(Quatorze heures une minute)
Le
Président (M. Asselin) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de la culture et de l'éducation ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission
est réunie afin de procéder à l'étude du volet Culture et Communications des crédits budgétaires du portefeuille Culture et Communications pour l'exercice financier 2019‑2020. Une enveloppe de quatre heures est allouée pour l'étude
des crédits.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Grondin
(Argenteuil) est remplacée par M. Provençal (Beauce-Nord); M. Skeete
(Sainte-Rose) est remplacé par Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac); Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis) est remplacée par M. Kelley
(Jacques-Cartier); et M. Tanguay (LaFontaine), par Mme Weil
(Notre-Dame-de-Grâce).
Culture
et Communications
Le Président (M. Asselin) : Très bien. Nous allons débuter par les remarques préliminaires,
puis nous allons procéder à une discussion
d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes, incluant les questions et
les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps
qui leur est alloué, soit à la fin de la séance cet après-midi.
Puisque nous avons débuté nos
travaux à l'heure, nous allons respecter l'horaire.
Remarques préliminaires
Je débuterais par les remarques préliminaires. Mme
la ministre, vous disposez de 12 minutes. À vous.
Mme Nathalie
Roy
Mme Roy : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Asselin) :
...
Mme Roy : Ils sont très
impressionnants, les fonctionnaires de l'État, M. le Président...
Le Président (M. Asselin) :
Je suis impressionné.
Mme Roy : ...des gens compétents, des gens avec une grande
expertise, des gens passionnés, que j'aime beaucoup et que j'apprends à
découvrir. Alors, permettez-moi de remercier tous les collaborateurs qui m'assistent pour cette étude
de crédits en Culture et Communications et
également tous nos représentants des sociétés d'État qui sont avec nous
aujourd'hui.
C'est avec
grand plaisir que je me suis mise à l'oeuvre dès mon entrée en poste, le 18 octobre
dernier, pour faire connaître et
rayonner notre culture québécoise. Notre culture, c'est notre identité, c'est
notre fierté. À l'occasion du discours que j'ai prononcé à la tribune de la
Chambre de commerce du Montréal métropolitain, c'était le 1er février
dernier, j'ai eu l'occasion d'énoncer
ma vision de la politique culturelle, misant sur trois grands leviers :
l'éducation, l'économie et, de manière plus large, la société au sein de
laquelle elle laissera son empreinte.
Parlons des
priorités que j'ai établies dès le départ, notre belle langue française, le
patrimoine — c'est
large, le patrimoine, M. le Président — le droit à l'information dans tout le Québec et,
dans cette ère de transformation numérique, l'entrepreneuriat culturel, la découvrabilité et l'exportation de notre
culture. La nouvelle politique culturelle, portée par l'engagement indéfectible du milieu, inspirera nos
actions. Je l'ai dit et je le répète, cette politique culturelle déposée par
le gouvernement précédent, nous travaillons et nous continuons de travailler
avec elle, pas d'inquiétude à y avoir.
En vertu de
la Loi sur le patrimoine culturel, le ministère a la mission de protéger et de
préserver des biens, dont des
bâtiments, des sites, des objets, des documents ou encore des événements, des
personnages et des lieux historiques. L'un des plus beaux exemples, c'est le rempart palissadé de Beaucours, une
des premières fortifications de Québec, qui a été érigé au cours des années 1690 et dont nous
avons annoncé la découverte le 6 novembre dernier. M. le Président, pour
une entrée en fonction, c'en était
toute une. J'ai, quelques semaines plus tard, accordé la plus grande protection
patrimoniale à la ville industrielle d'Arvida en la déclarant site
patrimonial, le 13e site à obtenir cette reconnaissance au Québec. Nous
agissons. J'ai aussi procédé au classement du pont couvert Narrows, du comté de
Stanstead, et au classement du tableau Saint-Jérôme
de Jacques-Louis David, M. le
Président, ça s'est fait dans les
dernières journées. Alors, le tableau, il est protégé. Et j'ai également
procédé à la désignation de huit femmes d'exception, le 8 mars dernier,
Journée internationale des femmes,
leur redonnant la place qui leur revient dans l'histoire du Québec,
nous rappelant du même souffle notre devoir de mémoire. Notre
patrimoine, c'est tout ça, c'est très, très vaste.
Si notre
patrimoine est un gage de fierté collective, les enjeux sont multiples partout
au Québec, c'est pourquoi notre gouvernement en a
fait une priorité. Pour y arriver, nous en avons bonifié de façon significative
les budgets. Ainsi, un investissement de plus de 73 millions de dollars sur
cinq ans a été annoncé pour le patrimoine culturel religieux. Nous avons
aussi mieux doté le Fonds du patrimoine
culturel pour améliorer le soutien à la connaissance, à la protection, à la
mise en valeur et à la transmission
de ce patrimoine. Il sera augmenté de 4 millions
de dollars, portant ainsi le total à
23,5 millions de dollars.
Avec ces sommes, nous revitaliserons des quartiers, nous améliorerons la qualité de vie, nous stimulerons le tourisme
et nous valoriserons le savoir-faire en architecture, en génie, en histoire et
en archéologie. Tout ça, ça fait partie du patrimoine.
Nous devons
aller encore plus loin, cependant, pour relever d'immenses défis en patrimoine au Québec,
et c'est pourquoi notre ministère souhaite mobiliser tous les acteurs de
la société qui sont concernés par sa conservation. Nous ferons équipe, ma collègue la ministre des
Affaires municipales et moi, avec les
régions, avec nos villes, avec nos villages afin de mieux préserver notre patrimoine. Et je le dis depuis le début, le
patrimoine, c'est une responsabilité collective. Alors, avec les villes, les municipalités,
nous accompagnerons les propriétaires dans leurs projets de restauration
exigeant des techniques, des matériaux
particuliers, nous allons aider à mieux comprendre, entretenir, valoriser et
transmettre l'amour du patrimoine dans toutes les régions du Québec.
Les ententes
de développement culturel — c'est important, ça — elles seront aussi mises à contribution dans le cadre de ce nouveau partenariat, notamment quant à la mise en place d'inventaires
patrimoniaux. En somme, nous voulons développer et inculquer un
véritable réflexe patrimoine partout au Québec.
Il y a l'architecture aussi qui est importante
pour nous, nous avons également amorcé, le 5 avril dernier, donc c'est tout récent, l'important
chantier issu de travaux que mène l'Ordre des architectes du Québec
depuis cinq ans. Alors, ça fait cinq
ans que c'est en cours, et là nous procédons, et ça va permettre d'élaborer une
stratégie gouvernementale en architecture. Une telle initiative
aura pour objectif d'affirmer les ambitions de notre société, de bâtir une
architecture d'exception, rayonnante et
authentique, et authentiquement québécoise, qui incarne notre désir de laisser aux futures
générations un héritage digne de ce nom.
Et, vous savez, M. le Président, nous partageons
tous la conviction que l'avenir du Québec est entre les mains des nouvelles générations. C'est pourquoi notre premier ministre insiste sur la nécessité de donner à tous les jeunes les clés de la connaissance et d'une vie bien remplie par
l'accès à l'éducation, par le développement d'une citoyenneté culturelle forte et affirmée. Cette vision, M. le Président, je la partage
et je veux que la culture soit plus que jamais un élément majeur de développement personnel pour la jeunesse québécoise. Il en va de leur identité, de leur confiance en
eux et de leur réussite. Nous nous
sommes engagés à assurer à chaque élève deux sorties culturelles gratuites par
an et à bonifier le montant alloué aux sorties culturelles scolaires.
Nous voulons multiplier les occasions pour les élèves de vivre des expériences
culturelles riches et diversifiées, et ce, tant à l'école qu'en dehors des murs
de l'école. Alors, pour l'année 2019, nous investirons un montant supplémentaire, je dis bien supplémentaire, de 15 millions pour les sorties scolaires et les achats de livres destinés aux
bibliothèques scolaires. Ça prend des livres neufs. Pour les prochaines années,
c'est une bonification annuelle de 30 millions. 30 millions pour
chacune des prochaines années, soit un total de 135 millions sur cinq ans.
M. le Président, comparé à la somme de 9,4 millions de l'année 2018, là, pour les sorties scolaires culturelles,
convenons que c'est un nouveau sommet
que nous atteignons pour la jeunesse québécoise et la culture. J'en suis extrêmement fière.
M. le Président, il y a aussi la transformation
numérique qui provoque d'immenses changements pour le milieu culturel, et c'est pourquoi notre gouvernement en a fait une priorité. Parmi les secteurs de la culture les plus
touchés par ce virage numérique, on
retrouve, vous l'aurez deviné, la musique. La multiplication phénoménale des plateformes de partage et de diffusion pose un sérieux défi à l'industrie
musicale québécoise. C'est pourquoi nous travaillons avec les intervenants
du milieu pour faciliter la transition
numérique des créateurs et des professionnels, afin qu'ils puissent vivre de
leur art, qu'ils puissent
bénéficier de ressources leur permettant de mieux faire face à la musique, si
je peux m'exprimer ainsi.
• (14 h 10) •
Alors, outre
une bonification des programmes de soutien de la SODEC, nous collaborons également
étroitement avec l'ADISQ et nous poursuivons un travail qui a été
entamé, je n'ai pas peur de le dire. Nous souhaitons dynamiser maintenant, pour le futur, l'industrie par des projets structurants, par la
promotion de la chanson francophone et la mise en valeur de
l'effervescence musicale québécoise. Pour y arriver, nous avons consenti un
investissement de 15 millions sur cinq
ans en appui à l'industrie de la musique québécoise afin qu'elle puisse mieux
adapter son modèle d'affaires à l'ère du numérique. Mais la présence du numérique va bien au-delà des enjeux de
l'industrie musicale. Les plateformes de diffusion de contenu en ligne sur demande, dont on a
abondamment parlé au cours des derniers mois, font dorénavant partie intégrante
du paysage culturel québécois. Ce phénomène
est grandissant et c'est mondial, M. le Président. Le nombre d'abonnements
québécois de tels services augmente continuellement, alors que le catalogue
québécois de ces géants est très souvent négligeable.
Notre priorité, encore et toujours, sera de défendre, promouvoir, propulser
notre culture, notre contenu, nos talents québécois. Même s'il est
clair, tout le monde en convient ici, que les télécommunications relèvent du
fédéral, notre gouvernement explorera toutes
les pistes d'action et de collaboration imaginables. Nous sommes à pied
d'oeuvre afin de concevoir des outils
d'adaptation au numérique, et ce, afin de favoriser la découvrabilité et le
rayonnement de la culture québécoise.
Nous avons récemment mis sur pied une mission
franco-québécoise sur la visibilité des contenus culturels francophones en ligne afin d'assurer une meilleure visibilité, justement,
de nos artistes et de nos oeuvres sur Internet. C'est bien beau, en
faire, mais encore faut-il les trouver. Et, dans cette même perspective, nous
avons, dans le dernier budget, alloué et ajouté 25 millions
de dollars sur cinq ans pour appuyer
Télé-Québec. Nous souhaitons que Télé-Québec puisse accroître son leadership en programmation
originale et offrir du contenu en français reflétant les valeurs et la culture
d'ici, et ce, tant sur les nouvelles plateformes que sur les chaînes télé
conventionnelles, sur la chaîne télé conventionnelle, la chaîne de
Télé-Québec. Dans un contexte de mondialisation de la diffusion des contenus,
où l'offre est majoritairement internationale et le langage anglais, nous avons
le devoir de soutenir et de propulser notre culture francophone.
Autre industrie lourdement touchée par les
plateformes numériques et les joueurs internationaux, c'est celle de l'information. M. le Président, le droit à l'information est une priorité
pour notre gouvernement. Tous les Québécois ont droit à
une information diversifiée, de proximité et de qualité. Nous donnerons un coup
de main aux médias écrits afin qu'ils
puissent mieux s'adapter à la transformation du secteur de l'information. Nous avons déjà
consenti, dans le dernier budget, une subvention de 3 millions à
RecycleMédias, afin de permettre aux médias de participer à moindre coût au service de collecte sélective effectuée par les
municipalités. Ça leur pesait très,
très lourd, ce qu'ils avaient à
payer, leurs obligations à cet égard,
alors qu'ils produisent de moins en
moins de papier. Et à ce montant
s'ajoute un autre 3,5 millions,
qui, lui, provient du ministère de l'Économie, pour un total de 6,5 millions
uniquement pour les journaux.
M. le Président, je partage avec le premier
ministre la conviction que
l'entrepreneuriat culturel est un important levier économique
pour le Québec. Notre culture est source de prospérité, il faut
savoir en faire la promotion et la mise en marché et l'exporter. Nous avons investi plus de 32,5 millions de dollars sur cinq ans afin d'encourager la fibre entrepreneuriale
chez les créateurs et les professionnels de
la culture du Québec. Ces investissements permettront à la SODEC et au CALQ de mettre de l'avant des initiatives à l'intention
des artistes entrepreneurs et des entreprises culturelles désirant expérimenter
de nouveaux modèles d'affaires et de commercialisation afin que de
nouvelles façons de rentabiliser leur production artistique puissent arriver. C'est également pour offrir aux
créateurs un environnement propice à la création que nous avons prévu d'investir 25 millions sur cinq ans
pour la mise à niveau des ateliers d'artistes dans la métropole. Ça, M. le Président, c'était attendu depuis très, très longtemps.
