(Neuf heures trente minutes)
La Présidente (Mme Thériault) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Donc, je déclare la séance de la Commission de la
culture et de l'éducation ouverte.
La commission est réunie afin de procéder à l'étude
des crédits budgétaires du portefeuille Culture et Communications pour
l'exercice financier 2021‑2022, et une enveloppe de
2 h 30 min a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Nous allons procéder aux échanges entre les
groupes d'opposition et la ministre, par blocs de 20 minutes pour
l'opposition officielle, une douzaine de minutes environ, toujours, pour les
deuxième, troisième oppositions. Le temps
d'échange inclut les questions et les réponses, et je serai vigilante pour que
le temps soit proportionnel, évidemment. Une réponse de 30 secondes sera de mise pour une question d'environ
30 secondes. Donc, la mise aux voix des crédits sera effectuée à la
fin du temps qui leur est alloué, vers midi.
Puisque nous avons débuté nos travaux avec
environ une petite minute de retard, je demande tout de suite un consentement,
au cas où qu'on a besoin de dépasser. Consentement? Consentement, merci.
Donc, M. le secrétaire, est-ce que nous avons
des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, Mme
la Présidente. Mme IsaBelle (Huntingdon) est remplacée par M. Girard
(Lac-Saint-Jean); Mme Rizqy (Saint-Laurent) est remplacée par
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé); Mme Labrie (Sherbrooke) est remplacée par Mme Dorion (Taschereau); et
Mme Hivon (Joliette) est remplacée par M. Bérubé (Matane-Matapédia).
Discussion générale
La
Présidente (Mme Thériault) : Parfait, merci. Donc, sans plus tarder,
je suis maintenant prête à reconnaître une première intervention de
l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange. Mme la députée de
l'Acadie, la parole est à vous.
Mme
St-Pierre : Merci,
Mme la Présidente. Alors, je salue la ministre, je salue également tous ceux et
celles qui l'accompagnent. Donc, c'est un plaisir, évidemment, d'échanger sur
les questions qui touchent la culture et les communications. C'est un plaisir
aussi d'être ici aujourd'hui parce que ce sont des sujets qui sont très
importants pour les Québécois et les Québécoises.
Le milieu culturel a traversé une période difficile
pendant la pandémie. Bien sûr, nous sommes de tout coeur avec tous les
créateurs et tous les travailleurs et travailleuses du milieu culturel qui ont
perdu leur emploi et qui vont devoir, évidemment, se retrouver avec des défis
devant eux et elles, mais je suis convaincue qu'avec la résilience que le
milieu de la culture peut avoir et dont il peut faire preuve... je pense que
les choses vont s'améliorer. On va voir la lumière au bout du tunnel.
Mme la ministre, ce matin, j'aimerais commencer
cette intervention par la question de Saint-Sulpice. C'est une question qui
retient énormément l'attention des médias depuis fort longtemps, mais encore
plus récemment, lorsqu'on a appris que vous aviez décidé de mettre de côté le
projet de la bibliothèque pour adolescents. Ce projet est un projet qui était,
selon certains spécialistes, un projet très fort, très structurant. Et il y a
eu une lettre, récemment, qui a été publiée dans Le Devoir, où on
s'explique mal le rejet de ce projet. Est-ce que vous pourriez nous donner les
raisons, toutes les raisons pour lesquelles vous avez décidé d'abandonner le
projet de bibliothèque pour adolescents?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. Merci beaucoup.
Naturellement, mes premières paroles seront également pour les artistes. Vous
comprenez qu'on vient de vivre une année de fou, une année extrêmement
difficile, avec cette pandémie. Nous avons d'ailleurs déposé, l'année dernière,
le 10 mars 2020, un budget record, historique, et, deux jours après,
la pandémie nous frappait, ce qui nous a forcés à nous retourner rapidement
pour déposer un plan d'urgence, un plan de relance de 450 millions, au
cours de l'année dernière, pour aider les artistes, pour aider aussi tout
l'écosystème à demeurer debout, à demeurer en vie. Nous avons d'ailleurs
bonifié ces sommes, au courant de l'année, même des sommes supplémentaires, qui
ne sont pas dans le cahier des crédits, puisqu'elles ont été décaissées après
le 28 février, donc des sommes supplémentaires pour porter ce plan de
relance en culture à plus de 483 millions de dollars. Par ailleurs, en ce
qui a trait au budget actuel, nous avons encore bonifié ces sommes.
Pour ce qui est de bibliothèque
Saint-Sulpice — et
vous comprendrez que je devais d'abord saluer la résilience et la collaboration
du milieu culturel pour l'année que nous venons de passer, qui a été
extrêmement difficile, pour s'adapter aussi à toute cette panoplie de nouveaux
programmes que nous avons mis sur pied pour les aider — en ce
qui a trait à bibliothèque Saint-Sulpice, dès mon entrée en poste, Mme la
Présidente, nous avons constaté qu'à l'égard du financement de ce projet, qui
était le fablab, qui avait été annoncé deux années auparavant, il y avait des dépassements de coûts très importants à
l'égard des... lorsqu'il devait y avoir un lancement d'appel de projets, des
dépassements de coûts très importants dans certains secteurs, de l'ordre de
plus de 225 %. Alors, on a mis le holà, on a dit : On va regarder ce
qui se passe, on va vérifier tout ça. Et, par la suite, nous avons décidé
d'abandonner ce projet, Mme la Présidente, parce que nous croyons qu'il avait
été mal prévisionné, mal provisionné, mal financé. Nous voulons surtout y
mettre un projet qui sera pour le plus grand nombre et pour que l'ensemble de
la population puisse en bénéficier.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée.
Mme
St-Pierre : Donc,
on comprend, Mme la Présidente, que les adolescents ne sont pas la priorité de
la CAQ. Pourtant, il y a eu une lettre qui a été diffusée dans les journaux par
une trentaine de spécialistes, des bibliothèques de littérature, de design et
d'anthropologie, on disait que ce projet allait donner une nouvelle vocation à
la bibliothèque Saint-Sulpice. On dit ici : «Ce qui est très décevant,
c'est l'insensibilité à l'égard des publics jeunesse qu'on voit dans ce geste
de tasser un projet qui avait du sens en le caricaturant comme un gadget
technologique dépassé. Ça, c'est de la désinformation.»
Alors, Mme la Présidente, je suis convaincue que
la ministre, lorsqu'elle parle de dépassement de coûts de 225 %...
des projets, ça peut se recalculer, ça peut se refaire. Et, maintenant, quel
est le budget qu'elle prévoit consacrer dans la nouvelle version qu'elle
va annoncer, j'imagine, bientôt, relativement à la bibliothèque Saint-Sulpice?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. D'abord, vous
me permettrez de corriger la députée puisque sa prémisse est totalement fausse, nous n'avons absolument rien contre les
adolescents, bien au contraire, nous avons mis et investi des montants
historiques de 28 millions de dollars dans nos bibliothèques, entre
autres, pour qu'elles puissent développer, nos bibliothèques à la grandeur du Québec,
des incubateurs numériques. Là n'est pas la question.
Bibliothèque Saint-Sulpice est un joyau
architectural, un bâtiment à classer, et nous souhaitons que le plus grand
nombre puisse en bénéficier, et nous souhaitons également qu'il retrouve une
vocation culturelle. Et il y a actuellement de beaux projets qui sont sur la
table qui nous ont été présentés, et nous souhaitons en faire un lieu qui sera
rassembleur, et rassembleur d'un point de vue d'apprentissage, pour les connaissances
qu'on y retrouvera, mais également pour la culture. Et personnellement je préfère y entrer des artistes et des humains plutôt que des
ordinateurs.
Mme
St-Pierre : Plutôt
que des adolescents. Alors, Mme la Présidente, j'aimerais que la ministre nous
explique pourquoi son ministère a accordé un montant pour une étude de
faisabilité à la Maison de la chanson. Et est-ce qu'elle a l'intention
d'octroyer également des montants d'étude de faisabilité pour d'autres groupes
qui ont manifesté de l'intérêt? Je pense au Festival du nouveau cinéma ou des
gens qui voudraient voir une maison de la littérature. Est-ce qu'eux aussi vont
pouvoir bénéficier d'un montant pour faire une étude de faisabilité?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Le groupe qui est
intéressé à y voir ériger une maison de la chanson, oui, nous avons soutenu
leur étude de faisabilité, parce que, depuis mon arrivée en fonction, on me
parlait de cette maison de la chanson, et je trouvais que c'était extrêmement
intéressant comme avenue possible pour bibliothèque Saint-Sulpice. Et, à cet
égard, nous avons accepté de financer une étude de faisabilité. Pour ce qui est
des autres groupes, nous sommes à étudier les suggestions qui nous sont faites.
Mme
St-Pierre :
...autres groupes demandent aussi de l'argent pour être équitable, pour faire
une étude de faisabilité, vous allez accorder ces montants.
J'aimerais aussi que vous nous parliez de l'état
de la bâtisse, Mme la ministre. Vous avez eu l'information quand, à l'effet que
la bâtisse n'était plus assurée? Personnellement ou votre cabinet.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Comme je vous ai
dit lors de l'autre étude pour les crédits que nous avons eue, je l'ai eue la
veille que l'information soit sortie dans les journaux, c'est-à-dire, je l'ai
eue... mon Dieu, nous étions... j'y vais de mémoire,
là, en mars, je crois, là, que j'ai eu l'information à l'effet que le
bâtiment n'était pas assuré. Par la
suite, j'ai fait des
vérifications auprès du ministère, et Bibliothèque et Archives nationales du
Québec avait informé le ministère en décembre
dernier. Et par ailleurs les sous-ministres concernés, dès ce moment, ont fait les
représentations qui s'imposaient auprès de Bibliothèque et Archives
nationales du Québec, mais moi, je l'ai su par la bouche des journalistes.
• (9 h 40) •
Mme
St-Pierre : Alors,
le ministère a attendu que vous l'appreniez dans les journaux, ou la veille que
ça sorte dans les journaux, avant de vous informer? Est-ce que je pourrais
poser des questions au patron ou au dirigeant, M. Roy, de Bibliothèque et
Archives nationales du Québec, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme
Roy : ...étude de crédits me concerne. Je vous invite à me
poser les questions.
Mme
St-Pierre :
Je n'ai pas compris la réponse.
La
Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre dit que l'étude des crédits la concerne, donc
elle vous invite à lui poser les questions, elle va répondre.
Mme
St-Pierre : Donc,
on ne peut pas poser de questions aux gens qui vous accompagnent, SODEC,
CALQ, BANQ, c'est impossible? Pendant cette
période d'étude de crédits, on n'aura pas la possibilité de leur poser des
questions?
Mme Roy :
Bien, écoutez, si vous y tenez absolument, je vous offre la possibilité de le
faire. Je croyais que c'était l'étude de mes crédits, que je devais les
défendre. Par ailleurs, si...
Mme
St-Pierre :
Mais, ce n'est pas vos premiers crédits.
Mme
Roy : Non, et c'est
la première fois que je vois un député
faire cette demande-là, alors... mais, si vous y tenez, allez-y, madame.
Mme
St-Pierre :
C'est très fréquent, je peux vous dire, c'est très...
La Présidente (Mme
Thériault) : Pour l'information de tous, pour commencer, je vais vous
demander d'attendre que je vous reconnaisse.
Mme
St-Pierre :
O.K. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Thériault) : Parce qu'on ne peut pas ouvrir les micros, alors, on perd
le début de vos phrases, la première des choses.
Deuxièmement, le
choix est à la ministre si, oui ou non, un fonctionnaire, un patron d'une
société d'État peut prendre la parole ou pas, et c'est avec le consentement de
tout le monde. Donc, si Mme la ministre désire répondre aux questions, elle le
peut, c'est son droit, ce sont ses crédits. Et, si jamais, pour un complément
d'information, elle désire que quelqu'un qui l'accompagne puisse répondre, avec
le consentement de l'opposition, c'est possible, mais c'est toujours la
ministre qui décide. Ça vous va?
Mme
St-Pierre : C'est d'accord. Alors donc, pour parler,
justement, du bâtiment, vous avez annoncé quelques sommes d'argent pour
pallier au plus pressant. Maintenant, pourquoi ne vous engagez-vous pas à
mettre aux normes la bibliothèque? Bien sûr, un projet va naître pour occuper
cette bibliothèque-là, mais il n'en demeure pas moins que, comme le bâtiment
est classé, il y a peu de transformations qui peuvent être faites à l'intérieur
du bâtiment. Pourquoi ne vous engagez-vous pas à faire le plus rapidement
possible la mise aux normes, avec un vrai plan de match, de la bibliothèque
Saint-Sulpice?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Oui. Bien, écoutez, je ne sais pas si vous avez vu passer ça, mais, à partir du
moment où nous avons reçu... parce que Bibliothèque et Archives nationales a
fait une dernière évaluation, je pense que c'est en mars dernier, de l'état des
lieux, à partir du moment où nous avons reçu ce rapport, nous avons agi. Il y a
une somme de 1,4 million de dollars qui a été envoyée à Bibliothèque et
Archives nationales pour faire les travaux qui étaient recommandés dans ce
rapport, et, par surcroît, j'ai ajouté un autre million de dollars, donc c'est
2,4 millions, de mémoire, pour le fonctionnement, pour nous assurer, bien,
que ça fonctionne bien à Saint-Sulpice. Donc, c'est plus de 2,4 millions,
de mémoire, je peux vous dire très précisément, que je viens d'envoyer.
Mme
St-Pierre :
Est-ce que vous avez l'assurance que le bâtiment va être assuré?
Mme Roy :
Bien, je vous dirais qu'au moment où on se parle il l'est, madame. Le
gouvernement du Québec a décidé d'assurer, de faire... de l'autoassurer,
puisque, lorsque j'ai appris qu'il n'était plus assuré, j'ai fait les démarches pour m'assurer que ce bâtiment-là soit
assuré, non uniquement pour les dommages physiques qui pourraient être causés à autrui, donc pour la responsabilité
civile, mais également pour les bâtiments. Donc, ce bâtiment historique
classé est maintenant assuré par le gouvernement du Québec.
Mme
St-Pierre :
Il me reste combien de temps dans la portion?
La Présidente (Mme
Thériault) : 8 min 30 s.
Mme
St-Pierre :
Donc, M. Roy va quitter ses fonctions très bientôt. On lui souhaite de
bons succès pour la suite des choses. Je voudrais
savoir si vous avez lancé un appel pour des candidatures pour le remplacement
de M. Roy. Est-ce qu'il y a un appel qui a été lancé, de
candidatures?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy : Pour ce qui est de
cette réponse, je passerais la parole au sous-ministre, M. Morissette, qui
s'occupe des sociétés d'État, parce que, là,
on est ici dans l'administration, là, donc, si M. Morissette souhaite y
répondre.
La
Présidente (Mme Thériault) : ...lever
la main pour qu'on puisse vous identifier à la sono, donc, d'enlever
votre masque le temps de vous identifier. Donnez votre nom, votre titre, et je
vais vous reconnaître pour la réponse.
M.
Morissette (Ian) : Oui.
Bonjour. Donc, Ian Morissette, sous-ministre adjoint aux politiques et aux
sociétés d'État au ministère de la Culture et des Communications. Donc, le
processus officiel n'a pas encore été lancé.
Mme
St-Pierre : Le
processus n'a pas encore été lancé?
M. Morissette (Ian) : Il n'y a pas
eu d'appel à candidatures qui a été lancé encore, officiellement.
Mme
St-Pierre : Bien,
c'est parce que M. Roy va quitter ses fonctions au mois de mai, je pense,
mai ou juin, là, très bientôt. Il n'y a pas de processus de candidatures qui a
été lancé?
M. Morissette (Ian) : Le processus
officiel n'a pas été lancé. Il n'y a pas eu un appel à candidatures qui a été
publié pour le remplacement de M. Roy.
Mme
St-Pierre : Est-ce
que vous allez lancer un appel de candidatures?
M. Morissette (Ian) : Je ne peux pas
vous répondre.
Mme
St-Pierre : Est-ce
que vous allez faire affaire avec des chasseurs de têtes, je ne sais pas? Mme
la ministre dit que ça relève de l'administration, alors j'imagine que le
sous-ministre aussi peut peut-être répondre.
M. Morissette (Ian) :
...d'administration qui lance le processus, donc, qui sélectionne un candidat
et ensuite fait des recommandations à la ministre.
Mme
St-Pierre : C'est
le conseil d'administration qui lance le processus. Vous êtes sûr de ça?
M. Morissette (Ian) : Oui. C'est le
conseil d'administration qui doit recommander des candidatures, selon la Loi de
Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Mme
St-Pierre : Et
vous savez... et le conseil d'administration n'a pas fait appel de la
candidature.
M. Morissette (Ian) : Il n'y a pas
encore d'appel officiel qui a été lancé.
Mme
St-Pierre : Et
vous ne savez pas s'il va y en avoir un?
M. Morissette (Ian) : Il faudrait
poser la question au conseil d'administration.
Mme
St-Pierre : Mme la
ministre, est-ce que vous souhaitez qu'il y ait un appel de candidatures? Il me
semble que, pour un poste aussi important que celui-là, ce serait important.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : On va suivre les
procédures. On va suivre les procédures, on va respecter la loi, parce que
chaque société d'État a une loi constitutive, alors on va suivre la règle qui
est édictée dans la loi constitutive de la société d'État.
Mme
St-Pierre : C'est
quoi le processus que vous allez suivre?
Mme Roy : Celui qui est
édicté dans la loi.
Mme
St-Pierre : Celui
que?
Mme Roy : Qui est édicté dans la loi. Il y a
une procédure, alors on va suivre la procédure qui est édictée dans la loi.
Mme
St-Pierre : O.K.
O.K. Qu'est-ce qu'elle dit, la loi?
Mme Roy : Le sous-ministre
vient de vous dire exactement ce que dit la loi.
Mme
St-Pierre : Donc, lorsqu'il y a une vacance pour diriger une
société d'État, c'est inscrit dans la loi que c'est le conseil d'administration
qui lance le processus d'appel de candidatures.
Mme Roy :
Les recommandations.
Mme
St-Pierre :
C'est parce que la personne va être nommée par le Conseil des ministres, c'est
les emplois supérieurs qui...
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Alors, oui, je vous réponds que le conseil d'administration fait les
recommandations, et il y aura ce lancement en temps et lieu. Le mandat du
directeur général se termine en juin.
Mme
St-Pierre :
Avez-vous discuté avec le conseil d'administration?
Mme Roy :
Pardon?
Mme
St-Pierre :
Est-ce que vous avez discuté avec le conseil d'administration?
Mme Roy :
Moi, personnellement? Non.
Mme
St-Pierre : Est-ce que le conseil d'administration a fait
valoir certains noms, a proposé certains noms déjà?
Mme Roy :
Pas à ma connaissance, non. Je ne pourrais pas répondre.
Mme
St-Pierre :
J'aimerais, toujours sur Saint-Sulpice, connaître le budget que vous avez prévu
ou que vous prévoyez consacrer pour cette nouvelle vocation. Vous dites que
l'ancien projet avait des dépassements de 225 %. Donc, qu'est-ce que vous
prévoyez? Quels sont les budgets que vous prévoyez pour la nouvelle vocation de
bibliothèque Saint-Sulpice?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Nous allons d'abord faire les travaux urgents qui s'imposent, là. Comme je vous
disais, il y a 2,4 millions qui ont été envoyés, donc 1,4 million
pour faire des travaux qui ont été identifiés importants pour pérenniser la bâtisse et corriger les lacunes. Par
la suite, nous allons analyser les différentes idées qui nous sont
soumises par différents groupes, et, à partir de là, nous déciderons du budget
en conséquence.
Mme
St-Pierre :
Mais, si vous étiez surprise par l'ampleur des dépassements de coûts, ça veut
dire que vous avez une préoccupation par rapport au budget. Donc, s'il y avait
un dépassement de coûts important, vous revenez au budget initial qui était
prévu pour la nouvelle vocation de la bibliothèque Saint-Sulpice. Parce que,
là, vous semblez dire que vous ne savez où vous vous en allez. Ça veut dire que
le budget initial, peut-être qu'il va dépasser de 300 % ou 400 %,
parce que ça prend... le temps passe, là.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Oui. Moi, je n'ai pas de budget, aujourd'hui, là, pour la future vocation. Ce
que je vous dis, là, c'est qu'il y aura des annonces en temps et lieu. Nous
allons tenter de nous assurer que le projet de bibliothèque Saint-Sulpice, le
futur projet, sera un projet qui fera vivre la culture, qui sera accessible
pour tous, de zéro à 99 ans et plus, et surtout qu'on y mette de la culture,
beaucoup de culture, et dans lequel les artistes seront, au premier chef, les
bienvenus. Par ailleurs, pour ce qui est des sommes, naturellement, dans la
capacité de payer des citoyens et avec aussi... lorsque nous soumettrons un
projet, nous nous...
