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(Quinze heures trente-deux minutes)
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): La
commission de l'économie et du travail se réunit pour
procéder à l'étude des crédits budgétaires
du ministère du Tourisme concernant la Régie des installations
olympiques pour l'année 1992-1993. Or, avant de commencer, est-ce qu'il
y a des remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Tremblay
(Rimouski) remplacera M. Lafrenière (Gatineau) et M. Maltais (Saguenay)
remplacera M. St-Roch (Drummond).
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Pas d'autres remplacements?
La Secrétaire: Non.
Régie des installations olympiques
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Non.
Bien. Alors, sans plus tarder, on sait qu'aujourd'hui on a
l'élément 1 à 4 du programme... Excusez. Non. Les
éléments 1 à 4 ont été adoptés jeudi
dernier, le 30 avril. Il nous reste donc l'élément qui touche la
RIO. C'est bien ça? -
La Secrétaire: C'est bien ça.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Donc, on considérera qu'à la fin de la période de
travail, c'est-à-dire à 18 h 30, les crédits seront
adoptés.
Il y a des «prothèses» cellulaires dans la salle;
est-ce qu'on pourrait les fermer, s'il vous plaît? Parce qu'il n'y a rien
de plus... La dernière fois qu'on en a toléré, c'est le
chef indien qui nous pariait de son mode de vie traditionnel et son
«cellulaire» sonnait.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Je
lui ai demandé, d'ailleurs, après, je lui ai dit: Ce n'est plus
avec les systèmes de boucane, vous? C'était tellement
intéressant son mode de vie traditionnel. Mais, lorsque j'ai vu le
«cellulaire», là, il m'a créé des doutes.
«Anyway».
Donc, sans plus tarder, je présume qu'il y a des remarques
préliminaires. Alors, j'inviterais donc M. le ministre à
procéder et aussi à nous présenter l'équipe qui
l'accompagne.
Remarques préliminaires M. André
Vallerand
M. Vallerand: Merci, M. le Président. Vous le savez, les
succès dont on se targue au ministère du Tourisme sont des
succès d'équipe. Alors, vous me permettrez de présenter
les gens qui m'accompagnent. De mon cabinet, Mme Maya Raie, directrice de
cabinet; Bernard Philie, attaché politique; Michel Bureau,
attaché politique; André Ménard, également
attaché politique.
De la Régie des installations olympiques, M. Blbeau,
président-directeur général; Mme Lorraine Godin,
contrôleur financier, Biodôme; M. Michel Brissette,
vice-président, construction et entretien; M. Jean De Repentigny,
contrôleur, trésorerie; M. Jocelyn Lafond, directeur du Village
olympique; M. Guy R. Morin, adjoint au président, planification et
développement; M. Jean-Pierre Payette, vice-président,
trésorerie; M. Serge Privé, directeur, affaires publiques; M.
Serge Talbot, consultant pour le Biodôme, et, qui devrait nous arriver
d'un instant à l'autre, M. Pierre Bourque, directeur du Jardin botanique
de Montréal.
Du ministère du Tourisme, M. Jacques Pigeon, sous-ministre; Mme
Line Béland, secrétaire adjointe du ministère; M.
François Belzile, bureau du sous-ministre; M. Yvon Lefebvre, Direction
des politiques et programmes, et Mme Gilberte Tremblay, Direction des
ressources financières.
À titre d'introduction, M. le Président, permettez-moi de
vous dire qu'il me fait plaisir, aujourd'hui, d'être présent dans
le cadre de l'étude des crédits d'une des sociétés
d'État sous la responsabilité du ministère du Tourisme, la
Régie des installations olympiques. J'aimerais profiter des prochaines
minutes pour souligner l'apport important du Parc olympique pour la ville de
Montréal, pou; sa région métropolitaine ainsi que pour le
Québec tout entier. Comme vous le savez, la dernière année
a été importante pour cette société d'État
et certains événements ont peut-être mis en lumière
certaines composantes des installations au détriment des autres.
Toutefois, il ne faut pas oublier que le Parc olympique se compose du
Biodôme, dont l'ouverture est prévue pour le mois de juin
prochain, du Centre de natation, du Village olympique et du Stade olympique.
Situé dans l'est de Montréal, le Parc olympique représente
une masse critique capitale, tant au niveau économique, social que
touristique. Il suffit de rappeler que le Parc olympique représente des
retombées économiques pour la région de Montréal de
l'ordre de 104 000 000 $ en valeur ajoutée et est responsable de la
création de plus de 2000 emplois dans
cette région. Ces chiffres sont assez éloquents, alors
qu'on connaît, M. le Président, la situation économique de
l'est de Montréal et le taux de chômage qui y sévit.
Pour bien saisir l'importance de ces équipements, il faut ajouter
à ces chiffres l'affluence de visiteurs et de touristes
qu'amènent ces équipements. Le Parc olympique fait partie d'un
ensemble appelé le Pôle Maisonneuve. Ainsi, l'an passé, 4
500 000 personnes ont visité le Stade olympique, les serres du Jardin
botanique, l'Insectarium, l'observatoire de la tour, l'aréna
Maurice-Richard, le Centre de natation et le musée Dufresne. Ces
équipements représentent une attraction touristique de tout
premier plan. D'ailleurs, le Guide Michelin sur le Québec cible le
quartier du Parc olympique comme étant un endroit qui vaut le
déplacement à lui seul, en lui octroyant la plus haute cote, soit
trois étoiles. Non seulement le Guide Michelin précise-t-il
l'attrait de ce Pôle, mais mentionne également son apport
économique, et je cite: «Le Parc olympique a grandement
contribué au renouveau économique de la partie est de
Montréal depuis 10 ans.»
Devant l'apport des équipements du Parc olympique, le
gouvernement n'a jamais cessé d'investir afin de développer cette
masse critique et de la rendre la plus accessible tant aux visiteurs d'ici que
d'ailleurs. La transformation du Vélodrome en Biodôme est le
premier exemple qui vient à l'esprit de tous. Le projet du Biodôme
consiste à transformer le Vélodrome, considéré
comme sous-utilisé, en un musée de sciences naturelles, incluant
un aquarium et un jardin zoologique intérieur, dans un environnement de
flore naturelle, accompagné d'un contenu éducatif. Cet
équipement aura pour mission de sensibiliser le public visiteur à
son environnement planétaire, en lui permettant de découvrir la
diversité de la faune et de la flore à travers différents
habitats recréés dans une enceinte fermée symbolisant la
biosphère.
L'investissement est important, mais les retombées le seront tout
autant. Ainsi, selon l'étude SECOR de 1988, un projet comme le
Biodôme génère trois catégories de retombées
économiques, M. le Président: les retombées
associées à la construction ou à l'aménagement du
projet, les retombées associées à l'exploitation du
Biodôme et, finalement, les retombées associées à sa
fréquentation. De plus, par ce geste, le gouvernement offre à la
ville de Montréal un équipement touristique
supplémentaire, et ce, en tenant compte du fait que le Québec se
doit d'offrir des produits touristiques de qualité afin de demeurer une
destination concurrentielle. Â ce titre, il est important de rappeler
qu'à l'automne 1989 le gouvernement du Québec amorçait sa
participation aux fêtes du 350e anniversaire de Montréal.
Quant à la rétrocession du centre Paul-Sauvé,
celle-ci s'explique par le fait que cet équipement cadre mal avec la
vocation de la RIO. Il s'agit, en effet, d'un centre sportif et culturel dont
la clientèle est essentiellement celle du quartier et de
l'arrondissement urbain et tient donc davantage de la responsabilité
municipale. La ville de Montréal s'était d'ailleurs
montrée intéressée à acquérir l'immeuble.
Dans ces circonstances et dans le cadre d'une rationalisation des
dépenses de la RIO, le gouvernement a rétrocédé
à la ville le centre Paul-Sauvé, en vertu du projet de loi 173
modifiant la Loi sur la Régie des installations olympiques, en novembre
dernier. Il est bon de souligner que le fruit de cette vente,
évaluée à 3 500 000 $, a été affecté
au parachèvement du Biodôme.
Finalement, M. le Président, le Stade olympique. Beaucoup de
choses ont été dites et écrites au sujet du Stade et de sa
fermeture. Toutefois, devons-nous constater, huit mois après
l'événement du 13 septembre dernier, je demeure convaincu que le
gouvernement a pris une décision éclairée et responsable
quant à la fermeture du Stade et à sa réouverture en
janvier dernier. Ces décisions ont toujours été prises en
regard de la capacité du gouvernement à gérer de
façon responsable et sécuritaire les édifices publics. (15
h 40)
En définitive, ces événements auront bien servi cet
équipement ainsi que les dirigeants de la RIO. Ils auront permis de
faire le point sur un équipement plus que majeur, tant pour les
Montréalais que pour les Québécois. Aujourd'hui, tous ont
une conviction: le Stade olympique est sécuritaire, fiable et
désiré par tous. À coups d'études et de rapports,
selon certains trop, la structure du Stade a été scrutée
de toutes parts et de tous côtés. Les résultats sont
concluants. On peut compter sur cet équipement comme composante majeure
qui permettra à la RIO de remplir pleinement son mandat de rentabiliser
ces équipements et de les rendre disponibles à la population.
D'ailleurs, immédiatement après que le Conseil des
ministres eut autorisé la réouverture du Stade, les salons de
l'auto, de l'exponautique et de l'habitation ont connu un achalandage
égal ou supérieur aux années précédentes.
Cette affluence confirme que tous ont repris confiance en leur Stade olympique,
contrairement à ceux qui mentionnaient que les utilisateurs
hésiteraient à y retourner. Mais jamais le gouvernement n'aura
pris en compte ces arguments qui n'avaient pour but que de faire
infléchir le gouvernement et lui faire perdre de vue son rôle
premier, soit d'assurer la sécurité des utilisateurs d'un aussi
important équipement. Et, encore aujourd'hui, M. le Président, si
certains m'accusent d'avoir été trop prudent, à
l'époque j'ai plaidé coupable, je continue à plaider
coupable, coupable d'avoir voulu assurer la sécurité du
public.
Ces événements font maintenant partie de
la petite histoire du Stade. Aujourd'hui, le présent et l'avenir
nous interpellent afin que d'autres importantes décisions soient prises.
Ainsi, il y a quelques semaines, un comité d'experts internationaux,
dans un rapport, confirmait que la toile actuelle du Stade doit être
remplacée par une nouvelle toiture d'ici deux ans et qu'une solution de
rechange devait être envisagée d'ici lors. Des sommes de plus de 3
000 000 $ ont été demandées par la RIO pour mener à
bien ces deux projets.
Il s'agit, dans un premier temps, d'effectuer des travaux de
renforcement de la toiture actuelle du Stade. Ces travaux permettront à
la Régie de réaliser les études de faisabilité,
incluant les analyses techniques et économiques, des différents
concepts permettant de disposer, M. le Président, d'une nouvelle toiture
pour le Stade qui soit fiable, économique, durable et
sécuritaire. Je vous remercie.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Merci. Mme la députée de Verchères.
Discussion générale
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. J'avais prévu,
pour ouvrir mon temps de parole, faire un bref historique et parler des
difficultés, oui, qu'a dû subir la RIO cette dernière
année, et des projets qui avaient été en cours, et
tout.
Cependant, si on se rappelle les engagements financiers du 27
février dernier, j'avais demandé de fournir tous les documents
concernant les dépassements de coûts dans la construction du
Biodôme, ce que M. le directeur, M. Bibeau, avait bien voulu accorder et
qu'il a livrés aussi. Suite à la consultation de ces documents,
je m'abstiens donc de faire un plaidoyer et d'utiliser mon temps de
préambule pour passer directement à des questions, afin que le
temps soit le mieux et le plus utilisé possible, et pour faire toute la
lumière, autant que faire se peut, sur ces dépassements de
coûts au sujet de la construction du Biodôme.
Ma première question s'adresse au ministre, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger,
Laval-des-Rapides): Est-ce que vous pourriez parler un petit peu plus
fort? je vieillis et j'entends mal. ha, ha, hal
Attribution des contrats pour le Biodôme et
dépassement des coûts
Mme Dupuis: La première question, M. le Président,
s'adresse donc au ministre. Est-ce que le ministre était au courant des
nombreux dépassements de coûts concernant la construction du
Biodôme?
M. Vallerand: M. le Président...
Mme Dupuis: À quel moment... M. Vallerand:
Excusez.
Mme Dupuis: ...quand et par qui, si le ministre était au
courant, par qui a-t-il été informé?
M. Vallerand: M. le Président, j'aimerais rappeler
à Mme la députée de l'Opposition, à Mme la
députée de Vercheres, pardon, que la Régie des
installations olympiques bénéficie de tous les droits et
privilèges d'un mandataire. Ça veut dire quoi? Ça veut
dire que la Régie est responsable des décisions qu'elle prend en
son nom. Ça veut dire quoi, additionnellement à ça?
Ça veut dire que la Régie peut édicter ses propres
règlements, que ses règlements ne sont pas assujettis à
l'approbation du gouvernement et n'ont pas à paraître dans la
Gazette officielle.
Je prends le temps de souligner les attributs des privilèges et
droits d'une société d'État qui est mandataire du
gouvernement, si bien que, dans cette responsabilité-là et en
vertu de sa loi constitutive, la Régie a le pouvoir de prendre des
décisions eu égard à l'amélioration des
équipements, eu égard à la construction de nouveaux
équipements, eu égard au choix des professionnels, eu
égard également au choix des constructeurs, et ceci, à
l'intérieur d'une capacité d'autorisation jusqu'à
concurrence de 1 000 000 $, si ma mémoire est fidèle, M. le
Président. Au-delà de 1 000 000 $, la RIO doit s'adresser au
Conseil du trésor. Il y a même des dispositions à
l'intérieur des plafonds de moins de 50 000 $ qui sont de la
responsabilité soit du directeur général, de son
président ou de certains de ses vice-présidents à qui le
conseil d'administration peut déléguer cette
responsabilité.
Donc, pour répondre concrètement à la question de
Mme la députée de Vercheres, M. le Président, la RIO n'a
pas à prévenir d'avance les décisions qu'elle prend sur
les choix des constructions qu'elle fait par rapport aux constructeurs ou par
rapport aux services professionnels qu'elle peut employer.
Mme Dupuis: M. le Président, je remercie le ministre de
nous mettre au courant de toute la réglementation et comment ça
se passe. Cependant, c'est des choses que je connaissais déjà. La
question que je pose au ministre, et, si on veut vraiment faire un peu de
lumière... Parce que, là, vous savez, dans la situation
économique qu'on vit présentement, je me fais le porte-parole de
la population aussi, au moment où la classe moyenne est surtaxée,
au moment où les contribuables sont étouffés et où
on coupe partout, je pense que, lorsqu'on parle de la RIO, les gens ont
beaucoup de questions à poser.
Ceci étant dit, j'aimerais, lorsque je pose une question au
ministre, avoir une réponse
précise, autant que faire se peut. Alors, je répète
ma question: Le ministre était-il au courant des nombreux
dépassements de coûts concernant la construction du Biodôme?
Si non, est-ce qu'il a pris les mesures pour être au courant, pour
s'informer de ça? Est-ce qu'il a pris des mesures correctives?
M. Vallerand: M. le Président... Mme Dupuis: Et
à quel moment?
M. Vallerand: ...j'aimerais rappeler à Mme la
députée de Verchères que non seulement le ministre
responsable de la RIO, mais également son président-directeur
général ont déjà répondu à cette
question-là lors de l'interpellation, en commission parlementaire sur
les engagements financiers, du 27 février dernier. Je pense que le
président avait avoué les dépassements, qui étaient
connus du grand public à l'époque, en invoquant deux causes
probables: la difficulté, dans un complexe aussi inusité que le
Biodôme, de faire une évaluation précise de ses coûts
et de son contrôle, conséquemment. Je pense que c'étaient
les deux dimensions qu'il invoquait, et il l'avouait lui-même. À
la suite de ça, j'ai demandé au président-directeur
général, le lendemain, avec son conseil d'administration et ma
collaboration, de prendre des dispositions pour s'assurer que, malgré le
degré de complexité de l'évaluation des coûts et de
son suivi, on prenne les dispositions pour minimiser le dépassement.
À la suite de ça également, j'ai écrit au
président-directeur général, et à son conseil
d'administration, pour le mettre au courant que notre Législature, Mme
la députée de Verchères, avait amendé deux lois,
celle sur l'administration financière et celle sur le ministère
des Approvisionnements et Services, de sorte à assujettir les
sociétés d'État aux mêmes conditions de contrat que
les ministères. Les dirigeants de la RIO sont à examiner cette
réglementation-là en fonction de la leur et seront à
même, dans quelques jours, de nous faire leurs commentaires. Donc, oui,
il y a eu des avis qui ont été donnés aux dirigeants de la
RIO.
Mme Dupuis: II y a des avis qui ont été
donnés.
M. Vallerand: Oui.
Mme Dupuis: Donc, vous vous êtes informé, par lettre
ou autrement. Est-ce que vous pouvez confirmer ou infirmer... Si je me
réfère à l'article du Devoir d'aujourd'hui, dernier
paragraphe, on dit qu'au printemps 1991, des problèmes de
sélection des firmes, de dépassements de coûts, le ministre
était au courant depuis ce moment-là. Est-ce que le ministre peut
infirmer ou affirmer si, le 8 avril 1991, il a effectivement envoyé une
lettre à la RIO pour s'Informer et avoir toute la lumière sur les
dépassements de coûts aux contrats des professionnels?
M. Vallerand: Non. La correspondance à laquelle le
journaliste fait référence est une lettre que j'envoyais au
président-directeur général pour lui demander de faire
attention aux dépassements, compte tenu, comme vous l'avez dit dans
votre préambule, que c'est de l'argent public, que le gouvernement est
très préoccupé par une gestion efficace de ces fonds
publics, compte tenu qu'on savait que l'équipement était
complexe, compte tenu qu'il y avait une réputation aussi au Stade et
à la RIO dans le passé, qui n'est pas imputable à
l'administration actuelle, de certains dépassements, d'être
prudent dans la gestion de l'argent qui sera mis à sa disposition pour
la construction du Biodôme. (15 h 50)
Mme Dupuis: Oui, mais, M. le Président, le ministre
conviendra qu'il y avait déjà des dépassements à ce
moment-là.
M. Vallerand: Peut-être. Mais la lettre n'était pas
dans le but...
Mme Dupuis: Est-ce que le ministre...
M. Vallerand: Mais c'est important, M. le Président, si
vous permettez. La lettre n'avait pas pour but de corriger des
dépassements qui existaient à l'époque. C'était
strictement une lettre pour dire aux dirigeants de la RIO de faire attention
dans la gestion de l'argent qui leur avait été attribué
pour la construction du Biodôme.
Mme Dupuis: Est-ce que le ministre s'est occupé aussi,
après, de savoir comment étaient attribués les contrats et
s'il s'est occupé du suM de ce dossier, puisque ça relève
de son ministère?
M. Vallerand: Non, c'était dans les... J'ai toute la
confiance... J'avais confiance à la direction de la RIO. à son
conseil d'administration, à son président. La RIO avait, dans sa
loi constitutive et ses règlements, tous les moyens pour assurer la
bonne gestion de cet argent-là et ce n'était pas, comme je vous
l'ai dit en introduction - et ce n'est pas - la responsabilité du
ministre de tutelle de s'enquérir, au quotidien, des contrats qui ont
été octroyés puis à qui ils ont été
octroyés, et pour quels montants ils étaient octroyés. Le
conseil d'administration a plein pouvoir pour le faire, selon sa loi
constitutive et sa réglementation interne.
Mme Dupuis: J'irai donc, à ce moment-là, M. le
Président, avec des questions plus précises, et qui feront
peut-être la démonstration... où le ministre pourra
répondre et apporter de la lumière, ou le directeur
général. Disons que je
serai plus précise dans mes questions. La première
concerne donc un contrat à la firme Copla-nam. M. Michel Uncourt, qui
était membre du comité de gestion, attribuait lui-même
à une firme dont il était membre... Comment M. Lincourt peut-H
être à la fois membre d'un comité de gestion de la RIO et
attribuer un contrat à la firme Coplanam pour laquelle il travaillait et
où il travaille toujours?
M. Vallerand: Là, vous rentrez dans des questions
très pointues, très particulières. Alors, je demanderais
au responsable de la RIO, de ces dossiers-là de répondre à
votre question.
M. Bibeau (Pierre): Si vous me permettez, Mme la
députée. Nous avons la chance aujourd'hui d'avoir les deux
responsables de la gestion du Biodôme. Parce que, vous savez, le
Biodôme, c'est un projet dont le concept est issu de la ville de
Montréal et, en particulier, je pense, celui qui doit en avoir la
paternité, c'est M. Pierre Bourque, le directeur du Jardin botanique.
D'ailleurs, M. Bourque est ici actuellement. Donc, il a vu,
immédiatement au départ, au développement. Et, au niveau
de la Régie des installations olympiques, la Régie des
Installations olympiques a délégué une personne au
comité de gestion du comité du Biodôme, qui est M. Serge
Talbot. Alors, M. Bourque et M. Talbot sont ici. D'ailleurs, les
événements que vous relatez relativement à l'embauche de
la firme Coplanam se sont déroulés, je crois, au début de
1989 ou à l'été 1989. Enfin, je n'avais pas l'honneur,
à cette époque, de présider la RIO. Et je crois que M.
Bourque et M. Talbot peuvent vous donner exactement tout le processus qui a
été suivi de l'embauche de Coplanam à l'embauche des
autres professionnels, etc., parce que ce sont eux qui ont supervisé ce
dossier-là depuis le début.
Mme Dupuis: Oui, mais il y a eu des dépassements de
coûts qui ont été autorisés sous votre gouverne
aussi.
M. Bibeau: À ça aussi, je pense qu'ils peuvent
répondre, au niveau des dépassements de coûts. m>r,s
dupuis: cependant, je ferais simplement un petit commentaire.
M. Bibeau: Oui.
Mme Dupuis: Oui, je veux bien qu'il y ait des personnes qui
soient plus près du dossier. Cependant, à aucun moment, je ne
croirai et, je pense, la population ne va croire que le ministre puisse
continuer à se défiler comme il le fait et à s'en laver
les mains, mais d'une façon pratiquement inacceptable, pas pratiquement,
tout à fait inacceptable. Je veux bien que d'autres personnes viennent
répondre aux questions, mais il n'en demeure pas moins que je ne suis
pas prête, je ne suis pas dupe à ce qu'on relance la balle comme
ça. J'ai des questions très précises et il faudra qu'on me
donne des réponses très précises, parce que j'ai des
documents à l'appui aussi. Et on ne peut pas continuer, parce que,
là, vous savez, il n'y a plus personne qui y croit, là.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): II
faudrait quand même...
M. Vallerand: M. le Président, si vous...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): On
va d'abord procéder aux questions puis on verra s'il y a
non-réponse ou pas. Mais il ne faudrait pas prêter des intentions
aux gens avant même de commencer. Vous faites une mise en garde, je le
comprends de même, mais il faudrait être prudent dans les mises en
garde aussi. On se comprend bien. Parce qu'on ne peut pas prêter des
motifs à des gens qui n'ont même pas encore dit un mot. Je
trouverais ça un petit peu audacieux.
Mme Dupuis: Mais vous comprendrez, M. le Président, que le
ministre ne peut pas continuer à se défiler comme ça. Il
peut le faire, mais il est tout seul à y croire.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Jusqu'à maintenant, je pense que de l'avis... en tout cas de mon
avis, il a répondu aux questions convenablement. Il faudrait quand
même éviter des jugements sur des choses qui sont à venir.
On va procéder. Si les gens ne répondent pas à la
satisfaction, on prendra les mesures pour qu'ils répondent à la
satisfaction de tout le monde, et dans la mesure où ils pourront
répondre aussi. Mais ne commençons pas par leur dire qu'ils ne
sont pas corrects.
M. Vallerand: Si vous permettez, M. le Président -
j'apprécie, d'ailleurs, les commentaires que vous faites - je le mets
sur le compte que ma collègue est anxieuse d'avoir les réponses
qu'elle voudrait bien recevoir...
Mme Dupuis: Non, c'est ce que je pense.
M. Vallerand: ...par rapport aux questions qu'elle pose. C'est
trop facile de dire: II s'en lave les mains ou il se défile. Je me suis
évertué à lui expliquer la distinction des rôles,
entre le rôle ministériel, le rôle de tutelle
gouvernementale par le biais du ministre au niveau de la RIO, et celui de la
RIO elle-même, sa loi constitutive et son pouvoir. C'est
extrêmement important de bien respecter les deux pour mieux situer les
responsabilités des uns et des autres. Ce n'est pas une question de se
défiler.
M. Bibeau: Et, pour nous, Mme Dupuis, je
pense que vous posez des questions précises et je pense qu'il est
important que vous ayez les réponses précises à ces
questions-là, et c'est pour ça qu'on dit que les personnes les
plus compétentes... D'ailleurs, vous remarquerez que la
délégation de la Régie est quand même assez
importante aujourd'hui. C'est parce que ce sont tous des sujets qui peuvent
être abordés. Je pense que les personnes qui ont participé
aux différents dossiers sont les personnes les mieux placées pour
vous donner toute l'information la plus complète possible et non des
on-dit ou des interprétations qui sont véhiculées par
certains. Alors, peut-être que si...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député des Îles-de-la-Madeleine.
Mme Dupuis: Mais, ?vant de les entendre, M. le
Président...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Excusez. Il y avait...
Mme Dupuis: ...ne trouvez-vous pas tout de même qu'il y a
apparence de conflit d'intérêts?
M. Farrah: M. le Président, en vertu de l'alternance.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Excusez, madame. Il y a le député des
Îles-de-la-Madeleine, là-bas.
M. Farrah: Simplement, je veux ajouter, M. le Président.
D'autant plus que le ministre acquiesçait à la demande d'accepter
qu'on étudie ces crédits-là pendant trois heures, au
niveau de la RIO, je pense que c'est nettement démontré qu'on ne
veut pas se défiler. Parce que les crédits du ministère,
dans ma mémoire, auraient pu être étudiés
globalement, et le fait d'accorder trois heures sur les équipements
à la RIO, je pense, ça démontre certainement le fait que
personne ne veut se défiler là-dedans, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Alors, Mme la députée de Ver-chères.
Mme Dupuis: Juste avant que la personne concernée ou qui
est la plus près du dossier puisse répondre à la question,
vous ne convenez pas, M. le ministre et M. le Président, qu'il y a au
moins apparence, qu'il y a du moins apparence de conflit
d'intérêts? Il y a un proverbe qui dit: II faut qu'il y ait
justice, il faut qu'il y ait apparence, aussi, de justice. Alors, vous ne
convenez pas qu'il y a au moins apparence de conflit d'intérêts
lorsque la personne qui est sur le jury, qui siège au conseil, attribue
un contrat à une firme dont elle est elle-même
associée?
