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(Quinze heures vingt-huit minutes)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît! La commission débute ses travaux. Alors, cet
après-midi, la commission de l'économie et du travail est
réunie afin de procéder à l'étude des
crédits budgétaires du ministère des Forêts pour
l'année financière 1991-1992. C'est un ordre de
l'Assemblée nationale du 27 mars 1991 que nous exécutons. Donc,
nous avons, cet après-midi, de 15 h 30 à 18 h 30 et, ce soir,
nous reprendrons nos travaux de 20 heures jusqu'à 23 heures. Est-ce que
nous avons des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président. Personne ne
m'a informé de remplacements.
Le Président (M. Bélanger): Donc, pas de
remplacements. Alors, d'entrée de jeu, on se rappelle les
répartitions de temps. C'est 50-50. Il y a au départ un texte de
présentation du ministre, une réplique de M. le critique de
l'Opposition, et on va comme ça. Alors, ça convient?
M. Jolivet: Juste avant, M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
M. Jolivet: Compte tenu que le ministre a déposé
une stratégie, j'aimerais profiter de la circonstance, compte tenu que
nous sommes dans les crédits, pour dire au ministre que j'aimerais me
garder du temps, fort probablement ce soir, pour toute la question du projet de
stratégie forestière. J'aurais plusieurs questions à lui
poser. Elles vont peut-être recouper, dans certains cas, l'ensemble des
éléments qu'on va étudier, mais il me semble que c'est le
moment où on peut justement étudier cette stratégie et
poser des questions pour approfondir davantage l'ensemble du document. Alors,
M. le Président, je vous dirai que nous allons procéder programme
par programme et élément par élément, comme on a
l'habitude de fonctionner, mais j'aurai à ce moment-là à
me garder du temps, fort probablement ce soir, de 20 heures à 23 heures,
pour regarder cette partie-là. Alors, je voulais juste donner un
préavis au ministre.
Le Président (M. Bélanger): Alors, on gardera 10
minutes pour ça ce soir. Est-ce qu'il y a d'autres questions
préalables? Non. J'inviterais donc M. le ministre à faire des
remarques préliminaires, s'il y a lieu.
Remarques préliminaires M. Albert
Côté
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, merci M. le
Président. Encore une fois, je tiens à saluer mes
collègues de l'Assemblée nationale, tant du gouvernement que de
l'Opposition, et également saluer d'une façon particulière
les employés du ministère qui nous supportent dans la poursuite
de nos objectifs. M. le Président, c'est avec beaucoup de fierté
que je présente à cette commission le premier budget du
ministère des Forêts du Québec. L'adoption à
l'unanimité à l'Assemblée nationale de la loi
créant le ministère des Forêts, pour moi et pour l'ensemble
du personnel oeuvrant à la gestion des forêts du Québec,
est un signe évident de l'importance que les Québécoises
et Québécois accordent à une saine gestion de cette
ressource naturelle qui était, et qui est encore pour nous, un
patrimoine très important, patrimoine que nous devons léguer dans
des conditions acceptables, je dirais comparables à celles que nous
avons connues, lorsque nous leur passerons les rênes de la gestion.
En effet, M. le Président, nous convenons tous de son importance,
autant au niveau loisir qu'environnemental et économique. Je voudrais
profiter de cette occasion pour remercier encore une fois mes collègues
libéraux et ceux de l'Opposition qui, parfois, oublient leur ligne de
parti et, à cette occasion, ont appuyé la décision du
premier ministre, M. Bourassa, de doter le Québec d'un ministère
spécifiquement voué à la gestion de ses forêts. Que
M. Bourassa m'ait donné la responsabilité de diriger ce nouveau
ministère ajoute à la satisfaction que je ressens, ayant
consacré toute ma vie professionnelle, j'oserais même dire active,
à la forêt québécoise.
Je voudrais, dans un premier temps, informer les membres de cette
commission de l'état d'avancement de la mise en place du
ministère des Forêts. Suite à l'adoption par
l'Assemblée nationale, à la fin de 1990, de la loi créant
le ministère, le Conseil des ministres a décrété
son entrée en vigueur le 30 janvier 1991. Par la même occasion, le
gouvernement confiait au ministre des Forêts la responsabilité
exclusive des programmes 1 à 4 du ministère de l'Énergie
et des Ressources. Il s'agit, M. le Président, des quatre programmes
consacrés spécifiquement à la gestion des forêts du
Québec. C'est essentiellement le budget que le gouvernement entend
consacrer à ces quatre programmes au cours de l'exercice 1991-1992 que
cette commission aura à étudier aujourd'hui.
La désignation d'un sous-ministre des Forêts, en
l'occurrence, M. Bernard Harvey, représente également une autre
étape de la mise en place du ministère. Ceci a permis, entre
autres, le début de discussions avec le sous-ministre de
l'Énergie et des Ressources pour le partage des ressources
dévolues de façon commune à l'administration. Ce processus
devrait se concrétiser sous peu par la présentation au Conseil du
trésor de documents complémentaires sur les besoins du personnel
administratif, autant pour le ministère de l'Énergie et des
Ressources que pour celui des Forêts.
L'objectif que nous tentons d'atteindre dans cet exercice est la mise en
place de deux ministères fonctionnels au coût le plus bas,
c'est-à-dire le plus économique pour le gouvernement et les
payeurs de taxes, tout en assurant un service adéquat à la
clientèle des deux ministères. Ce principe guide tous nos gestes
dans la mise en place du ministère des Forêts. Durant la
période transitoire, une entente entre les deux sous-ministres nous
assure de la continuation des services administratifs au ministère des
Forêts et un comité a été mis en place afin de
discuter de toutes ces questions. Également, nous sommes actuellement
à finaliser l'organisation supérieure du ministère des
Forêts. C'est ainsi que l'organigramme présenté dans les
documents transmis à la commission n'est que transitoire.
Par ailleurs, je tiens à souligner ici que nous prévoyons
peu de changements par rapport aux nouvelles structures que le secteur des
forêts s'était données l'an dernier. Pour éviter
toute duplication indue, les fonctions planification et administration seront
revues afin, entre autres, que l'aspect planification stratégique soit
bien réalisé et que la direction générale de
l'administration joue pleinement son rôle de soutien par rapport aux
gestionnaires.
De même, afin de mieux refléter les activités sous
la responsabilité du ministère des Forêts, la structure de
programmes que nous vous présentons aujourd'hui, M. le Président,
a été modifiée par rapport à celle qui existait
l'an dernier au ministère de l'Énergie et des Ressources. Les
chiffres du budget 1990-1991 ont été réconciliés
afin de permettre à la commission une meilleure comparaison avec le
budget présenté pour 1991-1992. Le ministère des
Forêts bénéficiera donc au cours de l'exercice 1991-1992
d'un budget total de 321 461 000 $ et d'un nombre total d'employés de
2848 à temps complet qui se répartissent entre 1195
employés réguliers et 1653 employés occasionnels. Il y a
lieu de souligner ici que le Conseil du trésor, par une décision
récente, a transformé 679 employés occasionnels en
employés réguliers, ce qui portera leur nombre à 1874 et
permettra une meilleure stabilité au ministère des Forêts
pour accomplir les différentes tâches qui lui sont
confiées. À ceci viendront s'ajouter, évidemment, en cours
d'année, les ressources requises pour les fonctions administratives
communes aux deux ministères dans le passé.
Les principales réductions budgétaires par rapport au
dernier exercice financier concernent la protection du milieu forestier
où, cette année, les prévisions nous permettent de
réduire si-gnificativement le programme de lutte à la tordeuse
des bourgeons de l'épinette. De même, tel que prévu dans la
planification, lors de la mise en place du nouveau régime forestier, les
travaux d'aménagement des forêts publiques exécutés
par le ministère, c'est-à-dire la remise en production des
arrérages, connaissent une diminution.
Par ailleurs, l'implication des bénéficiaires de contrats
ou des bénéficiaires de CAAF, dans les travaux de
régénération va connaître un accroissement suite aux
engagements prévus dans ces contrats, comme il était prévu
lors des discussions précédant la loi des forêts.
De plus, on a un accroissement important du budget qui sera
consacré à la direction et au soutien administratif. Ceci
s'explique par la mise en place du ministère des Forêts. En effet,
certains coûts qui étaient assumés au préalable par
le ministère de l'Énergie et des Ressources, c'est-à-dire
les coûts inscrits au programme 5 de ce ministère, le seront
maintenant directement par le ministère des Forêts, le budget
ayant été transféré à cet effet. Et, comme
je le mentionnais précédemment, le programme Coordination et
gestion ne représente pas le coût total de l'administration du
ministère des Forêts puisque certains ajouts devront être
réalisés en cours d'année suite à la finalisation
du partage dont je vous entretenais auparavant.
On note aussi des augmentations budgétaires au niveau des
éléments de programme: Recherche et développement,
Connaissance, Politiques et programmes, et au niveau de la Protection du milieu
forestier.
Je voudrais, en terminant, M. le Président, vous entretenir et
entretenir les membres de cette commission de certains dossiers qui vont
marquer plus particulièrement les activités du ministère
des Forêts au cours de l'exercice 1991-1992. Bien entendu, nous avons
l'intention de finaliser dès le début de cet exercice la mise en
place de ce ministère. Mais, actuellement, le Bureau d'audiences
publiques sur l'environnement conduit la première phase de la
consultation publique sur notre projet de stratégie de protection des
forêts, stratégie dont le député de Laviolette
voudrait bien parler, et nous serons heureux de participer à cette
discussion. Il s'agit là, M. le Président, d'un dossier
important, d'un dossier très important, et j'entends, suite au rapport
du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, présenter à
mes collègues du Conseil des ministres une stratégie qui
permettra d'atteindre les objectifs que le gouvernement nous a fixés,
soit le maintien du rendement
soutenu tout en minimisant l'utilisation des pesticides en forêt
et en favorisant l'utilisation polyvalente de la forêt. Par la suite, je
verrai à doter le ministère des outils requis pour
concrétiser cette politique.
Récemment, en compagnie de mon collègue du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, M. Gaston Blackburn, j'annonçais à
Montréal la mise en place d'un programme conjoint visant la gestion
intégrée des ressources renouvelables. L'expérimentation
de cette nouvelle façon d'agir conjointement avec la faune, la
forêt et l'eau, tout en tenant compte des composantes du paysage, sera
expérimentée dans deux réserves fauniques au
Québec. Si nous avons choisi ces deux réserves fauniques au
Québec, c'est parce que nous avons, à ces deux endroits, les
données de base pour mieux réaliser ce mandat. Encore ici, il
s'agit d'un dossier qui aura certainement des répercussions
marquées sur notre façon de gérer les forêts
québécoises et sur notre façon d'aborder nos interventions
en forêt.
Comme vous pourrez le constater, et ceci malgré les contraintes
budgétaires du gouvernement du Québec, nous avons conservé
au même niveau que l'an dernier notre programme d'aide à la
forêt privée et, en étroite collaboration avec nos
partenaires dans ce programme, nous avons entrepris l'analyse en profondeur de
ses différents éléments. Nous croyons important, entre
autres, de demander une implication plus importante des propriétaires
privés et d'assurer une plus grande efficacité forestière
aux sommes investies.
Nous nous devons de constater que les progrès
réalisés depuis l'adoption de la Loi sur les forêts dans la
gestion de cette importante ressource naturelle sont mal connus du public en
général. C'est ainsi que j'entends continuer à m'impliquer
personnellement, à toutes les occasions qui me seront fournies, afin de
mieux faire connaître ce nouveau régime forestier à la
population québécoise, de faire connaître l'importance de
la forêt dans notre qualité de vie, aux points de vue, comme je
l'ai mentionné plus tôt, environnemental, loisir et emploi.
J'aurai évidemment besoin, et je le souhaite, de la collaboration et de
l'aide de tous mes collègues, tant de l'Opposition que du gouvernement,
et, bien sûr, de toutes celles et de tous ceux qui veulent
protéger et utiliser sagement cette ressource.
Finalement, les prévisions économiques actuelles nous
confirment que l'effet de la récession se fera sentir tout au long de
l'année 1991 sur l'industrie reliée à la forêt.
Cette conjoncture est plus particulièrement ressentie au niveau de
l'industrie du panneau et de l'industrie du sciage. C'est ainsi qu'en
étroite collaboration avec mon collègue de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie nous tenterons de réduire le plus possible
les impacts de cette conjoncture sur ces segments de l'industrie qui ont une
influence importante au niveau de l'économie régionale dans
au-delà d'une centaine de municipalités au Québec.
À cet effet, les programmes d'aide de la SDI pourront être
utilisés et des dossiers ad hoc seront véhiculés.
La réduction du droit d'exportation du bois d'oeuvre obtenue
suite aux négociations brièvement conduites avec les
États-Unis et dans lesquelles nous avons eu l'assistance du
ministère des Affaires internationales et également celle du
gouvernement fédéral aidera sûrement l'industrie du sciage.
Ce droit sera de nouveau abaissé à 3, 1 % au 1er novembre
1991.
Voici, M. le Président, brièvement résumées,
les orientations 1991-1992 du ministère des Forêts. Je suis
évidemment à l'entière disposition des membres de cette
commission afin de répondre aux questions qui vous permettront d'adopter
les budgets requis pour atteindre nos objectifs. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Merci. M. le
député de Laviolette.
M. Jean-Pierre Jolivet
M. Jolivet: Merci, M. le Président. Suite au
dépôt du livre blanc sur la politique forestière, il y a eu
- on s'en souvient, M. le Président - un projet de loi qui a mis en
place, de façon légale, cette politique forestière;
à partir de ce moment-là, beaucoup de gens avaient
réclamé la création d'un ministère. D'aucuns
disaient Terres et Forêts, d'autres disaient Forêts, d'autres
disaient, peut-être, ministère des Ressources renouvelables;
voilà donc que nous sommes aujourd'hui à étudier pour la
première fois un ministère appelé ministère des
Forêts. (15 h 45)
L'Opposition officielle, pour marquer ce fait, a accepté
d'appuyer la création d'un tel ministère en disant cependant
qu'elle aurait préféré, comme Opposition, qu'il soit un
ministère des Terres et Forêts. Maintenant que nous avons devant
nous un ministère des Forêts, c'est celui-là que nous
allons étudier, regarder. Il ne faudrait cependant pas crier victoire
dès le départ en pensant que, maintenant qu'on a
créé un nouveau ministère qui s'appelle ministère
des Forêts, tout va réussir à merveille. Je pense que le
ministre, en terminant, en parlant de la question économique, nous a
bien fait mention qu'il y a des problèmes majeurs. Donc, la
création d'un ministère des Forêts est loin d'être le
gage d'un succès instantané.
L'étude des crédits que nous abordons cet
après-midi, M. le Président - et qui se terminera ce soir - nous
permettra donc de saisir le véritable intérêt du
gouvernement pour les forêts et, comme je le disais lors de la
création du ministère, la force du ministre et de son
administration, incluant le sous-ministre et ses adjoints. On voit très
bien que les crédits totalisent 321 461 000 $, comme en faisait
mention le ministre tout à l'heure, mais il faut
considérer que c'est une baisse de 3 % par rapport à l'an
passé. On pourrait même ajouter pire, M. le Président, en
disant que, si on tient compte de l'inflation qui est anticipée pour
1991, ce devrait malheureusement être de l'ordre de 5,7 % de moins, en
termes de budget pour l'année en cours, par rapport à ce qui
était l'an passé. C'est donc une baisse de près de 28 000
000 $ ou 29 000 000 $.
Paradoxalement, cette baisse abrupte des crédits du
ministère arrive à une période où l'industrie
liée au secteur de la forêt, que ce soit dans le secteur du sciage
- le ministre faisait mention des panneaux gaufrés et même, on
aura l'occasion d'y revenir, des pâtes et du papier - traverse une crise
importante dans l'histoire du Québec. Vous ne serez pas sans vous
offusquer, M. le Président, si je vous disais que je suis fortement
préoccupé par la baisse des crédits alloués
à l'amélioration de la forêt. Ainsi, on fera une amputation
de 12 000 000 $ à l'aménagement des forêts publiques et je
pense que, dans le contexte actuel, c'est énorme. Si au moins le
ministre nous avait dit: Bien, j'ai transféré ces montants
à l'aménagement des forêts privées pour mettre en
place le rapport Audet du député de Beauce-Nord, nous aurions
peut-être été compréhensifs. Mais on a l'impression
que le rapport Audet a été emporté par les eaux
tumultueuses de la création du ministère. Mais non, ce n'est pas
ça que le ministre a fait. Au niveau du chapitre de l'aménagement
des forêts privées, les crédits - le ministre semble s'en
gourmer - n'augmenteront que de 1 %, soit à peine 450 000 $. C'est donc
un montant ridicule, M. le Président et nettement inférieur par
rapport aux véritables besoins de la forêt privée.
Donc, ceci nous démontre bien l'incompréhension que le
ministre semble avoir de l'ensemble de la problématique
forestière, en particulier au niveau du secteur privé. Il dit
même dans son texte d'introduction qu'il va demander encore davantage
à ces gens qui, à mon avis, en font beaucoup et
mériteraient d'être appuyés davantage. D'ores et
déjà, ce qu'on peut dire, M. le Président, c'est que le
gouvernement nous a annoncé la création d'un tel ministère
des Forêts comme on annonce la venue du Père Noël, mais ce
qu'il a oublié de mentionner en cours de route, c'est que le sac du
Père Noël était plus vide que plein. Le ministre, le 22
janvier dernier, alors qu'il était demandé depuis fort longtemps
- même, il était en retard sur son échéancier -
rendait public un projet de stratégie intitulé "Aménager
pour mieux protéger les forêts". C'est un document de 150 pages
qui soulève beaucoup plus de questions que de réponses. Le
ministre nous dira, comme il l'a dit à l'Assemblée nationale, que
ce document-là sera un document qui permettra à beaucoup de monde
de s'initier à la sylviculture; comme il disait de lui-même:
J'aurai probablement à apprendre du résultat de cette
consultation.
Mais le ministre doit comprendre, M. le Président, que ce dont le
Québec a besoin, c'est une véritable politique de protection de
la forêt. Ce que vous proposez semble, en fait, n'être qu'un manuel
d'utilisation sans grande envergure. Et d'ailleurs, les consultations... Parce
qu'il faut bien le dire ici, nous ne sommes pas devant un document qui est, par
rapport au Bureau d'audiences publiques, des audiences publiques. C'est une
consultation et j'aurai l'occasion d'y revenir plus à fond. Je dirai
simplement au ministre... Parce que, tout à l'heure dans son texte, et
j'aurai l'occasion de le questionner dessus, il disait: C'est la
première phase dune stratégie. Mais je n'ai jamais entendu
parier, de sa part à lui, de la deuxième phase, dans son discours
de tout à l'heure. Je n'ai pas compris en tout cas, s'il l'a dit, mais
je n'ai pas compris qu'il y avait une deuxième phase. Il a dit: C'est la
première phase d'un grand plan.
Et cette première phase, bien, faisait dire à un
journaliste de notre région - et j'aurai l'occasion de questionner le
ministre sur cette chose-là - que le Bureau d'audiences publiques
annonce déjà qu'en mai il reviendra sur des consultations qui ne
seront plus des consultations mais des audiences publiques. Ce n'est pas de
même que je l'ai compris, mais en tout cas, le ministre, ce qu'il nous a
dit dans son discours tout à l'heure, c'est que, suite au rapport du
Bureau d'audiences publiques, il aura l'occasion de faire des recommandations
à ses collègues du Conseil des ministres pour établir la
politique future. Mais il y a des gens qui semblent, au niveau du
ministère, amener des interrogations quant au but réel de cette
consultation.
Je ne peux pas passer non plus sous silence certaines contradictions du
document et du ministre. Je citerai par exemple la porte que le ministre ouvre
à la réutilisation d'insecticides chimiques contre la tordeuse
des bourgeons de l'épinette alors qu'il reconnaît lui-même
dans ce document l'efficacité des insecticides biologiques. Il s'agira
de savoir si c'est une question économique ou si c'est une question
environnementale. Certes, les dommages causés par la tordeuse peuvent
être des dommages désastreux et, en période
épidémique, elle peut même ravager jusqu'à 100% du
nouveau feuillage et détruire une partie de l'ancien feuillage et ce, en
une seule saison. Mais le choix d'utiliser les insecticides chimiques n'a rien
à voir avec le souci de protéger les forêts. C'est, quant
à nous, uniquement un choix financier, inconciliable avec des objectifs
environnementaux et de santé publique, et environnementaux dans la
mesure où le gouvernement s'est dit, lors de la dernière
élection, qu'il serait un gouvernement qui penserait à
l'environnement, et non seulement qui penserait, mais qui agirait de
façon environnementale
Je pourrais aussi parler de l'utilisation des défoliants. Alors
que le ministère s'engage à éliminer leur utilisation
d'ici 10 ans, il annonce du même coup qu'on augmentera leur usage au
cours des prochaines années. Contradiction, quant à nous, qui
devra être expliquée par le ministre. Au nom de
l'intérêt public, le ministère des Forêts doit, le
plus tôt possible, trouver des alternatives aux insecticides chimiques et
aux défoliants. Plusieurs solutions existent, et rien empêche
d'améliorer certaines techniques grâce à la recherche et au
développement. Malheureusement, le budget à ce niveau de
recherche et de développement, malgré une hausse cette
année - le ministre s'en targue encore - n'a pas
récupéré les montants qui ont été
comprimés en 1989-1990. Il manque toujours un million dans la recherche
et développement au ministère. Et ce qui est plus aberrant
encore, c'est que le ministère lui-même reconnaît que le
rendement de la recherche et développement dans le domaine forestier
atteint près de 25 % - nous aurons l'occasion d'y revenir. Ce sont les
documents qu'il nous a envoyés qui nous permettent de dire que le
gouvernement, à ce niveau-là, même s'il augmente les
budgets, ne les dépense pas tous d'année en année, et
là il se targue encore de dire qu'il augmente les budgets, mais on ne
voit pas les résultats de cette augmentation.
La situation économique de l'ensemble de l'industrie liée
à la forêt connaît, au niveau du sciage en particulier,
l'une des plus graves crises de son histoire, et cela touche
particulièrement les régions où, souvent, la seule
activité économique d'un village, c'est son usine de sciage ou
ses usines qui touchent à la forêt. La situation pénible
vécue par les scieries peut s'expliquer en partie par la baisse des
mises en chantier en Amérique du Nord et, on en est conscients, au cours
de l'année 1990, les mises en chantier ont baissé de 500 000
unités aux États-Unis et de 34 000 au Canada. Toutefois, les
piètres performances des chantiers de construction n'expliquent pas
tout, car l'industrie doit porter le fardeau des politiques
fédérales que nous jugeons injustes. Et ici je ferai toujours
référence au protocole d'entente que le ministre a signé,
a accepté. Même si, aujourd'hui, il nous dit qu'il y a une
diminution, il reste quand même que cette entente avec le Canada et les
États-Unis sur les bois d'oeuvre a été catastrophique pour
le Québec.
En plus, toute la question de la politique monétaire de la banque
centrale, donc liée à la diminution des mises en chantier,
à l'augmentation des coûts pour vendre le bois vers les
États-Unis, à l'augmentation du taux de change du dollar canadien
par rapport au dollar américain, voilà donc l'ensemble des
difficultés qui s'ajoutent les unes par-dessus les autres aux
problèmes de la situation économique du sciage en particulier.
Même si le ministre nous dit que la taxe à l'exportation sera de
6, 2 % cette année, le ministre sait très bien que c'est une taxe
qui n'était pas acceptée, que les gens ont été
obligés de subir, qui est encore totalement dénoncée par
tous actuellement et qui vise à compenser, dit-on, pour les
États-Unis, des prétendues subventions.
Peut-être que le ministre aurait eu intérêt à
prendre la même politique que nous avons eue sur le porc au niveau du
Québec pour défendre l'industrie du sciage au Québec,
plutôt que de permettre à l'époque - et le ministre en est
conscient - cette augmentation de la taxe à l'exportation, qui a
baissé maintenant et qui a profité beaucoup plus à l'Ouest
canadien qu'elle a permis au Québec d'augmenter ses marchés. Au
contraire, ç'a fermé pour le Québec des marchés
qu'on avait aux États-Unis, surtout dans l'Ouest américain. En
effet, cette taxe est une ingérence, quant à nous, des
États-Unis dans le libre marché du bois d'oeuvre, et si le
gouvernement fédéral comme le gouvernement du Québec
s'était tenu debout à l'époque, jamais, comme nous
l'avions fait à l'époque, il n'aurait accepté de
handicaper ainsi l'industrie du sciage.
Et comme un malheur du gouvernement fédéral n'arrive
jamais seul, l'industrie de l'exportation a supporté en plus une
dépréciation substantielle du dollar canadien. En effet, la
politique monétaire inhumaine et sauvage de la banque centrale aura eu
pour effet de faire passer le dollar de 0, 72 $ qu'il était, en 1987,
par rapport au dollar américain, date à laquelle Ottawa l'a
imposé... Nous sommes rendus à plus de 0, 85 $ par rapport au
dollar américain. Donc, cette hausse de près de 18 % du taux de
change canadien, additionnée à la taxe de 6, 2 %,
représente en fait une surtaxe à l'exportation de 24, 2 % que le
Québec a acceptée en partie, mais qu'il a aussi à subir,
compte tenu des décisions fédérales dans le dossier. Et
ça, on s'en souviendra, M. le Président, c'était dans le
but de mater une inflation, surtout au niveau ontarien qui subissait, à
ce moment-là - on le sait très bien - les problèmes que le
Québec doit maintenant subir à son tour. Il n'est donc pas
surprenant que, dans ce contexte, la production du bois d'oeuvre a
dégringolé de 21, 5 % depuis 1987.
Juste à prendre comme exemple la région de l'Outaouais ou
la région de l'Abitibi-Témiscamin-gue, tout ce secteur, mais
prenons l'Outaouais. On estime que 70 % des 800 personnes travaillant dans les
scieries sont présentement en chômage. Et, pour finir le tout, le
gouvernement fédéral menace de se retirer de l'entente auxiliaire
Canada-Québec. Nous aurons l'occasion d'y revenir parce que le ministre
a fait mention a l'Assemblée nationale de sa position dans ce dossier de
l'entente auxiliaire. Cette situation honteuse et odieuse ne peut être
passée sous silence et démontre de façon tangible la
nécessité pour le Québec, quant à moi, de prendre
en
main l'ensemble de ses leviers économiques.
En ce qui concerne la situation dans les pâtes et papiers, la
conjoncture est également très difficile et on ne prévoit
aucune reprise cette année. Cependant, les mises à pied sont un
peu moins nombreuses parce que déjà il y avait eu des
aménagements qui avaient été faits dans les années
précédentes, moins nombreuses que dans l'industrie du sciage.
J'aimerais toutefois porter à votre attention les problèmes
rencontrés par la papeterie de Matane, dont 50 % du capital-actions est
détenu par Donohue. Cette papeterie, après seulement quatre mois
d'opération, accuse un déficit quatre fois plus
élevé que prévu. On dit que ses pertes pourraient
dépasser, pour l'année en cours, les 20 000 000 $. Mais là
où je m'interroge le plus, c'est qu'elle s'apprêterait à
demander une aide au gouvernement variant entre 50 000 000 $ et 100 000 000 $
et, aux dernières nouvelles, semblerait-il qu'elle est faite, cette
demande.
Nous savons qu'il n'y a aucune politique de définie. Le ministre
a fait mention dans son texte, tout à l'heure, de la SDI, des projets ad
hoc, mais il n'y a aucune politique de définie pour venir en aide aux
industries du sciage et aux industries de pâtes et papiers alors que nous
faisons face à une situation économique comme celle que nous
vivons actuellement. Ces industries se retrouvent devant rien, à moins
que la politique du gouvernement soit: Demandez et vous recevrez, auquel cas
les centaines d'usines en difficulté n'ont plus rien à craindre.
Mais je doute qu'une telle politique existe. À vrai dire, le ministre ne
pourra pas me contredire: II n'y a aucune politique pour venir en aide à
l'industrie liée à la forêt au Québec en cette
période de marasme économique, sauf le 1-800-461-AIDE. (16
heures)
Les quelques points que je viens de soulever, M. le Président,
vous le comprendrez très bien, ne concernent qu'un survol bien sommaire
face à une situation qui est catastrophique. Au cours des heures qui
viennent, j'aurai l'occasion d'approfondir davantage certains sujets, et le
ministre le sait très bien, j'ai de nombreuses questions et
j'espère que l'étude des crédits pourra apporter des
réponses à mes inquiétudes. J'en doute un peu, mais j'aime
mieux être optimiste que pessimiste, M. le Président. Donc, je
dirai que j'espère que l'étude des crédits m'apportera des
réponses.
En terminant, je rappelle à M. le ministre, M. le
Président, que c'est toujours dans un esprit d'ouverture et dans un
esprit constructs que j'aborde l'ensemble des crédits qu'il nous a
proposés et que nous aurons à regarder dans les heures qui
viennent.
Le Président (M. Bélanger): Merci Nous appelons
donc le programme 1 : Coordination et gestion, élément 1:
Direction et soutien administratif. Des questions, des commentaires là-
dessus?
Coordination et gestion
M. Côté (Rivière-du-Loup): M le
Président, ce programme vise à assurer l'orientation, la
coordination et l'encadrement de l'ensemble des programmes du ministère.
Ce programme vise aussi à assurer le support technique et administratif
nécessaire aux unités opérationnelles. Il regroupe les
activités qui concernent la direction supérieure du
ministère de même que les activités de gestion
financière, les activités du personnel, du matériel, des
ressources informationnelles, des communications et des frais administratifs
régionaux.
Le budget de ce programme croît ou augmente de 6 900 000 $ ou de
16,9 % en 1991-1992. Cette augmentation est due à l'autofinancement de
certains coûts inhérents à la mise en place du
ministère, c'est-à-dire les structures administratives qui
étaient de frais communs avec le ministère de l'Énergie et
des Ressources précédemment, les coûts inhérents
aussi à l'indexation salariale et l'accroissement des dépenses
pour les fonds des services de télécommunication et
d'informatique. Ces dernières augmentations, M. le Président,
s'expliquent par le contexte de décentralisation d'un ministère
comme celui des Forêts et d'une informatisation graduelle de certaines
opérations. Donc, les crédits inscrits au budget sont de 47 802
700 $, comparativement à 40 890 800 $ l'an dernier, ce qui fait une
variation de 16,9 %.
À l'élément 1 de ce programme, la direction et le
soutien administratif comprennent les dépenses de la haute
administration du ministère et certains frais corporatifs comme la
téléphonie, les communications et le développement
informatique. Et les efforts initiés en 1990-1991, concernant la mise en
place d'une structure administrative au ministère des Forêts, se
poursuivront, M. le Président, tout au long de 1991-1992. De même,
le ministère poursuivra l'élaboration des politiques
administratives concernant l'encadrement, le concept et l'aide technique que
devront produire les unités de soutien en vue de supporter l'action des
unités opérationnelles du ministère. Et dans
l'élément 1, évidemment, le budget de 1991-1992 est de 24
804 300 $, comparé à 18 874 100 $ l'an dernier, pour les raisons
que je viens de vous expliquer.
Le partage des ressources à la suite de la
création du ministère
M. Jolivet: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie
M. Jolivet: Le ministre nous indique qu'à cet
élément-là il y a une augmentation de
16,9 %. Il dit: Le budget de l'an passé était de 40 000
000 $. Cette année, il passe à 47 000 000 $. Donc, si on prend
crédit par crédit, on voit une hausse de 16,9. Maintenant le
ministre nous a indiqué qu'il y a encore des difficultés qui sont
inhérentes au partage des ressources entre le ministère de
l'Énergie et des Ressources qui vont rester, qui comprennent tout le
secteur des mines, Hydro-Québec, les terres. Il nous dit que ça
n'a pas permis d'identifier au livre des crédits 1991-1992 tous les
crédits qui devraient normalement apparaître au présent
programme. Est-ce que le ministre nous indique à ce moment-là
qu'il manque une partie des ressources qui vont composer les services de
support administratif des Forêts au niveau du ministère à
Québec? Est-ce que c'est la même chose au niveau du
ministère en région, parce qu'il va y avoir la
régionalisation du ministère, même s'il existe
déjà au niveau Énergie et Ressources actuellement... Quand
on parle des terres et forêts, on ne sait pas comment la distinction va
se faire entre les terres et les forêts. J'aurai l'occasion de revenir
là-dessus.
Maintenant, est-ce que le ministre peut, à ce moment-ci, nous
donner une évaluation qui est approximative de la partie manquante qui
composera les services de support administratif du ministère des
Forêts?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je ne peux pas, je ne veux pas donner d'approximation
là, mais c'est évident que le partage n'est pas
complété parce que c'est assez particulier de séparer des
services communs qui étaient donnés aux deux ministères
dans le passé. Évidemment, c'est en discussion, comme je l'ai
mentionné dans mon discours d'introduction. Les deux sous-ministres ont
pris entente sur ce sujet et ils sont supportés par un comité des
Forêts et un comité de Énergie et Ressources pour
départager équitablement les ressources, afin de maintenir un
service à la clientèle qui est aussi bon, comparable et aussi
équitable que par le passé pour les deux ministères.
Et je ne sais pas si mon sous-ministre, M. Harvey, voudrait ajouter
quelque chose, mais du côté du partage ça se fait
normalement. Évidemment, on aurait souhaité que ça soit
fait pour le 1er avril afin que tout soit indiqué dans le budget tel
quel, mais ce n'est pas fait actuellement en raison de la date où la
création du ministère a été annoncée par le
premier ministre, soit le 30 janvier dernier. Et vous comprendrez, M. le
Président, que janvier, c'est-à-dire février, mars,
ça fait deux mois que le ministère est en fonction et le partage,
évidemment, les discussions entourant tout ça sont assez longs
parce que c'est assez compliqué.
Le Président (M. Bélanger): Voulez-vous ajouter
quelque chose?
M. Jolivet: Regardez, vous avez là crédits
1991-1992, 47 802 700 $. Vous me dites que les 40 890 800 $ proviennent d'un
partage qui a été fait à partir du fait que vous avez
considéré, sur le budget de l'an passé pour l'ensemble du
ministère au niveau des terres et forêts, pour la partie du
ministère de l'Énergie et des Ressources, la valeur de
diminution. Donc, vous n'avez considéré que le montant de l'an
passé, parce que si on prend le montant de l'année passée,
aux crédits budgétaires là, ce qu'on appelle
Synthèses et variations budgétaires entre 1989-1990 et 1990-1991,
le document que vous aviez donné l'an passé, si on s'en va
à la direction, à 5.1, on remarque qu'on avait 47 319 000 $.
Cette année vous avez 47 802 700 $. Et là vous dites que les 47
802 700 $, c'est par rapport à ce qu'on a évalué qui
était l'administration du ministère à 40 899 000 $. Donc,
vous vous pétez les bretelles en disant: On a une augmentation de 16,9
%. Est-ce que le 16,9 % est réel ou bien si le 16,9 %, c'est parce que
vous n'avez pas été capable de partager? Donc, vous dites: On va
au moins avoir l'impression qu'on a une bonne augmentation, mais en
réalité, l'an passé, on avait 47 319 000 $, puis là
on aurait 47 802 700 $. Donc, c'est bien loin du 16 %, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, il n'est pas question de "pétage" de bretelles
là, comme dit le député de Laviolette.
M. Jolivet: Bien là, du 16,9 %...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On rapporte les
faits tels qu'ils sont là. Actuellement, les crédits sont de 47
802 700 $ et, évidemment, on a essayé de réconcilier, dans
la mesure du possible, où c'était possible de le faire. Mais ce
n'est qu'une partie des effectifs qui seront transférés. Ce n'est
pas la totalité.
M. Jolivet: Mais les 45 319 000 $ de l'an passé, ils
représentent quoi, là? Est-ce que 47 319 000 $ prévus l'an
passé au budget pour l'administration, c'est...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils
représentaient des effectifs qui donnaient des services communs aux
forêts et à Énergie et Ressources, c'est-à-dire aux
mines, terres et Énergie. Évidemment, le partage n'est pas
complété et ce sont des services communs.
M. Jolivet: Est-ce que vous êtes capable de me donner, de
décortiquer les 47 319 000 $ de l'an passé?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: Qu'est-ce qui allait au ministère des
forêts? Qu'est-ce qui allait au ministère des mines? C'est
ça que vous dites que vous n'êtes
pas capable?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien non, M. le
Président, parce que ce sont des services communs.
M. Jolivet: Oui, mais si je m'en viens, là, vous me dites,
dans vos documents, que le partage des ressources actuellement, dans ce
programme 5, fait qu'on n'a pas, dans le livre des crédits,
identifié tous les crédits. Donc, je "peux-tu" penser qu'en
réalité, là, votre augmentation n'est pas
nécessairement de 16,9 % quand on aura fait tout le détail?
Autrement dit, on va se revoir l'an prochain ou peut-être avant. On va
vous demander: C'est quoi votre budget réel de l'année en
cours?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vais passer la
parole à M. Harvey, mais je dirai qu'en réalité, lorsque
tout le partage sera complété, on ne s'attend pas d'avoir
d'augmentation budgétaire sur ce poste-là. En fait, il n'y a pas
de "pétage" de bretelles, mais seulement qu'actuellement c'est ce qu'on
peut identifier.
M. Jolivet: Là, mais je comprends, M. le ministre, que
vous me dites que 47 802 700 $, c'est ce que vous allez avoir. Ce n'est pas
ça que je voulais dire, moi. L'augmentation que je vois venir n'est pas
à 47 000 000 $, elle est à 40 890 000 $. Autrement dit, quand
vous allez avoir fait la décortication de tout ce qui était les
47 319 000 $ de l'an passé, peut-être que les 40 000 000 $ que
vous dites - parce qu'on n'est pas capable de le partager; là encore on
n'a pas tout fini ça - ce seront peut-être les 47 300 000 $.
Là, ce n'est plus 16,9 % d'augmentation. Au moment où on se
parle, vous pouvez vous péter les bretelles en disant: On augmente de
16,9 %, mais je ne suis pas sûr que ce soit 16,9 %.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je
répète que ce n'est pas nécessairement une augmentation
qui est prévue, lorsque l'opération sera complétée.
Et M. Harvey va vous ajouter des explications supplémentaires, si vous
permettez, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. Harvey.
M. Harvey (Bernard): Merci, M. le Président. M. le
député, les 40 000 000 $ que l'on avait l'an dernier comprenaient
à la fois la direction du secteur forêts qui, dans ce
temps-là, était au ministère de l'Énergie et des
Ressources et l'administration régionale. Il y avait certains services
administratifs qui étaient assumés au ministère de
l'Énergie et des Ressources par chacun des secteurs. Ceci est inclus
dans les 40 890 800 $ qu'on avait l'an dernier. Il y a un certain nombre de
services qui étaient, eux, assumés au niveau central du
ministère de l'Énergie et des Ressources. Il y en a certains qui,
avant la transmission au Conseil du trésor de l'enveloppe finale... Et
ça, ça remonte déjà avant le 1er avril.
C'était au début de mars qu'il a fallu transmettre ça.
Certains services étaient facilement identifiables; entre autres, la
téléphonie. Alors, dans les 47 802 700 $ que l'on voit au budget
de cette année pour l'administration, il y a entre autres 4 000 000 $
qui sont les frais de téléphonie et de
télécommunication qui sont maintenant assumés par le
ministère des Forêts qui, au préalable, étaient
assumés dans le budget de l'an dernier par le ministre de
l'Énergie et des Ressources. Il y a également dans les 47 000 000
$ une provision, comme nous le disait M. le ministre dans son discours, que
l'on a mise là pour tenir compte, entre autres, des coûts
reliés au partage de l'administration. Ceci, toutefois, n'inclut pas ce
qui est actuellement en discussion entre les deux ministères quant au
partage de l'administration qui se fera par les modes habituels de transfert
entre ministères en cours d'année. Mais, comme le disait M.
Côté, tout à l'heure...
M. Jolivet: Ce que vous me dites... ce que vous me dites,
là, quand le ministre de l'Énergie et des Ressources avait
l'administration du budget et que là vous mettez 47 802 000 $, ce que je
crois comprendre - et je ne me trompe probablement pas - c'est qu'il
était payé par quelqu'un et ça va continuer à
être payé par quelqu'un. C'est vous autres qui allez le payer.
Donc, l'augmentation, ce n'est pas l'augmentation de budget; c'est
l'augmentation normale de votre création de ministère. Le
ministère nous coûte 16,9 % de plus...
M. Harvey: C'est ça, on a...
M. Jolivet: ...la création d'un ministère.
M. Harvey: Quand vous dites qu'on se pète les bretelles
sur une augmentation de budget, ce n'est pas ça que je veux dire. Tout
simplement, ce que M. le ministre dit, là-dedans, c'est que pour ce
programme-là, qui s'appelle maintenant Gestion et coordination, il y a,
par rapport aux chiffres qu'on a conciliés pour l'an dernier, une
augmentation de 7 000 000 $.
M.Jolivet: Oui, mais...
M. Harvey: Oui, ce n'est pas une augmentation... c'est une
augmentation des sommes consacrées à la coordination et à
la gestion, par rapport à ce qu'on consacrait l'an dernier dans le
secteur forêts...
M. Jolivet: Parce qu'il y a une partie de votre coordination qui
était payée par un autre...
M. Harvey: ...mais il y a une partie de cette
augmentation-là qui vient d'une diminution du ministère de
l'Énergie et des Ressources.
M. Jolivet: On verra à ce moment-là quand on
parlera avec mon collègue. Mais je comprends... ce que je veux dire,
c'est que le 16,9 % n'est en fait que chiffre à chiffre, conciliation
à conciliation, par rapport à l'an passé, et par rapport
à cette année, en tenant compte que, désormais, vous allez
payer vos services qui étaient autrefois payés par
l'administration du ministère au complet, parce que vous étiez un
ministère délégué...
M. Harvey: C'est ça. Il y a une partie de l'augmentation
qui provient d'une diminution du ministère de l'Énergie et des
Ressources.
M. Jolivet: ...un ministre délégué. O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est seulement
là, M. le Président, lorsque vous pourrez comparer avec le
ministère de l'Énergie et des Ressources, vous verrez
possiblement une diminution de l'Énergie et des Ressources correspondant
à l'augmentation qu'il y a là. Ça fait qu'en fin de compte
il n'y aura peut-être pas d'augmentation et, dans un cas, si on prend la
totalité des deux, il n'y aura pas d'augmentation ou de diminution.
M. Jolivet: En tout cas, mon collègue qui aura à
questionner la ministre a pris bonne note de cette question-là, et on
pourra faire les conciliations à notre tour.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça.
(16 h 15)
M. Jolivet: Entre-temps, M. le ministre peut-il nous dire,
puisqu'il est maintenant ministre en titre avec toutes les
responsabilités, si cette décortication s'est faite au niveau des
budgets de coordination et de gestion, quel est le montant qu'a
coûté le transfert du 200, chemin Sainte-Foy à l'Atrium?
Est-ce qu'il peut me le dire maintenant parce qu'il doit l'avoir fait? Il ne
pouvait pas le dire l'autre jour, mais il peut me le dire maintenant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je ne peux pas le dire plus aujourd'hui parce que c'est une
responsabilité qui ne me concerne pas directement. Évidemment,
ça relève de la Société immobilière du
Québec en grande partie.
M. Jolivet: Mais, l'an passé, il y a eu un
déménagement qui a eu lieu. Si vous ne pouvez pas me dire, pour
votre ministère à vous, maintenant, pour le ministère au
complet, ça a coûté combien de partir du 200, chemin
Sainte-Foy pour aller à l'Atrium?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
question, M. le Président, qui devrait être posée à
la ministre de l'Énergie et des Ressources qui était responsable
du temps de l'administration commune de tout le ministère de
l'Énergie et des Ressources, qui incluait les forêts.
M. Jolivet: Mais vous êtes ministre d'un gouvernement. Vous
êtes capable de me donner les chiffres. Quand bien même ce serait
elle, vous êtes capable de me les donner, voyons-donc! Arrêtez de
me dire ça. On l'entend partout.
Le Président (M. Bélanger): Laissez répondre
M. le ministre. Il n'avait pas terminé sa réponse. On va vous
revenir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je ne me suis pas inquiété, je ne me suis pas
informé de ce coût-là parce que ce n'était pas de ma
responsabilité. Et, évidemment, si le député y
tient absolument, je pourrai m'informer et lui transmettre la
réponse.
M. Jolivet: J'aimerais bien ça, M. le
Président.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais actuellement
ce n'est pas de ma responsabilité et je ne vois pas l'utilité,
pour moi, de m'inquiéter de l'administration des responsabilités
d'un autre ministre.
M. Jolivet: Bien, moi... Écoutez, c'était votre
ministre en titre à l'époque. Votre ministre en titre, vous
deviez au moins en discuter avec elle de temps en temps. Vous connaissez son
budget, j'en suis sûr.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je n'ai jamais discuté avec qui que ce soit du
déménagement du 200, chemin Sainte-Foy pour aller à
Charlesbourg.
M. Jolivet: Donc, c'est la ministre qui a
décidé...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et je n'ai pas
été consulté. Je ne m'en suis pas plaint et je n'ai pas
l'intention de m'en plaindre non plus aujourd'hui.
M. Jolivet: Non, ça ferait un autre que la ministre
pourrait "blaster" encore.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Oui. Est-ce que le ministre peut s'engager à
déposer devant la commission les chiffres auxquels il vient de faire
référence?
Le Président (M. Bélanger): Je présume
qu'on va les avoir avec le ministère de l'Énergie et des
Ressources.