Mme
St-Pierre :
Là, vous avez un PQI, un plan québécois d'infrastructures, vous devriez savoir
qu'est-ce que vous allez consacrer.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée, vous attendez que je vous donne la parole.
La ministre n'avait pas terminé sa réponse, elle est encore dans son temps, s'il
vous plaît.
Mme
St-Pierre :
...plus longue que ma question.
La Présidente (Mme
Thériault) : Non. Vous me laissez gérer le temps, je gère bien le
temps, je peux vous donner les temps de chacune des questions. Mme la ministre,
la parole est à vous.
Mme Roy :
Oui. Alors, ce que je tentais d'expliquer, c'est que nous tenterons d'avoir un
projet pour lequel les parties du projet ne seront pas sous-évaluées, avec des
dépassements de coûts de 225 millions. Par ailleurs, de l'argent
est déjà réservé, et ces sommes-là continueront d'être là pour le futur projet,
et nous allons voir, en fonction du projet qui sera choisi, les sommes que nous
devrons débloquer.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée de l'Acadie.
Mme
St-Pierre :
Mais, dans votre Plan québécois d'infrastructures, qu'est-ce que vous
consacrez, quel est le montant que vous consacrez au projet de la bibliothèque
Saint-Sulpice?
• (9 h 50) •
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Les chiffres, précisément, je pourrais passer la parole au sous-ministre
responsable des sociétés d'État, de
mémoire... c'est parce que je ne veux pas y aller de mémoire. Il y a déjà des
sommes, des sommes également de la ville de Montréal qui sont réservées
pour la bibliothèque Saint-Sulpice. De mémoire, c'était 20 quelques millions,
mais peut-être que mon sous-ministre pourrait dire précisément les sommes qui
sont au PQI.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. Morissette.
M. Morissette
(Ian) : Oui, merci. Donc, il y avait effectivement 21 millions de
dollars qui étaient prévus pour le nouveau projet de bibliothèque
Saint-Sulpice.
Mme
St-Pierre :
Vous avez dit combien?
M. Morissette
(Ian) : 21 millions de dollars qui sont prévus pour le projet de
bibliothèque Saint-Sulpice.
Mme
St-Pierre :
...de la bibliothèque pour adolescents?
M. Morissette
(Ian) : Oui.
Mme
St-Pierre :
Donc, c'est le montant qui reste... c'est le montant, qui est toujours le même
pour le nouveau projet?
M. Morissette
(Ian) : Le 21 millions, c'est le montant qui était prévu par le
ministère et la ville de Montréal pour le projet de bibliothèque Saint-Sulpice.
À ça s'ajoute le 2,4 millions dont la ministre a fait mention tantôt pour
rénover le bâtiment, et il y a aussi le budget de maintien d'actifs de BANQ qui
peut aussi être attribué au projet de...
Mme
St-Pierre :
Je comprends que la BANQ ne sera plus propriétaire du bâtiment, non? Est-ce que
vous avez transféré le bâtiment à la SQI?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy : Le bâtiment,
pour le moment, est toujours la propriété de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Mme
St-Pierre :
Et vous êtes déterminée à consacrer 21 millions? Ça ne dépassera pas
21 millions pour le nouveau projet?
Mme Roy :
Je vous dis qu'il y a un 21 millions, et j'y allais de mémoire, mais,
quand même, ma mémoire n'a pas fait défaut, je vous disais qu'il y avait un
21 millions de déjà provisionné, et nous verrons, à la lumière des projets
qui seront soumiset qui nous seront présentés.
La Présidente (Mme
Thériault) : ...premier bloc d'échange. Donc, je regarde maintenant
M. le député de Matane, pour le troisième groupe d'opposition. Vous avez
12 min 10 s à votre disposition, M. le député.
M.
Bérubé : Merci, Mme la Présidente. Mme la ministre, chers
collègues, j'aimerais parler de la fête nationale, qui est sous la
responsabilité de la ministre. L'an dernier, c'était à Trois-Rivières, cette
année, c'est dans Charlevoix. Est-ce que la ministre peut nous confirmer que,
l'an prochain, le spectacle télévisé reviendra à Montréal?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Je le souhaite, M. le député. En fait, je souhaite ardemment que, l'an
prochain, nous pourrons tous être ensemble, regroupés, des milliers et des
milliers de personnes, pour voir les spectacles de la fête nationale.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le député.
M. Bérubé : Mme la Présidente,
ça ne répond pas à ma question. Est-ce que le spectacle télévisé reviendra à
Montréal l'an prochain, en 2022?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy : Pour le moment,
cette année, vous l'avez dit à juste titre, il sera dans Charlevoix, pour les
raisons évidentes que nous connaissons, et je souhaite de tout coeur qu'il sera
à Montréal et à Québec aussi, il ne faut pas oublier qu'il y en a deux, de façon
traditionnelle. Et pour ce qui est... Mais nous prenons les choses une année à
la fois, compte tenu du contexte, actuellement.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le député.
M. Bérubé : Mme la Présidente,
vous savez que la ville de Montréal a adopté une résolution demandant
prestement à la ministre de confirmer. Il y a déjà des échanges à l'intérieur
de son ministère et de son cabinet, elle le sait bien, l'orientation qui a été
prise par le gouvernement, c'est davantage d'aller en région, un spectacle au
lieu de deux. Donc, je suis surpris que la ministre n'est pas capable de
confirmer le retour à Montréal, parce que, dans le budget, à la page 253, on parle maintenant d'un seul spectacle,
donc ce n'est pas moi qui vais apprendre ça à la ministre. Alors, les
raisons pour lesquelles c'est important, Montréal : c'est une grande
tradition, c'est le vivre-ensemble, c'est l'intégration des nouveaux arrivants.
C'est une tribune très importante.
Donc, la ministre ne peut pas me confirmer, ni à
moi, ni au Mouvement national des Québécois, ni à la Société
Saint-Jean-Baptiste de Montréal que le spectacle reviendra en 2022?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Roy : Oui. D'abord, pour
éclairer mon collègue, sachez que j'ai participé à ces réunions avec tous les
groupes que vous nous avez mentionnés à l'instant. Par ailleurs, en aucun
moment il n'a été dit qu'il n'y aurait pas de spectacle ni à Québec ni à
Montréal. Ce que nous voulons faire... nous voulons avoir aussi un spectacle en
région, c'est extrêmement important pour nous. On a vu, l'année dernière, avec
le spectacle à Trois-Rivières... qui a suscité de l'engouement et de la fierté,
particulièrement auprès des gens de la Mauricie, et nous pensons que l'idée
d'avoir un spectacle en région, une région différente à chaque année, est une
source de fierté et une source également de réjouissances culturelles à la
grandeur du Québec.
Par ailleurs,
vous remarquerez — vous me
parlez du budget — vous
remarquerez que les budgets ont considérablement augmenté. Ils sont
passés... Notre budget est de près de 5 millions, mais...
M.
Bérubé : ...
Mme Roy : Attendez, il y a
1,8 million supplémentaire pour un spectacle, mais, dans ce
4 984 000 $, monsieur, rien
n'empêche de faire des spectacles. Et votre prémisse de départ est faussée.
Vous semblez dire qu'il n'y aura pas de spectacle à Montréal ou à
Québec, alors que les sommes sont là pour qu'il y ait des spectacles.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le député de Matane.
M.
Bérubé : Mme la
Présidente, l'ensemble des personnes qui accompagnent la ministre et qui sont
au dossier savent que ce que je dis est vrai. L'orientation qui est dans le
budget et qui fait partie des discussions est à l'effet d'avoir un seul
spectacle, qui ne sera plus à Montréal. J'aurais aimé que la ministre réponde à
la ville de Montréal, mais elle n'est pas en
mesure de le faire, alors je prendrai ça comme réponse. Je pense qu'en
Capitale-Nationale ils auront ce questionnement également.
Il y a des changements, là, à l'organisation de
la fête nationale. Le Mouvement national des Québécois, la Société
Saint-Jean-Baptiste sont un peu tassés. Est-ce que la ministre peut m'expliquer
où réside l'intérêt du gouvernement à confier au secrétariat du ministère de la
Culture le choix du producteur du spectacle? Est-ce que c'est encore un
spectacle indépendant ou ça devient un spectacle politique?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. D'un, ça me
choque un peu parce que ce que vous dites est faux, il n'est pas question qu'il
n'y ait pas de spectacle à Montréal, ou à Québec, ou ailleurs : il y a
1,8 million supplémentaire pour un grand spectacle télévisé en région. Un
n'empêche pas l'autre.
Par ailleurs, nous avons créé un secrétariat à
la promotion de la culture québécoise. Parce qu'il faut que vous sachiez
qu'avant les célébrations de la fête nationale se trouvaient sous l'égide du
ministère de l'Éducation, alors nous nous sommes dit : Il n'y a rien de
plus culturel que la fête nationale d'une nation, et donc nous souhaitons que
cette fête relève désormais du Secrétariat à la promotion.
Par ailleurs, je sais très bien que les groupes
dont vous me parlez, d'un, nous n'avons fait qu'augmenter leurs subventions
depuis notre arrivée, les sommes sont encore là, elles le sont, cette année,
d'ailleurs. Et je comprends qu'elles négocient à travers vous, c'est de bonne
guerre. Par ailleurs, lorsque les contrats seront terminés, il y aura une
ouverture d'appels d'offres, tout simplement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. M. le député de Matane.
M.
Bérubé :
Question courte qui appelle une réponse courte : Est-ce que la ministre
peut nous confirmer que le Secrétariat à la culture de son ministère va
approuver le choix du producteur de Télé-Québec?
Mme Roy : Ce qui est important
pour nous, c'est que le meilleur spectacle soit offert dans les budgets qui
sont déterminés, alors, je n'ai... Et nous travaillons, naturellement, avec Télé-Québec,
et ce qui est intéressant, par surcroît,
c'est que le spectacle de cette année, tout comme l'année dernière, sera
diffusé par les quatre grandes chaînes.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le député de Matane.
M.
Bérubé : Oui ou non? Alors, ça se répondait par oui ou
non, la ministre choisit de ne pas répondre là-dessus,
comme sur le spectacle télévisé.
Alors, j'en
ai une troisième pour elle : Est-ce
que la ministre peut nous confirmer
la demande de son gouvernement de
doubler le temps d'antenne du premier
ministre pendant la fête nationale?
C'est toujours un spectacle indépendant, ce n'est pas un
spectacle politique?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
M. Roy : Bien, je ne suis pas
au courant de cette information, alors...
M.
Bérubé : Ah bien, Mme
la Présidente, je suggère que son sous-ministre est au courant, lui, alors on pourrait le faire parler si la ministre
y consent.
Mme Roy : Je trouve
particulière cette affirmation, parce que...
M.
Bérubé : C'est
vrai.
Mme Roy : Ce que nous
souhaitons faire, par ailleurs, avec la fête nationale, puis il est important
de le souligner, c'est que nous souhaitons en faire une fête qui s'étende sur
plus d'une journée et à la grandeur du Québec. Il y a un lien à l'égard du fait
que nous souhaitons, entre autres, faire en sorte que les grandes célébrations,
ou que les commémorations, ou que les remises de médailles soient conjuguées avec
la fête nationale.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le député de Matane.
M.
Bérubé : Mme la
Présidente, jusqu'à maintenant, résumé des réponses précédentes : aucune
confirmation que le spectacle télévisé reviendra à Montréal ou dans la Capitale-Nationale,
refus de répondre que le secrétariat du ministère de la Culture négocie avec Télé-Québec
pour choisir le producteur et, encore une fois, refus de confirmer ce qui est
connu par les gens de son ministère, qu'ils ont demandé, au lieu de 30 secondes,
une minute du premier ministre pendant la fête nationale. Et je vous passe
d'autres demandes. Alors, dans les trois cas, je note, avec mes collègues, que
je n'ai pas de réponse à ces trois questions. Et, si la ministre le permet,
j'aimerais poser des questions à son sous-ministre.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. D'un,
j'aimerais clarifier quelque chose. À sa question, c'est Télé-Québec qui
choisit le producteur, et non le secrétariat. On ne s'immisce pas dans le
contenu, c'est une émission dont le producteur est choisi par Télé-Québec en
fonction des...
M.
Bérubé : ...
Mme Roy : Bien, écoutez...
M.
Bérubé : ...
La Présidente (Mme Thériault) : On
procède dans l'ordre. C'est la ministre qui avait la parole, et le député
demandait si vous voulez passer la parole au sous-ministre. Sinon, on va
retourner au député.
Mme Roy : Je peux bien passer
la parole au sous-ministre.
La Présidente (Mme Thériault) :
Monsieur...
Mme Roy : Mme la
sous-ministre.
• (10 heures) •
La Présidente (Mme Thériault) :
C'est une autre? Est-ce que, Mme la sous-ministre, vous voulez lever la main,
que la production vous voie, pour qu'ils puissent allumer votre micro, s'il
vous plaît? Oui. Si c'est possible de vous identifier, donner votre nom, votre titre
exact, et on va allumer votre micro. Allez-y. Oui, vous pouvez parler,
ils vont...
Mme
Chamberland (Louise) :
Bonjour. Mon nom est Louise Chamberland. Je suis sous-ministre adjointe
au ministère de la Culture et des Communications et je dirige le Secrétariat à
la promotion de la culture québécoise. Je vous saurais gré de bien vouloir
répéter votre question. Je suis désolé, mais je suis loin et je n'entends pas
superbien.
M.
Bérubé : ...j'ai une voix qui porte, madame. Mme la Présidente, à
travers vous, je pose ma question : Est-il juste de dire que
l'orientation actuelle du ministère est d'avoir un seul spectacle de la fête
nationale qui n'est ni à Montréal ni à Québec?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme Chamberland.
Mme
Chamberland (Louise) :
L'orientation du ministère, pour l'édition 2020-2021, est de tenir un
spectacle télévisé à Charlevoix.
M. Bérubé : L'an prochain, ce sera
quoi?
Mme Chamberland (Louise) : Dépendant
des règles sanitaires qui s'appliqueront, il y aura assurément des
manifestations, des festivités dans les villes de Québec et de Montréal, si les
règles le permettent.
M. Bérubé : Mme la Présidente,
est-ce que ça sera des spectacles télévisés comme il est de tradition?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme Chamberland.
Mme Chamberland (Louise) : Je ne
suis pas en mesure de répondre à cette question à l'heure actuelle. On
travaille activement sur la fête 2020-2021.
M. Bérubé : Mme la Présidente, si je
vous suggère qu'à la page 253 du budget on parle seulement d'un spectacle
télévisé, est-ce que ça permet à la sous-ministre de nous préciser
l'orientation, pour 2022, du ministère?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme Chamberland.
Mme
Chamberland (Louise) : Les
budgets qui sont, à l'heure actuelle, prévus pour les éditions et de
Québec et de Montréal sont les mêmes que ceux qui étaient prévus au moment où
il y avait diffusion, avant la pandémie, de ces deux spectacles.
M. Bérubé : ...contradiction entre
le document et ce que j'entends. Deuxième élément : Est-il juste que le
secrétariat du ministère de la Culture va approuver le choix du producteur de
Télé-Québec?
Mme Chamberland (Louise) : Le
producteur, il est choisi par l'équipe de Télé-Québec aux termes d'un appel de
propositions, qui a été fait en bonne et due forme par Télé-Québec.
M. Bérubé : Très bien. Mme la
Présidente, donc, je comprends de la part de la sous-ministre qu'il n'y aura
aucune consultation sur la base du producteur. Parce que ça s'est déjà vu, il y
a un spectacle, avant Noël, où il n'y a eu aucun appel d'offres pour un
producteur, hein? Alors, c'est pour ça que je pose cette question-là.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la sous-ministre.
Mme Chamberland (Louise) : La
question étant?
M. Bérubé : Bien, la question :
Donc, il n'y aura aucune consultation ou approbation de la part du secrétariat
du ministère de la Culture?
Mme Chamberland (Louise) : On a
confié à Télé-Québec de faire un appel de propositions.
M.
Bérubé : D'accord. J'aurai l'occasion d'y revenir bientôt. Je repose
ma troisième question : Est-il juste que le gouvernement du Québec
souhaite faire passer le temps d'antenne du premier ministre de
30 secondes à une minute?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme Chamberland.
Mme Chamberland (Louise) : Je n'ai
pas d'information à ce sujet.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le député.
M. Bérubé :
Bon. Bien, j'aurais aimé avoir des réponses. Donc, à moins qu'on me précise
qu'en 2022 on va tenir un spectacle télévisé à Montréal, bien, je vais demeurer
dans l'attente, tout comme la ville de Montréal, tout comme les partenaires de
la fête nationale. Pourquoi c'est important? Bien, au-delà que c'est une
tradition, ça joue un rôle fondamental, le spectacle, la fête nationale, donc
j'aurais aimé en savoir plus.
J'ai posé des questions à la ministre sur un
autre sujet, la dernière fois qu'on a eu une étude de crédits, concernant les espaces culturels bleus, c'est un
texte de Denis Lessard qui date du 8 mars 2021. L'étude des crédits,
ça permet ça. Est-ce que la ministre peut
nous préciser quels sont les lieux qui sont identifiés, dans chacune des
régions du Québec où vous déposez un
document, quant à l'établissement de ces lieux? Et, je pense, celui de la
Capitale-Nationale est déjà identifié, selon l'article, mais j'aimerais
avoir la liste des 17 endroits qui sont sélectionnés.
La Présidente (Mme Thériault) : Vous
avez 30 secondes pour répondre, Mme la ministre.
Mme Roy : Oui. Alors, je ne
l'ai pas, je ne peux pas vous la donner. Cependant, dans cet article, on
parlait de beaucoup de choses. Chose
certaine, notre gouvernement, il y a de l'argent qui est réservé au PQI pour
ces espaces-là, souhaite nous assurer
que nous ayons un espace culturel de diffusion, mais également un espace
culturel dans chacune des régions du Québec, mais je ne peux pas vous
donner les régions parce qu'elles ne sont pas toutes définies, monsieur.
La Présidente (Mme Thériault) : Et
ceci met fin...
M. Bérubé : Mme la Présidente,
j'aurais aimé en savoir autant que Denis Lessard, mais je vais devoir continuer
de le lire. Merci.
La Présidente (Mme Thériault) : Ceci
met fin à notre échange, M. le député de Matane. Donc, je reviens du côté de l'opposition
officielle et je reconnais la députée de Bourassa-Sauvé. Merci.
Mme
Robitaille : Merci, Mme la Présidente. On parlait, tout à l'heure... ma collègue
parlait, entre autres, des artistes, des créateurs qui, durant l'année, en
ont vraiment arraché. Moi aussi, j'aimerais avoir une pensée
toute spéciale pour eux, parce que
l'année a été extrêmement, extrêmement, extrêmement difficile pour nos créateurs et nos artistes québécois.
Et ce qui m'amène à parler de la révision des
lois sur le statut de l'artiste. On se souvient, hein, ça a été historique, à
la fin des années 80, on a eu deux lois qui ont été adoptées sur le statut
de l'artiste, sur les artistes d'arts visuels, aussi des métiers d'art, sur les
auteurs, les écrivains. Et les années ont passé, évidemment, et il y a eu des
consultations sous la ministre de la Culture, Mme la députée de l'Acadie, à la
fin des années 2000. Et, en 2018, le gouvernement Couillard s'était engagé
à amener une loi, et on s'était engagés à changer les choses. Et, bon, le
pouvoir a changé et le gouvernement de la CAQ a dit : On ira dans le même
sens, et on s'est engagés à réviser ces lois sur le statut de l'artiste, et à
les mettre à jour, et aussi à revoir tout ce qui entoure les artistes qui sont
touchés par cette deuxième loi là, dont les écrivains.
Moi, j'aimerais savoir, de la part de la ministre...
Et alors il y a eu... La ministre voulait que Mme Beaudoin,
Mme Frulla président des consultations. Finalement, COVID oblige,
Mme Beaudoin, Mme Frulla n'ont pas présidé les consultations, mais il
y en a eu quand même, il y en a eu, à la fin janvier, début février. On a des
consultations, elles sont faites.
Moi, j'aimerais savoir, de la part de la ministre :
À quand le dépôt d'une loi? Est-ce qu'elle nous assure qu'on aura un projet de
loi et qu'on adoptera ce projet de loi à la fin du présent mandat?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui, la députée a
bien raison de dire que la COVID nous a joué des tours, puisque nous avions
annoncé, effectivement, un groupe de travail, avec les deux ex-ministres,
Mmes Beaudoin et Frulla, pour faire des préconsultations auprès des
groupes. La COVID a frappé, ce qui a fait en sorte que les groupes eux-mêmes
nous ont demandé d'arrêter les consultations. Et les groupes nous ont demandé,
par la suite, cet hiver, de recommencer les consultations, nous les avons
recommencées sans nos deux présidentes.
