Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
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Le
mercredi 27 avril 2022
-
Vol. 46 N° 41
Étude des crédits budgétaires du ministère de la Culture et des Communications
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures trente-trois minutes)
La Présidente (Mme Thériault) : Donc,
je déclare la séance de la Commission de la culture et de l'éducation ouverte.
La commission est réunie afin de procéder à l'étude des crédits budgétaires du
portefeuille Culture et Communication pour l'exercice financier 2022-2023.
Une enveloppe de trois heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Monsieur le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Allaire (Maskinongé) est remplacé par M. Campeau (Bourget);
M. Émond (Richelieu) par M. Jacques (Mégantic); M. Poulin
(Beauce-Sud) par M. Caron (Portneuf); Mme Hivon (Joliette) par M. Bérubé
(Matane-Matapédia).
La Présidente (Mme Thériault) : Parfait.
Merci. Donc, nous allons procéder aux échanges entre les groupes d'opposition
et la ministre. Il y aura des blocs entre douze et seize minutes, tout
dépendant des temps de chacune des formations politiques. Vous avez été avisés
de vos temps. Et le temps d'échange inclut les questions, les réponses. Donc, j'aimerais
aviser tout le monde que je suis très pointilleuse sur le respect du temps. Donc,
une question courte appelle une réponse courte, une question longue, si elle
dure trois minutes, je vais permettre à la ministre à répondre trois minutes, 3 min 15 s,
3 min 30 s, tout dépendant, mais j'essaie.. Je suis la gardienne
du temps, autant le vôtre, les députés qui posez des questions, que la ministre
qui répond. Donc, la mise aux voix des crédits sera effectuée à la fin du temps
qui est alloué, soit un peu avant 16 h 30 cet après-midi. Puisque nos
travaux ont débuté à 11 h 33, j'ai besoin de consentement pour
poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue, soit jusqu'à 13 h 3.
Donc j'ai un consentement. Parfait.
Je suis maintenant prête à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange.
Donc, Mme la députée de l'Acadie, la parole est à vous, 16 min 18 s
Mme St-Pierre : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je salue Mme la ministre et l'équipe ministérielle,
aussi, tous ceux et celles qui oeuvrent au ministère de la Culture et des
Communications, qui est peut-être le plus gros ministère, je pense. Et je veux
aussi dire... saluer aussi les collègues de l'opposition... pas de l'opposition,
mais du gouvernement, et vous dire à quel point ce sont des crédits qui sont
importants.
J'ai, ce matin, en ouvrant mon journal Le
Devoir, j'ai vu un article qui m'a un peu étonné, qui est le 80... l'antenne du
Centre PHI. C'est une mécène, madame Phoebe Greenberg, que nous connaissons
bien. C'est une femme exceptionnelle. Mais en même temps, c'est un peu décevant
de voir comment le programme qu'on dit PADIC, le programme aide au
développement des infrastructures culturelles, comment les décisions ont été
prises. Le représentant du ministère...
Mme St-Pierre : ...le
ministère de la Culture assure que tout s'est bien passé, le fruit du hasard,
le fait que la plupart des projets aient été dans cette circonscription
caquiste, mais ils parlent du Centre PHI contemporain comme étant un coup de
cœur de la ministre. J'aimerais que la ministre m'explique pourquoi le Centre
PHI contemporain est un coup de cœur et pourquoi l'École supérieure de danse
n'est pas un coup de cœur?
Mme Roy : Oui. Merci,
Mme la...
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy : C'est vrai,
j'oublie. Mercie, Mme la Présidente. Merci, Mme la députée pour la question.
Vous allez me permettre un petit 10 secondes pour saluer. Tout comme vous,
je considère que le ministère de la Culture est un des plus beaux ministères.
Vous le connaissez bien. J'ai appris à le connaître au cours des quatre
dernières années. Je suis entourée ici de personnel professionnel
extraordinaire, de dirigeants de sociétés d'État qui sont magnifiques, et tout
ça se mais naturellement au profit de la culture et de nos artistes et de nos
artisans. Ces gens-là travaillent de façon extraordinaire, ils ont travaillé
très fort. Donc, je vais répondre du mieux possible à toutes les questions que
vous vous poserez avec tout mon cœur et avec l'aide de ces précieux
collaborateurs dont je tiens à remercier le travail au fil des dernières
années.
Pour ceux que ça intéresse, à mes côtés se
trouvent la sous-ministre, Mme Nathalie Verge, et ma chef de cabinet,
Mme Marie-Josée Lestage, et toute l'équipe en arrière. Je sais que le
temps qui m'est alloué est imparti, donc je vais tout de suite aller à votre
question.
Vous m'avez dit : Pourquoi l'école de
ballet n'est-elle pas votre coup de cœur? Je voudrais vous dire d'entrée de jeu
que l'école de ballet n'a fait aucune demande dans ce programme. Alors, vous
connaissez très bien le ministère de la Culture. Il y a différents programmes
qui sont ouverts. Dans ce programme-ci, qui est un programme avec le
gouvernement fédéral, ce qu'il est intéressant de dire, c'est que, ce
programme-là, il y a 50 millions de dollars du gouvernement fédéral
qui sera alloué pour des infrastructures culturelles et un 50 millions de
dollars qui sera alloué par Québec. Donc, l'école de ballet n'a pas fait de
demande à cet égard là. Et vous me faites signe, donc, je vais arrêter.
D'accord.
Mme St-Pierre : Alors ce
qu'on dit dans l'article, c'est : La volonté de relocalisation, dis-je, de
l'École supérieure de ballet du Québec dans l'église Saint-Denis dans
l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal n'a pu se qualifier au PADIC précisément
parce qu'elle est portée par un OBNL. Madame... l'organisation de
Mme Greenberg est également considérée comme un OBNL. Alors, comment on
peut qualifier le PHI... le Centre PHI contemporain est de ne pas qualifier
l'École supérieure de danse?
Mme Roy : En fait, je
vous dirais plus précisément qu'il ne se qualifiait pas parce que les écoles,
toutes, toutes écoles confondues, ne se qualifiaient pas pour ce programme-là.
Il y a trop de programmes pour les infrastructures, entre autres pour nos
écoles en arts dans lesquelles l'école peut nous déposer une demande. Et on
attend une nouvelle demande parce qu'il y en a eu des antérieurs qui ont été
faits, qui n'ont pas pu aboutir. Donc, la raison primaire les écoles ne sont
pas admises dans ce programme-là.
Mme St-Pierre : Est-ce
que vous reconnaissez que l'École supérieure de danse est un organisme qui a
besoin de nouvelles installations?
Mme Roy : Et je les ai
rencontrés plus d'une fois, ils ont... et ils m'avaient proposé quelque chose,
ils avaient choisi un endroit, ils ont changé d'endroit. Donc, on travaille
avec eux de façon constante pour essayer de trouver la meilleure solution
possible pour cette école.
Mme St-Pierre : O.K.
Donc, je prends note que le coup de cœur pour le Centre PHI est un coup de cœur
qui vient... c'est une décision de la ministre, et la ministre qui s'est
inspirée dans la décision du choix des projets qui allaient être acceptés dans
le PADIC parce que votre responsable au ministère de la Culture dit que ça a
été votre coup de cœur.
Mme Roy : Bon, alors,
vous savez comment ça fonctionne, Mme la députée, vous avez été ministre assez
longtemps. Tous les groupes viennent vous présenter des projets, des
programmes, des idées qu'ils et qu'elles ont. Dans le cas du Centre PHI,
c'était... je pense qu'on était avant la pandémie même, Mme Greenberg et
son équipe sont venues me présenter un projet, et j'espère que vous allez être
d'accord avec l'idée, de revitalisation de quatre bâtiments patrimoniaux dans
le Vieux-Montréal. C'est un projet de plus de 80 millions de dollars
pour lequel Mme Greenberg, mais près de 75 % des sommes et c'est un
coup de cœur pour moi, le fait de revitaliser des bâtiments patrimoniaux, de
leur redonner une vie et de leur donner une vocation culturelle, alors c'est à
cet égard là que c'est un coup de cœur.
Mme St-Pierre : Mais ce
n'est pas un OBNL... c'est un OBNL, et dans PADIC, l'École supérieure de danse
ne se qualifiait pas parce que c'est un OBNL.
Mme Roy : L'École
supérieure de danse ne se qualifiait pas parce qu'aucune école ne pouvait être
admise dans ce programme.
Mme St-Pierre : Donc,
les OBNL sont admis dans le PADIC.
• (11 h 40) •
Mme Roy : Les... Il y a
plusieurs autres critères qui sont pris en considération, qui sont tous
importants, puis je pense que c'est important de mentionner aux gens qui nous écoutent.
Ce programme, ce qui est intéressant avec ce programme, ce sont des sommes,
comme je vous disais, provinciales-fédérales, et il n'y a pas de dépassement de
coûts possibles, il n'y a pas non plus de demande d'aide au fonctionnement. Et
le problème qu'on trouvait, c'est que... et qu'il était important de régler,
c'est que quelqu'un qui déposait dans ce...
Mme Roy : ...programme devait
s'assurer d'assumer les dépassements de coûts s'il y en avait. Et dans le cas
qui nous préoccupe, la Fondation Greenberg est capable d'assumer les coûts s'il
y a des de coûts. C'est très préoccupant parce que c'est l'argent des citoyens.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Merci, Mme la ministre.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, l'année dernière, vous m'avez gentiment rappelé à l'ordre lors de
l'étude des crédits par rapport à mon enthousiasme dans mes questions.
J'aimerais vous dire que vous avez tout à l'heure établi des règles pour les
réponses et les questions. J'aimerais bien sûr que vous reteniez mon
enthousiasme. Alors, voilà. Donc, nous allons maintenant passer à la question
des campagnes publicitaires du gouvernement en région. Vous êtes ministre
responsable des Communications, et M. le premier ministre a reçu une lettre de
différents propriétaires de radios privées au Québec. Ces propriétaires disent
qu'ils sont traités inadéquatement par rapport aux campagnes publicitaires que
le gouvernement du Québec mène. Et ces campagnes publicitaires., bien sûr, ont
été assez importantes pendant la COVID, mais une fois la COVID terminée, ils se
disent totalement négligés.
Ils répètent que la commission qui a tenu
des travaux sur les médias avait de deux... à fait deux principaux constats que
le gouvernement du Québec et ses sociétés d'État augmentent leurs dépenses
publicitaires dans les médias locaux, régionaux et nationaux. Que le
gouvernement du Québec limite les investissements publicitaires des ministères
et des organismes publics dans les géants numériques, soit les GAFA. Donc, ce qu'on
dit, ici, c'est qu'ils n'ont pas eu droit au chapitre et à aucun montant
d'argent pour plusieurs campagnes sociétales et des campagnes qui touchent même
votre ministère. On parle ministère de la Culture, campagne sur les Prix du
Québec. Ces radios régionales là, privées, n'ont eu aucun argent. Le ministère
de la Culture et des Communications, on parle encore du Prix du Québec. Ici, on
parle du ministère de la Culture. Valorisation des produits culturels
québécois. Les radios privées qui sont mentionnées dans cette lettre, qui ont
écrit au premier ministre, et j'imagine que le premier ministre vous a
rapidement envoyé une copie, disent qu'ils n'ont rien reçu de ces campagnes
sociétales là. Comment vous expliquez que le gouvernement du Québec prive des radios
privées en région, au Québec, de campagnes publicitaires sociétales?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui.
Mme St-Pierre : Ça me prend
une réponse plus longue, là.
Mme Roy : Vous avez souligné,
à juste titre, que durant la pandémie, nous avons effectivement dépensé
énormément en publicité. Oui, pour informer la population sur la pandémie,
c'est l'intérêt public, mais également en faisant d'une pierre deux coups, en
aidant pour près de 500 médias à la grandeur du Québec, tous types médias
confondus journaux, radios, télévisions. Alors, il y a effectivement, cet enjeu
de placement publicitaire qui est important pour nous, pour essayer d'aider le
maximum de médias. À l'égard de la lettre dont vous parlez, je l'ai eue. Je
l'ai reçue. Je l'ai lue. Je sensibilise mes collègues, le premier ministre, les
différents ministres à l'importance de faire du placement publicitaire dans nos
médias locaux, régionaux, dans nos télévisions, dans nos radios. Je le fais
constamment. Et naturellement il y a toujours de l'amélioration à faire. Mais à
cet égard-là, Mme la Présidente, on y arrive.
Mme St-Pierre : Alors,
j'espère que vous allez vous sensibiliser vous-même parce que le ministère de
la Culture est privé ces médias là de votre campagne sociétale sur la
valorisation des produits culturels québécois. Maintenant sur la question des
GAFAM, est-ce que vous considérez que les GAFAM, c'est un problème?
Mme Roy : Pardon. Je n'ai
pas entendu la question...
Mme St-Pierre : Les GAFAM,
les géants...
Mme Roy : ...le début de la
question.
Mme St-Pierre : Considérez-vous
que ça représente un problème et une menace pour nos médias québécois?
Mme Roy : Absolument. Je l'ai
réitéré, Mme la députée, je l'ai réitéré, je l'ai réitéré à mon homologue, à
mes deux homologues fédéraux puisqu'il y en a eu deux. Et, à cet égard-là, je
suis plutôt heureuse de constater que l'actuel ministre, le gouvernement
fédéral en place a finalement déposé certaines des lois promises à l'égard des
GAFAM pour que nos entreprises culturelles aient leur juste part, nos
entreprises culturelles, nos entreprises médiatiques actuellement ne se battent
pas à armes égales. Alors oui, c'est important, Mme la députée.
Mme St-Pierre : Donc, il y a
des réponses, il y a des questions qui vous ont été posées par l'opposition
officielle, auxquelles vous n'avez pas répondu, parce que, semble-t-il, que ce
n'était pas nécessaire. Alors, on a demandé la liste des rapports et études
faits, en 2021-2022, portant sur l'imposition des géants du Web, pas de rapport
ni d'étude, en 2021-2022, portant sur l'imposition des géants du Web. Quelles
sont les directives émises par le ministère, son cabinet, ou le ministère au ministre
ou organismes, concernant la publicité sur les plateformes numériques? Aucune
directive concernant la publicité sur les plateformes numériques n'a été émise
au ministère, l'organisme par la ministre de la Culture...
Mme St-Pierre : ...cabinet
et même le ministère. Ce sont les montants dépensés par le gouvernement en
publicité gouvernementale. Le ministère de la Culture et des Communications a
dépensé 44 654 $ dans les GAFAM. Copie de toutes correspondances
échangées, vous avez dit que vous avez parlé à l'ophtalmologue, copie de toutes
correspondances échangées, 2021-2022 par le ministère ou la ministre avec le
comité fédéral chargé de l'examen de la législation en matière de
radiodiffusion et de télécommunication. Cette question ne semble pas pertinente
à l'étude des crédits. Ce n'est pas pertinent, pour, peut-être... puis des
fonctionnaires nous répondent. Et est-ce que la ministre pourrait nous dire
quels sont les échanges qu'elle a eus? Parce qu'ici on nous dit, à notre
question, que ce n'est pas pertinent. Nous, on trouve que c'est pertinent, Mme
la ministre.
Mme Roy : Bien,
écoutez...
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy : Oui, je vous
remercie, Mme la Présidente. On a fait des correspondances avec le gouvernement
fédéral, naturellement, à l'époque du C-10. On a également envoyé notre vision,
notre analyse du C-11 et on est en contact, en relation, on s'écrit. Alors,
effectivement, c'est pertinent. Il y a des échanges qui ont eu lieu. Alors,
vous savez, comment ça fonctionne, remplir les crédits. Alors, il y a des
échanges qui ont eu, et je n'ai aucun problème à vous montrer ce qu'on a envoyé
au gouvernement fédéral.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée.
Mme St-Pierre : Merci.
Est-ce que vous pouvez vous engager à déposer toute correspondance relativement
à vos échanges avec le gouvernement fédéral sur cette question-là?
Mme Roy : Absolument.
Aucun problème.
La Présidente
(Mme Thériault) : Donc, je comprends que vous ferez parvenir au
secrétariat de la commission. D'ici la fin de la journée ou par la suite? Juste
pour qu'on ait une idée. D'ici la fin de la journée, qu'on me confirme, à vos
côtés?
Mme Roy : Bien,
incessamment, là. Lorsqu'on pourra le faire. Je n'ai aucun problème.
La Présidente
(Mme Thériault) : Parfait. C'est un engagement formel, ça va? Mme
la députée.
Mme St-Pierre : Merci,
Mme la Présidente. On va continuer sur cette lancée. Copie de toutes les
correspondances échangées en 2021-2022 par le ministère et la ministre avec
Patrimoine Canada et son titulaire. Cette question ne semble pas pertinente à
l'exercice de l'étude des crédits. Est-ce que vous allez déposer toute
correspondance?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Roy : Bien là, ça
dépend des échanges. On déposera ce qui sera jugé pertinent, mais vous me posez
des questions précises sur les GAFAM, ça, c'est avec grand plaisir, vous aurez
les études que nous avons faites et les échanges que nous avons eus.
Mme St-Pierre : Qu'est-ce
qui est pertinent et qu'est-ce qui ne l'est pas?
Mme Roy : C'est l'étude
des crédits, c'est à l'égard des budgets. Alors là, les autres
correspondances...
Mme St-Pierre : Sur la
définition, vous avez dit : On va déposer ce qui est pertinent puis ce qui
n'est pas pertinent, on ne le déposera pas. Qu'est-ce qui va être pertinent
puis qu'est-ce qui ne le sera pas?
Mme Roy : Ce qui va
toucher les budgets, les crédits.
Mme St-Pierre : Mais ici
c'est la demande des correspondances. Vous avez dit : On va déposer ce qui
est pertinent.
Mme Roy : Bien, déposer
ce qui est pertinent.
Mme St-Pierre : Ici,
copie de toutes les correspondances échangées en 2021-2022 avec Téléfilm Canada
et son titulaire. Cette question ne semble pas pertinente à l'étude des
crédits. Est-ce que vous vous engagez à déposer toute correspondance avec
Téléfilm Canada?
Mme Roy : Si ça vous
fait plaisir, Mme la députée.
Mme St-Pierre : O.K. Et
qui décide de la pertinence? Quand l'opposition officielle envoie ses
questions, qui décide si c'est pertinent ou si ça ne l'est pas? Est-ce que
c'est le cabinet ou si c'est le ministère?
Mme Roy : Vous avez déjà
fait des études de crédits, avant moi, madame.
Mme St-Pierre : Vous
savez, moi...
Mme Roy : Moi, je laisse
les fonctionnaires du ministère...
Mme St-Pierre : La
mémoire, c'est une faculté qui oublie, alors j'ai besoin de me faire rafraîchir
la mémoire.
La Présidente
(Mme Thériault) : Je vais vous demander, Mme la députée de
l'Acadie, de laisser la ministre compléter sa réponse, sinon, je vais couper
votre micro.
Mme St-Pierre : Oui,
excusez-moi. Vous avez bien raison de me reprendre.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Roy : Oui. Alors,
pour une réponse technique pour la députée, ce sont les consignes générales que
les fonctionnaires appliquent.
La Présidente
(Mme Thériault) : Consignes générales. Mme la députée, il reste 1
min 20 s.
Mme St-Pierre : O.K.
Donc, on comprend que vous allez déposer toutes les correspondances
éventuellement échangées, 2021-2022, entre Téléfilm Canada, vous ou votre
ministre.
Je continue, copie de toutes les
correspondances échangées en 2021-2022 avec le Conseil des arts du Canada et
son titulaire. Cette question ne semble pas pertinente à l'étude des crédits.
La Présidente
(Mme Thériault) : J'imagine que...
Mme Roy : C'est la
réponse qui est là, là.
Mme St-Pierre : Est-ce
que vous allez vous engager à déposer toute la correspondance que vous avez eue
avec le Conseil des arts du Canada? Vous, le Conseil des arts et des lettres...
Mme Roy : Écoutez, on
considère que ce n'est pas pertinent, là, si on vous envoie la correspondance
avec toutes les personnes avec qui on parle ou on travaille ou en échange. On
est ici dans le cadre de l'étude des crédits, c'est-à-dire de nos programmes,
de notre budget, de nos actions, mais là c'est...
• (11 h 50) •
Mme St-Pierre : Donc, on
comprend que vous allez nous déposer des documents.
Mme Roy : Mais ceux-là
ne sont pas très pertinents, si vous voulez mon avis, ils sont plutôt
techniques, ils sont plutôt... Non, ce n'est pas le terme que je devrais
employer, ce sont plutôt des échanges cordiaux.
Mme St-Pierre : Est-ce
que ça se peut qu'il n'y en ait pas eu d'échanges du tout...
Mme Roy : ...c'est possible.
Mme St-Pierre : C'est
possible?
Mme Roy : C'est possible.
Mme St-Pierre : Est-ce qu'on
peut demander?
Mme Roy : Parce que, vous
savez ce qui est intéressant, Mme la Présidente, de dire, c'est qu'ici nous
vivons au Québec et il y a ce qui s'appelle le Conseil des arts et des lettres
du Québec. Mes échanges sont avec ce Conseil des arts et des lettres, qui est
d'ailleurs une société d'État sous ma responsabilité.
La Présidente (Mme Thériault) : Et
je dois mettre fin à ce bloc d'échange. Donc, je comprends que vous vous êtes
engagés à envoyer... à quelques questions, là, on fera la liste pour être...
pour s'assurer que la correspondance soit bien acheminée à la Commission de
l'éducation. Mme la députée de Dorion, vous avez un bloc de...
Mme Dorion : Taschereau.
La Présidente (Mme Thériault) : Taschereau,
excusez-moi, mon Dieu, pourtant, je sais que Dorion, c'est à Montréal, c'est un
secteur que je connais bien. La deuxième opposition, vous avez
12 min 13 s à votre disposition. Allez-y, Mme la députée de
Taschereau.
Mme Dorion : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, Mme la ministre. On est heureux de voir ce projet de loi
là déposé. Juste avant qu'on rentre dans des chiffres un petit peu plus précis,
là, j'aimerais juste avoir l'opinion de la ministre. Est-ce que... On a demandé
ce matin à ce que le projet de loi soit étudié par la Commission des relations
avec les citoyens, qui n'a pas de projet de loi à l'étude en ce moment, qui est
libre. Je comprends que la ministre n'est pas leader parlementaire, ce n'est
pas elle qui décide ça, mais est-ce qu'elle serait d'accord... est-ce que c'est
quelque chose pour quoi elle serait prête à pousser à l'intérieur de son groupe
parlementaire?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy
: Je veux
saluer la députée de Taschereau, d'ailleurs, qui est la circonscription où je
vis à Québec, vous êtes ma députée. Je voulais vous dire que j'ai été
agréablement surprise de la proposition qui nous a été faite ce matin par votre
collègue de Québec solidaire, je trouve ça extrêmement intéressant. Je veux
souligner ici que ce projet de loi là, il est attendu depuis très longtemps. Il
a été difficile à terminer et à faire, compte tenu d'un paquet de facteurs que
vous connaissez, là, puis je ne cherche pas des excuses ici, avant que
quelqu'un dise cette chose, et je crois qu'entre parlementaires de bonne
volonté on serait capables d'y arriver. Il y a eu des consultations exhaustives
avec le milieu, il y a eu plus d'une cinquantaine de mémoires de déposés. Et
moi-même, en personne, on a fait des réunions Teams pendant tout l'hiver avec
tous les groupes...
La Présidente (Mme Thériault) : D'accord...
Mme Roy : Et je pense qu'avec
des parlementaires de bonne foi, de bonne volonté...
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Mme Roy : ...c'est vraiment
inspiré du milieu...
