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(Neuf heures trente-sept minutes)
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Alors, ce matin, nous allons procéder à l'étude des
crédits du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a aucun
remplacement.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Aucun remplacement, c'est fantastique. Nos gens sont fidèles. Alors,
il y a eu entente entre les deux partis pour qu'on procède par un
vidéo. J'espère qu'avant de partir le vidéo on va nous
passer le pop-corn. Quelqu'un y a pensé. Il avait aussi
été entendu - est-ce que les programmes ont été
décidés, Mme la secrétaire? -que cet avant-midi on voyait
le programme 1, les éléments 1, 2, 3; le programme 2, les
éléments 1 et 2; le programme 3, les éléments 2, 3,
4 et le programme 4, les éléments 1 et 2.
En fait, nous avons sept heures et demie pour faire ce
programme-là. Il y a sept heures et demie de prévues pour
ça. On connaît les règles de procédure. Alors, on
s'entend là-dessus. Est-ce qu'on s'entend pour qu'après ces sept
heures et demie les crédits budgétaires du ministère de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, qui étaient prévus
au programme d'aujourd'hui, soient considérés adoptés?
Des voix: Consentement.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Adopté. Donc, à la fin de la journée, on
considère que ces crédits seront tous adoptés. Alors,
c'est plus qu'un objectif; ça va être la
réalité.
Sur ce, j'inviterais M. le ministre à nous faire ses remarques
préliminaires et à nous présenter son équipe.
Remarques préliminaires M. Gérald
Tremblay
M. Tremblay (Outremont): Je vous remercie beaucoup, M. le
Président. Je suis accompagné, à ma gauche, par Yvon
Marcil, vice-président exécutif de la Société de
développement industriel du Québec; Gabriel Savard,
président de la Société de développement industriel
du Québec; à ma droite, Michel Audet, sous-ministre en titre au
ministère; mon directeur de cabinet, Bernard Labrecque et,
également, Michel Gauthier, qui est en charge de toute l'administration
au ministère. J'ai également une quinzaine d'autres personnes qui
m'accompagnent. Alors, je pourrai peut-être les présenter au
besoin, éventuellement.
Document déposé
Deuxièmement, je voudrais remettre un document intitulé
«Vers une société à valeur ajoutée»,
qui est le verbatim du vidéo qu'on va présenter. Je pense que
c'est important également pour les minutes. Au lieu de le dire, je
pensais que c'était plus important qu'il soit visualisé par les
parties. Je pense que ça pourrait être intéressant, parce
qu'on parle souvent d'une stratégie, d'une vision globale du
développement économique du Québec à moyen et
à long terme. Alors, le vidéo parie par lui-même. Merci
beaucoup, M. le Président. (9 h 40)
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. M. le ministre, si je comprends bien, vos remarques
préliminaires, c'est le vidéo. Excellent.
M. Tremblay (Outremont): C'est extraordinaire.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): On
me dit aussi...
M. Léonard: ...par régions, mais ça sert de
remarques préliminaires et j'aurai à répliquer
là-dessus par la suite.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Alors, vous aurez votre droit de réplique, c'est
évident. J'espère que ce ne sera pas en couleurs.
M. Léonard: M. le Président, je dois vous dire,
cependant... Je vais le noter, parce que ça ne met pas l'Opposition
à égalité, en termes parlementaires, lorsqu'on dispose de
moyens techniques comme ceux-là. L'Opposition n'en dispose pas, elle. Je
fais simplement noter ça, mais je pense que j'aurai l'occasion d'y
revenir.
Le Président
(m. bélanger, laval-des-rapides):
on jouera avec les lumières. ça fera son et lumière,
on va être correct, vous allez voir. ha, ha, ha!
M. Tremblay (Outremont): Peut-être que je pourrais faire
juste un commentaire là-dessus, M. le Président. Le vidéo
est disponible pour l'Opposition en français et en anglais dans toutes
les régions du Québec. Il peut être utilisé et
on
le distribue dans toutes les régions du Québec, parce que,
si on veut favoriser le développement économique du
Québec, ça devient collectif et dans ce sens-là on a
besoin de l'apport de tous les intervenants et surtout de l'Opposition dans une
critique constructive de ce que nous pouvons faire ensemble au
Québec.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Ce
dont je suis assuré que nous ferons ce matin. Sans plus tarder on vous
invite à déclencher ce vidéo. Il y a un opérateur
sur la machine, oui? (Présentation audiovisuelle).
(9 h 42 - 10 h 2)
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Nous
remercions le ministre de sa présentation. M. le ministre, est-ce que
vous voulez ajouter quelques commentaires ou si...
M. Tremblay (Outremont): Je pense qu'en ayant remis le verbatim
aux personnes présentes ça résume très bien la
vision globale du développement économique du Québec du
présent gouvernement.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Alors, sur ce, je cède la parole à M. le
député de Labelle.
M. Jacques Léonard
M. Léonard: Merci, M. le Président. Je voudrais
d'abord saluer l'équipe du ministère, la Société de
développement industriel et toutes les sociétés qui
relèvent du ministère de l'Industrie et du Commerce. Je pense
qu'il y a plusieurs hauts fonctionnaires ici, aujourd'hui, pour participer
à l'étude des crédits. Je sais qu'ils sont
compétents. D'ailleurs, on a eu l'occasion de le voir. Il y en a qui
rectifient des situations du passé.
M. le Président, je pense que... Aujourd'hui, les hauts
fonctionnaires participent à cette étude des crédits.
C'est un moment important pour eux, dans l'année, parce que c'est,
finalement, le moment où ils viennent, avec leur ministre, exposer leur
plan d'action pour l'année qui vient. Mais, après les remarques
qu'a faites le ministre, et surtout le vidéo qu'il a
présenté, vous comprendrez que j'ai, quant à moi, quelques
commentaires à faire.
Je pense que nous avons là l'illustration parfaite de la
différence entre le rêve et la réalité. Pendant que
l'entrepôt brûle, le propriétaire regarde des vidéos.
Bien, c'est la même chose qu'un cultivateur qui regarde la
télévision pendant que la grange brûle. C'est à peu
près la situation où nous sommes. Il nous dit que ça va
bien, mais on sait que ça va mal. C'est ça, la
réalité. L'impression que le ministre nous présente ce
matin, son vidéo dont on a entendu parlé, que j'avais,
personnellement... Il est venu ici en commission parlementaire. Je comprends
qu'il fait une grande tournée et il flotte. Après deux ans et
demi qu'il occupe son poste, il est encore un peu sur ce qu'on appelle le
«power trip». Alors, je comprends tout ça, mais je pense
qu'il faut revenir à des réalités et à la
réalité brutale, telle qu'elle est.
Effectivement, tout va bien, Mme la Marquise. L'état actuel de
l'économie ainsi que les statistiques sur le chômage indiquent 476
000 chômeurs, 414 faillites d'affaires depuis janvier, au moment
où nous nous parlons, où j'avais les dernières
statistiques. C'est ça, la réalité. La récession
est toujours présente. Statistique Canada a indiqué que le
chômage continuait d'augmenter pour le cinquième mois
consécutif. Après avoir connu une récession qui a
commencé en 1990, nous retombons dans une deuxième
récession, coup sur coup, et c'est très grave. Ce sont les
structures mêmes de notre économie qui sont en cause, et on fait
des vidéos pour faire rêver parce que la triste
réalité fait trop mal. En même temps qu'on regarde les
chiffres on examine les bilans, et on s'aperçoit que c'est un triste
bilan.
Ce que je constate, c'est, finalement, l'absence de vision pour relancer
l'économie. Il y aurait eu lieu, je crois, de prolonger le plan de
relance PME, de prolonger le programme Mon taux, mon toit et, à tout le
moins, d'exclure la TVQ du domaine de la construction résidentielle, du
domaine touristique, en particulier en ce qui concerne l'hébergement,
TVQ qui est prévue pour juillet et au sujet de laquelle tout le monde
avise le gouvernement des conséquences désastreuses qui se
produiront si on va de l'avant avec cela. Moi, je pense que c'est un triste
bilan auquel nous assistons, et c'est ça, la réalité. Je
comprends qu'on veuille faire oublier, que le ministre dise que les
journalistes devraient dire que ça va bien. Non, ce n'est pas ça,
le bilan. Au contraire, la récession qui était déjà
grave continue de se creuser et de miner l'économie. On aurait pu penser
que le ministère de l'Industrie et du Commerce, de par ses moyens,
surtout le rôle qu'il joue auprès de l'entreprise, aurait pu,
à tout le moins, maintenir son niveau d'aide, au moins le maintenir.
Moi, pour un, je considère que c'est un ministère qui est
à la charnière pour relancer l'économie.
Les crédits nous indiquent que ce n'est pas une hausse, mais une
baisse de l'aide qui sera consentie à la PME. Cette hausse cache des
montants qui ne sont pas, à proprement parler, de l'aide, mais
plutôt des sommes, lorsqu'il s'agit d'augmentation, qui servent à
éponger des pertes, donc des crédits qui s'appliquent au
passé et non pas à l'avenir lorsqu'on paie pour des mauvaises
créances. Quant à moi, s'il y avait un secteur qui aurait
dû révéler à leur présentation une
augmentation de ses moyens, c'est bien le secteur de l'industrie et du
commerce.
Sur un autre plan, j'aurais aimé ça que le ministre nous
parle de la fiscalité des entreprises
et qu'il défende les problèmes que
l'alourdissement de la fiscalité au cours des dernières
années a causés à l'entreprise. On n'en a pas entendu
parler en 1991. On espère qu'en 1992 ce sera l'année qui sera
choisie pour mettre fin à un fardeau de plus en plus lourd, au frein que
constitue la taxation pour les entreprises, mais on a droit à un
vidéo ce matin. Un vidéo qui est dans le paysage depuis l'automne
dernier. Bien sûr, ça fait des manchettes dans les journaux, mais
la réalité, ça ne la corrige pas.
D'autre part, pendant qu'on fait de grands discours, on
doit noter que l'année 1991 s'est terminée par certaines
révélations du Vérificateur général qui ont
démontré un malaise certain au niveau de la gestion de la SDI.
Son rapport nous apparaît comme un indicateur de la gestion interne de la
Société, mais, suite aussi et surtout à notre rencontre de
la semaine dernière, il nous apparaît essentiel que
l'administration de la SDI soit examinée beaucoup plus en détail.
Les lacunes qui ont été révélées au niveau
de l'évaluation des risques financiers, du suivi des dossiers, des
délais dans les traitements sont inconcevables. C'est la
réalité. (10 h 10)
La vérification a porté sur l'application
d'une loi, votée en 1986, qui s'est appliquée à partir du
1er avril 1987, alors que le ministre actuel en était Le
Président-directeur général. La vérification a
porté, justement, sur cette loi, l'application de cette loi. Le ministre
actuel était alors à la tête de la SDI. C'est lui qui a
décidé de réorienter la mission de la
Société. Il a eu la chance, l'occasion de faire ses preuves, sauf
que ce qui en apparaît, c'est un manque d'expérience
évident. C'est un constat accablant sur la qualité de la gestion.
Je sais qu'on me répondra que des correctifs ont été
amenés, mais c'est depuis qu'il n'est plus là, ce qui aggrave le
constat qui a été fait.
Le coup de barre aurait dû être donné il
y a longtemps, mais les chiffres, en ce qui concerne les pertes, par exemple,
sont tout simplement effarants. Je pense qu'on doit parler de 30 % de pertes
pour mauvaises créances. C'est considérable, 29 %. On pourrait
discuter sur les virgules, sur les miettes, mais c'est de cet ordre-là.
On ne peut pas, là-dessus, blâmer l'administration
précédente, puisque c'était le ministre qui était
là. Il se retrouve avec son bilan, son état de profits et
pertes.
Le ministre a également accepté de voir ses
crédits de transfert diminuer sans broncher. C'est une baisse de 6 % et
non une augmentation. Les crédits qui sont dirigés vers
l'innovation et le développement technologique diminuent de 16 000 000 $
alors que notre retard en DIRD s'accroît. Est-ce qu'on ne devait pas
s'attendre, selon le plan d'avenir du gouvernement actuel, d'atteindre 2 % du
PIB pour la DIRD? Nous en sommes toujours à 1,4 %. On avait atteint 1,47
%, c'est redescendu à 1,4 %, et on a remonté à 1,44 % du
PIB. C'est ça, le bilan. C'est un retard qui représente, en
termes d'investissements en DIRD, pratiquement 1 000 000 000 $. On devrait
mettre 1 000 000 000 $ de plus en DIRD. Même le 1,4 % recèle des
mouvements très importants parce que, au fond, le gouvernement,
jusqu'à un certain point, s'est retiré lui-même de ses
dépenses qu'il y mettait et c'est le privé qui a pris la
relève. Mais le total global ne trompe pas. Il stagne autour de 1,4
%.
Alors que la situation internationale exige un effort accru
pour augmenter notre productivité et nos exportations, voilà que
le gouvernement et le ministre baissent les bras. Ce qu'il nous
présente, c'est un vidéo pour faire diversion pour ne pas qu'on
parle des enjeux. Il doit admettre que la SDI, en particulier, n'a pas l'impact
qu'elle devait avoir, qu'elle devrait avoir, parce que même l'achalandage
de ses programmes est à la baisse depuis 1987. Il y a là, je
crois, matière à réfléchir sur l'orientation et la
gestion de la SDI.
J'ai bien constaté les statistiques qu'il y a en ce
qui concerne l'activité générale de la SDI. Son action
à l'heure actuelle se dirige beaucoup plus dans l'administration des
articles 7 que dans l'aide à la PME. En 1986-1987, l'article 7
représentait 16 % des affaires de la SDI et la PME, 84 %. En 1990-1991,
les articles 7 en sont rendus à 57 %, plus précisément
56,86 %, alors que l'aide à la PME stagne à 43 %. Ça,
c'est la réalité. En termes d'orientation, ça me
paraît difficilement acceptable.
Que dire des SPEQ? Comme les programmes réguliers,
elles ne connaissent pas l'ampleur qu'elles devraient connaître et on
peut se demander, on peut espérer que les lois 409 et 410 puissent
améliorer les choses. Je ne suis même pas sûr que c'est au
ministère ou à la SDI qu'on est équipés pour faire
l'analyse des dossiers. Peut-être que le ministère du Revenu
serait mieux équipé; j'ai eu l'occasion de le souligner lors de
l'étude de la loi 410. Mais, globalement parlant, les SPEQ, qui devaient
connaître un grand essor, ne l'ont pas connu, effectivement, et on peut
se demander pourquoi la demande pour ce levier financier n'est pas aussi forte,
ne s'accentue pas comme elle le devrait. Je pense que ce sont des questions que
nous devons nous poser.
L'étude des crédits va être ici
l'occasion pour l'Opposition de pousser plus à fond dans
l'administration du ministère de l'Industrie et du Commerce, et tout
particulièrement à la SDI. J'espère bien aussi qu'on aura
l'occasion d'examiner les renseignements qui nous ont été
fournis, notamment sur la révision de certains programmes. Mais, M. le
Président, je pense que nous avons l'illustration parfaite à
l'heure actuelle des problèmes qui se passent au plan du gouvernement
sur la réorientation qu'il devrait y avoir et qui ne se fait pas. On
distribue, on présente des vidéos pendant que la
réalité
concrète ne fait pas l'objet de l'analyse à laquelle elle
devrait donner lieu. Non, on ne la voit pas. On ne la voit pas.
On a parlé tout à l'heure des régions. Je comprends
que le ministre se promène, se déplace avec son vidéo dans
les régions. Mais il fait des petites rencontres, des sauts de mouton;
il va là une soirée, il va là un après-midi, une
journée, et il n'est pas là le lendemain. Il n'a pas le temps de
faire le tour des régions. Mais les députés qui circulent
dans leur comté savent à quel point la situation est dramatique:
476 000 chômeurs, 476 000, sans compter ceux qui ont
décroché complètement, qui étaient sur l'assistance
sociale, qui sont aptes au travail - j'entends bien ceux-là, pas les
autres - et qui sont découragés complètement. Rien ne
bouge plus. Rien ne va plus. Mais on regarde des vidéos en couleur. On
présente la forêt à son meilleur, les 10 jours où
elle est en couleur au mois de septembre, pas l'hiver quand elle n'a pas de
feuilles. Non. On fait de la musique. Mais l'analyse concrète, est-ce
qu'elle est là?
L'administration de la SDI, qui a été examinée la
semaine dernière à l'aide du rapport du Vérificateur, a
révélé des failles inacceptables pour une organisation de
ce type. Il n'y a pas une banque qui s'administrerait de cette façon. Je
sais, je connais la réponse qui va venir: Nous sommes orientés
dans le capital de risque. Mais, justement, parce qu'on est dans le capital de
risque, les techniques d'analyse doivent être très serrées,
d'autant plus serrées que la réalité est moins
précise dans le capital de risque que dans des affaires ordinaires. Tout
le monde comprend que c'est plus difficle d'être dans le capital de
risque que d'être dans le prêt hypothécaire où il y a
des garanties sûres, à 80 %, à 75 %, à 90 %. Dans le
capital de risque, il faut suivre ses dossiers. Or, c'est la chose, justement,
qui n'a pas été faite à la SDI quand le ministre
était là, quand il a appliqué son projet de loi. Il parle
de valeur ajoutée, mais lui-même n'a pas formé son
personnel et n'a pas réorienté ses directives lorsqu'il a
introduit sa nouvelle loi le 1er avril 1987. Non. Dit très clairement
dans le rapport du Vérificateur et redit oralement à la
commission parlementaire la semaine dernière: Le personnel n'avait pas
été préparé à l'administration de cette loi
qui réorientait radicalement la SDI dans le capital de risque. À
moins qu'on dise que, maintenant, c'était plus dans l'administration des
articles 7, ce qui est un fait. Les articles 7 sont rendus la majorité,
ça a dépassé 50 %; 57 % du volume d'affaires de la SDI, ce
sont des commandes passées directement par le Conseil des ministres,
directement.
On en est là, et ce n'est pas la PME qui en
bénéficie dans ce cas-là, pas du tout. Des grandes
entreprises. Le plus gros, Donohue Matane, par exemple, 116 000 000 $, ce n'est
même pas inscrit dans les pertes pour mauvaises créances. Bien
non! Mais quand le gouvernement retouchera-t-il ses 116 000 000 $, plus l'autre
150 000 000 $ et plus à REXFOR? Je vous en passe un papier, j'ai
hâte de voir. J'ai hâte de voir. Mais ce n'est pas une mauvaise
créance. C'est juste dans 15 ans qu'il sera amené à payer,
et il a dû débourser pareil. Mais il ne l'aurait pas inscrit. Vous
voyez jusqu'à quel point c'est mou comme administration. Je comprends
que tous les mécanismes n'ont pas été
révisés, parce que c'est ça surtout qui est
inquiétant en termes de gestion. Alors, on peut faire des grands
discours. La conclusion, M. le Président, c'est que nous avons affaire
à un cordonnier mal chaussé, surtout à un cordonnier mal
chaussé. Oui. (10 h 20)
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Je
vous remercie. Sur ce, j'appelle le programme 1, l'élément 1.
M. Léonard: M. le Président, est-ce qu'on doit
procéder comme ça ou bien si on peut en discuter? Je ne sais
pas.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Moi,
l'objectif, c'est qu'à la fin de la journée tous les
crédits soient adoptés. Alors, si on s'entend là-dessus et
que c'est clair, qu'on procède d'une façon ou d'une autre, par
échange ou par discussion, en autant qu'on respecte les enveloppes de
temps de chaque parti, H n'y a aucun problème.
M. Léonard: Je sais que, tout à l'heure, en allant
donner la main aux hauts fonctionnaires, le président de la SDI avait
souhaité que l'on commence par ses crédits. Je ne sais pas si le
ministre s'oppose à ce qu'on commence par la SDI. C'est le programme 2,
élément 1.
M. Tremblay (Outremont): En se rappelant, M. le Président,
que j'ai eu l'opportunité, hier, de prendre connaissance d'une
volée de documents d'une autre commission où on a discuté
du même sujet. Alors, j'espère que le député de
Labelle va être pertinent, va poser des questions très
précises, et on va lui donner des réponses, pour ne pas
répéter ce qu'on a déjà lu et qu'on a
déjà entendu 22 000 fois, là. La télévision
est partie, là.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Donc, on s'entend pour commencer...
M. Léonard: M. le Président, je vais faire une
remarque là-dessus. Je ne me laisserai pas intimider par le ministre.
Absolument pas.
Des voix: Oh! Oh!
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Écoutez, il y a...
M. Léonard: Je poserai les questions, au nom de la
population, que je pense devoir poser et, si nous pouvons aller plus loin dans
l'administration de la SDI, je pense que nous devons le faire. Nous posions des
questions, la semaine dernière, au Vérificateur
général pour bien juger du contour de sa vérification et
de ce que lui en pensait. Le ministre a l'occasion de répondre ici;
j'espère qu'il va saisir l'occasion de répondre. Je
l'espère, parce que c'est une excellente occasion pour lui de
répondre et d'expliquer pourquoi il n'a pas fait ou il a fait telle
chose. Alors, je pense qu'en parlementaire je pose les questions que je pense
devoir poser. Ça fait partie de la démocratie. Je comprends que
ça peut fatiguer le ministre, mais c'est ça, la
démocratie.
M. Tremblay (Outremont): Pour répondre, M. le
Président, il faut avoir les questions.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Alors, je pense qu'on doit rectifier qu'il n'y a pas eu de tentative
d'intimidation de personne.
M. Léonard: Très bien.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Simplement qu'on essayait d'éviter de refaire ce qui avait
déjà été fait, mais, s'il y a lieu de le refaire,
on le refera.
M. Léonard: On le refera.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): il
n'y a aucun problème. donc, on s'entend pour passer au programme 2,
élément 1, si j'ai bien compris votre suggestion.
Discussion générale
Rapport annuel du Vérificateur
général sur la Société de développement
industriel
M. Léonard: Bien. Moi, je voudrais effectivement revenir
au rapport du Vérificateur parce qu'il y a, à mon sens, des
éléments majeurs à clarifier dans ce rapport qui a fait le
tour de la question en un certain sens. Je voudrais dire ici que je ne m'en
prends absolument pas à la SDI, pas plus que le Vérificateur ne
s'en est pris à la SDI, à l'institution qu'elle est. Je suis bien
conscient que, parfois, ça peut être difficile de faire la
démarcation entre les deux, mais, quand même, il me semble
important que l'on examine très attentivement cette administration,
parce que la SDI, en quelque sorte, c'est un peu le bras du ministère et
du gouvernement vers les entreprises. C'est ça, son rôle. On peut
regarder son mandat, si l'on veut.
Mais, sur ce plan-là, M. le Président, au rapport du
Vérificateur, le Vérificateur parle d'un portefeuille d'aide de 1
707 000 000 $. Il a d'ailleurs fait une tarte où il a dit: Le
portefeuille d'aide de la SDI, c'est 1 682 000 000 $. Dans le bilan, nous avons
un bilan de i 053 000 000 $. est-ce que le ministre entend présenter,
à un moment donné, comme il dit, une vision globale des
activités d'aide du gouvernement envers l'entreprise, et en particulier
la sdi, alors que la vision que nous avons est défaillante, en quelque
sorte, parce que le portefeuille qui est présenté, c'est 1 083
000 000 $ seulement aux livres, mais les garanties de prêt, elles, qui
sont en dehors, représentent assez facilement plusieurs centaines de
millions, de sorte qu'on arrive à un portrait plutôt de 1 700 000
000 $? est-ce qu'on s'en tient à cela? est-ce que, finalement, le
ministre admet que de dire que dans le bilan c'est 1 053 000 000 $, c'est une
vision très partielle de la réalité? parce qu'il faut
quand même admettre que, lorsque le gouvernement donne sa garantie, on
n'est pas du tout dans le cas du privé où il y a quelqu'un qui
garantit un emprunt. ce n'est pas du tout la même chose. automatiquement,
lorsque la garantie du gouvernement est donnée, c'est le prêt
total qui est là. il n'y a personne, pratiquement, qui prend une
provision pour mauvaises créances sur une garantie de prêt
lorsqu'il y a une garantie de prêt du gouvernement, alors qu'au fond le
prêt lui-même le serait, pourrait être une mauvaise
créance, de sorte qu'on n'a pas un portrait global de la situation,
parce qu'il s'agit de la garantie du gouvernement.
Moi, ce qu'on m'a dit, c'est que, si le gouvernement garantit, il n'y a
aucun problème. ii n'y a pas de mauvaises créances à
inscrire. est-ce qu'on prend des provisions pour mauvaises créances sur
les obligations du gouvernement? on dit: non. bien, on fait la même
chose. est-ce qu'il y a une garantie de prêt donnée par le
gouvernement? et donc, en termes de transparence, il faudrait que cela
apparaisse très clairement, et la question se pose, à savoir si
ça ne devrait pas apparaître dans le corps même des
états financiers. étant donné la nature de la garantie,
cette fois, il me semble que la question se pose, d'autant plus qu'il y a une
réorientation de la sdi. je m'explique.
Auparavant, lorsque la SDI s'engageait dans une garantie de prêt,
elle s'engageait, par exemple, à hauteur de deux tiers et l'entreprise
ou la banque s'engageait à un tiers. La banque avait ou assumait, en
fait, un risque d'un tiers du prêt. Tandis qu'aujourd'hui, avec la
nouvelle réorientation où on dit: Prêt participatif qui
peut être transformé en capital-actions, ce que les banques
souhaitent, c'est, évidemment, que la SDI s'engage, parce que, un coup
engagé, on renforce, en quelque sorte, le prêt qui a
été fait par la banque. Et, donc, une banque va toujours
souhaiter que la SDI s'embarque, alors qu'avant
elle examinait le dossier très clairement, très nettement,
parce qu'elle savait qu'elle était, comme on dit, au bâton pour le
tiers.
L'attitude, ta psychologie des affaires sur ce plan-là, elle est
très très différente. Je repose la question, donc: Est-ce
qu'on ne devrait pas présenter dans les états financiers de la
SDI l'ensemble des activités qui aide l'entreprise compte tenu de la
nature de la garantie qui est donnée?
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, ce que je trouve
remarquable, c'est que l'Opposition, lorsqu'elle était au pouvoir pour
prendre des décisions, n'a rien fait de tout ça et, aujourd'hui,
au nom de certains principes comptables qu'on peut discuter, on voudrait
repenser tous les principes comptables de la SOI. Le député de
Labelle a mentionné tout à l'heure le plan Biron II. Dans le plan
Biron II, on donnait des garanties et il y avait un risque gouvernemental. Mais
si vous prenez les états financiers de la SDI en 1983, en 1984, en 1985,
vous allez voir que dans les notes... Dans les notes. Alors, si c'est important
aujourd'hui, ça devait l'être dans votre temps, parce que les
éventualités et les garanties de prêt totalisaient
sensiblement 500 000 000 $. Si c'était important, M. le
député de Labelle, pourquoi n'avez-vous pas incorporé les
renseignements pertinents dans les états financiers? (10 h 30)
Alors, au niveau de la SDI d'aujourd'hui, je suis entièrement
d'accord avec vous. On a arrêté de donner de l'argent, ce que vous
faisiez. 85 000 000 $ par année. C'est évident que ça ne
prenait pas de principe de gestion. Les gens attendaient en ligne pendant huit
mois pour recevoir leur chèque payable trois ou cinq fois par
année, trois ou cinq fois... sur une période de trois ans ou sur
une période de cinq ans. Alors, c'est ça que vous faisiez.
À la suite d'une consultation avec les entreprises, les
entreprises nous ont dit: On a besoin de capital. Dans ce sens-là, les
actifs de la SDI ont passé de sensiblement 200 000 000 $ à 1 000
000 000 $, très bien reflétés dans les états
financiers de la SDI, et, à la demande du conseil d'administration de la
SDI et du président d'alors, nous avons ventilé, pour être
encore plus transparents, les éventualités et les garanties de
prêt à des notes aux états financiers.
Cette même question, vous l'avez adressée à M.
Breton la semaine dernière, en commission parlementaire, et il vous a
dit ceci: «Je dirais qu'une loi-cadre pourrait, à la rigueur,
prévoir une façon uniforme de comptabiliser, que ce soit
probablement par note, parce qu'il ne faut quand même pas
réécrire les principes comptables ou les principes de
présentation. Si on retrouve parfois la même façon de
présenter l'information, elle va être comparable, donc
compréhensible, à l'avenir. Là, pour chaque état
financier, il faut trouver la particularité que le présentateur a
sélectionnée. » Donc, si le Vérificateur
considère qu'on doit changer la présentation des états
financiers de la SDI pour être encore plus transparents que nous ne le
sommes aujourd'hui, alors j'aimerais bien lire ses recommandations à cet
effet, parce qu'N me semble que c'est lui le Vérificateur
général, et ce n'est pas le député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, je suis le
député de Labelle élu dans une circonscription, je ne suis
pas au gouvernement. Je ne suis pas au gouvernement. Je ne prétends pas
imposer ma vision, du moins à ce moment-ci, à la SDI ou au
ministère. Je reste le député de Labelle, parlementaire.
Point. Mais je pense que je peux quand même poser des questions.
Premièrement, que le ministre nous ramène sans arrêt
à 1980, 1982, 1983, je voudrais juste faire remarquer une chose -
ça fait six ans et demi, ils en sont à leur deuxième
mandat, et ils sont responsables de leur gestion - de toujours ramener et de
revenir en arrière, je pense que ça veut dire qu'ils n'admettent
pas que les choses pourraient changer, que le contexte pourrait changer. Or, le
contexte a changé aussi. Justement, te ministre a introduit le principe
du capital de risque, a réorienté la SDI dans le capital de
risque comme il l'a fait. Et, quand il dit que dans le temps on donnait de
l'argent aux entreprises, c'était le système des subventions,
mais qu'aujourd'hui il n'en donne pas, je veux simplement lui faire remarquer
que les 116 000 000 $, par exemple, à Donohue Matane, est-ce que c'est
un don ou pas? Il appelle ça du capital, mais son capital, quand le
reverra-t-il? Quelle est la différence? Mais je dirais là-dessus
que, quand tu fais ces comparaisons avec le système d'auparavant
où il y avait des garanties de prêt assumées pour le tiers
par les banques et pour les deux tiers par la SDI, ce n'étaient pas
précisément des dons et c'était moins un don dans ce
système que dans le sien où ses 116 000 000 $, qu'il avait
signés comme garantie, il a été obligé de les
payer. La deuxième question qui vient, c'est: Quand les reverra-t-il?
Donc, oui, il a amélioré la capitalisation de l'entreprise, mais,
en quelque sorte, il a fait un don à cette entreprise en termes de
capitalisation. Donc, là-dessus, je dirai simplement
qu'indépendamment de l'opportunité de le faire, quand il dit
qu'il ne donne pas d'argent aux entreprises, je prendrais ça entre
guil-lements. C'est une façon de faire un discours qui ne correspond
pas, à mon sens, à la réalité.
Allons plus loin maintenant. La constatation générale du
Vérificateur, elle est faite à la page 187, et j'aimerais avoir
des explications du ministre. Je vais lui lire le paragraphe en question, c'est
le 9. 15 du rapport du Vérificateur qui dit ceci: «Au cours des
dernières années, la Société s'est constitué
un portefeuille d'aide
financière sans avoir suffisamment évalué quels
étaient les risques que les entreprises bénéficiaires ne
puissent respecter leurs engagements. » - Quels qu'ils soient, leurs
engagements. - «Par ailleurs, le suivi qu'elle a exercé n'a pas
favorisé une protection adéquate de son portefeuille d'aide.
Enfin, le mode de fonctionnement de la Société n'a pas
facilité une gestion économique en matière de
trésorerie et de financement de l'aide financière
accordée. » C'est ce qu'on pourrait appeler, dans tout le rapport
de vérification, le commentaire général ou le plus
général qui fait le tour de la question et qui est, finalement,
explicité par la suite.
Le Vérificateur note qu'il est en train de s'y implanter une
nouvelle structure organisa-tionnelle, surtout depuis l'entrée en
fonction du nouveau président-directeur général de la SDI
qui, peut-être, connaissait un peu plus son métier. Mais il dit,
cependant, que, «toutefois, la Société devra instaurer des
mécanismes additionnels pour améliorer l'ensemble de sa
gestion». Je pense que c'est une note qu'on retrouve assez souvent.
Lorsqu'un vérificateur fait le tour d'une administration, il trouve
toujours des choses à améliorer. Mais il les note ici de
façon assez nette.
Alors, ce qu'il faut noter, c'est que le constat que j'ai lu, qui a
été écrit en 9. 15, il me semble, appelle des explications
de la part du titulaire, d'autant plus que l'actuel ministre qui est ici, qui
répond maintenant, au plan ministériel, de l'administration de la
SDI, était le président-directeur général de la SDI
depuis le 12 mai 1986. Et quand on regarde, par la suite, le mandat de
vérification que le Vérificateur s'est alloué, ça
porte vraiment sur son administration.
Est-ce qu'il a des commentaires? Est-ce que le ministre a des
commentaires à faire sur ce paragraphe? Je lui donne l'occasion de
s'expliquer un peu plus par rapport à ce constat du Vérificateur,
parce que, dans tout le rapport, cette année, du Vérificateur
général, je crois que c'est la SDI qui a le moins bon
résultat. Je dirais que le moins bon résultat... J'écoute
les discours du ministre sur la qualité totale. Il s'est fait
l'apôtre de la qualité totale. Je demande un peu à voir
comment ça se passait à la SDI. Il me semble que c'est une bonne
occasion qu'on lui donne de se justifier.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, ce qui me
surprend un peu, c'est que le député de Labelle... C'est vrai que
c'est un élu qui représente ses commettants, mais c'est
également un comptable. Alors, il devrait connaître les principes
généralement reconnus de l'Ordre des comptables
agréés. Et je trouve qu'il a une mémoire très,
très, très sélective dans ses choix. Lorsqu'on veut
favoriser le développement économique régional - il
devrait le savoir, le député de Labelle - une région,
est-ce que c'est impor- tant, oui ou non? Alors, quand le gouvernement du
Québec, sur une base d'affaires, a accepté de s'impliquer dans
l'usine de Donohue Matane - on a une première hypothèque de 117
000 000 $ sur une usine qui a coûté 250 000 000 $ et où
deux partenaires continuent à investir 30 000 000 $ par année
pour protéger les actifs - si j'ai bien compris le député
de Labelle, c'est un don. C'est un don. Demain matin, nous pourrions trouver
preneur pour une usine à la fine pointe de la technologie pour 117 000
000 $. Le problème, ce n'est pas les 117 000 000 $, c'est la
différence entre le coût et les 117 000 000 $, et toutes les
discussions et/ou négociations qui ont lieu avec des partenaires, ce
n'est pas sur les 117 000 000 $. Alors, dans ce sens-là, il me semble
que tout bon comptable, bien informé, après une évaluation
des actifs, arriverait à la conclusion que 117 000 000 $, en premier
rang, sur une usine qui a coûté 250 000 000 $, c'est encore,
jusqu'à preuve du contraire, un bon placement, d'autant plus que
ça favorise le développement économique
régional.
Ça me fait un peu sourire, parce que, quand on fait des efforts
pour favoriser le développement économique régional, le
député de Labelle et le chef de l'Opposition appellent ça
des pourboires. Alors, ça explique peut-être pourquoi, lorsque
vous avez abandonné involontairement le pouvoir, vous avez laissé
des déficits très importants qui, aujourd'hui, paralysent le
gouvernement au niveau de la gestion financière. (10 h 40)
En ce qui concerne les pages 187, 188, 189 et 190 du rapport du
Vérificateur qui fait allusion au paragraphe 9. 15, vous avez les
explications. Alors, si vous voulez, il me fera plaisir de vous lire les
commentaires généraux de la Société que vous avez.
Alors, si vous me le demandez, je vais vous les lire. Ces commentaires ont
été préparés en collaboration avec le
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie. Toutes les
réponses sont., là et, également, encore une fois je le
dis, toutes les réponses sont dans tous ces documents où vous
avez eu l'opportunité de questionner et de requestionner. C'est
drôle, Vous êtes sensiblement - et je ne vous empêche pas de
poser des questions; si vous voulez passer neuf heures et demie de temps
à discuter de la SDI, ça va nous faire plaisir - mais vous
êtes la seule personne au Québec, à ma connaissance, qui
ose...
M. Léonard: Ha, ha, ha! Ah bien! je vais oser certain.
M. Tremblay (Outremont):... oui, oui, qui ose critiquer une
équipe performante, une équipe qui a relevé le défi
de favoriser le développement économique du Québec, et
ceci, dans toutes les régions du Québec. Ce qui me surprend,
c'est que vous avez dit: II faudrait continuer l'opération
Relance PME. Quand on l'a annoncée, qu'est-ce que vous nous avez
dit? Il n'y avait pas de demande pour ce genre de prêt. C'est ce que vous
nous avez dit et, aujourd'hui, vous êtes en train de nous dire qu'il
faudrait continuer. A date, on a répondu à plus de 360 demandes
pour 121 000 000 $. On a encore 160 demandes à l'étude pour 71
000 000 $. Vous dites: On aurait dû continuer Mon taux, mon toit. Mais,
quand on ra mis en application, vous avez dit: Ce n'est pas bon, parce que ce
n'est pas Corvée-habitation.
Alors, tout ce que je peux vous dire, M. le député de
Labelle, c'est que le présent gouvernement, selon ses moyens financiers,
a mis en application des programmes totalisant 1 200 000 000 $ qui ont
contribué à une augmentation ou à un manque de
réduction du produit intérieur brut de 1, 6 %. Cest bien beau
parier du présent, mais, quand vous étiez au pouvoir, ce n'est
pas 100 000 emplois que vous avez perdus, c'est 200 000 emplois. Vous avez eu
l'occasion H n'y a pas longtemps, votre chef de l'Opposition s'est levé
et a dit: Je vais faire mon propre discours inaugurai; je ne veux pas critiquer
l'absence de substance. Et sa conclusion, ça a été:
Peut-être qu'on devrait se poser des questions ou faire des analyses
additionnelles, parce qu'l semblerait qu'on vit plus qu'une conjoncture
économique défavorable. Cest certain, on le dit depuis deux ans.
On vit présentement une restructuration globale de l'économie
québécoise et, dans ce sens-là, les gestes concrets
posés par le gouvernement et, surtout, les présences
ministérielles dans toutes les régions du Québec, c'est
pour écouter ce que la population a à dire: Et des emplois
permanents de qualité; revenez... '
Vous pariez du plein emploi. Vous n'avez jamais quantifié le
plein emploi. Quand vous êtes arrivés au pouvoir en 1976, les
beaux discours des ministres
d'alors, de Rodrigue Tremblay et de votre grand gourou de la finance, qu'est-ce
que vous avez dit? L'ambition, c'est de faire passer le taux de chômage
de 9 % à 3 %. Votre plein emploi. Lorsque vous avez quitté le
pouvoir, le taux de chômage était à 12 %. Vous ne l'avez
pas diminué à 3 %, vous l'avez augmenté de 3 %. Et nous
avons dit, comme gouvernement, que le taux de chômage
présentement, il est totalement inacceptable et on doit créer au
Québec 500 000 emplois, le seul gouvernement qui a osé quantifier
ce que ça veut dire, le plein emploi au cours des prochaines
années. On travaille avec tous les intervenante. Mais je comprends que
l'Opposition n'est pas intéressée à collaborer pour de la
création d'emplois permanents dans toutes les régions du
Québec.
M. Léonard: M. le Président, je vois que le
ministre part en orbite facilement. Je lui dis simplement que, si sa
créance est si bonne que cela dans Donohue Matane, il privatise au plus
vite. c'est une politique de son gouvernement de privatiser des
sociétés contrôlées par le gouvernement.
effectivement, qu'il la vende, on verra s'il va aller rechercher ses
créances, parce que le total, avec rexfor, c'est plus 292 000 000 $ sur
un investissement total de 312 000 000 $. en tout cas, on verra quelles sont
les garanties. m. le président, j'ai vu que le ministre...
M. Tremblay (Outremont): C'est juste le développement
économique régional.
M. Léonard:... dit que je critique l'équipe de la
SDI,. que je dévalorise l'institution de la SDI. H peut dire cela, mais
ce n'est pas ce que j'ai dit. Au contraire. Et ce n'est surtout pas ce qui a
été mis en preuve la semaine dernière lors de
l'étude du rapport du Vérificateur générai qui a
constaté - et ça a été dit tel quel en commission
parlementaire - que les directives n'avaient pas été
données au personnel. On n'avait pas modifié tes directives
données au personnel. Ça, ce que ça veut dire, c'est que
la direction elle-même n'avait pas tiré les conséquences de
sa nouvelle Joi; elle n'avait pas réorienté la SDI en termes
concrets, opérationnels. Justement, ce que cela voulait dire, c'est que
ce n'est pas l'équipe des fonctionnaires qui était en cause,
c'était la direction elle-même. Il n'y avait pas d'ordre, on
n'avait rien modifié. On planait. Le président-directeur
général planait. Il préparait peut-être son
élection, je ne le sais pas. Il a le droit de toute façon. Chacun
a droit aux activités politiques, quant à moi. Cependant,
à la SDI, les choses ne se passaient pas. C'est ça qui a
été mis en preuve. Qu'on ne me fasse pas dire ce que je ne dis
pas. Je ne critique pas l'équipe qui était chargée
d'opérationaliser. Le problème, c'est qu'ils n'ont pas eu les
directives, Os n'ont pas ajusté les directives. Ce qui a
été dit aussi, c'est que, finalement, la formation du personnel
n'avait pas suivi la réorientation comme elle aurait dû le
faire.
Alors, si je comprends bien, le constat a été très
net très clair là-dessus de la part du Vérificateur. Puis,
le ministre peut bien dire ou tirer ou essayer de tirer de ce que je dis que je
serais tout à coup devenu contre le développement
régional. Je me permettrai, M. le Président, de vous dire
simplement qu'en ce qui concerne le développement régional, j'en
suis, j'y ai travaillé et je vais continuer d'y travailler. Si le
ministre tire d'autres conclusions, c'est une autre chose.
Maintenant, M. le Président même si le ministre nous menace
de lire juste les réponses écrites qu'il aurait, paraît-il,
concoctées, lui-même ou. presque, à l'aide de la SDI, moi,
je pense que c'est la réponse de la SDI qui est là.
Revenons à cette application de la loi qui réoriente la
SDI. Je le fais parce qu'il s'agit là d'une loi de la
responsabilité exclusive du ministre et de la SDI, alors que, lorsqu'il
s'agit des articles 7, il s'agit souvent de commandes du
gouvernement où la SDI accepte d'opérationaliser les
décisions prises par le Conseil des ministres. Dans le cas de la loi qui
a été mise en application le 1er avril 1987, il s'agit vraiment
d'une réorientation à l'interne de la SDI, une loi qui a
été appliquée depuis le 1er avril 1987, j'y reviens, et
l'échantillon du Vérificateur général a
porté pour 350 000 000 $; il y avait 700 demandes autorisées et
il en a examiné, si je comprends, quelque 300. Il le dit quelque part
ailleurs.
Mais ce qu'il faut voir, c'est que, dans cette loi ou dans le cadre de
cette loi, la SDI commençait dans le capital de risque, puis ce qu'il
faut voir, c'est qu'elle n'a pas posé les gestes de réorientation
qu'elle devait poser. Lorsqu'on fait du capital de risque, un ou le premier
élément qu'on doit évaluer lorsque l'on traite avec une
entreprise, c'est le risque lié à la direction. Il faut savoir
qui sont les dirigeants, quelles sont leurs expériences, quelles ont
été leurs expériences, quels sont leurs bilans; en
d'autres termes, il faut évaluer la capacité des dirigeants. Et
vous comprendrez que c'est particulièrement important parce que, si on
est dans le domaine du risque, cela veut dire que le type même
d'entreprise est une entreprise où il y a des risques plus importants
que dans des entreprises ordinaires. En d'autres termes, c'est plus difficile
de prêter dans ces secteurs que de prêter dans le secteur
hypothécaire alors qu'il y a des immeubles qui garantissent le
prêt. Là, c'est très lié à des risques et
ceux qui peuvent le mieux nous garantir là-dedans, ce sont les personnes
à qui on va confier l'activité, et c'est particulièrement
important. (10 h 50)
Or, les constats du Vérificateur là-dessus sont
dramatiques. Dramatiques! Je prends juste des constatations qui ont
été faites par le Vérificateur. Au paragraphe 9.25 alors
qu'on dit que «la compétence de la direction constitue
l'élément majeur dans la décision de recommander ou non
une aide dans le domaine du financement non garanti», au paragraphe 9.27
«d'autres éléments généralement reconnus,
tels que la validation des réalisations passées et la
réceptivité des dirigeants au partenariat économique, ne
sont habituellement pas pris en considération par la
Société. De plus, elle n'exige pas toujours de bilans personnels
des dirigeants de l'entreprise demanderesse». Et ce que l'on dit aussi au
paragraphe 9.26, «35 % des schémas d'analyse examinés ne
précisaient pas adéquatement les forces et les faiblesses de
l'équipe de direction». Est-ce que le ministre, qui était
à l'époque président-directeur général, peut
nous expliquer pourquoi il n'est pas allé davantage, il n'a pas
évalué, de façon systématique, le risque lié
à la direction, surtout dans le domaine du capital de risque? C'est lui
qui était responsable à l'époque. Pourquoi il n'a pas mis
en place un mécanisme pour évaluer les risques liés
à la direction? pourquoi, par la suite, il n'a pas assuré les
suivis? on y reviendra. mais pourquoi il n'a pas fait ça? il
était là, il était le président-directeur
général.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, tout d'abord, il
faut réaliser que la Société de développement
industriel du Québec, c'est un organisme gouvernemental qui a comme
mission de favoriser le développement économique du
Québec. Ce n'est pas une institution financière traditionnelle.
Alors, si vous voulez comparer ces principes de gestion très importants,
et je les reconnais, allez voir dans des institutions financières
traditionnelles, et je ne vous cite qu'un seul exemple. Comment expliquer
qu'une institution financière traditionnelle prête encore à
des entreprises sans plan d'affaires? Parce que c'est dans le plan d'affaires
que vous allez trouver les renseignements que vous voulez. Parce que,
historiquement, au Québec, on a toujours substitué des
endossements personnels à un plan d'affaires bien rédigé.
Alors, dans ce sens-là, au-delà de la mission de favoriser le
développement économique du Québec, la
Société de développement industriel joue un rôle
d'éducation.
Deuxièmement, la Société de développement
industriel du Québec existe depuis 1971. Elle a aidé des milliers
et des milliers de PME québécoises dans toutes les régions
du Québec. Les promoteurs et/ou les entreprises ayant
bénéficié des aides de la SDI sont connus, non pas
uniquement par les représentants de la Société de
développement industriel du Québec, mais* également par
les représentants des 16 bureaux régionaux.
Et, finalement, si je comprends bien le député de Labelle,
il faudrait, comme gouvernement, qu'on commence à psychanalyser - parce
que c'est ça - les entrepreneurs, qu'on commence à faire plus de
papier - plus de papier, et je vais encore en montrer du papier là,
tiens, plus de papier que ça - plutôt que de répondre aux
besoins réels des entreprises. Qu'est-ce qui est important? Faire des
évaluations subjectives pour qu'ensuite le client nous reproche de
l'avoir psychanalysé ou regarder les résultats concrets, M. le
député de Labelle? Regardons les résultats. Regardez les
résultats de la Société de développement industriel
depuis 1971 jusqu'à 1985, les mêmes filières, les
mêmes dossiers.
