donné que, dans les fois précédentes, elle s'est pas mal
trompée.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, voulez-vous
réagir? Il vous reste quelques minutes.
M. Tremblay (Outremont): Oui. Très brièvement.
Le Président (M. Gobé): Vous avez le temps, il vous
reste 10 minutes.
M. Tremblay (Outremont): Très brièvement. Le
Président (M. Gobé): Bien... M. Gérald
Tremblay
M. Tremblay (Outremont): Trois petits points. Premier point, on
ne peut pas rentrer dans tous les détails des programmes dans les
remarques préliminaires ou des échanges comme ceux-là,
mais, si on prend juste Innovation PME, pour l'information de la
députée de Hochelaga-Maisonneuve, quand on parle de 15 200 000 $,
c'est pour une période de 3 ans. Présentement, les montants
déboursés et les déboursés prévus totalisent
9 700 000 $. Il reste encore un peu plus de 1 an, donc on devrait
débourser les 15 000 000 $. Il faudrait au moins comparer des pommes
avec des pommes. Je pense que ce n'est pas la bonne information que vous avez.
Vous faites des colonnes sans dire que c'est pour 3 ans, le budget
pourtant, c'est écrit dans le budget et vous mettez le cumulatif
à 2 ans.
Mme Harel: c'est 2 ans, m. le ministre. c'est vous qui vous
trompez. c'est seulement 2 ans. c'est 7 000 000 $ pour 1992-1993 puis 8 200 000
$ pour 1993-1994. c'est 2 ans seulement.
M. Tremblay (Outremont): dans le budget, c'est 3 ans. c'est parce
qu'on avait un programme qui s'appelait amitech, et ce programme-là a
été remplacé par un nouveau programme qui s'appelle
innovation pme. et vous mêlez les 2 programmes. deuxièmement, en
ce qui concerne les grappes industrielles, je référerais la
députée de hochelaga-maisonneuve à la fin de chaque
chapitre, sur chaque grappe industrielle, et vous allez voir qu'il y a des
défis d'avenir et des éléments de solution. nous ne
rendrons pas publiques nos stratégies en détail pour chaque
grappe industrielle, mais je dois vous informer que, oui, nous avons fait une
évaluation pour connaître les emplois qui pourraient être
créés au cours des prochaines années par secteur
industriel, donc dans chaque grappe industrielle, et nous sommes arrivés
je l'ai dit publiquement à 325 000 emplois. c'est la
raison pour laquelle nous avons sonné l'alarme, parce que, à 325
000 emplois, le taux de chômage est toujours entre 11 % et 12 %. c'est la
raison pour la- quelle on dit qu'on doit en créer au moins 525 000 pour
que le taux de chômage soit à 7 %, étant bien conscients
que, à 7 %, ce n'est pas le plein emploi. Mais, au cours des 20
dernières années, nous n'avons jamais réduit le taux de
chômage en bas de 7 %. Donc, c'est un objectif réaliste. (10 h
50)
Dernier commentaire, M. le Président. On peut essayer et
c'est ce que l'Opposition fait régulièrement de miner la
crédibilité des institutions financières et/ou des
dirigeants d'entreprises, comme M. Ver-reault, comme M. Beaudoin. Tous les
entrepreneurs québécois qui ont réussi et qui
créent des emplois permanents de qualité dans toutes les
régions du Québec, le rôle de l'Opposition, c'est de les
détruire lorsque ces personnes ne sont pas d'accord avec leur
pensée.
Mais je dois juste dire à la députée de
Hochelaga-Maisonneuve que, lorsque la Banque Royale a émis son rapport,
ce n'était pas sur les conséquences d'un non à
Charlottetown, c'était sur les conséquences d'une
séparation du Québec, et, à ce moment-là, ils ont
évalué, ils ont fait leurs hypothèses... On n'a jamais dit
qu'on était d'accord avec ça. ils ont droit à leur point
de vue dans une société démocratique, mais c'est
basé sur une souveraineté, ce n'est pas basé sur un non au
référendum de Charlottetown. alors, il ne faut pas
véhiculer des demi-vérités et dire des choses qui ne sont
pas la réalité. et, jusqu'à preuve du contraire, la banque
royale demeure encore l'institution financière canadienne qui peut se
comparer de façon importante avec d'autres institutions dans le monde,
même si elle n'est pas dans les 10 plus grandes institutions
financières mondiales. c'est une institution financière qui a
donné son point de vue, et nous verrons, dans les semaines qui viennent,
ce que les autres institutions financières, comme le mouvement
desjardins, diront. et j'espère que, si le mouvement desjardins arrive
à une croissance de 4 % ou presque, ou 4,8 %, pour 1994, à ce
moment-là, la députée dira: bien, peut-être que, si
tout le monde dit la même chose, la banque royale, ce n'est pas si
mauvais que ça.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
Alors, je vais maintenant reconnaître la parole à M. le
député de Drummond. Vous avez 20 minutes pour vos remarques, si
vous le désirez.
M. Jean-Guy St-Roch
M. St-Roch: Merci, M. le Président.
Alors, je resterai dans les remarques générales, surtout
au niveau philosophique.
M. le Président, je dois admettre que j'ai été
étonné, ce matin, de ne pas entendre notre collègue, le
ministre de l'Industrie et du Commerce, élaborer davantage sur la
stratégie économique, surtout en considérant la recherche
et le développement, et au niveau de l'accessibilité de tous les
transferts technologiques des petites et moyennes entreprises. Je reconnais
qu'il y a eu des volumes de publiés qui sont très
intéressants,
mais qui restent au niveau théorique.
Ma première évaluation, à ce moment-ci, au
début de l'étude de ces crédits, est que j'ai beaucoup de
sympathie pour le ministre de l'Industrie et du Commerce, parce que le ministre
de l'Industrie et du Commerce m'apparaît comme un grand architecte, avec
une bonne vision de l'avenir. Mais le problème que le ministre de
l'Industrie et du Commerce a, M. le Président, c'est que, dans un monde
moderne, on se doit d'avoir une équipe, on se doit d'avoir une vision de
l'avenir et on se doit d'avoir un programme. Je pense, moi, que je vais
reconnaître au ministre de l'Industrie et du Commerce d'avoir une
équipe qui l'entoure. Je vais lui reconnaître qu'il a aussi une
vision d'avenir. Mais son problème majeur, M. le Président, c'est
qu'il n'a pas de programme. Et le programme, ce n'est pas au niveau du concept,
il l'a cette vision-là, c'est au niveau financier, parce qu'il n'a pas
les coudées franches du Conseil du trésor et de son gouvernement
pour distribuer l'argent nécessaire où il faudrait prendre des
risques calculés. Et c'est là qu'est le problème qu'on a,
à l'heure actuelle, au niveau gouvernemental.
Moi, je suis d'accord avec la politique des grappes, M. le
Président. Il va falloir, à une exception près... Et le
ministre connaît et il va reconnaître bien des positions que j'ai
exprimées en caucus, quand je faisais partie d'une certaine
équipe, autant privé, le mardi soir, que les caucus
spéciaux, où je reconnaissais que la philosophie des grappes,
elle est bonne. Mais il va falloir déborder du concept des grappes,
parce que, dans bien des domaines, il va falloir aller sur une grappe
probablement pancanadienne si on veut avoir des résultats qui vont
être fantastiques, et je pense que M. le ministre va le
reconnaître. Alors, c'est ça qu'est notre problème, M. le
Président.
Une autre chose dont je suis partiellement en désaccord avec le
ministre de l'Industrie et du Commerce, c'est lorsqu'il dit que la
récession, que les circonstances qu'on vit, elles sont conjoncturelles.
C'est vrai qu'elles sont conjoncturelles, mais il y a un autre
élément, et c'est l'erreur que la plupart des gouvernements ont
faite, et le ministre de l'Industrie et du Commerce va reconnaître mes
interventions de novembre 1990 et décembre 1990 lorsqu'on a forcé
à tenir un groupe de députés et à dire: II faut
s'adresser aux vrais problèmes du Québec. Parce que ce qu'on ne
reconnaît pas, M. le Président, à l'heure actuelle, dans la
plupart des gouvernements canadiens et du monde dit de l'Ouest, c'est qu'il y a
une conjoncture, à l'heure actuelle, mais qu'il y a aussi une partie qui
est structurelle.
Alors, quand je regarde, moi, toutes les philosophies qu'on met, bien,
il faudrait peut-être s'inspirer aussi avec ce qui se passe ailleurs,
parce que la première période, la première vague qu'on a
vue... Et, dans la gestion, M. le Président, que ce soit aujourd'hui,
que ce soit dans le passé, moi, je peux vous faire ici, et M. le
ministre est très bien informé aussi au niveau de ce style de
gestion, à peu près 20 théories majeures, les 20
dernières années, qu'à tous les 6, 7 mois on avait des
économistes, on avait des experts universitaires qui nous disaient:
Ça se passe par la gestion participative, ça se passe par la
gestion par objectifs, ça se passe par ci, par ça. On n'en
parlera pas, je n'aurai pas assez de mes 20 minutes.
Mais ce qui nous arrive aussi aujourd'hui, M. le Président... On
a eu aussi l'époque, et je vais juste remonter à l'époque
Thatcher, où on a dit: Néo-libéralisme, on s'en va vers
ça à tout prix et on s'en va axer dans la haute technologie.
J'aimerais moi aussi, au Québec, M. le ministre, que, dans les
stratégies et on aura la chance d'entrer un peu plus en
détail on reconnaisse ce que l'Angleterre est en train de
reconnaître aujourd'hui avec l'équipe Major, qui commence à
dire: Oui, il faut aller dans la haute technologie, mais on a sacrifié
trop de nos industries traditionnelles. un des cancers qu'il y a ici, au
québec, c'est lorsqu'on a sacrifié et ça, ce n'est
pas depuis 1985, c'est une philosophie qui date depuis les années
soixante-dix, m. le président lorsqu'on a abandonné le
secteur des textiles, lorsqu'on a abandonné les secteurs dits
«mous», qui sont le cuir et le meuble. m. le président,
qu'on aime ou qu'on n'aime pas, ce n'est pas vrai qu'on est tous nés
égaux. parce qu'il y a le grand «livre de la sagesse», et le
ministre va reconnaître mes propos aussi, où il y en a qui ont 1
talent, 2 talents, 3 talents, 4 talents, 5 talents. où est-ce que, dans
le grand livre, on reconnaît et qu'on remet les choses équitables?
c'est qu'on dit: tout le monde va redoubler son talent. et notre
responsabilité en tant que société, m. le
président, c'est de s'adresser à ceux qui ont 1 et 2 talents. et,
à mon humble avis, ça représente un bon 20 % de notre
population. alors, quand je remets ça, moi, dans un contexte
économique, on a ressorti de 1982 avec une récession qui
était, oui, structurelle à ce moment-là, mais on est
ressorti avec au-delà de 8 % de chômage. on va ressortir de cette
récession-ci... et je n'appelle pas ça une récession,
à l'heure actuelle, c'est une dépression, parce que, si on met
tout en parallèle, elle est pire que celle qu'on a vécue, ici, en
1930. on ressortira de cette récession-là, m. le
président, avec alentour de 11 % et 12 % de chômage. et je peux
vous prédire une chose, que, d'ici 1997-1998, on aura une autre vague,
et, à ce moment-là, on ressortira, au québec, si on
continue avec les mêmes philosophies de s'adresser strictement au
développement technologique de haut de gamme, avec 20 %. à ce
moment-là, m. le président, ce sera, au lieu de 1 personne sur 4,
à l'heure actuelle, qui est sur l'aide sociale ou
l'assurance-chômage, on arrivera avec 40 % de la population, 2 sur 5, qui
seront là.
Et ce qui me fait peur, et !e ministre va le reconnaître parce
qu'il l'a côtoyé lui aussi... John Kenneth Galbraith, on ne peut
pas le considérer comme un homme de gauche ou un homme de centre aux
États-Unis au niveau de l'économie parce que ça a toujours
été quelqu'un qui a été de l'extrême droite.
Ça a toujours été quelqu'un qui a suggéré le
libéralisme économique à tout prix. Alors, je
considérerais, moi, je suggérerais à tous les
parlementaires de lire le dernier livre de John Kenneth Galbraith, parce que
Galbraith corn-
mence à crier un son d'alarme, M. le Président, par ce
qu'il appelle, dans son livre, «la théorie des satisfaits».
On est tous des satisfaits, des repus, des gros gras ici, parce qu'on a tous
une certaine sécurité d'emploi.
Mais, lorsque je regarde, moi, dans ma circonscription, lorsque je
regarde dans le Québec, c'est 1 personne sur 4 qui est exclue, M. le
Président. Gal-braith conclut en disant que, si on ne fait pas attention
dans nos sociétés nord-américaines, bien, qu'est-ce qui va
nous arriver, M. le Président? On aura soit une dépression qui
sera pire encore que celle qu'on a connue en 1930 aujourd'hui et il dit: II y
aura la révolte des exclus ça, c'est nos gens qui sont sur
l'aide sociale et l'assurance-chômage, à l'heure actuelle
ou il dit: Aux États-Unis, tels qu'on les connaît, on
créera un autre Viêt-nam pour essayer de créer de l'emploi
en repartant les industries militaires. C'est à ça qu'on fait
face.
Alors, quand je regarde, moi, les politiques budgétaires ce
coup-ci, j'ai énormément de sympathie pour M. le ministre. Je
pense qu'il a bien identifié au niveau de sa théorie des grappes.
Il a bien identifié au niveau de ses technologies, au niveau de ses
investissements. Mais, lorsque je regarde les budgets, M. le Président,
je dois admettre que, aujourd'hui, je ne peux plus faire confiance aux
écrits budgétaires. Je référerais mes
collègues au budget 1991-1992, l'annexe E, les 31 pages de l'annexe E,
où on décrivait, à ce moment-là, ce qui
était les lacunes majeures au niveau du financement du Québec, ce
qu'on manquait de manque à gagner avec le fédéral. Et on a
été surpris de voir comment le député de Drummond a
évalué l'entente de Charlottetown. Il l'a évaluée
à partir du budget de son ministre des Finances de 1991-1992, M. le
Président, où on déclarait les catastrophes, les manques
à gagner en formation professionnelle, en habitation, en santé et
en éducation.
Alors, aujourd'hui, le problème que notre ministre de l'Industrie
et du Commerce a, grand architecte avec une bonne vision, c'est que son
gouvernement, son ministre des Finances, le président du Conseil du
trésor ne lui donnent pas les moyens de réaliser ses
politiques.
Il me reste encore du temps, M. le Président?
Le Président (M. Gobé): Oui, allez-y. Vous avez 20
minutes. (11 heures)
M. St-Roch: Je vais seulement attaquer et... Lorsqu'on a eu les
engagements financiers, bien, on a commencé à parler à M.
le ministre. C'est vrai qu'il y a de l'argent, mais, M. le Président, ce
qui tue, à l'heure actuelle, le développement économique
du Québec, c'est la bureaucratie. C'est la paperasse. Vous avez vu,
encore dernièrement, dans le journal Les Affaires, des
industriels de chez nous qui ont la flamme encore de créer, qui avaient
des emplois, qui créaient de 60 à 65 emplois, qui ont dit: Je
liquide tout, moi, parce que j'en ai assez de la bureaucratie, de la paperasse.
Je prends ma retraite. J'ai 60 ans, je vais la prendre, ma retraite. Vous avez
vu d'autres industriels, M. le Président, qui ont 46 employés,
qui ont dit: Aujourd'hui, je réduis mon nombre d'emplois à 4,
à 5 parce que j'en suis tanné.
M. le Président, je vais déposer, lorsqu'on fera le
ministère du Revenu... Savez-vous qu'au ministère du Revenu il y
a au-delà de 4000 formulaires différents? Savez-vous, M. le
Président, que quelqu'un, demain matin, qui ose créer 2 emplois
dans une allée de quilles est obligé de remplir 70 rapports
annuels de toute nature? Il y a même des rapports, M. le
Président, et je me suis plaint au ministre du Revenu, où on est
obligé de faire enregistrer des déclarations pour payer 175 $ de
permis. Ça a amené une modification à la loi que vous
verrez bientôt à l'Assemblée nationale. C'est ça qui
tue notre développement économique, M. le Président. Il
n'y a pas un jeune employeur qui a une idée à l'heure actuelle
qui est capable de passer à travers la bureaucratie.
M. le ministre, on avait un programme qui s'appelait PRECEP. On avait
PECEC qui aidait les jeunes entrepreneurs à se développer.
À un moment donné, dans un contexte de développement
régional, on a dit: On va changer ça, PECEC. M. le
Président, le problème, ça a pris au-delà de 12
mois avant qu'on soit capable d'avoir les formulaires, avant qu'on soit capable
de créer de l'emploi. Aujourd'hui, on parle de décentralisation,
de développement régional. Je vous mets au défi, M. le
Président, d'aller me chercher une formule à l'intérieur
de ce Fonds de développement régional là, à l'heure
actuelle. Ce qu'on réussit à nous dire aujourd'hui: Remplissez la
vieille formule de PECEC, et là on verra si on est capable de traiter
à même le Fonds de développement régional.
C'est ce à quoi on fait face, M. le Président: un ministre
de l'Industrie et du Commerce qui a une vision de l'avenir, qui veut
bâtir une équipe, qui veut aller de l'avant, qui convainc son
ministre des Finances, au budget, de lui donner les sous nécessaires,
mais, lorsqu'il arrive pour les mettre en application, il se fait enfarger par
le ministre du Revenu, il se fait enfarger, à ce moment-ci, par des
déséquilibres au niveau de la TPS et de l'harmonisation de la TPS
et de la taxe de vente, puis il se fait enfarger, M. le Président,
à travers la classification. Et je peux donner des exemples au ministre
où, quand je regarde l'Industrie et Commerce, on va classifier des
industries, M. le Président, comme étant des manufacturiers. Le
Revenu dit non, c'est des emplois de service, puis on a notre manufacturier qui
fait affaire avec l'Ontario qui essaie de charger à des Ontariens le
fameux 4 % de la taxe de service. Qu'est-ce que vous pensez qui arrive,
à ce moment-là? Les Ontariens disent: Laissez faire, on va aller
aux États-Unis ou on va aller chez nous.