Et par ailleurs nous avons reçu... Les groupes
avaient jusqu'au 1er février dernier, 2021, pour nous envoyer leur
mémoire. Nous avons reçu une cinquantaine de mémoires. J'ai actuellement le
cahier entre mes mains, que je suis en train de décortiquer. Nous sommes en
train d'analyser et de voir dans quelle mesure on pourrait nous assurer que
nous améliorons ces deux fameuses lois. Et ces mémoires-là seront d'ailleurs,
éventuellement, naturellement, rendus publics, là, parce qu'on veut nous
assurer que toute l'information soit la plus transparente possible.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Robitaille : Oui. Et pourquoi
ces mémoires-là ne sont pas encore publics?
Mme Roy : Pardon?
Mme Robitaille : Pourquoi ces
mémoires-là ne sont pas encore publics, ces mémoires qui ont été déposés, là,
début février?
Mme
Roy : Bien, à ma connaissance, il n'y a pas d'obligation de le
faire, là. Nous le ferons par souci de transparence, pour montrer que les gens
ont travaillé puis expliquer quelles sont les demandes, surtout, des différents
groupes, là. Et, outre ça, dans
l'éventualité d'une commission
parlementaire, ils seront déposés en
bonne et due forme, là, au secrétariat, là.
Mme
Robitaille : La ministre parle de préconsultations. Vraiment, surtout
après ce que les artistes ont vécu durant la dernière année, il y a une urgence
d'agir, là. Est-ce que la ministre s'engage à déposer un projet de loi et de
s'organiser pour qu'il soit adopté avant la fin du mandat? Est-ce qu'il y aura
un projet de loi bientôt? On a eu des préconsultations, on connaît les enjeux.
Est-ce que la ministre s'engage à déposer un projet de loi bientôt?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
On fera tout ce qui est en notre possible pour améliorer les conditions et pour
moderniser ces deux lois qui, comme vous le
savez, sont un peu... Ce sont des lois-cadres qui régissent les ententes et les
contrats entre un producteur ou un
patron, un donneur d'ouvrage et un artiste. Donc, c'est de la procédure, vous
connaissez le droit, donc vous
comprenez ce que je veux dire, et ce sont deux lois différentes qui s'adressent
à des groupes d'artistes différents. Donc, on fera tout ce qu'on peut
pour améliorer et moderniser ces lois et qui sont... Comme vous le dites, on
peut parler de désuétude. à certains égards, certaines choses sont encore
bonnes, mais plusieurs devraient être modifiées.
• (10 h 10) •
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée.
Mme
Robitaille : Oui. Alors, deux catégories d'artistes, hein, et c'est
une des grandes, grandes critiques du fait d'avoir ces deux lois-là. Et on a, par
exemple, des écrivains, l'union des écrivains du Québec, l'UNEQ, qui dit :
Bien, à un moment donné, il faut
régler ça, puis il faut régler ça vite, là. Il y a... On a nos écrivains québécois
qui sont dans des situations extrêmement vulnérables puis qui se disent : Bien, coudon, on aimerait ça,
nous autres aussi négocier, avoir un pouvoir de négociation. En ce
moment, c'est vraiment David contre Goliath, et la situation est intenable, là.
Je lisais leur
mémoire, on parle de... Ils se disent... et, avec raison, là, ils parlent de
sous-catégorie d'artistes. Ils n'ont aucune protection. Ils parlent d'un droit
fondamental à une représentation collective. Ils disent aussi que, bon, quand
on fait la promotion d'un livre, il y a lecture publique, conférence, et tout
ça, ce n'est nullement encadré. Ils sont vraiment laissés à eux-mêmes, là,
l'écrivain versus la maison d'édition.
Ils veulent que leurs
droits soient respectés et qu'ils soient inclus dans cette loi, dans la
première loi, qui donne beaucoup
plus, qui protège beaucoup plus les artistes que la deuxième loi. Alors, est-ce que
la ministre s'engage,
justement, à faire en sorte que les écrivains, entre autres, et aussi les
artistes en arts visuels soient inclus dans cette grande loi, en fait, aient
plus de pouvoirs, des pouvoirs au même titre que les artistes de scène?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Bien, vous savez, cette discussion, je l'ai eue avec certaines personnes du
milieu littéraire et je suis tout à fait d'accord avec leur prémisse, tout à
fait d'accord. Parce que la problématique, avec la deuxième loi, est à l'effet
que les associations qui les représentent n'ont pas le statut de syndicat,
alors que, dans la première loi, les associations qui représentent les
différents groupes d'artistes ont un statut de syndicat, peuvent se
positionner, défendre les intérêts de leurs membres, ce qui n'est pas le cas dans la
seconde loi qui touche, entre autres, les écrivaines, les écrivains.
Alors, j'ai un préjugé plus que favorable à l'égard des demandes qu'elles et
qu'ils font.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée.
Mme
Robitaille : Est-ce que le projet de loi est en rédaction en ce
moment?
Mme Roy :
S'il est en rédaction?
Mme
Robitaille : Bien, est-ce qu'on a certaines ébauches? Est-ce que qu'on
sait où on s'en va là-dedans? Est-ce qu'il y a un plan de match?
Mme Roy :
Actuellement, nous sommes à décortiquer la cinquantaine de mémoires que nous
avons reçus, et puis nous travaillons en ce sens-là, mais il serait faux de
vous dire qu'il est en rédaction, au moment où on se parle, puisque les
derniers mémoires sont entrés le 1er février. Donc, on est en processus
d'analyse.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée.
Mme
Robitaille : Et donc préconsultation, vous êtes en train de lire les
mémoires. Il reste un an, là, grosso modo, avant la fin du mandat. Est-ce qu'on
peut s'attendre à ce que la ministre agisse rapidement puis dépose, dans les
prochains mois, un projet de loi à cet effet-là pour, justement, permettre aux
écrivains, entre autres, là, d'avoir les mêmes droits et les mêmes assurances
que d'autres artistes, que les artistes de scène?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy :
Je ne peux pas vous donner l'échéancier, mais mon souhait est que nous
puissions déposer un projet de loi le plus rapidement possible.
Mme Robitaille : Les artistes de
scène, ce n'est pas non plus l'eldorado pour eux, c'est extrêmement difficile.
Quand il y a des grosses productions, il y a beaucoup d'argent, et puis, en
bout de ligne, qu'est-ce qu'il reste pour les artistes? Qu'est-ce qu'il reste
pour les comédiens?
J'ai le mémoire, là, de l'Union des artistes. On
parle... on demande une meilleure reddition de comptes. Il y a des énormes
sommes, et puis, en bout de ligne, on dirait que c'est toujours les artistes
qui paient. Dans ce projet de loi qui viendra un jour, est-ce que la ministre
s'engage à revoir la reddition de comptes quand, justement, il y a des
subventions du gouvernement qui sont mises dans les grandes productions? Est-ce
que la ministre s'engage à revoir toute la comptabilité, toute la reddition de
comptes pour qu'on sache où va l'argent, pour qu'en bout de ligne nos artistes
aient leur juste part?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui, ce dont vous
parlez est extrêmement préoccupant. Et d'ailleurs c'est la raison pour laquelle
je l'ai pris en considération et j'en ai tenu compte dans l'élaboration de deux
programmes que nous avons mis sur pied, bien, plus de deux, là, mais je vois
particulièrement un, là, pour nous assurer, à la suite de discussions que j'ai
eues, entre autres, avec la présidente de l'Union des artistes qui nous disait
ce que je vous venez de m'expliquer, cette forme de non-reddition de comptes,
on n'est pas sûr si l'argent descend jusqu'aux artistes.
Alors, dans
le précédent budget, nous sommes allés chercher une somme supplémentaire de
50 millions de dollars pour que
l'argent descende, vous me parliez des artistes de la scène, entre autres, pour
les ventes de billets, les spectacles annulés,
les billets non vendus ou les billets avec les jauges réduites, des spectacles
où on ne peut pas remplir la scène. Donc, le gouvernement du Québec
compense, et il paie pour les sièges qui sont inoccupés.
Donc, j'ai créé ce programme de concert avec la
SODEC et le Conseil des arts et des lettres du Québec. Donc, 45 millions, l'année dernière et, cette année dans notre
nouveau budget, c'est un 60 millions que nous ajoutons,
spécialement pour ces artistes. Et, une condition sine qua non pour que les
producteurs et les salles, les diffuseurs touchent leur argent, la condition sine
qua non était à l'effet qu'ils devront faire la démonstration que l'argent est
d'abord allé aux artistes, aux artisans, aux décorateurs, aux maquilleurs, aux
techniciens. C'est une condition. Et ça, c'est vraiment la présidente de l'Union
des artistes qui m'avait sensibilisée au fait qu'il n'y avait pas toujours
cette reddition de comptes. Donc, dans les programmes, les nouveaux programmes
que nous élaborons, nous le prenons en considération pour régler cette
problématique-là.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Robitaille : Bien, c'est ça,
parce que, de toute évidence, ce n'est pas réglé, et l'Union des artistes
demande d'aller encore plus loin puis d'être beaucoup plus... de resserrer les
règles. Donc, on peut s'attendre à ce que vous les resserriez d'une façon
pérenne, si je peux dire?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Le but, là, et c'est pour ça qu'on l'a mis dans
nos programmes pour la relance durant cette période de COVID, le but, c'est de nous assurer que les artistes
touchent leur argent. Alors, de quelle façon faudra-t-il modifier les
lois pour nous assurer que les artistes touchent leur argent? Écoutez, il n'y a
rien de plus légitime qu'ils soient payés.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Robitaille : On a parlé des
écrivains, on a parlé des artistes en arts visuels. Les journalistes
indépendants. Vous êtes du milieu journalistique, moi aussi, mes
deux autres collègues aussi. Moi, j'ai été journaliste indépendante, dans
les années 1990. Et puis ce que je trouve aberrant, c'est que, quand j'ai
voulu refaire de la pige, récemment, bien, avant de devenir députée, c'étaient
les mêmes cachets qu'en 1992. C'est complètement aberrant.
Je lisais, dans un article de L'Actualité,
ces 30 dernières années, là, le revenu moyen d'un journaliste indépendant a
diminué de 30 %. C'est énorme. Ils ont... Eux aussi, c'est David contre
Goliath, souvent. Bien, en tout cas, il y a la crise dans les médias aussi,
mais, pour eux, c'est extrêmement difficile, ils sont vraiment laissés à
eux-mêmes. Ils demandent, ils suggèrent, ils aimeraient faire partie aussi,
être considérés comme des artistes, au sens de ces lois-là sur le statut d'artiste, et ils voudraient être capables de
négocier des contrats, de ne pas être laissés à eux-mêmes. Est-ce que la
ministre s'engage à considérer ça, considérer ces journalistes indépendants là
au même titre que des écrivains, par exemple, ou des artistes de scène?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. J'apprécie
beaucoup votre question, parce que, pas plus tard que la semaine dernière,
j'étais encore en réunion avec mes équipes relativement à ces deux lois sur le
statut de l'artiste, et on discutait, justement, du mémoire impliquant les
journalistes indépendants, et c'est exactement les revendications qu'ils font.
Et c'est toute la problématique
et la réalité des travailleurs purement autonomes, hein, on parle ici de travailleurs autonomes, qui font des piges, hein,
c'est ce qu'on disait à l'époque. Et c'est toute la réalité des
travailleurs autonomes. Et effectivement c'est une problématique sur laquelle
nous nous penchons, nous regardons dans quelles mesures il est possible de faire modifier les choses, mais il y a tout
le concept du travailleur autonome, entre parenthèses, et les lois du
travail régulières qui existent, donc comment nous assurer, d'une certaine
façon, que ces gens puissent bien gagner leur vie.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Robitaille : Oui. Est-ce que la ministre
entend inclure ces journalistes indépendants là dans la loi qu'elle va rédiger
dans les prochains mois?
Mme Roy : ...je vous ai dit que le projet
de loi n'est pas écrit, n'est pas en rédaction. Nous sommes actuellement à
analyser les demandes, et c'est pour ça que, les demandes dont vous nous faites
part, on est en train de réfléchir pour savoir dans quelles mesures on pourrait
aider cette catégorie de professionnels.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Robitaille : Alors, ils
disent : «Reconnaître les journalistes indépendants comme des travailleurs
culturels ayant droit à la négociation collective au même titre que les
artistes.» Qu'est-ce que vous en pensez?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Si c'est une
opinion personnelle que vous voulez, personnellement, j'associe davantage un
journaliste à un auteur ou à un écrivain, de par le type de métier, mais je
vous dis que nous sommes à analyser la cinquantaine de mémoires que nous avons
reçus et que c'est une de nos préoccupations, entre autres cette demande qui
nous a été faite par les pigistes. Je n'ai pas de solution, ce matin, à vous
apporter ou de garantie, si c'est ce que vous souhaitez, là. On est en train
d'étudier chacun des mémoires à sa juste valeur.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
• (10 h 20) •
Mme Robitaille : Donc, encore une
fois, pour ce projet de loi là, il n'y a pas d'échéancier particulier. Vous
vous engagez à déposer un projet de loi, là, avant la fin de la session?
Mme Roy : À la fin de cette
session-ci?
Mme Robitaille : Oui.
Mme Roy : Bien, c'est
pratiquement impossible, madame, là, il faut être réaliste, là. Écrire un projet
de loi de cette ampleur prend plusieurs mois, là, alors il faut quand même être
logique, là. Cependant, je souhaite que nous puissions en déposer un.
Mme Robitaille : Déposer, ça veut
dire quoi? C'est un peu flou.
Mme Roy : Mais c'est
l'échéancier, je ne vous donnerai pas d'échéancier, madame. Mais on va être
très pragmatiques et terre à terre, nous sommes, actuellement, dans l'analyse
de la cinquantaine de mémoires que nous avons eus, que nous avons reçus. Nous
voyons les demandes de chaque groupe, les problématiques liées à chaque
pratique, et nous souhaitons déposer un projet de loi, mais je n'ai pas
d'échéancier, mais, si on veut être très, très terre à terre, nous sommes déjà début mai, et vous savez comme nous que
nos travaux se terminent dans à peine un mois. Alors, c'est impossible
de rédiger une loi et de la déposer avant la fin des travaux, c'est
physiquement impossible. Une loi de cette ampleur, j'entends, ce n'est pas une
loi de deux articles, là.
Mme Robitaille : Donc, ça va être
une priorité, là, à la prochaine session? À l'automne prochain, on va voir
votre... on va voir, finalement, ce projet de loi là l'automne prochain?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Je n'ai pas
d'échéancier à vous soumettre. Je vous dis qu'on y travaille, et que nous
souhaitons déposer, mais je n'ai pas d'échéancier. Je ne voudrais pas m'engager
et mettre un échéancier.
Mme Robitaille : Je trouve ça un peu
inquiétant, parce que, quand même, les enjeux, on les connaît, hein, ce n'est
pas nouveau. On a des artistes qui veulent, évidemment, mettre à jour cette
loi-là, on a des écrivains qui en ont arraché durant la pandémie puis bien
avant aussi. Il y a un équilibre qui doit se faire. Il y a eu des
préconsultations, là, mais, encore une fois, ce n'est pas des enjeux nouveaux.
On a des journalistes indépendants aussi, et Dieu sait que c'est
important, l'indépendance de la presse, qui sont aussi dans une position très,
très vulnérable. Donc, l'automne prochain, on verra aboutir ce projet de loi
là?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. À la même
question, la même réponse. Je ne vous soumettrai pas d'échéancier. Je souhaite
que nous y arrivions. Et, en toute logique, c'est impossible pour le mois
prochain, mais nous souhaitons le faire.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Robitaille : Mme la Présidente,
il reste combien de temps?
La Présidente (Mme Thériault) :
1 min 20 s.
Mme Robitaille : Netflix, hein? On
apprenait, la semaine dernière, que Netflix allait s'installer à Toronto.
Est-ce que vous avez fait des représentations? Et je vois aussi que la
compagnie hésitait entre Toronto ou Vancouver. Il est où, Montréal, là-dedans?
Est-ce que la ministre a fait des représentations pour faire en sorte qu'on ait
un... peut-être pour que Netflix vienne ici ou, sinon, garantir un contenu
francophone, là?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre. 45 secondes.
Mme Roy : Oui. Ce qui est
important, pour moi, c'est la création de contenu, et de contenu québécois
francophone, pas nécessairement de contenu canadien. À cet égard-là, lorsque
j'ai eu certaines discussions avec les gens de Netflix, c'était pour la
protection du contenu et de la création de contenu québécois.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme
Robitaille : Est-ce que...
Donc, la ministre nous garantit que, donc, elle est en pourparlers
avec Netflix, elle fait des représentations auprès de Netflix pour un
contenu québécois?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : J'ai des
discussions avec les gens de Netflix à cet égard, oui.
Mme Robitaille : Et donc on peut en
savoir un peu plus?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Je n'ai pas d'information
supplémentaire à cet égard-là, non.
Mme Robitaille : Combien de temps,
Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Thériault) : Une
seconde. Donc, on vient de terminer le bloc, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Nous allons maintenant procéder à l'autre bloc pour la deuxième opposition.
Mme la députée de Dorion, la parole est à vous pour 12 min 10 s.
Mme Dorion : Ce serait drôle si
j'étais la députée de Dorion.
La Présidente (Mme Thériault) : Ah! Taschereau,
excusez-moi. J'ai eu un blanc de mémoire. Taschereau. Je m'excuse.
Mme Dorion : Pas de trouble.
Bonjour, tout le monde. Première question, la révision des lois sur le statut
de l'artiste, est-ce que je comprends qu'il n'y a aucun engagement qu'elle se
fasse dans un projet de loi d'ici l'automne 2022 ou est-ce que la ministre
peut promettre aux artistes québécois qu'avant la fin de ce mandat une loi sera
adoptée?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. C'est la même
question que la collègue de Bourassa-Sauvé, mon souhait le plus cher, c'est de
pouvoir déposer un projet de loi pour améliorer, enfin, moderniser ces deux
lois qui sont plutôt vieillottes. Et, par ailleurs... mais je ne vous donnerai
pas d'agenda. Et, je suis très transparente, c'est impossible de le déposer
d'ici un mois, c'est juste impossible.
Une voix : ...
Mme Roy :
Vous les avez... D'ici 2022, nous le souhaitons, mais je ne vous donnerai pas
d'agenda ou de date, parce que tout ce que ça peut faire, finalement, c'est...
ou nous limiter. Alors, j'aime mieux vous surprendre en arrivant plus
rapidement que tard.
Mme
Dorion : On est capables de
promettre une première pelletée de terre de troisième lien, sans avoir
aucune idée du projet, des années... ou le jour de l'élection, et on n'est pas
capables, dans un enjeu aussi important que ça, de dire : D'ici un an et
demi, plusieurs mois, un an et demi, quand même, pour un projet de loi, je
pense que ça se peut. On ne va pas régler cette question qui traîne depuis des
années et sur laquelle le ministre s'est déjà avancé en disant : On est
là-dessus, on est là-dessus, on est là-dessus. Donc, la réponse, c'est :
Pas d'engagement pour un projet de loi d'ici l'automne 2022, la réponse,
c'est ça, je ne me trompe pas?
Mme Roy : Non, la réponse, c'est : Je ne vous donne pas d'agenda, et mon
souhait est de déposer un projet de
loi.
Mme Dorion : Y a-t-il un engagement
pour 2022?
Mme Roy : Moi, je ne fais pas
de promesse. Je ne suis pas de celles qui aiment faire des promesses. Par
ailleurs, je préfère travailler et arriver avec des résultats.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Dorion : Une question plus
large, surtout étant donné qu'on n'aura pas de changement, probablement, à
entendre la réponse, là, dans les temps à venir, pendant la pandémie, le quart
des emplois en art ont disparu, 41 % des artistes envisagent d'abandonner
leur carrière. Qu'est-ce qui arrive, et c'est une question vraiment plus large,
qu'est-ce qui arrive à une société qui perd la moitié de ses artistes?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Roy : Oui. Pouvez-vous me
dire si vos chiffres proviennent de l'étude canadienne qui a été publiée?
Mme Dorion : Il faudrait que je
demande à mon recherchiste.
Mme Roy : Bien, voilà.
Mme Dorion : Si vous avez des
chiffres différents... mais je ne pense pas que... De toute façon, on ne va pas
sur des points de pourcentage, là, la moitié des artistes, en ce moment, risquent
de ne plus être là au retour de la pandémie, ça ressemble à ça. Qu'est-ce qui
arrive à une société qui perd la moitié de ses artistes? Est-ce que ça a un
impact, selon la ministre, ou est-ce que ce n'est pas si grave que ça?
Mme Roy : De un, les chiffres
pancanadiens ne reflètent pas la réalité québécoise et, de deux, au Québec, les
derniers chiffres que j'ai vus, c'était le quart. Alors, bon, perdre une
personne, c'est une personne de trop, j'en conviens avec vous.
