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(Neuf heures trente-cinq minutes)
Le Président (M. Bélanger): Je demanderais à
chacun de bien vouloir prendre sa place afin que nous puissions procéder
à notre mandat qui est, ce matin, de faire l'étude des
crédits budgétaires du ministère du Tourisme et de la
Régie des installations olympiques pour l'année financière
1991 et 1992. C'est un ordre de l'Assemblée nationale du 27 mars 1991.
Or, la durée. Nous avons trois heures cet avant-midi qui seront
consacrées au Tourisme et nous avons deux heures cet après-midi
qui seront consacrées à la RIO. M. le secrétaire, est-ce
qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a aucun
remplacement.
Ministère du Tourisme
Le Président (M. Bélanger): Bien, on se rappelle
nos règles de fonctionnement. Il y a une allocution d'ouverture ou des
remarques préliminaires par M. le ministre, des remarques
préliminaires par la critique de l'Opposition et par tout autre membre
qui voudrait se prévaloir de ce droit, et le temps est normalement
réparti 50-50 pour les questions au ministre. Et il est bien entendu, M.
le ministre, que si, d'aventure, dans un des dossiers, vous
préférez qu'un de vos fonctionnaires qui vous accompagnent donne
les réponses, il n'y a aucun problème. Or, dans ce sens-là
donc, nous sommes prêts. Alors, j'inviterais donc, sans plus tarder, M.
le ministre à procéder aux remarques préliminaires.
Remarques préliminaires M.
AndréVallerand
M. Vallerand: Merci, M. le Président. Vous me permettrez,
dans un premier temps, de présenter les gens qui m'accompagnent. Les
succès du ministère du Tourisme ne sont que l'expression d'un
succès d'équipe. Donc, je ne voudrais pas, à cet
égard-là, les oublier. De mon cabinet, Mme Maya Raie, directrice
du cabinet, M. Bernard Philie, attaché politique, M. Jean Audet, M.
André Maheux et M. André Ménard, attachés de presse
du ministère, M. Michel Roy, sous-ministre, Mme Johanne Bergeron,
sous-ministre adjointe, M. Michel Carpentier, directeur général
du marketing, M. Chapdelaine, Henri de son prénom, directeur
général du développement, M. Jean-Claude Cloutier,
directeur général de la planification, M. Roland Guérin,
directeur général de l'administration, Mme Line Béland,
secrétaire adjointe au ministère, M. François Belzile,
conseiller du sous-ministre, M. Pierre Thibodeau, directeur des ressources
financières, Mme Gilberte Tremblay, Direction des ressources
financières, Mme Martine Gareau, secrétaire de la Direction des
ressources financières, M. Michel-Claude Demers, directeur des
établissements touristiques, M. Patrick Cluzeau, Direction de la
recherche. De l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec,
son directeur général, M. Brodeur, de la Société du
Palais des congrès de Montréal, son président, M.
Fragasso, M. Jean-Guy Sylvain, vice-président administration et finances
et Mme Monique Marly, directrice des finances et, cet après-midi, de la
direction des installations olympiques, M. Pierre Bibeau,
président-directeur général et M. Jean-Pierre Payette,
trésorier et vice-président administration.
Donc, M. le Président, Mme la députée de
Verchères, critique de l'Opposition en matière de tourisme,
distingués collègues, conformément à son mandat, le
ministère du Tourisme a pour mission de créer des conditions
favorables afin de stimuler la demande touristique québécoise,
canadienne et internationale et de permettre aux entreprises du Québec
d'y répondre adéquatement, de concert avec les organismes qui lui
sont tributaires, c'est-à-dire la Société du Palais des
congrès de Montréal, la Régie des installations olympiques
et l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec. Pour nous
acquitter de cette mission, cette importante mission, il nous est apparu
important de nous doter d'un instrument de planification qui permette de guider
nos actions et celles de nos partenaires en vue d'un maximum
d'efficacité.
C'est pourquoi j'ai rendu public, je le rappelle, en novembre dernier,
un document de réflexion élaboré en vue de la
préparation d'un énoncé de politique en matière de
tourisme. Ce document constitue une première dans l'histoire du tourisme
au Québec. En effet, jamais jusqu'à ce jour l'industrie
touristique n'avait disposé d'orientations et de stratégies
globales permettant à tous les acteurs de se rallier pour atteindre des
objectifs communs et adopter une vision claire et précise,
tournée vers l'avenir. C'est avant tout en se dotant d'une vision
collective du devenir du tourisme au Québec, en élaborant une
stratégie basée sur l'unification des forces et sur le
partenariat de même qu'en bonifiant les ressources dont dispose
l'industrie, que celle-ci pourra faire face à l'avenir et se
prémunir contre la concurrence. Les orientations proposées dans
ce document guideront l'action du ministère au cours des prochaines
années ainsi que l'utilisation qu'il fera des crédits
budgétaires
que lui alloue le gouvernement. C'est pourquoi il m'apparaît
indiqué ce matin de vous en exposer les grandes lignes.
Ainsi, sept grands défis, résultant d'un diagnostic
stratégique, sont identifiés dans le projet
d'énoncé de politique comme étant les principaux
éléments auxquels l'industrie et le gouvernement doivent
s'attaquer en priorité pour que le Québec puisse prendre sa place
sur les différents marchés.
Premièrement, assurer la reconnaissance de l'importance du
tourisme dans la société québécoise en tant
qu'apport économique et comme élément de qualité de
vie. À cet égard, tous doivent constater que le tourisme est une
activité rentable et bénéfique pour le Québec et
qu'elle doit être traitée comme telle. La récente
publication du ministère du Tourisme d'un document intitulé "Le
tourisme au Québec: une réalité économique
importante" s'inscrit dans cette perspective. C'est également le cas
d'autres publications du ministère qui diffusent les statistiques et les
indicateurs propres au secteur touristique, dont "Le Baromètre
touristique" et "Le Québec touristique", et de celle qui décrit
le potentiel d'investissements touristiques au Québec.
Deuxièmement, le second défi consiste à doter la
destination d'une personnalité propre sur le plan touristique, en
réussissant à imposer une image de marque qui tienne compte des
ressources uniques du Québec et qui la distingue de tous ses
concurrents. L'adoption d'un positionnement unique et définitif demeure
l'élément principal du développement d'une image de
marque. Dans le cadre du positionnement générique de la
destination, le ministère entend promouvoir deux traits fondamentaux qui
caractérisent le Québec, soit le couple indissociable
nature-culture. Les campagnes "Agrément hors-Québec",
prévues pour la prochaine saison estivale, s'inspirent
déjà de ce positionnement.
Troisièmement, l'industrie se doit d'exploiter le potentiel de
croissance dans les divers marchés, de manière à contrer
la concurrence, ceci en s'attaquant résolument aux marchés qui
offrent les meilleures perspectives de développement et qui sont
à la portée du Québec. Ainsi, le ministère du
Tourisme a déjà procédé à une
réorganisation de son réseau de conseillers en poste à
l'étranger, en déployant ses efforts sur les marchés
à fort potentiel de croissance. C'est dans cette perspective qu'il y eut
notamment l'ouverture de bureaux touristiques à Washington et à
Rome. Le ministère produira aussi un nouveau plan stratégique de
marketing triennal, qui constituera un outil de planification des
activités de mise en marché afin d'assurer une contribution des
actions déjà engagées au cours des dernières
années.
Quatrièmement, améliorer et renouveler l'offre touristique
en réponse aux besoins des diverses clientèles est un défi
loin d'être insur- montable. Sur le plan touristique, le Québec
possède des avantages comparatifs qui se mesurent aisément aux
destinations concurrentes. Son industrie a atteint la maturité
nécessaire pour faire face aux défis et iux choix qui s'imposent
en matière de développement de l'offre Le ministère entend
orienter son action vers la consolidation des produits existants et la
bonification de leur capacité d'attraction, en mettant en valeur les
activités et attraits qui servent d'éléments
déclencheurs de la fréquentation touristique. Afin d'assurer des
conditions financières propices à l'investissement privé
et correspondant à la situation particulière du
développement dans les diverses régions, le ministère
participe, conjointement avec la Société de développement
industriel, à la révision du programme d'aide à
l'investissement touristique.
Le programme régional de création d'emplois permanents a
également fait l'objet d'une révision afin de l'élargir,
pour y rendre eligible le secteur des pourvoiries. L'amélioration du
transport aérien par un élargissement de la desserte
aérienne de Montréal, notamment en ce qui a trait aux liaisons
transfrontalières et internationales, constitue une autre
priorité sur laquelle s'est penché le ministère au cours
des derniers mois. Tout cela dans le but évident d'améliorer
l'offre touristique pour répondre aux besoins des diverses
clientèles et s'assurer que le Québec tire le meilleur parti
possible des négociations bilatérales actuelles entre le Canada
et les États-Unis.
Le cinquième défi: atteindre l'excellence touristique sur
tous les plans. Il s'agit d'un défi primordial que dort relever le
secteur du tourisme pour faire face à la prochaine décennie. La
promotion de l'excellence doit devenir une priorité de premier plan, car
elle revêt une importance stratégique, soit celle de satisfaire
les clientèles de plus en plus exigeantes qui nous rendent visite. La
tenue des Grands prix du tourisme est une réalisation annuelle
importante permettant de promouvoir l'excellence dans le secteur touristique.
Cette année, la télédiffusion du gala des Grands Prix
assurera une visibilité plus grande aux lauréats régionaux
et nationaux, encourageant ainsi la notion d'excellence touristique.
Viser l'excellence dans le secteur touristique oblige également
à reconnaître la nécessité d'en valoriser les
emplois. La sensibilisation des gestionnaires à l'importance de
l'embauche de personnel formé et qualifié ainsi qu'à
l'existence de programmes de formation et de perfectionnement sont les
éléments fondamentaux sur lesquels il faudra agir. Outre ces
efforts de sensibilisation, la formation continue en matière d'accueil,
de service à la clientèle et de technique de gestion est une
priorité d'intervention. Une autre priorité est d'assurer que
l'accueil et le service à la clientèle deviennent deux
manifestations courantes de l'excellence dans le secteur touris-
tique.
Sixièmement, adopter une vision commune de développement
du secteur par le biais de la concertation. Le ministère du Tourisme est
appelé à jouer un rôle de premier plan au sein d'une
multiplicité d'acteurs privés et publics. Il y a lieu de
définir des orientations et des priorités pour assurer l'essor du
tourisme, à la fois en matière de développement et en
matière de mise en marché. Dès lors, il faut intensifier
la concertation de manière à coordonner les actions et de
manière à mieux cibler les interventions. De manière
à assurer un cadre de concertation systématique à tous les
niveaux, le ministère élaborera une politique de concertation en
tenant compte des acteurs ainsi que des axes d'intervention prioritaire pour la
mise en oeuvre de la politique en matière touristique.
Finalement, assurer au secteur un financement adéquat est un
défi de taille que le ministère du Tourisme entend relever au
cours des prochaines années. Les partenaires de l'industrie touristique
québécoise devront être en mesure de se doter de moyens
d'intervention qui leur permettront de rivaliser avec les destinations
concurrentes, dont les budgets consentis à ce titre leur permettent
d'atteindre une performance toujours accrue. La mise sur pied récente
d'un comité de financement permettra aux partenaires de l'industrie
touristique d'explorer de nouvelles avenues à la lumière des
priorités identifiées, de manière à ce que le
secteur touristique dispose de leviers financiers visant le soutien à la
promotion et au développement. Le comité déposera ses
principales recommandations très prochainement. De plus, la
renégociation de l'entente fédérale-provinciale sur le
développement touristique demeure un objectif de premier plan, une telle
entente permettant d'élargir les possibilités de financement des
entreprises touristiques du Québec.
Le secteur touristique comporte des dimensions fondamentales qui font en
sorte que le gouvernement du Québec s'y intéresse. Quatre
objectifs justifient l'action gouvernementale en ce domaine, soit la
prospérité économique du Québec par la croissance
de ses recettes touristiques, le bien-être collectif et
l'amélioration de la qualité de vie, le renforcement du
rayonnement du Québec et le développement des régions du
Québec. Il n'y a pas de doute que la vocation économique du
secteur justifie que le gouvernement soutienne le développement du
tourisme au Québec. À cet égard, nous nous engageons
à doubler les recettes touristiques d'ici l'an 2000, soit atteindre des
recettes de l'ordre de 7 700 000 000 $.
Cependant, on a trop peu insisté, dans le passé, sur le
fait que le tourisme est aussi un facteur d'amélioration de la
qualité de vie. Son apport économique permet, en effet, de
créer des emplois et de vitaliser des milieux de vie. La
fréquentation touristique favorise le développe- ment et le
financement d'infrastructures qui améliorent la qualité de vie
des collectivités. De plus, la présence de tels
équipements influence le choix de localisation des entreprises,
favorisant un dynamisme économique et culturel. Par ailleurs, l'objectif
de renforcer le rayonnement du Québec par le tourisme passe par une mise
en valeur de ses éléments les plus distinctrfs et par
l'intensification de l'accueil et de l'hospitalité. Il est clair que la
promotion touristique est également un moyen privilégié
pour faire connaître le Québec à l'extérieur des
frontières. Ce renforcement du rayonnement du Québec et de ses
régions par le tourisme a aussi sa raison d'être pour la
population québécoise elle-même, puisque celle-ci est bien
placée pour en visiter et en promouvoir les attraits. S'ils ont une
image positive de leur destination, les Québécois sont les
meilleurs ambassadeurs auprès des clientèles
extérieures.
Enfin, le tourisme doit être considéré à sa
juste part comme un élément important du développement
économique régional. Il permet de diversifier la base
économique, de créer des emplois et de mettre en valeur les
spécificités culturelles et naturelles des régions.
Développer le tourisme permet d'accroître la diversité des
produits accessibles aux clientèles touristiques et de favoriser
l'étalement saisonnier de la fréquentation en région. Les
priorités d'intervention et les moyens d'action relatifs à la
mise en oeuvre de la politique visent à relever les principaux
défis de manière à assurer le développement de
l'industrie touristique au Québec. Cependant, puisque l'action
gouvernementale en matière touristique repose sur un partage des
responsabilités entre les divers intéressés, il est clair
que les interventions doivent converger vers une même direction, soit
celle de l'essor du secteur par le soutien à l'entreprise privée,
principal moteur du développement touristique.
La concertation et le partenariat sont donc des éléments
essentiels de la collaboration entre le ministère du Tourisme et
l'industrie dans la mise en valeur des potentiels touristiques du
Québec. Dans cette optique, le ministère a donc entrepris une
consultation, tant au niveau des gouvernements provincial et
fédéral qu'au niveau de l'industrie et du monde municipal,
amorçant ainsi de façon concrète la concertation des
partenaires de l'industrie, soit l'un des principaux défis du projet
d'énoncé de politique en matière de tourisme.
Le processus de consultation au niveau gouvernemental s'est
effectué par le biais de rencontres individuelles entre les
sous-mlnistres des différents ministères et organismes
concernés. En ce qui a trait aux partenaires privés, le
ministère a tenu trois journées de consultation
réunissant, notamment, les associations touristiques régionales,
les associations sectorielles et les représentants clés du
secteur privé.
Les résultats des diverses consultations sont
extrêmement positifs. Le projet d'énoncé de
politique en matière de tourisme soulève un consensus quant au
diagnostic posé et aux défis à relever. Les
ministères et organismes consultés m'ont assuré de leur
collaboration dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique, facilitant
ainsi la coordination des interventions gouvernementales à
promouvoir.
En terminant, permettez-moi d'insister encore sur la part
considérable que fournira à l'ensemble de l'industrie touristique
cette éventuelle politique gouvernementale en matière de
tourisme. Nous en sommes maintenant à la production d'un plan d'action
visant à assurer la mise en oeuvre de l'énoncé de
politique pour les trois prochaines années. J'aurai alors l'honneur de
présenter au Conseil des ministres, en mai prochain,
l'énoncé de politique en matière de tourisme et les
différents moyens d'action retenus dans le but de soutenir le
développement de l'industrie touristique du Québec.
Vous comprendrez toutefois, M. le Président, et distingués
collègues, que la réalisation d'actions concrètes visant
la mise en oeuvre de la politique gouvernementale en matière de tourisme
dépend grandement des moyens financiers dont se dotera le gouvernement
et les entreprises touristiques et nécessite l'adoption des
crédits qui vous sont maintenant présentés. Dans cette
compréhension, puis-je vous faire remarquer que les crédits
1991-1992 sont en augmentation de près de 7 % sur l'an dernier et que
les crédits du ministère, en 1990-1991, n'ont pas
été périmés. Je vous remercie de votre
attention.
Le Président (M. Bélanger): Merci. Alors, Mme la
députée de Verchères.
Mme Luce Dupuis
Mme Dupuis: M. le Président, M. le ministre, messieurs et
mesdames du cabinet et du ministère, l'année dernière,
lors de mes remarques préliminaires, j'avais souligné
l'importance du secteur touristique dans l'économie
québécoise. Le ministre se souviendra sûrement que j'avais
aussi fait un bilan de la performance de son gouvernement dans ce domaine.
J'avais constaté qu'après un peu moins de cinq années de
ce gouvernement, le déficit touristique s'était creusé
pour dépasser les 757 000 000 $ en 1989. Les recettes touristiques,
quant à elles, ont baissé en proportion du produit
intérieur brut, de 2,9 % en 1985 à 2,5 % en 1989. Ceci indique
que l'importance du secteur touristique est en décroissance par rapport
au reste de l'économie du Québec.
J'avais aussi fait la démonstration, l'année
dernière, qu'une partie de ces difficultés de l'industrie
touristique québécoise était directement attribuable au
désengagement du gouvernement en ce domaine et, en particulier, en ce
qui a trait aux dépenses de promotion. Je n'ai certes pas l'intention de
revenir sur ce bilan, mais plutôt d'essayer de voir ce qui a
été fait par le ministère du Tourisme et son actuel
ministre au cours de la dernière année pour corriger la
situation.
De fait, ce dont on se rend compte, c'est qu'au delà des beaux
discours sur l'importance du tourisme dans l'économie du Québec,
la seule mesure concrète prise par ce gouvernement, qui va certainement
avoir des effets importants sur l'industrie touristique, c'est l'entrée
en vigueur de la nouvelle taxe de vente du Québec. Et ce n'est
certainement pas le genre de mesure que les gens du milieu souhaitent.
Le dossier des casinos montre bien jusqu'à quel point le ministre
semble désemparé ou désespéré pour corriger
le déficit touristique du Québec. Lors de l'étude des
crédits, l'année dernière, le ministre nous disait et je
cite: "S'adresser à cette problématique-là, c'est plus
large que de penser améliorer la situation uniquement au travers de
casinos." Je continue de citer le ministre. "Je pense que ma position est bien
connue. Les efforts que je consacrerai, tant et aussi longtemps que je serai
titulaire de ce ministère, s'adresseront à des solutions qui sont
plus larges, plus permanentes et plus garantes de succès que
l'établissement de casinos dans à peu près toutes les
régions du Québec." Fin de la citation.
Contredisant totalement ses propres déclarations, le ministre
déclarait au journal Les Affaires, au début de mars
dernier, pour justifier son intérêt nouveau envers les casinos,
que le déficit touristique du Québec, qui était de l'ordre
de 300 000 000 $ au début de l'année 1980, était, l'an
dernier, de 750 000 000 $. Il atteindra 1 000 000 000 $ dans quelques
années si rien n'est fait.
Non seulement le ministre se trouve-t-il à constater
l'échec de la politique touristique de son gouvernement, mais aussi,
nous avoue-t-il, qu'il ne peut penser à aucune autre solution que celle
des casinos. C'est indirectement le rejet ou l'admission, si vous voulez, de
l'échec de ses grands défis ou de l'incapacité de
réaliser le grand défi qu'il s'est donne. Le ministre montre donc
peu de confiance envers son propre énoncé de politique, lequel a
pourtant un objectif ambitieux de doubler les recettes touristiques au
Québec d'ici la fin de la décennie, tel qu'il le mentionnait
tantôt.
Mon premier questionnement s'adressera donc au ministre concernant
l'implantation de casinos au Québec. On se rappellera qu'il y a moins
d'un an, lors de l'étude des crédits du tourisme en mai 1990, le
ministre du Tourisme nous affirmait: "Je dis et je redirai qu'en autant que je
suis concerné, le redressement de l'activité touristique au
Québec ne passe pas par l'implantation de casinos." Certains ont
dû avoir des arguments convaincants, M. le ministre, pour
infléchir la belle fermeté dont vous avez fart
mention, puisque vous vous êtes rendu à Vancouver, à
Victoria et à Winnipeg pour découvrir les charmes des casinos. On
apprenait aussi par le ministre, dans sa soif de découverte, qu'il avait
l'intention de se rendre aux Pays-Bas, à Monaco, à Atlantic City
et même en Espagne pour poursuivre son éducation sur ce sujet
qu'il rejetait entièrement l'année dernière.
En fait, il semble clair que le ministre ait désormais acquis
l'idée d'implanter des casinos au Québec puisqu'il en serait a
tenter de convaincre ses collègues des bienfaits de ce genre
d'activité. Ainsi, le ministre déclarait à la Presse
canadienne et je cite: "Ce serait prématuré de parler d'une loi
au printemps, mais j'ai une démonstration à leur faire - en
pariant de ses collègues - sur l'à-propos de casinos." Citation
qu'on a pu voir dans La Presse de mars 1991. Le journaliste ajoutait
même que le ministre avait acquis l'idée.
Le ministre peut-il nous faire la démonstration qui devrait
convaincre ses collègues?
M. André Vallerand (réplique)
M. Vallerand: M. le Président, Mme la
députée de Verchères, une longue introduction pour poser
une simple question. Permettez-moi de revenir, dans un premier temps, sur la
longue introduction que vous avez faite de lier l'action du ministère
uniquement dans le cours de l'année à l'éventuelle taxe
québécoise qui s'harmonisera sur celle du fédéral.
C'est singulièrement, cavalièrement ou autrement réduire
l'ensemble de l'action gouvernementale par rapport aux ressources
consacrées à la promotion et au développement du produit
touristique. Je le dis sans animosité, M. le Président, et
j'espère que Mme la députée de Verchères
l'interprétera en conséquence parce qu'il est inqualifiable,
à mon avis, de résumer ainsi l'action gouvernementale, pas parce
que c'est le ministre titulaire du ministère du Tourisme qui est le
responsable de l'ensemble des actions dont je ferai l'énumération
tout à l'heure, mais parce que ça présuppose l'engagement
de ressources qui sont collectives et publiques.
Donc, c'est de faire fi des ressources des autres au profit de la
promotion de l'activité touristique que de qualifier la mission du
ministère de façon aussi sommaire que vous l'avez fait. (10
heures)
Mme la députée de Verchères, et c'est de bonne
guerre, elle saute des étapes, elle saute des actions que le
ministère a mises de l'avant pour mieux se mettre au profit de
l'industrie touristique. Par exemple, elle ne parle pas de l'augmentation de
l'enveloppe budgétaire de promotion de 6 000 000 $ récurrents,
que ces crédits budgétaires à des fins de promotion. Elle
oublie que le ministère a ajouté cette année, en
1990-1992, 4 000 000 $ additionnels encore pour la promotion touristique, si
bien que c'est un effort additionnel de 10 000 000 $. Ce faisant, elle oublie
de dire que l'enveloppe de promotion, M. le Président, uniquement pour
des fins touristiques, est au-dessus de 20 000 000 $, ce qui la compare, cette
enveloppe-là, convenablement, équitablement, proportionnellement
à l'enveloppe de la référence traditionnelle qui est celle
de l'Ontario.
J'oserais même ajouter que l'effort gouvernemental à la
promotion touristique est supérieur à l'effort de l'Ontario,
toutes choses étant égales, par ailleurs, ce qui n'a pas
été nécessairement la conviction de la
députée de Verchères comme critique du tourisme dans le
passé. Donc, on saute allègrement cette
étape-là.
On saute également une autre étape importante dans
l'action du ministère, au cours de la dernière année, qui
a été celle de ces mises à profit pour alléger la
mise en vigueur de la TPS fédérale. Le gouvernement du
Québec, via le ministère du Tourisme, a été le
premier organisme gouvernemental canadien à faire des
représentations spécifiques au ministre du Tourisme, M. Hockin,
en janvier 1990, pour lui faire comprendre que l'incidence de la TPS sur
certains produits touristiques menaçait la base concurrentielle de
l'industrie. C'est à partir - et c'est reconnu dans l'industrie
touristique canadienne - des représentations du ministre du Tourisme du
Québec que le fédéral a aménagé des
applications plus convenables qui ont été saluées,
d'ailleurs, par l'industrie touristique canadienne dans sa totalité:
aménagement d'exemptions, aménagement de remboursements,
diminution du plancher minimum de remboursement.
Ce sont là des actions imputables aux représentations du
ministère du Tourisme. Je pense que ça se doit d'être
souligné, pas parce que c'est le ministre du Tourisme qui en est
responsable, parce que c'est le résultat d'efforts de ressources
collectives publiques au profit de l'industrie.
Je pense, également, qu'elle oublie que le ministère du
Tourisme, dans sa recherche de tenter le plus possible de prévenir les
implications de l'application de la TVQ, de la taxe du Québec, en
janvier 1992... que nous avons formé un comité
représenté par tous les principaux intérêts de
l'industrie touristique au Québec. Elle en conviendra, tout le monde en
convient. Donc, je pense que l'idée de former un comité a
été bien reçue par l'industrie, puisque l'industrie
elle-même y participe, et ce comité-là est à faire
prochainement, dans les semaines à venir, peut-être une semaine,
deux semaines, des recommandations au ministre sur le mandat que je leur ai
donné, à savoir d'examiner les impacts de l'application de la
taxe québécoise en harmonisation avec le fédéral
sur la dimension concurrentielle du produit touristique. Les observations de ce
comité me permettront de me mettre en
demande auprès de mon collègue des Finances, pour autant
que les recommandations me feront la démonstration que l'application de
cette taxe-là aura une incidence sur la dimension concurrentielle du
produit touristique québécois. également, dans la
même année, mise sur pied d'un comité sur le financement
fait de l'ensemble des représentants de l'industrie touristique, donc
qui ont adhéré - ils ont consenti de siéger, donc, ils ont
vu l'utilité - présidé par un des principaux acteurs de
l'industrie touristique du Québec, le président du conseil
d'administration des hôtels Delta des Gouverneurs, qui feront des
recommandations sur la pertinence des objectifs de financement que le
gouvernement s'est fixés.
Et je pourrais, M. le Président, en terminant,
énumérer - je comprends et je le sais, on aura plusieurs heures
pour faire la démonstration des actions positives du ministère
sur la question de Mme la députée, pour lui dire que le casino,
dans la compréhension du ministère du Tourisme et du ministre qui
s'en fait le défenseur, ce n'est pas la panacée à tous les
problèmes touristiques du Québec. C'est bien évident. Et
quand, en commission parlementaire, l'an dernier, on m'a posé la
question, j'ai bien dit que la solution au redressement du déficit
touristique du Québec ne passait pas uniquement par l'implantation
d'attraits touristiques de nature type casino, mais sûrement,
assurément que la venue d'attractions touristiques additionnelles sur le
modèle d'un casino à caractère public,
contrôlé par un organisme public, pourrait en tout cas nous
permettre de diminuer substantiellement le déficit touristique du
Québec, sans compter qu'il nous servirait d'attraction touristique dans
le domaine du tourisme d'affaires avec beaucoup d'efficacité.
Si bien que je voudrais bien que, dans la compréhension de tout
le monde, la démonstration que j'aurai à faire à mes
collègues... J'incluais Mme la députée de Verchères
dans mes collègues parce que je sais qu'elle est un peu sceptique sur la
notion des casinos ou sur la venue éventuelle des casinos au
Québec. Mais j'espère qu'elle n'affiche pas aujourd'hui dans
cette commission le refus de l'Opposition, le non catégorique de
l'Opposition du Parti québécois à la venue de casinos au
Québec. Ce sera à elle de nous le dire.
Discussion générale Les casinos au
Québec
Mme Dupuis: M. le ministre, on reviendra sûrement sur la
TVQ, les 6 000 000 $ supplémentaires qui ont été
injectés par le ministère. Vous avez aussi mentionné
l'idée de former un comité. Je pense qu'on reviendra sur ces
questions-là. Je tiens simplement à préciser que dans mon
préambule de la question, je vais signaler les actions concrètes
du ministre. Mais le ministre n'a pas répondu à ma question. Je
la reformule. Le ministre peut-il nous faire la démonstration qui
devrait convaincre ses collègues? M. le ministre, je ne demande pas
mieux que d'être convaincue et je suppose que après tout ce qu'on
a vu dans les journaux, vos prises de position qui contredisent vos prises de
position antérieures, vous avez sûrement des arguments de taille
à fournir à vos collègues ministres.
Est-ce que vous pourriez en faire au moins une brève
démonstration, ici aujourd'hui, pour arriver peut-être à me
convaincre? Je ne demande pas mieux, mais pour ça, il faut des
arguments, M. le ministre, vous en conviendrez. Est-ce qu'on pourrait avoir une
petite démonstration de ces arguments, aujourd'hui, M. le ministre?
M. Vallerand: M. le Président, j'aimerais juste corriger
une information qui a été avancée par Mme la
députée de Verchères. Le comité sur la TPS, il
n'est pas à se former, il est à faire ses recommandations. Il a
oeuvré, il a travaillé depuis le mois de janvier. Donc, ce n'est
pas un comité en puissance de devenir. Ils ont déjà
quasiment terminé la réalisation du mandat qu'on leur avait
donné en janvier dernier.
Je voudrais aussi ajouter que non seulement les actions
concrètes, ça passe par l'augmentation des budgets de promotion
touristique, ça passe aussi par l'augmentation des crédits
affectés au ministère du Tourisme. C'est une augmentation de 7 %
cette année. Je pense qu'il ne faudrait pas la négliger, parce
que si on veut parler d'actions concrètes, il faut être capables
de s'appuyer sur des moyens concrets, et je pense que les budgets ou les
crédits constituent l'expression la plus manifeste des outils qu'on peut
avoir pour faire des actions de promotion et de développement du produit
touristique.
Pour revenir aux casinos, M. le Président, je pense que ce serait
bien mal utiliser le temps de cette commission pour faire la
démonstration de l'argumentaire que j'aurai à bâtir, quand
je me présenterai devant le Conseil des ministres, pour juger de la
pertinence ou non de casinos au Québec. Je pense qu'on est ici,
aujourd'hui, pour étudier dans sa totalité les crédits
1991-1992 et les crédits du ministère, à mon avis,
l'ensemble des crédits du ministère sont aussi importants, sinon
plus importants que l'item des casinos uniquement. Ce serait mal se desservir,
ce serait mal servir les populations auxquelles nous sommes responsables
vis-à-vis de l'utilisation des sommes d'argent qui nous sont
confiées, que de passer cette commission-là uniquement à
parler ou à tenter de faire la démonstration à ma
collègue, Mme la députée de Verchères, du
bien-fondé de casinos.
Mais je peux la rassurer que j'y reviendrai dans un autre contexte, dans
un autre temps qui a déjà été fixé et qui
est imparti, pour lui faire la démonstration du bien-fondé de ce
genre
d'équipement-là, plus tard.
Mme Oupuis: M. le Président, les heures qui sont
allouées à la critique officielle, lors d'études de
crédits, je pense que c'est à l'Opposition à choisir ses
sujets et de décider si c'est un sujet qui est important ou pas et sur
lequel ils voudraient des informations.
Le Président (M. Bélanger): Vous posez les
questions qui vous conviennent, li n'y a pas de problème.
Mme Dupuis: Alors je tiens d'une façon
particulière, M. le ministre, à avoir la démonstration et
l'élaboration de ce que vous avez l'intention d'apporter à vos
collègues en matière de casinos. On ne peut pas, M. le ministre,
faire une volte-face publique, des affirmations dans les journaux et tout, et
après ça, essayer de se défiler en disant: Aujourd'hui, ce
n'est pas important, on parle d'autre chose. La question est précise, M.
le ministre, et j'aimerais avoir une réponse la plus
éclairée possible à savoir: Quels sont les arguments qui
vous ont amené à tourner sur un 10 sous de cette manière
et à prendre une position tout à fait opposée?
M. Vallerand: M. le Président, je pense que l'observation
de base de Mme la députée est fausse. Ses prémisses de
base sont totalement fausses. Jamais, dans le passé, je ne me suis
opposé au concept de casinos. Il faut bien comprendre mes prises de
position dans le passé et on peut même sortir des
communiqués, des écrits sur ma position sur les casinos. J'ai dit
- et je tiens à le dire devant cette commission, au
bénéfice de Mme la députée de Ver-chères...
À l'époque, j'étais en tournée dans les 18
régions touristiques du Québec pour prendre le pouls de la
problématique touristique au Québec... de mieux apprécier
le pourquoi de l'évolution du déficit, ce qu'on appelle la
tendance lourde de l'activité touristique du Québec,
mesurée par son déficit qui avoisine les 750 000 000 $, qui est
en croissance depuis 1980. Et lorsqu'on me posait la question sur les casinos,
je disais: Ma position, pour le moment, n'est pas différente de la
position gouvernementale qui était une fin de non-recevoir sur les
casinos. Je respectais la décision de mes collègues de
l'exécutif et du gouvernement, ce faisant. Mais jamais je n'ai dit
qu'après cette tournée, après cette prise en
considération de la problématique touristique au Québec,
je ne tenterais pas de faire la démonstration que l'attrait, qu'une
attraction sur le modèle des casinos pourrait devenir un avantage pour
tenter, en partie, de contourner ou de redresser cette tendance lourde au titre
du déficit touristique. Je n'ai jamais dit ça.
Et, en commission parlementaire, au moment où, il y a un an, je
finissais ma tournée, j'étais à apprécier
l'ensemble de cette problématique touristique et j'étais à
réfléchir sur des moyens d'action pointus qui permettraient de
redresser un tant soit peu la situation touristique au Québec. Et c'est
par la suite que je suis revenu avec l'idée qu'un casino de
modèle public, c'est-à-dire le type européen, à
propriété publique, réglementé par un organisme
public, pourrait devenir un attrait touristique. Et j'ai bien dit - et Mme la
députée de Verchères le dit aussi - à ce
momenMà, qu'il demeurait à faire une démonstration du
bien-fondé, ce que je suis à faire actuellement. Mais j'ai bien
dit que ce type de casino-là ne devait pas, par exemple, avoir
d'incidence sur la criminalité, que si un corps policier, les corps
policiers que je suis à interroger, à qui j'ai demandé
certains avis, me faisaient une démonstration que le casino, même
de type européen, ce casino-là avait un impact négatif,
disfonctionnel ou sur la criminalité, je serais le premier à me
retirer du dossier. Et ça a été écrit aussi, dans
les mêmes articles que vous citez si bien, qu'il reste à faire
cette démonstration-là.
Il y a des compétences reconnues qui ont été
interpellées, qui doivent me faire connaître leur point de vue et
je pense que l'assise d'aujourd'hui, l'exercice d'aujourd'hui ne constitue pas,
à mon avis, l'assise préférentielle pour faire ce genre de
démonstration-là. Ça reste à venir. Et je peux bien
répondre à ses questions. Elle est libre de poser les questions
qu'elle veut et je ne l'empêcherai pas, mais je pense qu'elle perd de vue
l'utilité de la commission qui est aussi d'investiguer certains
crédits qui ont d'autres intérêts que la promotion.
Mme Dupuis: Le ministre a-t-il pris en compte les mises en garde
de gens comme le professeur de psychologie de l'Université Laval, M.
Robert Ladouceur, selon lequel la légalisation des casinos risque de
multiplier le nombre de joueurs pathologiques au Québec? A-t-il tenu
aussi compte des répercussions sociales, qu'on dit désastreuses,
à l'implantation de casinos, ou se préoccupe-t-il uniquement du
montant de taxes que le gouvernement pourrait aller chercher? Je dis bien
"pourrait". (10 h 15)
M. Vallerand: Mme la députée, c'est ce que je
m'évertue à vous expliquer depuis le début. Ce sont les
démonstrations qu'il nous faut faire. Je n'en disconviens pas. Il y a
des interrogations, non seulement votre ami le psychologue de
l'université dont vous vous inspirez, il y a même, parmi mes
collègues, des gens qui se posent des questions sur les incidences
disfonctionnelles ou négatives d'un casino à qui j'aurai une
démonstration à faire, ce que j'ai dit publiquement. Il y a aussi
la démonstration de l'argent nouveau que ça nous permettrait
d'escompter pour soutenir d'autres actions de promotion, par exemple au
développement du
produit touristique. La rentabilité de l'équipement est
à démontrer aussi. Il y a plusieurs démonstrations
à faire, que nous sommes à faire actuellement, et même si
vous me posez des questions aujourd'hui, je n'ai pas les réponses parce
que ça fait partie du cheminement de la démonstration que j'aurai
à faire éventuellement vis-à-vis des instances qui sont
responsables de prendre des décisions.
Mme Dupuis: Votre réponse, M. le ministre, m'étonne
un peu. Dire que vous n'avez pas de réponse. Je vais vous poser une
autre question, à savoir: Est-ce que, effectivement, Loto-Québec
a fait une étude sur les casinos, une étude récente?
M. Vallerand: Je dois vous dire que Loto-Québec fait des
études à chaque année, en autant que je suis
concerné, sur l'actualisation du dossier des casinos à travers le
monde.
Mme Dupuis: Et de façon précise...
