Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Seize heures cinquante minutes)
Le Président (M. Bélanger): La commission de
l'économie et du travail se réunit pour procéder à
l'étude des crédits budgétaires du ministère de
l'Énergie et des Ressources, secteur forêts, soit les programmes 1
à 4 du ministère. Est-ce qu'il y a des remplacements, M. le
secrétaire?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, aucun
remplacement.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, j'invite
donc le ministre ou les autres membres de la commission, s'il y a lieu,
à faire les remarques préliminaires. M. le ministre.
Remarques préliminaires M. Albert
Côté
M. Côté (Rivière-du-Loup): Merci, M. le
Président. Bonjour chers collègues, bonjour collègues du
ministère. M. le Président, lors de la présentation de la
politique générale des dépenses du gouvernement pour
l'exercice budgétaire 1990-1991, mon collègue, M. Daniel Johnson,
président du Conseil du trésor et ministre
délégué à l'Administration, indiquait que le
gouvernement entendait donner à la population, et je cite: "Un niveau de
service compatible à long terme avec la capacité de financement
de notre économie." Cette préoccupation s'inscrivait dans un
objectif de redressement des finances publiques que poursuit le gouvernement
actuel depuis 1986. C'est donc en relation avec cet objectif du gouvernement du
Québec que les crédits budgétaires 1990-1991 du secteur
forêts du ministère de l'Énergie et des Ressources ont
été préparés. Il nous a fallu faire des choix
quelquefois difficiles mais nous avons toujours garde à l'esprit notre
objectif d'une saine gestion des ressources forestières du
Québec.
M. le Président, certains programmes ont vu ainsi leur niveau
budgétaire réduit par rapport à ce qu'il était au
cours de l'exercice 1989-1990. Et, à titre de gestionnaire des
forêts, il est bien évident que j'aurais
préféré ne pas faire de tels choix. Mais comme je
l'indiquais précédemment, il me revient également,
à titre de gestionnaire des fonds publics et de responsable face
à la population, de tenir compte de la capacité de payer des
Québécois. Nous avons voulu aussi assurer à l'ensemble des
secteurs du ministère de l'Énergie et des Ressources, un niveau
budgétaire leur permettant d'assurer le minimum de services à la
population.
En rétrospective, l'activité la plus importante que nous
avons complétée et réalisée au cours de l'exercice
1989-1990 est la négociation des 292 contrats d'approvisionnement et
d'aménagement forestier qu'on appelle depuis ce temps les CAAF. En
effet, ces 292 propositions ont toutes été adressées aux
bénéficiaires avant le 1er avril 1990, tel que nous l'impose la
Loi sur les forêts adoptée en décembre 1986. Dans certaines
régions, en particulier la région 04, les négociations qui
doivent s'étendre, aux termes de la loi, sur une période de 60
jours, seront finalisées sous peu. Par ailleurs, j'avais accepté,
à la demande des Algonquins du Lac Barrière, de retarder la
finalisation des contrats dans leur région. Et ceci, M. le
Président, afin de nous permettre de continuer des discussions qui,
malheureusement, n'ont pas eu lieu. Et j'aurai l'occasion de revenir sur ce
dossier. Mais je trouve une certaine inconsistance de la part de certains de
nous reprocher, d'une part, de ne pas avoir signé l'ensemble des
contrats des CAAF avant le 1er avril 1990 et, d'autre part, de ne pas laisser
suffisamment de temps aux autochtones pour discuter avec le
ministère.
L'année 1990-1991 sera la première où le nouveau
régime forestier sera en application sur l'ensemble du territoire du
QuébecA territoire forestier, j'entends. Nous devrons donc, intensifier
nos efforts de planification en étroite collaboration avec nos
partenaires, les syndicats et offices de producteurs, les organismes de gestion
en commun, les détenteurs, de CAAF, et ceci, afin d'assurer une saine
gestion de nos forêts et de participer également à la mise
en valeur de la forêt privée.
C'est ainsi, M. le Président, que dans le cas des forêts
publiques, des premiers plans quinquennaux d'aménagement ont
été déposés au ministère par les
bénéficiaires au début de 1990 et qu'ils ont pu être
consultés et qu'ils ont fait également l'objet d'information
auprès du public. Après analyse, ces plans devraient être
approuvés par mon ministère et orienter également
l'aménagement des forêts concernées, c'est-à-dire
les forêts publiques. Au début de 1991, une autre série de
plans quinquennaux seront déposés pour les unités de
gestion non incluses dans la première phase et ces plans seront
également étudiés et soumis, pour être
consultés, à l'information du public. Pour faire face au nouveau
défi représenté par l'application de la Loi sur les
forêts, nous avons l'intention, au cours de 1990, de doter le secteur
d'une nouvelle structure qui assurera l'efficacité de nos interventions
et ceci, plus particulièrement au niveau du terrain, là où
l'action se passe, c'est-à-dire en forêt.
Au niveau de l'entente fédérale-provinciale
sur le développement forestier, il y a lieu de préciser
ici, M. le Président, que le Québec a dû accepter le
prolongement pour un an dès entérites se terminant le 31 mars
1990 et ceci, afin de permettre l'épuisement des enveloppes dans
certains secteurs, enveloppes prévues à l'origine de l'entente de
1985-1990. Malheureusement, dans le cas de l'entente sur le
développement forestier, cette décision gouvernementale
n'implique la part de fonds nouveaux que dans le programme de lutte au
dépérissement des érabliè-res. Pour l'exercice
1990-1991, le secteur forêts a vu ses revenus en provenance du
fédéral diminuer d'environ 30 000 000 $. Par ailleurs,
étant donné l'importance de la gestion des forêts, je tiehs
à signaler que le gouvernement du Québec a tenu à assumer,
à même ses propres crédits, une proportion plus que
significative du manque à gagner provenant du non-renouvellement de
l'entente.
Nous avons également l'intention d'accroître nos
interventions en milieu environnemental. C'est ainsi qu'avec la collaboration
du ministère de l'Environnement et du ministère de l'Industrie,
une stratégie de protection des forêts sera proposée pour
discussion avec la population au cours de l'automne prochain. Cette
stratégie visera une réduction de l'utilisation des phytoci-des
en forêt, tout en assurant la régénération des
parterres de coupe. Ceci, M. le Président, fait suite à, la
commission parlementaire tenue conjointement avec le, ministère de
l'Environnement sur le sujet. Nous avons aussi entrepris, plus
particulièrement en collaboration avec différentes nations
autochtones, un examen des normes d'intervention en milieu forestier en
fonction du mode de vie traditionnel et particulier de ces utilisateurs de la
forêt et nous verrons par la suite s'il y a lieu de modifier ces
normes.
Enfin, la mise sur pied d'un programme d'aide à
l'établissement d'unités de désencrage par certaines
papetières ou récupérateurs permettra d'écouler les
vieux papiers provenant d'organisations de récupération
québécoises. Pour l'instant, il n'est pas de notre intention,
dans ce domaine, d'encourager l'importation de vieux papiers en provenance,
notamment, des États-Unis. Il revient au ministère de
l'Environnement d'assurer une saine gestion de nos sites d'enfouissement
sanitaire.
Je voudrais maintenant, M. le Président, présenter
quelques grandes orientations budgétaires 1990-1991, orientations que
nous pourrons discuter plus en détail lors de l'analyse programme par
programme du budget du secteur forêts. De façon à
intensifier, comme je l'indiquais précédemment, notre effort de
planification pour assurer une saine gestion des forêts, le budget
relatif à l'allocation de la matière ligneuse est augmenté
de 3 600 000 $ et permettra, entre autres, la finalisation de la
stratégie de protection des forêts et l'analyse par nos
différentes unités administratives des plans soumis par
l'industrie.
Le budget relatif au contrôle de l'utilisation est augmenté
de 8 500 000 $ afin de permettre un meilleur suivi des interventions
réalisées en milieu forestier par les bénéficiaires
de contrats d'approvisionnement et d'aménagement forestier.
Étant donné la recrudescence de la tordeuse des bourgeons
de l'épinette, le budget de prévention et de lutte contre les
insectes et maladies est augmenté de 9 900 000 $.
Le secteur devant assurer une connaissance adéquate du milieu
forestier, notre budget d'inventaire est augmenté de 4 000 000 $ pour
permettre, notamment, l'implantation d'un système d'information
gêoforestière.
Par ailleurs, M. le Président, comme je le mentionnais
précédemment, il nous a fallu faire certains sacrifices pour
répondre aux orientations gouvernementales d'une saine gestion
budgétaire. C'est ainsi qu'a été supprimé pour
cette seule année, je l'espère, le programme de voirie
forestière. Ce programme nous permettait de partager avec l'industrie
des frais occasionnés par l'accès à la ressource
forestière, principalement dans le Nord. Il s'agit d'une économie
de 15 400 000 $. Malheureusement, nous avons dû également
réduire les crédits affectés à l'aménagement
des forêts privées et notre budget régulier est
diminué de 7 000 000$. Par ailleurs, un budget supplémentaire
annoncé par le ministère des Finances nous a permis d'injecter 4
500 000 $ dans le domaine de l'aménagement de la forêt
privée, ce qui ramène la réduction réelle à
2 500 000 $.
Qu'il me soit permis, ici, M. le Président, de vous faire part de
l'augmentation importante qu'a connue le budget consacré à la
forêt privée depuis les dernières années. En effet,
en 1984-1985, le gouvernement du Québec consacrait 19 500 000 $ à
l'aménagement de la forêt privée. Au cours de l'exercice
1989-1990, c'est 52 800 000 $, plus de deux fois et demie le budget de
1984-1985, que le gouvernement du Québec actuel investissait dans le
même domaine. Et cette année, grâce au budget
supplémentaire annoncé récemment par le ministre des
Finances, c'est un peu plus de 50 000 000 $ qui serviront à
l'aménagement de la forêt privée. Dans un gouvernement qui,
depuis son accession au pouvoir, a eu comme stratégie de réduire
les dépenses, une augmentation de cet ordre ne peut que signifier
l'importance que nous accordons à appuyer les travaux
réalisés par les propriétaires de forêts
privées.
Il est bien évident que j'aurais préféré que
l'on continue à accroître au même rythme les investissements
en forêt privée. Comme je l'ai souligné auparavant, il nous
a fallu faire des choix. Par ailleurs, des tables de concertation sont
actuellement à l'oeuvre dans chacune des régions administratives
du Québec afin de
dégager certaines pistes d'orientation pour mieux gérer la
forêt privée sur une base régionale, en fonction de leurs
objectifs et non en fonction des taux. En cours d'année, à l'aide
des recommandations que nous ferons aux tables de concertation, j'ai
l'intention que l'on révise l'ensemble du programme de forêts
privées afin d'examiner tous les outils dont le gouvernement peut
disposer pour assurer un sain aménagement de cette forêt. Je suis
convaincu qu'en concertation avec l'ensemble des intervenants et des
députés, nous trouverons une formule, qui, tout en tenant compte
de la capacité de payer des Québécois, permettra un
aménagement des plus profitables de cette forêt.
Dans le même domaine, j'ai demandé de plus un moratoire sur
le programme de crédits forestiers afin d'examiner la possibilité
de réorienter les fonds ainsi récupérés vers des
utilisations qui m'apparaissent plus prometteuses pour la forêt
privée. Également, j'ai annoncé mon intention, pour
l'exercice 1991-1992, de réduire de 20 000 000 $ la quantité de
plants mis en terre en forêt privée, et ceci, M. le
Président, afin de dégager une partie du budget pour
réaliser des travaux d'éducation et de peuplement, travaux
demandés depuis longtemps par les différents groupements
forestiers et dont l'efficacité est reconnue par tous.
Enfin, j'ai dû également réduire de 1 200 000 $ le
budget alloué à la recherche et au développement. Cette
réduction s'accompagnera par ailleurs d'une révision de ce
domaine d'activité au ministère, afin d'examiner, entre autres,
la possibilité d'accroître la proportion qui pourrait être
effectuée par différents organismes indépendants de
recherche, et ceci, en concertation avec d'autres intervenants, augmentant
ainsi les retombées économiques des sommes consacrées par
mon ministère à la recherche et au développement.
Dans les circonstances, cet exercice de priorisation de nos
différentes interventions, autant en forêt publique qu'en
forêt privée, se solde par une augmentation de 9 400 000 $ de
l'enveloppe globale du secteur forêts du ministère de
l'Énergie et des Ressources. Nous croyons, par ces choix difficiles, ne
pas avoir mis en danger notre objectif d'une saine gestion d'une ressource
importante pour l'ensemble des Québécoises et des
Québécois, et ceci, tout en respectant les contraintes que le
gouvernement s'était imposées en fonction de la capacité
de payer de ces mêmes personnes. Lors de discussions récentes avec
le député de Laviolette, M. le Président, celui-ci m'a
fait part d'un certain nombre d'interrogations qui, j'en suis assuré,
feront partie de nos discussions. C'est ainsi que je voudrais dès
maintenant aborder certains de ces dossiers.
Grâce aux négociations menées par mon
ministère, en collaboration avec le gouvernement fédéral,
le droit à l'exportation sur le bois d'oeuvre a été
ramené de15%à8%ilya deux ans. On nous a récemment
déposé au ministère une étude sur les coûts
réels des travaux sylvi-coles réalisés par l'industrie
dans le cadre de l'aménagement de la forêt publique. Ce document,
de même que certains autres provenant, entre autres, de l'Association des
manufacturiers de bois de sciage du Québec seront au coeur de la
renégociation de ce droit à l'exportation qui doit débuter
avec l'administration américaine, avec la collaboration du gouvernement
fédéral, au cours de l'été prochain.
J'informe également cette commission de mon intention de confier
à la société d'État REXFOR l'ensemble des travaux
dans les arrérages. Nous avons vu précédemment que les
enveloppes budgétaires au niveau de la planification et du
contrôle ont été accrues sensiblement au secteur
forêts, ceci afin d'assumer pleinement notre rôle de gestionnaire
de la ressource. Ces nouveaux rôles imposés par le nouveau
régime forestier impliquent une augmentation importante de nos besoins
en effectifs. C'est ainsi qu'il a été décidé de
confier à REXFOR les travaux dans les arrérages pour
éviter d'accroître indûment et pour une période
limitée le nombre de personnes-années du secteur forêts. Je
tiens, par ailleurs, à informer M. le député qu'aucune
personne n'a été transférée contre son gré
à REXFOR. Celles qui ont voulu aller oeuvrer dans cette '
société d'État l'ont fait de leur plein gré. Celles
qui demeurent au ministère pourront oeuvrer autant au niveau de la
planification que du contrôle. Il ne s'agit donc pas d'une manoeuvre de
démembrement du secteur forêts.
J'ai eu l'occasion, antérieurement, d'évoquer la
stratégie de protection des forêts. Ce document,
élaboré conjointement par le ministère de l'Environnement
et l'industrie, sera ¦ déposé sous peu pour acceptation par
les partenaires et fera l'objet de consultations publiques par le BAPE au cours
de l'automne. De même, M. le député de Laviolette aura sans
doute l'occasion, évidemment, de me questionner sur l'avenir des
pépinières et plus particulièrement sur celle de
Gran-des-Piles, la pépinière qui lui tient à coeur. Le
rapport du comité mis sur pied afin d'examiner l'avenir des
pépinières du gouvernement m'a été remis il y a
déjà un certain temps...
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, il
resterait deux minutes. Est-ce que c'est suffisant ou si on doit prolonger?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Comme vous
voudrez.
M. Jolivet: II y aurait consentement.
Le Président (M. Bélanger): Consentement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce rapport indique
des pistes...
M. Jolivet: S'il me répond affirmativement pour la
pépinière de Grandes-Piles, c'est vrai.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je peux parler
longtemps de la pépinière de Grandes-Piles, moi. Ce rapport, M.
le Président, indique des pistes, intéressantes pour assurer
l'avenir de l'ensemble de nos pépinières. Ça devrait me
donner une minute de plus. Mais je me dois d'attendre les conclusions: du
rapport sur la stratégie de protection des forêts avant de donner
suite aux orientations- proposées, puisque la production de plants; plus
particulièrement pour le type de plants produits, peut être
directement reliée à des modes d'aménagement
écologique des forêts.
Le député de Duplessis nous, a entretenus à
quelques reprises des problèmes des autochtones. J'ai eu l'occasion de.
l'informer que, dans mon optique, il revenait au. Secrétariat aux
affaires autochtones de discuter avec le conseil des, nations respectives de
toutes les revendications territoriales. Par ailleurs, et ceci pour tenir
compte du mode de vie particulier: de ces. utilisateurs de la forêt;
comme je l'ai indiqué, précédemment, nous sommes à
examiner les normes d'intervention en milieu forestier en étroite
collaboration avec le Conseil attikamek-monta-gnais et les Cris. Et, en ce qui
a trait aux Algonquins du lac Barrière, j'ai voulu, dans ce cas
spécifique, bien qu'il ne s'agisse pas d'une revendication territoriale,
contrairement à ce que le député de Duplessis
prétend, entreprendre un dialogue avec cette bande autochtone. J'ai
fait, M. le Président, tous les efforts requis pour assurer ce dialogue.
Toutefois, je me dois de constater avec regret que ces efforts n'ont pas
été couronnés de succès, puisque les Algonquins du
lac Barrière ont choisi d'utiliser la voie judiciaire pour faire
connaître leurs préoccupations.
Enfin, M. le député de Laviolette a abordé en
Chambre la question de la mise sur pied d'une société pour lutter
contre les insectes et les maladies. Je tiens ici encore à le rassurer.
Nous ne prévoyons pas de transferts forcés de personnes du
ministère vers cette société. Celles qui voudront aller y
oeuvrer le feront de leur plein gré.
Par ailleurs, la mise sur pied de cette société est
calquée sur les sociétés de protection et de conservation
dont l'efficacité a été éprouvée à
maintes reprises au cours des dernières années. C'est là
notre seul objectif: assurer l'efficacité de la lutte contre les
insectes et les maladies et éviter ainsi des pertes indues de ressoures
forestières au Québec. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Laviolette.
M. Jean-Pierre Jolivet
M. Jolivet: Merci, M. le Président. En attendant de
pouvoir saluer les gens qui accompagnent le ministre comme des gens, soit du
ministère des Terres et Forêts ou du ministère des
Forêts, je vais me contenter, de les saluer comme membres du secteur des
forêts du ministère de l'Énergie et des Ressources,..
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha,ha,
ha!
M. Jolivet:... ainsi que de saluer le ministre qui, malgré
son voeu, n'est encore que délégué aux Forêts.
Comme, d'habitude, c'est avec une curiosité
intéressée et dans, un esprit constructif que j'entends faire le,
tour de la problématique entourant l'utilisation des ressources
forestières du Québec, lesquelles, compte tenu de leur
importance, avec la, loi, que nous avons passée d'un commun accord, ici
à l'Assemblée nationale, mériteraient d'avoir, un
ministère.
Les, crédits- des, programmes 1 à 4 totalisent 325 900 000
$ en 1990-1991, ce qui est une augmentation d'à peine 1, 2 %.
J'écoutais le ministre tout à l'heure et je me disais que c'est
un peu comme la ministre des institutions financières, ce matin, qui
disait que ses crédits avaient, été coupés parce
que c'était le Conseil du trésor... J'avais; quasiment
l'impression que c'était la même chose pour le ministre
délégué aux Forêts qui, pour sa part, parlait de
choses qu'il voulait réaliser mais que, malheureusement, il n'avait pu
faire au rythme et au gré de ses désirs et il laissait quasiment
sous-entendre: Écoutez, on a un Conseil du trésor qui coupe dans
tes crédits et qui nous a donné au mois de mars dernier telle
somme d'argent.
N'eussent été les sommes additionnelles allouées
à la protection de la forêt essentiellement pour combattre cette
épidémie de la tordeuse des bourgeons de l'épinette qui
sévit actuellement dans la région du Bas-Saint-Laurent et de la
Gaspésie, les crédits du ministère de l'Énergie et
des Ressources, secteur forêts, afficheraient une baisse. Ce n'est pas
non plus les 5 000 000 $ de plus qui ont été annoncés par
le ministre des Finances lors du dernier budget qui vont réussir
à corriger cette anomalie.
Je m'inquiète de façon particulière de la baisse
des crédits alloués à l'amélioration de la
forêt, au chapitre de l'aménagement des forêts
privées, et ce, même si le ministre - comme il l'indiquait tout
à l'heure et qu'il l'indiquait en Chambre, hier, à une question
surprise posée par le député de Beauce-Nord -
s'était engagé à allouer, sur les 5 000 000 $, 4 500 000 $
de plus à cet élément. Il s'agit cependant, et on le verra
en cours de route, d'une baisse.
Plus de 3000 propriétaires et travailleurs de la forêt au
niveau du secteur privé sont venus
dénoncer une telle situation sur la colline parlementaire
dernièrement. Cette pratique que le gouvernement libéral a, qui
consiste à annoncer des budgets insuffisants par le président du
Conseil du trésor lors du dépôt des crédits puis, en
deuxième lieu, de se faire applaudir à l'Assemblée
nationale à la présentation du budget par le ministre des
Finances, c'est une pratique qui a pour but d'appliquer un baume sur une plaie
qui, cependant, n'est aucunement guérie. C'est une belle
activité. Les députés qui n'ont pas eu la chance d'aller
à fond peuvent applaudir parce qu'on annonce 5 000 000 $ de plus, mais
quand on considère qu'il y a une baisse du budget lui-même de 7
000 000 $ non récurrents de l'année précédente,
avec les ententes fédérales-provinciales qui n'existent plus, ce
n'est pas ça qui va régler le problème qui est devant
nous. Et 3000 personnes sont venues le dire au gouvernement. J'espère
que le ministre en a pris bonne note, même s'il a envoyé des
haut-parleurs dire comme député qu'ils avaient un message
important venant du cabinet du ministre, mais qui n'a leurré personne
cette joumée-là. (17 h 15)
Je rappellerai qu'au niveau de la mise en valeur de la forêt
privée, et ce, malgré les impacts économiques et sociaux
considérables que le ministère reconnaît lui-même
à la mise en valeur et à l'exploitation de cette ressource, le
gouvernement ne consacre que 38 900 000 $ en prenant pour acquis que c'est
là qu'iront 4 500 000 $ additionnels. C'est 5,1 % de moins que le budget
de l'année dernière, mais c'est surtout 29,4 % inférieur
aux besoins.
Ça, je pense que le ministre, au niveau de la forêt
privée, en est bien conscient. Il aura beau me répéter, et
tout à l'heure j'ai sursauté, qu'en 1984-1985, il y avait tant de
millions et que maintenant on a presque deux fois et demie ce montant, le
ministre conviendra très bien que la politique d'aide qui était
mise en place à l'époque ne pouvait pas débuter à
des rythmes tels qu'aujourd'hui il serait peut-être obligé de
mettre 100 000 000 $. Je pense qu'il fallait débuter à ce
moment-là, comme d'ailleurs on le verra au niveau de la loi qui prendra
sa pleine vigueur le 1er juillet 1990, la Loi sur les forêts, et qui, le
ministre en est bien conscient, ne met pas dans la même année tous
les montants nécessaires et qui vont perdurer dans le temps et qui vont
augmenter d'année en année pour la forêt publique et la
forêt privée.
Lorsqu'on ajoute à ce fait l'intention exprimée par le
ministre délégué aux Forêts d'abolir le programme de
financement forestier - même s'il parle de moratoire, il parle aussi en
même temps d'utiliser ces sommes à d'autres fins - on comprend
mieux pourquoi certaines personnes expriment leur crainte comme elles l'ont
fait dernièrement.
Je ne peux pas non plus passer sous silence une promesse
électorale que le ministre renie aujourd'hui. Je ne sais pas pour
combien de temps, d'ailleurs, mais il la renie quand même. Il faut se
rappeler que durant la campagne électorale, à grand renfort de
publicité, il venait annoncer que désormais, à partir de
l'année en cours, dans les années à venir, c'est 250 000
000 $ pour les quatre prochaines années, c'est extraordinaire le nombre
de plants qu'on devait mettre en terre, c'est-à-dire 1 000 000 000 de
plants. Sauf qu'aujourd'hui, au moment où on se parie, l'élection
est passée et ce n'est plus 250 000 000, c'est 230 000 000 de plants par
année. Et là, le ministre a beau faire des discours en disant:
J'utilise l'argent que je ne mets pas là à d'autres fins, la
façon dont il nous a parlé tout à l'heure nous indique
qu'il ne met pas plus d'argent ailleurs. Au contraire, il en coupe.
Après avoir réduit l'objectif de 300 000 000 de plants
à 250 000 000 en arrivant au pouvoir en 1985, voilà donc que le
parti en place, le gouvernement libéral renie une promesse
électorale faite il y a moins d'un an. Je ne crois pas que le
gouvernement ait été élu pour renier ses promesses. Quand
on regarde maintenant l'avenir de l'industrie forestière, que ce soit au
niveau des scieries qui, de plus en plus, le ministre en est conscient, ont des
difficultés, ou que ce soit au niveau de l'industrie des pâtes et
papiers, l'année qui vient sera certainement plus difficile dans le
cycle actuel que les années précédentes.
Donc, au niveau des scieries, il y a certaines fermetures qui ont
déjà été annoncées et d'autres sont à
prévoir. D'un autre côté, la politique monétaire
canadienne, la conjoncture économique actuelle, certaines politiques
canadiennes de transport, la taxe de 8 % que le ministre se targuait tout
à l'heure d'avoir baissée à 8 % à l'exportation, la
taxe qui va entrer en vigueur, qui s'appelle la taxe sur les produits et
services, qui aura certainement des effets, même si on sait que dans la
construction, en fait, dans le bois d'oeuvre en particulier, cette taxe est
actuellement à un niveau supérieur à 7,5 %, en sachant
aussi en même temps qu'il n'est pas sûr que ça se
répercute au niveau des gens qui vont aller acheter, des personnes qui
doivent se construire...
Le problème des copeaux qui, malgré la loi qui n'est pas
encore passée, existe toujours, explique donc cette situation difficile
qu'auront à vivre les industries forestières au Québec.
Certains de ces éléments sont indépendants des
décisions du gouvernement du Québec, j'en suis bien conscient,
mais d'autres sont ou bien en partie ou de façon totale attribuables aux
politiques du gouvernement en place au Québec, le gouvernement
libéral. Je regrette que, même amendement par-dessus amendement,
loi revenant sur la table apportant des amendements à la Loi sur les
forêts, le ministre n'en ait pas profité pour corriger certaines
lacunes.
Au niveau des pâtes et papiers, l'industrie a
de nouveaux défis et de nombreux défis à relever,
que ce soit en matière d'environnement - et on a eu l'occasion, lors
d'une rencontre avec les gens de l'Association des industries
forestières du Québec de parler des décisions que le
fédéral a l'intention de prendre, mais aussi que le Québec
s'apprête à emboîter le pas dans ce sens-là - en
matière de recyclage du papier, qui est maintenant nécessaire,
pour exporter vers les États-Unis, ou d'utilisation optimale de la
ressource ligneuse en harmonie avec les scieries. On s'aperçoit que le
dossier n'est pas rose actuellement.
Une menace est venue s'ajouter dernièrement. C'est une menace de
boycott venant de l'Europe, compte tenu que môme dans certains cas on
nous parle, à cause des coupes à blanc qui ont été
effectuées dans le territoire de l'Amazonie du Nord. Voilà donc,
à ces difficultés dont je viens de parler s'ajoute une menace de
boycott par les Européens à l'égard des produits de bois
provenant du Québec et du Canada.
Dans sa présentation des crédits, le ministre n'en parle
pas. J'espère que ce n'est pas par indifférence, mais, pour ma
part, je crois qu'il faut prendre au sérieux dès maintenant cette
menace. Les Européens ont déjà démontré ce
qu'ils pouvaient faire dans ce sens, lorsqu'on regarde toute la question de la
chasse aux bébés phoques, comme on a aussi à regarder
d'autres discussions qui avaient eu lieu au niveau de l'amiante à
l'époque, de l'amiante bleue et de l'amiante blanche et de l'amiante
noire, je pense. La menace est donc sérieuse. La décision de
baisser l'objectif de reboisement m'apparaît en ce sens donc mal venue.
J'espère que nous aurons, dans les heures qui viennent, l'occasion de
discuter plus profondément.
REXFOR, le ministre en a parlé, il a dit que j'avais eu des
questions. J'en ai encore. Il est évident que le ministre, j'en suis
assuré, s'est préparé en conséquence. Nous aurons
donc, dans les heures qui viennent, l'occasion de parier de REXFOR et de son
rôle par rapport au ministère.
Je m'interroge aussi bien sur l'efficacité de l'entreprise par
rapport aux responsabilités qui lui ont été
dévolues que sur ce que le ministre entend faire du secteur forêt
du ministère de l'Énergie et des Ressources. Ce transfert de
responsabilités nous apparaît, à certains égards,
comme une tentative du ministre pour affirmer ses responsabilités. S'il
n'est pas capable de le faire vis-à-vis le ministre, il va
peut-être tenter de le faire au niveau de REXFOR. Est-ce là la
raison? J'espère que non. Est-ce là le moyen que le ministre a
trouvé pour contourner les difficultés sur le plan administratif
qui découlent du fait qu'il n'y a pas de véritable
ministère dévoué à la forêt, avec les
responsabilités administratives qui s'y rajoutent?
Quelles seront les conséquences de ce transfert sur le
contrôle que les parlementaires ont à faire? Je pense qu'il y a
des gens qui vont avoir des questions à se poser ici. Les
députés ministériels devraient s'y attarder aussi. Quelles
seront donc les conséquences sur les relations avec les
différents intervenants dans le secteur forestier? On aura l'occasion de
disséquer le décret de 1988, à moins qu'un autre
décret ne soit venu changer le décret de 1988. Le ministre, dans
ce décret, indique de quelle façon on doit procéder.
Autant de questions que nous aurons l'occasion de discuter.
Voilà donc, M. le Président, quelques remarques que je
voulais faire avant d'entreprendre en détail l'étude des
crédits de chaque programme et de chaque élément. De
nombreuses inquiétudes. De nombreuses questions. Plusieurs
insatisfactions pour lesquelles j'espère que les prochaines heures nous
apporteront au moins certaines assurances et certaines réponses,
à défaut, fort probablement, de ne point me satisfaire
pleinement. En terminant, je tiens cependant à rappeler au ministre et
à ses collaborateurs immédiats que c'est dans un esprit
d'ouverture et un esprit constructif que j'aborde l'exercice qu'il nous est
permis de faire en vertu de nos règlements.
Le Président (M. Bélanger): Je vous remercie, M. le
député de Laviolette. Avant de commencer, est-ce qu'on pourrait
s'entendre sur la procédure? Est-ce qu'on fait globalement ou si on y va
programme par programme?
M. Jolivet: On va y aller, M. le Président, suivant...
Le Président (M. Bélanger): L'ordre des programmes
qui sont là?
M. Jolivet:... la vue globale du secteur et ensuite programme par
programme. Parce qu'on va suivre ce qui est marqué dans le document que
le ministre nous a fait parvenir pour préparer l'étude des
crédits budgétaires. Donc, il y a une vue globale du secteur et
ensuite on y va programme par programme. Je vous dirai, cependant, que je me
suis entendu avec le ministre pour que, si on n'est pas rendu à ce
niveau-là, le député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue
puisse venir poser une question de 18 h 15 à 18 h 30. On fera une
inversion, à ce moment-là, pour ce dossier-là.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Et on s'entend
pour que tous les crédits soient considérés comme
approuvés à la fin de la séance?
M. Jolivet: Si on se rend à 23 h 45.
Le Président (M. Bélanger): On va se rendre
à 23 h 45.
M. Jolivet: Vous êtes sûr?
Le Président (M. Bélanger): J'appelle donc
l'élément 1.1, Présentation du secteur. Alors 1.1,
Présentation du secteur. M. le ministre.
Présentation du secteur
M. Côté (Rivière-du-Loup): Écoutez, la
forêt est tellement présente au Québec qu'elle n'a pas
tellement besoin de présentation. Elle constitue, M. le
Président, une source d'activités socio-économiques
importantes. Aussi, elle constitue, la forêt, un milieu essentiel
à la qualité de vie, à notre environnement. Le secteur
forestier procure de l'emploi directement et indirectement à plus de 250
000 personnes au Québec et est le point d'appui de plusieurs centaines
de municipalités ainsi que des régions
périphériques.
En 1988, les exportations de produits forestiers ont
représenté une valeur totale de 5 000 000 000 $, soit près
de 22 % de toutes les exportations hors Québec. À lui seul, le
secteur détient 15,1 % des emplois directs, 17 % des salaires et 4,2 %
du produit intérieur brut du Québec. De plus, le secteur
forestier québécois et son effet d'entraînement ont
contribué globalement, avec une récolte de bois de 34 000 000 de
mètres cubes en 1988-1989, pour 1 739 000 000 $ aux revenus des
gouvernements, dont 1 000 000 000 $ environ pour le Québec et 730 000
000 $ pour le fédéral.
Lors de la dernière année, la force du dollar canadien, la
hausse des taux d'intérêt et le ralentissement de la demande au
niveau de la construction domiciliaire ont plus affecté l'industrie du
bois de sciage que celle des pâtes et papiers. Alors que le droit
à l'exportation aux États-Unis était maintenu à 8
%, l'industrie du bois de sciage connaissait un recul par rapport à
l'année précédente. La production québécoise
est passée de 11 100 000 000 de mètres cubes de bois scié
ou 4 700 000 000 de p.m.p. en 1988 à 10 600 000 de mètres cubes
de bois scié en 1989.
Le prix moyen composé du bois d'oeuvre sur le marché
canadien a aussi subi une baisse, passant de 265 $ le mille p.m.p...
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse! M.
Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
Le Président (M. Bélanger): M. le critique de
l'Opposition me faisait remarquer que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II a tout
ça.
Le Président (M. Bélanger): ...il a lu le document
au complet, alors, on pourrait peut-être passer aux questions, si vous le
permettez.
M. Jolivet: Ça dépend. Ça dépend
comment... C'est parce que moi, je m'attendais que le ministre... Parce que,
là, s'il est en train de nous relire les cinq pages, je ne sais pas
à quel page...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Tout
ça.
M. Jolivet: Parce que je les ai lues, là. J'ai
travaillé dessus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'imagine, hein!
Je connais votre dévouement et votre assiduité.
Le Président (M. Bélanger): Peut-être, M. le
ministre, c'est juste une suggestion que je vous fais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Faites-la.
Le Président (M. Bélanger): ...si vous pouviez nous
résumer le secteur, brièvement, puis on pourrait passer aux
questions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les pages qui sont
là, M. le Président, ça en est un résumé,
parce que c'est un secteur qui est beaucoup plus vaste que celui qui est
contenu dans ces pages-là. Évidemment, on connaît
l'importance de la forêt au Québec comme au Canada, et on a connu
l'an passé beaucoup de difficultés dans le milieu du bois de
sciage, en raison de la réduction de la demande dans la construction. Le
secteur des pâtes et papiers a assez bien fonctionné en 1989; on
prévoit cette année un ralentissement, ralentissement qui a
commencé en 1989 en raison de la diminution de la production dans le
papier journal d'au-delà de quelque 100 000 tonnes, et dans le secteur
des pâtes d'environ 40 000 tonnes, ce qui a occasionné des
problèmes au niveau des producteurs de copeaux. Évidemment, s'il
n'y a pas de consommation puis qu'on continue à produire des copeaux, il
y a accumulation.