Je me rappelle, et je vais vous donner un exemple, les caisses
d'entraide économique, ça vous dit quelque chose? Vous n'avez pas
siégé sur des conseils d'administration des caisses d'entraide
économique? Quand le Vérificateur s'est présenté
dans certaines caisses d'entraide économique, il n'y avait pas de
dossiers? Il n'y avait pas de rapports? Il n'y avait pas d'hypothèques?
alors qu'on prétendait avoir des garanties. Comment se fait-il que
ça existe encore, les caisses d'entraide économique? Parce que
la
complicité développée avec des organismes qui
favorisent le développement économique du Québec, comme la
SDI et comme les caisses d'entraide économique, ça devient plus,
dans certains cas, une obligation morale de rembourser un prêt. Je vous
cite un exemple. Shermag, une Compagnie de Sherbrooke qui a eu des
problèmes financiers, a approché la Banque Nationale, a
négocié avec la Banque Nationale presque une radiation de son
prêt. Nous avions une créance de 1 500 000 $ et l'entreprise a
accepté de nous la convertir en actions privilégiées parce
qu'elle s'est dit: Un jour, j'aurai peut-être besoin encore de la SOI. Et
aujourd'hui, je dois dire, trois ans après, que deux entrepreneurs du
Québec, et je suis convaincu qu'à la SDI on n'a pas fiché
les entrepreneurs, les Dennis Wood et les Louis Lagassé, de Sherbrooke,
mais je peux vous dire une chose, le montant de 1 500 000 $, i est
remboursé.
Si vous voulez parler de résultat, dites-moi où on a perdu
de l'argent dans des dossiers où on n'a pas fait du papier? Est-ce qu'on
peut améliorer la situation? Est-ce qu'on peut faire plus? La
réponse, c'est oui. On l'a dit. On l'a dit qu'on peut faire plus, mais
il faut se mettre dans un contexte où, en 1987, à la demande des
entreprises, on a arrêté de faire des cadeaux et on a
commencé à prêter de l'argent. Dans ce sens-là, I a
fallu changer les attitudes, parce qu'il y a beaucoup de personnes qui se
posaient des questions dans l'équipe de la SDI. Est-ce qu'on se fait
hara-kiri? Parce que, dans le passé, on avait un dossier, on le
regardait, on faisait une analyse, des fois, sommaire, on faisait 1500
interventions par année. La quantité que vous faisiez par
opposition à la qualité, on s'est orientés vers la
qualité et, aujourd'hui, je dois vous dire, reconnu par le
Vérificateur général dans vos documents, que tout est
maintenant en place pour répondre à vos attentes. Alors,
qu'est-ce qu'on veut faire? On veut faire le bilan du passé ou on veut
se préparer à répondre à l'avenir? Alors,
étant donné que vous êtes nostalgique du passé, on
peut encore passer des heures a écouter ce que vous avez à dire,
M. le député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, je ne suis pas un
nostalgique du passé. Je veux parler de l'avenir. La réponse du
ministre est drôlement inquiétante, parce qu'il dit
qu'évaluer les risques liés à la direction constitue une
attitude qui prête au subjectivisme, alors que c'est
l'élément principal, dans le capital de risque, à
évaluer. Il vient de nous dire qu'il ne veut pas évaluer la
direction parce que ce serait subjectif. C'est pratiquement ça.
M. Tremblay (Outremont): Je n'ai jamais dit ça, M. le
Président.
M. Léonard: Or, c'est la réponse qu'il y a ici, M.
le Président. Le ministre m'interrompt. Il dit: «La
Société veut cependant souligner le caractère subjectif
d'une telle démarche. » Il l'a pratiquement
répété. Dans le capital de risque, le premier
élément à évaluer, c'est celui de la direction. Il
n'a pas tiré les conséquences du projet de loi qu'il a fait
adopter et qu'il applique depuis le 1er avril 1987. C'est ça, le
problème. C'est ça, le problème. C'est ce que le
Vérificateur général a dit qu'il n'avait pas
réorienté la SDI. Il procède comme avant. Quand il fait le
procès du passé, il est complètement à
côté parce qu'il a à réorienter la SDI. C'est sa
responsabilité.
Alors, dans cette réorientation, le premier élément
à évaluer, c'est la direction. Qu'on ne vienne pas nous dire que
c'est subjectif que de faire ça. C'est la première chose à
faire. Quand il se réfère aux caisses d'entraide
économique, je veux simplement dire là-dessus que je ne voudrais
pas embarquer sur des dossiers qui m'ont été personnels dans le
temps mais, quand je suis arrivé là, des caisses d'entraide
perdaient 300 000 $ par mois et 5 000 000 $ d'actif par mois et, quand on en
est sorti, elles faisaient de l'argent, au bout de quatre ans et demi. Alors,
je ne veux pas revenir là-dessus. Le ministre aussi était
impliqué là-dedans, on pourrait s'en parler. Je ne veux pas
embarquer. Mais ce n'était pas toujours du capital de risque qu'il y
avait là. Alors, cette expérience, nous l'avons faite parce que
nous avons justement embarqué, dans le temps, dans les
sociétés régionales à capital de risque. (11
heures)
On le sait, l'élément premier, la première
étape à faire, c'est évaluer la direction. Le ministre
nous dit que, non, il ne veut pas faire des fichiers. Il ne s'agit pas de faire
des fichiers. Il y a quand même des états financiers qui doivent
rendre compte de la qualité de la direction. Je pense que, lorsqu'on est
dans le capital de risque, on admet que les risques sont plus grands et, donc,
que les partenaires se soumettent aussi à des conditions, parce qu'il y
a quand même des millions. Si on veut en faire, qu'on en fasse, mais
qu'on respecte les conditions. La première, c'est qu'il y ait un suivi
là-dessus, qu'on fasse l'évaluation. Si la SDI ne veut pas le
faire à cause de sa situation, il faudrait constater, M. le
Président, que la SDI, peut-être, ne doit pas ou a mal fait de
s'embarquer dans cette opération. C'est peut-être ça qu'il
faudrait dire. Si, vraiment, c'est trop délicat pour un organisme
gouvernemental de faire lui-même l'évaluation de la direction, si
c'est trop délicat, ça veut dire que la décision de passer
cette loi en 1987 n'était pas correcte, n'était pas opportune,
parce que, effectivement, tout le monde va comprendre qu'il peut y avoir des
problèmes pour un gouvernement à évaluer les partenaires.
Je pense que c'est ça, la véritable question. Mais on ne peut pas
nous dire que.
dans le capital de risque, on ne doit pas évaluer la direction.
C'est la première étape à faire. Ça, je n'en
démords pas, M. le Président, et c'est très grave que le
ministre maintienne l'attitude qu'il a adoptée lors de l'entrée
en vigueur de la loi en avril 1987. C'est très grave parce que ça
veut dire que ça ne se corrigera pas et que, donc, on ne voudra pas
monter les dossiers correctement en ce qui concerne la direction. Moi, M. le
Président, ça confirme, d'ailleurs, ce que le Vérificateur
général a dit. Deuxième question...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Le
député de Drummond avait une question.
M. St-Roch: Oui, M. le Président. J'écoute
attentivement mon collègue de Labelle depuis plusieurs minutes
maintenant. L'importance sur laquelle il semble insister à
évaluer strictement l'administration d'une organisation quelconque avant
de lui donner des prêts, moi, ça m'inquiète. Ça
m'inquiète drôlement, avec toute l'expérience qu'on peut
lui reconnaître, de voir cette approche-là, exclusivement de dire:
On va mettre énormément d'emphase. J'aimerais lui rappeler
brièvement - puis on a juste à regarder et ce n'était pas
du capital de risque - trois organisations où, si on avait
évalué strictement la direction, Olympia & York, Campeau,
Lavalin, puis on le sait d'ailleurs, les banques ont prêté
à ces organisations-là, strictement, des fortunes; pourtant,
ça n'a pas empêché ces organisations-là d'être
en difficulté financière aussi.
J'aimerais, M. le Président, à ce moment-ci, m'adresser
à M. le ministre et lui poser cette question-ci: Entre évaluer
d'une façon subjective une direction d'une organisation et mettre les
tendances sur la présentation d'un plan d'affaires, quelle serait la
meilleure solution entre ces deux avenues-là, M. le ministre?
M. Tremblay (Outremont): D'abord, je remercie beaucoup le
député de Drummond de sa question, parce que le
député de Labelle, en fait, nous prête des intentions.
Une voix:...
M. Tremblay (Outremont): Je n'ai jamais dit que je ne voulais pas
évaluer la direction d'une entreprise. Je n'ai jamais dit ça. La
preuve, on vous a remis - vous faites travailler le ministère - des
renseignements particuliers. Vous nous demandez des documents. Regardez, encore
des documents. On vous en a donné beaucoup. Prenez l'onglet 21 et vous
allez voir, à l'onglet 21b, la direction où on pose un jugement
sur le bilan de l'entreprise et c'est l'équipe administrative de
l'entreprise.
Ce qu'on a le plus de misère à faire et ce que tout le
monde a de la misère à faire, c'est d'évaluer l'individu.
Alors, si vous voulez qu'on commence de façon subjective à
évaluer un individu, c'est là qu'on ne s'entend pas. Si vous
pariez d'une évaluation d'une équipe de direction, en fait c'est
prévu, c'est à l'onglet 21. D'ailleurs, si vous étiez
entièrement objectif, vous répéteriez ce que le
vérificateur général adjoint a dit: «La SDI a mis en
place des mécanismes pour être en mesure de répondre
à nos préoccupations et aux objectifs d'une entreprise à
capital de risque, ce qui fait en sorte que, dans un court laps de temps,
lorsqu'on y retournera - parce qu'ils vont revenir et on est d'accord qu'ils
reviennent - pour faire une vérification, compte tenu des renseignements
que nous avons, on ose espérer que les correctifs auront
été mis en place. D'ailleurs, lors de notre vérification -
dites-le, ça, M. le député de Labelle - il y avait
déjà des choses qui étaient en place - onglet 21 - et on
en a fait part dans le rapport. Lorsqu'on fait allusion, par exemple, à
l'évaluation du risque à l'égard de la direction du
secteur d'activité - ce que vous dites - bien, au moment de notre
vérification, la SDI était à mettre ce mécanisme en
place pour être en mesure de rencontrer les objectifs de sa nouvelle
mission et les préoccupations du Vérificateur
général.» Je suis bien d'accord de ne pas être
personnel, je suis bien d'accord... Vous dites que vous ne voulez pas parier du
passé. Alors, si vous voulez réellement parier de l'avenir,
parlons-en de l'avenir, et ça, c'est l'avenir. Ça, c'est le
présent, ce n'est même pas l'avenir, c'est le présent.
Vous avez mentionné tout à l'heure l'opportunité.
Je dois vous dire qu'on a fait une enquête clients: 400 entreprises, 20
organismes des milieux d'affaires, en 1990 et 1991, et les conclusions et les
recommandations des entreprises, parce qu'on écoute les entreprises,
c'est positif. Mais revenons à l'essentiel: les résultats.
Sortez-moi un dossier - un dossier, je ne vous en demande pas 25; un dossier,
M. le député de Labelle - où, parce qu'on a mal
évalué la direction, on a pris un mauvais risque. Et, lorsque
vous allez commencer à me sortir des dossiers comme ça, je vais
vous prendre au sérieux, parce que là, la critique, ça
suffît. Posez des questions, je suis d'accord, c'est votre droit comme
parlementaire, mais, s'il vous plaît! je pense qu'il y a des choses
beaucoup plus importantes pour l'avenir économique du Québec que
d'entendre ce qu'on a déjà entendu et qu'on va entendre encore,
si ça continue, pendant une couple d'heures.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, le ministre dit un
cas. L'évaluation des mauvaises créances à la SDI est
passée de 18 % à 29,3 %. C'est ça, son portefeuille.
M. Tremblay (Outremont): À cause de la direction? Allons
sur le point. À cause de quoi?
M. Léonard: M. le Président...
M. Tremblay (Outremont): II n'y a pas un ralentissement
économique, là?
M. Léonard: M. le Président, le constat est
là. Les pertes à la SDI...
M. Tremblay (Outremont): Non.
M. Léonard: ...29,3 % dans ce qui relève de son
portefeuille. Alors, M. le Président...
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, ce n'est pas la
question. La question...
M. Léonard: ...moi, j'essaie de voir les causes...
M. Tremblay (Outremont): Est-ce qu'il y a des pertes à
cause de la direction, M. le Président? Qu'on arrête de sortir des
chiffres qui ne veulent rien dire, qui sont importants, mais qui ne sont pas le
fruit de la discussion que nous avons. C'est vrai qu'on a provisionné
des millions de dollars à cause d'une conjoncture économique qui
est moins favorable, mais ce n'est pas ça, le point du
député de Labelle. Le député de Labelle veut
démontrer que la SDI a prêté - il va parler de conflits
d'intérêts...
M. Léonard: Non.
M. Tremblay (Outremont): ...parce qu'il en parle partout de
conflits d'intérêts, ici, il y aurait peut-être des conflits
d'intérêts - qu'on a prêté à des personnes
parce qu'on a mal évalué le risque de la direction.
Prouvez-le.
M. Léonard: M. le Président, les pertes pour
mauvaises créances ont atteint 30 %. Le premier élément
qui doit être examiné dans le capital de risque, c'est le risque
lié à la direction, et le Vérificateur
général dit ceci: «35 % des schémas d'analyse
examinés ne précisaient pas adéquatement les forces et les
faiblesses de l'équipe de direction.» Il dit: «...la
validation des réalisations passées et la
réceptivité des dirigeants au partenariat économique, ne
sont habituellement pas pris en considération par la
Société. Elle n'exige pas toujours de bilans personnels des
dirigeants de l'entreprise demanderesse», ce qui se trouve dans des
entreprises privées. Justement, vous les avez là, les dossiers.
Quelle est la cause pour laquelle les pertes pour mauvaises créances ont
atteint 30 %? Il peut y en avoir plusieurs. Le premier élément
souligné par le Vérificateur général, c'est
justement que vous ne faites pas le travail de base, la première
étape dans l'évaluation des risques, celle qui est liée
à l'équipe de direction. Puis il ne s'agit pas d'enquête de
type personnel. Absolument pas. Dans un dossier, dans les dossiers importants,
dans les entreprises bancaires, les institutions financières, vous
trouvez ces éléments. C'est le premier élément
d'ailleurs. Vous trouvez ça, une évaluation de la gestion de
l'équipe de direction. C'est ça. Mais ce que je vois, ce que je
constate, c'est que le ministre n'a pas l'air très chaud à
l'idée de le faire. (11 h 10)
Alors, s'il ne veut pas le faire... Alors, il dit qu'il veut le faire?
Qu'il le fasse. Quand il a été là, il ne l'a pas fait, et
je comprends que l'actuel président est en train de mettre en place des
mécanismes que lui aurait dû mettre en place dès le
départ - dès le départ - avant même d'appliquer la
loi. C'est ça, son problème. Mais j'espère qu'il va
rectifier le tir maintenant, parce qu'il doit admettre que c'est la
première chose à faire lorsqu'on est dans le capital de risque.
C'est ça qu'il doit admettre de façon absolument claire pour tout
le monde. Quand il aura dit ça, on va passer à autre chose.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, quand on parle
de partenariat - d'ailleurs, ce n'est pas un mot que l'Opposition connaissait
parce qu'il n'y en avait pas de partenariat en 1985 - alors, partenariat,
ça veut dire que nous partageons le risque avec un promoteur et, dans
tous les prêts participatifs de la SDI, le partenaire a mis 20 %, mise de
fonds jumelée avec une mise de fonds de 30 % de la Société
de développement industriel et, par la suite, 50 % d'une institution
financière traditionnelle. Ce que vous êtes en train de me dire,
M. le député de Labelle, c'est que le promoteur n'a pas lu son
bilan financier, il ne s'est pas psychanalysé avant de mettre ses 20 %,
que l'institution financière traditionnelle n'avait pas d'états
financiers et a prêté 50 % sans avoir des états financiers.
Alors, vous êtes en train de faire la démonstration qu'au
Québec il n'y a personne qui analyse une entreprise alors qu'on
prête de l'argent. Dans votre temps, ce n'était pas
compliqué, ce n'était pas important, vous le donniez. Il n'y
avait pas de remboursement. Mais, là, vous êtes en train de dire
que le promoteur, il n'a pas de bilan, il ne le regarde pas; vous êtes en
train de dire que l'institution financière traditionnelle, elle n'a pas
de bilan, elle ne le regarde pas. Ils mettent 70 %. Alors, nous, on prête
30 %, on accompagne, et on a voulu axer toutes nos interventions sur la
capitalisation des entreprises. Alors, ce que vous me dites, vous êtes
d'accord pour discuter du présent et de l'avenir. Le président de
la SDI l'a dit, c'est noté dans le rapport du Vérificateur,
à l'effet que l'équipe de direction - prenez l'onglet 21 des
renseignements généraux - c'est important. Le seul
désaccord que nous avons, nous ne voulons pas commencer à
psychanalyser les entrepreneurs du Québec,
les individus. nous sommes d'accord, nous l'avons toujours
été, d'accord, pour analyser l'équipe de direction, et, si
c'est ça que vous dites, c'est évident qu'on est d'accord, on le
fait depuis 1971.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Mme
la députée de...
Mme Dionne: Kamouraska-Témiscouata.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
...Kamouraska-Témiscouata. Excusez.
Mme Dionne: Merci, M. le Président. Une
voix:...
Mme Dionne: Pas Yamaska, oui, Kamouraska-Témiscouata.
J'écoutais, M. le Président, les propos du député
de Labelle sur la SDI et je trouvais que, quand il voulait parler d'avenir, il
oubliait peut-être toute une politique, puisque, avec la politique
industrielle que le ministre a mise de l'avant, la SDI doit s'adapter, doit
faire des changements, j'imagine, soit pour choisir des créneaux ou se
préparer de façon différente dans sa stratégie de
partenariat avec les entreprises. Alors, j'aimerais entendre le ministre
là-dessus, d'une part. J'aimerais aussi demander au ministre, au niveau
des délais - parce qu'on en a parlé, c'est une question dont on a
parlé tout à l'heure - des délais d'analyse de dossiers,
si on a des statistiques à l'effet que ces délais ont
été raccourcis.
Mon dernier point, c'est peut-être juste un commentaire, c'est
qu'effectivement, des risques, c'est difficile à prendre pour un
député du Parti québécois quand on voit que le
député de Labelle ne s'est pas présenté en 1985,
alors il n'a pas pris de risques beaucoup. Là-dessus, je pense que notre
gouvernement est prêt à en prendre pas mal plus, et je voudrais
vous entendre, M. le ministre, sur les deux points.
M. Tremblay (Outremont): Je remercie beaucoup la
députée de sa question, parce que c'est vrai que c'est important
le partenariat des entreprises et c'est la nouvelle orientation
gouvernementale. On s'aperçoit, à cause de l'importance des
défis pour faire face à la mondialisation des marchés, que
ça prend des nouveaux partenariats, des nouvelles alliances
stratégiques et, dans ce sens-là, nous sommes prêts, comme
gouvernement, à accompagner les entrepreneurs et, dans ce
sens-là, nous prenons des risques.
Quand le député de Labelle dit qu'on parle de 50 000 000 $
puis il identifie ça à des pertes, je voudrais lui rappeler,
c'est que ce n'est pas des pertes. C'est des provisions pour pertes.
Étant lui-même un comptable, il sait que les comptables
sont très conservateurs, et, dans ce sens-là, la provision pour
pertes de 30 % est très conservatrice. Mais les pertes au bilan - parce
que c'est ça qui compte, c'est réellement les pertes - c'est 11
%.
Quant aux délais, parce qu'on en a parlé beaucoup,
ça a été, un temps, le discours du député de
Labelle, parce que, en plus de parler de la direction, il parle des
délais, je dois vous dire qu'en 1985, lorsque vous avez quitté
involontairement, les délais variaient entre trois et huit mois.
Pourquoi? Parce qu'on était orienté vers la quantité. On
avait 1500 demandes, la même équipe, sensiblement 200 personnes,
et on empilait des dossiers. Les gens poussaient moins parce qu'ils attendaient
leur cadeau, au point que, quand j'ai fait le tour du Québec, en
partenariat avec l'équipe de la SDI, savez-vous ce qu'on m'a dit? Le
projet est réalisé puis, dans le fond, on n'a pas besoin de
l'argent, mais, si vous nous le donnez, on va le prendre. Alors, nous, ce qu'on
a fait, on a changé toute cette orientation-là et, je m'en
rappelle, lorsque j'ai assumé la présidence de la SDI, j'ai dit:
Si nous ne pouvons pas, en dedans de 3 jours, émettre une lettre
d'éligibilité à une entreprise et, en dedans de 60 jours,
émettre une lettre d'offre lorsque le dossier est
complété, nous ne serons pas performants. C'est évident
que ça ne s'est pas fait du jour au lendemain, mais ça me fait
plaisir aujourd'hui de dire ceci au député de Labelle.
Lorsque le dossier est complété, parce qu'il faut partir
du dossier complété, il ne faut pas regarder le cheminement
marqué ou inscrit dans le rapport du Vérificateur, parce qu'il
part de la réception à l'acceptation finale du client... Mais ce
n'est pas parce qu'on a une demande... On a répondu, en dedans de 3
jours, sur l'éligibilité, mais, avant de pouvoir se prononcer sur
l'admissibilité, on a besoin d'un dossier complet, ça prend 117
jours. Pourquoi? Il y a des entrepreneurs qui n'ont pas encore compris
l'importance d'un plan d'affaires, l'importance de bien monter un dossier. Vous
nous dites, M. le député de Labelle, qu'on évalue mal nos
risques. Ne nous reprochez pas d'être prudents, puis, avant de
prêter, d'avoir un dossier complet. Alors, avec l'entrepreneur, son
comptable agréé, ça prend 117 jours. Mais, à partir
du moment où le dossier est complété à
l'émission d'une lettre d'offre, je suis très heureux de vous
annoncer que c'est 58 jours. Donc, c'est mieux que les 60 jours qu'on avait
prévus. Et, par la suite, entre la lettre d'offre et l'acceptation
finale de toutes les conditions par le client, ça prend un autre mois.
Il ne faut pas oublier que, même si ça prenait un peu plus de
temps qu'une société de capital de risque traditionnelle et/ou
d'une institution financière, c'est des fonds publics puis on a une
responsabilité de bien gérer les fonds publics.
À vous entendre parler, c'est exactement le
contraire que vous prétendez que nous faisons. Alors, je pense
que ce n'est pas bien comprendre le rôle de la SDI et tous tes efforts
qui sont faits par cette Société pour contribuer au
développement économique, et ceci, dans toutes les régions
du Québec.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
À ce stade-ci, j'aurais une question de procédure. Est-ce que
vous voulez qu'on tienne compte des temps - c'est 20 minutes d'intervention par
élément - ou si on y va globalement, puis, à la fin, on
adopte tout, comme on avait prévu? Est-ce que vous voulez que je vous
donne les temps à titre indicatif? De quelle façon voulez-vous
qu'on procède? Parce que je réalise que nous avons presque deux
heures d'écoulées et nous n'avons vu qu'un élément
sur les douzaines que nous avons à voir.
M. Leclerc: Tout d'abord, M. le Président, sur le principe
de l'alternance, on pourrait peut-être passer la parole de ce
côté-ci.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Je
suis tout à fait d'accord, mais je voudrais régler...
M. Léonard: Bien, il vient de l'avoir.
M. Leclerc: Ce serait agréable d'entendre un autre son de
cloche.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Avant, je voudrais d'abord qu'on règle ce point de procédure,
qu'on s'entende. Une fois qu'on se sera entendus, ça ne me
dérange plus pantoute. Je veux juste savoir où on s'en va.
M. Léonard: Moi, ça ne me fait rien, en termes de
procédure. Ce seraient des blocs de 20 minutes, en alternance.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Des
blocs de 20 minutes, oui.
M. Léonard: Puis, s'ils ne l'utilisent pas, on continue
avec un autre bloc de 20 minutes?
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): On
continue avec un autre bloc, c'est ça. Ce n'est pas cumulatif.
M. Léonard: Ça allait correctement. Là,
j'avais l'intention de procéder. Je ne sais pas si on veut... Mais
l'alternance, je trouve ça important. S'ils veulent l'utiliser... (11 h
20)
M. St-Roch: Je pense que, jusqu'ici, M. le Président, il
n'y a pas eu de problème d'alternance.
M. Léonard: Non, il n'y en a pas eu.
M. St-Roch: La seule chose, je pense, qui est importante, c'est
qu'à la fin de nos travaux...
M. Léonard: Qu'on adopte.
M. St-Roch:... l'ensemble des crédits soit
adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
C'est ça.
M. St-Roch: J'en déduis que le député de
Labelle est d'accord qu'à la fin, quel que soit le cheminement de nos
travaux courants, de ces heures-là, les crédits seront
adoptés.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Ça a été convenu au début.
M. Léonard: Ça fait partie du processus.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Alors, Mme la députée de Kamou-raska...
Mme Dionne: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Ça va?
Mme Dionne: M. le ministre a répondu à mes
questions.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Bien. Merci.
M. Léonard: M. le Président, je pense que le
ministre, assez souvent, me fait dire des choses ou étire ce que je dis.
J'ai remarqué que c'était son habitude. Ceci étant dit,
peut-être pourrait-on dire que c'est de bonne guerre? Mais ce que je dis,
c'est quand je le dis que ça signifie quelque chose et non pas quand
ça revient par la bouche du ministre. Là, c'est autre chose. On
voit très bien qu'il tire beaucoup sur l'élastique.
M. Tremblay (Outremont):... vu l'actualité.
M. Léonard: Je fais juste noter une chose, c'est que,
quand on parie du risque lié à la direction et d'un plan
d'affaires, il s'agit de deux choses différentes. Le plan d'affaires est
beaucoup plus lié, lui, au risque financier de l'entreprise que de la
direction.
Deuxième question, deuxième remarque qui a
été faite par le Vérificateur général en ce
qui concerne l'évaluation des risques, il s'agit du risque lié au
secteur d'activité. La constatation qu'il a faite est la suivante:
«Au cours de l'exercice 1990-1991, 95 % des avis sectoriels
reçus ont été favorables à la
réalisation des projets.» Lorsqu'une entreprise veut faire des
affaires, évidemment, elle doit examiner le secteur dans lequel elle
entend opérer. Je suppose aussi, et l'on supposera très bien, que
la SDI qui investit dans le même secteur que l'entreprise qui fait face
à une demande doit aussi, elle, évaluer le secteur. Alors, ce que
le Vérificateur constate, c'est que 95 % des avis sectoriels
reçus étaient favorables. En d'autres mots, il y a comme un
problème là, parce que, dans n'importe quel domaine, ce n'est pas
exact, ce n'est pas la réalité, 95 % des projets que l'on forme
ne sont pas retenus. Non.
La question qu'on peut se poser, c'est... Au fond, ils disent oui,
automatiquement. C'est la question ou le problème de la
responsabilité du jugement d'opportunité quant à un
projet: Est-ce que le secteur en cause fait bien son travail? Est-ce qu'il ne
fait pas le travail et qu'il se fie à quelqu'un d'autre? Alors, le
Vérificateur poursuit, il dit: «Nous avons constaté que les
avis sont considérés dans le traitement des demandes.» La
SDI les considère, mais 95 % sont favorables. «Cependant, la
Société ne précise pas suffisamment l'information qu'elle
désire obtenir des ministères concernés, ce qui ne
favorise pas l'obtention de toute l'information pertinente à la
détermination du risque du secteur.» Ce que ça veut dire,
en clair, c'est qu'il y a des projets qui viennent à la SDI, la SDI
demande un avis sectoriel, le ministère dit oui ou non, mais il dit oui
dans 95 % des cas. La question: Est-ce que, vraiment, le jugement a
été bien porté ou s'il a été mal
porté, de sorte que tout ce qu'on fait, c'est une signature en disant:
Oui, oui, on n'a pas d'objection? C'est ça, la question. Parce que ce
que le Vérificateur dit, c'est que la question n'était pas
précise, la question était mal posée. On ne savait pas la
portée de la question. Je trouve ça quand même
considérable et on verra que, dans l'analyse des suivis, plus loin,
finalement, les études de marché n'étaient pas
validées; elles n'étaient pas validées, c'est quand
même très grave, et, donc, qui pouvait porter un jugement
approprié sur le dossier?
Ce que le Vérificateur conclut comme recommandations, c'est que
«la Société devrait préciser davantage l'information
qu'elle désire obtenir des ministères à vocation
économique afin d'évaluer le risque inhérent aux secteurs
d'activité dans lesquels évoluent les entreprises qui demandent
de l'aide. Elle devrait aussi valider les données relatives à la
création d'emplois.» Et on a vu, au paragraphe 9.31, que la
Société, la SDI, ne valide pas généralement
l'information retenue, l'information transmise en termes de création
d'emplois, et ça, c'est une exigence de la loi, aux articles 4 et
11.
Alors, comment le ministre peut-il justifier que les analyses, que les
dossiers, d'abord, reçoivent un avis sectoriel quasi automatique,
favorable automatiquement? 95 % des cas, ça veut dire que la seule chose
que le ministère économique sectoriel dit, c'est, finalement:
Nous n'avons pas d'objection. De là à dire positivement: Oui,
c'est un bon projet qui va créer des emplois, qui va mobiliser des gens,
qui va remonter un secteur... là, si je comprends bien, on est loin de
cela. C'est plutôt dans le style: Nous n'avons pas d'objection. Comment
le ministre explique-t-il qu'on en soit arrivé à une telle
situation?
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, je dois admettre
que je suis sidéré de la question du député de
Labelle, parce que je me rappelle 1981-1982. Vous avez établi ce qu'on
appelait dans le temps un «war room», une salle de guerre. À
ce moment-là, c'est 1500 aides financières que vous faisiez par
année, 1500 avis sectoriels positifs, et, en plus, quand c'était
négatif, le ministre du temps disait: Prêtez pareil; il faut aider
toutes les entreprises au Québec; il faut aider tout ce qui bouge, parce
que, politiquement, c'est bon. Ça, c'est vous autres. Alors, il faut
être bien conscients d'où nous sommes partis. Aujourd'hui, c'est
un travail d'équipe. C'est ça, la différence. Ce n'est pas
le haut qui décide, c'est l'équipe. Et quelle est cette
équipe? L'équipe des ministères à vocation
économique qui, depuis 25 ans, 30 ans, 40 ans, sont appelés
à bâtir des secteurs industriels porteurs d'avenir au
Québec. Alors, là, vous êtes en train de me dire que parce
qu'ils prennent à coeur le développement économique...
Vous ne parlez pas des avis où ça peut être non, parce
qu'il y a beaucoup de demandes qu'on a eues à la SDI qui n'ont pas suivi
leur cours, où if y a eu des avis sectoriels négatifs, mais on ne
les a pas comptabilisées, parce qu'on a éduqué
l'entrepreneur pour lui dire: Écoute, retire donc ta demande, au lieu de
faire de la paperasse que vous faisiez dans votre temps.
Alors, dans ce sens-là, des avis. Premièrement, un avis
sectoriel doit être positif; on a voulu s'assurer que, tant au niveau de
la SDI qu'au niveau du ministère à vocation économique, il
y ait un avis. Deuxièmement, le développement économique
régional; pour un régional, vous n'en parlez pas beaucoup du
développement économique régional. Il y a maintenant un
avis régional. Ce n'est pas parce qu'à l'échelle
nationale, le Québec, il pourrait y avoir certains problèmes
qu'on n'aidera pas une entreprise performante dans une région
donnée.
Autre avis également: lorsque ça arrive à la SDI,
c'est très important, on a maintenant une approche entreprise. En
pratique, ça veut dire quoi? Une entreprise qui est bien
capitalisée, SDI, une entreprise qui investit dans la formation de ses
ressources humaines, dans des équipements à la fine pointe de la
technologie, qui implante un climat de travail favorable et la qualité
totale, évidemment, bien faire du premier coup, à tout coup,
partout - si vous l'aviez fait,
on aurait peut-être moins de problèmes aujourd'hui - une
entreprise qui exporte, pas nécessairement hors Québec, mais qui
exporte également dans les différentes régions du
Québec, et, également, une entreprise qui protège
l'environnement.
Quand je vous vois à l'Assemblée nationale vous lever pour
parler de l'environnement, l'article 2n, c'est vous qui avez mis ça dans
la loi, vous ne l'avez jamais mis en application. Vous avez accepté que
des secteurs industriels causent des problèmes très
sérieux au niveau de l'environnement. C'est le présent
gouvernement qui a dit: Oui, on va continuer de bâtir une économie
d'avenir dans le respect de l'environnement.
Donc, avis sectoriel du ministère, avis régional, approche
entreprise et, en plus, une approche projet. Je vous réfère,
encore une fois, à l'onglet 21. Peut-être que vous pourriez le
regarder pendant l'heure du dîner. Vous allez voir que ce qu'on demande
au niveau de la SDI, c'est l'historique, la propriété et la
direction, une analyse complète sur les produits, la production et la
main-d'oeuvre, une analyse sur l'industrie, le marché et la concurrence,
le projet et le financement, et, ensuite de ça, la situation
financière. (11 h 30)
Je dois vous dire autre chose: l'équipe du ministère est
tellement performante que, quand les consultants - parce que vous dites
«valider», ii faut valider les études de marché...
Savez-vous où ils prennent l'information? Ils viennent au
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie et on leur
donne l'information. Alors, est-ce que vous voulez qu'en plus de donner, nous,
des avis sectoriels on aille faire valider ça? Et, après
ça, vous allez nous reprocher de faire vivre les consultants? Soyez
réaliste un peu, M. le député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, que le ministre ne
s'emporte pas...
M. Tremblay (Outremont): Attendez! Si je m'emporte, vous allez
voir la différence.
M. Léonard: C'est le Vérificateur
général... Qu'il prenne ça calmement là. Mais ce
n'est pas le député de Labelle, c'est le Vérificateur
général qui fait ces constatations.
M. Tremblay (Outremorrt): Non, pas de problème.
M. Léonard: Alors, qu'il fasse attention. Il en profite
pour aller se mettre l'oeil dans le rétroviseur pour dire: En 1981, il y
avait telle chose et telle chose qui se passait. Je le ramène à
ses affaires. Il a réorienté la SDI en 1986-1987, fort bien, dans
le capital de risque. Mais ça lui impose certaines obligations:
d'évaluer le risque lié à la direction et d'évaluer
le risque lié au secteur d'activité. On comprend que, dans ces
secteurs de risque, il faut vraiment revoir chacun des secteurs et en faire une
problématique différente, parce qu'on n'a pas les garanties qu'on
a dans le prêt ordinaire. Donc, toute comparaison avec ce qui se faisait
antérieurement, à mon sens, ça risque de clocher au moins
sous cet angle, que le risque qu'il y a dans les secteurs qui sont sous
étude est différent.
Ce que je lui dis, ce que le Vérificateur dit, c'est que c'est 95
% des avis sectoriels qui sont favorables. Disons que l'étude a
été très bien faite et qu'il y a un
«screening», un écrémage parfait, puis, quand il
donne un oui, c'est bon, c'est correct. Mais, quand il ajoute que la question
est mal posée, qu'elle n'est pas comprise par les ministères
à vocation économique, là il vient de lui lancer une
torpille parce qu'il dit: II n'a pas posé la bonne question. Les gens ne
l'ont pas comprise, ils ont dit oui. Ils ne savaient pas au juste ce que
ça voulait dire. C'est ça qui est dit au paragraphe 9.31. C'est
ça qui est dit, au paragraphe 9.30 plutôt: «La
Société ne précise pas suffisamment l'information qu'elle
désire obtenir des ministères.» Alors, eux, ils ne veulent
pas bloquer, donc ils signent, 95 % des cas; 95 % des projets, avis favorable.
Là, il dit: Ah! on s'entend bien. Oui! La question n'est pas
posée. Ils ne comprennent pas la question. Voyons donc! C'est quoi,
ça, ce mode de gestion? On est dans le secteur du risque et il faut
être particulièrement serré dans le secteur de risque,
encore plus que dans le crédit hypothécaire où il y a des
garanties immobilières. Alors, là, on ne me donnera pas n'importe
quelle chanson là-dessus. Il faut faire l'évaluation; il faut la
faire de façon serrée. Ça n'a pas été fait.
Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le Vérificateur
général.
Alors, là, je regrette, le ministre est à
côté. On ne valide pas le nombre d'emplois créés;
c'est important, c'est un des objectifs du gouvernement, des gouvernements
antérieurs. On dit: On crée tant d'emplois. Ce n'est pas
validé par la Société. Je ne remets pas en cause, encore
une fois, les fonctionnaires. Ce qu'il a dit, le Vérificateur
général, un peu plus loin, c'est qu'il n'y avait pas eu de
directives qui avaient été modifiées à
l'intérieur de la SDI pour tenir compte du changement d'orientation.
Ça, ça relève de la direction. Ça ne relève
pas des fonctionnaires. Ça relève de la direction et, en
particulier, de son président-directeur général. M. le
Président, on va continuer.
M. Tremblay (Outremont): Est-ce qu'il y a une question
là?
M. Léonard: Dans le troisième...
M. Tremblay (Outremont): II n'y a pas de question là.
M. Léonard: Je n'ai pas de question là. M.
Tremblay (Outremont): Non.
M. Léonard: Un commentaire. Il pourra répondre un
peu plus tard. Moi, je ne l'empêche pas. Je trouve que le droit de
parole, c'est le propre du Parlement, et il pourra revenir. Je sais qu'il ne
s'en privera pas. J'écoute ses réponses. Parfois même, la
façon dont il répond, il s'incrimine plutôt que de se
sortir du problème. Il s'incrimine, comme il l'a fait tout à
l'heure.
Troisième élément, le risque financier
inhérent à l'entreprise. Là, on est en plein dans le plan
d'affaires. En plein dans le plan d'affaires! Et les constatations ne sont pas
bien bien plus roses. Le paragraphe 9.36: «L'examen de schémas
d'analyse nous a permis de constater les lacunes suivantes: «dans 41 %
des cas, nous n'avons pas trouvé de preuve documentaire que certaines
hypothèses ayant trait à la réalisation du projet, tel le
niveau de ventes, ont été suffisamment validées;
«dans 23 % des cas, la comparaison des résultats historiques ne
renfermaient pas d'explications suffisantes quant aux variations importantes de
certains postes des états financiers; «certains ratios, tels les
pourcentages de bénéfices brut et net, ne sont pas
comparés avec ceux du secteur d'activité de l'entreprise; pour
les ratios faisant l'objet de comparaisons, les écarts importants
n'étaient pas suffisamment expliqués dans 57 % des cas. De plus,
la source d'information utilisée par la Société sur les
données comparatives du secteur d'activité n'est pas celle
privilégiée par les institutions du domaine du financement
d'entreprises, ces données n'étant pas jugées suffisamment
récentes par ces dernières pour favoriser une comparaison
adéquate; «dans 53 % des cas, nous n'avons pu nous assurer que le
détail des principaux postes des états financiers, tels que les
débiteurs, les stocks et les fournisseurs, avait été
obtenu et examiné.»
En conclusion, la recommandation: «La Société
devrait analyser et documenter davantage les éléments permettant
d'évaluer le risque financier inhérent à
l'entreprise.» Au fond, le Vérificateur dit: La SDI devrait faire
sa job. Hein? C'est important, on est au troisième niveau
d'évaluation de risque, puis c'est le constat que le Vérificateur
général a fait. Une chance que la SDI a changé de
directeur général, parce que, si ça avait continué
comme ça, je pense que les pertes sur mauvaises créances ne
seraient plus de 30 %, elles atteindraient 50 % et 60 %. Ça monte,
d'ailleurs, à chaque année; 18 %, 21 %, 30 %, les pertes sur
mauvaises créances. C'est un constat épouvantable.
Dans ce cas particulier, il s'agit d'une évaluation qui se
compare au secteur traditionnel des institutions financières, des
banques, c'est plus traditionnel. Dans le capital de risque, on commence
vraiment par la direction. Dans le cas d'autres affaires, on évalue la
direction, mais, effectivement, le plan d'affaires, les ratios financiers sont
examinés, on regarde les garanties. Ça, c'est plus traditionnel
comme opération. Alors, même là-dedans, la SDI fait mal son
travail ou a mal fait son travail jusqu'au remplacement de son P.-D.G. C'est
ça, la constatation du Vérificateur général. C'est
grave! C'est-à-dire que, même dans des opérations
ordinaires, la SDI est susceptible de mal faire son travail. Et, encore une
fois, le Vérificateur a dit, au cours de la journée où il
a comparu, que ce n'est pas le travail des fonctionnaires; il n'avait rien
à redire là-dessus. C'est que les directives n'avaient pas
été données par la direction, n'avaient pas
été ajustées par la direction. Est-ce que le ministre peut
nous donner quelques explications? Il en a l'occasion, il devrait me remercier
de lui poser cette question, parce que, par rapport à un constat aussi
dramatique fait par le Vérificateur général, il devrait
saisir la moindre occasion pour se justifier. Il a passé des
vidéos; ça, c'est des grands discours. La réalité,
on l'a. On l'a, là! C'était grand parleur, petit faiseur. Alors,
qu'il parle maintenant encore.
M. Tremblay (Outremont): Alors, voici la réalité,
M. le Président. Quand on parle de risque et qu'on parle
d'évaluation d'une entreprise, vous mentionniez tout à l'heure un
avis favorable, et ce n'est pas parce qu'on a un avis favorable dans 95 % des
cas que la SDI est obligée de dire oui ou non. La SDI ne peut pas
prêter si on n'a pas un avis favorable. Mais, même si on a un avis
favorable, ça ne veut pas dire qu'elle va nécessairement
prêter à une PME. Et là il y a un dialogue qui se fait.
Pour raccourcir les délais, on a décidé de le faire par
téléphone. Pour répondre aux attentes du
Vérificateur, il faudrait encore imprimer du papier, il faudrait prendre
des notes, il faudrait... Alors, dans ce sens-là, il y a un
élément, je pense, de confiance qui doit exister; il y a un
rapport qui s'est développé entre l'équipe au niveau du
ministère, la SDI et également les entrepreneurs. Dans ce
sens-là, à la suite de ces discussions d'avis sectoriels et de
montage financier, on améliore la situation de l'entreprise. (11 h
40)
Le député de Labelle parle: On ne valide pas les emplois
créés. Le mandat de la SDI, ce n'est pas de valider des emplois
créés, c'est de prêter à des entreprises pour,
éventuellement, créer des emplois. Mais on n'est pas pour engager
du monde pour répondre au député de Labelle, pour aller
voir si l'entreprise a réellement engagé 10 employés, 15
employés ou 22 employés. À titre indicatif, on mentionne
des chiffres, comme le Fonds de solidarité des
travailleurs du Québec dit: Nous sommes intervenus dans tant
d'entreprises avec la conséquence qu'on a protégé et/ou
permis la création de tant d'emplois. A titre indicatif,
premièrement.
Deuxièmement, je vais vous la relancer, la question, M. le
député de Labelle. Vous êtes un comptable
agréé, vous avez eu ou vous connaissez des comptables
agréés qui ont des clients. Si c'est vrai que l'évaluation
de la direction, c'est si important que ça, il n'y a pas une entreprise
qui devrait faire faillite, parce que le comptable agréé,
au-delà de sa responsabilité de valider des états
financiers, a également une autre responsabilité, que vous faites
toujours de façon cachée, sur une petite feuille dans votre
chemise, l'évaluation de la direction. Vous l'avez toujours
cachée comme comptables agréés; vous ne l'avez jamais
rendue disponible aux institutions financières traditionnelles et
à la SDI. Ça a pris 10 ans, 10 ans d'efforts pour convaincre les
comptables agréés de commencer à mettre des notes aux
états financiers pour reconnaître que l'actif le plus important
d'une entreprise, c'est la ressource humaine. Qui a fait ça? Qu'est-ce
que vous voulez que je vous dise? 10 ans d'efforts et, aujourd'hui, à la
demande d'une PME, parce que la culture des comptables n'a pas encore
évolué au point de le faire de façon proactive, on peut
avoir des notes aux états financiers sur la direction.
Je voudrais terminer, M. le Président, en disant ceci. Regardons
les résultats, les pertes, 11 %. Il faut se comparer. On va se comparer
à quoi? On va se comparer au passé. La perte, dans le
passé, c'était quoi? 100 %, parce que vous le donniez, l'argent.
Alors, aujourd'hui, on en prête et la perte, c'est 11 %.
Moi, je voudrais remercier, M. le Président, l'équipe de
la Société de développement industriel du Québec,
l'équipe de la Société de développement des
coopératives qui fait maintenant partie de la SDI, l'équipe de
l'AQVIR qui fait également partie de la SDI, et tous les
ministères à vocation économique et plus principalement
l'équipe du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie. Chapeau! Chapeau! Puis c'est drôle, hein! quand vous
étiez au pouvoir, que disait le chef de l'Opposition d'aujourd'hui? Il
disait: La SDI, c'est extraordinaire pour le Québec; ça peut se
retourner sur un vingt-cinq-sous. Mais, là, on est en train de prouver
que ça peut se retourner sur une tête d'épingle, avec des
résultats très concrets.
M. Léonard: M. le Président, je vois que le
ministre n'a pas répondu à la question et qu'il voudrait que je
dise que l'équipe de la SDI n'est pas compétente. Ce n'est
vraiment pas ce que j'ai dit. J'ai dit qu'elle a été mal
dirigée. Plutôt que de répondre à la question que je
viens de poser, il est revenu au risque lié à la direction. Il
parle des notes aux états financiers, des rapports sur la direction;
alors, au fond, ce qu'il vient de nous dire, c'est qu'il dit aux autres: Faites
ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais. Lui, il a dit tout à
l'heure qu'évaluer la direction, c'était subjectif,
c'était une opération subjective, c'est d'ailleurs écrit
noir sur blanc, et il a dit qu'il avait contribué à la
rédaction de cette réponse. Alors, sur les risques liés
à la direction, il faudrait qu'il applique ce qu'il dit. C'est
exactement ce que je dis. Alors, il fait des discours, mais ce qu'il fait, ce
n'est pas ça. C'est un cordonnier mal chaussé.
Donc, comme il n'a pas répondu au troisième
élément de risque que nous venons de commencer à examiner,
il n'a pas répondu, j'aimerais qu'il réponde à cette
partie de ma question, et c'était cette question que j'ai posée:
dans 41 % des cas, pas de preuve documentaire pour valider le niveau des
ventes, par exemple; dans 23 % des cas, pas d'explications sur les variations
importantes; dans 57 % des cas, les variations, les écarts importants
non justifiés, rien; dans 53 % des cas, le détail des principaux
postes des états financiers, pas justifié. Puis il dit: II y a un
élément de confiance; on se parle au téléphone. Les
fax, maintenant, ça existe, et c'est aussi rapide qu'un
téléphone. Une signature, c'est aussi rapide qu'un
téléphone. On n'est plus il y a 10 ans, où le fax
commençait à s'implanter. Aujourd'hui, il y a des fax. 10 minutes
après, celui qui vous a dit qu'il était d'accord peut vous
envoyer son fax avec sa signature. En passant, pour vous renseigner, les
Japonais ont jugé que, maintenant, c'était juridiquement valable,
les signatures données par fax. C'est une bonne idée que vous
pourriez implanter. Faites donc ça dans vos dossiers, des fax avec
signature du fonctionnaire répondant dans le ministère sectoriel,
ça va accélérer. Mais ça va être
documenté, vos dossiers, ce qui est le propre d'une bonne
administration, d'une administration de bonne qualité. Alors, la
qualité totale, appliquez donc ça à la SDI. Si vous
l'aviez fait, il n'y aurait pas eu ces constats du Vérificateur
général dans son rapport. Je pense que vous devez le
reconnaître. Alors, expliquez-nous pourquoi, dans le cas du risque
financier, vos dossiers sont aussi vides et pourris.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, je vois qu'on
recommence encore, mais on a neuf heures et demie. On peut en parler pendant
neuf heures et demie. Alors...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Sept
heures et demie.