M. Vallerand: C'est très précis, ils en font...
Mme Dupuis: ...pour ...au Québec, est-ce qu'une
étude a été commandée à Loto-Québec?
Est-ce qu'une étude sur les casinos a été commandée
à Loto-Québec par le ministère?
M. Vallerand: Non, dans la démarche actuelle, c'est
évident que Loto-Québec est pris en compte comme un des
organismes qui pourraient nous conseiller sur le type de casino qu'on pourrait
voir implanté au Québec, mais ne procède pas à
partir d'une étude qui lui a été commandée par le
ministère du Tourisme d'aucune façon.
Mme Dupuis: J'ai pourtant un extrait de cette
étude-là, très bref, très partiel, d'une
étude qui aurait été faite, commandée par le
ministre. Ce qui m'amène à dire, M. le Président, que le
ministre a sûrement des informations, et d'être obligée de
lui redire, une fois encore, qu'il manque de transparence. On ne peut pas...
Écoutez c'est rendu... On ne peut pas lancer des choses comme ça,
où c'est à pleines pages dans les journaux. Tout le monde veut
son casino, là, ou pratiquement, si on en juge d'après les
journaux: le Palais des congrès, la RIO, les régions. Et je pense
que le ministre réalise très bien qu'il y a des pressions
énormes qui vont se manifester, à savoir qui l'a et qui ne l'a
pas. Le ministre ne trouve-t-il pas opportun de tenir, à cause de tous
ces phénomènes, une consultation publique sur
l'opportunité de légaliser les casinos, afin que la population
puisse prendre connaissance de tous les éléments du dossier et
puisse se prononcer, puisque c'est très difficile? Et je me rends compte
que c'est très difficile d'avoir l'heure juste là-dessus.
Je pense que la population, pour prendre une décision
éclairée, a le droit d'avoir, et c'est notre devoir, je pense, de
donner toute la lumière sur ça. Vous savez: c'est facile de se
prononcer, dire: Moi, je uis pour les casinos ou je suis contre les casinos.
Mais pour être capable de se prononcer, ça prend une
décision éclairée. Je pense que pour faire la
lumière sur tout ça, il faudrait une commission parlementaire
où il y a différents intervenants. Tous ceux qui sont
impliqués dans le dossier et qui ont des intérêts
quelconques dans le dossier pourraient se faire entendre. Est-ce que le
ministre ne trouverait pas opportun de créer cette commission afin de
faire la lumière sur le sujet?
M. Vallerand: Mme la députée, je crois, je
soupçonne, est très anxieuse de voir peut-être arriver le
projet des casinos au Québec et elle voudrait avoir la
possibilité de s'inscrire dans un rôle ou dans un autre, qui est
celui, entre autres, de critique de l'Opposition en matière touristique.
Et je lui reconnais ce rôle. À mon avis, ça ne pose pas de
problème. Sauf qu'elle perd de vue des étapes importantes. C'est
peut-être imputable à votre anxiété, là,
votre désir de vouloir voir les casinos arriver au Québec, parce
que vous savez, les clientèles touristiques que vous représentez
vous le demandent également dans votre comté. Je sais que vous
êtes interpellée par des clientèles touristiques pour vous
prononcer favorablement. Vous voulez le faire avec toute l'information voulue,
puis c'est raisonnable, puis c'est intelligent et puis je comprends ça.
Sauf que comprenez également que, entre l'idée qui est
avancée par celui qui vous parle, dans l'objectif de redresser une
situation touristique sur laquelle - situation touristique - on s'entend, je
pense que l'activité touristique au Québec est en
deçà de son potentiel. Il nous faut amorcer des actions qui vont
nous permettre de renverser la situation. Les casinos, il y a bien d'autres
actions que le ministère a mises de l'avant.
L'énoncé de politique englobe l'ensemble de la
problématique, met de l'avant sept défis, un objectif de doubler
les recettes touristiques, des actions qui visent non seulement à
intensifier la promotion, mais à développer également le
produit, à requestionner l'aide financière du gouvernement actuel
au niveau du développement du produit, bon, un ensemble de mesures,
à questionner le repositionnement de l'image de marque
générique du Québec dans les marchés qu'on cherche
à attirer chez nous comme clientèle touristique. Il y a sept
mesures que je viens d'énumérer. Le casino constitue un des
éléments qui permettra, entre autres, de viser une
clientèle touristique importante qui est le tourisme d'affaires au
Québec.
Bon, ceci étant dit, je pense qu'on ne doit pas faire les gorges
chaudes ou bien se faire, se sentir moralement offusqués parce qu'on
débat
cette idée-là qui a déjà été
largement débattue. Mais je ramènerai Mme la
députée à la lecture de certains sondages qui
démontrent même que le Québec a largement
évolué vis-à-vis de son acceptabilité de ce type de
casino, pour autant qu'il soit public, dans l'esprit de tout le monde, pour
autant qu'il soit contrôlé par un organisme public, pour autant
qu'il permette une réglementation qui n'aura pas d'incidence sur la
criminalité. Je pense qu'actuellement, en tout cas, les sondages nous
permettent de lire un caractère d'acceptabilité par la population
assez large. Mais il reste à faire certaines démonstrations
importantes, puis on ne me blâmera pas de ne pas faire arriver le dossier
des casinos, parce que j'en ai parlé deux mois après. On en parle
depuis 19... la dernière référence, c'est celle du Parti
québécois en 1981-1982; ça fait à peu près
10 ans, puis on en a parlé avant même l'initiative du Parti
québécois, il y a 10 ans.
Donc, qu'on me permette ou qu'on permette à ceux qui se font les
promoteurs de cette idée-là, dans la compréhension que je
viens d'expliquer, de faire certaines démonstrations pointues
importantes que vous avez soulignées au titre, par exemple, de
l'achalandage touristique, ce qu'on soupçonne, mais il faut le
démontrer, touristiquement parlant, c'est-à-dire clientèle
d'affaires, qu'on fasse la démonstration au niveau aussi de l'argent
nouveau que ça va apporter. Qu'on fasse les démonstrations au
niveau de la non-incidence de la criminalité, pour moi, c'est capital.
Je l'ai dit, et ce ne sont pas des gens qui vont s'improviser du jour au
lendemain comme étant des experts susceptibles de nous
réconforter sur l'incidence criminelle.
Non, j'ai dit: il y a un interlocuteur qui me fera, qui me donnera un
avis là-dessus. Ce sont les autorités policières dont
j'attends certains commentaires ou certaines observations, dans les prochains
jours ou les prochaines semaines. Il y a aussi, évidemment, toute la
dimension de la réglementation qui doit être examinée.
Alors c'est évident qu'étant donné qu'on a parlé de
ce dossier-là très récemment, qu'on n'a pas encore les
réponses à ça... mais on les attend. Et quand on les aura,
je me permets de dire dans cette commission, M. le Président, que Mme la
députée, toute l'Opposition et tous les intéressés
auront l'information suffisante pour se faire une idée, cautionner ou
non cautionner ce principe de casinos au Québec.
Mme Dupuis: Non, je regrette, M. le ministre, mais on n'a pas
l'information suffisante. Les seules données qu'on a, c'est à
travers les journaux.
M. Vallerand: Non, j'ai dit que quand on aura ça, on vous
les fera connaître. On ne les a pas.
Mme Dupuis: Oui, mais ça intéresse toute la
population, et nous aussi on veut connaître les effets positifs et
négatifs, bien sûr, et je ne... Le ministre n'a pas encore
répondu à ma question, à savoir: Est-ce qu'il a
l'intention de faire un débat public sur la question? Puisque ça
intéresse autant de gens, puisqu'il y a autant de gens concernés,
puisqu'il y a autant de gens qui en veulent, puis d'autres qui n'en veulent
pas, puis que déjà, dans des régions, il y a
déjà des clans qui sont en train de se former, le ministre le
sait très bien. Est-ce que c'est la zizanie? Vous ne trouvez pas qu'on
pourrait être un petit peu plus sérieux quand on file vers le
milliard de déficit en matière touristique, là. Vous me
reprochez pratiquement de questionner sur les casinos, M. le ministre, mais
vous conviendrez que vous l'avez un peu cherché, parce qu'à
pleines pages, ce qu'on a vu, ce ne sont pas les énoncés de
politique du ministre en matière touristique, mais c'a été
les casinos.
Est-ce que le ministre cherchait une visibilité ou quoi? Devant
ces faits, est-ce que le ministre, puisque le ballon a été
lancé, puisque tout le monde en discute, puisque
énormément de gens en veulent... vous ne pensez pas qu'il serait
temps d'ouvrir, de faire un débat public sur la question?
M. le ministre, lorsque je le questionne, M. le Président, me
dit: Bien oui, mais où était-elle la députée depuis
15 jours? C'était plein, dans les journaux. Bien sûr, M. le
ministre, que je lis les journaux, mais les informations des journaux - et on
sait que vous ne les prenez pas toutes; on sait très bien que, des fois,
vous les contestez - moi, je ne peux pas me fier là-dessus. Est-ce que
le ministre a l'intention... Parce que le ministre peut toujours les contester,
les articles des journalistes, il l'a déjà fait, d'ailleurs.
Ça, ce n'est pas une primeur. Est-ce que le ministre... La question est
claire, elle est précise. Est-ce que le ministre a l'intention de faire
un débat public sur la question afin d'éclairer les gens
concernés et l'Opposition de ce fait? Et ses collègues aussi.
M. Vallerand: M. le Président, Mme la
députée a une mémoire sélective. Évidemment,
peut-être qu'elle se rappelle davantage ce qui frappe l'imagination que
la raison - c'est à elle de le dire - mais avant les casinos, on a fait
largement état, et les journaux aussi, de l'énoncé de
politique touristique. L'industrie elle-même en a fait largement
état par les revues spécialisées. Tourisme Plus a
fait un article de quatre pages ou deux pages sur l'énoncé de
politique touristique du ministère du Tourisme. L'ensemble des
intervenants qui sont vos clientèles, dans votre compétence, en
ont fait état. Il y a eu des conférences, il y a eu des
consultations, trois jours de consultations. Alors, qu'est-ce qu'il faut juger?
Est-ce que c'est la mémoire sélective de Mme la
députée par rapport aux événements de l'ensemble de
l'année ou si c'est sa mémoire, son
rappel de l'événement casino? L'événement
médiatique des casinos, j'en conviens, a été largement
débattu, ce qui fait un peu la démonstration de l'inverse de ce
que vous avancez en disant que s'il n'y a pas de transparence, le débat
n'est pas public. En autant que la discussion d'un concept de casino
avancé par celui qui vous parle est concerné, je pense qu'on en a
fait largement état publiquement. D'ailleurs, vos
références, c'est toujours les journaux ou d'autres sources.
Maintenant, ce qu'il faudra que vous essayiez de comprendre, c'est qu'il
y a des démonstrations pour vous rassurer, rassurer la population,
rassurer mes collègues. Il y a des démonstrations pointues qui
sont connues, qui ont toujours été connues, qui ont
été écrites, ces démonstrations-là, par la
presse qui a couvert cette activité-là, en disant: Et le ministre
présentera un mémoire au Conseil des ministres qui incorporera
les éléments d'information susceptibles de faire la
démonstration du bien-fondé de ce type de casinos: la dimension
qu'on reprenait tout a l'heure sur l'incidence criminelle, interpeller les
corps policiers là-dessus; sur la rentabilité. Des études
se font sur les revenus qui seront générés par cette
activité-là... Bon, un ensemble de mesures très pointues,
et on les aura incessamment. Et quand on les aura, ce sera disponible pour le
public et le débat pourra être tout aussi public que l'information
sera rendue publique. Je ne sais pas pourquoi elle s'inquiète.
Le Président (M. Bélanger): II y a M. le
député d'Orford.
L'industrie du ski
M. Benoit: M. le ministre, on pourra sûrement revenir sur
les casinos un peu plus tard. Je veux d'abord souligner cette tournée
que vous avez faite avec M. Coallier. Je vous remercie de l'invitation qu'on a
reçue de participer, dans certaines réglons, à cette
annonce que vous avez faite. On vous en remercie. C'était une initiative
valable. Je vois dans les documents que vous nous avez remis, aux pages 5, 14,
15, que vous allez assister à un certain nombre de colloques, de
rencontres sur l'industrie du ski nord-américaine et les tendances qui
se développent dans l'industrie du ski nord-américaine. C'est
dans le ministère du Tourisme, étude des crédits, aux
pages 5, 14... Les réponses à l'Opposition.
M. Vallerand: O.K.
M. Benoit: Je ne vous cacherai pas que je viens d'une
région où il y a des centres de ski.
Une voix:...
Le Président (M. Bélanger): Ce n'est pas à
vous de décider quelle question il va poser. Il peut poser les questions
qu'il veut, comme il le veut et tant qu'il le veut, il n'y a aucun
problème. Vous pouvez continuer, M. le député d'Orford.
(10 h 30)
M. Benoit: Merci, M. le Président. M. le ministre, vos
gens ont assisté au moins à trois colloques, à ce que je
peux voir; un au lac Tahoe... Il y en a eu d'autres sur les directions que
prend l'industrie du ski nord-américaine. Vous savez que je suis dans
une région où, l'hiver, on participe énormément
à cette industrie-là. On espère qu'il y a des
retombées des skieurs américains. J'aimerais savoir de vous ce
qu'on retient de ces rencontres que vous avez eues. Quels sont les "trends" qui
se développent? Est-ce que le skieur américain vient chez nous
pour plus longtemps? Est-ce qu'il vient en famille? Est-ce qu'il est un skieur
vieillissant? Où est-ce qu'il demeure? On me disait récemment que
les chambres d'hôtel se sont moins bien louées, que chez nous, ce
sont les condos. Quels sont ces phénomènes qu'on voit se
développer dans l'industrie nord-américaine du ski?
M. Vallerand: Ça nous a fait plaisir de vous inviter
à cet exercice de promotion des centres de ski du Québec, eu
égard à la campagne de publicité qu'on a faite dans huit
régions touristiques du Québec, qui a eu un succès
au-delà de nos espérances, incidemment. L'ensemble de la
clientèle, les hôteliers, les centres de ski, les restaurants des
régions visées ont fait l'éloge de cette initiative du
ministère du Tourisme pour capitaliser sur une période de
l'année qui est importante - les congés scolaires - pour inviter
la population à mieux apprécier et à venir prendre des
vacances dans nos centres touristiques au Québec plutôt que
d'aller ailleurs.
M. le député, ce geste, cette action du ministère,
c'est la conséquence de notre présence dans ces différents
salons, notamment du côté américain, avec les vendeurs de
produits. Il faut comprendre que ce sont non seulement les fonctionnaires seuls
qui se sont rendus dans ces salons-là, mais ils accompagnaient les
vendeurs de produits touristiques du Québec. On s'est rendu compte qu'il
y a une demande importante pour certains centres de ski de réputation
internationale situés notamment dans l'Estrie, du côté de
Québec et du nord de Québec, et du côté des
Laurentides. Nous avons voulu capitaliser davantage sur ces intentions
appréhendées de touristes potentiels qui exprimaient le
désir de venir au Québec en hiver, dans nos centres de ski. On a
tourné une campagne qui n'était pas prévue, qui n'a jamais
été faite dans le passé, pour inviter, justement, ces
clientèles-là et inviter les Québécois à
prendre leurs vacances au Québec pendant cette période-là.
Je dois vous dire, en prenant à témoin le témoignage de
l'industrie, que ça a été un succès sur toute
la
ligne.
M. Benoit: Là, vous me partez des skieurs
québécois; moi, je vous parie des skieurs américains.
Comment, M. le ministre, prend-on quelqu'un de New York et l'amène-t-on
au Mont-Sainte-Anne ou au Mont-Orford alors qu'il va traverser une
région avec les plus beaux centres de ski américains, si j'exclus
les centres de ski de l'Ouest américain? Il va traverser Killington,
Stowe, Sugar Loaf, Sugar Bush. Comment le prend-on, ce bonhomme-là, de
New York, et l'amène-t-on dans notre région au Québec, en
dollars canadiens et avec une langue française? Quelles sont les
approches de marché et qu'est-ce qu'il s'attend à avoir de plus?
Je veux dire que je comprends qu'on a un peu plus de froid et un peu plus de
neige, probablement, mais quoi d'autre lui offre-t-on et comment va-t-on
arriver à lui dire qu'on est - comme disait ma fille dans le temps -
plus meilleurs que les gens qui compétitionnent avec nous?
M. Vallerand: Je voudrais vous corriger. Notre présence
dans ces marchés-là vise justement à attirer des touristes
américains pendant l'hiver, donc, dans nos produits d'hiver, notamment
dans les centres de ski et d'autres produits d'hiver également. Mais
puisque vous êtes surtout intéressé aux produits de ski
comme tels, de ski alpin ou de ski de fond... Voyez-vous, on a un
réflexe. Vous avez le réflexe de plusieurs
Québécois. Ne vous sentez pas gêné de penser que les
attraits touristiques d'autres régions sont supérieurs aux
nôtres. On se pose la question et c'est tout à fait plausible de
votre part de la poser en se disant: Comment ça se fait qu'ils peuvent
venir ici quand ils ont d'autres centres de ski, lesquels, dans notre esprit
à nous, on pense supérieurs aux nôtres? Ce n'est justement
pas le cas.
Quand on se rend dans ces salons-là et quand on amène avec
nous les vendeurs de ces produits, quand on a une imagerie qui nous accompagne,
on découvre les qualités de nos produits d'hiver au
Québec. Il est facile de les attirer au-delà de la concurrence
qui s'exerce sur leur propre territoire, dans un contexte qui est
complètement différent, qui est un contexte francophone, qui est
une culture différente, qui a aussi la réputation d'une
gastronomie assez singulière, exceptionnelle. L'attrait physique de la
qualité de nos centres de ski au Québec également, quand
on en fait l'étalage et la publicité, fait en sorte qu'on
concurrence les centres de ski des États-Unis qui nous apparaissent,
à partir d'ici, peut-être supérieurs aux qualités de
nos centres de ski, ce qui n'est pas du tout le cas.
J'en profite pour souligner que c'est là que portent les efforts
du ministère, de faire des démontrations dans notre
publicité. Je pariais de positionnement générique nouveau,
de faire la démonstration de la qualité de nos destinations
touristiques. C'est mal connu. C'est même mal connu du grand public
québécois.
M. Benoit: M. !o ministre, il y a ce client américain et
il y a aussi ce client ontarien et probablement du Nouveau-Brunswick. Je suis
moins familier avec ce marché-là. Il me semble... Ce qu'on me dit
dans la région, c'est qu'on a eu beaucoup moins d'Ontariens dans les
dernières années. On sait que le Mont-Tremblant, par exemple,
était envahi par les Ontariens à une époque - la semaine
de vacances en Ontario - et il y avait énormément de gens dans
t'Estrie et probablement au Mont-Sainte-Anne. On m'a dit qu'il y a eu une
baisse à ce niveau-là. Est-ce qu'on peut quantifier ça?
Est-ce qu'on a des idées ou si c'est seulement des impressions à
cause de situations de neige à des périodes précises
où les Ontariens auraient dû venir ici? Est-ce qu'on a une
idée là-dessus, si c'est la clientèle ontarienne? Est-ce
un secteur sur lequel vous travaillez d'une façon particulière
pour aller chercher la clientèle ontarienne et l'amener chez nous? Parce
que, eux n'ont pas l'alternative, les Ontariens; ils vont vers l'Ouest canadien
ou vers l'Est canadien. On est une des deux alternatives, finalement.
M. Vallerand: Non. La grosse clientèle canadienne dans nos
centres de ski vient de l'Ontario parce que, vous savez qu'en Ontario, ils
n'ont pas de montagnes; ce qu'on a au Québec. Il n'y a pas de chiffre
qui nous le confirme. Ce ne sont que des appréhensions qu'il y aurait
une diminution de la clientèle canadienne cet hiver et, notamment, de la
clientèle de l'Ontario. Si, dans certains centres, on a pu l'observer,
c'est possiblement à cause de la condition de la conjoncture
économique à travers le Canada. Il n'y a pas de raison plus
spécifique et, encore là, on n'a pas de chiffre pour
l'année courante qui nous permette de conclure que la clientèle
canadienne, notamment celle qui vient de l'Ontario, a diminué au
Québec. Mais si c'était le cas ou ce que les centres de ski
peuvent appréhender à l'observation, ce serait davantage
imputable à des situations de conjoncture économique qu'à
d'autres motifs.
M. Benoit: Merci, M. le ministre. Je vais laisser probablement
nos gens continuer sur le casino.
Le Président (M. Bélanger): Merci, M. le
député d'Orford. Mme la députée de
Verchères.
Casinos chez les autochtones
Mme Dupuis: M. le Président, est-il exact que certains
autochtones voudraient obtenir des casinos?
M. Vallerand: Mme la députée, il y a
plusieurs personnes qui veulent des casinos. Ça doit être
sûrement une bonne idée s'il y a autant de personnes qui en
veulent, mais on n'en est pas là. Le gouvernement a à
décider du concept des casinos à travers l'argumentaire que j'ai
à démontrer...
Mme Dupuis: Ce n'est pas la question.
M. Vallerand: ...II n'y a pas de clientèle retenue. Il n'y
a pas de région retenue, donc il n'y a pas de région exclue, puis
il n'y a pas d'équipement retenu. On n'en est pas là pour le
moment.
Mme Dupuis: Ce n'est pas la question que j'ai posée au
ministre. Je n'ai pas demandé s'il avait donné une
réponse, j'ai demandé: Est-il exact que certains autochtones
voudraient obtenir des casinos? Est-ce qu'il y a eu des représentations
d'autochtones auprès de vous, ou de votre cabinet, ou de votre
ministère à cet effet?
M. Vallerand: Mme la députée, il n'y a pas eu de
représentation. J'ai lu dans les journaux, comme vous l'avez lu
vous-même, qu'une réserve quelconque, j'ignore laquelle, je ne me
rappelle pas, a manifesté l'intention que, s'il y avait des casinos, ils
en voudraient, au même titre que la région de Charlevoix, au
même titre que la région des Laurentides, au même titre que
la région de Québec, au même titre que la région de
Montréal; mais il n'y a pas eu de représentation directe
auprès du ministère ou auprès de mon cabinet.
Mme Dupuis: Est-ce que le ministre a au moins l'intention,
puisque je pense qu'il envisage sérieusement d'ouvrir des casinos au
Québec, de reprendre les études d'impact qui ont
été faites dans les années quatre-vingt?
M. Vallerand: II serait mal avisé de dire: Je vais
reprendre l'étude d'impact de 1980. Est-ce que je vais reprendre
l'étude d'impact de 1972? Est-ce que je vais prendre l'étude
d'Impact de 1880? Je ne sais pas s'il y en avait. Tout ça pour faire la
démonstration que je pense - et je reviens à ce que je vous dis
depuis le début - qu'il nous faut faire une démonstration. On a
l'obligation de faire une démonstration rigoureuse de l'utilité
globale du casino que je préconise au Québec. Nous sommes
à le faire. S'il y a des études qui ont été utiles
dans le passé, il faudra assurément, et vous en conviendrez, les
actualiser si elles datent de 1981-1982. Mais j'imagine, sans les avoir vues,
que ces études-là cernaient les incidences d'un casino au
même titre qu'on les cerne actuellement. Et, comme je vous l'ai dit et je
vous le répète, nous sommes à faire justement l'examen de
ces questions. Quand elles seront connues, il me fera plaisir de les donner
à toute la population, y inclus l'Opposition, de telle sorte que les
clientèles touristiques qui espèrent - dans la mesure où
la démonstration du bien-fondé est faite - les clientèles
qui espèrent un appui de l'Opposition pourront avoir cet
appui-là.
Mme Dupuis: Est-ce que le ministre prend en considération
des avis des experts américains, que ce soit à Las Vegas ou
à Atlantic City, à savoir que, si on implante un casino dans une
ville, ce n'est pas ça qui est payant. Il faut transformer ou
pratiquement transformer une ville en ville de jeu; là, à ce
moment-là, il faut faire un choix entre les congrès ou les
casinos.
M. Vallerand: Mme la députée, je voudrais essayer
de garder un ton qui me permette de vous informer le mieux possible, mais ne me
demandez pas l'impossible non plus. Je pense que si vous êtes si
préoccupée par la question des casinos, vous vous devez de faire
l'élémentaire des classes que vous devriez faire pour avoir un
minimum d'information qui vous permettrait de poser des questions pertinentes.
Si vous avez lu les journaux, si vous avez retenu le modèle de casino
que je préconise, c'est l'antithèse du type du casino
américain, Las Vegas ou Atlantic City, qui est proposé,
justement, parce qu'il engendre ce genre d'activité, parce qu'il
transforme un environnement en ville de jeu, est exclu par définition au
niveau de ses réalisations. Donc, ce n'est pas du tout
considéré, ce genre de casino auquel vous référez,
si bien que la question comme telle ne se pose pas.
Et je reviens encore une fois pour vous dire que c'est les questions
auxquelles il nous faudra répondre, qu'on a l'obligation, l'odieux de
faire cette démonstration mur à mur, de rassurer tout le monde et
que, pour ce faire, on ne doit pas uniquement prendre en compte l'opinion de
celui qui se fait le défenseur de ce type d'activité là,
mais on doit prendre l'opinion d'experts habilités à nous
apporter des informations susceptibles de nous rassurer sur certaines
incidences dont celle dont vous faites mention C'est ça qu'on est
après faire, actuellement. C'est facile à comprendre,
ça.
Mme Dupuis: Mais puisque le choix du ministre est fait en
matière de casinos - on dit qu'on ne choisira pas des casinos comme
à Atlantic City - comment le ministre peut-il expliquer le voyage
éventuel qu'il veut faire à Atlantic City concernant les
casinos?
M. Vallerand: C'est dans l'esprit de Mme la députée
de Verchères. Il n'y a pas de voyage à Atlantic City de
déterminé. Je ne me suis pas rendu à Atlantic City pour
autant, pas plus que je ne suis allé en Europe. Si jamais, dans la
réflexion qu'on fait, un expert avisé et reconnu disait: II
serait utile d'aller voir sur place, justement pour s'assurer que ce ne sera
pas ce
genre de modèle là, peut-être que j'irai.
Peut-être, mais ça demeure encore tout aussi hypothétique
que l'ensemble des questions hypothétiques que Mme la
députée me pose depuis le début de l'ouverture de cette
commission.
Mme Dupuis: Mais le ministre conviendra que je ne peux pas faire
autrement que de poser des questions hypothétiques.
M. Vallerand: Je ne veux pas me substituer à vous,
là.
Mme Dupuis: La lumière n'est pas faite et si je comprends
bien, le ministre n'a pas l'intention de la faire, la lumière publique
sur ça. Je n'ai pas été capable de lui arracher un oui
dans ce sens. Alors, là, après, on m'accuse de poser des
questions hypothétiques. Bien sûr, on ne l'a pas, la
lumière.
M. Vallerand: Oui, mais est-ce que vous voulez un oui à
partir d'hypothèses? Je vous ai donné l'état factuel du
dossier et je vous ai dit où on était rendus et quelles sont les
études qu'on attend. Une fois qu'on aura... Je ne peux pas vous donner
la version du corps policier de la Communauté urbaine de
Montréal, qui est à examiner le type de projet de casino qu'on
pourra voir s'implanter au Québec, avant même qu'ils aient rendu
un jugement là-dessus.
Mme Dupuis: Mais, M. le ministre...
M. Vallerand: Je ne pense pas que je puisse vous donner non plus
les études, sur lesquelles on travaille actuellement, sur la
rentabilité économique, touristique et sur l'incidence morale. Je
vous dis que ça se fait actuellement, et quand ce sera connu, on vous
les donnera.
Mme Dupuis: Mais est-ce qu'on peut au moins s'attendre, avec ces
études-là, qu'on ait des commentaires et des rapports de ces
gens-là, publiquement, devant une commission?
M. Vallerand: C'est hypothétique. Il y aura débat
public, il est largement public. Qu'est-ce que vous voulez de plus public que
ça? De penser, dans l'hypothèse... Si ce n'est pas retenu, les
casinos, voulez-vous une commission quand même? Alors, pourquoi
déciderait-on d'une commission aujourd'hui vis-à-vis d'une
alternative hypothétique qui n'est pas convenue, qui n'est pas
décidée? Vous cherchez quoi, exactement?
Mme Dupuis: Advenant une décision positive en faveur des
casinos, est-ce que, là, le ministre pourrait garantir qu'on aurait
toute la lumière et un débat public sur la question?
M. Vallerand: Avec si, on va à Paris, puis avec ça,
on reste là.
Mme Dupuis: Ah! Bien, M. le ministre.
M. Vallerand: C'est ça, les questions
hypothétiques, Mme la députée. Je regrette infiniment. Ne
m'amenez pas à discourir sur des hypothèses qui envisagent que:
Si on a ça, est-ce qu'on va faire ça? Puis si on n'a pas
ça, est-ce qu'on ne fera pas ça? C'est trop hypothétique.
(10 h 45)
Mme Dupuis: Devant un rapport négatif au sujet des
casinos, bien sûr, pas de commission parlementaire. Devant un rapport
positif, est-ce qu'on peut avoir un débat public? Oui ou non?
M. Vallerand: C'est pour le moment hypothétique, donc
prématuré.
Mme Dupuis: Puisque le... Je m'aperçois que ce n'est pas
possible d'avoir les réponses auxquelles je pense que l'Opposition
aurait droit en matière de casinos. Nous reviendrons, je pense, à
un sujet peut-être un peu plus...
Le Président (M. Bélanger): Alors, si on change de
sujet, j'ai le député de l'Acadie qui aurait une question.
Tourisme international dans la région de
Montréal
M. Bordeleau: Merci, M. le Président. Je pense
qu'effectivement, M. le ministre, le dossier du tourisme est relativement
important au niveau de l'économie du Québec et qu'il y a
peut-être lieu de passer à des questions qui vont porter un peu
plus sur la réalité touristique comme telle que sur la question
hypothétique du casino. Étant de la région de
Montréal, j'aimerais savoir, au cours de la dernière
année, quel a été l'état du tourisme international
dans la région de Montréal? Une première question, ensuite
j'aurai d'autres questions peut-être, pour compléter.
M. Vallerand: Oui, M. le député de l'Acadie, une
excellente question parce que 80 % du tourisme international qui vient au
Québec transite ou passe par la région de Montréal. Donc,
ça situe aussi les efforts du gouvernement dans son soutien à la
promotion et au développement du produit touristique de Montréal,
de concert avec le forum décisionnel de Montréal, que vous
connaissez. Il est fait des principales instances, incluant le maire de
Montréal et l'Office du tourisme et des congrès du grand
Montréal, qui est l'organisme responsable, aussi, de faire la promotion
touristique.
L'ensemble de nos actions prennent en compte l'achalandage touristique
international. Il faut comprendre que la clientèle touristique au
Québec se décompose à peu près de la façon
suivante: 60 % des touristes au Québec sont des Québécois,
à peu près 15 % sont de provenance
canadienne, notamment 90 % de l'Ontario, 15 % du marché
américain ou à peu près, ce qui nous laisse à peu
près 10 % du marché européen ou extra-continent
nord-américain, dont un pourcentage important venant du marché
français. Si bien que, quand on circonscrit 80 % du marché
international à Montréal, les actions de promotion
gouvernementale à travers les différents organismes qui ont ce
mandat, l'habilité de le faire, sont tournées vers ce genre de
clientèle.
Le succès de la dernière année a été
assez exceptionnel à Montréal au titre du tourisme international,
compte tenu des autres régions qui lui sont concurrentes sur le plan
international. Et la région de Montréal se dit très
confiante en 1992 - puisqu'on étudie les crédits 1991-1992 - de
voir une hausse significative de l'achalandage touristique, compte tenu des
fêtes du trois cent cinquantième anniversaire et de la
contribution des différents milieux privés et publics, notamment
celle du ministère du Tourisme, par une subvention de 10 000 000 $ aux
efforts de promotion touristique du trois cent cinquantième anniversaire
de Montréal. Donc, la confiance règne non seulement à
partir de l'expérience de l'an dernier, mais assurément à
partir de l'anticipation de l'achalandage de 1992.
M. Bordeleau: Vous pariiez des fêtes du trois cent
cinquantième anniversaire; est-ce qu'il y a d'autres mesures qui sont
prévues comme telles, au niveau de la promotion de Montréal pour
l'an prochain?
M. Vallerand: Oui, il y a des efforts de promotion particuliers
que l'Office du tourisme et des congrès du Grand Montréal entend
faire. Ils se sont dotés, eux aussi, d'un positionnement
générique, il y a un an, au nom de l'ensemble des partenaires de
IHe de Montréal comme telle. Il y a les efforts... Il ne faut pas
négliger aussi les efforts des organismes de promotion touristique de la
couronne nord, du côté de Laval notamment, qui font des efforts
singuliers et qui connaissent aussi des succès tout aussi singuliers. Du
côté de la couronne sud, la rive sud également, donc, je
sais qu'ils sont à mettre en place des éléments de
promotion un peu exceptionnels, compte tenu de l'année exceptionnelle de
1992 qui prendra en compte les festivités du 350e anniversaire de
Montréal.
Comité des fêtes du 350e anniversaire de
Montréal
M. Bordeleau: O.K. L'organisme responsable des fêtes du
350e anniversaire de Montréal a eu certains problèmes au niveau
du démarrage. J'aimerais que vous nous disiez les informations que vous
avez actuellement concernant le fonctionnement de ce comité.
M. Vallerand: Oui, ça nous a inquiétés,
comme ça a inquiété tout le monde. Mais je pense qu'il
s'agit de ne condamner personne. C'est un effort assez considérable qui
compte sur des ressources tout aussi considérables pour mettre en
évidence k s festivités du 350e anniversaire, qui s'inscrivent
dans une année de concurrence considérable. C'est le 500e des
Amériques en 1992, c'est Barcelone également. Donc, il y a des
attractions internationales. Et puisque Montréal, comme on le disait,
est en concurrence avec des destinations internationales, compte tenu de son
achalandage touristique, les défis sont de taille. Donc, au
début, ils ont eu peut-être certaines difficultés qui ont
été remarquées dans l'organisation, mais actuellement,
selon les communications et les échanges que nous avons avec eux, je
pense qu'ils ont bien pris en main la situation. Et les
événements qui sont annoncés, qui sont déjà
connus, nous permettent de croire que le succès du 350e anniversaire
sera celui qu'on anticipait au début.
Congrès internationaux
M. Bordeleau: Au niveau du tourisme de congrès, je pense
en particulier ici au Palais des congrès, quelle est l'évolution
des congrès internationaux à Montréal? Est-ce que c'est
stabilisé? Est-ce que c'est en croissance? Est-ce qu'on prévoit
des mesures particulières de promotion à l'extérieur par
rapport à ce qui s'est fait dans le passé?
M. Vallerand: Oui; sans trop doubler les temps qui nous sont
impartis, je dois vous dire que la Société du Palais des
congrès fait l'objet, justement, de l'exercice d'aujourd'hui, à
partir de cet après-midi, je pense, ou en fin de matinée. Nous
avons avec nous le plus grand expert, qui est le président-directeur
général de la Société du Palais des congrès
de Montréal. Mais avant qu'on l'interpelle comme tel, je dois dire et
témoigner que la Société du Palais des congrès de
Montréal a fait des efforts qui se traduisent par des succès
assez extraordinaires depuis les deux dernières années, et dont
on voit les résultats spécifiquement cette année par les
démarchages effectués pour solliciter des congrès à
Montréal, si bien que le Palais des congrès de Montréal
aura une occupation qui dépassera les 70 %.
Ça peut vous paraître sans signification que ce
pourcentage-là, mais si vous le mettez en perspective, si vous le
comparez avec les taux d'occupation des centres de congrès en
Améri-que-du-Nord, c'est un des plus élevés. Je pense que
c'est, à mon avis, la démonstration la plus évidente du
travail exceptionnel que le Palais des congrès a conduit au cours des
dernières années pour connaître les résultats qu'on
connaît, en retenant que la concurrence est féroce et
extrêmement présente. Donc, on doit conclure que les efforts du
Palais et les résultats en
termes d'achalandage touristique et de congrès d'affaires sont
plus que significatifs.
M. Bordeleau: J'aurais une dernière question, M. le
ministre, concernant le tourisme comme tel. Tout à l'heure, on parlait
du tourisme international. Vous mentionniez que le tourisme international
passe, pour un très fort pourcentage, par la région de
Montréal. Est-ce que vous avez des données sur les mouvements du
tourisme qui passe par Montréal par rapport aux régions? Est-ce
que, généralement, les touristes qui viennent à
Montréal; d'un peu partout à travers le monde, ont tendance
à se rendre dans les régions? Est-ce qu'il y a des actions
particulières du ministère pour promouvoir la sortie, si on veut,
à l'extérieur du grand centre de Montréal?
Évidemment, tout le développement touristique en régions
doit essayer de bénéficier un peu de ce tourisme qui passe par
Montréal. Est-ce qu'il y a une diffusion qui se fait par rapport aux
régions?
M. Vallerand: Oui. Je n'ai pas les chiffres, les pourcentages de
la clientèle touristique internationale qui passe par Montréal et
qui va en régions. Je dois vous dire qu'il y en a un pourcentage qui se
rend en régions, mais comment se rend-il en régions? C'est
davantage le résultat de l'action de publicité qu'on appelle
extra-Québec sur les marchés américain, canadien et
européen. Étant donné qu'en pourcentage le plus
élevé, les touristes internationaux sont de provenance surtout
canadienne et des États-Unis comme tels, nos efforts de publicité
pour faire connaître les régions dans ces pays-là sont
assez exceptionnels. On essaie de faire prendre conscience au touriste qui
vient à Montréal par affaire qu'il existe aussi des destinations
touristiques de qualité en régions. Et ça nous permet de
croire qu'un pourcentage important de cette clientèle-là se rend
en régions, ou peut revenir dans un deuxième temps et aller en
régions, plutôt que d'aller à Montréal où ils
sont allés dans un premier temps.