Du côté des investissements, le secteur de l'industrie
forestière a contribué pour 1 800 000 000 $ en investissements au
Québec, l'an passé, et on prévoit que, cette année,
les investissements seront sensiblement les mêmes et peut-être un
petit peu inférieurs. (17 h 30)
J'aimerais vous citer, M. le Président, les principaux endroits
où on introduit massivement, soit Domtar à Windsor, Kruger
à Trois-Rivières, Donohue à Matane, Gaspésia
à Chandler, Stone-consolidated à Grand-Mère, James McLaren
à Thurso et Temboard à Témiscamingue. Il y a de nombreux
projets pour l'année en cours et j'espère qu'on pourra, en cours
d'année, annoncer un investissement dans le domaine du
désencrage, comme on en a parié un peu il y a quelques
instants.
Je vous dirais, M. le Président, qu'au cours des 15
années, la récolte de bois a augmenté de plus de 30 % au
Québec et que, au cours de l'année, nous avons, avec le nouveau
régime
forestier, présenté des propositions à tous les
industriels qui avaient droit à des contrats d'approvisionnement et
d'aménagement forestier. Actuellement, il y a 170 contrats
d'approvisionnement, au 31 mars 1989, qui ont été proposés
sur un ensemble de 292. Le budget total du ministère a cru de 2, 6 %,
soit 9 400 000 $ par rapport à l'an dernier et, comme le signalait le
député de Laviolette, n'eût été
l'augmentation due à la protection et à la lutte contre les
insectes, le budget serait resté sensiblement le même.
Le programme d'amélioration des forêts a subi une baisse de
3, 7 %, surtout en raison de la non reconduction du budget
supplémentaire de 5 000 000 $ pour la mise en valeur des forêts
privées en 1989 et 1990, qui avait été annoncée
lors du discours du budget de ce temps-là. Et je ferai remarquer, M. le
Président, que c'était non récurrent. Les 5 000 000 $ de
l'an dernier ont été inclus, ont été notés
dans la remarque du député de Laviolette, dans les 7 000 000 $.
En réalité, c'était une baisse, par rapport au budget
inititial prévu dans les crédits, de 2 000 000 $ au maximum. Et
nous avons aussi réduit le budget de l'industrie forestière en
raison de l'aide qui a été transférée à
REXFOR pour les bois de l'Est l'an dernier et, ceci encore était non
récurrent. Voilà à peu près, M. le
Président, la présentation du secteur forêt au
Québec et au ministère.
M. Jolivet: M. le Président, juste pour clarifier la
situation quand je parlais d'une augmentation de 1, 2 % du budget,
c'était parce que, moi, je ne tiens pas compte de ce qui s'appelle le
programme 5, La direction, c'est ça qui donne 2, 6 %, mais la direction
appartient au ministère, et comme elle n'appartenait au ministère
délégué aux Forêts, je me suis posé la
question. Ce n'est pas de notre responsabilité de l'étudier
aujourd'hui, on étudie les programmes de 1 à 4, mais quand on
fait de 1 à 4, ça fait 1, 2 %. Quand vous mettez le programme 5,
qui est la direction, qui appartient à une autre ministre, qui est la
ministre de tutelle, là ça fait 2, 6 %. Mais quand je parle du
ministère, quant à lui, pour les besoins qu'on a, Gestion de la
forêt, Amélioration de la forêt, Développement de
l'industrie forestière, Financement forestier, ces quatre-là,
ça donne 1, 2 %.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous ferai
remarquer, M. le Président, qu'il y a quelqu'un dans la direction qui
travaille pour le secteur forêt. Évidemment, il ne faut pas
l'ignorer complètement, ça fait beau pour le député
de Laviolette de le mentionner, mais on peut dire que 75% des frais de la
direction sont imputables, proportionnellement, au secteur forêt.
M. Jolivet: Une autre question, M. le Président. Il y
avait certaines rumeurs qui, suite à l'élection du 25 septembre,
avaient couru, qui indiquaient un conflit entre le ministre titulaire du
ministère de l'Énergie et des Ressources et son collègue
délégue aux forêts. Il faut faire une distinction parce que
quand je parle du ministre délègue aux Mines, ce n'est pas la
même chose. Ses responsabilités sont plus claires que celles du
ministre délégué aux Forêts. Le ministre
délégué, dans une entrevue qu'il avait donnée
à l'époque à la station. CBF de Radio-Canada, le 15
décembre 1989, avait répondu à des questions de Jean-Guy
Roy, concernant justement ce. qui se passait à cette
époque-là. Nous en avions eu connaissance. J'avais même,
à l'époque, fait valoir mon point de vue en disant que la gestion
de la forêt québécoise exige un véritable ministre
et non pas un adjoint parlementaire. La ministre de tutelle s'était dit:
Je ne m'oppose, pas à un ministère des terres et forêts.
D'autres diront: Je ne m'oppose pas à un ministère des
forêts, il y a différentes discussions qui se font à ce
niveau-là. Mais il y a une chose qui est certaine, c'est que le ministre
lui-même avait alors exprimé le voeu que le premier ministre et
son gouvernement donnent suite à un des éléments du
programme du Parti libéral qui était de créer un
véritable ministère des terres et forêts.
On se rappellera, en regardant l'organigramme du ministère de
l'Énergie et des Ressources, que cet organigramme n'indique pas de lien
direct entre le secteur forêts et le ministre
délégué. Pour M. le ministre, cette structure semble
laborieuse sur le plan administratif et conduit même à de
l'inefficacité. Je ne peux faire autrement que de relire ses propres
phrases qu'il donnait lors de l'entrevue. À ce moment-là, il
était évident que le ministre le pensait puisqu'il l'a dit. C'est
lui-même qui parle. Comme on connaît très bien son habitude
de dire, comme je l'ai ici: Un comité de stratégie sur la
production de la forêt pour protéger la forêt contre tout
et, en même temps, pour la cultiver. C'était bien son timbre de
voix que j'entendais à la radio et l'entrevue que j'ai
regardée.
Alors, je pose la question. Est-ce que le ministre, aujourd'hui, au
moment où on se parle, poursuit ce but? Il a laissé sous-entendre
qu'on serait surpris. J'aimerais ça, comme lui, être
agréablement surpris, non pas d'une question mais d'une réponse
qu'il pourrait me donner. Le ministre poursuit-il toujours l'objectif de
créer un véritable ministère des forêts ou des
terres et forêts? Est-ce que le ministre, à ce niveau-là,
sait très bien qu'enclencher un processus administratif de la mise en
place d'une loi créant le ministère, c'est bien différent
que d'être simple ministre délégué aux Forêts?
J'aimerais savoir: Est-ce que le ministre poursuit toujours cet objectif?
Où est-ce qu'il en est rendu? Et le gouvernement, qu'entend-il
faire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est une question qui devrait s'adresser au premier ministre
parce que c'est une réponse qui
lui revient. C'est une décision qui lui revient. J'ai
déjà statué sur l'opportunité d'avoir, pas
nécessairement que j'en sois le titulaire, mais l'opportunité
qu'il existe un ministère des terres et forêts, en raison de
l'importance des forêts et en raison de la relation entre les terres et
les forêts. Traditionnellement, au Québec, les gens ont toujours
reconnu ce secteur de cette façon. Mais, pour répondre au
député de Laviolette, c'est une question qu'il devra adresser
à M. Bourassa. C'est à lui de répondre à cette
question et ça dépend de sa seule autorité.
M. Jolivet: Écoutez, M. le ministre, on ne jouera pas
à cache-cache. J'ai eu l'occasion de vous entendre parler. J'avais eu le
bonheur de vous inviter dans mon comté. Mais le monde, qu'est-ce qu'ils
ont dit? Ils ont dit: Ce n'est pas sa faute, c'est la faute à l'autre
ministre. C'est le ministre des Transports qui s'occupe de la route et c'est le
ministre de l'Environnement qui s'occupe de la rivière. Je voudrais
savoir: Vous, comme ministre, vous avez un leadership à prendre,
j'espère. Ce leadership, est-ce que vous, vous croyez que vous devriez
proposer au premier ministre... Au lieu de dire: C'est le premier ministre qui
va prendre la décision. Je sais bien que lui, il va demander votre
opinion, à un moment donné. Vous, comme ministre, dans les
circonstances actuelles, croyez-vous que la demande est correcte? Est-ce que
vous croyez que vous devriez pousser dessus?
Parce que c'est arrivé, dans d'autres ministères où
on a eu des ministres délégués, que ça a abouti
à un ministère. Je vous donne un exemple: Ça s'appelait la
Société de protection de l'environnement, la SPE à
l'époque. C'était M. Goldbloom qui était là. Puis,
à un moment donné, il y a du monde qui ont dit: Ça devrait
être plus que ça, ça devrait être un
ministère. Il a des pouvoirs plus forts et il a des capacités
d'intervenir auprès des industriels, des populations. Donc, le ministre
qui était responsabilité du Service de protection de
l'environnement à l'époque a décidé de pousser et
le premier ministre, finalement, a accepté la mise en place d'un
ministre de l'Environnement. Vous avez eu la même chose au niveau du
Tourisme. Ça adonne bien, à ce moment-là, c'étaient
deux ministres délégués qui avaient été
nommés à peu près en même temps, dont l'un avec
l'objectif de créer un ministère et l'autre, qui était le
mien à ce moment-là, de mettre en place sa politique
forestière et d'accélérer le processus de plantation des
arbres. Alors, le ministre, en arrivant à son ministère comme
ministre délégué, il n'agit pas de la même
façon. Quand il demande la création d'un ministère, dans
la machine, comme on le dit communément, ça marche autrement que
si tu as un mandat précis à accomplir, en sachant peut-être
qu'un jour tu ne deviendras pas ministre, aucunement. Je voudrais savoir: Le
ministre a-t-il une opinion qu'il prône, qu'il défend, qu'il
amène au Conseil des ministres, au Comité des priorités?
Il a quoi, comme pensée, le ministre, sur ça, par rapport
à ce que dit l'ensemble des intervenants dans le milieu?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, j'ai fait connaître mes opinions à qui de droit,
en l'occurrence à M. Bourassa. Évidemment, je ne suis pas ici
pour raconter ce qui se passe au Conseil des ministres, parce que ça
passe ailleurs. Évidement, M. Bourassa prendra les décisions
opportunes en temps et lieu. Je n'ai pas à débattre de cette
question-là avec le député de Laviolette, pas du tout.
M. Jolivet: Mais vous répondez aux questions des
journalistes qui, en dehors de l'Assemblée nationale...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je
réponds...
M. Jolivet: ...vous indiquent que vous êtes quelqu'un qui
trouve que c'est inefficace de la façon dont ça fonctionne
actuellement et que ce serait logique qu'on en arrive à la mise en place
d'un ministère.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui. Et je
peux le répéter, si ça peut vous plaire, M. le
Président. C'est évident que s'il y avait un ministère des
terres et forêts, ça rencontrerait plus les demandes ou les
désirs du secteur forestier, de l'industrie forestière, comme de
la forêt privée et comme de tout le secteur forestier. C'est
évident et je l'ai mentionné, je peux le répéter.
Mais ça ne donne rien de se répéter sur cette
question-là, ce n'est pas ça que le député de
Laviolette cherche à savoir. Je lui demande de nouveau d'adresser sa
question au premier ministre.
M. Jolivet: Est-ce que je dois comprendre, à ce
moment-là, que le ministre, n'ayant pas eu une réponse favorable
de la part du premier ministre jusqu'à maintenant, s'est rabattu sur
REXFOR, justement pour faire valoir sa force comme ministre? Parce que,
là, ce qu'on constate, c'est: Transfert de certaines
responsabilités du ministère de l'Énergie et des
Ressources, secteur forêts à REXFOR, la seule unité
administrative avec laquelle le ministre a un lien direct. Et est-ce que c'est
le moyen que le ministre - comme je le disais dans mon texte -a trouvé
pour acquérir une certaine autorité quelque part? Est-ce que
c'est là la seule place où il va se défendre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, ça n'a aucun rapport, c'est de l'imagination pure et
simple de la part du député de Laviolette. Et je vous dirai, M.
le Président, que j'ai la marge de manoeuvre que je souhaite au
ministère des Forêts, sauf en ce qui concerne la question de
la direction qui a été mentionnée tout à
l'heure par le député qui dit que le programme 5, ça ne me
regarde pas. À part ça, j'ai toute la marge de manoeuvre dont
j'ai besoin pour opérer, et j'en suis très heureux.
Crédits périmés
M. Jolivet: Je vais passer à une autre question, M. le
Président, à l'intérieur de l'avis global du programme du
secteur des crédits périmés. Quand on regarde les
éléments les uns par rapport aux autres, si on parie de la
recherche et développement - on aura l'occasion de revenir sur d'autres
questions plus tard - on s'aperçoit qu'il y a des crédits
périmés qui équivalent à peu près à
5, 1 %. Quand on arrive à la planification de l'utilisation, on arrive
à 10, 6 %. La protection de la forêt, c'est plus logique qu'il y
ait moins de périmés - j'espère - parce qu'il y a eu des
feux de forêt l'an passé. Le contrôle de l'utilisation, 2, 9
% et la direction, ce qui est à peu près normal. Quand on arrive
à l'amélioration de la forêt, si on parle des forêts
publiques, on parle de 11, 7 % de crédits périmés et des
forêts privées, de l'ordre de 2, 9 %. On aura l'occasion de
regarder qu'on périme moins de crédits en forêt
privée qu'en forêt publique. Et quand on parie des productions de
plants, là on voit la politique du ministère, c'est 10, 8 %. Ce
qui donne, pour la partie 2 du programme du secteur, 9, 1 % de crédits
périmés. Quand on arrive au financement forestier, bien
là, il faut comprendre que, le ministre ayant fait un moratoire sur les
prêts forestiers, on arrive à 12, 3 % de différence, en
termes de crédits périmés. Ce qui donne, dans l'ensemble
de tout le secteur forêts, 23 850 000 $ de crédits
périmés sur 322 099 000 $, soit 7, 4 % de
périmés.
Le ministre peut-il m'expliquer les raisons de ces crédits
périmés de 10, 6 % à la planification de l'utilisation, de
11, 7 % à l'aménagement de la forêt publique, de 10, 8 %
à la production de plants? Et quant aux prêts forestiers, je
comprendrais que le moratoire, fort probablement, amène des
crédits périmés de 12, 3 %. J'aimerais savoir du ministre
comment il peut m'expliquer la péremption de ces crédits. (17 h
45)
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est suite à une décision gouvernementale de
réduire les dépenses. Nous avons fait les choix qui ont
été signalé par le député de Laviolette.
C'est une contribution et, dans certains cas, c'était assez facile de le
faire puisqu'il y avait eu des circonstances qui faisaient qu'on n'avait pas
dépensé les sommes prévues.
M. Jolivet: Mais quelles sont... Le ministre... On le sait
très bien comment ça fonctionne. Il y a une directive du 6
décembre 1989 qui avait effet jusqu'au 31 mars 1989. Du 6
décembre 1989 au 31 mars 1990, plutôt, il y a eu une directive du
Conseil du trésor...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ce que je
viens de vous dire.
M. Jolivet:... qui, lui, a dit: Vous allez me périmer des
crédits. Et le ministre, lui, s'est pilé, comme le ministre, j'en
faisais mention tout à l'heure, des Institutions financières qui
dit: Moi, je me suis plié à la directive. En fait, qui
mène? Est-ce que le ministre, dans ce contexte-là, dit: II y en a
qui étaient plus faciles à périmer parce que je ne les ai
pas utilisés et il y en a d'autres pour lesquels j'ai été
obligé de faire des choix. J'aimerais savoir où il a
périmé parce qu'il n'avait pas dépensé et pourquoi
il n'a pas dépensé. Et, deuxièment, où sont ses
choix? C'est lui qui les a faits, j'espère, à moins que ce ne
soit le Président du Conseil du trésor qui les ait faits.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est suite à une directive, comme l'a
mentionné le député de Laviolette, du Conseil du
trésor, de bien vouloir essayer de comprimer les dépenses. Et
c'est nous qui avons fait les choix au ministère dans ces cas-là.
Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, dans certains cas, les
sommes n'étaient pas dépensées ou les dépenses
étaient inférieures à ce qui avait été
prévu et c'était plus facile. Donc, dans certains cas, c'est ce
qui est arrivé. Mais les choix de la réduction, cela a
été fait au ministère suite à une demande du
Conseil du trésor. Je pourrai vous signaler, M. le Président, que
nous sommes solidaires des directives gouvernementales en ce qui concerne
l'administration des fonds publics. Chaque ministère, l'an passé,
a été appelé à contribuer à la
réduction des dépenses pour respecter les budgets qui avaient
été déposés à l'Assemblée nationale.
Et vous savez que, suite à un début de ralentissement dans
l'économie, il nous fallait réagir rapidement, puisque, suite au
ralentissement, il y aurait moins de revenus pour le gouvernement du
Québec. Comme nous étions sensibilisés - et nous le sommes
encore - au déficit et que nous ne voulions pas non plus endetter
davantage la province pour les générations à venir, nous
avons fait ce qui devait être fait, c'est-à-dire de réduire
le niveau des dépenses. C'est pourquoi le déficit a
été de 1 700 000 000 $ et sans cela, si on n'avait pas
été prévoyant, le déficit aurait été
beaucoup plus important et ça n'aurait pas été bon ni pour
le Québec ni pour les générations futures. C'est faire
preuve de responsabilité, M. le Président.
M. Jolivet: Je tiens à faire remarquer au ministre qu'on a
eu des crédits supplémentaires au mois de décembre, que
nous avons posé la même question - parce que j'ai bien fait
exprès de poser la question comme ça - et le ministre
m'a donné une réponse qui n'est pas celle du
président du Conseil du trésor. Quand on avait demandé:
Est-ce qu'il y a eu une directive qui a gelé les budgets ou des ordres
de faire ce qu'on appelle des crédits périmés, le
président du Conseil du trésor avait dit: Jamais, jamais je n'ai
donné cet ordre-là. Le ministre vient de me confirmer cet
après-midi ce qu'on croit, mais ce que le président du Conseil du
trésor n'a jamais voulu confirmer, qu'il y avait eu gel des
crédits, qu'il y avait eu, d'une certaine façon,
péremption des crédits pour justement arriver à ce que le
ministre a dit, non pas pour une bonne gestion, pas nécessairement pour
ces buts-là, mais parce que le président du Conseil du
trésor avait donné des ordres et que les ministres se sont
pliés à ça. En fait, il s'agit de savoir qui
mène.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Qui mène?
C'est le Conseil des ministres, c'est tout le monde. C'est le Conseil des
ministres qui mène, l'Exécutif du gouvernement.
Évidemment, le président du Conseil du trésor en discute
au Conseil des ministres et on prend une décision de façon
collégiale.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre peut m'indiquer à
quelle date il a mis le moratoire sur les prêts forestiers?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est à la
mi-avril, je crois.
M. Jolivet: Le 17 avril 1990.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Alors, le ministre peut-il m'ex-pliquer maintenant -
j'ai fait attention quand j'ai parlé tout à l'heure - comment il
se fait qu'il y a eu 12, 3 % de crédits périmés aux
prêts forestiers, puisque c'est dans l'année 1989-1990, se
terminant le 31 mars 1990?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je peux
l'expliquer comme je le vois, et sujet à vérification, M. le
Président. Aux crédits forestiers, les demandes étaient
abondantes et on m'indiquait qu'on ne suffisait pas pour répondre
à toutes les demandes. C'est peut-être parce que les
réponses ont pris plus de temps à venir qu'il y a eu plus de
crédits périmés que prévu.
M. Jolivet: Est-ce que ça veut dire que les gens qui ont
fait leur demande avant le 17 avril, avant le moratoire...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils vont
être considérés...
M. Jolivet:... n'ont pas eu droit à ces prêts
forestiers parce que le ministre avait périmé des montants et
qu'après le 17 avril, puisque leur analyse de dossier n'a pas eu lieu,
ces gens-là n'ont pas eu l'argent nécessaire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ceux qui ont fait
des demandes, M. le Président, avant le 17 avril, vont être
considérés.
M. Jolivet: Mais dans quel budget? Vous avez fait un moratoire
pour l'année qui vient.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le moratoire est
pour les demandes à venir, pas pour les demandes passées. Il me
semble que c'est évident.
M. Jolivet: Ah bon. Et c'est pour ça que vous parlez d'un
montant, parce que là, mon problème est le suivant: En 1989-1990,
vous aviez, pour le financement forestier, 6 582 000 $. Pour l'année
1990-1991, vous parlez de 7 131 000 $. C'est bien ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est 633 000 $,
M. le député.
M. Jolivet: Pardon?
M. Côté (Rivière-du-Loup): 633 000 $ de
périmés, aux crédits forestiers.
M. Jolivet: Oui. O. K. Mais je parle de tout l'ensemble du
financement... O. K. Vous parlez des périmés, 633 000 $,
là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça,
oui.
M. Jolivet: Mais ce n'est pas de ça que je parle
là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est de ça
que vous parliez aussi.
M. Jolivet: Non, non, je parle... Le budget 1989-1990 pour le
financement forestier, est-ce qu'il était de l'ordre de 6 582 000 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien non.
M. Jolivet: Dans Gestion interne et soutien, vous avez les
prêts forestiers eux-mêmes. Donc, les prêts forestiers,
l'année passée, en 1989- 1990, étaient de l'ordre de 5 145
000 $. La gestion interne et soutien était de 1 437 004 $, ce qui
donnait 6 582 004 $. Vous prévoyez cette année 7 131 600 $. Je
crois donc comprendre que vous avez un moratoire, mais que vous êtes en
train... La question que je veux poser: Est-ce que vous êtes en train de
me dire que, pour 1990- 1991, vous allez périmer des sommes d'argent -
et on aura l'occasion d'y revenir plus tard - ou si vous allez utiliser cet
argent-là à d'autres fins? Autrement dit, si vous avez
gelé à partir du 7 avril, vous avez mis de l'argent pour rien
là. Vous aviez un but derrière la tête,
jamais je croirai.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y aura des
subventions, M. le Président, pour les prêts. Les demandes qui
sont traitées en cours d'année sont arrivées avant le 17
avril, à l'intérieur des 5 600 000 $ qui sont prévus aux
prêts forestiers. Il est possible, suite au moratoire, pour les demandes
qui vont être du 17 avril, en cours d'année, dans les 5 000 000 $,
qu'il y ait des montants qui soient périmés à cause du
moratoire qui a été décrété le 17 avril. Par
contre, il y aura des montants à l'intérieur des 5 600 000 $ qui
feront partie des prêts.
M. Jolivet: M. le Président, on aura l'occasion d'y
revenir quand on arrivera à cet élément-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Mais ce que je voulais juste vous dire, c'est qu'on
est en train de voter au niveau global de l'argent dont on sait au
départ qu'on n'aura pas besoin. Vous allez nous faire voter des choses
qu'on n'utilisera pas. On va périmer de l'argent. Moi, je suis sur la
question des périmés.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, une
partie.
M. Jolivet: Périmés l'an passé et
périmés à venir. Donc, il y a eu 633 000 $ de
périmés l'année passé. J'ai l'impression qu'il va y
en avoir un peu plus cette année, si vous avez un moratoire en plus,
parce que ce n'est pas ceux d'avant le 17 avril qui vont changer bien bien
votre portrait là. Je ne pense pas qu'ils aient pour 5 000 000 $ eux
autres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On va revenir
là-dessus.
M. Harvey (Bernard): Si vous permettez, M. le
Président.
Une voix: Oui.
M. Harvey (Bernard): Bernard Harvey. M. le député,
les périmés de l'an dernier sont surtout dus, entre autres,
à des variations des taux d'intérêt. Les prêts
forestiers sont consentis et le gouvernement assure I'"en lieu"
d'intérêt. Donc, en début d'année, on calcule avec
les taux d'intérêt connus et, des fois, il y a des variations.
C'est l'une des raisons des périmés de l'an dernier.
Actuellement, le moratoire qui a été
décrété par le ministre aura, au fond, peu d'impact au
cours de l'exercice 1990-1991 puisque, déjà, comme le disait M.
Côté tout à l'heure, les demandes qui sont entrées
avant la déclaration du moratoire vont être examinées et
pourront donner suite à des prêts. Mais tous les prêts qui
ont déjà été consentis, eux, vont continuer
à être gérés par le fonds forestier. Donc, l'impact
sur le budget 1990-1991 que l'on peut prévoir, est relativement minime
par rapport à l'ensemble du budget.
M. Jolivet: On y reviendra quand on arrivera à cet
élément-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est 117 000
$.
M. Jolivet: Mais on peut quand même prévoir une
chose. C'est que, s'il y a eu des périmés l'année
passée à cause du taux d'intérêt, il y a de fortes
chances qu'il y en ait encore cette année et plus fort que les 600 000 $
qui sont là. Ça pourrait aller à 700 000 $ ou 800 000 $,
peut-être à 1 000 000 $, on ne le sait pas. En tout cas, on verra
ça quand on arrivera là. Ça va pour la vision globale pour
le moment, quant à moi, M. le Président. En souhaitant au
ministre une bonne réflexion et une bonne pression sur le premier
ministre pour...
Le Président (M. Bélanger): Alors, le programme 1,
élément 1 est adopté?
M. Jolivet: Oui, mais en souhaitant que le ministre aura une
bonne pression à la fois sur le premier ministre et sur sa ministre de
tutelle pour former, dans l'année qui vient, un ministère soit
des terres et forêts, selon sa volonté, ou des forêts, selon
la volonté d'autres.
Le Président (M. Bélanger): Oui. Donc, le programme
1, élément 1, est adopté. J'appelle le programme 1,
élément 2.
Recherche et développement
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le programme
1, élément 1, Recherche et développement, nous avons une
diminution de 1 185 000 $ comparé à 1989-1990, pour un total de
12 210 000 $. C'est évident que c'est à contrecoeur que nous
avons accepté cette réduction ou fait cette réduction
comme choix parce que je mise beaucoup, ainsi que tous les chercheurs, sur les
résultats de la recherche en forêt. Chez nous, on a fait une
étude et on sait que le résultat de la recherche et
développement donne un rendement en haut de 25 %. C'est donc un
investissement intéressant à supporter. Mais, dans ce
cas-là, pour cette année, et j'espère que ce sera
temporaire, nous acceptons cette réduction.
Les résultats des recherches ont déjà
été tangibles, M. le Président, et ça nous a permis
aussi d'accepter cette réduction-là, étant donné
qu'on avait atteint les résultats dans certaines recherches. On
concentre nos recherches principalement sur les feuillus, sur le pin blanc
et
sur la génétique des arbres et des semences et
également, dans le dépérissement des forêts. Nous
avons, à Duchesnay, une station pour mesurer les polluants
atmosphériques liquides et solides. Nous faisons de la recherche
également dans nos vergers à graines, sur l'utilisation des
trousses de diagnostics, des pathogènes de la tordeuse des bourgeons de
l'épinette. Nous faisons de la recherche également sur les tables
de rendement des différentes essences, principalement l'épinette
noire. Tout ceci, évidemment, on voudrait le continuer tout en
s'assurant que nos recherches sur la fertilisation des érablières
donneront également des conclusions pour continuer ou mettre fin
à ce programme. (18 heures)
Nous avons aussi fait des colloques ici et là pour orienter sur
la recherche. Quant à nous, en cours d'année, il y aura deux
colloques internationaux d'importance. Le premier aura trait à
l'implantation d'un réseau de "monitoring" des forêts à
l'échelle du nord-est américain. Je signale aussi qu'il y aura,
au cours de l'été, au mois d'août, un congrès
international mondial d'importance qui amènera 5000
délégués pour parler également de recherche
forestière. C'était à peu près la
présentation du programme 2, élément 1. Ça va?
M. Jolivet: Oui. Bien, c'est parce que moi, j'avais une question,
M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Jolivet: Qui vous a amenés à couper dans la
recherche et développement? Quelles sont les raisons, quel est le
ministre - du Trésor probablement - qui vous a demandé... Qui
est-ce qui vous a demandé, compte tenu de ce que vous venez de me dire,
de faire une coupure dans le budget? On parle de 1 200 000 $ de plus et
là, je vous rappellerai que j'avais posé une question aux
engagements financiers et vous... Non, en fait, ce n'est pas moi, je m'excuse.
La députée de Chicoutiml vous avait posé une question
parce qu'elle est responsable du dossier de la recherche et
développement pour notre formation politique. La réponse que j'ai
eue de votre part, c'est: On ne peut pas vous donner le détail de
l'argent dépensé parce que c'est dans différents
ministères et le fédéral ne nous le donne pas. En tout
cas, il y avait une réponse que vous avez donnée. J'ai ça
dans nos documents que vous nous avez fait parvenir sur les budgets de
recherche et développement.
Alors, j'aimerais savoir, d'abord, au moment où on se parle, qui
vous a demandé de couper de 1 200 000 $ dans le budget de la recherche
et développement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai
mentionné, M. le Président, qu'on avait atteint des
résultats tangibles dans certaines recherches qui avaient
été conduites, ce qui fait que ça nous a permis de
réduire... C'est un choix que nous avons fait et, plutôt que
d'entreprendre d'autres recherches, ça nous a permis de réduire
de 1 200 000 $, étant donné que nous avions atteint les
résultats de la recherche dans certains cas.
M. Jolivet: Oui, mais quand on regarde l'ensemble des enjeux
majeurs du Québec au courant de la prochaine décennie, vous ne
croiriez pas qu'on devrait plutôt relever la recherche et le
développement en termes de dépenses? La politique que semble
prendre le gouvernement libéral actuel en matière de recherche et
développement, pour nous, ne correspond pas aux besoins du
Québec. L'essentiel de l'effort du gouvernement se fait par le biais de
déductions fiscales et de crédits d'impôt et, sur cet
aspect, les avis répétés du Conseil de la science et de la
technologie illustrent bien, quant à nous, que le gouvernement fait
fausse route.
L'autre élément de cette politique consiste à geler
les dépenses directes du gouvernement en matière de recherche et
développement et nous croyons que c'est une drôle d'approche pour
répondre aux besoins du Québec. Dans cette voie, le secteur
forêts du ministère s'illustre encore cette année.
Malgré la description des avantages d'investir de plus en plus dans la
recherche et développement que ne le fait le ministère, dans le
cahier explicatif des crédits qu'on nous donne on parle d'un rendement
de 25 %. Le budget consacré à la recherche et
développement diminue de 1.2 %...
M. Côté (Rivière-du-Loup): 1 200 000 $.
M. Jolivet: ...c'est-à-dire, si on considère par
rapport à l'an passé, une baisse significative de 2,7 % et, en
termes réels, si on tient compte de l'inflation, c'est une baisse de
près de 12 %.
Alors, je comprends mal et je ne suis pas le seul à comprendre
mal dans ce sens-là. Vous avez le Conseil de la recherche
forestière du Québec qui m'écrivait, le 24 avril dernier,
fort probablement que vous avez eu la même chose, par la voie de M.
Armand Legault qui nous indique ceci: "Le Conseil de la recherche
forestière du Québec apprenait récemment que les
crédits accordés à la recherche et au développement
en foresterie seraient diminués d'un montant de 1 200 000 $." Il disait:
"Pour le Conseil de la recherche forestière - il me semble que vous
connaissez ça, là - qui regroupe les principaux intervenants
forestiers du Québec, cette décision est d'autant plus
surprenante qu'elle va, selon le Conseil, a rencontre des politiques du
gouvernement libéral en matière de recherche et de
développement technologique."
Le premier ministre annonçait à l'automne 1988, lors du
sommet québécois de la technologie,
ses intentions même d'accélérer les efforts de
recherche et de développement. Je vous dis que le fait de diminuer,
comme le dit M. Legault, les ressources financières de la direction de
la recherche et du développement du secteur forêts d'un montant
aussi important que 1 200 000 $ aura pour effet de retarder indûment
l'acquisition des connaissances essentielles pour assurer le renouvellement et
la productivité adéquate des forêts
québécoises, deux éléments à la base du
nouveau régime forestier que le gouvernement a passé. Il vient
juste de l'adopter. Et ça, ce n'est pas il y a un an qu'il nous dit
ça, c'est le 24 avril 1990.
Je pose la question au ministre. Qu'est-ce qui arrive? Pourquoi
accepte-t-il de diminuer de 1 200 000 $ alors qu'il devrait investir davantage?
Quelles sont les raisons qui l'en empêchent? Même s'il me dit,
là, qu'il a fait des recherches qui ont abouti, il y en a d'autres
à faire et je ne suis pas le seul à le dire. J'aimerais savoir
pourquoi il coupe. Pourquoi, lui, ne croit-il pas essentiel de faire
davantage?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je
répéterai, M. le Président, qu'on mise beaucoup sur la
recherche. Il faut faire des choix. Cette année, on a fait ce choix.
J'espère que c'est seulement pour un an et pour tenir compte de la
conjoncture économique. Étant donné que nous avions
atteint les résultats dans certaines recherches, nous avons
décidé de ne pas en entreprendre d'autres, c'est pourquoi il y a
une réduction de 1 000 000 $. Ce matin, au comité
ministériel du développement économique, on a
également parlé de recherche en ce qui concerne l'environnement.
Le ministre des Finances a annoncé, dans le discours sur le budget, 50
000 000 $ concernant la recherche en environnement.
M. Jolivet: Pas dans la même année là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas dans la
même année.
M. Jolivet: O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Sur cinq ans. Et,
ce matin, on a parlé d'une distribution de 20 000 000 $ de recherche en
environnement. L'environnement, évidemment, nous concerne
également en forêt. Sauf qu'il faut faire des choix et il faut
fonctionner également suivant notre capacité et le respect de la
capacité des Québécois et des Québécoises de
payer. C'est ce que nous avons fait. Étant donné que nous avions
atteint, nous avions connu des résultats, nous avons
décidé de ne pas en entreprendre d'autres pour cette
année.
M. Jolivet: Mais vous n'êtes pas à même de me
dire aujourd'hui, compte tenu de l'intervention faite par...
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Legault? M.
Jolivet:... M. Legault.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai
répondu à M. Legault.
M. Jolivet: [Donc, vous répondez négativement
à la demande qu'il vous fait. Les membres du conseil vous demandent donc
de reconsidérer votre décision de diminuer l'effort de recherche
et de développement forestier pour les prochaines années.
Là, vous me dites: J'espère que... Moi, ça
m'inquiète toujours "j'espère que", si c'est juste pour
l'année en cours. Parce que là, quand on s'habitue à avoir
moins, on n'en demande pas plus des fois. Là, je n'ai pas l'impression
que vous forcez bien bien gros sur la recherche et le développement et
ça m'inquiète. Ne venez pas me parier du montant additionnel que
vous vous êtes fait applaudir encore au budget pour dire qu'on en met
davantage, sans considérer ce qu'on met dans le fonds actuellement au
niveau de fonds de science et technologie.