Si vous voulez avoir des exemples, M. le ministre, je peux vous en
donner. C'est ça qui nous tue au niveau du développement. On est
en train, M. le Président. .. On a laissé développer, ici,
au Québec une paperasserie, une bureaucratie qui est en train de bouffer
notre économie. Si c'était juste ça, on pourrait dire: On
va pelleter encore en avant et on va faire des déficits et on va
emprunter, mais ce qui est encore plus criminel, M. le Président, et
j'ose utiliser le mot criminel, on est en train de laisser créer une
bureaucratie et de la pape-
rasserie qui est en train de faire ce qui est le plus criminel: de tuer
notre esprit de créativité et notre esprit d'initiative chez nos
jeunes entrepreneurs.
Aujourd'hui, si je veux m'adresser, moi, à la SDI pour aller
mettre un programme en effet... Ce n'est pas la faute du président de la
SDI, c'est les mécanismes de contrôle qu'on lui a donnés.
La SDI est devenue une banque d'affaires, elle n'est pas devenue une banque de
développement, M. le Président. Et ce qui nous manque ici, au
Québec... Et j'ai été un de ceux, moi, à la demande
d'un premier ministre, de faire partie du Sommet de la haute technologie... On
m'avait donné à la dernière minute, on m'avait dit: Tu vas
t'occuper des ap-provisionements et services, parce que tu as un peu
d'expertise, tu viens du privé. À 8 heures d'avis, M. le
Président, on m'a donné la haute technologie, tout ce qui
était informatique, bureautique et ajoutez tous les «iques».
Il a fallu travailler toute la nuit pour... Quelle a été la
conclusion, avec des gens comme le président de BMR que M. le
ministre... On n'a pas de vraie société d'investissement de
capital de risques au Québec.
Moi, je m'attendrais que la SDI, que le ministre va nous dire
aujourd'hui, dans la réplique qu'il va me faire, qu'il va donner le
mandat qui va libérer le président de la SDI, qu'il va lui
ôter ses menottes, qu'il va dire: Tout en étant une banque
d'affaires, je vais vous rajouter un nouveau chapeau qui va être un
montant d'argent. Et j'oserais suggérer que, demain matin, on
libère et je vais défendre ça sur le parquet de
l'Assemblée nationale, je vais défendre ça contre le
ministre des Finances et contre le président du Conseil du
trésor, M. le ministre de l'Industrie... Donnons 100 000 000 $ en vrai
capital de risques au président de la SDI, et pas pour aider juste la
grosse et la moyenne entreprise, mais la petite entreprise.
Je vous ai interrogé, lorsqu'on a eu les engagements financiers,
en disant qu'une petite entreprise aujourd'hui, M. le Président, qui
veut aller chercher des fonds dans l'investissement, ça lui coûte
200 000 $ de remplir des paperasses. Vous m'avez dit: Je vais avoir une bonne
nouvelle pour vous, M. le député de Drummond, bientôt, vous
allez voir. Bien, j'ai hâte qu'on ait quelqu'un, un entrepreneur chez
nous... Si vous manquez d'inventeurs, je vais vous en envoyer, parce que je
suis dans un milieu où, à toutes les semaines, M. le ministre, il
y a des gens qui viennent me voir pour partir des industries, et on n'est pas
capable, à l'heure actuelle, de déboucher un sou.
J'en ai encore un, qui était dans mon bureau lundi, qui a
inventé un balai mécanique qui est de toute beauté, qui
peut faire concurrence à tout ce qui est américain. Le
problème, c'est de voir comment on va débloquer l'argent. Parce
que, quand vous regardez ce jeune entrepreneur là, ce jeune
ingénieur de 30 ans, qui est en pleine force de l'âge, qui peut
créer des emplois, qui aurait la chance de mettre une entreprise qui
déborderait les frontières du Québec, qui irait s'attaquer
à un marché mondial, bien, s'il n'a pas les sous pour être
capable de remplir les formulaires, M. le Président, c'est bien de
valeur, il va rester chez eux avec son invention. Et un jour, que va-t-il
faire? Il va la vendre aux Japonais pour des bouchées de pain, ou
à des Américains, ou à des gens qui ont de l'argent.
Vous savez, et je vais conclure, M. le Président, en vous disant,
et en revenant sur un secteur, parce que ça a été toute ma
vie, moi, à travailler dans les textiles, à me battre contre tous
les gouvernements, provincial, municipal et fédéral, que ce n'est
pas vrai que c'est un secteur mou. J'ai hâte, moi, qu'on comprenne qu'il
n'y a pas de secteurs mous, M. le Président. Il n'y a pas de secteurs
mous, et je vais finir en donnant un exemple au ministre d'une entreprise de
chez moi.
Pendant qu'on disait que le textile était un secteur mou, cette
entreprise-là, drummondvilloise francophone, a investi 14 000 000 $ dans
le textile, et, aujourd'hui, M. le Président, elle est en train de
prendre une position de leadership, autant canadien que nord-américain,
sans jamais avoir demandé un sou de subvention, parce que le
président de cette compagnie-là pensait qu'une subvention
c'était, à ce moment-là, du bien-être social
déguisé et qu'il avait encore le moyen d'investir et de faire
participer sa famille au développement. On a créé des
emplois avec cette famille-là. Mais, tant et aussi longtemps que, au
Québec, on aura en tête que c'est des secteurs mous, M. le
Président, on va se ramasser encore avec 13 %. Tant et aussi longtemps,
M. le Président, qu'on va arriver avec des politiques... Moi, qu'on
m'arrive, ici, en tant que député... En voulez-vous, des briques?
J'ai passé à travers de toutes sortes, et j'en ai laissé
en haut, parce qu'il y en a d'autres qui regardent la recherche et le
développement. Bien, M. le Président, tant et aussi longtemps
qu'on aura ces masses de papier là...
Bien, ce n'est pas ça qui va créer de l'emploi. Ce qui
crée de l'emploi, M. le Président, et ce qui a toujours
créé de l'emploi, au Québec, c'est la petite et moyenne
entreprise. Ça a été un entrepreneur, un innovateur qui a
dit: Demain, dans mon fond de cour, dans mon garage, dans un local, dans un
incubateur, je vais créer un emploi, à la force de mes bras, en
mettant de l'huile de coude, en mettant mon talent et en faisant confiance
à mon banquier, et c'est comme ça qu'on a créé des
emplois, au Québec. C'est ça qui a fait la force, et c'est
ça qui nous a permis, en 1982, de passer à travers la
récession, parce qu'on avait une assise de petites et moyennes
entreprises.
Aujourd'hui, M. le Président, avec la paperasse qu'on a
laissé créer, on est en train de tuer l'initiative de nos jeunes
entrepreneurs, on est en train de décourager ceux qui ont eu ce
courage-là, dans les années passées, de créer des
entreprises, on est en train de les bouffer. On arrive aujourd'hui, M. le
Président, avec toutes sortes de beaux programmes, et j'aimerais que le
ministre nous dise combien de petites entreprises ont eu des programmes d'aide
à la recherche au niveau des innovations technologiques. Lorsque je
regarde, moi, les grands équilibres, les grands pourcentages, oui, je
retrouve Bombardier, je retrouve Innovatech, je retrouve ces grandes
sociétés là, et oui, M. le ministre, il faut les
encourager. Vous ne m'avez jamais entendu dénigrer,
moi, que ça soit un banquier ou que ça soit un industriel.
Oui, ça nous prend de la grande entreprise. Oui, ça nous prend
des fers de lance pour être capables de véhiculer, sur une
scène mondiale, le savoir-faire, la technologie
québécoise. Oui, ça nous prend des SNC-Lavalin, oui,
ça nous prend des Bombardier, oui, ça nous prend des Banque
Royale, parce que ça, c'est notre image qu'on va être capables de
projeter, que le petit entrepreneur de chez moi qui a 5 employés ne peut
pas faire.
Mais, en ayant aussi ce véhicule amiral là, M. le
ministre, pour propager l'image du savoir-faire québécois, on a
aussi à avoir en arrière de nous une politique qui va
réellement s'établir, au Québec, à la petite
entreprise et dire: Oui, on va prendre des risques. Parce que j'ai eu
l'occasion d'interroger le président de la SDI, et, quand je lui ai
demandé combien il y avait de pertes, aux derniers engagements
financiers, avec la SDI, on m'a dit que l'année financière
n'était pas terminée. Elle l'est, terminée. Mais je pense
que le président de la SDI va admettre avec moi, M. le ministre, qu'on
parle de plusieurs dizaines de millions de dollars. Quand je demande d'avoir
100 000 000 $ dans le capital de risques, je suis convaincu, moi, qu'avoir mis
100 000 000 $ dans du vrai capital de risques, où un innovateur peut
arriver avec quelqu'un de la SDI qu'on lui mettrait pour remplir les
formulaires, pour qu'il soit capable de le faire, bien, je vais prendre le
tiers, moi, des crédits qu'on va mettre pour les faire accumuler et on
va les mettre dans le capital de risques, et je vous mets au défi, M. le
ministre, de voir le nombre d'emplois qu'on va créer et le surplus qu'on
va dégager.
Alors, tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas ce
complément-là, qu'on continuera à s'adresser strictement
à la moyenne et la grande entreprise, on s'en va dans un cul-de-sac, au
Québec. On s'en va vers des situations qui vont être difficiles,
on s'en va dans des situations, M. le ministre, où, moi, ça me
fait peur. Parce que les gens vont descendre dans la rue. On commence
déjà à y descendre à cause du niveau des taxes.
Tout à l'heure, on va descendre dans la rue pour revendiquer un emploi.
Moi, je suis encore idéaliste, après 7 ans et demi de vie
politique, je crois encore qu'il est normal pour un humain bien
constitué, homme ou femme, d'avoir la fierté d'accomplir un
travail...
Le Président (M. Gobé): Alors, merci...
M. St-Roch: ...mais on ne leur donne pas cette chance-là,
M. le ministre.
Le Président (M. Gobé): ...M. le
député de Drummond. Votre temps est maintenant
écoulé. M. le ministre...
M. St-Roch: Malheureusement.
Le Président (M. Gobé): Écoutez, vous
pourrez revenir, si vous le désirez.
M. St-Roch: On le fera avec plaisir, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Si la répartition du
temps le permet, vous pourrez intervenir à votre tour.
Alors, M. le ministre, voulez-vous réagir aux propos du
député de Drummond?
M. Tremblay (Outremont): Oui.
Le Président (M. Gobé): Alors, vous avez la
parole.
M. Gérald Tremblay
M. Tremblay (Outremont): Alors, je trouve très
intéressantes, très intéressantes les remarques du
député de Drummond, et je dois dire que je suis très
content qu'on vous ait octroyé votre budget de recherche. Ça aide
sûrement pour des interventions...
M. St-Roch: Non, M. le ministre...
M. Tremblay (Outremont): Mais c'est positif, ce que je dis,
là.
M. St-Roch: ...ça n'a pas été un...
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Drummond...
M. St-Roch: C'est encore de la mesquinerie. On m'a
retardé, et je l'aurai probablement...
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Drummond...
M. St-Roch: ...à la fin de juin.
Le Président (M. Gobé): ...s'il vous
plaît.
M. St-Roch: Je n'ai pas besoin de ça pour préparer
mes dossiers.
Le Président (M. Gobé): S'il vous plaît! Vous
avez eu votre droit de parole, je vous demanderais de respecter celui des
autres.
M. Tremblay (Outremont): Moi, je disais ça de façon
positive. (11 h 10)
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, si vous
voulez passer aux points des crédits, s'il vous plaît.
M. Tremblay (Outremont): Très bien. Je disais ça de
façon positive, M. le Président. Alors, juste... Certaines
remarques ont été faites par le député de Drummond.
Premièrement, il faut que les grappes soient pancanadiennes. Je suis
entièrement d'accord. J'ai déjà rencontré les
premiers ministres de l'Ontario, du Mani-
toba et de la Colombie-Britannique, qui sont en train, d'ailleurs, de
mettre en application cette stratégie dans leur province parce que,
peut-être, ils sont acculés au mur et qu'un changement est
réellement très important. Alors, oui, pancanadiennes, mais je
vais encore plus loin, M. le député de Drummond, en fait, c'est
une stratégie internationale, et on doit s'associer avec, dans un
premier temps, nos partenaires canadiens et, par la suite, avec d'autres
partenaires américains, européens et asiatiques.
Il n'y a pas de secteur mou, c'est ce que je dis
régulièrement sur la place publique. Au contraire, on essaie de
changer le vocabulaire des gens qui qualifient le textile, le vêtement,
le cuir, la chaussure comme des secteurs mous ou traditionnels, et on
réussit. On réussit avec beaucoup d'efforts, parce que ces
entreprises n'avaient pas une première technologie d'information, ne
formaient pas assez leurs ressources humaines, n'avaient pas implanté la
qualité totale, n'avaient pas de contrat de travail qui répondait
aux attentes légitimes des entreprises. Mais, avec une nouvelle
complicité entre les dirigeants d'entreprises et les
représentants des travailleurs, on voit aujourd'hui qu'il y a un vent
très favorable, au grand étonnement de plusieurs.
La députée de Hochelaga-Maisonneuve parlait tout à
l'heure des investissements, qui vont être moindres de 12 %. Ce qu'elle
n'a pas dit, c'est qu'il va y avoir 60 000 000 $ de plus investis, en
1992-1993, dans le secteur du textile. De plus en plus, les entreprises
réalisent que, si elles conçoivent, fabriquent, distribuent des
biens distinctifs de qualité donc, on choisit un créneau
d'excellence on peut réussir.
Demain, avec le député de Taschereau, je vais aller
visiter Louis Garneau. Alors, on ne peut pas dire que Louis Garneau... Louis
Garneau est un athlète québécois qui a été
aidé par la Société de développement industriel du
Québec et qui, aujourd'hui, exporte une partie importante de sa
production hors Québec et aux États-Unis. Alors, ce dont on
s'aperçoit, c'est que, avec des Louis Garneau, il y a des
Françoise Bouthillier, des Jean-Claude Robichaud, il y a des Peerless.
Donc, c'est vrai, et je suis entièrement d'accord avec le fait qu'on ne
peut pas uniquement penser haute technologie et oublier des secteurs dits ou
identifiés, dans le passé, comme étant traditionnels,
c'est la base de notre économie. Alors, il faut absolument consolider
des entreprises qui nous ont permis de développer des emplois permanents
de qualité, incluant nos secteurs ressources. Ce n'est pas parce qu'on
passe d'une économie de production de masse à une économie
de valeur ajoutée qu'on oublie le secteur ressources. Au contraire,
c'est très important, parce que ces secteurs ressources nous fournissent
des intrants qui permettent aux autres secteurs d'être plus
compétitifs. Quand vous sonnez l'alarme, il y a un état
d'urgence, mais rappelez-vous que, en septembre 1991, concernant notre
économie, il y avait état d'urgence, et on a sonné la
même alarme.
Alors, je ne peux pas faire autrement que d'être d'accord avec
vous. Par contre, ce n'est plus une question de budget, ce n'est pas une
question de budget.
Prenons un exemple, l'éducation. On investit, au Québec, 7
% du produit intérieur brut pour l'éducation. C'est le plus gros
investissement des pays industrialisés. C'est énorme. On a, en
plus, des fonds. On en a pour des milliards de dollars, des ressources
financières disponibles pour des entreprises. Donc, ce que je dis, c'est
qu'il n'y a pas de nouveaux fonds. Est-ce qu'il y a moyen de repenser et de
faire des choix plus prioritaires en fonction des objectifs qu'un gouvernement
se pose? La réponse, c'est oui. Est-ce qu'on doit repenser certaines
orientations? À mon humble avis, la réponse est également
oui. Mais il faut se rappeler qu'il ne faut pas retourner à
l'État interventionniste qui existait il y a une dizaine
d'années, parce que la conséquence, c'est que ce même
État interventionniste... En 1976, l'endettement était de 5 000
000 000 $ et, en 1985, l'endettement était de 25 000 000 000 $, avec la
conséquence que, aujourd'hui et ce n'est pas particulier au
Québec, c'est canadien on a un niveau d'endettement tel que la
marge de manoeuvre n'est plus la même.
Alors, l'idée, ce n'est pas de trouver de nouveaux fonds, de
nouveaux programmes. Je dois vous dire une chose. Le gouvernement du
Québec, le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie va investir les ressources nécessaires pour favoriser le
développement des PME. Malheureusement, on le fait toujours quand on
discute de sujets aussi importants, et c'est dans ce sens-là que
j'apprécie beaucoup vos remarques, M. le député de
Drummond. On commence à parler des vraies choses, pas des papiers
comptables où on brasse des chiffres et on va s'obstiner pendant des
heures et des heures sur des crédits périmés, sur des
montants qui ont peut-être été alloués ou
peut-être pas, alors qu'on pourrait justifier, qu'on soit dans
l'Opposition ou qu'on soit au pouvoir... Il va falloir justifier pourquoi ce
n'est pas ça, mais, fondamentalement, il faut retourner sur le terrain.
Il faut parler aux dirigeants et dirigeantes d'entreprise et leur dire: C'est
une culture. Dans le passé, tout le monde s'attendait à ce que le
gouvernement réponde aux besoins des entreprises, aux besoins de la
population, c'était l'État-providence. Aujourd'hui, je vous le
dis, ce n'est plus une question d'argent, c'est une question de culture. II n'y
a plus rien de facile dans une économie ouverte sur le monde. Ça
veut dire qu'il faut que les gens se prennent en main.
Vous parlez de la bureaucratie et de la réglementation...
Mme Harel: Écoutez, on en n'est pas à l'heure des
discours, là. Normalement, le ministre répond de ses
crédits, aujourd'hui. Alors, est-ce qu'on pourrait commencer?
Le Président (M. Gobé): Je m'excuse...
M. Tremblay (Outremont): Je réponds mot à mot, M.
le Président.
Mme Harel: Écoutez, normalement, chacun avait 20 minutes,
y compris le ministre, alors je comprends
que, depuis lors... Je voudrais peut-être demander au
président si Mme la secrétaire pourrait nous indiquer, depuis le
début de nos travaux, combien de temps le ministre est intervenu. Je
comprends que tout cela se joue dans un esprit de cordialité, mais je
souhaiterais, étant donné le peu de temps qui nous est imparti,
que l'on puisse débuter l'échange sur les crédits. C'est
de ça dont il est question aujourd'hui.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la
députée, de votre intervention. Juste faire une mise au point
pour les membres de la commission. Chaque membre de la commission avait 20
minutes pour faire ses remarques préliminaires. Elles ont
été faites. Le ministre peut intervenir en tout temps pour
répondre aux remarques préliminaires, et, à date, il n'a
jamais utilisé, lui non plus, 20 minutes pour répondre. Ce fut
votre cas. Là, je demanderais à M. le ministre de bien vouloir
conclure aussi, parce que vous arrivez à la fin de votre temps, mais
vous étiez dans votre droit de répondre.