Je vois le
temps qui file. Laissez-moi vous dire que nous avons déposé un budget, un
budget qui est résolument tourné vers
la culture, qui élève la culture au rang des priorités. Afin de donner un
nouvel élan aux démarches créatives de production et de mise en marché de produits culturels, nous
avons consenti une contribution de plus de 74 millions sur cinq ans pour le renforcement de l'offre culturelle québécoise. Et, afin que cet élan
de créativité soit à l'avantage de tous les Québécois, nous réservons une somme de 148 millions sur
cinq ans pour les activités et réalisations culturelles au coeur des
collectivités de la nation
québécoise. Et, quand on ajoute les investissements en valorisation du
patrimoine culturel et religieux, ce sont près de 300 millions de dollars en nouveaux investissements, je le
souligne, en culture, une progression de 5 % par rapport à l'an dernier, c'est un sommet historique pour le
Québec, M. le Président, et ce qui hisse à 1,3 % des dépenses consolidées
du gouvernement, si on inclut les dépenses des organismes et fonds spéciaux, les
avantages fiscaux.
M. le
Président, il me reste à peine huit secondes. Tout ça pour vous dire que nous
aurons le temps de partager encore. Nous avons un budget résolument
culturel.
Le
Président (M. Asselin) :
Merci, Mme la ministre. Je voudrais
inviter, maintenant, le porte-parole de l'opposition
officielle à faire ses remarques préliminaires pour un maximum de huit minutes.
Peut-être pas.
Mme Melançon : Je n'irai pas avec des remarques préliminaires, je vais plutôt conserver mon temps pour vous poser des
questions, si vous le permettez, M. le Président.
Le
Président (M. Asselin) : Parfait. Je pense que c'est la même chose, de toute façon, à l'échelle des autres groupes d'opposition.
Discussion générale
Alors, on y va avec vous, Mme la députée de
Verdun. À vous.
Mme Melançon : Merci beaucoup, M.
le Président. Je vais commencer par saluer, bien sûr, les collègues qui
m'accompagnent, le député, donc, de Jacques-Cartier. Je veux saluer les
collègues du gouvernement et ceux des autres oppositions.
Bien sûr, je vais saluer la ministre,
l'équipe, le cabinet de la ministre et les très nombreux fonctionnaires qui
sont avec nous, aujourd'hui, des différentes
sociétés d'État et, bien sûr, du ministère. Alors, salle comble, on ne voit pas
ça souvent dans les études de crédits, mais
celle de la Culture, certainement, et c'est un plaisir d'en revoir plusieurs,
principalement ceux de la SODEC, que je connais bien pour y avoir oeuvré
pendant huit ans. Alors, salutations à toutes et à tous.
Je vais
amorcer cette étude des crédits en revenant rapidement sur Netflix, Mme la
ministre, parce que j'ai posé des questions, le 2 avril dernier, et
je voulais voir... Actuellement, vous savez, on est dans un changement de
paradigme complet, et c'est vrai pour la culture. La députée de Taschereau a
fait une demande de mandat d'initiative pour qu'on puisse se pencher, justement, sur ces changements. Elle voulait qu'on
puisse analyser, étudier des possibilités d'exiger que les services en
ligne puissent offrir un droit minimum, donc, avec la culture québécoise.
Malheureusement, ce mandat d'initiative là
n'a pas été accepté, mais on comprenait pourquoi, et je pense qu'il y a de
l'intérêt, de part et d'autre, là, je le dis avec beaucoup de franchise,
pour qu'on puisse se pencher sur cette question.
J'étais à
l'APQM, le 17 et le 18 avril dernier, et les spécialistes ont parlé très
longuement de l'augmentation de 20 %
par mois des abonnés sur des plateformes comme celle de Netflix, par exemple.
Et ça nous préoccupe, actuellement, au
Canada, on parle de 7,5 millions d'abonnés pour Netflix seulement, c'est
immense. On sait que, cet automne, Apple va faire son arrivée et va
aussi faire de la promotion, je dirais, pour qu'on puisse aller sur leur
plateforme, et il n'y a pas d'encadrement. Ma question, elle est assez simple, je l'ai posée en
Chambre. Donc, on avait jusqu'au 11 janvier dernier pour déposer un mémoire, il n'y a rien qui a été déposé
par le gouvernement du Québec à Ottawa, au CRTC, pour faire entendre quelles sont nos revendications. Et j'ai trouvé ça
dommage, et je trouve que c'est une occasion ratée, de ne pas avoir demandé,
dans le fond, au ministère d'envoyer peut-être un mémoire auprès du CRTC.
Je veux aussi
poser la question à la ministre assez rapidement : Si on ne défend pas les
intérêts du Québec à Ottawa, qui va le faire? C'est son devoir, et
j'aimerais bien connaître le pourquoi elle ne l'a pas fait.
Le Président (M. Asselin) :
Mme la ministre.
• (14 h 20) •
Mme Roy : Oui, je
vous remercie pour la question. J'ai d'ailleurs
eu le plaisir de vous entrevoir, justement, lors de cette soirée de l'AQPM. Fort intéressant,
ce dont il a été discuté.
Je serai toujours
là, M. le Président, toujours là pour défendre les intérêts de nos créateurs, absolument.
Et, lorsqu'on parle... et on en parle
ouvertement, vous parliez de Netflix, vous parlez des plateformes numériques, il y a
plusieurs choses qu'il faut prendre en considération, certains parlent de
quotas, certains parlent... ce n'est pas... Si on ouvre la porte à ces questions, il faut être plus large, plus
large qu'uniquement Netflix. Les plateformes numériques, c'est un nouveau monde,
vous le savez, M. le Président, vous êtes spécialisé dans le domaine.
Elle me dit :
Pourquoi n'avez-vous pas produit de mémoire? Moi, je répondrais à la députée,
qui a suffisamment d'expérience pour
savoir, qu'entre élus on discute, on échange, on fait avancer les dossiers,
entre élus. Mon interlocuteur au gouvernement fédéral est M. le ministre du Patrimoine culturel, M. Pablo Rodriguez, que
j'ai rencontré à maintes reprises et
que j'ai d'ailleurs eu l'occasion de rencontrer pas plus tard qu'il y
a deux semaines, au même événement où nous étions, d'ailleurs, et à qui
j'ai sollicité une nouvelle rencontre pour que nous puissions à nouveau
défendre les intérêts de nos producteurs, de nos créateurs face à ces nouveaux
géants que sont les plateformes numériques.
Mais les
plateformes numériques, ça va beaucoup plus loin qu'uniquement le cinéma, la télévision.
Qu'est-ce qu'on fait de la musique, par exemple? Qu'est-ce qu'on fait d'autres
formes d'art, également? Je pense qu'il faut avoir une vision un peu
trop obtuse de la réalité pour penser qu'on ne parle que de télévision. Il faut
embrasser plus large.
Par ailleurs,
j'échange avec mon homologue fédéral à cet égard-là, et vous pouvez être
assurée, mais assurée qu'à chacune de
nos rencontres moi, je me bats pour nos créateurs, je me bats pour nos
producteurs, je me bats pour que nous puissions nous battre à armes
égales. C'est extrêmement important. Et ça, je sais bien que, peu importe ce
que je vais répondre, ma collègue de Verdun
ne sera pas satisfaite, je commence à la connaître, mais, cela dit, c'est de
bonne guerre, Mme la députée, mais vous pouvez être assurée que je me
bats pour nos créateurs.
Et il faut
avoir une vision beaucoup plus large. Et ce qui m'attriste un petit peu, M. le Président, c'est que, l'arrivée de ces
plateformes-là, ce n'est pas d'hier. Depuis à peu près une dizaine
d'années, on a vu l'apparition... Moi, vous savez, je viens du monde de
la télévision, puis on ne croyait pas que les plateformes numériques allaient
prendre la place des télévisions
conventionnelles, ou des cinémas, ou quoi que ce soit, et il y a eu une
progression exponentielle des abonnements à ce type de plateforme. Et il faut réagir. Mais, cette progression exponentielle,
on l'a vue au cours des cinq, six, sept dernières années, alors que son gouvernement était en place et n'a pas agi. Alors, nous agissons, nous faisons des
pressions. Et, pour ce qui est, justement, d'aider nos producteurs...
Le Président (M. Asselin) : ...Mme la députée.
Mme Roy : ...ils
pourront toujours me compter à leurs côtés.
Le Président (M. Asselin) :
À vous la parole.
Mme Melançon : Merci. Merci, M. le Président. Alors, je
constate que la ministre n'aime pas mon style. Elle va devoir s'y
habituer. Je vais poser des questions, et je vais continuer à en poser, même si
ça la dérange.
M. le Président, on a fait une demande d'accès à l'information, rien n'a été déposé à Ottawa.
Je trouve ça triste. Je trouve que
c'est une occasion manquée, ratée de la part de la ministre. Et c'est vrai que
ce n'est pas d'hier, et le ministère réfléchissait
déjà, et je suis certaine que, dans leurs filières, ils ont déjà des
positions. Malheureusement, on n'a pas pris la peine de déposer, on n'a pas
fait entendre. Vous préférez rencontrer Pablo Rodriguez, que j'aime bien aussi,
qui est un ministre du Patrimoine
fédéral, pour ceux et celles qui nous écoutent. Donc, on est en train de dire
que, parce qu'on jase en arrière de certaines portes closes, on abdique
devant Netflix. Je trouve ça dommage, triste.
Derrière les portes closes, là, est-ce que la
ministre a demandé de voir l'entente Netflix avec Ottawa?
Mme Roy : De un, il n'y a pas d'histoire de portes closes
ici, là. Et d'ailleurs vous avez fait une interpellation, je ne
sais plus quelle journée, mais peu importe, une fin de séance dans laquelle je
vous disais toutes les occasions où j'ai rencontré
le ministre et même le premier
ministre, que je lui ai réitéré
l'importance de changer. Parce qu'il faut que les gens qui nous écoutent comprennent une chose. Le
CRTC, là, c'est une forme de... c'est le Conseil de la radiodiffusion et
des télécommunications canadiennes, donc c'est de juridiction fédérale. Il y a
une grande refonte, actuellement, qui se déroule
au CRTC, et, cette refonte-là, la suite de la réflexion qui sera faite, c'est
le gouvernement qui prend les décisions. Bien, moi, mon
interlocuteur, c'est le gouvernement. Et la ministre me demande de faire une chose, c'est-à-dire d'intercéder pratiquement dans un organisme fédéral, alors que
mon interlocuteur, c'est le ministre, alors je trouve assez étrange... surtout que son propre gouvernement n'a jamais déposé le traître rapport ou document que ce soit auprès du
CRTC. Alors, les leçons, on repassera.
Maintenant, cela dit, pour
nous assurer, entre autres... Il y a des mesures qui sont prises actuellement
par le ministère de la Culture et des
Communications pour nous assurer que
nos industries culturelles puissent tirer leur épingle du jeu. Entre
autres, on vient de signer une entente avec la France. Les experts du ministère
de la Culture du Québec actuellement travaillent avec les experts du ministre
français de la Culture pour nous assurer que, sur les plateformes numériques... parce qu'en France ils ont le même problème, là, M. le
Président, dans tous les pays industrialisés on a le même problème, pour nous assurer que les contenus
francophones, donc les contenus québécois, parce que c'est de ça qu'il
s'agit... pour nous assurer qu'ils aient leur place, qu'on les trouve, qu'on
puisse les découvrir. C'est... Ça s'appelle la découvrabilité, ça, M. le Président. Et c'est bien beau, faire des
productions, si on ne les trouve pas, si on ne trouve pas les productions sur les réseaux, sur les
plateformes de diffusion, nos producteurs ne sont pas plus gagnants. Il faut
que ces productions soient vues, il
faut que ces productions soient achetées, il faut qu'elles puissent rayonner. Et
ça, c'est de la découvrabilité, et
nous y travaillons actuellement avec les spécialistes du ministère de la
Culture, ça se fait au moment où on se parle.
Le Président (M. Asselin) :
Mme la députée.
Mme Melançon : M. le Président,
la ministre vient de dire quelque chose qui n'est pas tout à fait véridique. De un, j'espère qu'elle ne va pas abdiquer en plus
devant le CRTC, parce que, là, on voit qu'elle le fait devant Netflix, mais,
si on fait un petit Google, là, on fait une
petite recherche Google, déjà on voit qu'il y a une révision du cadre politique
relatif à la programmation
télévisuelle locale et communautaire. Le Québec a toujours déposé devant le
CRTC. Vous venez de dire l'inverse, Mme la ministre, c'est terrible.
