Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(début : 27 novembre 2018)
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Le
mercredi 25 septembre 2019
-
Vol. 45 N° 32
Étude détaillée du projet de loi n° 5, Loi modifiant la Loi sur l’instruction publique et d’autres dispositions à l’égard des services de l’éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de 4 ans
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures trente-cinq minutes)
La
Présidente (Mme Thériault) : À l'ordre! À l'ordre, s'il vous plaît!
Donc, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la culture
et de l'éducation ouverte et je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leur appareil électronique. La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 5, Loi modifiant la Loi sur l'instruction publique et d'autres
dispositions à l'égard des services de l'éducation préscolaire destinés aux
élèves âgés de 4 ans. M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements ?
Le
Secrétaire
: Oui, Mme la Présidente. Mme Grondin
(Argenteuil) est remplacée par M. Bussière (Gatineau) et Mme Melançon
(Verdun) est remplacée par Mme Charbonneau (Mille-Îles).
La
Présidente (Mme Thériault) : Parfait, merci. Donc, je vous rappelle
que la commission a convenu de procéder à cette étude détaillée par sujets, que
nous sommes actuellement au quatrième sujet, intitulé Le Régime pédagogique, et
à l'article 5. Lors de l'ajournement de la dernière séance, nous étions à
l'étude d'un amendement proposé par Mme la députée de Saint-Laurent, et la
séance a été présidée pour la première fois par la députée de Roberval. Donc,
félicitations. Je vois que vous avez aimé l'expérience.
Mme
Guillemette : Tout à fait, merci.
La
Présidente (Mme Thériault) : Donc, soyez sans crainte, vous aurez
l'occasion de revenir ici. Donc, et voilà. Est-ce que Mme la députée de
Saint-Laurent, vous avez d'autres interventions sur l'amendement que vous aviez
déposé ?
Mme
Rizqy : Certainement. Bonjour, Mme la Présidente. Bonjour à vous tous.
Alors, on revient dans le cadre des ratios. Hier, on en a parlé abondamment, la
semaine dernière aussi. Vous comprendrez, M. le ministre, que c'est essentiel
pour nous, la question des ratios, parce qu'on parle de qualité de services. Et
évidemment, dans une classe, pour un enseignant, d'avoir 10 élèves, ça permet
de déceler plus rapidement, mais aussi, ça permet d'avoir une meilleure gestion
de classe.
Il
y a plusieurs affaires qui étaient importantes pour nous dans le dossier des
maternelles quatre ans, mais entre autres choses, vous savez, les milieux
défavorisés, c'était hyper important. Ça nous a pris du temps, mais finalement,
on s'est entendus, puis on l'a ajouté dans la loi. Il y a une autre affaire
qu'on parlera plus tard, mais il y a la question du transport. Mais, je vous le
dis d'emblée, on va en parler du transport, parce qu'évidemment un enfant de
quatre ans qui glisse dans un siège d'autobus, ça nous a préoccupés, puis
évidemment il va falloir qu'on trouve une façon d'en parler dans votre projet
de loi.
Maintenant,
la question des ratios. Non seulement on a parlé des classes, mais on a aussi
parlé des services de garde, mais aussi des sorties éducatives. Alors, depuis
hier, M. le ministre, avez-vous cheminé un peu ?
M.
Roberge : Mme la Présidente, alors, bonjour tout le monde. Bien, on a
continué de penser à la question des ratios. On a regardé nos ratios, on les a
trouvés somme toute tout à fait acceptables. En ce moment, ça se passe bien, il
y a l'enseignante, il y a l'éducatrice à demi-temps, il y a toute l'équipe de
professionnels qui sont là.
Considérons
qu'on a 11 virgule quelques dixièmes enfants en moyenne par classe en ce
moment, dans les 600... presque 650 classes de maternelles quatre ans déjà
implantées. Donc, à 11 virgule quelques enfants par classe, juste avec
l'enseignante, on a presque un ratio 1-10, mais il ne faut pas oublier qu'on a
l'éducatrice à demi-temps, qui est là, pour un ratio moyen qui nous amène à
presque un adulte pour sept à huit enfants. Donc, c'est un ratio qui est
excellent.
Et
tout ça nous est venu, non pas d'un article de loi ou d'un projet de règlement,
mais la négociation des conventions collectives. Et il y a d'autres
négociations qui s'en viennent en ce moment, et on ne veut pas sortir ça du
cadre des négociations. Ça ne serait pas cohérent avec ce qui se fait en
maternelle cinq ans, avec ce qui se fait au primaire, avec ce qui se fait au
secondaire. Ça serait totalement incohérent. Ça... aussi, enlèverait du pouvoir
à nos partenaires, les centrales syndicales.
Donc,
on a un cadre qui nous a bien servis par le passé, qui a amené d'ailleurs
souvent des réductions de la taille des groupes. Je l'ai vécu comme enseignant.
J'ai enseigné pendant 17 ans, puis le nombre d'enfants par classe a été réduit,
et ça s'est fait que ça s'est fait dans le cadre des négociations. Donc, il n'y
a rien qui me prouve que c'est un mauvais système. Je comprends que j'ai des
collègues en face de moi qui disent qu'il y a d'autres façons de faire, que,
dans le ministère de la Famille, ils ont choisi un autre modèle. C'est correct,
c'est correct. On n'est pas obligé de faire partout pareil. On a quelque chose
qui fonctionne bien, qui nous amène un ratio qui est très bien, qu'on pourrait
améliorer, parce qu'on peut améliorer tout ce qu'on fait. Tout ce qu'on fait
peut être amélioré, mais c'est déjà très bien.
• (11
h 40) •
Donc,
est-ce que j'y ai pensé ? Oui. Est-ce que la position gouvernementale a
changé ?...
M. Roberge : ...un autre
modèle, c'est correct. C'est correct. On n'est pas obligé de faire partout
pareil. On a quelque chose qui fonctionne bien, qui nous amène un ratio qui est
très bien, qu'on pourrait améliorer, parce qu'on peut améliorer tout ce qu'on
fait. Tout ce qu'on fait peut être amélioré, mais c'est déjà très bien.
Donc, est-ce que j'y ai pensé? Oui. Est-ce
que la position gouvernementale a changé? Non. Je continue de penser que la
façon de faire qu'on a en ce moment est la bonne, et donc nous ne voterons pas
en faveur de cet amendement ou d'un autre amendement qui vient placer le ratio
dans la loi ou dans un règlement. Et je pense que vous me posez plusieurs fois
la même question, ça risque d'être la même réponse, mais on va écouter quand
même ce que les gens nous disent parce qu'on est fins de même.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre, merci. J'ai la députée de Mille-Îles qui veut prendre la
parole.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je vais faire deux petites remarques avant de
commencer. La première, elle est sentimentale : je suis heureuse de me
trouver dans cette salle. C'est le fun, les nouvelles salles, mais est-ce
qu'elles sont froides? Et on est distants. On n'est plus proches, là. On n'est
plus intimes, puis il y a de l'âme dans celle-ci. Donc, c'est mon premier
commentaire.
Mon deuxième commentaire, c'est : le
ministre n'est pas fin de nous écouter, c'est sa responsabilité. Je suis
désolée de lui rappeler, mais quand on est ministre il n'y a pas de cas au
choix. On est ministre parce qu'on a été élu par la population comme député. On
est ministre parce qu'on a une plus grosse gang de notre bord que de l'autre
bord, donc on est au pouvoir, mais on a aussi la responsabilité d'entendre tous
les arguments. Et je trouve intéressant que le ministre, il dit : Je vais
me mettre en mode écoute. Merci, c'est un peu votre job. Puis je le sais que
vous le savez, mais je pense qu'il faut se le rappeler, que la responsabilité,
ce n'est pas juste d'entendre, mais c'est d'écouter.
Revenons à notre sujet préféré,
c'est-à-dire les ratios. Pourquoi insister pour pouvoir écrire dans une loi des
ratios, d'autant plus que tous les autres ratios sont dans une convention
collective? Donc, quand le ministre dit : On a été capable de le faire
parce que c'était dans convention collective, hum!, mauvaise réponse, les
quatre ans ne sont pas dans convention collective. Le préscolaire l'est. Il est
appelé, le préscolaire. Mais les quatre ans, temps plein, tout le monde, ce
n'est pas dans la convention collective. De toute façon, on me corrigera si je
me trompe, mais les ratios ne sont pas dans convention collective.
Dans la volonté de mettre en place des
quatre ans, temps plein, partout... Puis, Mme la présidente, je pense, c'est
important qu'on se le rappelle, on n'est pas contre le principe d'avoir des
quatre ans, temps plein, partout. Nous, ce qu'on dit, c'est : Pédale
modéré parce que les endroits ne sont pas tous ajustés, les pièces ne sont pas
toutes faites puis les sous pour l'éducation doivent être attribués pour
l'ensemble de l'éducation. En ce moment, il y a une loupe, un entonnoir, un
petit cochon rose pour que tous les sous soient mis à la même place, ça
s'appelle «les maternelles quatre ans». Et vous savez, Mme la Présidente, en
troisième année, on a besoin de sous; en quatrième année, on a besoin de sous;
au secondaire, on a besoin de sous. Alors, je comprends, quand le ministre, il
dit : On ne semble pas vouloir. C'est un peu faux, puis on n'est pas
radins non plus. Ce qu'on veut, c'est que les sous soient distribués pour la
réussite des élèves. Moi, je serais fière d'entendre le ministre, l'année
prochaine, dire qu'on a plus d'enfants qui ont réussi à l'école, mais les
quatre ans de cette année, là, l'année prochaine, ils ne pourront pas annoncer
qu'ils ont plus d'enfants qui ont réussi à l'école, c'est pratiquement dans
plus de 15 ans. Alors, moi, je nous souhaite d'annoncer plus de gens qui
graduent, plus de jeunes qui réussissent, plus de garçons qui ont le goût
d'aller plus loin, plus de filles qui réussissent en science, mais, pour ça, il
faut qu'il y ait des sous un peu partout.
Dans le défi qu'on a avec la maternelle
quatre ans, temps plein, partout, c'est aussi un défi de personnel, puis le
ministre l'a dit, il y a une équipe de feu, et je crois sincèrement que ce
n'est pas une mauvaise idée d'avoir quelqu'un temps plein avec qui l'enfant
peut avoir une relation émotive, avoir quelqu'un de partiel. Je fais peut-être
une image, mais entre Mme Sophie puis Mme Marie... parce que ça va être des
madames, au préscolaire, c'est beaucoup des madames... bien, il va y avoir un
échange près de l'élève qui va être fort intéressant. Souhaitons-nous que Mme
Marie, qui va être là à temps partiel, soit toujours Mme Marie, parce qu'à
temps partiel on risque d'avoir Mme Sophie, Mme Marie, Mme Isabelle, parce que
ce ne sont pas des postes qui sont toujours attrayants.
Ceci dit, prenons le fait que ça
fonctionne bien, que j'ai deux... un professeur et une éducatrice, mais
rappelons-nous que, dans le principe de l'équipe de feu, j'ai peut-être une
professeure qui va être une éducatrice à qui je vais offrir le poste
d'enseignante parce que je n'ai pas assez d'enseignants. Donc, là, je n'ai pas
une enseignante et une éducatrice, j'ai deux éducatrices. Dans un CPE, c'est
exactement ce que mon parent choisit...
Mme
Charbonneau
:
...mais rappelons-nous que, dans le principe de l'équipe de feu, j'ai peut-être
une professeure qui va être une éducatrice. À qui je vais offrir le poste
d'enseignante parce que je n'ai pas assez d'enseignantes. Donc là, je n'ai pas
une enseignante et une éducatrice, j'ai deux éducatrices. Dans un CPE, c'est exactement
ce que mon parent choisit. À l'école, mon parent, lui, il pense qu'il va avoir
un enseignant puis une éducatrice. Alors, si j'offre à mon éducatrice un
prof... une notion d'enseignement, je veux lui offrir, au départ, les mêmes
conditions de travail, ou mieux, parce qu'il faut se le dire, là, entre
enseignants puis éducatrices, il y a une différence syndicale, salariale,
apprentissage, accompagnement. Tout ça, ça, c'est différent. De ce fait, je
veux que mon éducatrice qui est devenue enseignante ait les mêmes privilèges
que si elle était enseignante au départ... Donc, un aspect graduel dans son
apprentissage, une volonté de prendre le leadership de sa classe, d'avoir ce
temps-là puis d'avoir une relation avec les jeunes.
Il n'est inscrit nulle part dans le projet
de loi présentement que les conditions pour les enseignantes seront les mêmes
que pour les CPE. La seule chose qu'on a inscrite, puis le ministre a accepté
qu'on l'inscrive, puis j'en suis fort heureuse, c'était qu'on était pour ne pas
faire de compétition entre un réseau et l'autre. Parce que, Mme la Présidente,
je vous le rappelle, il y a trois choix aux parents : il peut garder son
enfant à la maison, il peut aller à l'école ou il peut rester dans son service
qu'il a présentement s'il y a du service. Et je le rappelle encore, j'ai hâte
de voir les chiffres, parce que les enfants admis en maternelle quatre ans en
ce moment, je ne suis pas certaine qu'ils viennent tous de nulle part. Parce
qu'en ce moment l'objectif, c'est d'aller chercher les enfants qui n'ont pas de
service. Le ministre l'a dit, en période de questions, ce matin : La
chance égale de rentrer en première année. Je nous le souhaite, parce que c'est
exactement ça qu'on vise. Mais si je veux garder la perspective que mon parent
choisit soit entre le CPE ou l'école, puis qu'il a la même volonté, puis qu'il
a le même service, il faut que ça soit inscrit à quelque part. Puis la
dernière fois que j'étais assise dans cette commission puis qu'on s'est
dit : On ne peut pas mettre de ratio, j'ai été une des premières à dire :
Bien, effectivement, si on met un ratio, on risque un peu.Mais si on gardait la
phrase qui dit : Dans un service, il faut que ce soit comme dans l'autre
service? Donc, si on veut vraiment une similitude entre les CPE et les écoles,
pourquoi on n'écrirait pas que les ratios dans un vont influencer les ratios
dans l'autre? De ce fait, si je change mes ratios en CPE, ça va avoir un impact
sur ma maternelle. Puis qui sait, peut-être que si les maternelles quatre ans
fonctionnent très, très bien, dans trois ans, le ratio maternelle peut être
regardé sous un autre angle, avec les CPE. Un peu influencer l'autre. De ce
fait, je trouve malheureux qu'à partir du moment où, de ce côté-ci, on concède
qu'il ne faut pas écrire «10»... il ne faut pas écrire «10», je l'entends. Ce
n'est pas ça qu'on cherche à écrire. Ce qu'on cherche à écrire, c'est que «le
service destiné aux enfants de quatre ans soit identique à celui prescrit dans
le règlement des services de garde éducatifs à l'enfance pour les enfants âgés
de quatre ans à moins de cinq ans au 30 septembre».
Donc, on ne fait pas de ratio, on ne
l'écrit pas, le ratio, mais on y fait référence avec une autre loi, puis le
ministre a bien fait de nous le souligner, qui a été faite par le ministère de
la Famille, où, là, encore une fois, les ratios sont écrits pour chaque tranche
d'âge. Ils ne sont pas dans la convention collective des syndicats des CPE, ils
sont dans, vraiment, la loi pour dire tel... jusqu'à 18 mois, c'est ça. On
appelle même ça un poupon puis... de 18 mois à deux ans. Puis on fait le chemin
comme ça pour avoir un nombre et un ratio pour reconnaître une éducatrice.
Alors, Mme la Présidente, j'ai
l'impression qu'il va dire qu'il écoute, mais j'ai aussi l'impression qu'on va
parler beaucoup parce que le ministre va rester campé dans ses positions. À
moins qu'il y a un mot magique qui est sorti de la bouche de quelqu'un qui fait
que ça change l'idée, mais ça me surprendrait. Habituellement, on peut faire
beaucoup de discussions là-dessus. Ce qu'on cherche à faire, c'est une
cohérence et une volonté...
M. Skeete : ...
Mme
Charbonneau
:
Bien oui.
M. Skeete : ...je ne veux pas
prétendre les intentions de la collègue, là...
Mme
Charbonneau
:
Bien, c'est ce que tu fais, là.
M. Skeete : Mais je pense
qu'on porte des intentions au ministre, qui est ici de bonne foi, dans le but
de faire avancer la société québécoise, pour lequel on est tous ici. Je pense
que le ministre, il est ouvert. Je pense qu'on est ici... On a le droit de ne
pas toujours être d'accord, mais l'important, c'est de s'écouter et
d'entretenir des relations cordiales.
Mme
Charbonneau
:
...exactement ce que j'ai dit.
M. Skeete : Mais je vais
laisser la décision à la présidente, là. Je pense qu'on porte des intentions au
ministre, qui est ici de bonne foi pour faire avancer le projet de loi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Monsieur...
Mme Rizqy : Vous me
permettez...
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme Thériault) :
Non. Vous allez me laisser...
M. Skeete : ...d'accord, mais
l'important, c'est de s'écouter et d'entretenir des relations cordiales.
Mme
Charbonneau
:
...exactement ce que j'ai dit.
M. Skeete : Mais je vais
laisser la décision à la présidente, là. Je pense qu'on porte des intentions au
ministre, qui est ici de bonne foi pour faire avancer le projet de loi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Monsieur...
Mme Rizqy : ...
La Présidente (Mme Thériault) :
Non. Vous allez me laisser faire mon travail de présidente, Mme la députée de Saint-Laurent,
pour commencer, et je vais répondre bien gentiment au collègue de Sainte-Rose
qu'en commission il est d'usage d'avoir une règle de pertinence qui est
interprétée d'une manière assez large.
J'écoute et je suis avec beaucoup
d'attention ce qui se dit de part et d'autre, et ma collègue est une femme qui
est expérimentée aussi. Elle... De manière générale, ses interventions sont sur
le sujet, et c'est ce qu'elle a fait depuis le début. Donc, voilà, je pense que
le point est fait. On peut aimer ou pas les propos. De la manière dont elle le
fait, elle le fait d'une manière très cordiale, très correcte et conforme avec
notre règlement.
Donc, Mme la députée de Mille-Îles, je
vous demande de continuer votre intervention. La parole vous appartient.
Mme
Charbonneau
:
Je poursuis en disant — la parole sera au ministre dans quelques
instants : La volonté, c'est vraiment de faire un lien entre un réseau et
l'autre, de ne pas les mettre en concurrence, de ne pas faire en sorte que mon
parent ait de la difficulté à choisir parce qu'il y a, dans un et dans l'autre,
une difficulté plus une volonté de réflexion par rapport à ses propres valeurs.
Et, de ce fait, bien, dans cette volonté
de dire : On va faire appel à ce qui est écrit dans une autre loi pour
pouvoir donner une destinée à un ratio au préscolaire, bien, je pense qu'il y a
là quelque chose de fort intéressant qui ne donne pas un nombre mais qui donne
un objectif. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée des Mille-Îles. M. le ministre.
M. Roberge : Merci, Mme la
Présidente. Juste préciser quelques éléments sur ce que ma collègue vient de dire.
Mme
Charbonneau
:
Pour la convention collective.
M. Roberge : Oui. Pour la
convention collective, on a validé, et, pour les quatre ans, c'est là. C'est à
l'annexe 25. C'est bien présent. Il n'y a pas juste les cinq ans, il y a les
quatre ans, puis c'est là.
Ensuite, quand on dit qu'on doit avoir la
même chose...
Mme
Charbonneau
:
Je m'excuse, mais, si je peux me permettre, M. le ministre... Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Thériault) :
...Mme la députée de Mille-Îles, on va laisser le ministre terminer. Ne vous
interpellez pas. Il avait un complément d'information qui était fort pertinent.
Quand il aura terminé, si vous voulez avoir la parole à nouveau, vous me le
signifiez, et je vous donnerai la parole. M. le ministre.
M. Roberge : Merci bien. Donc,
je serai bref. Donc, les informations que ma collègue disait ne pas être dans
la convention, bien, je veux juste préciser, c'est à l'annexe 25. On précise
bien qu'au fil des années ça a été réduit, d'ailleurs.
Maintenant, le maximum ultime pour une
classe, c'est 17, le maximum moyen par commission scolaire, c'est 14. C'est
écrit, c'est limpide, c'est là. En cinq ans, le maximum... pardon, le maximum
moyen est 17 et le maximum ultime est 19. Ça, c'est cinq ans. C'est dans la
convention.
Mes collègues nous disent qu'il faudrait
que ça soit partout pareil puis qu'il faudrait appliquer ce qu'il y a dans les
services de garde éducatifs à l'éducation. Bien, si on faisait ça, on
augmenterait le ratio pour les cinq ans, parce que, pour les cinq ans, dans les
règlements des services de garde éducatifs, c'est 20. Donc, en éducation, on a
un service supérieur au ratio qu'on souhaiterait importer.
C'est là qu'on voit que ce n'est peut-être
pas une si bonne idée tout le temps de se mettre... de mettre dans la loi qu'un
est à la remorque de l'autre puis de figer ça dans le béton. Je reste avec
cette... Bien, je voulais répondre, d'abord, à ma collègue, respectueusement,
pour l'informer, puis je voulais démontrer aussi que ce n'est peut-être pas une
si bonne idée, puis que, finalement, en pensant bien faire, on augmenterait le
ratio pour les cinq ans, ce qui n'est, je pense, pas l'objectif visé par ma
collègue. Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée des Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Deux choses, Mme la Présidente. Vous avez raison de m'arrêter des fois dans mes
élans. Je suis un peu rapide. Je suis... Mon intervention où j'avais un peu de
vent dans les voiles, c'était parce que je voulais savoir s'il y avait des
ratios d'écrits, puis le ministre a déjà répondu.
Ce que je me demandais, c'est : Est-ce
qu'on peut avoir le dépôt de cette page-là pour nous aider dans nos réflexions
à nous aussi? Parce que, si le ministre dit réfléchir, de ce côté-ci aussi.
Juste une copie du document, si tout le monde est d'accord avec le principe,
puisqu'il faut demander l'accord des gens pour le dépôt d'un document. Donc...
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : ...plaisir. Je
n'ai aucun problème. On l'a trouvé sur Internet, on l'a imprimé. Il n'est pas
annoté. Donc, ce n'est pas un document de travail...
Mme
Charbonneau
:
...il n'y a pas de souci. C'est juste plus...
M. Roberge : ...donc je n'ai
aucun problème à ce que ce soit distribué. C'est déjà en ligne. On peut le
mettre... distribuer papier via le secrétariat, sans problème.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Donc, on a un dépôt de document. Merci. Merci. Donc, est-ce que vous
voulez continuer, M. le ministre, ou on retourne à la députée des Mille-Îles?
M. Roberge : ...conclut.
Merci.
La Présidente (Mme Thériault) :
On va...
Une voix
: ...copie du
document, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Thériault) :
Vous aimeriez avoir copie du document immédiatement?
Une voix
: Oui, pour
travailler avec ça. Merci.
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. On va suspendre quelques instants. Ça ne sera pas très long, le temps
de faire des copies.
(Suspension de la séance à 11 h 55)
nw 180
La Présidente
(Mme Thériault) : ...ou on retourne à la députée de Mille-Îles?
On va...
Mme Rizqy : ...suspendre
pour avoir copie du document, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Thériault) :
Vous aimeriez avoir copie du document immédiatement?
Mme Rizqy : Oui, pour
travailler avec ça. Merci.
La Présidente
(Mme Thériault) : Parfait.
On va suspendre quelques instants, ça ne
sera pas très long, le temps de faire des copies.
(Suspension de la séance à 11 h 55)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 heures)
La Présidente
(Mme Thériault) : À l'ordre, maintenant! Donc, nous reprenons nos
travaux.
La copie du document a été distribuée à
tous les parlementaires, et le ministre m'a demandé de faire une intervention
en recommençant les travaux. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Roberge : Oui. Bien,
juste pour clarifier, quand j'ai dit que c'est l'annexe 25 qu'on a
distribuée, c'est la convention de la CSQ, mais c'est... ce sont les mêmes
chiffres, les mêmes nombres qu'on retrouverait dans la convention avec la FAE
ou l'APEQ dans le réseau anglophone. Mais je ne voulais pas que des gens
fouillent et pensent qu'on privilégie un système plutôt qu'un autre ou qu'on
fouille au mauvais endroit. C'est l'annexe 25 qui a fait ça, mais sinon,
peu importe, ça ne change rien, ce sera les mêmes informations sur les ratios.
Voilà.
La Présidente
(Mme Thériault) : Parfait, merci de la précision, M. le ministre.
La députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : M. le
ministre, où est-ce que c'est indiqué dans l'annexe 25 pour le ratio des
enfants de quatre ans qu'il allait aussi avoir l'accompagnatrice à demi-temps?
M. Roberge : Mme la
Présidente, justement, j'ai vérifié ça. Ce n'est pas dans la convention, ça a
été ajouté par la suite dans nos conditions et modalités. Donc, le ratio
enseignant ou enseignante est conventionné. L'idée d'ajouter l'éducatrice à
demi-temps, c'est quelque chose qui a été ajouté par la suite au-delà et...
donc, en surplus de ce qu'il y a comme convention collective.
Mme Rizqy : Juste pour...
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée de Saint-Laurent, puis après ça
j'aurais la députée de Sherbrooke.
Mme Rizqy : Justement,
mais où ça de façon... Mais j'ai... J'aurais quelques... questions sur...
là-dessus, là.
À quel endroit, quand vous parlez de
conditions et modalités? Quand est-ce que ça a été ajouté, aussi?
M. Roberge : C'est...
Vous avez dit : Où? Je m'en allais dire dans les normes et modalités. Là,
votre question : À quel moment précis? Je vais demander...
Une voix
: ...
M. Roberge : Oui. Où?
C'est dans les normes et modalités. Quand? On va vous dire ça dans quelques
minutes.
Mme Rizqy : Mais
modalités à quel endroit? Parce que ce n'est pas à l'annexe 25, ce n'est
pas dans la convention collective. C'est les modalités de quoi? Du règlement,
d'une directive? C'est ça, je n'arrive pas à savoir.
M. Roberge : Les normes
et modalités d'implantation de la maternelle. À chaque année, il y a un
document qui est envoyé aux commissions scolaires, qui s'appelle Normes et
modalités. On pourra... Bien là, on... Est-ce que c'est en ligne, ça?
C'est... Ça a été envoyé aux commissions scolaires, mais il n'y a pas rien
de...
Une voix
: Oui, oui,
c'est accessible en ligne.
M. Roberge : C'est
accessible aussi en ligne. On pourra peut-être dire... mais il n'y a pas de
cachette là non plus. Et donc... attendez un petit peu. Un petit peu...
Objectifs... Donc, Maternelle quatre ans à temps plein — Objectifs,
limites, conditions et modalités. Donc, ce n'est pas simplement Normes
et modalités, ça s'appelle Objectifs, limites, conditions et modalités
pour l'année 2019‑2020. Bon, ressource additionnelle... Attendez un petit
peu, on va finir par l'avoir «Ressource additionnelle. Une ressource
spécialisée dans le développement des enfants d'âge préscolaire doit être
présente à demi-temps dans la classe, en appui au personnel enseignant. Cette
ressource spécialisée pourrait être une technicienne ou technicien en éducation
spécialisée ou en service de garde.»
Et là est-ce qu'on peut me dire à partir
de quelle année ça a été dans les normes et modalités? Donc là, je viens de
vous lire celles de 2019‑2020, qui s'appliquent en ce moment. C'est une
exigence qu'on avait. Mais on va vous dire à partir de quand.
Des voix
: ...
M. Roberge : Bien, on va
envoyer, peut-être, au secrétariat l'adresse Internet, là. Est-ce que ça a été
envoyé?
Mme Rizqy : Bien, on...
Mme Labrie : ...dépôt du
document...
M. Roberge : Oui, mais on
va le déposer pour l'imprimer. Oui, oui, on va...
La Présidente
(Mme Thériault) : D'accord. Donc, il n'y a pas de problème, on va
donner au secrétariat le document. Mme la députée de Saint-Laurent, il vous
reste à peu près 1 min 30 s pour votre intervention.
Mme Rizqy : Mais c'est
des courtes questions. Justement, si ça a été bonifié en surplus de
l'annexe 25 puis de la convention collective, depuis hier on essaie de
trouver une façon, pensez-vous que ça pourrait être une des façon de l'ajouter
dans les normes et modalités? Parce que, là, si je regarde, là, p. 306, ça
terminait en 2017, là, le ratio de un pour 17, c'est à compter de 2017, mais on
est rendus en 2019. Comment qu'on fait pour arriver, là, à des ratios quelque
part dans les normes et modalités?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Le ratio
élèves-enseignant est conventionné. Là, vous avez vu que dans les normes et
modalités, on a précisé... et on va voir à partir de quelle année précisément
dans les normes et modalités qu'il y a une éducatrice à demi-temps. Le ratio,
pour nous, va rester dans la convention collective. Les normes et modalités, de
toute façon, sont édictées à chaque année...