M. Tremblay (Outremont): II reste sept heures et demie? Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): II
ne reste pas sept heures et demie. Nous avions sept heures et demie.
M. Tremblay (Outremont): Nous avions sept heures et demie.
Très bien. Alors, premièrement, le député de
Labelle fait de la démagogie. Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas
évaluer l'équipe de direction. Je n'ai jamais dit ça. Ce
que j'ai dit, par contre, c'est: Est-ce qu'on doit aller jusqu'au point de
psychanalyser les individus? C'est ça que j'ai dit. Je fais une nette
distinction entre une équipe de direction et des individus.
L'équipe de direction, nous l'évaluons. Est-ce que nous pouvons
faire mieux? Sûrement. Ça fait partie de la qualité totale.
C'est un objectif à atteindre.
Deuxièmement, vous voulez qu'on fasse du papier. Parce qu'il n'y
a pas un bout de papier dans un dossier, vous pensez qu'on ne porte pas de
jugement d'opportunité ou de jugement de qualité. Si
c'était le cas et si la situation était aussi alarmante qu'elle
est mentionnée là, les résultats seraient
désastreux. Alors, êtes-vous en train de me dire que, dans une
conjoncture économique défavorable, une société qui
est appelée à prendre des risques considérables pour
favoriser le développement économique de toutes les
régions, 11 % de pertes, c'est beaucoup? Alors, c'est vous qui portez un
jugement et, dans ce sens-là, je vais vous référer
à la page 191 du rapport du Vérificateur, paragraphe 9.37; vous
avez les commentaires de la Société. La Société n'a
jamais prétendu être parfaite. La Société n'a jamais
prétendu que tous les moyens, tous les mécanismes
d'évaluation ou de contrôle et de suivi qui sont en place sont
nécessairement parfaits. Ce que la Société dit, c'est:
Nous contribuons au développement économique du Québec,
les résultats sont positifs, nous allons améliorer la situation.
Et le Vérificateur général est le premier à
l'admettre, le premier à le reconnaître.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais simplement
dire, étant donné que le ministre ne donne pas d'explications
très précises quant aux constats faits par le Vérificateur
général - c'est le discours - que les commentaires de la
Société qui sont faits là sont faits à la suite de
l'implantation de sa nouvelle structure. Le crédit en reviendra au
président-directeur général actuel et non pas à
lui, alors qu'il était, lui, le président-directeur
général de la Société. Effectivement, le nouveau,
lui, fait les choses qui doivent être faites, il le reconnaît au
moins, alors qu'avant c'était... On se demande comment la
Société s'administrait à partir de là, quand il
était là, lui.
Mais, effectivement, si le nouveau directeur général met
une nouvelle structure en place et qu'il nomme des directeurs de portefeuille -
et on pourra voir dans d'autres pages du rapport du Vérificateur, qu'il
y avait des directeurs de portefeuille qui n'étaient pas
nommés... La SDI prête, il n'y a pas de directeurs de
portefeuille. Le jugement, je ne sais pas comment il était porté.
Mais c'est quand même grave. Alors, là-dessus, la seule chose qui
est dite par la Société, la réponse qui est faite, c'est:
Oui, on reconnaît; on reconnaît, on va corriger. Il y a un nouveau
directeur, il va mettre une structure en place et il va le faire; il va faire
les corrections, il va apporter les correctifs qui sont nécessaires.
O.K., 11 reconnaît donc ces défaillances là-dessus. je
voudrais simplement, quand il fait des discours à l'emporte-pièce
sur la qualité totale, qu'il soit un peu plus modeste personnellement,
parce que, quand il était là, ça a donné cela.
(11 h 50)
M. Tremblay (Outremont): Je voudrais juste répondre
à ça parce que je pense que c'est important. Premièrement,
si on prend, dans la commission du budget et de l'administration, le verbatim,
c'est clairement marqué: Évidemment, la SDI a modifié
d'une façon importante sa mission, sa raison d'être et, à
cet effet, elle s'est acquittée de ses responsabilités. Ce qu'il
faut reconnaître, c'est que, premièrement, la
Société de développement industriel du Québec,
c'est une PME, si on veut, c'est une petite PME performante qui va
s'améliorer, et, dans ce sens-là, le Vérificateur, on lui
a posé la question: Est-ce que vous avez trouvé des horreurs?
Est-ce que vous avez trouvé des conflits d'intérêts? Est-ce
que vous avez trouvé des situations qui font qu'on devrait repenser des
orientations et des missions? Et sa réponse a été:
Non.
En ce qui concerne la qualité totale, M. le député
de Labelle, ça passe par le zéro mépris et, si vous
continuez avec votre mépris face à une équipe dynamique,
un ministère et des ministères à vocation
économique, là, je comprends très bien pourquoi, quand
vous avez quitté le pouvoir, le taux de chômage était
à 12 % et que vous nous avez laissé des déficits
importants. et, si on passait moins de temps à ramasser les squelettes
que vous avez laissés dans les garde-robes, on pourrait peut-être
contribuer davantage au développement économique, social et
culturel du québec.
M. Léonard: M. le Président, lorsque nous avons
laissé le pouvoir, nous avions mis en place des mécanismes, des
programmes qui ont fait que le taux de chômage a baissé par la
suite, mais vous l'avez ramené à 12,5 %, si cela va comme
ça.
M. le Président, je n'accepte pas ce que dit le ministre à
l'effet que...
M. Tremblay (Outremont): Ça, c'est une affirmation
gratuite.
M. Léonard: ...je méprise l'équipe de la SDI
à l'heure actuelle. Au contraire, depuis que l'actuel ministre n'en est
plus le président-directeur général, les choses ont l'air
de se redresser. C'est ce qui est constaté dans le rapport du
Vérificateur général, et c'est ce qu'il
admet lui-même en disant: Oui, il y a une nouvelle structure
depuis qu'il y a un nouveau directeur général. Alors, vous voyez
très bien, M. le Président, que je suis prêt à faire
confiance à la nouvelle équipe de direction de la SDI. Je dirais:
Dieu merci! l'actuel ministre n'en est plus le président-directeur
général, parce que, si je comprends, ça aurait
continué comme c'était. C'est ça! Parce qu'à la
minute où il refuse de faire les constats qui relèvent de lui je
pense que c'est ça qui est grave. Ça veut dire que,
jusqu'à un certain point, il était content de ce qui se passait.
Bref...
Revenons à une autre chose...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Si
vous me permettez, auparavant, il y a Mme la députée de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Léonard: Je pensais que vous m'aviez redonné la
parole, M. le Président.
Mme Dionne: Oui, mais...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
C'est parce que... Vous vouliez changer de sujet?
M. Léonard: Oui, O.K. sur ce sujet-là.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): O.K.
Alors, juste pour continuer sur le même sujet.
M. Léonard: Ça va. Ça va m'aider.
Mme Dionne: Merci, M. le Président. J'écoute depuis
tout à l'heure le député de Labelle, M. le
Président, et là il faut vraiment que je dise une chose. Quand le
député de Labelle était au pouvoir, jamais il n'a entendu
le Vérificateur général. Ce n'était pas important,
cette personne-là; cet organisme-là n'était pas important
et on ne voulait pas l'entendre. Qu'est-ce qu'on a caché dans le temps?
On a caché peut-être bien des affaires si le déficit
était si élevé. Et là, aujourd'hui, parce qu'un
gouvernement a décidé de faire preuve de transparence et de
convoquer le Vérificateur général, de l'entendre, afin de
s'améliorer, on est là et on passe des heures à citer le
Vérificateur général. Bien là, il y a comme un
problème certain. Est-ce que le député de Labelle, s'il
n'y avait pas le Vérificateur général, serait capable de
parler ce matin? Depuis deux heures qu'il nous cite le Vérificateur
général, comme si c'était la perle au monde. Alors, je
vois que c'est important le Vérificateur général.
Ça ne l'était pas dans votre temps. Qu'est-ce que vous avez
caché pendant neuf ans? Il faudrait nous le dire aussi, hein!
Moi, j'aimerais entendre le ministre sur un point. Quand on parle de
risque... On dit, en fin de compte, que la SDI, c'est une société
de capital de risque, elle prend des risques et doit faire certaines
vérifications, mais - en tout cas, dans tous les dossiers de mon
comté, à tout le moins, et ceux de la région - je n'ai pas
vu la Société de développement industriel investir toute
seule. Parce qu'il y a maintenant un tas d'aides financières que l'on
retrouve un peu partout à travers le Québec. On retrouve
l'institution financière qu'est Desjardins, ou une banque à
charte; on retrouve une société clé; on retrouve des fonds
de Desjardins un peu partout; on retrouve le Fonds de solidarité de la
FTQ, donc la SDI n'investit pas toute seule. Et, pour avoir travaillé
dans le secteur bancaire dans le passé, je sais qu'une institution
financière, avant de prêter de l'argent, va faire certaines
vérifications, tant au niveau des ratios dans l'industrie dans laquelle
est le projet qu'au niveau de la crédibilité des promoteurs. Il y
a un tas d'éléments qui sont vérifiés à
chaque étape et dans chacun des secteurs. Alors, je me dis que la
Société de développement industriel doit travailler en
collaboration avec ses différents partenaires. Comment ça se fait
sur le plancher des vaches? Est-ce qu'il y a des vérifications qui sont
faites ou il y a des ententes de principe qui sont fartes au niveau de la
direction pour éviter qu'il y ait de la duplication puis que ça
fonctionne le plus rapidement possible?
M. Tremblay (Outremont): Je vous remercie beaucoup pour votre
question. Je pense que c'est une question importante. Je n'ai pas eu le temps
de la développer tout à l'heure, mais j'ai mentionné
clairement que le rôle de la SDI, le rôle complémentaire
avec les institutions financières traditionnelles et les
sociétés de capital de risque, ça veut dire que, dans tous
les dossiers, la SDI n'est jamais seule. Alors, si nous prêtons, c'est
parce qu'il y a un autre prêteur. C'est un partage de risques, c'est un
partenariat. Je posais la question au député de Labelle tout
à l'heure, mais il n'a pas voulu répondre. Je lui ai dit:
Là, vous êtes en train de dire que toutes les institutions
financières traditionnelles au Québec, toutes les
sociétés régionales, toutes les sociétés de
capital de risque, le Mouvement Desjardins, la Banque Nationale, la Banque
Royale, c'est tous des gens qui prennent des décisions quand ils n'ont
pas d'information. Parce que nous travaillons en partenariat avec ces
institutions, nous échangeons de l'information, et le seul reproche
qu'on nous fait, c'est que le dossier n'est pas assez épais.
Ça me fait un peu penser aux questions de l'Opposition. On leur
donne des documents, des budgets. On passe peut-être une équipe de
12 personnes à temps plein puis on parie d'efficacité
administrative. J'ai d'ailleurs fait des suggestions à l'Opposition puis
lui ai dit: Peut-être qu'on pourrait trouver un meilleur moyen de faire
ça; venez vous asseoir au ministère puis on va vous
donner accès à toute l'information, ça va
peut-être être plus productif, et, si vous avez des vraies
questions, vous les poserez. Alors, là, on fait du papier. Le choix
qu'on a fait, nous, c'est de prêter à des entreprises, en
partenariat avec d'autres. Si tout le monde se trompe, bien, on a pris un
risque calculé.
Deuxièmement, ce que le député de Labelle veut
faire - c'est pour ça qu'il revient toujours sur l'équipe de la
SDI, parce que, un jour, il pense qu'il va prendre le pouvoir puis il va
pouvoir travailler avec ces gens-là - c'est un procès d'intention
au ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie qui était,
en 1985, 1986, 1987... non, à partir du 12 mai 1986, président de
la SDI. Alors, dans ce sens-là, si je me fie à ce qu'il dit,
c'est un procès d'intention. Alors, qu'est-ce que vous voulez? J'ai
été objectif; je vais l'être encore plus dans une minute.
On a pris les résultats sur la place publique, puis on a consulté
400 entreprises, pas une, deux, trois, 400, M. le député de
Labelle. Les organismes des milieux d'affaires, les corporations de
développement économique, on leur a dit: Qu'est-ce que vous
pensez? Est-ce que c'est bon? Est-ce que ce n'est pas bon? Est-ce qu'on s'est
trompés? Est-ce que vous avez des recommandations à nous faire?
Et je dois vous dire que toutes les recommandations sont dans la
continuité de ce que nous avons fait.
Et je vais juste citer un court passage de la commission du budget et de
l'administration, c'est marqué ici. On parie du mandat de nos
députés, les députés ministériels, au niveau
de f'imputabilité - c'est important, l'imputabilité. On suppose,
parce que le zéro mépris du député de Labelle... Je
suppose que ce mandat d'imputabili-té - parce que je le cite -
extrême va aussi s'étendre à ceux qui ont
précédé... l'ancien président de la SDI, parce que,
au fond, l'actuel président va juste dire une chose. Il va juste dire
une chose: Bien, c'était avant moi. C'était avant moi et puis,
moi, j'ai pris d'autres dispositions pour que ce soit bien
administré.
Alors, M. le député de Labelle, il me fait plaisir de vous
présenter le président de la Société de
développement industriel du Québec, M. Gabriel Savard; le
vice-président exécutif, M. Yvon Marcil; M. Girard, qui s'occupe
des finances. Voulez-vous leur poser des questions, toutes les questions que
vous voulez, sur la transparence? Parce que je n'ai rien à me reprocher.
Au contraire, toutes les décisions qui ont été prises ont
été prises dans le meilleur intérêt du
développement économique, et ceci, de toutes les régions
du Québec. Alors, je n'ai pas peur. Il est là. Allez-y.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): M.
le député de Labelle. (12 heures)
M. Léonard: ...d'abord, une remarque par rapport à
la question de la députée de Kamouraska-Témiscouata. Oui,
le Vérificateur général existe. C'est une bonne chose.
C'est nous qui l'avions nommé et c'est nous qui avons modifié les
règles qui permettent aujourd'hui de l'entendre.
Mme Dionne: Ils ne l'ont pas entendu.
M. Léonard: Alors, là-dessus, je pense que le
Vérificateur général relève de l'Assemblée
nationale. Donc, il va dans les ministères, dans les entreprises
d'État. Il fait l'analyse selon les règles de l'art et du
métier, puis il nous fait un rapport, et c'est ce que nous avons. Une
chance que nous l'avons. Je pense que c'est une bonne institution, le
Vérificateur général. Ça existe dans tous les
Parlements. Le Vérificateur général relève de
l'Assemblée nationale, et je crois que... Ça se fait, d'ailleurs,
dans des entreprises privées; je pense que l'entreprise privée,
les compagnies ont copié là-dessus, et c'est une excellente
chose. Il y a un constat financier qui est fait à la fin de chaque
année et même au cours de l'année.
M. le Président, je pense que le ministre voudrait passer la
parole au président-directeur général de la SDI. Je vois
très bien. Ce que j'ai dit, je le répète aussi, c'est que
le président-directeur général actuel ne peut pas
répondre de l'administration qui était là. C'était
l'actuel ministre de l'Industrie et du Commerce qui était, à
l'époque, président-directeur général et je trouve
que c'est à lui à répondre, parce que l'actuel
président, il a mis en place des correctifs. Le Vérificateur
souligne à plusieurs reprises que, depuis qu'il est là, il y a eu
des changements dans la bonne direction. C'est quand le ministre était
là que ça n'allait pas bien. C'est ça, le
problème.
Regardez, un autre exemple. Tout à l'heure, la
députée de Kamouraska-Témiscouata a posé une
question sur les délais, ce qui a permis au ministre de faire un petit
pas de danse et de valse pour dire: Voyez comme on est bien administrés!
Mais regardons le constat tel qu'il est, quand il était là
surtout, parce que la vérification apportée l'a été
en 1991, tout de suite après le départ du ministre actuel. Alors,
juste pour traiter de la question, selon les yeux du Vérificateur
général, pas selon un député du parti au pouvoir
qui pose une question à un ministre pour lui donner l'occasion de se
faire valoir, qu'est-ce qu'il dit, le Vérificateur
général? Il parie du délai de traitement des demandes
d'aide financière. Paragraphe 9.43: «Une fois
l'admissibilité établie - une fois l'admissibilité
établie, remarquez bien - la Société ne traite pas la
demande d'aide et n'avise pas l'entreprise requérante dans un
délai raisonnable de la décision d'autorisation ou de
refus.» Paragraphe 9.44: «Le délai moyen de traitement des
deman-
des d'aide autorisées varie de 7 à 8 mois, alors qu'il
varierait de 1,5 à 3 mois dans les institutions opérant dans le
même domaine.» Paragraphe 9.45: «Selon une étude
externe visant à évaluer le degré de satisfaction de la
clientèle de la Société, les délais
représentent l'aspect le plus négatif. - une étude externe
- En effet, 51 % de la clientèle est insatisfaite des délais de
traitement.»
Pour ceux qui lisent les galées, comparez le constat du
Vérificateur générai avec la gentille question de la
députée de Kamouraska-Témiscouata, et la réponse,
pas de danse et pas de valse du ministre pour dire: Voyez comme ça va
bien à la SDI maintenant par rapport à 1981! Le
Vérificateur général dit: Les délais, c'est de 7
à 8 mois; dans le privé, c'est de 1,5 à 3 mois, puis c'est
l'élément le plus négatif; «les délais
représentent l'aspect le plus négatif», je suppose, des
relations entre la SDI et la clientèle. Tout à l'heure, il
parlait des clients qui étaient très contents. Je pense qu'on
pourra revenir là-dessus, parce qu'il y a une baisse d'achalandage
à la SDI et, justement, on pourrait se poser des questions
là-dessus.
Alors, M. le Président, je voudrais que le ministre commente ce
que dit le Vérificateur général qui conclut en disant:
«La Société devrait traiter la demande d'aide et aviser
l'entreprise requérante de la décision dans un délai
raisonnable.» S'il y a une chose qui est importante dans le monde des
affaires, c'est qu'on ne prenne pas des mois et des mois à
répondre. On essaie d'aller le plus vite possible. D'ailleurs, ce que
font les entreprises, c'est qu'elles mettent deux, trois ou quatre institutions
financières en concurrence, puis elles jouent là-dessus comme
levier pour avoir les meilleures conditions en disant:
Dépêchez-vous, une telle banque me fait telles conditions. Alors,
là, la SDI, c'est sept à huit mois pour répondre.
Expliquez-nous. Que le ministre nous explique la longueur de ces délais,
contrairement à ce qu'il a dit tout à l'heure. Remarquez bien ce
qui est dit: «Une fois l'admissibilité établie»,
après, donc, que ce soit déclaré admissible. Est-ce que le
ministre peut nous faire quelque épilogue sur cet aspect des choses
à la SDI?
M. Tremblay (Outremont): Oui. M. le Président, on voit de
façon très marquée l'incohérence du
député de Labelle. Tout ce qu'il est intéressé de
faire, c'est du temps, il veut gagner du temps. Ça fait, quoi? deux
heures et demie. On pourrait peut-être aider plus les entreprises, mais
c'est la démocratie à son meilleur. Le député de
Labelle, tout à l'heure, a fait une affirmation, il a dit: Je suis venu
ici pour parler du présent et de l'avenir; je ne suis pas une personne
du passé. Alors, ça fait deux heures trente qu'il pose des
questions sur le passé, et je lui ai offert de parler du présent
et de l'avenir avec l'actuel président de la SDI et il refuse. Il
refuse, c'est son choix. C'est une belle opportunité pourtant. Et il
paraît que la pédagogie, c'est l'art de répéter.
C'est tellement incohérent ce que le député de Labelle
dit.
J'ai mentionné tout à l'heure: On a un rôle
complémentaire avec une institution financière traditionnelle et
une société de capital de risque. Si c'était vrai que
ça nous prenait sept à huit mois, il n'y aurait pas grand
financement de projets au Québec, parce que, si ça prend sept et
huit mois pour nous, c'est du capital, l'institution financière
traditionnelle ne peut pas le faire plus vite que nous parce qu'elle attend
notre mise de fonds pour équilibrer le montage financier. Alors, pour
l'information du député de Labelle, je répète les
vrais chiffres, les chiffres qui comptent. Lorsque le dossier est complet
à la SDI, l'émission d'une lettre d'offre à partir du
moment de la réception du dossier complet, 58 jours. Nous pouvons
comparer la SDI avec n'importe quelle institution financière. Je vous
mets au défi, M. le député de Labelle: Trouvez-nous des
institutions financières qui vont oser répéter ce que vous
dites.
M. Léonard: M. le Président, le ministre, de la
façon dont il répond, laisse entendre que c'est moi qui dis cela.
Je vais donc lui relire ce que dit le Vérificateur
général. J'ouvre les guillemets, je n'en changerai pas un mot,
dans le bloc de quatre points: «Délai de traitement des demandes
d'aide financière. «Une fois l'admissibilité
établie, la Société ne traite pas la demande d'aide et
n'avise pas l'entreprise requérante dans un délai raisonnable de
la décision d'autorisation ou de refus. «Le délai moyen de
traitement des demandes d'aide autorisées varie de 7 à 8 mois,
alors qu'il varierait de 1,5 à 3 mois dans les institutions
opérant dans le même domaine. «Selon une étude
externe visant à évaluer le degré de satisfaction de la
clientèle de la Société, les délais
représentent l'aspect le plus négatif. En effet, 51 % de la
clientèle est insatisfaite des délais de traitement. «La
Société devrait traiter la demande d'aide et aviser l'entreprise
requérante de la décision dans un délai
raisonnable.»
Je ferme les guillemets. Tout ce que je viens de dire, ce n'est pas moi
qui l'ai dit, c'est le Vérificateur général. Alors, en
termes de crédibilité, s'il ne veut pas reconnaître la
mienne, qu'il reconnaisse celle du Vérificateur général et
qu'il nous explique, qu'il nous dise comment ça se fait que, lui, il
dit: 58 jours, tandis que le Vérificateur général dit: 7
à 8 mois. Le constat, c'est ça.
M. Tremblay (Outremont): Non, non.
M. Léonard: Alors, M. le Président, il ne faudrait
quand même pas dire n'importe quoi. Je comprends qu'il est pris au
piège...
M. Tremblay (Outremont): Non, non, il ne faut surtout pas
répéter n'importe quoi.
M. Léonard: ...et qu'il essaie de donner des explications
de toute nature en essayant de miner la crédibilité de ce qui est
dit, mais c'est le vérificateur qui le dit.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: Puis ils ont ciblé leurs
vérifications là-dessus. Peut-être que le ministre pourrait
s'intéresser à la question: Comment on fait une
vérification? parce que, quand on dit quelque chose de cette nature dans
un rapport de vérification, c'est étoffé, ça, et
documenté dans le dossier de vérification. Alors, peut-être
que, là, ce que vous voulez dire, c'est que le Vérificateur
devrait venir déposer ici son dossier de vérification,
peut-être que c'est ça. Mais c'est ça qu'il constate, le
Vérificateur général: 7 à 8 mois. C'est ça.
(12 h 10)
M. Tremblay (Outremont): II ne faudrait surtout pas, M. le
Président, répéter n'importe quoi, ce que le
député de Labelle fait. Vous avez eu l'opportunité de
questionner le Vérificateur général. Peut-être que
vous auriez dû lui demander son dossier étoffé pour
l'affirmation qu'il a faite. Je vous dis que, de la réception à
l'état complet d'un dossier, ça prend 117 jours. Nous ne pouvons
pas donner suite à un dossier s'il n'est pas complet. Mais, lorsque le
dossier est complété à l'autorisation de la lettre
d'offre, 58 jours, c'est une performance exemplaire pour une équipe qui
fait du capital de risque, et, par la suite, 30 jours pour négocier la
lettre d'offre avec l'entreprise qui requiert du financement de la SDI. Alors,
ce n'est pas contradictoire à ce que le Vérificateur dit, sauf
que ce que le Vérificateur oublie de dire, ce n'est pas parce qu'un
dossier est eligible ou admissible que le dossier est complet. C'est vrai que,
du jour de la demande au dossier complet, ça prend 208 jours; on est
d'accord avec ça. Mais il ne faut pas attribuer les délais de
préparation d'un dossier de 117 jours. Et si c'était le cas, ou
la faute du comptable, du client qui n'a pas préparé le plan
d'affaires, ou de son conseiller en administration, est-ce que vous voulez que
la SDI, en plus de prêter de l'argent, commence à avoir une
équipe mobile pour aller faire les plans d'affaires pour les entreprises
et, à ce moment-là, on serait juge et partie? Non. C'est un
équilibre qu'on fait avec le secteur privé qui doit contribuer
à étoffer un dossier et, sur réception du dossier complet,
la SDI répond en dedans de 58 jours.
D'ailleurs, ça me surprend, M. le Président, qu'on nous
pose encore cette question, parce que le papier que le député de
Labelle aime... Il nous a déjà posé la question et, s'il
regarde dans les renseignements généraux, on lui a
déjà donné la réponse.
M. Léonard: M. le Président, on voit qu'il commence
à préciser. Il commence à préciser, il commence
à reconnaître, 208 jours, on a bien noté, 7 à 8
mois, c'est ça? Je pense que le ministre vient de l'admettre. Comment il
explique la différence qu'il y a entre ce qu'il fait, lui, et
l'entreprise privée qui règle la même question entre 1,5
à 3 mois? C'est ça.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, je vois que le
député de Labelle, là, ou le député de
Labelle n'écoute pas...
M. Léonard: Alors, le problème, M. le
Président, juste avant que le ministre permette... C'est peut-être
que, si ça prend tant de temps à constituer les dossiers, les
questions ne sont pas assez précises. C'est ça qui a
été dit. D'ailleurs, quand on demande les avis des
ministères sectoriels, la question n'est pas suffisamment... On ne
précise pas l'information qu'on veut. Imaginez-vous que c'est difficile
de compléter un dossier si on ne sait pas au juste ce que la SDI
demande. C'est exactement ce que le Vérificateur a souligné, que
les directives n'étaient pas précises vis-à-vis le
personnel. Et là, si je comprends, ce n'est pas assez précis, non
plus, vis-à-vis les entreprises. Encore une fois, on est en train de
parler de l'administration de la SDI sous la direction de l'actuel ministre. Je
ne parle pas du nouveau, il est en train d'améliorer les choses. Une
chance! Une chance!
M. Tremblay (Outremont): Alors, je réfère le
député de Labelle à l'onglet 21 du cahier des
renseignements généraux pour les questions précises. Je
vais lui résumer juste les en-têtes des questions précises:
l'historique d'une entreprise; la propriété et la direction d'une
entreprise; les produits, la production et la main-d'oeuvre; l'industrie, le
marché et la concurrence; le projet et le financement; les états
financiers vérifiés; la projection financière sur un
certain nombre d'années. Si ce ne sont pas des questions précises
de la SDI... il faut comprendre qu'au Québec les conseillers externes
ont peut-être un rôle important dans la préparation d'un
plan d'affaires pour que nous puissions poser un jugement d'opportunité,
un jugement de qualité.
Dans les demandes qui nous sont faites à la SDI, ce processus,
117 jours. Les questions, le schéma de référence est remis
à l'entreprise, jour 1. Si l'entreprise prend 117 jours pour nous donner
un dossier complet, il ne faut surtout pas taxer la SDI de faire un bon
dossier... et de s'assurer de poser un jugement de valeur à la lueur de
toute l'information disponible, et, par la suite, on répond en 58 jours.
Je mets au défi le député de Labelle de me trouver une
société de capital de risque qui peut être aussi
performante dans un tel contexte.
M. Léonard: M. le Président, je pense que
ce qu'il faut constater, c'est même qu'après 208 jours, de
l'avis même du ministre, les dossiers ne sont pas encore complets. C'est
ce que dit le Vérificateur général. Il y a comme un
problème important. Ils ne sont pas encore complets. Il a dit ça
tout le long, lis sont mal documentés, les dossiers. Il y a un
problème au niveau de l'autorisation de l'aide financière aux
entreprises. C'est considérable, c'est majeur. Il y a quelque chose qui
ne tourne pas rond. Il dit que, dans 1,5 à 3 mois, l'entreprise
privée arrive à compléter le dossier. Lui-même,
après 208 jours, ses études de marché ne sont pas
validées. Il y a quand même un problème majeur
là.
M. le Président, j'ai posé la question, d'ailleurs, au
Vérificateur général et je vais la reposer au ministre.
Nous en sommes toujours au niveau de l'autorisation de l'aide financière
où on doit faire l'évaluation de trois types de risque, qui a
été faite, dans le passé, en tout cas, de façon non
satisfaisante, de l'avis même du Vérificateur
général. J'ai dit au Vérificateur général:
Dans un tel contexte, lorsqu'il y a de tels trous dans les dossiers et dans
l'administration, avez-vous pu vous assurer qu'il ne s'était pas
glissé des conflits d'intérêts? Et le ministre, là,
je le préviens d'avance...
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: ...je ne fais pas de procès d'intention
de quoi que ce soit, de qui que ce soit, mais la question se pose
objectivement: Si les dossiers sont insuffisants, comment peut-il s'assurer
qu'il ne se glisse pas de conflits d'intérêts, de collusions ou de
quoi que ce soit à l'intérieur de son administration? Qu'il
réponde à cette question.
M. Tremblay (Outremont): Alors, M. le Président, c'est un
bel exemple de l'attitude de cette Opposition. Ça me fait penser
à la question, hier, en Chambre, au premier ministre - on lui a
parié de l'Hôtel-Dieu: Est-ce que vous nous déposeriez les
transactions immobilières sur les terrains? On sait très bien
qu'on peut aller au bureau d'enregistrement et en prendre connaissance. Alors,
il ne faut pas se servir de cette démagogie pour laisser miroiter qu'il
aurait pu y avoir un conflit d'intérêts. Voici, depuis 1987: 1052
prêts totalisant 722 100 000 $; au niveau des sociétés de
placements dans l'entreprise québécoise, 513 placements
totalisant 96 800 000 $; au niveau de l'opération Relance PME, 315
dossiers autorisés totalisant 121 800 000 $ et 188 dossiers à
l'étude totalisant 77 500 000 $. Trouvez-moi, M. le député
de Labelle, un, un seul conflit d'intérêts, un seul conflit
d'intérêts!
M. Léonard: M. le Président, si les dossiers ne
sont pas complets, si les informations sont données au
téléphone et ne sont pas documentées dans les dossiers,
comment peut-il justifier ses décisions? Comment peut-il justifier ses
décisions, puis comment peut-il nous dire ici: Trouvez-moi un seul cas?
Ce n'est pas ça, la question. La question, c'est qu'il doit faire
très attention qu'il ne se glisse pas de tels gestes ou actions dans son
administration ou dans l'administration de la SDI. Il ne peut donner aucune
preuve, ses dossiers ne sont pas documentés ou sont mal
documentés. En fait, c'est à lui à faire la preuve.
M. Tremblay (Outremont): S'il y avait...
M. Léonard: Moi, je n'irai pas et ce n'est pas mon
rôle, comme Opposition, d'aller fouiller dans les dossiers privés
de chaque entreprise qui va là. Absolument pas! Mais lui, comme
administrateur public, doit donner des garanties que les choses se font
correctement. Or, ce que le Vérificateur dit, c'est que, justement, il y
a des défaillances graves dans son administration. Qu'on ne me fasse pas
de procès d'intention? C'est juste que la conclusion s'impose
d'elle-même. Dans toute vérification, quand on arrive avec des
éléments aussi forts en termes de défaillances, la
question se pose automatiquement, automatiquement.
M. Tremblay (Outremont): Alors, M. le Président, je
regrette infiniment, je trouve les affirmations du député de
Labelle totalement injustifiées, incohérentes et malicieuses.
S'il avait trouvé, depuis 1985, un conflit d'intérêts
à la SDI, il serait le premier à en faire un
événement médiatique, comme ils font à toutes les
fois qu'ils essaient d'attaquer la crédibilité du gouvernement et
l'intégrité du gouvernement. Arrêtez d'en parier. Si c'est
le cas, dites-le.
Deuxièmement, le Vérificateur général a dit
lui-même: Nous n'avons trouvé aucun scénario d'horreurs,
aucune aberration. Est-ce qu'il y a matière à
amélioration? La réponse, c'est oui. On le dit depuis le
début. Nous ne sommes pas, nous, en guerre avec le Vérificateur
général. Nous travaillons avec le Vérificateur
général et nous l'avons invité à revenir à
la SDI d'ici un an pour voir les changements majeurs qui vont être
opérés pour répondre à ses attentes. Mais ça
ne veut pas dire qu'il y a eu des conflits d'intérêts et, si c'est
le cas... (12 h 20)
Ça me fait penser à quelque chose. Quand, à
l'Assemblée nationale, on a essayé de regrouper l'institut
Armand-Frappier avec IAF BioChem, le chef de l'Opposition est arrivé
à une heure du matin, disant: Hum! j'ai des doutes là-dedans; il
y a des conflits d'intérêts, il y a des transactions
financières que je ne comprends pas. Et, aujourd'hui, nous avons une
entreprise d'envergure internationale dans la biotechnologie, avec des
partenaires comme le Fonds de solidarité, la Caisse de
dépôt et placement. Ça, c'est la tactique de l'Opposition:
«Nous pensons que».
Prouvez-le! Prouvez-le, parce que, là, vous attaquez la
crédibilité des équipes au niveau du gouvernement et, dans
ce sens-là, quand je pariais de zéro mépris, vous venez de
faire la preuve que vous êtes à l'image de votre chef.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Vous
aviez une question, Mme la députée de
Kamouraska-Témiscouata?
M. Léonard: Bien.
Mme Dionne: Oui, M. le Président. En tout cas, tout
à l'heure, je pensais aux crédits qu'on est en train d'analyser
maintenant puis je me disais: C'est assez aberrant d'écouter le
député de Labelle parler des crédits qui ont
déjà été adoptés. Si on parle des
années 1987, 1988 et 1989, pendant que le ministre était
président de la SDI, il y avait quand même un critique de
l'Opposition qui était là, qui était, à ce
moment-là, le député de Bertrand. Il n'est plus là,
il n'est plus dans l'Opposition, il n'est plus au Parti
québécois; il a peut-être compris des choses. Ensuite, il y
a eu la députée de Taillon qui était critique quand le
ministre est arrivé et jusqu'à maintenant. Alors, ce que le
député de Labelle est en train de dire en faisant l'analyse qu'il
fait, c'est que les deux députés du Parti québécois
qui étaient là avant lui ont été très
incompétents, n'ont rien vu du travail...
Une voix: Malheureusement.
Mme Dionne: ...qui a été fait à la SDI dans
le passé...
M. Léonard: Ils n'ont rien vu de ça, là?
Mme Dionne: Ils n'ont rien vu de ça, du tout. En tout cas,
je passe le message. Je pense que c'est important de le mentionner à ce
moment-ci. Ça fait trois heures qu'on en parle. Alors, c'est tout
à fait dommage que les deux députés qui étaient
là, qui étaient critiques et qui avaient le temps, les heures
nécessaires pour faire ce travail-là ne l'aient pas fait. Moi,
j'aimerais rappeler au député de Labelle, M. le Président,
si vous me le permettez, que nous en sommes sur les crédits pour
l'année à venir, des crédits qui préparent
l'avenir. Alors, il faudrait peut-être qu'il revienne à l'avenir
s'il a dit qu'il était très intéressé à
l'avenir du Québec. Voilà.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Merci. M. le député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, j'écoute ce que
dit la députée de Kamouraska-Témiscouata. Elle aurait
dû assister au début de la commission où nous avons entendu
le Vérificateur général, où j'ai
déploré le manque de transparence des états financiers du
gouvernement.
Voyez-vous, le ministre, tout à l'heure, disait que, oh! je pose
des questions, je jette du discrédit, je méprise les gens, etc.,
ce qui est complètement faux. Je dis simplement, en termes d'analyse de
système, que, tel qu'il a été appliqué, en tout cas
sous sa gouverne, lorsqu'il était lui-même
président-directeur général de la SDI, ça pouvait
mener à des conflits d'intérêts, à de la collusion,
à toutes sortes de choses qui se passent généralement
lorsque les systèmes sont aussi défaillants qu'ils le sont
là et surtout lorsqu'ils ne sont pas appliqués. C'est ça
que je dis. Comment peut-il nous assurer que ça ne s'est pas
passé ainsi? Il ne peut pas nous assurer de cela, c'est faux, et qu'il
n'essaie pas de contre-attaquer en disant que nous posons des questions qui
sèment le doute. Je pense qu'il doit admettre, à titre
d'administrateur, à moins qu'il ne sache absolument pas ce que c'est
l'administration d'une entreprise, ce que je suis en train de déduire de
toutes ses réponses depuis ce matin, qu'il est absolument
incompétent en termes d'administration... Il peut l'être pour
faire des vidéos, les faire confectionner, faire des discours,
peut-être bien, disons que j'ai quelques doutes encore là-dessus.
Mais, en ce qui concerne ses qualités d'administrateur, les preuves
qu'il a faites à la SDI ne sont pas à son crédit. Au
contraire, c'est un constat épouvantable. Épouvantable!
Et ça, c'est sa loi. Ce dont nous venons de parler porte sur la
nouvelle loi appliquée à la SDI depuis le 1er avril 1987, loi, je
suppose, à laquelle il ne peut pas ne pas avoir été
associé, il était président-directeur
général de la SDI. C'est lui qui l'a appliquée, qui l'a
mise en route. Puis, ce qu'on dit dans le rapport du Vérificateur, c'est
qu'on a dessine un échantillon qui touche à peu près,
pratiquement la moitié des prêts qui ont été faits
sous sa gouverne et ça a donné le résultat qu'on a ici,
lui, l'apôtre de la qualité totale. Alors, c'est ça que
ça donne. Dans ce cas-là, en ce qui concerne l'autorisation
d'aide financière aux entreprises, c'est sa responsabilité et pas
du tout celle de celui qui lui a succédé. Absolument pas!
M. le Président, maintenant, le Vérificateur a
élargi son mandat pour étudier le suivi de l'aide
financière. Ce dont nous avons parlé concerne l'autorisation de
l'aide financière, les dossiers qui sont montés, pour donner
l'occasion à la SDI d'intervenir ou pas, de financer ou pas. Donc, c'est
l'origine d'un dossier, c'est la première étape; l'aide est
accordée. Maintenant, on passe au suivi de l'aide financière.
Alors, là, il y a aussi des constats qui sont faits, et ça touche
aussi les mandats donnés par le gouvernement, par le Conseil des
ministres, au terme des articles 7. Donc, ça comprend l'ensemble du
portefeuille. C'est la question que j'ai posée au
Vérificateur général la semaine dernière. Il
a dit: Oui, ça concerne tout le portefeuille d'aide de la SDI. Donc,
maintenant, on touche tout le portefeuille, pas juste de sa loi qu'il a fait
adopter et qu'il a mal appliquée, qu'il a mal gérée, en
tout cas qu'il a mal administrée de façon générale.
Là, on touche à l'ensemble.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, avant de passer
à l'ensemble - il reste quelques minutes - est-ce que je pourrais juste
clore...
M. Léonard: O.K. On peut clore là-dessus, si on
veut.
M. Tremblay (Outremont): Oui, juste clore là-dessus avant
que...
M. Léonard: Oui, avant le dîner?
M. Tremblay (Outremont): Je voudrais juste vous dire, M. le
député de Labelle...
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Avant de clore, M. le ministre, est-ce qu'on...
M. Léonard: O.K. Vous avez trois minutes.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Si
vous permettez, est-ce qu'on peut s'entendre aussi pour finaliser le dossier de
la SDI ce matin...
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
...pour que les gens puissent être libérés?
M. Léonard: Ah! non, non. J'ai d'autres questions à
poser.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): Vous
avez autre chose cet après-midi?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Parce que je me demandais si on ne pouvait pas libérer les gens de
la SDI qui doivent retourner quand même dans leurs quartiers.
M. Léonard: J'ai d'autres questions à poser.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides): O.K.
Alors, M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): M. le député de Labelle,
la pluie de vos injures n'atteint pas le parapluie de mon
indifférence.
M. Léonard: On disait ça au collège, nous.
Ha, ha, ha!
M. Tremblay (Outremont): Oui. Je voulais vous le rappeler, parce
que vous avez une bonne mémoire de comptable, tellement bonne que ce que
vous avez demandé au Vérificateur... Vous voulez changer les
méthodes comptables. Alors, j'ai fait sortir les états financiers
de la SDI de 1984-1985, 1985-1986. Votre transparence, regardez les notes 12 et
13 sur les engagements, les éventualités. Si le
Vérificateur général veut changer les méthodes
comptables du gouvernement, nous n'avons aucune objection. Nous avons
été les premiers à ventiler les risques SDI et les risques
gouvernementaux en fonction des articles 7. Donc, si vous voulez faire des
représentations sur la vérification et les procédures
comptables, nous n'avons aucune objection à changer ces
procédures si le Vérificateur général le veut.
D'ailleurs, il vous l'a mentionné.
Deuxièmement, vous me demandez: Est-ce que je peux vous donner
l'assurance qu'à la SDI il n'y a pas eu de conflit
d'intérêts? Ce que je peux vous dire, c'est que, pour avoir
été président de la SDI pendant trois ans, je n'ai jamais
été informé d'un conflit d'intérêts et, pour
être le ministre responsable de la SDI depuis un autre trois ans, on ne
m'a jamais informé d'un conflit d'intérêts.
Alors, si, pour une raison ou pour une autre, vous avez de l'information
privilégiée, au nom de la transparence, est-ce que nous pourrions
être informés? Sinon, je pense que ça a déjà
été dit dans un editorial, je vais vous le répéter,
arrêtez de dire des choses qui minent la crédibilité d'une
institution financière québécoise. Vous prônez un
Québec de demain, mais un Québec de demain, ça commence
par des réalisations concrètes d'une équipe dynamique qui
travaille pour bâtir un Québec d'avenir, et nous venons de passer
trois heures ce matin, trois heures à tourner en rond, à
répéter, répéter et répéter encore
une fois ce que vous avez déjà demandé et vous avez eu
toutes vos réponses. Et rappelez-vous, je vous ai offert de parler au
président de la SDI qui, ce matin, a annulé des rendez-vous
importants pour être présent. Si vous voulez qu'il reste encore -
mais c'est vous, c'est vous - on va parler du suivi des dossiers tout à
l'heure, puis on va parler du travail que vous avez demandé à mon
ministère d'accomplir pendant de nombreux mois et, à date,
après trois heures, vous n'avez même pas posé une question
pertinente.
Le Président (M. Bélanger, Laval-des-Rapides):
Compte tenu de l'heure, nous allons suspendre nos travaux jusqu'à
environ 15 heures, 15 h 30, soit après la période de questions.
Bon appétit à tout le monde!
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 15 h 29)
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Est-ce qu'on est
prêts? Ça va? Alors, MM. les députés, messieurs
dames, si vous voulez prendre place, la séance va commencer. La
commission de l'économie et du travail reprend ses travaux. Je vous
rappelle le mandat de la commission qui est de procéder à
l'étude des crédits budgétaires du ministère de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie pour l'année
financière 1992. Nous en étions, ce matin, au dossier de la SDI.
Alors, est-ce qu'il y a encore des interventions sur le sujet? M. le
député de Labelle.
M. Léonard: oui, m. le président. nous en sommes
toujours à la capacité administrative de la sdi. nous avons fait
un examen, ce matin, de l'autorisation des aides financières. je vois la
députée de kamouraska-témiscouata qui est agacée,
ça paraît...
Mme Dionne: Je souris.
M. Léonard: ...dans ses expressions. Mais il reste que
c'est une chose importante que la SDI soit bien équipée pour
administrer ses affaires... O.K., je vais essayer de parler plus fort. Je pense
que c'est important qu'on examine la capacité administrative de la SDI
parce que, si on veut avoir confiance dans les programmes qu'elle administre,
dans les nouveaux qu'elle pourrait mettre en place et, surtout, dans les
discours du ministre, il faudrait quand même que ce soit suivi d'effets
derrière. (15 h 30)
On a vu qu'au plan de l'autorisation de l'aide, lorsqu'il s'est agi de
son administration, lorsqu'il en était responsable, dans les dossiers
autorisés depuis le 1er avril 1987, il y avait des questions très
importantes qui se posaient. Au fond, les dossiers étaient mal
documentés. Dans le jargon du métier, ça veut dire - c'est
une accusation très grave - qu'on puisse débourser des fonds sans
que ce soit suffisamment appuyé sur des dossiers bien montés,
complets, sur des informations qui circulent, au moment où on
l'autorise. C'était une chose. Nous en sommes au suivi.
Un coup que les prêts sont autorisés, qu'est-ce qui arrive?
C'est une question importante. Est-ce que les affaires sont administrées
correctement? Les dossiers sont-ils en ordre? Est-ce qu'on en fait un suivi? Il
y a eu une réorientation très apparente dans les
opérations de la SDI au cours des dernières années. J'ai
eu l'occasion de mettre en évidence, de le dire en tout cas, au
début, que la part des articles 7 dans le portefeuille global de la SDI
a augmenté de façon considérable. Alors qu'au début
c'était 13 % ou 14 %, au début de 1987, le 1er avril 1987,
actuellement, les dossiers... Juste un instant. Oui, c'était 16 %, les
articles 7, en 1986-1987, 16 % du portefeuille d'aide de la SDI. C'est
passé maintenant, ces articles 7, à 57 %. D'autre part, lorsqu'on
regade les autres engagements, les autres élémen s du
portefeuille, ils sont descendus de 84 % à 43 %. Qu'est-ce que cela veut
dire?
Les articles 7, ce sont des commandes passées par le Conseil des
ministres, que la SDI administre, mais dont elle n'est pas responsable de
l'origine des dossiers. Elle est moins responsable; elle accepte de les
prendre, de les administrer après qu'ils ont été
autorisés par le Conseil des ministres. C'est un type d'aide. Et l'on
sait que ces articles 7, en général, touchent les grandes
entreprises alors que les autres dossiers touchent beaucoup plus la PME, la
petite et moyenne entreprise. Parfois, il y en a des grandes, mais c'est
surtout la petite et moyenne entreprise. On voit tout de suite que
l'orientation de la SDI l'a conduite à donner ou à accorder des
prêts à des organismes qui passent directement par le Conseil des
ministres, alors que, elle, son portefeuille d'aide à la PME s'est
stabilisé depuis 1986-1987, en quelque sorte, en termes de montants.
Ça a progressé, mais de façon beaucoup moins importante
que les articles 7 qui sont passés, on 1986-1987, de 104 000 000 $ ou
105 000 000 $ - pour arrondir, 105 000 000 $ - à 993 000 000 $. donc, on
est passé de 100 000 000 $ à 1 000 000 000 $. c'est ça la
réalité, les articles 7. les autres types de prêts,
d'engagements, d'éléments de portefeuille de la sdi sont
passés de 548 000 000 $ à 753 000 000 $, j'entends, le
portefeuille global de l'aide. ce qu'on doit constater, c'est que les pme
perdent de l'importance dans le portefeuille d'aide de la sdi. c'est une
chose.
