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(Vingt et une heures treize minutes)
Le Président (M. Gobé): Mesdames et messieurs, s'il
vous plaît! La commission de l'économie et du travail va
maintenant entreprendre ses travaux et, constatant le quorum, je déclare
donc la séance ouverte.
Alors, notre mandat, ce soir, est de tenir 2 heures afin de
procéder à l'étude des crédits budgétaires
du ministère du Tourisme, concernant la Régie des installations
olympiques, pour l'année financière 1993-1994, et ce, comme je le
disais précédemment, pour une période de 2 heures.
M. le secrétaire, avez-vous des remplacements ce soir?
Le Secrétaire: Oui. M. Chevrette (Joliette) est
remplacé par Mme Dupuis (Verchères).
Le Président (M. Gobé): Bon, alors, je rappellerai
brièvement les temps de parole pour l'étude des crédits.
En général, il y a alternance entre les membres de la commission
qui désirent intervenir. Le temps ne peut pas excéder 20 minutes
chaque fois. Alors, je prierais les membres qui veulent intervenir de bien
vouloir se faire connaître avant la fin de l'intervention du membre qui
aura la parole. Ça permettra de planifier un peu mieux les travaux.
Alors, maintenant, M. le ministre, avez-vous des remarques
préliminaires à faire avant que nous commencions à entamer
l'étude de cet élément des crédits?
M. Vallerand: Non, sinon, M. le Président, peut-être
présenter à la présidence et à l'Opposition les
gens qui m'accompagnent.
Le Président (M. Gobé): Oui, avec plaisir, M. le
ministre.
M. Vallerand: Du ministère, Mme Gilberte Tremblay, qui est
à la Direction des ressources financières et matérielles,
ainsi que M. François Belzile, qui est le directeur de la recherche du
ministère. De la Régie, son président, M. Pierre Bibeau,
président-directeur général; M. Michel Brissette,
vice-président construction et entretien; M. Daniel Legros,
vice-président opérations; M. Jean-Pierre Payette,
vice-président, trésorerie et administration.
De mon cabinet, Mme Maya Raie, directrice de cabinet, André
Ménard, l'attaché de presse, et Bernard Philie, attaché
politique.
Le Président (M. Gobé): Alors, bienvenue à
tout le monde et merci, M. le ministre.
Mme la députée de Verchères, avez-vous des
remarques préliminaires à faire?
Mme Dupuis: Au sujet des remarques préliminaires, je m'en
tiendrai à quelques constats au sujet de l'analyse de la baisse des
crédits, dans un premier temps. Dans un deuxième temps, ce sera
l'étude des états financiers de la Régie, pour ensuite
faire un bref résumé du toit du Stade un petit historique
de la situation du toit du Stade et, pour tout de suite, attaquer les
questions qui porteront, en majorité, dans un premier temps, dans la
première partie, du moins, sur le futur toit qu'on veut mettre au Stade
olympique.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la
députée.
Régie des installations olympiques
Alors, sans plus attendre, nous allons commencer l'étude du
programme 1, qui s'intitule: Promotion et développement de l'industrie
touristique, et, plus particulièrement, l'élément 5, soit
l'élément concernant la Régie des installations
olympiques.
Mme la députée de Verchères, vous avez donc la
parole.
Discussion générale Bilan des
états financiers
Mme Dupuis: Merci, M. le Président.
Les premiers constats: après analyse, on voit qu'il y a une
baisse très nette des crédits du ministère du Tourisme
accordés à la RIO. Les subventions d'équilibre
autorisées par le gouvernement et allouées à la RIO ont
chuté du sommet atteint en 1991-1992, qui était de 13 700 000$,
à 11900 000$ en 1992-1993, pour ensuite tomber à 7 800 000 $ en
1993-1994. le premier constat, c'est que la proportion des crédits de la
rio a diminué de façon constante dans les 3 dernières
années. en 1991-1992, elle était de 12,8 %, en 1992-1993 de 11,1
% et, en 1993-1994, de 8,41 %. le deuxième constat, c'est que ce constat
de la baisse de l'importance budgétaire de la rio au sein des
crédits du tourisme continue à cheminer progressivement. en
effet, entre 1991-1992 et 1992-1993, les proportions des crédits de la
rio n'avaient diminué que de 1,7 % tandis qu'entre 1992-1993 et
1993-1994 elles ont chuté de 2,7 %. entre 1991-1992 et 1993-1994, la
situation budgétaire de la rio au sein de l'ensemble des crédits
accordés au ministère du tourisme aura donc
régressé effectivement de 4,42 %.
Je trouve que ce n'est pas suffisant et, là, avec les
événements qui s'en viennent, je perds un peu espoir
que ça continue à baisser. J'ai comme l'impression que, si
les dépenses continuent à augmenter à ce point, le
ministère du Tourisme devra augmenter ses crédits à la
RIO.
En ce qui concerne les états financiers de la Régie, qui
ont paru d'ailleurs dans le rapport annuel de 1992... On le sait, la fermeture
prolongée du Stade, à cause de la chute d'une poutrelle à
l'été 1991 et des suites de la déchirure de la toile,
continue à coûter cher à la RIO. En 1992, son
déficit atteint presque les 16 000 000 $. Il aurait pu être
coupé de près de moitié si ce n'avait été de
la fermeture du Stade pendant 77 jours. Je m'exempte ici de commenter ces 77
jours.
Le déficit d'exploitation réel de la RIO en 1992 a
été de 8 500 000 $, auxquels il faut ajouter 7 500 000 $ en frais
de fermeture et de réparations au cours de l'année. L'an dernier,
il était de 9 000 000 $, auxquels il faut ajouter 4 700 000 $
reliés, là aussi, à la fermeture du Stade et aux
réparations. La fermeture du Stade a donc fait grimper le déficit
total de 13 700 000 $ à 15 900 000 $. son impact sur les
résultats de 1992 a fait porter à 13 500 000 $ la charge
financière qui a affecté les résultats au cours des 2
derniers exercices financiers. à ces dépenses se sont
ajoutés des investissements de 7 400 000 $ pour la réfection de
la toile, des poutres du stade et l'inspection structurale. le coût total
de la fermeture passe ainsi à 20 900 000 $ et il se fera sentir au cours
des 10 prochaines années par l'amortissement et le financement des
travaux de réfection qui ont dû être engagés.
(21 h 20)
Ces 3 dernières années, le déficit total est donc
passé de 6 000 000 $ à 13 700 000 $, puis à 16 000 000 $,
pour un cumulatif de 35 700 000 $ que les payeurs de taxes
québécois devront éponger, dans un laps de temps qui
s'allonge de plus en plus. on sait que ça devait être en 1996,
après ça, ça passe un peu plus loin et là, avec le
nouveau toit qu'on veut installer, on parle d'après les années
2000. le dernier rapport annuel mentionne que les produits se sont accrus de 5
300 000 $, soit une progression de 20 % par rapport à l'année
précédente, tandis que les charges d'exploitation ont
augmenté de 4 800 000$ ou 13,7 %. ceci nous apparaît beaucoup trop
élevé.
La dette à long terme, dont on avait originellement prévu
la disparition pour 1996, comme je le mentionnais tantôt, puis pour
l'année 2000, et qui était passée de 429 000 000$ à
362 000 000$ en 1991, vient de remonter à 386 000 000 $ pour cette
année et ne risque que de s'accroître de façon
évidente, dans les années à venir, à cause de la
mise en place d'un toit en acier, au point maintenant où on parle
qu'elle ne pourrait être effacée qu'après les années
2001. La RIO a d'ailleurs débloqué 573 000 $ aussi dans un fonds
spécial placé en fidéicommis pour faire place à un
recours collectif déposé par des amateurs n'ayant pu assister
à un spectacle complet du groupe des... J'ai de la misère
à le nommer.
Une voix: «Guns N' Roses».
Mme Dupuis: Un groupe de chanteurs rock. On s'entend? En
terminant, M. Bibeau déclarait récemment que la seule
façon de réduire le déficit d'exploitation apparaissant au
bilan de la Régie sera d'innover au plan des événements,
accroître l'occupation des installations et trouver une nouvelle vocation
pour l'espace de 50 000 m2 encore inutilisés au parc
olympique dont 27 700 à l'intérieur même du Stade.
Je pourrais peut-être poser tout de suite une question au
ministre, si vous voulez, pour ensuite attaquer vraiment le sujet du toit du
Stade. Est-ce que cette progression constante du déficit, depuis 3 ans,
vous inquiète, M. le ministre?
M. Vallerand: Bon. En guise d'introduction, M. le
Président, permettez-moi de féliciter Mme la
députée de Verchères pour sa façon
d'accréditer le bilan annuel de la Régie des installations
olympiques pour 1992 au chapitre de son bilan d'activités dont elle
s'est inspirée quasiment mot à mot. Je ne le dis pas
négativement, bien au contraire. Je pense que ça accrédite
le bilan annuel de la RIO quand non seulement le gouvernement s'en sert pour le
déposer publiquement, mais que, également, l'Opposition s'en sert
pour tenter de faire la démonstration de ce qu'elle veut faire. Alors
non, au contraire, c'est au mérite, je pense, de l'excellence de la
gestion des gens de la RIO.
Non, je n'ai pas d'inquiétude, bien au contraire, Mme la
députée de Verchères. Un des objectifs, avouons-le
globalement, d'entrée de jeu, du gouvernement, c'est de tenter de
réduire, sinon d'effacer totalement la subvention d'équilibre des
opérations d'exploitation de la Régie des installations
olympiques. L'objectif visé, ça serait d'en arriver, à
tout le moins au titre de ses opérations, à un équilibre
de ses revenus et de ses dépenses, et c'est un objectif qui est
également partagé par le président-directeur
général de la RIO et par les administrateurs
également.
Bien évidemment, et j'ouvre la parenthèse
immédiatement, il ne s'agit pas de le faire au détriment d'une
utilisation maximale des équipements qui doivent servir aussi des
collectivités qui, dans bien des cas, n'ont peut-être pas les
moyens de se payer les utilisations de certains équipements autrement
que par une forme d'aide du gouvernement. Donc, tout en respectant
l'utilisation optimale, tout en respectant la vocation des équipements,
il n'en demeure pas moins qu'on peut également essayer de réduire
le déficit d'opérations et même de l'éliminer
complètement. Je ne parle pas du déficit d'immobilisation, mais
uniquement des opérations. Si bien que ce que vous en dites, c'est un
peu l'éloge que vous faites des administrateurs de la RIO parce qu'ils
ont réussi, dans un contexte difficile, vous l'avez souligné et
je le reconnais. La fermeture du Stade n'a pas aidé l'objectif de la
rentabilisation des opérations. Je pense que sur ce plan-là on
peut le déplorer.
Par ailleurs, j'ai toujours eu la conviction que la
sécurité du public n'avait pas de prix et, dans le contexte qu'on
a connu, sans reprendre toute cette polémique, le gouvernement avait une
responsabilité qui se
situait au-dessus de l'objectif qu'il avait fixé même aux
administrateurs de la RIO, à savoir de tenter de maximiser les revenus
d'opérations de sorte à minimiser la subvention gouvernementale.
Mais, malgré ça, les administrateurs, son
président-directeur général, son personnel, ont
réussi à réduire le déficit d'opérations. Si
bien que vous vous en inquiétez parce que vous l'analysez à la
lecture des subventions que le ministère donne; votre lecture est
correcte, mais, au contraire, moi, je trouve que c'est un pas dans la bonne
direction, et nous espérons, tout en respectant la vocation des
équipements dans le temps, qu'on sera en mesure, un jour, de ne plus
être obligés de subventionner les dépenses
d'opérations de la Régie comme telle.
Donc, non, je ne suis absolument pas inquiet et je me réjouis
également de constater, à l'intérieur du bilan
d'activités 1992, celui de la RIO, que ces derniers en sont tellement
conscients qu'ils veulent récupérer certains des manques à
gagner en tentant d'aller chercher d'autres activités, de telle sorte de
mieux remplir l'objectif que le gouvernement a fixé. Et c'est un peu
dans cette logique d'ailleurs, si vous me permettez, en terminant, la
proposition des administrateurs de la RIO, de son président et de son
conseil d'administration, de dire au gouvernement, à la suite des
études, des consultations, des réflexions, de l'expertise de
plusieurs experts, que le Stade serait difficilement rentable dans ses
opérations sans toit. Je pense que tout le monde en convient et je suis,
à titre de ministre titulaire, un des premiers à en convenir avec
eux. Et c'est un peu dans la même logique qu'on propose actuellement un
toit fixe qui pourrait, justement, nous permettre de mieux escompter les
revenus à partir d'activités qu'on pourrait conduire à
longueur d'année et qu'on pourrait augmenter, en termes de nombre de
manifestations comme telles. Donc, bien au contraire, je suis tout à
fait réconforté en examinant de plus près l'erré
d'aller de la gestion de la RIO à tous égards.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre. Mme
la députée de Verchères.
Mme Dupuis: Oui, bien sûr. Moi, lorsque je parlais si le
ministre était inquiet au sujet des crédits qu'il doit accorder,
j'incluais non pas seulement le côté administratif, mais les
dépenses qu'on devait encourir avec la proposition du toit actuel, tout
simplement en guise de commentaires.
Nouvelle toiture du Stade
Concernant le toit du Stade, encore là, vous constaterez que je
prends les chiffres qui nous ont été fournis dans les
communiqués de presse, qui sont... Il y en a tellement qu'on doit
même sélectionner parce qu'on a été envahis. Le toit
a fait parler de lui beaucoup, le Stade aussi. Alors, vous remarquerez, vous
constaterez que je prends les chiffres qui nous ont été fournis
par les journaux. «La construction d'un toit fixe à charpente
d'acier coûtera au minimum, selon le directeur général, M.
Bibeau, 47 600 000 $, auxquels il faudra ajouter un montant additionnel de 9
600 000 $ pour le démantèlement de la toile actuelle et pour la
réparation des plaques de cuivre localisées autour de
l'anneau.»
Là, je fais la lecture, je fais ces constats-là, ce qui a
été annoncé, et je reviendrai après, item par item,
sur les questions. «Par ailleurs, il faut noter que, selon cette
proposition, l'ajout d'un toit fixe ne nécessiterait pas de travaux de
climatisation, pour une économie de 10 000 000 $ environ.»
Je fais remarquer que ce ne sont pas mes propos. Les experts de la RIO
auraient justifié le choix de cette proposition par le fait que la toile
actuelle n'en avait plus que pour 2 ans de vie utile. On invoque ainsi, comme
autre motif, les bris et pertes de contrats qui provoqueraient, dans le moyen
terme, des pertes nettes de 3 500 000 $ annuellement, des travaux d'hivernation
qui se traduiraient par une dépense de 28 000 000 $. On espère
obtenir des profits de 23 700 000 $ étalés sur 30 ans avec le
nouveau toit, ce qui est bien peu, soit dit en passant, par rapport à ce
qu'il coûtera. (21 h 30)
Rappelons ainsi les événements suivants: au mois de
janvier dernier, des experts soutenaient qu'il était impossible,
à ce moment précis, d'avoir une idée du prix que pourrait
coûter le futur toit rigide du Stade. M. Bibeau soutenait lui-même,
en apparence, qu'il, et je cite, «ne savait même pas si la solution
retenue par le conseil d'administration était réalisable»
j'ai ces données-là, des citations, et je peux vous dire
quel journal, la date, et tout tout en invoquant la possibilité
que ce toit puisse même coûter 100 000 000 $.