M. Tremblay (Outremont): Très bien, M. le
Président, mais j'avais la liste, je répondais point à
point à ce que le député de Drummond a dit. Alors, je
comprends que ça peut faire mal parce qu'on discute des vraies choses et
non pas de chiffres, mais je conclus très brièvement. Je suis
d'accord qu'il y a trop de bureaucratie et de paperasserie, que les entreprises
passent plus de temps à répondre aux attentes du gouvernement que
de consacrer leurs énergies à développer les variables
essentielles à leur succès. Je comprends également qu'il
faut repenser un peu le rôle de ce que nous faisons ici. C'est un peu
ça votre frustration? Vous avez raison, et il faut valoriser davantage
le rôle du député. Je suis tanné, personnellement...
J'ai passé, pour les projets de loi 48 et 49, de nombreuses heures
à l'Assemblée nationale, et je ne blâme pas la
députée de Hochelaga-Mai-sonneuve, ce n'est pas sa
responsabilité, pour des tech-nicalités qui n'avaient aucun
rapport avec les projets de loi comme tels, et il faut appliquer cette
même culture que vous suggérez pour le secteur privé au
niveau gouvernemental.
On doit gérer la décroissance de l'État, nous le
savons, pour redonner au secteur privé sa place. Présentement, 50
% du produit intérieur brut, 80 000 000 000 $, c'est l'effet
gouvernemental. Alors, vous pensez qu'un gouvernement peut changer du jour au
lendemain une culture au niveau des entreprises quand ça
représente uniquement 50 % du produit intérieur brut? Il faudrait
devenir plus interventionniste, finalement, au niveau des technologies de
l'information, au niveau d'aider nos personnes, nos jeunes ingénieurs
dynamiques à avoir accès à du fonds de capital de risques
pour développer leurs projets prometteurs. Vous avez absolument raison,
et la table de concertation au niveau des technologies de l'information, on
travaille exactement sur ça, mais possiblement pas le gouvernement, en
complicité...
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): ...avec des partenaires
américains qui vont inculquer cette nouvelle technologie à nos
gestionnaires pour qu'on puisse accepter de plus en plus de projets rapidement
au Québec. Oui, ça prend du changement et oui le gouvernement a
une volonté ferme de donner suite aux attentes légitimes des
entreprises. (11 h 20)
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
Je répète que cela met fin à votre réplique
aux remarques préliminaires de M. le député de
Drummond.
Soutien financier aux secteurs
manufacturiers, commerciaux et
coopératifs
et au développement technologique
Alors, nous allons donc maintenant, après ces longues remarques
préliminaires, mais qui étaient, selon les règlements,
justifiées et normales, passer à l'étude du programme 2
et, particulièrement, de l'élément 1.
Alors, je demanderais à Mme la députée de
Ho-chelaga-Maisonneuve de bien vouloir être la première
intervenante et de commencer à poser ses questions à M. le
ministre. Vous avez, pour ce faire, 20 minutes, mais vous n'êtes pas
obligée de les utiliser entièrement. Il peut y avoir alternance,
si vous le jugez utile, ou vous pouvez questionner pendant 20 minutes, comme je
l'ai dit, et M. le ministre répondra à ce moment-là. Quand
votre période de 20 minutes sera terminé, nous passerons à
un autre intervenant, qui peut être du côté
ministériel ou M. le député de Drummond, s'il n'y a pas
d'autre demande.
Mme Harel: D'abord, M. le Président...
Le Président (M. Gobé): Madame, vous avez la
parole.
Mme Harel: ...je dois vous dire, là, que, d'entrée
de jeu, je récuse les propos du ministre et je le cite au texte
qui disait il y a quelques minutes, là: On discute des vraies
choses, et non pas de chiffres. On n'est pas à «Parler pour
parler» de Janette Bertrand, M. le Président, ici, là. On
est à une commission parlementaire sur l'étude des crédits
du ministère de l'Industrie et du Commerce. Et les crédits du
ministère de l'Industrie et du Commerce, ça consiste justement,
au nom de nos concitoyens, à savoir où l'argent annoncé a
ou n'a pas été dépensé.
Assistance financière aux entreprises et aux
organismes
Innovation PME
Alors, vous allez me permettre tout de suite, en commençant,
justement, avec le programme 2, d'immédiatement inviter le ministre
à prendre connaissance de l'élément 2 du programme 2,
c'est-à-dire l'élément qui concerne l'assistance
financière aux entreprises et aux
organismes. Je lui demanderais...
Le Président (M. Gobé): L'élément 2
du programme 2?
Mme Harel: ...oui de prendre connaissance des
renseignements généraux. Vous allez retrouver, dans ces
renseignements généraux, là, pour qu'on puisse partager
notre information à partir des mêmes bases... Ce sont des
renseignements généraux qui ont été fournis
à tous les membres de la commission parlementaire. Alors, on retrouve,
donc, les budgets indiqués comme étant «original»,
«modifié», «dépenses probables», et
«crédits périmés escomptés». Je
l'inviterais, à l'élément 2 du programme 2, d'aborder la
question d'Innovation PME. On va le faire, l'exercice, là, et on va voir
où c'en est.
Alors, le ministre pourrait prendre l'onglet 6. L'onglet 6, là,
pour être plus précis, c'est dans les renseignements particuliers.
Alors, l'onglet 6, des renseignements particuliers, s'intitule:
«Programme Innovation PME, exercice financier 1992-1993». On nous y
indique, donc, dans les renseignements particuliers, à l'onglet 6, pour
l'année 1992-1993, un montant octroyé de 2 879 559 $ et, en bas
de page, on retrouve la note suivante: «Montants effectivement
versés à date: 476 620 $.» Je rappelle que cela se fait sur
un programme dont le ministre lui-même annonçait les
crédits de 7 000 000 $.
Alors, parlons de chiffres, justement. Parlons-en, d'Innovation PME.
Ai-je besoin de rappeler qu'il s'agissait d'élargir, justement, de
remplacer le programme AMITECH, là? C'est un programme terminé.
J'insiste, là, vous n'avez pas besoin de me le dire, je le sais. Il
s'agissait d'élargir la portée des interventions en vue
d'accélérer le transfert et la diffusion des technologies dans
les PME en région. «C'est-u», M. le Président, assez
beau, là, justement, ce qu'on voulait faire là. PME,
régions, technologies, les 3 mots clés du développement.
Alors, on annonce, dans le discours du ministre des Finances, qu'on va ajouter
des crédits, pour 3 ans, de 18 000 000 $ pour analyse et diagnostic,
puis un autre crédit de 6 000 000 $ pour le volet aide à
l'implantation, sur 3 ans. C'est simple, là: 18 plus 6, 24,
divisé par 3, c'est 8 000 000 $ par année. Bon. Ça, c'est
dans le discours du ministre des Finances, et c'est à la page 67,
là.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, juste une...
Moi, ça...
Mme Harel: Alors, on va le prendre...
M. Tremblay (Outremont): ...ne me fait rien de tout
répondre, mais on va y aller un par un.
Mme Harel: Oui.
M. Tremblay (Outremont): Parce que, là, là, on peut
faire une litanie, pendant 20 minutes, de chiffres, là, mais, moi, je
n'ai pas d'objection... On a dit qu'on prenait Innovation PME...
Mme Harel: Oui.
M. Tremblay (Outremont): ...qu'on le prenne...
Mme Harel: D'accord.
M. Tremblay (Outremont): ...qu'on le prenne, et je vais vous dire
oui ou non à vos réponses.
Mme Harel: Parfait.
M. Tremblay (Outremont): C'est rare que vous allez entendre
ça, un oui ou un non, là. Bon, bien...
Mme Harel: Parfait.
M. Tremblay (Outremont): ...allez-y.
Mme Harel: Innovation PME, donc...
M. Tremblay (Outremont): Bon. À la page 2...
Mme Harel: ...on comprend donc que c'est un projet
extrêmement important: régions, PME, technologies. Dans les
périmés du ministère, on nous dit, à ce
projet-là, qu'il y a eu pour 2 696 000 $ de périmés et 1
803 000 $ de dépensés, dépenses probables. on retrouve,
dans les renseignements particuliers, que les montants versés auraient
été de 476 000 $ et octroyés, 2 879 000 $. alors,
où est-ce qu'on en est?
M. Tremblay (Outremont): On se limite à ces 2
pages-là?
Mme Harel: D'accord.
M. Tremblay (Outremont): Bon, parfait. Alors, le ministre des
Finances se lève en Chambre, au mois de mai, et il dit: J'annonce
Innovation PME: 4 500 000 $ il a annoncé 7 000 000 $?
donc, dont 4 500 000 $ pour 1992-1993.
Mme Harel: II a d'abord annoncé 7 000 000 $ dans vos
crédits.
M. Tremblay (Outremont): Oui, mais l'autre partie était
l'Aide à la modernisation et à l'innovation technologique,
AMITECH. On a adapté le programme pour répondre à
Innovation PME, aussi. Ça, c'est l'annonce. Nous, ce qu'on a fait...
Là, je retourne à l'autre page.
Mme Harel: M. le ministre, me permettez-vous? L'annonce,
là, je l'ai ici, c'est dans le budget.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
Mme Harel: L'annonce, c'est qu'il annonce 24 000 000 $ sur 3 ans.
Il annonce d'abord 18 000 000 $ pour le diagnostic et 6 000 000 $ pour l'aide
à l'implantation. Il annonce 24 000 000 $ sur 3 ans. D'accord?
M. Tremblay (Outremont): Oui. Là, il se retourne et il
dit: Sur 3 ans, selon toute probabilité, ça devrait être
versé de la façon suivante. Là, on va faire juste
1992-1993. Alors, 4 500 000 $. Nous, on commence, on met la machine en marche,
on fait la promotion d'Innovation PME, et, au moment où on
prépare les documents que vous avez là, je vous
réfère à l'exercice financier 1992-1993, à l'onglet
6, où vous voyez «Montants effectivement versés à
date: 476 620 $». Nous avons accepté 180 dossiers pour 2 879
559,85 $. Ça, c'est ce qu'on a accepté. On a signé des
chèques pour 476 620 000 $...
Mme Harel: 476 000 $.
M. Tremblay (Outremont): Pardon?
Mme Harel: 476 000 $.
M. Tremblay (Outremont): Excusez, oui. C'est beaucoup d'argent.
C'est 476 620 $. La dépense probable, et là je vous
réfère à l'autre tableau, c'est 1 803 700 $. Ça,
c'est la dépense probable, parce que, à même les 2 879 559
$, on devrait verser, incluant les 476 000 $, 1 803 700 $. Donc, on
périme 2 696 300 $. La réponse, c'est oui.
Mme Harel: 55 % du budget innovation pme. ça correspond
à 55 % du budget sur les 4 500 000 $.
M. Tremblay (Outremont): Je vous explique...
Mme Harel: N'est-ce pas? En n'oubliant pas que c'était
beaucoup plus que ça qui avait été annoncé.
M. Tremblay (Outremont): Je vous dis...
Mme Harel: Donc, on périme non seulement les
crédits, mais on périme le budget du ministre des Finances. On en
est là pour Innovation PME.
M. Tremblay (Outremont): La réponse, c'est oui, parce que
ça a été annoncé au mois de mai, ça a
été opérationnel après. La demande a
commencé au mois de septembrej'ai toutes les régions ici,
vous les avez et, en l'espace de septembre, octobre, novembre,
décembre, janvier, février, mars, 8 mois, on a fait 1 803 700 $
et on a périmé 2 696 000 $. L'argent est toujours là pour
aider les PME dans toutes les régions du Québec. Il n'est pas
parti, l'argent, il est là. Alors, s'il y a d'autres projets, on va les
faire.
Mme Harel: Mais, M. le ministre, il n'est plus là,
l'argent, il est périmé. Il n'est plus là, l'argent.
M. Tremblay (Outremont): Bien oui!
Mme Harel: II est périmé, là, il est
retourné au fonds consolidé.
M. Tremblay (Outremont): On n'a pas périmé le
budget de 24 000 000 $, l'annonce.
Mme Harel: Alors, les 2 696 000 $ qui sont
périmés...
M. Tremblay (Outremont): II est reporté... Mme Harel:
...ça veut dire quoi?
M. Tremblay (Outremont): ...dans les années suivantes.
Vous voudriez que, pour bien paraître, je le dépense, mais je ne
peux pas le dépenser, je n'ai pas de demande.
Mme Harel: Bon. Vous n'avez pas de demande.
M. Tremblay (Outremont): Puis ça a pris un petit peu de
temps de convaincre les entreprises que c'était une bonne idée,
Innovation PME, de faire de la recherche et du développement, de la
culture, qu'on parle. Là, on est en vitesse de croisière, alors,
l'année prochaine, on va le dépenser, et, si jamais ce que
je vous dis il manquait de l'argent, je vais retourner au Conseil du
trésor et au ministre des Finances et je vais leur dire: C'est bon,
Innovation PME, je veux plus d'argent. (11 h 30)
Mme Harel: Bon. D'accord. On reviendra au Conseil du
trésor dans quelques minutes, mais prenons simplement toujours ce
programme Innovation PME. Vous le disiez tantôt, ça venait
élargir un programme déjà existant. Ce n'est pas comme
quelque chose de nouveau qui prend une certaine vitesse de croisière
parce que c'est nouveau. Ça venait simplement accélérer le
transfert à la diffusion des technologies dans les PME en région
du programme AMITECH. AMITECH était déjà en place. AMITECH
le faisait déjà, et, finalement, c'est un nouveau nom pour un
ancien programme, mais ça dit que ça va plus le faire en
région qu'avant.
Là, vous dites: On n'a pas réussi étant
donné que c'était nouveau. Dans le fond, ça prenait le
relais de quelque chose qui existait depuis presque 10 ans.
M. Tremblay (Outremont): Qui fonctionnait. Mme Harel: Et
qui est terminé, là.
M. Tremblay (Outremont): Regardez. Je vais juste... À la
ligne supérieure, Aide à la modernisation et à
l'innovation technologique, AMITECH, vous regardez que le budget original,
c'était 1 313 000 $. Quand le ministre des Finances s'est levé et
qu'il a dit 7 000 000 $, 7 000 000 $ auxquels vous référiez tout
à l'heure, c'était 4 500 000 $ pour Innovation PME et on
a renfloué de 2 500 000$ AMITECH, le projet AMITECH, ce qui fait
qu'on avait des dépenses probables de 2 893 000 $ qui étaient
supérieures à 1 300 000 $. alors, ce que je vous dit, c'est qu'on
a bonifié le programme innovation pme parce que la demande était
tellement importante avec amitech, il a manqué d'argent. on a
ajouté 2 500 000 $. on termine ce programme et nous avons maintenant des
ressources pour le nouveau programme. et ce que je vous dis...
Mme Harel: Qui ne sont pas dépensées. L'ancien
programme...
M. Tremblay (Outremont): Non, c'est faux.
Mme Harel: ...vous me dites qu'il était efficace, il
était bon, on l'a terminé, et le nouveau, on n'a pas
réussi à trouver les moyens de dépenser les 8 000 000
$.
M. Tremblay (Outremont): Non, mais il a été
annoncé au mois de juin. Il était tellement bon, AMITECH, qu'on
avait 1 300 000 $. Et, quand je vous dis qu'on va convaincre le ministre des
Finances de mettre d'autre argent, on l'a convaincu. Il nous a donné 7
000 000 $. On a pris 2 500 000 $ et on les a mis à AMITECH pour
finaliser AMITECH, et on a pris 4 500 000 $ et on les a mis dans PME, mais
c'est juste pour une période de 8 mois.
Mme Harel: Mais ces 4 500 000 $, parlons-en, vu qu'il y en a 2
500 000 $ que vous n'avez pas dépensés.
M. Tremblay (Outremont): Non, il y avait 7 000 000$.
Mme Harel: Oui, oui.
M. Tremblay (Outremont): Ah oui! 2000 000 $.
Mme Harel: Mais AMITECH, vous dites que c'est très,
très bon, et, en même temps, on apprend que c'est
terminé.
M. Tremblay (Outremont): Oui, mais AMITECH...
Mme Harel: Parce que, systématiquement, moi, je dois vous
dire que j'ai regardé tous les programmes et j'ai trouvé que
c'était un bel exercice que le ministère avait fait, celui qui
consistait à nous donner, dans les renseignements, les anciens
programmes et les nouveaux. C'est incroyable, la longévité des
programmes, ça ne fait pas 4 ans. C'est incroyable, surtout quand on
sait qu'un programme met 3 ans avant de performer, tout le monde le sait,
ça. Vos programmes, c'est moins de 4 ans, la longévité. Le
temps que ça commence, que le monde l'apprenne, puis c'est fini, c'est
terminé.
Pourquoi avoir terminé AMITECH? Vous nous dites que ça
marchait bien. Alors, dites-nous pourquoi ça ne continue pas cette
année.
M. Tremblay (Outremont): On n'a pas mis fin à AMITECH, on
a bonifié AMITECH pour favoriser le développement des
régions, pour aider davantage le transfert des technologies et on l'a
appelé Innovation PME. C'est la continuité d'AMITECH, c'est la
continuité de l'autre. On n'a pas fait un nouveau programme. Au
contraire, à la demande des entreprises, parce que ça ne s'est
pas fait en vase clos, et ça revient un petit peu à ce que le
député de Drummond dit, il faut simplifier les choses. C'est ce
qu'on a fait. On a simplifié les choses et on nous le reproche.
Mme Harel: En tout cas, M. le ministre, je vous
réfère simplement à vos cahiers «Budget
1993-1994», et vous retrouverez la note en bas de page, au programme 2,
élément 2: Aide à la modernisation et à
l'innovation technologique, AMITECH, programme terminé. Ceci dit, ce
qu'on peut conclure, en tout cas, c'est qu'AMITECH marchait bien, Innovation
PME est supposé venir l'élargir, et, finalement, il
dépense moins d'argent que celui qui était là avant, mais
c'est supposé servir pour la technologie des PME en région.
Alors, on verra, ceci dit, si vous pourrez trouver les moyens de
dépenser l'argent qui a été annoncé.
