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(Dix-neuf heures trente-cinq minutes)
Le Président (M. Bélanger): Bonsoir La commission
de l'économie et du travail se réunit pour procéder
à l'étude des crédits budgétaires du
ministère du Tourisme J'inviterais donc tout le monde à prendre
place, s'il vous plaît, pour que nous puissions commencer nos travaux.
Donc, nous étudions les crédits budgétaires du
ministère du Tourisme et de la RIO. Est ce qu'il y a des remplacements,
M. le secrétaire?
La Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a aucun
remplacement.
Le Président (M. Bélanger): Bon. Est-ce que je dois
rappeler les règles pour les temps de parole? On est familiers avec
ça, il n'y a pas de problème? Oui? Alors, il y a 20 minutes pour
les remarques préliminaires, et 20 minutes pour chaque
élément de chaque programme, mais avec l'alternance,
évidemment. Cela étant dit, on va s'entendre pour fonctionner
dans la meilleure harmonie possible et procéder à finaliser cette
étude de crédits. Alors, sans plus tarder, j'inviterais M. le
ministre à nous faire ses remarques d'ouverture. Vous avez 20 minu tes,
et je vais être intransigeant sur le temps.
Remarques préliminaires M. André
Vallerand
M. Vallerand: Merci, M. le Président. On peut,
d'entrée de jeu, vous rassurer. Dans la mesure de notre
compétence, dans la mesure des questions pertinentes que l'Opposition
voudra bien nous adresser vis-à-vis du budget 1990-1991, on peut,
d'entrée de jeu, M. le Président, vous dire que nous allons
collaborer pour permettre de donner toute l'information au sujet des
dispositions financières du ministère du Tourisme pour l'exercice
1990-1991. Si vous me le permettez, M. le Président, j'aimerais vous
présenter les gens qui m'accompagnent: M. Michel Roy, sous-ministre; Mme
Johanne Bergeron, sous-ministre adjoint; M. Cecil Kilfoil, directeur
général de l'administration; M. Carpentier, directeur
général du marketing; M. Chapdelaine, directeur
général de la planification; Mme Line Béland,
secrétaire adjointe du ministère; M. Pierre Thibodeau, directeur
des ressources financières; Mme Gilberte Tremblay, des ressources
financières également, qui accompagne M. Thibodeau; M. Lambert,
directeur des projets; M. Michel-Claude Demers, directeur des
établissements touristiques; Mme Marie-Hélène
Lefrançois, directrice des res- sources financières
également. De mon cabinet, Mme Maya Raie, directrice de cabinet; M. Jean
Audet, attaché politique; Mme Caroline Bergeron, attachée
politique; MM. André Maheux, Michel Bureau et André
Ménard, attachés de presse. De la Société du Palais
des congrès, M. Bruno Fragasso, son président-directeur
général; M. Brodeur, directeur général de
l'Institut de tourisme ot d'hôtellerie du Québec; et, je crois,
peut-être, ou en puissance de devenir ou d'arriver, le président
de la Régie des installations olympiques, à venir, M. Bibeau.
M. le Président, je pense qu'il est important pour la conduite de
cet exercice de situer les enjeux véritables du ministère du
Tourisme à l'horizon de la nouvelle décennie. Il est
évident qu'on pourrait facilement procéder immédiatement
à un examen détaillé des engagements du budget 1990-1991
du ministère, puis essayer d'interpréter ces
engagements-là en fonction des objectifs que le ministère vise.
Mais, préalablement, il m'ap-paraît important de rappeler, parce
que c'est mal connu, il faut se le dire - et je pense que Mme Dupuis, Mme la
députée de Verchères en convient - on
méconnaît l'importance économique du tourisme. De faire du
tourisme une activité qui a d'abord et avant tout des attributs
économiques, de visualiser, concevoir ou accepter une industrie
touristique dans sa personnalité économique m'apparaîl, en
tout cas, une condition extrêmement importante pour pouvoir se doter de
moyens plus proportionnels à l'importance économique que
représente le tourisme à l'intérieur de l'activité
économique globale
L'industrie touristique, malheureusement - on le concède de part
et d'autre, autant du côté de l'Opposition que du
côté du gouvernement - depuis plusieurs années, au
Québec, son résultat est plus ou moins satisfaisant, je pense, en
tout cas, dans l'esprit de la majorité des intervenants touristiques.
Comment le mesure-ton? Notamment par un bilan touristique qui avoisine les 700
000 000 $, déficitaire, bon an mal an, depuis à peu près
le début des années quatre-vingt jusqu'à aujourd'hui, avec
une progression, 320 000 000 $ jusqu'à à peu près 750 000
000 $ en 1990-1991, ce qui est projeté, et près de 700 000 000 $
en 1988-1989. Je pense que c'est une mesure qui permet de convenir que
l'activité touristique au Québec a besoin d'un redressement
substantiel pour, à tout le moins, tenter de diminuer la saignée
de dollars touristiques qui sont dépensés dans des destinations
concurrentes au Québec, soit par des Québécois, soit par
des clientèles extérieures au Québec qu'on ne peut pas
attirer ici.
Pour s'assurer qu'on mise sur les actions qui nous permettront de
croire, avec le temps,
qu'on peut redresser cette situation déficitaire, je me suis
attaqué d'abord à vouloir mieux comprendre l'ensemble de la
situation touristique au Québec. Comment? En me rendant sur le terrain,
à toutes fins pratiques, en rencontrant les représentants des
intervenants dans chacune des régions touristiques du Québec, qui
sont au nombre de 18 ou 19 avec la nouvelle région du
Nouveau-Québec. Ces rencontres avec les intervenants m'ont permis de
mieux ventiler par région l'état de la situation touristique
déficitai re au Québec, de voir avec les gens du milieu quelles
sont les actions qui pourraient, comme je le disais tout à l'heure, nous
amener, avec une relative assurance, à redresser cette situation
là.
Dans la majorité sinon la totalité des régions
où je mo suis rendu, on convient quo la situation touristique est plus
ou moins satis faisante, compte tenu du grand potentiel touris tique du
Québec, autant dans la qualité de; ses destinations touristiques
que dans la qualité des équipements touristiques qu'on y
retrouve. Malgré ce constat, on convient - ce qui rassure le
ministère dans ses éventuelles orientations ou politiques
touristiques - que la politique de commercialisation du ministère et la
politique de commercialisation, je dirais, M. le Président, plus
largement vue que le ministère, dans l'ensemble des efforts de
commercialisation qui sont faits pour faire la promotion des destinations
touristiques au Québec, qu'on devra revoir stratégique-ment ces
efforts de commercialisation pour tenir davantage compte de la dimension d'une
concurrence internationale de plus en plus vive au fil des années,
imputable notamment au fait que les clientèles touristiques sont
très mobiles et que le produit touristique est fixe. Par exemple,
lorsque nous avons négocié, avec le gouvernement canadien,
l'entente de libre-échange avec les États-Unis, vous remarquerez
qu'au chapitre du tourisme, il n'y avait pratiquement aucun obstacle et la
négociation s'est faite assez rapidement parce que, justement, c'est
l'expression de la mobilité des personnes, et le handicap est davantage
la dimension fixe des produits qu'il sollicite comme produits de consommation
touristique.
Donc, cette concurrence internationale doublée d'une
réduction des tarifs aériens permet maintenant de confectionner,
pour à peu près n'importe quelle destination concurrente au
Québec, des forfaits touristiques qui concurrencent le coût des
forfaits touristiques au Québec. C'est le cas pour à peu
près n'importe quelle destination, que ce soit pour un séjour
comparable à Québec, c'est à peu près le même
prix qu'un séjour à Paris, à Londres, a Amsterdam, aux
États Unis, à New York, a Miami du ailleurs Donc, il faut retenir
que dans le redéploiement de cette nouvelle stratégie de
commercialisation, nous devrons tenir compte de la prolifération d'une
concurrence de plus en plus vive du point de vue international.
Au travers d'un redéploiement d'une stratégie de
commercialisation, dans nos objectifs de voir ce déficit diminuer ou
s'endiguer, à tout le moins, il faudra compter sur la possibilité
d'aller chercher des parts de marché dans des marchés cibles
également, notamment du côté des États-Unis,
particulièrement en Nouvelle-Angleterre, centre-est, nord-est des
États-Unis; du côté également de l'Europe,
principalement la France, qui est le deuxième marché en
importance au Québec, après les États-Unis; certains
marchés plus stratégiques, en Europe de l'Ouest, l'Angleterre,
l'Allemagne, l'Italie, pour des raisons qu'on pourra davantage expliciter au
fur et à mesure de cette rencontre à la commission des
crédits, M. le Président. Également, on doit regarder do
quelle façon on pourrait tirer davantage profit du marché du Sud
Est asiatique, et notamment du Japon. Quand on sait le nombre de visiteurs
japonais qui viennent au Canada et le faible pourcentage de cette
clientèle qui vient au Québec, je pense qu'il y aurait lieu de
réexaminer la façon de les attirer de façon plus
évidente qu'on ne l'a fait dans le passé. Donc, l'industrie et le
ministère conviennent qu'il nous faudra, dans les semaines sinon les
mois à venir, repenser notre politique de commercialisation.
L'industrie, il faut se l'avouer, se plaignait que le ministère,
entre autres, n'avait pas les moyens de commercialisation suffisants, à
tout le moins, pour contrer cette concurrence autant régionale,
nationale qu'internationale. On doit constater qu'au cours du dernier budget,
le gouvernement a augmenté l'enveloppe de commercialisation du
ministère de 6 000 000 $, pour une enveloppe totale qui avoisine les 20
000 000 $, comparativement à 26 000 000 $ en Ontario. Les intervenants
ont applaudi, se sont dits contents, mais considéraient que
l'augmentation était insuffisante à cause des rattrapages qu'il
nous faudra faire dans le temps. Je ne disconviens pas de cela avec les
intervenants. Je pense qu'il faut constater que dans les efforts que nous
faisons pour que le tourisme soit reconnu comme une activité
économique, l'augmentation de 6 000 000 $ dans son enveloppe de
commercialisation traduit la volonté gouvernementale de faire de
l'activité touristique une activité économique au premier
chef avec les autres activités, autant du secteur de la fabrication que
du secteur manufacturier.
Les intervenants... Cette rencontre dans les régions a aussi
amené un autre constat qui est partagé par la majorité des
intervenants touristiques. Dans nos efforts de redresser cette situation
déficitaire, non seulement nous faudra-t-il repenser do façon
creative, imaginative et avec des moyens proportionnels notre politique de
commercialisation, mais il faudra aussi comparer notre offre touristique,
c'est-à-dire examiner notre offre touristique de façon
comparative, examiner par voie de comparaison ce qui fait que
tant de touristes québécois vont ailleurs pour consommer,
certaines fois, des produits similaires à ceux du Québec ou parce
que des produits touristiques au Québec n'existent pas II faudra
également faire une comparaison avec des destinations concurrentielles
pour voir quels sont les produits touristiques additionnels qu'il nous faudrait
ajouter à notre offre de produits touristiques au Québec, sinon
les raffiner et les peaufiner. Mais je pense qu'il y aura un effort, au cours
des prochains mois, qui portera notamment sur un requestionnement de l'offre
touristique au Québec, et qui portera également - et ça me
fait plaisir de le dire devant cette commission - sur un examen tout aussi
attentif des moyens financiers qui sont à la disposition du
ministère du Tourisme et des autres ministères pour financer les
nouveaux projets touristiques, notamment au titre des infrastructures et des
attraits touristiques comme tels
Aussi, également dans cot eflort de repositionner plus
agressivement l'ensomblo dos pro duits touristiques, le gouvernement a
l'intention de questionner sa contribution au titre de la formation du
personnel de l'industrie touristique. Je mentionnais tout à l'heure
qu'on fait face à une concurrence qui est de plus en plus vive du point
de vue international. Donc, il est impératif que l'industrie
améliore la qualité de son produit touristique toutes
catégories. Et si le gouvernement songe à épauler
l'industrie dans l'amélioration de la qualité de ses produits,
une avenue qui apparaît la plus naturelle pour le gouvernement, c'est
celle de la formation, étant donné que -l'industrie touristique,
comme vous lo savez, est faite d'entreprises dont la principale came
téristique est que ces entreprises sont à main d'oeuvre intensive
plutôt qu'à capital intensif. Donc, une contribution qui pourrait
être très positive pour l'ensemble de l'industrie s'inscrirait
peut-être dans une meilleure compréhension des besoins de
formation dans toutes les composantes de l'industrie touristique et d'examiner
l'adéquation entre ce que nous faisons actuellement au point de vue de
l'offre, de la formation institutionnelle, autant au travers de l'Institut
d'hôtellerie que les programmes de formation dans certains cégeps,
que dans certains cours secondaires de certaines écoles, d'examiner le
résultat de cette formation au chapitre de l'offre par rapport aux
besoins de la demande et tenter de traduire ça dans une
adéquation plus tournée vers les besoins de l'entreprise comme
telle.
Donc, trois créneaux qui nous permettent de croire, au fur et
à mesure qu'on fera une réflexion plus approfondie de ces
tournées, de ces rencontres, du bilan de l'activité touristique,
dis-je, des moyens d'action qu'on pourra éventuellement camper dans un
énoncé de politique touristique au Québec, qui serait
effectivement une première dans l'histoire touristique du Québec,
de voir le gouvernement déposer un énoncé de politique
touristique qui permettrait de mieux circonscrire les actions gouvernementales,
autant en matière d'efforts de commercialisation, de
développement du produit que de formation. Et je voudrais, M le
Président, qu'on prenne note que ce n'est pas limitatif. La
sensibilité que nous avons eue à la problématique
touristique nous amène à envisager ces trois avenues, mais ce ne
sont pas les trois seules qu'on pense, pour le moment, vouloir retenir. Il y
aurait des efforts additionnels qui s'inscriraient par-delà ces trois
axes de redressement mais, essentiellement, l'énoncé de politique
touristique prendra assise à partir de ces trois avenues.
En terminant, M. le Président, je ne pourrais pas ne pas faire
référence à des équipements touristiques
d'importance au Québec. Quand on parle d'améliorer la
commercialisation, d'améliorer le produit, d'améliorer la
formation du personnel touristique, le but premier est d'attirer chez nous plus
de touristes qu'on n'en attire actuellement. Évidemment, ça nous
prend non seulement une masse critique, du point de vue touristique, mais
ça nous prend certains équipements. Nous avons le grand
privilège, au ministère du Tourisme du Québec, d'avoir au
moins trois de ces équipements sous la responsabilité du
titulaire du ministère du Tourisme, aux termes des lois constitutives.
Sans les nommer dans un ordre d'importance, puisque ce n'est pas une approche
ordinale mais bien plus cardinale, du point de vue mathématique:
d'abord, le Palais des congrès de Montréal. On connaît
l'importance d'un tel équipement. On sait que, dans la croissance d'un
marché touristique d'affaires, plusieurs régions et villes
moyennes tentent de se doter d'un équipement de cette nature pour
justement capitaliser sur le marché du tourisme d'affaires. Faut-il
convenir que la ville... la région de Montréal possède ce
genre d'équipement, un équipement qui est très
présent comme outil d'attraction touristique, surtout pour le
marché du tourisme d'affaires, pour ne pas dire de congrès. Nous
aurons l'occasion tout à l'heure de voir les efforts que le Palais des
congrès a mis de l'avant pour davantage remplir sa mission et se doter
d'objectifs d'occupation, au fil des trois prochaines années, qui
permettraient de croire que le Palais des congrès va davantage servir sa
mission qu'il ne l'a fait dans le passé, pour toutes sortes de raisons
qui tiennent autant de facteurs institutionnels, historiques et humains que de
mauvaise volonté comme telle.
Également, dans l'énumération des
équipements dont le ministère est responsable, il y a l'Institut
de tourisme et d'hôtellerie, qui a été une première
au Québec, de se doter d'un équipement qui permettait de former
du personnel pour le compte des grandes composantes de l'industrie touristique,
notamment l'hébergement, la restauration et le réceptif
touristique, au titre de l'information touristique. Encore une fois, on aura
l'occasion, avec Mme la députée de Ver-
chères, si tel est son voeu, d'examiner les orientations de cet
outil important à l'intérieur du ministère et de voir
quelles sont les avenues qui pourraient nous permettre de compter davantage sur
ce potentiel qu'est la formation touristique, comme je le mentionnais toul
à l'heure, pour le redressement de la balance déficitaire.
En terminant, M. le Président, un autre équipement qui est
nouveau dans le sillage du ministère du Tourisme, c'est celui de la
Régie des installations olympiques qui, comme vous le savez, appartenait
antérieurement au ministère des Approvisionnements et Services.
On a convenu de faire des équipements olympiques des attraits
touristiques à Montréal. Donc, encore une fois, nous aurons
l'occasion de voir quels sont les orientations et les objectifs dont se sont
dotés les dirigeants de la Régie des installations olympiques et
ce qu'ils ambitionnent également de faire pour camper ces
équipements à l'intérieur d'attraits touristiques et
former à Montréal, notamment, une masse critique importante pour
la prolifération d'activités touristiques.
Donc, en gros, M. le Président, l'importance économique du
tourisme, sa reconnaissance comme statut, la situation de fait, les avenues de
redressement et les équipements sur lesquels, du point de vue
institutionnel, on peut déjà compter.
Le Président (M. Bélanger): Je vous rcmor cie. Mme
la députée.
Mme Luce Dupuis
Mme Dupuis: Je remercie M. le ministre de nous avoir fait un bref
exposé de son plan d'action. Cependant, je crois qu'au niveau du bilan
du gouvernement, sans vouloir mettre en doute les intentions du ministre, un
bref bilan clo l'action du gouvernement libéral on matière de
tourisme est passablement accablant. Si je fais un bref historique, on peut
dire que tous reconnaissent aujourd'hui l'importance de l'industrie touristique
dans l'économie québécoise. Elle génère
annuellement 105 000 emplois directs et indirects et contribue à plus de
270 000 emplois, si l'on tient compte des secteurs économiques connexes
au tourisme. Les emplois reliés au tourisme représentent
près de 10 % de tous les secteurs de l'économie
québécoise, ce qui en fait une des principales industries
à ce chapitre au Québec. Cette industrie engendre des
rentrées fiscales de plus de 350 000 000 $ par année au
gouvernement du Québec. Il s'agit encore d'une industrie qui regroupe
plus de 18 000 entreprises réalisant un chiffre d'affaires
supérieur de 3 600 000 000 $ par année. En 1987, l'industrie
touristique représentait 2,5 % du produit inté rieur brut
québécois. Mais notre industrie touristique se comporte
plutôt mal et le gouvernement libéral élu en 1985 doit en
porter une grande part de responsabilité. Quelques repères
importants me permettront d'étayer cette affirmation.
Le gouvernement précédent avait fait des efforts
considérables, afin de mettre en valeur le potentiel touristique
québécois, de donner à l'industrie touristique
l'importance qu'elle doit avoir et d'insuffler un dynamisme nouveau au secteur
touristique. C'est sous le gouvernement précédent que le
Québec a été doté d'un véritable
ministère du Tourisme et que plusieurs programmes d'aide à
l'industrie touristique ont été mis sur pied.
L'état de l'industrie touristique québécoise en
1985, à l'issue dune crise économique majeure, était
d'ailleurs beaucoup plus reluisant que celui qui prévaut actuellement,
alors que le Québec vient de connaître sept années
consécutives de croissance économique. Par exemple, en 1980-1985,
période - je le rappelle - marquée par une crise
économique majeure, le déficit touristique
québécois a diminué de 40 %, passant de 549 000 000 $
à 331 000 000 $. Et je voudrais préciser que cette diminution du
déficit touristique québécois est attribuable
principalement à l'augmentation des recettes touristiques en provenance
de l'étranger. En effet, celles-ci sont passées de 1980 à
1985 de 714 000 000 $ à 1 200 000 000 $, une hausse de 68 %, alors que,
pendant la même période, les dépenses des touristes
québécois à l'étranger passaient de 1 300 000 000 $
à 1 500 000 000 $, une hausse de 15 %. (20 heures)
Autre indice du déclin de l'industrie touristique
québécoise depuis 1985, la part des recettes touristiques dans le
produit intérieur brut. En 1985, elle était de 2,9 % et cette
part est demeurée à peu stable entre 1980 et 1985. Aujourd'hui,
les recettes touristiques ne repré-sontont plus que 2,5 % du PIB.
Mais mon propos n'est pas ici de démontrer qu'il n'y avait plus
rien à faire en 1985 et que l'ancien gouvernement était plus fin
que les autres. Il suffit simplement de préciser que le gouvernement du
Parti québécois a amorcé des initiatives importantes pour
redonner à l'industrie touristique la place qui lui revient dans notre
économie et surtout d'avoir reconnu à l'État un rôle
majeur dans le soutien et le développement de cette industrie, ce qui
s'est traduit par une amélioration du secteur touristique au
Québec.
Depuis 1985, la situation se dégrade sur tous les fronts. Par
exemple, une analyse du taux de croissance des recettes touristiques et du PIB
montre que, depuis 1986, le taux de croissance réel des recettes
touristiques est toujours inférieur au taux de croissance réel du
produit intérieur brut. En 1986, malgré une croissance
réelle du PIB de 7,2 %, on constate même une baisse de 4,37 % des
recettes touristiques. L'augmentation des recettes touristiques et du PIB ont
été respectivement de 1,92 % et de
5, 98 % en 1987, de 2, 76 % et de 5, 2% en 1988.. Nous sommes
forcés de constater que la croissance générale de
l'économie, au cours des dernières années, ne s'est pas
traduite par une augmentation analogue des recettes touristiques. Pourtant, le
tourisme est un secteur sensible à l'état général
de l'économie et on devrait s'attendre à ce que les gens, en
disposant de plus d'argent, en consacrent plus à leurs loisirs.
Le déficit touristique québécois est en progression
constante depuis 1985, où il était de 331 000 000 $.. Rappelons
qu'entre 1980 et 1985, le déficit touristique du Québec est
passé de 547 000 000 $ à 331 000 000 $. De 1986 à 1988, il
était respectivement de 503 000 000 $, de 629 000 000 $ et de 618 000
000 $. On l'évalue actuellement à plus de 700 000 000 $ et, selon
l'étude de Samson, Bélair, Deloïte et Touche, ce
déficit atteindra 1 000 000 000 $ en 1991. Si les évaluations de
cette firme se réalisent, le déficit touristique
québécois aura plus que triplé entre 1985 et 1991, ce qui,
je pense, est inacceptable.
Le déclin du secteur touristique depuis 1986, comme en
témoigne l'évaluation des recettes et du déficit
touristique, s'explique en grande partie par le profond désengagement du
gouvernement libéral envers l'industrie touristique. J'aimerais,
à cet égard, citer quelques chiffres témoignant de ce
désengagement de l'État envers le secteur touristique et se
rapportant aux budgets du ministère du Tourisme et à celui de la
promotion touristique.
Un examen des budgets du ministère du Tourisme depuis 1985
indique que le gouvernement libéral a dépensé 46 400 000 $
de moins que le niveau des dépenses de 1985 et 1986, dernière
année du gouvernement du Parti québécois. Ces chiffres
tiennent compte du montant de 6 000 000 $ annoncé dans le discours sur
le budget qui sera ajouté au budget 1990-1991 du ministère du
Tourisme dévoilé lors du dépôt des crédits,
le 27 mars dernier. Même en ajoutant les 6 000 000 $ annoncés par
le ministre des Finances, le budget du ministère du Tourisme est
toujours inférieur en dollars constants au budget des années
1985-1986. Cette année-là, le budget du ministère du
Tourisme, en excluant la RIO, était de 75 600 000 $. En termes
réels, il sera de 71 000 000 $ en 1990-1991.
Mais il nous faudra attendre la fin de l'exercice financier 1990-1991
pour voir si le discours sur le budget 1990-1991 aura pour effet d'augmenter le
budget du ministère du Tourisme. Rien n'indique dans ces crédits
que ces crédits ne proviendront pas d'autres programmes du
ministère du Tourisme, compte tenu de la forte propension du
gouvernement libéral de périmer des crédits. De plus, il
faut préciser que l'impact net des mesures annoncées dans le
budget sur les dépenses de 1990-1991 est de 20 000 000 $, alors que
l'impact total des mesures est de 227 000 000 $. Il s'agit d'un
élément qui nous incite à la prudence et qui
apparaît à la page 81 de l'annexe A du discours sur le budget.
Comme on peut le constater, le ministre des Finances a bien pris soin de ne pas
étaler au grand jour ces importantes précisions.
On constate aussi, depuis 1985, des baisses importantes de budget au
chapitre de la promotion touristique et cela a eu des conséquences
directes sur la détérioration de l'équilibre commercial
des échanges touristiques au Québec. En 1985, le Québec
consacrait 18 000 000 $ à la promotion touristique. Per capita, le
Québec consacrait le même montant que l'Ontario, soit 2, 75 $. En
1989-1990, le Québec a dépensé 12 000 000 $,
c'est-à-dire le même montant que la ville de Toronto. L'Ontario
consacrait, l'an dernier, 22 000 000 $ à la promotion touristique, soit
3 $ per capita, comparativement à 1, 80 $ pour le Québec. En
1985, l'effort du Québec était le même que celui de
l'Ontario. Depuis ce temps, le Québec investit moins d'argent dans la
promotion touristique et l'Ontario en met plus.
Si le gouvernement libéral avait seulement indexé le
budget de la promotion de 1985-1986, il disposerait, en 1990-1991, d'un montant
de près de 23 000 000 $ pour faire la promotion touristique, soit un
montant comparable à celui de l'Ontario avec une population moindre. Per
capita, le Québec disposerait d'un budget plus élevé que
celui de l'Ontario. Il ne faut donc pas s'étonner de la formation toute
récente de la Coalition pour la valorisation du tourisme
québécois qui demande au gouvernement d'augmenter le budget de la
promotion touristique de 25 000 000 $ actuellement pour le porter à 37
000 000 $.