M. Bordeleau: Vous disiez tout à l'heure que vous n'aviez
pas les données là-dessus. Est-ce que le ministère n'a pas
les données présentement, ou vous ne les avez pas ici
actuellement?
M. Vallerand: C'est-à-dire qu'on les a par pourcentages.
Pour répondre spécifiquement à votre question et dire
quels sont les touristes qui viennent à Montréal et qui vont en
régions, la comptabilité est beaucoup plus difficile à
faire. Ce qu'on a, c'est le nombre de touristes américains, canadiens et
québécois dans l'ensemble des régions du Québec.
Mais est-ce que ce sont des touristes internationaux, est-ce que ce sont des
touristes qui sont venus à Montréal et qui sont allés en
régions, on n'a pas cette comptabilité-là, parce que,
comme vous comprendrez, elle est difficile à recenser. Mais on a le
nombre de touristes internationaux qui vont dans les différentes
régions du Québec.
M. Bordeleau: Ce tourisme que vous mentionniez tout à
l'heure, passe par Montréal à 80 %?
M. Vallerand: Les touristes internationaux qui viennent au
Québec, en grande partie le tourisme d'affaires, à 80 %, passe
par la région de Montréal.
M. Bordeleau: Parfait, merci.
Le Président (M. Bélanger): Madame.
Énoncé de politique en matière de
tourisme
Mme Dupuis: Le deuxième sujet abordé sera, bien
sûr, l'énoncé de politique du ministre, qu'il a fait
publier récemment.
Le ministre du Tourisme rendait public, le 22 novembre dernier, son
document de réflexion en vue d'un énoncé de politique en
matière de tourisme. La lecture de ce document en révèle
certains aspects intéressants et certaines lacunes, bien sûr. Sans
entrer dans tous les détails, ce qui serait beaucoup trop long, on doit
souligner que le ministre propose un certain nombre d'avenues qui pourraient
être intéressantes, notamment au chapitre de la fiscalité
et des incitations à l'investissement et à la promotion à
l'industrie touristique. Cependant, l'accent mis sur une approche
centrée plutôt sur les produits que sur les régions risque
d'aggraver, selon moi, plutôt que d'atténuer les problèmes
de concentration régionale et saisonnières des activités
touristiques.
On aurait voulu voir un plus grand accent mis sur la responsabilisation
des municipalités et sur le développement de nouveaux produits,
de ce fait, des produits qui émergent de ce que sont les régions.
Cependant, à défaut de gestes concrets, on doit craindre que les
grands défis que veut relever le ministre ne soient que des voeux pieux
qui, peut-être, contrent l'objectif de donner au Québec une
personnalité distinctive, qui, peut-être, contrent le fait de
reconnaître l'importance du tourisme dans l'économie du
Québec, qui peut-être contrent l'excellence, M. le ministre. C'est
par des mesures et des programmes concrets, et des budgets adéquats, que
l'on peut juger du sérieux d'une entreprise ou d'une industrie.
Le ministre a proposé deux étapes vers la mise en place de
ces mesures: une consultation des intervenants de l'industrie et le
dépôt en mai, comme il l'a confirmé tantôt, d'une
politique globale en matière de tourisme.
Par ailleurs, nous avons appris la mise sur pied d'un comité
spécial sur le financement État-industrie de l'activité
touristique au Québec. Le
ministre a-t-il l'intention de mener publiquement la consultation des
intervenants du milieu touristique?
M. Va liera nd: Bon, bien, merci à Mme la
députée de faire lecture de mon énoncé de
politique. Je retiens au moins que vous l'avez lu, outre le fait que vous avez
retenu également les casinos. Moi, c'est une... Je dois vous avouer que
j'ai une difficulté à m'inscrlre dans une dialectique comme la
vôtre. Je comprends que vous avez un rôle d'opposition, puis vous
devez le faire. Mais, dire qu'on a sept objectifs mais que ce n'est pas certain
qu'on est sincères avec les objectifs qu'on veut réaliser, c'est
non seulement insultant pour ceux qui l'écrivent et le rendent public,
mais c'est Insultant pour ceux qui le partagent. Et j'ai pris la peine de vous
dire que l'énoncé a été rendu public en novembre
dernier sur une base de consultation. Depuis ce temps, on a rencontré
l'ensemble de l'industrie. En trois journées de consultation, on a vu
les associations sectorielles, on a vu également les différents
ministères impliqués. Tout le monde partage et croit à la
volonté du gouvernement, à travers le ministère, d'essayer
de se doter d'objectifs qui vont améliorer la situation touristique au
Québec. (11 heures)
Et, je pense que tout le monde ensemble fait confiance à des
objectifs comme ça, parce que un des succès de cet
énoncé là passe, comme je le disais, par la concertation.
Et ça inclut tout le monde, y inclus l'opposition. Vous jugerez des
objectifs, de la réalisation des objectifs, et vous les critiquerez;
c'est dans la logique des choses. Mais avant même... Quand on met en
chantier des objectifs comme ceux-là, quand on réussit à
se concerter avec l'ensemble de l'industrie, il me semble qu'on a suffisamment
d'éléments positifs pour essayer de croire qu'on pourra le
réaliser. D'autant plus que la critique vient de quelqu'un qui fait
partie d'une formation politique qui n'a jamais eu le souci de doter le
Québec d'un énoncé de politique concret pour permettre de
camper des orientations, des objectifs précis.
Pourtant, votre formation politique a quand même
déjà été au pouvoir et elle a déjà eu
comme souci, j'imagine, la promotion touristique, puisqu'il existait un
ministère qui était, à ce moment-là, confondu avec
un autre ministère, et qui a été rendu autonome. De votre
temps, j'imagine qu'il devait aussi y avoir certaines préoccupations,
sauf qu'on ne s'est jamais doté d'un objectif comme celui-là.
Donc, à partir de l'observation que vous farte, Mme la
députée de l'Opposition, avec tout le respect que je vous dois,
j'ai encore plus confiance au gouvernement libéral et à
l'industrie qui se rattache aux objectifs de l'énoncé pour le
réaliser qu'en ce que vous avez pu faire dans le passé.
Mme Dupuis: M. le Président, je comprends que,
peut-être, le ministre souffre d'incompréhension, mais ce n'est
pas... Je ne mets pas sa sincérité en cause, ce n'est pas une
question de sincérité. La question est précise, c'est que
l'Opposition veut s'assurer que ces politiques seront mises en application et
ne resteront pas que des voeux pieux. Le ministre devrait l'interpréter
comme un compliment, à ce moment-là. Je veux m'assurer que ses
politiques soient mises en chantier, soient mises en application.
M. Vallerand: Dans vos critiques, évitez d'être trop
pieuse, en parlant de voeux pieux, parce qu'un voeu pieux, c'est souvent...
Moi, je ne parle pas au nom du ministère, mais davantage au nom des
clientèles qui se rattachent à ces objectifs-là. C'est
évident que si on met de l'avant... Si on est en consultation depuis un
an avec l'ensemble de l'industrie, qu'on convient avec l'ensemble de
l'Industrie d'objectifs précis, avec des principes précis qui
sous-tendent les objectifs, il me semble que le gouvernement et l'industrie ont
l'intention de les mettre en application.
Vous avez le droit, c'est votre droit légitime de vous interroger
sur les moyens dont on disposera pour les réaliser. Ça, ça
m'apparaît une critique plus constructive et on fait la même
réflexion et la même interrogation. Si vous avez bien lu le
document de consultation qui soutiendra l'énoncé de politique
à venir, ça se termine sur un volet de financement. Alors, pour
ne pas prendre de chance, on a formé, parallèlement à
ça, un comité qui va se pencher... Un comité fait de
l'industrie - pas juste du gouvernement mais surtout de l'industrie - qui va se
pencher sur les accommodements financiers en termes de budget suffisant pour
soutenir l'action de l'énoncé au titre de deux objectifs, la
promotion et le développement du produit. C'est dans
l'énoncé, ça. Le comité, il est public, il
siège publiquement, il est fait de personnages publics. Je ne sais pas
ce que vous voulez de plus public que ça.
Mme Dupuis: Donc, M. le ministre, si je comprends bien, vous
confirmez qu'il y a effectivement un comité qui a un mandat clair, qui
est celui du financement pour trouver des moyens de financer l'activité
touristique au Québec. Où en sont les travaux?
M. Vallerand: La promotion de nos produits.
Mme Dupuis: Sur la promotion du produit et des produits
touristiques. ...la recherche de nouveaux produits?
M. Vallerand: II y a un examen qui est fait... Le comité a
aussi comme mandat d'examiner, de façon comparative, les produits qui
sont concurrentiels aux destinations du Québec, les plus près des
destinations du Québec, et les
profils de régions qui ressemblent le plus au Québec, et
de voir comment il se fait que ces régions-là attirent autant de
touristes, peut-être plus de touristes québécois qu'on en
attire au Québec. À la lumière de cette
comparaison-là, il doit voir s'il n'y aurait pas des produits
touristiques additionnels qu'on pourrait développer pour s'assurer une
plus grande attraction touristique.
Exemple, les pourvoiries. Vous savez qu'on a 500 000 lacs au
Québec; c'est une des principales ressources naturelles du
Québec. Il y en a à peine 10 % qui sont utilisés à
des fins d'attraction touristique quelconque. L'Ontario a davantage
dépensé dans ses pourvoiries. Évidemment, ils ont fait des
choix, ils n'avaient pas de montagnes. On a dépensé dans nos
montagnes mais ce qu'on examine... C'est la raison pour laquelle on a
demandé d'amender le programme PRECEP, pour qu'il puisse s'ajuster aux
besoins de développement des pourvoiries au Québec et
développer ce produit-là de façon plus intensive qu'on l'a
fait dans le passé et, ce faisant, de venir concurrencer l'Ontario au
niveau de la demande du produit de chasse et pêche, dans nos pourvoiries
au Québec. Je donne ça comme exemple; il y a d'autres produits
qui sont également examinés.
Mme Oupuis: La réponse du ministre est très
intéressante, mais la question était: Où en sont les
travaux de ce comité-là?
M. Vallerand: C'est terminé.
Mme Dupuis: Et quand produiront-ils leur rapport, si rapport il y
a?
M. Vallerand: Ils sont encore à se rencontrer. Ils ont
commencé à se rencontrer au début de l'année et on
prévoit un rapport d'ici la fin avril, début mai.
Une voix: Juin.
M. Vallerand: Juin, je m'excuse.
Mme Dupuis: La composition de ce comité, M. le ministre.
Est-ce qu'il est composé d'intervenants ou de représentants des
régions? Est-ce qu'on pourrait connaître un peu plus ce qui en est
de la composition de ce comité?
M. Vallerand: Ça a été rendu public. On
pourra vous donner l'information à ce sujet-là. Il est fait des
ATR. Ça a été rendu public, ça aussi. Il est fait
des associations sectorielles. Il est fait d'autres organismes privés
dans le domaine touristique. Il est présidé, comme je le disais
tout à l'heure, par le président, M. Bouvette, de Delta des
Gouverneurs, qui est président du conseil d'administration de Delta des
Gouverneurs. C'est un comité des transporteurs aériens, me dit-on
- des transporteurs en général et des transporteurs
aériens en particulier - qui est fait de l'ensemble des intervenants
touristiques privés, publics et parapublics à travers les
principales associations qui les représentent. Mais je peux vous
remettre la liste de la composition du comité.
Mme Dupuis: Est-ce que son mandat est uniquement un mandat de
financement ou aussi un mandat de recherche de nouveaux produits? Quelle place
laisse-t-on aux régions ou le comité... Quel temps ou quelle
place le comité accorde-t-il aux régions dans l'étude de
ce...
M. Vallerand: Non. Le mandat spécifique du comité,
c'est de saisir le ministère du Tourisme des besoins de financement
à partir de la promotion et à partir du développement du
produit, spécifiquement. Les régions sont
représentées, évidemment; les ATR sont au
comité.
Mme Dupuis: Quand on parle de régions, est-ce qu'il y a un
autre volet qui a été abordé, ou par le comité, ou
par le ministre, qui a été au moins abordé un peu,
à savoir celui des guides touristiques, des spécialisations au
niveau du métier? Là, on parle d'hôtellerie, on parle de...
Un hôtel, en soi, n'est pas un produit touristique. Ça accueille
le touriste. On ne vend pas un hôtel. Les gens viennent en
régions, viennent à un endroit et couchent à
l'hôtel. Des intervenants comme... Par exemple, on parie de guides
touristiques. Est-ce que le ministre est sensible à la question de la
reconnaissance de nos guides touristiques, la formation de nos guides
touristiques au Québec? Verrait-il une possibilité, si certaines
choses se passent, de peut-être arrêter, de stopper... Une agence
de voyage, par exemple, qui arrive avec ses guides, qui entre au Québec,
et que ce soit... Et ça, je ne le dis pas d'une façon
péjorative, mais d'une façon constructive pour l'industrie du
tourisme. C'est difficilement acceptable que, quelle que soit l'origine,
quelqu'un vienne d'ailleurs et serve de guide touristique dans une de nos
régions. Il la connaît mal, il ne sait pas ce qu'on a à
montrer. Alors, il va sur les choses peut-être les plus visibles, mais
sans vraiment connaître la région. Finalement, on passe à
côté de. N'y aurait-il pas lieu de s'assurer que les guides qui
font nos tournées, nos agences de voyage... que cette
information-là se fasse par nos guides québécois
formés en la matière?
M. Vallerand: Oui. Ce problème-là a
été soulevé par ACTA Québec, lors des rencontres
avec ACTA Québec. On a souligné aux représentants de ACTA
Québec qu'il y a une formation de guides touristiques qui se fait au
Québec. L'application de la loi, au titre de l'utilisation des guides
touristiques, passe par la Loi sur la protection du consommateur. Il y a des
représen-
tations qui ont été faites auprès des responsables
de l'application de la loi de façon à tenter d'éliminer la
pratique de l'utilisation de guides qui ne sont pas formés au
Québec ou qui n'ont pas les dispositions, les qualifications pour faire
un exposé guidé qui prend en compte les caractéristiques
touristiques du Québec comme telles, et aussi éviter qu'on engage
des guides touristiques qui sont rémunérés en
deçà de ce qu'un guide touristique québécois
spécialisé peut exiger comme rémunération.
Ça influence, évidemment, le prix du forfait touristique qui est
vendu. Cette question-là nous a été adressée par
ACTA Québec. Il y a des communications avec la Protection du
consommateur afin de voir à ce que l'application soit plus rigoureuse.
Mais c'est évident, comme vous le mentionniez au début, Mme la
députée, que l'industrie touristique a à promouvoir et
à fabriquer un produit qu'on appelle un produit synthèse. Donc,
c'est un produit qui est fait de plusieurs services. L'hôtellerie
constitue quand même l'un des principaux produits touristiques dans la
fabrication du produit touristique total. Si vous n'avez pas
d'hébergement, ne comptez pas attirer des touristes chez vous. Donc, la
composante hébergement-hôtellerie est capitale et c'est
peut-être celle qui est des plus structurante dans l'économie du
tourisme de par ses dépenses d'investissement, d'immobilisation et
d'emploi.
Mme Dupuis: Le ministre, dans son énoncé, dit:
Doter le Québec d'une personnalité distincte sur le plan
touristique. Est-ce que le ministre a une idée de ce qu'il veut mettre
en valeur quand il parle d'une personnalité distincte sur le plan
touristique pour le Québec? Bien, ça peut être nos grands
espaces, par exemple. Bien sûr, mais est-ce que c'est prêt à
recevoir? J'aimerais que le ministre élabore un peu plus en ce sens.
M. Vallerand: Oui. Bien, c'est dit dans l'exposé, dans
l'énoncé de politique. Dans le document de consultation, culture
conjuguée c'est ce qu'on appelle la personnalité indissociable de
culture nature. C'est peut-être large, j'en conviens. Ce qu'on recherche
et ce que je pense qu'on a obtenu et qu'on va continuer à obtenir -
parce qu'il faut conjuguer avec le temps là-dessus - c'est
d'éviter, comme on l'a trop souvent fait dans le passé, de
publiciser les destinations au Québec en s'inspirant d'identifications
génériques qui ne sont pas tirées de ta
personnalité propre du Québec. Par exemple, à un certain
moment donné, on s'est fait fort de promouvoir le Québec à
l'étranger, sur les marchés américains, en disant:
"Europe, next door." C'est un bon exemple, parce que dans notre
compréhension, le Québec, ce n'est pas l'Europe. Le Québec
a sa personnalité distinctive. Il y a le fait français, il y a
une restauration, il y a des attributs physiques qui se distinguent nettement
de la personnalité qui est empruntée, la personnalité
européenne.
Ce qu'on visait, à ce moment-là, c'était d'attirer
ici les touristes qui n'avaient pas les moyens d'aller en France ou en Europe
en leur disant: Venez à Québe ¦.-, c'est à
côté, et c'est l'Europe. Sauf que ce n'est pas le cas.
Évidemment, vous comprendrez les incidences quand les prix, sur les
marchés européens, ont diminué à cause de la
déréglementation dans le secteur du transport aérien.
Finalement, les prix en Europe, étaient tout aussi abordables que les
prix au Québec. Alors, qu'est-ce qu'il nous restait comme avantages
comparatifs pour vendre le Québec? Il n'y avait plus rien. Alors, on
veut éviter de répéter ce genre de positionnement
publicitaire en s'inspirant des véritables attraits du
Québec.
Alors, pour continuer mon exemple, c'est évident, quand on va
aller sur le marché européen, qu'on ne vendra pas
nécessairement autant la culture, outre la culture
québécoise, le fait français sur les marchés
français, c'est un peu difficile, mais on va vendre les grands espaces,
c'est-à-dire la nature. Quand on ira sur les marchés
américains, ce qui est le cas, on vantera davantage la dimension
culturelle avec la dimension nature, sauf que sur le continent
nord-américain, des environnements naturels comme ceux du Québec
se ressemblent. On jouera davantage l'accent culturel. On dérivera du
culturel, la personnalité propre du Québec. Vous verrez...
D'ailleurs, on rendra publique la campagne d'été sur les
marchés américains. Cette campagne-là s'inspire de ce
nouveau positionnement, de ce nouveau générique tiré de la
personnalité propre du Québec. On joue avec les
éléments culturels français et les éléments
naturels également.
Mme Dupuis: Je reviens aux guides, M. le ministre. Ce n'est pas
que j'aie l'intention d'être trop longue sur le sujet, mais je pense que
c'est un sujet important. Dans un proche avenir, est-ce que le ministre a
l'intention d'apporter ou de faire des gestes qui feront que nos guides
accompagnateurs pourront avoir une reconnaissance officielle?
M. Vallerand: Est-ce que vous parlez, Mme la
députée, de guides accompagneurs pour les tournées de
familiarisation ou des guides dans les bureaux d'accueil touristique? Dans les
deux?
(11 h 15)
Mme Dupuis: Dans les bureaux d'accueil touristique, d'abord.
S'assurer que ces gens-là ont peut-être une bonne formation, comme
dans les autres ministères, aussi. Bon. Au ministère de
l'Agriculture, pour certaines subventions, on s'assure que la personne a au
moins telle formation de base parce qu'on pense que c'est un apport important.
Que ce soit pour les guides accompagnateurs, que ce soit au niveau des kiosques
ou même des guides qui accompagnent les voyages, s'assurer que ces
gens-là sont
d'abord de chez nous, qu'on peut créer des emplois et qu'ils ont
la formation. Là, c'est un peu l'anarchie dans ce domaine. Le ministre
sait très bien qu'on a des gens qui ont des diplômes
universitaires en matière de tourisme et là, comme ce n'est pas
réglementé ou qu'ils n'ont pas la reconnaissance qu'ils
méritent, eh bien ces gens-là sont sans emploi.
M. Vallerand: Je ne parlerais pas d'anarchie, je parlerais
davantage de situation à améliorer. Ça paraît plus
positif. Au titre des guides accompagnateurs - je l'ai mentionné tout
à l'heure - je pense que vous connaissez le problème qui a
été soulevé, notamment, par les agences de voyages et leur
organisme au Québec - l'ACTA Québec - et les efforts qu'on fait
pour s'assurer que ces guides accompagnateurs sont des guides qui sont
susceptibles de faire la publicité ou, en tout cas, la
démonstration des avantages comparatifs du Québec comme elle doit
se faire.
Dans les kiosques d'information touristique, on a un meilleur
contrôle. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de place pour
l'amélioration, mais vous verrez, d'ailleurs, que dans
l'énoncé, on a un volet sur la formation, sur la formation au
titre de l'hospitalité, entre autres, qui rejoint la
préoccupation que vous soulevez qui est celle de l'accueil touristique
comme tel.
Mme Dupuis: Là, je passe peut-être un peu du coq
à l'âne, mais c'est des problèmes qu'on m'a soumis, qu'on a
rencontrés en matière de tourisme qui sont peut-être des
détails, à première vue, mais c'est des
technicalités qui font que souvent...
M. Leclerc: Si on passe du coq à l'âne, est-ce qu'on
va pouvoir aussi faire l'alternance?
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que vous aviez
une question à poser?
M. Leclerc: Oui. Là, si je comprends bien, vous aviez
terminé votre sujet?
Mme Dupuis: Si vous voulez poser votre question...
Le Président (M. Bélanger): Allez-y, M. le
député de Taschereau.
M. Leclerc: Non, mais je ne voulais pas interrompre Mme la
députée, je voulais la laisser finir son sujet au complet.
Ça va?
Le Président (M. Bélanger): D'accord. C'est le
temps.
Mme Dupuis: J'ai d'autres petits sujets, puis avant d'attaquer un
autre sujet, j'avais quelques petits...
M. Leclerc: Allez-y et J'irai après. Il n'y a pas de
problème.
Mme Dupuis: Au niveau de l'affichage, j'ai eu plusieurs
recommandations et demandes dans ce sens-là, à savoir que c'est
très difficile pour les gens. Il y a des lacunes au niveau de
l'affichage touristique. Si je pense, par exemple, à certains
pomiculteurs qui disent: On ne peut pas poser nos affiches plus près de
tant... Ça coûte... Il y a 200 $ de frais. Bon. Est-ce qu'il y
aurait lieu de réglementer ou peut-être de
déréglementer, mais d'aider les intervenants en région qui
ont des produits à promouvoir et qui ne peuvent pas profiter de la
signalisation comme il se devrait?
M. Vallerand: Oui. Si j'ai hésité, c'est parce que
je voulais vérifier ce qu'on a fait récemment en matière
de signalisation. Je vous avais toujours dit... Dans le passé, je pense
que vous m'aviez posé la question - l'année dernière en
commission des crédits - ...qu'il y avait une politique de signalisation
qui se faisait en collaboration avec le ministère des Transports. Bon.
C'est toujours le cas. Elle se poursuit en 1991-1992. Ce n'est pas loin de
votre comté. Il y a une expérience pilote qui a été
réalisée à l'automne 1990 sur l'autoroute 10, notamment,
entre les sorties 68 et 90, pour évaluer une forme de signalisation de
services qui sont recherchés par les automobilistes, entre autres, le
long des autoroutes. Cette signalisation-là vise, évidemment,
à répondre à des besoins de sécurité et
d'information - ce qu'il ne faut pas négliger - et à incorporer
des informations qui sont déjà disponibles et implantées
dans d'autres destinations touristiques pour assurer la continuité de la
signalisation comme telle. Ça s'est avéré positif. Le
ministère des Transports prévoit implanter cette nouvelle
signalisation sur l'ensemble des autoroutes en 1991-1992. Alors, pour
répondre à votre question, il y a eu cette expérience
pilote. L'an dernier, je vous disais: On travaillait de concert avec le
ministère des Transports pour accoucher d'une politique de
signalisation. C'est l'expérience pilote qu'on a conduite et elle est
suffisamment concluante pour penser qu'on va l'étendre à
l'ensemble du réseau routier au Québec, des autoroutes,
j'entends.
Mme Dupuis: Maintenant, est-ce qu'il y a discussion puis
collaboration entre le ministère du Tourisme et le ministère des
Transports à cet effet pour que, finalement, la signalisation
touristique se fasse de façon adéquate? Là, disons, le
moindrement qu'on a un petit produit, je pense à un pomiculteur, par
exemple, à qui ça doit coûter 200 $ plus les frais de
signaux, et pour que ça ne lui coûte que ça, il doit
être membre d'une ATR. Ça devient pour lui tellement
onéreux que, finalement, il n'en bénéficie pas. En plus de
payer tout ça - le cas, je pense, c'est
sur la 20 où ça s'est produit - son panneau de
signalisation était à 120 pieds. Finalement, ça lui
coûterait une fortune puis il n'apporterait aucun bénéfice
parce que trop loin et pas assez visible et tout. Donc, est-ce qu'il y a une
politique globale où le ministère du Tourisme serait un
intervenant ou si c'est laissé complètement au ministère
des Transports?
M. Vallerand: Non. C'est laissé aux associations
touristiques régionales.
Mme Dupuis: Oui, mais la participation du ministère du
Tourisme dans ça, c'est quoi?
M. Vallerand: C'est parce que les associations touristiques
régionales sont des émanations du ministère,
subventionnées par le ministère, mais les responsabilités
des ATR sont très spécifiques par rapport à ces protocoles
d'entente entre le ministère et les ATR. Ils ont cette
responsabilité-là avec leurs membres au titre de leur
région pour la signalisation.
Mme Dupuis: Oui, mais ce fait-là vient à la suite
de cette politique-là. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu
d'améliorer puis de ne pas laisser uniquement au ministère des
Transports le problème de la signalisation touristique?
M. Vallerand: Oui, mais c'est conjoint, Mme la
députée. C'est Transports et Tourisme. Évidemment, il y a
une responsabilité du ministère des Transports, vous en
conviendrez. On est associé au ministère des Transports au niveau
des normes et des différents critères pour s'assurer qu'on prend
en compte la signalisation touristique. En plus, la responsabilité est
impartie aux associations touristiques qui sont plus à même de
nous dire quelle sorte de signalisation correspond le mieux à leurs
besoins en régions.
Mme Dupuis: Ça va, avant de passer à l'autre sujet,
vous pouvez passer...
Le Président (M. Bélanger): O.K. Alors, M. le
député de Taschereau, puis j'aurais une question, après,
à poser. M. le député de Taschereau.
Casinos de navires de croisière
M. Leclerc: Merci, M. le Président. Je sais qu'il a
été question tout à l'heure des casinos. Malheureusement,
j'ai dû aller pour quelques minutes à mon bureau et je n'ai pas pu
participer à la discussion de Mme la députée de
Verchères.
M. Vallerand: Vous allez dû aller plus que quelques minutes
à votre bureau parce que la discussion a duré longtemps, M. le
député.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Leclerc: Je sais que c'est une discussion complexe,
là...
M. Vallerand: Oui. Allez-y. Allez-y.
M. Leclerc: ...mais vous savez que, parfois, on a des
problèmes complexes à nos bureaux aussi. Ceci dit, la discussion
que je veux tenir sur les casinos n'a rien à voir avec des casinos qui
pourraient éventuellement s'implanter sur le territoire du
Québec. Il s'agit des problèmes occasionnés par les
casinos flottants, les bateaux de croisière qui viennent normalement des
États-Unis via Philadelphie, New York, Boston et qui doivent, pour
respecter la législation québécoise, fermer leurs casinos
aux alentours de l'île d'Anticosti. Je sais que vous avez eu des
représentations de la SODES, des représentations qui durent
depuis un bon bout de temps et qui vous ont précédé, qui
se sont adressées également à vos
prédécesseurs.
Évidemment, l'argumentation est fort simple, ces bateaux de
croisière, qui amènent notamment des Américains, se voyant
refuser la permission d'ouvrir leurs casinos dépassé ITle
d'Anticosti perdent des revenus importants. Ça froisse et ça
dérange un certain nombre de plaisanciers qui aiment les casinos, qui se
retrouvent avec un casino à bord du bateau, mais qui ne peuvent pas
jouer parce que le casino est fermé. Ça fait en sorte qu'un
certain nombre d'armateurs décident tout simplement d'aller ailleurs. Au
lieu de poursuivre la croisière à Québec et à
Montréal, ils décident de rester autour des États-Unis,
d'aller aux Bermudes ou aux Bahamas, mais ils ne montent plus dans l'estuaire
du Saint-Laurent. Vous savez également que la demande de la SODES, qui
regroupe les armateurs, en fait, tous les gens qui vivent autour du
Saint-Laurent. La demande est quand même relativement modeste, ils ne
demandent pas la permission d'ouvrir le casino à quai, ils ne demandent
pas la permission d'ouvrir le casino entre Québec et Montréal.
Ils admettent qu'ils devraient fermer le casino à, peut-être, une
heure de navigation de Québec. Je pense que d'une façon
générale, les demandes qu'ils manifestent sont très
raisonnables. Malheureusement, au cours des années, jamais on n'a
donné suite à leur demande: leur permettre d'ouvrir leur casino
jusqu'à une proximité, admettons une heure, de Québec.
Alors, je voudrais savoir si, de votre côté, je sais que c'est une
juridiction fort partagée avec le ministère du Revenu, je sais
très bien que ce n'est pas vous qui avez tous les éléments
pour répondre à leur demande mais je me demande si le
ministère du Tourisme, sachant que ça éloigne certaines
croisières du Québec, si le ministère du Tourisme entend
continuer à faire pression auprès du ministre du Revenu pour que
les casinos, à l'intérieur des bateaux de croisière,
puissent avoir une meilleure latitude pour opérer leur commerce -
puisqu'il s'agit d'un commerce - même s'ils sont à
l'intérieur des eaux territoriales québécoises?
M. Vallerand: Les représentants de cette
industrie-là ont déjà fait, comme vous le savez, des
représentations au ministère du Tourisme. J'ai eu des
conversations - vous l'avez bien dit - avec le ministère qui est
responsable de cette législation-là, le ministère du
Revenu. Vous pouvez être assuré qu'on va continuer à faire
des représentations dans ce sens-là également pour les
mêmes objectifs que vous avez mentionnés et les mêmes
avantages qu'on peut en tirer également. Cependant, je voudrais bien -
et vous l'avez bien distingué - mais ipour la compréhension des
membres de cette' commission-là, incluant tout le monde, la bonne
compréhension, ...c'est dissocié de l'idée des casinos
supportée par le ministre du Tourisme dans l'objectif d'attirer chez
nous des clientèles de tourisme d'affaires. Je n'en suis même pas
à une législation comme on l'a dit ici par les questions qui ont
été posées par d'autres personnes, alors je suis
très loin d'incorporer des éléments législatifs qui
pourraient prendre ça en compte. Mais ce que je peux vous assurer de
faire dans l'entre-temps, c'est de continuer à faire mes
représentations auprès du ministre responsable, du ministre du
Revenu, à cet égard-là.
M. Leclerc: Mais, je termine là-dessus, M. le
Président, vous savez quand même, M. le ministre, que la SODES
fait ces représentations-là depuis, de mémoire, à
peu près trois ans. Il me semble que comme gouvernement on ne peut pas,
ad vitam aeternam, reporter notre décision. On perd à chaque
année, probablement, des croisières à cause de ça.
Ça m'apparaît manifeste. Quand on regarde le profil de la
clientèle de ces croisières-là, leur moyenne de revenus,
leur moyenne d'âge, etc., leur provenance, on sait que ce sont
potentiellement des gens qui sont attirés par la possibilité de
jouer au casino sur ce bateau-là, sur les bateaux, et chaque fois qu'on
fait maugréer des clients de ces paquebots-là, chaque fois qu'on
fait perdre des revenus à ces paquebots-là, on sait très
bien que, l'année suivante, ça aura des répercussions
très négatives sur le nombre de paquebots qui viennent au
Québec. Moi pour un, le port de Québec où
débarquent ces passagers-là chaque été, c'est
situé dans mon comté, c'est dans le Vieux-Québec. On sait,
et il y a des statistiques, que chacun d'entre eux doit dépenser, je
pense, cinquante ou soixante dollars en l'espace de trois, quatre heures
lorsqu'ils débarquent à Québec. J'imagine que c'est la
même chose à Montréal. On n'a pas les moyens de perdre
ça. Les commerçants de Place Royale, de la rue Petit-Champlain,
de tous les environs n'ont pas les moyens de perdre ça. Tout le monde
sait ça et je pense qu'après trois ans, il faudrait trouver, avec
le ministère du Revenu, une solution. Je comprends que ce n'est pas
nécessairement un problème qu'on règle en deux minutes,
mais il m'apparaît qu'il faudrait asseoir tout le monde et essayer de
trouver une solution au plus sacrant parce que, chaque année, on perd
des croisières, on perd des passagers et on perd des retombées
économiques.
M. Vallerand: Message enregistré, M. le
député.
Retombées du raid Harricana
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre,
j'aurais, comme député de Laval-des-Rapides, deux ou trois
questions pour vous. Non, pas sur le tourisme à Laval, ça va
bien. Il y a un notaire qui m'a convaincu que c'était possible, alors...
avec un certain succès, je dois vous avouer. Mais c'est sur les
destinations...
M. Vallerand: On a remis des prix prestigieux récemment
dans votre belle région. (11 h 30)
Le Président (M. Bélanger): Oui, et de forts bons
restaurants. D'ailleurs, j'invite les gens à venir. C'est de la
publicité gratuite là. Mon propos est ailleurs: c'est sur les
destinations d'hiver. On sait que l'Harricana a amené une promotion
importante au niveau du Québec qui peut avoir des retombées. Il y
a des doutes quant à la présence d'Harricana l'an prochain au
Québec, ce n'est pas définitif. Il semblerait qu'il y a eu un
manque de publicité ou d'appui là-dedans, alors est-ce qu'on a
étudié les retombées de cette publicité que nous a
value, dans les pays européens, Harricana? Est-ce qu'on entend
développer des circuits d'hiver qui utiliseraient nos hivers et nos
grands espaces?
M. Vallerand: C'est indéniable que le raid Harricana nous
a permis de faire la promotion, en France, de nos produits d'hiver et de nos
destinations touristiques d'hiver d'une façon qu'on n'aurait pas eu le
moyen de se payer. Ça a engendré une augmentation de
l'achalandage touristique, également. Sans vous préciser le
nombre, indirectement vous dire qu'on avait peut-être 10 tours
opérateurs qui vendaient le Québec en hiver en France à
partir de Paris, et on est rendu à 40. Je pense qu'il y a une relation
directe entre ça et le raid Harricana. Je dois vous dire que les
destinations touristiques de ce produit de motoneige existent
déjà. On a un circuit balisé et entretenu - 25 000
kilomètres, 25 000 milles... qui est le plus gros circuit de pistes
balisées au monde. Il faut se le dire, comme on se le disait tout
à l'heure, on ne connaît pas la qualité de nos destinations
parce qu'on a trop souvent le nez collé dessus. On dit: Bien oui, la
motoneige a autant de sentiers, on
en apprend un peu, mais on pense que c'est normal à cause de nos
grands espaces. Mais de l'extérieur, pour eux, c'est une attraction
extraordinaire. Donc, ces circuits-là existent. Ce qu'on examine des
résultats de l'achalandage touristique, c'est peut-être
d'améliorer le circuit ou de le réorienter vers des destinations
qui incorporent plus d'équipements réceptifs touristiques, soit
corriger le tracé pour l'amener vers des hôtels et de la
restauration, ce qui permettrait de compléter ou de raffiner le produit
touristique, notamment le circuit de pistes de motoneige au Québec.
Ça, c'est à la lumière - comme vous l'avez
mentionné, M. le Président - des résultats des
retombées médiatiques du raid Harricana, en France notamment.
Mont Apica et mont Tremblant
Le Président (M. Bélanger): Deux autres questions.
Une autre particulière: on sait que l'armée canadienne doit
abandonner ses opérations à la base du mont Apica qui serait fort
bien située. Il y a un village complet qui va être
abandonné "out of nowhere" entre Québec et Chicoutimi, dans le
milieu du parc, sur la route d'Iberville. Il y a un village complet qui va
être laissé à l'abandon ou démoli, je ne sais pas.
Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'encourager des promoteurs, justement,
à développer des stations d'hiver comme ça, et à
utiliser des espaces qui sont immenses dans ce secteur-là? Est-ce que
c'est une possibilité?
M. Vallerand: Ça entre dans les explorations qu'on fait de
développement de nouveaux produits d'attraction touristique. Les
instances locales, parce qu'il faut comprendre que le développement du
produit touristique passe d'abord et avant tout par les instances locales, au
travers des associations touristiques qu'elles se sont données, qu'on
appelle les ATR. Elles sont responsables du développement d'un produit
touristique et de concert avec le support du ministère, on voit de
quelle façon on peut les soutenir dans le développement de ces
produits-là. Donc, ce que vous mentionnez fait partie... Les
autorités locales les plus compétentes peuvent recenser ce genre
de produit potentiel et voir, avec les autres instances qui peuvent les
soutenir, comment on pourrait le réaliser comme produit d'attraction
touristique. Mais ce que je veux dire, c'est que cette
responsabilité-là revient aux associations touristiques dans les
18 associations touristiques du Québec, comme telles.