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
Mme la ministre.
Mme Roy : ...on pourrait y
arriver, on pourrait y arriver, on est au mois d'avril, on termine le 10 juin.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Dorion : Merci. J'ai
parlé avec l'Association québécoise de la production médiatique qui a fait une
demande, dans son mémoire prébudgétaire, qui me touche beaucoup. Je l'ai su
depuis longtemps, même avant que je sois députée, puis c'est... Comme résidente
de Québec et artiste de Québec, j'ai bien vu le monde à Québec avoir bien de la
misère à faire financer leurs films dans une proportion qui très moindre que
s'ils habitaient à Montréal. Ce qui fait que les artistes en région et de
Québec, bien, pour travailler, ils s'en vont à Montréal. Bon. Dans le domaine
du cinéma, c'est très aigu comme phénomène. Donc, Ils ont fait une demande. Ils
ont demandé à ce... à avoir une enveloppe annuelle, ce n'est pas énorme, là,
c'est de 3 millions... 3,5 millions de dollars, ils ont demandé ça à
la SODEC pour bonifier les budgets des projets télévisuels, cinématographiques
et Web des entreprises de production qui sont à plus de 150 kilomètres de
Montréal. Moi, je ne trouve même pas ça très ambitieux comme demande, tu sais,
j'aurais des ambitions plus grandes pour le cinéma en région et à Québec, mais
ils n'ont pas eu de réponse et ça ne fait pas partie du budget. Donc, moi, je
sais aussi, là, j'ai beau être critique de votre vision... de la vision de la
ministre en Culture, mais il faut quand même reconnaître que la ministre est
allée chercher de l'argent dans les budgets, depuis 2018, ça fait que je me
demandais, en cinéma, pourquoi si peu en région? Pourquoi pas plus? Pourquoi
pas? Surtout vu votre position... la position de la ministre et du parti
qu'elle représente par rapport aux régions.
Mme Roy : La proposition de
la...
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. Excusez-moi,
Mme la Présidente. La proposition de l'ACUPM est très intéressante. Moi, je
suis une partisane des régions et de nous assurer qu'on puisse avoir du travail
en région, qu'on puisse avoir de la culture en région, qu'on puisse faire des
choses en région. À cet égard-là, je suis allée chercher des sommes importantes
pour le film, l'audiovisuel, et à cet égard-là, dans le dernier budget,
beaucoup de sommes, naturellement, qui sont en lien avec l'après-COVID, là, ce
que j'ai appelé consolider le milieu, là, donc, on est blindés à toute épreuve,
peu importe ce qui arrive au cours de la prochaine année et des années
subséquentes.
Et par ailleurs, précisément pour répondre
à votre question, il y a des améliorations qui ont été faites. Mais j'aimerais,
avec votre consentement, passer la parole à madame Louise Lantagne, qui est
notre P.D.G. de la SODEC, qui s'occupe très finement de chacun des programmes
qui touchent le cinéma. Parce qu'il se fait des choses extraordinaires, si je
pense à, j'espère j'ai le bon nom, là, 10 ᵉ Avenue, ici, qui fait des films
d'animation, à Québec, pour enfants. C'est absolument extraordinaire ce qu'ils
font. Donc, il y a des boîtes très intéressantes qu'on soutient. Avec votre
consentement, on pourrait peut-être demander à Mme Lantagne.
La Présidente (Mme Thériault) : Avec
le consentement, je vous demande de vous approcher. Je vais vous demander de
faire ça rapidement, puisque vous avez déjà répondu le même nombre de temps que
la députée a posé sa question. Donc, je voudrais juste m'assurer...
La Présidente (Mme Thériault) : ...que
vous ne preniez pas 10 minutes du temps, parce qu'il ne lui reste pas ça.
Donc, si vous voulez décliner votre identité, Mme la P.D.G. de la SODEC, s'il
vous plaît.
Mme Lantagne (Louise) : Bonjour.
Louise Lantagne, présidente de la SODEC, Société de développement des
entreprises culturelles.
La Présidente (Mme Thériault) : Bonjour.
La parole est à vous pour à peu près deux minutes.
Mme Lantagne (Louise) : Oui.
Vous savez, avec vous, on avait eu une conversation l'année passée sur les
régions, sur le cinéma aussi, et c'est un... c'est... Comment je dirais? On n'a
pas d'enveloppe, non, mais on a plein de mesures pour susciter un plus grand
dépôt, une affluence de projets, parce que plus il y a de projets qui vont être
déposés de la part des régions, plus on va pouvoir les accepter. Puis par
ailleurs... Puis ça, c'est réel, il faut vraiment travailler là-dessus. Puis
aussi je voudrais, tu sais, faire une comparaison aussi avec la diversité ou
l'autochtonie, c'est aussi notre approche. On recherche une diversité dans les
genres, mais, pour ça, il faut vraiment travailler sur solliciter les
clientèles, les amener à déposer, puis pas juste les émergents. Vous savez, moi
ce que...
La Présidente (Mme Thériault) : Je
vais vous interrompre un peu plus. La députée vous a... a besoin de...
Mme Lantagne (Louise) : Excuse.
Mme Dorion : Merci. Je veux
juste cibler sur ça. C'est qu'on vient découragé parce que ça fait des années
qu'on guette de près, tu sais, puis qu'on fait le travail. Puis, moi, ça fait
20 ans que je vois des cinéastes de Québec dire : Peu importe, quand
on dépose à la SODEC, si on n'est pas de Montréal, on a de la difficulté à les
avoir. C'est... On a besoin d'avoir une enveloppe dédiée. On a besoin d'avoir
un territoire qui est juste à nous parce qu'on ne peut pas compétitionner avec
du monde qui font du cinéma avec des grosses boîtes depuis 30 ans. Les
milieux ne sont pas capables de se créer. Mais pourquoi pas un fonds? Ce n'est
pas énorme, en plus, ce qu'ils demandaient, ce n'est pas grand-chose.
Mme Lantagne (Louise) : Bien,
on a une table de concertation interrégionale en cinéma, vous savez, on
travaille avec eux. Mais vous savez, si je fais le décompte, ici, de tout le
monde qui demande des enveloppes spéciales, là, que ce soient les personnes
racisées, que ce soient les autochtones, que ce soient les LGBT, tout le monde
demande des enveloppes spéciales. Et nous, ce n'est pas la tangente qu'on
prend. Nous, on s'aligne pour recevoir plus de projets. Puis d'ailleurs, les
mesures d'urgence qui ont été mises en place par le gouvernement pendant la
pandémie ont beaucoup aidé les régions, qu'il s'agisse...
Mme Dorion : Excusez-moi, je
veux juste... merci. Je comprends, là, moi, je voulais juste rester sur le
sujet. Merci. Mais ce n'est pas... tu sais, on ne parle pas de... on parle de
la moitié du Québec, tu sais, qui veut créer son cinéma. Ça fait que, moi,
je... On va faire suivre cet échange-là. Merci de votre franchise. C'est
direct, c'est clair, mais pensez-y, s'il vous plaît, je sais plus quoi faire,
comment faire. Ils ont écrit des lettres, ils ont tout fait, ça fait
20 ans que les gens veulent rester en région pour créer. Ça devrait parler
à la CAQ, il me semble.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui, Mme la
députée, si je peux rajouter ma voix. Je suis tout à fait sensible à ce que
vous dites. Alors, on tente de régler des problèmes qui... ou des réalités qui
existent depuis très longtemps. On s'attaque à une, à l'autre, à l'autre, à
l'autre. Mais celle des régions, j'y tiens particulièrement. Alors,
incessamment, nous y viendrons.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée, allez-y, il vous reste cinq minutes.
Mme Dorion : Merci, madame
Lantagne. Merci, Mme la ministre, c'est... Je prie pour que ça ne soit pas
tombé dans l'oreille d'une sourde. Il me reste du temps, j'imagine. Parlons du
documentaire, c'est... je suis sur mon thème du film aujourd'hui. Le
documentaire, le documentaire, c'est superimportant dans la culture québécoise,
tu sais, on a... bon, on célèbre souvent nos Perrault, Brault, il y a Denis
Arcand, Alanis Obomsawin, il y en a... Pascale Ferland, Félix Rose ont fait
récemment des chefs-d'œuvre. Donc, il y a... C'est superimportant dans la
définition de notre identité, dans notre histoire, tout ça.
Ça a beaucoup changé. Aujourd'hui, c'est
3,4 % de la part du budget de la SODEC qui est consacré à la production de
longs et moyens métrages... Excusez-moi. C'est 3,4%, dans le font, qui va au
documentaire. Le reste va à la fiction. Donc, tu as 17 productions qui se
sont partagé 1 million et demi, 1 million et demi pour 17 films.
En 2013, c'était deux fois plus d'argent. C'était 11 % du budget. Les
créateurs du documentaire ont écrit une lettre dans les médias. Ils sont
sortis. Ils ont fait un petit peu d'agitation, on en a parlé dans les émissions
culturelles. Ils se demandent qu'est-ce qui se passe, pourquoi on a passé de
11 % à 3,4 %, pourquoi on a deux fois moins d'argent qu'avant.
1,4 million, ce n'est même pas la moitié du budget d'un seul long métrage
de fiction au Québec, pour tout le documentaire au Québec, alors que c'est si
important dans notre culture et dans notre histoire.
Eux autres, dans leur lettre, puis moi,
j'ai appuyé, j'ai signé cette lettre-là, ils demandent que ce soit 15 %
des fonds affectés à la production qui aille au documentaire puis qu'on ne soit
pas toujours à la course aux blockbusters, mais qu'on soit... que les fonds de
la culture puissent aussi servir à la culture, c'est-à-dire à nous raconter. Il
me semble que c'est important. Est-ce que la ministre serait ouverte à ça?
Est-ce que c'est quelque chose qui pourrait être fait? Est-ce qu'il va y
avoir... est-ce que ça la conscientiser, cette sortie-là, des documentaristes?
• (12 heures) •
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Merci, Mme la
Présidente. Oui...
12 h (version non révisée)
Mme Roy : ...fouiller, et
vous allez me permettre, puis on a vraiment fouillé à cet égard-là, puis c'était
superimportant, le documentaire. Et les chiffres qui étaient dans le texte n'étaient
pas tout à fait exact, puis j'aimerais aussi mettre les pendules à l'heure, je
pense que c'est une belle occasion. Pour 2021-2022, les offres préliminaires
pour les documentaires totalisaient 2,7 millions, ça, c'était l'argent qui
était disponible. Ça, c'était en date du 25 février 2022, alors qu'entre 14 et
17 les offres liminaires étaient en moyenne de 1,9 million.
Ce qui est arrivé, puis je vais essayer de
le synthétiser puis de le vulgariser. C'est que c'est beau dire oui, mais, par
la suite, on met de l'argent, mais ça ne se réalise pas, puis ça ne s'en va pas
parce que tout le montage financier n'est pas terminé. Alors, c'est ça aussi
dans les chiffres qui sont là. Parce qu'à partir du moment où la SODEC dit :
Oui, on s'engage, on met de l'argent, il y aura des crédits, le producteur doit
faire son montage financier. Mais, s'il ne le concrétise pas, l'argent ne sort
pas. Alors, ce n'est pas qu'il y a moins d'argent, c'est qu'il y a moins de
projets qui ont pu réussir à obtenir leur montage financier. Mais nous sommes
très sensibles aux documentaires, et c'est important. Et je peux céder la
parole quelques instants à Mme Lantagne pour compléter.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
Lantagne, allez-y.
Mme Lantagne (Louise) : Bon,
moi, je les ai rencontrés le 8 avril dernier, ils étaient 12, six en présentiel,
six en virtuel. On a eu une excellente rencontre. Ils ont publié un texte pour
signaler l'ouverture de la SODEC. On est tout à fait d'accord qu'il faut mieux
financer le documentaire. On est revenus pour contextualiser le chiffre de 3,4,
pas pour dire qu'il n'est pas vrai, pour dire que 2021 est une année atypique.
Le 3,4, c'est ce qui a été réalisé. Nous, on fait des offres préliminaires plus
élevées, mais, à la fin de l'année, dans le rapport annuel, ce qui est écrit, c'est
le montant qui a réussi à se concrétiser. En 2021, il y a beaucoup de shows, de
documentaires qui ont été annulés parce qu'ils tournaient en dehors du
territoire du Québec, ils ne pouvaient pas être assurés et ils n'ont pas pu se
faire. Mais là on est déjà rendu à près de 3 millions. Juste vous dire qu'on a
une excellente entente avec des documentaristes présentement.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Rapidement, il vous reste 50 secondes.
Mme Dorion : Ah non! La crise
des médias. On a souvent entendu Mme la ministre en Chambre dire : La
publicité, je dois la faire parce qu'il faut faire survivre nos médias. Donc
là, je vois qu'il n'y a pas d'argent de prévu pour vraiment s'attaquer à ça.
Est-ce qu'on va vraiment faire survivre les médias d'information québécois avec
de la publicité que c'est le gouvernement qui décide de la donner ou est-ce qu'il
y a un plan?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Bien, en fait, il y
a un plan, qui est majeur, que vous oubliez peut-être. En octobre 2019, on a
mis sur la table 250 millions de dollars, avec le ministre des Finances,
mon collègue le ministre des Finances et moi-même. Nos deux ministères ont mis
pour environ 250 millions de dollars pour sauver, entre autres, la presse
écrite. Et, dans tout ça, il y a les employés des salles de rédaction, dont le
salaire... Le propriétaire de presse obtient un crédit d'impôt, le salaire est
subventionné jusqu'à 75 %... Jusqu'à 35 %, pardon, du salaire, pour
un salaire totalisant...
La Présidente (Mme Thériault) : Et
c'est terminé, Mme la ministre, je n'ai plus de temps sur l'enveloppe de la
députée de Taschereau, donc je dois retourner maintenant à l'opposition
officielle. Mme la députée de l'Acadie, 16s minutes 7 à votre disposition.
Mme St-Pierre : Merci, Mme la
Présidente. J'aimerais qu'on parle de la question des conservatoires. Vous avez
décidé de reprendre le processus de nomination d'un directeur général. M.
Jean-François Latour est présentement directeur général par intérim. Vous avez
nommé une nouvelle présidente du conseil d'administration, Mme Monique Leroux.
Son mandat s'est terminé le 1ᵉʳ décembre 2021. Nous sommes rendus au mois de
mai, presque, et vous n'avez toujours pas nommé un nouveau ou une nouvelle
directeur ou directrice du conservatoire? Estce que ça s'en vient?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. Moi, j'attendais
la question. Bien, écoutez, on est très, très fiers de pouvoir nommer Mme
Monique Leroux, qui est une des plus grandes administratrices au Québec et au
Canada. Et moi, elle a mon entière confiance, et j'attends qu'elle nous fasse
des recommandations.
Alors, elle travaille, vous dites que son
mandat est terminé, vous avez raison, sur papier, sauf que Mme Leroux nous a
dit qu'elle était là puis qu'elle allait rester là tout le temps nécessaire
pour trouver la bonne personne pour nos conservatoires de musique et d'art
dramatique du Québec.
Mme St-Pierre : Pourquoi, à
ce moment-là, vous avez limité son mandat au 1ᵉʳ décembre 2021?
Mme Roy : C'était son choix à
elle. Mme Leroux ne voulait pas un contrat très, très long, compte tenu de ses
différentes occupations, mais vous la connaissez, c'est son alma mater, c'est
une pianiste, donc elle est très heureuse d'avoir l'opportunité de travailler
pour le conservatoire à trouvé la meilleure personne pour être à sa tête.
Alors, elle a décidé de rester le temps qu'il faudra pour qu'elle trouve la
meilleure personne.
Mme St-Pierre : Pourquoi vous
avez écarté la première sélection...
Mme Roy : ...c'est très
simple. Et je suis très contente que vous me posiez la question, ça va me
permettre enfin de mettre les barres sur les t. La précédente directrice nous a
dit : Bon, ça vient à terme, il faudra trouver un nouveau... la
précédente, précédente... présidente, pardon nous a dit : Le mandat vient
à terme de la D.G.. Nous devrons trouver un nouveau D.G.. Oui, parfait. Mais on
a dit : Attendez, on ne veut pas... pas tout de suite. Attendez un peu
avant de commencer en veut vous dire quelle est maintenant la vision du
gouvernement pour le rayonnement des conservatoires de musique et d'art
dramatique du Québec. Et la présidente du précédent C.A. a commencé toute seule
à travailler. Elle nous a fait des recommandations alors qu'on ne lui avait
même pas encore exprimé nos vues et nos visées. Voilà. Et c'est la raison pour
laquelle on a recommencé.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Mme la députée.
Mme St-Pierre : Est-ce que
les sociétés d'État n'ont pas... ne sont pas indépendantes du pouvoir
politique? Les sociétés d'État ne peuvent pas décider de leurs propres besoins,
de leurs propres critères pour nommer leur directeur? Dans le cas des
conservatoires, vous n'avez pas compris que les deux personnes qui ont été
sélectionnées sérieusement pouvaient avoir toutes les capacités et tout ce
qu'il fallait pour diriger les conservatoires. Vous les avez rejetées parce que
vous avez décidé que la présidente avait agi sans vous attendre, sans attendre
votre cue politique.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Roy : Bon. Alors, vous,
ce que vous n'avez pas compris, Mme la députée, c'est que le C.A. fait des
recommandations. Par ailleurs, la présidente du C.A., nous lui avons dit :
Attendez avant de commencer la sélection, on doit se parler. Nous voulons comme
gouvernement, et c'est notre prérogative, le gouvernement a le droit de dire à
ces sociétés d'État : Nous souhaitons aller dans cette direction, nous
voulons faire rayonner davantage les conservatoires. On a le droit de le dire
minimalement, là. Et à cet égard-là le processus de sélection a commencé avant
que nous ayons eu cette discussion, la raison pour laquelle on l'a recommencé, puis
on a recommencé avec madame Monique l'Hérault.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme St-Pierre : Les
conservatoires, vous parlez de rayonnement quand on parle d'Angèle Dubeau,
quand on parle de Yannick Nézet-Séguin, ils ont étudié dans les conservatoires
au Québec. Est-ce que ces gens-là ne font pas le rayonnement? Pourquoi vous
voulez avoir quelqu'un qui se concentre sur le rayonnement plutôt que se
concentrer sur la formation de futurs artistes?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. Le mandat sera
multiple, madame, il n'y a pas juste le rayonnement. Ce que je vous dis, c'est
qu'avant même que nous ayons eu une discussion avec l'ex-présidente du C.A.,
dont le mandat se terminait en juin, elle a débuté le processus avant même que
nous disions : Parfait, débutons le processus, nous sommes prêts. Alors,
c'est la raison pour laquelle on l'a repris.
Mme St-Pierre : Donc, vous
n'avez même pas analysé les deux propositions qui vous ont été faites. Vous
n'avez jamais regardé : Est-ce que c'est... une de ces deux personnes-là
pourrait... la personne idéale pour diriger des conservatoires?
Mme Roy : Nous avons décidé
de reprendre l'exercice puisque le gouvernement n'avait pas manifesté son
orientation.
Mme St-Pierre : Donc, ce
n'était pas votre candidature qui était choisie, c'est pour ça que vous avez
demandé à reprendre le processus.
Mme Roy : Ça n'a rien à voir,
madame.
Mme St-Pierre : Ma question
est : Est-ce que vous avez analysé les deux personnes qui vous ont été
proposées, vous ou votre équipe ou les gens au ministère?
Mme Roy : Ma réponse
est : le processus de nomination a commencé sans notre autorisation. Nous
voulions parler, nous voulions discuter des orientations du gouvernement pour
la vision d'ensemble pour les conservatoires.
Mme St-Pierre : Est-ce que
c'est écrit dans la loi que ça prend votre autorisation pour lancer un
processus?
Mme Roy : C'est écrit dans la
loi que le C.A. nous fera des recommandations.
Mme St-Pierre : Mais pour
lancer le processus, est-ce que c'est écrit dans la loi?
Mme Roy : Il faudrait que je
la sorte, là, je ne l'ai pas sous les yeux, là.
Mme St-Pierre : Pardon?
Mme Roy : Il faudrait que je
la sorte, je ne l'ai pas sous les yeux.
Mme St-Pierre : Donc, ça veut
dire qu'à chaque fois que quelqu'un est nommé dans l'une de vos sociétés
d'État, il faut que vous autorisiez le processus?
Mme Roy : Le cas du
conservatoire est assez particulier. Il est très particulier dans la mesure où
je pense que la présidente précédente, son mandat venait à terme, là. Et je
pense qu'elle voulait régler tous les dossiers avant de partir. On a dit :
Wo! prenons notre temps. Alors, voilà, ce n'est pas plus compliqué que ça.
Mme St-Pierre : C'est ce que
vous pensez ouc c'est ce qu'on vous a dit, au sujet de la présidente? Vous
dites : Je pense qu'elle voulait régler tous les dossiers rapidement avabt
de partir. Vous dites : Je pense.
Mme Roy : Bien, c'est ce que
je pense.
Mme St-Pierre : C'est ce
qu'on vous a dit?
• (12 h 10) •
Mme Roy : Non, je vous
dis : Je pense, je pense qu'elle souhaitait régler les dossiers rapidement
avant que son mandat vienne à échéance.
Mme St-Pierre : Et ma
question sur les deux personnes qui vous avaient été recommandées, est-ce que
ces deux personnes-là, vous avez analysé leurs profils...
La Présidente
(Mme Thériault) : ...Mme la ministre.
Mme Roy : Ce que je peux
vous dire, c'est que l'ancienne présidente qui était là savait que je ne
renouvellerais pas son mandat pour des raisons... Et je ne veux pas... Commente
dirais-je? Disons qu'il y avait des problèmes à l'intérieur du conservatoire
avec certaines personnes, et que je ne voulais pas renouveler son mandat, et
qu'elle a voulu fermer les livres.
Mme St-Pierre : Avez-vous
analysé les deux personnes qui vous ont été recommandées par le comité de
sélection qui a analysé... qui a fait la sélection et qui a analysé les
candidatures de façon probablement très professionnelle?
Mme Roy : Nous avons
repris le processus parce qu'il a commencé... Je vous dirais que le processus a
commencé dans le chaos pour des raisons internes à l'intérieur du conservatoire
et je vais arrêter ça ici.
Mme St-Pierre : Pourquoi
vous arrêtez ça là?
Mme Roy : J'arrête ça
ici parce qu'on a dû faire des audits à l'interne pour savoir ce qui se
passait. Ça n'allait pas bien, alors il fallait renouveler... laver l'ardoise.
Mme St-Pierre : Pourtant,
il y a des mandats qui sont terminés depuis longtemps. Dre Faucher, son mandat
est terminé depuis 2020, marie Gignac, son mandat est terminé depuis 2020. Il y
a des mandats qui sont terminés sur le conseil d'administration, vous ne les
remplacez pas depuis deux ans.
Mme Roy : Ils seront
remplacés. La présidente actuelle, Mme Monique Leroux, nous fait des
recommandations. Elle nous fait des recommandations, et au fur et à mesure, on
les reçoit, on les fait, là, on les accepte, là.
Mme St-Pierre : Mais je
n'ai toujours pas ma réponse. Est-ce que vous aviez analysé les deux
recommandations qui vous ont été faites? Là, vous dites qu'il y avait des
problèmes, qu'il y avait un chaos, il y avait ci, il y avait ça. Mais ces deux
personnes là, là, qui ont posé leurs candidatures en toute bonne foi puis qui
pensent... pensaient qu'ils étaient capables de diriger le conservatoire puis
qui ont passé le processus de sélection en toute bonne foi, vous n'avez même
pas pris la peine de regarder leurs candidatures.