Le seul toit du Stade aura coûté, au bas mot, la coquette
somme de 110 000 000 $ aux contribuables québécois, ce qui
n'inclut pas un manque à gagner additionnel de 10 000 000 $
découlant des suites de la pénalité que Socodec Lavalin
s'était engagée à payer si la toile mobile ne fonctionnait
pas.
Mentionnons, en dernier, que la tour et la toile auront finalement
coûté 138 000 000 $, soit 117 000 000 $ pour le contrat clé
en main avec Lavalin et 21 000 000 $ découlant d'une décision
judiciaire où avaient été tranchés en deux les
surplus de 500 000 $ qu'exigeait la firme d'ingénierie relativement
à ces travaux. Je pense que, là, j'ai fait une brève,
brève description.
Première question, qui s'adresse à M. Bibeau: M. Bibeau,
vous avez affirmé publiquement que l'octroi des contrats de construction
et autres serait fait par appel d'offres. Alors, s'il se dit prêt
à faire preuve de transparence, M. le Président, rendu à
cette étape-ci et j'ai entendu le directeur général
de la RIO dire à plusieurs reprises aux journalistes qu'il voulait agir
dans la transparence, et tout je pense qu'à ce moment
précis, ce soir, la RIO se doit d'expliquer de façon claire,
précise, comment s'est effectuée l'option d'un toit rigide et les
démarches qui ont été faites. Et j'ai des questions
précises à cet effet.
Le Président (M. Gobé): Mme la
députée de Verchères, je vous rappellerai que,
conformément au règlement qui régit l'étude des
crédits en commission parlementaire, vous ne pouvez adresser une
question directement à quelque fonctionnaire que ce soit, y compris M.
Bibeau, sans demander à M. le ministre s'il y consent et avec, bien
entendu, l'autorisation de la commission.
Mme Dupuis: Et je passerai par...
M. Vallerand: M. le Président, Mme la
députée de Verchères est tellement habituée
à mes générosités qu'elle prend pour acquis que je
vais le concéder, ce qui est le cas, d'ailleurs.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Alors, Mme la
députée, vous pouvez maintenant adresser vos questions à
M. Bibeau.
M. le président de la RIO, avez-vous des réponses aux
questions qui vous ont été adressées?
M. Bibeau (Pierre): Enfin, comme Mme la députée de
Verchères l'a affirmé et à juste titre, la Régie
des installations olympiques, les administrateurs, les gestionnaires
d'administration de la Régie des installations olympiques,
évidemment, veulent agir dans la transparence. D'ailleurs, dans le fond,
on n'a pas le choix parce que M. le ministre nous y obligerait, même si
on ne voulait pas. Alors, c'est certain que tout est fait dans la transparence
surtout compte tenu que nous sommes tributaires aussi d'un certain
passé.
Pour la toiture, comme vous l'avez dit, pour la nouvelle toiture, nous
avons demandé à des experts d'étudier... En fait, les
balises qu'on avait données ou les paramètres qu'on avait
donnés, c'est qu'on voulait avoir un toit durable, un toit fiable, un
toit économique et un toit sécuritaire. Alors, à partir de
là, les experts ont travaillé et on a réuni, on a
commencé à réunir, suite à des propositions, un
groupe d'experts.
Je crois qu'à ce stade-ci le responsable, pour la Régie,
de toute l'opération du toit, toute l'opération, si vous voulez,
de la nouvelle toiture, en tout cas la partie technique, la partie du choix des
professionnels, etc, c'est M. Brissette. Alors, peut-être que M.
Brissette est encore plus en mesure que moi de vous donner toute la
démarche qui a été suivie. Et, si vous avez des questions,
à chacune des étapes, ça va nous faire plaisir d'y
répondre. Seulement, il y a quand même tout un processus qui s'est
fait en très grande transparence. Les journalistes ont été
invités même à des réunions ce qui est quand
même peu commun de briefing avec les professionnels, lorsqu'on
leur expliquait ce qu'on voulait dire par les appels d'offres qui ont
été envoyés. Même les journalistes ont
participé à ces rencontres-là.
Mme Dupuis: M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Oui, Mme la
députée.
Mme Dupuis: J'ai un texte, ici, du Devoir, le jeudi 6
août, qui fait l'historique des 27 firmes: «...espèrent
décider du choix d'un nouveau toit au Stade». Alors, la
démarche est tout expliquée ici, on sait qu'il y a eu 27 groupes
qui étaient intéressés...
M. Bibeau: Oui, en fait, 27 groupes qui représentaient une
centaine de firmes, je crois.
Mme Dupuis: Et voilà! Alors, c'est à partir de ce
texte dont vous connaissez, vous aussi, l'historique, que j'aurais des
questions précises.
On me parle d'experts. J'ai ici, je ne sais pas si c'est une citation,
mais on dit: Si tout va comme prévu, selon le président-directeur
général de la RIO, ce comité de sages, uniquement
québécois, cette fois, sera choisi au début du mois de
septembre. Bon. Là, on parle d'un comité d'experts, et là
j'aimerais qu'on me précise qu'est-ce qu'on entend par comité
d'experts. Est-ce que ce sont les experts européens, ou si on appelle le
comité de validation le comité d'experts, ou si c'est le
comité de gérance?
Parce que, là, on me parle, ici, dans un article du Devoir,
que ce ne sont que des Québécois et, dans un
communiqué émis par la RIO le 6 octobre, donc 2 mois plus tard,
les noms de ceux qui apparaissent comme étant des experts, et ça,
c'est à la deuxième page du communiqué, on nous nomme ce
comité: La Régie avait déjà créé un
comité d'experts internationaux auquel elle avait confié un
triple mandat. Ce comité n'en avait rempli que les 2 premiers volets
avec l'accord de la Régie qui a demandé à 3 des membres de
ce comité, un Allemand, un Italien et un Japonais... Ça va?
Une voix: Exact.
Mme Dupuis: Donc, de présenter une alternative. Donc, dans
les textes qu'on peut voir, le comité d'experts, ce sont eux. Il
faudrait d'abord déterminer si ce sont eux les experts ou si c'est une
firme de Québécois. Question précise, réponse
précise, s'il vous plaît.
M. Bibeau: Vous avez raison, Mme la députée,
à savoir qu'il y a beaucoup de comités et le terme
«experts» revient assez souvent. Alors, ça peut être
embêtant pour quelqu'un qui n'est pas dans le quotidien comme nous. En
fait, peut-être avant de laisser la parole à M. Brissette
là-dessus, je dois vous rappeler que, suite aux déchirures, en
particulier à la déchirure du 27 juin 1991, qui était une
déchirure majeure, le conseil d'administration de la Régie a
décidé d'engager des experts dits internationaux parce que, au
Québec, on n'avait pas l'expertise. Même au Canada ou même
en Amérique du Nord, on n'avait pas une expertise suffisante des toiles
structurales, des toiles souples, des structures souples. Alors, on
était obligé, évidemment...
Suite au concept de M. Taillibert, c'est une méthodologie qui
était appliquée au Stade olympique,
comme je vous le dis, suite au concept de M. Taillibert, et c'est une
méthodologie plutôt européenne ou même asiatique.
Alors, on a rassemblé, pour identifier les causes de la
déchirure, pour également essayer de nous trouver des solutions
d'entre-deux et des solutions permanentes, on a réuni ce qui nous
semblait en tout cas 3 sommités du domaine mondial dans le type
de structure légère, soit M. Ishii du Japon, M. Miihlberger de
l'Allemagne et M. Majowiecki d'Italie. Alors ce sont eux qui ont porté
le diagnostic et ce sont eux qui nous ont dit... Mais c'est un comité,
quand même, présidé par un Québécois eminent,
M. Robert Boyd. (21 h 40)
Alors, la conclusion de ce comité, après moult
études, ça a été de nous dire que la toile n'avait,
au maximum, que pour 2 ans de fiabilité. Suite à ça, on a
enclenché d'autres comités et où on a qualifié
aussi des personnes, qui faisaient partie soit au niveau de la validation, soit
au niveau de la gérance, soit même des professionnels,
«d'experts». Et là M. Brissette peut...
Mme Dupuis: Oui, mais, là...
M. Bibeau: ...vous expliquer le processus.
Mme Dupuis: ...vous mentionnez Robert Boyd. Il n'y était
pas. Dans votre communiqué, Robert Boyd ne faisait pas partie...
M. Bibeau: Non.
Mme Dupuis: ...des 3 experts. Il était... M. Bibeau:
Non, c'était le président. Mme Dupuis: ...sur le
comité de gérance.
M. Bibeau: Non. Après, il est revenu sur le comité
de gérance, mais les 3 experts... M. Boyd lui-même ne se
qualifiait pas comme un expert là-dessus parce que M. Boyd n'avait pas
la compétence de ces spécialistes-là dans la question de
la structure légère, mais c'est quand même M. Boyd qui
présidait le comité. M. Boyd était là à
titre de président du comité et non comme expert. C'est lui qui
dirigeait le groupe des 3 experts. Et, ensuite, justement, on a retenu les
services de M. Boyd. Compte tenu de l'expérience qu'il a eue sur le
comité, évidemment, compte tenu aussi de la grande expertise que
M. Boyd a développée lors de ses fonctions antérieures
à Hydro-Québec, etc., dans les grands projets de construction, on
a retenu les services de M. Boyd au comité de gérance, comme un
certain nombre d'autres personnes.
Mme Dupuis: M. le Président, je veux bien prendre la
parole qu'on dit que ce sont des experts, mais j'aimerais que M. Brissette nous
fasse la démonstration de c'est quoi, un expert. Parce que, vous savez,
des experts, ça peut être des ingénieurs qui viennent de
loin, on va s'entendre, là. Qu'est-ce qu'ils ont dans le curri- culum et
qu'est-ce qu'ils ont fait dans le travail de la toile et au niveau des
structures? Parce que c'est un prototype. On s'entend pour dire que le Stade,
c'est une oeuvre d'art, c'est un prototype, il est tout seul dans ce... Donc,
les solutions qui sont apportées, quand c'est un nouveau groupe, il ne
peut pas parler d'expertise parce qu'il n'en a jamais fait un pareil. Et,
lorsqu'on parle d'expertise, plus loin dans cet article-là, on nous dit:
Plus encore, plusieurs des firmes d'ingénierie en lice je parle
toujours parmi les firmes qui voulaient obtenir des contrats ont
elles-mêmes travaillé à réaliser le présent
toit du Stade, il y a quelques années. C'était différent,
une mission impossible. Maintenant, on connaît les points forts et les
points faibles et on a une foule d'informations.
Est-ce qu'on s'entend pour dire que, si on connaît les points
forts et les points faibles, ce sont peut-être ces firmes-là qui
ont acquis l'expertise? Alors, j'aimerais qu'on me fasse la
démonstration que ce sont de véritables experts, puisqu'il n'y a
jamais eu au monde un stade comme celui-là, que le toit qui est
là, une superficie pareille, il n'y a personne qui en a construit, et un
toit suspendu de cette dimension, il n'y a personne qui en a construit. Donc,
les calculs de résistance et tout, moi, j'aimerais qu'on me parle
d'expertise. Et tout ça dans l'espace de quelques mois, parce que j'ai
un autre communiqué qui dit qu'on a eu à peine quelques mois pour
soumettre des projets. Donc, comment des experts qui n'ont pas fait les calculs
peuvent-ils se déclarer experts? Moi, il faut qu'on me fasse la
démonstration, je suis loin d'être convaincue de la chose. En
l'espace de 3 mois, pour moi, ce sont des ingénieurs qui viennent d'un
peu plus loin.
Il y a une chose aussi que je veux faire remarquer à cette
commission, c'est que les documents de Lavalin, entre autres c'est dans
les journaux ont tous été remis dans des boîtes, 118
boîtes pêle-mêle ce sont les propos de M. Bibeau
mais il y a une chose, c'est que les notes et les calculs sont
propriété des ingénieurs. Donc, ça veut dire qu'ils
ont eu quelques mois, ces experts, pour faire les calculs, faire la conception,
faire la démonstration pour qu'on décide que c'est ce genre de
toit qu'il faut.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le ministre, vous
avez demandé la parole.
M. Vallerand: M. le Président, deux secondes. C'est parce
que j'entendais Mme la députée de Verchè-res
décrire le Stade comme étant une oeuvre d'art, tout à
l'heure, et je me demandais: C'est tellement une oeuvre d'art, Mme la
députée, que vous croyez que ça n'a pas de prix, c'est
ça?
Mme Dupuis: Ça, c'est une autre chose quand c'est les
contribuables qui paient.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Dupuis: Généralement, les oeuvres d'art se
vendent et elles ont un prix.
M. Vallerand: Elles ont un prix, oui... Mais les grandes, grandes
oeuvres.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le ministre,
c'est là votre intervention?
M. Vallerand: Oui.
Le Président (M. Gobé): M. Brissette, avec le
consentement de M. le ministre, vous avez donc la parole.
M. Vallerand: Allez-y, M. Brissette, je vous en prie.
M. Brissette (Michel): Alors, ce que M. Bibeau a dit
tantôt, suite aux nombreuses déchirures que la toile a subies...
Il faut dire que, suite à chacune des déchirures et en
particulier 2 déchirures majeures, dont celle du 3 août 1988 et du
27 juin 1991 immédiatement après les déchirures, il
y a toujours eu une mise en demeure envoyée au groupe Lavalin inc.,
Socodec Lavalin, pour 2 raisons: dans un premier temps, leur demander de
réparer les dégâts dans les meilleurs délais et,
dans un deuxième temps, on leur a toujours demandé de nous
identifier les causes des déchirures et de trouver des solutions
permanentes, chose à laquelle la firme ne nous a jamais répondu
parce qu'elle était dans l'incapacité de trouver les causes des
déchirures.
Au même moment...
Mme Dupuis: Est-ce que c'est...
M. Brissette: Si vous le permettez, je vais faire
l'historique.
Mme Dupuis: D'accord.
M. Brissette: Au moment où la Régie a
décidé, le 5 août 1991, de créer un comité
d'experts internationaux pour trouver les causes des déchirures, au
même moment, le 4 août 1991, on a reçu une lettre de Lavalin
nous suggérant la même méthodologie, nous suggérant
de faire appel à des experts pour essayer de trouver les causes des
déchirures. Donc, moi, j'ai pris ça comme un aveu de Lavalin de
ne pouvoir trouver les solutions, les causes des déchirures. Par la
suite...
Mme Dupuis: Est-ce que les 3 experts que vous qualifiez
d'experts, parce qu'il faut déterminer c'est quoi les experts
sont en mesure, eux, d'identifier les causes des déchirures?
M. Brissette: Oui, effectivement. Suite à la demande du
conseil d'administration, on est allé identifier à travers le
monde des experts, des personnes qui avaient travaillé sur les
structures légères. Alors, on a identifié, à Paris,
la firme Agora, la firme SEEE; on a identifié, en Allemagne, Sleich; on
a idendifié Dagor-men; on a identifié M. Mùhlberger; on a
identifié des Italiens; on a identifié des Japonais, des Anglais,
des gens de Londres. On a parlé avec chacune de ces personnes-là,
puis on a discuté avec chacune de ces personnes-là. On a eu leur
c.v. et on a vu de leurs réalisations. Il en va que les toiles
structurales ont été...