Prenons juste celui qui suit: Programme de soutien à l'emploi
stratégique. Il suit immédiatement Innovation PME.
M. Tremblay (Outremont): Juste pour votre information, si vous
prenez je pense que c'est une bonne discussion qu'on a l'onglet
5, là vous avez AMITECH. À l'identification des régions,
je prends juste la première, je n'entrerai pas dans le détail.
Quand vous dit qu'on a... Excusez, là, c'est dans les renseignements
particuliers. Prenez AMITECH. Je prends juste Bas-Saint-Laurent. Il y avait eu,
le nombre de dossiers, 3 pour 12 000 $. Parce qu'on a bonifié pour
prendre en considération les régions... Je prends celle-là
parce que c'est la première. Si vous regardez le programme Innovation
PME, c'est 12 dossiers pour 209 000 $. Donc, on a bonifié les
régions.
Mme Harel: Oui, mais ça, c'est du papier. L'argent n'est
même pas versé.
M. Tremblay (Outremont): Oui, mais...
Mme Harel: Montants effectivement versés à date:
476 000 $.
M. Tremblay (Outremont): Non, mais...
Mme Harel: C'est 4 500 000 $ annoncés l'an
passé.
M. Tremblay (Outremont): On s'est engagés,
pour 180 dossiers, pour 2 879 559 $, mais il faut toujours bien que
l'entreprise réalise son projet pour qu'on émette un
chèque.
Mme Harel: On y reviendra à ça, sur Pin rouge. Ha,
ha, ha!
Programme de soutien à l'emploi
stratégique
Bon. ceci dit, le PSES... Vous utilisez les sigles, je pense, beaucoup,
hein?
M. Tremblay (Outremont): Oui. Le Programme de soutien à
l'emploi scientifique et technique.
Mme Harel: Pour stratégique, là. Parce qu'il y a
tellement de sigles, c'est incroyable. Vous le dites comment?
Une voix: PSES.
Mme Harel: Alors, ce programme-là, comment vous nous
expliquez que vous y croyez? Je suis sûre que vous y avez cru beaucoup
parce que vous avez convaincu votre gouvernement d'y mettre 10 000 000 $ de
plus au mois de décembre dernier. Vous l'avez annoncé dans un
très, très beau communiqué, d'ailleurs, où vous
nous dites tout le bien que vous pensez de ce Programme de soutien à
l'emploi stratégique, puis que ça va servir à des jeunes
pour des emplois stratégiques, etc. Comment expliquer, à ce
moment-là, que l'annonce du mois de décembre dernier de 10 000
000 $ de plus aux 4 000 000 $ qui étaient prévus, ça
faisait 14 000 000 $ qui devaient être dépensés et que,
finalement, quand on regarde de près vous l'avez votre budget,
tout de suite, immédiatement, ici c'est à peine 8 000 000
$ qui ont été dépensés? Et puis,
systématiquement, comme les stages dans les centres
spécialisés, c'est annoncé par le ministre des Finances,
500 000 $, et il n'y a pas un sou qui a été
dépensé. Quant à l'équipement dans... On y
reviendra, mais il y a aussi l'équipement pour les centres
spécialisés. Finalement, c'est 122 000 $ qui ont
été dépensés sur un budget, pourtant, de 1 722 000
$.
Mais on va rester à Soutien à l'emploi stratégique,
si vous le voulez. Comment expliquer que, finalement, après l'annonce de
décembre dernier de 10 000 000 $ de plus, pour le mieux, sur papier, on
revient à la situation d'il y a 3 ans? Vous annoncez 10 000 000 $ de
plus aux 4 000 000 $ qui existaient déjà. Ça devait faire
14 000 000$. Vous en dépensez 8 000 000$, puis là vous nous dites
qu'il y a une belle augmentation. L'an prochain, l'année qui vient,
ça sera 9 000 000 $. Mais c'était déjà 9 000 000 $
il y a 3 ans.
M. Tremblay (Outremont): Est-ce que je peux vous
référer au budget, là? Là, vous l'avez, où
on parle de Programme de soutien à l'emploi scientifique et technique, 5
500 000 $, 4 200 000 $, 1 350 000 $, et également dans les
renseignements généraux, à l'onglet 1, où on parle
de 1992-1993. Si on prend, à titre d'exemple, là, au début
de l'année, le budget original: Soutien à l'emploi scientifique
et technique, 400 000 $. En 1992-1993, on savait que ça ne serait pas
suffisant, donc on a ajouté 3 800 000 $. On a dépensé, les
dépenses probables, 3 325 000 $.
Mme Harel: Sur les 3 325 000 $, si vous prenez l'onglet 7,
immédiatement vous allez voir que l'aide versée, total pour
l'année budgétaire, c'est 1 146 000 $.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
Mme Harel: Alors, comment vous réconciliez, justement, sur
ce Programme de soutien à l'emploi, volet scientifique et
technique...
M. Tremblay (Outremont): Oui. Les 3 000 000$.
Mme Harel: ...exactement, ces 3 000 000 $ dont vous venez de nous
parler...
M. Tremblay (Outremont): Oui. 3 325 000 $.
Mme Harel: ...de dépenses probables, puis vous prenez
l'onglet, même Programme de soutien à l'emploi, même volet
scientifique et technique, aide financière accordée et
versée en 1992-1993...
M. Tremblay (Outremont): 9 800 000 $.
Mme Harel: ...l'aide accordée, c'est 9 281 000 $, puis
l'aide versée accordée, c'est sur papier c'est 1
146 000 $?
M. Tremblay (Outremont): Très bien. Très bien.
Mme Harel: II n'y a pas de dépense probable de 3 000 000
$, là. (11 h 40)
M. Tremblay (Outremont): Quand on engage, on signe un contrat
avec une entreprise qui retient les services d'un ingénieur pour une
période de 3 ans, donc on s'engage à verser 9 281 584,81 $. On a
signé un contrat. L'entreprise, elle a un compte à recevoir. Mais
elle s'est engagée sur une période de 3 ans et nous
déboursons la prime, par rapport au salaire, sur une période de 3
ans. Alors, l'aide qui a été versée en 1992-1993, c'est 1
146 735 $ sur les nombres de postes créés, 366. Ce montant,
ça, c'est créé en 1992-1993, mais il ne faut pas oublier
que, en 1991-1992, on en a créé, puis, en 1990-1991, on en a
créé, et c'est compris dans les 3 325 000 $. Les 1 146 000 $,
pour 1992-1993, sont compris dans les 3 325 000 $, qui comprennent
déjà des engagements de l'année 1991-1992, 1990-1991.
Mme Harel: alors, comment expliquer que vous avez réussi
quand même à périmer 20 % dans cet
élément-là, d'emploi scientifique et technique? h y a
quand
même 875 000 $ qui n'ont pas été
dépensés. M. Tremblay (Outremont): Oui, mais...
Mme Harel: Si vous prenez systématiquement les
périmés de tous les programmes, que ce soit tous ceux qui
concernent l'assistance financière, que ce soit le Programme de soutien
à l'emploi stratégique, Soutien à l'emploi scientifique et
technique, Innovation PME, Aide à la modernisation, tous, tous, tous ont
des périmés qui oscillent entre 30 % et 80 %.
M. Tremblay (Outremont): II faut que l'entreprise nous
présente une facture. Ce n'est pas parce qu'on a périmé
875 000 $, en 1992-1993, que l'argent n'est plus là. L'argent est encore
là. Lorsque l'entreprise va nous facturer, on va l'ajouter. Je vais
essayer de l'expliquer d'une autre façon.
Mme Harel: Vous dites que vous avez des enveloppes
fermées. Le ministre des Finances ou le Conseil du trésor vous
reconnaît une enveloppe fermée, les enveloppes que vous avez pour
vos programmes. C'est ce que je comprends. Innovation PME... Les 10 000 000$
que vous avez annoncés en décembre, c'en faisait 14 000 000 $.
Les avez-vous, ces 14 000 000 $?
M. Tremblay (Outremont): Bon...
Mme Harel: Parce que, dans le fond, ces 10 000 000 $ plus les 4
000 000 $, ça faisait 14 000 000 $. Où est-ce qu'ils sont? On ne
les trouve pas.
M. Tremblay (Outremont): Vous ne les trouvez pas parce qu'on a un
engagement ministériel, gouvernemental, d'investir, au cours des
prochaines années, 14 000 000 $ dans le Programme de soutien à
l'emploi stratégique.
Mme Harel: M. le ministre, je m'excuse, il faut quand même
qu'on soit clairs. Vous avez annoncé, dans le plan de relance, ce
Programme-là j'ai votre communiqué de presse ici
dans le cadre de l'année. C'était le 3 décembre 1992. Il
annonçait que le gouvernement ajoute 10 000 000 $. Alors, ces 10 000 000
$, ce n'était pas pour l'année 1992-1993, c'était pour
n'importe quand? C'est ça qu'il faut comprendre?
M. Tremblay (Outremont): Non. C'est parce que, quand on...
Mme Harel: Ah oui! Puis vous indiquez: pour la prochaine
année. Vous dites que le gouvernement ajoute 10 000 000 $, ce qui porte
à 14 000 000 $ les sommes disponibles pour la prochaine année. On
ne les retrouve pas.
M. Tremblay (Outremont): Oui. Regardez dans l'onglet 7. Quand on
demande au ministre des Finances d'ajouter des ressources financières
additionnelles, c'est parce qu'on a des aides accordées ou on anticipe
en accorder. Alors, même si n'avons versé en 1992-1993 que 3 325
000 $, on a des aides accordées pour 9281 584 $. alors, il faut
distinguer l'engagement du versement. c'est évident que, si on s'est
engagés à verser 10 000 000 $ là vous avez les 10
000 000 $, ou sensiblement nous, on a une obligation gouvernementale, on
va les verser sur réception des factures et lorsque l'entreprise aura
réalisé son engagement. c'est ça. on n'aurait pas pu
continuer le programme de soutien à l'emploi scientifique si le ministre
des finances n'avait pas fait la déclaration de nous donner 10 000 000 $
de plus. il aurait fallu fermer le programme et dire...
Mme Harel: Ce n'était pas un programme de relance pour la
période que l'on a traversée. Vous annonciez 24 000 000 $ dont 10
000 000 $ pour l'emploi stratégique. C'était juste pour
l'année d'après, là.
M. Tremblay (Outremont): Non. Quand la...
Mme Harel: C'est ça que vous venez de nous dire.
M. Tremblay (Outremont): Attendez. Le fonctionnaire, le
conseiller en développement industriel, quand il est appelé
à aller voir des entreprises, il faut qu'il ait une valise avec de
l'argent dedans. Il ne peut pas inculquer l'importance pour un programme de
soutien à l'emploi scientifique et dire à l'entreprise: Engagez
un jeune ingénieur et on va vous donner de l'argent, si le ministre des
Finances n'a pas alloué les 10000 000 $. alors, nous, en fonction des
annonces, c'est là qu'on met en place les besoins pour ce
programme-là. tout à l'heure, vous disiez que c'était un
bon programme. on le sait. on le sait d'autant plus que vous devriez être
contente, parce que, en...
Mme Harel: C'est nous qui l'avons mis sur pied.
M. Tremblay (Outremont): Bien, c'est ça, je le reconnais.
En 1984-1985, vous avez aidé 240 entreprises pour 397 postes
créés, puis vous avez accordé 8 709 232 $ en aide. C'est
ça que vous avez fait. Alors, on a continué, puis, aujourd'hui,
ce 240 est rendu à 333 entreprises avec des montants de 10 000 000 $.
Donc, c'est bon, on le reconnaît. Il y a de l'argent, puis, quand il n'y
en aura plus, on va aller voir le ministère des Finances et on va lui
dire d'en mettre d'autre. Alors, on peut parler de comptabilité, puis de
jeux comptables, puis de périmés, mais les périmés,
c'est juste une expression des montants qui sont versés à la fin
d'une année. On ne l'a pas versé, qu'est-ce que vous voulez qu'on
en fasse? On le périme, mais il ne disparaît pas. Il est toujours
là pour l'année subséquente, parce qu'on n'a pas
annulé les 14 000 000 $ pour le Programme de soutien à l'emploi
scientifique et technique.
Mme Harel: En tout cas, M. le ministre, ce que je comprends,
là, à partir de vos propres chiffres, c'est que, les
dépenses probables dans ce très bon programme, comme vous venez
de le dire, on va les mettre ensemble, on va même les additionner,
l'ancien et le nouveau. Alors, on va additionner 1 049 000 $ plus les 3 325 000
$. Alors, le total des dépenses probables, c'est 4 325 000 $ et quelque
chose. C'est ça, le total des dépenses probables.
M. Tremblay (Outremont): De l'aide qui sera versée?
Oui.
Mme Harel: Alors, donc, dans la réalité...
M. Tremblay (Outremont): Ça peut être un peu plus,
ça peut être un peu moins.
Mme Harel: ...quand, au mois de décembre, vous annonciez,
comme plan de relance... Les gens s'attendaient, après le
référendum, qu'il y aurait quelque chose qui suivrait
énergiquement, immédiatement. Ça, c'est une annonce qui
s'est faite où abusivement on a pris pour acquis que c'était pour
maintenant. Dans le fond, c'est de l'aide... Non, parce qu'il y en
ajuste...
M. Tremblay (Outremont): Non.
Mme Harel: Vous annoncez 10 000 000 $ plus les 4 000 000 $.
M. Tremblay (Outremont): Non, non.
Mme Harel: Ça devait faire 14 000 000 $.
M. Tremblay (Outremont): Non. Écoutez. Non, non, non.
Regardez, là. Je vais essayer une autre fois. Je reconnais qu'on a
périmé des montants, mais ce n'est pas le périmé
qu'il faut regarder, c'est l'onglet 7 qui parle des aides accordées.
Ça veut dire que nos fonctionnaires ont en main des dossiers importants,
et il n'y a pas d'argent. Alors, on dit non aux entreprises: N'engagez pas
d'ingénieurs. Même si vous nous le demandez, on n'a pas d'argent.
Alors, on a dit aux finances: On va manquer d'argent. S'il vous plaît,
donnez-nous de l'argent pour favoriser le développement technologique du
Québec. Le ministère des Finances nous dit oui, et là le
papier qui existait au ministère devient un engagement parce que,
là, on peut le signer. Mais on les avait, nous, ces demandes-là.
Quand on dit que c'est un plan de relance, on les a sollicités pendant 3
mois. La preuve, c'est que, en 1992-1993, on a des aides accordées pour
9 281 000 $.
Mme Harel: Faites vous-même la distinction entre le
versement et la prévision et vous allez voir que ces 9 000 000 $, en
1992-1993, c'est encore moins que les 14 000 000 $ qu'on avait pu envisager
avec l'annonce qui avait été faite en décembre dernier,
étant donné qu'il y en avait tant qui attendaient, puis qu'il y
avait si peu d'argent, puis que les fonctionnaires étaient tellement
prêts à en signer, des aides.
Aide financière aux équipements dans les
centres spécialisés des collèges
ceci dit, il y a un peu... on est dans le même sujet, aide
financière aux équipements dans les centres
spécialisés des collèges. c'est juste à la page
suivante, et c'était toujours dans les annonces qui étaient
faites par le ministre des finances. et là ce n'est pas peu,
c'était une annonce de 5 000 000 $. il devait y avoir un comité.
sur ce comité, vous deviez y participer comme ministère. est-ce
que ce comité a été formé? l'annonce était
de 1 722 000 $. on nous dit qu'il y aura 122 000 $ de dépenses
probables. c'est 90 % de ces crédits annoncés dans le discours du
budget qui sont périmés. qu'est-ce qui s'est passé?
pourquoi?
M. Tremblay (Outremont): J'aimerais pouvoir vous donner tout le
détail, mais c'est la ministre responsable de l'Enseignement
supérieur et de la Science c'est ça, la réponse
qui a le... Ces centres spécialisés, c'est en
collaboration avec le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie, mais l'initiative, c'est la ministre responsable de l'Enseignement
supérieur et de la Science. Et, dans sa programmation d'aider des
centres spécialisés, elle a identifié les centres, elle a
dit: Je n'ai pas d'argent. Elle est allée voir le ministère des
Finances, puis le ministère des Finances a dit: Oui, on est d'accord,
alors il a alloué un certain montant, et elle devrait faire les annonces
pour ces centres spécialisés.
Mme Harel: Regardez, c'est dans vos crédits à
vous.
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui.
Mme Harel: Aide financière aux équipements dans les
centres spécialisés, on vous octroie 1 722 000 $ pour l'an
passé, puis il y en a 1 600 000 $ de pas dépensés. Est-ce
que vous dites que ces 1 600 000 $ ne sont pas retournés au fonds
consolidé? Vous les avez encore?
M. Tremblay (Outremont): Où est-il dans le dossier? (11 h
50)
Mme Harel: C'est à la page suivante.
(Consultation)
M. Tremblay (Outremont): II n'est pas retourné. Nous,
présentement, ce que nous avons, c'est un engagement du ministère
des Finances à l'effet que nous avons un budget sur une période
de 3 ans. Il reste 1 600 000 $ qui sont périmés cette
année parce que c'est une mesure comptable. Ils n'ont pas
été dépensés, mais ils sont reportés. Ils
sont reportés, ils sont toujours là.
En d'autres mots, ils n'ont jamais dit qu'ils ne sont plus là.
Ils sont là.
Je vais vous donner un exemple. On a accepté, dans le Fonds de
développement technologique, 2 700 000 $ pour un centre
spécialisé de l'aluminium. Alors, ils sont là, mais les
partenaires n'ont pas donné suite dans l'année même, donc
on les a périmés, oui, mais ils sont toujours là. Et la
preuve, c'est que la députée de Chicoutimi, à la suite des
représentations, est retournée, elle a amené des
partenaires, puis, maintenant, le projet prend suite, puis l'argent est
toujours disponible. On ne l'a pas enlevé. Les 2 700 000 $, oui, on les
a périmés, mais ils sont toujours disponibles.
Aide à la restructuration de l'Est de
Montréal
Mme Harel: Est-ce que ça vaut pour l'Aide à la
restructuration de l'Est de Montréal? Toujours dans le même
élément 2, on retrouve Aide à la restructuration de l'Est
de Montréal, volet Infrastructures industrielles, et on se rend compte
qu'il y a 75 % de ce qui avait été budgété qui a
été périmé. Alors, on n'a pas dépensé
1 220 000 $ sur les 1 673 000 $ qui étaient budgétés.