Mme Roy : Et, moi...
Moi, ce que je vous dis, c'est que la présidente a commencé son processus bien
trop rapidement, sans parler au gouvernement, sans avoir la moindre idée de ce
que nous souhaitions comme vision pour le prochain ou la prochaine directrice.
Mme St-Pierre : ...vous
avez été nommée ministre, vous ne l'avez pas rencontrée pour lui dire... de
votre vision puis de parler de ce que vous vouliez des conservatoires. Vous
n'aviez pas fait cette démarche-là vous-même?
Mme Roy : On voulait le
réitérer, madame, c'était trois ans plus tard.
Mme St-Pierre : O.K.
Mme Roy : Et je vous
répète que le C.A. recommande, le gouvernement nomme. Donc, je pense que le
seul intérêt à demander, avant de nommer, quelles sont les attentes du
gouvernement pour faire une bonne sélection, ce qui n'a pas été le cas.
Mme St-Pierre : En tout
respect, Mme la Présidente, je n'ai toujours pas de réponse à ma question.
Est-ce que vous avez analysé les deux personnes qui ont été... les candidatures
des deux personnes qui ont été choisies dans ce processus très sérieux de
sélection? Vous avez des petits papiers, là, qui vous arrivent, là, par votre
attaché politique, là. Il est en train d'en avoir une grosse pile, là. Juste me
dire oui ou non, là. C'est la seule réponse que je veux entendre.
Mme Roy : Bon, alors
oui, j'ai vu les profils, j'ai vu le nom des personnes, mais ça ne
correspondait pas à ce que nous recherchions.
Mme St-Pierre : Ça ne
correspondait pas à la personne que vous vouliez.
Mme Roy : La personne
n'est pas encore nommée, je vous ferai remarquer, Mme la députée.
Mme St-Pierre : Et le
nom qui a circulé dans les journaux, est-ce que c'est quelqu'un qui vous avait
approché ou que vous aviez approché?
Mme Roy : Il y a
beaucoup de choses qui circulent dans les journaux, madame.
Mme St-Pierre : Donc c'est
oui ou c'est non?
Mme Roy : Je n'ai
approché personne, madame.
Mme St-Pierre : Vous
n'avez approché personne?
Mme Roy : Exact.
Mme St-Pierre : O.K.
Donc...
La Présidente
(Mme Thériault) : Je vais juste vous inviter à passer par la
présidence.
Mme St-Pierre : Oui, Mme
la Présidente. Donc, il faut que je pose mes questions à la présidente?
La Présidente
(Mme Thériault) : Bien, juste parce que je ne veux pas que ça...
Mme St-Pierre : D'accord.
Donc, Mme la Présidente, je note que le mandat de Mme Leroux est terminé
depuis le 1ᵉʳ décembre. Mme la ministre nous dit que son mandat...
Mme Leroux est prête à travailler encore. Et j'imagine qu'il va y avoir
éventuellement une nomination, donc votre mandat arrive... Mme la Présidente,
le mandat de la ministre arrive à terme très bientôt, le mandat du gouvernement
arrive à terme très bientôt. Est-ce que la ministre... Et la ministre
probablement qu'elle aussi elle arrive dans son mandat à terme très bientôt.
Est-ce que vous êtes en processus de nommer rapidement ou bientôt une personne
pour diriger le conservatoire?
Mme Roy : Je vous dirais
qu'on arrive tous à terme très bientôt. Il nous reste tous cinq mois, c'est ça
la vérité. Je le souhaite, madame, je le souhaite. Moi, j'attends que
Mme Leroux nous fasse des recommandations, tout simplement. Puis, vous
savez, vous le mentionnez vous-même, des personnes ont été approchées.
Effectivement, il y a des personnes qui sont approchées actuellement. Il y a
des gens que nous croyions qui auraient accepté... Dans la vie, il y a toujours
toutes sortes de circonstances qui font qu'on pense avoir la bonne personne
puis que finalement ça ne se produit pas. Alors, Mme Leroux est là-dedans,
puis j'attends ses recommandations.
Mme St-Pierre : J'ai
terminé mon...
La Présidente
(Mme Thériault) : Vous êtes... Non...
La Présidente (Mme Thériault) : ...vous
avez encore du temps. Il vous reste quatre minutes.
Mme St-Pierre : ...4 minutes,
c'est formidable. Alors, on parle des conseils d'administration, il y a le
conseil d'administration du conseil du patrimoine culturel. Vous avez renouvelé
la présidente jusqu'en 2023, la vice-présidente jusqu'en 2024, mais tous les
autres, 15 août 2020, 31 mars 2018, le mandat est terminé. Mandat terminé
depuis 2019, un autre 2019 un autre 2019, 2021, 2019, 2018. Tous les autres,
leurs mandats sont terminés. Vous arrivez à la fin de votre mandat, et ce sont
des gens... Je ne dis pas qu'ils ne sont pas de grande qualité, là, mais c'est
un peu étonnant que le Conseil du patrimoine culturel semble oublier, je ne
sais pas, là, dans votre cahier, dans votre livre, parce que leurs mandats sont
échus depuis longtemps, très, très longtemps, et ils n'ont pas été renouvelés.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Merci, Mme la
Présidente. J'attends votre mot de départ. Bien, je vais mettre à jour ces
informations-là. C'est très important, le Conseil du patrimoine culturel. C'est
la raison pour laquelle un, deux, trois, quatre, j'en ai nommé cinq, récemment.
Alors, on va mettre à jour les notes qui sont dans le cahier des crédits, là.
Cinq personnes ont été nommées pour remplacer ou il y a des renouvellements,
naturellement, Mme la Présidente, comme vous mentionnez, Mme la
vice-présidente, également. Mais il y a des renouvellements et des nouvelles
personnes qui s'ajoutent.
Et je tiens, d'ailleurs, à les saluer,
parce que les gens du Conseil du patrimoine culturel, vous les connaissez, Mme
la députée, ce sont des professionnels, ils sont extraordinaires. Et voilà,
donc, on va nommer au fur et à mesure qu'on a des recommandations qui nous sont
faites.
La Présidente (Mme Thériault) : Et
vous venez de nous dire que vous aviez nommé cinq personnes, donc vous allez
envoyer au secrétariat de la commission la liste des personnes que vous avez
nommées?
Mme Roy : Ce tableau-là, il
se trouve...
La Présidente (Mme Thériault) : Parce
que ce n'est pas à jour, là. Vous disiez que le tableau...
Mme Roy : Oui. Ce n'est pas à
jour. Votre dossier n'est pas à jour.
La Présidente (Mme Thériault) : C'est
ça, que ce n'était pas à jour. Donc, j'imagine que vous allez faire une mise à
jour du tableau, tel que demandé dans les questions de l'opposition officielle
et vous allez le retourner au secrétariat de la commission pour que tout le
monde puisse en prendre connaissance. Parfait. Merci. Mme la députée.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, je dois dire que ce n'est pas mes données qui ne sont pas à jour,
ce sont leurs données qui ne sont pas à jour, puis des données qu'ils nous ont
transmises, d'ailleurs, à la dernière minute. On les a eues il y a quelques
heures, seulement. Et je vais faire juste une petite blague en disant qu'on a
probablement fait de très bonnes nominations, puisque ce sont toutes des
nominations qui avaient été faites dans le passé par notre gouvernement, et on
a continué de les maintenir en poste. Alors, je pense qu'on pourra voir la
prochaine mouture.
Je voudrais parler aussi du Musée national
des Beaux-Arts. Il y a beaucoup de mandats aussi qui sont terminés. Est-ce que
vous avez l'intention ou est-ce que... Peut-être que ma feuille n'est pas
encore à jour, là, peut-être que c'est ça, le problème, parce qu'ici, là,
j'ai : mandat terminé en 2021, 2021, 2021, 2021, 2021, 2021, la plupart
des... puis il y a deux postes vacants, Musée national des beaux-arts. Donc,
est-ce que j'ai encore un document qui n'est pas à jour?
Mme Roy : ...même réponse,
parce qu'on travaille d'arrache-pied à chaque semaine. Et ces livres de crédits
là n'ont pas été faits hier. Mais depuis que les questions ont été posées par
les oppositions, ils ont été remplis, répondus, mais, entre-temps, moi, de mon
côté, je fais des nominations.
Donc, dans le cas qui nous occupe, il y a
des nominations, il y a des renouvellements, un, deux, trois, quatre, cinq,
six, sept personnes, donc, qui ont été, ou renouvelés, ou ajoutées.
La Présidente (Mme Thériault) : Donc,
j'imagine que vous allez faire la même chose, vous faites une mise à jour au
secrétariat de la commission, s'il vous plaît.
Mme Roy : On va le mettre à
jour, exactement. Voilà, oui. Absolument.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Il vous reste 30 secondes.
Mme St-Pierre : Bien, Mme la
Présidente, je vais faire un commentaire, c'est que nous, on a besoin d'outils
pour travailler lorsqu'on prépare les crédits. J'ai soit des réponses :
Votre question n'est pas pertinente puis ces renseignements-là ne sont pas
pertinents, ou les réponses que j'ai, c'est des réponses qui sont inexactes.
Mme la Présidente, moi, là, j'aimerais savoir des documents qui sont à jour
pour continuer à travailler dans les crédits. Parce qu'on les regarde, les
livres. Peut-être que ça vous étonne, là, mais on les regarde, les livres, puis
on voit des choses aussi qui vont revenir plus tard dans l'étude des crédits.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Donc, sans plus tarder, je vais aller du côté de la troisième opposition. M. le
député de Matane-Matapédia, vous avez 12 minutes 13 secondes.
• (12 h 20) •
M. Bérubé : Merci, Mme la
Présidente, Mme la ministre et toutes les personnes qui vous accompagnent. Ce
n'était pas prématuré. Le projet de loi est maintenant connu, le jour même de
l'étude des crédits, c'est certainement une coïncidence. L'engagement était de
déposer une révision aux lois sur le statut de l'artiste et de faire adopter ce
projet de loi. Est-ce que la ministre croit qu'on est en mesure d'adopter ce
projet de loi et ainsi remplir l'engagement du gouvernement...
La Présidente (Mme Thériault) : Mme...
La Présidente
(Mme Thériault) : ...Mme la ministre.
Mme Roy : Merci. Je le
souhaite. Je vous tends la main, M. le député. On a travaillé superfort. Et je
disais tout à l'heure que je pense qu'entre parlementaires de bonne volonté on
pourrait y arriver. Là-dedans, vous allez retrouver, vous allez lire, vous
connaissez ces lois, vous allez trouver une bonne partie des demandes qui nous
ont été faites par les groupes. Il y a 50 mémoires...
Une voix : ...
Mme Roy : Vous l'avez
lu. Bon. Donc, on essaie, ce n'est pas parfait à 100 %, là, on ne répond
pas tout à 100 %, mais ce sont de très grandes améliorations.
La Présidente
(Mme Thériault) : Oui, allez-y.
M. Bérubé : Effectivement,
on attendra les réactions des principaux intéressés qui ne devraient pas
tarder. Donc, notre concours est assuré, mais, s'il ne devait pas être adopté,
ce sera en grande partie parce qu'il arrive très tardivement, vous en
conviendrez. C'est les titres des articles depuis tout à l'heure, ça arrive
très tardivement. Alors, on va faire ce qu'on peut pour que ça arrive, c'est ce
qu'on nous demande, mais s'il fallait qu'il ne soit pas adopté, ce ne sera pas
à cause... en tout cas, pas à cause du Parti québécois, certainement pas, mais
ça arrive, il faudra mettre ça là-dessus.
Pourtant, le ministère a eu le temps de
faire plein de choses, dont les espaces bleus, et on va en parler, des espaces
bleus. Les espaces bleus, c'est un legs que le premier ministre veut laisser
aux Québécois. C'est comme ça que j'en ai entendu parler la première fois dans
un texte de Denis Lessard de La Presse. Jusqu'à maintenant, il y en a quatre
qui seraient annoncés : Amos, Percé, Baie-Saint-Paul et
Capitale-Nationale. Ma question : Je peux présumer qu'il y en a
probablement 17, est-ce que les autres sites ont été sélectionnés?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy : La réponse,
c'est non, pas tous.
M. Bérubé : Pas tous.
Est-il juste de dire que les députés de votre formation politique ont été
consultés sur le sort des emplacements d'espaces bleus?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy : Oui, c'est
exact.
M. Bérubé : De quelle
façon?
Mme Roy : On discute.
Nous, on a des caucus dans lesquels on discute. Parce que le but de l'espace
bleu est de prendre un bâtiment patrimonial aimé dans une région. Alors, on
demande : Dans votre région, est-ce qu'il y en a? Mais on discute avec des
maires aussi d'autres circonscriptions qui ne sont pas chez nous.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le député, allez-y.
M. Bérubé : Puis-je
suggérer à la ministre que je n'ai pas été consulté parce que je ne suis pas un
député de la Coalition avenir Québec? Je soupçonne que c'est le cas aussi
potentiellement avec la députée de Taschereau.
Mme Roy : Vous en avez
un beau, vous, vous avez pas mal le plus beau.
M. Bérubé : Alors, je
veux juste que... je veux qu'on note, pour les fins de cette commission, que
les députés de l'opposition n'ont pas été consultés, contrairement aux députés
de la Coalition avenir Québec, qui ont été consultés en caucus. Je veux que ça
soit retenu. Donc, au plan de l'éthique, on peut faire mieux, Mme la ministre.
Mme Roy : Oh! attention,
attention ce que vous dites, là.
M. Bérubé : Ah! non, je
sais très bien ce que je dis, madame. Donc, espaces bleus, députés de
l'opposition, vous n'êtes pas consultés. Députés du gouvernement, vous êtes
consultés. Où est-ce que c'est que vous voulez ça? Dans tel comté, tel comté?
Moi, je n'ai pas été consulté. Et je vais faire le tour des députés de
l'opposition, s'il y en a, bien, je vais dire tant mieux, mais j'en doute.
Alors, je voulais le noter.
Tout à l'heure, on a parlé du
documentaire. J'aime la réponse, alors je ne vais pas revenir là-dessus, mais
j'ai une demande plus précise qui vient des boîtes de production qui sont en
région, hors Québec et hors Montréal. Je vous en fais lecture, c'est assez
technique. J'aimerais avoir une réaction et aussi j'en fais une suggestion,
donc une proposition que je fais à la ministre.
Contexte. Plus de 80 % de la
production télévisuelle et cinématographique se fait dans la région de
Montréal. Afin d'aider des boîtes de production à se maintenir et à conserver
des emplois dans toutes les régions du Québec, deux initiatives ont été créées,
une par la SODEC via les crédits d'impôt et l'autre par le Fonds des médias du
Canada via une bonification de la production d'une valeur de 2,7 millions.
Le problème est que l'enveloppe du Fonds des médias du Canada est insuffisante
vis-à-vis la demande que cette dernière s'épuise en 24 heures. La
question : Afin de permettre à tous les producteurs qui oeuvrent dans
l'industrie de la télévision et du cinéma, dans nos régions, au Québec, de
créer de l'emploi tout en faisant rayonner les talents des artistes et artisans
en région, est-il possible de créer une enveloppe annuelle de 3,5 millions
telle que suggérée par tous les producteurs du Québec dans le dernier mémoire
prébudgétaire que vous avez reçu de l'AQPM?
L'avantage de ça? Une telle enveloppe
aurait des répercussions significatives. En effet, cette enveloppe pourrait
agir comme un effet de levier puisqu'elle viendrait bonifier des projets en
financement à la hauteur de 15 %. Concrètement, donc, le 3,5 millions
viendrait consolider l'équivalent de 23 millions de budgets de production
en région. Est-ce que la ministre accueille cette proposition-là qui était dans
un mémoire qui a été proposé? Et est-ce que ça peut se faire?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy : Oui. Alors,
c'est un peu la même question et ce sera la même réponse : oui, c'est
intéressant, c'est très intéressant. On va voir dans quelle mesure on peut
aider les régions. Par ailleurs, dans le budget, actuellement, il y a des
sommes importantes à la SODEC qui aident des entreprises qui sont en région.
Mais je suis très, très sensible à aider au développement des régions, nos
entreprises culturelles.
Et par ailleurs vous avez dit quelque
chose qui est un petit peu faux tantôt, puis ça me blesse, quand vous
dites : Où est-ce que vous voulez ça, les députés de la CAQ, un espace
bleu? Pas du tout. Quand on consulte...
Une voix : ...
Mme Roy : Attendez une
minute. Quand on consulte, moi, ma préoccupation, c'était : Y a-t-il des
bâtiments patrimoniaux dans vos comtés, vous connaissez vos comptés, y a-t-il
des bâtiments patrimoniaux qui pourraient être sauvés? Alors, c'est la question
que j'ai posée et...
M. Bérubé : ...pourquoi...
posez à moi, cette question-là?
La Présidente (Mme Thériault) : ...
M. Bérubé : Pourquoi la
question ne m'a pas été posée à moi? Je suis capable de vous répondre, moi
aussi, là-dessus. Je le connais bien, mon territoire.
Mme Roy : Est-ce que vous
aimez la villa Frederick-James?
M. Bérubé : Ce n'est pas dans
ma région, je suis au Bas-Saint-Laurent.
Mme Roy : C'est vrai. Mais je
vous demandais si vous l'aimez, parce que j'étais là il y a quelque temps.
M. Bérubé : Vous le savez,
vous êtes une Gaspésienne d'origine. Alors, si on me pose la question, j'ai des
réponses, mais je ne suis pas caquiste, je n'ai pas accès à ça. Ça fait deux
jours que je pense du respect des institutions et des parlementaires, ça en
fait partie, bon.
Bon, merci pour la réponse, mais c'était
dans un mémoire qui a été proposé. J'ai fouillé, ce n'est pas dans les mesures
annoncées. Je vous invite à aller de l'avant. Je pense à Productions Vic Pelletier,
à Matane, il y en a partout au Québec, en Abitibi, dans plein de régions. Ça
serait très apprécié. Ce n'est pas un montant énorme, mais l'effet de levier
est important. Donc, l'année prochaine, si c'est vous qui est ministre de la
Cultutre ou quelqu'un d'autre, bien, j'espère que ça se retrouvera dans le
budget, j'en fais une proposition formelle.
Ensuite, des questions relativement
courtes. Maison Chevalier. Qui a approché qui? C'est-u le groupe Tanguay qui
est allé vous voir o vous avez dit : On a quelque chose pour vous?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : En fait... Merci,
Mme la Présidente. En fait, c'est la... C'était la précédente ministre de la
Culture, Marie Montpetit, qui a mis en vente la maison. Et, quand vous
dites : Qui a approché qui? La maison était en vente, la maison qui
appartient...
M. Bérubé : ...
Mme Roy
: Moi, j'ai été
approchée par personne, monsieur. La maison appartenait au Musée de la
civilisation, et on m'est arrivés un matin me disant : Nous avons un
acheteur.
M. Bérubé : O.K.
Mme Roy : Voilà.
M. Bérubé : Donc, mais vous
n'êtes pas opposés à ça. Vous trouvez que c'est une bonne décision, que ça soit
vendu à ce groupe?
Mme Roy : C'est une bonne
décision qu'un propriétaire veuille investir pour restaurer un immeuble qui
était excédentaire et qui ne servait plus.
M. Bérubé : O.K. Votre
position est connue. D'accord. 2013. Je suis au Conseil des ministres, à ce
moment-là, et je me souviens que deux personnes de Télé-Québec ont indiqué à
certains ministres qu'il y avait un projet de bulletin de nouvelles à
Télé-Québec, potentiel, qui était à développer. Est-ce que c'est toujours
quelque chose qui est possible? Est-ce que c'est envisageable d'avoir un
bulletin de nouvelles, probablement, différent, mais à Télé-Québec?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui, écoutez...
dans la programmation de Télé-Québec. Télé-Québec étant une société d'État sous
ma responsabilité, Télé-Québec, qui a des défis, entre autres, et pour lesquels
on répond présent. Puis on parlait tantôt des GAFA, là, des nouvelles
plateformes, le développement des plateformes, surtout de contenus, pouvoir
mettre le contenu de Télé-Québec sur sa propre plateforme. Alors, à cet
égard-là, je ne m'ingère pas dans la création d'une salle de nouvelles ou d'un
bulletin de nouvelles, là.
M. Bérubé : J'aimerais
obtenir tout document portant sur la création d'un bulletin de nouvelles à
Télé-Québec, de 1994 à aujourd'hui. C'est une demande d'accès à l'information
que je fais devant témoin, telle une bouteille à la mer. Si je la reçois, tant
mieux, mais je trouve que ça serait pertinent.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. Bien, si je
peux répondre, en 2013, vous étiez ministre, vous le disiez, alors c'est des
informations que vous avez de première main, j'imagine.
M. Bérubé : Non, je n'ai pas
ça, je n'étais pas ministre de la Culture, j'étais au Tourisme.
Mme Roy : Vous aviez un
collègue...
M. Bérubé : Là où votre
ancien directeur de cabinet est maintenant. Ceci étant dit, dans la catégorie
qui a approché qui, tantôt on a parlé de nomination, Grande Bibliothèque du
Québec. Est-ce que cette candidature que vous avez retenue vous a été proposée
par le bureau du premier ministre?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. Merci pour la
question. Pour ce qui est de la Grande Bibliothèque, le mandat de Monsieur Roy,
qui était là avant, était terminé, et nous avons choisi la personne qui, selon
nous, serait la meilleure personne pour faire rayonner la Grande Bibliothèque,
qui avait des enjeux assez particuliers. D'ailleurs, ils ont été largement
décriés dans les médias. Alors, ce que je vous dis, c'est que nous avons choisi,
et c'est ultimement le Conseil des ministres qui décide la meilleure personne.
La Présidente (Mme Thériault) : Répétez
votre question.
M. Bérubé : Oui, ça, je sais,
mais ma question, vous l'avez comprise, était très claire. Est-ce que quelqu'un
au cabinet du premier ministre vous a proposé un nom, formellement?
Mme Roy : Nous avons choisi
la meilleure personne, selon nous, pour faire briller...
M. Bérubé : Noter que la
ministre refuse de répondre. Je vous suggère que oui. Si vous pouvez dire le
contraire, libre à vous. On est devant témoins.
Mme Roy : Bien, vous avez de
l'air à savoir beaucoup de choses, monsieur, alors, je vous laisse à vos
spéculations.
M. Bérubé : Autant que vous,
autant que vous, là-dessus. Très bien. Donc, la ministre ne veut pas répondre
là-dessus. C'est dommage. Autre document que j'aimerais obtenir, parce que
ça... il y avait eu un article là-dessus il y a quelque temps. Est-ce que le
ministère pourrait déposer à jour la liste des subventions du discrétionnaire
ministérielle en culture par circonscription, de 2018 jusqu'à aujourd'hui?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Avec plaisir. Et
d'ailleurs, suite à nos échanges de l'année dernière...
M. Bérubé : Je n'ai pas
d'autre question là-dessus.
Mme Roy : Ah! Mais écoutez,
je vous écoute, je vous écoute. Et on s'assure, on vérifie de distribuer les
sommes partout.
M. Bérubé : Tant mieux, parce
que ce n'était pas le cas au début.
• (12 h 30) •
Mme Roy : Bien, vous
trouviez. Moi, je trouvais que c'était très bien fait.
M. Bérubé : Je ne trouvais
pas. Le Bureau d'enquête du Journal de Québec et du Journal de Montréal
trouvait qu'une partie anormalement élevée du budget se retrouvait...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Roy : ...ce qu'il nous a
demandé. Entre autres, si on pense... toute la question du #metoo, hein, qu'on
a vu au cours des dernières années, dans quelle mesure certains artistes se
trouvaient bien démunis.