Le Président (M. Bélanger): Ma dernière
question concerne le mont Tremblant. Tous les gens qui vivent de l'industrie du
tourisme dans les environs du mont Tremblant prétendent que l'absence de
collaboration et les difficultés entre les propriétaires du mont
Tremblant et l'ATR, entre eux et les propriétaires du mont Tremblant,
font en sorte que beaucoup d'efforts de promotion ou d'investissements qui
pourraient se faire pour développer au nh/e^u touristique ce
village-là ne se font pas. Est-ce que le ministère est conscient
de ce problème-la? Est-ce que le ministère entend prendre des
mesures pour harmoniser davantage?
M. Vallerand: Très. D'ailleurs les intervenants locaux ont
sensibilisé également, comme vous le faites, M. le
Président, le ministère à cet égard-là.
Évidemment, vous comprendrez que la responsabilité est davantage
celle du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche parce
que c'est eux qui ont le fond de terrain comme tel, mais je ne suis pas
insensible parce que c'est une attraction touristique considérable pour
cette région-là du nord du Québec, du nord des
Laurentides.
Il y a eu beaucoup d'incertitude pendant la transition de l'ancien
propriétaire au nouveau propriétaire, comme vous le savez bien,
ce qui a peut-être engendré des hésitations
vis-à-vis les dépenses d'investissements majeurs qu'on voulait
faire en périphérie de ce centre-là pour en faire un
centre récréotouristique toutes saisons, qui l'est
déjà d'ailleurs à partir de certains attributs. Il y a eu
un peu d'hésitation, mais pour suivre le dossier de très
près, on nous dit que la venue des nouveaux investisseurs, compte tenu
des moyens financiers qu'ils ont, de l'expertise qu'ils ont, va avoir des
effets positifs sur les retombées des investissements en
périphérie du parc pour le muscler davantage au titre de ses
attributs touristiques comme tels.
Le Président (M. Bélanger): Alors, bravo. Je vous
remercie. Mme la députée de Verchères.
Impact de la TPS et de la TVQ sur l'industrie
touristique
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. Le prochain sujet sera
l'effet de la TPS et de la TVQ sur l'industrie touristique. L'introduction de
la TPS et de la TVQ a provoqué, M. le ministre est sûrement au
courant, de nombreuses inquiétudes dans le milieu touristique. Le
gouvernement fédéral a quelque peu allégé ces
craintes en offrant un remboursement de la TPS aux étrangers en visite
au Canada. Le ministre du Tourisme nous assurait à l'automne que son
gouvernement imiterait le geste du fédéral. Cependant, il
n'était pas question de détaxer les repas pris au restaurant bien
qu'ils représentent environ le quart des recettes touristiques au
Québec, soit environ un milliard.
Si ces mesures ont réduit l'impact de la TPS et de la TVQ, si
vous voulez, sur les visiteurs étrangers visitant le Québec, vous
comprendrez, M. le ministre, qu'il en est tout autrement des visiteurs
canadiens dans notre
province qui verront leurs factures augmentées par la TVQ, bien
sûr en 1992, et surtout les Québécois qui seront fortement
incités à fuir les nouvelles taxes de 15 % en allant visiter les
États-Unis et l'étranger plutôt que le Québec alors
que nous avons déjà un problème à ce
sujet-là.
Le ministre a décidé, je pense, de jouer à
l'autruche tout simplement face à ce problème, puisqu'il
affirmait à l'automne que cela ne devrait pas empêcher les
Canadiens de nous visiter, ou tenter les Québécois de prendre
leurs vacances ailleurs. Je le cite: "J'estime que cela ne débalancera
pas la position concurrentielle du produit touristique au Québec."
Pourtant, dans une étude commandée par son propre
ministère, sur l'impact de la TPS et de la TVQ sur le positionnement
concurrentiel et de la fiscalité touristique québécoise,
les experts de la firme Peat Marwick Stevenson & Kellogg affirment que, et
je cite: "L'addition de deux taxes rendra la province de Québec moins
concurrentielle en matière touristique, principalement par rapport aux
États limitrophes américains." Et je continue la citation, ils
affirment aussi: "II nous apparaît que la compétitivité
dans la zone immédiate de taxation limitrophe est, par
expérience, le facteur le plus important dans la détermination de
l'équilibre concurrentiel des produits et services touristiques entre
États ou pays." Il est donc clair que l'introduction de la TVQ aura un
effet direct sur la position concurrentielle du Québec dans le secteur
touristique, à la fois par rapport aux autres provinces canadiennes et
par rapport aux États-Unis. On doit s'attendre à ce que cette
taxe introduite par le gouvernement du Québec augmente encore le
déficit touristique québécois à plus de un milliard
selon les propos mêmes du ministre.
Le ministre nie-t-il encore que l'entrée en vigueur de la TVQ
aura un impact majeur sur l'industrie touristique au Québec? Quelles
mesures prend-il pour atténuer cet impact négatif?
M. Vallerand: Oui, c'est la raison pour laquelle, M. le
Président, je mentionnais tout à l'heure que Mme la
députée, habilement, dans sa vocation, fait fi de certaines
actions du ministère dans le cours de l'année pour arriver plus
rapidement à la question qu'elle voulait poser sur, je crois, les
casinos. J'ai mentionné que d'abord, une des premières actions du
ministère, lorsque le fédéral a décidé
d'aller de l'avant avec une taxe sur la valeur ajoutée qu'on appelle la
taxe sur les biens et services qui est de même nature, la première
action du ministère, c'a été de demander des
accommodements pour protéger l'industrie touristique canadienne et
québécoise contre les impacts négatifs de cette nouvelle
taxe-là sur sa position concurrentielle.
On a été les premiers à en demander. C'est ce qui a
amené le gouvernement fédéral à modifier son
régime de remboursement, d'exo- nération, à baisser son
plafond de remboursement au niveau de l'hébergement et qui a aussi
amené le gouvernement canadien à prendre en compte le
réceptif touristique québécois qui n'était pas pris
en compte au niveau de sa marge bénéficiaire et également,
à ne pas incorporer à l'assujettissement de cette taxe-là
certains équipements qui seront vendus dans les centres de
congrès parce que ça affectait le prix du forfait au niveau du
tourisme d'affaires comme tel. Alors, je peux le dire: On a été
les premiers à s'inscrire et ces résultats-là sont
imputables aux démarches du gouvernement du Québec si bien, Mme
la députée, que dans l'éventualité de l'application
de la taxe québécoise harmonisée avec le
fédéral, il va de soi qu'on va demander, on a déjà
demandé au ministère des Finances les mêmes exemptions, les
mêmes exonérations et les mêmes applications modulées
que le fédéral, c'est évident.
Deuxièmement, vous faites état d'un rapport de Peat
Marwick Stevenson & Kellogg qui est très récent. D'ailleurs,
je dois constater que Mme la députée de l'Opposition est bien
informée. Il vient d'être rendu public et avait été
commandé, me dit-on, par un comité du ministère du
Tourisme, ce qui est très vrai. Encore là, voyez-vous,
l'utilité d'avoir devancé l'action de Peat Marwick, d'avoir
créé ce comité-là avec les principaux intervenants,
ceux qui auront à vivre avec cette taxe-là, pour nous dire:
Dites-nous donc quel est l'impact de cette taxe-là sur vos produits
touristiques à vous autres et de quelle façon vous allez
être capables de concurrencer le produit étranger qui n'est pas
assujetti à cette taxe-là? Ils doivent nous faire rapport d'ici
la fin avril, je le mentionnais tout à l'heure, ce qui me permettra de
m'inscrire en addition, possiblement, dépendant de... Je ne peux pas
préjuger de la nature des recommandations mais en addition
peut-être, hypothétiquement, de ce qu'on a déjà
exigé du côté du gouvernement fédéral.
Ça soulève toutes sortes de questions et il est important
de bien les circonscrire comme tel. Par exemple, le même rapport cite que
le Québec est et sera encore avantagé par rapport aux
États américains qui taxent tous l'hébergement. L'Ontario
offre un remboursement aux non-résidents de l'Ontario comme le
Québec, en 1992, pour les non-résidents du Québec.
Voyez-vous, déjà on annonce que le Québec, en 1992,
donnera un remboursement dans l'éventualité où
l'hébergement sera taxé, ce qui ne l'est pas encore. Même
le comité va au-delà du projet de loi qui entérinera
l'application de la TVQ québécoise. Il est important de regarder
non seulement certains aspects. À cause du remboursement TPS, TVQ
disponible, le prix des chambres d'hôtel du Québec - je cite le
rapport que vous avez cité - ne devrait pas augmenter pour les
non-résidents du Canada, la clientèle que vous avez ciblée
tout à l'heure. Donc, il y a un ensemble d'interrogations où il
faut convenir avec l'in-
dustrle des modalités d'application pour un objectif
précis.
Je l'ai toujours dit à l'ensemble des clientèles de
l'industrie quand elles sont venues me voir la première fois à
l'annonce de l'harmonisation du Québec avec le fédéral, je
leur ai dit: Écoutez, je suis prêt à m'asseoir avec vous
autres. C'est comme ça que l'idée du comité a germé
et s'est matérialisée, mais dans une perspective. Ne me demandez
pas, comme membre du gouvernement du Québec, d'aller contre
l'application de la TVQ québécoise harmonisée avec le
fédéral. Je suis prêt à examiner avec vous autres
les incidences sur la dimension concurrentielle. Ce comité-là
doit nous faire rapport d'ici la fin avril. À l'intérieur de ce
comité-là, vous retrouvez non seulement l'ensemble des
représentants de l'industrie mais également, Mme la
députée, le représentant de l'association de la
restauration du Québec qui est présent. Eux vont nous faire des
recommandations qui vont nous permettre de mieux apprécier la
préoccupation que nous partageons de l'incidence de cette taxe-là
sur la base concurrentielle des produits. C'est ça, l'action du
ministère.
Mme Dupuis: Le ministre est très conscient que ça
favorise les étrangers pour venir au Québec. Mais il est
très conscient, sûrement, que le Québécois, lui,
devra payer et lui, il n'aura pas de réduction. Donc, vous êtes en
train de former deux classes de touristes, les étrangers et les autres.
Le Québécois qui doit voyager à l'intérieur du
Québec, lui, il n'en a pas de réduction. C'est lui qui va
être pénalisé et déjà, on a un
problème énorme en ce sens, de retenir nos
Québécois chez nous. (11 h 45)
M. Vallerand: Mme la députée, c'est un peu gratuit,
le jugement que vous portez, parce que, non, il faut...
Mme Dupuis: Ah non! Un instant, là, monsieur.
M. Vallerand: Non, non. Vous avez posé votre question,
là. Il faut le regarder de façon plus globale que ça. Il
faut le regarder de façon comparative. Je ne vous dis pas que votre
préoccupation n'est pas indiquée. Nous l'examinons à
l'intérieur, intra-Québec, mais de quelle façon doit-on le
regarder? Il faut le regarder de façon comparative. Il faut voir si le
Québécois, dans la consommation de son produit touristique
québécois, est plus taxé qu'ailleurs. Ça veut dire,
par exemple, pour vous amener à réfléchir sur la
façon comparée qui pourrait éclairer davantage notre
jugement sur les implications de cette taxe-là, actuellement, on n'a pas
de taxe sur l'hébergement au Québec. Savez-vous que le
Québec est la seule région en Amérique du Nord, de toutes
les provinces canadiennes, où il n'y a pas de taxe sur l'héber-
gement? La province où la taxe est la plus basse, c'est l'Ontario
à 5 %. Est-ce à dire pour autant que nos Québécois
étaient moins taxés au Québec qu'ils ne l'étaient
lorsqu'ils se rendaient dans d'autres régions? Est-CL qu'à partir
du moment où on impose une taxe sur l'hébergement nos
Québécois seront également taxés comme ils
l'étaient quand ils allaient dans d'autres régions?
C'est ce que j'appelle la dimension concurrentielle de l'affectation de
la TPS sur le produit touristique. C'est ça qu'il faut regarder et
convenir avant de porter un jugement de valeur. C'est le mandat que le
comité a reçu. J'attends les recommandations de ce comité
avant de m'inscrire en demande auprès du ministère des Finances
pour accommoder, s'il y a lieu, l'industrie touristique au niveau de
l'application. Alors, il ne faut pas porter de jugement de valeur trop
rapidement. Il est possible que notre touriste québécois consomme
un produit touristique qui est également taxé ailleurs que sa
destination touristique. Il faut le faire de façon comparative. Le
meilleur exemple que je peux vous donner, c'est le fait qu'on n'avait pas de
taxe sur l'hébergement ici avant et qu'il y en avait partout ailleurs,
ce qui n'empêchait pas nos touristes québécois d'aller
ailleurs. Alors, peut-être, dans la même logique, nos touristes
québécois, si le prix du produit demeure concurren-tiellement le
même que le produit de la destination étrangère,
resteront-ils autant au Québec, même s'il y a une nouvelle taxe
sur l'hébergement.
Mme Dupuis: Oui, mais il faut regarder, je pense, M. le ministre,
l'ensemble. Il faut regarder le Québécois, ce qu'il va payer
avant la TPS pour voyager au Québec et après la TPS. Il faut
regarder aussi tout le contexte de taxation au Québec. Vous savez qu'on
ne peut pas ignorer cette réalité. Quand les
Québécois nous disent: Je vais aller aux États-Unis,
ça me coûte un peu moins cher pour ma gazoline, et ça me
coûte un peu moins cher pour mes cigarettes, et ça me coûte
un peu moins pour ci et un peu moins cher pour ça. Ils vont sortir
massivement et ce n'est pas de même qu'on va résoudre notre
problème de garder nos Québécois chez nous. Je veux bien
qu'on dise: II faut comparer ci. Si on compare, on dit: On va harmoniser avec
l'Ontario au niveau de la taxation, de la TPS, mais est-ce qu'on pense
d'harmoniser aussi notre industrie touristique au niveau de l'investissement
pour la promotion?
On oublie peut-être que l'Ontario investit le double pour la
promotion touristique. Alors, on investit moins, on met la TPS, on ajoute la
TVQ, mais ça n'a plus de bon sens du tout, là. Regardez les
résultats des entrées. Vous les avez les chiffres, M. le
ministre. Regardez les entrées de touristes, pour l'année, qui
sont entrés en Ontario et aux États-Unis versus nous. Comparez
avec l'Ontario! Ce n'est pas la moitié qui est
entrée; c'est beaucoup plus. Je n'ai pas les chiffres avec moi,
je les ai laissés à mon bureau, mais regardez ces
chiffres-là. C'est désespérant quand on voit les sommes
que doivent payer en taxation les Québécois. Alors, ils vont fuir
massivement. Ça, c'est un élément très important.
Est-ce que le ministre a toujours l'intention, comme pour l'industrie
culturelle, de faire marche arrière puisqu'elle n'est pas encore
instaurée, avant l'instauration de cette taxe pour 1992?
M. Vallerand: Mme la députée...
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, avant
que vous répondiez, dans le même ordre d'idées, en Europe,
il existe une TVA de 22 % en France.
M. Vallerand: C'est ce que j'allais dire.
Le Président (M. Bélanger): En Suède, il y a
26 %...
M. Vallerand: M. le Président, c'est ce que j'allais
dire.
Le Président (M. Bélanger): ...qui donne un droit
de détaxe quand on sort des frontières.
M. Vallerand: C'est-à-dire que vous avez raison. Moi, je
dis que la réflexion, ça nous empêche trop rapidement de
dire n'importe quoi, si bien que quand j'ai expliqué qu'il y avait un
comité sur la TVQ composé des principaux membres de l'industrie
touristique pour étudier l'implication sur le produit touristique, ils
le font de façon comparative. Si Mme la députée de
Verchères affirme fortement que le régime fiscal
québécois est moins avantageux que les autres régimes
fiscaux qui sont concurrents au Québec, c'est son jugement de valeur
à elle, ce n'est pas nécessairement celui qui est partagé
par l'ensemble des autres qui ont à écouter ce genre de
discours-là. Par exemple, la fiscalité des entreprises au
Québec est une des plus basses en Amérique... des corporations et
des PME. Ça peut laisser sous-entendre, quand on y
réfléchit attentivement, que certaines industries dans le domaine
touristique sont à même de faire des forfaits de produits
touristiques à un meilleur prix parce que leur taxation sur leurs
profits est moindre. Je pense qu'on pourrait logiquement se poser la
question.
Quand elle dit que les Québécois vont payer davantage pour
leurs produits, dans la même logique, est-ce qu'elle est capable de faire
la démonstration de façon comparative qu'il en coûte moins
cher, comme elle le dit, d'aller aux États-Unis? Elle prend l'exemple
des États-Unis, mais elle saute par-dessus la taxe sur
l'hébergement. Il n'y en a pas au Québec. Il y en a partout dans
les États américains. Il y en a même en Europe.
Peut-être que l'essence est plus chère, mais est-ce que la base du
profit des corporations en Ontario... Oui, elle est supérieure au
Québec. Dans !es États américains, en moyenne, elle est
supérieure au Québec. Donc, il y a des industries touristiques,
peut-on penser, qui ne sont pas à même de fabriquer des forfaits
touristiques au même prix que les industries touristiques du
Québec.
C'est ce genre de raisonnement qu'il faut faire et ce genre de preuve
qu'il nous faut démontrer avant de porter un jugement de valeur comme
celui que vous portez. Ça vous amène à faire, encore une
fois, des déclarations qui ne s'apparentent pas à la
réalité, qui sont fausses, Mme la députée, je
regrette de le dire. L'Ontario n'a pas le double du budget de promotion du
Québec. L'Ontario a un budget d'environ 27 000 000 $ et celui du
Québec est supérieur à 20 000 000 $, toutes proportions
gardées, en termes de prorata de population. Je conclus que l'effort du
Québec est supérieur à celui de l'Ontario. C'est
différent de ce que Mme la députée affirme en disant que
le budget pour la promotion de l'Ontario est le double du Québec. Alors,
on peut s'enferrer dans ce genre de déclaration intempestive qui ne
rejoint aucunement la réalité et arriver aussi à des
conclusions qui n'accommodent pas le soutien à l'industrie touristique
du Québec.
Alors, Mme la députée, faites attention à vos
déclarations, lisez attentivement vos documents, mettez en perspective
les différentes données comparatives qui sont incluses dans ces
documents-là. Interrogez-vous et peut-être, après, portez
des jugements de valeur et on en discutera.
M. Leclerc: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Taschereau, oui.
M. Leclerc: M. le Président, si vous me permettez quelques
instants, un peu sur le même sujet. Historiquement, il y a toujours eu un
va-et-vient assez constant de la part des citoyens de la région de
Montréal vers la région du Vermont... c'est Burlington, je crois.
Les nouvelles nous apprenaient récemment que ce mouvement-là,
depuis l'imposition de la TPS, depuis le rétrécissement de la
différence entre la valeur du dollar canadien et du dollar
américain, ce mouvement-là est allé, de beaucoup, en
s'ampli-fiant. C'est ce qu'on pourrait peut-être appeler du tourisme d'un
jour, des gens qui partent de Montréal, qui vont faire leurs emplettes
au Vermont et qui reviennent à la maison le soir. Je sais très
bien que ce n'est pas le ministère du Tourisme qui a tous les leviers
pour étudier cette situation-là, mais je voudrais savoir si,
d'une part, le ministre... son ministère est un peu
préoccupé de cette situation puisque l'on sait
que c'est des millions de dollars de dépenses des
Québécois qui sont effectuées à l'extérieur
chaque semaine. D'ailleurs, les études démontrent que les
régions limitrophes américaines ont peut-être trois fois
plus de pieds carrés de centres d'achats que les besoins de leur
population locale. Alors, c'est démontré qu'il s'est bâti
au cours des années toute une infrastructure pour accueillir les
Montréalais en voyage de magasinage d'une journée ou de deux
jours. Je sais très bien qu'au ministère de l'Industrie et du
Commerce, puisque l'on est responsable de la Société des alcools,
que nous perdons également en taxes, par année, des millions de
dollars, justement du fait qu'un bon nombre de Québécois font
également leur emplettes de gin et de vodka en passant. Tout ce
phénomène-là, qui n'est pas nouveau, fait perdre beaucoup
d'argent au Trésor public. Ce que je voudrais savoir de vous: Est-ce que
vous avez des chiffres sur l'amplification du phénomène, compte
tenu de ce qu'évoquait madame, la nouvelle TPS, compte tenu que le
dollar américain est moins coûteux qu'avant? Est-ce que vous avez
des chiffres là-dessus? Est-ce que, à tout le moins, vous suivez
attentivement cette situation-là?
M. Vallerand: Pas dans la compréhension où vous
l'abordez, M. le député, parce que ces
phénomènes-là sont très cycliques. Vous voyez une
accentuation du déplacement de résidents d'un pays à un
autre quand les frontières sont aussi près que celles du Canada -
du côté sud - avec les États-Unis qui est directement
proportionnelle aux variations de la taxation directe et des taxes d'accise. En
gros, le phénomène s'explique à partir de ces
facteurs-là. Il est évident, et je pense que ça a toujours
été le cas, qu'une région économique comme les
États-Unis a une base économique plus prospère que celle
du Canada ou du Québec comme région canadienne. Donc, vous avez
un différentiel fiscal qui s'explique par la richesse de
l'activité dans une région par rapport à l'autre.
M. Leclerc: II y a l'aspect social aussi qui est
différent.
M. Vallerand: Oui, aussi, et dont la redistribution n'est pas la
même, non plus. Sauf que je pense que l'économie
américaine, de par le volume à cause de sa population, peut se
permettre certaines économies d'échelle qu'on ne peut pas se
permettre dans des marchés comme le nôtre. C'est la raison pour
laquelle le gouvernement libéral du Québec a cautionné le
libre-échange avec les États-Unis pour profiter d'un
marché plus grand, pour pouvoir produire à des échelles
plus considérables, pour profiter de ces économies
d'échelle là pour ramener les prix à des prix plus
concurrentiels, pour créer de la richesse et pour rajuster son
système fiscal et sa politique de redistribution comme telle.
Pour revenir à votre question, c'est très cyclique. Quand
vous voyez des mouvements aux frontières, comme ça, c'est
toujours la résultante, à court terme, d'une accommodation que
certains promoteurs font de l'autre côté de la frontière en
prenant à témoin des différences dans la taxation directe,
notamment la taxe d'affaires.
Au niveau de la boisson, vous le savez, on peut profiter, pour un
séjour de x heures aux États-Unis, d'un dédouanement total
sur le prix de certaines boissons ou de certains vins. Alors, on joue ça
aux frontières en allant moins d'heures qu'on devrait y aller pour en
profiter, puis on en achète quand même. Mais je le dis, ces
fluctuations-là sont très, très ponctuelles et ont
toujours existé, comme vous l'avez dit...
M. Leclerc: Oui, oui. Effectivement.
M. Vallerand:... à long terme, mais de façon moins
accentuée que ça l'est actuellement.
M. Leclerc: Ce qui me fait peur, c'est que ce sort de moins en
moins cyclique et de plus en plus permanent. Vous savez, les entrepreneurs de
Plattsburg ne bâtissent pas des centres d'achats pour des besoins
cycliques, ça coûterait pas mal cher du pied carré. Je sens
de plus en plus que, ce qui était cyclique, vient de plus en plus
permanent. Je suis loin de penser que vous avez les pouvoirs et les moyens de
lutter contre ça, mais il m'apparaît que c'est des chiffres qui
sont loin d'être négligeables et qu'il faudrait à tout le
moins suivre ça de façon précise. Quand à la
frontière, à Plattsburg, ça vous prend deux heures en auto
pour passer, c'est signe qu'il y en a d'autres avant vous puis qu'il y en a
d'autres après vous et que ça s'incruste petit à petit
dans le mode de vie des Québécois. On est une
société libre, je suis tout à fait pour la libre
circulation des biens et des personnes, mais il faut quand même prendre
le temps de regarder ce que ça coûte au Trésor public tous
ces transferts de consommation, et non seulement sur les taxes mais aussi sur
l'activité économique. Si vous allez magasiner à
Plattsburg, vous avez pas mal moins de chances d'acheter des produits
québécois et canadiens. C'est rendu que les gens font
jusqu'à leur supermarché à Plattsburg. C'est rendu que ce
n'est même pas des biens durables qu'ils achètent, c'est des biens
de consommation courante comme du pain et du beurre. Je pense qu'il faut au
moins se poser des questions pour voir si, comme vous le dites, c'est bel et
bien cyclique, ce que je souhaite, mais je vous avoue que je suis de moins en
moins sûr que c'est cyclique. (12 heures)
M. Vallerand: Votre préoccupation est saine. Je pense
qu'il faudrait s'assurer que ce ne l'est pas. Sauf que ce qu'on peut observer
actuellement nous permet de croire que ça l'est encore.
Les gros différentiels en termes de taxes d'accise, c'est surtout
au niveau de produits qu'on appelle des biens de luxe: cigarettes, boisson.
Là où le phénomène peut devenir inquiétant,
comme vous l'avez mentionné, c'est la nourriture et même le
vêtement. Mais remarquez que l'ajustement se fait toujours à
partir d'une nouvelle taxe sur un nouveau bien et qu'à long terme, quand
le différentiel diminue, vous voyez une diminution de l'achalandage. On
me citait comme chiffres en termes de ce qu'on appelle les excursionnistes -
des gens, des touristes, qui se déplacent d'une région à
une autre mais qui ne couchent pas dans une région et retournent la
même journée. L'augmentation de l'Ontario, au titre des
excursionnistes vers les États-Unis en 1990 a été de 23 %
et n'a été que de 10 % au Québec. Ça ne prouve rien
sinon...
M. Leclerc: C'est avant la TPS ça.
M. Vallerand: ...qu'il y en a un peu plus - c'est avant la TPS -
qui viennent de l'Ontario puis un peu moins du Québec. Mais il y a une
chose qui est évidente dans ce que vous dites - ça confirme ce
que vous dites - il y en a plus qu'avant qui y vont.
M. Leclerc: Mais remarquez que si ce n'était pas à
sens unique, ça me fatiguerait moins. Si les Québécois
continuaient leur comportement et que c'était imité par les
Américains, ça me fatiguerait moins. Malheureusement, je ne pense
pas qu'il y ait beaucoup de gens de Plattsburg qui viennent magasiner à
Montréal.
M. Vallerand: Je pense que les Américains n'ont pas
intérêt à venir acheter des cigarettes au Québec
pour le moment.
Mme Dupuis: Est-ce que le ministre pourrait confirmer ou infirmer
s'il serait possible d'avoir copie du rapport du comité sur l'impact de
la TPS et de la TVQ?
M. Vallerand: Ah, absolument. Il sera rendu public de toute
façon et on se fera un grand plaisir, Mme la députée, de
vous envoyer votre copie à vous.
Mme Dupuis: Avant de passer à un autre sujet, je ferai
simplement remarquer à M. le ministre que si l'Opposition est un peu
démagogue sur la TPS, il se trouve à accuser par la même
occasion ses amis de l'Association des hôteliers de la province de
Québec, ses amis de l'Association des hôteliers de la ville de
Québec, de l'Association des terrains de camping du Québec et de
l'association de camping et de caravaning du Québec qui partagent la
même opinion que moi sur la TPS et la TVQ. Simplement un petit mot aussi
parce qu'on va manquer de temps...
M. Vallerand: Mais, Mme la députée, je voudrais
vous faire remarquer que ces mêmes personnes-là sont sur le
comité de la TPS dont je vous ai parlé.
L'industrie du camping
Mme Dupuis: J'étais sûre de votre réponse, M.
le ministre. Je voulais vous le signaler quand même. Ceci étant
dit, j'ai un petit mot. Ce n'est pas que ce n'est pas important. Il m'aurait
fallu une demi-heure - mais là, on va manquer de temps - pour vous
parler des associations de terrains de camping qui sont attaquées sur
tous les fronts. Je vais me limiter à vous dire ceci: que ce soit par la
réglementation, que ce soit par la taxation, que ce soit par la
non-reconnaissance, on remet la TPS pour les autres industries touristiques.
Ça ne compte pas pour le camping. Alors que nous avons 812 terrains de
camping au Québec, 74 000 sites pour camper, ça amène des
retombées annuelles pour les terrains de camping de 217 000 000 $.
Donc, tout ça pour signaler que l'industrie du camping au
Québec est une industrie des plus importantes pour le tourisme; elle est
complètement négligée, comme si elle n'existait pas.
Là, ce qui arrive pour les bains publics, la réglementation,
ça n'a aucun bon sens. Ils sont à l'amende; des amendes de 2000 $
et quelque, après un premier avertissement. C'est incroyable, M. le
ministre. Ce sont les seules choses que je peux vous dire pour ce qui est de
l'industrie du camping-caravaning au Québec. Je pense qu'il faudrait
porter une attention particulière à cette industrie. Le temps ne
me le permet pas mais vous pouvez être assuré, M. le ministre, que
durant l'année, vous aurez à maintes reprises des demandes ou des
recommandations pour qu'on s'occupe de cette industrie-là qui est une
des plus importantes pour le tourisme au Québec.
Les crédits totaux du ministère du Tourisme
s'élèvent à 99 034 900 $ en 1991-1992...
M. Vallerand: M. le Président, est-ce que je pourrais...
Madame, avec votre permission, j'aurais de l'information à vous apporter
au niveau des terrains de camping au Québec.
Mme Dupuis: Camping-caravaning?
M. Vallerand: Oui, les problèmes que vous avez
soulignés. Si vous me permettez deux secondes avant d'arriver aux
crédits parce que c'est important. Je voudrais que... si vous voulez
bien les défendre, il faudrait peut-être faire une espèce
d'aparté puis les prendre en compte dans votre question. Voyez-vous, Mme
la députée, ça me permet de dire encore une fois que le
ministère a été davantage en action parce que les points
que vous soulevez sont déjà réglés. Il y a eu un
contentieux entre le ministère du
Travail et l'Association des terrains de camping du Québec au
sujet de la qualification des surveillants dans les bains publics. C'est
maintenant réglé avec le consentement et l'accord de
l'Association des terrains de camping du Québec et le ministère
du Travail, compte tenu du rôle de médiation qu'a joué le
Tourisme là-dedans.
Quand vous faites référence également à la
Loi sur les établissements touristiques au Québec, vous savez
qu'il y a un projet de loi qui a été déposé. Il est
dans la Gazette officielle, et les règlements de ce projet de loi
sur les établissements touristiques touchant les terrains de camping ont
été acceptés par leur association. La raison pour laquelle
on a retardé le dépôt au niveau des avis publics, c'est
précisément parce qu'on était en négociation avec
eux autres. On tentait de trouver une formule pour les accommoder au niveau de
la réglementation, ce qui a été fait.
Il reste un point que vous soulevez, celui de l'application de la TPS.
Ils font partie de notre comité et on est à examiner avec eux
autres la façon de les accommoder dans l'éventualité de
l'application de la TPS au Québec.
Mme Dupuis: Est-ce que ça se fait en discussion avec eux
ou de façon unilatérale? Parce que, là, Ils ne semblent
pas... J'ai des commentaires et ils ne semblent pas très satisfaits...
comment la réglementation s'applique pour eux. Parce que, là,
ça nous fait déborder sur un autre sujet qui est la
réglementation. Encore là, j'ai eu des commentaires de gens qui
ne sont pas très enthousiastes face à la nouvelle
réglementation ni de la manière dont ça s'est fait
aussi.
M. Vallerand: Écoutez, on pourra... Faites-nous
connaître ces personnes-là parce que, nous, on a
négocié avec leur association. Il y a eu des rencontres
multipartites non seulement avec les utilisateurs... Il y a eu une rencontre
avec les propriétaires de terrains de camping également et ils
ont convenu de la nouvelle réglementation en disant qu'elle tenait
compte de leurs préoccupations.
Mme Dupuis: Pour ne signaler que la Fédération des
Agricotours, par exemple, après deux heures de rencontre la
Fédération devait, sur place, trouver un compromis. Ça
devait se faire sur place, tout de suite. Donc, ils ont eu deux heures pour
trouver un compromis entre ce qui était proposé au niveau de la
réglementation et ce qu'ils proposaient. Alors là, on ne peut pas
parler vraiment de respect et de dialogue valable. Là, je m'informe
auprès du ministre, à savoir s'il y a eu vraiment des
négociations un peu plus acceptables pour les intervenants, au niveau de
la réglementation?
M. Vallerand: Mme la députée, je crois que vous
faites référence à la rencontre du 6 février avec
Agricotours, qui est responsable des gîtes du passant, si je ne
m'abuse.
Mme Dupuis: Non. M. Vallerand: Non? Mme Dupuis: Je
fais...
M. Vallerand: Parce qu'il y a eu des rencontres avec eux depuis
ce temps.
Mme Dupuis: ...référence à une rencontre en
avril 1990, M. le ministre.
M. Vallerand: Mme la députée, depuis le mois
d'avril, me dit-on, il y a eu sept autres rencontres avec les clientèles
qui sont représentées par Agricotours. On a convenu d'une
modalité, au niveau du règlement, pour accommoder les quatre et
cinq chambres qui, apparam-ment, ferait l'affaire de l'ensemble de cette
clientèle-là, depuis la rencontre du mois d'avril, au terme des
sept autres rencontres qui ont eu lieu par la suite.
Mme Dupuis: Est-ce que je pourrais savoir quel nombre de chambres
vous acceptez pour ces petits hébergements? C'était cinq?
M. Vallerand: Quatre et cinq. En bas de quatre et en haut de
cinq. En bas de quatre, municipal, et en haut de cinq, hôtellerie.
Mme Dupuis: Je peux vous dire que certains établissements
qu'on appelle "Couette et café" ou "Bed and Breakfast" - je ne sais pas
si, eux, s'identifient comme ça - mais c'est qu'en bas de six chambres,
c'est la mort certaine pour plusieurs d'entre eux dont certains que je connais
et que j'apprécie beaucoup parce que, moi, quand je vais en vacances,
c'est là que je vais. Il y a un public européen qui demande
beaucoup ce genre d'hébergement lorsqu'il vient au Québec et les
petits, en bas... Si on limite en bas de six chambres, plusieurs de nos plus
intéressants devront fermer leurs portes.
M. Vallerand: Je pense, en tout cas, à la lecture ou
à l'analyse des commentaires qui me sont faits, que l'ensemble de cette
industrie-là accepterait le règlement de quatre et cinq.
Quelques-uns voudraient le voir à six, mais six et plus, pour nous
autres, c'est de l'hôtellerie, ce n'est plus du petit hébergement,
ce n'est plus du gîte du passant. Ils doivent être, pour maintenir
une concurrence avec l'ensemble de l'industrie de l'hôtellerie,
assujettis aux mêmes règles, aux mêmes qualifications et aux
mêmes exigences.
Mme Dupuis: Mais est-ce que le ministre serait ouvert à
quelques, peut-être quelques cas particuliers d'hébergement pour
qui. vraiment, ça
peut compromettre leurs activités ou leur commerce si tout est
dans les règles?
M. Vallerand: Je ne veux pas m'engager à la marge, Mme la
députée. Je pense qu'on négocie avec eux autres depuis
assez longtemps. L'ensemble de l'industrie est satisfait de la norme quatre,
cinq; on ne se refuse pas, on n'est pas bêtes, à des cas
exceptionnels qui pourraient être mis en péril. On est prêts
à les regarder, à voir de quelle façon - si c'est vrai ou
non - ils sont en péril. Mais je pense que l'entente quatre, cinq, pour
autant que je suis concerné, est maintenue.
Mme Dupuis: Donc, si j'interprète bien les propos du
ministre, il y a discussion à cet effet et pour le projet de
réglementation, là, le ministre est ouvert à apporter des
modifications.
M. Vallerand: Non.
Mme Dupuis: Au niveau de la réglementation, puisqu'il y a
discussion là, ou si le texte serait...
M. Vallerand: Mais ce qu'on me dit, c'est que c'est l'entente qui
a été convenue avec ces clientèles-là. Si le seuil
quatre et cinq fait leur affaire à l'exception de quelques-uns que vous
mentionnez...
Mme Dupuis: Non. Je m'excuse, M. le ministre, mais je parle de
l'ensemble de la réglementation, dans tous les domaines là.
M. Vallerand: Mais l'avis de publication est terminé. Le
projet a été acheminé a mon bureau et je dois l'envoyer au
Conseil des ministres.
Alors, il reste très peu de temps pour faire des
modifications.
Mme Dupuis: Mais, est-ce qu'il y a eu des modifications au
projet?
M. Vallerand: Oui. Substantielles. Oui, absolument, mais c'est
déjà terminé ça et je ne pense pas avoir
l'intention d'en faire d'autres.
Mme Dupuis: Bon. Alors là, le ministre m'assure qu'il y a
eu des modifications au projet suite aux discussions et aux rapports.
M. Vallerand: 90 % des commentaires, Mme la
députée, qui nous ont été faits, on en a tenu
compte dans la rédaction finale du projet.
Crédits du ministère
Mme Dupuis: II reste quelques minutes à peine,
malheureusement. Au niveau des crédits du ministère du Tourisme,
j'aurais quelques petites questions... Aux renseignements
généraux, page 38, on voit dans la dernière colonne avant
les remarques, les dépenses au 12 mars 1991. Si je vois le total en bas
de ce qui... Il resterait, d'après les chiffres qui sont
indiqués, 9 500 000 $ à dépenser dans les deux
dernières semaines. Là, pour moi, j'aimerais avoir quelques
explications à cet effet parce que je trouve que 9 500 000 $ à
dépenser dans les deux dernières semaines... Est-ce que ça
va tomber en crédits périmés ou quoi?