M. Roberge : ...on va voir à
partir de quelle année précisément, dans les normes et modalités, qu'il y a une
éducatrice à demi-temps. Le ratio pour nous va rester dans la convention
collective, les normes et modalités, de toute façon, sont édictées à chaque
année.
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui, Mme la députée de Sherbrooke — oui, ce ne sera pas long — Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : En fait, moi, personnellement,
je n'ai pas pris connaissance des normes et modalités puis, pour faire mon
travail, en ce moment, j'aurais besoin d'en avoir pris connaissance. Donc,
est-ce que c'est possible de suspendre le temps qu'on nous remette ce document,
parce que je ne l'ai jamais vu jusqu'à maintenant, puis je pense que c'est
assez important, pour la suite du travail, qu'on puisse le lire au complet?
La Présidente (Mme Thériault) :
À la demande de la députée de Sherbrooke, nous allons suspendre quelques
instants, le temps de photocopier le nouveau document.
(Suspension de la séance à 12 h 6)
(Reprise à 12 h 22)
La Présidente (Mme Thériault) :
Donc, nous poursuivons nos travaux. Le document a été photocopié et distribué
aux membres de la commission. Et je rappelle que c'est Maternelle 4 ans à
temps plein — Objectifs, limites, conditions et modalités, pour l'année
scolaire 2019‑2020, un document d'une douzaine de pages. Et je me tourne vers
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Est-ce
que c'est possible de nous laisser le temps de le lire?
La Présidente
(Mme Thériault) : Bon. Maintenant, on veut du temps pour...
Mme Labrie : Je lis vite,
vous allez voir.
La Présidente
(Mme Thériault) : Vous lisez vite, là? C'est correct.
Mme Labrie : Je suis déjà
rendue à la troisième page.
La Présidente
(Mme Thériault) : Est-ce que... Vous êtes déjà rendue à la
deuxième page?
Mme Labrie : Oui.
La Présidente (Mme Thériault) :
Un petit deux minutes? On suspend deux minutes? Parce qu'il faut reprendre. Ou,
je ne sais pas, est-ce qu'il y a un autre collègue, en attendant, qui a une
remarque à faire? Ah! c'est la députée de Mille-Îles. Oui.
Mme
Charbonneau
:
Si ça permet à ma collègue et ça ne l'offense pas, parce qu'on est arrêté, je
vais prendre le temps, Mme la Présidente, pour poser une question qui revient à
la convention collective, parce que le ministre a bien fait de me corriger en
me disant : Il y a dans l'annexe XXV, je pense que c'est comme ça
qu'on l'appelée, une correction, et ça s'applique à tous les syndicats. Ça,
c'est la partie intéressante. La partie qui m'intriguait, puis j'ai essayé de
voir si j'étais capable de trouver l'information, c'est plus pour les
éducatrices. Est-ce que les éducatrices en milieu scolaire sont dans la convention
collective? Parce que, là, on va arriver à un espace où une éducatrice peut
être enseignante, et elle sera accompagnée d'une éducatrice, l'équipe de feu,
là. Je reviens à ça, parce que j'aime l'image du principe d'une équipe qui
s'occupe d'une classe. De ce fait, par contre, je l'ai dis un peu plus tôt, il
y a des avantages à être enseignante. Il y a des avantages à être éducatrice,
là, je ne dis pas qu'un milieu n'a pas d'avantages par rapport à l'autre, mais
c'est différent. Et, dans la convention collective, on gère non seulement les
ratios, mais on gère aussi la tâche, on gère aussi tout ce qui se rattache à
l'aspect emploi de l'enseignant. Puis le ministre nous le rappelle souvent, il
a été enseignant. Et j'ai trois enfants. Donc, j'en ai fréquenté quelques-uns,
parce que la relation parent enseignant est très importante pour moi. Et, de ce
fait, bien, chacun n'avait pas nécessairement les mêmes tâches, et quelquefois
on délimite les tâches d'une certaine façon dans la convention collective.
Donc, je me demandais si, dans la convention collective actuelle, celle qui se
rend jusqu'en 2020, parce que j'ai compris aussi avec le dépôt du document que
ça se rendait jusqu'en 2020 pour les quatre ans, et vous avez bien fait de me
trouver l'information et de me corriger, est-ce que les éducatrices en milieu
scolaire sont reconnues dans la convention collective qui est gérée pour la
classe enseignant?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Bien, ils ne
sont pas reconnus comme des enseignants. Quand on regarde la convention,
l'article donc on parlait tantôt, je pense... Attendez un peu. C'est-u 23? 25?
Des voix
: ...
M. Roberge : Bon. Le
ratio, c'est... Ce n'est pas juste adulte-enfant. C'est un ratio
enseignant-élève. Donc, on ne peut pas remplacer un enseignant par quelqu'un
d'autre. Et c'est différent. Les éducatrices sont des employées qui font partie
du syndicat, du syndicat des employés de soutien. Des fois, même, ce n'est même
pas... Parce que ça pourrait, à la limite, être un autre...
M. Roberge : ...ce n'est pas
juste adulte-enfants, c'est un ratio enseignant-élèves. Donc, on ne peut pas
remplacer un enseignant par quelqu'un d'autre. Et c'est différent, les
éducatrices sont des employées qui font partie du syndicat, le syndicat des
employés de soutien, des fois, même, ce n'est même pas... ça pourrait, à la
limite, être un autre syndicat, mais... Je suis pas mal sûr que, dans les mêmes
commissions scolaires, c'est les mêmes syndicats, mais des fois, c'est l'autre
section, disons, d'un syndicat. Puis les gens qui sont enseignants, bien, ils
sont assujettis à la convention collective des enseignants.
Donc, je reviens brièvement pour dire que
le ratio 1-17, là, pour, vraiment, le plus élevé, mais surtout 1-14 pour la
moyenne maximale, c'est un ratio enseignant-élèves, pas un ratio, mettons,
éducatrice-élèves. Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Mais ma précision était plus sur le principe de est-ce que... Parce qu'on se le
disait plus tôt, dans d'autres commissions, que s'il y a un manque de personnel
enseignant, on va aller piger dans la banque de gens qui sont éducatrices.
Quatre ans pour quatre ans. De ce fait, bien, si mon enseignante... Parce que
vous l'avez bien dit, puis vous avez bien fait de le spécifier, parce que je
suis sûre que les syndicats nous écoutent, ça peut prendre, dans la limite,
jusqu'à neuf ans pour qu'une éducatrice devienne enseignante si elle fait ses
cours à temps partiel puis elle travaille en même temps. Parce que c'est toute
une tâche, là, de faire... être responsable d'une maisonnée, employée à temps
plein dans une commission scolaire, puis en plus faire des études. C'est tout
un défi. Mais vous avez donné du temps pour que l'éducatrice devienne une
enseignante.
Moi, je veux savoir si, dans la convention
collective... Puis j'ai compris que vous me dites qu'ils sont peut-être
reconnus dans le personnel non enseignant, ou de soutien, mais le personnel
enseignant est vraiment très ciblé. Mais en même temps, vous ouvrez une
opportunité qui est intéressante à dire : Bien, si elle est éducatrice en
CPE, puis qu'elle a toutes les qualifications pour y être, puis qu'elle est
bien reconnue, bien, on pourrait prendre cette personne-là puis le mettre en
charge d'un groupe, comme une enseignante. Je veux savoir que, la journée que
ça arrive, parce que la FAE, là, elle n'est pas dans les CPE, la FAE, elle est
plus dans le milieu enseignant... Ça se peut que je me trompe encore, mais Mme
Lepage va vous fournir le document, si jamais je me trompe, je ne suis pas
inquiète, mais il me semble que la FAE n'est pas dans les CPE.
Ceci dit, je veux juste m'assurer qu'on
protège notre monde aussi, tu sais. Parce qu'il faut se le dire, là, ce qu'on
veut, c'est un milieu sécuritaire pour le jeune, en premier, pour les employés
puis pour le monde scolaire. Est-ce que l'éducatrice qui devient enseignante
par le biais du manque de personnel est reconnue et protégée, dans le fond,
dans la convention collective qu'on a actuellement, ou va-t-il falloir faire quelque
chose à l'extérieur de la convention collective pour pouvoir lui donner une
forme de reconnaissance et de rétention? Parce qu'on a ce défi-là aussi, après
cinq ans, d'avoir de la rétention auprès du personnel enseignant, parce que, quelquefois,
ils vont députés puis ils deviennent ministres, tu sais, ça fait qu'ils
quittent le monde de l'enseignement. Mais ceci dit, quelquefois, on a de la difficulté
à les retenir, pour toutes sortes de raisons, alors je me demandais si on
pouvait les reconnaître quelque part.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Je précise que je
n'ai pas quitté le monde de l'enseignement, que je suis en sans solde et que
mon poste est réservé, que je pourrais retourner enseigner.
Mme
Charbonneau
:
C'est vrai?
M. Roberge : Oui, bien sûr.
Mme
Charbonneau
:
C'est pratique, un syndicat, hein?
M. Roberge : Bien sûr. Tout à
fait. Tout à fait. Ceci dit, pour préciser...
Une voix
: ...
Mme
Charbonneau
:
Non, ce n'est pas les commissions scolaires, c'est les syndicats.
M. Roberge : Là, j'entends
toutes sortes de commentaires.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Roberge : Bon. Pour
préciser ce que vous venez de dire... Je suis content que vous reveniez sur
l'idée que, là, une éducatrice se ferait confier un poste d'enseignant ou
d'enseignante. Ce n'est pas tout à fait ça, puis je suis content d'avoir
l'occasion de le préciser.
Mme
Charbonneau
:
Ah!
M. Roberge : La semaine
dernière, on a édicté le règlement pour préciser beaucoup, beaucoup, beaucoup
la reconnaissance d'acquis. C'est un règlement qui est transversal en matière
de reconnaissance d'acquis de compétences de personnes qui veulent devenir
enseignant, qui viennent des États-Unis, du reste du Canada, du reste de la
planète, qu'on reconnaisse leurs diplômes avec équivalence. Ce n'est pas un passe-droit,
là, on ne reconnaît pas tous les diplômes à égale valeur, mais l'idée, c'est de
faire l'effort de reconnaître vraiment la qualification des gens et leur
expérience. Et on s'est donné... La, vous comprenez qu'une fois qu'on l'a
édicté, il faut que l'équipe de fonctionnaires travaille, là, pour trouver
toutes les équivalences, de concert avec les universités, mais on a avancé et
on a précisé une voie de passage pour reconnaître l'expérience, la compétence
des gens qui seraient éducatrices dûment qualifiées et diplômées avec la
technique au collégial, qui auraient, au minimum, deux années d'expérience à
temps plein. Donc, ça, c'est les deux premières conditions.
• (12 h 30) •
Ensuite, ce n'est pas l'éducatrice qui a
deux années d'expérience qui devient enseignante si elle s'en va travailler
dans une école. Même si tu as 25 ans d'expérience, tu es éducatrice. Pour être
considérée comme... dire, O.K., tu pourrais être considérée comme enseignante,
et c'est ce que dit le règlement édicté...
12 h 30 (version non révisée)
M. Roberge : ...première
condition, ensuite, ce n'est pas l'éducatrice qui a deux années d'expérience
qui devient enseignante, si elle s'en va travaille dans une école, même si tu
as 25 ans d'expérience, tu es éducatrice. Pour être considérée comme... O.K. Tu
pourrais être considérée comme enseignante et ce que dit le règlement édicté la
semaine dernière, deux années à temps plein, c'est l'équivalent de 3 000
heures, là, d'expérience, bien, ce n'est pas une éducatrice qu'on reconnaît
comme enseignante, c'est quelqu'un, dont on reconnaît les qualifications,
l'expérience, et qui devient, d'abord, une étudiante. On va dire, une étudiante
dans les facultés d'éducation qui réussit, au minimum, trois cours, parce qu'on
a ciblé des cours en gestion de classe, je ne veux pas me tromper, en tout cas,
dans trois domaines différents, vraisemblablement, ça va être plus que trois,
parce qu'il faudrait que les trois se donnent dans la première session, puis on
sait l'horaire dans les universités, il est possible que tu prennes trois
cours, qu'il y en ait deux puis que ça en prenne deux, trois sessions avant
d'avoir ces trois cours-là. Mais, au minimum, la technique, 3 000 heures
d'expérience, être inscrit pour le baccalauréat, être admis, avoir réussi,
minimum, les trois cours ciblés, je ne me souviens plus, de mémoire, lesquels.
Et, après quoi, ce n'est pas une éducatrice qu'on dit maintenant «tu es
enseignante», c'est quelqu'un qui est une étudiante à l'université, qui a des
cours de réussis, dans le fond, c'est quelqu'un qui est en formation, en train
de faire son bac, à qui on dit : Bien, tiens, je peux te confier tout de
suite une tâche d'enseignant pendant que tu complètes ta formation.
Donc, il faut faire attention, il y a des
gens qui pensaient que là on déshabillait un réseau pour habiller l'autre,
qu'on allait voler des ressources, et je ne sais quel autre scénario. Ce n'est
pas le cas, ce n'est pas un passe-droit, ce n'est pas une passe gratuite, mais
c'est une opportunité de reconnaître les compétences de ces personnes-là,
surtout des femmes, et de dire : Bien, quand vous avez choisi peut-être à
17, 18 ans, de devenir éducatrice, peut-être que c'est un choix de carrière que
vous allez faire jusqu'à la retraite. Vous n'avez pas choisi quelque chose qui
est un cul-de-sac, qui ne vous permet pas après d'aller vers d'autre chose, si
c'est votre souhait. Puis, comme gouvernement, on reconnaît la valeur de votre
diplôme, on reconnaît la valeur de l'expérience passée. Moi, je trouvais que
c'était une belle reconnaissance des acquis, ce n'était pas un geste de pillage
de ressources humaines comme certains l'ont cru. Donc, je voulais le préciser
quand même puis ce n'est pas une passe gratuite comme ça. Puis oui, c'est
exigeant de travailler et d'étudier à temps partiel, c'est vrai, mais, écoutez,
ce n'est pas des centaines, ce n'est pas des milliers, c'est des dizaines de
milliers d'étudiants universitaires avec les facultés. Toutes les facultés de
toutes les universités sont pleines d'étudiants et d'étudiantes qui étudient à
temps partiel y travaillent aussi. Donc, ce ne serait pas la première fois.
Donc, je voulais préciser ceci puis, en
même temps, on a précisé que, dans la convention collective — je vais
regarder ici, excuse-moi — dans les conventions collectives, les
enseignants, bien, ont leur disposition puis les éducateurs, les éducatrices
ont leurs dispositions distinctes. Et je reviens avec quelque chose, parce qu'on
a bien distribué le document, les normes et modalités pour cette année, qui ont
été édictées ou déposées, envoyées à tous, là, en juin puis qui précisent qu'on
a une technicienne en éducation spécialisée ou en services de garde qui ont une
tâche à demi-temps à chaque fois qu'il y a une classe de maternelle quatre ans.
Précédemment, il y avait cette disposition-là, mais c'étaient dans les règles
budgétaires, d'une année à l'autre. Et, cette année, pour la première fois, on
l'a mis comme une condition, c'est-à-dire c'est une condition sine qua non, si
vous voulez ouvrir une maternelle quatre ans, ça prend ça, c'est formel, c'est
obligatoire, et on le retrouve, je pense, à la page 3, en haut dans ressources
additionnelles. Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. J'ai la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Suite à la
lecture des documents qui nous ont été présentés, moi, ce que je constate
vraiment, c'est qu'on a une absence totale de garantie qu'il y aura toujours
une équipe de feu pour s'occuper des maternelles quatre ans. Dans la convention
collective, il y a une mention de ratio, qui est un pour 17 , et il n'y a
aucune mention du tout qu'il y a une ressource de soutien pour l'enseignant ou
l'enseignante dans la convention collective, il n'y a aucune garantie ici, ce
n'est écrit nulle part qu'il y a une ressource supplémentaire qui va être
accordée. Donc, la garantie n'est pas dans la convention collective. La
mention, dans le document de conditions et modalités qui nous a été transmis,
ça, c'est un document qui est produit annuellement, selon ma compréhension,
donc c'est susceptible de changer à chaque année. Donc, on n'a aucune garantie
à long terme que cette ressource additionnelle là, elle va rester, si jamais la
pénurie de main-d'oeuvre était telle que l'année prochaine ou, dans deux ou
trois ans, le ministre dise : C'est impossible de garantir une ressource
supplémentaire, on enlève ça des conditions et modalités. Ah! on vient de
perdre la ressource additionnelle...
Mme Labrie : ...compréhension,
donc c'est susceptible de changer à chaque année. Donc, on n'a aucune garantie
à long terme que cette ressource additionnelle là, elle va rester. Si jamais la
pénurie de main-d'oeuvre était telle que l'année prochaine ou dans deux ou
trois ans le ministre disait : C'est impossible de garantir une ressource
supplémentaire, on enlève ça des conditions et modalités, ah! on vient de
perdre la ressource additionnelle.
Donc, comme on n'a absolument aucune
garantie que ça va rester comme ça à long terme ni dans le document de
conditions et modalités ni dans la convention collective, pour moi, là, tout
ça, là, ça renforcit l'importance, pour moi, de l'inscrire dans la loi, le
ratio. La garantie, elle est nulle en ce moment. Il n'y a aucune garantie ni
dans la convention collective ni avec ce document-là que l'équipe de feu, elle
va exister.
Puis j'aimerais poser une question très,
très, très simple au ministre : Est-ce que, pour lui, la qualité dépend en
partie du ratio? Et, si oui, est-ce que c'est acceptable d'avoir une qualité à
temps partiel?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, j'ai
mentionné hier qu'il y a plusieurs éléments qui font partie du ratio : la
formation des gens qui sont là, le ratio enfants-adulte, ça fait partie,
l'environnement physique. Il y a plein de choses qui font partie du cadre qui
fait que le parent a confiance, puis nous, comme gouvernement, on sait que le
service est un service de qualité.
Dans une classe, ça se peut que,
supposons, un orthophoniste ou un orthopédagogue soit présent dans la classe
quatre heures-semaine, puis c'est un service apprécié, ça répond aux besoins.
Mais ça ne veut pas dire que les services éducatifs dans cette classe-là sont
de qualité quatre heures-semaine, ça veut dire que ce soutien-là de ce
professionnel-là dans cette classe-là fait la différence pour les enfants
quatre heures-semaine.
Puis l'enseignant ou l'enseignante
planifie ses activités, sachant que, supposons, le mardi matin et le mercredi
matin, il y a l'orthophoniste ou il y a l'orthopédagogue. Donc, ce n'est pas là
que tu vas faire les arts nécessairement. Tu vas t'arranger pour profiter au maximum
du fait que cette ressource-là qui arrive avec des compétences complémentaires
aux tiennes comme enseignant... Bien, tu planifies tes activités pour tenir
compte de ce coup de main là puis de cette force-là.
Ce qui se passe dans les maternelles quatre
ans en ce moment... J'ai parlé à plusieurs enseignants. J'en ai visité, des
maternelles quatre ans, puis j'ai parlé, puis j'ai parlé aux éducatrices, j'ai
parlé aux enseignants. J'ai dit : Bon, puis, comment ça fonctionne la
relation? Qui fait quoi? Chaque fois, il y a une dynamique qui s'installe, puis
l'enseignant, l'enseignante planifie ses activités en fonction de la
disponibilité de l'éducatrice.
Bien, quand j'ai l'éducatrice, je
m'arrange pour faire des choses peut-être qu'il y a plus de manipulations parce
que j'ai besoin d'une plus grande supervision pour faire des manipulations si
je décide de faire tel type de bricolage ou tel type d'activité. Bien, je vais
planifier ça selon mon horaire, en disant : Bien, cet après-midi...
Supposons, j'ai 11 enfants dans ma classe. Cet après-midi, je n'ai pas
l'éducatrice, je vais faire, on va dire, des comptines. Ça va. Ce matin, je
sais que j'ai l'éducatrice, je vais faire telle chose.
Ça se planifie très bien en maternelle
quatre ans, comme l'ajout de ressources complémentaires se planifie dans une
classe au primaire. Je peux vous le dire, pour l'avoir vécu.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée de Sherbrooke, avez-vous encore...
Mme Labrie : Bien, écoutez,
moi, là, si j'étais une enseignante, en ce moment, en maternelle quatre ans,
là, je serais très, très inquiète de savoir que ce n'est pas plus sécurisé que
ça, le concept de ressource spécialisée additionnelle, là. Il n'y en a pas de
sécurité, en ce moment, que ça va perdurer dans le temps.
Donc, moi, ça m'inquiète comme députée et
ça m'inquiéterait comme parent, ça m'inquiéterait comme enseignante. Donc, il
faut que ce soit sécurisé quelque part, puis là je ne vois pas où, en ce
moment, ce l'est.
Donc, qu'on nous propose des solutions
dans la loi, dans un règlement, quelque part. Ça doit être sécurisé que cette
ressource-là, elle va être présente, puis, moi, dans mon scénario idéal, là,
elle serait présente en tout temps s'il y a 17 enfants.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, écoutez,
moi, je ne suis pas inquiet de la qualité des services dans les maternelles
quatre ans. Je constate que la qualité s'améliore d'année en année. Je sais
qu'un programme amélioré s'en vient. Et, au-delà des perceptions, des craintes,
des inquiétudes... Je suis allé, là, de visu, j'ai parlé aux profs, j'ai parlé
aux éducatrices, qui disent : Ça fonctionne.
Alors, sincèrement, «don't
fix it if it works», comme on dit en anglais. Je dirais que c'est un
réseau qui fonctionne en ce moment.
Une voix
: ...
M. Roberge : Je ne vous dis
pas que... D'autres choses peuvent fonctionner ailleurs. Je ne m'attaque pas à
d'autres réseaux qui fonctionnent aussi, que mes enfants ont fréquentés aussi.
Mais il y a quelque chose qui fonctionne bien ici, puis on n'a pas besoin de
l'inscrire dans la loi ou dans un règlement. La preuve est qu'au moment où on se
parle, en ce moment, là, ça fonctionne.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Sherbrooke.
• (12 h 40) •
Mme Labrie : Notre travail,
c'est de prévoir à long terme. Là, on sait que cette année, en...
M. Roberge : ...mais il y
a quelque chose qui fonctionne bien ici. Puis on n'a pas besoin de l'inscrire
dans la loi ou dans un règlement. La preuve est qu'au moment où on se parle, en
ce moment, là, ça fonctionne.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Notre
travail c'est de prévoir à long terme. Là, on sait que, cette année, en 2019‑2020.
il y aura cette ressource supplémentaire. On n'a même pas aucune garantie qu'à
la rentrée scolaire prochaine il y en aura encore. Il va falloir au mois de
juin, à la sortie du prochain de document de conditions et modalités, pour voir
si effectivement le ministère pense qu'il y a des ressources suffisantes dans
le réseau pour allouer encore cette ressource additionnelle là l'année prochaine.
C'est impossible d'être rassuré en ce moment, là. On a juste la certitude que,
cette année, elle va être là, cette ressource-là. Puis on a mis en doute que
c'était suffisant déjà. Puis en plus on n'est même pas certains que ça va
rester. Donc, il faudrait au minimum que ça soit inscrit dans la convention
collective que cette ressource-là est prévue, je veux dire. Ce n'est pas
rassurant, là.
Puis j'entends le ministre qui me
dit : Ça va bien en ce moment parce que c'est là. Bien, tant mieux. Mais
nous, on veut que ça aille bien tout le temps. On veut que ça aille bien aussi
l'année prochaine, peu importe la pénurie de main-d'oeuvre. On veut que ça
aille bien tout le temps dans ces classes-là. Ça fait que le jour où ça va être
un petit peu trop compliqué de recruter, il va se rendre compte qu'il y a une
pénurie de main-d'oeuvre trop importante, s'il enlève des conditions et
modalités, là, bien, le ratio, ça va être un pour 17, 100 % du temps. On
va s'être un peu fait avoir. Ça fait que rassurez-nous puis inscrivez-le
quelque part dans la loi, ou dans le règlement, ou à la limite, dans la
convention collective, là, mais il faut que ce soit clair, que ça ne bougera
pas, que cette ressource additionnelle là, elle est là.
M. Roberge : Bien, je
suis content d'entendre pour la première fois ma collègue préciser que ça peut
être par règlement, dans la loi ou dans la convention collective. On va finir
par se rejoindre. Puis c'est correct, là, de vérifier, d'analyser, de
s'inquiéter de quelque chose qui pourrait avoir été oublié, c'est un peu notre
travail de parlementaire en article par article, mais il faut être aussi l'écho
du terrain. Puis je ne prétends pas que j'ai parlé à toutes les directions
d'école, ce n'est pas vrai, là, j'en ai parlé à vraiment beaucoup, beaucoup,
beaucoup, puis beaucoup de profs. Personne qui m'a dit dans des rencontres
MEES-partenaires, avec les associations, directions d'école que je rencontre
fréquemment, puis je vise des écoles fréquemment, il n'y a pas personne qui m'a
dit : Bon, on a assez peur de perdre notre éducatrice l'an prochain. C'est
juste dans les normes et modalités. Faites quelque chose, M. le ministre. Il
n'y a personne qui a cette crainte-là, là. Il n'y a personne qui l'a exprimée.
Je ne peux pas dire qu'il n'y a personne au Québec qui a cette criante-là, ça
se peut, là, mais laissez-moi vous dire que ce n'est pas l'écho du terrain. Il
n'y a pas de prof que dit : Ça fait quatre ans que j'ai maternelle quatre
ans, je suis assez inquiet, l'an prochain, de ne pas avoir d'éducatrice. Il n'y
a personne qui a dit ça, là. Puis il n'y a personne non plus dans les
directions d'école qui m'a fait savoir ça. Puis ce n'est pas parce que je ne
vais pas sur le terrain. Je parle à la fois aux représentants nationaux des
syndicats, je parle aux représentants nationaux des directions d'école, des
profs, puis je vais sur le terrain parce que, des fois, tout le monde ne dit
pas exactement la même chose. Puis là, il n'y a personne qui vit dans cette
peur-là, là. Ce n'est pas vrai, là.
Mme Labrie : Et, tu sais,
en ce moment, dans le réseau de l'éducation, là, il y a effectivement des
commissions scolaires, des directions d'école, des équipes-école qui sont
inquiètes même de n'a pas avoir le nombre de titulaires dont ils ont besoin
pour toutes leurs classes. Ça fait que vous ne me ferez pas croire que personne
n'est inquiet que d'autres ressources ne soient pas disponibles. Il manque des
titulaires par centaines, des titulaires de classe. Ça fait que la ressource
complémentaire additionnelle, moi, je pense qu'il y a plus de gens que le
ministre pense qui sont inquiets qu'elle prenne le bord à un moment donné, là.
Il manque de titulaires. Est-ce que le ministre est au courant?
La Présidente
(Mme Thériault) : Et, Mme la députée, votre temps est écoulé avec
votre dernière intervention. Donc, je vais laisser le ministre répondre à votre
question.
M. Roberge : Je suis au
courant de ce qui se passe parce que j'ai posé à question, hein? Les autres
gouvernements ne la posaient pas. Je l'ai eue. J'ai eu l'information. Je l'ai
rendue publique. Si vous êtes au courant du nombre de profs qu'il manque, c'est
parce que j'ai posé la question puis je l'ai rendue publique en toute
transparence. Donc, je sais le bien. Mais les gens ne s'inquiètent pas que le
ratio change parce que c'est difficile de recruter des enseignants. Les gens ne
s'inquiètent pas que, tout à coup, on change d'idée puis on enlève le poste
d'éducatrice. C'est ça que... C'était ça, l'écho. Je ne prétends pas qu'il n'y
ait pas de direction adjointe aux ressources humaines dans les commissions
scolaires qui ne s'inquiètent pas du manque de pénurie. Oui, oui, bien sûr que
le problème de recrutement... Y a-tu une alarme qui passe en ce moment?
Une voix
: ...la porte
à côté.
M. Roberge : Ah O.K. Ah
oui! C'est ça. Le problème de recrutement peut inquiéter des directions des
ressources humaines. Puis ils travaillent fort pour le recrutement. Ça, je vous
le concède, là, qu'ils travaillent très fort. Mais ce n'est pas les
enseignantes qui s'inquiètent, de dire : Bien, à cause de la pénurie, j'ai
peur qu'on me coupe mon éducatrice. C'est juste ça que je veux dire.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci, M. le ministre. J'ai la députée de
Westmount—Saint-Louis qui avait signifié son intérêt. En vous indiquant qu'il
vous reste 3 min 30 s à votre temps, Mme la députée.
Mme Maccarone : Oh! je
vais parler très rapidement. Je veux juste préciser qu'on n'est pas contre le
fait d'avoir un duo de feu, d'avoir une éducatrice. C'est pour les ratios.