Et c'est ça aussi, le gros du problème. C'est
qu'un travailleur salarié, il est sous la Loi sur les normes du travail, ou un
travailleur salarié a une convention collective, là, une grosse convention
collective, si on pense à nos fonctionnaires de l'État par exemple, ou d'autres
entreprises privées. Mais le travailleur culturel, lui, il n'a rien de tout ça,
il est autonome. Alors, comment garder la liberté de l'artiste, qui demeure,
qui a son statut de travailleur autonome, mais lui permettre d'obtenir des
outils qui lui permettront de négocier des ententes pour améliorer ses
conditions? Alors, c'est ça que fait ce projet de loi, puis j'espère, j'espère
qu'il sera bien accueilli puis j'espère qu'on va pouvoir y travailler ensemble.
Mais il y a des mécanismes parlementaires qui pourraient nous aider à
travailler plus rapidement, puis je pense que, de consentement, tout est
possible. Et si on veut vraiment le faire pour les artistes, bien, je pense qu'il
y a une opportunité ici.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
M. le député de Saint-Jean, six minutes qu'il vous reste.
M. Lemieux : Merci, Mme la
Présidente. Note à moi-même, quand on parlait de travailleurs différents. J'ai
vu passer une annonce au sujet de la CNESST pour les cirques. J'espère avoir le
temps de vous en reparler plus tard. Mais juste pour finir sur le projet de loi
n° 35, notre leader, qui a eu un mot d'humour, qui ne lui ressemble pas
souvent, deux fois plutôt qu'une, ce matin, dit que ça finissait plus de bien
aller. Texte, fin de la citation. Mais il a aussi dit qu'il allait se chercher
un 6/49 quand les... puis ça, c'était drôle... quand les leaders des
oppositions ont entretenu l'idée qu'ils pourraient discuter. Vous, vous êtes
très à l'aise à changer de commission, en autant que ça passe le plus rapidement
possible aux affaires. Vous êtes d'accord, là, vous, là?
Mme Roy : Moi, j'ai trouvé
la...
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre, oui, allez-y.
Mme Roy : Merci. J'ai trouvé
la proposition de Québec solidaire vraiment constructive. Alors, moi, comme je
vous dis, cette loi-là, là, elle n'est pas pour moi, elle est pour les
artistes, et je pense que, tous ensemble, on est capables de travailler pour
eux, parce que les deux dernières années ont été assez difficiles pour eux en
particulier, pour tout le monde, mais pour eux en particulier.
M. Lemieux : Bien, je me
souviens d'avoir... merci, Mme la Présidente... je me souviens d'avoir vu
passer des statistiques qui disaient que la moitié des artistes et artisans avaient
perdu, à un moment ou à un autre, la moitié de leur salaire depuis deux ans.
En parlant de ces artistes-là, d'ailleurs...
puis l'annonce que vous avez faite avec le ministre de l'Éducation, en début de
semaine ou à la fin de la semaine dernière, j'oublie, là, au cours des derniers
jours, sur la culture à l'école, ça, je voudrais qu'on en parle un tout petit
peu, parce que... Ce n'est pas une coïncidence, mais il y a un artiste,
justement, qui allait dans les écoles, qui m'avait abordé pendant la pandémie,
en disant : Bien là, je ne suis plus capable d'aller dans les écoles, pour
moi, c'est difficile. Et il m'a réécrit, Mme la ministre, après votre annonce,
et c'est magnifique, parce qu'il a pris le temps de calculer le rattrapage par
rapport à l'augmentation du coût de la vie, parce que ça faisait... que ça n'avait
pas été touché, ça, là. Ça fait qu'il a calculé un rattrapage, puis il sort
avec un 20 $ de plus sur le contrat, en disant : Non seulement vous
avez rattrapé toutes ces années, mais vous avez un 20 $ de bonification
par-dessus, sur les cachets pour les artistes à l'école. Et il soulignait que c'est
merveilleux que vous ayez déjà prévu l'indexation des prochaines années. Et il
me pose la question : Oui, mais là, si on gagne plus cher, puis l'enveloppe
n'est pas plus grosse, ça ne marchera pas. Alors, j'ai dit : Ça tombe
bien, je vais parler à la ministre. Alors, est-ce qu'on a une enveloppe plus
grosse avec ces salaires, ces cachets plus gros, Mme la ministre?
La Présidente (Mme Thériault) : Et
vous avez 3 min 30 s pour répondre.
Mme Roy : Oui. Eh bien, oui,
eh bien, oui. C'était une annonce qui a été faite, lundi dernier, avec mon
collègue le ministre de l'Éducation. Les cachets des... C'est extraordinaire,
des artistes qui vont à l'école, qui vont rencontrer les jeunes, c'est
magnifique, ce que ça fait. Ça fait du bien aux enfants, ça fait du bien à l'âme.
Ça sème du bonheur, oui, mais peut-être, pour certains, une découverte,
peut-être, pour certains, même, des vocations, et pour d'autres choses, juste
du plaisir, du bonheur d'aller à l'école, parce qu'on va voir un artiste qui va
nous parler de son travail, qui va nous faire vivre des expériences nouvelles.
Et, oui, naturellement, on a augmenté les
cachets, qui n'avaient pas été augmentés depuis la création de ce programme-là,
qui remonte à 1999. Donc, ils passent de... un cachet pour un artiste qui a un
atelier à aller livrer passe de 325 $, qu'il est actuellement... et il va
passer, à l'automne, là, pour la rentrée scolaire, là, à 515 $, et c'est
indexé, donc pour l'année 2023-2024, ce sera 525 $, pour l'année
2024-2025, ce sera 535 $, et pour l'année 2025-2026, ce sera 546 $,
le cachet d'artiste, pour se déplacer, parce qu'il prépare son matériel, il se
déplace, etc.
Et, par ailleurs, le ministre Roberge...
Parce que c'est assez étrange, comment ça marche, un gouvernement, là, mais...
Le programme du répertoire culturel est au ministère de la Culture, mais les
sous sont au ministère de l'Éducation, donc il y a un 10 millions de
dollars supplémentaire qui est investi...
13 h (version non révisée)
Mme Roy : ...je pense que ça
va faire travailler nos artistes, puis au grand bonheur de nos jeunes et de nos
artistes. Je le souhaite, je l'espère, en tout cas.
M. Lemieux : En tout cas, l'artiste
qui, comme beaucoup d'autres dans mon comté, Mme la Présidente, en avait
arraché pendant la pandémie, était très soulagé de voir ça. Et quand je vais
lui dire que l'enveloppe aussi a grandi, proportionnellement, là, ça va lui
faire...
Mme Roy : Et, si vous me
permettez, ce qui est intéressant, c'est que le projet de loi qu'on a déposé
aujourd'hui, comme je vous disais, c'est très technique, c'est très du droit du
travail avec des... vraiment, l'élaboration d'ententes collectives, et tout ça,
mais on agit parallèlement avec d'autres mesures qui ne sont pas dans la loi
pour améliorer les conditions socioéconomiques des artistes. Puis ça, ça en est
une sur laquelle on a le contrôle, c'est le gouvernement qui paye. Alors, à
partir de ce moment-là, on a dit : On donne l'exemple, on paye, on
augmente les salaires. Alors, ça, on peut le faire directement.
M. Lemieux : Laissez-moi
essayer d'impressionner la présidente avec la minute et quinze secondes qu'il
me reste sur mon chronomètre pour vous faire m'expliquer ce que vous avez fait
avec la CNESST et les artistes du cirque, parce que je voulais y revenir plus
tard, mais on va manquer de temps aussi. Alors, c'est important ça, parce que
ça tombe sous le sens, mais en même temps, ça ne devait pas être évident à
faire, là.
Mme Roy : En fait, ça faisait
20 ans que les artistes du cirque la demandaient, tout comme les danseurs
sont sans couverts. Donc, on a créé, encore là, une règle d'exception pour que
les... lors des répétitions, ils puissent être couverts par la CNESST. Ce qui
est assez particulier, parce que d'habitude, vous êtes couverts sur le milieu
du travail, mais on s'entend qu'un artiste circassien, bien, il y a de l'entraînement
qui se fait en gymnase, ce n'est pas toujours sur le milieu de travail, puis c'est
à ce moment-là qu'il peut se blesser. Alors, maintenant, il sera couvert si d'aventure
une mésaventure lui arrive et qu'il se blesse. Et ça, c'était une demande qui
était faite depuis 20 ans. Donc, on essaie d'aider les artistes de
différentes façons, qui ne sont pas nécessairement dans la loi déposée aujourd'hui,
mais on y travaille à plusieurs niveaux.
M. Lemieux : ...secondes.
Est-ce que les artistes du cirque sont dans la nouvelle loi, dans le projet de
loi que vous avez déposé?
Mme Roy : Ah! Ah oui! Ils le
demandaient et on les a inclus. Ah! bravo.
M. Lemieux : On va y arriver.
Merci, Mme la ministre. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Donc, ceci met fin à l'échange. Je vais reprendre amicalement le député de
Saint-Jean pour lui dire qu'entre Matane-Matapédia, Gaspé et Percé, c'est pas
mal plus qu'un jet de pierre. La grande amoureuse de la Gaspésie vous le dit.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui, d'autant plus qu'il est par là.
Donc, compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures. Et je vous rappelle qu'il
y a un caucus qui suit immédiatement. Je vous demande de pouvoir sortir de la
salle plus rapidement, s'il vous plaît, pour que les députés puissent prendre
place. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 4)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 2)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Bon après-midi, tout le monde! Donc, nous allons reprendre nos travaux. Je vous
rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude des crédits
budgétaires du portefeuille Culture et Communications pour l'exercice financier
2022-2023. Nous en sommes maintenant à... Étant donné qu'on débute à 15 h 02 et
qu'une période de 1 h 30 min est prévue pour les travaux, donc, y aurait-il
consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue, soit 16 h
02 ?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Consentement pour tout le monde. Merci.
Donc, nous en sommes maintenant à un bloc
d'intervention de l'opposition officielle. Mme la députée de l'Acadie, je vous
cède la parole.
Mme St-Pierre : Merci, Mme la
Présidente. C'est un réel plaisir de vous revoir à la présidence. Donc, nous
allons, Mme la ministre, continuer sur la question du conservatoire. Nous
sommes allés voir la loi qui régit le conservatoire, et nulle part on ne parle
des orientations de la ministre, et on parle ici, dans le texte de la loi, que
la nomination du directeur général est faite sur recommandation, vous l'avez
bien dit ce matin, du conseil d'administration en tenant compte du profil de
compétences et d'expérience établi par le conseil, puis le conseil
d'administration exerce les fonctions suivantes: établit les orientations
stratégiques du conservatoire, s'assure de leur mise en application et
s'enquiert de toute question qu'il juge importante. Le conseil est imputable
des décisions du conservatoire auprès du gouvernement, et le président du
conseil est chargé d'en répondre auprès du ministre, et c'est le conservatoire
qui adopte le plan stratégique.
Alors, ce matin, ce qu'on comprenait,
c'est que vous aviez donné... vous vouliez donner des orientations à la
présidente en poste et qu'elle... vous n'aviez pas eu le temps de donner ces
orientations pour définir quel type de personne vous vouliez à la tête du
conservatoire.
Mme Roy : C'est bien ce que
j'ai dit, vous avez bien compris.
Mme St-Pierre : Alors, est-ce
que vous avez analysé... Parce que je n'ai pas eu vraiment de réponse
satisfaisante ce matin, parce qu'on dit qu'on tient compte du profil de
compétences et d'expérience établi par le conseil. Donc, vous considérez que
les deux personnes qui avaient été choisies pour faire... qui vous avaient été
recommandées n'avaient pas les compétences pour diriger le conservatoire?
Mme Roy : Je ne parlerai pas
de ces personnes...
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, c'est parce que je n'entends pas bien.
Mme Roy : Ah! Excusez-moi,
excusez-moi.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Vous pouvez enlever votre masque, Mme la ministre.
Mme Roy : Je ne parlerai pas
de ces personnes. Par ailleurs, je vous dis que le processus a repris lorsque
nous avons nommé une nouvelle présidente du conseil d'administration, qui est
Mme Monique Leroux, et nous attendons ses recommandations.
Mme St-Pierre : Mais est-ce
que c'est Mme Leroux qui établit les orientations stratégiques du
conservatoire, ou si c'est vous qui établissez les orientations stratégiques du
conservatoire?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la ministre.
Mme Roy : Oui. Nous
respectons la loi. Le gouvernement a quand même le droit de dire dans quelle
mesure il aimerait que le conservatoire puisse retrouver ses nobles... ses
lettres de noblesse, là.
Mme St-Pierre : En quoi le
conservatoire n'a plus de lettres de noblesse? Vous dites: Il ne les a pas
retrouvées.
Mme Roy : Bien, en fait, on
s'est rendu compte en fouillant et à la lumière de certaines discussions que
nous avons eues qu'il y avait un manque de financement pour certains cours, et
c'est la raison pour laquelle, dans le budget que nous avons déposé, il y a des
sommes additionnelles qui sont réservées spécifiquement pour le Conservatoire
de musique et d'art dramatique du Québec, parce qu'on veut s'assurer que les
élèves qui soient là aient tous les moyens d'apprendre et de...
Mme Roy : ...s'épanouir
et qui soit à la hauteur du conservatoire, ce qui n'était pas le cas depuis des
années.
Mme St-Pierre : Ce qui
n'était pas le cas de ?
Mme Roy : Depuis des
années.
Mme St-Pierre : Est ce
que les personnes qui ont été choisies, qui avaient été recommandées, avaient
le profil de compétences nécessaires pour diriger le conservatoire ?
Mme Roy : Personne n'a
été choisi et recommandé. Et il n'y a personne qui a été sélectionné pour être
présidente ou président du... Pardon. Directeur ou directrice du Conservatoire
de musique et d'art dramatique. Et nous attendons les recommandations du C.A.
Mme St-Pierre : Alors, Mme la
Présidente, j'ai... je suis un peu étonnée des réponses parce que ce que l'on
comprend par rapport à la loi qui est ici, c'est le conseil d'administration
qui détermine le profil de la personne qui doit diriger le... la personne, le
directeur ou la directrice du conservatoire. C'est vraiment bien écrit noir sur
blanc dans la loi. Si on en vient maintenant à la Bibliothèque et Archives
nationales, est-ce que le profil de Bibliothèque et Archives nationales pour
nommer la personne qui a été choisie a été modifié en cours de route par votre
gouvernement ?
Mme Roy : Juste pour
revenir sur la réponse précédente parce que moi aussi, là, on a vérifié la loi,
le profil de compétences peut tenir compte de la vision de la ministre, même
s'il est établi par le conseil d'administration. Alors ça, c'est pour le
Conservatoire de musique et d'art dramatique. Je répète que le profil de
compétence peut tenir compte de la vision de la ministre. Et c'est ce que nous
souhaitons. Par ailleurs, votre question touche la nomination de la directrice
générale de BANQ. Vous disiez le profil en ce qui a trait aux emplois
supérieurs. Les emplois supérieurs ont voulu unifier les profils académiques
recherchés pour toutes les sociétés d'État. Et dans le cas de BANQ elle était
différente des autres. Alors, tout a été unifié avec le Secrétariat aux emplois
supérieurs.
Mme St-Pierre : Certaines
personnes disent que la personne qui a été choisie avait été choisie par le
bureau du premier ministre. Est-ce que vous confirmez ou infirmez cette
information ?
Mme Roy : Certaines
personnes disent bien des choses. Maintenant, j'aimerais, ici, en profiter et
vous remercier pour votre question, pour vous dire que la directrice générale a
été recommandée par le conseil d'administration. Donc le conseil
d'administration a soumis les noms, et le nom de la directrice générale se
trouvait sur... se trouvait... faisait partie des candidats qui répondaient au
profil de compétences.
Mme St-Pierre : Est-ce
qu'il y avait unanimité au conseil d'administration ?
Mme Roy : Je ne pourrais
pas vous dire, mais je crois... Je crois, lorsque M. Jean-Louis Lacroix a
été nommé également, il y avait eu quelque chose d'assez particulier parce que
ce n'était même pas une décision du conseil d'administration.
Mme St-Pierre : Bien, on
ne parle pas de M. Jean-Louis Roux. On parle de votre nomination.
Mme Roy : Bien, moi, je
vous en parle. C'est pour vous dire que nous suivons les recommandations du
conseil d'administration, contrairement ce qu'a fait le précédent gouvernement.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, quand la CAQ n'a plus rien à dire, la CAQ parle de l'ancien
gouvernement. Ça fait vraiment leur affaire. Je vais faire... Par contre, je
vais faire une correction parce que ça fait plusieurs fois que vous dites que
la Loi sur le statut de l'artiste n'a pas été revue depuis l'adoption par
Mme Lise Bacon.
Mme Roy : Non, non, une
récente...
Mme St-Pierre : La loi a
été revue en 2009 pour inclure des techniciens de scène et de cinéma.
Mme Roy : Tout à fait.
Mme St-Pierre : Ce n'est
pas vrai que la loi n'a jamais été revue. Elle n'a pas été revue complètement,
mais elle a été revue après, en 2009.
Mme Roy : Bien, c'est ce
que j'ai dit d'ailleurs en conférence de presse. C'est dommage que vous
n'écoutiez pas. J'ai dit c'est la première refonte en profondeur.
Mme St-Pierre : Qu'est-ce
que vous voulez, j'étais en caucus. On discute, nous, en caucus. Je voudrais
parler des... Je voudrais parler des espaces bleus. On va revenir à un autre
dossier tout à l'heure. On parlait ce matin des espaces bleus. C'était fort
intéressant parce que mon collègue, mon ancien collègue de Radio-Canada, était
très fier de voir qu'il y a eu un espace bleu à Gaspé. C'est formidable.
Formidable. On l'applaudit, mais, ici, il y a les gens des
Îles-de-la-Madeleine. Ils ne sont pas contents. Alors, j'ai un article, ici. Il
dit : «Le milieu madelinot rejette l'idée initiale de créer un seul espace
bleu pour la région administrative Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. Les élus
municipaux revendiquent leur propre espace bleu et misent sur le projet de
modernisation de la Maison de la culture de Havre-aux-Maisons. Est-ce que
l'espace bleu de Gaspé couvre les Îles-de-la-Madeleine ?
Mme Roy : Non. On écoute
le milieu. Les espaces bleus...
Mme St-Pierre : Non ?
• (15 h 10) •
Mme Roy : Non. Le
milieu, les Îles-de-la-Madeleine nous ont demandé de ne pas être inclus dans
l'histoire de la Gaspésie. Nous les écoutons. On travaille avec le milieu. Des
comités ont été mis en place avec les instances culturelles et même la société
civile pour trouver justement des façons de faire rayonner chaque région. Et ce
que vous dites est exact, Mme la députée, tout le monde nous réclame des espaces
bleus. Alors, je pense que ce sera un très beau projet à la grandeur du Québec.
Mais des municipalités, des villes, des maires, tout le monde souhaitent avoir
un espace bleu. Ils seront malheureusement limités...
Mme Roy : ...mais ils seront
magnifiques.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, gentiment, il faut que les réponses soient à peu près équivalentes
à la longueur des questions. Merci, Mme la ministre...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. Merci de vous adresser à la présidence.
Mme St-Pierre : Merci. Alors,
Mme la Présidente, l'article date du 19 avril. Donc, au 19 avril, les gens des
Îles-de-la-Madeleine n'étaient vraiment pas satisfaits et comprenaient que
l'espace de Gaspé allait inclure les Îles-de-la-Madeleine. L'article date du 19
avril 2022.
Mme Roy : Non, ce que vous
venez de dire... Vous avez mal cité ce que vous venez de dire. La question...
La Présidente (Mme Guillemette) :
La question...
Mme St-Pierre : La question,
c'est que vous dites que vous aviez revu... ça veut dire, vous l'avez revu
après l'article?
Mme Roy : Non, non, non, ça
fait un bout qu'on sait que les gens des Îles-de-la-Madeleine ne veulent pas
faire partie de l'Espace bleu de la Gaspésie. Les Madelinots sont très, très
fiers et ils ne se définissent pas comme des Gaspésiens, mais des Madelinots.
Alors, nous, on est en train de travailler avec le milieu pour voir dans quelle
mesure on peut faire quelque chose de beau avec eux. Mais l'Espace bleu de la
Gaspésie sera à Percé, dans la magnifique villa Frederick-James, qu'on va
sauver, qu'elle est tombée dans l'eau.
Mme St-Pierre : Si vous aviez
à aller consulter tous les députés... Vous dite, vous avez consulté largement
vos députés de votre formation politique en caucus, en plus, vous avez dit que
dans les caucus vous vous parlez, Mme la Présidente, alors est ce que vous
allez faire la même chose avec tous les députés de l'Assemblée nationale?
Mme Roy : Le premier mandat a
été donné à mon équipe, au ministère de la Culture, d'abord, parce que le
mandat premier des espaces bleus, c'est de tenter de trouver un bâtiment
patrimonial que l'on pourrait sauver, bâtiment patrimonial pour lequel les
citoyens ont de l'attachement, qui est très représentatif, qui parle de la vie,
de l'histoire de la région. Et le ministère a travaillé pour identifier
différents endroits. Et à partir de là, on fouille, on questionne, on demande
aux gens, mais vous comprenez qu'on ne peut pas... on ne pouvait pas dévoiler
l'entièreté des espaces bleus et, même, le projet des espaces bleus pour des
questions de spéculation immobilière. Je pense que vous comprenez ce que ça
veut dire. Alors, à cet égard là, on a commencé à regarder quels sont les
bâtiments que nous pourrions sauver, qui ont une valeur patrimoniale importante
pour les citoyens qui vivent à proximité dans ces régions-là, des bâtiments que
nous pourrions revitaliser pour leur donner vie, mais une vie culturelle.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, il faut que les réponses soient à peu près, en termes de longueur,
équivalentes.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Tout à fait, mais il faut que ce soit clair également, donc...
Mme St-Pierre : Oui, mais ça
peut être clair et concis aussi. Alors, donc, on compte sur vous pour venir
consulter les députés aussi des autres formations politiques parce que...
puisque vous avez fortement consulté vos propres députés. On va parler
maintenant de Saint-Sulpice. Alors, qu'est-ce qui arrive avec Saint-Sulpice?
Mme Roy : Ça, c'est votre
question?
Mme St-Pierre : Oui.
Mme Roy : Parfait. Bon, bien,
d'abord, il y a des travaux. Je ne sais pas si vous êtes passée récemment
devant la bibliothèque Saint-Sulpice, il y a des travaux qui sont en cours
actuellement parce qu'effectivement l'année dernière, lorsqu'on se parlait aux
crédits, il y avait des travaux urgents à faire. Donc, on est en train de
restaurer, de... on s'occupe des travaux importants qui devaient être faits.
Donc, il y a 1,4 - et j'y vais de mémoire, là, 1,4 million qui ont été
décaissés pour faire ces travaux, et je réitère que nous allons remettre ce
bâtiment en état et lui redonner son lustre d'antan, c'est un bâtiment de 1915,
et lui redonner une vocation culturelle.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre...
Mme St-Pierre : Alors, Mme la
Présidente, 1,4 million pour un bâtiment qui, semble-t-il, l'année
dernière, avait besoin de beaucoup, beaucoup, beaucoup d'amour. Ça fait quatre
ans que vous êtes en poste, Mme la ministre, et vous avez reçu, en décembre, un
rapport... un dossier d'opportunité de ceux qui font la promotion de la Maison
de la chanson. Est-ce qu'on peut avoir copie de ce dossier d'opportunité? Vous
l'avez reçu en décembre.