Les 25 000 000 $ additionnels demandés par la Coalition pour la
valorisation de l'industrie touristique québécoise correspondent
exactement au manque à gagner des quatre dernières années
au budget de la promotion touristique par rapport au budget de 1985-1986. En
effet, le gouvernement libéral, s'il avait indexé le budget de la
promotion touristique de 1985-1986, aurait dépensé 80 600 000 $
à la promotion touristique de 1986-1987 à 1989-1990. En
réalité, il n'a dépensé que 52 000 000 $ pour la
promotion touristique, soit 28 600 000 $ de moins par rapport à
1985-1986. Il ne faut donc pas se surprendre de l'accroissement
phénoménal du déficit touristique québécois
depuis 1986 devant un tel désengagement du gouvernement envers la
promotion touristique.
Ce désengagement du gouvernement est d'autant plus
incompréhensible que le ministre lui-même reconnaît que un
dollar investi dans la promotion touristique génère environ six
dollars de revenus fiscaux additionnels pour le gouvernement. C'est
lui-même qui affirme cela dans un communiqué de presse du 12 mars
dernier, où il indiquait qu'un budget additionnel de 7 000 000 $ pour
les trois prochaines années, pour la promotion touristique du
Québec en Europe, accroîtrait les revenus fiscaux du Québec
de 15 000 000 $,
soit 45 000 000 $ sur trois ans. On s'interroge grandement, de ce
côté-ci de la Chambre, bien sûr, de ce qu'il faut de plus au
ministre du Tourisme pour convaincre le ministre des Finances. Nous osons
suggérer au ministre de se promener peut-être un peu moins au
Québec et en Europe et un peu plus dans les couloirs des édifices
abritant le ministère des Finances. On pourrait aussi lui proposer de
faire une tournée de son propre ministère, puisqu'un organisme
qui relève de lui fait la promotion du tourisme à
l'étranger.
Ce ne sont sans doute pas les voyages du ministre qui vont suffire
à redresser l'industrie du tourisme au Québec, bien sûr,
même si l'on doit à tout le moins concéder que les destina
tions touristiques du ministre ne contribuent pas à faire augmenter
davantage le déficit touristique québécois. En effet, le
ministre voyage en Europe, où il a fait une tournée du 27
février au 8 mars dernier, mais il compense ses exportations vers
l'étranger par une tournée québécoise qui contribue
à équilibrer sa propre balance touristique. Compte tenu des faits
que nous avons étalés précédemment, nous demeurons
sceptiques face à la conversion tardive du gouvernement libéral
pour la reconnaissance et l'importance de l'industrie touristique et des belles
paroles que prononce à cet égard le ministre du Tourisme un peu
partout au Québec. Il faudra plus, je pense, que des paroles pour
relancer l'industrie touris tique québécoise qui a besoin d'un
leadership fort pour affronter un futur qui s'annonce très difficile.
L'introduction de la TPS en janvier 1991, le ralentissement de
l'économie, les fluctuations du dollar canadien et une plus grande
concurrence internationale sont autant d'éléments qui vont
entraver le développement de notre industrie touristique.
Nous sommes inquiets, parce que le gouvernement libéral a
démontré depuis 1986 une absence totale de préoccupations
envers le secteur touristique. On l'a vu encore ces derniers temps, où
des sociétés d'État, telle la Société des
loteries et courses du Québec et la Société du Palais des
congrès, cotte dernière étant même sous la
reponsabilité du ministre du Tourisme, font la promotion de destinations
touristiques à l'étranger. Alors que tous les intervenants se
mobilisent actuellement pour contrer l'accroisse ment du déficit
touristique québécois, des organismes relevant du gouvernement,
pire, du ministre du Tourisme, prennent des initiatives qui favorisent
l'augmentation de ce déficit. Il s'agit d'une situation tout à
fait inacceptable qui démontre l'incohérence des politiques du
gouvernement libéral et l'absence de leadership.
L'absence du leadership gouvernemental se manifeste aussi au plan de la
taxation de l'industrie touristique, qui est un sujet fort préoc cupant
actuellement. En plus de la TPS qui s'appliquera en janvier prochain, certains
intervenants de l'industrie touristique proposent que le gouvernement impose
une taxe de 3 % sur les chambres d'hôtel pour la réinvestir dans
la promotion touristique. Mais cette taxe est loin de faire l'unanimité
et le ministre encourage le débat en se montrant plutôt favorable
à une telle taxe. Alors que la TPS s'en vient, et que la tendance dans
les autres pays est de détaxer l'industrie touristique, nous discutons
au Québec, sous l'oeil approbateur de M. le ministre, d'introduire de
nouvelles taxes dans ce secteur. Quelle est la position du ministre
là-dessus? Est-il pour la nouvelle taxe, oui ou non? Est-il capable de
nous le dire clairement, pour indiquer clairement à l'industrie les
intentions du gouvernement à ce sujet? Ces questions méritent des
réponses de la part du ministre et nous espérons qu'il pourra le
faire pendant l'étude des crédits.
Voilà le bilan peu reluisant, voir accablant, du gouvernement
libéral en matière de tourisme. Il nous apparaît clair
qu'il faudra plus que des paroles et des communiqués faisant état
des déplacements de M. le ministre, pour redresser l'industrie du
tourisme au Québec. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Merci. Avant de
continuer, est-ce qu'il y a eu entente pour procéder par programmes,
puisqu'il y a cinq programmes, ou pour procéder "at large" et que,
à la fin, eh bien, on considère adoptés les crédits
qu'on n'aura pas vus?
M. Vallerand: Par programmes.
Le Président (M. Bélanger): Par programmes?
Pardon?
M. Vallerand: On verra les crédits de la RIO en
dernier.
Le Président (M. Bélanger): Alors, on les voit "at
large" et, à la fin, on considérera que les crédits qui
n'ont pas été vus seront adoptés Alors, c'est bien.
Allons-y pour les questions.
Mme Dupuis: J'ai parlé tantôt du budget. Lorsqu'on
examine le budget du ministère du Tourisme...
Promotion et développement de l'industrie
touristique
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée de Verchères, juste une seconde. On s'entend bien
que la RIO va passer à la fin. Toutes les questions qui seraient
pertinentes à la RIO iraient à la fin, puisque les gens de la RIO
ne sont pas arrivés. Alors, si vous voulez bien procéder.
Des voix:...
(20 h 15)
Le Président (M. Bélanger): lis arrivent.
Importance du budget
Mme Dupuis: Comme je le disais précédemment dans
mon discours, l'examen du budget depuis 1985 indique que le gouvernement
libéral a dépensé, dans les meilleures des
hypothèses, c'est-à-dire même si on ajoute les
crédits de 6 000 000 $ annoncés dans le discours sur le budget,
46 004 000 $ de moins que le niveau des dépenses de 1985-1986, Ces
dernières années. Même en ajoutant, comme je le disais
tantôt, les 6 000 000 $ annoncés lors du budget, le budget du
ministère du Tourisme est inférieur en dollars constants au
budget des années 1985-1986. Le ministre ne reconnaît-il pas que
l'effort budgétaire du gouvernement libéral, depuis 1985, pour le
Tourisme, n'y est plus?
M. Vallerand: M. le Président, c'est un peu
déplorable, la façon dont on a tracé le bilan de
l'activité du gouvernement depuis quelques années. C'est
déplorable, parce que le jugement a été porté par
une personne, Mme la députée de Verchères, que je respecte
beaucoup et, je pense, qui est bien intentionnée dans son désir
de vouloir épauler l'industrie touristique. Mais, à mon avis,
elle s'y prend mal. En effet, elle porte un jugement de valeur sur notre bilan
qui, comparativement au leur, est de beaucoup supérieur aux efforts que
cet ancien gouvernement du Parti québécois a faits dans le
domaine touristique. Deux mesures importantes, M. le Président. On va
essayer de se comprendre au niveau des chiffres et on va essayer
d'inves-tiguer, de part et d'autre, les chiffres que vous avancez. C'est
important de les citer, mais c'est important de les comprendre
également. Ça permet un certain éclairage et une
explication au niveau des résultats et ça normalise les
comparaisons et les jugements de valeur qu'on peut faire.
Budget 1990-1991. M. le Président, je pense que c'est la raison
de notre rencontre, aujourd'hui. C'est de discuter des budgets du
ministère du Tourisme pour 1990-1991. M. le Président, je
m'adresse à vous pour informer ma collogue do l'Opposition. Sommet
historique près de 90 000 000$. Du jamais vu dans toute l'histoire du
tourisme au Québec. Pourtant, le Parti québécois, à
ma souvenance, a déjà été au pouvoir. Ils ont
été au pouvoir, je pense, de 1976 à 1985, M. le
Président? Sommet historique en termes de budget. Deuxième mesure
d'importance, reconnue universellement dans toute l'industrie: budget de
commercialisation. Sommet historique: 18 900 000 $,. tout près de 19 000
000 $. Faisons un chiffre rond. Près de 20 000 000 $, pour se comparer
avec l'Ontario où c'est un peu moins que 26 000 000 $. On a
reproché et, même du temps de l'Opposition, on reprochait au
ministère du Tourisme de ne pas avoir des budgets de commercialisation
tant soit peu proportionnels à un concurrent, selon une échelle
de valeurs traditionnelle, soit l'Ontario, du point de vue des deux grandes
régions de Toronto et de Montréal. Deuxième sommet
historique. Est-ce que vous savez ce que c'est, M. le Président, un
sommet historique? C'est ce qui n'a jamais été fait avant,
incluant l'ancien gouvernement. Donc, Mme la députée de
Verchères, que j'interpelle à travers vous évidemment, M.
le Président, il est mal avisé de mal situer les enjeux des
efforts que le gouvernement a faits. Parce qu'il faut traduire que l'effort
gouvernemental, c'est l'effort de la population, c'est l'effort de la
collectivité, c'est l'effort du fardeau fiscal de l'ensemble de notre
population.
Mme la députée de Verchères, tout à l'heure,
faisait référence à la coalition qui a demandé au
gouvernement d'augmenter son enveloppe de commercialisation de 25 000 000 $,
comme elle l'a dit. Et je crois que Mme la députée de
l'Opposition cautionne cette initiative de la Coalition pour la valorisation de
l'industrie touristique. À moins que je ne me trompe, je crois qu'elle
cautionne cette initiative. Si elle cautionne l'initiative des 25 000 000 $,
elle cautionne les moyens également. Et il faudrait peut être
rappeler à Mme la députée de l'Opposition que la
coalition, pour arriver aux 25 000 000 $, suggérait une taxe sur
l'hébergement de 3 %. C'était dans les moyens que la coalition
mettait en avant pour augmenter l'enveloppe de commercialisation de 25 000 000
$. Et c'est même son porte-parole, le président du Palais des
congrès de Montréal, M. Lapointe, qui se fait un des
défenseurs de l'augmentation de la taxe sur l'hébergement. Pour
en venir au constat suivant: savez-vous que nous sommes la seule province au
Canada, à la rigueur la seule province du Canada et de l'ensemble des
États américains, à ne pas avoir de taxe sur
l'hébergement? C'est ce qui singularise notre avantage comparatif,
distinctif, par rapport aux autres régions concurrentielles. La
coalition nous interpellait pour 25 000 000 $. Bien intentionnée, cette
coalition, M. le Président, j'en conviens, aussi bien
intentionnée que Mme la députée de l'Opposition.
Par ailleurs, dans les 25 000 000 $, nous disait-elle, pour enrichir vos
enveloppes, imposez une taxe minimum de 3 % sur l'hébergement. Dans
notre sagesse gouvernementale, M. le Président, lors du dernier budget
du gouvernement, contrairement à l'Opposition - puisque si elle
cautionne la coalition, elle cautionne les moyens que la coalition mettait en
avant - compte tenu d'une conjoncture économique que tout le monde
reconnaît comme étant plus ou moins récession-niste - trois
trimestres avec un produit intérieur brut qui est négatif, c'est
la définition critique d'une récession - compte tenu de
l'éminence d'une nouvelle taxe sur les biens et services, nous avons
convenu d'épargner un équipement important de l'industrie
touristique, qui est l'hébergement, mais de hausser l'enveloppe de
commercialisation de 6 000 000 $. 6 000 000 $ sans taxe, c'est
l'équivalent de 12 000 000 $ avec taxe, en autant que je suis
concerné. Donc, l'effort gouvernemental est considérable dans les
circonstances entre guillemets. Il est davantage considérable, si on
compare l'effort gouvernemental par rapport à ce que l'ancien
gouvernement péquiste avait fait en matière d'efforts de
consécration de ressources pour aider le minis tère du
Tourisme.
Donc, je pense que, pour l'Opposition, il est tout à fait
malaisé de vouloir faire des comparaisons aussi boiteuses, parce qu'elle
se retrouve à faire son propre procès dans le manque d'efforts
que son gouvernement a fait vis-à-vis du soutien à l'industrie
touristique. On les excuse, c'est historique chez nous. Je le dis souvent, Mme
la députée de Verchères en convient, on n'a pas tout
à fait la conviction de l'importance économique du tourisme,
c'est assez généralisé. N'ayant pas cette conviction...
Elle a rappelé l'importance du tourisme en termes de recettes totales, 3
800 000 000 $, quatrième en importance au niveau des recettes
étrangères, de devises étrangères, après
l'industrie des pâtes et papiers, après l'industrie de l'aluminium
et des alliages, après l'industrie des châssis et des
pièces pour automobiles, peut-être cinquième ou
sixième si on inclut les équipements de communication et
également l'avionnerie. Ce n'est pas négligeable en termes de
rentrons fiscales, 1 000 000 000 $. Donc, c'est une importance
économique plus que relative.
N'ayant pas cette conviction, on n'a pas de mentalité touristique
au Québec et on n'a pas de réflexe touristique, ce qui
m'amène à relever l'incident non malveillant - il n'y a pas de
mauvaise intention - de gens qui se sont consacrés corps et âme
pour faire do la Semaine nationale du tourisme une semaine de sensibilisation
comme on n'en a jamais connu par le passé. Certains d'entres eux ont
invité des intervenants touristiques extrêmement importants, qui
sont les chauffeurs de taxi, pour les sensibiliser à
l'hospitalité touristique. Ils ont offert une destination à
Miami, au même titre qu'une société d'État sous
l'ancien gouvernement comme sous le gouvernement actuel, que j'ai
interpellée lors d'un discours à Saint Jean où Mme la
députée était et elle s'en souvient. J'avais donné
comme exemple pour démontrer ce manque do mentalité, ce manque de
conviction touristique qu'on faisait des annonces publicitaires à
mémo dos fonds pu blics et qu'on dormait comme récompense dos
destinations à l'extérieur. Elle a retenu ça avoc raison
et je suis content qu'elle l'ait retenu, parce qu'elle le dit à d'autres
qui se sensibilisent et, déjà, ladite société est
à s'amender pour concevoir des programmes de publicité qui
viseront à faire la promotion de destinations touristiques au
Québec. Mme la députée en sera bien contente, elle se
réjouira avec moi dès l'automne pour le 20e anniversaire de Loto
Québec où. justement, l'ensemble sinon la totalité de la
conception des messages publicitaires seront tournées vers des
destinations au Québec.
C'est ensemble qu'on va arriver, je pense, à traduire ce manque
de conviction en mentalité et en réflexe touristiques. Ce serait
malheureux de monter ça en épingle, d'attaquer des gens qui sont
bien intentionnés dans leurs efforts de vouloir faire du Québec
une destination touristique hors de l'ordinaire, de le singulariser comme
destination touristique et d'en faire, justement, un résultat
économique plus évident - j'en convions avec Mme la
députée de Verchères que ce qu'on connaît
actuellement, compte tenu du grand potentiel touristique du Québec.
Soyons honnêtes, intellectuellement, j'entends, bien
évidemment, mettons les choses dans leur véritable perspective
et, à partir d'une évaluation sensée, intelligente,
raisonnable, allons ensemble faire progresser l'industrie que nous avons
à coeur, soit l'industrie touristique, M. le Président.
Mme Dupuis: M. le ministre, sans dire que j'ai donné des
chiffres inexacts... Je voudrais rappeler que, en dollars constants - et j'ai
bien précisé en dollars constants - le budget de 1990-1991 est de
71 000 000 $, alors qu'il était de 75 600 000 $ en 1985. Donc, si on
enlève l'inflation, il ne vaut plus que 71 000 000 $ et c'est une baisse
par rapport au budget de 1985-1986. Je pense que, là, M. le ministre, il
n'y a pas d'incompréhension des chiffres.
Vous avez parlé aussi de la coalition, de la taxe de la
coalition. M. le Président, M. le ministre, je pense, admettra qu'encore
là, il y a division. Montréal était pour la taxe, la
Chambre de commerce de Montréal, le Palais des congrès, los
hôteliers do Montréal, mais si on va en région, si on
regarde les attitudes et les positions, par exemple, l'Association des
hôteliers, était contre cette taxe. Elle l'a manifesté, je
pense, assez vivement et d'une façon très très claire.
Donc, on ne peut pas dire, si je prends les paroles de M. le ministre, si on
veut être intellectuellement honnête, on ne peut pas dire que la
coalition était d'accord avec la taxe. Une partie de la coalition,
Montréal, mais, en région - peut être quelques exceptions
mais ça ne m'a pas été signalé - les
hôteliers, les chambres de commerce ot les intervenants touristiques
étaient contre cette taxe.
Le ministre ne reconnaît-il pas l'insuffisance, qu'il y a un
rapport direct entre les budgets qui ont, en termes de chiffres, de dollars
réels, baissé, et la baisse, l'augmentation, si vous voulez, du
déficit touristique?
M. Vallerand: C'est votre question?
Mme Dupuis: En même temps, est-ce que les 6 000 000 $, les
crédits qui ont été annoncés, vont être
ajoutés au budget du ministère ou se-
ront-ils pris dans d'autres programmes? Aurons-nous 6 000 000 $
réels d'ajoutés au budget?
Effort de commercialisation
M. Vallerand: 11 ne faut pas simplifier les choses, M. le
Président. C'est le danger qui nous guette dans ce genre d'exercice.
Évidemment, il y a des objectifs partisans et c'est de bonne guerre.
Nous sommes de deux formations politiques qui se distinguent sur le plan de
plusieurs Idées. Donc, vouloir faire prédominer certaines
orientations, certaines façons de voir, c'est la normalité des
choses. Je ne m'y refuse pas, mais faisons attention de ne pas trop simplifier
pour faire ce genre de démonstration.
Faire une relation trop directe entre les efforts de commercialisation
et le résultat touristique, c'est perdre de vue des causes
additionnelles toutes aussi profondes, toutes aussi importantes pour le
succès de l'augmentation de l'activité touristique dans nos
destinations. J'ai dit, dans mon introduction, je le répète dans
les discours que je tiens un peu partout à travers le Québec, que
l'augmentation, l'amélioration de la stratégie de
commercialisation, l'augmentation des enveloppes constitue une avenue au titre
des avenues qu'on pourra privilégier pour redresser la situation
touristique, mais il y a des causes plus profondes. On pourrait, M. le
Président, investir considérablement en matière de
promotion touristique, on ne sera jamais capable, ce faisant, de contrer dans
sa totalité, l'impact de la concurrence internationale, qui est un
phénomène nouveau. Encore, faut-il le prendre en
considération, lorsqu'on regarde la situation du bilan touristique total
à travers ses trois grandes composantes: l'activité touristique
canadienne au Québec, le pourcentage du marché
québécois qu'on appelle intra Québec, le nombre de
Québécoises et Québécois qui prennent des vacances
au Québec, les marchés américains et les marchés
extérieurs au continent nord-américain. Partout, je dis partout
à l'intérieur du Canada, on constate une diminution de
l'achalandage très très importante, qu'on impute au premier chef,
indépendamment des autres actions qui ont été mises en
avant par les efforts collectifs, gouvernementaux ou autres, au compte de cette
concurrence internationale qui fait, comme j'expliquais tout à l'heure,
que nos destinations touristiques sont maintenant accessibles. Toutes les
destinations touristiques, sans prendre l'ensemble à mon compte,
deviennent des destinations concurrentes au Québec à des prix
comparatifs. (20 h 30)
Je pense qu'il y a là une explication plus grande, plus
évidente du résultat du bilan touristique total.
L'amélioration des efforts de commercialisation, je n'en disconviens pas
et c'est la raison pour laquelle on a procédé à une
augmentation pour la première fois dans l'histoire du tourisme, en
période de situation financière assez importante qui est la
situation financière du gouvernement. Dans une situation précaire
financièrement parlant, on a augmenté l'enveloppe de
commercialisation du gouvernement. On n'a jamais fait ça dans le
passé. Je disais tout à l'heure, je pense, que ça traduit
la volonté du gouvernement de reconnaître le tourisme comme
étant une activité à caractère économique
comme telle. Et je peux vous dire que ce sont 6 000 000 $ d'argent nouveau qui
seront totalement utilisé pour des fins de promotion touristique.
Mme Dupuis: Ils vont être ajoutés. C'est
ça.
Est-ce que ce budget-là, ce montant-là de 6 000 000 $ va
être ajouté au ministère, au budget du
ministère?
M. Vallerand: Oui, au budget du ministère. Absolument.
Mme Dupuis: À la promotion?
M. Vallerand: Et utilisés pour des fins de promotion
uniquement. On veut éviter de l'utiliser pour le financement du
fonctionnement. Et l'idée qui a été mise de l'avant et
l'objectif que nous visons et qui doit être atteint, c'est d'utiliser ces
sommes-là pour de la promotion uniquement.
Mme Dupuis: Mais, M. le ministre, vous reconnaissez
sûrement qu'il y a un lien. Ce n'est pas le seul facteur, on parle de
concurrence, mais il y a un lien entre les sommes injectées pour la
promotion du tourisme et les résultats ou le déficit. C'est un
des facteurs sûrement, puisque je sais que M. le ministre a fait des
efforts pour augmenter son budget. La preuve, dans mon discours, je ne parlais
pas simplement de M. le ministre, je parlais du ministère des Finances
qui a un lien aussi. Il y a sûrement d'autres facteurs, dont la
concurrence.
Mais, justement, si la concurrence est si forte et si nos voisins de
l'Ontario injectent le double de ce que nous injectons, si nous voulons nous
maintenir, je pense qu'il est important d'injecter les fonds nécessaires
à la promotion du tourisme.
M. Vallerand: M. le Président, Mme la
députée met beaucoup d'accent sur l'importance de la
commercialisation. Je n'en disconviens pas et il ne serait pas réaliste
que de ne pas faire cette adéquation ou cette relation entre la
dépense de promotion et le résultat. Mais il faut bien, comme je
le disais tout à l'heure, prendre en compte d'autres
considérations. Je pense qu'elle n'en disconvient pas non plus. Donc, de
ramener ça uniquement à des budgets de commercialisation,
ça m'apparaîtrait faire fausse route dans le redressement qu'on
veut effectuer.
Lorsqu'on se compare avec l'Ontario, de
grâce, je sais que c'est l'étalon de valeur traditionnel.
C'est la référence traditionnelle. Mais de grâce, prenons
en considération les efforts des uns et des autres de façon
comparée et comparable. Sàvèz-vous que, dans la
région du Toronto métropolitain, puisqu'on dit dans le journal:
Ils ont à peu près 12 000 000 $ - ce n'est pas tout à fait
12 000 000 $, ce sont 11 000 000 $ quelque - comparativement à peu
près 4 000 000 $ actuellement. Donc, on dit: Ils ont trois fois le
budget de commercialisation de la région de Montréal. Savez-vous
quelle est la contribution du gouvernement de l'Ontario dans le Toronto
métropolitain? 180 000 $. Savez-vous quelle est là contribution
du gouvernement métropolitain? 7 000 000 $. La contribution des
entreprises du milieu? 3 000 000 $. Donc, l'effort gouvernemental dans la
région du Toronto métropolitain est de 180 000 $, comparativement
à l'effort que nous faisons, malgré ce qu'on nous reproche, tes 3
000 000 $ ou les 4 000 000 $ de l'enveloppe. L'effort gouvernemental est
à peu près dé 25 %, 1 000 000 $, à peu près
dix fois ce que le gouvernement de l'Ontario met dans là région
métropolitaine de Toronto. Alors, c'est important.
Je comprends que, quand vous avez fait cette
référence-là, vous n'étiez peut-être pas au
courant de ces chiffres-là. Je ne vous blâme pas. Vous allez voir,
l'apprentissage politique nous permet d'apprendre bien des choses. Mais if n'en
demeure pas moins qu'il est important de comparer des efforts gouvernementaux
comparables, la région métropolitaine de Toronto et la
région de Montréal par rapport à l'effort gouvernemental
du Québec et de l'Ontario. 180 000 $ dans la région
métropolitaine.
Donc, il y a un effort et c'est ce qu'on veut privilégier. Vous
l'avez constaté, vous étiez présente lors de mes
rencontres, certaines de mes rencontres, en tout cas, une, entre autres, dans
la Montérégie avec les intervenants. On veut intensifier la
collaboration entre le secteur privé et le secteur public et, chez nous,
ce n'est pas fictif, c'est unique comme concertation dans l'appareil
gouvernemental, entre le ministère et les associations touristiques
régionales.
Savez-vous, M. le Président, que la complicité entre le
gouvernement et les associations touristiques régionales - je devrais
plus poliment dire les associations touristiques régionales et le
gouvernement - totalise 21 000 000 $ de dépenses à des fins de
promotion d'activités touristiques toutes catégories? L'effort
gouvernemental est de 7 000 000 $, l'effort du secteur privé est de 14
000 000 $, pour un total de 21 000 000 $. C'est du trois pour un. Ce n'est pas
une concertation fictive, ce n'est pas une concertation de bon aloi, ce n'est
pas une concertation de bonnes relations publiques. C'est unique dans
l'appareil gouvernemental. Dans certaines régions touristiques, c'est du
cinq pour un, notamment dans là région des Laurentides. Pour
chaque dollar que le gouvernement investit, le secteur privé en met
cinq. Ddnc, c'est une autre façon de compenser ce qu'on peut
déplorer que le gouvernement ne donné pas directement; c'est
d'amener le secteur privé à faire des efforts additionnels pour
faire la promotion touristique des destinations québécoises.
Un autre exemple - peut-être que Mme la députée de
Verchères le sait, si jamais ce n'était pas le cas, je le lui
apprendrai - on a des comités de produits qui se concertent au
ministère. Il y à un comité qui s'appelle Séjour.