Alors, pourquoi ne pas discuter d'un ratio 1-10 avec un professeur et...
k1355 La
Présidente (Mme Thériault) : ...de Westmount—Saint-Louis qui avait
signifié son intérêt. En vous indiquant qu'il vous reste
3 min 30 s à votre temps, Mme la députée.
Mme Maccarone : Oh! Je vais
parler très rapidement. Je veux juste préciser qu'on n'est pas contre le fait
d'avoir un duo de feu, d'avoir une éducatrice. C'est pour les ratios. Alors,
pourquoi ne pas discuter d'un ratio 1-10 avec un professeur et une éducatrice?
Première question.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien là, vous
amenez un ratio un-cinq. Écoutez, vous proposerez ça dans votre plateforme, en
2022, là, nous, on s'est présentés devant l'électorat en 2018 puis on s'est dit
qu'on allait avoir une enseignante et une éducatrice à temps plein. Ça faisait
partie de nos engagements, on a rempli nos engagements. On a dit qu'on allait
déployer, on va le faire, mais on ne refera pas, chacun, nos plateformes, nos politiques
à tout bout de champ.
Mme Maccarone : C'est parce
que le ratio est vraiment vis-à-vis les professeurs, et non nécessairement les
éducatrices. C'est de ce ratio qu'on est en train de parler. Alors, quand on va
parler des renégociations avec les conventions collectives, pourquoi ne pas
dire 1-10? On peut rajouter des ressources, il n'y a personne qui est contre
ça. Je n'ai aucune idée si vous avez même le son de cloche des syndicats, si
eux, ils vont être d'accord avec un 1-14, 1-17 — puis on sait que ça
se dépasse — peut-être, eux, ils vont dire : Nous, on on
n'acceptera pas plus que 1-12. Puis ça, c'est professeurs, on ne parle pas
d'éducatrices, on parle uniquement de professeurs. Je pense qu'il faut être
conscients de ça, on parle vraiment juste de ce ratio-là.
Et je veux juste amener un peu de la
lumière sur le réseau anglophone, parce qu'il ne me reste pas beaucoup de
temps. Je sais que vous avez dit, dans votre expérience, les classes ne sont
pas surpopulées, on ne dépasse pas le 17, mais je peux vous garantir que, dans
le réseau anglophone, ce n'est pas la réalité, on dépasse souvent, régulièrement,
le 17. On sait qu'on peut le faire. Souvent, ça monte jusqu'à 20 enfants, ça
peut être plus. Puis pas parce qu'eux, ils souhaitent avoir des classes
surpopulées, c'est une réalité du terrain, du territoire, une décroissance,
c'est une réalité d'un manque de ressources, c'est une réalité de dire :
On ne peut pas séparer nos familles, on ne peut pas envoyer nos enfants à une
autre école, parce qu'il y a juste une école de quartier. Alors, la réalité est
vraiment différente, d'où l'importance de peut-être mettre en valeur des
balises claires pour eux, des ratios qu'ils peuvent respecter.
Parce que veut, veut pas, même si on ne
veut pas dire au micro, l'éducation, souvent, on parle de l'argent. C'est
coûteux, ouvrir des classes pour juste trois élèves, ça fait qu'on va souvent
avoir une classe avec 20 enfants au lien d'avoir une avec 17, une avec trois ou
deux avec... Ça se peut que ça va arriver quand même que ça va être 1-10, mais
si ça va être surpopulé, on rajoute aussi de l'argent. Il faut avoir plus de budget,
parce qu'il faut repayer encore des primes pour ces professeurs-là, puis avec
raison. Est-ce que ça, ça veut dire il faut aussi rajouter des primes
salariales aussi à nos éducatrices parce que la classe va être surpopulée? Je
n'ai aucune idée. Est-ce qu'il faut prévoir de ces budgets-là? Puis comment ça
fonctionne avec les salaires pour les personnes qui débutent comme professeur?
J'ai compris qu'on a toutes sortes de balises aussi, mais il vraiment prendre
en considération ceci, la réalité est totalement différente dans un autre
réseau.
Vous avez visité plusieurs des maternelles
quatre ans, est-ce que c'étaient des classes pleines, de 17 enfants, ou est-ce
que les gens ont dit que ça a bien été parce qu'on avait trois enfants, 10
enfants, huit enfants? Ça fait que, oui, en effet, quand j'ai trois, huit, 10,
je comprends, ça va bien, je suis contente d'avoir de l'aide, parce que c'est
ça qu'on cherche. Mais est-ce qu'il y en a vraiment, des maternelles quatre ans
qui sont remplies de 17 enfants puis qu'on dit : Ça va bien, pas besoin de
changer le ratio? Je vous dirais que je pense que ces personnes –là méritent
d'avoir au moins une écoute, pour ceux qui sont pleins, puis comme ça
fonctionne ailleurs. Ça prend un ratio pour les professeurs, uniquement pour
ça.
La Présidente (Mme Thériault) :
Et vous avez écoulé votre temps, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. J'ai
la députée de Mille-Îles qui a signifié son intention. Il vous reste à peu
près... quatre minutes, à peu près.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Je vais essayer de faire comme ma collègue, mais aller vite aussi, hein,
on essaie de parler vite. Pour le principe de l'éducatrice qui va être reconnue
comme enseignante, parce que je suis restée un peu prise sur la fonction, là,
le ministre me l'a expliqué, je veux juste bien comprendre. Quand l'éducatrice
va devenir une enseignante, c'est parce qu'on va lui avoir reconnu des
compétences dans non seulement ses heures travaillées, mais aussi dans les
cours qu'elle a suivis. Et est-ce qu'elle devra être au préalable inscrite aux
cours à l'université, ou ce n'est pas nécessaire? Je veux juste être sûre que
je comprends la déclinaison des gestes qu'elle doit poser pour... de passer
d'éducatrice à enseignante. Je veux juste mieux comprendre.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
• (12 h 50) •
M. Roberge : Doit avoir le
diplôme technique trois ans, doit avoir 3 000 heures de faites, doit être
admis en faculté des sciences de l'éducation, doit avoir réussi au minimum les
trois cours, en didactique, en psychopédagogie et en gestion de classe...
Mme
Charbonneau
:
...juste mieux comprendre.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Doit avoir
le diplôme technique trois ans, doit avoir 3 000 heures de faites,
doit être admis en faculté des sciences de l'éducation, d'avoir réussi au
minimum les trois cours, en didactique, en psychopédagogie, en gestion de
classe. Et après quoi elle pourra postuler pour avoir ce qu'on appelle une
tolérance d'enseignement conditionnelle à la poursuite et au succès des études.
Mme
Charbonneau
:
Et, pendant ses études, elle sera reconnue comme nos étudiantes...
M. Roberge : Comme
enseignante.
Mme
Charbonneau
:
...qui sont en train d'étudier, pour devenir une enseignante en stage. Elle
pourra être reconnue comme la même qualité de personne pour être enseignante
dans une classe.
M. Roberge : Oui, c'est
une enseignante.
Mme
Charbonneau
:
O.K. Je voulais vraiment comprendre la déclinaison parce qu'on a vraiment au
Québec une difficulté avec... la reconnaissance des compétences. Si ça va plus
vite en éducation, tant mieux. Mais je vous dirais qu'il y a plusieurs milieux
où la reconnaissance, elle est beaucoup plus difficile, et longue, et ardue que
ça.
Dans le principe des ratios, dans
l'article 25, que j'ai ici, je n'ai pas vu... peut-être que je ne m'y suis
pas attardée suffisamment longtemps, je n'ai rien vu pour les élèves en milieu
défavorisé. Je sais qu'en cinq ans quelquefois les ratios pouvaient changer.
Là, je ne le vois pas ici. Est-ce qu'il y a une autre feuille qui parle des
milieux défavorisés?
M. Roberge : En ce
moment, il n'y a des classes qu'en milieu défavorisé encore... pendant les
premières années et cette année encore, mais c'est le même ratio à l'extérieur.
Mme
Charbonneau
:
O.K. C'est juste que, dans notre document qu'on a présentement, ce n'était pas
marqué élèves... Mais vous avez raison de me le rappeler, quand qu'on... quand
le Parti libéral a ouvert à plus large, il a ouvert pour élèves en milieu
défavorisé. Au préalable, avant que le Parti libéral pose ce geste, on ouvrait
des classes pour les élèves avec des défis supplémentaires, qu'on appellera, pour
le but de la discussion, «handicapés». Est-ce que, dans la nouvelle mouture des
ratios élèves handicapés ou élèves en milieu défavorisé... aura quelque chose
de particulier ou on garde les ratios pareils partout malgré le fait...
Puis je vous souligne mon intention pour
que vous soyez vraiment bien éclairé. Mon intention, c'est vraiment de revenir
sur le principe qu'un élève de quatre ans qui arrive en classe pour la première
fois dans le monde scolaire n'est pas ciblé, il n'est pas dépisté, il n'est pas...
Surtout s'il n'a pas passé par le circuit CPE, tu sais. S'il arrive directement
de la maison, on ne sait pas encore nécessairement. On va peut-être le voir aux
premières évaluations, la demi-heure qu'il va passer avec l'enseignante pour
l'accueil, là. Est-ce qu'il a une difficulté langagière? Est-ce qu'il est
allophone? Mais, vu qu'il n'est pas déjà ciblé puis qu'habituellement un
enseignant peut jouer sur son ratio... je ne dis pas que ça joue, mais ça vient
changer le ratio si un élève est ciblé, j'essaie de le dire correctement parce
que je sais que depuis quelque temps qu'on est écoutés par les syndicats, il
faut choisir nos mots, vous le savez.
Donc, si, à quatre ans, je n'ai pas encore
été ciblé mais que j'ai besoin d'un service supplémentaire et que je pourrais
représenter dans une classe un dénombrement différent, comment je fais pour...
Tu sais... ce n'est pas dans l'annexe 25. Est-ce qu'il y a un endroit,
soit par les règlements, soit par les modalités, où on identifie cet aspect-là
d'une classe quatre ans?
M. Roberge : Il y a des
enfants qui... déjà à quatre ans, qui ont des handicaps ou des difficultés
telles que ça a été visible des fois même à un an, à deux ans. Il y a des
classes spécialisées pour les enfants de quatre ans, il y en a quatre à la
CSDM, et le ratio est de six. Le maximum est de six enfants par enseignante.
Donc, ça existe. C'est rare, mais il y en a. Et le ratio est en fonction des
besoins de ces enfants spécifiques.
Mme
Charbonneau
:
Donc, à l'inscription, le parent a déjà annoncé le principe de difficulté de
son enfant, donc l'enfant est ciblé puis mis dans une classe que la commission
scolaire a choisi de mettre à six parce que c'est son ratio, son choix de
commission scolaire pour pouvoir faire ce geste-là.
Donc, si l'enfant n'a pas été ciblé... Je
vous donne un exemple, M. le ministre, puis ma fille me déteste à chaque fois
que je la fais. Mais, quand ma fille est rentrée en maternelle, j'ai... il a
fallu que j'aie un coup de téléphone de l'enseignante qui me dise : On a
dépisté problème langagier sévère, il faut qu'elle aille dans une classe
spéciale pour la première année. Il a fallu que j'aie le coup de téléphone
comme parent pour savoir qu'il y avait une légère... un grand... pour moi, un
léger défi, mais, pour la commission scolaire, un grand défi auprès de mon
enfant. Puis, en première année, bien là, on l'a mise dans une
classe-ressource, c'est une classe spéciale.
Alors, si l'enfant n'est pas dépisté par
le parent, par l'aspect médical ou parce qu'il a été avant dans un système
professionnel, comme je fais pour mieux accompagner l'enseignante et la
personne qui va l'aider pour avoir un ratio intéressant?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Bien, comme
je vous l'ai dit, pour des enfants qui ont de très grandes difficultés, ça peut
être un handicap physique, ou tout autre, il y en a qui sont déjà accompagnés,
diagnostiqués très tôt, parfois dans les milieux...
Mme
Charbonneau
:
Oui, oui, tout à fait, ce n'est pas de ceux-là...
Mme
Charbonneau
:
...je fais pour mieux accompagner l'enseignante et la personne qui va l'aider
pour avoir un ratio intéressant?
M. Roberge : Bien, comme je
l'ai dit, pour des enfants qui ont de très grandes difficultés — ça
peut être un handicap physique ou tout autre — il y en a qui sont déjà
accompagnés, diagnostiqués très tôt...
Mme
Charbonneau
:
Oui, oui, tout à fait. Ce n'est pas de ceux-là que je vous parle.
M. Roberge : ...parfois dans
le milieu hospitalier, donc le ratio est de six.
C'est vrai que tout n'est pas fait à
quatre ans, puis c'est une des raisons pour lesquelles on veut offrir aussi et
déployer le réseau. Il y a des gens qui disent : Quatre ans, c'est déjà trop
tard, là. Ce n'est pas trop tard. On peut faire des choses avant, mais, à
partir de quatre ans, c'est sûr qu'en ayant le regard d'une enseignante, là,
formée pour ça, puis d'une éducatrice, puis d'une équipe de professionnels
autour, ça se peut très bien que, dans le courant de l'année, on repère puis on
aide.
Mais je souligne une chose qui est un bon
coup de mon prédécesseur, le ministre Proulx, que, maintenant, on n'est plus obligé d'attendre nécessairement un diagnostic pour offrir les
services. Donc, on voit une vulnérabilité, on agit tout de
suite, et ça, c'est important. Et c'est un bon coup, il faut le dire.
La Présidente (Mme
Thériault) : Il vous reste 30 secondes, Mme la députée.
Mme
Charbonneau
: Puis il y en a plusieurs
bons coups, M. le ministre, si vous
saviez. Mais, ceci dit, je vous dirais que mon inquiétude persiste sur le
principe du ratio, mais j'apprécie les réponses que j'ai eues parce que ça me donne une idée du parcours de
l'enseignante, même si, en bout de ligne, ce que je comprends, c'est que
l'étudiante reconnue, enseignante reconnue, éducatrice, ça devient un peu
complexe. Mais je comprends le parcours, maintenant, un peu mieux que je le comprenais au départ, parce
qu'on disait : Est-ce qu'un
réseau va manger l'autre réseau?
La Présidente (Mme
Thériault) : Merci, Mme la députée. Mme la députée de Saint-Laurent,
il vous reste une minute pour compléter l'échange. Après, on va passer au vote,
à moins qu'il y ait des... Je m'excuse, il y a la collègue la députée de
Joliette qui a une question.
Mme
Hivon
:
C'est juste... De manière périphérique, je vois qu'on aborde... Puis c'est un
sujet qu'on avait effleuré notamment quand on a eu, lors des auditions, des
gens de certaines régions où la démographie n'était pas nécessairement au
rendez-vous pour une classe pleine de maternelle quatre ans. Je vois, à la page
2, qu'on parle de classe multiprogramme.
Donc, je voulais juste que
vous m'éclairiez, parce que ça dit : «Si cette classe compte... Comme
mesure exceptionnelle, les élèves de maternelle quatre ans à temps plein
peuvent être scolarisés dans une classe multiprogramme si cette classe compte
au moins six élèves, dont trois à cinq élèves de quatre ans de milieu
défavorisé ou plus de...»
Je veux juste savoir... Je
ne vois pas le maximum, c'est quoi, dans une classe multiprogramme. Je vois le
nombre d'élèves de quatre ans mais le nombre global...
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
Mme
Hivon
:
Je ne sais pas si c'est moi qui ne lis pas bien, là.
M. Roberge :
Non, mais c'est parce que le ratio global, justement, il est dans la convention
collective, il n'est pas dans les normes et modalités, et il est de... Le
nombre maximal moyen de 14 pour une commission scolaire, il est 17 pour une
classe...
Mme
Hivon
:
Donc...
M. Roberge :
...ultimement, une classe qui serait qualifiée de préscolaire quatre ans.
Mme
Hivon
:
C'est beau. Donc, dès lors qu'on a des enfants de quatre ans, le ratio est
celui qui s'applique à une classe de quatre ans.
M. Roberge :
Est-ce que c'est bien ça? Je veux juste en être bien certain. On va vérifier.
Il y a une petite nuance entre les quatre ans et cinq ans, là, d'un ou deux
enfants.
Mme
Hivon
:
Oui, c'est ça, ma question.
M. Roberge : On
va vérifier si c'est le ratio de quatre ans ou de cinq ans qui s'applique, là.
On va vous retourner là-dessus. Mais, normalement, dans un cas comme ça,
vraisemblablement, la classe ne serait pas pleine. On parle de milieux souvent
qui sont ruraux, où on a peu d'enfants dans la classe. Si on n'est pas capable
de constituer le groupe, c'est vraisemblablement parce qu'on n'est pas au
maximum, mais on va quand même répondre à cette question-là.
Mme
Hivon
:
Je comprends ce que le ministre dit, mais on peut imaginer aussi des classes où
il y aurait... des écoles où on n'arriverait pas juste et donc on voudrait
faire un groupe de plus, mais on n'a pas le nombre de quatre ans requis, on les
met avec des cinq ans. Ça permet d'avoir une... Donc, j'avais juste la
question.
M. Roberge :
C'est le ratio de quatre ans qui s'applique, donc le ratio inférieur qui
s'applique.
Mme
Hivon
:
C'est toujours le ratio de quatre ans, qu'importe qu'il y ait des enfants de
cinq ans.
M. Roberge :
Oui. S'il y a une classe quatre et cinq, donc quatrième année et cinquième
année, c'est le ratio quatre ans qui s'applique, donc le ratio le plus bas.
Mme
Hivon
:
O.K. C'est beau.
La Présidente (Mme
Thériault) : Donc, compte tenu de l'heure, la commission suspend ses
travaux jusqu'à 15 heures où elle poursuivra son mandat.
M. Roberge : On
peut manger pendant puis on continue.
La Présidente (Mme
Thériault) : Bon appétit, tout le monde.
(Suspension de la séance à
12 h 59)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 10)
La Présidente (Mme Thériault) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, la Commission de la culture et de l'éducation
reprend ses travaux. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 5, Loi modifiant la Loi sur l'instruction publique et d'autres
dispositions à l'égard des services de l'éducation préscolaire destinés aux
élèves âgés de 4 ans. Au moment de l'heure de la suspension de nos travaux,
plus tôt aujourd'hui, nous étions rendus à l'étude de l'amendement à l'article
5 modifié proposé par Mme la députée de Saint-Laurent. Et d'entrée de jeu, il
ne reste qu'une minute à votre intervention, Mme la députée, avant de procéder
au vote sur le sous-amendement.
Mme
Rizqy : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, je sais qu'on va
bientôt passer au vote sur cet amendement. Évidemment, pour nous, c'est une
question qui est essentielle, la question des ratios, car il est question ici
de la qualité des services offerts à nos enfants. Donc, on est au coeur même du
projet de loi, agir tôt et déceler plus rapidement et plus tôt des
vulnérabilités chez les enfants.
Alors,
j'invite évidemment tout le monde à réfléchir sur les ratios, puis de vous dire
qu'on risque de passer beaucoup, beaucoup de temps sur les ratios, donc on
pourrait régler la question aujourd'hui, ou sinon, ça va aller demain et
après-demain.
La
Présidente (Mme Thériault) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Puisque le temps est écoulé, je vais mettre aux voix l'amendement,
et non pas le sous-amendement, je m'excuse.
Mme
Rizqy : Je vais vous demander un vote nominal.
La
Présidente (Mme Thériault) : Un vote par appel nominal. Certainement.
M. le secrétaire.
Le
Secrétaire
: Alors, pour, contre, abstention. Mme Rizqy
(Saint-Laurent) ?
Mme
Rizqy : Pour.
Le
Secrétaire
: M. Roberge (Chambly) ?
M. Roberge : Contre.
Le Secrétaire
: M.
Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
Le Secrétaire
: M.
Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
Le Secrétaire
: Mme
Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Contre.
Le Secrétaire
: M.
Skeete (Sainte-Rose)?
M. Skeete : Contre.
Le Secrétaire
: M.
Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
Le Secrétaire
: M.
Émond (Richelieu)?
M. Émond : Contre.
Le Secrétaire
: M.
Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
Le Secrétaire
: Mme
Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
Le Secrétaire
: Je ne
vois pas si Mme Hivon est là.
La Présidente (Mme Thériault) :
Non.
Mme Labrie : Elle n'est pas
arrivée.
Le Secrétaire
: Eh
bien.
La Présidente (Mme Thériault) :
Elle n'est pas là.
Le Secrétaire
: Mme
Thériault (Anjou—Louis-Riel)?
La Présidente (Mme Thériault) :
Abstention. Donc, l'amendement proposé par la députée de Saint-Laurent est
rejeté. Donc, à ce moment-là, nous reprenons l'étude de l'article n°5. Et je
vois que la députée de Saint-Laurent me fait signe à nouveau. Mme la députée.
Mme Rizqy : Mme la Présidente,
c'est sans surprise que je dépose un amendement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Un autre amendement, d'accord. Est-ce que vous en faites lecture? On suspendra
après, le temps de faire la copie. S'il vous plaît.
Mme Rizqy : Absolument.
Article 5 :
Modifier l'article 5 du projet de loi par
l'ajout de l'alinéa suivant :
L'article 447 de cette loi est modifié par
l'ajout, à la fin de l'article, du paragraphe suivant :
Paragraphe 11° : Le gouvernement
détermine que le ratio services d'éducation préscolaires destinés aux élèves
âgés de quatre ans soit d'un maximum d'un enseignant pour 10 élèves.
La Présidente (Mme Thériault) :
D'accord. Donc, nous allons...
Mme Rizqy : Le maximum. Le
ratio.
Mme Labrie : Maximum un
pour...
Mme Rizqy : Un ratio maximal.
La Présidente (Mme Thériault) :
Bien, si ça ne vous dérange pas, nous allons suspendre, on va faire des copies.
Vous envoyez votre amendement, Mme la députée, à ce moment-là, on va suspendre,
on donnera des copies, puis vous pourrez faire des interventions par la suite.
(Suspension de la séance à 15 h 14)
(Reprise à 15 h 23)
La Présidente (Mme Thériault) :
Nous reprenons nos travaux. L'amendement a été distribué. La députée de Saint-Laurent
m'a demandé de relire l'amendement maintenant que tous l'ont en main. Allez-y, Mme
la députée.
Mme Rizqy : Alors, l'article
5. Modifier l'article 5 du projet de loi par l'ajout de l'alinéa suivant :
L'article 447 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin de l'article, du
paragraphe suivant :
«11° Le gouvernement détermine que le
ratio des services d'éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de quatre
ans soit d'un enseignant pour un maximum de 10 élèves.»
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Le député de Saint-Jérôme, allez-y, M. le député, je vous écoute.
M. Chassin :Merci, Mme la Présidente. Question de règlement. À ce point-ci,
j'aimerais invoquer l'article 185, où l'amendement qui est proposé contient un
texte différent, mais vise le même effet, et je vous réfère au Recueil de
décisions concernant la procédure parlementaire, le 185-2 qui,
spécifiquement, répond à cette question même si le texte est différent quand
l'objet est le même, l'objectif poursuivi est le même. Dans ce cas-ci, on a un amendement
qui correspond, dans le fond, à cette décision de jurisprudence, dans le sens
où l'amendement précédent invoquait le règlement sur les services de garde
éducatifs à l'enfance pour déterminer un ratio. Ici, on ne mentionne pas le règlement,
mais on mentionne le même ratio qui est contenu dans le règlement. Et donc, à
notre avis, l'effet recherché est exactement le même.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le député de Saint-Jérôme. Mme la députée de Saint-Laurent, avez-vous
un commentaire?
Mme Rizqy : J'apprécie énormément
l'intervention du député de Saint-Jérôme. C'est sûr que, dès lors qu'il peut
s'exprimer en matière de question de règlement, il saute sur l'occasion...
M. Chassin :
...à notre avis, l'effet recherché est exactement le même.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le député de Saint-Jérôme. Mme la députée de Saint-Laurent, avez-vous
un commentaire?
Mme Rizqy : J'apprécie énormément
l'intervention du député de Saint-Jérôme. C'est sûr que, dès lors qu'il peut
s'exprimer en matière de questions de règlement, il saute sur l'occasion, et je
le félicite. Toutefois, bien qu'il cite une décision, il aurait été souhaitable
qu'il la lise, cette décision, parce qu'il aurait été bien au fait qu'effectivement
si c'est l'amendement qui a... pour le même objectif, en finalité, effectivement,
il ne serait pas recevable.
Relisons l'amendement précédent :
Déterminer que le ratio des services d'éducation préscolaires destinés aux
élèves âgés de quatre ans soit identique à celui prescrit dans le Règlement des
services de garde éducatifs à l'enfance, chapitre S4.1.1, R2. Ici, Mme la
Présidente, l'amendement visait d'avoir un effet miroir. Maintenant, je ne vise
plus à avoir un effet miroir, je vise à ce que la Loi sur l'instruction
publique soit autonome. Effet différent.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le député de Saint-Jérôme.
M. Chassin :
J'imagine que, Mme la Présidente, la députée de Saint-Laurent reconnaîtra
qu'au-delà de l'effet miroir, le ratio qui était... auquel on référait à
travers le règlement était exactement celui qui est proposé dans le nouvel amendement.
Et donc, même si on peut présumer qu'un jour le règlement aurait été modifié et
que, donc, parce que la loi est, dans ce cas-ci, indépendante, ça n'aurait pas
eu le même effet dans ce scénario futur et, comment dire, incertain... dans ce
cas-ci, les amendements, compte tenu du règlement, sont absolument identiques.
Je pense qu'on comprend aussi l'intention de Mme la députée de Saint-Laurent,
qui a répété à quel point le ratio était important pour elle, qu'il s'agit de
continuer le débat sur le même objet. Évidemment, on en réfère à votre
décision, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) :
Évidemment, mais j'aime bien entendre les arguments de part et d'autre avant de
rendre une décision.
M. Chassin :Bien sûr.
La Présidente (Mme Thériault) :
Ne soyez pas inquiet. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : J'aimerais
juste... Dans un premier temps, je me permets de préciser une affaire : le
ratio n'est pas uniquement important pour moi, je crois qu'il est important
pour l'ensemble des partis d'opposition. Et il s'agit ici des discussions qui
émanent des consultations que nous avons menées auprès d'experts. Donc, les
ratios sont importants pour l'ensemble de nos partenaires dans le réseau de l'éducation,
l'ensemble des experts que nous avons entendus, et reflètent aussi, également,
la très grande majorité des mémoires que nous avons reçus dans nos commissions.
Ceci étant dit, il y a une grande différence entre l'amendement précédent, qui
faisait un effet miroir, donc qui avait un objectif que, si par exemple, comme
l'avait si bien expliqué la députée de Mille-Îles, qu'il y avait des fois des dérogations
en milieu de garde, le ratio passait d'un pour huit, n'est-ce pas? Alors, un
pour huit. Alors, ça, c'est un effet miroir.
Là, maintenant, on laisse tranquille le
ministère de la Famille, on laisse tranquille le duo de feu et on ne s'adresse
qu'au ministre dans sa loi. Grande différence. Ici, c'est une modification qui
peut être faite par décret ministériel, ici, c'est dans la Loi sur
l'instruction publique, purement autonome. Effet différent. Là, maintenant, ça
devient enchâssé, et la prochaine fois qu'un ministre de l'Éducation voudra
toucher au ratio, il n'aura pas besoin d'aller dans le règlement, il va devoir
regarder sa loi puis dire : Eh! C'est dans la loi. C'est prévu dans la
loi, je suis lié. Et encore mieux, les conventions collectives seront liées.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée de Saint-Laurent. J'ai la députée de Joliette qui m'a
fait signe.
Mme
Hivon
: Oui.
Je veux simplement plaider que, selon nous, l'amendement est tout à fait
recevable. D'une part, comme l'a dit la collègue de Saint-Laurent, ce n'est pas
du tout le même effet, parce que, premièrement, on regardait le lien avec le
règlement sur les services de garde, donc si évidemment il était modifié, ça
aurait modifié le pendant pour les maternelles quatre ans. Deuxièmement, dans
le règlement sur les services de garde, c'est quelque chose qui n'a pas été
abordé tout à l'heure, mais c'est un ratio de 10 enfants en CPE, mais moins si
on est en milieu de garde régi. Donc, six enfants si on est en milieu familial,
donc ce chiffre-là de 10 n'était pas identique pour tous les types de services
de garde. Or, dans l'amendement précédent, ça ne le précisait pas, une raison
de plus pour dire que cet amendement-là est différent.
La Présidente (Mme Thériault) :
Est-ce que ça va pour les représentations sur la motion? D'accord. Sur...
Mme Rizqy : ...petite affaire.
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui, Mme la députée.
Mme Rizqy : C'est que, dans le
cas de doute, je rappelle aussi qu'il est d'usage que le débat soit ouvert et
de permettre aux partis d'opposition de pouvoir débattre à micro ouvert sur cet
amendement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Ah! Mme la députée de Sherbrooke, allez-y.
• (15 h 30) •
Mme Labrie : J'ajouterai que,
pour nous, également, c'est un amendement qui est recevable puis...