M. Vallerand: Non. Non. Je peux vous rassurer. C'est parce que
l'exercice nous a amenés avant la fin de l'exercice financier comme tel,
pour la préparation de l'exercice d'aujourd'hui, cet argent-là
est déjà tout engagé. De toute façon, je n'ai pas
la nomenclature de l'ensemble des engagements, mais je peux vous dire...
Mme Dupuis: Bon, c'est que je vois que le budget modifié
est à 38 474,50 $. Les dépenses, aux dates que je vous disais
tantôt, au 12 mars, sont de 28 908 $...
M. Vallerand: La différence... Les engagements, les
factures entrent d'ici cette date-là et le 31 avril 1991.
Mme Dupuis: Ça veut dire qu'il devrait entrer pour 9 500
000 $ de factures durant ces deux semaines?
M. Vallerand: Vous me disiez qu'il en reste actuellement pour 5
000 000 $. Donc, depuis deux semaines on en a reçu pour 4 000 000 $.
Alors, s'il reste à peu près deux semaines, on pourra recevoir un
autre 4 000 000 $. Donc, dans trois semaines, il ne restera plus rien. Il y a
des factures, me dit-on, aussi pour expliquer - votre question est quand
même légitime - il y a beaucoup de factures qui viennent de
l'étranger parce qu'on fait beaucoup de dépenses de promotion,
d'engagements avec des partenaires à l'extérieur du
Québec. Il y a les délégations aussi, me dit-on... (12 h
15)
Mme Dupuis: Maintenant, si on retourne à la page 27 du
même document où on voit les contrats attribués en
1990-1991 à des firmes de communication ou de relations publiques, on
voit que la firme Summum Relations Publiques inc. a eu un contrat pour quatre
mois d'une somme qui n'est pas... plus élevée? C'est au niveau du
principe, j'aimerais ça connaître les motifs: planifier, organiser
et coordonner les relations de presse pour la visite du ministre dans la
région de Duplessis. À moins que mes informations soient
mauvaises, il me semble qu'un ministre a à sa disposition, pour ses
communications, un attaché de presse et un attaché aux
communications en plus de la direction des communications. Je vois aussi, pour
9850 $: planifier, organiser et
coordonner les relations de presse pour la visite du ministre dans
différentes régions du Québec.
Est-ce que je pourrais avoir quelques éclaircissements?
M. Vallerand: Oui, avec plaisir, Mme la députée. La
raison est bien simple. Quand on se déplace en région... et j'ai
fait le tour des régions de façon systématique entre le
mois de février et le mois de mai de l'an dernier, à un point tel
que certains de mes collègues, et même vous, me cherchiez à
l'Assemblée nationale, mais j'étais - comme je vous ai dit en
Chambre - sur le terrain à régler des problèmes qui nous
sont communs et communs à nos députés. La pratique, c'est
d'engager des ressources sur place plutôt que de faire voyager des
fonctionnaires. Alors, l'économie est plus grande d'engager une
compétence dans la région pour faire les relations de presse que
de demander aux fonctionnaires du ministère de se déplacer et de
payer leurs dépenses jusque dans la région.
Mme Dupuis: Mais le ministre du Tourisme reçoit une
allocation pour ses déplacements à l'intérieur du
Québec.
M. Vallerand: C'est purement en communications. Ça n'a
rien à voir avec mes dépenses de déplacement, à
moi. C'est uniquement les relations de presse et de communication qui ont
été faites dans le milieu.
Mme Dupuis: Oui, je le sais. Maintenant, pour les allocations
pour les déplacements à l'intérieur du Québec, a la
page 79 des renseignements particuliers. Le ministre ne nous donne pas les
chiffres du montant de ses déplacements à l'intérieur du
Québec.
M. Vallerand: Vous avez vu l'annotation? Vous l'avez dit tout
à l'heure, le ministre du Tourisme reçoit une allocation pour ses
déplacements à l'intérieur du Québec. Pour cette
raison, son nom n'apparaît pas sur la liste des voyages au Québec.
C'est moi qui les paie avec l'allocation que j'ai comme
député-ministre.
Mme Dupuis: Donc, c'est pour ça que vos allocations, il
n'y a pas de somme pour ça. C'est avec vos allocations...
M. Vallerand: C'est ça.
Mme Dupuis: ...personnelles de député.
M. Vallerand: Je ne fais aucune réclamation pour
ça.
Mme Dupuis: Merci, M. le ministre. Est-ce qu'on a le temps? Il
nous reste cinq minutes. Bon. Dans le dernier cinq minutes, cinq ou 10 minutes,
bon. Les crédits du ministère du Touris- me maintenant. Les
crédits totaux du ministère du Tourisme s'élèvent
à 99 034 900 $, comme je disais tantôt, en 1991-1992 par rapport
à 86 206 080 $ en 1990-1P91. C'est une augmentation de 12 000 000 S ma.s
si on décompose cette hausse, on s'aperçoit que la moitié,
ou 6 000 000 $, est la somme annoncée dans le discours du budget de
1990-1991. Le ministre, je pense, en conviendra. Sur ces 6 000 000 $, il y a 4
000 000 $ qui sont affectés aux fêtes du 350e anniversaire de
Montréal. Dans les 2 000 000 $ qui restent, 1 800 000 $ sont
affectés à la RIO et à l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie. Bref, en tout et pour tout, le budget régulier du
ministère ne s'accroît que de 200 000 $ finalement pour ce qui est
de la promotion et tout, pour ce qui est des régions, et de tout le
secteur touristique. Comment le ministre expli-que-t-il que les programmes
réguliers de son ministère ne soient augmentés que de 200
000 $ par rapport à l'année dernière, une croissance qui
ne couvre même pas l'inflation?
M. Vallerand: Ce qu'on me dit, là, pour que vous puissiez
porter un véritable jugement, il faudrait comparer les budgets originaux
et non pas les budgets modifiés comme tels... On fait état de 12
000 000 $, 6 000 000 $ qui sont la récurrence du budget de l'an dernier
parce que je me rappelle que Mme la députée s'interrogeait si les
6 000 000 $ étaient récurrents ou non, l'an dernier. Ils le sont.
Vous avez un autre 6 000 000 $ pour l'ensemble, 4 000 000 $ pour les
fêtes du 350e anniversaire, je pense que c'est de la promotion.
Mme Dupuis: Je parie de tout le reste de l'ensemble. D'abord,
s'il est récurrent, je parle pour l'année, moi-là.
M. Vallerand: Bien c'est deux quarts, c'est la moitié,
c'est 4 000 000 $ sur 6 000 000 $.
Mme Dupuis: On ne peut pas parler de 12 000 000 $. Vous parlez
des deux ans. Je parie pour une année. Donc, c'est 6 000 000 $
M. Vallerand: Oui.
Mme Dupuis: Je ferai remarquer au ministre, en passant, que ce
sont les 6 000 000 $ que le fédéral a retirés et qu'il ne
met plus.
M. Vallerand: Non, non
Mme Dupuis: Donc on fait du sur place. Ce n'est pas 6 000 000 $
additionnels dont l'industrie touristique peut bénéficier. C'est
6 000 000 $ qui ont été coupés par le
fédéral. Donc on fait du sur place. On n'a pas un cent de
plus...
M. Vallerand: Non, non
Mme Dupuis: ...pour l'industrie touristique. Ça a
coûté 6 000 000 $ de plus au gouvernement du Québec, mais
l'industrie n'a pas 6 000 000 $ de plus. Comprenons-nous bien sur ce sujet,
là.
M. Va liera nd: Non, je pense que la compréhension qu'on
devrait avoir, c'est 12 000 000 $, 6 000 000 $ plus 6 000 000 $. Il y a les 6
000 000 $ récurrents, les 4 000 000 $ pour la promotion des
événements du 350e anniversaire de Montréal, et vous avez
des éléments où on n'a rien d'imputé. Ce sont, par
exemple, si vous prenez les travaux d'infrastructure de Memphrémagog, M.
le député peut être intéressé
peut-être, c'est selon l'évolution des travaux, également.
On n'enlève rien sur 400 000 $. Quand on regarde la
Société du Palais des congrès de Montréal, c'est
une économie au niveau de l'administration de ses budgets. C'est le
résultat d'une meilleure performance. Ça n'enlève
absolument rien au ministère, là.
Mme Dupuis: Non, mais...
M. Vallerand: De dire qu'on compense strictement ce qu'on a perdu
du fédéral, ce n'est pas tout à fait exact.
Mme Dupuis: Non, bien on a perdu, le ministre convient qu'on a
perdu 6 000 000 $ du fédéral.
M. Vallerand: Ah oui, tous ensemble on l'a décrié,
mais le gouvernement a fait un effort de 6 000 000 $ additionnels pour
compenser ça aussi. Il faut bien prendre en compte l'effort additionnel
du gouvernement dans cette circonstance-là.
Mme Dupuis: Oui, mais finalement, ça n'apporte pas plus de
fonds à l'industrie touristique, ça là.
M. Vallerand: Bien, ça apporte...
Mme Dupuis: C'est 6 000 000 $ de remplacement.
M. Vallerand: C'est un plus grand effort de la part du
gouvernement du Québec pour l'industrie touristique du Québec...
pour compenser.
Mme Dupuis: Le ministre ne juge-t-il pas que c'était
peut-être un peu excessif. Je ne dis pas que c'est trop, mais
comparativement, lorsqu'on a un budget si petit, et que la coalition avait
demandé 9 000 000 $ pour la promotion, que là avec un petit
budget de 6 000 000 $ on en donne 4 000 000 $ pour les fêtes du 350e, le
ministre ne trouve-t-il pas ça excessif, pour un intervenant, la ville
de Montréal? Comprenons-nous bien, je ne dis pas que c'est trop pour
Montréal, je dis simplement, toutes proportions gardées?
M. Vallerand: Ha, ha, ha!
Mme Dupuis: Je dis simplement que, toutes proportions
gardées...
M. Vallerand: C'est trop.
Mme Dupuis: C'est beaucoup par rapport aux régions,
là. Qu'est-ce qu'il reste pour les régions, pour la promotion de
l'ensemble de l'industrie touristique?
M. Vallerand: II faudrait d'abord faire la comptabilité
suivante: l'enveloppe de promotion du ministère n'est pas de 6 000 000
$; elle est de 20 000 000 $, premièrement. Les 6 000 000 $ sont en
augmentation l'an dernier, récurrents cette année, plus un autre
4 000 000 $, uniquement pour soutenir les fêtes du 350e anniversaire
parce que le gouvernement s'est engagé, avec le gouvernement
fédéral et la ville de Montréal, à mettre... 10 000
000 $ pour le fédéral et 14 000 000 $ pour la ville de
Montréal. Ce sont les premiers 4 000 000 $ sur la somme totale de 10 000
000 $ qui sera versée d'ici la fin de l'année 1992 pour la
soutenance de ces projets-là. Donc, il faut partir d'une enveloppe de 20
000 000 $ qui a été augmentée par rapport à la
contribution des fêtes de Montréal, et non pas des 6 000 000 $
pris isolément.
Mme Dupuis: Comprenons-nous bien. La coalition demandait 9 000
000 $ en surplus.
M. Vallerand: L'enveloppe du ministère, c'est 20 000 000
$.
Mme Dupuis: La coalition demandait 9 000 000 $ en surplus. Nous
avons 6 000 000 $.
M. Vallerand: 20 400 000 $. C'est avant l'augmentation de 6 000
000 $, Mme la députée.
Mme Dupuis: Voilà.
M. Vallerand: C'était au moment où l'enveloppe du
budget, la promotion était à peu près de 12 000 000 $.
Mme Dupuis: On ne l'a pas eu. La coalition ne l'a pas eu.
M. Vallerand: 12 000 000 $ plus 9 000 000 $, ça fait 21
000 000 $. Alors, 12 000 000 $ plus ce qu'on vient de leur donner, 6 000 000 $
plus 4 000 000 $, ça fait 20 000 000 $. Donc, on n'est pas loin de la
coalition.
Mme Dupuis: On ne calcule pas de la même manière.
Mais si j'en reviens à ma question, est-
ce que le ministre ne juge pas que c'est peut-être un peu
disproportionné 10 000 000 $, finalement, au total, qui vont de son
ministère au seul chapitre de la fête du 350e de la ville de
Montréal?
M. Vallerand: Non, ce sont 10 000 000 $ additionnels qui seront
versés au ministère pour soutenir la contribution du gouvernement
du Québec aux fêtes du 350ème anniversaire de
Montréal. Maintenant, si Mme la députée trouve que c'est
trop, j'espère qu'elle le dira aux organisateurs, aux clientèles
touristiques de la région de Montréal. Je pense que votre
comté n'est pas tellement loin, non plus.
Mme Dupuis: Non, je ne laisserai pas le ministre déformer
mes paroles, je dis que proportions gardées...
M. Vallerand: Bien, c'est ce que vous me dites...
Mme Dupuis:... je trouve que pour... si je regarde...
M. Vallerand: Est-ce que vous êtes pour ce soutien de 10
000 000 $ pour le 350ème ou contre?
Mme Dupuis:... le budget total, je trouve que c'est
disproportionné par rapport au budget total du ministère en
matière de tourisme.
M. Vallerand: Vous êtes contre Mme la
députée, vous êtes contre, voilà. Je l'enregistre,
je l'enregistre.
Le Président (M. Lafrenière): Un instant. M.
St-Roch, le député de Drummond a une petite question à
poser avant que...
Pistes cyclables et de motoneige
M. St-Roch: Merci, M. le Président. Le temps
avançant, M. le Président, je crois que cet après-midi
nous discuterons d'autres éléments du programme. M. le ministre,
à l'heure actuelle, devant le désengagement de la plupart des
sociétés ferroviaires, de l'abandon des tronçons qui sont
établis à la grandeur du Québec, et devant le fait que ces
emprises-là vont demeurer libres, ne croyez-vous pas qu'on pourrait
avoir l'opportunité, nous ici au Québec, de développer un
nouveau produit touristique: utiliser ces emprises-là pour
développer un réseau de pistes cyclables qui est
complètement à l'intérieur du Québec, qui nous
permet de voir un Québec, si vous voulez, en pleine nature, mais qui
aurait aussi l'avantage de voir toutes ces emprises-là déboucher
à un moment donné dans un petit village, une petite
municipalité. Ce genre de produit touristique-là pourrait
être utilisé l'été, puis combler peut-être une
lacune qu'on voit en train de se développer là au cours de
l'hiver, un autre produit touristique majeur qui est l'industrie de la
motoneige. On voit de plus en plus de difficultés à
établir là des réseaux de sentiers. Or ce
réseau-là qu'on pourrait peut-être occuper pourrait servir
dans un premier temps, au niveau des pistes cyclables, de développement
d'un produit touristique nouveau comme je le mentionnais tantôt, et
durant l'hiver, consolider notre réseau au niveau de la piste de
motoneige.
Est-ce que votre ministère a été consulté
pour l'utilisation, si oui, quelles sont les intentions du
ministère?
M. Vallerand: C'est une très bonne observation, M. le
député. Je pense que vous mettez le doigt sur un produit, en tout
cas, potentiellement développable et à grand pouvoir d'attraction
touristique, à mon avis. Oui, il y a un comité au sein du
ministère qui se penche sur l'utilisation des emprises, sur le recyclage
des emprises ferroviaires pour en faire un produit touristique sur le
modèle - ou à peu près - que vous avez cité tout
à l'heure. Même, actuellement, il y a eu des interventions du
ministère du Tourisme auprès du ministère des Transports
et de la compagnie CP sur l'utilisation des emprises ferroviaires. Je sais que
c'est un peu loin de votre comté, mais pour vous donner un exemple, le
P'tit train du Nord, où on tente justement de faire une première,
ou de voir de quelle façon on pourrait recycler cet espace-là
comme réseau, sentier d'attraction touristique cyclable, etc. Cette
expérience-là nous permettra sûrement d'envisager ce qu'on
pourra faire pour l'ensemble du Québec, là où les
compagnies ferroviaires se désengagent et où il y a un potentiel
de recyclage des emprises ferroviaires comme telles.
M. St-Roch: Mais, M. le ministre, est-ce qu'on a l'assurance
à ce moment-ci que ces emprises-là ne seront pas
redonnées, par exemple, aux propriétaires riverains, ou aux
municipalités qui pourraient les démanteler complètement?
Il semble que dans certains cas, les compagnies ferroviaires sont prêtes
à passer à l'action.
M. Vallerand: Je ne peux pas vous donner des engagements qui ne
relèvent pas de ma compétence parce que vous savez qu'il y a
plusieurs ministères qui sont impliqués. Il y a les Transports,
les municipalités entre autres. Mais je vous dis que du
côté du ministère du Tourisme, on a sensibilisé nos
collègues et on a formé un comité pour voir de quelle
façon on pourrait utiliser le recyclage de ces sentiers-là, de
ces espaces-là au niveau des emprises, comme attraction touristique.
M. St-Roch: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Lafrenière): II reste une minute,
il vous reste une minute.
Mme Dupuis: Je...
M. Audet: Juste deux secondes, c'est dans le...
M. Vallerand: Mais je pense qu'on devrait, M. le
Président, compte tenu de la situation en Beauce que vit notre
collègue, lui donner le privilège de poser une question.
M. Audet: Du tourisme nautique. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lafrenière): II vous reste une
minute, M. le député.
M. Audet: Ça n'a pas rapport au tourisme sur les plans
d'eau même si on en a un beau ce matin. C'est dans le même sens que
mon collègue là, parce que chez nous justement avec le
démantèlement du réseau ferroviaire, il y a un groupe qui
organise tout ça. Alors, ils commencent à venir rencontrer leur
député pour obtenir de l'aide financière. Même s'il
existe un comité qui se penche présentement sur le dossier
à votre ministère, M. le ministre, est-ce qu'il existe des
moyens, par exemple des organismes comme ça? Si chez nous, par exemple,
ils disent: On aurait besoin d'un petit coup de main du ministère du
Tourisme - parce que pour nous, ça a un impact touristique - est-ce
qu'au point de vue financier, il y a quelque chose qu'on pourrait faire? Ou
est-ce que j'aurais peut-être été mieux d'attendre pour
poser ma question de vous voir tous les deux, seul à seul? Mais,
étant donné que ça sera inscrit au Journal des
débats, dépendam-ment de la réponse que vous me
donnerez, peut-être que je pourrai porter une bonne nouvelle...
M. Vallerand: M. le député de Beauce-Nord, vous
savez que mes réponses sont toujours publiques. Ça fait partie de
ma transparence, malgré ce qu'en pense Mme la députée de
Verchères, mais Je sais que c'est plus sous le couvert de la blague
qu'autre chose. Écoutez, pour le moment, ce qu'on fait... C'est un
phénomène qui est relativement nouveau dans certaines
régions... Ce qu'on regarde... et ce comité-là se penche
là-dessus pour examiner quel potentiel touristique on pourrait tirer de
ça. Il est évident, a sa face même, qu'on en voit un.
Maintenant, est-ce qu'il y a des régions où c'est plus facile
parce que les compagnies ferroviaires sont prêtes à le donner avec
moins de frais? Il y a des régions où c'est plus difficile parce
qu'on s'attend à ce qu'on prenne en charge l'entretien de certains
équipements qui sont dans ces tracés-là, les viaducs,
entre autres, qui appartiennent au gouvernement fédéral. Donc, il
y a toutes sortes de négociations à travers plusieurs
compétences, mais je vous rassure en disant qu'on a identifié
là - comme vous l'avez fait - un potentiel touristique. Ce
comité-là se penche sur les modalités qui pourraient faire
en sorte que certaines de ces emprises puissent se traduire concrètement
par un nouveau produit touristique au Québec. Et on aura l'occasion,
puisque c'est inscrit aux Débats - pour vous rassurer davantage,
M. le député - d'en reparler avec les gens de votre milieu et
d'en parler plus spécifiquement à leur porte-parole, le
député de Beauce-Nord.
Le Président (M. Lafrenière): Pour le mot de la
fin, et les remerciements, Mme la députée de
Verchères.
Mme Dupuis: Avant d'adresser mes remerciements à
l'Assemblée, bien sûr, je fais simplement signaler - parce que
là, on n'a plus de temps - que les permis sur les établissements
touristiques sont passés de 100 $ à 160 $, et que c'est le
même montant, que ce soit trois mois, quatre mois ou un an. Je fais
simplement signaler ça, à l'attention de M. le ministre, en
espérant qu'il y apportera un correctif.
Le Président (M. Lafrenière): Bon. La commission de
l'économie et du travail suspend ses travaux jusqu'après la
période de questions.
Mme Dupuis: Je tiens à remercier M. le ministre, bien
sûr, les membres de son cabinet ainsi que les membres du
ministère, mes collègues et vous-même, M. le
Président.
M. Vallerand: M. le Président, je renvoie les mêmes
remerciements à ma collègue, Mme la députée de
Verchères, critique de l'Opposition en matière de tourisme, aux
membres de votre commission, en soulignant que j'ai été
agréablement surpris par la connaissance de leur dossier et la
pertinence des questions qu'ils m'ont posées et qui ont, à mon
avis, enrichi l'ensemble du débat sur la problématique et
l'amélioration de l'industrie touristique au Québec.
Permettez-moi de remercier également tous les gens de mon
ministère et de mon cabinet qui m'ont assisté dans cette
tâche. Merci.
Le Président (M. Lafrenière): Bon. Merci. La
commission de l'économie et du travail suspend jusqu'après les
affaires courantes.
(Suspension de la séance à 12 h 33)
(Reprisée 15 h 33)
Le Président (M. Bélanger): Je demanderais à
chacun de bien vouloir prendre sa place pour que la commission reprenne ses
travaux sur
l'étude des crédits budgétaires du ministère
du Tourisme et de la Régie des installations olympiques pour
l'année financière 1991-1992. Nous avons donc deux heures cet
après-midi c'est-à-dire de 3 h 30 à 5 h 30,
consacrées à l'étude des crédits de la RIO, selon
une entente qu'il y a eu. Alors, les remplacements marchent sur les mêmes
ordres que ce matin.
Régie des installations olympiques
Alors, est-ce qu'il y a des remarques préliminaires sur ce
chapitre ou si on continue sur les mêmes remarques que ce matin?
Mme Dupuis: Peut-être que...
Remarques préliminaires
Le Président (M. Bélanger): Vous auriez des
remarques? Oui. Bien. M. le ministre, est-ce que vous avez des remarques
préalables?
M. Vallerand: Non, ne serait-ce que pour présenter les
gens de la Régie que j'avais nommés ce matin et qui sont avec
nous autres aujourd'hui, M. Bibeau, président-directeur
général, M. Jean-Pierre Payette, trésorier,
vice-président à l'administration et M. Michon, également,
de la Régie.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, Messieurs,
considérez-vous comme salués et bienvenue à la commission.
Alors, Mme la députée de Verchères.
Mme Luce Dupuis
Mme Dupuis: M. le Président, M. le ministre, rebonjour et
salutations à M. Bibeau. Le 20 novembre dernier, la Régie des
installations olympiques, fêtait ses 15 ans. Le 20 novembre 1975, le
gouvernement du Québec adoptait une loi créant la Régie
des installations olympiques. La Régie avait alors deux mandats bien
précis à remplir: livrer les installations olympiques à
temps pour la présentation des jeux et, deuxièmement, parachever
le site, soit la construction de la tour et l'installation du toit
rétractable. 15 ans plus tard, on peut dire que la RIO a enfin atteint
ses objectifs. L'aventure olympique du premier gouvernement de M. Bourassa aura
coûté l'équivalent de deux parcs olympiques. Ça,
c'est une réalité, dont, je pense, les Québécois
sont très conscients. Alors que le tout devait pourtant, au
départ, s'autofinancer... On se souviendra d'ailleurs qu'à
l'époque, un certain rédacteur en chef du journal Le Devoir,
qui est maintenant ministre dans le cabinet du gouvernement actuel, avait
sévèrement critiqué l'action du gouvernement
libéral à ce propos.
Aujourd'hui, la RIO, je pense, est prête à relever un
nouveau défi. Déjà, la conversion de l'ancien
vélodrome en biodome marque un nouveau tournant pour la Régie des
installations olympiques. L'actuel président-directeur
général - je pense que toi/ le monde sera d'accord avec moi - ne
manque pas d'idées et de dynamisme, à un point tel, parfois, que
ça met son ministre un petit peu dans l'embarras. Plusieurs vocations
ont été énumérées, dont une cité des
loisirs, une cité de l'écologie, une cité des sports. On a
même énoncé la possibilité du forum de
Montréal, un hôtel, le Hilton, et tout dernièrement, bien
sûr, un casino, ou encore tout à la fois, peut-être
même un centre récréatif antistress, l'université.
Ça veut dire, en résumé, que le président-directeur
général cherche, avec toute l'énergie - que je dirais
même du désespoir - une vocation afin de rentabiliser le stade
olympique.
Pour ce qui est de la Régie elle-même, maintenant, elle
sera tantôt une société mixte regroupant le gouvernement du
Québec, la ville de Montréal ou le secteur privé,
peut-être une société privatisée, peut-être
une société d'État. Mais, encore là, on sait
très bien qu'il y a une loi qui prévoit toujours une
société municipale sous l'autorité de la ville de
Montréal une fois la dette olympique remboursée. Ici, cependant,
je pense qu'il serait difficile - tout le monde en conviendra - pour la RIO
d'être tout ça en même temps. Donc, ça veut dire que
le ministre du Tourisme, qui est responsable, en définitive, de la
Régie, devra, dans des délais plus ou moins rapprochés,
prendre une décision qui s'impose au sujet de l'avenir, si vous voulez,
ou savoir à qui appartiendra la Régie en bout de ligne.
Comme c'est l'occasion unique de discuter avec le ministre du Tourisme
et le président-directeur général, c'est bien sûr
que ça portera sur la vocation future et ce qu'il adviendra du stade et
des coûts. Cependant, avant d'aborder les questions précises sur
le stade, il y a peut-être quelques petites questions que j'aurais
à poser relativement à des demandes qui avaient été
faites par l'Opposition, des demandes de renseignements généraux.
Ça a trait aux déplacements à l'extérieur du
Québec de personnes ou de quelques fonctionnaires, quelques personnes
reliées... La première serait au sujet d'un voyage d'un
fonctionnaire de la RIO, qui aurait coûté 2522,26 $. C'est M.
Alexandre Stefu, pour un voyage à Los Angeles et à San Francisco,
un voyage qui aurait eu lieu entre le 12 et le 18 janvier 1990 pour rencontrer
Nadia Comaneci et son agent. M. Stefu est-il un employé de la
Régie, d'abord? Et quel est le but de ce voyage?
M. André Vallerand
M. Vallerand: M. le Président, vous me permettrez, juste
avant de demander au président de la Régie des installations
olympiques de répondre spécifiquement à la question de Mme
la députée, j'aimerais faire les remarques suivantes.
Je pense qu'on se doit - et je suis persuadé que l'Opposition
partage ma conviction - de maintenir un discours qui valorise un
équipement comme celui de la Régie des installations olympiques
et en particulier son stade. Je pense qu'il n'y a pas de fautif,
historiquement, Mme la députée. C'est vrai que le gouvernement
libéral a été à l'origine de la création,
pour les événements que vous connaissez, à
l'époque. Par ailleurs, il y a un autre gouvernement, du Parti
québécois, qui a eu l'administration du stade et qui a fait
exactement, probablement, ce qu'on aurait fait à l'époque: il a
complété le parachèvement, il a ajouté à ses
coûts. Et à partir de ce constat-là, je pense qu'on doit
conclure que c'est un équipement utile à la communauté,
puis il faut lui donner, justement, une vocation qui s'insère dans le
service que les équipements peuvent rendre à l'ensemble de la
communauté. Il identifie également Montréal dans une
perspective d'attraction touristique.
J'enchaîne rapidement, pour conclure là-dessus. On a
aujourd'hui un président-directeur général qui nous soumet
des projets pour, justement, trouver une vocation plus pointue, dans cet
esprit-là, pour nos installations olympiques; moi, je le
félicite. Bon Dieu, M. le Président, c'est beaucoup plus facile
d'arbitrer des projets quand on en a que de trouver des gens pour nous inspirer
par rapport à l'orientation ou à la vocation d'un
équipement. Donc, dans cet esprit-là, je pense - et l'Opposition
en conviendra - tentons de faire le maximum pour que cet équipement
communautaire collectif profite plus largement aux clientèles auxquelles
il est destiné et devienne, étant donné qu'il est sous la
responsabilité du ministère du Tourisme - ce n'est pas pour rien
- aussi une attraction touristique comme telle. Pour répondre à
la question de Mme la députée, je demanderais au
président-directeur général.
Voyage en Californie
M. Bibeau (Pierre): Merci. D'abord j'aimerais vous remercier, Mme
la députée ainsi que M. le ministre pour les bons mots
d'encouragement que vous avez eu à notre endroit, en fait, à
l'endroit de nos projets. J'espère que certains vont se réaliser
en cours de route; je pense que c'est le voeu de tout le monde.
Alors, pour répondre spécifiquement à votre
question sur le voyage de M. Alexandre Stefu en Californie, effectivement, M.
Stefu est à l'emploi de la Régie des installations olympiques. Il
est responsable du conditionnement physique. M. Stefu est d'origine roumaine.
Alors, M. Stefu a été en voyage, mandaté par le
président, après consultation avec le conseil d'administration,
parce qu'on voulait explorer. Si vous vous reportez au contexte, Mme Comaneci
venait de s'évader, à toutes fins utiles, de la Roumanie.
Évidemment, le contexte politique était différent en
Roumanie à cette époque-là. Et comme Mme Comaneci avait
été associée de très près aux Jeux
olympiques de Montréal, et ça avait été, disons,
une valeur positive... Il y a eu beaucoup de choses négatives qui se
sont déroulées au niveau des Olympiques de 1976, mais, quand
même, Mme Comaneci était ressortie comme l'étoile, si vous
voulez, des Jeux olympiques de 1976. Alors, M. Stefu était
mandaté pour vérifier auprès de Mme Comaneci son
intérêt pour une possible association, et voir aussi quels
étaient les conditions d'une possible association entre Mme Comaneci et
la Régie des installations olympiques. Alors, c'était le but de
son voyage.
Évidemment, Mme Comaneci était dans un contexte personnel
assez spécial à cette époque-là. D'ailleurs, le
voyage de M. Stefu a donné des résultats concrets sur plusieurs
rapports. Mme Comaneci est venue à Montréal, elle s'est
séparée de son gérant - si on peut appeler ainsi la
personne qui l'accompagnait à cette époque - et Mme Comaneci a
décidé, depuis, de s'établir à Montréal,
dans un quartier francophone, dans Rosemont, Alors, son port d'attache, si vous
voulez, est Montréal. Elle aurait pu choisir les États-Unis, mais
elle a choisi Montréal.
Il faut dire, pour les raisons que j'ai dites tout à l'heure, que
Mme Comaneci est toujours associée au parc olympique, aux Olympiques de
1976. Nous avons, par une firme spécialisée, Media-source Canada
inc. - d'ailleurs, vous l'avez dans les contrats - fait analyser les
retombées monétaires des articles qui sont produits au niveau de
la Régie des installations olympiques. Je crois que la firme en question
évalue, pour l'année 1990, peut-être une retombée
positive d'une valeur de 60 000 $ - je pense même que c'est un peu plus
haut, au-dessus de 60 000 $ - la présence de Mme Comaneci, au niveau des
médias, en particulier des médias écrits, parce qu'ils
analysent les médias écrits seulement. Donc, ça a
été un voyage de M. Stefu qui a été très
profitable pour nous parce que Mme Comaneci, un peu partout, même au
niveau du monde, est associée au parc olympique même si elle n'est
pas directement à l'emploi du parc olympique. (15 h 45)
Mme Dupuis: Avant de poursuivre mon questionnement, je voudrais
que les choses soient très claires. M. Bibeau connaît mon
idée à cet effet, que le stade olympique doit devenir pour les
Québécois un élément de fierté. Ceci
étant dit, il est là, finis les complexes, mais ça ne doit
pas non plus nous empêcher de voir et de travailler, et de questionner
à savoir qu'elle vocation on lui réserve, et à en baisser
les coûts le plus rapidement possible, qu'il s'autofinance le plus
rapidement possible. Ceci étant dit, j'aimerais connaître du
directeur général ou de M. le ministre quel rôle
précis vous entendiez faire jouer à Mme Comaneci, dont on
connaît la
réputation, et tout, et qui est de près associée
aux Jeux olympiques, bien sûr. Est-ce que vous aviez une vocation
précise pour Mme Comaneci?
Est-ce que vous aviez un rôle précis à lui faire
jouer?
M. Bibeau: Non, il fallait d'abord vérifier son
intérêt parce qu'il n'y avait pas eu de contact avec Mme Comaneci,
d'aucune façon, avant ce premier contact-là. Alors, dans un
premier temps, il fallait vérifier quel était
l'intérêt de Mme Comaneci à travailler pour les
installations olympiques, si d'abord elle pouvait, et dans quel cadre elle
pouvait travailler si ça s'avérait positif. Et, est-ce que nous,
de notre côté, nous pouvions aussi lui offrir certaines choses?
Alors, c'était d'abord et avant tout pour vérifier s'il y avait
un intérêt pour Mme Comaneci à être associée
au parc olympique, peu importe le niveau, que ce soit au niveau du
conditionnement physique, des relations publiques ou d'autres niveaux. Alors,
lorsque M. Stefu a fait le voyage en Californie, c'était uniquement pour
vérifier l'intérêt; c'était pour prendre un premier
contact avec Mme Comaneci et pour l'inviter à Montréal, chose qui
a été faite.
Mme Dupuis: Et ça s'est avéré
négatif. Je veux dire, elle n'a pas démontré
d'intérêt...
M. Bibeau: Oui, elle a démontré un certain
intérêt, mais Mme Comaneci a des obligations, actuellement. Elle a
des engagements un peu partout dans le monde, en particulier aux
États-Unis. Actuellement, je crois qu'ils sont en train de tourner un
film sur sa vie et elle participe encore à certaines
compétitions. Elle est très impliquée également au
niveau social un peu partout dans le monde. Alors, c'est difficile, si vous
voulez, de trouver quelque chose qui peut la garder quand même libre de
faire ses voyages et que ce soit lucratif pour elle, et de l'associer au parc
olympique. On aimerait l'associer au parc olympique, mais on n'a pas encore
trouvé la formule idéale.
Présence au Super Bowl
Mme Dupuis: Une deuxième question. Pour 2813,24 $, M.
Bibeau et M. Berthiaume, je pense, ont pu assister au Super Bowl, à la
Nouvelle-Orléans, du 25 au 29 janvier 1990. Quelle était la
nature de cette visite? Est-ce que c'est dans le mandat d'un directeur
général d'assister à un match de Super Bowl? Est-ce que je
pourrais connaître la nature de cette visite?
M. Bibeau: Oui, certainement; ça me fait plaisir, à
part ça, que vous ayez posé la question. Je ne sais pas si c'est
dans la nature, ou enfin si c'est dans le mandat du président-directeur
général des installations olympiques d'assister au Super Bowl ou
à d'autres activités, mais c'était certainement dans le
mandat du président de la Régie des installations olympiques
d'aller vérifier sur place les intentions au niveau, et de la Ligue
nationale de football, et de tout l'environnement - parce qu'à
l'époque, il était question de la Ligue mondiale de football - de
vérifier le degré d'intérêt des dirigeants
là-dessus.
D'ailleurs, si, entre autres, ça a coûté un peu cher
pour ce séjour-là à la Nouvelle-Orléans, c'est
qu'on s'est décidés à la dernière minute parce
qu'on a eu seulement à la dernière minute des renseignements
comme quoi notre voyage serait profitable. Ce n'était pas seulement du
tourisme, malgré que la Nouvelle-Orléans soit une ville
touristiquement intéressante. Montréal et le Québec n'ont
rien à envier à la Nouvelle-Orléans, alors je pense qu'on
n'aurait pas dépensé le montant que vous mentionnez uniquement
pour aller visiter la Nouvelle-Orléans.
C'est quand on a su qu'il y avait des possibilités de rencontrer
certains dirigeants, et en particulier, c'était le vendredi soir que les
contacts se sont établis avec des dirigeants de la Ligue nationale pour
vendre le produit qu'est l'emplacement. On a un stade, on a un endroit
idéal pour le football. Et là, ça s'avère, la
pratique... Toutes les critiques qu'on a, en particulier des médias, de
USA Network, entre autres, qui télédiffuse les parties de La
Machine de Montréal, actuellement, tous les gens, y compris un
quart-arrière des Bengals de Cincinnati, M. Esiason, qui était
à Montréal, disent qu'on a des installations de très haut
calibre pour le football: chambre des joueurs, terrains, etc. Alors,
c'était pour démontrer, justement, à la
Nouvelle-Orléans, qu'on avait des installations à Montréal
qui étaient comparables à celles de n'importe quelle ville
américaine. Effectivement... en tout cas, ça n'a pas nui parce
que, dans l'engrenage de la Ligue mondiale, à notre grande joie, si vous
voulez, et en particulier... C'est très rentable financièrement
que la Ligue mondiale, finalement, a donné... C'est un exemple d'un
projet qui s'est concrétisé. Malheureusement, tous nos projets ne
se concrétisent pas à la Régie, mais celui-là s'est
concrétisé et je crois que la démarche...