M. Bibeau: Bien, enfin, selon l'interprétation du
journaliste. C'est pour ça, je pense, qu'en entendant MM. Bourque et
Talbot ils vont peut-être vous relater les faits tels qu'ils se sont
présentés et, à partir de là, vous pourrez
conclure. Parce qu'on part d'un article, vous partez d'un article d'un
journaliste, et, d'ailleurs, je dois vous signaler que ce n'est pas le premier
article qui a été écrit par le journaliste en question et
que la Régie des installations olympiques, par ses procureurs, nous nous
sommes résignés, si vous voulez, d'une certaine façon,
à porter plainte au Conseil de presse contre le journaliste en question
parce que, selon l'opinion de nos procureurs, on disait que le journaliste
avait tendance à confondre les notions d'information et d'opinion.
Je pense qu'en ayant les faits tels que rapportés par ceux qui
ont vécu le processus du départ peut-être que MM. Bourque
et Talbot peuvent vous démontrer s'il y a eu effectivement non seulement
conflit d'intérêts - parce que, pour moi, c'est évident
qu'il n'y a pas eu conflit d'intérêts - mais également
apparence de conflit d'intérêts. C'est toujours,
évidemment, dans la façon dont les faits sont
présentés. On peut les présenter d'une certaine
façon qu'il y ait apparence, mais les faits tels qu'ils se sont
présentés, il n'y a même pas d'apparence. Probablement en
ayant... Et, comme je vous dis, je pense que c'est la première fois,
depuis que la commission parlementaire existe, qu'on a la chance d'avoir M.
Bourque et M. Talbot ensemble, parce que, la dernière fois, lors de
l'étude des crédits, M. Bourque était à
l'extérieur du pays.
Alors, messieurs. Peut-être que M. Talbot et M. Bourque, si vous
voulez, pour répondre de façon précise à la
question, si, M. le Président, vous le permettez.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Je
demanderais à M. Bourque et à M. Talbot de s'identifier à
chaque fois qu'ils vont faire une intervention, ceci pour les fins de
transcription au Journal des débats. (16 heures)
Mme Dupuis: Mais là, en l'occurrence, j'aimerais d'abord
une réponse de M. Talbot...
M. Talbot (Serge): Oui.
Mme Dupuis: ...parce que la plupart des documents sont
signés par Serge Talbot et vous étiez, d'ailleurs, sur le
comité à ce moment-là.
M. Talbot: Le comité de gestion, oui. Mme Dupuis:
Le comité de gestion.
M. Talbot: Est-ce que vous voulez que je fasse d'abord un
récapitulatif, comment les mandats ont été
donnés?
Mme Dupuis: Non, répondre à cette
question-là d'une façon précise. Est-ce que,
effectivement, M. Michel Lincourt siégeait sur le comité? Et,
effectivement, est-ce qu'il a contribué, d'une façon ou d'une
autre, à faire en sorte que la compagnie Coplanam obtienne un contrat,
compagnie dont il est lui-même actionnaire et où il travaille?
M. Talbot: d'abord, je dois dire qu'il n'est plus actionnaire,
il ne fait plus partie de cette compagnie-là, je pense que ça
fait un an et demi au moins.
Mme Dupuis: Mais à ce moment-là?
M. Talbot: À ce moment-là, il l'était. Il
était, c'est-à-dire, dans la société TPL et
Coplanam est une filiale à part entière... J'ai oublié de
m'identifier, Serge Talbot, je suis consultant. Alors, Coplanam, c'est une
filiale à part entière de la firme Tétreault Parent
Languedoc, architectes. Le choix, d'abord, des professionnels, comme ça
a été mentionné fidèlement, des architectes,
ça a été fait suite à un appel d'offres sur
invitation de cinq firmes professionnelles et il y avait un comité de
sélection qui avait été choisi. Je dois revenir
là-dessus parce que vous allez voir un peu, les dates comptent
énormément là-dedans.
Alors, le choix des professionnels s'était fait selon un
comité de sélection formé de quatre membres dont trois
étaient de la ville de Montréal et un quatrième de la RIO,
moi-même. En somme, je représentais la RIO. Le choix s'est
arrêté sur Coplanam, puis il y a eu un premier mandat de
donné de 40 000 $, autour de 40 000 $, comme ça a
été aussi, je pense, fidèlement rapporté. Ce
premier mandat-là, ça ne concernait que la faisabilité
physique des lieux. En somme, la Régie et la ville de Montréal
voulaient savoir: Est-ce que le projet est faisable dans la structure existante
du Vélodrome? Est-ce que c'est quelque chose qui a du sens ou pas de
sens? Puis on connaît les conclusions, bien entendu: ça faisait du
sens. Par la suite, il y a eu un deuxième mandat, qui a
découlé du premier, qui était de préparer toutes
les esquisses préliminaires du concept. En somme, c'était de
faire le concept et aussi d'établir vraiment les coûts de
façon précise. Toutes ces démarches-là, je suis
obligé d'en parler parce que ça précède les
premières réunions du comité de gestion, parce qu'il n'y
avait pas de comité de gestion à ce moment-là. Donc, le
comité de gestion n'a été formé que lorsque les
travaux ont été décidés d'être entrepris.
Mme Dupuis: Non, mais je vous arrête, là...
M. Talbot: J'y arrive, là.
Mme Dupuis: ...parce que j'ai d'autres questions au niveau du
contrat d'une façon plus précise.
M. Talbot: Ah bon! O.K. Alors, ce que je...
Mme Dupuis: Est-ce qu'il est intervenu avant...
M. Talbot: Bon. Si vous regardez, vous avez pris... Je pense
qu'on a remis tous les procès-verbaux du comité de gestion, du
premier au dernier, puis vous remarquerez qu'au tout début, dans les
premières réunions, il était... D'ailleurs, c'est
lui-même qui est signataire, il agissait un peu comme secrétaire
du comité, Michel Lincourt, il était un peu secrétaire du
comité de gestion. Alors, il s'est positionné lui-même un
peu dans le comité de gestion. Nous, Pierre Bourque et moi, lors de la
cinquième réunion... D'ailleurs, si vous regardez la
réunion no 5, nous l'avons exclu. Il était à titre
d'invité par la suite, parce que nous n'étions pas d'accord du
tout avec son positionnement dans le comité de gestion. Si vous regardez
l'organigramme qui a été fourni lors de cette rencontre no 5,
nous avions fait un comité de gestion où le comité de
gestion répondait directement du président, et les membres du
comité de gestion, c'étaient Pierre Bourque et moi-même et,
ex officio, le président de la Régie, alors que, dans une
réunion précédente, M. Lincourt nous avait soumis un
organigramme du projet où lui-même se positionnait dans la case de
comité de gestion, ce que nous avons refusé, Pierre Bourque et
moi. D'abord, ça, j'espère que ça précise la
situation. Je dois vous dire que peut-être que l'entreprise souhaitait
avoir un rôle un peu de gestion de projet à l'époque et,
nous, nous étions en désaccord avec ça, justement pour
éviter les situations de conflit d'intérêts.
Mme Dupuis: M. le Président, ce n'est pas que je veuille
mettre en doute la parole de M. Taibot. Cependant, j'ai en main le
procès-verbal du 23 août 1989 où étaient
présents Pierre Bourque, Serge Talbot et Michel Lincourt. L'un
représentait Montréal; M. Talbot, la RIO, et M. Michel Lincourt,
la firme Coplanam. À l'article... À un moment donné, et
c'est textuel, M. Lincourt dit que deux formules de contrat sont possibles: un
contrat global à Coplanam, tous les autres consultants étaient
des sous-traitants de Coplanam comme lors des étapes
précédentes, ou des contrats séparés. Donc, il fait
une proposition. M. Talbot suggère des contrats séparés,
M. Lincourt acquiesce. M. Talbot veut faire approuver les autorisations des
contrats. Et j'ai d'autres documents datés d'un peu plus tard qui
démontrent qu'effectivement c'est ce qui est arrivé et que la
firme Coplanam a obtenu le contrat, un premier contrat où il y a eu une
étude pour 40 000 $ et, après, un contrat plus
élevé, mais ça, j'y reviendrai un peu plus loin,
tantôt. Donc, de deux choses l'une: ou il a participé ou il
n'a pas participé, ou le procès-verbal est faux.
M. Talbot: Non. Il faut comprendre que la décision venait
de tomber, je pense que c'est le 15 août, le premier ministre et le maire
de Montréal venaient d'annoncer le lancement du projet. Dès la
réunion suivante - on parle du 23 août - nous avions
demandé aux consultants, qui avaient formulé un budget qui,
d'ailleurs, était dans le rapport que le gouvernement avait
autorisé, le projet, en quelque sorte, sur la base du projet, les fameux
40 000 $, à voir le détail. Alors, ces estimés viennent de
Coplanam parce que c'était dans le document Coplanam. Maintenant, si
vous lisez bien, M. Lincourt, de Coplanam, suggérait, souhaitait un
contrat global et moi-même, c'est bien dit: ...en quelque sorte, M.
Talbot suggère plutôt des contrats séparés.
Mme Dupuis: Oui, mais...
M. Talbot: Parce que la réglementation... il était
hors de question de donner des contrats à une seule firme de
façon globale.
Mme Dupuis: Non, mais, effectivement, une des deux suggestions a
été retenue, c'était la suggestion de M. Lincourt, elle a
été retenue, et j'irai même plus loin en disant que, lors
de cette réunion-là, du 23 août 1989, quelques jours
seulement après l'annonce que M. Bourassa a faite, il y a
déjà eu sur la table des enveloppes budgétaires de
proposées et des projets de base de soumis; un projet, par exemple, une
enveloppe budgétaire pour 1989 de 36 000 $ et des honoraires pour 3670
$, pour un total de 40 000 $, ce sont des chiffres, et même il est
allé jusqu'à...
M. Talbot: Oui, mais ça faisait partie du mandat.
Mme Dupuis: ...mettre des chiffres sur la table.
M. Talbot: Ça faisait partie du mandat de Coplanam
d'établir la faisabilité du projet, les esquisses
préliminaires. Ce que vous avez demandé, on peut vous
fournir...
Mme Dupuis: Alors que Michel Lincourt assiste, il est à la
réunion, assiste...
M. Talbot: Non, non, ce qu'on a fait à cette
réunion-là, on a sorti le rapport de juin 1988...
Une voix: 1989.
M. Talbot: 1989, excusez-moi, c'est le rapport de juin 1989 et
c'est fidèlement ce qui était donné dans le rapport
présenté au gouver- nement et au Comité exécutif de
la ville de Montréal. C'est les chiffres et ce n'est pas d'autres
chiffres que ceux du mois de juin. Maintenant, ce qui était
présenté, là, il y avait une décision. M. Lincourt
suggérait des approches, nous avons dit: Non, pas comme ça, c'est
bien de valeur, ça va suivre nos règles.
Mme Dupuis: Le contrat de 600 000 $ qui a été
accordé après à la firme Coplanam, est-ce que M.
Lincourt...
M. Talbot: Après les 40 000 $.
Mme Dupuis: ...était encore sur le comité de
gestion, à ce moment-là?
M. Talbot: Non. Il n'y avait pas de comité de gestion,
madame. La première réunion, si vous regardez, elle date du 23
août 1989, c'est une semaine à peu près après la
décision du gouvernement du Québec. Les études auxquelles
vous faites référence ont toutes été faites de
l'été 1988 à l'été 1989, c'est-à-dire
avant cette date. Il y a eu un premier mandat. Si vous me permettez, je pense
que c'est important de saisir ça parce que toute l'essence est
là. (16 h 10)
Un musée de ce genre-là, il faut faire appel, bien
sûr, à des firmes professionnelles extrêmement
compétentes. Il y a eu cinq firmes, je pense, parmi les plus
réputées au Québec, qui ont été
invitées à faire une proposition. Il y a eu un budget. Même
que, dans l'invitation, on disait aux professionnels: Écoutez, ne partez
pas en peur, là; nous autres, là, il n'est pas question de
dépenser plus que 40 000 $. On l'invoquait tout de suite dans l'appel
d'offres et on disait: Faites-nous une proposition; si vous voulez mettre des
chiffres, c'est bien correct, mais ne partez pas en peur, c'est 40 000 $
maximum qu'on peut mettre là-dessus; c'est parce qu'on veut juste savoir
si c'est réaliste de faire un biodôme ou un musée de
sciences naturelles dans un ancien bâtiment pour le cyclisme. C'est
à ça que ça devait répondre.
Alors, le premier mandat, 40 000 $, mais, aussi, il y avait, bien
sûr: Est-ce faisable? Et, comme de raison, quand on choisit des firmes
professionnelles, on les choisit en fonction de leur compétence, de
l'expérience qu'elles ont eue dans les années passées. En
l'occurrence, Copla-nam-TPL avait fait le Musée canadien des
civilisations, à Ottawa, puis des choses comme ça. Donc, le jury,
le comité de sélection, c'est évident qu'il a fondé
ses critères sur des éléments semblables. C'est
évident que, si ça avait été non, si, après
ce premier mandat, la Régie, le gouvernement et la ville de
Montréal n'avaient pas été satisfaits des
résultats, ça se serait arrêté à 40 000 $, un
point c'est tout. Sauf qu'après ce premier mandat on constatait qu'il y
avait du potentiel puis que ça valait la peine de
faire ce projet-là. Alors, c'est de là qu'a
découlé le deuxième mandat.
Mais le processus de professionnels... Quand on part un projet, c'est
impensable de changer de professionnels. Vous leur faites faire le concept puis
vous prenez d'autres architectes pour faire les plans et devis; moi, je n'ai
jamais vu ça. Je peux vous dire que, dans ce genre de choses là,
c'est une question de continuité. C'est évident qu'on y est
allés par étapes, puis je pense que la Régie a
été très prudente de le faire. Au lieu de dire: On part
tout de suite dans des plans et devis, il y a eu un mandat de dire: Faites-nous
des esquisses préliminaires; dites-nous exactement ce que ça va
coûter; dites-nous c'est quoi les impacts au point de vue
mécanique, au point de vue électrique, au point de vue
architectural, au point de vue structural; c'est ça qu'on veut lire,
nous autres, dans votre rapport, qu'on appelle le rapport de 600 000 $.
C'était ça l'intention. Alors, il y a eu 40 000 $; ensuite, il y
a eu un autre mandat de 600 000 $ qui a découlé du premier, une
fois que l'étape première s'est avérée
justifiée.
Mme Dupuis: Et c'est sûrement dû à cette haute
compétence que la seule fois qu'on a fait appel, où on dit qu'on
est allé en concours, où on a demandé un appel d'offres,
ça a été en 1988,lors du contrat des 40 000 $.
M. Talbot: Ce n'est pas la seule fois.
Mme Dupuis: Après ça, en 1989, la RIO a
accordé un contrat de 600 000 $ à la firme Coplanam sans aucun
appel d'offres, sans aucun concours de rien, à partir des études
préliminaires du contrat de 40 000 $. Après ça, en
août 1989, coplanam fait appel, elle, comme firme, à pageau morel
et associés, au groupe sm, à bpa. dans mes documents, je me rends
compte que cette firme-là, après, a fait des dépassements
de coûts; sur un contrat qui devait, au départ, coûter dans
les 4 000 000 $, c'est passé à 6 000 000 $.
M. Talbot: Quelle firme? Mme Dupuis: L'ensemble... M.
Talbot: Les professionnels?
Mme Dupuis: ...Tétreault Parent Languedoc et
associés; Pageau Morel et associés; Bouthil-lette Parizeau et
associés; et le groupe SM, qui ont été recrutés par
Coplanam. Et, là, on a un dépassement de coûts
d'au-delà de 2 000 000 $.
M. Talbot: D'abord, je dois dire qu'il y a eu un appel d'offres,
effectivement, pour les professionnels architectes, mais ce mandat-la de 40 000
$ et de 600 000 $... Bien entendu, si vous dites: Est-ce que ça se fait
un musée de sciences naturelles dans le Vélodrome? ça a un
tas d'impact, sur l'électricité, sur la mécanique. Il y
avait une patinoire là-dedans: Est-ce qu'on peut se servir des appareils
qui sont là pour faire de la glace, pour faire de la neige, par exemple,
dans le monde polaire, ou des choses comme ça? Est-ce qu'on doit aussi
se servir de la centrale thermique du Stade? Est-ce qu'il y a des avantages
à le faire? Je dois vous dire qu'à un moment donné, dans
les premiers designs, on faisait un biodôme complètement autonome,
c'est-à-dire même pas raccordé sur notre centrale
thermique. On s'est rendu compte qu'il y avait des économies
appréciables à se raccorder sur la centrale thermique de la RIO.
Alors, ce rapport-là de 600 000 $ répond à ces
questions-là. Pour répondre à ça, ce n'est pas
l'architecte tout seul qui peut donner ces réponses-là. Alors, ce
que l'architecte a fait... Bien sûr, nous, on avait un mandat où
on posait toutes ces questions. Lui, pour y répondre, il a fait appel
d'abord, peut-être de façon... Je pense qu'on aurait fait la
même chose. Il a cogné à la porte de Bouthillette et
Parizeau. Bouthillette et Parizeau, c'est les ingénieurs en
mécanique électricité qui ont fait le Vélodrome en
1976. Soit dit en passant, la Régie n'a jamais donné de
mandat...
Mme Dupuis: Oui, mais, là, on va s'attarder uniquement aux
dépassements de coûts. Je veux bien avoir l'historique...
M. Talbot: Non, mais je pense que vous m'aviez...
Mme Dupuis: ...à chaque cas puis à chaque
contrat...
M. Talbot: Non, non. Mais vous vouliez savoir...
Mme Dupuis: Écoutez, le montant initial...
M. Vallerand: M. le Président, si vous permettez.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): S'il
vous plaît, M. le ministre.
M. Vallerand: C'est parce que la question, Mme la
députée, je voudrais le rappeler, c'est parce que vous êtes
partie de l'affirmation d'un conflit d'intérêts potentiel ou
appréhendé...
Mme Dupuis: Oui, mais, là, je voudrais avoir
exactement...
M. Vallerand: Là, il vous fait l'explication de
l'historique pour bien vous situer, pour vous démontrer qu'il n'y avait
pas de conflit d'intérêts au départ. Maintenant, là,
si vous voulez passer à une question sur les dépassements,
ça m'appa-raît une autre question dans le sens, dans le
prolongement de la réponse qu'il vous a donnée là.
Il faut bien se comprendre.
Mme Dupuis: Donc, c'était la seule firme capable...
M. Talbot: Non, c'est-à-dire...
Mme Dupuis: ...Coplanam, d'exécuter le contrat...
M. Talbot: Coplanam?
Mme Dupuis: ...et, elle, elle était autorisée
à aller chercher quatre autres firmes, ce qu'elle a fait.
M. Talbot: Dans le cadre de son mandat?
Mme Dupuis: Et, comme par hasard, les dépassements de
coûts, eux, ça totalise dans les 6 000 000 $.
M. Bibeau: En fait... D'abord, Coplanam a été
choisie suite à un appel d'offres auprès de cinq firmes. Il y
avait un comité de sélection où il y avait quatre
représentants de la ville de Montréal...
Une voix: Trois.
M. Bibeau: ...trois représentants de la ville de
Montréal et un représentant de la Régie. Coplanam, dans le
mandat de 40 000 $ - si ça avait été une autre, elle
aurait pu prendre d'autres firmes - elle a fait appel, pour des raisons
très spécifiques que M. Talbot commençait à vous
expliquer, à Parizeau Bouthillette parce qu'ils avaient
déjà travaillé sur le Vélodrome, Pageau Morel
probablement pour d'autres choses, SN pour d'autres choses. Et, quand le
concept a été déclaré faisable, là, le
mandat - comme M. Talbot l'a dit tout à l'heure, ça se passe
couramment... C'est pour ça que, lorsque le préliminaire est
donné à une firme, ordinairement, quand c'est retenu, c'est les
mêmes firmes, pour éviter des coûts justement, q^i
poursuivent. Et c'est en cours de route, parce qu'il y a eu de la
complexité, comme M. le ministre l'a dit tout à l'heure, à
cause de la complexité du projet, à cause de nouveaux travaux qui
n'avaient pas été prévus du tout... Entre autres, la
«dessalination» de l'eau, pour retourner l'eau salée au
fleuve, ils ont décidé d'enlever le sel, et là, en fait,
M. Bourque peut vous donner toutes les explications pertinentes
là-dessus. C'est comme ça qu'il y a eu des travaux. Alors, comme
on a demandé d'autres choses au niveau de la mécanique, au niveau
de l'électricité et au niveau de la structure, il y a des
nouvelles choses qui ont été demandées aux firmes
d'Ingénieurs, au niveau des professionnels, également au niveau
des architectes et au niveau du gérant de construction, ce qui explique
des dépassements au niveau des professionnels.
Au niveau, d'abord, de la sélection des firmes, c'est ça
que M. Talbot était en train de vous expliquer, je pense, le mandat est
très clair, il est très transparent et, en tout cas, à
notre sens, non seulement il n'y a pas de conflit d'intérêts, mais
même il n'y a même pas d'apparence de conflit
d'intérêts, parce que c'est un processus couramment utilisé
partout et ça correspond à des étapes logiques, et tout
ça, pour sauver des coûts parce que, probablement, si on avait
procécâ d'une autre façon, les coûts auraient
été dépassés de beaucoup. Il ne faut pas oublier
qu'on a quand même le Biodôme - je pense que vous l'avez
visité, d'ailleurs, et j'espère que vous allez le revisiter
bientôt aussi parce que ça évolue de façon constante
- ça reste un équipement tout à fait exceptionnel non
seulement pour la ville de Montréal, mais pour tout le
Québec.
Mme Dupuis: Donc, pour la direction de la RIO, c'est tout
à fait normal qu'une personne occupe les deux postes...
M. Bibeau: Non, ce n'est pas ça. M. Talbot: Je vous
ai expliqué...
Mme Dupuis: ...et c'est tout à fait normal aussi qu'on
choisisse ces firmes-là.
M. Bibeau: Elle n'occupait pas les deux postes, Mme Dupuis.
M. Talbot: Non.
M. Bibeau: C'est ça qu'on vous dit.
M. Talbot: C'est important. Je pense que, dans les documents
auxquels vous faites référence, je l'ai mentionné
tantôt, la réunion no 5, regardez l'organigramme, il a
été changé... La veille, c'est-à-dire la
réunion précédente, II y a quelque chose qui a
été soumis au comité de gestion qui a été
refusé. Et voici, ça, c'est l'organigramme qui a tenu
jusqu'à aujourd'hui, et ça, c'est ça qui compte. Vous
pouvez peut-être poser la question. Je peux vous dire que, nous,
ça a été notre...
Mme Dupuis: Non, mais il reste que c'est toujours les mêmes
firmes qui sont revenues.
M. Talbot: Non... Oui, mais...
M. Bibeau: C'est-à-dire, oui au niveau des professionnels,
oui, et c'est normal.
M. Talbot: C'est normal, madame, parce que, quand vous faites un
projet comme celui-là, vous ne pouvez pas penser faire faire des
esquisses,
en somme, les plans préliminaires, puis, ensuite, vous dites:
Bon, bien, tiens, toi, tu vas finir ça. Tout le concept est là,
toute la pensée logique est là. C'est une question de
continuité.
M. Bibeau: Disons, un exemple, à HydroQuébec, les
firmes qui font les études d'avant-projet, à moins vraiment de
cas exceptionnels... Et, d'ailleurs, il est arrivé un cas exceptionnel
aussi dans la question du Biodôme parce que, initialement, il y avait
seulement la firme Parizeau Bouthillette. Il manquait certaines connaissances
au niveau électricité; je crois que c'est comme ça qu'ils
ont décidé de rajouter la firme Pageau Morel.
M. Vallerand: II serait peut-être intéressant, M.
Talbot, pour notre gouverne parce qu'il y a quelqu'un avec nous autres pour
qui... J'ai de l'admiration pour tout le monde, mais le concepteur, le
créateur du Biodôme, M. Bourque, est avec nous, puis
peut-être qu'il pourrait nous apporter d'autres explications à ce
sujet-là qui seraient intéressantes pour tout le monde. (16 h
20)
M. Bourque (Pierre): Pierre Bourque, du Jardin botanique. Je
pense qu'au niveau des professionnels Serge a bien expliqué. Il est plus
apte à développer ce dossier-là et il est bien parti. Je
supporte tout ce qu'il dit parce que c'est comme ça que ça s'est
passé. Sauf qu'il y a un élément important qui mène
au choix de la firme Coplanam. C'est que, nous, à la ville, les
scientifiques de la ville, nous avons fait le programme et jusqu'à la
fin. C'est pour ça que mon rôle au comité de gestion, c'est
de voir à l'intégrité de ce projet-là de a à
z. Donc, on est un peu les chiens de garde. Je parlais au nom des
scientifiques, je parlais au nom du concept même du projet qui est un
concept qui est complètement extraordinaire et unique au monde.
Mais, à partir du moment où une firme - il y avait cinq
firmes, ça, je me souviens très bien - nous a
présenté un concept qui avait la magie du projet, qui
correspondait au programme, à ce qu'on avait, nous, dans notre
imaginaire, au fond, pour représenter les quatre
écosystèmes qu'on avait voulu recréer... Et, à
l'intérieur de la firme Coplanam, c'est sûr qu'il y a un monsieur
important qui s'appelle Pierre Corriveau, qui était l'architecte de
Coplanam. C'est un architecte, au fond, qui travaillait pour cette firme. C'est
lui qui a développé le concept et, quand il nous a
présenté ce concept, on a dit: Voilà, on peut marier notre
pensée, notre programmation à ce concept-là. Et,
là, on est partis avec Pierre Corriveau et la firme TPL jusqu'à
la fin.
Mme Dupuis: C'est sans doute les mêmes réponses ou
les mêmes explications qu'on va donner au sujet de Mme Claude Benoit qui,
au départ, faisait partie du jury de la RIO qui a choisi la firme
Coplanam aussi. Elle quitte la
RIO, part en affaires et se voit attribuer un contrat par un jury sur
lequel siège Coplanam, un contrat de 2 500 000 $, je pense.
M. Bibeau: En fait, je pense, au départ, que c'est
important de spécifier que Mme Benoit n'a jamais fait partie de la
Régie des installations olympiques, ni de près ni de loin. Je
pense que son rôle au...
Mme Dupuis: J'ai dit qu'elle faisait partie du jury de la RIO qui
a choisi la firme Coplanam. On m'a parlé tantôt qu'on avait
formé un jury. Mme Claude Benoit était sur ce jury. Elle a choisi
la firme Coplanam...
M. Bibeau: Exact. Absolument, absolument.
Mme Dupuis: ...elle a contribué à la choisir.
Ensuite, elle a quitté, elle est partie en affaires, elle a formé
la firme Claude Benoit inc. ou enr. et elle s'est vu attribuer un contrat.