Maintenant, je pense qu'il convenait de souligner ce fait parce que nous
en sommes maintenant à regarder l'ensemble du portefeuille. Est-ce que
les dossiers sont bien tenus, sont bien suivis? C'est une question fort grave,
fort importante pour la SDI, pojr les prêteurs, pour porter un jugement
éclairé sur les fonds publics et la façon dont ils sont
administrés. Alors, le Vérificateur établit au paragraphe
9.53 que «la Société s'est dotée d'une
procédure de suivi qui implique, entre autres, la vérification du
respect des engagements contenus, etc., une analyse du risque financier - c'est
ça - de l'entreprise pour la période en cause de même
qu'une visite de cette dernière. Le suivi de l'aide est semestriel ou
annuel selon qu'il s'agit d'un prêt participatif ou d'une autre forme
d'aide, il doit être consigné au rapport d'analyse et de
suivi.» Bon, c'est la procédure qui a été
établie.
La question qui vient par la suite, parce que, là, c'est
théorique: Est-ce que c'est ça qui est fait dans la
réalité? Est-ce que les dossiers sont vraiment suivis? Alors,
là, on a fait l'analyse. Le Vérificateur est ailé voir.
Encore une fois, ce n'est pas moi qui parle, c'est le Vérificateur
général du Québec. Alors, si le ministre
ne veut pas croire ce que je dis, qu'il croie ce que le
Vérificateur dit et qu'il écrit après y être
allé. Ce qu'il dit: «La procédure en vigueur à la
Société ne favorise pas une analyse complète de
révolution des risques rattachés à l'aide
financière.» C'est important, ça. «D'une part, la
procédure ne prévoit pas la mise à jour des risques
liés à la direction ni au secteur d'activité.»
«Ne prévoit pas la mise à jour»; donc, ur coup qu'ils
ont regardé un peu au téléphone, parce qu'il n'y a rien
d'écrit, comme a di" le ministre, pratiquement rien d'écrit, au
téléphone ils se parlent, qu'ils ont dit, là, après
ça, il n'y a pas de suivi, il n'y a pas de mise à jour des
risques liés à la direction ni au secteur d'activité, les
deux éléments de risque sur trois qui doivent être suivis
dans les dossiers. «De olus, l'évolution de ces risques n'est
généralement pas consignée au rapport d'analyse et de
suivi.» Ah! Même dans le suivi, on se parle, on n'écrit
rien. Dans le monde des affaires, je pense, dans le monde moderne, en tout cas,
on écrit les choses, on complète les dossiers. Il y a des
initiales au bout des montants, au bout des rapports, au bout des
constatations. Dans le temps où on faisait de l'agriculture au coin
d'une clôture de perches, on se parlait, parfois on échangeait des
bouts de terrain sur parole, mais on sait qu'aujourd'hui ce n'est pas
ça. Ce n'est pas ça. Les affaires, ça implique des suivis
écrits. Surtout depuis que les fax sont arrivés, là, le
ministre n'a plus d'excuses. On utilise des fax aujourd'hui. Les Japonais les
utilisent. Mais, ici, on dit: Ne sont pas consignés au rapport d'analyse
et de suivi. Écoutez, je pense qu'il y a là une constatation
très grave. «D'autre part, en ce qui a trait au risque
financier...» Parce que, là, nous avons parlé des deux
premiers risques, celui lié à la direction et celui lié au
secteur d'activité. Maintenant, le troisième. «D'autre
part, en ce qui a trait au risque financier inhérent à
l'entreprise, nous avons identifié des éléments que la
procédure ne prend pas en considération.» Même la
procédure ne les prend pas en considération. Imaginez-vous que,
dans le concret, il n'y a rien qui se fait. «L'obtention
systématique d'états financiers récents avant de
procéder au déboursement de fonds.» Écoutez
«La Société s'assure que ses déboursements
correspondent à des dépenses admissibles liées à la
réalisation du projet de l'entreprise. Cependant, la
Société ne dispose pas toujours d'états financiers
récents lors de ses déboursements pour évaluer la
situation financière de l'entreprise. Ainsi, dans certains cas, les
délais écoulés entre la date de déboursement et
celle des états financiers les plus récents variaient de 7
à 13 mois.» De 7 à 13 mois. Dans le cas des états
financiers annuels, l'impôt oblige hs entreprises à le faire,
à les produire dans moins de trois mois. Moins de trois mois. Eux, la
procédure ne les exige pas et on voit que les délais variaient de
7 à 13 mois. Puis, par les temps qui courent, il y a des états
financiers plus que semestriels, il y en a trimestriels et, souvent, compte
tenu des progrès de l'informatique et des mini-ordinateurs, les
entreprises ont des états financiers mensuels. Dans le système
bancaire, généralement, on demande des états financiers
mensuels. 7 à 13 mois avant qu'on ait les états financiers, puis
on débourse. «L'obtention fréquente d'états
financiers», états financiers mensuels, je viens d'en parler.
Dernier élément sur ce plan: «La comparaison de
ratios financiers importants de l'entreprise, tels que le ratio actif à
court terme/passif à court terme - les rapports du fonds de roulement
qu'on appelle - et celui dette à long terme/avoir des actionnaires avec
ceux des exercices antérieurs et la comparaison de ratios importants
avec ceux du secteur d'activité dans lequel l'entreprise
évolue.» On ne fait pas cette analyse-là. L'entreprise peut
être en faillite, on risque de débourser, de faire des
déboursements, ou sur le bord de l'être. (15 h 40)
Ce que cela indique, finalement, c'est qu'on a dit qu'il n'y avait pas
de suivi consigné au rapport, en termes d'analyse et de suivi pour les
risques liés à la direction, pour les risques liés au
secteur d'activité, et ce que je viens de dire concerne les risques
liés, qui ont trait au risque financier inhérent à
l'entreprise.
La Société, la SDI, doit entretenir des rapports
réguliers avec les entreprises. «Depuis le 1er avril 1987 - c'est
précis, ça; c'est la nouvelle loi, celle qu'a pilotée le
ministre, avec son ancien ministre, mais comme président-directeur
général de la SDI - la Société a accordé une
aide financière à environ 650 entreprises. En janvier 1991 - une
date précise - la Société était
représentée sur le conseil d'administration ou le comité
de gestion de 19 entreprises.» Seulement, 19 entreprises seulement. Je
peux dire qu'il s'agit là de relations très distendues.
Peut-être qu'il y a des visites qui se font et qu'il va s'en faire plus
dorénavant, mais, sur ce plan-là, le suivi ne peut pas avoir
été bien fait. Je pense que c'est la constatation
générale qu'il faut faire.
Alors, les constatations arrivent facilement, parce qu'on en
était au plan de la procédure, M. le Président. Les
constatations: «Près de 10 % des déboursements
examinés ont été effectués alors que les conditions
figurant à la convention d'aide n'avaient pas été
respectées.» Donc, 10 % des déboursements. Puis, on signale
un cas, un débours de 250 000 $; l'exigence était un rapport de
fonds de roulement de 1,5; il était à 0,62. On l'a fait.
«Dans 60 % des dossiers examinés - 350, je pense, ou 539, parce
que j'ai posé la question au Vérificateur général -
les rapports d'analyse et de suivi annuels n'avaient pas été
produits par la
Société, pour un ou plusieurs exercices. De plus, aucun
des dossiers de prêts participatifs examinés ne renfermait un
rapport d'analyse et de suivi semestriel.» Ça tombe comme des
pierres, cette analyse du Vérificateur général. Puis on ne
parle pas d'un dossier à l'occasion, ou de deux ou trois dossiers
à l'occasion, 60 % des dossiers examinés. J'ai posé la
question au Vérificateur. Il m'a dit: 539 dossiers examinés, 60 %
des cas. «Quant aux rapports complétés que nous avons
examinés, il s'était écoulé, en moyenne, 6,5 mois
entre la date de la fin de l'exercice financier de l'entreprise et le moment
où le rapport avait été complété.» Six
mois et demi. «Généralement, l'entreprise doit fournir
à la Société ses états financiers annuels
vérifiés dans un délai de 3 mois.» Le délai
qui est applicable, en tout cas, dans le cas du ministère du Revenu.
«En avril 1991, environ 32 % des entreprises-clientes accusaient un
retard de plus d'un mois quant à l'envoi de leurs états
financiers annuels à la Société.» «Les
variations importantes découlant de la comparaison des résultats
financiers annuels de l'entreprise ne sont pas toujours expliquées. De
plus, pour l'aide financière accordée depuis le 1er avril 1987,
les résultats prévisionnels pris en considération lors de
l'autorisation de l'aide» n'avaient pas été examinés
non plus, les écarts importants non expliqués et les formulaires
eux-mêmes ne permettent pas de s'assurer, par exemple, que des visites
ont été effectuées à l'entreprise.
Alors, la conclusion du Vérificateur, c'est de dire que «la
Société devrait appliquer des contrôles plus rigoureux de
suivi sur l'évolution des risques rattachés à l'aide
financière».
Voilà en ce qui concerne l'état des dossiers à la
SDI sur la loi en vigueur depuis le 1er avril 1987, la loi qu'a fait adopter
l'actuel ministre quand il était P.-D.G. de la SDI. Voilà
où nous en sommes. Lui, l'apôtre de la qualité totale.
L'apôtre de la qualité totale! C'est à se voiler la face.
Évidemment, depuis qu'il n'est plus là, le nouveau directeur, qui
est à ses côtés à l'heure actuelle, est en train de
mettre en place une nouvelle structure. Ce par quoi il devait commencer
à l'époque, c'est un successeur qui l'a fait pratiquement quatre
ans après, trois ans au moins après son départ, et quatre
ans après qu'il soit entré en fonction.
M. le Président, je crois que c'est un constat accablant de
l'administration du ministre quand il était P.-D.G. de la SDI. Encore
une fois, j'en parle après en avoir parlé au Vérificateur
général, alors que nous avons vérifié avec lui,
examiné avec lui ces constatations. Encore une fois, je lui donne
l'occasion de s'expliquer devant la commission parlementaire, ici. Il me semble
que, pour les parlementaires, ce serait la moindre des choses qu'il y ait une
explication sur le fond de la question et pas du vasouillage sur ce qu'il y
avait en 1970, en 1975, en 1980.
Mais sa responsabilité, comment, lui, l'a-t-il
assumée?
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): M. le ministre.
M. Tremblay (Outremont): Merci beaucoup, M. le Président.
Nous venons d'assister au vidéo du député de Labelle.
M. Léonard: Non, je n'ai pas de vidéo, moi. C'est
vous qui en avez.
M. Tremblay (Outremont): La commission du budget et de
l'administration du 9 avril 1992, vous êtes juste 10 minutes en retard,
parce qu'à 15 h 35 vous disiez, mot à mot, ce que vous avez dit,
je vais vous citer: «Alors, la SDI a accordé une aide
financière à environ 650 entreprises et, en janvier 1991, elle
était représentée sur le conseil d administration ou le
comité de gestion de seulement 19 entreprises. Est-ce qu'il y a des
correctifs? Est-ce que vous jugez que c'est suffisant ou insuffisant?»
Alors, c'est incroyable qu'on soit obligés, M. le Président, de
revivre encore tout ce papier, parce que ça va être imprimé
une deuxième fois et une troisième fois. Alors, c'est dans ce
sens-là, et souvent à la même heure, c'est à 15 h 32
et 15 h 35, alors ça dépend des états d'esprit du
député de Labelle. Nous avons une belle preuve ici que tout son
intérêt, c'est de répéter; il répète
peut-être parce qu'il ne veut pas «adresser» les
résultats concrets des budgets et des crédits du
ministère. On en a des résultats concrets, il faudrait
peut-être en parler.
M. Léonard: On va y venir, ne vous inquiétez
pas.
M. Tremblay (Outremont): Mais vous avez dit tout à
l'heure: On aimerait examiner la capacité administrative de la SDI. Vous
avez dit ça. Vous avez dit également: Est-ce que les dossiers
sont bien tenus, gérés? Vous avez également dit: Est-ce
qu'on fait mieux dans la réalité? Alors, je vous repose encore la
même question. Parce que vous le dites à 15 h 35, à la
commission du budget et de l'administration: «M. le Vérificateur -
vous lui posez la question, à M. Breton - est-ce qu'on peut se poser des
questions sur l'imputabilité interne à la SDI?» Alors, vous
avez une belle occasion, M. le président, avec votre permission,
peut-être, parce que c'est ça, on veut savoir le présent.
L'apôtre de Labelle a dit tout à l'heure qu'il était une
personne du présent et de l'avenir; parlons du présent et parlons
de l'avenir, et le président de la SDI, c'est une opportunité
incroyable pour tous les membres de la commission de lui poser des questions
sur les mécanismes qui sont en place pour répondre à
toutes les attentes du député de Labelle.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): M. le
président, si vous voulez vous identifier, s'il vous plaît.
M. Savard (Gabriel): Mon nom est Gabriel Savard,
président-directeur général de la SDI.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
Merci. Allez-y.
M. Savard: M. le Président, après plus de quatre
heures où j'ai eu l'opportunité d'entendre parler de ma
Société, je vous remercie du privilège que j'ai de
m'adresser aux membres de cette commission, puisque plusieurs choses se sont
dites depuis le début de l'avant-midi et sur lesquelles, si on me le
permet, j'aimerais faire une certaine rétrospective.
Mandat de la Société
Tout d'abord, je pense que, pour que les membres de la commission aient
un éclairage approprié sur ce qui s'est fait, ce qui se fait et
ce qui se fera à la SDI, il faut d'abord et avant tout se ramener
à son mandat. Le mandat de la SDI, c'est d'offrir essentiellement du
capital de développement à des entreprises dynamiques, et la
qualité de ses interventions assure l'autofinancement de son
portefeuille. C'est un mandat, bref, qui oscille entre, d'un côté,
ce qui se qualifie d'une société de capital de risque ou de
développement et, de l'autre côté, du développement
économique du Québec; trouver la juste mesure entre ces deux
pôles d'attraction dans un contexte d'autofinancement, c'est tout le
défi que la SDI a à relever depuis 1987.
Les mesures qu'elle a mises de l'avant au cours des 12 ou 18 derniers
mois, au départ, j'aimerais le souligner au député de
Labelle - et mes propos ici sont des propos d'administrateur, parce que je n'ai
pas a coiffer le chapeau politique que cette commission connaît
aujourd'hui; c'est le propre des parlementaires, vous êtes ici pour
ça... Et je voudrais donc encadrer mes propos, M. le
député de Labelle, strictement dans un discours administratif et
m'attarder à répondre aux points que vous avez soulevés
dans un cadre essentiellement de gestion et d'im-putabilité de gestion.
(15 h 50)
Pour qu'on se situe dans ce mandat, tel que je viens de l'exposer, il
faut reconnaître, au départ, que le rapport du Vérificateur
général du Québec est un rapport qui constitue en soi une
photographie statique de l'état du dossier que connaît la SDI
depuis sa réorganisation et que, pour bien le situer, il faut le ramener
à une vision dynamique de son évolution depuis la
réorganisation qui a été entreprise par mon
prédécesseur. Et, si j'avais à qualifier en quelques mots
le job que j'exerce depuis 1989, c'est de finir le job qui a été
commencée sous mon prédécesseur.
Revenons aux phases que nous avons connues depuis 1987, parce
qu'à toutes fins pratiques la SDI est essentiellement une nouvelle
entreprise de capital de risque publique, depuis fin 1987 jusqu'à
maintenant. Les années 1987 à 1989 ont été
essentiellement la phase I de cette réorganisation qui a compris des
étapes essentielles qui ont passé, d'abord, par une nouvelle
programmation, puisque l'organisme changeait radicalement sa vocation de
subventionnaire à organisme de capitalisation. D'abord, on a eu, dans
cette phase I, à concevoir une nouvelle programmation.
Deuxièmement, et j'attire l'attention de la commission là-dessus,
ça a été, je dirais, une tâche colossale que de
pouvoir vendre aux partenaires financiers économiques et aux clients de
la SDI, désormais, le bien-fondé de recourir à la SDI, non
plus pour des fins de contribution non remboursable, mais pour du capital de
développement. Lorsqu'on se ramène cinq ans plus tard, la chose
semble simple. Mais d'avoir convaincu, par un changement de mentalité
aussi profond, la clientèle de ce bien-fondé dans un contexte
évolutif, c'était tout de même une tâche colossale
que toute l'équipe de la SDI et son P.-D.G. ont eu à assumer:
faire une nouvelle programmation; convaincre la clientèle et les
partenaires; roder une équipe qui, jusque-là, s'attribuait un
rôle essentiellement normatif auprès de la clientèle et qui
devenait des prêteurs à risque - on ne chapeaute pas un nouveau
chapeau pour une équipe sans que ça passe par une transition qui
doit faire son oeuvre; et, enfin, au-delà du rodage de cette
équipe, lui procurer une formation, puisqu'on ne partait pas un
organisme de toutes pièces avec une nouvelle équipe, mais qu'on
devait faire évoluer l'équipe en place. Que la SDI, M. le
Président, ait pris trois ans de rodage comme nouvelle entreprise pour
trouver son rythme de croisière - après plus de trois ans,
au-delà de 600 prêts participatifs ont été consentis
à sa clientèle - moi, je qualifie ça de tour de force. Et
je parle ici comme administrateur et non pas comme un élu.
Qu'est-ce qu'on a fait en 1989? Il fallait d'abord et avant tout, pour
qu'on procède à une évaluation et à un bilan, que
l'expérience et le rodage se soient exercés. On ne pouvait tout
de même pas le faire avant d'avoir un nombre significatif de dossiers
nous permettant de voir nos bons comme nos moins bons coups. Et je pense que
les membres de la commission vont convenir que, si nous sommes effectivement
dans du capital de développement, il faut avoir une marge d'erreur,
puisque ce sont des décisions où c'est, je dirais, entre
guillemets, la moyenne au bâton qui qualifie si l'entreprise a vraiment
connu des résultats probants ou des résultats non probants. Et je
suis obligé de dire ici qu'après cinq ans, sous réserve du
rapport du Vérificateur qui le confirmera formellement dans quelques
semaines ou dans quelques mois, notre taux de pertes après cinq
ans est de 10 %. C'est tout de même, pour une jeune entreprise naissante,
de cinq ans, des résultats que je qualifie d'excellents et qui sont le
propre non seulement des années actuelles, mais des cinq années
cumulatives.
Phase II. Qu'est-ce qu'on a fait en 1989-1990? On a dit, d'abord et
avant tout: Ceux-là qui peuvent le mieux nous dire si la SDI,
premièrement, a un service à la clientèle et une
performance de qualité, deuxièmement, si ses programmes
répondent aux objectifs poursuivis tels qu'initialement en 1987, et,
troisièmement, pour connaître les attentes de nos clients
vis-à-vis du futur, qu'on leur demande de se prononcer... On a pris le
soin, en 1989-1990, d'aller voir nos clients, plus de 400, d'aller voir nos
partenaires, par un mémoire qu'on leur a dirigé à l'avance
- c'est ce que j'appelle de la transparence et c'est ce que j'appelle aussi une
volonté de répondre aux clients que l'on dessert - et ils se sont
exprimés, pour nous permettre de réaliser, en 1990, qu'on avait
des pas à franchir dans notre maturité. Et on n'a pas
hésité à le faire publiquement parce qu'on jugeait que
c'était essentiel par rapport à la vocation qui est la
nôtre, de bien servir les PME québécoises, mais aussi de
s'assurer qu'on avait le cap sur les bons objectifs. Et, en 1990, on a
entrepris une réorganisation.
Je voudrais, s'il vous plaît, rappeler au député de
Labelle que, lorsque le Vérificateur général est venu nous
voir, j'ai pris le soin de lui dire qu'il serait souhaitable, en vertu du
mandat dont on doit reconnaître le bien-fondé, parce que c'est un
mandat qui lui est dévolu par l'Assemblée nationale, de pouvoir
porter sa photographie statique au moment où la SDI aurait fait son
virage à 180 degrés, puisque, à ce moment-là, nous
aurions eu l'occasion d'avoir complété une réforme qui
était à mi-chemin. Effectivement, lorsque la vérification
d'optimisation des ressources s'est effectuée, la SDI était alors
en plein coeur de ses transformations. Le rapport le souligne d'ailleurs. Notre
nouveau plan d'organisation a été approuvé en mars 1991
par le Conseil du trésor.
Bref, ce que je voudrais dire ici, c'est qu'on est passé par
trois phases: une phase d'implantation, tel que je l'ai mentionné, de
1987 à 1989, une phase d'évaluation de 1989 à 1990 et une
phase, vraiment, de réorganisation, non seulement sur le plan
structurel, mais aussi au niveau des modes de fonctionnement et des modes
d'opération. On ne s'invente pas, encore une fois, dans le
professionnalisme, dans la qualité des services d'une nouvelle vocation,
sans qu'on passe à travers certaines phases de réorganisation. Je
sais que le député de Labelle a eu l'occasion d'enseigner sur le
plan universitaire en administration, tout comme moi, et c'est ce qu'on
enseigne. J'ai essayé, tout comme mon prédécesseur, de
suivre les étapes d'une saine gestion pour, surtout - surtout - ne pas
enfreindre la qualité et la quantité des services qui justifient
l'existence de la SDI, parce que, en même temps qu'on se
réorganise, il faut aussi bien reconnaître qu'on n'a pas
diminué le rythme d'intervention des dossiers. On a fait face à
une des pires récessions que l'on a rencontrées, plus
prolongée à tout le moins que celle de 1982, et, pourtant, on a
réussi à travers une réorganisation aussi profonde, parce
que ce n'est pas une réorganisation bureaucratique qu'on est en train de
mettre de l'avant, c'est un changement de mentalité, pour vraiment qu'on
puisse, au niveau de nos équipes de professionnels et de direction, non
seulement avoir la vocation d'une société de capital de risque,
mais son organisation et ses modes d'opération. C'est ce qu'on a
complété, je dirais, au 1er avril 1992. Notre
réorganisation structurelle est complétée. En plus, on a
mis de l'avant, au niveau des modes d'opération et de fonctionnement,
une série de mesures pour enrichir la qualité de l'analyse et du
suivi, toujours avec une équipe qui a suivi différentes phases de
formation pour s'adapter à son rôle de partenaire au
développement de l'entreprise. Je pense que ça qualifie les
différentes adaptations qu'on a connues au niveau des cinq années
mentionnées. Ça qualifie non seulement une équipe qui a su
maintenir un niveau de qualité et de quantité de services
élevé, mais aussi une volonté de s'adapter aux nouvelles
réalités de l'économie. Parce qu'il faut comprendre que,
si l'économie, par ses PME, a été bousculée depuis
deux ans par la mondialisation des marchés et des changements profonds
au niveau des modes de gestion, ça a également touché un
organisme à vocation économique comme la SDI qui est là,
justement, pour s'adapter au rythme des changements et, je dirais même,
pour les précéder, si possible.
Alors, ce que je voudrais faire valoir à l'intérieur de
ça, c'est qu'il faut suivre une séquence pour conserver à
la SDI non seulement son rôle vis-à-vis du développement
économique, mais aussi pour répondre à son chapeau de
capital de développement. On ne peut pas uniquement concevoir les
critères pour évaluer la performance d'une société
de capital de risque privée et la transférer pièce par
pièce dans une société publique comme la nôtre,
puisque, à toutes fins pratiques, nous sommes une société
de capital de développement unique et distinctive. Nous n'avons pas dans
le marché des sociétés comparables qui ont exactement le
mandat que nous accomplissons, et je dirais même que, si tel était
le cas, ça remettrait fondamentalement en question le bien-fondé
de l'existence même de la SDI. Puisqu'on a ce caractère
distinctif, étant complémentaire de sociétés de
capital de risque privées et d'institutions financières
conventionnelles, nous avons un rôle complémentaire à ces
autres institutions, un
rôle distinctif, comme je viens de le mentionner. Cela suppose
qu'on applique des principes de saine gestion, mais à l'intérieur
d'un mandat qui suppose, premièrement, que nous aurons à prendre
des risques que bien d'autres prêteurs ou sociétés de
capital de risque privées ne pourront prendre, et c'est cela même
qui est le mandat de la SDI; deuxièmement, à appliquer des
principes de saine gestion dans un mandat et une vocation à
caractère tout de même distinctif. (16 heures)
Bref, ce que je veux souligner ici, c'est que, pour que la SDI continue
à jouer son rôle à un rythme de dossiers qui, dans les
années que l'on traverse, suppose qu'on ne doive pas ralentir pour aider
les PME du Québec présentement... au contraire, elles ont
particulièrement besoin d'un organisme comme le nôtre, et le
programme d'aide à la relance que le gouvernement nous a confié
démontre éloquemment qu'en moins de 18 mois nous avons
amené notre équipe interne à répondre - et vous
l'avez souligné ce matin - malgré, parfois, des délais
qui, dans une autre société, pourraient être autres. Mais,
dans une société à caractère public, encore une
fois, cela suppose qu'il y a des mécanismes qui ont aussi le
caractère d'institutions publiques plutôt que privées, et
il faut respecter les mécanismes de dossiers et d'approbation. Pourtant,
on a réussi, à l'intérieur de cela, dans l'aide à
la relance, en moins de 18 mois, à traiter, je pense, près de 350
dossiers, ou tout près, et cela, pour au-delà de 120 000 000 $,
et ceci, à travers la réorganisation que j'ai
mentionnée.
Un dernier point que j'aimerais souligner à la commission, c'est
qu'encore là il ne faut pas perdre de vue que, pendant toute cette
réorganisation et ce rythme d'opération très intensif, la
SDI a intégré deux anciens organismes qui sont devenus des
vice-présidences au développement technologique et au
développement des coopératives. Or, il a fallu tout de même
adapter la culture de trois organismes réunis en un organisme
intégré et s'assurer, encore là, qu'au niveau des
principes de gestion, au niveau de l'uniformisation du traitement des dossiers
on puisse donner un mode corporatif intégré qui soit pour
l'ensemble des vice-présidences, y inclus les deux plus récemment
arrivées.
Alors, ce que je voudrais souligner, c'est, au-delà de cette
commission sur les crédits de la SDI, que la SDI puisse, dans les
prochains mois, continuer avec un souci de son personnel, avec une marge
d'erreur qui lui est acceptée, puisqu'elle est une société
de capital de développement, et généralement avec des
aides financières non garanties, qui suppose qu'on accepte de courir des
risques, ou on devra rendre des comptes et être imputable sur une moyenne
au bâton, mais qui suppose que la notion de risque comporte une partie de
pertes. On ne peut pas être dans le capital de risque et ne pas courir
des risques de pertes. Cela suppose qu'on porte des jugements de
qualité, cela suppose qu'on accomplit l'analyse avec toutes les
règles de l'art auquel nous avons des comptes à rendre, mais
aussi avec les apprentissages d'une jeune institution financière qui a
fait tout de même ses armes en cinq ans, avec un bilan plus
qu'éloquent. D'avoir un taux de pertes de 10 %, d'avoir des pertes qui
sont, sous réserve du prochain rapport annuel, de l'ordre de 25 000 000
$, comparativement à sa vocation antérieure, je trouve qu'au
niveau de l'équipe de la SDI ça qualifie, de 1987 à
maintenant, un bilan tout à fait éloquent.
En terminant, j'aimerais rappeler le commentaire de la
Société sur le point 9.62, lorsque l'on réfère aux
«contrôles plus rigoureux de suivi sur l'évolution des
risques rattachés à l'aide financière» qui dit que
«la Société a entrepris de resserrer le suivi des aides
financières par, notamment, des visites plus fréquentes
auprès de la clientèle, l'amélioration sensible des
rapports de suivi, la systématisation du suivi des résultats
prévus et l'amélioration du contrôle touchant la
réception des états financiers des entreprises ayant
bénéficié d'une aide financière. La
Société mettra également en place des équipes de
directeurs de portefeuille qui pourront ainsi partager leur expertise et leurs
connaissances et accroître ainsi le niveau de qualité des
diagnostics sur la situation financière d'une entreprise-cliente pour
être en mesure d'intervenir plus rapidement et plus efficacement. De
plus, la Société a déjà mis en place les
mécanismes nécessaires lui permettant de nommer des
représentants externes sur les conseils d'administration de moyennes et
de grandes entreprises qui ont bénéficié d'une aide
financière et s'impliquera également, par le biais de
représentants internes, sur les comités de gestion d'entreprises
de taille restreinte. Finalement, la Société prévoit un
resserrement de ses critères d'analyse par, notamment, l'exigence de la
production d'un plan d'affaires qui constituera un outil de suivi, une fois
l'aide financière octroyée.»
Je pense que la volonté de la SDI de s'inscrire dans des
changements où elle sait s'adapter aux nouvelles exigences de sa
vocation, jeune de cinq ans, aux nouvelles exigences de l'économie qui,
au cours des deux dernières années, a connu des transformations
profondes, démontre nettement la capacité de répondre avec
efficacité, aussi avec imputabilité et avec compétence au
mandat qui lui est confié.
Voilà ce que je souhaitais apporter à l'éclairage
de la commission. Ce qui compte, finalement, dans tout ça, c'est que la
SDI puisse compter sur la respectabilité de son mandat en tant
qu'institution financière, le respect de ses clients face à la
qualité des services qu'elle leur dispense et le respect de ses
partenaires aussi avec lesquels elle joue un rôle d'éducateur
économique important, pour amener les PME
québécoises à évoluer dans un contexte de
mondialisation fort exigeant pour tout le monde. Lorsque la SDI accomplit ce
rôle de partenaire, elle doit le faire avec le respect des institutions
financières et des dirigeants d'entreprises, puisqu'elle se
définit essentiellement comme un partenaire parmi trois:
elle-même, l'entreprise et l'institution financière, pour l'essor
économique du Québec.
Voilà ce que je voulais mentionner et je termine en disant que,
dans le resserrement, en tant que société de capital de
développement qu'elle a mis de l'avant au niveau de l'analyse et du
suivi, elle a assumé, au cours des dernières années, un
changement majeur en termes de virage de son organisation: c'est la
création d'équipes de direction de portefeuille, parce qu'une des
choses que la SDI portait à travers le temps, c'était le fait
que, d'organisme subventionnais à organisme de capitalisation, elle
devait en arriver à créer des équipes de direction de
portefeuille où on pouvait partager, à travers plusieurs
professionnels, trois ou quatre, l'évaluation des risques et la
responsabilité du suivi. C'est maintenant chose faite. Voilà une
réalisation qui nous a permis, en moins de deux ou trois ans,
d'opérer un cap majeur dans la mentalité. Ce que l'on discute
aujourd'hui, ce n'est pas un changement bureaucratique, ce n'est pas un
changement structurel, c'est un changement de mentalité, et la SDI va le
réussir à la condition que son organisation et ses ressources
humaines, d'abord et avant tout, évoluent dans ce contexte que nous
discutons. Et c'est l'enjeu principal, je pense, sur lequel je voulais attirer
l'attention de la commission. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Merci, M. Savard. Je
vais maintenant reconnaître M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
Nouveau partenariat syndicats-entreprises
M. Farrah: Oui, merci, M. le Président. Au Québec,
nous connaissons un climat de relations de travail, je pense, qui est unique,
pratiquement, en Amérique, où on a une paix relative au niveau
syndical. Je pense que ça fait l'envie, souvent, des régions
avoisinantes, et même des pays avoisinants, dans le sens où
ça devient possiblement un avantage pour nous. Enfin, il y en a un. Dans
ce domaine-là, je pense que ça devient un avantage
intéressant pour d'éventuels investisseurs.
Or, on le sait, depuis deux ans, on entend beaucoup parler de contrats
sociaux, et, M. le ministre, on sait que votre ministère a pris une part
active dans l'élaboration de ces contrats-là, soit en termes de
négociation ou de support technique. Alors, j'aimerais vous entendre
là-dessus. Vous pourriez peut-être nous dresser un bilan de ces
ententes collectives qui sont survenues au cours des dernières
années, et peut-être celles qui peuvent survenir
éventuellement. J'aimerais vous entendre là-dessus, M. le
ministre.
M. Tremblay (Outremont): Très bien. Je vous remercie
beaucoup. Je pense que c'est une question très importante dans un
contexte où on doit faire face à la mondialisation des
marchés et où on parle de plus en plus de productivité et
de compétitivité. Dans ce sens-là, la
Société de développement industriel du Québec est
également très impliquée dans ces négociations.
À titre d'exemple, Artopex: quatre syndicats, trois usines, prêt
participatif de la SDI pour permettre une restructuration financière en
partenariat avec le Fonds de solidarité des travailleurs du
Québec. Aujourd'hui, nous avons une usine, un syndicat, de très
bonnes relations de travail, un nouveau partenariat entre des
sociétés qui ont une mission de favoriser le développement
économique du Québec.
Le défi, c'était de convaincre les intervenants,
principalement la partie syndicale, à l'effet que, si on demandait
à des gens d'affaires d'investir des sommes considérables dans
une entreprise, il devait y avoir ce qu'on appelle une paix industrielle,
éviter un peu ce qui existait dans les années 1975 à 1985,
un climat un peu plus de confrontation, avec la conséquence que, de plus
en plus, on a la paix industrielle. Ça veut dire que c'est plus que
trois ans. Les partenaires conviennent, dans le meilleur intérêt
du développement de l'entreprise, à moyen et à long terme,
une paix industrielle. (16 h 10)
Deuxièmement, ce qui était important pour l'entreprise,
c'était que de plus en plus on parle de la mobilité et de la
flexibilité de la main-d'oeuvre, avec la conséquence
qu'aujourd'hui, de plus en plus, on s'aperçoit qu'il y a une
évolution, une nouvelle culture des relations de travail qui permet
à l'entreprise d'avoir accès à une main-d'oeuvre beaucoup
plus mobile et flexible. En retour de quoi? En retour de cette nouvelle
complicité avec les travailleurs et les travailleuses qui sont en droit
de bien connaître le plan de développement d'une entreprise. En
connaissant le plan de développement d'une entreprise, l'équipe -
on parle beaucoup d'équipe - devient partie prenante de la
réussite de l'entreprise. Et, dans ce sens-là, le jour où
on a la paix industrielle, la mobilité et la flexibilité de la
main-d'oeuvre, une implication des travailleurs, le résultat, c'est que
les deux parties conviennent de plans de développement des ressources
humaines et de la formation continue, qui est la variable la plus importante
pour assurer le développement de nos entreprises, et, lorsque nos
travailleurs et travailleuses et la direction de l'entreprise sont mieux
formés, la conséquence pratique, c'est qu'on implante la
qualité totale, qui est l'autre variable essentielle. Pourquoi?
C'est parce que, de plus en plus, on doit répondre au concept de
«juste à temps» dans un contexte de mondialisation des
marchés.
Alors, cette hirondelle au printemps, parce que c'est ce qu'on disait,
c'était une hirondelle au printemps... Et je me rappelle très
bien, lorsqu'on a signé Acier Atlas-Tracy en mars 1991, où nous
avons assuré la protection de 450 emplois, avec un plancher minimum
d'emplois de 410, on disait Oui, mais... Et on se posait beaucoup de questions.
Je m'en rappelle très bien; à ce moment-là, l'Opposition
s'était levée en Chambre pour parler des contrats sociaux, mais
s'était servie de cette opportunité-là pour parler de
tout, sauf des bonnes nouvelles.
Alors, aujourd'hui, je peux dire à cette commission: Soreltex,
à Sorel, contrat social. Goodyear, à Valleyfield, on en a
parlé beaucoup quand il y a eu des mises à pied à
Goodyear, mais on n'a jamais parlé des emplois qui ont été
recréés depuis l'implantation d'un contrat social, et de la
négociation de nouveaux contrats, et d'un apport de la
Société de développement industriel du Québec par
les articles 7. Les chantiers maritimes, contrat social, cinq ans. J'ai
mentionné Artopex, tout à l'heure. Récemment, dans
Thetford Mines, la compagnie Ber-Vac, compagnie très importante. Et nous
négocions présentement plusieurs autres contrats sociaux à
l'échelle du Québec. Alors, c'est possible de changer les
mentalités, c'est possible d'adapter des cultures, et c'est un peu ce
qui a été fait avec la SDI. C'est évident qu'on est partis
d'un contexte où on a demandé à une équipe. On n'a
pas changé l'équipe. On a travaillé avec les personnes en
place pour les former et leur demander une nouvelle orientation, une nouvelle
culture. Ça a pris un certain temps, mais on voit aujourd'hui des
résultats concrets, des résultats excessivement importants de la
SDI au niveau du développement économique régional.
Et ce qui me surprend le plus, j'entendais le chef de l'Opposition, tout
à l'heure, poser une question, il disait: Vous avez arrêté
l'opération Relance PME. Il disait ça. Mais, lorsqu'on l'a
annoncée, l'opération Relance PME, qu'est-ce qu'il a dit? Il a
dit: II n'y a pas de demande pour des programmes comme ceux-là. Alors,
la demande, depuis le début de l'opération Relance PME, 315
dossiers pour des prêts autorisés de 121 800 000 $. On n'a pas
arrêté l'opération Relance PME. Nous étudions encore
188 dossiers pour des aides potentielles de 77 000 000 $.
Alors, je pense que, quand on veut apporter des changements de
société importants pour permettre à une nouvelle
économie de concurrencer sur la scène internationale, c'est
possible. Ce n'est pas parfait. Tout est évolutif et dynamique. On ne
peut pas prendre le portrait d'une situation, comme les relations de travail,
et dire: Ce n'est pas possible. On entend de plus en plus, à peu
près à tous les niveaux: C'est politiquement difficile de faire
ça, politiquement impensable de faire ça. Mais, quand on veut
réellement permettre la création d'emplois dans toutes les
régions du Québec, c'est possible et, dans ce sens-là, la
SDI apporte son support de façon concrète dans toutes les
régions du Québec. Le contrat social, ça a
été le début d'une révolution au niveau des
relations de travail. L'implantation de la qualité totale: alors que
ça a pris un Américain qui est parti des États-Unis pour
aller au Japon implanter la qualité totale, nous, au Québec,
depuis deux ans, dans toutes les régions du Québec, les gens
parlent de la qualité totale, un nouveau partenariat avec les
institutions financières traditionnelles, les chambres de commerce, les
corporations de développement économique et les entreprises.
C'est excessivement positif.
Également, il ne faut pas l'oublier, il fallait chapeauter toute
cette grande orientation par une stratégie de développement
industriel. On n'a jamais entendu beaucoup l'Opposition dire que c'était
valable. Mais, si ce n'était pas aussi valable, expliquez-moi comment
ça se fait que l'Ontario est en train de faire comme la SDI, est en
train de faire comme la Caisse de dépôt, est en train de mettre en
application une politique de développement industriel! Et expliquez-moi
comment il se fait que les Américains, dans le Business Week du 6
avril 1992, demandent le plus rapidement possible une stratégie de
développement industriel pour les États-Unis! Alors, j'aimerais
entendre l'Opposition, j'aimerais entendre le député de Labelle
dire...
Ce n'est peut-être pas parfait ce qu'on fait, la qualité
totale c'est un objectif, mais je peux vous dire une chose. Si, de 1976
à 1985, vous aviez mis en place les variables essentielles au
succès d'une entreprise, et je les répète: la
capitalisation des entreprises: la SDI, bravo! équipe de la SDI; la
formation des ressources humaines: on n'a jamais parlé autant des
ressources humaines au Québec depuis les deux dernières
années; des équipements à la fine pointe de la
technologie, oui, financés par la SDI et, également, le Fonds de
développement technologique, et on va avoir l'occasion d'en discuter
plus tard ce soir; le nouveau climat de travail au Québec avec
l'implantation de la qualité totale; les exportations; et le tout, M. le
Président, oui, bâtir une économie d'avenir dans le respect
de l'environnement. C'est des choses très positives au Québec; on
n'en parle pas assez, et j'espère que le député de Labelle
va se servir de son temps... C'est la démocratie, on a le droit, c'est
ça, le parlementarisme, mais, au moins, qu'on écoute des
suggestions construc-tives. Avez-vous, M. le député de Labelle,
des suggestions? On est prêts à bonifier ces grappes
industrielles, on est prêts à bonifier la SDI, on est prêts
à bonifier la politique industrielle, mais encore faudrait-il bien
comprendre ce qui se passe au Québec et surtout avoir une vision de
l'avenir.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Une autre question,
M. le député des Îles-de-la-Madeleine?
M. Farrah: Oui, juste sur le programme Relance PME. Donc,
à ce moment-ci, vous pouvez nous affirmer que toutes les sommes qui ont
été consenties seront dépensées. Parce que c'est un
argument aussi, à ce moment-là, de dire: Bon, c'est des gros
budgets, mais en fin de compte, souvent, ils ne sont pas
dépensés.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Farrah: Alors, vous confirmez à ce moment-ci que, de ce
côté-là, l'argent va être utilisé au
complet.
M. Tremblay (Outremont): Oui. D'ailleurs, les sommes
allouées étaient de 140 000 000 $. Il y a déjà 121
800 000 $ de dossiers autorisés et nous sommes à étudier
encore des demandes pour 77 000 000 $. Donc, les sommes vont être
épuisées. Et je vais aller plus loin que ça.
Rappelez-vous, lorsqu'on l'a annoncé la première fois, on a
dit... Le chef de l'Opposition appelait ça des pourboires. 30 000 000 $,
un pourboire! Alors, ça a passé de 30 000 000 $ à 45 000
000 $, à 60 000 000 $, à 90 000 000 $ et, récemment,
à 140 000 000 $. Le présent gouvernement va continuer à
investir des sommes considérables pour favoriser la saine capitalisation
des entreprises et permettre le développement économique dans
toutes les régions du Québec.
Je le sais pourquoi le chef de l'Opposition se lève, il se
lève pour parler de la TVQ, il se lève pour parler de nouveaux
programmes, il se lève pour nous faire certaines suggestions sachant
très bien que les députés, la deputation
ministérielle est présente en région, a déjà
fait toutes les mêmes recommandations au gouvernement. Et le chef de
l'Opposition, ce qu'il veut pouvoir dire, c'est: Écoutez, c'est à
cause de moi si c'est fait. Mais je dois vous dire une chose, c'est qu'il a eu
l'opportunité, le chef de l'Opposition, de faire son discours inaugural.
Vous l'avez entendu, son discours inaugural: deux grandes conclusions. La
première, le plein emploi, jamais quantifié, un voeu - tout le
monde est d'accord avec la vertu - le seul gouvernement qui l'a
quantifié, c'est le présent gouvernement. Le deuxième
souhait, la souveraineté du Québec. Il n'a pas dit qu'il se
battrait pour le plein emploi. Sa conclusion, c'est: Je vais me battre pour la
souveraineté du Québec. Alors, la question qu'on pourrait poser:
Oui, Québec souverain, mais qu'est-ce qu'on fait pour des emplois
permanents de qualité? Ça, c'est la feuille de route du
présent gouvernement et, dans ce sens-là, la SDI joue un
rôle excessivement important pour permettre aux entreprises, justement,
d'en créer des emplois.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): M. le
député de Labelle.
(16 h 20)
M. Léonard: M. le Président, bon, nous avons vu le
discours d'autosatisfaction du ministre, on va y revenir. Je voudrais,
auparavant, faire quelques commentaires sur ce qu'a déclaré ici
le président do la SDI. En partant, d'abord, il a dit que son discours
n'était pas politique. J'ai bien suivi, parce que disons que j'ai quand
même quelque expérience en termes parlementaires et, quand
quelqu'un emploie ces termes, ces expressions, c'est généralement
parce qu'il a l'intention d'en faire un et c'est ce qui est arrivé. Je
comprends très bien, je comprends très bien, il est assis
à côté de son patron et, s'il fallait qu'il ait dit le
contraire de ce qu'il a dit, je ne suis pas sûr que ses jours n'auraient
pas été comptés assez rapidement. Bon, voilà! Je
voulais...
M. Tremblay (Outremont): M. le Président...
M. Léonard: M. le Président, j'ai la parole.
M. Tremblay (Outremont): Non...
M. Léonard: Alors, M. le Piésident...
M. Tremblay (Outremont): M. le Président...
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Un instant.
M. Tremblay (Outremont): ...le député de Labelle
vient de faire une affirmation.
M. Léonard: M. le Président...
M. Tremblay (Outremont): II vient de dire...
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): M. le ministre, M.
le ministre.
M. Léonard: ...j'ai la parole. Que le ministre attende que
j'aie fini mon tour de parole.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): M. le ministre, si
vous voulez soulever une chose qui est inexacte dans l'intervention du
député de Labelle, vous aurez le droit, le règlement vous
permet de le faire, mais lorsque le député de Labelle aura
terminé son intervention.
M. Tremblay (Outremont): Ah oui? Ce n'est même pas une
question...
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Je dois
reconnaître le député de Labelle. Si vous voulez terminer
votre intervention. M. le ministre, si vous voulez revenir à la fin,
vous aurez le droit, le règlement le permet, mais je vous demanderais de
laisser parler le député de
Labelle.
M. Tremblay (Outremont): Merci, M. le Président.
Rapport annuel du Vérificateur
général sur la SDI (suite)
M. Léonard: Bien, merci, M. le Président. Alors, je
comprends très bien la situation. Bon. Ça fait partie des choses
de la vie aussi. Le dossier statique, vous avez dit au Vérificateur
général, effectivement, qu'il ne devait pas analyser la SDI comme
étant un état absolument figé, que ce n'était pas
une situation statique, mais qu'il y avait une évolution. Très
bien, je suis d'accord avec ça, évidemment, mais, à un
moment donné, il faut prendre un portrait d'une situation, un constat,
puis il est allé trois ans avant, il a fait l'analyse. J'ai bien
remarqué que, par rapport aux objections que j'ai lues tout à
l'heure et au rapport du Vérificateur, le ministre lui-même n'a
absolument pas répondu et, depuis le matin, il ne répond pas. Ce
qu'il a fait là était indéfendable et il le sait
très bien. C'est pour ça qu'il glisse à chaque fois sur
des petites argumentations très politiques dans le sens, entre
guillemets... Alors, oui, je pense qu'effectivement une situation, je suppose,
évolue, c'est la moindre des choses, et j'espère, parce que, s'il
fallait que ça n'évolue pas à la SDI, merci bien, ce
serait grave, encore plus grave. J'ai bien fait préciser au ministre ce
matin que, sur le plan de l'analyse des risques liés à la
direction, il n'avait pas l'air trop ouvert à faire ce qui doit se faire
dans le capital de risque.
Alors, c'est un fait qu'il faut analyser la situation de façon
dynamique, mais ce que je trouve, cependant, c'est qu'en termes de
développement on peut le faire, on doit le faire, ce qui ne nous
empêche pas, et surtout dans le cas du capital de risque, de mettre des
mécanismes très serrés, surtout parce qu'il s'agit de
capital de risque, et c'est ce qui n'a pas été fait au
départ. C'est ça qui est grave. Vous êtes là, vous
êtes en train d'en mettre, enfin, des mécanismes de
contrôle, de suivi, fort bien, fort bien. C'est ce qu'on veut. Puis je
dis: Là, on répond à la fonction, au mandat de
l'entreprise ou au mandat de la SDI. Mais c'est ce qui n'a pas
été fait au début. Pour être respectés, il
faut être respectables et, pour être respectés des
institutions financières, je pense que la réputation doit
être à toute épreuve. Donc, on s'entend là-dessus.
On s'entend là-dessus.