Premièrement, l'affaire des toiles structurales, ça a
été à Stuttgart, en Allemagne, et, par la suite c'est
à cet endroit-là que MM. Sleich et Miihlberger entre
autres M. Mùhlberger ont réalisé le plus grand
nombre de structures légères à travers le monde et les
dernières qu'on peut voir c'est à l'Exposition universelle de
Seville. On s'est rendu compte aussi que M. Majowiecki et M. Ishii du Japon ont
travaillé beaucoup sur des structures légères
également. On s'est rendu compte également que des structures
légères, des membranes structurales, aujourd'hui, à part
le Stade olympique où on a des déchirures, les autres structures
sont le dixième de notre superficie. Donc, nous autres on va
parler en mesures anglaises on a 200 000 pi2 et, ailleurs,
c'est 20 000 pi2 qui existent. Donc, ici c'est un défi
encore.
Mme Dupuis: Voilà! Donc, ces experts-là, ces
supposés experts dans la structure légère, aluminium ou
autres, c'est une primeur aussi, parce qu'ils n'ont pas travaillé avec
cette surface-là.
M. Brissette: Non. On ne parle pas des structures en aluminium;
là, on parle du comité d'experts internationaux pour identifier
les causes des déchirures de la toiture actuelle. Ce
comité-là...
Mme Dupuis: Est-ce qu'ils ont pu identifier...
Le Président (M. Gobé): Excusez, madame. Parce que
là, si tout le monde commence à se renvoyer la balle, quand vient
le temps de répondre, on va arriver peut-être à des
malentendus tout à l'heure. Je rappellerai, en demandant la
collaboration de tout le monde, que les questions peuvent être
répondues par des membres accompagnant le ministre, mais elles doivent
être traditionnellement adressées à M. le ministre qui est
le ministre responsable de l'organisme duquel nous étudions les
crédits. Alors, peut-être pour éviter des chevauchements,
parce que je vois qu'on commence interrogatoire-réponse, peut-être
passer par M. le ministre et il peut déléguer qui il veut pour
répondre, mais les questions seraient normalement adressées
à M. le ministre.
Mme Dupuis: Je peux les adresser au président et passer
par le ministre et aller à M. Brissette. Je pense que le processus est
long un peu.
Le Président (M. Gobé): Non, non, allez-y
directement, mais évitons de s'entrechoquer, parce que, tout à
l'heure, monsieur n'a pas eu le temps de répondre, vous lui avez
posé une autre question. Je pense qu'il faut quand même suivre un
peu les règles qui régissent les commissions, avec latitude, bien
entendu.
M. Vallerand: On a un président qui est très pointu
sur les règlements. C'est ce qui fait sa compétence, d'ailleurs.
Mais je vous permets une certaine ouverture, Mme la députée.
Le Président (M. Gobé): Toute la latitude.
Mme Dupuis: Je veux qu'on nous fasse la démonstration que
ces 3 experts sont de véritables experts et qu'ils ont une expertise
dans les toits légers, mais de cette surface-là, avec les vents
ici, avec la neige qu'on a ici, avec la température hivernale qu'on a
ici. Est-ce qu'ils ont une expertise dans ce sens-là ou si, comme
lorsque c'est arrivé la première fois, c'était une
primeur?
M. Brissette: Ces experts-là, si vous permettez, ont une
expertise en membrane structurale non rétractable de très grande
superficie. Par contre, on affirme toujours aujourd'hui, à notre
connaissance, qu'une toiture avec une membrane structurale rétractable,
on a toujours la plus grande à travers le monde. Donc, ça
n'existe pas ailleurs. Rétractable! Par contre, de grandes
étendues en Kevlar, ça existe, même des plus grandes que
nous autres à travers le monde, mais fixes.
Une voix: Seville. (21 h 50)
M. Brissette: Entre autres, à Seville. Puis vous allez
dans les rapports de voyages, que j'ai fait un voyage à Seville, puis
que j'ai visité ces endroits-là, j'ai visualisé ces
structures-là, j'ai posé des questions, puis j'ai vu la
réalisation. Donc, ces gens-là ont sorti 3 grandes conclusions
à la fin: que la membrane, qui est d'une très grande dimension, a
subi d'énormes déformations sous l'effet des charges vives, lors
des vents, et que les déformations excèdent sa capacité.
Donc, il y a des déchirures; la grande concentration des efforts
transversaux et locaux autour des cônes de la toiture excède
encore la capacité du matériel, parce qu'ils ont
déchiré, et le facteur de sécurité de la membrane
est réduit, compte tenu de la fatigue et des dommages causés par
les mouvements de pliage. Ils se sont rendu compte aussi, et on a fait des
essais en laboratoire, que le pliage occasionnait à la membrane une
usure plus rapide que ce qui avait été identifié au
départ du concept.
M. Bibeau: À cause du frottement des câbles qui
frottent sur la toile, ça la faisait user...
Mme Dupuis: Prématurément.
M. Brissette: Oui. L'ensemble de ces faiblesses-là, les
experts nous ont dit que la toiture avait une durée de vie
estimée aux environs de 2 ans, conditionnelle-ment à ce qu'on
fasse des renforcements aux endroits critiques. Et le gouvernement nous a
autorisés, le 5 mai 1992, un budget de 1 600 000 $ pour faire ces
renforcements.
L'été dernier, l'été 1992, ceux qui sont
allés dans le Stade ont vu que les travaux se faisaient et ils ont vu
que le tour de certains cônes avait été renforcé.
Également, à l'extérieur c'est plus difficile
à observer il y a eu des câbles qui ont été
ajoutés entre certains cônes de façon à
améliorer la stabilité de la toile lors de grands vents. Tous ces
renforcements ont été faits selon la recommandation des experts
et pour s'assurer que la toile pouvait rester sur place encore 2 ans.
Ça, ça a été refait. Suite à ces
réparations-là, le 27 mai 1992, le Conseil des ministres nous
autorisait à dépenser i 500 000 $ pour financer des études
de faisabilité d'un nouveau concept de toiture.
Mme Dupuis: Mais, M. le Président, monsieur admettra que
c'est une première. Ils n'en ont jamais construit non plus. Est-ce
qu'ils ont fait une étude des vents, par exemple? Est-ce qu'ils ont fait
une étude des points de faiblesse de la toile?
M. Brissette: Le rapport d'experts internationaux, c'est un
rapport qui a été publié, c'est un rapport qui a
été diffusé et, avant qu'on diffuse le rapport et avant
qu'on le remette au public, on a fait une rencontre de discussions techniques
avant le texte final avec les concepteurs. Je pense qu'on se devait, avec des
ingénieurs, d'en discuter. Et je vous avoue qu'il y a eu des discussions
très techniques avec les concepteurs de la toiture et les faiblesses et
les points du rapport n'ont jamais été, jusqu'à ce jour,
discrédités par le concepteur. Alors donc, c'est un aveu.
Mme Dupuis: Mais comment ces 3 experts, M. Brissette, ont-ils pu
approuver le nouveau concept du toit alors qu'ils n'ont pas fait les calculs
d'engineering, alors que tout le monde est d'accord pour dire que les quelques
mois qui ont été accordés comme délai aux firmes
pour présenter des projets, ce n'était pas suffisant? Et je lis
ici un texte de l'ingénieur Roger Nicolet. ii estime, lui aussi, que
«le travail est extrêmement complexe. on ne peut absolument pas
comparer le système actuel de recouvrement avec une toile et une
structure fixes. ce n'est pas comparable. installer un toit rigide est beaucoup
plus compliqué parce que le stade n'a pas été conçu
pour cela.» et là c'est un ingénieur, c'est roger nicolet
qui parle.
La firme de M. Nicolet a dû se retirer du projet récemment
quand les services de consortium dont elle faisait partie n'ont pas
été retenus par la RIO. M. Nicolet s'étonne d'ailleurs que
la Régie puisse prendre une décision à ce sujet au mois
d'avril en raison du peu de temps qu'il reste pour faire les expertises
nécessaires. Est-ce que vous pouvez me certifier que les calculs ont
été faits, que le nouveau toit s'ajustera très bien sur
une structure qui ne... Une nouvelle structure, c'est un prototype. On s'entend
là-dessus? Donc, c'est encore un prototype, le toit. Est-ce que les
calculs ont été faits? Est-ce qu'on respecte les normes et tout?
Est-ce qu'ils ont pu tout faire ça dans l'espace de 3 mois? Est-ce que
vous pouvez me certifier ça?
(Consultation)
Mme Dupuis: Parce que qualifier d'experts des gens qui se disent
experts, à date, pour moi, et je me répète, ce sont des
ingénieurs qui viennent d'un peu plus loin.
M. Bibeau: Mme la députée, si vous permettez, pour
être capable quand même d'évaluer le jugement qu'on a fait,
si M. le ministre le permet, via ses services, nous allons vous transmettre les
c.v. des 3 personnes concernées, qui ont un c.v. impressionnant, comme
on dit, un c.v. impressionnant dans la structure légère. Ce n'est
pas dans la structure... Pas dans les toits de stades olympiques. Il n'y a
aucune firme au monde qui a une expertise dans la toiture du Stade. Même
la firme qui a été concepteur, Lavalin, a élaboré
un concept, comme vous avez dit tout à l'heure, au coût de 138 000
000 $, et, malheureusement, ça ne fonctionne pas, le type de... avec la
toile structurale, une toile... Mais, lorsqu'on tombe à un toit rigide,
là, justement, on change, ce n'est plus un prototype; lorsqu'on tombe
dans les toits rigides, des toits rigides suspendus, il y en a dans le monde,
des super-prototypes, et, là-dessus, je laisse Michel, M. Brissette,
donner plus d'explications.
Mme Dupuis: Mais vous admettrez, M. Bibeau...
M. Vallerand: Mais, M. le Président, si vous me permettez,
pour rassurer Mme la députée, là, je suis tout à
fait d'accord avec M. le président de la RIO pour faire parvenir tous
les curriculum vitae, les compétences des experts qui ont
été consultés, si ça peut vous rassurer
également.
Mme Dupuis: D'accord. Mais est-ce...
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le ministre,
peut-être les déposer, les envoyer à la commission, au
secrétariat...
M. Vallerand: Oui, par le biais de la commission...
Le Président (M. Gobé): ...qui verra à les
distribuer à tous les membres de cette commission, car ce qui est bon
pour une...
M. Vallerand: Absolument.
Le Président (M. Gobé): ...personne est bon aussi
pour les autres membres de la commission.
Mme Dupuis: M. le Président, j'adresse ma question ou au
ministre ou à M. Bibeau: Est-ce qu'un curriculum vitae peut remplacer
des calculs d'engineering?
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, vous avez
la parole.
M. Vallerand: Oui. Je comprends votre inquiétude, Mme la
députée de Verchères, et je pense que vous assumez
pleinement votre rôle en posant les questions que vous posez. Mais je
pense que les réponses que les dirigeants de la RIO vous ont
données réapparaissent suffisantes pour dissiper les
inquiétudes que vous pouvez avoir. C'est évident que, bon, il est
impossible, ce soir, de faire une démonstration technique à
partir des jugements que ces experts-là ont portés sur la
possibilité de la construction d'un toit, un toit rigide, mais...
Mme Dupuis: Sans vouloir, M. le ministre, discréditer ces
experts...
M. Vallerand: Non, non, je ne parle pas de les
discréditer, pas du tout. Je dis strictement...
Mme Dupuis: Je n'ai pas... Je pose...
M. Vallerand: Je n'ai jamais dit ça, moi non plus.
Mme Dupuis: ...une question précise et j'aimerais avoir
une réponse précise.
M. Vallerand: Oui.
Mme Dupuis: Lorsqu'ils ont accepté ce toit, ce
remplacement, si vous voulez, un autre prototype, est-ce que les calculs
avaient été faits? Est-ce qu'ils savent où ils s'en vont,
ou s'ils s'en vont encore 100 milles à l'heure dans le brouillard?
M. Bibeau: O.K. Je pense que M. Brissette peut répondre
très bien à votre question. En tout cas, j'espère que
ça va vous satisfaire; parce que, justement, je pense qu'on ne s'en va
pas dans le brouillard.
Le Président (M. Gobé): M. Brissette, vous avez la
parole.
M. Brissette: Alors, Mme Dupuis, je pense qu'il faut faire la
distinction entre 2 comités. Il y avait eu un comité d'experts.
On appelle tout le monde «experts», dans le dossier. C'est vrai
qu'ils sont experts, chacun dans leur champ de compétence, mais, en
contrepartie, on avait eu un comité, au départ, un comité
d'experts internationaux pour identifier les causes des déchirures.
Ça, c'en est un, comité, et c'est ces gens-là qu'on a
toujours dit «nos experts internationaux».
Dans un deuxième temps, on a choisi des professionnels pour
réaliser, trouver des solutions pour le remplacement de la toiture
actuelle. Ça, c'est des experts, oui, des gens très
compétents dans leur domaine, mais c'est des firmes
québécoises qui ont été choisies. Alors, il y a eu
un appel d'offres public. Vous avez nommé, tantôt, le nombre de
firmes qui ont offert leurs services...
Mme Dupuis: Ça, j'y reviendrai.
M. Brissette: ...la majorité étant en regroupement,
en consortium, et on a choisi, dans ces regroupements-là,
différentes firmes dans plusieurs disciplines: en architecture, en
structure mécanique, électricité et en gérance de
projets.
Mme Dupuis: Oui. Mais là... M. Brissette: Ces
firmes-là...
Mme Dupuis: ...c'est pour les autres firmes, M. Brissette, sans
vouloir vous interrompre. Ça, j'y reviendrai. Là, on est sur le
comité d'experts: Est-ce qu'ils ont fait les calculs? Est-ce qu'ils
savent combien ça pèse? J'ai un petit communiqué
là-dessus, mais ça, là, je ne me contenterai pas de
ça, je vais y revenir tantôt, là. Devant ce fait...
M. Brissette: Si vous voulez préciser votre question.
Est-ce que vous parlez de la structure actuelle du comité d'experts
internationaux ou si vous parlez des professionnels québécois qui
sont choisis pour suggérer à la Régie un nouveau concept
de toiture? C'est parce que c'est 2 groupes distincts.
Mme Dupuis: Je vous parle du comité des experts on
s'entend les sages, là, les 3 sages: MM. le Japonais, l'Allemand
et l'Italien...
M. Brissette: Oui...
Mme Dupuis: D'accord? C'était eux qui étaient
censés accepter et faire l'étude d'une proposition d'un nouveau
toit. Les autres ne sont que les exécutants, après. On
s'entend?
M. Bibeau: O.K. Là, je comprends le malentendu, parce que,
effectivement, les 3 experts dont vous parlez n'ont pas... Ça, c'est la
troisième partie de leur mandat, et, en accord avec nous, ils n'ont pas
répondu à cette partie-là du mandat, soit de trouver les
solutions. Ils ont regardé les 2 premiers volets de leur mandat,
c'est-à-dire d'identifier les causes des déchirures et d'apporter
des solutions temporaires. Mais la solution définitive, ce n'est pas eux
qui se sont penchés là-dessus, c'est les regroupements de firmes
québécoises qui ont apporté des solutions
là-dessus. (22 heures)
Mme Dupuis: Pourtant, ce comité et je lis votre
communiqué n'en avait rempli que les 2 premiers volets, avec
l'accord de la Régie, qui a demandé la Régie a
demandé à 2 des membres de ce comité, l'Allemand et
l'Italien, d'accepter de remplir le troisième volet du mandat
originellement prévu, à savoir proposer des alternatives pour le
toit du Stade. Texte intégral, lecture intégrale du
communiqué que vous avez fait paraître le 6 octobre 1992.