M. Berthiaume, qui m'accompagnait, qui est membre du conseil
d'administration de la Régie, suit aussi le dossier du football depuis
plusieurs années déjà, et à l'époque,
c'étaient des contacts avec M. Snyder; c'est M. Gerry Snyder qui nous
avait ouvert les portes avec certains dirigeants de la Ligue nationale, en
particulier les Steeler de Pittsburg, M. Rooney. Et d'ailleurs, la visite
là-bas a aussi donné naissance à une partie hors concours
qui s'est jouée l'an passé entre Pittsburg et la
Nouvelle-Angleterre. Alors, ça a amené une partie hors concours
à court terme et, finalement, la Ligue mondiale a remarqué...
Peut-être qu'on peut se questionner; si on n'avait pas été
à la partie, peut-être qu'on
l'aurait eue quand même. J'espère qu'on l'aurait eue quand
même. Ces événements-là, ça a assuré,
si vous voulez, la participation, et du match hors concours, et de La Machine
de Montréal.
M. Vallerand: C'est une bien petite dépense par rapport au
retour sur le capital investi, on en conviendra, quelque 2800 $. À date,
on a plus de 50 000, 80 000 spectateurs des matches de La Machine, 100 000 avec
le match de samedi, fort probablement, et des revenus de location, aussi.
M. Bibeau: Et juste pour une question d'information, la
première partie de La Machine a rapporté plus à la
Régie des installations olympiques que toute la dernière saison
des Alouettes. Alors, encore là, on réduira... ça va
donner un coup de main pour réduire le déficit...
Mme Oupuis: Et...
M. Bibeau: ...évidemment, ça ne le réduit
pas au complet, mais ça le réduit. D'ailleurs, cette
année, ne venez pas assister au Super Bowl... quoique certains de mes
collègues aient été invités à y assister.
Cette année, il n'y avait rien de concret à tirer d'assister au
Super Bowl pour la Régie. Et aussi, lors de cette visite à la
Nouvelle-Orléans, nous avions pu passer - la Régie des
installations olympiques - directement au réseau Quatre Saisons lors de
l'intermission, de la mi-temps, où, justement, nous avons pu exposer aux
Québécois la position de la Régie des installations
olympiques concernant le football.
Mme Dupuis: Je pense que ça confirme les qualificatifs que
j'ai dits tantôt au président-directeur général,
qu'il est très dynamique. Mais est-ce que ça ne reviendrait pas,
ce rôle-là, d'aller chercher une équipe de football, de
Super Bowl, n'était-ce pas, finalement, le rôle de la ville de
Montréal?
M. Bibeau: Là, je ne peux pas parier au nom de la ville.
Effectivement, Toronto était très présente à la
Nouvelle-Orléans, et je pense qu'encore cette année, elle
était très présente au Super Bowl, même s'il y a une
équipe de la Ligue canadienne. Je ne sais pas s'ils n'ont pas confiance
en la Ligue canadienne ou quoi, malgré que les Argonauts viennent
d'être achetés, mais ils sont très présents. Ils
m'ont même dit qu'ils sont en compétition, même s'ils n'ont
pas d'équipe dans la Ligue mondiale, pour avoir le World Bowl, la Coupe
du monde de football, en 1992, étant en compétition avec
Montréal. Mais, apparemment que, pour les dirigeants, on aurait
gagné. Là-dessus, je ne peux pas vous parler pour la ville de
Montréal, sauf que je peux vous dire que, pour nous, on avait à
démontrer aux dirigeants de la Ligue nationale qu'on avait des
équipements sportifs de haute qualité qui pouvaient recevoir
très adéquatement, ou la Ligue nationale de football, ou la Ligue
mondiale.
Mme Dupuis: Et vous êtes positif que, sans ce
voyage-là, on aurait pu l'échapper, si vous voulez, on aurait pu
ne pas avoir de résultats concrets?
M. Bibeau: Évidemment, c'est difficile à dire.
Même que j'ai dit, tout à l'heure, que ce n'était
peut-être pas... On n'aurait pas eu le voyage et peut-être, quand
même, que tout se serait réalisé. Mais je pense que le
voyage n'a certainement pas nui. La preuve, les résultats sont bons.
Remarquez, on peut aussi faire d'autres voyages qui, malheureusement, ne
donnent pas les résultats escomptés. Mais, dans ce cas -
là, on a été chanceux jusqu'à un certain point. Les
résultats étaient escomptés, mais je suis convaincu que la
présentation qu'on a faite de nos installations n'a certainement pas
nui.
On a rencontré... On n'a pas eu de présentation formelle,
pour l'affaire, mais on a rencontré des dirigeants et on avait justement
tout le "kit" pour vanter le mérite des installations olympiques. Et,
comme je vous le dis, ça a donné des bons résultats. C'est
aussi grâce à d'autres intervenants: la ville, à d'autres
niveaux; un peu plus tard, le propriétaire de l'équipe; M.
Doré a également... Et Montréal avait formé un
comité, d'ailleurs, où siégeait M. Payette de la
Régie; et c'est tout ça ensemble, si vous voulez, qui a
donné ces résultats positifs là, y compris l'appui du
ministère du Tourisme.
M, Vallerand: Oui. D'autant plus, Mme la députée -
je pense qu'il est important de le dire - que, lors de ma rencontre avec le
conseil d'administration de la RIO, un des objectifs que j'ai fixés aux
administrateurs, c'était de tenter, tout en respectant la vocation des
installations, tout en faisant en sorte que les équipements soient mis
au service de la communauté, de diminuer également le coût
des opérations, de rendre les équipements plus rentables en
tenant compte des critères, évidemment, d'utilisation populaire.
Et je pense que c'est dans cet esprit-là, dans la recherche d'un
objectif comme celui-là, que les démarches que notre
président-directeur général a faites auprès des
responsables de la ligue pour s'assurer qu'on pourra avoir les retombées
économiques qu'on a actuellement, s'insèrent justement dans une
des commandes qui ont été dictées par le ministre
responsable des installations auprès de ses dirigeants.
Mme Dupuis: Pour faire suite, les trois employés de la
Régie qui ont assisté aussi au concert des Rolling Stones
à Toronto... Est-ce que ces voyages-là ont apporté... ont
eu des retombées positives?
M. Bibeau: Très positives. On a eu deux concerts des
Rolling Stones à Montréal. Au mois de décembre 1989, je
crois, le premier soir où les Rolling Stones se sont produits, il y a eu
environ 60 000 personnes et, le deuxième soir, 66 000 personnes. Et le
tout... qui a été très lucratif pour la Régie... je
pense à plus de 300 000 $ de résultat, alors... Et surtout, ce
qui est important... D'ailleurs, les employés étaient là
pour ça. C'était pour vérifier, au niveau technique, afin
que ça se passe bien. Parce que, il faut dire que les Rolling Stones
amènent avec eux une clientèle assez spéciale, qui demande
des mesures spéciales, entre autres au niveau de la
sécurité. Et nos gens... Ce sont trois personnes des services
techniques de la Régie qui sont allées à Toronto pour
vérifier comment - c'était au Skydome - le Skydome s'était
occupé de ces problèmes-là. Et d'ailleurs, ils ont
été mis en application... Enfin, on a tiré certaines
conclusions de ça parce que le spectacle qui a été
présenté deux soirs d'affilée, qui a été un
très grand succès au niveau participation et au niveau financier,
s'est déroulé dans le bon ordre complet.
Mme Dupuis: Oui, mais M. le président-directeur
général conviendra que c'était prévu avant qu'ils
viennent.
M. Bibeau: Pardon?
Mme Dupuis: C'était prévu que les Rolling
Stones...
M. Bibeau: Oui.
Mme Dupuis: ...viendraient à Montréal, avant.
M. Bibeau: Oui, effectivement. Mais, par contre, comme je vous
l'ai dit, les Rolling Stones attirent une clientèle spéciale.
Là-dessus, disons que ce ne sont peut-être pas les clubs de
l'âge d'or qui vont voir les Rolling Stones, et ça demande des
mesures de sécurité exceptionnelles. Alors, à la suite de
cette visite-là, on a collaboré de façon
particulière avec le poste de police 52, qui s'occupe de la
Régie, et on a pris des mesures particulières.
Mme Dupuis: Est-ce que c'est une coutume, là? Je veux
dire, avant un spectacle ou...
M. Bibeau: Excusez... un complément de réponse, Mme
Dupuis. On me dit que ça a été fait aussi à la
demande du promoteur, M. Donald K. Donald, qui est producteur. Il avait
demandé à notre personnel d'aller à Toronto pour voir sur
place comment ça se passait, pour s'assurer que tout serait conforme,
à Montréal, après.
Mme Dupuis: Oui, je comprends que, eux, l'ont peut-être...
le promoteur l'a peut-être demandé, mais c'est toujours aux frais
de la Régie, puis aux frais des contribuables, là. Est-ce que
c'est une habitude qu'on aille voir les spectacles lorsque c'es* un spectacle
d'envergure... et au stade, forcément, ça se doit d'être un
spectacle d'envergure. On se déplace et on va voir avant, pour chaque
spectacle?
M. Bibeau: Pas nécessairement pour chaque spectacle, mais
si un spectacle peut amener des problèmes particuliers, c'est important.
Juste une question de détails... Je veux parler des problèmes de
sécurité au niveau des personnes, si vous voulez, du type de
personnes qui fréquentent ou qui peuvent fréquenter un spectacle
comme celui des Rolling Stones. Mais aussi, au niveau de la
sécurité parce que, dans leur spectacle, ils finissaient par un
feu d'artifice. Et vous savez, évidemment, quel genre de toît on
a, alors ce n'est pas n'importe quel feu d'artifice qui peut être
accepté. Et on a des normes au niveau du travail qui sont importantes
à respecter. Alors, pour nous, on a vu quel genre... Et d'ailleurs, on a
été obligés de faire changer au producteur certaines
pièces pyrotechniques utilisées à la fin. Mais c'est
à la suite de ce qu'on avait visionné à Toronto, qu'il
avait apporté... (16 heures)
Alors, pour répondre de façon précise à
votre question, on ne va pas nécessairement à chacun des
spectacles. Par exemple, on a eu New Kids on the Block qui sont venus dans le
courant de l'été, à ma connnaissance. Personne n'avait
assisté parce que, disons que c'est un programme plus conventionnel, si
vous voulez. Mais lorsque le besoin... et en particulier, comme vous dites,
quand il y a des questions d'ordre sécuritaire, peu importe le niveau,
qui sont en cause, on ne néglige pas la dépense là-dessus,
sans faire d'abus.
M. Vallerand: II faut comprendre, Mme la députée,
que ce sont des dépenses imputables justement pour garantir la
qualité de l'événement et la sécurité qui
entoure l'événement également.
Mme Dupuis: Les employés de la RIO vont faire des jaloux,
là.
M. Vallerand: C'est en...
Mme Dupuis: À Los Angeles, la Nouvelle-Orléans
et...
M. Vailerand: Non, non, on a bien mentionné... Non, c'est
vrai qu'à la blague...
Mme Dupuis: ...un concert des Rolling Stones, vous
comprenez...
M. Vallerand: ...mais il ne faudra pas laisser, il ne faut pas
laisser d'équivoque. Ce
sont des employés du service technique, justement ceux qui
avaient la compétence pour nous garantir que la sécurité
était respectée et que la qualité de
l'événement était également garantie.
M. Chevrette: Ce n'était pas un voyage qui rapportait
nécessairement. C'était un voyage pour assurer la
sécurité.
M. Vallerand: Voilà! Voilà! Et qui a
été, je pense, si vous regardez la dépense par rapport au
résultat financier, c'est une dépense qui se justifie amplement
par le résultat.
Mme Dupuis: C'est sur quoi, moi, je continue à croire que
c'était peut-être à eux, parce qu'ils sont payés
pour ça, c'était peut-être à eux de s'assurer de
leur sécurité, et tout. Peut-être pour le côté
technique qu'il fallait mettre en place, mais...
M. Bibeau: Mais quand même, disons, il fallait le savoir au
niveau des normes, et vous savez que lorsqu'on fait affaire avec des promoteurs
privés... Un exemple, pour la question des feux d'artifice. Si on
n'avait pas été là... Et même, on a eu, après
l'avoir visionné, après avoir mis, si vous voulez, un certain
holà à leur ardeur au niveau des feux d'artifice, ils ont
réussi à nous en passer quand même quelques-uns.
Contrat sans appel d'offres
Mme Dupuis: Enfin, avant d'attaquer la Régie et le stade
comme tels, une dernière question. Ça concerne le décret
numéro 201-91 du 20 février dernier. Le décret autorise la
Régie à octroyer un contrat de 3 500 000 $ à un
consortium, sans appel d'offres.
M. Bibeau: Est-ce que c'est... Est-ce que c'est le contrat de
Larson?
M. Chevrette: Adramon et Larson?
Mme Dupuis: À... Oui, c'est ça. Adramon inc. et
Larson inc.
M. Bibeau: O. K. Si vous permettez, je vais demander à M.
Talbot, qui est le délégué de la Régie
auprès du Biodôme, d'expliquer exactement... Ça a
été autorisé par le conseil d'administration, mais je
pense que M. Talbot peut expliquer encore mieux que moi.
Mme Dupuis: Là, la question s'adressait au ministre du
Tourisme puisque le décret relève du ministre. Alors, j'aimerais
avoir d'abord la confirmation de ça, si c'est vrai, et des informations
concernant ce décret qui autorise sans appel d'offres un contrat de 3
500 000 $. Ce n'est tout de même pas une mince affaire.
M. Vallerand: Oui, le président-directeur
général, à l'époque, m'en avait parlé. La
raison, on va vous la donner de façon très technique parce que
c'est important, je pense, de justifier cette dérogation aux
procédures habituelles d'appel d'offres qui tient au fait qu'on
voulait... L'expertise dans ce domaine-là est quasiment unique, ne
serait-ce qu'à partir de la région nord-américaine. On
avait à l'esprit, à l'époque, de trouver une ressource
québécoise qui pouvait nous offrir cette expertise-là. Je
demanderais peut-être à M. Talbot de compléter ma
réponse. C'est la raison pour laquelle on a été
obligés de déroger aux procédures habituelles d'appel
d'offres parce qu'on voulait que l'achat se traduise par des retombées
économiques au Québec et au Canada, en particulier.
M. Chevrette: Avant que vous répondiez, M. le
Président, avant qu'on m'explique qu'il y a une dérogation, vous
allez m'expliquer. Il y a eu quatre soumissions. Il y a eu quatre propositions.
Ce n'est pas parce qu'il y en avait rien qu'une, contrairement à ce que
vous venez de dire. On va au moins s'enligner dans un vrai canal. Non, mais je
vais finir ce que j'ai à dire. Vous êtes en train de m'expliquer
que vous n'aviez qu'une expertise alors que le décret dit qu'il y a eu
quatre propositions d'offres. Vous allez pour le moins nous expliquer qu'est-ce
qu'il y avait dans les quatre...
M. Vallerand: Oui.
M. Chevrette:... et qui étaient les quatre...
M. Vallerand: C'est-à-dire qu'on est allés...
M. Chevrette:... avant de nous expliquer que vous étiez
obligés d'aller en dérogation, s'il vous plaît.
M. Vallerand: Non, non, c'est par la...
M. Chevrette: Une petite logique comme...
M. Vallerand:.. suite... Je pensais que Mme la
députée, par la question qu'elle posait, était au courant
de la procédure. Au début, on est allés en appel d'offres
et on a reçu quatre offres. Mais on voulait que, dans les appels
d'offres, on retrouve une personne dont la compétence était au
Québec ou au Canada plutôt que de faire une dépense
où les retombées économiques étaient
extérieures au territoire. C'est comme ça qu'on est
arrivés au choix que vous connaissez.
M. Talbot (Serge): Alors, je peux peut-être expliquer un
peu la démarché. Le Biodôme, c'est l'élément
majeur qu'on peut retrouver dans le décor, dans toute cette - comment
dire - tous
ces écosystèmes qu'on doit littéralement
recréer à l'intérieur d'un édifice. Il y a une
majeure partie, environ 60 000 pieds carrés de rochers artificiels qui
sont à faire. Alors, notre première préoccupation,
c'était d'essayer d'avoir une expertise locale, québécoise
ou canadienne, du moins, de manière à avoir l'assurance qu'on
aurait un produit de qualité, et que ça puisse être fait
ici. On a d'abord décidé de faire un "mock-up",
c'est-à-dire, une maquette grandeur nature, d'une certaine superficie,
et on a invité les firmes qui, localement, se disaient capables de faire
des rochers artificiels, en l'occurrence, Simuforme, et aussi, on est
allés chercher un type de Calgary. En tout cas, ils étaient une
dizaine de personnes qu'on a mises au travail pour faire des rochers
artificiels. Ces démarches-là ont fait en sorte que ça a
pris presque un mois et demi pour faire environ 100 pieds carrés de
rochers; vous savez, c'est un travail artistique. Il faut faire les fissures
dans les roches, leur donner la texture, la couleur, c'est très
important.
Alors, devant ce résultat, j'ai informé le conseil
d'administration qu'on était devant une difficulté majeure, parce
que les experts là-dedans sont surtout localisés aux
États-Unis. En l'occurrence, il y a Di Giacomo en Californie, Larson et
Rock and Waterscape: En tout cas, il y a trois, quatre firmes comme ça.
Alors, avant de voir à ça, on a quand même fait un appel
d'offres dans les journaux, invitant les gens qui se disaient capables de faire
des rochers artificiels. Alors, c'est dans ce sens-là que l'appel
d'offres s'est fait. On a donc demandé une manifestation
d'intérêt et on avait monté un dépliant de sept,
huit pages, où on demandait un tas de détails sur leur
expérience, ce qu'ils avaient réalisé, etc.
Et effectivement, il y a eu quatre groupes qui se sont
manifestés. Deux n'avaient aucune ou à peu près aucune
expérience; deux avaient plus d'expérience. Mais, quand
même, dans l'invitation, nous demandions qu'il y ait un contenu
québécois parce qu'on voulait favoriser le transfert de
technologie. Je pense que c'est peut-être une première au
Québec de faire des rochers artificiels, mais il y aura peut-être
d'autres fois. En tout cas, on l'espère; je pense que c'est un domaine
assez intéressant. Alors, c'est dans ce sens-là. Ensuite, on a
fait un comité d'analyse et, finalement, la firme Larson Andramon, qui
est la Société Andramon, c'est une société
québécoise, a été choisie. Alors, je dois vous dire
que...
Une voix: Non. Non.
M. Chevrette: Ils n'ont pas été choisis,
là...
M. Bibeau: Pardon?
M. Chevrette: Vous en avez deux qui avaient de l'expertise.
C'était qui, l'autre?
M. Bibeau: Rock and Waterscape et un nom québécois,
je ne me souviens plus exactement. Je ne m'en souviens pas, là.
M. Chevrette: Oui, mais c'est ça que je veux savoir. Nous
autres, on veut savoir si l'autre firme était québécoise.
Puisqu'il y avait un appel d'offres... Vous dites qu'il y a eu un appel
d'offres, qu'il y en a deux qui ont de l'expertise. Quelles sont les deux
firmes québécoises qui ont l'expertise?
M. Bibeau: Bon, écoutez, il y avait... Attention! On parle
de rochers artificiels et d'éléments artificiels, des arbres
artificiels, etc. Alors, cette analyse-là s'est faite... On a fait un
comité d'analyse des propositions. Alors, il y avait l'architecte
paysagiste du projet, il y avait le gérant des travaux, il y avait, en
somme, tous ceux qui étaient impliqués; c'est ainsi que s'est
faite la sélection de la firme choisie, Larson et Andramon.
Maintenant...
M. Chevrette: Je vous pose la question... Je vous arrête
parce que ce n'est pas ça la question Je vous ai demandé qui
avait soumis des offres et qui avait de l'expertise. Si vous voulez justifier
votre dérogation, vous allez au moins nous expliquer pourquoi vous avez
exclu les deux expertises positives, les deux personnes qui avaient une
expertise.
M. Bibeau: Bon, de mémoire, je...
Une voix: Au Québec, vous voulez dire...
M. Chevrette: Parce qu'on ne justifie pas une dérogation a
posteriori, on la justifie en cours de route. Là, vous me dites qu'il y
avait deux firmes sur quatre...
M. Bibeau: C'est ça. Disons que le choix s'est fait
principalement sur les groupes qui se présentaient. La firme Larson,
pour son expérience.
M. Chevrette: Larson, c'était américain, ça,
vous l'avez dit tantôt.
M. Bibeau: Bien, c'est américain. Rock and Waterscape,
c'est américain.
M. Chevrette: Mais qui était affilié à
l'autre? Quel Québécois, pour la deuxième offre, avait de
l'expertise? Là, c'est sérieux, ça.
M. Bibeau: Je ne m'en souviens pas, de l'autre nom,
malheureusement.
M. Vallerand: Je pense que... Voyez donc, je comprends, mais on
pourrait peut-être... Il y a
quelqu'un qui est allé chercher l'information, là, de
l'autre boite. Peut-être qu'on pourrait expliquer, avant d'avoir les
noms, pourquoi on a retenu une expertise québécoise plutôt
que l'autre. C'est ça qui est le sens de votre question, j'imagine.
M. Chevrette: Non. Non. Mais s'il y en a deux...
M. Vallerand: Oui. Oui. C'est ça. Il y en a deux; pourquoi
on en a pris une plutôt que l'autre.
M. Chevrette: ...qui ont des expertises au Québec;
pourquoi ne pas faire un appel d'offres à deux?
M. Bibeau: Non. Ni l'une... Non, aucune n'avait de l'expertise,
ici, au Québec.
M. Vallerand: II fallait qu'ils soient jumelés à
une expertise américaine.
M. Bibeau: On a cherché à avoir des groupes
québécois qui s'associent à des américains parce
que, à peu près toutes ces installations-là, qu'elles
soient à Epcot Center ou à différents aquariums...
Même les Japonais ont...
Mme Dupuis: Oui mais... Là, là...
M. Bibeau: ...engagé Larson pour faire l'aquarium de
Kyoto.
Mme Dupuis: Je vous arrête, monsieur, je pense qu'on
dévie. Vous avez fait des appels pour connaître les qualifications
des gens. Vous nous dites depuis tantôt qu'il y avait deux firmes qui
avaient de l'expertise. Comment se fait-il après, qu'au niveau de
l'attribution du contrat de 3 000 000 $, là, on le fait sans appel
d'offres? Au moins, il aurait dû y avoir une offre entre ces
deux-là, qui étaient deux firmes québécoises,
associées à des firmes américaines. C'est ça, si je
comprends bien.
M. Bibeau: Dans les deux cas, c'étaient des consortiums,
américain et québécois. Encore une fois, malheureusement,
je ne me souviens pas du deuxième nom.
Mme Dupuis: En vertu de quoi le contrat a-t-il été
accordé sans appel d'offres puisqu'on avait deux consortiums, un
québécois et un américain?
M. Bibeau: Bien, c'est pour une question de qualité...
Mme Dupuis: La question est précise.
M. Bibeau: ...nous, on a pris référence aussi
auprès de nos consultants et experts dans le domaine, et puis,
effectivement, ça faisait l'unanimité. L'expérience de
Larson, et je l'ai mentionné tantôt, dans le cas de Larson, en
plus, ils ont l'expérience de la fabrication d'arbres artificiels,
d'arbres de la jungle. Je ne me souviens plus des noms de ces types... Il y en
a pour 600 000 $ des 3 500 000 $, qui vont en éléments
artificiels, comme la hutte aux castors, qui est un élément
fondamental là-dedans. Alors, c'est une des raisons qui a aussi
milité en faveur de Larson-Andramon plutôt que Rock Waterscape
et... excusez encore le nom. Mais les deux ont présenté des
propositions, Larson-Andramon et l'autre dont on oublie le nom. L'autre groupe
a présenté des propositions; les deux.
M. Chevrette: Vous pourriez déposer les deux propositions,
s'il vous plaît, M. le ministre. On aimerait avoir les deux propositions
ainsi que les curriculum vitae des gens des firmes.
M. Vallerand: Aucun problème.
M. Chevrette: Ça aussi, ça aide à juger,
n'est-ce pas?
M. Bibeau: Et on a une fiche d'analyse aussi, qu'on
pourrait...
Mme Dupuis: Et là, ce n'est pas très clair. On l'a
accordé sans appel d'offres, ou s'il y a eu appel d'offres?
M. Bibeau: C'est-à-dire qu'il y a eu une
négociation qui s'est faite par la suite et puis on voulait avoir
l'assurance que, effectivement, on restait à l'intérieur du
budget. Et c'est ce qu'on est parvenu à faire, aussi.
Mme Dupuis: Est-ce que les deux firmes ou les deux consortiums,
si vous voulez, ont donné les coûts sur leur proposition
d'offre?
M. Bibeau: Effectivement, cette négociation-là
s'est faite, encore une fois, je dois vous le dire, par un groupe qu'on avait
formé, un comité de plusieurs personnes.
M. Chevrette: Quels étaient les deux coûts en
question? De ceux qui avaient de l'allure.
M. Bibeau: Encore là, il faudrait qu'on sorte... Je n'ai
malheureusement pas le dossier avec mol, mais je pense qu'on va l'avoir
tantôt.
M. Chevrette: Ça fait partie importante... Quand on a
étudié... M. le Président, s'il y a une procédure
dite exceptionnelle et quelque chose de valable, il faut qu'on ait le portrait,
vous comprendrez ça. Vous ne pouvez pas me demander de justifier une
dérogation par décret; c'est
assez exceptionnel, une dérogation par décret. Si vous
voulez qu'on juge si ça a de l'allure ou si ça n'en a pas, il va
falloir que vous nous donniez les chiffres et les tenants et aboutissants. Si
vous dites qu'il y en a deux qui ont une expertise valable, quels
étaient les coûts? À part ça, je voudrais bien
savoir quelle est l'expertise.
Le Président (M. Bélanger): Dans le même
sens, quand pouvez-vous nous remettre ces documents-là? Quand
pourrait-on les avoir?
M. Bibeau: Demain, parce qu'il faut prendre ça à
Montréal.
Le Président (M. Bélanger): Alors, on n'a pas le
choix, il va falloir continuer sans ça. Mais la question reste en
suspens et fera partie des questions...
Mme Dupuis: C'est bien sûr qu'à ce moment-là,
on en fait une demande formelle. J'aimerais obtenir tous les documents relatifs
à ce contrat, premièrement. Ensuite, le consortium Andramon Inc.
et Larson inc., est-ce qu'ils ont une place d'affaires au Québec, ou au
Canada, et est-ce qu'on peut savoir l'adresse de cette firme là?
M. Bibeau: Oui, je pense qu'on pourrait la fournir en même
temps. Je dois vous dire qu'An-dramon, je pense qu'elle est impliquée
à l'Université du Québec comme gérant de projet ou
gérant de la construction - en tout cas, c'est un des deux rôles -
mais ils ont une place d'affaires à Montréal, oui, Andramon.
Mme Dupuis: Andramon. Larson? M. Bibeau: Larson, non.
M. Chevrette: Vous allez nous fournir les noms des actionnaires
d'Andramon.
M. Bibeau: Oui, on doit avoir ça aussi, dans nos
documents.
Mme Dupuis: Et l'adresse d'affaires au Québec ou au Canada
de Larson inc. ou aux États-Unis, parce que c'est une firme
américaine.
M. Bibeau: Aux États-Unis, oui. C'est en Arizona que se
trouve la société Larson inc.
M. Benoit: Là, il y a eu une demande de fournir la liste
des actionnaires. Je ne sais pas si c'est réaliste...
M. Chevrette: Oui.
M. Benoit: ...que nous demandions la liste des actionnaires d'une
compagnie.
Le Président (M. Bélanger): Bien
écoutez...
M. Chevrette: Si vous ne les avez pas, on vous les fournira, ce
n'est pas un problème.
Le Président (M. Bélanger): II y a des
précédents à cet égard-là. Je pense que,
dans la mesure où c'est disponible, on... (16 h 15)
M. Bibeau: Non, mais s'il vous en manque, vous viendrez nous
voir, on vous les donnera.
M. Chevrette: Je pense que c'est de mise, quand vous parlez de
soumissions publiques, que vous ayez l'expertise. Il faut que vous jugiez
l'expertise à part de ça, vous le savez très bien. Donc,
pour juger l'expertise, ils ont nécessairement un curriculum vitae de
tous les gens de la place.
M. Benoit: Je vous arrête, là; vous avez
demandé les actionnaires. Que quelqu'un soit actionnaire de Bell Canada,
je ne pense pas que ça va changer la qualité de la compagnie.
Vous avez demandé la liste des actionnaires, là.
M. Chevrette: Dans ces bureaux d'ingénieurs, c'est tout le
pedigree de chacun des ingénieurs-conseils ou des architectes qu'on
a.
M. Benoit: Est-ce qu'on veut la liste des...
M. Bibeau: Non, Andramon, ce n'est pas une société
d'ingénieurs. Andramon, c'est une société de gestion de
projets et de construction. Alors, elle est toujours orientée vers la
gestion de projets de construction. Maintenant, peut-être pour terminer,
je veux juste ajouter que les motifs qui ont milité en faveur de Larson
c'était, son expérience, sa qualité de travail, mais aussi
le fait qu'elle faisait des éléments artificiels qui sont aussi
un élément majeur, en parallèle, des
éléments artificiels dont j'ai parlé tantôt.
Mme Dupuis: Dire que c'était surtout une compagnie
spécialisée dans la gestion, donc, ce n'est pas elle qui
fait...
M. Bibeau: La société Andramon...
M. Vallerand: L'expertise québécoise jumelée
avec l'expertise américaine, Andramon étant...
M. Chevrette: Est-ce que vous avez le protocole entre les deux
compagnies, d'abord?
M. Bibeau: Vous voulez dire le protocole, le contrat?
M. Chevrette: Du consortium. Le protocole du consortium.
M. Bibeau: Entre Larson et Andramon?
M. Chevrette: Andramon fait quoi et Larson fait quoi dans ce
projet-là? C'est ça.
M. Vallerand: II faut faire attention, là, M. le
Président. On peut promettre bien des choses. Je voudrais vous donner
toute l'information pertinente pour mieux juger du choix qu'ils ont fait, mais
il y a peut-être eu des parties contractantes privées au niveau
du... On va regarder si c'est possible de vous les donner.
M. Chevrette: Au niveau du protocole. Je m'excuse, M. le
ministre, si vous avez réclamé au Conseil des ministres une
dérogation, vous vous êtes assuré, j'espère, que
Larson était capable de faire des choses bien spécifiques et
qu'Andramon voulait faire des choses bien spécifiques. Si vous n'avez
pas pris ça, vous n'êtes pas capable de justifier votre propre
dérogation. Il va falloir que vous ayez ça.
M. Vallerand: Ce que je vous dis, M. le député et
leader de l'Opposition, vous comprendrez aussi que, dans un protocole d'entente
entre deux parties privées, on peut faire état de certaines
ententes qui sont privées au niveau d'un partage de profits, au
niveau...
M. Chevrette: Les coûts, je comprends ça.
M. Vallerand: Je comprends que c'est l'autre...
M. Chevrette: Ça peut être 80-20 ou peut-être
70-30; ça je comprends ça. Ce n'est pas ça.
M. Vallerand: ...partie de l'information du protocole qui vous
intéresserait. O.K.
M. Bibeau: J'ai le nom de l'autre société. Alors,
c'était Hamlet & Garneau et Rock and Waterscape. Alors, c'est un
genre de consortium, et Hamlet & Garneau et Rock and Waterscape aussi. Il y
avait aussi un fabricant, un type qui ne fait que des piscines en gunite -
c'est du ciment projeté - mais qui n'avait aucune expérience,
dans la troisième proposition demandée. Il y en avait un
quatrième aussi, un peu du même genre, qui était un
fournisseur de béton.
M. Chevrette: Est-ce qu'on vous a fourni les coûts?
M. Bibeau: Pardon?
M. Chevrette: Est-ce qu'on vous a fourni les coûts des deux
qui avaient une bonne expertise?
M. Bibeau: Les coûts?
M. Chevrette: Dans le petit papier que vous venez de
recevoir.
M. Bibeau: Non, non, j'ai seulement les noms,
malheureusement.
M. Chevrette: Est-ce que vous allez nous faire parvenir les
coûts des deux expertises les plus basses, les deux qui en avaient, au
moins?
M. Bibeau: On va vous donner toutes les fiches d'analyse, les
rapports.
M. Vallerand: Les fiches d'analyse, oui.
M. Bibeau: On vous donnera ausi les fiches d'analyse.
Mme Dupuis: Est-ce que ce serait possible, si vous l'avez, de
nous dire tout de suite de qui était composé le jury qui a fait
la sélection?
M. Bibeau: Vous voulez les noms ou les titres des personnes?
Mme Dupuis: Les noms.
M. Bibeau: II y avait M. Ron Williams, qui est architecte
paysagiste. Il y avait aussi des gens de Janin. Je pense qu'il y avait M. Yvon
Mouscardy; il y avait des architectes de la ville de Montréal, parce
qu'il faut bien comprendre que le Biodôme, c'est aussi la ville de
Montréal au niveau de la future opération. Ça, je ne me
souviens pas du nom, mais je pense que c'est peut-être Anne-Marie ou
Marie-France quelque chose, je ne me souviens plus. En tout cas, je pourrai
vous donner ces noms-là.
Mme Dupuis: Avec tous les autres documents qu'on a
demandés précédemment.
M. Chevrette: Oui. Est-ce qu'il y avait des membres du jury qui
avaient l'expertise?
M. Bibeau: Ils avaient tous l'expertise, je dois vous dire.
M. Chevrette: Ils avaient tous l'expertise de ce genre de
Biodôme.
M. Bibeau: Oui, absolument. Encore, même ce
groupe-là et la ville de Montréal...
M. Chevrette: Comment pouvez-vous prétendre, dans votre
argumentation de départ, que personne au Québec n'avait
d'expertise?
M. Bibeau: Non, non, qui avaient l'expertise d'en avoir vu et non
pas l'expertise... Il n'y a personne, je pense... Les personnes que je vous ai
nommées, c'est des professionnels. Je dois vous dire que Ron Williams,
l'architecte paysagiste, vient de gagner le premier prix canadien
pour le parc dans les îles. C'est le même architecte que
nous avons au Biodôme et il était au comité. Il y avait
aussi un M. Hartwig, c'est vrai, un Américain.
M. Chevrette: Vous avez jugé qu'il y avait deux expertises
valables et, à ce moment-là, au lieu de dire: Bien, voici le
devis définitif, coté, vous avez décidé d'en
prendre une seulement et de négocier avec. Est-ce que c'est
ça?
M. Bibeau: Est-ce que je dois répondre? M. Vallerand:
Oui, allez-y!
M. Bibeau: Alors, je dois vous dire qu'on n'a pas dit que
c'étaient deux expertises équivalentes valables. On a dit: II y
en a deux qui sortent des quatre. C'est ça que j'ai dit au tout
début. Et, pour ces deux-là, on a formé un comité
puis on a examiné dans tous les détails sur le plan
qualité, sur le plan expérience et aussi sur le plan des travaux
à faire et la capacité à réaliser le projet dans
les temps qui étaient impartis. C'est ça qui a été
considéré par le comité et c'est dans cet
esprit-là...
M. Chevrette: Vous veniez de décider que l'autre ne
pouvait pas se rendre à des qualités... L'autre, qui avait une
certaine expertise, ne pouvait pas se rendre à des qualités, ne
pouvait pas se rendre à des temps. Vous ne lui avez même pas
donné la chance de coter puisque vous êtes allé en
dérogation pour négocier. Expliquez-moi donc ça?
M. Bibeau: Écoutez, d'abord, on avait une question de
temps...
M. Chevrette: II n'y avait aucune urgence dans le
Biodôme.
M. Bibeau: Pardon?
M. Chevrette: II n'y avait aucune urgence dans le Biodôme,
oublions ça, là. N'essayons pas de se faire conter fleurette. Il
n'y a aucune urgence dans le Biodôme. Au moment où vous aviez
à décider, ne venez pas me dire qu'il y avait des urgences, il
n'y avait aucune urgence.
M. Bibeau: On était déjà un mois et demi en
retard sur l'octroi de ce contrat-là, je dois vous dire.
M. Chevrette: Vous étiez un mois et demi en retard par
rapport...
M. Bibeau: Sur notre échéancier.
M. Chevrette: ...à vos échéanciers
fixés.
M. Bibeau: Oui, c'est ça.
M. Chevrette: Mais n'essayez pas de montrer d'urgence publique
pour aller en dérogation, ça ne pogne pas. Correct? Ça ne
pogne pas.
M. Bibeau: Alors, de toute façon, je dois vous dire que
ça a été fait à bon escient et,
définitivement... Pardon?
M. Chevrette: Vous vous êtes bâti une urgence vous
autres mêmes. Ce n'est pas une urgence, ça.
Mme Dupuis: Est-ce qu'on pourrait avoir une réponse
précise sur ce qui vous a motivé de façon précise
à aller tout de suite au décret, à éliminer l'autre
firme. Il y avait sûrement des raisons, raisons que vous connaissez
sûrement par coeur, là.
M. Bibeau: Malheureusement, je suis obligé de me
répéter. Ce sont les motifs que j'ai invoqués: Temps,
qualité, capacité d'exécuter, c'est-à-dire
l'équipe, le "know how" et aussi la question des éléments
préfabriqués, et ça, c'est très important.
M. Chevrette: Comment se fait-il que vous ne vous rappeliez pas?
Quelle est la firme québécoise, l'autre groupe?
M. Bibeau: Hamlet et Garneau, vous voulez dire, et Rock and
Waterscape?
M. Chevrette: Est-ce que la firme Hamlet et Garneau n'a pas
autant d'expertise que Andra-mon?