Alors, est-ce qu'on doit comprendre aussi que, pour l'aide à la
restructuration des infrastructures industus-trielles dans l'Est de
Montréal, l'argent est là encore?
M. Tremblay (Outremont): Au niveau de l'Aide à la
restructuration de l'Est de Montréal, ça, c'était un
programme sur un certain nombre d'années. Il a pris fin le 31
mars...
Mme Harel: 1993.
M. Tremblay (Outremont): Oui, c'est ça. Il a pris fin le
31 mars 1993, et...
Mme Harel: On est dans les crédits de 1992-1993.
M. Tremblay (Outremont): Oui, mais c'est ça. Ce n'est pas
parce qu'il n'est pas versé qu'il disparaît. Ça veut dire
que les demandes que nous avons eues avant le 31 mars 1993, on a encore 1 580
000 $ pour les respecter. C'est parce que c'est toujours la question de
versé accordé. Alors, ce programme spécifique était
sur un certain nombre d'années. Il a pris fin le 31 mars 1993. C'est
vrai qu'on n'a pas dépensé 1 580 000 $. Mais, si on a des
projets, tous les engagements que nous allons prendre pour des demandes avant
le 31 mars 1993, on va les respecter, et ça va totaliser, selon toute
vraisemblance, les montants qui sont là si les demandes sont là.
Il n'y a pas de problème.
Mme Harel: Les demandes devaient arriver avant le 31 mars,
dites-vous?
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui. Mme Harel: Est-ce
qu'elles sont arrivées?
M. Labrecque (Bernard): On a fait la liste des demandes qui
étaient rentrées avant le 31 mars et on va traiter les dossiers.
Les crédits qui seront requis pour assumer ces engagements-là
seront payables sur l'exercice 1993-1994.
Mme Harel: II y en a combien de demandes? Ça totalise
combien?
M. Labrecque: On n'a pas la liste, mais on pourrait vous la
fournir.
M. Tremblay (Outremont): On va vous la donner, on va vous la
fournir. On vous fournira la liste des demandes que nous avons à
l'étude avant le 31 mars 1993 et qui sont susceptibles d'être
acceptées et qui vont, évidemment, nécessiter des
déboursés.
Mme Harel: Et ça vaut, évidemment... Juste un peu
plus haut, on retrouve l'Entente auxiliaire sur le développement
économique des régions. Alors, là, c'est substantiel, la
péremption. Soutien aux infrastructures d'accueil des entreprises dans
les régions de ressources, on y retrouve 80 % du budget qui n'a pas
été dépensé. Fonds québécois de
développement industriel, c'est 95 %. Je me rendais compte, en lisant
les notes que vous nous faisiez parvenir sur les ententes auxiliaires, que
l'entente auxiliaire en matière de développement industrielle
s'est terminée en 1991, qu'en mars 1992 elle était à
nouveau signée, donc 1 an plus tard. On dit donc que, le 27 mars 1992,
les gouvernements du Canada et du Québec concluaient une nouvelle
entente auxiliaire sur le développement industriel. Il y a un 1 an.
C'est à l'onglet 8.
M. Tremblay (Outremont): Non, là, je vous explique...
Mme Harel: Puis on dit: Par ailleurs, aucun
déboursé n'a été effectué en vertu de
l'entente pendant l'année en cours, compte tenu du décalage
normal entre l'approbation d'un projet et le versement des contributions. Et je
disais à mon adjoint: Ça, c'est le système
fédéral: une entente qui est échue il y a 2 ans, 1 an pour
la renouveler, puis encore une autre année pour savoir ce qu'on a
signé avant qu'on commence à dépenser.
M. Tremblay (Outremont): On parle de 2 ententes: une...
Mme Harel: Moi, je parle de l'entente sur le développement
industriel.
M. Tremblay (Outremont): C'est ça, mais là, c'est
parce que vous parliez de l'Entente auxiliaire sur le développement
économique des régions. Alors, ça, c'en est une, et il y
en a une autre qui s'appelle l'Entente auxiliaire Canada-Québec, qui est
la grosse entente sur le développement industriel. Cette
entente-là, elle a commencé en 1985 et elle a été
renouvelée. Et il y a
même eu des sommes d'argent additionnelles. Originalement, je
pense qu'elle était de l'ordre de 300 000 000 $, puis ça
été augmenté. Elle est rendue présentement à
442 500 000 $.
Mme Harel: D'accord. Mais où est-ce que c'est qu'on la
retrouve dans vos crédits pour 1992-1993? Elle est signée depuis
1 an. Qu'est-ce qui a été dépensé sur ces 420 000
000 $?
M. Tremblay (Outremont): L'entente de 1985, qui a
été renouvelée à quelques reprises et qui va
toujours être reportée parce que les sommes sont disponibles,
c'est l'article 7, c'est des projets industriels majeurs. Alors, vous retrouvez
les déboursés dans les transferts qui se font au niveau de la
Société de développement industriel. Si je pouvais faire
une suggestion, c'est... Si on pouvait, parce que les gens de la SDI... On
pourrait peut-être faire la SDI puis revenir sur le MICT après,
mais je fais ça pour votre réflexion...
Mme Harel: D'accord.
M. Tremblay (Outremont): ...une suggestion positive. L'autre
entente, c'est l'Entente auxiliaire sur le développement
économique des régions. Parce qu'on s'est aperçu que, pour
des projets industriels de 10 000 000 $ et moins, il n'y avait pas de sommes
disponibles pour favoriser le développement économique des
régions, ce que nous avons fait, on a réussi à convaincre
le fédéral de mettre 4 000 000 $, et le Québec, on a mis 6
000 000 $. On a une entente de 10 000 000$. Alors, on a prévu qu'on
débourserait... Bien, le budget original, c'était 1 800 000 $.
Alors, ça, c'est la partie québécoise seulement,
là, dans notre 6 000 000 $. On a uniquement déboursé 358
000 $ et on a périmé 1 168 000 $. Oui, on l'a
périmé, mais il n'est pas disparu, il est toujours dans les 10
000 000 $, et on va répondre au développement des centres
industriels au Québec.
Entente auxiliaire Canada-Québec sur le
développement industriel
Mme Harel: M. le ministre, je vous remercie pour cette
information.
À l'onglet 18, et on reviendra tout de suite après
à la SDI, comme vous le suggérez, là, dans les
renseignements particuliers, comment vous expliquez la note en bas de page,
cette fois sur l'Entente auxiliaire Canada-Québec sur le
développement industriel comme telle, là, où on nous
indique qu'aucun déboursé n'a été effectué
en vertu de l'entente pendant l'année en cours compte tenu du
décalage normal entre l'approbation d'un projet et le versement des
contributions? Le dernier paragraphe. Ça, c'est l'entente de 1985,
échue en 1991, renouvelée en 1992, puis pour laquelle il n'y
aurait pas eu de déboursé, sauf un montant de 20 000 000 $ en
guise de compensation avant le début de la présente entente. Mais
elle a pris, justement, naissance il y a 1 an. Alors, c'est un 20 000 000 $
pour avant 1992. Puis entretemps, entre 1992 et 1993, il se passe quoi?
M. Tremblay (Outremont): II n'y a pas eu de
déboursé, mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu
d'offre acceptée. Pour 1992-1993, nous avions des offres
acceptées par les requérants totalisant 2 203 200 $. Ça,
c'est le montant pour 1992-1993, mais on ne l'a pas déboursé. En
d'autres mots, l'argent est toujours là. Mais, si on n'a pas eu la
demande, on ne l'a pas déboursé. C'est pour ça qu'on dit
qu'aucun déboursé n'a été effectué en vertu
de l'entente, mais ça ne veut pas dire qu'on ne déboursera pas.
L'argent est toujours là. D'ailleurs, ces ententes-là sont
renouvelées d'année en année avec le gouvernement
fédéral parce que les fonds sont disponibles. Mais, des fois, le
projet peut être retardé, l'entreprise peut oublier.
Imaginez-vous, il y en a qui oublient des fois de nous... Ils ont d'autres
priorités. Mais là on fait affaire avec des grandes entreprises,
là, des projets industriels de 10 000 000 $ et plus.
Mme Harel: Alors, M. le Président, je pense que nous
pourrions aborder l'élément 1, et nous reviendrons
ultérieurement sur l'élément 2 pour le compléter.
Mais on pourrait passer à l'élément 1 c'est bien le
cas la Société de développement industriel. (12
heures)
Le Président (M. Gobé): Oui. J'aimerais beaucoup,
Mme la députée, mais ça fait 20 minutes que vous
questionnez le ministre, sans inclure le temps de ses réponses, et je
dois, malheureusement, selon notre règlement, accéder
à...
Mme Harel: Heureusement, pas malheureusement. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): ...malheureusement pour
vous et heureusement pour lui la demande de M. le député
de Drummond, n'ayant pas eu de demande du côté
ministériel.
Mme Harel: Toujours sur l'élément 2, c'est ce que
je comprends.
Le Président (M. Gobé): Oui, oui, oui. Alors, M. le
député de Drummond...
M. St-Roch: Oui, merci, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): ...vous pouvez donc
procéder.
M. St-Roch: Ma remarque va être encore d'ordre
général et particulier. Assister à l'échange entre
Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve et M. le ministre de
l'Industrie et du Commerce, à écouter ça, ça me
rappelle qu'on devrait peut-être consulter le rapport du
Vérificateur général de l'Assemblée nationale
1991-1992, à la page 14, lorsqu'il nous dit que les systè-
mes ce que j'ai devant moi, là ça, ça
nous produit un fort volume de données qui ne véhiculent que
rarement le genre d'informations dont les gestionnaires ont besoin. Et à
1.26, il nous dit: «Avons-nous atteint nos objectifs? Combien
coûtent nos opérations? Quel est le degré d'efficience
atteint par notre personnel? La clientèle que nous servons est-elle
satisfaite de nos services?» Alors, moi, je souhaiterais, M. le
Président, à partir de ce moment-ci, à écouter ces
échanges-là, que, au lieu d'avoir ça, on ait une feuille
de papier seulement, M. le Président, qui dirait: Pour tel programme,
voici les montants annoncés dans le budget, voici le montant qui est
octroyé, voici le montant qui est dépensé, voici le
montant qui est reconduit et voici le montant qui est périmé. On
aurait pu échanger et, en plus de ça, répondre à la
ligne en bas: Les objectifs qu'on s'était donnés, est-ce qu'ils
ont été atteints? Le nombre de personnels qu'on a mis et nos
clientèles?
M. le Président, c'est ça qu'est le problème quand
on fait des crédits ici. On est obligés de les questionner. On a
une masse... Écoutez, il y a quasiment 2 arbres et demi que ça a
pris du ministre des Forêts pour... Heureusement, on va le recycler.
J'espère qu'on va le désencrer, malgré que, des fois, on
traîne à régler des dossiers. On aura la chance d'y revenir
avec la Société de développement industriel tout à
l'heure.
Le Président (M. Gobé): On va le désencrer
dans votre comté.
M. St-Roch: On reviendra, M. le Président. Je pense qu'ici
on a encore cette année, M. le Président... Je vais faire la
remarque... Je l'ai fait hier, je le fais ce matin, je vais le faire à
toutes les commissions parlementaires. Je pense qu'on a un exemple, et, moi,
j'aimerais que M. le ministre, suite à ce commentaire... J'attends de sa
réaction, M. le Président, qu'il va nous dire que, l'année
prochaine, il va nous faire ces documents synthèses là, ce qui
facilitera notre tâche en tant que parlementaires.
Alors, je suis prêt à passer, suite aux interventions que
fera ma collègue de Hochelaga-Maisonneuve, à la SDI, parce qu'on
aura beaucoup de questions à poser aussi.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): Juste sur le point du
député de Drummond, je serais prêt, en collaboration avec
l'Opposition, à répondre à des questions
différentes que celles qu'on me pose. Parce que ce qu'on donne, c'est
ça qu'il faut repenser. C'est pour ça que tout à
l'heure... Je suis d'accord avec vous, c'est très compliqué.
C'est très complexe. Ça a besoin de beaucoup d'explications, mais
nous ne faisons que répondre, M. le député de Drummond,
à des questions qui nous sont posées. Si, avec l'Opposition et
avec vous comme député indépendant, vous décidez
qu'il y aurait une nouvelle présentation qui serait susceptible de
répondre à toutes ces questions et, en plus, de voir si le
ministère a atteint ses objectifs ou pas, je suis d'accord. Je le
demande depuis longtemps. Est-ce qu'on ne pourrait pas s'asseoir, pour une
fois, au nom de la démocratie et du temps qui est de l'argent, pour
arriver et répondre réellement aux questions? Après
ça, on va pouvoir parler de chiffres pendant 10 minutes et on va
discuter de fond pendant 1 heure.
M. St-Roch: M. le Président, je suggère donc...
Le Président (M. Gobé): Alors, suggérez.
M. St-Roch: Je vous suggère donc, en tant que
président de la commission de l'économie et du travail, et aussi
à M. le secrétaire, qu'une commission a le droit de se donner des
mandats d'initiative. Alors, devant l'ouverture d'esprit que M. le ministre a
manifestée, je vais donner mon consentement qu'il soit partie prenante
de la commission et qu'on s'engage, dès qu'on aura fini les
crédits, en présence de M. le ministre, de mes collègues
de l'Opposition et ministériels, qu'on se donne un mandat d'initiative
pour élaborer un schéma de présentation des crédits
du ministère pour la période 1994-1995, qui pourra
peut-être servir de modèle aussi à toutes les autres
commissions. Alors, j'espère, M. le secrétaire, que vous ferez
bonne note, avec vous, M. le Président, à convoquer cette
commission parlementaire là pour un mandat d'initiative, vu l'ouverture
d'esprit manifesté par M. le ministre.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le
député de Drummond, je vous remercie de cette suggestion. Soyez
assuré que j'en ferai part au comité directeur de la commission,
qui verra, lors d'une de ses rencontres, à aborder ce projet et à
se prononcer dessus. Il vous fera certainement suivre ou parvenir son avis sur
cette question, que je trouve très constructive, faite d'une
manière constructive et positive. Alors, merci.
Société de développement
industriel du Québec
Maintenant, nous allons donc revenir au programme 2,
élément 1, semble-t-il, qui est la SDI. Je vous rappellerai qu'il
reste 55 minutes et que, si vous voulez intervenir, plusieurs parlementaires,
on va devoir avoir des questions et des réponses assez rapides, sinon
nous aurons écoulé tout le temps avec Mme la
députée de Maisonneuve et les autres parlementaires ne pourront
pas questionner.
Alors, Mme la députée de Maisonneuve, vous avez la parole.
Si, en dedans des 20 minutes, il y a des questions qui ont été
posées, qu'il y a d'autres parlementaires qui voudraient intervenir sur
la même question, peut-être pourrions-nous avoir une
tolérance entre les parlementaires pour faire qu'on puisse chevaucher
sans écouler les 20 minutes imparties à chacun. Est-ce que
ça marche comme ça?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gobé): Bon, alors, merci. Donc,
Mme la députée, vous avez la parole, et c'est à vous.
Diminution des interventions
Mme Harel: Alors, merci, M. le Président.
Pour les fins de l'échange que nous aurons avec M. le ministre et
M. Savard, j'aimerais me référer au rapport annuel de la SDI.
J'imagine qu'il est là, en votre possession. Vous nous
présentiez, à la page 22 de ce rapport, un tableau des formes
d'intervention financière d'avril 1991 au 31 mars 1992. Dans les
renseignements particuliers qui nous sont transmis aujourd'hui, nous y
retrouvons, pour ce qui concerne les dossiers autorisés pour
l'année financière 1992-1993, un grand total de 255 000 000 $
autorisés, comparativement à l'année
précédente, qui était un montant de 575 000 000 $
autorisés. C'est donc dire qu'il y a eu une très, très,
très importante diminution des formes d'intervention financière
entre l'année 1991-1992 et l'année 1992-1993. C'est pratiquement
60 % de moins d'aide financière autorisée par la SDI
l'année passée, comparativement à l'année d'avant.
Est-ce que c'est ça qu'il faut comprendre? C'est l'onglet 19 pour ce qui
concerne les dossiers autorisés pour l'année financière
1992-1993.
M. Savard (Gabriel): Mme Harel, pourriez-vous... C'est parce que
j'ai eu de la misère à vous suivre. Vous avez pris le rapport
annuel 1991-1992 pour un total...
Mme Harel: À la page 22.
M. Savard: ...de 575 000 000 $.
Mme Harel: Oui, pour un total de 527 projets.
M. Savard: Mais votre 225 000 000$, vous l'aviez pris
où?
Mme Harel: C'est à l'onglet 7 des renseignements
particuliers. Oh! Excusez-moi, c'est 19.
M. Savard: L'onglet 19 des renseignements particuliers.
Mme Harel: Oui, des renseignements particuliers.
M. Savard: Dans quel rapport? A, B, C ou D, là?
Mme Harel: Alors, c'est le dernier.
M. Savard: D?
Mme Harel: Excusez-moi. Le C.
M. Tremblay (Outremont): C'est à l'onglet 20 où
vous faites allusion à 250 502 000 $, là?
Mme Harel: Non, c'est le 19c. C'est marqué: montant
accordé en subventions, prêts et en exemptions
d'intérêts, voir rapport C.
M. Savard: Quand je vais au C... C'est parce que je voudrais
retrouver votre chiffre, là. Je ne le retrouve pas.
Mme Harel: Est-ce que vous vous retrouvez? M. Savard:
Non.
Mme Harel: Alors, on est toujours aux renseignements
particuliers, l'onglet 19c.
M. Savard: Oui. Je n'ai pas de total, madame.
Mme Harel: Le grand total, c'est 301 interventions. En fait,
est-ce que ça correspond, à votre connaissance, à la
réalité de la SDI, 301 interventions, 250 000 000 $
autorisés?
M. Savard: 301 interventions pour 255 000 000 $. D'accord. Je
vous suis, là. (12 h 10)
Mme Harel: 255 000 000 $. Comparativement à l'année
précédente, où il y avait eu 575 000 000 $
d'autorisés, c'est donc une diminution de 60 % des formes d'intervention
financière de la SDI qui ont été autorisées.
M. Savard: Vos chiffres sont exacts.
Mme Harel: Comment expliquez-vous cette diminution aussi
substantielle?