Mme Roy : Non.
Mme St-Pierre : Non? Vous
n'avez pas reçu le rapport?
Mme Roy : On est en train de
travailler avec le groupe.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, est-ce qu'elle a reçu le rapport?
La Présidente (Mme Guillemette) :
On va laisser Mme la ministre répondre. Mme la ministre.
Mme Roy : Alors, je suis très
transparente, ma réponse est non.
Mme St-Pierre : Est ce qu'on
peut savoir pourquoi, Mme la ministre?
Mme Roy : C'est un document
de travail.
Mme St-Pierre : O.K. Est-ce
qu'on peut, Mme la Présidente, savoir à quel moment, si vous avez un échéancier
pour annoncer l'avenir de la maison de Saint-Sulpice?
Mme Roy : Bien, on le
souhaite le plus rapidement possible, mais il faut que les choses soient bien
faites. Alors, on travaille avec le groupe actuellement.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, pendant ce temps là, ça va être 1,4 million de dollars qui va
pour le maintien en bonne condition de la bibliothèque. 2021-2022, 2022-2023,
c'est combien?
Mme Roy : Ah! J'oubliais de
vous dire également qu'il y a un autre million qu'on a investi, naturellement,
pour l'entretien d'usage, le fonctionnement de l'édifice, les frais fixes.
Donc, c'est deux...
Mme Roy : ...millions. Et
puis on continue à en prendre soin, et puis l'argent sera là lorsque viendra le
moment de faire la grande restauration avec les nouveaux projets pour faire
revivre ce magnifique bâtiment historique qui était laissé à l'abandon depuis
15 ans.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, ma question était... Ici, j'ai le chiffre 2021... c'est-à-dire,
2021-2022. 2022-2023, c'est combien? Quel est le montant que vous prévoyez
mettre sur la Maison Saint-Sulpice?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. Il faut que
vous compreniez ici que le bâtiment n'appartient pas au ministère de la Culture
et des Communications, le bâtiment appartient à Bibliothèque et Archives
nationales du Québec, et que nous serons là pour nous assurer que les sommes
nécessaires soient décaissées au moment opportun.
Mme St-Pierre : Alors, Mme la
Présidente, est-ce qu'on peut connaître les besoins de Bibliothèque et Archives
nationales pour ce qui est de la Maison Saint-Sulpice, de la bibliothèque
Saint-Sulpice?
La Présidente (Mme Thériault) : Bien
oui. Le million, là, c'est pour faire rouler, c'est l'entretien, le chauffage,
l'électricité, l'eau, et l'assurance, maintenant... il est autoassuré aussi,
parce qu'on m'a appris qu'il n'était plus assuré, donc on l'assure.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, le bâtiment n'était plus assurable. Donc 2021-2022, 1,4 million
pour le maintien en bonne condition de la bibliothèque Saint-Sulpice. Ma
question est : Pour 2022-2023, quel est le montant qui est prévu dans le
budget de Bibliothèque et Archives nationales pour le maintien en bonne
condition de Saint-Sulpice?
Mme Roy : En fait, ce n'est
pas 1,4 million, c'est 2,4 millions cette année, là.
Mme St-Pierre : Bien là,
excusez-moi, Mme la Présidente, ce matin, on a eu des documents qui n'étaient
pas exacts, et là j'ai un document, encore, c'est une question qu'on a posée
nous, de l'opposition... On a eu les documents, là, quoi, lundi, on a eu les
documents lundi, donc ils doivent être très, très frais. J'ai ici 1,4 million.
Mme Roy : Alors, oui, parlant
de documents très, très frais, vous avez reproché et vous nous reprochez encore
la date des documents, qu'on vous soumet des documents qui sont inexacts.
Sachez que les documents qu'ils vous en sont soumis viennent d'une procédure,
je vous disais que c'était administratif, mais là je suis allée fouiller parce
que, quand même, je voulais vous répondre quelque chose de très précis. Donc,
ça nous vient d'une procédure administrative. Ce sont des consignes qui
viennent du Conseil du trésor et qui sont similaires et semblables pour
absolument tous les ministères depuis des années, même quand vous y étiez.
Donc, les documents sont à jour en date du 31 janvier, pour toutes les sociétés
d'État sous ma responsabilité, et en date du 28 février pour ce qui est du
ministère de la Culture. C'est comme ça maintenant, c'était comme ça quand vous
étiez ministre et c'est comme ça pour tous les ministères.
Alors, juste pour dire que... Vous disiez
ce matin d'inscrire au procès-verbal qu'on vous remettait des documents
incomplets, là, c'est la norme qui est suivie, la norme qui vient du Conseil du
trésor. Non, mais je pense que c'est important de rectifier et mettre les
pendules à l'heure, parce que là, j'ai la bonne réponse.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, ce matin, j'ai posé des questions sur les conseils
d'administration, des conseils d'administration qui n'avaient pas été
renouvelés. J'ai posé ces questions-là. On me dit : Votre document est
erroné. Bien, ce n'est pas mon document, c'est leur document. Si j'avais eu la
réponse que les documents datent du 31 janvier, là, je veux dire... Mais c'est
parce qu'il faut nous présenter des documents qui sont, le plus possible,
exacts. Je n'ai pas accusé personne, j'ai juste dit qu'on a le droit à avoir
des documents qui sont exacts. Alors, ici, jai 1,4...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. C'est tout le temps que vous aviez pour ce bloc-là.
On va revenir dans un deuxième bloc. Avant de céder la parole à la troisième
opposition, je vais demander à tous de faire attention à vos propos, que ça se
passe bien, que ce qu'on soit le plus transparent, que la longueur des réponses
soit en corrélation avec la longueur des questions. Et je pense qu'on a une
belle après-midi devant nous, on est en étude de crédits, donc, pour le bien de
tout le monde, je vous demanderais de faire attention.
Donc, M. le député de Matane-Matapédia, la
parole est à vous pour 12 minutes 5.
M. Bérubé : Merci, Mme la
Présidente. En 2015, la Coalition avenir Québec adopte un document qui
s'appelle Un nouveau projet pour les nationalistes du Québec. J'aimerais que la
ministre nous rappelle qu'est-ce que ce document, qu'est-ce que ces
revendications demandent en matière de culture à Ottawa.
• (15 h 20) •
Mme Roy : On demande d'avoir
le plus de pouvoirs possible, tous nos pouvoirs.
M. Bérubé : Si je suggère à
la ministre que c'est tous les budgets aussi, est-ce qu'elle est d'accord?
Mme Roy : Ça vient avec. Ça
vient avec. Pour nous, là, les pouvoirs, les budgets, ça vient ensemble.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Je vous demanderais de vous adresser à la présidence, s'il vous plaît, et
de ne pas vous interpeller.
M. Bérubé : D'accord. Donc,
tous les pouvoirs...
M. Bérubé : ...tous les
budgets, est-ce que c'est fait?
Mme Roy : Pas encore,
mais on y travaille, M. le député.
M. Bérubé : Bon, alors
ma question, Mme la Présidente : est-ce que la ministre peut nous
indiquer, en nous fournissant la correspondance appropriée, les démarches qui
ont été faites face au gouvernement fédéral pour obtenir l'ensemble des
pouvoirs et des budgets en matière de culture pour le Québec?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Roy : Oui. Bien, je
ne partirai pas ici dans un débat de rapatriement de pouvoirs. Je suis ici pour
répondre à des questions plus précises sur le budget, alors je peux vous
soumettre de la correspondance que nous avons.
M. Bérubé : Ce n'est pas
un débat, j'ai demandé la correspondance. Je veux savoir qu'est-ce qui a été
demandé à Ottawa, ce n'est pas un débat, là.
Mme Roy : Parfait, vous
aurez la correspondance.
M. Bérubé : On va
l'avoir? Parfait.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Vous vous engagez à déposer, Mme la ministre,
la correspondance.
Mme Roy : Oui.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci.
Mme Roy : Et je pourrais
souligner... Je pourrais souligner...
M. Bérubé : Dans un
autre bloc, Mme la ministre.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait. Merci. Donc, Mme la ministre
s'engage à déposer la correspondance. M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Bon, très
bien. J'aurais aimé pouvoir en discuter parce que la ministre de mémoire sait
certainement s'il elle a fait des démarches. Est-ce qu'elle a envoyé une
lettre? Est-ce qu'elle en a parlé avec ses homologues fédéraux? Je veux dire,
c'est dans le programme. Aussi fière Québécoise et aussi fière Canadienne
qu'elle est, elle doit se souvenir qu'elle a demandé tous les pouvoirs pour le
Québec. Alors, de mémoire - je fais appel à sa mémoire - au cours de la
dernière année ou des dernières années, depuis 2018, quels gestes ont été posés
pour rapatrier l'ensemble des pouvoirs et des budgets en matière de culture au
bénéfice du Québec et de ses artistes?
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Mme la ministre.
Mme Roy : Oui. Je dois
vous avouer que ma préoccupation, là, depuis deux ans, là, c'est d'aider nos
artistes, aider nos artistes puis trouver une façon de les faire travailler en
pleine pandémie, quand tout est fermé, puis qu'ils gardent le contact avec les
artistes... avec leur clientèle - pardon - avec le public. C'est la raison pour
laquelle on est allé chercher plus de 860 quelques millions de dollars pour les
soutenir, pour les aider. Ça, c'était ma grande préoccupation. Mais par
ailleurs, dans nos correspondances...
M. Bérubé : Ce n'est pas
ma question.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, Mme la ministre. On va faire attention
à la longueur de nos réponses.
M. Bérubé : Oui,
surtout...
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le député.
M. Bérubé : ...si on
pouvait y répondre. Je demande à la ministre quels gestes elle a posés pour
honorer le programme de la CAQ en matière de rapatriement des pouvoirs et des
budgets en matière de culture, elle me répond par autre chose. S'il n'y a rien
qui a été fait, aussi bien me le dire, puis on va régler ça là. Mais, je veux
dire, y as-tu quelque chose qui a été fait? S'il y avait quelque chose qui
venait spontanément, il me semble que ça aurait pu faire l'objet de la réponse
de la ministre.
Mme Roy : Bien, ce qui
me vient spontanément, c'est de vouloir aider nos artistes, Mme la Présidente,
et de trouver des sommes. Ma priorité, là... Sérieusement, M. le député, là, en
pandémie, quand tout est fermé puis les artistes ne travaillent pas puis les
salles de théâtre et de spectacles sont fermés, ma priorité, là...
M. Bérubé : ...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Laissez finir la ministre.
M. Bérubé : Ce n'est pas
ma question.
Mme Roy : Oui, bien,
vous me demandez c'est quoi, votre priorité. Ma priorité, là...
M. Bérubé : Non, ce
n'est pas ça que j'ai demandé. Question de règlement...
Mme Roy : ...c'est
d'aider les artistes.
M. Bérubé : ...Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, Mme la ministre.
M. Bérubé : Ce n'est pas
ça que j'ai demandé. Alors, si la ministre n'a rien à nous indiquer pour ce qui
est des gestes qui ont été faits, il n'y en a aucun qui ont été faits. Je la
mets au défi, d'ici la fin, de nous exposer une lettre, une demande, une motion
qui a été faite, aucune. Donc, le nationalisme homéopathique de la CAQ, là, en
culture aussi.
Ceci étant dit, la ministre me dit :
J'avais mieux à faire. La ministre n'a pas fait de revendications à Ottawa,
mais a eu le temps d'annoncer des Espaces bleus... à Percé, elle était là, elle
était là ailleurs parce que c'est la demande du premier ministre, c'est son
legs. C'est ce que j'ai lu dans un texte de Denis Lessard. Alors, l'argument de
dire qu'on est en pandémie, ça a le dos large, que ça soit pour le statut de l'artiste,
que ça soit pour les revendications constitutionnelles, je veux dire, les
priorités... Moi, j'aurais dit : Statut de l'artiste, oui, soutenir en
temps de pandémie. Mais l'argument de dire que c'était la pandémie, soutenir,
on est capable de faire plusieurs choses en même temps. Elle a plusieurs
collègues qui sont très volontaristes, qui font plusieurs choses. Donc, ce que
je retiens - puis je vais poser une autre question parce que je n'aurai pas de
réponse - c'est qu'aucun geste n'a été posé pour rapatrier la culture et les
budgets.
Ma prochaine question : Sur les... Je
veux juste m'assurer que les documents que j'ai demandés, je vais les avoir. Je
vais les répéter à nouveau pour qu'il y ait un engagement ferme là
dessus : les budgets de support à l'action... pas support à l'action
bénévole, discrétionnaires ministériels depuis 2018, par circonscription, on
aimerait bien les avoir. Pour le reste, je veux m'assurer aussi d'avoir une
réponse écrite, autant que possible, à la demande qui a été faite des
producteurs régionaux pour avoir un budget supplémentaire. Moi, je trouve que
c'est une bonne idée. Si la ministre s'engage là-dedans, on va avoir
certainement, là, une force de frappe pour plaider ça.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Est-ce que Mme la ministre s'engage à
déposer ces documents.
Mme Roy : Avec plaisir.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, Mme la ministre.
M. Bérubé : Très bien.
Ainsi que tout document qu'on retrouve à Télé-Québec, depuis 1994, qui sont des
projets de nouvelles, hein, qui... peut-être permettre... Le député de
Saint-Jean, c'est à peu près le seul endroit où il n'est pas allé, à
Télé-Québec, peut-être qu'il aurait pu passer là. Donc, c'est important d'avoir
ça parce que c'est un bon projet. Moi, je trouve que c'est pertinent, puis on
pourrait faire quelque chose avec Télé-Québec. S'il y a des projets, puis ça ne
s'est pas fait, bien, peut-être qu'on pourra lever les obstacles, mais il y a
quelque chose à faire avec ça.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le député...
La Présidente
(Mme Guillemette) : ...Mme la ministre, vous vous engagez à
déposer également ce document?
Mme Roy : Bien là,
c'est... On remonte à... Vous remontez très loin, là, le document que vous
demandez à Télé-Québec. Si c'est possible, s'il y a quelque chose, on va
fouiller, là, je n'en suis pas... je n'ai pas tous ces détails-là. J'étais dans
l'opposition à l'époque, et vous étiez au gouvernement. Mais vous me parlez de
Télé-Québec. Télé-Québec fait de très belles choses aussi, entre autres, des
captations.
M. Bérubé : 1994, vous
n'étiez pas dans l'opposition, je n'étais pas là. J'étais chez nous, vous étiez
à TQS.
Mme Roy : Non, non,
mais, tout à l'heure, vous nous parliez de 2013 aussi, quand vous étiez...
quand vous nous avez parlé de Télé-Québec.
M. Bérubé : Mais j'ai
une petite présentation, mais très courte, puis j'aimerais avoir tout le
programme. Et je pourrais... Mais il y a deux personnes qui nous ont présenté
ça, et je n'ai pas de trace de ça. Je n'ai pas de document. Donc, ça existe à
quelque part.
Mme Roy : Bien, je ne le
connais pas plus que vous. On regardera si on peut si on peut le trouver. Mais
Télé-Québec a eu le mandat de faire des captations de spectacles québécois
originaux. Il l'a fait, l'a fait depuis le début de la pandémie, continue de le
faire, et ça, c'est extraordinaire. Parce que vous disiez : On pourrait
faire des belles choses avec Télé-Québec, Télé-Québec fait de très belles
choses.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Merci, Mme la ministre.
M. Bérubé : On est
d'accord, mais ce n'est pas ça que je dis non plus. Ce n'est pas ça que je dis
non plus. Je parle des nouvelles. Je suis pour les captations. Je ne suis pas
contre les captations, là. Rassurez-vous. Je suis pour les nouvelles. C'est
deux choses différentes. Je suis sûr que vos collaborateurs l'ont tous compris,
ce que je viens de vous annoncer.
Mme Roy : Non, moi
aussi.
M. Bérubé : Bien, tant
mieux. Tant mieux, je le souhaite.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le député.
M. Bérubé : Il me reste
combien de temps?
La Présidente
(Mme Guillemette) : Cinq minutes.
M. Bérubé : Bon, bien,
on a le choix. Alors, sur le documentaire, je sais que ça a été abordé ce
matin, mais je laisse l'occasion à la ministre de nous indiquer comment on va
pouvoir corriger pour l'an prochain pour augmenter le financement qui est
accordé au documentaire. Ça a fait l'objet d'une sortie. Le documentaire est
apprécié des Québécois. Il y en a plusieurs qui nous en parlent. Alors, je
laisse le soin à la ministre de nous indiquer c'est quoi, son plan pour
augmenter le financement du documentaire.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Mme la ministre.
Mme Roy : Merci. Merci
pour la question. Moi aussi, j'ai pris connaissance de la lettre qui a été
écrite, signée et cosignée par tout le monde, disant que documentaire n'était
pas suffisamment financé. Ça nous a donné l'occasion de remettre un petit peu
les pendules à l'heure à l'égard des montants qui étaient là. Parce que les
sommes qui sortent sortent lorsque le montage financier est complété.
Malheureusement, c'est que les sommes étaient supplémentaires, mais les
montages financiers des producteurs ne se sont pas concrétisés. Ça veut dire,
ce n'est pas qu'il y avait moins d'argent ou que l'argent a été coupé, c'est
que l'argent n'a pas été décaissé parce que les producteurs n'étaient pas prêts
à aller de l'avant parce qu'ils n'avaient pas pu tourner, par exemple, à cause
de la pandémie, aller à certains endroits, se déplacer. Donc, il n'y a pas eu
de coupure.
Cependant, je suis plutôt favorable à
l'idée de tenter de voir dans quelle mesure on peut, avec la SODEC, parce que
ce sont les programmes de la SODEC, cette société d'État sous ma
responsabilité, de voir dans quelle mesure on peut aider davantage les régions.
J'en suis. Et on l'a fait d'ailleurs durant la pandémie, avec le plan de
relance ou encore avec le plan qu'on a annoncé de 225 millions, il y a
deux...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, Mme la ministre.
M. Bérubé : Dans le
débat sur la langue, dossier que la ministre a déjà eu, moi, je trouve que la
culture devrait être près de la langue et qu'il y a des maillages qu'on peut
faire, certainement. Je vais donner un exemple. Par exemple, la diffusion de
musique francophone dans les radios, qu'elles soient publiques ou privées, il y
a un beau débat là. Évidemment, c'est le CRTC qui gère ça, mais j'aimerais
entendre la ministre sur comment elle reçoit cette préoccupation qu'on a sur la
place de la musique. Parce que c'est sûr qu'il y a des stations de radio qui
réussissent à faire jouer le minimum. Il y a des façons de répondre aux quotas,
mais sans enthousiasme, disons. Alors, est-ce que ça préoccupe la ministre?
Est-ce qu'elle fait des représentations là-dessus? Est-ce qu'elle a un souhait
sur la diffusion de la chanson de chez nous sur nos radios et nos plateformes,
de façon générale?
Mme Roy : Bien, en fait,
on agit à cet égard-là. Vous avez sûrement vu, là, le programme qu'on a mis de
l'avant avec l'ADISQ, entre autres. On a mis plus de 1 million de dollars
pour faire la promotion de nos artistes, de nos chanteurs, de nos musiciens
québécois qui ont créé des albums durant la maudite pandémie, mais qui n'ont
pas pu faire de tournées, qui n'ont pas pu monter sur scène. Donc, on a mis
1 million de dollars pour faire connaître leurs œuvres. Alors, c'est
pour vous dire qu'on les soutient puis on y croit, à la musique québécoise, à
la chanson québécoise.
Vous me parlez des quotas des
radiodiffuseurs. Pour moi, là, c'est non négociable. Ce qu'il y a actuellement,
là, le pourcentage de musique québécoise dans nos radios au Québec, là, c'est
un minimum. Le gouvernement fédéral ne doit pas, ne peut pas, n'ira pas en bas
du pourcentage qui est là. Et ça, je l'ai déjà manifesté, je l'ai déjà écrit et
je le répète, il n'est pas question qu'on diminue les quotas à l'égard de la
musique québécoise. Et par ailleurs...
• (15 h 30) •
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, Mme la ministre.
M. Bérubé : C'est très
complet, ça me va.
La Présidente
(Mme Guillemette) : J'essaie d'être équitable dans les réponses
et les questions. Merci.
M. Bérubé : Volet
Communications, de Culture et Communications, une collègue qui l'a abordé ce
matin, dans une région comme la mienne, des propriétaires de radio... je vais
en nommer un, qui est présent chez nous, mais qui est ailleurs aussi, Arsenal
Média, Sylvain Chamberland m'a indiqué à plusieurs reprises qu'il considère que
des publicités nationales, par exemple, sur des enjeux comme la sécurité
routière, sur...
15 h 30 (version non révisée)
M. Bérubé : ...la prévention
face à des animaux qui peuvent traverser la route. Toute cette chose-là, ils
sont moins bien pourvus. Ils ont l'impression que c'est vendu aux grands
réseaux que sont qui, Cogeco, qui, Bell, etc. Donc est-ce que c'est une fausse
impression? Est-ce que c'est appelé à augmenter? Évidemment, il y a la pandémie
qui fausse un peu, tout le monde augmente, mais la proportion demeure à peu
près... l'écart demeure à peu près le même. Comment on corrige pour faire en
sorte que chacun des Québécois reçoive l'information et les médias reçoivent un
soutien? Parce que, oui, il y a l'information, mais c'est également une source
de soutien financier pour eux, pour des plus petites stations de radio, par
exemple.
La Présidente (Mme Guillemette) :
45 secondes, Mme la ministre.
Mme Roy : O.K. Je pourrais en
parler longtemps. J'ai bien reçu la lettre, je l'ai bien lue et je suis tout à
fait d'accord avec la présomption avec laquelle il faut que les campagnes
publicitaires... D'ailleurs, il y a une refonte importante du placement
publicitaire au gouvernement qui se fait. Et j'ai sensibilisé tous les
collègues au fait qu'il fallait que ça aille davantage dans nos régions,
dépendamment, effectivement, de la publicité.
M. Bérubé : Ça ressemble à ce
qu'on...
Mme Roy : Effectivement.
Bien, c'est-à-dire, ça dépend du sujet. Il y a des sujets qui peuvent aller
plus dans une région que dans une autre, puis je suis tout à fait d'accord avec
vous, puis j'ai même écrit personnellement une lettre au premier ministre, à
mes collègues ministres pour leur dire d'acheter de la publicité dans leurs
propres journaux, dans leurs propres radios, dans leur propre télévision.
Alors, c'est le mot d'ordre qui est lancé.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre.
M. Bérubé : Très court.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : J'avais une belle
suggestion pour tous les députés, l'équivalent du... on aurait pu en avoir un,
en communication, pour investir localement.
Mme Roy : Bien, moi, c'est ce
que je fais chez moi, monsieur.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Je cède maintenant ma parole à la députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre : Merci, Mme la
Présidente. L'année dernière, lors des crédits, je vous avais posé des
questions relativement au rapport sur l'exploitation sexuelle qui a été... qui
avait été déposé en décembre et qui comportait plusieurs recommandations, 58 recommandations.
Mme la Présidente, d'ailleurs, vous avez siégé sur cette commission, vous
aussi, puis je pense que vous étiez très sensible à chacune des
recommandations, parce qu'elles ont été adoptées, toutes, à l'unanimité. Il y a
la recommandation 27, recommandation recommande que le gouvernement du
Québec rende des subventions, ou autres incitatifs fiscaux, aux grands
événements représentés par le Regroupement des événements majeurs
internationaux conditionnelles à la mise en œuvre de mesures de sensibilisation,
de formation de leur personnel et de prévention de l'exploitation sexuelle des
mineurs.