Moi, je vous dis: Dans ce dossier, vous acceptez donc qu'il y ait une
baisse. Vous dites: On l'accepte. Et, tout à l'heure, vous allez me
répéter que, sur la voirie forestière, c'est rien que pour
un an. J'ai compris ça dans votre discours d'ouverture tout à
l'heure: J'espère que c'est rien que pour un an. Vous m'inquiétez
énormément. J'aime autant vous le dire comme je le pense.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je dirai, M.
le Président, qu'au secteur forêts, on n'est pas en reste en ce
qui concerne la recherche forestière, si on se compare à
l'industrie et si on se compare à d'autres ministères, à
d'autres gouvernements au Canada. Quand on investit 12 000 000 $ à 14
000 000 $, comme on l'a fait, 14 000 000 $, 13 000 000 $ l'an passé, si
on prend un pourcentage sur le budget total des forêts, c'est un
pourcentage qui dépasse de beaucoup, comme effort, d'autres secteurs.
Évidemment, une réduction comme cette année de 1 200 000
$, ça me chagrine autant que le député de Laviolette parce
qu'on mise beaucoup sur la recherche et comme je l'ai mentionné, on
évalue au ministère que c'est un investissement qui nous rapporte
25 %.
Pour cette année, il fallait faire des choix et il fallait
évidemment mettre l'accent sur le contrôle des
bénéficiaires qui ont signé des contrats avec nous parce
qu'il y a des réductions importantes, des redevances dues aux
interventions en forêt, et il fallait évidemment aller au plus
pressé. Étant donné, je le répète, que les
résultats étaient là, on a décidé de ne pas
entreprendre de nouvelles recherches.
M. Jolivet: Ce que vous êtes en train de me dire là,
et ça concerne ma collègue la députée
de Chicoutimi qui se pose la même question...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Je vais lui rapporter ce que vous êtes en train
de me dire parce que vous avez le Fonds de développement technologique,
300 000 000 $ sur cinq ans, auquel on ajoute 50 000 000 $ sur cinq ans, c'est
ce qu'on a dans le budget. Ce que vous êtes en train de faire, c'est que
vous êtes en train de financer vos 300 000 000 $ sur cinq ans en
diminuant dans chacun de vos ministères, incluant le vôtre, le
niveau de recherche et de développement. Donc, ce n'est pas de l'argent
neuf qu'on met. C'est à peu près comme vos fameux sommets
économiques que moi j'appelle une conférence de presse de deux
jours du Parti libéral dans les comtés et dans les
régions, parce que vous prenez... Vous dites aux gens: Entendez-vous sur
les projets, et au bout de la course, une fois que vous vous serez entendus sur
les projets, ça va me permettre, comme ministre, de ne pas avoir a faire
l'arbitrage des décisions. Après ça je vous lancerai
ça, à condition que ce soient des normes ou des programmes.
Ça ne sert à rien de faire un sommet économique pour
ça! Pas plus que là vous êtes en train de me dire que vous
diminuez vos budgets, vous espérez que ce sera pour un an, mais je
connais le ministre du Conseil du trésor, je suis sûr que cette
diminution ne sera pas pour un an, puis il est en train, lui, de financer son
Fonds de développement technologique en coupant dans vos budgets
à vous. C'est ce que le monde vous dit, puis ça n'a pas de bon
sens.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense bien, M.
le député, que ça n'a aucun rapport entre la recherche du
Fonds de développement technologique et le choix qu'on a fait au
ministère chez nous.
M. Jolivet: Mais le ministre du Conseil du trésor, il en
fait, lui, un choix.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Peut-être,
peut-être que lui, ou comme gouvernement qu'on a fait une enveloppe
globale, mais il fallait faire des choix et des répartitions entre les
différents secteurs.
M. Jolivet: Mais vous dites...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais la
décision de couper 1 200 000 $ dans la recherche forestière
relève du secteur forêts.
M. Jolivet: Oui, mais, c'est...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On aurait pu
couper 1 200 000 $ ailleurs.
M. Jolivet: Mais la question que je vous pose, vous comme
ministre...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On peut le
faire...
M. Jolivet: ...délégué aux
Forêts...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On peut le faire,
si vous voulez, dans la forêt privée.
M. Jolivet: Non, mais, je vous pose une question, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Vous, comme ministre délégué aux
Forêts, vous croyez que la recherche et le développement, c'est
important?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Mais je crois
aussi...
M. Jolivet: Est-ce que vous acceptez...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais je crois
aussi qu'on fait un effort assez remarquable.
M. Jolivet: Non, mais ce n'est pas suffisant, parce que
normalement, quand...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah, bien, ce n'est
pas suffisant, on pourrait en faire plus.
M. Jolivet: Mais tout le monde vous le dit que ce n'est pas
suffisant. Puis c'est pour ça que je vous dis: Dans ce
contexte-là, quand vous acceptez, vous comme ministre, de baisser
vous-même, de vous-même, votre recherche et développement,
vous ne me ferez pas accroire que vous n'avez pas eu un ordre de quelqu'un qui
vous dit: Cette année, tu n'en auras pas plus. Puis lui, là, il
l'utilise après ça pour faire son Fonds de développement
technologique, pour sa recherche au Fonds de développement
technologique. Donc, ce qu'on est en train de vous dire, c'est que vous
êtes solidaire de ce gouvernement-là...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, certain!
M. Jolivet: ...vous êtes membre du Conseil des ministres,
vous acceptez donc de vous faire couper vos besoins à vous en disant:
Ça va permettre d'avoir l'argent dans le Fonds de développement
technologique. C'est ce que je vous dis, ça n'a pas de bon sens.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est votre
interprétation.
M. Jolivet: Ce n'est pas juste la mienne, c'est celle... C'est
tous ceux qui regardent aller
les affaires qui le savent que c'est ça! Vous, comme ministre,
vous avez à défendre votre secteur. Vous êtes en train de
me dire que, parce qu'on a fait des recherches qui ont abouti, je n'en ferai
plus d'autres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ce que je
fais...
M. Jolivet: Qui n'avance pas recule.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ce que je
fais, et c'est ce que mes collègues au ministère, les hauts
fonctionnaires, font avec beaucoup de vigueur, M. le député.
M. Jolivet: Quelles sont les garanties que vous avez, donc,
compte tenu de votre phrase de tout à l'heure - j'espère que
c'est pour un an - quelles sont les garanties que l'année prochaine, il
va revenir à un niveau qui est plus haut que celui de cette
année, et plus haut que celui de l'année passée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Notre garantie,
ça va être notre conjoncture économique...
M. Jolivet: Ah,bon.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... ça va
être notre développement.
M. Jolivet: Donc...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si on a la
capacité de le faire, on le fera.
M. Jolivet: Vous allez attendre, parce que ce ne sera pas
l'année prochaine, avec la conjoncture actuelle.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais, il y a des
circonstances qui ne relèvent pas du gouvernement, ni de vous, ni du
gouvernement canadien.
M. Jolivet: Non, mais vous allez attendre longtemps, parce que la
conjoncture économique actuelle ne vous est pas favorable, ça
fait que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien...
M. Jolivet:... je suis sûr que l'année prochaine, il
n'y en aura pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Est-ce qu'il
faudrait s'endetter, comme vous l'avez fait lors de votre règne?
M. Jolivet: M. le Président, le ministre détourne
la question que je lui pose, et la question que je lui pose, c'est: Qui lui a
donné ordre de couper? Il n'ose pas me le dire, c'est le
président du Conseil du trésor, puis le président du
Conseil du trésor, de sa part, après ça, utilise l'argent
qu'il lui a coupé pour annoncer à renfort de publicité
qu'il met 300 000 000 $ dans un Fonds de développement technologique au
niveau de la recherche, mais en réalité, il se finance par les
coupures qu'il fait dans d'autres ministères. C'est ça que je
voulais vous dire. Mais ça ne donne pas plus d'ouvrage à du
monde, puis ça ne donne pas plus de recherche et de
développement, puis ça ne permet pas d'avancer dans la recherche
et le développement. Puis les gens vous le disent, ça n'a pas de
bon sens. Dans le contexte, vous avez passé une loi, qui est la Loi sur
les forêts. Vous avez dit: Comme ministre responsable de la Loi sur les
forêts, on va donner les moyens nécessaires pour la mettre en
place, cette loi-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais oui.
M. Jolivet: Puis ça demande de la recherche et du
développement, puis là vous nous dites: J'en fais autant que les
compagnies privées. Ce n'est pas la question que je vous pose. Vous,
comme ministère, vous acceptez d'être baissé, et ça
ça m'inquiète, parce que vous n'avez aucune garantie que
l'année prochaine vous ne serez pas encore baissé, et que,
sûrement, vous ne serez pas augmenté. O. K. C'est fini pour cette
partie-là, et compte tenu de l'entente que nous avons, je laisse
à mon collègue une période de temps pour une question
spéciale d'ici 18 h 30.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, c'est bien
ça.
La situation en Abitibi-Témiscamingue
M. Trudel: Merci, M. le Président. Je remercie mon
collègue de ce précieux temps. Je sais qu'il a
énormément de questions à poser en relation avec le
secteur des forêts. M. le ministre, j'avais demandé de pouvoir
intervenir de façon spéciale pour parler spécifiquement
d'une situation. Je pense que vous connaissez bien la situation de la
forêt en Abitibi-Témiscamingue, mais dans la région du
Témiscamingue, en particulier. Je veux d'abord vous signaler qu'en
termes d'emplois dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue,
pendant les sept derniers mois, on a perdu 11 000 emplois. Fin du régime
des actions accréditives, désengagement du fédéral,
au niveau de la forêt, ce n'est pas à vous que je vais conter
ça, des difficultés énormes. (18 h 15)
Au Témiscamingue, en particulier, vous avez eu un bon nombre de
réclamations sur ce qu'il est convenu d'appeler le mouvement des bois au
Témiscamingue. Il y a eu échange de beaucoup de correspondance
avec votre ministère, avec vous-même, sur les approvisionnements,
et on a toujours eu de la difficulté à connaître quels
étaient les contrats d'approvisionnement qui
allaient être accordés sur le territoire de la
municipalité régionale de comté du Témiscamingue
qui recouvre plusieurs territoires, plusieurs unités de gestion dans vos
divisions administratives. Est-ce que le ministre pourrait nous dire,
là, aujourd'hui, compte tenu, en particulier - je vais bien cibler la
situation - que dans l'est de cette région-là... Vous connaissez
la situation: il y a une entreprise qui s'appelle Commonwealth Plywood qui,
malheureusement, a été victime d'un incendie à la fin de
novembre, au tout début de décembre, et qui a fait un bon nombre
de représentations chez vous pour une augmentation ou un échange
de droit de coupe ou de CAAF pour permettre de reconstruire cette scierie dans
une municipalité qui s'appelle Belleterre et qui a, comme unique
ressource, la présence de cette entreprise qui s'appelle Commonwealth
Plywood, qui a une usine de déroulage mais qui ne peut plus faire de
sciage maintenant, puisque ce n'était que les résidus, en quelque
sorte, qu'ils sciaient de leur opération de déroulage. Qu'est-ce
que le ministère prévoit? Qu'est-ce que vous prévoyez,
très concrètement, pour éviter que les travailleurs et
travailleuses de Belleterre ne tombent pas sur l'aide sociale à la fin
juin?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je regrette les épreuves que vivent les gens du
Témiscamingue, les pertes d'emplois mentionnées par le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, mais les 11 000
pertes d'emplois, M. le Président, ce n'est pas en forêt. Et je
dirai au député de Témiscamingue que, depuis le
gouvernement libéral de 1973, on a apporté beaucoup au
Témiscamingue avec la mise sur pied de Tembec. J'étais alors
président de REXFOR, et CIP avait abandonné tout simplement le
Témiscamingue, et grâce à cette intervention-là de
1973, du temps du ministre Drummond, le Témiscamingue a repris vie. Nous
avons supporté Tembec depuis cette période, depuis ce
temps-là, et Tembec s'est développée, a construit Temcell,
a construit Temboard, est en train de construire Temcell 2 qu'on a mis au
rancart, pour l'instant, en raison de la conjoncture économique. Et le
Témiscamingue, grâce à l'intervention du gouvernement
libéral du temps et d'aujourd'hui, a fait des gains importants en ce qui
concerne l'emploi dans le secteur forestier.
Évidemment, je déplore le feu de Belleterre. Belleterre
était fermée depuis de nombreuses années, de votre temps,
M. le député, et c'est nous qui avons alloué des
allocations à Commonwealth Plywood pour lui permettre de
redémarrer à Belleterre, qui était fermée depuis
plusieurs années. Et, malheureusement, le feu, l'incendie de l'an
passé a fait en sorte que les gens de Belleterre se retrouvent encore en
chômage. Nous avons offert, M. le Président, à Commonwealth
Plywood 75 000 mètres cubes de bois résineux qui sont à
proximité de Belleterre, en plus du bois de déroulage, à
la Commonwealth, de façon à permettre à ces gens de
reprendre le travail. Le résineux n'intéresse pas Commonwealth
Plywood comme tel, parce que ce n'est pas son domaine. Je les comprends, sauf
que, M. le Président, on ne donne pas ce qu'on n'a pas. On était
prêt à renouveler l'entente sur les bois servant au
déroulage, mais si le résineux de 75 000 mètres cubes qui
est disponible à cet endroit ne les intéresse pas, étant
donné qu'ils n'ont pas d'expertise dans ce domaine-là, bien
coudon, que voulez-vous que j'y fasse, M. le Président. Je ne peux pas
donner ce que je n'ai pas. Mais j'espère bien... Commonwealth Plywood
avait entrepris des démarches pour échanger les 75 000
mètres cubes de résineux avec Scierie Béarn contre du pin
blanc. Nous étions, nous sommes encore favorables, à cet
échange, sauf qu'on ne peut pas forcer Scierie Béarn ou Tembec
d'abonner son droit sur le pin blanc qui lui était accordé par
contrat. C'est la situation actuelle à Belleterre.
M. Trudel: Vous avez, M. le ministre, à la fin de
décembre, suivant les prescriptions de la loi, informé, si ma
mémoire est fidèle, Commonwealth Plywood que son contrat
d'approvisionnement était suspendu, compte tenu que le contrat est
attaché à l'usine. Est-ce que vous pouvez me dire, M. le
ministre, si, depuis cette date, il y a eu des contrats d'approvisionnement en
pin blanc ou en épinette rouge, qui ont été
accordés dans l'unité 71, qui est connexe à l'unité
de gestion 81 qui nous intéresse ici. Est-ce que depuis le moment
où vous connaissez ce fait-là, il y a des contrats
d'approvisionnement et d'aménagement forestiers qui ont
été demandés et que vous avez approuvés pour
d'autres entreprises à partir de cette unité de gestion?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, les contrats d'approvisionnement ont été
présentés aux industriels de l'unité 71 avant
décembre, avant cette date-là... et je dirai au
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue que la MRC n'est pas
tellement favorable à l'échange souhaité par Commonwealth
Plywood. Évidemment, la MRC de Témiscamingue voudrait bien faire
en sorte qu'il ne sorte pas de bois de la MRC de Témiscamingue, de se
faire un petit pays séparé, ce qui peut peut-être plaire au
député, mais, par contre, s'il n'y a rien qui sort de la MRC de
Témiscamingue, comment peut-il rentrer des choses, si c'est un pays
séparé comme tel. Évidemment, la MRC de
Témiscamingue défend sa cause, elle fait bien de le faire, mais
on ne peut pas, comme elle le souhaiterait, fermer une usine à Val-O'Or,
étant donné qu'il y a du bois qui vient de l'unité de
gestion, qui fait partie de la MRC de Témiscamingue comme telle. Et je
pense que le député est d'accord avec ma position sur ce
point-là.
M. Trudel: M. le ministre, je voudrais vous répéter
là, on ne discute pas de toute la ques-
tion, et vous connaissez bien sûr, je pense, la question que
d'autres approvisionnement forestiers s'en vont vers la direction Val-D'or et
qui sont contestés par d'autres personnes, mais ma question ne va pas
dans ce sens-là. Cette même entreprise qui s'appelle Commonwealth
Plywood a une entreprise à Rapides-des-Joachims, et elle détient,
au meilleur de mes informations...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elle
détient des droits?
M. Trudel: Elle détient des droits... M.
Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Trudel: Elle détient des droits en provenance de
l'unité 81, c'est-à-dire, elle prend du bois, du pin blanc, en
provenance de l'unité 81 et tout est conforme à la loi, j'en
conviens, elle transporte en dehors de la région,
généralement définie comme le Témiscamingue, et
serait prête - c'est ça qu'elle suggérait au
ministère - à examiner dès le 15 décembre, si je
reste là, que l'on puisse découvrir, trouver et accorder des
approvisionnements quasi équivalents dans l'unité de gestion 71
de façon d'abord, un, à éviter du transport, et
deuxièmement, que l'allocation de plus de 20 000 mètres cubes du
bois noble recherché, que l'on puise actuellement dans l'unité de
gestion 81 du Témiscamingue, puisse permettre d'approvisionner
l'entreprise de Belleterre. C'est pour ça que je vous pose, M. le
ministre, un certain nombre de questions très précises, sur
qu'est-ce qui est arrivé dans la 71, parce que... Je ne veux pas mettre
votre équipe en question, mais au 15 décembre - je vais essayer
de citer le plus parfaitement possible ce qui nous avait été dit
- vous aviez collaboré, je le reconnais, M. le ministre, à
déléguer dans cette région-là, le groupe
dirigé par M. Lafond, qui s'est prêté à l'exercice
et à donner des informations. Et je me souviens encore du tableau qui a
été présenté. Il y avait 156 000 mètres
cubes de disponibles non alloués au 15 décembre dans
l'unité de gestion 71. Il faut que j'ajoute, et je veux que ça
soit complet: Sans la qualification de ces bois...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Trudel: Sans la qualification de ces bois.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha,ha!
Oui.
M. Trudel: Sur 156 000 mètres cubes, il n'y a pas qu'un
groupe qui joue dans la forêt au Québec, vous le savez bien, M. le
ministre, il y a d'autres gens qui jouent là-dedans. Il y a des gens qui
connaissent bien ce territoire et qui nous indiquaient... Moi, je veux
vérifier à la source même, auprès de votre
responsabilité: Est-ce qu'il y avait, à cette date, dans les
essences nobles recherchées pour approvisionner Commonwealth Plywood, de
ces essences disponibles au 15 décembre, dans l'unité de gestion
71?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est une question que le député de
Rouyn-No-randa m'a posée dernièrement pour savoir s'il y avait
des dlsponibilités de bois dans l'unité 71, et je lui
transmettrai la réponse dès que possible, parce que j'ai transmis
la demande à mes collègues. Il se peut que les 156 000
mètres cubes dont il est question soient disponibles, et ils soient
aussi de la même qualité que les 500 000 ou 600 000 mètres
cubes dans la MRC de Témiscamingue qui sont disponibles actuellement,
mais c'est du bois de qualité de pâte, c'est du bois de
qualité de trituration de feuillus impropres au sciage et au
déroulage, et je fournirai la réponse avec plaisir, M. le
député, à partir du 15 décembre. Je ne peux pas le
dire actuellement, je ne le sais pas.
M. Trudel: Est-ce que le ministre, sous réserve des
informations écrites qu'il va me transmettre bientôt, s'il
s'avérait qu'il y a des bois disponibles dans l'unité de gestion
71, considérera en priorité les approvisionnements dans les
essences recherchées par la scierie concernée...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais...
M. Trudel:... la Commonwealth Plywood de Belleterre, en termes
d'approvisionnement pour permettre la reprise des opérations dans cette
entreprise qui, je le répète, est la seule entreprise de ce
milieu-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Caine de
Commonwealth Plywood m'a demandé une rencontre et j'aurai les
informations à cette date-là pour les lui transmettre, M. le
député.
M. Trudel: Comme il ne nous reste que quelques minutes,
j'aimerais avoir seulement une question supplémentaire. Je vous ai
posé une question, M. le ministre, en Chambre, cette semaine, en fait,
une question complémentaire à la question surprenante qui vous
avait été adressée dans votre secteur d'activité
sur la situation des activités syivicoles au Québec et, en
particulier, je vous signale que la Société sylvicole de
Rouyn-Noranda aura son assemblée générale la semaine
prochaine - j'ai rencontré les dirigeants lundi - et il appert que l'on
examinera la possibilité de déposer le bilan de cette
société et vous m'avez répondu, à
l'Assemblée nationale, que vous n'étiez pas responsable de la
gestion interne de ces entreprises privées, en somme, mais je pense que
vous savez pertinemment, M. le ministre, qu'il avait été soumis
et entendu avec votre ministère, un plan de relance sur quatre ans, qui
permettait et de
résorber les dettes accumulées et de rendre cette
société sylvicole rentable, tellement que j'espère
pouvoir, quand j'aurai votre réponse sur l'unité 71,
déposer le bilan officiel de l'année financière de cette
société sylvicole qui démontrera - si je me fie à
ce que les dirigeants m'ont affirmé cette semaine - un profit, cette
année, de 50 000 $ à 70 000 $, après le remboursement de
la partie qui était due au ministère de l'Énergie et des
Ressources, des dettes accumulées.
Les nouvelles pratiques introduites par votre ministère, cette
année, en termes d'avances, en termes de nombres de plants et du
pourcentage payé pour certains travaux et des exigences pour les
producteurs qui recevraient les jeunes plants, vont faire en sorte que cette
société ne pourra plus penser qu'elle peut relever le défi
de son plan de redressement et continuer à survivre. Est-ce que vous ne
considérez pas, M. le ministre, que les changements annoncés dans
les approches...
Le Président (M. Bélanger): Alors, je m'excuse de
vous interrompre...
M. Trudel: ...en termes financiers...
Le Président (M. Bélanger): ...compte tenu de
l'heure, nous devons suspendre nos travaux jusqu'à 20 h 30, et les
continuerons jusqu'à 11 h 45.
M. Jolivet: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
M. Jolivet: ...compte tenu qu'on a commencé un peu en
retard, est-ce que le ministre ne pourrait pas donner une réponse rapide
au député qui ne reviendra pas à 20 h 30?
Le Président (M. Bélanger): Oui. Alors,
consentement là-dessus? Pour permettre à M. le ministre de
répondre puis pour permettre à M. le député
d'Abitibi-Témiscamingue de se libérer?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les questions sont
longues, un grand préambule, mais tout de même.
M. Trudel: Elles sont précises, vous voulez dire...
M. Côté (Rivière-du-Loup): La
Société sylvicole de Rouyn-Noranda a été
supportée par le ministère depuis quelques années. On a
fait avec elle un plan de redressement, on l'a aidée en lui octroyant
les travaux d'une façon un peu spéciale et ce n'est pas, comme je
l'ai dit à l'Assemblée nationale hier, une question de budget. Si
la Société a connu des problèmes dans le passé, ce
n'était pas à cause des budgets et c'était l'essentiel de
la question d'hier. Elle nous doit encore, même si on l'a aidée
avec un prêt sans intérêt, on peut l'appeler comme
ça, d'environ 130 000 $ sans intérêt, cette
Société nous doit encore 100 000 $ et, évidemment, nous
continuerons à la supporter, si elle veut bien continuer, mais dans le
cadre des taux des travaux qu'on aura à lui faire faire et avec une
préoccupation un peu spéciale pour lui permettre de se relever.
Ce n'est pas mon intérêt, vous savez, M. le député,
de voir une société dans le trouble et ce n'est pas la
première qu'on aide. Ce n'est pas la première fois qu'on le fait
et de plus en plus les sociétés sylvicoles et les groupements
forestiers acquièrent de l'expertise. Mais par contre, je les comprends
de réclamer des taux supérieurs à ce qu'on peut offrir,
mais j'attendrai de leurs nouvelles, j'avais été averti de cette
difficulté de la Société.
Le Président (M. Bélanger): Alors je vous remercie
et n'oubliez pas, 20 h 30, merci.
(Suspension de la séance à 18 h 32)
(Reprise à 20 h 34)
Le Président (M. Bélanger): La commission de
l'économie et du travail reprend ses travaux sur l'étude des
crédits du ministère de la forêt.
M. Jolivet: Vous ne pouvez pas dire "ministère de la
forêt", monsieur.
Le Président (M. Bélanger): De l'Énergie et
des Ressources, secteur forêts.
M. Jolivet: Ça irait mieux.
Le Président (M. Bélanger): Voilà. J'avais
pris pour acquis que vos voeux étaient exaucés. Nous en
étions donc au programme 1, Gestion de la forêt,
élément 2, Recherche et développement. Est-ce que
ça avait été voté? Non.
M. Jolivet: Ça n'avait pas été
accepté encore, mais, M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): On est prêt
à faire ça?
M. Jolivet: Non, d'une façon ou d'une autre, vous savez
qu'on a juste à dire que ça a été vu, ça ne
veut pas dire que c'a été accepté.
Le Président (M. Bélanger): Bon. J'appelle donc
l'élément 2, Planification de l'utilisation.
Une voix: Ça, c'est savant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, vous avez fait une petite omission, vous avez glissé
sur le ministère des forêts, mais je me
demande pourquoi le gouvernement précédent l'a justement
contremandé, le ministère des Terres et Forêts, en
1979-1980?
M. Jolivet: Vous avez raison, mais posez-vous...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et pourquoi ils ne
l'ont pas rapatrié, si c'est si nécessaire que ça?
M. Jolivet: M. le Président, pour répliquer au
ministre, il a raison, s'il considère que, à
l'époque...
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai
été un des premiers sous-ministres adjoints de ce fameux
ministère-là, Énergie et Ressources.
M. Jolivet: Oui, mais M. le ministre conviendra très bien
que, à l'époque, quand il avait été question de
fonder le ministère de l'Énergie et des Ressources, ce qui
amenait toutes les ressources dans un môme ministère... Lorsqu'il
a été question de mettre en place toute une politique qui a
amené d'abord le reboisement puis, deuxièmement, qui a
amené les difficultés que l'on avait connues suite, justement,
aux années soixante-dix où on a ouvert la forêt aux scieurs
en particulier, il comprendra très bien que l'arrivée de la Loi
sur les forêts amène nécessairement un repositionnement.
C'est dans ce sens-là que je la posais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est pour cette
raison-là que vous avez voté pour?
M. Jolivet: Pardon?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est pour cette
raison-là que vous avez voté pour?
M. Jolivet: Pour quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour la Loi sur
les forêts.
M. Jolivet: Non, non.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non?
M. Jolivet: C'est à vous à décider. Alors,
nous sommes rendus à l'élément 2.
Planification de l'utilisation
Le Président (M. Bélanger): Élément
2, Planification de l'utilisation.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En Planification
de l'utilisation, évidemment, il y a les effectifs réguliers, les
effectifs totaux, qui passent de 453 000 en 1989-1990 à 469 000 pour
1990-1991.
Il y a une diminution dans le budget de 7 000 000 $, soit 18,2 %. C'est
principalement dû, M. le Président, à la suspension des
travaux de voirie forestière. Cet élément comprend la
connaissance de la forêt et, évidemment, pour connaître la
forêt, il faut en faire l'inventaire, comme dans toute autre entreprise.
L'an passé, on a validé les rapports d'inventaires, les
résultats d'inventaires et calculé la possibilité
forestière de certaines régions, pour compléter en partie
les discussions sur l'émission de contrats d'approvisionnement et
d'aménagement.
Nous avons élaboré un cadre écologique forestier.
Encore cette année, on continuera à accentuer nos travaux de base
dans ce domaine. On a fait d'autres travaux d'inventaire de façon
spéciale, comme Parke, au Centre éducatif forestier de Parke. On
a contribué également à déterminer les inventaires
forestiers, les bois qui pouvaient être submergés par les projets
d'Hy-dro-Québec à Sainte-Marguerite, Ashuapmushuan.
Évidemment, il faut comptabiliser tout ça. C'est un nombre de
cartes effarant. Il faut comptabiliser les interventions ou les perturbations
en forêt sur des cartes. Dans tout ça, il y aura une mosaïque
à partir des images de télédétection, des images de
LANDSAT.
En 1990, le secteur forêts a formé un groupe de travail sur
la connaissance de la ressource forestière. Ce comité mixte va
regrouper des représentants de l'industrie forestière, de la
Fédération des producteurs de bois et ceux des forêts. On
continuera les inventaires sur la Côte-Nord et, pour compléter la
carte du Québec, on ira dans le Grand-Nord.
Cet élément comprend les allocations de matière
ligneuse. Au bilan des redevances forestières, on a
révisé, l'an passé, sur une base, la grille de
tarification dans 22 zones différentes du Québec.
Si vous regardez à la page 25, on a la répartition des
contrats d'approvisionnement par région, les 292 contrats. Vous aurez
également le bilan des travaux de voirie forestière qui ont
été faits dans chacune des régions, pour un total de 11
500 000 $, environ. Et pour l'année 1990-1991, on planifiera le
réseau routier, l'ajustement des plans, on évaluera la charge des
ponts. Parce que pour les ponts en forêt, il faut indiquer avec des
pancartes la charge maximum qu'ils peuvent supporter. C'est un travail
d'ingénieur qui est assez laborieux, surtout qu'il existe des milliers
et des milliers de ponts en forêt. Il y en a 540 qui ont
été construits par le ministère et il y en a 250 qui sont
actuellement évalués.
Les sommes allouées à l'allocation de la matière
ligneuse augmentent à 3 600 000 $, comme je l'ai dit dans mon discours,
cet après-midi. Et quand on regarde les changements en 1989-1990, la
connaissance de la forêt, incluant l'inventaire écologique et tout
ça, ça augmente de 3 900 000 $. À l'allocation à la
matière ligneuse, on augmente les budgets de 3 000 000 $.
Et les travaux de génie dont j'ai parlé, la voirie
forestière, diminuent de 15 000 000 $. C'est la réduction
principale de cet élément de programme là.
Et on passe évidemment à la Protection de la forêt,
qui est l'élément 3. À moins que le député
de Laviolette ait quelque chose à nous raconter sur l'augmentation des
budgets, la connaissance de la forêt et les allocations de matière
ligneuse.
M. Jolivet: Vous ne voulez pas que j'aie de questions, vous,
là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien...
M. Jolivet: J'en ai.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je m'y
attends.
M. Jolivet: Ah bon! O.K. Donc, M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): Vous n'avez pas
insinué qu'il n'était jamais content, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, non.
M. Jolivet: En fait, M. le Président, le ministre a raison
quand il dit que les crédits 1990-1991 par rapport aux crédits
1989-1990 prévoient donc une baisse de 18,2 %. On va s'entendre sur
cette partie-là, c'est bien clair. Mais 18,2 %, quand on voit que la
majorité, comme il l'a dit, découle de la diminution des travaux
de voirie, de l'ordre de 15 400 000 $ dans le nouveau régime
forestier... Ce qu'il a dit cet après-midi à cet
"item"-là, c'est qu'il espère que c'est pour un an. Sauf que j'ai
un problème majeur. Le ministre va m'expliquer. Quand on parle de la
diminution des travaux de voirie, de la disparition pour l'année, c'est
la mise en place du régime forestier où il dit: Les compagnies
forestières vont être responsables de la pénétration
dans leur secteur de coupe. Je comprends mal. Est-ce qu'il peut m'expliquer,
d'abord, les raisons pour lesquelles il y a eu diminution de 15 400 000 $? Et
quand on regarde les 15 400 000 $ qui constituent la diminution, si on les
regarde par rapport au budget de l'année précédente -
selon ce qu'il nous donne comme renseignement - on peut déduire que le
programme à frais partagés, en matière de voirie,
s'élevait à 15 400 000 $, desquels 11 400 000 $ ont
été utilisés. C'est donc dire que, quand on regarde les
crédits périmés - pour revenir à ma question de
tout à l'heure - 87,1 % des crédits périmés de cet
élément l'ont été dans le cadre de la voirie
forestière. J'aimerais d'abord savoir, pour l'année qui vient de
s'écouler, si j'ai raison, quand je parle d'une diminution si forte au
niveau de la voirie. Quelles sont les raisons pour lesquelles il y a eu une
diminution? Et est-ce que c'est ça qui amène, pour l'année
1990-1991, une diminution de 15 400 000 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vos chiffres sont
exacts, parce que vous avez demandé une foule d'informations au
feuilleton de l'Assemblée nationale, M. le député, et c'a
représenté une somme de travail formidable chez les
employés - des volumes à peu près ça d'épais
- et ce sont des informations qui sont intéressantes. Il y a eu des
périmés dans la voirie forestière pour plusieurs raisons.
Une des raisons, c'est que c'était la volonté gouvernementale de
réduire les dépenses. Je ne la passerai pas, celle-là. Et
l'autre raison, c'est que certaines compagnies ont reporté les travaux
à plus tard, ont remis les travaux à plus tard.
Évidemment, en espérant...
M. Jolivet: Êtes-vous capable de donner le pourcentage qui
est dû à des compressions et le pourcentage qui est dû
à des non-réalisations?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je ne suis
pas capable de vous le donner.
M. Jolivet: J'aimerais bien ça savoir ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais il y a eu des
reports, espérant, évidemment, qu'il y aurait des budgets, cette
année. Évidemment, ces compagnies-là, ces
industries-là vont être déçues. Et c'est pourquoi
nous espérons que la conjoncture économique fera en sorte qu'on
aura encore des budgets pour la voirie forestière l'an prochain. Parce
qu'en 1985, quand je suis arrivé au ministère, les budgets en
voirie forestière étaient beaucoup moins élevés que
ça, M. le député. Ils étaient...
M. Jolivet: Je comprends! Il y avait une entente
fédérale-provinciale que vous n'avez pas renouvelée.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui, elle n'a
jamais été renouvelée depuis, non plus...
M. Jolivet: Bien oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...malgré
que les budgets étaient de 15 000 000 $, l'an passé.
M. Jolivet: Non, mais ce que je veux vous dire, c'est que sur 15
000 000 $, il y en a 11 400 000 $ qui ont été
utilisés...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: ...il y a 4 000 000 $ qui n'ont pas été
utilisés, ce qui donne un pourcentage très fort de
périmés. Et quand je lis votre document... Moi, je me fie sur ce
que vous me don-
nez comme renseignements pour poser mes questions. Et,
deuxièmement, si je vous les pose encore aujourd'hui, c'est pour qu'on
les ait dans les documents officiels, de votre propre bouche. On dit: "Ce volet
d'éléments du programme porte principalement sur
l'accessibilité a la ressource, domaine où le ministère a
un rôle normatif. En effet, la construction des chemins forestiers
principaux conformes au plan de développement du réseau routier
forestier du ministère sur les forêts publiques est du ressort des
exploitants forestiers depuis plusieurs années. Jusqu'à l'an
dernier, le ministère partageait avec eux une partie des coûts de
construction. Cette pratique de partage des coûts a été
abandonnée en 1990-1991. "Et là, vous me dites: "Cette
décision s'inscrit dans la foulée des réformes
amenées par la mise en oeuvre du nouveau régime forestier qui
confie la responsabilité de l'aménagement des forêts
publiques aux détenteurs des contrats d'approvisionnement et
d'aménagement forestier. " Donc, je crois comprendre que vous ne me
dites pas tout à fait la réalité quand vous me dites, dans
votre discours: C'est pour un an et j'espère que ça ne sera pas
pour plus qu'un an. Et là, vous me dites que, compte tenu de la nouvelle
réforme, il n'y en aura plus. Dans le fond, c'est ça que vous me
dites, là. Laquelle des deux est la réalité?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça a
toujours été la responsabilité des industriels. On les a
aidés... Et beaucoup plus, je voudrais vous souligner aussi que les
chemins forestiers, la voirie forestière n'a jamais fait partie de
l'entente fédérale-provinciale, ni dans votre temps ni
aujourd'hui.