15 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme Thériault) :
...d'accord... sur...
Mme Rizqy : ...
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui, Mme la députée.
Mme Rizqy : ...c'est que, dans
le cas d'un doute, je rappelle aussi qu'il est d'usage que le débat soit ouvert
et de permettre aux partis d'opposition de pouvoir débattre à micros ouverts
sur cet amendement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Ah! Mme la députée de Sherbrooke, allez-y.
Mme Labrie : J'ajouterais que,
pour nous également, c'est un amendement qui est recevable puis il pourrait peut-être
même correspondre au souhait exprimé par le ministre que ce ne soit pas nécessairement
identique dans le réseau des services de garde et dans le réseau de
l'éducation. Lui-même a plaidé pour le choix des parents, et que les ratios
n'aient pas nécessairement à être les mêmes partout.
Donc, tout à l'heure, on était sur un amendement
qui proposait que ce soit le même dans les deux réseaux. Celui-là n'implique
pas cette idée-là non plus, même si on comprend qu'effectivement, compte tenu
du règlement actuel, ce serait la même chose, mais ça n'impose pas que ça le
demeure. Donc, ça donne la souplesse au ministre d'aller chercher ce qui
l'intéressait tout à l'heure.
La Présidente (Mme Thériault) :
Est-ce qu'il y a d'autre chose à ajouter sur l'argumentaire ou...
M. Chassin :
Bien, écoutez, Mme la Présidente, je réitère l'idée que ça veut dire que, dans
un futur hypothétique, ça aurait pu être différent, mais que, dans ce cas-ci,
c'est encore identique dans son effet. Donc, c'est simplement cette idée-là
qu'on... dont on ne m'a pas convaincu, mais, évidemment, c'est vers vous qu'on
se tourne, Mme la Présidente, pour... dans nos plaidoiries. Donc, je suis sûr
que vous avez tous les éléments sur la recevabilité ou l'irrecevabilité de cet amendement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. Donc... Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je pense que
c'est important que le député de Saint-Jérôme comprenne qu'on ne vote pas des
lois pour savoir comment elles vont être appliquées en date d'aujourd'hui ou de
l'adoption de la loi, on vote des lois qui doivent être appliquées pendant des
décennies. Donc, on ne peut pas seulement considérer nos décisions en fonction
de qu'est-ce que ça veut dire aujourd'hui même.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Donc, je vais suspendre quelques instants afin de rendre une décision.
Je voudrais vous rendre la décision par écrit, si ça ne vous dérange pas.
(Suspension de la séance à 15 h 32)
(Reprise à 15 h 56)
La Présidente (Mme Thériault) :
Donc, je suis maintenant prête à juger de la recevabilité de l'amendement de la
députée de Saint-Laurent, qui vise à inscrire, dans la Loi sur l'instruction
publique, un nombre d'élèves par enseignant dans le cadre des services
d'éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de quatre ans.
Lors de ses remarques, le député de
Saint-Jérôme a soutenu que l'amendement n'est pas recevable puisque, même si
son texte diffère de l'amendement rejeté précédemment, son effet serait le même
quant au ratio. La députée de Saint-Laurent a, quant à elle, indiqué que
l'amendement précédent se rapportait au ratio fixé par règlement, alors que
l'amendement actuel fixe un ratio dans la loi, l'effet serait donc différent
puisque les ratios ne pourraient pas être modifiés de la même façon selon
l'amendement retenu. La députée de Joliette a ajouté qu'actuellement le
règlement, auquel renvoie l'amendement précédent, prévoit différents ratios de
sorte que l'amendement actuel, en établissant un seul ratio, est différent et
plus précis. De manière générale, est irrecevable un amendement qui
contredit une décision que la commission a rendue au sujet d'un amendement
antérieur, et je vous réfère à la décision 244-26. Par contre, une motion
d'amendement est recevable si son objet diffère suffisamment de la motion
d'amendement précédemment rejetée, et je vous réfère aux décisions 185.5 et
185.8. En l'espèce, l'amendement rejeté, dont le libellé ne précisait aucun
ratio, rendait celui-ci dépendant d'un règlement. Quant à l'amendement actuel,
il enchâsserait un ratio spécifique dans la loi. Par ailleurs, s'il devait
demeurer un doute, quant à la recevabilité d'un amendement, la jurisprudence
abondante veut que la présidence favorise le débat, et je vous réfère à la
décision 196-26. Je juge donc que l'amendement de la députée de Saint-Laurent
est recevable. Et voilà. Donc, M. le député de Saint-Jérôme.
M. Chassin :
Bien, Mme la Présidente, nous apprécions le fait que vous ayez pris le temps de
rendre une décision en ayant étudié tout cela, et nous considérons donc que
votre décision fait loi. Alors, on verra aussi, dans les débats, hein, à quel
point cet amendement donne lieu à des réflexions et des arguments nouveaux et
qui sont effectivement différents dans leurs effets. Donc, nous prenons bien
note de votre décision. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le député de Saint-Jérôme. Questions, commentaires? Ça va? On repart.
Mme la députée de Saint-Laurent, la parole est à vous.
Mme Rizqy : Commentaires,
commentaires.
La Présidente (Mme Thériault) :
Ah! Commentaires?
Mme Rizqy : J'aime ça quand le
député continue à plaider sa cause, une fois que c'est matière jugée. J'invite quand
même le député qui nous demande à nous d'avoir des commentaires différents, il
a l'occasion aussi, lui, de s'exprimer dans le cadre de cette étude détaillée article
par article sur les ratios. Et malheureusement on a très peu entendu votre
position, vos commentaires, je crois que vous êtes aussi adjoint au ministre,
alors ce serait très pertinent aussi de vous entendre sur ce débat. Ce n'est
pas uniquement aux partis d'opposition de parler de ratios, ça vous appartient
à toute la banquette gouvernementale aussi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Donc, est-ce qu'on peut aller sur... Oui, ça va? On va sur le fond. Parfait.
Donc, Mme la députée de Saint-Laurent, sur votre amendement.
• (16 heures) •
Mme Rizqy : Oui. Alors là,
maintenant, on repart, il est vraiment question ici, dans la loi, que le
ministre... qu'évidemment les pleins pouvoirs, il peut maintenant modifier sa
loi afin de s'assurer que tous les ministres subséquents vont respecter un
ratio de un enseignant pour un maximum de 10 élèves. Et là maintenant, j'espère
que le ministre comprend que si, d'une part, dans un autre dossier, qui est le
ministère de la Famille, le ministre le fait par règlement et si c'est la
ceinture et les bretelles, parce que c'est dans la loi, donc plus difficile de
modifier. Je n'ai pas entendu...
(Interruption)
Mme Rizqy : Ah! c'était...
16 h (version non révisée)
Mme Rizqy : ...comprend
que si, d'une part, dans un autre dossier, qui est le ministère de la Famille,
le ministre l'a fait par règlement, ici, c'est la ceinture et les bretelles parce
que c'est dans la loi, donc plus difficile de le modifier. Je n'ai pas entendu
la réponse.
Une voix
: Atchoum!
Pardon.
Mme Rizqy : Ah! c'était le...
Ça en dit long sur la réponse. Êtes-vous allergique aux ratios?
M. Roberge : Non.
Atchoum!
Des voix
: Ha, ha, ha!
Mme Rizqy : Ah bien!
c'est une épidémie, Mme la Présidente.
Une voix
: ...comme on
peut, hein?
La Présidente
(Mme Thériault) : Moi, j'attends que quelqu'un se signifie pour
pouvoir prendre la parole.
Une voix
: ...
Mme Rizqy : Alors...
Une voix
: ...
Mme Rizqy : Ah non!
mais... Vous êtes... Vous avez vraiment...
Une voix
: ...
Mme Rizqy : Alors, puisque
j'ai devant moi le député de Saint-Jérôme, que pense-t-il, lui, personnellement
d'Agir tôt en matière de ratio un pour 10? Est-ce que, selon lui, qui a quand
même été auparavant quelqu'un qui faisait des recherches... Est-ce qu'un ratio
d'un pour 10, c'est meilleur qu'un ratio d'un pour 17?
La Présidente
(Mme Thériault) : Je vais vous demander de vous adresser à moi.
Je sens que le ton peut peut-être changer rapidement. Et, puisque les débats
ont été très cordiaux depuis ce matin, j'aimerais qu'on puisse poursuivre sur
le même ton et qu'on évite de s'interpeler l'un l'autre. Ça sera beaucoup plus
agréable, Mme la députée de Saint-Laurent, fiez-vous sur moi. Donc, je vous
redonne la parole?
Mme Rizqy : Oui.
J'aimerais connaître la formation du député de Saint-Jérôme.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le député de Saint-Jérôme.
M. Chassin :
Je ne veux pas répondre à des questions rhétoriques, Mme la Présidente. Mais,
ceci étant dit, sur le site de l'Assemblée nationale, mon pedigree est là, et
j'ai une maîtrise en sciences économiques.
La Présidente
(Mme Thériault) : D'accord.
Mme Rizqy : Je suis ravie
de savoir qu'il est économiste, Mme la Présidente, parce que souvent on parle
de chiffres, puis moi, je suis très contente d'avoir de l'expertise ici, autour
de la table, surtout lorsqu'il est question de ratios. Parce que, là, on ne
parlera pas de moyennes mais bien de ratios, alors je suis convaincue que le
député de Saint-Jérôme connaît la différence.
Et là, maintenant, je repose ma question.
Lui, à titre personnel, est-ce qu'il est allé sur le terrain, dans son compté,
puis que les gens ont dit : Non, non, non, nous, on préfère avoir des
grandes classes avec une enseignante pour 17 élèves... ou il a entendu
qu'effectivement des ratios réduits d'un pour 10, bien, ça donnait un meilleur
service de qualité?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, on revient précisément à refaire le débat qu'on a fait sur
l'amendement. Donc, vous avez rendu votre décision sur la teneur de
l'amendement, il est recevable, c'est correct. Mais ça ne nous reforce pas à,
de notre côté, redire les mêmes réponses aux mêmes questions qui ont été
précédemment posées.
Donc, nous, on pense que ça va se faire
dans le cadre de la convention collective puis on n'a pas l'intention de le
mettre dans la loi ou dans le règlement. Donc, je vais laisser ma collègue
argumenter tant qu'elle voudra, mais ça se peut très bien qu'elle nous pose des
questions et qu'on dise que nous avons déjà répondu.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie : Est-ce que
la réponse du ministre veut dire qu'il compte enchâsser dans la convention
collective la présence de la ressource supplémentaire dans les classes? Parce
que ce n'est pas présent en ce moment, c'est la raison pour laquelle on est
assez inquiets.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : C'est une
possibilité, mais je ne peux pas... On ne fera pas la négociation ici. Les
syndicats n'ont pas encore déposé leur demande, le gouvernement n'a pas encore
déposé son offre. Je ne m'engagerai pas ici à... d'aucune façon, à dire quelles
seront les offres patronales et comment se conclura la négociation.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, à ce
moment-là, nous, on... si on ne peut pas être rassurés sur... minimalement, que
le gouvernement a l'intention de le mettre dans les offres patronales,
d'inclure cette ressource supplémentaire là dans la classe de maternelle quatre
ans, ça devient d'autant plus essentiel d'inscrire dans la loi un ratio
satisfaisant. On n'est même pas certains que cette ressource supplémentaire là
va perdurer dans le temps. On sait qu'elle existe cette année. D'ailleurs, on
n'est pas certains non plus s'ils ont réussi à en mettre un dans toutes les
classes de maternelle quatre ans, compte tenu de la pénurie. Mais, bon, on sait
que c'était dans leur intention, compte tenu du document de conditions et
modalités. Donc, la garantie, elle n'existe nulle part en ce moment. Quand le
ministre nous dit : Ça va être écrit dans les conventions collectives...
on n'a pas de garantie qu'au moins la moitié du temps il y aura un ratio
intéressant pour les enfants. On n'a même pas cette garantie-là.
Donc, c'est la raison pour laquelle moi,
je trouve très, très important qu'on se penche sur cet amendement-là,
d'inscrire que ce soit un enseignant pour un maximum de 10 élèves.
Ensuite, bien, au mieux, il y aura une ressource au moins à demi-temps dans la
classe de plus, mais on sera assurés qu'on ait ce niveau de qualité là de
services pour les enfants.
La Présidente
(Mme Thériault) : D'autres commentaires? Mme la...
Mme Labrie : ...pour un maximum
de 10 élèves. Ensuite, bien, au mieux, il y aura une ressource au moins à
demi-temps, dans la classe, de plus, mais on sera assuré qu'on ait ce niveau de
qualité là de services pour les enfants.
La Présidente (Mme Thériault) :
D'autres commentaires? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. J'ai sorti quelques mémoires qu'on a reçus pendant les discussions
au début du débat pour la maternelle quatre ans.
Alors, juste pour amener ça à l'attention
du ministre, si, mettons, on parle du... excusez-moi, exemple, de CSQ, donc on
parle quand même de réseau de l'éducation, la CSQ, et je leur cite de leur
mémoire, «recommande au ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur
de revoir à la baisse le nombre d'enfants par adulte dans les services de garde
en milieu scolaire», et, dans le cas des enfants de quatre ans, une
recommandation aussi pour les locaux puis aussi au milieu scolaire. Ça fait que
ça, ça en est un.
Si on regarde celui de l'APEQ, qui... en
anglais, QPAT... Je trouve ça drôle toujours, Mme la Présidente, APEQ. Pour
moi, je n'ai jamais appelé QPAT en français dans mon expérience, ça fait que je
cherchais toujours c'est quoi, l'acronyme en français.
Puis eux-mêmes, dans leur introduction,
encore une fois, je leur cite : «Néanmoins, comme vous serez en mesure de
constater dans les sections subséquentes, les données recueillies auprès de nos
membres confirment que les conditions dans lesquelles les élèves du préscolaire
quatre ans évoluent dans nos milieux, à l'heure actuelle, ne répondent toujours
pas aux standards requis afin que ces derniers puissent bénéficier pleinement
de cet avantage. C'est en grande partie cette réalité qui nous incite à
recommander une consolidation des classes de maternelle quatre ans existantes
et futures en se concentrant sur les milieux défavorisés, et donc un report du
déploiement de l'offre des maternelles quatre ans à l'ensemble des élèves du
Québec.»
Excusez-moi, ce n'est pas celui-là que je
voulais lire. Je voulais... Je vais le trouver après, parce qu'ils citent aussi
la baisse de ratio dans leur mémoire.
Et le conseil supérieur, ils disent aussi,
encore une fois, je cite, concernant le ratio : «Même si, a priori, aucun
consensus n'a été établi quant à l'effet de la taille d'un groupe sur la
réussite, sur les effets chez les jeunes enfants et ceux qui sont plus
vulnérables que les autres... est de plus en plus documenté en... se révélerait
positif. Dans cette optique, les ratios actuels de classe et au service de
garde en milieu scolaire nous apparaissent préoccupants, particulièrement dans
les milieux socioéconomiques défavorisés, même avec le soutien à mi-temps d'une
ressource qui accompagne le personnel enseignant.»
Ça vient de notre réseau, notre réseau
ici. Ça vient de nos professionnels. Je pense que c'est vraiment relié à
l'éducation, alors d'où l'importance. On plaide quelque chose totalement
différent.
Je trouve ça aberrant que nous n'allons
pas écouter les experts dans le réseau, qui nous disent très clairement qu'une
baisse de ratio, c'est très important. C'était un point qui était évoqué pour
le réseau scolaire.
Je pense qu'on devrait avoir un respect
pour ceux qui sont venus témoigner. Ce n'est pas juste nous ici qui en
discutent entre élus, c'est vraiment le réseau qui nous dit que c'est de
l'importance, et nous avons une avenue où nous pouvons respecter leurs demandes
et optimiser le réseau de l'éducation pour nos tout-petits, de mettre en place
des conditions gagnantes pour qu'on fait un accueil. C'est un changement total
pour notre société. Alors, encore une fois, de débuter du bon pied... Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci.
Mme Maccarone : Merci. J'ai
terminé.
La Présidente (Mme Thériault) :
Vous avez terminé. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Est-ce que le
ministre a le mandat de discuter avec nous de cette question-là ou non?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : ...bon, voilà...
juste que ça fonctionne. On a le mandat de lever tous les obstacles législatifs
au déploiement de la maternelle quatre ans — c'est l'objectif du
projet de loi — pour améliorer les services aux élèves. Je pense que
le déploiement de la maternelle quatre ans, en soi, c'est une amélioration des
services aux élèves. Puis il y a plein d'autres façons, dans les normes et
modalités, pour améliorer, pour bonifier ce qu'on offre, mais ce n'est pas
notre option gouvernementale de mettre ça dans la loi.
• (16 h 10) •
Puis je répète qu'en ce moment, là, il y a
à peu près 11,3 enfants par classe en moyenne, au moment où on se parle, pour
un adulte à temps plein, un adulte à demi-temps, ce qui fait une moyenne d'un
adulte pour sept enfants et demi. Et là on fait le gros débat sur le ratio,
comme si le ratio était un...
M. Roberge : ...ça dans la loi.
Puis je répète qu'en ce moment, là, il y a à peu près 11,3 enfants par classe,
en moyenne, au moment où on se parle, pour un adulte à temps plein et un adulte
à demi-temps, ce qui fait une moyenne d'un adulte pour sept enfants et demi. Et
là on fait le gros débat sur le ratio comme si le ratio était un gros enjeu.
Dans les classes de maternelle quatre ans, en ce moment, au moment où on se
parle, on a un excellent ratio.
Mme Labrie : ...
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Le ministre, il
dit qu'il a le mandat de lever les obstacles législatifs pour déployer les maternelles
quatre ans. Est-ce qu'il considère que de mettre un ratio plus bas, par exemple,
d'un pour 10, ou disons seulement plus bas qu'un pour 17... est-ce qu'il
considère que c'est un obstacle au déploiement des maternelles quatre ans?
Est-ce qu'un meilleur ratio est un obstacle au déploiement des maternelles
quatre ans?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Je considère que
ce n'est pas la place pour faire le débat, ici, en projet de loi, comme on ne
l'a pas fait... comme on n'a pas inséré un ratio en première année, en deuxième
année ou en secondaire II dans la loi. Tout simplement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée.
Mme Labrie : Mais, en fait,
j'ai demandé au ministre si, pour lui, c'était un obstacle de changer le ratio,
est-ce c'est un obstacle au déploiement des maternelles quatre ans, donc. Je
n'ai pas eu de réponse pour cette question-là.
M. Roberge : Ce n'est pas mon
intention d'inclure le ratio ici. C'est que c'est sans objet, à ce moment-ci.
C'est comme si on disait : Est-ce que c'est un obstacle d'acheter des
livres pour les maternelles quatre ans, au déploiement? Ce n'est pas ça, la
question, en ce moment, ce n'est pas l'objet du débat en ce moment. Puis on
pourrait dire que, pour ajouter de la qualité au primaire, il faudrait acheter
des livres. Puis c'est vrai que le nombre de livres, ça a rapport à la qualité
des services, mais on ne va pas se mettre à écrire le nombre de livres qu'il
devrait y avoir par classe dans la loi. Il y a des choses qui sont importantes
mais qui ne sont pas de l'ordre des textes législatifs, tout simplement, c'est
le mauvais forum pour discuter de quelque chose qui peut être important, bien
sûr, mais ce n'est pas la bonne place ici, tout simplement. Mais bon, vous
croyez que c'est la bonne place, nous, on croit que ce n'est pas la bonne
place. Voilà.
Mme Labrie : Bien, je pose la question
parce que moi, j'essaie de savoir si on est devant la bonne personne pour
discuter de ça. Moi, j'aimerais être en face de la personne qui a le mandat de
discuter de ça. Donc, là, le mandat du ministre, c'est d'enlever les obstacles législatifs
à déployer les maternelles quatre ans. Si c'est un obstacle législatif, le
ratio, dites-le. Si ce n'est pas un obstacle... je veux dire, je n'ai toujours
pas compris si, pour lui, c'est un obstacle ou pas. Si c'est un obstacle, donc
il a le mandat de discuter de ça parce que c'est un obstacle. Si ce n'est pas
un obstacle, je veux dire... Je veux qu'on soit assis devant la personne qui a
le pouvoir de décider ce qui va être écrit dans la loi. C'est ça que je
voudrais. Si ce n'est pas le ministre de l'Éducation, qu'on nous envoie la
personne qui est en charge de ce dossier-là, là. Mais là j'ai l'impression
qu'on a quelqu'un devant nous qui ne peut pas bouger, qui est pris dans une
décision qui a été prise et qui n'a pas la possibilité de changer cette
décision-là. Donc, tout ça ne sert à rien si c'est la situation dans laquelle
on se trouve. Donc, que le ministre me confirme qu'il a la marge de manoeuvre
pour qu'on discute de ça ou, s'il ne l'a pas, qu'on suspende pour qu'il aille
la chercher, le temps qu'il faut, qu'on suspende cet article-là s'il le faut,
le temps qu'il ait la possibilité d'en parler. Ou, je ne sais pas, là, mais on
est dans un cul-de-sac, là, quand même.
M. Roberge : On est dans un
cul-de-sac dans la mesure où la commission est saisie d'une question, vote, et
que ça revient en disant : Mon Dieu! c'est un cul-de-sac, on est devant la
même position. C'est sûr, vous posez la même question, alors... Et là vous
présumez que le ministre n'est pas en phase avec le gouvernement. Je suis en
phase avec le gouvernement, je... nous pensons que ça ne va pas dans la loi.
Alors, vous pouvez bien allez voir le premier ministre dans une rencontre
privée, il va vous dire que ça ne va pas dans la loi, et moi, je pense que ça
ne va pas dans la loi. Voilà. Vous parlez à la bonne personne, puisque c'est moi
qui est ici, c'est moi qui pilote ce dossier.
Mme Labrie : Est-ce que le
ministre pense que ça va être trop difficile de déployer les maternelles quatre
ans si on abaisse le ratio ou parce que ça va prendre trop de ressources
humaines?
M. Roberge : Là n'est pas la
question.
Mme Labrie : Je suis contente
de l'entendre, parce que je n'aimerais pas ça, penser que la qualité est moins
importante que de remplir une promesse. Et moi, quand je me préoccupe de la
question des ratios, je m'en préoccupe parce que c'est une question de qualité
du service. Donc, je trouve plus important qu'on dispense un service de qualité
que de remplir une promesse électorale. Donc, si la qualité est aussi
importante pour le ministre, il devrait également se préoccuper de la question
des ratios et de baliser suffisamment le ratio pour qu'à long terme on ait un
ratio qui garantit une qualité pour les enfants.
Je pense que tout le monde, ici, là, peut
s'entendre que la qualité des interactions avec la personne qui est en charge
de la classe ne sera pas du tout la même si, la moitié de la semaine, il y a un
adulte pour 17 enfants...
Mme Labrie : ...à long terme on
a un ratio qui garantit une qualité pour les enfants. Je pense que tout le
monde, ici, là, peut s'entendre que la qualité des interactions avec la
personne qui est en charge de la classe ne sera pas du tout la même si la
moitié de la semaine, il y a un adulte pour 17 enfants. C'est quand même
la moitié du temps passé là. Ça, c'est sans compter qu'une bonne partie des
heures par jour, cet enfant-là, là, il va le passer au service de garde avec un
ratio d'un pour 20, puis que sur l'heure du dîner, ça va être un pour 60. Donc,
les heures dans la classe sont très, très, très importantes. J'essaie de
retrouver le graphique qu'on nous a, celui de l'AQCPE, là, cinq heures, donc, à
peu près cinq heures par jour dans la classe. C'est le moment où le ratio va
être le meilleur pour l'enfant. Donc il faut vraiment s'assurer que... Tu sais,
c'est juste cinq heures par rapport aux autres milieux de garde où c'est plutôt
10 à 11 heures, là, sur probablement une journée de souvent une dizaine
d'heures à l'école. Il y a seulement cinq heures où on a un ratio qui est un
peu plus bas. Il faudrait au moins qu'on soit capable de garantir cinq heures
par jour à un enfant de quatre ans, où il va avoir des interactions de qualité
avec un ratio d'un pour 10. Le reste du temps, il est beaucoup plus élevé.
Là, en ce moment, là, c'est juste deux
heures et demie par jour en moyenne, où l'enfant va avoir un ratio d'un pour quelque
chose en bas de 10 selon le nombre d'enfants dans la classe, là, avec le calcul
que vous faites. Le reste du temps, ça va toujours être plus élevé qu'un pour
10. Donc, pour moi, la qualité n'est pas comparable avec d'autres types de
milieux qui existent. Puis je voudrais que les parents puissent avoir parmi les
options qui sont devant eux des milieux d'une qualité aussi intéressante.
La Présidente
(Mme Thériault) : J'ai la députée de Joliette qui veut faire une intervention.
Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Moi, je pense que ce qui me surprend le plus, c'est que, le ministre, ça fait
des mois qu'il parle publiquement de ses ratios comme quelque chose qui est
établi, qui est coulé dans le béton, pas comme quelque chose qui va se négocier
dans le cadre d'une convention collective. Alors, j'ai beaucoup de mal à
m'expliquer pourquoi il refuse, alors qu'on débat de son projet de loi, dont il
est l'architecte, de mettre la question des ratios dans le projet de loi.
L'autre chose, c'est que les conventions collectives, là, ce n'est pas le ministre
de l'Éducation qui est l'ultime responsable de ça. C'est son collègue du Conseil
du trésor. Donc, moi, ça ne me rassure pas du tout parce que, là, quand
j'entends le ministre de l'Éducation sembler si opposé à inscrire ça dans le
projet de loi, ça me donne l'impression que le gouvernement veut se donner de
la marge de manoeuvre, ne veut surtout pas se contraindre par rapport à ces
ratios que sont intimement liés à la question de la qualité et, de surcroit, ce
n'est pas lui qui va être l'ultime responsable de la négociation, c'est son
collègue le président du Conseil du trésor.
Donc, je pense que le ministre, il peut
tout à fait comprendre qu'on n'est pas rassurés du tout de ce côté-ci de la
Chambre et que, si ça lui tient à coeur vraiment, cette réforme-là, bien, il
devrait avoir l'ouverture de dire : Si je ne l'ai pas aujourd'hui, le
mandat, je vais me battre pour l'avoir, pour pouvoir l'inscrire dans le projet
de loi, rassurer tout le monde puis que mon discours public ensuite, quand je
vais parler de ratios, ça va être clair, ça va être solide, puis je vais être
certain qu'on va pouvoir aller au bout de cet engagement-là sur des ratios clairs.
Or, là, c'est l'inverse qui se passe. Plutôt que de nous rassure par rapport à
ça, plus on avance, plus on voit qu'il n'y a pas d'ouverture pour inscrire ça
dans la loi, plus on constate qu'on s'en remet à des négociations de
conventions collectives qui ne relèveront pas de lui, plus ça milite pour le
fait d'avoir un ministre qui va dire : Je le prends sur moi. C'est
important. J'ai cette ouverture-là puis, oui, j'accepte d'inscrire ça dans la
loi ou dans la réglementation. Donc, j'aimerais ça que le ministre nous
explique comment il ne peut pas nous rassurer davantage aujourd'hui.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Moi, je
m'étonne de cette inquiétude nouvelle, parce qu'en 2012–2013 alors que son
gouvernement a voté le projet de loi et créé les premières maternelles quatre
ans à temps plein, c'était correct que ce soit dans les conventions. Quand ils
ont voté le projet de loi pour les milieux défavorisés, pourquoi ils ont...
Pourquoi... Et ma collègue était au Conseil des ministres. Pourquoi cette
soudaine conversion aux ratios dans la loi?
Mme
Hivon
:
On n'est pas dans le même projet du tout.
M. Roberge : C'est la
même chose.
• (16 h 20) •
Mme
Hivon
:
Je ne sais pas combien de fois il va falloir que je le répète, que ce n'était
pas le même projet. On est devant un projet de maternelle quatre ans universel.
C'est ça que le gouvernement veut faire. Donc, oui, ça demande de scruter à
nouveau l'ensemble de l'oeuvre, l'ensemble de la réforme qui va être mise de
l'avant. Le gouvernement a décidé que c'était ça puis que ça allait être une
offre. Là, on va offrir ça à tous les enfants qui veulent, une maternelle
quatre ans. Avant, c'était une autre philosophie. Donc ce n'est pas la même
réalité. Alors...
Mme
Hivon
:
...donc, oui, ça demande de scruter à nouveau l'ensemble de l'oeuvre,
l'ensemble de la réforme qui veut être mise de l'avant. Le gouvernement a
décidé que c'était ça puis que ça allait être une offre. Là, on va offrir ça à
tous les enfants qui veulent, une maternelle quatre ans. Avant, c'était une
autre philosophie. Donc, ce n'est pas la même réalité. Alors, que le ministre
revienne toujours là-dessus, je pense qu'il en est conscient, sinon il ne
serait pas en train de faire toute cette bataille-là pour une réforme, pour
changer la loi, pour faire en sorte que ce soit un nouveau cadre, des nouvelles
modalités.