Ce qu'il y a de dommageable, cependant, c'est que, durant trois ans,
ça a été assez confus comme méthode de gestion,
puis c'est ce que j'aurais voulu que le ministre nous explique, que le ministre
nous explique comment, pour lui, ça n'avait pas l'air important de le
faire. Ça n'avait pas l'air, et il n'a pas l'air à vouloir
expliquer comment il en est arrivé là. Il a essayé de le
faire dire par le président de la SDI, bon, qui a dit de son ministre
qu'il avait fait une tâche colossale. J'imagine qu'il ne pouvait pas dire
autrement. Je comprends ça. Je comprends ça dans la situation
où il est. Mais ça n'explique pas, cependant, les
défaillances de la SDI jusque-là, du 1er avril 1987 à l'an
dernier, lorsque le Vérificateur général a fait son
rapport. Je comprends que, maintenant, il y a une espèce de mea culpa
qui est fait par la direction de la SDI en pariant de nouvelle structure, en
disant que la Société mettra également en place des
équipes de directeurs de portefeuille. Il n'y en avait pas avant. C'est
ça qui est grave. C'est de constater qu'il n'y en avait pas avant.
Là, on est en train de dire qu'on était au feu et qu'il fallait
absolument faire des choses. Je pense que, dans l'administration
financière, il faut être serré, il faut avoir des
mécanismes de contrôle, ce que l'ancien P.-D.G. ne connaissait
pas, ne comprenait pas, si je comprends bien.
Aujourd'hui, merci bien, ça a l'air d'être remis un peu
mieux en état, puis il y aura «un resserrement de ses
critères d'analyse [...] l'exigence de la production d'un plan
d'affaires qui constituera un outil de suivi, une fois l'aide financière
octroyée». Ce qui est surprenant, c'est que ça arrive dans
un commentaire en 1991, fin 1991, ou vous avez fait le commentaire au cours de
l'été 1991, quatre ans après l'entrée en vigueur de
la loi, un peu plus de quatre ans après son entrée en vigueur.
Là, on dit: Oui, on va exiger des plans d'affaires. Il n'y en avait pas
avant. Ils n'en exigeaient pas avant. C'est ça que le ministre doit
défendre. Il passe, comme on dit, le «buck» à son
président, mais c'est lui qui était là. C'est ça,
son problème.
M. le Président, je pense que la cause a été,
jusqu'à un certain point, entendue, pourrait-on dire ici en termes
parlementaires. Quand on dit: Le ministre, tout à l'heure, pariait du
concept de «juste à temps». «Juste à
temps», ça aussi, ça fait partie de son grand discours.
Ça lui prend sept a huit mois avant de répondre aux entreprises;
une moyenne de sept à huit mois. Une moyenne, imaginez! Il y en a que
ça doit prendre deux ans. Une moyenne. «Juste à
temps». Un beau concept, «juste à temps». Il fera
encore des discours là-dessus. La qualité totale après ce
qu'on a vu. Franchement!
Je voudrais revenir aussi sur un point, sur l'évaluation des
pertes sur l'aide financière. Ça aussi, ça a fait l'objet
de l'analyse du Vérificateur général. Nous l'avons
étudié effectivement la semaine dernière. Quand même
le ministre dit que, effectivement, il y a des bouts qui sont les mêmes,
encore une fois, il a l'occasion, l'opportunité lui est offerte
d'expliquer ce qui en est. Il ne s'explique pas. On verra ce que ça
donnera. Il est incapable de s'expliquer. Lui qui m'accusait d'être
méprisant ce matin, j'espère que ce n'est pas ça qui le
motive, le mépris de l'Assemblée nationale et des
députés de l'Opposition. Il a
l'air à vouloir contrer tout ça.
M. le Président, le Vérificateur général dit
des choses, là-dedans, importantes. Au paragraphe 9.65: «Les
pertes anticipées à la fin de chacun des trois derniers exercices
financiers de la Société étaient respectivement de 64 000
000 $, 136 000 000 $ et 229 000 000 $, soit 10 %, 14 % et 18 %.» Plus le
temps passe, plus ça rempire. C'est ça, la réalité.
Ça s'aggrave. Et les prêts qui deviennent créances
douteuses actuellement sont ceux qui étaient faits dans le cadre de la
loi. La première année qu'on applique une loi, effectivement, il
se peut que... normalement les prêts ne deviennent pas tout de suite des
créances douteuses, mais, au fur et à mesure que le temps passe,
là, le jugement de la réalité est porté sur les
décisions des prêts. On me dira que ce n'est pas juste la loi qui
est entrée en vigueur le 1er avril 1987, puisqu'on fait porter l'analyse
sur l'ensemble, mais le Vérificateur général constate 18 %
et, lorsque l'on ajoute un certain nombre de notes qu'il y a aux états
financiers, effectivement, ça va plus loin que ça. Je reprendrai
le tableau tout à l'heure. Les pertes à la SDI sont
considérables et la courbe s'accroît constamment. Je pense que,
là-dessus, c'est la réalité, c'est le jugement de la
réalité sur les gestes posés par la SDI. (16 h 30)
Par ailleurs, lorsque l'on prend en considération les articles 7
du gouvernement, les articles 7 qu'administre la SDI, c'est-à-dire les
décisions prises par le Conseil des ministres, là aussi, il y a
des fonds, des sommes importantes que le gouvernement sera appelé
à débourser. D'ailleurs, dans les crédits du
ministère - nous y viendrons - il apparaît un nouveau poste et les
sommes, qui sont des créances douteuses, augmentent. 44 000 000 $, 72
000 000 $ cette année ou 77 000 000 $. Enfin, on le verra dans les
crédits tout à l'heure. Un nouveau poste est apparu dans les
crédits du ministère pour combler tout cela. Le portrait n'est
pas total, même quand on parie de 229 000 000 $, parce qu'on n'a pas, sur
ce plan-là, les pertes sur un certain nombre de prêts
accordés ou de garantis. Je vous lis la page 37, Notes aux états
financiers, la note 10 par le Vérificateur, rapport annuel 1990-1991,
où il est dit ceci: Les pertes anticipées découlant des
prêts, contributions remboursables et participations à un capital
de société garantis par le gouvernement du Québec
s'établissent à 125 325 000 $ au 31 mars 1991. Donc, des sommes
qui n'apparaissent pas directement aux états financiers, qui
apparaissent dans une note. Sont exclues de ces pertes anticipées celles
se rapportant aux prêts sans intérêt, vu que leur
remboursement ne devient généralement exigible que 15 ans
après leur déboursement, et celles se rapportant aux actions
d'une classe particulière, lesquelles ne comportent aucune date de
rachat.
Il s'agit là d'une somme de 47 000 000 $. 47 000 000 $. Il n'y a
pas de provision là-dessus, pas de provision là-dessus, parce
qu'on va seulement les débourser dans 15 ans. Mais il y a quand
même des engagements du gouvernement. Il y a des engagements du
gouvernement. La conclusion, effectivement, qui est tirée et qu'on doit
tirer, c'est que ces sommes, ces prêts garantis de remboursement, je sais
que c'est 401 000 000 $ et un autre, les actions d'une classe
particulière, c'est une autre somme de 46 000 000 $; le total, 447 000
000 $. Il s'agit de sommes importantes.
Le Vérificateur dit ceci: Paragraphe 9.70. «La
Société devrait évaluer les pertes relatives aux
prêts sans intérêt et les actions d'une classe
particulière afin de procéder à l'évaluation de
l'ensemble de son porte-feuille d'aide. De plus, elle devrait obtenir
l'information suffisante et adéquate pour procéder à
l'évaluation des pertes anticipées et revoir les
mécanismes sous-jacents à cette évaluation.» alors,
nous en sommes encore à une défaillance de l'évaluation
et, dans le monde bancaire, le monde des institutions financières, la
provision pour mauvaises créances, c'est un poste très important
aux états financiers, au cas où le ministre ne le saurait pas.
dans le commerce ordinaire, la perte pour mauvaises créances, c'est 0,7
%, 0,6 %, 0,59 %, de cet ordre-là.
M. le Président, je comprends qu'on invoque le mandat de la SDI.
Fort bien. C'est une société à capital de risque. Elle a
comme objectif le développement du Québec. Fort bien. Mais encore
faut-il évaluer les postes à son bilan de façon correcte
si l'on veut que la situation soit correcte. J'ai d'ailleurs posé la
question au Vérificateur général sur le moment de sa
signature des états financiers, parce qu'il pouvait y avoir des
inconséquences assez importantes quant au fait de signer un état
où la provision pour mauvaises créances pouvait être
discutée quant à son ampleur. Bon. Il y a effectivement deux
dates. Le premier rapport a été signé au mois de juin, le
5 juin 1991, alors que le rapport du Vérificateur général
à l'Assemblée nationale, lui, a été signé
fin novembre 1991. Bon. Il n'en reste pas moins que l'évaluation des
pertes pour mauvaises créances à la SDI laisse à
désirer, qu'on doit en revoir le mécanisme. J'ai eu l'occasion
d'expliquer ce matin que, compte tenu qu'il s'agissait de la garantie du
gouvernement, effectivement, personne ne prend de provision pour mauvaises
créances sur une garantie du gouvernement. C'est comme mettre une
provision de mauvaises créances sur des obligations du gouvernement
étant donné que la garantie est solide. Alors, on ne peut pas
répondre de cette façon à cette question parce que
ça veut dire qu'on refuse d'évaluer la valeur des actions et des
obligations. Il faut plutôt en faire une évaluation de
façon réelle et, donc, ça affecte les résultats des
états financiers.
M. le Président, je pense que le portefeuille de prêts de
la SDI, le portefeuille de garanties
du gouvernement qui transite par la SDI doit faire l'objet d'une
évaluation, en termes de valeurs, comme l'on fait dans l'entreprise
parce que, si l'on veut donner une image correcte de la situation
financière, il faut que l'on fasse cette évaluation. Alors, je
pense que le ministre devrait nous dire s'il va donner effectivement la
directive - je pense que la SDI est d'accord, le ministre est d'accord avec la
directive - qu'il faut élaborer une méthode adaptée aux
prêts sans intérêt et aux actions d'une classe
particulière afin d'en évaluer les pertes anticipées.
Donc, il doit nous dire si, vraiment, il est d'accord avec le commentaire.
«La Société reconnaît toute la pertinence de la
recommandation [...] et a déjà pris les mesures afin de revoir la
technique et les mécanismes touchant l'évaluation des pertes
anticipées.» C'était le point.
Par ailleurs, sur le plan de l'explication générale
où Ion dit qu'on s'est dépêché, on voulait faire
vite, etc., et qu'on n'a pas mis tout de suite en place les mécanismes
dès le 1er avril 1987, je pense que l'actuel P.-D.G. dit cela, mais
ça n'enlève rien de la responsabilité de celui qui
était là et qui a mis en place l'application de la loi, qui a
appliqué la loi. Il fallait qu'il le fasse selon des critères
objectivement défendables à l'effet que les fonds publics
étaient suffisamment garantis.
Et ce n'est pas, encore une fois, M. le Président, ce n'est pas
parce qu'on est dans le capital de risque qu'on doit laisser tomber l'analyse.
Au contraire, elle doit être encore plus sévère, bien qu'on
puisse prendre des risques plus avant dans les affaires, mais encore faut-il
savoir le risque que l'on prend. Ce que le ministre est en train de nous dire,
c'est que, durant trois ans, trois ans et demi, il a accordé des
prêts sans l'analyse suffisante et, alors, on peut se poser la question
sur la justesse de ses décisions.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): M. le ministre, en
vertu du règlement, vous pouvez...
M. Léonard: Là, c'est le temps.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): ...soulever la
question que vous avez voulu soulever un peu plus tôt.
M. Tremblay (Outremont): Je vous remercie beaucoup, M. le
Président. Je voulais juste mentionner que le mandat du président
de la Société de développement industriel du Québec
avait été renouvelé pour cinq ans. Alors, je pense que la
remarque du député de Labelle est totalement irresponsable parce
que, si j'avais eu à l'empêcher de parler, je n'aurais pas
renouvelé son mandat pour cinq ans. 16 h 5, le 9 avril 1992,
après les mêmes questions posées à la commission du
budget et de l'administration, voici la réponse du Vérificateur:
«Évidemment, l'évaluation des créances est une
préoccupation de la Société - c'est le Vérificateur
qui le dit, donc on peut dire que ce n'est pas important pour la
Société, mais là c'est le Vérificateur, votre
bible, M. le député de Labelle - et c'est également une
préoccupation du Vérificateur lorsqu'il vient pour émettre
une opinion sur les états financiers.»
J'en cite un autre: Donc, la démonstration évidente aussi
que les pertes prennent plus d'importance mais qu'en même temps
l'évaluation... et que la provision a grimpé de 10 % à 14
% et à 18 %. Donc, la démonstration évidente aussi que les
pertes prennent plus d'importance mais qu'en même temps
l'évaluation de ces pertes se fait sur une base courante. De plus,
chacun de ces prêts est classifié selon quatre catégories
où il y a quatre critères pour évaluer les prêts.
S'ils tombent dans les critères 3 ou 4, vous me permettrez l'expression
- et je cite toujours le vérificateur général adjoint, M.
Bédard: Automatiquement, c'est l'évaluation cas par cas qui est
faite par la SDI - donc, il y en a une évaluation - et
l'évaluation est faite par la SDI et validée par la suite - on ne
peut pas vérifier et vérifier - par le Vérificateur
général lorsqu'il fait la vérification de ses états
financiers. Alors, dans ce sens-là, je pourrais continuer. (16 h 40)
Tout ce que je peux dire au député de Labelle, c'est qu'on
a toujours voulu, au niveau de la SDI, être le plus transparent possible.
Mais, parfois, à l'impossible nul n'est tenu. Parce que les 47 000 000
$, vous y faites allusion, aux 47 000 000 $, aux états financiers, mais,
pour vous rafraîchir un peu la mémoire, ce sont vos subventions,
c'est l'argent que vous donniez, qui était remboursable dans 15 ans.
Vous avez, à ce moment-là, donné le choix à
l'entreprise: que ce soit une subvention, des actions de classe
particulière ou un prêt remboursable. Dans ce sens-là, les
méthodes comptables étaient les mêmes méthodes
comptables qui ont toujours été appliquées dans le
passé, à la suite des recommandations du Vérificateur
général. Aujourd'hui, d'un commun accord avec la
Société de développement industriel du Québec, le
Vérificateur a voulu écrire la recommandation 9.70: «La
Société devrait évaluer les pertes». C'est
évident, on est d'accord pour le faire et nous le faisons depuis
toujours, et je dois vous dire que vous le faisiez même dans votre temps.
Alors, de ce côté-là, on ne peut pas se critiquer
mutuellement. Ça se fait et, si ça peut être bonifié
à la suite d'une nouvelle recommandation du Vérificateur
général, la Société de développement et le
ministre sont entièrement d'accord avec ça. S'il faut obtenir
plus d'informations - l'information nous apparaissait suffisante, on classe
déjà les provisions pour pertes dans quatre catégories -
s'il faut faire plus de catégories et être encore plus vigilant et
si le Vérificateur général a de nouvelles méthodes
comptables, nous sommes
prêts à les mettre en application le plus rapidement
possible.
La Société de développement industriel du
Québec a toujours été très transparente dans son
approche. Nous avons même dû, à plusieurs reprises,
convaincre le Vérificateur général de changer ses
méthodes comptables pour qu'elles soient encore plus transparentes, et
ça, ce n'est pas le Vérificateur qui l'a demandé, c'est la
Société de développement industriel du Québec.
C'est la raison pour laquelle vous allez prendre les états financiers
entre 1987 et 1990 et vous allez voir une ventilation et une évaluation
des provisions pour pertes des aides financières gouvernementales sur
l'article 7; c'est une initiative de la SDI, non pas une initiative du
Vérificateur général. De ce côté-là,
il y a toujours eu une excellente complicité entre le
Vérificateur général et l'équipe de gestion de la
SDI. Les deux recommandations qui sont les recommandations 9.70 et 9.71, ce
sont des recommandations conjointes de la Société de
développement industriel du Québec et du Vérificateur
général. Donc, à votre question, la réponse, c'est
oui.
M. Léonard: M. le Président, les recommandations du
Vérificateur général sont les recommandations du
Vérificateur général. Il a demandé des commentaires
de la Société. Ils sont inscrits là où ils sont
inscrits, à la suite des paragraphes 9.70 et 9.71. Mais le ministre, qui
fait de la récupération, ne peut pas dire ce qu'il vient de dire,
qu'il s'agit d'une recommandation conjointe. Il est d'accord avec la
recommandation du Vérificateur général, ce sont les
faits.
Je veux juste simplement revenir sur une lecture qu'il a faite d'une
déclaration de M. Bédard. C'est qu'il arrête à des
moments évidemment très particuliers, le ministre, lorsqu'il lit
la déclaration de M. Bédard, parce que M. Bédard avait
aussi continué et dit: Vous avez tout à fait raison, que les
prêts sans intérêt qui sont souvent exigibles au bout de la
quinzième année ou encore des actions d'une classe
particulière qui, souvent, n'ont même pas droit de vote ou encore
qui ne sont pas rachetables, dont les pertes sont assumées par le
gouvernement et qui s'élèvent à 401 000 000 $ et 46 000
000 $, il n'y a pas d'évaluation de mauvaise créance sur ces
dossiers particuliers. Et là-dessus, parce que c'est garanti par le
gouvernement, donc, l'impact dans les états financiers de la
Société ne sera pas reflété, c'est le gouvernement
qui va les absorber.
Donc, il reconnaît qu'il y a des pertes afférentes, mais en
disant que ce sera le gouvernement qui va les absorber. Alors, tout ce que cela
veut dire, c'est que, finalement, les états financiers de la SDI, tels
que rédigés, tels qu'écrits, tels que
présentés à l'heure actuelle, ne reflètent pas
toute l'activité de l'aide aux entreprises à cause justement de
la garantie gouvernementale. Et c'est là-dessus que je questionne le
ministre depuis tout à l'heure, à l'effet qu'on doit les
évaluer. Il a dit qu'il était d'accord avec les paragraphes 9.70
et 9.71 sur des recommandations du Vérificateur général.
Alors, si je comprends bien, on va assister à une révision, sur
ce plan, de l'estimation des pertes sur mauvaises créances.
Alors, M. le Président, voilà, je m'arrête là
parce qu'il y a encore un autre paragraphe très intéressant du
rapport du Vérificateur général, une autre série de
remarques sur la gestion de la trésorerie et du financement de l'aide
financière accordée. Le ministre ne se préoccupait pas
tellement de sa gestion de caisse. Les fonds rentraient, il ne les
plaçaient pas, ce n'était pas important. Il ne s'est pas
préoccupé de gérer la caisse. Il s'est perdu des centaines
de millions de dollars en pertes d'intérêts, ça n'avait pas
l'air plus important qu'il faut, mais le Vérificateur
général note bien que «la Société devrait se
doter d'une politique de gestion lui permettant d'améliorer la
réalisation de ses encaissements et d'effectuer ses déboursements
en temps opportun.» Le suivi, encore une fois, sur les encaissements des
paiements par les entreprises. L'autre: «La Société devrait
revoir son mode de fonctionnement en matière de
trésorerie.» C'est là qu'il mentionne que, pour deux
exercices en particulier, il estime qu'il y a eu des frais de financement
d'environ 200 000 $ qui auraient pu être épargnés.
«La Société devrait se doter d'une politique globale pour
encadrer ses activités en matière de financement.» On est
dans une institution financière, là, remarquez bien. «La
Société devrait disposer d'une méthode de
détermination et de révision de sa marge nette
d'intérêt», etc.
M. le Président, je veux simplement souligner qu'en termes de
gestion de sa trésorerie, pour une institution financière,
ça en est une qui ne donnait pas l'exemple aux entreprises qu'elle
finançait. Alors, cordonnier mal chaussé, ça a
été ma conclusion, ça a été aussi la
constatation que j'ai faite lorsque j'ai déjà posé une
question au ministre, à l'Assemblée nationale. Cordonnier mal
chaussé. Qualité totale qui laisse à désirer. Le
mot «totale» est en devenir, comme il dit, en progression. Je sais
qu'il faut voir ça de façon proactive. Bon, bien, nous allons
concourir, nous allons être indulgents. C'est ça que ça
veut dire. Alors, sur la trésorerie, il y a encore une foule de
recommandations du Vérificateur général. Une foule de
recommandations.
Alors, voilà sur la gestion interne de la SDI, encore une fois.
En conclusion sur ce point, M. le Président, ce que je veux dire, c'est
que je ne mets pas en cause la compétence des fonctionnaires de la SDI,
et ça a été mis très clairement devant les membres
de la commission du budget et de l'administration. Le Vérificateur a dit
qu'effectivement il n'avait rien eu à reprocher aux fonctionnaires qui
avaient fait
l'analyse des prêts. Ce qu'il a dit, c'est qu'il n'avait pas les
directives pour le faire, que les mécanismes n'avaient pas
été mis en place, et ça, c'était vraiment une
responsabilité de la direction et non pas des professionnels, des
fonctionnaires et des cadres qui n'avaient pas, eux, à définir
les directives, en tout cas au moment ou au niveau où ils
étaient. C'est ça. il faut qu'il reconnaisse sa
responsabilité. Voilà.
M. le Président, j'en avais terminé avec ce point. Nous
pouvons continuer dans le programme 2, élément 1, sur les
crédits de la SDI au ministère en particulier.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): M. le ministre,
est-ce que vous avez...
M. Tremblay (Outremont): Juste pour compléter, j'ai
quelques petits points assez précis pour le député de
Labelle, avant qu'on ne passe au volet 2. Quand on parle d'évaluer les
pertes relatives aux prêts sans intérêt et les actions d'une
classe particulière, il faut réaliser que c'est un montant, par
exemple, c'est une subvention qui a été donnée.
L'entreprise avait le choix de choisir soit une subvention, un prêt ou
une action de classe particulière remboursable dans 15 ans. Alors,
jusqu'au 31 mars 1992, on doit l'admettre, même le Vérificateur
général et la SDI n'avaient pas trouvé le moyen
d'être des devins parce que comment peut-on prévoir 15 ans
d'avance qu'un montant ne serait pas remboursé? Par contre, il
semblerait que de nouvelles méthodes comptables, non pas des
méthodes comptables qui existaient il y a cinq ans ou il y a sept ans,
mais de nouvelles méthodes comptables permettraient, au 31 mars 1992, de
prendre en considération cette nouvelle suggestion et, dans ce
sens-là, on est entièrement d'accord avec ça. (16 h
50)
Je voudrais juste corriger. Lorsqu'on parle de la trésorerie de
la Société de développement industriel du Québec,
il faut tout mettre en relation avec la SDI qui gérait, à court
terme, des montants d'emprunt totalisant sensiblement 200 000 000 $. Ce qu'on
reproche à la SDI, c'est d'avoir maintenu dans un compte de banque des
encaisses de sensiblement 5 000 000 $. Alors, je dois dire,
premièrement, que les institutions financières traditionnelles,
parfois, insistent pour un solde bancaire minimum. J'admets qu'il n'est pas de
5 000 000 $. Deuxièmement, je voudrais surtout corriger un point
excessivement important qui a été mentionné par le
député de Labelle. Il a dit: C'est des centaines de millions de
dollars que la SDI a perdus.
M. Léonard:...
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: Mon, non.
M. Tremblay (Outremont): Bien, il faudrait relire le verbatim.
C'est exactement ce qui a été dit: «C'est des centaines de
millions de dollars...»
M. Léonard: Des centaines de milliers. Des centaines de
milliers.
M. Tremblay (Outremont): Alors, il faut mettre tout dans le
contexte parce que, à la page 198 du rapport, on parle sensiblement, sur
trois exercices, de 200 000 000 $, et ce n'est peut-être pas plus que le
chèque d'un million de dollars que le député de
Lévis a mis dans ses poches et avec lequel il s'est promené
longtemps. On s'en rappelle évidemment. Alors, dans ce
sens-là...
M. Léonard: Alors, vous serez mal placé pour
l'accuser.
M. Tremblay (Outremont): Mais c'est vrai.
M. Léonard: Très. Parce que, vous, c'est 200 000 $
que ça a coûté, là.
M. Tremblay (Outremont): Alors, dans ce sens-là, les
systèmes sont en place; les recommandations du Vérificateur
général, c'est les recommandations que la Société a
acceptées. Des efforts vont être faits pour assurer un suivi
adéquat et de nouveaux mécanismes pour respecter les
recommandations du Vérificateur. Ça a été pris avec
une objectivité très importante, et je pense que la
Société de développement va continuer de maintenir ses
grandes orientations, à remplir sa mission de favoriser le
développement économique du Québec. J'ai bien hâte
de voir le prochain rapport du Vérificateur, qui devrait être au
cours de l'année prochaine. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemire): Avant de passer à un
autre point, je reconnais la députée de
Kamouraska-Témiscouata. Vous aviez peut-être une autre
question.
Mme Dionne: m. le président, j'avais une question, mais je
pense qu'on est revenu à l'élément d'un programme. alors,
ça veut dire que, là...
Le Président (M. Lemire): On passe à un autre.
Mme Dionne: ...on est toujours sur celui-là, M. le
député de Labelle?
M. Léonard: Non. Vous n'avez plus besoin de faire de
mesures de diversion. Ha, ha, ha!
Mme Dionne: En tout cas, il y a des questions très
intéressantes qui ont été posées, à tout le
moins pour nous autres, si ce ne l'était
pas pour l'Opposition. Mais est-ce que je comprends bien qu'on
était sur le programme de...
M. Léonard: Oui, oui. On revient sur le programme.
Mme Dionne: O.K. Est-ce que...
M. Léonard: On était sur le programme 2,
élément 1.
Mme Dionne: Est-ce que c'est terminé sur ce
programme-là? C'est parce que ma question...
M. Léonard: Non. J'ai d'autres questions à
poser.
Mme Dionne: On n'est pas obligé de rester sur ce
programme-là, M. le Président?
Le Président (M. Lemire): Bien, ça dépend
de... Si vous avez d'autres questions à poser, on peut passer
immédiatement...
M. Léonard: Vous ne savez pas où vous êtes
rendue, si je comprends bien. Vous essayez de savoir où vous êtes
rendue.
Mme Dionne: J'ai une question de... Je me suis adressée au
président pour savoir...
Le Président (M. Lemire): S'il vous plaît!
Mme Dionne: ...si on restait, si on était obligé de
rester sur l'élément de ce programme-là ou si on pouvait
poser une question sur un autre programme.
Le Président (M. Lemire): Écoutez, ça
dépend de vous, Mme la députée.
M. Léonard: On est sur ce programme, M. le
Président.
Le Président (M. Lemire): On peut passer à un autre
point et on reviendra là-dessus, Mme la députée, si vous
le permettez.
Mme Dionne: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemire): M. le député de
Labelle, critique de l'Opposition.
M. Léonard: Oui. Est-ce qu'on est sur le programme 2,
élément 1? C'est ça? Les crédits de la...
Le Président (M. Lemire): C'est votre choix. Est-ce que
vous voulez passer à un autre programme?
M. Léonard: Moi, je pense qu'il faudrait qu'on termine le
programme 2, élément 1, qui sont maintenant... Ce que je voulais
vous dire, M. le Président, c'est que nous avons examiné le
rapport du Vérificateur. Il y a des crédits inscrits au
ministère, qui sont les crédits de la SDI, de 194 000 000 $, et
je pense qu'on pourrait terminer parce que nous sommes dans le sujet et que le
président de la SDI lui-même, ce matin, a demandé qu'on
termine le plus vite possible les crédits de la SDI.
Le Président (M. Lemire): C'est à votre choix, M.
le député. Si vous voulez continuer dans ce sens-là.
Programmes d'aide financière de la SDI
terminés le 31 mars 1992
M. Léonard: Bon. O.K. Alors, j'aurais une question
à poser sur les programmes qui venaient à échéance
le 31 mars 1992. Il y a une note dans les notes que vous nous avez fait
parvenir qui dit ceci: «Tous les programmes d'aide financière de
la SDI se sont terminés le 31 mars 1992; ils font l'objet d'une
révision auprès du Conseil du trésor et des
ministères et organismes impliqués et seront soumis prochainement
au Conseil des ministres.» Est-ce que c'est effectivement ce qui s'est
passé au 31 mars 1992? J'ai aussi entendu que certains avaient
été prolongés pour quelques mois. Est-ce que vous pouvez
nous faire le point sur cette question à ce moment-ci? J'ai d'autres
questions à poser sur l'ampleur des crédits.
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui. À l'exception de
l'opération Relance PME où on continue d'assurer l'étude
des 188 dossiers, tous les programmes de la SDI ont été
reportés au 1er juin 1992. Donc, la SDI continue de remplir sa mission
comme si rien n'était, et nous allons mettre en application les
programmes de la SDI à ce moment-là, les nouveaux programmes.
M. Léonard: Est-ce qu'on peut demander au ministre
pourquoi il les abolit au 31 mars 1992, qu'il les reporte pour une
période de deux mois - si je comprends, c'est seulement deux mois - et
qu'il exclut Relance PME de cela?
M. Tremblay (Outremont): Premièrement, parce que
c'était une clause crépusculaire.
M. Léonard: Dans les ententes du GATT?
M. Tremblay (Outremont): Une clause crépusculaire... Je
l'avais comme il faut la première fois.
M. Léonard: Crépusculaire, oui, oui.
M. Tremblay (Outremont): ...qui, le 31 mars...
M. Léonard: Pensez à Wagner!
M. Tremblay (Outremont): Le musicien? M. Léonard:
Oui.
M. Tremblay (Outremont): Oui. ...1992 et, dans ce sens-là,
les petits ajustements, les vérifications au niveau des
différents comités et d'autres consultations importantes, mais,
d'ici le 1er juin 1992, tous les programmes, la nouvelle programmation devrait
être en application pour une période de cinq ans. Donc, on
maintient encore pour une période de deux mois, jusqu'au ier juin.
En ce qui concerne l'opération Relance PME, on est arrivés
à la conclusion, à la suite des analyses et de certaines
consultations - la brigade économique, ça existe - que ce
programme, avec tous les dossiers présentement à l'étude -
188 pour 71 000 000 $ - avait rempli une bonne partie de ses objectifs, mais
ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas autre chose. Alors, dans ce
sens-là...
M. Léonard: Alors, c'est quoi l'autre chose? Nous sommes
aux crédits. Pourquoi on étudie les crédits si on ne peut
pas savoir de quoi il s'agira ultérieurement?
M. Tremblay (Outremont): Parce qu'il y a d'autres moyens de
véhiculer des messages, éventuellement. Vous savez très
bien ce qu'on veut dire, et je ne veux surtout pas vous donner
l'opportunité de dire que c'est à cause de vous qu'on va avoir
fait des choses.
M. Léonard: Mon Dieu! qu'il a peur, ce jeune homme. M. le
Président, quelles sont les intentions du ministère, puisque tout
le monde est ici, et quelles sont les intentions du ministre en ce qui concerne
les prochains programmes de la SDI? Vous dites qu'il s'agit d'une clause
crépusculaire, M. le ministre, et que, le 1er juin, tout sera
terminé. Ça va être remplacé par quoi? ii me semble
que la question, elle s'impose. vous dites que vous ne voulez pas en parler,
mais, au fond, vous nous demandez de voter 194 000 000 $ cet après-midi.
on doit savoir pourquoi.
M. Tremblay (Outremont): Ça me surprend parce que le
député de Labelle, c'est supposé être un
comptable.
M. Léonard: Justement.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: C'est pour ça que je pose des
questions.
M. Tremblay (Outremont): Ça me fait plaisir. Donc, un
comptable devrait savoir qu'il y a des engagements qui sont budgétaires.
Crédits, c'est budget. Les aides de la SDI, c'est des prêts
participatifs, ce n'est pas budgétaire, à moins qu'il n'y ait une
perte. Alors, dans ce sens-là, même si on avait à discuter
des crédits - j'espère qu'on va le faire - ce n'est pas les
programmes de la SDI.
M. Léonard: Alors, le ministre ne veut pas nous dire par
quoi tous ces programmes qui sont abolis, dont l'un est déjà
aboli depuis le 31 mars, seront remplacés.
M. Tremblay (Outremont): Ce n'est pas que je ne veux pas le dire,
mais...
M. Léonard: Vous voulez faire un grand discours en dehors
de l'Assemblée nationale.
M. Tremblay (Outremont): Non. Ce n'est pas une question...
M. Léonard: Un autre vidéo.
M. Tremblay (Outremont): ...de discours, mais si vous
étiez un peu plus près de vos PME dans votre région - on
en a consulté 400, pas uniquement dans votre région - si vous
étiez un peu plus près de vos organismes de développement
corporatif dans votre région - on en a consulté une vingtaine -
dans ce sens-là, vous sauriez sensiblement ce que nous allons faire.
Ayez au moins le respect du Conseil des ministres. Les programmes vont
être acceptés bientôt par le Conseil des ministres.
M. Léonard: Le respect du Conseil des ministres.
M. Tremblay (Outremont): On les annoncera le 1er juin, mais je
peux vous dire que c'est dans la continuité de ce que nous faisons
depuis maintenant cinq ans. (17 heures)
M. Léonard: M. le Président, là, je trouve
que ça prend des allures de télévangéliste, d'en
appeler au respect du Conseil des ministres. Nous sommes à
l'Assemblée nationale. Notre devoir, c'est de poser des questions. Je
voudrais savoir si la modification des programmes a quelque chose à voir
avec un rapport qui a circulé au ministère et qui a
apporté une certaine conclusion sur ces programmes. Il dit ceci:
«L'amélioration de la performance des programmes observée
au cours des deux premières années laissait entrevoir que
l'activité de la Société avait atteint un certain rythme
de croisière. «Or, la chute importante des autorisations entre les
années 1988-1989 et 1989-1990, 26.3 %, remet en cause cette
hypothèse. Comment expliquer cette diminution de l'achalandage, que le
nombre d'entreprises aidées et que l'aide totale accordée
diminuent simultanément? Outre les facteurs externes comme la mauvaise
con-
juncture économique, il y a lieu de chercher à
découvrir quels sont les facteurs qui peuvent avoir affecté la
demande. Plusieurs questions restent en suspens. Entre autres, le produit
financier offert correspond-il aux besoins des entreprises? Est-il suffisamment
incitatif? Est-il suffisamment complémentaire? «La SDI
possède-t-elle les ressources nécessaires pour répondre
à la demande et faire bon suivi des aides accordées? La mise en
marché est-elle adéquate? On devrait également analyser le
caractère incitatif de l'aide», etc. C'est un rapport de janvier
1991 et, à mon sens, il pose des questions. Est-ce que la
révision des programmes est en relation avec ce constat?
M. Tremblay (Outremont): Je ne me rappelle pas du rapport
cité par le député de Labelle, mais je peux vous dire une
chose: C'est évident qu'on s'est posé certaines questions parce
que, quand on réévalue la performance de programmes et qu'on veut
les renouveler pour une période de cinq ans, on doit se poser certaines
questions. Alors, dans ce sens-là, je peux vous dire, et je l'ai
mentionné tout à l'heure, que les programmes, dans leur
totalité, vont être maintenus et\ou regroupés dans la
continuité de ce que nous faisions dans le passé.
M. Léonard: Vont être maintenus ou
regroupés?
M. Tremblay (Outremont): Et\ou regroupés. Par exemple,
à l'exportation, il y a trois volets exportation. Peut-être qu'on
est rendu à un point où il faut décloisonner les
exportations et regarder un projet et\ou faire un prêt pour plusieurs
projets, au lieu de faire trois prêts pour trois projets. Alors, on a
pris en considération les nouveaux besoins du marché et, dans ce
sens-là, ça a été fait en consultation. Mais on
pourrait vous citer d'autres documents semblables où la performance de
la SDI au cours des dernières années... Juste un petit chiffre
depuis 1987, c'est - je vais vous le dire - 1052 prêts participatifs
totalisant 722 000 000 $. Alors, ce n'est pas des petits montants et je pense
que c'est des aides financières assez importantes.
M. Léonard: Mais, M. le Président, si on me permet,
vous constaterez qu'il est difficile, à ce stade, de poursuivre une
analyse alors que le ministre nous dit pratiquement que tous les programmes
qu'il y a à la SDI sont en suspens jusqu'au 1er juin, que l'un d'entre
eux, en particulier, est aboli et que les crédits sont accordés
sur la base des anciens programmes. Alors, j'aimerais ça qu'on
éclaire notre lanterne là-dessus. À ce moment-là,
est-ce que les montants qui sont accordés, qui sont aux crédits,
vont se retrouver substantiellement ultérieurement et comment on va le
faire? Au fond, ce qu'il nous dit: Tout ça est aboli ou ça va
être aboli le 1er juin. On ne sait pas. Ça peut être
modifié, changé. Donc, dans quel cadre allons-nous étudier
les crédits?
M. Tremblay (Outremont): En ce qui concerne la SDI - parce que,
là, on parle de la SDI - ça reflète le passé de la
SDI, dans le sens où - et je l'ai mentionné tout à l'heure
- si la SDI a une perte, ça devient budgétaire. Si la SDI a des
frais de fonctionnement, une masse salariale, c'est budgétaire. Alors,
c'est ce qu'on approuve ici, mais, en ce qui concerne les programmes de la SDI,
ce sont des prêts. Donc, ce n'est pas reflété parce qu'on
ne fait pas un prêt sachant qu'on va perdre de l'argent.
M. Léonard: M. le Président, là, non. Je
pense que non. La réponse, à mon sens, mérite d'être
creusée davantage. Dans le programme 2, élément 1, et on
pourrait parler de l'élément 2 aussi, il y a un budget total de
249 436 000 $ et la SDI représente 194 000 000 $. Lorsqu'on regarde au
bas de la page, par la suite, il y a des transferts de 231 000 000 $ pour
l'ensemble du programme. C'est à la page 18-3. Donc, une partie... Ces
transferts sont ensuite reportés à la page 18-6 où nous
avons le sommaire des crédits de transfert. Là, il y en a pour
437 000 000 $, lesquels comprennent les crédits de transfert de la SDI,
et je pense que c'est ça qu'il faut voir. Alors, quand on pose des
questions, on est obligé de les poser globalement sur l'ensemble des
programmes puisque vous nous dites: Les programmes seront abolis,
transformés, modifiés le 1er juin. Et sur ce plan, on est
obligé de dire: Oui, mais qu'est-ce qu'on étudie? Quels sont les
transferts qui sont affectés? J'aimerais qu'on nous précise
davantage. Il me semble que c'est la question de fond parce que, autrement, en
termes de méthodologie, on va se perdre vite.
M. Tremblay (Outremont): Là, c'est parce que vous avez
pris le livre...
M. Léonard: Des crédits.
M. Tremblay (Outremont): Une publication dans le livre des
crédits.
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (Outremont): Bon.
M. Léonard: Bien...
M. Tremblay (Outremont): Ça, vous l'avez, le budget
1992-1993?
M. Léonard: Oui. J'ai aussi le livre des crédits,
ici.
M. Tremblay (Outremont): Oui, mais celui-là, le petit?
M. Léonard: Oui, on l'a ici.
M. Tremblay (Outremont): alors, ça, vous l'avez. si on
prend, par exemple, les 249 436 000 $, à la page 1, vous y faites
référence.
M. Léonard: À quelle page, pardon?
M. Tremblay (Outremont): À la première page.
M. Léonard: 249 436 000 $, oui.
M. Tremblay (Outremont): Là, ce qu'on discute, c'est les
194 000 000 $.
M. Léonard: D'accord.
M. Tremblay (Outremont): II faut aller à
l'élément 1, et il est ventilé en deux
catégories.
M. Léonard: Attendez un peu. C'est le soutien interne.
M. Tremblay (Outremont): Alors, il est ventilé. Si on va
à programme 1, élément 2, Société de
développement industriel, vous allez voir que, cette année, une
partie du montant - on en a pour 8 599 000 $ - c'est essentiellement les
dépenses de fonctionnement.
M. Léonard: Un instant! Où est-ce que vous
êtes?
M. Tremblay (Outremont): Je suis dans l'onglet...
M. Léonard: Oui. SDI, élément 1.
M. Tremblay (Outremont): Programme 1, élément
2.
M. Léonard: Développement industriel, c'est
ça? 8 599 000 $. J'y suis.
M. Tremblay (Outremont): Alors, une partie des 194 000 000 $,
c'est, entre autres, des dépenses au niveau de la masse salariale, des
dépenses de fonctionnement et d'autres dépenses de capital. En
plus... Là, il faut aller au programme 2, élément 1...
M. Léonard: Le programme 2, élément...
Attendez un instant!
M. Tremblay (Outremont): Le programme 2, élément 1,
et la vous allez trouver le montant plus global de 194 000 000 $. Vous l'avez
en bas, là.
M. Léonard: C'est ça.
M. Tremblay (Outremont): Et il est compris sensiblement le
montant que j'ai mentionné tout à l'heure, les frais de
fonctionnement avec la masse salariale...
M. Léonard: C'est ça.
M. Tremblay (Outremont): ...et, surtout, des paiements de
transfert.
M. Léonard: De 176 000 000 $.
M. Tremblay (Outremont): C'est ça. Alors, si vous tournez
la page, toujours le programme 2, élément 1, vous allez voir la
ventilation des 176 000 000 $. Mais ça, je veux mentionner, ça ne
comprend pas les prêts participatifs de la SDI parce que ce n'est pas...
Ça, ça comprend uniquement les pertes - les 50 000 000 $,
ça, c'est une provision - les pertes prévisibles des articles 7,
pour celui-là.
M. Léonard: C'est-à-dire qu'il y a 76 000 000 $ de
pertes prévisibles. C'est ça, 76 000 000 $. Il y a un montant de
50 000 000 $, un autre de 8 000 000 $, etc., total: 76 505 000 $. Mais, avant,
ce sont des sommes et des crédits qui sont attribués à des
programmes. Ce que vous nous dites, c'est que ces programmes, à partir
du 1er juin, c'est autre chose. On ne sait pas. (17 h 10)
M. Tremblay (Outremont): Oui, mais ce sont tous des programmes...
Par exemple, si on regarde à «Entreprises à technologie
moderne et entreprises dynamiques»...
M. Léonard: Un instant.
M. Tremblay (Outremont): À droite, où il y a le
total. «Entreprises à technologie moderne et entreprises
dynamiques».
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (Outremont): C'est un programme qui est
terminé depuis au moins quatre ans.
M. Léonard: Ça, ce sont des mauvaises
créances, c'est des pertes.
M. Tremblay (Outremont): Non. Ça, c'est... Quand je vous
mentionnais tout à l'heure, quand on disait à une entreprise: Si
vous faites tel projet, on va vous donner une subvention payable sur trois ans
ou payable sur cinq ans... Ça, c'est les montants qui restent à
payer. Alors, le programme Entreprises à technologie moderne, 8 000 000
$; crédits à l'implantation et aide à la recherche -
ça c'est des paiements de transfert pour couvrir des pertes -
prêts de capitalisation - ça, c'est un ancien programme qui a
été
aboli en 1986, mais il y a encore des pertes sur des garanties de
prêts qui avaient été données - financement des
entreprises, c'est la même chose, c'est des pertes.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais m'adresser
au ministre. Tout ce dont vous venez de nous parler, c'est sous une rubrique
qui s'intitule «Pertes sur les programmes garantis par le
gouvernement».
M. Tremblay (Outremont): C'est ça. M. Léonard:
Ce sont des pertes. M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: Mais, à la page de gauche, vous avez
les programmes, parce que nous parlons à l'heure actuelle des
transferts, des crédits de transfert de la SDI qui doivent aller, je
suppose, dans chacun des programmes. Je repose la question de départ.
Vous nous dites que les programmes seront ou abolis ou modifiés, on ne
sait pas ce qui en arrivera, le 1er juin. À l'heure actuelle, on est en
train de voter des crédits sur base annuelle, si je comprends bien, pour
des programmes qui ne seront plus là le 1er juin. Bon! Il y a quand
même un problème là!
M. Tremblay (Outremont): En fait, c'est des engagements sur des
programmes antérieurs qui sont terminés ou qui sont existants
encore pour l'aide à l'investissement pour l'est de Montréal,
recherche-développement et innovation technologique. Alors, on prend
programmes terminés. C'est des engagements.
M. Léonard: O.K. Programmes terminés, mais ils vont
se terminer le 1 er juin?
M. Tremblay (Outremont): Ça, ça fait longtemps.
C'est terminé depuis longtemps.
M. Léonard: Mais comment ça se fait qu'on a des
crédits là-dedans?
M. Tremblay (Outremont): Parce que c'étaient des
subventions payables sur trois ans ou sur cinq ans. Alors, en ce
sens-là, on respecte nos engagements et on paie encore.
M. Léonard: Ah! O.K. Donc, ce sont des engagements
à liquider.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: Bien, je comprends.
M. Tremblay (Outremont): Puis dans le...
M. Léonard: Les programmes en vigueur maintenant.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: Les programmes en vigueur, on revient avec la
même question. C'est des programmes... Qu'est-ce qui arrive au 1er juin?
On vote des crédits sur une base annuelle, encore une fois, ou...
M. Tremblay (Outremont): II n'y a pas de crédits sur les
programmes existants. Ce que vous avez là pour les programmes en
vigueur... Par exemple, au niveau de l'aide à l'investissement pour
l'est ou le sud-ouest de Montréal, on a fait un prêt. Le
prêt avait un congé d'intérêt. Le montant qui est
prévu là de 3 594 000 $, c'est le congé
d'intérêt. Mais le prêt n'est pas provisionné parce
que le prêt est bon ou il est peut-être provisionné
là, mais il ne l'est pas et ça, c'est l'intérêt
qu'on paie. Alors, c'est l'engagement contracté sur des prêts qui
sont toujours en vigueur en fonction de programmes en vigueur. C'est la
dépense budgétaire.
M. Léonard: Donc, ce que vous nous dites, c'est qu'il y a
certains programmes dans lesquels il y a des engagements; ces programmes vont
continuer jusqu'à extinction et il y a une autre
génération de programmes qui vont entrer en vigueur au 1 er juin.
Il faut que je comprenne ça?
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui. Les programmes existants sont
toujours en vigueur jusqu'à temps qu'ils soient remplacés par les
nouveaux programmes.
M. Léonard: C'est-à-dire que vous ne prendrez pas
de décision nouvelle après le 1er juin parce que ça va
être autre chose...
M. Tremblay (Outremont): Exactement.
M. Léonard: ...mais ceux-là vont devoir
éteindre leurs obligations en quelque sorte?
M. Tremblay (Outremont): Oui, mais ce que vous trouvez au niveau
des programmes en vigueur, c'est uniquement la dépense
budgétaire. Ça veut dire que, parce qu'il y a eu un congé
d'intérêt, on respecte nos engagements, mais pas le capital. Le
capital, à moins qu'il ne soit provisionné, il va
apparaître aux états financiers, mais c'est uniquement la perte,
s'il y a perte, parce qu'il y a une différence entre une provision et
une perte, la perte apparaîtrait au niveau budgétaire. C'est
ça. Elle apparaîtrait dans le montant de 76 000 000 $ s'il y a
perte.
M. Léonard: En passant, par rapport aux crédits de
la SDI, je voudrais juste vérifier une chose, M. le Président.
Les revenus totaux de la SDI, 70 000 000 $. Les pertes de la SDI ici, 76 505
000 $. Pertes sur les programmes garantis par le gouvernement. Ça veut
dire oups! il y a
quelques mauvaises créances à la SDI.