M. Jolivet: En tout cas, j'aimerais les avoir, s'il les a. Il
peut les fournir. Il m'a dit qu'il les fournirait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est une question qui relève de la
responsabilité du ministère de l'Énergie et des Ressources
du temps, et je pense que la question doit être
référée là. Je ne peux pas m'engager, au nom du
ministère de l'Énergie et des Ressources, à déposer
un document qui ne me concerne pas, dont je n'ai pas la
responsabilité
Déménagement éventuel du
ministère
M. Jolivet: O.K. La deuxième question, ça, par
exemple, ça va vous regarder. Parce que là, de l'Atrium, vous
vous en allez où? Vous allez me dire: C'est la Société
immobilière du Québec qui va décider. Mais il me semble
que vous avez quand même la possibilité, comme ministre, de donner
votre préférence, de faire valoir votre point de vue et dire que
vous êtes d'accord ou pas d'accord. Il y a des employés qui disent
qu'ils ne sont pas d'accord de partir, maintenant qu'ils sont rendus là.
D'autres aimeraient bien partir et d'autres auraient mieux aimé ne pas y
aller. Je veux savoir, aujourd'hui, est-ce que la décision, c'est... Si
la Société immobilière du Québec décide
d'aller chercher quelque part, c'est parce qu'il y a un ministre qui a dit: II
faut que tu me trouves des locaux pour remplir l'ensemble de mes
responsabilités. Et comme tu dois me trouver des locaux... Il y a
quelqu'un qui a demandé quelque part à la Société
immobilière de trouver la meilleure solution. Vous allez me dire: Au
meilleur coût possible, que ça coûte le moins cher possible.
Mais je veux savoir: Le ministre a-t-il décidé de demander, lui,
comme ministre responsable, à la Société
immobilière du Québec, de lui trouver des locaux? Où
est-ce que c'est rendu ce dossier-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je pourrais déposer la réponse que j'ai faite
au maire de Charlesbourg sur cette question. J'ai également
adressé une copie de cette réponse à la Chambre de
commerce de Charlesbourg. En ce qui concerne le déménagement
éventuel, possible ou peut-être un jour, ça ne
relève pas de moi comme tel, parce que l'idée de
déménager à Charlesbourg était de regrouper tous
les employés d'Énergie et Ressources, incluant ceux des
forêts du temps. Il en reste encore un bon nombre à
l'extérieur. Et le problème que la Société
immobilière a à résoudre, c'est de regrouper tous les
employés. Évidemment, avec la création du ministère
des Forêts, la Société immobilière se questionne
à savoir si elle doit construire à Charlesbourg pour loger tous
les employés d'Énergie et Ressources et des Forêts ou si
elle doit trouver une autre solution, c'est-à-dire un
déménagement d'un groupe ou l'autre.
M. Jolivet: Oui, mais il y a quelqu'un qui a demandé
ça à la société?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Laissez-moi finir,
M. le député. Vous ne me prêterez pas d'intentions parce
que cette question-là, je ne m'en suis jamais occupé et je ne
m'en mêlerai pas non plus. Lorsque la Société
immobilière m'a parlé de cette question-là, j'ai dit:
Prenez la décision qui coûte le meilleur marché aux payeurs
de taxe du Québec, qui coûte le meilleur marché au
gouvernement du Québec. Et je sais fort bien que la
Société immobilière du Québec ne mettra pas les
employés, le ministre ou d'autres personnes dans les problèmes,
qu'on sera bien logé, qu'on prendra soin de nous, peu importe qu'on
reste là, qu'on agrandisse ou qu'on déménage. Et c'est de
cette façon-là que je le vois. C'est dans le meilleur
intérêt des payeurs de taxes du Québec et c'est aussi
simple que ça.
M. Jolivet: Là, je ne sais pas ce qui...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais le
député de Laviolette veut me prêter des intentions...
M. Jolivet: Bien non.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...dire que le
ministre a... Je n'ai jamais manifesté de désir d'aller à
Charlesbourg ni de déménager de Charlesbourg.
M. Jolivet: Bon, bien écoutez là, vous me dites: Si
vous voulez savoir ce qu'a coûté le déménagement du
200, chemin Sainte-Foy à l'Atrium, demandez-le à la ministre
responsable. Là, je pense que vous êtes le ministre responsable
des Forêts. Je ne vous ai pas demandé si vous aviez dit à
la SIQ: Je veux telle ou telle chose. Ce n'est pas ça que je dis, et je
ne vous prête aucune intention, M. le ministre, je vous dis: Vous, comme
ministre, vous avez une responsabilité; quelle est la décision
que vous avez prise et présentée au Conseil des ministres pour
dire: Écoutez, moi, je préférerais que tous mes
employés soient regroupés, parce que c'est ça qui semble
être la demande, et, à ce moment-là, trouver la solution la
moins dispendieuse possible pour la population du Québec qui aura
à payer le coût? Mais je veux savoir si le ministre a pris une
décision. Est-ce que le ministre est en train de me dire que, devant le
phénomène actuel du partage du ministère des Forêts
versus le ministère de l'Énergie et des Ressources, il n'y a pas
de décision, qu'il n'a pas pris de décision, que ça ne lui
fout rien de savoir que des gens restent là, que d'autres se trouvent
sur boulevard Bonne-Entente, peu importe où à travers la
ville
de Québec? Le ministre, pour le moment, ça ne le
dérange pas d'en voir en bas sur le boulevard Charest. Pour le ministre,
ce qui est important, c'est que la SIQ s'occupe de tout ça et qu'elle
prenne la décision à sa place. C'est ça que je ne
comprends pas, là. Est-ce qu'il y a une possibilité que le
ministre ait une décision à prendre quelque part ou à
faire valoir un point de vue?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, j'ai expliqué - le député ne veut pas
comprendre - que c'est la responsabilité de la SIQ de loger les
employés et les fonctionnaires et que la SIQ a un problème
actuellement, à savoir que, pour regrouper tous les fonctionnaires des
ministères de l'Énergie et des Ressources et des Forêts,
elle doit soit agrandir ou déménager un secteur, et c'est un
problème qui va évidemment coûter de l'argent pour le
solutionner. Ma seule recommandation à la SIQ, parce que je n'ai pas
fait de démarche, lorsqu'on m'en a parlé, j'ai dit: Prenez la
décision qui coûte le meilleur marché aux payeurs de taxes.
Et je n'ai pas d'autres choses à faire. Et je voudrais... M. Harvey peut
compléter, parce que, évidemment, c'est un dossier qui me
préoccupe, parce que je tiens au bien-être des employés
mais je suis convaincu que la Société immobilière du
Québec va prendre soin de nous correctement. Mais M. Harvey veut
compléter, là.
M. Jolivet: Mais, avant qu'il complète, M. le
Président, je voulais juste dire une chose. Pour que la SIQ agisse,
ça lui prend une demande de quelqu'un.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
là-dessus...
M. Jolivet: Bien c'est ça que je vous demande depuis tout
à l'heure.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
là-dessus.
Le Président (M. Bélanger): C'est ça qu'il a
expliqué, là, je pense que vous n'avez pas écouté,
parce qu'il l'a expliqué.
M. Jolivet: Bien oui, je l'ai écouté.
Le Président (M. Bélanger): Reprenez votre
explication, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II ne veut pas
écouter. Mais - parce que, M. le Président, là-dessus, il
a peut-être raison un peu - pour que la SIQ agisse, ça prend une
décision, et là-dessus je passerais la parole à M.
Harvey.
M. Harvey: Merci, M. le Président. Effectivement, M. le
député, c'est moi qui ai demandé, et non pas à la
SIQ, mais au ministère des Approvisionnements et Services, comme
ça se doit. J'ai posé au ministère des Approvisionne-
ments et Services le problème d'espace du ministère des
Forêts, puisque la création du ministère des Forêts
entraîne la création d'une direction générale de
l'administration, donc un partage, si on veut, par rapport à la
direction générale de l'administration actuelle du
ministère de l'Énergie et des Ressources. C'était le
premier problème qui se présentait, un problème d'espace.
J'ai écrit au sous-ministre du ministère des Approvisionnements
et Services, qui est le ministère qui doit déterminer l'espace
requis pour un ministère, lui faisant part de ce problème nouveau
du ministère des Forêts. Suite à ça, c'est la SIQ,
une fois que le besoin en espace est déterminé, qui propose au
ministère - et vous avez raison dans le sens que les ministères
peuvent toujours présenter certaines préférences - et la
SIQ a présenté au ministère des Forêts la
possibilité d'aller à l'édifice Bois-Fontaine où il
y avait des espaces vacants disponibles. Et comme le disait M. le ministre tout
à l'heure, nous, la seule chose qu'on a dite, au fond, et au MAS, le
ministère des Approvisionnements et Services, et à la SIQ, c'est:
Trouvez-nous la solution la moins coûteuse pour l'ensemble du
gouvernement. C'est dans ce sens-là que, dans un premier temps,
l'édifice Bois-Fontaine a été proposé au
ministère des Forêts. J'ai d'ailleurs envoyé à
l'ensemble des employés du ministère un premier communiqué
en disant: Voici, il y a une possibilité que l'on déménage
et, actuellement, on nous propose Bois-Fontaine. Le dossier est toujours en
discussion, premièrement, avec le ministère des
Approvisionnements et Services, sur c'est quoi exactement les besoins du
ministère - et ça, c'est comme disait M. le ministre, c'est une
décision qui, au fond, ne relève pas ultimement de nous, mais
plutôt du ministère des Approvisionnements et Services et de la
SIQ - qui pourraient être comblés à l'Atrium de
Charlesbourg ou dans d'autres édifices. Mais, à ce stade-ci,
c'est le sous-ministre des Forêts qui a soumis ce
problème-là au MAS et il y a toujours des discussions, entre
autres, au niveau de c'est quoi exactement la quantité d'espace requise
et où on va combler ces besoins-là. Il n'y a pas de
décision finale sur l'endroit où ces besoins-là vont
être comblés éventuellement.
M. Jolivet: Dans le contexte de la formation...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je voudrais
ajouter un commentaire, M. le Président. Je trouve ça curieux
que, lorsqu'on prend des décisions dans le meilleur intérêt
des payeurs de taxes du Québec, on essaie de trouver des façons
de critiquer, de prêter des intentions. C'est limpide, c'est aussi
limpide que ça. Il n'y a pas de problème de ce
côté-là. Mais qu'on veuille nous prêter des
intentions, je n'aime pas tellement ça là.
M. Jolivet: Le ministre pourra le prendre comme il le voudra Je
n'ai pas voulu lui prêter d'intentions. Je voulais avoir des
réponses à des questions que le monde se pose et ce n'est pas
question de savoir si le ministre est intervenu. Ce n'est pas ça. Je
voulais savoir qui avait pris la décision. Je viens d'avoir la
réponse.
À partir de ça, je vous poserais une deuxième
question. Les bureaux régionaux. Parce que là on parle du partage
du ministère de l'Énergie et des Ressources versus le
ministère des Forêts. Le problème que nous avons dit, si le
ministère s'en allait sur la création d'un ministère des
Forêts, c'est qu'il y aurait des problèmes au niveau du partage
dans les milieux régionaux, locaux et sous-locaux. Je donne des exemples
que je connais mieux: Trois-Rivières versus Shawinigan, La Tuque. Bon.
C'est un exemple, là, mais il y en a plusieurs à travers le
Québec comme ça, et mes collègues de l'autre
côté pourraient vous poser la même question: Qu'est-ce qui
va arriver? Quel est le partage qui va être fait? Est-ce qu'à
partir de ce moment-là vous demandez encore à la SIQ de
s'organiser pour trouver en région... et je voudrais savoir, en bout de
la course, ça va coûter quoi tout ça là? Parce que
la décision de la création du ministère des Forêts
implique des augmentations quelque part. S'il y avait eu le ministère
des terres et forêts, ça aurait été bingo, facile.
À part la place où il y a des mines, qui restait pour
Énergie et Ressources, tout le reste était terres et
forêts. Ça n'aurait pas coûté plus cher que ça
va coûter là.
C'est ça que je veux vous dire. C'est ça que je pose comme
question. Dans les régions, ça va amener quoi dans les locaux
actuellement le partage du personnel? Et, déjà, les organigrammes
commencent à... On place des noms à telle place à travers
le Québec, là, dans les organigrammes au niveau régional,
comme on les place au niveau local. Il y a des documents qui commencent
à circuler de même. Ça veut dire qu'on commence à
penser à partager le monde. On va les envoyer où? Est-ce que,
dans chacune des régions, vous avez demandé que des locaux soient
examinés pour faire justement le partage ou si vous avez retenu ce que
je vous ai dit lors du projet de loi, soit, compte tenu que vous avez
décidé d'aller juste au niveau des forêts, est-ce que vous
avez l'intention d'utiliser les mêmes locaux, le même personnel,
mais d'avoir des ententes de service avec le ministère de
l'Énergie et des Ressources? C'est quoi que vous avez
décidé de faire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, en ce qui concerne les Forêts, nous demeurons dans les
mêmes bureaux dans toutes les régions du Québec.
M. Jolivet: Comment, maintenant, le personnel.. C'est la
deuxième question...
M. Côté (Rivière-du-Loup): S'il y a
déplacement de personnel, évidemment, ce sera la
responsabilité du ministère de l'Énergie et des Ressources
et non la responsabilité de celui des Forêts.
M. Jolivet: Donc, ce que vous êtes en train de me
dire...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Nous, les
Forêts, nous demeurons dans tous nos bureaux dans toutes les
régions.
M. Jolivet: Donc, vous êtes en train de me dire: C'est une
question que mon coUègue posera à la ministre de l'Énergie
et des Ressources quand ce sera le temps.
Qu'est-ce qui arrive, maintenant, avec le personnel des terres? Parce
que le personnel des terres, si vous le sortez du bureau, vous allez avoir,
à ce moment-là, des bureaux nouveaux à prendre, vous allez
avoir du personnel additionnel à choisir parce que la
téléphoniste qui s'occupait des deux va devoir être
nouvelle là-bas, vous allez avoir donc du remue-ménage au niveau
du personnel. Ça va toucher votre personnel comme ça va toucher
les autres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Actuellement, M.
le Président, on ne les sort pas des bureaux, hein, c'est qu'on a une
entente de service avec les employés des terres et...
M. Jolivet: Pour le moment.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour le
moment.
M. Jolivet: Moi, je vais plus loin que "pour le moment
là".
M. Côté (Rivière-du-Loup): Au
ministère des Forêts, actuellement, nous occupons les mêmes
bureaux dans toutes les régions et ce n'est pas à nous de
décider si les employés des terres devront aller ailleurs ou
non.
M. Jolivet: Est-ce que mon collègue a une question?
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Oui, j'aurais peut-être une petite question
là-dessus. Qu'est-ce qui arrive si le ministère de
l'Énergie et des Ressources décide unilatéralement que ce
n'est pas comme ça que ça va se passer et si le ministère
de l'Énergie et des Ressources dit: Moi, secteur terres,
opérations du ministère, c'est nos affaires, Forêts,
arrangez-vous, vous avez des budgets pour? Qu'est-ce qui va se passer? Vous
prenez vos cliques et vos claques et vous déménagez?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. Je viens
de le mentionner que nous gardons les mêmes bureaux dans toutes les
régions du Québec au niveau des Forêts. Et, si le
ministère de l'Énergie et des Ressources veut faire autre chose,
ce sera sa responsabilité. Vous leur poserez la question en temps et
lieu. (16 h 30)
M. Claveau: Mais est-ce que ces bureaux-là, actuellement,
relèvent du budget d'Énergie et Ressoures globalement ou
relèvent des Forêts?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils
relèvent du ministère des Forêts.
M. Claveau: Donc, c'est Énergie et Ressources qui est
locataire chez vous d'une certaine façon.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour l'instant,
oui.
Intégration d'occasionnels à la fonction
publique
M. Jolivet: Une question, M. le Président, sur le
personnel, l'ensemble du fonctionnement. Le ministre a fait mention tout
à l'heure de ce qu'on appelle le personnel à temps complet. On
parle de 2848 personnes, équivalent temps complet, ETC. Il y a 1195
réguliers et il y a 1653 occasionnels. Le ministre dit que, sur les 1653
occasionnels, il y a 679 occasionnels qui vont devenir réguliers, ce qui
portera, à ce moment-là, le nombre de réguliers à
1874, dans les chiffres qu'il nous a indiqués tout à l'heure.
J'aimerais savoir qu'est-ce qui va arriver avec les occasionnels, parce que la
politique actuellement semble être la suivante - et j'en ai fait mention
au ministre et je pense que ça le préoccupe aussi. Il y a du
personnel qui est qualifié, ça fait des années qu'il
travaille dans le secteur. Ce personnel qualifié, parce qu'il a de
l'expérience au niveau de l'occasionnel, pourra, par
l'intermédiaire du processus décrété par le
président du Conseil du trésor, se voir mis à la porte et
un nouveau va le remplacer, parce qu'il faut qu'il passe l'étape des
concours et, s'il ne passe pas l'étape des concours, malheureusement, on
va arriver avec du personnel qui sera totalement nouveau. Est-ce que le
ministre peut m'indiquer de quelle façon il va procéder à
ce niveau-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, que le Conseil du trésor accepte 679 nouveaux postes
réguliers, c'est déjà une partie de la solution, mais,
pour compléter et pour répondre adéquatement au
député de Laviolette, je demanderais à M. Harvey de
compléter et de parler du processus d'intégration.
M. Harvey: En fait, ce que le Conseil du trésor a fait
récemment, c'est de transformer 679 effectifs occasionnels en postes
permanents. Maintenant, comme vous le disiez tout à l'heure, M. le
député, pour combler ces postes permanents là, les normes
de l'Office des ressources humaines s'appliquent, entre autres, ce qui implique
en premier lieu de regarder les mutations, après ça,
évidemment, les affectations et les promotions. Maintenant, il est
prévu également qu'il y aura des concours ministériels qui
devront donc être gérés par le ministère des
Forêts et des concours qui pourront être différents pour les
occasionnels qui occupent des postes depuis cinq ans et plus et cinq ans et
moins. Je vous avoue que c'est une lourde tâche. Maintenant, ce qu'on
veut nous, comme ministère, c'est de privilégier,
évidemment, les gens qui occupent des emplois occasionnels depuis trois
ou quatre ans, ou plus que ça. Mais la technique normale s'applique sauf
que... Par exemple, si on regarde au niveau des ingénieurs forestiers
qui travaillent au ministère des Forêts, on est à peu
près le seul employeur ou en tout cas le plus gros employeur
d'ingénieurs forestiers et il est fort probable que les gens qui
actuellement travaillent au ministère se classifieront sur des listes de
concours et pourront être intégrés dans la fonction
publique d'une façon permanente. Cette décision du Conseil du
trésor est toute récente et nous sommes justement à
examiner de quelle façon on va gérer ce nouveau parc d'effectifs
au ministère des Forêts.
M. Jolivet: Parce que ce n'est pas la seule place. On a la
même chose dans d'autres ministères. Le problème des
occasionnels, c'est qu'on dit: Cinq ans et plus, vous avez plus de chances
d'accéder aux postes en participant aux concours, sauf que, vous savez,
il y a des gens que ça fait 17, 18, 20 ans, dans certains cas, qu'ils
sont occasionnels. C'est un répétitif qu'on appelle, ce que
j'appelle moi les temporaires permanents...
M. Harvey: Ceux-là, ils sont dans les cinq ans et
plus.
M. Jolivet: Oui, mais il reste quand même qu'il y a
toujours une partie, tout à fait normale pour une personne humaine,
d'avoir un problème au moment de l'examen, du concours même, et
elle risque de partir. C'est vous autres, comme ministère, qui allez
être pris avec des gens qui n'auront pas d'expérience pour combler
les postes. Et, dans ce sens-là, vous avez des gens qui ont de
l'expérience, qui connaissent comment fonctionner avec la nouvelle loi
avec l'ancienne loi, et qui vont se voir mis à la porte, avec des cas de
gens qui disent: J'ai une famille, moi je vivais sur ça. Je suis
habitué à ça. Je travaille sept, huit, dix mois par
année maximum, mais au moins j'ai quelque chose, ou: Je travaille
à mi-temps, mais je vais me voir peut-être demain - la crainte est
là - être mis à la porte d'une
certaine façon si je ne passe pas l'examen, si je ne suis pas
retenu. Alors, je voulais savoir ce qui arrive dans ces cas-là. C'est la
partie inhumaine de...
M. Harvey: D'un autre côté, vous comprendrez aussi
que, pour le ministère, c'est avantageux de recruter les gens qui
travaillent pour nous depuis trois, quatre ans, comme vous le disiez si bien.
On a quand même investi, comme ministère, des fonds publics pour
les former. Ils connaissent bien la méthode de travailler du
ministère, ils connaissent bien la Loi sur les Forêts, alors,
nous, on a tout avantage à recruter ces gens-là. C'est dans la
stratégie qu'on va mettre sur pied pour combler ces postes-là
qu'on va devoir tenir compte de ça. Mais le désavantage des gens
devant des concours existe pour tout le monde aussi.
M. Jolivet: Oui, je le sais. C'est parce qu'il y avait une
façon qui était plus simple. C'est de dire peut-être
qu'après examen de l'ensemble des dossiers les gens pourront être
choisis différemment de la formule actuelle. Mais ce que vous dites,
c'est que vous n'êtes pas capables à cause de la Loi sur la
fonction publique.
M. Harvey: On est soumis aux normes de l'Office des ressources
humaines.
M. Jolivet: Une dernière question dans ce
programme-là, M. le Président. Le ministre nous dit qu'il y a une
hausse de 56,3 % des dépenses au poste Fonctionnement-Personnel du
programme 1.1 au cours de la dernière année. Dans les documents
qu'il nous donne... En tout cas, j'aimerais qu'il m'explique, parce que je
prends, par exemple, les crédits initiaux qui nous étaient
présentés l'année passée. Ils étaient de
l'ordre de 3 054 000 $. Les dépenses probables sont de l'ordre de 4 775
000 $, soit une variation de 1 721 000 $. D'un autre côté, il y a
une péremption des crédits à l'administration
régionale de 9,7 %. Alors, j'aimerais savoir comment le ministre peut
nous expliquer cette hausse-là, parce que j'essaie de bien comprendre ce
qui en est, parce que je prends toujours les documents qu'il nous a
présentés, à Crédits initiaux et dépenses
probables pour 1990-1991. On parle, à l'élément 1,
Fonctionnement-Personnel, de 3 054 300 $ et, à Dépenses
probables, de 4 775 000 $. Est-ce qu'il y a quelque chose que je n'ai pas
compris?
M. Harvey: Vous êtes où dans les documents, M. le
député, s'il vous plaît?
M. Jolivet: C'est dans les demandes qu'on a faites au niveau du
ministre, dans les réponses, on a cherché un document qui nous
dit ceci: Crédits initiaux et dépenses probables pour 1990 1991.
Dans ce qu'on appelle les crédits initiaux, on parlait de 3 000 000 $,
et dans les dépenses probables, on parle de 4 775 000 $ Le total du
ministère... C'est ça qui est le plus drôle. C'est que le
total du ministère, dans les crédits initiaux, on parle de 21 000
000 $ dans l'ensemble du total de l'élément 1.2, je vous le donne
comme exemple, et on parle de 19 791 000 $ comme dépenses probables, et
c'est la deuxième question que j'avais. C'était, au niveau de
l'administration générale, quelle était la... Vous n'avez
pas le document9 C'est vous autres qui m'avez donné ça
C'est dans ça. La question...
Une voix: 21...
M. Jolivet: ...19. Page 0186 des documents que vous nous avez
donnés. Donc, ça devient 0180. .
M. Harvey: Les chiffres que vous nous citez sont dans quelle
page?
M. Jolivet: C'est ce que je cherche. Je vais vous le donner.
Ça, c'est la page 0189 dans le document que vous nous avez donné,
programme 1, Coordination et gestion. C'est donc les réponses aux
demandes. C'est quoi ça?
M. Harvey: Votre question, c'est quoi, parce que je vous avoue
que je ne suis pas?
M. Jolivet: La question est bien simple. C'est que
l'élément 1.1 dans le document, c'est Direction et soutien
administratif, O.K.?
M. Harvey: Oui.
M. Jolivet: Dans les crédits initiaux, on dit que c'est 3
054 300 $.
M. Harvey: O.K.
M. Jolivet: Dans l'élément 1 des dépenses
probables, on parle de 4 775 300 $. C'est quoi, ça? C'est quoi, ces deux
choses là9 On a dépensé plus que ce qu'on a
budgété. Tout de suite après, vous avez
l'élément 1.2. Quand on va au total final en bas, on arrive
à 21 917 000 $ par rapport à 19 791 000 $. Donc, il y a une
diminution de... Il y a donc des crédits périmés en
quelque part dans ce secteur-là. Quand on arrive au global, ce n'est
plus pareil.
M. Harvey: M. le Président, si vous me le permettez.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
M. Harvey: En fait, c'est que nous avons eu, on cours
d'année, des crédits additionnels, premièrement, pour
l'augmentation salariale des cadres de 66 000 $ et, également, des
budgets
supplémentaires obtenus pour le paiement des cotisations à
la CSST, parce qu'avant ça, la CSST, c'était payé
globalement au niveau du gouvernement, mais ils ont réparti ça
dans chacun des ministères et on a eu 2 019 200 $ pour ça, ce qui
fait un total de 2 085 200 $, ce qui explique qu'il y a plus de dépenses
que ce qui avait été projeté au niveau du budget initial
parce qu'on a eu des crédits additionnels.
M. Jolivet: Mais, au bout de la course, quand vous faites le
total, c'est 13 690 000 $ par rapport à 13 644 000 $ dans cet
élément-là. Il y a donc eu des montants d'argent qui ont
été coupés quelque part; qu'est-il arrivé? Si vous
avez augmenté de 1 700 000 $ pour le premier élément, il y
a d'autres éléments qui sont disparus certain. Si je prends les
titres: Fonctionnement-Autres dépenses, il y a une diminution;
Capital-Autres dépenses, il y a une autre diminution; Transfert, il y a
une autre diminution.
M. Harvey: Au niveau du programme total, les crédits
initiaux étaient de 35 600 000 $ et quelques et, en fait, les
dépenses probables au niveau du budget étaient de 33 435 000
$.
M. Jolivet: Je comprends, il y a eu des périmés
quelque part...
M. Harvey: C'est ça, oui, oui.
M. Jolivet:... de 9 % au niveau du régional, puis il n'y
en a pas eu bien, bien au niveau de l'élément 1. 1, mais il y a
eu des postes, comme Fonctionnement-Autres dépenses, Capital-Autres
dépenses et Transfert, où il y a eu des diminutions. Ça
veut dire que vous avez récupéré vos 1 700 000
$là.
M. Harvey: Oui.
M. Jolivet: Vous avez diminué d'autres dépenses
pour arriver au chiffre en bas là?
M. Harvey: Oui, oui, il y a eu des transferts entre
différents éléments.
M. Jolivet: Est-ce que c'est possible d'obtenir qu'est-ce qui a
été, par rapport à chacun des éléments,
diminué, de combien et le pourquoi de la diminution? Est-ce qu'il est
possible d'avoir ça pour chacun des éléments?
M. Harvey: Vous voulez dire en fonction de chacune des
catégories de dépenses?
M. Jolivet: Oui, mais plus que ça. Je prends
Fonctionnement-Autres dépenses. Il y a Communications, Services,
Entretien, Loyers, Fournitures, Équipement, Autres dépenses et
vous avez un total de 7 733 000 $ dans les dépenses probables en haut,
puis on n'a plus rien après ça. Vos chiffres ne sont pas tout
à fait complets.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'on pourra
avoir la ventilation de ces chiffres-là?
M. Harvey: On peut effectivement avoir la ventilation sauf qu'au
niveau de la comptabilisation elle s'est faite au niveau des
super-catégories...
M. Jolivet: O. K. Faites...
M. Harvey:... parce que le budget, au niveau du...
M. Jolivet: Fournissez-nous le même tableau de l'autre bord
qu'on puisse voir si ç'a été coupé. O. K.
M. Harvey: Oui, on va vous le fournir, M. le
député.
M. Jolivet: Merci. Programme 2, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Alors, est-ce que le
programme 1 est adopté? Il y avait une question au préalable. M.
le député de l'Acadie.
M. Bordeleau: Merci, M. le Président. Alors, toujours sur
le programme 1. Dans le cahier explicatif, il est fait référence,
à un moment donné, à l'accroissement des dépenses
pour les fonds des services de télécommunication et
d'informatique et dans le document qui est intitulé "Réponses aux
demandes de renseignements de l'Opposition officielle, Questions
spécifiques", à la page 52, on fait référence
à l'inventaire de l'équipement informatique et des ajouts
prévus en 1991-1992. Je remarque un item particulier sur lequel
j'aimerais avoir plus d'information, c'est l'achat de micro-ordinateurs. En
1991-1992, on prévoit ajouter 300 microordinateurs de type 80386 xX; 100
pour remplacement et 200 qui seraient des nouveaux microordinateurs. Ça
veut dire au fond qu'on double à peu près la quantité
actuelle de micro-ordinateurs. En supposant qu'on en remplace une centaine de
ceux-là, on double le nombre de micro-ordinateurs. Alors, ça me
semble l'endroit où il y a les modifications les plus importantes au
niveau de l'inventaire de l'équipement informatique. J'aimerais avoir
plus d'information sur les utilisations de ce type de... Est-ce que c'est en
fonction du déménagement ou... Qu'est-ce qui produit exactement
ce...
M. Harvey: Si vous permettez, M. le Président. M. le
député, si vous remarquez, toutefois, au niveau des 8086-88, ce
qu'on appelle, dans le langage normal, des AT, on n'en achète plus. En
fait, on change de technologie,
si vous voulez. C'est pour ça que, dans les xX, ça
augmente, mais ça diminue ailleurs.
M. Bordeleau: C'est ça, c'est une...
M. Harvey: C'est un changement de technologie.
M. Bordeleau: O. K. Ça va. Parfait, merci. M. Jolivet:
J'espère qu'elle est meilleure.
M. Harvey: On l'espère nous aussi, M. le
député.
M. Jolivet: Parce que là ça va être ma
même question que j'ai habituellement: On change mais on change
pourquoi?
Le Président (M. Bélanger): Ça ne sera pas
du Comterm. (16 h 45)
M. Jolivet: Oui, mais je pense que, quand on parle de ces
minis-là, c'est autre chose.
Le programme 2, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Alors, le programme 1
est adopté. J'appelle donc le programme 2, Gestion du patrimoine
forestier.
M. Jolivet: Bien là vous dites vite adopté, mais en
tout cas, certainement sur division, vous avez quoi là?
Le Président (M. Bélanger): Bon sur division, comme
d'habitude. Alors Gestion du patrimoine forestier.
Gestion du patrimoine forestier
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, ce programme vise à favoriser et à appuyer le
développement, l'application et la mise à jour des connaissances
du milieu forestier. Il vise aussi à planifier, contrôler et
évaluer son utilisation de même qu'à en assurer la
protection. Pour ce faire, ce programme regroupe l'ensemble des
activités de recherche, des activités d'inventaire, de protection
contre les feux, les insectes et les maladies. Il regroupe également les
activités d'élaboration et de normalisation des programmes
relatifs à la forêt publique, à la forêt
privée, aux activités d'éducation et de conservation, de
développement industriel et d'évaluation environnementale.
Font également partie de ce programme les activités de
planification et de contrôle en région. La diminution de 5, 9 %
des crédits consacrés à ce programme en 1991-1992 par
rapport aux crédits de 1990-1991 est attribuable principalement à
la non-récurrence des crédits de 11 100 000 $ consacrés au
plan d'intervention de la lutte contre la tordeuse des bourgeons de
l'épinette qui s'est principalement déroulé en
Gaspésie.
Il y a un ajout de 3 000 000 $ au programme décennal
d'inventaire, troisième programme décennal qu'on met en marche.
L'augmentation des effectifs au coût de 1 900 000 $ pour le plan de
contrôle compense en partie la diminution de 11 100 000 S dont j'ai
parlé. Le solde et la variation sont constitués des
crédits nécessaires pour le réaménagement des
ressources, suite à la création du ministère, et des
mesures de réduction des dépenses retenues pour 1991-1992.
Voilà M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Merci M.Jolivet: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laviolette.
Recherche-développement
M. Jolivet: En 1990-1991, In ministre coupait 1 000 000 $ dans la
recherche et développement. En effet, le budget était de 13 395
900 $, il est passé à 12 308 900 $. De plus, malgré cette
baisse, il semblerait - toujours dans la question des budgets
périmés, de l'argent qui n'a pas été utilisé
- qu'il y a eu une péremption de 1 090 500 $. À moins que je me
trompe, avec les documents que le ministre nous a donnés, c'est ce que
ça donne. Donc, le ministre, aujourd'hui, nous annonce une augmentation
de 11, 8 %. J'oserais quasiment dire qu'il se pète encore les bretelles.
Mais il nous annonce, écoutez là, je fais 11, 8 % d'augmentation,
et c'est 13 758 800 $, soit à peu près le même budget qu'il
y a deux ans. Le ministre dit aujourd'hui: J'avais de l'argent, il y a deux
ans. Je l'ai diminué de 1 000 000 $, puis en plus je n'ai pas
utilisé 1 000 000 $ sur mon budget. Cette année, je vous dis,
j'augmente de 11, 8 %. Il me donne des garanties qu'il va tout l'utiliser cette
année. C'est ce que je comprends. Puis le fait de ne pas avoir
indexé le budget, si on part il y a deux ans, on est encore à
court d'un autre million en 1991-1992.
Quand on regarde tout cet ensemble, le ministre pourrait peut-être
arrêter de nous dire qu'il augmente, en sachant qu'il n'a d'abord pas
utilisé tout le budget qu'il avait, qu'il ne l'a pas indexé, et
qu'en plus il l'a diminué à l'époque Donc, par rapport
à voilà trois ans, ce n'est pas une grosse augmentation. C'est
simplement revenir à la case départ. Le ministre nous indique
même dans les documents qu'il nous a donnés, dans les cahiers
explicatifs, que selon des sources américaines la recherche et
développement dans le domaine forestier donne des rendements très
intéressants de 25 %.
J'aimerais savoir pourquoi le ministre se prive d'un tel rendement alors
qu'on termine la
mise en place du nouveau régime forestier. Il me semble qu'il est
important d'appuyer la mise en place de ce nouveau régime par un effort
supplémentaire au niveau de la recherche et développement.
Autrement dit, est-ce que le ministre pourrait nous dire aujourd'hui que ce
n'est pas juste 11, 8 % par rapport à l'an passé, qui
était déjà diminué, qui n'a pas été
utilisé, et que cette année il va en faire de la recherche et
développement? Est-ce qu'il est capable de nous dire qu'à ce
niveau-là son idée est d'aller eu chercher d'avantage. J'aimerais
connaître son opinion sur cette question-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est déjà... Si on maintient notre enveloppe
pour environ le montant de la recherche et développement depuis trois
ans, c'est déjà pas si mal dans le contexte actuel. Et nous avons
ajouté, cette année, 1 000 000 $ en fonction de ou par rapport
à la stratégie de protection des forêts que nous soumettons
à la connaissance du public actuellement. Évidemment, je ne peux
pas garantir qu'en cours de route il n'y aura pas de compression
budgétaire. À la demande du gouvernement, du Conseil du
trésor... Vous savez, il se produit toujours en cours d'année des
imprévus comme on en a connu l'an passé, et le ministère
des Forêts comme les autres ministères sont appelés
à contribuer. C'est pourquoi l'an passé nous avons réduit
de 1 000 000 $ le budget de la recherche. Mais j'espère bien que cette
année on n'aura pas d'imprévus, et que nous pourrons utiliser le
plein montant, dont 1 000 000 $ spécifiquement pour la stratégie
de protection des forêts. Si on tient compte aussi de la recherche et
développement qui se font dans d'autres secteurs du ministère,
nous consacrons à la recherche et au développement au
ministère 15 900 000 $, ce qui est comparable, ce qui est
réellement, disons, acceptable, si on tient compte du budget total du
ministère, comme pourcentage attribué à la recherche et au
développement. Si on en faisait autant dans tous les secteurs, je pense
que ce serait très bien. Il reste qu'on ne peut pas augmenter même
s'il y a un rendement important du côté de la recherche et
développement. Nous avons d'autres responsabilités auxquelles
nous devons faire face, et c'est une décision, c'est un choix que nous
faisons. Je pense que les montants attribués à la recherche et
développement ne sont jamais suffisants, mais ils sont actuellement
acceptables si on les compare au budget total du ministère, à nos
activités.
M. Jolivet: M. le Président, le ministre vient de dire que
1 000 000 $, en termes de recherche et développement, sera
affecté à la stratégie de protection de la forêt:
Est-ce qu'il veut dire, à ce moment-ci, que le 1 000 000 $ pourrait
être utilisé, peu importe la décision qui sera rendue par
le Conseil des ministres suite au document qui sera fourni après les
consultations du Bureau d'audiences publiques, ou s'il me dit qu'il va attendre
que la décision du Conseil des ministres soit prise? Alors, à ce
moment-là, j'aurais une question additionnelle à lui poser.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Nous connaissons,
M. le Président, actuellement, les principaux centres de recherche, et
nous avons obtenu du Conseil de la recherche forestière, qui a
été formé il y a quelques années, des orientations
dont nous avons l'intention de tenir compte. Les orientations que le Conseil de
la recherche forestière nous suggère correspondent en grande
partie aux propositions contenues dans la stratégie de protection des
forêts qui sont actuellement sujettes aux audiences publiques du
Québec.
M. Jolivet: Pas des audiences publiques, M. le Président,
des consultations publiques par le Bureau d'audiences publiques. Ce n'est pas
pareil! Ne mêlez pas le monde!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, c'est
différent. Si c'était suite aux études d'impact, ce
seraient des audiences. Actuellement, c'est une consultation publique...
M. Jolivet: Oui, oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... et c'est la
première fois qu'un ministère soumet de cette
façon-là une stratégie à la consultation
publique.
M. Jolivet: On aura l'occasion d'y revenir plus tard, M. le
Président, parce que j'ai bien des questions à poser au
ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien,
j'espère.
M. Jolivet: Mais, ça ne me donne quand même pas ma
réponse. Ce que le ministre est en train de me dire, c'est qu'on a
envoyé en consultation un document. Ce document-là fera l'objet
d'une décision suite au document présenté par le Bureau
d'audiences publiques au Conseil des ministres par son intermédiaire. Il
est en train de me dire que déjà les propositions lui permettent
de dire que, finalement, elle n'aura pas servi à grand-chose, cette
consultation-là. Il dit: J'ai 1 000 000 $ à mettre, et les
propositions qu'on a mises dans ce document de stratégie de protection
des forêts font déjà l'objet de recherche et de
développement. Voyons donc! Il y a quelque chose qui ne va pas ou j'ai
mal compris ce qu'il m'a donné comme réponse, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Tout de
même,
M. le Président, on a des indications assez claires et nettes de
ce qui peut nous arriver dans cette consultation...
M. Jolivet: Ah bon! Le ministre est devin!
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...lorsqu'on
regarde les rapports, les indications. Je n'ai pas dit qu'on avait des
conclusions. Lorsqu'on regarde les rapports des consultations actuelles, la
première tournée, ce qui préoccupe le plus la population
du Québec ce sont l'usage de phytoci-des et les coupes à blanc.
Du côté des phytoci-des, évidemment, nous faisons de la
recherche et nous allons continuer à faire de la recherche. Si on
pouvait trouver des phytocides biologiques qui pourraient peut-être
prendre soin d'une espèce compétitive lors du reboisement,
ça serait déjà ça. Actuellement, nous
expérimentons le reboisement avec des plants de haute stature,
c'est-à-dire qui vont traverser la végétation concurrente.
Ça fait partie des préoccupations qu'on reconnaît dans
toutes les régions du Québec; que ce soit d'Amos à
Gaspé, ce sont les mêmes préoccupations de la population,
l'usage de phytocides, les coupes à blanc, etc. Évidemment, de ce
côté-là, on n'est pas obligés d'attendre
complètement avant de commencer à travailler dans cette
direction-là.
M. Jolivet: Est-ce que j'ai compris le ministre quand il a dit
"la première tournée"?
Le Président (M. Bélanger): Écoutez, il y
avait M. le député de Beauce-Nord.
M. Jolivet: Oui, mais juste avant.
Le Président (M. Bélanger): Oui, O.K.
M. Jolivet: Est-ce que j'ai compris le ministre quand il a dit
"la première tournée"? Est-ce qu'il y aura une deuxième
tournée9 Je vais continuer ma question. On parlait tout
à l'heure d'une première phase, et il a parlé de la
stratégie. Est-ce qu'il y a une deuxième phase?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, c'est
que...
M. Jolivet: Est-ce que c'est vrai, ce que le journaliste a sorti
chez nous à l'effet qu'il y aurait des audiences publiques au mois de
mai?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II faudrait, M. le
Président, que j'explique. C'est que les commissaires, actuellement,
font une tournée d'information. Lors de la deuxième
tournée, ils recevront les mémoires des personnes
intéressées à soumettre des mémoires.
J'espère que toute la population...
M. Jolivet: Mais pas des audiences, encore une fois?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je n'ai pas
dit ça. J'espère que la population et les groupes
intéressés à la forêt du Québec, soit du
point de vue environnemental, soit du point de vue loisirs, soit du point de
vue emploi, soumettront des mémoires pour améliorer ce projet que
nous soumettons pour consultation à la population du Québec.
C'est l'objectif poursuivi. Évidemment, c'est toujours perfectible. Le
ministre de l'Environnement, lorsqu'il recevra les recommandations du BAPE,
nous les transmettra et on verra ce qu'on peut retenir dans le cadre de la
capacité des Québécois et des Québécoises
d'accepter une nouvelle orientation dans la gestion des forêts, qui sera
complétée plus tard, comme je l'ai mentionné dans mon
discours d'ouverture, par une gestion intégrée des ressources
renouvelables. Mais, avant d'être rendu là, il faut franchir
étape par étape. On n'est pas "men-talisé" actuellement
pour gérer de façon intégrée toutes les ressources
renouvelables. C'est une nouvelle approche et il faudra développer une
méthodologie pour le faire. On n'est pas rendu là encore. Une
étape, c'est la stratégie actuelle de protection des forêts
pour essayer d'avoir une forêt en santé. Si vous avez une
forêt en santé, évidemment, vous allez utiliser moins
d'insecticides et moins de phytocides. C'est l'objectif poursuivi.
Le Président (M. Bélanger): Sur le même
sujet, est-ce que vous avez d'autres questions?
M. Jolivet: Oui j'en ai, mais je peux laisser aller le
député de Beauce-Nord.
Le Président (M. Bélanger): On va passer à
M. le député de Beauce-Nord.
Protection de la forêt
M. Audet: Merci, M. le Président. M. le ministre, l'an
passé, en octobre, vous avez effectué une mission, je pense, en
Europe, en Belgique, dans ces coins-là. Il y a des choses qui sont
ressorties de là qui, je pense, ont été quand même
assez intéressantes, ne serait-ce que pour l'image du Québec dans
ces pays-là, au niveau de la forêt. Il me semble qu'on avait une
image qui n'était peut-être pas nécessairement
positive.
On pariait tantôt de protection des forêts. Il y a eu, je
pense, là-dessus quelque chose qui est sorti à l'effet que ces
gens-là étaient positivement surpris de notre façon de
protéger notre forêt contre les incendies. Premièrement,
j'aimerais connaître vos commentaires là-dessus. Aussi,
deuxièmement, il y a eu des ententes signées entre la
Faculté de foresterie de l'Université Laval et peut-être
autre chose... Est-ce qu'il y a eu des choses depuis ce temps-là, depuis
le mois d'octobre, qui ont continué à évoluer ou qui sont
intéressantes pour l'avenir de la forêt du Québec? (17
heures)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Lorsque nous
avons fait une tournée en Europe, le sous-ministre, M. Harvey, le
président du Conseil de la recherche forestière du Québec
et le doyen de la Faculté de foresterie, évidemment
c'était une tournée d'information. Nous étions
également à la recherche pour améliorer notre gestion au
Québec. Les Européens - les Belges, les gens des Pays-Bas, comme
les Français - ont été surpris de voir les mesures qui
avaient été prises au Québec pour assurer la
pérennité de la forêt. Ils ont été surpris
également de voir que le Québec avait pris des moyens pour
protéger les autres ressources de la forêt, c'est-à-dire
l'eau, la faune, etc. Il y a eu une entente de signée entre
l'Université de Nancy et l'Université Laval, entre
l'Université de Gembloux et l'Université Laval, avec la
Faculté de foresterie, suite à ce voyage-là. C'est un
voyage qui devra possiblement être complété aussi. Je
recevais ce matin, du délégué général
à Bruxelles, une invitation à participer à un colloque et
aussi à une exposition dans le courant de l'été prochain -
je ne sais pas si j'irai, ça reste à examiner - pour
compléter ce voyage-là. Le Québec, comme le Canada - pour
les Européens on parle du Canada... Je lisais ce matin des articles qui
disaient que M. Oberle, le ministre des Forêts du Canada, était
fâché - comme il le disait dans son laïus - de voir que
certains groupes dénigraient l'administration forestière
canadienne, ce qui pourrait amener, peut-être, un boycott des produits
forestiers canadiens. Ce serait désastreux pour nous.