Par ailleurs, le gouvernement du Québec a
vraiment fait des efforts colossaux pour nous assurer, avec le plan de relance,
qui n'était pas de 450 millions, mais plutôt de 483 millions...
Mme Dorion : ...
Mme Roy : Attendez, c'est
pour les garder, justement, nos artistes. Ce matin, par exemple, ce qu'on a
fait, on a mis des programmes sur pied, il y a une trentaine de programmes,
certains qui sont nouveaux, certains qui ont été bonifiés. Ce matin,
Mme la députée —
je sais, vous baissez la tête comme si je ne vous réponds pas, alors que je
vous réponds — ce
matin, j'ai annoncé 12 millions de dollars supplémentaires au CALQ, et cet
argent-là s'en va directement aux artistes pour qu'ils puissent faire, entre
autres, de la recherche, de la création. Et on augmente les bourses. Pourquoi?
Pour ne pas les perdre parce qu'on sait très bien qu'entre-temps, bien, nos
salles de spectacle ne sont pas ouvertes à pleine capacité, à certains
endroits, elles ne sont pas ouvertes. On sait qu'ils ne peuvent pas s'exprimer
autant qu'ils le souhaiteraient, nos artistes, donc on met des programmes, des
bourses en place pour les garder, pour les conserver.
Mme Dorion : Mais ma question,
c'était vraiment sur... Ça peut être positif, la ministre trouve qu'il faut
garder les artistes parce que?
Mme Roy : Oui.
Mme
Dorion : Qu'est-ce que ça
fait, quand une société perd... Je veux savoir s'il y a une vision
gouvernementale de l'importance des artistes ou si c'est juste : les
artistes chialent, il faut donner quelque chose.
• (10 h 30) •
Mme Roy :
Non, non, pas du tout, non, non.
Mme Dorion : Qu'est-ce qu'une
société perd ou ne perd pas quand la moitié de ses artistes risquent de ne pas
revenir après la pandémie?
Mme Roy : Bon, bien, écoutez, sur une question purement
philosophique, ça va me faire plaisir d'y répondre, alors. Et je ne suis
pas habituée, je suis plutôt habituée de devoir donner et justifier avec des
chiffres. Il n'y a rien de plus important que les artistes pour une société.
Les artistes, qu'est-ce qu'ils font? Ils nous font réfléchir, ils nous font du
bien, on l'a vu, pendant la pandémie, ils nous ont fait un bien fou.
Naturellement, on ne pouvait pas être ensemble, mais via des plateformes, la
télévision, la musique, les livres. On l'a vu, les gens se sont réfugiés dans
la lecture, ont redécouvert, pour ceux qui l'avaient perdu, le goût de la
lecture, d'autres l'ont tout simplement découvert. Les ventes de livres ont
explosé, ce qui a été une bonne chose.
Par ailleurs, j'avais insisté pour qu'on puisse
se servir du numérique comme un outil, un outil pour que les artistes, entre
autres les artistes de la scène, puissent s'en servir en temps normal pour
aller chercher des cachets supplémentaires, pour ouvrir sur des nouveaux
publics ici, à l'étranger. Et puis là la pandémie a fait en sorte qu'on s'en
est servis comme un outil pour nous rejoindre, actuellement, parce qu'on ne
pouvait pas...
Ce n'est pas compliqué, les artistes, ce sont
eux qui définissent quelle est l'identité de la nation. Ils sont extrêmement
importants, ils nous font réfléchir, ils brassent les idées, ils nous font
rire, ils nous font pleurer, mais on en a extrêmement besoin. Et je pense que
les sommes qu'on y consacre démontrent jusqu'à quel point on veut qu'ils soient
là, qu'ils restent là et puis qu'ils gardent le fort, pendant qu'on est en
train de passer à travers cette merde de pandémie. Excusez le mot, mais c'est
ça. Et c'est planétaire. Et je vous mets au défi, Mme la députée...
Et les sommes qu'on a mises là, c'est pour eux.
Puis on adapte nos programmes pour nous assurer qu'on en perde le moins possible. Entre autres, au cirque,
par exemple, hein, le cirque, nos artistes circassiens, leurs
instruments, c'est leurs corps. Ce qu'on a fait, on a mis en place des
programmes pour qu'ils puissent continuer à s'entraîner, les musiciens, également, parce qu'ils en ont besoin
pour ne pas perdre leur art, pour ne pas décrocher, pour rester, pour
être là quand on pourra revenir tous en
salle. Mais c'est extrêmement important. C'est l'âme d'un peuple, les artistes,
madame.
La Présidente (Mme Thériault) :
...Mme la ministre. Mme la députée de Taschereau.
Mme Dorion : Merci beaucoup.
Continuons sur les artistes, mais sur un sujet qui... je suis sûre qu'on va
s'entendre, les régions, l'art en région. On parle de désert culturel, de plus
en plus, dans le milieu. On a un très gros problème, autant du point de vue de
l'information que de la production artistique. Les gens qui travaillent... Dans
les médias aussi, je peux l'ajouter. Et, dans le milieu culturel, leur réflexe,
et c'est normal, c'est de s'en aller vers les grands centres, surtout Montréal.
Il y a des causes structurelles à ça, des causes qui ont beaucoup d'influence
sur le fait que les gens, les artistes, les gens de la culture vont quitter les
régions.
Et ça n'a pas toujours été comme ça. Il y a eu
une époque où les gens allaient dans tel village pour entendre tel musicien.
Aujourd'hui, il y a des gens qui continuent de vivre selon ce modèle-là, comme
Fred Pellerin, mais, pour la plupart, le moyen de travailler, ça va être de
quitter leurs régions.
Là, j'y vais grossièrement, mais, quand tous les
artistes habitent une ville, disons Montréal, même s'ils viennent de Coaticook,
ils vivent à Montréal depuis 10 ans, 15 ans, 20 ans, les
artistes vont exprimer leurs milieux. Alors, le Québec, les artistes québécois,
pour le meilleur et pour le pire, n'expriment pas le Québec, ils expriment
Montréal, dans une moindre mesure, Québec. C'est grave pour la façon dont les
gens se perçoivent.
Il y a des artistes qui, depuis des années,
militent, mais leur voix est mal portée ou ne se rend pas, en disant : Il
y a des choses qui existent. La prime pour les travailleurs en région éloignée
pourrait permettre à des artistes de vivre là-dessus, de... Ça pourrait les
aider, et ils réussiraient à rester chez eux. Ils sont nés quelque part, ils
veulent travailler là, ils ne veulent pas bouger, ils veulent créer à partir de
ça. Ils ne profitent pas de ce dont un travailleur minier va pouvoir profiter,
par exemple. Pourquoi? Parce qu'ils sont des travailleurs autonomes.
Là, c'est la grosse question de fond. Les
artistes n'ont pas de mesures autres que... n'ont pas de mesures auxquelles
d'autres corps de métier ont droit pour demeurez chez eux, en région éloignée.
Qu'est-ce qu'on fait avec ça? Est-ce qu'on dit : Ah! tu es travailleur
autonome, il n'y a personne qui t'emploie, tu n'as pas de boss, tu ne vaux pas
la peine, ou est-ce qu'on trouve quelque chose?
Puis je suis sûre que la ministre va être
d'accord avec moi sur le fait qu'il faut que les régions puissent exprimer leur
art, il faut que les gens puissent rester.
Pourquoi, quand je m'en vais en Gaspésie, puis
je vois le centre culturel, puis je me dis : C'est merveilleux, il y a un
centre culturel ici, puis la personne qui joue pendant les trois soirs, c'est
Michel Barrette? Ce n'est pas normal. On a des artistes hallucinants au Québec,
qui vivent à Montréal depuis des décennies, mais qui viennent des régions. Quel
art extraordinaire, auquel on n'a pas accès, ils auraient produit s'ils étaient
restés chez eux? Puis probablement qu'il y a eu un moment où ils auraient eu
envie de le faire. Qu'est-ce qu'on fait?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. Il y a
certaines choses qui existent et que j'ai bonifiées, entre autres ce qu'on
appelle, puis vous connaissez ça, j'en suis convaincue, les ententes de développement
culturel pour nous assurer qu'il y ait de l'art, de la culture partout à la
grandeur du Québec. Ces ententes-là ont été... bien, il y en a certaines qui
sont en négociation, mais elles ont été bonifiées. Et ça
s'adresse vraiment aux artistes de la place, là. Ce n'est pas Michel Barrette qui va en bénéficier, mais c'est vraiment
les artistes de la place. Déjà, ça, c'est une porte d'entrée pour nos
artistes.
Il y a toutes ces bourses. Je vous disais, tout
à l'heure, que, ce matin, j'annonçais un 12 millions de plus, bien, il y avait
déjà presque un 12, on a presque 24 millions qui s'en vont en bourse, mais
ces bourses-là, ce n'est pas juste pour Montréal, c'est pour tous les
artistes... non, sérieux, c'est pour tous les artistes à la grandeur du Québec.
Donc, c'est 24 millions de dollars qu'on envoie pour la recherche, la
création, entre autres, pour des artistes de toutes disciplines confondues,
celles qui relèvent du Conseil des arts et des lettres du Québec, entre autres.
Donc, ça, c'est de l'argent qu'on injecte pour des artistes dans leur propre
milieu.
Et je vous invite à... de toute façon, dans tous
les cahiers, je sais que vous les avez lus, vous les avez passés au travers au
peigne fin, mais, quand on voit le nom des boursiers, on est surpris parce
qu'on se rend compte qu'il n'y a pas nécessairement... il n'y a pas
nécessairement foule dans les gros noms, si vous voulez, puisque vous mentionnez
de gros noms, mais il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup qui sont des artistes
des régions. Alors, c'est extrêmement important de les soutenir, et je pense
que, par la bonification qu'on a faite ce matin, on a quand même doublé les
bourses. Je pense que c'est un geste fort qui montre jusqu'à quel point on veut
les soutenir, mais partout à la grandeur du Québec.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée, il vous reste 45 secondes.
Mme Dorion : Il me reste
45 secondes. Bien, en fait, les institutions, tant qu'elles ne vont pas
dire : Il nous faut une politique de fonds pour favoriser les régions,
donner de l'argent à tout le monde, je vous le jure, là, l'argent va aller en
majorité dans les villes, dans une grosse ville puis... et on y reviendra
tantôt, ça vous laissera peut-être le temps d'y penser ou votre recherchiste,
d'aller chercher des informations.
La part du lion des subventions aux cinémas qui
provient de la SODEC est dépensée à Montréal. Là, quand je dis «la part du
lion», c'est énorme, ça a été souvent au-delà de 90 %. Les gens qui
décident où est-ce qu'ils vont envoyer l'argent sont des gens de Montréal. Il y
a des films extraordinaires, comme Mad Dog Labine, qui ont été réalisés
avec même des non-acteurs en région, qui sont hallucinants. On en manque au
Québec. Alors, je vous poserai la question
tantôt : Qu'est-ce qu'on fait pour que le cinéma, qui, aujourd'hui... Ce
n'est pas vrai que ça coûte 10 millions, faire un film, ce n'est
pas vrai. Il y a des gens qui font des films hallucinants avec ça.
La Présidente (Mme Thériault) : On
aura droit à la suite...
Mme Dorion : Comment on fait pour
qu'en région des écosystèmes puissent se développer?
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. On aura droit à la suite dans votre prochain bloc, Mme la députée de
Taschereau.
Donc, nous allons aller maintenant du côté de
l'opposition officielle. Mme la députée de l'Acadie.
Mme
St-Pierre : Merci,
Mme la Présidente. Alors, moi aussi, je vais aller sur le dossier de la
fête nationale parce que je pense que c'est fondamental et c'est très important
d'avoir la transparence de ce gouvernement sur qu'est-ce qu'il a en tête
relativement à la fête nationale. Mme la ministre, vous avez dit, lors
d'un échange, le 18 mars, ici, en commission parlementaire, que vous
vouliez, et je vous cite : «En fait, nous souhaitons dépolitiser la fête
nationale.» Est-ce qu'on peut savoir exactement ce que vous voulez dire par
dépolitiser la fête nationale?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Roy : Bien, écoutez, je
peux vous donner un exemple très personnel. J'ai assisté à des... j'étais
présente, je ne pense pas que vous y étiez, il n'y avait pas grand monde du
Parti libéral, mais au défilé de la fête nationale, quelques défilés de la fête
nationale, et ce qui me faisait de la peine, c'est qu'on n'y voyait pas
seulement des drapeaux du Québec flotter, mais on voyait aussi des drapeaux de
partis politiques. Alors, à cet égard-là, je trouve que c'est politiser une
fête alors que ça devrait être la fête de tous, tout simplement, à cet
égard-là.
Mme
St-Pierre : Donc,
c'est pour ça que vous décidez de ne pas reconduire le contrat de la Société
Saint-Jean-Baptiste, vous décidez de ne pas reconduire le protocole avec le
Mouvement national des Québécois parce que vous avez vu des drapeaux de
formations politiques lors d'un défilé. C'est ça, votre décision. C'est ce sur
quoi votre décision se base.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Roy : Oui. D'abord, ce
que vous dites, votre prémisse de départ est fausse. Il n'est pas question de
ne pas reconduire des ententes avec qui que ce soit. Les ententes seront
négociées en temps et lieu.
Mme
St-Pierre : ...
Mme Roy : Par ailleurs...
Bien, votre prémisse est fausse, madame. Que voulez-vous que je vous dise?
Et
par ailleurs nous avons augmenté les sommes parce que ce que nous souhaitons,
c'est qu'il y ait davantage également...
qu'il y ait de grandes célébrations partout à la grandeur du Québec et
également partout dans chacune des régions.
Donc, on a bonifié près de 2 millions cette année, on est presque à
7 millions de dollars pour la fête nationale.
Alors, je comprends
que, soudainement, le Parti libéral est un ardent nationaliste, mais votre
prémisse est totalement fausse, madame.
Mme
St-Pierre :
Bien, enfin, la Société Saint-Jean-Baptiste attend encore que vous reconduisiez
le protocole puis il n'est pas encore
reconduit. Et normalement le protocole est de trois ans, donc... Vous avez
aussi créé le secrétariat qui contrôle, semble-t-il, toutes les
communications, veut revoir tous les communiqués qui sont émis par la Société
Saint-Jean-Baptiste. Alors, vous transférez la fête nationale au gouvernement,
à votre ministère pour mieux contrôler la fête nationale. C'est ça, dans votre
esprit, dépolitiser la fête nationale.
Et je vais vous
citer, ici, votre collègue le ministre de l'Environnement, qui, en 2015, a
dit : «La Coalition avenir Québec veut faire cesser les discours
souverainistes durant les célébrations de la fête nationale du Québec. Le député a estimé vendredi qu'il serait possible
d'atteindre cet objectif en retirant l'organisation de l'événement au
Mouvement national des Québécois. "On estime de notre côté — citation — qu'on
ne devrait pas donner le mandat à une association souverainiste pour organiser
une fête qui a pour mandat de réunir tous les Québécois."»
Dépolitiser la fête
nationale, est-ce que c'est ça que vous voulez dire? Êtes-vous d'accord avec la
déclaration de votre collègue?
• (10 h 40) •
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Alors, je comprends que la députée de l'Acadie fait un ardent plaidoyer en faveur
des discours souverainistes à la fête nationale. Mon Dieu! C'est le monde à
l'envers. Moi, je n'ai pas de commentaire à faire sur cette question.
Mme St-Pierre :
Mais vous avez quand même dit que vous voulez dépolitiser la fête nationale.
Donc, Mme la
ministre, il y a une résolution qui a été adoptée par la ville de Montréal le
19 avril dernier, et la ville de Montréal demande au gouvernement du
Québec de garantir dans les plus brefs délais le retour du grand spectacle
télévisé de la fête nationale dès 2022 et pour les années à venir. La ville de
Montréal demande au gouvernement du Québec
de confirmer que les arrangements temporaires pris en raison de la pandémie de
COVID-19 dans l'organisation des festivités de la fête nationale ne
deviendront pas permanents.
Est-ce que, Mme la
ministre, vous allez vous engager à ce que le grand spectacle de la fête
nationale soit... revienne à Montréal pour l'édition 2022 et les années à
venir, comme vous le demande... Ce n'est pas le Parti libéral du Québec, là,
qui vous le demande, c'est la ville de Montréal. Et la motion a été adoptée à
l'unanimité.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Écoutez, venant d'une collègue dont le parti a coupé les subventions en 2016 à
la fête nationale, je trouve ces questions plutôt particulières.
Mme St-Pierre :
...la CAQ nous remet cette affaire...
La Présidente
(Mme Thériault) : Je m'excuse. Je m'excuse, Mme la députée.
Madame...
Mme St-Pierre :
...
La Présidente
(Mme Thériault) : Non, Mme la députée...
Mme St-Pierre :
...
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée de l'Acadie, vous allez
m'écouter, c'est moi qui ai la parole, c'est moi, la présidente.
Lorsque la ministre a
la parole, elle a la parole. Je l'ai reconnue, il n'y a qu'elle qui a la
parole. Vous attendez que je vous reconnaisse, et je vais vous donner la
parole.
Je note
religieusement les temps de parole, donc je peux vous dire, quand vous posez
une question d'une minute, la ministre répond à peu près dans les mêmes temps,
des fois moins, des fois plus, mais je suis équitable au niveau du temps.
Donc, vous allez
attendre que je vous passe la parole. La ministre avait la parole. Mme la
ministre, vous pouvez continuer.
Mme Roy :
Oui. Alors, comme j'ai dit tout à l'heure, je souhaite ardemment que le
spectacle de la fête nationale soit à Montréal l'année prochaine et que nous
puissions tous fêter ensemble, des dizaines de milliers de Québécoises et de
Québécois.
La
Présidente (Mme Thériault) : Merci, Mme la ministre. Mme la
députée de l'Acadie, la parole est à vous.
Mme St-Pierre :
Est-ce que vous le souhaitez ou si vous allez le... Pourquoi vous ne le
confirmez pas? Pourquoi vous ne dites pas à la ville de Montréal, qui a adopté
cette motion... cette déclaration à l'unanimité et qui vous demande de garantir qu'il y ait un spectacle... Parce que le
rassemblement télévisé du spectacle de la fête nationale à Montréal,
c'est aussi... c'est en français, puis on rejoint la jeunesse en français, on
rejoint des jeunes de toutes les origines, puis c'est ce que la ville vous
demande. Alors, moi, je pense que vous devriez être clairs, transparents sur
quelle est votre vision ou quel est votre plan de match pour la fête nationale
dans les années à venir.
Ceci étant dit, ça ne veut pas dire que je suis
contre le fait qu'on fasse des célébrations partout au Québec et dans les régions, ce n'est pas... la question
n'est pas là. La question est de... La fête nationale à Montréal,
là, le spectacle, c'est depuis les années 70, et tout le monde
s'attend à ce qu'il y ait un grand spectacle à Montréal télédiffusé.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Alors, j'espère de
tout coeur qu'il y aura ce spectacle et que nous pourrons tous ensemble être
réunis à Montréal, à Québec également, il y en a deux, il n'y a pas seulement à
Montréal, Mme la députée, et que nous puissions être ensemble et que les mesures
sanitaires soient bien derrière nous pour que nous puissions fêter la fête
nationale.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée de l'Acadie.
Mme
St-Pierre : Mme la
Présidente, j'aimerais poser des questions, si c'est possible, ou peut-être que
la ministre pourra répondre, j'aimerais poser des questions à la sous-ministre
adjointe qui est responsable du secrétariat. Est-ce que vous rencontrez
personnellement des producteurs pour les spectacles de la fête nationale?
Est-ce que vous avez des rencontres avec les producteurs? Est-ce que votre
ministère, vous... bien, en fait, votre ministère a des rencontres avec les
producteurs?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Moi, je n'en ai
pas. Et, pour revenir sur cette question, c'est Télé-Québec qui choisit le
producteur. Il y a un appel à projets, qu'on appelle, et les producteurs
intéressés soumettent leurs productions, point.
Mme
St-Pierre : Est-ce
que la sous-ministre adjointe a rencontré des producteurs pour le spectacle qui
va être fait cette année, de la fête nationale, dans la région de Charlevoix?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Je n'ai pas cette
réponse-là.
Mme
St-Pierre :
...peut lui poser la question?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Bien, écoutez, dans
la mesure où on sait maintenant que c'est Charlevoix et que c'était la meilleure
proposition qui nous a été faite, on peut lui demander, là.
La Présidente (Mme Thériault) : ...Mme Chamberland,
la parole est à vous.
Mme Chamberland (Louise) : Non, je
n'ai pas rencontré de producteur.
Mme
St-Pierre : Vous
n'avez pas rencontré aucun producteur, vous n'avez pas eu aucune rencontre
téléphonique ou discussion avec des producteurs.
Mme Chamberland (Louise) : Non.