M. Tremblay (Outremont): Non, non. Il ne faut pas mêler les
prêts participatifs où la perte est une responsabilité SDI
et les mandats gouvernementaux ou des programmes garantis par le gouvernement
et, à ce moment-là, s'il y a perte, ça devient un revenu
et une dépense automatiquement pour la SDI. Alors, ça n'affecte
pas les états financiers ou les revenus et les dépenses de la
Société de développement industriel.
M. Léonard: Disons que vous avez raison pour 50 000 000 $
sur 76 000 000 $. Les autres 26 000 000 $, ça, c'est la SDI.
M. Tremblay (Outremont): Non. Non, parce que la ventilation des
pertes sur programmes garantis par le gouvernement, il y a trois petits tirets:
premier tiret, c'est les mandats articles 7: 50 000 000 $.
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (Outremont): Petit tiret, Programmes
terminés...
M. Léonard: Oui, O.K.
, M. Tremblay (Outremont): Ça, c'est les subventions et
l'autre, c'est les crédits d'impôt et le financement des
entreprises, c'est des programmes garantis par le gouvernement.
M. Léonard: O.K.
M. Tremblay (Outremont): Alors, les 76 000 000 $, c'est
responsabilité gouvernementale.
M. Léonard: Ah bon! Donc, c'est 76 000 000 $ de mauvaises
créances, en plus des mauvaises créances de la SDI.
M. Tremblay (Outremont): Oui. M. Léonard: En
plus.
M. Tremblay (Outremont): En plus. Bien, en plus des pertes
déclarées aux états financiers, oui.
M. Léonard: De la SDI?
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: O.K.
M. Tremblay (Outremont): Alors, l'année dernière,
c'était sensiblement 15 000 000 $. C'est ça.
M. Léonard: Donc, au fond, ce sont des programmes en
extinction dont il s'agit à la SDI. Vous avez des crédits donc,
cette année, de 194 000 000 $ contre 164 000 000 $ l'an dernier. Mais,
en réalité, il s'agit d'une diminution de budget si l'on tient
compte du fait qu'on efface les pertes sur les programmes garantis par le
gouvernement de 76 000 000 $. De façon comparative, si on exclut l'effet
de l'extinction de programmes, les crédits seraient de quel ordre? Vous
ne les avez pas calculés, mais je pense qu'il y a un changement de
nature considérable dans les crédits de la SDI entre les 164 000
000 $ et les 194 000 000 $.
M. Tremblay (Outremont): En fait, la très grande partie du
montant, sauf pour les frais de fonctionnement et les salaires, dans ce
cas-là, c'est des pertes et/ou des engagements gouvernementaux qui nous
sont remboursés par un paiement de transfert. Alors là, on le
voit. Ça augmente, dépendamment de ce qui arrive au niveau des
mandats particuliers du gouvernement et/ou des articles 7.
M. Léonard: Très bien. On a donc 76 000 000 $ des
pertes, articles 7. Je vais employer un terme anglais, mais qu'on emploie
souvent, le «phasing out» des programmes en vigueur, des programmes
terminés, les deux et, ensuite, au tout début des crédits,
vous avez 89 000 000 $. Deux éléments là-dedans. Le
premier, Projets industriels d'intérêt économique pour le
Québec, article 7 de la Loi sur la SDI, 67 294 000 $, et puis,
après, on parlera de l'autre poste, Intérêts sur le
refinancement des avances du ministère des Finances. Alors, les 67 000
000 $, qu'est-ce que c'est?
M. Tremblay (Outremont): Les 67 000 000 $?
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (Outremont): C'est des mandats spéciaux du
gouvernement pour des aides financières à des entreprises qui,
habituellement, se sont implantées au Québec et, alors, c'est la
partie dite «aide financière», mais je ne veux pas employer
le terme. Alors, c'est 67 000 000 $ pour 1992-1993. (17 h 20)
M. Léonard: Pourquoi ne voulez-vous pas employer le terme
si ça en est? Vous ne voulez pas dire que vous donnez de l'argent aux
entreprises? Si je comprends bien, M. le ministre, je comprends! Ça
brise...
M. Tremblay (Outremont): Disons qu'on a fait un prêt
remboursable. On a fait un prêt remboursable à une entreprise.
M. Léonard: Ça briserait l'uniformité du
discours! Est-ce que la liste des entreprises qui en ont
bénéfécié est disponible ou bien si c'est
confidentiel?
M. Tremblay (Outremont): Je peux regarder. Ce n'est pas parce
qu'on ne veut pas la donner. Ce sont tous des décrets. Ce sont tous des
décrets gouvernementaux. Alors, il y aurait une liste de...
M. Léonard: Ah, ça fait partie du milliard de
«backlog»?
M. Tremblay (Outremont): Ce sont tous des dossiers qui sont dans
l'entente fédérale - je peux donner des exemples - et c'est
payable sur deux, trois ou quatre ans, dépendamment du rythme
d'évolution du projet. Je vais en prendre des gros comme, par exemple,
Temboard. C'en est un bel exemple. C'est 11 400 000 $. Il y a Hyundai,
l'automobile, l'entente conjointe de l'ancien et du nouveau gouvernement.
Alors, ça, c'est 13 600 000 $. Domtar, le projet Windsor, c'est presque
7 000 000 $. Alors, je peux donner toute la liste qui totalise 67 000 000
$.
M. Léonard: Est-ce que la base du Pin rouge est
là-dedans?
M. Tremblay (Outremont): Je regarde. Non, il n'est pas dans la
liste ici.
M. Léonard: Non? Ha, ha, ha! Dans une autre liste. C'est
la SDI qui s'est impliquée là-dedans? Ce n'est pas le
ministère. C'est la SDI?
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: Mais c'est passé sur les
crédits...
M. Tremblay (Outremont): Ça doit être les
crédits de 1991-1992.
M. Léonard: 1991-1992?
M. Tremblay (Outremont): II faudrait trouver les 2 300 000 $ de
la SDI pour Pin rouge. C'est l'année dernière.
M. Léonard: Mais, là, il devrait y avoir un
remboursement. Ça devrait être un négatif.
M. Tremblay (Outremont): II doit être compris dans les 58
844 400 $ de 1991-1992.
M. Léonard: Ah! Il est là-dedans. Ça, c'en
est une perte.
M. Tremblay (Outremont): Est-ce que, parce qu'on a
prêté 2 300 000 $ à un centre de ski, c'est
nécessairement perdu? L'avenir le dira. Vous avez des problèmes
avec le développement économique régional.
M. Léonard: La seule question que j'ai posée... Ce
pourquoi j'ai insisté tout à l'heure, c'est justement que, sur
des opérations de cette nature, ce ne serait pas mauvais qu'il y ait une
certaine évaluation de faite. Vous pouvez nous dire ça. Vous avez
raison. Bien oui, on peut le récupérer. Je vous dis simplement
que je me pose des questions sur la valeur de récupération du
montant. Je ne peux pas l'évaluer, moi. C'est vous qui avez
l'équipe. Vous avez dit qu'elle était excellente.
M. Tremblay (Outremont): Non, mais celui-là, il n'en a
pas. Dans ce cas-là, il n'en a pas. C'est une aide
financière...
M. Léonard: C'est un don.
M. Tremblay (Outremont): ...pure et simple. Alors, il n'y a pas
de remboursement. On n'a pas besoin d'assurer le suivi de cette aide.
M. Léonard: Dans ce cas-là, vous l'avez
donnée. Ha, ha, ha! Je pensais que vous ne donniez plus d'argent aux
entreprises, vous.
M. Tremblay (Outremont): dans le contexte du gatt, ces aides sont
acceptables parce que c'est pour favoriser le développement
économique régional.
M. Léonard: Je ne veux pas parler du GATT. J'ai juste dit
que je pensais que vous ne donniez plus d'argent aux entreprises. Mais, quand
vous direz ça publiquement la prochaine fois, vous vous retiendrez un
peu parce qu'il me semble que j'aurais quelques fourmis dans le ventre à
dire ça!
Intérêt sur le refinancement des avances
du ministère des Finances
M. le Président, je voudrais poser une question sur un autre
aspect: L'intérêt sur le refinancement des avances du
ministère des Finances. Alors, vous avez reçu une facture du
ministère des Finances, 21 900 000 $. Ça porte sur quoi? Sur
quels montants, les avances du ministère des Finances? C'était
noté, effectivement, aux renseignements supplémentaires aux
crédits. Le ministère des Finances va envoyer les factures aux
sociétés d'État, maintenant.
M. Tremblay (Outremont): Depuis le dernier discours sur le
budget, le ministre des Finances ne fait plus d'avances. Alors, la
Société de développement industriel du Québec
emprunte et les intérêts sont remboursés par le
ministère des Finances. On parle des article 7.
M. Léonard: On parle des articles 7. Ça ne comprend
pas les fonds propres de la SDI, pas du tout.
M. Tremblay (Outremont): Ça ne comprend pas les fonds
propres de la SDI et ça ne comprend pas non plus les prêts
participatifs où la SDI a son revenu et, évidemment, son
coût des intérêts qui passent dans la dépense.
M. Léonard: Mais sur quelle somme c'est calculé? 21
900 000 $, c'est au moins 200 000 000 $, disons un taux d'intérêt
de 10 %, et je suppose que c'est une somme moyenne sur laquelle on calcule
l'intérêt. Quelle est la base du calcul, des articles 7?
M. Tremblay (Outremont): C'est des emprunts totalisant 372 000
000 $ répartis sur un certain nombre d'années.
M. Léonard: 372 000 000 $... Les articles 7 totaux du
gouvernement représentent une somme de 1 000 000 000 $ environ.
M. Tremblay (Outremont): Recommencez donc, juste le milliard,
là, les...
M. Léonard: Les articles 7 du gouvernement...
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: ...c'est environ 1 000 000 000 $. Vous
calculez des intérêts sur 372 000 000 $, quelle est la
différence? Je repose ma question que j'ai posée tout à
l'heure: Quelle est la base du calcul du ministère des Finances pour
déterminer 21 900 000 $? Parce que, si je comprends bien, ça
serait important qu'on la connaisse, étant donné que j'ai
l'impression que le ministère des Finances change la modalité de
comptabilisation de ces articles 7.
M. Tremblay (Outremont): Dans le milliard, il n'y a pas juste des
prêts directs, il y a également des garanties de prêts.
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (Outremont): Bon. Alors, les 21 900 000 $ sont les
intérêts qui sont payables sur un emprunt de 372 000 000 $
remboursable sur une période de trois ans.
M. Léonard: Donc, des sommes déjà
déboursées. Oui.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: Maintenant, sur les garanties de
prêts...
M. Tremblay (Outremont): Et des sommes déboursées,
des sommes qui avaient déjà été
prêtées par le ministère des Finances...
M. Léonard: Déjà prêtées par le
ministère des Finances.
M. Tremblay (Outremont): ...sans intérêt, à
la SDI. Et, là, le ministère des Finances dit: La SDI, allez
emprunter. La SDI va emprunter. Les intérêts sur une
période de trois ans, c'est 21 900 000 $, les intérêts
c'est-à-dire, en 1992-1993, c'est 21 900 000 $ et, étant
donné que nous n'avons pas à la SDI 21 900 000 $, le
ministère des Finances nous fait...
M. Léonard: C'est correct.
M. Tremblay (Outremont): ...un transfert pour le même
montant.
M. Léonard: Ça va. C'est une façon
différente de comptabiliser , mais prenons un exemple concret. Les 117
000 000 $ de Matane, le gouvernement a été obligé de les
débourser au mois de juin ou à l'automne plutôt, au mois de
septembre, octobre quelque part. Les 21 000 000 $ ne couvrent pas ces
prêts-là, ces intérêts-là...
M. Tremblay (Outremont): Non.
M. Léonard: ...ou ils les couvrent?
M. Tremblay (Outremont): Matane, je pense que c'est un
très bel exemple...
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (Outremont): ...ça faisait partie du milliard
de dollars.
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (Outremont): Alors...
M. Léonard: Ça fait encore partie...
M. Tremblay (Outremont): Ça dépend. Bien, ça
fait encore partie, mais pas sous forme de garantie de prêts.
M. Léonard: Ah! Bon, voilà. Ha, ha, ha!
M. Tremblay (Outremont): C'est vrai, ça fait encore partie
du milliard, mais c'était une garantie de prêts. Et, étant
donné, les nouveaux arrangements, on a dû payer la garantie de
prêts. Donc, 117 000 000 $ et ça vient de se faire, il y a
quelques jours. Alors, dans ce sens-là, ce n'est pas encore prévu
là.
M. Léonard: Mais ma question aussi, pour aller un peu plus
loin, c'est que vous pouvez donner des garanties de prêts et, là,
tout ie monde fait le mort, etc., parce que les affaires vont cahin-caha. Tout
à coup, vous découvrez que les intérêts sur le
prêt que vous avez
garanti n'ont pas été payés par l'entreprise.
Qu'est-ce que vous faites avec ça? Parce que là, si vous avez,
par exemple, dans le cas de Matane, 117 000 000 $, normalement une entreprise
en opération paie ses intérêts, mais, comme c'est
là, elle ne pourra pas payer beaucoup d'intérêts; donc,
vous allez capitaliser les intérêts. Comment ça va
être traité par le ministère des Finances? (17 h 30)
M. Tremblay (Outremont): La programmation, si on regarde la
programmation régulière de la SDI, on fait un prêt
participatif, on capitalise les intérêts pendant une
période maximale de trois ans, donc le prêt est augmenté
par le montant des intérêts qui sont capitalisés et, par la
suite, les intérêts sont payés à tous les mois et le
capital est remboursé soit à même des versements fixes ou
encore, une façon variable, à même les fonds
générés. Alors, ça, c'est pour les programmes
normaux de la SDI. Si on va sur un article 7 et qu'on s'aperçoit que les
intérêts, par exemple, ne sont pas payés, c'est
évident que c'est une responsabilité gouvernementale et, à
ce moment-là, le ministère des Finances doit faire un transfert
à la SDI qui a le mandat de répondre aux obligations en fonction
du prêt.
M. Léonard: Donc, c'est le ministère des Finances.
Mais, au fond, ces intérêts-là peuvent être
amenés à varier de façon assez considérable,
dépendant du moment où vous découvrez tout à coup
qu'il y a une mauvaise créance. Prenons Kemtec, c'en est une. Ça
a été découvert durant l'été. Il y a des
sommes considérables là aussi. Comment c'est traité? Je
suppose que ça doit être effacé dans les livres?
Peut-être pas encore?
M. Tremblay (Outremont): Oui, on l'a. Il me semble que je l'ai vu
tout à l'heure, Kemtec. Une partie de Kemtec est passée à
pertes.
M. Léonard: Une partie?
M. Tremblay (Outremont): Je l'ai vu en deux volets.
M. Léonard: II y a deux volets, j'ai vu, on avait
divisé un montant par deux. Est-ce que c'est parce que la somme avait
été garantie par une banque ou par ailleurs?
M. Tremblay (Outremont): J'ai beaucoup de papiers. Je l'ai vu
quelque part. Je peux chercher longtemps, mais je l'ai vu. Il est en deux
volets, parce qu'il y avait eu la garantie de prêts... Il y avait la
garantie de la marge de crédit de 10 000 000 $, qui a été
payée aux banques, et il y avait également le prêt de la
SDI. Il y avait un troisième volet qui était une aide
financière de 9 600 000 $ dans l'entente auxiliaire
Canada-Québec, remboursable sur un certain nombre d'années.
Alors, il y a des écritures qui sont passées pour prendre
ça en considération.
M. Léonard: Je suppose qu'au point où nous en
sommes avec Kemtec c'est une mauvaise créance. Il faudrait se fermer les
yeux pour ne pas inscrire ça comme créance douteuse. Il y a deux
prêts à Kemtec, il y a deux montants, hein?
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui. Vous avez absolument raison,
mais pas pour la Société de développement industriel Ce
n'est pas comptabilisé par la SDI.
M. Léonard: J'avais ici: montant de l'aide,
Société Kemtec... C'est un rapport que vous nous avez transmis le
28 mars: Société pétrochimique Kemtec, montant de l'aide,
15 000 000 $; solde du prêt, 24 525 000 $; montant total du risque, 12
287 000 $. Donc, vous êtes à 50-50 avec une banque ou...
M. Tremblay (Outremont): C'est ça. Je ne pensais pas qu'on
vous l'avait donné, ça. C'est le même que je viens de
trouver. C'est ça, exactement. Vous l'avez. C'est beau.
M. Léonard: Merci. C'est pour ça que je pose des
questions. Étant donné que vous comptabilisez maintenant des
intérêts sur les avances du ministère des Finances,
ça devient important de savoir quand on efface une créance et
comment on traite, ensuite, les intérêts sur toutes les sommes. Et
je dirais que les garanties, ce n'est pas indifférent. Je comprends le
rôle des articles 7 à l'intérieur de la SDI. Le
gouvernement s'engage dans certaines opérations, mais, à un
moment donné, la garantie du gouvernement peut faire en sorte que les
mauvaises créances n'apparaissent que très tard dans le processus
d'évaluation. Parce que, tant qu'il y a une garantie du gouvernement,
personne ne va poser de questions sur la valeur réelle de la
créance, mais la réalité peut être très
différente. Mais le gouvernement, il peut être amené
à débourser à trois jours d'avis des sommes
considérables. D'ailleurs, c'est un peu arrivé dans le cas de
Matane. Jusqu'à l'été, ça avait l'air d'aller et,
tout à coup, ça ferme. Alors, toute la créance devient,
sinon douteuse... en tout cas, on peut se poser des questions sur sa valeur
réelle.
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui. C'est la raison pour laquelle,
aux états financiers de la SDI, on a ventilé les engagements et
les éventualités pour essayer d'évaluer un risque
gouvernemental sur des garanties. C'est certain, oui, oui.
M. Léonard: Juste une question là-dessus. Le
montant de 21 000 000 $ d'intérêt sur refinancement des avances,
à quel endroit il est dans la page 18-6? Est-ce qu'il est dans la
page
18-6?
Une voix: Au sommaire des crédits.
M. Léonard: Au sommaire des crédits de
transfert?
M. Tremblay (Outremont): 18-6?
M. Léonard: Oui, dans le livre des crédits.
M. Tremblay (Outremont): Si vous prenez la page 18-3...
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (Outremont): ...en bas...
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (Outremont): ...176 253 400 $, il est compris
là-dedans.
M. Léonard: À la page 18-3? De ce
côté-là, oui. Ah! il est compris là-dedans, dans les
crédits de transfert.
M. Tremblay (Outremont): Parce que les 176 000 000 $, c'est le
total des deux pages, des 89 194 000 $ plus tout ce qui continue, plus les 50
000 000 $, plus... En tout cas, on arrive à 176 253 000 $.
M. Léonard: Oui, O.K. Ça va. Je me retrouve
là. Mais, par ailleurs, dans la page 18-6, ça ne se retrouve pas.
Parce que les crédits de transfert... Oui, ça doit être
là. Il y a 231 000 000 $. On le retrouve là, le montant de 231
000 000 $. Ou il est dedans. Il faut qu'il soit dedans. Mais ce n'est pas
transfert aux entreprises. Le montant de 21 000 000 $, est-ce que c'est dans
Aide à certains projets industriels d'intérêt
économique?
M. Tremblay (Outremont): II est compris... Dans votre feuille que
vous avez, à la page, je pense... C'est tiré de 18-6...
M. Léonard: Oui, oui.
M. Tremblay (Outremont): À 18-6, vous avez la ventilation,
pour le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, de
tous les transferts.
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (Outremont): Et il est compris dans les 92 194 100
$.
M. Léonard: O.K. Donc, ça s'appelle Aide à
certains projets industriels d'intérêt économique.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: C'est pris en compte par les Finances, mais
ça passe dans Entreprises.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: O.K. Ça va. Ça répond
à ma question.
M. Tremblay (Outremont): Ça, c'est à la demande du
Conseil du trésor.
Frais de fonctionnement
M. Léonard: Les crédits, maintenant, de
fonctionnement. Dans les crédits de fonctionnement à la SDI,
c'est le budget de la SDI, ça?
Une voix: Quel programme?
M. Léonard: Programme 2, élément 1. Ce qu'on
voit et ce que j'ai remarqué, j'ai découvert ça en
regardant les états financiers, c'est le ministère qui assume les
frais de fonctionnement de la SDI. Donc, le personnel est payé et
émarge au budget du ministère de l'Industrie et du Commerce.
C'était une correction qu'il faut faire quand on évalue les
rendements financiers de la SDI. Ce n'est pas tout à fait complet;
ça remet une autre coche dans la transparence de l'activité de
financement des entreprises. Quoi qu'il en soit.
M. Tremblay (Outremont): On est d'accord avec ça.
M. Léonard: Quoi qu'il en soit. Compte tenu des remarques
du Vérificateur général qui sont à l'effet que,
finalement, on peut se poser des questions sur la capacité de la SDI de
faire face à ses obligations, surtout en termes de suivi et d'analyse de
dossiers; en d'autres termes, je veux dire, il n'y a pas assez de monde
là, si je comprends, pour administrer les projets et, en particulier,
pour faire une analyse satisfaisante des projets qui sont là. Il n'y a
pas une augmentation du budget qui soit mirobolante là, en termes, en
tout cas, de fonctionnement du personnel. Il y a juste un poste, à
Autres dépenses, sur lequel je vous poserai une question, mais, pour le
reste, c'est une reconduction, disons, du budget actuel. Ça veut dire
qu'on est en droit de se poser des questions sur la capacité de la SDI
de faire face aux exigences des opérations qui sont soulignées,
d'ailleurs, par le rapport du Vérificateur. Est-ce que vous n'avez pas
été capable d'obtenir plus de moyens?
M. Tremblay (Outremont): Premièrement, on ne m'en a pas
demandé et, deuxièmement, il faut prendre pour acquis que
l'expérience, ça aide un peu. Alors, les personnes ont appris
à être
meilleures, avec la conséquence qu'elles font un meilleur suivi,
une meilleure évaluation. (17 h 40)
M. Léonard: Vous êtes en train de nous dire que
l'actuel président-directeur général va mettre en place
les programmes de formation de son personnel pour, cette fois, réussir
à les faire opérer correctement si, encore une fois, ça ne
remet pas en cause leurs compétences. On s'entend très bien. Je
voudrais être clair là-dessus.
M. Tremblay (Outremont): Ce n'est pas ça que j'ai dit. Les
programmes de formation, je pense que le président a été
assez clair, c'est déjà fait. C'est déjà fait,
c'est en place. Maintenant, ce n'est plus du recyclage, si on veut, c'est de la
formation continue et, dans ce sens-là, vous avez les résultats,
et l'équipe en place est capable de répondre aux nouvelles
attentes au niveau de la réorganisation.
M. Léonard: Je pense que le ministre se rappellera de
notre débat sur la loi 410, et j'espère qu'il n'a pas trop
gourmande quelqu'un qui m'a souligné qu'au fond, s'il y avait plus de
personnel, il pourrait faire face aux exigences du rapport du
Vérificateur. Ça a été dit en commission
parlementaire sur l'étude de 410. Mais je dirais qu'à l'heure
actuelle il n'y a pas d'autres personnes. On n'améliore pas, on
n'augmente pas le personnel de la SDI. On lui demande, disons, de se modifier.
Peut-être que la direction, maintenant, donne des directives assez
précises de sorte que le travail va être bien fait. Je comprends.
Il faut que le ministre admette que ce n'était pas si difficile que
ça. S'il l'avait fait au début, il n'aurait pas eu les
ratés qu'il a connus dans son administration à la SDI.
M. Tremblay (Outremont): Le défi, c'est de faire mieux
avec autant.
M. Léonard: Oui. C'est ce que vous auriez dû faire
en 1987.
M. Tremblay (Outremont): On recommence? M. Léonard:
Ha, ha, ha!
M. Tremblay (Outremont): Ha, ha, hal Ça ne fait rien, il
reste quelques heures. On peut recommencer.
M. Léonard: Ah! M. le Président, le ministre...
M. Tremblay (Outremont): Mais, là, ça allait bien
depuis une heure.
M. Léonard: Oui, ça allait bien.
M. Tremblay (Outremont): Ça allait bien.
Vous allez peut-être mieux connaître la SDI après la
commission.
M. Léonard: Je me demande ce que le ministre fait... Ce
que le ministre fait à l'Assemblée nationale, c'est d'abord un
député. Il ne faudrait pas qu'il l'oublie, c'est son premier
titre. Je pense que le Parlement, ce n'est pas une souffrance
perpétuelle. Je ne sais pas comment il va vivre là-dedans
longtemps s'il en souffre. Lui qui veut devenir premier ministre, il faudrait
que...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Tremblay (Outremont): Ha, ha, ha! Incroyable! Incroyable!
M. Léonard: Vous êtes allé à Harvard.
Il aurait fallu que vous suiviez, en plus, un bon cours de contrôle
financier, un bon cours d'analyse financière. Ça aurait fait du
bien aussi.
M. Tremblay (Outremont): D'ailleurs, je m'en doutais...
M. Léonard: Mais il ne faudrait pas prendre ça en
souffrance comme ça, parce que vous n'avez pas fini, si je
comprends.
M. Tremblay (Outremont): D'ailleurs, je m'en doutais que vous
aviez lu L'actualité quand vous parliez d'étirer
l'élastique.
M. Léonard: Bon. Autre question sur Autres
dépenses. À la SDI, 3 590 000 $, une dépense qui
apparaît comme ça, là. C'est un poste important, c'est plus
important que tous les autres postes, Autres dépenses. Peut-on avoir une
explication?
M. Tremblay (Outremont): Ah oui! Il faudrait regarder juste la
page à droite; vous allez l'avoir là. C'est un de vos sujets
favoris. Ha, ha, ha!
M. Léonard: Ah, mon Dieu! C'est vrai. Honoraires de
garantie versés au gouvernement sur le solde des emprunts garantis par
le gouvernement. Encore une charge du ministère des Finances!
M. Tremblay (Outremont): Ha, ha, ha!
M. Léonard: Mon Dieu! Il n'y a pas juste
Hydro-Québec qui en souffre. Mais, là, le ministère des
Finances... C'est, d'ailleurs, une chose qu'on lui avait soulignée
lorsqu'il avait voté la loi, que, dans le cas de la SDI et des autres
organismes, ça ne changeait strictement rien parce que le
ministère des Finances serait obligé de les resubventionner pour
la charge qu'il leur imposait. Nous en avons la preuve. Nous en avons la
preuve.
M. Tremblay (Outremont): Mais c'est uniquement sur les garanties
gouvernementales. Ce n'est pas sur les fonds propres de la SDI.
M. Léonard: Bien!
M. Tremblay (Outremont): On ne sait pas. Peut-être qu'il
pourrait...
M. Léonard: 1 %...
M. Tremblay (Outremont): ...être à la recherche
d'une nouvelle source de revenus.
M. Léonard: Le taux, c'est 1 % que le ministre des
Finances...
Une voix: 0.5 %.
M. Tremblay (Outremont): 0,5 %.
M. Léonard: 0,5 %. alors, les avances du ministère
des finances, c'est 718 000 000 $, disons, en gros. alors, c'est sur les fonds
de la sdi, vous dites, ou pas? c'est calculé sur les fonds de la sdi,
des avances à la sdi.
M. Tremblay (Outremont): Les garanties. M. Léonard:
Les garanties?
M. Tremblay (Outremont): C'est calculé. C'est des
honoraires de garantie qui sont versés au gouvernement sur le solde des
emprunts garantis par le gouvernement. Alors, ça veut dire que la SDI,
à même son portefeuille, peut aller emprunter sur le marché
public les sommes que vous mentionnez, les 700 000 000 $, avec la garantie
gouvernementale. Et, parce que le gouvernement nous donne sa garantie, il nous
charge des honoraires de 0,5 %.
M. Léonard: Mon Dieu! qu'on fait beaucoup de
détours pour aller attraper Hydro-Québec. Ah, Seigneur! Beaucoup
de détours et ça fait écrire des lignes dans les rapports.
Ça ne change rien, 3 559 000 $. On met dans une poche, on remet dans
l'autre. Bon.
Ce qu'on voit, ce qu'on peut constater dans ce budget, c'est que les
transferts augmentent de façon considérable, de 122 000 000 $
à 176 000 000 $ quand on regarde cette page, et qu'il s'agit, dans ces
cas-là, simplement de pertes que l'on reconnaît. Ça n'a pas
créé beaucoup d'emplois à ce stade-ci. Peut-être
que, dans le temps, ça en a supporté, mais, comme activité
économique, les résultats, actuellement, ne sont rien. On annule,
on efface. C'est ça que ça veut dire. Le budget total n'a pas
été modifié, en quelque sorte, à cause de
ça. O.K.
M. Tremblay (Outremont): Chaque gouvernement a son
Madelipêche.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Une question...
M. Léonard: Ah, mon Dieu!
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): ...Mme la
députée de Kamouraska-Témiscouata?
Une voix: Ha, ha, ha! Elle est pas pire, celle-là.
M. Léonard: Dans cet ordre de grandeur, on pourrait parler
de Sidbec - ce n'est pas rose, Sidbec - de l'achat de Québec Cartier
Mining par le premier ministre, dans un hôtel de Toronto.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Je vous rappelle
à l'ordre. Nous sommes sur les crédits.
M. Léonard: Dans un hôtel de Toronto. Des
voix:...
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): MM. les
députés, s'il vous plaît!
M. Léonard: Allez voir. Regardez donc ça si
ça jaspine en face.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: La bataille est prise. C'est beau!
M. Léonard: Tout le monde ensemble. Je les ai
réveillés, M. le Président.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Une voix: On se retient.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Mme Dionne: J'aurais une question.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Mme la
députée de Kamouraska-Témiscouata.
Mme Dionne: Oui, M. le Président. Tout à l'heure,
j'avais une question qui n'était pas sur la SDI, mais je pensais que le
député de Labelle allait compléter ses questions pour
pouvoir laisser la possibilité au président de la SDI de partir
rapidement. Je vois qu'il continue, donc j'ai l'impression qu'il va continuer
jusqu'à 18 h 30 sur la SDI. Donc, si ça ne vous fait rien, je
vais poser ma question tout de suite.
M. Léonard: Au président de la SDI?
Mme Dionne: Ce n'est pas au président de la SDI, c'est au
niveau du ministère. Et comme je conclus qu'on va...
M. Léonard: Bien, on va y venir tout à l'heure.
Pourquoi c'est...
Mme Dionne: Bien, je ne peux pas me fier au député
de Labelle, M. le Président.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
Étant donné qu'il n'y a pas eu entente à l'effet
qu'on passerait programme par programme...
Mme Dionne: O.K. Je peux la poser?
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): ...vous pouvez y
aller de vos questions, Mme la députée de
Kamouraska-Témiscouata.
Mme Dionne: Merci.
M. Léonard: Ouf! On les a réveillés.
Mme Dionne: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
Ailez-y, Mme la députée, c'est vous qui avez la
parole.
Stratégie de développement
industriel
Mme Dionne: J'ai deux questions, je pense, au niveau du
ministère. J'aimerais savoir, premièrement... Là, il y a
toute la politique industrielle qui a été mise de l'avant et je
pense qu'au niveau du ministère ça implique du travail
énorme. Ça implique, en tout cas, une stratégie. Ça
implique différentes directions et tout ça. J'aimerais entendre
le ministre là-dessus. Ça, c'est ma première question.
La deuxième, pour le ministre ou peut-être pour le
sous-ministre, au niveau de la rationalisation des dépenses publiques,
il y a eu le comité Poulin, il y a eu aussi le comité Morin. Je
sais que chaque ministère a à travailler, à faire preuve
de beaucoup d'imagination dans la réduction des dépenses
publiques. Il y a tout le processus de la qualité totale qui a
été implanté au ministère. Je pense que c'est une
belle façon de travailler. J'aimerais aussi savoir... Il y a tout un
processus d'implantation. Il doit y avoir un contrôle, un suivi qui est
fait là-dessus. Est-ce que c'est la mesure la plus importante de
rationalisation ou s'il y en a d'autres? Alors, c'est mes deux questions, M. le
ministre, sur le ministère.
M. Tremblay (Outremont): Je vous remercie beaucoup. En ce qui
concerne la stratégie de développement industriel, la vision
à moyen et à long terme du développement économique
du Québec, c'est trois ans d'efforts. Il y en a qui ont parlé de
bâtir le Québec, puis on n'a pas eu de stratégie; nous, on
a préféré ne pas écrire un bouquin de 535 pages,
mais de sortir avec 13 grappes industrielles qui reflètent le
Québec. Dans ce sens-là, derrière cette stratégie,
le député de Labelle, tout à l'heure, pariait du point -
alors, il y a un point. Faites l'évaluation de chaque grappe
industrielle en fonction de son apport économique au
développement du Québec. (17 h 50)
Deuxièmement, il y a également une stratégie; on a
voulu s'assurer que des objectifs de création d'emplois soient bien
appuyés par des projets potentiels d'investissements, et il y a
également des résultats escomptés, et c'est la raison pour
laquelle on peut quantifier pour la première fois un objectif de plein
emploi, qui est sensiblement un taux de chômage entre 7 % et 8 % d'ici
l'an 2000, et, pour ce faire, on doit créer 550 000 emplois.
Le ministère, en fonction de cette stratégie, a
été réorganisé. Alors, la structure du
ministère a été repensée, tant au niveau des
grandes orientations et des politiques, tant au niveau des apports sectoriels,
des différentes personnes responsables du développement
industriel, tant au niveau du développement économique
régional et de différents bureaux dans les régions avec
des regroupements, avec l'AQVIR, la SDC, la SDI, les bureaux régionaux
du MICT, pour favoriser cette synergie additionnelle. Des efforts importants
ont été faits pour regrouper la SDC et l'AQVIR avec la SDI. Il y
a des objectifs qui ont été fixés par le Conseil du
trésor au niveau des politiques de la gestion de la main-d'oeuvre et,
dans ce sens-là, l'équipe ministérielle a l'intention de
répondre à toutes les attentes au niveau du Conseil du
trésor. Et, si vous prenez toutes les informations qui sont dans le
document, vous allez vous apercevoir que des efforts considérables ont
été faits au niveau de la gestion du personnel. Également,
le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie parle
beaucoup de qualité totale, mais a implanté le principe de la
qualité totale au ministère. Dans un premier temps, tout le
personnel a eu des cours de sensibilisation à l'importance de la
qualité totale et, maintenant, nous allons donner suite par des cours de
formation professionnelle.
Si on veut avoir un peu une certaine vision du développement
économique, le rôle du ministère change
considérablement. C'est un rôle où, de plus en plus, le
ministère est le catalyseur d'une stratégie de
développement économique et le ministère agit de
façon proactive pour répondre aux attentes des entreprises. Le
ministère joue également un rôle d'éducateur pour
inculquer aux entreprises l'importance des variables essentielles à leur
développement. Nous croyons qu'avec des ressources humaines et des
ressources financières, tel que mentionné dans les
crédits, on peut très bien répondre aux besoins des
entreprises et, dans ce sens là, nous sommes
le premier gouvernement en Amérique du Nord à rendre
disponible à toutes les entreprises l'information nécessaire pour
leur permettre de se développer dans une vision globale du
développement économique du Québec. C'est évident
qu'il y a des secteurs qui sont plus concurrentiels que d'autres, mais le
développement économique régional, on a cru et
pensé que c'était très important, et c'est la raison pour
laquelle nous sommes prêts à faire des efforts
considérables au niveau des différents secteurs pour favoriser
des regroupements. Et, quand je dis que nous sommes proactifs, c'est
évident qu'une telle stratégie doit être
épaulée par une vingtaine de ministères et, dans ce sens
là, le Comité ministériel permanent du
développement économique a la responsabilité de
coordonner, d'harmoniser toutes les politiques gouvernementales pour
répondre aux besoins réels des entreprises.
Les grappes industrielles
Mme Dionne: M. le Président, j'ai une question
additionnelle sur ce que le ministre vient de dire. Est-ce qu'il y a un plan
d'action, est-ce qu'il y a un échéancier, par exemple, d'une
grappe, d'une grappe par rapport à une autre, au niveau du
ministère, à savoir... Bon, bien, prenons la grappe de l'habitat
qui est une grappe énorme. Il y a un tas de secteurs d'activité
qui sont à l'intérieur de ça. Est-ce que, pour chaque
grappe, il y a eu des échéanciers de mis de l'avant pour dire:
Bien, il faudrait que, dans le contexte tel qu'il est, de mondialisation des
marchés avec tout ce qu'il y a à faire et avec l'urgence de le
faire, comme vous l'avez si bien dit dans le passé... Est-ce que le
ministère, lui, s'est fixé des échéanciers dans
chaque grappe industrielle stratégique ou concurrentielle?
M. Tremblay (Outremont): Je pense que la meilleure façon
de répondre à cette question, c'est d'être
précis.
Mme Dionne: C'est ça.
M. Tremblay (Outremont): Parce que c'est ça, la
question.
Mme Dionne: Exactement.
M. Tremblay (Outremont): Au-delà des beaux discours, en
pratique, qu'est-ce qui se fait? J'ai mentionné tout à l'heure
que nous avons fait le point derrière chaque grappe industrielle et j'ai
également mentionné qu'il y avait une stratégie. Prenons
l'exemple des produits pharmaceutiques. Nous avons dit: Si nous voulons doubler
les emplois d'ici l'an 2000 dans le secteur des produits pharmaceutiques, nous
avons besoin, premièrement, de convaincre le gouvernement canadien et le
GATT sur l'impor- tance d'une protection des droits intellectuels accrue, 20
ans, et l'abolition des licences obligatoires. Alors, vous avez sûrement
pris connaissance que le GATT et le gouvernement du Canada sont d'accord pour
recommander et mettre en application la protection des droits intellectuels.
Deuxièmement, nous avions prévu la venue au Québec d'un
institut de recherche en pharmacie industrielle. Ça veut dire que la
très grande majorité des universités canadiennes sont
maintenant regroupées dans un institut de recherche en pharmacie
industrielle. Troisièmement, nous avons besoin également d'un
manufacturier de chimie fine pour que les ingrédients actifs soient
produits au Québec, et nous avons également, dans la
stratégie, la venue de trois autres entreprises de recherche et
développement, comme Merck Frosst.
Donc, chaque grappe industrielle a sa table de décideurs. Il y a
déjà eu des rencontres dans presque toutes les grappes
industrielles, et, en plus, chaque grappe industrielle fait partie d'un
développement économique régional, et c'est la raison pour
laquelle nous faisons présentement, avec l'équipe du
ministère et des ministères impliqués, le tour du
Québec pour que, le plus rapidement possible, avec la politique du
développement économique régional du ministre responsable
du Développement régional, on puisse avoir le plan de
développement régional d'une région en fonction de ses
avantages comparatifs. Et les échéanciers sont clairs, les
échéanciers sont précis; l'an 2000 est à notre
porte et, si nous vouions relever le défi du plein emploi, il faut
bouger le plus rapidement possible. Derrière chaque grappe, il y a une
stratégie, et le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie est très très proactif.
Mme Dionne: Est-ce que ça veut aussi dire que, si on
prend... La grappe pharmaceutique, elle est peut-être plus
concentrée. Mais prenons une autre grappe, je reviens à celle de
l'habitat parce que c'est tellement large et c'est partout à travers le
Québec, que ce soient les scieurs avec leurs deux-par-quatre, autant que
la décoration. Comment ça va s'arrimer avec le
développement régional? Est-ce que les secteurs d'activité
vont se définir, et l'objectif... Est-ce que les secteurs se
définissent avant que les régions se définissent? Comment
ça va s'arrimer?
M. Tremblay (Outremont): O.K. Toutes les grappes sont
interreliées.
Mme Dionne: Oui, mais, par rapport au développement
régional...
M. Tremblay (Outremont): Oui.
Mme Dionne: ...qui sont à la base de planifications
stratégiques dans chacune des régions données?
M. Tremblay (Outremont): Si on prend, par exemple, la grappe de
l'habitat...
Mme Dionne: O.K.
M. Tremblay (Outremont): ...qui est importante pour favoriser le
développement économique des régions. En amont de cette
grappe, on ne peut pas développer l'habitat si on ne développe
pas les produits de la forêt, par le biais des scieries. Donc, on
s'aperçoit immédiatement que c'est important. On ne peut pas
développer la grappe de l'habitat si on ne développe pas la
grappe de la pétrochimie, parce que, dans l'habitat, il y a
également beaucoup de matériaux qui servent, par exemple, en
décoration, au rembourrage des meubles. On ne peut pas développer
la grappe de l'habitat si on ne développe pas l'acier, donc les
métaux primaires. C'est juste pour vous donner un exemple que cette
grappe dépend de plusieurs autres grappes et, dans ce sens-là, si
on veut développer la grappe de l'habitat, on rentre dans des produits
finis. dans chaque région du québec, le défi, c'est de
s'approprier la grappe et de dire: comment on travaille davantage ensemble pour
développer, chez nous, des entreprises qui peuvent favoriser, entre
autres, la sous-traitance en faveur des pme québécoises qui vont
créer des emplois? en plus, il y a une vision derrière chaque
grappe. et, quand on parle de celle de l'habitat, la vision, c'est la maison
intelligente de l'an 2000, parce qu'on sait que 40 % des maisons d'ici l'an
2000 vont être des maisons intelligentes, ce qu'on appelle la domotique,
et le défi, si on veut conserver l'énergie, contrôler la
sécurité, contrôler les appareils ménagers et se
préparer, par exemple, à la venue de loisirs additionnels
à domicile et/ou de personnes qui vont travailler à domicile, on
doit développer la domotique. (18 heures)
Ça veut dire qu'il faut, dans une région donnée,
prendre les entrepreneurs, les ingénieurs, les architectes, avec
Hydro-Québec, Gaz Métropolitain, Vidéotron,
Vidéoway, Bell Canada, et s'assurer qu'on mette en place, le plus
rapidement possible, les infrastructures. Dans l'habitat, on construit 42 000
maisons au Québec par année, 152 000 au Canada. À chaque
fois qu'on construit une maison qui ne répond pas à la maison de
l'avenir, on prend du retard au Québec. Alors, il y a des défis
importants, et il y a beaucoup de régions qui se disaient: Qu'est-ce
qu'on fait avec nos jeunes? Comment ça se fait qu'on a juste certaines
grappes qui peuvent apparaître plus... qui sont stratégiques, mais
plus vénérables? Le défi, c'est de s'assurer, pour la
première fois, d'avoir la vision globale du développement
économique de la grappe et des applications pratiques dans une
région.
Alors, je termine en vous disant qu'à chaque fois que nous allons
dans une région nous prenons la grappe, nous identifions toutes les
entreprises qui font partie de la grappe et nous disons maintenant aux
intervenants: Comme gouvernement, on est prêt à vous aider; voici
de façon proactive ce qu'on peut faire, mais, avant de vous aider
davantage, dites-nous quels moyens vous avez besoin pour vous développer
davantage et comment, nous, en tant que gouvernement, on peut améliorer
la compétitivité générale pour le
développement de la grappe.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
Merci.
Mme Dionne: M. le Président, est-ce que j'avais droit
à une autre question additionnelle? Non?
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Oui, oui. Vous
pouvez y aller.
Mme Dionne: Oui? En tout cas, c'est juste parce que je veux
éclairer ma lanterne, parce que, dans chaque région... en tout
cas, votre discours est suivi, sauf qu'à un moment donné il faut
faire l'arrimage. Quand chaque région va faire son plan
stratégique, ce qui veut dire... Quand ils vont le préparer,
qu'ils vont faire faire l'étude qui va demander du travail, je ne sais
pas, de trois mois, six mois, les secteurs d'activité, les grappes
industrielles seront déjà avancées et auront
déjà choisi ou «priorisé» des actions. Ce sera
tout prêt, ça?
M. Tremblay (Outremont): Bon. En tournée régionale,
on a de l'information qu'on rend disponible à la région. On
identifie les grappes qui sont susceptibles de se développer dans la
région. La région doit, par le biais de son conseil
régional, identifier les moyens de réussite et surtout faire le
choix, non pas uniquement des grappes existantes, mais des grappes qui sont
susceptibles d'être développées éventuellement dans
la région. Par exemple, l'environnement, ça pourrait être
développé dans une région plutôt qu'une autre. Et,
sur réception du plan de développement de la région, nous
arrimons ce plan de développement avec le plan de développement
d'une autre région, parce que j'ai mentionné tout à
l'heure que toutes les grappes sont interreliées; une région ne
peut pas se développer sans la complicité d'une autre
région.
Alors, le rôle gouvernemental devient celui de coordonner toutes
les grappes industrielles pour favoriser le développement
économique des régions, d'harmoniser les politiques en
conséquence et, de façon proactive, de rendre l'information
disponible. Alors, lorsque nous quittons une région, il y a toujours un
bureau du ministère en région, il y en a un dans toutes les
régions du Québec, et, dans ce sens-là, c'est
l'équipe qui prend la relève avec les corporations
de développement économique, avec les
municipalités, les élus, les députés, pour, le plus
rapidement possible, faire la stratégie de développement
économique régional en fonction des avantages comparatifs, et
nous coordonnons toutes ces activités. Nous regardons, par exemple, les
besoins au niveau de la formation des ressources humaines, qui est un
problème qu'on doit discuter avec les ministères de
l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la Formation
professionnelle. S'il y a des problèmes au niveau du travail et des
relations de travail, c'est le ministère du Travail. S'il y a des
problèmes au niveau du développement de nouveaux marchés,
c'est le ministère des Affaires internationales.
Le rapport Poulin
Peut-être que je pourrais céder la parole au sous-ministre,
parce que vous avez posé une question: Qu'est-ce que le ministère
fait de façon plus précise pour répondre aux attentes du
rapport Poulin? C'est la première fois qu'un groupe de
députés fait l'effort, un effort concerté, d'essayer de
trouver des solutions concrètes pour améliorer la gestion des
finances publiques. Je pense qu'au ministère de l'Industrie, du Commerce
et de la Technologie on a été très sensible à cette
dynamique, comme à celle du rapport Morin. Peut-être que mon
sous-ministre, M. Michel Audet, pourrait vous dire de façon plus
concrète, en pratique, ce que ça veut dire pour le
ministère.
M. Audet (Michel): Merci. M. le Président, je voudrais
évoquer quatre mesures qui ont été ou qui sont en train
d'être mises en place suite aux échanges de correspondance qu'on a
eus découlant des différentes analyses qui ont été
faites par les comités pour la réduction des dépenses.
Certaines de ces mesures ont un impact dans notre budget, d'ailleurs,
dès 1992-1993. C'est le cas, notamment, pour la réduction de 2 %
des effectifs pour l'année 1992-1993, réduction des effectifs qui
a été annoncée pour les cinq prochaines années.
Donc, déjà, il y a dans nos crédits une réduction
des crédits qui est prévue, qui a été soustraite
à la base, en fait, et, donc, ça représente 21 postes de
moins pour l'année 1992-1993. De même, la non-indexation des frais
de fonctionnement du ministère, ça comprend, notamment, la
non-indexation des frais de voyage, des fournitures de bureau, etc. Alors,
ça, c'est une mesure qui, dès l'année courante,
amène une réduction de 2 200 000 $ dans les crédits du
ministère et qui, l'année prochaine et l'année suivante,
seront relevés à un niveau de 4 500 000 $ par année. Donc,
c'est une réduction permanente et récurrente. Ça, c'est
très important de le mentionner.
La deuxième mesure, qui va toucher les rabais
d'intérêts qui est imputée dans les programmes de la SDI,
mais qui, quand même, touche également le ministère, touche
moins les crédits à court terme puisqu'il y a des engagements qui
sont sur budget, mais va toucher le budget d'engagements du ministère
pour 6 000 000 $ dès cette année, plus de 6 000 000 $ dès
cette année.