M. Jolivet: Pardon?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les chemins
forestiers n'ont pas fait partie de l'entente
fédérale-provinciale.
M. Jolivet: Je m'excuse. Le gouvernement
fédéral...
M. Côté (Rivière-du-Loup): En 1980...
M. Jolivet:... s'est enlevé, suite à la demande du
responsable des finances, comme on a, nous autres, le... Comment il s'appelle,
je cherche le mot... Le Vérificateur général. Le
Vérificateur général du Québec, c'est un exemple de
vérification des faits. Au gouvernement fédéral, ils ont
fait sauter des ententes, parce que le vérificateur qui est responsable
de leur vérification a dit que, désormais, le gouvernement
fédéral ne devait plus embarquer dans des ententes
fédérales-provinciales dans ce sens-là, sur la voirie
forestière.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En quelle
année,
M. le député?
M. Jolivet: Écoutez, l'ensemble des fonds dans la voirie
forestière, était 50-50 ou 60-40,
fédéral-provincial?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, mais en
quelle année que c'était dans l'entente
fédérale-provinciale? En quelle année?
M. Jolivet: Je vous dis des... Écoutez, dans l'ensemble
des ponts qui amènent à la voirie forestière, ça
fait partie de... Est-ce qu'un pont fait partie de la voirie forestière
ou s'il n'en fait pas partie?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, il en fait
partie.
M. Jolivet: Bon. Je vais vous donner des chiffres, pour les
années où la rivière au Lait en haut de La Tuque
était dans l'entente fédérale-provinciale 60-40, dans
l'entente 50-50, en 1984-1985. Je vais vous donner les chiffres, je vais aller
les chercher à mon bureau, si vous voulez.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était
l'entente de 1980-1985?
M. Jolivet: Bien oui, c'est ça que je vous dis.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et en 1985, ce
n'était plus dans l'entente.
M. Jolivet: Bien non. C'est...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y avait 5 000
000 $ ou 6 000 000 $ quand je suis arrivé au ministère.
M. Jolivet: Vous me demandez s'il y en avait, dans l'entente,
dans le temps qu'on était au pouvoir. Je vous dis: II y en avait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui.
M. Jolivet:. La seule chose, c'est que le gouvernement
fédéral s'est désisté de cette entente...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet:... et c'est pour ça que je vous pose la
question. Au niveau de vous autres, comme ministère provincial, vous
dites: En 1990-1991, il n'est pas question d'y aller.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Vous me dites, dans votre discours...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un...
M. Jolivet:... j'espère que c'est juste pour un an.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça.
C'est un...
M. Jolivet: Et dans votre texte, vous me dites: Si on s'est
enlevés de là, c'est parce que, désormais, ça sera
la responsabilité des propriétaires des contrats
d'approvisionnement et d'aménagement forestier. Je veux comprendre.
Laquelle des deux est la vérité?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Laquelle des deux
est la vérité? C'est deux véritables, parce que je
souhaite que ça sera pour un an. Si la conjoncture fait en sorte qu'on
peut récupérer ces sommmes-là pour faciliter
l'accès à la ressource, parce que les arguments qui ont fait en
sorte qu'on a augmenté de beaucoup ce budget, cet élément,
les programmes sont encore vrais aujourd'hui, mais ce n'était pas une
obligation pour nous de le faire avec les industriels.
M. Jolivet: Mais à la page...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est pour
ça qu'on s'est retiré cette année.
M. Jolivet: Mais, à la page F-25, vous dites: On s'est
retirés. "Cette décision s'inscrit dans la foulée des
réformes amenées par la mise en oeuvre du nouveau régime
forestier... " Si vous vous retirez parce que vous arrivez avec un nouveau
régime forestier, ce n'est certainement pas pour continuer dans deux ans
ou dans trois ans. Quelle garantie avez-vous? Quelle garantie pouvez-vous
donner à ceux qui ont retardé leur projet que, si ça a
lieu dans deux ans ou dans trois ans, ils vont avoir de l'argent? Vous n'en
avez pas, vous me dites: En vertu du nouveau régime, il n'y en aura
plus. C'est ça que je vous dis. Quelle est la vérité? Le
texte de la page F-25 ou ce que vous venez de me dire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est vrai que le
régime forestier confie les responsabilités aux industriels de
construire leurs chemins d'accès. Si on les a aidés, ça ne
veut pas dire, M. le député, si on ne le fait pas cette
année, qu'on n'a pas l'intention de revenir sur cette question. C'est
ça la vérité.
M. Jolivet: O. K. Je vais vous donner un exemple d'une demande
que j'ai, d'abord. Vous avez, dans le sommet économique de la
Mauri-cie...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas bon,
ça. Ce n'est pas bon un sommet économique. Voyons donc!
M. Jolivet: Non, mais ça n'a pas d'importance. Je vais
vous expliquer la situation. Le député de Saint-Maurice n'est pas
là. Il pourrait vous l'expliquer autant que moi; il était
là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Le ministre responsable des sommets à
l'époque, le ministre actuel de la Santé et des Services sociaux,
est venu nous faire la leçon en nous disant qu'on avait oublié
nos Attikameks-Montagnais dans notre sommet chez nous et il leur a
proposé une entente fédérale-provinciale sur des chemins
pour la Manouane, la Weymontachie et l'Obedjiwan. Vous avez ça dans vos
propres documents que vous avez présentés en disant que ces
montants d'argent sont prévus à l'entente du sommet
économique de la Mauricie. Je voudrais vous poser la question: Où
est rendu le dossier d'abord? Est-ce que vous me dites que parce que, en
1990-1991, il n'y aura pas une cenne, s'ils commencent les travaux, ils
n'auront pas une cenne, est-ce que vous me garantissez qu'en 1991 -1992 ils
vont en avoir?
J'attends votre réponse avec appréhension parce que les
Attikameks-Montagnais vont le savoir demain matin et ils vont savoir qu'ils se
sont fait fourrer.
Des voix: Oh!
M. Jolivet: Ah! Je le dis comme je le pense. C'est de même
qu'ils pensent chez nous. Ils se sont fait avoir.
Le Président (M. Bélanger): C'est parce qu'ici, ils
ne disent pas ça de même.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président...
M. Jolivet: Ils se sont fait flouer.
Le Président (M. Bélanger): Ils se sont fait
flouer, on le prend plus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le budget qui
nous reste cette année, dans la voirie forestière, l'argent
nécessaire pour les routes de Manouane, Weymontachie et l'autre, c'est
là. Il reste...
M. Jolivet: Qui a la responsabilité...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas moi.
Il reste que les autres partenaires doivent faire leur part.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et les autres
partenaires, il y a CIP dans le dossier. M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Canadien Pacifique
maintenant...
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II ya le
gouvernement fédéral.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Nous, on fera
notre part et le ministère des Transports.
M. Jolivet: Puis l'OPDQ?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
ministère des Transports.
M. Jolivet: Oui. Mais qui est le maître d'oeuvre
actuellement de ce dossier-là, juste pour m'aider?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne sais pas,
c'est le ministère des Transports...
M. Jolivet: Bien, le ministère des Transports dit que
c'est le ministère de l'Énergie et des Ressources.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui?
M. Jolivet: Puis, le ministère de l'Énergie et des
Ressources dit que c'est l'OPDQ, puis l'OPDQ dit que le fédéral
ne donne pas une cenne. On fait quoi dans ça là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Moi, je suis
prêt à respecter les engagements qu'on a pris.
M. Jolivet: O. K. Je le prends en note.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les miens, pas
ceux des autres.
M. Jolivet: Est-ce qu'il y a des garanties, parce qu'on a
bifurqué un peu, est-ce qu'il y a une garantie qu'en 1991-1992... Parce
que là, vous allez me répondre, je suis presque sûr:
Dépendant des budgets, de l'argent qu'on aura de disponible, on en
mettra, sinon on n'en mettra pas. C'est ça que vous allez me dire
encore? Donc, il n'y a aucune garantie.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez
donné la réponse. Mais je peux vous donner la garantie que je
vais revenir à la charge. C'est tout ce que je peux faire.
Ponts forestiers
M. Jolivet: II y a eu une enquête qui est parue et la CSST,
vous en faites mention, au niveau des ponts, a semblé tenir responsable
le ministère de l'Énergie et des Ressources pour un accident
survenu le 19 septembre 1988. On disait que le ministère avait omis de
se conformer à un règlement de la CSST. Je regarde, dans les
perspectives 1990-1991, à la page F-26, vous marquez: évaluation
de la capacité de charge et affichage d'environ 100 ponts sur le
réseau routier forestier. J'aimerais savoir de la part du ministre, par
rapport à cette enquête; on dit dans les journaux: L'Association
des ingénieurs du Québec commente la situation des ponts
forestiers. Le gouvernement met en jeu la sécurité publique. Et
on dit: Le gouvernement fait preuve d'irresponsabilité et va même
jusqu'à mettre en jeu la sécurité publique dans le dossier
des ponts forestiers, soutient le président de l'Association
professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec, M.
Grégoire Lamon-tagne.
Puis là, il fait un commentaire du rapport du coroner Jean-Marie
Carrier que vous êtes supposé connaître, sur l'accident qui
a coûté la vie au camionneur Guy Gagné le 19 septembre 1988
près de La Tuque. On a blâmé le gouvernement pour son
attentisme injustifié. J'aimerais savoir, parce qu'un ex-constructeur
appointe le ministère de l'Énergie et des Ressources, en disant:
Le piètre état des ponts relève d'une mauvaise
planification. Dans le contexte qui est là, dans ce qui était
marqué aussi, c'était dans le journal Le Nouvelliste vers
le 11 avril, je pense... Et, en même temps, dans Le Soleil, on
dit: Un camionneur s'est tué parce qu'un règlement de la CSST n'a
pas été suivi. J'aimerais savoir de la part du ministre quelles
sont ses intentions vis-à-vis des problèmes des ponts forestiers.
Parce qu'on dit: L'article 7 du règlement de la CSST sur les travaux
forestiers prévoit que la capacité portante doit être
affichée à 30 mètres de chaque côté du
pont.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est notre responsabilité d'afficher la
capacité des ponts, comme l'indique le député de
Lavio-lette, à 30 mètres. Et, pour ça, on a trois
équipes qui font l'évaluation des ponts qui ont été
construits. L'évaluation, ce n'est pas simple à faire parce que
c'est du travail d'ingénieur qui est assez compliqué, les
calculs. Cette année, on prétend, avec trois équipes pour
afficher la capacité des ponts, être capable d'afficher environ
400 ponts supplémentaires. Je ferai remarquer, M. le Président,
qu'il y a beaucoup de ponts en forêt qui n'ont pas été
construits par le ministère ou avec la collaboration du
ministère. Des ponts qui ont été construits par les
industriels.
Évidemment, le ministère n'a pas la respon-
sabilité de l'entretien de ces ponts-là. La CSST nous
demande d'afficher la capacité des ponts. Et ça implique des
calculs. C'est pourquoi on met trois équipes pour le faire cet
été, dans le courant de l'été.
M. Jolivet: Ça veut dire que vous ne possédez pas
actuellement une évaluation de l'ensemble de vos ponts.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui.
Graduellement, on le fait. Une équipe peut calculer la capacité
de 50 ponts dans le cours d'une année. Il y a 540 ou 640 ponts, de
mémoire, à évaluer ou à afficher la capacité
desdits ponts.
M. Jolivet: Est-ce que ça vous demande un budget
supplémentaire pour faire ces...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est inclus dans
l'élément de programme que vous avez là. On met trois
équipes. Évidemment, ça fait partie des travaux de
génie, dont les 2 000 000 $.
M. Jolivet: Est-ce que le budget que vous avez cette année
est équivalent à celui de l'année passée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour les
équipes et l'évaluation des ponts, oui.
M. Jolivet: Parce que la question qui est la suivante...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils ont
commencé l'an passé à les afficher, les ponts, suite
à l'accident et aux recommandations du coroner.
M. Jolivet: Du coroner.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
Évidemment, ce n'est pas instantané. On voudrait faire plus vite,
mais seulement...
M. Jolivet: Non, je comprends ça parce que, d'ailleurs, ce
qui est important... C'est parce qu'il y a beaucoup de gens qui vont en
forêt maintenant, qui ont certaines craintes. Maintenant, le ministre
dit: Je ne suis pas responsable de tous les ponts en forêt. Vous avez
raison. Il y en a qui ont été faits, même, dans certains
cas, par des zones d'exploitation contrôlée qu'on appelle les
ZEC.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Par des
pourvoyeurs.
M. Jolivet: II y en a d'autres qui ont été faits
par des pourvoyeurs. Ce qui est important, c'est que le ministère a une
responsabilité sur les ponts dans des ententes qu'il a lui-même
signées avec des contracteurs.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Sur notre
réseau.
M. Jolivet: Sur votre réseau. Vous avez combien de ponts
à travers le Québec? Vous parlez de 400 additionnels.
M. Côté (Rivière-du-Loup): 540 sur le
réseau.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais il y en a qui
ont été affichés, dont la capacité a
été affichée, et on prétend en afficher 100, 150
supplémentaires cette année, ce qui nous laisserait environ
encore deux ans pour les afficher.
M. Jolivet: Pour les afficher. Est-ce que l'évaluation que
vous faites de la capacité, c'est par une équipe que vous
engagez, comme vous dites, et qui a l'expertise des ponts de la même
façon que les gens du ministère des Transports?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils font partie de
l'équipe de génie du ministère.
M. Jolivet: Du génie.
M. Côté (Rivière-du-Loup):
C'est-à-dire d'ingénieurs civils, M. le député.
Parce que c'est une grande responsabilité, afficher la capacité
des ponts. C'est pour ça qu'il ne faut pas que ce soit fait à la
légère.
M. Jolivet: Ça, je comprends ça, M. le
ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II faut faire les
plans, il faut faire les calculs parce qu'ils ont pris de l'âge. Ils ont
eu des...
M. Jolivet: Je vous dirai simplement, sur la question du pont en
question... Parce que c'est à partir de ça qu'on a eu la demande
de la Commission de la santé et de la sécurité du travail.
Il y a bien des gens qui se sont demandé à qui appartenait ce
fameux pont-là. Quand on fait la recherche des ponts, il n'est pas
sûr que ça appartienne au ministère de l'Énergie et
des Ressources, secteur forêts, pas plus qu'au ministère des
Transports, parce que, dans certains cas, c'étaient des ponts qui
avaient été construits sur l'ancienne route qui était la
ligne de chemin de fer qui mène entre Rivière-à-Pierre et
La Tuque. C'est pour ça que je comprends, mais c'est parce que ma
question est portée dans le sens de s'assurer que les gens puissent
être rassurés que le ministère fait son travail dans un
laps de temps assez rapide pour que, désormais, on ait un affichage de
la capacité portante de chacun des ponts, qui est sous la
responsabilité
du ministère, et, à ce moment-là, on saura que tous
les autres ponts ne lui appartiennent pas, ils sont propriété
soit privée, soit d'organismes affiliés au ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, comme les pourvoyeurs ou les ZEC.
(21 heures)
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
façon de voir, que les autres ponts ne nous appartiennent pas, mais,
vous savez, on a pris la recommandation du coroner très au
sérieux et, dans la limite de nos moyens, on va le faire le plus
rapidement possible.
M. Jolivet: Aux pages F-26 et F-27, le ministre fait mention de
ses perspectives 1990-1991. Il dit: "Avec la fin du programme de partage des
coûts de construction des infrastructures avec l'industrie, le
ministère concentrera ses efforts sur les activités suivantes..."
en 1990-1991, si je comprends bien. J'aimerais savoir: Est-ce que le
ministère a quantifié les montants d'argent pour chacune des
activités qui sont marquées aux pages 26 et 27?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, M. le
Président, on n'a pas quantifié séparément ces
données-là, mais c'est une chose qu'on pourrait faire, qu'on
pourrait vous transmettre, M. le député, ou transmettre à
la commission.
M. Jolivet: J'aimerais bien ça. Ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Alors,
l'élément 2, Planification de l'utilisation, est-il
adopté?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On va faire un
estimé de ces montants-là au meilleur de notre connaissance parce
que, vous savez, il y a des correspondances entre les fonctionnaires qui
s'occupent de tout ça.
M. Jolivet: Ça peut être donné en termes
monétaires comme en termes pourcentage par rapport à un
global.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On va essayer de
l'estimer du mieux qu'on peut, M. le député.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors,
l'élément 2, Planification de l'utilisation, est-il
adopté?
M. Jolivet: Oui... bien, c'est vu.
Le Président (M. Bélanger): Vu. Adopté.
Alors, j'appelle l'élément 3, Protection de la forêt.
Protection de la forêt
M. Côté (Rivière-du-Loup): Protection de la
forêt, M. le Président, a un budget de 50 000 000 $ cette
année, comparativement à 35 000 000 $ l'an passé,
c'est-à-dire une augmentation de 14 000 000 $ ou, en pourcentage, 40,8
%. Vous savez, les forêts sont menacées, il y a toutes sortes
d'ennemis à la forêt. Il y a le feu, il y a les insectes
nuisibles, les maladies. Cet élément de programme comprend
également l'éducation à la conservation - si on veut
protéger la forêt, il faut éduquer la population - et les
études environnementales. Cette année, en raison de
l'augmentation des épandages d'insecticides, principalement en
Gaspésie, on fera une étude environnementale qui va nous
coûter au-delà de 1 500 000 $. Évidemment, pour faire tout
ça, ça prend un réseau de placettes-échantillons
concernant les insectes, concernant les maladies, placettes-échantillons
en forêt naturelle, en plantations et en pépinières.
On vous donne, à la page 31, la répartition des sommes qui
ont été versées aux diverses sociétés de
conservation, dépendant des régions. Vous constaterez, M. le
Président, que 74 % du budget de la protection des forêts va
principalement pour la prévention. C'est grâce aux
compétences des sociétés de conservation, des
employés du ministère si on a un si bon "record" au point de vue
combat des feux au Québec
L'élément de programme comprend également le Centre
de transfert technologique de Manlwaki et les frais. Cette année, on
devra les supporter seul, M. le Président, étant donné le
retrait du fédéral de l'entente sur le développement
forestier.
On continuera d'opérer nos neuf centres éducatifs
forestiers pour s'assurer que les gens soient bien conscients de l'importance
de la forêt et de sa fragilité. On a ajouté 9 600 000 $
pour combattre, épandre des insecticides, étant donné la
recrudescence de l'épidémie d'insectes dans la Gaspésie.
C'est la présentation de l'élément de programme Protection
de la forêt.
M. Jolivet: M. le Président, donc on voit bien ici qu'il y
a une augmentation de 14 600 000 $. On les répartit de la façon
suivante, d'après les documents que le ministre nous a fournis:
prévention et lutte contre les incendies, 2 800 000 $; prévention
et lutte contre les insectes et les maladies, 9 900 000 $ - c'est 93 %
d'augmentation - éducation en conservation et études
environnementales, 1 700 000 $.
Il y a, au niveau de la lutte contre les incendies, une augmentation qui
est prévue pour la remotorisation des CL-215. C'est, je pense, 2 800 000
$. L'augmentation s'explique par les 2 000 000 $ qui sont prévus pour le
projet de remotorisation.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Est-ce que je me trompe, non?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, c'est
ça,
2 000 000 $ pour la remotorisation des CL-215.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre peut me dire sur combien
d'années va s'échelonner cette remotorisation? Et les 2 000 000 $
cette année, c'est une partie, ça va coûter combien au bout
de la course?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Autant que ma
mémoire soit fidèle, parce que ça a été
décidé il y a déjà peut-être deux ans, le
programme de remotorisation devrait s'échelonner sur sept ou huit ans,
ce qui nous permettra aussi de pouvoir vendre des CL-215 à
l'étranger. Avec les moteurs actuels, il n'y a personne
d'intéressé. À la suite de cette décision,
l'Espagne a donné une commande pour acheter des CL-215. Le coût
total, c'est 7 000 000 $ à 8 000 000 $ par... C'est ça, M. le
Président, c'est environ 6 000 000 $ par appareil et c'est un programme
de sept ou huit ans. Les 2 000 000 $ qui sont là, c'est notre
participation. C'est un dossier qui est mené par la division
aérienne du ministère des Transports, principalement. C'est notre
contribution de 2 000 000 $
M. Jolivet: C'est votre contribution à vous autres. Est-ce
que vous savez si les CL-215, la France devait en acheter à un moment
donné, est-ce que ça a été concrétisé
actuellement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II a
été question de ça, ça a paru dans les journaux, il
était question de pots-de-vin qui étaient exigés, etc.
Tout dernièrement, la France est revenue à la charge, mais je
n'en sais pas plus.
M. Jolivet: Autre chose à ajouter?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais on aurait la
chance si, passé un certain nombre d'appareils produits, le gouvernement
du Québec recevait un escompte sur les appareils qui sont vendus
à l'extérieur. Et on atteint à peu près ce nombre
d'appareils là actuellement, ce qui serait intéressant pour le
Québec.
M. Jolivet: Y a-t-il autre chose à ajouter ou...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, ça
va.
M. Jolivet: Dans la lutte contre les insectes et les maladies, le
ministre a raison en disant que c'est l'épidémie de la tordeuse
des bourgeons de l'épinette qui en est responsable, en termes
d'augmentation, en Gaspésie et Bas-Saint-Laurent. Et ça va
nécessiter, d'après les renseignements que nous avons, l'arrosage
de 600 000 hectares, alors qu'en 1989-1990 on avait eu environ 165 000, 166 000
hectares. Donc, c'est la hausse qui est prévue pour l'arrosage. Outre
cet élément, le budget serait quand même en hausse de 2,8
%, c'est environ 300 000 $. Est-ce que le ministre peut me dire si on peut
établir un lien entre la baisse des superficies arrosées en
Gaspésie en 1989-1990 par rapport à 1988-1989 et
l'épidémie d'aujourd'hui? L'arrosage a-t-il amené une
baisse ou si c'est une recrudescence qui est anormale, actuellement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Selon les experts,
M. le Président, on me dit que les arrosages contrôlent les
dommages à la forêt, c'est-à-dire ralentissent les dommages
à la forêt, mais ne contrôlent pas les insectes, comme tels.
Et ça a été grâce à des
placettes-échantillons ici et là, en Gaspésie, et au
survol des officiers du ministère qu'on a découvert qu'il y avait
une recrudescence de l'épidémie.
M. Jolivet: ...prévu pour deux ans, trois ans? Est-ce
qu'on sait à peu près, actuellement, après les expertises
qu'on a faites, si cette recrudescence peut être arrêtée ou
si elle va augmenter?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On pensait bien
que la diminution était progressive et qu'on pouvait s'en sortir, mais,
l'an passé, on a eu la surprise de cette recrudescence. Et c'est
important parce que ça représente, si vous voulez, 25 % de la
possibilité forestière du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie.
Évidemment, il fallait faire des choses. C'est beaucoup d'argent. C'est
un fardeau pour les industriels comme ça l'est pour le gouvernement.
À 50-50, c'est un projet qui devrait coûter près de 20 000
000 $ cette année, 21 000 000 $ répartis entre tous les
industriels du Québec. Je pense qu'on a fait une
péréquation entre tous les industriels du Québec.
M. Jolivet: On a expliqué ça dans le projet de loi
dont on a discuté longuement...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: ...pour la mise en place de la Société
de protection des forêts contre les insectes et maladies, la SOPFIM. Le
ministre peut-il me dire si, actuellement, c'est le ministère qui
achète les ingrédients à pulvériser ou si c'est
quelqu'un d'autre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la SOPFIM,
avec l'assistance du ministère. Le ministère va assister les
opérations cette année et la Société, l'an
prochain, va prendre la relève complètement.
M. Jolivet: C'est qui?
M. Côté (Rivière-du-Loup): SOPFIM,
Société de protection des forêts contre les insectes et
maladies. Et le ministère l'assiste dans ses démarches,
actuellement.
M. Jolivet: Mais quand vous parlez du ministère,
lequel...
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Boissinot et
d'autres... et son équipe et les entomologistes.
M. Jolivet: C'est le ministère, directement, qui
achète.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, c'est la
Société. Cette année, c'est la Société qui a
acheté avec, évidemment, les conseils et l'assistance du
ministère.
M. Jolivet: Quel prix... Je vous donne un exemple de
possibilité, ce qu'on appelle le Vision. Quel prix vous payez, le
ministère?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le "Vision" dont
vous parlez, c'est des phytocides. C'est pour éliminer la
végétation concurrente.
M. Jolivet: Oui. Je...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais ce qu'on
achète là, c'est du bacillus thuringiensis.
M. Jolivet: Donc, pour la question des maladies...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est du
baci-lius, du B. t.
M. Jolivet: O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et le B. t., on
essaie, cette année, on a acheté... il y a différentes
souches, il y a différents degrés de nocivité dans le B.
t. et, évidemment, il y a toujours un peu de recherche qui se fait dans
ce domaine-là. Et l'autorisation, le décret, nous oblige à
faire, évidemment, un suivi environnemental, à faire des
recherches et à faire tout ça. Et ça va nous coûter,
ça - je vous l'ai mentionné tout à l'heure - près
de 1 500 000 $.
M. Jolivet: Donc...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont des
directives que le Conseil des ministres donne au ministère en rapport
avec les épandages d'insecticides.
M. Jolivet: Est-ce qu'on peut savoir, de la part du ministre, les
montants d'argent que ça coûte pour acheter les ingrédients
nécessaires pour lutter contre les insectes et les maladies?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est 8 000 000$,
M. le député.
M. Jolivet: Et ça, ça équivaut... C'est en
litre? C'est en quoi? C'est... Au litre, ça revient à
combien?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne me souviens
pas du volume en litre et, évidemment, c'est dilué par
après.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais c'est 8 000
000 $ que ça coûtait.
M. Jolivet: C'est 8 000 000 $. M. Côté
(Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: C'est 8 000 000 $. Actuellement, c'est la
Société qui l'achète...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet:... même si elle n'est pas créée
légalement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elle est
créée légalement.
M. Jolivet: Comment, elle est créée
légalement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elle est
créée légalement en vertu de la Loi sur les
compagnies.
M. Jolivet: Oui, je le sais, mais c'est qu'en vertu de la loi
vous donnez le mandat à cette Société et la loi n'est pas
adoptée encore.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La loi n'est pas
adoptée encore, mais la loi actuelle permettait au ministre d'intervenir
dans un cas semblable et d'utiliser les intervenants s'il jugeait à
propos de le faire. C'est aussi simple que ça. Sauf que la loi - on en a
discuté lors, justement, de la discussion sur la Loi sur les
forêts, l'amendement - nous dit qu'à l'avenir on fera affaires
avec cette Société-là. C'est tout ce que la loi fait,
parce qu'en réalité on n'avait pas besoin de l'inclure dans la
loi 44. Sauf qu'on veut intervenir de façon permanente avec la
société SOPFIM. Et évidemment, on est partenaires à
50 % dans la Société. Et ça nous permet d'exercer un
contrôle.
M. Jolivet: 8 000 000 $ par rapport à... L'année
passée, c'était combien?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'an passé,
le programme d'épandage a été d'à peu près 3
000 000 $.
M. Jolivet: Donc, est-ce que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le B. t., est plus
dispendieux cette année que l'an passé et on fait
deux applications sur 300 000 hectares. Ça fait que c'est
l'équivalent, si vous vouiez, M. le député, de 900 000
hectares d'épandage...
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... comparé
à 165 000 l'an passé.
M. Jolivet: Est-ce que le prix acheté par la
Société est plus fort? C'est pour ça que je vous l'ai
demandé en termes de volume par rapport au montant d'argent
dépensé. Ce que je voulais savoir: Est-ce que, si c'est
acheté par le ministère, c'est moins dispendieux qu'acheté
par la Société? Est-ce que la Société finalement,
ça ne leur coûte pas plus cher? (21 h 15)
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Boissinot
m'informe que c'a été meilleur marché que nos estimations,
acheté par la société. Et il y a la quantité qui a
joué, parce qu'il y a un plus gros volume, n'est-ce pas?
M. Jolivet: Oui, mais écoutez, vous êtes capable de
me donner ces renseignements-là: L'année passée, on a
acheté tant de volume et ça a coûté tant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pourrais vous
fournir ça.
M. Jolivet: Et, cette année, vous allez acheter tant de
volume et ça va coûter tant. Là, on pourra faire la
comparaison. Vous avez beau me le dire comme ça, mais moi, je n'ai pas
les chiffres là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Moi non plus.
M. Jolivet: Je ne vous crois pas sur parole.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On pourrait vous
donner ça, M. le député.
M. Jolivet: O. K. Donc, l'année passée, c'est 3 000
000 $; combien de litres ont été achetés?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je dis 3 000 000
$. Oui, c'est ça.
M. Jolivet: En gros. 8 000 000 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce que ça a
coûté l'an passé, l'achat de B. t., et cette année,
et les volumes dans chacune des occasions, chacune des années.
Évidemment, il y a différentes souches de B. t., il y a
différentes concentrations et la comparaison ne sera pas directement
proportionnelle, à moins que ce ne soit dans les mêmes
concentrations.
M. Jolivet: Est-ce que la création de la nouvelle
société dont on parle a amené une diminution des effectifs
du ministère à ce niveau-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. M.
Jolivet: De combien?
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'une quinzaine
d'employés, M. le Président.
M. Jolivet: En pourcentage, est-ce que c'est possible que ce soit
à peu près 15 %, 16 %?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Par rapport
à tout le ministère, M. le député? C'est 15 sur
2000 à peu près. Et, souvent, ce sont des occasionnels. 2000
personnes-années.
M. Jolivet: Mais sur les employés là... C'est parce
que vous aviez... Vous êtes en train de vouloir noyer le poisson.
Arrosez-moi pas avec ça là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non.
M. Jolivet: II y avait une équipe qui travaillait sur
l'arrosage. Est-ce que c'est possible...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y avait
beaucoup d'occasionnels qui travaillaient sur l'arrosage, ils étaient
plusieurs. Il y a quatre...
M. Jolivet: Oui, mais quand on parle d'un nombre de
personnes-années - c'est ça que je veux savoir - est-ce que c'est
possible que ça donne à peu près 15 % de diminution?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Par rapport
à quoi, les 15 %, M. le député?
M. Jolivet: Par rapport à l'équipe qui était
là avant. Écoute, l'équipe qui travaillait à
l'épandage était de combien de personnes l'année
passée et elle est à combien cette année?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a quatre
permanents, M. le député, 22 occasionnels et,
éventuellement, ces gens-là ont vraiment choisi d'aller
travailler pour la société...
M. Jolivet: Quand on parle...
M. Côté (Rivière-du-Loup):... ou de rester au
ministère, c'est pourquoi on estime qu'une quinzaine seront
transférés à la société et que les autres
resteront au ministère.
M. Jolivet: Ah! Bien ça, c'est vous qui le dites
là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, c'est
leur
choix.
M. Jolivet: Bien oui, c'est sûr. Le problème que
vous avez, c'est que vous dites toujours... C'est ça qui est le plus
drôle. Quand vous avez parlé des copeaux versus les boisés
privés, versus les compagnies publiques, les compagnies
forestières, vous avez dit: Ce n'est pas à moi à
déterminer s'ils doivent travailler ou pas. Vous avez déjà
dit ça, vous, là, n'est-ce pas? Là, vous me dites: Bien,
là, c'est leur choix. Maintenant, je comprends, on ferme le
département et on dit: C'est leur choix de travailler où ils
veulent. Ce n'est plus compréhensible bien bien là. Là,
vous créez du chômage et vous dites: Ce n'est pas de ma faute.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. On va
les garder au ministère, mais on les affectera à d'autres
tâches.
M. Jolivet: C'est pour ceux qui sont permanents, j'espère,
ce que vous me dites là, n'est-ce pas?
M. Coté (Rivière-du-Loup): Bien oui!
M. Jolivet: Mais pas pour les occasionnel?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien les
occasionnels...
M. Jolivet: Non, mais je veux dire... Ce que vous dites, c'est
que là, les autres, quand la compagnie, la société va
être formée, elle pourra les engager si elle veut. Mais là,
ce que vous êtes en train de dire, c'est que, par votre décision,
vous créez le chômage que vous ne voulez pas dans d'autres cas.
Vous n'avez pas de réponse à donner?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. Je n'ai
pas de réponse à donner là-dessus.
M. Jolivet: Dans les documents sur les crédits, à
la page 13-2, vous parlez d'une diminution d'employés et on a
calculé que ça donnait 15, 4 % des effectifs, faisant suite
à la création de la nouvelle société. Vous parlez
des autres rémunérations qui passent de 4, 6 % l'an passé
à 6, 5 % cette année. Êtes-vous capable de m'expliquer les
raisons pour lesquelles c'est ça? Quand on prend le budget 1989-1990 par
rapport à 1990-1991, vous avez: Autres rémunérations, 4
625 000 $ et, ici, vous avez 6 508 000 $, l'année suivante. Pourquoi
avez-vous une augmentation à Autres rémunérations s'il y a
une diminution de personnel? À l'élément 3, Autres
rémunérations.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est où
ça? À quelle place avez-vous ça, M. le
député?
M. Jolivet: Là, on a deux budgets: les crédits de
1988-1989, à la page 12-2, élément 3, Autres
rémunérations, 4 625 000 $; puis vous allez au budget 1990-1991,
à la page 13-2, élément 3, Autres
rémunérations, 6 508 000 $. Je veux savoir... Vous me parlez de
diminution de personnel depuis tout à l'heure. Vous dites quels sont
ceux qui vont aller à SOPFIM, à REXFOR et autres. Il y a du monde
qui part, là, et vos rémunérations augmentent. Qu'est-ce
qui se passe?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a des
augmentations...
M. Jolivet: On a deux documents. Les deux documents, c'est le
budget 1990-1991 et, l'autre, c'est le budget 1989-1990.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Veux-tu
répondre? Vas-y.
M. Harvey: Bernard Harvey. M. Jolivet: Oui.
M. Harvey: M. le député, je pense que la page
à laquelle vous faites référence quand vous parlez de
Fonctionnement-Personnel, c'est pour l'ensemble de l'élément de
programme. Ça inclut donc les différentes activités:
Prévention et lutte contre les insectes et les maladies,
Prévention et lutte contre les incendies, Éducation en
conservation et Études environnementales. Il faut bien penser
qu'à ce stade-ci il n'y a personne qui a été
transféré dans le personnel permanent; personne n'a
été transféré à la SOPFIM. Et ceci
prévoit aussi les traitements qui auraient dû être
versés par le ministère aux employés occasionnels. Les
prévisions budgétaires ne préjugeaient pas de la
création ou non de la société. Maintenant, la
société est créée...
M. Jolivet: Mais le ministre, en déposant son projet de
loi, en a présumé.
M. Harvey: Je vais vous répéter, M. le
député, ce que je vous ai répété lors de
l'étude du projet de loi en commission parlementaire. La loi permet au
ministre de reconnaître la société et de lui imposer un
certain nombre de règles administratives. Il n'y a aucune relation entre
la création et la reconnaissance, de la même façon, donc,
les prévisions budgétaires incluent tout ça.