C'est pourquoi, je pense qu'on doit - je le disais dans mon discours -
continuer à transmettre le message et rechercher aussi à
améliorer notre gestion. On le fait du côté de la
stratégie de protection des forêts. Avec le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, on essaie en somme de
développer une stratégie, une méthodologie de gestion
intégrée des ressources renouvelables. Une gestion
intégrée, ça veut dire faire des choix: le choix
d'exploiter la matière ligneuse, le choix de protéger la faune
sur une plus grande superficie, le choix de protéger le paysage, etc.
Entre les emplois, les loisirs, l'environnement, etc., il faut faire des choix.
Il faudra penser, à l'avenir, de cette façon-là. Les
Européens, de ce côté-là, n'ont pas tellement les
mêmes problèmes que nous.
Vous savez, on se compare souvent avec la Finlande. On regarde les
articles dans les journaux, on nous compare avec la Finlande où ils ont
quatre espèces arbustives exploitables. Nous, on en a une quinzaine. La
sous-végétation est beaucoup plus importante parce que les sols
sont plus riches au Québec qu'en Finlande, et ça nous oblige
à utiliser des phytocides. On n'aime pas ça, sauf qu'eux, ils
n'ont pas les mêmes problèmes que nous avons. Ce qui fait qu'on ne
peut pas se comparer exactement, on ne peut pas importer exactement ce qu'ils
font, mais il y a toujours la recherche d'améliorations. Certains
membres représentant plusieurs partis - parce que que dans ces
pays-là, disons aux Pays-Bas, ils ont sept ou huit partis, ce n'est pas
comme ici; nous on en a deux: les bons et les mauvais; eux, ils en ont sept ou
huit étaient surpris de voir les interventions qu'on a faites. Parmi ces
gens-là, il y en avait des partis verts. Je peux vous dire qu'ils
étaient agréablement surpris et qu'ils nous ont
félicités de l'intervention que nous avons faite avec la Loi sur
les forêts. On s'inquiétait beaucoup de la réaction de
l'industrie à cet effet-là. Mais comme M. Armand Legault
était en même temps vice-président de Stone-Consol et
président du Conseil de la recherche, c'est lui qui donnait la
réponse pour l'industrie. M. Legault disait: Nous poursuivons les
mêmes objectifs que le ministère. On veut que la forêt soit
là dans 40 ou 50 ans parce que les investissements qu'on fait
aujourd'hui ne s'amortissent pas en l'espace d'un an ou deux. Ce qui fait que
l'industrie était et est encore d'accord avec les interventions ou la
démarche que le ministère fait pour assurer la
pérennité de la forêt. On verra ce qu'on fera du
côté européen parce que l'Europe des Douze,
évidemment, c'est un marché intéressant pour nous.
Ça va se développer avec l'ouverture des pays de l'Est, et tout
ça, c'est une démarche qu'on fera, tous ensemble. J'ai besoin de
votre collaboration comme celle des députés de l'Opposition et de
tous les groupes intéressés à la forêt parce que
ça fait partie d'un patrimoine environnemental, le loisir. Ça
fait partie de notre qualité de vie.
M. Audet: D'accord.
Recours à des services de recherche
externes
M. Jolivet: M. le Président, cette année les
pourcentages alloués aux recherches externes par rapport aux recherches
internes du ministère sont passés de 24 % l'an passé
à 26 %. Est-ce que le ministre peut m'expliquer pourquoi, d'année
en année, il y a une augmentation des recherches à l'externe
plutôt qu'à l'interne, au ministère?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, comme dans
d'autres domaines, c'est qu'on essaie de répondre à nos besoins
à l'interne, évidemment, mais de temps à autre on est
mieux de privilégier le faire-faire pour ne pas alourdir la machine
outre mesure. C'est un choix, et ça ne varie pas tellement rapidement.
Le faire-faire, c'est intéressant aussi pour supporter les organismes de
recherche dans différentes universités ou différents
cégeps. Ces gens-là, évidemment, peuvent contribuer
à compléter d'une façon passagère ils peuvent
travailler sur un dossier en particulier.
M. Jolivet: Là vous parlez de cégeps et
d'universités, mais est-ce que vous parlez du
privé? Universitaire ou cégep, on peut comprendre, mais
dans votre augmentation il n'y a pas juste de l'université et du
cégep.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais en plus
des universités et des cégeps, il y a Forin-tek, FERIC qui sont
des... Paprican, mais on ne contribue pas à Paprican, ce sont des
organismes de recherche nationaux. Disons, du côté de Forintek
comme de FERIC, on contribue à maintenir ces organismes de recherche sur
une base proportionnelle à celle des autres provinces et du gouvernement
canadien. Nous tentons, M. le Président, d'amener Forintek à
s'installer à Québec. Dans le protocole d'entente que nous avons
signé avec Forintek, Forintek doit s'installer à
l'Université Laval, à la Faculté de foresterie et de
géodésie et engager des chercheurs qui vont être en
permanence à la Faculté de foresterie et de
géodésie.
M. Jolivet: Malgré l'augmentation dont le ministre faisait
mention tout à l'heure par rapport à l'an passé, 1 000 000
$, on voit les effectifs qui diminuent de près de 10 %. Quand on regarde
l'ensemble des effectifs, est-ce que... On augmente les budgets pourquoi? Pour
donner à l'extérieur? Est-ce que c'est ça qui nous permet
de compenser l'augmentation au niveau externe?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais en
s'associant avec d'autres, M. le Président, c'est qu'on peut faire
fructifier les fonds et augmenter la recherche, hein? Disons, quand on
s'associe avec Forintek, les autres provinces contribuent à Forintek,
l'industrie contribue à Forintek, et nous contribuons à une
recherche qui est plus globale que si nous étions seuls au
ministère.
M. Jolivet: O.K. Pour nous éviter de faire une recherche
fastidieuse au niveau du savoir, vous parlez d'universités, de
cégeps, vous parlez de Forintek, vous parlez d'autres. Est-ce qu'il
serait possible de nous donner, à ce moment-là, l'an
passé, les organismes qui ont fait les recherches externes et les sortes
de recherches qu'ils ont faites, sur quoi ils les ont faites? Est-ce que c'est
possible d'avoir ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président, on peut fournir ça. Hier, j'ai signé une
demande au Conseil du trésor pour 177 000 $ pour Forintek dans le cadre
d'un programme de cinq ans. On peut fournir l'argent que nous avons transmis
à l'externe...
M. Jolivet: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): pour la recherche
et le développement à différents organismes,
universités et cégeps
Inventaire écologique de la forêt
M. Jolivet: Une question, M. le Président, qui a trait
à l'élément 2, augmentation des crédits à la
connaissance. Je voudrais savoir... Le ministre disait que la
génération du nouveau régime demandait aussi des besoins
additionnels, augmentait les crédits. En 1990-1991, on parlait de
crédits de l'ordre de 15 014 700 $ alors qu'en 1991-1992 on parle de 18
164 700 $. Il me semble que l'an passé le ministre avait dit qu'il y
aurait, à un moment donné, un plafonnement qui serait dû
à la mise en place des contrats d'approvisionnement et
d'aménagement forestier. Compte tenu que tous les contrats sont
normalement signés depuis le premier juillet 1991, est-ce qu'on peut
penser que cette année c'est la dernière augmentation ou si le
ministre prévoit que ça va être sur deux ans, trois
ans?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est parce que,
M. le Président, vous savez, pour avoir une connaissance adéquate
ou...
M. Jolivet: Tout à l'heure, j'ai parlé de 1991,
j'étais en avance. C'est 1990, 1er juillet 1990, pour les besoins de
correction du Journal des débats. C'est que je me pensais en 1992
déjà. Donc, tous les contrats étaient signés, le
1er juillet 1990.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On n'est pas
encore à débattre la question du référendum, M. le
Président.
M. Jolivet: Bien, ça va venir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour avoir une
connaissance adéquate ou acceptable de nos ressources forestières
au Québec, on entreprend périodiquement des inventaires. On fait
l'inventaire comme on fait dans les magasins. La forêt, c'est une
ressource vivante. Il y a des perturbations, il y a des
épidémies, il y a des feux, il y a des chablis, il y a des
opérations forestières. Il faut renouveler, il faut refaire les
inventaires. C'est tellement grand le Québec, qu'on se donne 10 ans pour
faire les inventaires. C'est le troisième inventaire décennal -
10 ans - que nous recommençons actuellement. C'est pourquoi 11 y a une
augmentation. Et puis on a ajouté cette année à ces
inventaires-là des données qui vont nous aider, comme j'en
parlais tout à l'heure, à la gestion Intégrée des
ressources ou à la stratégie de protection des forêts,
c'est-à-dire des données écologiques, des données
supplémentaires que nous n'avions pas dans les autres inventaires. Nous
allons ajouter ça. Et l'inventaire écologique, c'est un
inventaire plus complet, si vous voulez, de tous l'écosystème
forestier, que le simple inventaire de matière ligneuse.
M. Jolivet: Mais, est-ce que le ministre est
en train de me dire que ce qu'il me disait l'année passée,
ce n'était pas tout à fait exact? Il me disait l'année
passée que, compte tenu de la mise en place du nouveau régime, il
y aurait une augmentation à cet élément-là, mais
que cette augmentation-là plafonnerait dans les années à
venir. Mais je vois que, cette année, elle ne plafonne pas. Là,
je prends ce qu'il m'a dit l'année passée.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je faisais
allusion, M. le Président, si ma mémoire est fidèle, au
plafonnement des travaux qui seront exécutés par le
ministère pour corriger les arrérages. Évidemment, si
l'entreprise, comme elle se doit de le faire, comme elle s'oblige à le
faire dans les contrats, fait des travaux d'aménagement forestier,
ça en fait moins pour le ministère. Et lorsque nous aurons
corrigé les arrérages, évidemment, il y aura diminution.
On n'est peut-être pas rendus là. C'est pourquoi, dans
l'aménagement de la forêt publique, l'amélioration de la
forêt publique, il y a une diminution. Mais, par contre, il y a une
augmentation du côté de l'industrie qui prend la relève par
obligation avec son contrat, et à la suite à la Loi sur les
forêts.
Coût de l'implantation du nouveau régime
forestier
M. Jolivet: Est-ce que le ministre peut me dire, au moment
où on se parle, s'il a des données du coût de
l'implantation du nouveau régime? Parce qu'il y a un coût à
cette implantation-là. Est-ce que le ministre peut me dire quel a
été le coût avec la mise en place finale et, s'il ne peut
pas me le dire immédiatement, est-ce qu'il pourra nous faire parvenir
des informations concernant ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une question
qui a été débattue assez longuement lors de la discussion
de la Loi sur les forêts. Et il faudrait revenir dans ces
dossiers-là pour fournir des informations.
M. Jolivet: Je comprends. Mais là, ce que je veux dire,
maintenant... On avait des chiffres hypothétiques de ce qui pourrait
arriver, compte tenu que l'implantation n'était pas officialisée
au 1er juillet 1990. Ce que je pose comme question au ministre: Est-ce qu'au
moment où on se parle il a des données nous permettant de dire le
coût de la mise en place du nouveau régime forestier? Parce que le
gouvernement avait une partie à payer; ça lui coûte
quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais, tout
ça, c'était basé, M. le Président, sur des
données qui avaient été soumises au Conseil du
trésor lors de la proposition concernant la Loi sur les forêts. On
disait: Voici ce que ça va coûter pour s'assurer que la
forêt va être là demain. Et, évidemment, le
gouvernement prend une responsabilité et l'industrie prend la
relève pour une certaine partie puisque, depuis le 1er juillet 1987,
c'est la responsabilité de l'industrie, légalement et par
contrat, d'aménager la forêt... Et, on n'a pas les chiffres
que...
M. Jolivet: Ce que le ministre dit, c'est que ça a
été fourni au Conseil du trésor. Malheureusement, ni vous
ni moi, M. le Président, ni les membres de cette auguste
assemblée, sauf d'autres personnes, ne sont membres du Conseil du
trésor. Alors...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais,
c'étaient des estimés.
M. Jolivet: C'est ça que je disais. Je n'ai pas ça,
ces documents-là, dans le sens que vous dites: On les a
présentés, on a des estimés, il y a des chiffres qui vont
s'en venir. C'est pour ça que j'ai posé la question. Le
ministre... Je comprendrais très bien qu'il me dise: On n'a pas les
données finales, mais lorsqu'on aura les données finales on vous
les fournira pour que vous sachiez ce que coûte le nouveau régime
forestier. Parce que, dans le nouveau régime forestier, il y a des
coûts pour le gouvernement, il y a des coûts pour les industries.
Alors, pour ce nouveau régime forestier, il y a certainement des
documents qui nous indiquent les approximations qui étaient
prévisibles, puis ce que ça a réellement
coûté en cours de route jusqu'à maintenant ou dans
l'année qui va venir. L'année d'implantation étant
l'année budgétaire - prenons-la comme exemple - du 1er avril 1990
au 31 mars 1991, on aura un coût et on pourra le déterminer sur
l'année suivante, du 1er avril 1991 jusqu'au 31 mars 1992. Alors, si
c'est ça que le ministre veut me dire, moi, je suis bien prêt
à attendre, mais j'aimerais qu'à un moment donné, en cours
de route, s'il les avait, il puisse nous donner l'estimation ou les coûts
réels, tout dépendant des documents qu'il a à ce
moment-là, du nouveau régime forestier. Ça coûte de
l'argent, ça! (17 h 15)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, ça
coûte de l'argent. C'est que, en gros, quand on parlait de
l'aménagement suite à l'application de la Loi sur les
forêts, on disait, en gros, M. le Président, c'est 200 000 000 $
annuellement que l'industrie et le gouvernement investiront en forêt. Et
lorsque le régime sera en pleine opération, c'est-à-dire
qu'il sera totalement négocié avec l'industrie, ça se
partagera environ 50-50 entre le gouvernement et l'industrie,
c'est-à-dire chacun 100 000 000 $, tant et aussi longtemps que les
arrérages ne seront pas remis en production de façon acceptable,
tel que convenu également dans les contrats signés avec
l'industrie.
C'est pourquoi il y aura une diminution du
côté des budgets gouvernementaux lorsque la superficie en
arrérages diminuera. Et l'industrie, évidemment, prend soin de
ses opérations actuelles et futures. C'est sa responsabilité.
Mais ce n'est pas comptabilisé, comme le député de
Laviolette veut le mentionner, co-imputable au nouveau régime forestier
comme tel, parce que, si un employé s'occupe de la connaissance des
inventaires ou de la recherche et développement, on ne fait pas la
distinction si c'est applicable au nouveau régime forestier ou si
ça fait partie de ses opérations normales.
M. Jolivet: Mais, dans la présentation de la Loi sur les
forêts, vous aviez envisagé que le nouveau régime, dans sa
mise en place, coûterait au gouvernement, par des remboursements qu'il va
faire aux compagnies forestières pour les travaux sylvicoles
appropriés qu'ils ont à faire pour telle et telle cotisation
qu'ils avaient à payer, à la SOPFIM d'une part, à
l'organisation de la protection des incendies, d'autre part, vous avez
examiné fort probablement le coût de ça. Vous avez des
approximations qui étaient prévues à l'époque.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui
M. Jolivet: Vous me dites: 100 000 000 $. Les compagnies ont tant
et le gouvernement a tant. Ce que j'aimerais savoir: Est-ce que le ministre a
comptabilisé pour nous dire aujourd'hui... La compagnie doit l'avoir
fait par rapport à ce qu'elle payait avant, par rapport à ce
qu'elle paie aujourd'hui; elle doit certainement avoir fait le bilan de ce que
lui coûte le régime forestier, le nouveau régime forestier.
Est-ce que le ministre est en train de me dire que, lui, il n'a pas ces
données-là comme ministère?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui.
L'industrie nous a fait part des coûts supplémentaires que le
nouveau régime forestier lui impose. Évidemment, on pourra vous
fournir, M. le Président, les crédits qui sont accordés
à l'industrie pour exécuter des travaux d'aménagement
prévus au contrat et qui sont admissibles. On pourra vous fournir ces
montants-là facilement.
M. Jolivet: En fait, ce que je veux avoir de la part du ministre,
je le répète... Même au programme d'inventaire, on avait
augmenté la superficie, justement pour les besoins de l'ensemble de ce
nouveau régime. Il a coûté quelque chose, le nouveau
régime, pour sa mise en place. Or, c'est dans ce sens-là que je
me dis: Le ministre doit certainement avoir, à titre comparatif, ce que
ça coûtait dans le passé par rapport à ce que
ça coûte aujourd'hui. L'implantation du nouveau régime a
même transféré des emplois. Il y a des gens qui faisaient
des sortes d'ouvrages et ils ne font plus les mêmes, ce qui implique
justement des changements quant aux personnes qui travaillent dans les milieux
forestiers et qui nous disent: Écoutez, le changement qu'on est en train
de faire fait en sorte que je vais peut-être perdre ma job parce qu'ils
n'ont plus besoin de gens comme moi. Je n'ai plus à préparer le
travail comme on le faisait dans le passé. Il faut plutôt
surveiller ce qu'ils font pour s'assurer que c'est fait plutôt que de
leur dire quoi faire. Alors, à partir de ça, il y a un coût
inhérent à tout ça et j'aimerais, si c'est possible, que
le ministre nous donne le plus exactement possible les coûts de
l'implantation du nouveau régime.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je peux
m'enga-ger, M. le Président, à faire des recherches de ce
côté-là pour essayer de trouver un aperçu de ce que
peut avoir coûté le nouveau régime forestier. Mais c'est
comme je le mentionne, ce n'est pas imputé directement comme tel, ce
n'est pas comptabilisé comme tel. Ce que ça coûte en
crédits de redevance, ça, on peut le retrouver facilement. Ce que
l'industrie prétend que ça lui coûte en supplément,
les bordures des ruisseaux, disons, les aires de confinement qu'on laisse sur
le terrain, etc., les différentes modalités d'intervention en
forêt, on peut peut-être trouver des chiffres sous ce
rapport-là, mais ce n'est pas comptabilisé. Ce ne sera pas des
chiffres vérifiés par un vérificateur comme tel.
M. Jolivet: Parce que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Disons que
ça va être au meilleur de notre connaissance.
M. Jolivet: O.K. En ce qui regarde l'élément 3,
Protection du milieu forestier, je reviendrai sur d'autres questions plus tard
quand on...
Le Président (M. Bélanger): II y avait le
député de Drummond...
M. Jolivet: Oui
Le Président (M. Bélanger): qui avait une
question.
M. Jolivet: Excusez-moi. Ce n'est pas moi qui détermine.
Vous avez raison de me rappeler à l'ordre.
M. St-Roch: Oui, M. le Président. Avant de quitter
Recherche et développement, M. le député de Laviolette, M.
le ministre, premièrement, dans cet élément-là, on
retrouve les forêts de démonstration ou de recherche et de
développement. On avait ouï-dire à un moment donné,
lorsqu'on regarde l'entretien et le maintien, la maintenance à faire
dans ces forêts-là, que le ministère regardait une
possibilité de transférer cette responsabilité-là
sous l'égide de REXFOR.
Est-ce qu'il y a une décision finale qui a été
prise ou si le ministère en tant que tel va continuer le maintien de la
politique passée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, M. le
député de Drummond, il n'est pas question qu'on transfère
les forêts de recherche et de développement à REXFOR comme
tel. J'ai dans l'esprit la forêt de Macpès, la forêt de
Montmorency et d'autres forêts. Il y en a plusieurs au Québec.
Sauf que si, dans un cas particulier, on demandait à REXFOR
d'administrer une forêt de recherche et de développement,
peut-être qu'on l'examinera, mais il n'est pas question de
transférer celles qui existent actuellement. Encore moins de
transférer... Ça relève beaucoup plus de l'Enseignement
supérieur. On a octroyé à certains cégeps des
secteurs de forêt pour fins d'enseignement et de recherche. Le
cégep de Rimouski en opère une, celle de Macpès;
Chicoutimi en opère une; l'Université Laval en a une. C'est
surtout du côté enseignement.
Mais il y a des forêts de démonstration; il y a les centres
éducatifs forestiers qui sont un autre aspect du problème. Les
forêts de démonstration, c'est un autre aspect; ce n'est pas
nécessairement une forêt de recherche, d'enseignement et de
développement. Et, évidemment, il y a celle, j'imagine, de
Drummondville dont il est question. Celle de Drummondville est
propriété d'Hydro-Québec et Hydro-Québec
l'opère. Le ministère en paie une bonne partie et on discute avec
REXFOR, pour fins opérationnelles, peut-être de transférer
à REXFOR. Mais, évidemment, REXFOR en prendra la
responsabilité avec des transferts d'argent, possiblement. Mais
ça, c'est en discussion actuellement. Mais la forêt de
Drummondville, c'est une belle forêt de démonstration et c'est au
coeur du Québec, où il passe beaucoup de monde. C'est une
forêt qui est intéressante, qui vient des opérations de
Shawinigan Power et qu'il faut maintenir. Il se fait des travaux à tous
les ans; le ministère dépense un peu d'argent à tous les
ans à Drummondville dans une forêt de démonstration comme
telle.
M. St-Roch: La deuxième question, M. le ministre, a trait
aux inventaires que vous avez mentionnés un peu plus tôt, que,
maintenant, le ministère ne s'occupe pas seulement de faire l'inventaire
au niveau de la forêt ou au niveau du boisé en tant que tel, mais
de l'ensemble de l'écosystème. Est-ce que ça veut dire
que, dans les forêts à l'heure actuelle, lorsqu'on fait ces
inventaires, on prend soin de faire tout ce qui est au niveau de la botanique
et de constitution de la flore?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas de
façon aussi prononcée que vous le dites, mais, seulement, vous
allez voir dans le projet de stratégie de la protection des
forêts, on parle de types forestiers. Mais c'est toujours basé,
évidemment, sur la végétation du sous-bois; on
connaît un peu la richesse du site. Il y a une relation entre la
forêt et la végétation dans le sous-bois.
Évidemment, lorsqu'on parle d'un site de cornus ou autre, vous savez,
c'est seulement l'indication du sol, la valeur du sol, la richesse du sol, du
site. Dans les questions écologiques, évidemment, on va tenir
compte de tout ça, de la végétation, et on va tenir compte
des pentes, de l'épaisseur des sols, etc. Il y a certaines
données qui sont nécessaires pour diriger ou choisir des moyens
d'opérer en forêt ou des moyens d'intervention, ou de ne pas
intervenir du tout. Et ces données vont faire partie des cartes
écologiques. On va tenir compte de la faune aussi.
M. St-Roch: Mais, il n'y a pas de recherche en tant que telle qui
se fait à l'heure actuelle par le ministère concernant
l'utilisation de ces plantes, de cette flore, que ce soit au niveau des
essences ou au niveau de la parfumerie, au niveau des plantes
médicinales ou ces choses-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, actuellement,
il se fait un peu de cueillette pour produire des huiles essentielles à
partir du cèdre, de l'épinette ou d'autres, mais, s'il y avait
d'autres essences qui pouvaient être intéressantes, ça ne
nous empêcherait pas de donner un mandat de recherche, soit à
l'interne, soit à l'externe, pour regarder si on peut faire quelque
chose comme on le fait avec les huiles essentielles. On a contribué,
suite au sommet du Bas-Saint-Laurent, à la mise en place d'une
organisation qui va récolter de l'huile essentielle et la fractionner
pour des fins de parfurmerie ou d'autres fins. Il se peut aussi que d'autres
essences que le cèdre et l'épinette ou le sapin nous donnent des
produits qui seraient prometteurs, qui créeraient de l'emploi et c'est
là, à travers le Québec. C'est évident qu'il y a
d'autres plantes qui peuvent donner des remèdes, des parfums; ça
pourrait être intéressant. Si vous avez un projet en vue, je
pourrai vous mettre en contact avec la direction de la recherche au
ministère, vous pourrez en discuter, et, s'il y a moyen de participer
suivant notre capacité financière, on le fera.
M. St-Roch: Oui, parce que le tout se veut, M. le ministre, dans
ia foulée des engagements financiers du mois de mars, lorsqu'on
regardait un peu, brièvement, la stratégie, lorsqu'on a vu ie
prunus de Pennsylvania, le cerisier sauvage, vulgairement, communément
appelé, où il y aurait peut-être possibilité,
aujourd'hui, avec l'évolution scientifique au niveau des essences, au
niveau des produits alimentaires, d'utiliser les rameaux du cerisier sauvage
pour extraire un produit qui pourrait servir comme parfum alimentaire. Alors,
s'il y avait des intérêts à l'heure actuelle de
manifestés dans ce domaine-là, il y a des programmes qui
seraient disponibles en collaboration avec une université, le
ministère et l'intérêt privé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Enfin, oui. M.
St-Roch: Oui
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est les
cerisiers sauvages?
M. St-Roch: Les cerisiers sauvages, oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Non, c'est
certain, M. le député, que s'il y avait une proposition, je vais
me mettre en contact avec le responsable de la recherche au ministère et
on essaiera d'analyser ça pour être capable de... parce que,
évidemment, si c'est prometteur, vous savez, on ne refuse pas ça.
On le regardera avec plaisir.
M. St-Roch: Ma dernière question, M. le Président,
dans la même veine, M. le ministre, lorsqu'on a fait des engagements
financiers, il y avait une subvention qui avait été donnée
pour la cueillette, dans le projet auquel vous référiez plus
tôt, le ramassage des branches d'épinette et de sapin. Est-ce que
cette machine-là est en opération ou est-ce que le
résultat a été prometteur?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, cette
machine-là est en opération et, évidemment, c'est une
façon moderne ou mécanique de cueillir les branches et de se
rentabiliser. Parce que plusieurs ont essayé de produire des huiles
essentielles. Évidemment, avec les salaires qui se paient, ce
n'était pas tellement compétitif. Et en contribuant à la
fabrication d'une machine spécialisée pour la cueillette des
branches d'épinette ou de cèdre, je pense qu'on contribue aussi
à rentabiliser une industrie et à démarrer cette
industrie-là, qui va débloquer sur le fractionnement des huiles
essentielles pour les parfums ou d'autres utilisations.
M. St-Roch: Puis éviter qu'on prenne la matière
première, à l'heure actuelle, l'envoyer dans la région de
Grasse en France pour faire des extraits.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui, c'est
ça. C'est M. Lambert qui est responsable, le président de cette
entreprise-là, les Tourbières Lambert de
Sainte-Anne-de-la-Pocatière.
M. St-Roch: Merci, M. le ministre, merci, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laviolette.
Réorganisation de la protection contre
l'incendie
M. Jolivet: J'avais commencé en disant que j'aurais une
question, que j'aurais l'occasion de revenir sur la protection du milieu
forestier à un niveau autre que les phytocides et puis l'ensemble des
pesticides, en fait. Je veux juste actuellement traiter d'un sujet, la
protection du milieu forestier au niveau incendie. Dans la politique de
stratégie et de protection des forêts actuelle, il n'est
aucunement question de la protection des forêts contre les incendies.
D'ailleurs le député de Beauce-Nord indiquait, tout à
l'heure, que nous étions reconnus à travers le monde, les
îles Galapagos incluses, pour notre façon de faire la
détection et en même temps la protection contre les incendies.
Je voulais juste savoir: Est-ce que c'est réel, la rumeur qui
circule à l'effet qu'il y aurait aussi une restructuration ou une
réforme, peu importe le mot qui est pris, du mode de protection des
forêts contre les incendies, que, selon cette même rumeur, on
favoriserait le regroupement des sept compagnies actuelles, des sept
sociétés qu'on appelle de conservation? Est-ce qu'il y a à
ce niveau-là une rationalisation qui va permettre au ministère ou
à l'organisme, parce que l'organisme est aussi... Le ministre en dira
toujours la même chose, on est un des participants à cet
organisme-là. Le ministre a-t-il son mot à dire aussi à
travers tout ça, de faire une rationalisation de la surveillance
aérienne contre les incendies en regroupant tout ça sur une seule
base pour les patrouilles aériennes et le centre général
de lutte? Est ce que le minis tre est au courant de ce qui circule comme
information actuellement? Est-ce qu'il pourrait m'en dire davantage que ce dont
j'ai entendu parler? (17 h 30)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, je ne suis
pas au courant, M. le Président, des rumeurs, ou de ce qui peut circuler
partout là, mais actuellement la protection contre les feux et le combat
sont dirigés par sept sociétés de conservation au
Québec. Évidemment, les sociétés de conservation,
lorsqu'elles ont été créées, succédaient
à la responsabilité des employés du ministère comme
tel et ça a été un succès. Les
sociétés de conservation ont intégré certains
employés du ministère et le ministère a gardé ses
autres employés, etc. Et devant ce succès-là,
évidemment, l'an passé, on a pensé à créer
la Société de protection des forêts contre les insectes et
les maladies. Mais les sociétés de conservation, les sept
sociétés de conservation du Québec, suite au
développement technologique, suite à tout ça, se
questionnent à savoir si, actuellement, elles ne pourraient pas, les
sept ensemble, faire des économies, tout en assurant une bonne
protection des forêts contre le feu. Et c'est normal qu'après 20
ans - c'est en fait une
vingtaine d'années - les sociétés ou une compagnie
se questionnent sur leur administration et regardent à améliorer
leur gestion et leur performance. Et actuellement, la Fédération
des sociétés de conservation examine justement la
possibilité de modifier son système actuel, de façon
à faire des économies, tout en s'assurant d'une protection
adéquate et même supérieure à celle qui existe
actuellement. C'est un processus qui devrait se faire possiblement par
étapes, parce que, du jour au lendemain, on ne fait pas table rase et
recommencer avec zéro.
Nous en discutions hier, au ministère, avec M. Harvey, M. Girard
et d'autres fonctionnaires. Comme vous le mentionnez, M. le
député, le ministère contribue et le ministère est
évidemment consulté, le ministère répartit ces
décisions-là, et on veut le faire dans le but de
s'améliorer, dans le but de faire des économies et dans le but,
également, de s'assurer d'être efficaces. Ce n'est pas fait, c'est
en examen actuellement il y a peut-être des documents qui ont
circulé, il y en aura d'autres, mais évidemment, avant de prendre
des décisions, il faut s'assurer qu'on prend les bonnes. Il ne faut pas
que ça se fasse - ce que je dis à mes collègues, dans ce
cas-là - sur le dos des employés, quoiqu'il y a plusieurs
employés, dans les sociétés de conservation qui retardent
le moment de prendre leur retraite, parce qu'ils savent qu'il y aura des
changements. Évidemment, il y aura peut-être moins de chocs, si
ça se fait facilement. Possiblement que dans certains cas il y aura des
nouveaux employés qui seront recrutés, d'autres qui prendront
leur retraite. Et c'est tout ça qui est à l'examen actuellement
et on ne peut pas donner de réponse, dire demain matin dans combien de
temps ça se fera, mais c'est à l'examen. Et je pense bien que les
premiers chiffres, les premières estimations sont intéressantes,
parce que si on peut économiser plusieurs millions de dollars dans la
protection des forêts... Vous voyez que, dans le budget qu'on vous
propose, il y a 80 % des dépenses qui vont à la protection et 20
% au combat des feux de forêt, et si on peut améliorer notre
prévention ou notre efficacité, de ce
côté-là, évidemment, ce sera autant d'argent qui
sera remis en circulation.
M. Jolivet: Oui. En fait, ce dont on parle, c'est de regrouper
sur une seule base principale l'ensemble des avions qui font l'inspection, la
vérification et, en même temps, le centre de lutte. Moi, ce que je
veux simplement rappeler au ministre, c'est, compte tenu justement que c'est en
discussion, peut-être qu'il serait bon qu'il utilise son pouvoir de
ministre pour faire valoir son point de vue dans une décentralisation
régionalisée plutôt que de laisser à Montréal
ou à Québec, dans un contexte où ça peut avoir des
impacts sur l'emploi dans les régions... Compte tenu que les
régions, c'est elles qui offrent la ressource, elles devraient en
chercher un peu un profit. Alors, c'est dans ce sens-là que je fais
simplement mention de ça au ministre en disant: J'espère qu'il
aura une préoccupation régionale dans un milieu qui est propice
à recevoir son armada, si on peut l'appeler, d'avions, qui n'aura pas
à vivre dans des aéroports achalandés. Alors, dans ce
sens-là, je fais simplement mention au ministre que peut-être il
aura à regarder avec attention la possibilité de permettre aux
régions de profiter de ces retombées-là si jamais
ça allait jusque là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président...
M. Jolivet: Je vois quelques-uns de vos employés, qui
rient, parce qu'ils peuvent penser que je veux vendre ma région, mais je
ne m'en gênerai pas, je suis là pour ça. Ha, ha, ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, étant député d'une région, et
ayant passé une bonne partie de ma carrière en région,
à travailler en région, parce que j'ai travaillé en
forêt, je suis très sensible à l'emploi dans les
régions. Mais je pourrais peut-être, M. le Président, avec
votre permission, parce que M. Duchesneau, directeur général,
secrétaire-trésorier de la municipalité comté du
Haut-Saint-Maurice, dans le coin du député de Laviolette,
écrivait pour essayer de vanter les avantages d'installer une base
unique à La Tuque, dans le comté de M. le député de
Laviolette. Je lui réponds qu'il est trop tôt pour établir
les éléments opérationnels d'une telle
réorganisation, tels les bases pour les patrouilles aériennes et
les centres de contrôle de lutte, puisque l'étude doit se
poursuivre encore quelques mois, avant que des décisions soient prises.
Mais cet examen-là, comme je le mentionnais, M. le Président,
fait suite aux développements technologiques qu'on a connus ces
dernières années, ou depuis 20 ans. Et lorsqu'on pense à
remotoriser les CL-215, à mettre des moteurs turbo, CL-215 qui auront
plus de vitesse, plus de capacité de largage, évidemment,
ça nous amène peut-être aussi à examiner nos
opérations. Si ça prend moins d'avions et que les avions sont
plus rapides, ça peut se traduire par des économies importantes.
Et je pense qu'on doit gérer, pas en fonction d'une paroisse ou d'un
endroit comme tel, mais il faut s'assurer de faire des choses qui vont avoir de
la permanence, qui vont avoir de l'avenir, qui vont être prometteurs et
de prendre les décisions les meilleures dans l'intérêt de
la collectivité. Et j'espère bien que ce sera en
région.
M. Jolivet: En tous cas, M. le Président, je remercie le
ministre d'avoir fait un cas de comté. Je ne voulais pas profiter de la
circonstance, mais elle était trop belle pour ne pas l'utiliser.
Le Président (M. Bélanger): L'occasion se
prêtant, d'un coup de langue, je tondis ce vert pré.
Usines de Domtar, Donohue et Cascades en
difficulté
M. Jolivet: Politiques et programmes, à 2.4, M. le
Président, j'aurais quelques questions à poser. D'abord, je
faisais mention que le ministre n'a pas de programme autrement qu'en disant:
C'est des cas ad hoc. Je l'ai entendu dire tout à l'heure: C'est des cas
ad hoc, c'est la SDI. On n'a pas de programme dans ce sens-là. Allez
voir la SDI, et bon... Je veux savoir, au moment où on se parle... On a
Cascades Port-Cartier qui a fait l'objet d'une décision ad hoc, si je
comprends bien. On a Domtar Windsor qui commence à dire que l'usine a
pris une mauvaise décision, on ne sait pas. En tout cas, une chose est
certaine, c'est qu'ils vont avoir des problèmes eux autres aussi. Pas
rentable avant la fin de 1992, Domtar devra faire d'autres mises à pied.
On Donohue Matane. Elle vient de partir, Donohue Matane, et il semblerait que
Donohue demande à REXFOR de l'aider à combler le déficit
de l'usine de Matane. Ils vont un peu plus loin que ça, le ministre en
est conscient à ce niveau-là. Voilà que l'usine de Matane
à l'époque avait demandé au Syndicat des producteurs de
bois du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie de venir en aide, au lieu de faire
à Mont-Joli l'usine de trituration, etc. Ils disent: Venez-vous en chez
nous. Et là, aujourd'hui, semblerait-il qu'on leur demande à
eux... On les accuse maintenant d'être peut-être même
responsables s'ils n'acceptent pas la proposition de l'usine de Matane,
d'être les mauvais dans ce dossier-là. Parce qu'on leur dit:
Écoutez, votre feuillu, on est prêt à le prendre, mais
à tel prix, X pourcentage de moins que le prix normal sur le
marché. Alors, on dit: Si vous n'acceptez pas ça, l'usine va
avoir des difficultés et, si l'usine a des difficultés, on va
mettre la faute sur eux autres parce qu'ils n'ont pas accepté. Au lieu
de prendre ses propres responsabilités, on est en train de mettre la
faute sur tout le monde.
Alors, j'aimerais savoir, dans ces dossiers-là, Cascades, Donohue
Matane, Domtar Windsor, est-ce que le ministre, la seule réponse qu'il a
à me donner actuellement, c'est de me dire: Qu'ils aillent à la
SDI? Est-ce que c'est ça? Est-ce que le ministre, dans le cas des
pâtes et papiers - mon collègue aura l'occasion de parler du
sciage tout à l'heure, en Abitibi en particulier -tout ce qu'il a
à dire aux gens, c'est: Le numéro de téléphone du
ministre de l'Industrie et du Commerce, allez-y tout de go, jour et nuit, mais
moi, je ne peux pas faire autre chose que ça? Qu'est-ce que le ministre
nous présente là? Est-ce que pour Matane, qui a parti,
malgré, semblerait-il, le fait qu'ils sont en concurrence avec Cascades,
on va avoir des réponses du ministre nous disant: Si on est capables de
les aider on va les aider, on va les aider dans un programme ad hoc? C'est
quoi? Le ministre peut-il m'expli-quer, dans ces dossiers-là, ce qu'il
fait?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le dossier de
Cascades Port-Cartier, vous savez, M. le député, qu'en
décembre, début janvier, on a injecté beaucoup d'argent
pour aider Cascades Port-Cartier qui rencontrait des problèmes de
marché et des problèmes de production. Le gouvernement avait
donné comme mandat, également à cette occasion, à
REXFOR et à M. Lemaire de chercher un troisième partenaire, soit
pour produire de la pâte à bourre, de la pâte à
papier, ou soit pour produire un nouveau produit, possiblement du papier
supercalendré. Et, de cette façon-là, Cascades
Port-Cartier est partie, REXFOR a fait des opérations forestières
risquées, à mon avis, parce qu'elle a commencé les
opérations forestières comme mandataire pour le compte de
Cascades Port-Cartier au mois de janvier, et c'était risqué. De
fait, il y a eu plus de neige que prévu, et H est resté un peu de
bois en forêt. Cascades Port-Cartier rencontre encore des
difficultés.
Il y a eu la semaine dernière une réunion d'actionnaires
entre Cascades et REXFOR et dans cette réunion d'actionnaires,
évidemment, on s'est s'inquiété beaucoup de l'avenir de
l'entreprise. M. Lemaire a beaucoup confiance dans la pâte à
bourre, tandis que d'autres ont l'air de regarder du côté du
papier supercalendré, SCA qu'ils l'appellent. On verra - j'en parlais ce
matin avec le président de REXFOR - dans quelque temps, ce qui arrivera
de ce côté-là. Et M. Ciaccia, le ministre des Affaires
internationales, m'a offert la collaboration des délégations du
Québec de par le monde pour essayer de trouver un nouveau partenaire
à Cascades Port-Cartier. C'est une réserve de bois importante,
qui est intéressante au point de vue de la longueur des fibres et de la
qualité. Et j'espère bien qu'on réussira à trouver
un nouveau partenaire et un produit qui nous amènera à
rentabiliser cette entreprise. Pour la région, c'est très
important.
En ce qui concerne Donohue Matane, je n'ai pas reçu de demande
d'aide comme telle. J'ai lu les journaux, comme vous. J'ai rencontré M.
Poissant, le président de Donohue, à une occasion. Il m'a dit: On
va vous demander de l'aide. J'ai dit: Faites-la, votre demande, on verra ce
qu'on pourra faire, si on peut faire quelque chose. Et lorsque vous parlez du
problème du Syndicat, pour livrer du tremble à Donohue Matane,
évidemment, c'est une décision qui appartient uniquement au
Syndicat, parce que c'est du bois qui provient de la forêt privée
comme telle.
M. Jolivet: Ce dont je faisais mention, M. le ministre, si vous
me permettez, ce n'était pas le fait qu'il a donné ou pas
donné... La décision
qu'il avait prise de peut-être laisser tomber Mont-Joli et d'aller
là-bas - ce sont les rumeurs qui avaient circulé - à
l'effet de répondre à la demande de Matane, là n'est pas
la question. Là, on est en train de dire aux gens: Fournissez-nous le
bois, parce que si ce n'est pas à tel prix, en bas du marché,
nous autres on va avoir des difficultés. Ce que je veux juste dire,
c'est que Matane est en train de faire du chantage auprès du Syndicat,
et elle va quasiment les accuser demain matin de ses problèmes si elle
n'a pas le bois au prix qu'elle veut. Ça n'a pas de bon sens.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'en arrivais
à cette question-là...
M. Jolivet: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...à cet
aspect-là de la propostion. Il n'est pas de la responsabilité des
fournisseurs de bois, des coupeurs de bois, des propriétaires de
forêts privées de sauver Matane comme telle. Ces
producteurs-là n'ont rien eu à dire dans la construction de
Matane, sauf que les producteurs privés s'engagaient à vendre
leur bois résineux à des scieries et que Matane s'approvisionnait
en copeaux à partir de copeaux de résineux. Mais aujourd'hui la
situation est différente et Donohue Matane regarde la production de
pâte à partir de tremble, pâte qui est plus blanche, qui se
vendrait mieux. Et Donohue Matane essaie de rentabiliser ou diminuer ses
coûts de production. Et je ne pense pas que ça doive se faire sur
le dos des producteurs privés de bois, parce que déjà,
évidemment, ces producteurs-là vendent du bois au Canadien
Pacifique, à Matane, à un prix fixé par la Régie
des marchés agricoles, et je pense bien qu'on ne devrait pas toucher
à ça. On pourrait peut-être songer à ce que Cascades
avait fait à Cabano il y a une quinzaine d'années, alors que
Cascades à Cabano avait des difficultés, elle avait
proposé aux producteurs de payer une bonne partie de leur bois en
argent, et l'autre partie en actions privilégiées, rachetables
plus tard. C'est ce qui est arrivé à Cabano, et M. Lemaire a
racheté, il y a une couple d'années, toutes les actions
privilégiées que les producteurs avaient en main. Ça a
été une bonne opération. Mais, par contre, je pense bien
que l'escompte ne doit pas venir de là. Ce n'est pas la faute des
producteurs si le prix de la pâte est 200 $ plus bas que prévu par
les experts du temps, lorsqu'on nous a proposé d'aller à Matane.
Ce n'est pas la faute des producteurs de bois également si
l'électricité coûte plus cher, c'est bien plus notre faute
à nous et tout ça... Ce n'est pas la faute des producteurs de
bois si l'infrastructure a coûté 10 000 000 $ de plus à
Matane que prévu.
M. Jolivet: Est-ce que... (17 h 45)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et je ne vois pas
pourquoi on leur imputerait la responsabilité de la perte de Donohue
Matane.
M. Jolivet: En d'autres termes, lorsque vous dites: La perte de
Donohue Matane, c'est la perte financière, mais ce n'est pas la perte de
l'usine, ça veut dire... Est-ce que vous avez bon espoir? Parce que vous
marchez ad hoc, je vais être obligé de vous poser la question ad
hoc là. Est-ce que vous avez bon espoir de trouver une solution pour que
Matane ne tombe pas, ne fasse pas faillite?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, j'attendrai,
M. le Président, la demande qui viendra des actionnaires parce que je
sais que Donohue Matane, c'est-à-dire Donohue, a rencontré les
gens de REXFOR, parce que c'est un problème de compagnie, pour faire une
demande. Je ne l'ai pas reçue. Je n'ai rien reçu encore. Mais,
évidemment, il faudra y aller dans la mesure de nos moyens. Il faudra
examiner la question parce que statuer d'avance, je ne peux pas le faire, M. le
Président.
M. Jolivet: Parce que, vous savez, vous avez M. Legault dans un
organisme de recherche dont vous parliez tout à l'heure, vous aviez
à l'époque des gens de Consol qui disaient que ce n'était
pas une question de subvention. On ne devrait pas donner des subventions
à ces compagnies-là. On ne devrait pas non plus faire autre chose
que de leur laisser le libre marché. Vous avez souvent parlé de
ça comme ministre, le libre marché. Mais là, actuellement,
ce qu'on est en train de faire, c'est que M. Poissant dit: Ce n'est pas la
charité que je veux. Je veux simplement qu'ils prennent une
participation dans notre compagnie et, à ce moment-là, il dit:
Aidez-moi, venez à mon secours. Est-ce que je dois comprendre que cette
façon d'agir du ministre, par la SDI, comme je le disais tout à
l'heure, c'est le moyen qu'il a trouvé pour venir en aide à des
compagnies comme celle-là dans un milieu où ils ont pris une
décision, comme gouvernement, de donner l'aide par
l'intermédiaire de REXFOR et qu'aujourd'hui on s'aperçoit que
ça a coûté quatre fois plus cher que prévu dans
certains cas et qu'ils vont faire 20 000 000 $ de déficit cette
année par rapport à ce qu'ils avaient prévu? Et à
ce moment-là, s'ils n'ont pas d'aide quelconque, ils vont tomber. Ils
vont faire faillite.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, on verra, M.
le Président, parce que je ne peux pas d'avance présumer de la
demande qui sera adressée au gouvernement de la part de Donohue Matane.
Hein?
M. Jolivet: Windsor, Domtar.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Windsor, c'est
un problème dont je n'ai pas entendu parler comme tel, M. le
Président. J'ai vu les problèmes que Domtar rencontre, de
façon globale, et je sais que Domtar veut une rencontre au
ministère pour parler de ses approvisionnements concernant
Quévillon, concernant l'Abitibi et on verra dans le temps lorsqu'on aura
cette rencontre-là. Évidemment, je...