Il y a le moratoire dans l'embauche des professionnels, qui est en
vigueur dès maintenant. Il y a également une réduction du
taux d'encadrement. Déjà, cette année, on prévoit
réduire de trois postes au moins le nombre de cadres pour ne pas... Si
on réduit le nombre des employés, on ne peut pas maintenir le
niveau et même augmenter le niveau, évidemment, des cadres puisque
le taux d'encadrement va augmenter. Donc, il faut prévoir de la
même façon, dans un plan de gestion, la réduction
progressive du taux des cadres pour maintenir ou réduire le taux
d'encadrement.
Donc, ce sont des mesures qui sont dans le plan de gestion du
ministère et qui sont en vigueur actuellement, qui sont d'ailleurs
incorporées dans nos crédits dans une large mesure, puisque,
comme je l'ai mentionné tantôt, il y a eu une réduction
effective de 2 200 000 $ pour tenir compte, dès cette année, de
la non-indexation et de la réduction des effectifs.
Mme Dionne: Merci, M. Audet. Dans le rapport Poulin, il y avait,
à un moment donné, une dernière recommandation, à
l'effet que les PME disaient qu'il y avait tellement de paperasse, qu'il y
avait tellement de documents à remplir pour le gouvernement, et
ça, au fil des années... D'ailleurs, je me souviens que
l'Opposition libérale du temps avait sorti un paquet de formulaires que
les PME avaient à remplir et c'était faramineux. Est-ce qu'au
niveau du ministère - peut-être que le ministre, à ce
moment-là, pourrait me répondre - c'est regardé, à
savoir comment aider nos PME au niveau de leur efficacité par,
peut-être, la réduction de la paperasse gouvernementale? Est-ce
que c'est regardé, ça, par le ministère, ou par la SDI
peut-être?
M. Tremblay (Outremont): Oui. Étant donné que le
MICT, c'est un ministère de services, il se doit d'être à
l'écoute des entreprises. Plusieurs recommandations ou suggestions ont
été faites par les gens d'affaires. Dans ce sens-là, le
ministère, l'année dernière, a repensé tous ses
programmes d'aide pour répondre aux besoins réels des
entreprises, donc une meilleure coordination, une simplification des
programmes, et, dans ce sens-là, je pense que ça porte
aujourd'hui des résultats concrets. À la SDI, vous allez le voir
bientôt, tous les programmes ont été repensés et, en
plus, on a voulu essayer de ne pas faire comme tel un guichet unique, mais au
moins une enseigne unique pour le financement de la technologie des
coopératives et de la SDI, tout ça pour répondre aux
besoins réels des
entreprises. Alors, dans ce sens-là, le ministère est bien
conscient que, de la réglementation, il doit y en avoir le moins
possible, de la bureaucratie, il doit y en avoir le moins possible, et, si
jamais il y a des suggestions concrètes à faire ou si des
entreprises pensent qu'on peut améliorer encore, le ministère est
toujours ouvert à des suggestions concrètes.
Mme Dionne: Est-ce que ça veut dire, M. le ministre, que
vous seriez prêt à prendre le leadership, par exemple - à
la CSST, au ministère du Revenu, il y a un tas de formulaires qui sont
à compléter - et revoir ça, parce que, avec l'informatique
ces jours-ci, je pense qu'on peut simplifier ou diminuer le nombre de
fonctionnaires... pas de fonctionnaires, je m'excuse, de formulaires... Je
pense que c'est le comité Poulin qui me revient toujours en tête.
J'aimerais peut-être faire une précision parce que nous, ce qu'on
avait dit au comité Poulin, justement, en parlant des fonctionnaires,
c'était qu'on n'en était pas sur la qualité du travail qui
était fait, mais sur le nombre que les citoyens pouvaient payer au
niveau gouvernemental. Mais je reviens aux formulaires pour dire: Est-ce que
c'est possible de penser qu'on pourrait aider nos PME de cette
façon-là par un regroupement? Je ne sais pas. S'il y en a 100,
essayer de les diminuer à 50. L'informatique, de nos jours, fait du
travail extraordinaire, partager les informations entre les ministères.
(18 h 10)
M. Tremblay (Outremont): Quand on parle, globalement, de
compétitivité des entreprises, on s'aperçoit qu'il y a
certaines variables qui sont importantes. Alors, dans ce sens-là, toute
l'organisation du travail... On ne peut pas, dans une société qui
se veut porteuse d'avenir, accepter une pénurie de main-d'oeuvre
qualifiée, d'un côté, et un taux de chômage
inacceptable, de l'autre. Donc, on doit repenser non pas les objectifs des
grands programmes sociaux et/ou économiques qui ont été
mis de l'avant au cours de la dernière décennie comme, par
exemple, la CSST, mais on peut sûrement alléger le processus,
alléger les mécanismes de décision et s'assurer que, si,
pour une raison ou pour une autre, on est appelés à payer une
prestation à une personne, cette personne-là suive des cours de
formation professionnelle, entre autres, pour se préparer à son
prochain emploi. Alors, dans ce sens-là, c'est un facteur de
compétitivité d'une entreprise et, si l'entreprise passe plus de
temps pour répondre aux attentes gouvernementales au niveau de
réglementations et/ou de bureaucratie par opposition à investir
dans les variables essentielles à son succès, les entreprises
auront éventuellement des problèmes.
Alors, le gouvernement et le MICT, particulièrement le MICT est
proactif au niveau du travail. Le MICT a été très proactif
depuis 1987 au niveau de l'environnement. C'est la SDI qui a
décidé de ne plus prêter à des entreprises qui ne se
conformaient pas aux normes environnementales - c'est conditionnel à -
et, également, au niveau de la formation des ressources humaines, c'est
le MICT qui a mis dans ses grands objectifs, il y a trois ans, l'importance de
la formation des ressources humaines et qui travaille en
collégialité avec les ministres responsables de
l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et le ministère
de la Formation professionnelle pour, justement, alléger le processus et
trouver une adéquation dynamique entre le milieu de l'enseignement et
les besoins des industries.
Alors, c'est toute une nouvelle façon de voir les choses,
proactive, et, si on veut que les entreprises consacrent leurs énergies
à réellement répondre aux besoins de leurs clients, il
faut absolument leur donner le temps de faire ça. Et, dans ce
sens-là, je pense qu'il y a des recommandations du rapport Poulin qui
sont analysées aujourd'hui à leur mérite. Je siège
au CMPDE, on en a discuté encore hier, et c'est très positif, et
ça force une nouvelle dynamique pour améliorer la performance de
tous les intervenants dans le meilleur intérêt du
développement économique du Québec.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Je vais maintenant
reconnaître M. le député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, la
députée de Kamouraska-Témiscouata peut partir en vacances.
On a interverti l'ordre des choses, mais...
Mme Dionne: ...jusqu'à 21 h 30, M. le député
de Labelle.
M. Léonard: J'écoutais le ministre et j'ai entendu,
à plusieurs reprises, le mot «proactif»,
«proactive». J'ai déjà été voir dans le
dictionnaire, j'ai cherché ce que ça voulait dire, je n'ai pas
trouvé, je m'aperçois que c'est peut-être une espèce
d'épithète utilisable à volonté pour renforcer un
mot ou le sens d'un mot, pour dire que, oui, on veut faire quelque chose de
façon proactive, d'une façon proactive. Je trouve ça...
Bon, enfin, c'est étonnant. On pourrait voir au dictionnaire ce que
ça veut dire. En tout cas, bref, c'est émaillé; son
discours est émaillé de mots «proactif».
M. Tremblay (Outremont): C'est le contraire de
«réactif».
M. Léonard: Ça a l'air. Ha, ha, ha! Ça a
l'air.
M. Tremblay (Outremont): En 1981, vous avez attendu trois
trimestres avant de faire une relance. Donc, vous avez été
réactifs.
M. Léonard: Ah! mais vous, depuis 1990 que
vous vous essayez, puis ça n'a pas réussi encore, je me
demande où est la proactivité. il y a quelques problèmes.
le taux de chômage est descendu à 12,5 %. puis il y avait aussi la
notion de grappes. j'ai écouté le ministre attentivement. il a
sorti des petits diagrammes en couleur, puis il parle de grappes. il met le
doigt à quelque part, c'est comme un spaghetti, il sort une grappe de
partout. c'est plein de grappes. ha, ha, ha! c'a a l'air, pour moi, d'une
pensée magique. c'est la solution parfaite des grappes. il y a une
question qui se pose; des grappes, regardez la grappe. on va s'en parler tout
à l'heure, parce qu'il y en a une grappe sur laquelle on pourrait se
poser des questions, l'alimentaire. il y a quelques problèmes
là-dedans, puis je pense qu'il va falloir qu'on creuse la question un
peu. c'est là que je trouve que c'est un discours, c'est une
pensée magique.
Crédits de transfert aux entreprises et
municipalités
Je voudrais revenir au sommaire des crédits. Au sommaire des
crédits de la page 18-6, on a le total des crédits puis, à
l'analyse, on est allé voir un peu ce qui arrivait de l'aide aux
entreprises, de l'aide aux municipalités en particulier, et comment ces
crédits se comportaient. Lorsqu'on soustrait les mauvaises
créances qui ont été introduites, les pertes sur mauvaises
créances qui ont été introduites dans les crédits
et de cette année et de l'an dernier, et qu'on compare à
l'année 1990-1991, le total est moins reluisant que ce qu'on nous dit
généralement. En soustrayant, par exemple, les 76 000 000 $ ou
les 77 000 000, les 76 500 000 $ et les 44 000 000 $, par exemple, du nouveau
poste sur lequel nous reviendrons, quand on soustrait ces pertes et les 21 000
000 $ des finances qui sont, finalement, simplement une écriture, qu'on
compare les totaux, ça donne ceci. En 1990-1991, le sommaire des
crédits de transfert aux entreprises, c'était 155 717 600 $. En
1991-1992, ces crédits sont baissés à 120 390 000 $, une
diminution de 22,7 % de 1990-1991 à 1991-1992, et, par la suite, en
1992-1993, les crédits sont passés à 102 223 800 $, une
diminution additionnelle, construite sur la diminution de 1991-1992, de 15,1 %.
En d'autres termes, les crédits de transfert aux entreprises ont
baissé de 155 700 000 $ à 102 223 000 $ en 1992-1993 sur deux
ans, une diminution considérable, considérable.
Par ailleurs, envers les municipalités, les crédits de
1990-1991 étaient de 26 965 000 $, je parle des transferts aux
municipalités. Ils sont passés à 20 510 000 $, soit une
baisse de 23,9 % en 1991-1992, et, en 1992-1993, la baisse a été
encore plus prononcée, les crédits de transfert aux
municipalités, toujours en relation avec le développement
industriel, sont passés à 12 545 400 $, soit une diminution
additionnelle, construite sur 1991-1992, de l'ordre de plus de la
moitié, on est à moins de 50 % de 1990-1991. Donc, on est
passé de 26 965 000 $ à 12 545 000 $, baisse considérable
sur trois ans.
Est-ce que le ministre peut vraiment penser que, dans une période
de récession économique, il pose les gestes qu'il faut poser pour
relancer l'économie?
Les crédits totaux, en excluant ces pertes, passent, eux, de 289
341 000 $ comme aide globale, crédits de transfert, j'entends, à
271 873 000 $, une baisse de 6 %, et à 255 626 000 $, une autre baisse
additionnelle de 6 %. Donc, l'activité globale de la SDI diminue, les
crédits augmentent, mais c'est parce que l'on efface des mauvaises
créances. On est obligés de payer des créances douteuses,
globalement. La peau de chagrin se rétrécit. C'est une peau de
chagrin, en pleine période de récession économique. (18 h
20)
Comment le ministre justifie-t-il son action? Je comprends qu'il se
lance dans de grands discours, dans de grandes tournées, mais est-ce
pour masquer une réalité, le désengagement
vis-à-vis de l'aide aux entreprises, vis-à-vis de
l'économie? Je comprends qu'il a besoin de moins de fonctionnaires. Le
comité Poulin dont parlait Mme la députée tout à
l'heure, je pense qu'il est parti en lion, mais il a fini en mouton, parce que,
entre ce qu'on nous annonçait dans le décor et ce qui s'est
produit dans les crédits, dans le dépôt des crédits,
il n'y a pas grand-chose là, mais il y a beaucoup de pertes qui ont
été effacées. En d'autres termes, ceux qui avaient des
cadavres dans les placards, c'était le gouvernement qui les a sortis
à l'occasion du budget, sous couvert d'augmentation de crédits
alors qu'en réalité il s'agit de diminution de crédits.
Est-ce que le ministre a une explication quelconque à nous fournir?
D'abord, les chiffres que je lui cite sont corrects, à mon sens. Ils
sont corrects. J'ai exclu les pertes sur mauvaises créances et les 21
900 000 $ qui sont une charge des Finances, j'ai gardé le reste des
crédits de transfert et j'ai aussi enlevé l'aide à la
construction navale, marine, 83 600 000 $. Alors, quelles sont les
justifications à un tel désengagement en période de
récession économique?
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, je dois dire que
je suis en tournée régionale depuis trois mois, puis une telle
question ne m'a pas été posée. Peut-être que c'est
parce que les entreprises ont compris que les moyens financiers du gouvernement
sont limités et qu'il y a peut-être moyen de développer une
économie d'avenir sans le faire nécessairement par des
subventions. Un exemple. Je n'ai pas d'objection à ce qu'on prenne tous
les programmes individuellement; c'est le but. Alors, on peut prendre tous les
projets individuellement. Mais vous parlez, par exemple, des
municipalités. Le gouvernement du Québec a fart des efforts
considérables pour la
restructuration de certaines zones vétustés et
également pour des infrastructures dans toutes les régions du
Québec. On ne fera pas des parcs industriels prévisionnels. Il y
a 215 parcs au Québec qui sont occupés à un peu plus que
50 %. Donc, ce n'est pas une question d'investir des sommes additionnelles dans
des infrastructures, c'est de s'assurer que des entreprises naissent pour,
justement, intégrer ces parcs industriels. Alors, on ne fera pas du
développement économique pour le plaisir d'en faire.
Par contre, le gouvernement a d'autres programmes qui ont
été annoncés et qui sont complémentaires à
ceux du ministère, comme le Fonds de développement technologique,
des fonds de développement régionaux; dans le secteur des
pêches, 50 000 000 $ pour favoriser le développement des
pêches; 6 000 000 $ dans la forêt; 5 000 000 $ pour les mines.
Alors, dans ce sens-là, il y a beaucoup d'autres volets d'autres
ministères à vocation économique et, en ce qui nous
concerne, au ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie,
nous sommes satisfaits des ressources financières à notre
disposition pour répondre aux attentes et aux besoins des entreprises
et/ou des différents programmes, par exemple, au niveau des jeunes, au
niveau des commissaires industriels. C'est évident que, si le
gouvernement avait des ressources financières illimitées, on
pourrait avoir accès à plus de ressources financières.
Mais la preuve reste à faire. Nous démontrer que, parce que nous
avons les budgets que nous avons, nous causons de sérieux
problèmes au développement économique des régions,
cette preuve-là n'est pas faite. Et lorsque je fais - je l'ai
mentionné tout à l'heure - le tour des régions, on ne me
parle pas de ressources financières additionnelles. Les gens
considèrent qu'il y a des programmes qui existent et sont satisfaits des
programmes existants.
M. Léonard: m. le président, je reviens, parce
que... les gens sont satisfaits, le ministre ne se fait pas lancer de tomates;
c'est à peu près ce qu'il nous dit. mais la
réalité, c'est que, l'an dernier ou depuis un an, il est disparu
24 000 emplois industriels... ou 24 % des emplois industriels, pardon. je ne
sais pas s'il dit qu'il n'y a personne qui se plaint, qu'il n'a pas entendu
ça dans sa tournée régionale; les gens sont gentils, sont
polis. mais la réalité, elle est là, on la lit à
travers les chiffres: 24 % des emplois industriels. il me semble qu'on pourrait
commencer à se poser des questions sur ce qu'on doit faire, sur ce que
le gouvernement doit faire. alors, la réponse qui est donnée, je
viens de la lire. les crédits de transfert baissent de 6 %
systématiquement. en ce qui concerne l'entreprise, ils ont
baissé, de 1990-1991 à 1991-1992, de 22,7 % et il y a une autre
diminution de 15 % dans les crédits qu'on vient de nous déposer.
au total, on vient d'avoir une diminution de l'ordre de 35 %, de 33 % à
35 %, en pleine période de récession, au moment où nous
perdons 24 % de notre main-d'oeuvre industrielle, manufacturière.
Je trouve que de dire que, oui, il y a d'autres programmes dans les
autres ministères, je pensais que le ministère de l'Industrie et
du Commerce et la SDI étaient justement là pour s'occuper de
l'entreprise, qu'en particulier il y avait des ministères sectoriels qui
pouvaient donner des avis. Mais, quant à l'activité
elle-même de la SDI, je pense qu'il peut répondre à cette
question: Pourquoi réduit-elle ses opérations en pleine
période de récession doublée? Doublée! On a eu une
récession, on en a une deuxième dans laquelle on glisse depuis
cinq mois. Je trouve ça d'une inconséquence grave, d'une
inconscience grave, que le ministre nous dise: Bien, écoutez, il y a 6
000 000 $ dans un autre ministère; il y en a 12 000 000 $ ici, etc.
Écoutez, comme politique pour se relancer et dire qu'il y a une
politique de développement économique à partir des
grappes, c'est un discours. La réalité: les crédits
diminuent. Comment peut-on justifier une attitude comme ça?
Vraiment?
M. Tremblay (Outremont): II y a des attentes à court
terme. Le gouvernement a mis en place les montants que j'ai mentionnés
tout à l'heure. Je n'ai pas dit que le ministère n'avait plus de
ressources; au contraire, j'ai dit que le ministère en a, mais ce n'est
pas le seul ministère à en avoir, puis ça totalise 1 200
000 000 $. Alors, est-ce que c'est assez ou pas assez? Est-ce qu'il y a moyen
de faire plus? Je pense que le gouvernement est en train de considérer
possiblement des mesures additionnelles et, au prochain budget, vous
écouterez attentivement. Alors, dans ce sens-là, il y a des
mesures à court terme qui sont prises. Et, quand vous dites qu'on a
réduit les opérations de la SDI, moi, je ne vois pas ça.
Je pense que ça...
M. Léonard: Et les opérations de transfert aux
entreprises, et SDI et ministère?
M. Tremblay (Outremont): Non, on donne...
M. Léonard: Je prends les chiffres de la page 18-6.
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui. Là, c'est parce que,
depuis 1987, on ne donne plus de subventions à des entreprises. Donc, on
gère la décroissance au niveau des anciens programmes de
subventions. C'est normal que ça va diminuer. Plus vite ça va
diminuer, le mieux ça va être, parce que ce n'est pas ce dont les
entreprises ont besoin, des subventions. Il n'y a pas de réduction des
opérations; au contraire, on gère la décroissance des
anciens programmes et la croissance des nouvelles activités de la
SDI
qui ne sont pas budgétaires, qui sont des prêts à
des entreprises, et le gouvernement a prouvé dans le passé... Si
les actifs étaient sensiblement de 200 000 000 $ et que ça
dépasse 1 000 000 000 $, c'est parce qu'on a engendré
l'activité économique.
Donc, il y a une politique à court terme qui est globale, qui
correspond aux attentes des entreprises, de la population et des entrepreneurs,
dans plusieurs ministères et, en plus, on a une politique à moyen
et à long terme. C'est évident qu'en ce moment on vit des moments
difficiles, parce que les préoccupations ne sont pas uniquement
conjoncturelles, ces préoccupations sont structurelles.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): II nous reste
à peu près une minute et demie.
M. Léonard: ...vous me permettez une dernière
question.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Oui, allez-y, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Juste pour en terminer avec la SDI, je pense,
puis les programmes...
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Pour faire en sorte
que les gens n'auront pas besoin d'être ici ce soir après souper,
les gens de la SDI.
M. Léonard: Ah non! ce n'est pas ça que j'ai dit.
Il reste une heure et demie d'étude.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Ah! c'est parce que
vous avez dit: Je terminerai avec la SDI.
M. Léonard: Non, non. Bien, sur ce plan-là... J'ai
une question à poser. On a dit qu'on recommence à 20 heures.
À la page 18-6, vous avez, en milieu de page: Pertes sur les programmes
garantis par le gouvernement, 76 505 000 $ - on l'a examiné tout
à l'heure - et, dans l'année 1991-1992, il y a 44 000 000 $. Nous
avons remarqué qu'il s'agissait là d'un nouveau poste inscrit aux
crédits du ministère, ou inscrit... C'est au ministère?
Non, c'est partout, c'est la SDI, inscrit dans la page Transfert. Est-ce qu'on
peut savoir de quoi il s'agit, en particulier dans les mandats gouvernementaux?
On peut peut-être avoir la réponse à 20 heures. (18 h
30)
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): ...terminer
là-dessus. Lorsqu'on va reprendre à 20 heures, M. le
député Labelle, est-ce que vous souhaitez que les gens de la SDI
soient ici aussi?
M. Léonard: Non. Je pense que non. Ça va.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Ça irait,
ça?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Alors, ils pourront
disposer après...
M. Tremblay (Outremont): Ça existait.. Juste une question
d'information pour être bien certain...
M. Léonard: On me dit que ça n'existait pas.
M. Tremblay (Outremont): Je m'excuse, M. le Président. Les
44 013 000 $ n'existaient pas?
M. Léonard: Non. La ligne n'existait pas. C'est un nouveau
poste qui apparaît aux crédits.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
Alors, on va reprendre nos travaux à 20 heures.
M. Tremblay (Outremont): Ce n'était pas ventilé
avant. Ce n'était pas ventilé avant, vous avez raison.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
Compte tenu de l'heure, M. le ministre, la commission va suspendre ses
travaux et nous allons reprendre à 20 heures. Vous pourrez continuer
à 20 heures.
M. Tremblay (Outremont): Très bien, M le
Président.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 31)
(Reprise à 20 h 5)
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
Veuillez prendre place, s'il vous plaît. Étant donné
que nous avons déjà cinq minutes de retard... La commission de
l'économie et du travail reprend ses travaux. Je vous rappelle le mandat
de la commission qui est de procéder à l'étude des
crédits budgétaires du ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie pour l'année financière 1992-1993,
par ordre de l'Assemblée le 26 mars 1992.
Alors, nous avions terminé la dernière période,
à 18 h 30, sur une question du député de Labelle. M. le
ministre, vous aviez la parole. On vous écoute attentivement.
M. Léonard: II a oublié la question? M. Tremblay
(Outremont): Non, non.
M. Léonard: Non, bon!
Une voix: C'est la semaine sainte.
M. Tremblay (Outremont): La question qui était
posée, c'est: Le montant de 44 013 800 $ qui apparaît en
1991-1992, comment se fait-il qu'il apparaît cette année et qu'il
n'a pas apparu l'année précédente? La réponse,
c'est que ces 44 013 800 $ étaient composés de plusieurs montants
que vous avez ventilés pour 1991-1992 dans le livre des crédits
et ils étaient répartis dans différents items comme, par
exemple, les 8 530 000 $ à crédit-implantation et aide à
la recherche-innovation. Pour 1991-1992, les mêmes 8 530 000 $ sont
là et c'était sous le nom de dépenses assumées par
le gouvernement à l'égard des prêts consentis sans
intérêt ou à un taux inférieur à celui du
marché. Les 4 447 700 $, prêt de capitalisation, sont compris dans
le prêt de capitalisation de 5 468 100 $. Donc, on pourrait sortir tous
les éléments. Les 29 000 000 $, c'est un budget
supplémentaire. Mais ça nous ferait plaisir de vous faire
parvenir une conciliation du montant.
M. Léonard: Une question, l'an dernier, vous
déclariez, comme crédits de transfert, 288 000 000 $; cette
année, 315 000 000 $.
M. Tremblay (Outremont): Les 288 000 000 $ et 315 000 000 $, ce
sont les crédits originaux votés, mais, par la suite, les 29 820
300 $, mandats gouvernementaux, l'article 7 qui est mentionné en
1991-1992, c'étaient des crédits qui ont été
votés par la suite, en décembre 1991.
M. Léonard: O.K. Merci. Sur la SDI et sur le programme 2,
élément 1, donc, sur ce plan-là, nous serions d'accord. De
toute façon, on s'est entendus pour voter avant la fin.
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui.
M. Léonard: Est-ce que nous pourrions laisser ce
bloc-là, parce que je voudrais toucher le développement
technologique?
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
D'accord.
M. Léonard: Puis on reviendra aux crédits du
ministère et de la SDI, du bloc qu'on fait.
Le Président
(m. audet, beauce-nord): pas de
problème, m. le député. alors, c'est du programme 6 que
vous parlez, du conseil exécutif.
M. Léonard: Oui, c'est le Conseil exécutif. Est-ce
que le ministre est d'accord pour nous parler un peu de technologie?
M. Tremblay (Outremont): C'est vous qui posez les questions, M.
le député de Labelle.
M. Léonard: Très bien. Je vois que le ministre
s'est mis un sac de glace sur la tête ce soir, il est très gentil!
(20 h 10)
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): On n'est pas
supposé soulever des questions qui peuvent soulever des débats.
Alors, je vous invite...
M. Léonard: Non, ça ne soulève pas de
débat. C'est une gentillesse. Je remarque sa gentillesse ce soir. Il a
l'air de bonne humeur.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
J'avise au cas où on serait tenté d'en soulever.
M. Léonard: Surtout pas, je ne voudrais pas!
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): C'est bien.
Développement technologique Crédits
dépensés
M. Léonard: Voyons. Au Conseil exécutif, à
la page 11-7, nous avons le développement technologique. Je suppose que
le ministre aura un certain nombre de choses à nous dire
là-dessus. La provision a été portée de 38 000 000
$ l'an dernier à 41 000 000 $, puis vous avez le fonds de
l'environnement, 4 000 000 $ à 9 000 000 $, puis le Secrétariat,
741 000 $, et, finalement, pour la région de Montréal, Innovation
technologique, 10 000 000 $.
Je vous rappelle que le fonds a été annoncé en
1988, que c'est sa troisième ou quatrième année. Il devait
être utilisé en l'espace de cinq ans. Ça ne va pas vite,
comme d'habitude. Une chose aussi dont je l'avise immédiatement, c'est
que j'aimerais bien savoir les montants déboursés.
Là-dessus, je voudrais, cette fois, qu'on ait une bonne réponse,
parce que je ne lui ai pas demandé les montants engagés, mais les
montants déboursés. Remarquez qu'il peut me donner les deux. Ce
serait encore plus clair: engagés et déboursés.
Alors, nous nous inquiétons toujours de voir que ça ne va
pas vite, l'utilisation de ce fonds-là. Quand on nous en parle, on nous
dit toujours qu'il y a des engagements, que, là, il n'y a plus rien,
rien à engager. Mais la réalité, c'est que c'est
engagé, ce n'est pas déboursé. Ça revient et le
sens du mot «engagé», dans ce cas, n'est pas très
précis. Il ne fait pas référence à une
réalité qui se matérialise avec le temps. Au contraire,
c'est plutôt evanescent.
Alors, j'aimerais qu'on me fasse le point sur là où en est
rendu le fonds jusqu'ici, sur les engagements et déboursés de
cette année et sur
les intentions pour l'année qui vient.
M. Tremblay (Outremont): Alors, je remercie beaucoup le
député de Labelle de sa question. Parler technologie, c'est
important. C'est l'avenir du Québec. Alors, dans ce sens-là, le
montant... D'ailleurs, j'avais déjà remis ce document-là
au député de Labelle, mais les montants déboursés
à date sont de 39 278 000 $.
M. Léonard: O.K. Celui-là, il est daté du 9
avril 1992.
M. Tremblay (Outremont): C'est ça.
M. Léonard: Ça ne date pas de Noé, le 9
avril. On est le 15. Ça fait six jours qu'on l'a. Merci, on l'a.
M. Tremblay (Outremont): Ça prouve l'efficacité du
ministère. Alors, 39 278 000 $.
M. Léonard: Ce n'est pas déboursé. C'est
dit: Transféré pour les années antérieures.
M. Tremblay (Outremont): Non. En fait, années
antérieures, ce sont des montants qui ont été
déboursés. C'est 39 278 000 $ de déboursés.
M. Léonard: Pour les années antérieures?
C'est ça?
M. Tremblay (Outremont): C'est déboursé par
différents ministères et, nous, on a transféré
l'argent aux ministères, parce que les projets mobilisateurs peuvent
relever d'autres ministères comme, par exemple, le projet METRO PLUS,
Transports; c'est transféré aux Transports.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais qu'on soit
bien clair. Le ministre me dit: C'a été transféré
aux ministères. La question que je lui pose, c'est: Est-ce que c'a
été déboursé? C'a été
transféré à d'autres ministères. C'est vraiment
déboursé?
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: 39 000 000 $?
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: On a fait des progrès, cette
année! On est passé de 12 000 000 $ à 39 000 000 $. Pas
pire! Ça s'améliore! 39 000 000 $ après trois ans.
C'était supposé être 60 000 000 $ par année. On est
39 000 000 $ après trois ans ou quatre ans? Trois ans. 1989,
1990,1991... quatre ans.
M. Tremblay (Outremont): Deux ans. C'est deux ans de vitesse de
croisière.
M. Léonard: Ha, ha, ha! On m'a dit - je n'étais pas
à l'Assemblée nationale, à l'époque - que le
premier ministre en avait fait l'annonce à, au moins, trois reprises
durant l'année 1988. Alors, ça fait 1989, 1990, 1991, puis on a
commencé 1992. Donc, on a fait un bon bout de chemin. On a 39 000 000 $
et les 300 000 000 $ devaient être terminés,
dépensés au bout de cinq ans. On ne va pas vite. Je veux dire, je
comprends que vous voulez qu'on parle de technologie, mais, en termes concrets,
moi, je veux voir sortir les investissements en développement
technologique.
M. Tremblay (Outremont): Oui. Alors, ça vient du Sommet de
la technologie, en 1988. Ensuite de ça, ça a été
approuvé officiellement au niveau gouvernemental en juin 1989. Le fonds
a été opérationnel en septembre 1989 et, étant
donné qu'on parie de projets mobilisateurs, il a fallu regrouper des
entreprises pour s'associer avec le milieu universitaire, le milieu de
l'enseignement, des centres de recherche pour, justement, faire des projets
mobilisateurs. Donc, ça a pris du temps. Nous avons, de façon
proactive, fait toutes les représentations au niveau des entreprises,
mais on ne peut pas forcer les entreprises à faire de la recherche et du
développement. Si le député de Labelle regardait le
même document qu'il a en sa possession le 9 avril 1992, la preuve que la
vitesse de croisière - on parlait non pas d'engager, mais de
dépenser sensiblement 60 000 000 $ par année - en 1992-1993,
engagés, 61 399 000 $; en 1993-1994. c'est 80 584 000 $ et,
également, en 1994-1995, 78 615 000 $.
M. Léonard: je veux simplement renouveler la
mémoire du ministre. on me dit que les modalités auraient
été annoncées en mai 1989 par un collègue actuel,
m. rivard...
M. Tremblay (Outremont): Oui. M. Léonard: ...le
député de...
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui. Oui, c'est ça. On est
d'accord. J'ai dit «juin 1989».
M. Léonard: Mai 1989.
M. Tremblay (Outremont): Je peux corriger pour mai 1989, pas de
problème.
M. Léonard: Ça fait trois ans, trois ans donc.
M. Tremblay (Outremont): Oui. Pour trois ans, il y a 40 000 000 $
de dépensés. Je pense qu'il faudrait que ça
s'accélère. Je rappelle que l'entente sur le libre-échange
a été signée en 1988, fin de 1988. Si on veut se grouiller
et faire face à la musique...
M. Léonard: ...il me semble que le ministre doit sentir
l'urgence, là.
M. Tremblay (Outremont): Ah! Le ministre... L'urgence, c'est
qu'il va falloir des fonds additionnels, parce que, si on regarde le 9 avril
1992, le document que vous avez en votre possession, il reste des
crédits disponibles de 91 632 000 $. On est en vitesse de
croisière. Si on regarde les échéances fixées, je
suis convaincu qu'il va manquer de disponibilité financière.
À ce moment-là, on fera comme dans le passé, aller
demander aux personnes qui sont appelées à favoriser le
développement technologique par le biais de ressources
financières, et elles ont toujours dit oui. Alors, elles diront oui.
M. Léonard: J'écoute le ministre quand il
répond aux questions sur le développement technologique. J'ai
l'impression que c'est toujours la même réponse depuis fort
longtemps. Avant Noël, d'ailleurs, il disait qu'il restait juste les 91
000 000 $ non engagés et il vient de répéter ça ce
soir. La question, c'est: Qu'est-ce qu'il a fait depuis Noël dans ce
dossier-là?
M. Tremblay (Outremont): Non, mais ça...
M. Léonard: II donne le même chiffre de
crédits non engagés qu'avant Noël. Quand on avait
étudié les engagements financiers, j'espère qu'il se
rappelle cette séance où il était de bonne humeur, cette
fois, alors... 91 000 000 $, c'est encore le même montant. Il n'y a pas
eu de dossier autorisé depuis.
M. Tremblay (Outremont): Non, mais ce qui serait troublant, M. le
Président, c'est qu'aux mêmes questions je ne donne pas toujours
les mêmes réponses. On me pose toujours la même question,
alors moi, je réponds de façon cohérente...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Tremblay (Outremont): ...toujours la même
réponse.
M. Léonard: À quatre mois de distance, il ne se
passe rien. C'est ça, une attitude proactive? Est-ce que vous avez
regardé dans le dictionnaire ce que signifiait
«proactif»?
M. Tremblay (Outremont): Vous m'avez dit cet après-midi
que vous ne l'avez même pas vu dans le dictionnaire.
M. Léonard: Je ne l'ai pas trouvé.
M. Tremblay (Outremont): Mais je vous ai dit que c'était
le contraire de réactif, ce que vous avec fait pendant 10 ans.
M. Léonard: Est-ce qu'on peut lire un texte en ajoutant,
après chaque mot, «proactif», pour... Avant ça, on
disait: C'est une maudite bonne affaire! Là, on dit: C'est une affaire
proactive. Ça, c'est aussi bon qu'une maudite bonne affaire. Ha, ha,
ha!
M. le Président, je voudrais savoir une chose, il y a un montant
de mis de côté à Innovation technologique de la
région de Montréal: 10 000 000 $. Première question:
Est-ce que ces 10 000 000 $ font en sorte que Montréal est exclue des 41
000 000 $ et des 9 000 000 $ qui s'en vont en environnement? Sinon, quels sont
les projets spécifiques que vous entendez financer par cette provision
de 10 000 000 $? (20 h 20)
M. Tremblay (Outremont): La réponse, c'est que
Montréal fait également partie du Fonds de développement
technologique. Mais le fonds Innovatech Grand Montréal, c'est pour le
Grand Montréal métropolitain et ce sont des fonds additionnels
aux 350 000 000 $.
M. Léonard: Vous nous dites que c'est additionnel au fonds
de 350 000 000 $?
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: Donc, le total serait porté à
364 000 000 $?
M. Tremblay (Outremont): À 650 000 000 $, si vous
regardez...
M. Léonard: 650 000 000 $.
M. Tremblay (Outremont): ...la colonne «Subvention, Fonds
de développement technologique». Mais je dois vous informer, M. le
député de Labelle, que, lorsque le projet de loi donnera vie
à Innovatech, ces fonds-là vont être
transférés à Montréal.
M. Léonard: Je voudrais qu'on se comprenne bien. Alors, ce
fonds-là n'empêche pas Montréal d'avoir accès au
fonds ordinaire ni au Fonds de développement technologique en
environnement.
M. Tremblay (Outremont): Fonds de développement
technologique, Environnement: les 50 000 000 $ sont compris dans les 350 000
000 $.
M. Léonard: Oui, O.K. Le fonds Innovatech, ses sources de
fonds viennent d'où - juste pour mon information - les 300 000 000
$?
M. Tremblay (Outremont): Ils viennent des crédits.
Étant donné que le projet de loi n'est pas voté en ce
moment, il fallait trouver un poste; ils ont pris le poste au niveau du Conseil
exécutif, et vous l'avez là. Lorsque la loi donnera...
M. Léonard: Ce n'est pas dans les crédits.
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui.
M. Léonard: Ce n'est pas dans les crédits, à
l'heure actuelle, parce que... sauf...
M. Tremblay (Outremont): 10 000 000 $. M. Léonard:
Ah! ce sont les 10 000 000 $. M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: C'est juste le premier morceau des 300 000 000
$.
M. Tremblay (Outremont): 10 000 000 $ pour 1992-1993.
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (Outremont): Si vous regardez au niveau du Conseil
exécutif, le programme 6, Développement technologique, vous allez
voir 10 000 000 $ dans les 61 399 400 $.
M. Léonard: Et les autres 250 000 000 $ vont être
dépensés quand?
M. Tremblay (Outremont): Les autres 290 000 000 $? Il y en a 15
000 000 $ de budgé-tés pour 1993-1994, 25 000 000 $ de
budgétés pour 1994-1995, et il resterait 250 000 000 $ à
être répartis selon les demandes que nous aurons.
M. Léonard: Jusqu'à l'an 2000.
M. Tremblay (Outremont): En fait, c'est un projet, au même
titre que les 300 000 000 $ originaux du Fonds de développement
technologique, sur une période de cinq ans.
M. Léonard: Qui commence cette année.
M. Tremblay (Outremont): Du moment que le projet de loi va
être voté, oui. D'ailleurs, il y a déjà des projets
en attente.
M. Léonard: Donc, on a, de déboursés, 39 000
000 $. Le volet 4, PME, n'a pas encore été utilisé - c'est
vrai, ça avait été annoncé, ça, l'an dernier
- sauf pour une somme de 25 000 $. On en parle moins là-dedans. Je ne
sais pas s'il est disparu quelque part. Le volet 4, recherche et
développement, PME, il y aurait eu 25 000 $ d'utilisés; c'est
dans le rapport que vous nous avez remis. Est-ce que, là-dessus, vous
pouvez nous expliquer pourquoi il y a peu de crédits qui ont
été transférés au volet 4, PME? Pourquoi? Il n'a
pas de succès?
M. Tremblay (Outremont): C'est un projet qui a été
annoncé récemment.
M. Léonard: Bien, le discours du budget...
M. Tremblay (Outremont): Sur les dossiers complets que nous avons
reçus, une analyse est terminée, 7 dossiers sont à
l'étude. Sur les lettres d'intention émises, 9 sont au stade de
l'envoi du formulaire, 5 à l'étude, 13 incomplètes, 1 en
attente, et 7 dossiers, à date, ont été
refusés.
M. Léonard: Je voudrais juste faire remarquer au ministre,
M. le Président, qu'il dit que ça vient d'être
annoncé. C'a été annoncé au discours sur le budget
l'an dernier. Ça fait un an. Ça ne va pas vite, ça non
plus, là.
M. Tremblay (Outremont): II a fallu consulter les PME, s'entendre
sur les modalités pour répondre aux besoins réels des
entreprises, et le programme est entré effectivement en vigueur,
opérationnel, à l'automne, à la fin novembre, début
décembre 1991.
M. Léonard: Vous avez fait la formation du personnel avant
l'entrée en fonction. Vous n'avez pas fait comme la loi du 1er avril
1987. Mais, si je comprends, il n'y avait pas foule au portillon, parce qu'il y
a juste 25 000 $ de dépensés.
M. Tremblay (Outremont): En fait...
M. Léonard: Si on s'était bousculé au
portillon, il y en aurait plus que ça de sortis.
M. Tremblay (Outremont): J'ai la liste des dates d'entrée
des dossiers, et le dossier le plus... Oui, c'est 1991. C'est le 12
décembre 1991.
M. Léonard: Le plus récent ou le plus ancien?
Une voix: Le seul.
M. Tremblay (Outremont): Le plus ancien.
Une voix: C'est le seul.
M. Léonard: C'est le seul que vous avez.
M. Tremblay (Outremont): Non, non. Ce n'est pas le seul. J'en ai
deux pages complètes.
M. Léonard: 12 décembre 1991?
M. Tremblay (Outremont): Et, si vous voulez une autre
statistique, en date du 31 mars 1992, les 7 dossiers complets reçus
parlent de projets de recherche et de développement de 10 472 448 $, et
le montant des aides financières demandées totaliserait 3 847 561
$.
M. Léonard: Au budget, c'était 10 000 000 $?
C'était combien au budget annoncé par le ministre des
Finances?
M. Tremblay (Outremont): 20 000 000 $.
M. Léonard: Combien? 20 000 000 $?
M. Tremblay (Outremont): 20 000 000 $.
M. Léonard: 3 000 000 $. Il n'y aura même pas
ça.
M. Tremblay (Outremont): Mais, budgété 1992-1993,
on a 4 000 000 $. Selon les 7 dossiers que nous avons présentement,
ça devrait donner 3 850 000 $, et on ne parle pas des 28 autres dossiers
qui sont présentement au stade des formulaires, des lettres
d'intention.
M. Léonard: Est-ce que vous croyez qu'il y aura beaucoup
d'expansion dans ce programme? On fait face à la même
réalité. Il y a eu 20 000 000 $ d'annoncés, mais il n'y a
pas une cent de dépensée cette année, sauf 25 000 $. On
dit, depuis le début, qu'on constate que le Fonds de
développement technologique, c'est une machine à périmer
des crédits. C'est encore un peu ça dans le cas.
M. Tremblay (Outremont): Qu'est-ce que vous voulez que je vous
dise? Vous avez dit que l'Agence spatiale, c'était une coquille vide -
pas vous, je dois le reconnaître, mais l'Opposition, et vous faites
partie de l'Opposition. Alors, aujourd'hui, les crédits sont
votés, l'immeuble monte. On a 289 000 000 $ et là, les PME
québécoises, on a adapté le programme pour le rendre
beaucoup plus flexible pour les PME, avec la conséquence qu'on a
déjà beaucoup de demandes. Je pourrais vous nommer...
M. Léonard: Écoutez, M. le Président. Je ne
voudrais pas que le ministre pense que je veux abolir le programme. Au
contraire, je voudrais qu'il fonctionne.
M. Tremblay (Outremont): Oui, mais...
M. Léonard: Je veux pousser dessus. Je lui dis que son
attitude n'est peut-être pas encore assez proactive. Il faudrait qu'elle
s'améliore.
M. Tremblay (Outremont): On a déjà 3 projets, au
niveau du Fonds de développement technologique; on travaille tellement,
on n'a même plus le temps de les annoncer, M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Ça m'étonnerait que vous
l'oubliiez. Ha, ha, ha! Mais je rappelle que le Conseil du patronat avait
demandé qu'on mette 160 000 000 $ dans ce programme, dans ce volet, dans
le volet 4, effectivement. Oui, oui, on avait ça comme
déclaration.
M. Tremblay (Outremont): Non, non.
(20 h 30)
M. Léonard: Enfin, je dirais que mieux vaut commencer
correctement. Je suppose que, l'an prochain, le ministre aura de bonnes
nouvelles, à moins qu'il ne vienne en élection d'ici ce
temps-là. C'est une autre chose, mais il aura de bonnes nouvelles. Il
sera dans la course à la chefferie. Quand le ministère ou vous
nous dit... Quand le ministre de l'Industrie et du Commerce nous dit qu'il y a
39 278 000 $ de dépensés, est-ce qu'on peut nous indiquer les
entreprises qui ont effectivement reçu les sommes, puisque dans le volet
1, projets mobilisateurs, il n'y aurait que trois projets qui seraient en cours
de réalisation? Est-ce que nos renseignements sont exacts?
M. Tremblay (Outremont): Oui, oui. C'est le projet Macroscope,
Bombardier METRO PLUS, SNC Progert, pour un total de 6 761 000 $.
M. Léonard: Mais c'est tout ce qu'on a en banque,
là. En cours de réalisation, on en a juste trois.
M. Tremblay (Outremont): Pour les années
antérieures, oui.
M. Léonard: 6 761 000 $, les projets mobilisateurs. Si on
se réfère à l'origine, à la création du
fonds, il n'était pas question du volet environnement, du volet PME, du
volet Montréal, etc., c'étaient les projets mobilisateurs. Alors,
dans les projets d'origine, il y a seulement trois projets qui sont en cours de
réalisation, pour 6 761 000 $.
M. Tremblay (Outremont): Non, ce n'est pas ça qu'on a dit,
là.
M. Léonard: O.K.
M. Tremblay (Outremont): On a dit qu'au niveau des projets
mobilisateurs il y a trois projets qui ont eu des versements financiers pour
les années antérieures à 1992-1993, pour 6 761 000 $. Par
contre, en tout, on a 15 projets mobilisateurs. Vous l'avez sur la fiche que je
vous ai remise. Vous avez la ventilation des déboursés
prévus pour les années 1992, 1993, 1994, 1995, 1996.
M. Léonard: Vous parlez toujours du futur, «a la
mahana», «a la manana», à demain. C'est toujours
à demain.
M. Tremblay (Outremont): Non, c'est des engagements
signés.
M. Léonard: Alors, je comprends. Nous
sommes impatients de voir se réaliser ces projets. Nous voudrions
que ça procède, que ça grouille. Il y en a trois.
Ça fait miteux. 350 000 000 $, trois projets pour 6 700 000 $. Bon, en
tout cas...
M. Tremblay (Outremont): Mais c'est parce que c'est des
engagements signés.
M. Léonard: Oui, oui. Vous comprendrez notre impatience.
Après trois ans, 6 761 000 $. O.K. Je comprends. Vous confessez.
Mesures fiscales d'incitation à la
recherche-développement
Je voudrais, M. le Président, poser quand même une question
au ministre sur l'impact des crédits d'impôt sur la recherche et
le développement, parce que, là, il s'agit du privé qui
décide d'investir en recherche et développement à partir
des dispositions de la Loi sur les impôts, donc les crédits
d'impôt. Est-ce que le ministre peut nous dire où ça en
est? Est-ce que ça va mieux? Est-ce que ça progresse? Il y a eu
quelques avatars aussi en cours d'année. Les dispositions
annoncées par le ministre des Finances, le 2 mai dernier, et que
lui-même avait «enforcées» vers le 20 juin par une
déclaration ministérielle, on a dû, jusqu'à un
certain point, reculer au mois d'octobre par une autre déclaration
ministérielle pour corriger une situation qui était rendue grave.
Alors, il y a, en termes de question, l'ampleur des fonds, des projets, de
l'opération. J'aimerais aussi fui poser une question concernant
l'efficacité de ces mesures.
M. Tremblay (Outremont): Alors, les crédits d'impôt
versés aux entreprises.
M. Léonard: Je voudrais tout simplement, peut-être
avant, s'il m'excuse... Je remarque que nos dépenses totales en
recherche et développement ne lèvent pas. On est à 1,44 %
du PIB. Les objectifs qui étaient poursuivis avec tambour et trompette,
c'était 2 % du PIB. On est loin de ça. Alors, je voudrais
simplement souligner que ça ne va pas vite. Coudon, il ne faut pas
parler d'engagements pour le futur, là. On parle de maintenant. Au
moins, il faut faire le constat sur le passé jusqu'au 31 mars et,
après, dire: Où est-ce qu'on s'en va?
M. Tremblay (Outremont): Entre autres, si on y va de façon
plus large, c'est évident que les investissements de 1,4 % en recherche
et développement par rapport au produit intérieur brut, avec un
objectif possible de 2,5 % d'ici l'an 2000 - et, même si on se rend
à 2,5 %, on s'aperçoit qu'on va être encore derrière
les Japonais, derrière les Européens, derrière les
Américains, et, clans ce sens-là, c'est un objectif qui
apparaît réaliste à certaines conditions.