Maintenant, SOPFIM, comme le disait M. le ministre tout à
l'heure, c'est elle qui a pris en charge les travaux, mais nous, comme
ministère, nous aurons à payer notre part des coûts de
SOPFIM autant pour l'existence de SOPFIM que pour les travaux
d'épandage. Mais cet argent-là proviendra des prévisions
budgétaires qu'on avait faites.
M. Jolivet: A la page F-28, quand je prends les chiffres que je
vous donnais tout à l'heure, aux effectifs réguliers, vous en
avez 79, en 1990-1991, et 78, en 1989-1990, ce qui donne une variation de un.
Il y a eu une augmentation de 1,3 %. Dans votre effectif total, vous avez 236,7
employés temps complet par rapport à 279,7 l'année
précédente, ce qui donne 43 à temps complet, ce qui donne
la variation de 15,4 % dont je vous parlais tout à l'heure.
Malgré tout ça, dans Autres rémunérations, vous me
dites qu'il y a une augmentation de 2 100 000 $; c'est de 4,6 % à 6,5 %
environ, l'augmentation de 46 %.
M. Harvey: Les ETC, M. le député, c'est un nouveau
terme du Conseil du trésor. Ce sont des équivalents temps
complet.
M. Jolivet: Ah non! Je suis habitué à ça en
négociation, vous savez, équivalent à temps complet
là.
M. Harvey: Ah! Vous aviez ça aussi!
M. Jolivet: Ah oui! Ça fait longtemps que je connais
ça, moi. J'ai négocié ça dans les années
soixante-dix.
M. Harvey: Ça inclut à la fois les permanents et
les occasionnels. C'est une nouvelle technique, en tout cas pour nous,
introduite par le Conseil du trésor. Ce qui arrive dans ce cas-ci, c'est
qu'il n'y a pas nécessairement une équivalence entre les
personnes-années qui nous ont été accordées et
l'argent qui est accordé, ce qui implique qu'en cours d'année on
devra retourner pour faire établir l'équivalence.
M. Jolivet: En tout cas, nous autres, on a à
étudier, ce soir, ce qui est devant nous autres et ça ne concorde
pas.
M. Harvey: C'est ça.
M. Jolivet: D'une façon ou d'une autre, vous dites:
Effectif régulier.
M. Harvey: Oui.
M. Jolivet: Vous dites: Effectif total. Comment allez-vous
partager ça effectif régulier et effectif total? C'est quoi,
ça là?
M. Harvey: Bien, c'est déjà partagé,
c'est-à-dire que le nombre de postes permanents, ça, il est
très bien connu au ministère. Ce qui est moins bien connu, c'est
le nombre de personnes-années pour l'engagement d'occasionnels.
M. Jolivet: Équivalent à temps complet.
M. Harvey: Entre effectif régulier et effectif total, la
différence, c'est les occasionnels. Alors, ce qui veut dire qu'en
effectif régulier, dans cet élément de
programme-là, il y en avait 78 en 1989-1990 et 79 en 1990-1991 et que
vous faites la différence entre les deux. Ça vous donne le nombre
d'occasionnels ou de personnes-années théoriques.
M. Jolivet: Oui, oui. Je ie sais. Si vous me parlez de 279 moins
78, il en reste 271,7...
M. Harvey: C'est ça.
M. Jolivet: ...qui sont équivalents temps complet qui
peuvent être comblés par 400 personnes.
M. Harvey: Oui.
M. Jolivet: Je comprends ça vite.
M. Harvey: C'est ça.
Utilisation des phytocides
M. Jolivet: O.K. Utilisation des phytocides dans les
boisés publics. Vous avez un comité qui a été
formé. C'est un comité - vous en avez fait mention - c'est un
comité tripartite: Énergie et Ressources, Environnement et
industries forestières, sur des nouvelles méthodes douces
d'aménagement des plantations pour remplacer les pesticides, qui fera
rapport dans quelques semaines, disait-on dans un journal. Et on disait qu'on
augmente, alors qu'il faudrait diminuer, selon ie titre du document.
Je vais juste vous poser une question. Qui, actuellement, s'occupe de
l'achat de ce que j'ai appelé tout à l'heure Le
"Vision1? Qui s'en occupait dans le passé et qui s'en occupe
maintenant?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, dans lesdits travaux d'arréragé,
évidemment, c'est REXFOR qui fait les achats de phytocides. En ce qui
concerne les compagnies forestières qui utilisent ces
produits-là, bien ce sont elles qui achètent ces
produits-là.
M. Jolivet: Bon. Avant, dans les arrérages, qui
achetait?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était le
ministère, lorsque le ministère faisait les travaux.
M. Jolivet: O.K. Le ministre...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et lorsque ces
travaux étaient confiés à des contracteurs, ça
devait être le contracteur qui...
M. Jolivet: Vous êtes sûr de ça, vous
là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, j'ai dit que
ça devait être. ÇC'aurait été normal.
M. Jolivet: Oui, c'est ça. Je veux m'assurer que ce
n'était pas ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bon. C'est
toujours nous autres qui faisions ça.
M. Jolivet: Je le savais. C'était le ministère de
l'Énergie et des Ressources qui achetait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pourquoi me
l'avez-vous demandé?
M. Jolivet: Bien, c'est parce que moi, j'ai besoin que vous me le
disiez par écrit, ce soir, par les galées.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Donc, le ministère achetait. Peut-on me dire,
l'année passée, il y a deux ans, dans les deux dernières
années, annuellement, dans les budgets 1988-1989 et 1989-1990, combien
de litres vous avez achetés?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On pourra vous
fournir cette information-là. L'achat des phyto-cides pour deux ans?
M. Jolivet: 1988-1989 et 1989-1990.
M. Côté (Rivière-du-Loup): 1989-1990. Par le
ministère, hein?
M. Jolivet: Bien, c'était le ministère qui achetait
avant, d'après moi. Moi, ce que je veux savoir, c'est si le
ministère, quand il l'achetait... parce que Le Vision, à ma
connaissance, ne vient pas du Québec. Est-ce que je me trompe?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Monsanto a des
usines partout en Amérique du Nord.
M. Jolivet: À ma connaissance, moi, il venait de quelque
part d'une province anglaise.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah! Ça se
peut. M. Jolivet: Bon. Le ministère...
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'Ontario, M. le
Président.
M. Jolivet: Bon. Ou du Manitoba, un des deux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah!
M. Jolivet: Donc, moi, ce que je veux savoir, c'est le nombre de
litres que vous avez achetés.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Puis je veux savoir le prix que ça vous a
coûté au litre. Ça, c'est la première question.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On en prend note.
(21 h 30)
M. Jolivet: La deuxième. Vous me dites qu'en 1990-1991,
vous avez donné à REXFOR l'achat, je veux dire, le travail dans
les arrérages et que le principe c'est: celui qui le fait,
l'achète, donc si c'était une compagnie forestière
papetière, c'est elle qui l'achèterait pour faire ses travaux.
Vous êtes en train de me dire, donc, que REXFOR achète, cette
année, Le Vision pour les travaux d'arréragé. Est-ce que
j'ai raison?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je le crois, M. le
député.
M. Jolivet: À ce moment-là, pouvez-vous me dire
combien de litres ils ont prévu acheter et à quel prix?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On s'informera et
on vous transférera le renseignement.
M. Jolivet: Et vous vous informerez pour voir si c'est
réel qu'ils ont une commission à payer que vous n'aviez pas
à payer vous autres avant, quand c'était le gouvernement qui
l'achetait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça fera
partie de l'information.
M. Jolivet: Mais si vous aviez une réponse rapide à
me donner, j'aimerais bien ça le savoir tout de suite, si vous le
savez.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je ne le sais
pas.
M. Jolivet: Mais il y a peut-être quelqu'un autour de vous
qui le sait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La commission,
à qui elle serait donnée, M. le député?
M. Jolivet: Non, mais en termes d'achat, je vous pose la
question. Je veux avoir votre réponse à vous. Je ne veux pas
avoir la mienne.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je
m'informerai.
M. Jolivet: Donc, on va avoir ça rapidement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Pendant qu'on est dans ce programme-là, M. le
Président, j'aimerais parler de deux dossiers qui m'intéressent.
Le premier, j'espère que le ministre connaît cette montagne,
concerne Les Amis de la montagne Noire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
Le dossier de la montagne Noire
M. Jolivet: À Fabreville. Les gens nous ont écrit
pour nous dire qu'il y avait une chose qui se passait qui n'avait pas de bon
sens. On disait: Les Amis de la montagne Noire est un groupe de pression qui
regroupe des adeptes de sports de plein air. Par notre démarche, nous
voulons protéger le site de la montagne noire située à une
quinzaire de kilomètres à l'ouest de la ville de Saint-Donat,
dans la circonscription électorale provinciale de Rousseau. Cette
montagne d'une beauté féerique a une altitude de 884
mètres et se classe parmi les plus hauts sommets de la région
Laurentides-Lanaudière. Cette montagne occupe une superficie d'environ
15 kilomètres carrés et elle fait partie des terres publiques,
plus précisément d'une terre non subdivisée du canton
d'Archambault assujetti à la Loi sur les terres du domaine public qui
est gérée par le ministère québécois de
l'Énergie et des Ressources.
Vous allez me dire: Je ne réponds pas parce que ça ne me
regarde pas. Mais moi, je vais vous parler des arbres qui ont été
coupés. Ça va probablement vous toucher, parce que j'ai vu une
réaction rapide, quelque part à l'Anse-Saint-Jean, dans un cas
à peu près semblable. Sauf qu'ici, ce qu'on dit, c'est qu'il y a
des gens qui s'en occupent. Ils font des randonnées pédestres, du
ski de, fond l'hiver, etc. Et grâce à une subvention
fédérale de 43 000 $, le Club de motoneiges de Saint-Donat, sans
avoir consulté ni les skieurs, ni les randonneurs, a
aménagé une route de motoneiges menant au sommet de la montagne
noire. Pour ouvrir la route de motoneiges, des arbres ont été
détruits et saccagés sur une largeur de 9 à 10
mètres et sur une longueur de plusieurs kilomètres. Ces arbres
abattus sont irremplaçables, car un conifère à cette
altitude prend de 85 à 100 années pour arriver à
maturité.
Je laisse tomber le reste de la lettre. Je pourrais vous la lire au
complet, mais on a beaucoup d'autres questions à vous poser. Je vous
pose la question: Est-ce que vous avez été mis au courant?
Quelles sont les réactions qu'il y a eu vis-à-vis de ça?
Parce que là, semblerait-il qu'ils auraient une deuxième
subvention pour faire autre chose et là ça n'a pas de
sacré bon sens parce qu'ils disent: Nous sommes estomaqués
d'apprendre que le Club de motoneige de Saint-Donat projette de construire un
relais-restaurant au sommet de la montagne Noire.
Est-ce que le ministre, qui a la responsabilité des arbres, a
donné la permission de couper ces arbres?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas
actuellement.
M. Jolivet: Quels sont les arrêts qu'il a demandés,
les injonctions qu'il a prises pour empêcher un tel délabrement de
la forêt publique et de la montagne Noire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Tout
dernièrement, j'ai eu une note concernant la montagne noire et nous
avons répondu. Ça concernait le sentier de ski de fond qui
était à double voie et qui était assez large...
M. Jolivet: Pas de ski de fond, de motoneige.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y avait du ski
de fond également.
M. Jolivet: Non, mais ils n'ont pas coupé pour le ski de
fond.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. On
disait, dans la lettre que je leur ai envoyée, que c'était un
ancien chemin forestier qui avait été utilisé pour le
sentier comme tel, que la permission de construire un restaurant sur le dessus
de la montagne ne regardait pas les forêts comme telles et de s'adresser
au secteur terre du ministère de l'Énergie et des Ressources.
M. Jolivet: Oui, je sais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous savez
ça.
M. Jolivet: C'est pour ça que j'ai bien fait attention
à ma question en vous disant que je savais que vous me répondriez
ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai bien fait
attention.
M. Jolivet: Mais ce n'est pas ça que je veux savoir. Vous,
comme ministre responsable, quand ils vont couper les arbres, ils appartiennent
à quelqu'un ces arbres-là, ils appartiennent au
ministère.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En ce qui concerne
le dessus de la montagne, on me dit que les arbres, sur le dessus de la
montagne, ça a déjà été coupé dans le
passé, ça fait plusieurs années, et qu'il n'y aurait pas
d'arbres à couper pour construire le restaurant, si jamais ils
obtiennent la permission.
M. Jolivet: Comme ça, les gens, les Amis de la montagne
Noire, ils content des blagues?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah! Non, je n'ai
pas dit ça, parce que...
M. Jolivet: Bien, écoutez, ils nous disent qu'ils vont
couper encore des arbres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pourrais vous
déposer, si vous voulez, M. le député, la lettre que j'ai
signée il n'y a pas longtemps à ce sujet-là.
M. Jolivet: J'aimerais ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): O.K. J'aurais
dû vous en adresser une copie, étant donné que vous
étiez intéressé à la montagne Noire.
M. Jolivet: Mais je vous pose la question, M. le ministre, dans
le contexte qui est là, vous me dites: Est-ce que vous, comme ministre,
vous avez à donner un droit de coupe, s'ils ont à couper?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On n'a pas
donné de permission de couper des arbres. C'est le "Guide des
modalités d'intervention en forêt" qui va s'appliquer pour les
sentiers de pistes de ski de fond ou de motoneige.
M. Jolivet: Bien, ils disent: Pour ouvrir la route de motoneige,
les arbres ont été détruits et saccagés sur une
largeur de neuf à dix mètres et sur une longueur de plusieurs
kilomètres. Ils ne doivent pas conter des blagues ces gens-là.
Puis, l'autre chose, ils disent: Nous sommes estomaqués d'apprendre
qu'il va y avoir un relais restaurant. Donc, s'il y a ça, ils
s'apprêteraient à formuler une demande pour obtenir autorisation
et subvention gouvernementale. Une telle construction risque de
détériorer l'endroit de façon irrémédiable
et d'y amener une fréquentation beaucoup trop importante par rapport
à la fragilité écologique du milieu. Vous n'avez pas de
responsabilité, comme ministre, à ce niveau-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour vous donner
une réponse précise, je vous donnerai une copie de la
correspondance que j'ai eue avec eux et je m'informerai si, déjà,
on a émis un permis de coupe concernant le sentier.
M. Jolivet: Parce que là, vous avez les autres personnes
qui ont ajouté à leur demande, qui sont le directeur des sorties
du club de canot-camping du coin, parce qu'eux autres aussi disent que
ça n'a pas de bon sens ce qui se passe la, et un deuxième, Marcel
Lebeau, directeur des sorties, club de canot camping Les Aventuriers de
Québec inc., qui dit la même chose, que ça n'a pas de bon
sens. Alors, il y a deux groupes qui l'ont demandé. Je vous rappelle
simplement ces demandes que j'ai eues de vérifier ces choses.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. On
vérifie tout ça, puis je vais vous donner les informations
concernant le permis de coupe et la copie de la correspondance des
réponses.
M. Jolivet: Et comme vous avez une responsabilité sur les
arbres puis sur le lieu qui est là-bas, peut-être que vous auriez
intérêt à parler au ministre à la fois de
l'Environnement puis au ministre - je ne sais pas lequel - qui va lui donner
l'argent pour s'occuper de faire... Parce qu'ils ont eu une subvention
fédérale, puis, par la subvention fédérale, ils
sont en train de détériorer le caractère touristique et
féerique, comme ils le disent, de la montagne.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais soyez
assuré, M. le député, que ça sera le "Guide des
modalités d'intervention" qui va s'appliquer, et les sentiers sont
protégés d'une certaine façon dans ce guide-là.
La station forestière de Duchesnay
M. Jolivet: L'autre question, et vous savez que je vais vous la
poser, fort probablement, c'est concernant Duchesnay. L'Ordre des
ingénieurs forestiers, dont vous faites partie...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Encore, oui.
M. Jolivet: ...est scandalisé. J'aimerais savoir de la
part du ministre si, depuis l'ensemble des discussions qui ont eu lieu sur le
dossier - ça date d'un bout de temps - sur le fait que les gens
s'objectent à la diminution de cette station forestière et qu'ils
disent, à ce moment-là: Sauvons Duchesnay... Est-ce que le
ministre est d'accord avec eux que l'Ordre des ingénieurs forestiers
réitère sa demande au gouvernement du Québec d'abandonner
le projet de vente d'une partie de la forêt expérimentale de
Duchesnay, et l'Ordre des ingénieurs forestiers réclame que la
vocation et l'intégralité du territoire actuel soient
préservées. J'espère que le ministre ne me répondra
pas encore que s'il y a du monde qui va vivre dans des maisons autour, ils vont
protéger la forêt, ce qu'il m'a répondu, à un
certain moment donné, dans les engagements financiers. J'aimerais
savoir: Est-ce que le ministre est d'accord avec la demande de l'Ordre des
ingénieurs forestiers du Québec qui insiste pour que le
territoire de Duchesnay soit constitué officiellement station
forestière réservée exclusivement à des fins
d'expérimentation, d'éducation, d'enseignement et de recherche,
tel que prévu dans la Loi sur les forêts, la loi 150? Est-ce que
le ministre a changé d'opinion depuis la dernière réponse
qu'il m'a donnée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, M. le
Président, je n'ai pas changé d'opinion depuis la
dernière fois. J'ai rencontré l'Ordre des ingénieurs
forestiers. Je suis allé à leurs bureaux avec le conseil
d'administration; on a discuté encore une fois du Lac au Chien et j'ai
la même opinion que celle que j'avais dans le temps. Si on m'assure que
la forêt sera respectée, que l'environnement sera respecté,
que nos recherches seront également préservées, je ne
m'objecterai pas à la vente de ce territoire. S'il arrivait qu'un des
trois soit menacé d'une façon ou d'une autre
véritablement, je m'objecterai. C'est ce que j'ai dit à l'Ordre
des ingénieurs forestiers et ce que je vous répète
aujourd'hui. C'est ce que je vous ai dit lors de la discussion sur la loi des
forêts.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre a une responsabilité de
protéger ce que l'on dit être une richesse naturelle? Je
m'inquiète un peu, d'autant plus que le ministre, avant l'heure du
souper, nous indiquait qu'il se satisfaisait d'une diminution dans la recherche
et développement de 1 200 000 $ et que là, il a l'occasion de
décréter convenablement, en vertu de la loi 150, une vocation
spéciale à ce secteur. Je crois comprendre que le ministre,
encore une fois, sur ce dossier, retraite au profit de gens qui font des
pressions sur un autre de ses collègues pour que le territoire soit
amputé et, en conséquence, que le secteur Lac au Chien devienne
un secteur où il y aura de la villégiature ou secteur
domiciliaire et qu'en conséquence, le ministre ne se préoccupe
pas davantage, comme il devrait, comme responsable de la protection
forestière et de secteurs de recherche, d'éducation et autres,
d'un secteur comme celui-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je pense que le député interprète un peu
trop. Je suis préoccupé par le Lac au Chien. On a demandé
une évaluation concernant les travaux de recherche qui avaient
été farts et également concernant la tour pour mesurer les
polluants atmosphériques liquides ou solides. Mais il ne faut pas
exagérer. Le secteur Lac au Chien a été ajouté
à la forêt de Duchesnay, il y a une vingtaine d'années - ou
plus peut-être, je n'ai pas les dates - parce qu'un certain contracteur
voulait faire une passe avec le gouvernement et échanger des territoires
pour cela. La raison pour laquelle le Lac au Chien fait partie de la
forêt de Duchesnay, c'est une raison qui était plus ou moins
valable. On s'est donné belle figure pour ajouter et annexer ce terrain
à la forêt de Duchesnay dans le temps. On n'a pas d'argent
actuellement et je ne prévois pas qu'on l'aura, pour faire des
recherches à la grandeur de la forêt expérimentale de
Duchesnay. Ça ne privera pas le ministère des travaux de
recherche dans ce genre de forêt qui est une forêt feuillue
mélangée, une forêt en grande partie décadente parce
qu'elle a déjà été exploitée justement par
le contracteur qui a cédé ce territoire déjà.
M. Jolivet: Mais là, vous êtes en train de dire
qu'on a fait une réserve pour le plaisir d'en faire une.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le temps,
oui.
M. Jolivet: Ah, vous pensez de même.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était
ça. Si on a ajouté ça, oui.
M. Jolivet: Et là, vous dites qu'aujourd'hui, ce n'est
plus tellement nécessaire mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II ne faut pas
être naïf. C'est parce qu'on en a trop grand.
M. Jolivet: ...êtes-vous capable de me dire que toutes les
répercussions environnementales...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est Tom Murdoch
qui a vendu ça.
M. Jolivet: Pardon?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça
représente à peu près quatre kilomètres
carrés sur... Ça ne représente pas tellement, la
réserve totale de Duchesnay.
M. Jolivet: Écoutez, là. L'Ordre des
ingénieurs forestiers qui demande ceci, dit: "En ce qui concerne les
répercussions environnementales, le devis demande à l'initiateur
de porter un jugement sur les conséquences des impacts engendrés
sur le milieu pour chacune des solutions retenues." On dit que "l'Ordre est
convaincu qu'une étude d'impact sérieuse doit plutôt
être fondée sur des faits scientifiques démontrés."
Ce n'est pas n'importe qui, ça, l'Ordre. Alors, à partir de
ça, on dit: "À la lumière des points stipulés au
devis et de l'inquiétude croissante des opposants au projet de
développement domiciliaire du Lac au Chien, l'Ordre demande: "1°
qu'aucune décision ne soit prise de la part du ministère de
l'Énergie et des Ressources avant que le rapport de l'étude ne
soit rendu public; "2° que le ministère de l'Énergie et des
Ressources étudie sérieusement l'impact du projet de
développement domiciliaire Lac au Chien sur la recherche
forestière, l'éducation en foresterie, la qualité de vie
du public, l'ensemble de la station forestière de Duchesnay et que ces
résultats soient rendus publics; "3° devant la menace exercée
par le projet Lac au Chien sur la qualité de la recherche
forestière à Duchesnay, que les promoteurs du projet
déterminent un autre site hors des limites
de la station forestière de Duchesnay pour leur projet de
développement domiciliaire; "4° que la station forestière de
Duchesnay soit légalement constituée en vertu de la loi des
forêts", ce que je vous disais tout à l'heure.
Je vous pose la question: Devant tout ça, est-ce que ça a
été fait ces demandes-là? Vous avez pris votre
décision avant ou après ces études? (21 h 45)
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est exactement ce que j'ai dit tout à l'heure, mais
dit d'une façon différente. Le devis d'études
d'environnement a été fait par le ministère de
l'Environnement et il n'y aura pas de décision de prise tant que
l'analyse de l'étude ne sera pas complétée. Et quant
à l'impact sur la recherche, je l'ai mentionné tout à
l'heure, on a également évalué chez nous, au
ministère, les impacts possibles sur la recherche qui avait
été conduite à la station forestière de Duchesnay
et on y a inclus la station de mesurage des polluants atmosphériques.
C'est exactement après qu'on aura toutes les données qu'il y aura
une décision de prise. Ce que je vous répète ce soir,
c'est exactement ce que j'ai dit à l'Ordre des ingénieurs
forestiers. Et vous répétez les mêmes points. L'Ordre
répète les mêmes points que je lui ai mentionnés ou
qu'il m'a mentionnés. Il n'y aura pas de décision de prise tant
qu'on n'aura pas la certitude. Et moi, ma recommandation va être
basée sur l'analyse des trois points dont il a été
question.
M. Jolivet: L'étude d'impact, elle est faite?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, elle est
faite.
M. Jolivet: Est-ce qu'elle est publique?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elle est
déposée au ministère de l'Environnement qui en fait
l'analyse.
M. Jolivet: Mais je ne vols pas...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elle n'est pas
publique comme elle est là, je ne le pense pas.
M. Jolivet: Quand pensez-vous qu'elle peut être rendue
publique? Là, vous avez une responsabilité...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est le
ministère de l'Environnement qui va décider de la rendre publique
ou non. L'étude, c'est la répercussion environnementale sur la
capacité du lac, la capacité de la nappe phréatique et
tout ça, qui a été faite. Et on demande de
considérer également les recherches qui ont été
conduites par le ministère.
M. Jolivet: C'est parce que le ministère a dit: Je vais
prendre la décision quand je connaîtrai l'analyse faite par les
études...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et la forêt
expérimentale de Duchesnay sera créée, comme les 48 autres
ou plusieurs qu'on a créées au cours de l'année, lorsque
ce problème-là sera réglé d'une façon ou
d'une autre, avec ou sans le Lac au Chien. Je vous garantis que Duchesnay sera
créé forêt expérimentale de recherche et
d'enseignement. Aussitôt que le problème sera réglé,
la décision sera prise...
M. Jolivet: Alors, on va suivre ça avec attention.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... avec ou sans le
Lac au Chien.
M. Jolivet: J'ai compris ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça ne donne
rien de le faire avant.
M. Jolivet: Non, mais je pensais qu'il aurait pu y avoir une
décision disant que le Lac au Chien ne sera pas enlevé à
ce moment-là. Mais là, vous me dites: On attend l'étude
d'impact du ministère de l'Environnement, après ça, on
décidera quelle position nous allons prendre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si on avait
décidé avant, M. le député, on n'aurait pas fait
d'étude.
M. Jolivet: Non, non. J'ai bien compris que c'est ça. O.
K.
Le Président (M. Bordeleau): C'est tout pour
l'élément 3?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, les crédits de
l'élément 3 sont adoptés?
M. Jolivet: Ils sont vus.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, on passe maintenant
à l'élément 4, Contrôle de l'utilisation.
Contrôle de l'utilisation
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour le
contrôle de l'utilisation, cette année, il y a un budget de 24 000
000 $, comparé à 15 000 000 $ l'an passé, ce qui fait une
augmentation de 8 000 000 $ ou, en pourcentage... 54 000 000 $ comparé
à l'an passé. Évidemment, il y a une augmentation
d'effectifs et c'est dû au contrôle, suite à l'application
ou à la mise en vigueur du régime
forestier pour contrôler les traitements sylvi-coles,
principalement, qui sont admissibles à des paiements de droit ou
à des crédits de redevance, ce qui est très important, ce
qui était une recommandation du Vérificateur
général. Et il faut faire le suivi de ces interventions-là
et contrôler les objectifs de production et la vérification des
volumes des bois récoltés.
En vertu de cet élément, il y a eu de l'aide
financière qui a été accordée à des
utilisateurs, des industriels, pour assurer la récupération des
bois en perdition. Évidemment, l'an passé, la réduction
des redevances totalisait près de 3 000 000 $. On a également
levé le moratoire sur les érablières. Il y a eu 140
nouveaux permis d'émis; cependant, il y en a seulement une vingtaine qui
ont été en production.
Les perspectives 1990-1991. Il y a une augmentation sensible, comme je
l'ai mentionné au tout début, des ressources financières
et des ressources humaines. Et le contrôle passe, évidemment,
à l'augmentation dont il a été question tout à
l'heure. Et c'est principalement du contrôle, principalement
l'émission de permis, du suivi des interventions en forêt qui font
en sorte qu'on tienne compte des crédits accordés sur les
redevances en vertu des travaux qui sont admissibles. C'est la
représentation du contrôle de l'utilisation comme tel.
M. Jolivet: M. le Président, le ministre ne m'en voudra
pas de lui dire que, depuis 1988-1989, l'augmentation a été de 62
% en 1989-1990 et de 54 % en 1990-1991, comme il essaie de me rappeler souvent
que dans la forêt privée, il y a eu une augmentation énorme
entre 1985-1986 et 1990-1991. Parce qu'il comprendra très bien que la
mise en place du nouveau régime forestier demande nécessairement
d'appliquer ça graduellement. Donc, on ne peut pas faire ça du
jour au lendemain. Alors je veux juste lui rappeler que la même
argumentation se fait ici.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez... Ah
oui, c'est une logique que j'accepte, M. le député.
M. Jolivet: Implacable, comme diraient des gens.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oh!
M. Jolivet: Donc, c'est une hausse importante des crédits
due à une décision qui a été prise un jour et quand
on la met en pratique, bien elle implique nécessairement des
augmentations annuelles.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: J'aimerais savoir de la part du ministre si, d'ici le
1er juillet qui vient, on aura signé, fort probablement, à moins
d'achoppement, tous les contrats d'approvisionnement et d'aménagement
forestier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. M.
Jolivet: On n'a pas le choix là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, c'est
ça.
M. Jolivet: Parce que, dépassé ça, il y a
quelqu'un qui va se faire taper sur les doigts parce qu'il n'aura pas de
contrat pour travailler.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Est-ce que l'on peut déjà imaginer que,
pour les années à venir, le budget de cet élément
va avoir tendance, sans nécessairement plafonner, du moins à
augmenter à un rythme moins évident que les années
précédentes? Parce que, de la première année
1988-1989 à 1989-1990, c'est, comme je le disais tout à l'heure,
62 %, et cette année, par rapport à l'année passée,
54 %. Est-ce qu'on peut prévoir qu'il y aura un plafonnement quelque
part?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense qu'au
cours des prochaines années, il y aura tendance à plafonner, M.
le député. Parce que là, ça va être la
première année que le régime forestier... Tous les
contrats vont être signés. Ça va être la
première année d'opération complète. Et les
augmentations ne devraient pas être aussi importantes dans les
années futures.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont des
opérations de contrôle, en réalité.
M. Jolivet: Oui, je sais ça. C'est parce que le ministre
sait très bien qu'il y a des prévisions qui ont été
faites avec l'arrivée de ce projet de loi là. Il est
évident que le ministre a fait ces analyses-là au moment
où il a déposé au Conseil des ministres son document
demandant la permission de déposer à l'Assemblée
nationale, pour adoption, son projet de loi. J'aimerais savoir... Le ministre
nous dit: Ça va plafonner. J'ai tendance à penser que c'est
ça. Mais le plafonnement va-t-il varier de 5 %, 2 %, 3 %, 10 %? Mais pas
au rythme qu'il est là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça irait
peut-être l'an prochain à une augmentation - on l'a
évaluée rapidement, M. le Président - de 5 %, de 4 %
à 5 %, l'an prochain.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre est à même, au
moment où on se parle, de nous dire, à partir des données
précédentes et des perspectives à venir, combien va
coûter le nouveau
régime forestier au gouvernement? Est-ce qu'on peut me dire...
Disons qu'on a les trois premières années qui sont l'implantation
du régime, le plafonnement qui s'en vient. Est-ce qu'on peut savoir
à peu près le coût du nouveau régime pour le
gouvernement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
réponse difficile à donner, M. le Président, parce qu'il y
a des transferts d'une activité à l'autre. Là,
aujourd'hui, on accentue le contrôle en raison du régime, mais il
y aura des diminutions de l'activité dans d'autres secteurs. Et ce que
le régime forestier coûtera au gouvernement, je ne pense pas que
ça soit si important que ça étant donné que
même aujourd'hui, les utilisateurs, les industriels, dépensent
déjà beaucoup d'argent pour leur propre contrôle, pour les
travaux d'aménagement. Et on estime que, cette année, les
industriels devraient dépenser environ 45 000 000 $ en
aménagement qui seront crédités sur les redevances comme
telles.
M. Jolivet: Oui. C'est ça que j'allais vous dire. Il y a
une partie qui va leur être payée là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Mais tout
ça, ce sont des travaux que le ministère, aujourd'hui, est
obligé de contrôler, mais qu'il n'est pas obligé de faire.
Alors, il y a des transferts de cette façon-là qui feront en
sorte que - moi, mon estimé rapide - ça ne modifiera pas beaucoup
le budget du ministère comme tel dans l'ensemble, mais il y aura des
transferts de responsabilités ou d'activités.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre a actuellement en main les
chiffres indiquant ce que ça coûtait aux compagnies
forestières, quelle que soit ia forme d'utilisation du bois qu'elle
fait? Autrement dit, les papetières, les scieurs, les dérouleurs
et autres. Est-ce que le ministre a une idée de ce que ça a
coûté aux compagnies actuellement? Quand on pariait d'une
augmentation pour les compagnies d'environ 40 000 000 $, est-ce que
c'est...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, le nouveau
régime forestier, en réalité, coûte aux compagnies
forestières le coût des travaux sylvicoles, c'est-à-dire
l'augmentation des redevances de 300 % à 400 % qui sont passées
d'environ 2 % à 5 $ en moyenne. Évidemment, ça, c'est dans
le coût du nouveau régime forestier également pour
établir la valeur marchande du bois sur pied. C'est ce que ça
coûte en plus de certains travaux de planification, le plan annuel, le
plan quiquennal, le plan de 25 ans et les travaux de protection.
M. Jolivet: Est-ce qu'on peut parler d'environ 40 000 000 $ de
plus, disons, par rapport à avant le régime et après le
régime? Est-ce qu'on peut parler d'une moyenne d'environ 40 000 000 $
par année, au moment où on se parle?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est plus...
M. Jolivet: De plus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...que ça,
M le député, parce que les redevances avant le régime
forestier étaient trois fois moindres qu'aujourd'hui et les redevances
totales, incluant les travaux, sont d'environ 130 000 000 $, 135 000 000 $
aujourd'hui.
M. Jolivet: Oui, je sais. Quand vous parlez de
l'augmentation...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça veut
dire 80 ooo ooo $ de plus.
M. Jolivet: En vertu du principe du coût du bois sur pied,
vous me dites qu'il y a des redevances à payer, mais en contrepartie,
s'ils font des travaux d'aménagement, ils vont être déduits
des redevances.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais ils sont
obligés, par contre, d'avoir du personnel pour faire le plan annuel, le
plan quinquennal, le plan de 25 ans. Ça coûte de l'argent,
ça aussi.
M. Jolivet: Oui, mais il y avait déjà du monde qui
faisait la planification, j'espère, ils n'étaient pas tout nus
dans la rue.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oh! Pas tant que
ça. Ils faisaient de la récolte et ils ne s'occupaient pas de
l'aménagement comme tel, de la remise en production de la forêt et
ils sont obligés de le faire actuellement.
M. Jolivet: Oui, mais de la même façon...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Évidemment,
une coupe de protection de la régénération naturelle,
ça coûte un peu plus cher et ça devrait coûter le
même prix lorsqu'on aura pris l'habitude de protéger cette
régénération. C'est pourquoi on diminue le crédit
à chaque année et, l'an prochain, ça devrait être
à zéro.
M. Jolivet: En tout cas, j'aimerais savoir, si le ministre peut
nous donner ces renseignements-là, l'estimation qu'ils font à
partir des années où le régime...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: ...s'est mis en branle par rapport à cette
moyenne de croissance d'environ 5 % annuellement, pendant un laps de temps.
Comment, à peu près, ça coûtera au gouvernement,
la
mise sur pied du nouveau régime? Puis, fort probablement que le
ministre pourra me donner les indications plus précises concernant le
coût aux compagnies forestières des...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. J'ai
déjà demandé à M. Duchesne, le président de
l'Association de l'industrie forestière qui m'a donné des
chiffres à ce sujet-là et il me fera plaisir de les fournir.
M. Jolivet: Mais là, vous avez touché...
M. Côté (Rivière-du-Loup):... du
côté des compagnies.