M. Jolivet: II dit dans le texte et ce sont des choses qui ont
été répétées: Si c'était à
refaire, la fusion avec la Consolidated-Bathurst à 50-50 tel que
proposé par Paul Desmarais de Power Corporation aurait peut-être
pu se matérialiser compte tenu des difficultés qu'ils ont. Alors,
moi, je voudrais savoir si le ministre a été mis au courant. On
parle encore d'autres mises à pied sinon il va y avoir des
problèmes. Alors, il n'a pas entendu parler du problème de Domtar
à Windsor.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On ne m'a pas
adressé de demande en fonction de Domtar de Windsor.
M. Jolivet: O.K. Pour moi, ça va pour le moment à
ce niveau-là. Mon collègue a d'autres questions.
Le Président (M. Bélanger): Bien, j'ai M. le
député de Gatineau, M. le député de Drummond, M. le
député de Saint-Maurice.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oh boy!
Le Président (M. Bélanger): Ha, ha, ha! C'est parce
qu'ils attendaient qu'il ait fini sa série. On fera l'alternance.
O.K
M. Lafrenière: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Mais on va faire
l'alternance le reste de la soirée, par exemple. O.K. Alors, M. le
député.
Projet de plan de gestion
intégrée
des ressources renouvelables
avec les Algonquins
M. Lafrenière: Merci, M. le Président. M. le
ministre, je pense qu'en Outaouais, qui déborde largement dans mon
comté, vous n'êtes pas sans être au courant qu'on vit
quelque chose d'assez particulier avec la situation des Algonquins. Où
en est rendu ce fameux dossier de négociation entre votre
ministère et les Algonquins du lac Barrière?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le ministre
délégué aux Affaires autochtones, M. Sirros, depuis qu'il
est en poste, a négocié avec les Algonquins pour en venir
à une entente trilatérale, c'est-à-dire le gouvernement
fédéral, les
Algonquins et nous. Et M. Sirros a mis beaucoup d'efforts pour
négocier avec eux, négociations qui avaient débuté
il y a deux ans ou à peu près, il y a une couple d'années,
et ce sont des négociations qui étaient enclenchées
lorsque M. Sirros est arrivé. Il avait l'objectif aussi de
réaliser, de compléter les négociations. La semaine
dernière, les Algonquins nous ont dit qu'ils ne voulaient plus en
entendre parler, que c'était fini, les négociations.
Évidemment, c'est déplorable parce que ce qu'on demandait, ce que
les Algonquins demandent en réalité, c'est un plan de gestion
intégrée des ressources renouvelables et je leur ai toujours dit
que ça m'intéressait, un plan de gestion intégrée
des ressources renouvelables. C'est une nouvelle approche, c'est une nouvelle
façon de voir les choses. C'est un nouveau concept. Et, quand on fait
quelque chose de semblable, je pense bien qu'il faut le faire sur un territoire
qui n'est pas trop grand parce que le Québec, c'est grand. Et les
Algonquins voulaient qu'on fasse ça sur leur territoire. Au tout
début, nous, on prévoyait comme territoire le territoire reconnu
par Chasse et Pêche, le territoire de piégeage de chacun des
Algonquins dans le parc de La Vérendrye. Ce qui était normal.
Mais on s'est aperçus qu'on ne parlait pas du même territoire.
Ça a compliqué les négociations. Et ça nous
intéressait tellement, un plan de gestion intégrée des
ressources, que depuis quelques années on en discute avec le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Dernièrement, j'annonçais à Montréal avec le
ministre responsable du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche la confection d'un plan de la gestion intégrée des
ressources dans deux réserves fauniques du Québec: Mastigouche et
réserve des Laurentides qui représentent une superficie
respective de 1200 et 1500 km carrés. Pour des projets-pilotes, ce sont
déjà des territoires assez vastes.
Ce que les Algonquins nous demandent, c'est une étude, un plan de
gestion intégrée, sur 10 000 km carrés et plus, parce que
ce n'est pas précis encore. Parce qu'on parle des territoires d'usage et
ce n'est pas précis. Et, malgré la volonté de M. Sirros
d'arriver à une entente, on n'a pas réussi à s'entendre,
mais on voudrait également, pratiquement, mettre de côté
les CAAF en contestant la Loi sur les forêts. On dit ici... Les
Algonquins ont écrit à un acheteur potentiel de Grand-Remous: "En
conséquence, il existe des doutes sérieux sur la validité
constitutionnelle de la Loi sur les forêts du Québec et des
contrats d'aménagement et d'approvisionnement en vertu desquels la
Scierie Grand-Remous qui est dans votre région détient des droits
de coupe." Ça complique un peu la vie, ça parce que REXFOR est a
la recherche d'un acquéreur pour sa participation dans la Scierie
Grand-Remous... Et on dit à un acheteur éventuel: Bien, faites
attention, ce sont nos terres. Les négociations ne sont pas faciles,
malgré le
désir des ministres concernés, soit M. Blackburn, ministre
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, M. Sirros, ministre
délégué aux Affaires autochtones, et moi, d'en arriver
à une entente. Et, M. Bérard, des Placages de l'Outaouais, a fait
des opérations cet hiver. On a surveillé les opérations
comme ii se doit. Ce sont des opérations forestières, des coupes
sélectives. C'était, de l'avis des gens là-bas, des coupes
modèles. Ça fait que dans ce temps-là, en se conduisant
ainsi, on ne détruit pas la forêt, au contraire. On en tire des
bénéfices, des profits et, évidemment, on assure sa
pérennité. C'est cela qu'on a de la misère à tout
gérer.
M. Lafrenière: Est-ce que les revendications des
Algonquins du lac Barrière sont fondées, à l'effet qu'ils
toucheraient le territoire de la réserve de la rivière
Désert, et ceux de Val-d'Or?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est que
pendant un certain temps, du temps que M. Ciaccia était responsable des
Affaires autochtones, lorsque je vous parlais du territoire
délimité par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche et de leur territoire, eux avaient en tête un territoire
beaucoup plus étendu que celui prévu par le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche et on nous disait: Bien, c'est
confidentiel, on ne vous montre pas le territoire où on veut que
l'étude se fasse. Alors, pour faire une étude à quelque
part, il faut que ce soit bien délimité. C'est là qu'on
avait des problèmes, une partie des problèmes, mais
c'était difficile. Évidemment, ça touchait à
d'autres bandes, la bande du lac Barrière, comme la bande du lac
Désert, comme le lac Victoria ou autres.
M. Lafrenière: Est-ce que ça fait partie aussi
intégrante des actions qui pourront être prises à la vente
de la Scierie Grand-Remous, ça... Où en est rendu le
processus...
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'en parlais avec
M. Sirros, cet après-midi, le ministre délégué aux
Affaires autochtones, et, évidemment, il faudra faire une mise au point
parce que, dans le communiqué qui a été remis à la
presse la semaine dernière, il y a des choses qui devront être
rétablies correctement. On nous dit: Vous avez coupé le parc de
La Vérendrye à blanc, à 50 %. Bien, je suis allé
à Hull faire une conférence de presse et on avait des photos
satellites du parc de La Vérendrye et les coupes à blanc
représentaient 1,6 % du parc. Ce 1,6 % du parc avait été
reboisé suite aux coupes, ce qui est tout à fait correct. Et je
pense que, c'est un peu un manque de confiance, parce que c'est une bande qui a
besoin d'être aidée, ces gens vivent dans des conditions
difficiles.
M. Lafrenière: Les Indiens du lac Barrière,
envoient des lettres à tous les acheteurs potentiels qui sont
intéressés à acheter la Scierie Grand-Remous. Il y en a
qui viennent d'aussi loin que la France et ils sont intéressés
à acheter.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui,
mais...
M. Lafrenière: Ils reçoivent des lettres et c'est
rendu public.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le journal La
Gatineau de Maniwaki a reproduit textuellement la lettre que le chef
Matchewan a écrit à M. Ruchonnet pour lui dire: Soyez prudent. Ce
sont nos terres, etc.. Alors, ça n'aide pas les relations
évidemment. Les Algonquins nous disent: On n'est pas opposés aux
opérations forestières, mais on ne veut pas telle et telle chose.
Mais ça, on est prêt à l'examiner. Avec M. Ciaccia je les
ai invités au mois d'août l'an passé à former un
groupe duquel les Algonquins feraient partie pour délimiter les zones
sensibles de façon provisoire en attendant l'étude. On ne s'est
pas présenté à cet exercice-là. Évidemment,
lorsque Les Placages de l'Outaouais est venu faire des opérations cet
hiver, le même problème est revenu, encore les zones sensibles. On
est prêt à faire des choses et on a prévu dans les CAAF une
clause spéciale qui dit que, si jamais il y a des changements aux
industries, attendez-vous à ce qu'il puisse y avoir une réduction
de superficie et une réduction de possibilités. Tant qu'on ne
connaît pas l'étude, c'est difficile de préciser.
M. Lafrenière: Qu'est-ce que vous pouvez faire comme
palliatif pendant le processus et où est rendu le processus de la vente
de la Scierie Grand-Remous?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça,
c'est... Oui, REXFOR a confié un mandat à Lévesque,
Beau-bien de recherche d'acquéreurs éventuels pour sa
participation dans la Scierie Grand-Remous qui est fermée depuis quelque
temps et qui faisait des pertes importantes. Évidemment, REXFOR a
donné un mandat de six mois, du mois de décembre au mois de juin.
Entre-temps, s'il y a des offres qui sont acceptables à REXFOR, REXFOR
fera ses recommandations au gouvernement et on décidera dans le temps.
Entre-temps, je pense bien que tout ça, c'est confidentiel et on ne peut
pas discuter sur la place publique des offres qui sont reçues de gauche
à droite. Ça appartient à REXFOR d'examiner toutes les
offres qu'elle reçoit via Lévesque, Beaubien et de faire les
recommandations appropriées au gouvernement qui approuvera ou qui
s'objectera.
M. Lafrenière: Mais dans quelle mesure REXFOR peut
rassurer les acheteurs éventuels?
M. Côté (Rivière-du-Loup):
C'est-à-dire que REXFOR elle-même ne peut pas donner d'as-
surance que... Les choses ne sont pas de sa responsabilité. J'en
parlais avec le ministre responsable des Affaires autochtones et ça va
être à lui d'intervenir. Il doit prochainement faire le point sur
cette question-là via une conférence de presse pour donner
l'état des négociations et la façon dont ça s'est
passé.
M. Lafrenière: Pendant ce temps-là, est-ce que
ça n'écarte pas les acheteurs potentiels d'un certain
calibre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça peut
inquiéter des acheteurs éventuels et ça peut...
Évidemment, ça peut retarder le début des travaux à
la Scierie Grand-Remous et des emplois. C'est bien évident. Vous savez,
il y a à peu près 300 employés qui dépendent de la
Scierie Grand-Remous, des Placages de l'Outaouais, des opérations
forestières dans le parc de La Vérendrye, soit à
Mont-Laurier, soit à Maniwaki ou à Grand-Remous.
Évidemment, c'est important pour ces gens-là aussi d'avoir de
l'emploi et d'avoir leur gagne-pain. C'est une situation qui n'est pas facile,
mais la volonté et la bonne foi du ministre Sirros de régler le
problème sont là.
M. Lafrenière: II va falloir qu'il le règle avant
que REXFOR vende ou qu'il ait pris une décision de vendre.
Une voix:... la paix avec les Warriors.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
Aménagement de la forêt publique
M. Claveau: Oui, M. le Président. J'aurais deux ou trois
questions. D'abord, une concernant l'aménagement. On dit que le
programme 2, élément 4 vise, entre autres, consiste en
l'élaboration et la normalisation des programmes relatifs à
l'aménagement de la forêt publique. Je me suis laissé dire
par des gens qui ont fait des approches dans ce sens-là qu'actuellement
l'entente avec REXFOR concernant le reboisement et tout ça, enfin
l'aménagement de la forêt publique, ne vise que le reboisement et
qu'il n'y a aucun budget actuellement disponible a REXFOR pour tout ce qui
s'appelle opérations d'aménagement autres que le simple fait de
planter des petits arbres. J'aimerais savoir si vous pouvez me confirmer ou
m'infirmer cette situation et, si ce n'est pas le cas, à quelle place
faut-il s'adresser pour essayer de recycler quelques-uns de nos milliers de
travailleurs forestiers qui se retrouvent en chômage actuellement et qui
aimeraient bien pouvoir bénéficier de projets de formation en
sylviculture et de travail d'aménagement de la forêt publique? (18
heures)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Recycler les
travailleurs qui voudraient se former, la formation en travaux sylvicoles, les
aides sylvicoles ou autres, c'est la question...
M. Claveau: Question de savoir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): il n'appartient
pas à REXFOR de...
M. Claveau: Est-ce qu'il est vrai ou non qu'à REXFOR il
n'y a pas de budget disponible pour d'autres aménagements de la
forêt publique en dehors du reboisement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): REXFOR fait
principalement des travaux de reboisement dans les aires de coupe dans le
passé qui sont mal régénérées et on favorise
actuellement le reboisement pour cette raison et ça ne veut pas dire que
REXFOR a exclusivement des sommes d'argent... Mais, principalement, ces sommes
sont pour le reboisement dans des aires mal régéné
rées dans le passé.
M. Claveau: Bien moi, je peux vous dire que le bureau de REXFOR
en Abitibi ne dispose d'aucun cent pour faire d'autres aménagements
forestiers que du reboisement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je parle des aires
mal régénérées dans le passé mais, dans les
opérations forestières actuelles et futures, c'est la
responsabilité de l'industrie de faire des travaux d'aménagement
et de reboisement.
M. Claveau: Ça fait partie des CAAF.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça fait
partie des CAAF.
M. Claveau: Bon, mais les travaux de reboisement sont faits avec
REXFOR.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas dans les
secteurs d'opération de coupe actuelle et future.
M. Claveau: O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la
responsabilité...
M. Claveau: C'est la responsabilité de l'entreprise...
M. Côté (Rivière-du-Loup):... de
l'industrie.
M. Claveau: Là-dessus, il n'y a aucun problème.
Mais dans les secteurs, dans le "backlog" qu'on appelle, à ce
moment-là, dans tous ces sectours-là, il n'y a que du
reboisement, vous me dites. Il n'y a aucune autre opération
d'aménagement forestier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
principalement du reboisement, oui.
M. Claveau: Bien, principalement, ça signifie qu'il y
aurait quelque chose d'autre, mais il n'y a pas d'argent pour rien d'autre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans d'autres
endroits, il y a d'autres travaux aussi, un peu mais pas beaucoup.
M. Claveau: Donc, il n'y a pas actuellement et il ne semble pas
dans votre esprit qu'il y ait avant longtemps de projet de formation ou de
recyclage de travailleurs forestiers dans le domaine des travaux sylvicoles, de
l'aménagement forestier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, il n'y en a
pas, via REXFOR, via le ministère des Forêts, sauf sur la
Côte-Nord où il y a une entente avec le gouvernement
fédéral, ce qu'on appelle une entente de cinq ans qui a
été intégrée dans l'entente de l'EDER pour recycler
des travailleurs forestiers, pour faire des coupes d'éclaircie
commerciales, pour faire des travaux autres que du reboisement. C'est le seul
endroit où il y en a.
M. Claveau: On aura l'occasion de revenir peut-être au
programme 3 parce qu'il y a des sommes d'argent qui sont supposément
investies dans l'aménagement des forêts publiques. À ce
moment-là, on aura l'occasion d'en discuter.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Parfait.
M. Claveau: J'aimerais savoir, dans les politiques du
gouvernement, s'il est dans l'esprit du ministre de continuer sans
réserve et sans réaménagement la politique du CAAF
reliée à l'usine.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Claveau: Et j'aimerais savoir si le ministre a eu des
représentations de la part de certaines compagnies qui pourraient
plaider le fait que ça faciliterait de beaucoup leurs opérations
et que ça pourrait même créer des emplois ou permettre de
sauver des emplois si on dégageait cette contrainte existant dans la Loi
sur les forêts.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, il y a eu des
représentations à l'effet de transférer des
approvisionnements d'une usine à l'autre pour les compagnies qui
possèdent plusieurs usines. Oui, il y a eu des représentations en
ce sens-là et le ministère est ouvert à transférer,
de façon permanente, en autant que ça ne cause pas de
problèmes sociaux importants, peut-être chez vous ou ailleurs, des
volumes à certaines usines, mais les volumes devront rester
attachés ou liés aux usines. Et vous comprendrez, M. le
député d'Ungava, que c'est une protection pour les ouvriers, les
employés, qu'on fasse ça, autrement, plusieurs employés
perdraient leur emploi au détriment d'autres. Je pense que c'a
été une bonne décision qu'on a l'intention de maintenir,
et que les approvisionnements devraient rester attachés aux usines et
être incessibles.
M. Claveau: O.K. Donc, il n'est pas question dans votre esprit
là de permettre que l'approvisionnement soit considéré
globalement par une compagnie comme étant la masse d'arbres dans
laquelle ils peuvent piger.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, il
pourra toujours y avoir un réaménagement, mais, comme je vous
dis, sur une base permanente, pas au caprice ou au gré de la
compagnie.
M. Claveau: O.K. Prenons un exemple théorique d'une usine
qui aurait un CAAF, une usine qui produit par exemple exclusivement du 2 X 4, 8
pieds de long ou à peu près - ça se spécialise de
plus en plus dans les usines de sciage entre autres - et que la même
compagnie aurait, je ne sais pas, à 50 kilomètres de là
par exemple, une autre usine qui se spécialiserait dans le gros bois,
les poutrelles, le 16 pieds, le 2X8, enfin le gros bois. Est-ce que on peut
imaginer, ou est-ce que vous pensez éventuellement à ce qu'il
puisse y avoir des aménagements de transfert de volume d'un CAAF
à l'autre, selon les grosseurs du bois, les longueurs, etc.?
M. Côté (Rivière-du-Loup):
C'est-à-dire que le ministère autorise, M. le
député, des échanges de volume, du bois rond pour du bois
rond, justement pour des cas comme vous soumettez, à savoir qu'une usine
va être spécialisée dans la transformation du petit bois,
et l'autre dans du bois de longueurs assorties. Et, volume pour volume, sans
ajouter de pression à la forêt, parce que le rendement soutenu,
c'est un principe qu'il faut respecter, on peut autoriser des échanges
de cette façon-là, et on l'a fait.
M. Claveau: Est-ce que ces échanges-là sont....
M. Côté (Rivière-du-Loup): À volume
égal, par exemple!
M. Claveau: O.K. Oui, mais ce sont des échanges...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Évidemment,
ça protège les emplois de chacun aussi.
M. Claveau: ...qui sont autorisés de compagnie à
compagnie, et d'usine à usine à l'intérieur d'une
même compagnie?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. M.
Claveau: Dans les deux cas?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais en
autant que ce sont des volumes égaux.
M. Claveau: O. K. Ça va pour le moment. Une autre
question, si vous me permettez, M. le Président, j'aimerais savoir
à quelle place on retrouve dans vos crédits de 1991-1992 les
sommes d'argent qui sont prévues dans les ententes compensatoires
signées avec une certaine compagnie forestière pour des pertes,
ou enfin des aménagements, à la suite de la signature des CAAF,
quand on parlait par exemple de certaines compagnies qui avaient des contrats
notariés ou des ententes à long terme, des baux à long
terme, et pour lesquels le ministère devait négocier des ententes
compensatoires monnayables. À quelle place on retrouve ça dans
les crédits?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous n'en avez pas
dans les crédits, il n'y en a pas de prévues cette
année.
M. Claveau: II n'y en a pas de prévues. M.
Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Claveau: Est-ce qu'il y en a eu de
négociées?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a eu des
demandes, il y a eu dos propositions qui ont été faites. Et
actuellement, la plupart de ces cas-là, c'est en discussion, ce n'est
pas réglé. Il y a eu des demandes. C'est prévu dans la loi
qu'il y a une compensation équitable basée sur l'infrastructure
et les dépenses qui ont été faites dans certains cas sur
la concession. Ça fait partie de la révocation des
concessions.
M. Claveau: Est-ce que vous pouvez nous dire combien il y a de
cas actuellement en discussion, et ce que ça peut représenter
globalement comme argent qui va devoir être versé un jour ou
l'autre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est trois ou
quatre au maximum, M. le député.
M. Jolivet: Pour aller dans ce sens-là, est-ce qu'il y a
déjà des cas qui ont été réglés, ou
si... Vous dites trois ou quatre en discussion, mais au total il y en avait
combien, combien ont été réglés? Il en reste trois
ou quatre, vous me dites.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pourrais vous
fournir ça, je n'ai pas les chiffres en mémoire, mais il y en a
qui ont été réglés, oui. Il y en a un, entre
autres, qui est allé en cour et qui a donné raison au
ministère, et d'autres sont en discussion. Mais on pourrait vous donner
les chiffres de ceux qui ont été réglés...
M. Jolivet: S'il vous plaît, oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ceux qui sont en
discussion.
M. Jolivet: Est-ce que vous pouvez...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Sans donner de
chiffres, par exemple, des discussions actuelles.
M. Claveau: Non, mais ceux qui ont été
réglés ont déjà été
comptabilisés quelque part, je suppose.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui. Et, dans
ces cas-là, ce n'est pas prévu dans les crédits, on
s'adresse au fonds de suppléance du gouvernement, parce que c'est
prévu dans la loi.
M. Claveau: Alors, vous dites que vous pourriez déposer la
liste des cas réglés...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas dans
les crédits du ministère comme tel.
M. Jolivet: Est-ce que ça se peut que dans ces
cas-là il y ait des gens qui aient été
réglés, disons pas réglés, il y a une entente, mais
qui n'ont pas été payés encore?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne peux pas
répondre, M. le Président, à ça.
M. Jolivet: Donc, on pourrait avoir ça à
l'intérieur des documents.
Le Président (M. Bélanger): Sur le même
sujet, on a été tolérants, un peu, M. le
député de Drummond.
Usines de désencrage
M. St-Roch: Merci, M. le Président. Dans cet
élément-là, 2. 4, M. le ministre, il y a aussi l'aide
technique et le développement industriel. Il y a à peu
près un an, vous énonciez une politique concernant le
désencrage. Alors, j'aimerais savoir de vous, cet après-midi,
où nous en sommes rendus avec cette politique-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président, il y a deux dossiers, je dirais, chauds au ministère,
sur le désencrage actuel. Il y a le dossier de Cascades, qui est
associé avec Dono-hue et MacLaren; et il y a le dossier d'Orford, de
Drummondville. Le dossier de Cascades se situe au Cap-de-la-Madeleine, et c'est
un dossier qui est assez avancé, et j'espère bien qu'on
pourra l'annoncer prochainement. Le dossier d'Orford progresse plus
lentement et actuellement Orford négocie. Une des conditions de la SDI,
c'est qu'Orford trouve 10 000 000 $ de l'entreprise privée pour
réaliser son projet. Orford négocie actuellement avec des
compagnies pour s'assurer d'avoir les 10 000 000 $ dans son financement en
provenance d'une entreprise privée, et une autre condition, c'est
qu'Orford détienne une garantie ou des achats fermes sur 75 % de sa
production. Il y a des compagnies au Québec qui sont
intéressées à s'associer avec Orford, et c'est le projet
que je privilégie, parce qu'Orford ne possédant pas d'usine de
papier journal sa pâte peut rendre service à plusieurs, deux ou
trois entreprises qui fabriquent du papier journal et qui pourront
peut-être répondre aux exigences de leurs clients
américains, parce qu'on vend une bonne partie de notre papier journal
aux États-Unis. Et je pense bien que d'ici le mois de mai le projet de
Drummondville, le projet de M. Parenteau devrait se concrétiser ou on
devrait peut-être songer à faire d'autre chose, mais je pense que
d'ici le 20 mai on devrait être capables d'avoir les réponses
appropriées. Je sais que des papetières sont
intéressées à s'associer avec Orford actuellement, et
REXFOR, évidemment, détiendrait 50 % du capital-actions. Je
disais au président de REXFOR, dernièrement: Si d'autres
compagnies veulent prendre la place de REXFOR, on peut facilement céder
notre place tout en restant là comme support et comme appui.
J'espère bien que ça va se développer parce que la semaine
dernière, il y a eu des... M. Normand Maurice, qui est
vice-président de la compagnie Recyclage Orford, était
très enthousiaste et il a rencontré des partenaires potentiels,
qui doivent rencontrer REXFOR et M. Parenteau cette semaine à ce
sujet-là. Je sais que la semaine prochaine aussi, dans l'autre semaine,
il y aura une rencontre avec un autre partenaire éventuel, et c'est des
partenaires intéressants, des partenaires qui ont de la capacité,
qui ont des compétences, et qui ont également le marché du
papier journal. Ça va?
M. St-Roch: Mais vous ne croyez pas, M. le ministre, qu'on
devrait faire la même chose que certains États américains
ont fait... Là, je parle d'une façon globale, pas
spécialement pour un ou l'autre des projets. Mais d'une façon un
peu plus globale, comme moyen d'inciter, comme incitatif, à recycler,
à faire la cueillette sélective, à réutiliser le
papier, on devrait faire comme certains États américains et dire
carrément, à l'intérieur d'un projet de loi: Pourquoi
n'utiliserait-on pas 10 % ou 20 % de papier désencré, à
l'intérieur d'une nouvelle politique? Est-ce que ce ne serait pas un
incitatif et un avantage pour conscientiser aussi tout le monde au
Québec, autant les récupérateurs que les utilisateurs?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense qu'on n'a
pas besoin, M. le Président, de faire ça au Québec. On a
comme objectif de nettoyer notre cour, c'est-à-dire de
récupérer environ 50 % des journaux, des papiers et des revues
que nous utilisons, soit 150 000 tonnes. Et on accepterait de jumeler ces 150
000 tonnes-là avec un volume équivalent du côté
américain, ce qui ferait 300 000 tonnes au Québec de production
de pâte, à partir du papier recyclé. Je pense que, si on
réussit à atteindre ce chiffre-là, ça va être
une performance qui va se comparer aux pays qui recyclent et qui
récupèrent le plus de papier dans le monde. Ça va se
comparer au Japon, à la Hollande, à d'autres pays semblables qui
sont de plus petits pays, plus densément peuplés, et c'est plus
facile de récupérer que nous, alors qu'on a une grande superficie
à couvrir. Je parlais de M. Maurice, tout à l'heure, qui est
vice-président d'Orford, et ça fait une quinzaine d'années
qu'il vend cette idée de recycler, de cueillette sélective ou
de... M. Maurice est très enthousiaste sur le dossier d'Orford, mais,
comme vous, M. le député, il veut que ça arrive un jour
à une décision. Évidemment, il a rencontré des
partenaires potentiels, lui aussi, et je pense bien qu'on n'a pas besoin
d'imposer au Québec un pourcentage de papier recyclé, ça
va être naturel. Les clients le demandent. Les clients comme le Daily
News et d'autres journaux le demandent parce que ça leur fait un
argument de vente. Et c'est la raison pour laquelle Donohue, MacLaren, Canadien
Pacifique, d'autres compagnies s'intéressent au recyclage du papier. (18
h 15)
Le recyclage du papier, vous savez, ce n'est pas nécessairement
la panacée à tous les problèmes, parce que, du point de
vue environnemental, on reste pris avec les mêmes polluants. Le volume de
déchets dans les dépotoirs est moins important, mais on reste
pris avec les mêmes problèmes environnementaux. Et
évidemment, recycler c'est bon, parce que ça évite le
gaspillage. Mais dans les conditions que l'on met aux industries qu'on va
aider, comme on a fait avec Kruger à Brompton, on exige que les normes
environnementales soient respectées, que le MENVIQ, le ministère
de l'Environnement, accorde son imprimatur pour la construction de l'usine.
C'est en fonction du respect de l'environnement aussi. Pour les raisons que je
vous dis, c'est qu'on est pris avec les mêmes polluants. Mais on sauve un
peu et beaucoup de forêt, c'est-à-dire 300 000 tonnes au
Québec, et ça représente un bon volume de bois. Ça
veut dire environ 600 000 mètres cubes de bois qu'on sauverait, 1 000
000 de mètres cubes.
M. St-Roch: Mais aussi, je pense, M. le ministre, d'une
façon encore un peu plus globale, que de la cueillette sélective
du papier journal et du papier va dépendre, finalement, toute la
récupération au Québec. Parce que, comme vous
le mentionnez si bien, il y a à peu près 40 % de notre
poubelle qui est considérée de la nature du papier et, si on ne
trouve pas un débouché pour notre papier, ça va être
excessivement difficile d'essayer de récupérer le verre,
d'essayer de récupérer le plastique. Dans le marché, il
semble, à l'heure actuelle, que le papier serait l'élément
déclencheur qui ferait, à un moment donné, qu'on pourrait
récupérer toutes ces matières premières. Il ferait
aussi en bout de piste un allégement au niveau des sites
d'enfouissement, parce qu'on est encore pris avec le phénomène
que les sites d'enfouissement viennent à capacité. Personne ne
veut en avoir un dans sa cour. Alors, si on ne trouve pas des moyens
d'alléger les tonnages produits, on va arriver tout à l'heure,
dans quelques années, avec énormément de problèmes
de ce côté-là Et le papier était
l'élément moteur, quant à moi pour...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
également intéressant, M. le Président, pour les
municipalités, la cueillette sélective ou la
récupération, le recyclage, parce que, dépendant des
municipalités, ça coûte très cher d'enfouir les
déchets. Et si on diminue le volume, évidemment, ça va
nous coûter meilleur marché. M. Maurice, en passant, qui sera
président d'honneur de la semaine de l'arbre et des forêts, me
disait qu'il y avait un client américain qui était prêt
à garantir un prix plancher pour la cueillette de papier journal ou de
revues au Québec. Évidemment, ce sont des dépenses
moindres pour une municipalité et c'est une dépense moindre
également pour les contribuables, si on réussit à obtenir
un prix qui a de l'allure pour récupérer du papier journal ou des
magazines.
M. St-Roch: Vous avez touché, M. le ministre, la
dernière de mes inquiétudes. Je pense que ce dont il va
être important aussi de s'assurer, ça va être un prix
plancher ou un prix minimum pour la cueillette... Parce que la journée
où on aura l'ensemble du Québec organisé, une des craintes
qu'on pourrait peut-être avoir, si le prix du papier s'effondre à
un moment donné, qu'on revient entre 21 $ et 35 $ la tonne... Il semble
à l'heure actuelle que la récupération et la
classification jouent entre 36 $ et 45 $, pour le classifier et avoir une bonne
utilisation et une maximalisation de la qualité. Ça va être
important d'avoir des prix planchers à un moment donné. Alors,
est-ce que c'est dans vos vues, je ne dis pas demain matin, mais à moyen
ou à long terme, d'en arriver à un moment donné, à
l'intérieur d'une nouvelle politique, à dire: On pourrait
peut-être établir un prix plancher? Autrement, on sera
obligé de subventionner, soit par le MENVIQ ou une autre organisation,
la cueillette sélective.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas dans
mes vues d'imposer une régie de la récupé- ration des
journaux pour imposer des prix. Mais si on réussit le projet que nous
mettons de l'avant avec trois ou quatre producteurs de papier journal de
Québec qui vont récupérer du papier du Québec,
Daishowa n'a pas parlé d'aide, ce qui fait que... Et Canadien Pacifique
est en train de construire également son usine de recyclage. Mais la
demande va faire en sorte que le prix va être là. Ce qui fait que
c'est une question qui ne m'inquiète pas beaucoup. S'il y avait
seulement un récupérateur et qu'il n'y avait pas de demande,
qu'il y avait un contrôle, un monopole, ça m'inquiéterait.
Mais, si on a cinq ou six usines qui récupèrent du papier journal
et des magazines au Québec, la compétition va faire en sorte que
le prix va être là pour satisfaire les
récupérateurs.
M. St-Roch: Et vu qu'on a touché aussi à la
recherche et développement et que c'est un peu un dada, en tant
qu'ex-industriel, M. le ministre, au niveau de tout ce phénomène
de désencrage, est-ce qu'il y a une politique, ou pensez-vous à
mettre une politique, à un moment donné, soit à
l'intérieur des universités ou des cégeps, des
institutions qui existent à l'heure actuelle, pour favoriser la
recherche et le développement? Parce qu'il semble que cette
technologie-là est un peu dans l'enfance de l'art, et qu'il y aurait
peut-être un endroit ici où le Québec pourrait se tailler
un créneau au niveau de la recherche et du développement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, on concentre
notre recherche et développement du côté des pâtes et
papiers avec l'Université du Québec à
Trois-Rivières, et l'Université du Québec à
Trois-Rivières a fait des recherches pour l'utilisation du tremble, pour
produire de la pâte. Et actuellement on lui confie des mandats de
recherche pour le recyclage du papier. Non, je ne dirais pas que c'est un
embryon, qu'on est dans l'enfance de l'art de ce côté-là,
parce que j'ai visité en Hollande Parenco, qui produit 200 000 tonnes de
pâte à partir du papier recyclé, et ça fonctionne
très bien. Il n'y a pas de problème de ce
côté-là, et on veut en ajouter d'autres.
M. St-Roch: Si vous me permettez, M. le Président, la
seule chose qui pourrait peut-être être inquiétante, M. le
ministre, c'est au niveau des technologies, lorsqu'on parle de
rentabilité au niveau des presses à imprimer, qu'on trouve
d'autres variétés d'encre contenant d'autres solvants, qui font
qu'on ne se tache pas les mains, que les mains ne nous deviennent pas noires
lorsqu'on lit notre journal, mais qui pourraient avoir aussi un effet sur le
désencrage futur. Alors, c'est un peu dans ce sens-là que je
voyais la recherche et le développement lorsque je disais dans l'enfance
de l'art, pour essayer de prévenir, probablement des problèmes
futurs, par
un changement technologique au niveau des imprimeries.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les gens de
Parenco parlaient de cet éventuel problème. On subventionne la
recherche pour utiliser les boues de recyclage du papier recyclé, pour
le com-postage, soit en agriculture, soit en forêt, comme engrais,
fertilisant. C'est ce que la compagnie Québec et Ontario fait à
Thorold actuellement et on pourait peut-être, évidemment, sans
prendre de risque avec des métaux lourds pour ne pas contaminer les
sols, si c'est possible, continuer nos recherches de ce
côté-là pour s'en servir comme fertilisant plutôt que
d'engraisser les dépotoirs.
Projet de plan de gestion
intégrée
des ressources renouvelables
avec les Algonquins (suite)
M. Jolivet: M. le Président, avant de terminer, je vais
revenir aux Algonquins du lac Barrière. Le ministre, dans une lettre du
23 février 1990, avait dit, au troisième paragraphe: De plus, je
verrai à ce qu'il soit inséré dans ces contrats une clause
spécifique qui nous permettra éventuellement de tenir compte de
vos préoccupations. Donc, on parlait de l'ensemble des
préoccupations qui avaient été discutées avec M. le
ministre Ciaccia, responsable à l'époque, des Affaires
autochtones, et le ministre délégué aux Forêts
à l'époque. Alors, je me demande, dans les contrats qui ont
été signés, parce qu'il y a eu des contrats qui ont
été signés, les CAAF, si le ministre peut m'indiquer
à quelle place on retrouve ça dans le contrat. Est-ce que
vraiment ce qu'il a dit... Il dit: Une clause spécifique qui nous
permettra éventuellement de tenir compte de vos spécifications.
Parce que là je me reporte aux questions qu'on lui a posées
à l'Assemblée nationale à l'époque. Il a dit: Ne
vous inquiétez pas, il y a une clause spécifique qui nous
permettra de revenir. Mais là les Algonquins, il n'y a pas longtemps,
ont parlé d'ériger des barricades sur la route 117. Ils les
avaient enlevées la dernière fois, mais, même là, je
dirais qu'ils les avaient enlevées avant même que le ministre
Ciaccia y aille parce qu'ils voulaient montrer leur bonne volonté. Mais,
au moment où on se parle, ils disent: Écoutez, ça n'a plus
de bon sens. On va être obligé de prendre des moyens drastiques.
Alors, moi, je voudrais qu'on évite ça. Le ministre peut-il me
dire comment il a répondu? Parce qu'il semble être celui qui est
accusé de bloquer le processus là. C'est ce que je comprends bien
des discussions que j'ai eues avec des gens. Le ministre semble être
celui qui bloque la discussion puisque dans le contrat il devait tenir compte
de ça, mais il ne semble pas l'avoir inséré. J'aimerais
bien savoir de la part du ministre où on en est. Parce que c'est beau
mettre ça sur la faute des Algonquins là...
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, moi, je veux bien respecter les engagements que je prendrai
et que je comprendrai, en passant. Mais la clause dont fait mention le
député de Laviolette a été inscrite dans tous les
CAAF de cette région-là. Et il me fera plaisir, M. le
Président, d'en transmettre une copie...
M. Jolivet: Qu'est-ce qu'elle dit, la clause?
M. Côté (Rivière-du-Loup): De mémoire,
je ne peux pas vous la citer textuellement, mais c'est une clause qui a
été proposée par le contentieux chez nous et qui a
été examinée également par le contentieux des
Affaires autochtones et qui nous dit également que cette clause
protège les changements qui pourraient survenir dans les CAAF, dans les
contrats qui ont été signés. C'est une clause pour
éviter de payer une compensation si on change de contrat comme tel.
M. Jolivet: Est-ce que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et
évidemment, il faut que ce soit basé sur des données
scientifiques et il ne faut pas que ce soit basé sur des rumeurs ou des
émotions ou des...
M. Jolivet: Ce qu'ils disent, quand ils ont eu une discussion
avec M. Ciaccia à l'époque, il y avait une clause qui devait
être placée pour permettre, à ce moment-là, de
régler leurs problèmes. Et là ils ont accepté,
même avant d'arriver, pour montrer leur bonne volonté, d'enlever
les barricades. Là, ce qu'on dit au bureau du ministre Sirros, on dit:
On convient que les négociations sont dans une impasse. Le projet
d'entente présenté par le ministre en février dernier est
rejeté par les Algonquins et n'est pas négociable. Le ministre
Sirros doit expliquer la position du gouvernement en conférence de
presse. On parlait de mardi ou mercredi qu'il doit aller là-bas...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je n'ai pas
donné de date.
M. Jolivet: Non?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est lui qui va
décider.
M. Jolivet: Cette clause-là dont vous faites mention, que
vous avez installée, a-t-elle été négociée
avec les Algonquins ou bien si c'est celle que vous avez imposée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, c'est celle
que le contentieux du ministère nous a suggérée.
M. Jolivet: Oui, je sais. Mais le contentieux vous a
suggéré une clause. Vous l'avez insérée
dedans, mais ce que je veux savoir: Cette clause n'a pas
été acceptée par les Algonquins?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, M. le
Président.
M. Jolivet: Elle n'a pas été acceptée.
Pourquoi n'a-t-elle pas été acceptée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elle n'a pas
été acceptée, mais elle est acceptable.
M. Jolivet: Bien, ça, c'est autre chose. Quand vous me
répondez de même, ce qu'ils me disent là, c'est justement
l'intransigeance du ministre des Forêts, actuellement, qui bloque sur le
processus.
Une voix:...
M. Jolivet: Bien, moi je le sais.
Une voix:... l'alternance...
M. Jolivet: N'est-ce pas de l'alternance que vous jacassez comme
ça? Moi, je suis là pour dire que des gens m'ont dit que le
ministre avait inscrit dans une lettre qu'il tiendrait compte dans une clause
spécifique... Et le ministre m'indique que la clause spécifique,
c'est lui qui l'a décidée, qu'il n'y a personne d'autre que son
contentieux qui la lui a proposée et que lui, à partir de ce
moment-là, il décide de dire que c'est tellement acceptable
qu'ils doivent l'accepter et que c'est un point final! Ça, c'est de
l'intransigeance!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais, M. le
Président, la clause...
Le Président (M. Bélanger): Ça, c'est du
ouï-dire. C'est des gens qui vous ont dit...
M. Jolivet: Non. C'est la vérité. Il me l'a dit
lui-même.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La clause dont il
est question, dont fait mention le député de Laviolette,
répond aux objectifs des Algonquins. Qu'est-ce que vous voulez demander
de plus?
M. Jolivet: Mais c'est vous qui dites ça. Eux autres, ils
prétendent que non.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, je suis
convaincu de cela.
M. Jolivet: Mais je veux savoir de la part du ministre... Ce que
le ministre est en train de me dire, c'est que la clause qui est là,
c'est la sienne qui lui a été suggérée par le
contentieux, qui n'a pas été accepté par les Algonquins.
C'est ça que je veux savoir. C'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
clause...
M. Jolivet: Et vous, vous dites que c'est acceptable.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une clause
qui répond aux aspirations et qui fait en sorte qu'on pourra modifier le
contrat signé avec les industriels concernés, pour satisfaire les
exigences des Algonquins dépendant des résultats de
l'étude qui sera menée de façon trilatérale.
M. Jolivet: Tripartite.
Le Président (M. Bélanger): Compte tenu de l'heure,
nous suspendons nos travaux jusqu'à 20 heures. Bon appétit
à tout le monde!
(Suspension de la séance à 18 h 29)
(Reprise à 20 h 12)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît! Je demanderais que chacun reprenne sa place pour que nous
puissions continuer les travaux, l'étude des crédits du
ministère des Forêts. Or, nous en étions au programme 2,
Gestion du patrimoine forestier, qui était en voie d'être
terminé.
Maintenant, il y a une demande du député de Laviolette qui
est aussi le critique de l'Opposition pour que nous puissions prendre deux
heures pour regarder le plan stratégique, si j'ai bien compris; par la
suite, on finirait les crédits.
M. Jolivet: En fait, M. le Président, c'est que nous avons
encore trois heures à notre disposition. Donc, comme nous allons avoir
trois heures, j'espère qu'on va avoir l'accord de tout le monde pour le
faire en trois heures compte tenu que j'étais ici à 20 heures et
que le ministre aurait été préoccupé par d'autre
chose. Je ne lui demande même pas ce qui en est sauf que, à partir
de ce moment-ci, M. le Président, on ira jusqu'à 23 h 15 ce soir.
Entre-temps, nous allons discuter des sujets qui nous préoccupent dans
les éléments qui sont là. Au bout de la course, on fera
comme prévu l'adoption des budgets, sur division, fort probablement.
Mais j'aurais besoin de garder une enveloppe de deux heures pour poser des
questions sur la stratégie de protection des forêts.
Alors, si vous le voulez, M. le Président... Oui?
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gatineau.
M. Lafronlère: On élimine une partie des questions
qu'on peut, qui peuvent...
M. Jolivet: Non, non.
M. Lafrenière:... nous préoccuper et les
demander.
M. Jolivet: Vous allez voir... C'est parce que dans la politique
ça va recouper des questions qui sont fort probablement dedans.
Le Président (M. Bélanger): O. K. Ce que le
député de Gatineau veut dire, je présume, c'est que, comme
le temps est normalement 50/50, eux avaient des questions à poser. C'est
ça que j'ai compris?
M. Jolivet: Oui, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Bélanger): Or, êtes-vous
d'accord avec la proposition du député de Laviolette ou si vous
n'êtes pas d'accord?
M. Lafrenière: Je ne sais pas effectivement ce que les
autres ont à poser comme questions, mais moi, j'ai certainement des
questions à poser.
M. Jolivet: Oui, oui.
M. Bordeleau: On a droit à 50 % du temps des deux
heures.
M. Jolivet: Oui, oui, c'est ça.
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui, c'est normal.
C'est dans la "game".
M. Jolivet: M. le Président, la question...
Le Président (M. Bélanger): Un instant! M. le
ministre, oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, à l'intérieur des deux heures pour parler de la
stratégie de protection des forêts, est-ce qu'on pourra...
Éventuellement, il va arriver des questions - le député de
Laviolette y est habitué - sur des cas particuliers, des cas de
comtés. Est-ce qu'on pourrait peut-être aussi inclure les
cas...
Le Président (M. Bélanger): On va les passer
là-dedans.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... particuliers
qui vont s'insérer dans la stratégie de protection des
forêts?
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui.
M. Jolivet: Ça fera partie de ma stratégie, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): On s'entend pour
qu'à 23... Excusez-moi, on s'entend pour qu'à 23 h 12 ou 23 h 13,
si on regarde l'heure où on est partis, tous les crédits seront
adoptés.
M. Jolivet: Bien, nous aurons à voir à ce
moment-là, M. le Président. S'il n'y a aucune difficulté,
ils seront adoptés comme prévu.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Parfait.
Permis d'intervention pour la récolte du bois
de chauffage
M. Jolivet: J'aurais une petite question, M. le Président,
toujours dans le programme 2, élément 4. Il y a des questions qui
préoccupent bien du monde et je pense que les députés du
côté ministériel vont être d'accord avec moi. C'est
qu'en vertu de la loi, dans l'ensemble des politiques, si on regarde les permis
d'intervention, on dit en vertu de la loi qu'il y a un permis d'intervention
qui est donné pour la récolte de bois de chauffage à des
fins domestiques, pour la culture et l'exploitation d'une
érablière à des fins acéricoles, pour des travaux
d'utilité publique, pour des activités minières, pour un
aménagement faunique et récréatif, pour
l'approvisionnement d'une usine de transformation de bois et pour une
intervention ponctuelle. Il y a souvent des gens qui viennent nous voir puis
qui disent: II y a deux difficultés. Et le ministre, à ce
niveau-là, nous avait répondu quand on a fait l'analyse de la loi
150 puis des lois qui ont été subséquentes... Je reviens
encore à la charge. Peut-être que cette année je pourrai le
convaincre, on ne le sait pas. Mais, disons dans un parterre de coupe qui
appartient à la compagnie Unetelle qui a, en vertu des contrats
d'approvisionnement et d'aménagement forestier, à faire les
travaux qui s'imposent après avoir coupé tel bois... il y a des
fois des cèdres qui restent debout. Dans le ministère, au niveau
régional et au niveau local, il y a des interprétations
différentes justement de cet article de la loi qui comporte les permis
d'intervention. On dit que c'est celui qui est le propriétaire du
contrat d'approvisionnement qui a le droit de faire, en vertu des ententes avec
le ministère, les travaux qui s'imposent. Mais souvent il y a des coupes
à blanc qui sont faites; il y a des piquets de cèdre qui restent
debout. Il y a du monde qui dit: Est-ce que je pourrais les prendre? Là,
ce qui arrive, c'est qu'il y a des gens qui disent: Ça dépend de
l'interprétation qu'on peut donner pour une intervention ponctuelle.