M. Brissette: Alors, ces 2 personnalités ont
travaillé à l'intérieur du mandat des ingénieurs en
structu- res qui travaillaient pour la nouvelle toiture. La majorité des
firmes qui ont soumis des offres à la Régie, dans toutes les
disciplines, mais surtout en structures, la totalité des firmes
s'était associé des spécialistes en toitures à
l'étranger. Alors, il y en a qui avaient suggéré des gens
de l'Angleterre, d'autres suggéraient des Américains et la firme
Structuras a suggéré M. Majowiecki et M. Mûhlberger. Alors,
MM. Mûhlberger et Majowiecki ont rempli ce mandat à
l'intérieur du mandat de la firme Structuras pour suggérer un
nouveau concept de toiture à la Régie. Ces gens ont
travaillé tous ensemble, ils ont étudié une douzaine de
concepts.
Dans un premier temps, on avait établi des critères, des
critères de conception. On avait déterminé très,
très clairement... On appelait ça le guide technique. Alors, ce
document comportait un descriptif de la problématique du toit existant
et des informations importantes concernant les caractéristiques
générales du toit, les conditions frontières
imposées et le comportement observé du toit existant, parce qu'on
avait déjà un toit et on voyait son comportement. Alors, il va de
soi que, quelle que soit la toiture qu'on met sur le Stade, c'est vrai que les
consoles ne peuvent supporter une toiture. Donc, c'est toujours une toiture
suspendue. Donc, la tour va supporter la toiture. Également, cette
toiture va être attachée aux mêmes endroits, aux mêmes
consoles actuelles pour résister aux forces latérales des
vents.
Suite au guide technique qui a été préparé,
nos professionnels du dossier, dont la firme Structuras à laquelle
étaient associés également les 2 experts, l'Italien et
l'Allemand, ont étudié différents concepts et, par la
suite, ont fait, à la Régie, des recommandations. Alors, c'est
là, à un moment donné, qu'en cours d'étape on s'est
rendu compte que, compte tenu des critères qu'on s'était
établis, critères économiques, critères de
fiabilité, critères de durabilité...
Une voix: Et de sécurité.
M. Brissette: Bon. Avec tous ces critères, à un
moment donné, la Régie a pris comme position de ne plus ouvrir la
toiture. Donc, on a pris la décision d'avoir un toit fixe. Ça,
ça a été communiqué aussi dans les journaux. Par la
suite, dans les toitures fixes, il y a 2 toitures qui étaient
toujours... une toiture flexible et une toiture telle qu'on la connaît
aujourd'hui, rigide. Par la suite, la Régie a décidé ou a
choisi de recommander une structure rigide parce que c'était un
procédé utilisé et connu par les Québécois.
Ce n'est plus une nouveauté. Une toiture suspendue, une structure
tridimensionnelle, métallique, des fermes métalliques, on peut
connaître ça par les ponts. Vous savez très bien que les
ponts... On voit plusieurs ponts au Québec qui sont suspendus par des
câbles, qui sont des structures métalliques. Alors, ce sont des
concepts maîtrisés par nos firmes québécoises que
nous avons choisies. Donc, la nouveauté n'existe plus. La membrane
structurelle était une nouveauté, c'est encore une
nouveauté à travers le monde, tandis que celui-là, c'est
un concept maîtrisé par nos Québécois, puis c'est un
concept, aussi,
économique.
Mme Dupuis: Donc, vous me dites que l'étude a
été faite.
M. Brissette: Les études de faisabilité. Il faut
bien comprendre que ce sont des études de faisabilité.
Aujourd'hui, ce qu'on peut vous assurer, c'est que cette toiture
proposée est réalisable. Elle est réalisable à
l'intérieur des budgets donnés. Les forces qui ont
été calculées, évaluées, autant sur le toit
que sur la tour, sont moindres que dans l'actuelle.
Mme Dupuis: Ils ont fait les calculs?
M. Brissette: Ils ont fait les calculs, madame.
Mme Dupuis: Mais comment se fait-il que, nous, on a
demandé de déposer l'étude, puis on nous a répondu
que les études sont toujours en cours? Lorsqu'on a demandé de
déposer les études de faisabilité technique, on nous a dit
que ces études étaient toujours en cours et, lorsqu'on a
demandé à la firme SECOR une étude comparative de la
rentabilité d'un stade couvert de toile fixe ça, c'est une
autre chose on nous a dit que c'était toujours en cours. Et
là vous me jurez que les calculs ont été faits, et
tout.
M. Brissette: Moi, je vous jure que c'est une étude
préliminaire.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, vous avez
la parole.
M. Vallerand: Si vous me permettez, M. Brissette. Je vais juste
ajouter ceci pour le bénéfice de Mme la députée de
Verchères, M. le Président. C'est que les réponses de M.
Brissette sont assez précises, je pense, pour rassurer tout le monde
quant au sérieux de la proposition que la RIO nous fait pour doter le
Stade d'un toit permanent.
Il y a eu des études qui ont été conduites, il y a
eu des études techniques, il y a eu des études
économiques. La proposition des dirigeants de la RIO, elle a
été transmise au ministre responsable. Le ministre responsable
fera tout à l'heure une proposition au gouvernement et, tant que le
gouvernement n'aura pas pris sa décision, les études ne seront
pas rendues publiques, je vous le dis d'avance. Alors, si votre intention, ce
soir, c'est de nous demander de déposer ces études-là,
j'ai demandé personnellement à la RIO de ne pas rendre publiques
ces études tant et aussi longtemps que la décision
gouvernementale ne sera pas prise. Et, au moment où nous prendrons notre
décision, vous aurez toute l'information pour vous rassurer davantage
au-delà de la proposition de faisabilité, mais également
dans la proposition de réalisation de la construction comme telle.
Mme Dupuis: Suite aux déclarations et à l'attitude
du ministre, M. le Président, lorsque la poutre a tombé, et au
sujet de la fiabilité de la toile... Moi, je disais que c'était
sur la fiabilité et non sur la sécurité. On sait que le
ministre était très chatouilleux sur la sécurité du
Stade. Et le ministre vient de redire que la sécurité du public
n'a pas de prix. On s'entend? Comment ce même ministre peut-il faire une
déclaration et dire: Je vais accepter les propositions lorsque...
Et je vous donne des chiffres. Vous rappelez-vous avant de donner
les chiffres, un petit peu d'historique des célèbres
discussions Lucien Saulnier et Taillibert? Vous ne vous en rappelez pas? Je
vais vous rafraîchir un petit peu la mémoire pour le bien de cette
commission...
M. Vallerand: J'étais trop jeune, moi.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Dupuis: Pour éclairer cette commission.
M. Vallerand: Allez-y! Je vous écoute.
Le Président (M. Gobé): Lesquels? Parce que...
Mme Dupuis: En fouillant un peu, à un moment donné,
on trouve ça.
Le Président (M. Gobé): Allez-y, madame.
Mme Dupuis: Lucien Saulnier avait dit, avait
déclaré: Je ne monterai pas avec ma pelle pour pelleter le toit
du Stade, parce que l'architecte Taillibert avait pratiquement ignoré le
facteur neige. Écoutez! Si on va dans les archives un petit peu, on voit
le célèbre débat. À tel point que, lorsque Lucien
Saulnier arrivait, il disait: As-tu ta pelle, Lucien? C'a été
quasiment... C'est devenu proverbial, les craintes de Lucien Saulnier. C'est
là que Lucien Saulnier avait dit à des ingénieurs: Vous
allez me faire un mât pour recevoir un toit en considérant la
charge de neige. Il y a un communiqué de la RIO qui a paru aussi, du 15
avril 1993 c'est tout récent qui nous donne un
aperçu, quoiqu'on ne puisse pas se contenter de ça. Au verso:
Poids total de la toiture... Si je fais un petit calcul rapide, ça donne
2200 tonnes. C'est ça? La charge de neige a été
considérée. Et je fais un autre calcul. Si c'est à 37
livres au pied carré, il y a 2000 pi2 ou à peu
près, pas tout à fait ça donne l'équivalent
entre 3000 et 3500 tonnes de neige, de poids par-dessus, qu'il faut ajouter au
poids de la toiture. Et là je vous donne des chiffres. Le toit actuel,
la toile actuelle pèse 400 tonnes avec les attaches. Lorsqu'on va dans
les archives, on trouve ça. La neige, le facteur neige a
été considéré à 3300 tonnes, ce qui donnait
un total de 3700 tonnes. On se comprend, là?
M. Vallerand: Très bien, Mme la députée de
Verchères, très bien.
Mme Dupuis: Et les capacités du mât, au maximum,
sont de 3900 tonnes. On s'entend? On est tous
d'accord? Comment peut-on parler...
M. Vallerand: Vous parlez comme une véritable
ingénieure, qui ne vient pas de loin, mais qui vient d'ici.
Le Président (M. Gobé): On va laisser madame poser
sa question.
Mme Dupuis: ...M. le ministre, que la sécurité du
public n'a pas de prix alors que, là, on propose un toit de 5900 tonnes
et que la capacité totale du mât est de 3900 tonnes? Moi,
j'aimerais avoir des éclaircissements à ce sujet.
Le Président (M. Gobé): À qui est votre
question? À M. le ministre? M. le ministre.
M. Vallerand: Écoutez, moi, je peux...
Le Président (M. Gobé): Un problème de
mathématiques, de volume, de poids.
M. Vallerand: Je n'essayais pas d'interrompre Mme la
députée, au contraire. Je trouvais qu'elle parlait comme un
ingénieur puis qui ne vient pas de loin, d'ailleurs. Elle est d'ici. Sa
compréhension des composantes techniques...
Mme Dupuis: Comment, un ingénieur qui ne vient pas de
loin, là?
M. Vallerand: Bien, c'est-à-dire que, selon vous, un
ingénieur qui vient de loin, des fois, on le traduit, on l'identifie
comme étant un expert.
Mme Dupuis: Ha, ha, ha! Ah oui!
M. Vallerand: Là, vous avez parlé comme un
ingénieur qui vient d'ici. Donc, on peut s'y fier.
Mme Dupuis: Non, mais ce n'est pas moi qui ai fait les calculs.
J'ai pris les calculs qui existaient.
M. Vallerand: Non, mais on voit que vous avez bien
maîtrisé l'information qui vous a été donnée,
c'est ce que je veux dire. C'est un éloge que je vous fais.
Mme Dupuis: Bien écoutez, une charge de neige, c'est une
charge de neige.
M. Vallerand: C'est un éloge que je vous fais, tout
simplement. Mais, pour les questions techniques, je préférerais
que M. Brissette y réponde. (22 h 10)
Je ne dis pas que votre question n'est pas pertinente, mais j'aimerais
juste vous souligner une chose. Le gouvernement est saisi, actuellement, par
une de ses régies, d'une proposition de faisabilité de
construction d'un toit permanent, dans l'objectif de maximiser, d'utiliser au
maximum le Stade olympique dans ses activités. C'est une première
chose, il faut bien comprendre ça, là. Le gouvernement est saisi
de cette proposition-là. Il y aura une autre étape qui sera la
réalisation. Donc, je ne voudrais pas que Mme la députée
de Verchères s'inquiète. Je suis toujours aussi
préoccupé par la sécurité comme elle l'est
également. Mais on ne parle pas d'une structure qu'on est après
construire, là, on parle d'une structure qui a été
examinée par des experts. Je pense que les gens de la RIO sont capables
d'apporter toutes les réponses aux questions que vous soulevez.
Dans un deuxième temps, le gouvernement fera une recommandation
et, dans un troisième temps, comme on vous l'a expliqué, on
procédera de la faisabilité à la réalisation.
Alors, je pense que, d'ici ce temps-là, on peut donner toutes les
assurances pour tenter de dissiper les inquiétudes que vous pouvez
avoir.
Mme Dupuis: M. le ministre, est-ce que j'ai bien compris que vous
dites: Nous verrons à la faisabilité au moment de la
réalisation?
M. Vallerand: Non, non. J'explique le processus, les
étapes, tout simplement. Je dis que ce qu'il faut bien comprendre,
actuellement, c'est que nous sommes saisis d'une proposition de
faisabilité par rapport à la construction d'un toit fixe qui
devient une quasi-nécessité, je pense que vous le reconnaissez
également, dans l'état actuel du toit que nous avons. Et cette
proposition-là, elle n'est pas faite, elle n'a pas été
pensée dans l'absolu. Les gens de la RIO qui ont été
mandatés par le gouvernement ont engagé des experts. La
qualification des experts est connue, on peut la faire connaître
davantage à tout le monde qui se pose des questions.
Il y a des études techniques qui supportent la
faisabilité. J'ai demandé moi-même aux dirigeants de la RIO
de ne pas les rendre publiques actuellement, parce que le gouvernement n'a pas
encore pris sa décision. Je pense qu'il est légitime... Il faut
être respectueux du processus décisionnel. Quand on aura pris une
première décision sur la proposition de faisabilité, les
gens de la RIO nous disent qu'il y aura une deuxième étape
extrêmement importante, il y aura celle de la réalisation. Et
là on prendra davantage de sécurité pour s'assurer que la
réalisation soit conforme à ce que les premiers experts nous ont
donné en termes de faisabilité.
Alors, je pense qu'on n'a pas à s'inquiéter. Le processus
est bien enclenché, le processus est fait de façon responsable.
On prend tous les moyens et les dispositions pour faire en sorte que l'aspect
sécuritaire que vous soulevez, qui est très important, soit
comblé, l'aspect fiabilité aussi, l'aspect durabilité,
parce qu'il faut penser qu'il y a des sommes d'argent du public qui sont
engagées là-dedans. Donc, toutes les dimensions qui peuvent
être préoccupantes par rapport à l'utilisation des fonds
publics sont prises en compte.
Mme Dupuis: Oui, d'accord. Est-ce que, M. le ministre, vous
pouvez me garantir, même me jurer, ce
soir, que vous n'accepterez pas ce toit tant que vous n'aurez pas tous
les calculs et qu'on ne respectera pas la charge de neige ou les charges que
devra recevoir le mât qui a une capacité totale de 3900
tonnes?
M. Vailerand: Oui. Mme la députée, vous le savez,
vous me connaissez de réputation, je n'aime pas jurer d'aucune
façon. C'est très important, votre question est importante, je
partage vos préoccupations également, mais je ne pense pas que
ça serait uniquement parce que, comme ministre titulaire, je vous
dirais: Je vous garantis, je vous jure, je vous donne... Non, je ne pense pas
que cette façon de procéder pourrait rassurer qui que ce soit, de
toute façon. Moi, je peux vous dire que le gouvernement prendra sa
responsabilité, comme nous l'avons toujours prise, et la version des
gens de la RIO et de ses experts, ce soir, je pense, nous donne suffisamment
d'éléments pour nous mettre en confiance vis-à-vis du
processus de réalisation.
Mme Dupuis: Donc, ma question s'adresse à M. Bibeau. M.
Bibeau, devant la charge de neige et les chiffres que j'ai
énoncés tantôt, pouvez-vous me garantir que la charge de
neige a été calculée comme il se doit et que, tel que
conçu, le toit, le mât est capable de recevoir les 5900
tonnes?
M. Bibeau: Je vais laisser M. Brissette répondre à
ça de façon très précise, parce que lui est un
expert de Montréal, du Québec.