C'est ce qu'on appelle couramment un retour de l'ascenseur, quoi!
M. Bibeau: En fait, d'abord, je pense que ce qui est important,
et c'est ce qui m'a mêlé un peu, Mme Dupuis, c'est un
comité de sélection de la ville de Montréal et non de la
Régie où Mme Benoit... D'ailleurs, Mme Benoit était
déjà en affaires sous un autre nom à l'époque et,
là-dessus, je pense, encore là, M. Bourque, que vous pouvez
expliquer le rôle de Mme Benoit, tout le rôle de Mme Benoit, du
début à Métamorphoses et, encore là, je ne crois
pas qu'il y ait aucun...
Mme Dupuis: Puis il n'y a pas apparence de conflit
d'intérêts du tout quand on se fait des retours de l'ascenseur de
la sorte!
M. Bibeau: Bien, enfin, vous jugerez. Mme Dupuis: C'est
normal!
M. Bibeau: Écoutez les faits et vous jugerez, Mme Dupuis.
Je vous laisse porter vous-même les jugements que vous conviendrez de
porter. Mais je pense que c'est important, encore là, d'avoir les faits,
parce que, madame, Métamorphoses a été retenue à
partir aussi d'un appel d'offres. Alors, M. Bourque.
M. Bourque: Je voudrais parler pour cette partie, surtout pour
Mme Benoit qui n'est pas ici, malheureusement. Mme Benoit, c'est une des
personnalités du monde scientifique les plus respectées au
Québec.
Mme Dupuis: Ça, je n'en doute pas, monsieur.
M. Bourque: Mais je voudrais un peu expliquer qu'après
avoir fait une carrière impor-
tante - c'est elle qui a fait beaucoup de projets ici, à
Québec, ou dans tout le Québec - elle a été
engagée par la ville de Montréal comme représentante de la
CIDEC à cette époque-là, pour un an et demi environ, pour
travailler au niveau du développement scientifique des
équipements à la ville, et c'est à ce titre-là
qu'elle était comme experte dans le jury qui a amené la
sélection de Coplanam. Ensuite, Mme Benoit est retournée à
l'entreprise privée pour la firme Municonsult qui est une filiale de
Lavalin. Maintenant, elle a développé sa propre compagnie qui
s'appelle Métamorphoses Claude Benoit.
Alors, deux ans après, le gouvernement du Québec a
octroyé au Biodôme, pour assurer la vocation éducative,
pour faire en sorte que le Biodôme ait des relations dans tout le
Québec, dans tous les réseaux scolaires
québécois... M. Ryan et, ensuite, Mme la ministre de
l'Enseignement supérieur, Mme Robillard, a annoncé l'octroi d'une
subvention de 2 500 000 $ qui comprenait la création de cahiers
pédagogiques, la formation de salles naturelles au Biodôme, etc.
Et, là, nous sommes allés en appel d'offres aussi pour
rétention de firmes, et Mme Benoit qui était, à ce
moment-là, complètement libérée, qui avait parti sa
firme, a fait application avec d'autres firmes. Et, là, II y a un autre
jury dans lequel... Coplanam n'était pas là. Il y avait le
sous-ministre de l'Enseignement supérieur qui était là, il
y avait des représentants du Biodôme et de la ville. Je
n'étais pas sur ce jury là. Et c'est cet autre jury-là,
deux ans après, qui a retenu les services de la firme
Métamorphoses Claude Benoit, et cette firme...
M. Bibeau: Et les personnes exactes qui formaient le
comité, ce sont M. Pierre Bourque; Mme Johanne Landry, de la ville de
Montréal; M. Guy Létourneau, du ministère de
l'Enseignement supérieur; MM. Michon et Talbot, de la Régie des
installations olympiques. Alors, donc, Coplanam n'y était pas, ou TPL,
il n'y avait aucun professionnel du Biodôme qui était dans le jury
qui a choisi Mme Benoit.
M. Lemieux: Une question. Est-ce qu'elle était la plus
basse soumissionnai, e lorsqu'elle a été choisie?
M. Bibeau: C'est à partir d'une enveloppe
fermée.
M. Talbot: C'est une enveloppe fermée de 2 500 000
$...
M. Lemieux: 2 500 000 $.
M. Talbot: ...et c'était une proposition globale.
M. Lemieux: Oui. C'est une offre de service globale?
M. Talbot: Oui, c'est ça. 2 500 000 $ qu'on avait...
M. Bibeau: Alors, il y a eu, quand même, une assez grosse
différence entre les deux finalistes. Pour vous donner un exemple, au
niveau de l'expérience du personnel impliqué,
multidisciplinarité de l'équipe, il y a eu une grosse
différence en faveur de Mme Benoit. Egalement, compréhension du
mandat et approche globale proposée, il y a eu une grosse
différence, ainsi qu'au niveau du calendrier proposé.
M. Bourque: Je pourrais juste ajouter, pour parler de cette
firme, la qualité, l'excellence de cette firme. La semaine
passée, il y a eu un autre très long processus de concours et
c'est cette même firme qui a obtenu le contrat de la Biosphère, un
contrat de 12 500 000 $, face à plusieurs autres firmes. Il y a eu un
très long processus de jury et c'est Claude Benoit qui à eu le
contrat. Elle a eu aussi des travaux à faire au niveau de l'Insectarium.
Qu'est-ce que vous voulez? C'est une firme de très haut calibre
international.
M. Lemieux: Je pense que ce n'est pas ça qui est mis en
doute ici, vous savez. Ce n'est pas la nature ni la compétence de la
firme. C'est tout le processus qui a été suivi. Je pense que les
parlementaires ont posé des questions qui sont, à mes yeux., en
tout cas, celles de Mme la députée de Verchères, assez
pertinentes.
M. Bibeau: Oui, c'est ça.
M. Lemieux: Moi, j'aurais peut-être une autre question
là-dessus. Quel était le pointage? Vous avez dit qu'il y avait
deux firmes qui ont été finalistes là-dessus?
M. Talbot: Oui.
M. Lemieux: Et les critères. Quels étaient les
critères? J'aimerais ça que vous puissiez ici faire état,
devant cette commission, des critères et pointages, s'il vous
plaît.
M. Talbot: Oui. Alors...
M. Bibeau: Excusez. Évidemment, on touche les 2 500 000
$... i
M. Lemieux: On touche les 2 500 000 $ de l'enveloppe...
Ça, je comprends très bien.
M. Bibeau: ...de l'Enseignement supérieur en i fonction de
ça.
M. Lemieux: Je comprends très bien ça. i
M. Bibeau: Alors, c'est ça.
M. Talbot: Bon. D'abord, il y avait cinq membres, vous avez
compris, cinq membres du comité.
M. Lemieux: J'ai compris les cinq membres, oui.
M. Talbot: II y avait sept facteurs qui étaient pris en
compte pour l'évaluation et il y avait une pondération, bien
sûr, pour chacun. Vous voulez qu'on nomme aussi les deux firmes avec les
pointages?
M. Lemieux: Oui.
M. Talbot: Ou on peut donner une copie de...
M. Lemieux: Est-ce que c'est possible? Vous pouvez en autoriser
le dépôt, M. le Président?
M. Bibeau: Oui. M. Lemieux: Oui.
M. Bibeau: Et aussi, on peut quand même, et c'est
très rapide, on va le faire aussi... Au niveau de l'expérience du
personnel impliqué et de la multidisciplinité de l'équipe,
c'était 18 à 13 pour la firme de Claude Benoit; expérience
de la firme, 13 pour Mme Benoit, 14 pour l'autre firme; compréhension du
mandat et approche globale proposée, 14 pour Mme Benoît, 9 pour
l'autre firme; calendrier proposé, 13 pour Mme Benoit, 9 pour l'autre
firme; rapport qualité-coût des éléments
proposés, 9 pour Mme Benoit, 6 pour l'autre firme; budget d'honoraires,
8-8, la même chose, et l'ensemble, 13-9, ce qui donnait un grand total de
88 à 68. Et aussi, il faut que je rajoute que le budget de 2 500 000 $
n'a pas été remis à la RIO, mais il a été
remis à la ville de Montréal. C'était un budget sous la
responsabilité de la ville de Montréal. Mais comme la ville de
Montréal nous a demandé de gérer le budget, alors c'est
là qu'on a imposé les critères d'appel d'offres, si vous
voulez.
M. Lemieux: Je me sens rassuré, M. le président de
la RIO, lorsque vous êtes en mesure de me donner ainsi le pointage de
chacune des firmes. Je me rends bien compte qu'effectivement, à mes
yeux, justice semble avoir été rendue. Ça va. Pas d'autres
questions.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Est-ce qu'on pourrait avoir copie du document? On considère qu'il
est déposé.
M. Bibeau: Est-ce que ça répond à votre
question, Mme la députée?
Mme Dupuis: Oui.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Mme
la députée de Verchères, la parole est à vous.
M. Bibeau: Parce qu'on veut vraiment...
Mme Dupuis: M. le Président, suite aux documents que vous
m'avez fournis sur les dépassements de coûts du Biodôme,
concernant surtout les professionnels, je dois vous avouer que je me suis
tapé, entre guillemets, des heures, un travail de
bénédictin pour mettre les morceaux en place. Il en est ressorti
que j'ai peut-être à peine une dizaine de contrats où je
n'ai rien trouvé d'anormal. J'en ai une pile ici, je vais simplement en
énumérer quelques-uns où il y a des anomalies de toutes
sortes. Je vais me contenter seulement de les énumérer parce que
je pense qu'on va manquer de temps et on ne pourra pas discuter d'autres sujets
qui sont aussi intéressants. (16 h 30)
J'ai, par exemple, la firme J.P. Lessard Canada inc., dans un octroi de
contrat où il y a eu une première soumission. Elle était
plus élevée, une autre était plus basse. On est
retourné en soumissions - je ne sais pas pourquoi et j'aimerais le
savoir - et, là, elle a eu le contrat. Après, je vois, en plus,
au moment de l'offre des soumissions, que les 10 % de dépôt
n'étaient pas requis. C'est le seul contrat où on voit que le
dépôt de 10 %, en argent ou en chèque, n'est pas
requis.
M. Bibeau: Je pense qu'une question comme ça, ça
mérite explication, beaucoup.
Mme Dupuis: Je peux même vous donner des chiffres, M. le
Président. Je peux vous dire que J.P. Lessard, lors du premier contrat,
avait soumissionné pour 4 342 000 $ et qu'il y en avait un autre qui
était plus bas pour 4 137 557 $. Pour une raison inexpliquée, le
contrat ne s'est pas donné à ce moment-là; il s'est
donné lors d'une deuxième soumission. Là, il était
effectivement plus bas; il arrivait à la somme de 4 290 850 $, ce qui en
faisait le plus bas soumissionnaire.
M. Talbot: Effectivement. Puis, le processus a été
assez... Je dois vous dire que, sur le plan budget, on a fait un travail
épouvantable dans ce projet-là, parce qu'on voulait rester dans
le budget. Le premier appel d'offres auquel vous faites
référence... Je pense que, dans les documents qui ont
été présentés au conseil d'administration, nous
avons recommandé au conseil d'administration de rejeter toutes les
soumissions parce qu'elles dépassaient largement notre budget et que
nous souhaitions faire une séance de «value engineering»
avec nos ingénieurs pour leur dire: Écoutez, les
«boys», les amis: Ça dépasse le budget. Vous allez
nous trouver des solutions.
Attendez, c'est important...
Mme Dupuis: Mais, là, je vous arrête, parce que les
chiffres ça ne ment pas. Une minute! Le contrat de J.P. Lessard
était, lors de la première soumission, de - on retient bien les
chiffres -4 342 000 $. L'autre, Énertech enr, était de 4 137 000
$. Le contrat a été accordé après à 4 290
000 $, plus haut que la première soumission. Pourquoi, il ne l'a pas
eu?
M. Talbot: J'aimerais peut-être voir les documents.
Mme Dupuis: Mol, si j'étais lui, je questionnerais, moi
aussi...
M. Talbot: J'ai une note ici. Le budget, c'était au-dessus
de nos budgets. Alors, toutes les soumissions sont rejetées.
Deuxième appel d'offres sur invitation auprès des mêmes
soumissionnaires. On demande des prix unitaires et on donne au plus bas
conforme.
Mme Dupuis: Je l'ai ici en document. J.P. Lessard, premier
contrat, il soumissionne pour 4 342 000 $. Au moment de la même
soumission, j'ai un autre soumissionnaire qui est à 4 137 000 $, puis le
contrat a été accordé à 4 290 000$.
M. Talbot: II était peut-être non conforme, madame.
C'est pour ça, j'aimerais ça voir le document.
Mme Dupuis: Bien, ce n'est pas indiqué, en tout cas.
M. Talbot: Peut-être qu'avec le numéro de contrat,
on pourrait se retracer.
Mme Dupuis: Ah! tout est là, le numéro de contrat,
le numéro de...
M. Talbot: Disons que c'est possible que le plus bas...
Une voix: En tout cas, ça paraît bizarre.
Mme Dupuis: Oui, c'a i'air bizarre. M. Bibeau l'admet.
M. Bibeau: II y a une explication...
Une voix: Ce n'était pas le plus bas conforme.
M. Bibeau: C'est ça, c'est parce qu'il n'était pas
conforme. Ça, ça a arrivé souvent. On a ce
problème-là dans ce que M. le ministre nous a demandé
d'examiner. On s'est aperçu que, souvent, pour des raisons d'ordre
technique qui n'ont aucun rapport avec le prix, des initiales qui manquent ou
des choses comme ça, on a été obligé de
disqualifier des gens qui étaient plus bas. D'ailleurs, je pense que, si
vous vous êtes donné la peine d'examiner les documents, Mme
Dupuis, vous allez voir aussi à la conclusion...
Mme Dupuis: Donc...
M. Talbot: Si je regarde les documents que vous avez,
effectivement, vous n'avez pas l'analyse de conformité du
contentieux.
Mme Dupuis: Voilà! Donc, en quoi il n'était pas
conforme? Est-ce qu'on peut le savoir?
M. Bibeau: Bien là, ça peut être aussi
bête qu'il manquait peut-être une initiale à quelque part.
C'est assez... On a peut-être perdu 200 000 $ là-dessus. C'est
peut-être plus que ça, remarquez.
Mme Dupuis: Oui, mais à ce moment-là...
M. Bibeau: seulement, souvent... bien, pas souvent, mais à
certaines occasions, on a vu que des détails... où il manquait
une initiale sur une certaine page...
Mme Dupuis: Oui, M. le Président, à ce
moment-là, si on veut vraiment sauver de l'argent, il n'y aurait pas eu
moyen de l'accorder au prix, au moins, du plus bas soumissionnaire, s'il
manquait juste une initiale ou une bagatelle de même?
M. Bibeau: On ne peut pas jouer avec ça.
Mme Dupuis: Non, au moins, de ne pas changer les prix.
M. Bibeau: Non, mais on ne peut pas. Apparemment... puis notre
contentieux nous a donné des avis et c'est très strict. Comme
vous dites, ça nous fait mal au coeur de voir que, pour des raisons
vraiment de détail, on perd de l'argent. Mais on dit que, si on commence
à faire certains passe-droits, à se permettre de
l'interprétation là dessus, on s'embarquerait dans des
problèmes supposément plus graves. Mais, ça va faire
partie du rapport que nous allons remettre au ministre responsable pour donner
les raisons, pourquoi certaines choses ont été
dépassées. On la vu au niveau de la construction, mais pas
nécessairement seulement au Biodôme, dans d'autres secteurs de
construction que nous avons au Stade. Nous l'avons remarqué de
façon constante. Pour des questions d'ordre technique, nous avons, entre
guillemets, perdu de l'argent, des montants quand même très
importants.
Mme Dupuis: Ensuite... Je reprendrai mon document
tantôt.
M. Bibeau: Alors, le plus bas soumissionnaire conforme, si je
reprends les propos de M. Talbot, c'était la firme Lessard, sauf qu'il y
a eu renégociation avec eux pour l'établir: partir de son prix de
4 342 000 $ à 4 290 000 $, mais c'était le plus bas conforme.
L'autre, malheureusement, n'était pas conforme pour une raison que
j'ignore.
M. Talbot: Mais, si vous voulez bien, je pense qu'on pourrait
vous fournir certainement l'analyse de conformité. Je suis
persuadé que c'est une question de conformité. On ne l'a pas ici
avec nous, mais on va sans doute...
Mme Dupuis: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): S'il
vous plaît, on va le laisser finir la réponse.
M. Talbot: Vous voyez, entre le premier et le deuxième, et
même le suivant, qui était assez près, à peu
près 50 000 $, il y avait 250 000 $, 300 000 $. Ça,
définitivement, aussi, ça défonçait nos budgets.
Alors, le premier, sans doute non conforme. En tout cas, j'en suis
persuadé, parce que les règles de la Régie,
là-dessus, sont très strictes. C'est pour ça que je peux
parler avec autant de... être aussi catégorique. Maintenant, je
n'ai pas l'explication, mais on peut vous la fournir.
M. Bibeau: Aussi, il y a sans doute une autre bonne raison, Mme
la députée. C'est qu'avec un montant de 4 000 000 $ ça a
passé au Conseil du trésor, c'a été analysé
par le Conseil du trésor et c'a été jugé...
Mme Dupuis: J'aimerais ravoir mon document parce qu'il y a une
petite chose que je trouve étrange aussi. Là, je voudrais citer
les bons chiffres. Ce que je trouve étonnant aussi, c'est que, lors de
sa deuxième soumission, le montant doit être de 4 290 850 $. Comme
par hasard, c'est exactement le même montant que la RIO voulait mettre
pour ce contrat-là: 4 290 850 $.
M. Bibeau: C'est exactement ce que M. Talbot vient de vous dire.
C'est qu'on avait établi que, si c'était le plus bas conforme, il
y a possiblement eu une négociation avec lui pour le rétablir
dans les budgets.
Mme Dupuis: Vous n'avez pas pensé de renégocier
avec tout le monde?
M. Bibeau: C'est parce que je pense qu'on était
autorisé à négocier avec le plus bas soumissionnaire
conforme.
Mme Dupuis: Ce n'était pas lui.
M. Bibeau: Oui. Bien, ça semble, d'après ce que M.
Talbot vient de vous dire, que oui.
Mme Dupuis: Oui, mais, si on rouvre le contrat, à ce
moment-là, on le rouvre pour tout le monde, non?
M. Talbot: Mais, c'est ce qu'on a fait. Mme Dupuis: On
retourne en appel d'offres.
M. Talbot: On est retourné en appel d'offres, et ils ont
tous été invités. S'il a décidé de ne pas
soumissionner, s'il y en a un, je ne sais pas lequel, je n'ai pas encore
regardé, on a tellement d'appel d'offres, vous en avez une liste
ça de longue...
Mme Dupuis: Non. Il a resoumissionné à 4 377 000
$.
Une voix: C'est celui le plus bas.
M. Talbot: Alors, il a resoumissionné. Ah! puis, il est
arrivé deuxième. C'est vrai.
Mme Dupuis: Alors, il a resoumissionné à 4 377 000
$...
M. Bibeau: Là, vous voyez, il a resoumissionné plus
haut.
M. Talbot: II a resoumissionné plus haut parce qu'il y a
eu d'autres travaux qui se sont ajoutés ou qui ont été
retranchés. Je ne le sais pas. Il y a eu un tas de changements. Puis,
effectivement, il s'est retrouvé deuxième, dans ce
cas-là.
Mme Dupuis: Disons, on conviendra, que c'est une manière
de faire qui suggère un questionnement.
M. Bibeau: Enfin, c'est une manière de faire, Mme la
députée, qui est très intransigeante. Par contre, c'est
probablement la méthode la plus équitable et qui passe le moins
à de l'interprétation. On établit le plus bas
soumissionnaire conforme. Je pense que, comme administrateurs publics, nous
devons le faire. Si nous pouvons négocier, même si la personne a
déjà le contrat parce qu'elle est la plus basse là-dessus,
en discutant avec eux, on réussit à réduire leur prix pour
rentrer dans le budget.
Je pense qu'effectivement, comme M. Talbot le dit, le travail, de
façon générale, aussi compte tenu de l'enveloppe globale
et de la complexité du projet, du fait que c'était
complètement nouveau, je crois que les gestionnaires du Biodôme...
Et je suis bien aise là-dessus. J'en avais la responsabilité,
mais ce sont, entre autres, MM. Talbot et Bourque qui ont participé de
façon concrète à tous ces contrats-là. Ils ont
fait un travail de géant pour quand même réussir
à limiter les montants déjà. Il y a eu certains
dépassements. Par contre, s'ils n'avaient pas fait le travail qu'ils ont
fait, probablement que les dépassements auraient été
beaucoup plus grands. Il y a eu des dépassements aussi, comme ils
disent, à cause de technicalités comme ça.
C'était dommage, mais, je vous dis, on n'avait pas de marge de
manoeuvre. On n'a aucune marge de manoeuvre pour l'interprétation.
Mme Dupuis: J'ai d'autres contrats où je trouve...
M. Talbot: C'est très important. Effectivement, c'est
soumis au Conseil du trésor. Aussitôt que c'est 2 500 000 $ et
plus... (16 h 40)
Mme Dupuis: Oui.
M. Talbot: ...c'est soumis au Conseil du trésor. Le
Conseil du trésor, c'est son autorité finale qui décide
là-dessus.
Mme Dupuis: J'ai d'autres contrats, une série de contrats
que je vais simplement énumé-rer, comme je vous dis, parce que je
n'aurai pas le temps d'aller dans tous les détails. Mais, dans chacun de
ces contrats-là, il y a des anomalies d'une façon ou d'une autre
ou des dépassements de coûts inexpliqués. On peut toujours
dire que c'est à cause de la spécialisation et tout, mais il
reste que la firme Formco devait avoir un contrat. Le prix initial du contrat
était de 1 600 000 $... là, on ne parle pas de petits chiffres,
on parle en termes de millions.
M. Bibeau: Ah oui, absolument!
Mme Dupuis: 1 653 245 $. Ils se sont fait ajouter un autre
montant de 496 381 $, plus un deuxième, un ajout de 94 000 $, ce qui a
monté, pour cette première partie du contrat, à 2 243 626
$. j'ai une belle lettre disant que, devant la qualité de la performance
de... avant qu'elle ne demande ces augmentations, par exemple, on lui accorde
un deuxième contrat au montant de 4 000 000 $, alors que le montant
initial était de 3 595 000 $, ce qui fait en tout un dépassement
de... initialement, ça devait coûter, en tout, 5 248 630 $ et
ça a coûté au-delà de 6 000 000 $, l'aventure.
M. Bibeau: Effectivement... Je pense que je ne peux pas, moi,
vous expliquer le pourquoi exact de ça. Je pense que c'est un nom que
j'ai entendu...
Mme Dupuis: Oui, mais, là, je...
M. Bibeau: ...très souvent au conseil. M. Talbot peut vous
l'expliquer.
Mme Dupuis: Oui, mais...
M. Bibeau: Juste un complément de réponse, tout
à l'heure, sur la firme, le plus bas soumissionnaire, c'est qu'on me dit
qu'il a été déclaré non conforme parce qu'il n'y
avait pas de prix unitaire dans sa proposition.
Mme Dupuis: Non, mais, là, je ne parle pas du plus bas
soumissionnaire...
M. Bibeau: Non, non, mais je vous donne le...
Mme Dupuis: ...je vous parle des dépassements de
coûts anormaux.
M. Bibeau: ...complément pour l'autre. Pour Formco,
ça c'est...
Mme Dupuis: Ce n'est plus rendu un dépassement. On rajoute
deux fols des dépassements.
M. Bibeau: ...presque un roman à lui tout seul, pour
Formco, parce que c'est très spécial, ça aussi.
Mme Dupuis: Ah! c'est un vrai roman, oui. Il est ça
d'épais, le dossier, juste pour un contrat.
M. Talbot: Écoutez, je pense que, lorsqu'on s'est
laissés, lors de la dernière commission parlementaire, en
février, j'ai fait mention que ce projet-là, c'était un
contrat - comment dire - qui a été fait presque à prix
unitaire dans bien des cas. Je dois vous dire que la structure, entre autres,
quand on a lancé l'appel d'offres, nous n'avions que la structure du
Saint-Laurent marin, les plans complets que de la structure du Saint-Laurent
marin. Nous n'avions que des esquisses préliminaires encore des autres
écosystèmes. La façon de procéder dans de tels cas,
quand on lance des appels d'offres, on demande des prix unitaires: tant pour la
verge cube de béton, tant pour les pieds carrés de coffrage -
parce qu'on parle de coffrage ici - tant pour la quantité, le tonnage
d'acier d'armature. Ce qui est important, quand on met des prix unitaires comme
ça, il ne faut pas se faire prendre. La façon de ne pas se faire
prendre, c'est qu'on dit à l'entrepreneur: Ces
quantités-là peuvent servir en plus ou en moins,
c'est-à-dire qu'on peut soustraire aussi des quantités. Les prix
que vous allez mettre là, il faut que ça soit les vrais prix.
Alors, je dois vous dire que les deux contrats combinés de Formco
totalisent effectivement 5 000 000 $... c'est-à-dire qu'on a un
dépassement global de 9 % du budget octroyé, c'est-à-dire
qu'il y a eu 580...
Mme Dupuis: II a coûté combien, au total?
M. Talbot: Pardon?
Mme Dupuis: Au total, ça donne combien?
M. Talbot: 6 102 000$...
Mme Dupuis: Est-ce que nos chiffres coordonnent?
M. Talbot: II termine son contrat avec 6 102 417 $...
Mme Dupuis: Au lieu de 5 200 000 $. M. Talbot: ...et puis
ça représente... Mme Dupuis: 1 000 000 $...
M. Talbot: Non.
Mme Dupuis: ...à quelques piastres près, 1 000 000
$ de plus sur quatre.
M. Talbot: On m'indique ici qu'on avait octroyé, le
premier mandat, 1 653 000 $. Je pense que, celui-là, vous l'avez
évoqué.
Mme Dupuis: Oui.
M. Talbot: Le deuxième était de 4 000 000 $. Donc,
ça fait 5 600 000 $.
Mme Dupuis: 3 500 000 $.
M. Talbot: Non, non. Le contrat a été
octroyé par résolution, à 4 000 000 $, je pense.
Mme Dupuis: J'ai un document ici qui montre «contrat
négocié au départ».
M. Talbot: J'ai 4 000 000 $ partout. C'était 4 000 000 $,
nous, l'octroi.
Mme Dupuis: Oui, mais il a été
négocié à 3 595 000 $...
M. Talbot: Ah, non, non.
M.r.a Dupuis: ...puis il a été accordé
à 4 000 000 $.
M. Talbot: C'était sur des quantités
approximatives, d'abord.
Mme Dupuis: Bien, c'est... Ou le document que j'ai en main est
faux?