L'ensemble des propriétaires de destinations Séjour pour faire la
promotion de leurs destinations à l'extérieur du Québec, a
interpellé, il y à quelques mois, le gouvernement en disant: Le
gouvernement, vous êtes prêt à nous donner combien pour
faire là promotion de nos destinations Séjour? Bien, on a dit: 75
000 $. Ils sont allés voir le gouvernement fédéral, il a
mis 75 000 $. Cela fait 150 000 $. On a mis 100 000 $, parce qu'on a
ajouté 25 000 $ pour une personne. Savez-vous combien eux ont mis? 350
000 $. Un budget de 500 000 $ pour faire la promotion d'un produit touristique
qui s'appelle Séjour au Québec. Encore là, on s'est
retrouvé avec une enveloppe de 500 000 $, ce qui est quand même
considérable par rapport aux efforts qui sont faits par le gouvernement.
Donc, c'est une façon. Il faut en prendre note, il faut le dire, parce
que c'est à l'honneur des intervenants touristiques. Il y a un effort
considérable que le gouvernement fait avec le secteur privé pour
enrichir, multiplier les montants d'argent qui servent à des fins de
promotion et qui viennent enrichir d'autant les enveloppes de
commercialisation.
Mme Dupuis: Sans vouloir, M. le ministre, tourner le fer dans la
plaie de façon outrancière, je reviens à la coalition. Il
y a un élément où il y avait consensus. Les demandes de la
coalition, c'était sur les 25 000 000 $ injectés en promotion. Au
niveau de la taxe, il y avait division, mais au niveau des 25 000 000 $, c'est
là qu'on a eu le consensus de tous les intervenants.
Pour revenir aux montants comparés avec ceux de l'Ontario, si on
prend cela per capita, le Québec consacrait en 1985 le même
montant que l'Ontario, soit 2, 75 $. Maintenant, on consacre 1, 80 $ versus 3 $
et ça, c'est pour l'Ontario. Je ne vous parle pas seulement de Toronto.
Donc, il y a un écart important, lorsqu'on voit comparativement 1, 80 $
pour le Québec versus 3 $ pour l'Ontario. Ce sont des chiffres qu'on ne
peut pas nier au niveau des budgets investis, l'Ontario versus le
Québec.
M. Vallerand: Oui, on peut les nier parce que les chiffres sont
là. Possiblement que Mme la députée se
réfère aux anciens chiffres, mais écoutez, une enveloppe
de commercialisation... Uniquement l'enveloppe de commercialisation de
18 600 000 $ avec un peu plus de 6 000 000 d'habitants, ça fait
un per capita d'à peu près un peu moins que 3 $, 1,75 $, mais
c'est ça, c'est 18 000 000 $. On est tout près, on a le
même per capita que l'Ontario. C'est pour ça que je vous ai fait,
Mme la députée, une mise en garde sympathique, amicale: Faites
attention de trop vouloir simplifier la problématique touristique, alors
qu'on recherche à la redresser par certaines avenues, notamment la
commercialisation, parce qu'on peut laisser en compte des considérations
qui sont extrêmement importantes dans la recherche de la solution. C'est
généralement l'avenue de la simplicité que de nous faire
éviter l'essentiel de ce qu'on devrait faire. Donc, à titre
comparatif, maintenant, vous en convenez, je conteste vos chiffres, et les
chiffres sont là maintenant pour le confirmer. Et dites-vous une chose,
là-dedans, je prends uniquement l'enveloppe de commercialisation du
ministère. Je n'ajoute pas les efforts qui sont faits au titre des
subventions aux associations touristiques; je ne prends pas en compte non plus
les campagnes de publicité intra-Québec extra-Québec qui
publi-cisent nos neuf produits, qui est le consensus de l'industrie, donc, qui
s'ajoutent à des efforts de commercialisation et d'autres
activités. Je prends uniquement l'enveloppe de commercialisation du
ministère, et on est au même pied que l'Ontario, maintenant.
Donc, je pense qu'on doit admettre, et je pense que vous avez envie,
mais évidemment, ce n'est pas le lieu ici pour le faire, mais vous avez
envie d'admettre avec moi que le gouvernement, notamment depuis mon
arrivée au ministère - et c'est purement circonstantiel - a fait
des efforts que vous reconnaissez, qui sont quasiment exceptionnels. Je n'ai
aucun mérite, ne serait-ce que d'avoir à coeur de défendre
les intérêts du ministère, en collaboration, de concert,
avec l'appui du milieu et, évidemment, avec le travail que vous avez
fait. On doit se féliciter réciproquement: merci d'avoir
contribué à doter le ministère de moyens qu'il n'a jamais
eus, historiquement, et je dois le dire, même sous votre gouvernement.
Mais ce qui importe, c'est de servir les intérêts de l'industrie,
et il faut transcender toute forme de partisanerie, parce qu'on n'arriverait
pas à servir les intérêts qu'on veut servir. Donc, un
effort considérable.
Pour revenir à la coalition, oui, c'est vrai que l'Association
des hôteliers du grand Québec, il faut le dire, qui était
le seul groupe inter de la coalition qui s'objectait à la taxe, pour les
raisons qu'on connaît et qu'on comprend actuellement, mais il n'en
demeure pas moins que la logique des 25 000 000 $... Parce que vous comprenez
que, de 12 000 000 $ qu'il était, le budget de commercialisation, de le
faire passer à 25 000 000 $ plus 12 000 000 $, c'est-à-dire
à 37 000 000 $, personne, personne, personne ne croyait qu'un
résultat comme ça était atteignable sans une forme de
taxation. Et je peux vous dire: Promenez-vous au niveau de l'industrie,
interrogez l'industrie en général. L'industrie se montre
contente, heureuse, plus confiante en l'avenir, avec l'augmentation des 6 000
000 $, qui équivalent... Parlez aux hôteliers, entre autres, les 6
000 000 $, ce sont 12 000 000 $ avec une taxe. Et dans la logique des 25 000
000 $ plus les 12 000 000 $, il est évident que ça sous-tendait,
pour les trois quarts des membres de la coalition, une taxe à
l'hébergement que, dans notre grande sagesse, on a
préféré ne pas utiliser, pour permettre à un
équipement important de l'activité touristique, qui est
l'hébergement, de maintenir son avantage comparatif du point de vue
concurrentiel.
Mme Dupuis: M. le ministre, à quelques occasions,
indirectement et même directement, met sous le couvert de mon
inexpérience... Mais il ne faudrait pas utiliser ça à
outrance, tout de même. J'ai des rapports avec le milieu, aussi, et il ne
semble pas si heureux que ça des 6 000 000 $, alors qu'il en demandait
25 000 000 $. Mais pour revenir et en finir avec les 6 000 000 $, vous savez,
M. le ministre, que le fédéral s'est désengagé,
l'entente n'a pas été signée et on perd là 6 000
000 $. Donc, vous êtes sûrement en mesure de me dire si on ne fait
pas du sur place, là. Les 6 000 000 $, je le reconnais, sont un bel
effort du ministère, mais c'est un effort insuffisant. Est-ce que
ça va venir compenser, finalement, parce qu'on va faire du sur place et
que, en termes de chiffres réels, le milieu n'aura pas plus d'argent
qu'il en avait, puisque le fédéral se désengage pour 6 000
000 $? (20 h 45)
M. Vallerand: On le déplore. On déplore, Mme la
députée, que, dans un contexte économique plus difficile,
où justement le gouvernement fédéral devrait imiter le
gouvernement du Québec et augmenter les enveloppes de commercialisation,
constatons-nous qu'ils réduisent leurs enveloppes de commercialisation.
Et j'ajouterais une autre dimension qui est peut-être
préoccupante, et je sais qu'elle vous préoccupe, parce que vous
l'avez soulignée, qui est l'éventuelle taxe sur les biens et
services. À ce titre-là, dans le cadre de la dernière
conférence fédérale-provinciale d'il y a deux semaines,
avec mes collègues des autres provinces, le gouvernement du
Québec a déposé une résolution à deux volets
qui demandait, premièrement, au gouvernement fédéral, dans
l'éventualité de la mise en application de la taxe sur les biens
et services en janvier 1991... Je pense qu'il serait très naïf de
croire que le gouvernement fédéral n'a pas l'intention de
procéder à l'application de cette taxe sur les biens et services.
On peut toujours s'y opposer, mais s'y opposer sans prévenir, dans la
compréhension que, effectivement, cette taxe-là sera en
opération le 1er janvier, serait manquer de prévoyance, à
mon avis.
Donc, dans cette compréhension, on a demandé au,
gouvernement fédéral, à tout le moins, de donner a.
l'industrie touristique, au service touristique, le même statut que les
produits manufacturés. Vous savez que les produits manufacturé
seront exemptés de la taxe de 7 %, pour autant que ces produits sont
exportés. On a dit: Puisque le gouvernement fédéral
reconnaît également que l'activité touristique est une
activité économique au même titre et aussi importantes que
les autres puisque le Conseii économique, du Canada - son dernier
rapport, je vous invite à le lire; très, très
intéressant, surtout en ce qui a trait au tourisme - dit au gouvernement
fédéral et aux gouvernements provinciaux: Arrêtez de
discriminer, dans vos programmes, de soutien, entre l'activité de
service et l'activité de fabrication- La dynamique économique,
dans sa croissance, a besoin des deux sur un pied égal. Historiquement,
on a toujours pensé que si la fabrication allait bien, l'avàl ou
le tertiaire était pour aller bien. On avait des programmes qui
étaient, à mon avis, discriminants, et qui le sont encore.
Regardez la panoplie de programmes, d'aide. Ils sont en quasi-totalité,
même au Québec et au gouvernement canadien et dans d'autres
provinces, tournés vers le soutien aux activités de fabrication.
Regardez les programmes de capitalisation d'entreprises. Ils sont
tournés vers les industries manufacturières. Les incitatifs
fiscaux. Quand je parlais de raison historique, c'est un peu ce à quoi
je faisais référence, quand je démontrais le manque de
conviction de mentalité de réflexe touristique. Ça vient
de loin.
Le Conseil économique du Canada demande au gouvernement
d'arrêter de faire ce genre de discrimination là. Donc, tout le
monde reconnaît que l'activité touristique est une activité
économique. Alors, au même titre que les autres activités
économiques, si on exempte le produit manufacturé des 7 % pour
autant qu'il soit exporté, on a demandé au gouvernement canadien
d'exempter les services touristiques, pour autant que ces services-là
soient des prestations qui rentrent dans la fabrication d'un produit
touristique qui est consommé par un non-canadien. Même statut que
le produit manufacturé.
Ça a été accepté à
l'unanimité; assez singulier, lors des conférences
fédérales-provinciales. À l'exception de l'Alberta. Je
dois être honnête, l'Alberta a dit: On est tout à fait
d'accord. Cependant, l'Alberta s'opposa à la taxe sur les biens et
services. Le ministre du Tourisme de l'Alberta a dit: Si je cautionne, comme
mes collègues, la proposition du Québec, je me trouve à
faire un croc-en-jambe au gouvernement de l'Alberta. Puis, tous les autres...
Le deuxième volet de la proposition - et je reviens à la question
que vous posiez - on a dit: Puisque le gouvernement fédéral
touchera à peu près 1 700 000 000 $ de la nouvelle taxe sur les
biens et les services, on a demandé au gouvernement
fédéral non pas de diminuer; ses budgets de commercialisation,
mais. de les hausser. Et ça a été accepté,
ça à l'unanimité par toutes les provinces présentes
à la dernière conférence
fédérale-provinciale d'il y a deux semaines. Initiative du
Québec, proposition du Québec et, en conclusion, avons-nous
interpellé le gouvernement fédéral pour, au moins,
protéger l'industrie touristique, avoir ce statut pour le produit
touristique et la hausse de l'augmentation de l'enveloppe de commercialisation.
Que nous déplorons, comme Mme la députée,
d'ailleurs...
Mme Dupuis: Les 6 000 000 $ perdus du fédéral. Le
ministre peut-il indiquer le moment du dépôt des crédits
supplémentaires, s'il est en mesure de nosu le préciser?
M. Vallerand: Vous voulez dire la ventilation des dépenses
des 6 000 000 $?
Mme Dupuis: Bien, vous nous avez annoncé...
M. Vallerand: Comment les 6 000 000 $ vont être
utilisés?
Mme Dupuis: Vous nous avez annoncé qu'il y aura 6 000 000
$ de plus. Quand sera-t-il voté? Il faut que ce moment soit voté.
Est-ce qu'il est voté? Quand sera-t-il déposé?
M. Vallerand: Bien, ma compréhension, c'est que lors de
l'annonce du ministre des Finances, le ministère du Tourisme se voyait
enrichi d'une enveloppe de 6 000 000 $ additionnels. Nous sommes actuellement
à faire, avec les associations touristiques... Parce qu'une des avenues
qu'on va privilégier, pour la dépense, c'est au travers des
programmes surtout de promotion coopérative et de publicité
coopérative, que Mme la députée connaît bien et qui
sont des programmes très, très effectifs, utilisés par les
associations touristiques.
Quand je parlais d'un rapport de trois pour un, tout à l'heure,
entre le gouvernement et les associations touristiques, c'est surtout au
travers de ces programmes-là. Donc, nous sommes à consulter les
associations touristiques et à examiner avec elles quels sont les
montants qu'on pourrait voir enrichis aux enveloppes des associations
touristiques régionales.
Également, je pense que Mme la députée, M. le
Président, en a eu vent. Lors de l'annonce de la campagne de
publicité intra-Québec, j'ai décidé de hausser de
500 000 $, près de 50 %, l'enveloppe de publicité de cette
année de la publicité intra-Québec, pour un peu
capitaliser sur la conjoncture actuelle. Sachant qu'il y a beaucoup
d'indécision vis-à-vis des destinations de vacances, même
pour tenter de convaincre nos Québécois et nos
Québécoises de prendre leurs vacances au Québec,
avons-nous haussé l'en-
veloppe de publicité de 500 000 $ pour la promotion
intra-Québec estivale 1990.
Évidemment, vous comprendrez que je ne peux pas vous donner la
ventilation totale, puisqu'il y a des négociations qui se font avec les
associations touristiques pour voir comment on peut bonifier certaines de leurs
enveloppes, soit au titre de la promotion coopérative ou de la
publicité coopérative.
Rapport entre le produit intérieur brut et le
tourisme
Mme Dupuis: Une autre question. J'ai parié tantôt,
dans le discours, des rapports entre le produit intérieur brut et le
tourisme. Est-ce que vous seriez en mesure de m'expliquer comment il se fait
que les rapports sont à cet effet?
M. Vallerand: Les rapports entre quoi? Je m'excuse.
Mme Dupuis: Entre le produit touristique et le produit
intérieur brut.
M. Vallerand: Oui.
Mme Dupuis: Le taux de croissance.
M. Vallerand: Ça me fait plaisir de vous l'expliquer, Mme
la députée. Vous savez, la dépense touristique est
fonction d'une variable bien importante, qui est le revenu personnel disponible
des individus. Dans la confection des budgets de dépenses individuelles,
la dépense touristique, en règle générale, est une
dépense qui vient en fin de liste, c'est la dépense sur laquelle
on peut se rabattre en cas d'urgence. Donc, en retenant que la dépense
touristique est fonction du revenu personnel disponible, il y a deux facteurs
qu'il faut prendre en considération. Le premier facteur est celui de la
concurrence. C'est évident, vous allez comprendre, Mme la
députée - et je m'adresse à vous au travers du
Président - que si le Québec était autarcique, si le
Québec existait comme région sans frontières
extérieures, l'ensemble des dépenses de consommation touristique,
ce serait au Québec en totalité.
À partir du moment où le Québec n'est pas
autarcique et à partir du moment où le Québec est en
concurrence avec d'autres destinations touristiques, il est évident que
plusieurs Québécois décident ou conviennent de prendre
leurs vacances ailleurs qu'au Québec. Pourquoi? Dans des situations,
évidemment, de prospérité économique, quand les
revenus sont plus fermes, on peut dépenser une proportion plus
importante de son revenu en dépenses touristiques et on est,
évidemment, sollicité par une publicité très
très internationale, davantage - il faut en tenir compte, Mme la
députée - que par le passé. Actuellement, je pense que
depuis peut-être cinq ans, au maximum, des destinations auxquelles on
peut songer automatiquement, que ce soit Paris, Amsterdam, Londres, Miami, Los
Angeles, San Francisco, sont des destinations qui concurrencent les
destinations du Québec en termes de prix à cause, justement, de
l'augmentation des revenus disponibles dans les pays développés,
au cours des dernières années. Et à cause notamment,
aussi, de la déréglementation dans le secteur du transport
aérien, parce que le coût de destinations touristiques à
l'extérieur du Québec, c'est un coût de transport. Le moyen
qui rapproche le plus les destinations du Québec en termes de
concurrence, c'est le transport aérien.
À partir du moment où, dans les grands corridors à
très grande densité touristique, on a procédé
à une déréglementation dans le transport aérien, il
s'est confectionné des forfaits de voyage qui concurrencent à peu
près n'importe quelle destination. C'est un facteur extrêmement
important, outre le facteur de revenu personnel disponible. Vous l'avez bien
expliqué, tout à l'heure, et c'est vrai, on a connu une
période de cycle économique et de prospérité
où le revenu personnel disponible s'est accru. Donc, on aurait pu
s'attendre, au Québec, à une augmentation des dépenses
touristiques en proportion ou dans le sens de l'augmentation du revenu
personnel disponible.
Ce qui a fait la différence pendant cette période de
prospérité, c'est la concurrence internationale, manifestement.
On l'explique autant au Québec, on l'explique en Ontario, qui a connu
une diminution de l'achalandage touristique américain en plus grande
proportion qu'au Québec, une diminution chez nous en proportion plus
grande du tourisme canadien, également, qui explose ailleurs. Donc,
c'est l'explication, conjuguée peut-être avec d'autres facteurs.
On ne sous-estime pas que si le Québec avait fait des efforts de
commercialisation plus intensifs, tout le monde le reconnaît,
peut-être que notre diminution aurait été moins grande.
Mais je pense qu'on aurait constaté quand même une diminution.
Un deuxième facteur, qui est plus conjoncturel et qui
s'insère dans les temps présents, c'est l'incertitude
économique. Comme je vous le disais, c'est une dépense qui figure
en bas de liste dans les dépenses des consommateurs, et quand
l'activité économique est incertaine, quand la conjoncture est
incertaine, le revenu personnel disponible anticipé est incertain. La
première économie qu'on fait, c'est, règle
générale, l'économie des dépenses touristiques,
entre autres, parmi d'autres. Et c'est la raison pour laquelle nous avons
haussé notre budget de publicité de 500 000 $, cette
année, pour convaincre nos Québécois de prendre des
vacances au Québec.
Si vous avez d'autres questions, ça me fera plaisir de...
Associations touristiques régionales
Mme Dupuis: Oui, vous avez fait allusion, tantôt, au
milieu, par exemple, les investisseurs privés qui pourraient venir
aider, justement, le gouvernement à rétablir la situation. Vous
avez fait le tour des associations touristiques régionales et là,
j'avoue que vous êtes sûrement plus au courant que moi, qui ne l'ai
pas fait. J'ai eu quelques sons de cloche, et je vous demanderais de confirmer
ou d'infirmer, qu'il y a un petit peu de réticence ou de questionnement
de la part des promoteurs du milieu face aux ATR. Les commentaires que j'ai eus
à quelques endroits, c'était: Bon, les ATR, qu'est-ce qu'elles
apportent au milieu? Il y avait de l'argent là qui, finalement, ne
rapportait pas plus qu'il ne fallait aux promoteurs et là, j'ai senti un
genre de contestation, si vous voulez, M. le ministre, entre les promoteurs
qui, eux, investissaient de l'argent, forcément, versus les ATR qui ne
donnaient peut-être pas les services... Bon. Et ça, je vous le dis
sous toutes réserves. C'est un son de cloche que j'ai eu, et j'aimerais
savoir votre position sur ça et si on vous en a parlé à
vous aussi.
M. Vallerand: Oui, écoutez, c'est... J'apprécie que
vous dites "sous toutes réserves", parce que c'est une concertation qui
est extrêmement importante pour la promotion de l'activité
touristique. Je pense que vous en convenez, et c'est la raison pour laquelle
vous le dites avec toutes réserves. Il est évident que, dans la
mesure où le gouvernement veut se doter d'un interlocuteur
privilégié, ce que sont les associations touristiques... Dans
quel but? Dans le but de mieux cibler ses actions, à la fois de
commercialisation et, surtout, de développement de produits
touristiques. Parce que la création, la désignation d'un
interlocuteur touristique sur le modèle des associations touristiques,
c'est précisément parce qu'on veut éviter de confectionner
des développements de produits touristiques en vase clos, a partir de
nos bureaux ou à partir de Québec ou du ministère. Je
pense qu'au premier chef, les meilleurs succès qu'on a connus dans le
développement de produits touristiques, c'est quand les populations
locales, par l'intermédiaire de ceux qui représentent ces
intérêts-là, se sont réunies, ont ciblé un
développement de produits en fonction des qualités physiques du
milieu, en fonction de la concurrence ambiante et en fonction de toutes sortes
de facteurs. On dit que c'est ce genre d'équipement qu'on
préfère; règle générale, on peut le regarder
historiquement, c'est le meilleur résultat. Et l'autre gouvernement a
imaginé le développement touristique en régions sans
consulter le milieu; règle générale, ça n'a jamais
tellement donné de bons résultats. Donc, il faut comprendre que
la désignation d'un interlocuteur privilégié, c'est ce
qu'on recherche. C'est ce qui a d'ailleurs amené les associations
touristiques, à la demande du ministère, puisqu'on les
subventionne, à déposer un plan de développement et un
plan de marketing. La majorité, sinon la totalité, M. le
sous-ministre, les ont déposés actuellement. Et les
développements touristiques qu'on va privilégier s'inspirent de
ce plan de développement-là. Donc, j'essaie de bien faire
conprendre le but de la désignation de ce genre d'interlocuteur.
Évidemment, il peut arriver, rarement... Mais j'ai eu des
témoignages, un peu comme Mme la députée a eu,
possiblement, d'autres intérêts qui ne sont pas membres de
l'association touristique ou qui sont peut-être, des fois, dans certains
cas, un peu jaloux du statut un peu particulier des associations touristiques.
Mais moi, je vous dirais, après avoir visité les 18 ATR - les 19
moins une, 18 - que si ces associations touristiques n'existaient pas comme
interlocuteurs privilégiés, on serait ici, probablement, à
se poser la question, à savoir si on ne devrait pas créer des
interlocuteurs privilégiés. Donc, en général, je
pense qu'au contraire, c'est quelque chose qui vient soutenir l'activité
touristique de façon très évidente. (21 heures)
Mme Dupuis: Oui, loin de là mon idée de vouloir...
Vous savez, de toute façon, je pense que j'ai un préjugé
favorable envers... Mais n'y aurait-il pas lieu, peut-être,
d'améliorer les relations et d'obtenir une meilleure concertation entre
le milieu et les ATR?
M. Vallerand: Je ne pense pas que le problème soit
à ce point... À moins que vous ayez des indications... Moi,
j'arrive du terrain, et vous le savez, je pense que vous avez un
préjugé favorable, et moi aussi, j'en ai un. On se comprend
là-dessus. Je ne pense pas que ce soit généralisé;
il y a de la place pour l'amélioration, j'en conviens, et le
problème, c'est d'amener les intervenants touristiques, les entreprises,
à être membres de l'ATR. On ne peut pas les forcer. Étant
donné que les associations touristiques sont quand même
financées par des fonds publics, on demande aux associations
touristiques de servir tout le monde. C'est évident que ceux qui ne sont
pas membres par rapport à ceux qui sont membres, ça crée
peut-être un peu de frictions mais, en règle
générale, c'est à la marge, ce n'est pas un
problème répandu.
Mme Dupuis: Ce n'est pas ça qui gêne l'action.
M. Vallerand: Non.
Casinos
Mme Dupuis: Un autre sujet. Les associations touristiques,
justement, puisqu'on parlait des associations touristiques, font quelques
demandes. L'association touristique de la région
de Charlevoix s'est prononcée en faveur de l'implantation de
casinos au Québec, propose d'en installer à Pointe-au-Pic,
qu'elle soit désignée comme la région pilote, si vous
voulez, et qu'ils soient gérés par Loto-Québec. On a vu
dans les journaux des déclarations. Je n'ai pas besoin de vous les
citer. Comment le ministre explique-t-il seulement que M. Malenfant ait pu
affirmer qu'il est favorable à l'implantation de casinos au
Québec, s'il n'en a pas discuté avec lui? Et vos positions, en ce
qui concerne les casinos au Québec?
M. Vallerand: Je ne vous dirai pas: Mme fa députée,
faites vos jeux, parce que les dés seraient pipés. Vous
connaissez mes opinions là-dessus. Que M. Malenfant, qui est un
excellent entrepreneur dans tous les domaines, inclus le domaine touristique,
se fasse fort de défendre ce genre d'équipement dans sa
région, ça ne surprend personne. Mais je peux vous assurer qu'il
n'y a eu aucune discussion à cet effet entre M. Malenfant et
moi-même. J'ai dit, je dis et je redirai que, en autant que je suis
concerné, le redressement de l'activité touristique au
Québec ne passe pas par l'implantation de casinos. Si on retient en
perspective le résultat de la situation touristique - et vous l'avez
mentionné tout à l'heure, je pense que c'est la meilleure
façon de poser le problème - un bilan déficitaire de
l'ordre de 700 000 000 $ qui va en s'accroissant, il nous faut mettre de
l'avant des mesures pour endiguer ça. Et s'adresser à cette
problématique-là, c'est plus large que de penser améliorer
la situation uniquement au travers de casinos. Je pense que ce serait manquer
l'essentiel des efforts que le gouvernement veut faire pour, justement, prendre
acte plus correctement de la situation touristique et plutôt mettre de
l'avant des actions de redressement via la commercialisation, via
l'amélioration du produit touristique, via l'amélioration de la
formation. Je suis persuadé, et j'ai cette conviction, que nos
destinations touristiques au Québec ont suffisamment d'attraits
distinctifs, qualitatifs, physiquement et autrement, pour relever le
défi du redressement de la situation touristique autrement qu'en pensant
que la solution serait par le biais d'installation de casinos au Québec.