Une voix: D'ici. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bibeau: Par contre, une chose très importante, Mme
Dupuis, c'est que je peux vous garantir que non seulement tous les calculs sont
faits et vont être faits, mais ils vont être validés
également par d'autres pour s'assurer que ça ne sera pas
seulement une firme ou un individu qui va les calculer. D'autres vont valider
ces calculs-là, vont les faire pour être sûr qu'on ne s'est
pas trompé.
Néanmoins, vous avez affirmé des choses au niveau de la
charge de neige et je pense que c'est très précis ce que vous
avez fait et que les calculs auxquels vous arrivez sont exacts, mais, quand
même, il y a des nuances à apporter là-dedans qui sont
importantes, et je laisserais M. Brissette, qui est un ingénieur, vous
répondre parce qu'il y a autre chose que la charge de neige dont on doit
tenir compter.
Mme Dupuis: II y a 2000 tonnes de différence. M.
Bibeau: Vous avez absolument raison.
Le Président (M. Gobé): M. Brissette, vous avez la
parole pour répondre à cette question de 3900 tonnes.
M. Brissette: D'accord. Dans un premier temps, je voudrais juste
ajouter que la proposition de nos professionnels est passée par
différents comités que vous avez nommés tantôt, dont
un comité de validation. Sur le comité de validation, il y a un
eminent professeur de Polytechnique, un représentant de la firme SEEE de
Paris qui a fait de grandes réalisations à travers le monde, un
représentant de la SEBJ qui donne les contrats de la majorité des
barrages. Donc, je voulais juste vous dire que les gens...
Mme Dupuis: Même si vous les nommiez tous...
Écoutez, on arrive à votre communiqué qui nous dit que
c'est 5900 tonnes et que le toit est capable de recevoir 3900 tonnes.
M. Brissette: J'arrive à ça.
Le Président (M. Gobé): Mme la
députée de Verchères, je pense qu'on doit respecter les
droits de parole un peu.
M. Brissette, vous avez la parole; rapidement, s'il vous
plaît.
M. Brissette: Je voulais juste vous dire que ces personnes
n'auraient pas laissé passer une grossière erreur de ce
genre-là. Alors, ce que je dois vous dire... Vos chiffres, je n'ai pas
les chiffres précis, l'ordre de grandeur semblait correct. Pour le poids
de la neige, c'est le Code du bâtiment qu'on respecte...
Mme Dupuis: Est-ce que vous respecter le Code du
bâtiment?
M. Brissette: On respecte le Code du bâtiment, madame. On a
fait vérifier aussi ces données-là par des experts en vent
et en neige; on a des lettres dans nos dossiers.
Dans un deuxième temps, le seul point que vous oubliez, c'est la
membrane structurale que nous avons actuellement. Pour que la membrane soit
tendue actuellement, il y a des forces qui sont tirées... La toile est
étendue et est tirée par différentes consoles. C'est comme
si vous tiriez sur un câble qui serait attaché. Il y a une force
dans le câble et cette force se traduit par des forces dans la tour en
haut. Et la totalité de ces forces-là est supérieure aux
forces de la toiture qu'on vous propose. Donc, les efforts dans la tour de la
toiture qu'on propose sont moindres que dans l'actuelle; c'est dans ce
sens-là.
Quand vous nous dites que la toile pèse 200 tonnes, c'est vrai.
Quand vous nous dites qu'il y a de l'accastillage...
Mme Dupuis: C'est 400 tonnes.
M. Brissette: Bon, 400 tonnes avec l'accastillage, les ordres de
grandeur sont réels. Mais le seul point que vous n'avez pas
ajouté c'est les tensions pour étendre la toile, pour avoir une
structure de la toile.
Mme Dupuis: Est-ce que ces tensions-là... Je ne
m'embarquerai pas dans tous les dédales techniques; vous êtes
ingénieur, je ne le suis pas et je n'ai pas la prétention de
l'être non plus. Est-ce que vous voulez dire que ces tensions-là
peuvent compenser pour les 2000 tonnes qu'il y a de plus que le mât
serait capable de recevoir?
M. Brissette: Elles seraient plus grandes que ça parce
que, actuellement, pour la toiture qu'on propose, les efforts dans la tour sont
moindres que l'actuelle.
Mme Dupuis: Est-ce que vous pouvez me certifier que vous
respectez le code canadien en ce qui concerne la charge de neige?
M. Brissette: Oui, madame. C'est parce qu'on fait affaire avec
des firmes de professionnels québécois. Et que ces firmes ne
respectent pas notre programme technique à l'intérieur duquel ces
termes sont écrits, ne respectent pas les codes du bâtiment. Moi,
je me dis que c'est quasiment une injure à faire à ces
professionnels-là.
Mme Dupuis: Mais c'est pourtant ce que M. Taillibert avait fait
lorsqu'il était arrivé avec son concept. Et c'est ce qui fait
qu'on a dû alourdir le mât, comme il a dit. Il y avait la charge de
neige... Si on respecte le code canadien pour la neige au Québec, il
avait à peu près le tiers de la neige qu'on pouvait recevoir au
Québec. Donc, il coupait la charge des deux tiers, ce que, à
l'époque, M. Saulnier n'avait pas accepté. Et là on
l'accepterait?
Quand on me dit que les ingénieurs sont assez responsables pour
le faire, il reste qu'on a dû avoir un élu, à
l'époque, Lucien Saulnier, pour se fâcher et dire: Vous allez
respecter le code canadien du bâtiment en ce qui concerne les charges de
neige.
Le Président (M. Gobé): M. Bibeau, vous avez la
parole.
M. Bibeau: En fait, je pense qu'il y a un profond malentendu
à savoir que la toiture actuelle que nous avons sur le toit, tel
qu'illustré sur le document, n'est pas le concept de M. Taillibert;
c'est le concept de la firme Lavalin. M. Taillibert a toujours prétendu
et on ne saura jamais s'il avait raison parce que son concept n'a pas
été appliqué que, pour lui, il n'y avait pas de
charge de neige parce que la neige ne restait pas sur la toile.
Mme Dupuis: Oui, mais ils n'en ont pas, eux autres.
M. Bibeau: On ne peut pas porter de jugement puisque ce n'est pas
le concept de M. Taillibert. Moi-même, j'ai eu l'occasion d'en discuter
avec M. Taillibert. Selon lui, avec la forme du toit il n'avait pas tout
à fait cette forme-là la neige ne pouvait pas y
rester.
Mme Dupuis: Oui, mais on revient.
M. Bibeau: Tout ça pour vous dire qu'on ne pourra jamais
savoir si M. Taillibert a raison ou a tort parce que, de toute façon, on
n'a pas l'intention d'essayer d'appliquer sont principe.
Mme Dupuis: C'est ça. (22 h 20)
M. Bibeau: Sauf que, comme M. Brissette vient de vous dire...
D'ailleurs, c'est pour ça que les experts québécois, les
firmes d'ingénieurs québécois ont été
retenus. Ils sont familiers avec le Code du bâtiment et c'est sûr
qu'ils vont appliquer non seulement le Code du bâtiment mais
également le Code au niveau de la qualité Q9000 appliqué
par le gouvernement. Alors, les entières québécois et
canadiens avec lesquels nos firmes sont familières vont être
appliqués à 100 %.
Mme Dupuis: Vous pouvez garantir ça... M. Bibeau:
Absolument.
Mme Dupuis: ...que là, avec le toit tel que
présenté et les charges que vous mettez, le mât est capable
de le recevoir, ou si, en plein milieu des travaux, on devra grossir ou
renforcer le mât?
M. Bibeau: C'est une bonne question.
Le Président (M. Gobé): M. Brissette demande la
parole, M. le ministre, avec votre autorisation.
M. Vallerand: Je vous en prie.
Le Président (M. Gobé): M. Brisssette, alors,
éclairez-nous un peu.
M. Brissette: Je voudrais juste ajouter un détail, c'est
que la toiture proposée... Le rayon de courbure de la toiture, telle
qu'elle est proposée, a été calculé de façon
à ça, c'est des experts en neige puis en vents qui nous
l'ont dit ce qu'il n'y ait pas ou peu de neige qui va s'accumuler
dessus. Parce que ce n'est pas le même genre... Non, c'est vrai...
Le Président (M. Gobé): Pouvez-vous nous expliquer
un peu la forme?
M. Bibeau: C'est une toiture rigide métallique qui ne se
déformera pas comme une toile sous le poids de la neige, donc, et
l'effet du vent. Puis le rayon de courbure a été calculé
je le sais, j'ai participé à ces discussions-là
pour que le vent balaye la toiture. Puis ça va être
contre-vérifié en laboratoire. Nos experts se sont penchés
jusqu'à ce point-là...
Mme Dupuis: Non, vous ne me vendrez jamais ça.
M. Brissette: C'est un point très important.
Mme Dupuis: Lorsque les calculs seront faits, est-ce que vous
pourrez nous déposer et rendre publics les calculs des
ingénieurs, puis nous certifier que ça respecte le code canadien
de la construction?
M. Bibeau: Comme j'ai dit tout à l'heure...
Mme Dupuis: Parce que, là, on peut dire n'importe
quoi...
M. Bibeau: ...nous déposons au gouvernement... Mme
Dupuis: Qu'on ne me parle pas, moi, de...
M. Bibeau: ...via le ministre du Tourisme, les documents.
D'ailleurs, de toute façon, je suis convaincu qu'ils les exigeraient
quand même, ces calculs-là.
Mme Dupuis: Oui.
M. Bibeau: Et c'est au gouvernement à
décider...
Le Président (M. Gobé): De toute façon, M.
le ministre, je pense qu'aucune construction ne peut être
autorisée ou recevoir de permis des autorités municipales si elle
ne correspond pas au Code de la construction.
M. Vallerand: Bien, oui, absolument.
Le Président (M. Gobé): Et je pense que vous
êtes soumis aux autorités municipales pour ces
constructions-là.
M. Vallerand: Voilà!
Le Président (M. Gobé): Ça règle le
problème.
M. Bibeau: Le ministère du Travail, également.
Le Président (M. Gobé): Le ministère du
Travail, la CSST et compagnie.
Mme Dupuis: Ces études doivent d'abord être
présentées au conseil d'administration de la Régie des
installations olympiques. Est-ce qu'elles ont été
présentées au conseil?
M. Vallerand: Est-ce que la question m'est adressée? Je
m'excuse, Mme la députée.
Mme Dupuis: À M. Bibeau.
M. Vallerand: Oui. À M. Brissette ou à M. Bibeau.
O.K.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. Bibeau, M.
Brissette.
M. Bibeau: Quand est-ce que ça a été
déposé, exactement?
M. Brissette: Ça a été déposé
le 6 avril au conseil d'administration.
Mme Dupuis: Donc, le ministre les aurait en main, ces
études et ces calculs.
M. Brissette: Non. On n'a pas envoyé au ministre les
plans, les calculs, et tout, là...
Mme Dupuis: Non, mais ils doivent d'abord être
présentés au conseil d'administration de la Régie des
installations olympiques. Même si vous ne voulez pas les rendre publiques
ou que vous ne pouvez pas les rendre publiques, est-ce qu'elles ont
été déposées au conseil d'administration de la
Régie des installations olympiques?
M. Bibeau: Ce sont des conclusions, des calculs... En tout cas,
moi, personnellement... On a des ingénieurs au conseil d'administration
et je pense que même eux n'auraient pas la prétention de reprendre
tous ces calculs-là. D'ailleurs, des modèles mathématiques
sur ordinateur, même chose, on ne peut pas imposer au ministre de
reprendre lui-même les calculs.
Mme Dupuis: Ce n'est pas ça que je veux dire...
M. Bibeau: Les conclusions de ces calculs cependant...
Mme Dupuis: Ce n'est pas ça que je dis, là. Est-ce
que ces calculs...
M. Vallerand: Mais, M. Bibeau, si vous me l'imposiez, je les
ferais. Je les ferais, mais j'apprécie que vous ne me les imposiez pas,
par exemple.
M. Bibeau: Je pense que vous avez des tâches plus
importantes...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Dupuis: M. le Président, comprenons-nous bien. La
question qui a été posée à M. Bibeau est
celle-ci.
Le Président (M. Gobé): Oui, madame.
Mme Dupuis: Est-ce que les calculs, qui doivent d'abord
être présentés au conseil d'administration de la
Régie, ont été présentés même si vous
ne voulez pas les rendre publics ou ne pouvez pas les rendre publics? Est-ce
qu'ils ont été présentés au conseil
d'administration de la Régie des installations olympiques? Parce qu'ils
doivent être présentés à vous avant d'être
présentés au ministre.
M. Bibeau: Oui, absolument.
Le Président (M. Gobé): ...votre question,
madame.
M. Bibeau: En fait, M. Brissette peut vous répondre.
..
Mme Dupuis: La question est au directeur général de
la RIO.
M. Bibeau: ...puisque c'est lui qui a amené tous les
documents.
Le Président (M. Gobé): Avec votre permission, M.
le ministre.
M. Vallerand: Oui.
Le Président (M. Gobé): C'est une question
particulière. M. Brissette, vous êtes autorisé à
répondre à cette question.
M. Brissette: Madame, la Régie a établi, a
rédigé, a préparé un guide technique pour le
concept de la nouvelle toiture. Ce guide technique, comme je l'ai dit
tantôt, on parlait, à l'intérieur, des forces de vents, on
parlait également du poids de la neige, on parlait du Code du
bâtiment, on parlait de l'assurance-qualité. Alors, on peut vous
assurer aujourd'hui que les membres du comité de gérance, les
membres du comité de validation ont eu satisfaction dans le sens que le
concept qui a été présenté répond au guide
technique proposé par la Régie. Il va de soi que les calculs et
plans définitifs vont se faire dans l'autre étape, mais on a
suffisamment d'assurance aujourd'hui pour vous dire que ça répond
à l'ensemble des exigences de la Régie.
Mme Dupuis: Et puisque tous les calculs n'ont pas
été faits, comment pouvez-vous dire que le toit coûtera 57
000 000 $, point, et ne dépassera pas d'une piastre?
M. Bibeau: Non, 47 600 000 $.
Mme Dupuis: Qu'il coûtera 47 600 000 $, alors que les
calculs ne sont même pas terminés, alors que... Et, pourtant, vous
sortez un communiqué là-dessus, sur les charges, et tout.
Une voix: Ça, ça a été
calculé.
Mme Dupuis: De toute évidence, on s'en va encore dans le
brouillard. On ne sait pas comment ça va coûter et on
recrée la même dynamique que l'on a créée la
première fois qu'on a acheté l'idée de ce Stade olympique.
Je ne vous dis pas qu'il n'est pas beau, moi aussi, je l'aime, mais, on est en
train de retomber dans la même dynamique et il faudra encore laisser
couler le robinet, ou vous laisser fumer, les fumeurs. M. Vallerand:
Mais, Mme la députée...
Mme Dupuis: Parce qu'il n'y a absolument rien qui démontre
que vous savez où vous vous en allez là-dedans. Je vous parle de
la charge de neige. Je vous donne des chiffres précis. On sait que le
mât ne peut pas recevoir plus de 3900 tonnes vous sortez un
communiqué là-dessus et on arrive à 5900 tonnes.
Puis on voit que, de toute évidence, vous ne pouvez pas dire quel sera
le prix. De toute évidence, vous ne connaissez pas non plus les calculs,
ils ne sont pas terminés. Et c'est impossible qu'on ait pu sortir tous
les calculs et tout en dedans de 3 mois. Des ingénieurs nous le
confirment ici, et publiquement.