M. Jolivet: Oui, parce que vous ne touchez pas à toutes
les compagnies à ce moment-là. Vous touchez...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non,
ça va être une...
M. Jolivet:... une prospective de ce que ça peut leur
avoir coûté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Vous êtes capable d'avoir ça, il n'y a
pas de problème.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je le pense. M.
Jolivet: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Les crédits de
l'élément 4, Contrôle et utilisation sont
vérifiés. On passe maintenant à l'élément
5...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça ne me
regarde pas, ça.
Le Président (M. Bordeleau):... Direction du secteur
forêts et administration régionale.
M. Jolivet: Non, non. On n'a pas à regarder le 5.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je pensais que l'élément 5 ne me regardait pas
étant donné que c'était une question de direction; le
député a fait un grand discours avant le souper à ce
sujet-là. Mais, cela regroupe les ressources humaines et
financières affectées au bureau du sous-ministre associé
et les directions régionales évidemment.
M. Jolivet: Je n'ai pas de question. (22 heures)
Le Président (M. Bordeleau): Alors, on passe maintenant
à l'adoption du programme 1 en entier, Gestion de la forêt.
M. Jolivet: Je laisse le soin aux députés qui n'ont
pas parié jusqu'à maintenant de parler pour moi... Non, contre
moi.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, adopté. On
passe maintenant au programme 2, Amélioration de la forêt. M. le
ministre.
Amélioration de la forêt
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans
l'amélioration de la forêt, dans l'ensemble, il y a une diminution
de 3, 7 % comparé à 1989-1990, c'est-à-dire que les
budgets passent à 184 000 000 $ plutôt que 191 000 000 $. C'est un
programme qui s'adresse à la forêt publique et à la
forêt privée. Sur les deux forêts, dans les deux secteurs,
nous faisons du reboisement et c'est pourquoi vous avez un
sous-élément de production de plants. C'est sûr qu'on
produit des plants pour les deux secteurs, c'est-à-dire la forêt
privée et publique.
On prévoit reboiser cette année 256 000 000 de plants,
dont 181 000 000 sur la forêt publique. L'an prochain, on prévoit
une réduction de 20 000 000 sur la forêt privée, qui
passerait de 70 000 000 cette année à 50 000 000 l'an prochain.
C'est la principale activité. Évidemment, il y a toutes sortes de
travaux qui se font en forêt publique, comme la production de semences,
la préparation de toutes les pépinières qui travaillent
à la production de plants. Il y a la préparation de terrains,
toutes sortes de travaux qui se font, et vous avez la répartition
à la page F-48 des superficies qui ont été traitées
dans chacune des régions du Québec et des budgets qui ont
été alloués.
M. Jolivet: Si je vais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Par contre,
évidemment, il y a toutes sortes de travaux d'aménagement en
forêt, comme le dégagement, les coupes d'éclaircie, les
coupes par bande, etc. Ce sont des travaux d'aménagement qui sont
reconnus, la production de plants qui ont été mis en terre, dans
chacune des régions, par région administrative. Pour cette
année, on prévoit 87 500 000 plants mis en terre par le
ministère et 77 600 000 par l'industrie, pour un total de 165 000 000
sur la forêt publique.
Forêt publique
M. Jolivet: Si le ministre me le permet, je vais commencer par la
page 44 qui donne un aperçu général de la
présentation du programme. Quand on dit: En tenant compte du financement
des travaux sylvicoles réalisés par l'industrie forestière
par le biais des crédits sur les redevances, qui n'apparaissent donc pas
dans les crédits, nous avions établi que la baisse était
de l'ordre de 20 % en 1989-1990 par rapport à 1988-
1989, et ce, en incluant la non-récurrence des programmes de
création d'emplois de 7 000 000 $. C'est ce qu'on avait mentionné
lors des crédits l'année dernière.
Le ministre corrigeait quelque peu cette situation en accordant 12 000
000 $ de plus aux forêts publiques. Je parle toujours de l'an
passé, 1989-1990. C'est un geste que je trouve un peu futile parce qu'il
y a 10 900 000 $ qui ont été périmés. Quand je vous
parlais tout à l'heure du ministre quand il arrive avec ses
crédits présentés par le Conseil du trésor, les
gens disent: Ça n'a pas de bon sens, ils ont coupé. Tout à
coup arrive le budget et on dit: Oup! Il y a de l'argent neuf. Là, ils
se font "reapplaudir" après. Ça me fait penser à une
affaire qui est arrivée dans mon coin. C'était bien drôle.
On avait aidé une association touristique et, quand le ministre de
l'époque responsable de ce secteur-là, le ministre
régional, M. Picotte, était venu dans le coin, il avait
fermé ça en arrivant en 1985. Et, en 1986, suite à nos
pressions, il est venu annoncer à la Chambre de commerce que, là,
il l'aidait et que ça marchait. Le plus drôle de tout, c'est qu'il
avait fermé ce qu'on avait ouvert et qu'il était applaudi pour
ouvrir ce qu'il avait fermé. Ça n'a pas de bon sens. Ça,
là, je dis que le ministre, l'année passée, nous corrige
en disant: Écoutez, il va y avoir 12 000 000 $ de plus. C'est un geste
qui a été applaudi, mais il y en a 10 900 000 $ qui ont
été périmés. Il y a quelque chose qui ne va pas
quelque part. Malgré le fait que les réalisations en termes de
plantations soient inférieures aux objectifs et malgré même
les promesses électorales qui ont été faites, le budget
consacré à l'aménagement des forêts publiques accuse
une baisse encore cette année.
Le budget 1989-1990, et on l'explique, était de 93 406 000 $.
Cette année, il est de 92 539 000 $. Ça veut dire 867 000 $ de
moins que l'année passée. Ça paraît bien. C'est
marqué 0, 9 %. Mais si on tient compte de l'inflation, la baisse
réelle par rapport à l'année passée pour
l'année en cours va être de l'ordre de 6 %. Le ministre prend les
montants de l'année passée par rapport aux montants de cette
année, puis il donne une variation de 0, 9 %, mais, en
réalité, c'est 6 %.
Est-ce que le ministre peut m'expliquer les raisons pour lesquelles il a
fait une péremption de crédits de l'ordre de 10 900 000 $ sur 12
000 000 $ annoncés et applaudis par les députés d'en face
qui ne m'écoutent même pas? C'est vrai, Mme la
députée. Ils ne m'écoutent pas tous.
Une voix:...
M. Jolivet: Ça ne paraît pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, les sommes affectées à l'aménagement des
forêts publiques devraient tendre à diminuer. On parlait du
coût du régime forestier, mais, dans ce cas-là, avec les
années, l'aménagement des forêts publiques devrait diminuer
parce que les industriels, les utilisateurs, les bénéficiaires de
CAAF auront la responsabilité d'aménager la forêt publique.
Actuellement, ce qu'on fait, on prend soin des arrérages. C'est pourquoi
les arrérages vont diminuer avec le temps, avec les années.
Dorénavant, lorsqu'on aura pris soin de tous les arrérages pour
l'aménagement des forêts publiques, le budget sera de beaucoup
diminué.
M. Jolivet: Dans combien de temps vous allez finir vos
arrérages, avez-vous dit?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Jene l'ai
pas dit.
M. Jolivet: Ah bon! Dans combien de temps d'abord?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Entre cinq et dix
ans.
M. Jolivet: Entre cinq et dix ans. C'est-à-dire que d'ici
cinq ou dix ans, tous ceux qui ont pris le risque d'aller travailler pour
REXFOR peuvent se retrouver dans une difficulté parce que là, il
y aura moins d'arrérages à faire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un fait.
M. Jolivet: Ahbon!
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un fait,
oui, oui. C'est un fait.
M. Jolivet: Ah bon! Comme ça, j'avais raison l'autre
jour.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais s'ils
travaillaient au ministère, ce serait la même chose si on n'avait
plus d'emplois, hein?
M. Jolivet: Puis là, vous dites depuis longtemps que ce
n'est pas vous qui décidez qui travaille et qui ne travaille pas. Mais
là, par vos décisions de coupures, vous décidez en
mosus... en sapristi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous allez
à la page suivante, M. le député, vous allez voir que dans
le deuxième paragraphe on dit: II s'agit pour le MER d'une baisse de 24
% et, pour l'industrie, d'une augmentation de 73 % par rapport à
1989-1990.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça veut
dire que l'industrie prend graduellement la relève.
M. Jolivet: Mais, ma question principale n'était pas
celle-là. Comment se fait-il que vous êtes si bons que ça,
parce que vous dites: J'ai demandé au ministre de me donner cette
année 5 000 000 $ de plus; il m'a donné des millions de plus, il
m'a donné 5 000 000 $. L'année passée, vous m'aviez dit:
Aïe, je suis bon, je suis allé chercher 12 000 000 $ de plus.
Expliquez-moi donc comment ça se fait que vous avez été
chercher 12 000 000 $ puis vous avez fait la péremption de 10 900 000 $.
Expliquez-moi ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La
péremption, c'est en cours de route. C'était...
M. Jolivet: Donc, ça ne servait à rien de demander
12 000 000 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, mais je ne
pouvais pas prévoir le ralentissement économique et que le
gouvernement comme tel demanderait de périmer de l'argent, dans la
mesure du possible de contourner les dépenses en raison de la diminution
des revenus. C'est ça, de la prévoyance et de
l'administration.
M. Jolivet: Non, non, non, non.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah bien oui!
M. Jolivet: Faites-moi pas changer de discours, vous, parce que
le ministre des Finances, ce n'est pas ça qu'il nous disait dans son
discours sur le budget: Tout irait bien et tout allait bien, puis
inquiétez-vous pas. Ça, c'était avant l'élection.
Puis, après l'élection, il bloque là. C'est ça que
je veux savoir. Pourquoi avez-vous bloqué 10 900 000 $? Parce que vous
en avez prévu de trop, pour faire des périmés?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. La raison, je
vous l'ai donnée, M. le député. Je ne veux pas la
répéter.
M. Jolivet: Mais avez-vous fait un discours pour annoncer
ça à tout le monde avec annonces dans les journaux, à la
radio et à la TV que vous avez fait la péremption de 10 900 000 $
sur 12 000 000 $ demandés?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas fait
de discours pour annoncer les 12 000 000 $ ni la péremption.
M. Jolivet: Ah non! Vous avez fait des communiqués de
presse félicitant le ministre des Finances de vous avoir donné 12
000 000 $ l'année passée.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui?
M. Jolivet: Sauf que vous avez fait la péremption de 10
900 000 $. Vous vous êtes pété les bretelles pour rien.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre peut me dire pourquoi il
accepte de voir son budget réduit actuellement d'environ 6 % en termes
réels? Parce que j'ai dit au ministre que c'est marqué 0, 9 %,
mais en termes réels, inflation comprise, ce n'est pas 0, 9 %, c'est 6
%. Le ministre encore une fois se contente d'une diminution plutôt que
d'une augmentation.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. C'est pour
les mêmes raisons dont on a discuté avant le souper. Il y a des
endroits où on a décidé de réduire de façon
plus importante que ça. Si on ajoute les 500 000 $ des 5 000 000 $ qui
nous ont été donnés par le ministère des Finances
dans le budget de la forêt publique, évidemment, la
réduction va être moins forte.
M. Jolivet: Excusez, là. Vous dites quoi, là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le ministre des
Finances nous a accordé 5 000 000 $ dans son budget.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour
l'aménagement de la forêt publique et privée.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Nous en avons
affecté 4 500 000 $ à la forêt privée.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et les 500 000 $
restants seront affectés à l'aménagement de la forêt
publique.
M. Jolivet: Là, je vais lire votre texte d'hier: Ce qu'il
a fait, il a alloué 5 000 000 $ pour l'aménagement de la
forêt publique et privée. En aménagement de la forêt
privée, nous avions inscrit et convenu aux crédits de 45 879 900
$ et j'ai alloué 4 500 000 $ à la forêt privée dans
un partage équitable entre les deux parties.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Et, là, vous dites: Les 50... et là
j'ai de la misère à comprendre ça, je me demandais: 50 000
000 $, je ne sais pas quoi là, mais vous disiez, M. le Président,
qu'ils comprennent évidemment nos frais de planification, de gestion et
de contrôle des autres activités qui concernent la forêt
privée au Québec.
M. Côté (Rivière-du-Loup): O. K. Je vais vous
l'expliquer, si vous voulez, M. le député. Vous allez voir que
dans les journaux, on a publié que le budget de l'aménagement de
la forêt privée était d'environ 40 000 000 $, alors que le
budget de l'aménagement de la forêt privée au total est de
50 000 000 $. Les 50 000 000 $, évidemment, comprennent d'autres
activités que les subventions qu'on donne pour l'aménagement de
la forêt privée. C'est ce que j'ai dit hier. Ça comprend
notre planification, notre contrôle et la gestion du programme plus le
mérite forestier et d'autres activités semblables.
M. Jolivet: On y reviendra tout à l'heure. M.
Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: On est toujours dans l'aménagement de la
forât publique. Au cours de la dernière campagne
électorale, je vous rappelle ce que je disais tout à l'heure que
vous aviez pris l'engagement solennel de planter 250 000 000 de plants
annuellement au cours des quatre prochaines années.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, ce n'est pas
ça qu'on a dit, M. le député.
M. Jolivet: Non?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a dit 1 000 000
000 de plants durant le mandat.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et attendez que le
mandat soit terminé.
M. Jolivet: Non, non, non, non. Vous avez dit... Ah non, non,
non. Planter 250 000 000 de plants annuellement au cours des quatre prochaines
années. Oui, oui, c'est ce que vous aviez dit et c'est ce qui a
été répété partout. Même des gens vous
ont trouvé un peu audacieux en prononçant cette promesse.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui?
M. Jolivet: Oui, parce que comme vous aviez baissé
à l'époque de 300 000 000 à 250 000 000 votre vision et
que vous en avez fait environ 230 000 000, les gens se disaient: Je ne sais pas
comment il va faire ça avec la non-préparation des terrains. Il
va préparer des plants qu'on ne pourra même pas transplanter tout
à l'heure. Ça, les gens l'ont dit pendant la campagne
électorale. Ils ne vous ont pas cru. Au niveau de la forêt
publique, l'objectif déterminé par le gouvernement libéral
est de l'ordre de 180 000 000 de plants, un objectif qu'il n'a jamais atteint,
que vous n'atteindrez pas cette année, puisque le ministère
prévoit environ 165 000 000. Considérant, par ailleurs, que les
contrats d'approvisionnement et d'aménagement forestier qui ont tous
été distribués et qui vont être signés, comme
je le disais tout à l'heure, d'ici le 1er juillet, la
responsabilité du ministère se limite aux aires mal
regénérées dites les arrérages.
Dans ce contexte-là, j'aimerais savoir de la part du ministre
s'il peut nous indiquer quels sont les objectifs en termes de plantations -
pour l'année en cours, on le sait - pour les trois prochaines
années au niveau des arrérages. Vous avez fait une
prévision, j'espère.
M. Côté (Rivière-du-Loup): 180 000 000 dans
l'ensemble, M. le Président, pour les forêts publiques et,
lorsqu'on aura signé tous les contrats d'aménagement et
d'approvisionnement, on pourra faire le décompte de ce que l'industrie
veut faire sur ces opérations courantes et futures. Et
évidemment, les arrérages, ça va être le solde entre
ce que les compagnies veulent faire et ce qu'on fera pour les
arrérages.
M. Jolivet: SI, à tous les ans, vous ne faites pas votre
objectif de 180 000 000, vous n'atteindrez jamais vos 250 000 000 et votre 1
000 000 000 au bout de quatre ans. Ce que je veux savoir... (22 h 15)
M. Côté (Rivière-du-Loup): On fera un mandat
de cinq ans, s'il le faut. Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Je ne suis pas sûr que la population vous le
redonne.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah!
M. Jolivet: Le ministre, s'il veut être plus
sérieux, il doit s'être mis des objectifs. Peut-il me donner les
objectifs pour les trois prochaines années? Il me dit: Cette
année, je vais faire 165 100 000 de plants; mon objectif est de 180 000
000. Ses 180 000 000, annuellement, s'il ne les maintient pas dès la
première année, il y a de fortes chances qu'il ne les obtienne
pas dès les années suivantes. Le ministre sait très bien
que ce qu'il a prévu en 1988-1989 était de l'ordre de 156 000
000, et il en a fait 134 500 000. L'objectif de 1989-1990 était de
l'ordre de 132 000 000, et il en a fait 114 800 000. Moi, je me pose de
sérieuses questions. Le ministre peut-il me dire, au niveau de cette
plantation, s'il va, au bout des quatre ans, obtenir l'objectif moyen de 180
000 000 de plants par année?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Normalement, c'est
supposé, M. le député.
M. Jolivet: II n'est pas sérieux le ministre, ce soir.
Pour l'année en cours, le ministre le sait très bien, il vient de
me dire qu'il y a une
diminution de ces apports par rapport aux compagnies forestières
qui, pour cette année, sont de l'ordre de 87 500 000.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cette
année, on fera plus de reboisement dans la forêt privée:
ça va atteindre au-delà de 80 000 000, plus les 165 000 000,
ça va faire 250 000 000. L'an prochain, on a l'objectif de faire 180 000
000 dans la forêt publique et 50 000 000 dans la forêt
privée, ce qui fait 230 000 000 pour l'an prochain.
M. Jolivet: Mais vous n'avez pas encore atteint 250 000 000,
là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. L'an
prochain, ce sera 230 000 000.
M. Jolivet: Cette année, vous allez atteindre 250 000 000,
vous dites?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, parce qu'on
va mettre quelque 80 000 000 de plants en forêt privée; 82 000 000
de plants dans la forêt privée.
M. Jolivet: Où ça? Cette année?
M. Côté (Rivière-du-Loup): À la page
F-53, au dernier paragraphe.
M. Jolivet: 82 000 000?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Plus 165 000 000,
ça fait 247 000 000.
M. Jolivet: Vous me dites que, cette année, vous allez
atteindre un objectif de 165 000 000 plus 80 000 000?
M. Côté (Rivière-du-Loup): 82 000 000. 165
000 000 plus 82 000 000.
M. Jolivet: 82 000 000?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: 247 000 000. Ça, c'est cette année.
M. Côté (Rivière-du-Loup): 165 000 000 plus
82 000 000, ça fait 247 000 000, plus le feuillu qui devrait être
près de 1 500 000 de feuillus reboisés; ça va nous mettre
à 248 500 000.
M. Jolivet: L'année prochaine, vous prévoyez
combien?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'année
prochaine, on prévoit 180 000 000 sur la forêt publique, 50 000
000 sur la forêt privée, plus 5 000 000 de plants à fournir
au plan de l'Est, plus une couple de millions de plants feuillus.
M. Jolivet: Oui, mais quand on parle de l'objectif, l'objectif de
reboisement, ce n'était pas juste dans le résineux, là?
Vous êtes en train de vouloir mêler deux choses, vous.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. C'est
tout compris, ça. Voyons donc! Ce n'est pas mêlé. Un
feuillu, c'est un arbre.
M. Jolivet: Oui, je le sais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui,
mais...
M. Jolivet: Mais, quand il y avait le projet de 250 000 000,
est-ce que c'était mêlé, tout ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah!Oui.
Oui.
M. Jolivet: Oui?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Donc, 180 000 000, plus 50 000 000. C'est
ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. M.
Jolivet: Ça, ça donne quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): 230 000 000, plus
5 000 000 pour le fédéral au plan de l'Est, plus une couple de
millions dans le feuillu.
M. Jolivet: Oui, une couple. Ça fait combien,
ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'objectif, dans
le feuillu, c'est 10 000 000 de plants, lorsqu'on l'atteindra.
M. Jolivet: Oui, mais c'est 237 000 000? M. Côté
(Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Vous n'avez pas encore 250 000 000,
M. Côté (Rivière-du-Loup): IIen
manque 13 000 000.
M. Jolivet: Oui, mais, d'année en année,
là... L'année d'après, ce sera plus bas. Vous avez
prévu quoi en 1992-1993?
M. Côté (Rivière-du-Loup): La même
chose ou sensiblement.
M. Jolivet: Compte tenu du fait que d'année en
année, vous n'obtenez pas ce qui est prévu. 156 000 000 en 1988;
en 1989, 134 000 000; 132 000 000; 114 000 000; cette année, 87 500 000.
Est-ce que vous pouvez nous assurer
que les 87 500 000 que vous prévoyez vont être faits? Au
niveau du ministère, je parle.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui. On
prévoit qu'il va se faire.
M. Jolivet: Mais de quelle façon pouvez-vous me l'assurer,
alors que dans les années précédentes, vous ne l'avez
jamais atteint? Quels sont les moyens que vous avez pris pour l'atteindre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les ensemencements
dans toutes les pépinières du gouvernement, comme dans les
pépinières privées, ont été faits en
fonction d'atteindre ces objectifs. Je peux vous dire que dans certains cas -
c'est arrivé cette année - il y a eu des pertes de plants dues au
charançon, dues à certaines maladies. Et, évidemment, les
ensemencements sont faits en fonction de ça. Dans les
pépinières privées, comme dans les
pépinières gouvernementales, il y a des petits problèmes
de temps à autre concernant les plants. Dans une
pépinière, ils ont eu des problèmes: les plants ne
rencontrent pas les normes du ministère. Plutôt que de nous livrer
5 000 000 de plants acceptables suivant les normes du ministère, cette
pépinière devrait nous en fournir environ 3 000 000. C'est 2 000
000 de plants dont les ensemencements avaient été faits pour
atteindre les objectifs qui ne sont pas là. C'est du matériel,
ça. C'est une récolte.
M. Jolivet: Ah, je sais ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous savez
ça?
M. Jolivet: Mais la seule chose que je sais aussi, c'est que vous
n'avez jamais atteint vos objectifs et là, vous me garantissez que vous
allez les obtenir cette année, que vous avez pris toutes les
précautions. Est-ce que ça laisse sous-entendre que dans les
années précédentes, vous n'aviez pas pris les
précautions voulues?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, non. On
a toujours pris les précautions voulues pour faire notre travail.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre dans son texte fait... Oui?
Avez-vous d'autres renseignements à me donner?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pardon?
M. Jolivet: D'autres renseignements à me donner?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je n'en ai
pas d'autres.
M. Jolivet: J'aimerais savoir de la part du ministre... On
parlait de pépinières tout à l'heure. Compte tenu de ce
dont il a fait mention dans son laïus d'entrée, est-ce que, suite
au comité qui a étudié l'ensemble des
pépinières au Québec du ministère, il est
prêt à déposer les chiffres exacts de ce qu'ils vont avoir
à faire cette année? Est-ce que vous avez un document nous
permettant de connaître ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): De cette
année? Ce que les pépinières ont fait cette année?
Oui. Je peux déposer ça.
M. Jolivet: Donc, vous allez faire parvenir ça à la
commission pour qu'on en ait une copie le plus vite possible.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Parce que le comité... Vous avez
étudié les recommandations.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le comité a
fait des recommandations concernant les pépinières
gouvernementales.
M. Jolivet: Alors...
M. Côté (Rivière-du-Loup): En gros, ce que le
comité recommande et l'objectif à atteindre, c'est d'utiliser
complètement les infrastructures de chacune des
pépinières.
M. Jolivet: Donc, dans ce que vous pouvez nous envoyer, c'est ce
que vous allez faire cette année et ce que vous prévoyez pour
chacune des autres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. La
décision, l'analyse des recommandations du comité, j'ai
mentionné cet après-midi que ça viendra après le
dépôt, ou après la consultation concernant la
stratégie de protection des forêts qui affecte évidemment
la production de plants, dans le but d'utiliser moins de phytocides.
M. Jolivet: Ça veut dire...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est tout
ça C'est relié.
M. Jolivet: Vous prévoyez cette consultation pour
quand?
M. Côté (Rivière-du-Loup): A l'automne.
M. Jolivet: À l'automne. Ça veut dire qu'on ne
pourra pas le savoir avant le printemps prochain?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne le pense
pas, non.
M. Jolivet: O. K. Ça va, M. le Président. On va
passera...
Le Président (M. Bordeleau): La vérification de
l'élément 1 étant terminée...
M. Jolivet: La préparation de terrain.
Le Président (M. Bordeleau):... on passe maintenant
à l'élément 2, Aménagement des forêts
privées.
M. Jolivet: Juste une minute.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On s'est tout
dit.
M. Jolivet: Non, j'ai oublié quelque chose. Je m'excuse,
avant d'aller plus loin...
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai tout dit ce
que j'avais à dire là-dessus.
M. Jolivet: J'ai oublié. Avant d'aller à
celle-là, M. le Président, j'avais une autre partie qui s'occupe
des coûts reliés à la préparation de terrains. Je
m'excuse.
Le Président (M. Bordeleau): Allez-y, M. le
député de Laviolette.
Le rôle de REXFOR
M. Jolivet: En 1987-1988, on a fait 85 000 hectares qui ont
coûté 25 900 000 $, donc environ, 304 $ l'hectare. En 1988-1989,
le coût moyen est de 300 $ l'hectare; en 1989-1990, il est de 351 $; et
en 1990-1991, il est de 475 $. Et on regarde ça à partir des
prévisions annuelles que le ministère fait, tel qu'elles
apparaissent aux explications données dans le livre des
crédits.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, on a fait des
friches.
M. Jolivet: On avait posé une question à
l'égard des travaux exécutés sur les aires mal
régénérées et le ministère nous donne les
renseignements suivants. Si on part de 1981 en montant, on a une augmentation
du coût à l'hectare de 100 $ en 1980; en 1981, de 128 $; en 1982,
de 134 $; en 1983, de 163 $; en 1984, de 174 $; en 1985, de 189 $; en 1986, de
197 $; en 1987-1988, de 212 $; et en 1988-1989, de 240 $. Ce qui nous
amène à une très forte augmentation du coût à
l'hectare, depuis deux ans. Je dis toujours qu'il s'agit de prévisions
qui avaient été faites par 'e
ministère. En confiant la responsabilité de ces travaux à
la compagnie REXFOR, il ne me semble pas, à moins que le ministre ne
m'indique l'inverse, qu'il y ait eu une diminution des coûts. Je ne sais
pas si le ministre nous indiquait, dans les discussions, que le transfert
à REXFOR avait un but certain, vu que c'étaient des
employés occasionnels, dans bien des cas, qu'il y avait des fortes
chances que les coûts soient moindres que si c'étaient des
employés du ministère qui le faisaient. Par ailleurs, en
réponse à une des questions au sujet des travaux
réalisés sur les superficies qui ont été mal
régénérées, de 1981 à 1989, on constate une
différence significative entre les prévisions que le
ministère avait faites et ce qui a été
réalisé en 1988-1989. Et là, je donne les coûts
à l'hectare, de telle sorte que... On parle toujours de
prévisions et on parie toujours de données préliminaires.
Le ministre peut-il m'expliquer la hausse spectaculaire du coût à
l'hectare de ces travaux en 1990-1991? Parce que, quand on parle de l'ensemble,
il y a une augmentation annuelle. Alors, j'aimerais savoir de la part du
ministre, à ce niveau-là, s'il peut m'expliquer pourquoi il y a
eu une augmentation du coût à l'hectare des travaux
effectués par REXFOR?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, j'ai de la
misère à suivre la question, mais je vais essayer de l'expliquer
quand même. Lorsqu'on a commencé les travaux de préparation
de terrains, c'est évident qu'on a commencé par les terrains les
plus faciles. On a préparé du terrain en friche et
préparé du terrain... Et de plus en plus, on va se diriger vers
des travaux qui vont être plus dispendieux, dans les arrérages,
parce que les travaux les plus faciles ont été faits. C'est aussi
vrai du côté de la forêt privée que du
côté de la forêt publique. Et les organismes de gestion en
commun qui ont également fait les travaux les plus faciles au
début nous disent aujourd'hui: Écoutez, on a des travaux de
conversion à faire, on a des éclaircies commerciales à
faire et c'est de plus en plus dispendieux. C'est la seule raison que je peux
vous donner, M. le député, je n'en vois pas d'autre. Et REXFOR
n'y est pour rien. Et on paie à REXFOR, cette année, les
mêmes taux que ceux qu'on paie aux organismes de gestion en commun, en
tenant compte de notre participation de 10 % comme propriétaire. Alors,
il n'y a rien de spécial ou de différent.
M. Jolivet: Pardon? Vous dites quoi, là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai dit qu'on
paie...
M. Jolivet: Vous payez le même taux, plus 10 %? (22 h
30)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, comme
propriétaire. Parce qu'on demande une contribution au
propriétaire et on évalue les travaux - disons un montant x - et
le propriétaire doit fournir une contribution qu'on évalue
à 10 %. Et quand c'est sur la forêt publique, c'est
nous qui sommes propriétaires, on paie 100 % et 90 % d'aide
à un propriétaire privé.
M. Jolivet: Par rapport aux travaux que vous faisiez, comme
ministère, avant, et par rapport aux travaux que vous avez
confiés à REXFOR sur ces mêmes aires mal
régénérées - parce que, à un moment
donné, c'est vous autres qui le faisiez ou vous le faisiez faire... Si
vous le faisiez, il coûtait combien par rapport à ce que vous
demandez à REXFOR? Autrement dit, parce que vous ne le faites pas, vous
leur donnez 10 % de commission.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, ce n'est
pas ça.
M. Jolivet: C'est quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas
ça. L'aménagement sur un lot privé, d'un
propriétaire privé, on demande... C'est une contribution pour
l'aider à aménager sa forêt privée...
M. Jolivet: Oui, mais là...
M. Côté (Rivière-du-Loup):... qu'on
évalue à 90 % de la valeur des travaux. On paie 90 %, parce que
le propriétaire privé doit contribuer. Et lorsque c'est le
gouvernement, c'est la forêt publique...
M. Jolivet: Vous payez 100 %.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... on paie 100 %.
Comme propriétaire, on paie 100 %. Notre contribution est de 10 %.
M. Jolivet: Mais ce n'est pas ça que vous m'avez dit tout
à l'heure. Vous m'avez dit: On paie le même montant...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, c'est
ça que j'ai dit tout à l'heure.
M. Jolivet:... plus 10 %.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça
que j'ai dit tout à l'heure.
M. Jolivet: Bien non. Vous avez dit que vous payez le même
taux plus 10 %.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On paie le
même taux à REXFOR qu'on paie aux organismes de gestion en commun
lorsqu'ils font des travaux sur les lots intramunicipaux qui sont de
juridiction publique. C'est 100 %. Et lorsque ce sont des terrains
privés, c'est 90 %. C'est tout. C'est le même taux aussi qu'on
applique comme crédit à l'industrie lorsqu'elle fait des travaux
qui sont reconnus et acceptés par le ministère en crédit
sur leurs redevances.
M. Jolivet: Que vous déduisez sur leurs redevances.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont les
mêmes taux partout.
M. Jolivet: Expliquez-moi donc ceci: En 1988-1989, vous aviez
prévu que ça coûterait 300 $ l'hectare et, en 1988-1989,
ça a coûté 240 $ l'hectare. Là, vous me dites: On a
prévu les terrains les moins difficiles à faire, mais ça
va coûter de plus en plus cher dans le futur parce qu'on va aller sur les
terrains les plus difficiles à faire. Vous prévoyez 300 $
l'hectare et ça a coûté réellement 240 $. Toujours
dans les données préliminaires que nous avons.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le temps, le
ministère demandait des soumissions publiques pour faire ces
travaux-là. Non?
M. Jolivet: Où ça? Parce que vous aviez...
M. Côté (Rivière-du-Loup):
C'est-à-dire, oui, dans certaines régions, le
ministère était responsable encore des travaux
d'arréragé. Et, graduellement, REXFOR a commencé dans
certaines régions avant d'atteindre la totalité de toutes les
régions.
M. Jolivet: Mais vous aviez des ententes avec les
coopératives?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Vous aviez des soumissions et vous aviez un
décret pour les coopératives...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet:... qui vous permettait de les utiliser...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Jusqu'à 50
% des travaux à être exécutés par le
ministère.
M. Jolivet: Ce que vous ne faites plus maintenant?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce qu'on ne fait
plus maintenant, mais que REXFOR fait.
M. Jolivet: Et vous m'avez dit, au niveau des
coopératives, que c'était à leur demande - parce qu'ils
étaient rendus grands garçons - qu'il n'y avait plus de
problème. Et j'ai vérifié, ce n'est pas si vrai que
ça. C'est parce qu'ils savent qu'ils n'ont pas grand choix. Vous avez
décidé. Est-ce que j'ai raison ou si j'ai tort?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous n'avez ni
raison ni tort. C'est que les coopératives n'ont
pas demandé de reporter le décret 580 de 1985. Et, tout
dernièrement, j'ai...
M. Jolivet: Elles ne l'ont pas demandé pourquoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai l'impression
que tout dernièrement, elles ont dit: On aurait peut-être dû
le demander. C'est pour ça que vous n'avez ni raison ni tort.
M. Jolivet: Ah bon! Parce que je sais qu'il y a une proportion...
Eux autres aussi sont moitié-moitié pour ou contre. Parce que, ce
qui arrive, c'est que quand on leur a dit: Écoutez, ne demandez pas le
décret; vous n'en avez pas besoin, d'une façon ou d'une autre,
c'est REXFOR qui va négocier avec vous autres. Parce qu'ils ont lu le
décret du 18 avril 1989 - j'ai dit 1988, tout à l'heure, je me
suis trompé, c'est 1989. Parce que dedans on indique que REXFOR ne sera
pas obligée de passer par les soumissions. Vous m'avez dit, aux
engagements financiers, qu'elle serait obligée aux mêmes normes
que vous autres, que le ministère. Je ne comprends plus rien.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas avec les
coopératives. Avec les coopératives, on avait 50 % et REXFOR peut
faire pareil.
M. Jolivet: En vertu de quoi? Il n'y a plus de décret,
elle n'a pas d'obligation.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est en vertu
d'une entente qu'on a avec REXFOR.
M. Jolivet: Vous avez une entente avec REXFOR à l'effet
qu'elle utilise...
M. Côté (Rivière-du-Loup):... qu'elle peut
utiliser les coopératives sans appels d'offres.
M. Jolivet: Où avez-vous ça dans votre
décret là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et c'est ce
qu'elle a fait. Ce n'est pas dans le décret, non.
M. Jolivet: Comment ça, ce n'est pas dans votre
décret? On parle de la façon dont REXFOR peut utiliser et
négocier. On dit...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et, en 1989...
M. Jolivet:... dans l'adjudication des contrats, REXFOR pourra
choisir l'un des trois modes d'exécution suivants: Négocier
directement avec les organismes et coopératives du milieu la
réalisation de certains travaux sylvicoles; les coûts
négociés devront se comparer aux coûts obtenus par
soumission de l'entreprise privée.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui.
M. Jolivet: Oui, mais s'il y a un terrain... Vous me dites: II y
a un terrain qui est facile et un terrain qui est difficile. Sur quelle base
allez-vous déterminer que ça se compare à une soumission
que vous n'avez jamais faite?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a des cas
comme ça qui ne sont pas comparables, c'est évident, parce que la
forêt n'est pas uniforme à la grandeur du Québec et les
difficultés ne sont pas les mêmes.
