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(Neuf heures trente-six minutes)
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
D'abord, on va annoncer les rpruplace-ments ce matin. Mme la
secrétaire?
La Secrétaire: oui, M. le président. M. chenail
(beauharnois-huntingdon) remplace M. bordeleau (acadie); M. gobé
(lafontaine) remplace M. lemire (saint-maurice).
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Il n'y a pas d'autres remplacements?
La Secrétaire: Non.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Non.
Alors, nous sommes réunis ce matin pour étudier les
crédits budgétaires du ministère du Tourisme pour
1992-1993. Nous verrons tous les éléments, excepté
l'élément 5, la Régie des installations olympiques, qui
sera fait jeudi prochain, à ce qu'on m'a dit.
Alors, sur ce, j'inviterais M. le ministre à nous
présenter son équipe, dans un premier temps, et à faire
ses remarques préliminaires.
Remarques préliminaires M. André
Vallerand
M. Vallerand: Merci, M. le Président. Permettez-moi, tout
d'abord, de saluer les membres de cette commission et, plus
particulièrement, le représentant officiel de l'Opposition, de
vous présenter les gens qui m'accompagnent, parce qu'on parlera beaucoup
des grandes réalisations du ministère au cours de cet exercice.
Le résultat est un résultat d'équipe, si bien que
j'aimerais vous présenter les gens qui ont collaboré très
étroitement aux réalisations du ministère dans le cours de
l'excercice budgétaire 1992-1993: Mme Maya Raie, directrice de cabinet;
M. Bernard Philie, l'attaché politique de mon cabinet; Jean Audet,
attaché politique; André Ménard, également
attaché politique à mon cabinet; M. André Maheux,
attaché politique. Du ministère du Tourisme, M. Jacques Pigeon,
sous-ministre; Mme Johanne Bergeron, sous-ministre adjointe; M. Michel
Carpentier, directeur général du marketing; M. Henri Chapdelaine,
directeur général du développement; M. Roland
Guérin, directeur général de l'administration; M.
Pierre-A. Thibaudeau, directeur des ressources financières; M. Philippe
Vaillancourt, directeur des communications; M. Nicol Jean, secrétaire du
ministère; Mme Line Béland, secrétaire adjointe du
ministère; Mme Gilberts Tremblay, directrice des ressources
financières; Mme Lyne Cauchon, directrice des ressources
financières; Mmo Lucille Daoust, directrice des politiques et des
programmes. De l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec,
M. Pierre Brodeur, directeur général. De la Société
du Palais des congrès de Montréal, M. Bruno Fragasso,
président-directeur général; M. Jean-Guy Sylvain,
vice-président administration et finances; Mme Monique Marier,
directrice des services comptables, et Mme Andrée Gagnon,
secrétaire de M. Fragasso.
M. Blais: Si je voulais faire mes présentations, moi
aussi, il y a mon recherchiste ici.
M. Vallerand: Mais on ne traduira pas ça comme
étant l'expression de la contribution de l'Opposition à
l'activité touristique totale au Québec, M. le
Président.
Eu égard à l'exercice auquel nous sommes conviés
aujourd'hui, M. le Président, permettez-moi - puisqu'on a fait tellement
de choses, nous avons dû les écrire et je prendrai le temps de les
lire pour mieux les faire connaître - dans un premier temps, de vous
faire état des réalisations qui ont marqué la
dernière année de façon particulière.
D'emblée, nous faut-il souligner que ce fut une année importante
pour le ministère et l'industrie touristique du Québec tout
entier? Depuis 1989, je me suis efforcé de faire connaître et
comprendre l'importance économique du tourisme au Québec. C'est
dans cet esprit que j'ai présenté, au nom du gouvernement du
Québec, en janvier 1992, pour la première fois dans l'histoire du
tourisme québécois, un énoncé de politique
approuvé par le gouvernement du Québec. Fondé sur le
partenariat, force motrice de l'industrie touristique, le document fait appel
à une collaboration plus grande du secteur public et du secteur
privé. La synergie des idées et la canalisation des ressources en
représentent les principes de base, afin de mieux faire face à
une compétition qui est de plus en plus internationale. (9 h 40)
L'énoncé de politique, M. le Président, poursuit
quatre grands objectifs: d'abord, la croissance des recettes,
l'amélioration de la qualité de vie, le renforcement du
rayonnement du Québec et le développement des régions. La
stratégie d'intervention propose à l'ensemble des partenaires
sept grands défis à relever afin de connaître un essor
accru et d'atteindre l'objectif de doubler les recettes touristiques d'ici l'an
2000, soit assurer la reconnaissance de l'importance du tourisme dans la
société, doter la destination d'une personnalité propre;
exploiter le potentiel de croissance des marchés, améliorer et
renouveler l'offre touristique, atteindre l'excel-
lence touristique, souscrire également à une vision
commune et à une action concertée, et assurer finalement un
financement adéquat.
Trois grands principes directeurs sous-tendent ces actions: d'abord, la
compétitivité de l'offre associée à une image de
marque et à l'excellence, la concentration sur des produits et des
marchés à haut rendement et, finalement, l'unification des
efforts et la complémentarité des rôles.
Un plan d'action accompagne également l'énoncé de
politique. Ainsi, en réalisant les défis identifiés dans
une philosophie de partenariat et de souci de l'excellence, l'industrie
touristique du Québec pourra assurer sa prospérité et, par
voie de conséquence, contribuer à celle du Québec tout
entier.
Depuis 1989, le ministère, en collaboration avec l'industrie
touristique, a identifie huit produits touristiques qu'il privilégie
dans sa stratégie de marketing. Ce sont les grandes villes, les circuits
touristiques, les séjours de villégiature, les congrès et
les réunions, le ski alpin, la chasse et la pêche, la motoneige et
l'aventure.
Pour mieux planifier et gérer les activités de marketing
liées à chacun de ces produits, des comités consultatifs
ont été mis sur pied. Ils rassemblent les représentants du
ministère du Tourisme, des entreprises privées, des associations
sectorielles et des associations touristiques régionales, créant
de la sorte un partenariat renouvelé et constructif. Les actions de
promotion et de commercialisation du ministère s'inscrivent
désormais dans l'axe de positionnement culture-nature mis de l'avant
dans l'énoncé de politique. Elles s'exercent sur les
marchés primaires que sont le Québec, l'Ontario et les
États du Nord-Est américain. Des budgets importants sont
également consacrés aux marchés secondaires formés
des États de l'Atlantique Sud, du Centre nord-est et de ia France, ainsi
qu'aux marchés tertiaires que sont la Californie, le Japon, l'Allemagne,
la Grande-Bretagne et l'Italie. Afin d'optimiser ces efforts de
commercialisation, le ministère suscite des associations et des
alliances entre les partenaires pillées et privés. La recherche
de commandites auprès d'industries connexes pouvant
bénéficier d'une démarche commune a amené des
partenaires majeurs du secteur privé à unir leurs efforts
à ceux du ministère lors d'activités promotionnelles du
produit touristique québécois. C'est le cas de Desjardins,
O'Keefe, TVA, McDonald et plusieurs autres.
En outre, la plus grande reconnaissance de l'importance
économique du tourisme par le gouvernement s'est traduite par divers
gestes favorables à l'industrie touristique. On peut citer
particulièrement l'octroi, en 1990, de crédits additionnels et
récurrents de 6 000 000 $ pour des fins uniquement de promotion. Au
cours de la même année, le ministère a également
doublé son budget promotionnel sur !e marché français et
implanté une représentation touristique à Rome. À
ce sujet il faut souligner l'introduction d'une première campagne de
promotion directe auprès des consommateurs sur le marché
français, qui a permis de générer une hausse de 30 % des
demandes de renseignements sur ce marché. Le ministère a
également alloué un montant de 10 000 000 $ pour les fêtes
du 350e anniversaire de Montréal en 1992, qui auront lieu cet
été.
Je dois également mentionner des actions spécifiques, en
premier lieu, sur la Côte-Nord, avec une participati' n à une
campagne de promotion spécifique à la suite des incendies de
forêt ayant frappé cette région l'été
dernier. D'autre part, dans la région d'Oka, le ministère a
participé à une campagne de promotion à la suite des
problèmes qu'a connus cette région. !.a
présentation touristique à l'extérieur du Québec
est assurée par une quinzaine de conseillers et attachés en poste
dans les bureaux et les délégations du Québec.
Chargés d'assurer le lien entre l'industrie touristique et la
clientèle des principaux marchés, ils exercent leurs fonctions
dans les villes de New York, Boston, Chicago, Washington, Dùsseldorf,
Londres, Paris, Rome, Tokio et Toronto. En outre, un démarcheur pour les
congrès a été affecté à Washington par le
Palais des congrès de Montréal, le ministère, la ville de
Québec et l'Office du tourisme de Laval.
En plus de maintenir des contacts avec l'industrie locale, de prospecter
de nouveaux marchés, ces conseillers et attachés touristiques
servent de tête de pont pour l'organisation des activités de
commercialisation hors du Québec.
En complément au travail de la représentation touristique,
et dans le but d'accélérer le développement et la
compétitivité du produit, une équipe de conseillers du
ministère s'emploie à identifier, au Québec, les occasions
d'investissements et à prospecter les capitaux nécessaires
à leur réalisation. L'étroite coliaboration des
partenaires régionaux et de la représentation touristique et
commerciale du Québec à l'étranger leur est essentielle
dans la poursuite de leur mandat. remaniée dans le but
d'améliorer la qualité du produit touristique et de mieux servir
la clientèle, la loi sur les établissements touristiques, dont
l'entrée en vigueur remonte au 27 juin 1991, est l'aboutissement de
nombreuses consultations menées par le ministère auprès de
l'industrie. mieux adaptée à l'évolution du tourisme,
notamment parce qu'elle intègre les différentes formules
d'hébergement, elle remplace la loi sur l'hôtellerie, qui a
été en application durant plus de 25 ans. le nouveau cadre
législatif oblige tr-j exploitant touristique à obtenir un permis
pour exploiter son entreprise, assouplit les modalités d'obtention du
permis, instaure des catégories et des sous-catégories
d'établissements touristiques, et adopte des normes minimales
d'aménagement et de services adaptées à chaque type
d'établissement. Ces dispositions s'appliquent, enfin, à des
nouvelles clientèles, en assujettissant les établissements
d'hébergement de quatre unités et plus. En plus de la
réglementation des établissements, le ministère administre
le programme d'aide à l'investissement touristique révisé
en 1992 et fournit une aide technique aux intervenants régionaux en
matière de développement. Il administre également la
nouvelle entente auxiliaire Canada-Québec sur le développement
touristique. L'année 1991 a également permis de définir un
plan d'action sur le Grand Montréal en concertation avec le milieu et de
verser un prêt aux Expos afin de permettre à l'équipe de
demeurer à Montréal et de contribuer encore à
l'économie touristique de la métropole.
L'accueil et l'information touristiques, M. le Président,
constituent le service après-vente des produits touristiques
québécois. Réparti à la grandeur du Québec,
le réseau d'accueil touristique compte 7 maisons gouvernementales, 17
maisons régionales et 175 bureaux locaux. En plus de diffuser de la
documentation touristique, le ministère exploite un central
téléphonique sans frais où lui sont acheminées des
dizaines de milliers de demandes de renseignements en provenance du
Québec, des autres provinces et des États-Unis.
Complémentaire à l'accueil et destinée à
faciliter l'accès aux attraits, aux activités et aux services, la
signalisation touristique, visible par le biais de panonceaux de couleur bleue,
reflète l'hospitalité québécoise. Depuis son
implantation conjointe par les ministères des Transports et du Tourisme
en 1988, plus de 1000 propriétaires d'équipements touristiques
ont investi quelque 3 000 000 $ pour profiter de l'achalandage touristique du
Québec à partir des routes principales et secondaires. Ces
entreprises sont généralement très satisfaites de cet
investissement. La signalisation touristique est aussi présente aux
frontières du Québec, aux principales portes d'entrée des
régions, ainsi qu'aux abords du réseau de maisons et de bureaux
d'information touristique.
Dans le cadre des actions de reconnaissance du tourisme, le
ministère organise annuellement, de concert avec les associations
touristiques régionales, le concours «Les grands prix du tourisme
québécois», occasion unique, M. le Président, de
valoriser les réalisations remarquables des personnes ou des entreprises
oeuvrant dans le secteur touristique. Cette activité sensibilise la
population à l'importance de l'apport de l'industrie touristique dans
l'économie du Québec et fait la promotion des entreprises de
qualité. Neuf prix sont d'abord décernés au niveau
régional, puis, ensuite, à l'échelle nationale, soit le
prix de la petite entreprise touristique, le prix de l'accueil touristique, le
prix du développement touristique, le prix de l'innovation, le prix de
la promotion, le prix québécois de la gastronomie et le prix de
la mise en marché du produit touristique. De ces prix, ceux de la
gastronomie et de la mise en marché ont été
octroyés pour la première fois en 1991. De plus, viendra
s'ajouter en 1992 un nouveau prix: celui de l'entreprise publique.
Deux prix sont attribués sur une base nationale, soit le prix de
l'excellence touristique et celui de la mise en marché intercanadien.
Aujourd'hui, M. le Président, les grands prix du tourisme
québécois sont télédiffusés sur une plus
grande échelle et relient quelque 20 000 entreprises touristiques qui,
par leur contribution, améliorent le positionnement du Québec
comme destination touristique de choix. Cette envergure démontre bien la
place importante que revêt le tourisme dans l'économie
d'aujourd'hui, mais l'excellence est aussi encouragée sous d'autres
formes. C'est ainsi que le ministère a joué un rôle
important dans la création d'une chaire en tourisme à
l'Université du Québec à Montréal et dans la
réouverture du Centre d'études du tourisme, organisme voué
à la documentation et à la réflexion pour les intervenants
touristiques. (9 h 50)
Le 31 mars 1992, le gouvernement du Québec a signé avec le
gouvernement fédéral une nouvelle entente sectorielle sur le
tourisme, d'une durée de cinq ans, prévoyant des investissements
de 100 000 000 $ assumés en parts égales, dont 60 000 000 $ pour
le développement de produits et 36 000 000 $ pour le
développement de marchés. Cette entente permettra de créer
un effet de synergie pour mettre en oeuvre les mesures mises de l'avant dans le
plan d'action.
L'action accrue du gouvernement du Québec en faveur de
l'industrie touristique traduit bien la reconnaissance qui est faite de la
place importante qu'occupe cette industrie dans l'économie
québécoise. En effet, comme secteur de notre économie,
l'industrie touristique représentait, en 1990, des recettes totales de 4
000 000 000 $, représentant 2,5 % du produit intérieur brut du
Québec au prix du marche, des recettes au chapitre du tourisme
international de 1 000 000 000 $. ces recettes sont celles découlant de
la venue de touristes américains et de touristes provenant de pays
autres que les états-unis, les principaux étant la france, le
royaume-uni, le japon, l'allemagne de l'ouest, l'italie et la suisse. elles
étaient de 1 000 000 000 $ en 1989 et se situaient en cinquième
position pour ce qui est des exportations. c'est 2 600 000 000 $ de valeur
ajoutée que les recettes touristiques, en 1990, ont permis de
créer, soit 1 700 000 000 $ dans les secteurs directement reliés
au tourisme et 830 000 000 $ chez les fournisseurs des entreprises
touristiques. ces recettes ont engendré des rentrées fiscales
totales de 657 000 000 $ pour le gouvernement du québec et de 341 000
000 $ pour le gouvernement du canada.
Près de 20 000 entreprises, notamment 1984 établissements
hôteliers comptant 73 000 chambres, 791 terrains de camping totalisant 74
000 emplacements, 14 500 restaurants dont les recettes attribuables à la
clientèle locale et au tourisme totalisent 4 200 000 000 $; 1268 agents
de voyages, détaillants et grossistes, ayant un chiffre d'affaires de 1
300 000 000 $ grâce à la vente de courts et de longs voyages vers
le Québec et vers l'extérieur du Québec; des stations de
ski, des pourvoyeurs de chasse et de pêche, des transporteurs
aériens, routiers et par rail, des sites et des attractions
touristiques, des événements, et j'en passe. Ces 20 000
entreprises dans les branches d'activité reliées au tourisme
fournissaient en moyenne 225 000 emplois dans toutes les régions du
Québec, alors que les recettes touristiques contribuer directement
à 60 000 d'entre eux.
J'aimerais, en terminant, M. le Président, vous dire un mot sur
la thématique de la Semaine nationale du tourisme qui se tiendra,
incidemment, cette année, du 11 au 17 mai prochain. Comme vous le savez,
l'accueil est une composante essentielle dans l'évaluation que l'on fait
de la qualité d'une destination touristique. Cette composante prend
d'autant plus d'importance en période de récession
économique alors que les touristes s'attendent à en avoir encore
plus pour leur argent. C'est pourquoi, cette année, la thématique
de la semaine nationale du tourisme sera axée sur l'importance de
l'accueil. Au cours de cette semaine, le ministère du Tourisme et les
intervenants de l'industrie touristique réaliseront une série
d'activités visant à sensibiliser la population
québécoise à l'importance de réserver un accueil de
qualité auprès des touristes qui viennent nous visiter.
Je profiterai également de cette occasion pour présenter
la campagne Accueil Montréal. À ce sujet, je vous rappellerai
qu'à la faveur de consultations effectuées à l'automne
1991 les intervenants de l'industrie touristique du Grand Montréal
constataient que la baisse d'affluencs touristique serait attribuable,
notamment, à certaines déficiences de la qua'ité d'accueil
des Montréalais.
Partout dans le monde, on remarque une baisse sensible des taux de
fréquentation touristique. Des régions comme la Jamaïque,
des villes comme Paris, New York, Vancouver ont fait face au même
problème et elles l'ont résolu par une campagne de
sensibilisation à l'accueil. Ainsi, le ministère du Tourisme du
Québec et l'Office des congrès et du tourisme du Grand
Montréal ont décidé d'agir. En décembre 1991, le
ministre responsable du développement économique du Grand
Montréal, mon collègue, M. Daniel Johnson, annonçait que
le ministère du Tourisme consacrerait une somme de 1 000 000 $ à
une campagne destinée à améliorer la qualité de
l'accueil des Montréalais. Le 14 janvier 1992, j'annonçais de
façon plus p-écise, dans ie cadre de l'énoncé de
politique en matière de tourisme, l'attribution d'un budget annuel de
500 000 $ en 1992 et 1993 à une vaste programmation de sensibilisation
à l'accueil auprès des résidents de la région
métropolitaine de Montréal. Si l'on considère qu'un
visiteur satisfait en amène 4 autres et qu'un visiteur insatisfait en
dissuade 10 autres, je suis convaincu, M. le Président, que les sommes
investies par le ministère sont pleinement justifiées. Et je vous
remercie.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Merci. Alors, ,v1. le député de Masson.
M. Blais: Merci, M. le Président de...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): De
la séance ici.
M. Yves Blais
M. Blais: Merci. M. le ministre, je ne m'attendais pas à
un exposé qui vous auto-encenserait de façon aussi
catégorique. Malgré les belles paroles de la personne qui tient
le rôle de ministre du Tourisme, malgré aussi la qualité du
personnel de l'industrie touristique au Québec, malgré la
qualité des services donnés au Québec par la gent
touristique, malgré la qualité de l'accueil du peuple
québécois et son sens traditionnel de l'hospitalité, je
crois que la politique gouvernementale molle fait que l'industrie touristique
est dans un marasme économique énorme et que toute l'industrie
est dans une déchéance financière outrageante. C'est un
bon contrepoids à l'encens qui vient de sortir de votre orifice.
L'état du tourisme au Québec. L'homme qui tient le poste
au Tourisme sait comme moi qu'elle est lamentable, la situation touristique au
Québec. Je sais bien que, par solidarité ministérielle,
vous avez eu l'ordre de venir vanter les politiques qui ont été
mises en place et vous avez pris plusieurs minutes, dans une lecture assez
rapide que vous avez préparée, pour essayer de trouver quelque
chose de positif, et je vous en félicite parce que, dans le contexte
actuel, c'est excessivement difficile.
La situation est lamentable, en général En 1985, d'abord,
notre déficit était de 500 000 000 $; on est rendu à 1 000
000 000 $ en 1991. Ce n'est pas une grosse amélioration, on a juste
doublé le déficit. Si c'est des records, il devrait y avoir un
prix là-dessus, un onzième prix, qui serait accordé pour
les cinq années les moins productives dans le domaine touristique, et
vous savez bien qui l'aurait. Ce serait peut-être une place pour mettre
un onzième prix. Il y a tout de m^T.c 74 000 emplois dans ce
domaine-là, mais tous les gens, on les voit, je sais que vous les voyez
souvent et vous avez de bonnes relations avec la gent touristique
québécoise et puis, l'homme qui tient le poste, je le
félicite.
C'est la politique qu'il est obligé de défendre que je
n'approuve pas, ce n'est pas pareil.
Ces gens-là sont au désespoir, vous le savez comme moi.
Les causes de cet état lamentable sont nombreuses. C'est sûr qu'on
est en récession aussi, je l'admets, il ne faut pas se fermer les yeux.
Mais, dans votre exposé, vous n'en avez pas parlé beaucoup, de la
situation difficile, des causes de la situation difficile. Quand une personne
tient un rôle politique, cette personne doit regarder la situation
politique et essayer d'apporter des remèdes à la situation
politique quand elle est catastrophique. C'est bien sûr que l'être
humain qui tient ce poste aime beaucoup mieux voir une chaudière
à boucane qui lui passe de chaque bord des oreilles, c'est normal. Mais,
quand c'est soi-même qui se la passe, ça dépasse un peu
tout entendement. Je veux juste dire ça en passant. Je suis un peu
surpris et ébahi de voir ça. Je me serais attendu, dans
l'exposé, à un peu plus de sens du réalisme de la
situation. Ce n'est pas de la faute des gens autour de la table ici et de ceux
qui vous accompagnent, si on est en période de décroissance et
qu'on est en période de récession. Cependant, ceux qui sont plus
proches de la table, s'il n'y a pas des correctifs apportés pour que la
situation soit moins lamentable, là peut-être on peut se donner
deux ou trois petits coups sur la poitrine en disant mea culpa. Ce n'est pas en
promenant la chaudière à boucane qu'on va guérir quelque
chose. On faisait ça dans l'ancien temps. (10 heures)
Les causes de cet état lamentable, en plus de la récession
et du contexte mondial où ça va mal... Ce n'est pas seulement au
Québec où ça va mal, là. On en a connu, en
1981-1982, une récession. On en a connu une, puis, en autant que je me
souvienne, je vous jure que, quand on arrivait en commission parlementaire ou
à l'étude des crédits, la personne qui tenait le
rôle de ministre ne prenait pas 20 minutes pour s'auto-encenser.
Ça travaille mal et ça se conduit mal, un véhicule
ministériel, dans la brume de l'auto-encensement. C'est difficile
d'apercevoir les anomalies de la route, très difficile de voir les
anomalies de la route. C'est bien sûr que la personne, de ce
côté-ci, qui tient le rôle de critique va essayer de vous
montrer quelques anomalies qui seraient sur la route et j'aimerais bien que la
fumée qui nous sépare ne vous empêche pas de le voir.