D'autres disent: II n'en est pas question. À ce moment-là, ces
arbres, par le vent, peuvent tomber; ils restent là ou encore ils ont
été coupés ou encore ils sont tombés. En fait, il y
a différentes possibilités pour faire la récolte. Est-ce
que les gens dans le ministère sont autorisés à donner
à des personnes des permis d'intervention dans ce sens-là pour
nettoyer le parterre de coupe, pour
aller chercher des piquets de cèdre?
La deuxième question, c'est celle du bois de chauffage. Je
reviens encore dessus parce qu'il y a une tendance qui semble venir maintenant,
c'est que les compagnies qui possèdent le contrat d'approvisionnement
disent Moi, je veux juste une personne. C'est rien qu'elle, je n'en veux pas
d'autre. Puis elle, à partir de ça, décide de faire les
coupes selon les prescriptions prévues et on se retrouve avec des gens
qui vendent ça à des prix plus forts, donc il y a une sorte de
monopole qui s'installe. Alors, j'aimerais savoir: Est-ce que le ministre, dans
ces dossiers-là, garde toujours la même politique? Est-ce qu'il a
l'intention d'agir autrement? Est-ce qu'il a l'intention d'utiliser ce qu'on
appelle une intervention ponctuelle dans ces cas-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. M. le
Président, en ce qui concerne les permis de bois de chauffage, vous
comprendrez que ceux qui ont la responsabilité d'aménager la
forêt, en vertu de la loi et du contrat qu'ils ont signé avec le
ministère, doivent évidemment protéger leurs
interventions. Et ça nous amène, dans le cas des permis de bois
de chauffage, à essayer de désigner les endroits où la
récolte de bois de chauffage pourra se faire de façon à
protéger les travaux qui ont été faits par les
industriels, suivant les responsabilités qui leur sont dévolues
dans le contrat. Je vous donne comme exemple, M. le Président, si vous
faites une coupe de protection de régénération naturelle
et que par la suite, dans le même territoire, on accorde un permis de
bois de chauffage et que l'industriel, en protégeant la
régénération naturelle, a fait des chemins de
débusquage espacés pour écraser le moins d'arbres possible
et puis s'assurer que la régénération va être
là, qu'ils ne seront pas écrasés, et que par la suite on
donne un contrat de bois de chauffage ou un permis de bois de chauffage
à quelqu'un d'autre qui va se promener et qui va tout détruire
ça, ça ne serait pas de l'aménagement planifié,
puis ça ne serait pas de l'aménagement valable. On essaie, avec
la collaboration des responsables sur le terrain, les fonctionnaires sur le
terrain, de désigner les endroits où il pourra se récolter
du bois de chauffage. C'est seulement, M. le Président, mettre un peu
d'ordre dans tout ça là, parce que c'est évident que
chaque requérant de bois de chauffage va vouloir le couper le plus
près possible de chez lui. Mais, par contre, il faut respecter les
travaux qui ont été faits par d'autres pour aménager la
forêt. Ça c'est un problème qui n'est pas facile à
régler, mais qu'on tente de régler, et il est
particulièrement aigu dans la Gaspésie, surtout
Gaspé-Nord.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre pourrait me permettre juste
une petite question? C'est que je comprends là que la tendance des
compagnies qui possèdent des contrats d'approvision- nement, c'est de le
donner à un seul. Est-ce que le ministre peut intervenir pour permettre
à plusieurs de pouvoir l'utiliser? D'autant plus que ce que disent un
peu les gens, ils disent: Vous ne viendrez pas me bâdrer avec quatre ou
cinq personnes qui interviennent sur le territoire, il va y en avoir rien qu'un
et il va faire la job, mais lui, après ça, il a un monopole sur
la vente du bois de chauffage.
M. Côté (Rivière-du-Loup):
C'est-à-dire que si, M. le Président, on a plusieurs intervenants
sur la même superficie, sur la même aire, ce qu'on appelle des
aires communes, les intervenants sur la même aire commune doivent
s'entendre pour avoir un exploitant. Et c'est là que vient...
L'exploitant, lui, on lui donne la responsabilité qui est incluse dans
les contrats d'aménagement et d'approvisionnement, dans les CAAF, qui
ont été signés avec le ministère.
Évidemment, si l'intervenant, le répondant de tous les
industriels fait des travaux, il ne serait pas bien, bien aise de les voir
détruire par d'autres par après, parce que c'est sa
responsabilité de protéger ça.
Mais c'est un problème qui n'est pas facile à solutionner
et on essaie, je le répète, de concentrer les permis de bois de
chauffage à des endroits où ils ne causent pas de tort à
ceux qui ont aménagé la forêt, à ceux qui ont
protégé la régénération naturelle ou autre.
Ce n'est pas facile à régler, ça, je vous le
concède. Mais il faut y venir, parce qu'il faut mettre de l'ordre un peu
dans tout ça. On veut s'assurer que la forêt va être
là, va donner les rendements escomptés, parce qu'on escompte
beaucoup, c'est-à-dire qu'on escompte une augmentation de rendement dans
le résineux - sapin, épinette, pin gris - de 40 % à la
grandeur du Québec. Ce n'est pas beaucoup, comparé aux pays
Scandinaves, mais ce rendement-là est escompté, et les travaux
qui sont faits en vue d'obtenir ce rendement-là doivent être
protégés. On peut délivrer des permis ponctuels pour des
fins d'expérimentation, de recherche ou pour une garantie de
suppléance, mais pas pour n'importe quelle raison.
M. Jolivet: Comme je disais, l'exemple des piquets de
cèdre que je vous donnais... Dans la mesure où la personne
actuellement est sur le terrain, elle fait du nettoyage pour le besoin de la
compagnie, mais elle a telles sortes d'arbres qu'elle doit ramasser. Il reste
des piquets de cèdre qui sont là, et elle dit: Ça pourrait
être utile, etc. Et là on dit: C'est bien de valeur, tu n'as pas
le droit de couper ça parce que c'est pour permettre une
régénération naturelle. Mais on sait très bien que
quand tout est coupé à blanc, là, il y a des chances que
le vent fasse tomber ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Mais on
vous dira, dans les pays qu'on cite couramment dans les journaux, soit
La Presse, soit Le Soleil ou autres, on vous dira qu'on laisse
dans les pays européens des semenciers, qu'il y ait un arbre ici et
là, ça, on appelle ça des semenciers dans ces
pays-là. Ici, vous allez dire, M. le député, que les
arbres vont renverser, que ça ne sert à rien de les laisser
là. Et vous avez raison dans bien des cas. Mais on peut émettre
des permis ponctuels dans la mesure - c'est l'article 24.1 de la Loi sur les
forêts - où cette récolte favorise l'aménagement des
peuplements dans les aires forestières. Et si on émet un permis
ponctuel pour les fins que vous mentionnez et qu'on va détruire,
peut-être sans connaissance de cause, sans volonté, sans vouloir
le faire, qu'on va détruire les travaux qui ont été faits
par un autre, ce n'est pas tout à fait correct. Il faudrait que ce soit
en conformité des travaux d'aménagement exécutés
par le prédécesseur, et il faudrait protéger ça.
Mais on peut le faire, c'est prévu à l'article 24.1 de la Loi sur
les forêts.
M. Jolivet: En fait, c'est systématique, on dit "non".
Alors, comme c'est systématique, on dit "non" et, comme il y avait des
cas particuliers, je voulais savoir comment on procédait à ce
moment-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous comprendrez,
M. le Président, que si on donne un permis semblable ça prend
beaucoup de surveillance ou ça prend la bonne volonté du nouvel
intervenant de respecter les travaux d'aménagement qui ont
été exécutés...
M. Jolivet: Parce que je suis en train de... des fois...
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...Autrement,
ça prend de la surveillance, et on ne peut pas mettre une police... on
ne joue pas à la police, là.
M. Jolivet: Je suis en train de me demander, M. le
Président, si on ne devrait pas former à ce moment-là une
association des ramasseux pour les bois de chauffage, parce que le
problème qu'on a, c'est que, dans la mesure où on donne à
un seul le ramassage des bois de chauffage, c'est le monopole qui s'exerce. Et
à partir de ça, nous autres, on disait: S'il y avait moyen
d'avoir une forme d'entente et un regroupement qui se ferait, peut-être
que c'est la solution pour arriver devant les compagnies parce que c'est au
niveau des compagnies qui, après ça, présentent au
ministère une demande dans ce sens-là avec les gens...
peut-être que ça pourrait être possible d'être
examiné. Je ne sais pas si c'est une solution.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais la
nature humaine étant ce qu'elle est, vous savez... M. Jolivet:
Mais avant, ils le faisaient.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...il faut prendre
des précautions. Oui, dans le temps, on en faisait. Moi, j'ai
été chef de district en Abitibi. On donnait 1200 permis de bois
de chauffage par année et je vous dirai que, sur les 1200, il y avait
peut-être 1000 permis de bois à pulpe qu'on essayait de vendre
sur...
M. Jolivet: Bien, en tout cas, j'aurai fait un essai encore
louable, M. le Président. Je passerais au programme 3, s'il n'y a pas
d'autre chose.
Le Président (M. Bélanger): Alors, est-ce que le
programme 2 est adopté?
M. Jolivet: Toujours la même chose, M. le
Président.
Amélioration de la forêt
Le Président (M. Bélanger): Sur division. Merci.
J'appelle donc le programme 3. O.K. J'avais une question du
député de Saint-Maurice. Je l'ai foulée là. Alors,
est-ce que c'était relatif au programme 2 ou si ça peut aller
dans le programme 3?
M. Lemire: Ça peut aller dans le programme 3.
Le Président (M. Bélanger): Bon. Ouf! Merci. Alors,
je vous cède la parole en partant.
M. Lemire: Bien, ce qui arrive... C'est toujours...
M. Jolivet: Excusez-moi. Parce que M. le ministre n'a pas fait la
présentation. À moins qu'il n'y ait pas de
présentation.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, mais... M.
Jolivet: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup):
...j'écoute, M. le Président, le député de
Saint-Maurice.
Survie de la scierie Crête à
Saint-Roch-de-Mékinac
M. Lemire: C'est toujours dans la même lignée, M. le
Président, de la politique forestière du Québec, dans les
nouvelles politiques. Moi, ce qui me préoccupe, M. le ministre, c'est
toujours la création d'emplois dans nos régions et je suis
préoccupé aussi par la nouvelle façon de sortir le bois de
la forêt, les nouvelles opérations forestières, la
façon dont ça se fait présentement.
Aujourd'hui, on sort le bois, les arbres complets et dans nos
régions nos routes sont de plus en plus occupées par des
transporteurs avec des charges énormes. Si on regarde dans le
comté de mon collègue de Laviolette, ça me
préoccupe parce qu'il y a un moulin à scie qui s'appelle
Crête à Saint-Roch-de-Mékinac. Et ça ne fait pas
longtemps qu'on s'est battu pour ça, ensemble, je pense, tout le monde
pour qu'il reste à Saint-Roch parce que, tout de même, il y avait
des gens dans un petit village qui avaient des emplois là et presque
tout le monde du village travaillait au moulin à scie. Et, depuis
quelque temps, on s'aperçoit qu'il n'était pas rentable, donc M.
Crête avait décidé de le déménager à
La Tuque. Je pense que vous avez donné une lettre à M.
Crête qui lui permettait de déménager son moulin à
scie à La Tuque. Mais, par la suite, on a vu que Stone-Consol, avec tout
ce qui se fait comme politique forestière, avec tous les nouveaux CAAF,
les nouvelles concessions et la nouvelle politique de recyclage et comme
Stone-Consol dans notre coin a fermé une des machines qui étaient
un peu désuètes... À un moment donné, ils
s'aperçoivent qu'ils ont des surplus et ils ont offert ça
à Martin Crête. Après avoir décidé, avec la
lettre que vous lui avez donnée, il s'est aperçu que
c'était assez gênant de fermer le moulin à scie de
Saint-Roch-de-Mékinac. Moi, ce que je veux savoir, c'est: Est-ce que M.
Crête a besoin d'une autre intervention de votre part pour conserver
l'ouverture du moulin à Saint-Roch et ouvrir l'autre à La Tuque?
Parce que je pense qu'à La Tuque c'est de la forêt privée,
je pense que c'est CIP...
Une voix:...
M. Lemire: PFCP maintenant. Est-ce que c'est nécessaire
d'avoir une autre intervention pour... Si Crête décidait demain
matin... Moi, ce que j'aimerais, c'est que Crête laisse le moulin
à scie ouvert à Saint-Roch et qu'il en ouvre un autre à La
Tuque. Ça nous permettrait d'avoir pas mal moins de camions sur les
routes. Ma vision, est-ce qu'elle est bonne, M. le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Tout
ça, c'est que lorsque... Après l'incendie du moulin de
Saint-Roch-de-Mékinac, tout le monde avait fait des démarches
pour que M. Crête reconstruise à Saint-Roch-de-Mékinac et
c'est ce qui est arrivé. M. Crête a construit un moulin à
scie espérant avoir des volumes supplémentaires, malgré
que, au ministère, on l'a toujours informé des volumes sur
lesquels il pouvait compter, soit 150 000 mètres cubes. Et suite
à tout ça, évidemment il a opéré le moulin,
les gens de Saint-Roch étaient heureux. Par contre, c'est un moulin qui
perdait de l'argent et, pour rentabiliser son entreprise, M. Crête
pensait déménager le moulin à La Tuque en additionnant des
volumes de bois provenant de la forêt privée de Canadien Pacifi-
que, sur lesquels le ministre des Forêts n'a rien à dire.
Évidemment, il y a eu plusieurs rencontres avec les gens de La Tuque,
avec les gens de Saint-Roch-de-Mékinac, en présence du
député du comté. Il y a eu plusieurs rencontres. On a
discuté longuement des possibilités et II était possible
que les compagnies de pâtes et papiers de la région, soit
Stone-Consolidated-Bathurst ou Canadien Pacifique, se désistent de
certains volumes à l'intérieur de leurs contrats soit pour
favoriser le maintien de l'usine à Saint-Roch-de-Mékinac ou le
déménagement à La Tuque. Il y a eu plusieurs rencontres
à ce sujet-là, et j'avais pris l'engagement - que j'ai
respecté - d'informer les maires de chacune des municipalités de
la décision qui pourrait être prise. (20 h 30)
Évidemment, un des arguments, vous le mentionnez, M. le
député de Saint-Maurice, c'est que le transport de bois sur les
routes devient aussi polluant que le flottage du bois, sinon plus, et plus
dangereux pour la sécurité des personnes. Par le fait de
déménager à La Tuque, on éliminait une partie du
flottage, et également une partie du transport de bois sur les routes,
ce qui plaisait beaucoup et rendait le projet intéressant. Par contre,
les intérêts de Stone-Consolidated-Bathurst, c'est que le moulin
de Saint-Roch-de-Mékinac, qui est plus près des usines de
Shawi-nigan ou de Grand-Mère, continue à l'approvisionner en
copeaux, étant donné que Stone avait, là encore, un projet
pour recycler des vieux journaux, pour produire de la pâte et l'inclure
dans son papier journal. Tout ça fait en sorte que Stone a fait une
offre, dernièrement. J'en ai discuté à quelques reprises
avec M. Legault, le vice-président de Stone-Consol. Elle a fait une
offre: au début c'était 50 000 mètres cubes, 75 000
mètres cubes. Là, aujourd'hui, l'offre est rendue à 100
000 mètres cubes. Ça correspond au supplémentaire, en
autant que le ministre des Forêts accepte de transférer ces
volumes-là au moulin de Saint-Roch-de-Mékinac, et ça
correspond exactement à la demande que M. Crête faisait pour
maintenir son moulin à Saint-Roch-de-Mékinac. Et la
décision... C'est une offre qui est conditionnelle et, au
ministère, on est en train de l'examiner, à savoir si on peut
réellement transférer ces volumes-là à M.
Crête, étant donné que ça vient des aires communes
de certains secteurs. Et, là-dessus, il faut le vérifier avant,
pour voir si c'est réalisable ou non. Si c'est réalisable, bien,
on dira à M. Crête: Oui, on vous transférera les 100 000
mètres cubes de Stone-Consol. Parce que Stone-Consol aussi, par
conscience sociale, a accepté de contribuer pour maintenir l'usine
à Saint-Roch-de-Mékinac. Mais ça ne règle pas le
problème de La Tuque, par exemple, parce que La Tuque fait des pressions
pour l'avoir sur son bord. Mais... Oui?
M. Lemire: Ce que je voudrais savoir...
Parce que je pars de La Tuque et je descends, je viens jusqu'à
Shawinigan... Ce qui me préoccupe, moi, au départ, c'est que,
dans notre programme électoral, il avait été question de
trois choses: premièrement, de ne plus flotter sur aucune rivière
du Québec. Ça, ça a été passé en
règlement, en projet de loi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les nouvelles
rivières.
M. Lemire: Les nouvelles rivières. Maintenant, on a dit
aussi: On va s'engager, nous autres, à faire une étude neutre,
qui a été faite par Soléco, que vous avez en main
présentement, mais aussi on a dit... Ça, c'est toujours dans le
but d'arrêter le flottage un jour. Alors, si je regarde ça, je me
dis: Aujourd'hui, la forêt, ça sort en arbres complets, ça
ne sort plus en billots. On ne fait plus ça de la même
façon. Les moulins à scie prennent les morceaux dont ils ont
besoin et le restant, ils le font en copeaux et ils les envoient dans les
papetières. Ça voudrait dire que si Crête,
présentement, a son 100 000 mètres cubes pour rentabiliser son
usine de Saint-Roch et si CIP lui garantit de lui emmener une certaine
quantité de bois dans sa cour pour prendre les morceaux dont il a besoin
pour son moulin à scie et mettre le restant en copeaux, ça veut
dire que nous autres, en tant que gouvernement... Le ministre des Forêts
n'a pas besoin de donner une autorisation pour ouvrir un autre moulin à
scie. Il va s'arranger avec CIP. Est-ce que ça se fait comme ça,
M. le ministre?
M. Jolivet: C'est une erreur majeure qu'il fait, lui, là,
parce que... Non, mais Consol ne va pas à La Tuque!
M. Lemire: Non, c'est peut-être une erreur, mais...
M. Jolivet: Non, mais c'est parce que Consol ne va pas à
La Tuque. Non, mais c'est important...
M. Lemire: Non, je parle de CIP.
M. Jolivet: Ne mêlez pas mon dossier, parce que moi j'ai
les chiffres, M. le Président... Il y a un gros problème. Non,
mais c'est important, ça!
M. Lemire: M. le Président... S'il vous plaît! C'est
mon temps. C'est mon temps à moi.
M. Jolivet: M. le ministre, rectifiez-le, parce que Consol ne va
pas à La Tuque.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
M. le député de Laviolette. On va laisser M. le
député...
M. Lemire: PFCP.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne peux pas
rectifier, vous parlez les trois ensemble.
M. Lemire: En tout cas, M. le Président, dans notre coin,
nous autres, c'est encore CIP.
M. Jolivet: Non, pas à La Tuque...
M. Lemire: Dans notre coin, c'est encore de même qu'on
l'appelle...
M. Jolivet: Pis dis pas ça de même, parce qu'il va
chiâler après toi. Bien, viens pas dans mon comté.
M. Lemire: Appelez-la comme vous voudrez, mais l'usine de La
Tuque, il n'y en a qu'une.
M. Jolivet: Non, monsieur, CIP, c'est américain.
M. Lemire: On passe encore sur ce petit pont là pour aller
à la pêche, en tout cas.
M. Jolivet: Aie! Connaissez vos affaires! Ne mêlez pas mes
dossiers!
M. Lemire: De toute façon, moi, ce qui me
préoccupe, c'est qu'à La Tuque il passe...
M. Jolivet: Moi, c'est toi qui me préoccupe...
M. Lemire: Oui, c'est préoccupant, parce que ce sont des
endroits...
Le Président (M. Bélanger): ...M. le
député. On va le respecter, là.
M. Lemire: Mais il ne faut pas oublier que ce qui va se passer
chez eux va régler les problèmes chez nous. C'est important,
ça, M. le ministre. Moi, je pense que si on applique la nouvelle
politique forestière et les nouvelles façons de faire des
opérations forestières, de la façon que c'est connu depuis
quelque temps avec les nouveaux approvisionnements, ça veut dire que
Crête pourrait ouvrir un autre moulin à La Tuque et conserver
l'ouverture du moulin à Saint-Roch. Ça, ça peut se faire.
Bon. On va continuer, maintenant. Ça veut dire que, là, on
élimine tranquillement le flottage, parce qu'ils n'ont plus besoin de
mettre la pitoune sur la rivière. Maintenant, on descend. On s'en va
à Shawinigan. Si Stone-Consol... Ça, c'est bien chez nous,
Stone-Consol, la Belgo, et il y en a une à Grand-Mère, une
Stone-Consol, et ils viennent de mettre 300 000 000 $ dans une machine à
papier. Je suis bien heureux de ça, parce que ça conserve chez
nous des emplois importants. Ce que je veux vous demander, M. le
ministre, et je profite de l'occasion pour me renseigner, parce que
c'est compliqué, le ministère des Forêts, les CAAF et tout
ça... Écoutez, moi, je viens de la construction. Je ne connais
pas ça. Mais il y a une affaire que je connais: je connais le madrier et
le 2 X 4, parce que j'en ai beaucoup employé, dans des grosses
quantités, dans le domaine de la construction. Crête,
c'était un de mes fournisseurs. Et c'est un gars que j'ai toujours
admiré parce qu'il n'a pas eu froid, il a toujours travaillé et
il a toujours progressé et il a fait travailler le monde dans notre
coin. Mais ce que je veux savoir, c'est: quand Stone-Consol va annoncer
probablement son usine de désencrage... Dans les politiques que nous
connaissons présentement, il n'y a pas de place pour quatre usines de
désencrage au Québec, avec les approvisionnements qu'on
connaît dans le papier, dans le vieux papier. Quand on sait que
Stone-Consol est devenu en partenariat avec Waste Management of America et
qu'il contrôle toute la cueillette sélective aux
États-Unis, est-ce que ça voudrait dire que l'usine de
désencrage de Shawinigan pourrait s'approvisionner en totalité de
vieux papiers du côté américain pour conserver les emplois
chez nous dans le papier? C'est-u" ça? C'"est-u" de même que je
comprends ça, M. le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bon...
M. Lemire: Je pense que la politique n'a pas été
faite comme ça, Jean-Pierre. M. le ministre pourrait nous renseigner
là-dessus, je pense.
M. Jolivet: Une chose. C'est que, s'il y a 100 % de son papier
qui vient de l'Ontario et des États-Unis, il n'a pas besoin de demander
de l'aide au gouvernement, pis il peut faire l'usine de désencrage qu'il
veut!
M. Lemire: Je pense que c'est le contraire, voyons.
M. Jolivet: Bien aie! Je comprends, voyons. C'est ce qu'il nous a
dit.
M. Lemire: Ça, je suis d'accord avec ça, M. le
député de Laviolette. Ce qui est important, M. le ministre,
ça veut dire que l'usine de désencrage de Shawinigan est toujours
sur la table. Et d'ailleurs, on était préparés pour une
conférence de presse, qui a été remise. Mais moi, ce que
je veux savoir de vous... Ça veut dire que Stone-Consol pourrait
réaliser son projet avec du papier qui viendrait entièrement des
États-Unis.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. O. K. Je vais
essayer de...
M. Lemire: Et ça, M. le ministre...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez
touché à plusieurs sujets. Vous avez touché...
M. Lemire: M. le ministre, ce qui arrive, pourquoi je touche
à plusieurs sujets, c'est parce que tout ça va dans notre
politique, et ça va rattacher la question de l'environnement...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui.
M. Lemire:... la question de l'arrêt du flottage, parce que
je sais de très bonne part que ça va prendre beaucoup moins de
bois flotté à Shawinigan avec la nouvelle façon - vous
pouvez peut-être me renseigner davantage là-dessus - de faire le
papier avec de la pâte désencrée.
M. Côté (Rivière-du-Loup): O. K.
M. Jolivet: II n'y a pas de bois flotté qui va à
Shawinigan.
M. Lemire: Dans le moment, il y en a encore un peu.
M. Jolivet: Non, monsieur.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
s'il vous plaît, vous réglerez vos chicanes sur le bord de votre
rivière! On va laisser M. le ministre répondre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah, les gens du
Saint-Maurice, M. le Président!
M. Jolivet: Si c'est lui qui surveille, c'est mal
surveillé en "tabarnique"!
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
s'il vous plaît, il y en a un qui surveille et l'autre qui "watch",
ça ne va pas bien!
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, c'est
à vous.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je voudrais peut-être faire le point sur le projet, sur
toute la question du projet Crête. C'était un projet
intéressant à La Tuque parce qu'il pouvait éliminer du
flottage sur la rivière Saint-Maurice, un arrêt de flottage qui
est réclamé par d'autres usagers de la rivière, par des
gens qui veulent se récréer, qui veulent se promener sur la
rivière. De ce côté-là, c'était un projet
intéressant au point de vue flottage du bois et au point de vue
sécurité sur les routes. Les gens de La Tuque insistaient
beaucoup sur cette question-là. Évidemment, les gens de
Saint-Roch-de-Mékinac veulent conserver leurs emplois, leurs
activités économiques. Évidemment, si les besoins de M.
Crête sont satisfaits à Saint-Roch-de-Mékinac, il
prendra la décision à savoir s'il déménage
à La Tuque ou s'il reste à Saint-Roch. Évidemment, la
décision va lui appartenir si nous, au ministère, on peut juger
opportun ou praticable ou faisable de lui transférer des
approvisionnements que Stone abandonne pour des raisons sociales, pour faire
suite aux demandes des gens de Saint-Roch-de-Mékinac et, en même
temps, pour son intérêt, pour obtenir des copeaux. Si, à
l'usine de Saint-Roch, on garantit des copeaux pour l'usage de Stone-Consol,
ça fera du bois de moins sur la rivière également, parce
que les copeaux vont être camionnés. L'exploitation d'arbres en
longueur, c'est évident que sur les routes ce sont des mastodontes qui
se promènent, et ça fait peur. Et, en autant que je suis
concerné, l'exploitation d'arbres en longueur, c'est bien, en autant
qu'on laisse les branches réparties sur tous les parterres des coupes,
qu'on n'amène pas tout ça au même endroit, parce qu'on vide
la forêt de ces éléments nutritifs ou autres, parce que
ça fait partie de... La décomposition va former de l'humus, etc.
Ça fait que si on vide tout ça, bien, c'est plus
problématique. Daishowa a annoncé un projet de papier
recyclé, de pâte à partir du papier recyclé.
Évidemment, immédiatement, le ministère a réduit
les approvisionnements qui étaient destinés à Daishowa par
contrat, parce que la loi dit qu'on évalue les besoins d'une usine en
tenant compte des autres sources d'approvisionnement, incluant la pâte de
papier recyclé. Du moment qu'une usine annonce officiellement un projet
de pâte recyclée, il faut en tenir compte de par la loi. Daishowa
a fait ça dernièrement. C'est ainsi qu'on a pu donner
satisfaction à quelques demandes provenant des scieries: scierie
Forestville, scierie Beaulieu ou autres sur la Côte-Nord et à qui
on a octroyé 135 000 mètres cubes de cette façon, qu'on a
récupérés de Daishowa. Et, si Stone annonce un projet de
recyclage - vous avez vu les journaux - pour produire de la pâte, il
faudra en tenir compte, parce que ça fait partie de ses sources
d'approvisionnement. Évidemment, il est toujours question, pour Stone,
de produire de la pâte à partir de fibres recyclées pour
satisfaire ses clients américains qui exigent d'avoir de la pâte
recyclée dans le papier journal. Et Stone, actuellement, a deux options:
soit construire une usine chez vous, dans votre comté, M. le
député, ou soit s'associer avec Orford dans le projet de
Drummondville pour avoir de la pâte à introduire dans son papier
journal pour satisfaire ses clients. Et c'est tout ça qui est en
discussion actuellement. Mais que la pâte vienne d'Orford pour ses
besoins, son approvisionnement ou de lui-même, on en tiendra compte dans
les volumes qui lui sont attribués. C'est peut-être la raison pour
laquelle Stone est prêt à céder 100 000 mètres cubes
pour assurer la survie de l'usine de Saint-Roch-de-Mékinac.
Évidemment, je ne connais pas les volumes en provenance de forêts
privées de Canadien Pacifique là-dessus, mais possiblement qu'il
y a une entente entre les deux compagnies, c'est-à-dire celle de M.
Crête et Canadien Pacifique pour produire des copeaux et faire du sciage
à partir des billots plus propres au sciage que des petits billots.
M. Lemire: Présentement, M. le ministre, est-ce que vous
pouvez me dire... À la division Belgo de Stone-Consol,
présentement, on a deux sortes de... On a la pâte mécanique
puis la pâte normale, parce qu'il y en a en copeaux, dans des silos, qui
viennent par camion, et il y en a d'autres qui arrivent par billots. Même
si mon collègue de Laviolette a l'impression qu'il ne se flotte plus de
bois sur la Saint-Maurice devant le boulevard Saint-Maurice, moi, je suis
passé encore dimanche puis il y en avait encore beaucoup.
M. Jolivet: C'était par camion. (20 h 45)
M. Lemire: II y en a qui vont à Trois-Rivières,
mais il y en a qui rentrent à la Belgo, ça, je peux vous
l'assurer. D'ailleurs, c'est un peu la raison pourquoi, moi, ça me
préoccupe. C'est que j'ai hâte qu'on arrive à l'arrêt
du flottage total sur la rivière, parce que, si on regarde notre
engagement qu'on a fait, c'était d'en arriver là, et puis
ça veut dire qu'à ce moment-là, le rapport que vous avez,
on n'aura peut-être pas besoin de s'en servir beaucoup.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est possible que
des mouvements comme celui dont on parle puissent éliminer une partie du
flottage ou, j'espère, peut-être la totalité du flottage.
Et c'est pourquoi, sur la Côte-Nord, lors de la transaction de la scierie
des Outardes, lors de la vente de la scierie des Outardes à
Québec et Ontario Paper, on a pris en considération l'arrêt
du flottage sur la rivière Manicouagan, éventuellement, et des
engagements quant à la construction de routes d'accès pour
éliminer le flottage sur la rivière. Il y a moins de pression,
évidemment, sur la rivière Manicouagan que sur la Saint-Maurice
pour la récréation, c'est sûr. Mais, éventuellement,
ça va évoluer dans cette direction-là. Si on transporte
des copeaux pour produire de la pâte disons chimique ou
chimico-thermomécanique, plutôt que de la pâte
mécanique à partir des meules... Ça dépend des
équipements des usines. Il y a des usines qui nécessairement ont
besoin de billes de bois pour produire de la pâte, et d'autres peuvent le
faire avec des copeaux, dépendant des équipements qu'elles ont.
De plus en plus, on se dirige vers la production de pâte à partir
de copeaux, étant donné que ça prend moins de
main-d'oeuvre, etc.
M. Lemire: En terminant, on peut conclure qu'on s'en va vers
l'arrêt du flottage, d'année en année? Il y a une
diminution, à l'heure actuelle?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça va
diminuer. J'ai l'impression, j'ai la conviction que ça va diminuer.
M. Lemire: Parce que l'an passé, à la même
époque, on avait discuté ensemble du projet-pilote que vous aviez
fait avec Crête à Proulx-ville.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, et les
projets que M. Crête avait mis sur pied, en collaboration avec Canadien
Pacifique...
M. Lemire: PFCP.
M. Côté (Rivière-du-Loup):
...évidemment, amenaient des réticences de la part de la
population de La Tuque à cause des camions qui traversaient La Tuque et
qui s'en allaient à Saint-Roch-de-Mékinac. Ça faisait un
trafic assez lourd. Et le fait de construire à La Tuque éliminait
cette partie-là, la partie désagréable du transport sur
route, et aussi une partie du transport par voie de flottage.
M. Lemire: Ça fait que souhaitons que ça va se
réaliser, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah, ça va
évoluer!
M. Jolivet: Quand on ne connaît pas un dossier, on n'en
parle pas. Mais là ça me met le feu au derrière,
excusez-moi l'expression, surtout que là il est en train d'ouvrir une
boîte de Pandore, M. le ministre, et vous êtes au courant de
ça, parce que la proposition qu'il a faite, quand il mélangeait
du bois de PFCP avec Consol à Saint-Roch-de-Mékinac, là,
c'est de la dynamite! Ça, ce que ça veut dire, de la dynamite,
ça veut dire que PFCP ne s'en viendrait pas à
Saint-Roch-de-Mékinac. Bon, à partir de ça, ça va
rester à La Tuque. Puis, si ça reste à La Tuque, il va y
avoir un problème si, à partir de ce qu'il sait... Parce que je
suis au courant de ça. Je vous avais dit, d'ailleurs, que je vous en
parlerais, parce que je pense qu'il y a du monde qui avait intérêt
à faire en sorte que la négociation se poursuive et puis qu'on
arrive à une conclusion avant de l'annoncer.
Avec tout ce qu'il vient de faire là, il est en train de mettre
à terre une négociation qui perdure depuis un bout de temps, qui
allait bien, à part de ça. Je suis au courant de tout ça,
à part de ça. Puis quand il parle de transport de bois sur la
rivière Saint-Maurice, il oublie une chose, c'est que le bois il s'en
vient de Casey, parce que la majorité vient de Casey et de PFCP en haut,
il descend jusqu'à Trois-Rivières, il arrête à
Grand-Mère. Puis, à Shawi-nigan, il n'y en a pas de bois qui est
flotté, qui arrive à l'usine de Shawinigan: c'est du bois qui est
jeté à la rivière à Shawinigan, pour le besoin de
l'écorçage dans la rivière Saint-Maurice.
Ceci étant dit, j'aurai l'occasion de revenir sur l'autre, parce
que je pense qu'il était mieux de faire les négociations comme
elles étaient en train de se faire que de le faire sur la place publique
pour des besoins personnels à lui.
M. Lemire: M. le Président, M. le Président, je
suis...
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
s'il vous plaît!
M. Jolivet: Je sais de quoi je parle... Une voix:
Explique-toi.
M. Jolivet: Mais mêle pas mes dossiers, ça va
faire!
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
s'il vous plaît, il y a des places pour régler ces...
M. Lemire: C'est une bonne façon de les mêler...
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
M. le député, s'il vous plaît.
Aménagement des forêts publiques et
privées
M. Jolivet: M. le Président, ma question était sur
le programme 3, et était un dossier important, M. le Président:
c'est l'ensemble de l'aménagement des forêts publiques et
privées. On sait que l'objectif de ce programme est de contribuer au
respect de l'équilibre entre la récolte et la capacité de
production. Quand on regarde ces principes de rendement soutenu, je pense qu'on
est dans la bonne ligne de direction.
Donc, l'objectif de reboisement, actuellement, parce qu'il y a un
objectif de 230 000 000 de plants, est beaucoup moindre que ce que le Parti
libéral avait dit dans l'élection: II y a 250 000 000 de plants.
Donc, il y a 20 000 000... Là, je comprends, le ministre, à
toutes les fois qu'il m'en parle, il me dit: Écoutez on a des objectifs,
ça ne veut pas dire qu'on va les atteindre nécessairement, mais
on vise ça.
Au chapitre de la forêt privée, cependant, le manque de
ressources financières est criant. Nous savons que la forêt
privée occupe une place importante dans l'approvisionnement des usines.
Elle fournit 20 % des besoins en fibres pour les usines et, dans certains cas,
même, dans certaines régions, et en particulier dans l'Estrie,
c'est jusqu'à 90 % de la production des usines. Alors, n voit que, dans
la forêt privée, actuellement, il s'est planté 70 000 000
et, cette année, on en prévoit 63 600 000. Alors, j'aimerais
savoir de la part du ministre quelles sont les raisons qui incitent à
faire une diminution quant aux
plants dans les forêts privées?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, c'est un
programme, M. le Président, que je n'ai pas eu l'occasion de
présenter, parce que le député de Saint-Maurice a
parlé de La Tuque, de Saint-Roch-de-Mékinac et des projets de M.
Crête, de Canadien Pacifique et de Stone-Consol. Mais quand on parle d'un
objectif de planter 300 000 000 qui était l'objectif du Parti
québécois, 300 000 000 par année...
M. Jolivet: Là, je ne parle pas de ça, je parle de
l'objectif de 250 000 000 qui est le vôtre.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... et qu'on a
ramené, chez nous, à 250 000 000, en tenant compte des effets de
possibilités sur la forêt, les besoins. Évidemment, les
besoins sont réévalués au fur et à mesure que la
Loi sur les forêts est mise en application, c'est-à-dire le
nouveau régime forestier. Et, à partir des données que
nous avons, des engagements qui sont pris dans les contrats
d'aménagement et d'approvisionnement qui sont signés avec les
industriels, on peut évaluer plus correctement les besoins de plants
pour le reboisement. Ça, c'est bien évident. Et quand on parle de
reboiser 250 000 000, 230 000 000, si on tient compte de tout ça, pour
atteindre des objectifs de possibilités qu'on s'est fixé... Le
reboisement, c'est des objectifs à long terme. Si on veut avoir des
effets plus immédiats sur la possibilité de la forêt, il
faut réaliser d'autres travaux en forêt, c'est-à-dire les
coupes d'éclaircies précommerciales, commerciales, etc. C'est des
interventions de gens, plutôt que du reboisement. Le reboisement, on aura
des effets dans 50 ans; ça compte, mais c'est des effets à long
terme. C'est tout ça qu'on examine, qu'on évalue, et je vous
dirai, lorsqu'on a discuté de la Loi sur les forêts, qu'on a
toujours dit que les industriels auraient le choix des méthodes pour
atteindre les objectifs. Et, évidemment, si on leur dit, il faut le
réaliser correctement. Le choix des méthodes, c'est tout
ça: c'est le reboisement, c'est des coupes d'éclaircies, etc. On
en est rendus que, évidemment, l'effort qu'on met sur la forêt
privée, pour en venir à la question du député de
Laviolette, est un effort qui, depuis quelques années, a augmenté
considérablement. Et je vous dirais que, depuis 1985, le budget dans la
forêt privée a augmenté de 153 %. Il n'y a pas d'autres
secteurs qui ont augmenté aussi rapidement. Et les investissements qu'on
fait en forêt privée sont justifiés mais ne sont pas
illimités. Ils ne sont pas illimités, et l'effort qu'on fait en
forêt privée, si on le calcule - et ça me fera plaisir, M.
le Président, de vous déposer le tableau, les chiffres - on fait
un effort sur la forêt privée qui est à peu près le
double de celui qu'on ferait en forêt publique pour supporter les
producteurs de forêt privée qui occupent les terres les plus
accessibles, et les plus proches des usines, les plus proches des
infrastructures, etc. C'est justifié de le faire, mais seulement on fait
un effort qui est à peu près le double de celui de la forêt
publique qui appartient à tous les Québécois, plutôt
que celui qui appartient à des individus ou à des grands
propriétaires. Et, actuellement, on prévoit de reboiser en
forêt privée 50 000 000 de plants cette année.
Une voix: 63 000 000?
M. Jolivet: 63 600 000? Ne mêlez... Aie!
M. Côté (Rivière-du-Loup): On s'en va vers 50
000 000, là, je suis un an en avance, là.
M. Jolivet: Bien, c'est ce que je voulais vous demander comme
deuxième question. Qu'est-ce que vous prévoyez pour
l'année prochaine?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On s'en va vers 50
000 000. J'espère que l'an prochain ce sera 50 000 000. Et si vous
prenez les dépenses de transfert qu'on fait vis-à-vis les
organismes de gestion en commun, vis-à-vis le syndicat des producteurs,
vis-à-vis les propriétaires privés, c'est environ 40 000
000 $, plus les plants qu'on produit, qu'on fournit: 50 000 000 ou 63 000 000
de plants, ça coûte des sous pour les produire.
Si on ajoute nos frais d'administration et les autres avantages, les
crédits de taxes, des crédits d'impôt foncier et tout
ça, ça fait un investissement en forêt privée de 70
000 000 $ pour 20 % des approvisionnements des usines. C'est beaucoup d'argent,
c'est un effort qui est considérable, c'est un effort qu'on maintient
encore, même sans la participation du gouvernement fédéral,
qui tarde... Disons que nous tardons à signer une entente avec le
gouvernement fédéral pour le développement forestier au
Québec alors que ça a été signé dans la
plupart des autres provinces. Et on se dirige - actuellement - vers 50 000 000
$, en forêt privée évidemment.
M. Jolivet: Mais ce ne serait pas dû au fait que vous ne
préparez pas les terrains, vous ne donnez pas l'argent nécessaire
pour préparer les terrains justement, donc vous ne pouvez pas planter si
les terrains ne sont pas préparés? C'est quasiment un sine qua
non. Si on n'a pas de terrains préparés, on ne plantera pas.
Donc, si vous diminuez l'argent globalement au niveau de la préparation
des terrains, on arrive au résultat que vous avez là. Il y a des
périmés à ce niveau-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, on a mis sur pied des tables de concertation dans chacune des
régions du Québec, tables de concertation qui sont
présidées par l'Office des
producteurs de bois et dont le but est d'obtenir de ces gens-là
des indications quant à leurs objectifs forestiers. Dans plusieurs
régions, on nous dit: Nous, le reboisement, on a passé à
travers cette étape-là, on voudrait faire d'autres travaux. On
voudrait faire des travaux de conversion de peuplement. On voudrait faire des
travaux d'éclaircies commerciales. On voudrait faire du drainage et
d'autres. Le reboisement, on en a moins besoin qu'avant. Mais
évidemment, si, dans nos centres de production de plants, dans nos
pépinières, on est engagé vers une production de 230 000
000, 250 000 000 de plants, il faut prévoir l'argent pour s'occuper de
ces plants-là, préparer le terrain, reboiser et faire l'entretien
des plantations.
M. Jolivet: Bien, si le ministre me permet. J'aurais deux
questions, justement dans deux régions différentes: la mienne et
celle de l'Outaouais. L'une sur, justement, l'aide apportée aux
propriétaires dits non regroupés sur la préparation des
terrains et, l'autre, au niveau de l'Outaouais, qui se sent
défavorisée. Je pose la question. Il y a dans notre région
à nous autres, peut-être que le député de
Saint-Maurice aurait pu se préoccuper de ces questions-là aussi
s'il avait compris, mais les propriétaires non regroupés,
actuellement, ce qu'on me dit, c'est qu'il y a eu de l'aide apportée
à quatre groupes: le syndicat lui-même, les groupements
forestiers, les coopératives et Nove Environnement, l'ex-Pluri-tec. Ce
qui est arrivé, c'est qu'on a dit: On a tant d'argent, on le divise en
quatre, ça donne 40 000 $ chacun. Bon. Ça, c'est la
décision. C'est une façon de prendre les choses. Ailleurs
à travers le Québec, dans ce cas-là, ce n'est pas de
même que ça a été fait. Ils ont tenu compte d'autres
critères. On dit: Combien de plans simples de gestion vous avez faits?
Combien de propriétaires vous avez sous votre responsabilité?
Quelles sont les superficies forestières que vous touchez? Donc,
à partir de ce moment-là, il y a peut-être d'autres
critères que le critère un peu arbitraire de dire: II y a quatre
groupes, j'ai tant d'argent divisé par quatre, ça donne tant.
Ça, c'est sur la préparation des terrains. Est-ce qu'on ne croit
pas qu'il y aurait, à ce moment-là, une meilleure chance si on
avait des critères autres que ça? Parce que, quand je regarde le
syndicat chez nous, il regroupe actuellement... On dit, il a reboisé 6
000 000 d'arbres, de 1986 à 1990. On a aussi 90 % des
propriétaires désireux de posséder leur carte de
producteur forestier qui viennent chez eux. La décision qui a
été prise en région, à mon avis, n'est pas juste.
Elle est arbitraire par rapport à d'autres régions au
Québec. Ça, c'est la première question.
La deuxième concerne la Société sylvicole de
l'Outaouais. La Société sylvicole de l'Outaouais dit:
Écoutez, la superficie de terrain qu'on a, elle représente 11,4 %
dans l'Outaouais.