Cela étant
dit, je pense qu'on n'est pas fait pour s'entendre non plus sur ce sujet-là,
mais, moi, ce que je veux voir avec la ministre, c'est qu'on a fait des
propositions, parce que, là, si on abdique devant Netflix et devant les
plateformes, malheureusement, on n'ira pas très, très loin. Il faut qu'on ait
un peu plus de volonté politique que ce qui est exprimé. On a beau avoir de belles paroles, les paroles
s'envolent, les écrits restent. Moi, ça m'aurait vraiment fait plaisir qu'on
puisse retrouver la position du Québec au CRTC pour savoir où nous en
sommes.
Disons que je
vais passer à autre chose, toujours dans le même thème. Devant une proposition
qui a été faite, depuis le 1er janvier 2019 Netflix paie des taxes
au Québec. Et, pour moi, ce qui est important, c'est qu'on puisse percevoir la TVQ, et ça, bien, c'est grâce à notre collègue
ancien ministre des Finances, donc, de Robert-Baldwin. On a eu le courage
de le faire, alors qu'il y a d'autres paliers qui hésitent toujours à le faire.
Alors, avec l'argent qui est perçu actuellement, est-ce que la ministre peut me
dire combien d'argent est perçu pour Netflix avec la TVQ?
Mme Roy :
Il y a une chose qui est intrigante et très... D'abord, j'aimerais remettre les
pendules à l'heure, là. Quand la députée de Verdun dit que j'abdique,
c'est totalement faux, là. C'est le vocable qu'elle utilise, c'est
l'interprétation qu'elle en fait, soit,
c'est de la politique, vous voulez faire de la politique, parfait. Je n'abdique
pas, M. le Président, bien au contraire,
j'agis. Je veux que ce soit très, très clair. Mais c'est le terme qu'elle a
décidé d'utiliser. Soit. Grand bien lui en fasse. J'en utiliserai
d'autres.
Cela dit, à
l'égard des propositions que vous avez faites... J'ai d'ailleurs lu avec beaucoup
d'attention la lettre d'amour que
vous m'avez fait parvenir via Le Soleil, qui a publié une lettre
dans laquelle il y avait plusieurs erreurs et, malheureusement, certains
mensonges.
Mme Melançon : M. le Président,
article 35, là.
Le Président (M. Asselin) :
...termes qui sont proscrits, vous le savez.
Mme Roy :
Bien, écoutez... Bon. Alors, disons des inexactitudes, devrais-je dire, des
inexactitudes. À cet égard, il est
très intéressant... puisque, oui, effectivement, le député de Robert-Baldwin a
fait en sorte que la taxe soit perçue, et nous étions d'accord, de toute façon, avec cette mesure. Mais ce qui est
très, très ironique, c'est que l'AQPM, justement, vous en parlez, de l'AQPM, l'AQPM a fait des
représentations auprès de votre gouvernement, votre précédent gouvernement,
à plus d'une reprise, trois reprises, je
peux vous sortir les dates précisément, vous demandant de mettre sur pied un
fonds. Alors, je trouve
particulièrement ironique que la ministre me... — pardon, que dis-je, ça ne fait pas longtemps
qu'elle n'est plus ministre — je trouve particulièrement ironique que la députée
de Verdun me demande de faire quelque chose que son propre gouvernement a
refusé de faire après avoir eu au moins trois demandes écrites — et j'aimerais retrouver précisément le moment des demandes — des demandes qui ont été faites par l'AQPM, et à
laquelle les précédents ministres de la Culture ont refusé de donner suite. Dans
un rapport, j'ai la fiche ici, vous me permettez de la retrouver, c'est un
rapport somme toute au courant de l'année dernière, entre autres...
• (14 h 30) •
Le Président (M. Asselin) :
Vous êtes toujours sur votre temps...
Mme Roy : Voilà. Ah! Bien, voilà, voilà. Alors, l'AQPM
demandait, entre autres, à votre prédécesseur dans une lettre, enfin, et ça ne remonte pas d'hier, dans
trois mémoires, en mai 2016, en février 2017 et en septembre 2017, de faire
preuve de leadership et de créer un fonds
dédié au financement des productions, et productions audiovisuelles et
télévisuelles. Alors, ça, cette
demande-là, elle a été faite en 2016, en 2017 chez vous lorsque vous étiez au gouvernement, et vous avez refusé de le
faire. Alors, je trouve très, très ironique que la députée de Verdun me demande
absolument de faire preuve de leadership et de le faire alors
qu'eux-mêmes n'ont pas agi au moment où ils pouvaient le faire. Parce que, vous
savez, M. le Président, lorsqu'on fait une nouvelle taxe, ce qui a été
fait par le député de Baldwin, c'est à ce moment-là qu'on met le fonds
en branle, ce n'est pas des années après, c'est à ce moment-là qu'on montre
notre volonté politique de le faire, et ça
n'a pas été fait lorsque la nouvelle taxe a été créée. Alors, pour le
leadership, on repassera, Mme la
députée de Verdun.
Alors, je
vous disais... Vous irez lire, c'est très intéressant, dans ce mémoire de
l'AQPM, mai 2016, février 2017 et septembre
2017, et on vous demandait... relisez les paragraphes 88 à 94 de ce
mémoire, et on parle de ce fonds. Et vous avez refusé de le faire, et, pire que ça, vous avez refusé de l'inclure
dans votre propre politique que vous avez déposée en juin dernier.
Le Président (M. Asselin) :
Merci, Mme la ministre. J'écoute, Mme la députée.
Mme Melançon : Est-ce qu'on peut baisser le ton? C'est vrai ça,
vous avez tout à fait raison, Mme la
députée de Gaspé.
Pour moi, ce
qui est intrigant, c'est qu'elle trouve ça drôle, première chose, mais la deuxième chose, c'est que la taxe est entrée en vigueur le 1er janvier
2019. Alors, l'idée du fonds dédié, moi, j'avais posé une question, je n'ai
toujours pas eu de réponse, c'est
comme au salon bleu. Combien est-ce que Netflix rapporte actuellement au
gouvernement du Québec?
Mme Roy :
Écoutez, on va vous trouver ça, je ne suis pas ministre des Finances, on va
trouver ça. Parce que ça relève du ministre des Finances. Ici, ce sont les
crédits du ministère de la Culture. Mais je peux demander et vous revenir
avec une réponse très précise.
Mais, cela dit, je comprends... Vous nous dites,
Mme la députée, que la loi est entrée en vigueur en janvier, je veux bien, mais elle a été... pour la taxe, je
répète vos propos, madame, qu'elle est entrée en vigueur en janvier dernier,
sauf que la loi a été sanctionnée
bien avant, sous votre gouvernement. Et c'est lorsque la loi est adoptée qu'on
y inclut ce fonds, ce que vous n'avez pas fait.
Le Président (M. Asselin) :
Avez-vous d'autres questions? Je suis certain.
Mme Melançon : Bien sûr que j'ai plein de questions, mais j'ai
presque envie... Ou, non, je vais commencer, parce qu'on va aller dans
un autre thème.
Moi, je n'ai
pas assisté qu'à la soirée, à l'AQMP. Le lendemain, c'était très intéressant
aussi avec les spécialistes qui étaient là pour parler de différentes
problématiques, notamment des problématiques qu'il y a actuellement avec la diminution d'argent avec les câblos, en cinéma
aussi il y a des problématiques, j'imagine qu'on vous en a parlé lors de
cette soirée, lors du repas auquel vous
assistiez. Alors, moi, j'aimerais savoir. Est-ce que la ministre
peut nous dire combien représente l'aide fiscale du gouvernement au
secteur culturel par année?
Mme Roy : Alors, vous allez me permettre de vous... comme
j'ai beaucoup de respect pour la fonction que vous
occupez, vous allez me permettre de trouver le chiffre exact et de vous le
donner.
Maintenant,
puisque vous parlez de cette soirée, moi aussi, j'ai beaucoup
appris. Vous y aviez des amis, moi aussi. On pourra en rejaser. C'est extrêmement
intéressant, ce que j'ai appris à cette soirée.
Mme Melançon : Alors, si vous
me permettez, M. le Président, je vais continuer.
Le Président (M. Asselin) :
Je vous le permets.
Mme Melançon : Moi, ce que veux savoir, c'est : Est-ce que
la ministre trouve ça important, les crédits d'impôt à la culture? Actuellement, là, est-ce
qu'elle croit aux crédits d'impôt à la culture, oui ou non? Ça peut se faire rapidement,
je crois.
Mme Roy : Absolument.
Vous savez, les crédits d'impôt, c'est ce qui fait vivre, entre autres, bon
nombre de producteurs et toutes nos réalisations. Et, entre autres, à la SODEC,
c'est la SODEC qui s'occupe effectivement des crédits d'impôt. Et je trouve
très intéressant que vous parliez de ça, vraiment très intéressant.
Vous voulez
des chiffres, je vais vous les donner précisément, on les attend, pour les
crédits d'impôt. Alors, je vais vous trouver les chiffres précisément.
Et, par
ailleurs, juste pour répondre à votre question précédente, Mme la députée, puisque vous me parliez, tout
à l'heure... vous me demandiez
précisément combien d'argent rapportait Netflix au gouvernement, alors, je vous ai dit que ça
relève du ministre des Finances, mais, cela dit, soyez assurée d'une chose, c'est
que cet argent-là va dans le fonds
consolidé, ce que vous n'êtes pas sans savoir, et qu'une portion revient à la
culture, soit dit en passant.
Mme Melançon : Alors, M.
le Président, je vais continuer avec
ma question, parce
que les gens, actuellement, me disent qu'il y a
des rencontres avec le ministère des
Finances, et on nous dit, au ministère des Finances, qu'on ne croit plus à la place du crédit
d'impôt pour le secteur culturel. C'est des rencontres qui ont lieu actuellement.
Le
Président (M. Asselin) :
...bloc, on a terminé pour le premier 20 minutes. Peut-être
pourriez-vous revenir avec votre question dans un deuxième bloc?
Une voix : ...
Le Président (M. Asselin) : Je passerais
à un bloc du gouvernement pour 20 minutes. Le député de Richelieu.
M. Émond :
Je pense, c'est mon collègue de Beauce.
Le Président (M. Asselin) : Ah! c'est le collègue de Beauce. Alors, collègue
de Beauce, à vous pour 20 minutes.
M. Poulin : Merci
beaucoup, M. le Président. Je tiens, à mon tour, à saluer les collègues qui nous
accompagnent. La députée
de Verdun, M. le
député de Jacques-Cartier, salutations à vous deux. Salutations à ma collègue la députée de Gaspé. On était aux crédits jeunesse
ensemble, tout juste avant l'ajournement des travaux,
alors très content de vous retrouver. Saluer
également le
député de Saint-Jean,
le député de Richelieu, le
député de Saint-Jérôme, le député de Lotbinière-Frontenac, le député de Beauce-Nord.
Et
je tiens, bien entendu, à saluer mon collègue, particulièrement, le
député de Beauce-Nord, parce que les gens de
sa circonscription, et un peu de la mienne, mais surtout de la
sienne, ont été extrêmement touchés par les inondations au cours des derniers jours et des dernières heures,
et on sait que c'est toujours le cas pour de nombreux Québécois
présentement qui sont touchés par les inondations. Alors, je
tiens, au nom du gouvernement du
Québec mais au nom de
l'Assemblée nationale, bien évidemment,
à assurer notre soutien, notre entière collaboration.
Bien entendu, les travaux parlementaires se tiennent cette semaine à l'Assemblée nationale. Je sais que plusieurs députés, passez-moi
l'expression anglaise, feront des «in and out», feront des allers-retours avec leur circonscription pour aller
voir les gens, mais on est avec eux et on va continuer de les supporter
et de pouvoir les appuyer.
Tout à l'heure, je demanderai une camomille, M.
le Président, afin de faire en sorte que tout le monde soit zen dans cette étude des crédits hyper, hyperimportante qu'est celle de la
culture et des communications. Je veux saluer, bien entendu, les
professionnels du gouvernement du
Québec, donc du ministère de la Culture. Je veux saluer également ma collègue, Mme
la ministre, que je connais depuis
fort longtemps et avec qui j'ai eu un plaisir incroyable à
travailler dans l'opposition, et saluer également les membres de son
cabinet, des gens affables avec qui j'ai énormément de plaisir à travailler.
De
nombreux sujets que j'aurais pu aborder avec vous, en fait, dans le cadre de cette commission parlementaire là. Bien
entendu, vous me permettrez, bon, de rappeler l'importance de la culture au Québec. Ce n'est pas une dépense, c'est
un investissement, lorsqu'on fait le choix
de développer des programmes, de développer une politique culturelle, de
choisir d'investir dans nos
infrastructures culturelles, c'est quelque chose d'hyperimportant. On se doit, comme nouveau gouvernement, mais on se doit aussi, je pense,
dans l'ensemble de la société québécoise, de faire
en sorte de donner tous les outils à tout le monde pour pouvoir
bien saisir l'ampleur qu'est votre ministère mais l'ampleur des actions que vous posez.