Le gouvernement du Québec ne fait pas connaître le
Québec à travers le monde de façon suffisante. En
période difficile, surtout quand c'est mondial, les gens ne se
déplacent qu'aux endroits où on leur prouve qu'il y a quelque
chose, qu'aux endroits où on leur prouve qu'il y a quelque chose. Et,
pour montrer qu'il y a quelque chose qui se passe au Québec, bien, il
faut leur dire. Il faut dire au monde que le Québec est,
géographiquement, très différent de beaucoup d'autres
endroits, avec son grand fleuve qui le traverse. Il est différent du
côté culturel. Les différentes régions du
Québec devraient être connues plus à travers le monde et en
période de récession surtout. Il faut parler de nos
différences: les îles, la Gaspésie, Charlevoix, le
Lac-Saint-Jean, ses fjords, son territoire, ses pêches
particulières, le Grand Montréal, Québec, la Citadelle, la
seule ville fortifiée en Amérique du Nord, le berceau de la
civilisation française, l'île d'Orléans - pour la plupart
d'entre nous, là étaient installés nos ancêtres,
dont moi - les Laurentides, les différentes saisons qu'il y a au
Québec, des vraies saisons, un vrai hiver, un vrai printemps, un vrai
été, un vrai automne. Pas une saison uniforme, comme il existe
dans bien des pays. Certains trouvent que ce serait monotone de s'en aller
là. Mais il faut leur montrer la différence pour que les gens
viennent. Un peu partout au Québec, la chasse, la pêche, nos
grands espaces. Les gens sont serrés en Europe, ils sont serrés
au Japon, en Asie. Notre grand sens de l'hospitalité. J'ai pris juste
quelques notes. Mais que vous ne vendiez pas le Québec à travers
le monde, bien, c'est très surprenant.
Mais, pire encore, vous parliez du rayonnement des qualités du
Québec dans votre exposé. Je suis complètement d'accord.
Mais ces qualités du Québec, vous ne les faites pas
connaître, je viens de le dire. Deuxièmement, à ceux qui
propagent, à travers le monde, une image négative du
Québec, la responsabilité directe de la personne qui tient le
rôle de ministre du Tourisme et d'un gouvernement qui voit ça
aller doit, au moins, être de faire contrepoids.
On est dans une bataille constitutionnelle et puis ça
amène certaines personnes à donner de fausses images du
Québec. Et elles ont des effets négatifs pour l'attrait du
tourisme. Il faut qu'il y ait un contrepoids là-dessus. Ce n'est pas
fait. Grande-Baleine, par exemple; à travers le monde, le peuple
québécois passe pour un peuple qui est après faire un
génocide des Indiens. C'est ça, l'image qui se propage. On est
après les noyer. Quelle est l'apport du ministre du Tourisme pour
essayer de dire au monde que c'est faux? C'est archifaux et vous le savez. On
le sait tous ici. Rien, rien qui ne se fait. Une image négative d'un
peuple qui est après détruire le peuple autochtone, les gens ne
sont pas portés à venir y faire un tour. C'est la
responsabilité du ministre du Tourisme de voir à ça avec
son gouvernement ou ce qui tient lieu de gouvernement. C'est le projet le plus
écologique que l'on puisse trouver, Grande-Baleine, ça a
été prouvé par tous les scientifiques. C'est le contraire.
Et le respect des autochtones, les Québécois l'ont toujours eu de
façon remarquable, en Amérique du Nord, contrairement à
beaucoup d'autres peuples qui nous entourent qui ont vraiment fait des
génocides. Ne parions que des Des, par exemple; ils les ont tout
tués, les Indiens qu'il y avait là. Il les ont tous tués,
il n'en reste pas un. Aux États-Unis, ils leur ont donné la
claque,
vous le savez comme moi. Ici, il y a eu juste les Iroquois avec qui on a
eu des problèmes. Il y a eu de bonnes ententes avec toutes les tribus,
sauf un peu les Iroquois parce qu'ils étaient repoussés des
États-Unis. Parce qu'ils se faisaient tuer, ils venaient s'amuser chez
nous.
On a toujours eu le restect des autochtones. Les autochtones ont la
même longévité à peu près que les
Québécois. Il y a une trentaine d'années, ils mouraient
très jeunes, comme les minorités aux États-Unis. Rien
qu'à Harlem, c'est encore 45 ans, l'espérance de vie de la
minorité noire. Les Indiens, ici, pas du tout. On est un peuple qui
respecte les minorités, qui est accueillant. Tout ça est
propagé à travers le monde à cause d'une crise
constitutionnelle et personne ne bouge. Alors, ça ne peut pas attirer le
tourisme. On nous traite même de racistes à travers le monde.
Personne ne bouge. J aurais honte, moi, d'être au gouvernement et de ne
pas agir devant des insultes au peuple québécois propagées
de façon éhontée par une espèce de gang de Lindros.
Les Lindros de la politique sont là et ceux qui ne réagissent pas
sont les Aubut du gouvernement. L'image est assez simple et assez belle pour
qu'au moins elle soit percutante et qu'on s'en rappelle.
Mais, les mesures à prendre après ce que vous nous avez
dit pendant une vingtaine de minutes, pour qu'il y ait un peu de vrai dans
votre encensoir, il faudrait que vous fassiez connaître les richesses du
territoire québécois, notre atout majeur, notre
différenciation qui est un pays francophone sur un territoire anglophone
en Amérique du Nord, des francophones américains, rétablir
la vérité pour que notre image prenne sa vraie place et essayer
aussi que, les iconoclastes, il y ait certaines personnes au moins qui les
mettent à leur place parce que c'est honteux de les entendre nous
détruire comme ça à travers le monde, sans qu'il y ait de
réaction, sans que les maisons du Québec, à travers le
monde, ne réagissent de quelque façon que ce soit. On peut
peut-être trouver, à une place ou à l'autre, quelqu'un qui
a défendu un peu notre image, mais si peu que pas. On dirait que
ça fait l'affaire des gens en p!ace qu'on soit détruits comme
ça pour se rapetisser encore, pour avoir une chance qu'on
n'évolue pas comme peuple. On dirait que la lutte constitutionnelle
l'emporte sur la productivité touristique, peut-être à
cause des idées de la personne qui détient le poste. J'oserais
croire que non.
Pour attirer les touristes aussi, il y a des régies internes, il
n'y a pas juste les étrangers qu'il faut surveiller. Il faut
détaxer un peu le monde touristique. Pour l'essence, au Québec,
c'est l'endroit le plus cher au monde. Les chambres d'hôtei, il faudrait
faire attention pour ne pas arriver avec une TVQ sur les voyages en groupe. Il
faut attirer les étrangers avec du miel et non pas en laissant les gens
passer le papier sablé dans nos yeux avec une publicité men-
songère et dire: Ça «griche» un petit peu, mais ce
n'est pas très grave, la crise constitutionnelle achève.
Il y a ça que je n'ai pas aimé dans votre exposé.
Je n'ai pas aimé l'exposé du ministre, sauf que la personne a
bien fait ça. Mais le ministre lui-même, je pense qu'il fait
partie d'un gouvernement qui manque un peu d'échiné et cela se
voit autant du côté constitutionnel que du côté
touristique. C'était mes petites remarques préliminaires pour
répondre à ce que j'ai entendu, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, je vous remercie, M. le député de Masson. Si, tout
à l'heure, j'hésitais à dire député de
Masson, il faut se rappeler que je vous ai connu beaucoup plus comme
député de Terrr bonne. On a fait des «filibusterings»
ensemble ici, dans cette même salle, vous vous le rappellerez.
Donc, j'appellerais l'élément 1 du programme 1,
c'est-à-dire Direction et soutien administratif.
M. Blais: Bon! M. le ministre, est-ce que vous avez des
objections à ce qu'on regarde ça dans l'ensemble et qu'on
l'approuve à la fin?
M. Vallerand: Pas du tout.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Bon.
Alors, on considère qu'à 12 h 30 tous les crédits seront
approuvés, sauf l'élément 5, la Régie des
installations olympiques.
M. Blais: Oui, si ça fait votre affaire. M. Vallerand:
C'est très bien.
M. Blais: Moi, j'aime autant qu'on les étudie un peu comme
ça.
M. Vallerand: Très bien, il n'y a pas de
problème.
M. Blais: J'ai préparé juste quelques points.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Peut-être aussi en n'oubliant pas de garder un peu de temps pour les
gens de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie et du Palais des
congrès, pour que ces gens-là ne se soient pas
déplacés inutilement.
M. Blais: Vous avez des questions à leur poser, vous?
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Ah,
pas moi!
M. Blais: Ah bon!
(10 h 10)
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Mais
vous sûrement.
M. Blais: Peut-être que j'en aurai, je ne sais pas.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Je
vous fais confiance.
M. Blais: Je ne pensais pas que le président nous avisait
qu'on avait un groupe de questions spécifiques à poser.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Je
vous dis qu'ils sont présents et de ne pas les oublier.
M. Blais: Je vous remercie.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
J'essaie de vous encadrer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blais: Ha, ha, ha! C'est tout un défi, ça.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Ça fait sept ans qu'on essaie.
M. Blais: merci beaucoup de votre bonhomie, ça va de soi.
dans des situations difficiles comme ça, au lieu de sourire de la
réussite financière touristique, on peut au moins sourire des
belles paroles que l'on dit.
M. Vallerand: On peut sourire des deux. Discussion
générale
Entente auxiliaire Canada-Québec sur le
développement touristique
M. Blais: Oui mais ça va prendre encore du temps. On ne
voit pas ça venir, ce n'est pas demain la veille. J'ai quelques petites
questions. D'abord, il y a l'entente fédérale-provinciale, une
entente d'à peu près 110 000 000 $ qui a été
signée sur cinq ans. J'aimerais savoir, dans cette entente-là,
est-ce que le ministre a une planification sur les sommes qui viennent d'Ottawa
à appliquer dans les années qui viennent? Dans quels domaines
voulez-vous l'appliquer et avez-vous des exemples spécifiques à
nous donner là-dessus?
M. Vallerand: D'abord, M. le Président, j'aimerais dire,
pour le bénéfice de mon vis-à-vis, le député
de Masson, que ce n'est pas le premier membre de l'Opposition qui est
impressionné par les réalisations du ministère dont je
suis le titulaire. Je le remercie...
M. Blais: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Oui.
M. Vallerand: ...de l'avoir souligné.
M. Blais: Merci, M. le Président. Une question de
règlement. Dès qu'une parole qu'on n'a pas dite nous est
attribuée, on doit immédiatement le dire. Je n'ai jamais
félicité le gouvernement sur ses réalisations dans le
domaine touristique. Reprenez, s'il vous plaît.
M. Vallerand: On relira les galées, M. le
Président.
M. Blais: Ah, les galées, si vous voulez...
M. Vallerand: Ce n'est pas la première fois, mais je
comprends que, pour lui, c'est difficile de l'admettre, mais il a au moins
l'honnêteté intellectuelle de l'avoir dit.
M. Blais: II revient à la charge. Question de
règlement, M. le Président.
M. Vallerand: Ha, ha, ha!
M. Blais: Je n'ai pas dit que le ministre avait de bonnes
réalisations touristiques.
M. Vallerand: Et il enchaînait, M. le Président, en
disant - et je pense qu'on doit reconnaître son objectivité - que
la situation de basse conjoncture n'aidait pas l'industrie touristique au
Québec. Je pense qu'il faut aussi situer la performance dans l'ensemble
de la conjoncture internationale, mais en avouant que le Québec se tire
d'affaire et se compare de façon avantageuse avec le reste des autres
provinces. Si on regarde les performances de 1991 par rapport à 1990,
province par province, le Québec a une des meilleures performances. Le
déficit touristique, j'en suis, mais je mettrais en garde le
député de Masson lorsqu'il utilise le critère du
déficit touristique pour conclure à une mauvaise performance. Un
déficit touristique, c'est aussi la conséquence d'une
période de prospérité économique. Je pense qu'il
est facile de comprendre, M. le Président, que, quand II y a une
période de croissance et de richesse, les revenus sont plus
élevés ou sont plus certains et les dépenses touristiques
à l'extérieur du territoire augmentent en conséquence.
Donc, des régions très touristiques, prospères sur le plan
économique comme l'Allemagne connaissent des déficits
touristiques qui démontrent la véracité que le
critère du déficit touristique est la conséquence non pas
d'une situation de basse conjoncture économique, mais au contraire de
prospérité économique, ce qui amène les gens
à voyager.
En ce qui a trait à la question sur l'entente
auxiliaire Canada-Québec de 100 000 000 $...
M. Blais: 100 000 000 $ ou 110 000 000 $?
M. Vallerand: 100 000 000 $; c'est 60 000 000 $ pour le
développement du produit, 36 000 000 $ pour la promotion et 4 000 000 $
pour des études et de la transmission d'information. Actuellement, il y
a un comité d'administration de l'entente, présidé du
côté du Québec par le sous-ministre M. Pigeon et du
côté du fédéral par le sous-ministre M. Therrien. Et
ils sont à finaliser les modalités de l'utilisation de l'argent
compris au niveau du développement et de la promotion, à parts
égales, c'est-à-dire 50-50 entre le fédéral et le
provincial. Et le sous-ministre m'avise que déjà on a reçu
plusieurs projets au titre du développement et de la promotion qui sont
à l'étude.
M. Blais: Quelle sorte de projets sont à l'étude?
Il peut le dire lui-même, si vous voulez.
M. Pigeon (Jacques): Jacques Pigeon, mon nom. La plupart des
projets que nous avons reçus sont du côté du
développement. Ce sont des projets qui sont généralement,
genre... Je ne voudrais pas les nommer étant donné qu'ils sont
à l'étape préliminaire.
M. Blais: Général, ski alpin, des affaires de
môme?
M. Pigeon: des attractions touristiques, je dirais, d'envergure
et d'importance. c'est surtout ça que nous avons reçu jusqu'ici
et un bon nombre.
M. Blais: Plus spécifiquement? Une voix: Des
noms.
M. Blais: Non, je ne veux pas de noms du tout, mais dans le
domaine du ski alpin, dans le domaine...
M. Vallerand: Ça peut être dans le domaine de
l'hébergement...
M. Blais: ...de l'hôtellerie, des attraits
touristiques.
M. Vallerand: ...ça peut être dans le domaine des
attraits touristiques.
M. Pigeon: Disons que c'est plus précisément dans
le domaine des éléments qui font qu'on se déplace dans un
territoire plutôt qu'un autre, l'accent étant mis sur l'attrait
comme te! beaucoup plus que sur la composante hébergement pour laquelle
nous sommes en général mieux pourvus. Je peux peut-être
répéter ça. L'accent est mis beaucoup plus sur la
dimension intrinsè- que de l'attrait, quelque chose à voir,
quelque chose à aller découvrir, genre... Je pense au Jardin
botanique où il pourrait y avoir un complément à des
éléments comme ça.
M. Vallerand: Ou des composantes muséolo-giques.
M. Pigeon: C'est ça. Des éléments d'attrait,
comme tels, des raisons qui font qu'on va aller dans une région, qu'on
va faire le détour; pour prendre l'expression de Michelin, là,
«vaut le détour». Beaucoup lus ces
éléments-là que les éléments qui sont lies
à l'hébergement comme tel pour lequel on est
généralement bien pourvus.
M. Blais: Bon, je ne suis pas allé... J'ai un
résumé de cette entente-là, la plaquette, là, est
certainement très grosse. Les affaires
fédérales-provinciales, c'est toujours compliqué. C'est,
sur 5 ans, 20 000 000 $ par année, 10-10. SI cette année, en
1992, il n'y a pas une partie qui est dépensée, supposons que
vous ne trouvez pas de projets, que vous n'embarquez pas, est-ce qu'on perd une
division à chaque année ou si on peut toutes les dépenser
la dernière année? C'est ça que je veux savoir pour mon
propre bénéfice.
M. Pigeon: on peut tout dépenser. on fait une
programmation, mais elle est modifiable au fur et à mesure du temps et,
généralement, on dépense très peu d'argent la
première année parce qu'on prend des engagements et puis les
débourses ont tendance à se faire vers la fin. mais, au rythme
où rentrent les projets, on risque de manquer d'argent, plutôt que
la situation inverse.
Promotion de l'accueil touristique pour la
région de Montréal
M. Blais: O.K.. Merci. Dans le domaine de l'hôtellerie
proprement dit maintenant, allons-y. Dans le plan du président du
Conseil du trésor, ie plan de Montréal qui couvre la
moitié du Québec, là, dans ce plan-là de 400 000
000 $ et quelques, vous notiez dans vos coups d'encensoir du début qu'il
y a 1 000 000 $ pour le tourisme à Montréal. Ce 1 000 000 $,
est-ce que vous savez ce que vous allez en faire, quand vous allez l'avoir?
Est-ce qu'il est inclus déjà dans votre budget ou s'il est inclus
dans le budget ailleurs, puis que ça va être rajouté au
budget que l'on a là?
M. Vallerand: Non, il est déjà... Le 1 000 000 $ -
coup d'encensoir additionnel, je vous remercie de le souligner, on se perd dans
la fumée des ompllments - il est déjà gagé et
l'opération... La, II ne faut pas tout confondre.
M. Blais: Déjà gagé, ça veut dire
qu'il est déjà dans le...
M. Vallerand: Non, mais il ne faut pas tout confondre. L'annonce
des 400 000 000 $ pour Montréal, ça n'exclut pas les entreprises
touristiques qui auraient des projets d'innovation à
présenter...
M. Blais: Je parle du 1 000 000 $.
M. Vallerand: ...elles sont aussi éiigibles. Le 1 000 000
$, là, c'est en addition et spécifiquement pour la promotion de
l'accueil touristique pour la région de Montréal, 1992-1993: 500
000 $ en 1992, 500 000 $ en 1993. Et la façon dont l'argent sera
utilisé, c'est par le biais d'une table de concertation du milieu
touristique faite de l'Office du tourisme et des congrès du Grand
Montréal qui est le maître d'oeuvre, avec les chambres de commerce
locales, avec l'Association des hôtels, avec l'Association des
restaurants qui sont déjà à confectionner un plan
d'accueil spécifique pour l'utilisation de ces montants-là.
M. Blais: Ce 500 000 $ de cette année, est-ce qu'il est
inclus dans la promotion, ici, du budget du ministère ou s'il va falloir
le prendre ailleurs?
M. Vallerand: Non. M. Blais: II est déjà
là.
M. Vallerand: C'est-à-dire qu'il s'ajoute au budget du
ministère.
M. Blais: Est-ce qu'il est marqué? Est-ce qu'on le voit
dans les crédits? Est-ce qu'il est là?
M. Vallerand: Oui.
M. Blais: Donc, il ne s'ajoute pas, il est là.
M. Vallerand: Bien, oui, mais c'est-à-dire qu'il a
été ajouté. On ne va pas jouer avec les mots,
là.
M. Blais: II aurait pu dire qu'il met 5 000 000 $, puis ils
seraient là, pareil. Ça ne change rien.
M. Vallerand: Ils ont mis 1 000 000 $ de plus.
M. Blais: Ça ne change rien.
M. Vallerand: Ça change quelque chose.
M. Blais: Pas cette année, 500 000 $.
M. Vallerand: 500 000 $ cette année, 500 000 $ l'an
prochain.
M. Blais: Puis, 500 000 $ l'année prochai- ne...
M. Vallerand: 1 000 000 $ sur deux ans.
M. Blais: ...s'il n'y a pas de changements d'idée.
M. Vallerand: 1 000 000 $ sur deux ans.
M. Blais: Bon, ça veut dire qu'il y a 500 000 $,
là, qui ont été annoncés par M. Johnson sur le
développement de 400 000 000 $ du Grand Montréal qui couvre la
moitié du Québec. Voilà. Très bien.
M. Vallerand: Entre autres.
M. Blais: Entre autres! Oui, entre autres. Il va y avoir d'autres
choses.
Bon, dans le domaine de l'hôtellerie, vous savez certainement
puisque vous êtes en très bons termes avec le groupe de
l'hôtellerie et Mme Gallant...
M. Vallerand: Pas vous?
M. Blais: Oui, oui, moi, je suis en très bons termes
avec.
M. Vallerand: Ah, O.K.
M. Blais: On me dit qu'elle va aller travailler à votre
ministère bientôt, est-ce qu'il y a du vrai dans ça?
M. Vallerand: Non. Non seulement vous voyez de la boucane
aujourd'hui, mais vous...
M. Blais: Non, non, c'est parce que j'ai reçu trois,
quatre...
M. Vallerand: ...commentez les rumeurs.
M. Blais: Non, non. Bien non, c'est une rumeur... J'ai le droit
de vous demander une question.
M. Vallerand: Bien non, pas du tout, elle n'est pas...
M. Blais: C'est parce que ça fait deux ou trois
communiqués que je reçois et puis il y a toujours un paragraphe
pour dire que vous êtes bien fin. Alors, je pensais...
Des voix: Ha, ha, hal
M. Blais: ...qu'elle s'en allait chez vous.
M. Vallerand: Mme Gallant a une très grande
qualité, elle est très objective dans ses évaluations. (10
h 20)
M. Blais: Je la crois, moi, là. Je n'ai pas d'objection
à ça.
M. Vallerand: Juste en cas que vous soyez un peu sceptique.
M. Blais: Je pensais que c'était dans son curriculum vitae
qu'elle voulait ça...
M. Vallerand: C'est une de ses grandes qualités, son
objectivité. Je pense que ça échappe à l'Opposition
de temps en temps.
M. Blais: Pas du tout. M. Vallerand: Non?
M. Blais: II n'y a rien qui m'échappe, absolument pas.
J'ai un bon caractère; rr.ais il n'y a rien qui
m'échappe.
M. Vallerand: Donc, elle ne viendra pas travailler au
ministère.
M. Blais: Je ne le sais pas. Je le demande. Pour que rien ne
m'échappe, Je vous l'ai demandé.
M. Vallerand: Continuez.
M. Blais: Bon, la Coalition de l'industrie touristique demandait,
après étude, de rajouter 25 000 000 $ cette année dans la
promotion. C'est une demande très importante. Et, on vous a
rencontré là-dessus; moi, je les ai rencontrés, on les a
vus à différentes reprises. Quand vous êtes arrivé
avec votre nouvelle politique ça a été: pas un sou neuf
supplémentaire. Au contraire, c'est une baisse qu'on constate dans les
crédits. Cependant, les associations touristiques justement vous
disaient qu'elles étaient bien fières de votre politique quand
même. C'est pour ça que j'ai de la misère à
comprendre. Mais ce n'est pas grave, je m'expliquerai avec eux autres.
M. Vallerand: Mais eux autres comprennent. M. Blais:
Oui.
M. Vallerand: Et ils sont plus nombreux que vous. Ils doivent
avoir raison, en toute objectivité. À moins que vous concluiez
que, au nombre qu'ils sont, ils n'ont rien compris. En toute
objectivité.
M. Blais: Avez-vous avalé un morceau d'encens là,
vous?
M. Vallerand: Non, pas du tout.
M. Blais: Vous avez l'air à étouffer là.
M. Vallerand: Non, mais je vois qu'il y a...
M. Blais: Attention, moi, je suis un gars qui est bien
correct.
M. Vallerand: À ces propos-là, je vois qu'il y a de
la boucane qui vous sort par les oreilles, vous, là, par exemple.
M. Blais: Je suis bien, bien correct, mais, si vous poussez trop
fort, vous allez voir que j'ai deux...
M. Vallerand: Bien, n'insultez pas la clientèle
touristique, M. le débuté.
M. Blais: Je n'ai insulté personne.
M. Vallerand: Bien, si vous croyez que vous ne comprenez pas ce
qu'ils ont compris...
M. Blais: M. le Président, je voudrais suspendre une
minute, s'il vous plaît.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, on va suspendre une minute.
(Suspension de la séance à 10 h 23)
(Reprise à 10 h 24)
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, M. le député de Masson, la parole est à
vous.
M. Blais: M. le Président, la Coalition a demandé
au ministre, qui ne comprend jamais rien des documents qu'on lui
présente parce qu'il est trop imbu de lui-même pour être
capable de lire ce qu'on lui dit...
M. Vallerand: M. le député est
déstabilisé.
M. Blais: C'est moi qui ai la parole, M. le
député.
M. Vallerand: M. le député est
déstabilisé.