Donc, moi, je lui demande : Il va
être où son pouvoir quand c'est le président du Conseil du trésor qui négocie
les conventions collectives, qui est l'ultime responsable? Je ne dis pas qu'il
aura zéro rôle, mais on sait que l'ultime responsable, ça va être le président
du Conseil du trésor.
Ma collègue, hier, de Sherbrooke, a bien
fait ressortir que, dans les conventions collectives, c'est une question de
rémunération. On part de relations de travail, et non pas d'une perspective
d'encadrement des enfants et de qualité du service aux enfants. La perspective
est complètement différente, ce qui fait en sorte que ce n'est pas une fin en
soi, ce qui fait en sorte qu'on peut se sortir des ratios en ayant des primes,
en ayant des ajustements financiers, salariaux ou monétaires. Donc, ce n'est
pas la même chose.
Donc, ce qu'on lui demande aujourd'hui,
c'est que, vu que c'est au coeur de l'idée de la qualité, c'est de le mettre
noir sur blanc. Puis on l'a fait pour la question de... on a réussi à dénouer
des impasses, pas toutes celles qu'on aurait voulues dans le passé, puis je
pense qu'aujourd'hui... Petit aparté. On voit, avec la question des frais
scolaires pour le dîner, à quel point, peut-être, que ça aurait été intéressant
de dénouer plus d'impasses, parce que, là, il y a des parents qui se ramassent
avec des factures puis qui ne comprennent pas. Fin de la parenthèse. Ce n'est
pas vain ce qu'on fait là, c'est pertinent ce qu'on fait là, puis ça serait
très pertinent de l'écrire noir sur blanc, lois, règlements ou autres
directives coulées dans le béton que le ministre veut nous dire qu'il va mettre
de l'avant mais sur lequel on va avoir un droit de regard. Je ne pense pas
qu'on peut rejeter ça du revers de la main, puis il me semble que le ministre,
avec l'importance qu'il accorde à cette réforme-là, devrait accorder de
l'importance à ce qu'on lui fera avoir.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Je suis en
désaccord avec ma collègue pour dire que c'est totalement différent. En 2013,
quand ma collègue était au Conseil des ministres, ils ont voté une loi pour
déployer des classes en milieux défavorisés. À ce moment-là, le ratio maximal,
ce n'était pas moyen, ce n'était pas 14, c'était 15. Et vous dites : Ah!
c'est totalement différent. Mais l'enfant qui est dans sa classe, il ne le sait
pas, lui, qu'il est en milieu défavorisé. Il est dans une classe puis ce n'est
pas lui qui s'est déployé de manière universelle ou pas. Lui, il est dans une
classe, puis le ratio maximal était de 15. Ce n'était pas grave à l'époque,
c'est rendu grave aujourd'hui, puis j'ai de la misère à comprendre, d'autant
plus que, de toute façon, en moyenne, ils sont ni 14 ni 15, ils sont 11,3 en ce
moment. Moi, je ne vois pas, là, quelle est la grande différence, là, entre un enfant
de quatre ans en 2013, dans une classe, et un enfant de quatre ans en 2019,
dans une classe. Pour lui, c'est la même chose. Il n'y a pas de différence pour
lui.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
: Donc,
le ministre, aujourd'hui, il nous dit que, ce qu'il affirme publiquement, en
termes de ratio, il n'est pas prêt à l'écrire noir sur blanc.
M. Roberge : Notre
gouvernement écrira noir sur blanc ce ratio actuel ou un ratio meilleur dans la
prochaine année aux termes de la négociation.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Sauf que comme...
O.K... déjà à plusieurs reprises, puis ma collègue de Joliette vient tout juste
de le rappeler, dans la convention collective, ce n'est pas un maximum absolu à
ne pas dépasser, ce ratio-là, c'est un maximum au-delà duquel on a fait
simplement que rémunérer davantage l'enseignant ou l'enseignante. Ça ne
garantit pas la qualité du service pour les enfants, ça, ça garanti une
rémunération juste pour l'enseignant ou l'enseignante. Ce n'est pas du tout la
même chose. Là, nous, ce qu'on cherche à protéger ici, c'est la qualité des
interactions dans la classe. Puis pour réduire les vulnérabilités, la qualité
des interactions, c'est fondamental, ça devrait... Je rappelle que c'était ça
l'objectif de départ, de réduire les vulnérabilités. Si on veut maximiser nos
chances de réduire les vulnérabilités, il faut s'assurer d'avoir des
interactions de qualité avec la personne qui est responsable des enfants que ce
soit une éducatrice ou une enseignante, peu importe dans quel réseau. Il faut
que ces interactions-là soient de qualité. Et pour atteindre cet objectif-là,
il faut que le ratio soit aussi bas que possible.
Donc, moi, je ne me satisfais pas d'une
réponse où on me dit : Ça va dans la convention collective, il n'y aucune
garantie que ce ne sera pas dépassé si c'est inscrit dans la convention
collective.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, gouverner, c'est prévoir. Puis qu'est-ce qu'on fait quand on
gouverne puis on prévoit? Bien, on prévoit le pire puis on prévoit le
meilleur...
Une voix
: ...en convention
collective.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, gouverner, c'est prévoir. Puis qu'est-ce qu'on fait quand on
gouverne puis on prévoit? Bien, on prévoit le pire puis on prévoit le meilleur.
Puis dans l'interaction qu'on a avec le ministre en ce moment, ce qu'on veut
faire, c'est éviter le pire et prévoir le meilleur, puis le ministre a un bon
discours, un bon discours en ce sens où il dit : En ce moment, on a la
perception du meilleur. On a un adulte pour six, en moyenne, surtout s'il y en
a deux, surtout s'il y en a deux, c'est toujours la moitié de la journée, il
faut toujours garder ça en tête. Le ministre nous dit «les ratios sont négociés
dans la convention collective», le discours qu'on tient depuis le début, c'est
que le ratio est énuméré dans la politique familiale pour les CPE, et qu'en ce
moment on crée un système qui va être en parallèle du CPE, pratiquement pareil
dans cette volonté-là. Le ministre nous dit : Non, non, à l'éducation, ça
va aller, et on l'entend. J'entends aussi sa bonne foi qui dit : Moi, je
veux qu'il y ait à peu près 1-6, le ratio. Puis, moi, je le crois tellement que
je veux qu'il l'écrive, mais il me dit qu'il ne peut pas.
Après, on a des documents qui nous
disent : Bien, il y a les modalités, les normes et modalités, il y a les règlements,
il y a les conventions collectives. Et dans tous ces documents-là, où on
pourrait avoir un impact positif sur le ratio qui s'équivaut aux services de
garde, il y en a seulement un où j'ai un impact de consultation. Je ne vous
surprends pas, Mme la Présidente, puisque vous avez beaucoup d'années
d'expérience, mais ce n'est pas dans une convention collective que je consulte.
Bien, je consulte, dans un comité convention collective, mais pas l'ensemble des
gens, je consulte les gens qui offrent le service, les enseignants et leurs
syndicats. Dans les normes et modalités, je ne consulte pas puisque c'est une
volonté du ministère qui transmet la parole du ministre pour dire : Voici
ce qu'on veut maintenant. Mais le règlement, lui, oui, je consulte les
partenaires, les partenaires du milieu avec qui je travaille, puis je
dis : Bon. Bien, je dépose un règlement, vous avez tant de jours pour
aller le lire, le critiquer, le bonifier, puis faire en sorte qu'il devient
meilleur, ou qu'on corrige les lacunes, puis là, je peux mettre en application
les recommandations que vous me faites.
Puisque gouverner, c'est prévoir,
puisqu'on est en train de mettre en place un système qui va être parallèle, qui
veut être un choix aux parents, je comprends qu'il ne veut pas l'écrire, là,
puis je comprends que les gens, alentour de lui, ils lui disent : Ne fais
pas ça, ne mets pas de ratio dans... ne devance pas la convention collective,
ce n'est pas pas ça qu'il faut que tu fasses, comme ministre, il faut que tu
gardes ça le plus large possible, et je comprends ça. Vous aviez une expression
en anglais ce matin, donc j'en profite pour en faire une «been there, done
that». Il faut que, comme ministre, vous soyez capable de me dire à moi, dans
mes yeux, que, quand ce sera plus vous, je vais avoir droit au même ratio, au
même ratio qui fait que les CPE puis que les écoles ont le même ratio, parce
que là l'écho que j'ai, c'est qu'une journée l'école a un ratio puis le CPE,
lui, en a un autre. Mon parent, là, mon vrai de choix de parent, là... moi,
vous allez me reprochez d'être libérale, mais au Parti libéral, une de nos
valeurs, c'est la volonté du choix, c'est ça, notre... une de nos valeurs, là,
c'est de permettre aux parents d'avoir un choix, des fois, c'est une bonne
affaire, des fois, c'est dur, mais c'est de permettre à la population de faire
ce choix-là. Puis dans ce choix-là, vous offrez une opportunité extraordinaire,
je vous le dis, là, ça va faire partie de votre legs à vous, c'est-à-dire que
le parent, il va pouvoir choisir un des trois systèmes : Je le garde avec
moi, je l'envoie à l'école ou je l'envoie en CPE, garderie, milieu familial, le
choix qui me ressemble plus comme parent puis qui va avec mes valeurs. Mais je
n'ai pas de garantie, je n'ai pas de garantie comme parent, si je suis en
milieu urbain, Montréal, qu'il va en avoir 17 dans la classe, mais si je suis,
en milieu rural, peut-être que je vais en avoir moins.
• (16 h 30) •
Puis notre collègue de Roberval, hier,
nous a fait une belle démonstration en nous disant : Non, non, non, ça se
peut qu'il y en ait moins, puis vous aviez raison, hein, c'était une classe,
vous l'avez visitée, vous avez dit : Bien, normalement, ça faisait une
moyenne de six à peu près par adulte, c'était fort intéressant, mais ça se peut
qu'en milieu urbain ça ne soit pas comme ça. Et c'est clair, Mme la Présidente,
que, dans différents milieux, la première année, ils se se rendent, des fois,
pas à 17 élèves avec un adulte, puis qu'en troisième année il y en ait 22,
parce que plutôt que de les déplacer 45 kilomètres plus loin, on les garde dans
leur circonscription, dans leur milieu puis qu'on les garde dans les
Laurentides, plutôt que de les envoyer dans Lanaudière, parce que viens de la communauté
anglophone puis je ne peux pas avoir des services proches de chez nous, il n'y
a pas assez...
16 h 30 (version non révisée)
Mme
Charbonneau
:
...puis qu'en troisième année il y en ait 22, parce que plutôt que de la
déplacer 45 kilomètres plus loin, on les garde dans leur circonscription,
dans leur milieu puis qu'on les garde dans des Laurentides plutôt que de les
envoyer dans Lanaudière, parce que je viens de la communauté anglophone puis je
ne peux pas avoir des services proches de chez nous. Il n'y a pas assez de
jeunes pour faire un groupe puis il y en a trop pour casser le groupe. Donc,
les classes peuvent déborder quelques fois, puis il y a une compensation qui
est donnée à ce moment-là pour l'effort supplémentaire que ça demande.
J'ai compris qu'on manque de personnel. On
a trouvé une solution. Elle n'est pas écrite, mais je l'ai compris. Mais je
reviens aux propos de ma collègue qui disait : Depuis le début, le ministre
convainc les parents que ce n'est pas une mauvaise décision d'aller à l'école.
Ça peut être une bonne décision si mon enfant à quatre ans. Puis c'est tellement
une bonne décision qu'il veut ouvrir des classes partout. Puis on y croit.
Nous, on dit pédale douce. Lui il dit pédale à fond. Puis c'est correct. Ça lui
appartient. Le gouvernement met l'argent sur la table pour cette clientèle, que
cette clientèle-là. Et c'est tant mieux.
Mais je ne peux pas regarder en arrière
puis dire qu'est-ce que les gouvernements d'avant ont fait. Parce que c'est mon
idée de faire une quatre ans temps plein, tout le monde. C'est l'idée de la
CAQ. Donc, même s'il me dit : En 2013, c'est ça qu'on a choisi. En 2018,
c'est ça qu'on a choisi. En 2014, c'est ça qu'on a choisi. Je comprends, mais en
ce moment, la perception puis la volonté actuelle du ministre actuel de
l'Éducation, moi, je veux que sa volonté, elle reste. Puis je veux que son
ratio, qui est pareil comme les CPE, soit écrit. Puis je n'offense personne, parce
qu'il est déjà écrit, ce ratio-là dans un autre endroit, dans la loi de la
famille. De ce fait, ça ne coûte rien. Ce n'est pas handicapant. Puis même si
les légistes puis les gens alentour de lui lui disent : Il faut que tu
fasses tout pour ne pas que ça rentre dans la loi, un ratio, bien, qu'il ne le
marque pas, le ratio. Qu'il ne fasse que dire qu'on va être le miroir de la loi
qui est écrite à la famille, en CPE. Ça fait juste miroir.
Ça veut dire qu'on change le ratio, là? On
change le ratio à l'école. Et si on n'atteint pas le ratio, on ne rajoute pas
personne, là. S'ils ne sont pas capables... S'il n'y a pas assez d'enfants pour
faire une classe de 12, ce n'est pas grave, il y en aura six. Mais à la base,
s'il en arrive 23 dans une année scolaire, il va savoir exactement combien de
classes que ça lui prend, puisqu'il y aura un chiffre et il y aura une classe
multiâge puis deux classes de présco. Pourquoi? Parce que le chiffre sera déjà
écrit dans la règle qui dit : Il devrait y avoir une moyenne de...
Et quand on nous dit : Deux adultes,
ça fait six enfants par adulte, Mme la Présidente, je veux toujours que le ministre
se rappelle qu'on va lui rappeler que c'est juste la moitié de la journée, ce
n'est pas toute la journée. Puis quand j'arrive à l'école, ma collègue avait
raison, la récréation, les dîners... Les cafétérias, là... Ce matin, le premier
ministre, il a dit : Il y a des cafétérias. Il n'y a pas de cafétérias
dans une école primaire. On mange dans sa classe. Il n'y en a pas de cafétéria.
C'est une école extraordinaire avec tout un nouveau système parce que toutes
les écoles du Québec n'ont pas une cafétéria dans une école primaire. C'est
dans les écoles secondaires. Autrement, on mange en classe ou on mange dans un
espace public qui est fort intéressant. Donc, j'ai une boîte à lunch.
Je crois qu'il faut être capable de dire
les choses correctement pour s'assurer que l'empreinte du ministre reste dans
la volonté qu'il a de faire un ratio intéressant. Et avec la volonté qu'il a,
je pense qu'on est capable de trouver la bonne phrase. Sinon, moi, je me ramène
à ce qu'on disait hier, sinon, dites-nous où. Dites-nous où, puis on va arrêter
d'en parler là. Puis on va aller au bon article par la suite pour dire c'est là
qu'il faut l'écrire. Mais je pense que vous avez compris qu'on est un peu dans
un moment difficile, parce qu'on a le goût de protéger la clientèle que vous
voulez avoir dans nos écoles. Puis votre gouvernement s'est engagé à mettre en
place un système extraordinaire, puis on va vous aider à le faire. Puis s'il
faut que, nous, on s'obstine avec les gens qui vous disent de ne pas l'écrire,
on va s'obstiner, parce qu'on parle de la sécurité, de la qualité puis de la
volonté d'avoir le même système parallèle entre les CPE puis les écoles. Parce
que c'est ça que vous nous avez promis, un système où le parent avait un choix
entre un ou l'autre, mais il avait un choix. Puis le choix qu'il faisait,
c'était sur la qualité puis ses valeurs, et non sur les choses que je peux
écrire dans une puis les choses que je ne peux pas écrire dans l'autre parce
qu'il y en a une que c'est une convention puis l'autre, c'est un règlement,
c'est une loi qui est écrite pour le système de la famille.
Mon plaidoyer ressemble à tous les autres
plaidoyers que je vous ai faits, M. le ministre, mais il ne peut pas rester
sans écho, si vous ne nous dites pas où on peut le faire, parce qu'on ne
l'écrira pas à la convention collective. C'est vous qui allez la négocier après
les paramètres...
Mme
Charbonneau
:
...règlement, c'est une loi qui est écrite pour le système de la famille.
Mon plaidoyer ressemble à tous les autres
plaidoyers que je vous ai faits, M. le ministre, mais il n'est... il ne peut
pas rester sans écho si vous ne nous dites pas où on peut le faire. Parce qu'on
ne l'écrira pas, la convention collective, c'est vous qui allez la négocier
après les paramètres du Conseil du trésor. Nous, ce qu'on dit, c'est :
Aidez-nous à vous aider à avoir le meilleur système au préscolaire quatre ans
avec des ratios qui ressemblent à un et à l'autre.
Et, qui sait, peut-être que votre collègue
de la Famille va dire bravo, parce que c'est le même ratio, puis il n'y aura
pas de chicane parce qu'une éducatrice n'aura pas... ne trouvera pas ça
déchirant de choisir entre un système ou l'autre, parce qu'en ce moment, nos
éducatrices, elles réfléchissent fort à savoir : Je m'en vais-tu au
scolaire ou je reste en CPE parce que j'ai une opportunité qui se présente à
moi?
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Juste
clarifier quelque chose. En ce moment, le ratio pour les services de garde
éducatifs, il est dans un règlement. Après une consultation de 45 jours,
le ministre de la Famille peut le changer. Pas plus long que ça.
Mme
Charbonneau
:
À ses risques et périls.
M. Roberge : Il peut
payer le prix de l'augmenter...
Mme
Charbonneau
:
Oui, c'est ça, il peut payer le prix.
M. Roberge : ...pour
récolter les fruits de le baisser ou de le maintenir.
Mme
Charbonneau
:
Mais il consulte.
M. Roberge : Mais ça peut
changer en 45 jours. Ce n'est pas comme si c'était intouchable,
inaliénable, c'est dans le béton. Et donc je vous fais remarquer ça.
Dans la convention collective, quand c'est
signé, c'est pour quatre ans. On ne peut pas le changer en 45 jours. Et,
de la même façon, par contre, quand on le change, au moment où on le change, si
on le change pour le mieux, on peut en récolter des fruits, dire : C'est
formidable, beau geste du gouvernement, beau geste du ministre, il améliore la
qualité. Puis, si on change pour le pire, on peut payer le prix en
disant : Bien, mon Dieu, c'est terrible, on s'attaque à la qualité, etc.
Mais de dire, comme vous le faites depuis
deux jours, vous... plusieurs personnes : Il faudrait donc le mettre dans
le règlement... Bien, je vous signale que le règlement, ça peut être changé en
45 jours, puis les projets de loi... et les négos, c'est aux quatre ans,
donc... Juste pour mettre les choses en perspective.
La Présidente
(Mme Thériault) : J'ai la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : ...juste être
sûre d'avoir bien compris. Là, vous venez de dire que vous souhaitez que ce
soit fait dans un règlement, là? Parce qu'on est prêts à amender pour le faire
dans un règlement, là.
M. Roberge : Je pense que
vous avez très bien compris que je n'ai pas dit ça.
Mme Rizqy : Bien, c'est
ce que moi, j'ai compris. Vous venez de parler de règlements, puis que ça
pouvait être fait dans les règlements, puis que ça prenait juste 45 jours
de modifier.
M. Roberge : Demandez à
votre collègue.
Mme
Charbonneau
:
Ce que j'ai compris de l'explication du ministre, puis c'est... c'est qu'un règlement,
ça se change en 45 jours. C'est ce que je ministre vient de m'expliquer,
comme si je ne le savais pas.
Mme Rizqy : Mais vous
venez quand même de faire un plaidoyer favorable au règlement.
M. Roberge : Non, non,
j'ai dit le contraire de ça. J'ai dit que depuis deux jours vous dites :
C'est donc formidable, le ratio, services de garde, c'est statué par règlement.
Pourquoi ne faites-vous pas... pourquoi n'incluez-vous pas dans la loi ou dans
un règlement le ratio comme le fait le ministère de la Famille?
Je dis : Ça ne m'intéresse pas de le
mettre dans la loi ou dans un règlement. Et, en passant, quand c'est dans la convention
collective, c'est bon pour quatre ans. Quand c'est dans le règlement, ça peut
être bon pour quatre ans, huit ans, 10 ans, mais ça peut être changé en
45 jours. C'est juste ça que je dis.
Mais je répète que je n'ai pas l'intention
de le mettre dans un règlement ou dans le projet de loi, on pense que c'est
mieux dans la convention collective. Mais je vous explique qu'en le mettant
dans la convention collective, ça ne peut pas changer au gré du vent, au gré de
l'humeur du ministre.
Puis, dans les deux cas, quand le ratio
est statué, soit dans un règlement pour le ministère de la Famille, soit dans
une convention collective pour l'Éducation, dans les deux cas, si le ratio
s'améliore, le gouvernement peut, des fois, en récolter les fruits, et, si ça
se détériore, bien, il peut en payer des prix politiques. Donc, il y a des
ressemblances et des différences. Voilà.
La Présidente
(Mme Thériault) : J'ai la députée de Mille-Îles qui m'a demandé
la parole, et après la députée de Sherbrooke.
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, si je le fais dans un règlement, je dois consulter pendant
45 jours. Le ministre dit : Ça peut changer en 45 jours. Je dois
consulter à 45 jours.
Et je vous le dis, M. le ministre, je vous
le dis avec un sourire parce que... je ne reprendrai pas mon expression
anglaise, mais répétez-la dans votre tête, là : Quand vous décidez de
changer quelque chose par règlement et que vous faites votre consultation, vous
savez, à l'intérieur du premier 48 heures si vous êtes dans le champ.
Savez-vous pourquoi? Parce que vos partenaires, que vous allez consulter, ils
vont vous le dire rapidement parce qu'ils veulent votre bien, puis habituellement
ils vont l'avoir. Alors, quand vous dites...
• (16 h 40) •
Mais là je vous vois dire : Bien, je
ne sais pas, moi, ça ne m'est jamais arrivé... Attendez. Attendez, ça ne fait
pas un an encore. Attendez. Vous allez voir, tout peut aller très, très vite.
Des fois, quand ça va bien, ça va bien, vous le dites bien. Puis on ne retient
pas...
Mme
Charbonneau
:
...ils vont l'avoir. Alors, quand vous dites... Bien là, je vous vois
dire : Bien, je ne sais pas, moi, ça ne m'est jamais arrivé. Attendez.
Attendez, ça ne fait pas un an encore. Attendez. Vous allez voir, tout peut
aller très, très vite. Des fois, quand ça va bien, ça va bien, vous le dites
bien. Puis on ne retient pas longtemps quand ça va bien. Quand ça va mal, on le
retient longtemps, tellement qu'on peut se faire redire qu'en 2013 il est
arrivé telle affaire puis... Donc, ça peut vous arriver dans quelques années.
Vous êtes jeune encore. Vous allez sûrement être en politique... C'est vrai,
l'âge, c'est très relatif, j'ai compris ça. Mais vous allez probablement avoir
le plaisir...
Une voix
: ...
Mme
Charbonneau
:
Oui, l'âge, c'est très relatif, et on aura... quelqu'un plus vieux que nous, quelqu'un
plus jeune que nous. On est toujours l'enfant de quelqu'un, on aura peut-être
un jour des enfants. Alors, l'âge, c'est très relatif, M. Poulin... M. le
député de Beauce.
Une voix
: Beauce-Sud.
Mme
Charbonneau
:
Beauce-Sud, c'est vrai, parce que j'ai...
Une voix
: Il y a le
nord...
Mme
Charbonneau
:
Il y a le nord, il y a le sud, hein? C'est ça. Nous autres, à Laval, on ne marche
pas comme ça.
Une voix
: ...
Mme
Charbonneau
:
Ceci dit, monsieur... Mme la Présidente, quand le ministre dit : Moi, ça
ne m'intéresse pas, un, on fait la discussion, puis il y a des amendements,
puis finalement le ministre a déjà statué.
Donc, à la limite, il est en train de nous
dire qu'il ne va même pas concéder un pouce sur le principe du spectre de
changer sa perspective par rapport à cette volonté-là, mais on ne pourra pas
faire une maternelle quatre ans miroir aux CPE, équitable et qui ressemble à ce
qu'on veut comme choix parental si on n'est pas capable d'avoir cette
ouverture-là. C'est malheureux parce que notre volonté, c'est de mettre en
place la meilleure situation possible pour les parents.
Oui, encore une fois... Puis ça, c'est
quelque chose que je répète depuis le début : Le nombre joue contre nous,
puis, oui, à partir du moment où on va prendre un vote, on n'est quand même pas
fous à temps plein de ce côté-ci, là, on est bien conscients que le vote ne
passera pas.
Mais, en même temps, en même temps, là, je
veux... je le rappelle parce que ça me fait plaisir à chaque fois, la journée
qu'il va déposer son projet de loi qui fait qu'il n'y aura plus de commissaire
scolaire, ces gens-là vont tout gérer les téléphones qui vont rentrer :
les gens qui n'ont pas de place, les gens qui trouvent que l'enseignante est
débordée, les gens qui trouvent que les enfants ciblés ne sont pas assez
ciblés, puis que les services ne sont pas assez... Ça ne sera plus les
commissaires scolaires qui vont les avoir, ces coups de téléphone là, là, et là
peut-être qu'ils vont dire : Ah! on aurait peut-être dû écrire ça dans la
loi.
Gouverner, c'est prévenir, c'est s'assurer
que les décisions qu'on prend maintenant sont applicables pour l'avenir de la
meilleure façon, puis je pense que ça, le ministre le sait. Gouverner, ce n'est
pas dire ce qui s'est fait avant, c'est d'améliorer ce qu'on veut dans le
futur, puis je pense que ça, on est capables de le faire ensemble. Puis, quand
on dit : C'est une politique miroir, il faut être capable de le regarder
dans cette perspective-là.
Puis il n'y a pas un syndicat qui va
appeler le ministre, après-midi, pour lui dire : Tu n'aurais pas dû
rentrer ça dans... parce que ça va dans la convention collective. Ils vont
juste dire : La parole du gouvernement reste la même. Ce qui se passe en
CPE peut se passer dans une école, puis on va respecter ça.
Mais, en ce moment, ce n'est pas ça qu'on
dit. On dit : Ce qui se passe dans les écoles va pouvoir être vraiment
différent, parce que ça ne se négociera pas avec le même monde puis pour les
mêmes raisons. Je trouve ça un peu désolant.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. J'ai la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : J'aimerais ça
revenir... Le ministre a parlé hier de l'information juste qu'on doit
transmettre aux parents. On a discuté quand même assez longtemps du tableau
fait par l'AQCPE, puis le ministre nous disait que, bon, pour certaines
raisons, il trouvait que ce n'était pas de l'information juste qui avait été
transmise aux parents puis il trouvait ça fondamental qu'on transmette
l'information juste pour que les parents puissent faire un choix éclairé, puis
je suis assez d'accord avec ça.
Là, j'aimerais ça que le ministre se mette
dans la peau d'un parent qui a un enfant qui va avoir quatre ans l'année
prochaine. Donc, en janvier, février, le temps des inscriptions pour la
maternelle va arriver, puis là on va avoir des parents qui vont se
demander : Qu'est-ce que je fais avec mon enfant? Ils vont vouloir avoir
l'information juste pour faire leur choix puis, quand ils vont la chercher,
bien, ce qu'ils vont trouver, c'est l'intention d'un ministre, mais ils ne
trouveront nulle part un comparatif de ratio parce que la convention
collective, bien, elle ne sera pas négociée, puis parce que les conditions et
modalités, bien, ils vont sortir juste au mois de juin.
Ça fait que le parent, l'hiver prochain,
qui va devoir faire un choix, il va devoir s'en remettre seulement à
l'intention du ministre comme information pour faire son choix. C'est clair que
ça entre en ligne de compte pour un parent, le ratio, dans le choix d'un
milieu. Ça entre tellement en ligne de compte que, même un parent qui a un
enfant plus vieux que le préscolaire, là, qui est en deux, trois, quatre, cinq,
sixième année, le midi, il y en a plein qui sont prêts à payer plus cher le
service de garde du dîner par rapport à la surveillance offerte par l'école
parce que le ratio est plus intéressant en service de garde que...
Mme Labrie : ...que même un
parent qui a un enfant plus vieux que le préscolaire, là, qui est en deux,
trois, quatre, cinq, sixième année, le midi, il y en a plein qui sont prêts à
payer plus cher le service de garde du dîner par rapport à la surveillance
offerte par l'école parce que le ratio est plus intéressant en service de garde
que dans la simple surveillance du dîner. Les parents sont prêts à payer plusieurs
dollars par jour de plus pour que le ratio soit plus intéressant le midi. Ça,
c'est quelque chose qu'on constate. Partout dans vos circonscriptions, parlez à
vos familles, c'est ça qu'ils vont vous dire. Ceux qui sont capables sont prêts
à le payer. Donc, moi, ce que ça me dit, c'est que, pour les parents, c'est important,
le ratio, dans le choix d'un milieu.