M. Talbot: Non, non. Mais, c'était sur des
quantités.
Mme Dupuis: Mais, c'est des documents remis par M.
Bibeau.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): S'il
vous plaît, on va laisser répondre monsieur et on reviendra aux
questions après. Sinon, on ne se comprendra plus.
M. Talbot: Mme la députée, je dois vous dire que
c'était, je pense bien... Le contrat qui a été
envoyé à Québec, c'est un contrat de 4 000 000 $.
C'était sur des quantités approximatives de tonnage, de pieds
carrés de coffrage, de verges cubes ou de mètres cubes de
béton. On s'en est tenu à l'intérieur des 10 % qui,
normalement, sont unaniment reconnus, même dans l'entreprise
privée, à l'effet qu'il puisse y avoir des ajustements qui
peuvent aller jusqu'à 10 %. Ce n'est pas qu'on le veut, je peux vous
dire que l'ensemble des contrats se chiffre à 5 % de dépassement.
Tous nos suppléments globaux, ça se chiffre à 5 %. Il y en
a qui ont dépassé un peu plus. Il y en a qui ont même
été en négatif, un facteur négatif, parce que,
justement, avec nos prix unitaires, ça nous a permis aussi de faire des
coupures à certains endroits.
Mme Dupuis: C'est sûrement pour ces raisons-là, M.
Talbot, que vous avez dû écrire, le 26 mars 1991, une lettre
explicative en ce qui concerne les contrats attribués à Formco
pour expliquer au conseil d'administration ce qui se passait dans ce
contrat-là. Là, on l'a félicité, et tout, et,
après ça, on redonne un autre contrat de 4 000 000 $. Ça
dépasse sur toute la ligne. Là, je vois une longue lettre
adressée au conseil d'administration, signée,
présentée par vous-même...
M. Talbot: Absolument. Je pense que... Mme Dupuis:
...expliquant la situation.
M. Talbot: Oui. Et puis je dois vous dire que, quand il y a eu
l'appel d'offres... parce que, si vous regardez aussi l'appel d'offres, il y
avait une différence énorme entre le premier et le
deuxième, 600 000 $. De 1 600 000 $, on passait à 2 000 000 $...
c'est-à-dire pas 600 000 $, 400 000 $, 2 035 000 $. O.K. Je dois vous
dire que c'était sur la base des quantités approximatives. Si on
avait donné ça, par exemple, au deuxième, bien ce n'est
pas... parce que c'est toujours sur la base des quantités - il faut
toujours retenir ça - ce n'est pas des contrats...
Mme Dupuis: Ils se rattrapent, là.
M. Talbot: ...qu'on leur donne, ce n'est pas des sommes qu'on
leur donne selon leur bon vouloir. On leur dit: Faites telle quantité,
faites tel plancher de plus ou mettez une colonne de plus à cet
endroit-là. On calcule la quantité et on leur dit: Bon,
ça, c'est correct. Par contre, ce bout de plancher là, on n'a
plus besoin de le faire, on le soustrait. Alors, ça a été
de même
tout le long.
Mme Dupuis: Mais vous avez...
M. Talbot: D'ailleurs, si vous avez la liste de Formco...
Mme Dupuis: Oui, mais vous n'avez pas l'impression, M.
Talbot...
M. Talbot: ...vous avez vu comment est-ce...
Mme Dupuis: ...que de deux choses l'une: ou les devis sont mal
faits ou c'est de l'improvisation sur toute la ligne. Mais vous admettrez avec
moi qu'il y a des...
M. Talbot: C'est le concept...
Mme Dupuis: ...dépassements de coûts anormaux et
que, pour une population en récession, ce n'est pas acceptable.
M. Talbot: Moi, personnellement...
Mme Dupuis: Ça, vous en conviendrez, au moins.
M. Bibeau: La complexité du projet, le dépassement
global, c'est 5 %. Comme M. Talbot a dit tout à l'heure, il y a certains
contrats qui ont dépassé... Même, il y en a un ici, je vois
35 %. Par contre, il y en a qui sont à moins 3 %, moins 5 %, moins 10 %,
etc. L'ensemble, c'est 5 %. C'est déjà trop. Ça, je suis
d'accord. Même 1 %, c'était déjà trop. Mais, quand
même, 5 % dans l'ensemble... Parce que, comme on l'expliquait lors de la
commission parlementaire précédente, il y a des endroits
où il y a eu des plus. Je pense qu'il s'est rajouté plus de
béton ou plus d'acier à des endroits, au niveau de la structure,
mais qu'il y a eu du béton de moins, par contre. Seulement, dans
l'ensemble des contrats, c'a été 5 % de dépassement, ce
qui est très élevé. Mais, apparemment, selon les normes -
je ne suis pas un spécialiste de la construction - on me dit que c'est
quand même, de l'ordre régulier, pour une bâtisse
conventionnelle, entre 10 % et 15 %. Là, pour une bâtisse
très...
Mme Dupuis: Oui.
M. Bibeau: ...particulière, c'est 5 %. Alors, ce n'est
quand même pas si mal, mais j'en conviens que c'est trop.
Mme Dupuis: M. Bibeau, vous conviendrez que, sur l'ensemble
peut-être ou en ce qui concerne les contrats accordés aux
professionnels, ce n'est pas 5 %, ce n'est pas 5 % d'augmentation.
M. Bibeau: Là, on peut aussi vous en parler.
Il y a des raisons très spécifiques pourquoi il y a
dépassement.
Mme Dupuis: Oui, il y a toujours des raisons...
M. Talbot: 38 %, dans le cas des professionnels. Mais, si vous
permettez, juste pour répondre...
Mme Dupuis: ...mais, lorsqu'on a les documents en main et que
rien ne nous le dit, à ce moment-là, vous pouvez bien... Ce n'est
pas que je ne veux pas prendre votre parole, mais où sont les preuves de
ça? Tu sais, il y en a 1000 raisons qu'on peut mettre sur un contrat
pour...
Une voix: Oui, mais vous... Oui, mais, madame...
Mme Dupuis: Mais, moi, ce que je trouve anormal, c'est que, dans
la brique que vous m'avez remise, il y a des anormalités, tout de
même, où il y a de longues explications à donner sur la
grosse majorité des contrats. J'en ai peut-être 10 sur tout le
lot...
M. Talbot: Je dois vous dire qu'à chaque conseil
d'administration...
Mme Dupuis: ...qui sont ou qui étaient vraiment dans les
règles, clairs, tout était là. On a tourné la page,
puis... Mais la pile était mince! (16 h 50)
M. Talbot: Je dois vous dire que, d'abord, le projet est loin
d'être improvisé. Je pense que c'a été fait par les
gens les plus compétents qu'il n'y a pas. J'en ai déjà
parlé, c'est un concept «fast track». Il n'y avait pas...
Aujourd'hui, si on regarde ça, c'est exactement ce qu'il aurait fallu
faire. Le concept «fast track», ça nous permet de suivre
l'évolution de notre budget. Écoutez - on vous l'a dit, l'autre
jour - on a demandé un budget de 40 000 000 $, plus escalade, au
début du projet. Un an après le départ,
c'est-à-dire à peu près à mi-chemin, on a
indiqué au gouvernement et à la ville de Montréal que,
pour faire ce qu'on voulait qu'on fasse, c'est 6 000 000 $ de plus. Puis, on
fonctionne encore avec ce budget-là. Tout le monde a dit: C'a du bon
sens. Il y a des technologies supplémentaires à faire. On ne
parie pas de dépassement. J'entends toujours
«dépassement», moi.
Un projet, c'est un vase communicant. Il y a des choses qu'on ajoute des
fois et qu'on n'a pas le choix d'ajouter. Puis, à un moment
donné, tu te dis: Bien, écoute, le budget global, c'est
ça: 49 000 000 $. Qu'est-ce qu'on coupe pour passer ça? Parce que
ça, c'est essentiel. Je dois vous dire que c'a été cet
exercice-là qui s'est fait de bout en bout. On est encore à faire
ça et on va le faire jusqu'à l'ouverture, le 19. On n'a pas le
choix parce qu'on s'est mis dans la tête
qu'on respecterait le budget, on veut le faire en dedans du budget.
Mme Dupuis: On peut respecter le budget mais les normes
gouvernementales aussi, ou cette apparence de transparence, tel que le
recommandait le rapport Bernard. L'efficacité dans la transparence, on
ne peut pas dire que, là, vous êtes des as.
Au niveau de la transparence, ce n'est pas évident. La
règle normale...
M. Talbot: Mais, dites-moi, dites-nous...
Mme Dupuis: La règle normale, c'est le plus bas
soumissionnaire.
M. Talbot: Mais, c'est ce qu'on a fait. M. Bibeau:
Exactement.
M. Talbot: On a toujours donné au plus bas
soumissionnaire...
Mme Dupuis: Oui, oui, mais...
M. Bibeau: II y a eu une exception. Il y en a eu une pour
ça...
Mme Dupuis: La règle se trouve complètement
défaite au moment où les gens peuvent aller en supplément
de contrat...
M. Bibeau: Non.
M. Talbot: Non.
Mme Dupuis:... comme ils veulent.
M. Bibeau: Non. On dit, madame, que c'est le plus bas
soumissionnaire conforme. C'a été appliqué partout,
à une exception, à ma connaissance, et on peut vous l'expliquer.
Encore là, il y a une explication pourquoi. Pour tous les autres, c'a
été le plus bas soumissionnaire conforme. Ça, c'est... En
tout cas, à moins qu'on nous ait caché des choses, c'a
été rigoureusement respecté. Il y a eu des
dépassements qu'on me dit, qu'on donne. Pour chaque cas, il y a une
explication particulière parce que, chaque cas, c'est particulier.
Mme Dupuis: À moins que M. le Président nous
accorde jusqu'à 20 heures... Je vais énumé-rer un certain
nombre de choses et je suis prête à me rasseoir avec vous,
peut-être un peu plus tard, n'importe quand, pour avoir des
réponses.
M. Bibeau: Ça va nous faire plaisir.
Mme Dupuis: Mais, j'ai un contrat à Ther-mopro inc., de
gré à gré. J'ai un contrat de Plomberie G. Courchesne, qui
n'est pas le plus bas soumissionnaire.
M. Bibeau: C'est l'exception dont je vous parlais tout à
l'heure.
Mme Dupuis: II n'est pas le plus bas soumissionnaire.
M. Bibeau: C'est ça. Ça, c'est l'exception dont je
vous parlais tout à l'heure.
Mme Dupuis: Bien oui, mais... L'Aquarium Atlas.
M. Bibeau: Bien, pouvez-vous... On va vous l'expliquer,
celui-là, comme c'est... Vraiment, c'est le premier...
Mme Dupuis: II était le plus élevé. M.
Bibeau: Oui. En fait, sur trois... Mme Dupuis: II y a une autre
anomalie. M. Bibeau:... le premier a fait faillite.
Mme Dupuis: comment se fait-il que, dans un contrat, à un
moment donné, il y ait une différence dans les soumissionnaires?
écoutez, il y en a un qui soumissionne - c'est quasiment impensable -
à 500 000 $ puis l'autre, à 1 500 000 $. tu sais? mais aquarium
atlas était le plus élevé.
M. Bibeau: Non.
M. Talbot: Absolument pas.
M. Bibeau: En tout cas...
M. Talbot: Thermopro, en tout cas, c'était le plus bas
conforme. Je ne sais pas comment vous avez fait l'analyse, là.
Mme Dupuis: Contrat à différence de plus de 1 000
000 $, révisé à la baisse. Non. Ah non! Ce n'est pas
ça, là. Ce n'est pas là. Là, je fais une erreur.
C'est un contrat où, à un moment donné, il y avait 1 000
000 $ de différence - je vais vous donner les chiffres - entre sa
soumission puis...
Une voix:...
Mme Dupuis:... où il l'a eu. Moi, je ne vous dis pas que
c'est malhonnête, je vous dis qu'il y a des incongruités qui
demandent des réponses puis qui commandent des questions.
M. Bibeau: C'est ça. On est prêt à vous les
donner sur tous les cas, Mme Dupuis.
Mme Dupuis: Vous savez, quand vous avez
Aquarium Atlas qui soumissionne pour un contrat, que sa soumission est
de 1 367 320,21 $, pour être plus précise, et qu'après elle
accepte le contrat pour 342 000 $, tu sais, il y a quelque chose quelque
part.
M. Talbot: Ah oui! Mais, écoutez. Dans le cas des bassins,
madame, c'est que, initialement, dans le concept de nos professionnels, ils
avaient prévu faire un paquet de bassins en fibre de verre. Les
soumissions sont entrées; ça n'avait pas de bon sens, les
budgets. Alors, on a retourné nos professionnels à la table de
dessin, puis on a dit: Écoutez, étudiez d'autres techniques.
M. Bibeau: Ça, c'a été des
suppléments pour les professionnels.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Talbot: Puis, effectivement... C'est vrai, mais...
M. Bibeau: C'est ça. C'est vrai.
M. Talbot: ...des fois, ça vaut la peine de faire
travailler le professionnel, puis de lui dire: Bien, écoute, trouve-nous
une technique plus économique. Alors, ce qui arrivé dans le cas
des bassins, c'est qu'on est allé au gunite, c'est-à-dire un
béton projeté; on a apporté des économies de
centaines de milliers de dollars. Mais ça, ça s'explique; il faut
donner ces explications-là, et c'est ce qu'on a donné.
Périodiquement, régulièrement, au conseil
d'administration, on avait le même genre de questions auxquelles on
devait répondre. Dans le cas d'Atlas, c'est ce qui est arrivé. On
a changé l'approche parce que, quand on a vu que ça coûtait
trop cher, on a dit: Écoutez, on repense à nos bassins. On va les
faire plutôt en béton projeté.
Mme Dupuis: On s'entend pour que, si je veux avoir plus de
précisions sur chacun...
M. Talbot: II y a des explications.
Mme Dupuis: ...on se les donnera parce que, bon... J'en ai une
autre...
M. Bibeau: Mme Dupuis, je vous invite même au Biodôme
comme tel. On va être sur place pour toutes les questions que vous avez
sur tous les contrats...
Mme Dupuis: J'ai une autre soumission. Il n'y a aucun montant qui
apparaît.
M. Bibeau: Comme quoi? Mme Dupuis: Aucun chiffre! M.
Bibeau: Non, ça ne doit pas...
Mme Dupuis: Ascenceur Héneault. Aucun chiffre
n'apparaît.
Mme Godin (Lorraine): Ça, c'est le service des achats, Mme
Dupuis. J'ai la liste ici...
M. Bibeau: Excusez. C'est Mme Godin qui est contrôleur au
Biodôme.
Mme Godin: Je m'excuse. Mme Godin, contrôleur financier.
Ça, c'est le Service des achats de la RIO qui, par erreur, vous a fait
parvenir la liste en l'omettant, de façon erronée, sans vouloir
le faire exprès. La liste des soumissionnaires, je l'ai avec moi. Je
peux vous la donner, vous la déposer. Il n'y aurait pas de
problème.
Mme Dupuis: D'accord.
Mme Godin: On a réponse à toute...
Mme Dupuis: C'est pour ça que je vous dis. Ce n'est pas
forcément des accusations, mais j'ai des...
Mme Godin: Je veux juste vous signaler une chose. C'est que je me
suis aperçue, en faisant la revue des documents qui vous ont
été remis, que ce qu'on vous a remis, c'était la liste des
soumissionnaires au moment de l'ouverture des soumissions. Ce qu'on ne vous a
pas remis et qu'on aurait dû vous remettre, c'est la liste des
soumissions conformes parce que, à certains moments, certains
soumissionnaires, le prix semble plus bas que celui à qui a
été octroyé le contrat, sauf que celui dont le prix
était le plus bas n'était pas conforme aux règles qu'on
avait demandées.
Mme Dupuis: Généralement, on a tous les noms des
compagnies. C'est marqué non conforme.
Mme Godin: Non, mais il y a eu une erreur au moment où les
documents vous ont été octroyés. Je peux vous faire sortir
toute la liste et les procès-verbaux des documents et des
conformités des soumissions conformes. C'est là, je pense, qu'il
peut y avoir certaines anomalies que vous avez pu identifier.
Mme Dupuis: Ici, j'ai une série d'autres documents. Je
n'ai que les résolutions, sans avoir toutes les autres informations
concernant les contrats.
M. Bibeau: pouvez-vous me donner un exemple? ça va nous
aider, parce que, quand même, on vous a envoyé beaucoup de
documents. peut-être qu'on a...
Mme Dupuis: Un exemple... J'ai la résolution
5991 et je n'ai rien qui va avec. Alors...
M. Talbot: C'est quel contrat, madame?
M. Bibeau: Parce que, là, on a envoyé ce qu'on nous
a demandé.
Mme Dupuis: Bien, écoutez, je ne peux pas vous en donner
juste un. J'ai tout ça là. Moi, j'ai demandé tout, tout,
tout.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
C'est parce que vous nous le donnez par son petit numéro, mais
ça m'étonnerait que, 5191, quelqu'un s'en rappelle.
Mme Dupuis: Écoutez, je ne peux pas tous vous les donner
un par un. J'ai tout ça.
M. Bibeau: Non, non. Mais, pouvez-vous... Comme je vous disais,
on a essayé, je pense, de vous donner tous les documents qu'on nous a
demandés. Là, peut-être que, suite à ça, il y
a des compléments à donner. Seulement, comme je vous disais, on
est prôt à... Ce n'est pas de la mauvaise volonté de notre
part, d'aucune façon.
Mme Dupuis: En ce qui concerne le Biodôme - c'est parce que
je veux garder un petit peu de temps aussi pour les autres
éléments qui concernent la RIO aussi - je remercie donc M. Talbot
d'avoir bien voulu répondre à nos questions et M. Bourque
également.
M. Bibeau: Mme Dupuis, je vous réitère... Mme
Dupuis: Et madame... Je m'excuse... M. Bibeau: Mme Godin. Mme
Dupuis: Mme Godin.
M. Bibeau: Je vous réitère l'invitation. Vous
êtes toujours la bienvenue avec toutes les personnes que vous jugez
pertinentes de vous accompagner. On veut répondre à toutes,
toutes les questions, sans aucune exception.
M. Farrah: J'aurais une suggestion... de la commission...
M. Bibeau: Vous êtes les bienvenus. D'ailleurs, ça
va donner une excellente occasion de visiter un équipement tout à
fait exceptionnel...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): On
en prend bonne note.
M. Bibeau: ...qui devrait ouvrir normalement vers la mi-juin,
vers le 19 juin. D'ailleurs, on a déjà invité les
journalistes de la tribune parlementaire. On espère que ce n'est que
partie remise.
M. Vallerand: Vous voyez, M. le Président, que le choix du
député des îles comme adjoint parlementaire au Tourisme a
été un choix judicieux. C'est une proposition pour faire
connaître de l'équipement touristique.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
C'est un petit vite. C'est un vite pour organiser des voyages. On vient de
comprendre.
M. Bibeau: Excusez. Mme Dupuis, vous n'aurez plus de questions
sur le Biodôme? Parce qu'on va dégager M. Bourque et M. Talbot qui
vont retourner Immédiatement pour aller faire d'autres compressions au
Biodôme.
Mme Dupuis: J'en aurais encore beaucoup, mais...
M. Bibeau: Non, non. Mais, pour aujourd'hui.
Mme Dupuis: Pour aujourd'hui, oui.
M. Bibeau: On va compléter, comme M. Farrah vient de dire,
en retournant au Biodôme.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): On
remercie donc MM. Bourque et...
M. Vallerand: Merci, M. Bourque, merci, M. Talbot.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
...Talbot pour leur participation à nos travaux. Merci. Alors, si
vous voulez continuer, Mme la députée de Verchères.
Oui.
Enquête concernant les relations entre la RIO et
les locataires du Village olympique
Mme Dupuis: Là, nous passons maintenant à un autre
sujet qui a donné lieu à des contestations. Ce que je trouve
dommage, c'est que ça ne finit jamais. C'est comme si on passait notre
temps à éteindre des feux. Puis, quand ce n'est pas au
Biodôme, c'est la toile, et quand ce n'est pas la toile, c'est la poutre,
et quand ce n'est pas la poutre, c'est le Village...
M. Bibeau: C'est le lot de la Régie. Comme M. le ministre
l'a indiqué tout à l'heure, c'est un équipement tout
à fait exceptionnel. L'ensemble du Parc olympique, c'est unique et
ça prend une place très grande au niveau de la communauté
montréalaise et, même, au niveau de la société
québécoise. Évidemment, comme c'est un équipement
démesuré, d'une certaine façon, alors souvent les
problèmes sont démesurés. Pour nous qui avons à
gérer de façon quotidienne, effectivement, ça amène
beaucoup de soucis, mais, quand on le met en perspective historique, je pense
que le Stade olympique, l'ensemble du Parc
olympique est peut-être le premier grand monument en
Amérique du Nord.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Ça nous fait comprendre que ce n'est pas P.-D.G., c'est
pompier-directeur général.
M. Bibeau: Souvent, malheureusement. Mais je suis entouré
d'une très bonne équipe.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): On
n'a aucun doute. (17 heures)
Mme Dupuis: Concernant... Bon, exactement comme je disais
tantôt, le Village olympique - il y a eu même une enquête de
faite, et tout... Comment se fait-il, M. le ministre, qu'il n'y ait pas eu de
réprimande ou de suivi de cette requête-là? Il y a eu un
blâme adressé à M. La-fond, dans ce dossier-là. On
sait que M. Lafond est le directeur du Village olympique... Pas du Village,
de...
M. Bibeau: Oui, c'est ça. Il est directeur du Village.
D'ailleurs, M. Lafond est ici pour répondre à vos questions.
Mme Dupuis: Les accusations allaient dans le sens qu'il aurait
cautionné - et le rapport semble dire qu'effectivement il avait
cautionné - une lettre de menace ou des lettes de menace. Est-ce qu'il y
a eu des mesures de prises? Est-ce que le ministre a l'intention de
réagir dans ce dossier-là?
M. Vallerand: M. le Président, effectivement, il y a eu
des mesures qui ont été prises. D'abord, à ma demande,
j'ai demandé au conseil d'administration d'instituer une enquête
sur les allégations qui étaient faites par certains
résidents du Village, dont celle que Mme la députée de
Verchères avance aujourd'hui. Le conseil d'administration m'a fait
rapport de l'enquête qui a eu cours. L'enquête démontre,
à toutes fins pratiques, si je conclus globalement, que la
majorité, sinon la totalité, des allégations
étaient plus ou moins fondées. Le rapport d'enquête fait la
démonstration, peut-être, de certains conflits de
personnalité au sein du Village entre les personnes responsables de la
représentation des locataires, ce qui est un peu normal dans n'importe
quelle société. Lorsqu'on se retrouve à plusieurs, il y a
des gens qui ont des points de vue différents des autres et on tente de
les exprimer avec plus d'autorité, de manière à les faire
prévaloir plus que ceux des autres. C'est à peu près ce
à quoi l'enquête concluait.
L'enquête n'a pas fait de reproches, je pense, au gérant du
Village olympique, qui est M. Lafond, de façon directe. Bien au
contraire, l'enquête a démontré qu'il a pris toutes ses
responsabilités en tant que gestionnaire. Je ne veux pas rappeler le
contentieux au titre des loyers en arriéré, dès son
arrivée, qu'il a réussi à diminuer substantiellement.
C'était là un des mandats, d'ailleurs, qu'on lui avait
donnés lorsqu'il est arrivé. Si bien qu'à la suite de
cette enquête le conseil d'administration a pris toutes les dispositions
pour, d'une part, rétablir l'harmonie. C'est important, je pense -
c'était ma préoccupation et celle, également, de M. Bibeau
- de rétablir une harmonie de relations entre les locataires du Village,
qui est constitué également de personnes âgées, je
pense, de les rassurer, de rétablir un climat de confiance et de leur
créer un env>ronnement de qualité de vie, je pense,
qu'on se doit de créer, dans un milieu comme celui-là. Si bien
qu'on a convenu de créer un comité consultatif au sein duquel les
représentants des locataires du Village seraient présents. Ils
pourraient, avec la direction de la RIO, maintenant, participer, sur une base
consultative, à l'amélioration de l'harmonisation des relations,
et des dispositions, également, pour contenter l'ensemble des
résidents du Village. Donc, il n'y avait pas lieu, en toute
responsabilité, je pense, d'accuser qui que ce soit, mais il y avait
lieu d'intervenir, de manière à créer davantage un climat
pour recréer une qualité de vie à l'intérieur du
Village comme tel. Mais de là à prendre des mesures
disciplinaires, l'enquête ne nous permettait pas d'en arriver à
cette conclusion.
M. Bibeau: Si vous permettez, je vais compléter, pour bien
camper toute la problématique du Village. Comme M. le ministre vient de
le dire, il y a une équipe, même en double. On a engagé
deux firmes d'enquêteurs pour être sûrs qu'il ne pouvait pas
y avoir de préjugés là-dessus. Ça a
été plus dispendieux, mais je pense que l'exercice en valait la
peine. Après avoir interrogé plusieurs dizaines de personnes, des
résidents du Village, des personnes qui étaient
impliquées, je vous lis les principales conclusions. En fait, il y en a
une qui dit - et ça, ça a été diffusé,
d'ailleurs, par la Régie... Les enquêteurs disaient que M. Lafond
avait fait une erreur en diffusant une lettre qui pouvait prêter à
malentendu. Mais, également - et c'est pour ça que, dans
l'ensemble, comme je vous dis, il n'y a pas de blâme - les
enquêteurs nous recommandent, d'abord, la création d'un poste, ce
qui a été fait par le conseil de direction, mais ils disent que
cette suggestion est fondée sur ce qui suit: II nous est évident
que M. Lafond est une personne intelligente, futée, bon
négociateur et certainement un excellent gestionnaire. Ses attributs ont
été bénéfiques à la RIO, et M. Lafond a
atteint ses objectifs dont le premier est de répondre aux attentes de la
direction de la RIO. La rentabilisation du Village l'a rendu encore plus
cinglant dans ses approches, surtout qu'il a connu du succès et, par le
fait même, gonflé ses voiles. Nous sommes convaincus que M. Lafond
n'est pas malicieux dans son approche, mais qu'il exécute
ses fonctions d'une façon machinale. Ceci étant dit, nous
ne croyons pas que la RIO puisse se permettre de se départir d'un
employé qui rentabilise ses opérations, connaissant les besoins
financiers immédiats de l'organisation. Alors, évidemment, c'est
difficile de blâmer, de faire un blâme général
à un employé alors qu'on nous fait ce rapport après avoir
enquêté auprès d'une centaine de personnes. On nous dit:
Sur un cas spécifique, M. Lafond a fait une erreur. D'ailleurs, nous en
avons discuté avec lui. Je pense que, jusqu'à un certain point,
M. Lafond, il est prêt à s'amender, aussi, sur l'erreur, mais,
quand on regarde l'ensemble... Comme je vous dis, c'est un rapport. Les gens
n'avaient rien à prouver, là-dessus. Ils avaient à nous
donner l'heure juste.