M. Jolivet: Le deuxième choix qu'ils ont, c'est: Confier
les contrats d'exécution à l'entreprise privée. Dans ce
cas, REXFOR devra demander au moins deux soumissions avant l'attribution du
contrat.
Une voix: C'est ça.
M. Jolivet: Et il n'y a rien qui m'indique que c'est le plus bas
ou le plus haut qu'elle va prendre. Elle n'est pas obligée. Je vous l'ai
dit dans le projet de loi qu'on étudiait sur REXFOR, qu'il n'y avait
aucune garantie et je n'en ai pas plus dans le décret qui est là.
Et, troisièmement: Exécuter en régie les travaux
sylvicoles avec approbation du ministre. Donc, les trois façons dont
elle peut donner des contrats ne donnent aucune garantie que ça va
coûter moins cher que si c'était le ministère qui le
faisait par demande de soumissions ou contrats négociés avec les
coopératives ou les syndicats producteurs de bois.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous
répète, M. le député, que REXFOR reçoit les
mêmes taux que ceux que l'on reconnaît à l'industrie
lorsqu'elle fait les travaux en crédit sur leurs redevances, et les
mêmes taux qu'on donne aux organismes de gestion en commun sur les lots
intramunicipaux.
M. Jolivet: Mais REXFOR, elle coupe-t-u du bois? A-t-elle des
redevances à payer?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous parle des
taux pour les travaux d'aménagement forestier.
M. Jolivet: Oui, mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
appliqué... C'est une subvention qui est comparable aux crédits
qui sont donnés sur les redevances à ceux qui coupent du
bois.
M. Jolivet: Êtes-vous capable de me dire que REXFOR va
faire les travaux à un prix comparable à celui que le
ministère faisait avant?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Alors, si vous êtes capable de me dire
ça, vous êtes capable de me faire des tableaux m'indiquant, pour
les travaux que va faire la compagnie REXFOR par rapport aux travaux que vous
faisiez vous-mêmes comme ministère ou que vous faisiez faire soit
par négociations avec les coopératives, soit pas soumissions
demandées... Est-ce que je peux avoir ces tableaux-là qui
m'indiquent, de part et d'autre, une comparaison sur laquelle je peux me
baser?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Harvey va vous
répondre. Il faut comparer des travaux comparables. Il faut comparer des
choses comparables, n'est-ce pas? REXFOR va faire les travaux au prix que les
autres les font. Et je ne vois pas de problème là. M. Harvey va
vous répondre là-dessus parce que je ne pense pas être
capable de l'expliquer correctement.
M. Harvey: Si vous me le permettez, M. le député,
on va peut-être revenir un petit peu à l'an dernier et à
cette année avec REXFOR. L'an dernier, REXFOR est intervenue dans quatre
régions administratives. Dans ces quatre régions administratives,
l'an dernier, REXFOR a pris charge de contrats qui avaient été
soit négociés par le ministère ou soit donnés suite
à des appels d'offres faits par le ministère. Lan dernier, dans
les quatre régions où REXFOR s'est implantée, elle n'a
elle-même ni négocié ni fait des appels d'offres, c'est le
ministère qu'il l'a fait et comme ça s'est fait avant le 1er
avril et que le contrat s'est donné uniquement après le 1er
avril, REXFOR a pris charge des travaux que nous, on avait, soit
négociés, soit obtenus suite à des appels d'offres. Donc,
les coûts sont les coûts du ministère, si on veut, dans ce
cas-là.
Dans ces quatre mêmes régions, où, cette
année, REXFOR agit pour la deuxième année, nous, on n'est
pas intervenus du tout. Et c'est là, comme l'expliquait M. le ministre,
que, pour s'assurer justement que REXFOR se rapproche au maximum de nos propres
coûts - et là, c'est un nouveau C.T. qui a été
approuvé par le Conseil du trésor pour donner le contrat à
REXFOR - on a utilisé les taux de la table des coûts de travaux
sylvicoles qui sont utilisés pour les compagnies forestières
lorsqu'elles paient leurs redevances en travaux sylvicoles et,
également, les taux qui sont utilisés en forêt
privée, réduits de 10 % comme l'indiquait M. Côté,
pour tenir compte du fait que c'est sur des propriétés
privées. Mais ces taux sont également utilisés avec les
organismes de gestion en commun, entre autres, lorsqu'ils travaillent dans la
forêt publique, dans le cadre des conventions de gestion.
Donc, il est difficile actuellement de vous produire le tableau que vous
désirez avoir puisque, l'an dernier, les coûts de REXFOR
étaient les mêmes que ceux du ministère. Cette
année, on a utilisé une autre technique pour justement les
rapprocher des coûts du ministère, et on leur a indiqué:
Voici la table des taux qu'on utilise face aux compagnies forestières et
aux propriétaires privés et vous devez vous conformer à
ça. Si ça vous coûte plus cher, tant pis pour vous autres,
nous, on ne vous paiera pas plus que ça.
M. Jolivet: Est-ce qu'on pourrait avoir, aussitôt que
disponible, un tel tableau nous indiquant ce que ça coûtait avant
pour des aires à peu près équivalentes par rapport
à ce que ça va coûter avec REXFOR et à ce que
ça coûte dans la forêt privée en tenant compte des 10
% que vous mentionnez?
M. Harvey: C'est ça, ce que je vous dis, c'est que, pour
l'an dernier, on peut vous donner les taux, mais ce sont des taux qui avaient
été négociés par le ministère. Pour cette
année, on ne peut pas encore vous les donner parce qu'on ne sait pas ce
que REXFOR va négocier comme contrats. Mais ce qu'on peut vous donner,
c'est, au fond, le règlement qui a été publié dans
la Gazette officielle qui dit: Pour scarifier avec tel type
d'équipement, c'est tant de dollars de l'hectare. Et c'est ça qui
va s'appliquer à REXFOR dans les régions où elle est
implantée depuis deux ans. Dans les régions où elle
s'implante cette année, c'est la même technique que l'année
passée dans les autres régions: elle prend charge des contrats
qu'on a, soit négociés ou obtenus suite à des appels
d'offres.
M. Jolivet: La question qui est posée par bien des gens,
c'est qu'ils disent: Le ministère a fait un choix de payer, avec
l'argent qu'il a de disponible, ce qu'il a comme responsabilité, les
arrérages, et ça s'est fait au détriment de la forêt
privée.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, voyons
donc!
M. Jolivet: II y a des gens qui disent... Non, mais
écoutez. C'est pour ça que je pose la question. Ça me
donne de l'argumentation pour argumenter avec du monde après. Ce qu'ils
disent, c'est que le ministère, ça lui coûte plus cher de
le faire faire par REXFOR que de le faire lui-même et, comme ça
lui coûte plus cher de le faire faire par REXFOR que par lui-même,
l'argent qui devient moins disponible ne l'est pas pour aider les forêts
privées. Donc, le transfert de l'un à l'autre se fait par vases
communicants.
M. Harvey: Actuellement, les coûts d'exécution de
l'an dernier, en tout cas de 1989-1990, sont ceux qui avaient été
négociés par le ministère. Donc, il n'y a pas
d'augmentation des coûts
d'exécution. Il y a des frais pour le contrôle et la
supervision, qui sont les mêmes que ceux que le ministère, lui,
encourait, et il y a un coût d'administration qui était
également encouru par le ministère. Tout à l'heure, vous
regardiez le budget pour l'aménagement de la forêt publique. Il
n'a pas été augmenté; il a même diminué. Et,
comme l'expliquait M. le ministre, ça va aller normalement en diminuant
pour ce qui est de la part du ministère...
M. Jolivet: La part gouvernementale, c'est ça.
M. Harvey: ...la part du gouvernement, et ça va augmenter
pour ce qui est de la part des compagnies.
M. Jolivet: Oui, je le sais, mais vous savez très bien
qu'au bout de la course, vous allez les rembourser pour les travaux qu'elles
vont faire.
M. Harvey: Non.
M. Jolivet: Bien, en diminuant les redevances.
M. Harvey: Vous voulez dire aux compagniez
forestières?
M. Jolivet: C'est ça, oui. M. Harvey: Oui, oui,
c'est ça. M. Jolivet: C'est ça que je dis.
M. Harvey: Mais en termes de dépenses du gouvernement, il
va y avoir une diminution. Il va y avoir aussi une diminution en termes de
revenus monétaires, bien que l'ensemble des revenus, et
monétaires et en travaux, devrait demeurer le même. (22 h 45)
M. Jolivet: Ça veut dire que, si je comprends très
bien ce que vous m'avez dit, et le ministre l'expliquait comme ça tout
à l'heure, c'est le coût des travaux identiques. Disons que je
prends un exemple: scarifiage par rapport à scarifiage, éclaircie
commerciale par rapport à éclaircie commerciale et tout
ça. Chacun des travaux qui sont faits, dans le cas du public, vous payez
100 % du coût puis, dans le cas du privé, vous payez 90 % du
coût, ce qui fait que, finalement, les gens ont peut-être
l'impression que ça coûte plus cher de le faire au public qu'au
privé et que ça coûte plus cher de le faire faire par
REXFOR que de mettre cet argent-là dans la forêt
privée.
Ce que les gens disent, c'est que le gouvernement a pris une
décision. C'est son choix. Puis, son choix, ça a
été de payer les travaux qu'il doit faire lui-même parce
qu'il s'est engagé par la loi 150 à faire l'arrérage. Il
met plus d'argent là parce qu'il paie ce qu'il a à faire comme
gouvernement, par l'intermédiaire de
REXFOR et les gens disent que ça coûte plus cher; les 10 %,
c'est peut-être l'explication dont on parle parce que le privé,
lui, il va recevoir juste 90 % du coût.
M. Harvey: II y a une part du propriétaire qui a
été calculée à 10 %. Si on regarde ici, dans la
table, par exemple, qui est publiée, qui est utilisée, dans la
Gazette officielle du 4 avril 1990, on dit: Préparation de
terrains au moyen de chaînes d'ancre, c'est 220 $ l'hectare. Ça,
c'est le coût d'exécution. C'est le coût, par exemple, qu'on
va utiliser lorsqu'on va calculer les "en lieu" de redevances pour une
compagnie forestière. Ceci n'inclut pas les coûts de
planification, n'inclut pas les coûts de contrôle, des choses comme
ça qui sont, eux, à la charge de la compagnie forestière
qui exécute à l'intérieur de son CAAF.
Dans le cas des forêts privées, il y a le coût
d'exécution, mais il y a aussi des subventions pour la technique. Donc,
c'est plus que ça au fond qu'on donne dans le cas des compagnies
privées. Et, également, à REXFOR, on va lui donner 220 $
l'hectare, plus les coûts de contrôle, de supervision et
d'administration que les compagnies forestières, elles, doivent assumer.
Tout à l'heure, quand M. Côté parlait de l'étude
qu'on a fait faire, par exemple, pour la question de la taxe auprès des
Américains...
M. Jolivet: Compensatoire.
M. Harvey: ...on a essayé de calculer l'ensemble des
coûts aux compagnies forestières, qui incluent les 220 $ plus tout
ce que ça leur coûte.
M. Jolivet: Pour bien se comprendre, quand vous allez avoir un
tableau qui sera capable de comparer ce que ça coûtait au
ministère, avec les mêmes chiffres bien ciblés avec, de
l'autre côté, ce que ça va coûter à REXFOR
désormais... Ça, vous allez pouvoir le savoir dans le courant de
l'année probablement, en prévision...
M. Harvey: En fin d'année normalement.
M. Jolivet: C'est ça. J'aimerais avoir un tableau
identifiant chacun des travaux faits par le ministère à
l'époque et l'équivalent fait par la société REXFOR
pour qu'on puisse avoir une comparaison qui soit visuelle cette
fois-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est une question qui nous est également posée
par le Conseil du trésor. On devra soumettre un rapport en fin
d'année au Conseil du trésor. Ça nous fera plaisir de vous
en fournir une copie; la même, pour ne pas le faire deux fois,
là.
M. Jolivet: Une copie conforme, une ce. Bon. On passerait
à l'item" suivant, M. le Président, qui est l'aménagement
des forêts privées.
Le Président (M. Bordeleau): Alors,
l'élément 2, Aménagement des forêts privées.
M. le ministre.
Forêt privée
M. Côté (Rivière-du-Loup):
L'aménagement des forêts privées, ce sont des travaux
qui correspondent, qui sont en tous points semblables à ceux qui sont
faits en forêt publique, sauf qu'une grande partie de ces
travaux-là sont subventionnés. On demande aux
propriétaires de fournir une contribution qu'on évalue à
10 % de la valeur des travaux. Le budget, cette année, est réduit
de 7 000 000 $ moins les 4 500 000 $ qui ont été injectés
lors du discours du ministre des Finances, ce qui fait que le budget est de 50
379 900 $ plutôt que de 45 000 000 $ tel qu'indiqué dans le cahier
des crédits.
Évidemment, on prévoit reboiser, comme on l'a
mentionné tout à l'heure, en forêt privée, 82 000
000 de plants cette année. Il y a plusieurs propriétaires
forestiers qui ont obtenu l'an passé le statut de producteur; on en
compte au-delà de 28 000 actuellement, 28 300. On prévoit que,
l'an prochain, ça atteindra 34 000 producteurs forestiers. À part
la réduction du budget, ça correspond à peu près
aux travaux qu'on fait sur la forât publique et on vient de parler des
taux, etc. Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Je vais commencer par la question des crédits
dans cet élément, M. le Président. Le ministre
reconnaît l'impact concernant la mise en valeur et l'exploitation de la
forêt privée. Je pense que le député de Beauce-Nord
serait d'accord avec moi en disant que c'est un investissement important.
Cependant, cette reconnaissance que le ministre fait ne semble pas se traduire
par une hausse, malgré qu'il va me dire: II y en avait moins en
1985-1986 qu'il y en a aujourd'hui. Mais ça ne se traduit pas par une
hausse du budget qui lui est consacré, mais plutôt par une baisse
que l'on considère significative, même si on considère
l'engagement du ministre des Finances d'accorder 5 000 000 $ dont 4 500 000 $
que le ministre a l'intention d'installer aux crédits prévus et,
donc, additionnels par le ministre des Finances.
Si on prend le budget de l'année passée, qui était
de 52 836 000 $, par rapport au budget de cette année, qui sera de
l'ordre d'environ 50 000 000 $, dont le ministre a fait mention dans son
exposé hier, si on l'exprime en dollars constants et qu'on essaie de le
représenter, c'est un écart qui est plutôt une diminution
d'environ 9 % ou un manque à gagner avec l'addition de près de 2
500 000 $ environ pour maintenir les activités au niveau de
l'année passée, si on voulait juste maintenir les
activités de l'année passée.
Alors, il faut se rappeler que même le budget de l'année
passée était insuffisant. Est-ce que le ministre considère
que l'engagement additionnel de 4 500 000 $ va suffire à la demande
farte par les gens qui ont à s'occuper de la forêt privée?
Est-ce que le ministre croit que c'est suffisant? Est-ce que le ministre serait
prêt à dire: C'est tellement pas suffisant que je vais en demander
davantage?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
Évidemment, suite aux dernières années, il s'est
développé une ambition et une directive du côté de
la forêt privée qui a fait en sorte que les budgets ont
augmenté et que les gens répondaient très bien à
toutes ces activités. C'est bien sûr que ce n'est pas suffisant.
On nous en demandera toujours plus. Je n'ai pas l'intention d'en demander
davantage cette année pour la forêt privée comme dans les
autres secteurs, M. le député. Avec les années, il s'est
installé également, je devrais dire, au sein des organismes de
gestion en commun, une structure, une bureaucratie qui fait en sorte que ces
gens, évidemment, ont moussé l'aménagement de la
forêt privée, ont fait du recrutement et c'est bien évident
qu'avec tout cet engouement-là que ça prendrait des budgets
encore beaucoup plus élevés que ce dont on peut disposer et ce
qu'on a les moyens de donner.
Le RESAM et l'Office des producteurs demandaient 55 000 000 $, si on
veut répondre à leur demande. On n'a pas les moyens de leur
donner. On parie de 50 000 000 $. Évidemment, ces 50 000 000 $
comprennent nos activités, nos propres dépenses au
ministère et d'autres activités telle la planification, le
contrôle et la gestion. Il y a environ 40 000 000 $ qui iront en
subventions aux propriétaires privés. Évidemment, le
propriétaire privé voudrait en faire plus. On a limité,
dans certains cas, pour que les propriétaires privés aient plus
de chances d'avoir des travaux. La somme maximum sur une
propriété privée est de 20 000 $. C'est une règle
interne générale, mais, dans certains cas, il y aurait
peut-être lieu de faire des exceptions. On a fait ça pour
éviter que les grandes compagnies qui détiennent de grands
territoires privés absorbent tout le budget, pour donner la chance
à plusieurs propriétaires d'avoir des travaux sur leur
propriété. Mais, évidemment, vous savez, on ne peut pas
répondre à la demande des deux organismes, actuellement.
M. Jolivet: Oui, mais, avant d'aller plus loin, je vais essayer
de bien comprendre ce que le ministre a voulu dire dans sa réponse,
parce
que là, ce qu'il semblait vouloir dire, c'est justement l'inverse
de ce qu'il a toujours dit pour d'autres secteurs, en disant: Je ne suis pas
là pour déterminer qui va travailler et qui ne travaillera pas.
Là, il vient de parler de l'engouement qu'il y a eu, suite à du
travail, chez des organismes de gestion en commun, des sociétés
sylvicoles, des syndicats des producteurs de bois, en fait, chez l'ensemble de
ceux qui travaillent dans la forêt privée, en disant: II y a de la
bureaucratie qui s'est installée et, en conséquence, je vais
essayer de voir ce que je peux faire. Et j'ai cru comprendre, à la
réponse donnée par le ministre hier, qu'il semblait vouloir
prendre partie entre ce qu'on appelle l'aide regroupée et l'aide
individuelle. J'ai lu son texte et il disait: Avec plaisir, M. le
Président. Je me demande si le propriétaire de la forêt
privée à qui on verserait directement les subventions ne pourrait
pas choisir sa méthode d'exécution et les conseillers auxquels il
a droit et les rémunérer équitablement. C'est pourquoi il
restera peut-être plus de 8 $ l'heure pour faire leurs travaux. Et
là, ce que je crois comprendre par les dires du ministre, c'est qu'il
vient de prendre une position... du moins, il l'a dit en fin de semaine, lors
d'une rencontre à laquelle des gens ont assisté, qu'il se posait
sérieusement la question...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je me la pose
encore.
M. Jolivet: ...puis là, c'est pour ça qu'il l'a
indiqué dans une question cette semaine à l'Assemblée
nationale en disant ceci: Écoutez, j'ai eu du trouble avec des gens du
RESAM ou j'ai eu du trouble avec les gens du Syndicat des producteurs de bois,
je vais les mettre au pas, moi. Je leur annonce que, désormais, s'ils
font un peu trop de trouble, je fais un peu de chantage, là, je vais
aller directement à l'individu, puis je laisse tomber l'aide
regroupée. Est-ce que c'est ça que le ministre a voulu dire?
Est-ce que le ministre laisse sous-entendre qu'il a fait un choix en disant:
Plus de bureaucratie, je verse ça directement à l'individu, puis
l'individu s'organisera avec? Est-ce que c'est ça qu'il est en train de
nous dire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous admettrez, M.
le député et M. le Président, que l'aide à la
forêt privée est dirigée vers le propriétaire
privé et qu'elle doit se rendre en priorité là, comme en
santé, c'est le bénéficiaire qu'on vise.
Évidemment, dans certains cas, j'ai eu l'impression, cette année,
qu'on négociait des conventions collectives, et je pense bien que ce
n'est pas le but de l'aide à la mise en valeur de la forêt
privée. Quand on me dit qu'il reste 8 $ et moins au propriétaire
privé, je me pose de sérieuses questions et ça me fait
réfléchir. Je pense, M. le Président, que j'ai le droit de
réfléchir; je peux même réfléchir tout haut,
des fois.
M. Jolivet: Ou bien en vous faisant planter une question.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Suivant nos
calculs, en prenant les chiffres qui nous ont été fournis par les
propriétaires privés, par RESAM ou par le Syndicat des
producteurs, nous, on calcule que ça nous coûte 14,91 $ l'heure,
les travaux qu'on confie à la forêt privée. Vous admettrez
que, s'il en reste 8 $ et moins, en cours de route, évidemment, les
14,91 $ comprennent la scie mécanique et comprennent également
les bénéfices marginaux. C'est la réflexion que j'ai faite
et c'est ce que j'ai dit hier et lorsque j'ai rencontré les
représentants des deux organismes ici, il y a une dizaine de jours, et
au début du mois de mai, a Montréal.
M. Jolivet: Ce que vous laissez sous-entendre, c'est un peu une
forme de chantage: Si vous faites trop de trouble, je vais vous couper
ça; je vais donner ça à l'individuel et non pas au
collectif.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. C'est que
l'aide individuelle, je l'ai instaurée il y a quelques années et
le Syndicat des producteurs, l'Office des producteurs ne s'en plaint pas, il
donne des services tout de même.
M. Jolivet: Oui, mais est-ce que vous avez l'intention de tout
couper l'aide regroupée? C'est ça que je veux savoir. (23
heures)
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai dit que je
réfléchissais à tout ça. Je n'ai pas pris de
décision encore. Il y a peut-être une façon de faire en
sorte que les propriétaires privés reçoivent la plus
grande part de subventions qu'on leur destine. C'est ça, l'objectif du
programme. À moins que vous ne vouliez installer une fonction publique
parallèle avec le Syndicat des producteurs et les organismes de gestion
en commun et que l'individu à qui est destinée l'aide n'en
reçoive même pas ou pratiquement pas. On ferait la même
chose dans le domaine de la santé. On pourrait prendre soin de tout le
personnel alentour sans s'occuper des malades. Je pense que l'aide doit
être dirigée aux bénéficiaires le plus possible.
M. Jolivet: Et vous ne parlez pas que les enveloppes qui vont
être décentralisées par la Régie de
l'assurance-maladie du Québec, ce n'est pas une aide regroupée,
ça. Vous considérez que ce n'est pas une aide regroupée,
ça, vous là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je pense que
l'intention du ministre de la Santé, c'est d'atteindre le plus possible
de bénéficiaires. Il l'a répété à
maintes reprises, même à l'Assemblée
nationale.
M. Jolivet: C'est évident. Mais ce que je veux vous dire,
c'est que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça
qu'on vise.
M. Jolivet:... actuellement, les enveloppes budgétaires
pour un hôpital Untel, ça ne va pas à l'individu
directement. Il y a des services qui sont donnés. C'est la même
chose au niveau du service regroupé, au niveau des propriétaires
de boisés privés.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais vous
avez...
M. Jolivet: Ils décident de se regrouper en regroupements
sylvicoles, en organismes de gestion en commun par le Syndicat des producteurs
de bois et ils demandent après ça au ministère de leur
donner le maximum. Ce que vous êtes en train de dire, c'est: plus ils
vont être "dégroupés", moins on va avoir de trouble avec
eux autres. C'est ça que vous me dites. Vous êtes en train de me
dire ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, jen'ai pas dit ça.
M. Jolivet: Bien oui, c'est ça que vous dites.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, jen'ai pas dit ça.
M. Jolivet: Mais c'est ça que vous voulez faire, diviser
pour régner.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non plus. M.
Jolivet: Non plus?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. J'ai dit
que je réfléchissais à une façon. On se demande si
on ne doit pas faire en sorte que, d'une façon ou d'une autre - tout en
respectant les organismes de gestion en commun et le Syndicat des producteurs -
le propriétaire à qui est destinée la subvention en
reçoive la plus large part. C'est tout. Ce n'est pas plus
compliqué que ça.
M. Jolivet: Mais il y a deux façons de le faire: ou bien
vous demandez à des organismes, par des négociations que vous
faites comme vous le faites actuellement, de donner le service en discutant les
montants d'argent pour chacune des activités ou bien vous le donnez
à l'individu qui, lui, après ça, engage qui il veut en
suivant son plan simple de gestion. Il engage qui il veut.
M. Côté' (Rivière-du-Loup): C'est ce qui est
arrivé dans l'aide technique. On a donné le libre choix aux
individus de choisir à qui ils veulent demander des conseils. Dans
l'aide technique, les producteurs aujourd'hui peuvent avoir recours à un
ingénieur-conseil, peuvent avoir recours à l'organisme de gestion
en commun, l'Office des producteurs de bois. Ils ont le libre choix.
M. Jolivet: Ce que le ministre...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas... Je
pense que ça fonctionne.
M. Jolivet: Ce que le ministre est en train de me dire, dans le
fond, c'est qu'il trouve qu'il y a un intermédiaire de trop entre lui et
le producteur et qu'il veut le faire disparaître. Cet
intermédiaire, il le trouve inefficace. Il le trouve bureaucrate. Il le
trouve un intermédiaire qui fait en sorte, finalement, qu'il y a moins
d'argent qui va en bas de la course mais qui ne veut pas dire que s'il le
donnait, les gens non regroupés auraient l'occasion de se
défendre devant un ministère qui dirait: Désormais, c'est
tant de l'hectare, c'est tant de l'acre, c'est tant du travail. Le ministre, ce
qu'il est en train de dire, dans le fond, c'est qu'il trouve qu'il y a un
achalant entre les deux. L'achalant, il s'appelle syndicat ou bien l'organisme
de gestion en commun ou la société sylvicote.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous pouvez
interpréter de la façon dont vous voulez mais ce n'est pas
ça que j'ai dit.
M. Jolivet: Bien, c'est ça que je comprends. Le
ministre..
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien..
M. Jolivet:... s'il réfléchit tout haut pour
l'enlever, l'aide regroupée, c'est parce qu'il trouve qu'il y a
quelqu'un de trop. Non? Est-ce que votre réflexion est
terminée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, elle
n'est pas terminée. Je trouve que ça coûte cher, c'est
vrai. Je l'ai dit, ça. Entre 14, 91 $ l'heure et 8 $ l'heure, c'est
beaucoup d'argent. C'est tout.
M. Jolivet: Quand est-ce que le ministre va avoir fini sa
réflexion?
M. Côté (Rivière-du-Loup): En cours
d'année.
M. Jolivet: Donc, les gens peuvent s'attendre à ce que
l'année prochaine, il y ait d'autre chose sur la table.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On en discutera
avec les personnes intéressées avant de prendre
les décisions.
Le Président (M. Bordeleau): Sur le même sujet, le
député de Beauce-Nord a demandé la parole.
M. Audet: M. le Président, je ne veux pas surprendre M.
Côté. Voilà le ministre. Ha, ha, ha! Dans le même
ordre d'idées que le député de Laviolette, concernant les
groupements. Dans le rapport Audet, il y avait une recommandation...
Des voix: Ah! Ah!
M. Audet: La bible! La bible! La bible
Audet! Il y avait une recommandation qui avait fait l'objet d'une
espèce de consensus au niveau des intervenants de la forêt...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Audet: ...enfin, une recommandation qu'on lisait dans le
rapport. C'était concernant une espèce de mécanisme
d'accréditation ou de surveillance des groupements, des organismes qui
reçoivent de l'argent du gouvernement par le biais du ministère,
pour la forêt, entre autres. Parce qu'on sait qu'à certains
égards, par exemple, on peut prendre certains groupements qui ont
diversifié leurs activités - c'est bien - parce qu'ils ont
été dynamiques, tout ça. Mais est-ce qu'au niveau d'un
mécanisme d'accréditation ou de surveillance il y a eu du chemin
de fait avec ça? C'est parce que vous disiez, tantôt, que vous
réfléchissiez à tout ça. Est-ce que ce sont des
choses qui sont envisageables, éventuellement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, il y a eu de l'accréditation de faite en ce qui
concerne la livraison de la technique. Et on a dit: Voici ceux qui seront
accrédités pour livrer de la technique aux propriétaires
privés. Évidemment, l'accréditation des organismes comme
tels? Non, ils sont tous installés, ils sont là,
évidemment...
M. Audet: Non, je ne veux pas... Je vais me reprendre d'une autre
façon. C'est ce qu'on disait, le temps qu'on tenait nos audiences. On
parlait de l'accréditation, mais ce qu'on disait surtout, c'est qu'il
n'y avait pas un moyen, une espèce de mécanisme de surveillance,
comme il en existe, par exemple, dans les caisses populaires, les institutions
Desjardins où chaque caisse est autonome d'une certaine façon,
mais où la Fédération, une fois par année, va
envoyer quelqu'un qui va faire une espèce de bilan avec eux autres,
vérifier les livres, tout ça, voir si les sommes qui sont
engagées ou dépensées de la façon dont elles sont
investies, si c'est bien fait tout ça. Je sais que les OGC, les
groupements doivent produire toutes les années un rapport, mais ce n'est
pas vérifié plus que ça, c'est fourni et...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça fera
partie, M. le député de Beauce-Nord, de notre réflexion,
ça aussi.
M. Audet: D'accord, merci.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord?
Évidemment, vous aviez aussi, dans votre rapport, recommandé de
faire en sorte que le propriétaire privé reçoive le plus
d'argent possible. Ça aussi, c'est une recommandation de votre rapport
qui fait que... Évidemment, le rapport, on ne l'a pas appliqué
instantanément, mais graduellement, chacune des recommandations est
revue et fait partie de notre réflexion.
M. Audet: Merci beaucoup.
M. Jolivet: M. le ministre, dans ce que vous avez dit tout
à l'heure, vous avez parlé des nouveaux taux. Il y a eu des
discussions qui faisaient mention d'une négociation, d'une demande par
rapport à différents travaux syl-vicoles. Je vous donne un
exemple: éclaircie commerciale dans les résineux. Le C.T. de
1989-1990 parlait de 700 $, alors que le C.T. 1990-1991 parte de 515 $. Il y
avait une proposition de 600 $ et la demande était à 880 $, quand
on demande l'ensemble de l'aide apportée. Parce qu'on dit: L'objectif
qui est actuellement visé par le ministère, les sommes d'argent
qui sont demandées, en termes de besoins par rapport à ce que
vous offrez, sont immenses. Alors, j'aimerais juste savoir - pour donner cet
exemple-là - est-ce que le ministre parle, à ce niveau-là,
d'un montant qui a été négocié, qui a
été terminé? Est-ce qu'il y a eu une discussion finale
suite à la manifestation qui a eu lieu? Il y a eu des discussions, fort
probablement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La manifestation
des 3000 en face du parlement?
M. Jolivet: Oui, c'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. J'ai eu une
rencontre avec le caucus des députés de l'Est et les organismes
de gestion en commun du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie à ce
sujet-là...
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...après.
Et je leur ai dit, tout comme j'avais dit à M. Bilodeau et à M.
Magella Lavoie, à Montréal, avant la manifestation dont vous
parlez, que, si on s'était trompé en calculant les taux, on se
corrigerait. Il y a eu, effectivement, des corrections d'apportées. Et
par la suite, avec le caucus des députés de l'Est, on a
rencontré les organismes du Bas-
Saint-Laurent-Gaspésie et je leur ai répété
la même chose. Et c'est ce qu'on a fait au ministère. Je devrais
rencontrer le caucus des députés de l'est demain pour leur faire
part des constatations ou des remarques du ministère au su/et de ce que
les groupements du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie nous ont remis.
M. Jolivet: Vous parlez d'un groupe. Je vous donne un exemple.
Pour eux autres, les...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais ce ne
seraient pas des taux... Ce ne seraient pas, je tiens à le
préciser, ce ne sont pas des taux qui vont être spécifiques
à une région.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Quand on parle des
tables de concertation des régions, c'est pour des objectifs forestiers
et non pour fixer des taux privilégiés ou
différenciés d'une région à l'autre.
M. Jolivet: Si on prend l'exemple...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et je ne vous dis
pas que ça ne serait pas correct, par exempte, sauf que ça ne
serait pas "gérable".
M. Jolivet: Mais pour revenir à ce que vous dites, votre
groupement dans le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, je vous donne l'exemple
d'éclaircie commerciale, l'année passée, je pense... Vous
offrez actuellement 185 $ alors que l'année passée c'était
plus que ça. Et vous parlez de conversion de peuplements - là je
parle toujours dans le résineux dans le premier cas - conversion de
peuplements, on parle de 100 $, ce qui est encore moins que l'année
passée.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre peut m'expliquer, suite
à ses réflexions, si c'est encore les mêmes montants qui
sont prévus ou si c'est d'autres?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est sensiblement
les mêmes montants que vous avez là.
M. Jolivet: II n'y a pas de changement. M. Côté
(Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: Et c'est moins que l'année passée.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Quelles sont tes raisons pour lesquelles c'est moins
que l'année passée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça a
été recalculé sur la base des données qui nous ont
été remises par les propriétaires privés, en se
basant sur leurs coûts d'exploitation, en se basant également sur
les taux de mesurage, de martelage...
M. Jolivet: C'était combien, l'année...
M. Côté (Rivière-du-Loup):... de
technique...
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... et de
surveillance et d'administration. Évidemment, il y a des
différences d'interprétation entre nous et ces
groupements-là, ce qui est tout à fait normal.
M. Jolivet: Mais l'éclaircie commerciale dans le
résineux, prenons un exemple, 185 $ qui est moins que l'année
passée, c'était combien l'année passée?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les organismes du
Bas-Saint-Laurent ne m'ont pas parlé d'éclair-cie commerciale
dans le résineux. Ils m'ont parlé d'éclaircie commerciale
dans le feuillu.
M. Jolivet: Dans le feuillu, allez-y donc.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Je ne me
souviens pas du taux de l'année passée, mais...
M. Jolivet: Est-ce que c'est beaucoup?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous voulez, M.
Girard pourrait répondre...
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... mais je ne me
souviens pas du taux de l'an passé.
M. Jolivet: Conversion de peuplements aussi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai pris les
tableaux qu'on m'avait remis lors de cette rencontre-là, mais on parle
de conversion, d'éclaricie commerciale dans le feuillu et de conversion
avec volume. C'est tout. Ce sont les deux taux dont on m'a parlé cette
fois-là.
M. Jolivet: Oui, je sais ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez dû
avoir une copie également.
M. Jolivet: C'est parce que je veux savoir l'année
passée.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Éclaircie
commerciale avec martelage, c'était 700 $ l'hectare
l'an passé, c'est 670 $ cette année dans le
résineux.
M. Jolivet: Excusez. 600 $?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Éclaircie
commerciale avec martelage...
M. Jolivet: O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... 700 $...
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... l'an
passé et 670 $ cette année...
M. Jolivet: O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... dans le
résineux. Et dans le feuillu, 700 $ l'hectare l'an passé et 735 $
cette année.
M. Jolivet: O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Éclaircie
commerciale sans martelage, 470 $. C'est pareil cette année.
M. Jolivet: Conversion de peuplements?
M. Côté (Rivière-du-Loup):
Débroussaille-ment manuel, conversion de peuplements, 470 $ l'an
passé, et 530 $ cette année. Débroussaille-ment
mécanique, ça dépend des tracteurs, de la herse ou
débroussailleuse, c'était 495 $ pour tous les différents
équipements; cette année, ça varie de 415 $ à 575 $
à 500 $. Le débroussaillement avec récupération de
tiges, de 620 $ l'hectare à 520 $, cette année.