M. Savard: Bien, je pense que, de un, il faut
référer à la période économique qui est
traversée. Je pense qu'on a fait allusion, dans nos propos d'ouverture,
au caractère d'une récession, tout de même, qui touche nos
entreprises. Et, nous, le point, je pense, qu'il est important de vous faire
valoir, c'est que nos autorisations ne nous ont pas limités, en termes
d'intervention. C'est la demande même qui origine des entreprises qui
qualifie notre activité courante de l'année. Je pense que c'est
important et je tiens à vous le préciser, Mme Harel, que la SDI
ne souffre pas de manque de budget pour répondre à la demande qui
lui vient des entreprises. C'est les entreprises elles-mêmes qui sont
à l'origine de la demande. Donc, il faut référer à
la période économique qu'on a traversée, et on a satisfait
à la demande qui nous a été présentée.
Mme Harel: Est-ce qu'on doit comprendre que cette baisse de 60 %
en l'espace de 1 an est celle la plus importante connue par la SDI depuis sa
création?
M. Savard: D'une part, je voudrais vous référer
non seulement à la conjoncture, comme je viens de m'y
référer, mais au fait aussi qu'il y a plusieurs sources de
financement qui sont complémentaires à la SDI et qui ont
été mises de l'avant, à la fois dans le secteur
privé comme dans l'appareil gouvernemental, au cours des
dernières années. Je vous réfère, par exemple en
matière de R-D, à des programmes qui étaient non existants
et qui sont maintenant des programmes existants complémentaires à
l'intervention de la SDI, que ce soit Innova-tech dans la région de
Montréal, que ce soit R-D PME, qui est un nouveau programme mis de
l'avant, ou que ce soit le Fonds de développement technologique en
matière de recherche et développement.
Également, il faut bien comprendre qu'il existe des fonds
régionaux qui, maintenant, dans les diverses régions, sont
existants et qui n'existaient pas auparavant. Et, enfin, il faut
également faire référence aux fonds
spécialisés qui ont été mis de l'avant, qu'il
s'agisse, par exemple, du Fonds de solidarité des travailleurs
québécois dans plusieurs secteurs spécialisés,
l'approche de la Caisse de dépôt aussi en matière de
participation vis-à-vis des PME, ou d'autre capital privé, par
exemple, comme celui d'Investissements Desjardins. Bref, je pense qu'il faut
voir ici une toile de fond qui situe la SDI comme étant un acteur avec
les autres acteurs gouvernementaux et privés qui permettent aux PME
d'avoir un accès à du capital de développement qui est
beaucoup plus élevé que ce que l'on a connu dans les
années précédentes.
Mme Harel: Cependant, je constate que, essentiellement, cette
baisse s'explique par une diminution du nombre de grands projets admis sous
l'étiquette de l'article 7.
M. Tremblay (Outremont): C'est ça, la réponse.
Mme Harel: Alors, c'est essentiellement parce qu'il y a eu moins
de grands projets admissibles selon l'article 7, c'est-à-dire par le
Conseil des ministres, décision du Conseil des ministres, plutôt
que la SDI.
M. Tremblay (Outremont): Sur ce point, je n'ai pas
ventilé. C'est difficile, là, on regarde rapidement...
Mme Harel: Je l'ai fait, moi. Ha, ha, ha!
M. Tremblay (Outremont): Bon, parfait. Alors, du 1er avril 1991
au 31 mars 1992, 322 projets, 575 000 000 $, ça va. Quand on compare
ça avec 1992-1993, 301 projets, 255 000 000 $, mais il faut
réaliser qu'en 1991-1992, des 575 000 000$, il y avait 417 000 000 $
d'articles 7. Alors, si on enlève les articles 7 et on enlève
également les articles 7 pour 1992-1993, on s'aperçoit que les
interventions sont sensiblement du même nombre et du même montant.
C'est qu'il y a moins d'interventions gouvernementales.
Le Président (M. Gobé): Vous avez une question, M.
le député?
M. St-Roch: Oui, sur le même sujet, quand on explique la
différence, je pense que, si on va par secteurs particuliers, ce serait
probablement celui des pâtes et papiers qui a contribué, d'une
façon substantielle, à réduire le montant d'argent entre
les 2 années.
M. Savard: Au niveau des articles 7, vous voulez dire.
M. St-Roch: Au niveau des articles 7, c'est les pâtes et
papiers, les grands projets des pâtes et papiers.
M. Tremblay (Outremont): Juste un exemple pour démontrer
que vous avez raison, M. le député de Drummond. Je dirais que, en
1991-1992, il y a peut-être une garantie de prêt excessivement
importante dans le secteur des pâtes et papiers qui est dans les 335 000
000 $.
M. St-Roch: C'est difficile à comprendre comment il se
fait qu'on n'a pas réussi à faire une usine de désencrage
avec tous ces projets-là.
Le Président (M. Gobé): Mme la
députée de Hochelaga, c'est à nouveau votre tour.
Mme Harel: Merci, M. le Président. D'autre part...
M. St-Roch: J'attends la réponse, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Ah! il ne vous a pas...
J'ai vu un sourire, j'ai cru que c'était la réponse.
M. St-Roch: Ah! le sourire vaut la réponse. Bon. Je
reviendrai, M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Tremblay (Outremont): C'est parce qu'on me pose la question en
tant que ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie et c'est un
dossier qui relève du ministère des Forêts.
Le Président (M. Gobé): Mais c'est ça que
j'ai cru voir. Je vous ai vu un peu...
M. Tremblay (Outremont): Ça prend un mandat
gouvernemental.
Le Président (M. Gobé): ...dans l'expectative.
M. Tremblay (Outremont): Ça prend une initiative dans le
secteur des pâtes et papiers du ministre responsable, qui est le ministre
responsable des Forêts.
Le Président (M. Gobé): Très bien, c'est ce
que je...
M. St-Roch: Alors, après la prochaine intervention de Mme
la députée, je reviendrai.
Le Président (M. Gobé): Oui, oui. Je l'ai
mentionné au début, d'ailleurs, qu'on essaierait de faire des
chevauchements, mais tout en respectant quand même le rôle de
l'Opposition officielle, qui, comme chacun le sait, a la responsabilité
première de ces crédits.
Mme la députée, vous avez la parole.
Garanties de prêts
Mme Harel: Merci, M. le Président.
Concernant la dette à long terme de la SDI, je comprends que, au
total, la dette à long terme s'élèverait
présentement à 789 069 000 $. Nous avons préparé le
même genre de tableau, en bâtons, là, que nous pourrions
faire distribuer aux membres de cette commission. Ce que ça
révèle, c'est la croissance importante de la dette depuis 1985.
C'est une croissance, une augmentation moyenne de 45 %. Peut-être
pourrions-nous en faire faire des copies?
M. Tremblay (Outremont): Oui. Est-ce qu'on pourrait avoir l'actif
aussi, s'il vous plaît? C'est vrai que la dette augmente, mais l'actif
augmente aussi. J'espère que vous avez fait l'actif. Ha, ha, ha!
Mme Harel: Évidemment, le ministre doit savoir que, compte
tenu de la tendance, là, si elle se poursuit, c'est 1 144 000 000 $ que
la dette à long terme de la SDI devrait atteindre pour 1993. Le Conseil
des ministres, dans la Gazette officielle, de façon
systématique, a autorisé la SDI à effectuer des emprunts
temporaires. Le dernier en date, c'est la Gazette du 3 mars 1993,
où nous retrouvons une autorisation de 500 000 000 $. Auparavant, en
1992, l'autorisation était de 300 000 000 $ d'emprunts temporaires. En
1991, c'était aussi de 300 000 000 $ et, en 1980, c'était 25 000
000 $. Alors, on voit très, très bien l'évolution dans les
décrets du Conseil des ministres, qui autorise la SDI à effectuer
des emprunts temporaires de 25 000 000 $ en 1980 à 500 000 000 $ en
1993, et on sent la lourdeur sur les états financiers de la SDI, quand
on pense aux crédits, là, de cette année, aux
intérêts sur les garanties de prêts.
Alors, j'aimerais que l'on m'indique, là, puisque, dans les
crédits, l'on retrouve l'intérêt sur le refinancement de
certains programmes garantis par le gouvernement... C'est la première
fois, finalement, que l'on trouve cet élément, ces 16 000 000 $.
C'est là un nouveau poste qui apparaît aux crédits, et
c'est celui de l'intérêt sur le refinancement de certains
programmes. Est-ce qu'il s'agit, en fait, de pertes déguisées,
là? Comment peut-on interpréter ces intérêts sur le
refinancement de certains programmes garantis par le gouvernement de 16 000 000
$? Et tout ça s'ajoute, évidemment, à des dépenses
assumées par le gouvernement à l'égard des prêts
consentis sans intérêt ou à un taux inférieur au
marché, je crois. Alors, est-ce que le minis- tre, en fait, pourrait
nous expliquer, là, où il s'en va avec tout ça? (12 h
20)
M. Tremblay (Outremont): Très bien. Alors, il faudrait
juste retourner un peu, en 1986, lorsque la Société de
développement industriel du Québec, à la suite d'une
consultation dans toutes les régions du Québec, a
décidé de répondre aux besoins réels des
entreprises. Les entreprises nous ont dit: Nous ne voulons pas de subventions
payables sur 3 ans dans le secteur industriel et/ou sur 5 ans dans le secteur
touristique, nous préférons du capital. Prêtez-nous de
l'argent et nous allons vous rembourser sur une base d'affaires. Donc, avant
1986, la Société de développement industriel du
Québec, essentiellement, avait un petit portefeuille de prêts
à même sa dotation et ses bénéfices accumulés
au cours des années et, surtout, des transferts de l'ordre de 100 000
000 $ par année pour donner des subventions aux entreprises.
En 1987, l'orientation a changé et on a fait une mission de la
SDI. Et, au sourire de plusieurs, je me rappelle, parce que j'étais
président à cette époque, on avait dit que, au
début des années quatre-vingt-dix, nous aurions 1 000 000 000 $
de disponibles pour prêter à des entreprises pour favoriser le
développement économique de toutes les régions du
Québec. Alors, ce n'est plus 1000 000 000$, parce que, au 31
décembre 1992 on regarde les montants qui sont disponibles
au niveau des actifs, c'est 1 458 000 000 $ et, bientôt, lors de la
publication des prochains états financiers de la Société
de développement industriel du Québec, vous allez voir que c'est
possiblement rendu à 2 000 000 000$.
Alors, on peut regarder l'aspect dette à long terme. Oui, j'en
conviens, elle a augmenté de façon importante, mais il ne faut
pas oublier qu'il y a des actifs aussi. Alors, les actifs sous gestion de la
SDI, au 28 février 1993, c'est 1 565 000 000 $. Donc, il y a eu une
augmentation de la dette à terme, oui, mais il y a eu une augmentation
de 67 % de l'actif sous gestion de la SDI sur une période de 3 ans.
Alors, on en convient, on est d'accord, mais il ne faut pas regarder juste
l'aspect, disons, endettement, passif, il faut regarder l'aspect positif,
actif.
Deuxièmement, vous parlez des montants que la
Société de développement industriel doit emprunter de
façon temporaire. Pourquoi? C'est parce que la Société de
développement industriel du Québec fait de l'apparie-ment. Elle
ne peut pas s'engager à long terme avant que les prêts soient
autorisés, déboursés, parce que l'orientation de la SDI,
c'est de prêter sur un certain nombre d'années. Le capital est
remboursable après un moratoire de 3 ans, de façon variable.
Alors, on fait de l'appariement. Donc, de façon temporaire, on emprunte
de l'argent au meilleur coût possible et, lorsqu'on a finalisé une
entente avec l'entreprise... Parce que le remboursement peut également
être fixe. Des fois, une entreprise peut venir nous voir et dire: Je veux
avoir un terme fixe de 5 ans, possiblement un peu plus longtemps. Alors, nous,
on se retourne, on emprunte et on
prête à l'entreprise. Donc, c'est normal qu'il y ait, de
façon temporaire, des emprunts réguliers et, également,
des emprunts à plus long terme.
En ce qui concerne la dernière question, je demanderais à
M. Savard ou à M. Girard de vous répondre de façon plus
technique sur le dernier élément de la question.
M. Girard (Jocelyn): on parle bien des 16 300 000 $,
l'intérêt sur le financement de certains programmes garantis par
le gouvernement. c'était des anciens programmes, pour n'en nommer que
quelques-uns, technologie moderne, tertiaire moteur, industrie
électronique, qui étaient financés par avance, sans
intérêts, de la part du fonds consolidé du revenu. lors du
discours du budget 1991, le ministère des finances a
décidé qu'il n'avançait plus de fonds sans
intérêts aux sociétés d'état et aux
organismes. donc, on a dû refinancer sur les marchés 171 000 000 $
à 9,5 %, ce qui fait 16 300 000 $. comme c'était une
dépense qui était assumée via les crédits, la sdi
se retourne de bord et demande une subvention au conseil du trésor pour
payer les intérêts qu'elle paie autrement.
Mme Harel: Et ça, ça s'ajoute aux 9 000 000 $ de
perte sur les programmes garantis par le gouvernement.
M. Girard: Effectivement, ça s'ajoute aux 9 000 000 $ de
perte sur les anciens programmes qui étaient financés par le
gouvernement.
Mme Harel: Où se retrouvent les pertes Donohue Matane?
M. Tremblay (Outremont): II n'y en a pas, de perte.
Mme Harel: Les 117 000 000 $.
M. Tremblay (Outremont): Je reviens sur Donohue Matane dans 1
seconde. Je veux juste faire un petit commentaire. Je comprends que la
députée de Hochela-ga-Maisonneuve regarde le passif, parce que,
avant 1985, à la Société de développement
industriel du Québec, il n'y avait que du passif. On donnait de l'argent
et c'était des transferts gouvernementaux. Il n'y avait pas d'actif,
sensiblement pas. Il y avait 25 000 000 $ d'actif qui représentaient la
dotation du gouvernement. Alors, c'a changé, mais je veux juste revenir
et dire que c'est extraordinaire qu'on ait une société qui a
accès à 2 000 000 000 $ pour financer des entreprises dans toutes
les régions du Québec. Et ça, ça ne peut pas
être périmé, ça ne peut pas être coupé
par un gouvernement, parce que l'argent est disponible et, au fur et à
mesure qu'il est remboursé par les PME, on le reprête à
d'autres PME. Ça, c'est du long terme. C'est une société
qui favorise le développement de toutes les régions du
Québec.
En ce qui concerne Donohue Matane, vous savez que la
Société de développement industriel du Québec avait
donné une garantie de prêt. Et on a dû, à la suite
des représentations de Donohue et/ou de REXFOR, payer la garantie de
prêt. Alors, maintenant, ce n'est plus une garantie de prêt que
nous avons, c'est un prêt qui est dans l'actif de la
Société de développement industriel du Québec, un
prêt de l'ordre de 117 000 000$. Nous n'avons pas de problème
parce que les actifs valent beaucoup plus que 117 000 000 $. La preuve, c'est
que les partenaires privés, comme Donohue, continuent à assurer
les dépenses de fonctionnement de l'entreprise. Alors, on n'a pas
à budgéter une perte sur ce prêt, parce qu'on a en
garantie, maintenant, les actifs en premier rang. Théoriquement, s'il y
avait un problème et si les partenaires décidaient de ne plus
continuer dans Donohue Matane, je suis convaincu qu'on pourrait trouver un
acquéreur qui payerait 117 000 000 $ plus les intérêts de
la dette pour acheter ses actifs, d'autant plus que, si on regarde la part
gouvernementale et la part de Donohue globalement, en plus des 117 000 000 $,
c'est au-delà de 250 000 000 $. Alors, on n'a pas à provisionner
et prévoir une perte sur les 117 000 000 $. Je suis convaincu que, si
Donohue et REXFOR continuent à assurer le fonctionnement de cette
entreprise, c'est parce qu'ils réalisent que l'actif vaut au moins, au
moins la valeur du prêt de la SDI plus une partie de leur mise de
fonds.
Mme Harel: Je comprends que, à Port-Cartier, la SDI et
REXFOR étaient rassurées du fait que Cascades aussi payait les
coûts de fonctionnement, mais, lorsqu'il a fallu démanteler, c'a
été une perte pour le gouvernement.
M. Tremblay (Outremont): On ne peut pas comparer Donohue, une
usine à la fine pointé de la technologie, qui, à cause
d'une conjoncture économique difficile, a certains problèmes,
avec la pâte...
Une voix: Chimiomécanique.
M. Tremblay (Outremont): ...chimiomécanique blanchie...
Port-Cartier, c'est différent. C'est une usine qui voulait concevoir un
nouveau produit, une pâte à base de «fluff» et qui, au
moment où on se parle aujourd'hui, n'a pas trouvé un partenaire
ou un acheteur et n'a pas un montage financier. Peut-être que ça
peut changer dans les jours qui viennent, parce que les intervenants
régionaux s'impliquent beaucoup, mais, dans ce cas-là, la
Société de développement industriel avait donné une
garantie de prêt pour 80 % d'une perte éventuelle sur un
prêt de 40 000 000 $, donc 32 000 000 $. C'est vrai que nous sommes au
risque pour 32 000 000 $, et c'est la raison pour laquelle la
Société de développement, avec Cascades, avec REXFOR, est
prête à vendre certains actifs, à moins que, dans les jours
qui viennent, un partenaire nous identifie les probabilités de
succès d'une relance éventuelle.
Mme Harel: M. le ministre, vous disiez tantôt
avoir délaissé le véhicule des subventions au
profit de celui des prêts participatifs. Dans les renseignements
particuliers, à l'onglet 19c, on retrouve le sommaire des dossiers
autorisés par forme d'intervention. Justement, concernant les
subventions, on retrouve, pour ce qui est de l'intervention financière,
un montant autorisé de 37 000 000 $. Alors, de quoi s'agit-il? (12 h
30)
M. Tremblay (Outremont): Les programmes que vous avez mis en
place avant 1985, qu'on paie sur un certain nombre d'années, les
programmes qui existaient avant la restructuration, donc les entreprises
dynamiques, des programmes à technologie moderne, c'était
ça, le montant de 100 000 000 $, qui se réduit d'année en
année et qui va disparaître éventuellement, et,
aujourd'hui, il reste des engagements. Vous avez le plus bel exemple de ce
qu'on discute depuis tout à l'heure. On continue à payer pour des
engagements qu'on a pris il y a 5 ans.