Mais là ils ne seront pas capables de la
trouver, l'information juste, parce qu'elle n'a été écrite nulle part. Elle a
été écrite dans un programme électoral qu'on ne sait pas trop où est-ce qu'il
est rendu puis dans une intention qui a été formulée souvent oralement mais qui
est intangible. Donc, moi, je trouve que quand on ne l'inscrit nulle part, on
ne donne pas une information juste aux parents, on ne les outille pas pour
faire leur choix. Donc, ça fait une raison de plus, j'aimerais ça que le ministre
le considère. Quand il va s'adresser aux parents pour leur dire : Vous
avez plusieurs choix, bien, le parent, il va dire : Comment je fais pour
choisir si je n'ai pas toutes les informations puis si je ne le sais pas, ça va
être quoi, les conditions dans cette classe-là? Il va vouloir comparer puis il
ne pourra pas.
Puis à ce moment-là, si on ne la fournit
pas, l'information, on ne peut pas non plus accuser d'autres personnes ou
d'autres organisations de véhiculer des informations qui pourraient être
erronées. Ils ont fait ce qu'ils ont pu, ce n'est écrit nulle part. Ce n'est
écrit nulle part. Au moment où ils ont produit ce document-là, il n'était probablement
pas publié, le document de conditions et modalités dans lequel on parle d'une ressource
supplémentaire. Ils sont probablement allés voir dans les conventions
collectives, ils ont vu que c'était 17, ils ont écrit 17. Si elle n'existait
pas, l'information, on ne peut pas leur reprocher de ne pas l'avoir transmise,
non plus. Donc, il faut penser à ça aussi. Qu'est-ce qu'on va dire aux parents,
sur quoi ils vont baser leur décision l'hiver prochain?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Deux précisions.
La ressource supplémentaire n'était pas dans normes et modalités avant cette
année, mais c'est depuis 2013 qu'elle est dans les classes. Avant, elle était
dans les règles budgétaires, que les parents ne lisent pas, là, je ne pense pas
que les parents allaient lire les règles budgétaires pour savoir, avant
d'inscrire en milieu défavorisé un enfant. Vous avez appris, vous-même,
l'existence, aujourd'hui, surprenamment, de ces normes et modalités. Donc, je
pense que les parents savent l'information, mais ne vont pas fouiller partout.
Puis ensuite, c'est vrai que, quand
survient une négociation, il y a une possibilité théorique que les ratios
changent, mais je n'ai jamais senti d'angoisse des parents, dire : Mon
Dieu! Mon enfant est en cinquième année, l'an prochain, il sera en sixième, on
est en période de négos, mais que se passera-t-il? Est-ce que les ratios vont
changer drastiquement pour la prochaine année? Cette angoisse des ratios, sincèrement,
je n'ai jamais senti ça chez les parents, que là, parce qu'il arrivait une négociation
il y avait un danger que, là, les ratios augmentent, et que, là, ça créait de
l'incertitude, puis que... là, où est-ce que les parents allaient envoyer leurs
enfants? Je pense que les parents présument que le ratio ne changera pas...
Une voix
: ...
M. Roberge : Oui, ou
s'améliorera. Mais je ne pense pas que les parents magasinent leurs écoles en
disant : Bien, je vais peut-être l'envoyer au privé, au cas où, dans le
cadre de la prochaine négo, les ratios pourraient peut-être changer. Sincèrement,
c'est une angoisse qui ne fait écho à rien de ce qu'il y a sur le terrain. Je
me promène dans les écoles, j'en visite, très souvent une par semaine, des
fois, je saute une semaine, des fois, j'en visite deux. J'ai fait des assemblées
d'enseignants, pas de média, pas de micro. Il y avait quelques délégués
syndicaux, il y avait un paquet d'enseignants, deux fois, pour 200 profs. Il
n'y a personne qui m'a dit : Mais mon Dieu! Pourquoi ce n'est pas dans la
loi, je m'inquiète de ce mauvais ratio. Il y a 11,2 enfants par classe en maternelle
quatre ans, il faudrait l'inscrire quelque part. Sincèrement, ça ne fait pas
écho, ça ne fait pas écho à des inquiétudes du terrain ou à des angoisses que
ça serait changé dans une convention. Je regrette, mais ce n'est pas demandé.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : J'aimerais ça,
porter à l'attention du ministre qu'on parle de deux choses complètement
différentes en ce moment. D'abord, à partir du moment où l'enfant a six ans,
là, il n'a pas le choix entre deux services publics, il a le choix entre faire
l'école à la maison ou inscrire son enfant à l'école publique. Il peut aussi
décider de payer plus cher au privé, là, on s'entend. Mais ce n'est pas... on
ne demande pas aux parents de faire un choix entre différents services publics
à partir de six ans, la scolarisation est obligatoire, ça fait que ce n'est pas
du tout la même question. Alors que, là, pour un enfant de quatre ans, on lui
propose deux services publics différents qu'il doit pouvoir comparer. Ce n'est
pas le cas à partir de six ans. Puis d'ailleurs j'aimerais porter à l'attention
du ministre qu'il y a énormément de parents qui font le choix du privé justement
parce que souvent les ratios sont plus bas dans les classes, il y a moins
d'élèves par classe. Puis beaucoup de parents considèrent que ça fait un
environnement pédagogique plus intéressant pour leurs enfants. Donc, moi, c'est
un argument que j'entends souvent, en tout cas, ce n'est peut-être pas vrai
dans toutes les écoles privées, ce n'est peut-être pas vrai dans toutes les
régions, mais j'ai entendu ça extrêmement souvent, des parents qui décidaient
d'envoyer leurs enfants au privé pour des questions de nombre d'élèves par
classe puis de surcapacité, de débordement dans les écoles publiques. C'est quelque
chose de très fréquent.
• (16 h 50) •
Mais là, de toute façon, ce n'est même pas
ça, la question...
Mme Labrie : ...peut-être
pas dans toutes les régions, mais j'ai entendu ça extrêmement souvent, des
parents qui décidaient d'envoyer leur enfant au privé pour des questions de
nombre d'élèves par classe puis de surcapacité, de débordement dans les écoles
publiques. C'est quelque chose de très fréquent. Mais là, de toute façon, ce
n'est même pas ça, la question. On parle de choix entre deux services publics
pour les enfants de quatre ans. La question ne se pose pas à aucun autre âge.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : J'aimerais
bien qu'elle dépose quelques chiffres ou données parce que, sincèrement, je
pense que ce n'est vraiment pas validé dans les faits que, dans les écoles
privées, il y a moins d'élèves par classe. Elle me dit que c'est le cas.
Qu'elle nous dépose ces chiffres-là. Selon ma perception, c'est précisément le
contraire. Il y a plus d'enfants ou d'élèves par classe en moyenne au réseau
privé qu'au réseau public. Je ne suis pas en train de dire qu'il n'y a aucune
qualité dans le réseau privé, ce n'est pas ça que je dis, mais je pense que
c'est un... On me sert un argument mathématique du nombre d'élèves par classe.
Selon mes informations, ça ne s'avère pas. Donc, j'aimerais bien qu'elle nous
dépose ces informations-là ou qu'elle les valide d'une quelconque façon, parce
que je ne pense pas que c'est vrai.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je n'ai pas
de chiffres à déposer, Mme la Présidente. Puis je parlais moi-même de
perceptions. Ce que j'ai dit, c'est que les parents font ce choix-là parce
qu'ils pensent que ça va être plus intéressant comme environnement pédagogique,
notamment à cause des ratios. Peut-être qu'ils se trompent, parce qu'ils ne
l'ont pas nécessairement, l'information, au moment de faire ce choix-là. Donc,
je ne peux pas vous confirmer si les parents ont raison ou pas d'avoir cette
perception-là, mais il y a quand même une perception largement répandue que nos
écoles publiques débordent, que nos classes dans les écoles publiques
débordent. Et il y a une perception assez répandue aussi que ce serait peut-être
moins le cas dans les écoles privées. C'est possible que ces parents-là se
trompent. Mais quand ils prennent leur décision, ils la prennent au meilleur de
leur connaissance, puis ils peuvent peut-être la prendre en fonction de
préjugés. Mais c'est que ça dit... Ce que ça dit, c'est que c'est quelque chose
d'important pour eux.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente. Je suis en train de faire ma recherche pour la députée de Sherbrooke
parce que je sais que c'est écrit souvent. Plusieurs dans les sites Web, je
pense, quand on aura du temps à faire un peu de recherche s'il n'y a personne
d'autre qui... À moins que les autres députés du gouvernement aimeraient nous
aider à faire cette recherche-là. Mais dans le réseau public et, bien, surtout
privé, c'est indiqué sur leur site Web. Ils écrivent leur ratio. Puis, entre
autres, quand ils font leur publicité, bien, c'est numéro un, la chose qu'ils
disent, radio, imprimé, bien, c'est parce que c'est les ratios qui sont plus
bas que dans le réseau public.
Alors, vous avez des ressources plus
personnalisées, des soins personnalisés pour vos enfants. Puis quand j'entends
le ministre parler que je n'ai jamais eu d'écho des parents par rapport à ceci,
j'ai participé, Mme la Présidente, lors des dernières négociations des conventions
collectives, parce que plusieurs d'entre vous savent que je suis l'ancienne
présidente de l'Association des commissions scolaires anglophones du Québec,
alors, moi, j'ai même signé les dernières conventions, dont je suis fière,
c'est plusieurs de livres, mais la chose numéro un que j'ai entendue de nos
parents, partout, anglophones et francophones, c'était le ratio. Ratio. Ratio
accès aux soins professionnels, d'agir tôt, d'aider mes enfants, mais ratio
services personnalisés, ratio... Puis pourquoi aussi? Parce qu'il y a eu un
lobby aussi des enseignants auprès de leurs parents, de dire : Aie! On a
un problème. Aidez-nous à faire bouger et changer le système, qui est tout à
fait normal quand on est en période de négociation. Mais juste pour clarifier
que ça a été la priorité numéro un. Puis j'ose croire que, si les syndicats
étaient ici avec nous, ils diraient : Oui, oui, on est en accord à
100 %. Si on n'est pas concernés par le financement de ces classes-là,
parce que, oui, la qualité du service devrait être la priorité, ils vont être
contents de savoir qu'on a changé puis qu'on a mis dans la loi un ratio de 1 à
10. Alors, je trouve ça vraiment... C'est un choc total, Mme la Présidente, un
choc total d'entendre qu'il n'y a personne, il n'y a pas de parent qui parle de
ça. On est en train de vider notre réseau public pour aller au privé, entre
autres pour ceci. C'est pour cette raison-là. Puis...
Mais ma vraie question, Mme la Présidente,
que je voulais demander, parce que je veux vraiment entendre le ministre
là-dessus, c'est une cause qui me tient énormément à coeur. J'entends le
ministre quand il dit qu'il n'est pas prêt à changer le ratio, il n'est pas
prêt à mettre ça dans la loi ou dans un règlement. Alors, si je peux faire mon
propre bi pour les enfants handicapés, je veux savoir c'est quoi le plan si on
ne change pas le ratio, car on sait que les élèves qui vont venir en maternelle
quatre ans, entre autres, la raison qu'on va faire...
Mme Maccarone : ...prêt à
mettre ça dans la loi ou dans un règlement. Alors, si je peux faire mon propre
lobby pour les enfants handicapés. Je veux savoir c'est quoi le plan si on ne
change pas le ratio, car on sait que les élèves qui vont venir en maternelle
quatre ans, entre autres, la raison qu'on va faire ça universel, on ne parle
pas de milieux défavorisés, les milieux défavorisés, c'était totalement
différent, mais quand on vient... des élèves qui vont venir, puis on dit :
C'est des élèves qui ne sont pas en CPE, qui ne sont nulle part dans les
réseaux de service de garde, qui sont à la maison ou autre, ça se peut que
c'est des enfants vulnérables, on ne sait pas, mais on veut avoir un accès «at
large» pour tous ces enfants-là. On ne sait pas à quoi on s'attend. Quand ils
vont rentrer dans le milieu scolaire, en maternelle quatre ans, ils peuvent
présenter avec beaucoup de difficultés, ils peuvent avoir plein de handicaps
qui ne sont pas diagnostiqués, et souvent... Puis, c'est normal, c'est une
perception que les parents, ils ont. Moi-même, j'ai vécu ceci, Mme la
Présidente. Même si ton enfant est handicapé puis tu as un diagnostic d'un
professionnel, on ne veut pas partager ça avec l'école. Pourquoi? Parce qu'on
ne veut pas avoir un stigmatisme de notre enfant. On ne veut pas que nos
enfants soient codés dès le départ de leur parcours scolaire parce qu'on ne
veut pas qu'ils se sentent différents, mis de côté. On ne comprend pas que,
quand il y a un code, quand il y a un diagnostic, c'est une aide vers le milieu
scolaire, ça veut dire que cet enfant, avec un code, on diminue le nombre du
ratio élève-professeur, alors on peut offrir plus de soins, plus de services.
Mais souvent, dans la majorité des cas, les parents ne sont pas prêts à
partager ce diagnostic-là, alors le réseau n'est pas prêt à recevoir ces
enfants-là.
Puis j'ai vraiment une crainte, une
inquiétude profonde, parce que si on ne met pas un ratio en place... puis on le
sait que 14-17, vraiment, là, c'est une suggestion, c'est une suggestion parce
qu'il n'y a rien qui nous empêche d'aller plus haut que ceci. Si on a les
moyens, on a déjà... Ma collègue la députée de Mille-Îles l'a dit, je l'ai déjà
dit : Si on est une école en milieu rural, si on est une communauté
minoritaire, on a juste une école... un école... une école?
Une voix
: ...
Mme Maccarone : Une école.
Alors, on a une difficulté parce qu'on n'a pas autre place où on peut ouvrir
ces classes-là. Alors, ça veut dire qu'on va avoir des classes qui vont être
surpeuplées avec plein d'enfants qui n'ont pas de code, on ne sait pas d'où
est-ce qu'ils viennent, ça fait que le professeur va être face à peut-être
17 tout-petits, puis il peut y en avoir sept qui ont des difficultés. Mais
le ratio c'est 1-17. Qu'est-ce qu'on va faire si le ratio ne change pas? Parce
que, comme je dis, pas de diagnostic, pas de plan, pas de son de cloche, on n'a
pas de lien avec le réseau de CPE. Je l'ai déjà dit, je ne me souviens plus
quelle commission, probablement ici, mais, le lien entre le CPE et la
commission scolaire, il est fort, il parle, il a vraiment un réseau, c'est de
l'entraide. Le CPE et le réseau de service de garde, il prépare l'enfant pour
la transition en réseau scolaire et il prépare le professeur. Puis, souvent, la
professeure de la maternelle, elle, elle va aller en CPE ou autre pour voir le
milieu de cet enfant-là, qu'est-ce qu'on va faire pour aider cet enfant-là
quand il va venir en maternelle. Mais là on parle des enfants qui n'ont pas de
lien nulle part. Ça fait qu'on n'est pas prêt, on n'est pas prêt puis on va
avoir beaucoup de bouts de chou dans la classe. Qu'est-ce qu'on va faire?
Vraiment, je suis inquiète. Je veux savoir c'est quoi le plan. Je vous entends,
on ne va pas changer le ratio, on ne va pas le mettre dans le règlement, on ne
va pas le mettre dans la loi. Alors, c'est quoi le plan? J'ai besoin d'être
rassuré.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Avant de la
rassurer, je veux quand même signaler le désaveu de la politique de son
gouvernement qui était aux affaires. Il y a un an encore, c'était ça qu'il
faisait. Il y a un an, on était en campagne électorale, donc la
rentrée 2018, elle s'est faite selon les politiques du gouvernement
libéral — je ne recule pas en 2014, en 2012, en 2001, là, il y a un
an — et c'était les ratios comme on propose de les garder en ce
moment. Et ce n'était pas des scandales, puis les enfants n'étaient pas mal
traités, puis ce n'était pas terrible. Là, elle dit : Mais mon Dieu! Mais
que va-t-il se passer? Puis c'est comme épeurant, tout à coup. Je pense qu'il
faut éviter d'alarmer les gens, là. Ce n'était pas un scandale, ce qui se
faisait en septembre 2018. Même si c'est des classes qui ont été ouvertes par
le précédent gouvernement, là, il n'y avait pas de grand drame là, puis il faut
faire attention, ne pas aller dans des élans qui vont un peu trop loin.
• (17 heures) •
En ce moment, là, je le répète, le ratio
moyen, c'est de 11,3 pour une enseignante et une éducatrice à demi-temps, avec
toute une équipe de professionnels qui est là pour les aider, ce qui donne un
ratio, en réalité, inférieur à un pour 10. Puis quand on pose des questions aux
enseignants, aux parents qui, en ce moment...
17 h (version non révisée)
M. Roberge : ...moyen, c'est de
11,3 pour une enseignante et une éducatrice à demi-temps, avec toute une équipe
de professionnels qui est là pour les aider, ce qui donne un ratio, en réalité,
inférieur à un pour 10. Puis quand on pose des questions aux enseignants, aux
parents qui, en ce moment, utilisent le réseau, aux éducatrices, elles
disent : Bien sûr, on pourrait toujours améliorer, mais ça va bien, il n'y
a pas de crise majeure, en ce moment, dans les maternelles quatre ans. Puis il
n'y en avait pas l'année passée non plus dans les classes ouvertes par le
précédent gouvernement. Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la collègue la députée des Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, je me souviens. Je commence comme ça parce que je me
souviens des conventions collectives, mon cher collègue de Sainte-Rose. Et vous
étiez probablement un jeune qui était dans les écoles au moment où moi, j'étais
présidente de la commission scolaire de Laval, parce que vous êtes beaucoup
plus jeune que moi.
Ceci dit, Mme la Présidente, moi, je me
souviens de la crainte des parents. Puis quand le ministre dit : Il n'y a pas
un parent qui m'a interpellé sur le principe de convention collective, là,
bien, probablement qu'il était enseignant au moment de la dernière convention,
parce que moi, je me suis fait interpeler, pas seulement par les parents, par
les enseignants, par les professionnels non enseignants. Je vous dirais même
que j'ai eu des grandes conversations avec les professionnels qui s'occupent du
bâtiment. Parce qu'une convention collective, pour nos syndicats de l'enseignement,
c'est un moment crucial pour améliorer leur qualité de vie dans leur travail,
et ils essaient de convaincre le gouvernement de quelque chose. Et on ne peut
pas être contre ça.
Mais qui est au travers de toute cette
convention entre... la discussion entre le patronal et le syndical, le patronal
étant le gouvernement, le syndicat étant le représentant des enseignants? Bien,
ce sont les enfants. Et les responsables de ces enfants, bien, ce sont les
parents. Puis, sachez, Mme la Présidente, que ce soit le comité de parents, les
conseils d'établissement qui voient les petits gestes, les petites façons de
faire, ce qui se dit dans les journaux et dans les médias... Ça inquiète les
gens.
Alors, quand j'entends quelqu'un
dire : Ah! les conventions collectives, voyons donc... Non, non, non, il
ne faut pas minimiser les choses qui sont déjà arrivées. D'ailleurs, le ministre
n'arrête pas de nous répéter des choses qu'on a faites ou pas faites, ça fait
qu'on peut se rappeler aussi les choses qui se sont passées ou pas passées. Il
faut toujours être vigilant puis il faut s'assurer que quand on écrit une loi
puis quand on fait quelque chose, on le fait pour les bonnes raisons, pas juste
parce qu'on a mis notre siège en jeu, pas juste parce qu'on a assez de sous sur
la table pour faire des maternelles quatre ans. Il faut le faire aussi parce
qu'on veut un milieu de vie de qualité puis on veut vraiment, vraiment, Mme la
Présidente, faire un effet miroir entre un choix parental. En ce moment, ce
n'est pas ça qu'on fait. En ce moment, ce qu'on fait, c'est qu'on dit :
Dans un milieu, ça va être comme ça, puis dans l'autre milieu, on décidera
l'année prochaine parce que c'est les conventions l'année prochaine. Si ça
continue.
Mais quand je vais aller à la radio, comme
ministre, ou quand je vais passer à la télé, bien, je vais dire c'est quoi, les
ratios, je vais le dire, parce que si je le dis, ce n'est pas grave. Si je
l'écris, c'est grave, par exemple. Nous, ce qu'on dit... je ne la ferai pas,
l'expression, mais tout le monde l'entend pareil, là, quand la bouche bouge, il
faut que les pieds suivent. Elle est moins élégante quand je la fais de l'autre
bord, dans la version purement politique. Mais il faut qu'on soit capable de
faire suivre ce qu'on dit. Le ministre, depuis un an, parle des quatre ans,
s'avance dans les médias, donne les ratios, dit les choses. Savez-vous quoi? Je
le crois. Je le crois tellement que je veux que ça soit attaché, enchâssé dans
une loi. Puis s'il ne veut pas écrire de ratio, bien, qu'il fasse... qu'on
fasse en sorte que l'effet miroir se fait.
En ce moment, le refus complet du ministre
par rapport à ça fait en sorte que, demain matin, même si on me convainc qu'ils
sont six à une place, là, il peut y en avoir 17, puis ça se peut que, par
manque de personnel, il n'y en ait pas, une fille à demi-temps, il n'y en ait
pas, une préposée, une dame — parce que ça va être une
dame — qui va être là à mi-temps dans l'après-midi, ou le matin,
parce qu'on ne sait pas. Puis puisqu'il n'en a pas, de plan... Il en a un, l;à,
je le sais, qu'il en a un, il est dans sa tête. Dans sa tête, je ne peux pas
lire. Il va dire : Dieu merci! Mais on lit quelque chose qui est écrit. On
est capable de critiquer, d'avancer puis de bonifier quelque chose qui est
écrit. Je ne peux pas le faire si c'est dans sa tête, puisque le plan n'est pas
écrit, puisque, devant moi, tout ce que j'ai, c'est un projet de loi, ce n'est
pas un plan, ce n'est pas une avenue, ce n'est pas un règlement, ce n'est pas
autre chose que juste : Je vous le dis, faites-moi confiance, puis on va
avancer là-dessus. À table inversée, il aurait le même discours...
Mme
Charbonneau
:
...je ne peux pas le faire si c'est dans sa tête, puisque le plan n'est pas
écrit, puisque, devant moi, tout ce que j'ai, c'est un projet de loi, ce n'est
pas un plan, ce n'est pas une avenue, ce n'est pas un règlement, ce n'est pas
autre chose que juste : Je vous le dis, faites-moi confiance, puis on va
avancer là-dessus. À table inversée, il aurait le même discours, en commençant
par : J'ai été enseignant, je le sais, c'est quoi. Alors, soyons vigilants
et faisons en sorte que les écrits restent et qu'on puisse appliquer 10 ou
moins, parce que ça peut être moins, 10 ou moins, mais qu'on puisse appliquer
un ratio pour nos jeunes qui ressemble à celui des CPE, plutôt que juste
balayer de la main en disant : Faisons ça dans une convention collective.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée de Mille-Îles. Un autre intervenant. Vous venez d'épuiser
tout votre temps, Mme la députée, soit dit en passant. Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Alors, M. le
ministre, avez-vous, oui ou non, le pouvoir de modifier la Loi sur
l'instruction publique?
M. Roberge : Nous sommes en
train de le faire ensemble.
Mme Rizqy : Parfait. Avez-vous
la capacité morale de modifier la Loi sur l'instruction publique, afin de venir
enchâsser le ratio qui est discuté depuis maintenant trois journées en
commission? Mme la Présidente, j'entends le député de Saint-Jérôme, je l'invite
à s'exprimer au micro pour le bénéfice de tous ceux qui suivent nos travaux.
La Présidente (Mme Thériault) :
J'ai pris la peine de dire, en commençant les travaux, que tant que le ton est
cordial, je permets des échanges, de part et d'autre, sans vous rappeler à
l'ordre. À partir du moment où le ton va changer, je vais vous demander de vous
adresser à la présidence, c'est évident. Je pense que nos travaux se déroulent
bien, il nous reste un petit peu moins d'une heure de travaux à faire
aujourd'hui, donc...
Mme Rizqy : Le temps passe
vite.
La Présidente (Mme Thériault) :
...je vous demande d'être courtois, très courtoise dans vos propos et d'essayer
de respecter les règles que nous nous donnons pour le bon fonctionnement de la
commission.
Mme Rizqy : Absolument, puis
c'est surtout parce que je veux vraiment donner l'occasion au ministre...
pardon, au ministre, lui, il s'exprime évidemment, mais au député de
Saint-Jérôme de pouvoir nous éclairer s'il sent le besoin.
La Présidente (Mme Thériault) :
Je vous entends. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui, à ce stade-ci, veut prendre la
parole?
Mme Rizqy : Bien, moi, je peux
terminer, à ce moment-là, mon intervention.
La Présidente (Mme Thériault) :
Si vous voulez terminer, pas de problème. Allez-y, la parole est à vous.
Mme Rizqy : Alors, est-ce que
vous avez le pouvoir moral aujourd'hui de venir inscrire le ratio de un pour
10? Donc, est-ce que vous êtes dédouané de votre caucus?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Je n'ai pas à
demander la permission pour faire quelque chose que je ne souhaite pas faire moi-même.
Mme Rizqy : Bien, voyons, Mme
la Présidente, c'est impossible ce que vous venez de dire, impossible. La
qualité des services, ça, vous en avez parlé, vous en avez discuté, vous en
avez parlé depuis le mois de février dans vos entrevues. De deux choses l'une,
ou il y a deux ministres, un qui se présente devant les médias puis qui parle
de qualité de services, puis l'autre qui se présente devant nous puis qui
refuse d'en parler. Alors, moi, je préfère de loin, puis je lui ai déjà dit, le
ministre idéaliste.
Alors là, est-ce que, sincèrement, vous
êtes en train de me dire que, pour vous, la qualité des services, ce n'est pas quelque
chose auquel vous voulez donner suite?
M. Roberge : Je n'ai, absolument,
jamais dit ça. Il y a plein d'éléments qui peuvent déterminer la qualité des
services, simplement, ce n'est pas le bon forum ici pour déterminer le ratio.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Alors, nous avons
tous assisté aux consultations. Il y en a eu 28 qui sont venus nous voir,
comment se fait-il qu'ils nous ont tous parlé des ratios? Alors, nécessairement,
ceux qui sont venus discuter ont parlé des ratios. Si, eux, ont parlé des
ratios, est-ce que c'était le bon forum ou ce n'était pas le forum, ou on s'est
tous trompés quand on leur a posé la question sur les ratios, incluant
vous-même, vous avez posé des questions sur les ratios?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Quand il y a des
échanges en commission de ce type-là, les gens en profitent parce qu'ils ont l'occasion
de s'adresser aux parlementaires et au ministre en particulier, peu importe que
ce soit moi ou un autre, je pense que les gens font des recommandations aux
parlementaires, aux ministres, aux gouvernements, ils utilisent leurs pouvoirs
d'influence. Ça ne veut pas dire nécessairement que tout ce qu'ils demandent va
directement aller dans le projet de loi, mais ils peuvent ensuite influencer le
ministre, le gouvernement, pour une politique budgétaire, un règlement, une
négociation collective à venir. Je n'ai pas le goût de dénoncer qui que ce soit
pour avoir utilisé le forum qui lui était offert, simplement, pour ne pas à
prendre chacune des suggestions et les intégrer dans la loi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
• (17 h 10) •
Mme Rizqy : Vous conviendrez quand
même que, si ce n'est pas le bon forum et que nous avons eu quand même une
variété de groupes, on n'a pas eu tous les experts auxquels nous souhaitons,
dont notamment certains docteurs, et nous aurions bien aimé entendre Dr Drouin,
par exemple...
Mme Rizqy : Vous conviendrez quand
même que, si ce n'est pas le bon forum et que nous avons eu quand même une
variété de groupes... On n'a pas eu tous les experts auxquels nous
souhaitons... dont notamment un certain docteur, et nous aurions bien aimé
entendre le Dr Drouin, par exemple, ou — je sais, c'est lui que vous
avez essayé d'échapper — Dr Chicoine. Évidemment, on aurait aimé ça,
l'entendre. Mais nous avons eu l'occasion de l'entendre dans une émission à
laquelle vous avez participé, mais à distance, Zone franche. Il était
question de quoi? Encore une fois des ratios. Ce n'était pas juste le Dr
Chicoine, c'était aussi une maman puis aussi une enseignante. On parlait des
ratios. Mais, ici, là, les experts qui sont venus, ils ne se sont pas concertés
avant de passer devant nous, ils ne se sont pas concertés pour écrire leur
mémoire. Alors, comment se fait-il que, dans une très grande majorité des
mémoires reçus et des témoignages entendus, il a été question des ratios?