C'est
sûr qu'il y a un sujet qui me touche particulièrement, j'en parlais tout à
l'heure... aux crédits de la
jeunesse, qui se tenaient la semaine
dernière, et on a abordé beaucoup
la culture. J'ai annoncé que la prochaine stratégie d'action jeunesse de notre gouvernement, qui changera peut-être
de nom, mais aura un volet pour la culture, parce que c'est important,
vous l'avez dit, Mme la ministre, d'entrer dans les écoles, de faire en
sorte que la culture soit non seulement une priorité pour nos jeunes, mais, j'irais même plus loin que ça, la culture québécoise.
Parce que, vous savez, M. le Président, je suis
le plus jeune membre du gouvernement du Québec, non pas le plus jeune à l'Assemblée nationale mais le plus jeune du gouvernement, donc
je côtoie mes amis, ma jeunesse à tous les jours, et très souvent la
consommation de la culture québécoise est très faible. Les réflexes d'écouter de la
musique... On s'en parlait souvent dans l'opposition, Mme la ministre, je rêve un jour qu'on puisse jouer à La fureur ensemble,
parce que vous avez une grande culture sur la musique québécoise,
mais c'est très rare qu'on consomme la
culture québécoise; dans nos écoles également, de faire le choix
de présenter des séries québécoises, de présenter des films québécois,
de parler de nos acteurs, de nos actrices. Lorsqu'une grande personnalité québécoise nous quitte, à l'occasion,
avec mes amis, des fois ils disent : C'est qui? Bien, je dis, comment ça
tu ne sais pas c'est qui? Pourtant,
ce sont des gens qui ont collaboré à la culture de façon importante. Alors, il
doit y avoir une volonté ferme de faire entrer la culture québécoise
dans nos écoles et certainement à l'extérieur aussi.
• (14 h 40) •
Et
tout ça m'amène à vous parler d'un sujet qui est prioritaire, c'est l'ajout
budgétaire pour la réalisation de sorties culturelles scolaires. Mme la ministre, je ne sais pas si vous vous
souvenez d'une mère de famille de la région du Saguenay qui s'appelait Mme Daisye Marcil, qui avait
intenté un recours collectif contre la majorité des commissions scolaires du
Québec, on remonte en 2016, et les recours
visaient le remboursement des frais imposés aux parents pour des fournitures
ou des activités scolaires. En juillet 2018, il
y a même une entente de principe
entre les parties aux recours collectifs qui ont été intentés par les parents et qui a été entérinée par la Cour supérieure. Les commissions scolaires doivent maintenant
verser 153 millions de dollars aux
parents qui contestaient les frais judiciaires jugés illégaux. Et le dénouement
du recours intenté par les parents,
la perspective d'un boycott des sorties scolaires... Et moi, je me souviens,
j'étais au secondaire, à un moment donné, ça ne surprend pas, j'étais président du conseil des élèves, et les
enseignants avaient choisi, à un
moment donné, de boycotter les activités culturelles par moyen
de pression. Je ne vous dis pas la bataille que j'ai menée, mais on
avait réussi à les convaincre de nous accompagner et que la sortie puisse se
tenir.
Tout ça pour vous
dire que ça laissait planer ce doute-là pour la rentrée de l'automne 2018,
et la question de la gratuité scolaire... ont grandement inquiété, également,
les milieux culturels, puisque, dans l'incertitude, certains enseignants,
certaines écoles ont retardé, ils ont même
annulé, et ça, c'est grave, là, annulé leurs réservations de sorties scolaires.
Et moi, je sais, j'ai vu des gens de
l'UDA, des gens de l'ADISQ, que ça s'est souvent fait à la dernière
minute, alors imaginez, pour les gens qui oeuvrent dans l'industrie
culturelle, combien c'était difficile, donc, enregistrer des annulations, des baisses au chapitre des réservations effectuées
par les écoles, et ont fait part au MCC, au Conseil des arts et des lettres du Québec cette principale
inquiétude-là.
Je sais que notre gouvernement s'est engagé à assurer
à chaque élève deux sorties culturelles par année puis à bonifier le montant alloué de 25 millions de dollars. Et le principal objectif de cette mesure,
c'est de soutenir l'intégration
de la culture à la vie
des enfants, des jeunes, du préscolaire jusqu'à la fin du secondaire.
Et moi, je crois même, M. le
Président, qu'on devra être créatifs
et qu'on devra être imaginatifs lorsqu'on parle de ces sorties culturelles là. La semaine
dernière, j'étais avec deux
enseignants de ma circonscription, où eux, ils se sont dit : On a un défi particulièrement auprès des jeunes hommes, de
les intéresser à la culture québécoise, et ce qu'ils ont décidé de faire, c'est d'aller
dans l'atelier de menuiserie de l'école et de reproduire des objets
historiques du Québec. Et ça s'accompagne d'une fiche, ça s'accompagne d'une compréhension de l'objet qu'on est en train de
faire dans l'espace-temps du Québec. Alors, ce sont des exemples créatifs qui
sont mis en place par des enseignants, où on prend de jeunes garçons, qui n'ont
pas nécessairement de contact avec la culture, puis on dit : Là, tu vas faire un objet historique, et
du même coup la recherche doit se faire, et ça a un impact. Alors, ça,
j'aurai la chance de vous en reparler, mais je pense qu'il faut reproduire ça à
la grandeur du Québec.
Alors, on a
fait une promesse. Bien entendu, elle se retrouve dans le budget.
Je n'en avais aucun doute. Ça alloue un
montant de 25 millions par an pour les sorties scolaires à caractère
culturel à partir de 2020‑2021. L'année 2019‑2020 sera une année de
transition. On parle d'un montant alloué de 15 millions pour les
sorties scolaires et les achats de livres pour les bibliothèques
scolaires.
Alors, j'ai
différentes questions. Bien entendu, on peut mettre ça à l'intérieur de la politique
culturelle, mais il faut que le ministère
de l'Éducation le mette en oeuvre.
Vous le dites souvent, on doit travailler fort à ce que les ministères
se parlent, à ce qu'ils puissent
avoir une coordination, à ce que les choses puissent se mettre en place. Et
pouvez-vous nous confirmer, Mme la ministre, qu'on n'attendra pas non plus des années avant que tout ça puisse se
faire et que les parents qui nous
écoutent, les élèves qui nous écoutent, les enseignants, qui croient beaucoup,
je pense, à plus de culture québécoise dans nos
écoles, pourront voir le fruit de votre travail, de notre travail le plus rapidement
possible? Merci.
Mme Roy : Merci
beaucoup, M. le député. Moi, ce dont je suis particulièrement fière, c'est lorsque nous faisons une campagne électorale — puis nous l'avons tous fait ici, c'est quelque chose qui est difficile, qui est ardu — dans laquelle nous avons des engagements et que nous tenons notre parole. Et ça, à l'égard
de ça, nous avons un premier ministre pour qui
la culture est extrêmement importante, et les gens l'ignorent, ça, mais
notre premier ministre est un amant de la culture sous toutes ses
formes, et, pour lui, ce qui était primordial, c'est que les jeunes aient accès
à la culture le plus rapidement possible, le
plus tôt possible. C'est à ce moment-là qu'on développe des vocations, mais
c'est à ce moment-là aussi qu'on développe notre identité, notre
attachement à notre culture, à la culture québécoise.
Et l'engagement que nous avions pris, c'était d'offrir deux sorties culturelles
gratuites aux enfants, et nous avons tenu
notre parole, M. le Président, parce
que... et ça me touche beaucoup,
et tout sera mis en branle pour que dès l'automne prochain, là... parce que, là, le budget a
été déposé le 21 mars dernier, nous sommes à l'étude des crédits, et tout
sera mis en branle pour que, dès la rentrée, déjà, nous puissions offrir
ces deux sorties culturelles gratuites à tous les enfants.
Et c'est
triste, et vous le disiez d'entrée de
jeu qu'il aura fallu, justement,
que le gouvernement se fasse poursuivre pour en arriver là, et surtout que dans la foulée
de cette poursuite, qui a été perdue, d'ailleurs, par le gouvernement, il y a une
foule, mais une foule d'organisations culturelles, de troupes de théâtre,
marionnettes, danse et des musées, des bibliothèques, enfin, ces sorties culturelles où nous amenons les
jeunes, où nos enseignants, nos professeurs amènent les enfants, qui ont
perdu au change parce que les commissions scolaires ont tout annulé, parce que... de crainte et par
manque d'argent. Et ça se passait sous le précédent gouvernement. Alors,
ça me fait toujours bien rire, quand on nous accuse de tous les maux, alors que ces affres et ces reculs en culture ont
été réalisés bien avant notre arrivée. Mais on répare les pots cassés, et je
suis extrêmement fière.
Et je vais me
permettre de vous corriger, parce que vous disiez 25 millions par année. C'est 15 millions la première année, mais on comprend que l'année est entamée, et ce sera 30 millions supplémentaires pour chacune des quatre prochaines années, alors un premier 15 millions cette année, suivi d'un 30 millions, 30 millions, 30 millions, 30 millions, et nous arrivons, à moins que je ne me trompe, à 135 millions de dollars pour les activités culturelles, les sorties
culturelles pour les jeunes, des sorties gratuites, faut-il le répéter.
Bon, vous me
direz qu'il n'y a rien de gratuit, dans le monde. Effectivement, c'est l'argent
de tous les contribuables. Mais nous
le prenons pour faire entrer dans la vie des jeunes l'art et pour aussi que...
Et, vous allez voir, c'est un écosystème qui est très enrichissant, dans la mesure où on fait entrer de l'art
dans la vie des jeunes, et c'est stimulant, c'est très stimulant pour la suite de leurs études, parce qu'à partir
de là on peut faire plusieurs travaux, on peut travailler sur ce qu'on a vu,
on peut... mais c'est aussi stimulant pour les travailleurs du milieu culturel,
toutes ces troupes, toutes ces troupes de théâtre,
ces bibliothèques locales, ces musées locaux qu'on ira visiter, c'est des sous
qui vont rentrer dans leurs caisses à eux aussi. Alors, c'est notre façon de retourner l'argent dans nos
industries culturelles, de faire vivre bon nombre d'industries
culturelles à la grandeur du Québec. C'est extrêmement important.
Nous allons
d'ailleurs faire une annonce, je l'espère bien, avec mon collègue le ministre
de l'Éducation, parce que, vous savez, on ne travaille pas en silo, les
ministres de ce gouvernement travaillent main dans la main, on se parle puis on
travaille ensemble, parce que le but commun, ce n'est pas d'avoir plus de sous
dans ta rangée puis moins de sous dans la mienne; le but commun, c'est de rendre service à la population. Puis,
lorsque vous êtes ministre de la Culture, bien, c'est de s'assurer que nos
créateurs puissent vivre de leur art, puissent créer, puis c'est de s'assurer
aussi que nos jeunes puissent avoir accès à la culture.
Le Président (M. Asselin) :
M. le député de Beauce-Sud, je vous invite à poursuivre.
M. Poulin : Il nous reste
combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Asselin) :
Six minutes.
M. Poulin : Parfait.
Et vous avez entièrement raison, Mme la ministre, les sommes sont importantes,
et c'est des engagements qu'on a pris.
Maintenant,
je veux absolument vous sensibiliser, je sais que vous l'êtes, mais également
l'ensemble des professionnels de votre
ministère, lorsque vous parlerez avec les gens du ministère de l'Éducation, et
je suis convaincu que la députée de Gaspé va encore une fois être
d'accord avec moi, sur le fait que, les sorties culturelles en région, il y a
des déplacements, l'accès à la culture
devient plus facile. Alors, les politiciens, au cours des dernières années, ont
beau galvauder une phrase qui
s'appelle l'égalité des chances, ce n'est pas vrai qu'un jeune homme ou une
jeune femme, par exemple, dans une région plus éloignée du Québec a
aussi accès facilement à des lieux de culture. Alors, même, des fois, si dans
la même région il y a des musées, il y a des
installations culturelles, les distances, pour les plus petites municipalités,
sont fort importantes. Alors, il
faudra penser, avec le ministère de l'Éducation, de la façon dont on attribue
l'argent, à prendre en considération le fait qu'il y a des régions du
Québec dont l'accès à nos infrastructures culturelles est plus difficile.
Et,
bien sûr, il va falloir travailler à développer nos infrastructures culturelles
en région, face au sous-financement qu'il
y a depuis de nombreuses années, mais il va falloir également s'assurer que les
jeunes, les jeunes hommes, les jeunes femmes, puissent avoir accès à ces
activités-là peu importe où ils se trouvent, à la grandeur du Québec.