M. Bibeau: Juste un mot, si vous le permettez...
Le Président (M. Gobé): M. le président,
allez-y, oui.
M. Bibeau: ...sur le commentaire de l'ingénieur. C'est une
personne excessivement compétente, d'ailleurs, qui... Après que
la démarche, y compris les échéanciers qui étaient
connus... La personne dont vous faites mention, sachant pourtant que les
délais étaient très courts, jusqu'à temps qu'elle
pouvait avoir le contrat, elle respectait les échéances,
même si elles étaient très courtes. C'est après,
lorsqu'elle a appris que, malheureusement, elle n'avait pas été
retenue, que, là, elle s'est exprimée. Mais on ne l'a pas
entendue s'exprimer avant qu'on prenne la décision finale, que les
différents comités chargés du choix des professionnels
prennent leur décision.
Alors, comme M. Brissette vous a dit, je pense qu'il faut tirer profit
tant des leçons de la première construction, si on veut, des
années 1974, 1975, 1976, ainsi que des décisions prises en 1983,
1984, 1985, concernant le toit. Et là on peut vous assurer, même
de façon très précise c'est 47 600 000 $, c'est
quand même assez précis que ces coûts-là ne
seront pas dépassés, parce que les calculs pour les
paramètres ont été faits. Et, comme M. Brissette vous a
dit tout à l'heure, le poids total des tensions pour lesquelles le
mât ou la tour est sollicité, c'est moins grand que ça
l'est actuellement avec la toile structurale.
On a établi des mécanismes de contrôle de
coûts, si vous voulez, pour être sûr que le montant de 47 600
000 $ ne sera pas dépassé. D'ailleurs, dans le processus de la
gestion de projet qu'on applique sur le toit, on veut s'assurer, avant de
commencer à défaire la toile structurale que nous avons
là-dessus, que le résultat des appels d'offre publics va
être connu. Alors, disons, contrairement au Biodôme, où,
d'ailleurs, dans une commission parlementaire précédente, on
avait expliqué le concept «fast frack» qui nous amenait
beaucoup d'embêtements pour le respect des coûts, là, on va
savoir le coût total avant de commencer les travaux.
Si jamais ça dépassait... À cause des lois du
marché, peut-être que, dans 2 ans, il va y avoir une reprise
économique sans précédent et que, finalement, il va y
avoir une surchauffe dans l'industrie de la construction. Je pense que tout le
monde l'espère, sauf que, pour nous de la Régie,
évidemment, ça pourrait créer des problèmes au
niveau de l'évaluation des coûts. Mais là, le gouvernement
va être à même d'arrêter les travaux, si vous voulez,
s'il voit... Pour ne pas que ça devienne justement un robinet sans fin,
le gouvernement va toujours pouvoir arrêter la Régie avant de
commencer des travaux parce qu'il faut absolument respecter... C'est une
obsession du ministre, c'est une obsession du conseil d'administration et je
pense que c'est une obsession également de l'Opposition, le
dépassement des coûts. Et je peux vous dire, comme gestionnaire,
que c'est notre préoccupation majeure, avec la durabilité, la
fiabilité du toit du Stade.
Une voix: Si ça peut vous rassurer, madame, nous sommes
tous obsédés.
Des voix: Ha, ha, ha!
(22 h 30)
Le Président (M. Gobé): M. le président,
j'ai peut-être une question rapide à vous poser. Vous avez
mentionné le gouvernement n'a pas parlé encore; je peux
peut-être prendre 2, 3 minutes, avec le consentement de ma
collègue que les travaux de réfection du mât avaient
été décidés ou pensés entre 1983 et 1985.
Pourriez-vous me dire s'il y a eu, à l'époque, des
évaluations qui avaient été faites, s'il y a eu des appels
d'offres ou des concours qui ont été faits pour choisir et le
concept et les firmes d'ingénieurs? Est-ce qu'il y a des coûts qui
avaient été déposés à cette
époque-là qui ont été respectés?
M. Bibeau: M. Payette qui était à la Régie
à cette époque-là...
Le Président (M. Gobé): Vous avez bien compris ma
question?
M. Bibeau: ...responsable au niveau des systèmes...
Le Président (M. Gobé): Elle n'est pas trop
longue?
M. Bibeau: ...peut vous donner des explications pertinentes.
M. Payette: Ce qui est arrivé...
M. Bibeau: Excusez-moi, M. Payette. Mme Dupuis, M. Brissette me
donne une information majeure, je pense. En fait, il peut vous le dire
lui-même.
M. Brissette: Si ça peut vous rassurer, Mme Dupuis, c'est
que la tour peut supporter actuellement une force angulaire, si on peut appeler
ça de même, selon l'angle des câbles, d'au-delà de
8000 tonnes. Actuellement, l'ordre de grandeur des forces de la toiture
actuelle, de la membrane actuelle est de 7000 tonnes. Alors...
Mme Dupuis: Tout ce que je demande, c'est qu'on respecte...
M. Brissette: Non, mais j'essaie de...
Mme Dupuis: ...le code canadien de la construction à la
lettre et qu'on ne fasse pas l'erreur que M. Taillibert a faite qui
était de ne pas le respecter. Au niveau de la charge de neige, il la
coupait du tiers; il en mettait le tiers et il faisait sauter les deux autres
tiers. Alors, c'est pour ça que M. Saulnier pensait d'aller pelletter le
toit, puis qu'il disait: Je n'irai pas le pelleter. Moi non plus, je n'irai pas
le pelleter. Ça, c'est évident.
M. Brissette: N'ayez aucune crainte dans ce sens-là. On ne
vous demandera pas de venir le pelleter. Je vais y aller avant vous.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que je peux avoir la
réponse à ma question?
Mme Dupuis: Moi, je n'ai pas à avoir des craintes ou pas.
Ce que je veux qu'on me certifie, qu'on me jure ici, c'est qu'on va respecter
le code canadien de la construction.
Une voix: D'ailleurs, on ne pourrait pas...
Mme Dupuis: Parce que ce qui peut arriver, c'est qu'on peut
commencer...
M. Vallerand: «Canadien», Mme Dupuis. Il y a un
avantage d'être au Canada, vous voyez? On vous donne une
référence en termes de code de bâtiment.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, j'avais
posé une question. Je n'ai pas eu ma réponse.
M. Vallerand: Excusez-moi, j'amenais une digression. M. Payette
va répondre.
M. Payette (Jean-Pierre): Bon, c'est une question que vous amenez
aux années 1984, 1985. Je pense qu'il faut peut-être remonter
à 1982 où, justement, M. Saulnier était président
de la Régie. Il a été président de 1980 à
1982. Lui, il est arrivé avec une solution, mât
tronqué-toit fixe, c'est-à-dire qu'on arrêtait le mât
à peu près à mi-hauteur ou même au tiers de sa
hauteur actuelle et on mettait un toit fixe qui était la toile qu'on a
actuellement, la toile de Kevlar. En 1982, dans le contexte économique
1981-1982, la récession, le gouvernement a voté un moratoire de 2
ans. Donc, de 1982 à 1984, il y a eu moratoire: aucune construction pour
le parachèvement des installations...
Mme Dupuis: Pourquoi?
M. Payette: Tout simplement que le contexte économique
n'était pas... On était en pleine récession en
1981-1982...
Mme Dupuis: On l'est encore.
M. Payette: Oui, et le gouvernement de M. Lé-vesque, dans
le temps, avait dit: On arrête pendant 2 ans, on ne met plus d'argent
dans le Parc olympique. Entre-temps, on a changé de président et,
en 1982, M. Jean Deschamps est arrivé; il a pris la première
année pour réanimer le dossier construction, voir ce qui se
passait, où on en était, pourquoi M. Saulnier était
arrivé à une conclusion de toit fixe-mât tronqué. Il
est arrivé à la conclusion qu'on pouvait quand même, et
qu'il était avantageux pour la Régie, sur le plan image de la
province, l'image de Montréal et pour les installations, de
compléter la tour à la pleine hauteur, quitte à faire un
toit fixe par la suite, mais on verra, complétons la tour. Et, en 1984,
le gouvernement a dit: On est d'accord pour continuer.
Le ministre de la Régie, à ce moment-là,
était M. Chevrette. On a regardé ce qui pouvait exister comme
firmes pour faire les travaux. Il y avait SNC et Lavalin, SNC et Lavalin qui
n'étaient pas jumelées à ce moment-là,
c'étaient deux opposants, si vous voulez, et il y avait les
Américains, Bechtel. On s'est dit: On ne veut pas aller à
l'étranger, on reste au Québec. On a demandé aux 2 plus
grosses firmes: Qu'est-ce que vous faites avec la tour et le toit? On veut une
proposition ferme, savoir combien ça coûte, combien ça va
prendre de temps et quelle sera la solution. Au moment où on a eu les
premières esquisses de coûts et d'échéanciers, la
Régie a dit: On veut des garanties, une garantie de fonctionnement et
une garantie de climatisation, si jamais ça ne fonctionnait pas. Et,
devant ces garanties-là et clé en main, SNC s'est retirée.
On est resté avec Lavalin. Donc, il restait un seul fournisseur; ou on
le prenait, ou on ne faisait pas le projet, ou on allait aux Américains.
Et c'est comme ça qu'on a fait le toit et la tour actuels.
Mme Dupuis: C'est ça. Mais là, M. Payette, vous me
volez les mots de la bouche, pratiquement, parce que vous m'entraînez
à ma prochaine question à savoir que vous allez chercher des gens
nouveaux. Donc, tout cet historique et toute cette expérience acquise
depuis des années, on balaie ça du revers de la main, puis on
repart en neuf.
M. Payette: Vous allez me dire...
Mme Dupuis: Donc, on va encore réétudier et refaire
peut-être encore les mêmes erreurs et on ne sait pas dans quoi on
s'embarque au niveau des coûts. On s'en va encore dans le brouillard
comme la première fois parce qu'on balaie du revers de la main toute
l'expertise, tout l'historique du toit, tous ceux qui ont les calculs, tous
ceux qui auraient acquis une expérience au niveau du Stade, qui est un
prototype, on le sait.
Ceci étant dit, si je continue maintenant, on parlait des 3
experts. J'aimerais savoir de façon précise comment on en est
venu à dire: On prend cette firme d'engineering pour le concevoir. Parmi
les 10 firmes qui ont soumissionné, il semblerait, pour la
réalisation, comment vous en êtes venus à dire: On prend
ceux-là, puisque la plupart se sont retirées? Et j'aimerais
savoir pourquoi elles se sont retirées, pourquoi on en vient à...
Je pense que M. Nicolet nous a dit, lui, d'une façon précise,
qu'il s'est retiré du...
M. Bibeau: Le consortium dont faisait partie... Oui, ils ont
soumissionné. Il faisait partie du groupe Lavalin, justement, mais il
n'a pas été retenu. Mais, jusqu'à la fin... D'ailleurs, M.
Brissette qui siégeait sur le comité je ne siégeais
sur aucun de ces comités de sélection peut vous expliquer
qui formait les comités de sélection et comment, justement, ont
été choisies... Et les firmes ont été... En
particulier, d'ailleurs, la question de la structure, je me souviens que
ça avait été des choix très importants parce que,
dans le fond, ce sont peut-être les groupes les plus importants. Sans
diminuer l'importance des autres, c'est d'abord et avant tout une question de
structures, la question du toit. Alors, le choix des firmes en structures a
été très approfondi. Et je laisse M. Brissette vous
expliquer et répondre très précisément à
votre question.
M. Brissette: Oui. Alors, nous avons procédé, dans
un premier temps, par un appel d'offres public pour inviter les firmes à
faire leur offre de service.
Mme Dupuis: Je veux juste le final parce que, l'historique, on
l'a ici, là. Ça a tout paru dans les journaux.
M. Brissette: Oui. Alors, suite aux appels d'offres
publics...
Mme Dupuis: Comment on est arrivé à la
décision finale que c'est telle firme qui va construire?
M. Brissette: II y a eu un comité de sélection avec
une grille d'évaluation. Les gens avaient été très
bien informés, lors de la séance publique, qu'on choisissait les
firmes en fonction des individus qui travailleraient dans le dossier. Alors, on
a interviewé les individus. Il y a eu un comité de
sélection. Le comité de sélection était
formé de 2 représentants du conseil d'administration 2
ingénieurs un représentant de la SEBJ et un
représentant du contentieux pour s'assurer que toute la procédure
était bien légale. Et, moi, je présidais le comité.
Chacun a rempli sa grille d'évaluation bien objectivement et une
pondération s'est faite à la fin. Et vous avez eu le choix,
là, qui est sorti. Ça s'est fait de façon très
objective.
M. Bibeau: Et, exemple, dans la question de la
structure, je crois qu'il y avait 4 groupes, regroupant possiblement
entre 15 et 20 firmes. Et le groupe Structuras qui a été choisi
regroupe 4 firmes. Il y avait également le groupe SNC-Lavalin qui
était avec le groupe Nicolet Chartrand Knoll et la firme Soprin, je
crois.
M. Brissette: Soprin et Cima.
M. Bibeau: Cima également, plus 2 autres groupes. Et
là, finalement, par la pondération, par le choix des points, les
personnes que M. Brissette vous a indiquées ont choisi la firme
Structuras, mais après avoir rencontré aussi les individus que,
entre autres, SNC-Lavalin voulait déléguer pour la toiture; ils
ont été interviewés tout comme les gens de Structuras.
Le Président (M. Gobé): Qui est Structuras?
M. Bibeau: C'est le regroupement de 4 firmes, je crois.
M. Brissette: Oui. C'est un regroupement de professionnels en
structures qui sont Francis Boulva & associés, Les Consultants
Géniplus inc., Jean Saia, François Deslauriers inc., CL A
Experts-conseils inc., puis leur chargé de projet, M. Norman
Kadanoff.
Le Président (M. Gobé): Ce sont des firmes qui ont
de l'expérience dans...
M. Bibeau: Dans la structure.
Le Président (M. Gobé): ...les grandes
constructions, je pense, des ponts, de choses comme ça?
M. Brissette: Oui. Ce sont des gens qui ont fait beaucoup de
réalisations dans ces genres de domaines là.
Le Président (M. Gobé): Qui ont travaillé
à l'étranger aussi?
M. Brissette: Ils ont travaillé à
l'étranger. Ce sont des gens très compétents. Ces
personnes-là aussi se sont associé les 2 experts étrangers
qu'on vous a mentionnés tantôt. Alors...
Le Président (M. Gobé): Donc, ce sont des gens qui
ont pignon sur rue dans le métier. (22 h 40)
M. Brissette: On voulait aussi que ce soit de l'expertise
québécoise, on voulait développer de l'expertise
québécoise. Puis c'est ce qu'on fait actuellement. Et puis,
jusqu'ici, on peut vous dire que la Régie est très satisfaite de
leurs services.
Le Président (M. Gobé): C'est étonnant que
ce n'est pas les plus grosses firmes qui ont été choisies. On
voit en général ces gros projets, les grosses firmes... Mais
là, je vois que c'est un regroupement de firmes moyennes. Ça
prouve qu'il y a des...
M. Bibeau: Enfin, le regroupement SNC-Lavalin et les autres
firmes, là-dessus, avaient à la fois des avantages et des
désavantages. Évidemment, c'est une grosse firme, ils ont
beaucoup de compétence, le groupe Laval in.