Je pense que ma position est bien connue. Les efforts que je consacrerai, tant
et aussi longtemps que je serai titulaire de ce ministère, s'adresseront
à des solutions qui sont plus larges, plus permanentes et plus garantes
de succès que l'étalement de casinos dans à peu
près toutes les régions du Québec, parce que les 18 en ont
demandé.
Mme Dupuis: Sans parler d'étalement, donc, M. Malenfant
qui, dans tous les journaux, crie à tout ceux qui veulent l'entendre
comment il veut un casino pour son Manoir, est-ce que vous êtes en train
de me dire, M. le ministre, que M. Malenfant ne vous a jamais approché
pour défendre son casino auprès du ministère? M.
Vallerand: Personnellement, jamais.
Mme Dupuis: Et vos positions, donc, vous, vous êtes en
défaveur, vous ne... En aucun moment, les casinos pourraient avoir,
à cette réponse-là, un appui de la part du ministre?
M. Vallerand: Pour les temps présents, je ne pense pas,
comme je vous disais, que la solution au redressement de l'activité
touristique, que la solution au défi touristique qui se pose à
Québec passe par les casinos.
Mme Dupuis: Et cette position du gouvernement libéral sur
l'implantation des casinos au Québec n'a jamais été
discutée au Conseil des ministres. Vous avez simplement
réaffirmé la position du gouvernement du Parti
québécois au début des années 1980. Donc, vous,
vous maintenez cette position, que ça n'a jamais été
discuté et que vous êtes tout à fait en défaveur des
casinos au Québec.
M. Vallerand: Mme la députée sait très bien
que les délibérations du Conseil des ministres sont à huis
clos. Mais est-ce que Mme la députée nous dit, M. le
Président, qu'elle est en faveur des casinos?
Mme Dupuis: Je ne me prononce pas, moi, là. Ce n'est
pas...
M. Vallerand: C'est parce que je ne veux pas vous
interpréter.
Mme Dupuis: C'est ça.
M. Vallerand: Vous mettez tellement de conviction et de foi dans
la question des casinos, que vous en faites quasiment la démonstration
que ce serait une avenue intéressante.
Mme Dupuis: Hé là, M. le ministre, je dois vous
corriger et vous dire que là...
M. Vallerand: Que le Parti québécois veut...
Mme Dupuis: ...c'est de l'interprétation pure et
simple.
M. Vallerand: Est-ce que Mme la députée me dit
bien, M. le Président, que le Parti québécois n'a pas
l'intention de mettre de l'avant l'idée des casinos au
Québec?
Mme Dupuis: Ce n'est pas ça que j'ai dit.
M. Vallerand: O.K. Parce que je ne veux pas mal
interpréter, M. le Président.
Mme Dupuis: Je demande si les positions du
gouvernement libéral sont les mêmes qu'adoptait le Parti
québécois dans les années 1980
M. Vallerand: Vous savez, les positions du parti... Ha, ha,
ha!
Mme Dupuis: Ou si vous avez réactualisé le
dossier.
M. Vallerand: C'est-à-dire que nos positions, on ne les
plagie pas à partir de ceux qui s'opposent à nous. Je pense que
c'est de bonne guerre, d'ailleurs. Il est évident que sur certains
dossiers, entre gens raisonnables, on peut avoir les mêmes vues, partager
les mêmes convictions. Pour répondre à votre question, le
gouvernement libéral n'a pas fait de nouveau nid, par rapport aux
casinos. Sa position est toujours la même, celle qui a été
affichée publiquement, celle qui est affichée par le titulaire du
Tourisme actuellement et celle, d'ailleurs, qui est affichée par mon
collègue au Revenu, M. Sé-guin.
Mme Dupuis: Est-ce que le ministre aurait l'intention, puisqu'il
y a des pressions, pas seulement de M. Malenfant, mais d'autres régions,
en faveur des casinos... Est-ce que M. le ministre a l'Intention d'actualiser
les études qui ont été faites dans les années
quatre-vingt sur l'implantation des casinos au Québec?
M. Vallerand: Pas pour le moment. Mme Dupuis: Ce n'est pas
de vos...
M. Vallerand: Ce n'est pas une priorité à
l'intérieur du ministère. D'après moi, M. le
Président, Mme la députée de Verchères est
tentée par les casinos.
Mme Dupuis: C'est de l'interprétation.
M. Vallerand: Ha, ha, ha! Elle aime le risque
Effet de la TPS
Mme Dupuis: L'étude de Samson, Bélair, Deloïte
et Touche identifie la TPS comme l'élément principal qui fera
grimper le déficit touristique de 1 000 000 000 $ en 1991. Le ministre
ne reconnaît-il pas que toutes ces taxes sont néfastes à
l'industrie touristique, que ce soit la TPS ou la taxe de 3 %, qui
éventuellement pourrait...
M. Vallerand: Une interprétation, M. le Président.
C'est comme les casinos, ça.
Mme Dupuis: Mais moi, je parle des études de Samson
Bélair, comme l'élément principal qui fera grimper le
déficit touristique.
M. Vallerand: Oui, mais parce que vous avez ajouté la taxe
de 3 %. J'ai dit: Au niveau de la taxe de 3 %, c'est une interprétation.
C'est comme vous, au niveau des casinos. L'étude Samson Bélair
confirme un peu l'étude qui a été faite par... Ce n'est
pas le Conseil économique du Canada, mais le Conference Board, division
des études touristiques. Il y a eu deux... Je ne sais pas lequel des
deux scénarios auquel Mme la députée fait allusion. Dans
l'hypothèse du 9 %, le Conference Board avait émis une opinion
que l'activité touristique, mesurée par la perte de revenus
personnels disponibles, serait plus considérable, évidemment, que
si la taxe était à 7 %. Je disais tout à l'heure que nous
avons cette crainte. Il est difficile de mesurer l'ampleur exacte de l'impact
de la TPS sur le niveau de l'activité économique touristique
globale lors de la première année et de la deuxième
année. Mais sans pour autant se sentir obligés de circonscrire
l'impact en termes de chiffes, on peut anticiper que ça va avoir un
effet négatif. C'est ce qui nous a amenés à demander au
gouvernement fédéral d'exempter les services touristiques pour
autant, comme je le mentionnais tout à l'heure, qu'ils sont
exportés sur le même pied que les produits manufacturiers, de
sorte à compenser un peu l'effet négatif de la taxe sur les biens
et les services et son impact sur les services dits touristiques.
Taxe sur les chambres d'hôtel
Mme Dupuis: D'ailleurs, M. le ministre, vous avez officiellement
dénoncé dans un communiqué du mois de janvier, comme je le
disais tantôt, le projet de la TPS qui met en péril l'industrie du
tourisme au Québec. Mais, par contre, à aucun moment avons-nous
entendu M. le ministre se prononcer contre la taxe sur les chambres
d'hôtel, la taxe de 3 %. Vous avez fait référence au
dîner où j'ai assisté lorsque vous êtes venu dans ma
région et vous avez dit: Bien, je ne serais pas complètement
contre en autant que cette taxe soit injectée pour la promotion du
tourisme.
Ne trouvez-vous pas, M. le ministre, que, là, il y a un peu
incohérence au niveau du discours, du moins? Si on est contre la TPS,
comment peut-on être pour une taxe de 3 %? On est pour ou on est contre
la taxe.
M. Vallerand: Non, je pense qu'il y a incohérence au
niveau de l'interprétation que vous en faites, pas au niveau du
discours. Ce que j'ai dit lors de ce discours - vous y étiez lors de ce
dîner qui était un excellent dîner, d'ailleurs - c'est que
la proposition qui était faite par les intervenants touristiques qui
sont nombreux, en autant que j'étais concerné à
l'époque, pouvait apparaître recevable, à partir de trois
conditions, quatre conditions à vrai dire. La quatrième s'est un
peu discartée par elle-même.
La première, c'était qu'il y ait consensus. Et je pense
qu'il y avait un minimum de consensus au sein de l'industrie, il faut le
reconnaître à sa face même.
La deuxième, je disais: Ça peut être rece-vable. Il
ne faut pas se fermer à toutes les suggestions qui viennent du milieu,
surtout quand elles sont supportées par les trois quarts des entreprises
de l'industrie.
Deuxièmement, ce qui m'apparaissait tout aussi important que la
première au niveau du consensus, c'était que jamais on irait de
l'avant avec une taxe sur l'hébergement s'il était
démontré que cette taxe pouvait menacer la base concurrentielle
de l'industrie de l'hébergement au Québec, malgré le fait
qu'elle bénéficiait d'avantages comparatifs, étant
donné qu'il n'y avait pas de taxe sur l'hébergement et qu'il n'y
en a pas encore au Québec.
Troisièmement, il m'apparaissait absolument insoutenable de
considérer cette taxe-là si on ne prenait pas en
considération la taxe sur les biens et services éventuelle.
C'était la troisième condition que je mettais. Vous voyez qu'il y
avait beaucoup de conditions.
Évidemment, la quatrième condition, dans
l'éventualité où la première, la deuxième et
la troisième étaient remplies, la quatrième condition
était que jamais au grand jamais je ne me serais fait
l'interprète ou le défenseur de cette taxe-là, le porteur
de cette taxe-là auprès du gouvernement si le gouvernement ne
donnait pas la garantie que la totalité de la taxe était
redistribuée pour des fins de promotion, en totalité, en partie
ou en totalité. C'étaient les quatre conditions. Alors, vous
voyez qu'il n'y a pas d'équivoque.
Et je pense que la meilleure mesure, le meilleur témoignage que
vous avez, c'est que dans le dernier budget, il n'y a pas de taxe sur
l'hébergement. (21 h 15)
Mme Dupuis: Dans un article du journal Le Soleil du 29
mars dernier, pourtant c'était: "Le Québec songe à
prélever une nouvelle taxe sur l'hébergement. Le ministre du
Tourisme, André Vallerand, ne s'opposera pas à l'imposition d'une
taxe de moins de 5 % s'il en retire tous les revenus pour promouvoir
l'industrie touristique de chez nous." Un peu plus loin: "M. Vallerand n'a pas
nié que la tentation est grande pour le gouvernement de se glisser..."
On me parlait de tentation tantôt au niveau des casinos. "M. Vallerand
n'a pas nié que la tentation est grande pour le gouvernement de se
glisser dans cette porte qu'entrouve... par le prélèvement d'une
taxe... une porte entrouverte pour remplir les coffres, si vous voulez.
Un autre: "M. Vallerand est conscient qu'il ne réduira pas le
déficit touristique québécois en essayant de convaincre
les Québécois de ne pas aller plus au Sud, cependant, selon lui,
la solution consiste à vendre le Québec aux étran- gers,
oui, cependant, les fonds sont insuffisants, c'est pourquoi le projet d'une
taxe de 3 % à 5 % sur l'hébergement plaît à M.
Vallerand, en autant que les revenus engendrés soient utilisés en
entier à des fins de promotion touristique." Le journaliste
interprète, il ment ou quoi? Moi, j'aimerais savoir: Vous me parlez de
conditions...
M. Vallerand: Depuis quand, Mme la députée, notre
presse ment-elle? Mais non, notre presse tente de faire de l'information,
interprétative des fois. Je pense qu'elle a interprété mes
propos.
Mme Dupuis: Oui, mais là, ce n'est pas moi. Je m'excuse,
monsieur, c'est...
M. Vallerand: Non, non, le journaliste de la presse, la presse,
la presse. C'est ce que vous avez dit. Si elle ment? Moi, je veux tout de suite
récuser le fait que je n'ai jamais cru que la presse mentait. Je laisse
ça à Mme la députée de l'Opposition. Je ne pense
pas non plus qu'elle pense ça, mais la presse fait de
l'interprétation. Savez-vous la meilleure preuve que vous avez de
ça? C'est que j'ai tenu le même discours, j'ai fait les
mêmes conférences de presse dans 18 régions touristiques,
et c'est la seule région qui m'a interprété de cette
façon-là. C'est la seule région... C'est le journaliste,
dans cette région-là, qui m'a interprété de cette
façon-là. Et j'ai tenu exactement te même discours, j'ai
fait les mêmes observations, et j'ai précisé les
conditions, dans la mesure où ça pouvait être receva-ble de
la part du gouvernement, et dans la mesure où je pouvais me faire le
porte-étendard de ce dossier-là, il me fallait les quatre
conditions que j'ai énumérées tout à l'heure.
Ça a été dit de façon uniforme dans toutes les
régions touristiques. Alors, c'est un peu une interprétation de
la part de ce journaliste.
Mme Dupuis: Oui, mais, M. le ministre, au moment où vous
mettez des conditions, vous laissez encore sujet à
interprétation, forcément. Est-ce que vous pouvez nous certifier
que vous êtes contre cette taxe-là, même si elle devait
aller en promotion touristique? Il y a d'autres moyens. Je pense que
l'Association des hôteliers vous a sûrement envoyé un
document que j'ai reçu, ils m'ont fait mention que vous l'aviez eu. Moi,
j'ai reçu copie des documents que vous avez reçus. Je pense que
c'est un document très bien étoffé et qui démontre
très bien l'impact négatif d'une taxe sur les chambres
d'hôtel. C'est vrai que le Québec... L'Ontario l'a, le
Québec ne l'a pas. Par contre, si on veut suivre les traces de
l'Ontario, au niveau de la taxe sur les chambres d'hôtel, il faudrait
peut-être les suivre au niveau du budget aussi. Là, je ne veux pas
revenir sur leur budget de promotion, mais au niveau de la taxe. Est-ce que
vous pouvez me certifier, M. le ministre, ou M. le Président, que, cette
taxe-là,
vous n'accepterez pas qu'elle ait lieu, qu'on ajoute une taxe?
M. Vallerand: Quand vous parlez du budget de promotion de
l'Ontario, vous ête6 obligée de faire la relation avec la taxe.
Évidemment, le budget est plus élevé, mais ils ont une
taxe. Quand on dit que certains budgets de promotion, dans d'autres
destinations touristiques, sont plus élevés, c'est parce qu'ifs
ont une taxe. On n'en a pas ici, il faut le reconnaître.
Mme Dupuis: Bien, c'est ça.
M. Vallerand: Maintenant, notre budget se compare. Il soutient (a
comparaison avec l'Ontario sans taxe. Sans taxe. A 20 000 000 $ contre 26 000
000 $, ça soutient la comparaison, à moins d'être
aveugle.
M. le Président, l'appréhension de Mme la
députée est purement hypothétique. Je pense que la
confirmation doit être celle du discours du dernier budget. Dans les
éléments contenus dans le discours sur le dernier budget, est-ce
qu'il y a eu une taxe sur l'hébergement, M. le Président? Il n'y
a pas eu de taxe sur l'hébergement. Est-ce que l'enveloppe de
commercialisation du ministère a été augmentée, M.
le Président? Oui, de 6 000 000 $. Alors, les autres
considérations sont purement hypothétiques.
Mme Dupuis: C'est certain que, là, il n'y a pas de
consensus. On sait que la taxe... Le milieu montréalais étant
d'accord, les régions sont en désaccord, il n'y a pas consensus
dans le milieu. C'est évident que, là, ça aurait
été très maladroit de la part du ministre d'aller imposer
une taxe. Mais, est-ce que vous pouvez me certifier que, dans l'avenir, nos
hôteliers n'auront pas à souffrir de cette taxe qui, je pense, va
pénaliser surtout les Québécois lorsqu'ils vont voyager
à l'intérieur du Québec?
M. Vallerand: M. le Président...
Mme Dupuis: Et on a déjà des problèmes,
parce que les Québécois désertent déjà le
Québec au niveau du tourisme.
M. Vallerand: Et les touristes... Il ne faut pas uniquement voir
le Québec, c'est la même chose en Ontario. D'ailleurs, vous avez
vu un article récemment dans le Globe and Mail de Toronto qui
disait qu'il y a une diminution substantielle de l'activité touristique
en Ontario, très inquiétante d'ailleurs, et les intervenants sont
à faire ce qu'on a déjà fait à ce sujet-là.
Mais la question... M. le Président, Mme la députée
revient tellement souvent à la charge au niveau de la taxe sur
l'hébergement que je suis à me demander si ce n'est pas elle qui
voudrait soutenir, finalement, cette taxe-là. Parce que, nous, dans les
faits, il n'y a pas plus explicite, le budget vient d'être
énoncé et, dans le budget, il n'y a aucune taxe sur
l'hébergement malgré le fait que des intervenants le demandaient,
et il y avait un consensus très large. Je ne dis pas qu'il y avait
unanimité totale, il y avait un consensus très large, et le
gouvernement n'a pas imposé de taxe. Qu'est-ce que vous voulez de
garanties additionnelles?
Mme Dupuis: Là, je vois bien que M. le ministre ne veut
pas s'engager pour les prochaines années et lorsque je lui pose une
question et que je reviens à la charge, que ce soit sur la taxe ou les
casinos, on me prête l'intention que c'est moi qui la veux. Non, je pense
que là, on ne se fera pas de procès d'intention. Est-ce que je
peux avoir la certitude que cette taxe-là qui est, et j'en suis
convaincue, nocive pour le milieu... Et d'ailleurs, vous pouvez vérifier
auprès de l'Association des hôteliers du Québec, elle a eu
mon appui et à aucun moment on n'a pu me prêter cette
intention-là. J'aimerais que M. le ministre nous assure que cette
taxe-là, ça ne reviendra pas. Elle revient
régulièrement dans les conversations presque à chaque fois
que l'occasion se prête. Est-ce qu'on peut s'assurer que ce ne sera pas
une bataille annuelle, qu'à tous les ans il faudra se battre pour ne pas
que cette taxe revienne?
M. Vallerand: M. le Président, je ne comprends pas
l'insistance de Mme la députée de Verchères. Elle n'a
qu'à prendre acte du dernier discours sur le budget, qui est très
récent, où il n'y avait pas de taxe. Qu'est-ce qu'elle veut comme
garantie additionnelle? Que le gouvernement s'engage dans des promesses
à très long terme? Je ne suis pas un devin, naturellement, dans
mes fonctions, donc j'ai énormément de difficulté avec les
devinettes. Tout ça pour dire que sa question est purement
hypothétique. Et je ne réponds pas à des questions
hypothétiques. Moi, j'aime mieux donner comme garantie les faits, et les
faits sont là qui parlent par eux-mêmes. Dans le dernier discours
sur le budget, malgré un consensus large, très très large,
le gouvernement a convenu de ne pas imposer de taxe sur l'hébergement.
Je pense que c'est la meilleure garantie pour rassurer l'ensemble des
intervenants qui pourraient s'inquiéter, y inclus Mme la
députée de Verchères.
Mme Dupuis: Les intervenants, justement, on sait que cette
année, il n'y en aura pas. Mais vous, en tant que ministre, tant que
vous serez ministre du Tourisme, est-ce que vous pouvez nous dire d'une
façon claire que vous ne laisserez pas imposer une taxe sur les chambres
d'hôtel? Puis ce n'est pas seulement pour le tourisme, c'est aussi pour
les consommateurs au Québec, qui voyagent au Québec, les gens
qui, par affaires, voyagent au Québec, qui devront assumer cette
taxe-là.
M. Vallerand: Je pense que Mme la députée peut
être rassurée. Comme je le disais, j'ai mentionné tout
à l'heure que, de ma propre initiative, à la dernière
conférence fédérale-provinciale, il y a deux semaines,
j'ai déposé une résolution que j'ai défendue, qui a
reçu l'aval de la totalité à l'exception, moins un, des
ministres du Tourisme qui étaient là pour demander au
gouvernement fédéral d'exempter les produits touristiques qui
sont exportés, c'est-à-dire les prestations de services
touristiques qui servent à être consommés par des dons
canadiens. J'ai demandé, dans la même logique d'exemption des
produits manufacturés, que les produits touristiques soient
exemptés des 7 % et j'ai, également dans la même
foulée, demandé une augmentation du budget de commercialisation.
Je le mentionnais tout à l'heure, M. le Président, la
quasi-totalité de l'industrie touristique interpellait le gouvernement
dans une des rares unanimités ou quasi-unanimités, que ce dernier
procède à une augmentation de la taxe de 3 %. On a convenu
d'augmenter l'enveloppe de commercialisation sans augmenter les taxes. Les 6
000 000 $, je l'ai dit, c'est l'équivalent de 12 000 000 $. Il me semble
que c'est la plus belle garantie, dans les faits, que le gouvernement pouvait
afficher et, également, rassurer les clientèles qui, au dire de
Mme la députée, pourraient se sentir inquiètes pour
l'avenir.
Destination concurrentielle
Mme Dupuis: La Société des loteries et courses du
Québec utilise des destinations touristiques non
québécoises pour hausser ses ventes de billets. Est-ce que M. le
ministre pourrait me dire quelle action, quelle intervention il a faite, et de
façon précise auprès de la Loto-Québec et
auprès de la Société du Palais des congrès aussi
pour s'assurer que ça ne se reproduise plus ou que demain, on n'aura pas
une autre action qui démontre une incohérence du milieu face aux
politiques touristiques?
M. Vallerand: La première des actions, M. le
Président, je pense la plus importante, c'est qu'au moins, je l'ai
noté et je l'ai dit publiquement. Ce faisant, j'en ai sensibilisé
plusieurs. J'ose croire que j'ai peut-être sensibilisé
également Mme la députée de Verchères. Et ça
s'explique. Elle n'est pas la seule. On excuse tout le monde. Pour les
mêmes raisons que je mentionnais tout à l'heure, on n'a pas la
conviction de l'importance économique du tourisme, on n'a donc pas de
mentalité touristique, on n'a pas de réflexe touristique. On n'en
a pas. On n'en a pas au même titre qu'on en aurait si on avait la
conviction que l'activité touristique, du point de vue
économique, est aussi importante que l'activité de fabrication.
J'en veux pour preuve que si une société d'État comme la
SGF ou la SDI, à même des fonds publics, faisait une
publicité en disant aux Québécois et aux
Québécoises: Achetez vos produits manufacturés en Ronde.
Le message publicitaire ne se rendrait peut-être même pas au niveau
de sa conception. Il y aurait un tollé
généralisé.
Pourtant, Loto-Québec, ce n'est pas malveillant, ce n'est pas mal
intentionné, pour les raisons que j'expliquais, de manque de conviction,
de mentalité et de réflexe, pour faire la promotion de ses
produits, offre des destinations autres que les destinations touristiques au
Québec, notamment en Floride. À partir du moment où je
l'ai constaté, à partir du moment où je l'ai dit
publiquement, ça a fait rire du monde. Ça en a fait applaudir
d'autres, dont à Saint-Jean, lorsque Mme la députée
était là, la salle a applaudi à cette remarque et à
l'initiative que par la suite j'ai prise par le biais du sous-ministre du
ministère du Tourisme qui s'est mis en rapport avec le président
de Loto-Québec qui, lui aussi, a été un peu de notre avis
en disant: Oui, on va se corriger. Et, me dit-on, les services du marketing
sont à s'asseoir avec Loto-Québec pour concevoir des messages
publicitaires à Loto-Québec qui vont prendre comme destination
touristique, en termes de promotion, des destinations au Québec.
Et je vous disais tout à l'heure que lors du 20e anniversaire, il
y aura un spécial qui sera fait dans la conception des messages
publicitaires - 20e anniversaire de Loto-Québec, dis-je - pour justement
tourner sa publicité vers les destinations au Québec. Mais
j'aimerais bien faire remarquer que c'est à partir du constat que j'ai
fait, à partir du moment où je l'ai rendu public dans mes
discours partout - je ne l'ai jamais caché - et à partir des
initiatives que le ministère a prises que la correction est à se
faire.
J'ai mentionné au sujet du Palais des congrès tout
à l'heure la circonstance. Et il faut le dire, la circonstance
était bien fondée, l'intention était bien fondée.
Le Palais des congrès est un des intervenants touristiques, avec la RIO,
qui sont le plus mis à profit dans les activités de
sensibilisation de la semaine nationale du tourisme au Québec par des
actions concrètes. Vous avez vu dans les journaux: Portes ouvertes
à la Régie des installations olympiques, à la Tour
olympique. Un nombre record de personnes sont venues s'apprivoiser à un
équipement qu'ils connaissaient peu ou pas du tout. C'est une
première dans l'histoire de la Régie des installations
olympiques.
Le Palais des congrès également, et dans toutes les
circonstances, se met à profit pour développer et promouvoir le
tourisme au Québec. Dans l'enthousiasme de cette mise à
contribution, ils ont convenu, certains des dirigeants de l'activité de
la journée de sensibilisation auprès des touristes avaient par
mégarde, par manque de réflexe, pas par malveillance, pas par
mauvaise
volonté... Immédiatement, lorsqu'ils s'en sont rendu
compte, ils ont essayé de corriger la situation. Malheureusement, la
publicité était faffë. Sinon, le projet de donner un prix en
Floride aurait été arrêté. La publicité
était faite auprès des chauffeurs de taxi à
l'époque. C'est son président qui a lui-même pris
l'initiative de m'appeler pour me dire qu'il a tenté d'arrêter
cette initiative. Évidemment, ça a servi de leçon à
tout le monde pour dire qu'à l'avenir, quand des initiatives comme
ça seront prises, le réflexe sera d'offrir une destination au
Québec.
On évolue ensemble, Mme la députée de
Verchères. Tout le monde évolue ensemble, à partir de
Loto-Québec. Remarquez que même la population ne critiquait pas
les messages de Loto-Québec. On les trouvait même bien faits
jusqu'à temps qu'on dise: Ah, relation entre exportation, relation entre
dire à nos fabricants de produits, aux Québécois et aux
Québécoises: N'achetez pas vos produits au Québec,
achetez-les en Floride. Quand on a commencé à faire cette
relation, quand on a commencé à comprendre l'importance
économique du tourisme, là les réactions ont
été de dire: II faut arrêter ça. Et c'est ce qu'on
fait actuellement. (21 h 30)
Mme Dupuis: Vous démontrez, M. le ministre, tellement de
compréhension - pas d'approbation mais de compréhension - face au
geste de Loto-Québec. Vous l'avez dénoncé en
région, oui, j'étais là, je le confirme. Mais, cependant,
si on l'avait dénoncé un peu plus... Comment se fait-il que
Loto-Québec a fait cette promotion quelques mois, tout de même,
avant que ce soit répété ou que le Palais des
congrès fasse le même genre de promotion? Si ça avait
été si dénoncé à grands cris par le
ministre, c'est quasiment impensable que le Palais des congrès revienne
quelques mois plus tard avec le même genre d'erreur. C'est là que
je m'explique mal, à un intervalle de quelques mois, et surtout, ce qui
est d'autant plus grave, entre guillemets, que ça vienne d'un organisme
qui relève de son ministère directement. Entre le dire en
région ou dans un petit groupe ou une salle de 100 personnes, moi, je
n'ai aucune excuse pour ce genre de publicité, alors qu'on
dénonce qu'on manque d'argent de promotion et qu'on fait une promotion
inverse pour envoyer les gens en Floride.