Il
y a des jeunes hommes et des jeunes femmes qui ont fini leur primaire, qui ont
terminé leur secondaire et qui n'ont jamais
été dans un musée, qui n'ont jamais appris à apprécier une oeuvre d'art qui a
été produite par nos artistes québécois, nos artistes d'ailleurs dans le monde. Il faut davantage ouvrir la Maison
de Radio-Canada, je sais que c'est fédéral, mais il faut trouver la façon que, sur des plateaux de
tournage... je sais que des producteurs sont ouverts à faire en sorte que nos
jeunes puissent aller observer ce qui se
passe, parce que, si on veut que nos jeunes fassent le choix d'aller dans des
professions culturelles où, dans certains secteurs, il y a des pénuries
de main-d'oeuvre et, dans d'autres, il y a encore des auditions pour y avoir accès, il faut démontrer que c'est
possible d'avoir une carrière dans le milieu culturel québécois, si, bien
entendu, nos sorties culturelles prennent en considération le fait que,
oui, on apprécie l'art, mais que, l'art, on peut également s'y retrouver, à
l'intérieur de ça.
Et
moi, il est fondamental, et, je suis convaincu, pour notre gouvernement aussi,
de faire en sorte que les jeunes, peu importe
dans quelle région ils se trouvent, ils puissent avoir accès. Et je souhaite
que ces sommes financières là le prennent en considération.
Mme Roy :
Alors, si je peux me permettre, je dois avoir un petit peu de temps...
Le
Président (M. Asselin) : ...minutes, Mme la ministre.
• (14 h 50) •
Mme Roy :
Ce que vous dites est très intéressant. Et, par surcroît, vous nous parlez
aussi d'initiatives, d'innovation. Vous
avez dit Radio-Canada, mais je sais très bien que les stations de télévision,
pour avoir moi-même, à une certaine époque, oeuvré ici même, à Québec, à TQS Québec, nous avions ces portes
ouvertes. Alors, vous avez des médias privés et vous avez Télé-Québec, naturellement, qui...
Télé-Québec, et c'est important de le dire, M. le Président, c'est la
télévision de tous les citoyens du
Québec. Elle est à nous, il faut en prendre soin, il faut l'utiliser, il faut
la valoriser, et c'est ce que j'ai l'intention de faire.
Et
ce genre d'activité, d'aller sur des plateaux, de... vous avez une vision
innovante, pensez en dehors de la petite boîte, et moi, je trouve que c'est extrêmement intéressant, et que nos
créateurs, nos producteurs, nos réalisateurs, nos artistes, nos artisans, comme j'aime beaucoup à le dire...
Parce que le milieu culturel, ce n'est pas juste une personne, il y a
énormément de monde autour pour faire
rayonner un artiste. Et ce milieu culturel là est riche, mais extrêmement riche
en créativité. Et moi, je pense qu'au
Québec il y a la possibilité de sensibiliser les jeunes à la culture de
différentes façons. Et demandez aux créateurs,
ils auront déjà une foule d'idées, entre autres, par exemple, les visites
d'ateliers d'artistes, extrêmement important, on peut même y voir
émerger des vocations, parce que plus les enfants seront mis en contact avec un
monde imaginaire ou un monde créatif, qu'ils ne connaissent pas nécessairement
à la maison ni à l'école, plus on aura des jeunes ouverts, créatifs, ambitieux, on fait naître des idées,
d'où l'importance de la culture, à mes yeux et aux yeux de notre gouvernement,
extrêmement important.
Mais,
je reviens, je suis particulièrement fière du fait que nous avons tenu notre
parole. Nous avons dit que nous allions
investir pour nous assurer que les jeunes aient des sorties éducatives, deux
sorties gratuites, et ça va commencer — nous le souhaitons et nous
travaillons pour ça avec mon collègue de l'Éducation — à la
rentrée. On aura des annonces plus précises
à faire. Mais on sait très, très bien que toutes les organisations, les
troupes, les compagnies culturelles, nos musées, nos théâtres, nos
bibliothèques doivent déjà se préparer. Alors, qu'elles soient rassurées et
qu'elles se préparent, parce qu'il y aura de
la visite, il y aura de la visite à la rentrée. Ça, on vous en passe un papier,
M. le député. C'est extrêmement important pour nous.
M. Poulin :
Merci beaucoup. Est-ce qu'il restait du temps...
Le
Président (M. Asselin) : Il reste 1 min 38 s.
M. Poulin :
1 min 38 s? Bien, merci beaucoup, Mme la ministre. Et je suis
convaincu d'une chose, c'est que, dans cet aspect-là, bien sûr, à
l'Éducation ils sont concernés, vous aussi, puis qu'il y aura du leadership et
qu'il y aura quelque chose qui soit fait pour qu'on puisse avoir un réel
impact. Et je pense également que la formation que l'on fait auprès de nos enseignants et de nos enseignantes,
là, doit aussi être sensibilisée sur l'aspect culturel, de la façon dont on
bâtit le cursus scolaire, de la façon dont on bâtit le programme scolaire, à
parler plus de culture québécoise.
Je vois que vous avez quelque chose à ajouter
là-dessus, oui.
Mme Roy :
Ce que vous dites est très juste. Et d'ailleurs j'ai signé des documents,
récemment, dans lesquels il y a un
programme, justement, pour s'assurer que les futurs enseignants soient
sensibilisés à plus d'apport de la culture dans le cursus, dans la formation qu'eux amèneront aux jeunes. Alors,
actuellement, ça commence, et là j'y vais carrément de mémoire, là, je crois que c'est avec
l'Université de Sherbrooke, entre autres, pour nous assurer que les futurs enseignants
soient déjà sensibilisés à l'importance de la culture dans la formation et dans
l'instruction qu'ils donneront aux jeunes, et
toujours, naturellement, dans l'optique de mettre plus de culture, plus d'arts
à l'école. Et donc ça rejoint vos souhaits. Mais c'est déjà, là... ça
vient d'être amorcé.
M. Poulin : Excellent.
Le
Président (M. Asselin) : Je
vous remercie beaucoup. Je cède maintenant la parole à la porte-parole du
troisième groupe d'opposition, la députée de Gaspé. À vous pour maximum 19 min 33 s.
Mme Perry
Mélançon : Oui. 33 secondes. Merci, M. le Président. Et
salutations à tous, du côté du gouvernement, Mme la ministre, M. le Président... — j'oublie... je ne suis pas dans l'ordre — les collègues de l'opposition également et,
bien sûr, à tous les collègues de la
fonction publique. Je ne m'éterniserai pas dans les salutations, on pourra le
faire plus longuement après, parce que le temps est compté, comme vous
l'avez dit, M. le Président.
Alors, quand
j'ai fait ma préparation, notre préparation à l'étude des crédits en matière de
culture, je suis tombée sur un plan d'action que je trouvais fort
intéressant, qui vient du précédent gouvernement et qui... bien, qui s'intitule
Plan d'action en occupation et vitalité du territoire 2018‑2019
et 2019‑2020. Alors, comme vous le savez, moi, j'ai une préoccupation
vraiment entière, je me dévoue complètement à la situation des régions. Et on
sait que beaucoup de la vitalité de nos
territoires, de nos milieux de vie passe par une offre culturelle qui est
complète, qui est intéressante et qui est
surtout accessible à tous, pas seulement à nos touristes qui viennent nous
visiter, mais vraiment, comme on l'a dit, aussi aux étudiants, aux jeunes, à toutes les générations, bref. Alors, je
voulais savoir, parce que je trouvais ça intéressant, ça parle notamment des directions régionales,
l'entente de développement culturel et tout, et, bien, je voulais savoir,
puisque c'est encore en vigueur, ce plan-là, quels sont les constats
qu'on a faits. Parce qu'on avait vraiment des priorités pour chacune des régions, là, comme tel. Je vois la
Gaspésie, elle est sous mes yeux en
ce moment, puis on parle de six
priorités. Sept, même. Donc, je
voulais savoir où c'en est, les résultats de ça. Et puis est-ce que ça a été reconduit
comme c'était le cas, là, de ce que j'ai comme document devant moi?
Mme Roy : Merci beaucoup,
Mme la députée. Toujours un plaisir de vous voir et d'échanger avec vous. D'ailleurs,
on a eu beaucoup de plaisir sur le plateau de Télé-Québec juste avant Noël.
Je veux que
vous sachiez que, ce dont vous me parlez, de nos régions, moi, je suis une
fille de région, je suis née à New
Carlisle, en Gaspésie — je
pense que vous connaissez ça — et j'ai grandi à Rimouski, puis ensuite
Sherbrooke, etc., Québec, Montréal, bon,
je me suis promenée un peu partout, et, moi, le Québec, je l'ai tatoué sur le
coeur à la grandeur du Québec, alors, comprenez-moi bien.
Et, ce que
vous dites, ce que vous lisez, pour le bénéfice des gens qui nous écoutent, il
faut que vous sachiez qu'avant votre
arrivée il y a eu, en juin dernier, sous le précédent gouvernement, une
politique gouvernementale qui a été déposée, la grosse politique culturelle, c'est une politique sur laquelle le
précédent gouvernement a travaillé pendant des années et des années, et tous les gens du milieu ont été
entendus. Et, cette politique-là, moi, d'entrée de jeu, j'ai dit que nous
allions la conserver, et nous allions la conserver parce qu'elle émanait
du milieu. Et je suis plutôt quelqu'un de pratique et qui n'aime pas jeter à la poubelle du travail qui a
été fait et qui vient du milieu, plus particulièrement. Donc, ce sont tous les
acteurs du milieu qui ont dit : Voici ce sur quoi nous aimerions que le
gouvernement travaille, voici ce qui est important pour nous, voici ce que nous avons besoin. Alors,
on est ici à l'étude de crédits. Ce que je peux vous affirmer d'entrée de jeu,
c'est que, toute la politique culturelle,
là, nous allons l'appliquer. Elle est là, et nous allons... nous l'appliquons,
les programmes sont en marche. Certains
ont commencé, d'autres vont débuter. Parce qu'il faut que vous sachiez que
cette politique-là, elle a été
déposée en catastrophe par nos collègues deux jours avant la fin des travaux,
en juin 2018. Alors là, on tombait en année
électorale, comme vous le savez. Quand vous partez, l'été, là, c'est la
campagne qui débute, pratiquement, de façon officieuse et non officielle. Donc, elle est toute neuve et elle vient
du milieu. Et, dès mon entrée en fonction, Mme la députée, le 18 octobre, mes premières entrevues qu'on
m'a... tout de suite on m'a mis le micro sous le nez : Qu'allez-vous faire
de la politique culturelle du gouvernement libéral? Bien, j'ai dit :
Écoutez, elle a été bien reçue par le milieu parce qu'elle vient du milieu, nous
allons travailler avec, tout simplement, on ne va pas jeter ça à la poubelle.
Alors, ce qu'il y a à l'intérieur pour
les régions va demeurer là. Mais, vous savez quoi, Mme la députée, moi, ce que
j'ai dit, malgré les appréhensions de ma
collègue de Verdun, qui croyait que nous allions charcuter, au contraire j'ai
dit : Si on peut l'améliorer et la bonifier, nous allons le faire. Et, Mme la députée, nous avons
amélioré et nous avons mis plus d'argent, alors il y en aura davantage pour
les régions, également, et ça, j'en suis particulièrement fière.
Mme Perry
Mélançon : Merci, M. le Président. Mais de ce que je comprends, par
contre... Parce que, là, moi, ce que
je vois sur le site du ministère, c'est vraiment que ce plan d'action là dont
je fais mention, en occupation et vitalité du territoire 2018‑2019
et 2019‑2020, ce plan d'action fait aussi écho à la politique culturelle du
Québec. Donc, on parle quand même de deux
plans qui me semblent être complémentaires mais qui... un ne remplace pas
l'autre. Donc, je voulais simplement
savoir où en était ce plan d'action là. Alors, de ce que je comprends de la
réponse de la ministre, c'est qu'il n'est plus en vigueur, comme tel, on se
base maintenant sur la politique, là, plus globale, mais on a comme aboli celle
qui parle vraiment de l'occupation et de la vitalisation du territoire,
qui avait été menée par l'ancienne ministre de la Culture.
Mme Roy :
On n'abolit rien du tout. Ce que je vous dis, c'est que nous allons travailler
avec la politique qui a été déposée.
À l'intérieur même de la politique, il y a des mesures qui sont en place et il
y a davantage d'argent. Et, pour ce qui touche les régions, on y tient
particulièrement, c'est extrêmement important. Mais, comme je vous dis, c'est
la politique, nous travaillons avec la politique, Mme la députée.
Mme Perry
Mélançon : Merci. Donc, je vais passer à une autre question, toujours
dans le volet régional. Nous, on a été interpelés, j'imagine que c'est
la même chose pour plusieurs d'entre nous ici, autour de la table, par les
conseils régionaux de la culture, le
réseau... le regroupement, pardon, le RCRCQ, qui souhaitent une pérennisation
de leur financement de l'ordre de 1,6 million de dollars pour les 15 conseils
régionaux de la culture. Et je crois que ce financement-là n'a pas encore été reconduit pour ce qui est de l'année en
cours, 2019‑2020. Alors, c'était une préoccupation qui semblait vraiment
très grande dans les régions, parce qu'on
sait que dans les régions, notamment, c'est des organisations qui sont
directement liées et en soutien à
tous nos acteurs de la culture, alors que, dans les régions urbaines, ils peuvent
s'appuyer sur d'autres associations
sectorielles. Donc, qu'en est-il du financement, du 1,6 million pour les
conseils régionaux? Est-ce qu'il est reconduit cette année et même
bonifié? Et c'est ce qu'on voudrait.