Vous m'avez dit que c'était trop tôt pour
voir qu'est-ce que vous alliez faire. Et je pense que cette recommandation-là,
elle est importante. Je sais que le RÉMI a fait des pressions sur le
gouvernement pour empêcher que cette recommandation-là soit mise en vigueur. On
parle d'organismes, on parle de 28 organismes, 28 événements majeurs,
plusieurs sont subventionnés par la SODEC. J'aimerais parler à la directrice
générale de la SODEC, savoir qu'est-ce qu'elle a fait depuis un an dans ce
dossier-là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. Donc, Mme la ministre.
Mme Roy : Oui, bien, je vais
vous répondre parce que le gouvernement a agi, parce que vous aviez posé cette
question-là l'année passée, puis on a effectivement bougé pour aider. Puis vous
parlez de la recommandation 27, entre autres. Alors, on a déposé le plan d'action
gouvernemental et ça répond à la recommandation 27, entre autres. Et il y
a des sommes qui ont été investies, qui nous proviennent de Tourisme, parce que
c'est Tourisme qui va être en charge de réaliser cette action-là, l'action 27
du plan d'action gouvernemental pour la prévention.
Mme St-Pierre : En tout
respect, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée.
Mme St-Pierre : Ce n'est pas
ce qui a été fait dans le plan d'action. Le plan d'action n'a pas rendu... le
mot "conditionnel", rend conditionnel à la mise en œuvre de mesures
de sensibilisation, de formation du personnel, de prévention de l'exploitation
sexuelle, rendre conditionnel. Ça veut dire que si les FrancoFolies de Montréal
ont une subvention de 500 000 $ de la SODEC, bien, il faut que la SODEC,
selon cette recommandation-là, leur dise : O.K., pour avoir votre
subvention, cette année, quel est votre plan pour contrer l'exploitation
sexuelle et faire de la sensibilisation auprès des nombreux touristes qui
viennent au Québec, qui viennent à Montréal? Est-ce que je peux avoir la
réponse, s'il vous plaît, de votre directrice générale?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Roy : Oui. Moi, ce que je
vous réponds, c'est que le ministère du Tourisme y a investi 250 000 $
pour aider les promoteurs de festivals et d'événements touristiques, justement,
à l'égard de toute cette problématique d'exploitation sexuelle. Donc, on
investit pour prévenir. Et c'est un montant de 250 000 $ qui, lui, se
retrouve dans le portefeuille de la ministre du Tourisme et non de la ministre
de la Culture ni de la SODEC.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente...
Mme Roy : Parce que les
festivals, comme vous le savez, la majorité des festivals se trouvent... Oui,
il y en a quelques-uns au ministère de la Culture, via la SODEC, mais la grande
majorité des festivals et des grands festivals dont vous parlez, là, se
retrouvent...
Mme Roy : ...dans le
portefeuille du ministère du... de la ministre du Tourisme.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, c'est qu'il y a des sommes qui viennent de la culture, qui vont
dans les événements majeurs, qui viennent du portefeuille de la ministre, qui
viennent de la SODEC, et la recommandation, c'était de rendre conditionnel.
Vous dites : On investit 250 000 $, mais vous ne rendez pas
conditionnel. Il faut qu'il y ait quelque chose qui force ces organisations-là
à faire leur part dans ce dossier-là. Je vais continuer à me battre pour cela
et je sais que le RÉMI a fait des pressions sur le gouvernement pour empêcher
que la recommandation 27 soit appliquée. Et ça n'est pas appliqué comme
c'est écrit. Et cette recommandation-là, toutes les recommandations sont unanimes
et chaque mot a été mesuré, pesé, discuté, analysé. Et on est tous d'accord.
Tous les députés, là, qui étaient dans la commission, sont d'accord pour cette
recommandation-là. Moi je vous invite, Mme la ministre, à prendre votre chapeau
de ministre, parlez à votre directrice de la SODEC.
Mme Roy : Bien, attendez, je
peux vous répondre parce que, comme je vous dis, ce qu'on a fait pour le
moment, là, il y a déjà de premières actions qui viennent du portefeuille de la
ministre du Tourisme, et, par ailleurs, pour ce qui est des festivals qui
relèvent vraiment de la SODEC, le programme, actuellement, le programme des
festivals est en révision.
Mme St-Pierre : Donc, vous
allez l'inclure?
Mme Roy : Bien, nous le
souhaitons.
Mme St-Pierre : Pardon?
Mme Roy : Nous souhaitons
aider. Nous souhaitons aider.
• (15 h 40) •
Mme St-Pierre : Donc, rendre
conditionnel.
Mme Roy : On verra la
révision du programme, là, mais le programme est un peu visé en actuellement.
Mais ce que vous dites, vous me l'apprenez. Parce que moi, le Rémi n'est pas
venu me voir pour dire : On ne veut pas que ça s'applique, là. Vous me
l'apprenez, là.
Mme St-Pierre : Ils ont
envoyé une lettre.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme St-Pierre : Donc on va
aller maintenant sur la question du patrimoine bâti. Il y a un article très
intéressant qui est paru récemment dans le Journal de Montréal, sous la plume
de Norah Lamontagne, 82 bâtiments patrimoniaux du Québec perdus à tout
jamais. Et on parle de certains bâtiments qui n'ont pas eu la protection qu'ils
devaient avoir. Et on en parle ici, entre autres, il y a un bâtiment, l'église
Saint-Louis-de-France, qui a fait couler beaucoup d'encre avant de passer sous
le pic des démolisseurs en mai 2021. Construite en 1960-1961, on lui accordait,
depuis 2003, une valeur patrimoniale exceptionnelle, selon L'inventaire des
lieux de culte du Québec. Elle était très remarquable et représentative d'un
courant moderniste dans l'architecture religieuse. Après l'avoir acquise en
2020, le gouvernement provincial a annoncé qu'il prévoyait la démolir pour y
construire une maison des aînés. Ce qui est fait, c'est démoli, décision qui a
provoqué l'ire des défenseurs du patrimoine. Pourquoi vous avez permis à votre
collègue ministre des Aînés, de faire une maison des aînés à la place d'une
église qui a une valeur patrimoniale exceptionnelle si vous êtes la personne
qui est chargée, au Québec, de défendre le patrimoine?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Roy : Vous avez raison
qu'il y a des moments ou il faut trancher puis que ce n'est pas facile. Et
quand la décision est... on a dans la balance un bâtiment patrimonial et on a
dans la balance la vie de gens, de gens vulnérables, d'aînés pour lesquels on
veut améliorer les conditions de vie et construire un lieu de vie, une maison
des aînés à proximité de tous les services et que le prix est abordable, le
terrain est abordable et que c'est possible d'avoir une belle qualité de vie
pour ces gens, bien, à certains moments, on ne peut pas sauver tous les
bâtiments patrimoniaux du Québec et c'est un sacrifice, je l'accorde parce que
n'ai pas trouvé ça très drôle moi non plus, Mme la députée, mais en quelque
part, ici, on vient d'améliorer les conditions de vie d'à peu près
90 aînés qui pourront vivre dans une maison faite pour eux. Et c'est ce
qu'on appelle un milieu de vie, ce n'est pas un CHSLD.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme St-Pierre : Merci,
madame… C'est parce que là, je peux continuer.
Mme Roy : Et le bâtiment, par
ailleurs, laissez-moi rajouter qu'il n'était ni cité ni classé. Il n'avait
aucune mesure de protection et vous aviez eu amplement le temps de le citer ou
de le classer, pardon, si vous aviez considéré que c'était nécessaire.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Merci. Mme la députée.
Mme St-Pierre : Franchement,
Mme la Présidente, là, on pousse le bouchon un petit peu loin. Continue...
école primaire Félix-Antoine Savard, ça va intéresser vraiment notre collègue
qui est député. L'école primaire Félix-Antoine Savard, datant de 1947, a été
démolie pour être remplacée par une nouvelle école primaire au coût de
39 millions. On a détruit une école pour reconstruire une école, s'exclame
l'architecte renommée internationale... de renommée internationale Phyllis
Lambert. Ils mettent la pelle dedans pour en faire une école avec la signature
de la CAQ, de l'aluminium et du bleu fleurdelisé. Ça ne deviendra pas du
patrimoine dans 50 ans. C'est juste une boîte en tôle. Ça n'est vraiment
pas intéressant. Ce n'est pas moi qui le dit, critique l'urbaniste Guillaume
St-Jean...
Mme St-Pierre : ...la
vieille école était de catégorie D, c'est-à-dire vétuste, mais il y avait
moyen, selon les experts, de vraiment redonner vie à cette école. Pourquoi, Mme
la ministre, vous avez laissé démolir l'école primaire Félix-Antoine-Savard?
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Roy : Parce qu'elle
n'était plus sauvable, selon les experts. Alors, encore une fois, ici, ce qu'on
fait, c'est qu'on crée un milieu de vie pour les enfants. Ils auront une école
neuve. Vous savez, des bâtiments patrimoniaux au Québec, Mme la députée, là, il
y en a des milliers et des milliers. Et la responsabilité de la protection des
bâtiments, c'est une responsabilité collective, avec les municipalités, les
MRC, les villes, les différents paliers de gouvernement. On ne peut pas tout
sauver. Ce bâtiment-là n'était plus sauvable, mais les enfants avaient besoin
d'une école, ils auront une école neuve. Vous pouvez continuer, là.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme St-Pierre : Alors,
vous étiez d'accord pour détruire l'école primaire Félix-Antoine-Savard, qui
datait de 1947, vous étiez d'accord, vous, avec cette décision-là?
Mme Roy : Ce n'est
jamais des décisions qui sont joyeuses à prendre, cependant, c'est un bâtiment
qui n'était ni classé ni cité. Et encore une fois, si vous aviez considéré que
c'était un bâtiment exceptionnel, vous auriez pu le classer à votre époque.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, je voudrais revenir sur le dossier de la maison Chevalier. Ce
dossier, évidemment, je l'ai porté beaucoup parce que c'est quelque chose qui
m'a vraiment personnellement brisé le cœur. Je trouvais que c'était absolument
incroyable de vendre ça à une entreprise privée. Et je suis aussi... Je peux
dire à la ministre aussi que ces décisions-là avaient... le point final de la décision
qu'elle a prise était au Conseil des ministres. Alors, un processus peut
toujours être stoppé quand on voit que c'est vraiment terrible de prendre une
telle décision. Je voudrais savoir est-ce que la maison Chevalier, parce que
vous aviez dit à plusieurs reprises : la maison est protégée, protégée,
vraiment, classée, pas de problème, est-ce que la maison Chevalier est classée
à l'intérieur?
Mme Roy : Oui, elle est
classée intérieur, extérieur, à ma connaissance, mais je peux vérifier, mais,
oui.
Mme St-Pierre : Oui?
Mme Roy : Les voûtes,
c'est ça, sur les voûtes en bas sont classées.
Mme St-Pierre : Est-ce
que vous avez eu des demandes pour des modifications à l'intérieur de la maison
Chevalier, au ministère, qui toucheraient l'aménagement d'un loft?
Mme Roy : Vous me
l'apprenez, ce n'est pas encore monté au cabinet.
Mme St-Pierre : Bien,
c'est-à-dire, bien, je vous l'apprends...
Mme Roy : Bien, vous me
l'apprenez, madame.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, je demande s'il y a eu des demandes de la part du propriétaire pour
faire des modifications à l'intérieur de la Maison Chevalier pour en faire une
résidence privée.
Mme Roy : Pas à ma
connaissance.
Mme St-Pierre : Donc,
vous êtes consciente qu'il faut... bien, en fait, vous êtes consciente, vous
savez qu'il faut que le promoteur, s'il veut faire la moindre modification à
l'intérieur de la bâtisse, il doit faire une demande.
Mme Roy : Absolument,
c'est pour ça que je vous dis que je ne suis pas au courant.
Mme St-Pierre : Vous
n'avez pas eu de demande de permis?
Mme Roy : Non, pas du
tout. D'ailleurs, il ne peut pas faire quoi que ce soit à l'intérieur sans
obtenir l'autorisation de la ministre.
Mme St-Pierre : Et ce
matin, lorsque vous avez dit que la maison était en vente, les informations
qu'on a, nous, c'est que la maison devait être transférée à la SODEC, parce que
la SODEC gère un parc immobilier à la place Royale et ça devait être transféré
sous la responsabilité de la SODEC. C'était ça, la volonté initiale. Est-ce que
la SODEC a l'intention de vendre d'autres bâtiments à un promoteur privé de
Québec?
La Présidente
(Mme Guillemette) : Mme la ministre.
Mme Roy : Pas à ma
connaissance. Et de toute façon, s'il y avait une vente de bâtiments classés
patrimoniaux, il faut que ça tombe sur mon bureau, alors, pas à ma
connaissance.
Mme St-Pierre : Est-ce
que vous avez regretté d'avoir donné votre autorisation à la vente de la maison
Chevalier à un promoteur privé de Québec?
Mme Roy : Vous savez, la
protection du patrimoine bâti, je pense qu'on peut se réjouir quand quelqu'un
veut entretenir, avoir, conserver ce patrimoine, l'enrichir. Et la protection
du patrimoine bâti, c'est une responsabilité partagée. Dans le cas ici, c'est
un citoyen corporatif de Québec qui souhaite en faire des bureaux, c'est déjà
des bureaux. D'ailleurs, vous, votre... le précédent gouvernement a transformé
l'endroit en bureaux, il y avait plus de musée. Et par ailleurs, que cette
personne corporative souhaite redonner vie, redonner les voûtes aux citoyens,
investisse de l'argent pour entrer dans la maison, je pense que c'est à peu
près 300 000 $ qu'il fallait mettre en travaux, et par ailleurs, c'est une
bonne chose, des travaux seront faits. Et nous, nous avons décidé d'aider, de
vitaliser la place Royale. Nous avons mis un 2 millions avec le Musée de la
civilisation parce que ce bâtiment-là appartenait, et c'est ce que j'ai compris
au fil de mes recherches, au Musée de la civilisation et il n'avait...
Mme Roy : ...une vocation,
puisque le précédent gouvernement avait retiré le musée qui s'y trouvait, à
l'intérieur. Ils ont restauré, ils ont mis un musée, et, quelques mois plus
tard, ils l'ont fermé. Donc, il n'y avait plus de vocation, c'était des
bureaux, et c'était en vente.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée.
Mme St-Pierre : Ça ne vous
empêchait pas de pouvoir lui redonner sa vocation. Vous aviez quand même tous
ces pouvoirs-là. Alors, la maison Chevalier était... est un joyau du patrimoine
québécois. Cette maison-là a été payée par les Québécois, avec les impôts des
Québécois pendant toutes ces années. Vous en avez ressorti autour de
2,3 millions, je pense. Vous avez créé un comité pour valoriser,
revitaliser ou valoriser la promotion touristique de la place Royale avec ces
2 millions de dollars là, et sur ce comité-là siège la personne à qui
vous l'avez vendu.
Mme Roy : Et d'autres
personnes également, là. Ça vous insulte?
Mme St-Pierre : Parce que...
Mme Roy : Ça vous dérange?
Mme St-Pierre : Oui. J'aurais
pensé que l'argent aurait été utilisé autrement, mais en plus, j'aurais pensé
qu'on n'aurait pas... quand même pas demandé à la personne de siéger sur le
comité. C'est juste... je trouve ça un peu un peu étrange, mais c'est votre
décision, madame. Mme la ministre.
Mme Roy : Bien, les voûtes du
bâtiment seront animées, et c'est chez lui, là, et il va participer à
l'animation. Et il y aura un accès public, il pourra y avoir des productions
culturelles qui s'y déroulent. Alors, je pense que la population est gagnante,
là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la ministre... Mme la députée.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, la question, c'est : Vous n'avez jamais été tentée de reculer
sur ce dossier-là? Vous n'avez jamais pensé que peut-être que vous faisiez une
erreur pour les générations à venir? Ça ne vous est jamais vu à l'esprit que
vous étiez en train de faire quelque chose qui n'allait pas dans le sens de vos
responsabilités?
Mme Roy : Cette maison est
classée intérieur, extérieur. Le propriétaire va s'en occuper, devra investir,
devra la restaurer, et s'est engagé à rendre l'accessibilité des voûtes au
public et à y faire de l'animation. Alors, je pense que pour un gouvernement,
le fait qu'un citoyen québécois, de la ville, veuille s'occuper d'un bâtiment
pour y faire vivre des activités et des activités culturelles, ça revitalise
l'endroit. Le bâtiment est protégé et je pense qu'on devrait s'en réjouir.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre.
Mme St-Pierre : Mime la
présidente, le bâtiment appartenait à tous les Québécois. Ce bâtiment-là
n'était pas la propriété d'une seule personne. Et je cite ici la professeure
Lucie K. Morissette qui dit : «Ça dépasse les bornes.» Karine Gagnon du
Journal de Québec : «La manie caquiste de justifier l'inaction est devenue
tout simplement imbuvable.» Fin de citation. «Les actions de la ministre
bafouent le travail de ses prédécesseurs et le legs...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. C'est tout le temps que vous aviez. Il vous reste un
second... un troisième bloc
Mme St-Pierre : Et là j'ai
terminé?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Et on a terminé ça pour ce bloc-là.
Mme St-Pierre : ...sur cette
belle lancée. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci de vous adresser à la présidence. Ça se passe bien.
Mme St-Pierre : C'est ce que
je fais.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, oui, ça se passe bien, c'est ce que je fais, je vous en remercie. Je
cède maintenant la parole à la deuxième opposition. Mme la députée de
Taschereau.
Mme Dorion : Merci, Mme la
Présidente. Rebonjour, Mme la ministre. J'ai mis en vrac plusieurs questions.
Je profite des moments, des rares moments que nous avons ensemble pour faire
ça. J'aimerais savoir ce que la ministre a fait avec le rapport de la
Commission sur l'avenir des médias. On a souvent l'impression... on dit :
Ah! les rapports sont tablettés, ils ne servent plus à rien. Est-ce là la
vérité quant à ce rapport-là ou non? Il y avait de belles recommandations
là-dedans. On en entend plus parler.
Mme Roy : Oui, il y avait de
belles recommandations. D'ailleurs, on les a mises... on a même commencé à
mettre les recommandations avant que les recommandations soient rendues
publiques pour aider nos médias. Puis, entre autres, puis, moi, je ne suis pas
peu fière de ce plan d'aide à la presse écrite de 250 millions de
dollars que le gouvernement du Québec a quand même mis de l'avant, là, pour
sauver notre presse écrite dans toutes les régions du Québec. C'est énorme, là,
il n'y a pas.... Nous payons le salaire des rédacteurs et des TI pour les
salles de nouvelles de ces journaux-à jusqu'à concurrence de 35 % du
salaire pour des salaires allant jusqu'à 75 000 $, donc de bons
emplois, et nous aussi les TI. Et par ailleurs...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre.
Mme Roy : D'accord.
Mme Dorion : C'est juste
qu'en fait, comme je sais que c'était une mesure qui était...
• (15 h 50) •
La Présidente (Mme Guillemette) :
Question courte, réponse courte. Mme la députée.
Mme Dorion : Comme je sais
que c'était déjà une mesure avant même qu'on aille discuter autour de cette
commission-là, ce mandat d'initiative là, bien, ça avait été déjà lancé. Mais
dans le reste des recommandations, ça a-tu été source d'inspiration pour vous?
Mme Roy : Entre autres...
Oui. Entre autres, il y a d'autres mesures. Entre autres, ce que nous faisons,
nous aidons les médias pour la transformation numérique...
Mme Roy : ...on voit que c'est
important, là. Le papier s'en va, puis pour des raisons écologiques aussi. Mais
ce qu'on fait, c'est que l'on compense. On paie pour que les journaux puissent
se transformer, puis avoir accès... devenir des journaux, mais sur le Web.
Donc, ça, ça fait partie des recommandations. On est pour la pluralité des
sources d'information, c'est extrêmement important.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre.
Mme Dorion : Une autre
question bien précise. Dans mon comté, je suis sûr que ça va vous dire quelque
chose, c'est l'église du Très-Saint-Sacrement qui... On sait que, là, c'est vraiment
une guerre de position. Il y a des gens qui veulent la vendre parce qu'ils ont
besoin de l'argent, donc ils se foutent un peu de ce qui va arriver après. Or,
c'est vraiment la signature du quartier. C'est super important. C'est un lieu
de rassemblement. C'est la silhouette aussi du quartier. C'est majeur. C'est
pour ça qu'il y a un aussi grand nombre de citoyens qui, dans S.O.S.
Saint-Sacrement, se sont mobilisés, assez bien d'ailleurs, là, c'est des gens
sérieux et qui font... ils ont des ingénieurs avec eux, toute sorte de monde.
Il y avait eu une intention d'avis de classement qui a arrêté la vente. Donc,
on avait été très content de ça. Ça avait été salué aussi par le groupe.
Maintenant, ce que je vois de mes informations, c'est que la ministre a jusqu'au
27 mai 2022 pour la classer. Sinon, ça risque de nuire grandement à toute
l'action de ce groupe-là qui se dévoue corps et âmes. D'autant plus que les
Loisirs Saint-Sacrement ont besoin de locaux, des endroits pour faire du sport
pour les enfants, ont besoin de locaux. Tu sais, on a des bonnes raisons de
vouloir investir cette place-là. On a vraiment besoin de place. Ça fait que,
donc, allez-vous la classer?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Roy : Et la décision de
faire ou de ne pas faire sera prise lorsque je vais recevoir le fameux rapport
d'expert sur le carnet de santé que je suis en train de faire faire. Quand vous
dites : Les gens sont accompagnés, il y a des ingénieurs et tout ça. Bien
oui, parce qu'on veut avoir un vrai carnet de santé pour savoir : C'est-tu
vrai qu'elle va tomber demain ou pas? Alors, je vais avoir... c'est sous peu,
là, d'ici avant la fin du mois, je le souhaite, ou au début du mois de mai. Et
je prendrai la décision à la lumière de ce carnet de santé. Si le carnet de
santé nous dit : Ça tombe demain. C'est une loque. Il n'y a rien à faire.
Bon, à regret, je ne le classerai pas. Mais si le bâtiment est bon, puis on
peut s'en servir, moi, je suis tout à fait... là-dessus, là-dessus, on s'entend
très bien. Pour moi, un bâtiment qui existe, qui est la signature du quartier
Saint-Sacrement, pour lequel les gens sont hyper attachés, bien, on doit le
faire vivre. Et c'est ça le problème avec les bâtiments patrimoniaux, on ne
peut pas tous les faire vivre, mais ceux qu'on peut faire vivre, il faudrait le
faire.
Mme Dorion : Donc...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Dorion : Donc, je
comprends que si ce n'est pas une loque, le ministère pourrait injecter les
fonds nécessaires, en collaboration avec d'autres acteurs, bien sûr, mais être
un acteur de premier plan dans remettre ça correct, prenons ça comme ça.
Mme Roy : On va commencer par
le classer, mais ensuite il faut trouver une vocation. Puis ça, c'est... il
faut que le milieu se saisisse aussi parce que classer un bâtiment pour qu'il
ne s'y passe rien à l'intérieur, comme la maison Chevalier qui était classée,
il ne se passait plus rien depuis 2017, on n'est pas plus avancé, alors...
Mme Dorion : Moi, je suis
d'accord, mais il y a vraiment des... ils ont un projet, ils ont un projet.
Donc, de ce côté-là, on est...
Le prix réglementé du livre. Est-ce que
l'opinion de la ministre a évolué là-dessus ou est-ce qu'on va toujours
favoriser les grandes surfaces?