M. Vallerand: M. le Président, quand Mme la
députée de Verchères, dit que je fais preuve de
compréhension, c'est parce que, entre autres, je veux l'épargner
elle-même. Parce que le Palais des congrès n'a pas de raison de se
sentir plus coupable que le porte-parole officiel de l'Opposition qui ne
l'avait pas vu jusqu'au moment où le ministre du Tourisme le
dénonce...
Mme Dupuis: Oh, bien là...
M. Vallerand: ...et en fait maintenant son cheval de bataille.
Mais où était-elle pendant le temps où Loto-Québec
faisait ce genre d'annonce? Pourquoi, si elle-même ne l!a pas
vu, doit-on être plus sévère pour les autres? En
étant compréhensif pour les autres, M. le Président, je
suis également compréhensif pour elle. Et c'est comme ça,
dans cette compréhension-là, qu'ensemble on va évoluer
dans le sens d'une prise de conscience plus vive vis-à-vis de la
mentalité touristique et du réflexe touristique. Ce n'est pas en
se condamnant, parce qu'encore faudrait-il condamner Mme la
députée de Verchères, et loin de moi cette pensée,
parce que je sais qu'elle contribue positivement, que sa pensée la plus
profonde, c'est de se mettre à profit pour le développement de
l'activité touristique. Alors, il serait regrettable que je sois
obligé de lui reprocher de ne pas avoir vu ça comme titulaire
d'un poste d'opposition dans l'activité touristique. C'est ça ma
compréhension, M. le Président.
Mme Dupuis: M. le ministre, je dois vous corriger. J'en avais
pris connaissance avant que vous les dénonciez. Ma question était
même prête depuis quelques semaines, mais le ministre étant
absent de la Chambre pour sa tournée - ce n'est pas un reproche, c'est
un constat, M. le ministre - alors je n'ai pas eu la possibilité de dire
- et là, ce n'est plus de l'interprétation - que je l'ai appris
par vous à Saint-Jean, je regrette, c'est faux. Je le savais...
M. Vallerand: Ha, ha, ha!
Mme Dupuis: ...je voulais vous le dénoncer et je n'ai pas
eu l'occasion à cause de vos absences en Chambre. Là, ce n'est
pas un reproche, je comprends qu'on ne peut pas être partout à la
fois. Est-ce que le ministre entend proposer à la Régie des
loteries et courses et au Palais des congrès un programme d'initiatives
pour qu'ils fassent la promotion du tourisme au Québec?
M. Vallerand: D'abord, écoutez, je suis bien content que
Mme la députée de Verchères, M. le Président, me
dise qu'elle l'avait constaté avant. L'erreur qu'elle a faite, c'est de
ne pas l'avoir dit avant, si c'est le cas. C'est évident qu'avant
Saint-Jean, je l'avais dit dans d'autres discours, parce que ce n'était
pas ma première région touristique, et ça avait
été rapporté également par la presse, avant
même mon discours à Saint-Jean. Mais tant mieux, tant mieux, je
lui donne le bénéfice du doute, si elle l'avait constaté
avant, mais une chose qu'elle aurait dû faire, c'est le décrier,
puis aujourd'hui elle pourrait s'en approprier la maternité de
façon plus évidente qu'elle voudra bien le faire actuellement.
Bon, ceci étant dit, pour répondre à votre question, qui
était, Mme la députée?
Mme Dupuis: Qu'est-ce que le ministre a
proposé...
M. Vallerand: Ah! le programme! Oui, oui, le programme. Non, je
pense que ce sont des adultes...
Mme Dupuis: ...pour qu'ils fassent la promotion du
Québec.
M. Vallerand: ...on ne veut pas commencer à donner des
cours de formation au président de Loto-Québec. Ce sont des gens
intelligents et quand ils se sont rendu compte, au même titre que les
autres, que la publicité devrait se faire sur des destinations
touristiques, ils en ont convenu et ils sont déjà à en
fabriquer actuellement.
Mme Dupuis: Au niveau de la loto, non, il n'est pas question de
leur donner des cours de formation. Est-ce que le ministre a rencontré
les dirigeants du Palais des congrès, et là, est-ce qu'ils se
sont assis ensemble pour que ça ne se reproduise plus, et bâtir un
plan pour faire la promotion du Québec en matière
touristique?
M. Vallerand: On n'est même pas obligés de faire
ça, Mme la députée de Verchères, parce que
l'intention du Palais des congrès n'allait pas jusqu'à avoir un
plan de publicité qui publicisait les destinations à
l'extérieur du Québec. C'est un accident de parcours pour les
raisons que j'ai expliquées, et de tout temps - et les preuves sont
là - le Palais des congrès a toujours été un
équipement à travers ses dirigeants qui se sont fait forts de
défendre la promotion touristique au Québec. On n'a qu'à
regarder le plan de redressement du Palais des congrès depuis
l'arrivée, notamment, de son nouveau président, M. Fra-gasso.
Cette année, M. le Président, c'est-à-dire six mois
d'écoulés en 1990, avons-nous au Palais des congrès un
plus grand nombre de congrès et de touristes afférents que toute
l'année dernière? Le taux d'occupation - M. le président
du Palais des congrès me corrigera - est tout près de 70 %
actuellement, et il s'est fixé comme plan, comme objectif, d'occuper le
Palais des congrès à 75 % de sa capacité sur trois ans, ce
qui n'est pas une mince tâche, connaissant la concurrence internationale
dans le monde des congrès. Je pense que c'est la preuve la plus
éloquente des intentions très bien fondées des dirigeants
et de son président du Palais des congrès de faire du
Québec et de Montréal en particulier une destination touristique
pour autant que le congrès d'affaires est concerné, pour autant
qu'est pris en considération le marché "affaires". Je pense qu'on
n'est pas obligés d'aller au-delà que d'accepter l'explication du
président du Palais des congrès, compte tenu de cet incident
isolé, particulier, marginal. Reconnaissons davantage tous les efforts
que le Palais a faits pour promouvoir Montréal comme destination
touristi- que et n'allons pas comparer les efforts uniquement à la
marge, à partir de cet incident, qui s'inscrivait dans une action de
sensibilisation touristique à Montréal et qui incluait des
intervenants plus largement compris qu'uniquement les gens du Palais des
congrès également.
Mme Dupuis: Mais pour un incident isolé, je veux bien -
puis c'était peut-être la première fois que le Palais des
congrès faisait ça - mais M. le ministre m'a dit tantôt
qu'il a dénoncé, et dans les journaux et publiquement, le geste
de Loto-Québec. Comment se fait-il que deux mois après, tout de
même, la même erreur, un organisme qui relève de son
ministère le fasse? Donc, il y a un mensonge quelque part. Il y a une
erreur d'aiguillage quelque part, certain, puisque si c'est vrai que ça
été dénoncé, à grands cris, cette
publicité de Loto-Québec, comment se fait-il que vos propres
organismes, qui relèvent du ministère, ne l'ont pas vu? Comment
se fait-il que ça n'a pas, tout de suite, fait penser au ministre du
Tourisme de dire: Si Loto-Québec l'a fait, peut-être que d'autres
organismes du ministère... Et de là, qu'il ne se passe pas tout
de suite, je ne dirais pas un ordre, mais le mot de passe, et dire: On ne
répète plus la même erreur.
M. Vallerand: C'est trop pointu comme façon de faire des
reproches, et je m'explique. C'est votre rôle d'essayer de l'être,
mais tenter de l'être à l'intérieur d'une certaine
générosité, c'est toujours plus élégant.
Générosité qui prend en compte la situation telle qu'elle
se vit, telle qu'elle s'est pratiquée. M. le Président, que Mme
la députée de Verchères, dans son rôle de critique
de l'Opposition en matière touristique, n'ait pas dénoncé
cette publicité de Loto-Québec. Partons de cette observation,
rajoutons le fait que Loto-Québec n'ait pas pensé dans sa
publicité de privilégier les destinations au Québec,
ajoutons que, à la marge, certains organismes, qui se veulent des
organismes de promotion touristique, aient fait un oubli, je pense que
ça traduit ce que je tente d'expliquer. Il n'existe pas chez nous autant
de réflexes touristiques qu'on voudrait à partir d'une
mentalité touristique qui prendra racine dans la conviction que le
tourisme est une activité économique. Je pense que la
société québécoise peut, à un titre ou
à un autre, plaider un peu coupable, et ça inclut Mme la
députée de Verchères. Alors, positivement, au lieu de
dénoncer tous et chacun, de pointer du doigt supposément
quelqu'un qui voulait être malveillant, ça ne tient pas, puisque
le constat est celui que je fais. Tentons donc, ensemble, de réveiller
tout le monde à l'importance économique du tourisme. Je pense que
Mme la députée peut jouer un rôle éminemment
positif, catalyseur, transcendant, motivant et j'en passe, Mme la
députée, à ce titre-là, que ça ait un effet
communicatif à l'ensemble de la popula-
tion et qu'ensemble, tout à l'heure, on rira des
expériences qui nous ont amenés, à un certain moment
donné, à publiciser des destinations qui étaient
concurrentielles aux destinations du Québec.
Mme Dupuis: M. le ministre, à aucun moment, je n'ai
blâmé le Palais dès congrès de nepas avoir
le réflexe... C'était un exemple. Mais que le ministère du
Tourisme n'ait pas le réflexe de le prévenir, c'est là...
Qu'il y aft un incident isolé comme ça, loin de moi l'idée
de blâmer ces gens, mais qu'on n'ait pas le réflexe touristique au
ministère, permettez-moi d'être un peu déçue et
étonnée.
M. Vallerand: M. le Président, je pense que,
peut-être sans s'en rendre compte, Mme là députée de
Verchères est aveuglée par sa par-tisanerie parce qu'elle
reproche un geste isolé sans pour autant souligner le fait que c'est le
ministre du Tourisme, le premier, qui a dénoncé la
publicité de Loto-Québec qui amenait nos gens à souscrire
à des destinations concurrentielles, qui a été le premier
à amener Loto-Québec à se sensibiliser â cette
notion-là.
Vous savez, je suis un libéral dans le sens littéral du
mot et les moyens coercitifs, la gendarmerie, je préfère de
beaucoup postuler que les gens sont bien intentionnés, que les gens sont
honnêtes dans les efforts qu'ils font et, jusqu'à preuve du
contraire, j'aime mieux gager sur leur capacité à
reconnaître le bien-fondé de certaines actions au détriment
d'autres en prenant eh considération que, souvent, ils l'ont fait par
mégarde, sans mauvaise intention... Et, de plus en plus, ils
prolifèrent. Je suis content, d'ailleurs, que Mme la
députée de Verchères revienne avec insistance parce que
ça démontre que mon discours est juste. Quand je dis qu'il n'y a
pas de conviction, qu'il n'y a pas autant de conviction qu'on voudrait en
avoir, qu'il n'y a pas autant de mentalité qu'on le désirerait,
qu'il n'y a pas autant de réflexe touristique qu'on le souhaiterait, je
pense que mon discours est juste et les actions afférentes à ce
discours sont évidentes. Loto-Québec, le Palais des
congrès a été le premier à m'appeler pour dire:
Vous l'aviez dit, c'est une erreur de parcours, regardez notre bilan, c'est
très juste, nous sommes les plus grands défenseurs de la
promotion touristique au Québec à partir de Montréal dans
l'activité congrès. J'en conviens et je crois que Mme la
députée en convient également.
Mme Dupuis: Vous allez comprendre que si je prends ça,
c'est un symbole, c'est quasiment un exemple. Comment le public... Peut-on
avoir confiance lorsque des gestes aussi gros se posent sur le réflexe
touristique? Que M. le ministre le voie et le dénonce, je veux bien,
mais le ministre ne peut pas travailler tout seul. Que son ministère ne
l'ait pas vu et que ça lui ait échappé
complètement, c'est symbolique. Si j'ai l'air de m'âcharner autant
sur ce fait, c'est que c'est symbolique, donc, c'est dans tous les autres
gestes que ça peut se répercuter aussi, ce manqué de
réflexe touristique, ce manque de sensibilisation pour garder notre
touriste chez nous, d'abord. Il faut en faire venir, c'est évident qu'il
faut diminuer ce déficit touristique, mais il faut les garder chez nous
aussi. C'est là que ça devient inquiétant. Que ce soit ce
geste-là ou un autre geste, ça devient symbolique d'un manque de
cohérence ou d'un manque de réflexe.
M. Vallerand: M. le Président... Mme Dupuis:
Pour...
M. Vallerand: Ah, je m'excuse. Est-ce que vous aviez
terminé?
Mme Dupuis: Ça va.
(21 h 45)
M. Vallerand: Je pense que c'est grossièrement
exagéré que de vouloir continuellement prendre ce genre de
situation parce que je pense que les preuves sont là, et je suis le
premier â le dénoncer. Soyons un peu plus ouverts, soyons plus
larges de pensée, soyons plus larges, également, d'intention. La
semaine de sensibilisation au tourisme, c'est un grand nombre d'intervenants
touristiques dans toutes les régions touristiques, qui sont
mobilisés, concertés pour faire des activités de
sensibilisation. Loin de la pensée du ministère de
contrôler des initiatives de cette nature. Bien au contraire, ce sont des
initiatives qui ont pris racine dans ie milieu, qui sont l'expression,
justement, d'une volonté du milieu de sensibiliser l'ensemble des
Québécois et des Québécoises à l'importance
économique du tourisme et à la qualité des destinations.
Je peux garantir à Mme la députée de Verchères et
aux autres qui pourraient s'en inquiéter que le ministère du
Tourisme n'a pas comme intention d'être un agent intervenant qui voudrait
s'assurer de toutes les initiatives de promotion touristique qui sont prises
par le secteur privé, pour s'assurer qu'il y a une relative
normalité en fonction des desseins et des objectifs que sous-tend la
manifestation. Loin de là! Et je pense que si on regarde le bilan de la
semaine nationale de sensibilisation, si on regarde le nombre
d'activités, ce que Mme la députée de Verchères
retient, c'est un incident isolé qui a été l'incident sur
lequel elle revient constamment. Il me semble que c'est perdre de vue
l'essentiel.
Revenons à des perspectives plus justes, M. le Président.
Et soulignons - je profite de l'occasion que Mme la députée de
Verchères m'offre - et félicitons l'excellence de cette semaine
de sensibilisation et donnons un coup de chapeau à tous les intervenants
qui sont mis à profit dans les 19 associations touristiques du
Québec. Une activité quasiment de jamais vu dans l'his-
toire de promotion touristique au Québec. À ces
personnes-là, à ces hommes, à ces femmes, à ces
entreprises, moi, au contraire, au lieu de mettre en exergue un
élément sur la multitude d'activités, je dis: Chapeau!
Bravo! Avec vous autres, on pourra continuer plus justement à soutenir
l'activité touristique par la sensibilisation extraordinaire que vous
avez faite de l'importance de cette activité au Québec. Et je
pense que Mme la députée de Verchères voudrait s'inscrire
dans cette motion de félicitations à l'ensemble des intervenants
touristiques, durant cette semaine-là. J'en suis persuadé.
Gîtes du passant
Mme Dupuis: Pour changer de sujet... Quelques mots, quelques
petites questions au sujet des "couette et café"; en anglais, c'est
"bed-and-breakfast". Ça amène certains aubergistes à
élargir le concept de ce type d'hébergement temporaire et
familial. L'Association hôtelière du district de Québec
s'en est pris, dernièrement, à ces petits propriétaires
hôteliers à trois chambres et plus qui offrent un type
d'hébergement "couette et café" - moi, je le dis en
français, c'est "bed-and-breakfast"...
M. Vallerand: Gîte du passant.
Mme Dupuis:... et qui n'ont pas à détenir de permis
d'exploitation du ministère du Tourisme et qui en font ainsi une
concurrence déloyale aux véritables propriétaires
hôteliers. Suite aux pressions des hôteliers du Québec,
l'Office du tourisme et des congrès de la Communauté urbaine de
Québec a décidé d'exclure ces établissements de ses
rangs. Selon les hôteliers, un établissement offrant trois
chambres et plus en location ne peut être considéré comme
un "couette et café". La Loi actuelle sur l'hôtellerie exige qu'un
établissement de six chambres et plus détienne un permis. Des
pressions ont été faites auprès du ministère du
Tourisme pour ramener le nombre de trois et pour assujettir les
hébergements de type "couette et café" aux lois
québécoises sur le tourisme. Quelle est la position du ministre
concernant les "couette et café" et la propension de certains petits
hôteliers à opérer sans cette forme
d'hébergement?
M. Vallerand: M. le Président, c'est une excellente
question de la part de Mme la députée de Verchères. C'est
vrai que ça fait problème...
Mme Dupuis: Oui.
M. Vallerand:... ces gîtes du passant, ou les appellations
qu'on pourrait y donner, de petits établissements hôteliers qui se
situent en sus ou en marge de la loi de l'hébergement qui
réglemente, à partir du ministère, les hébergements
de six unités et plus. Sommes-nous actuellement à mettre de
l'avant un projet de règlement qui devrait être
déposé au mois de mai - fin mai, début juin - afin
d'être opérationnel à partir de l'automne prochain?
Également, dans cette recherche d'équilibrer les rapports
concurrentiels dans l'industrie de l'hébergement, sommes-nous à
consulter les intervenants du milieu pour s'entendre sur le nombre? Mais vous
avez raison, je pense que se dégage le chiffre de trois. Mais on pensait
qu'il était élémentaire de consulter le milieu avant de
proclamer le règlement et d'aller en publication pour 45 jours, mais
c'est déjà sur la table à dessin. Le calendrier est
déjà imparti et on est à terminer la consultation avec le
milieu actuellement.
En terminant, je voudrais dire qu'il faut, je pense, ramener ces
nouveaux entrepreneurs de l'hébergement, du petit hébergement sur
un pied concurrentiel avec les autres entreprises pour autant que la
réglementation ne les évite pas. Mais je pense qu'il ne faut pas
aller contre ce genre d'hébergement-là, bien au contraire, il
s'agit, dans notre esprit à nous, de les mettre sur le même pied
que les autres établissements au titre de la réglementation et de
s'assurer que la qualité de ces sites-là, que ces
hébergements-là soutiennent l'image qualitative d'accueil
dis-tinctrf du Québec.
Mme Dupuis: Est-ce que le ministre entend donner suite aux
démarches de l'Association hôtelière du district de
Québec...
M. Vallerand: Je ne connais pas la demande précise du...
Est-ce qu'ils ont une demande particulière? On me dit qu'on les a
consultés dans la consultation qu'on a faite avec le milieu et leur
souhait, c'est que ce soit des chambres de quatre et plus.
Mme Dupuis: C'est ça. Ils veulent les exclure, eux, de
leur rang.
M. Vallerand: Non, c'est-à-dire qu'ils seraient inclus
mais en autant que c'est quatre et plus, ils veulent qu'ils soient assujettis
à la réglementation, que tous les hébergements de quatre
chambres et plus soient assujettis à la réglementation. On me dit
qu'ils veulent que cette situation-là se clarifie le plus rapidement
possible parce que, autrement, s'ils ne sont pas certifiés par le
ministère ils ne peuvent pas être membres de l'association des
hôteliers.
Mme Dupuis: Est-ce que M. le ministre a l'intention de les
assujettir aux mêmes lois que les hôteliers, ces petits
hébergements?
M. Vallerand: Absolument. C'est, je pense, impératif que
de le faire.
Mme Dupuis: Je pense, par exemple, au
petit hôtelier qui a quatre ou six chambres aussi. On m'en a
parlé. J'ai eu des commentaires à cet effet et quelques appels
téléphoniques â cet effet. Je pense au petit hôtelier
qui à cinq ou six chambres et qui est forcé d'avoir les
mêmes équipements, si vous voulez, que le gros hôtel. Moi,
j'ai eu des appels téléphoniques à cet effet dans mon
comté. Ce n'est peut-être pas tout à fait... Mais j'ai eu
des appels téléphoniques justement à cet effet, pas
énormément, mais peut-être que ça peut continuer.
Qu'ils seraient obligés de s'équiper comme les gros hôtels;
ascenseur, rampes pour les personnes handica-pées Ce n'est pas une
nécessité parce que, disons, lorsqu'ils ont sept ou huit
chambres, ils ontle personnel pour s'occuper des personnes
handicapées et ça éviterait de s'équiper, de
dépasser des normes qui, pour eux, sont relativement
élevées.
M. Vallerand: D'abord, l'Intention du ministère, il faut
être bien clair là-dessus, c'est justement d'assujettir cette
prolifération de nouveaux types d'hébergements légers qui
s'inscrivent en deçà de la réglementation et qui viennent
non seulement concurrencer l'entreprise qui, elle, se soumet à la
réglementation existante, mais aussi, dans plusieurs cas, qui n'ont pas
les standards de qualité qui fait que la destination
d'hébergement comme telle relève le défi qualitatif
d'hébergement. C'est une inquiétude pour le ministère,
c'est la plus mauvaise publicité qu'on pourrait se faire. Dans l'esprit
du ministère, de une à trois chambres, c'est de l'artisanat.
Donc, ça peut se passer dans une maison privée; plus de trois
chambres, quatre chambres et plus, c'est commercial. Donc, dépendant du
type de bâtisse, ils devront se soumettre à un minimum de
standards et d'exigences qui sont les mêmes pour tous les hôteliers
dans la même catégorie et pour tous les édifices, me
dit-on, au Québec également.
Mme Dupuis: Est-ce que le ministre a eu d'autres
représentations dans le même sens, à l'extérieur de
la ville de Québec, ou si le problème est circonscrit à
Québec?
M. Vallerand: II y a eu les mêmes représentations de
la part des hôteliers de la région de Montréal
également parce que ça prolifère dans la région de
Montréal aussi et dans certaines régions également. Le
gîte du passant naît instantanément durant la période
estivale et disparaît en mauvaise saison et il s'inscrit en
deçà de la réglementation actuelle. Donc, c'est assez
généralisé, mais il y a des accents, plus
particulièrement dans les grandes régions, les régions de
grandes concentrations de population, de grandes attractions touristiques. Et
c'est la raison pour laquelle on a décidé d'aller de l'avant avec
ce règlement-là. On est en consultation, on le dépose au
mois de mai pour qu'il soit opérationnel, je pense, à l'automne.
On le dépose au mois de juin, me dit-on.
Mme Dupuis: Avec le consentement de M. le ministre, M. le
Président, est-ce qu'on pourrait - nous sommes en action d'une
façon assez intense depuis 19 h 30 - prendre une pause peut-être
de trois ou quatre minutes?
M. Vallerand: Consentement. Très bonne suggestion.
Le Président (M. Bélanger): On prend 10
minutes?
Mme Dupuis: 10 minutes, peut-être.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. Alors, il est
21 h 55, on revient à 22 h 5. Les travaux sont suspendus pour 10
minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 56)
(Reprise à 22 h 6)
Le Président (M. Bélanger): Bonjour. Je demanderais
à chacun de bien vouloir reprendre sa place, s'il vous plaît, afin
que nous reprenions nos travaux. Alors, M. le ministre, Mme la
députée de Verchères, nous en étions aux petites
auberges, ou la "couette" et le déjeuner?
Mme Dupuis: "Couette et café".
Le Président (M. Bélanger): "Couette et
café". Excusez, je ne suis pas familier avec l'expression.
Mme Dupuis: Si vous permettez, M. le Président, sur une
demande de vous-même, nous avons, je ne dirais pas des observateurs, mais
des invités dans le domaine de nos deux autres institutions, si vous
voulez...
Le Président (M. Bélanger): Oui.
Mme Dupuis: L'institut de tourisme et d'hôtellerie du
Québec et le Palais des congrès. Je vais commencer... On les
passerait avant de finir les "couette et café", si ça ne vous
fait rien, quitte à revenir, si on a le temps, aux petites auberges
aussi.
Le Président (M. Bélanger): Ce qui nous permettra
de libérer les gens plus tôt.
Mme Dupuis: Voilà.
Le Président (M. Bélanger): O. K. Excellente
idée. Alors, je vous en prie.
Institut de tourisme et d'hôtellerie du
Québec
Mme Dupuis: J'ai reçu le rapport de l'Institut de tourisme
et d'hôtellerie du Québec. J'en remercie les auteurs, d'ailleurs.
On sait, par tradition, que l'institut d'hôtellerie du Québec a
toujours eu une excellente réputation, pour ne pas dire une
réputation internationale. Cependant, sous toutes réserves, et
c'est une question uniquement d'information, ce n'est pas un blâme du
tout, je ne veux pas que ce soit interprété comme tel. J'ai
reçu copie d'une lettre que vous avez reçue, M. le ministre, au
sujet de la baisse de qualité de notre institut d'hôtellerie du
Québec. Est-ce que c'est généralisé ou est-ce que
c'est un cas isolé, ce genre de commentaires au sujet de notre institut
d'hôtellerie du Québec?
M. Vallerand: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
connaître... Probablement que cela a été adressé au
directeur général, mais on...
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que vous
pourriez déposer la lettre, s'il vous plaît...
Mme Dupuis: Je pourrais la déposer, oui, c'est une...
Le Président (M. Bélanger): ...à moins
qu'elle ne soit pas d'intérêt public, là.
Mme Dupuis: Non. Moi, j'ai reçu copie. C'est un
monsieur... Elle est signée... un monsieur Wallace Schwab, quelque chose
du genre, au nom de lui-même et de son épouse, Mme Diane
Létourneau, qui était un client. Je peux le...
Le Président (M. Bélanger): Oui, alors, le document
déposé, on va en faire faire des copies pour les distribuer.