• (15 heures) •
Mme Roy :
Alors, pour être encore plus précise sur la question que vous m'avez posée tout
à l'heure, parce qu'il faut que vous
sachiez, c'est que le ministère de la Culture travaille aussi de concert avec
d'autres ministères, mais... Inquiétez-vous
pas, je vais répondre à votre question. Vous me demandiez : Qu'en est-il
de cette... non pas de cette politique, mais de cette stratégie du plan
d'action? Voilà. Alors, la réponse officielle : Il est toujours en
vigueur.
Alors, comme
je vous dis, il n'est pas question d'abolir quoi que ce soit. Mais il y a un
bilan qui est en cours. Alors, ça, je
vous l'apprends et je l'apprends également, un bilan qui est en cours. Et il
faut que vous sachiez que ce plan-là, il est réalisé par chaque
ministère et il est coordonné par le ministère des Affaires municipales et de
l'Habitation à leur initiative. Donc, c'est
toujours en vigueur, mais il y a également d'autres ministères qui sont
impliqués. Et il y aura un bilan qui
s'en vient. Je n'ai pas le moment du bilan, mais il est à venir. Donc, à cet
égard-là, lorsqu'il sera connu, ça me fera plaisir de vous en faire part, là. Mais
soyez assurée qu'il n'y a rien qui a été détruit. Inquiétez-vous pas, inquiétez-vous
pas.
Par ailleurs,
vous me parlez précisément des conseils régionaux. Alors, en juin 2018, lorsque
nous étions effectivement, c'était pratiquement terminé, là, en campagne
électorale, le précédent gouvernement avait annoncé une bonification ponctuelle pour l'année 2018‑2019 de 1,6 million
aux conseils régionaux pour leur fonctionnement. Il ne s'agit pas d'une hausse, mais c'est un rattrapage, parce
que l'ajout unique de 2018‑2019 est venu compenser la réduction de 15 %
qui avait été faite par les libéraux en 2015‑2016.
Donc, ils en ont enlevé, mais, en campagne électorale, woups! ils en ont
rajouté. Vous voyez ce qui s'est passé.
Donc, c'était un retour au statu quo. L'enveloppe annuelle de base consacrée
aux 15 conseils régionaux est de
2,4 millions de dollars. À cela s'ajoute le 1,6 million qui était
ponctuel pour faire... pour revenir au statu quo. Voilà.
Et,
naturellement, j'y reviens, parce que c'est important réellement, la culture en
région, pour notre gouvernement, on y
tient et on reconnaît le travail qui est fait par les conseils régionaux. Ce
sont des acteurs de premier plan pour les régions. J'ai d'ailleurs eu
l'occasion de rencontrer déjà différents responsables de ces conseils, et ce
sont des collaborateurs de proximité avec les directions régionales. Parce que,
vous savez, au ministère, il y a des directions régionales pour chacune des
régions administratives du Québec, donc c'est comme des mini-ministères de la
Culture à la grandeur du Québec, et il y a
ces conseils régionaux. Et j'ai d'ailleurs eu le grand plaisir d'aller,
justement, à une remise de prix qui se passait
à Boucherville, des conseils régionaux, en Montérégie. Alors, ce sont des
partenaires de premier plan, Mme la députée, ne vous inquiétez pas.
Mme Perry
Mélançon : Merci, M. le Président. Mais, comme, moi, cette
information-là me provient des conseils régionaux, il semble vraiment y avoir de l'inquiétude. Alors, comme
acteurs de premier plan pour vous soutenir dans votre mission, du ministère de la Culture, bien, je
pense que ça nécessiterait peut-être une rencontre avec le regroupement puis
de regarder qu'est-ce qui peut être fait
pour la pérennisation de ce 1,6 million de dollars supplémentaires, parce
que ça provient de... c'est une
demande qui a été faite de leur part, donc moi, je suis la messagère,
là-dedans, mais je pense qu'il y a vraiment un besoin qui n'est pas
comblé actuellement si on garde le statu quo.
Maintenant,
vous avez parlé des directions régionales. Effectivement, ça fait partie de la
politique culturelle. Vos sous-ministères,
comme vous le disiez... Moi, dans mon cas, chez moi, en Gaspésie, pour avoir eu
plusieurs conversations avec un
acteur important du village de Petite-Vallée, il me disait que le service est
très bon, dans les directions régionales, que les programmes sont bons aussi, mais que les délais puis le manque
de ressources fait que c'est extrêmement complexe de travailler avec ces acteurs-là, même s'ils
jouent un rôle majeur pour venir en aide à tous les acteurs du milieu culturel.
Alors, je ne sais pas s'il y a eu une
augmentation des employés au sein des directions régionales, mais je voulais
savoir si c'était dans votre... si c'était dans vos plans, finalement,
de pallier au manque de ressources, qui fait que les délais sont excessivement
longs pour traiter les demandes de financement, par exemple.
Mme Roy :
Comme j'ai beaucoup de respect pour votre question, on va avoir les chiffres
précis. Je ne veux pas vous dire de demi-réponse, donc, je vais vous
donner une réponse précise.
Cependant,
vous avez parlé, entre autres, des délais qui peuvent être longs. Vous savez,
il y a plusieurs facteurs qui peuvent
faire qu'un dossier soit long, entre autres la complexité du dossier. Pour des
dossiers plus faciles, ça va plus vite. Les dossiers plus complexes, ça peut être plus long, effectivement, je
présume, comme dans n'importe quelle autre matière.
Cela
dit, j'ai beaucoup apprécié le fait que vous disiez que le service était bon
chez vous, je suis bien heureuse. Vous me parlez des gens de Petite-Vallée. J'ai
rencontré personnellement Alan Côté, qui est venu à nos bureaux, c'est extrêmement important pour nous, et je l'ai assuré du fait
que nous allons travailler pour aider effectivement la reconstruction, c'est extrêmement
important. Et même, à plusieurs autres égards, la conversation a été longue, et
puis il nous a parlé de plusieurs projets,
et on est en train effectivement de travailler. Et je crois que, le lendemain de
sa visite à nos bureaux, il partait en appel, l'appel de projets, partait en
appel de projets le lendemain. Donc, c'est parfait, à cet égard-là, ça avance. Et puis on accompagne aussi les
responsables, parce que, le Festival en chanson de Petite-Vallée, là, on y tient, extrêmement important.
Et c'est un drame épouvantable qui s'est passé, il y a déjà
quelques années. Ce sera le deuxième été, mais ce n'était pas l'été
dernier, c'était l'été d'avant.
Le Président (M. Asselin) :
Il nous reste encore 7 min 24 s.
Mme Perry Mélançon : Oui.
Excellent.
Mme Roy : Bien, j'ai la
réponse précise à votre question...
Mme Perry Mélançon : Ah oui!
Bien oui.
Mme Roy : ...je l'ai trouvée. Parce que, il faut que vous
compreniez une chose, quand Mme la
députée de Verdun dit :
C'est salle comble, elle a raison, parce que le ministère de la Culture n'est
pas un ministère comme les autres, c'est le ministère qui a
le plus de sociétés d'État, les gens l'ignorent, mais il y a énormément de
spécialistes ici, de dirigeants d'entreprise de nos sociétés
d'État, parce qu'il y en a plus de
11, des sociétés d'État, des conseils, c'est énorme, c'est énorme.
Alors, c'est une particularité. Et vous
comprendrez que j'ai besoin de ces professionnels pour vous donner les réponses très
précises, parce que je ne veux pas vous donner de demi-réponse.
Donc, la question,
vous me demandiez s'il y avait une augmentation des effectifs, augmentation des employés en
région, dans les directions régionales, la réponse est non, mais, naturellement, on a toujours une intention de mieux assurer le service. Ça, c'est assuré. Et ça fait partie, entre autres, le service en région, si vous allez voir la politique
culturelle qui a été déposée, au numéro 27...
Mme Perry Mélançon : ...voir s'il
y avait eu une bonification. On m'a dit non. Donc, on va aller avec une prochaine question, parce que je vois qu'on étire
un petit peu le temps. J'ai beaucoup de respect, mais c'est qu'il me reste
cinq, six minutes.
Mme Roy : Allez lire le
numéro 27, vous allez avoir toutes les réponses, O.K., numéro 27 de
la politique.
Mme Perry Mélançon : Parfait. O.K.
Merci. Merci beaucoup.
Donc, j'ai eu
la chance de participer à quelques séances de la commission qui va traiter du
mandat sur l'avenir de l'information dans les médias, plus particulièrement
les médias régionaux, alors j'aimerais quand même connaître les intentions de la ministre, parce qu'on a beau
faire du travail avec les membres de
la commission, il faut savoir un peu
les intentions du ministère de la Culture.
Alors, on
sait que les médias écrits sont très touchés par tout le virage numérique,
l'arrivée de géants du numérique pour ce qui est des revenus... bien,
des revenus publicitaires, de la publicité, ce qui fait qu'on a une baisse des
revenus publicitaires pour les plus petits
médias. Alors, dans ce contexte-là, les médias ont moins de ressources,
moins de journalistes, moins de temps
pour analyser les enjeux en profondeur. On a peur pour la qualité de l'information, pour l'accès à l'information
également dans les régions, de l'information vraiment de chez nous, là, pas nécessairement
du pont de Montréal, quand on vient de l'Abitibi.
Alors, pour
ça, il y a une étude qui avait été réalisée par le Forum des politiques
publiques pour... bien, en fait, donc qui
nous faisait le constat des médias d'information traditionnels. Alors, notre
question : Sachant que Facebook et Google accaparent 82 % des
revenus de la publicité numérique au Canada et qu'un tiers des postes de
journaliste ont été perdus entre 2011 et 2017, est-ce que le gouvernement a un
plan concret, à l'heure actuelle, en ce qui concerne le manque de financement
de la presse? Et quelles mesures concrètes le gouvernement va-t-il mettre en
place pour soutenir la presse traditionnelle?
• (15 h 10) •
Mme Roy : Merci pour la
question. Vous comprenez que nous tenons absolument à cette commission-là,
parce qu'on y tient, à l'information, une
information diversifiée, de qualité à la grandeur du Québec, c'est important,
parce que, quand vous avez une nation comme le Québec, une démocratie en
santé, bien, c'est surtout grâce au fait qu'il puisse y avoir de l'information,
de l'information de qualité et diversifiée. Plus les sources d'information se
tarissent, plus c'est dangereux pour
la démocratie. Alors, pour nous, c'est extrêmement important. C'est la raison pour laquelle notre gouvernement a manifesté l'intérêt de
demander un mandat d'initiative par la voix de mon collègue, mon adjoint
parlementaire ici dont je dois taire le nom. Le député de Saint-Jean,
voilà.
Et votre
question, très précisément, portait sur les revenus publicitaires. Sachez que
c'est une grande préoccupation, parce
que nos journaux, entre autres, mais
toutes nos autres formes de média, hein, pas uniquement... ce n'est pas le
médium qui me touche, mais c'est le
droit à l'information et perdre des revenus importants. Et on revient à ces
revenus publicitaires qui s'en vont
dans des paradis fiscaux. Et c'est ça, la réalité, actuellement. Et c'est la réalité à laquelle est confronté le Québec, mais
également tout le Canada et tous les pays occidentaux. Et il y a
des réflexions à cet égard-là qui ont lieu actuellement dans tous les
pays industrialisés, entre autres la France. Et vous pouvez être assurés... Et vous
me dites : Qu'est-ce que votre ministère
fait actuellement? Actuellement, en attendant d'avoir les conclusions de cette commission-là...
Parce qu'il faut agir en amont, et on agit déjà en amont, il y a
des programmes qui sont mis sur pied, entre autres, pour aider la presse, la
presse locale, la presse écrite, il y a des programmes. Et j'ai demandé qu'on
retourne à la table à dessin parce que, le programme, actuellement, trop peu de
médias ont demandé d'avoir accès, avoir des sous pour les aider à faire cette transformation numérique. Assez surprenamment,
c'est un programme qui a été mis sur pied par le précédent gouvernement et qui
a commencé à ouvrir ses pages ou les livres, à répondre juste avant Noël, et
trop peu de médias y ont eu accès. Donc, je veux qu'il y ait plus de
médias qui y aient accès. Donc, il faut agir, maintenant.
Le Président (M. Asselin) :
Il vous reste 2 min 32 s.