Mme Roy : Pardon?
Mme Dorion : Le prix
réglementé du livre. Vous n'êtes pas sans savoir que chez Walmart, par exemple,
ou au Costco, ils vont baisser les prix du livre en dessous, puis ça «magane»
nos librairies, là, québécoises, surtout les indépendantes. Donc, c'est une
demande du milieu depuis très, très longtemps, qu'il y ait un prix réglementé
du livre, c'est-à-dire que des ventes de livres, là, comme ça, des espèces de
liquidation, ça ne puisse pas, puis qu'un livre a une valeur, et c'est à cette
valeur-là qu'on le vend.
Mme Roy : Je vais être très
honnête avec vous, pour le moment, on n'est pas là. On soutient l'industrie. On
soutient... puis comme je vous dis, ma priorité, n'en déplaise à certains,
c'était, un, d'essayer de soutenir l'écosystème pendant la pandémie, puis deux,
qu'on l'est cette loi sur le statut de l'artiste pour aider les conditions
socioéconomiques des artistes et... mais tout est important en culture, alors
c'est une des préoccupations pour laquelle on s'est penché, mais ce n'est pas
terminé.
Mme Dorion : Je vais leur
dire de se mobiliser pour la prochaine législature.
La vision générale par rapport au GAFAM,
tu sais, on a besoin de fonds. Il y a beaucoup de fonds qui ont été injectés et
on voit l'effet que ça peut avoir, là, surtout dans des périodes difficiles.
Mais qu'est ce qu'on fait avec ça? Pas juste la question d'aller chercher des
fonds, mais de la découvrabilité des produits québécois, produits culturels
québécois, être capable de négocier avec eux. Tu sais, est-ce qu'on laisse ça
complètement dans les mains du Canada en espérant qu'ils pensent à nous? Ou
est-ce qu'il y a une politique qui se développe? Il y a quelque chose qui se
développe?
Mme Roy : Bien, je suis
contente que vous me posiez la question parce qu'il y a déjà une depuis, je
pense que c'est 2020... 2019-2020, je ne sais plus... ah, je pense, c'est le
début 2019. On a fait une mission avec la France sur la découvrabilité des
contenus québécois. On a investi. On a pris des actions, et c'est vraiment
conjoint avec le gouvernement français, de la France, et le gouvernement du
Québec. Puis on travaille super fort pour...
Mme Roy : ...nous assurer
que les contenus québécois, peu importe les plateformes, là, oubliez Netflix,
là, mais qu'il y ait une découvrabilité à l'étranger. On collabore aussi
beaucoup avec TV5 Monde. On s'est rendu compte qu'on a nous fournit du
matériel, du contenu québécois, et parmi... puis j'étais tellement fière quand
j'ai appris ça, parmi les séries, le contenu québécois, les séries les plus
regardées du Canada, bien, neuf sur 10, c'était québécois. Alors, c'est pour
vous dire que notre contenu est très, très fort. Et moi, je vais travailler à
continuer à le pousser.
Mais votre question est beaucoup plus
large que ça, et philosophique même, sur les GAFAM. Moi, je pense que ce sont
des... C'est énorme, les GAFAM sont énormes. Il faut travailler en équipe, il
faut se mobiliser, il faut que les GAFAM paient, contribuent. Ils ne peuvent
pas se servir impunément du contenu sans qu'il y ait une rétribution de droits
d'auteur, sans que ceux qui ont travaillé pour faire soit du contenu
audiovisuel, musique, chanson, peu importe, soit du contenu informatif, tous
nos journalistes qui travaillent fort, ça va faire, l'utilisation pour rien,
là. Et ça, le gouvernement du Canada a agi à cet égard-là, on le supporte, mais
il ne faut pas qu'il recule, il ne faut pas de calcul devant les GAFA. Il faut
absolument que ces entreprises paient pour l'utilisation des contenus qui sont
fabriqués ici. Puis je suis très sensible au contenu québécois.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci.
Mme Dorion : Bien, donc,
je vais poser deux questions rapidement. Ça fait que vous faites des pressions,
vous faites un suivi auprès du gouvernement canadien de ça? Première question.
Puis deuxième question, quand je parle de découvrabilité, oui, c'est vrai, j'ai
vu ça, je vois ce qui se passe avec les collaborations à l'international. Mais
la découvrabilité chez les Québécois de leurs propres artistes, par exemple,
sur Spotify, sur YouTube, sur... écouter des influenceurs qui viennent d'un peu
partout dans le monde, c'est supertripant, mais n'en écouter aucun qui vient de
chez nous, c'est préoccupant. Ça fait que donc ça, ça se négocie de
gouvernement à grosses compagnies. Ça fait que comment on fait ça? Tu sais,
est-ce qu'il y a une volonté de faire ça?
Mme Roy : Merci pour la
question. En fait, on a créé MétaMusique pour aider pour la découvrabilité de
nos propres artistes. Alors, ça a été fait il y a à peu près un an, je vous
invite à lire là-dessus. Mais on travaille, comme je vous dis, avec les outils
qu'on a, parce que... MétaMusique, fouillez ça, vous allez trouver que c'est
quelque chose de bien pour nos artistes.
Et, quand votre question chez les GAFA ou
les GAFAM, ça, on doit absolument se regrouper pour forcer, leur forcer la main
pour qu'ils contribuent, parce nos entreprises ne se battent pas à armes égales
avec eux. Mais, comme je vous dis, il y a plusieurs initiatives qui ne font pas
les médias, là. J'ai envoyé un communiqué pour dire qu'on a créé MétaMusique,
qu'on a mis de l'argent là-dedans pour la découvrabilité, pour que les Québécois
sachent qu'il y a des oeuvres québécoises qui existent, puis qu'on peut les
retrouver, puis etc., mais ça ne fait pas toujours la une.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Mme la députée.
Mme Dorion : Parlant de
média, tiens, un bon média. Bon, quand on a fait le mandat d'initiative sur
l'avenir des médias puis qu'on discutait, la grande peur de plusieurs députés
surtout du parti au pouvoir, je dirais, c'était de dire : Bien, c'est
parce que, si on se met à donner de l'argent, si on se met à voir les médias
d'information comme un besoin essentiel pour la démocratie, etc., et qu'on les
finance directement, bien là, ce n'est pas bon, le gouvernement va avoir un
lien direct avec le financement des médias, il faut qu'il y ait une indépendance,
il faut absolument que ce soit séparé. On était tous d'accord là-dessus.
Puis là on se retrouve un peu dans cette
situation-là avec la publicité, tu sais. Je sais que je vous ai déjà posé la
question, puis généralement vous répondez ou d'autres, là, représentants de la
CAQ répondent : Bien, non, voyons, on en donne à tout le monde, on fait
ça... Mais reste que c'est un précédent particulier de dire : On va les
financer à travers la publicité, donc la publicité, c'est quand même déjà de la
publicité gouvernementale, donc qui est une forme d'influence, mais, en plus,
ce n'est pas vrai que le gouvernement donne à absolument tout le monde. Il fait
un choix sur certains critères, et ces critères-là, c'est le gouvernement seul
qui décide c'est quoi, ces critères-là. Même si vous me dites : Ce sont de
bons critères, reste que l'indépendance n'est pas assurée.
Et moi, je serais pour qu'il y ait plus
d'argent qui aille aux médias pour qu'on reconnaisse que c'est un besoin
essentiel et qu'ils soient plus indépendants et pas trop dépendants du clic et
du scandale. Mais, ceci dit, pour que ça arrive, il va falloir qu'on pense à
une façon de faire que cet argent-là public soit géré de façon indépendante.
D'autant plus que je ne sais pas si c'est le but du gouvernement de continuer à
donner autant de publicités, peut-être que oui, vous me le direz. Mais sinon,
qu'est-ce qu'on fait pour assurer l'indépendance des médias dans un contexte où
on va être pris pour les financer plus si on veut les garder en santé?
• (16 heures) •
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Mme la ministre, 45 secondes.
Mme Roy : O.K. Je veux
juste souligner que, durant cette pandémie, là, qui s'achève, Dieu soit loué,
là, c'est absolument tous les médias que nous avons soutenus, on en a soutenu
500. Ça fait qu'il n'y a pas eu de choix, de discrimination, de critère, de
favoritisme, appelez ça comme vous voulez, là. Puis l'idée, c'était, un,
d'informer la population, c'est vraiment un service d'intérêt public, et, de
deux, oui, faire d'une pierre deux coups puis aider ces entreprises-là à vivre.
Elles seraient toutes mortes. Ce n'est pas compliqué, il n'y avait plus de
vente de publicités.
Mais, pour la suite des choses, déjà, il y
a ce 250 millions...
16 h (version non révisée)
Mme Roy : ...donc qui ont été
mis sur la table pour soutenir les salles de rédaction, c'est énorme, je pense
que...
Mme Dorion : C'est juste sur
l'indépendance, la question.
Mme Roy : Oui, mais d'une
façon ou d'une autre, qu'on subventionne directement ou indirectement, il y
aura toujours des gens qui vont dire qu'il y a un lien ou il y a une influence,
mais en quelque part, c'est une somme d'argent qui va quand même sortir des
poches des contribuables pour aider les médias...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre.
Mme Roy : ...mais il faut
aider les médias, j'en conviens.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Merci, Mme la députée de Taschereau pour vos interventions. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de l'Acadie, pour votre dernier bloc, Mme
la députée.
Mme St-Pierre : Merci. Ça va
être le vrai dernier.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, ça va être le vrai dernier.
Mme St-Pierre : Merci, Mme la
Présidente. Dans les questions, nos demandes de renseignements généraux qui ont
été requis de notre côté par l'opposition, on a ici la question 3, liste des
demandes en publicité, incluant celles sur Internet, en articles professionnels
commandites pour chaque ministère, y compris le cabinet de la ministre et
organismes, fournir la liste détaillée de ces dépenses indique en indiquant...
et ici, à d, on demande les noms des fournisseurs incluant les contrats de
photographie. Et ça nous répond, des gens au ministère répondent : Cette
sous-question ne semble pas pertinente à l'exercice de l'étude des crédits.
Pourquoi il n'est pas pertinent de nous
fournir les noms des fournisseurs, incluant les contrats de photographie...
Mme Roy : Merci pour la
question.
Mme St-Pierre : ...parce que
c'est quand même de l'argent qui vient de votre budget?
Mme Roy : Comme je vous
disais tout à l'heure, puis je suis allée fouille, c'est vraiment cette
procédure administrative là qui est cette reddition de comptes via l'étude des
crédits, les consignes viennent du Conseil du trésor. Puis quand la réponse est
donnée par le ministère, c'est la réponse que le Conseil du trésor dit qui est
pertinente à donner pour ce type de question là. Alors c'est un peu le chien
qui tourne autour de sa queue, là, qui tente de se mordre la queue, là. Mais
pourquoi ils ont répondu ça, c'est purement administratif, je peux passer la
parole à ma sous-ministre si vous le souhaitez, là. Moi, personnellement, peu
importe qui a pris la photo, là, je n'ai aucun problème.
Mme St-Pierre : Mme la
Présidente, je ferais une demande officielle qu'on ait la liste des
fournisseurs, la liste des fournisseurs incluant les contrats de photographe, s'il
vous plaît.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Est-ce que Mme la ministre s'engage à déposer le document?
Mme Roy : Je n'ai absolument
rien à cacher, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci. Donc, Mme la ministre s'engage à déposer le document. Donc,
Mme la députée...prochaine question.
Mme St-Pierre : Ici, dans la
liste des contrats de moins de 25 000 $ octroyés à des professionnels ou à
des firmes, j'ai Marketing Léger a réalisé un sondage afin d'évaluer la
campagne gouvernementale liée à la relance économique du milieu culturel,
13 475 $. Est-ce qu'on peut avoir des résultats de ce sondage-là, s'il
vous plaît?
Mme Roy : Oui, bien, même
moi, je ne les ai pas vus, là, je ne savais pas qu'il y avait un sondage à cet
effet-là, mais je peux passer la parole à la sous-ministre pour vous dire l'utilisation
du sondage.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci. Vous allez vous nommer, s'il vous plaît, Mme la
sous-ministre?
Mme Verge (Nathalie) :Oui. Nathalie Verge. Bonjour. Écoutez, on va voir. On a
fait faire des sondages, effectivement, parce qu'on veut évaluer l'impact des
campagnes. Alors, je vais voir si on a complété le tout, puis si on peut vous
le transférer en vertu des règles, il n'y a aucun problème.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci.
Mme St-Pierre : Merci, Mme la
Présidente. Vous dites des sondages, ici, j'ai un sondage, combien vous avez
fait de sondages?
Mme Verge
(Nathalie) :Bien, je crois qu'il y a eu
au moins un, mais il a peut-être été fait à deux moments, donc... Écoutez, je
ne l'ai pas devant moi, mais je crois que, dans ce type de campagne là, comme
elle a été assez longue, on a peut-être fait un sondage, mais avec deux coups
de sonde comme on dit. Mais, encore une fois, je ne veux pas vous induire en
erreur, donc je vais le vérifier.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée.
Mme St-Pierre : Je remarque
aussi dans les contrats que vous donnez, vous demandez de proposer des
définitions dans l'intérêt patrimonial d'un élément du patrimoine immatériel et
de valeur ethologique, c'est un contrat qui a été donné à la Société québécoise
d'ethnologie, 10 000 $. J'ai un autre 10 000 $ proposant une
définition des valeurs urbanistiques et paysagères associées à un immeuble et
un site 10 000 $. Il y en a quelques-uns, des 10 000 $ comme ça, ce n'est
pas des choses que vous êtes capables de faire au ministère?
Mme Roy : Merci pour la
question. Vous savez, il y a beaucoup de demandes, il y a beaucoup de nouvelles
choses qui se font maintenant en patrimoine depuis qu'il y a eu la réfection de
la Loi sur le patrimoine culturel, on est en train d'embaucher du nouveau
monde, mais à certains égards, des fois, il faut donner des contrats.
Alors, à cet égard-là, puisque vous me
parlez de contrats qui touchent le patrimoine, le patrimoine culturel, parce
que le ministère de la Culture ne regorge pas nécessairement d'arpenteurs ou d'historiens
pour aller faire les documents. J'aimerais passer de la parole à la
sous-ministre qui s'occupe du patrimoine, madame Dominique Malack, qui pourrait
vous dire précisément à quoi ont servi ces sommes et pour quelles pour quels
dossiers.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Est-ce qu'il y a consentement? Merci. Donc, Mme Malack...
Mme St-Pierre : Très rapide,
s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Guillemette) :
...rapidement, vous allez vous nommer...
La Présidente
(Mme Guillemette) : ...au micro, s'il vous plaît.
Mme St-Pierre : La
question est de savoir pourquoi vous ne faites pas ces définitions-là vous-même
dans votre direction.
Mme Malack (Dominique) : Oui,
bonjour. Dominique Malack. Écoutez, à la suite de l'entrée en vigueur de la Loi
sur le patrimoine culturel, il y a eu plusieurs chantiers qui ont été lancés.
On a effectivement de l'expertise, au ministère. Toutefois, il y avait énormément
de chantiers par rapport à la capacité organisationnelle du ministère, et
c'était aussi une façon d'engager les parties prenantes au niveau des nouveaux
chantiers.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, Mme Malack. Mme la députée.
Mme St-Pierre : J'ai vu
aussi l'utilisation d'un drone pour aller analyser une structure. C'est
fréquent que vous utilisez ces types d'appareils?
Mme Roy : Bien, écoutez,
encore cette fois-ci, on est vraiment dans le pointu des experts en patrimoine
qui font les analyses. Parce qu'avant de classer, vous le savez très, très
bien, il y a des analyses pointues qui sont faites, des visites qui sont
faites. Alors, à cet égard-là, je pourrais demander à la sous-ministre. C'était
à l'égard... Pouvez-vous donner plus de précisions sur votre drone...
Mme St-Pierre : C'est
l'utilisation d'un drone pour aller examiner un édifice.
Mme Roy : Une structure,
probablement, des clochers d'église, j'imagine, quelque chose de haut, là.
Mme Malack (Dominique) : Ce
n'est pas une méthode usuelle, mais ça peut venir en complément à des rapports
d'ingénieurs pour pouvoir avoir une perspective, là, aérienne sur des détails.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée.
Mme St-Pierre : O.K..
J'aimerais qu'on passe... on va rester dans le thème du patrimoine. Les
autochtones ont été très déçus lorsque vous avez fait la loi, ouvert la Loi sur
le patrimoine culturel, qu'on n'ait pas plus écouté leur parole relativement à
leurs sites archéologiques. Est-ce que c'est ces démarches-là vont être faites
auprès des autochtones?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la ministre.
Mme Roy : Oui. Je me souviens
très bien que les Premières Nations souhaitaient qu'on rouvre la portion qui
touchait à l'archéologie de la Loi sur le patrimoine culturel, et nous
n'allions pas là, d'où leur déception.
Par ailleurs, par la suite, lorsqu'on a
adopté la loi, vous vous souvenez qu'on a adopté cette loi puis on a dit que
nous allions créer une table des partenaires. Et, dans ce contexte-là de
dialogue avec le milieu, on a créé cette discussion en parallèle, toujours avec
les Premières Nations, qui sont incluses dans les discussions patrimoniales,
principalement lorsqu'on parle de territoires qui les concernent ou d'objets
qui les concernent.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci.
Mme
St-Pierre
:
Merci, Mme la Présidente. Sur un autre sujet, dans les demandes de
l'opposition, dans les renseignements particuliers, je vous amène... question
14, annexe I, liste des formations incluant les formations continues et celles
menant à l'obtention d'une certification, d'un diplôme, conférences, ateliers,
etc., auxquelles ont participé des employés du ministère, indiquer lieu,
coût... Ici, on a quelque chose qui nous indique que vous avez fait une
formation ceinture blanche... Sigma. Qu'est-ce que c'est ça?
Mme Roy : Alors, vous allez
me permettre de passer la parole à ma sous-ministre, ce n'est pas moi qui ai
fait cette formation-là, c'est au ministère.
Mme St-Pierre : Non, ça, je
m'en doute, là.
Mme Roy : Alors, je vais
passer la parole à...
Mme St-Pierre : Je ne
l'aurais pas faite, moi non plus.
Mme Roy : Non. J'ai fait ma
formation autochtone, par exemple, on l'a tous faite, notre formation
autochtone. Alors, je cèderais la parole, avec consentement, à la
sous-ministre.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Donc, consentement, Mme la députée?
Mme St-Pierre : Oui.
Consentement.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Consentement.
Mme Verge
(Nathalie) :Donc, je ne suis pas une
spécialiste de cette formation, mais c'est une formation en optimisation de
gestion et de processus.
Mme St-Pierre : Alors, est-ce
qu'il y a différents types de ceintures?
Mme Verge
(Nathalie) :Bien, j'imagine que c'est un
nom, là, marketing qui est donné à certains types de formation, là. «Lean», en
général, c'est des formations agiles pour améliorer les processus. Il y a
différents noms, mais ce n'est pas une formation en karaté, ça, je peux vous le
garantir.
Mme St-Pierre : C'est un
concept américain?
Mme Verge
(Nathalie) :Je pourrais vous revenir
là-dessus, je n'ai pas le fin détail du type, là, très précis, mais c'est
certain que c'était en matière d'optimisation de nos processus, pour améliorer
notre gestion et notre efficacité.
• (16 h 10) •
Mme St-Pierre : Ici,
formation, 20 décembre... pas encore parti en vacances de Noël, le python
impératif.
Mme Verge
(Nathalie) :Python, c'est un langage
informatique, là, de prime abord, là, c'est ce que je peux croire que... Je
n'ai pas... je peux voir la liste, là, mais le langage Python, c'est un langage
informatique. Donc, j'imagine que c'est cette formation-là.
Mme St-Pierre : Et c'est pour
quels types d'emplois au sein du ministère?
Mme Verge
(Nathalie) :Ça doit être en TI.
Mme St-Pierre : Oui, ça, je
comprends que c'est en TI, mais c'est... plus encore...
Mme St-Pierre : ...écoutez, je
peux vérifier ça. Je ne sais pas si on a les détails de tout ça derrière moi.
On effectue les vérifications.
La Présidente (Mme Guillemette) :
O.K. merci, donc, vous pouvez peut-être passer à une autre question en
attendant. Merci.
Mme St-Pierre : Oui, Mme la
Présidente, parce que j'en ai beaucoup. Vous saviez que j'étais prête à venir
ici ce matin. Mme la ministre, j'ai reçu une intervention de quelqu'un de votre
côté, à un moment donné, M. Lafleur...
Des voix : ...
Mme St-Pierre : M. Lafleur,
qui est entré contact avec moi parce qu'il demandait une rencontre à votre
bureau de comté avec vous et que ce n'était pas possible d'avoir la rencontre.
Je vous ai écrit pour dire que ce monsieur-là voulait avoir une rencontre.
Alors : «La présente fait suite à une intervention faite auprès de moi par
un résidant de votre circonscription, M. René Lafleur. M. Lafleur s'interroge
sur ces règles, qui, à son avis, sont trop strictes». Puis il dit qu'il veut
vraiment bien entretenir sa maison. «Il a sollicité une rencontre auprès de
vous à titre de députée et ministre. Un attaché politique est bien entré en
contact avec lui, mais cela lui apparaît insuffisant, car il s'attend à plus de
considération de votre part puisqu'il réside dans votre circonscription.»
Alors, je vous dis, «je sollicite donc, en son nom, une rencontre». Est-ce que
vous avez fait une rencontre avec ce monsieur, M. Lafleur?
Mme Roy : Je suis très
contente que vous me parliez de M. Lafleur.
Mme St-Pierre : Bien, moi
aussi, je suis contente de vous en parler.
Mme Roy : Je suis très
contente parce que nous avons pris la peine de le contacter d'abord pour savoir
quel était le problème, ce qu'on pouvait faire, etc. Et il s'avère que M. Lafleur,
pardon, est mécontent avec les règlements municipaux sur l'aménagement des
résidences, des maisons. Vous comprendrez que je suis au gouvernement du Québec
et que je ne vais pas m'immiscer dans les règlements municipaux pour demander
aux maires de changer ces règlements municipaux. Il y a ici, quand même, une
séparation des pouvoirs et un respect des compétences des municipalités. Mais
la problématique, avec... que M. Lafleur soulevait, c'est un mécontentement à
l'égard des règlements municipaux en ce qui a trait aux travaux à effectuer sur
sa maison.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme St-Pierre : Oui, Mme la
Présidente, j'ai tout compris ça parce que, moi, je l'ai rencontré. J'ai tout
compris ça, mais comme députée, est-ce que vous ne seriez pas tenue de
rencontrer un citoyen qui vous demande une rencontre, même si ça touche à un
règlement municipal? Parce qu'un député est tenu de rencontrer tous les gens
qui...
Mme Roy : Ah! Mais je raconte
le maximum de gens qu'il m'est possible de rencontrer, madame. Je rencontre le
maximum de gens qu'il m'est possible de rencontrer. Dans le dossier de M.
Lafleur, on a fait des représentations, on est allés voir la ville, qu'est ce
qui se passe, est-ce qu'on peut aider, est-ce qu'il y a quelque chose en
particulier, mais c'était vraiment à l'égard d'un règlement municipal. Donc, à
ce moment-là, on lui a dit que mon action législative était somme toute limitée
et que je l'invitais cependant à... je l'invitais... parce qu'on a fait un
programme incroyable, avec patrimoine et municipalités, un autre 30... près de
35 millions de dollars qui sont répartis à travers le Québec pour
faire des travaux de restauration et la ville de Boucherville a embarqué dans
le projet, donc s'il veut faire des travaux de restauration, il y a de l'argent
pour lui. Moi, je l'invite à s'entendre avec la ville puis à demander une subvention
parce qu'il y a beaucoup de sous pour les citoyens, pour les municipalités, les
MRC qui ont embarqué dans le programme.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci Mme la ministre. Mme la députée.