M. Jolivet: Écoutez, ce serait plus simple à ce
moment-là, vous avez le document entre les mains, vous êtes
capable de nous le donner, les tableaux comparatifs là. (23 h 15)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, je l'ai entre
les mains... Je pourrai le déposer à la commission, oui.
M. Jolivet: O. K. En fait, actuellement, j'avais un tableau de
comparaison des différents taux de subsides. Si vous prenez
"débroussaillement manuel", 470 $ en 1989-1990, il était
prévu à 440 $, la proposition était à 545 $ et la
demande était a 600 $. Je suis en train de me comprendre là,
c'est que, de 545, qui était votre offre, vous êtes baissé
à 530 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est 530 $ que
j'ai ici.
M. Jolivet: Oui, je le sais, mais votre proposition dans le
tableau que j'avais, qui était en discussion avec les organismes,
était de 545 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas le
même tableau là.
M. Jolivet: Je le sais que je n'ai pas le même tableau que
vous, mais moi, ce que j'ai, c'est la proposition que vous avez faite en
négociation, en discussion.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pardon? Je n'ai
pas négocié.
M. Jolivet: J'ai fait exprès de dire le mot
"négociation" parce que vous m'avez dit tout à l'heure que vous
ne vouliez pas négocier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Aïe! Les taux
ont été calculés d'après les chiffres qui nous ont
été fournis par les responsables. Et puis, dans plusieurs cas, M.
le Président, M. le député, on a utilisé les taux
de la forêt publique, les taux qu'on a obtenus en forêt
publique.
M. Jolivet: Écoutez, pour plus de façon de
comprendre, vous allez me déposer, puisque vous êtes d'accord, le
tableau indiquant ce qui était payé l'année passée,
ce qui est payable cette année. Ça va me permettre de voir la
comparaison...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet:... du tableau que j'ai devant moi, qui était
un document avec lequel vos fonctionnaires discutaient avec les organismes du
RESAM ou de la Fédération des producteurs de bois. On me dit
qu'il y a une erreur quelque part dedans et s'il avait mis les mêmes
facteurs de l'erreur que les fonctionnaires ont reconnue après, c'est
peut-être là qu'on aurait pu régler. Tandis que là,
ce que vous avez fait, c'est que vous avez corrigé votre erreur en vous
donnant d'autres taux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Harvey va vous
répondre là-dessus.
M. Harvey: Ce n'est pas une erreur. Je pense que, comme on
l'indiquait tout à l'heure, M. le député, autant au niveau
de la forêt privée que de la forêt publique, cette
année, on a voulu uniformiser les taux que l'on offrait. Dans la
première proposition qu'on a faite, on a utilisé les coûts
des travaux tels qu'exécutés en forêt publique. Et, entre
autres, dans le cas de la mise en terre, de la préparation du terrain,
ça s'est soldé par des augmentations importantes. Vous ne semblez
pas avoir ça dans votre tableau, mais il y a des augmentations
importantes. Il y a eu certains taux, entre autres, tous les taux
d'éducation de peuplement où, par exemple, entre
autres, ça nous a fait connaître le fait que, en
forât publique, on avait peu d'expérience dans ce genre de
travaux. On a admis avec eux que c'était tout à fait... On
était d'accord avec eux et on a accepté de revoir leurs chiffres.
C'est à partir de ça qu'il y a eu des discussions et qu'on a
proposé de nouveaux taux. Mais on a accepté une technique, qui
était la technique de comparable avec la forêt publique. Il
fallait donc que la logique se tienne jusqu'à bout. Donc, ce
n'était pas une erreur du ministère, c'était qu'on a
utilisé la technique qu'on avait acceptée, celle-là, et on
a également accepté de revoir certains taux spécifiques
puisque notre expérience dans ce domaine-là était moindre.
Au niveau de la plantation, on a une plus forte expérience,
évidemment, qu'au niveau des travaux d'éducation de peuplement,
notre expérience est moins grande.
M. Jolivet: En tout cas, vous allez nous donner les comparatifs
qui vont nous, permettre de faire une comparaisoa convenable parce que ce que
j'ai, c'est un document qui était préliminaire à la
réunion qui a eu lieu ici, devant le parlement.
Vous avez, au niveau des syndicats de producteurs de bois, fait des
ajustements des budgets donnés annuellement à chacun des groupes.
Il y a des gens qui disent: Dans certains cas, il n'y a eu aucune diminution;
dans d'autres, ils ont été diminués de 30 %; d'autres, de
40 %. J'ai eu plusieurs lettres de différents organismes syndicaux qui
font mention, pour eux autres, de ce qu'on peut appeler des coupures dans leur
budget qui peuvent aller, dans certains cas, jusqu'à 30 % et 40 % par
rapport à l'année précédente. J'aimerais savoir
quelles sont les raisons qui ont amené de tels changements de la part du
ministre et en quoi les gens peuvent s'attendre à avoir des changements.
Sinon, on donne, dans certains cas, des diminutions de 30 % à 40 %. On
dit ici: Notre volonté commune est d'exiger un budget où le
propriétaire des boisés recevra sa juste part, compte tenu des
rumeurs sur la façon dont son argent sera partagé, soit une
diminution de 30 % dans la région 04. Il nous demandait, aux
députés, l'appui auprès du ministre pour changer
ça.
J'aimerais savoir quelles sont les raisons. J'ai d'autres organismes qui
m'ont donné les mêmes diminutions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, O. K. M. le
Président, c'est que ma première responsabilité, c'est de
reboiser les plants que nous avons en pépinières. Vous savez que
la production de plants peut durer de deux à quatre ans. Avec l'argent
que j'ai à ma disposition, ma première responsabilité est
de reboiser ces plants-là et ne pas les gaspiller parce que,
déjà, rendu à cette date-là, on a investi pas mal
d'argent. Si vous avez vu dans le budget, pour la production de plants, on
avait 45 000 000 $. Dans les 45 000 000 $, évidemment, il y en a une
partie qui va également dans la forêt privée et il y a une
partie qui va à la forêt publique. C'est pourquoi, en
réalité, le budget de la forêt privée est beaucoup
plus que les 50 000 000 $ qu'on a mentionnés tout a l'heure, si on
ramasse tout.
Ma première responsabilité donc, c'est de reboiser les
plants, qui ont été produits en pépinières et les
régions. Qui soumettaient ou les organismes qui soumettaient des
programmes de travaux, qui avaient beaucoup d'autres travaux que du
reboisement, évidemment, ils étaient plus coupés avant
l'ajustement de 4 500 000 $ qu'on a fait par la suite.
Par la suite, lorsqu'on a fait l'ajustement de 4 500 000 $, je vous
dirai que dans l'ensemble les gens sont coupés d'environ 4 % en moyenne,
conformément à la différence entre 52 500 000 $ et 50 300
000 $.
M. Jolivet: II y a eu des réajustements par rapport, au
document qu'on avait précédemment, comme ça. Je prends en
Estrie, il y avait 38 %...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, ils ne
sont plus à jour parce que ça, c'est avant les 4 500 000 $, M. le
député.
M. Jolivet: O. K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Avant les 4 500
000 $, c'était vrai parce qu'on a concentré notre argent sur le
reboisement. Les endroits où on proposait d'autres travaux, c'est
évident qu'ils étaient coupés parce qu'on voulait reboiser
et ne pas gaspiller les plants qui avaient été produits en
pépinières.
M. Jolivet: Alors, à ce moment-là, le ministre
pourra nous faire parvenir, pour qu'on puisse avoir une idée juste de ce
qui est advenu après la répartition des 4 500 000 $, le budget
qui était donné aux organismes l'année passée par
rapport à cette année.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Je vous ferai
parvenir, si vous voulez, par région, parce qu'il y a beaucoup
d'organismes, hein. Par région, si vous voulez.
M. Jolivet: Vous n'ayez pas un tableau de chacun?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas vu de
tableau par organisme.
M. Jolivet: Parce que vous donnez les régions. Je vais
vous donner un exemple. Vous avez le Syndicat des producteurs de bois dans ma
région, du bas et du haut. Là, vous me donnez la... Vous allez me
donner les groupements forestiers de Champlain, puis le syndicat, la
coopérative, etc. Vous allez me donner par région?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, par
région.
M. Jolivet: Vous n'avez pas pour chacun des organismes?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vais essayer de
vous le fournir par organisme, mais je ne sais pas si la répartition est
faite à l'heure actuelle.
M. Jolivet: O.K.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a fait une
première répartition de 4 000 000 $ pour commencer. Après
ça, on a ajouté un autre montant de 500 000 $, et par
région. La répartition par société ou par
organisme, je ne sais pas si elle est faite actuellement.
M. Jolivet: O.K. Disons que ce que vous allez me faire parvenir
en premier lieu, c'est l'année passée ce qu'ils ont reçu
par région, ce qu'ils vont recevoir cette année puis, dans un
délai plus long, si possible...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Malgré
qu'il y a des variations, M. le député. Vous savez, il y en a qui
anticipent et proposent des travaux mais ne les réalisent pas. Ça
fait qu'il y a des ajustements. Et, pour éviter de périmer des
budgets, je n'aime pas ça plus que d'autres, on les transfère des
fois à d'autres organismes.
M. Jolivet: Ah bon! C'est parce que moi, ce que j'ai
pensé, c'est qu'il avait la même façon de voir que le
ministère. Il en prévoyait mais il ne faisait pas tout.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Un peu, oui.
Lots publics intramunicipaux
M. Jolivet: Une question qui a trait, dans ce dossier-là,
aux lots publics intramunicipaux. Je ne sais pas le ministre qui a la
responsabilité dans certains cas, mais ce n'est pas tout à fait
lui qui l'a, mais en tout cas, le ministre de l'Énergie et des
Ressources qui a la responsabilité du programme de remembrement et de
gestion. Je ne sais pas lequel des deux l'a. J'aimerais que le ministre me le
dise parce que dans ses textes à lui, à la page 54, il dit: "Le
programme de remembrement et de gestion des lots publics intramunicipaux.
L'année 1990-1991 sera marquée par la mise en application d'un
programme de vente des lots publics épars. Pour leur part, les blocs de
lots publics enclavés feront l'objet de conventions de gestion avec des
gestionnaires choisis par le ministère. Ce programme concernera toutes
les régions mais sera plus important dans les régions
d'Abitibi-Témis- camingue, du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la
Côte-Nord." Compte tenu que la ministre avait reçu, de la part des
gens de l'Abitibi, une demande dans ce sens, j'aimerais savoir où on en
est rendu, ce qu'on a l'intention de faire à ce niveau, quel montant
d'argent on a l'intention de mettre pour assurer le remembrement des lots
intramunicipaux publics.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un dossier
qui relève principalement, au point de vue budgétaire, du Service
des terres. Je ne suis pas capable de répondre à la question que
vous me posez, sauf que la décision de vendre des lots et parts est
prise entre les deux secteurs, forêts et terres. La décision
également de mettre des lots intramunicipaux sous convention de gestion,
soit avec une municipalité, soit avec un organisme de gestion commun,
soit à l'intérieur d'un CAAF - parce que, dans un CAAF, c'est
sous convention de gestion également - relève des
forêts.
Où en est-on rendu? Le ministère de l'Agriculture ne nous
a pas encore transféré les lots en question dont vous parlez en
Abitibi. Il est question de vendre des lots et parts à l'automne dans la
région de l'Estrie et dans la région de la Côte-Nord. Pour
les autres régions, on ne prévoit pas le faire cette
année.
M. Jolivet: O.K. Parce qu'il avait été question
d'une table de concertation régionale des cinq MRC de l'Abitibi, et on
parlait d'un représentant des commissariats industriels, de la
Société d'aménagement rural de
l'Abitibi-Témis-camingue, de l'UPA, des Syndicats protecteurs de bois,
des sociétés sylvicoles, du Conseil régional de
développement, le CROAT comme on l'appelle dans le coin, et on parlait
d'une rencontre prévue pour le 9 mai; donc, c'est au début du
mois.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais
l'administrateur régional les a rencontrés, M. le
député, et on va regarder la recommandation. Je ne vous dis pas
qu'on va les accepter en totalité, mais on va certainement en discuter
avec eux.
M. Jolivet: Vous savez qu'on parle de plus en plus, dans certains
cas, de fermes forestières ou de fermes agro-forestières qui
répondraient à l'objectif de relance économique dans ce
secteur. C'est pour ça que les gens s'adressaient à la ministre,
mais en pensant aussi à vous comme responsable de l'utilisation des
arbres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On n'est pas
encore prêts à prendre une décision concernant les fermes
forestières. Les lots et parts correspondent à environ 3 % des
lots de cette région. Mais on n'est pas encore prêts à
prendre une décision concernant les fermes forestières comme
telles.
M. Jolivet: Oui. J'aurais beaucoup d'autres questions. Le temps
file. Il nous reste environ 15 ou 20 minutes, M. le Président.
Étant donné qu'on a perdu du temps au début...
Le Président (M. Bélanger): Nous avons
jusqu'à 23 h 45.
M. Jolivet: Sauf qu'étant donné que vous n'avez pas
commencé à moins quart, comme prévu, c'était...
Le Président (M. Bélanger): On a commencé
à et cinq.
M. Jolivet: Une dizaine de minutes.
Le Président (M. Bélanger): On peut aller
jusqu'à 23 h 50.
M. Jolivet: O.K. On peut vous en donner, vous ne posez pas de
questions pareil, vous. On va à l'autre. Programme 3, M. le
Président. Je ne vous dérange pas?
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que le programme
2 est adopté?
M. Jolivet: II est vu.
Le Président (M. Bélanger): Alors, j'appelle le
programme 3.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Production de
plants, M. le Président.
M. Jolivet: Écoutez, M. le Président, compte tenu
de beaucoup de choses... On pourrait poser des questions sur la production de
plants, mais on en a parlé un peu tout à l'heure et, même
si j'aurais une question, je voudrais passer au programme 3, M. le
Président, au lieu de l'élément 3. Donc, ce serait
Développement de l'industrie forestière.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. Je
Président, j'aimerais signaler que dans le bilan du programme 3,
Production de plants, on a livré l'an passé 256 000 000 de
plants. Cette année, la production atteindra 247 000 000 de plants.
C'est pas mal proche de la moyenne de 250 000 000, incluant 1 600 000
feuillus.
M. Jolivet: Ne commencez pas à dire que votre promesse
était faite avant, vous, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, non.
Développement de l'industrie
forestière
M. Jolivet: Alors, M. le Président, je passerais au
Développement de l'industrie fores- tière, programme 3.
Le Président (M. Bélanger): Programme 3? Alors,
nous appelons le programme 3, qui est à la page F-60 dans le grand
livre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Au programme 3, il
y a une forte diminution du budget de 59 %, c'est-à-dire qu'il passe de
9 000 000 $ à 3 600 000 $, qui est principalement due aux bois de l'Est
pour lesquels le ministère s'était engagé à payer
le déficit de 5 800 000 $, maximum. (23 h 30)
M. Jolivet: C'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
direction qui va continuer à collaborer avec les Industriels pour les
études de rentabilité et donner des avis sectoriels et conseiller
également les industriels dans leurs projets.
M. Jolivet: Ça va?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On continuera
également à promouvoir les investissements au Québec.
Évidemment, l'an passé, plusieurs avis ont été
donnés, plusieurs projets on été examinés. Et,
actuellement, on regarde des projets qui concernent principalement le
désencrage, avec Kruger, à Bromptonville, le désencrage
à Orford, à Drummondville et d'autres semblables ici et
là. Des avis sectoriels sur la production de panneaux et les scieries,
évidemment, qui bénéficient du programme SOPFIM pour
rentabiliser leurs opérations. On contribue également à la
promotion du bois d'oeuvre outremer. Et, comme je le mentionnais,
évidemment, la réduction du budget est sensiblement importante en
raison des bois de l'Est pour lesquels, l'an passé, on avait
comblé le déficit de 5 800 000 $.
Usines de désencrage
M. Jolivet: J'aurais trois questions, M. le Président, si
le ministre a terminé. D'abord, la question des usines de
désencrage. La politique que le ministre nous annonçait depuis
fort longtemps a finalement abouti. Mais on lit dans la majorité des
cas, c'est: O.K., il va y en avoir, mais il n'est pas question d'avoir aucune
aide. Alors, je voulais juste savoir quelle était la politique du
ministre sur le désencrage. Est-ce que c'était de dire qu'il
fallait qu'ils respectent les lois sur l'environnement? Ça, tout le
monde le savait. Est-ce que ça voulait dire qu'il n'y en aura pas plus
de trois ou quatre? Ça, tout le monde le sait aussi parce qu'on n'aura
pas le papier suffisant pour en faire plus que trois ou quatre. Est-ce que
c'est de dire: Écoutez, messieurs, ma politique, c'est de vous dire
qu'il faut avoir une technologie de pointe pour la transformation et pour
l'environnement? Est-ce que c'est de dire que l'approvisionnement devra
venir au moins de 50 % du Québec? Ça, tout le monde
espérait que ce soit ça au moins. Je veux savoir c'est quoi, la
politique. Pourquoi le ministre a-t-il fait patienter tant de monde pour dire:
Je vais avoir à décider qui va être choisi comme
étant responsable de l'usine de désencra-ge. C'est quoi, la
raison, là? Moi, j'ai de la misère à comprendre ça.
Quand j'ai lu le communiqué du ministre, j'ai dit: Coudon! J'ai
rêvé, là, il y a quelque chose qui ne va pas, certain. Le
ministre nous annonçait qu'il était pour avoir une politique.
Alors, le monde s'était dit: Bien, une politique, c'est peut-être
parce qu'il veut influencer les choix en donnant de l'aide monétaire,
une subvention, je ne sais pas quoi. C'est quoi, votre politique, dans le
fond?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ceux qui nous ont
soumis des études de faisabilité au ministère, du moment
que l'avis sectoriel du ministère sera transmis à la SDI,
s'adresseront à la SDI pour discuter de l'aide qu'ils pourraient
obtenir. C'est le cas actuellement de Kruger à Bromptonville. Kruger
actuellement, négocie avec la SDI l'aide qu'elle pourrait obtenir. Ce
sera le cas d'Orford aussitôt que l'avis sectoriel sera transmis à
la SDI, ce qui devrait se faire dans les prochains jours.
M. Jolivet: Avaient-ils besoin d'une politique pour s'adresser
à la SDI?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, sauf que la
politique... Ce qu'on m'a dit par la suite, c'est que, évidemment, le
gouvernement demande de faire un relevé de la situation concernant toute
l'industrie des pâtes et papiers, incluant le problème du
désencrage. Évidemment, exiger, dans un premier temps, que les
industriels, ceux qu'on aidera, s'ils acceptent l'aide qu'on leur propose
utilisent au moins 50 % du papier du Québec, c'est une exigence qui est,
à mon sens, valable parce qu'on doit, je pense bien, commencer à
nettoyer notre cour avant de penser à d'autres usines de
désencrage avec des papiers qui proviendraient de l'extérieur. Et
on n'a pas l'intention...
M. Jolivet: Oui, mais tout le monde savait que ça devait
être des produits du Québec recyclés. Mais c'est
évident qu'on ne s'attendait pas à ce que ce soit 100 %. Mais
est-ce que ça prenait un an pour décider ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je reconnais avec
vous que ça a été long, M. le député. Moi,
j'aurais été prêt avant ça.
M. Jolivet: Oui, mais ce que je veux dire... C'est parce que le
ministre dit: J'annonce ma politique. Bien, une politique, ordinairement, c'est
plus que de dire qu'ils doivent se conformer aux normes de l'environnement.
Ça, tout le monde sait ça. Ça ne prend pas une politique
pour dire ça. Je regarde vos "items", dans votre communiqué de
presse: "Respecter toutes les normes du ministère de l'Environnement
incluant les sites d'enfouissement. " S'ils ne font pas ça ils vont se
faire "pogner". "Démontrer de solides capacités
financières pour l'entreprise d'un projet sans nécessairement
requérir l'aide gouvernementale. " Écoutez, s'ils étaient
prêts à partir, ça fait longtemps qu'ils seraient partis,
sans besoin d'aide, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, c'est ce
que...
M. Jolivet: Ça ne prend pas une politique pour me dire
ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup):... Canadien
Pacifique a fait avec Gatineau, et ce qu'il fera à Thunder Bay.
M. Jolivet: Prévoir une technologie de pointe de
transformation et pour l'environnement. Moi je dis: Ce n'est pas de vos
affaires. S'ils veulent faire faillite, c'est leur affaire à eux autres.
S'ils veulent réussir ils vont le faire sans votre politique. "S'assurer
que le projet s'appuie sur des ententes fermes d'approvisionnement en vieux
journaux provenant à 50 % ou plus du Québec, et voir à ce
que le projet se réalise à court terme, soit dans les 24 mois au
maximum, suivant le début des travaux de construction prévus pour
1990-1991. " Moi, ce que je me demande, là, c'est ce que le ministre a
à faire dans ça. Pourquoi appelle-t-il ça une politique?
Il ne donne pas une cenne à la SDI; ils n'ont pas besoin de vous pour
s'adresser à la SDI.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est que, non,
vous avez raison, en grande partie là-dessus. Je ne vais pas
élaborer, je vais vous laisser faire ça, vous le faites
très bien.
M. Jolivet: C'est parce que, moi, je pense au
député de Drummond, le pauvre diable.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
député de Drummond va prendre soin de son..
M. Jolivet: II n'écoute pas pareil, mais ce n'est pas
grave.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Sauf que les
fibres recyclées vont faire partie, maintenant, des autres sources, dans
la Loi sur les forêts.
M. Jolivet: Oui, mais ça pourrait...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais
là-dessus je ne veux pas élaborer davantage. Je vous laisse
élaborer. Vous faites ça...
M. Jolivet: Pardon?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous laisse
élaborer là-dessus, parce que je ne veux par élaborer
davantage. Les conditions ont été exposées. On est dans
une deuxième étape, on va regarder toute la situation. C'est
là qu'on dit: Sans pour cela garantir des Interventions
financières gouvernementales.
M. Jolivet: Mais c'est parce que, moi, là, je vous donne
un exemple. Vous avez une responsabilité, comme ministre, de dire: II y
aura une compagnie de sciage à telle place, parce que je vais lui donner
des garanties d'approvisionnement. Si je ne lui donne pas... Vous vous en
souvenez, on avait un permis d'usine qui ne nécessitait pas
nécessairement, pour l'usine, d'avoir son bois au Québec. Je
donne un exemple: les poteaux. Le gars a le droit d'avoir une usine de poteaux,
à condition de prendre ses poteaux aux États-Unis. Ça,
ç'a été donné. Il n'y a rien qui l'empêche.
Il y a un autre qui dit: Compte tenus des frontaliers, etc., le sciage, il y a
une partie de ton bois que tu peux aller chercher aux États-Unis ou en
Ontario, mais le reste va être au Québec. C'est le ministre qui
détermine, par un permis d'usine, en lui donnant les garanties
d'approvisionnement équivalentes, désormais "appelées"
dans un contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier. Mais
pour une usine de désencrage, l'usine va récupérer les
résidus, elle va nettoyer ça selon les normes de l'Environnement,
elle va demander de l'aide si elle en a besoin, et après ça, elle
va se retourner et elle va vendre son produit, soit à sa propre usine
qui fait du papier journal, ou a une autre usine qui en a besoin. Et c'est
là que vous intervenez, en disant: Ça, ça fait partie des
fibres recyclées, prévues dans la loi que vous êtes en
train de passer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Mais juste là. Ailleurs, vous n'en avez pas
besoin.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, je
reconnais ça.
M. Jolivet: Donc, une politique... Vous avez fait poireauter du
monde pendant un an, pour aboutir avec une affaire de même. Ça n'a
pas de bon sens.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Quoique... Une
voix: C'est antiparlementaire, ça.
M. Jolivet: Poireauter? Non, c'est dans le dictionnaire, dans le
Petit Robert, en plus. Non mais, M. le ministre, vous comprendrez
très bien, vous dites...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah, je
comprends.
M. Jolivet: Vous allez dire: J'espère que vous ne me
demanderez pas une cenne, mais respectez l'environnement et allez chercher 50 %
des fibres au Québec. A part ça, là, il n'y a rien dans
cette politique-là. Il n'y en a pas de politique. Je ne vois pas,
pourquoi ç'a pris un an pour faire ça. Et qui va
déterminer s'il y en a trois ou quatre? Vous dites qu'il va y en avoir
trois ou quatre à travers le Québec.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah,
écoutez. Avec la norme de 50 %, il ne peut pas y en avoir beaucoup plus,
que trois ou quatre. Parce que, lorsqu'on aura récupéré,
au Québec, entre 120 000 et 140 000 tonnes de papier journal, plus les
magazines, c'est l'évaluation du ministère de l'Environnement de
ce qu'on peut récupérer. Et si on multiplie par deux, pour la
clause des 50 %, ça fait 300 000 tonnes. Et, Orford a un projet de 120
000 tonnes à Drummondville; Kruger a un projet de 100 000 tonnes
à Brompton, ce qui fait qu'il en reste encore un petit peu, mais il n'en
reste pas pour trois ou quatre autres usines.. Cascades a un projet de 55 000
tonnes au Cap-de-la-Madeleine, et Donohue-MacLaren, un projet de 100 000
tonnes, également. Ce qui fait qu'il ne peut pas y en avoir beaucoup
plus que ça. Rendu à 300 000 tonnes, ça va être une
autre étape, c'est la deuxième phase, et c'est à cette
occasion-là qu'on dit: On va faire l'évaluation de tout
ça, parce que, si les clients américains exigent tous 40 % de
fibres recyclées dans le papier journal, il faudra, ici ou aux
États-Unis, dans les deux pays, recycler 1 200 000 tonnes de papier
journal, ce qui est énorme. Et, évidemment, il faudra en
importer, ou nos compagnies auront de la misère à satisfaire
leurs clients. Ça, c'est la deuxième étape.
M. Jolivet: Oui. Mais, moi, j'essaie de comprendre, là.
Ça fait à peu près un an qu'on dit aux gens qu'on va avoir
une politique, et là, tout le monde attend après quelque chose.
Et la politique, dans leur tête à eux, c'est une aide
gouvernementale qui va décider où on va installer les usines,
dans le fond. Et là, le problème que l'on a, c'est que les gens
attendaient après ça pour partir, et là ils se retrouvent
en disant: Tout ce que vous attendez, c'était de l'argent. Je vous
demande de ne pas en demander.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, mais le
Conseil des ministres a accepté de regarder l'article 7 de la SDI dans
ces cas-là, pour certains cas. Au moins pour nettoyer la cour du
Québec, en ce qui concerne le papier journal et les magazines.
M. Jolivet: L'article 7 de la SDI, ça lui permet d'aller
en dérogation à sa loi générale.
C'est ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est soumis
à chaque fois au Conseil des ministres.
M. Jolivet: Je suis au courant de ça parce que j'ai des
dossiers.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui.
M. Jolivet: Mais ce qui arrive, là, c'est qu'ils n'avaient
pas besoin d'une politique comme celle-là pour aller à la
SDI.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, ils auraient
pu le bloquer, dire: Bien, je ne veux pas en entendre parler.
M. Jolivet: Alors, au moment où on se parle, le ministre
semble vouloir dire, d'abord: Premier arrivé à la SDI, premier
servi, s'il rencontre les normes que j'ai établies. C'est ça que
ça veut dire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui,
chronologiquement, ce sont les projets qui nous ont été soumis
les premiers. Mais...
M. Jolivet: Ça va.
Le Président (M. Bélanger): Alors, M. le
député d'Orford.
M. Benoit: M. le ministre, les usines de désencrage, on me
dit que ce sont de grands pollueurs et qu'il faut se réjouir que des
gens veuillent partir des usines de désencrage, mais que, d'autre part,
il y aura un contrepoids à ça, celui qu'elles sont de grands
pollueurs. Est-ce que c'est un fait?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez raison,
M. le député d'Orford. Évidemment, on ne fait rien sans
polluer, sauf que les usines de désencrage ne polluent pas plus qu'une
usine de thermomécanique. Et lorsqu'on récupère de la
fibre de papier journal, on en perd 20 %, environ. Ces 20 % peuvent être
brûlés, et II nous reste 10 % des déchets. Ce qui fait que
c'est moins... Pour gérer nos dépotoirs, c'est plus facile de les
gérer avec 10 % qu'avec 100 % des déchets. Mais ce ne sont pas de
grands pollueurs, les usines de désencrage. Ce n'est pas plus polluant
qu'une usine chemico-thermomécanique.
M. Benoit: Ces compagnies qui vous font des offres en ce moment -
je ne sais pas si vous pouvez répondre à cette question-là
- est-ce qu'elles vous démontrent comment elles vont ramasser ce
papier-là un peu partout? Est-ce qu'elles vont se servir des
réseaux de bénévoles? Je pense à Coaticook,
où on a des gens qui font ça le soir, dans l'édifice
où je demeure, etc. Est- ce qu'elles vous montrent comment elles vont
récupérer, aller chercher le papier dans le champ?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça fait
partie de l'analyse des projets qui nous sont soumis, de l'étude
qu'elles nous soumettent, et, évidemment, de notre analyse à
nous. Elles nous le démontrent, oui. Et, évidemment, Orford, lui,
est associé avec Normand Maurice, qui est à la tête de la
récupération pour la région de Drummondville et de
Victoriaville principalement. Ce sont de grands récupérateurs qui
ont de l'expérience dans le domaine. Cascades a fait de la
récupération aussi, dans le carton. Et tout ça, ça
fait partie de l'étude qui nous est soumise, qu'on analyse, il faut
qu'elles nous démontrent tout ça, évidemment. Parce qu'on
dit dans la politique qu'elles nous démontrent que les
approvisionnements sont là.
M. Benoit: Et, dans vos politiques, si je comprends bien,
à ce que vous disiez tantôt, vous n'avez rien contre l'idée
qu'une partie du papier qu'on récupérerait viendrait des
États-Unis. C'est exact?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Jusqu'à 50
%, maximum. Parce que évidemment, le risque financier est assez grand,
et on veut que ces entreprises-là se rentabilisent. Et une façon
de se rentabiliser, c'est d'avoir une usine de taille respectable. Et, en
même temps, lors de la livraison des produits finis, le papier journal,
on peut revenir avec du papier à recycler. Ça fait des voyages
doubles. C'est moins cher.
M. Benoit: Mais pourquoi les Américains ne sont-ils pas
déjà dans ce marché-là, eux qui sont si "agressifs"
dans toutes les sphères de l'activité économique.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les
Américains recyclent beaucoup de papier journal actuellement, mais il y
en a encore beaucoup à faire.
M. Benoit: Merci.
Le Président (M. Bélanger): Alors le
programme...
M. Jolivet: Non, je n'ai pas terminé.
Le Président (M. Bélanger): Vous n'avez pas
terminé? Je m'excuse.
M. Jolivet: Simplement, M. le Président, pour dire au
député d'Orford qu'il devrait se renseigner dans le contexte
suivant. C'est qu'aux États-Unis, les États américains
demandent que, dans le papier journal, il y ait du papier recyclé et
à partir de ça... Ça veut dire que si on n'entre pas dans
ce marché-là, c'est eux autres
qui vont le prendre et, deuxièmement, dans ce contexte-là,
on ne pourra même pas vendre notre papier journal parce que dans notre
papier journal il n'y aura pas une partie de papier recyclé. Alors,
c'est important parce que, qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas, on est
obligés d'entrer dans ce système.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est le client
qui a raison.
M. Jolivet: C'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas
seulement la législation américaine.
M. Jolivet: C'est ça. Moi, j'aurais une question qui a
trait à ce qui a paru dans les nouvelles dernièrement à
l'effet d'un boycott possible par les pays européens qui indiquent qu'on
a trop coupé et que... Je faisais mention de l'Amazonie du Nord, au
niveau du Québec et du Canada. Alors, je veux savoir: Est-ce que le
ministre, à ce moment-ci, peut m'indiquer quelles actions il entend
prendre pour éviter ce boycott?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai
été sensibilisé à cette question-là, M. le
Président, avant que ça paraisse dans les journaux, il y a
quelque temps. Nous avons pris la décision, au ministère, de
faire en sorte d'informer le plus possible les Européens de
l'arrivée de la Loi sur les forêts de 1986-1987 et du respect du
rendement soutenu, de l'utilisation polyvalente de la forêt, des
obligations qu'on impose aux industriels de remettre la forêt en
production et de s'assurer également que la forêt serait là
demain. J'en ai parlé longuement avec Paul-André Comeau qui a une
expérience de ces pays-là, qui a passé plusieurs
années en Belgique et dans les pays Scandinaves, et on a convenu, au
ministère, d'organiser une façon de communiquer les mesures qui
ont été prises tout dernièrement de façon à
assurer que la forêt sera bien aménagée dans le futur. J'ai
l'intention aussi d'organiser un voyage en Europe à ce sujet-là
et de rencontrer les groupes intéressés de façon à
éviter ce boycott qui est toujours possible. Le député
faisait mention tout à l'heure des phoques, des manchons, de l'amiante;
ce serait dommage si ça nous arrivait. Je pense qu'il est temps qu'on
fasse des efforts pour communiquer ce qui se produit au Québec
actuellement et se mettre à jour. Comme à l'intérieur du
Québec même, on doit faire aussi un peu d'information pour
informer les Québécois des nouvelles interventions, des nouvelles
mesures forestières.
M. Jolivet: M. le Président, compte tenu de l'heure,
j'aurais une dernière question au ministre...
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
M. Jolivet: ...qui concerne des documents qu'il nous a fait
parvenir suite à notre demande. C'est dans le cas de dépassements
de contrats. Dans nos demandes de renseignements, nous avions demandé la
liste des contrats où des dépassements avaient eu lieu par
rapport au montant initial et nous demandions alors des choses bien simples: le
nom de la firme, le montant initial du contrat, le montant du
dépassement et la raison justifiant ce dépassement. On a
reçu une pile. On a essayé de fouiller dedans, mais la
façon dont ils nous l'ont donnée, sous formule
informatisée, difficile de compréhension, à moins que
quelqu'un ne nous explique comment il faut les saisir. Pourquoi ne serait-il
pas possible de nous permettre d'avoir un travail plus rapide à faire
et, à ce moment-là, nous transmettre ce qu'on demandait: le nom
de la firme, le montant initial du contrat, le montant du dépassement et
la raison qui justifie le dépassement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On m'informe qu'on
vous a donné ça sous la forme qu'on l'avait au ministère.
Évidemment, c'est une somme de travail énorme parce que vous avez
vu les briques qu'on vous a transmises concernant les informations.
M. Jolivet: II y a 310 pages à peu près.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui, il y a
beaucoup de pages. Je ne sais pas. On va regarder s'il y a moyen de faire mieux
pour le simplifier, et s'il y a moyen, ça nous fera plaisir de vous le
transmettre.
M. Jolivet: Parce que c'est sous formule informatisée,
probablement, qu'on nous a donné ça. Je ne sais pas, en tout cas,
la formule qu'on a, c'est assez compliqué.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On va examiner si
on peut le simplifier pour le clarifier, et s'il y a moyen de le faire, on le
fera avec plaisir.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Bien, est-ce que le
programme 3 est adopté?
M. Jolivet: II a été vu.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que le programme
4 est adopte?
M. Jolivet: II a été vu.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux à demain, 10
heures.
(Fin de la séance à 23 h 51)