Mme Harel: Cependant, M. le ministre, j'aimerais que vous fassiez
l'exercice avec moi de la liste des radiations par année
financière. Ça, c'est l'onglet 20. C'est le dernier, avant le 21,
pour vous retrouver plus facilement. Alors ça, c'est la liste,
finalement, des échecs, si on comprend bien, de votre nouvelle
manière de voir les choses, c'est-à-dire...
Vous savez, ce qu'on peut se demander, c'est dans la période de
récession comme celle qu'on connaît maintenant, qui fait qu'il n'y
a pas de redressement... On dit que ça a cessé de
régresser, mais on s'entend pour dire qu'il n'y pas eu de
récupération. Bon. Moi, je me fie beaucoup aux analyses que fait
le Mouvement Desjardins. Il y en a une encore, dernièrement, dont vous
avez sûrement pris connaissance, qui s'intitule «L'indice
précurseur Desjardins» et qui prévoit que, pour quelques
mois encore, la croissance économique, au Québec, devrait
demeurer en deçà de la reprise canadienne.
Ceci dit, les prêts qui viennent à échéance,
il doit y avoir quelques entreprises qui ont comme des difficultés
à les rencontrer, d'autant plus si la période de
dépression dont parlait notre collègue de Drummondville
s'éternisait. Et là il y aura une minute de vérité,
possiblement, en tout cas. On voit, avec la liste des radiations, par exemple,
on voit aussi, avec la liste des subventions... Je pense à Philips, qui
vient de fermer, qui était dans un domaine pourtant important sur le
plan des technologies, et Électrovert, qui a fermé, des
entreprises qui avaient obtenu une forme d'intervention financière,
mais, avec les radiations, on voit, finalement, qu'il y a un certain nombre
d'entreprises qui connaissent des difficultés.
Processus de versement des subventions
Je voudrais vous parler de Pin rouge. Je sais que c'est devant les
tribunaux. Je suis avocate, je ne veux pas d'aucune façon intervenir en
ce qui concerne M. Malenfant, mais j'aimerais plus examiner le fonctionne- ment
de la SDI en regard de ce dossier, notamment sur la question du rapport du
vérificateur. C'est un argument qui a été utilisé
par M. le ministre à l'effet que c'est le rapport du vérificateur
qui avait amené la SDI à émettre les chèques.
Alors, est-ce qu'on pourrait avoir copie de ce rapport du
vérificateur?
M. Tremblay (Outremont): Je voudrais juste, avant de
répondre sur Pin rouge, dire que, à l'onglet 20, vous faites
référence à des radiations, par année
financière, de la Société de développement
industriel qui totalisent 57 780 744 $. Je dois vous dire qu'il y beaucoup de
ces radiations sur des anciens programmes. Si vous prenez la première
page, 1988-1989, puis on regarde, c'est 2F, 2F, 2F. Ça, ce sont tous des
anciens programmes. Alors, les 57 000 000 $, ce n'est pas uniquement la
nouvelle orientation de la SDI, mais c'est également beaucoup de perte
sur des projets du passé. la provision de perte, pour la sdi, sur les
prêts participatifs, c'est 14 %. la provision qu'on devait prendre, dans
le passé, sur les subventions données par la sdi, c'était
100 %. on ne pouvait pas provisionner de l'argent qu'on donne. donc, c'est
beaucoup mieux. je ne dis pas qu'on accepte de perdre de l'argent, mais tout ce
que je dis, c'est qu'on prend des risques, oui, mais on est mieux de
prêter plus d'argent à des entreprises qui en ont
réellement besoin, étant bien conscients, à cause de la
nature des prêts de la sdi, que le risque est plus important. mais 14 %,
c'est le montant des pertes que la sdi encourt. donc, c'est mieux, 14 %, que
100 %. deuxièmement, sur pin rouge. pin rouge, c'est un mandat
gouvernemental. donc, le gouvernement dit à la société de
développement industriel du québec: ii faut aider le
développement économique régional, pour 3 000 000 $, pin
rouge. la société de développement négocie les
modalités de paiement avec l'entreprise, et, depuis toujours
alors, ce n'est pas pertinent, là, à une nouvelle orientation ou
pas la société de développement industriel du
québec verse sur réception d'un certificat du
vérificateur. en d'autres mots, vous vous imaginez, avec le portefeuille
de la sdi, s'il fallait qu'on ait encore plus de bureaucratie et de
réglementation, et qu'on engage plus de personnes pour analyser en
détail toutes les factures... la société de
développement industriel a toujours considéré qu'il y
avait des personnes qualifiées, reconnues par une corporation
professionnelle qui avaient cette responsabilité, c'est-à-dire le
vérificateur. alors, l'entente était que nous aiderions pin rouge
jusqu'à 3 000 000 $, mais jamais plus que 50 % du projet, qui devait
totaliser 6 000 000 $ ou plus.
Alors, nous avons versé l'équivalent, là, de 2 400
000 $, sensiblement, sur réception de factures. Ça veut dire que
le certificat du vérificateur a émis, a dit: Voici ce que la SDI
peut débourser, parce que nous avons vérifié que
l'entreprise avait engagé ses dépenses. Et, pour votre question
plus précise, si on est prêts à vous remettre le certificat
du vérificateur à l'effet que nous avons été
autorisés, selon les procédures normales
de la Société de développement industriel, à
verser, je vais vérifier. Personnellement, je n'aurais pas d'objection
à vous le donner, mais, étant donné qu'il y a un
procès pour fraude, je dois prendre ça en
délibéré, vérifier. Mais, si on peut vous le donner
et qu'il n'y a pas de contrainte au niveau des tribunaux, ça va me faire
plaisir de vous remettre les certificats des vérificateurs, qui
démontrent qu'on était bel et bien autorisés à
débourser les montants.
Mme Harel: Combien y a-t-il eu de certificats?
M. Tremblay (Outremont): Je pense que ça s'est fait...
Une voix: 4.
Une voix: II me semble que c'est 4, oui.
Mme Harel: 4 certificats?
M. Tremblay (Outremont): Ça s'est fait en 4
versements...
M. Savard: 4 versements.
M. Tremblay (Outremont): ...donc 4 certificats.
M. Savard: Donc, 4 certificats attestant pour les dépenses
encourues.
Mme Harel: Alors, les 4 certificats venaient du même
vérificateur?
M. Savard: Oui, le vérificateur externe de
l'entreprise.
Mme Harel: Le vérificateur externe de l'entreprise. Chaque
déboursé, vous nous dites qu'il était accompagné
d'un certificat. C'est bien le cas?
M. Savard: Oui, oui.
Mme Harel: Vous ne trouvez pas qu'il y a un problème avec
le fait que vous vous satisfassiez de certificats qui ne vous donnent pas une
confirmation que les dépenses sont effectuées?
M. Tremblay (Outremont): Oui, mais ça a toujours... Non,
non. Ça donne la confirmation que les dépenses sont
effectuées, mais pas nécessairement que le paiement a
été fait aux fournisseurs. C'est ça, la
différence.
Mme Harel: Mais ça ne donne pas de confirmation que les
travaux ont été réalisés.
M. Tremblay (Outremont): Oui. Oui, parce qu'on a une facture. En
d'autres mots, l'entrepreneur qui a exécuté des travaux, il a
envoyé sa facture, dans ce cas-là à pin rouge, et le
vérificateur l'a vérifiée. il a dit: j'ai une facture de
200 000 $, et, nous, la sdi, on a versé 50 %, parce que c'était
l'entente qu'on avait. mais cette procédure n'est pas nouvelle: cette
procédure existe depuis le début de la société de
développement industriel du québec, en 1970. alors, ce n'est pas
une nouveauté. ça a toujours été la
procédure qui a été suivie.
Mme Harel: Vous nous dites donc que, s'il y a facture, c'est
parce que les travaux ont été exécutés. Pas
nécessairement.
M. Tremblay (Outremont): Oui, que les travaux ont
été exécutés, mais non pas payés par le
promoteur.
Mme Harel: Mais, si les travaux avaient été
exécutés, les travaux auraient été
réalisés, et, dans le cas qui nous intéresse, il n'y a que
pour 1 000 000 $, je crois, de privilèges, là, qui ont
été inscrits. (12 h 40)
M. Tremblay (Outremont): Parce qu'ils ont payé. Prenez,
par exemple, là, de façon simple... Si nous avons versé 2
400 000 $, c'est que le promoteur, par le biais de son vérificateur, a
fait des travaux totalisant 2 400 000 $. On ne paie pas plus que ça, on
paie le même montant.
Mme Harel: Mais, dans le cas présent...
M. Tremblay (Outremont): Alors, à même les 2 400
000$...
Mme Harel: ...les travaux n'ont pas été faits.
M. Tremblay (Outremont): Oui. À même les 2 400 000
$, il en a payé, disons, hypothétiquement, pour arriver à
votre 1 000 000 $, 1 400 000 $, et il n'a pas payé l'autre, 1 000 000 $.
Et c'est la raison pour laquelle... Le fournisseur, pour prendre un
privilège, c'est parce qu'il a exécuté les travaux. Alors,
le fournisseur, lui, il a été lésé, parce que le
promoteur, à même les ressources qui ont été
versées par le gouvernement, il n'a peut-être pas payé tous
ses fournisseurs, avec la conséquence que le fournisseur a pris un
privilège. Mais, pour prendre un privilège, il faut avoir
exécuté les travaux. Les travaux sont faits. Le mont est toujours
là, puis il fonctionne. Le problème, c'est qu'il y a des
fournisseurs qui n'ont peut-être pas été payés.
Mme Harel: Est-ce que vous nous dites que le seul
problème, en l'occurrence, c'est que les travaux ont été
entièrement réalisés puis qu'il y a des fournisseurs qui
n'ont pas été payés?
M. Tremblay (Outremont): Oui, c'est exactement ça, sauf
que c'a été réalisé pour 4 800 000 $, et le projet
global, c'était 6 000 000 $. Nous avons versé uniquement 2 400
000 $, qui est la moitié des 4 800 000 $, et, si l'entreprise nous avait
fourni un
certificat du vérificateur à l'effet que les travaux
avaient été exécutés pour 1 200 000 $, ce qui
aurait fait 6 000 000 $, nous aurions versé 600 000 $ additionnels.
M. Leclerc: M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le
député de Chauveau.
M. Leclerc: Non, Taschereau.
Le Président (M. Gobé): Taschereau, je
m'excuse.
M. Leclerc: II n'y a pas de faute.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Taschereau, vous avez la parole.
M. Leclerc: Je voudrais poser une question au ministre ou au
président de la SDI. Pour avoir déjà pataugé
là-dedans avant d'être député, les subventions
gouvernementales, j'ai souvenance, minimalement en tout cas, que, au
fédéral, le ministère de l'expansion économique
régionale demandait le certificat du vérificateur, les factures,
mais il demandait aussi les copies de chèques compensés. Alors,
si je comprends bien, à la SDI, les copies de chèques
compensés, enfin, les copies de chèques recto verso, comme ils
disent, vous n'avez jamais demandé ça, vous autres.
M. Tremblay (Outremont): On ne peut jamais dire non, mais, pour
parler d'une façon générale, si nous avions, par exemple,
été informés par un fournisseur à l'effet qu'il
n'avait pas été payé, peut-être qu'à ce
moment-là on aurait pu retenir un montant du paiement ou s'assurer
d'avoir un chèque recto verso démontrant que le paiement a
réellement été fait, mais c'est réellement
exceptionnel. Ça serait exceptionnel, mais la règle
générale, c'est le certificat du vérificateur.
M. Leclerc: Compte tenu de l'expérience malheureuse qu'on
a vécue, est-ce que vous envisagez, vous autres, à la SDI, sans
alourdir l'administration, j'en conviens, mais minimalement, pour des gros
montants... Parce que j'ai souvenance que, si c'était en haut d'un
certain nombre de milliers de dollars, au fédéral, il demandait
une copie de chèque compensé. Est-ce que vous ne pensez pas que
ça pourrait être une avenue pour s'assurer que ce genre de chose
là ne se produise plus?
M. Savard: On n'a pas de raison de modifier notre pratique, M.
Leclerc. Notre pratique est conçue sur des bases comptables
généralement reconnues et c'est une pratique qui a fait ses
preuves au cours des ans. C'a toujours été la pratique de la SDI
en matière de subventions. Il y a un cas d'espèce qui se
présente ici, là où, justement, les règles du jeu
par rapport au vérificateur externe et par rapport aussi à
l'efficacité de la pratique gouvernementale vont faire en sorte que les
tribunaux décideront dans ce cas d'espèce. Mais je ne crois pas
que, sur le dos de toute la règle générale, on doive
modifier notre pratique, parce que, au cours des ans, la pratique a
démontré qu'elle était efficace et saine.
M. Leclerc: Non, je ne vous dis pas que votre pratique n'est pas
efficace, mais je vous dis que, à ma souvenance, un autre palier de
gouvernement se comporte différemment et que ce ne serait
peut-être pas une mauvaise idée de regarder ce qui se fait
ailleurs. Parce que, si je comprends bien, si je me rappelle bien, au
fédéral, ils font une distinction sur le montant des actifs. Je
pense que c'est sur les actifs de plusieurs milliers de dollars. Prenons un
exemple, 50 000 $ et plus, où là, on demande d'avoir une copie
recto verso pour démontrer que c'a été payé. Alors,
c'est sous réserve de ma mémoire, parce que, avant 1985, je me
suis déjà occupé de ces choses-là. Mais ce ne
serait peut-être pas une mauvaise idée de vérifier ce qui
se fait au fédéral.
M. Savard: D'accord.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Taschereau.
Mme Harel: Moi, je comprends que...
Le Président (M. Gobé): Mme la
députée, peut-être que M. le député de
Drummond avait levé la main à maintes reprises.
Mme Harel: C'est sur le même sujet, vous savez.
Le Président (M. Gobé): Sur le même sujet, M.
le député?
M. St-Roch: Oui, c'est le seul sujet qui a été
donné...
Le Président (M. Gobé): Parce que c'est l'entente
que nous avons.
M. St-Roch: C'est au niveau des pertes. Vous avez
mentionné que vous preniez 14 % de provisions pour pertes.
M. Tremblay (Outremont): non, c'est 14 % de pertes. la perte,
c'est 14 %. la provision est plus élevée.
M. St-Roch: 14 % pour pertes. Est-ce que ce 14 %...
M. Savard: Sur nos programmes réguliers.
M. St-Roch: ...pour pertes inclut l'article 7 ou l'exclut?
M. Savard: Sur nos programmes réguliers.
M. Tremblay (Outremont): Non.
M. St-Roch: Et quel est le pourcentage sur l'article 7?
M. Girard: C'est des dossiers spécifiques qu'on prend sur
l'article 7. La SDI ne prend pas de provisions sur les articles 7, puisque
ça ne fait pas partie des états financiers. Aux états
financiers, on identifie un montant qui devrait être provisionné
par le gouvernement, un montant qui est basé sur des dossiers
spécifiques et non pas sur une provision générale.
M. Tremblay (Outremont): Dans un souci de transparence, il y a un
certain nombre d'années, on a révisé la
présentation pour faire la différence entre un engagement SDI
à même ses fonds et un engagement gouvernemental. Alors, il y a
une note aux états financiers qui démontre la provision que nous
pensons qui est élevée, qui est beaucoup plus
élevée que 14 %, c'est une provision, mais la perte est
différente. Il n'y a pas eu de perte majeure à date parce que
et/ou les actifs n'ont pas été réalisés, et/ou il y
a une possibilité de récupérer des montants, même si
une provision peut avoir été prise. Mais on pourrait vous donner
les pertes réellement encourues au cours des dernières
années sur les articles 7 du gouvernement, si c'est ce que vous voulez,
M. le député de Drummond.
M. St-Roch: Oui, parce que je pense que vous avez fait la liste
des radiations par année financière pour la SDI.
M. Tremblay (Outremont): On peut vous les donner.
M. St-Roch: Je pense qu'il serait intéressant d'avoir
exactement la même chose pour l'article 7. Vous avez le modèle, il
est ici.
M. Tremblay (Outremont): Aux engagements financiers, des fois, et
aux crédits, on les radie, et ils passent. Ils passent, des fois, les
articles 7. Mais on va vous les donner.
M. St-Roch: Oui, mais c'est parce que, quand on demande combien
ça fait au total, on nous dit que l'année financière, si
vous vous rappelez, M. le ministre, n'est pas encore terminée.
Mme Harel: J'apprécierais que ça puisse être
remis au secrétariat de la commission pour le bénéfice des
membres de la commission.
M. Tremblay (Outremont): J'avais pris pour acquis que c'est
ça qui se ferait.
Mme Harel: D'accord. Alors, je comprends, à la
réponse que vous avez donnée à mon collègue, que la
SDI n'exige pas la copie recto verso des chèques prou- vant que le
promoteur a bel et bien effectué les travaux. C'est ça qu'il faut
comprendre.
M. Tremblay (Outremont): De façon
générale.
Mme Harel: Je voudrais que ce soit inscrit au Journal des
débats. Les hochements de tête, ici, ça ne parle pas.
Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savard: J'aimerais vous... Une voix: ...les
créanciers.
Mme Harel: Et qu'elle a bel et bien c'est ça
payé les créanciers.
M. Savard: Mme Harel, je pense qu'il faut bien comprendre que le
certificat du vérificateur atteste que les dépenses encourues
témoignent que les travaux ont été exécutés,
puisqu'il y a facture. On se comprend bien, là. Le fournisseur qui a
fait des travaux ou qui a fourni de l'équipement, lui, il fournit une
facture, et laquelle facture, dans le certificat du vérificateur,
démontre que le travail a été exécuté et que
la dépense a été encourue...
Mme Harel: Non. Vous savez...
M. Savard: ...sans pour autant que la dépense ait
nécessairement été payée.
Mme Harel: Écoutez, ça ne démontre rien
d'autre que le fait qu'il y a une facture sur laquelle il est écrit
qu'il y a un montant qui...
M. Savard: Qui est dû. Mme Harel: ...est
dû.
M. Savard: Par une entreprise à son sous-contractant
à ou son fournisseur.
Mme Harel: Ça ne démontre pas que les travaux ont
été effectués ni que la dépense a été
déboursée.
M. Savard: Bien, écoutez, si...
Mme Harel: Je ne sais pas si vous êtes avocat, mais tous
les avocats, ici, vous le diront. On ne pourrait pas apporter ça en
preuve autrement que de dire que ça ne démontre que ce que
ça doit démontrer, que le papier existe. C'est tout.