M. Blais: M. le Président, voulez-vous dire au ministre de
3e taire, s'il vous plaît?
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): On
va respecter les temps de parole de chacun, s'il vous plaît.
M. Blais: Merci beaucoup. On vous a demandé 25 000 000 $
par année et vous avez reçu ces gens-ià noblement, comme
vous savez le faire. Ce sont des gens très compétents.
D'ailleurs, ils ont fait une étude qui vous a montré que, si on
faisait ça, il y aurait une création de 20 000 nouveaux emplois.
Vous êtes au courant de ce document-là. Il y aurait une
réduction du déficit touristique de 378 000 000 $ par
année; il
y aurait 1 000 000 000 $ en recettes supplémentaires annuelles
pour l'Industrie touristique québécoise; U y aurait 160 000 000 $
de retombées dans les coffres du gouvernement. Et ça ne prenait
que deux années de 25 000 000 $. Pourquoi, dans l'énoncé
de votre politique, vous avez pontifié en disant: Pas un sou cette
année? Je suis maître à bord et je ne veux rien savoir de
ces gens, quoique compétents, dites-vous. Ces gens ont fait faire une
étude, mais je rejette ça du revers de la main; cette
étude ne vaut rien. Moi, je ne mets pas un sou, je ne veux pas que le
gouvernement fasse 160 000 000 $ de profit cette année sur un
investissement de 25 000 000 $. Dites-moi pourquoi vous n'avez pas
épousé cette demande du monde touristique hôtelier.
M. Vallerand: Le député de l'Opposition, M. le
Président, est sympatique, mais il a des propos, des fois, farfelus.
Bon! Mettons les choses dans leur véritable perspective.
M. Blais: Dites ce que j'ai dit de farfelu aussi, dites ce que
j'ai dit de farfelu.
M. Vallerand: Je ne pense pas avoir été
irrespectueux dans la demande qui a été faite par la Coalition
et, si vous permettez, je vais vous faire part de mon point de vue; mais de
dire que j'ai balayé ça du revers de la main, que je n'ai pas
été attentif à ses demandes, que j'ai pontifié
catégoriquement, de façon ex cathedra, sur les
représentations qu'elle me faisait, je pense que l'industrie me
connaît assez bien pour savoir que c'est farfelu, ce que vous avancez
là. Donc, ce n'est pas vrai. Ce que la Coalition, dans ses bonnes
intentions... Je pense que je l'ai dit très souvent: Ce sont des gens
très préoccupés par ta défense de
l'intérêt touristique, ce sont des gens qui sont positifs dans les
démarches qu'ils font, ce sont des gens qui sont également
constructs. Et la proposition qui est faite par la Coalition d'ajouter à
notre budget de promotion touristique 50 000 000 $ sur deux ans, 25 000 000 $
pour les 2 prochaines années, est faite non seulement de contributions
gouvernementales, mais la Coalition réfère aussi à des
contributions du secteur privé.
Ce que j'ai dit à la Coalition, ce que je lui ai
répété à plusieurs reprises, ce que j'ai dit en
Chambre: Dans l'état actuel des choses, dans l'état des finances
publiques actuel du gouvernement, il serait utopique de faire accroire... J'ai
trop de respect pour ces gens-là pour leur faire accroire que je peux
amener le gouvernement à souscrire à une demande de 25 000 000 $
par année sur 2 ans, c'est-à-dire 50 000 000 $ pour enrichir
l'enveloppe de promotion. D'autant plus, M. le Président, que
l'enveloppe de promotion du ministère a été
substantiellement enrichie depuis 1989. De 11 700 000 $, à peu
près qu'elle était, cette enveloppe-là est à 20 500
000 $, près de 21 000 000 $ actuellement, c'est-à-dire 5 000 000
$ de différence avec l'Ontario. Au moment où l'Ontario a
diminué son enveloppe, nous avons augmenté la nôtre. La
dépense per capita au Québec, uniquement pour des fins de
promotion, est de 3 $ alors qu'elle est de 2,60 $ en Ontario. Par-dessus
ça, nous avons convenu d'une entente auxiliaire Canada-Québec de
100 000 000 $, dont une partie des 100 000 000 $ est faite de 36 000 000 $,
18-18, pour des fins de promotion.
Je pense que, dans l'état actuel des choses, pour autant qu'on
soit le moindrement réaliste - et je pense que la Coalition le comprend
très, très bien - il serait utopique de faire croire à ces
clientèles-là que le gouvernement pourrait, demain matin, ajouter
un autre 25 000 000 $. Je ne nie pas que, si nos efforts de promotion
étaient plus substantiels, je l'ai déjà avoué,
qu'ils sont actuellement - quoique très raisonnables dans la
capacité de payer du gouvernement - on pourrait peut-être
atteindre des résultats au-delà de ceux qu'on atteint. Mais je
pense qu'il n'est pas réaliste de leur faire croire qu'on serait
capables de mettre ces fonds publics là à leur disposition dans
les prochaines années. C'est la réponse que je leur ai
donnée, en respectant très, très bien leur démarche
et leur demande.
M. Blais: Bon. M. le Président, vous avez donc
rejeté leur demande du revers de la main. Et ce n'est pas farfelu de
dire... Vous dites non. Parce que vous êtes très poète,
vous me répondez, avec toutes les litanies de Lamartine, que vous les
avez rencontrés et que vous avez pris une décision. C'est que
vous avez décidé de dire non. Vous avez regardé
l'étude de SECOR qu'ils vous ont présentée. Vous l'avez
vue, certainement. Est-ce que vous croyez que cette étude-là est
bien faite et que la compagnie qui l'a faite est digne et crédible?
M. Vallerand: M. le Président, les études qui
sous-tendent la demande de la Coalition sont, à mon avis, des
études sérieuses. Je ne le nie pas. Il ne s'agit pas de prendre
une décision sur uniquement la bonne foi de l'étude. Il s'agit de
prendre une décision responsable en fonction de la capacité de
payer de l'État. Et, dans l'état actuel des choses, dans
l'état actuel des finances publiques, de faire croire au monde
touristique que le gouvernement pourrait rajouter 25 000 000 $ aux 20 000 000 $
qu'il consacre déjà uniquement à des fins de promotion, ce
qui l'amènerait à un budget de 45 000 000 $, qui serait plus que
le double du budget de l'Ontario, serait, à mon avis, irréaliste.
(10 h 30)
Ce n'est pas parce qu'on ne prend pas au sérieux la demande, ce
n'est pas parce qu'on ne prend pas au sérieux les études qui
sous-tendent ça. Et ce n'est pas parce qu'on dit non que c'est
farfelu. C'est parce que ça a été raisonné,
ça a été réfléchi et c'est responsable.
C'est ce qui fait la différence entre une administration publique qui se
débat dans des déficits qui dépassent la capacité
fiscale de payer des citoyens, puis d'autres administrations passées
qui, justement, souscrivaient trop allègrement à des demandes
comme ça et amenaient la situation financière dans un cul-de-sac,
à un point tel que notre position fiscale devenait non concurentielle
par rapport aux régions économiques qui nous étaient
compétitives. C'est ça, le sens des responsabilités dans
la gestion de la chose publique. Il faut savoir dire non.
M. Blais: O.K. Mais ça demeure que... Ce que je voulais
savoir, c'est que SECOR, vous trouvez que c'est une compagnie sérieuse
et que son étude est bien. C'est ça que vous voulez dire, mais
que vous...
M. Vallerand: II est très rare, M. le
député, que je trouve que les gens ne sont pas sérieux.
C'est très rare.
M. Blais: Non, mais dans ce cas-là...
M. Vallerand: II y a des cas où je trouve qu'ils sont
moins sérieux, mais, dans la majorité des cas, je suis
respectueux des autres.
M. Blais: Oui, oui. On ne fera pas du cas par cas, si ça
ne vous fait rien, là. Mais je vous le demandais pour ce cas-là,
SECOR. Vous trouvez que c'est une compagnie très sérieuse et que
leur étude est sérieuse.
M. Vallerand: Absolument.
M. Blais: O.K. Alors, je vais vous demander une autre question,
si vous la trouvez sérieuse. Comment pouvez-vous, sérieusement,
à ce moment-là, dire que vous ne voulez pas mettre 25 000 000 $,
comme vous le recommande cette étude SECOR, que vous dites
sérieuse et crédible?
M. Vallerand: Je viens de vous l'expliquer.
M. Blais: Je n'ai pas fini ma question. Une demi-minute. Cette
étude-là, vous dites qu'elle est sérieuse et que la
compagnie est sérieuse. D'un côté, vous dites: C'est
très sérieux, ce qu'ils font. C'est une compagnie
sérieuse. Ils vous demandent de mettre 25 000 000 $. Vous dites que vous
ne pouvez pas parce que les fonds vous manquent. Et, dans cette étude,
on dit: Si vous mettez 25 000 000 $ cette année, ça va vous en
rapporter 160 000 000 $. Donc, un bénéfice net de la
différence. Si l'étude est sérieuse, est-ce que vous
l'êtes en disant que vous ne pouvez pas mettre 25 000 000 $? C'est
ça que je vous demande.
M. Vallerand: M. le Président, je ne pensais pas
être obligé de faire un cours de méthodologie du travail
scientifique, ce matin. Dans la logique de ce que propose le
député de l'Opposition, parce qu'une étude est
sérieuse, parce que la méthodologie sur laquelle sont
fondées les conclusions auxquelles elle arrive est
éprouvée, est-ce que, pour autant, on doit souscrire aux demandes
qui sont faites? Dans la même logique, M. le député, si 25
000 000 $ rapportent 160 000 000 $, à ce moment-là, j'aimerais
autant en mettre 100 000 000 $ qui me rapporteraient 400 000 000 $. On peut
aller au bout de la logique.
Ce que j'essaie de vous expliquer, c'est que, dans l'état actuel
des choses, le gouvernement du Québec ne peut pas mettre cet
argent-là et, deuxièmement, dans une logique encore plus imp
^cable, la promotion touristique, à mon avis, passe davantage par
l'entreprise privée que par le gouvernement. Le secteur touristique, M.
le député de l'Opposition, j'aimerais vous le rappeler, c'est un
secteur économique. Vous vous vantez, vous vous taxez de m'appuyer quand
je veux faire la défense de l'importance économique du tourisme;
donc, ce qui est économique est rentable, ce qui est économique
est profitable et, à ce moment-là, l'État est
justifié de toujours arbitrer l'argent public, qui est votre argent,
l'argent de tout le monde, qu'il peut mettre pour le soutien de ces
entreprises, parce qu'il y a un profit au bout. Conséquemment,
l'initiative de l'action, l'initiative de la promotion, notamment, ce à
quoi vous faites allusion, dépend d'abord et avant tout de l'entreprise
privée. Le gouvernement vient en soutien, en support, de façon
auxiliaire à l'entreprise privée, mais pas de façon
première. Comment voulez-vous justifier un profit privé quand le
risque est pris par de l'argent public?
M. Blais: M. le Président, je reviens à ia charge.
M. le ministre nous dit que l'étude de SECOR, présentée
par la Coalition de l'industrie touristique du Québec, est une
étude très sérieuse. On lui présente cette
étude, il rencontre les gens, il en a des copies, c'est une étude
sérieuse. Ces gens-là disent qu'il faut que le privé mette
de l'argent dans la promotion et ils disent, dans cette étude, qu'ils le
feront. Pour ce faire, ça leur prend un partenaire et le partenaire de
soutien, surtout en période de récession - c'est ce qu'ils disent
dedans - en période difficile, la béquille importante, c'est un
soutien gouvernemental des fonds publics de l'État.
Ils disent à l'État: Ça nous prend 25 000 000 $
cette année. Je répète encore: La compagnie SECOR, vue de
façon très sérieuse par le ministre, *rès
crédible, dit le ministre, une compagnie ut édible, lui dit - et
ça ne va pas à l'infini, ça, il y a des proportions,
ça a été étudié: Si vous mettez 25 000 000
$, l'État, l'entreprise privée va en mettre et ça
donnera
des revenus au gouvernement de 160 000 000 $. Pourquoi ne le fait-Il
pas?
M. Vallerand: Ça va prendre un dessin, hein? Il y en a qui
comprennent sans dessin. L'État a une limite dans sa capacité de
payer, vous êtes capable de comprendre ça, M. le
député de l'Opposition, j'espère. Vous savez que
l'État a des contraintes qu'on appelle budgétaires, comme les
individus. Premier constat qui est admis par l'Opposition; on va
peut-être commencer à cheminer un peu ensemble. L'État,
dans ses contraintes budgétaires, est obligé de faire des
priorités dans l'allocation de ses ressources qui sont limitées,
n'est-ce pas? Et l'État, dans cette allocation, va
«prlorlser» des secteurs non rentables par rapport à des
secteurs rentables. L'État va privilégier une allocation de ses
ressources vers la santé, vers les services sociaux, vers l'ensemble de
l'acte social de la responsabilité d'un gouvernement.
Par ailleurs, dans la même allocation des ressources rares,
limitées, le gouvernement va venir en soutien, à la marge,
à des activités économiques qui sont autosuffisantes par
elles-mêmes, c'est-à-dire qu'elles sont profitables. C'est le cas
du tourisme. Ne demandez pas au gouvernement de se substituer à
l'entreprise privée dans le domaine touristique pour compenser ses
faiblesses dans ses efforts de promotion. Le gouvernement va venir, à la
marge, appuyer certaines actions de promotion, si on parle uniquement de
promotion, vient, à la marge, soutenir certaines aides au niveau de
l'investissement immobilier par l'aide au crédit touristique. Mais,
déjà, l'effort consenti par le gouvernement du Québec, au
titre de la promotion, est un effort qui est supérieur à
l'étalon de référence traditionnel en termes de richesse
comparative qu'est l'Ontario: 3 $ per caplta versus 2,60 $.
M. Blais: C'est faux. C'est faux. C'est faux.
M. Vallerand: Je ne prétends pas et je ne dis pas à
mon industrie...
M. Blais: C'est faux.
M. Vallerand: Bien, prouvez-moi le contraire, si c'est faux.
M. Blais: C'est faux.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): S'il
vous plaît, M. le ministre. Vous reviendrez, M. le député
de Masson.
M. Vallerand: C'est trop facile de dire que c'est faux. Mais
l'effort consenti par le gouvernement du Québec est déjà
assez extraordinaire. Je ne prétends pas qu'il est suffisant, mais j'ai
dit: Compte tenu de l'allure des temps économi- ques, compte tenu de la
situation financière du gouvernement... Et je pense que l'industrie
comprend très bien que la réflexion qu'on fera ensemble, qui nous
amènera peut-être à repenser les augmentations qu'on
pourrait donner, se fera dans un temps de conjoncture différent des
temps actuels. C'est simplement ça que je dis et c'est ce que j'ai
très bien expliqué à l'industrie, et c'est ce que
l'industrie comprend très bien également. Alors, ça ne
sous-tend pas, comme jugement par rapport à leur proposition, que je
sous-estime la qualité de leurs représentations, que je mets en
doute la méthodologie utilisée par SECOR, puis que je dis que
l'étude n'est pas sérieuse. Les gens qui font les
représentations sont sérieux et s'appuient sur des études
sérieuses. Notre réflexion à ça et notre
réponse sont tout aussi sérieuses. C'est ce qui fait
l'équilibre.
M. Blais: La création d'emplois, dans tous les domaines,
ça coûte une fortune. À Alcan, les emplois nous
coûtent 200 000 $ par année par emploi et pendant 10 ans. C'est de
l'argent, ça; 2 000 000 $ par emploi. Dans cette étude-là,
on nous dit: Si vous mettez 25 000 000 $, on va créer 20 000 emplois par
année et vous allez avoir des revenus de 160 000 000 $. Je ne sais pas
lequel des deux a besoin d'un dessin. Si ça crée 20 000 emplois,
ce 25 000 000 $ additionnel, et que vous retirez 160 000 000 $, parce que vous
dites que l'étude est bonne, vous avez donc un bénéfice
net de 135 000 000 $! Est-il nécessaire de faire un dessin? Qui a besoin
d'un dessin? Vous dites que c'est suffisant. Il semblerait que c'est le
ministre qui est plutôt suffisant avec ses réponses en me disant
que j'ai besoin d'un dessin.
Si une étude est sérieuse et qu'on dit qu'avec 25 000 000
$... Le gouvernement, c'est en période difficile qu'il doit soutenir
l'entreprise privée. On le voit pour la grosse compagnie de Toronto, les
frères Relchmann, 14 000 000 000 $, qu'ils doivent, là. Le
gouvernement regarde s'il va les aider. Ça ne veut pas dire qu'il va le
faire. Si on était en période de prospérité, le
gouvernement n'y penserait même pas. On est en période mondiale
difficile. À Québec aussi, on est en période difficile.
L'industrie touristique est en période difficile. Et ce n'est pas
poétique, ce que je vous dis là. Et ça créerait 20
000 emplois! Vous dites que l'étude est sérieuse. Ça
coûterait 25 000 000 $. Il resterait un bénéfice net, dans
vos coffres, de 135 000 000 $! Pourquoi refusez-vous ces 25 000 000 $ dans une
période difficile comme celle que nous traversons pour le monde de la
gent hôtelière? (10 h 40)
M. Vallerand: M. le Président, le député de
l'Opposition est tout con-fondu à tous égards.
M. Blais: M. le Président, un instant.
M. Vallerand: II est tout confondu. Je mets
les accents, là, il ne faut pas s'énerver. M. Blais:
Question de règlement.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Oui,
je vous en prie.
M. Blais: Je suis un type qui a le sens de l'humour. Vous l'avez
dépassé tantôt, le sens de l'humour acceptable par des
êtres humains qui se respectent. Ne continuez pas dans la même
façon de parler. Le député de l'Opposition, il est
con-fondu. On ne fait pas ça. Ce n'est pas parlementaire et ce n'est pas
digne d'un être humain qui en regarde un autre.
M. Vallerand: Laissez-moi vous expliquer votre confusion. Vous
allez peut-être revenir à votre humour
caractéristique. Il faut faire attention...
M. Blais: II n'en dépend que de vous et de votre
attitude.
M. Vallerand: Oui, mais c'est ça. Laissez-moi vous
expliquer votre degré de confusion...
M. Blais: Votre attitude plate et béate. M. Vallerand:
...et on va la dissiper.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): S'il
vous plaît, on s'écoute et on y va.
M. Vallerand: Ça aussi, ce n'est pas tout à fait
parlementaire, mais, moi, je ne le reprends pas.
M. Blais: Non, ça ne l'est pas. Je commence.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): S'il
vous plaît.
M. Vallerand: N'importe quel temps, je n'ai pas de... Mais je
pense que ça ne sert la cause de personne que d'agir de cette
façon-là.
M. Blais: Vous n'aviez rien qu'à ne pas commencer.
M. Vallerand: Je veux dire que votre confusion tient au fait que
vous ne distinguez pas entre des dépenses d'immoblisation et des
dépenses uniquement de promotion. Il y a une différence
énorme. Quand vous faites le comparatif entre l'argent que le
gouvernement peut mettre à la disposition de l'entreprise
manufacturière, comme dans le domaine, par exemple, de l'amiante ou
d'autres produits manufacturiers de même nature, ce sont des industries
qu'on appelle à capital intensif. Ça veut dire quoi? Ce sont des
industries dont la production repose sur un besoin de machinerie lourde, dont
les coûts en capital sont très élevés. Si bien que
la subvention comparative doit être prise en compte, et !a
rentabilité sur l'investissement également doit être prise
en compte en fonction d'un investissement immobilisé. Quand une
compagnie met de l'argent uniquement pour des fins de marketing et de
promotion, sa dépense promotionnelle n'est pas analysée de la
même façon. C'est la même chose au niveau du gouvernement.
D'autant plus que, par rapport à l'industrie que vous voulez
défendre, c'est une industrie qui n'est pas à capital intensif,
vous devriez le savoir, mais à travail intf ?srf.
M. Blais: Je le sais.
M. Vallerand: C'est davantage des individus que des machines dans
ce secteur-là. Donc, la corr oaraison ne tient pas; d'où
l'expression que j'utilisais au départ de votre confusion. Comparez des
choses égales, sinon vous confondez deux éléments qui sont
complètement différents aux termes du résultat
économique par rapport à l'argent et aux efforts que le
gouvernement y consacre. Ne comparez pas des aides financières au
soutien du produit manufacturé à capital intensif par rapport
à l'argent public qu'on va donner pour soutenir une industrie à
travail intensif. C'est bien, bien important de faire la différence
parce que c'est toute la différence dans le résultat de la
création d'emplois également et le comparatif ne se tient pas.
C'est ce que je voulais dire par votre confusion. Ne vous fâchez pas. Ne
vous fâchez pas. Posez des questions.
M. Blais: je ne me fâche pas, m. le ministre, mais
je n'ai fait aucune allusion... écoutez, savez-vous, vous me traitez de
poète, vous. je vais vous dire une chose...
M. Vallerand: C'est sympathique, c'est de façon
sympathique.
M. Blais: Non, c'est très sympathique, mais vous
l'êtes, sympathique, de façon générale.
M. Vallerand: Merci, M. le député.
M. Blais: Je ne sais pas ce que vous avez eu ce matin. Vous avez
mal digéré votre beurre de «peanuts». Savez-vous ce
que j'ai fait dans ma vie, moi, avant d'être 16 ans dans le domaine
artistique?
M. Vallerand: Je veux vous être sympathique, je ne la
reprends pas, la remarque que vous faites, là.
M. Blais: Oui, oui.
M. Vallerand: Je pourrais parce que vous ouvrez des portes,
ià.
M. Blais: J'ai été 16 ans, moi, dans la
construction, les soumissions, les appels d'offres, les analyses de prix. Je
suis un homme de chiffres qui sait aussi parler. C'est rare, hein? Je sais les
deux.
M. Vallerand: Je n'en doute pas.
M. Blais: Alors, je ne mêle pas les immobilisations et les
dépenses opérationnelles. Je sais ce que ça veut dire, des
dépenses d'épicerie. Je n'en ai pas parlé du tout.
M. Vallerand: II faut faire attention dans le comparatif.
M. Blais: Ça, c'est une dépense d'épicerie,
la promotion, je le sais.
M. Vallerand: Au niveau des opérations.
M. Blais: Mais l'étude porte sur une dépense
d'épicerie et non pas sur le carrosse qui charrie. Je le sais,
ça. Je n'en ai jamais parlé, du carrosse qui charrie. Je vous
parlais de cette étude-là. Vous avez dit qu'elle était
sérieuse et vous vous êtes évertué, à quatre
ou cinq reprises, à me dire qu'elle ne l'était pas. Alors, je
conclus...
M. Vallerand: Qu'elle n'était pas sérieuse? Non,
non. Je n'ai jamais dit qu'elle n'était pas sérieuse. Ce n'est
pas ça, là. Ne commencez pas et ne dites pas ça.
M. Blais: Si elle était sérieuse, vous la
prendriez. Si elle était sérieuse, vous l'accepteriez. Vous ne
l'acceptez pas.
M. Vallerand: Pas du tout. Je ne mets pas en doute la
méthodologie. Peut-être que je questionnerais certains retours sur
l'investissement tels que formulés dans l'étude.
M. Blais: Moi aussi.
M. Vallerand: Je remettrais ça en question, mais ça
demeure quand même que le fondement peut être sérieux. Je
n'insulte personne.
M. Blais: Au lieu d'être 160 000 000 $ de revenus,
ça peut être 130 000 000 $. Je le sais. C'est possible.
M. Vallerand: Ou moins.
M. Blais: Bon! Ça peut être un peu moins.
M. Vallerand: Déjà, on s'entend pour dire que,
finalement, c'est moins que ce que dit l'étude.