Mme St-Pierre : Merci, Mme la
Présidente. Il a attiré mon attention justement sur ce que vous venez dire,
parce que c'est une façon de répondre, et j'ai répondu : Vous savez, il y
a des subventions qui sont accordées, vous pouvez demander une subvention. Lui,
il dit que les municipalités mettent tellement de barrières que le résident ou
la personne qui veut restaurer sa maison n'arrive pas à avoir cet argent-là,
que les municipalités se font, entre guillemets, se font un malin plaisir de
vraiment mettre des bâtons dans les roues et que les personnes, pour changer,
peut être, quelques planches sur la toiture n'arrivent pas à avoir cet
argent-là. C'est un peu ce que... c'est un peu le message qu'il me faisait,
puis probablement qui n'est pas le seul à penser comme cela. Alors, moi, je
vous refile ces inquiétudes puisqu'il est dans votre circonscription et
peut-être que... Puis moi, j'aimerais peut-être avoir une petite réponse à ma
lettre parce que je vous écris des lettres puis vous ne me répondez pas. C'est
vrai...
Mme Roy : Ah! Pour M. Lafleur.
Mme St-Pierre : C'est vrai,
j'ai écrit quelques lettres depuis le début du mandat, puis je n'ai pas eu de
réponse. Je suis très triste.
Mme Roy : J'en suis
convaincue.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme St-Pierre : Est-ce qu'il
me reste beaucoup de temps?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Deux minutes. À peine deux minutes.
Mme St-Pierre : Deux minutes,
alors on va finir tout cela sur la fête, la fête nationale. Vous avez annoncé
qu'il y aurait une fête nationale sur les plaines d'Abraham. À Montréal, il y
aura une fête dans le Quartier des spectacles, je pense. Est-ce que c'est ça
que vous avez annoncé la semaine dernière...
Mme Roy : Bien, en fait, ce
n'est pas moi qui annonce...
Mme St-Pierre : ...qu'il y
aurait un spectacle dans le Quartier des spectacles?
Mme Roy : Il faut que vous
compreniez que les fêtes nationales qui étaient, avant, sous l'égide du
ministre de l'Éducation, sont passées sous le ministère de la Culture et
relèvent du Secrétariat à la promotion de la culture québécoise. Ce qui est
intéressant, c'est que ces fêtes-là, comme vous le savez...
Mme Roy : ...portion est faite
par le comité de la Fête nationale, qui est le comité à Montréal, et l'autre
portion par le Mouvement national des Québécois qui, lui, s'occupe des fêtes à
Québec, sur les Plaines et à la grandeur du Québec, les fêtes de quartier. Et ce
sont chacune de ces organisations-là qui font leurs annonces lorsqu'elles sont
prêtes à les faire pour les festivités qui s'en viennent. Mais moi, je suis
très contente. Puis je vous ai vue, vous êtes inquiète, sur Twitter, quand le
Mouvement national des Québécois a dit : Enfin, le retour du spectacle sur
les plaines d'Abraham le 23 juin. Puis vous avez dit : Et à Montréal.
Bien, à Montréal, il y aura les activités que le comité de la Fête nationale
voudra bien faire à Montréal. Et puis on a hâte d'y aller. Alors voilà. Mais ce
n'est pas moi qui fais... c'est eux qui décident des activités puis des
annonces et... la ministre fournit les ressources.
Mme St-Pierre : Merci, Mme la
Président, mais ce qu'on comprenait, c'est que chaque année, depuis plusieurs
années, il y avait un grand, grand, grand spectacle à Montréal pour la Fête
nationale. Vous avez vu aussi... il y a eu aussi une résolution qui a été
adoptée par la ville de Montréal. Et il y a quand même un désir, à Montréal,
d'avoir un grand spectacle comme on l'avait... on était habitués de le voir.
Puis ce grand spectacle-là, je peux vous dire que c'est un spectacle qui est
très rassembleur parce qu'on invite, c'est inclusif et on invite les personnes
qui sont issues de l'immigration à venir se joindre à la fête. Et cette
fête-là, bien, quand on leur dit : Bien, vous n'aurez plus ce grand
spectacle que... dont on avait l'habitude de... pour lequel on est à l'habitude
de se réjouir, on n'a plus ce grand spectacle là, bien, ça nous attriste un peu
parce que c'est une façon...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée.
Mme St-Pierre : Une façon
d'intégration aussi. Merci, Mme la ministre. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
C'est tout le temps que vous aviez. Merci beaucoup, Mme la députée. Je cède
la parole au député de Saint-Jean.
Mme Roy : ...
M. Lemieux : Bien oui,
j'allais vous passer la parole.
Mme Roy : Ne soyez pas
inquiète, il y aura un grand spectacle au Quartier des spectacles, là, Mme la
députée, là, il ne faut pas sortir d'ici en disant : Il n'y a pas de
spectacle de la Saint-Jean, à Montréal. Non, non, non, il y aura un spectacle,
il sera au Quartier des spectacles. C'est un endroit absolument fabuleux qui a
été aménagé pour ça. Donc, il y aura deux grands spectacles de la Fête
nationale cette année. Voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci de la précision, Mme la ministre. M. le député de Saint-Jean.
M. Lemieux : Merci beaucoup,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Quatorze minutes.
M. Lemieux : C'est ça qui
était ma question. Bon.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Je lis dans vos yeux.
M. Lemieux : Mais je suis
content que la ministre soit allée d'elle-même répondre à la question. Parce
que j'aurais laissé.... sur cette question fondamentale de la
Saint-Jean-Baptiste, la fête nationale, j'aurais laissé Mme la ministre prendre
tout le temps qu'elle voudra.
Mme la ministre, avec votre permission, on
va juste retourner dans le budget, puisqu'on fait les crédits, mais les
crédits, ça découle du budget. Et moi, j'étais un de ceux qui écoutaient notre
ministre des Finances avec beaucoup d'intérêt. J'aime la façon dont il écrit
ses discours. C'est fou, hein? J'aime... L'économie, c'est une affaire, mais
quand il lit ses discours, c'est clair, c'est concis, on sait où on s'en va. Et
il n'y a, heureusement, pas trop de chiffres pour un budget, et on comprend. Et
je voulais juste voir avec vous si j'ai bien compris que, dans le fond, il y
avait deux énormes morceaux. Il y a plein de détails, là, tantôt on va parler
des archives, puis d'autre chose, mais il y avait deux gros morceaux. Il y
avait un énorme morceau de bonification à la SODEC et au CALQ. Puis il y a un
énorme morceau pour poursuivre des mesures que vous aviez mises en branle
pendant la pandémie, pour lesquelles l'industrie avait besoin qu'on continue de
l'aider. Je résume bien ce budget, Mme la ministre? À travers vous, Mme la
Présidente, désolé.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Bien entendu, M. le député.
• (16 h 20) •
M. Lemieux : Comme je vous le
disais ce matin, vous êtes là, elle est là, ça devient mêlant. Oui, madame.
Mme Roy : Bien oui, vous avez
très bien compris. Le ministre des Finances voulait s'assurer que, dans nos
budgets, on ait vraiment des mesures pour nous prémunir en quelque sorte des
conséquences d'autres vagues possibles de la maudite COVID. Alors, c'est la
raison pour laquelle on a divisé en gros blocs et que le gros des sommes a été
attribué au CALQ et à la SODEC. Pourquoi, me direz-vous, ces deux sociétés
d'État sous ma responsabilité? Ce sont les organismes subventionnaires qui
donnent directement, d'un côté, aux entreprises culturelles, et puis de
l'autre, aux artistes. C'est deux choses différentes, ils ont deux clientèles
différentes. Des fois, elles peuvent se confondre, là, ou piger d'un côté comme
de l'autre, mais la plupart du temps, ce sont des clientèles différentes. Et, à
la lumière des années que nous venons de vivre, le milieu a développé des
stratégies. On a travaillé ensemble pour trouver les meilleures solutions
possibles pour pouvoir faire face à... et on ne le souhaite pas, on touche du bois,
on n'est plus au même endroit que les deux dernières années, on a des outils,
on a la vaccination, on a des médicaments, on sait comment faire, on sait
comment se protéger. Donc, on ne veut plus jamais, jamais, jamais refermer les
salles de spectacle, les salles de cinéma. Mais si, d'aventure, il devait y
avoir des précautions à prendre et si, d'aventure, il devait y avoir une
diminution...
Mme Roy : ...du nombre, par
exemple de spectateurs dans une salle. Eh bien, c'est là que notre budget vient
compenser, puis vient aider, puis vient soutenir. C'est ce que j'ai appelé, en
trois volets, le plan que j'ai présenté il y a quelques semaines de cela, le
Plan pour consolider, faire briller et propulser la culture. Et ça, le milieu
le réclamait. Le milieu réclamait un plan, avec une vision à long terme, parce
que Dieu sait que la pandémie nous a fait faire un petit peu de yoyo,
d'allers-retours de «stop-and-go», puis on a tous détesté ça. Puis encore, à
nouveau, je remercie la collaboration du milieu. Les artistes, les artisans ne
l'ont pas eu facile.
Et pour se prémunir de tous ces mauvais
coups du sort, on a mis des sommes subséquentes et on a fait un plan qui, lui,
est élaboré sur trois ans. Parce que ce que nous disent les artistes, et le
milieu, et les producteurs, et les créateurs, nommez-les tous : On a
besoin de prévisibilité. Si on parle des arts de la scène, par exemple, les
arts vivants, les arts de la scène, monter une production, monter pour ensuite
la soumettre à des diffuseurs, à des salles, à des réseaux, ça ne se fait pas
du jour au lendemain, c'est long. Alors, il faut trouver les bons artistes, les
bonnes pièces, les bons spectacles, réserver, puis ensuite aller offrir ce
spectacle. Donc, les productions ont besoin de prévisibilité, parce que ça se
prépare, minimalement, une année d'avance. Et là on s'entend qu'on a eu deux
années assez infernales, donc là on leur donne trois ans de prévisibilité. Quoi
qu'il arrive, on est là avec vous, on est là.
Et moi... je mets la COVID derrière nous,
là... j'ai un volet pour faire briller et propulser... et briller... C'est
qu'on va répondre aux... puis je vais employer le même terme que j'ai employé
ce matin, là, aux brèches qu'on a vues durant la pandémie, puis aux groupes qui
ont été plus particulièrement impactés, et je pense ici aux jeunes, à la
relève. Tu sais, mettons-nous dans le contexte. Quand la pandémie a éclaté en
mars 2020, on pensait que ça allait durer un mois ou deux, là, c'est ça, la
réalité. Mais force est de constater qu'on a perdu toute une cohorte de jeunes
finissants, tous nos finissants des conservatoires, de nos écoles en arts. Il
n'y en avait pas, de programmations, lorsqu'ils sont sortis, pour eux, puis ça
a duré deux ans. Alors, on a perdu deux cohortes, la cohorte... enfin, la
cohorte de 2020, la cohorte de 2021. Dieu soit loué, la cohorte de 2022, là, ça
va bien, on peut les inclure dans les productions.
Mais ce que j'ai fait, j'ai dit :
Écoutez, on va bonifier nos enveloppes, on va créer de nouveaux programmes...
quatre nouveaux programmes ont été créés, entre autres, mais... pour nous
assurer que les jeunes, les jeunes de la relève et les émergents, on puisse les
incorporer à nos grandes productions, à nos productions, aux programmations,
qui, elles, seront élaborées par des entreprises ou des compagnies théâtrales
par exemple, ou des groupes, qui, eux, sont déjà bien établis, savent comment
ça fonctionne. Mais on a dit : Bien, vous, grands théâtres ou grands
producteurs, si vous engagez des jeunes, bien, on va bonifier votre subvention.
C'est ça qu'on a fait. Alors, c'est très incitatif.
Puis il y a quelque chose d'intéressant,
entre autres... On parlait de musique, tout à l'heure, avec la députée de
Taschereau. Mais avec la SODEC, on a dit : Bien, ce qu'on va faire...
Entre autres, les premières parties, maintenant, elles seront couvertes. Elles
n'étaient pas couvertes, les premières parties. Ça fait que, maintenant, elles
seront couvertes, elles pourront obtenir des subsides. Ça, c'est intéressant,
pour un producteur d'un artiste établi, de faire connaître un jeune artiste, et
puis on l'aide, on le subventionne pour qu'il nous fasse connaître la relève.
Donc, oui, vous avez compris, c'est
225 millions sur trois ans, avec différents volets, mais vraiment, pour
amener plus loin, puis tout un volet sur l'exportation aussi, entre autres, de
nos œuvres, de nos créateurs, pour les envoyer, pour qu'on les découvre.
M. Lemieux : Et quand... Mme
la Présidente... quand vous parlez à l'industrie, quand vous parlez à vos
partenaires, et tout ça, tout le monde comprend tous ces programmes-là, c'est
pour eux qu'ils sont faits. Je voudrais juste rappeler... puis vous faire
confirmer ça... C'est fou à dire, mais les gens, à la maison, les gens qui vont
dans les spectacles, ils n'ont pas toujours compris que, les sièges vides,
c'est le gouvernement qui a aidé à les garder vides, que c'était nécessaire
qu'ils soient vides, à cause de la place...
Mme Roy : La Santé publique
nous demandait de les garder vides.
M. Lemieux : Voilà. Mais on
les payait, à quelque part.
Mme Roy : Oui. En fait, c'est
la mesure qui a été... Une des mesures les plus porteuses était cette... on va
l'appeler la mesure à la billetterie. Mais depuis octobre 2020, le gouvernement
du Québec subventionne les billets invendus, jusqu'à concurrence d'un pourcentage,
naturellement, parce qu'on sait que les producteurs et que nos artistes ne
peuvent pas remplir les salles. La Santé publique leur interdisait de remplir
les salles. Donc, on compensait pour la différence, sachant très bien qu'on ne
leur demandait pas de travailler à perte, mais qu'au contraire on allait les
soutenir. Et ça, cette mesure-là, elle continue, puis elle continue toute
l'année, jusqu'en 2023. Alors, si, d'aventure, il y avait moins de spectateurs,
pour une raison x ou y, la mesure est là pour aider à compenser.
M. Lemay : Sujet passionnant
s'il en est un... en tout cas, moi j'aime ça, des affaires... les archives...
M. Lemieux : ...dans le cas où
on se parle, dans le budget, ça m'a étonné, là. C'est un gros morceau d'argent.
Ça a doublé, presque triplé, les archives privées, en plus. Et ce n'est pas
seulement... en fait, on peut imaginer que les archives religieuses font aussi
partie du privé ou éventuellement public. Pourquoi on arrive avec une grosse
mesure comme celle-là, pas du jour au lendemain, là, mais je sais que ça fait
longtemps que ça attendait, là.
Mme Roy : Bien, en fait, ça
fait longtemps que ça attendait. À mon arrivée en fonction, j'ai eu beaucoup,
beaucoup de lettres du milieu, puis on me dit : Les SAPA, les SAPA, qu'est
ce que vous faites avec les SAPA? Mais j'ai dit : Qu'est-ce que c'est que
les SAPA? Alors, ce sont les services d'archives privées agréés. Là, vous allez
me dire : Qu'est-ce que... que sont ces services d'archives privées
agréées? Bien, en fait, à la grandeur du Québec, il y en a partout, il y en a
plus d'une trentaine. Ce sont des centres, vraiment, dans les petites villes,
dans les villages qui concernent les archives. Mais ces SAPA-là sont tous liés
avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec, on y revient, BAnQ, notre
société d'État extraordinaire. Et BAnQ, bien, force était de constater que,
depuis des années, n'avait jamais augmenté les budgets pour ces archives. On
manquait d'archivistes et les gens, ce sont des bénévoles qui portaient ça à
bout de bras. Alors je me suis dit : Mais ça n'a pas de bon sens. Il faut
aider ces gens-là qui conservent la mémoire, c'est vraiment la mémoire et
l'histoire du Québec, à bout de bras. Donc, ce qu'on a fait, c'est qu'on
investit 3 millions de dollars pour aider les SAPA. Et ça, c'est
inédit.
M. Lemieux : Merci beaucoup.
Je fais juste valider le temps.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Quatre minutes, M. le député de Saint-Jean. Allez-y.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Ah! je suis content. Merci. Parce que c'est des SAPA, vous dites, s-a-p-e,
là? Je n'ai pas compris. Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Ça s'appelle... oui, oui. Services d'archives privées agréées qui, elles,
relèvent de Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Donc, on a donné les
sous.
La Présidente (Mme Guillemette) :
O.K. Ce qui est la BAnQ.
Mme Roy
: Exactement.
M. Lemieux : Mais c'est parce
que les acronymes, c'est une maladie, je ne sais pas si vous le savez.
Mme Roy : Ah! il y en a
plein, il y en a beaucoup, oui.
M. Lemieux : Mais moi, j'ai
bien de la misère, je suis immunisé contre ça, je pense. Mais j'en ai un autre
pour vous : le PSMM... PÉ. Bon, on parle du programme de soutien en milieu
municipal au patrimoine immobilier. Parce qu'on a passé une loi sur le
patrimoine, on a fait plein de choses. Mais je dis "on", parce que le
gouvernement a beaucoup travaillé depuis trois ans. Et cette loi, que vous avez
fait adopter, elle était fondamentale, et si vous l'avez fait adopter en la
renouvelant. Mais il y a autre chose. Il n'y a pas juste la loi sur le
patrimoine. Il y a au quotidien dans le fond, le milieu municipal, patrimoine
immobilier, il faut que ça travaille ensemble, il faut que ça avance. Et là,
vous avez eu une augmentation gouvernementale. Au début, vous avez mis
30 millions, mais là, ça a fini à, mon Dieu, presque le double, ça aussi,
là.
Mme Roy : Oui, bien, en fait,
c'est un programme qu'on a démarré parallèlement à l'époque où la vérificatrice
générale du Québec... enfin, ça faisait 100 jours que j'étais en fonction,
elle descend, elle arrive au ministère de la Culture pour faire un audit sur
les dix dernières années sur la gestion du patrimoine immobilier au ministère
de la Culture. Et parallèlement à son enquête, qui a duré un an et demi, j'ai
dit : Bien, il faut faire quelque chose avec le patrimoine, de toute
évidence, parce que force est de constater que ce ne sont pas tous les
bâtiments qui sont protégés. Mais il y a beaucoup de bâtiments patrimoniaux qui
mériteraient qu'on leur donne un peu d'amour, mais il n'y a pas de subvention
pour ça si vous n'êtes pas protégés, c'est ça qui est assez particulier. Si
vous n'avez pas de mesures de protection, vous n'êtes pas cité, vous n'êtes pas
classé privé, vous n'avez pas de sous. Là, je me dis : Ça n'a pas de bon
sens parce qu'il y a tellement de belles maisons qui ne sont pas protégées mais
pour lesquelles... puis je vous disais tout à l'heure que la responsabilité de
la protection du patrimoine devait être une responsabilité partagée. Donc, des
propriétaires devaient être encouragés à restaurer leurs bâtiments patrimoniaux,
même si la maison ne jouissait pas d'un statut de protection.
• (16 h 30) •
Donc, on a décidé, ma collègue... la
ministre des Affaires municipales et moi même, de créer un programme Patrimoine
et municipalités. Et quand on a annoncé ce programme-là devant, je pense,
c'était l'UMQ à l'époque, la réception a été tellement bonne qu'on avait
30 millions... 32 millions de budget. On a eu tellement d'offres que
j'ai dit : Non, non, on ne peut pas refuser. On m'avait dit... ma
sous-ministre, je me souviens, m'avait dit : Bien, on ne peut pas, il y a
tellement d'offres, on va diminuer les sommes qu'on va donner. J'ai dit :
Non, non, non, on va refuser... J'ai dit : Non, non, non, on va aider tout
le monde, alors on va aller en chercher d'autres. Je suis allée chercher un
autre 22 millions. Au total, 52 millions ont été envoyés à des MRC,
des municipalités qui ont voulu embarquer parce que c'est de l'appariement.
Alors une ville qui me demandait 500 000 $, bien, elle, elle mettait
500 000 $ pour restaurer des bâtiments patrimoniaux qui sont à elle ou qui
appartiennent à des citoyens. Et ça fonctionne de feu d'année après année, et,
d'ailleurs, je suis allée faire l'annonce pour cette année pour les derniers
projets. Il y a plus d'une cinquantaine de nouvelles MRC, villes qui ont
embarqué.
Donc c'est faux de croire que les villes
sont négligentes, ils ne veulent rien savoir. Il y a plusieurs villes,
plusieurs personnes qui veulent entretenir le patrimoine si on les aide, si on
leur donne un coup de pouce. Alors ce qu'on fait, c'est cet appariement. Je
suis allée annoncer... j'étais à Sherbrooke avec ma collègue, la députée de
Saint-François, pour annoncer, cette année, là, on vient de distribuer
34.4 millions de dollars...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Roy : ...spécialement
pour d'autres villes, d'autres MRC qui veulent prendre soin de leur patrimoine.
Et vous savez, M. le député, j'étais là, à Sherbrooke, puis j'avais des maires
et mairesses des alentours qui venaient me voir et qui disaient : madame
Roy, ça nous a aidés, on a restauré tel bâtiment, on a restauré... et c'est à
ça que ça sert. Cet argent-là sert à rendre la vie plus belle partout, à la
grandeur du Québec, pour toutes les citoyennes, les citoyens. Parce qu'à partir
du moment où un bâtiment patrimonial est restauré, rénové, donc qu'on en prend
soin, c'est la qualité de vie de tout le monde, c'est plus beau et c'est la
qualité de vie de tout le monde qui est améliorée. Ça protège notre histoire
aussi, c'est extrêmement important, c'est qui nous sommes, c'est ce qu'on a été
et c'est vers où on s'en va. Mais il faut en prendre soin. Alors, ce
programme-là, je suis très fière de vous dire qu'il y a un autre... presque 39 millions?
Une voix : ...
Mme Roy : Ah là là, 35 millions
directs qui seront injectés cette année. 2022-2023, pour de nouveaux projets
avec les villes et les MRC, pour les citoyens, pour payer pour des rénovations.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre.
M. Lemieux : Merci, Mme
la ministre. Merci, Mme la Présidente. Je suis tellement content parce que
quand elles vont être classées, ces maisons-là, elles vont être encore en très
bon état.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le député de Saint-Jean.
Mme Roy : ...elles n'ont
pas besoin d'être classées pour avoir des...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Donc, le temps alloué à l'étude des crédits du
portefeuille Culture et Communications étant presque écoulé nous allons
maintenant procéder à la mise aux voix de ces crédits. Donc, le programme I
intitulé Direction, administration et soutien à la mission est-il adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Sur division. Donc, adopté sur division. Le programme II intitulé
Soutien et développement de la culture, des communications et du patrimoine
est-il adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Adopté sur division. Et enfin, l'ensemble des crédits budgétaires du
portefeuille Culture et Communications pour l'exercice financier 2022-23
est-il adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Adopté sur division. Donc, en terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignement de l'opposition. Donc, merci, tout le monde.
Et compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux jusqu'au mercredi 4 mai 11 h 30 où elle
reprendra l'étude du volet Éducation préscolaire, enseignement primaire et
secondaire, incluant la formation professionnelle du portefeuille Éducation.
Bonne fin de journée, tout le monde.
(Fin de la séance à 16 h 33)