Mme Dupuis: M. le ministre et M. le Président, vous
conviendrez que, lorsque c'est un organisme gouvernemental et qu'une erreur
comme ça se glisse au niveau du personnel, c'est presque inacceptable,
lorsque c'est un organisme public. Ce qui fait dire, à un moment
donné, qu'on volt ici... ce qui fait dire aux journalistes des choses,
ce qui fait dire aux citoyens des choses aussi, aux comités de citoyens.
Si je me place dans lès chaussures du citoyen ordinaire, alors que c'est
le principal rôle d'un député, et que je lis: L'ALVO, qui
réclame le relèvement de ses fonctions de l'actuel directeur du
Village et la mise à l'écart du vice-président et
trésorier de la RIO, s'insurge contre l'octroi à ces personnes -
et, là, je cite - des plus hautes cotes d'évaluation et
l'accroissement maximal de leur traitement en dépit des méfaits
dont la responsabilité leur a été attribuée, si,
là, je me mets - je répète - dans les chaussures du
citoyen, il semble, vous donnez toutes les apparences que les bonnes notes sont
accordées aux mauvais élèves.
Je continue: D'ailleurs, l'organisme dénonce, en outre, la
création annoncée d'un poste d'adjoint au directeur du Village,
chargé des relations avec les locataires. Vous comprendrez, encore
là - et je répète - qu'en période de
récession, au moment où tout le monde doit se serrer la ceinture,
où on coupe partout, créer un autre poste pour voir aux bonnes
relations avec les locataires, on aurait peut-être pu voir à ce
que ça ne se gâche pas à ce point-là.
Peut-être qu'un des éléments pour ne pas que ça se
gâche, ça aurait été que la RIO - là, je le
formule comme une question - aurait peut-être pu laisser les revenus du
Village pour la réparation et la maintenance. Est-ce que c'est vrai ou
si c'est faux que les revenus générés par le Village
olympique sont passés à la RIO, qu'on a laissé le Village
se détériorer graduellement et que, là, c'a amené
un conflit comme celui-ci?
M. Vallerand: M. le Président, je vais laisser M. Bibeau
compléter ma réponse. J'aime- rais rappeler, M. le
Président, à Mme la députée de Verchères
que, contrairement à ce qu'elle avance, le gouvernement a pris toutes
ses responsabilités à partir du moment où il a
été conscient du problème au Village olympique par la
constitution de l'enquête qui a été confiée aux
membres du conseil d'administration. Il faudrait faire attention en disant
à Mme la députée de Verchères de nuancer
peut-être ses propos lorsqu'elle fait ses affirmations, parlant au nom de
certains représentants des locataires du Village.
Mme Dupuis: Un instant! Je veux corriger tout de suite...
M. Vallerand: Laissez-moi finir avant! Laissez-moi finir
avant!
Mme Dupuis: Je n'ai fait aucune affirmation, M. le
Président. J'ai lu un texte.
M. Vallerand: Vous avez lu un article de journal.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
D'accord, mais il y a quelqu'un qui a fait l'affirmation. On s'entend
là-dessus? Puis, vous voulez rectifier?
M. Vallerand: C'est ça. Alors, moi, je dis: Faites
attention, nuancez l'affirmation que vous reprenez à votre compte en
lisant l'article du journal.
Mme Dupuis: J'ai relu...
M. Vallerand: Mais, ce que vous laissez planer...
Mme Dupuis: Là, que vous reprenez à votre compte...
Je pose des questions.
M. Vallerand: C'est ce que vous laissez planer, Mme la
députée.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Excusez, J'ai une question de règlement. M. le député
des Îles-de-la-Madeleine.
M. Farrah: Non, juste pour dire que je pense que Mme la
députée de Verchères a eu tout le loisir de parler. Je
pense que le ministre a une réponse à donner et qu'on le laisse
faire.
Mme Dupuis: m. le président, je ferai remarquer à
mon collègue que, lorsqu'il me fait dire des choses que je n'ai pas
dites, que j'ai simplement lu un texte...
M. Farrah: Non, mais vous pouvez revenir après. Au moins,
laissez le ministre... donnez-lui le temps de terminer.
Mme Dupuis: J'ai fait une citation.
M. Farrah: On ne l'a pas interrompue, nous...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Bon,
alors, c'est des choses que vous avez lues, madame. On les replace dans leur
contexte. M. le ministre, vous répondez puis on reviendra à vous
après.
M. Vallerand: Voilà, c'est ce que je voulais vous dire
dans la nuance, c'est que vous lisez un article. Je ne vous attribue pas
l'article comme tel, mais vous le lisez et ce qui est contenu dans l'article
laisse planer un doute vis-à-vis du fait que la totalité des
locataires seraient de l'avis de celui qui se fait leur porte-parole dans
l'article que vous reprenez à votre compte. Si bien qu'une enquête
a démontré que, bien au contraire, la majorité, sinon
pratiquement les deux tiers des locataires, sont très satisfaits de
l'administration actuelle. Je pense que c'est important que ce soit dit.
Une fois qu'on a resitué ça dans cette perspective, au
niveau du contentement des locataires, je demanderais au président de
compléter votre question. (17 h 10)
M. Bibeau: Évidemment, vous faites référence
toujours à un article, comme je le disais tout à l'heure,
signé par un journaliste envers lequel la Régie va porter
plainte, demain, au Conseil de presse pour les raisons que je vous ai dites
tout à l'heure. Alors, pour ça, il faut quand même, je
pense, un peu nuancer ses articles parce qu'il se fait aussi le porte-parole,
sans aucune contrepartie, de l'Association des locataires du Village olympique,
de l'ALVO. Alors, l'ALVO aussi, comme elle l'a exprimé, jusqu'à
un certain point, comme elle veut se porter acquéreur du Village sous
forme de coopérative, alors, évidemment, elle a tout
intérêt, pour payer le moins cher possible, à
discréditer le Village.
Pour revenir de façon précise à M. Lafond,
là-dessus, d'abord, ce n'est pas tout à fait... M. Lafond a eu
d'excellentes notes qui lui ont été attribuées, mais ce
n'est pas le maximum et c'était pour l'année 1991.
Première des choses. Deuxième des choses, pour cette
année-là, on a eu des revenus de l'ordre de 300 000 $ de plus que
prévu au Village olympique. Alors, quand même, c'est qu'il y a des
gens qui ont fait un bon travail - a même ces revenus-là, si vous
voulez, supplémentaires - pour améliorer. On a un type de
clientèle très particulier au Village olympique, la moyenne
d'âge est de 62 ans. Ce sont des locataires qui demeurent à cause
de leur âge. Contrairement aux autres appartements, si vous voulez, les
gens demeurent, à toutes fins pratiques, en permanence au Village. Ils
ne vont pas travailler. Ce sont des gens, pour la plupart, à leur
retraite. Alors, il y a même un type de problèmes particuliers
dû aux états d'âge. Donc, ils ont aussi des besoins
particuliers, comme des besoins de sécurité, etc.
Alors, qu'on ait quelqu'un pour améliorer le service aux
locataires, je pense que c'est important. Les revenus d'un peu plus de 6 000
000 $ nets pour le Village olympique sont quand même versés au
fonds consolidé de la province via la Régie. Alors, ce n'est pas
des personnes en particulier, c'est l'ensemble des concitoyens. Lorsqu'on fait
100 000 $ ou 200 000 $ de plus que prévu ou qu'on fait 6 500 000 $ de
profits avec le Village olympique, c'est l'ensemble des citoyens de la province
qui en bénéficient. Alors, c'est dans cet esprit-là.
Évidemment, ce n'est pas... D'ailleurs, on a exprimé des
réserves, on a transmis... Le conseil d'administration a exprimé
au ministre son avis que c'était difficile. Le Village olympique ne
rentrait pas dans la vocation de cité du sport, du loisir et de
l'environnement. Que le gouvernement gère ou, enfin, que la Régie
gère du résidentiel, ce n'était quand même pas tout
à fait commun. On a exprimé à M. le ministre nos avis que
nous aimerions mieux, quant à nous, le faire administrer par d'autres
organismes, peut-être plus compétents que nous, pour le
Village.
Néanmoins, comme je vous dis, tant qu'on l'a sous notre
responsabilité, on prend nos responsabilités et
déjà - parce qu'il y a eu toutes sortes de choses qui ont
été dites concernant des travaux - il y en a qui s'approprient le
crédit. Vous savez, c'est parce qu'ils ont fait des déclarations
qu'on a fait des travaux d'analyse, si vous voulez, au niveau des balcons, etc.
Ces travaux-là étaient déjà en marche avant ou,
enfin, ces analyses-là étaient déjà en marche avant
qu'on nous le mentionne parce qu'il y a un travail au niveau de l'entretien
préventif qui est fait. Encore là, il y a eu un malentendu parce
que le programme d'entretien préventif du Village olympique, ce n'est
pas inscrit dans l'entretien préventif global du Parc, parce qu'il y a
des logiciels qui existent. Alors, on n'a pas cru bon de développer des
logiciels particuliers pour le Village. On savait qu'à peu de frais ou,
en tout cas, à moins grands frais il y avait des logiciels qui
pouvaient, au niveau de l'entretien de ce type d'immeuble là, exister.
Alors, c'est pour ça que ça n'a pas été inclus dans
le processus d'entretien préventif.
Mais il se fait de l'entretien - il avait commencé aussi à
s'en faire - mais qui va être accentué également.
Mme Dupuis: II y a une chose là, M. le Président,
si je reviens à la base de tout ça. Il y a des problèmes.
On ne peut pas... Que ce soit un problème... C'est au niveau de
l'attitude. Je le fais sous forme de commentaire, si vous voulez, ce n'est pas
une question. Mais, je vois que le président de la Régie passe
énormément d'heures à se défendre pendant que le
ministre, lui,
semble naviguer au-dessus de tout ça, comme si ça ne le
concernait pas.
Une voix: Mais, il n'est pas ici pour...
Mme Dupuis: Alors, je disais... Comme si le ministre faisait du
tourisme, exactement. Mais vous conviendrez, quelle que soit la situation,
qu'il semblerait que, bon, il n'y a rien là, c'est normal. Vous avez un
petit peu l'attitude - et je le dis comme je le pense - de vouloir banaliser
tous ces problèmes-là. Mais, il y a une chose qu'on ne peut tout
de même pas... Là, on n'est plus dans les contrats où II y
a des technicali-tés, et tout, les contrats exceptionnels. Là, on
est devant une personne qui a laissé écrire dans son bureau une
lettre de menace. Est-ce que vous trouvez ça acceptable ou pas? Oui ou
non? Ça n'a aucun sens, ça, d'un organisme public, qu'on laisse
faire des choses comme ça. Est-ce qu'au moins il y a eu une lettre de
réprimande?
M. Bibeau: La lettre n'a pas été écrite par
M. Lafond, elle a été écrite par un locataire. D'ailleurs,
probablement que ça va se retrouver devant les tribunaux, cette
lettre-là. La lettre a été écrite par un
locataire...
Mme Dupuis: Dans son bureau.
M. Bibeau: ...du Village olympique, effectivement, sur la
dactylo...
Mme Dupuis: C'est le rapport qui le dit.
M. Bibeau: ...comme... D'ailleurs, peut-être que M. Lafond,
lui-même, peut vous donner les explications pourquoi il l'a permis. C'est
parce qu'on donne des services. L'ALVO, l'association du Village, et ses
représentants bénéficient de certains traitements
spéciaux, et d'autres personnes - dans ce cas-là,
c'étaient des gens de l'âge d'or, parce qu'il y a
différents clubs, là-dessus, qui n'avaient pas, je pense, de
dactylo à leur portée, etc. - et c'est dans cet esprit-là
que M. Lafond leur a permis, toujours, de donner un service aux locataires.
Comme je vous le dis, ça n'a peut-être pas été la
plus heureuse initiative de M. Lafond. Il le sait, il l'a su. Mais, avant
d'écrire des lettres de blâme ou quoique ce soit, il faut regarder
dans l'ensemble.
Honnêtement, Mme la députée, je n'ai pas
l'impression, dans aucun des dossiers, de me défendre. J'essaie de vous
donner des explications. Comme vous le dites, vous avez passé un
commentaire, vous n'avez pas posé une question. Je prends bonne note de
votre commentaire et M. Lafond sait qu'il n'a pas... Des choses comme ça
ne se reproduiront plus. D'ailleurs, vous avez un peu la même
réaction que M. le ministre a eue quand il nous a demandé des
explications. C'est sûr...
Mme Dupuis: Mais, M. le Président...
M. Bibeau: ...que des choses comme ça ne peuvent pas se
reproduire.
Mme Dupuis: ...ce n'est pas un reproche que je vous fais. Que
vous ayez l'attitude de vouloir un petit peu vous défendre, avec tout ce
qu'on a écrit dans les journaux - même, on a accusé le
ministre de vouloir votre tête - je vous comprendrais très bien.
Ceci étant dit...
M. Bibeau: Comme je vous dis, il s'écrit beaucoup de
choses. Il ne faut pas croire tout ce qui est écrit.
M. Vallerand: M. le Président, si vous me permettez, c'est
parce que là, ça fait...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Au
prix que ça coûtait, il l'a gardée.
Des voix: Ha, ha, hal
M. Vallerand: Bien oui! M. le Président, je sais que Mme
la députée de Verchères doit, à l'occasion, faire
de la politique. Souvent, ça se traduit par de la petite politique.
C'est un peu ce que je veux dénoncer, c'est un petit ton
démagogue, alimenter le pseudo-conflit...
Mme Dupuis: Je parle de faits, le Président.
M. Vallerand: ...entre le président de la RIO et
moi-même. Bon, ça permet d'alimenter aussi certains journaux,
certains journalistes qui, eux, de bonne foi, parce qu'ils croient en la
compétence de Mme la députée de Verchères, croient
que ça peut être vrai. Donc, elle aime, à l'occasion,
mettre ça en exergue et tenter de traduire certaines de ses oppositions
à notre administration sous ce couvert-là. Ce qui est...
Mme Dupuis: M. le Président, je vous ferai
remarquer...
M. Vallerand: Je n'ai pas terminé, M. le
Président.
Mme Dupuis: ...que le ministre personnalise ses attaques.
M. Vallerand: Je n'ai pas terminé.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): On
va le laisser parler, puis on vous revient. Gardez-le et vous reviendrez
là-dessus.
M. Vallerand: Je ne pense pas avoir interrompu Mme la
députée de Verchères, M. le Président, une seule
fois dans toutes ses interventions. Si bien que, ce que je voulais strictement
dire, c'est que, bien au contraire... Ce que
j'ai tenté de lui dire en introduction, que je veux encore lui
répéter une troisième fois, aujourd'hui, c'est lui
demander d'essayer de comprendre la distinction des rôles. Un ministre de
tutelle a la responsabilité de gérer, entre guillemets, une
société mandatée par le gouvernement, ce qu'on appelle une
société mandataire qui a des droits, des privilèges, qui a
un conseil d'administration, qui a ses règlements propres. Vous le savez
très bien, j'ai trois sociétés d'État, M. le
Président, dont je suis responsable comme ministre de tutelle. S'il
fallait que je m'immisce dans la quotidienneté de chacun des organismes,
je ne ferais que ça et je ne serais pas respecteueux, justement, du
pouvoir administratif qu'on veut donner à ces
sociétés-là pour, justement, les éloigner de
l'influence politique. C'est une des raisons des sociétés
parapubliques et des sociétés d'État, d'une part.
Donc, ce n'est pas par mauvaise volonté, ce n'est pas parce que
je n'ai pas confiance. On pourrait m'accuser de la même chose avec la
Société du Palais des congrès de Montréal, on
pourrait m'accuser de la même chose avec l'Institut d'hôtellerie.
J'ai confiance en mes trois présidents, les trois conseils
d'administration qui sont là. Sauf que là où je voudrais
bien situer tout le monde, pour l'information de tout le monde, au-delà
des propos que Mme la députée de Verchères a tenus, c'est
que, quand la responsabilité gouvernementale est impliquée, je
n'ai jamais hésité à Intervenir. Dans le cas du Village
olympique, si Mme la députée de Ver-chères se rappelle
bien - elle l'admettra - j'ai été un des premiers à
réagir en disant que cette lettre-là était inacceptable.
Entre juger de l'inacceptabilité d'un geste et condamner une personne,
il faut être bien certain de savoir qui on condamne avec les preuves
suffisantes pour le faire. Je ne pense pas que c'était mon rôle de
le faire et j'ai confié ce mandat-là au conseil d'administration
qui a institué une enquête, qui a précisé les
responsabilités et qui a pris les moyens pour corriger la situation. Je
conclus en disant que les recommandations du conseil d'administration, suite
à l'enquête, j'en fais mes recommandations et je suis satisfait.
(17 h 20)
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, Mme la députée.
Mme Dupuis: m. le président, je laisserai la population
juger des réponses du ministre. aux derniers engagements financiers, il
s'est même réfugié derrière le code civil. ceci
étant dit, je donne des faits, mais, à aucun moment...
M. Vallerand: Aux derniers...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): On
va laisser Mme la députée terminer et vous répondrez
après.
Mme Dupuis: Oui, je pourrais vous sortir les galées, si
vous voulez. Je ferai remarquer au ministre aussi que je ne fais jamais
d'attaque personnelle. Lorsque le ministre se sent coincé, parfois,
ça lui arrive de sortir du sujet et de faire de petites attaques, des
petites insinuations personnelles. Remarquez que ce n'est pas très
important, mais...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): On
va revenir à la pertinence de notre sujet...
M. Vallerand: Ou.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
...si ça peut aider tout le monde...
Mme Dupuis: Oui.
M. Vallerand: Mais, juste pour éclairer tout le monde, M.
le Président...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
...parce que, là, on va partir là-dessus et on ne s'en
sortira plus.
M. Vallerand: ...en commission parlementaire sur les engagements
financiers, j'avais lu les pouvoirs d'une corporation, l'article 7 de la loi
constitutive de la Régie des installations olympiques, qui se lit comme
suit: «La Régie est une corporation au sens du Code civil et elle
est investie de pouvoirs généraux d'une telle corporation et des
pouvoirs particuliers que lui confère la présente loi.» Je
n'ai pas essayé de m'abrtter en arrière du Code civil.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Ceci étant dit, on revient à nos questions. Mme la
députée.
Mme Dupuis: Une dernière question concernant le Village
olympique. Est-ce que le ministre a l'intention d'acheminer la demande de
l'ALVO au ministre de la Justice...
M. Vallerand: Absolument pas...
Mme Dupuis: ...et de former un comité tel que
demandé par L'ALVO?
M. Vallerand: Je viens de dire, M. le Président,
qu'à la suite de l'enquête que j'ai demandé que l'on fasse
au sujet des allégations de l'article de journal auquel se
réfère Mme la députée de Verchères,
qu'à la suite des recommandations, à la suite de cette
enquête-là et des recommandations que je fais miennes, ces
recommandations-là, en autant que je suis concerné, le dossier
est clos. Toute la responsabilité est celle, maintenant, de la RIO, de
son conseil d'administration et de son administration
au Village olympique.
Mme Dupuis: est-ce que le ministre a l'intention de se rendre aux
demandes de l'alvo, si vous voulez, de privatiser... pas de l'alvo pardon, de
la rio, de privatiser le village olympique?
M. Vallerand: M. le Président, non...
M. Bibeau: Juste, peut-être, une petite nuance. Ce n'est
pas tout à fait privatisé, dans un premier temps.
M. Vallerand: Non, c'est ce que j'allais dire. D'ailleurs, ce
n'est pas la première fois que je le demandais.
Mme Dupuis: Ou du moins de libérer la RIO de...
M. Vallerand: La RIO a répondu à une demande que je
leur avais faite, il y a plusieurs mois, d'examiner la possibilité de
vendre le Village olympique, parce que je m'interrogeais, à
l'époque, sur la mission de la RIO et celle du Village et sur la
compatibilité des deux rôles, surtout, en retenant, comme ministre
gouvernemental, le fait que: Est-ce que le gouvernement doit être un
propriétaire d'immeubles résidentiels? C'est la question que
j'avais adressée au conseil d'administration en lui demandant de faire
une réflexion et de me revenir avec des suggestions à cet
égard-là. C'est, en somme, ce que le conseil me propose à
la suite des incidents, entre guillemets, qu'on appelle, du Village olympique,
d'examiner la possibilité justement de vendre le Village olympique, mais
ça ne veut pas dire que la vente va nécessairement se faire par
une privatisation. Il y a toutes sortes de formules qui peuvent être
envisagées de manière à protéger le
caractère résidentiel, coopératif et d'autres
données du Village comme tel.
M. Bibeau: d'ailleurs, nous avons l'intention de vous faire un
rapport là-dessus au cours des prochains mois pour donner des
alternatives possibles.
Mrr.w Dupuis: Est-ce que vous êtes en mesure d'infirmer,
d'affirmer ou de faire un petit peu de lumière et de corriger, si c'est
faux, si les procureurs de l'ALVO ont envoyé une lettre à la RIO
ou quelque chose du genre, ce n'est pas précis? Et est-ce que la RIO
aurait refusé de s'asseoir avec l'ALVO pour essayer de régler ce
problème-là et de voir à tout ce qui concerne les demandes
sur le Village olympique? Ah! C'est devant la Régie?
M. Bibeau: Vous voulez peut-être parler de la
prévention, c'est-à-dire de la médiation
préventive...
Mme Dupuis: Devant la Régie du logement, je pense.
M. Bibeau: Oui, c'est ça, relativement...
Mme Dupuis: Parce que je n'ai pas eu la lettre en main là,
ça m'a été dit. Il semblerait que la RIO aurait
refusé la médiation préventive.
M. Bibeau: Si vous permettez. Encore là, c'est un point
technique parce que je pense... Effectivement, c'est ça qu'on
véhicule, mais je ne pense pas que ça soit tout à fait la
vérité. Je demanderais peut-être à M. Lafond, qui
est toujours à l'emploi de la Régie, de vous expliquer.
Effectivement, on va selon les recommandations, soit de M. Lafond soit de M.
Payette, relativement à cette demande précise de l'Association
des locataires. Il faut dire aussi, peut-être pour le replacer dans son
contexte, que l'Association des locataires représente peut-être
325 résidents du Village olympique, alors qu'il y a quand même 980
appartements. Alors, il y a une autre partie aussi qui n'est pas membre de
l'ALVO, qu'on doit respecter. Évidemment, on respecte l'ALVO pour ce
qu'elle représente, mais, également, il faut tenir compte des
autres aussi qui ne sont pas représentés par l'ALVO. Dans la
question précise de la médiation préventive, M. Lafond,
est-ce que vous pouvez apporter des compléments?
Mme Dupuis: Ça concerne la lettre, si j'ai
été bien informée, du procureur. Me Malouf, je pense.
M. Bibeau: Me Malouin. Mme Dupuis: Me Malouin.
M. Bibeau: Je pense que les procureurs de l'ALVO, c'est Me
Malouin...
Mme Dupuis: C'est Malouin? M. Bibeau: ...et Me
Phaneuf.
Mme Dupuis: Je n'ai pas vu la lettre, comme je vous le dis.
Ça m'a été dit rapidement, là. C'est pour ça
que je vais aux informations.
M. Bibeau: Néanmoins, la question de la médiation
préventive, bref...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, M. Lafond.
M. Lafond (Jocelyn): Oui, merci, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, allez-y, M. Lafond, avec votre réponse.
M. Lafond: Oui, d'accord. Voici de quoi il s'agit
essentiellement, Mme la députée. Un propriétaire a
à fixer ses loyers essentiellement, à peu près le 1er
juillet de chaque année. La Régie du logement a des
mécanismes de médiation. Elle a également une formule de
calcul, qu'on appelle, dans notre jargon, une formule de renseignements
nécessaires à la fixation de loyer, qui nous définit un
certain nombre de taux. Une des demandes de l'ALVO que j'ai lues dans la lettre
et ce à quoi vous fartes référence, c'est que l'ALVO,
avant de fixer notre augmentation de loyer, voudrait qu'on négocie avec
elle l'augmentation pour tout l'immeuble. Alors, il y a des contraintes
à ça. Premièrement, c'est que cette formule, elle est
publiée par la Régie du logement pas nécessairement
toujours avant le 31 mars de chaque année, date limite pour envoyer nos
avis, avant le 1er juillet. Donc, le premier élément qui est
problématique.
Le deuxième, c'est que, quand on veut augmenter un loyer, la
Régie nous définit un certain nombre de taux. Évidemment,
l'Association des locataires, les représentations qu'elle nous fait sont
à l'effet que c'est un taux minimal qu'elle veut et, nous, comme
propriétaires, on désire obtenir ce que l'augmentation de nos
coûts représente.
Troisièmement, si vous le permettez, justement le rôle de
la Régie du logement est un rôle qui est de fixer les loyers quand
il y a mésentente, ce que l'on fait depuis toujours. Le problème
qui est arrivé c'est que - je ne fais pas d'accusation par ça -
l'ALVO véhicule à ses membres qu'à partir du moment
où il y a une contestation elle veut regrouper une espèce de
mouvement pour faire un mouvement de pression chez le propriétaire.
Évidemment, le propriétaire n'est pas très favorable
à ça, il va de soi, et c'est facile à comprendre. C'est
pour ça que cette médiation, elle est excessivement difficile au
début du processus. De toute façon, le rôle de la
Régie du /logement, c'est qu'à partir du moment où le/
nombre de dossiers qui sont en fixation est connu la Régie du logement
auditionne, fixe une i date d'audition et entend la cause sur la foi des
documents.
Je me j permettrais de faire un simple commentaire > pour
répondre à votre question également, juste pour vous
montrer dans quelle position ça pbut nous placer. Nous avons
effectivement un certain nombre de dossiers qui étaient en retard, qui
d'ailleurs sont mis à jour. On a auditiorjné, au mois de
février 1992, les années 1986^987, 1989-1990 et 1991. À la
première audition, le 21 février, les procureurs de l'ALVO
étaient là et tous les locataires qui avaient une demande en
suspens. Les procureurs de l'ALVO ont négocié avec nos procureurs
et moi-même pendant deux heures de temps pour nous dire: Donnez-nous la
possibilité de regarder vos documents et on va définitivement
arriver à une entente ou on va vous faire une offre de règlement.