La récolte représente 11,6 % et le budget alloué
c'est rien que 5 %. On regarde, il y en a d'autres qui ont... je donne
l'exemple du Saguenay-Lac-Saint-Jean, il a une superficie de 5,2 %, il y a une
récoite de 4,9 % et un budget alloué de 11,1 %. Donc, tout ce
qu'ils disent, c'est: Dans cette répartition nationale, il y a une
injustice qui est créée envers nous autres. Quelles sont les
raisons pour lesquelles, dans ces deux cas-là Dans l'un il y a des
décisions qu'ils jugent arbitraires et non équitables, quant
à moi, et, dans l'autre, on dit: II y a quelque chose qui ne va pas. On
en a moins que ce qu'on fait par rapport aux autres. Et là je pourrais
vous déposer le tableau; d'ailleurs vous l'avez fort probablement
reçu. C'est signé du responsable de la Société
sylvicole de l'Outaouais, Robert Jette; dans l'autre cas, c'est par
André Trépanier, de la région. Alors, moi, je vous demande
tout simplement, M. le ministre: Est-ce qu'il y a moyen de corriger la partie
dans notre région à nous pour les préparations des
terrains? Et est-ce qu'il y a moyen dans l'autre de faire un ajustement qui
soit plus équitable pour l'Outaouais?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. La
répartition du budget à travers le Québec, je ne pourrais
pas vous dire, M. le Président, que je m'en suis préoccupé
tellement. Je devrais peut-être le faire, mais je ne l'ai pas fait
à date parce que, évidemment, il y a un certain nombre de
critères dont il faut tenir compte: le nombre de membres, les
superficies. Mais les plans ou les travaux nous sont soumis et, à partir
des plans qui nous sont soumis, des projets qui nous sont soumis, on signe des
protocoles. On peut, évidemment, faire des proportions, comme l'a
mentionné M. le député de Laviolette, sur la superficie,
sur le nombre de membres, etc. Celui qui nous soumet des chiffres semblables,
c'est des chiffres qui lui conviennent. (21 heures)
Le Président (M. Lemire): Pardon, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Celui qui en a
plus, par exemple, n'en a pas parlé.
Une voix:...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui?
M. Jolivet: ...utilisé, M. le ministre. Il ne l'a
même pas tout utilisé.
Le Président (M. Lemire): Je ne sais si M. le
député de Laviolette me permettrait de donner...
M. Jolivet: Certainement, vous êtes président.
Le Président (M. Lemire): ...un petit peu
d'éclairage. C'est que M. Trépanier, du boulevard des
Hêtres, dans le comté de Saint-Maurice, de Shawinigan, le
regroupement, ce que le député de Laviolette disait
tantôt... Excusez ma... Eux, ils desservent 90 % de la clientèle
de notre région et c'est un peu pour ça qu'on se préoccupe
- et on m'a donné certains détails moi aussi - on se
préoccupe, comme je vous le disais ce midi, à savoir: Comment se
fait-il qu'ils ont divisé le budget en quatre au lieu de le diviser au
prorata du service à la clientèle? Est-ce que c'est ça, M.
le député de Laviolette?
M. Jolivet: Vous avez bien compris.
Le Président (M. Lemire): Bon. Je ne suis pas si
méchant que ça, vous pensez?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. M. le
Président, comme député de Saint-Maurice, vous m'aviez
parlé du partage entre quatre: 40 000 $ chacun entre les organismes. Je
n'étais pas au courant. Comme je vous l'ai dit, je ne me suis pas
préoccupé de la répartition. Mais c'est basé,
normalement, sur les besoins d'une région. Sauf que, dans certaines
régions, il y a eu des développements récents. Le budget
n'a pas nécessairement suivi tous les développements qu'il y a eu
dans chacune des régions. Bien que le budget ait progressé,
disons, de 153 % depuis 1985. Ce n'est pas facile d'ajuster tout ça,
parce que ceux qui ont des droits acquis, qu'ils soient du Lac-Saint-Jean ou de
la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent ou d'ailleurs, ont pris l'habitude et
étaient en avance sur les autres régions. Je vous dirai que les
régions de Bas-Saint-Laurent et Gaspésie étaient en avance
de beaucoup sur les autres régions, du côté
aménagement de la forêt. Ce n'est pas facile d'aller les
réduire, de leur dire: Là, vous allez en avoir moins. Les autres
régions ont fait du recrutement par la suite; que ce soit l'Outaouais ou
Saint-Maurice, c'est venu par après. Mais c'est un budget quasiment en
demande et je vous avouerai que bien des fois je l'associe en grande partie
à un budget de création d'emplois. Si on se défend
tellement pour avoir des budgets en forêt privée, c'est pour de
l'emploi. Ils ont raison de le faire. C'est un aspect important du programme,
mais c'est une question de création d'emplois et, évidemment,
l'argument c'est l'aménagement de la forêt privée.
M. Jolivet: M. le ministre, autrement dit, ce que je crois
comprendre de votre argumentation, c'est que vous allez vous préoccuper,
maintenant qu'on vous en a parlé, du problème de partage pour la
préparation des terrains dans la Mauricie. C'est la première des
choses. La deuxième - je peux même vous envoyer la copie de
lettre. Si votre collègue vous l'a envoyée, ce ne sera pas
nécessaire de vous la donner, mais elle est là - la
deuxième, c'est dans le cas de l'Ou- taouais. Dans le cas de
l'Outaouais, il y a, à ce moment-là, peut-être à
regarder à nouveau et à vous préoccuper peut-être
davantage des partages qui sont faits. Parce que je juge que dans ce
cas-là, même si vous me dites qu'il y a des choses historiques, il
y a aussi, dans ce fait-là, une augmentation qui fait en sorte que dans
le secteur là-bas, qui est une forêt mélangée...
Elle est bien différente de celle de la Gaspésie qui est une
forêt résineuse. Dans ce sens-là, peut-être qu'ils
ont besoin d'une aide différente et peut-être qu'on pourrait
augmenter leur budget à eux en disant aux autres: Écoutez, en
étant équitable envers tout le monde, sans en enlever aux autres,
je vais au moins en ajouter plus là. Je ne sais pas comment
procéder, mais il y a peut-être moyen de leur donner une
réponse. Moi, ce que je vais faire, c'est que je vais vous envoyer une
copie de ces deux lettres-là et je vais vous demander des
réponses. Mais je vous dis simplement qu'il y a deux injustices qui
semblent être créées, l'une qui est peut-être
réglable plus rapidement, celle en région de la Mauricie, parce
que là c'est la décision régionale qui a été
prise de faire ce partage-là, peut-être mettre de nouveaux
critères, s'asseoir les quatre ensemble, parce qu'il y a des gens qui
sont nouveaux dans ça, ils n'ont même pas utilisé tout leur
budget, semblerait-il. C'est encore pire. S'ils ne l'ont pas utilisé,
d'autres auraient pu l'utiliser facilement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais c'est
évident que, si nous réduisons, en forêt privée, le
reboisement de 70 000 000 de plants à 63 000 000 et à 50 000 000
de plants, il y a aura moins de préparation de terrains, mais il y aura
- moi, je veux maintenir au moins les mêmes budgets - les mêmes
budgets pour faire d'autres travaux d'aménagement qui vont être
aussi profitables, sinon...
M. Jolivet: Mais, moi, je ne parle pas du budget global, je parle
du partage du budget.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais le
partage, ce n'est pas le ministre qui le fait, M. le député de
Laviolette, M. le Président.
M. Jolivet: Mais s'il y a une injustice qui est
créée et on vous le demande, vous êtes capable d'au moins
intervenir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est
l'intention de personne au ministère de créer des injustices.
M. Jolivet: Mais il y en a eu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): S'il y en a eu, ce
n'est pas volontaire. Évidemment, on va le regarder, parce que ce n'est
l'intérêt de personne de créer...
Une voix: Parfait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça va?
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Saint-Maurice.
M. Lemire: D'ailleurs, pour donner, M. le Président, un
petit peu plus d'éclairage encore, c'est que je pense que dans le
rapport Audet, à l'article 25, 26 ou 27, dans les trois articles, on dit
qu'on doit distribuer le budget d'une façon équitable. Et
l'équité, je la prends de la façon suivante: c'est que si
l'organisme de regroupement forestier qui est sur le boulevard des Hêtres
dessert 90 % - ce n'est pas parce que je veux discréditer les autres
organismes, là - il ne devrait peut-être pas avoir 90 % du budget,
mais au moins plus de budget qu'il en a eu. D'accord, M. le
député de Laviolette?
M. Jolivet: Ah, ce n'est pas moi qui décide!
M. Côté (Rivière-du-Loup):
L'équité me préoccupe beaucoup, également.
Évidemment, les producteurs privés, disons, individuels ont le
libre choix d'avoir recours au syndicat, à un organisme de gestion en
commun ou au consultant qui va les aider du point de vue technique.
L'équité, c'est important, mais je vous dirai que, entre
pratiquement des droits acquis et de nouvelles interventions ou des additions
à un programme, qu'est-ce qui est l'équité, là? Ce
n'est pas facile à partager, parce qu'il y a eu du recrutement qui a
été fait par les syndicats et par les organismes de gestion en
commun qui ont suivi d'autres... Ils sont venus par après.
M. Lemire: D'ailleurs, M. le ministre, ce que j'ai demandé
aux représentants qui sont venus me rencontrer lundi matin, c'est de me
donner le détail complet des interventions qu'ils ont faites, parce que,
tout de même, ça fait déjà un an depuis, et c'est
pour ça que ce matin je suis intervenu auprès de vous pour
regarder ça de plus près. Et, s'il y a moyen de faire des
correctifs, je pense que ce serait très apprécié des gens
de notre région.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Mais, vous
savez, M. le Président, du côté de la forêt
privée actuellement, avec les tables de concertation, avec ce qui se
passe en forêt publique - parce qu'en forêt publique il n'est plus
question de rupture de stock, il est question de respecter la
possibilité de la forêt - je dirais que les producteurs
privés, actuellement, pensent beaucoup également à adopter
les mêmes mesures sur leur territoire que celles que l'on fait en
territoire public. Probablement que d'ici quelques années, d'ici quelque
temps, les subventions seront peut-ôtro accordées à
condition qu'on respecte le rendement soutenu, qu'on respecte certaines
modalités d'intervention semblables à celles qu'il y a en
forêt publique, parce qu'on ne peut pas surexploiter la forêt
privée et la subventionner ou entériner des interventions
semblables comme il se fait dans le Bas-Saint-Laurent chez nous.
M. Lemire: Est-ce que vous avez terminé votre temps?
M. Jolivet: Non. M. le Président, vous avez, M. le
ministre, dit qu'on passerait à 50 000 000 de plants au niveau du
privé. Vous avez parlé de 230 000 000, ce qui est la production
des plants. Est-ce qu'on croit comprendre qu'à partir de ça il va
y avoir aussi une diminution au niveau des préparations dans les
pépinières gouvernementales? Il y a quelque part où on va
avoir moins de plants probablement de préparés. Alors, j'aimerais
savoir quelle décision vous avez prise concernant, justement, les
pépinières gouvernementales, en particulier celle de Sainte-Luce,
ou bien celle de Grandes-Piles, si vous voulez me permettre le droit de citer
le comté, ou soit même celle de Saint-Modeste. Est ce que le
ministre a pris une décision sur le document qui lui a été
présenté par les sages sur les pépinières
gouvernementales?
M. Côté (Rivière-du-Loup): La décision
n'est pas prise. Cette année, lorsque les administrateurs
régionaux ont fait le bilan des besoins pour le reboisement, nous
arrivions à un chiffre de 210 000 000 de plants à reboiser dans
le futur, ce qui est légèrement inférieur à 230 000
000.
M. Jolivet: Est-ce qu'on peut avoir une décision
bientôt des pépinières gouvernementales?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'y arrive,
là M. Jolivet: Est-ce que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a pris la
décision, sur recommandation de M. Harvey, le sous-ministre, de
maintenir une production de 220 000 000 dans les pépinières
privées et gouvernementales. En ce qui concerne la rivalité - je
peux appeler ça une rivalité, parce que chacun veut
défendre son emploi - entre les pépinières
gouvernementales et les pépinières privées, il n'y a pas
de décision de prise. La diminution a été répartie
sur les pépinières privées et gouvernementales. Et je vous
dirai, M. le Président, que ceux qui travaillent en
pépinière gouvernementale ont également un droit au
travail aussi important que ceux qui travaillent en pépinière
privée. On essaie d'être équitable. On a parlé
d'équité, tout à l'heure. On essaie d'être
équitable entre les deux parties, mais lorsqu'on a des engagements de
pris vis-à-vis des pépiniéristes privés, par
contrat, bien, il faut les respecter. On pourrait intervenir seulement
lorsqu'il y aurait négociation ou appels
d'offres nouveaux. C'est pourquoi on a réduit, dans l'Outaouais,
de 9 000 000 de plants à racines nues à 6 000 000, à
être répartis entre trois appels d'offres, dont les plants forts,
celui de l'Outaouais, celui des Cantons de l'Est et celui de la Beauce.
Évidemment, on a fait des appels d'offres en raison de nos besoins, avec
des points de livraison bien précis pour avoir un coût exact des
plants que nous aurons à reboiser.
Frais de voyage et contrats accordés
M. Jolivet: M. le Président, avant de passer à
l'étude du document dont j'ai fait mention, j'aurais quelques questions
sur les renseignements qu'on a demandés... La liste des voyages hors du
Canada, depuis le 1er avril 1990. Il y a des choses qui se ressemblent. On a 11
voyages de 14 jours. Est-ce que c'est une politique de faire des voyages de 14
jours maintenant? Est-ce que c'est pour sauver de l'argent au niveau des
billets d'avion ou quoi? En plus, il y a un voyage qui a été
effectué le 15 septembre par deux fonctionnaires. Quand on regarde le
but, c'était: observer les techniques de production de plants en
territoire nordique. Ça a coûté 13 125,82 $ pour 14 jours,
les deux ensemble. Ça, c'est dans les documents que vous avez
présentés, les voyages hors Québec, les voyages hors
Canada. C'est toujours dans les réponses aux renseignements. Je vous
demande... Parce que là il semble y avoir une habitude d'aller en voyage
pendant 14 jours. Il y a 11 voyages parmi ceux-là qui sont de 14 jours.
Comme je vous le dis, est-ce que c'est une politique nouvelle? La
deuxième, vous avez deux fonctionnaires qui ont fait un voyage en
Finlande, si je ne me trompe pas, Suède et Finlande, puis ça a
coûté 13 125 $. C'est pas mal cher pour tous ceux-là.
Est-ce que le ministre peut me dire de quoi il s'agit? Il y en a un qui
coûte 6800 $ et l'autre, 6200 $.
Le Président (M. Bélanger): Avant de
répondre, je voudrais juste vous rappeler qu'on avait convenu de garder
deux heures. Alors, les deux heures commencent maintenant.
M. Jolivet: C'est ça.
Le Président (M. Bélanger): "Time is running."
M. Jolivet: 15 septembre 1990. Page 4 de 9 et page 5 de 9. Parce
que, par rapport aux autres, ils sont dispendieux. Je ne sais pas ce qui s'est
passé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les voyages dans
les pays Scandinaves sont plus dispendieux que les autres; ça, je vous
l'accorde, M. le Président. Il n'y a pas d'erreur là-dessus. Dans
certains cas, si vous faites un voyage d'étude évidemment de 14
jours, deux semaines, ce n'est peut-être pas trop. Mais si la question
vous inquiète, M. le député, on pourra vous fournir une
copie du compte de dépenses de ces fonctionnaires-là qui... Si
vous voulez les indiquer, on le fera avec plaisir.
M. Jolivet: O.K. J'ai une petite question qui est rapide
celle-là et elle ne demande pas de recherches, c'est... Vous avez
donné la liste des contrats sans spécifier le nom des firmes.
Tous les ministères, sauf vous autres, d'après tous les
renseignements qu'on a eus, ont donné le nom des firmes. Alors, est-il
possible de reprendre votre liste qui est à la question 13 dans le
document et qui concerne tous les contrats, en spécifiant pour chacun le
nom des firmes? Je ne veux pas avoir à faire la conciliation entre ce
que vous m'avez donné et ce que vous me donnerez... Faites-moi une liste
neuve, si vous voulez. Pas de problème?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Une liste des
contrats de moins de 25 000 $?
M. Jolivet: Oui. Parce que tous les ministères nous ont
donné les contrats, ce que ça donne, et les firmes. En tout cas,
la question que je vous pose... Fournissez-moi une nouvelle liste. C'est
à la question 13.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La question
13.
M. Jolivet: Notre question 13 qui donne une réponse que
vous avez...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Correct. La
liste des contrats attribués en 1990-1991 à des firmes...
M. Jolivet: C'est ça. Alors, nous autres, ce qu'on veut,
c'est la liste des contrats avec le nom des firmes à
côté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Avec le nom de
chaque firme. O.K.
M. Jolivet: Vous avez, dans la liste des contrats de moins de 25
000 $, 60 contrats entre 9000 $ et 9999 $. Est-ce que c'est parce que
désormais votre 5000 $ est monté à 10 000 $, ça?
Est-ce que c'est nouveau? J'ai entendu parler entre les branches qu'on n'avait
pas à questionner en bas de 10 000 $. (21 h 15)
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
délégation de pouvoirs que j'ai avec l'administration. Je vous
avouerai que, lorsque j'ai vu qu'il y avait tant de contrats tout près
de la marge de 10 000 $, je me suis questionné à savoir si
j'avais trop délégué ou non. C'est une question que
j'examinerai, M. le Président, dans les prochains jours parce que...
M. Jolivet: O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... ce n'est pas
une question de montant, comme on a vu, c'est une question de besoins pour
répondre à des urgences et pour bien gérer la machine du
ministère.
M. Jolivet: Je crois comprendre qu'on aura la réponse
l'année prochaine du nombre de contrats à ce
niveau-là.
Il y a un contrat de 3500 $ qui semble avoir été
accordé pour un dossier de comté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah, bien oui.
M. Jolivet: Un contrat de 3000 $ pour un dossier de cabinet. Je
veux juste savoir: Est-ce que ces deux contrats-là sont alloués
à même la masse du ministre ou aux frais du ministère?
M. Côté (Rivière-du-Loup): À
même la masse du cabinet du ministre, M. le Président.
M. Jolivet: Donc, les deux dossiers qu'on a, 9003029 et
9003030.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas les
numéros, mais je peux vous dire que ces deux contrats-là...
M. Jolivet: On ne veut pas nommer les noms pour ne pas...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Allez-y.
M. Jolivet: Non, non. De toute façon, je ne voulais
pas...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas
de.
M. Jolivet: C'est marqué: services professionnels rendus,
dossier de comté; services professionnels rendus, dossier de
cabinet.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est
à même ma masse salariale.
M. Jolivet: C'est dans votre masse salariale.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: O. K. Il y a un nom qui revient souvent dans ces
contrats, qui est Psycho-Choix enr.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Que je ne connais
pas.
M. Jolivet: Non, je ne veux pas vous le demander, mais nous
autres, on voudrait bien le connaître.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Donc, est-ce qu'on peut avoir la liste des
actionnaires, le contrat et le c. v. de cette personne qui se nomme Madeleine
Bruyère?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Que je n'ai jamais
rencontrée. Mais on vous fournira la liste des membres du conseil
d'administration, s'il y en a un.
M. Jolivet: S'il y en a un.
M. Côté (Rivière-du-Loup): S'il y en a
un.
M. Jolivet: Mais c'est marqué: Psycho-Choix enr. Il doit y
avoir quelque chose quelque part.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne connais
pas.
M. Jolivet: II y a un contrat de 20 400 $ pour des travaux de
préparation de terrain avec débroussailleuse. Est-ce qu'on peut
avoir une copie du contrat parce qu'on indique que c'est pour 24 hectares?
Est-ce qu'on peut avoir le contrat?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est quel
numéro de page et quel...
M. Jolivet: Ça, c'est le numéro 9001897 de 4461.
C'est...
M. Côté (Rivière-du-Loup): La page,
c'est...
M. Jolivet: C'est page 31.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oh boy!
M. Jolivet: En tout cas, je vous dis simplement... Vous avez
juste à me dire que vous allez me le donner.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas
31.
M. Jolivet: C'est: Travaux de préparation de terrain avec
débroussallieuse, 20 400 $. Quand on parle de la page en bas, si vous
avez remarqué, c'est 0059. J'avais la page en haut, moi, là.
Excusez-moi. Vous l'avez en bas, vous autres. Maskinongé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est 20 400 $.
M. Jolivet: C'est Alide Bergeron et fils Itée.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est quoi l'objet
de votre question?
M. Jolivet: Je veux avoir le contrat. M. Côté
(Rivière-du-Loup): Le contrat.
M. Jolivet: C'est quoi, le contrat? Parce que là vous
dites: mécanique sur 24 hectares. Est-ce que c'est nouveau? Est-ce que
c'est une règle, maintenant, 24 hectares? C'est quoi? Moi, je vous pose
comme question... Il y a eu... Donc, vous allez me dire: Le terrain, il avait
24 hectares. On l'a fait faire. Bon. Mais je veux avoir le contrat.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On vous le
transmettra avec plaisir.
Projet de stratégie de protection des
forêts et utilisation d'insecticides et de phytocides
M. Jolivet: Parfait. Je passerais à l'étude, M. le
Président, du document que le ministre nous a fait parvenir au mois de
janvier dernier. J'aurais plusieurs questions. Je vais commencer, pour
respecter ce que j'avais dit tout à l'heure, sur toute la question des
dossiers concernant les pesticides. Ma question est la suivante. Le Conseil des
ministres, dans sa décision 8916 datant du 15 février 1989,
décidait au sujet de l'utilisation des pesticides en milieu forestier de
prévoir qu'en 1989 le ministère de l'Énergie et des
Ressources élabore une stratégie de protection des forêts
en collaboration avec le ministère de l'Environnement et l'industrie
forestière, de prévoir également qu'en janvier 1990 cette
stratégie sera soumise conjointement par les deux ministères
à une consultation publique menée par une commission du Bureau
d'audiences publiques sur l'environnement, dit le BAPE. On sait donc, à
partir de tout ça, que les consultations publiques sont en cours
actuellement. La même décision du Conseil des ministres disait
aussi de prévoir que, en collaboration, le ministère de
l'Énergie et des Ressources, REXFOR, les titulaires de contrats
d'approvisionnement et d'aménagement forestier préparent d'ici
1991 une étude d'impact. Pourtant, sur le programme quinquennal
1991-1996 d'utilisation aérienne de phytocides en forêt,
étant entendu que le dépôt de cette étude sera
effectué vers la fin de 1990 de façon que le BAPE puisse
procéder aux audiences, cette fois-ci aux audiences publiques, et que le
gouvernement puisse rendre sa décision en temps pour préparer la
saison de pulvérisation 1991.... Bon. Là, à moins que je
n'aie manqué des bouts, il ne me semble pas que cette étude
d'impact ait été produite ni déposée tel que
prévu. Alors, non seulement on n'a pas produit ou déposé
cette étude, mais on inclut l'usage de phytocides dans le document du
projet de stratégie de protection des forêts actuellement l'objet
de présentes consultations publiques.
Alors, j'aimerais savoir par quelle savante logique du ministre - nous
donner une réponse à ça - c'est aux citoyens maintenant de
prouver que les phytocides sont toxiques pour les humains, la faune et la
flore. Parce que, normalement, le promoteur doit faire la proposition des
études d'impact. Je demande au ministre: Est-ce que c'est une nouvelle
logique qu'il est en train de nous préparer, qui dit que c'est la
population qui doit dire que ce n'est pas bon? Parce que c'est ça, dans
le fond, qu'on sent un peu dans le message du ministre. Alors, j'aimerais
savoir si le ministre peut m'indiquer si cette étude d'impact va
être faite. Si oui, quand sera-t-elle déposée? Quand est-ce
qu'on va le faire? Parce que là 1991 arrive, puis qu'est-ce qui va
arriver pour les audiences publiques? Il n'y en n'aura pas. C'est ce que je
comprends là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II ne faut pas
mêler les cartes, M. le Président. Actuellement, il y a une
consultation sur la stratégie de protection des forêts...
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...et ce n'est pas
une étude d'impact. C'est une consultation qui ne découle pas
d'une étude d'impact. Le Conseil des ministres avait
décidé qu'il y aurait une étude d'impact sur l'utilisation
des insecticides en forêt, faisant suite à la stratégie de
protection des forêts. C'est deux étapes à franchir.
Actuellement, nous sommes à franchir la consultation sur la
stratégie de protection des forêts. Je peux vous dire, M. le
Président, qu'on suit exactement. Il n'est pas question de passer
à côté des directives gouvernementales quant à
l'utilisation des insecticides et des phytocides. On n'utilise pas de
phytocides aériens actuellement sur des superficies plus grandes que 600
hectares; autrement, ça prendrait une étude d'impact et elle
n'est pas faite. Ça fait qu'on ne le fait pas.
M. Jolivet: Sauf dans le cas...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je parle de
phytocides.
M. Jolivet: Oui, mais il n'y aura jamais... Vous ne dites pas
"sauf".
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, on ne le fait
pas.
M. Jolivet: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On ne le fait pas.
Et on utilise seulement du B.t. comme insecticide.
M. Jolivet: Sauf.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On utilise
seulement le B.t., tel que prévu par décret pour la tordeuse des
bourgeons de l'épinette. Il n'est pas question d'utiliser actuellement
des produits chimiques.
M. Jolivet: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'étude
d'impact qui est prévue par la décision du Conseil des ministres
n'est pas encore enclenchée parce que la SOPFIM attend les directives du
ministère de l'Environnement, directives qui ont été
demandées il y a déjà quelques mois, plusieurs mois.
Évidemment, les nouvelles que j'en ai du ministère de
l'Environnement, c'est que le ministère de l'Environnement retarderait
cette étude-là. Plutôt que 1992, ça irait en 1993
parce que les directives ne sont pas complétées à l'heure
actuelle. La SOPFIM a le mandat de réaliser l'étude d'impact en
question. Lorsqu'on fait une étude d'impact, M. le Président, on
regarde tous les moyens qui sont à notre disposition pour solutionner
les problèmes auxquels nous faisons face. Ça n'introduit pas
nécessairement des produits chimiques comme le laisse entendre le
député de Laviolette, sauf que l'étude d'impact va
examiner tous les moyens à notre disposition. Vous pouvez être
assuré que les moyens qui seront retenus seront les moyens qui sont le
moins dommageables à l'environnement et le moins dommageables à
la santé humaine. C'est là-dessus que l'étude d'impact va
être orientée, sur ces questions. Par contre, il ne faut pas
d'avance éliminer les moyens qui sont à notre disposition et qui
seraient sécuritaires du point de vue environnemental et santé,
d'avance avant de faire l'étude, sinon ne faisons pas
d'étude.
M. Jolivet: Là, il y a deux choses qu'il faut bien
distinguer. Je fais bien attention à ce que je dis là. Il y a
actuellement le document que le ministre a présenté pour
consultation. Cette consultation-là va amener des décisions du
Conseil des ministres après recommandation du ministre des Forêts
suite à la réception, du Bureau d'audiences publiques, du
résultat de cette consultation.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La consultation,
M. le Président, peu importe ses recommandations, ne changera pas les
décisions qui sont prises actuellement et qui pourront être
changées seulement s'il y avait des études d'impact qui
recommandaient d'autre chose par après. Mais, sur la stratégie de
protection des forêts, ça ne changera pas les décisions
prises à l'heure actuelle. Et c'est pourquoi, même avec la
stratégie, toutes les recommandations qu'on pourrait avoir, on
continuera à utiliser le B.t. pour combattre la tordeuse des bourgeons
de l'épinet-te, exclusivement.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre peut me dire... Actuellement,
l'interdiction d'utiliser des phytocides, c'est par utilisation
aérienne. Ça ne vout pas dire qu'il n'y a pas d'utilisation ma
nuelle, terrestre des phytocides?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah bien oui. il y
en a. Ah bien oui, il y en a, et il y en aura, parce que c'est conforme aux
décisions gouvernementales.
M. Jolivet: Je comprends ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et la
stratégie ne changera pas les décisions gouvernementales quant
à l'utilisation des pesticides.
M. Jolivet: Et là vous êtes en train de me dire que
l'étude d'impact qui sera présentée, qui devait être
faite pour 1991, aura lieu peut-être en 1993. Elle devra prévoir
à ce moment-là une consultation, pas une consultation mais des
audiences publiques, pour décision, en vertu de la loi de
l'environnement, sur l'utilisation aérienne des phytocides.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça.
S'il y a lieu, s'il y a lieu.
M. Jolivet: Oui, mais c'est parce que là, je relis,
à ce moment-là...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On parle seulement
d'insecticides, là, M. le Président. Les études d'impact,
c'est sur les insecticides.
M. Jolivet: Dans le document qui est la décision 8916,
est-ce que vous êtes en train de me dire qu'on ne parle que des
insecticides et qu'on ne parle pas des phytocides dans ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, le sous-ministre va répondre pour
compléter.
Le Président (M. Bélanger): O.K.
M. Harvey: Merci, M. le Président. Effectivement, M. le
député, dans la décision du Conseil des ministres à
laquelle vous vous référez, il était prévu deux
études d'impact, dont une sur l'utilisation aérienne des
insecticides. C'est celle qui est actuellement en voie d'élaboration par
la SOPFIM et qui normalement sera appliquée à partir de 1993. Le
Conseil des ministres disait aussi: Pour utilisation aérienne des
phytocides, cette fols-ci, il devra également y avoir une étude
d'impact. Sauf que le règlement sur les études d'impact dit: Pour
utilisation terrestre, vous n'avez pas besoin d'étude d'impact.
M. Jolivet: Je comprends ça.
M. Harvey: Alors, actuellement, la décision du
ministère, c'est de continuer dans l'utilisation terrestre des
phytocides et de ne pas aller, jusqu'à nouvel ordre, dans une
étude d'impact pour utilisation aérienne.
Donc, actuellement, il y a la stratégie qui
est en consultation, qui donnera suite à une décision du
Conseil des ministres...
M. Jolivet: O. K.
M. Harvey:... il y a une étude d'impact au tout
début pour les pesticides, et il n'y a pas d'étude d'impact de
prévue à ce stade-ci pour les phytocides, que l'on va continuer
à utiliser...
M. Jolivet: Parce que j'ai bien compris que "pesticides",
ça comprend les phytocides, dans ma tête à moi,
là.
M. Harvey: Les insecticides, je m'excuse, M. le
député.
M. Jolivet: Ah bon, c'est pour ça... Il ne faudrait pas se
mêler. Ce n'est pas moi qui vous mêle, cette année,
là.
Dans le document "Le Papetier"... Donc là, avant d'aller plus
loin, on se comprend bien, il y a actuellement une consultation qui, elle, a
trait à autre chose que l'utilisation aérienne des insecticides,
qui, elle, devra faire l'objet d'une étude d'impact en 1993, si j'ai
bien compris, et qu'il n'y a aucune décision de prise quant à
l'utilisation aérienne des phytocides pour une étude d'impact
à venir. La, c'est le moratoire complet; la seule utilisation que vous
allez faire des phytocides, pour le moment, c'est terrestre.
M. Harvey: C'est ça. Si un promoteur quelconque voulait
utiliser des phytocides par voie aérienne, il devrait faire une
étude d'impact si c'est plus grand que 600 hectares, conformément
à la réglementation.
M. Jolivet: Donc, on se comprend. Et là ça veut
dire que les pressions qui sont faites actuellement dans bien des cas par les
compagnies papetières, en particulier, c'est sur les insecticides par
arrosage chimique.
M. Harvey: C'est ça.
M. Jolivet: Et eux autres, ils disent que "l'utilisation de
pesticides, bien que seulement comme outil de dernier recours, tant et aussi
longtemps que d'autres méthodes efficaces n'auront pas été
développées... " Bon, bien ils disent: "Conscient de cette
réalité, le Conseil des ministres du Québec a d'ailleurs
officiellement reconnu les pesticides comme des outils d'aménagement
forestiers en 1989. " Et moi, ça m'inquiète quand ils le disent
comme tel, "pesticides", parce que ça comprend les phytocides. Parce
qu'il n'y a pas juste moi qui suis mêlé, il y en a bien d'autres
qui mêlent du monde, là. Moi, je me suis
démêlé, là. Mais dans le texte, c'est bien
marqué "pesticides". Puis ça, ce n'est pas vous autres qui l'avez
fait, c'est "Le Papetier", mais je vous le dis, il y a du monde qui comprend
ça de même.
Et l'autre, on dit: "Dans certains cas, les pesticides pourront
également être des outils préventifs efficaces; par
exemple, le traitement rapide d'un foyer naissant d'insectes, tel que le
diprion de Swaine, peut limiter le développement d'une
épidémie et contribuer à éviter une intervention
à grande échelle à l'aide d'insecticides. " (21 h 30)
Donc, tout ça pour vous dire qu'il va falloir qu'on s'entende
bien, là sur ce qui est. Moi, ce soir, ce que je voulais
démêler, là, pour être bien sûr, c'est que
l'étude du document qu'on a devant nous autres pour la protection de la
forêt ne comprend en aucune façon de phytocides aériens, ne
comprend que les phytocides terrestres, ne comprend que les insecticides selon
le règlement actuel, avec vaporisation aérienne ou terrestre,
selon les cas. C'est bien ça?
M. Harvey: C'est ça. En fait, la stratégie, M. le
député, prévoit... Dans le cas des insecticides, tout ce
que la stratégie dit, c'est qu'il devra y avoir une étude
d'impact et que cette étude d'impact, comme disait M. le ministre, tout
à l'heure, devra examiner, comme toute étude d'impact, l'ensemble
des moyens avant que le gouvernement ne prenne une décision. D'ici
ça, et je pense que M. le ministre l'a dit tout à l'heure, c'est
bien important, là, le gouvernement ne va permettre que l'utilisation
des insecticides biologiques.
M. Jolivet: O. K.
M. Harvey: Pour ce qui est des phytocides, c'est l'utilisation
terrestre conformément à la réglementation et, si jamais
quelqu'un voulait les utiliser en aérien sur plus de 30 hectares, il
devra y avoir une étude d'impact.
M. Jolivet: Parce que je reviens à la question des
phytocides terrestres maintenant. Phytocides terrestres, actuellement, ce que
vous demandez donc à des gens qui ne sont pas nécessairement des
grands connaisseurs, qui n'ont pas les études devant eux comme telles,
c'est quasiment d'aller dire devant la commission quelles sont les
toxicités d'un tel produit sur les humains, la faune et la flore.
D'autant plus que je reviendrai tout à l'heure sur le dégagement
mécanique, et on pourra peut-être regarder qu'est-ce qui en est
vis-à-vis de ça, compte tenu des coûts. Parce que ce que
j'ai cru comprendre des compagnies papetières, et même du
ministre, c'est de dire que, dans le cas du dégagement chimique, c'est
toujours moins dispendieux que le dégagement mécanique. J'aurai
des questions tout de suite après, ce ne sera pas long, mais je veux
juste dire au ministre qu'il donne une direction, dans le fond. Il dit: Moi, je
privilégie... Ce qui se ressent, dans la population, c'est que le
ministre donne une direction d'utilisation, des
phytocides terrestres, avec l'hypothèse, peut-être, que les
pressions viendront un jour par arriver... ce n'est pas le ministre qui pense
ça, mais les gens qui pensent à une dispersion aérienne
des phytocides. Mais le ministre m'a dit ça: Ça, pour le moment,
je n'ai pas changé d'idée.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je n'ai pas changé d'idée, on n'a pas
l'intention de passer à côté des directives
gouvernementales. Évidemment, dans le projet de stratégie de
protection des forêts, on a essayé - et je pense que c'est
très bien vu ici, c'est très bien fait -d'exposer d'une
façon réaliste et scientifique les problèmes qu'on
rencontre et ce qu'on pense qu'on devrait faire. Évidemment, d'autres
peuvent penser qu'on devrait faire autre chose; on l'examinera avec plaisir, et
c'est pourquoi j'invite la population à participer à cette
consultation, lors de la deuxième tournée des commissaires,
à soumettre des mémoires. Et, si l'on peut améliorer notre
stratégie, ce sera à l'avantage de tout le monde.
M. Jolivet: Parce que le problème de départ, quand
on arrive... C'est pour ça que la différence entre consultations
publiques et audiences publiques... Elles sont bien différentes. Dans le
cas des audiences publiques, le promoteur, qui peut être le
ministère ou qui peut être des entreprises, prépare un
document d'étude d'impact qu'il envoie par l'intermédiaire des
audiences publiques, du BAPE, à la population. Donc, une série
d'informations et, après ça, une discussion sur le sujet et
décision. Tandis que dans la consultation... Ce que je dis, la logique
du ministre, dans le fond, c'est de dire aux gens: Prouvez-nous que les
phytocides sont toxiques, et peut-être qu'à ce moment-là on
ne les utilisera pas. Mais c'est de même que c'est senti, là.
Parce que tout le monde nous dit de ne pas les utiliser, même pas les
terrestres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non,
écoutez, M. le Président, ce n'est pas de même qu'on a
élaboré la stratégie. La stratégie, écoutez,
c'est la huitième, c'est la neuvième version qu'on fait.
Ça a été revu et revu à maintes reprises par des
experts, soit du ministère, soit de l'Industrie, soit de
l'Environnement, et Chasse et Pêche y a contribué
également. Mais on dit à la population: Voici nos connaisssances,
voici ce qu'on connaît, sans arrière-pensée, sans cacher
quoi que ce soit. On dit, évidemment, que ça coûte tel prix
pour faire des opérations de dégagement mécanique, que
ça coûte tel prix pour utiliser des produits chimiques. Ça
ne veut pas dire qu'on favorise ni un ni l'autre, là. Sauf qu'il faut
bien mettre les renseignements nécessaires pour que les gens puissent
dire: Bien, écoutez, on vous suggère de faire telle ou telle
chose, il y aurait peut-être d'autres moyens. Mais tout ça pour
vous dire que c'est un projet qui est important pour la santé de nos
forêts, parce que, si on veut une forêt en santé, il faut la
protéger, il faut la soigner. Et on cherche des moyens, aussi,
d'intervenir en forêt, d'en retirer les bénéfices, de
l'exploiter sans lui faire des dommages irréparables, et en assurant
aussi sa pérennité. Mais le fait d'utiliser des phytocides ou le
dégagement mécanique, c'est seulement un état de fait. On
dit: Voici ce qu'on connaît. Et on suggère différentes
interventions, dépendant des types forestiers, dépendant des
sols. Là encore, c'est une question factuelle.
M. Jolivet: Si j'arrive à l'impression qui nous
amène au dégagement mécanique, c'est que là, ce
dont les gens ont l'impression, c'est que les coûts du dégagement
mécanique semblent avoir été gonflés pour donner
priorité à l'utilisation du chimique. Je donne un exemple. Dans
le document de stratégie, on mentionne, dans l'étude des
scénarios de dégagement, que le coût du dégagement
mécanique serait de 625 $ l'hectare avec un rendement de 0,2 hectare par
jour - et ça, c'est dans votre annexe II, la page 2. Or, la principale
étude toujours, celle de M. Jean-Pierre Adam, mentionne qu'il en
coûterait 523 $ l'hectare. Il y a une étude 'Dégagement
mécanique et manuel de jeunes plantations de conifères.
Étude de productivité et d'efficacité", qui date des
années 1983 à 1988, avec un rapport de synthèse en juillet
1989 de Jean-Pierre Adam, Service de la régénération
forestière. Vous avez une étude qui est réalisée
par le Fonds de recherches et de développement forestier, donc pour
l'ordre du gouvernement, et ils ont dit, dans ça, qu'il en
coûterait 523 $ l'hectare. Donc, j'aimerais savoir comment le ministre en
arrive, dans son document, à parler de 625 $ quand l'étude qui a
aidé à préparer le document parle de 523 $. Et, toujours
dans le sens des coûts du dégagement mécanique avec un
rendement de un hectare par semaine, il en coûterait 625 $. Est-ce qu'il
est possible d'en arriver à un rendement... Ah! Non, excusez. Il semble,
en tout cas, d'après d'autres études, qu'il est possible
d'arriver à un rendement d'efficacité de 1,5 hectare par semaine
et, en se basant sur des coûts cités dans le même document
dont je faisais mention tout à l'heure, on en arrive à un
coût de 410 $ l'hectare. En se référant toujours à
cette étude qui mentionne des coûts de 523 $, on en arriverait
donc, à ce moment-là, à un coût de 348,60 $. Donc,
si je prends le ministre qui parle de 625 $... Quand il parle de 625 $, si on
se base sur une efficacité de 1,5 hectare par semaine, ça
donnerait 410 $ l'hectare. Quand on arrive avec des coûts de 523 $ et
qu'on donne le même rendement d'efficacité, on arrive à
348,60 $, ce qui est moins que le dégagement chimique, qui est
estimé à 360 $ l'hectare dans son document à lui, avec des
emplois qui sont créés, pour ces phytocides-là, beaucoup
plus à Winnipeg que chez nous. Donc, moi, M. le
ministre, j'aimerais savoir où vous avez pris, dans votre
document, 625 $ l'hectare? À quelle étude vous faites
référence pour arriver à 625 $ l'hectare?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est bien simple,
M. le Président. C'est que 625 $ l'hectare, c'est ce qu'on paie aux
propriétaires de forêts privées pour faire du
dégagement et c'est ce qu'on donne aux industriels pour faire du
dégagement mécanique. C'est ce qu'on paie actuellement. C'est le
chiffre le plus exact. Les autres chiffres dont parle le député
de Laviolet-te, évidemment, datent de 1983, etc. Ce sont des
études...
M. Jolivet: Non, non, 1989, M. le ministre. 1989, mais cela a
fait l'objet d'une étude entre 1983 et 1988.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui, c'est
ça. L'étude date de 1989, oui, mais sauf que c'est basé
sur des chiffres de 1983. Mais le 625 $, c'est le montant qu'on paie pour
exécuter les travaux de dégagement mécanique, et c'est le
montant qu'on attribue aux industriels lorsqu'ils en font en vertu de leur
contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier, en dollars
d'aujourd'hui.
M. Jolivet: Mais dans ce contexte-là, quand on parle...
Vous parlez de 625 $ l'hectare, O.K.? Ça, c'est ce que vous dites, vous
autres, payer actuellement. Dans ce contexte-là, si on prend les
mêmes chiffres qui sont là par rapport à un rendement, une
efficacité qui est meilleure... Parce qu'il y a des expériences
qui ont été faites sur le rendement et l'efficacité. J'en
suis sûr. Le ministre doit certainement en connaître. Il y a
nécessairement des gens qui en ont fait, des expériences dans ce
sens-là. Parce que là, si on parle de 625 $ à l'hectare,
si je le transfère sur les coûts à un hectare et demi, on
arrive à ce moment-là à 410 $ l'hectare. Si on en arrive
avec les chiffres de 523 $, actualisez-les un petit peu plus, on arrive quand
même à 348,60 $ l'hectare. Ça peut être
différent, à ce moment-là. Est-ce que le ministre peut me
dire s'il n'y a pas moyen de faire, à ce moment-là, une autre
analyse plus sérieuse, plus serrée des coûts de ce
dégagement mécanique?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, c'est une
étude, M. le Président, qui a été confiée au
Fonds de recherches en 1983, et les compilations ont été faites
en 1989. Les coûts sont les coûts de 1983. Actuellement...
M. Jolivet: Bien non!
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...on paie 125 $
l'hectare pour ces travaux-là. Et, là encore, les
propriétaires privés trouvent qu'on ne paie pas assez pour
exécuter ces travaux. Et, si vous prenez le rendement moyen de 0,2
hectare par jour, ça veut dire que ça prend cinq jours pour faire
un hectare. 625 $ pour cinq jours, ça fait 100 $ par jour, sans compter
les frais et les dépenses.
M. Jolivet: L'expérience est différente en terme
expérimental que sur le terrain. Est-ce qu'on a vérifié si
le rendement d'efficacité, au lieu d'être un hectare, peut
être de 1,5 hectare? Ça coûterait bien moins cher. Est-ce
que le ministre peut nous dire s'il a des études dans ce sens-là,
sur une base qui est opérationnelle bien plus
qu'expérimentale?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, si vous permettez, M. Martin, qui est responsable de ce
secteur-là, va donner la réponse claire et nette.
Le Président (M. Bélanger): M. Martin, si vous
voulez vous approcher d'un micro.
M. Martin (Yvon): M. le Président, l'étude a
été confiée au Fonds de recherches en 1983, et
l'étude sur le rendement et les coûts des travaux a
été effectuée cette année-là. Et le rapport
qui a été fait par M. Adam, c'est un résumé de
l'étude en 1989, mais cette étude s'est poursuivie de 1983
à 1989. L'étude de rendement ne s'est faite que durant
l'année 1983, et on se réfère, à ce
moment-là, à ces 500 $ et quelques.
M. Jolivet: À comment?
M. Martin: 500...
M. Jolivet: 523 $.
M. Martin: 523 $. Ça a été fait de
façon opérationnelle, dans différentes régions.
Maintenant, les autres travaux dont on parle actuellement, le ministère
fait faire des travaux à contrat, des travaux d'éclaircie et des
travaux d'entretien, et les contrats donnent en moyenne le montant qu'on
mentionne, 625 $.
M. Jolivet: Dans le contexte d'un rendement efficace de un
hectare par semaine. Dans l'hypothèse d'une possibilité de 1,5
hectare?
M. Martin: C'est les contrats qu'on a donnés, et c'est les
résultats que ça nous donne, M. le Président.
M. Jolivet: Sur une base opérationnelle? M. Martin:
Oui.
M. Jolivet: Vous avez des places où vous pouvez nous dire:
À telle place, on l'a fait, et on a fait ça dans...
M. Martin: II y a des rapports, qui ont été
produits à chaque année par le ministère et le service de
la Direction de la sylviculture, qui donnent tous les contrats et les
coûts des contrats et les superficies exécutées. Vous
pouvez faire les moyennes, d'ailleurs, dans le document, les moyennes sont
faites.