Par contre, ce sont eux qui avaient travaillé sur un concept qui
ne fonctionnait pas. Alors, évidemment, veux veux pas, dans les
discussions, et ça transpirait, ils voulaient justifier le concept
actuel. Et, nous, ce n'est pas ça qu'on veut. On ne veut pas justifier
le passé, on veut, dans l'avenir, que ce soit fiable, durable et
sécuritaire, tout en étant le plus économique
possible.
Le Président (M. Gobé): D'où l'importance
d'avoir des gens qui n'avaient pas forcément d'expérience avec
les projets précédents.
M. Brissette: Si vous le permettez. Compte tenu qu'on choisissait
les individus, même si la firme avait 300 ingénieurs, on
choisissait toujours même 1 ou 2 ingénieurs, 1 chargé de
projet, 1 responsable dans les structures. Alors, on ne choisissait pas les 300
personnes en arrière. Alors, la grosseur de la firme à ce
moment-là a un peu moins d'importance. C'est les personnes et les
compétences.
Et on peut vous assurer que les personnes qui ont été
choisies ont toutes des curriculum vitae... D'ailleurs, on a analysé
chacun des c.v., et chacun des c.v. est très impressionnant.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que c'est les
mêmes c.v. que vous avez proposé de distribuer au début de
la...
M. Bibeau: Non. Là, on a parlé... Mme la
députée voulait avoir la démonstration que les experts
avaient vraiment une compétence dans la structure légère
et que, non, on ne les déclarait pas experts parce qu'ils venaient de
loin. Vraiment, ils avaient une expertise appropriée, et c'est ça
qu'on va démontrer en donnant les c.v.
Le Président (M. Gobé): Merci, monsieur. Oui,
madame.
Mme Dupuis: M. le président de la RIO, M. Bibeau, est-ce
que vous accepteriez de faire toute la lumière? Parce que, suite
à un communiqué que vous avez publié le 6 octobre
je me réfère toujours au même communiqué
ça sème le doute au niveau de l'intégrité et si ces
gens-là ne sont pas, à un moment donné, en conflit
d'intérêts, ou n'assument pas les mêmes fonctions. Si je
prends, par exemple, les noms qui sont énumérés au niveau
du comité de validation, du comité de gérance et de la
firme qui doit réaliser les travaux, si je prends le comité de
gérance, par exemple, je vois qu'il y a M. Claude Lefebvre,
ingénieur, Laurent Hamel, M. Bernard Poulin... On sait tous que c'est un
ami personnel du parti, hein? Un ami personnel.
Le Président (M. Gobé): Madame, on ne peut pas
porter ce genre de... S'il vous plaît! En commission parlementaire, on va
respecter un peu les individus.
M. Bibeau: Et je pense qu'il peut y avoir des bons amis dans
votre parti aussi.
Le Président (M. Gobé): S'il vous plaît!
Mme Dupuis: Ensuite, on voit M. Gautrin, de chez Janin
construction, on voit Yvon Mouscardy, de chez Janin construction, qui sont sur
le comité de gérance. Et ce comité aura comme mandat
d'évaluer et de recommander au conseil d'administration de la RIO toute
décision stratégique et d'importance relative au projet de la
nouvelle toiture.
Donc, sur ce comité-là et j'ai nommé M.
Gautrin, M. Mouscardy, M. Bernard Poulin on retrouve M. Normand Kadanoff
de Structuras, et on retrouve les mêmes noms qui réalisent le
contrat: ingénieur de structures, Structuras; gérant de projet,
Janin construction; architecte, on retrouve sensiblement les mêmes noms.
Et vous ne pensez pas, là, que le comité de gérance et ce
qui...
M. Bibeau: Non, je pense, Mme Dupuis, que c'est très,
très normal, et puis c'est courant, c'est comme ça. Le
comité de gérance, il est composé de... D'abord, souvent,
c'est uniquement les gens qui font le projet qui ont la gérance du
projet, sauf que, nous, on a voulu sortir...
Normalement, le comité de gérance devrait être
composé de représentants de Janin et de SM, parce que c'est eux
autres qui ont été choisis pour être gérants, mais
on a voulu, en plus de ça, assigner ces professionnels-là, des
gens de l'extérieur de la SEBJ...
Entre parenthèses, M. Gautrin n'est pas de Janin, mais de...
C'est une firme de construction de Québec. M. Lefebvre et M. Hamel sont
des gens du conseil d'administration, ce sont des experts en construction,
qu'on a le bonheur d'avoir au conseil d'administration à la
Régie. Alors, on les a mandatés pour ça.
Mme Dupuis: M. Bibeau, si mes informations ne sont pas bonnes,
corrigez-moi si je fais erreur, mais, M. Henri F. Gautrin n'est pas l'ancien
président de chez Janin?
M. Bibeau: Oui, je pense que oui.
M. Brissette: Oui, un ancien président. Excepté
qu'on a voulu, par M. Boyd et M. Gautrin, aller chercher 2 personnes, 2 sages
qui ont beaucoup d'expérience dans les grands projets d'envergure.
Mme Dupuis: Ces personnes-là, qui font partie du
comité de gérance, ont été choisies encore par
individu, pour leurs compétences individuelles.
M. Brissette: Effectivement, puis ils apportent beaucoup...
Mme Dupuis: Donc, on peut parler d'un contrat accordé de
gré à gré.
M. Brissette: On n'a pas donné de contrat... Pour eux
autres, ils n'ont pas eu de contrat, M. Gautrin et M. Boyd. Ils ne travaillent
pas sur le dossier. Ils ont accepté de faire partie d'un comité.
On a demandé les services de ces gens-là à cause de leur
grande expérience. Puis, je...
Mme Dupuis: Mais, ils sont payés, ces gens-là.
M. Brissette: Ils sont payés un per diem seulement pour
ça. Ce n'est pas un contrat.
Mme Dupuis: Et les firmes qui doivent réaliser les travaux
entre...
M. Bibeau: Oui, c'est ça, enfin, le groupe.
Mme Dupuis: ...finalement, quelque 50 000 000 $, comment en
est-on venu à éliminer les 9 autres pour choisir ces
firmes-là pour réaliser? Est-ce qu'elles ont été
choisies encore pour leurs compétences individuelles ou si on est
allé en appel d'offres?
M. Bibeau: En appel d'offres.
M. Brissette: Bien, c'est ça, en appel d'offres publics.
On a fait une grille d'évaluation. On a évalué les
candidats. On a évalué les personnes en fonction de tous nos
critères d'évaluation.
Mme Dupuis: Est-ce que vous pourriez nous fournir les noms des
firmes qui ont soumissionné, comme on peut voir dans des engagements
financiers, par exemple?
M. Brissette: Bien, vous nous avez donné la liste
tantôt des 49 firmes ou je ne sais pas, là.
Mme Dupuis: Non, je n'ai pas les noms, moi. On m'a dit simplement
que 10 firmes se disputaient le contrat.
M. Brissette: Ça a été public, madame.
M. Bibeau: On peut vous les donner. Aucun problème,
même.
Mme Dupuis: Bon, si ça a été public, est-ce
qu'on peut me fournir le nom des firmes qui ont soumissionné à ce
contrat de réalisation?
M. Brissette: Pas de problème, aucun problème.
M. Bibeau: C'est ça, en fait, on va vous les donner
partout, au niveau de la gérance, au niveau de la
structure, au niveau de la mécanique, électricité
et au niveau de l'architecture.
M. Brissette: On a toutes les firmes.
M. Bibeau: On a tous les noms puis ça va nous faire
plaisir. Comme je vous dis, ça regroupe une centaine de firmes,
finalement.
Mme Dupuis: Moi, je pense qu'il y aurait un peu de lumière
à faire là-dessus parce que, là, ce n'est pas
évident que ça s'est fait avec la plus grande transparence. Et je
vous ferai remarquer aussi qu'au niveau des contrats de moins de 25 000 $
octroyés à des professionnels, entre le 1er novembre 1991 et le
31 octobre 1992, on retrouve: A. Janin & cie ltée, Janin
construction, Janin cie ltée, Janin & Services d'estimation CL pour
un montant de 34 229 $ encore.
M. Bibeau: Absolument, et vous retrouvez également SM.
Vous retrouvez Cima. Vous retrouvez CLA, etc.
Mme Dupuis: Et c'est toujours relié au Stade.
M. Bibeau: Non, non, là, c'était au Biodôme.
Janin, c'était pour des travaux au Biodôme.
Mme Dupuis: Sécurisation des poutres triangulaires du
Stade.
M. Bibeau: Pour Janin?
Mme Dupuis: Établir les coûts des déficiences
de Socodec pour des travaux de la tour et de la toile. Poursuivre l'analyse en
cours pour l'analyse monétaire des changements aux disciplines
d'électricité. Comité d'évaluation de la structure
du Stade.
M. Bibeau: Quel page?
M. Brissette: Oui, vous avez raison, madame, parce que, lorsque
l'incident de la poutre est arrivé, on a pris du personnel qu'on jugeait
compétent, qui travaillait sur le Biodôme, et ils nous ont rendu
des services pour faire certaines expertises sur le Stade. Alors,
c'était une situation d'urgence et on a pris des gens qu'on jugeait
compétents pour travailler sur le dossier. Ça s'est fait dans ce
cadre-là.
Mme Dupuis: Vous savez, j'ai le dossier des Approvisionnements et
Services et il y a des règles, et je reviens toujours au rapport Bernard
afin qu'on ait plus de transparence dans l'attribution des contrats, et, chaque
fois lorsqu'on fait les engagements financiers, c'est la même
chose on invoque toujours l'urgence et on accorde des contrats de
gré à gré. Et c'est ce qui m'inquiète aussi, entre
autres, en plus de la sécurité, parce que ce n'est pas
évident que le mât est capable de recevoir la charge. La
démonstration n'est pas faite.
Moi, vous n'aurez pas mon vote là-dessus. C'est évident
que vous n'aurez pas mon vote là-dessus et même, je suis la
même personne qui trouvait qu'on pouvait ouvrir le Stade, puis la
démonstration était faite après qu'on ait gaspillé
5 000 000$ ou 6 000 000$ parce qu'on a étiré, et on a
étiré pour en revenir à dire que: Oui, on pouvait
l'ouvrir. Je suis la même personne qui était sur le même
bord que le président-directeur général qui disait: On
devrait l'ouvrir. Ça aurait peut-être sauvé 4 000 000 $ ou
5 000 000 $ aux Québécois. Et là je dis: Non, on ne m'a
pas fait, ce soir, la démonstration que le toit était ce qu'on
voulait mettre, respectait le code canadien, que c'était
sécuritaire. Et le ministre dit, après, qu'une vie, ça n'a
pas de prix. Bien une vie, c'est vrai que ça n'a pas de prix.
M. Vallerand: Merci, Mme la députée.
Mme Dupuis: Et là la démonstration n'a pas
été faite. Un. La démonstration n'est pas faite, non plus
de toute la transparence dans ce dossier.
M. Vallerand: Merci, Mme la députée, de finalement
me rejoindre sur ce point.
Le Président (M. Gobé): On va laisser Mme la
députée terminer.
M. Vallerand: Ah! je pensais qu'elle avait terminé. Je
m'excuse, Mme la députée.
Le Président (M. Gobé): Non, non, elle avait encore
des... (22 h 50)
Mme Dupuis: Non, je n'ai pas terminé, et dans
l'attribution des contrats non plus, à partir du communiqué. Vous
savez, pour qu'il y ait justice, il faut qu'il y ait aussi apparence de
justice. Alors, la démonstration n'est pas faite non plus qu'on
n'invoque pas encore l'urgence pour accorder des contrats de gré
à gré et mon inquiétude qui s'ajoute encore, de plus,
c'est que, si on part en disant: Urgence, puis urgence... Puis, de toute
façon, moi, je suis convaincue qu'il n'y a pas urgence. Et ce que je
demande, M. le Président, à cette commission, au directeur
général, c'est de refaire ses devoirs dans ce dossier et de
prendre ses responsabilités, de faire en sorte que la toile soit capable
d'attendre qu'on prenne le temps nécessaire de soumettre un projet d'un
toit avec les calculs, savoir où on s'en va, quel prix ça va
coûter aux contribuables québécois. Vous savez, quand on
nous parle d'un toit de 57 000 000 $, minimum, parce que, là, on n'est
pas tous d'accord pour dire que ça ne prendra pas 10 000 000 $ de
climatisation...
M. Bibeau: Je viens de vous dire: 47 600 000 $, maximum.
Mme Dupuis: Je vais vous dire, j'ai écouté
l'émission du directeur général à l'émission
de M.
Lapierre, dimanche, et on parlait peut-être de 5 000 000 $
temporairement, pour la climatisation. Bon. J'ai des articles de journaux ici,
qui démontrent qu'il y a quelques mois à peine on disait qu'il
fallait absolument une climatisation et que ça coûterait 10 000
000 $. Malgré que je ne le compte pas, là; 57
000000$à8% on sait compter c'est au-delà de 4 000
000 $ d'intérêts par année. La plus grosse déchirure
de la toile, M. Bibeau, a coûté 1 000 000 $.
M. Bibeau: Malheureusement.
Mme Dupuis: Donc, on pourrait en assumer pratiquement 4
déchirures par année, pour le même prix. Bon. Et je ferai
remarquer aussi...
Une voix: Pas besoin d'aération! Des voix: Ha, ha,
ha!
Mme Dupuis: Je ferai remarquer aussi qu'on invoque...
Le Président (M. Gobé): S'il vous plaît! Je
vous rappelle à l'ordre! Mme la députée a des questions
qui lui semblent importantes et on doit respecter son droit de parole. Alors,
je demanderais aux gens qui assistent de vouloir garder leur calme.
Mme Dupuis: Moi, je prends les arguments qui m'ont
été servis. Et je suis loin d'être convaincue, et la
population du Québec non plus est loin d'être convaincue. On me
parle des salons, on dit: On va perdre à cause des salons... Je vous
ferai remarquer que la toile, elle a déchiré 7 fois, dont 4 fois
au niveau de la manipulation, 3 fois à cause du vent, que la plus grosse
déchirure a coûté 1 000 000 $ et que ça n'est jamais
arrivé l'hiver, au moment des salons. On s'entend? L'historique est
là. Donc, c'est arrivé l'été seulement. Trois
déchirures à cause du vent, et ça ne s'est plus reproduit
après qu'on ait renforcé la toile. Et il n'y a aucun expert qui
est capable de dire qu'elle ne fera pas ses 2 ans.
Donc, je pense qu'il n'y a pas urgence et il y aurait lieu, si on veut
travailler en respectant les capacités de payer des contribuables en
période de récession, encore on n'est pas sorti de la
récession, les contribuables, dont la classe moyenne est surtaxée
d'aller refaire ses devoirs et de prendre le temps de demander aux
firmes de proposer des concepts où les calculs sont faits, où on
sait où on s'en va, et qu'on puisse dire à la population
québécoise: Ça va coûter tant, nous mettrons
ça, mais nous savons où nous allons.
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que c'est
là l'essentiel de votre intervention, madame?
Mme Dupuis: II y a quelques autres questions.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le ministre, M.
le directeur général, à votre guise.
M. Bibeau: Enfin, je pense que toutes les interrogations, encore,
que Mme la députée semble avoir, le gouvernement aussi va se
pencher là-dessus. Moi, je crois qu'on a répondu à toutes
les questions, toutes les interrogations que Mme la députée se
pose, et, je pense, de façon très, très claire
là-dessus.