On a convenu de reporter la cause d'un mois et on s'est entendu sur une date
pour étudier nos documents, processus qui a été
réalisé une semaine plus tard. On s'est pointé, si vous
voulez, à la fin du mois de mars, à la deuxième audition,
et les procureurs de l'ALVO et l'ALVO n'ont jamais fait de proposition. Ils ont
contesté nos chiffres, même si on déposait les
pièces justificatives. Donc, dans ce processus-là,
évidemment, c'est une demande qui est excessivement difficile à
réaliser pour un propriétaire. (17 h 30)
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Si
vous me permettez une petite question parce que le problème
m'intéresse beaucoup. Il y a beaucoup de résidences pour
personnes âgées dans mon comté, puis ça se ressemble
pas mal. Ce que je réalise, c'est que votre clientèle est assez
âgée. C'est ce que vous dites. Les propriétaires de
résidences dans mon comté, parce qu'on en a un nombre très
important, ont le même problème. Je sais que mes personnes
âgées disent: La Régie, ce n'est pas objectif; on ne veut
pas passer par là parce que, quand on y va, elle ne nous donne jamais
raison. Mais elles arrivent là en autobus, elles entrent là avec
leur pancarte puis elles assiègent les lieux. En tout cas, c'est
vraiment... Mais je pense que le gros problème de fond, c'est leur
problème d'insécurité qui est projeté
vis-à-vis de ça, parce qu'elles disent: Les loyers augmentent
puis mes revenus ont diminué; comment je vais faire pour arriver? Alors,
c'est peut-être là-dessus. Je comprends mieux pourquoi, dans votre
annonce pour le poste, vous avez mis «expérience avec les
personnes âgées». Mais, à ce niveau-là,
comment allez-vous aborder ce problème-là avec elles? Ça,
c'est un problème de sociologie plus qu'un problème
d'administrateur.
M. Lafond: Je vous remercie, vous me donnez presque une
réponse dans la bouche. En fait, je l'entends souvent, celle-là.
C'est que les personnes âgées, évidemment, ont des revenus
qui sont souvent limités et qui ne suivent pas nécessairement
toujours l'inflation. À titre d'exemple, les deux dernières
années, au Village olympique, Mme la députée, on a
dépensé 3 000 000 $ à rénover le bâtiment.
C'est des sous! Évidemment, ça se reflète sur
l'augmentation des loyers, il y a un mécanisme prévu dans la
fameuse formule, de sorte que, quand on rencontre un locataire, souvent
l'argument du locataire, c'est qu'il a perdu son conjoint ou toutes sortes de
raisons, les revenus, des fois, ne suffisent plus, et on nous dit:
Écoutez, mes revenus ont augmenté de 2 %, vous m'avez
demandé une augmentation de 4 %, qu'est-ce que vous pouvez faire? Eh
bien, j'aimerais bien connaître la solution. C'est un
problème.
Le Président (M. Bélanger,
Laval-des-
Rapides): Moi aussi. M. Lafond: O.K.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
C'est un problème qu'on va avoir partout, avec une population qui
est vieillissante.
M. Bibeau: D'où la création du poste pour les
meilleures relations. Vous comprendrez qu'il y a, évidemment, 980
logements résidentiels, plus le commercial, ça demande
énormément de temps à M. Lafond et, compte tenu du type de
clientèle - c'est là l'annonce que vous avez vue, M. le
Président - il faut expliquer à chacun des locataires le
pourquoi. Parce que dire qu'il ne se fait pas d'entretien, etc., comme monsieur
l'a dit, il s'en est fait quand même pour 3 000 000 $ l'an passé,
d'entretien et de rénovation de toutes sortes. C'est ça. Puis il
faut faire attention même au niveau... Il faut quasiment faire
l'entretien essentiel parce qu'il ne faut pas arriver avec des montants trop
hauts qui ne peuvent pas se refléter non plus. Il faut que les gens
soient toujours capables d'absorber l'augmentation. Alors, c'est un
problème très délicat, et toute la question de la gestion
de l'immobilier, en particulier la gestion de l'immobilier avec personnes
âgées, c'est un problème très complexe. Et, comme M.
le ministre l'a dit tout à l'heure, lorsqu'il nous a ouvert la porte,
ça n'entre peut-être pas dans la mission de la Régie, de la
Cité du sport, du loisir et de l'environnement. Évidemment, on a
accueilli très favorablement l'ouverture qu'il nous a faite.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Mais
je pense qu'au niveau des personnes âgées c'est un problème
réel, pas juste chez vous.
M. Bibeau: Oui, oui. C'est quasiment un problème de
société. Évidemment...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): moi,
mes résidences, c'est le même maudit problème. il n'y en a
pas de solution à ça. il va falloir trouver une solution à
ça. je ne sais pas laquelle.
M. Lafond: Oui. Si vous le permettez, vous comprenez, et c'est
simple à comprendre, pourquoi l'Association des locataires,
actuellement, a tellement de facilité, entre guillemets, à
regrouper ou à vendre, si vous voulez, une sorte de salade aux personnes
âgées en leur disant ou en leur faisant miroiter qu'avec un groupe
de pression - d'ailleurs, ils ne se gênent pas pour le dire - on peut
obtenir chez le propriétaire des augmentations moindres que ce que la
Régie du logement pourrait accorder. Ça, évidemment...
Mme Dupuis: Peut-être, monsieur, que vous avez raison
partiellement, mais il y a aussi un autre facteur qu'en tant qu'être
humain on ne peut pas ignorer non plus. On sait très bien que les
personnes âgées sont faciles à insécuriser. Bon.
M. Bibeau: Exact.
Mme Dupuis: Alors, lorsqu'elles ont peur, ils ou elles ont peur
que le balcon tombe, et tout, inutile de vous dire que... Et elles ont peur
réellement, ces personnes-là.
M. Bibeau: Exact.
Mme Dupuis: C'est facile de... De par leur âge, de par leur
situation, ce sont des personnes insécures.
M. Bibeau: Ah oui! Plus fragiles. Mme Dupuis: Plus
fragiles.
M. Bibeau: Ça, vous avez absolument raison.
Mme Dupuis: Bon. Devant une situation comme celle-là, moi,
je ne veux pas chercher qui est coupable et qui n'est pas coupable, mais je
pense qu'on doit le régler dans les délais les plus brefs, les
rassurer et faire une action positive. Ce sont des êtres humains.
M. Bibeau: Vous avez absolument... Mme Dupuis: Et d'autant
plus...
M. Bibeau: Et la création va dans ce sens-là.
D'ailleurs, je suis un peu surpris de la réaction de l'ALVO de contester
la création d'un poste comme service aux locataires. Évidemment,
ils ont droit à leur opinion, puis on la respecte, mais je suis un peu
surpris, exactement pour les raisons que vous dites, Mme Dupuis, on sait que
les personnes âgées sont plus vulnérables et c'est pour
ça qu'immédiatement, à la demande du ministre, la
Régie du bâtiment est venue... Parce que, lorsqu'il y a eu des
rumeurs, même le journal en question a titré que le Village
était en pleine décrépitude. Alors, évidemment, ce
n'était pas de nature à rassurer les personnes
âgées. Alors, immédiatement, la Régie du
bâtiment est venue et a constaté qu'effectivement, malgré
certaines apparences qui pouvaient, de l'extérieur, faire que les gens
se posent des questions, il n'y avait pas de problème à ce
niveau-là, il n'y avait pas de problème au niveau de la
sécurité physique ou au niveau de...
Mme Dupuis: Oui, mais l'insécurité est là.
Vous comprendrez...
M. Lafond: Me permettez-vous, madame...
Mme Dupuis: ...que, devant une situation comme celle-là,
moi, je me sens peut-être plus impliquée émotivement que
devant des dépassements de coûts; ça, c'est rationnel.
M. Bibeau: On traite l'humain.
Mme Dupuis: Mais, là, je trouve ça très
regrettable et très dommage que nos personnes âgées vivent
une situation comme celle-là, et d'autant plus que c'est un organisme
gouvernemental, et j'espère que vous allez mettre toutes les mesures
possibles...
M. Bibeau: Oui.
Mme Dupuis: ...sans que ça coûte
énormément, là. Donc, il y a des choses. Ça, ce
n'est pas forcément... C'est une question d'attitude et ça,
ça ne coûte rien. C'est une manière de faire qui n'est pas
forcément dispendieuse.
M. Bibeau: Vous avez raison. Par contre, vous touchez aussi
à un problème fondamental là-dessus, et c'est difficile,
c'est délicat, le jugement, et tout ça. Les gens, pour ce que M.
le Président a exprimé tout à l'heure, ce que M. Lafond...
Jusqu'à quel point la Régie des installations olympiques, qui est
une société d'État, là-dessus peut se permettre de
faire des concessions, donc de subventionner, jusqu'à un certain point,
des personnes, des résidents du Village olympique? Pourquoi eux par
rapport à, disons, s'ils habitaient un autre bloc d'appartements? Ce
n'est pas noir et ce n'est pas blanc. Comme vous dites, c'est une question de
jugement, c'est délicat. Mais vous admettrez que la marge est quand
même difficile, la ligne est difficile.
Mme Dupuis: je ne vous demande pas de faire des concessions. tout
ce que je reproche, peut-être indirectement, c'est de ne pas avoir su
prévoir. gouverner, c'est prévoir...
M. Bibeau: Oui, mais si vous...
Mme Dupuis: ...pour ne pas que des éléments aussi
malheureux se produisent et, parfois, il faut mettre le double d'efforts pour
arriver à défaire une image qui n'aurait jamais dû
être.
M. Lafond: Je me permettrais juste, Mme Dupuis, sans vous
contredire... et je voudrais qu'on dessouffle un peu la baloune cet
après-midi dans le sens suivant. Quand il y a eu le fameux article sur
la décrépitude, ça faisait une semaine, comme directeur,
que j'avais dégagé un ancrage et qu'on avait déjà
accordé au Laboratoire Ville-Marie une expertise. Et, quand vous me
dites qu'on sécurise notre clientèle... J'ai lu dans le journal,
le lendemain, le président de l'Association des locataires, avec sa
photo grandeur presque nature, identifier du crépi qui tombait. Moi,
là, l'insécurisation de mes locataires, je ne pense pas qu'on
n'ait pas fait d'efforts dans ce sens-là. Au contraire, on a fait venir
la Régie du bâtiment qui nous a émis un rapport. On a
quitté le bureau, je crois, il était 21 heures, madame,
après avoir distribué une copie à tous nos locataires pour
les rassurer sur la condition des ancrages, en leur donnant une copie de la
Régie du bâtiment, et, le lendemain, la même Association
publie dans le journal qu'elle ne croit pas au rapport de la Régie du
bâtiment. Moi, madame...
Mme Dupuis: Oui, mais là, monsieur...
M. Lafond: ...je ne peux pas avoir les solutions à tous
les problèmes.
M. Vallerand: M. le Président, je voudrais faire remarquer
que c'est des contentieux, maintenant, qui sont réglés.
L'enquête a été instituée. La RIO a pris les
dispositions nécessaires pour sécuriser tout le monde. Je pense
que la préoccupation de Mme la députée de Verchères
est tout à fait indiquée. C'est des personnes qui sont plus
âgées que la moyenne, donc plus fragiles, et les mesures qui ont
été prises sont, à mon avis, des mesures suffisantes pour
rassurer tout le monde et rétablir l'harmonie que tout le monde
recherche pour la qualité de vie de ces personnes-là pour le
moment.
M. Lafond: En commençant par moi-même aussi. Je veux
avoir l'harmonie au Village.
M. Vallerand: Voilà.
M. Lafond: Merci. Merci, tout le monde.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Mme
la députée de Verchères.
Mme Dupuis: merci, m. le président. nous attaquerons une
autre idée, un autre toit pour qui, celui-là, j'espère,
ça s'avérera un peu plus positif.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): On
va remercier M. Lafond pour sa participation.
Mme Dupuis: Oui. Merci, monsieur. M. Vallerand: Merci. M.
Lafond.
Toit du Stade
Mme Dupuis: Une autre chose qui est importante, le toit du Stade.
On parle au futur, peut-être un futur qui est de plus en plus
rapproché, en espérant que les deux expériences, ou les
deux premières heures, les sujets sur lesquels on a discuté
serviront à prévenir et
qu'on ne répétera pas les mêmes erreurs en ce qui
concerne le toit du Stade, peut-être. Mais une chose qui est certaine,
c'est que le verdict a été prononcé, que la toile du Stade
olympique est en phase terminale, que son espérance de vie est d'au plus
deux ans...
M. Bibeau: Deux à trois ans. (17 h 40)
Mme Dupuis: ...deux à trois ans, et que cette aventure de
toile, si vous voulez, ou de toiture du Stade olympique a coûté la
légère somme de 60 300 000 $ à date. Selon toute
probabilité, et nous avons été informés par les
journaux encore, nous aurons un nouveau toit dans deux ans, si j'en juge des
déclarations du ministre qui était sûrement
intéressé à les faire savoir puisqu'elles étaient
dans les journaux.
Une voix: Bien, c'est une façon de les faire
connaître.
Mme Dupuis: C'est la meilleure façon pour les faire
connaître, hein!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Dupuis: On nous parle d'un toit fixe, rétractable ou
amovible. On parle de la firme SNC-Lavalin qui se pencherait - je le dis comme
ça puisque je n'ai pas les informations, mais, là, je vais aux
renseignements - actuellement sur différentes hypothèses. Mais
une chose est certaine, c'est que le premier ministre en aurait discuté
avec le président de la RIO...
M. Bibeau: Avec son ministre.
Mme Dupuis: ...et il se dirait prêt à injecter 20
000 000 $ pour une future étude.
M. Vallerand: Pas 20 000 000 $.
Mme Dupuis: Le toit ou l'étude?
M. Vallerand: Non, pas 20 000 000 $, là.
M. Bibeau: Par contre, on peut tout vous expliquer le processus,
madame.
M. Vallerand: C'est ça, on va vous donner les vrais
chiffres.
Mme Dupuis: Pour le toit?
M. Vallerand: On va vous donner les vrais chiffres.
Mme Dupuis: Voilà!
Une voix: Là, on va demander...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bibeau: Encore là, pour... Une voix: ...du
Village. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Vallerand: Alors, est-ce que vous m'adressez la question?
Mme Dupuis: À vous, oui, M. le ministre.
M. Vallerand: M. le Président, parce que Mme la
députée m'a dit que j'ai fait connaître la nouvelle.
D'abord, toujours dans le souci de bien situer tout le monde sur les
rôles entre la Régie et moi-même, les commentaires que j'ai
faits eu égard à la situation de la toile et de la nouvelle
toiture appréhendée, c'est à la suite d'un rapport qui a
été déposé, d'abord et avant tout, en
conférence de presse, avec mon accord, par 'es dirigeants de la RIO. Il
faudrait bien situer tout ça. À la suite de ça, lors de
cette conférence de presse, lors du dépôt de ce rapport qui
faisait la démonstration que le temps d'usure de la toile actuelle
était à peu près, approximativement, de trois ans, il
fallait prendre les moyens nécessaires pour assurer la
sécurité de la toile actuelle pour sa durée de temps,
parce que, dans le rapport des experts, on y allait de certaines
recommandations pour assurer sa fiabilité et sa sécurité
pendant son utilisation, et, également, on me faisait des
recommandations sur des alternatives de remplacement au bout de la
période de temps d'usure de trois ans.
J'ai reçu favorablement les suggestions du conseil
d'administration en disant: Oui, procédez, selon les indications qui
vous sont faites, au renforcement de la toile pour son utilisation de
durée approximative de trois ans et, également, je suis
«recevable» de l'argent que vous me demandez pour engager des
experts qui nous feraient des recommandations sur une alternative d'un toit
permanent ou non permanent, durable, fiable, sécuritaire, etc., et j'en
passe. Donc, c'est ça que vous avez lu dans les journaux, mais c'est
bien à la suite des suggestions et recommandations faites par les
dirigeants de la RIO, à la suite du rapport des experts internationaux
sur l'état de la toile.
Mme Dupuis: O.K. Mais, moi, je n'ai fait, M. le ministre, aucune
accusation, j'ai demandé...
M. Vallerand: Non, non. Moi non plus, je ne vous accuse pas. Je
situe.
Mme Dupuis: Voilà!
M. Vallerand: Je situe tout le monde. Cette commission en est une
d'information également.
Mme Dupuis: Alors, puisque le ministre se dit prêt à
injecter jusqu'à 20 000 000 $ pour le
futur toit, je suppose qu'il y a des études...
M. Vallerand: On n'a pas parlé de 20 000 000 $. Pour le
moment, on a parlé de 3 000 000 $...
M. Bibeau: D'abord, dans un premier temps, comme étude...
On a demandé 1 600 000 $...
M. Vallerand: C'est ça.
Mme Dupuis: Oui, ça, je l'ai vu. Il me resterait à
le retrouver, là.
M. Bibeau: ...pour le renforcement, mais 1 500 000 $ comme
études, et c'est ces études-là qui vont nous dire,
effectivement... Et, d'ailleurs, M. Brissette qui est présent,
justement, c'est lui qui a la responsabilité, comme
vice-président construction et entretien, à la Régie, avec
M. Payette, vice-président administration, un peu d'arrimer tous les
chiffres là-dessus. Ce qu'on propose d'abord, dans un premier temps,
c'est une étude au montant de 1 500 000 $ pour nous donner une
idée - quel concept? est-ce qu'il y a des concepts? parce que, comme je
disais, on parle de toit permanent, fixe, ouvrant ou non, rigide, etc. - pour
voir si ça se fait et à quel coût ça pourrait se
faire. Si ça pouvait se faire pour 20 000 000 $, 30 000 000 $ ou,
disons, 40 000 000 $, c'est une chose. Si c'est 200 000 000 $ pour arriver avec
une solution, enfin, durable, sécuritaire et économique... C'est
un peu les critères qu'on...
Mme Dupuis: En théorie.
M. Bibeau: C'est ça. Alors, si on peut respecter ces
paramètres-là... Vous voulez une échelle raisonnable.
Bien, l'échelle raisonnable, là, il faut attendre les coûts
et, là, le gouvernement prendra la décision s'il doit investir ou
non là-dedans.
M. Vallerand: Ce à quoi je me suis montré
«recevable», qui est la proposition des agents de la RIO, c'est 3
100 000 $, je pense; 1 600 000 $, comme je le disais, pour le renforcement de
la toile actuelle pour sa durée de temps de trois ans et 1 500 000 $
pour engager des experts, comme le président nous le disait, qui nous
suggéreraient une façon... Et toutes les possibilités sont
ouvertes dans les expertises qu'on va rechercher: à la fois un toit
permanent et même qu'il n'y ait pas de toit, dépendant du
coût. On aura une deuxième décision à prendre
à la suite du rapport de ces experts. Mais j'ai ajouté, et je
dois le dire dans la même foulée, en accord avec le premier
ministre pour lui en avoir parlé, avec le président de la RIO,
pour dire: II est difficile d'imaginer la rentabilité du Stade sans
toit. Je pense que vous en convenez. Mais il reste à déterminer
à quel coût. Et c'est la raison pour laquelle on engagera ces
experts.
M. Bibeau: Et nous voulons un toit fiable. C'est important, parce
que, comme vous dites, il y a déjà...
Mme Dupuis: Est-ce que les études ont commencé?
M. Bibeau: Non, on n'a pas encore les autorisations. Ce qu'on
demande, c'est un nouveau concept qui soit fiable. On ne veut plus avoir les
problèmes qu'on a connus. Déjà, il y a eu 60 000 000 $
d'engagés, comme on a dit. Alors, on veut que le problème soit
réglé une fois pour toutes. On veut que ce soit une solution
économique, parce que, si ce n'est pas économique, comme M. le
ministre vient de le dire, on va garder le Stade ouvert. On veut que ce soit
durable et on veut que ce soit sécuritaire. Alors, ce que nous avons
demandé, c'est de réaliser des études de
faisabilité, incluant les analyses techniques et économiques des
différents concepts permettant de disposer d'une nouvelle toiture pour
le Stade, et ce, pour un montant de i 500 000 $. tout le processus qui peut
être suivi, il n'a pas été encore adopté par le
conseil d'administration de la régie, mais les grandes lignes, si vous
voulez, m. brissette peut vous dire un peu comment. parce qu'on a
mentionné que des firmes comme snc-lavalin pouvaient être au
dossier; c'est possible. ce que j'ai dit à date, c'est qu'il n'y avait
qu'une firme d'ingénieurs qui était exclue du dossier, c'est la
firme gendron lefebvre, parce que nous avons un actionnaire de la firme gendron
lefebvre membre du conseil d'administration de la régie. mais, pour tous
les autres, pour moi, en tout cas, de prime abord, c'est ouvert.
Mme Dupuis: J'aimerais que M. Brissette puisse peut-être
élaborer un petit peu, où ça en est et s'il y a eu des
conversations avec les ingénieurs, à savoir s'il y a d'autres
différents points de vue au sujet d'un toit fixe, mobile ou semi-mobile,
à moitié décapotable, appelez-le comme vous voudrez.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Dupuis: Mais on se sent un petit peu coincés en tant
que contribuables devant une situation pareille. Si on n'y met pas un toit, on
perd au niveau des expositions, puis ça peut coûter très
cher, et, si on y met un toit, si c'est un prix exorbitant en période de
récession, on se sent un peu coincés. Mais on n'est pas pour
revenir à l'Idée que c'était une erreur de départ.
ii faut vivre avec. si ça divorçait, ce serait bien plus facile.
mais, là, on ne peut divorcer du stade, hein!
Alors, est-ce que M. Brissette pourrait me dire, dans ce
dossier-là... Moi, peut-être qu'après
ça j'aimerais vous faire un petit commentaire.
M. Brissette (Michel): D'accord. Si vous permettez, je vais faire
un peu l'historique de la toiture.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Je
vous en prie.
M. Brissette: Vous savez que la toiture du Stade olympique, la
toile telle qu'on la connaît, on vit le cinquième
été cette année, alors elle a cinq ans d'existence. Dans
les cinq dernières années d'existence, il va de soi, on sait que
la toile n'a pas été fiable, parce que tout le monde est au
courant qu'il y a eu des déchirures dans la toile. En tout, il y a eu 17
déchirures dans la toile. Je pense que ça, ça a
été publicise assez ouvertement. Suite à ces
déchirures-là, la Régie des installations olympiques
voulait connaître les causes des déchirures et voir si
c'était possible de les corriger. Alors, vous savez qu'il y a eu un
comité d'experts internationaux qui a été
créé et des rapports étaient sortis dernièrement
pour nous dire qu'il y avait plusieurs causes aux déchirures et, entre
autres, que corriger ces causes-là de déchirure
équivaudrait à faire un nouveau design. Donc, de façon
économique, il était plus avantageux d'aller vers un nouveau
design que de garder la toiture actuelle et de la corriger, de corriger les
erreurs, si on peut appeler ça de même. Donc, la Régie a
décidé...
Mme Dupuis: oui, mais, de toute façon - je m'excuse,
j'ouvre une petite parenthèse - ce n'est pas corrigeable, la toile est
finie. elle peut durer 2 ans.
M. Brissette: La toile peut durer deux à trois ans. Il
faut se rappeler aussi qu'au tout début, lorsque la toile a
été designée, on parlait, dans un premier temps, d'une
durée de vie de 10 à 15 ans. Par la suite, lorsque le contrat a
été donné, on parlait d'une durée de vie de 10 ans
de la toile comme telle. Alors, il ne faut pas oublier qu'on commence la
cinquième année, qu'elle est encore bonne pour 2, 3 ans, donc 8
ans, 9 ans. Donc, l'estimé préalable, préliminaire au
projet est respecté. On peut dire qu'il est respecté,
relativement, parce qu'on s'en vers 8, 9 ans, puis on parlait de 10 ans. Donc,
pour un prototype, on peut dire que la marge d'erreur n'est pas si grande que
ça, dans un premier temps.
Mme Dupuis: donc, ça donne tout le temps pour ne pas qu'on
invoque l'urgence dans les dépassements de coûts. au moins, on
peut éliminer ça.
M. Bibeau: Non.
Mme Dupuis: Non? Pas encore?
M. Brissette: Non, non.
M. Bibeau: Malheureusement. M. Brissette va vous l'expliquer.
Malheureusement. (17 h 50)
M. Brissette: On a 2 à 3 ans pour remplacer la toiture.
Alors, on a regardé avec des experts quelle était la
possibilité, quelle était la durée réaliste mais
minimum, les délais minimums pour remplacer la toiture. On parte d'un
délai de 30 mois, 36 mois. Donc, on dit 2 ans, 2 ans et demi. Il serait
possible, en prenant des décisions immédiates, de remplacer la
toiture. Alors, c'est pour cette raison-là qu'on a demandé, dans
un premier temps, des budgets, des crédits de 1 500 000 $ pour
réaliser les études préliminaires. Les études
préliminaires vont consister à regarder différents types,
à analyser différents types de toiture, quel genre de toiture on
doit mettre sur le Stade. Il ne faut pas oublier qu'actuellement la toiture
telle qu'on la connaît aujourd'hui, c'est une toile qui est structurale,
donc la toile sert de structure. Est-ce toujours cette toile-là qu'on
veut? Il s'agit de l'analyser, de regarder s'il y a d'autres
possibilités. D'autres possibilités, c'est des structures
légères. D'autres possibilités aussi, on sait que c'est
des toits gonflables. Alors, quelle proposition est la mieux pour la RIO en
respectant nos critères de sélection de choix que M. Bibeau a
mentionnés tantôt, économique, durable, fiable, etc.?
Donc, on voudrait trouver des professionnels pour nous faire ces
études-là, pour nous dire quelle est la toiture qui serait la
mieux pour notre Stade olympique, puis quelle est la solution la plus
économique, afin qu'on fasse une recommandation au gouvernement, au
ministre, pour que la Régie détermine son choix.
Mme Dupuis: oui, mais, là, entendons-nous bien. les
professionnels aussi, ils ont des contraintes. il faut qu'ils partent avec ce
que peut recevoir la structure.
M. Bibeau: C'est ça. M. Brissette: C'est ça.
M. Bibeau: Exact.
Mme Dupuis: Je pense que, si ça n'a pas été
prévu pour que la structure reçoive un toit rigide, il faut qu'il
soit suspendu.
M. Bibeau: Exact.
Mme Dupuis: Donc, ces contraintes-là et ces
calculs-là, il faut qu'ils soient donnés aux firmes...
M. Brissette: II ne faut pas oublier que faire...
Mme Dupuis: ...sinon on paie pour rien.
M. Brissette: Oui.
M. Bibeau: Vous avez absolument raison.
M. Brissette: II ne faut pas oublier que cette nouvelle toiture
là, ça va être un défi encore, parce que c'est une
des superficies de toiture les plus grandes au monde. Ça doit
être, comme vous l'avez mentionné, une structure
légère. Elle doit être supportée par la tour.
Mme Dupuis: Elle doit être suspendue.
M. Brissette: Elle doit être suspendue. On sait très
bien qu'à ces endroits-là, au Stade, on a des vents très
forts. On le sait, la toile est déchirée par des vents
très forts. Alors, c'est toutes des connaissances qu'on a aujourd'hui
_et c'est toutes des données dont il va falloir tenir compte pour le
design d'une nouvelle toiture.