Mme Dupuis: C'était un client de longue date de
l'hôtel et qui dit que maintenant... Puis, il a joint à ça
une formule d'évaluation qui dit que la formule est
dépassée et que... Il y a même des questions, dans ce
formulaire, sur des services qui n'existent plus, que la qualité n'y est
plus, que ça a baissé à tous points de vue. Moi, je vous
dis, c'est sous toutes réserves, je yous en fais part, et
peut-être que j'aimerais avoir des explications à cet effet
puisque je n'ai pas eu le temps ni l'occasion de rencontrer les dirigeants de
cet établissement. Ce que je me propose de faire éventuellement,
puisqu'on n'a pas 25 organismes au ministère du Tourisme, on en a trois.
Alors, je me propose prochainement de leur faire simplement une visite de
courtoisie.
Alors, j'ai reçu cette lettre-là. Moi, je vais vous dire
personnellement que je l'ai trouvée un peu navrante et c'est pour
ça que j'aimerais aller aux informations.
M. Vallerand: Brièvement, le directeur
général de l'Institut se joint à moi pour vous dire que
vous serez la bienvenue à votre institut, parce que c'est l'institut de
tout le monde. En ce qui a trait à cette lettre de blâme,
ça m'a peut-être été adressé, mais je vous
avoue que ça m'a échappé complètement. L'opinion
que j'ai de l'Institut, c'est encore, je pense, une fierté du
ministère et de l'industrie touristique que d'être doté
d'un équipement de cette nature-là et je ne prendrais pas
à témoin cette lettre-là pour juger l'ensemble de
l'Institut. Peut-être, de façon plus précise, si vous le
permettez, je demanderais à M. Brodeur, le directeur
général de l'Institut, de faire certains commentaires.
Mme Dupuis: En passant, ce que je connais, parce que, comme je
vous le dis, en tant que critique officielle, je n'ai pas fait de visite, mais
j'y suis allée en tant que cliente avant d'avoir ce poste. Je dois vous
dire que j'ai été très satisfaite du service et j'ai
été agréablement surprise. Ce sont des amis à moi
qui me l'ont fait connaître et j'ai toujours eu l'intention d'y retourner
parce que j'ai trouvé que c'était très bien, nous avons
bien mangé et tout ça. Je tiens à le mentionner, si
ça peut faire le contrepoids de la lettre. C'est uniquement à
titre d'information pour m'assurer et peut-être vous permettre de vous
informer que cette lettre-là circule, s'il y aurait lieu peut-être
de corriger ou de...
M. Brodeur (Pierre D.): J'ai répondu à cette
lettre-là et, si vous permettez, je vous enverrai copie de la
réponse dès demain. La question touchait surtout non pas la
qualité, mais le nombre des services qui sont diminués à
l'hôtel de l'Institut. Maintenant, l'hôtel ne fonctionne qu'en
regard où il y a des élèves en application.
Antérieurement, les budgets nous permettaient d'avoir des
employés occasionnels qui travaillaient les fins de semaine, le soir et
durant les vacances quand il n'y avait pas d'élèves. Depuis un
an, à la suite de décisions du conseil d'administration de
l'ITHQ, l'hôtel de l'Institut n'est ouvert et la salle à
dîner de l'hôtel n'est ouverte que lorqu'il y a des
élèves en application. La salle est une classe, un laboratoire,
lorsqu'il y a des élèves et en cuisine, et en service.
Par exemple - dans la lettre de M. Wallace Schwab, il en a
été fait mention aussi - nous avons coupé le service de
chasseur. Il y avait trois chasseurs, mais les chasseurs qui transportaient les
bagages n'étaient pas des élèves, c'étaient des
employés occasionnels qui coûtaient plus cher qu'ailleurs, etc.
Donc, l'hôtel de l'Institut est devenu, nous sommes en train d'en faire
un hôtel d'application. Il y a au monde quatre écoles
hôtelières qui ont des hôtels d'application, nous sommes une
des quatre, donc c'est pour vous dire que c'est très difficile, et les
quatre hôtels à travers le monde ne sont ouverts que lorsqu'il y a
des élèves qui y
travaillent. Le gros de la lettre de deux pages de ce monsieur-là
touchait ça. Il n'y a plus de service aux chambres, II n'y a plus de
chasseur, il n'y a plus de garçon d'ascenseur, il n'y a plus de bar
lorsqu'il n'y a pas d'élève. Donc, une fin de semaine, c'est
comme un gîte du passant, comme un bed-and-breakfast. La fin de semaine,
le client n'a que sa chambre, avec les services de femmes de chambre, bien
sûr, et le petit déjeuner continental. Antérieurement - le
monsieur le mentionnait dans sa lettre - il y avait le grand buffet
élaboré qui était compris dans le prix de la chambre. Nous
avons baissé le prix des chambres jusqu'à un certain point, en ce
sens que nous ne les avons pas augmentés, mais nous n'avons plus ce
buffet élaboré où il y avait du saumon fumé, etc.,
lorsqu'il n'y a pas d'élèves en application.
Je pense que le point de cette lettre-là que j'ai en
mémoire, même si elle date d'un bout de temps, c'était
surtout ça, nous avons coupé beaucoup de services.
Mme Dupuis: Dans le but, justement, que ça ne se multiplie
pas et qu'on ait des gens qui fassent une mauvaise publicité, lorsqu'il
n'y a pas d'élève, est-ce que vous baissez les prix en fonction
des services rendus?
M. Brodeur: Oui, M. le Président, dans ce sens que lorsque
le petit déjeuner n'est que continental, oui, le prix est baissé
et le client en est averti à son arrivée.
Mme Dupuis: Donc, en toute connaissance de cause.
M. Brodeur: Ah oui. Lorsqu'il arrive, il s'enregistre le
vendredi, il a un papier et il est averti par la personne au comptoir que le
petit déjeuner du samedi, du dimanche et du lundi, c'est continental
seulement, donc la chambre lui coûte 4,25 $ de moins. S'il s'enregistre
un lundi et qu'il sera là mardi, mercredi, jeudi et vendredi, il sait
que le petit déjeuner sera plus élaboré, ce sera un
buffet, et que la chambre coûte 4,25 $ de plus. Il est averti. Il y a un
document qui est remis à chacun.
Mme Dupuis: Et c'est la seule lettre que vous avez reçue
à cet effet.
M. Brodeur: À ma connaissance, oui, madame.
Mme Dupuis: C'est vraiment un cas isolé. M. Brodeur:
Oui, madame.
Mme Dupuis: Maintenant, M. le ministre parlait tantôt de la
formation. Est-ce que le ministère a l'intention d'utiliser notre
école -je dis "notre école" parce que...
M. Brodeur: Avec raison, madame.
Mme Dupuis: on s'y est attaché de par sa réputation
et tout ça - pour parfaire justement la formation, premièrement,
et, deuxièmement, les cours que vous donnez - je vois que le nombre
d'étudiants à temps partiel est très élevé -
à qui s'adressent-ils? Est-ce que c'est, par exemple, du personnel des
hôtels privés qui demandent du recyclage pour leur personnel et
ils vont chez vous? À titre d'information seulement.
M. Brodeur: Pour répondre à votre première
question, avec l'assentiment du ministère, nous avons déjà
commencé; il y a une lettre qui est partie il y a à peu
près trois jours, qui invite tous les organismes, associations
hôtelières que vous mentionniez tantôt, les ATR à
travers le Québec, les associations de camping, de "caravaning", etc.,
et leur offre de participer à cette formation d'entreprises, qui a
été annoncée dans le dernier budget, où Ils peuvent
avoir un crédit d'impôt pour rembourser ce qu'ils auraient
dépensé. Donc, l'ITHQ a fait parvenir à tous les
organismes susceptibles d'utiliser nos services cette disponibilité de
formation en entreprises qui leur permet d'être payés tout de
suite avec les crédits d'impôt. Donc, nous nous en formalisons
très sérieusement.
Pour ce qui est de l'autre partie de la question, il y avait, au 30
septembre, 912 étudiants dits réguliers, donc des
étudiants à plein temps, des étudiants qui sont ou bien en
secondaire V, formation professionnelle, ou en cégep pour l'obtention
d'un diplôme d'études collégiales, ou élèves
étudiant à la maîtrise en gestion hôtelière.
Nous avons entre 3000 et 4000 dossiers de personnes, qu'on appelle
éducation permanente, qui sont sans doute ce qu'on peut appeler aussi
des personnes à temps partiel. Ces personnes nous viennent de plusieurs
sources. Elles peuvent nous venir des centres de formation professionnelle,
c'est-à-dire que ce soit ou bien du recyclage ou bien une personne qui
était sur l'assurance-chômage, qui a un programme spécial
du fédéral qui dit: Si vous allez suivre un cours, vous recevez
un montant, etc. Il y a aussi de parfaire la formation, c'est-à-dire,
comme vous le disiez, que nous avons des séminaires offerts ou en
région, formation sur mesure, ou à l'ITHQ, formation de personnes
si une association ou un regroupement de restaurateurs d'une région
veulent venir ou nous demandent un cours de formation; ça peut
être aussi bien en cuisine qu'en accueil, qu'en tourisme. Quelquefois,
ça peut être spécifiquement comme pâtissier ou des
choses comme ça, mais ça, c'est plus rare. C'est surtout accueil,
gestion hôtelière et gestion de services alimentaires.
Mme Dupuis: Est-ce que l'accueil va jusqu'à, par exemple,
des cours de formation pour les
guides touristiques? Ça ne se... M. Brodeur: Oui. Mme
Dupuis: Oui?
M. Brodeur: Oui. Nous avons deux sections de formation de guides
touristiques. Pour la ville de Montréal, c'est obligatoire, pour un
guide touristique à la ville de Montréal, d'avoir un permis. Pour
l'obtention du permis, ça prend l'obligation d'avoir suivi un cours et
ce cours se donne à l'ITHQ. Donc, nous avons le cours de guide
touristique qui se donne à l'ITHQ pour les guides.
Nous avons un deuxième cours qui se donne. Le même cours se
donne aussi... Merci. Nous avons aussi un autre cours pour guide touristique,
toujours pour Montréal, qui se donne, à ce moment-là, en
anglais, surtout pour la clientèle japonaise et l'association de Japan
Airlines a défrayé le coût de la traduction de tout le
cours pour qu'il puisse être donné aux Japonais.
Mme Dupuis: Dans le document que vous m'avez fait parvenir, je
vois que votre taux de placement étudiant est très
élevé, et je tiens à vous en féliciter, parce que,
souvent, ce n'est pas le cas. Par le taux de placement des étudiants, on
voit, je pense, que les cours sont de qualité.
J'en viens aux guides touristiques. J'ai eu l'occasion d'être
sensibilisée aux problèmes des guides touristiques au
Québec. Si vous pouviez me donner l'information, sinon peut-être
que M. le ministre le pourrait, au sujet de leur emploi; ce n'est pas
réglementé et je ne sais pas ce qu'on pourrait faire pour leur
assurer du travail puisque vous les formez et qu'il y a des cours en ce
sens-là. Je me suis laissé dire, et c'est pourquoi je m'informe,
que souvent des groupes qui viennent de l'extérieur amènent avec
eux leur propre guide qui fait qu'il n'y a aucune protection de travail pour
nos guides touristiques. Est-ce qu'il y a là un malaise réel et
qu'est-ce qu'on pourrait faire pour, finalement, protéger nos
étudiants conformes en matière de guide touristique dans cette
spécialité-là? Eux semblent se plaindre de Cette
situation. J'ai eu quelques cas à cet effet, à mon bureau, ici
à Québec.
M. Vallerand: Allez-y, allez-y. Le spécialiste en
formation, Mme la députée.
M. Brodeur: Madame, je n'ai pas toutes les réponses
à votre question, sauf que cette réglementation est municipale.
Alors, moi, je vous parle de la formation des guides touristiques pour la ville
de Montréal. Entre autres, je ne sais pas d'où venaient les
questions qui vous étaient posées, mais peut-être de la
ville de Québec. Je sais qu'à Québec le problème
est beaucoup plus grave qu'à Montréal, même s'il est grave
à Montréal.
Mme Dupuis: Effectivement, les plaintes que j'ai eues ou les
demandes que j'ai eues me viennent de Québec.
M. Brodeur: Mais, à Montréal, pour autant il n'est
pas réglé, c'est-à-dire que c'est sûr qu'il n'y a
pas une police qui se promène dans un autobus et qui dit: Est-ce que le
guide a son diplôme? et il faut qu'il le montre. C'est entre eux, au
carré qui a été rebaptisé le Carré
Dorchester où les autobus de guides partent pour les tours
guidés. C'est là que, entre les groupes, on se dit: Lui, il n'est
pas membre, il n'a pas son permis, et il y a de la délation et il y a
une petite chicane qui se passe. Mais ça, c'est pour la ville de
Montréal.
Deuxièmement, si vous me permettez de compléter, c'est que
cette formation est contingentée. La ville nous demande de ne former que
32 élèves, de prendre 32 élèves à sa demande
parce qu'elle ne voudrait pas non plus... et c'est à tous les deux ans,
certaines fois. Donc, on ne pourrait pas former 32 guides chaque année.
Il viendrait qu'il n'y en aurait plus parce que c'est un emploi saisonnier. Il
y en a quelques-uns qui en vivent à l'année longue, mais c'est un
emploi saisonnier. À Québec, je sais qu'il y a un problème
et nous, on n'a pas la solution à Québec.
Mme Dupuis: Quand vous me dites: Ceux qui ne sont pas membres,
donc, il y a une association des guides touristiques?
M. Brodeur: II y a une loi municipale de la ville de
Montréal qui dit que, pour être guide dans un autobus de touristes
à Montréal, il faut avoir son permis. Pour avoir le permis, il
faut avoir le diplôme. Pour avoir le diplôme, dans le moment il n'y
a que l'ITHQ qui le donne.
Mme Dupuis: Donc, Montréal, dans ce sens-là...
M. Brodeur: C'est Montréal seulement. Mme Dupuis:
Montréal seulement.
M. Brodeur: Je sais que Québec tente de faire la
même chose. Nous, on a offert nos services et il y a deux endroits - il y
a eu une annonce dernièrement - le collège Mérici à
Québec qui commencera la gestion hôtelière probablement en
septembre et qui aura peut-être le cours de guide, mais seulement dans
l'année d'après, et il y a le cégep de Limoilou, je crois.
Mais ce n'est pas fait encore.
Mme Dupuis: Pouvez-vous me dire si, à
Montréal, ceux qui sont reconnus comme membres, c'est seulement
ceux qui détiennent un diplôme ou si, par exemple, pour reprendre
l'expression populaire, quelqu'un qui a appris sur le tas et qui est guide
depuis x années peut entrer dans l'Association ou si c'est exclusivement
aux membres, ceux qui sont membres, aux élèves ou aux personnes
qui ont reçu une formation chez vous?
M. Brodeur: Je ne parle pas de l'Association comme telle. Mais je
dis que pour être guide à Montréal il faut avoir le permis
de la ville de Montréal. Pour l'obtention du permis, il faut un
diplôme d'études en guide touristique. La majorité de ces
gens-là sont des professeurs d'université, des professeurs de
langue, des professeurs d'histoire. Les 32, c'est très peu
d'élèves qui disent: Moi, je m'en vais faire une carrière
comme guide touristique. Ce sont des gens qui enseignent à
l'université durant l'année et la saison de mars, avril ou mai,
si leurs cours leur permettent, jusqu'à septembre, octobre, ils
deviennent guides touristiques par goût. C'est surtout ça. Ce sont
des gens qui, ordinairement, sont ou bien en linguistique, ils parient deux,
trois ou quatre langues: espagnol, anglais, français, ou ce sont des
gens qui sont professeurs d'histoire et qui aiment ça. C'est ça
qu'on essaie de copier, je sais, pour la ville de Québec, mais on n'en
est pas encore partie prenante, sauf qu'on dit: Si on peut vous aider, on va le
faire. Il faudrait mettre, si vous voulez, le même curriculum sur pied
avec l'historique, bien sûr, de la ville de Québec.
Mme Dupuis: Maintenant, une dernière petite question qui
n'est pas un reproche du tout. C'est simplement à titre d'information et
je veux que vous le preniez comme tel. C'est évident que c'est une
école de qualité et qui fait des déficits. Est-ce que vous
avez dans vos objectifs de devenir le moins déficitaire possible?
M. Brodeur: Le petit déficit de l'an dernier - je dis
petit déficit sur un budget de tout près de 20 000 000 $ -
était de 145 000 $. C'était notre première année et
ce déficit-là, c'était la première année
d'opération sur une base d'à peu près neuf mois, si vous
voulez. Je peux vous dire que cette année, nous avons le surplus qui
nous permet de rembourser ce déficit et que nous ne serons pas
déficitaires cette année, au 30 juin, l'année fiscale
étant pour nous du 1er juillet au 30 juin.
Mme Dupuis: Au mois de juin. Donc, pour 1989-1990, vous ne serez
plus déficitaires.
M. Brodeur: Non, et on rembourse les 145 000 $ et on a des
surplus qui nous permet de ne pas être déficitaires. Dans le
budget 1990-1991, non plus. Le conseil d'administration n'accepte pas un
déficit, je veux dire. Le message est très clair.
Mme Dupuis: Quand vous dites "déficitaires", est-ce que
vous êtes - ou je comprends mal - en train de me dire que les 17 000 000
$ ne seraient plus déficitaires? C'est pratiquement impossible,
là. Ce n'est pas ça, c'est sur les frais d'opération.
M. Brodeur: Ah non, non, écoutez. Je parlais
d'opération.
Mme Dupuis: Sur les frais d'opération, qu'il n'y aurait
plus de déficit sur les frais d'opération.
M. Brodeur: Oui, oui. La subvention sera toujours obligatoire,
sinon il faudrait charger un prix exorbitant aux élèves.
Mme Dupuis: Voilà. Et là c'est gratuit.
M. Brodeur: C'est gratuit. Les élèves paient 20 $
par semestre d'inscription, c'est tout. Ils ont à acheter,
dépendant de leur cours, le costume s'ils sont en cuisine ou les outils
s'ils sont en cuisine. C'est tout.
Mme Dupuis: Je vous remercie, M. Brodeur.
M. Brodeur: Merci, madame. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres questions pour l'Institut de tourisme et d'hôtellerie? Non.
Mme Dupuis: Non.
Le Président (M. Bélanger): Alors, on peut
libérer ces gens, peut-être. Alors, on vous remercie de votre
participation.
M. le député de Drummond.
M. St-Roch: M. le ministre, j'aimerais avoir un bref compte rendu
de votre rapport sur l'entente auxiliaire Québec-Canada. On a
terminé le 30 mars, l'entente précédente. Alors, est-ce
qu'il y a des négociations en cours? Est-ce qu'il y a possibilité
de voir cette entente reconduite?
Entente auxiliaire Canada-Québec
M. Vallerand: II y a, comme vous le savez, l'ancienne entente de
1985 à 1990, le premier cinq ans, dis-je: l'entente auxiliaire
Canada-Québec sur le développement économique
régional était faite de 11 ententes auxiliaires. Il y avait une
entente sur le tourisme qui a expiré le 31 mars 1990. Le
ministère du Tourisme s'est fait fort de demander au gouvernement
fédéral de renouveler, sinon de prolonger cette
entente-là,
parce que ça constituait un véhicule qui permettait au
ministère du Tourisme d'avoir des actions conjointes avec le
fédéral où les budgets étaient tournés vers
des actions de développement, de promotion, de recherche et de
publicité touristique. Le gouvernement fédéral, comme vous
le savez, a décidé de ne pas reconduire cette entente-là
et plusieurs des autres ententes auxiliaires. On se situe maintenant en
négociation avec l'OPDQ; dans le cadre de la nouvelle entente de 820 000
000 $ à frais partagés entre Québec et Ottawa, la part du
Québec était d'environ 46 % pour un montant de 380 000 000 $ et
la part fédérale était de 440 000 000 $ pour un montant de
820 000 000 $. Cette entente-là est faite de cinq grands programmes: un
sur le développement de l'entreprise avec un volet sur le
développement de l'entreprise touristique pour un montant de 35 000 000
$; un programme au titre des infrastructures d'accueil touristique qui est
encore en négociation, l'enveloppe n'est pas fermée; un
troisième programme qui est celui de la formation et qui est encore en
négociation; un programme également sur les richesses naturelles;
et il y a un programme pour le développement des infrastructures
industrielles pour la région de Montréal, un cinquième
programme. Donc, nous sommes actuellement, par le biais de l'OPDQ, en
négociation pour les infrastructures et les programmes pour les
régions-ressources au titre de l'assistance des entreprises
touristiques. (22 h 30)
M. St-Roch: Mais, comme échéancier, M. le ministre,
on peut prévoir quoi dans le temps?
M. Vallerand: Cet échéancier-là, c'est
davantage la responsabilité du ministère des Affaires
intergouvernementales avec les différents ministères sectoriels
dont l'OPDQ et, également, le Tourisme. Je ne voudrais pas
préciser un calendrier très arrêté, mais on est
à finaliser l'ensemble des négociations au titre de l'entente.
Mais vous comprendrez qu'il y a plus que les ententes pour la promotion ou, en
tout cas, pour le développement touristique, il y a les ententes des
cinq autres volets, et la négociation du total de l'enveloppe
répartie, comme je disais, 46-54, 380 000 000 $, 440 000 000 $, entre le
fédéral et le provincial.
M. St-Roch: Dernière question, M. le ministre. Au niveau
du partage, parce que, dans cette entente-là, on sait que la part du
lion va être pour les régions éloignées, à
juste titre, pour les autres volets que vous mentionnez. Au niveau du
développement touristique, est-ce que c'est le même principe, la
même philosophie qui va s'appliquer ou si ça va être plus
desservi uniformément.
M. Vallerand: Le fédéral s'engage à soutenir
de façon normalisée, c'est-à-dire en prenant en
considération les régions-ressources, l'ensemble des efforts
qu'il voudrait consentir au développement, à tous égards,
des régions-ressources, ou ce qu'on qualifie de régions
éloignées, et le provincial assume surtout la
responsabilité des régions centrales. Donc, c'est pris en
considération. Les programmes sont normalisés pour tenir compte
de la distinction entre une région-ressource éloignée des
grands marchés et les régions centrales.
M. St-Roch: Je vous remercie, M. le ministre.
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée de Verchères.
Mme Dupuis: Au sujet du Palais des congrès, les contrats
de moins de 25 000 $, j'ai quelques cas, Mysto inc., extermination des insectes
et rongeurs.
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée, je vous en prie.
Mme Dupuis: Est-ce qu'il y aurait lieu d'avoir quelques
informations au sujet de cette compagnie et de ce contrat? Vous le trouverez
à la page 34 du cahier.
M. Vailerand: Bien sûr. C'est un contrat qui a
été octroyé quand?
M. Fragasso (Bruno): C'est un contrat qui a été
octroyé le printemps dernier, ce printemps-ci, si je me rappelle
bien.
M. Vallerand: Est-ce que ça entre dans les crédits
1990-1991? On veut bien vous donner...
Mme Dupuis: Oui, c'est dans les documents que...
M. Vallerand: Les documents, c'est parce que ce sont des
questions que vous avez posées, je pense, au niveau des crédits
1989. C'est dans le budget 1989 ou 1990?
Mme Dupuis: 1990-1991, l'étude des crédits. Une
voix: 1990-1991, oui.
M. Vallerand: Ce sont des contrats en bas de 25 000 $.
Mme Dupuis: Voilà.
M. Vallerand: 1989-1990.
Une voix: 1989-1990, oui.
M. Vallerand: Bon, ce sont des informations que vous avez
demandées. Vous connaissez notre
ouverture d'esprit, mais en principe, c'est une commission de
crédits pour 1990-1991, ça, M. le Président? On ouvre
ça.
Le Président (M. Bélanger): On peut être
tolérant là-dessus. Alors, si on veut bien.
M. Vallerand: Oui.
Une voix: C'est en page34, Mysto inc., extermination des
insectes etrongeurs, 6444 $.
Mme Oupuls: Voilà.
M. Fragasso: C'est ça. Alors, voici, c'est un contrat que
l'on a octroyé à cette maison. Comme dans tous les
établissements de la nature du Palais des congrès, non pas qu'il
y ait des insectes et des rongeurs, mais on se doit, par mesure de
précaution, d'avoir ces spécialistes qui viennent dans le but de
prévenir, justement, l'envahissement de vermine ou d'insectes. Comme on
le fait à l'accoutumée pour ce genre de contrat ou contrat de ce
montant, on fait appel à un minimum de deux entreprises pour
soumissionner et c'est à Mysto qu'on a octroyé le contrat.
Mme Dupuis: À la page 34 du même... M. Fragasso:
37.
Mme Dupuis:... 37 du même volume, SECOR inc., étude
de retombées économiques, 14 800 $. Est-ce qu'on pourrait avoir
un document de cette étude, avoir le rapport de cette étude?
M. Fragasso: Oui, quoique remarquez que l'étude n'est pas
encore complétée. Il y a eu une première ébauche
qui a été faite. On l'a vue, on l'a étudiée, on l'a
"rediscutée" avec la maison SECOR et le produit final doit nous
être remis incessamment. Je pourrais vous faire parvenir, bien sûr,
l'ébauche du programme, mais ce n'est pas le produit final encore.
Mme Dupuis: Cette étude portait sur quoi?
M. Fragasso: Sur les retombées économiques du
Palais des congrès.
Le Président (M. Bélanger): Ce serait
apprécié si cette étude était envoyée au
secrétaire de la commission, qui la fera parvenir à Mme la
députée de Verchères.
M. Fragasso: D'accord.
M. Vallerand: Et aux autres membres...
Le Président (M. Bélanger): Et aux autres membres
de la commission, il va de soi.
M. Vallerand: Moi, c'est comme ça que je l'avais compris,
M. te Président.
Le Président (M. Bélanger): C'était
implicite.
M. Fragasso: Je l'espère, M. le Président.
Mme Dupuis: Quand croyez-vous que cette étude sera
terminée et disponible?
M. Fragasso: D'ici, je dirais, quelques mois, peut-être
cinq ou six semaines en fait.
Mme Dupuis: Dans le courant du mois de juin, à
l'été.
M. Fragasso: Voilà! Voilà!
Société du Palais des
congrès
Mme Dupuis: Je crois que c'est dans l'autre document, j'ai perdu
ma page, alors je ne perdrai pas de temps à là retrouver, mais
j'ai pu constater que, selon les prévisions pour 1990-1991, le nombre de
congrès allait en diminuant. Est-ce que vous êtes en mesure de me
dire quel...