M. Blais: Oui. C'est possible.
M. Vallerand: Mais, tous les deux, on dit que l'étude est
sérieuse quand même.
M. Blais: L'étude est sérieuse, mais elle
rapporterait beaucoup.
M. Vallerand: Les résultats ne sont peut-être pas
ceux qu'elle prévoit.
M. Blais: C'est pour ça que je suis fâché un
peu que vous ne l'acceptiez pas. C'est tout.
M. Vallerand: Bien, c'est parce qu'on est très
préoccupés par une dépense efficace de votre argent, c'est
l'argent public.
M. Blais: O.K. Laissons tomber cette chose-là, il n'y a
rien, rien à faire. Restons dans l'hôtellerie. On a reçu,
vous avez certainement reçu, vous aussi, des tonnes et des tonnes de
fax, de lettres, voyant venir la honteuse 8 % dans les services dans le domaine
de l'hôtellerie.
M. Vallerand: Vous savez déjà qu'elle est à
8 %?
M. Blais: On parle de la 8 %. M. Vallerand: Ah!
Exemption de la taxe sur les services pour
l'hôtellerie
M. Blais: On parle de 8 %. On parle aussi de 4 %. On parle de
toutes sortes de choses. Mais vous avez certainement reçu, vous aussi,
une série de protestations contre l'éventuelle taxe de 8 % sur
les services dont les hôtels souffriraient, bien sûr. Les journaux
en sont remplis et les gens du milieu ont une peur bleue de cette 8 % dans la
période difficile que nous traversons. On a aussi vu dans les journaux
qu'il serait possible que cette taxe-là devienne 4 %, en
général. On parlait de la taxe des services qui deviendrait
peut-être à 4 %, mais on n'a pas vu le budget, c'est bien
sûr. Première question: est-ce que le ministre lui-même sait
que le budget exempterait les hôtels et le domaine hôtelier de
cette taxe-là, et qu'il y aurait des endroits où ce serait 0 %
comme taxe, d'autres endroits où se serait 8 %, d'autres endroits
où ce serait 6 % et que ça ferait une moyenne de 4 % en revenu
gouvernemental? Est-ce que le ministre a demandé lui-même - ce ne
serait pas divulguer ce qui viendrait dans le budget parce qu'on ne le sait pas
personne, ce qui viendrait dedans - comme ministre du Tourisme, pour
protéger la gent hôtelière, au gouvernement du
Québec, son gouvernement, d'exempter la gent hôtelière de
cette taxe de 8 %?
M. Vallerand: D'abord, vous avez dit ce qu'on sait tous les deux,
en fait ce qu'on ne sait
pas, c'est qu'on ne sait pas ce qu'il y a dans le budget. Donc, je ne
peux pas commenter...
M. Blais: Non.
M. Vallerand: ...les dispositions du prochain discours sur le
budget eu égard à la taxe sur les services et celle qui touche
notamment l'industrie touristique. Deuxièmement, je suis très
conscient, comme vous l'êtes M. le député de l'Opposition,
qu'il y a une grande inquiétude dans l'industrie eu égard
à l'éventualité d'une nouvelle taxe sur les services, qui
s'ajouterait à la TPS, non seulement dans le domaine de
l'hôtellerie, mais à d'autres services qui rentrent dans la
composition de la fabrication du produit touristique également. À
cet égard-là, il y a un an, j'ai pris l'initiative, en convoquant
l'ensemble de l'industrie, de mettre sur pied jn comité consultatif fait
des principaux représentants de l'industrie touristique pour analyser
l'impact conjugué de la TPS et de la TVQ sur l'équilibre ou sur
la dimension de la concurrence du produit touristique québécois.
Pas dans le but de trouver un argumentaire pour amener le gouvernement à
ne pas harmoniser sa taxe sur la valeur ajoutée, parce que c'est une
taxe sur la valeur ajoutée, avec celle du fédéral, mais
davantage de dire comment l'effet conjugué des deux taxes peut
déstabiliser le produit québécois dans sa dimension
concurrentielle et l'affecter vis-à-vis d'autres régions qui nous
sont très concurrentielles, très compétitives.
Les conclusions, je vous les ai fait parvenir, je pense que vous les
avez, étaient à l'effet que la TPS avait un impact beaucoup plus
grand sur la déstabilisation de la position concurrentielle du produit
touristique québécois que la TVQ, mesuré en termes de
pertes d'emplois, mesuré en termes de revenus, etc. Mais je conviens que
ça fait un an et que la basse conjoncture ou le résultat
conjoncturel économiquement parlant a été plus
accentué qu'on l'anticipait il y a un an; donc, l'Inquiétude de
l'industrie de voir une TVQ est encore extrêmement présente dans
l'esprit de tout le monde.
À cet égard-là, à la suite Ce rr
documenî-là, de cette étude-là qui m'a
été remise, signée à l'unanimité par tous
les membres de l'industrie, nous avons pris des initiatives pour sensibiliser
évidemment le ministère des Finances. Il y a des
négociations qui ont eu cours et qui ont encore cours entre mon
ministère et le ministère des Finances de façon à
trouver des dispositions qui pourraient minimiser le plus possible l'impact
négatif dysfonctionnel de cette taxe-là sur l'équilibre
concurrentiel de l'industrie touristique québécoise, par des
aménagements, par des exemptions, par des alignements sur des exemptions
similaires à celles du fédéral, même des choses
additionnelles. Mais, comme vous pouvez vous en douter, le ministère des
Finances ne nous a pas fait connaître ses intentions. On les
connaîtra, je pense bien, lors du discours sur le budget au cours des
prochains jours. (10 h 50)
M. Blais: M. le Président, je pense que c'est chronique
dans ce cabinet. Je répète ma question, exactement la même,
mot pour mot: Sachant que personne ne sait ce qu'il y aura dans le budget,
virgule, est-ce que le ministre a demandé au ministre des Finances que
la gent hôtelière soit exempte de la taxe de 8 % sur les services?
Même question.
M. Vallerand: Test simpliste un petit peu dans la formulation,
sans vous insulter, parce que votre travail...
M. Blais: Vous êtes bien bon.
M. Vallerand: ...consiste évidemment, et je le comprends,
à faire l'Opposition, bon, puis c'est légitime, ça en
prend, c'est nécessaire pour l'équilibre des rapports
institutionnels dans notre société, politiquement pariant. Mais,
quand on réfléchit un petit peu sur le pourquoi de l'introduction
d'une taxe sur la valeur ajoutée, c'est pour substituer cette
taxe-là à une autre taxe qui, vue dans sa perspective globale,
était plus dysfonctlonnelle sur la position concurrentielle des
produits, notamment des produits manufacturés. M. le
député l'Opposition, en m'adressant au président, vous
comprenez très bien que la taxe sur la valeur ajoutée, c'est un
transfert du fardeau fiscal, il faut se le dire, il ne faut pas avoir peur de
le dire, entre...
M. Blais: Ça, c'est la TPS. Ce n'est pas la TVQ. Vous
êtes mêlé...
M. Vallerand: Non, non.
M. Blais: ...complètement mêlé...
M. Vallerand: Monsieur...
M. Blais: On vous parie de la TVQ et non de la TPS.
M. Vallerand: M. le Président, je pense que vous
êtes encore confondu, là.
M. Blais: Vous êtes poète, là.
M. Vallerand: C'est la môme chose. C'est une taxe à
la valeur ajoutée. On l'a harmonisée. Qu'est-ce qu'on a fait? La
TVQ, la taxe de vente du Québec, c'est l'harmonisation avec la TPS, la
taxe sur les produits et les services, qu'on appelle une taxe à la
valeur ajoutée. Donc, c'est 'o même chose. Bien oui, c'est une
taxe à la valeur ajoutée; vous savez ce que c'est une taxe
à la valeur ajoutée? Dans les deux cas, on substitue à une
taxe de vente, une taxe sur la valeur ajoutée de façon à
transférer le
fardeau de l'Incidence fiscale du produit manufacturé aux
services pour permettre au produit manufacturé d'être plus
concurrentiel au titre de son exportation parce que le Canada, comme le
Québec, est un pays qui produit davantage pour l'exportation que pour la
consommation intérieure. C'est ça, la philosophie de base du
changement fiscal. Il faut le comprendre, là. Après ça, on
échafaude certaines réflexions, puis on porte certains jugements
de valeur en fonction d'une compréhension de cette nature-là.
C'est pour ça que c'est simpliste de dire: Bien oui, mais on
s'harmonise, nous, on fait des efforts pour avantager le secteur manufacturier.
On essaie d'épargner le secteur des services. Puis, la conclusion
à laquelle J'arriverais, moi, de façon très sectorielle,
c'est de dire au gouvernement: écoutez, là, éllminez-mol
toute cette taxe-là dans le domaine des services parce que ça
peut nuire à mon Industrie. Non, il faut être plus raisonnable que
ça parce que le gouvernement, il a des besoins financiers en fonction
des services qu'il doit rendre à la population. Alors, dans cette
réforme fiscale là, on essaie de comprendre chacune des
composantes et de voir l'effort fiscal qui est demandé à chacun
des partenaires. Ça a été, mol, ma façon de
cheminer. Ça a été le sens des représentations et
des recommandations que j'ai faites au ministère des Finances.
Balayer du revers de la main, ce que vous utilisez souvent comme
expression, toute forme de taxe appliquée dans le domaine des services,
à l'intérieur de laquelle industrie de services se retrouve le
tourisme, aurait été, à mon avis, Irresponsable. Si bien
qu'en étant conscient de l'incidence que ça peut avoir de
façon transitoire et à court terme, parce qu'on substitue une
taxe à une autre... Alors, l'impact négatif, c'est la
période de transition à court terme. Il est accentué, cet
impact négatif là, à cause de la situation conjoncturelle.
C'est ça qu'il faut prendre en compte et c'est dans ce sens-là
que je m'évertue, avec mon collègue des Finances, à
essayer de trouver des accommodements, des exemptions qui vont minimiser
l'introduction de cette taxe-là au titre de l'impact sur la position
concurrentielle du produit. Mais, le reste, c'est facile.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député des Îles-de-la-Madeleine aurait une question.
Partenariat avec l'entreprise privée dans le
domaine touristique
M. Farrah: Oui, M. le Président. Tantôt, on parlait
d'une plus grande intervention des entreprises privées dans le domaine
touristique. On sait, d'ailleurs, que ça a fait l'objet des
déclarations du ministre aussi, notamment dans l'énoncé de
politique que vous avez annoncé en janvier dernier. À cet
effet-là, est-ce que vous pourriez nous donner des exemples
d'interventions d'entreprises privées en termes de partenariat avec
d'autres intervenants, notamment aussi le gouvernement, qui ont fait en sorte
que ça donne des retombées touristiques intéressantes pour
des événements précis ou même pour l'ensemble du
Québec, M. le ministre?
M. Vallerand: Oui, on a de très bons exemples. C'est un
phénomène qui est relativement nouveau. Je ne veux pas, pour
autant, prétendre qu'il n'y avait pas de concertation entre les deux
secteurs dans le passé, mais il faut comprendre qu'actuellement la
concertation est davantage accentuée dans le sens d'une contribution
concrète des partenaires entre le privé et le public.
Des exemples qu'on peut donner: l'opération de la
publicité de la campagne de ski avec l'Association des centres de ski du
Québec cet hiver, qui est une opération conjointe avec les
propriétaires de centres de ski et le ministère du Tourisme. Vous
avez probablement vu à la télévision très souvent
cette publicité-là. C'est un phénomène nouveau
à partir d'une contribution du secteur privé. Et le
président de l'Association des centres de ski, M. Couture, m'avouait
encore récemment que ça a fait toute la différence cette
année au titre des achalandages. Je peux donner un autre exemple de
même nature entre l'Office du tourisme et des congrès du Grand
Montréal et le ministère pour la promotion sur les marchés
extérieurs au Québec l'été dernier; par une
complicité de cette nature-là - parce qu'il faut comprendre que
l'office du tourisme et des congrès de la région de
Montréal, c'est l'entreprise privée - on a mis dans un fonds
commun de l'argent, on a publicise des forfaits sur le marché
américain et ça s'est traduit par une augmentation de
nuitées à Montréal qu'on n'aurait pas obtenue
autrement.
Je peux ajouter notre association avec Molson O'Keefe, avec McDonald,
qui nous permet de faire une publicité intra-Québec qu'on
n'aurait pas les moyens de faire et qui fait la promotion de destinations
touristiques québécoises. D'autres avec les producteurs de lait
du Québec également. Donc, sans faire l'énumération
de tout ce nouveau partenariat concret, ce n'est pas de la concertation de bon
aloi, c'est effectif, ça se traduit par des dépenses
d'investissement en termes de promotion qui ajoutent à notre enveloppe
de promotion de 20 000 000 $ dont je pariais tout à l'heure,
substantiellement. Et c'est nouveau comme phénomène.
M. Farrah: Est-ce que votre ministère a pu chiffrer ces
investissements-là ou les retombées de ces
investissements-là?
M. Vallerand: Au marketing, depuis un an, on chiffre ça
à plus de quoi, 5 000 000 $?
Une voix: Oui, 5 500 000 $.
M. Vallerand: 5 500 000 $ additionnels. C'est 20 % de l'enveloppe
de promotion, 5 000 000 $ sur 20 000 000 $, 1/4, c'est 25 % de notre enveloppe
de promotion totale. Ce n'est pas négligeable comme facteur et ça
s'amplifie. Et ça a des effets d'entraînement parce que d'autres
partenaires privés veulent s'associer à nos affaires de promotion
en même temps pour leur image corporative.
M. Farrah: Ça va.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Beauce-Nord.
Publicité coopérative
M. Audet: Dans certaines régions... Enfin, je ne peux pas
parler pour les autres régions, je vais parler pour la mienne, la
région Chaudière-Appalaches. La répartition de l'enveloppe
de publicité coop chez nous crée un peu des problèmes dans
la mesure où, depuis quelques années, entre autres, avec le
sommet socio-économique, on a eu des nouvelles infrastructures assez
importantes qui se sont ajoutées.
Dans certaines régions, semble-t-il, on ne dépenserait pas
toujours ou dans certaines années on n'aurait pas dépensé
le budget de publicité coop qui était dévolu, par exemple,
à certaines régions. On peut penser, par exemple, à
l'Estrie et tout ça. D'autre part, dans la région
Chaudière-Appalaches, étant donné qu'il y a eu des
infrastructures d'ajoutées, des infrastructures hôtelières
aussi - on peut penser à Saint-Georges, par exemple dans la Beauce, au
Georgesville, des choses comme ça; dans la région aussi, il y a
eu des chambres, des places-hôtel de plus qu'il y en avait - est-ce que
vous avez l'intention de revoir cette enveloppe-là? Parce que je sais
qu'il y a eu des ententes de signées. Mais, est-ce qu'à un moment
donné on pourra revoir ces enveloppes-là étant
donné que, vous l'avez souligné, pour la publicité coop,
je pense qu'il y a une participation du milieu aussi qu! s'ajoute à
ça et qui est très importante? De plus en plus le milieu
désire s'Impliquer et faire sa promotion touristique. Je pense que c'est
un apport budgétaire, a ce moment-là, quand le milieu s'implique,
qui est important, dans la mesure où on dit qu'il faut rajouter de
l'argent pour développer notre tourisme dans nos régions. Alors,
ma première question est là-dessus, la publicité coop; au
niveau des budgets, est-ce qu'il y a des choses qui s'en viennent
là-dessus?
M. Vallerand: Oui, ce problème-là a
été soulevé par, je dirais, la majorité des
associations touristiques lors de la dernière négociation du
protocole d'entente qui a une durée de trois ans. Et, à cet
effet-là, on a convenu de mettre sur pied un comité fait de gens
du ministère et des associations touristiques régionales, de
façon à trouver une solution à une meilleure
répartition de cet argent-là. Dans l'entre-temps, on a fait un
peu de péréquation, mais c'est purement temporaire. Ce qu'on
envisage, c'est justement une façon de répartir autrement cet
argent-là et de l'utiliser dans la promotion de circuits
interrégionaux également, ce qui est une des demandes des
associations touristiques.
M. Audet: Ça veut-il dire que, dans la prochaine
année, on pourrait avoir, à ce moment-là, peut-être
une nouvelle politique? L'entente se termine quand?
M. Vallerand: Ce que le sous-ministre m'a dit, c'est qu'on
procédera par une péréquation cette année parce
qu'on est en négociations. Les normes seront connues probablement
l'année prochaine et les changements s'effectueront à ce
moment-là. (11 heures)
M. Audet: Parce que, en ce qui touche la
péréquation, de la façon dont c'est fait
présentement, à la fin de l'année financière, c'est
évalué sur certains pourcentages qui font en sorte que des
régions qui ont quasiment un surplus de budget se voient
réattribuer, en fonction de la péréquation, une certaine
somme, tandis qu'à d'autres, qui ont des besoins plus urgents, la
péréquation, à ce moment-là, ne rend pas justice.
Enfin. Mais je veux quand même vous remercier parce que, cette
année, le problème, chez nous, il s'est réglé; vous
avez bien voulu le régler, je vous en remercie. Il reste que l'an
prochain, si la politique ne change pas, chez nous, c'est un déficit: au
niveau de cette enveloppe-là, on parle d'environ 30 000 $. Et la
péréquation, à cet égard-là, bien, ne nous
rend pas justice, parce que, quand il y a un partage de
péréquation, je pense que ce qu'on va chercher, c'est 8000 $,
peut-être moins que ça, même, je ne le sais pas. Enfin.
Une autre question...
M. Vallerand: Mais, compte tenu de ce que vous nous dites...
M. Audet: Oui.
M. Vallerand:... moi, je vais demander qu'on
accélère la négociation, de façon, peut-être,
à éviter une autre année de péréquation.
Fêtes du 350e anniversaire de
Montréal
M. Audet: O. K. D'accord. Dans un autre ordre d'idées, on
sait que bientôt on aura peut-être la chance, dépendamment
comment ça ira, là - j'aimerais avoir des informations
là-dessus ou vos commentaires - d'aller chercher, peut-être, ou de
faire de la promotion - c'est com-
mencé, d'ailleurs - concernant les fêtes de
Montréal. On sait que le gouvernement du Québec s'implique de
façon assez considérable dans ce dossier-là
financièrement. Maintenant, il y a quelques mois, il y avait des
données, des nouvelles qui sortaient dans les médias nationaux
à l'effet qu'au niveau du comité ça allait clopin-clopant,
qu'on ne semblait pas avoir de... Bon. Où c'en est rendu, ça?
Deuxièmement, est-ce que le gouvernement fait partie des
décisions dans ces choses-là ou si, simplement, on est
intervenant financier et qu'ils décident qu'est-ce qu'ils veulent? Parce
qu'il reste que c'est plusieurs millions de dollars: cette année, on met
5 000 000 $; l'an passé, je crois que c'était 4 000 000 $. On est
rendus à 9 000 000 $. L'entente était quoi?
M. Vallerand: 10 000 000 $ au total.
M. Audet: 10 000 000 $. Alors, je pense que c'est un 10 000 000
$, là... Le député de Masson parlait tantôt d'un 25
000 000 $ additionnel qui était important. Dans la mesure où on
va mettre 10 000 000 $ là, est-ce qu'on est en mesure de s'assurer que
les sommes qui vont être dépensées pour les fêtes de
montréal vont avoir toutes les retombées possibles, à
court, à moyen et à long terme?
M. Vallerand: M. le député de Beauce-Nord - en
m'adressant au président de cette commission, parce que je sais qu'on ne
doit pas interpeller les députés directement - on a un protocole
d'entente avec la corporation du 350e anniversaire. On a certaines
poignées à l'intérieur du protocole d'entente eu
égard à la façon dont l'argent sera dépensé,
notamment au titre de la promotion, parce que c'est un peu le souci du
ministère. Sauf que je dois dire que la Corporation a quand même
une marge de manoeuvre relativement considérable dans l'allocation de
cet argent-là. On a, nous, pris les dispositions pour qu'une partie de
l'argent soit augmentée vis-à-vis la promotion en France,
vis-à-vis également la promotion du côté des
États-Unis, au-delà de ce que la Corporation avait songé
à allouer dans un premier temps.
Ceci étant dit, je voudrais ajouter parce qu'il y a eu - et votre
question est tout à fait pertinente - beaucoup de commentaires, vous le
savez, négatifs sur l'aménagement de la programmation des
fêtes du 350e anniversaire... Moi, ce que je voudrais dire, c'est que,
au-delà de ces commentaires-là, des raisons qui ont
été données,
Il faudrait peut-être tous ensemble se rappeler qu'on est dans une
situation économique difficile, qu'on est donc dans une situation
touristique difficile. Vu qu'on a un événement, aussi parfait ou
imparfait soit-il, à Montréal, pour souligner son 350e
anniversaire, faisons en sorte de capitaliser au maximum sur
l'événement et sur le retour de l'argent qu'on a investi pour la
programmation de l'événement, de sorte que le résultat
soit un résultat positif pour nos hôteliers, pour nos restaurants,
pour les événements dans la région de Montréal,
pour notre Palais des congrès, pour l'ensemble de l'industrie
touristique. C'est trop important, dans l'état actuel des choses, compte
tenu de l'argent qu'on y a consacré, pour ne pas faire tous les efforts,
se concerter, avoir un discours positif et avoir l'assurance qu'on va faire de
cet événement-là un succès au profit des
intérêts qu'on veut défendre, c'est-à-dire
l'industrie touristique.
M. Audet: Au niveau organisationnel, est-ce que, à date,
ça semble aller mieux que ça allait, parce qu'on sait, à
un moment donné, qu'il y a eu des démissions, je crois, il y a eu
des choses comme ça?
M. Vallerand:c'est du passé, mais le ministère n'a
pas été associé à ça, d'aucune façon.
c'est de la régie interne. moi, je ne pense pas qu'on puisse
présager...
M. Audet: Mais ça va-t-il bien au niveau des...
M. Vallerand:... d'un insuccès des... M. Audet: O.
K.
M. Vallerand:... fêtes du 350e à cause de la
régie interne. Comme toute régie interne, il y a eu certains
problèmes, mais de l'extérieur, en tout cas, et compte tenu de
notre rôle, on a l'assurance que les actions qui sont prises, aussi
imparfaites, aussi critiquées soient-elles, vont nous permettre
probablement, à Montréal, cette année, d'avoir un
résultat positif, plus positif touristiquement qu'on a eu l'an
dernier.
Parce qu'il faut vous dire - et c'est ce que je tentais de dire au
député de l'Opposition tout à l'heure - que la performance
touristique du Québec, l'an dernier en 1991, par rapport à 1990
qui est une année de basse conjoncture économique, a
été relativement performante pour l'ensemble des régions
du Québec, à l'exception de Montréal parce que
Montréal est très tributaire du tourisme étranger,
c'est-à-dire américain, canadien et international.
Montréal représente 50 % de la population ou à peu
près du Québec. Les Montréalais voyagent en région,
mais les régions ne viennent pas à Montréal. Quand ils
viennent, ils viennent par des filières familiales ou autrement. Donc,
la dépense touristique n'est pas tellement substantielle. Étant
tributaire d'un tourisme extérieur, Montréal a été
plus affectée, l'été dernier, dans la période
estivale entre autres, que les autres régions du Québec. C'est
pour ça que, moi, comme ministre du Tourisme, je me dis: Ensemble, ayons
un discours positif sur l'événement du 350e, de façon
à essayer de retirer le maximum de profits et de retombées
économiques pour notre industrie, indépendamment de
certaines critiques ou, en tout cas, de certaines difficultés de
régie interne.