M. Bibeau: Je vais vous dire franchement, je ne pourrais
même pas les faire, personnellement, sur une base comparative. Je dois
vous dire que Andramon fournit du personnel à Larson pour étendre
du béton. Vous savez, le décret au Québec, c'est une
chose. Un américain qui s'installe ici au Québec, il est un peu
perdu. Alors...
M. Chevrette: Ma question est...
M. Bibeau: ...et je pense que ce n'est pas sur le choix de Hamlet
et Garneau ou Andramon que ça s'est décidé, c'est Larson
ou Rock and Waterscape, parce que c'est là, l'expertise.
M. Chevrette: Donc, entre deux Américains.
M. Vallerand: Mais, je pense que ce qui est important, M. le
député, pour la compréhension de tout le monde, ce qu'ils
ont recherché... C'est l'explication que j'ai donnée au
début, puis je pense que vous avez le droit d'avoir des explications
plus pointues, mais l'expertise qu'on recherchait n'existait pas au
Québec. Quand on
est allés en appel d'offres, on s'est rendu compte que
l'expertise existait uniquement aux États-Unis. On a insisté pour
qu'on trouve une expertise québécoise, sinon, qu'on
transfère une partie de l'expertise américaine à une
partie québécoise qui avait adresse au Québec, ce que je
qualifiais de retombées économiques. C'est dans cet
esprit-là qu'ils ont jumelé. Il y a deux expertises -
quasi-expertises québécoises - mais qui n'étaient pas
suffisantes pour prendre la responsabilité de la totalité du
contrat; ils se sont jumelés en consortium avec deux expertises
américaines qui, elles, assuraient... et ils ont choisi, pour les
raisons qu'ils vous ont dites, entre les deux expertises jumelées.
Maintenant, les détails du différentiel de prix entre l'un et
l'autre, on ne les a pas mais on va vous les fournir dans les informations que
vous nous avez demandées.
M. Chevrette: Ça me surprend en maudit que vous ne vous
rappeliez pas les coûts. Quand tu dis que tu en as rien que deux, puis tu
ne te rappelles même pas des coûts finaux de chacune d'elles!
Ça me surprend bien gros votre affaire, moi. Puis je vais vous dire,
c'est une autre chose qui me surprend, c'est que vous ne soyez pas capable, en
mesure, aujourd'hui, de déposer même les noms des gens qui font
partie des compagnies québécoises dans ça, puis que vous
n'ayez pas prévu qu'on vous questionnerait, par exemple sur qui, quelle
était l'expertise et quel était le pedigree de chacune de ces
firmes américaines. Il me semble que vous savez bien que, quand on
effectue les études de crédits puis qu'on arrive avec des
dérogations aussi fortes, si on accepte des dérogations,
ça veut dire que, par dérogation, on favorise quelqu'un. On
n'accepte plus que le jeu des soumissions publiques joue. Vous nous arrivez en
disant que vous avez fait un appel d'offres de quatre, qui en sont
arrivées à deux, puis vous n'avez même pas en main, pour
nous la fournir présentement, l'expertise de ces deux firmes
américaines. Vous pouvez m'emplir n'importe quand, là.
Mais si j'avais vu, moi, exactement le créneau de chacune de ces
firmes américaines, avec les projets qu'elles ont
réalisés,, je serais en mesure de juger, à ce
moment-là, même le travail du comité. Là, vous
pouvez nous endormir en n'importe quel temps. Même pas capable d'avoir
des réponses de base, minimales, qu'on fournit à tout individu
qui questionne. L'information minimale que vous devez nous fournir, c'est au
moins de voir les réalisations faites par ces deux firmes dites
d'experts des États-Unis pour qu'on puisse poser un jugement sur
l'expertise, valable ou pas. Vous ne fournissez même pas ça. Il y
a quelque chose qui ne marche pas dans votre affaire. Vous êtes en train
de nous amener dans le canal dans lequel vous n'étiez pas capable
d'aller autrement que par la dérogation et vous ne nous donnez rien pour
justifier de ne pas y avoir été.
M. Vallerand: Monsieur...
M. Chevrette: C'est ça, fondamentalement.
M. Vallerand: M. le député, M. le Président,
si vous permettez, je pense que, à l'évidence même, compte
tenu de la rareté de l'expertise, on peut - c'est peut-être le
rôle de l'Opposition d'être soupçonneuse - on peut
soupçonner certaines choses, mais il y a certaines évidences
factuelles. C'est une expérience qui n'est pas tellement
répandue. La preuve en est qu'à quatre appels d'offres, les
quatre expertises qui pouvaient nous assurer la réalisation de ces
travaux-là, c'étaient quatre expertises américaines. On a
demandé de les jumeler avec des compétences
québécoises qui n'avaient pas... qui avaient peut-être une
partie de l'expertise, mais pas l'expertise suffisante pour le
compléter. Donc, on est déjà rendus à deux au
Québec après un appel d'offres en Amérique du Nord.
M. Chevrette: M. Vallerand...
M. Vallerand: Laissez-moi terminer. Donc, à partir de ce
moment-là, que vous soyez soupçonneux, ça fait partie de
votre rôle, mais on vous a dit, et les gens de la RIO vous ont dit qu'on
va vous fournir toutes les informations qui vont vous permettre
d'apprécier le pourquoi du choix par rapport à l'autre, à
partir d'un comité d'experts qui était plus large qu'uniquement
la compétence de la RIO, des gens de la ville, très
spécialisés dans ce genre de choses-là. Je pense que,
déjà, on a de bonnes garanties qui permettent de vous rassurer.
Vous aurez, d'ici 24 heures les autres documents qui vont vous permettre de
juger du bien-fondé de la bonne intention, d'autant plus - et vous
l'avez dit - qu'on a procédé par dérogation à
partir d'un C.T. Donc, il y a eu une expertise gouvernementale, juridique
même, qui a entériné la procédure qui a
été suivie par la RIO.
M. Chevrette: Un décret, ça légalise
n'importe quoi. Ça, je sais ça. Mais quand vous parlez
d'expertise québécoise, Lavalin n'avait pas l'expertise d'un toit
avec une toile. C'était surtout européen comme structure. C'est
le Québec qui l'a réalisé avec certains techniciens qu'ils
sont allés chercher ailleurs, et c'est vrai que ça s'est fait par
une mission spéciale. Ça s'est fait avec une loi... pas une loi,
mais un décret, à l'époque, qui parlait de clé en
main, pour s'assurer qu'il n'y aurait pas de débordement de coûts,
etc. Je sais qu'il y a une poursuite. Je vais vous poser une question
tantôt pour voir si ça a été réglé ou
pas, mais, en tout cas, ceci dit, il était supposé y avoir une
assurance, payée même, par l'État, pour qu'il n'y ait pas
dépassement de coûts. Ça, j'aurai des
questions précises là-dessus. Mais fondamentalement, dans
le cas où vous arrivez avec deux firmes québécoises et non
une, qui répondent à quelque chose, je suis surpris qu'on n'ait
pas carrément opté pour la vole du public en disant aux deux
firmes: Voici notre devis final et, je m'excuse, mais cotez
là-dessus.
M. Vallerand: Sans vouloir cautionner pour le moment ou justifier
les réponses des gens de la RIO, je vous ferai remarquer que, quand
on... Je ne veux pas partir de débat sur la reconnaissance d'expertise
évidente, mais je pense que le domaine de l'ingénierie au
Québec, c'est plus évident que la construction de rochers
artificiels pour le genre de produit ou de complexe qu'est le Biodôme;
c'est assez unique. Donc, je pense qu'il est peut-être plus
évident que la recherche d'expertise québécoise - ou qu'on
aurait voulu qui soit entièrement québécoise -
c'était plus difficile dans ce cas-là que dans le domaine de
l'ingénierie, où on a quand même, depuis plusieurs
années, une tradition dans le domaine de l'ingénierie à
partir de la réalisation de nos barrages et tout ça. Un des
fleurons de l'industrie de services spécialisés au Québec,
c'est notre capacité d'ingénierie. Trois parmi les 10 plus
grandes firmes au monde sont à Montréal. Donc, c'est
peut-être un peu plus évident. Je ne veux pas partir de
débat là-dessus, mais je vous dis que les réponses qui ont
été données permettent de justifier en partie la raison du
choix; et on vous fournira tous les éléments suffisants pour que
vous ayez une opinion éclairée sur la justesse de cette
décision.
Mme Dupuis: Oui, mais M. le ministre admettra que la
création de rochers artificiels n'a rien à voir avec la
complexité d'un toit sur un stade ouvert, d'une toile
rétractable...
M. Vallerand: Je suis d'accord avec vous, c'est peut-être
plus complexe.
Mme Dupuis: Ça, là, non. Tu sais. Je ne croirais
pas...
M. Vallerand: Je ne veux pas partir de discussion
là-dessus. C'est-à-dire que vous verrez par les documents...
Mme Dupuis: ...et quand on regarde les coûts et toute
l'expertise technique que Lavalin a dû déployer pour ça, je
trouve même étonnant qu'on fasse autant de manifestations autour
de rochers artificiels, d'arbres artificiels et de choses semblables. (16 h
30)
M. Vallerand: Mme la députée, je conviens avec
vous, on peut discuter jusqu'à demain, tant qu'on n'aura pas ce que je
vous dis. On va vous fournir les documents pour vous permettre de vous faire
une opinion dans les prochaines 24 heures, et plus rapidement, si c'est
possible.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Louis-Hébert.
M. Vallerand: Tant qu'on n'a pas ça, on peut discourir
comme on le fait entre nous autres.
Les casinos
M. Doyon: Oui, M. le Président, merci de me donner la
parole. Je voudrais amener, peut-être, avec la permission de la
commission, le ministre à nous parler des casinos.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Vallerand: On a abordé le sujet pendant une heure, ce
matin...
Le Président (M. Bélanger): Moi, je n'ai pas
d'objection, M. le député.
M. Vallerand: On peut le réouvrir, mais comme on avait
convenu qu'on faisait de la RIO cet après-midi, je pense qu'on va
finaliser le dossier de la RIO. S'il reste du temps à la fin, on vous
invitera.
M. Doyon: Non, ce qui m'a amené à ça,
c'était un article où des experts établissaient que, pour
une grande ville comme Montréal, les retombées touristiques
proprement dites d'un casino étaient plus que discutables, elles
pouvaient même être préjudiciables. Et on expliquait que
Montréal a tellement d'attraits en soi que ça n'aurait pas plus
d'effet qu'un musée supplémentaire, qu'une salle de spectacle
supplémentaire, etc.
M. Chevrette: On vient d'apprendre que vous êtes
contre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Doyon: Non, non, ce n'est pas...
Le Président (M. Bélanger): Ça confirme les
débats qu'on a eus ce matin, alors je suis...
M. Doyon: Non, mais ce que je voulais apporter, c'est que j'ai
soumis ces réflexions-là au ministre et - je ne trahis pas de
secret - le ministre m'a répondu en disant que ceux qui faisaient le
message n'étaient pas bons. Moi, quand on essaie de me convaincre que
quelque chose n'est pas bon en disant que c'est le messager qui n'est pas bon,
je me méfie tout de suite. Et je le dis ouvertement, tout ce que le
ministre a trouvé à me répondre là-dessus, c'est
que les gens qui faisaient valoir leur opinion étaient
"préjudiciés", avaient un préjugé et
pariaient pour leur paroisse et que, en conséquence, ce qu'ils
disaient n'avait pas de crédibilité.
Moi, quand on discute sur la base de la crédibilité du
messager, tout de suite, je me méfie. Quand quelqu'un va m'amener des
arguments de fond pour me dire que ce qu'on affirme, ce n'est pas vrai, ce
n'est pas bon, ça, c'est une affaire et là, on est sur la
même longueur d'onde.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chenail: On peut s'en aller.
M. Doyon: Non, non, ça va être bon, ça va
être bon.
Le Président (M. Bélanger): Écoutez,
écoutez...
M. Doyon: Oui, M. le Président, j'ai quelques minutes
seulement.
Le Président (M. Bélanger): On avait disposé
du débat ce matin, amplement, pendant plus d'une heure. On avait
convenu, cet après-midi, qu'on abordait le dossier de la RIO; nos
invités de la RIO sont ici, on veut profiter de ça. Alors, sans
vouloir limiter un débat, on reprendra à la fin s'il reste du
temps...
M. Vallerand: 30 secondes.
M. Doyon: Est-ce que j'aurais un consentement de la commission
pour exprimer...
Mme Dupuis: Est-ce que... Si ça peut rassurer le
député de Louis-Hébert, je dirai que j'ai demandé
au ministre une commission parlementaire avec audiences publiques sur le cas
des casinos afin de faire toute la lumière. Faites donc des pressions
avec moi pour demander à votre ministre qu'il nous dise "oui".
M. Doyon: Je ne suis pas sûr que la commission
parlementaire soit vraiment la solution à tous ces maux-là.
M. Chevrette: Vous allez au moins pouvoir dire ce que vous
voulez.
M. Doyon: Non, j'ai coutume de trouver le tour de le dire
pareil.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): On saura de quel bord
vous asseoir.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): Je vous remer- cie.
S'il vous plaît, on va continuer.
M. Vallerand: M. le Président, non, M. le
Président...
M. Doyon: L'affaire est plus sérieuse qu'on semble le
croire parce que moi, je ne suis pas en principe contre les casinos; je veux
tout simplement qu'on me réponde autrement, quand j'apporte des
arguments, que ceux qui font valoir ces arguments-là ne sont pas bons et
qu'on devrait trouver des sources qui sont plus...
M. Vallerand: Si vous me permettez, M. le Président, je
pense avoir été interpellé...
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
s'il vous plaît...
M. Vallerand: ...je voudrais faire la remarque suivante.
M. Doyon: Mais moi, je n'ai pas fini de vous interpeller, M. le
ministre, alors vous ne pouvez pas répondre.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
bon. M. le député de Louis-Hébert, je pense que
l'interpellation va s'arrêter là. On avait convenu qu'on
étudiait la RIO cet après-midi. On a invité les gens de la
RIO à se déplacer et à venir nous rencontrer, alors, s'il
vous plaît, par déférence envers ces gens-là, on va
s'en tenir à ce dossier-là. Et là-dessus,
spécifiquement, j'aurais M. le député d'Orford qui avait
une question.
M. Vallerand: M. le Président, je voudrais juste faire la
remarque, la conclusion suivante. Évidemment, je dois
reconnaître...
Une voix: Ça va partir...
Le Président (M. Bélanger): Écoutez, M. le
ministre, je ne voudrais pas qu'on ouvre le débat, alors...
M. Doyon: Vous ne m'arrêterez pas alors que je n'ai pas
fini, je vais être obligé de finir.
M. Vallerand: Non, M. le Président, c'est important. Je
pense qu'il faut reconnaître que, dans des formations politiques, il y en
a toujours qui parient pour ne rien dire...
Le Président (M. Bélanger): Non, non, ça ne
donne rien.
M. Chevrette: C'est votre collègue, M. le ministre.
M. Vallerand: Si on veut absolument me faire la
démonstration du bien-fondé d'une opinion qui vise à
ajouter à l'activité touristique
du Québec, qui est celle que je recherche, qu'on aille chercher
des avis d'experts ailleurs que chez des concurrents. Et la
référence à laquelle fait allusion le député
de Louis-Hébert, c'est qu'on est allés consulter deux directeurs
de congrès à Las Vegas et à Atlantic City, qui ont dit: Si
vous faites ça à Montréal, ça ne sera pas bon.
Première des choses, ce sont deux concurrents, et, deuxièmement,
M. le député, c'est l'antithèse du casino qu'on
préconise. Alors je vous ai dit, dans la note que je vous ai remise, de
vous Inspirer, de grâce, à des sources plus intelligentes que
celle-là.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, M. le
ministre!
M. Doyon: Voyez-vous, c'est exactement, M. le Président,
ce que je déplorais.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, non. M.
le député de Louis-Hébert, je regrette... non. Non. M. le
ministre. Je voudrais qu'on s'en tienne là.
M. Doyon: Ça commence rien qu'à être
intéressant.
Le Président (M. Bélanger): On fera le débat
ailleurs, à un autre moment, ou plutôt, il s'est tenu ce matin. Je
veux qu'on finalise...
M. Doyon: Attention! Parce que je vais continuer.
Le Président (M. Bélanger): ...le dossier de la RIO
tel que convenu, mais à cet égard là...
M. Doyon: Attention! On va continuer.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
À cet égard là, je cède la parole à M. le
député de Orford.
M. Bibeau: M. Bélanger, si vous permettez, M. le
Président, peut-être juste pour conclure la question du
Biodôme, de l'étude également, on va fournir tous les
renseignements... Mais le Biodôme... Je suis convaincu que cette
dérogation là rencontrait trois objectifs que j'ai
demandés aux responsables du Biodôme, soit MM. Talbot et Bourque
de la ville de Montréal: il fallait tenir compte de la qualité du
travail, du respect des budgets - parce que, évidemment, la Régie
des installations olympiques a un historique relativement au budget;
d'ailleurs, Mme la députée l'a évoqué tout à
l'heure - et l'échancier. Alors, je suis convaincu, sans avoir les
documents... parce qu'il fallait répondre à ces trois
critères là, la qualité du travail, le respect du budget
et le respect de l'échéancier. Comme M. le député
de Joliette le dit, ce n'est pas une question de vie ou de mort que ce soit
ouvert le 23 juin 1992, mais on a quand même des pressions assez fortes
de la ville de Montréal qui veut en faire un élément dans
le cadre du 350e anniversaire, mais ce n'est pas une question de vie ou de
mort. Ça, je ne sacrifierais pas le . 3spect des budgets pour ça.
Mais quand même, il faut en tenir compte parce qu'on est soumis à
ces pressions-là, mais le respect du budget, il est plus important pour
nous que le respect de l'échéancier.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Orford, votre question.
Visiteurs au Stade olympique
M. Benoit: M. Bibeau, merci d'être avec nous aujourd'hui
avec votre équipe. Je veux d'abord reconnaître l'excellent ouvrage
que vous faites au Stade. Je pense... On voit un taux d'occupation comme jamais
on n'avait vu depuis que ce stade a été construit. On peut le
voir... Le nombre d'autobus qui sont aux alentours pendant tout
l'été. Il semble y avoir une exubérance collective autour
du stade depuis quelques mois et c'est plaisant de voir ça. Il ne reste
plus qu'à régler le problème du déficit, mais
ça, ça prendra sûrement encore bien des cigarettes pour y
arriver.
La question un peu plus spécifique: Est-ce que vous êtes
capable de me dire combien de touristes vont au Stade olympique dans une
année? Pas des gens qui vont voir des parties de baseball, mais les gens
qui montent dans le funiculaire et qui y vont à titre de touristes.
M. Bibeau: Bon. L'achalandage touristique, évidemment,
l'ensemble, c'est environ 4 500 000, mais le funiculaire, c'est environ 450
000...
M. Benoit: En dollars ou en personnes?
M. Bîbeau: Bon, l'an passé, c'est 425 000, qu'on me
dit et, si on inclut la visite guidée - parce que ça aussi, c'est
un produit touristique - pour 1990, ça a été de 578
272.
M. Benoit: Alors, on parle de dollars. M. Bibeau: Non, on
parle de personnes.
M. Benoit: 500 000 personnes sont allées au Stade
olympique comme touristes l'an passé. C'est ce que vous me dites.
M. Bibeau: Oui. C'est ça. Pour les activités
touristiques, c'est-à-dire funiculaire et visites guidées, et
pour l'ensemble du parc, si on inclut les spectacles, les
éléments sportifs, la natation, etc. c'est environ 4 500 000
personnes qui sont passées au parc olympique l'an passé.
M. Benoit: C'est vraiment... Je n'avais pas ces
chiffres-là; je pensais que ça serait vraiment
en bas de ça; je suis bien impressionné... Est-ce qu'on
peut évaluer l'effet du guide Michelin et est-ce qu'il y a d'autres
"rating" semblables à celui-là? Vous aviez fait une sortie
à un moment donné, disant que le guide Michelin avait eu un
impact important à partir du moment ou Michelin a reconnu quatre
étoiles, je pense, pour le complexe... Ou trois. Est-ce qu'il y a
d'autres niveaux d'évaluation par d'autres qui vont continuer à
nous donner une poussée positive dans la même direction? Est-ce
que...
M. Bibeau: Bien, on l'espère. Évidemment qu'on n'a
aucun contrôle, si vous voulez, sur le guide Michelin ou les
différents guides touristiques. C'est sûr, parce que le guide
Michelin attribuait deux fois trois étoiles au parc olympique: une fois
pour l'ensemble architectural du site, d'une part, et, d'autre part, l'autre
fois, trois étoiles, c'est à cause de la vue du Stade. Alors,
oui, effectivement, le fait que c'est un architecte français, ça
n'a peut-être pas nui pour Michelin; ça, c'est fort possible. Mais
néanmoins, à Montréal, il y a seulement deux fois trois
étoiles, et les deux sont relativement au parc. Mais on espère...
C'est justement le but qu'on s'est fixé, de le faire connaître, en
particulier aux États-Unis et un peu partout en Europe, pour que les
différents guides, les différentes agences de touristes
également, en fassent un lieu de rassemblement, un point majeur de leur
visite à Montréal; que ce soit peut-être une locomotive
touristique pour Montréal, que des gens viennent, qu'il y ait assez
d'attraits autour du parc olympique pour qu'ils viennent pour le parc olympique
et ensuite, qu'ils aillent à d'autres endroits à Montréal,
et même en province.
M. Benoit: Vous avez été chercher, M. Bibeau, je
pense, le congrès des Tours du monde?
M. Bibeau: Pour 1992, oui.
M. Benoit: Quelles sont les retombées d'un congrès
comme celui-là? Mes amis faisaient des farces plates en disant que
ça va... s'il y a cinq personnes, c'est parce qu'il y a cinq tours...
Mais, effectivement, quelles sont les retombées d'un congrès
comme celui-là, M. Bibeau?
M. Bibeau: Bon, en fait, il y en a possiblement 16, au moment
où je vous parle, parce qu'il y a 16 tours qui font partie de la
Fédération des grandes tours. L'impact, c'est,
évidemment... les tours, dans leur milieu... Exemple, la tour Eiffel,
à Paris, ou la tour de Moscou, la tour de Tokyo, au niveau touristique,
ce sont des attraits majeurs. Et le fait d'être positionnée - la
tour olympique de Montréal - sur le même pied que la tour Eiffel,
que la tour de Tokyo, la tour de Sydney, l'Empire State Building de New-York ou
le CN Tower, ça donne un effet de synergie et ça positionne
Montréal et la tour olympique dans ces 16 villes-là.
Et, en plus, pour le congrès de 1992, ce qui est
intéressant, non seulement va-t-il être un congrès
régulier, mais on va essayer de profiter, comme la plupart des tours...
Ce n'est pas le cas pour Montréal, mais pour les autres, ils ont des
relations privilégiées parce que les tours servent
également de points et d'antennes de télécommunications,
lis ont des relations privilégiées avec les diffuseurs de leur
municipalité, comme, entre autres, à Tokyo, etc. Alors, on veut
essayer, via ces contacts privilégiés, de faire
télédiffuser le gala de fermeture ou le spectacle de fermeture du
350e anniversaire de Montréal. Encore là, c'est un projet. Je ne
vous annonce pas aujourd'hui que c'est ça que ça va être
parce que c'est loin. Même si on réussissait seulement dans
quatre, cinq ou six villes du monde, six métropoles du monde, bien, ce
serait quand même déjà ça de pris. Alors, on va
essayer de maintenir ça et que le spectacle de fermeture ait lieu au
Stade ou ailleurs... évidemment, s'il a lieu au Stade, ça va
être encore plus facile, mais, même s'il a lieu ailleurs, pour,
justement, positionner Montréal à travers le monde. Et
d'ailleurs, il y a eu des essais. L'an passé, il y a eu un tournoi de
bridge au niveau de six tours: la tour de Moscou, la tour Eiffel, la tour
Euromast à Rotterdam, l'Empire State Building, Montréal et, je
crois, l'autre, c'est à Toronto, où, simultanément, il y a
eu un tournoi de bridge télédiffusé qui a eu lieu dans ces
villes-là. Alors, c'est à titre d'essai, et on va continuer; la
Fédération des grandes tours s'est donné comme objectif de
continuer. L'avenir, si vous voulez, est à la
télédiffusion.
M. Benoit: Une dernière question, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
M. Benoit: Est-ce que j'ai raison de dire que, d'un centre
sportif, on devient de plus en plus une attraction touristique ou si la
vocation première qui était d'être un stade sportif, on la
garde? Quelle est la philosophie, au conseil d'administration de votre... des
grands objectifs que vous voulez atteindre avec tout ce complexe-là?
M. Bibeau: La Régie se donnait une mission depuis moins
d'un an. D'ailleurs, Mme Dupuis y a fait allusion tout à l'heure. En
fait, tout en gérant de façon économique - donc, ce qui
veut dire qu'il faut tenir compte des déficits, etc. - c'est de faire de
l'ensemble du parc olympique une cité du sport. Donc, il faut inclure la
vocation sportive: stade de baseball, de football, le centre de natation, une
cité du sport, du loisir et de l'environnement, parce que ça
aussi,
c'est une nouvelle valeur. Le Biodôme va dans cette
direction-là, justement, pour en faire un atout touristique majeur, non
seulement pour Montréal, mais pour l'ensemble du Québec. C'est
à travers ça que tous les projets dont on peut parler, si vous
voulez, pour la tour, sont filtrés à l'intérieur de ce
périmètre-là.
M. Benoit: II y a un an, lors de votre passage ici, vous aviez
des projets d'hôtel. Depuis, on a lu que vous aviez des... vous
espériez, comme à peu près les 1500 autres groupes au
Québec, avoir un casino. Qu'est-ce qui est arrivé avec les
projets d'hôtel, finalement? C'est tombé, c'est fini, ils ne
viendront pas, les fenêtres sont trop hautes? Qu'est-ce qui se passe dans
le projet de l'hôtel... des projets d'hôtel?
M. Bibeau: Je ne veux pas relancer le débat sur le casino
mais la seule chose qu'on a dite, c'est que si jamais ça allait dans
cette direction-là, on veut que le site soit étudié au
mérite. Point à la ligne.
M. Benoit: On est d'accord avec ça.
M. Bibeau: Alors, même, on a d'autres choses,
peut-être, qu'on privilégie avant ce type
d'activités-là.
M. Benoit: Est-ce qu'on pourrait savoir? Sans...
M. Bibeau: Pour le projet d'hôtel, on a commandé une
étude là-dessus à une firme spécialisée,
Coopers & Ly brand, et ils sont arrivés à la conclusion que,
dans le cadre actuel, uniquement dans le cadre des activités du Stade,
que ce soit sportif, salon, un hôtel, etc.. (16 h 45)
Compte tenu des transformations qu'il fallait faire dans la tour au
niveau de la fenes-tration, au niveau de l'isolation également,
ça ne serait pas rentable ou enfin, qu'aucun promoteur hôtelier ne
viendrait s'établir dans la tour uniquement à cause de ces
critères-là. Et d'ailleurs, on a eu, on a rencontré les
dirigeants de Hilton aux États-Unis et aussi un autre groupe, Conrad
qui, lui... Hilton des États-Unis ne pouvait venir s'établir au
Québec, mais Conrad pouvait. C'est quand même le groupe Hilton et,
à la suite de notre visite à Los Angeles, ils sont venus
vérifier sur place. Le vice-président senior au niveau du
développement est venu à Montréal et il est arrivé
exactement aux mêmes conclusions: À moins d'avoir peut-être
une activité comme des casinos ou une autre activité, ça
ne valait pas la peine, ça ne serait pas rentable, compte tenu du
marché hôtelier à Montréal, de venir établir
un hôtel dans la tour du parc olympique.
M. Benoit: Vous avez mentionné...
M. Bibeau: Nous devons voir d'autres alternatives.
M. Benoit: Oui, vous avez mentionné au début de
votre réponse, c'est ça, qu'il y avait d'autres alternatives.
Est-ce qu'on peut les connaître ou si c'est secret d'État à
ce point-ci, ces alternatives-là?
M. Bibeau: Non, il y a différents projets. On en a fait
état pour dire... Mais si jamais on n'avait pas trouvé de
débouchés avant que le gouvernement prenne position sur les
casinos, si ça s'avérait possible à Montréal, on
voudrait que le dossier soit étudié au mérite. On est
également en négociations - enfin, en pourparlers;
négociations, le terme est trop fort - avec des maisons de haut savoir
à Montréal pour en faire des plateaux sportifs parce que,
initialement, ça avait été conçu... les premiers
niveaux de la tour ont été conçus pour des plateaux
sportifs. Alors, on regarde cette alternative-là. Nous regardons
également... Il y a un groupe qui a été
créé, qui est en train de mettre sur pied le panthéon du
sport et de l'olympisme. Donc, il y a la création d'un musée du
sport et de l'olympisme dans leurs plans et l'endroit privilégié
pour eux, ce serait le site du parc olympique, donc peut-être la tour.
Or, c'est différent... On examine toutes les avenues et si vous avez des
choses à nous suggérer, que vous connaissez des promoteurs qui
sont intéressés à examiner ça, nous, en tout cas,
on est ouverts à ce stade-ci...
M. Chevrette: Demandez leur de faire un caucus avant pour qu'ils
ne se chicanent pas. Demandez leur de faire un caucus avant.
M. Bibeau: Ha, ha, ha! L'important, c'est qu'on soit ouverts, en
autant que ça va dans le sens du sport, du loisir et de l'environnement
et que ça amène, ça ajoute une valeur au niveau
touristique.
M. Benoit: M. Bibeau, je veux encore vous redire: Je pense que
depuis votre arrivée au Stade, je suis heureux de vous avoir là.
Je pense qu'on a vu une exubérance dans ce stade-là
récemment. Je pense que vous avez contribué à amener de
l'action dans la place.
M. Vallerand: Paul est en délire.
M. Bibeau: Vous aimez mieux m'avoir là qu'ailleurs.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Vous êtes mieux de parler au
député de...
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée de Verchères.
Parachèvement du mât
Mme Dupuis: Quelques petites informations au sujet du
parachèvement du mât. Bon, on se souviendra qu'au mois d'avril
1985, la RIO avait signé un contrat avec la firme Lavalin pour 117 000
000 $, clé en main. Il y a eu des travaux. La firme Socodec, filiale de
Lavalin, déposait une réclamation de 42 500 000 $
supplémentaires. Ça été contesté par la
Régie. C'est allé en arbitrage et, en bout de ligne, on aurait
réglé pour 20 000 000 $, je pense. Qu'est-ce qui a
été invoqué, autre... Est-ce qu'il y a autre chose que des
défauts décelés dans la structure existante du mât
qui a été invoqué par la firme Lavalin pour
réclamer des coûts de 42 500 000 $ supplémentaires et
est-ce qu'on pourrait avoir aussi la copie du jugement?
M. Bibeau: En fait, encore là, je vais demander à
M. Talbot parce qu'il a siégé à titre d'expert au niveau
de tout l'arbitrage. Il y a définitivement des défauts de
conception qui ont été invoqués par Lavalin, en
particulier au niveau des élévateurs à poulie. Mais encore
là, c'est un dossier très technique et M. Talbot peut
probablement mieux que moi vous donner les informations précises.
Mme Dupuis: Mais d'abord, avant, est-ce que ça a
été en centre d'arbitrage commercial ou si c'est allé en
cour? C'est un centre?
M. Vallerand: C'est un centre d'arbitrage. C'est le Centre
d'arbitrage international de Québec, si ma mémoire est
fidèle.
Une voix: Oui, c'est ça.
Mme Dupuis: Bon, et ce que les... Les raisons invoquées,
est-ce que c'est seulement les défauts décelés dans la
structure existante?
M. Talbot: D'abord, il y avait 14 items de réclamation qui
étaient évoqués par Lavalin. Les résultats, c'est
que les arbitres ont donné raison à Lavalin sur 6,5, je
pense...
M. Bibeau: 6,5. Dans un premier jugement, les arbitres ont
donné...
M. Talbot: ...dans un premier jugement.
M. Bibeau: ...raison à Lavalin ou à un... Ça
dépend comment on le regarde, mais ils ont donné raison à
Lavalin sur 6,5 items ou ils nous ont donné raison à 7,5 items
parce qu'on disait que, justement, un contrat clé en main, pour nous, il
n'y avait pas d'affaire à venir réclamer.
M. Talbot: Alors, parmi les items qui ont été
accordés à Lavalin, ça touche principalement des choses
qui concernent le Stade et sa géométrie. Le profil
général du Stade ne permettait pas, dans le concept initial, de
faire passer la toile, par exemple, au-dessus de l'anneau technique lorsqu'elle
est en contraction ou en déploiement. Alors, ça a
impliqué, ça a exigé de Lavalin des
élévateurs à poulies, vous savez, ces équipements
qu'on voit sur le toit du stade. Alors, il y a plusieurs millions, je pense,
qu'il y a eu une affaire comme 7 000 000 $ qui étaient
réclamés juste pour ces items-là. Alors, d'autres items
touchaient aussi un anneau de compression, c'est-à-dire qu'il y a un
anneau qui contourne le stade afin d'éviter des surcharges aux consoles.
C'est un peu comme un anneau qui, en se comprimant... un peu comme un ver,
c'est difficile de l'écraser. Alors, ils ont dû ajouter un anneau
de compression. Alors, c'est des équipements semblables, mais ça
ne concerne que le Stade, les items qui leur ont été
accordés.
M. Chevrette: Est-ce que l'hydroélectricité ne
faisait pas pitié, aussi, dans le secteur Pie IX? Est-ce que ça
n'a pas obligé à changer, par exemple, tout le système de
poulies? Tu sais, le genre d'immense "gear" qui devrait être beaucoup
plus grosse, pour que ça force beaucoup moins, sinon, le secteur Pie IX,
au niveau hydroélectricité, était "caput"?
M. Talbot: Non. Pas de... Bien, je vois votre question.
Effectivement, ils ont dû installer des interfaces hydrauliques sur les
treuils qui devaient être électriques initialement. Alors, dans un
premier temps, lors de la première installation de la toile, ils l'ont
fait avec des treuils sur les consoles du Stade. Vous savez qu'il y a deux
systèmes de moteurs là-dedans; il y en a... C'est un peu comme
une corde à linge. Alors, il y a des treuils sur le toit du Stade, il y
en a d'autres dans le bas. Alors, ceux dans le bas servent pour tirer la toile,
ceux sur le Stade retiennent, mais aussi ramènent la toile à sa
place. Alors, ça fait une quarantaine de moteurs; ça
créait des baisses de tension importantes dans le quartier et ce
n'était pas souhaitable. Alors, ils ont dû effectivement installer
des interfaces hydrauliques de manière à démarrer les
treuils sur les consoles du Stade d'abord, un peu comme une transmission. Ils
sont démarrés électriquement; ça fait une pointe
électrique, donc, et ensuite, elle se rabat à un niveau plus
normal. Ensuite, les treuils de levage dans le mât, eux, sont
actionnés en direct. Aussitôt qu'on pèse sur un bouton,
pour un moteur électrique, il met immédiatement sa charge alors
qu'un treuil hydraulique, on peut le démarrer et ça fait une
pointe importante; ensuite, il se stabilise. Alors, il y a effectivement des
interfaces hydrauliques qui ont coûté aussi plusieurs
millions.
Mme Dupuis: Est-ce que ce serait possible d'avoir la copie du
jugement et des raisons invoquées, et comment ça s'est
terminé, tout ça?
M. Bibeau: Oui, je pense que demain, ça va être
possible, Mme Dupuis, je vais m'occuper personnellement de vous le faire
parvenir demain. Les deux, parce que, en fait, il s'agit de deux jugements, si
on veut, et les deux jugements, vous allez les avoir demain. Est-ce que vous
voulez que je vous les envoie à votre comté pour la fin de
semaine ou à Québec?
Mme Dupuis: À Québec. Ça va.
M. Bibeau: Vous allez les avoir demain.
M. Chevrette: Juste une petite question d'objet avec...
Étant donné que Lavalin contestait, vous autres, vous
ré...
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse, mais le
document, il faudrait qu'il parvienne au secrétaire de la commission qui
va...
M. Bibeau: Non, mais, de toute façon, je vais le faire
parvenir au secrétaire de la commission et à Mme Dupuis.
Le Président (M. Bélanger): À Madame,
O.K.
Mme Dupuis: À la commission, il dit qu'il va me les
remettre.
M. Chevrette: O.K. Une question d'ordre technique, M. le
Président. Étant donné que Lavalin contestait sur 14 chefs
différents, vous autres, vous réfutiez, sans doute, puisque avec
un projet clé en main, vous ne pouviez en accepter aucun, au
départ, je suppose?
M. Talbot: C'est ça.
M. Chevrette: Et c'est un conseil d'arbitrage qui décide
que sur six points et demi, Lavalin International a raison. C'est un peu le
genre vice caché qu'on peut retrouver, ça, ce genre
d'arbitrage-là. Est-ce que ce n'était pas prévu, que ce
n'était pas prévisible ou si c'est parce que les devis du Stade
lui-même... C'est parce que j'ai cru comprendre que, quand vous
médites: Laconfig...
M. Talbot: Configuration... C'est ça.
M. Chevrette: ...configuration du Stade lui-même
créait un problème à l'exécution, c'est donc dire
que ceci ne pouvait être prévisible.
M. Bibeau: Et d'ailleurs, ça nous amène... C'est
comme si on attribuait des défauts de conception. Alors nous, on se
revire de bord et on actionne l'architecte.