Mme Perry
Mélançon : Parfait. Donc, toujours dans le même sujet, en fait, je
vois qu'on va beaucoup s'appuyer sur les travaux de la commission, il y
a eu quelques demandes qui ont été faites jusqu'à maintenant, mais, de ce que
je comprends, il n'y a pas de plan concret
encore vraiment sur la table, mais vous avez probablement... la ministre de la
Culture a probablement lu le même rapport qui faisait état, là, un peu
de la révision de l'interprétation de 1996 de l'Agence du revenu Canada au
sujet des sites Web. Là, je parle, en fait, là, de tout ce qui touche la Loi de
l'impôt sur le revenu. Les multinationales peuvent utiliser l'information
diffusée par nos médias. Et on dit que, si c'était plus rigoureux, comme processus, puis qu'on ne déduisait pas toutes les
dépenses consacrées à l'achat de publicité ou, en tout cas, qu'il y ait moins
de restrictions... ou qu'il y ait plus de restrictions, plutôt... Là, je
suis en train d'essayer de trop bien... de trop résumer, puis là je vais trop vite dans mes informations, mais
ce que je veux savoir, c'est : Est-ce qu'il y a des gestes qui ont été
posés, jusqu'à maintenant, pour
travailler avec le fédéral à ce que cette loi-là soit révisée, par rapport à la
Loi sur l'impôt sur le revenu, qui
fait que les multinationales du Web, finalement, ils ont comme un «free pass»,
comme on dit en bon français, là, par
rapport à nos médias locaux, là, qui doivent toujours avoir la déduction sur
l'impôt pour toutes les dépenses consacrées à la publicité? En tout cas.
J'espère que je suis claire.
Le Président (M. Asselin) :
En 45 secondes.
Mme Roy : Combien?
Le Président (M. Asselin) :
45.
Mme Roy :
Juste, tout à l'heure, vous disiez, là : Vous n'avez pas de plan. C'est
faux, parce qu'on a un programme, puis
là je veux le bonifier pour nous assurer qu'il y ait, là, des sous qui aillent
rapidement à nos médias en région. De deux, il y a 6,5 millions qui ont été mis sur la table pour aider les
journaux en ce qui a trait, entre autres, au recyclage, parce qu'ils ont des obligations très, très lourdes, alors
qu'ils produisent de moins en moins de papier, donc on leur donne de l'aide, là.
Et puis on continue à travailler avec les médias.
Pour répondre
précisément à votre question, là, vous parlez de fiscalité brute, de fiscalité
pure, sachez que ce sont des
discussions à avoir avec notre ministre des Finances, et que je lui parle, et
qu'il faut trouver des solutions, il faut trouver des solutions, mais c'est un monde... c'est une
nouvelle réalité à laquelle les entreprises culturelles et toutes autres
entreprises également sont confrontées.
Le
Président (M. Asselin) :
Merci beaucoup, Mme la ministre. Le temps est échu. Je laisse la parole,
maintenant, pour les 18 prochaines minutes, au député de Richelieu.
À vous la parole.
M. Émond :
Merci beaucoup, M. le Président. À mon tour de saluer l'ensemble des collègues
qui sont avec nous aujourd'hui, Mme la ministre, l'ensemble des
collaborateurs du cabinet ministériel également. Et je suis certain que Mme la ministre ne me tiendra pas rigueur de
prendre quelques secondes dans cet important exercice qu'est l'étude des
crédits, M. le Président, pour me permettre...
pour nous demander, tous ensemble, d'avoir une pensée pour l'ensemble de nos
citoyens qui sont présentement touchés, à
travers le Québec, par les inondations. Je dis à l'ensemble, partout à travers
le Québec, mais j'ai une pensée
particulière pour les gens de Richelieu, de ma circonscription, j'y arrive à
peine, M. le Président, et deux
municipalités, entre autres... je pense à la municipalité de Yamaska qui...
certains citoyens d'une portion bien précise, là, qui sont
particulièrement touchés par la crue des eaux, mais qui peuvent compter sur une
équipe en place avec la mairesse, Mme Diane De Tonnancourt, et le maire
suppléant, M. Joyal, qui font un excellent travail. Je pense aussi à Sainte-Anne-de-Sorel, M. le Président. J'y habite,
à Sainte-Anne-de-Sorel, moi, je suis originaire de là. Dans mon coin, tout va bien, mais les gens qui sont un petit peu
plus au bout de la municipalité, au bout du chenal du Moine en direction des
magnifiques îles de Sorel, puisqu'on est à
la commission... à l'étude des crédits en culture, je parle du pays du Survenant,
de Germaine Guèvremont, et les citoyens
sont particulièrement touchés. J'ai envie de vous dire, M. le Président, on est habitués. Chez nous,
à Sainte-Anne, on apprend quasiment à marcher avec des bottes d'eau dans les
pieds, mais quand même, c'est
une situation qui n'est pas facile pour plusieurs d'entre nous.
Et eux aussi peuvent compter sur des personnes en place qui sont très
efficaces, l'ensemble du conseil, plus particulièrement le maire Péloquin, Michel Péloquin, que je salue.
Michel, qui fait un travail exceptionnel de communication, entre autres, à
chaque journée avec des bulletins quotidiens pour
aviser qu'il a mis en place des mesures, entre autres, une navette par autobus,
des services particuliers pour les citoyens qui sont touchés.
Je conclurais
en disant qu'il faut également remercier l'ensemble des intervenants, soit les
pompiers, les policiers mais aussi
les nombreux bénévoles, M. le Président, qui aident les sinistrés présentement.
On a assisté, chez nous, à une équipe de football
en entier, les Polypus, pour ne pas les nommer, qui ont participé à la mise en
place de sacs de sable à Sainte-Anne-de-Sorel. Alors, bien, pour les nombreux
sinistrés, j'ai envie de leur dire que nous étions là avant, nous sommes là
maintenant et nous serons là après, lorsque les eaux se seront retirées, pour
continuer à leur venir en aide.
Alors, ceci
étant dit, je reviens à nos moutons, nos moutons de la culture, M. le
Président, et j'aimerais vous parler d'un
sujet qui, pour moi, qui est issu du milieu des affaires et qui a le
développement entrepreneurial bien ancré sur le coeur, je voudrais vous parler d'entrepreneuriat culturel,
parce que les Québécois, Mme la ministre, vous le savez, s'il y a quelque
chose qui peut nous rendre fiers, et à
raison, c'est nos artistes et notre créativité. Alors, tout de suite,
évidemment, on peut penser au Cirque du Soleil, fondé par une troupe de
jeunes artistes à Baie-Saint-Paul, et qui, ensuite, est devenu une multinationale. Le cirque le plus connu au monde
est un véritable un tremplin, sans jeu de mots, pour tellement de créateurs
québécois, acrobates, metteurs en scène, musiciens, et compositeurs, et j'en
passe.
Je me
rappelle du sentiment que ma conjointe et moi avons eu — ça fait déjà quelques années, là — dans un voyage à Las Vegas, et on se promenait sur le trottoir,
et on se tournait à gauche, il y avait un spectacle à l'affiche présenté par le
Cirque du Soleil. L'autre côté de la rue, il
y avait un spectacle, je crois que c'était André-Philippe Gagnon, un autre
Québécois. Le soir même, nous allions
voir la diva Céline Dion, pour faire plaisir à ma conjointe, M. le Président,
mais le musicien en moi s'est avéré
charmé par la prestation, je n'ai pas honte de le dire. Mais tout ça pour dire...
il y a un détour un peu maladroit pour
dire combien on peut être fier d'être Québécois et combien nos concitoyens
rayonnent non seulement ici, mais partout à travers le monde.
On peut penser aussi au Cirque Éloize, aux 7 doigts
de la main, à Robert Lepage et à tant d'autres metteurs en scène dont les
oeuvres sont jouées partout à travers le monde. On peut penser aux Denis
Villeneuve, Jean-Marc Vallée, Xavier Dolan.
J'aimerais vous dire également, Mme la ministre, pourquoi ne pas citer la
Sorelloise Geneviève Dulude-De Celles, qui gagne des prix chaque
fois que son film est présenté à la scène internationale, entre autres à Berlin
tout récemment. Il y a aussi des firmes
comme Moment Factory qui illuminent les plus grands spectacles, dont le fameux
spectacle de la mi-temps du Super
Bowl en 2012 et 2015. On parle de Moment Factory, mais je vais encore vous
parler, je m'excuse d'être chauvin,
Mme la ministre, d'un autre citoyen sorelois d'origine, je parle de M. Jacques Larue,
qui est un des fondateurs de la firme Solotech, que plusieurs d'entre vous,
sûrement, connaissent, je vois Mme la chef de cabinet opiner du bonnet, qui
doit les connaître bien, et qui est
maintenant, M. Larue, aux commandes de XYZ Technologie culturelle, avec
qui j'ai eu le bonheur de collaborer
dans une autre vie, M. le Président, alors que j'étais sur le comité exécutif
de Staterra, une attraction touristique
dans mon coin, à Sorel. Et on a eu à travailler avec les gens de XYZ
Technologie, et qui font un travail un peu à la Moment Factory, là, c'est des gens d'immersion interactive à haute
teneur technologique, et qui font un travail fantastique, et qui sont reconnus à travers le monde, au
Mexique, à Dubaï, entre autres, où ils ont obtenu des contrats. On pourrait
parler aussi de musiciens,
musiciennes, danseurs, peintres, et j'en passe, musiciens, musiciennes, Mme la
ministre, que je connais bien. Elle connaît moins bien mes talents, qui
ne sont pas très certains, de musicien.
• (15 h 20) •
Mais je
reviens encore pour parler de ma circonscription. Vous savez, dans le coin de
Sorel, puis là je suis très fier de le dire, il y a du talent au pied
carré, d'une manière assez impressionnante. Est-ce que c'est ce qu'il y a dans
l'eau, M. le Président? Je ne sais pas.
Toutes les... On peut spéculer. Mais c'est une grande fierté. Entre autres, au
niveau de la musique, là, et les gens
de l'industrie culturelle qui sont derrière, Mme la ministre, à chaque fois
qu'on regarde une prestation culturelle à travers le Québec, pensons aux
nombreux galas auxquels on peut assister, bien, moi, je regarde tout le temps le «house band», qu'on appelle, je m'excuse
pour l'anglicisme, le groupe maison qui s'occupe d'agrémenter le tout, et à chaque fois, ce n'est pas un mensonge, M. le
Président, il y a toujours quelqu'un d'issu de ma circonscription, que ce
soit à la basse, à la batterie, au chant ou à tout ce que vous pouvez imaginer.
Bon, O.K., je
reviens encore une fois à nos moutons. Je m'excuse, M. le Président. Alors,
toutes ces personnes-là ont commencé avec la créativité et se sont envolées
grâce à leur fibre entrepreneuriale. Alors, c'est pour cette raison que je
suis content d'aborder aujourd'hui
l'entrepreneuriat culturel. J'ai nommé précédemment de grands succès qui font
rayonner le Québec à l'international, mais l'entrepreneuriat culturel, c'est
aussi ce qui fait vibrer chacune des régions du Québec. On a tous, dans nos comtés, des artistes
entrepreneurs qui font vivre nos villes et nos villages. Je suis convaincu que
je pourrais passer la parole à notre
collègue de la Gaspésie ou, entre autres, de la Beauce, de la magnifique
Beauce, de mes deux collègues qui
sont ici et... oui, de mes deux autres collègues, et pourquoi pas le député de
Saint-Jean également? Et nous aurions tous... On pourrait passer
beaucoup de temps pour évoquer ces entrepreneurs culturels qui font vibrer nos
régions. Et c'est important de les soutenir.
C'est important que le gouvernement et le ministère de la Culture jouent un
rôle prédominant pour soutenir ces entrepreneurs culturels.
Alors, selon
le Compte satellite de la culture, le CSC, produit par Statistique Canada, le
PIB québécois des industries créatives
et culturelles — quel
beau terme! — s'établissait,
en 2016, à 11 milliards de dollars, M. le Président, et employait plus de 160 000 personnes. Alors, quand on parle d'industrie, bien, le
terme, c'est le bon terme. Puis on peut être fiers que non seulement le talent créatif de nos
développeurs québécois nous fait rayonner au niveau culturel, mais c'est une
industrie qui est très, très importante.
Alors, il s'agit d'un moteur important de
croissance économique pour le Québec en plus de mettre de l'avant la créativité et la culture québécoises. Le
secteur de la culture fait face aux mêmes enjeux que le reste de l'économie. On
peut parler de rentabilité, de pérennité,
d'innovation. L'entrepreneur en moi aurait également le goût de parler de
prévisibilité, un terme qui est très important pour les entrepreneurs,
l'ensemble des entrepreneurs, pas seulement au niveau culturel. Alors, dans ce contexte, notre gouvernement estime que nous devons prendre en considération les particularités
associées à la culture. C'est pourquoi
Mme la ministre a confié au Conseil des arts et des lettres du Québec et à la Société de développement des entreprises culturelles, la SODEC, le mandat d'appuyer l'entrepreneuriat
culturel à travers un soutien aux artistes entrepreneurs et par l'appui
aux initiatives en entreprise.