Publicité à l'étranger sur les
autochtones
M. Audet: Je veux juste reprendre un dernier point. Le
député de Masson l'a soulevé tantôt aussi dans son
introduction. Je suis sorti; peut-être que vous en avez parlé, je
ne le sais pas, mais je ne vous ai pas entendu. Concernant les autochtones, ce
qui a été fait au niveau international comme publicité -
je ne dirais pas bonne publicité - plus ou moins bonne, peut-être
notre gouvernement a-t-il un tort là-dedans. Je pense qu'on n'est pas
les seuls, l'Opposition a peut-être ses torts aussi, parce qu'il y a eu
beaucoup de déclarations de faites, que ce soit dans le dossier de
Grande-Baleine ou, on se le rappellera, de la crise qu'il y avait eu à
Oka. Il y a eu des déclarations de toutes sortes à
l'emporte-pièce là-dedans qui n'ont pas aidé à
l'image du Québec.
Est-ce que le ministère du Tourisme a regardé la
possibilité d'aller à l'extérieur, peut-être -
comment je dirais ça? - de diriger sa publicité ou sa promotion
au niveau international pour justement essayer de contrecarrer ou
contrebalancer ça? Au niveau du dossier de Grande-Baleine, c'est
peut-être difficile, mais au niveau du contexte global des autochtones au
Québec, je pense qu'il y aurait peut-être quelque chose à
faire là. D'ailleurs, ce mois-ci, dans la revue GEO, il y a un
reportage qui est excellent sur le Québec. Il est excellent. GEO,
c'est une revue qui est très prestigieuse. J'aimerais vous entendre
là-dessus. SI ce n'est pas fait, est-ce que vous avez l'intention de
faire des interventions à ce niveau-là?
M. Vallerand: C'est-à-dire qu'on veut se rappeler notre
rôle, aussi, au niveau du ministère du Tourisme de faire la
promotion de certains attraits touristiques. C'est évident que, dans
notre nouveau positionnement générique culture-nature, du
côté culturel et naturel, toute la dimension amérindienne,
autochtone sera présente dans nos efforts de publicité
vis-à-vis surtout le tourisme, les marchés extérieurs
comme tels. Atténuer - ce que le député de l'Opposition,
avec raison, a souligné tout à l'heure et ce que vous reprenez un
peu - la mauvaise publicité que le Québec s'est faite compte tenu
des incidents des dernières années, c'est davantage le
rôle, à notre avis, du ministère des Affaires
internationales. Je ne sais pas si vous...
M. Audet: Oui.
M. Vallerand: II faut faire bien attention: il y a la
façon dont on va utiliser nos ressources pour faire la promotion du
produit et les efforts qu'on devra consacrer pour tenter d'atténuer
l'image perçue à l'extérieur du Québec
vis-à-vis le traitement de nos populations autochtones. Donc, on ne se
défile pas vis-à-vis cette responsabilité-là, mais
on va l'inscrire davantage dans notre rôle, surtout au niveau du
positionnement de notre produit en fonction du couple culture-nature où
la présence du produit amérindien sera aussi importante que celle
des autres produits d'attraction touristique.
M. Audet: Parce que, quand on va, en France, par exemple...
M. Vallerand: On l'a commencé à Oka, l'an dernier,
d'ailleurs.
M. Audet:... l'hiver, pour vendre la moto-neige, autre autres...
Je lisais récemment que ceu qui viennent ici faire de la motoneige
l'hiver aiment aller rencontrer les Inuit, vivre dans la nature, manger du
castor avec eux et tout ça. Dans la mesure où on passe
peut-être pour des bourreaux à l'extérieur du Québec
avec nos autochtones, je ne sais pas, en tout cas, même c'est si le
rôle du ministère des Affaires internationales...
M. Vallerand: On a un rôle complémentaire dans la
façon dont on va faire la promotion, vous avez raison...
M. Audet: Oui.
M. Vallerand:... mais je pense qu'il ne faut pas, non plus, se
substituer à d'autres compétences qui ont à refaire
l'image comme telle.
M. Audet: Non, non, non. Mais je pense qu'on a quand même
une responsabilité à cet égard-là.
M. Vallerand: Absolument, absolument.
M. Audet: O. K., ça va pour l'instant, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Masson. (11 h 10)
Exemption de la taxe sur les services pour
l'hôtellerie (suite)
M. Blais: Je vais revenir où j'ai laissé. Je
voudrais dire au ministre qu'il y a une TPS et la TPS remplace la taxe de 13, 5
% sur les produits manufacturés, et le Québec n'a absolument rien
à voir là-dedans. Il faut comprendre les deux taxes. La TPS,
c'estune taxe qui remplace le 13, 5 % qui était sur la
fabrication. Et le gouvernement d'Ottawa a décidé d'enlever cette
taxe-là et d'en faire une TPS. Québec, qui avait une TVQ, la taxe
provinciale de 10 %, a décidé de faire une
harmonisation. Et ça n'a rien à voir l'une dans l'autre.
Ça n'a rien à voir. Il faut bien séparer les deux,
là. Il semblait y avoir confusion, de l'autre côté de la
table, là-dessus.
M. Vallerand: Vous commencez à utiliser mes expressions,
M. le député.
M. Blais: Alors, la TVQ qui serait éventuellement
applicable le 1er juillet, selon ce qui a été
décidé par votre gouvernement, est-ce que le ministre du Tourisme
a demandé au ministre des Finances d'en exempter la gent
hôtelière?
M. Vallerand: M. le Président, au risque de me
répéter, je vais dire ce que j'ai déjà dit. Je
pense que c'est un risque de se répéter. J'ai dit, dans ma
responsabilité ministérielle non seulement comme ministre du
Tourisme, mais comme membre du gouvernement, que la solution de la
facilité qui était celle de demander que soit exempté mon
secteur, pour des raisons qui préoccupent les principaux acteurs de ce
secteur-là, n'était pas une position responsable. La preuve en
est qu'il y a un an j'ai pris l'initiative de constituer un groupe de travail,
pas du ministère, des gens qui étaient appuyés par un
secrétariat du ministère, mais c'était des gens
représentatifs de chacun des secteurs, et j'ai dit: Dites-moi quel est,
dans vos secteurs respectifs, l'hôtellerie, la restauration, l'ensemble
des secteurs touristiques, les agences de voyages, l'impact conjugué de
la TPS et de la TVQ. M. le député, je pense qu'on doit prendre en
considération l'impact des deux taxes si on veut mesurer l'incidence sur
la position concurrentielle du produit. Ils sont arrivés à la
conclusion que la taxe fédérale avait un impact plus
négatif que la taxe provinciale harmonisée. Ça ne veut pas
dire que la taxe provinciale harmonisée n'a pas un impact
négatif, mais moindre. Ils ont signé à
l'unanimité.
Mais je suis conscient que, depuis ce temps-là, la situation
économique s'est détériorée et que
l'inquiétude est encore plus vive, si bien que mes
représentations, à la lumière de ces recommandations et
des constats qui ont été faits, s'inscrivent non pas dans une
demande de les exclure totalement, mais davantage de trouver des dispositions
qui pourraient les accommoder. Il n'y a rien d'exclu. Il n'y a rien d'exclu.
L'ensemble des recommandations du comité a été
acheminé au ministre des Finances. Et ces recommandations-là, M.
le député de l'Opposition - je m'adresse à vous, M. le
Président - sont signées par l'ensemble des membres du
comité représentant le secteur de l'Industrie touristique au
Québec.
M. Blais: Je pense que j'ai compris que vous trouvez que ce
serait un peu irresponsable de demander au ministère d'exempter du 8 %
ou du 4 %, selon les circonstances, on ne le sait pas encore,
l'hôtellerie de cette taxe-là. Il y a d'autres...
M. Vallerand: Je trouve que ce serait Irresponsable de
préconiser une avenue plutôt qu'une autre.
M. Blais: D'accord. Maintenant, en sous-question, vous avez
demandé à Ottawa, il y a à peu près un an,
d'exempter la gent hôtelière de la TPS, les hôtels, les
voyages à forfait, en disant que ce serait presque le requiem de
l'hôtellerie si le gouvernement fédéral était assez
irresponsable pour conserver cette taxe de 7 % dans le domaine de
l'hôtellerie, en spécifiant aussi - je n'ai pas le texte ici, mais
vous vous souvenez de ça - que le Québec avait toujours fait
attention à la gent hôtelière parce que c'est très
important, que l'ancien gouvernement avait enlevé complètement
les taxes là-dessus - il n'y en avait pas - et que, vous autres, vous ne
l'aviez pas remise, la taxe des services sur les hôtels, parce qu'ils
avaient été exemptés. Et là, le gouvernement
fédéral arrivait avec un 7 %. Comment pouvez-vous concilier les
deux positions en disant à Ottawa: Si vous n'enlevez pas la taxe de 7 %
pour la gent hôtelière, vous êtes des nécrophiles et
si, moi, je demande à mon ministre de ne pas la mettre, je serais
Irresponsable? Comment pouvez-vous concilier les deux positions?
Êtes-vous plus exigeant pour les autres gouvernements que vous
l'êtes pour le vôtre?
M. Vallerand: C'est parce que, M. le Président, M. le
député de l'Opposition préjuge des dispositions sur le
budget. Tout ce que vous faites actuellement, c'est que vous spéculez
sur le contenu du prochain discours sur le budget. Je vous ai dit, tout
à l'heure, que les recommandations qui ont été faites
à la suite de ce comité d'étude, de la part du
ministère et des représentants de l'industrie, c'est que toutes
les avenues sont ouvertes. Ce que vous voulez tenter de cibler - et je ne vous
blâme pas, c'est votre rôle dans l'Opposition - c'est de savoir
quelles sont les dispositions qui seront retenues dans le discours du budget.
Est-ce que ce seront celles qui exempteront l'industrie de l'hôtellerie?
C'est une avenue qui peut être envisageable, pour autant qu'on
spécule sur le contenu. Je ne suis pas maître de la confection du
discours sur le budget, c'est mon collègue, le ministre des Finances,
qui a toute la compétence de ce faire. Mais on demeure toujours dans des
schemes très hypothétiques. Toutes les avenues sont ouvertes.
Mol, je vous invite à écouter attentivement le discours sur le
budget et à me questionner après coup.
M. Blais: Oui. M. le Président, alors, pour en venir
à une conclusion là-dessus, un, vous avez demandé au
fédéral d'enlever la taxe de 7 % TPS, parce que c'était
néfaste pour l'industrie
hôtelière deux, vous demandez au député de
l'opposition d'attendre le budget pour savoir ce que le ministre des finances
va faire avec. je suis complètement d'accord, je l'ai dit au
début.
M. Vallerand: Après vous avoir fait connaître les
représentations qu'on a faites.
M. Blais: Troisièmement, si jamais le ministre des
Finances enlève la taxe sur les hôtels, ne la met pas, ce ne sera
certainement pas de la faute du ministre parce qu'il vient de me dire qu'il ne
lui a pas demandé de l'enlever. Alors, si jamais il vous fait le cadeau
de ça, j'espère que le monde de la gent hôtelière
saura que ce n'est pas de votre faute, mais que c'est le ministre des Finances
qui a été assez brillant de le faire par lui-même, seul.
C'est la conclusion que je vois.
M. Vallerand: Ou le ministre des Finances a été
assez brillant pour le faire par lui-même, ou le député de
l'Opposition, en matière de tourisme, n'a pas été assez
brillant pour comprendre ce que je viens de dire, ou les deux.
M. Blais: Vous venez de me dire... Je vous ai demandé
à cinq reprises: Vous, comme ministre de l'hôtellerie, ministre du
Tourisme, avez-vous demandé au ministre des Finances d'exempter la gent
hôtelière de la taxe des services? Vous avez brodé comme
Pénélope.
M. Vallerand: C'est parce que vous n'avez pas compris.
M. Blais: Mais, à la fin de tout, vous m'avez dit: Je ne
peux pas présumer. En fin de compte, vous m'avez dit que vous ne l'avez
pas demandé. C'est ça que vous m'avez dit. Alors, si jamais c'est
exempté, ce ne sera pas de votre faute. Est-ce que j'ai une bonne
conclusion?
M. Vallerand: Non, erronée comme d'habitude quand vous
voulez arriver à des conclusions qui font votre affaire. Mol, je vous al
dit, je vous ai retracé l'historique de ce que nnus avons fait avec
l'industrie et je vous ai fait part des représentations qui ont
été faites au ministère des Finances. J'ai même
ajouté qu'il y avait des négociations qui se poursuivaient entre
mon ministère et celui des Finances. Je vous ai même dit, tout
à l'heure: Ne soyons pas bêtes au point de nous enferrer dans une
alternative. Ayons des positions de repli, pour autant que notre
préoccupation, c'est de préserver le plus possible l'industrie
touristique de l'impact de la TVQ harmonisée sur la TPS - on se comprend
bien, ce n'est pas certain - pour autant que notre objectif, c'est de
protéger l'industrie touristique vis-à-vis l'effet combiné
de la TPS et de la TVQ, dans la perspective de protéger son
caractère concurrentiel, pas n'importe comment. N'importe comment, c'est
facile, c'est bête, c'est utopique, c'est irresponsable.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
j'aurais m. le député des îles-de-la-madeleine, si vous le
permettez, m. le député de masson.
M. Blais: Oui, allez-y.
M. Farrah: Merci, M. le Président. Un dossier qui a retenu
l'attention au cours des derniers mois dans...
M. Blais: Ce n'est pas dans le même sens...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Voulez-vous me laisser finir celle-là, ça va prendre quelques
minutes?
M. Farrah: Moi, je n'ai aucune objection.
M. Blais: J'achève. C'est parce que, je vous l'ai dit
tantôt, j'ai été coupé dans cette affaire-là,
je voudrais la finir.
M. Farrah: Ça va, M. le Président, je n'ai pas
d'objection.
M. Blais: Ça me fera plaisir après, si ça ne
vous fait rien. Ça va?
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
C'est mon erreur, je m'excuse, je pensais que vous aviez terminé sur
ce point-là.
M. Blais: Non, ça va. Conclusion - et là-dessus je
veux aviser tout le monde de la gent hôtelière - le ministre du
Tourisme n'a pas demandé au ministre des Finances d'exempter les
chambres d'hôtel et n'a pas le respect de la gent hôtelière
comme l'ancien gouvernement qui l'avait exemptée de toutes taxes. Il est
plus exigeant pour le gouvernement d'Ottawa qu'il l'est pour son propre
gouvernement. Je ne parle pas de la personne qui tient le rôle, parce que
je fais toujours la différence, moi. Jamais je ne parle à la
personne qui tient le rôle de ministre. Puis J'espère que vous
avez les yeux tournés vers moi quand je dis ça. (11 h 20)
M. Vallerand: Ah, la nuance est très subtile!
M. Blais: Elle l'est, mais c'est respectueux des personnes. Je
l'ai toujours été.
M. Vallerand: C'est trop facile, ça.
M. Blais: Voulez-vous que je parle à la personne, aussi?
Je suis capable.
M. Vallerand: Ah! En n'importe quel temps. Moi, j'ai fait...
M. Blais: Vous êtes arrogant, ça n'a pas de sens!
Êtes-vous venu au monde de même ou si vous êtes tombé
ce matin, vous?
M. Vallerand: Continuez, continuez.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): S'il
vous plaît! s'il vous plaît! On va continuer à un niveau de
débat plus élevé. Ne descendons pas, s'il vous
plaît.
M. Vallerand: Continuez de faire l'imbécile, là.
Continuez de faire l'imbécile, ça vous va bien.
M. Blais: Bien oui, mais il y a des limites, là.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): On
pourrait remonter d'un cran, s'il vous plaît.
M. Blais: M. le Président, je vous demanderais de demander
au ministre de retirer la parole qu'il vient de me dire. Il vient de me traiter
d'imbécile. Je veux qu'il retire sa parole.
M. Vallerand: Mais il va commencer... M. Blais: Retirez
votre parole.
M. Vallerand: II va commencer par retirer les siennes
d'avant.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le ministre, dans ce contexte-là, je pense que vous avouerez avec moi
que... Parce que celle-là, je l'ai bien entendue. Je ne peux pas la
laisser passer. Elle est vraiment antiparlementaire. Alors, je vous prierais de
la retirer, s'il vous plaît.
M. Vallerand: Je m'en excuse, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Merci, monsieur.
M. Blais: Vous êtes bien bon.
M. Vallerand: Ah, un côté
généreux!
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Masson, s'il vous plaît, ne rajoutez pas
sur le tas. C'est suffisant.
M. Vallerand: Mon côté généreux.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): On
reprend le débat au niveau élevé où il était
parti.
M. Blais: C'est très parlementaire. Il est bien bon. Il
est bien brave.
Je conclus, un, que le ministre du Tourisme ne fait aucune pression sur
le ministre des Finances pour exempter la gent hôtelière de la
taxe des services, quelle qu'elle soit, 8 % ou 4 %. Aucune.
M. Vallerand: Vous allez dire ça à l'industrie?
M. Blais: Aucune pression. Aucune pression. Aucune, aucune. Il
l'a dit lui-même en commission parlementaire, ici. Il enjolive toutes
sortes de choses: Nous regardons, pour être responsables, s'il n'y a pas
d'autres avenues, mais jamais il n'a répondu à la question que
j'ai demandée six fois, là. Il est plus exigeant pour le
gouvernement d'Ottawa devant l'hôtellerie qu'il l'est pour son propre
gouvernement. Et c'est ce que j'en conclus. J'ai terminé, M. le
député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Vallerand: Est-ce que c'est ce que vous allez dire à
l'industrie?
M. Blais: Ça me regarde.
M. Vallerand: Mais c'est ce que vous avez dit tout à
l'heure. Alors, je vous dis: Dites-leur. Ils savent très bien que vous
dites n'importe quoi.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Blais: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Oui.
M. Blais: M. le ministre, voulez-vous me dire pourquoi...
M. Farrah: J'ai la parole, j'ai quand même
été...
M. Blais: Un instant. M. le Président...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Un
instant, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Farrah: Vous m'avez reconnu, M. le Président. Soyez
conciliant avec...
M. Blais: Oui, oui, mais il y a une limite, là.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Oui,
mais c'est une question de procédure. S'il vous plaît!
M. Blais: Si vous vous faisiez dire, vous, des choses
impossibles, vous répondriez. Voulez-
vous m'expliquer pourquoi vous avez cette arrogance verbale qui sied mal
à un parlementaire de grande qualité?
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Bon.
S'il vous plaît! Je pense que c'est hors d'ordre. Ce n'est pas dans la
qualité de nos débats. On est habitués à un niveau
de débats plus élevé que ça. S'il vous plaît,
on ne répondra pas à ça. S'il vous plaît! Alors, M.
le député des Iles-de-la-Madeleine.
M. Vallerand: Je ne répondrai pas, M. le
Président.
M. Blais: Qu'est-ce que tu as, ce matin?
M. Farrah: oui, merci, m. le président. juste une petite
parenthèse. il ne faut pas oublier non plus que, si on prend nos voisins
américains, qu'il y a plusieurs états américains qui ont
des taxes sur les chambres, notamment. je prends la californie, entre autres.
je pense que c'est 12 %, 13 %; la floride, 11 %.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): S'il
vous plaît! M. le député des Îles-de-la-Madeleine a
la parole.
M. Farrah: Alors, au niveau concurrentiel, je pense que c'est des
choses qui doivent se dire.
Centrale de réservations touristiques
Je veux revenir sur mon point dont je voulais parler tantôt. C'est
qu'au cours des derniers mois il y a eu un sujet d'actualité dans le
domaine touristique, ça a été la Centrale de
réservations. Ça a été un sujet d'actualité.
On sait que certains intervenants au niveau touristique n'étaient pas
d'accord, notamment, avec la façon dont on voulait l'implanter
initialement, notamment les agences de voyages. Alors, je demanderais au
ministre ce qu'il en est du dossier à ce moment-ci.
M. Vallerand: Oui, M. le Président, pour répondre
au député des Îles-de-la-Madeleine, ça n'a pas
été un dossier qui a été facile dans son
cheminement, mais qui avait son importance. Je pense que, vous comprenez que si
on peut augmenter la possibilité de doter l'industrie d'instruments qui
lui permettent de capitaliser sur des demandes d'information pour les traduire
en réservations, on enrichit d'autant le niveau d'activité
touristique global. C'est l'idée principale de la Centrale de
réservations touristiques du Québec.
Dans le cheminement, j'ai toujours exigé et le ministère a
exigé qu'il y ait une entente entre les partenaires de l'industrie
touristique, à savoir les initiateurs du projet, la
fédération des caisses populaires du Québec, DMR, Tandem,
les associations touristiques régionales du Québec, et
l'ACTA-Québec. Finalement, à la suite des rencontres qui ont eu
lieu, on est arrivés à une entente, les partenaires se sont
entendus sur les participations des uns et des autres à
l'intérieur de la Centrale. Ce qu'il nous reste à faire,
maintenant, à la suite de cette entente qui est récente - ce que
le sous-minlstre vient de me dire, M. Pigeon - il nous reste maintenant
à traduire ça dans son montage financier et à rendre cette
Centrale-là le plus rapidement opérationnelle, suite au montage
financier qu'il nous reste à faire.
M. Farrah: Dans la même foulée - vous nous le direz,
c'est peut-être prématuré de l'annoncer ou je ne sais pas -
est-ce que, en termes de fonctionnement, c'est à peu près le
mène modèle qui avait été entendu au départ
ou s'il y a eu modification dans le fonctionnement comme tel de cette
Centrale-là, suite à l'entente intervenue?
M. Vallerand: La principale modification - et je pourrai demander
à M. Pigeon comme sous-ministre, parce qu'il a participé aux
négociations, de compléter - c'est maintenant la participation de
l'ACTA-Québec. Les modalités particulières,
peut-être que M. Pigeon pourrait nous les expliquer avec plus de
précision.
M. Pigeon: La principale différence vise à faire en
sorte que les transactions soient exécutées par le réseau
de distribution existant, à savoir les agences de voyages au
Québec, plutôt que ce soit fait directement par la Centrale comme
ce qui avait été évoqué comme hypothèse au
départ. Ce qui, bien sûr, nécessite des modifications
technologiques et surtout, ce qui est encore plus important, un mode de
financement et de distribution des commissions. Donc, il devra y avoir des
négociations et un nouveau montage financier pour faire en sorte que
tout ça se place dans un point d'équilibre et, idéalement,
dans un point de rentabilité, et constituer ça de façon
à ce que les intérêts des personnes soient bien
situés par rapport aux différents objectifs. C'est ce à
quoi nous nous attardons dans les prochains jours pour faire une recommandation
formelle au ministre d'ici 10 ou 15 jours.
M. Farrah: Dernière question, M. le Président, si
vous le permettez. À ce moment-ci, est-ce que vous pouvez anticiper
quand cette Centrale-là pourrait être en opération?
M. Pigeon: II y a une hypothèse d'un pilote qui
commencerait cet été. Elle est tributaire sans doute de l'analyse
que nous faisons à l'heure actuelle et des recommandations que je ferai
au ministre prochainement.
M. Farrah: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Merci, M. Pigeon. Alors, M. le représentant de l'Opposition est
allé pour une pause sanitaire. Est-ce qu'il y a d'autres questions en
attendant?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Farrah: On peut suspendre, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, on peut suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 28)
(Reprise à 11 h 29)
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Masson, vous êtes prêt à
reprendre le collier? Alors, nous reprenons et la parole est à vous.