M. Jolivet: Toujours dans le dégagement mécanique,
M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de l'Acadie, qui va attraper une bursite...
M. Jolivet: II ne faudrait pas.
Implication du gouvernement fédéral dans
la gestion des forêts
M. Bordeleau: M. le ministre, j'aimerais peut-être aborder
un autre aspect de l'action du ministère. Vous avez fait des
représentations, les mois passés, concernant l'implication du
gouvernement fédéral dans la question de la gestion des
forêts, qui était un domaine exclusivement de juridiction
provinciale. Et il y a eu des discussions à ce niveau-là avec le
ministère du gouvernement fédéral. J'aimerais que vous
nous résumiez peut-être un petit peu la situation. Quelles
étaient exactement les demandes que vous avez faites au gouvernement
fédéral, et quel est l'état actuel de la situation
relativement à ces discussions que vous avez eues avec le gouvernement
fédéral?
M. Côté (Rivière-du-Loup): O.K. Au cours de
la rencontre d'aujourd'hui, j'ai mentionné que le gouvernement
fédéral avait signé des ententes sur le
développement forestier avec ia plupart des provinces canadiennes, sauf
avec le Québec. M. Oberte, le ministre des Forêts du Canada, m'a
transmis l'an passé une proposition de projet d'entente de 100 000 000 $
qui incluait 18 000 000 $ exclusivement pour recherche et développement
par le fédéral. Et ça incluait aussi le programme de
fertilisation des érablières et l'entente de la Côte-Nord.
De sorte qu'il en restait environ 62 000 000 $ comme entente, avec de l'argent
neuf. Évidemment, les 18 000 000 $ dont parle M. Oberle feraient partie
de l'entente fédérale - provinciale sur le développement
des régions. C'est pas mal conforme à ce qui a été
signé sur l'entente des régions, sauf que nous, comme
contreproposition au fédéral au mois de décembre, j'ai
transmis une proposition à M. Oberle pour 100 000 000 $, excluant les
ententes déjà prises et excluant les 18 000 000 $ sur l'entente
des régions. (21 h 45)
J'ai eu des réponses, et on discute actuellement. Il revient au
ministre des Affaires intercanadiennes, M. Gil Rémillard, de
négocier ces ententes-là avec le fédéral. La
semaine dernière, j'ai parlé de la question avec M. Benoît
Bouchard, qui est le responsable pour négocier ces ententes-là,
et je lui ai promis que j'en parierais avec le ministre responsable du
Québec pour essayer d'en venir à une entente. Vous savez, mon
cher député, l'an passé, même si on a maintenu le
même niveau d'activité en amélioration de la forêt,
en développement forestier, sans la participation pratiquement totale du
fédéral... C'a été un effort un peu spécial
du gouvernement du Québec vis-à-vis les producteurs de la
forêt privée et de la forêt publique. Ça ne veut pas
dire que, même si on avait une entente avec le gouvernement
fédéral, on injecterait beaucoup plus d'argent dans le secteur,
étant donné qu'on la supporté seul, vous savez, au
même niveau que précédemment, alors que le
fédéral était présent. Mais j'espère bien...
Ce que je prévois, c'est une rencontre. J'ai parlé avec le
ministre responsable des négociations, M. Rémillard, ministre des
Affaires intercanadiennes, en vue d'avoir une rencontre avec lui, mon
sous-ministre, son sous-ministre et également avec le ministre
responsable de l'OPDQ, responsable de l'entente
fédérale-provinciale sur le développement des
régions, pour essayer de faire le point et d'en arriver à une
entente avec le fédéral, tout en assurant le respect de la
juridiction exclusive des provinces en forêt.
Il y a évidemment du côté fédéral la
tentation de s'ingérer dans le domaine forestier pour des
"visibilités", si vous voulez, on nous le dit carrément, pour des
"visibilités" électorales. Et je n'ai pas de problème
à reconnaître que le fédéral contribue ou
contribuerait au développement forestier en tout temps. Et ça
fait partie de ses responsabilités d'une répartition juste et
équitable envers toutes les provinces du Canada, dont le Québec.
Et j'espère bien avoir cette rencontre prochainement - parce qu'elle est
d'actualité, là - avec M. Rémillard, son sous-ministre et
avec le ministre responsable de l'OPDQ, M. Picotte, et son sous-ministre, pour
en arriver à une approche pour s'assurer du respect des juridictions
exclusives des provinces dans les ressources naturelles. On en est là
actuellement, et je souhaite qu'on y arrive, parce que notre proposition
augmenterait de beaucoup notre participation, si vous voulez, en forêt
privée, où on réclame beaucoup d'argent aussi, parce qu'on
a fait beaucoup de recrutement via les organismes de gestion en commun pour
aménager cette forêt privée qui est accessible
actuellement, qui est près des routes et des infrastructures. Et
j'espère bien qu'on pourra aller chercher l'argent que le
fédéral doit au Québec, comme il le fait avec les autres
provinces. Le fédéral a signé avec la Colombie-Britannique
une entente de 200 000 000 $, et on demande à peu près
l'équivalent au Québec, comme on a eu de 1985 à 1989. On
vient de signer avec Terre-Neuve, avec le Nouveau-Brunswick, évidemment.
C'est au tour du Québec,
là.
M. Bordeleau: Vous dites qu'en 1989 l'engagement du gouvernement
fédéral était de l'ordre de 200 000 000 $, à peu
près.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En 1985-1989,
c'est 300 000 000 $, 150 000 000 $ de chacun des gouvernements. Ça,
c'est fini, c'est réalisé.
M. Bordeleau: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a tout
dépensé l'argent de cette entente-là.
M. Bordeleau: Et, à partir de 1989, il y a eu un
désengagement...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et, à
partir de l'an passé, nous étions seuls à supporter tout
ça, et c'est ce que je vous dis, ça a été un effort
un peu exceptionnel du gouvernement du Québec de supporter le même
effort en forêt que précédemment, alors qu'il y avait une
entente existante. C'est pourquoi, même s'il y avait une entente,
ça ne voudrait pas dire qu'on augmenterait de beaucoup les budgets,
parce qu'on a fait un sacrifice pour le supporter.
M. Bordeleau: Oui. Au niveau des dédoublements comme tels
de services au niveau des gouvernements fédéral et provincial,
est-ce que vous avez une estimation, à peu près, de ce que
ça pourrait représenter comme perte?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, c'est un
gros argument, ce que vous soulevez là. C'est qu'on n'a pas les moyens,
comme gouvernement provincial ou fédéral, de payer en double des
services qu'on rend à la même clientèle. Et pour illustrer
ma pensée, je ne trouve pas ça équitable ou correct pour
les payeurs de taxes de supporter un bureau fédéral de la
main-d'oeuvre et que voisin vous avez un bureau du Québec pour la
main-d'oeuvre qui donne des services à la même clientèle.
Ça, ça veut dire qu'on paie en double, et on veut éviter
cette duplication-là au ministère des Forêts. Nous l'avons,
cette duplication, au ministère des Forêts, avec le plan de l'Est
qui a été instauré dans le
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie. Et le plan de l'Est, quand on regarde ce que
le plan de l'Est fait, évidemment, il y a du personnel pour supporter
ça. Le plan de l'Est investit directement en forêt privée
avec les producteurs privés, mais avec une administration qui est assez
dispendieuse, environ 9 000 000 $ par année. Et, toujours bons
garçons, on fournit gratuitement au plan de l'Est,
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, les plants dont ils ont besoin pour le
reboisement. Et, cette année, le gouvernement fédéral dit:
Bien, on va cesser les arrosages aériens contre la tordeuse des
bourgeons de l'épinette sur les lots privés. Nous prenons la
relève, mais on prend la relève avec notre argent, à nos
frais, et on voudrait bien en arriver à une entente.
M. Bordeleau: Comment le gouvernement fédéral
justifie-t-il qu'il y a des ententes de signées avec les autres
provinces - vous parliez de la Colombie-Britannique, je pense, tout à
l'heure - et qu'avec le Québec ça ne soit pas encore fait? C'est
quoi, leur explication de cette situation-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous voulez
l'explication de M. Benoît Bouchard, il se fait dire au Conseil des
ministres du pays qu'avec les autres provinces c'est facile de négocier
et qu'avec le Québec ça prend toujours trois fois plus de temps.
Nous, on veut préserver notre juridiction. On veut éviter le
dédoublement, la duplication, parce qu'on n'a pas les moyens de payer en
double avec les déficits que vous connaissez, soit au gouvernement
canadien, soit au gouvernement du Québec. C'est ça qu'on veut
éviter, et on le veut, évidemment, avec le respect des
juridictions. Mais je pense bien qu'on y arrivera.
M. Bordeleau: Est-ce que vous avez un échéancier un
petit peu en tête pour essayer de régler ce
problème-là? Est-ce que vous avez une idée du temps...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le plus tôt
possible. J'ai cru comprendre que M. Benoît Bouchard était
pressé d'en arriver à une conclusion. Parce que les organismes,
les syndicats ou d'autres coopératives ont reçu des offres de la
part du fédéral pour faire certains travaux de recherche ou
autres, et on voudrait bien les réaliser. Parce que les organismes
poussent chacun de leur bord. Évidemment, nous, on souhaite en arriver
à une entente dans le respect de la Constitution. Si la Constitution
canadienne était respectée, on n'aurait peut-être pas les
problèmes qu'on a aujourd'hui.
Bilan de la Semaine de l'arbre et des
forêts
M. Bordeleau: Si vous permettez, j'aimerais peut-être juste
poser quelques questions sur un autre sujet. Bon. Je suis député
depuis relativement peu d'années et, l'an dernier, j'avais eu
connaissance de la Semaine de l'arbre, que je trouvais une initiative qui
était fort intéressante en termes d'éducation de
l'ensemble de la population. Cette année, on répète
l'expérience encore, pour une autre année. J'aimerais savoir quel
est le bilan que vous faites de cette action-la, de façon
concrète, au niveau de l'ensemble de la province. Quels sont les
avantages que vous y voyez et quels sont les genres d'activités ou le
bilan que vous faites, de l'opération comme telle de la Semaine de
l'arbre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, c'est une
opération d'éducation, c'est une opération d'information,
de sensibilisation à l'importance de la forêt. Et,
évidemment, on essaie d'orienter nos interventions, nos actions
plutôt du côté de la Jeunesse, des écoles nu
d'ailleurs, comme vous le faites, la plupart des députés. Et j'en
profite pour vous remercier de votre collaboration durant la Semaine de l'arbre
et des forêts, parce que vous êtes en même temps les
messagers de l'importance de cette ressource, à plusieurs points de vue.
Et les résultats concrets, on peut les voir parce que, si nous en sommes
arrivés, au Québec, à voter une Loi sur les forêts,
c'est parce que la population le souhaitait, le voulait, la population poussait
dans cette direction-là, la population était mieux
informée sur l'importance de l'arbre dans notre vie, et c'est une
évolution qui se fait d'année en année. Vous voyez
l'attachement que la population a pour la forêt; lorsqu'il se fait des
coupes abusives ici et là, ce n'est pas rare, mon cher
député, d'avoir des lettres nous reprochant de ne pas
contrôler davantage les opérations forestières même
sur les terrains privés. Des coupes à blanc, des coupes abusives.
Les coupes à blanc, c'est un bon traitement, mais les coupes abusives,
ce n'est jamais bon. Ça a évolué dans cette
direction-là et ça continue à évoluer dans cette
direction-là, grâce à toutes ces interventions
d'éducation, de conservation et d'informations qui sont transmises
à la population. La Semaine de l'arbre et des forêts; c'est
prévu dans la loi des forêts, c'est en même temps une
semaine nationale à la grandeur du Canada. Tout le monde fait ça
en même temps et ce sera pareil à tous les ans. Actuellement, je
pense bien qu'on doit se féliciter des résultats obtenus parce
que les gens sont mieux sensibilisés à l'importance de
l'arbre.
M. Bordeleau: Justement, sur ce point-là, vous mentionniez
tout à l'heure que la clientèle cible qui était
visée, c'était la clientèle des jeunes, des
étudiants, pour augmenter la sensibilisation dans cette catégorie
de personnes en particulier. Parallèlement à cet
objectif-là, au moment où arrive la Semaine de l'arbre, est-ce
que le ministère a une intervention de sensibilisation ou de
préparation plus directement avec les professeurs?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On le fait.
Évidemment, ça prend la collaboration des professeurs pour
être capable de rejoindre dans les écoles, via les commissions
scolaires, via les professeurs, les enfants, les jeunes. Et, de façon
générale, les professeurs, les profs collaborent beaucoup et
volontairement à cette semaine de sensibilisation sur l'importance de
l'arbre au Québec. Il y a peut-être des exceptions, mais c'est
agréable de voir que vous allez dans une école et que les
professeurs initient les jeunes de troisième ou quatrième
année, disons, à planter un arbre, peut-être à semer
un arbre dans un récipient et à le surveiller jusqu'au mois de
juin pour voir s'il va pousser ou non, et évidemment... Mais, de
façon générale, les professeurs collaborent beaucoup
durant la Semaine de l'arbre et des forêts
M. Bordeleau: J'ai posé cette question-là, M. le
ministre, parce que quand on a eu l'information, j'ai fait des démarches
pour, justement, faire dans le comté certaines activités au
niveau des écoles primaires. On pourra peut-être en rediscuter
éventuellement, mais, pour toutes sortes de raisons, c'est devenu
tellement compliqué que, en fait, j'ai tout annulé, parce que
c'était... au niveau de la livraison comme telle, de l'entreposage des
plants, et ensuite de la disponibilité qu'on pouvait avoir des
professeurs qui étaient prêts à donner un temps
limité pour faire une activité centrée. Les professeurs
étaient prêts à donner, bon, 15 minutes; il y avait (e
problème de recevoir à temps les plants qui risquaient
d'être livrés peut-être deux ou trois jours à
l'avance, et là c'était; Où est-ce qu'on va mettre
ça durant ce temps-là? Alors, ces problèmes,
malheureusement, ont rendu peut-être impossible cette activité,
qui, à ce moment-là, aurait permis peut-être de rejoindre
à peu près 900 jeunes. Je ne sais pas s'il y aura moyen... en
tout cas, je vais sûrement, de mon côté, essayer de trouver
d'autres façons de réaliser une activité l'an prochain ou
peut-être de trouver des solutions pour simplifier...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ne vous
découragez pas parce que, évidemment, la livraison de tous ces
plants-là... Vous savez, on livre à peu près 1 000 000 de
plants durant la Semaine de l'arbre et des forêts, et ça prend
toute une logistique pour livrer ces plants-là aux députés
ou à d'autres, aux municipalités ou autres organismes qui en
demandent. Évidemment, ce n'est pas une opération... Ça
paraît simple sur papier, mais, du point de vue pratique, c'est assez
compliqué. Évidemment, ça demande beaucoup de
planification pour essayer de satisfaire tout le monde. Ne vous
découragez pas; l'an prochain, on trouvera peut-être la
façon de vous satisfaire.
M. Bordeleau: On va peut-être trouver, essayer d'une autre
façon, à ce moment-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et trouver des
profs qui vont vous donner plus que 15 minutes.
M. Jolivet: M. le Président, le dégagement
mécanique... je reviens à mon thème de tout à
l'heure. Dans le document du ministère, on mentionne que le
dégagement chimique nécessite généralement une
seule intervention pour libérer les plants de la
végétation dite compétitive. Pour sa part, le
dégagement mécanique nécessite dans
certains cas deux interventions pour donner le même
résultat. C'est ce qu'on dit aux pages 134 et 135. J'aimerais savoir de
la part du ministre de quelles études il fait mention pour arriver
à une telle conclusion. Parce que, si je reviens à la principale
étude que je citais tout à l'heure, qui est de M. Jean-Pierre
Adam, voici à quelle conclusion il arrive. Il dit: "Notons, par
ailleurs, que les faibles gains observés sur la croissance des plants
à la suite d'un second dégagement, tous inférieurs
à 10 %, ne justifieraient pas, à la vue des données
actuelles, les coûts supplémentaires entraînés par
des répétitions de traitement." Alors, j'aimerais savoir quelles
sont les études autres que celle-là auxquelles le ministre se
réfère pour nous dire que le dégagement chimique
nécessite une seule intervention, alors que le dégagement
mécanique en prévoit deux. Est-ce que le ministre peut
m'indiquer... (22 heures)
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est l'ensemble de nos expériences au cours des
années qui fait que c'est comme ça. On traduit ce qu'on a connu,
ce qu'on a vécu. Il n'y a pas d'étude en particulier. C'est que
les expériences faites sur le terrain nous démontrent que
ça se passe de cette façon-là.
M. Jolivet: Parce que là, ce que vous dites dans le
document pour que les gens puissent se prononcer, vous dites que ça en
prend deux par rapport à un, donc c'est bien moins cher. Sauf que lui,
dit: Même le deuxième n'est pas justifié. Et dans ce
contexte-là, l'étude qui est là l'indique. Alors,
j'aimerais savoir... Le ministre a dit: À partir des expériences
que j'ai faites. Il a analysé quelque chose, il a analysé
justement les expériences que vous faisiez. Il a regardé
l'ensemble de la productivité qu'il y avait, alors il dit: "Notons, par
ailleurs, que les faibles gains observés sur la croissance des plants
à la suite d'un second dégagement... ne justifieraient pas,
à la vue des données actuelles, les coûts
supplémentaires entraînés." Alors, j'aimerais savoir:
Est-ce qu'il y a d'autres études que celles-là ou bien si... Le
ministre me dit: C'est simplement ça. C'est quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Harvey va vous
répondre. M. le Président.
M. Harvey: Merci, M. le Président. M. le
député, les données qu'on retrouve dans le document sont
basées en partie sur l'étude que vous citez, de M. Adam, qui est,
au fond, un résumé d'une étude qui avait été
commandée par le ministère au Fonds de développement de
recherche forestière. Mais l'ensemble est basé sur notre
expérience et, chaque année, on fait des travaux de
dégagement, on en fait du manuel, on en fait du chimique terrestre, on
en a déjà fait du chimique aérien. On a des coûts et
des données là-dessus. C'est l'ensemble. Il n'y a pas
d'étude spécifique, l'une par rapport à l'autre.
Maintenant, j'aimerais peut-être en profiter pour mentionner que
le document, ce n'est pas un document de défense de l'utilisation des
phytocides. Je pense que vous avez une mauvaise interprétation. Le
document, c'est un document qui dit: Voici quelles sont les méthodes
sylvicoles qu'on peut mettre de l'avant pour, à l'avenir, utiliser
moins, et on dit même, dans dix ans, ne plus utiliser de phytocides.
C'est ça, le document. Sauf qu'en annexe, à la fin du document,
on a fait une étude comparative des quatre moyens de dégagement
qu'on connaissait. Le dégagement mécanique... Parlons des trois
moyens: Le dégagement chimique aérien, chimique terrestre et
mécanique. C'est tout simplement une comparaison entre les trois. Et les
chiffres n'ont de valeur relative, au fond, que l'un par rapport à
l'autre.
M. Jolivet: Je comprends ce que vous me dites par rapport
à tout ça, mais ce que je veux vous dire, c'est qu'il y a du
monde qui a travaillé avec vous autres sur ce document-là, qui
s'appelle des compagnies. La question qui surgit toujours: Est-ce que le
ministre ou le ministère se fait le porte-parole, le porte-voix, si on
veut, des compagnies? Parce que le problème, il se trouve... Pendant que
vous dites ça, eux, disent autre chose. Ils disent: Le ministre devrait
nous permettre d'utiliser telle, telle chose pour dégager de
façon chimique, s'il le faut, parce qu'on ne mettra pas en terre des
choses si on ne sait pas qu'on va les protéger.
Alors, à partir de ça, le document, vous
l'interprétez à votre façon. Bravo, vous avez droit
à votre façon. Il y a du monde qui l'interprète en disant:
Les chiffres qui nous sont donnés - c'est ça que je veux essayer
de vérifier si c'est moi qui ai mal compris votre expérience, si
c'est les autres qui l'ont mal comprise, ou si on déforme tout - ce
qu'ils disent: Tout semble être mis pour que, finalement, on en arrive
à la conclusion que ce qui est le moins dispendieux au point de vue
économique - on ne regarde pas la question écologique, on ne
regarde pas la question environnementale, on ne regarde pas la question
santé publique - c'est du chimique. Mais on espère, dans dix ans,
ne plus l'avoir. On ne voudrait pas l'avoir dans dix ans, sauf que les
pressions, elles, continuent.
Ils ont participé, ces gens-là, à
l'élaboration de ce document et ils continuent à parler dans leur
milieu, ils font des pressions. Le ministre est certainement à tous les
jours, sinon à tous les deux jours, confronté à des gens
qui lui disent: M. le ministre, vous savez, si on pouvait utiliser ça
plutôt que des dégagements mécaniques, ça nous
permettrait peut-être d'aller plus rapidement puis de sauver de l'argent.
Sauf que c'est au détriment de qui? Alors, c'est dans ce sens-là
que je vous pose la question. Le
document qui est devant nous nous indique que, sur la question des
dégagements mécaniques, il n'est pas justifié
nécessairement d'en avoir un deuxième, alors que, dans le
document, vous dites: Ça en prend un deuxième. C'est ça
que je veux dire.
M. Harvey: M. le député, la première chose
que je voudrais bien vous signaler: C'est un document du ministère des
Forêts et il y a l'industrie qui a travaillé avec nous à
l'élaboration de ce projet de stratégie, mais il y a aussi le
ministère de l'Environnement qui a travaillé avec nous
là-dedans et il y a également le ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche, à un degré moindre mais il a
quand même été présent là dedans. Donc, ce
n'est pas un document de l'industrie, c'est un document du ministère des
Forêts et c'est ça que l'on soumet à la consultation.
Maintenant, d'un autre côté, vous nous avez tout à l'heure
signalé des articles où l'industrie fait voir son point de vue.
C'est normal. En consultation publique, il y a aussi d'autres points de vue qui
se feront connaître et c'est pourquoi il y a une consultation.
Ce qu'on vous dit, nous, c'est: Avec les connaissances qu'on a, voici
les chiffres. Quand vous disiez tout à l'heure qu'on laisse aux gens le
fardeau de la preuve, que c'est mauvais ou que ce n'est pas bon dans le cadre
de la consultation actuelle, le ministère a déposé
l'ensemble des études qu'il a faites sur les suivis environnementaux que
l'on a faits, année après année, lors de l'utilisation de
phytocides. On a déposé tout ça.
M. Jolivet: Oui, mais vous ne croyez pas que dans l'étude
actuelle, la consultation actuelle, M. Untel ou Mme Unetelle, dans tel et tel
milieu, qui n'a pas les moyens de vérifier tous vos chiffres, là,
bien il va arriver avec ça et il va dire: Écoute, s'ils nous le
disent, donc, c'est ça. À partir de ça, la décision
n'appartient pas à monsieur ou madame dans le milieu, elle appartient au
ministre. Le ministre, lui, va partir du document qu'il a
préparé, et puis il nous indique dans son document que c'est deux
interventions mécaniques au lieu d'une seule au niveau chimique. Et en
conséquence, au point de vue économique, c'est plus rentable de
le faire au niveau chimique que de le faire au niveau mécanique.
Alors que moi, je dis que si on a un document qui nous dit qu'une seule
suffirait mais qu'on ferait travailler du monde et que ça rapporterait
plus, là, je reviens à ce que je disais au niveau des phytocides
tout à l'heure: Au lieu d'être produits à Winnipeg et de
donner de l'ouvrage à des gens de Winnipeg, on donnerait de l'ouvrage
à des gens ici, et puis les villages revivraient au lieu de mourir.
C'est ça que je pose comme question.
Vos chiffres... J'essaie simplement - je vous le dirai toujours -
d'être l'avocat du diable. Je suis là pour ça, pour vous
dire que vous nous donnez des chiffres qui donnent une tangente dans laquelle
vous voulez qu'on se dirige alors que, nous, on n'a pas les moyens de les
certifier ou de les contredire parce que, à toutes les fois, vous me
dites, écoutez, ce sont nos expériences, ce sont nos
expériences. Bien, donnez-les moi vos expériences, là,
mettez-les sur la table ces expériences-là. Si ça avait
été des audiences publiques, elles auraient été sur
la table parce que l'étude d'impact l'aurait dit. Mais, en consultation,
je ne suis pas sûr qu'on a tous les documents nécessaires.
M. Harvey: M. le député je m'excuse, tous les
documents qui ont été demandés par la commission, et la
commission actuellement se comporte...
M. Jolivet: Je ne parle pas de la commission, moi, je parle de M.
Untel et Mme Unetelle dans un milieu.
M. Harvey: Oui, mais ces documents-là deviennent publics
du moment qu'ils sont déposés devant la commission du BAPE, et
ils ont - tous les documents qui nous ont été demandés -
été déposés. D'ailleurs, je ne sais pas combien de
tonnes de papier on a déposées jusqu'à maintenant, mais on
en a déposé beaucoup. Ce qu'on a voulu, dans un projet de
stratégie - et là on aurait pu avoir des annexes à n'en
plus finir, expliquant d'où provenaient toutes nos données - on
donne certaines choses. On est prêts à soutenir ça devant
la commission du BAPE; c'est ce qu'on fait actuellement. Et d'ailleurs, si vous
suivez un petit peu la consultation actuelle, je pense que les gens semblent
satisfaits des réponses du ministère là-dessus.
M. Jolivet: En tout cas j'aurai un rapport sur ça, j'ai
quelqu'un qui travaille sur ça, là.
Conditions de travail dans les camps
forestiers
Une autre question, M. le Président, sur les campements
forestiers. Je pense qu'on a souven-tefois posé la question au ministre,
j'y reviens encore. Je pense que c'est important, dans le contexte, justement,
du document. Dans la foulée des travaux sylvicoles, d'une façon
générale, au moins pour le reboisement, j'ai souvent fait
observer au ministre que les conditions de séjour faites aux
travailleurs étaient déplorables. Ce que le ministre nous a
répondu - ça, c'est au 13 février dernier, aux engagements
financiers, encore une fois - c'est que, dans les cas des contrats
accordés par REXFOR, ces derniers avaient prévu d'inclure aux
sous-contrats des normes minimales et obligatoires pour l'hygiène, la
nourriture et la qualité du gîte. En fait, je dirais aux contrats
que REXFOR donne; quand je
parie de sous-contrats, c'est par rapport au ministère, mais je
devrais dire REXFOR donne des contrats en vertu des ententes. Puis là je
vais aller plus loin parce que, même au niveau des contrats donnés
par REXFOR à tel groupe, il y a aussi en cours de route des
sous-contractants en dessous de ça. Donc, le ministre peut avoir
donné à REXFOR des obligations, mais il n'y a rien qui nous
indique que le sous-contractant, lui, est obligé de les faire.
Donc, est-ce que, dans tous les sous-contrats qui sont passés par
REXFOR, les mêmes conditions existent? Est-ce que, ce qu'il est
obligatoire pour REXFOR de donner dans ses contrats, elle le prévoit
pour le contrat qui est donné en sous-contrat? On nous avait dit
à l'époque que c'était en discussion. Alors je veux
savoir, au moment où on se parle aujourd'hui, s'il y a des choses qui
ont été changées.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président, REXFOR en fait des conditions, et un contracteur, un
entrepreneur de REXFOR ne peut pas donner à sous-contrat un permis, un
travail à accomplir, sans l'autorisation de REXFOR qui prévoit
les mêmes conditions que dans le contrat au point de vue conditions de
travail. Et, actuellement, on discute; REXFOR discute, avec l'industrie, avec
la CSST et le ministère du Travail, les conditions de travail en
forêt, pour en arriver à un consensus dans le but
d'améliorer les conditions de travail en forêt. Et je pense bien
qu'on a fait beaucoup de chemin de ce côté-là depuis
quelques années. Et encore une fois, je vous le répète, M.
le Président, je préfère de beaucoup qu'on fasse moins de
travaux en forêt avec le même argent plutôt qu'on le fasse
sur le dos des ouvriers en leur donnant des conditions de travail
inacceptables. Et évidemment, s'il faut réduire le volume de
travail pour maintenir des conditions acceptables, on le fera.
M. Jolivet: Ça veut dire qu'on a la garantie, là -
disons, je donne un exemple - que telle compagnie qui a reçu de REXFOR,
en vertu des ententes qui sont intervenues entre elles...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est dans ...
M. Jolivet: ...un mandat, un contrat, et qu'elle décide de
le donner en sous-contrat, le sous-contrat est soumis aux mêmes
conditions que le contrat.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II doit obtenir
l'autorisation de REXFOR.
M. Jolivet: ...de REXFOR...
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...qui leur a
donné un sous-contrat. Et, évidemment, c'est la
responsabilité de la CSST ou du ministère du
Travail de faire respecter les conditions de travail en forêt ou
dans d'autres secteurs, sauf que c'est une préoccupation du
ministère, comme c'est une préoccupation de REXFOR, d'assurer
dans la mesure du possible des conditions de travail décentes aux
ouvriers.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre a l'intention de faire des
vérifications par secteurs pour voir si, vraiment, c'est
appliqué, ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Des
vérifications sont faites à tous les contrats qui sont
donnés...
M. Jolivet: Non, mais je veux dire, sur le terrain,
là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les fonctionnaires
ont instruction de rapporter, si nécessaire, des cas qu'ils jugent
inacceptables à la CSST.
M. Jolivet: C'est la CSST qui a la responsabilité, comme
vous l'avez dit.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui.
M. Jolivet: Juste une petite pointe sur les contrats et les
sous-contrats de REXFOR. Je vais parler d'autre chose que les campements
forestiers pour vous dire... Dans le cas où REXFOR donne un contrat
à un groupe et que ce groupe-là fait faillite, mais, entre-temps,
il avait lui-même donné des sous-contrats à des gens,
est-ce qu'il y a des protections que le ministre envisage de donner? Vous avez
fait mention de la Medeole. La Medeole a fait faillite, et elle est repartie.
Pendant ce temps-là, il y a d'autres personnes... En fait, avant de
faire faillite, on a fait des concordats, tout ça, qui font que des
personnes qui avaient eu des sous-contrats en dessous, actuellement, ont perdu
12 000 $, 13 000 $, 14 000 $, 20 000 $. Et ça n'a pas de bon sens.
Est-ce que, là... On ne peut peut-être pas, en vertu des contrats
antérieurs, faire les rectifications, mais il y a des gens en
Haute-Mauricie qui ont perdu énormément actuellement, qui sont en
danger eux-mêmes, parce que l'autre, qui avait le contrat de REXFOR, a
fait faillite. Est-ce que le ministre, dans ces contrats-là,
prévoit que REXFOR aura la possibilité de payer les
sous-contractants si le contractant ne peut pas agir?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
plutôt, M. le Président, une question légale, mais je pense
bien que la remarque du député mérite d'être
étudiée par REXFOR, et qu'il pourrait peut-être y avoir des
retenues partielles pour protéger les sous-contractants d'un contracteur
de REXFOR.
M. Jolivet: Parce que, là, ce qui arrive...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais c'est une
question que je veux porter à l'attention des dirigeants de
REXFOR.
M. Jolivet: Parce que je vous dis, là... Je donne
l'exemple de celle-là parce qu'il y a des gens, à La Tuque, qui
ont perdu énormément d'argent. Ils ne peuvent pas le
récupérer actuellement, et la Medeole est revenue sur pied, par
le concordat qui est arrivé avec les actionnaires, tout ça, ce
qui fait qu'elle a d'autres contrats. Et, pendant ce temps-là, l'autre
est en train de manger de la difficulté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, mais c'est
des questions légales surtout, M. le Président.
M. Jolivet: Oui, je le sais, mais je vous fais mention de
ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais, s'il y a
moyen de prévoir un peu, de prévenir, moi, je dirais, des
répercussions à la chaîne, là, des
conséquences à la chaîne, je pense bien que, s'il y a moyen
de le faire, on le fera.
M. Jolivet: Concernant toujours la CSST, le travail en milieu
forestier versus la végétation compétitrice et les
machineries. Le ministère reconnaît que la
végétation dite compétitrice est tout à fait
normale - il y a, au point de vue écologique, des choses; il n'y a rien
d'anormal dans ça - et fait partie de la forêt de transition
à la suite des activités de la récolte. Je ne dis pas
qu'on l'accepte, mais on sait que c'est quelque chose de normal.
Le ministère reconnaît actuellement - il y a des documents
scientifiques à l'appui - que plus la pertubation du parterre de coupe
est forte, plus la végétation de compétition sera
envahissante. On reconnaît également que la préparation du
terrain par scarifiage, hersage - en fait, des techniques agricoles, si on peut
les appeler comme telles - entraînera nécessairement une venue
massive du framboisier, en particulier, surtout si cette même
préparation se fait à 30 centimètres et plus de
profondeur. On reconnaît aussi que les méthodes de coupe et la
machinerie lourde ont des effets néfastes et connus sur les sois
forestiers tels: compactage du sol, hersage de l'humus pendant le
débusquage, régénération écrasée. On
a juste à regarder ce qui se passe dans l'Ouest au niveau, justement, de
la machinerie agricole sur les terrains, pour voir le
dépérissement des sols. (22 h 15)
J'aimerais savoir dans quelle mesure le ministère a
sérieusement l'intention de revoir les méthodes de récolte
des bois de même que l'utilisation de la machinerie qui est, dans
certains cas, mal adaptée. Et j'aimerais savoir si le ministère
effectue présentement des recherches ou des analyses pour l'utilisation
de machinerie plus perfectionnée et mieux adaptée au territoire
forestier, entre autres, celle qu'on retrouve - le ministre m'excusera - dans
les pays Scandinaves. Des fois, il n'aime pas trop les comparaisons, mais dans
les pays Scandinaves il y a de la machinerie qui, à ce niveau-là,
est à haute flottaison, qui est plus performante d'une certaine
façon et qui empêche de briser les sols ou la
régénération naturelle. Est-ce que le ministre a des
études additionnelles?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est justement
l'objet de la stratégie de protection des forêts, M. le
Président, d'adapter les méthodes d'intervention en forêt
aux différents types forestiers, aux différents types de sols et
aux pentes. On suggère à maints endroits dans les recommandations
qu'on fait - et il y a plusieurs recommandations, je pense que c'est 29 - on
suggère à certains endroits de faire des coupes seulement durant
l'hiver pour protéger les sols, pour protéger la
régénération naturelle. On suggère, à des
endroits, de ne pas faire de coupe du tout étant donnée la
fragilité des sols ou les pentes. On suggère des pneus à
haute flottaison dans certains cas pour éviter la compaction des sols,
parce qu'il faut protéger également le sol et la
régénération. Ce sont des propositions, ce sont des
recommandations qui sont incluses dans le projet qui est soumis,
dépendant également des types forestiers et des sols.
Et, évidemment, si on réussit à se mettre d'accord
sur une façon d'intervenir en forêt, il faudra probablement
amender le "Guide des modalités d'intervention en milieu forestier* qui
est un règlement. Et il faudra peut-être, je ne sais pas encore,
si nécessaire, amender la loi pour s'assurer que certaines pratiques
soient respectées pour s'assurer d'obtenir une forêt en
santé et, évidemment, de protéger les sols. Ça fait
partie... C'est justement l'objet de la stratégie ça, M. le
Président.
M. Jolivet: Mais est-ce que vous effectuez actuellement des
recherches ou des analyses pour une machinerie qui est plus
perfectionnée? Est-ce que vous, comme ministère, vous en faites,
ou si vous...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, il s'en fait
de la recherche et il se fait des expériences dans ce domaine-là.
Si on regarde la liste des travaux de recherche que le ministère fait,
c'est là qu'il y a des travaux qui sont directement reliés
à cette préoccupation.
M. Jolivet: C'est ce qu'on va recevoir. Vous m'avez dit que vous
m'enverriez une liste des recherches...
M. Côté (Rivière-du-Loup): FERIC en fait
également et on contribue à FERIC pour l'ex- ploitation des
boisés, de la machinerie à flottaison pour la protection des sols
et...
M. Jolivet: Ah! Oui, flottaison. Vous êtes certainement au
courant de l'étude de Mme Esther Cloutier qui est actuellement en cours,
à l'Institut de recherche en santé et en sécurité
au travail. Vous êtes au courant de cette étude-là?
Êtes-vous au courant de cette étude-là, qui démontre
que de graves problèmes de santé affectent les utilisateurs de la
machinerie forestière non conçue pour les types de terrains
où on l'utilise? En fait, cette machinerie est construite,
d'après ce qu'ils ont dit, surtout pour des travaux d'excavation en
milieu urbain ou industriel. J'ai fait faire une demande et j'ai eu une
réponse me disant que l'étude était en cours. Alors, le
ministre doit être au courant de ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais FERIC fait
des études dans ce sens-là également pour l'utilisation de
la machinerie, machinerie lourde et machinerie légère. Et,
évidemment, on utilise en forêt certaines machineries qui sont
utilisées pour la construction, qui ne sont pas spécialement
adaptées pour les travaux en forêt, comme les machines porteuses
pour les ébrancheuses ou autres. Sauf qu'actuellement, je vous le dis,
il n'y a pas de machinerie... Il y en a de la machinerie forestière
destinée à la forêt comme telle, mais pour certains
accessoires on utilise de la machinerie de construction.
M. Jolivet: Vous dites l'IREQ, si j'ai bien compris. J'ai de la
misère à comprendre pourquoi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): FERIC. FERIC fait
de la recherche sur la machinerie lourde et la machinerie
légère.
M. Jolivet: Ah! O.K. Mais ce n'est pas le ministère. Ce ne
sont pas des organismes du ministère, ce ne sont pas des organismes
d'autres ministères.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
subventionné par le ministère. Et on suggère de la
recherche.
M. Jolivet: O.K. C'est parce qu'actuellement, quand je vous dis:
l'Institut de recherche en santé et en sécurité au travail
du Québec fait une recherche... J'ai reçu la lettre me disant:
J'ai bien reçu votre lettre concernant le projet que réalise
l'IRSST sur le sujet de la machinerie forestière et sur les risques
auxquels sont confrontés les opérateurs. Je voulais savoir si le
ministre était au courant de cette étude là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: Alors, ayant été mis au courant
aujourd'hui, peut-être qu'il fera comme moi, il aura peut-être des
demandes. Il dit en terminant: II me fera plaisir de vous transmettre copie,
dès qu'il sera disponible, de ce document-là. Alors, je vous dis
tout simplement que je me tiens au courant. J'espère que le ministre va
en faire autant. Dans cette étude-là, on a eu des
préliminaires, des discussions ont eu lieu; il semblerait qu'il y ait de
graves problèmes de santé qui résulteraient de
l'utilisation de ces machineries-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça me fera
plaisir d'en prendre connaissance.
Le Président (M. Bélanger): J'aurais Mme la
députée de Kamouraska-Témiscouata.
Mme Dionne: Merci, M. le Président. J'aimerais qu'on parle
de forêts privées et qu'on regarde au niveau des budgets de cette
année par rapport à ce qui s'est passé l'année
passée. Vous vous souviendrez qu'au mois de mai on s'est
retrouvés à plusieurs en avant de l'Assemblée nationale,
par un beau vendredi matin, pour...
Une voix:...
Mme Dionne: Pardon?
Une voix: Des braves.
Mme Dionne: Des braves. Oui, effectivement, il y en avait
plusieurs. La Fédération des producteurs de bois était
là, les groupements forestiers étaient là, pour essayer de
trouver une façon d'appuyer le travail qui se fait au niveau de la
forêt privée partout en province. Suite à cette rencontre,
il y a eu beaucoup de rencontres qui ont eu lieu au niveau du caucus des
députés - vous étiez présent - pour essayer de
trouver des formules d'aménagement qui satisferaient les producteurs,
tant au niveau de chacune des régions que de l'ensemble. Et on avait
parlé aussi de la possibilité d'avoir un plan triennal. Suite
à ça, il y avait différentes démarches qui devaient
être faites par les partenaires, tant à la
Fédération que dans les groupements, pour préparer un plan
triennal. Est-ce que vous pouvez nous donner des informations à ce
chapitre-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
députée, si on regarde le budget de la mise en valeur de la
forêt privée comme tel, le budget a augmenté cette
année de 2 000 000 $, parce qu'on a réduit... Globalement, il n'a
pas augmenté, sauf l'indexation de 4,6 %. Les taux ont augmenté
de 4,6 %. Mais le budget de la mise en valeur de la forêt privée a
augmenté de 2 000 000 $ parce que celui de la fertilisation a
été réduit quelque peu et celui de la gestion du programme
a été réduit. Ça fait que l'argent qu'on a
sauvé, on l'a mis là. Quand vous parlez d'ajustement de taux,
c'est la préoccupation, probablement, de l'organisme du
Témiscouata, comme d'autres. Il y a
ganisme du Témiscouata, comme d'autres. Il y a eu des tables de
concertation régionales de formées. Et les tables de concertation
doivent nous transmettre leurs objectifs forestiers. Et, via la
Fédération des producteurs de bois, les objectifs seront revus et
transmis au ministère pour étude.
Dans les objectifs forestiers, évidemment, il ne faut pas que ce
soient des objectifs budgétaires. On sait que toutes les régions
vont demander - et le député de Laviolette en parlait tout
à l'heure - des budgets supplémentaires parce que ça fait
de la création d'emplois en plus d'aménager la forêt. Mais
on attend la compilation, l'analyse des tables de concertation
régionales pour mettre sur pied un plan triennal. Je voudrais, moi,
qu'on conserve à peu près les mêmes montants mis à
la disposition dans chacune des régions pour faire des travaux
adaptés aux régions. Et dans votre région comme dans celle
du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, on a évidemment été
en avance sur d'autres régions en ce qui concerne l'aménagement
de la forêt privée et on a dépassé un peu le stade
du reboisement. On a besoin de moins de reboisement que par le
passé.
Et on nous dit: On devrait modifier les travaux afin de tenir compte des
particularités régionales. Je suis entièrement d'accord
là-dessus. Et, lorsqu'on aura tout ça, on pourra penser à
un plan triennal d'aménagement de la forêt privée. Les
autres régions ne sont pas tout à fait livrées encore.
L'analyse n'est pas faite, de chacune des recommandations des tables de
concertation, sur les objectifs forestiers de chacune des régions. Et le
Québec est tellement grand, est tellement différent, que c'est
bien évident que les objectifs forestiers de la Gaspésie vont
être différents de ceux de l'Abitibi à cause, disons, de la
régénération qui est beaucoup plus abondante en
Gaspésie qu'elle l'est en Abitibi, dans certains cas, à cause de
la topographie, à cause des sols.
Quand on arrive à parler de taux régionaux, ça j'ai
un peu plus de misère, quoi que je serais favorable à ce qu'on
ait des taux régionaux en raison des particularités
régionales. Mais vous connaissez, Mme la députée, la
nature humaine étant ce qu'elle est, les gens vont se comparer d'une
région à l'autre, puis on peut toujours demander la parité
avec celui qui en a le plus. On va trouver les raisons pour essayer d'avoir
exactement ce que l'autre région a, même si ce n'est pas dans les
mêmes conditions. C'est ce que les pompiers ont fait à Toronto,
Montréal, Québec et ailleurs, et c'est ce que tout le monde fait.
J'hésite beaucoup à avoir des taux régionaux, quoique ce
serait logique. Ce serait logique, seulement la nature humaine va faire quo les
tentations vont vouloir dire: On veut la parité avec notre voisin
Mais c'est en discussion, ça; les tables régionales ont
rendu de grands services. J'ai rencontré, avec mes collègues, le
président de l'UPA, M. Proulx, et le président de la
Fédération des producteurs, dans une journée de discussion
avec les principaux gérants de chacune des régions pour discuter
de toutes ces questions-là. On a discuté également,
à l'occasion de cette journée-là, du mérite
forestier... non, du crédit forestier, évidemment des taux
régionaux, des besoins régionaux, des tables de concertation.
Encore cette année, on va subventionner la Fédération des
producteurs pour que les tables de concertation régionales fonctionnent
et on formera un comité avec la Fédération des producteurs
pour discuter du crédit forestier sur lequel on a mis un moratoire.
Parce que vous savez que le crédit forestier ne rendait pas les services
ou ne rencontrait pas les objectifs qu'on s'était fixés lors de
sa création. Souvent, c'était un col blanc qui, par hobby,
s'achetait des lots boisés et empruntait des sommes d'argent importantes
au crédit forestier, alors que, normalement, c'était
dirigé vers les petits propriétaires de lots boisés.
Ça, on en discutera avec la Fédération des producteurs et
on verra si on y revient. Mais ce n'est pas réglé encore.
Crédit forestier aux
acériculteurs
Mme Dionne: M. le ministre, ça m'amène
peut-être à vous poser une question sur le crédit
forestier, vous arrivez à ça. Cette année, on sait que
c'est l'année des sucres... en tout cas, les érables produisent
moins que par les années passées. Certains diront que c'est
chanceux puisqu'on va sûrement pouvoir écouler nos inventaires.
Par contre, certains autres vont dire qu'il y a des paiements à
effectuer sur les prêts tant au crédit forestier qu'ailleurs. S'il
y a des difficultés financières, justement parce que la
production n'est pas suffisante et que les producteurs ont des
difficultés à rencontrer leurs paiements, est-ce que, au niveau
du crédit forestier, il y a des mesures qui peuvent s'adapter, un report
d'intérêts, ou si on est trop tôt en saison pour regarder
ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont des
questions administratives qui relèvent du crédit forestier et de
l'Office du crédit agricole, la régie.
Mme Dionne: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais j'ai ici un
représentant de l'Office du crédit agricole qui pourrait
peut-être vous répondre, ou qui pourrait peut-être me
souffler la réponse. Quand vous dites que les érables coulent
moins, ça dépend des régions. Votre collègue, le
député de Laporte, qui a une érablière, m'a dit que
cette année il avait produit 10 % de plus que l'an passé.