Mme
St-Pierre : Est-ce
qu'il est vrai que vous voulez revoir les communiqués qui sont rédigés par la Société Saint-Jean-Baptiste lorsqu'il y a des
communiqués d'émis ou que vous exigez de voir toutes les communications?
Mme
Chamberland (Louise) : Le
secrétariat général des communications... Le Secrétariat des
communications gouvernementales prévoit qu'il doit y avoir des vérifications
qui sont faites pour s'assurer de la bonne visibilité du soutien gouvernemental
offert.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée.
Mme St-Pierre :
Donc, il n'y a pas d'autonomie de la part... Vous êtes... Vous avez vraiment le
nez dans les communiqués pour savoir s'il y a une bonne visibilité des
contributions gouvernementales.
Mme Chamberland (Louise) : Si les normes de visibilité prévues aux ententes
de soutien financier sont respectées.
Mme St-Pierre :
C'est-à-dire? Qu'est-ce que... Qu'est-ce que ça veut dire exactement?
Mme Chamberland
(Louise) : Écoutez, je ne suis pas une spécialiste, là, je ne suis pas
dans le Secrétariat aux communications gouvernementales. Est-ce que le logo est
bien placé? Est-ce qu'il est de taille adéquate? Est-ce qu'il est... les
dispositions sont conformes aux normes?
Mme St-Pierre :
Et le texte, lui? Le texte?
Mme Chamberland
(Louise) : Non.
Mme St-Pierre :
Le texte du communiqué?
Mme Chamberland (Louise) : Il y a sans doute des gens aux communications qui
s'assurent de la cohérence des informations qui sont données entre les
divers intervenants, mais on n'intervient pas sur le fond.
Mme St-Pierre :
Est-ce que c'était le cas auparavant, quand la Société Saint-Jean-Baptiste ou
le Mouvement national des Québécois émettaient un communiqué relativement à la
fête nationale?
Mme Chamberland
(Louise) : Je n'étais... Pardon?
Mme Roy :
...ici, parce qu'avant c'était sous le ministère de l'Éducation. Alors, il
faudrait demander aux gens au ministère de l'Éducation la façon dont ils
procédaient, là.
Mme St-Pierre :
Ah! bon. Parce qu'il n'y a pas de transfert de façons de faire d'un ministère à
un autre? Il n'y avait pas... il n'y a pas eu, quand vous avez eu les... quand
vous avez décidé de transférer la fête nationale à votre ministère, il n'y a
pas eu un transfert de... il n'y a pas eu de transfert de l'information non
plus?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
En fait, ce qui est très nouveau, c'est que nous avons créé un Secrétariat à la
promotion de la culture québécoise parce que ça n'existait pas et pour mettre
sous l'égide de ce secrétariat différentes activités. Naturellement, la
promotion, c'est très vaste, mais nous voulons entrer également la fête
nationale sous le ministère de la Culture et des Communications parce qu'on
parle ici d'une fête qui est le témoin de notre culture puis à la grandeur du
territoire. Alors, vous posez des questions qui devraient s'adresser à un autre
ministère à une époque.
Mme St-Pierre :
Est-ce que vous vous engagez à reconduire le protocole avec la Société
Saint-Jean-Baptiste comme il l'était
auparavant? C'est-à-dire, le dernier était de quatre ans, normalement, les
protocoles sont de trois ans.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Nous négocierons ces protocoles en temps et lieu. Je ne le ferai pas ici, là.
Mme St-Pierre :
Mais enfin, en temps et lieu, le protocole, il est terminé, là. Il faut passer
à un autre protocole.
Mme Roy :
Nous sommes engagés pour l'année prochaine, donc les sommes seront versées.
Tout est prêt pour l'année prochaine également. Donc, il y aura négociation de
protocole éventuellement. Mais je ne vous ferai pas ça ce matin ici.
Mme St-Pierre :
Mais qu'est-ce qui cloche avec la Société Saint-Jean-Baptiste puis le Mouvement
national des Québécois, qui gèrent la fête nationale depuis des années?
Qu'est-ce qui vous embête là-dedans?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Il n'y a rien qui cloche, madame. On vient d'augmenter les subventions de
1,8 million. On passe d'un budget de 5 millions à près de
7 millions de dollars pour la fête nationale, et cet argent-là leur est
envoyé. Alors, si vous considérez que c'est quelque chose qui cloche, moi, je
ne sais plus, je ne sais plus quoi vous dire.
Mme
St-Pierre :
Vous avez décidé d'amener la fête nationale à votre ministère et vous avez dit
que vous vouliez dépolitiser la fête nationale.
Mme Roy :
Et, puisque nous faisons une discussion...
Mme
St-Pierre :
Vous l'avez dit ici, en Chambre, vous l'avez dit en commission
parlementaire : On veut dépolitiser la fête nationale. Est-ce que c'est
pour laisser plus de place d'intervention pour l'intervention du premier
ministre? Est-ce que c'est ça, dépolitiser la fête nationale, comme le collègue
l'a révélé tout à l'heure, qu'il y a eu une demande du bureau du premier
ministre pour que son discours soit plus long que ce qu'il l'était auparavant?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Bon, alors, ça, ce
sont des informations non confirmées.
Par ailleurs, pour ce qui est de dépolitiser la
fête nationale, Mme la Présidente, je l'ai dit tout à l'heure, quand vous
participez au défilé de la fête nationale et qu'il y a des drapeaux de partis
politiques, ça, c'est politiser. Alors, un
exemple, pourrions-nous avoir uniquement des drapeaux du Québec pour être tous
ensemble, pour envoyer ce message d'unité d'un seul peuple? Je pense que
c'est très important.
Par ailleurs,
actuellement, je vous dis qu'on a augmenté les budgets de façon substantielle aux
deux organisations qui ont des mandats un peu différents, mais qui doivent
s'occuper des fêtes nationales, et les sommes sont là pour qu'il y ait des
spectacles.
Et par ailleurs, j'en rajoute, je rajoute un
spectacle en région, Mme la Présidente, parce que les citoyens en région aussi
ont le droit d'avoir un spectacle d'envergure nationale chez eux pour faire
rayonner leur propre région. Donc, moi, je ne vois pas le problème. Et par
ailleurs ça peut déranger certaines personnes qui ont des chasses gardées et
qui souhaitent absolument conserver leur chasse gardée, mais moi, j'ouvre
davantage.
Mme
St-Pierre : Est-ce
que les spectacles en région vont accueillir que des artistes de la région?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme
St-Pierre : Vous
dites que vous voulez faire connaître la région. Est-ce qu'on va avoir que des
artistes de la région pour vraiment leur donner une visibilité nationale?
• (10 h 50) •
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. De un, je ne
m'immisce pas dans le contenu du spectacle. Ce que nous souhaitons, c'est
d'avoir que des artistes québécois. C'est la fête nationale des Québécois. Et,
s'il peut y avoir d'aventure des artistes de la région, bien, ce serait... Enfin,
je pense que c'est souhaitable, mais je ne veux pas m'immiscer dans le contenu
d'une production d'un spectacle. C'est ce que vous me demandez actuellement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci.
Mme
St-Pierre : Alors,
vous dites que vous ne voulez pas vous immiscer dans un contenu, sauf que, si
vous voyez un drapeau qui n'est pas le drapeau du Québec sur une scène de la
fête nationale, là vous allez dire, bien, que vous ne voulez pas voir d'autres
drapeaux que le drapeau du Québec?
Mme Roy :
Bien, ça, c'est... on parle de politique, là. Si vous me dites... Vous parlez
de deux choses différentes. Vous me
parlez du contenu d'un spectacle et des artistes à choisir. Je ne veux pas
m'immiscer dans ça. Le producteur choisira les artistes qu'il le
souhaite. Et, si on est en région, bien, en tant qu'ex-productrice, j'aurais
tendance à mettre des artistes qui sont originaires de la place. Il me semble
que ça envoie un beau message pour les fils et les filles de la nation de cette
ville ou de cet endroit. Par ailleurs, ce n'est pas moi qui est productrice du
spectacle. Ils décideront de qui ils verront sur la scène. Je souhaite que ce
soit des Québécoises et des Québécois qui nous fassent du bien, tout simplement.
Vous me parlez de drapeau. Si vous me parlez
d'un drapeau d'un parti politique, bien, ça, c'est politiser, madame, point. On
parle de deux choses totalement différentes ici.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme
St-Pierre : Bien,
c'est-à-dire, vous avez dit vous voulez dépolitiser la fête nationale, puis
l'exemple... le seul exemple que vous donnez, c'est parce que vous avez vu un
drapeau qui n'est pas le drapeau du Québec dans un défilé de la fête nationale.
Comment vous allez empêcher cette liberté d'expression là? Un. Puis,
deuxièmement, si, sur la scène, vous avez des artistes qui s'affichent
souverainistes ou qui s'affichent fédéralistes sur la scène, ça, vous allez
trouver que c'est politiser la... ils n'auront pas le droit de s'exprimer sur
la scène ou d'exprimer leurs convictions politiques?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme
St-Pierre : Parce
que c'est ce que la CAQ reproche à la fête nationale. Votre collègue a été très
transparent, votre collègue de... le ministre de l'Environnement, aujourd'hui,
quand il dit : «On estime, de notre côté, qu'on ne devrait pas donner le
mandat à une association souverainiste pour organiser une fête qui a pour
mandat de réunir les Québécois.» Puis il dit aussi qu'il
faut atteindre cet objectif-là en enlevant la fête nationale au Mouvement
national des Québécois. Donc, c'est dans l'ADN de la CAQ. C'était déjà dans vos
plans avant. Est-ce que c'était dans les plans avant que vous arriviez?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Bien, écoutez, vous
parlez de choses hypothétiques ici, puis je trouve que c'est très... c'est très,
même, tendancieux, ce que vous avez dit. Ce que nous disons, c'est que nous
voulons dépolitiser sachant qu'il y a des
organisations politiques. Alors, s'il y a des organisations politiques, peut-on
dépolitiser le travail qui leur est demandé?
Par ailleurs, ça ne touche en rien la liberté
d'expression des gens, madame. Les gens peuvent dire et penser ce qu'il souhaite. Mais, quand vous subventionnez
une organisation pour qu'elle organise des fêtes, de grâce, faites-les
pour qu'elles soient rassembleuses pour tous et non pour soutenir l'opinion
d'un parti politique ou d'un autre.
Et là c'est très différent. Ce que vous dites...
je considère que c'est très tendancieux, ce que vous dites. La liberté
d'expression, elle est là pour tous les artistes, pour le producteur, et
c'est... il y a une grosse différence.
Mme
St-Pierre : Bien,
Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée, il vous reste à peu près 2 min 20 s.
Mme
St-Pierre :
Combien?
La Présidente (Mme Thériault) :
2 min 20 s.
Mme
St-Pierre :
Deux minutes. Bien, Mme la Présidente, je pense qu'on vient de me prêter
des intentions. Ce n'est pas moi qui ai dit ici, en Chambre, que la CAQ voulait
dépolitiser la fête nationale. Dépolitiser la fête nationale, ça veut dire
qu'on retire à des organisations qui n'ont pas à leurs yeux la même couleur
politique qu'eux pour conduire à bien la fête nationale et faire en sorte que
la fête nationale soit organisée par ces organisations-là. Donc, il faut que ça soit des organisations qui
soient inodores, incolores et sans
saveur pour organiser la fête nationale du Québec.
C'est vraiment... c'est troublant, Mme la
Présidente. Je considère que c'est troublant parce qu'on n'a aucune
transparence, on ne connaît pas le plan de match de la ministre, on ne connaît
pas le plan de match du gouvernement sur la question de la fête nationale. La
fête nationale, c'est la fête de tous les Québécois.
La même chose pour Québec. Je n'ai pas eu le
temps de parler de Québec. Je veux dire, priver Québec d'un spectacle, c'est
comme si, à Paris, on n'avait pas les feux d'artifice dans la tour Eiffel. Je
veux dire, c'est la Capitale-Nationale, puis on n'est pas capables de garantir
que le spectacle de la fête nationale... qu'il va y avoir un spectacle de la
fête nationale à Québec.
Ça n'enlève rien aux régions. Je viens d'une
région, je suis originaire d'une région, j'adore la région, c'est mes ancêtres qui ont fondé le village où je suis
née, et je suis sûre qu'on est capables de faire tout en même temps. Vous dites que vous avez
augmenté les budgets. Vous pouvez continuer à les augmenter, faire en sorte
qu'il y ait des spectacles de la fête
nationale. Qu'on mette une région à l'honneur une année, soit, mais qu'on
conserve ces deux grands spectacles à Montréal et à Québec, parce que ça
rejoint des milliers, des milliers et des milliers de personnes, des centaines
de milliers de téléspectateurs. C'est un rayonnement pour le Québec. Et là vous
allez priver le Québec d'une fête... de spectacle de la fête nationale parce
que, dans votre esprit, vous vous n'en faire qu'un spectacle.
Moi, je demande à ce qu'on ait un plan de match,
qu'on sache pourquoi vous avez pris cette décision-là, quelle était exactement
votre visée, puis qu'est-ce que vous entendez faire dans les prochaines années.
Puis je vous dis aussi que ce qu'on entend comme
échos, c'est que le secrétariat contrôle à peu près tout ce qui se passe, et il
faut que tout passe à travers le filtre du secrétariat pour être capable d'avoir
une diffusion. On n'est pas loin d'un contrôle étatique d'une fête. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) : Il
ne reste plus de temps à votre bloc, Mme la députée de l'Acadie. Donc, vous
pourrez certainement répondre dans le prochain bloc de la collègue l'Acadie.
Donc, je vais retourner à la troisième
opposition avec le député de Matane-Matapédia pour 12 min 20 s.
M. Bérubé : Merci, Mme la Présidente.
Parlons de la bibliothèque Saint-Sulpice, parlons de son avenir. Différents
projets ont été suggérés au Parti québécois. On suggère un musée de l'histoire québécoise.
Il me ferait plaisir d'échanger avec la ministre pour lui indiquer pour quelles
raisons on croit que ça serait approprié.
Mais il y a d'autres propositions également.
Deux personnes éminemment respectées de l'univers culturel québécois
que sont Monique Giroux et Luc Plamondon proposent la maison de la chanson.
Alors, ma question : Est-ce
que la ministre a eu des échanges avec ces deux promoteurs, qui sont appuyés
par plusieurs artistes, que ce soit Marie-Nicole Lemieux, Webster, Gilles
Vigneault, Richard Desjardins, Martin Léon, les Cowboys Fringants, Djely Tapa
et Céline Dion? Est-ce qu'elle a eu des échanges? Et, si ce n'est pas le cas,
j'aimerais l'inviter à échanger avec ces promoteurs.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme
Roy : Oui. M. le député, sachez que je suis très sensible à ce
projet et que j'ai discuté avec Mme Giroux plus d'une fois. Et, mon
Dieu! il y a plus d'un an et demi déjà, presque deux ans de cette proposition
que je trouvais fort intéressante et qui me faisait me questionner sur le choix
du fablab. Parce que je me suis dit : La chanson, ça touche tout le monde,
toutes les générations. Et la fameuse bibliothèque Saint-Sulpice est quand même
une oeuvre d'art en soi, un édifice classé, et je souhaite qu'il soit rendu
accessible au plus grand nombre possible. Parce que, des fablabs, il y en a
ailleurs, dans d'autres bibliothèques, mais une maison de la chanson, de la
musique québécoise, ce serait unique et ce serait très beau.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le député.
M. Bérubé : Merci, Mme la
Présidente. Merci, Mme la ministre. La ministre de la Culture a concocté un
projet de loi pour donner la responsabilité aux municipalités de préserver le
patrimoine. Un exemple, la ville de Québec aurait eu, théoriquement, à se
prononcer sur l'église Saint-Louis-de-France — qui va devenir une maison des aînés — si
elle avait décidé de considérer le patrimoine moderne. Le projet de loi n° 66 prévoyait déjà de retirer à la ville tout pouvoir d'agir parce que la sauvegarde du
bâtiment venait contrecarrer une des promesses électorales de la CAQ.
Deux questions. Combien de municipalités se
retrouvent bâillonnées de la sorte par le projet de loi n° 66? Et est-ce
que la ministre s'engage à ce que l'ensemble de la requalification du site et
des bâtiments de l'Hôpital Royal Victoria soit soumis à l'Office de
consultation publique de Montréal, malgré les dispositions du projet de loi
n° 66?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Bien, en fait, il y
a deux questions dans votre question, là. Relativement à ce qui touche le projet
de loi n° 66, je vous invite à poser les questions à la ministre
responsable du dossier.
Par ailleurs, pour ce qui est de... Vous
parliez, dans votre introduction, de l'église Saint-Louis-de-France. C'est bien
ça que vous avez dit? Je suis très transparente ici, extrêmement transparente,
j'ai appris très tard dans l'évolution du dossier que cet édifice allait être
démoli pour faire place à une maison des aînés. Vous pouvez deviner ma surprise, et du fait, d'ailleurs, par la suite,
que nous avons introduit, dans le projet
de loi n° 69... nous avons
introduit une table interministérielle pour que les ministères se parlent et
que les machines se parlent avant qu'on touche à un bâtiment qui est
patrimonial, même s'il n'est pas nécessairement classé.
Dans le cas de Saint-Louis-de-France, le
ministère avait été consulté, mais, comme... et la réponse avait été : Le bâtiment ne jouit d'aucune protection — parce
que ce n'est pas tous les bâtiments patrimoniaux, comme vous le savez, au Québec, qui jouissent de mesures de protection,
parce qu'on en a énormément, ils ne sont pas tous nécessairement protégés.
Et, par ailleurs, les responsables des maisons
des aînés... je crois que c'était la SQI qui est responsable du dossier, à
moins que je ne m'abuse, a décidé d'aller de l'avant, compte tenu du fait que
c'est un lieu qui hébergera 96 aînés et que trouver un terrain dans un
quartier résidentiel est extrêmement rare.
Par ailleurs, j'ai fait des représentations qui
s'imposent par la suite et je peux vous donner ma parole et ma garantie que des
éléments architecturaux importants qui se trouvent dans l'église seront
réintroduits dans la construction de la maison des aînés, des oeuvres d'art,
entre autres, le fameux mur avec les fleurs de lis. Beaucoup d'éléments seront
préservés.
• (11 heures) •
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Effectivement,
la façade a un intérêt certain. Je suis allé visiter les lieux et j'aurais
souhaité, en tout cas, que ça soit intégré. Je comprends que le marché de Québec
est celui-ci, mais elle est d'un intérêt, elle est d'un intérêt, cette église.
Je veux revenir sur la fête nationale. Je
n'avais pas prévu revenir, mais là, à la lumière des interventions qui ont été
faites, je veux confirmer des choses. Question simple : Où la ministre
a-t-elle vu un drapeau d'un parti politique, et lequel?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Question simple, je
peux même vous dire à côté de qui j'étais. Il y avait des gens du Parti québécois, et il flottait au-dessus de nos têtes
des drapeaux du Parti québécois. Il y en avait aussi de Québec
solidaire, à la marche, entre autres, la
marche... pardon, la parade qui avait eu lieu de soir, je pense qu'on était en
2017, 2017 ou 2018, à Montréal. Et d'ailleurs vos collègues du Parti
québécois se faisaient un malin plaisir à passer le drapeau du PQ sur la tête du chef de la Coalition avenir Québec, ils
trouvaient ça très, très drôle, lors de cette soirée. Alors, je trouvais ça
un petit peu dommage, parce que... Moi, j'ai
dit à... je pense que c'était Jean-François Lisée qui était là, j'ai dit :
Bien, pourquoi amenez-vous vos drapeaux? On n'a pas amené le nôtre,
nous. Nous, c'est le drapeau du Québec qu'on soutient.
M.
Bérubé :
Bon, Mme la Présidente, au-delà de ce fait divers — parce qu'il s'agit
d'une marche qui n'est même pas le grand défilé, là, je parle du spectacle de
la fête nationale — donc,
je ne vois pas le lien qu'il y a avec le spectacle de la fête nationale. Je
n'ai jamais vu de drapeau d'une formation politique sur la scène, mais je peux
vous dire là où il n'y avait pas de drapeau : l'an dernier, à la fête
nationale. Il n'y avait pas le drapeau national du Québec. C'est la première fois
que ça arrive en 50 ans, c'est une première, je le concède. Mais je ne
vois pas le lien, là, avec la fête nationale : parce
qu'il y aurait eu un drapeau une fois près de la ministre, ça va conditionner
des décisions ministérielles pour la suite des choses? C'est fort de café, vous
en conviendrez.
Je poursuis. Résumé
de l'épisode précédent, j'ai posé la question à la ministre : Est-ce qu'on
peut confirmer qu'en 2022 il y aura une fête nationale télévisée, pas qu'il y
aura une fête nationale à Montréal, qu'elle sera télévisée? La ministre a certainement une réponse qu'elle pourrait nous
partager. Je veux que ce soit clair, pas : Il y aura une fête
nationale, un rassemblement, qu'elle sera télévisée.