M. Savard: Effectivement, je ne suis pas avocat, que Dieu me
garde! Ha, ha, ha!
Mme Harel: Cependant, c'est assez important,
par ailleurs, pour qu'on puisse vraiment être bien informé
comme membres de cette commission parlementaire. Tantôt, quand vous
répondiez à la question, ou M. le ministre, vous disiez que le
problème n'en était pas un de frustation de la
Société, dans le cas de Pin rouge, mais des fournisseurs qui
n'avaient pas été payés suite aux chèques qui
avaient été émis. C'est ça que je dois
comprendre?
M. Tremblay (Outremont): C'est parce que vous dites beaucoup de
choses, là. Nous avons la confirmation par un certificat du
vérificateur que les travaux ont été effectués.
Mme Harel: Non.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
Mme Harel: Comment? Vous avez une facture tout simplement.
Ça ne dit même pas que...
M. Tremblay (Outremont): C'est la responsabilité du
vérificateur, d'après son statut professionnel et les
règles de sa corporation professionnelle, de s'assurer que, s'il appose
sa signature sur un certificat à l'effet qu'une entreprise a
effectué des travaux, ces travaux ont bel et bien été
effectués.
Mme Harel: Alors, faut-il comprendre que ce n'était pas le
cas dans le Pin rouge? Les travaux n'ont pas été
effectués. Vous avez versé...
M. Tremblay (Outremont): Bien oui, ils l'ont été,
le mont est là.
Mme Harel: ...pour 4 277 295 $.
Une voix: non, 50 %. (12 h 50)
Mme Harel: C'est-à-dire vous avez versé 50 %,
plutôt, de ces 4 277 295 $, alors que, en réalité, il n'y
aurait eu que pour 3 500 000 $ d'achats d'équipement ou de travaux
effectués.
M. Tremblay (Outremont): Selon le certificat du
vérificateur, il y a eu pour 4 800 000 $ de travaux d'effectués.
Nous avons 4 certificats du vérificateur. Nous avons émis, en 4
occasions, des chèques à l'entreprise totalisant 2 400 000 $, 50
% du montant total. Ce qui s'est peut-être passé, c'est que
l'entreprise a payé pour 3 100 000 $ et n'a pas payé un autre 1
000 000 $, ce qui explique que des fournisseurs qui n'ont pas été
payés ont enregistré un privilège sur les actifs du Pin
rouge.
Mme Harel: Donc, on comprend, c'est très important
là, que présentement, dans la réclamation, la
Société n'est pas concernée. C'est une réclamation
de fournisseurs qui n'ont pas été payés. C'est ça
qu'il faut déduire de vos propos.
M. Tremblay (Outremont): C'est parce que là on rentre...
C'est devant le tribunal, alors il doit y avoir certaines personnes qui pensent
qu'il y a quelque chose qui n'a pas respecté les règles.
Mme Harel: Mais ce n'est pas la Société de
développement industriel. Pour elle, elle est satisfaite de la
manière dont les choses se sont passées. Il y avait 4
certificats, elle a payé 50 %, puis elle n'est pas partie prenante dans
ce qui se passe devant les tribunaux présentement.
M. Tremblay (Outremont): Elle n'a pas été
lésée.
Mme Harel: Elle n'a pas été lésée.
C'est ça que je dois comprendre.
M. Tremblay (Outremont): Je ne peux pas commenter sur cet aspect
qui est devant les tribunaux.
Mme Harel: vous pouvez nous dire si la sdi est concernée
ou pas. là, dans ce que vous nous dites, vous nous avez dit: ça
ne nous concerne pas. nous, dans le fond, on a payé 50 % des 4 277 295
$, ce que nous confirmaient les 4 certificats, et on peut comprendre que,
peut-être, il y a des travaux qui n'ont pas été
payés. donc, c'est aux fournisseurs d'agir en conséquence, mais,
quant à nous, la sdi, ce n'est pas nous qui avons été
lésés.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président... Le
Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): ...j'ai expliqué à la
députée de Hochelaga-Maisonneuve la pratique de la
Société de développement industriel du Québec.
Présentement, il y a une cause pendante devant les tribunaux, et je ne
peux pas faire de commentaires additionnels.
Mme Harel: M. le Président, je pense qu'on ne s'entend
pas.
Le Président (M. Gobé): Oui, je suis à vous
tout de suite, M. le député de Drummond, mais on va vider la
question avec madame avant.
Mme Harel: Je reviens avec la question des certificats. Le
ministre nous dit: II y a eu 4 certificats, et chaque fois qu'on a émis
un chèque, il y avait un certificat. Donc, lui-même a
insisté en disant que le certificat, c'est prima facie, ce qui nous
satisfait, nous, à la SDI, comme confirmant que les travaux ont
été réalisés et que les factures ont
été payées. C'est les certificats qui font qu'on
débourse le 50 %, et, pour nous, c'est tout, ça s'arrête
là. C'est ça qu'il faut comprendre de ce qu'il nous a dit.
M. Tremblay (Outremont): Nous avons respecté
toutes les règles de l'art dans l'émission de paiements
basés sur un certificat du vérificateur.
Mme Harel: Ça veut donc dire que, de pratique, là
je reviens, donc, avec la question pour avoir une réponse,
là, dans le Journal des débats, là la SDI
n'exige pas une copie recto verso des chèques qui prouve que le
promoteur a effectué les dépenses. C'est ça qu'il faut
comprendre.
M. Tremblay (Outremont): De façon générale,
non, et c'est la même procédure qui existe depuis 20 ans à
la Société de développement industriel du
Québec.
Le Président (M. Gobé): Merci. M. le
député de Drummond.
M. St-Roch: Merci, M. le Président.
C'est le même sujet, M. le ministre, pour essayer de clarifier,
puis je vais prendre un cas hypothétique. Alors, ne me dites pas...
C'est un cas hypothétique, il n'y aura pas de nom. Il y a un industriel
qui a un projet chez vous pour 2 000 000 $. Il est admissible à 50 %. Un
jour, il se présente avec des certificats de vérificateur qui
prouvent qu'il a dépensé pour 2 000 000 $. Vous payez,
basé sur le certificat. En quelque part, un des entrepreneurs poursuit
la compagnie. Si on s'aperçoit qu'il y a eu juste 1 500 000 $ de travaux
effectués au lieu du 2 000 000 $, dois-je conclure que, à ce
moment-là, la SDI, en prenant connaissance de ces faits-là, ayant
déboursé 250 000 $ de trop, aurait droit de recours contre celui
qui a émis le certificat, parce que c'est un professionnel qui doit
être conforme, et que la SDI pourrait, à ce moment-là,
engager des procédures pour recouvrer son manque à gagner? Et mon
cas est toujours hypothétique, il est à 2 000 000 $.
M. Tremblay (Outremont): Alors, je ne peux pas répondre
à une question hypothétique.
M. St-Roch: M. le ministre, je ne voudrais pas mettre de nom
on pourrait jouer longtemps à cette partie-là mais,
si jamais il était prouvé, dans un cas de cette nature-là,
en cour, qu'il y aurait eu abus ou que quelqu'un aurait mal fait son travail,
n'est-il pas exact que la SDI, à ce moment-là, dans un cas comme
celui là, aurait un recours contre un individu ou contre une corporation
qui aurait émis le certificat pour aller récupérer 250 000
$? Est-ce que la SDI va utiliser ces recours-là?
M. Tremblay (Outremont): La Société de
développement industriel du Québec fera valoir ses droits, si
droits il y a.
M. St-Roch: Alors, on suivra le débat avec attention et on
aura encore de nombreux engagements.
Mme Harel: Est-ce qu'on doit comprendre que le contentieux de la
SDI a été mis à l'étude sur les recours possibles
en cette matière, non pas à l'égard du promoteur, mais
à l'égard du vérificateur?
M. Tremblay (Outremont): La Société de
développement industriel du Québec a collaboré avec les
autorités compétentes en remettant tous les documents
nécessaires pour donner suite à l'enquête.
Mme Harel: Évidemment, elle s'est comportée en
citoyen à l'égard corporatif, mais, en plus, en tant que,
possiblement, corporation abusée dans sa bonne foi, est-ce que le
contentieux a examiné la possibilité ou non de prendre des
recours?
M. Tremblay (Outremont): M. le Président... Le
Président (M. Gobé): Monsieur.
M. Tremblay (Outremont): ...la députée de
Hochelaga-Maisonneuve sait très bien qu'il y a un contentieux devant le
tribunal. La SDI abusée dans ses droits, c'est tirer une conclusion de
procédures qui sont devant les tribunaux. Tout ce que je peux dire,
c'est: Attendons le résultat, et, à la suite, la
Société de développement industriel fera valoir ses
droits.
M. St-Roch: Oui, mais, M. le Président...
Le Président (M. Gobé): S'il vous plaît, M.
le député de Drummond, M. le ministre n'a pas fini. J'aimerais
ça que vous terminiez.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
Le Président (M. Gobé): Alors, je pense que, M. le
ministre, votre explication, en effet, démontre que, la cause
étant devant les tribunaux, on devrait être prudent avec
ça, et faire en sorte d'évoquer, de tirer des conclusions ici
pourrait avoir des incidences sur une décision. Je demanderais aux
membres de cette commission, en fonction non seulement de notre
règlement, mais des habitudes et des traditions au Parlement
c'est la même chose pour les commissions parlementaires, qui ne sont
simplement que des pouvoirs délégués du Parlement envers
les députés qui sont là et à la présidence
de bien vouloir éviter ce genre d'allusions ou de remarques afin
de ne pas nuire à une cause.
M. St-Roch: M. le Président, j'ai bien pris garde, dans
mes remarques, de faire un cas hypothétique, en soulignant que
c'était un cas hypothétique.
Ma remarque va être au niveau d'une politique de la SDI, d'une
façon globale. Est-ce qu'il existe, à la SDI, une politique qui
voudrait que... Si un jour la SDI constate, dans un dossier quelconque, parmi
les 352 que vous traitez en moyenne annuellement, qu'il y avait un certificat
qui aurait été émis qui ne serait pas conforme à la
réalité, qui aurait engagé des déboursés de
la SDI, est-ce qu'il y a une politique qui dit, à ce moment-là,
à la SDI: Oui, on va entreprendre des procédures de
recouvrement? Parce que, à ce moment-là, c'est des fonds
publics qui ont été, puis de bonne foi, abusés.
Alors, moi, si je suis un individu qui prête de l'argent, je le
prêterais de bonne foi, et je suis d'accord avec vous que je n'irais pas
mettre une autre paperasse, que le certificat de quelqu'un qui est membre d'une
corporation, moi, ça me satisfait. La journée où on ne
pourra plus faire confiance à qui que ce soit des corporations, bien, on
est mieux d'aller en haut, d'arrêter ici et d'aller faire des lois. Mais,
si j'ai été abusé parce que j'ai été de
bonne foi, que j'ai joué les règles du système
démocratique et de reconnaissance des corporations, il me semble que
c'est normal qu'on aille prendre des engagements pour récupérer,
à ce moment-là. Je pense, moi, que vous avez le devoir de le
faire...
Le Président (M. Gobé): M. le ministre...
M. St-Roch: ...strictement pour regarder et pour être
capable de dire, à ce moment-là: Attention, les professionnels,
conduisez-vous en professionnels. Parce que, sans ça, on ouvre la porte
à toutes sortes d'abus. Puis, si on peut faire quelque chose...
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Drummond. Je pense que le temps est maintenant
écoulé. (13 heures)
M. le ministre, avez-vous, brièvement, une réaction?
Sinon, je vais devoir suspendre les travaux.
M. Tremblay (Outremont): Je m'excuse, je...
M. St-Roch: II y a consentement pour que M. le ministre puisse
donner sa réponse.
Mme Harel: Consentement.
Le Président (M. Gobé): Je m'excuse, M. le
député de Drummond, je n'ai pas demandé de consentement
encore et le parti gouvernemental n'a pas répondu.
M. le ministre, vous avez la parole.
M. Tremblay (Outremont): C'est la première fois, à
notre connaissance et à la connaissance des personnes présentes
ici, dont une personne qui est avec la Société de
développement industriel depuis toujours, qu'un tel cas existe, et je ne
puis que répéter que la Société de
développement industriel, comme mandataire des fonds publics, fera
valoir ses droits.
Peut-être, en terminant, M. le Président, je peux demander
à la députée de Hochelaga-Maisonneuve: Avec la
Société de développement industriel, est-ce que c'est
terminé?
Mme Harel: M. le Président, il y a un autre
élément. Avec le consentement, on pourrait revenir
peut-être sur un élément qu'on a traité
peut-être un peu trop brièvement, c'est celui qui concerne la
subvention de 37 000 000 $. Le ministre nous a donné comme
réponse qu'il s'agissait de cette subvention pour des politiques
passées, mais cette subvention se trouve justement à
l'application de l'article 7, c'est-à-dire celui qui concerne les grands
projets sous mandat du gouvernement.
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'il y a
consentement de la part des membres de la commission pour continuer à
siéger quelques minutes?
M. St-Roch: Consentement, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Combien de temps, M. le
ministre?
M. Tremblay (Outremont): J'apprécierais parce que
ça va nous permettre de libérer la Société de
développement industriel, mais est-ce que je pourrais...
Le Président (M. Gobé): Combien? 5 minutes?
M. Tremblay (Outremont): Juste pour répondre à
cette question-là.
Le Président (M. Gobé): O.K.
M. Tremblay (Outremont): C'est la seule autre question pour la
Société de développement industriel?
Le Président (M. Gobé): Alors, nous suspendrons
aussitôt après votre réponse.
M. Tremblay (Outremont): Est-ce que je pourrais savoir où,
vous prenez cette information?
Mme Harel: À l'onglet 20, dans les renseignements
particuliers.
M. Tremblay (Outremont): Est-ce que c'est les 57 000 000 $? C'est
parce que vous avez dit 37 000 000 $.
Mme Harel: 37 000 000$. En fait, c'est les 37 000 000 $ dont nous
avons parlé il y a quelques minutes. C'est par formes d'intervention.
C'est l'onglet 19, rapport C. Alors, puisqu'il s'agit du programme en vertu de
l'article 7 et qu'il s'agit de mandats gouvernementaux, il serait difficile
d'appliquer la réponse du ministre, du fait que ce serait des politiques
passées.
M. Tremblay (Outremont): Les programmes réguliers de la
Société de développement industriel du Québec, il
n'y a plus de congés d'intérêt, donc de subventions. Il
reste 2 formes de subvention: celles qui avaient été
octroyées il y a un certain nombre d'années et qu'on doit encore
payer et, également, celles que le Conseil des ministres peut
décider, par le biais de l'article 7. Donc, c'est vrai que, du 1er avril
1992 au 31 mars 1993, les aides autorisées pour forme d'interven-
tion dite de subvention de l'article 7 totalisent 37 906 000 $.
Mme Harel: Donc, M. le ministre, ça contredit ce que vous
nous disiez tantôt. Il y a pour 37 000 000 $ de subventions au jour
d'aujourd'hui. Ce n'est pas pour des programmes de politiques
antérieures. Alors, il faudrait savoir: Ces subventions de l'ordre de 37
000 000 $, à qui ont-elles été destinées?
(Consultation)
M. Tremblay (Outremont): On peut vous ventiler les 37 000 000 $.
Je pense qu'on peut vous ventiler les 37 000 000 $, puis on pourra en discuter
dans un avenir rapproché, mais, dans les 37 000 000 $, il y a
énormément de choses. Il n'y a pas juste des subventions
nouvelles, il y a des subventions passées. Il faudrait le
détailler.
Mme Harel: Donc, il y a encore des subventions pour 37 000 000
$.
M. Tremblay (Outremont): C'est vrai que le gouvernement du
Québec, hors les programmes réguliers de la SDI, intervient
encore pour aider des entreprises par le biais de l'article 7, oui. Entre
autres, on a une entente auxiliaire Canada-Québec de 300 000 000 $,
où on fait des prêts sans intérêt, remboursables dans
15 ans. Alors, au fur et à mesure qu'on débourse, c'est compris
dans les 37 000 000 $. Mais ça, c'est l'Entente auxiliaire
Canada-Québec de 300 000 000 $, et c'est la SDI qui est le mandataire
pour verser ces sommes-là.
Mme Harel: Regardez au sommaire. Vous retrouvez, juste avant:
Subventions, 37 000 000 $; prêts sans intérêt, 29 513 000 $.
Alors, ce sont les prêts sans intérêt dont vous parliez,
tandis que, pour les subventions, il y a eu 6 interventions. Ce qu'on
souhaiterait, c'est avoir la liste des 6 interventions qui ont totalisé
37 000 000 $ de subventions.
M. Tremblay (Outremont): Je vais ventiler, et, si ces
projets-là ont été annoncés et si ce n'est pas
confidentiel, ça va me faire plaisir de vous donner la liste pour les 37
906 000 $.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
Mme Harel: II reste seulement 2 heures et demie pour la prochaine
étape, et je crois que mon collègue de Lévis souhaiterait
avoir un échange sur l'avenir de MIL, alors au moins une bonne
demi-heure. Ça veut donc dire qu'il ne nous resterait que 2 heures de
travaux. Je comprends que nous n'avons peut-être pas terminé, mais
nous allons faire l'exercice, en tout cas, de vérifier. Si tant est
qu'il restait des questions, nous vous le dirons à l'avance, sinon nous
vous le dirons également, si tant est que nous revenons uniquement aux
programmes du ministère.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
M. le député de Drummond, une question de directive.
M. St-Roch: Oui, brièvement, M. le Président, pour
nous aider à compléter, aussi, à l'intérieur des 2
heures et demie. J'avais suggéré à M. le ministre, dans
mes remarques préliminaires, qu'il y ait 100 000 000 $ d'octroyés
à la SDI comme société à capital de risques. M. le
ministre, dans ses répliques, a été silencieux. Alors,
lorsqu'on reviendra dans les 2 heures et demie, M. le ministre, vous aurez
quelques jours pour y penser...
Le Président (M. Gobé): O.K.
M. St-Roch: ...pour nous confirmer si ça sera du prochain
budget.
Le Président (M. Gobé): Nous y penserons à
la prochaine réunion.
Alors, ceci met donc fin à nos travaux ce matin. Nous avons
accompli notre mandat, et je vais donc ajourner les travaux sans avoir de date
ni d'heure à vous communiquer pour la prochaine session. La commission
est donc ajournée.
(Fin de la séance à 13 h 7)