M. Fragasso: En 1990-1991? Mme Dupuis: Je le pense,
Oui.
M. Fragasso: II va en augmentant et de façon assez
considérable. Comme le disait M. le ministre tout à l'heure, on
prévoit atteindre un taux d'occupation de l'ordre de 68 %, s'il n'y a
pas d'annulations significatives au cours de l'année. Alors...
Mme Dupuis: Un instant! Je vais retrouver ma page.
M. Fragasso: Pardon? M. Vallerand: À la page 58.
M. Fragasso: Voilà!
Mme Dupuis: Bon. À la page 54, Événements
tenus au Palais des congrès de Montréal. Au niveau des
congrès américains, 1988-1989, cinq...
M. Fragasso: Je m'excuse, ce n'est pas la page 54.
Mme Dupuis: Page 54. Une voix: 54? Une voix:
1990-1991. M. Fragasso: Alors, voilà!
Mme Dupuis: Voilà! Est-ce qu'on a le même
document?
M. Fragasso: O.K. Ce nombre représente 85
réservations ferme plus 15 en cours de négociation, auquel
d'autres événements spontanés vont s'ajouter au cours de
l'année. Remarquez qu'à l'heure actuelle, on est bien en avant de
ce qu'on avait atteint l'an dernier à la même époque.
Alors, si on examine ce qui s'en vient et qui est en étape 1 ou 2,
c'est-à-dire qui n'est pas encore confirmé, à ce
moment-là, on va outrepasser largement 1989-1990. On va, comme je le
disais tout à l'heure, atteindre un taux d'occupation de 68 %. Alors il
n'y a absolument pas de diminution, au contraire, sauf que là, on vous
donne simplement les 85 réservations ferme plus les 15 en cours de
négociation, mais il y a énormément d'activités qui
s'ajoutent, qu'on appelle les activités spontanées, et qui vont
nous arriver au fur et à mesure. On peut même les décompter
à l'heure actuelle, parce que l'on sait que ces
activités-là reviennent annuellement, sauf qu'il n'y pas de
confirmation encore.
Mme Dupuis: Donc, ce que je vois à la page 54, le total
des événements 1988-1989, 127, réel 1989-1990, 169, et
prévisions 1990-1991, 103, c'est ça qui n'est pas exact.
M. Fragasso: Je m'excuse. Si vous regardez la note 1, le nombre
de 85 réservations ferme plus 15 en cours de négociation...
Mme Dupuis: Je crois qu'on a....
M. Fragasso: ...ça fait 100.100
événements.
Mme Dupuis: Je pense qu'on n'a pas le même document.
M. Fragasso: Non, manifestement pas. Et à ça vont
s'ajouter à peu près 70 événements qui peuvent
être considérés comme des événements
spontanés.
Mme Dupuis: Donc, vous êtes confiant que les
événements spontanés devraient venir corriger les
réservations ferme qui...
M. Fragasso: Historiquement, oui, il n'y a aucun problème.
Comme je vous le disais tout à l'heure, à moins qu'il n'arrive
des annulations majeures, chose qui me surprendrait beaucoup, on devrait
outrepasser 1989-1990 et largement. Le taux d'occupation de 1989-1990 doit
être un peu en bas de 60 % et on va gagner à peu près huit
à neuf points de taux d'occupation en 1990-1991.
Mme Dupuis: Cela va.
Le Président (M. Bélanger): Sur le même
sujet, M. le député de Drummond.
M. St-Roch: Oui, sur le Palais des congrès, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. St-Roch: M. le Président, à regarder les
prévisions pour 1990-1991, je remarque au niveau des services
alimentaires qu'il y a une baisse à comparer à 1989-1990. Si on a
un taux supplémentaire, est-ce que ça veut dire que ces
prévisions-là étaient, je n'aime pas le terme, mais disons
conservatrices?
M. Fragasso: Oui, effectivement, remarquez. Mais, il y a eu aussi
un réaménagement des installations de restauration au niveau de
la cafétéria et il y a un bar qui a été
ajouté. Alors normalement, les redevances au niveau des produits
alimentaires devraient augmenter considérablement.
M. St-Roch: L'autre question que j'aurais. Dans les frais
financiers, ça inclut un amortissement de la dette à long terme.
Quel est le total de la dette?
M. Fragasso: C'est 86 000 000 $.
M. St-Roch: Je vous remercie.
Mme Dupuis: Je vous remercie, M. Fragasso.
Le Président (M. Bélanger): Alors, il n'y a plus
d'autre question sur le Palais des congrès?
Bien. Alors, on vous remercie monsieur. Mme la députée de
Verchères, la parole est à vous.
Petites auberges
Mme Dupuis: Ce sera très rapide, au sujet des petites
auberges qui sont assujetties aux normes du code du bâtiment pour les
hôtels.
Les petites auberges, souvent, sont aménagées dans des
maisons ancestrales qui ont été restaurées. Elles font
face à des problèmes particuliers dont vous êtes
sûrement au courant, M. le ministre. Lorsqu'elles opèrent en vertu
d'un permis du ministère du Tourisme, six chambres et plus, elles
doivent se soumettre aux mêmes exigences que les grands hôtels et,
comme je le disais tantôt, elles doivent se soumettre aux mêmes
normes de construction. Donc, accès aux handicapés, etc.
D'ailleurs, ce n'est pas que je veuille les exempter de ça. Je voudrais
aussi qu'on fasse une sensibilisation - là, j'ouvre une
parenthèse - auprès des hôteliers pour les amener à
s'équiper, je veux dire à organiser leur entrée pour
permettre l'accès aux handicapés. Je pense qu'il y aurait lieu de
faire une petite campagne de sensibilisation dans ce sens-là.
Mais là n'est pas mon propos. Cela implique souvent pour nos
petits hôtels des aménagements
qui ne répondent pas à un besoin réel. Je pense,
par exempte, à un petit hôtel qui a six chambres. Les
propriétaires nous disent: Bon, si nous avons une personne qui vient en
chaise roulante, nous pouvons lui faciliter l'accès. On a simplement six
ou sept clients, six ou sept chambres et les gros hôtels ne peuvent pas
se permettre de donner un service personnalisé. Mais ils sont
assujettis aux mêmes normes, ce qui fait que ça peut amener
à faire fermer les portes de nos petits commerces.
Est-ce que le ministre a été sensibilisé à
ce problème-là des petites auberges opérant avec un permis
du ministère du Tourisme?
M. Vallerand: Oui. Ce qu'on me dit, c'est que six chambres et
plus, ça relève du Code national du bâtiment. Le
contrôle du ministère est inopérant, je pense. Le
contrôle est fait par le ministère du Travail dans ces
cas-là. Ils relèvent du Code national du bâtiment, à
six chambres et plus. Donc, c'est le ministère du Travail qui les
normalise ou les réglemente vis-à-vis du genre
d'équipement public qu'ils doivent avoir. (22 h 45)
Mme Dupuis: Oui, c'est ça. Moi, je veux bien que ça
relève du ministère du Travail, mais, en tant que ministre du
Tourisme, puisque ça touche nos auberges qui sont des intervenants
importants tout de même, qui sont une des associations qui fait partie
des associations touristiques, est-ce que M. le ministre a l'intention de
sensibiliser et de poser un geste auprès de...
M. Vallerand: On le fait déjà, d'ailleurs, Mme la
députée. Mais le geste est incitatif, au titre de la
classification, entre autres. On prend ça en considération. Mais
la loi est appliquée par le ministère du Travail, puisqu'ils
relèvent du Code du bâtiment comme tel. Pour ce qui a trait aux
handicapés, je dois vous dire qu'on partage les mêmes
préoccupations. On a un interlocuteur privilégié, qui est
Kéroul. Et on entend d'ailleurs sensibiliser nos hôteliers le plus
possible à l'accessibilité pour les personnes
handicapées.
Mme Dupuis: Mais indépendamment que ça
relève d'un autre ministère, il n'y aurait pas moyen de faire
changer des règlements ou de donner un statut pour qu'il y ait une sorte
d'intermédiaire, si vous voulez, entre les gîtes du passant, les
petits hôtels, qui sont assujettis aux mêmes normes que les gros
hôtels? Il n'y aurait pas lieu de faire des recommandations dans ce sens,
afin de mettre des normes qui répondent vraiment à leurs besoins,
qui sont un besoin réel?
M. Vallerand: On me dit qu'il y a une table de concertation entre
le ministère et le ministère du Travail pour prendre en
considération cette normalisation plus proportionnelle. Il y a des
échanges qui se font, actuellement, entre le ministère du Travail
et le mînîstère du Tourisme à cet effet.
Mme Dupuis: Donc, à cette table de concertation, le
ministère du Tourisme a un intervenant qui...
M. Vallerand: Ça a été initié,
d'ailleurs, par le ministère du Tourisme, en collaboration avec le
ministère du Travail, pour tenir compte justement de cette
normalisation.
Mme Dupuis: Et les principaux concernés, si vous voulez,
les aubergistes, est-ce qu'ils sont représentés à cette
table?
M. Vallerand: Actuellement, c'est entre les fonctionnaires du
ministère du Travail et ceux du ministère du Tourisme. Mais
après coup, il y aura une consultation auprès des
aubergistes.
Mme Dupuis: Quand toutes les normes seront établies, ou si
vous...
M. Vallerand: C'est-à-dire qu'il y a déjà
des contacts entre le ministère du Tourisme, mais les aubergistes...
Mme Dupuis: ...établissez des normes et ensuite vous allez
leur soumettre avant de les adopter de façon définitive,
ou...
M. Vallerand: Je pense qu'on avait compris que la
responsabilité réglementaire appartient au ministère du
Travail. Ce qu'on tente de faire, nous, c'est de les influencer dans le sens
des intérêts de ces aubergistes, à travers cette table de
concertation.
Mme Dupuis: Est-ce que le ministère du Tourisme a fait une
proposition au ministère du Travail pour le sensibiliser à
ça et qui répondait aux besoins des hôteliers? Est-ce qu'il
y a une proposition venant du ministère du Tourisme à cet
effet?
M. Vallerand: Si vous permettez, c'est notre spécialiste
en normalisation.
M. Demers (Claude): Dans la mise au point du règlement
n° 1 qui va supporter l'entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur les
établissements touristiques, nous avons rencontré tous les
ministères qui interviennent avant nous ou après nous dans le
même genre d'établissement. Le ministère du Travail a
été consulté. On a identifié un certain nombre de
modifications à faire dans notre règlement proposé. Nous
avons, en retour, identifié au ministère du Travail un certain
nombre de choses qu'il faudrait réviser dans leur réglementation.
Comme vous le savez
aussi, le ministère du Travail a un portefeuille
réglementaire imposant. Le règlement sur l'accessibilité
des lieux ou la sécurité dans les édifices publics est un
des nombreux règlements qu'il administre.
Mme Oupuis: C'est sûr. C'était un bon exemple,
ça.
M. Demers: On a donc souligné quelques exemples, mais il y
a beaucoup de travail à faire à cette enseigne. Néanmoins,
le mouvement est amorcé.
Mme Dupuis: Est-ce que ce serait possible d'avoir, à un
moment donné, ce qui va sortir de cette table de concertation et ce qui
a été proposé par le ministère du Tourisme à
cet effet?
M. Demers: Je pense que le meilleur résultat que vous
pourriez obtenir, c'est un projet de modification de règlement qui vous
viendrait du ministère du Travail, éventuellement. Pour
l'instant, nous, on ne sert que de relais à des revendications qui nous
viennent soit des petits aubergistes, soit de Kéroul, ou à des
problèmes d'application que l'on vit dans le quotidien des
fonctionnaires. Je ne pense pas que ce soit vraiment d'utilité de
circuler des réflexions de fonctionnaires, finalement, qui n'ont pas
reçu aucun autre aval.
Mme Dupuis: Donc, le problème de Kéroul, vous allez
l'étudier aussi?
M. Demers: Définitivement. Kéroul est un
interlocuteur privilégié, subventionné par le
ministère afin de prendre en compte le phénomène de
l'accessibilité dans tous les équipements, qu'ils soient
hôteliers, de restauration ou de camping. Nous avons, au cours des deux
dernières années, fait l'inventaire systématique de tous
les lieux d'hébergement au Québec, pour pouvoir les qualifier en
termes d'accessible, semi-accessible ou non accessible. Nous entreprenons de
faire la même chose pour une partie des établissements de camping
cet été et déjà, on a véhiculé
auprès de l'ensemble des détenteurs de permis de camping au
Québec la documentation de Kéroul sur comment rendre son
établissement accessible. Car notre approche est beaucoup plus
incitative que normative, au sens où nous voulons nous faire des
partenaires de l'industrie et les amener volontairement, progressivement et
dans leur propre intérêt à prendre en compte les besoins
d'une clientèle qui, à un moment ou à un autre dans
l'année, varie considérablement, mais qu'on peut évaluer
entre 20 % et 30 % de la population, si on y inclut les gens en situation de
mobilité réduite de façon temporaire ou autre.
Mme Dupuis: Mais, selon vous, des mesures incitatives, est-ce que
ça peut être suffisant pour finalement donner justice à ces
gens qui devraient avoir accès aux mêmes endroits que les gens qui
se véhiculent, je veux dire, d'une façon normale?
M. Demers: Les mesures incitatives sont, espérons-le,
suffisantes pour permettre d'influer la courbe et le réflexe de
société qui est une composante de l'industrie touristique. Cela
dit, nous n'avons qu'une très petite responsabilité à cet
égard. Nous tentons d'influencer le ministère porteur, qui est le
ministère du Travail, à tenir compte et à faire une
application plus rigoureuse, plus systématique des normes
d'accessibilité quand ils approuvent les plans des édifices qui
sont des lieux publics, qu'ils soient ou non régis par notre loi de
l'hôtellerie ou la Loi sur les établissements touristiques. Alors,
nous tentons de les influencer, de les amener à être plus
rigoureux, à être plus systématiques, à
véhiculer auprès des détenteurs de permis de chez nous des
notions d'accessibilité ou des façons de se convertir à
l'accessibilité. Mais pour l'instant, c'est, je pense, le plus loin que
nous puissions aller.
M. Vallerand: Parce qu'en fait, ça touche tous les
édifices publics, au niveau de l'accessibilité, y inclus les
établissements touristiques.
Mme Dupuis: II y a un règlement pour ce qui est des
édifices gouvernementaux, qui sont tenus... Si je pense... Je vous donne
comme exemple le bureau du député. On n'a pas le choix, il faut
que... C'est dans les règlements et les statuts, on n'a pas le choix de
donner accès, de favoriser l'accès aux personnes
handicapées qui doivent se véhiculer en chaise roulante.
Maintenant, là, vous, ce sont des mesures incitatives dans l'espoir que
ça puisse répondre au besoin.
M. Demers: Et c'est dans leur intérêt de prendre
compte, aussi, de la clientèle la plus large possible. À partir
du moment où d'autres destinations le font... L'Ontario est très
avancée, à ce chapitre. D'autres destinations touristiques le
font aussi. La population va en vieillissant. La mobilité réduite
est un phénomène de plus en plus répandu. Les
établissements hôteliers, comme de restauration ou de camping,
comme tous les autres lieux publics au Québec, vont devoir tenir compte
de cette évolution sociétale, s'ils veulent demeurer en affaires
et compétitifs.
Mme Dupuis: Oui, parce qu'il n'y a pas seulement les personnes
qui se véhiculent en chaise roulante. Il y a aussi les personnes
âgées qui voyagent et qui souvent se plaignent de cet état
de fait. Parce qu'elles ont besoin d'une rampe, elles ont besoin d'une
facilité d'accès à cause de leur âge et de leur
difficulté, des fois,
à se déplacer, surtout en hiver. Donc, ils peuvent
élargir, aussi. C'est dans leur intérêt, puisqu'ils peuvent
élargir leur clientèle.
M. Vallerand: C'est arbitré même
économiquement, parce que c'est une clientèle qui prend de
l'ampleur, compte tenu du vieillissement de la population du Québec.
Alors, c'est de leur intérêt de prendre ça en
considération.
Régie des installations olympiques
Mme Dupuis: Je vous remercie. On aurait d'autres questions, mais
là, vu le temps, je pense qu'on va passer au troisième organisme,
qui est la RIO.
M. Vallerand: RIO
Mme Dupuis:... mais tout le monde ici sait que c'est la
Régie des installations olympiques. M. le Président, je crois...
Comme c'est un organisme qui fait partie du ministère du Tourisme, je ne
crois pas utile qu'on reprenne nos dix minutes de réouverture. Je pense
qu'on enchaîne.
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui On
enchaîne, il n'y a pas de problème.
Mme Dupuis: Bonsoir, M. Bibeau. M. Bibeau (Pierre):
Bonsoir.
Mme Dupuis: Dans un plan directeur adopté au début
d'avril par le conseil d'administration, la RIO demande à Québec
de modifier son statut juridique de façon à élargir sa
marge de manoeuvre. On propose de créer une société mixte
représentant le secteur privé, la ville de Montréal et le
gouvernement du Québec. Ce plan directeur serait présentement
à l'étude au bureau du ministre. Doit-on penser, en se fiant aux
déclarations du ministre, qu'il est sûr et certain qu'il n'y aura
pas de modification au statut de la Régie? Là, je saute des
étapes, des citations, si vous voulez, mais doit-on croire, en se fiant
aux déclarations du ministre, d'une façon certaine, qu'il n'y
aura pas de modification au statut de la Régie?
M. Vallerand: Ça dépend de ce que Mme la
députée vise par changement au statut. Dans le plan directeur qui
a été proposé au ministère du Tourisme, il y a
certaines demandes, entre autres, qu'on est à examiner et auxquelles on
n'a pas encore rendu de réponse, qui ont été rendues
publiques. Je pense que ce sont les changements de statut que vous avez en
tête, au titre, entre autres, du changement de statut vis-à-vis de
l'éventualité de la remise des équipements à la
ville. Parce que vous savez que dans la Loi de la Régie, une fois la
dette repayée dans sa totalité, les équipements reviennent
à la ville. C'est une suggestion de ta Régie et de son conseil
d'administration, dans ce qu'ils envisagent de donner comme plan directeur ou
orientation à l'utilisation de certains équipements. C'est une
hypothèse qui a été soumise au ministère et qu'on
examine. Mais pour le moment, et ce qui a été dit
là-dessus, c'est qu'il faut tenir compte de l'intention du
législateur, en 1976, qui avait comme objectif de remettre tes
équipements parce que, croyait-il, te gouvernement n'avait pas comme
mission de faire l'exploitation d'équipements sportifs, donc, une fois
la dette repayée, de remettre ces équipements-là à
la municipalité, au niveau gouvernemental, qui pouvait en faire un
meilleur usage pour ses clientèles auprès de son
gouvernement.
Donc, je pense que, dans les circonstances, c'est une hypothèse
qui est envisagée. On est à l'examiner. Éventuellement, on
rendra un avis là-dessus. Le deuxième changement de statut qui
était envisagé, c'était par rapport à la marge de
manoeuvre financière de la Régie. Bon, c'est un peu normal, dans
la mesure où la Régie s'interroge sur un plan d'action qui est
dynamique, qui va dans le sens de ce que le gouvernement sollicite de la part
de ses dirigeants pour tenter de minimiser les déficits
d'opération le plus possible. Pour autant que le déficit se
justifie uniquement parce que l'équipement est utilisé par un
grand bassin de population, on peut toujours le supporter, mais je pense que
l'intention gouvernementale, qui a été bien traduite dans
l'esprit des dirigeants, c'est d'atténuer ces déficits-là.
Donc, ils examinent une orientation qui pourrait s'inscrire dans cette
préoccupation-là. Pensent-ils à avoir une attitude
financière plus grande? Dans la vue et la compréhension du
gouvernement, c'est une autre hypothèse qu'on examine dans le plan
directeur et sur laquelle on rendra des avis, éventuellement.
Mme Dupuis: Si je tiens compte de ce qu'ont écrit les
journaux, si je prends des déclarations du ministre, pour lui, la RIO a
toute la latitude voulue, mais elle sera toujours redevable aux
autorités publiques, étant donné qu'elle gère des
installations et des fonds publics. Et il n'entend pas changer la loi
constituante de la Régie. Montréal devrait recevoir, comme
prévu, des installations olympiques en 1995. De façon
précise, est-ce que le ministre peut nous dire s'il a une ouverture, ou
si ces déclarations sont inexactes? Je fais état des
journaux.
M. Vallerand: C'est le rôle, je pense, M. le
Président, d'un gouvernement de conserver la responsabilité sur
l'utilisation de fonds publics qui viennent d'une taxe spéciale. C'est
bien évident que, dans la mesure où la RIO aura l'intention de
faire une utilisation, sans avoir à rendre des comptes au gouvernement
de l'utilisation de ces fonds publics, de cette taxe olympi-
que, il n'est pas dans les intentions du gouvernement d'accéder
à cette demande-là. Mais c'est l'interprétation qu'on en a
faite. C'est les mises en garde que j'ai données. Mais, dans l'examen du
plan directeur, la RIO vise une attitude financière qui lui permettra,
par exemple, d'intervenir plus rapidement sur l'addition ou la correction de
certains de ses équipements. Mais le message auprès des
dirigeants de la RIO, lorsque j'ai rencontré le conseil, et à M.
Bibeau, qui est son président-directeur général, c'est que
le gouvernement se gardera toujours un droit de regard en fonction de sa
responsabilité, tant et aussi longtemps que la RIO se financera à
partir d'une taxe qui est la traduction la plus évidente d'utilisation
de fonds publics. (23 heures)
Mme Dupuis: Pour l'avoir lu dans les journaux, je pense que
l'organisation de la RIO démontre un dynamisme et semble vouloir faire
de ses installations un centre intéressant et créer un dynamisme.
Comment peut-on concilier les positions du ministre... Je vais formuler ma
question autrement. Ne croyez-vous pas, M. le ministre, que ça pourrait
peut-être gêner le dynamisme des dirigeants de la RIO si on ne
démontre pas, face à ce dynamisme - je reviens avec le mot
dynamisme - une ouverture d'esprit nécessaire à son
développement?
M. Vallerand: L'un n'empêche pas l'autre, M. le
Président. Je ne pense pas qu'il est de notre intention de créer
un pouvoir de taxation sans représentation. Je pense que Mme la
députée est d'accord avec la vision du gouvernement. C'est une
taxe spéciale. La taxe spéciale est levée par le
gouvernement, donc, c'est le gouvernement qui a la responsabilité de
voir à son administration et à rendre des comptes publics sur
l'utilisation de ces fonds publics là.
Et je ne pense pas que ce soit l'intention du gouvernement d'abdiquer.
Sauf que, dans la dynamique que vous mentionnez, qui est l'intention de la RIO,
il n'est pas impossible de conjuguer dynamisme tout en assujettissant la RIO et
ses dirigeants à certaines directives gouvernementales quant à
l'utilisation de ces fonds qui sont levés à même une taxe
spéciale.
Mme Dupuis: Donc, pour M. le ministre, il n'y a pas de
privatisation dans l'air?
M. Vallerand: Pour le moment, tant et aussi longtemps qu'il y
aura privatisation d'un équipement qui est financé à
partir d'une taxe spéciale, il n'en sera pas question. Ce serait
illogique - je réponds spontanément - de vouloir privatiser un
équipement qui s'alimente, pour effacer sa dette d'immobilisation, en
grande partie ou en totalité, à même une taxe
spéciale.
Mme Dupuis: Non. Mais au moment de l'entente en 1995, est-ce que,
là, il y a pos- sibilité qu'on aille vers la privatisation?
M. Vallerand: Ça demeure des hypothèses. Mais en
vertu de la loi actuelle, les équipements retournent à la ville.
C'est dans l'esprit de la loi, dans la lettre de la loi et, pour le moment,
l'intention gouvernementale n'est pas de changer cette disposition.
Mme Dupuis: Pour le moment?
M. Vallerand: Mme la députée, il y a des moments
qui durent longtemps.
Mme Dupuis: Le mois dernier, le président de la RIO, M.
Bibeau, a lancé l'idée de transformer le Parc olympique en une
cité du loisir et de l'écologie. Je pense que c'est un secret
pour personne. Le projet aurait fait l'objet d'un plan directeur au
ministère du Tourisme. Le plan prévoit le
déménagement du planétarium au centre Pierre-Charbonneau,
l'aménagement de terrains de tennis à calibre international en
bordure de la piste de course, la construction d'un parc aquatique avec piscine
de vagues, de saunas et de glissades d'eau et l'agrandissement de
l'aréna Maurice-Richard.
Le ministre est-il en mesure de nous informer des coûts relatifs
à ces projets?
M. Vallerand: Le projet est encore plus vaste que ce que vous
énumérez, dans le fond. C'est tout le quadrilatère entre
les rues Pierre-de-Coubertin au sud, Rosemont au nord, Pie-IX à l'ouest
et Viau à l'est qui est touché. En fait, le projet de cité
du loisir et de l'écologie touche tout le quadrilatère. Et ce
qu'on propose, c'est de travailler en synergie avec la ville de
Montréal, qui est responsable, entre autres, du Jardin botanique ainsi
que du Parc Maisonneuve, qui sont touchés dans le projet, ainsi que des
aménagements de l'aréna Maurice-Richard. C'est la ville de
Montréal qui gère actuellement Caréna Maurice-Richard
ainsi que le centre Pierre-Charbonneau.
Alors, le but du projet, c'est de faire de cet ensemble, de ce complexe,
une masse critique importante au niveau du tourisme. Alors, en travaillant en
synergie... Et d'ailleurs, il y a des actions qui ont commencé à
être posées avec la ville de Montréal et, en particulier,
avec le Jardin botanique. Et déjà, nous travaillons en
étroite collaboration avec le Jardin botanique à la
réalisation du Biodôme. Alors, il y a un certain nombre de gestes
qui peuvent être posés ou de développements qui peuvent se
faire. Mais, évidemment, c'est important d'avoir un plan d'ensemble,
pour que ce ne soient pas des actions isolées, mais que ça fasse
partie d'un plan d'ensemble, comme je vous le dis, toujours pour faire une
masse critique touristique importante, pour que l'Est de Montréal, en
particulier, le quadrilatère que je viens d'énumérer,
devienne
un pôle d'attraction majeur au niveau du tourisme à
Montréal.