Parce que ce n'est
pas ce que le budget... ce n'est pas ce que l'indication qu'on a donne. Là,
c'est dans les régions, c'est assumé, ça a
été dit, c'était Trois-Rivières, c'est Charlevoix, il y a peut-être un tirage
au caucus à savoir ça va être où, je ne le sais pas, mais j'aimerais ça
qu'on le dise. Si on ne veut plus que ce soit à Montréal, il faut le dire. Si
on ne veut plus que ce soit le Mouvement national des Québécois et la Société
Saint-Jean-Baptiste de Montréal, qu'on le dise maintenant, on est à l'étude des
crédits, je veux dire, c'est pas mal le moment où il faudrait le dire, notre reddition
de comptes, elle touche ces organisations. Il se peut que la ministre trouve
que ces organisations, qui font ça depuis 50 ans, ne le font pas correctement.
Bien, qu'elle nous explique pourquoi, mais l'anecdote du drapeau en 2017 dans
telle rue, ça ne m'apparaît pas suffisant, pour un gouvernement national.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Oui. C'est un petit peu malhonnête de votre part, ce n'est pas une anecdote,
vous m'avez demandé où j'en avais vu, alors je vous réponds, là.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre, je m'excuse. Mme la ministre, je
m'excuse...
Mme Roy :
...
La Présidente (Mme
Thériault) : Oui, s'il vous plaît. Le ton était bon.
Mme Roy :
...j'ai répondu à votre question. Vous m'avez demandé où j'en avais vu, alors
je vous ai donné un exemple précis, ce n'est pas une anecdote.
Par ailleurs, à
l'égard de la fête nationale, toutes les sommes sont là pour que les spectacles
se tiennent l'année prochaine, et je souhaite de tout coeur que nous ayons un
spectacle à Montréal. Alors, bien, pourquoi pas?
M.
Bérubé :
...
Mme Roy :
Mais pourquoi pas? Les sommes sont là pour ça, monsieur. Aucune somme n'a été
soustraite, bien au contraire, elles ont été additionnées. Je pense que... Je
ne sais pas où vous ne comprenez pas le fait qu'on passe de 5 millions à 7 millions
pour la fête nationale et que, pour vous, c'est un retrait.
Par ailleurs, ce qui
dérange, lorsqu'on parle de politiser, c'est que, lorsque nous subventionnons
des organisations, eh bien, c'est la fête que nous subventionnons, et non des
partis politiques par la bande.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le député.
M. Bérubé :
Mme la Présidente, en tout respect, à quel moment le Mouvement national des
Québécois et la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal ont financé des partis,
je veux dire, ou fait la promotion des partis pendant la fête nationale? J'ai
participé, moi-même, comme chef parlementaire, à une cérémonie qui a eu lieu en
présence du premier ministre. C'était très bien, il n'y a pas un mot à dire là-dessus.
Je cherche d'où origine ce reproche.
Et là je suis heureux
que la ministre ait dit qu'il y aurait, en 2022, une fête nationale télévisée,
elle le souhaite. Vous savez que
l'enregistrement, tu sais, on va l'avoir proche, là, tu sais, il y a une
décision qui va se prendre à un moment
donné.
Donc, je retiens, je
prends la parole de la ministre à l'effet qu'elle le souhaite, qu'il y en ait
une, parce que, là, dans le budget, c'est qu'il y en aura une, donc, si ce
n'est pas à Montréal, c'est ailleurs. Donc, si c'est à Montréal, donc, ce n'est pas en région. Il va falloir le
dire à vos collègues du caucus, là, qui ont différentes propositions,
j'imagine. Donc, c'est clair pour moi que...
Je suis député de Matane-Matapédia, Mme la
Présidente, je plaide que cette fête
nationale est importante pour Montréal, pour des raisons évidentes.
Les
deux collègues de la ministre, dans Bourget puis dans Pointe-aux-Trembles, j'ai posé
la question, ils étaient gênés parce qu'ils sentent que, là, sous leur administration,
ils vont perdre, potentiellement, le spectacle télévisé de Montréal.
Si ce n'est pas le cas, je dirai que j'ai dit ça pour rien, sans problème, je
suis capable de dire ça, mais j'ai posé la question à l'étude des
crédits à la Métropole. Moi, je pense que la ministre de la Métropole, elle
n'est pas pour ça, moi, je ne penserais pas, puis même chose dans la
Capitale-Nationale. Alors, voici, bon, on a un engagement. Parfait.
Je reviens encore une
fois, là, la ministre semble avoir des expériences qui l'incitent à réfléchir à
l'avenir des mandataires. Je cherche le reproche, là, tu sais. Quand même le
Parti libéral, là, n'y voit rien de problématique, il me semble que c'est un
baromètre assez révélateur, là, tu sais. Moi, ma jauge est là, là.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
M. Bérubé : ...nationaliste, hein?
Mme
Roy : Écoutez, je n'ai rien à rajouter, dans la mesure où les
sommes sont là pour des spectacles, partout.
Et d'ailleurs, la prémisse de la députée de l'Acadie tout à l'heure,
lorsqu'elle disait qu'on enlève... on n'enlève rien à personne, on
additionne, mais bon. Alors, je n'ai rien à rajouter, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le député, 1 min 45 s.
M.
Bérubé : Oui. Il y a déjà des négociations qui se font pour l'an
prochain sur le producteur, sur l'organisation, tout ça, 2022, année
électorale, est-ce que... Bon, la ministre nous a dit qu'elle, d'avoir un
drapeau ce n'est pas une bonne chose. Moi,
je m'engage qu'il n'y ait pas de drapeau sur la scène de la fête nationale,
tous ceux que je connais, là, qui sont potentiellement du Parti
québécois, là, je m'engage à leur dire : Vous ne l'avez jamais fait, mais
amenez-en pas, de drapeau. Il n'y a pas de partisanerie, de notre côté, avec la
fête nationale. D'ailleurs, je souhaiterais que tous les députés de l'Assemblée
nationale participent à la fête nationale. Mais 2022, c'est une année
électorale. Pourquoi négocier que le discours du premier ministre passe de
30 secondes à une minute? Ça, ce n'est pas politique, ça?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Je ne suis pas du tout au courant de ces propos.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le député.
M. Bérubé :
Ah! si ça s'avère le cas — et
c'est le cas, parce que je vais être capable de le démontrer à la ministre — est-ce
qu'elle trouve que c'est souhaitable d'augmenter le temps d'antenne du premier
ministre? Il n'y a pas de temps d'antenne pour les partis d'opposition, il n'y
a pas de temps d'antenne pour des formations politiques. Je veux dire, ça, ça
ne serait pas politique? Moi, je trouve que ce l'est, parce que la tribune,
elle est importante. 30 secondes, là, que ça soit un ministre des Affaires
culturelles ou le premier ministre, c'est déjà pas mal pour passer pas mal tous
ses messages. Puis ce n'est pas comme si le premier ministre souffrait de
sous-représentation dans les médias, depuis 2020, tu sais. J'essaie
d'équilibrer, là. Donc, je suggère à la ministre que ça serait assez
particulier de nous faire dire qu'elle est politisée puis que le premier
ministre aurait une minute, un genre de déclaration de député, mais devant
2 millions de personnes.
La Présidente (Mme
Thériault) : Vous n'avez plus de temps, M. le député de
Matane-Matapédia. Merci. Donc, je vais me retourner du côté de l'opposition
officielle et je reconnais maintenant Mme la députée de l'Acadie pour un
nouveau bloc de 19 min 5 s.
• (11 h 10) •
Mme
St-Pierre :
Merci, Mme la Présidente. Je pense qu'on va en parler encore, de la fête nationale,
pendant un certain temps. Moi, la réflexion que je me fais, c'est, s'il y a des
drapeaux de partis politiques qui gênent, ça veut dire qu'il peut y avoir des
artistes qui ont été ou qui sont très associés à la cause souverainiste et qui
n'auraient pas le droit d'être sur la scène du spectacle de la fête nationale.
Je veux dire, je peux vous donner un nom, parce que c'est connu de tout
le monde, ça veut dire que Paul
Piché, qui a fait campagne pour le Oui... moi, j'étais journaliste à
l'époque, il était venu dans notre autobus pour venir nous parler, à nous, les
journalistes. Il a toujours dit ouvertement quelles étaient ses opinions politiques, il y a plein d'artistes aussi, et ces gens-là
n'auront pas le droit d'être sur la scène de la fête nationale puis ils
n'auront pas le droit de parler de leurs opinions politiques, de leur vision du
Québec? J'ai vraiment, vraiment de la difficulté avec ça. On se dirige vers un
contrôle de la fête nationale qui m'apparaît malsain.
Et je rejoins mon collègue
de tout à l'heure qui a dit : Si le premier ministre négocie de
30 secondes à une minute, bien, peut-être qu'on devrait aussi, les autres
chefs de parti politique, avoir un espace, cet espace-là qui viendrait faire en
sorte qu'on réunit tout le monde, toutes les formations politiques puis toutes
les opinions, et là on a une vraie fête nationale qui, vraiment, rejoint
l'ensemble des Québécois et des Québécoises.
Je suis très troublée
par ce que j'ai entendu ce matin. Je ne pensais pas que la ministre irait aussi
loin que ça. Mais moi, je lui réitère, je lui demande de faire la lumière le
plus rapidement possible sur le plan de match de son gouvernement, quelles sont les
discussions qu'ils ont eues puis qu'est-ce
qu'ils entendent faire au cours des prochains mois relativement à la
fête nationale.
On a parlé de la
bibliothèque Saint-Sulpice. Je vais parler d'une autre bibliothèque, parce que
j'ai sursauté quand j'ai vu ça, mais je suis dit : Probablement, que la
ministre est revenue sur cette décision-là, parce que ça ne se peut pas qu'on
ferme la bibliothèque du ministère de la Culture. J'ai été ministre de la
Culture pendant cinq ans et demi, j'ai le record de tous les ministres de la
Culture, je ne sais pas s'il y a quelqu'un qui va le dépasser, mais, en tout
cas, et cette bibliothèque-là, c'est un joyau. On lit, dans Le Devoir,
qu'on va fermer la bibliothèque du ministère de la Culture, qui a des documents
depuis les années 60. On célèbre d'ailleurs le 60e anniversaire du
ministère de la Culture, qui a été créé par Georges-Émile Lapalme, mais
qu'est-ce qu'on apprend? C'est que la bibliothèque va disparaître. J'aimerais
que la ministre nous dise si c'est une fausse nouvelle. Si c'est une fausse
nouvelle, je vais l'accueillir avec joie. Puis, si ce n'est pas une fausse
nouvelle, bien, vraiment, je demande des explications.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy : Alors, accueillez avec joie : c'est une
fausse nouvelle. Elle n'est pas du
tout fermée, on y a accès,
elle est là, et c'est une fausse nouvelle, madame.
Par ailleurs, je vais
revenir sur les propos que vous avez dits avant, parce que moi, ça m'inquiète,
ce que vous dites. Le gouvernement ne s'immisce pas dans les productions des
spectacles, le contenu. Les artistes sont libres
de s'exprimer comme ils le veulent, peu importe leur allégeance. Je parlais des
groupes que nous subventionnons pour nous
assurer qu'ils organisent les fêtes. Il
y a une grande différence entre les
deux, et c'est tellement vrai, Mme
la députée, que... Et ce que vous avez dit m'a beaucoup blessée, dans la
mesure où, peu importe l'allégeance de l'artiste, en autant qu'il me fasse du
bien, qu'il nous fasse du bien, collectivement, qu'il nous fasse réfléchir,
qu'il nous fasse rire ou pleurer, c'est ce qui compte, et, à cet égard-là, peu
importe son allégeance politique.
Et c'est tellement vrai, Mme la Présidente, que
j'ai choisi de créer un prix — vous savez, les fameux Prix du Québec — pour
une grande artiste de chez nous qui a travaillé et qui travaille toujours
d'arrache-pied dans les arts de la scène, Mme Denise Filiatrault. Et
Mme Filiatrault, on connaît ses allégeances politiques, et, quand je l'ai
appelée pour lui dire : Le prix portera votre nom, acceptez-vous que le prix
porte votre nom pour les artistes des arts de la scène des Prix du Québec? Puis
elle m'a dit : Oui, mais vous connaissez mes allégeances. J'ai dit :
Mais c'est à vous, vos allégeances. Moi, je veux qu'un prix porte votre nom
pour l'entièreté de votre oeuvre, pour ce que vous avez fait pour les arts de
la scène. Et elle a accepté que le prix porte son nom.
Alors, c'était très... Je n'accepte pas du tout
les reproches que la députée de l'Acadie nous faisait à l'égard d'artistes qui
ne pourraient pas monter sur la scène parce qu'ils ont des allégeances
différentes. Je tiens à le dire tout de suite, parce que je trouve que c'est
très tendancieux, comme propos. Et la bibliothèque, elle est ouverte, elle
n'est pas fermée. Voilà. Alors, je ne sais pas, je n'ai pas d'autre chose à
rajouter.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de l'Acadie.
Mme
St-Pierre : Merci,
Mme la Présidente. J'amène la ministre sur un autre sujet. Est-ce que vous avez
lu le rapport sur l'exploitation sexuelle des mineurs qui a été déposé au mois
de décembre?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Je l'ai lu en
partie. Je ne pourrais pas vous le résumer, non.
Mme
St-Pierre :
Pardon?
Mme Roy : J'ai dit : Je
l'ai lu en partie, mais je ne l'ai pas tout lu.
Mme
St-Pierre : O.K.
Dans les recommandations, il y a une recommandation qui est très importante,
qui vous interpelle, vous, à votre
ministère, et qui interpelle... Ah! je fais juste une petite parenthèse. J'ai
vu quelqu'un tantôt, dans l'équipe de la ministre, prendre une photo. Il
faudrait dire que les photos sont interdites, et de bien vouloir effacer la
photo, s'il vous plaît.
Il y a une
recommandation, qui est la recommandation 27 : «La commission
recommande que le gouvernement du Québec rende les subventions ou autres
incitatifs fiscaux aux grands événements représentés par le Regroupement des
événements majeurs internationaux conditionnels à la mise en oeuvre de mesures
de sensibilisation, de formation de leur personnel et de prévention de
l'exploitation sexuelle des mineurs.»
Donc, vous avez des organismes qui sont
subventionneurs de grands événements — je pense au festival de jazz, francophonie — c'est inclus dans les organismes qui sont
représentés au REMI. Est-ce que vous allez donner une directive afin que
toute subvention, dorénavant, soit conditionnelle à un plan de formation, un
plan de sensibilisation et de prévention de l'exploitation sexuelle des
mineurs? Si oui, quand vous allez commencer à le mettre en place?
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, donc, avant de passer la parole à Mme la ministre, je réitère qu'ici,
dans le Parlement, dans le salon bleu, on n'a pas le droit de prendre de
photos. Donc, si vous avez pris des photos, vous les effacez. S'il vous plaît,
ne pas les utiliser. Merci. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Roy : C'est une recommandation qui est
intéressante et qui mérite la peine qu'on s'y attarde davantage, et
l'étudier davantage, dans quelle mesure ce serait une mise en application qui
serait possible, dépendamment des regroupements ou des rassemblements.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme
St-Pierre : Mme la
Présidente, je pense que la mise en application est très possible, parce qu'on
l'a analysée. J'ai été vice-présidente de la commission sur l'exploitation
sexuelle des mineurs. Elle a été analysée en détail, et c'est une
recommandation qui peut être mise en application. Votre gouvernement s'est
engagé à mettre en application les 58 recommandations du mémoire. Alors,
je pense que vous devez demander à la SODEC de regarder ça le plus rapidement
possible et de faire en sorte que, dès l'an prochain, peut-être pas cette
année, parce qu'on sait qu'avec la pandémie, et tout ça... mais qu'il y ait une
mesure qui est conditionnelle au versement de la subvention pour les grands
événements.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Bien, rien à rajouter. Et connaissant la directrice de la
SODEC, je suis persuadée qu'ils y travaillent déjà.
Mme
St-Pierre :
...peut poser la question?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre, est-ce que ça vous va?
Mme
Roy : Bien, c'est un pressentiment que j'avais, parce qu'ils
sont très efficaces à la SODEC, alors on verra.
Mme
St-Pierre :
Bon. Bien, enfin, on va attendre de voir quels seront les résultats.
Dans vos crédits,
page D.97, il y a quelque chose qui a attiré notre attention, sur les
sommes, et ça se lit ainsi : «En
incluant la somme de 64 millions de dollars prévue pour soutenir le
secteur audiovisuel en cas d'interruption de tournage télévisuel et
cinématographique et la somme de 65,9 millions de dollars, autofinancée à
même les crédits du ministère de la Culture et des Communications...» Donc, il
y a une somme de 65,9 millions de dollars que vous devez autofinancer.
J'aimerais ça, savoir comment vous allez, dans votre ministère, autofinancer.
C'est quand même important, là, 65,9 millions de dollars de crédits que
vous devez autofinancer. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui peut analyser ça pour
nous, s'il vous plaît? C'est peut-être une erreur, là, dans la rédaction, là.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
...qui parle du budget du plan de relance de l'année dernière? À moins que je
ne m'abuse.
Mme
St-Pierre :
Plan de relance économique du milieu culturel, en juin 2020.
Mme Roy :
Bien, dans le plan de relance, le 450 millions, qui est devenu 483 millions
avec le début de l'année 2021, cette mesure-là, qui est une garantie que
nous avons mise en place, il y avait une portion, une ponction dans le 450 millions
initial qui était de la réallocation de sommes à l'intérieur du ministère,
puisque, comme vous le savez, l'année pandémique que nous avons vécue a fait en
sorte que beaucoup... l'argent était là pour les différents programmes, les
différents exercices, mais il y a beaucoup de choses qui n'ont pas pu être faites,
entre autres, tout ce qui est voyages à l'étranger, représentations à
l'étranger, vitrines à l'étranger, exportations, coproductions, etc., à
l'étranger. Comme il n'y a pas eu de production pendant trois mois, il n'y a
pas de voyage encore, donc il y a des sommes qui ont été réallouées et qui nous
ont permis de dégager cette garantie.
Il faut que vous
sachiez que ce dont vous parlez, c'est une garantie. On a pris un montant
d'argent puis on dit : Cet argent-là va garantir aux producteurs de
pouvoir déclencher un tournage — parce que les banques refusaient de les
financer puisqu'ils n'étaient pas assurés — et ces sommes-là ont été
bonifiées, dans le nouveau budget que nous venons de faire, et c'est une mesure
inédite qui a fait en sorte qu'on a pu faire des tournages, des centaines de
tournages, au Québec, faire travailler des milliers et des milliers d'artistes
et d'artisans, et qui a été, et ça, je n'en suis pas peu fière, qui a été
reprise et copiée par le gouvernement fédéral pour permettre les tournages.
• (11 h 20) •
Mme
St-Pierre :
Je comprends votre promotion, puis c'est une bonne chose vous ayez dégagé 64 millions,
mais ça parle de 65,9 millions qui doit être autofinancé. Alors, pour autofinancer quelque chose, il faut aller couper quelque part. Peut-être que ce sont des
économies que vous avez faites, que vous avez envoyées ailleurs, mais je voulais
le souligner pour que vous puissiez en prendre connaissance.
Nous allons continuer
de parler de patrimoine bâti, parce qu'il y a eu la Loi sur le patrimoine
culturel qui a été adoptée pour faire en sorte qu'on puisse mieux protéger le
patrimoine bâti. Il y a dans, la région de l'Outaouais, un problème avec une
bâtisse qui s'appelle le Lodge du Lac-Simon, et il semble que la SEPAQ ait
l'intention de démolir ce bâtiment historique. Il y a eu des gens qui se sont
soulevés, il y a eu une pétition qui a recueilli 770 noms. J'aimerais
savoir si votre collègue qui est responsable de la SEPAQ vous a parlé de ce
dossier-là ou si vous, vous l'avez lu dans les médias, vous êtes intervenue?
Qu'est-ce que... Donnez-vous la garantie que le lodge va être non seulement pas
démoli mais restauré?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
M. Roy :
Oui. Alors, j'ai appris ça dans les journaux. J'ai vu cette information-là,
c'était encore, d'ailleurs, dans Le Devoir, ce matin, à moins que
je ne m'abuse. Il y a une problématique à l'égard de cette cabine de chasse,
qui semble être très belle — je
ne l'ai pas vue — compte
tenu du fait qu'il y aurait de l'amiante qu'on aurait découvert à l'intérieur,
et c'est la raison pour laquelle on ne voulait plus que les employés de la
SEPAQ s'y trouvent. À cet égard-là, nous
pourrions peut-être passer la parole à la sous-ministre qui s'occupe du
patrimoine, Mme Malack, dans la mesure où, pour la suite des
choses, il y a des démarches qui pourraient être entreprises si vous... Où
est-elle, Mme Malack? Elle est ici.