Aide à la restauration
M. Blais: Bon, merci beaucoup, M. le Président. Dans la
foulée des grandes réalisations du ministère depuis
quelques années, où tout va pour le mieux dans le meilleur des
mondes, comme nous dit son représentant, prenons un tout petit peu la
restauration. Ça va tellement bien, M. le Président, dans le
domaine touristique au Québec, c'est incroyable. C'est incroyable. Le
discours d'introduction du ministre a fait que nous nous pensions dans un
paradis touristique où tout roulait sur des roulettes. Ça va
tellement bien! On a vu ça un peu dans l'hôtellerie là,
ça va très mal. Dans la restauration, il y a un petit
phamplet qui est sorti par les restaurateurs, celui du mois de mars 1992, c'est
très récent; le grand titre, c'est: «Le gouvernement du
Québec veut-il ruiner les restaurants?» C'est pas le gars de
l'Opposition qui dit ça là, c'est les restaurateurs. Une baisse
généralisée du chiffre d'affaires du secteur de la
restauration de près de 10 %, un record de tous les temps, un nombre de
faillites l'année passée dans la restauration au Québec,
1991, de 755 faillites de restaurants. Ça va bien. On peut toujours
répondre qu'il y en a eu 755 et puis que, si ça avait
été vraiment mal, il y en aurait eu 756. Mais 755 faillites,
c'est beaucoup. (11 h 30)
Et, je vais lire un petit paragraphe de l'Association des restaurateurs:
«Évidemment, on doit pointer du doigt la TPS - et je suis
complètement d'accord que la TPS dérange - et naturellement la
récession - je l'ai dit au tout début, je le dis encore, et
ça je l'accepte que c'est vrai - mais un des grands coupables de ces
jours plus que difficiles est sans aucun doute le gouvernement du Québec
- ils auraient dû dire le ministère du Tourisme, ça aurait
été plus exact - qui persiste à prendre notre industrie
pour une vache à lait afin de remplir ses coffres». On dit qu'il y
a 755 restaurants qui ont fermé leurs portes en 1991, un record de tous
les temps, une baisse généralisée, à part de
ça, pour ceux qui sont en place, du chiffre d'affaires de 10 %. Et,
quand on sait que dans la restauration le profit est à peu près 5
%, 4 %, 3 %, 8 %, 2 %, selon les restaurants, une baisse de 10 % ça
affecte beaucoup les profits.
À titre d'exemple, la décision d'imposer aux restaurateurs
un nouveau permis d'exploitation de 215 $ du ministère de l'Agriculture,
sans abandonner le permis du ministère du Tourisme. Et les hauts cris du
ministre du Tourisme là-dessus, on ne les a pas entendus beaucoup. Ce
nouveau permis est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase compte
tenu des augmentations substantielles récentes des autres permis
d'exploitation, hausse de 75 % en moins de 2 ans du permis du Tourisme. Hausse
de 75 %. Ça va?
M. Vallerand: Vous pouvez continuer, je suis capable de faire
deux choses en même temps, moi.
M. Blais: ça se voit, vous les faites mal toutes les deux.
hausse de 75 % en moins de 2 ans...
M. Vallerand: On verra.
M. Blais: Bien, on ne verra pas, M. le ministre, on voit. C'est
le bilan, ça.
M. Vallerand: Continuez, continuez.
M. Blais: Les hôtelleries sont à 40 %, puis 35 %
dans certains endroits. Les restaurants, 755 faillites. Un beau
résultat! On voit, on voit, on voit. Vous dites, de façon
arrogante, que je dis n'importe quoi.
M. Vallerand: Et je le maintiens.
M. Blais: Vous avez le droit de le maintenir. Mais, je tiens
à vous dire que, vous...
M. Vallerand: Mais ça vous rend sympathique pareil.
M. Blais: ...vous ne faites rien dans votre ministère pour
relever la gent touristique.
M. Vallerand: Ça ne vous empêche pas d'avoir l'air
sympathique pareil.
M. Blais: Vous ne faites rien. Vous n'avez même pas
demandé au ministre des Finances d'exempter l'hôtellerie de la
taxe des services.
C'est épouvantable de la part d'un responsable... M.
Vallerand: C'est bien n'importe quoi.
M. Blais: ...de la gent touristique du Québec. Vous avez
augmenté vos permis de 75 % en moins de 2 ans et vous ne
considérez pas là-dessus que la restauration vous donne 250 000
000 $ de revenus dans vos coffres. 250 000 000 $ de revenus par année et
il y a 125 000 emplois. Votre permis est passé, le 26 juillet 1990, de
228 $ pour 2 ans à 360 $. Le 1er avril 1991, hausse de 360 $ à
377 $. Le 1er avril 1992, il va passer de 377 $ à 398 $, et ceci, plus
pour 2 ans, pour 1 an. C'est la façon d'encourager l'entreprise
privée à remonter et à se sortir de la
récession.
Moi, je ne suis peut-être pas capable da faire deux choses en
même temps, mais, quand vous parlez trop fort, que j'ai de la
misère à me comprendre moi-même, là vous
dérangez la chose que je peux faire, vous questionner.
M. Vallerand: Continuez.
M. Blais: Devant cette baisse généralisée et
le fouillis catastrophique du domaine de la restauration au Québec,
est-ce que vous avez l'ombre du début d'une solution pour aider le
domaine de la restauration?
M. Vallerand: Ha, ha, ha! Le ministère du Tourisme est
responsable de 755 faillites de restaurants au Québec. Il faut le faire,
non il faut le dire! C'est triste comme résultat d'imputer la
responsabilité au ministère du Tourisme, c'est farfelu. C'est
dire n'importe quoi, avec tout le respect que je vous dois, M. le
député de l'Opposition. Je m'adresse au président de la
commission, là, mais...
M. Blais: Un respect comme celui-là, je n'y tiens pas.
M. Vallerand: alors, soyez un peu plus responsable dans vos
propos et vous ne vous attirerez pas ce genre de remarque !à. d'imputer
au gouvernement, au ministère du tourisme les 755 faillites des
restaurants, là, il faut être un peu déconnecté de
la réalité. bon, deuxièmement...
M. Blais: Qu'il est arrogant, cet homme-là, M. le
Président, ça ne se peut pas! Comment faites-vous pour
l'endurer?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Vallerand: Je devrais dire, M. le Président, au
député de Masson que mes relations avec mes collègues sont
de nature différente des relations qu'il peut avoir avec ses
collègues, notamment avec Mme Dupuis. Bon.
Ceci étant dit, il y a une conjoncture économique qui est
extrêmement difficile au Québec; donc, il y a des entreprises qui,
à travers cette situation économique là, ont
été obligées de faire faillite. On le déplore. On
le déplore, mais c'est une élimination naturelle de par la
concurrence en période de basse conjoncture. Je pense que tout le monde
reconnaît ça. Ce n'est pas l'action du gouvernement comme tel;
c'est une situation économique au premier chef pour qui est responsable
dans ses propos et observe la situation économique. Il y a eu la taxe du
MAPAQ. Dir. qu'on n'a rien fait, bien au contraire. On a rencontré le
directeur général de l'Association des restaurateurs du
Québec qui, incidemment - et M. le député de l'Opposition,
M. le Président, pourra le questionner - est très satisfait des
actions du ministère, parce que le ministère a
immédiatement entrepris des démarches auprès du
ministère des Finances, de façon maintenant à harmoniser
l'ensemble de l'émission des permis dirigés vers les restaurants
et l'industrie touristique. Le directeur général de l'Association
des restaurateurs du Québec se dit très satisfait de notre
démarche. Il faudrait le souligner et le dire, contrairement aux
avancés du député de l'Opposition.
Le permis de restaurant, il est de 169 $. Pour la première fois,
et M. le député de l'Opposition devrait s'en rappeler, lorsqu'on
a passé la nouvelle Loi sur les établissements touristiques, on a
inclus dans la loi une indexation. Le coût de l'augmentation du permis
maintenant ne sera qu'indexé pour une des premières fois. Ils ont
été là avant nous autres, mais ils ne l'ont pas fait. On
i'a fait, nous autres ici.
M. Blais: Oh!
M. Vallerand: Ça, c'est la conclusion à laquelle il
arrive en disant qu'on est responsables des faillites des 755 restaurants au
Québec, qu'on ne prend pas en compte ia situation conjoncturelle.
Deuxièmement, le MAPAQ est arrivé avec un permis additionnel. Le
ministère du Tourisme n'a rien fait. On a pris des initiatives.
Même le directeur général de l'Association, qui
écrit dans votre revue, est satisfait de nos initiatives.
M. le député, je vous aime bien. Vous êtes
sympathique, mais vous ouvrez singulièrement des portes, des fois, qu'on
vous retape sur le nez. Mais ce n'est pas par méchanceté. C'est
parce que vous courez après un petit peu. Faites attention. Faites
attention. Réfléchissez un peu quand vous faites des observations
de cette nature-là. Essayez de comprendre la dynamique et
l'économique de l'ensemble de l'industrie, et là on va avoir des
échanges constructifs extraordinaires ensemble, on va pouvoir
échanger. Mais autrement, je veux dire, c'est trop gros. Trop, c'est
comme pas assez. Je vous dis ça, là. C'est une recommandation de
collègue, sympathique et
je ne veux absolument pas... Sans arrogance, pas du tout, pas une once
d'arrogance. Je le dis en riant, la preuve. Parce que vous m'êtes
sympathique, dans le fond.
M. Blais: M. le Président...
M. Vallerand: Et on me dit que !es revenus des restaurants, M. le
Président - en m'adressant à l'information de M. le
député - en 1990, ont augmenté de 1,1 % par rapport
à l'Ontario. Donc, ce n'est pas si catastrophique, de façon
comparative, qu'on voudrait le laisser entendre. Mais il y a de la place pour
de l'amélioration, j'en conviens.
M. Blais: M. le Président, le ministre dit: C'est honteux.
C'est irresponsable. Le critique de l'Opposition nous dit que ça
dépend du ministère du Tourisme s'il y a eu 755 faillites. C'est
trop gros. Ça n'a pas de bon sens. Voyons donc! On sait bien que ce
n'est pas le ministère directement qui fait qu'il y a des faillites dans
le domaine de la restauration et que les hôtels sont à 40 %
pleins, mettons. On sait bien que ce n'est pas directement le ministère
du Tourisme. Mais qui? Quel est l'autre ministère qui fait que les gens
viennent plus ou moins, sinon le vôtre? Et les conséquences, si
les hôtels vont mal et que la restauration va mal, c'est que, dans le
domaine touristique, on est en déficit énorme. (11 h 40)
Et comparer l'Allemagne et le Québec, dire que plus ça va
mal, plus on a de l'argent dans un pays, plus le monde sort à
l'extérieur et essayer de faire une comparaison là-dessus,
ça, c'est loufoque. En tout cas, je ne l'ai pas repris tantôt,
mais c'est loufoque. Ça veut donc dire que ça va bien en mosus au
Québec, puis qu'on est passés de 500 000 000 $ à 1 000 000
000 $ de déficit. Ça va très bien. Et les chiffres disent
le contraire. Voyons donc! Quand même! C'est bien sûr que, quand
ça va bien dans un pays et que les gens ont bien de l'argent, ils sont
portés à sortir. C'est bien sûr. Mais le ministère
est responsable quand même d'attirer, avec l'entreprise privée, du
monde sur le territoire québécois. Et, s'il n'attire pas du monde
de façon suffisante par des politiques un peu mollusques ou pas de
politique pantoute, comme c'est le cas depuis un certain laps de temps, et
aucun ajout monétaire dans la promotion pour attirer le monde, il
s'ensuit quoi? Les hôtels, il y en a qui ferment. Malenfant a des gros
problèmes dans son domaine de l'hôtellerie. Et la restauration,
755 faillites l'année passée. Ce n'est pas directement, mais
c'est très indirectement reliable aux politiques du ministère du
Tourisme. C'est ce que j'ai voulu dire. Et ce n'est pas farfelu de dire
ça. Ce n'est pas farfelu. Ce n'est pas irresponsable. Et ce n'est pas
dire n'importe quoi.
M. Vallerand: M. le Président, M. le député
est sur la défensive un peu. Je vais vous donner un exemple de ses
propos qui sont plus ou moins réfléchis; je n'exagère pas,
je dis «plus ou moins réfléchis». Lorsqu'il dit que
c'est loufoque de prétendre que la donnée déficit
touristique, M. le Président, n'a pas la signification qu'on veut bien
lui attribuer au titre de l'évaluation d'une performance
économique totale, c'est tout simplement ce que je dis, c'est
verifiable, c'est universel et vérifié partout. J'ai dit: Quand
un pays voit son déficit touristique augmenter, c'est la
conséquence d'une chose, c'est parce que les gens de l'intérieur
voyagent plus à l'extérieur que l'extérieur voyage sur son
territoire. Dans quel contexte ça se produit généralement?
Pas en situation de basse conjoncture. Quand les gens ne travaillent pas, ils
ne voyagent pas. Alors, les déficits touristiques augmentent, entre
autres, à cause de l'augmentation du niveau de vie des résidents,
parce que, ayant plus d'argent, ils voyagent plus à l'extérieur.
C'est tout simplement ça que je dis.
Je ne prétends pas qu'il y a une relation de cause à effet
directe qui explique toute la problématique touristique du
Québec; bien au contraire, je dis: N'attachez pas à cette
variable une importance qu'elle n'a pas. Donnez-lui l'importance, toutes choses
étant égales, par ailleurs. Donc, dans la préoccupation du
ministre du Tourisme que je suis, sans prétention, mes actions sont
davantage tournées vers l'augmentation de la rentabilité de
l'industrie. Donc, ce qui est important pour moi, c'est d'obtenir des
résultats au niveau de l'augmentation de la recette touristique parce
qu'elle se traduit par une augmentation de la profitabilité des
entreprises et par de la création d'emplois, et par des investissements
pour la création de nouveaux attraits touristiques. C'est ça
l'essentiel de l'exercice au titre de l'objectif premier d'une programmation,
d'un énoncé de politique et d'un plan d'action.
Je veux bien prendre en considération la variable déficit
touristique, mais je pense qu'il faut la mettre en perspective, il faut
l'expliquer. Donc, ce que j'ai dit, ce n'est pas loufoque; ça se
défend de façon universelle. Je voulais juste souligner un autre
énoncé un peu irréfléchi de mon sympathique
collègue de l'Opposition, M. le Président.
M. Blais: puis ma question? vous ne vous en souvenez plus? vous
dites que vous êtes capable de faire deux choses à la fois, vous
n'êtes même pas capable d'en faire une.
M. Vallerand: Je viens de répondre.
M. Blais: Je vous ai demandé une question.
M. Vallerand: Je viens de répondre à votre question
loufoque.
M. Blais: Qu'est-ce que vous faites au ministère du
Tourisme pour attirer le monde pour ne pas que les restaurants fassent
faillite? Vous n'avez pas répondu. C'est ça, ma question.
M. Vallerand: C'est incroyable. Incroyable mais vrai!
M. Blais: Je n'ai pas le droit de demander cette
question-là?
M. Vallerand: Mais il a passé une partie de ce
débat - malheureusement, qui n'aide pas l'industrie, parce que sa
contribution aurait pu être davantage positive pour l'ensemble de
l'industrie; je le déplore, mais je l'excuserai auprès de
l'industrie, il est sympathique, dans le fond - il a passé une partie de
cet exercice des crédits à dire que je me suis vanté, dans
.rscn introduction, où j'ai campé l'ensemble des actions qu'on a
faites, notamment tout le chapitre sur le marketing. Mais vous étiez
où, M. le député? Perdu dans vos vapeurs? Non? Perdu dans
votre incompréhension totale de la problématique touristique du
Québec? Où étiez-vous?
M. Blais: Pauvre petit bonhomme!
M. Vallerand: Où étiez-vous? Vous m'avez
reproché d'avoir trop vanté les mérites des actions de mon
ministère et, notamment, au titre de sa promotion, que je m'encensais.
Mais vous avez retenu quoi pour maintenant, en terminant, me dire que je n'ai
pas répondu à votre question? Vous m'avez même
reproché d'en avoir trop dit. Vous voulez que je répète?
Mais quel temps perdu, M. le Président! Quel temps perdu pour...
M. Blais: Vous parlez de votre introduction, là?
M. Vallerand: ...l'industrie touristique! Je n'ai pas
terminé, M. le Président. Je le déplore. Je
déplore. Il me semble que cet exercice auquel nous sommes conviés
devrait de façon positive, sans exclure le rôle de l'Opposition,
servir et desservir l'industrie touristique au premier chef. Pour ce faire, il
faut avoir une bc-,.,o compréhension de sa problématique. Il faut
être capable d'être très critique sur les actions
gouvernementales, pour autant qu'on comprend la problématique à
laquelle est assujettie l'industrie touristique. C'est la seule façon
dont on va être capable de bâtir des actions concertées au
profit des intérêts qu'on veut ou qu'on prétend
défendre. M. le Président, je rappelle le député de
l'Opposition à l'ordre. Pas pour mon bénéfice personnel -
vous savez que je m'exclus toujours de ces démarches-là - pour le
bénéfice des intérêts qu'on doit servir. Un peu de
sérieux, un peu de sérieux, voyons!
M. Blais: Merci, de Gaulle junior.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Vallerand: Vous m'avez compris.
M. Blais: Bon! J'en conclus, M. le Président, qu'il y a
755 restaurants qui ont fait faillite l'année passée et que le
ministre en fait fi. Voilà! C'est ma conclusion et c'est la bonne.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): je
peux vous dire que je plaide non coupable parce que je mange au restaurant tout
le temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Vallerand: Également, M. le Président.
M. Blais: Je mange souvent au restaurant, moi aussi. D'ailleurs,
on a d'excellents restaurants au Québec.
Une voix: Oui.
M. Blais: Ça, il faut dire qu'on a un système de
restauration, ici au Québec, qui est connu à travers le monde,
pas à cause du ministère du Tourisme, parce qu'il y a beaucoup de
monde qui voyage à l'extérieur et qui le dit. La gastronomie
québécoise est reconnue en Amérique du Nord, surtout la
ville de Québec, encore plus que Montréal; malgré
qu'à Montréal c'est très bon, la ville de Québec
est reconnue pour sa gastronomie et j'en suis très fier. Je suis fier
d'être québécois à ce titre-là, parce qu'on a
du monde très compétent, autant dans l'hôtellerie que dans
la restauration. Ça, c'est tout à notre honneur et à
l'honneur de toute la gent hôtelière et de la restauration.
L'autre question, M. le Président, c'est une question qui
semblerait peut-être un peu banale, mais, à toutes les questions
que je pose, le ministre dit que c'est irréfléchi, farfelu et que
ça n'a pas d'allure. Alors, celle-là aussi n'en aura pas, M. le
Président. Je vais continuer dans la même veine.
M. Vallerand: Faites un effort.
M. Blais: II y a juste une chose... Mais je pourrais
peut-être prendre quelques minutes pour que le ministre trouve ça
extraordinaire, ce que je dis. C'est le meilleur ministre qu'on ait jamais eu.
Là, il va être fier.
M. Vallerand: Vous n'avez pas tellement tort.
M. Blais: C'est le ministre qui fait le plus qu'on ait jarrois vu
dans tout le Québec pour le domaine touristique. Je veux le flatter un
petit peu, c'est rien que ça qu'il aime. C'est extraordinaire, les
efforts qu'il fait pour aider la gent
hôtelière, la gent de la restauration... M. Vallerand:
Ça a pris du temps.
M. Blais: ...pour attirer le tourisme. C'est
épouvantablement extraordinaire de voir ce qu'il fait. À un point
tel que 755 restaurants ont fait faillite parce qu'il n'y a pas de monde qui
vient au Québec. Les hôtels sont à moitié vides,
mais c'est effrayant, un beau résultat comme çal Alors, je le
félicite de son beau programme, de sa bonne politique et de toutes les
interventions qu'il a faites. Je trouve ça superbe et, si on peut mettre
quelques autres grains d'encens dans ce qu'il a dit au tout début,
prenez ceux-là, M. le Président. Je vous les livre en toute
honnêteté.
Ma question: les panneaux publicitaires sur les routes. Il y a quatre ou
cinq ans - ce n'est pas vous qui étiez la, je pense, il y a quatre ou
cinq ans. Étiez-vous ministre du Tourisme, il y a quatre ou cinq ans? Je
ne pense pas, je ne me souviens pas - on a enlevé, sur les panneaux
routiers, les annonces des théâtres d'été, par
exemple, malgré que ce soit, les théâtres
d'été, un attrait touristique pour ceux qui voyagent intra-muros,
qui voyagent au Québec. Les réseaux de théâtres
d'été, c'est superbe pour le tourisme local et pour tenir le
monde chez nous durant l'été. (11 h 50)
On a enlevé de nos autoroutes ces panneaux-là qui
étaient gratuits et qui annonçaient des théâtres
d'été. Et on a dit: Maintenant, plutôt que ce soit un
service gouvernemental, on va mettre des panneaux et puis on va charger 7000 $
pour trois ans, puis, au bout de trois ans, on repaie les 7000 $. Je sais qu'il
est rentré à peu près 3 000 000 $ dans les coffres du
gouvernement de cette façon-là, je le sais. Mais, c'est
l'entreprise privée qui est obligée de payer ça, puis
c'est une espèce de réseau. Bon, maintenant, on arrive puis on
enlève les petits dormeurs. Vous commencez à enlever les dormeurs
pour annoncer les auberges et les hôtels. Et, ceux qui veulent maintenant
dire que, dans la ville qui suit, il y a des auberges ou des hôtels, il
n'y a plus ce petit panneau publicitaire gratuit qui était fourni.
Alors, on a pris les théâtres, là, on prend les auberges et
les hôtels, suivront peut-être les campings, que sais-je encore,
bon, les kiosques touristiques, pourquoi pas. On dit que ça a
rapporté 3 000 000 $, mais ce n'est pas ça qui est important. Ce
qui est important, c'est pourquoi maintenant oblige-t-on les petites auberges
et les petits hôtels de nos petites villes le long des autoroutes
à payer 7000 $ pour avoir des panneaux pour dire qu'il y a un
hôtel dans les sorties qui viennent? Pourquoi fait-on ça? Est-ce
que c'est encourager le touriste passant?
M. Vallerand: Oui. C'est votre question? M. le Président,
je ne peux pas laisser passer sous silence le fait qu'on m'attribue 750
faillites de restaurants au Québec. Je pense avoir répondu
à cette question-là. Mais, pour les archives, j'aimerais bien
dire qu'il est très farfelu d'imputer la responsabilité
uniquement à un gouvernement, sinon à un ministère. Puis,
j'ai expliqué pourquoi, je ne reviendrai pas là-dessus. Au titre
de la cuisine régionale, quand M. le député de
l'Opposition parle de la bonne cuisine au Québec et dit que le
ministère ne fait rien, je dois lui rappeler, parce qu'il ne le sait
pas, le critique de l'Opposition en matière touristique, que le
ministère du Tourisme, en association avec le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, a une action pour
faire la promotion de la cuisine régionale. On a certifié combien
de restaurants reconnus? Au-dessus d'une centaine actuellement à travers
le Québec, pour autant que les mêmes restaurants de haute gamme
incorporent dans le contenu de la fabrication de leurs mets 75 % de produits
québécois, 35 % de produits régionaux. C'est une action du
MAPAQ...
M. Blais: Félicitations. C'est correct.
M. Vallerand: ...avec le ministère du Tourisme de
façon à arriver à construire des circuits gastronomiques
qu'on pourra vendre sous forme de forfaits. Quand je vous dis qu'il dit
n'importe quoi ou qu'il est farfelu, là... Maintenant, il est content,
mais, comme critique de l'Opposition, il devrait le savoir. M. le
Président...
M. Blais: Sacrifice!
M. Vallerand: ...je vais lui demander de me nommer cinq
restaurants... Êtes-vous capable de me nommer cinq restaurants qui font
partie de la cuisine régionale au Québec? Cinq reconnus. On en a
100 de certifiés. Vous pouvez m'en nommer cinq? J'attends.
M. Blais: Oh! Peut-être pas. M. Vallerand: Non?
M. Blais: Peut-être pas, mais je connais des très
bons restaurants à travers le Québec.