Sommes-nous ici, dans le projet des maternelles quatre ans, au bon endroit ou
pas du tout? Est-ce que vous êtes en train de dire que la qualité n'est pas le
bon forum ici?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : L'objet du projet
de loi est le déploiement ou pas — la prémisse du gouvernement, c'est
le déploiement — de l'offre de services de qualité de maternelle
quatre ans à l'extérieur des milieux défavorisés. La façon dont on y va, etc.
On peut bien s'exprimer sur la qualité des services, mais je ne pense pas que
c'est la place pour inscrire certains éléments, notamment le ratio.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : M. le ministre,
est-ce que vous vous rappelez, la journée que vous avez déposé le projet de
loi, de quoi vous avez aussi parlé? Vous avez parlé d'agir tôt, à quel point
c'était excessivement important d'avoir les maternelles quatre ans universelles
pour tout le monde. Pourquoi? Parce que vous aviez un objectif — et
puis j'espère que vous l'avez toujours, cet objectif — très louable
de dépister de façon précoce. Évidemment, on ne s'est pas entendus sur le
moyen, parce que la très grande majorité des experts ont dit : Bien, c'est
parce qu'on peut dépister pas mal plus tôt qu'à quatre ans. Mais ce n'est pas
grave, on est rendus dans votre projet de loi. Mais ne perdez pas de vue que
l'objectif, ce n'est pas d'ouvrir des classes. Ce n'est pas ça, l'objectif.
L'objectif, c'est de prendre soin des élèves. Alors, si vous voulez prendre
soin des élèves autant que le ministre délégué à la Santé avec un budget pas
mal réduit considérablement au vôtre, vous, là, aujourd'hui, étant donné que
vous avez le deuxième plus grand portefeuille après celui de la Santé, vous
avez ici une occasion de venir inscrire réellement une modalité qui va vous
permettre de rencontrer votre véritable objectif : prendre soin de ces
enfants. Puis vous connaissez très bien le slogan En prendre moins, en
prendre soin.
M. Roberge : Une question?
Mme Rizqy : Oui, il y en a
une, question, M. le ministre. Là, aujourd'hui, sincèrement, là, on ne va pas
tourner en rond encore aujourd'hui, puis demain encore, puis vendredi encore,
parce qu'évidemment on ne pourra pas être à la marche avec tous les autres
élèves qui iront marcher pour l'environnement. Vous et moi, on va être ici, on
va encore parler des maternelles quatre ans. Toutefois, là, je vous invite, là,
parce que, si vous dites que vous avez les pleins pouvoirs, est-ce que vous
êtes certain alors que le premier ministre est d'accord avec vous puis que le
ministre délégué de la Santé est aussi d'accord avec vous qu'aujourd'hui on ne
parlera pas de ratios puis que la question de la qualité des services,
aujourd'hui on n'en parlera pas, ni demain, ni après-demain? Est-ce que, ça,
vous l'avez vérifié avec votre premier ministre?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : On a déjà discuté
de ce qui devrait être dans le projet de loi ou pas. Il y a plein d'éléments
qui touchent les maternelles quatre ans : les programmes, on n'écrit pas
les programmes ici, en Commission culture éducation, pourtant c'est important;
l'aménagement des locaux — on ne parle pas de la hauteur des
fontaines d'eau puis précisément des choses, mais c'est important; la formation
du personnel : on n'écrit pas dans la loi ici précisément quels cours
seront donnés dans les facultés, mais c'est important quand même. Donc, ce
n'est pas parce que les choses ne sont pas dans la loi qu'elles ne sont pas
importantes. Ce n'est pas le bon forum.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Parce que ce n'est
pas un litige. En matière de construction, on a le code du bâtiment; il y a des
normes, ça a été déjà réglé auparavant. En matière d'enseignants, la formation,
c'est déjà réglé. On voit même le produit devant soi : vous. Donc, vous
comprendrez, M. le ministre, que, quand il n'y a pas de situation litigieuse,
on n'en parle pas parce que c'est déjà réglé. Mais, dans les autres cas, on en
parle. Alors, il ne faut pas faire fi de la réalité.
Tantôt, vous parliez des parents. Bien,
c'est quand même la Fédération des comités de parents du Québec qui a dit
qu'ils veulent un ratio d'un enseignant pour 10 élèves en tout temps. Alors,
qu'est-ce que vous répondez à la Fédération des comités de parents?
M. Roberge : J'ai reçu quelque
chose. Ce n'est pas une enveloppe brune, hein, c'est une enveloppe blanche. Il
faut faire attention.
Mme Rizqy : De chocolats...
Mme Rizqy : ...qui veulent un
ratio de un enseignant pour 10 élèves en tout temps. Alors, qu'est-ce que vous
répondez à la Fédération des comités de parents?
M. Roberge : Excusez-moi, j'ai
reçu quelque chose. Ce n'est pas une enveloppe brune, hein? C'est une enveloppe
blanche. Il faut faire attention.
Mme Rizqy : De chocolats?
M. Roberge : Bien, écoutez, je
lui réponds que... je leur réponds que je les ai entendus, et qu'on verra bien,
à la suite de la prochaine négociation, dans quelle mesure leurs souhaits ont
été exaucés. Voilà.
Et je prends note que des milliers de
parents ont fait le choix d'envoyer leur enfant en maternelle quatre ans cette
année. Entre 6 500... On trouvera les chiffres. Entre 6 500 et
7 000 familles ont fait ce choix-là en ce moment. Ils ont fait ce choix-là
en ce moment parce que c'est un service qui répondait à leurs besoins. Personne
n'a été forcé de le faire. Donc, voilà.
Mme Rizqy : Vous êtes
conscient que ceux qui ont fait le choix, c'est encore sous le modèle actuel
qui est basé sur milieu défavorisé. J'espère que ça, vous en êtes conscient.
D'autre part, là je vous tends, là, encore
la main. Souhaitez-vous qu'on suspende mon amendement pour que vous alliez
chercher, là, l'approbation de votre premier ministre et du président du
Conseil du trésor pour être en mesure de négocier les coudées franches? Parce
que, sincèrement, les ratios, là, je vous le dis, c'est vraiment une impasse
qu'on a, là, en ce moment, là. Puis c'est pour l'ensemble des partis d'opposition.
Puis je comprends, là. On ne veut pas,
nous, là, vous faire perdre votre temps. Je vois qu'il y a six députés aussi
qui vous accompagnent, même sept, et que vous avez aussi énormément d'employés
en arrière. On veut être efficaces avec vous.
Puis vous ne me ferez jamais croire que
vous ne croyez pas à la qualité du service. Ça, je n'y crois pas. Vous ne me
ferez jamais croire que les personnes qui sont venues témoigner se sont toutes
trompées de forum lorsqu'ils nous ont parlé de ratios. Ça, c'est impossible.
Est-ce que vous souhaitez, à ce moment-ci,
aller voir — puis là je vous fais ça vraiment de bonne foi,
là — aller chercher les autorisations nécessaires pour venir
enchâsser dans la loi notre ratio tant recherché et souhaité? Et ça, c'est vrai
qu'il est souhaité par le réseau, de un pour 10, un enseignant pour 10 élèves.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Je ne souhaite
pas du tout qu'on suspende l'étude des travaux. Ma collègue me fait bien
rigoler pendant que je parle. Je ne souhaite pas du tout qu'on suspende.
Écoutez, j'ai entendu les arguments des
collègues, bon, où on prétendait que l'amendement était semblable au précédent.
Bon, il y avait des nuances. N'empêche, ce sont essentiellement les mêmes
arguments pour les mêmes choses.
De notre côté, on s'est déjà exprimés par
vote, et je pense qu'encore une fois cet amendement ne sera pas accepté parce
qu'il ramène différemment la même idée, et, pour nous, ce n'est pas ici que ça
va se décider.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Sincèrement, M. le
ministre, là on a besoin de votre collaboration, celle que vous avez énoncée au
départ, lorsqu'on a commencé l'étude détaillée article par article.
...dit : Nous, on va collaborer. On va vous entendre mais aussi vous
écouter. Là, là, j'ai l'impression que vous nous entendez, mais que vous
refusez d'écouter.
M. Roberge : Écoutez...
Mme Rizqy : Puis il y a comme
un malaise parce que... En quelque part, nous, on vous croit puis on a envie de
vous croire quand vous dites que c'est la qualité qui est au coeur de tout ce
qu'on va faire. Mais pour ça, là, on a besoin que ça soit enchâssé quelque
part, soit dans la loi...
Puis je vous ai même offert :
Allons-y par règlement. Puis savez-vous quoi? Si vous dites : Non, ça va
être par directive, puis je vais le dire comme ça, puis je vais... Moi, le
ministre de l'Enseignement... de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, je
vais aller me battre à mon Conseil du trésor. Je vais le dire clairement, là,
au président du Conseil du trésor : On a besoin d'un ratio réduit parce
que... pour agir tôt puis déceler des problèmes d'apprentissage. On y croit
pour de vrai. Puis ça, c'est là qu'on a besoin de notre enseignant puis
ministre idéaliste. C'est ça qu'on a besoin aujourd'hui, puis c'est le réseau
qui a besoin de vous aujourd'hui. C'est votre réseau aussi, là.
M. Roberge : Je remercie ma
collègue pour son plaidoyer plein d'émotion, mais ce n'est pas parce qu'on
n'est pas d'accord sur quelque chose, sur la façon d'arriver à un objectif
qu'on n'est pas d'accord sur un objectif de qualité.
Écoutez, on n'est pas d'accord sur...
L'objectif et... Je n'aime pas... Je n'ai pas aimé... Je pense que vous avez
dit que... quelqu'un... qu'ils n'ont pas le choix de voter comme moi ou quelque
chose...
Mme Rizqy : Non. Ça, je n'ai
pas dit ça, en aucun temps...
M. Roberge : Quelqu'un a dit
ça. En tout cas, j'ai entendu ça.
Mme Rizqy : Non, non. Ça, je
n'ai jamais dit ça.
M. Roberge : Je pense, ce
n'est pas une bonne façon, parce que je pourrais dire la même chose de vos
collègues, puis ça ne serait pas plus respectueux, puis ce n'est pas...
Mme Rizqy : Bien, je peux vous
garantir que je n'ai jamais dit ça, là.
M. Roberge : Ce n'est pas...
Voilà. C'est tout.
La Présidente (Mme Thériault) :
C'est tout? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Est-ce que vous
connaissez le ratio des maternelles quatre ans à New York?
M. Roberge : Je fouille dans
ma mémoire. Je ne me souviens pas par coeur.
• (17 h 20) •
Mme Rizqy : Puis, si je vous
dis que vous avez fait venir des experts et que vous avez dit en entrevue, à
plusieurs reprises, que nous allons...
M. Roberge : ...je fouille dans
ma mémoire. Je ne me souviens pas par coeur.
Mme Rizqy : Et si je vous dis
que vous avez fait venir des experts et que vous avez dit en entrevue, à plusieurs
reprises, que nous allons bénéficier de leur expertise.
M. Roberge : Hum-hum.
Mme Rizqy : Ça, vous êtes
conscient que vous avez dit ça?
M. Roberge : Bien sûr.
Mme Rizqy : Et qu'ils ont fait
oeuvre utile pour le Québec avec leur présence ici. Je vois même le député de Saint-Jérôme
qui est vraiment fier, oui.
M. Roberge : Mais tout à fait.
Mme Rizqy : O.K. Alors,
comment ça se fait qu'eux, ils ont le droit d'avoir un ratio d'un pour 10, puis
pas nous, au Québec?
M. Roberge : Je vais valider
cette information.
Mme Rizqy : Il me semble que
c'est de base, non? C'est la chose la plus importante. Puis, sincèrement, M. le
ministre, on ne s'obstinerait pas autant, là, si ce n'était pas essentiel. On
est au coeur du projet de loi.
On va vous l'envoyer, M. le ministre, on
va vous faire sauver du temps, là, on n'est pas là pour vous en faire perdre.
On est tellement de bonne foi, on va vous l'envoyer, vous allez avoir
l'occasion, c'est sur le site du New York State Education. Quatre ans, on parle
d'un ratio d'un pour 10. Là, je n'ai pas fait l'exercice pour la France, je
sais que le premier ministre en parle souvent, je n'ai pas fait non plus
l'exercice pour l'Ontario, mais je me suis dit que quand les gens partent de si
loin pour nous prêcher les bonnes vertus de leur système, bien, peut-être que
ce qui est bon chez eux... Si on y va avec des ratios similaires, on pourrait peut-être
avoir véritablement bénéficié de leur visite. Alors, pouvez-vous suspendre, le
temps d'envoyer le tout à la présidente... pardon, au secrétaire?
La Présidente (Mme Thériault) :
Vous voulez une suspension?
M. Roberge : Je pourrais dire quelque
chose?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre, oui, allez-y.
M. Roberge : Ce n'est pas nécessaire
de suspendre, on va trouver l'information. Il est possible qu'il y ait un ratio
aussi bas, quoique j'en doute, sincèrement. Ce n'est pas mon souvenir, mais on
va vérifier. Ceci dit, il faudrait voir s'il est dans un règlement, ou s'il est
dans une loi, ou s'il est négocié, le ratio. Parce que l'essentiel, ici... En
fait, je pense qu'il y a deux débats, là. Vous voulez amener le débat sur le
ratio un sur 10 et sur où est-ce qu'on l'indique. Et là vous faites une
affirmation en disant qu'à New York... puis partout, partout à New York il y aurait
un ratio d'un pour 10. Ça reste à valider. Encore faudrait-il savoir aussi si
c'est dans la loi, dans une convention ou, etc.
Mme Rizqy : Vous permettez que
je lise?
M. Roberge : Ah! mais bien sûr,
allez-y.
Mme Rizqy : Alors, pour les
trois ans, c'est un ratio d'un pour huit. Pour les quatre ans, c'est un ratio
d'un pour 10, et pour les cinq ans, c'est un ratio d'un pour 15. M. le ministre,
vous avez louangé leur maternelle quatre ans puis leur système. Quand même, on
ne fera pas la revue de presse.
Là, honnêtement, sincèrement, là,
réalisez-vous, là, que si on est prêts à faire des heures là-dessus... Est-ce
que... je vous redemande encore : Voulez-vous qu'on suspende l'amendement,
que vous alliez vérifier avec votre équipe comment qu'on peut dénouer
l'impasse? Soit pas voie législative, réglementaire, ou voulez-vous voir... une
directive va être assez forte pour dire que nous, on sait qu'au Québec notre ministre
de l'Éducation, bien, il est capable de prendre son bâton de pèlerin puis allez
voir le président du Conseil du trésor pour dire qu'effectivement on a besoin
d'avoir des ratios réduits pour atteindre l'objectif de dépister de façon...
plus tôt.
M. Roberge : Je n'ai pas
l'intention de suspendre l'étude de cet amendement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Bien. Madame...
Mme Rizqy : O.K. Quand vous
êtes allé... Est-ce que vous êtes allé en Ontario visiter des classes de
maternelle quatre ans?
M. Roberge : Oui.
Mme Rizqy : O.K. Quand vous
êtes rentré, est-ce que vous avez regardé le nombre d'élèves, le ratio?
M. Roberge : En Ontario,
c'était plus élevé, ça pouvait monter... peut-être que je peux me tromper d'un
ou deux élèves, dans mon souvenir, il y avait une enseignante seule dans la
classe jusqu'à un ratio de 14 ou 15 élèves. À partir de 15 élèves jusqu'à 28,
29, quelque chose comme ça, on ajoutait l'éducatrice, qui était là, cependant,
à temps plein, puisqu'on pouvait monter jusqu'à 30 élèves dans un local, en
Ontario.
Mme Rizqy : Quand vous êtes
rentré dans ce type de classe, comment vous vous êtes senti, à titre d'ancien
enseignant?
M. Roberge : J'ai mal compris
la fin de votre question.
Mme Rizqy : Quand vous êtes
rentré dans ce type de classe où est-ce qu'il y avait beaucoup d'élèves, malgré
qu'il y ait deux intervenants, comment vous vous êtes senti, vous, à titre
d'ancien enseignant?
M. Roberge : Bien, je trouvais
que les classes étaient vraiment bien aménagées, il y avait une bonne ambiance
dans l'école. J'ai eu le temps de jaser avec les enseignantes, les éducatrices,
mais je trouvais qu'à 30 dans un local, c'était beaucoup. Étonnamment, le
niveau de bruit était tout à fait acceptable. Je me serais attendu à plus
bruyant que ça, là, 30 petits cocos, ou des fois, 27, 28. Ce n'est pas tout le
temps au maximum, non plus, hein, ce n'est pas parce qu'il y a un ratio qui
peut aller jusqu'à 30 qu'ils sont 30...
M. Roberge : ...bonne ambiance
dans l'école. J'ai eu le temps de jaser avec les enseignantes, les éducatrices.
Mais je trouvais qu'à 30 dans un local c'était beaucoup. Étonnamment, le niveau
de bruit était tout à fait acceptable. Je me serais attendu à plus bruyant que
ça, là, 30 ti-cocos ou des fois 27, 28... Pas tout le temps au maximum non
plus, hein? Ce n'est pas parce qu'il y a un ratio qui peut aller jusqu'à 30
qu'ils sont 30. Ils étaient nombreux, je m'attendais à plus de bruit. J'ai été
surpris de voir que c'était acceptable. Mais je trouvais que c'était trop
nombreux, 30 dans un seul local.
Mme Rizqy : O.K. Alors,
imaginez ce même groupe mais en service de garde. Parce qu'une fois qu'ils
auront fait, les élèves, là, de quatre ans, leurs cinq heures dans leur classe puis
ensuite ils s'en vont en service de garde... Imaginez ce même ratio là, mais en
service de garde.
M. Roberge : C'est autre
chose. On change de contexte. C'est autre chose. On pourrait dire la même
chose... Bien, vous dites que non, je dis que oui, on débat, on n'est pas
obligés d'être d'accord. On pourrait dire la même chose pour les enfants de
première année. Ils n'ont pas le même ratio quand ils sont en classe, pendant
la durée de classe, que quand ils sont au service de garde ou au service des
dîneurs. Puis le contexte change, ce n'est pas le même type d'encadrement, ce
n'est pas la même chose qui est demandée. Puis je ne pense pas qu'on peut juste
transposer le ratio dans toutes les situations.
Mme Rizqy : M. le
ministre, il y a une grande différence entre un enfant de quatre ans puis un
enfant de première année. Dans un premier cas, il n'est pas encore scolarisé,
alors que, dans le deuxième cas, il l'est.
Dans le premier cas, l'enfant de quatre
ans, il y en a plusieurs, intervenants, qui sont venus nous dire qu'ils ne sont
même pas encore, pardonnez-moi l'expression, mais propres, dans le sens qu'ils
mouillent encore, des fois, même leur culotte, ça, vous le savez, et qu'on
travaille différents sens pour ces enfants-là. On travaille sur, par exemple,
leur attachement. Vous comprendrez qu'on ne compare pas nos petits bouts de
chou de quatre ans avec les enfants de première année puis qu'en ce moment il
est question vraiment du projet de loi sur les maternelles quatre ans, qui vise
essentiellement à dépister de façon précoce. Et, pour ce faire, c'est clair que
la notion de ratio est au coeur du débat.
Et c'est pour ça que, quand je vous dis
que oui, on va parler de la classe, mais il faut aussi parler du reste du temps
qui n'est pas dans la classe, mais qui est tout aussi important, du service de
garde. Vous venez de dire par vous-même que, quand vous avez trouvé 30, c'était
un petit peu trop. Mais, lorsque l'enfant va quitter sa classe puis va s'en
aller en service de garde, bien, il va être dans cette classe de «un petit peu
trop de monde». Puis c'est pour ça que c'est important d'en parler.
M. Roberge : Le contexte
change. Écoutez, j'ai eu deux enfants, là, puis j'en ai eu en maternelle, puis
au service de garde... ils étaient plus nombreux en maternelle au service de
garde que pendant la journée de classe. Je ne me suis jamais insurgé contre ça,
je n'ai jamais senti que mes filles étaient mal encadrées, ou quoi que ce soit.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : J'aimerais
ça demander au ministre... Parce que, là, je... Il vient de nous donner un
petit peu plus de détails sur sa visite d'une classe en Ontario, dans laquelle
il semblerait que les deux ressources soient là en même temps quand il y a plus
qu'un certain nombre d'élèves. J'aimerais ça savoir d'où vient exactement
l'idée d'avoir une ressource à demi-temps. C'est inspiré d'où, ça, exactement?
Ça... Pourquoi cette deuxième ressource là doit-elle être là à demi-temps, peu
importe combien il y a d'enfants dans la classe? Donc, comment le ministre en
est venu à proposer ce modèle-là?
M. Roberge : D'abord,
c'est comme ça que le système a été bâti au départ, là, par les deux précédents
gouvernements. Il était de cette façon-là. On s'est penchés dessus et puis on
pensait que ça répondait bien aux besoins des enseignants, qui sont capables de
moduler dans leur horaire les moments où il est plus nécessaire d'avoir de
l'aide, selon des moments charnières, des moments d'accueil. Ça peut être des
moments où on fait des activités qu'on a besoin d'accompagner ou de faire...
d'ajuster la motricité, la façon de tenir le crayon. Bref, il est possible...
il est même facile et habituel pour les enseignants de choisir à quel moment
ils font quelle activité en fonction du fait qu'ils ont de l'aide ou pas.
Donc, j'ai constaté que c'était comme ça
que le système était bâti avant qu'on arrive. Puis, quand on était dans l'opposition,
je l'ai vu, j'en ai visité, et c'est quelque chose qui fonctionne bien puis
c'est quelque chose que j'ai experimenté dans ma carrière. Ce n'est pas un problème
de ne pas avoir tout le temps le même ratio parce qu'on ne fait pas tout le
temps les mêmes activités.
Mme Labrie : Moi, je
comprends que, dans le modèle proposé... Parce que, là, bon, on a une moyenne
qui est à 11 virgule quelque chose, donc il y a quand même probablement pas mal
de classes où il y a six, sept, huit enfants. Disons qu'il y a sept enfants
dans une classe, ça doit arriver quand même régulièrement en milieu rural, la
moitié du temps, il y a quand même deux ressources. Est-ce que c'est... Est-ce
que ma compréhension est juste que dans une classe de sept enfants, maternelle
quatre ans, la moitié du temps, il y a quand même deux ressources?
M. Roberge : La moyenne
est de 11 virgule quelques en ce moment pour les classes ouvertes de maternelle
quatre ans, donc il y en a qui peuvent se rendre à 14, 15, il y en a qu'ils
peuvent être huit, neuf. Sept, il y a quand même une enseignante à temps plein
puis une éducatrice à temps partiel... bien, à demi-temps. Oui.
• (17 h 30) •
Mme Labrie : Donc, peu
importe le nombre d'enfants dans la classe, qu'ils soient six ou qu'ils soient
17, la moitié du...
17 h 30 (version non révisée)
M. Roberge : ...les
classes ouvertes de maternelle quatre ans. Donc, il y en a qui peuvent se
rendre à 14, 15. Il y en a qui peuvent est huit, neuf, sept. Il y a quand même
une enseignante à temps plein puis une éducatrice à temps partiel, bien, à demi
temps. Oui.
Mme Labrie : Donc, peu
importe le nombre d'enfants dans la classe, qu'ils soient six ou qu'ils soient
17, la moitié du temps, il y a deux ressources puis la moitié du temps, il y en
a juste une. Moi, je trouve que ça offre une qualité de service qui est vraiment,
vraiment variable d'un milieu à l'autre à travers le Québec, parce qu'on a des
enfants qui vont de retrouver avec la moitié du temps un ratio d'un pour six,
la moitié du temps un ratio d'un pour trois, ce qui est excellent, ce qui
dépasse largement ce qu'on vous demande ici. Puis d'autres élèves qui vont se
retrouver avec la moitié du temps un ratio d'un pour 17 puis l'autre moitié du
temps un ratio d'un pour sept, sept et demi. Ça fait que j'aimerais ça qu'on se
préoccupe d'avoir un ratio qui va être équitable pour tous les enfants en tout
temps. Je pense que la façon que vous proposez d'organiser ça en ce moment, ce
n'est pas équitable pour tous les enfants. Donc, si on fixait un ratio qui
était déterminé à l'avance quelque part, pas nécessairement dans la loi, mais quelque
part, on s'assurerait d'avoir quelque chose qui se ressemble comme niveau de
service pour tous les enfants, peu importe qu'on soit en milieu rural, en
milieu urbain, en milieu plus populeux ou pas.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Un ratio, de
toute façon, c'est un maximum. Comme en ce moment, écoutez, en milieu rural, ça
arrive qu'il y a des petites classes de sept, huit, neuf, même si on enlevait,
j'ai l'impression que vous souhaitez enlever l'éducatrice, je ne suis pas sûr
que vous serez appuyée par les parents, et les groupes, et les syndicats, et
les directions, mais si je me rangeais à votre proposition pour avoir plus
d'uniformité, parce qu'on dirait que c'est quelque chose que vous aimez bien,
là, l'uniformité pareille partout, bien, on enlèverait dans une classe où il y
a six, supposons, enfants, ou sept enfants, cette ressource qui est là à
demi-temps. Mais cette ressource-là ne pourrait pas nécessairement aller
ailleurs, c'est quelqu'un qui habite en zone rurale. Il y aurait quand même un
écart dans un endroit où t'aurais une enseignante pour six puis à un autre
endroit où t'aurais une enseignante pour 10 ou pour 12. Puis je ne sais pas à
quel moment vous ajouteriez la ressource à demi-temps. Mais je ne vais pas de
gain à couper ces services-là à ce moment-ci, sincèrement, juste sur
l'idéologie qu'il faut que ça soit pareil.
Mme Labrie : Bien,
sincèrement, moi, à aucun moment je n'ajouterais une ressource à demi-temps.
J'ajouterais une deuxième ressource à temps plein quand on dépasse un certain
seul. Pour moi, ce seuil-là, c'est 10. Ça a été nommé quand même assez souvent
ici. Pour moi, ce seuil-là, c'est 10. Puis du moment qu'on dépasse 10, c'est
une deuxième ressource à temps plein que je pense qu'on a besoin. Ça, c'est
clair pour moi. Puis ça a été nommé à plusieurs reprises ici, et que je ne
comprends pas pourquoi, la qualité, il faut qu'elle soit à temps partiel, là,
dans ce qui est proposé. Moi, la qualité à temps partiel, ça ne m'intéresse pas
comme parent, ça ne m'intéresse pas comme député d'offrir ça à la population
non plus. Donc, je pense que c'est assez clair là-dessus. Puis objectivement,
là, quand on parle d'utilisation des ressources, effectivement, de mettre deux
enseignantes... une enseignante et une éducatrice dans un local où il y a juste
six enfants, je ne suis pas sûre que ce soit optimal, puis je ne suis pas sûre
qu'on a besoin que ces deux personnes-là soient là pour offrir un environnement
de qualité à l'enfant, là. Donc, je pense qu'on a tous un souci d'utiliser les
ressources de manière optimale pour offrir des services de qualité aux enfants.
Je ne pense pas que ça offre un service optimal qu'on utilise ces ressources de
manière adéquate si, dans certains cas, on met, la moitié du temps, deux
adultes formés dans une classe de six enfants puis que, dans l'autre classe de
17, c'est exactement la même chose. Il y a quelque chose, là, qui ne fonctionne
pas, là. Puis l'idée, ce n'est pas d'uniformiser. Moi, je ne suis pas en train
de dire qu'il faudrait que toutes les classes soient pareilles. Le ratio, c'est
qu'il soit pareil, par exemple.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Considérant
que la moyenne est de 11,3 en ce moment, il y a plusieurs classes, vous
comprenez, plusieurs classes qui sont quelque part entre six et neuf élèves,
là. Si la moyenne est 11, on s'entend qu'il y en a pas mal qui sont en bas de
10. Puis je m'étonne de voir quand même que vous proposez d'enlever des
ressources ou demi dans des centaines de classes. Si on vous écoutait, là,
demain matin ou dès septembre prochain, il y a des centaines de classes qui ont
sept, huit, neuf enfants, qui vont... En ce moment, il y a une enseignante et
une éducatrice. Puis dans toutes classes où il y a en ce moment, supposons,
neuf enfants qui ont une enseignante et une éducatrice à demi-temps, si je vous
écoute, on enlève l'éducatrice dans toutes ces classes où il y a sept, huit,
neuf enfants. Je m'en étonne.
Mme Labrie : Ce n'est pas
ce que j'ai dit, mais j'ai dit que...
M. Roberge : Bien c'est
ça.
Mme Labrie :
...l'utilisation des ressources ne semble pas du tout optimale en ce moment.
Donc, moi, je ne comprends pas pourquoi on offre à des enfants un ratio d'un
pour trois la moitié du temps puis, à d'autres enfants, un ratio qui est deux
fois plus élevé. Ça ne me semble pas une façon optimale de gérer les ressources
humaines ni les fonds publics. Puis ça ne me semble pas équitable...
Mme Labrie : ...en ce moment.