Mme Dupuis: II y a peut-être des nouveaux matériaux
aussi.
M. Brissette: C'est tout ça que les gens vont analyser,
que les professionnels vont analyser. Ils vont nous conseiller, ils vont nous
faire des suggestions. Et la Régie, qu'est-ce qu'elle demande? (S'est de
regarder deux ou trois alternatives, deux \ou trois possibilités, et la
Régie fera son choix, ou le gouvernement fera son choix, en fonction des
critères qu'elle aura préétablis.
Mme Dupuis: maintenant, en donnant tous les calculs et tout,
j'aimerais savoir d'une façon précise: est-ce que ce serait bien
plus dispendieux d'y aller avec différentes firmes et cjue le
génie sorte l'idée la meilleure ou si, "' finalement, il n'y a
pas beaucoup de marge de manoeuvre et on serait peut-être mieux d'y aller
avec des personnes qui, déjà, ont les calculs en main, et
tout?
M. Bibeau: Disons qu'on s'est posé la question. On a fait
exactement le même genre de réflexion. L'équipe de M.
Brissette a fait certaines recommandations au comité de construction. On
va en discuter au prochain conseil d'administration. Quand même, le
délai, malheureusement, encore là, on a un petit peu le couteau
sur la gorge. On dit que la toile est bonne pour deux à trois ans,
ça prend deux à trois ans pour construire un toit, alors, si on
ne veut pas pénaliser les salons et être pris dans des poursuites,
continuer à avoir les revenus de ces salons-là, etc.,
évidemment, on ne doit pas avoir d'années vidos, si vous vouloz.
Et, encore là, monter le nouveau toit parmi les activités, que ce
soit le baseball, les sports en été ou les salons en hiver,
ça aussi, ça va demander une logistique considérable. Mais
on est à faire ce genre de réflexion: Est-ce qu'on doit ouvrir,
disons, «at large»? Tous ceux qui ont une idée, soumettez-la
et on va faire une espèce de processus là-dedans, même si,
de prime abord, l'idée peut être farfelue?
Mme Dupuis: Qu'ils le fassent... Ça peut être sous
forme de concours.
M. Bibeau: Ce qu'on veut, par contre...
Mme Dupuis: Ça arrive souvent que les gens y vont. S'ils
ont le contrat, d'accord; s'ils ne l'ont pas...
M. Bibeau: C'est ça. À ce stade-ci, Mme Dupuis, on
veut vous assurer que le processus va être connu. Lorsqu'on va avoir
soumis un processus qui va .avoir été accepté par le
gouvernement, il va être connu et on veut que l'opération soit la
plus transparente possible. Évidemment, je peux vous dire, on en
reçoit peut-être trois par jour, des gens qui ont la solution pour
le toit. Là-dessus, évidemment, on va en retenir une. On va en
retenir peut-être deux ou trois dans un premier temps et, finalement,
une. Tous ceux que leur formule ne sera pas retenue vont se trouver
pénalisés, etc. Alors, on est très, très conscients
pour notre crédibilité, il va falloir que le processus soit
très transparent. Mais, comme vous dites, à cause... On ne peut
pas, non plus, prendre tout. Il y a des calculs qui sont faits et les calculs,
évidemment, ceux qui ont une certaine expérience
là-dedans, ce sont les gens ou des personnes de la firme SNC-Lavalin.
Même si les calculs nous appartiennent, il faut être capables de
les interpréter, etc. Compte tenu que ça n'a pas donné les
résultats escomptés, est-ce qu'on doit faire affaire avec une
autre firme, quitte à ce qu'il se fasse les mêmes erreurs? C'est
le genre de discussion qu'on a actuellement. Mais nous ne sommes pas
prêts actuellement à faire des recommandations précises
à M. le ministre.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): ii y
a m. le député de l'acadie qui veut... il va avoir une bursite,
il a le bras en l'air depuis tantôt.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Je
vous en prie.
M. Bordeleau: Merci, M. le Président, de prendre soin de
ma bursite. Sur le même sujet, la question d'avoir un toit ouvrant -
c'est parce que, dans les critères que vous avez mentionnés, vous
n'avez pas mentionné celui-là - est-ce que c'est un
critère ou est-ce que vous avez des contraintes, je ne sais pas, avec la
ligue de
baseball? Il n'y a rien qui vous oblige à ce que ce soit un toit
ouvrant et fermant.
M. Bibeau: Non. C'est ça qu'on me dit, que ce soit
durable, que ce soit économique, que ce soit sécuritaire, et on a
un autre qualificatif... fiable, économique, durable et
sécuritaire. Tant mieux si ça peut rencontrer... Et c'est
peut-être plus économique d'avoir un toit ouvrant qui s'ouvre,
parce qu'il peut être rigide mais ouvrant quand même. Disons, on
voit des maisons qui ont des toits... Comment on appelle ça?
Une voix: Des toits ouvrants.
M. Bibeau: Des toits, même, qui rouvrent... C'est ça
exactement, à manivelle. Seulement, évidemment, plus c'est
compliqué, plus ça risque d'être moins durable et moins
fiable. C'est ça qu'il faut examiner. Par contre, ça peut
être plus économique parce que ça peut sauver la
climatisation. Et, évidemment, on le sait, comme le Stade, c'est un
stade de baseball et que le baseball, de façon générale,
c'est un sport de plein air, du moins au mois de juillet, pour nous, du 15 juin
à la fin de juillet, il faut tenir compte... Et ça va
peut-être être plus économique qu'il soit ouvrant, le toit,
mais on ne le sait pas.
M. Bordeleau: en fait, l'évaluation comme telle,
ça va d'abord être une évaluation économique et, si
ça peut être un toit ouvrant, fermant, tant mieux.
M. Bibeau: Économique, fiable, sécuritaire... M.
Bordeleau: Oui, oui, c'est ça, d'accord.
M. Bibeau: ...parce que tout est interrelié, dans le
fond...
M. Bordeleau: C'est ça. M. Bibeau: ...et durable.
M. Bordeleau: Ça va. Merci.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Mme
la députée de Verchères.
Mme Dupuis: Tout simplement un commentaire. À ce
moment-là, lorsque le premier ministre parle qu'il est prêt
à injecter 20 000 000 $... C'est le premier ministre, ce n'était
pas le ministre du Tourisme, ça me revient. Ceci étant dit, il
s'est peut-être avancé un petit peu en parlant de 20 000 000 $,
alors que ce n'est pas avancé du tout et qu'on n'a aucune idée
des prix et qu'on n'a aucune idée de rien, là.
M. Bibeau: Non, en fait, évidemment, le premier ministre
sait ce qu'il dit et sait ce qu'il a derrière la tête. Moi. par
contre, je m'avance un petit peu en vous disant ça, parce que, avec M.
Payette, il faut refaire tous les calculs, et tout ça, mais je pense
qu'on peut prouver qu'au moins jusqu'aux alentours de 50 000 000 $, ça
pourrait être économique d'avoir un toit. Mais, encore là,
je vous dis, il faut raffiner nos chiffres, il faut refaire tous les calculs.
Alors, on ne sait pas. En tout cas, je pense que le premier ministre aussi, ce
qu'il voulait dire, d'ailleurs je pense que le journaliste en question l'a
rapporté aussi, c'est qu'il n'est pas prêt à investir une
centaine de millions encore pour un toit.
Mme Dupuis: II aurait mis à peu près...
M. Bibeau: Est-ce que c'est 20 000 000 $, 25 000 000 $, 40 000
000 $? On va faire les recommandations à M. le ministre du Tourisme qui,
lui, ensuite, va porter le dossier, si vous voulez, au Conseil des
ministres.
M. Vallerand: Je pense que je ne veux pas...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Si
je comprends bien, il aurait mis un plafond à votre toit...
M. Vallerand: ...interpréter les propos du premier
ministre, mais je pense que c'était sa façon de démontrer
que, dans ce qui est raisonnable, il demeurait ouvert à la
possibilité de mettre un toit sur le Stade.
Mme Dupuis: Je vais dire comme M. le Président, il a voulu
mettre un plafond au toit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Vallerand: Mais, M. le Président, je pense qu'il est
important à ce stade-ci de ne pas trop s'aventurer dans des chiffres.
C'est bon qu'on fasse cette discussion-là pour au moins éclairer
les gens sur nos intentions à venir, mais ce qui est important pour le
moment, c'est la suggestion d'engager les experts au coût de 1 500 000 $
pour nous dire quel genre de toit ça nous prendrait, quels en seraient
les coûts, et je pense qu'à la suite de ça on aura une
autre décision à prendre.
M. Bordeleau: À quel moment pensez-vous avoir le rapport
des ingénieurs sur les différentes alternatives possibles?
M. Brissette: Écoutez, on va faire accepter au prochain
conseil d'administration le mode de gestion pour le processus de la nouvelle
toiture. Par la suite, conformément à nos règlements, nos
procédures, on va procéder au choix des professionnels et, par la
suite, on pense qu'un délai de
quelques mois, trois mois peut-être, ce serait suffisant pour
avoir de très bons indices. Mais on préfère que le choix
des professionnels se fasse et que, par la suite, ces gens-là nous
donnent leur propre échéancier.
M. Bordeleau: Ça peut être entre six mois et un an,
à peu près.
M. Brissette: On souhaite que ce soit à l'intérieur
de ça.
M. Bibeau: Que ça se fasse, dans un premier temps, plus
serré que ça. Dans la mesure du possible, c'était aux
alentours de trois mois, parce que, ensuite, il faut développer le
concept, il faut le fabriquer, il faut l'installer. Si on veut arriver dans les
30 mois à 36 mois, on n'a pas une grosse marge de manoeuvre. Mais, par
contre, ça vaut la peine, par exemple, de prendre le temps qu'il faut au
départ pour être sûr qu'on ne se trompe pas.
M. Bordeleau: Oui, oui. Je comprends. (18 heures)
M. Brissette: Aussi, ce qui est important au Stade, compte tenu
des activités que nous avons durant l'hiver, c'est qu'on compte
plutôt en nombre d'hivers qu'en nombre de mois, parce qu'un moment
donné, si on arrive, en décembre ou en janvier, pour prendre une
décision, l'hiver est passé quand même, donc on doit vivre
quand même avec la toiture pour l'hiver. Donc, on compte plutôt en
nombre d'hivers qu'en nombre de mois.
M. Bibeau: Et c'est plus facile l'été
évidemment. S'il n'y avait pas de toit, les Expos ou La Machine, les
activités d'été peuvent se tenir sans toit. En hiver,
évidemment, les salons ne peuvent pas se tenir, et on voit que les
salons, selon toutes les études, amènent des retombées
économiques de l'ordre de 25 000 000 $ par année plus les profits
générés comme tels à la Régie. Alors, oui,
c'est ça, on doit tenir compte de nos clients salons.
Projets à venir
Mme Dupuis: Si on parle quelques minutes au sujet de l'avenir des
installations maintenant. On sait que, M. le président, vous aviez
énormément de projets, il n'y en a pas beaucoup qui se sont
concrétisés, vous avez encore peut-être ces
projets-là et, même si on sait qu'on doit les remettre à la
fin de la dette, a la ville de Montréal, lorsque... On avait
prévu que ça soit remis quand la dette serait finie de payer en
1996. J'ai comme l'impression que le robinet va continuer à couler
peut-être un peu, je ne sais pas.
M. Bibeau: Ça dépend des fumeurs. C'est les fumeurs
qui en...
Mme Dupuis: En ce sens-là, je fais mon possible,
monsieur.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Dupuis: Ceci étant dit...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Ça fait un an que je n'ai pas fumé...
Mme Dupui?: Bon! On connaît tous les règles,
aussitôt que c'est fini de payer, on les remet et la ville de
Montréal serait censée, d'après la loi, de les reprendre.
Mais ça, on sait qu'une loi, ça se fait, ça se
défait facilement. Alors, ceci étant dit, est-ce que la ville de
Montréal va les prendre? Est-ce que vous avez des signes dans ce
sens-là? Selon les rumeurs - vous savez, les rumeurs étant ce
qu'elles sont - on a dit que peut-être qu'elle ne voudrait même pas
du Biodôme lorsqu'elle aurait été informée du
coût de l'entretien du Biodôme et là, par-dessus, on lui
remettrait, selon la loi, les installations. Est-ce que vous avez des nouvelles
dans ce sens-là ou si vous continuez, malgré ça,
malgré qu'ils doivent revenir à la ville de Montréal,
à toujours essayer de trouver une vocation, allant même
jusqu'à - là, vous me permettrez de vous contester - vouloir un
casino dans le Stade?
M. Bibeau: En fait, je pense, peu importe l'avenir des
installations, je crois qu'on sert la communauté en
développant... Nous avons 500 000 pieds carrés d'espaces qui sont
construits mais pas aménagés, donc on a des dépenses
d'énergie, etc., pour ces volumes-là qui sont inutilisés,
mais on n'a aucun revenu. Alors, c'est dans cet esprit-là que nous avons
créé un poste d'adjoint au président, responsable du
développement, juste pour rentabiliser ou, enfin, aller chercher des
revenus de ces espaces-là. D'ailleurs, M. Morin, qui et ici, pourrait
aussi vous parler des projets. Alors, peu importent que les installations
retournent à la ville ou qu'elles restent au gouvernement, je pense que
c'est notre devoir, comme administrateurs, de voir à ce que ces
espaces-là rapportent plus. Le casino - chacun a droit à son
opinion - là-dessus, on a des espaces, on a présenté un
projet à Loto-Québec sur certains espaces là-dessus,
alors, comme les gens de Loto-Québec nous ont dit, ça a le
mérite qu'il va y avoir une alternative. Il y a d'autres endroits aussi
qui peuvent être excellents pour la tenue d'un casino, mais on pense
qu'on a des avantages. Comme d'autres, aussi, on a certains désavantages
mais on a des avantages évidents. On a, entre autres, 75 000
carrés qui seraient disponibles et qui ne seraient pas tellement
dispendieux à aménager. Si jamais les casinos retournaient au
centre-ville après, ces investisse-
ments-là ne seraient pas à perte, on s'en servirait pour
d'autre chose. Alors, enfin, c'est un projet parmi d'autres. Là,
évidemment, je pense qu'il faut - et c'est important et M. Morin,
là-dessus, a plusieurs projets - en avoir plusieurs parce qu'on ne
travaille pas dans le conventionnel. Les espaces au Stade sont immenses, ils ne
sont pas conventionnels. Dans la Tour, c'est la même chose, ce n'est pas
conventionnel d'avoir des fenêtres au plafond à certains endroits
ou de les avoir au ras du sol, à d'autres. Alors, ce n'est pas facile
à développer. Et c'est ça, je pense que c'est important
d'avoir plusieurs projets, et même, si on en a 100, s'il y en a seulement
trois ou quatre qui se réalisent, ça va faire ça, si on en
a seulement trois ou quatre. Ça va être difficile qu'il se
réalise tous. Alors, c'est dans cet esprit-là qu'on
travaille.
M. Vallerand: M. le Président, je voudrais juste demander
à Mme la députée de Verchères, parce que son
opinion m'importe beaucoup, elle le sait d'ailleurs, quand elle dit qu'elle
conteste le président de la RIO sur sa suggestion de faire un casino
dans le Stade olympique, est-ce que c'est parce qu'elle est contre le casino ou
si c'est parce que, elle, elle aurait un autre emplacement que le Stade?
Mme Dupuis: Là, je vous dirai, M. le ministre, que vous
êtes drôlement mal pris là.
M. Vallerand: Bien, je ne le sais pas.
Mme Dupuis: Parce que vous en avez un qui le veut au Stade...
M. Vallerand: Non, non.
Mme Dupuis: ...et l'autre le veut dans Charlevoix, le
député de Charlevoix est là. Il n'est pas ici?
M. Bibeau: De toute façon, ça peut être
compatible. Comme au Palais des congrès, c'est un excellent endroit.
Mme Dupuis: Et il y en a un autre au Palais des congrès
qui veut l'avoir.
M. Vallerand: Moi, tant que j'ai le choix des emplacements, ce
n'est pas un problème. Mais, moi, ma question c'est de savoir: Est-ce
que vous êtes pour le casino et est-ce que vous avez une
préférence d'un emplacement - c'est important dans la
décision peut-être qu'on aura à prendre - ou si c'est parce
que vous êtes contre le concept du casino? Je ne sais pas si c'est moi
qui suis mal pris là.
Mme Dupuis: M. le ministre, ça me fait plaisir de vous
répondre que, si jamais je reviens avec le dossier du tourisme, vous
aurez mon opinion. Pour le moment, je discute de la RIO.
M. Vallerand: Une bonne réponse de politicienne!
M. Bibeau: Pour l'endroit, même si peut-être vous me
contestez sur le choix du Stade pour le casino, je crois que la
députée de Hochelaga-Maisonneuve, malgré, je pense,
qu'elle ait des réticences comme telles au niveau du casino, si jamais
le gouvernement allait de l'avant dans ce sens...
M. Vallerand: Elle irait de l'avant, au moins pour le Stade.
M. Bibeau: Effectivement. Même, elle serait plutôt
favorable pour le Stade, évidemment, c'est compréhensible.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Elle
voudrait l'avoir là. Je suis bien d'accord. Si je pouvais l'avoir dans
mon comté, moi, je travaillerais là-dessus.
Mme Dupuis: Sérieusement, est-ce que vous êtes
parvenus à louer quelques espaces...
M. Vallerand: Verchères l'a demandé aussi, mais on
n'est pas certains.
Mme Dupuis: Verchères, M. le Président, je suis
tenu de corriger le ministre. Verchères a demandé une subvention
au ministre et attend encore la réponse.
M. Vallerand: Ce n'est pas pour construire un casino, Mme la
députée?
Mme Dupuis: Une subvention pour le tourisme, et on attend encore
la réponse.
Une voix: C'est un beau coin.
Mme Dupuis: Elle était trop facile, M. le ministre. Vous
m'avez ouvert la porte.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Mais
ils ont de bons hôtels et de bons restaurants, ça!
M. Vallerand: Je vais être obligé de vous être
redevable, Mme la députée. Vous avez le tour de me demander des
choses.
Mme Dupuis: Vous avez tellement le tour de dire non.
M. Vallerand: Vous prenez ça pour un non, là?
Mme Dupuis: Et pourtant, j'ai des demandes
raisonnables. Mais, là, on s'éloigne de notre sujet. Ceci
étant dit...
M. Bibeau: C'est pertinent.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Mais
on vous appuie dans votre demande, madame.
M. Bibeau: Tout ce qui peut améliorer la
collectivité, c'est pertinent.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): On
vous appuie.
M. Vallerand: Vous avez l'appui de la commission dans votre
demande, pensez à ça!
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Non,
non, juste l'appui du député de Laval-des-Rapides.
Mme Dupuis: Je pense que je vais essayer de soumissionner pour un
contrat en demandant un dépassement. Peut-être, que j'aurais plus
de chances. Ceci étant dit, sérieusement, est-ce que vous voyez
une perspective là d'occuper les espaces dans les plus brefs
délais, sinon, ce qui m'inquiète, et sûrement vous aussi...
Est-ce que Montréal les acceptera si les espaces ne sont pas
loués? Vous êtes sûrement d'accord avec mol pour dire que,
si on arrivait à louer nos espaces, sans se lancer sur tout ce qui bouge
là, ce serait plus facile de respecter la loi qui veut qu'on les remette
à Montréal.
M. Bibeau: En fait, on ne peut pas s'avancer pour la ville de
Montréal, d'aucune façon. On ne doit pas travailler... Parce
qu'il va y avoir des élections municipales à Montréal.
Alors, on sait que, des élections, ça peut être la
même équipe, ça peut être une nouvelle équipe,
un autre point de vue. C'est difficile de travailler. On travaille dans la
perspective... peu importe ce qui va arriver. Que ça retourne à
la ville de Montréal, que ça reste au gouvernement du
Québec, si on développe nos espaces, si on va tirer des revenus
des volumes qu'on a, ça va servir la collectivité.
Peut-être que M. Morin peut vous parler de certains projets -
évidemment, c'est encore des projets - à court terme. Je pense
qu'il y a peut-être, outre le casino, qui est un projet qui peut avoir
son aboutissement à court terme, d'autres projets aussi.
Des voix: Vas-y, vas-y!
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
C'est parce que je connais ses talents de vendeur.
M. Vallerand: Je vois que M. le président connaît
bien M. Morin. M. Morin, vous avez une réputation, on vous laisse la
parole.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, Mme la députée de Verchères, est-ce que vous
vouliez questionner M. Morin?
Mme Dupuis: Vous m'excuserez si je vous demande d'être
bref, monsieur, parce que...
M. Bibeau: On vous l'a assez dit, vous n'avez pas à vous
excuser.
M. Vallerand: Elle est très habituée.
Mme Dupuis: ...j'ai d'autres sujets que je voudrais aborder.
Alors...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Madame, si vous voulez, je m'engage, dans 10 minutes, à
arrêter M. Morin.
Mme Dupuis: Cinq.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Cinq.
M. Morin (Guy R.): Cinq.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Cinq. Mais là...
M. Morin (Guy R.): Je vais vous donner trois messages et deux
exemples du potentiel. Le Stade de Montréal et sa Tour, qui font partie
d'un même complexe, reviennent - et ça je pense que les
journalistes vont apprécier la découverte - à deux fois
moins cher, à toutes fins pratiques, que le fameux Sky Dome de Toronto
qu'on nous cite constamment en exemple; je parle des coûts de
construction actualisés aujourd'hui au mètre carré.
Trouvaille! (18 h 10)
Le Stade de Montréal a des superficies utilisables, le Stade et
la Tour, qui sont environ trois fois plus importantes que les superficies
utilisables du Sky Dome de Toronto. C'est un complexe gigantesque, et je ne
parle pas des espaces à l'extérieur. M. le président de la
Régie a mentionné tout à l'heure 500 000 pieds
carrés d'espaces disponibles; pour être précis, c'est 617
000 pieds disponibles, 616 700, et la moitié, en gros, à
l'extérieur, sur des terrains sous-utilisés ou non
aménagés, et dont un en particulier substantiellement grand, 250
000 pieds environ, juste en face du métro Viau, qui est un endroit
hautement stratégique pour des équipements
complémentaires. À l'intérieur du Stade, dans la tour et
à l'arrière-Stade, les nouveaux plateaux qui sont derrière
ce qu'on appelle, nous, la poutre qui sert à soutenir les nouveaux
tableaux d'affichage, il y a des superficies, là, qui atteignent,
à l'intérieur du Stade, 27 500 mètres ou, en pieds, 296
000 pieds.
Qu'est-ce qu'on peut faire avec ça? Vous souligniez tout à
l'heure l'importance, pour les gouvernements qui subissent beaucoup de
compressions budgétaires, de bien gérer les deniers publics. Je
pense que les équipements dont nous avons hérité peuvent
permettre justement de doter Montréal d'équipements qu'elle n'a
pas - et je vous donnerai deux exemples - au meilleur coût possible et,
sans exagérer, peut-être au quart de ce que ça
coûterait pour construire les mêmes équipements ailleurs. Je
lance comme exemple le fameux Musée des sciences et des techniques qui
va et qui vient à Montréal depuis des années; divers
endroits ont fait des études de localisation, des études de
sites, et tout. Les dernières hypothèses touchaient un lieu que
je ne veux pas identifier ici et que vous connaissez sans doute, et on parlait
de 80 000 000 $ à 100 000 000 $ pour l'infrastructure sans compter le
coût de la muséologie qui, où que soit l'endroit, ne
changera pas.
Nous, à partir de l'état actuel des lieux chez nous, nous
pourrions disposer de 225 000 pieds carrés dont l'aménagement
complémentaire pour être prêt à recevoir la
muséologie, toute chose étant égale, serait
inférieur à 20 000 000 $ au lieu de 80 000 000 $ à 100 000
000 $. Ça, c'est un premier exemple. Un autre exemple, on parle...
Mme Dupuis: Mais qu'est-ce qui fait en sorte que...
M. Morin (Guy R.): C'est un dossier...
Mme Dupuis: Est-ce qu'il y a des possibilités de...
M. Morin (Guy R.): Les possibilités physiques sont
là...
Mme Dupuis: Oui, oui, mais des possibilités...
M. Morin (Guy R.): et il reste la volonté. Mme
Dupuis: ...que ça se concrétise.
M. Bibeau: C'est le gouvernement fédéral. On a fait
des approches. M. Morin a même visité les endroits potentiels,
avec le ministre responsable de la région de Montréal, M.
Corbeil, pour... Évidemment, M. Corbeil s'est montré très
sensible, lui aussi; je pense qu'il a fait une découverte en voyant ces
espaces-là, mais, évidemment, la volonté, comme on dit,
avec la période de récession que le Canada vit, la
priorité du gouvernement fédéral n'est peut-être pas
dans les musées.
Mme Dupuis: Non, mais vous...
M. Bibeau: Néanmoins, si le gouvernement allait dans la
vocation musée et, en particulier, le Musée des sciences, le Parc
olympique pourrait être une possibilité.
M. Morin (Guy R.): Et ce serait tout à fait en synergie
avec le Biodôme, sciences naturelles, sciences et techniques, d'une part.
Un autre exemple, on...
Mme Dupuis: Est-ce qu'ils ont des projets dans ce sens-là
à Montréal ailleurs?
M. Bibeau: Oui. Dans le Vieux-Port. À date, c'était
dans...
M. Morin (Guy R.): Dans le Vieux-Port, notamment, qui
était...
M. Bibeau: ...le Vieux-Port qu'était ça,
mais...
Mme Dupuis: Ah! C'est ça, oui.
M. Morin (Guy R.): Mais je pense que nous marquons des points en
sensibilisant les décideurs des milieux concernés à notre
potentiel.
Mme Dupuis: Auprès du gouvernement
québécois?
M. Morin (Guy R.): Je pense qu'il... Une voix: Tous
azimuts.
M. Bibeau: Oui. On travaille de concert avec tous les paliers de
gouvernement et l'entreprise privée.
M. Morin (Guy R.): Un autre exemple, Mme la députée
de Verchères, c'est le fameux hall d'exposition de 500 000 pieds
carrés de superficie utilisable, locative, qui fait défaut, qu'on
n'a pas à Montréal. Nous avons près de 400 000 pieds en
hiver, avec le Stade doté d'un toit...
Mme Dupuis: 400 000 pieds au niveau de l'Expodôme, que vous
appelez.
M. Morin (Guy R.): Ce qu'on appelle l'Expodôme...
M. Bibeau: Ce qu'on a actuellement. Mme Dupuis: Le grand
hall...
M. Bibeau: C'est ça, comme, disons, le Salon de l'auto, le
Salon de l'habitation.
Mme Dupuis: 400 000, ça?