La Présidente (Mme
Thériault) : Le consentement pour la...
Une voix :
Consentement.
La Présidente (Mme
Thériault) : Consentement pour connaître la réponse. Mme Malack,
si vous voulez juste lever la main
pour qu'on puisse vous identifier. Ouvrez le bon micro. Merci. Votre nom, votre
titre complet, s'il vous plaît.
Mme Malack
(Dominique) : Mme la Présidente, je suis Dominique Malack,
sous-ministre adjointe au développement culturel et au patrimoine au ministère
de la Culture et des Communications.
Écoutez,
nous sommes en lien avec la SEPAQ via notre bureau régional. L'organisme, donc,
doit encore rencontrer les municipalités concernées. C'est un dossier
qu'on connaît, qu'on suit. On a un historique de collaboration, là, sur
certains dossiers patrimoniaux avec la SEPAQ. Et, à ce moment-ci, là, la
société d'État nous confirme qu'il n'y a pas de démolition, là, imminente, mais
on est en vigie sur ce dossier.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée de l'Acadie
Mme
St-Pierre :
On avait voulu, lors des discussions sur la nouvelle Loi sur le patrimoine
culturel, parler d'archives, et ça avait été impossible parce que la ministre
disait : La loi, la nouvelle mouture, traite de patrimoine bâti, puis il
faut en rester là. Maintenant, il y a des voix qui s'élèvent sur la question
des archives des communautés religieuses. Encore récemment, il y a eu un
article, là, qui parlait d'une communauté religieuse qui est très inquiète de
ses archives. Dans mon comté, j'ai les Soeurs de Sainte-Croix qui sont
excessivement inquiètes, également, parce qu'on sait, les communautés
religieuses disparaissent petit à petit. Quel est le plan de la ministre pour
protéger ce patrimoine québécois, qui est aussi important, sinon plus, que le
patrimoine bâti?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Oui. Alors, d'entrée de jeu, je peux dire à la collègue qu'effectivement c'est
un secteur, les archives, qui manque de financement, qui, pendant des années, a
eu les mêmes sommes. Nous en convenons, là. Et je fais des demandes à cet
égard-là, que j'espère voir se concrétiser sous peu.
Par ailleurs vous
nous parlez d'archives. Vous savez, il y a celles des Sulpiciens, entre autres,
pour lesquelles les Sulpiciens avaient demandé un classement en 2002, et la
demande est restée sur les tablettes jusqu'en 2012, pendant 10 ans, au
ministère de la Culture, pendant que vous étiez ministre, d'ailleurs. Donc,
aussitôt que j'ai été saisie du dossier, j'ai décidé de classer et de protéger
les archives des Sulpiciens. Ça faisait 10 ans que ça dormait au bureau...
pendant 10 ans, pardon, ça avait dormi au bureau.
Mme
St-Pierre :
...présentement.
La
Présidente (Mme Thériault) : La ministre a la parole. Vous ferez votre
intervention à votre tour. Mme la ministre, continuez. Ou, si vous avez
terminé, je vais passer la parole à la députée.
Mme
Roy : Bien, je conviens avec elle qu'il faut faire davantage
pour les archives, les archives privées, entre autres. Les sous sont
donnés directement à Bibliothèque et Archives nationales du Québec, qui, elle,
les redistribue aux archives privées, les fameux SAPA dont elle s'occupe.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée de l'Acadie, il vous reste
trois minutes.
Mme
St-Pierre :
Selon des informations qui sont sorties, pour le centre d'histoire de
Vaudreuil, vous avez coupé 10 000 $. Vous aviez accordé un montant
d'argent, et il y a eu une compression de 10 000 $. Est-ce qu'on peut
avoir un peu des explications sur ces compressions-là?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Écoutez, je n'ai rien coupé, de un. Par ailleurs, dans quelle mesure et pour
quelle raison y a-t-il eu une compression, je ne sais pas, avez-vous la page du
document, précisément? D'où vous vient cette information?
Mme
St-Pierre :
On pourra vous l'envoyer, là. C'est un article qui date du
17 avril 2021, Le riche héritage archivistique des soeurs de
Sainte-Anne. C'est un article qui est paru dans Le Devoir.
Alors, on pourra vous envoyer l'article, si vous voulez.
Mme Roy :
Cela dit, je n'ai coupé personne. Cependant, les sommes allouées pour les
archives sont insuffisantes et devront être bonifiées.
Mme
St-Pierre :
Vous allez modifier... vous allez bonifier les sommes pour les centres
d'archives?
Mme Roy :
Je vous dis que, de façon générale, les sommes pour les archives, les SAPA,
entre autres, sont envoyées à Bibliothèque
et Archives nationales du Québec, qui les repartage. Et ce sont des sommes... Pendant
sept ans, entre autres, entre 2011 et
2018, ils ont toujours eu le même financement. Ensuite, en 2018, il y a eu une
petite augmentation, puis nous avons
poursuivi sur cette lancée, mais c'est encore insuffisant. Donc, il devra y
avoir un rattrapage à faire pour les archives, nous en convenons, mais,
par ailleurs, je n'ai pas coupé dans les archives.
Mme
St-Pierre :
Donc, pour 2021, ils ont une amélioration, une augmentation des budgets?
Mme Roy : Ils sont
similaires. Pour 2021, ils sont similaires. Il n'y a pas eu d'augmentation. Je
devrai aller chercher des sommes pour qu'il y ait...
Mme
St-Pierre : Donc,
il n'y aura pas d'augmentation?
Mme Roy : Je n'ai pas
d'augmentation relativement aux archives, dans le budget actuel, mais je
devrais aller chercher des sommes
supplémentaires, parce que je conviens avec vous que les archives ne sont pas
suffisamment financées.
Mme
St-Pierre :
Donc, si vous dites qu'elles ne sont pas suffisamment financées, ça veut dire
qu'il peut y avoir un péril aussi,
parce qu'il y a quand même... On parlait tout à l'heure des communautés
religieuses. Les communautés religieuses
ont besoin d'avoir des garanties que leur patrimoine va être protégé. Je peux
vous donner un très bel exemple puisque... Vous avez parlé de qu'est-ce
que je n'avais pas fait, mais je peux vous parler de ce que j'ai fait
aussi : le monastère des Augustines, une réserve muséale extraordinaire
qui a été financée dans un projet que nous avions annoncé et qui a été complété,
et tous leurs archives et artefacts sont ainsi protégés pour les chercheurs et
pour l'ensemble des Québécois.
Nous avons... parlant de...
La Présidente (Mme Thériault) : ...
Mme
St-Pierre :
Combien?
La Présidente (Mme Thériault) :
Cinq secondes.
Mme
St-Pierre : Ah!
c'est déjà fini. Bien, j'aurais voulu vous poser des questions sur les
nouvelles casernes.
La Présidente (Mme Thériault) :
L'autre bloc. Le prochain bloc. Il vous en reste un.
Mme
St-Pierre :
Prochain bloc.
La Présidente (Mme Thériault) :
Donc, sans plus tarder, on va aller du côté de la deuxième opposition. Mme la
députée de Taschereau.
Mme
Dorion : Merci, Mme la Présidente. La part du lion des subventions du
cinéma provenant de la SODEC est dépensée dans la région de Montréal. Ça
prend une plus grande représentativité des régions québécoises au cinéma.
Qu'est-ce qui se passe avec la SODEC?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui. Je vous
remercie pour votre question, c'est la suite de tout à l'heure, alors je suis
contente qu'on puisse avoir cette discussion. Effectivement, la part du lion va
à Montréal parce que les grands studios de cinéma, les grandes entreprises...
il y a une concentration. Montréal est aussi, quand même, la métropole du
Québec, donc il y a une concentration d'effectifs, d'artisans et de
possibilités qui sont à Montréal. Mais par ailleurs je suis tout à fait
d'accord avec vous qu'il doit y avoir davantage de sommes allouées aussi pour
nos producteurs en région, pour les créations en région, pour nos... et, à
certains égards certains programmes le font.
Pour la suite des choses, plus précisément, si
vous me permettez, j'aimerais entendre Mme Louise Lantagne qui est notre
P.D.G. de la SODEC.
La Présidente (Mme Thériault) : Je
vais vous demander juste de vous signifier, Mme Lantagne, pour qu'on puisse bien ouvrir le bon micro. Parfait. Donc, si
vous voulez nous donner votre nom, votre titre exact, s'il vous plaît.
Mme Lantagne (Louise) : Il est
ouvert?
La Présidente (Mme Thériault) : Oui,
le micro s'ouvre du moment que vous allez parler. Allez-y.
• (11 h 30) •
Mme Lantagne (Louise) : Louise
Lantagne. Oui, on est tout à fait d'accord avec le fait qu'il doit y avoir plus
de projets régionaux, mais c'est sûr, comme a dit Mme la ministre, qu'il y a
une concentration de l'industrie à Montréal — à Québec, mais principalement
à Montréal — aussi
parce que les grands studios, les productions américaines qui viennent, les
infrastructures sont là. Il y a un équilibre entre la production locale puis
les productions américaines. Cependant, je dois vous dire quelque chose, parce
qu'on est très alerte sur ça puis on vient de faire une tournée dans toutes les régions, notamment pour la mise en place du
programme émergent qui remplace le
Programme d'aide aux jeunes créateurs, qui
n'est plus établi en fonction de l'âge, mais on peut émerger en tout temps en
création. Donc, on se promène dans les régions.
Le problème, la clé, c'est qu'on
reçoit... Sur l'ensemble des projets qu'on reçoit à étudier, il y en a de 8 % à 9 % qui proviennent des
régions. Puis, au final, dans ceux qu'on choisit, c'est à peu près le même
pourcentage. Donc, ceux qui déposent sont
quand même bien avantagés, mais, vous savez, ce qu'il faut, c'est que les gens
des régions déposent davantage, et on a un travail à faire de promotion
pour faire connaître nos programmes. On a fait des webinaires, pendant la
pandémie, on continue d'en faire. Avant ça, on a fait une tournée.
Parce que je me base
sur quoi pour dire ça? Je me base sur le fait où, le jour où on a dit aux
producteurs, les producteurs de longs-métrages : Si vous voulez déposer
un deuxième projet, cette année, ça doit être un projet de femmes, tout le
monde en a trouvé, puis l'année d'après on avait 50 % pour la parité.
Alors, on est aussi en train de réfléchir à des puissants incitatifs auprès des
producteurs, parce qu'il faut qu'on soit exposés davantage aux projets
régionaux puis aux projets de la diversité.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée de Taschereau.
Mme Dorion :
Merci. Si je peux continuer, une petite question de précision. Donc, ce que je
comprends, c'est qu'on réfléchit à de puissants incitatifs pour que des projets
émergents des régions, tournés en région puissent obtenir le financement.
Mme Lantagne
(Louise) : Pour obtenir du financement, il faut qu'ils déposent. Tu
sais, on reçoit à peu près 70 projets de long-métrage, deux fois par
année, et il y a juste 8 % à 9 % de projets qui viennent des régions.
En bout de ligne, on en accepte beaucoup, parce qu'en bout de ligne, sur le
lot, sur les peut-être 140 projets de long-métrage qu'on étudie, là, on peut
parler de courts-métrages, de documentaires, ici, je parle des longs-métrages,
on en prend de 8 % à 11 % qui proviennent des régions, mais il y a eu
8 % à 9 % de projets déposés des régions. Alors, il faut augmenter.
Il faut qu'on soit exposé à plus de projets.
Puis je dis,
là-dessus, qu'on a un travail à faire. Il ne s'agit pas juste que les
producteurs de Montréal aillent tourner Maria Chapdelaine en région, ou Arlette
à Québec, ou etc. On veut des projets qui proviennent des producteurs
régionaux. On a des webinaires, on a des séances de maillage qu'on organise,
dans les régions, entre des gens plus professionnalisés et d'autres personnes
qui veulent entrer dans le métier. Il y a un travail à faire, mais on a un
travail à faire, on le sait, parce qu'il faut être exposé à plus de projets.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée.
Mme Dorion :
Et, quand vous parlez du 8 %, 9 %, j'ai deux petites questions,
est-ce que ça inclut la ville de Québec dans ce 8 %, 9 %? Et l'autre
question, c'est : Parmi les décideurs, ceux qui décident où vont s'en
aller les fonds, est-ce qu'on pourrait songer à un minimum de représentativité
hors Montréal?
Mme Lantagne
(Louise) : Parmi les décideurs? Oui. D'ailleurs, au niveau du
développement avec la ville de Québec, il y a une commission qui avait été mise
en place, là, pour qu'on travaille avec eux, mais aussi, quand nous, on choisit
un projet de long-métrage, il y a toujours des gens de l'extérieur, des
consultants invités sur nos panels, O.K.? Pour choisir les projets, ce n'est
pas juste un représentant de la SODEC, il peut y avoir quelqu'un de la communauté de la diversité, il peut y avoir
quelqu'un des régions, il peut y avoir des femmes. On cherche un
équilibre décisionnel pour choisir les projets. Alors, oui, on est vraiment
dans cette mouvance-là, puis pour les régions, pour la diversité, pour l'autochtonie. Puis ce qu'on a réussi avec les femmes,
dont je suis très, très fière, est une source d'inspiration.
Mais nous, là, on ne
veut pas se mettre en... on a besoin d'y aller et d'aller les chercher, de
faire connaître nos projets... pas nos
projets, nos programmes, puis on le fait. Ça nous tient à coeur, on le fait
puis on a fait énormément de webinaires sur le sujet, pendant la
pandémie, puis on va reprendre nos activités.
Alors, maintenant,
votre question, c'était? Excusez-moi. Oui, je m'en souviens, c'était : Sur
le 8 % à 9 %, est-ce que ça inclut Québec? Écoutez, je dirais que
oui, parce qu'ici on ne me distingue pas Québec, là. Ça fait que, tu sais, on
me dit, le chiffre que j'ai, c'est : « Les projets déposés en cinéma par
les maisons de production régionales autres que le Grand Montréal représentent
8 % à 9 % des projets.»
Mme
Dorion : C'est intéressant. Si on peut imaginer qu'on a voulu une
parité dans les projets, femme-homme, on pourrait imaginer qu'il
pourrait y avoir quelque chose qui se rapproche plus de la représentativité
québécoise des régions au Québec..
Mme Lantagne
(Louise) : J'ose croire et je crois profondément que les gens qui
décident, O.K., n'ont pas de préjugé à l'égard des régions, des femmes. Puis on
s'assure, en mettant en place nos comités, qu'ils soient aussi bien
représentatifs de tout cet équilibre-là, les comités décisionnels, mais ce qui
nous manque, c'est une exposition à ces
projets-là. Et on travaille là-dessus pour en recevoir davantage, parce que, si
on les reçoit, on va en prendre davantage.
Mme Dorion :
Merci beaucoup, très apprécié. Maintenant, je veux venir sur les médias. Je ne
sais pas combien de temps il me reste, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Thériault) : 4 min 30 s.
Mme Dorion :
Oupelaïe! O.K. Qu'est-ce que je choisis dans tout ça? La crise des médias n'est
pas terminée, hein, on en a parlé beaucoup, à un certain moment, parce que...
Pour plusieurs raisons, là, on est rendus ailleurs, mais la crise des médias a
même été empirée par la pandémie. Ça ne fait plus les manchettes. On sait que,
maintenant, et on en a parlé en commission sur l'avenir des médias, une des
choses qui leur permet de survivre... Oui, le 50 millions pour la presse
écrite a été un plasteur, puis on va voir jusqu'où ça va nous mener, mais on
sait que ce qui permet aux médias, en ce moment, de survivre, c'est la
publicité gouvernementale. On a longtemps dit : Il faut faire attention,
il ne faudrait pas commencer à faire des programmes gouvernementaux puis que ce
soit le gouvernement qui décide quels médias vont survivre, quels médias ne
survivront pas. C'est exactement ce qui se passe, en ce moment, avec la
publicité, parce que c'est le gouvernement qui décide où il met sa publicité.
Donc, en ce moment, on a des médias qui sont financés par le gouvernement.
À long terme, ça peut beaucoup, beaucoup,
beaucoup changer le rapport des médias avec le gouvernement. C'est dangereux
pour la démocratie, c'est très dangereux pour la démocratie, mais on veut que
les médias survivent puis, oui, on est pour que l'argent qui, en ce moment, est
dépensé en publicité pour faire survivre les médias aille aux médias. Ça, c'est
sûr. Comment on fait pour que cet argent-là soit dépensé de façon indépendante?
Comment on fait pour que le gouvernement ne soit pas celui qui décide quels
médias vont mieux aller financièrement puis quels médias vont moins bien aller
financièrement? Je pense qu'on est tous d'accord ici pour dire que c'est
dangereux, ça.
Moi, j'ai poussé pour la création d'un fonds des
médias du Québec où une organisation indépendante publique pourrait donner
l'argent selon plusieurs critères. Ça n'a pas été apprécié par les députés de
la Coalition avenir Québec, en commission, ça n'a pas passé. C'est une question
qui demeure en suspens. Qu'est-ce qu'on fait pour ne pas que ce soit le
gouvernement qui décide quels médias vont bien aller, quels médias vont moins
bien aller? Comment on fait pour s'assurer de l'indépendance de la presse dans
l'avenir?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Oui, mais
j'aimerais peut-être corriger ou, enfin, donner mon opinion. Quand vous
dites : Le 50 millions pour la
presse écrite, c'est un plasteur, 50 millions pas année, cinq ans, c'est
250 millions investis uniquement dans
la presse écrite. Ce sont des sommes majeures, colossales, inédites, je ne
crois pas que c'est un plasteur. Parlez-en aux médias qui en bénéficient, je
pense qu'on les a vraiment aidés, avec différents programmes, autant du ministre
des Finances que du côté de la Culture, d'ailleurs.
Par ailleurs, vous parlez de la publicité et
vous dites que le gouvernement choisit. J'aimerais rectifier quelque chose ici,
on ne choisit pas, on donne à tout le monde. Alors, ce n'est pas une question
de privilégier un ou l'autre. Pour votre gouverne, pour les campagnes
publicitaires, nous envoyons près de 13,5 millions de dollars par mois,
là, ça fait 13 mois, alors faites le calcul, c'est plus de
140 millions qu'on leur a envoyés. Puis c'est beaucoup plus vite qu'une
subvention, c'est une aide directe. Alors, 140 millions qui ont été
envoyés, ça, c'est 75 canaux de télévision, plus de 170 stations de
radio, 260 médias imprimés et 200 panneaux d'affichage.
Mme Dorion : ...
Mme Roy : Bien, c'est parce
que, quand même, vous disiez que nous faisions des choix et que nous décidions
qui allait vivre ou non, alors que ce n'est pas le cas puisque nous aidons tout
le monde.
Pour ce qui est de la suite des choses, il y a
effectivement des travaux qui doivent se poursuivre, parce que la réalité des
maudits GAFA sont toujours là... pardon, est toujours là, le fait que ces gens
réussissent à bénéficier d'une large part des revenus publicitaires, donc. Et
naturellement, et je reviens là-dessus, ne vous en déplaise, on ne peut pas
agir de façon unilatérale, mais nous devons agir en équipe. Et je suis plutôt
confiante pour la suite des choses avec les dernières discussions en cours avec
le gouvernement fédéral. Parce que, oui, il faut mater les GAFA, mais ça se
fait en équipe. À la lumière de ce que l'Australie a fait...
• (11 h 40) •
Mme Dorion : ...
La Présidente (Mme Thériault) :
Il vous reste 30 secondes, Mme la députée de Taschereau.
Mme Dorion :
C'est ça. Ma question, c'est : Vous donnez à tout le monde parce que vous
choisissez de donner à tout le monde,
c'est bien, comment, dans l'avenir, on s'assure de l'indépendance de la presse,
que tous ces fonds-là iront à la presse sans que ce soit une décision du
gouvernement qui décide où vont aller les fonds dans l'avenir?
Mme Roy : Mais, comme je
vous dis, la presse est indépendante, là, et nous sommes là pour l'aider, la
soutenir lorsqu'une... On l'a vu avec, entre autres, le Groupe Capitales
Médias...
La Présidente (Mme Thériault) :
...donc, on va procéder au dernier bloc d'échange de l'opposition officielle.
Mme la députée de l'Acadie, la parole est à vous pour votre dernier bloc.
Mme Saint-Pierre :
Combien de temps?
La Présidente (Mme Thériault) :
18 m 45 s.
Mme Saint-Pierre :
Excellent. Alors, j'ai quelques sujets en rafale. Je reviens sur Netflix, parce
que ma collègue n'a pas eu énormément de temps, dans son bloc, pour poser les
questions, puis vos réponses ont un petit peu suscité certains questionnements.