M. Vallerand: Comment pouvez-vous vous approprier la
légitimité d'être critique en matière touristique,
de mettre l'accent sur ce que le ministère ne fait pas au niveau de la
gastronomie au Québec quand vous n'êtes même pas capable de
me mentionner cinq restaurants de haute gamme qui ont obtenu des prix à
travers le Québec dans l'ensemble des manifestations qui ont
été...
M. Blais: Je peux vous en nommer 20. Cinq, ce n'est pas
assez.
M. Vallerand: ...conduites...
M. Blais: Je peux vous en nommer 20, par exemple.
M. Vallerand: ...pour reconnaître leur excellence?
M. Blais: L'Étang des Moulins, à Terrebon-ne.
M. Vallerand: Non, non. Vous revenez sur le tard, un petit peu.
Vous revenez sur le tard un petit peu, là. M. le député de
l'Opposition - je m'adresse à vous, M. le Président - ...
M. Blais: Je viens peut-être sur !e tard, mais c'est vache
comme expression.
M. Vallerand: ...apprenez vos dosciers. Apprenez vos
dossiers.
M. Blais: Ah! Est-il arrogant, cet homme-là!
M. Vallerand: Notre collaboration sera plus constructive. C'est
incroyable!
M. Blais: Comment vous faites pour travailler avec ça?
M. Vallerand: C'est incroyable, M. le Président, il
critique la contribution du ministère et il n'est même pas capable
de me nommer cinq restaurants qui font partie de la cuisine régionale au
Québec. Voyons donc! Changez-moi ça! Bon, excusez-moi, M. le
député. On s'est emporté, mais, quand on touche à
la cuisine régionale, à tout l'effort que le ministère a
fait même avant moi, je deviens plus sensible à ce genre de
critique. Des fois, je m'emporte un peu, je m'en excuse. C'est parce que, dans
le fond, vous ne méritez pas ça. Mais, de grâce, lisez un
peu...
M. Blais: Maudit baveux!
M. Vallerand: ...apprenez votre dossier. Ça serait plus
facile.
M. Blais: Maudit baveux!
M. Vallerand: Oui. On me dit qu'à Rendez-vous Canada - j'y
étais, d'ailleurs, c'est un rendez-vous de l'ensemble des agences de
voyages à travers le Canada. Il y a deux rencontres d'est en ouest et
c'était au Québec - on a dépensé 100 000 $ pour
leur faire connaître notre gastronomie dans l'ensemble des restaurants de
Montréal. C'était lundi, il y a deux semaines, trois semaines
à peu près. Ils venaient de 30 pays différents dont les
États-Unis, etc.
Signalisation touristique
Signalisation, arrivons-y. Je l'ai dit dans mon introduction. Pour votre
bénéfice, étant donné que vous devez tenir le temps
jusqu'à 12 h 30, je vais vous répéter ce que j'ai dit.
Ça va aider à tenir le temps.
M. Blais: Ça vous «arrive-tu» d'être
sérieux une fois de temps en temps dans votre vie, vous...
M. Vallerand: II y a un comité qui se...
M. Blais: ...et de ne pas rire du monde tout le temps chaque fos
que vous ouvrez la bouche?
M. Vallerand: M. le Président, il faudrait peut-être
le ramener à l'ordre un peu, là.
M. Blais: Voulez-vous arrêter de rire du monde et
répondre aux questions?
M. Vallerand: Vous dites n'importe quoi. M. Blais:
Seigneur! C'est bien effrayant!
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): S'il
vous plaît! M. le député de Masson, s'il vous plaît,
on va laisser le ministre faire son intervention...
M. Vallerand: C'est ça.
M. Blais: L'«égocentricité» vous sort
de la bouche.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): S'il
vous plaît, M. le député! Alors, M. le ministre,
continuez.
M. Vallerand: Règle générale, non. Mais,
vis-à-vis des personnes qui n'ont rien à dire, ça peut
paraître comme ça.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): S'il
vous plaît, on arrête de se...
M. Blais: C'est effrayant!
M. Vallerand: Au niveau de la signalisation, on a mis sur pied,
à l'initiative du ministère, de concert avec le ministère
des Transports, un comité qui a étudié l'ensemble de la
signalisation au Québec pour mettre à profit les
équipements touristiques du Québec, si bien, M. le
Président, qu'on a plus de 1000 participants qui ont consacré
plus de 3 000 000 $ et qui sont très satisfaits de l'effort fait par le
gouvernement par le biais des deux ministères. L'objectif visé,
c'est une harmonisation avec les autres régions touristiques, notamment
du côté des États-Unis, de telle sorte qu'il y ait une
signalisation uniforme. Je pense que ce n'est pas négligeable comme
contribution à date, mais il y a encore de
la place pour de l'amélioration, je le concède; c'est ce
que nous recherchons et c'est ce que nous continuerons à faire de
concert avec l'industrie.
M. Blais: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Je
vous en prie.
M. Blais: ...ça fait 11 ans que je suis ici. Je n'ai
jamais vu un ministre aussi arrogant devant quelqu'un qui, de façon
générale, essaie de faire les choses calmement. Je n'ai jamais vu
ça.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Masson...
M. Blais: C'est du nombrilisme de mauvais aloi.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Masson...
M. Blais: C'est effrayant.
M. Vallerand: M. le Président, il commence encore, il se
l'attire, là.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
...je vous inviterais à retenir ces commentaires-là.
Ça entraîne des réponses et ça fait une escalade. On
ne s'en sort pas. Je pense qu'on s'en est assez dit pour ce matin. Si vous
voulez continuer vos questions, ça va être plus pertinent. S'il
vous plaît!
M. Vallerand: M. le Président, je vous promets que je fais
la paix. C'est fini, je passe l'éponge là-dessus et on revient
à des propos qui vont nous permettre d'être plus constructs. C'est
l'offre que je vous fais, M. le député.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Masson, la parole est à vous.
M. Blais: M. le Président, vous pouvez dire au ministre de
garder ses offres, je n'en ai que faire. Mais je vais répéter ma
question. Le ministre est tellement brillant, on pose une question et il
répond n'importe quoi. Je vous ai demandé: Les panneaux pour les
auberges et les panneaux pour les petits hôtels du long des routes, qui
ne seront plus là et fournis gratuitement par le ministère,
est-ce qu'ils vont être encore là, oui ou non? Et c'est non parce
qu'on sait qu'ils les ont tous enlevés. Et c'est un handicap pour les
auberges et les petits hôtels à travers le Québec. Vous ne
m'avez pas répondu; c'était ça, ma question. Ce
n'était pas du «flâsage» autour de la grosse
tête que vous me faites en disant vos réalisations.
M. Vallerand: Oui, mais je plaide coupable. Peut-être que,
dans ma réponse, j'avais oublié cette dimension-là. Je
m'en excuse, M. le député de l'Opposition, vous avez raison, pour
une fois, là. Je plaide coupable, je m'en excuse, vous aviez bien
mentionné: Qu'est-ce qu'on fait pour les petites auberges? Et c'est
compris dans la nouvelle politique, de concert avec les associations
touristiques régionales, d'incorporer cet
élément-là dans la politique de signalisation.
M. Blais: Donc, les petites auberges, les petits hôtels
vont être obligés de payer pour annoncer que dans la petite ville
qui vient il y a une auberge.
M. Vallerand: C'est des choix qu'ils feront avec leur association
touristique régionale.
M. Blais: Non, non, non.
M. Vallerand: Oui, parce que l'initiative passe par les ATR
régionales au niveau de la signalisation. Ils sont membres des ATR.
M. Blais: Oui, oui. C'est les petites auberges qui protestent
contre ça qui vous ont demandé, dorénavant, de ne plus les
annoncer gratuitement sur les autoroutes, mais de payer pour. Vous allez
essayer de me faire croire ça, vous? Vous me dites que je dis n'importe
quoi. Qu'est-ce que vous venez de faire, là, vous?
M. Vallerand: II y a des critères d'admissibilité.
Ne partez pas en peur, ne partez pas en peur.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): S'il
vous plaît! S'il vous plaît!
M. Vallerand: C'est ce qu'on me dit. Je vais vous le
répéter.
M. Blais: Je sais que vous ne connaissez pas votre
ministère. Il faut que quelqu'un vous renseigne.
M. Vallerand: Je ne prétends pas tout connaître.
M. Blais: Vous avez 30 recherchistes, vous; moi, j'en ai juste
un. On vous renseigne, on vous renseigne.
M. Vallerand: Une fois sur 150, une fois sur 150. Vous pouvez me
le permettre quand même. Soyez un peu plus généreux,
voyons; une fois sur 150, ce n'est pas tellement.
Il y a des critères de base auxquels il faut qu'ils souscrivent,
évidemment. Il faut être conforme à la législation,
être accessible par une route carrossable, être ouvert cinq jours
par semaine. Parce qu'on ne peut pas afficher tout le
monde. Il est évident qu'on voudrait d'emblée être
capable d'accommoder tout le monde, mais on est obligé d'avoir certains
critères, parce qu'il y a des services touristiques qu'on affiche qui
doivent être capables d'assumer un minimum de services-heures le jour,
par exemple, c'est le cas des restaurants, entre autres, puis être
mentionnés dans un des 18 guides touristiques régionaux parce que
l'initiative et la négociation sont faites avec les associations
touristiques régionales, le ministère du Tourisme
également. (12 heures)
Mais, à date, je peux vous dire - M. le député,
vous pouvez le vérifier - que ça va très bien, il y a plus
de 1000 entreprises d'impliquées. Elles ont consacré plus de 3
000 000 $ et on s'en va vers une signalisation uniforme avec l'ensemble des
États-Unis, ce qu'on vise, de façon à avoir une meilleure
reconnaissance de l'étiquette touristique des régions. Mais je ne
vous dis pas qu'on a accompli tout ce qu'on devrait accomplir pour satisfaire
tout le monde. Il y a sûrement de la place à
l'amélioration, on la recherche. Mais on n'en est pas au début de
la politique. On est rendu même assez loin.
M. Blais: Merci, M. le Président. Donc, je retiens que le
fait de faire payer maintenant les petites auberges, les petits hôtels
à travers le Québec pour s'annoncer sur les autoroutes, ce qui
leur coûte 7000 $ pour 3 ans, renouvelable, c'est une amélioration
dans le système. C'est ce que je retiens. Voilà!
Maintenant...
M. Vallerand: c'est une amélioration, m. le
député, parce qu'ils sont annoncés de l'autoroute
jusqu'à leur emplacement, ce qui n'était pas le cas avant.
M. Blais: Oui, oui.
M. Vallerand: Bien, c'est quand même...
M. Blais: Mais il faut qu'ils paient 7000 $ par 3 ans.
M. Vallerand: Bien oui, mais c'est normal. Voulez-vous le payer
pour eux autres? Pourquoi l'État paierait pour ça? Il y a un
service... C'est une publicité qui leur permet de retirer un
bénéfice économique.
M. Blais: alors, à quand le camping, maintenant? le
camping, c'est la même chose. c'est annoncé pour rien, maintenant.
est-ce que vous allez faire la même chose pour le camping?
M. Vallerand: C'est dans la politique, éventuellement.
C'est ce qu'on me dit.
M. Blais: Ça fait que dans le camping...
M. Vallerand: Tous les établissements, M. le
député.
M. Blais: ...dans tous ces lieux-là, dans tous les
établissements, maintenant, ça sera payé par tout le
monde.
M. Vallerand: Bien oui. C'est rentable. M. Blais: Rentable
pour qui?
M. Vallerand: Bien, pour eux, d'avoir cette
affiche-là.
M. Blais: Ha, ha, ha!
M. Vallerand: bien, voyons donc! d'être annoncé sur
une autoroute. puis celui qui passe peut... c'est une publicité qu'on
pourrait payer autrement, voyons.
M. Blais: Bon. O.K.
M. Vallerand: C'est aussi rentable qu'une publicité dans
un journal ou une revue spécialisée. C'est déductible de
leurs frais. C'est une dépense encourue qui est déductible de
leurs frais dans les opérations. C'est clair.
M. Blais: Est-ce que ça veut dire que, du
côté touristique, tous les panneaux qui étaient bruns,
là, vont disparaître? Ils vont tous devenir payables et devenir
bleus? C'est ça?
M. Vallerand: C'est ça. Vous avez bien compris.
M. Blais: O.K.
M. Vallerand: C'est en train d'être négocié,
par exemple.
M. Blais: Oui, oui. Mais c'est ça que ça veut dire.
Bon. Les kiosques touristiques, maintenant, est-ce qu'ils vont subir le
même sort?
M. Vallerand: On me dit aussi, pour ménager vos
préoccupations au niveau des coûts, que ia mise en commun va
atténuer aussi les coûts, ce qui est votre préoccupation,
j'imagine, pour certains petits hôteliers et petits aubergistes.
M. Blais: Bien oui. Et c'est normal qu'on se porte à
la...
M. Vallerand: La mise en commun va leur permettre de payer moins
cher.
M. Blais: Un panneau avec 30 noms, ça va bien aider.
M. Vallerand: En grosses lettres.
M. Blais: Du côté kiosques touristiques, est-
ce que ce sera la même chose? Si tous les panneaux bruns
disparaissent, est-ce que les kiosques touristiques vont disparaître
aussi? Vous êtes chanceux d'avoir beaucoup de recherchistes, vous, hein!
Parce que vous ne savez pas grand-chose de votre ministère, hein?
M. Vallerand: Je m'en sers. C'est un travail d'équipe,
hein, M. le député. C'est un travail d'équipe. Mol, je ne
prends pas le bénéfice des résultats seul. C'est pour
ça que je vous les al présentés au début. Je l'ai
dit: C'est un travail d'équipe. Je vais demander à M. Carpentier
de répondre, tiens, plutôt que d'être...
M. Blais: Allez-y donc, M. Carpentier.
M. Vallerand: C'est notre directeur du marketing, un des
meilleurs qui soit passé dans l'histoire du Tourisme.
M. Blais: Ça, je vous crois. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Vallerand: Vous voyez, hein! M. Blais: Ça, je vous
crois.
M. Vallerand: On peut se rejoindre, des fois, M. le
député.
M. Blais: Ah oui! Il y a tellement peu de chemins où on se
rejoint, profitons-en!
M. Vallerand: Bien voilà! On a l'air plus contents, dans
ce temps-là. Regardez.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Si
on laissait aller M. Carpentier.
M. Carpentier (Michel): Sur les bureaux d'information
touristique, il y a présentement un comité de travail
formé du ministère des Transports, du ministère du
Tourisme et des associations touristiques régionales qui sont à
produire un rapport qui va être déposé au cours des
prochaines semaines pour décision auprès du ministre, l'objectif
étant de faciliter au maximum le travail des associations touristiques
régionales auprès des touristes, pour les informer. Alors, ce
travail-là se fait depuis un an environ et devrait aboutir au cours des
prochaines semaines, un mois.
M. Blais: Question. Il y a quatre ou cinq ans, on a
commencé par les théâtres d'été et,
après ça, on s'est arrêté, puis, là, on
recommence. C'est dans la même lignée, là, c'est la
même chose.
M. Carpentier: Vous parlez des bureaux d'information
touristique?
M. Blais: Les bureaux d'information touristique, les auberges et
les hôtels. Là, il va arriver le camping où ce serait,
apparemment, la même chose. On avait commencé, il y a quatre ou
cinq ans, avec les théâtres d'été. C'est une
continuation dans cette politique-là qui s'accentue. C'est
ça?
M. Carpentier: L'année dernière, le ministre nous
avait demandé d'arriver à une proposition au niveau d'une
politique générale d'accueil qui soit uniforme à
l'ensemble du Québec et c'est à partir de ces recommandations qui
viennent des associations touristiques régionales que nous allons
déposer, au cours des prochaines semaines, un rapport complet sur la
politique d'accueil du ministère du Tourisme pour les touristes tant
intra-Québec qu'hors Québec, pour qu'il y ait une politique
uniforme.
M. Blais: D'accord. On va retenir que, maintenant, les lieux
touristiques de choix, si les gens veulent avoir une signalisation sur quelque
autoroute que ce soit, la politique, c'est qu'ils devront payer leurs panneaux
qui passeront de brun à bleu. C'est ça.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, j'aurais M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Farrah: Juste un commentaire sur les panneaux bruns. C'est que
ça date quand même d'une quinzaine d'années, je pense.
Depuis ce temps-là, je sais qu'il y a des indications sur les panneaux,
puis peut-être que l'hébergement n'existe plus ou qu'il y a une
incohérence aussi, compte tenu que ça fait quand même un
certain temps. Ça fait qu'on peut indiquer, par exemple, un
hébergement à tel endroit et puis, au bout de la route, bien, il
n'y a plus d'auberge parce qu'elle a fermé entre-temps. Alors, je pense
que ça prendrait quand même un ménage là-dedans.
M. Vallerand: Une actualisation en même temps que
l'information.
M. Farrah: Une actualisation là-dedans. C'était
simplement un commentaire.
M. Blais: Oui, d'accord, mais je le prends comme une critique au
ministère des Transports qui ne s'occupe pas de son affaire, et je vous
remercie.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Là, là, M. le député de Masson...
M. Blais: Mais il faut tout de même qu'on prenne...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
...vous tirez une conclusion un petit
peu...
M. Blais: II faut prendre les paroles... Vous dites que c'est
là depuis longtemps, qu'il y avait une signalisation d'auberge et qu'on
arrivait là et qu'il n'y en avait plus. C'est que le ministère
des Transports ne s'occupait pas d'enlever les affiches qui étaient
désuètes.
Une voix: Depuis 1975...
M. Blais: Je le prends comme ça. Oui, oui, vous pouvez
remonter à 1970, si vous voulez, ça ne me dérange pas. 15
ans, on dit 1992, ça fait que c'est en 1977.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Ça fait juste 11 ans que vous êtes ici, ça fait que ce
n'est sûrement...
M. Blais: II faut dire que les premières années,
c'était vrai. C'est quand on est partis que c'est devenu désuet.
En tout cas, ce n'est pas grave. Je ne veux pas rentrer dans des détails
comme ça, là. Ce n'est pas mon habitude. Bon, est-ce que vous
trouveriez ça farfelu encore une fois si on parlait des casinos?
M. Vallerand: M. le Président, je vous y invite.
Justement...
M. Blais: Non, mais tout ce que j'ai dit depuis le début,
vous dites que c'est farfelu. Est-ce que les casinos...
M. Vallerand:... je suis bien disposé, je suis positif. On
est constructifs. Là, vous ouvrez des portes, faites attention.
M. Blais: Est-ce qu'on pourrait parler des casinos, M. le
Président?
M. Vallerand: Vous êtes sensible, vulnérable
à ça.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): S'il
vous plaît! Alors les casinos. Allez-y, M. le député de
Masson.
Décision sur les casinos
M. Blais: Eh bien! Et voici la saga des casinos. La position du
ministère et du gouvernement sur ce dossier ne semble toujours pas
arrêtée. Il y a eu une rencontre des ministres hier et puis ils
ont reporté leur position d'ici 15 jours, selon ce qu'on a su dans les
nouvelles. Les deux acteurs tergiversent sans arrêt, au point que le
parrain de la région de Québec, Marc-Yvan Côté,
s'est même personnellement mêlé de ce débat à
quelques reprises. À l'étude des crédits de l'an
passé, on en avait parlé. Une interpellation en Chambre le 31 mai
1991 - ce n'est pas moi qui l'ai faite - ainsi que les récentes
études des engagements financiers du ministère n'ont toujours pas
pu permette de savoir si c'est un casino qu'on aura, oui ou non.
Finalement, toutes sortes de rumeurs ont circulé à
Radio-Canada, etc. Et le ministre entretient très bien cette flamme des
casinos: est-ce qu'on aura des casinos, est-ce qu'on n'en aura pas? Ça,
je lui en donne le crédit: il a le tour de fasciner autant le monde de
la gent hôtelière que la population en général, et
les gens qui ont de l'argent au noir sont aux aguets pour voir quelle position
le ministre prendra.
En fait, on a un petit peu de temps pour en parier. Quand le
gouvernement va-t-il finalement se brancher là-dessus? Est-ce que, avec
le report d'ici 15 jours de la décision du cabinet, il y aura une
décision d'ici 15 jours ou si vous prévoyez que de semaine en
semaine comme ça, ou de mois en mois, ou d'année en année,
vous allez vous tenir sur la corde raide en disant ou à gauche ou
à droite, je ne le sais pas?
M. Vallerand: Oui. Il y a certaines difficultés. Je pense
que le député de l'Opposition, M. le Président, va
comprendre que c'est une proposition qui a déjà été
avancée du temps que son parti était gouvernemental.
M. Blais: Nous avons dit non.
M. Vallerand: Et, à la dernière minute, vous avez
dit non. Vous avez eu des oppositions. C'est un peu normal, les gens
s'interrogent sur les conséquences criminelles, sur les
conséquences morales de cette activité-là. Mais, les gens
reconnaissent qu'on a cheminé depuis ce temps-là, qu'on
émet 210 casinos forains année, c'est pratiquement un casino par
jour. Donc, il y a des traditions, il y a des habitudes. On sait que les
Québécois sont très friands de Loto-Québec, du
produit de Loto-Québec. Bon, il y a toutes sortes d'expériences
qui nous ont permis peut-être de mieux apprécier les
conséquences dans les habitudes, les traditions, la dimension morale,
criminalisante, etc.
Il y a eu une difficulté majeure depuis un an, je dois la
souligner, M. le Président, puis je serais très désireux
d'entendre mon collègue de l'Opposition y répondre. L'Opposition,
et notamment le député de Masson et la députée de
Verchères sont contre. C'est bien connu, ils l'ont affiché
publiquement, ils sont contre l'établissement de casinos au
Québec, autant dans Charlevoix qu'à Montréal ou ailleurs.
Bon, évidemment ils ont fait des représentations en
conséquence. C'est logique, ils ont un rôle d'opposition. Je ne
dis pas que c'est majeur, ce n'est pas ce qui m'a empêché de
cheminer avec mon dossier, parce que, moi, je suis pour. Je l'avoue
franchement. Je pense que c'est bien connu, mais je l'avoue ici en commission:
Je suis favorable à l'établissement d'un casino à
Montréal - on ne parlera pas des
modalités ou de l'ampleur - pour faire en sorte que
Montréal puisse capitaliser davantage sur un marché de
congrès d'affaires, parce que c'est un peu l'attribut de Montréal
comparativement à Québec. (12 h 10)
Le Québec, au point de vue touristique, est supporté par
deux grands pôles d'attraction touristique: Montréal et
Québec. Davantage le tourisme d'affaires à Montréal et le
tourisme d'agrément à Québec. Et, dans la mesure ou
Montréal est aussi dans ces attributs-là tributaire d'un tourisme
qui vient de l'extérieur, ce que j'expliquais tout à l'heure, des
États-Unis, du Canada et de l'Europe, il y a un marché de
tourisme d'affaires très important du côté des
États-Unis qui est le marché des congrès. Donc, doter
Montréal d'un casino permettrait à l'industrie qui tire ses
profits du tourisme d'affaires de compter sur un instrument additionnel pour
les attirer.
C'est la raison pour laquelle, moi, ma préférence comme
site, c'est le Palais des congrès de Montréal, parce que
ça campe très bien l'objectif visé de prospecter avec plus
d'efficacité et plus de compétitivité le marché
nord-américain des congrès comme tel. Et je pense qu'il ne serait
pas négligeable, parallèlement à ça, de faire une
expérience en région du côté de Charlevoix pour des
raisons historiques, pour des raisons également aussi d'attraits
touristiques, non seulement historiques. Donc, j'avoue publiquement, c'est
connu, que, moi, je suis d'accord, contrairement à l'Opposition.