It y a un certain nombre de projets que j'ai
énumérés, que vous avez repris en partie. il y en a
également un certain nombre d'autres. Au niveau des moyens, comme
d'ailleurs je ie disais dans le discours, nous voulons vivre selon nos moyens.
Ces projets-là vont être faits selon les moyens...
Mme Dupuis: Des échéanciers.
M. Bibeau: ...qui nous sont imposés et, également,
au rythme que vont nous permettre ces moyens-là. Or, il faut travailler
en étroite collaboration avec la ville de Montréal. Par exemple,
le Planétarium. Le Planétarium, actuellement, selon les avis
d'experts, est désuet où il est situé. Alors, tant
qu'à relocaliser... Il va falloir éventuellement que la ville
relocalise son Planétarium. Alors, au lieu qu'il soit isolé dans
l'Ouest, ou ailleurs dans une partie de la ville de Montréal, qu'il soit
complètement isolé, elle est bien mieux de le ramener là
où le Planétarium pourrait compléter, d'une certaine
façon, le Biodôme. Je dois vous dire que les autorités de
la ville de Montréal sont très ouvertes à cette
idée-là.
Alors, il n'y a pas d'échéancier précis. En fait,
l'échéancier, ça va être les moyens qu'on va avoir
qui vont nous les imposer. Si on a les moyens de réaliser des choses, on
va les faire, soit en association avec l'entreprise privée. Comme vous
le mentionnez, le tennis, c'est possible de le réaliser, possiblement
avec les entreprises Players, pour remplacer l'International Players. Ce ne
sera pas impossible qu'elles viennent s'établir dans nos murs, surtout
si le Forum ne vient pas. Alors, ça pourrait donner... On aurait
possiblement les terrains disponibles. D'ailleurs, si vous voulez visualiser,
on a emmené des planches et des maquettes, justement, pour vous
illustrer ce que ça pourrait être.
Mme Dupuis: Ah! Vous avez apporté les maquettes. On
pourrait voir, peut-être, après la séance.
M. Vallerand: On vous invite après 23 h 30.
Mme Dupuis: Mais au sujet des coûts, est-ce que le ministre
est en mesure de nous informer des coûts reliés à ce
projet? Est-ce qu'il y a des études en cours?
M. Vallerand: C'est prématuré, M. le
Président. Je pense que ça fait partie d'un projet, de la part
des dirigeants de la RIO, eu égard à des demandes, d'ailleurs,
que le gouvernement et le ministre responsable de l'équipement avaient
déjà demandées au conseil d'administration, de voir de
quelle façon on ne pourrait pas redéployer une
compréhension, une utilisation des équipements, notamment avec
l'arrivée du Biodôme qui a été annoncé, comme
vous le savez, l'été dernier, qui est en voie de construction.
Ça indiquait déjà, d'ailleurs, par cet ajout
d'équipement, un attrait qui distinguait, sans perdre de vue
l'importance des équipements touristiques, sportifs, mais qui
commençait à distinguer l'ensemble des équipements comme
attraction touristique.
Donc, à ia suite de ça, les dirigeants ont fait une
réflexion, ils ont saisi le gouvernement de cette
réflexion4à. On est à l'examiner. il y a toutes sortes
d'hypothèses qui peuvent s'écha-fauder entre-temps. On reviendra
davantage avec une meilleure compréhension, c'est-à-dire plus
opérationnelle, et on dégagera, à la suite de ça,
les frais inhérents ou les coûts inhérents de ce
changement, de ces additions en termes de vocation et d'attraits
touristiques.
Mme Dupuis: M. le ministre, afin de prendre une décision
éclairée sur les possibilités, est-ce vous avez
commandé des études à cet effet?
M. Vallerand: Non. Actuellement, on a eu uniquement à
répondre aux documents que les dirigeants ont remis au ministère
et qui sont compris à l'intérieur d'un plan qui est appelé
plan directeur. C'est la réflexion que le ministère mène
à l'interne, en consultation avec la RIO. Il y a des rencontres avec le
président et on voit de quelle façon... on essaie de regarder de
quelle façon l'ensemble peut s'articuler et se développer.
M. Bibeau: Par contre, si vous me le permettez, je vais apporter
un complément, M. le ministre. C'est que sur deux points
précisément, il y a actuellement des études qui sont
faites, soit par d'autres organismes, comme la ville de Montréal, ou qui
sont sur le point d'être déclenchées par la Régie,
au niveau des 225 000 pieds qui sont, actuellement, inutilisés dans la
tour. Alors, la ville de Montréal, actuellement, est en train de faire
une étude de faisabilité, de rentabilité relativement
à des plateaux sportifs. Initialement, la tour avait été
conçue par M. Taillibert pour accueillir des plateaux sportifs sur les
14 étages actuellement inutilisés. Alors,, la ville est en train
de faire ce genre d'étude. Et normalement, du côté de la
RIO, si le conseil d'administration les approuve lors de son prochain conseil,
il devrait y avoir des études relatives à un hôtel, en
particulier au niveau de la faisabilité, comme des études
d'insonorisation, etc., et également des études de
rentabilité, possiblement, pour un hôtel, tant au niveau de la
tour que d'avoir également des chambres au niveau du stade. Or, ce n'est
pas en marche, actuellement, mais ça devrait l'être bientôt,
si le conseil d'administration l'autorise. Également, il devrait y avoir
une étude de faisabilité et de rentabilité qui
commencerait bientôt, effective-
ment, au parc aquatique. Ça fait déjà un certain
nombre d'années que c'est dans l'air, et il n'y a pas eu d'étude
de façon précise pour examiner le dossier plus en profondeur. Si
le conseil d'administration les autorise, il pourrait y avoir des études
de rentabilité et de faisabilité sur la question du parc
aquatique.
M. Vallerand: Permettez-moi de préciser, Mme la
députée, parce que c'était le sens de votre question, que
ce ne sont pas des études qui sont conduites par le ministère et
à même les budgets du ministère.
Mme Dupuis: II y en a...
M. Bibeau: Ce sont des études, si elles sont menées
par la RIO, elles ont, à l'intérieur, des budgets prévus
à cette fin.
Mme Dupuis: À la RIO et non...
M. Vallerand: Oui, à cette fin-là, et non pas du
ministère comme tel.
Mme Dupuis: Maintenant, pour ce qui est de la vocation sportive
du site olympique, est-ce qu'il y a eu contestation, est-ce qu'il y a des gens
qui peuvent remettre en question le fait que... Peut-être que nous - je
dis "nous" - que cet organisme remet en question la vocation sportive. Qu'en
est-il de la vocation sportive du site olympique?
M. Bibeau: Au contraire, on voudrait, en autant que le sport est
compatible avec le tourisme... Depuis octobre dernier, en fait, depuis que la
Régie des installations olympiques relève du ministère du
Tourisme, ça a donné un sens, si vous voulez, ça a
donné un fil conducteur à la Régie des installations
olympiques, qui est le tourisme. Le sport, en autant qu'il est compatible avec
le tourisme et, aussi, étant donné que les installations ont
été conçues initialement pour du sport, évidemment,
on va essayer de ramener, d'une certaine façon, le sport au niveau des
installations olympiques.
Par contre, lorsqu'on parle de sport, on peut identifier trois
catégories de sport. Premièrement, au niveau du sport
professionnel. Actuellement, nous avons les Expos. Possiblement, nous allons
avoir la Ligue mondiale, en 1991, au niveau du football américain, et
peut-être même, éventuellement, du soccer. C'est une partie,
le sport professionnel est un atout très important au niveau du
tourisme. Il véhicule le nom de Montréal au niveau de toutes les
villes de l'Amérique du Nord, et possiblement au niveau de l'Europe,
avec la Ligue mondiale de football.
Il y a une dimension sport professionnel, il y a également la
dimension sport d'élite, que l'on retrouve en particulier au niveau de
nos piscines, qui sont un joyau, et au niveau de nos bassins aquatiques, qui
sont des joyaux au Canada, et même avec notre bassin de 50 mètres,
notre bassin d'entraînement, notre bassin de plongeon, notre
bassin de plongée sous-marine. Nous allons essayer d'établir, en
collaboration avec la Fédération de natation du Québec,
avec le Club des piscines olympiques, etc., une vocation un peu
"élitique" au niveau, en particulier, des piscines et même,
possiblement... On a d'autres installations, comme les aires
extérieures, les pelouses extérieures... Je crois qu'il y a moyen
de ramener cette compétition d'élite, et même s'il y avait
moyen de ramener des grandes compétitions internationales au Stade, je
pense que ce serait excellent pour Montréal, ce serait excellent pour le
Québec et ce serait excellent pour le tourisme.
Finalement, la troisième dimension est le loisir de masse, si on
veut, entre autres au niveau des piscines. On l'a vu lundi dernier avec la
journée portes ouvertes, plus de 15 000 personnes sont venues visiter
les installations olympiques, dont environ 5000 qui ont participé
activement au niveau des piscines. Il s'agit de combiner, si vous voulez, sport
professionnel, sport d'élite et loisir de masse.
Mme Dupuis: Ça élargit, si vous voulez, parce que
comme le projet n'aurait pas seulement une vocation sportive comme il avait
avant, il s'agit de ne pas éliminer le côté sportif, si je
comprends bien, mais d'élargir. Ça m'a peut-être
échappé...
M. Bibeau: Et de rattacher toujours au tourisme.
Mme Dupuis: Ça m'a peut-être échappé,
M. Bibeau, mais au sujet de la piscine olympique, est-ce que c'est dans vos
projets de la conserver ou de la transformer? Peut-être que vous l'avez
dit et que ça m'a échappé.
M. Bibeau: Absolument, il faut la conserver. Je suis très
heureux que vous posiez la question, parce que, souvent, il y a une confusion,
on pense qu'on veut remplacer les piscines olympiques par des glissades d'eau
ou des choses comme ça. Il n'en est pas question, d'aucune façon,
à moins de recevoir des ordres contraires. Mais je crois que dans
l'esprit des dirigeants de la Régie, il n'est d'aucune façon
question d'éliminer les piscines olympiques; bien au contraire, il faut
les conserver. On regarde si on peut, en ajout, en complément aux
piscines olympiques, les équiper, d'une certaine façon, pour
atténuer le déficit. Les piscines, comme telles,
génèrent un déficit annuel de l'ordre d'environ 3 000 000
$. Pour atténuer ce déficit et même peut-être
rentabiliser nos piscines, en faisant l'étude dont je vous pariais tout
à l'heure au niveau de la rentabilité et de la faisabilité
du parc aquatique, c'est peut-être un moyen de rentabiliser nos
piscines. Mais il n'est pas question, d'aucune façon, qu'elfes
disparaissent, qu'on les remplace ou même qu'on les altère. (23 h
15)
Le Président (M. Bélanger): M.le
député d'Orfofd avait une question, si vous permettez. M. fe
député.
M. Benoit: M. Bibeau a mentionné - et il ne reste pas
beaucoup de temps - qu'il avait apporté des esquisses sur les projets.
Je me demandais si ça ne serait pas bon qu'on demandé à M.
Bibeau de nous montrer ces esquisses-là immédiatement, M. te
Président, si M. Bibeau était d'accord.
M. Bibeau: J'en ai sur le parc aquatique, entré
autres.
Le Président (M. Bélanger): S'il y a
consentement.
M. Vallerand: Mme ta députée, est-ce que vous
préférez voir les esquisses maintenant, ou profiter des
dernières minutes pour poser d'autres questioris et voir les esquisses
après?
Mme Dupuis: Je verrai les esquisses après et là, si
M. le député veut continuer, parce que, moi, ça va me
donner le temps de sélectionner parmi mes questions. Il reste 15
minutes.
Le Président (M. Bélanger): C'est qu'il y avait une
demande qu'il faut disposer.
M. Vallerand: Je vais rajouter, M. le Président, si vous
me permettez, au niveau des installations olympiques, parce que je ne voudrais
pas que s'installe le doute dans l'esprit de ceux qui ont à coeur de
maintenir la vocation sportive, qu'on pense qu'on tente d'éliminer
totalement cette vocation. Je pense que M. Bibeau l'a bien expliqué. Il
s'agit de conjuguer installations olympiques et équipement touristique,
et on peut davantage faire profiter l'ensemble de cette masse critique
là pour des fins d'attraction touristique. Les instructions du
gouvernement n'iront jamais dans le sens, non plus, je l'ai déjà
dit, de recycler ou d'abandonner les piscines olympiques. Alors, j'aimerais que
tout le monde soit bien rassuré là-dessus.
Mme Dupuis: Simplement... Est-ce que monsieur...
M. Benoit: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Si vous voulez terminer
votre intervention.
M. Benoit: II me semblait que... C'est parce que là, on
parie de choses et on pourrait les visualiser. Moi, je ne suis pas de
Montréal. Je n'ai jamais été au Stade olympique. On
pourrait visualiser tout ça.
M. Vallerand: M. le Président, moi, j'ai des objections.
J'aimerais mieux que Mme la députée continue ses questions et
qu'on voie les esquisses après. Il reste à peine 10 minutes.
Alors, tout le monde pourra, jusqu'à 24 h 30, 2 heures, regarder les
esquisses.
Mme Dupuis: Je vous remercie, M. le rninistre.
M. Vallerand: Je vous en prie.
Mme Dupuis: Je comprends que c'est pour... Nous sommes
plongés dans faction. Le temps passé vite. Moi, je trouve que le
temps a passé trop vite. Alors, il nous reste dix minutes. On va...
M. Vallerand: Même chose, Mme la députée.
C'est pour ça que je veux que vous utilisiez le peu de minutes qu'il
vous reste encore. J'ai comme l'impression que vous allez me manquer,
après ça.
Mme Dupuis: Au sujet du Vélodrome, est-ce que la
contestation des cyclistes... Est-ce que c'est clos? Et j'y vais rapidement,
est-ce que cette contestation-là, c'est clos? Vous, au ministère,
est-ce que vous la considérez comme close?
M. Vallerand: Oui. Moi, je vais laisser peut-être M.
Bibeau, qui vit dans ce milieu-là quotidiennement, mais en autant que je
suis concerné... D'ailleurs, premièrement, la contestation des
cyclistes, à mon avis, a été une contestation qu'on peut
qualifier de marginale, mais bien fondée - je me mets à leur
place - surtout les cyclistes d'élite, parce que c'est un
équipement pour la formation de sportifs, de cyclistes d'élite
comme tels. Il faut comprendre que le Vélodrome était
utilisé à peu près par moins de 1000 personnes par
année, à peu près 500 personnes...
Mme Dupuis: 400.
M. Vallerand:... 400, et il faut comprendre que c'est souvent les
mêmes personnes qui y venaient, d'ailleurs. Donc, le nombre était
tout à fait marginal, je pense que c'est l'expression. Malheureusement,
c'est un équipement important, et ce n'est pas de gaieté de coeur
qu'on le fait, mais on l'a recyclé en un équipement qui va nous
permettre de croire qu'on pourra attirer davantage non seulement de touristes,
mais aussi la population locale, parce qu'il y a une dimension très
pédagogique dans le Biodôme. Mais je veux dire, ça illustre
très bien un type d'équipement que le gouvernement ne peut plus
supporter au terme de son déficit, parce que ce n'est pas un
équipement qui est utilisé par une masse suffisamment
importante pour justifier le déficit. Et à mon avis, je pense que
la contestation... Je ne prétends pas qu'il n'y a pas quelques voix qui,
à l'occasion, s'en plaignent encore, mais ça m'ap-paraît
marginal. Je ne sais pas si M. Bibeau a la même...
M. Bibeau: En fait, j'ai rencontré les gens de la
Fédération cycliste la semaine dernière, avec les gens des
autres fédérations. Aussi, je pense évidemment que c'est
malheureux pour la Fédération cycliste, mais je pense qu'elle
accepte son sort, jusqu'à un certain point, d'autant plus que la
Régie a essayé de collaborer avec elle pour lui remettre des
équipements qui ne servaient plus, avec la transformation du
Vélodrome en Biodôme. Et entre parenthèses, pour M. Benoit,
on a aussi des planches illustrant le futur Biodôme. Alors, je crois...
En tout cas, on a essayé d'atténuer et on a fourni tous les
équipements qui ne nous servaient pas, comme le photo-finish, même
des équipements assez dispendieux, et je pense que c'a montré
notre bonne foi face à la Fédération cycliste.
Mme Dupuis: Une question rapide, je pense que j'ai le temps. En
décembre 1988, le ministère des Approvisionnements et Services,
de qui relevait la RIO, à l'époque, a présenté le
projet de loi 105, Loi modifiant la Loi sur la Régie des installations
olympiques. Ce projet de loi visait à concéder à la ville
de Montréal le centre Paul-Sauvé. À l'époque, la
ville caressait alors, semble-t-il, de vastes projets d'habitations en
transformant le centre. Nous nous étions opposés à ce
projet, et là, j'aimerais savoir ce qu'il advient de ce projet. Qu'en
est-il de ce projet?
M. Vallerand: C'est quoi, c'est le centre Paul-Sauvé?
Mme Dupuis: Au sujet du centre Paul-Sauvé, oui.
M. Vallerand: La question que vous posez, Mme la
députée, qui est très pertinente, c'est: Comment se
fait-il qu'on ne procède pas avec le projet de loi pour la vente du
centre Paul-Sauvé? Et la réponse est tout aussi simple. C'est
que, dans les termes qui permettaient au centre Paul-Sauvé de prendre
forme, de prendre vie, à partir de... C'était l'Association
athlétique de Montréal, à l'époque, qui avait
obtenu un terrain de la ville de Montréal. Il y avait une clause qui
disait que, dans la mesure où la vocation du centre Paul-Sauvé
était changée, il fallait offrir le centre Paul-Sauvé
à la ville, pour autant que la ville maintienne sa vocation. Que si la
vocation était changée, que, à ce moment-là, il
nous fallait-Une voix:... Le passer à la ville.
M. Vallerand: C'est ça, exactement, passer à la
ville. Donc, on n'a pas possibilité, de par cette clause-là, de
remise du terrain à la ville. Parce que le terrain servait à
cette vocation-là, on ne pouvait pas procéder à une
vente.
Mme Dupuis: C'est ça qui aurait empêché
que...
M. Vallerand: Absolument.
Mme Dupuis: Et c'est demeuré à l'état de
projet.
M. Vallerand: Oui, de projet, parce que la loi voulait nous
permettre de vendre, de disposer du centre Paul-Sauvé. Et on ne peut pas
le vendre, dans la mesure où sa vocation est changée. Il faut
remettre le terrain, et certains équipements, à la ville.
Mme Dupuis: Donc, c'est dans les projets éventuels pour
essayer de clarifier la situation.
M. Vallerand: Absolument, avec la ville. Il y a des
négociations avec la ville actuellement, pour que l'offre soit refaite
à la ville.
Mme Dupuis: Bon, quelques petites questions au sujet d'un voyage
de M. Serge Tafbot. Quels ont été les résultats de ce
voyage en Asie pour attirer des investisseurs pour la construction d'un
hôtel dans la tour? Et là, M. Bibeau me disait tantôt qu'on
parlait d'instaurer, qu'il y avait des études en cours par la ville de
Montréal et par la RIO versus deux projets, peut-être, un
où il s'agit de prendre... S'il y a deux études, c'est pour avoir
la possibilité de choisir. Donc, comment se fait-il qu'on ait des
voyages en Asie pour attirer des investisseurs pour la construction d'un
hôtel, précisément? Est-ce que ça veut dire,
ça, en sous-entendu, que l'autre projet est éliminé, ou
quoi?
M. Bibeau: Concernant le voyage comme tel, comme ça s'est
passé quelque six mois avant que je sois nommé, et que M. Talbot
est présent ici, est-ce que vous voudriez que M. Talbot réponde
lui-même à la question relativement à son voyage?
Mme Dupuis: Oui, il n'y a rien de mieux que la personne
concernée.
M. Bibeau: C'est ça.
M. Talbot (Serge): Alors, ça faisait, je pense, quelque
trois ou quatre rencontres que nous avions avec un groupe de Japonais qui se
montraient intéressés à implanter, à installer,
à construire, plutôt, un hôtel dans la tour du Stade. Alors,
après ces rencontres, qui duraient
depuis quelque six ou huit mois, le président de fa Régie
m'avait demandé de rencontrer ce groupe pour voir le sérieux du
groupe en question, voir, en quelque sorte, de qui it s'agissait, à
savoir, les investisseurs potentîefs qui se retrouvaient dans ce groupe,
à Tokyo. Alors, j'ai personnellement accompagné l'architecte
québécois qui représentait ce groupe, ici, au
Québec, et je suis allé rencontrer le groupe en question. Alors,
il s'agissait d'un consortium de quelques sociétés japonaises,
importantes, très connues, et c'était, effectivement, pour voir
le sérieux de ce groupe.
Mme Dupuis: Ne croyez-vous pas, M. le ministre, que
c'était peut-être - c'est sous forme de question et ce n'est pas
une affirmation, loin de là; Je veux qu'elle soit prise comme telle - un
peu prématuré, puisqu'on hésite et qu'on a dès
études en cours pour savoir si la tour sera occupée par un
hôtel? C'est simplement une petite réflexion, comme ça.
Est-ce que ce n'était pas un peu prématuré?
Maintenant, pourquoi ces endroits et pas ailleurs au Canada? C'est
justement parce que vous m'avez dit tantôt qu'il y avait
déjà un groupe d'Orientaux qui vous avait approché
à cet effet
M. Talbot: Des Japonais, oui.
Mme Dupuis: On passe à l'autre. Près de 1 000 000 $
dépensés en une année pour la dépense en
publicité, estimez-vous que cette somme en valait la peine?
M. Vallerand: Je pense, M. le Président,... Oui?
Mme Dupuis: Est-ce que vous avez des études qui ont
été faites sur les retombées de ces dépenses
publicitaires?
M. Vallerand: Je pense qu'il y a deux questions. En tout cas, il
y a peut-être une réflexion et je comprends très bien qu'il
n'y a pas d'insinuation. Non, je ne considère pas que c'était
prématuré, le voyage de M. Payette... au Japon, parce que,
à ce moment-là, il faut comprendre que les investisseurs
étaient très intéressés. Les études pour la
vocation de la tour sont venues après coup, à partir du moment
où les investisseurs potentiels intéressés à
l'époque ont décidé de se désister et de ne pas
investir. Donc, ce n'était pas prématuré, au contraire, je
pense que ç'a été très utile pour mieux comprendre
les intentions des investisseurs.
En ce qui a trait au budget de publicité, je demanderais au
président de vous répondre, parce qu'il en connaît aussi
les retombées.
M. Bibeau: Le budget de publicité, en fait, ou là
promotion faite à la Régie est très utile, d'abord pour la
Régie comme telle. Ç'a permis, pour l'année 1989, d'avoir
une augmentation de 15 % de l'achalandage, en particulier, au niveau du
funiculaire. Comme on a dès nouveaux produits, évidemment, c'est
normal qu'on les publicise, et on a eu des résultats très
concrets, directement reliés à la Régie. En plus, cette
promotion des installations du Parc olympique permet également d'avoir
des retombées indirectes sur Montréal, et même sur la
grande région de Montréal. Là-dessus, lorsqu'on attire les
clients, lorsqu'on fait la promotion en régions, à
l'extérieur du Québec ou même dans la région de
Montréal sur les installations, ça aide, si on veut, l'Est de
Montréal et même la grande région de Montréal. Je
dois vous dire, je suis convaincu que, normalement, vous devriez adhérer
à cette philosophie. On essaie de positionner, sî vous voulez, les
installations olympiques un peu comme une locomotive touristique pour
Montréal. On espère qu'il va y avoir des retombées dans la
grande région de Montréal, entre autres, en
Montérégie, dans les Laurentides, dans Lanaudiè-re et
même, possiblement, sur tout le Québec. Si c'est possible, on va
essayer d'attacher les trains à là locomotive que deviendrait le
Parc olympique, tel que défini plus tôt.
Adoption des crédits
Le Président (M. Bélanger): Compte tenu du peu de
temps qu'il nous reste, il y a des éléments de procédure
à faire. Alors, je suis obligé de demander de surseoir aux
questions. Est-ce que le programme 1, qui est d'ailleurs le seul programme du
ministère du Tourisme, avec ses cinq éléments, est
adopté?
Mme Dupuis: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Compte
tenu de l'heure, la commission ayant acquitté son mandat, nous ajournons
à demain matin, 10 heures, alors que nous reprendrons les travaux sur la
consultation publique portant sur les politiques énergétiques,
l'énergie électrique au Québec pour les dix prochaines
années. Excusez, compte tenu de l'heure, je bafouille.
Excusez, Mme la députée de Verchères, je vous en
prie.
Mme Dupuis: II n'est jamais trop tard pour bien faire. Je
m'excuse, mais tantôt, j'ai omis de vous présenter mon
recherchiste, M. Daniel Matte.
Le Président (M. Bélanger): M. Matte, il me fait
plaisir. M. le député de Drummond.
M. St-Roch: M. le Président, je veux simplement remercier
tous ceux qui ont accompagné M. le ministre pour la qualité de
leurs réponses, même si on a malheureusement manqué
de temps à la fin. Alors, question de directive, M. le
Président, est-ce que le visionnement des maquettes se fait sur le temps
de la commission? Est-ce que ça prend un ordre pour dépasser
notre temps?
Le Président (M. Bélanger): La commission a fini,
mais je vous incite fortement à aller voir ces maquettes qui ont
été amenées.
M. Vallerand: Très rapidement...
Le Président (M. Bélanger): Alors, je
présume...
M. Vallerand:... je pense qu'il est de circonstance, d'abord, de
remercier Mme la députée de Verchères de sa collaboration,
de son ouverture et de la pertinence de ses questions; de remercier les membres
de la commission; également, de vous féliciter pour la
façon dont vous présidez ces débats et de remercier
également les gens qui m'accompagnaient.
Le Président (M. Bélanger): Je dois avouer que
ç'a été très difficile, ce soir.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): Merci.
Mme Dupuis: Je vous remercie moi aussi, M. le ministre, ainsi que
les membres que vous avez bien voulu nous présenter au début de
la séance. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): On vous remercie.
(Fin de la séance à 23 h 31)