Pour la toile, aujourd'hui, la seule chose qu'on peut faire de plus,
c'est peut-être de prier un peu plus fort pour qu'elle dure encore 2 ans.
Parce qu'on a mis 1 500 000 $ en réparations là-dessus, et,
évidemment, avec le type de contrat qu'on a, on ne peut pas... Il faut
soit arrêter de prendre ces contrats-là ou assurer la
fiabilité du produit.
Concernant la transparence, lorsque les firmes ont été
choisies, ça n'a pas été fait dans un contexte d'urgence.
Toutes les firmes ont pu s'exprimer. On a même été
au-delà des présentations ordinaires. On a même
rencontré... Les personnes qui étaient sur le comité
étaient neutres, parce que je pense que tous ceux qui sont
impliqués dans la réalisation du toit mettent leur nom
là-dessus, sur ce qui est proposé. Malheureusement, Lavalin a mis
son nom sur le concept actuel, et il ne fonctionne pas. Alors, c'est sûr,
c'est une tache à leur dossier, quoique c'était quand même
une mission très difficile à remplir, compte tenu du contexte, et
tout s'est fait de façon très transparente, de a à z. Et
on a même invité des journalistes lorsque les firmes ont
reçu les explications nécessaires. Alors, c'est difficile
d'être plus transparent que ça. Et, aussi, l'Ordre des architectes
a été consulté, l'Association des
ingénieurs-conseils a été consultée...
Le Président (M. Gobé): Mais, M. le
président, avant, parce que le temps...
M. Bibeau: ...et ils ont validé notre démarche en
plus de ça.
Le Président (M. Gobé): Mme la
députée a attiré quand même mon attention à
plusieurs reprises, comme membre de cette commission, sur le code canadien de
la construction. Serait-il envisageable qu'un organisme public ou parapublic
comme la RIO puisse entreprendre des constructions, des soumissions publiques
envers des entrepreneurs, envers des compagnies d'assurances pour assurer le
Stade sans que le code canadien de la construction soit respecté?
M. Bibeau: Absolument. Mais il faut...
Le Président (M. Gobé): II faudrait répondre
à la question. Si c'est oui, bien, là, la raison; si c'est non,
bien, c'est hors de question.
M. Bibeau: Le prérequis à n'importe quoi, c'est que
les codes actuels soient respectés, tant les codes canadiens que les
codes québécois. Ça nous prend l'autorisation du
ministère du Travail. Enfin, il y a toute une série
d'autorités, la CSST et compagnie; on a toute une série de
procédures à suivre et il faut que tous ces
organismes-là, chargés de veiller à la
sécurité du public, donnent leur accord.
Le Président (M. Gobé): Comme député
de l'est de Montréal, un grand nombre de mes électeurs vont dans
le Stade assez souvent et j'ai l'impression qu'avec les interrogations de la
députée ça pourrait créer une espèce, pas de
panique mais de crainte. Je trouve intéressant ou je trouverais
même primordial qu'aujourd'hui vous puissiez, M. le président,
sans équivoque, nous assurer de ça, que tous les codes doivent
être respectés pour avoir les permis pour que les gens de l'est de
Montréal et ceux de Montréal puissent aller en paix voir le
prochain salon qu'il va y avoir ou accepter...
M. Bibeau: Et aller voir la prochaine victoire des Expos...
Le Président (M. Gobé): Donc, vous respectez le
Code du bâtiment obligatoirement.
M. Bibeau: D'ailleurs, on me dit qu'ils ont gagné ce soir.
D'ailleurs, je crois que ça serait un manque flagrant d'éthique
que les ingénieurs ou les firmes de professionnels ne respectent pas les
normes canadiennes ou québécoises là-dessus. Ils
manqueraient à l'éthique, ils seraient repris par leur propre
Ordre là-dessus. Alors, le minimum, il faut que ça soit
respecté, et souvent, ces normes-là, ce sont des minimums; on va
bien au-delà de ça pour toujours s'assurer que la
sécurité du public, peu importe le moment où ils vont
venir au Stade et peu importe l'événement pour lequel ils vont
venir au Stade, soit toujours garantie. Parce que, si on ne pouvait garantir...
M. le ministre, je pense, a dit et répété que la question
de la sécurité, c'était non négociable. Mme la
députée a dit la même chose. Puis, évidemment, au
niveau de la responsabilité des administrateurs et des gestionnaires de
la Régie, ça a été toujours la priorité
absolue, la condition sine qua non pour avancer. Alors, la
sécurité, aujourd'hui, elle est garantie et elle va toujours
être garantie, peu importe ce qu'on fait, et elle va être garantie
par des autorités compétentes.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci, M. le
président.
J'avertirais les membres de cette commission qu'il reste environ une
dizaine de minutes. Alors, peut-être, madame, voulez-vous faire 5 minutes
pour terminer, puis M. le ministre en terminant, prendre vos 5 minutes
habituelles pour faire le point de tout ça et remercier les gens.
Mme Dupuis: Là-dessus, j'aurais d'autres questions pour
éclairer cette commission...
Le Président (M. Gobé): Oui, mais nous allons
devoir terminer...
Mme Dupuis: ...à poser à M. le directeur
général.
Le Président (M. Gobé): ...dans 10 minutes.
Mme Dupuis: Lors d'une entrevue, M. Bibeau, vous avez
parlé de 28 000 000 $ reliés à l'hivernation. Est-ce qu'il
y aurait possibilité d'avoir plus de détails sur ces 28 000 000 $
et comment on en arrive à ces 28 000 000 $?
M. Bibeau: En fait, quand on parle de 28 000 000 $, c'est 28 000
000 $ que nous devons investir pour protéger l'enveloppe du Stade et ce
sont des investissements. S'il n'y a pas de toit, le minimum qu'on doive
investir, c'est 28 000 000 $ répartis en 18 000 000 $ pour l'hivernation
du Stade et environ 9 000 000 $ pour enlever la toile actuelle, lorsqu'elle va
déchirer pour la dernière fois, plus un certain montant pour
réparer la toiture métallique, la toiture verte qu'on voit
là-dessus. À toutes fins pratiques, il faut la changer.
C'est-à-dire qu'on a 4 500 000 $ pour le démantèlement de
la toiture mobile existante, 5 100 000 $ pour la réfection de la toiture
métallique existante, mais, enfin, on est obligé de remplacer la
toiture métallique, et les 18 000 000 $ se répartissent: au
niveau de l'architecture, en 13 000 000 $; au niveau de la mécanique,
électricité, en 379 000 $; en administration, honoraires,
gérance, etc., à 3,3 %. (23 heures)
Alors, ce sont des travaux pour protéger, pour éviter que
le stade se détériore, pour protéger l'enveloppe. On a le
détail là-dessus: isolation du plafond et murs au niveau 200;
remplacement des portes vomitoires; fermeture des rampes et escaliers
mécaniques entre les niveaux 200 et 300; isolation des murs et plafond;
fermeture entre les piscines et le stade de façon permanente; isolation
des régies d'affichage, son et sécurité parce qu'il
faut quand même protéger nos équipements
imperméabilisation des gradins; réfection des joints de plancher,
etc. Ça, ça totalise 18 000 000 $. S'il n'y a pas de toit... Le
fait d'avoir un toit en permanence, on n'a pas besoin de faire ces
travaux-là parce que, évidemment, c'est à
l'intérieur, c'est à l'abri des intempéries.
Mme Dupuis: J'aurais, dans un tout autre domaine et ensuite...
Encore là, à partir des articles de journaux parce que,
puisqu'on ne dépose pas d'étude, je dois me rabattre sur les
communiqués qui ont été émis par la RIO et les
articles de journaux je vois un article de La Presse, du 20 juin
1993 où on me parle, ici ça, ça m'intrigue un peu;
j'aimerais qu'on m'éclaire là-dessus des Expos, des
bénéfices. Je peux lire tout le paragraphe: «Le club des
Expos est l'un des bons clients de la RIO mais il rapporte moins que dans les
belles années du baseball à Montréal. On ne fait plus
beaucoup d'argent avec les Expos, affirme M. Jean-Pierre Payette, qui se
souvient que les Expos, à l'époque de Charles Bronfman,
rapportaient 3 000 000 $ de loyer par année. La RIO n'a fait que 1 500
000 $ avec le baseball l'an dernier, et ce, grâce, notamment, à la
location des espaces de stationnement.» Ça veut dire
que, si on n'avait pas les espaces de stationnement, finalement, les
Expos ne rapporteraient pas une cent.
M. Bibeau: Enfin, il y a la publicité qui rapporte aussi.
Oui, effectivement, je pense que le texte est fidèle aux faits.
Mme Dupuis: Et ce, malgré que la RIO a... Les Expos, on
sait qu'ils ont négocié un écran, puis tout ça.
M. Bibeau: Oui.
Mme Dupuis: Donc, là, je serais portée à
penser que M. Brochu est un excellent négociateur. Et comment se fait-il
qu'ils rapportaient à M. Bronfman 3 000 000 $, puis que ça ne
rapporte rien à la RIO, les Expos? Est-ce que je pourrais avoir un petit
peu de lumière sur ce fait?
M. Bibeau: Certainement. Je crois que M. Payette peut vous donner
toutes les informations pertinentes aux, entre guillemets, réductions de
bail accordées aux Expos depuis 1987, je crois?
M. Payette: 1988. M. Bibeau: 1988.
M. Payette: Oui. Le bail des Expos rapportait effectivement 3 300
000 $ par année à la Régie. En 1988, ils ont
demandé une réduction de bail parce qu'ils avaient des
difficultés financières. Et le gouvernement a accordé une
réduction de 1 300 000 $ qui étaient principalement les
redevances sur les concessions alimentaires lors des matchs de baseball. Avant,
la Régie recevait un pourcentage de ces ventes-là et les Expos
ont convaincu la Régie et le gouvernement que, lors d'un match de
baseball, tous les revenus devraient leur être conservés. Et
ça a été accordé.
En 1990, au moment où il a été question de la vente
des Expos et...
Mme Dupuis: Je ne comprends pas très bien. M. le
Président, est-ce que vous pourriez ramener cette commission à
l'ordre un petit peu? Je n'entends pas les propos de M. Payette.
Des voix: C'est le tonnerre. Ha, ha, ha!
M. Vallerand: C'est peut-être une poutre qui s'effondre
par déformation, Ha, ha, ha! du coli-sée. Excusez,
M. Payette.
M. Payette: C'est solide, ici, c'est vieux. Au moment où
les Expos devaient déménager aux États-Unis, ou du moins
où il y avait risque, il y a eu, comme on le sait, un consensus au
Québec pour les conserver. Il y a eu la ville de Montréal, le
gouvernement et la Régie, les hommes d'affaires, tout le monde s'est mis
de la partie. Et on a accordé une réduction de loyer de 1 700 000
$, en 3 volets. Il y a un volet qui est une réduction sur les redevances
sur le prix payé pour un billet de baseball, il y a une réduction
qui est au niveau de la publicité, de 425 000 $, et un 275 000 $ qui est
un loyer payé pour des oreillettes d'affichage des Expos. Finalement,
ces 2 montants-là, sur 2 ans, font une réduction de loyer de 3
000 000 $.
Il est évident que c'est une réduction directe des revenus
de la Régie, et ça fait augmenter le déficit, mais la
Régie a 3 rôles, finalement. Elle a un rôle de
développeur de l'économie, par des activités, des
événements, elle a un rôle social, par des activités
telles que le centre de natation, notamment, et son rôle de partenaire
économique avec l'entreprise. Et c'est ce qu'on a fait dans le dossier
des Expos.
Mme Dupuis: Oui, mais là, c'était 3 000 000 $ pour
2 ans. Ça veut dire... Est-ce que c'est indéfini, ça?
M. Payette: C'est 2 réductions qui ont totalisé 3
000 000 $ sur 2 ans et c'est continu dans le temps. C'est un bail...
Mme Dupuis: C'est continu. C'est un bail...
M. Payette: ...de 5 ans avec 2 options de renouvellement de 5
ans. Donc, il est normal que le loyer, aujourd'hui, rapporte quelque chose
comme 3 000 000 $ de moins qu'avant.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci beaucoup.
Cela va donc mettre fin à nos travaux de ce soir. Alors, nous
poursuivrons demain l'étude des crédits du ministère du
Tourisme.
Des voix: Non, la semaine prochaine.
Le Président (M. Gobé): Pardon, lors de...
Mme Dupuis: Mais, avant de...
Le Président (M. Gobé): Je m'excuse, je m'excuse.
Oui, oui, oui. C'est ça, le mercredi 21.
Mme Dupuis: M. le Président, avant d'adopter les
crédits...
Le Président (M. Gobé): Ah! Les papiers que j'ai ne
sont pas tout à fait...
Mme Dupuis: Là, c'est terminé, pour nous, ce
soir.
Le Président (M. Gobé): Nous continuerons le
mercredi 21 pour cette commission et ça sera pour le ministère de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, excluant le volet
Développement technologique.
Mme Dupuis: M. le Président de la commission...
Le Président (M. Gobé): Pour le ministre du
Tourisme, c'est la semaine prochaine.
Mme Dupuis: ...avant d'accepter les crédits, j'aimerais
qu'on dépose un document où il y a eu 4 questions que nous avions
demandées, les membres de l'Opposition, auxquelles on n'a pas eu de
réponse. Alors, j'aimerais déposer le document et qu'on puisse me
répondre aux questions qui ont été... Ce que je fais aussi
à un autre ministère.
Le Président (M. Gobé): Pouvez-vous me le
transmettre, madame?
Mme Dupuis: Alors, je vais les déposer à la
commission en espérant, bien sûr, qu'on m'apporte des
réponses à ces questions.
Le Président (M. Gobé): Elles sont pertinentes
à l'étude des crédits actuels?
Mme Dupuis: Oui. C'est parce que j'ai manqué de temps pour
les poser.
Documents déposés
Le Président (M. Gobé): O.K. Alors, les questions
sont donc déposées. La commission verra à les faire suivre
à M. le ministre et les réponses pourraient être
envoyées aux membres de cette commission ultérieurement.
Alors, ceci met donc fin à nos travaux. Nous n'adoptons pas ce
soir le programme. On n'adopte pas les éléments parce que le
programme n'est pas terminé au total. On l'adoptera lors de la prochaine
séance. À une autre séance, oui.
Nous considérons, bien entendu, que la commission a maintenant
effectué son mandat en ce qui concerne la RIO, mais...
Mme Dupuis: ...
Le Président (M. Gobé): Nous avons tout compris
ça, madame, mais techniquement nous ne pouvons le faire parce qu'il faut
adopter et le programme et les éléments, tout ensemble.
Voilà!
Alors, la commission met donc fin à ses travaux. Je remercie tous
les participants, M. le président de la RIO, vos collaborateurs qui se
sont déplacés aujourd'hui, M. le ministre et Mme la
députée de l'Opposition, ainsi que les collègues du
gouvernement et le personnel de cette commission qui nous a suivis.
Mme Dupuis: Si vous me le permettez aussi, M. le
Président...
Le Président (M. Gobé): Oui, madame.
Mme Dupuis: ...je voudrais remercier les membres de la commission
ainsi que les membres de la RIO,
M. le directeur général, de bien avoir voulu
répondre à mes questions, ainsi que M. le ministre du
Tourisme.
Le Président (M. Gobé): Merci beaucoup. La
commission est maintenant ajournée.
(Fin de la séance à 23 h 9)