Certains collègues - et c'est dans le journaux aujourd'hui, on en
a discuté au Conseil des ministres - ont des interrogations. C'est la
minorité, ce n'est pas la majorité, ça a été
dit, ça a été écrit. Il y a un report de la
décision. Je ne confirme pas si c'est dans deux semaines, avant ou
après, de la décision comme telle. Je continuerai à
défendre ce dossier-là pour la raison que je viens d'invoquer et
je serais content de pouvoir compter sur la collaboration de l'Opposition, mais
j'en ai fait ma croix depuis longtemps.
M. Blais: Bon, vous dites, en fait, que vous tergiversez encore
et qu'il n'y a pas de position de prise. Bon.
M. Vallerand: Je n'ai pas dit ça, M. le Président,
je m'excuse. Je voudrais bien corriger. J'ai dit que j'ai...
M. Blais: Vous, vous êtes pour.
M. Vallerand: ...même présenté un
mémoire, je suis pour...
M. Blais: Oui, oui.
M. Vallerand: ...ça a été discuté au
Conseil des ministres et on est dans l'attente d'une décision, parce que
je ne saurais me substituer à la compétence gouvernementale pour
affirmer, de fait, aujourd'hui qu'il y aura des casinos. Je dis: Je me fais le
défenseur, le porte-parole de cet équiment-là. J'en
discute avec mes collègues. Je suis respectueux des hésitations
et des interrogations de mes collègues. Je me suis engagé hier
à répondre à certaines interrogations qui ont
été soulevées et je m'en ferai toujours le
défenseur parce que je suis persuadé que ça permettait
d'augmenter... Ce n'est pas la solution à nos problèmes
touristiques. C'est strictement une pièce maîtresse additionnelle
qui vient s'ajouter à un autre équipement qui ferait en sorte
qu'on pourrait profiter davantage du tourisme d'affaires du côté
des États-Unis et qu'on pourrait augmenter le taux de rétention,
sinon de nuitées au Québec par cet attrait-là. Mais il
restera encore bien des choses à faire. Ça nous permettrait
aussi, pourrait-on espérer, des revenus qui pourraient être
retournés à la promotion de l'industrie touristique, ce que
déplore l'Opposition.
M. Blais: Bon, je recommence. Le ministre, lui, est d'accord, il
a toujours dit qu'il était d'accord et on en convient tous. Mais le
gouvernement tergiverse.
M. Vallerand: Êtes-vous d'accord?
M. Blais: Non, je ne suis pas d'accord qu'on tergiverse aussi
longtemps, parce que vous nous faisiez la même réponse il y a un
an ou un an et demi que vous nous faites aujourd'hui.
M. Vallerand: Êtes-vous pour les casinos, M. le
député?
M. Blais: Voulez-vous que j'aille m'asseoir de l'autre bord?
M. Vallerand: Non, je pose des questions sympathiques comme
ça...
M. Blais: Bon...
M. Vallerand: ...entre collègues, copains.
M. Blais: Quels sont les objets qui font que le gouvernement
tergiverse à prendre une position? Quels sont les obstacles qui font que
le gouvernement ou le cabinet, disons, ne prend pas encore position
là-dessus pour endosser votre position?
M. Vallerand: Ma position. Je vais vous répondre ce que
j'ai répondu à la presse: Les délibérations du
Conseil des ministres, c'est confidentiel; donc, les questions qui ont
été soulevées - j'avoue qu'il y en a qui ont
été soulevées - je me suis engagé à y
répondre le
plus rapidement possible, mais pour le moment ça demeure
confidentiel. Ça demeure le fruit d'une discussion au sein du Conseil
des ministres et je pense que vous connaissez aussi bien que moi le
système parlementaire et la solidarité ministérielle. Et
je n'ai pas l'intention de dévoiler publiquement quelles sont les
interrogations qui ont été soulevées lors de l'exercice
d'hier au Conseil des ministres.
M. Blais: D'accord. Ce n'est pas ça que je vous demandais,
mais en tout cas.
M. Vallerand: Ah, vous aviez le droit.
M. Blais: Vous avez pris une position personnelle comme ministre
du Tourisme en faveur des casinos. Vous n'avez certainement pas pris cette
position à l'aveuglette. Je suis persuadé qu'un ministre qui
prend une position aussi catégorique sur un sujet - et je vous
félicite, c'est très rare qu'il y a une position qui est prise
dans ce gouvernement-là; vous, vous en avez pris une. Vous aviez
certainement à votre disposition des études qui vous ont
éclairé suffisamment sur les avantages et les
inconvénients pour choisir aussi, vous l'avez déjà dit, le
casino style européen. Bon, tout ça, style européen, vous
êtes en faveur, avantages et désavantages, il y a des
études qui ont été faites là-dessus. Est-ce que ces
études peuvent être mises à la disposition de
l'Opposition?
M. Vallerand: Non. M. Blais: Pourquoi?
M. Vallerand: Parce que ces études sont une
réflexion de ceux qui préconisent l'établissement de ce
genre d'équipement. Et, pour le moment, ces études font partie de
la confidentialité des discussions qui ont cours à cet
égard-là, dans le même sens que la question que vous posiez
préalablement, à savoir quelles sont les objections qui ont
été soulevées au Conseil des ministres, c'est de
même nature. Et, tant et aussi longtemps que la décision ne sera
pao connue, je pense qu'il n'est pas d'intérêt public de les faire
connaître.
Maintenant - parce que je réponds directement à votre
question - je peux vous rassurer en vous disant: Oui, le modèle
européen, c'est bien connu parce que c'est celui... J'ai toujours dit,
au début, moi, quand je me suis fait le défenseur de cet
équipement-là, que, si un corps policier, la Sûreté
du Québec, pour ne pas le nommer, me disait que le modèle de
casino que je préconisais avait une incidence à la
criminalité, j'étais le premier à mettre le couvercle
dessus.
M. Blais: Ce n'est pas confidentiel, ça?
M. Vallerand: Bien non. Ça, ça a été
rendu public. Vous le savez.
M. Blais: Ah boni Ah boni
M. Vallerand: Même votre collègue, Mme Dupuis, je
pense, en a eu une copie. Et la Sûreté a dit: Le modèle que
vous préconisez, de type européen, c'est-à-dire
propriété publique régie par un organisme public, pour
autant que vous observiez 1, 2, 3, 4, 5, on ne voit pas d'incidence à la
criminalité. Et le même rapport a été fait au
ministre responsable de la Sécurité publique, comme tel. C'est ce
qui m'a amené à cheminer davantage dans la défense et la
proposition de l'établissement de ce genre de casino. Donc, je
réponds en partie à votre question en disant: Oui, le
modèle européen, propriété pubique
réglementée par un organisme public. Je le sais, je vais
répondre d'avance à la question que vous pourriez me poser
subséquem-ment - je vais tenter en grande partie - en disant: Oui, mais
quels sont les revenus qu'on peut tirer de ça? Est-ce que ça en
vaut la chandelle, finalement, etc.? Je vous dirai que c'est
prématuré, Parce qu'on peut jouer avec plusieurs scénarios
de types de casinos et les revenus qui vont en dériver vont être
aussi nombreux que les scénarios qu'on va faire sur les types de
casinos.
M. Blais: J'aimerais vous demander une chose. La méthode
européenne et la méthode américaine sont excessivement
différentes. Même si vous dites que je suis un gars qui ne
connaît rien, je connais au moins ça.
M. Vallerand: C'est vous qui le dites, là.
M. Blais: Non, non. Je dis que vous me dites ça.
M. Vallerand: Vous me citez.
M. Blais: Oui. Je vous cite. Je vous cite.
M. Vallerand: Dixit.
M. Blais: Vous êtes très citabie. Comment
pouvez-vous concilier...
M. Vallerand: Moi, je soupçonne, M. le Président,
qu'un jour M. le député va écrire sur moi.
Peut-être.
M. Blais: Si jamais il est penché, qu'il a le dos à
l'air et que j'ai un crayon-feutre, j'écrirai sur lui.
M. Vallerand: Dans le dos. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blais: J'écrirai sur lui. Oui.
M. Vallerand: C'est parce que, là, il est
fâché, mais je le connais plus franc que ça.
M. Blais: J'aimerais vous demander une question, M. le ministre,
par l'intermédiaire de mon président. Vous favorisez le casino,
métnode européenne, ça va. Comment pouvez-vous concilier
votre choix à Montréal et votre choix de casino européen?
Il y a à peu près juste Londres qui a un casino, dans les grandes
villes. Aucune grande ville en Europe, à peu près, là...
Et si je vous dis: Nommez-moi-z-en cinq...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blais: ...et vous ne serez pas capable de m'en nommer cinq, je
ne vous dirai pas que vous êtes un analphabète pour autant, moi.
J'ai trop de respect pour les êtres humains. Comment se fait-il qu'en
favorisant le style de casino européen, votre choix premier se braque
sur Montréal? C'est antinomique avec le genre de casino européen,
sauf quelques exceptions, j'en conviens, Londres. Je peux vous en nommer
d'autres. Il n'y en a pas à Paris. Il n'y en a pas dans les grandes
villes en France, etc. Comment pouvez-vous concilier ça?
M. Vallerand: Oui. Votre question a été
soulevée par d'autres à cet égard-là. C'est
pertinent. C'est pertinent. C'est une bonne question. Il faut dire d'abord que,
quand on parle de casino européen, il faut faire bien attention, ce
n'est pas tant l'appellation qui compte que la nature de
propriété, je pense, qui fait la différence. Si on
prétend que le modèle européen n'a pas d'incidence sur la
criminalité, c'est parce que le modèle européen, ce qu'on
utilise dans l'appellation européenne, c'est une propriété
publique régie par un organisme public. À ce moment-là, ce
qu'on peut imaginer d'illicite qui gravite alentour de ce genre
d'activité là, parce qu'il ne faut pas se le cacher, n'a pas
tendance à s'y greffer parce qu'il n'a pas le droit de
propriété et donc il n'a pas de contrôle dessus. Donc,
concrètement, on parie de casino à propriété
publique régie par un organisme public. Donc, quand on fait
référence à l'Europe ou au modèle européen,
c'est ce qu'on veut dire.
Deuxièmement, par rapport à votre question, de
façon plus spécifique, c'est très juste que, dans la
majorité des pays en Europe, dans les grandes capitales, on n'en
retrouve pas, à l'exception, peut-être, de Londres et d'Amsterdam,
mais c'est exceptionnel, et Monaco.
M. Blais: Nommez-en cinq. (12 h 20)
M. Vallerand: Mais, dans les grandes villes, vous avez raison, on
ne retrouve pas de casino. La raison qu'on me donne, et je pense qu'elle
s'explique aisément, c'est que ces pays-là ont un niveau
d'activité touristique très élevé, principalement
dans les capitales, ce qui est le cas de Paris, ce qui est le cas des grandes
capitales européennes. Donc, ils n'ont pas besoin d'un équipement
comme celui-là, si bien qu'ïis ie laissent aux régions pour
pouvoir en profiter davantage. C'est l'explication qui est donnée. Au
Québec, si on choisit Montréal, c'est précisément
parce qu'à Montréal vous avez là une concentration de
population qui se compare quasiment à des villes qui ont à peu
près le même nombre, la même concentration de population.
C'est la raison pour laquelle on choisit Montréal, c'est là
qu'est l'essentiel de l'équipement touristique. C'est évident, M.
le député, je ne vous le cache pas, que, si le gouvernement veut
créer des casinos, il veut également en tirer des revenus pour
essayer le plus possible de minimiser ou de diminuer la ponction fiscale qu'il
fait auprès des consommateurs et auprès des corporations, les
revenus fiscaux traditionnels, de façon à trouver un apport
fiscal nouveau qui pourrait servir au financement de certains programmes et,
notamment, peut-être, à la promotion touristique.
M. Blais: On dit souvent que des casinos, ça ne rapporte
rien au net à des gouvernements. C'était une des raisons pour
laquelle, il y a 8 ou 9 ans, plusieurs années, on avait dit non. C'est
qu'au net c'est supposé que ça ne rapporte rien. Beaucoup
d'études, à l'époque, avaient été faites
à ce sujet-là. Aujourd'hui - ça, c'était il y a une
dizaine d'années - il est possible que la situation ait changé,
c'est possible. Je ne suis pas à même de consulter des
études confidentielles que vous avez, sinon je pourrais me faire une
idée personnelle aussi, mais vous ne voulez pas nous les donner pour
qu'on se fasse une idée. Vous demandez nos appuis, par exemple, mais
vous ne nous donnez rien pour qu'on vous appuie. C'est difficile, si on ne
donne pas de béquille à quelqu'un et qu'on lui casse les deux
jambes, de lui demander de marcher à notre rencontre.
M. Vallerand: II y en a plusieurs qui n'ont pas vu...
M. Blais: Je n'ai pas fini ma question.
M. Vallerand: II y en a plusieurs qui n'ont pas vu les
études et qui nous ont donné leur appui, M. le
député, entre parenthèses.
M. Blais: Est-ce que c'est une raison pour donner un appui non
éclairé, pour que quelqu'un donne un appui non
éclairé, à moins qu'il se dise: Je vais l'avoir chez
nous?
M. Vallerand: Vous avez raison.
M. Blais: Moi, j'ai un théâtre d'été
à
Sainte-Agathe...
M. Vallerand: Vous n'êtes pas obligé de m'expliquer
ça à moi; vous expliquerez ça aux gens de Charlevoix.
M. Blais: Je veux dire... M. Vallerand: Non, non.
M. Blais: ...j'ai un théâtre à Sainte-Agathe,
par exemple; c'est comme si je vous disais: Si vous voulez mettre un casino
à mon théâtre, moi, je suis complètement
d'accord.
M. Vallerand: M. le député, je vous dis que ce
n'est pas moi à convaincre. Vous direz ça aux gens de Charlevoix
ou à l'industrie touristique de Montréal.
M. Blais: II y a deux écoles. À l'époque, il
y a une dizaine d'années, j'avais regardé ça et on en
était venus à une conclusion, en groupe, que c'était non,
parce que, de façon définitive, on disait que ça fait tout
simplement... Ça peut avoir des risques d'augmenter une certaine
criminalité, un; deux, la criminalité la plus difficile à
coutourner, c'est le blanchiment de l'argent. C'est la difficulté la
plus difficile à contourner. J'espère que, dans vos
études, vous avez ça et que vous avez trouvé, dans notre
monde moderne, une façon d'empêcher le blanchiment de l'argent.
C'était des oppositions, la criminalité, doubler la police ou la
tripler, selon les circonstances, ce qui apporte une dépense directe
à l'État ou indirecte, si c'est un autre gouvernement qui le
paie.
Entre les deux écoles, vous dites, vous: J'ai choisi que
ça rapporte - vous venez de le dire - fiscalement au gouvernement. C'est
donc que la situation aurait changé depuis 10 ans. A-t-elle
changé au point qu'il faut croire ce qui est sorti dans les journaux par
des rapports confidentiels qui ont été faits... Mais il y a des
fuites étudiées, il y a eu des fuites étudiées pour
sortir des chiffres.
M. Vallerand: On le déplore, M. le député...
M. Blais: Oui, je le sais, je le déplore.
M. Vallerand: Ça fait partie de l'exercice de la
démocratie.
M. Blais: II y a eu des fuites étudiées pour dire
qu'un casino moyen rapporterait 140 000 000 $ de retombées dans
l'industrie et 137 000 000 $ dans les coffres du gouvernement par la
création de 5000 emplois. Cette fuite étudiée, est-ce
qu'elle rentre dans les rapports confidentiels? Est-ce que c'est une fuite
étudiée des rapports confidentiels pour tâter le pouls? Il
y a quoi de véridique là-dedans? Est-ce que la situation a
changé à ce point depuis une décade? Il y a une
décade, on disait: Ça ne rapporte pas de façon effective
dans les coffres de l'État à cause de tout, la
sécurité, etc. - je ne veux pas m'étendre là-dessus
- et, aujourd'hui, ça rapporterait 137 000 000 $ net, juste le casino
moyen de Montréal prévu. C'est pour ça que vous dites oui
à ce casino?
M. Vallerand: II y a une décade, c'est vous,
c'est-à-dire que c'est votre parti qui était gouvernemental. Je
ne prétends pas que vous ne saviez pas compter, mais vous n'aviez
peut-être pas choisi le type de casino qui vous permettait d'arriver
à une conclusion qu'on pouvait tirer des profits, un revenu net qui
pouvait être renvoyé aux coffres de l'État pour financer
des programmes gouvernementaux. J'avais prévu votre quertion tout
à l'heure; quand vous m'avez demandé quel type de casino, j'ai
dit: Je vais aller au-devant de la question que vous allez me poser
subséquemment: Est-ce que c'est rentable, est-ce qu'on peut retirer des
revenus nets?
Je vous ai dit: Je ne répondrai pas à votre question pour
le moment, c'est prématuré. Il faut avoir l'accord de principe
sur le type d'équipements, parce que, pour les revenus, de toute
évidence, les chiffres que je pourrais vous donner varient d'autant
qu'on change de scénario, non pas de type de casino, il est toujours
européen, c'est-à-dire propriété publique
régie par un organisme public, mais ils varient d'autant qu'on ajoute
des équipements ou qu'on en soustraie.
M. Blais: Oui.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): II y
avait M. le député de Drummond qui avait une question...
M. Blais: Oui, allez-y, allez-y.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
...sur le même sujet des casinos?
M. St-Roch: Oui, c'est sur le sujet des casinos. M. le ministre,
vous y avez d'ailleurs référé dans vos remarques à
mon collègue de Masson. Il y a quand même, à l'heure
actuelle... Moi, je suis d'accord sur le développement des grands
pôles touristiques; il reste, étant un député de
région, qu'il y a aussi tout cet échange touristique
régional. Lorsqu'on regarde, à l'heure actuelle, tout ce qui a
Heu au niveau des foires agricoles qui créent un mouvement touristique
important dans des régions comme la mienne, entre autres, avec ces
expositions agricoles régionales, il y a une forte partie du financement
des expositions qui venait des revenus des casinos. Alors, si on regarde
l'implantation d'infrastructures majeures au niveau de Montréal et de
Charlevoix, entre autres, est-ce que ceci
aura un effet sur le type de casinos qui est en opération
à l'heure actuelle, qui contribue au financement aussi des expositions
régionales?
M. Vallerand: Cette question est actuellement examinée par
les autorités compétentes visées. Ce n'est pas
négligeable, ce que vous soulignez. Les revenus tirés par les
casinos forains sont connus et il y a des échanges d'information entre
les compétences que vous pouvez soupçonner pour trouver une
façon de les compenser si jamais la formule retenue éliminait la
tenue de casinos forains, ce qui n'est pas encore le cas. Mais, de toute
évidence, si jamais c'était le cas, cette dimension-là est
prise en considération.
M. St-Roch: Elle est prise en considération, avec des
réelles mesures alternatives pour pallier...
M. Vallerand: Compensations.
M. St-Roch: Parce qu'on pourrait mettre carrément en
«survie» la tenue de ces événements-là qui
sont, je pense...
M. Vallerand: On en est bien conscients.
M. St-Roch: ...aussi importants au niveau touristique
régional qu'au niveau aussi infrastructure dans l'agro-alimentaire.
M. Vallerand: Exact.
M. St-Roch: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Masson.
Centre des congrès de Québec
M. Blais: O.K. On va changer de sujet. Le Centre des
congrès de Québec. Deux questions, également importantes,
je crois. Est-ce que le ministre du Tourisme favorise un site plutôt
qu'un autre, un emplacement plutôt qu'un autre, parce qu'il y en a
quelques-uns dans l'air? Deuxièmement, au Palais des congrès,
à Montréal, il y avait eu une entente spécifique à
l'époque pour que le gouvernement d'Ottawa, le gouvernement
fédéral, verse 24 000 000 $. Est-ce que le ministère du
Tourisme, ou le gouvernement, fait des démarches auprès de ses
homologues fédéraux pour avoir le même privilège
à la ville de Québec?
M. Vallerand: Le ministre du Tourisme du Québec n'a pas de
préférence sur le site. Ça serait prétentieux,
surtout que je suis un ministre de Montréal, de dire aux gens de
Québec: Votre Centre des congrès devrait être à un
endroit plutôt qu'un autre. Cependant, le ministre du Tourisme que je
suis est d'accord avec son collègue, le ministre des affaires sociales
et ministre régional de Québec, M. Côté, pour offrir
une enveloppe, que vous connaissez, de 81 000 000 $, incluant 9 000 000 $ pour
le terrain, et de dire aux promoteurs: Vcilà '.es ressources que nous
vous consacrons pour l'établissement d'un équipement
extrêmement important, entre parenthèses.
Avant d'arriver, là, à des considérations sur le
site et sur les enveloppes, je pense que le ministre du Tourisme a
été un des premiers - et vous allez dire que je me vante, mais
vous pouvez le vérifier dans Le Soleil de Québec, il y a
un an et demi, lors de la Semaine nationale du tourisme - à dire que la
priorité à Québec, c'était l'agrandissement de sa
capacité de centre des congrès. Comme je l'expliquais tout
à l'heure, à partir de ces deux pôles d'attraction
touristique que sont Montréal et Québec, Québec, c'est
surtout du tourisme d'agrément, et Québec perd beaucoup du
marché du tourisme d'affaires, parce qu'ils n'ont pas un espace pour
pouvoir accommoder des grands congrès. Donc, ils perdent beaucoup
d'argent, effectivement, au niveau des retombées économiques pour
l'industrie touristique. Donc, je pense que c'est une priorité que
d'agrandir leur capacité de centre des congrès, il faut le dire,
il faut le répéter. Le gouvernement a mis sur la table une
enveloppe de 81 000 000 $, dont 9 000 000 $ pour le terrain si jamais il y
avait un terrain à acheter.
Troisièmement, pour compléter ma réponse à
votre question, oui, dans les montants qui sont cités, il y a une
contribution du gouvernement fédéral.
M. Blais: II va y en avoir une. Une première question:
Quel est le montant. Deuxièmement... Bon! O.K.
M. Vallerand: non, je vais vous donner le montant exact, c'est
environ 35 000 000 $ et c'est encore en négociations.
M. Blais: Qu'ils fourniraient probablement. Donc, il y aurait un
apport qui viendrait d'Ottawa. O.K.
M. Vallerand: C'est ça. Oui, il y aurait un apport du
gouvernement fédéral. Il est sollicité.
M. Blais: Deuxièmement, je respecte beaucoup le fait que,
le ministre régional de Québec, vous lui laissiez
l'opportunité. C'est par respect pour le ministre responsable. Mais
pourquoi n'avez-vous pas le même respect pour le ministre responsable de
Montréal, M. Johnson, quand il s'agit d'établir un casino? Et
vous avez pris une décision vous-même favorisant le Palais des
congrès. Quel est le manque de respect de l'un envers l'autre? (12 h
30)
M. Vallerand: Vous étiez bien partis pour finir,
là, mais encore une fois vous vous égarez. D'abord, ce n'est pas
de même nature, hein? D'abord, c'est le Conseil des ministres qui va
décider. Deuxièmement, ce n'est pas une opposition en termes de
sites, c'est une opposition en termes de principes davantage. Je pense que,
dans un gouvernement comme dans n'importe quelle société
démocratique, on a le droit d'afficher nos convictions et on respecte
les différences des autres. Donc, votre comparaison est très
boiteuse, là.
Adoption des crédits
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Alors, compte tenu de l'heure, est-ce que les éléments
1 à 4 du programme 1 des crédits budgétaires du
ministère du Tourisme, pour l'année financière 1992-1993,
sont adoptés?
M. Blais: Oui, je vais les adopter, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Donc, ces crédits étant adoptés, compte tenu de
l'heure, la commission ajourne ces travaux sine die. Je vous remercie.
(Fin de la séance à 12 h 32)