Une voix: L'architecte.
M. Chevrette: C K. C'est ça. C'est exactement ce que
j'allais vous dire. Il y a quelques millions qu'il va nous réclamer
encore, lui, là.
M. Bibeau: Oui. Il y est déjà. C'est ça.
M. Chevrette: C'est le pilote automatique avec les 117 000 000 $
qui ont été dépensés. Il va aller chercher sa cote
là-dessus, lui.
M. Bibeau: Bien, en fait, lui, il nous réclame... Parce
qu'on est en Cour avec M. Tailli-bert actuellement; il nous réclame 4
000 000 $ et nous, je pense, sous réserve, qu'à la suite de
l'arbitrage, on va lui réclamer 17 000 000 S.
M. Chevrette: Parfait. J'ai bien compris. Ça n'a pas
changé, c'est toujours la même affaire, ça. Non, parce
que...
Le Président (M. Bélanger): Ça va baisser
ses honoraires.
Mme Dupuis: D'après vous, M. le ministre, le jugement qui
vient d'être accordé en faveur ou à demi pour la firme
Lavalin, est-ce que, d'après vous, ça peut avoir des incidences
sur l'autre cause qui est encore en suspens, celle de l'architecte Roger
Taillibert, sur ses honoraires, disant qu'on a emprunté, finalement...
on aurait enrichi le Stade et la RIO au détriment de son droit de
création? Est-ce que, d'après vous, ça peut avoir des
incidences?
M. Vallerand: Je pense que M. le président vient de
répondre en disant que, justement, puisque le tribunal d'arbitrage a
reconnu qu'il y avait des vices cachés, ce qui a amené le
tribunal à juger que la RIO était responsable de six
défauts sur un total de X, et une réclamation de 21 000 000 $,
ça va nous permettre de nous retourner vis-à-vis l'architecte et
de poursuivre l'architecte pour les vices de forme qui ont été
reconnus et qui ont amené la RIO à dépasser le contrat de
117 000 000 $, qui est un contrat...
Mme Dupuis: Bien c'est ça. D'après vous, il y a
possibilité de...
M. Vallerand: Absolument. Mme Dupuis: ...d'établir
un lien... M. Vallerand: Absolument.
Mme Dupuis: ...entre les coûts supplémentaires pour
Lavalin... parce que c'était prévu par l'architecte Taillibert
qu'il y ait une toile sur ce
toit-là.
M. Va liera nd: II y a une responsabilité. En tout cas,
à sa face même, on reconnaît actuellement que l'architecte a
une responsabilité et on va s'assurer qu'on est capable de lui
réclamer une partie des coûts additionnels à cet
égard-là.
Mme Dupuis: Maintenant, où en sont rendus les travaux de
poursuite en Cour supérieure avec l'architecte Taillibert? Ou si...
M. Vallerand: Sur le premier volet des réclamations...
Mme Dupuis: Oui.
M. Vallerand: ...ou sur le jugement du tribunal et les 20 000 000
$ additionnels?
Mme Dupuis: Bien, où en est rendue cette cause-là,
la poursuite intentée, et est-ce que la RIO cherche à conclure
une entente hors cour avec l'architecte Taillibert ou...?
M. Vallerand: Non, le jugement du tribunal est tout à fait
récent. Le quantum des responsabilités est tout à fait
récent. Il date à peine de... Ça vient d'être
inscrit en cour, la poursuite contre M. Taillibert. En fait, c'est M.
Taillibert qui nous poursuit. Nous, à la suite du jugement du centre
d'arbitrage, on appelle ça, je pense, en jargon, on "reconventionne", on
fait une demande de "reconventionnement", et là, à
l'intérieur de la même poursuite de M. Taillibert, non seulement
on n'accepte pas les 4 000 000 $ qu'il nous réclame, mais on lui demande
17 000 000 $. Alors, c'est inscrit actuellement. C'est possible que ça
passe cet automne, mais c'est inscrit à la cour; c'est pour cette
année, ça vient d'être inscrit à la cour.
La vente des Expos
Mme Dupuis: Bien sûr que je m'étais
proposé... J'aurais aimé qu'on discute - et si on a le temps, on
y viendra - de la vocation future du Stade. Je pense qu'il est urgent de lui
trouver une vocation, d'occuper les espaces dans le but de rentabiliser et de
donner au Stade tous les moyens pour qu'il puisse finalement remplir sa
vocation à 100 % et le plus rapidement possible. Mais là, on a
été un petit peu bousculés, nous, dans notre plan de
travail pour cet après-midi, alors je vais passer directement à
la vente des Expos. J'avais quelques... À défaut d'une commission
parlementaire afin de traiter le dossier des Expos - parce qu'il n'y en pas eu
- nous pouvons confirmer l'étude des crédits budgétaires
pour poser... je pense qu'on peut poser un petit peu quelques questions. Je
vais en profiter parce que c'est un peu du domaine du passé, quoique les
Expos sont toujours un élément important comme client important
au Stade.
Le gouvernement du Québec a consenti un prêt de 18 000 000
$ à un taux privilégié au consortium, bien sûr. Ce
taux privilégié est de 2 % pour les cinq premières
années, et de 4 % pour les cinq années suivantes, je pense, si
mes informations sont bonnes. Et c'est pas le biais de la Société
de développement industriel que le prêt a été
consenti. En plus d'octroyer 1 000 000 $ de loyer gratuit - je pense que la RIO
a accordé pour 1 000 000 $ de loyer gratuit - on a injecté 13 000
000 $ pour l'aménagement du terrain de baseball, et elle vient d'obtenir
le feu vert du Conseil du trésor pour se procurer un nouveau tableau
indicateur au coût de 17 000 000 $. Si je vais simplement au niveau du
coût du tableau indicateur, est-ce que vous pourriez me dire si vraiment
ce tableau indicateur était demandé, si ça faisait partie
des demandes des nouveaux propriétaires des Expos, si vous voulez, du
consortium.
M. Bibeau: Bien enfin... (17 heures)
M. Vallerand: II y a juste une chose que je voudrais bien
clarifier, Mme la députée. Effectivement, le prêt qui a
été consenti par le gouvernement pour permettre que les Expos
demeurent à Montréal et au Québec a été,
comme vous l'avez dit, de 18 000 000 $. C'est un prêt, donc, qui porte
intérêt maximum de 12 %, remboursable sur 10 ans en deux
périodes, vous l'avez mentionné, 5 ans à 2 % et 5 ans
à 4 %. En plus, les intérêts s'accumuleront sur les sommes
impayées annuellement à partir du rendement de 12 % et, en plus,
il y a une garantie à l'intérieur de l'équité de la
franchise comme telle. Si jamais, au bout de 10 ans, l'expérience
n'était pas concluante, on devrait procéder à la vente de
la franchise. La plus-value de la franchise servirait à payer la
totalité du prêt plus les intérêts courus,
évidemment, conditionnellement à une participation en
équité de la ville de 15 000 000 $ et conditionnellement à
ce que la franchise demeure à Montréal, mais pas
conditionnellement à un tableau indicateur. Ça ne fait pas partie
des conditions du prêt et je vais laisser le président vous dire
que c'est nécessaire pour autant qu'on veuille avoir des
équipements qui vont servir une clientèle qui retrouve ce genre
d'équipements dans d'autres stades.
M. Bibeau: Effectivement, la question du tableau,
évidemment, nous devons... D'ailleurs, dans le bail, évidemment,
les Expos exigent qu'il y ait un tableau indicateur et je crois que c'est
normal. Quand on parle des 17 500 000 $, évidemment, on l'identifie au
tableau; ça correspond non seulement à un écran couleur,
mais à différentes choses également. Évidemment,
vous avez le tableau vidéo couleur, vous avez toute l'installation de ce
tableau-là. Vous avez les
matrices couleur, vous avez des trivisions. Vous avez aussi, à
côté, d'autres matrices et également toute l'installation,
la régie d'affichage, etc.
Ce qui est important pour ces 17 500 000 $, c'est que c'est un
investissement qui rapporte des revenus. Les 17 500 000 $ permettent de
rapporter. On prévoit que nos revenus, juste au niveau de la
Régie, vont passer de 1 600 000 $ par année, en termes de
publicité, évidemment, qu'on n'aurait pas s'il n'y avait pas ces
instruments-là, mais quand même, on prévoit que ça
va passer au-dessus de 2 623 000 $. Alors, disons que c'est un investissement
qui va nous permettre d'aller chercher des revenus supplémentaires.
Évidemment, nous sommes aussi obligés, par le bail, d'offrir ce
service-là, d'autant plus que le tableau qu'on avait ou que les tableaux
qu'on avait - parce qu'on en a deux - ne répondent plus, en fait, aux
critères exigés actuellement. En fait, c'est des tableaux qui
sont en désuétude, quoiqu'ils aient fait leur temps. Normalement,
la durée de vie d'un tableau électronique est jugée sur
une période de 10 ans à peu près tandis que, quand
môme, on a nos tableaux depuis 1976. Donc, ils ont fait 15 ans. Alors,
ils ont doublé. Ils ont fait 50 % de plus que la durée de vie
normale. Alors, les 17 500 000 $ vont générer des revenus.
M. Leclerc: M. le Président, juste une seconde sur le
même sujet, si vous le permettez. Quel usage entend-on faire, justement,
des vieux? Est-ce que c'est revendable?
M. Bibeau: Non, en fait.
M. Leclerc: Bien, il y a Cuba qui vous a demandé, je
pense...
M. Bibeau: Pour le système de son, Cuba. Non, pour les
tableaux, à toutes fins pratiques, quand ils vont descendre, ils
n'auront aucune vie. Ça va être bon pour la poubelle, parce que
c'est très complexe. Même cette année, à cause des
travaux qu'on va faire, pour les tableaux, nous avons dû déplacer
quelque peu le tableau qu'on avait. Et juste de le déplacer, ça a
été une opération très périlleuse.
Heureusement, grâce à nos techniciens qui sont exceptionnels, on a
pu le remettre... Il a pu refonctionner, mais on prenait un très gros
risque en faisant ça. Ça a amené quand même des
travaux majeurs. Alors, c'était mieux, cette alternative de
déplacer plutôt que de louer un tableau pour l'été,
mais on était très conscients qu'on prenait un risque. Mais on ne
peut pas les utiliser.
M. Leclerc: Mais vous êtes sûr que vous avez fait le
tour de la question et qu'il n'y a personne qui en veut, ni au Québec ni
ailleurs.
M. Bibeau: D'ailleurs, c'est ce qu'on me dit.
Il n'y a plus aucun endroit. Même les pièces de
remplacement ne sont plus trouvables, les pièces de rechange.
Même, nous, on s'alimentait avec celui de Boston, le Fenway Park à
Boston avait un tableau Gonrak comrr, le nôtre et, même à
Boston, ils ne l'ont plus. Ils l'ont mis à la poubelle.
M. Leclerc: Avez-vous acheté de la même compagnie
qui vous avait vendu celui-là?
M. Bibeau: Non. Nous sommes en appel d'offres public actuellement
et il y a certaines compagnies qui ont manifesté de
l'intérêt. Je ne sais pas si Gonrak est dans le nombre. Gonrak
n'existe plus. Qn me dit que la firme qui faisait le tableau n'existe plus.
M. Leclerc: Ils ne le reprendront pas certain. Merci.
Mme Dupuis: M. le directeur général, la question
précise, peut-être toute l'utilité et...
Éventuellement, ça pourra peut-être être rentable,
mais est-ce que c'était une condition posée par le
consortium?
M. Vallerand: Ce n'était pas conditionnel au prêt,
mais comme le président l'a dit, c'était nécessaire pour
rentabiliser l'opération conjointe de la nouvelle société
entre les Expos et la RIO, au titre des revenus de publicité; mais ce
n'était pas une condition du prêt de 18 000 000 $.
M. Bfbeau: Mais, par contre, dans le bail, comme M. Payette me
l'indique, c'est que, quand même, il y a une condition dans le bail qui
dit que nous devons fournir un tableau électronique qui fonctionne,
évidemment, aux Expos.
Mme Dupuis: Vous comprenez qu'on a des problèmes pour
rentabiliser; on a des difficultés à lui trouver une vocation
adaptée, qui répondrait bien, qui remplirait les espaces, et le
tout d'une façon très pertinente. Je veux bien, moi, prendre
l'attitude du maire Drapeau puis dire: On laisse couler le robinet dans la
baignoire, mais à un moment donné, ce sont les fumeurs... On le
sait, c'est la taxe sur les cigarettes; mais au prix où ils les mettent,
il y a de moins en moins de fumeurs. Ça fait que là,
peut-être que ça va faire de moins en moins de taxes en bout de
ligne. Est-ce qu'on est d'accord pour dire qu'on ouvre le robinet puis qu'on
laisse se remplir la baignoire, mais que si on ne fait pas attention à
certaines choses et on ne se questionne pas de façon précise sur
les coûts engendrés... Ça m'amène à vous
poser la question suivante, à savoir: Selon les Expos, les
retombées économiques du club de baseball seraient de 130 000 000
$. La RIO - elle est peut-être plus réaliste - parle de
retombées de l'ordre de 75 000 000 $. Qui dit vrai là-dedans. Qui
est le
plus proche, puis est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité, est-ce
que ça ne serait pas pertinent que le président
directeur-général et le ministre aient leurs propres
études là-dessus et connaissent les retombées
réelles?
M. Vallerand: Juste une seconde, M. le Président. C'est
qu'il faut comprendre, Mme la députée, que des études de
retombées économiques, c'est toujours des études dont
l'exactitude, dépendant des critères dont on se sert, est plus ou
moins aléatoire. Si vous faites l'étude de retombées
économiques, vous avez d'abord les effets qu'on appelle directs, qui
sont liés directement à la dépense d'investissement, et
vous avez des effets indirects. Quand on arrive avec deux études: Une
à 75 000 000 $ puis l'autre à 130 000 000 $, je pense que, quand
on parle de retombées économiques directes et indirectes, en
faisant la somme des deux, de l'activité des Expos de Montréal,
à 100 000 000 $, on ne se trompe pas tellement. En conduisant de
nouvelles études, on arriverait à peu près à cet
ordre de grandeur, à ce quantum-là. Parce qu'il ne faut
pas...
Mme Dupuis: Un instant là!
M. Vallerand: Non, non, mais écoutez, il faut bien
comprendre que...
Mme Dupuis: On a 55 000 000 $ de différence, tout de
même!
M. Vallerand: Oui, mais, Mme la députée, il faut
comprendre qu'une étude de retombées économiques ne doit
pas être associée à la dépense d'investissement. On
ne prend jamais de décision d'investissement au titre d'une
rentabilité d'un investissement privé à partir de
retombées économiques. Quand on invoque la notion de
retombées économiques, c'est pour essayer de faire la
démonstration de l'importance de l'activité dans le milieu, de
façon directe et indirecte. Alors, c'est quand même une
référence importante pour justifier, par exemple, entre autres,
la présence des Expos dans la région de Montréal. Mais
vous vous rappellerez qu'à l'époque, on a utilisé aussi
d'autres arguments plus larges que ceux-là. La présence des
Expos, c'était d'abord et c'étaient aussi des retombées
économiques, c'était aussi la visibilité...
Mme Dupuis: Oui, mais là, je pense qu'on
s'éloigne.
M. Vallerand:... de Montréal dans un circuit concurrentiel
de villes nord-américaines. Vous savez que le réseau de ces
grandes villes-là, c'est un réseau de villes qui est aussi en
concurrence sur le plan financier, sur le plan économique, sur le plan
culturel. Ces villes-là ont des attributs distinctifs qui se
ressemblent. Non seulement elles ont des expertises particulières dans
le domaine financier, dans le domaine administratif et dans le domaine
culturel, mais également dans le domaine sportif. D'avoir dans ces
villes-là des franchises d'équipes internationales...
Mme Dupuis: On ne discute pas de ce que ça peut apporter
à Montréal, là.
M. Vallerand:... c'est aussi un autre facteur important pour se
convaincre de faire en sorte que Montréal garde la franchise des
Expos.
Mme Dupuis: Oui, mais là, je pense qu'on n'a pas à
regarder ce que ça apporte à Montréal; ça,
ça a été discuté, on a tout fait pour les garder.
Moi, j'aimerais bien savoir d'une façon précise ce que ça
apporte à la Régie des installations olympiques, parce que notre
problème est là. Puis, on a un directeur général,
comme j'ai dit, tantôt tellement dynamique, mais est-ce qu'on l'aide?
Est-ce que le ministre l'aide aussi, dans toutes ces démarches pour
trouver une vocation?
M. Vallerand: Je pense qu'on...
Mme Dupuis: Est-ce qu'on travaille de pair, là, ou si on
laisse jusqu'à épuisement le directeur général...
Parce que, lorsque je regarde les résultats - ça me bouscule un
petit peu parce qu'il nous reste à peine une vingtaine de minutes.
Toutes les vocations qu'on a essayé d'amener au stade, qui sont toutes
plus méritoires les unes que les autres... Peut-être
quelques-unes, et qui s'avèrent, pour la plupart... qui ne donnent pas
des résultats concrets. Est-ce qu'il y a une collaboration? Est-ce que
le ministre travaille dans ce sens-là? C'est toujours ces questions. Je
veux que ce soit bien compris. Les questions vont dans ce sens-là et
c'est ce qui m'amène aussi à demander: Les Expos rapportent
combien? Et c'est là que j'arrive avec un chiffre de 55 000 000 $ de
différence et on me dit: Bon, bien, là, c'est peut-être
normal, les retombées sont difficiles à évaluer. Je pense
que ce serait important de le savoir, lorsqu'on a 55 000 000 $ de
différence.
M. Vallerand: Oui, Mme la députée, il faut bien
comprendre le sens de votre question par rapport à la
référence retombées économiques. Est-ce que vous
demandez quelles sont les retombées économiques
financières des activités qui se tiennent a l'Intérieur
des équipements qu'on appelle les installations olympiques? Ou est-ce
que... Parce que vous avez fait référence spécifiquement
à des études de retombées économiques de 75 000 000
$ à 130 000 000 $ dont je connais la teneur et il ne faut pas faire la
relation entre ça et l'exercice financier de la RIO par rapport aux
événements qui s'y tiennent.
Ce sont deux choses différentes. Il faut bien se comprendre,
là. Alors, si vous voulez les connaître - et je pense qu'on a
l'information - on peut vous dire quels sont les revenus qui sont tirés
par la Régie à partir des événements qui s'y
tiennent, dont les Expos. C'est une chose, mais les retombées
économiques plus larges des études dont vous avez parlées,
c'est autre chose.
Alors, je ne sais pas à laquelle des deux vous vous adressez et
je peux vous assurer que la collaboration entre le ministère et la
Régie, plus poliment la Régie et le ministère, est totale.
Je me suis fait fort, au début, de féliciter M. Bibeau au
même titre que vous l'avez fait et que mes collègues l'ont fait
pour l'imagination, la créativité, l'enthousiasme, les efforts
qu'il met, justement, à faire en sorte que cet
équipement-là, qui n'a pas toujours été
évident dans la fierté et le coeur de tout le monde, devienne un
équipement dont on est fier. La fierté va se démontrer
aussi par rapport à l'utilisation qu'on en fait et ça va se
traduire sur le pian de sa rentabilité au niveau des équipements
qu'on y retrouve.
Je pense que M. Bibeau, avec son équipe, a pris tous les moyens,
les dispositions pour y arriver et je pense que, pour une des premières
fois dans l'histoire de la Régie, on a un espoir de voir ces
équipements-là servir la communauté, servir les objectifs
pour lesquels ils ont été créés et, plus que
ça, on a ajouté des nouveaux objectifs pour améliorer la
mission et la vocation de l'équipement. Et là-dessus, la
contribution et l'appui du ministère sont entiers.
Mme Dupuis: Est-ce qu'on pourrait connaître les parties au
consortium ayant acheté les Expos et à combien s'est
élevée la transaction?
M. Vallerand: Est-ce qu'on a une comptabilité
récente? Outre la ville et le gouvernement, vous voulez dire les autres
membres du consortium qui ont acheté des parts...
Mme Dupuis: Privés.
M. Vallerand: ...de 5 000 000 $ au total.
M. Bibeau: Ce n'est pas connu encore publiquement. Parce que,
actuellement, le processus est avec la Ligue nationale et tant que le processus
n'est pas complété au niveau des partenaires... Parce qu'il y a
des partenaires qui peuvent, jusqu'à la dernière minute,
être "discar-tés" par la Ligue nationale pour toutes sortes de
raisons. La seule partie qui est connue officiellement, c'est l'engagement de
la ville de Montréal, qui est de l'ordre de 13 000 000 $, je
crois...
Une voix: 15 000 000 $.
M. Bibeau: 15 000 000 $, et celle du gouvernement du
Québec, comme vous en avez parlé tout à l'heure, un
prêt à 18 000 000 $. Le restant, ce sont des partenaires
privés. Ça devrait... M. Brochu as ure que ça devrait se
faire sous peu, mais là, je ne sais ni le montant que ces
partenaires-là investissent, ni le nom des partenaires.
Évidemment, il y a des rumeurs comme le Fonds de solidarité,
Unigesco, etc., mais ce n'est pas encore officiel. Alors, c'est...
Mme Dupuis: Donc, on est encore à la... Est-ce qu'ils sont
trouvés et que ce n'est pas officiel ou...
M. Bibeau: Oui. Je crois. Si je me fie à ce que M. Brochu
dit, ils sont à l'étape de la finalisation. Encore hier, il
était présent à un Kiwanis, M. Brochu, et il s'est fait
poser des questions. Ça... Et d'ailleurs, je pense, d'après les
informations que j'ai eues de lui hier, que c'est même peut-être
fait à l'heure actuelle.
Mme Dupuis: Ce qui suppose qu'aussitôt que ce sera
finalisé, le prêt sera remis.
M. Vallerand: Octroyé...
Mme Dupuis: Question hypothétique...
M. Vallerand: ...et le nom des actionnaires sera connu.
Les Nordiques et le Cotisée de Québec
Mme Dupuis: Question hypothétique à M le ministre.
Je vous le dis d'avance parce que je sais qu'il va me le servir. Dans le cas
où les
Nordiques de Québec... Vous connaissez le problème,
là?
M. Vallerand: ...les Nordiques?
Mme Dupuis: Oui, dans le cas où les Nordiques de
Québec n'arriveraient pas à trouver les fonds prévus pour
bâtir leur colisée...
M. Vallerand:... Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Dupuis: Quelle est votre position sur ça, M. le
ministre? (17 h 15)
M. Vallerand: Évidemment, vous commencez à me
connaître, Mme la députée, c'est très
hypothétique. Ce n'est pas encore le cas donc on commence à
discuter de situations hypothétiques. Mais je comprends un peu plus le
sens de votre question, en tout cas, j'essaie de comprendre. C'est que si on
aide un équipement dans la région de Montréal, est-ce
qu'on devra, par le fait même aider, dans des circonstances
similaires
un équipement dans une autre région dont Québec...
peut-être à partir de l'exemple du Colisée de Québec
qui est la demande d'un personnage bien connu, qui est partiellement
propriétaire des Nordiques de Québec. Écoutez, moi, j'ai
dit... La question m'a déjà été posée - je
pense que vous l'avez lu ou entendu - j'ai toujours dit: Dans la mesure
où on retrouve une situation similaire à celle de
Montréal, dixit les Expos, étant donné le caractère
équitable du gouvernement pour l'intérêt de toutes ses
régions, si on retrouve une situation similaire, si les personnes
interpellées et les personnes qui sont en demande sont prêtes
à accepter un prêt participatif avec des modalités de
remboursement à un taux d'intérêt similaire, et sont
prêtes à nous donner une partie de leur valeur en
équité pour garantir le prêt, je suis prêt à
m'asseoir et à les écouter.
Statut juridique de la RIO
Mme Dupuis: Pourrions-nous changer de sujet? Si on parlait... il
nous reste quelques minutes à peine pour parler de l'avenir statutaire
de la RIO. Qu'en est-il de la demande que vous a faite M. Bibeau sur un
éventuel changement de statut juridique de la Régie? Je passe le
préliminaire, le préambule de ma question parce que, sinon, je
n'aurai pas le temps de poser les questions.
M. Vallerand: C'est-à-dire qu'il y a... Oui, je comprends,
mais la demande de changement de nom n'a pas été faite comme
telle. On en a discuté, M. Bibeau et moi, et si jamais on en venait
à une demande formelle auprès du ministère, il faudra
regarder très attentivement les implications juridiques du changement de
statut. Sauf que moi, à sa face même, je ne m'y oppose pas dans la
mesure où on veut changer le nom pour en faire davantage une
société et non pas une régie, parce qu'une régie,
par définition, c'est quelque chose qui réglemente. Je pense que
les installations olympiques ne sont pas là pour se régir ou
régir quoi que ce soit. Elles sont là pour se promouvoir, se
développer et répondre aux besoins de leur mission. Dans cet
esprit-là, je pense qu'on est prêts à s'asseoir avec les
dirigeants de la RIO et à l'examiner.
M. Bibeau: Et d'ailleurs, M. le ministre nous a demandé,
lorsqu'on arriverait avec un cas concret où la réglementation
actuelle nous empêcherait de réaliser quelque chose...
immédiatement, il verrait à faire changer. Au lieu de partir dans
l'abstrait - et je pense que ça se défend très bien - de
changer pour changer, qu'on arrive avec des cas précis. J'ai noté
une très grande ouverture à ce niveau-là.
Mme Dupuis: À cet effet, avez-vous l'intention, comme le
réclame la ville de Montréal, de créer un comité
sur l'avenir des installations olympiques? Ça amène un changement
à la loi parce que, selon la loi, ça retourne à la ville
de Montréal; à moins de faire changer la loi, comme je le disais
tantôt.
M. Vallerand: Oui, les dispositions de la loi précisent
que lorsque la dette du Québec sera totalement remboursée, les
équipements retourneront à la ville de Montréal. Donc, il
y a eu des discussions. Je ne sais pas où on en est; je demanderai au
président, M. Bibeau, de compléter ma réponse. Il y a eu
des discussions pour prévoir un peu les modalités du retour des
équipements une fois la dette remboursée. Alors, vous savez qu'il
reste à peu près quelque 480 000 000 $ ou un peu moins, 429 000
000 $ à rembourser. Je pense qu'il est sage, peut-être, de
commencer à planifier certains arrangements au titre du retour des
équipements à la ville, dans l'éventualité
où cette dette-là, à l'horizon d'à peu près,
quoi? 96, sera totalement remboursée.
Mme Dupuis: Vous n'êtes pas tenu... Ce "le suppose que", il
va falloir qu'il y ait négociation et tout, là. Est-ce que vous
avez l'intention, je répète ma question, de monter, de former un
comité sur l'avenir de...
M. Vallerand: II y a eu des discussions avec le maire de
Montréal, je demanderais au président-directeur de
compléter ma réponse. Je ne sais pas où en est la
formation du comité.
M. Bibeau: Oui, en fait, je pense que la ville de Montréal
a demandé de former un comité; on regarde même le nombre de
personnes qui devraient être là. Je crois qu'ils ont
adressé leur demande au Conseil exécutif, au Secrétariat
de Montréal, pour examiner ça. Là, je pense que les
discussions vont commencer avec... Je crois qu'aussitôt qu'ils vont avoir
eu la demande formelle, ils vont rencontrer les gens du ministère, le
ministre du Tourisme et la Régie. À ma connaissance, il n'y a pas
eu... Je n'ai vu aucune résolution ou aucune demande formelle de la
ville, mais je pense que c'est pour bientôt. Il va y avoir une demande de
la ville de Montréal pour mettre en branle le processus de
négociation, si on veut.
Mme Dupuis: Oui, parce que la ville... je pense que la ville de
Montréal a clairement exprimé qu'elle n'était pas
intéressée à acquérir...
M. Bibeau: M. Doré, effectivement...
Mme Dupuis: Bon. Est-ce que, comme on voit qu'il y a
déjà deux actions en cour, puis que ça a dû se
régler un petit peu à coups de millions... Ce n'est pas
forcément la faute du personnel actuel, mais il faut vivre avec, et
c'est toujours à coups de millions. Est-ce que ça peut
aussi entraîner un autre... nous amener en cour ou devant
l'arbitrage, parce que la loi dit qu'ils doivent la reprendre, et eux disent:
Non, on n'en veut pas, puis on n'achètera pas, il n'en est pas question.
Est-ce que vous avez un plan d'action dans ce sens-là, ou envisagez-vous
une solution?
M. Vallerand: Oui, mais le contentieux entre la ville et le
gouvernement n'est pas pointu à ce point-là. C'est la raison pour
laquelle on discute d'un comité qui pourrait faire la transition de la
négociation du retour des équipements en vertu des dispositions
de la loi de 1976. C'est en prévision de ça. On est bien loin de
penser que ça pourrait se terminer par une bataille juridique et, de
façon à l'éviter, on est déjà... on a pris
l'initiative, avec les autorités de la ville et la RIO, pour voir de
quelle façon on pourrait faire la transition du transfert des
équipements selon la volonté des uns et des autres, le plus
harmonieusement possible.
Mme Dupuis: Comme on n'est pas... Ce sera éventuellement
négocié, si ça retourne à Montréal ou si
ça reste, dans cinq ans, d'accord? Maintenant, devant une
éventualité comme ça... Là, on sait que le
Biodôme se fait de concert avec Montréal, puisque le Biodôme
retourne à Montréal; c'était l'entente. Est-ce que les
autres projets se font de concert avec Montréal ou si c'est
complètement...
M. Vallerand: Quels...
Mme Dupuis: Parce que ça pourrait devenir un argument pour
eux, de dire: On n'en veut pas, on n'a pas été consultés,
on n'était pas partie prenante, ou...
M. Bibeau: De façon générale, on travaille
en étroite collaboration avec la ville. Évidemment, on peut
arriver, peut-être sur un projet très précis où la
ville le verrait situé... Parce que, évidemment, la ville aussi
fait la promotion des îles, entre autres, et fait la promotion
également d'autres sites. Mais on travaille en étroite
collaboration, avec la ville de Montréal surtout, parce que, de toute
façon, nous, on est situés dans un environnement particulier
où on est obligés de composer avec la ville. Je dois dire que,
pour le Biodôme, entre autres, on a demandé à la ville de
former un comité de négociation avec la Régie pour la
rétrocession du Biodôme, mais ils ne nous ont pas encore
répondu là-dessus.
Alors, au niveau des actes, disons, au niveau de la ville, ils ne
semblent pas tellement pressés, si vous voulez, de négocier,
même la rétrocession du Biodôme, qui pourtant, elle, presse
plus. Mais par contre, on m'a dit que ça se ferait très
très bientôt. Alors, je peux vous dire que ça se fait dans
un très bon esprit, de façon générale, un
très bon esprit de collaboration avec la ville de Montréal. Vous
avez cité l'exemple des Expos, où la ville de Montréal a
investi, même en équité, dans le cas de la ville; le
gouvernement également. Ils ont fait front commun. Alors, je pense, de
façon générale, en tout cas au niveau de la Régie
des installations olympiques, qu'on a une excellente collaboration de la ville
de Montréal, et en particulier du Jardin botannique qui est une
société parapubli-que de la ville de Montréal où on
travaille d'ailleurs à la réalisation concrète du
Biodôme, malgré les difficultés qu'on peut rencontrer en
cours de route.
L'avenir des installations olympiques
Mme Dupuis: Dans les cinq minutes qui nous restent, au sujet de
l'avenir de la vocation de... Où en sont rendues les démarches?
Puis, est-ce que... Bon, on sait que l'hôtel, ça a
été rejeté. On sait que, là, il y a le parc
aquatique. Mais moi, j'aimerais qu'on me dise jusqu'à quel point le
directeur général est optimiste ou pessimiste là-dessus,
parce que moi, lorsque je vois une partie, on me dit que le bassin de
population de Montréal ne peut pas assurer la rentabilité de deux
parcs d'amusement. Donc, il y a des données, dans cette
étude-là, qui viennent un petit peu en contradiction avec la
conclusion qui dit: Oui, ce serait possible, puis ça pourrait être
intéressant. Qu'est-ce qu'en pense le directeur général au
niveau de... Bon, l'hôtel, il est inutile de discuter de quelque chose
qui a été éliminé, je pense que, soyons...
M. Bibeau: Alors, concernant la question du parc aquatique,
évidemment, ça fait partie de la grande problématique. On
a 500 000 pieds carrés d'espace dans la tour, dans le Stade, etc., qui
sont bâtis mais qui ne sont pas occupés, donc qui ne rapportent
pas. Mais par contre, on est obligés de dépenser pour entretenir,
que ce soit au niveau de l'énergie, etc. Alors, il était question
- il est toujours question - de la possibilité d'un parc aquatique
adjacent aux piscines, qui ne dérangerait en rien le centre de natation
actuel. Nous avons des conclusions qui sont plutôt mitigées
là-dessus et l'attitude du conseil d'administration dit: Oui, on peut
explorer, on peut aller plus à fond là-dedans à condition
qu'on s'associe avec des gens de l'entreprise privée, donc des gens qui
connaissent le domaine, disons, style Nautilus, Atlantis. Enfin, il y a
différentes firmes là-dessus qui connaissent comme il faut, qui
sont prêtes à investir pour que ce ne soit pas toujours la
Régie qui soit prise à investir là-dedans. Alors, on
veut... Si des promoteurs de l'entreprise privée jugent que,
effectivement, ça vaut la peine d'investir, bien là, on jugera du
sérieux et on est prêts à s'associer à eux parce
que, quand même, dans le cas précis dont vous parlez, c'est
75 000 pieds carrés qui coûtent assez cher à
chauffer actuellement. Alors, on veut les développer, mais on ne veut
pas se lancer dans une aventure.
Là, on travaille la partie conditionnement physique avant la
partie glissades d'eau. Je pense qu'on peut développer; d'ailleurs on a
fait des approches avec des groupes pour peut-être développer
parce qu'il y a possiblement un marché pour le conditionnement physique,
cette partie-là surtout. Alors, c'est ça qu'on regarde en
premier, en priorité. Mais on veut s'associer, on ne veut pas faire un
développement tout seuls, on ne veut pas être les seuls à
investir là-dedans. On veut s'associer à l'entreprise
privée et ses compétences.
Mme Dupuis: Oui, mais pour essayer d'intéresser d'une
façon sérieuse l'entreprise privée... Les chiffres qui
nous ont été fournis dans l'étude, ce sont les projets du
parc aquatique et les résultats d'exploitation pour l'exercice. Mais,
à aucun moment, on n'a les frais directs d'exploitation, les
possibilités de rentabilité au niveau des gens qui pourraient...
de fréquentation. Mais à aucun moment, on n'a les coûts
d'installation...
M. Bibeau: Ça dépend du type d'activité. Ce
qui était mentionné, c'était quelque chose entre 6 000 000
$ et 12 000 000 $. Évidemment, ça dépend du type. Si on
installe des glissoires d'eau comme il y en a à La Ronde,
évidemment, c'est plus dispendieux que s'il n'y en a que quelques-unes.
S'il y a une piscine à vagues, ça dépend de la grandeur,
de la dimension, mais encore là, l'investissement, il faut que ça
soit en fonction des besoins réels du marché, comme je vous le
disais. On ne se sent pas la compétence, nous, de plonger seuls - c'est
le cas de le dire, là - dans ce genre de piscine-là. On veut
être associés avec des experts, des gens qui s'y connaissent dans
le domaine...
Mme Dupuis: On m'a parlé, moi, de...
M. Bibeau:... et qui connaissent leur domaine.
Mme Dupuis:... pour remettre le coût de
réalisation...
Adoption des crédits
Le Président (M. Bélanger): Le temps est
écoulé et il faut nous garder au moins une minute pour les
procédures d'adoption des programmes. Alors, le programme 1, secteur
Tourisme, Promotion et Développement de l'industrie touristique est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que les
crédits budgétaires du ministère, d'abord de la RIO, sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que les
crédits du ministère sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Alors, donc, tous les
crédits étant adoptés, la commission a accompli son
mandat. Avant de terminer, je voudrais remercier M. Bibeau et son équipe
pour leur participation à nos travaux et l'excellence de leur travail.
On les incite à continuer. Je pense que c'est dans notre
intérêt. Malheureusement, je vous ai lâchés; j'ai
arrêté de fumer, mais j'ai trouvé d'autres moyens pour
qu'il me sorte quelque chose de ia tête. Je remercie aussi mes
collègues et Mme la députée de Verchères pour le
travail accompli aujourd'hui. Alors, bonne fin de semaine.
M. Vallerand: M. le Président, je voudrais ajouter
également mes remerciements à la présidence pour
l'excellence de son travail, aux collègues membres de la commission,
à Mme la députée de l'Opposition pour sa collaboration,
à mes collaborateurs et tout particulièrement à M. Bibeau
et son équipe cet après-midi. Je pense qu'ils ont très
bien défendu le dossier de la Régie des installations olympiques
et de ses crédits afférents. Merci.
Le Président (M. Bélanger): Alors, merci.
Mme Dupuis: M. le Président, j'aimerais joindre ma voix
à..
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie,
Madame. Bien oui.
Mme Dupuis:... celle de M. le ministre du Tourisme pour
remercier, mais de façon particulière M. Bibeau et son
équipe qui, à chaque étude de crédits, se
présente avec son équipe, afin de répondre à nos
questions et nous donner l'information demandée.
Le Président (M. Bélanger): Malheureusement, il n'y
avait pas de belle maquette cette année. Alors, les travaux sont
ajournés sine die.
(Fin de la séance à 17 h 30)