Donc, moi, je ne comprends pas pourquoi on offre à des enfants un ratio d'un
pour trois la moitié du temps, puis, à d'autres enfants, un ratio qui est deux
fois plus élevé. Ça ne me semble pas une façon optimale de gérer les ressources
humaines ni les fonds publics, puis ça ne me semble pas équitable envers les
enfants non plus, c'est ce que je dis.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée... Non, vous, vous n'avez plus de temps.
Une voix
: Moi, je n'ai
plus de temps?
La Présidente (Mme Thériault) :
Non, vous, vous n'avez plus de temps. Hein? Oui? Est-ce qu'il en reste?
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Thériault) :
Excusez-moi. Non, vous, vous n'avez plus de temps. Vos collègues, par contre,
en ont. Désolée, je ne veux pas vous bâillonner, mais vous connaissez nos
règles, hein?
Mme Labrie : ...laisser mon
temps?
La Présidente (Mme Thériault) :
Non.
Mme Labrie : Parce que je dois
quitter.
La Présidente (Mme Thériault) :
Non, on n'a pas le droit, malheureusement.
Mme Rizqy : ...avec
consentement, s'il y a consentement pour que le temps...
La Présidente (Mme Thériault) :
Non.
Mme Rizqy : ...de Mme la
députée de Sherbrooke soit accordé à la députée de Mille-Îles et qu'on puisse
bénéficier de son... quand même, de son expérience très importante en matière
du réseau d'éducation, avec consentement?
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Thériault) :
Je veux juste mentionner que, si jamais c'était le cas, ça prend un
consentement unanime de tous les membres, et lorsque je regarde de ce côté-là,
je ne vois absolument aucun consentement. Donc, malheureusement, Mme la députée
de Mille-Îles, ce n'est pas que je veux vous bâillonner, mais vous avez épuisé
votre enveloppe et c'est les règles de notre Parlement.
Donc, à ce moment-ci, j'ai deux options:
Vous continuez la discussion sur le temps qu'il reste au député de l'opposition
officielle, soit par la députée de Saint-Laurent, la députée de
Westmount—Saint-Louis, il y a aussi la députée de Joliette qui lui reste du
temps dans son enveloppe, donc on va continuer la discussion ou on passe au
vote. Donc, c'est à votre choix. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Je vais relancer ma question par rapport aux enfants handicapés. Je
sais que je l'ai déjà abordée, je sais que le ministre a déjà tenté une
réponse. Je ne parle pas du passé, je veux vraiment avoir une réponse pour
aujourd'hui. Qu'est-ce qu'on fait? Qu'est-ce qu'on va faire? C'est quoi le plan
pour ces enfants-là qui vont débuter la maternelle quatre ans universelle, qui
ne sont pas en milieu défavorisé, où ne sait pas d'où est-ce qu'ils viennent, on
n'a pas de plan de match pour eux, on n'a vraiment... on n'a aucune information
sur ces enfants-là? Si le ratio reste tel quel, quel est le plan? À quoi qu'il
devrait s'attendre, le milieu scolaire, pour la maternelle quatre ans? Comment
ils vont se préparer, les parents? Ils doivent s'attendent après quoi? Quel est
le plan pour ces enfants-là?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Vous avez raison
de dire que vous avez déjà posé cette question-là, puis j'ai déjà répondu,
effectivement. Donc, je vais y aller très brièvement.
Qu'est-ce qu'on va faire? On va s'occuper
de ces enfants-là. On va accueillir les enfants avec le document, parce que le
ministre de la Famille travaille vraiment à avoir un dossier de l'enfant qui
suit l'enfant, c'est en train de s'établir en ce moment, puis on va les
outiller, les aider, pas nécessairement les diagnostiquer, les aider aussitôt
qu'on voit une vulnérabilité.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
• (17 h 40) •
Mme Maccarone : Je ne parle
pas des enfants qui sont présentement dans un réseau de CPE, je parle des
enfants... Vous-même, vous avez cité qu'en grande partie, les enfants qu'on
veut rejoindre, c'est ceux qui ne sont pas dans le réseau de service de garde.
Alors, je parle des craintes réelles, des enfants pour lesquels nous n'avons
aucun papier, nous n'avons aucun diagnostic. Ça se peut qu'ils en aient un,
comme j'ai cité avant, ça se peut qu'ils n'en aient pas, ça se peut qu'on ait
des craintes, mais on n'a pas poursuivi, avec des professionnels. Là, ils vont
entrer dans le réseau scolaire, puis on parle de milieu favorisé... Vous avez
cité que, ce n'est pas parce qu'on habite quelque part qu'on n'a pas le droit à
des services. Alors, en effet, ils rentrent, mais souvent, l'école n'est pas
prête. On n'est pas prêts parce qu'on n'a pas de diagnostic. Le parent n'a pas
la volonté de vouloir partager le diagnostic parce qu'il veut avoir une chance
égale pour leur enfant quand il rentre. Ça fait qu'on a le professeur et on a l'éducatrice
à moitié temps, qui est dans la classe, puis on a 17 enfants qui vont être
là, 17 élèves, des bouts de chou de quatre ans, mais je ne suis pas prête.
Je ne suis pas prête. Comme parent, j'ai une inquiétude. Mon enfant a des
difficultés, ou, peut-être, mon enfant n'a pas de difficultés, puis là on
accueille plusieurs enfants dans ces classes qui vont avoir des difficultés.
Alors, est-ce que tout le temps de cette professeure et l'éducatrice va être
accordé aux enfants qui sont les plus vulnérables, qui ont un plus grand
besoin? Ça fait que toutes mes ressources... Parce que j'ai 17 enfants,
puis ils sont petits, ils ont besoin d'un suivi, ils ont besoin d'un suivi de
proche même. C'est quoi le plan s'ils ont 17 enfants? Et je rajoute une
deuxième question : Dans le réseau... comme j'ai mentionné, dans le réseau
scolaire anglophone, souvent, ça peut dépasser le 17, on peut être 20. Mais là
on n'est pas prêts, c'est des enfants qui n'ont pas de code, pas de papiers,
pas de... rien...
Mme Maccarone : ...c'est quoi,
le plan, s'ils ont 17 enfants? Et je rajoute une deuxième question : Dans
le réseau... comme j'ai mentionné, dans le réseau scolaire anglophone, souvent,
ça peut dépasser le 17, on peut être 20. Mais là on n'est pas prêts, c'est des
enfants qui n'ont pas de code, pas de papiers, pas de... rien.
M. Roberge : Vous êtes vraiment
en train de me convaincre d'aller de l'avant avec le déploiement partout. Parce
qu'imaginez s'il n'y avait pas la maternelle quatre ans puis qu'on les accueillait
juste à cinq ans, donc, tandis que, là, on a deux ans pour le faire avec
l'enseignante, avec l'Éducatrice à demi-temps, en souhaitant que ces gens-là
restent avec les mêmes enfants deux ans, ce qui arrive quand même assez
souvent, avec les professionnels qui vont les suivre sur deux ans. Donc, du
repérage, de l'intervention précoce, c'est ça qu'on va faire avec ces
enfants-là. De la stimulation précoce, pas juste du diagnostic. On a trop parlé
de diagnostic, diagnostic, là. Repérage, intervention précoce, soutien des professionnels,
travail en continu, cycle de deux ans, c'est toutes de bonnes réponses dont on
se prive tant qu'on n'adopte pas ce projet de loi là.
Mme Maccarone : Sauf que je ne
parle pas de la volonté de maternelle quatre ans, je parle uniquement de
ratios. Uniquement. On a compris, on est rendu au point où on parle uniquement
de ceci. Je veux préparer le terrain, je vous entends, je comprends qu'on aura
un plan pour deux ans.
Je parle de, mettons, septembre jusqu'à
décembre, je parle de septembre jusqu'à peut-être avril. On a une pénurie de
professionnels. Je parle de l'expérience. On va avoir des professeurs qui vont
être dans les milieux scolaires, puis ils vont se sentir vraiment... Qu'est-ce
que je vais faire? La tâche est tellement alourdie parce que j'ai beaucoup, beaucoup,
beaucoup d'enfants dans ma classe, puis il y en a plusieurs, entre eux, qui ont
des besoins. Et avant que j'aie une consultation dans mon réseau, ça se peut
que je vais attendre six mois, ça se peut que je vais attendre un an, parce que
j'ai une liste d'attente des bouts de choux qui ont besoin de ressources, qui
ont besoin d'aide. Puis ce n'est pas juste dans la maternelle quatre ans, on
parle du réseau scolaire en entier, on a une pénurie de professionnels...
orthopédagogues, orthophonistes, ergothérapeutes, etc. Quand ils sont petits...
On veut agir tôt, je comprends, je veux aider. Qu'est-ce qu'on va faire?
Parce que je m'imagine dans ses souliers à
elle, je fais l'accueil de 17 bébés — parce que, pour moi, c'est des
bébés — je fais l'accueil de 17 bébés puis je constate qu'à
l'intérieur de mes 17 j'en ai cinq que je cible qui ont des difficultés. Tout
de suite, je lance appel au service pédagogique parce que je dis : J'ai
besoin d'aide. Je ne suis pas équipée pour aider ces quatre enfants que... je
ne suis pas professionnelle, mais je pense qu'ils ont des signes d'être sur le
spectre de l'autisme. Puis un enfant qui est sur le spectre de l'autisme...
quand ils sont tout jeunes, ils sont souvent non verbaux, des comportements qui
peuvent être violents, très physiques. Elle ne pourra pas s'occuper des 13
autres enfants, parce que tout son temps va être consacré à ces quatre enfants.
Alors, si on est en mesure de baisser le ratio, parfait, ça va peut-être aider
la cause. Mais là je ne parle même pas de ça, je parle de, si le ratio reste
tel quel, on fait quoi pour le début de la rentrée? Pas pour les deux ans, je
parle des six premiers mois. Qu'est-ce qu'on va faire? Parce qu'on a 17
enfants, puis il y a en plusieurs, entre eux, qui ont peut-être des
difficultés.
M. Roberge : Bien, il va y
avoir tout ce qu'il faut. Vous dites 11 bébés, 11 enfants...
Mme Maccarone : Oui, c'est des
bébés.
M. Roberge : La chance, c'est
qu'il n'y a pas grand chance qu'il y en ait 17... 17, là, la moyenne, c'est
11,3, je vous le rappelle. Ensuite, il y a des professionnels. J'étais dans une
école à Candiac, donc, dans le 450, supposément dans les zones où il y a la
plus grosse pénurie, là. J'étais là lundi, et la direction générale et... le
président de la commission scolaire m'a dit qu'ils ont réussi à combler tous
leurs postes. Tous leurs postes. Et ils ont réussi à faire les embauches de
professionnels qu'on a annoncés. On a annoncé plus de 650 professionnels de
plus. Pas 600 professionnels dans le réseau, 650 professionnels de plus depuis
le dernier budget. Puis je n'aurais pas été surpris que, dans la grande région
de Montréal, on se rende jusqu'en décembre avant de combler ces postes-là.
Bien, il me disait, à Candiac, et pour toute la commission scolaire, ils
avaient réussi à embaucher tous les professionnels, ils avaient réussi à
trouver ce monde-là, là, contrairement à ce qu'on pense, là, ils étaient là,
ils ont répondu, ils ont eu un emploi, et ça va être des permanents à temps
plein qui vont être là pendant des années pour aider les jeunes.
Je n'étais pas loin, loin en banlieue, là,
j'étais juste l'autre bord du pont, sur la Rive-Sud de Montréal. Donc, les
professionnels sont là. Et ça, c'est en plus de l'enseignante et de
l'éducatrice à demi-temps. Donc, il est fort possible qu'il y ait en plus une
technicienne en éducation spécialisée qui aille faire l'autre demi-journée. Je
ne suis pas inquiet. Moi, je suis inquiet pour ceux qui n'ont pas accès au
réseau, pas pour ceux qui ont accès au réseau.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée.
Mme Maccarone : Avez-vous
visité une commission scolaire ou des écoles anglophones?
M. Roberge : Oui. En fait,
j'en ai visité une...
M. Roberge : ...il est fort
possible qu'il y ait en plus une technicienne en éducation spécialisée qui
allait faire l'autre demi-journée. Je ne suis pas inquiet. Moi, je suis inquiet
pour ceux qui n'ont pas accès au réseau, pas pour ceux qui ont accès au réseau.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée.
Mme Maccarone : Avez-vous
visité une commission scolaire ou des écoles anglophones?
M. Roberge : Oui. En fait,
j'en ai visité une, il n'y a pas très longtemps, sur la Rive-Sud de Montréal.
Ils avaient aussi réussi à combler leurs postes. Je n'en ai pas visité une
dizaine, là, dans les derniers jours, mais j'en ai visité une il y a peut-être
deux semaines.
Mme Maccarone : Quelle commission
scolaire? Riverside?
M. Roberge : Rive-Sud de Montréal.
Je... c'est Riverside, je crois.
Mme Maccarone : Bien, il y en
a plusieurs qui sont au sud de Montréal.
M. Roberge : Oui. Bien là, écoutez,
je m'excuse, je ne me souviens pas du nom.
Mme Maccarone : On est juste
neuf. On n'est pas nombreux. Bien, si je peux parler, mettons, au nom...
M. Roberge : Peu importe, j'en
visite tellement. Incroyable.
Mme Maccarone : Bien, je suis
contente. C'est une très bonne nouvelle d'entendre qu'on a des postes qui sont
comblés parce qu'on a des enfants puis un réseau qui en ont un grand besoin.
Mais, si je peux parler encore au nom des
commissions scolaires anglophones, c'est bien qu'on a peut-être moins de
pénurie d'enseignants. Ça, c'est super, mais je parle de professionnels. Dans
le réseau scolaire anglophone, c'est une difficulté extrême, extrême, puis je
ne parle pas de loin. Vous avez dit 450. Si, mettons, je parle de Laval,
Laurentides, Lanaudière, on va dire : Laval, ce n'est pas loin, mais,
Laval, on a une pénurie d'avoir des professionnels qui sont bilingues, puis il
y a un besoin, puis ce n'est pas parce qu'on est anglophone qu'on a moins de
besoins.
Alors, dans ce réseau-là, ça amène une
difficulté. Ça fait que, si on a un ratio de 1-17, puis on a des enfants qui
vont rentrer dans ce milieu scolaire, la John F. Kennedy
Elementary School, puis on a 17 enfants, 17 bébés... Puis John F.
Kennedy, ce n'est pas dans la pauvreté, ce n'est pas dans la richesse, c'est
vraiment à mi-chemin, ça fait qu'eux, ils vont recevoir une maternelle quatre
ans, ils vont être vraiment contents. Mais on a quand même quatre enfants qui
vont entrer, puis ils vont dire : Bien, on a des difficultés, mais j'ai
zéro professionnel.
Réseau... C'est un réseau qui est
totalement différent, pas loin de centre-ville de Montréal. Puis là je ne parle
même pas dans les régions. Si on va à Rawdon, si on va à Joliette... Joliette,
pour les anglophones, pas beaucoup de services.
On comprend que ces gens-là sont souvent
bilingues, puis c'est ça qu'on veut, mais, quand on parle des soins médicaux,
quand on parle des besoins professionnels, c'est quand même une difficulté
qu'ils ont. Alors, on dit quoi à eux? C'est quoi, le plan pour, mettons, les
régions ou pour les communautés minoritaires?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Le défi de la
pénurie, je vous dis, il est des fois moins pire que ce qu'on veut laisser croire,
mais je ne nierai pas qu'il y a un enjeu de recrutement dans le réseau
francophone et dans le réseau anglophone.
Il faut bien se dire que de leur donner un
service de qualité en maternelle quatre ans, bien qu'il peut être imparfait à
certains égards, parce que ça se peut qu'on manque d'un professionnel qu'on
souhaiterait avoir, c'est quand même une très bonne place pour envoyer son
enfant, et, s'il n'était pas là, où serait-il et aurait-il plus accès à un
professionnel? Je ne pense pas.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée.
Mme Maccarone : Bien, on peut
toujours retourner à parler de... les bienfaits du réseau de services de garde
puis de parler de peut-être bonifier ce réseau-là. Je ne sais pas si on veut
réouvrir ce débat-là. Je parlais vraiment de ratio. Je veux remmener à ratio.
Je ne veux pas retourner à qu'est-ce qu'on a déjà discuté, je parle vraiment de
ma crainte vis-à-vis le ratio de 1-17. Vraiment, c'est ça, ma crainte.
Ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas accès
à aller dans un autre réseau où peut-être ils peuvent avoir accès à des
professionnels ou aller en privé, quoi ce soit. On parle beaucoup de choix des
parents, puis c'est parfait. Je n'enlève... puis... pas le choix des parents
puis même que j'encourage des parents à faire des choix qui sont pour le
bien-être de leur famille puis leur enfant. Je parle vraiment de ratio.
J'ai une crainte profonde parce qu'on n'a
pas de plan. On n'a pas de plan. J'entends qu'on a quelque chose pour les deux
ans puis je le salue parce que je trouve que ça, c'est viser futur, ça, c'est
bien penser. Puis l'idée que les enfants vont être suivis deux ans, c'est
formidable. Mes enfants avaient le même professeur de quatre ans à cinq ans,
puis je peux dire qu'il y a eu un effet bénéfique pour eux. C'était vraiment
formidable. Ça fait que ça, je trouve que c'est une superbonne idée.
Mais, pour les six premiers mois, dans des
réseaux où on a des pénuries puis même où on n'a pas de pénurie, ça reste qu'on
va avoir une attente, puis le professeur va être épuisé, épuisé parce qu'on n'a
pas assez d'aide dans la classe à demi-temps. Avec une éducatrice à demi-temps,
ce n'est vraiment pas assez quand on a des enfants qui ont des difficultés.
• (17 h 50) •
Peu importe c'est quoi, la difficulté, 17
enfants à quatre ans, qui sont en train de courir partout, de crier, d'être
comportementaux, d'être obstinants, qui sont moins verbaux, même si c'est juste
un, souvent, un enfant peut prendre beaucoup de place. Souvent, un député ou
une députée peut prendre beaucoup de place...
Mme Maccarone : ...17 enfants à
quatre ans, qui sont en train de courir partout, de crier, d'être
comportemental, d'être obstinant, qui sont moins verbals. Même si c'est juste
un, souvent, un enfant peut prendre beaucoup de place, souvent, un député ou
une députée peut prendre beaucoup de place, c'est la même affaire. Dans le
réseau scolaire, c'est la même affaire, on peut avoir un enfant qui, on sait,
une majorité entre nous, on est des parents.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée, vous avez pris toute votre place...
Mme Maccarone : That's not
fair. C'est ça que je disais tantôt.
La Présidente (Mme Thériault) :
...puisqu'il ne vous reste plus de temps. Donc, est-ce que, M. le ministre,
vous souhaitez intervenir ou... Non. La députée de Saint-Laurent, Mme la
députée, il vous reste à peu près sept minutes. Il reste toujours du temps à la
députée de Joliette.
Mme Rizqy : Mais est-ce que le
ministre souhaitait répondre à l'intervention ou non? Je vois qu'il fait signe
non, non, non. Entre-temps, est-ce que vous avez fait les vérifications avec
vos amis new-yorkais?
M. Roberge : On n'a pas eu la
validation encore.
Mme Rizqy : O.K. Parce que je
tiens quand même à souligner que c'est quand même un voyage qui était quand
même onéreux, ils sont venus ici, vous êtes allé aussi là-bas. Donc, il y a eu
une allée à la «grande pomme» puis un retour au «pays des bleuets» pour quand
même des milliers de dollars. Et, moi, je me serais attendue, à ce moment-ci,
que certaines affaires soient quand même validées. J'aimerais savoir... parce
que, clairement, moi, je suis capable de lire et, quand je regarde sur le site
de l'État de New York, on parle d'un ratio de un pour 10.
Alors, je repose ma question :
Qu'est-ce qui est bon pour la «grande pomme», pourquoi ce n'est pas bon pour
nous au Québec?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : C'est presque le
temps des pommes d'ailleurs.
Mme Rizqy : Oui, on pourrait y
aller.
M. Roberge : Mais l'idée
d'aller voir ce qui se passe chez nos voisins à l'ouest, au sud...
La Présidente (Mme Thériault) :
...le ministre de l'Éducation parler du temps des pommes, hein...
M. Roberge : Bien oui!
La Présidente (Mme Thériault) :
...parce qu'on donne des pommes aux professeurs, en tout cas, dans mon temps,
on en donnait, on en donne encore. Donc, excusez ma petite intervention.
Allez-y.
M. Roberge : Absolument, puis
on la frotte sur notre chandail longtemps pour qu'elle vienne bien brillante.
L'idée d'aller voir nos voisins, ce n'était pas de faire copier-coller, c'est
de s'inspirer de ce qui se fait, de regarder ce qui fonctionne, ce qui
fonctionne bien, le programme, comment ils l'ont implanté, de tirer des leçons,
à certains égards, ça ne veut pas dire qu'on a retenu par coeur chacun des
éléments. Voilà. On va trouver l'information sur le ratio puis on va vous
transmettre ça aussitôt qu'on l'aura.
Mme Rizqy : Je comprends que
c'était quand même pour vous inspirer, ce n'était pas un voyage banal, si je
peux me permettre l'expression. Moi, je suis un peu perplexe, parce que, d'une
part, vous êtes allé à New York, d'autre part, vous êtes allé en Ontario et,
dans tous les cas, on a eu l'occasion de vous entendre louanger aussi leur
programme, surtout le programme de New York. Maternelle quatre ans à New York,
c'est clair, sur leur site, c'est marqué un ratio de un pour 10. Une des
affaires qu'ils ont dites aussi, lorsqu'ils sont venus témoigner, à refaire,
ils seraient allés moins vite, ils auraient pris le temps de faire les choses
correctement, ça, c'est une chose qu'ils ont dite ici et qui, d'ailleurs,
illustré dans divers articles qui ont été publiés.
Vous, là, une fois que vous êtes allé
là-bas, vous avez entendu, vous avez passé une journée ou deux avec eux,
qu'est-ce que vous en retirez? Est-ce que vous ne trouvez pas qu'on va
peut-être trop vite puis qu'en ce moment peut-être qu'on tourne un petit peu
les coins ronds? Parce qu'il y a plusieurs éléments qu'on n'a pas discutés tels
que le ratio enseignants-élèves, on n'a pas discuté non plus du transport, on
n'a pas discuté non plus du ratio dans les services de garde. Parce que, pour
avoir une discussion, comme on dit, là, «it takes two to tango», puis, en ce
moment, moi, je me sens en train de danser pas mal toute seule, parce que mon
ministre, lui, depuis tantôt, il a comme dit «fin de non-recevoir». Là, j'ai
besoin de vous, allez-y.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Quand on est
allé, autant à New York qu'à Toronto, on a regardé les programmes, on a parlé à
ceux qui les ont bâtis. On a visité les écoles, parlé aux enseignants, aux
directions, aux éducatrices. On a tiré des leçons de ça, à certains égards,
notamment la vitesse d'implantation à New York, ils disaient que jamais ils ne
reviendraient en arrière, mais qu'effectivement le déployer en quelques mois, à
quatre ans, c'était une erreur, c'est allé trop vite, il y avait eu un problème
de main-d'oeuvre, notamment, à quatre mois, vous comprenez. Puis, quand on leur
disait que, nous, on allait les voir en amont d'un déploiement sur cinq ans,
ils étaient extrêmement jaloux puis ils disaient qu'on ne pouvait pas rater le
coup.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée.
Mme Rizqy : Alors, nous, on a
eu les consultations qui ont commencé le 27 mai, depuis, s'est découlé notre
merveilleux été, et on est rendu au temps des pommes, donc on irait, en ce
moment, cueillir les fruits de tous ses efforts. Alors, tous ces experts qui
sont venus...
Mme Rizqy :
...consultations, qu'on a commencées le 27 mai. Depuis, il s'est écoulé
notre merveilleux été. Et on est rendus au temps des pommes, donc on devrait, en
ce moment, cueillir les fruits de tous ces efforts.
Alors, tous ces experts qui sont venus
nous parler, nous expliquer quelles seraient les meilleures modalités pour les
enfants afin d'atteindre l'objectif partagé par tout le monde de dépister plus
tôt, pourquoi qu'aujourd'hui on ne le fait pas?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Bien, c'est
ce qu'on va faire, déployer à grande échelle, comme ça s'est fait à New York et
en Ontario, et dépister plus tôt.
Mme Rizqy : L'objectif à New
York... Ils répondaient à quel objectif, en fait, quand ils ont décidé de
déployer les maternelles quatre ans, c'était quel manque qu'il y avait?
M. Roberge : Ah! il y avait plusieurs
manques, accessibilité financière, accessibilité physique... Qualité des
programmes, à certains égards, c'était inégal, c'est ce qu'ils nous disaient. Formation,
à certains égards, du personnel, mais, encore une fois, inégale, il y avait
certaines garderies qui étaient de grande qualité, d'autres, moins. Puis il y
avait l'accessibilité financière, c'était assez cher. Mais, encore une fois,
c'était différent aussi, il y en avait des gratuites de qualité, il y en avait
des gratuites, moins grande qualité. Voilà.
Mme Rizqy : O.K. Vous
vous rappelez que M. Alvarez, lors de son témoignage, il a dit qu'il
venait d'un milieu très, très pauvre, qu'il représentait un district très
pauvre, et il a parlé beaucoup d'inégalité des chances. Mais aussi, quand que
nous, on lui a parlé de notre système de CPE, il ne savait pas que ça existait.
Donc, eux, au fond, ils palliaient aussi à une offre de services qui était
inexistante, alors que nous, on avait déjà des offres de services ici, on a
différents outils au Québec.
Alors, quand que vous, vous parlez
d'inégalité, vous comprendrez que, quand qu'on ajoute un ratio, on assure justement
une égalité des chances puis aussi un traitement équitable. Parce que fort probablement,
qu'est-ce qu'il risque d'arriver, M. le ministre, c'est qu'en milieux urbains,
avec grande densité, les ratios risquent d'être probablement, là, d'un pour 17,
si vous ne faites aucune intervention législative. Par contre, probablement
qu'en région, ailleurs, le ratio va être beaucoup plus petit. Puis on en
convient. O.K. Un pour six, d'ailleurs, vous avez même donné l'autorisation
pour que les... on peut dédoubler une classe. Dès lors que, par exemple, ils
sont 12, on pourrait ouvrir deux groupes de six. Vous l'avez déjà donnée, cette
autorisation.
Alors, quelque part, lorsqu'il est question
d'agir de façon équitable, donnons le même service aux élèves, peu importe leur
code postal. Il me semble que ça, ce serait parfaitement équitable pour l'ensemble
des Québécois.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : C'est quand
même formidable d'entendre un représentant du Parti libéral de donner les
services nonobstant le code postal. Je pourrais faire un x sur mon calendrier,
là.
Mme Rizqy : Mais moi, M.
le ministre, une fois que vous nous avez accordé, après trois semaines, comme
quoi qu'on va continuer à déployer en milieu défavorisé, la jeune fille
d'Hochelaga est très comblée.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Je
retiens...
Mme Rizqy : Dites-le.
M. Roberge : Je me
retiens. À vous la parole.
Mme Rizqy : Bien, M. le
ministre, on aime bien votre humour. En tout cas, moi, je peux vous dire,
j'adore votre humour. Ça fait que ne gênez pas le plaisir. Mais, bon, revenons
aux ratios.
Une voix
: ...
M. Roberge : Bonne idée.
Mme Rizqy : Pardon?
M. Roberge : Bonne idée.
Mme Rizqy : Les ratios.
Oui, il est toujours question des ratios. Merci de vous joindre à la discussion.
Alors, revenons aux ratios. Pour les ministres...
M. le ministre, dans le cas que... Il peut y avoir des classes mixtes de quatre
ans, cinq ans?
M. Roberge : Effectivement,
ça peut arriver occasionnellement selon des modalités précisées dans un document
qu'on vous a distribué ce matin.
Mme Rizqy :
Qu'arrive-t-il à ce moment-là des ratios?
M. Roberge : Tel que dit
ce matin, c'est le ratio des maternelles quatre ans et non cinq ans qui
s'applique.
Mme Rizqy : En tout
temps?
M. Roberge : C'est ce que
j'ai dit, selon les normes et modalités dans le document de ce matin.
Mme Rizqy : O.K. Alors,
si c'est aussi important, parce que vous comprendrez que, même si on a une
classe mixte de quatre ans, cinq ans, on applique le plus bas des ratios, pourquoi
que ce ratio-là, on ne peut pas le légiférer pour s'assurer que ce soit en tout
temps?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Bien, si on
le met dans la loi, je pense que c'est une mauvaise idée. Si on le met dans un règlement,
ça peut être changé très rapidement. Si on le met dans la convention, c'est
bouclé aux quatre ans. C'est ma solution.
La Présidente (Mme Thériault) :
Et, compte tenu de l'heure, je dois ajourner les travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 heures)