La première, au niveau des infrastructures de recherche et
développement au Québec, il y a des efforts importants à
faire. Alors, dans ce sens-là, le gouvernement a réussi à
consolider et/ou à faire venir au Québec des centres de recherche
importants, entre autres l'Institut national d'optique, avec la fibre optique.
Ça nous a permis d'inciter Recherches Bell-Northern(R) à
s'engager à investir 1 000 000 000 $ en recherche et
développement au Québec d'ici l'an 2000. Ça a permis
également à Northern Telecom d'investir 60 000 000 $ dans une
usine de fibre optique à Saint-Laurent.
L'Institut des technologies du magnésium, le Fonds de
développement technologique y a contribué. C'est très
important, parce que ça nous permet de consolider le secteur du
magnésium au Québec avec 32 entreprises internationales. L'Agence
spatiale, c'est un investissement de 289 000 000 $ qui est très
structurant, entre autres, avec la grappe de l'aérospatiale. L'Institut
de recherche en pharmacie industrielle consolide au Québec la recherche
précompétitive dans le secteur pharmaceutique, et vous avez lu
dans le journal la venue de Forintek, qui regroupe également la
recherche dans un secteur important pour le développement
économique régional.
Donc, premièrement, des éléments structurants.
Deuxièmement, c'était de trouver des moyens de financement pour
aider les entreprises à faire de la recherche additionnelle. Donc, le
Fonds de développement technologique, c'est un bel exemple avec ses
quatre volets. Innovatech, c'est un autre bel exemple, et toute la politique
intégrée du gouvernement du Québec, qui totalise 3 000 000
000 $ au cours des quatre prochaines années.
Troisièmement, les crédits d'impôt. La question
originale. Alors, les crédits d'impôt, est-ce qu'il y a une
amélioration? En 1988, il y a eu 1089 entreprises qui ont
bénéficié des crédits d'impôt, pour 87 100
000 $; en 1989, 1198 entreprises, pour des montants totalisant 116 500 000 $,
et, finalement, en 1990, 1366 entreprises, pour des montants totalisant 123 200
000 $.
C'est des efforts considérables qui sont faits par les
entreprises, par le gouvernement et par les différentes associations
parties prenantes des grappes industrielles. Est-ce que c'est assez? J'admets
que ce n'est pas assez. Est-ce qu'il y a moyen d'améliorer? Est-ce qu'il
y a moyen de faire des efforts additionnels? La réponse, c'est oui, et
c'est ce que le gouvernement fait à tous les jours.
M. Léonard: Je voudrais attirer l'attention du ministre
sur, disons, un énoncé, une déclaration qui a
été faite à la quatrième session du
séminaire sur les mesures fiscales d'incitation à la R-D. Je
pense que c'est important. C'est une phrase qui dit la chose suivante. M.
Switzer, qui a fait une recherche sur les retombées des
mesures fiscales comme instruments de soutien à la R-D, dit,
entre autres, ceci: II ressort de ces études qu'un dollar du manque
à gagner fiscal, déduction fiscale à la R-D, ne
permettrait d'accroître les dépenses de R-D au Canada que de 0,29
$, tandis que le même dollar dépensé de façon
directe par les gouvernements dans l'entreprise sous forme de subventions ou
dé commandites de recherche aurait un effet multiplicateur variant entre
0,70 $ et 2,31 $. (20 h 40)
J'attire son attention simplement pour qu'il en prenne connaissance,
parce qu'à mon sens ça pourrait être une étude
intéressante si jamais les gens du ministère ne l'avaient pas.
Ça me paraît important. Remarquez que, lorsqu'on parle de
commandite de recherche, encore là il faudrait voir si ça
donnerait lieu aux mêmes opérations qui ont eu cours durant
l'été. Ce n'est pas nécessairement du meilleur rendement
non plus. Mais je pense qu'il faudrait voir si les dépenses de recherche
qui ont vraiment été prises en compte étaient de vraies
dépenses de recherche et non pas des dépenses sur papier, en
quelque sorte.
Un autre énoncé qui a été fait à ce
séminaire, le Conseil de la science et de la technologie du
Québec, on souligne un autre problème. «Une critique
importante - c'est à la page 83 - formulée par plusieurs PME de
haute technologie est que le gouvernement du Québec a opté pour
les prêts participatifs plutôt que pour les subventions
d'encouragement à la RDI. Or, les entreprises dynamiques
bénéficiant de prêts de la SDI, de l'AQVIR et de la BFD
projettent ainsi une mauvaise image financière car ces prêts
figurent à leur passif. Il leur est souvent impossible d'emprunter pour
franchir l'étape critique de la commercialisation de leurs nouveaux
produits, et ce, en dépit des succès remportés durant la
phase de développement technologique.» Je comprends ce que cela
veut dire, c'est que, lorsqu'on arrive après pour faire du
développement commercial alors que le bilan de l'entreprise est
surchargé au côté passif, ça les gêne et
ça les empêche de faire l'expansion commerciale qui s'imposerait.
Je crois qu'il s'agit d'un problème qui méritait d'être
souligné. Ce sont des chercheurs émérites et, en
particulier, on m'a souligné la collaboration de M. Roger Blais, dont il
a sûrement entendu parler, qui était directeur à la
recherche, à l'École polytechnique de l'Université de
Montréal. Je tenais à dire ces choses parce qu'il y a parfois des
retombées inattendues à des orientations. Dans le cas de la
recherche et développement, il serait drôlement important qu'on
libère nos entreprises d'empêchements qui seraient finalement
plutôt administratifs qu'autre chose.
M. Tremblay (Outremont): Je suis très content d'entendre
le nom de M. Roger Blais, parce qu'il a été nommé
récemment sur le conseil d'administration de la Société de
développement industriel du Québec, justement pour faire valoir
son point de vue de façon concrète. C'est vrai qu'au niveau des
prêts participatifs de la SDI, pour faire la recherche et
développement, on prête 75 % du montant. Mais ce que le financier
traditionnel ne dit pas et ce qui n'est peut-être pas
reflété dans l'étude que vous avez là, c'est que le
remboursement du prêt, il est variable en fonction des ventes
générées par la recherche et développement.
Deuxièmement, un autre problème que vous avez
soulevé et qui est très important, il est vrai que certaines
entreprises, après avoir fait la recherche, avaient certains
problèmes au niveau de la commercialisation. C'est la raison pour
laquelle, dans les programmes de la SDI et dans les programmes qui seront
reconduits à compter du 1er juin 1992, les dépenses de
commercialisation sont maintenant incluses dans le financement.
Troisièmement, une entreprise peut bénéficier d'un
prêt de la SDI de 75 % du montant de la recherche et
développement, et l'entreprise peut également
bénéficier de crédits d'impôt. Ces crédits
d'impôt, si, pour une raison ou pour une autre, l'entreprise a des
problèmes de liquidité à court terme, la
Société de développement industriel du Québec va
financer ces mêmes crédits d'impôt à raison de 75 %
de leur montant.
Alors, les entreprises qui ne font pas de la recherche et
développement, avec des avantages comme ceux-là, c'est des
entreprises qui n'ont pas compris l'importance de faire de la recherche. Dans
ce sens-là, nous croyons que les programmes révisés de la
SDI, à compter du 1er juin 1992, répondent aux besoins
réels des entreprises, d'autant plus qu'ils ont été faits
après consultation avec ces mêmes entreprises.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais aussi
soulever un point que j'ai déjà soulevé, en particulier
avec le ministre des Finances, il y a un an, peut-être même plus,
mais disons un an, en ce qui concerne les crédits d'impôt. Le
gouvernement a sa propre politique de dégrèvement en ce qui
concerne l'impôt, et le fédéral aussi a une politique. Or,
ce qui se passe présentement, c'est que le gouvernement
fédéral déduit la subvention donnée par le
Québec pour arriver à déterminer la somme admissible
à la subvention fédérale ou au crédit d'impôt
fédéral. Cela remonte considérablement le taux
d'imposition là-dedans et gêne nos chercheurs, de sorte que, au
fond, nous en faisons les frais.
Est-ce que cette question a été soulevée par le
ministre ici encore envers le ministre des Finances et est-ce qu'elle a
été soulevée envers le gouvernement fédéral?
Vraiment, ça fait quelques fois, je l'ai posée au
président du Conseil du trésor à l'époque, au
ministre des Finances. Un peu tout le monde se renvoie la balle puis, comme
ça, il n'y a plus personne de
responsable et la question ne se règle pas. vous êtes,
disons, à la base, sur le plancher même. est-ce que vous allez
prendre la question en main et la régler?
M. Tremblay (Outremont): Le régime fiscal
québécois a été repensé au début des
années quatre-vingt pour taxer davantage la masse salariale et le
capital et presque éliminer l'impôt sur le revenu, avec la
conséquence que, pour le gouvernement, c'était beaucoup plus
facile de prévoir les entrées de fonds en taxant la masse
salariale et le capital. Étant donné qu'il n'y avait presque plus
d'impôt sur le revenu, la conséquence, c'est qu'il fallait
procéder par crédits d'impôt remboursables pour cette
raison-là. Il y a un coût pour le Québec qui a
déjà été évalué par l'Opposition - je
n'ai jamais dit que j'étais d'accord avec ce chiffre-là - que le
Québec perdait, à cause, justement, de la déduction par le
gouvernement fédéral de ces dépenses, 289 000 000 $.
Dans ce sens-là, les représentations ont été
faites au ministre des Finances qui a fait des représentations au niveau
du gouvernement fédéral. Alors, si vous regardez, il y a eu un
entrefilet dans Le Journal de Québec, de Normand Girard, qui
mentionne qu'on aurait peut-être pu avoir une bonne nouvelle à
l'effet que, dorénavant, ces mêmes crédits ou
dépenses ne seraient plus déduites du gouvernement
fédéral.
M. Léonard: j'ai beaucoup de respect pour m. girard, mais
je ne vois pas ce qu'il fait dans la conversation ici aujourd'hui. la
réalité, c'est qu'on n'a rien obtenu d'ottawa.
M. Tremblay (Outremont): La réalité... M.
Léonard: Au fond...
M. Tremblay (Outremont): Moi, je fais juste vous dire...
M. Léonard: Ça vient de nous coûter 300 000
000 $. Est-ce qu'on abandonne?
M. Tremblay (Outremont): Ça ne nous coûte pas 289
000 000 $. Ce que j'ai dit, c'est qu'il faut regarder la situation globalement.
La taxe sur la masse salariale, la taxe sur le capital sont déductibles
au niveau fédéral et, si on regarde la situation globalement,
nous sommes gagnants, nous avons fait les calculs. C'est exactement la raison
pour laquelle, de plus en plus, les autres provinces canadiennes veulent imiter
le Québec par des taxes comme celle que nous avons faite au niveau de la
masse salariale et la taxe sur le capital. C'est la raison pour laquelle le
gouvernement fédéral est en train de repenser son mode de
taxation.
M. Léonard: Ah! J'espère que le ministre vient de
comprendre qu'il reconnaît que nous avions pris une bonne décision
lorsque nous avions procédé ainsi, à l'époque.
Mais, quoi qu'il en soit, au moment où nous nous parlons, cela
coûte 40 %, par exemple en 1990, de 123 200 000 $; en 1989, 40 % de 116
500 000 $; en 1988, de 87 100 000 $.
M. Tremblay (Outremont): C'est quoi, ces chiffres-là?
M. Léonard: 40 %.
M. Tremblay (Outremont): De?
M. Léonard: C'est ça.
M. Tremblay (Outremont): De quoi?
M. Léonard: Des dépenses admissibles, des
crédits d'impôt. C'est considérable.
Si je comprends, ce n'est plus un dossier que l'on supporte à
Ottawa parce qu'on dit que les autres provinces sont d'accord et elles viennent
plutôt de notre côté.
M. Tremblay (Outremont): Non. C'est une demande très forte
au niveau du gouvernement fédéral, qui n'y a pas donné
suite encore. (20 h 50)
M. Léonard: Les accords viennent d'être
renégociés, là. Vous avez raté le coche,
laissé tomber les bras...
M. Tremblay (Outremont): J'attends la question.
M. Léonard: Je constate que vous arrêtez, vous
arrêtez. Bon! Alors, si je comprends, en ce qui concerne la
recherche-développement l'an prochain, on va dépenser. C'est une
réponse que j'ai entendue l'an dernier et même il y a deux ans. On
nous promet toujours 60 000 000 $ de dépenses pour l'année
prochaine, puis l'an prochain, 1992-1993, 61 399 00 $.
M. Tremblay (Outremont): C'est un engagement, ça. Ce n'est
pas: On va dépenser. Ce sont des engagements. En d'autres mots, il y a
des lettres d'engagement de signées avec les entreprises. Alors!
Aide à la formation de chercheurs
M. Léonard: Alors, M. le Président, on comprendra
pourquoi, lorsque je pose des questions au ministre sur la
recherche-développement, je lui demande les sommes
déboursées, parce que, les engagements, ça a l'air de
filer dans le temps, dans le futur; des déboursés concrets qui ne
se font pas vite, encore une fois. C'est ça.
Est-ce que, par ailleurs, avec la ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science, il y a
des ponts qui sont établis de façon articulée entre
les centres de recherche universitaire? Hier, j'ai eu à lui poser un
certain nombre de questions sur la recherche en milieu universitaire, sur les
bourses aux étudiants. J'attire l'attention du ministre sur une question
qui n'est toujours pas réglée: le taux de décrochage. On
en parle beaucoup au plan secondaire, mais le taux de décrochage est
particulièrement fort au plan des études graduées,
c'est-à-dire maîtrise et doctorat au Québec. Il est deux
fois celui de l'Ontario. Ça, ce sont des étudiants qui commencent
des études de maîtrise, des études de doctorat et qui ne
terminent pas. Le taux de décrochage est deux fois plus important ici
qu'en Ontario.
D'autre part, un autre phénomène aussi s'est
développé au cours des années, par suite, jusqu'à
un certain point, du travail étudiant, mais aussi à cause de
l'insécurité des étudiants qui terminent après un
premier cycle. Beaucoup de ces étudiants s'en vont directement en
entreprise et des étudiants très prometteurs sur le plan de la
recherche, surtout de la recherche fondamentale, ne poursuivent pas leurs
études. Je n'ai rien contre le fait qu'il y ait de bons étudiants
après le bac qui s'en aillent travailler, mais il reste qu'il
était et qu'il est toujours très difficile de retenir
d'excellents étudiants parce qu'ils ont beaucoup d'offres d'emploi,
alors que le gouvernement se traîne les pieds pour rendre des
réponses dans le cas de bourses pour des études graduées.
Alors, je demande simplement si le ministre est conscient de cette situation,
s'il en a discuté avec sa collègue, la ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science, pour arriver à des solutions rapides
dans l'enseignement? Il y a des effets inévitables aussi au plan de
l'entreprise et de la recherche en entreprise.
M. Tremblay (Outremont): Alors, pour vous aider dans vos
scénarios d'horreur, je vais vous donner juste une autre
statistique.
M. Léonard: M. le Président, si le ministre me
permet, je regrette, je n'ai pas du tout voulu faire un scénario
d'horreur. Je regrette, je viens d'une université, je connais
très bien la situation et ce que je vous ai dit, c'est la
réalité, je peux vous dire.
M. Tremblay (Outremont): Non, je n'ai pas questionné le
fait que ce soit la vérité ou non. Je vais vous donner juste une
autre statistique. On a mentionné tout à l'heure qu'on investit
présentement, sensiblement, en recherche-développement 1,4 % par
rapport au produit intérieur brut. Pour maintenir ce rythme, on doit
former, au Canada, 2000 personnes avec des connaissances au niveau doctorat
scientifique ou technique. Si on veut faire passer ce 1,4 % à 2,5 %, on
doit en former 20 000 par année au Canada, donc 10 fois plus. Si vous me
posez la question, à savoir si je discute avec ma collègue de
l'Enseignement supérieur et de la Science au niveau du
décrochage, au niveau de la pénurie de main-d'oeuvre
qualifiée dans des secteurs d'avenir pour le Québec et,
également, au niveau de l'importance de favoriser davantage des
diplômés en sciences et en technologie, la réponse, c'est
oui.
M. Léonard: Vous en discutez. Très bien. Alors, en
termes de crédits, en ce qui concerne les bourses, nous avons
regardé les budgets hier. Ce sont les mêmes budgets que l'an
dernier. Ils n'augmentent pas en enseignement supérieur. À un
moment donné, il faudrait que ça monte un peu en termes de
bourses, parce que, là, je crois que c'est un investissement sur
l'avenir. Si on veut vous suivre dans les 2,5 % du PIB en recherche et
développement, il faudrait qu'on pose les gestes maintenant, parce que
vous parlez de l'an 2000. Il ne faudrait pas que ce soit en l'an 2050 qu'on
arrive à ça. Lorsque vous voulez qu'il y ait des dépenses
de recherche qui soient faites, il faut maintenant qu'on forme les chercheurs
dans les universités. Si vous n'augmentez pas les sommes disponibles
pour les étudiants lorsqu'ils finissent leur premier cycle à
l'université, je regrette, mais ce n'est pas vrai, vous ne trouverez pas
de chercheurs dans 5 ans et dans 10 ans. Faire un doctorat, dépendant
des secteurs, ça peut prendre jusqu'à 8 ans, 10 ans. Alors, le
geste que vous posez aujourd'hui, en termes de bourses, on va en voir les
résultats seulement dans 5 ans, 6 ans, 8 ans.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, je ne peux pas
répondre pour ma collègue, parce que vous lui avez sûrement
posé la question...
M. Léonard: Non, je comprends. Je pensais...
M. Tremblay (Outremont): Mais je peux vous dire qu'en
collaboration avec la ministre responsable de l'Enseignement supérieur
et de la Science, dans le volet Fonds de développement technologique, il
y a un programme qui s'appelle SYNERGIE. Alors, SYNERGIE, il y a deux parties:
8 000 000 $ pour aider les universités qui ont remporté les
différents projets au niveau des centres d'excellence du gouvernement
fédéral - on a voulu aider ces entreprises - et,
deuxièmement, 32 000 000 $ pour permettre au milieu universitaire, en
partenariat avec le secteur privé, de faire de la recherche
appliquée dans certains secteurs d'excellence au Québec. Alors,
il y a des efforts considérables qui sont faits pour favoriser une
meilleure complicité entre le milieu de l'enseignement, le milieu de la
recherche et le secteur privé. Alors, c'est 40 000 000 $ et c'est un
effort considérable. Est-ce que c'est assez? On pourrait peut-être
faire plus dans un avenir rapproché.
M. Léonard: Dans ces programmes Aide à
l'investissement pour les entreprises de technologie, Aide à la
modernisation et à l'innovation technologique, Aide au
développement technologique, le CRIQ, Soutien à des centres de
recherche appliquée, etc., lorsqu'on regarde les crédits de
transfert dans ces programmes, on voit des baisses significatives. Vous nous
parlez de 32 000 000 $ de plus, de 40 000 000 $. Mais, en 1990-1991, l'ensemble
de ces 7 programmes... Il y en a 7. Je peux vous les lire, si vous voulez. Le
premier: Aide à l'investissement pour les entreprises à
technologie moderne et les entreprises dynamiques; deuxièmement, Aide
à la modernisation et à l'innovation technologique;
troisièmement, Appui au développement technologique;
quatrièmement, exemption de remboursement d'intérêts
relativement au programme d'Aide à l'investissement et aux
activités de recherche et d'innovation; cinquièmement, Soutien
des projets de développement technologique; sixièmement, le CRIQ
qu'on peut considérer comme faisant partie de la grappe, si on me permet
d'appliquer l'expression «grappe» à cet ensemble;
septièmement, Soutien à des centres de recherche
appliquée. Remarquez que ce n'est pas le sens que lui donne le ministre.
(21 heures)
Alors, si je prends ces sept programmes, en 1990-1991, on investissait
56 009 000 $; en 1991-1992, 55 963 000 $ et puis, en 1992-1993, 39 012 000 $.
C'est une baisse de 30 % cette année, 30 % en termes de crédits
de transfert. Je pense que 16 000 000 $, presque 17 000 000 $ de moins que l'an
dernier, je me demande où on peut voir l'effort en termes de
développement technologique.
M. Tremblay (Outremont): Pour l'information du
député de Labelle, je ne peux pas tous les prendre en
détail, mais je vais prendre juste le premier.
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (Outremont): Aide à l'investissement pour les
entreprises à technologie moderne et les entreprises dynamiques.
Ça, c'est un programme de la SDI qui est arrêté depuis
quatre ans et où on paie encore les subventions sur une période
de trois ans. Alors, c'est ça. Donc, c'est normal que ça
décroisse et, l'année prochaine, il n'y en aura peut-être
plus ou un nombre inférieur. C'est des anciens programmes. Aide à
la modernisation et à l'innovation technologique, c'est des programmes
qui sont discontinués depuis un certain temps parce qu'au niveau du
ministère on a refait tous les programmes et, dans ce sens-là, on
ne peut pas se fier à ces chiffres qui sont là parce que c'est
des montants pour répondre aux engagements des programmes
passés.
M. Léonard: Alors, où sont les...
M. Tremblay (Outremont): Sauf, évidemment, pour le
CRIQ.
M. Léonard: M. le Président, je demande au ministre
maintenant: Où sont les nouveaux fonds?
M. Tremblay (Outremont): Mais j'avais dit...
M. Léonard: Si ce sont des programmes en disparition... Je
comprends qu'on me dit: Ce sont des engagements. La question que je pose... Je
suppose qu'étant donné qu'on dit qu'on est pour le
développement technologique... Je lui pose la question: Où sont
les nouveaux programmes ou les nouveaux fonds?
M. Tremblay (Outremont): II y a au moins le fonds innovation
Montréal: 300 000 000 $. C'est beaucoup, non? 300 000 000 $. Non?
M. Léonard: 10 000 000 $. C'est 10 000 000 $ cette
année, dans le Fonds de développement technologique.
M. Tremblay (Outremont): Mais c'est une prévision
réaliste et, si jamais c'est plus, le gouvernement va être
très content, comme l'Opposition, sûrement, de débourser
plus de fonds.
M. Léonard: «A la manana».
M. Tremblay (Outremont): Oui, et au niveau du Fonds de
développement technologique, à ma connaissance, il ne manque pas
de fonds. Il n'en manque pas. Il y a encore...
M. Léonard: Bien non, vous ne dépensez pas.
M. Tremblay (Outremont): II a encore au moins 100 000 000 $,
près de 100 000 000 $ de crédits disponibles. Si vous
étiez capable de me démontrer que les entreprises au
Québec, dans une politique reconnue par une firme de
vérificateurs externes... que nous avons, au Québec, les
programmes d'aide au niveau de la recherche et du développement les plus
performants au monde, après Singapour et l'Australie; si vous êtes
capable de me montrer qu'il y a des PME québécoises qui veulent
faire de la recherche et du développement et qui n'ont pas accès
à du financement, là, je serais d'accord avec vous. Il faudrait
me le démontrer. Si on prend les dépenses qui ne sont pas
budgétaires, celles que nous regardons, comme les prêts de la
Société de développement industriel du Québec, on
prête 75 % du montant, ce n'est pas budgétaire non plus et rien ne
dit qu'il n'y aura pas autre chose dans un avenir rapproché aussi.
Alors, on essaie toujours de bonifier pour aider le développement
technologique.
M. Léonard: Bon. Je prends acte de la réponse du
ministre. Mais on va poursuivre un peu plus loin. Il est en train de me dire,
finalement, qu'il manque de projets.
M. Tremblay (Outremont): Au niveau technologique?
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (Outremorrt): Le défi, et c'est un mot...
M. Léonard: II est en train de me dire qu'il manque de
projets, c'est ça?
M. Tremblay (Outremont): Exactement, exactement.
M. Léonard: On est d'accord?
M. Tremblay (Outremont): Exactement.
M. Léonard: On est d'accord.
M. Tremblay (Outremont): Exactement.
M. Léonard: Alors, je retourne à il y a cinq
minutes où je lui ai dit que, dans ce contexte, la chose à faire,
c'est de faire former des chercheurs.
M. Tremblay (Outremont): Oui.
M. Léonard: Donc, des bourses d'études aux
étudiants gradués dans les universités et de pousser
beaucoup sur les centres de recherche et les équipes de recherche;
après ça, ça va essaimer dans les entreprises. Ce qu'il me
dit présentement, c'est que les entreprises n'ont pas l'esprit à
faire de la recherche. Il est en panne sèche de projets. Ce n'est pas...
Et je pense qu'il a raison, mais seulement il vient de l'admettre. Il a trois
projets financés, sur les projets mobilisateurs, qui avaient
donné origine au Fonds de développement technologique. Au fond,
on a de la difficulté à trouver des projets de recherche, de bons
projets de recherche. Je comprends que, si on fait du développement
technologique, il faut financer de bons projets de recherche. Donc, à la
base, il y a quelque chose qui manque, au moins en termes
d'intérêt. Je pense qu'on commence à toucher un constat qui
est important, et c'est: Comment repartir? On fait face à une
pauvreté, je crois, en termes de culture scientifique, si on peut
l'exprimer comme cela. Ça fait défaut. Je pense que c'est un gros
constat. On n'est pas capable de dépasser les 1,4 % parce qu'on n'a pas
de projets qui arrivent sur la table qui soient satisfaisants pour les
financer. Donc, ce n'est pas du financement. Il y a un problème de
formation à la base.
M. Tremblay (Outremont): II y a un problème de culture
technologique au Québec, et je le dis depuis deux ans et demi.
M. Léonard: Alors, depuis deux ans? M. Tremblay
(Outremont): Et demi. M. Léonard: Deux ans et demi. Bon!
M. Tremblay (Outremont): Depuis le 11 octobre 1989.
M. Léonard: Bien. Alors, qu'est-ce que vous faites pour
changer, pour améliorer la culture, à part les discours?
M. Tremblay (Outremont): Premièrement, quand on parle de
créer une meilleure adéquation entre le milieu de l'enseignement
et le milieu des entreprises, le Fonds de développement technologique,
c'est le plus bel outil qui ait été mis en place par un
gouvernement pour favoriser cette nouvelle dynamique. Alors, dans ce
sens-là, ça commence à rapporter des dividendes.
Deuxièmement, quand on regarde la culture technologique au niveau des
PME québécoises, il y a une étude du groupe CAO-FAO qui a
démontré qu'il y a deux tiers de nos PME
québécoises qui n'ont même pas une technologie de
l'information, dans un contexte où on doit se préparer à
relever un défi technologique important. Par contre, cette même
étude dit qu'au cours des cinq prochaines années ces mêmes
PME québécoises vont dépenser 2 500 000 000 $. Donc, on
voit réellement que c'est un problème de culture, c'est un
problème de mobilisation de tous les intervenants.
La synergie des grappes industrielles, c'est ça, le but, c'est de
favoriser les intervenants à travailler davantage ensemble et c'est de
s'assurer que les grandes entreprises qui font de la recherche et du
développement tirent nos PME québécoises par le haut,
justement, entre autres par des transferts technologiques. C'est la raison pour
laquelle le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie a deux
programmes qui sont excessivement importants: le programme de Soutien à
l'emploi scientifique et également le programme AMITECH, qui favorise
justement ces mêmes transferts technologiques. C'est également la
raison pour laquelle le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie a fait des représentations pour renouveler le mandat du
Centre de recherche industrielle du Québec pour une période de
cinq ans et a réussi à faire passer les crédits minimums
à 105 000 000 $, plus un potentiel à 155 000 000 $ à
certaines conditions.
Dans ce sens-là, je pense qu'au niveau du Centre de recherche
industrielle du Québec il y a des efforts considérables qui sont
faits. Également, le gouvernement a accepté de rendre le
Centre de recherche industrielle du Québec admissible au
crédit d'impôt de 40 %, au même titre que d'autres centres
de recherche, dont l'Institut national d'optique. Je pense que des gestes
concrets sont posés. Est-ce qu'on peut améliorer la situation? La
réponse, c'est oui. Est-ce qu'on est satisfait? La réponse, c'est
non. Est-ce que ça va être meilleur demain? La réponse,
c'est oui.
M. Léonard: M. le Président, j'entends le ministre,
il fait des discours, son discours habituel. J'imagine même que les
fonctionnaires qui l'entourent doivent être un peu tannés
d'entendre ça. Mais, en tout cas, disons que... Je dirais que...
Une voix:...
(21 h 10)
M. Léonard: Ha, ha, ha! Je ne sais pas. Vous pouvez
répondre ça, vous, vous êtes... Bon, très bien. Vous
êtes des députés qui l'appuient. Il ne faudrait pas les
consulter comme ça publiquement, bien sûr, mais s'ils disaient
tout ce qu'ils en pensent... Le point que je voulais faire valoir
là-dessus, en ce qui concerne la recherche et le développement...
Je suis même plutôt convaincu que ce n'est pas le modèle des
grappes qui convient dans ce secteur. C'est plutôt le modèle de la
diffusion. Je suis convaincu que, là-dessus, dans une
société de 7 000 000 d'habitants où il y a quelques
universités, il faut qu'il y ait des échanges en termes
scientifiques constants et assidus entre les différentes institutions,
l'entreprise et les universités. C'est là qu'il faut vraiment
pousser. Les grappes, c'est autre chose, c'est un discours. Ça n'a rien
à voir, à mon sens.
Dans le domaine scientifique et de la recherche, il est important qu'on
forme des chercheurs qui soient même les plus polyvalents possible et qui
apportent des connaissances d'ailleurs dans le milieu où ils sont.
D'ailleurs, les bons chercheurs, c'est ce qu'ils font. Il y a des
échanges constants, il y a une osmose constante. C'est donc un
modèle de diffusion et non pas un modèle de grappes qui convient.
Je suis convaincu de ça.
Maintenant, le ministre peut parler de grappes dans la recherche. Il
peut continuer, je ne suis pas sûr qu'il démontre qu'il
connaît le secteur quand il en parle comme ça.
Ceci étant dit, il faut quand même constater que, la
réalité, c'est que les crédits diminuent. Ses programmes
sont en train d'être abolis. Oui. Il les abolit. Le Fonds de
développement technologique lève de terre difficilement, mais, en
réalité, comme total de crédits, ce serait drôle de
voir si, vraiment, il y a une augmentation même en 1992-1993, parce que,
là, 39 000 000 $ des programmes qui sortent, plus 61 000 000 $ dans le
Fonds de développement technologique, on n'en est toujours qu'à
100 000 000 $ alors que, l'année précédente, on avait 43
000 000 $ plus 55 000 000 $, on était pratiquement à 100 000 000
$ aussi. Où est l'augmentation? Il la cherche. Il me répond que
ses programmes sont en «phasing out». Bon, très bien, mais
par quoi c'est remplacé? Il ne reste que le Fonds de
développement technologique comme véhicule. C'est ça que
ça veut dire. Tous les autres programmes tombent. Où est-ce
qu'ils sont, les autres programmes? Il n'y a pas d'augmentation de l'effort du
ministère. Je triture les chiffres puis, finalement, j'en arrive
à cette conclusion. J'additionne comme tout le monde, puis c'est
ça que je trouve. Il n'y a pas de crédits additionnels d'une
année sur l'autre, quand on fait la somme de ce qui va en termes de
transfert à la recherche et développement avec ce qu'il y a au
Fonds de développement technologique. Peut-être même que je
me trompe, il y a peut-être des sommes du Fonds de développement
technologique là-dedans et que je ne peux additionner le tout,
finalement. C'est 100 000 000 $, point. C'est ça que ça veut
dire. Est-ce que je me trompe? En termes de chiffres, en termes
budgétaires de crédits.
M. Tremblay (Outremont): Je voulais mentionner... Tout à
l'heure, vous avez ajouté une dimension, quand on parlait de diffusion.
C'est évident qu'on est bien conscient de ça, au
ministère. C'est la raison pour laquelle, avec le Centre de recherche
industrielle du Québec, le SAIC et également le ministère
des Affaires internationales, on a uni nos efforts puis les ressources pour
offrir aux entreprises québécoises un nouveau programme, qui
s'appelle le programme OPTECH, qui favorise justement l'accès à
des offres, à des demandes de technologie, la diffusion des offres et
des demandes de technologie, l'identification de partenaires potentiels, la
transmission des informations. Alors, on est tellement d'accord avec ça
qu'on a un programme qui existe; deuxièmement...
M. Léonard: Où il est? Il y a combien de
crédits dans ce programme-là?
M. Tremblay (Outremont): On va les sortir, on va vous le dire
dans quelques minutes. Deuxièmement, les centres
spécialisés des cégeps, il ne faut pas les oublier non
plus.
M. Léonard: On a vu ça hier avec la ministre de
l'Enseignement supérieur.
M. Tremblay (Outremont): Parfait. Non, non, mais je fais
juste...
M. Léonard: Les budgets n'ont pas augmenté.
M. Tremblay (Outremont): II y a 23 centres de recherche au
Québec. Non, mais je peux
hausser les épaules. Alors, l'important, c'est que la recherche
se fasse et que des crédits soient disponibles. Je vous ai dit tout
à l'heure qu'il ne manque pas d'argent de disponible à des
entreprises pour faire de la recherche et du développement. Donc, on ne
s'amuse pas à faire des crédits et des gros chiffres, il faut
être réaliste aussi. On en a des gros chiffres, des 300 000 000 $,
des 350 000 000 $, vous êtes les premiers à dire qu'on ne
réussit pas à les dépenser.
M. Léonard: Alors, par où vous commencez quand vous
ne réussissez pas à les dépenser? Est-ce que vous allez
investir davantage dans les cégeps et dans les universités? Ce
que j'ai vu hier à l'Enseignement supérieur, c'est que, non, il
n'y a pas d'augmentation du budget. Alors, ça veut dire que ça
stagne. C'est ça que ça veut dire.
Si vous dites: II n'y a pas de projets suffisants dans les entreprises,
en tout cas, il y a suffisamment d'argent, ça veut dire qu'il manque de
projets et, là, on en est à un problème de formation de
chercheurs. Donc, il faut investir dans le système de l'enseignement
gradué ou bien dans des projets dans des collèges...
M. Tremblay (Outremont): Par le...
M. Léonard: ...de la technologie dans les collèges.
Oui.
M. Tremblay (Outremont): On est tellement conscients de
l'importance de ce que vous dites... C'est que les projets mobilisateurs dans
le Fonds de développement technologique, le partenariat se fait avec des
universités et des collèges et, dans tous les cas... Si on prend
le programme METRO PLUS, par exemple, c'est avec le cégep de La
Pocatière, donc c'est un collège.
M. Léonard: Vous en avez 3 de ces projets-là.
M. Tremblay (Outremont): On n'en a pas 3. On en a 3 où il
y a eu des déboursés, mais on en a 15 où il y a des
engagements et, l'année prochaine, ça va être 61 000 000
$.
M. Léonard: Après trois ans, il n'y a que des
engagements. Il n'y a pas un étudiant qui a été
financé là-dessus. C'est ça que ça veut dire.
M. Tremblay (Outremont): Non, c'est faux. C'est faux, il y a les
projets Macroscope, METRO PLUS, TDS, Progert, Endo-recherche. Endo-recherche,
à Laval, 105 000 000 $; vous l'avez entendu, le Dr Labrie; MP
Innovation, Volvox qu'on a annoncé: 55 000 000 $. Ça travaille
avec des maisons d'enseignement, toutes ces entreprises. Alors, la synergie,
elle se crée lentement. C'est évident qu'on pourrait
peut-être faire plus, mais on ne peut pas forcer les entreprises à
faire de la recherche et du développement pour le plaisir d'en faire. Il
faut qu'il y ait des projets. C'est comme ça qu'on réussit
à réduire ou à presque restreindre le déficit.
M. Léonard: M. le Président, je sais qu'il ne nous
reste presque pas de temps. Je veux juste constater que, finalement, hier,
à l'Enseignement supérieur, le total des crédits n'a pas
augmenté. Aujourd'hui, au ministère de l'Industrie, du Commerce
et de la Technologie, le total des crédits n'a pas augmenté sur
l'an dernier. C'est ça, la réalité. Donc, je ne vois pas
où est l'effort particulier du gouvernement pour accélérer
la recherche et le développement.
J'ai essayé d'amener le ministre à dire qu'il fallait au
moins encourager les universités, nos étudiants gradués,
mais je pense qu'à part dire des choses de bonne volonté les
crédits ne sont pas là. C'est ça, la
réalité. C'est triste.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président,
évidemment, il ne faut pas se laisser sur une note triste. Je vais
répéter. L'Institut national d'optique, l'Institut des
technologies du magnésium, l'Agence spatiale, l'Institut de recherche en
pharmacie industrielle, Forintek. Alors, des programmes mis de l'avant, des
centres de recherche très structurants pour le Québec. Fonds de
développement technologique, Innovatech: 300 000 000 $. Programmes du
ministère: Soutien à l'emploi scientifique, AMITECH, le Centre de
recherche industrielle du Québec.
Alors, je réitère ma question pour la cinquième
fois: Qu'on me démontre qu'il manque des ressources financières
pour faire de la recherche et du développement au Québec, et nous
ferons les représentations nécessaires pour
accélérer le développement technologique du Québec.
Mais, fondamentalement, ce qu'il manque au Québec, c'est une culture
technologique et, dans ce sens-là, je vais vous donner un autre bel
exemple. On a des parcs technologiques, on a des incubateurs d'entreprises. Si
vous regardez nos incubateurs d'entreprises technologiques, il y en a un dans
la région de Québec et il y en a un à Montréal; on
a une dizaine d'entreprises. Alors, dans ce sens-là, je pense que c'est
un problème de culture.
Si vous voulez nous aider à véhiculer un message pour
encourager les entreprises et le milieu universitaire à travailler
davantage ensemble, nous serions bien d'accord pour entendre des
représentations positives pour justement encourager nos entreprises dans
cette direction qui est essentielle pour relever le défi de la
mondialisation des marchés. (21 h 20)
M. Léonard: M. le Président, je vois que, quand le
ministre n'a plus de réponse, il fait une longue enumeration de projets,
d'entreprises. On
pourrait toujours terminer par papa, maman. Bon. La
réalité, je la déplore. C'est que l'effort de recherche,
dans la mesure où il constate que les entreprises n'ont pas assez de
projets ou, en tout cas, que ce n'est pas un problème de financement,
donc, on peut dire l'inverse, et qu'il n'y a pas assez de recherche,
finalement, qui se fait, ça veut dire qu'à la base il nous manque
des gens formés, des gens qui ont la culture, et c'est là-dessus
qu'il faut travailler. Donc, il reconnaît que ce n'est pas un
problème de financement. Donc, c'est un problème d'orientation et
de motivation et, ça, ça veut dire que c'est une population qu'il
faut toucher directement. Je pense qu'on va s'entendre là-dessus. Quant
à moi, ce n'est pas moi qui vais décourager des jeunes d'aller
faire de la recherche. Au contraire, je crois qu'il faut absolument faire un
effort particulier II a cité M. Labrie tout à l'heure. M. Labrie
lui-même dit qu'il faut doubler les crédits en recherche.
Je pense, d'ailleurs, que, vu d'un point de vue universitaire, ça
m'apparaît absolument nécessaire. On va s'entendre qu'il faut
développer la recherche et le développement. Je suis d'accord
d'une façon absolue avec ça, tout à fait. Mais
au-delà des discours, par où commen-ce-t-on? Comment fait-on?
C'est ça la vraie question, je pense, qui mérite d'être
creusée, et elle doit être creusée en bonne partie à
partir de l'enseignement supérieur, évidemment, avec la symbiose
des entreprises, mais c'est un déclencheur.
M. le Président, je sais que vous m'avez fait signe que le temps
avançait. Je voulais déposer une liste de demandes que nous
avions en termes de renseignements particuliers auxquels on n'a pas eu de
réponse. Je les dépose devant la commission, ici, comme il se
doit, m'a-t-on dit. C'est la procédure. Je les remets donc dans le
circuit, en quelque sorte, sur ces dépenses qui ont été
faites. Il y a des dépenses qui touchent des particuliers. J'en vois une
en particulier, ici, un certain M. Ryan qui a fait trois voyages, 30 000 $ pour
aller en Europe à trois reprises. Ça fait partie des demandes
particulières. Ceci étant dit, peut-être nous fournira-t-on
des explications. Il me semble que ça vaudrait la peine de le faire.
Voilà quelqu'un qui voyage beaucoup. Est-ce que je peux déposer
ce document, M. le ministre?
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): II n'y a pas de
dépôt de documents en commission parlementaire, mais on va les
prendre et on va les transmettre à qui de droit.
M. Léonard: Très bien. Voilà!
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
D'accord.
M. Léonard: Très bien.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
Alors, avant de procéder aux remarques finales, si on peut dire
ainsi, on va procéder à l'adoption des programmes. Alors, est-ce
que les programmes 1, 2, 3 et 4 des crédits du ministère...
M. Léonard: Je voudrais poser une dernière
question.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Oui.
M. Léonard: Dans le programme Soutien aux
étudiants, j'aurais eu beaucoup, beaucoup d'autres questions. Dans le
programme Soutien aux étudiants, il y a deux sommes, une de 2 694 000 $
et une autre de 2 400 000 $. L'une constitue des transferts et l'autre la
gestion. La question que j'ai été amené à me poser,
c'est: Coudon, est-ce que la gestion du programme coûte plus cher que les
transferts aux étudiants? Je suppose qu'il y a une réponse plus
complète que celle-là. Est-ce que le ministre pourrait me la
donner? Il me semble que quelqu'un qui veut couper sur l'administration,
ça devrait vous préoccuper beaucoup. Vous devriez être
content que je pose la question. Vous ne l'aviez pas vu. Là, au moins,
vous allez apprendre quelque chose. Le ministre n'a pas l'air de le savoir,
alors je vais le lui apprendre. Je vais l'obliger à apprendre quelque
chose. Est-ce qu'il y a une réponse?
M. Tremblay (Outremont): II y a juste les étudiants que
vous n'aviez pas attaqués. Alors, il reste ça.
M. Léonard: Non, non, je demande...
M. Tremblay (Outremont): C'est pour ça que mon silence est
très significatif du niveau de discussion qu'on a eu depuis sept heures
parce que je dois conclure...
M. Léonard: Je pose la question au ministre. Il y a un
programme Provision pour augmenter, etc., tout crédit pour la
réalisation de projets de création d'emplois, 2 450 000 $, et la
direction et gestion 2 694 200 $. Je suppose que la direction et gestion,
ça ne coûte pas ça quand même, 2 694 200 $ pour
administrer une somme de 2 450 000 $. C'est ça la question. Est-ce que
je peux avoir une petite explication?
M. Tremblay (Outremont): Le Placement étudiant a un
fichier de 80 000 étudiants qui sont à la recherche d'un emploi.
Près de 20 % de ces étudiants trouvent des emplois, donc à
peu près 16 000 emplois créés. Et, pour gérer toute
cette activité au niveau de la publicité, des communications, de
la gestion, de l'encadrement des étudiants, des bureaux
régionaux, ça coûte 2 600 000 $. Il me fait plaisir... Si
le député de Labelle veut regarder tout le détail, on a
donné
des briques qui ont pris beaucoup, beaucoup de temps à
préparer, et je dois noter que ça devait être satisfaisant
parce qu'il n'y a eu aucune question sur toutes les informations qui ont
été demandées.
Il faudrait au moins féliciter l'équipe qui a passé
la journée avec vous, et qui a préparé pendant une longue
période de temps tous ces documents. Je dois vous dire qu'il y a
même une personne de cette équipe qui a dit, dans le contexte de
la qualité totale, qu'il y a peut-être une meilleure façon
de faire ça. Il y a des suggestions qui ont été faites
à l'Opposition. Peut-être qu'on peut trouver de meilleurs moyens
d'être plus productifs pour répondre à toutes les questions
parce que je reconnais que vous avez le droit de poser des questions et on va y
répondre.
Vous avez les réponses, sauf que vous n'avez pas posé de
questions sur tout ce que vous aviez là. Rien, rien, rien.
Adoption des crédits
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
Merci, M. le ministre. Alors, compte tenu de l'heure, nous allons
procéder à l'adoption des programmes. Est-ce que les programmes
1, 2, 3 et 4 des crédits du ministère de l'Industrie, du Commerce
et de la Technologie sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
Adopté. Est-ce que le programme 6 sur le développement
technologique des crédits budgétaires du ministère du
Conseil exécutif est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord): Est-ce que
l'ensemble des crédits du ministère de l'Industrie, du Commerce
et de la Technologie sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (m. audet,
beauce-nord): alors, il
nous reste quelques minutes pour quelques petites remarques finales. m. le
député de labelle, deux minutes?
Remarques finales
M. Léonard: M. le Président, je voudrais remercier
et féliciter tous ceux qui ont contribué aujourd'hui, les
fonctionnaires, en particulier, à nous fournir les renseignements, ici,
qui nous ont fourni d'ailleurs un paquet de papiers là-dessus, qui
contiennent beaucoup de renseignements, d'ailleurs. Je voudrais aussi, comme
ils ont été là toute la journée, au contraire de
certains députés de l'Opposition qui viennent juste d'arriver...
alors je pense qu'ils ont compris les débats que nous avons eus, nous
avons eu l'occasion de regarder comment le ministre avait lui-même
administré la SDI.
Je pense que l'examen que nous en avons fait a été un
examen fort utile. Il a eu l'occasion, d'ailleurs, d'expliquer sa propre
gestion, et de se justifier parce que le Vérificateur
général avait d'ailleurs confirmé ce qu'il a écrit,
et nous a d'ailleurs explicité davantage ce qu'il avait écrit.
Alors, je voudrais remercier tous les fonctionnaires qui ont participé
ici, et les féliciter de leur travail, et puis remercier le ministre des
réponses qu'il nous a données. Il s'est parfois un peu
emporté, mais il s'est retenu. J'ai remarqué qu'il se retient de
plus en plus, d'ailleurs. C'est très bien.
Alors, je le remercie de la patience qu'il a démontrée au
cours de la journée et puis en termes d'orientation... Bien sûr,
comme vous voyez, nous nous sommes d'accord avec les crédits, mais,
qu'est-ce que vous voulez, c'est le gouvernement qui décide en termes
financiers. Alors, en termes d'orientation, ça laisse à
désirer. Mais c'est ce que nous avons constaté au cours de la
journée.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
Merci, M. le député de Labelle. Alors, M. le ministre,
très brièvement.
M. Tremblay (Outremont): Merci, M. le Président. Dans un
premier temps, je voudrais remercier l'équipe du ministère qui a
travaillé très fort pour la préparation de tous ces
documents et l'équipe du ministère, c'est la grande équipe
au niveau autant du cabinet que des différentes sociétés
d'État.
Deuxièmement, je voudrais remercier mes collègues de la
deputation ministérielle de leur présence. Je suis bien content
vous n'ayez pas été toujours en aussi grand nombre parce que le
député de Labelle nous aurait dit je suis seul face à
toute cette deputation performante. Donc, on lui aurait peut-être fait un
peu peur.
Et troisièmement, M. le Président, j'aimerais remercier le
député de Labelle et les membres de son équipe pour sa
collaboration et son ouverture d'esprit dans le débat que nous avons eu
pendant sept heures et demie.
Le Président (M. Audet, Beauce-Nord):
Merci, M. le ministre. Alors, au nom des membres de la commission, je
veux remercier les gens de votre ministère. Et, sur ce, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 30)