M. Morin (Guy R.): Oui, mais c'est tributaire d'une seule
entrée, qui est la rotonde, l'entrée principale du Stade telle
qu'on la connaît tous.
Mais, lorsqu'on arrive à la saison du sport professionnel,
football et baseball, à compter, en gros, du 1er avril, fin mars, il n'y
a pas d'autre entrée, il n'y a pas d'autre accès existant en ce
moment, de sorte que d'autres parties des espaces pourraient
éventuellement atteindre 250 000 pieds de superficie utilisable,
concurremment au baseball et au football, à certaines conditions,
à condition qu'on fasse certains aménagements. Nous pourrions,
à ce moment-là, en réalisant ces travaux d'infrastructure
complémentaires, qui sont de l'ordre de 18 000 000 $, doter
Montréal, en hiver, au moment de la saison haute de la demande pour ce
genre de grandes expositions, de 500 000, au lieu de 400 000 actuellement, et
offrir, par ailleurs, 250 000 pieds pendant le reste de la saison, là
où il y a encore une demande, mais un peu moindre, du printemps, disons
du 1er avril jusqu'à la mi-juin. Il y a relâche jusqu'à la
mi-août, de la mi-août jusqu'à la fin de la saison de
baseball, mi-octobre; là on reprendrait les 500 000 pieds.
Donc, on pourrait gérer un équipement à deux
dimensions complémentaires, et ceci est tout à fait compatible
avec les autres équipements dont j'ai parlé tantôt, comme
le Musée des sciences.
Nous avons aussi un projet de cinéma «Omnimax»...
Mme Dupuis: Et, pour réaliser ça, est-ce que vous
avez besoin de mettre des estrades mobiles et de rapetisser des...
M. Bibeau: Non. C'est d'aménager des planchers. Les
espaces sont déjà là. C'est de l'aménagement de
planchers, de le rendre accessible le plus facilement possible au public et de
l'aménager en fonction... Évidemment, on l'aménagerait en
fonction de nos besoins. Si c'est un besoin d'exposition, ça a des
besoins particuliers au niveau des monte-charge, etc. Il faut
l'aménager.
M. Morin (Guy R.): Par exemple, pour pouvoir gérer deux
activités comme celles-là en été, il faudrait une
nouvel! s billetterie, une nouvelle entrée à l'autre
extrémité du Stade que celle que l'on connaît en ce moment
pour pouvoir opérer aux deux bouts en même temps. Il faut doter
les surfaces existantes de la mécanique requise: ventilation,
climatisation, chauffage, escalateurs pour pouvoir véhiculer des foules
importantes, monte-charge, des choses comme ça. Les puits sont
déjà là, les ouvertures sont déjà faites sur
les plateaux, mais il manque la mécanique, ce qu'on appellerait la
construction, la grosse quincaillerie.
Et, encore là, c'est un investissement. Quand je mentionnais 18
000 000 $ ou 19 000 000 $ pour ces deux exemples, dans le cas du hall
d'exposition, une étude qui avait été commanditée
par la ville de Montréal, la CIDEM, je crois, il y a deux ans, deux ans
et demi, faisait état de ce besoin et estimait entre 50 000 000 $ et 75
000 000 $ le coût de construction d'un hall d'exposition à
Montréal de 500 000 pieds carrés. Donc, encore là, on
pourrait répondre à la demande, au besoin réel de
Montréal, reconnu par plusieurs intervenants depuis assez longtemps,
pour une fraction du prix que ça coûterait ailleurs.
Ce sont deux exemples que je vous ai apportés. Il pourrait y en
avoir beaucoup d'autres. Sur les terrains à proximité, par
exemple, nous souffrons présentement de difficultés
d'accès, spécialement pendant 8 mois sur 12, les mois de froid,
entre le métro Viau qui se trouve, de ce fait, inutilisé, ou
sous-utilisé, devrais-je dire, et toute la partie des installations qui
est de ce côté, à l'extrémité du
côté de la rue Viau, en incluant évidemment le
Biodôme, le hall touristique et ceux que je viens d'identifier comme
projets.
Donc, il devient important de nous doter, à moyen terme, d'une
facilité d'accès piétonnier tout à
l'intérieur, entre le métro Viau et cette partie des
installations, tout comme la rotonde, qui est l'entrée principale du
Stade, est déjà dotée d'un couloir intérieur
jusqu'au métro Pie IX. Si on n'avait pas ce corridor-là, il y
aurait moins d'achalandage au Stade en hiver que nous n'en connaissons
présentement, c'est certain. Et nous avons d'autres projets de cette
nature-là, de concert possiblement avec le secteur privé qui
pourrait prendre à sa charge, dans le cadre de certains
aménagements en construction nouvelle, les coûts de ces
projets-là.
Mme Dupuis: Simplement une petite question, mais là,
très rapidement, je vous le dis là. Avec les accidents et les
incidents et tout ce qui est arrivé au Stade, est-ce qu'on a un
déficit accumulé plus grand que... Cette année, on doit
arriver avec un déficit énorme.
M. Bibeau: Oui. Effectivement, on a un déficit
d'exploitation. Peut-être que M. Payette peut vous donner une
réponse précise. Effectivement, le déficit a pris des
proportions évidemment, malheureusement, qui sont plus
élevées qu'on n'aurait pensé, mais c'est dû
évidemment à des circonstances complètement
incontrôlables. Je dois dire qu'à toute chose malheur est bon
quand même. Ça nous a permis de vérifier les installations,
ne serait-ce que... Je pense que ça a coûté environ 5 000
000 $ pour inspecter le Stade de fond en comble, mais aucun édifice n'a
jamais été inspecté comme le Stade et, même, tout le
monde... On avait une émission récemment où même M.
Marsan, qui, on le sait, a été plutôt, de façon
générale, assez critique, le Stade, il le déclarait bon
pour au moins une centaine d'années.
Mme Dupuis: Oui, mais je vois monsieur qui
sort ses documents, et tout. C'est très bref. Dites-moi le
chiffre et c'est tout, parce que j'ai d'autres...
M. Payette (Jean-Pierre): 13 700 000 $.
Mme Dupuis: Combien? M. Payette: 13 700 000 $.
Mme Dupuis: 13 700 000 $ de déficit pour cette
année.
M. Vallerand: Oui. Au lieu de... Mme Dupuis: Au lieu
de?
M. Vallerand: Au lieu de 6 900 000 $, 7 000 000 $, oui.
M. Bibeau: Au lieu de 6 900 000 $...
Mme Dupuis: 6 000 000 $ ou 7 000 000 $ qui étaient...
M. Bibeau: C'était 6 900 000 $ qui étaient
prévus.
Mme Dupuis: Annuellement. M. Vallerand: Qui étaient
prévus.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Alors, on remercie M. Payette...
Mme Dupuis: Je m'excuse si je n'ai pas été...
Le Président (m.
bélanger, laval-des-rapides):
...et je remercie aussi m. morin qui a été tellement rapide
qu'on n'a pas eu le temps de lui dire merci.
M. Bibeau: II est toujours rapide, M. Morin.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Merci. (18 h 20)
Voyages à l'étranger
Mme Dupuis: Là, quelques questions, les dernières
10 minutes. C'est sur le... Attendez un petit peu. La Régie des
installations, le cahier d'informations générales concernant les
crédits de 1992-1993. Quelques voyages peut-être dont j'aimerais
savoir la pertinence sûrement et les effets positifs.
Par exemple, je vois à la page... Vous avez sûrement le
même cahier que moi.
M. Bibeau: Mais probablement qu'en me donnant le voyage je vais
être capable de le trouver.
Mme Dupuis: Page 3. Voyage effectué par M. Pierre Corbeil
qui a assisté au Supermotocross de Bercy à Paris du 29 novembre
au 2 décembre 1990, et le total des dépenses est de 1211,61
$.
M. Bibeau: En fait, peut-être que M. Payette peut
l'expliquer, ou M. Lefebvre comme vice-président du marketing. C'est que
le Supermoto-cross, nous en sommes producteurs actuellement. C'est le seul
événement dont nous sommes producteurs. Nous
déléguons M. Corbeil comme producteur. Il y a un supermoto-cross
à Bercy. Il y en a ailleurs aussi. Mais, à Bercy, il est
important et je crois... Parce que c'est un événement quand
même qui rapporte des revenus assez considérables à la
Régie, de l'ordre de...
M. Payette: 350 000 $ nets.
M. Bibeau: Pour le Supermoto-cross. Évidemment, c'est
relié à... 350 000 $ nets pour un soir. C'est quand même
beaucoup. Alors, M. Corbeil est notre producteur délégué.
Alors, il va en Europe ou ailleurs aussi pour aller chercher les coureurs, pour
identifier, entre autres... Remarquez que je ne suis pas sûr si c'est
dans le cas précis de ce voyage-là, mais il est appelé
à voyager pour, entre autres, aller chercher les coureurs pour qu'on
présente et qu'on continue à présenter un spectacle de
qualité. Et, d'ailleurs, la semaine dernière, j'ai
rencontré les dirigeants de Bercy où, justement, on parlait
même de s'unir au niveau du moto-cross, parce que, en fait, il arrive une
dynamique là-dedans où Stone veut mettre la main sur le
moto-cross comme sur les Grand Prix. Alors, avec Tokyo, avec Bercy et quelques
autres stades en Europe, ici, avec Montréal, on va essayer de contrer
ça pour qu'on puisse continuer à avoir des profits de l'ordre de
350 000 $ pour l'événement.
Mme Dupuis: Un autre à la page 5 est M. Guy R. Morin, puis
M. Pierre Bibeau. Compte tenu de la conjoncture économique, vous ne
pensez pas que c'était peut-être un petit peu
exagéré d'aller au congrès annuel de la
Fédération des grandes tours du monde à Tokyo? Puis c'a
coûté 23 000 $ à la population, finalement, en bout de
ligne.
M. Bibeau: Exact, absolument! Et, en fait, ce n'est pas à
Tokyo, c'est à Sydney. Je vais vous expliquer... D'ailleurs, j'ai le
rapport. Vous allez pouvoir constater qu'on n'a pas chômé lors de
notre rencontre. Ce qui est arrivé, c'est que nous faisons partie de la
Fédération internationale des grandes tours. Alors, en 1990, son
congrès a eu lieu au mois de novembre à Sydney. Alors, nous
avions fait application, Montréal,
pour que le congrès - justement, entre autres, ça va nous
sauver des voyages; ça va nous entraîner d'autres dépenses,
mais, au moins, ça va sauver ça - en 1992, jumelé aux
célébrations du 350e anniversaire de Montréal, puisse se
dérouler à Montréal, et la décision se prenait
à Sydney, parce qu'on savait qu'en 1991 le congrès aurait lieu
à Rotterdam. Alors, en 1990, la décision se prenait pour 1992.
Alors, c'est dans cet esprit-là que M. Morin, qui est un fondateur de la
Fédération des grandes tours, et moi-même, comme
président de la Régie, avons été
déposé la candidature de Montréal, de la Tour olympique,
à Sydney.
Alors, évidemment, aller à Sydney, c'est des
dépenses considérables et c'est dans cet esprit-là qu'au
lieu d'aller uniquement à Sydney on a décidé d'amortir les
dépenses et d'arrêter à Tokyo et également à
Los Angeles. D'ailleurs, à Los Angeles, nous avons rencontré des
promoteurs. D'ailleurs, c'a fait la manchette des journaux à
l'époque. On a rencontré les gens du Hilton pour, justement,
essayer d'attirer des investisseurs. Et à Tokyo, lorsque nous nous
sommes arrêtés à Tokyo, nous avons visité, entre
autres, pas comme touristes, mais en rencontrant les dirigeants, la tour de
Tokyo, qui serait un excellent modèle qu'on devrait suivre, en tout cas
essayer de suivre, parce qu'ils font 17 000 000 $ de profits avec la tour
à Tokyo. Alors, ce n'est pas tout à fait notre cas avec la tour
de Montréal. Mais on a vu comment en rencontrant le propriétaire.
C'est un propriétaire privé, M. Mayda. Là-dessus, on a
visité le Tokyodôme où on est allés chercher des
idées. À l'époque aussi, on a rencontré plusieurs
représentants de firmes de tableaux électroniques, dont Sony,
dont Matshusita, qui est la maison mère de Panasonic, etc., pour
essayer, avec eux, en discutant, de voir quel genre de produits on devrait
offrir pour essayer d'influencer, au niveau de nos critères, qu'est-ce
qu'on devait demander là-dessus pour essayer de sauver des
coûts.
Alors, on a arrêté, on a fait une visite très,
très rapide mais très élaborée, très intense
à Tokyo avant de se rendre à Sydnev. Parce que, comme je vous le
dis, le but de la rencontre à Sydney, c'était une rencontre
annuelle de la Fédération internationale des grandes tours et,
quant à aller directement à Sydney, parce que les frais de voyage
sont immenses, et à uniquement faire un aller-retour de trois jours, on
a décidé d'amortir le voyage en arrêtant à Tokyo et
en arrêtant à Los Angeles, également.
Mme Dupuis: Pour moi, vous avez espoir que, si ça n'a pas
porté fruit pour 1992... Est-ce que vous avez des signes dans ce
sens-là?
M. Bibeau: Et on a eu...
Mme Dupuis: On l'a eu, c'est vrai.
M. Bibeau: Exact. D'ailleurs, vous allez être
invitée aux différentes festivités ou, enfin, aux
différents événements qui vont pouvoir avoir lieu.
Évidemment, le but, ça peut paraître... Ce n'est quand
même pas un gros congrès, ça ne réunit pas des
milliers de personnes. Seulement, pour nous, c'est important parce que, vous
savez, quand on pense à tour penchée, actuellement, on pense
à la tour de Pise. Alors, profitant de la Fédération
internationale des grandes tours, on veut que la tour de Montréal soit
identifiée, vienne au même titre, même dépasse la
tour de Pise et qu'aussitôt qu'on pense à tour penchée on
pense à la tour de Montréal. Alors, c'est pour nous positionner,
et évidemment, excusez l'expression, on embarque un peu sur la queue de
coat de tours célèbres, comme la tour Eiffel, que ce soit
l'Empire State Building qui fait partie aussi de la Fédération,
la tour de Tokyo, la tour de Moscou, etc.
Mme Dupuis: Oui, je veux bien, au niveau prestige. Mais, au
niveau des retombées, est-ce que ça peut au moins... ou si
ça va être encore des coûts? Parce que là je dis
toujours, dans la conjoncture actuelle.
M. Bibeau: C'est un postitionnement mondial. Et,
évidemment, plus les gens connaissent la tour de Montréal, plus
ils sont intéressés à la visiter. Alors, c'est un appui au
tourisme de façon générale...
M. Vallerand: Je pense que c'est comme ça qu'il faut le
traduire. Je pense que c'est un investissement promotionnel qui permet de
situer la tour de Montréal comme destination touristique parmi les
grandes destinations à travers le monde. Donc, les coûts de
voyage, la somme des coûts de voyage, si on avait voulu se faire une
campagne de publicité à travers le monde pour faire
connaître les attributs de notre tour, ça nous aurait
coûté davantage. Je pense que c'est un investissement, à
mon avis, qui est tout à fait rentable...
M. Bibeau: À date...
M. Vallerand: ...pour faire connaître notre
équipement.
M. Bibeau: ...dans les voyages que j'ai faits, comme
président, j'ai été relativement chanceux. Je suis
allé en Nouvelle-Orléans, il y a deux ans et, suite à
ça, pas nécessairement à cause du voyage proprement dit,
mais dans le cadre... Là, on a eu La Machine comme équipe de
football. L'an dernier également - vous l'avez dans les voyages - on est
allé, avec M. Payette, à Londres déposer la candidature de
Montréal pour le World Bowl et nous avons obtenu le World Bowl, le 6
juin prochain. Et là la Fédération...
M. Vallerand: Et là on travaille sur le Super Bowl.
M. Bibeau: Effectivement.
M. Vallerand: Alors, vous voyez tous les résultats qu'on a
eus.
M. Bibeau: Effectivement. On travaille activement pour le Super
Bowl en 1997 et d'autres projets aussi qui peuvent...
M. Vallerand: On va inviter Mme la députée,
d'ailleurs.
M. Bibeau: Certainement.
Mme Dupuis: Vous conviendrez, M. le Président, qu'à
Rotterdam vous pouvez rencontrer les mêmes gens. Vous avez
été un petit peu plus raisonnables en 1991 qu'en 1990.
M. Bibeau: Bien, enfin...
Mme Dupuis: On en conviendra.
M. Bibeau: ...évidemment, Rotterdam c'est moins loin.
C'est moins loin Rotterdam.
Mme Dupuis: C'est moins cher.
M. Bibeau: Rotterdam, c'est le congrès de l'année
suivante et là c'était aussi important d'être à
Rotterdam parce que c'est l'année précédant. La
décision avait été prise en 1990 concernant 1992 et, si
Montréal n'avait pas eu de délégués en 1990
à Sydney, il est peu probable qu'on aurait eu le congrès en 1992.
En 1992, définitivement qu'il va y avoir un voyage de moins pour les
dirigeants de la Régie.
Mme Dupuis: Dans les dernières minutes, parce que j'aurais
eu énormément de questions à vous poser...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Une
dernière question parce qu'il faut faire...
Mme Dupuis: ...une dernière question. J'ai pris
connaissance que notre président-directeur général de la
RIO avait fait un discours de 3500 $. Alors, j'aimerais en avoir une copie
parce qu'il doit être sûrement très bon.
Une voix:...
Mme Dupuis: Et, en plus, il y a un vidéo à cet
effet. C'était sûrement pour faire la promotion du Stade. À
quel moment? Parce que, écoutez, vous m'avez vue, pendant que vous
parliez tantôt, j'écoutais mais j'essayais de retrouver l'endroit
dans le cahier. Alors j'aime- rais savoir sur quoi ça portait. Un petit
peu de détails sur ce discours.
M. Bibeau: En fait, c'était un discours important qui a
duré 55 minutes, effectivement. Et d'ailleurs, avec le vidéo,
ça a coûté quand même... C'était assez
dispendieux, mais c'était un séminaire. D'ailleurs,
j'étais invité - c'est pour ça que vous ne voyez pas de
frais de transport - à Barcelone...
Mme Dupuis: Gomme conférencier. (18 h 30)
M. Bibeau: ...comme conférencier dans le cadre d'un
séminaire qui regroupait la plupart des dirigeants d'installations
olympiques. Il y avait, entre autres, le président-directeur
général des installations de Munich, du Wimbley Stadium à
Londres, de Bercy - c'est là que j'ai rencontré M. Tominet - des
gens de la Corée, de Los Angeles, de New York, où on mettait en
commun nos expériences, si vous voulez. Évidemment, il faut tenir
compte des cultures, etc., parce que c'est différent. D'ailleurs, les
Espagnols nous reprochaient de façon générale d'avoir un
bail avec une équipe de baseball, d'avoir 81 parties dans le Stade. Pour
eux - c'est une différence de culture - ils trouvaient que ça
nous limitait, qu'on était obligés de refuser certains
spectacles, concerts rock, etc., parce qu'on avait déjà des
engagements. Mais c'était de se positionner à l'échelle
internationale - et d'ailleurs il y a eu une assez bonne couverture dans les
journaux, entre autres, de Barcelone - et c'était organisé,
évidemment, en fonction des Olympiques de Barcelone pour positionner les
installations olympiques de Montréal sur l'échelle
planétaire, parce que, vous savez, encore au niveau de l'image, au
niveau mondial, c'est plutôt une image négative. On oublie
facilement que les Jeux ont rapporté à Montréal, ont
rapporté au COJO. C'est les installations qui ont été
dispendieuses et le cadre des... Alors, c'était important, et ça
va me faire plaisir de vous donner le discours, et, essentiellement, le message
que j'essayais de passer aux autres dirigeants, c'est que l'expérience
de Montréal serve et on disait aux autres: Ne faites pas comme à
Montréal. À Montréal, on a planifié, si vous
voulez, pour deux semaines. On a pensé, on a construit un
équipement pour deux semaines et, après, il faut investir des
millions pour l'adapter pour 100 ans. Alors, nous, le message essentiel que je
passais disait: Vous autres, au moins, tirer profit de Montréal, penser
100 ans et adaptez-les pendant les deux semaines que durent les Olympiques.
Mme Dupuis: Ce n'est pas un service. Ça, je ne conteste
pas ce fait-là, mais il n'y aurait pas eu, sur place, à la RIO,
quelqu'un qui aurait pu y mettre le temps et articuler quelque chose dans ce
sens-là...
M. Bibeau: Bien...
Mme Dupuis: ...puisque c'est un sujet que vous connaissez par
coeur. Tu sais, ce n'est pas, des fois, on est...
M. Bibeau: Oui, c'est un sujet... Oui. Mais il y a plusieurs
chiffres là-dessus. C'est quand même très technique,
d'ailleurs vous allez le constater à la lecture du discours, c'est
très technique comme discours là-dessus. Et il faut dire aussi
que le service des relations publiques à la Régie est quand
même assez limité; c'est uniquement deux personnes. Travailler
à un discours de 55 minutes, c'est difficile à livrer. Je peux
vous le dire par expérience, lire un texte pendant 55 minutes, c'est
très long, mais le préparer aussi, éviter les
répétitions, etc. demande un travail considérable. Aussi,
parce qu'à l'époque nous n'avions pas de vidéo corporatif,
alors, à la vitesse, si vous voulez, ça a été
obligé d'être monté, un vidéo de quelques minutes,
qui n'était quand même pas long, et, depuis ce temps, on s'est
doté, pour 100 000 $, d'un vidéo corporatif fait par le Fonds des
moyens de communication du ministère des Communications.
M. Va liera nd: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, sur ce, on ne pourra pas dire, M. le Président, que vous
improvisez, c'est clair. Quelques secondes pour conclure, M. le ministre.
Conclusions
M. Vallerand: Quelques secondes, juste pour les remarques, pour
conclure cette séance, M. le Président. Je pense que ça a
été un exercice, je dois avouer, extrêmement utile pour la
bonne et simple raison... Et je remercie tous ceux qui y ont contribué,
incluant Mme la députée de l'Opposition, je pense, qui a fait un
travail tout à fait professionnel, je pense, et, dans la mesure du
possible, objectif. Ce qui a permis de faire une démonstration
importante, c'est qu'il n'y a pas de conflit d'intérêts au sein de
l'octroi des contrats de la RIO, dans la construction du Biodôme.
Ça m'apparaît, moi, une conclusion extrêmement importante.
Elle l'a avancé prudemment, mais elle a donné le temps, il faut
le lui concéder, aux gens de la RIO de faire la démonstration
éloquente qu'il n'y avait pas de conflit d'intérêts, que
l'octroi des contrats a été faite de façon très
objective. Et, également, elle a noté des anomalies. Elle a
été assez prudente en disant: Je note des anomalies, je ne porte
pas de jugement. Elle a également donné le temps, je pense, aux
gens de la RIO d'expliquer, elle est même prête à
échanger une liste d'informations, qui n'était pas tout à
fait les informations qu'elle avait au début. Je pense que c'est
extrêmement important parce que ça vient clarifier une
espèce de doute qui subsistait un peu au sein de certains cercles, au
Québec, où l'on questionnait, un peu, la bonne gestion, où
on questionnait l'objectivité, où l'on questionnait la
transparence de la RIO. Je pense qu'on vient, à travers cet exercice de
trois heures, M. le Président, clarifier de façon évidente
qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter de la gestion biaisée de la
RIO, bien au contraire, je pense qu'il y a même lieu de s'en
réjouir et de les féliciter.
Je conclus, en terminant également, que les dépassements
du Biodôme... J'adresserais quasiment des félicitations, parce
qu'un dépassement de 5 %, eu égard à une construction
aussi complexe, ce n'est pas olympique, mais pas loin comme résultat. Le
Village olympique, je pense que le gouvernement a pris toutes les dispositions
également pour rassurer la population du Village et on s'est bien
compris également sur les dépenses afférentes de la RIO
pour faire une promotion efficace du Québec comme destination
touristique. Je remercie tout le monde.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Nous
vous remercions, M. le ministre. Mme la députée de
Verchères, rapidement.
Mme Dupuis: Je vais essayer d'être un peu plus
brève. Sans vouloir contredire le ministre, je lui dirai d'abord qu'il
ne faudrait pas qu'il prenne ses désirs pour des réalités.
Si le ministre est convaincu que toute la démonstration a
été faite, moi, je vais vous relancer... Et c'est une autre
réalité, si vous voulez, qui est celle de la population, qui est
convaincue que ses taxes, en période de récession
économique, sont injectés dans la RIO. Et c'est l'opinion
populaire! Promenez-vous, informez-vous et c'est ça l'opinion populaire:
que c'est un gouffre sans fond. Et là, de plus, avec les
événements négatifs qui se sont produits, qui sont une
autre réalité, une autre rumeur est venue s'ajouter à
celle-là, c'est que la RIO serait devenue la vache laitière du
Parti libéral. Ça, c'est encore plus navrant.
Ceci étant dit, oui, je remercie M. le président...
M. Vallerand: ...que, de par vos questions, honnêtement,
vous aviez la conviction maintenant que ce n'était pas le fait. vous
souhaitez que ce ne soit pas ça.
Mme Dupuis: Je vous dis, moi, je pense que je suis honnête
en vous disant ce qui se véhicule, l'image. J'ai parié de...
M. Vallerand: c'est pour ça que c'est important de
décanter ça pour, je pense, la promotion positive de
l'équipement, parce que c'est un équipement qui appartient
à la communauté.
Mme Dupuis: Oui, mais ce n'est pas évident.
Écoutez, quand on trouve...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, s'il vous plaît, en conclusion, rapidement.
Mme Dupuis: Alors, sur ce, simplement une autre chose, une petite
mise au point, puisque M. le ministre s'est permis d'en faire une, j'ai
effectivement les textes lorsque M. le ministre avait répondu à
la députée en disant: Mme la députée, je vous
renvoie aux pouvoirs de la RIO. Au sens du Code civil, la Régie jouit
des droits et privilèges d'un mandataire du gouvernement.
M. Vallerand: L'article 7 sur sa loi constitutive.
Mme Dupuis: Et ça, c'était suite à une
question que j'avais posée.
M. Vallerand: Oui.
Mme Dupuis: Alors, le ministre semblait ne pas...
M. Vallerand: Mais non, c'est l'article 7 de sa loi constitutive,
Mme la députée. C'est ce que j'ai dit.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
C'est ce qu'il a cité tout à l'heure.
Alors, sur ce, est-ce que le programme 1 des crédits
budgétaires du ministère du Tourisme est adopté?
Mme Dupuis: Adopté.
Adoption de l'ensemble des crédits
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Est-ce que l'ensemble des crédits du ministère du Tourisme
pour l'année financière 1992-1993 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, sur ce, la commission, ayant accompli son mandat, suspend ses
travaux sine die. Je vous remercie.
(Fin de la séance à 18 h 37)