Mme Dionne: II a été chanceux parce que,
dans le Bas-Saint-Laurent, dans le moment, en tout cas, en date d'hier
soir, c'était très lent.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était
désastreux.
Mme Dionne: Effectivement...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est parce que
ça ne gèle pas la nuit.
Mme Dionne: Effectivement, oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et puis le sol
n'est pas gelé.
Mme Dionne: Alors, de toute façon, est-ce qu'il est
là, le représentant...
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Pleau, Mme la
députée, va vous donner une réponse...
Mme Dionne: Oui?
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...sur
l'administration des crédits, des prêts.
M. Pleau (Michel): M. le Président, actuellement, en ce
qui concerne les gens qui sont en difficulté dû au fait que la
production va peut-être être plus faible dans certaines
régions par rapport à d'autres, tant que l'individu n'a pas deux
versements en retard, on n'exerce pas de pression excessive sur les gens.
Ça, ce n'est pas d'aujourd'hui. Ça fait actuellement trois ans
qu'on est comme ça, et on ne met pas les gens en faillite, ou on ne met
pas les gens en procédure, compte tenu du contexte qu'on vit dans les
érablières. Alors, à ce point de vue là, je pense
qu'on n'a pas encore une personne qu'on a mise en procédure de
réalisation de garanties à venir jusqu'à aujourd'hui, en
ce qui concerne la production d'érablières.
Mme Dionne: Deux versements, ça veut dire quand même
un an...
M. Pleau: Ça veut dire un an. Mme Dionne: Ça
veut dire un an. M. Pleau: Ça veut dire un an. Mme Dionne:
D'accord.
M. Pleau: Parce qu'on espère qu'à la saison
suivante ça va s'améliorer, surtout compte tenu qu'actuellement
la plupart des gens ont eu seulement 1 $ la livre; ils ont souvent eu un
paiement, et souvent ils ont un paiement puis ils n'ont pas la balance.
Mme Dionne: Oui.
M. Pleau: Alors, la balance finit toujours... Depuis un an,
à peu près vers les mois d'avril ou mai, ils reçoivent les
0,50 $ ou les 0,60 $ additionnels sur la livre de sirop livrée. Compte
tenu de tout ça, on a été patients, on est très
patients, dans le fond.
Mme Dionne: Donc, vous allez l'être, effectivement, cette
année...
M. Pleau: Je le croirais encore. (22 h 30)
Mme Dionne: Je pense que ça va être rassurant pour
plusieurs producteurs qui, dans le moment, s'inquiètent et, je pense,
avec raison. Ils veulent faire leurs paiements. Quand les revenus ne sont pas
prévus et que ça ne coule pas, c'est...
M. Pleau: Ce qu'on essaie d'avoir des gens, en
général, de façon à ce que... C'est sûr que
nous autres aussi il faut répondre devant nos administrateurs parce que,
nous autres, on a un niveau et on a des gens plus hauts que nous autres aussi.
Ce qu'on demande à ces gens-là, c'est qu'ils fassent un certain
effort pour nous verser un petit montant d'argent pour qu'on ait au moins la
certitude qu'ils ont l'intention de nous payer.
Mme Dionne: O.K.
M. Pleau: Alors, on leur dit: Tu ne peux pas envoyer le montant
total. Peux-tu nous envoyer, je ne sais pas, moi, 300 $, 400 $, 500 $ sur les
2000 $ que tu nous dois? Or, ce qu'on veut, c'est qu'il y ait un certain effort
de fait de la part de ces gens-là pour montrer leur bonne foi à
vouloir faire leurs paiements dans les mois futurs.
Mme Dionne: O.K.
M. Jolivet: M. le Président...
Mme Dionne: Je vous remercie. Je vais seulement compléter
une autre de mes questions, si vous me le permettez, M. le député
de Lavio-lette.
M. Jolivet: Ce n'est pas moi qui vous... Mme Dionne:
Ça va être très intéressant. M. Jolivet:
...le permet, c'est le président. Mme Dionne: Oui, merci.
Le Président (M. Bélanger): Alors, si vous voulez
continuer, madame, on va terminer.
Mme Dionne: Une dernière question sur le plan triennal
parce que je me souviens qu'on a
eu plusieurs discussions. Mais ce que vous me dites, M. le ministre,
à ce moment-ci, ou ce que vous nous dites, c'est que les tables
régionales qui prévoyaient travailler rapidement n'ont pas pu
travailler aussi rapidement que souhaité parce que je me souviens qu'au
mois de mai, l'année dernière, ces gens-là avaient, en
tout cas, prévu de déposer au ministère des rapports
suffisamment tôt pour qu'on puisse travailler sur un plan triennal pour
cette année. Donc, ça n'a pas été possible. C'est
ça que je comprends bien.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est que les
tables régionales ont travaillé l'an passé, mais certaines
tables ont biaisé un peu sur les budgets plutôt que sur les
objectifs forestiers. Ça fait que les rapports des tables
régionales ne sont pas tous adaptés aux régions et n'ont
pas tous la même valeur. Ça fait qu'on leur demande de parfaire
leur travail cette année...
Mme Oionne: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...et nous, de
notre côté, on fera l'analyse avec la Fédération des
producteurs pour essayer d'en arriver à un plan triennal adapté
à chacune des régions. Mais vous savez, la tentation d'avoir des
budgets supplémentaires l'a emporté sur les objectifs
forestiers...
Mme Dionne: C'est des préoccupations des...
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...des fois.
Mme Dionne: Oui, les préoccupations sont, des fois, plus
à court terme. Cela qui veut dire que, si on en arrivait à une
entente au niveau des plans, mettons, régionaux, il pourrait y avoir des
tarifs, quand même les mêmes, mais ce serait les travaux qui
seraient adaptés aux régions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça.
Le volume de travail...
Mme Dionne: O.K. D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...dans une
catégorie serait adaptée à la région.
Mme Dionne: Parfait!
Parcs de conservation M. Jolivet: M. le Président...
Mme Dionne: Merci.
M. Jolivet: ...pour revenir au document. Je voudrais parler de ce
qu'on lit dans le texte, le document. On dit: Certaines portions du domaine
forestier sont vouées exclusivement à la conser- vation,
c'est-à-dire au maintien du patrimoine naturel. On dit: Cette vocation
s'applique aux 10 parcs québécois de conservation, aux 2 parcs
nationaux canadiens et aux 26 réserves écologiques. On doit
comprendre, au départ, que les parcs nationaux canadiens, c'est
tellement difficile à toucher que c'est sûr qu'il n'y a pas eu de
coupe là. Les 26 réserves écologiques, c'est encore
pareil. Mais quand on parte des parcs québécois de conservation,
je voudrais bien qu'on me les distingue. Est-ce qu'on parle de parcs? Et on a
des choses... On dit: Je m'en vais au parc du Saint-Maurice, mais, en
réalité, on s'en va à la réserve Saint-Maurice.
Est-ce que dans les 10 parcs québécois de conservation on fait
une distinction entre les réserves et les parcs réels?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, sur cette question-là, étant donné que
mon sous-ministre a fait un stage à Chasse et Pêches et qu'il est
un expert dans les parcs et dans l'environnement, je pense que je vais lui
céder la parole...
M. Jolivet: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...pour bien
expliquer au député de Laviolette la différence entre une
réserve, un parc et...
M. Jolivet: Non, ça, je le sais. M. Côté
(Rivière-du-Loup): Ah!
M. Jolivet: Je connais ça, un parc et une réserve.
Ce que je veux savoir, c'est quand on dit: 10 parcs québécois de
conservation, ça implique les deux ou bien si c'est juste le parc?
M. Harvey: Ce sont les parcs de conservation et de
récréation établis en vertu de la Loi sur les parcs. Donc,
dans ces territoires-là, il n'y a pas de coupe forestière.
M. Jolivet: Donc, ce n'est pas les réserves.
M. Harvey: C'est tout à fait différent des
réserves fauniques, des ZEC ou des autres territoires qui, eux, sont
établis en vertu de la Loi sur la protection de la faune.
M. Jolivet: Bon. Ceci étant établi, pour être
sûr, c'est bien les textes. Donc, on dit dans le texte: Ces territoires
représentent, au vu des organismes qui les administrent, des portions de
nature évoluant sans intervention humaine et, là, on a bien
indiqué: Sauf exception, l'exploitation des ressources naturelles y est
interdite. O.K., là? Alors, j'aimerais savoir ce que ça signifie
sauf exception, parce qu'il y a des coupes qui ont été
effectuées, dans certains cas, de façon
régulière et, dans certains cas, même des coupes
à blanc.
M. Harvey: Dans les parcs provinciaux? M. Jolivet: Dans
les parcs provinciaux.
M. Harvey: Pourriez-vous me donner un exemple, M. le
député?
M. Jolivet: Je vous demandais: Est-ce qu'il y a eu des coupes qui
ont été faites de façon sérieuse en
Gaspésie, au parc de La Vérandrye? Est-ce qu'il y a des coupes
qui ont été faites, même à blanc dans certains cas?
Je vous donne des exemples.
M. Harvey: Je vous ferais remarquer que ce que vous appelez le
parc de La Vérandrye, ce n'est pas un parc, c'est une réserve
faunique.
M. Jolivet: C'est la réserve.
M. Harvey: C'est une réserve faunique et, dans des
réserves fauniques, il y a de l'exploitation forestière.
M. Jolivet: Bon! Pour celle-là, on est clair. Donc, il y a
eu des coupes à blanc. Ça, on le sait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II va y en avoir
d'autres.
M. Jolivet: II va y en avoir d'autres. M. Côté
(Rivière-du-Loup): Bien oui.
M. Harvey: Mais, comme le disait M. le ministre tout à
l'heure, les coupes à blanc, c'est 1,6 % de l'ensemble du territoire de
la réserve faunique de La Vérandrye.
M. Jolivet: La Gaspésie.
M. Harvey: Dans le parc de la Gaspésie?
M. Jolivet: Oui. Est-ce qu'il y a eu des coupes? Est-ce qu'il y a
eu des coupes à blanc?
M. Harvey: À ma connaissance, M. le député,
il n'y a jamais eu de coupe forestière dans aucun des parcs du
Québec. Seul le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
pour des raisons d'aménagement, peut permettre l'exploitation des
ressources dans les parcs du Québec.
M. Jolivet: Est-ce que des étendues et des volumes ont pu
être récoltés dans ces zones dites de non-intervention
depuis 1987? Vous me dites non.
M. Harvey: À ma connaissance, non.
Rendement soutenu de la forêt
M. Jolivet: O.K. Dans le document, il y a un autre sujet. Le
document mentionne que, pour obtenir un rendement soutenu, il faut que les
industriels normalisent leur forêt, c'est-à-dire une distribution
uniforme des classes d'âge sur un territoire donné. Le document
ajoute qu'il est impossible de le faire dans le cas des forêts atteintes
par la tordeuse, puisqu'on doit récupérer tous les arbres malades
ou à maturité. J'aimerais savoir, là, dans le contexte
actuel, quelle est la stratégie que le ministère entend utiliser
pour normaliser, par exemple, la forêt du Bas-Saint-Laurent, compte tenu,
justement, de ces problèmes qu'on a connus là-bas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est le problème de normaliser une forêt
lorsqu'il y a une épidémie de tordeuse ou qu'il y a des volumes
importants qui sont en perdition, qu'on doit récolter rapidement, qu'on
doit récolter, c'est-à-dire récupérer
au-delà de la possibilité normale de la forêt. Là,
on rencontre des problèmes de normaliser cette forêt. Mais
étant donné que M. Girard, qui est sous-ministre adjoint aux
Forêts, est un expert dans le domaine, je vais demander à M.
Girard de bien vous expliquer, M. le député de Laviolette, ce
problème qu'on rencontre occasionnellement, mais qu'on rencontre moins,
aujourd'hui, dans les pays Scandinaves, parce qu'on a fait dans ces
pays-là ce qu'on fait aujourd'hui au Québec. On a
normalisé une bonne partie de la forêt suédoise ou
finlandaise.
M. Jolivet: Avant qu'il réponde, M. le Président,
est-ce que M. Girard pourrait regarder aussi l'hypothèse de faire
davantage des coupes progressives ou dites de jardinage qui permettraient,
à ce moment-là, même dans ces cas-là, de sauver les
semenciers dits sains?
M. Girard (Rémy): M. le Président, en ce qui
concerne la normalisation de la forêt, particulièrement dans la
région du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, c'était une question
qui nous a préoccupés tout le long de la préparation de la
stratégie. Un des éléments de base de la stratégie,
c'est la prévention. On essaie de prévenir plutôt que de
guérir les problèmes ou d'aller aux éléments
curatifs. C'est dans ce sens-là qu'on essaie d'établir... On
connaît de plus en plus les hôtes favoris des insectes et on essaie
d'identifier les peuplements qui sont les plus vulnérables aux insectes.
On essaie. Évidemment, pour l'épidémie qui est là,
c'est difficile de la traiter, mais ce qu'on prévoit pour la prochaine
épidémie, c'est de s'assurer qu'on aura une bonne solution de
tous les types de peuplement pour qu'on en ait soit des jeunes, soit des
moyens, soit des plus matures et qu'on puisse intervenir sur l'insecte.
À court terme, un des moyens
d'intervenir et d'assurer la normalisation de la forêt, c'est
d'utiliser les pulvérisations aériennes d'insecticides. Ça
nous permet de garder la forêt à l'état vert, de la
récupérer et, en même temps, de la récupérer
sur une plus longue période, de sorte qu'on favorise la normalisation
également par cette méthode-là. Mais l'idéal, c'est
d'essayer d'avoir des moyens préventifs pour vraiment normaliser la
forêt et être en mesure d'en faire la gestion.
M. Jolivet: Mais dans le Bas-Saint-Laurent, quant à ce qui
s'est passé, est-ce qu'il y a encore des places où on peut
prévoir ces choses-là'?
M. Girard: Oui. Dans le Bas-Saint-Laurent, actuellement, avec les
interventions qu'on a faites au niveau des dernières années avec
les pulvérisations aériennes, on a quand même pu conserver
une bonne partie de la forêt verte, de la forêt en santé, et
ça nous a permis de faire un programme de récupération qui
a porté fruit. Au cours des dernières années, on a quand
même récupéré un volume important de bois. Donc,
ça nous assure, en gardant les stocks verts, de pouvoir les
récupérer, les garder plus longtemps et, en même temps,
favoriser la régénération des autres. Donc, on s'en va
tranquillement vers une forêt plus normale. Si on n'était pas
intervenus, je pense qu'on peut dire facilement qu'il n'y aurait plus de sapins
en Gaspésie. Donc on aurait complètement éliminé la
forêt mature qui était là et c'est tout un stock à
reconstruire, qui serait devenu mature en même temps, de sorte que nos
interventions font qu'on répartit dans le temps les coupes.
M. Jolivet: Dans une des propositions que fait le ministre dans
ses documents pour limiter les besoins de dégagement de la
végétation compétitrice, on propose qu'à partir de
1997 - et le ministre en a fait mention au cours de la journée - on
dispose de plants à reboiser de forte dimension. J'aimerais savoir, de
la part du ministre, comment les recherches qu'on a actuellement nous
inviteront à reboiser des plants de fortes dimensions. Comment va-t-il
s'y prendre? Est-ce que le ministre prévolt à ce moment-là
l'utilisation de machinerie pour ce reboisement-là? Est-ce que les
pépinières sont actuellement physiquement et techniquement
capables de produire un tel plant? Et est-ce qu'il y a un avantage réel
à procéder de cette façon?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, on continue des recherches de ce côté-là.
On fait des expériences et M. Girard pourra peut-être
compléter le processus qu'on enclenche pour en arriver un jour à
reboiser, si les expériences sont concluantes, 50 000 000 de gros plants
pour éliminer justement l'utilisation de phytoci-des et la
végétation compétitrice. M. Girard va compléter
là-dessus.
M. Girard: M. le Président, évidemment, je pense
qu'on ne connaît pas tout dans ce domaine-là présentement.
C'est une des raisons pour lesquelles la stratégie recommande une
période de 10 ans avant l'élimination complète des
phytoci-des. On voulait se donner le temps de se préparer. D'abord, pour
produire ces plants-là, c'est de quatre à cinq ans pour avoir des
plants de forte dimension. Donc, déjà dans le temps, ça
nous reportait quand même à 1996-1997. On avait besoin de temps
aussi pour continuer la recherche au niveau de la production, au niveau aussi
de toute la méthodologie de plantation, de transport de ces
plants-là et de la façon de les utiliser. Présentement,
les méthodes de production qu'on privilégie, c'est d'avoir des
gros plants à racines nues, parce que avoir des gros plants à
récipient, c'est tout un autre contexte de production.
Donc, on essaie présentement de développer des contenants
qui nous permettraient d'avoir des plants quand même d'assez forte
dimension parce que je pense bien qu'il ne faut pas penser, quand on parle de
plants de forte dimension, qu'on aura partout des plants de deux, trois ou
quatre mètres. Ce n'est pas ça l'objectif, c'est en fonction des
milieux qu'on aura à reboiser, dépendamment de la
végétation concurrente qu'il y aura là. Ça pourra
être des plants dont la dimension va varier. Peut-être qu'avec 40
centimètres à l'occasion, un mètre ou un mètre et
demi, dépendamment des situations, on pourra se contenter. Donc, on a
quand même énormément de choses à voir
là-dedans et, dans le million qui a été mis de
côté pour la stratégie de protection, il y a une bonne
partie de ces montants-là qui va vers la recherche sur la production de
ces plants-là.
M. Jolivet: Est-ce que la plantation va se faire manuellement ou
mécaniquement dans votre hypothèse de travail?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour le moment, on
en est au manuel. Évidemment, avec nos petits plants, on a
énormément de difficultés mécaniques. Avec les
gros, je pense bien que les difficultés de reboiser ça de
façon mécanique, ce ne sera pas plus facile. Pour le moment, ce
qu'on essaie, c'est vraiment des méthodes manuelles. C'est ce qu'on
regarde. (22 h 45)
M. Jolivet: O.K. Est-ce que le ministre pourrait nous indiquer
s'il y a eu, depuis 1986-1987, des unités de gestion qui auraient
été surexploitées? J'aimerais savoir, a titre
d'échantillonnage, quelles sont les quantités qui ont
été allouées et récoltées dans les
unités de gestion de Grand-Portage, Bas-Saint-Laurent,
Baie-des-Chaleurs, Gaspésie, Shipshaw, pour les années... Je suis
conscient que le ministre ne peut pas
me répondre ce soir, mais je lui demande pour les années
1987, 1988 et 1989. Est-ce qu'il serait possible qu'il puisse me donner, dans
ces secteurs-là, les quantités qui ont été
allouées et récoltées?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Depuis la Loi sur
les forêts, M. le Président, il n'est pas question de surexploiter
la forêt nulle part au Québec, la forêt publique, j'entends,
et je ne crois pas qu'on ait dépassé la possibilité de
chacune des unités de gestion ou des unités d'aménagement
discutées dans les contrats. Le ministre est soumis à respecter
le rendement soutenu de chacune des unités d'aménagement.
M. Jolivet: Ça, c'est pour le futur, en vertu de la loi.
C'est parce que la loi a été déposée et
acceptée, mais elle n'est pas entrée en vigueur avant le 1er
juillet 1990.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: Entre-temps, pour les années 1987, 1988 et
1989...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a eu, dans
cette région-là, des programmes de récupération du
bois qui était affecté par la tordeuse des bourgeons de
l'épinette, mais ces programmes de récupération se sont
terminés l'an passé ou depuis un an ou deux ans.
Évidemment, le rendement soutenu est respecté dans tous les cas,
depuis septembre. Il y a seulement un programme de récupération.
C'est un programme spécial, ça.
M. Jolivet: Donc, il sera possible d'obtenir de votre part, pour
ces unités de gestion, avec les années 1987, 1988, 1989, 1990,
les quantités qui ont été allouées et
récoltées. On pourra avoir un tableau.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça me fera
plaisir de vous fournir les renseignements demandés.
M. Jolivet: II y a une phrase à la page 11 qui m'a
laissé perplexe. Je l'ai analysée en termes de prof de
français, mais je veux m'as-surer que j'ai mal compris parce que je suis
sûr que ce n'est pas ça que j'ai compris puis que ce n'est pas
ça qui est écrit. Je vais vous la lire. À la page 11, on
dit: Le présent régime forestier a contribué au rendement
soutenu des forêts grâce à une augmentation des travaux
sylvicoles et des niveaux d'approvisionnement d'usine en accord avec ces
principes. Si je fais une analyse textuelle en français, c'est
augmentation des travaux sylvicoles et des niveaux d'approvisionnement, mais ce
n'est pas ça que le ministre a voulu dire. J'en suis sûr. Il a
voulu dire qu'il y avait deux choses: Le rendement soutenu a été
possible grâce à une augmentation des travaux sylvicoles et
grâce à des niveaux d'approvisionnement d'usine en accord avec ces
principes. C'est bien ça qu'il faut que je lise? Je veux être
sûr. De la façon dont c'est écrit en français, c'est
ambigu. Je voulais juste faire clarifier ça parce que, sans ça,
j'aurais dit: C'est une apparente contradiction.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Dans certains
cas, M. le Président, des niveaux d'approvisionnement d'usine ont
été abaissés, ajustés ou augmentés en vertu
du principe du rendement soutenu. Ça a été principalement
le cas des baisses des niveaux d'approvisionnement en Abitibi, dans la
région de La Sarre, de Quévillon ou d'Amos, où il y a eu
des réductions des niveaux d'approvisionnement en vertu du principe du
rendement soutenu. Mais si on a augmenté le rendement soutenu dans ces
régions-là, même si le niveau d'approvisionnement des
usines a été abaissé, c'est grâce à des
augmentations de travaux sylvicoles, ce qui ne se traduit pas
nécessairement par une augmentation en usine ou une diminution en usine,
mais il y a eu des augmentations de travaux sylvicoles pour atteindre le
rendement soutenu, en conformité avec les volumes qui ont
été alloués aux usines.
M. Jolivet: Je lisais des documents qui viennent toujours du
"Papetier11...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Comme professeur
de français, je vous avouerai qu'il manque une couple de virgules.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça aurait
pu être écrit dans un français plus clair.
M. Jolivet: En fait, je vous le dis simplement, c'est parce
qu'à un moment donné, dans le document que j'avais lu, j'avais lu
que les industries comprenaient qu'elles avaient, d'une certaine façon,
à augmenter... Ils disent: II ne faut pas oublier qu'en vertu de la loi
des forêts les industriels doivent désormais faire plus que
maintenir le rendement naturel des forêts. Ils doivent - écoutez
bien ce qu'ils disent - l'accroître afin d'assurer l'approvisionnement
à long terme des usines de transformation. Ce que je crois comprendre,
c'est qu'on est en train de nous dire que, par des travaux sylvicoles
appropriés ou par toutes sortes de méthodes, il faut
accroître le rendement de la forêt, actuellement. C'est d'augmenter
par hectare le nombre de mètres cubes pour s'assurer qu'il y ait une
densité plus grande de bois. Mais là, on dit: pour assurer
l'approvisionnement à long terme. L'assurance d'approvisionnement
à long terme, l'accroissement, cela pourrait aller jusqu'à dire
que ça a pour but aussi de permettre à l'usine
d'avoir du bois supplémentaire pour d'autres augmentations de
capacité de l'usine, ça peut aller jusque-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça peut
aller jusqu'au développement, oui. Si l'industriel
bénéficiaire d'un contrat fait des travaux supplémentaires
à ceux prévus à son contrat et qu'il obtient des
rendements supérieurs à ce qui a été prévu,
oui, ça peut aller au développement ou à une majoration du
permis d'intervention.
M. Jolivet: Donc, à la page 11, si on avait lu:
Grâce à une augmentation des travaux sylvicoles et grâce
à des niveaux d'approvisionnement d'usine en accord avec ce principe, ce
principe de rendement soutenu... là on n'aurait probablement pas eu
à se poser la question sur l'augmentation. On aurait dit: Dans certains
cas, il a augmenté, dans d'autres cas, il est laissé tel quel et,
dans d'autres cas, il a diminué.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est
ça.
M. Jolivet: Le ministère nous dit que la coupe progressive
minimise la croissance des espèces de compétition en limitant la
lumière disponible qui leur est nécessaire. Pourtant, en aucun
endroit dans le document, on ne retrouve la définition de "coupe
progressive". Alors, j'aimerais bien que le ministre m'indique c'est quoi une
coupe progressive. Dans le tableau de répartition des travaux
prévus à la page 33, dans les contrats d'approvisionnement et
d'aménagement forestier, en aucune façon, on ne tient compte de
cette superficie où on pratiquerait la coupe progressive. Alors c'est
quoi, pour le ministre, une coupe progressive? Pourrait-on savoir pourquoi une
coupe aussi avantageuse n'est pas prévue sur de grandes superficies pour
limiter la végétation dite de compétition? Vous nous dites
un beau message, vous ne le définissez nulle part et, en plus de
ça, vous ne le mettez même pas dans les tableaux. Alors c'est
quoi, ça? Vous ne l'avez pas?
M. Côté (Rivière-du-Loup): À quel
endroit on parle de coupe progressive?
M. Jolivet: Page 30... En fait, dans le texte, vous dites: Le
ministère - je n'ai pas la page exacte... La coupe progressive minimise
la croissance des espèces de compétition en limitant la
lumière disponible qui leur est nécessaire. Et là, jamais
on ne retrouve c'est quoi, ça, une coupe progressive et, plus encore, on
ne le voit même pas dans le tableau qui indique quels sont les principaux
travaux prévus au CAAF.
M. Girard: En fait, la coupe progressive comme telle, c'est ce
qui nous permet d'enlever des tiges et d'arriver à la coupe finale,
c'est toute la progression de ça. C'est connu sous un autre terme, ce
sont les coupes d'éclaircie commerciales.
M. Jolivet: Ah! Les précommerciales?
M. Girard: Non...
M. Jolivet: Non, juste commerciales.
M. Girard: Non, c'est où on peut récolter des
volumes de bois...
M. Côté (Rivière-du-Loup): 10 %, 15 %...
M. Girard: 10 %, 15 %, on y va à deux ou trois reprises
et, finalement, on arrive à une coupe finale. Ça nous permet
d'éviter, dans certains cas, de regénérer ces
territoires-là et, également, de minimiser les effets de
compétition.
M. Jolivet: Donc, au lieu de dire "coupes progressives", on va
parler de "coupes d'éclaircie"...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. M. le
député, vous avez contribué à bonifier notre
document... On ajoutera la définition de la coupe progressive dans
l'annexe 2.
M. Jolivet: II va falloir parce que là... Ou bien
ça veut dire quelque chose ou bien ça ne veut rien dire.
M. Girard: C'est parce qu'elle peut prendre différentes
formes, finalement, la coupe progressive.
M. Jolivet: Dans le document encore, on dit qu'il faut faire de
la sylviculture préventive mais que la lutte s'avère
indispensable dans certains cas. On nous dit alors qu'il faut
privilégier les moyens efficaces et de faible toxicité.
Jusque-là, ça va bien. Alors, sur quels critères le
ministre basera-t-il ses décisions pour déterminer les moyens et
les moments de lutte? Ce que j'ai cru comprendre, dans certains cas... Si on
parle à ce moment-là de lutte contre la tordeuse des bourgeons de
l'épinette, le ministre, tout ce qu'il a réussi à me dire
jusqu'à maintenant, pour faire des épandages au-delà de ce
qui est permis par la loi sur l'environnement, c'est de nous dire, M. le
Président...
M. le ministre nous a dit, à l'époque, qu'il fallait le
faire à cause de l'urgence. On invoque l'urgence. Alors, je veux juste
savoir quels sont les moments et les moyens de lutte qu'il utilisera pour
justement arriver aux fins qu'il dit: privilégier les moyens efficaces
et de faible toxicité, sauf en cas exceptionnel.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais je voudrais
faire une remarque, M. le Président, c'est qu'on
ne va au-delà de la loi dans aucun cas. M. Jolivet:
Hein?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On ne va pas
au-delà de la loi dans aucun cas. La loi le permet. Les épandages
et les arrosages qu'on fait pour la tordeuse des bourgeons de
l'épinette, c'est en conformité de la loi.
M. Jolivet: Bien, vous dites toujours: En cas d'urgence, je passe
outre au décret.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. En cas
d'urgence, la loi permet des choses qu'on réalise.
M. Jolivet: Donc, ce que vous êtes en train de me dire puis
ce que je vous répéterai toujours, c'est que... Est-ce que dans
votre arrière-pensée - je n'ose pas penser comme ça - mais
est-ce que ça pourrait exister que vous en arriviez a dire: Je vais
attendre l'urgence pour en faire davantage, puis en faire plus? Parce que
l'urgence... c'est pour ça que je vous pose la question: Sur la
Côte-Nord, qu'est-ce qui arrive? Est-ce que vous êtes en train de
me dire que sur la Côte-Nord, demain matin, il n'y aura pas d'urgence
nulle part, puis qu'on va épandre exactement ce qui est prévu par
la loi, mais pas plus?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, l'urgence est
évaluée par un comité aviseur qui est mis sur pied et qui
regroupe le personnel technique et scientifique compétent du
ministère des Forêts, des ministères de l'Environnement et
de l'Industrie. Ils examinent la question à savoir si c'est urgent ou
non d'intervenir. On s'en remet aux recommandations du comité aviseur
dont fait partie M. Girard.
M. Jolivet: Parce que dans tous les cas...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Puis c'est
présidé par le ministère de l'Environnement.
M. Jolivet: Dans tous les cas d'efficacité rapide, on nous
dit toujours qu'il faut malheureusement utiliser les produits puis ils sont
toxiques. Puis là on dit: On va déterminer les moyens efficaces
et de faible toxicité. Moi, je vous dis: Comment pouvez-vous concilier
les moyens efficaces et de faible toxicité alors qu'on sait très
bien que l'efficacité, dans certains cas et dans plusieurs cas, exige
des produits très toxiques? Comment peut-on concilier ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Actuellement, M.
le Président, le seul moyen que nous avons à notre disposition
c'est l'utilisation du B.t. Les différents moyens qui pourraient
être à notre disposition - ce pourrait aussi être seulement
le
B.t. - à l'avenir feront partie de l'étude d'impact, des
recommandations de l'étude d'impact qui sera menée par la SOPFIM
au cours de la prochaine année ou de l'année présente.
Mais, actuellement, le seul insecticide utilisé et utilisable en vertu
de la loi, c'est le B.t. Le B.t. n'a pas d'effet sur tous les insectes en
forêt. Pour certains insectes comme le diprion de Swaine ou d'autres,
ça nous prend des produits chimiques pour avoir des effets. Les
études d'impact vont examiner tout ça et recommanderont ou non
l'utilisation de certains produits. Mais, dans le cas du diprion de Swaine,
seul le fénitrothion, à date connu, peut avoir des effets pour
contrôler cet insecte-là.
M. Jolivet: Oui, c'est justement...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais si vous vous
souvenez, M. le Président, lors de la commission parlementaire sur les
phytocides avec le ministre de l'Environnement, M. Lincoln, dans le
temps...
M. Jolivet: 1984.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...il a
été question de tout ça. Tout le monde était
d'accord pour dire de surveiller notre affaire, de surveiller les foyers
d'infestation et d'intervenir le plus rapidement possible avec les moyens
connus à notre disposition tout en protégeant la santé des
humains et l'environnement.
M. Jolivet: Vous savez, le fénitrothion, d'après
plusieurs experts, aurait - moi, je m'amuse toujours à le dire comme tel
- permis le développement d'une supertordeuse, celle que j'appelle la
tordeuse des bourgeons de l'épinette qui se promène avec un
parapluie.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Écoutez, je
vais rencontrer la semaine prochaine le Dr Smirnoff. On parle beaucoup de ces
questions-là et, si vous voulez avoir plus d'information, je pense qu'on
va se référer à des scientifiques dans le domaine, comme
le Dr Smirnoff ou d'autres. On ne développe pas de supertordeuses de
cette façon-là, je ne le pense pas. Évidemment,
j'espère bien que le Dr Smirnoff pourra soumettre un rapport à la
commission du BAPE lors de la consultation du mois de mai prochain sur ces
questions-là. Il faut s'en remettre à des scientifiques et non
à des impressions de développer des superbibites et des
superinsectes, ici et là, avec l'utilisation de certains produits.
Ça fait longtemps qu'on n'a pas utilisé du fénitrothion,
ça doit faire cinq ans. Si vous regardez dans le parc des Laurentides,
le seul endroit qui était vert pendant un certain temps, c'était
la forêt Montmorency sur laquelle on a utilisé des insecticides
chimiques, le fénitrothion et le B.t., à maintes reprises. Il n'y
a pas de supertordeuse
développée à cet endroit-là, M. le
député...
M. Jolivet:...
(23 heures)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais actuellement,
avec l'aménagement qu'on fait dans la forêt Montmorency... Tout
à l'heure, on parlait de rendement, d'accroissement de volume. C'est
évident qu'on demande un surplus de rendement. De façon globale
au Québec, c'est 40 % de plus. Mais, dans la forêt Montmorency, on
atteint des rendements qui sont d'à peu près 200 % avec
l'aménagement qu'on y fait. Ce qui vous démontre, M. le
Président, que, lorsqu'on cultive la forêt, qu'on
l'aménage, il y a moyen d'obtenir des rendements
intéressants.
M. Jolivet: Le ministre faisait mention, tout à l'heure,
de 1984. Alors, je me réfère aux documents actuels, par rapport
à 1984. Le document nous dit que, dans le cas de la lutte contre la
tordeuse des bourgeons de l'épinette, le périmètre
général où des interventions de lutte seront
préconisées sera alors défini en fonction du seuil de
dommages dits économiquement acceptables. Or, ce fameux seuil de
('économiquement acceptable a été durement discuté
lors des audiences publiques de 1984 du Bureau d'audiences publiques, et on en
est arrivé à la conclusion que les rapports
coûts-bénéfices étaient minces, pour ne pas dire,
dans certains cas, en faveur de la non-intervention. Là je fais rapport
au groupe Marsan, à Econosult qui était le sous-contractant, qui
disaient que l'écono-miquement acceptable, là, c'est discutable.
Alors, est-ce que le ministre et le ministère disposent actuellement
d'analyses plus perfectionnées qui permettraient de prétendre que
les arrosages constituent une opération rentable? C'est ça qu'il
est en train de nous dire, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça va
être dans l'étude d'impact qui sera dirigée par SOPFIM sous
les directives du ministère de l'Environnement et cette
question-là sera examinée comme les autres questions, comme les
autres moyens qu'on pourra mettre à notre disposition. Mais, pour
l'économiquement acceptable, il y a beaucoup d'interprétations ou
d'évaluations sur cette question-là. Ce n'est pas facile, c'est
le rôle actuel, en cas d'urgence, du comité aviseur dont j'ai
parlé tout à l'heure. C'est là que le comité
aviseur peut déclarer qu'il y a urgence et recommander l'épandage
d'insecticides. Cette année, ça se passera une partie sur la
Côte-Nord et une partie en Gaspésie.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre... Là, il nous dit:
Dans les 10 ans, on espère faire en sorte qu'on n'ait plus besoin
d'utiliser de phyto-cides. D'un autre côté, il dit: Cependant,
entretemps, il faut que j'utilise ce que j'ai. Le ministère ne nous dit
pas, quand il présente les documents, dans les documents actuels, quels
sont les produits. Il doit certainement y avoir utilisation de ce qu'on appelle
le Round-up, qui est connu de façon commerciale comme phytocide
glyphosate. Est-ce que le ministre peut nous dire s'il y a des ajouts
d'antidérivants? Quels adjuvants - qu'on appelle ajouts - le
ministère entend ajouter à la formation du glyphosate actuel?
Est-ce que le ministre peut nous le dire, actuellement? Est-ce que quelqu'un
peut nous dire que pour ce qu'on utilise il n'y a pas de composantes
différentes qui s'ajoutent à ce Round-up?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Actuellement je
n'en vois pas. Actuellement, M. le Président, je ne crois pas qu'on
mette des ajouts aux glypho-sates, au Round-up ou au Vision qu'on utilise comme
phytocides. Les données que nous avons actuellement, c'est que du point
de vue environnemental, ce sont des produits qui disparaissent, qui sont
dégradables dans les jours suivants. Ce sont des produits qui sont
utilisés, M. le Président, sur une échelle beaucoup plus
grande en agriculture qu'en forêt. En forêt, on utilise à
peu près 5 % de ces produits-là au Québec et pour
l'agriculture, c'est 85 %.
M. Jolivet: Oui, mais ce que les gens disent: II n'est pas
question de transporter en forêt l'utilisation qu'on fait au niveau
agricole. Au niveau agricole, on se pose de sérieuses questions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Qu'est-ce qu'on
fait au niveau agricole, on...
M. Jolivet: Ce que je veux dire, c'est qu'il y a des gens qui
disent: II n'est pas question, pour protéger les plants mis en terre, de
transposer ce qu'on utilise en... Vous me donnez comme exemple l'agriculture
versus la forêt, et vous me dites que c'est moins pire parce qu'on
l'utilise plus en agriculture. Les gens disent qu'if n'est pas question non
plus, à ce moment-là, de transposer, d'emmener
nécessairement en forêt les méthodes qu'on utilise au
niveau agricole.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ferai remarquer
au député de Laviolette, M. le Président, qu'il est
question d'utiliser aussi le B.t. en agriculture. On fera le contraire, on
transposera ce qu'on utilise en forêt en agriculture. Je pense bien que
ce sera dans le meilleur intérêt des agriculteurs, dans certains
cas.
M. Jolivet: Bien oui, mais là c'est parce que vous me
parlez du bon par rapport au mauvais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non.
M. Jolivet: Le bon au niveau biologique par rapport au mauvais
qui est...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. Le
biologique ce n'est pas si bon que ça, ce n'est pas...
M. Jolivet: Ah?
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...aussi pur que
ça parce que ça génère des réactions, dans
certains cas, qui doivent être contrôlées autant que pour le
chimique. Ça peut être un produit aussi dangereux que le chimique,
dépendant de l'utilisation et dépendant du produit. Ce n'est pas
parce que c'est biologique que c'est absolument...
M. Jolivet: Est-ce que dans les études d'impact...
M. Côté (Rivière-du-Loup):
...sécurisant. M. Jolivet: Est-ce que dans les
études...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Sauf que pour
le
B.t. il y a des études qui ont été faites.
Ça a été homologué, ça a été
vérifié avant, comme le produit chimique Round-up ou
glyphosate.
M. Jolivet: Comme vous nous dites que pour les phytocides il n'y
aura pas d'étude d'impact avant un bout de temps, si j'ai bien compris
là...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, on
continuera à l'utiliser suivant les normes gouvernementales actuelles si
c'est de façon terrestre et sur des superficies inférieures
à 600 hectares, si c'est de façon aérienne.
M. Jolivet: Bon. Là, vous me dites: Dans les quatre jours,
ça disparaît. Il y a des gens qui commencent à dire que ce
n'est pas si sûr que ça, qu'il y a des effets plus pervers qu'on
pensait des phytocides, même si c'est juste manuel, terrestre. Le
ministre a-t-il des études précises? Si oui, est-ce qu'il est
prêt à les déposer? Sur les effets.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Harvey va vous
répondre sur cette question-là parce que c'est oui, en tout cas,
la réponse.
M. Harvey: M. le Président, effectivement, comme disait
tout à l'heure M. le député, à chaque année,
dans chacun des terrains où on fait utilisation de phytocides, il y a
des études de suivi. L'ensemble de ces études-là ont
été déposées auprès de la commission du
BAPE, et on pourra vous en fournir copie.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elles sont
également déposées à tous les ans au
ministère de l'Environnement lorsqu'il n'y a pas d'audience. Les
études de suivi, ça fait partie de...
M. Jolivet: Mais c'est le ministère, c'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...nos
opérations, de notre pratique.
M. Jolivet: Le ministère les dépose au
ministère de l'Environnement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On les
dépose au ministère de l'Environnement, c'est une obligation.
C'est une norme gouvernementale et, en plus, on s'assure via des contrats de
recherche de la véracité de notre suivi.
M. Jolivet: Une question sur les fermes forestières et les
lots intramunicipaux. Le ministre connaît notre demande à ce
niveau-là. Le 13 février dernier, toujours en commission
parlementaire, le ministre nous répondait au sujet des lots
intramunicipaux qu'il faudrait des suggestions innovatrices pour les
aménager. Le ministre nous disait aussi que la question des fermes
forestières l'intéressait beaucoup et qu'il faudrait le faire sur
une base expérimentale. Le ministre s'interrogeait aussi sur
l'orientation future que prendrait cette forme de propriété.
Alors, j'aimerais savoir, au moment où on se parle, si le ministre a
l'intention d'expérimenter ce type de gestion forestière.
Pourrions-nous savoir si le ministre, au niveau de son ministère, a
déjà étudié cette formule et si c'est possible de
savoir où en est rendue cette démarche? Le ministre en est bien
conscient. En Abitibi-Témiscamingue, il y a eu une chance, la Commission
de protection du territoire agricole a arrêté la vente des lots,
sinon on aurait eu quelques problèmes. Alors, n'y aurait-il pas lieu,
à ce moment-là, que le ministère établisse des
contacts avec les municipalités régionales de comté pour
inventorier l'ensemble de ces lots intramunicipaux disponibles et voir si un
partenariat d'expérimentation ne serait pas possible?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Actuellement, M.
le Président, c'est que nous venons de confier l'étude sur les
différentes utilisations possibles des lots intramunicipaux. Nous avons
demandé aux municipalités de l'Abitibi-Témiscamingue,
auxquelles réfère M. le député de Laviolette, des
suggestions quant à l'utilisation de ces lots-là. On n'a pas
reçu tellement de suggestions innovatrices, sauf donner des subventions
pour qu'on travaille sur les lots intramunicipaux. Ça devient une
question de budget là.
M. Jolivet: Une minute...
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'étude
vient d'être confiée en Abitibi via la société
sylvicole qui pourrait peut-être nous proposer un genre de ferme
forestière ou d'autres utilisations. Évidemment, il va falloir
penser aussi au budget que ça peut comporter. C'est évident
qu'avec le por-
tefeuille d'un autre on peut faire beaucoup de projets. Actuellement,
l'étude est en cours. On vient tout juste de la confier.
M. Jolivet: Est-ce qu'en contrepartie le ministre a l'intention
de demander à son collègue de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation de ne pas faire la vente des lots intramuni-cipaux avant
qu'il ait pris une décision à ce niveau-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah! Il a
été question d'échange de lots avec le ministère de
l'Agriculture qui se proposait de nous remettre certains lots qui
n'étaient plus destinés à l'agriculture ou autres... Mais
ça, ça a tout été bloqué, du
côté des Forêts toujours, pour l'étude dont on parle.
Les lots du ministère de l'Agriculture, je ne sais pas où c'en
est rendu actuellement. Mais ça, je pourrais peut-être vous
fournir de l'information dans quelques jours.
M. Jolivet: C'est parce que ça serait intéressant
dans la mesure où le ministre, à ce moment-là, pourrait
prendre la précaution d'éviter que les lots soient vendus parce
que le monde va crier à nouveau. Puis, une chance que la Commission de
protection du territoire est intervenue, sinon ils seraient déjà
vendus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, ce sont les
MRC, ce sont les municipalités de la région qui sont intervenues.
Puis on a convenu de vendre des lots isolés, de vendre des lots
épars et de garder des blocs de lots pour l'étude qu'on vient de
confier...
M. Jolivet: Oui, mais vous parlez à votre niveau à
vous là, mais je parle au niveau de l'Agriculture.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...alors
ça...
Le Président (M. Bélanger): Je me dois de vous
interrompre. Si vous permettez, alors...
M. Jolivet: Juste... M. le Président, le ministre pourrait
juste terminer ce point-là parce que il est important. C'est que le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation a
des lots qui lui appartiennent. Il était en train de les vendre et la
Commission a arrêté ça. Moi, je veux juste m'assurer que le
ministre, à ce niveau-là, prendra les précautions
auprès de son collègue pour éviter que, en attendant qu'il
prenne une décision, ces lots-là soient vendus. Sinon, ça
ne voudra plus rien dire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais il
faudrait demander ça au ministre de l'Agriculture parce que là
écoutez, M. le Président, j'ai assez dem'occuperde...
M. Jolivet: Non, mais comme collègues, vous êtes
capables de vous parler au Conseil des ministres, vous êtes assis proche
à proche là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, vous poserez
une question sur le sujet au ministre de l'Agriculture en Chambre à la
période des questions.
M. Jolivet: Bien.
Adoption des crédits
Le Président (M. Bélanger): Alors, si on en revient
à nos crédits, les crédits du programme 3 n'étaient
pas adoptés. Alors, est-ce que le programme 3 est adopté?
M. Jolivet: Sur division.
Le Président (M. Bélanger): Sur division. Est-ce
que le programme 4 est adopté?
M. Jolivet: Sur division.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que l'ensemble
des crédits du ministère des Forêts sont
adoptés?
M. Jolivet: Sur division.
Le Président (M. Bélanger): Sur division. Alors,
ceci étant fait, la commission a complété son mandat en ce
qui concerne l'étude des crédits.
Auparavant, je voudrais remercier tous les fonctionnaires et les membres
du cabinet du ministre qui ont participé à nos travaux. Je vous
remercie de votre patience pour vous avoir gardés si tard. En remerciant
tout le monde, bonsoir.
(Fin de la séance à 23 h 12)