Vous avez dit que vous avez eu des rencontres avec les représentants de
Netflix.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Roy : Oui. J'ai dit
que j'ai discuté, je ne les ai pas rencontrés en personne, j'ai discuté, je
leur ai parlé. Je les ai croisés dans certains événements aussi, à l'époque où
on pouvait se voir, donc avant la pandémie, mais je n'ai pas eu de rencontre
officielle avec Netflix.
Mme Saint-Pierre :
Vous avez discuté avec...
Mme Roy : Entre autres,
j'ai parlé à M. Cardin, M. Pierre Cardin, qui est le représentant de
Netflix au Québec, là. Pierre Cardin,
ce n'est pas... c'est un M. Cardin, mais, excusez-moi, je ne suis pas sûre
de son prénom, là.
Mme Saint-Pierre :
Et vous avez échangé sur...
Mme Roy : Stéphane...
Mme Saint-Pierre : Est-ce que
vous avez échangé sur la possibilité que Netflix vienne s'installer à Montréal?
Mme Roy : Dans mes
discussions avec lui, de mémoire, non. J'y vais de mémoire, ça fait quand même
un bout que je lui ai parlé.
Mme Saint-Pierre : C'est parce
que ce qu'on comprend, c'est que
Netflix, dans l'enveloppe du gouvernement fédéral, devrait faire de la
production francophone. Est-ce que vous faites des représentations auprès de
Netflix pour qu'il y ait des productions francophones qui soient achetées par
Netflix ou est-ce que vous avez des échanges avec le gouvernement fédéral?
Est-ce que vous faites en sorte que le Québec puisse tirer son épingle du jeu?
Parce que la façon dont on va, dans l'article...
Netflix n'a vu que Vancouver et Toronto, alors qu'on pensait que le premier
ministre voulait attirer pas mal de
business au Québec, puis des investissements, puis des sièges sociaux. Puis c'est quand
même gros, là. Il n'y a pas eu de représentation de la part du gouvernement du
Québec pour attirer Netflix à Montréal?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Roy : Bon. Moi, je
vais parler pour la ministre de la Culture et pas au nom de tout le gouvernement
du Québec, parce qu'on parle ici d'entreprises, on parle d'économie,
on parle de... Et il y a des discussions, bien entendu, avec le gouvernement du Québec et Netflix, mais, si
vous parlez à la ministre de la Culture, ma préoccupation, c'est que Netflix produise du contenu québécois.
Et être ici et tourner des films américains, ça fait travailler l'industrie, mais ça ne crée pas de
contenu québécois. Et, pour moi, c'est extrêmement important que nous fassions du contenu québécois pour faire
travailler nos artistes. Par ailleurs, il y a des discussions avec le gouvernement
et Netflix, mais ce sont, à ce stade-ci, des échanges qui sont confidentiels.
Mme St-Pierre : O.K.
Donc, vous, vous ne faites pas de représentation?
Mme Roy : Je fais mes représentations
auprès du Conseil des ministres et des ministres qui sont en échange avec... Là, on parle... c'est... Il y a
deux choses là-dedans, là. Vous avez l'entreprise, la business, là.
Ça, c'est une chose. Puis vous avez ce qu'elle fait, moi, ce qui
m'intéresse, c'est ce qu'elle fait. Moi, je veux qu'elle produise du contenu québécois,
de là la teneur de mes discussions avec mes collègues ministres.
Mme St-Pierre :
Oui, mais les discussions doivent être aussi avec la compagnie qui signe les
contrats.
Mme Roy : Oui. Et je
vous dis qu'actuellement il y a des échanges, et qu'à ce stade-ci elles sont de
nature confidentielle.
Mme St-Pierre : Donc, il
y a des échanges avec Netflix, mais
vous, vous n'êtes pas là, vous êtes juste comme... vous ne faites pas
partie de ces échanges-là, vous ne faites pas partie des discussions, vous ne
faites pas de représentations auprès de Netflix pour avoir du contenu québécois.
Mme Roy : Je viens de
vous dire le contraire, madame, je viens de vous dire le contraire deux fois.
De un, je parle aux gens, aux représentants de Netflix, de vive voix au
téléphone, je leur ai déjà parlé de la préoccupation du contenu québécois. Et
je participe aux échanges avec mes collègues du Conseil des ministres qui sont
impliqués à l'égard de l'aspect entrepreneurial de la chose. Et moi, je le
répète que c'est l'aspect contenu qui nous préoccupe ici, nous devons créer du
contenu québécois.
Mme St-Pierre : Qui, au gouvernement
du Québec, est le ministre...
le principal interlocuteur auprès de Netflix?
Mme Roy : Je ne discuterai pas des négociations qui sont en
cours, actuellement, qui sont au stade confidentiel.
Mme St-Pierre :
Pardon?
Mme Roy :
Les échanges entre le gouvernement du Québec et Netflix sont des échanges
confidentiels.
Mme St-Pierre :
Oui, mais, quand même, il y a un ministre...
Mme Roy :
On parle d'économie...
Mme St-Pierre : ...qui est porteur. Est-ce que
c'est le cabinet du premier ministre? Est-ce
que c'est... De qui on parle?
Quel ministre est porteur du projet?
Mme Roy :
Économie.
Mme
St-Pierre :
Donc?
Mme Roy :
Le ministre de l'Économie, pour ce qui est la portion business de la chose, de l'entreprise.
Moi, je vous dis que je porte la portion contenu, la portion créative, la
portion culturelle, la portion artistique. Et je fais des représentations à
l'effet que les produits qui devraient être faits ici devraient être du contenu
québécois.
Mme
St-Pierre :
Est-ce que vous faites des présentations pour qu'il y ait un pourcentage du
budget que Netflix va accorder au Canada qui revienne au Québec?
Mme
Roy : Le contenu des échanges est confidentiel. Vous me
demandez de négocier sur la place publique, là.
Mme
St-Pierre :
Vous dites qu'il y a des échanges réguliers.
Mme Roy :
Il y a des échanges.
Mme
St-Pierre :
Beaucoup d'échanges?
Mme Roy :
Il y a des échanges.
Mme
St-Pierre :
Est-ce qu'il y a des annonces qui sont pour bientôt?
Mme Roy :
Je ne saurais vous le dire.
Mme
St-Pierre :
Vous ne savez pas, je pensais que vous disiez que vous aviez des discussions
avec vos collègues ministres. Mme la ministre, j'aimerais aborder une question
qui est très délicate, c'est celle de votre ancien chef de cabinet. Vous avez eu votre chef de cabinet pendant plusieurs
mois, vous allez me répondre que la Commissaire à l'éthique a dit que
c'était bien beau qu'il ait une entreprise et qu'il soit, en même temps, votre
chef de cabinet. Est-ce que, vous, vous avez un malaise par rapport à cette
relation-là que votre chef de cabinet entretenait ou avait avec son ancienne...
avec sa compagnie, qu'il soit à la fois homme d'affaires et chef de cabinet?
Est-ce que vous aviez, vous, personnellement, une difficulté avec ça?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Monsieur respectait absolument la loi, également, les recommandations de la
Commissaire à l'éthique. Alors, moi, je suis
très à l'aise lorsque la Commissaire à l'éthique permet à une personne de
s'investir, également, en politique tout en possédant une entreprise. Je
comprends que la collègue n'est pas d'accord avec ça et qu'elle n'est pas d'accord avec les prétentions de la
Commissaire à l'éthique. Moi, je suis très à l'aise lorsque la
Commissaire à l'éthique dit à une personne : Vous avez le droit d'avoir
une entreprise et d'exercer vos fonctions.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée.
Mme
St-Pierre :
Vous, vous n'aviez pas l'impression qu'il y avait une apparence de conflit
d'intérêts dans les relations que votre chef de cabinet pouvait avoir avec les
gens qui allaient le rencontrer pour différents projets, qu'il pouvait y avoir,
dans leur esprit peut-être, un biais pour certaines activités, mais moins pour
d'autres?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Oui, on parle ici d'une personne qui a une très grande probité, et nous
prenions toutes les mesures nécessaires
pour nous assurer que, lorsque des dossiers pouvaient ou auraient pu laisser
penser que, peut-être, il y avait
apparence d'intérêt, il se délestait de ces dossiers, c'étaient d'autres
attachés politiques qui s'en occupaient.
Mme
St-Pierre : Est-ce
que vous avez des exemples de dossiers?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Pas en particulier.
Mme
St-Pierre :
Pardon?
Mme Roy : Pas en particulier.
Mme
St-Pierre : Mais
vous dites qu'il y a des dossiers qu'il ne traitait pas s'il y avait un
malaise?
Mme Roy : Entre autres, pour
ce qui est des nominations à la SODEC. Comme monsieur a déjà oeuvré au sein du conseil
d'administration de la SODEC, il ne s'impliquait d'aucune mesure avec ce type
de nomination, c'était confié à un autre attaché politique.
Mme
St-Pierre : Mais
vous n'avez pas vraiment répondu à ma question. Je me demandais : Est-ce
que vous, comme ministre, vous aviez un
malaise par rapport à cette apparence de conflit d'intérêts? Je ne dis pas que
la personne n'est pas une bonne personne, au contraire, c'est quelqu'un
que je connais, mais il y a quand même une apparence de conflit d'intérêts. Et
pour un ministre, c'est important, parce que le chef de cabinet ou la cheffe de
cabinet, ce sont les yeux et les oreilles du ministre.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme
St-Pierre : Vous
n'avez aucun problème avec cette situation-là?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy : Quand la Commissaire
à l'éthique nous dit que cette personne peut exercer sa fonction, moi, je me
fie à la Commissaire à l'éthique, pour qui j'ai le plus grand respect.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme
St-Pierre : Est-ce
que vous saviez que cette personne-là était aussi poursuivie en Cour
supérieure?
Mme Roy : J'ignore de quoi
vous parlez.
Mme
St-Pierre : Est-ce
que cette information-là vous avait été transmise?
Mme Roy : J'ignore de quoi
vous parlez.
• (11 h 50) •
Mme
St-Pierre : Je
n'ai pas entendu votre réponse parce que vous parlez...
Mme Roy : J'ignore de quoi
vous parlez.
Mme
St-Pierre :
...poursuite en Cour supérieure.
Mme Roy : Une poursuite en
Cour supérieure, Mme la Présidente, ça peut aussi être une requête en divorce.
Mme
St-Pierre : Ça
peut aussi être...
Mme Roy : Une requête en
divorce.
Mme
St-Pierre : Je
n'ai pas compris.
Mme Roy : J'ai dit : Une
requête en divorce. J'ai dit : Ça peut aussi être une requête en divorce,
mais je ne suis pas au courant.
Mme
St-Pierre :
D'accord. Donc, on va continuer sur les questions de patrimoine bâti, puisque
ça a été vraiment... C'était le but de la Loi sur le patrimoine culturel que
vous avez refondue. Quelques semaines après, il y a un article de Radio-Canada qui sort sur les
plus vieilles églises de Saint-Lambert. Et on apprend, dans ce reportage-là,
qu'avec la bénédiction de la municipalité l'église de Saint-Lambert, cette église-là, va être démolie. Je trouve
que c'est un peu particulier parce que vous aviez dit... Pendant cette
étude d'article par article, vous disiez, vous le répétiez à plusieurs reprises, que les municipalités auraient
des devoirs, qu'on ne pourrait plus procéder à des démolitions de
manière rapide et intempestive, que les MRC allaient se mettre dans le dossier.
Est-ce que cette nouvelle-là vous a choquée?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Oui, en fait, cette nouvelle-là, je l'ai vue, je l'ai lue. Et ce qui me
surprenait c'est que comment se fait-il que
la députée libérale, qui est là depuis plus de 15 ans, n'a jamais rien
fait pour aider ce bâtiment, pour l'entretenir pour nous assurer qu'il puisse avoir une pérennité. Je me pose la
question. La députée de Laporte n'a pas agi, un promoteur l'a acheté, et
je crois que l'édifice sera en partie démoli, mais en partie reconstruit avec des
éléments architecturaux. Alors, il y a quand même eu 15 ans de négligence
libérale dans ce dossier-là, et on en arrive à ce point-là.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée.
Mme
St-Pierre :
Mme la Présidente, on parle de la gestion de la ministre de la Culture
qui, pendant les discussions sur la Loi sur le patrimoine culturel, a répété, à
plusieurs reprises, que, des démolitions intempestives, bien, ça ne serait plus
possible. Donc, vous pouvez bien essayer d'aller en arrière, mais moi, je vous
parle de votre gestion à vous. Est-ce que vous êtes d'accord avec la démolition
de cette église-là? Il y a des gens qui ont manifesté leur désaccord. Est-ce
que vous avez entendu cette personne-là?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Oui. Il faut savoir que la loi ne s'applique pas de façon rétroactive, que ces
décisions ont été prises avant, qu'un processus a été respecté et qu'il y a
aussi le fait que cet immeuble, semble-t-il, était laissé à l'abandon depuis
plus de 15 ans, alors, ce que je trouve particulièrement dommage. Et, avec
le projet de loi n° 69, ce que nous
faisons, c'est que nous instaurons des règlements pour forcer l'entretien des
bâtiments, ce qui n'a pas été fait, ce qui aurait forcé les
propriétaires de l'époque à entretenir, et on n'en serait pas arrivés à ce
point-là. Dans le dossier qui préoccupe ma collègue, je comprends qu'il y aura
démolition pour reconstruire avec des éléments architecturaux du bâtiment, mais
je voudrais vous souligner à gros trait qu'il y a eu 15 ans de négligence
là-dedans et que le projet de loi que nous venons d'adopter n'est pas
rétroactif aux décisions qui ont été prises antérieurement.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée.
Mme
St-Pierre :
Alors, je voulais vous parler, tout à l'heure, des nouvelles casernes, je
reviens aux nouvelles casernes. Les nouvelles casernes ont été classées, les
nouvelles casernes ont une enveloppe de 20 millions de dollars pour des travaux de sauvetage, qui
avait été annoncée par notre gouvernement. Puisque vous parlez de notre
gouvernement, il faut parler de ces 20 millions là. Quel est votre plan et
votre vision pour les nouvelles casernes?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la ministre.
Mme Roy :
Effectivement, ce sont des travaux majeurs, 20 millions de dollars. Et ce
qui me préoccupe, c'est le fait que, et la
Vérificatrice générale l'avait d'ailleurs mentionné dans son rapport, il existe des bâtiments
qui jouissent d'une protection
patrimoniale, qui sont classés, par
exemple, mais qui deviennent des
coquilles vides parce qu'il n'y
a pas de vie à l'intérieur, il n'y a pas de vocation. Alors, nous en cherchons
une, une vocation culturelle, je le souhaite, qui peut être autre également,
mais on parle ici d'édifices qui sont sur le territoire de la ville de Québec.
Donc, j'imagine que la ville de Québec a également des projets ou des plans
qu'elle aimerait nous soumettre. Pour le moment, je n'ai rien de tangible. J'ai
peut-être des idées, mais encore faut-il que ça serve le bâtiment, enfin, qu'on
utilise le bâtiment.
Je comprends qu'il
est restauré et que ce sera magnifique, mais il faut en faire quelque chose.
Alors, je pense qu'on est rendus à l'étape de cette réflexion-là, mais le
gouvernement n'est pas propriétaire de tous les bâtiments classés et n'a pas à
trouver une vocation à tous les bâtiments qui sont importants. D'accord.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée.
Mme
St-Pierre :
...je me trompe, ce n'est pas la ville qui est propriétaire, ça a été le
ministère de la Santé et des Services sociaux puis c'est la Capitale-Nationale
qui a la charge des nouvelles casernes.
Palissade Beaucours,
il y a eu beaucoup d'argent qui a été dépensé par des chercheurs pour voir si
c'étaient réellement des artefacts dont on parlait. Et il y a eu une
déclaration du maire, il y a eu des spécialistes qui ont mis en doute la
validité de cette découverte-là, la véracité de cette découverte-là. Même le maire
a dit, le maire Labeaume a dit : «On s'est énervé. Je me souviens de la
conférence de presse, de la visite sous la pluie. On pensait que c'était
exceptionnel, historique. Visiblement, il y a un débat actuellement, mais ce
n'est pas tout à fait ce qu'on pensait.» Est-ce qu'il s'agit réellement d'un
artefact qui a une valeur historique exceptionnelle?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme Roy :
Oui. Écoutez, je ne suis pas archéologue ni chimiste. Par ailleurs, des
archéologues nous ont dit qu'il s'agissait de la palissade de Bonsecours, je
crois que c'est le nom de cet artefact.
Une voix : ...
Mme Roy : Beaucours, pardon.
Par ailleurs, des spécialistes nous disent qu'il s'agit de cet artefact qui
date de cette époque, alors je ne contredirai pas leurs dires, bien au
contraire. Et ici on est face à ce qu'on appelle une chicane d'experts pour
avoir la datation précise de cette palissade qui est en bois et qui, comme vous
le savez, était gorgée d'eau et doit sécher durant plus de deux ans, enfin,
sécher, façon de le dire, mais pour que l'eau puisse quitter très
tranquillement le bois pour ne pas l'abîmer.
La Présidente (Mme Thériault) :
Il vous reste un peu moins de deux minutes.
Mme St-Pierre : Vous avez quand même dépensé 114 000 $, qui ont été dépensés, et ça dit, dans
mes notes : «La datation des fondations a été mise en doute par une
équipe de l'Université Laval qui a réalisé une analyse et qui a déterminé que les pièces de bois ayant servi à l'érection
de l'ouvrage ont été coupées entre 1750 et 1775, soit beaucoup plus tard
que la date de construction de la palissade de Beaucours.»
Donc, vous dites : C'est une chicane
d'experts, mais c'est quand même assez sérieux lorsqu'il s'agit d'une équipe de l'Université Laval. Est-ce que vous
aviez d'autres informations relativement à cette découverte
archéologique là? Est-ce que vous maintenez, de votre côté, qu'il s'agit bien
du rempart palissadé de Beaucours?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Parce
que vous aviez fait, quand même, tout un spectacle, là, quand vous aviez été...
bien, avec le premier ministre, et vous avez fait beaucoup de choses, là.
Mme Roy :
Mme la Présidente, je vous ai dit que je n'étais pas archéologue. Moi, je me
fie aux gens qui l'ont trouvée. Par ailleurs, pour un complément
d'information, je céderais la parole à la sous-ministre, Mme Dominique
Malack, à cet égard.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme Malack, vous avez 40 secondes pour répondre.
Mme Malack (Dominique) : Oui,
merci, Mme la Présidente. Écoutez, oui, évidemment, nous avons pris
connaissance de ces différends, de ces divergences scientifiques.
Maintenant, je dois vous dire qu'au moment de
l'annonce de la découverte nous avions quand même fait diligence, consulté
Parcs Canada qui a vraiment une expertise archéologique, aussi, en termes de
palissades. Nous nous étions concertés aussi avec les archéologues de la ville
de Québec.
Et il peut y avoir beaucoup d'hypothèses, des
pièces de bois peuvent avoir été remplacées en cours de route. Donc, à ce
moment-ci, les archéologues entre eux, la communauté scientifique n'arrive pas
à un consensus, donc.
La Présidente (Mme Thériault) :
Et je dois mettre fin à votre réponse, Mme Malack, malheureusement.
Donc, le temps alloué à l'étude des crédits
budgétaires du portefeuille Culture et Communications étant presque écoulé,
nous allons maintenant procéder à la mise aux voix de ces crédits par appel
nominal conformément à l'entente du 13 avril 2021.
Adoption des crédits
Donc, pour la mise aux voix du programme 1,
intitulé Direction, administration et soutien à la mission, M. le secrétaire,
vote par appel nominal.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Pour les membres du
groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme St-Pierre :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Dorion (Taschereau)?
Mme Dorion : Abstention.
Excusez-moi.
Le Secrétaire :
M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé :
Contre.
• (12 heures) •
La Présidente (Mme Thériault) :
Pour la mise aux voix du programme 2, intitulé Soutien et développement de
la culture, des communications et du patrimoine, M. le secrétaire.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Pour les membres du
groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme
St-Pierre :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Dorion (Taschereau)?
Mme Dorion : Excusez-moi.
Abstention.
Le Secrétaire :
M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M.
Bérubé : Contre.
La
Présidente (Mme Thériault) :
Et enfin je procède à la mise aux voix de l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Culture et Communications pour l'exercice
financier 2021-2022. M. le secrétaire.
Le
Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Pour les membres du groupe parlementaire formant le
gouvernement, M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme
St-Pierre :
Contre.
Le Secrétaire : M. Bérubé
(Matane-Matapédia)?
M.
Bérubé : Contre.
La Présidente (Mme Thériault) : Et
les trois volets ont été adoptés.
Documents déposés
Et en terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements des oppositions.
Et, compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux jusqu'à demain, à
14 h 30, où elle entreprendra l'étude du volet Éducation préscolaire, enseignement primaire et
secondaire du portefeuille Éducation. Merci, bon appétit.
(Fin de la séance à 12 h 01)