Les
artisans et créateurs culturels, à travers... évoluent dans un contexte de
forte concurrence internationale et, afin de tirer pleinement profit de leurs oeuvres, ils doivent être en mesure
de créer ou de saisir les occasions d'affaires qui s'offrent à eux. Le budget 2019‑2020
prévoit une somme de 32,5 millions de dollars sur cinq ans, quand même, M. le Président, pour encourager le développement des compétences entrepreneuriales tant chez les artistes entrepreneurs
que dans les entreprises culturelles.
Donc, après
ce long préambule, M. le Président, je me tourne vers Mme la ministre en lui
demandant... Les artisans et
créateurs culturels québécois évoluent dans un contexte de forte concurrence
internationale, vous le savez, Mme la
ministre. Et, dans le budget 2019‑2020,
vous avez annoncé 32 $... 32,5 millions de dollars, pardon, sur cinq
ans — j'entendais
déjà les critiques des groupes culturels de mon comté, là — pour
soutenir l'entrepreneuriat culturel. J'aimerais avoir plus de détails concernant... Bien, pourquoi vous pensez
que c'est important de soutenir l'entrepreneuriat culturel? Et
comment tout ça va-t-il fonctionner exactement, là?
Mme Roy : Merci beaucoup, M. le
député. Et je sais que vous aimez
Sorel et que vous êtes également un excellent bassiste. Ce qu'il est important de dire, et je l'ai dit à ma collègue
de Gaspé, c'est que nous avons dit que nous allons travailler
avec la politique culturelle qui a été
déposée en juin 2018 et que nous allions la bonifier. Bien, ça, c'est un bon exemple
de bonification. Dans la politique culturelle, la mesure 37, les initiés
pourront aller la lire, disait : Soutenir le développement de l'entrepreneuriat culturel, entre autres, à l'ère
numérique. Il y avait un 45 millions qui était là, sur cinq ans. Bien, nous, ce qu'on
a fait avec le nouveau budget qui vient d'être présenté en mars dernier, le budget 2019‑2020,
on prévoit une somme supplémentaire,
donc on en ajoute, 32,5 millions
de dollars sur cinq ans pour
encourager le développement des compétences entrepreneuriales, tant
chez les artistes entrepreneurs que dans les entreprises culturelles. Donc, ce
sera un complément. Oui, il y a la base pour l'entrepreneuriat à l'ère
numérique, mais il y a également cette offre qu'on vient ajouter, de
32,5 millions de dollars, pour l'entrepreneuriat, parce que nous
souhaitons que les artistes puissent vivre de leur art.
Et l'exportation
des produits culturels, c'est extrêmement important. Vous êtes aussi un
entrepreneur, vous le savez, il faut
trouver de nouveaux marchés, de nouveaux bassins, parce que le Québec, nous
sommes 8 millions, mais il y a aussi des marchés francophones ailleurs que nous devons exploiter. Nous devons
aller vendre nos oeuvres, et, comme ça, nos créateurs vivront davantage de leur art. Donc, ce 32,5 millions
additionnel sur cinq ans, donc, on en rajoute une couche. Je vous ai dit
qu'on allait le bonifier, qu'on n'avait pas à faire peur à l'industrie, que
notre budget serait là et qu'il y aurait davantage,
alors nous avons tenu parole. Et l'importance de l'entrepreneuriat culturel,
pour nous, c'est primordial, c'est un
moteur de développement économique, mais aussi de rayonnement culturel, donc on
parle du Québec à l'étranger. Et le Québécois à l'étranger, et la Québécoise,
les artistes québécois et québécoises, et même les entrepreneurs, les
innovateurs sont très, très, très bien vus. Donc, ce 32,5 millions
de dollars supplémentaire va soutenir l'entrepreneuriat culturel.
Et la
façon dont ça va fonctionner... J'ai demandé à la SODEC — les gens de la SODEC sont ici,
d'ailleurs — d'identifier
des programmes d'aide pour stimuler
davantage les initiatives axées sur le développement de propriétés
intellectuelles et de modèles d'affaires innovants qui vont contribuer
au rayonnement des entreprises culturelles québécoises sur la scène internationale. Parce qu'on fait de l'argent en
vendant nos produits et nos produits culturels, et ça, en plus de faire vivre
nos entrepreneurs, nos entreprises, nos
créateurs, ça fait rayonner le Québec, c'est bon pour tout le monde. Et grâce à
ces investissements supplémentaires, ce 32,5 millions de plus, le
Conseil des arts et des lettres du Québec, ce qu'on appelle le CALQ, pourra soutenir l'entrepreneuriat
culturel à travers la reconnaissance de l'artiste entrepreneur. Et il y a des
nouvelles qui s'en viennent à ce sujet,
plus précisément, ce qu'on va faire, en détail, avec cet argent-là, mais sachez
que c'est vraiment pour aider les artistes créateurs, les entrepreneurs, les
entreprises à rayonner davantage, parce que, tout entrepreneur vous le dira, ça prend des clients, ça prend des
nouveaux marchés, il faut dépasser les frontières du Québec. Et nous allons le
faire avec passion puis avec plus d'argent, parce que ça prend toujours
de l'argent.
M. Émond : Merci, Mme la
ministre.
Le Président (M. Asselin) :
Il reste encore trois minutes, M. le député.
M. Émond : Trois minutes. D'accord. Maintenant
que nous avons parlé d'entrepreneuriat culturel et créatif, si j'ose dire, j'aimerais vous parler un peu
d'architecture, Mme la ministre, parce que chaque coin de pays a ses différences,
et tous les peuples ont leur bagage
culturel qui les différencie, bien entendu. Chaque pays, chaque peuple, chaque
région a sa langue, ses expressions
particulières, les différences culturelles se voient aussi dans la musique, le
cinéma, le théâtre et la littérature.
Aussi, quand on visite le monde, une des meilleures façons de s'imprégner de la
culture locale, et je suis certain que Mme la ministre sera d'accord,
c'est de découvrir la gastronomie, hein, à chaque endroit.
Mais un des
aspects qui est souvent négligé, parce que ce n'est pas de la culture qu'on
consomme, M. le Président, ce
n'est pas quelque chose qu'on achète comme un billet de théâtre ou comme
on choisit un restaurant pour découvrir une cuisine, mais, pour l'architecture, c'est différent. Pourtant,
l'architecture fait partie de la culture, il est souhaitable, comme société,
d'avoir une architecture vivante, distinctive, créative.
• (15 h 30) •
Tantôt,
je vous évoquais mon passé d'entrepreneur. Je fais une autre petite parenthèse, M. le Président. La dernière compagnie que
j'ai possédée, c'est une firme de signalisation architecturale. Et tantôt je
vous parlais du Cirque du Soleil. Bien,
un des mandats qu'on avait eus, à l'époque, à combler, c'était le siège social
du Cirque du Soleil, situé à Montréal-Nord. Et
je vous dirais que, dans l'atelier que je possédais, mes créatifs, les artisans,
que j'appellerai, j'avais d'ailleurs... Mme la
députée, mon chef d'équipe était un Gaspésien, Yves, pour ne pas le nommer,
sympathique comme tous nos amis gaspésiens et talentueux comme ce n'est pas possible, et, pour ce même contrat avec
le Cirque du Soleil, M. le Président, on avait eu à préparer de la signalisation architecturale
préparée par l'architecte, M. Hanganu, qui est malheureusement décédé aujourd'hui, qui
est un célèbre architecte. Écoutez, il a donné beaucoup de maux de tête à mes
artisans dans l'atelier parce qu'il a
enveloppé littéralement le bâtiment du siège social du Cirque du Soleil
avec des pièces d'orfèvrerie. Ce n'était pas de simples répertoires, M. le
Président, pour dire «salle de conférence», «cuisine» ou «cafétéria», c'étaient
littéralement des pièces d'orfèvrerie en
aluminium anodisé prédécoupées, qui devaient suivre la rondeur des colonnes.
J'ai encore des maux de tête juste à
l'évoquer, M. le Président. Mais un endroit tout simplement fantastique que je
vous invite à visiter, si vous avez l'occasion,
là, ça fait changement des sièges sociaux aseptisés. Aux bâtiments du Cirque du
Soleil, on peut être en pleine conférence
et puis devant les vitres, devant nous, à un moment donné, woups! on voit
passer un acrobate, là, puisque le gymnase d'entraînement...
Le Président (M. Asselin) : ...M. le député, vous ne voulez pas donner des
maux de tête, donc je vous interromps.
M. Émond :
Est-ce que j'ai déjà complété, monsieur...
Le
Président (M. Asselin) : Vous avez déjà complété.
M. Émond :
O.K. Bien, on se reprendra un petit peu plus tard. J'ai d'autres anecdotes pour
vous, M. le Président. Merci beaucoup.
Le
Président (M. Asselin) : Parfait. Je cède la parole au député
de Verdun...
Mme Melançon :
Merci beaucoup, M. le Président.
Le
Président (M. Asselin) : ...qui pourra justement profiter de
son 20 minutes.
Mme Melançon :
Merci. Merci beaucoup. Alors, oui, je suis heureuse qu'on puisse parler de Dan Hanganu,
justement, qui vivait à l'Île-des-Soeurs et avec qui j'ai eu la chance de
discuter à plusieurs reprises. Merci de le mettre... Oui, tout à fait. Très
gentil, très talentueux, comme vous le dites.
Tout à l'heure, j'ai entendu de la ministre qu'elle va transmettre, donc, la réponse à la commission,
donc je veux juste m'assurer que ce soit bien enregistré, M. le
Président. Et nous attendrons la
réponse concernant les chiffres demandés auprès de la commission.
J'étais en
train de parler, donc, de crédits d'impôt en matière de culture, et ce que je disais, c'est des propos
qui m'ont fait, moi, sursauter, là. Est-ce
que la ministre est au courant que le
ministère des Finances est en
train de revoir tout ce qui
s'appelle crédit d'impôt en matière culturelle?
Mme Roy :
Naturellement, votre question fait sursauter, parce que moi, je suis en
dialogue avec le ministre des Finances, et nous avons vérifié,
contre-vérifié à quatre reprises, et ce que vous avancez n'est pas exact, Mme
la députée.
Mme Melançon :
Parfait. Donc, ce n'est pas moi qui l'avançais, là, c'est trois groupes
différents, et des gens, même, de
différentes sociétés, qui sont ici aujourd'hui, qui m'en ont parlé et qui en
ont parlé alors que vous étiez, comme on le disait tout à l'heure, là, à
l'AQPM, pas plus tard qu'il y a une dizaine de jours. Alors, pour moi, ce qui
était préoccupant, c'était de savoir qu'il y
avait une révision qui était faite par... je ne sais pas si c'est le ministère
lui-même ou si c'est par le cabinet, mais de revoir les crédits d'impôt.
Il faut rassurer le milieu, bien entendu, premièrement.
Dans un deuxième
temps, ce que je veux aussi ramener... Et j'étais heureuse d'entendre le député
de Richelieu parler de prévisibilité. Donc, comme homme d'affaires, vous avez
raison de dire que, de la prévisibilité, ça en prend lorsqu'on fait et/ou des investissements et/ou des choix géographiques
ou géopolitiques. Je ne sais pas si la ministre sait, mais, à l'intérieur des clauses de crédits d'impôt...
habituellement, on les retrouve dans le budget, et, cette année,
malheureusement, on ne retrouve rien concernant cette prévisibilité-là.
Est-ce que la ministre est au courant?
Mme Roy :
Merci pour la question. Moi, j'aimerais poursuivre sur ce que vous disiez,
justement, à cette rencontre de l'AQPM où nous étions. Tout à l'heure,
vous...
Mme Melançon :
Je n'entends pas. Je m'excuse, je ne vous entends pas.
Mme Roy :
Ah! Bien, j'essaie de parler doucement parce que tout à l'heure on m'accusait
d'être un petit peu trop... de parler un petit peu fort, mais... Alors,
je vais parler un petit peu plus fort.
À
l'égard des crédits d'impôt, vous savez quoi, M. le Président, si on peut les
bonifier, on va les bonifier. Moi, là, il
faut que nos entreprises et nos entrepreneurs puissent avoir les moyens de
produire. Et, comme je disais tout à l'heure, moi, je suis en
pourparlers, en négociation constante avec mon collègue le ministre des
Finances. Lors de cet événement, Mme la
députée, vous avez des amis, j'ai des amis aussi, et je trouve un peu
déplorable que l'on fasse le tour des tables pour dire aux invités que le gouvernement de la CAQ va
couper les crédits d'impôt en télévision et en cinéma, parce que ce sont
mes amis, à cette soirée, qui m'ont dit que vous faisiez le tour des tables
pour leur annoncer cette mauvaise nouvelle. M. le Président, c'est déplorable,
agir de la sorte. C'est totalement faux et archifaux.
Mme Melançon :
Alors, merci, M. le Président. Alors, je prends bonne note de ce qui vient
d'être dit et je vais pouvoir passer le message aux différentes associations
qui nous ont contactées pour nous parler parce qu'eux ont été convoqués au
ministère des Finances pour pouvoir se faire interroger sur ce sujet-là. Alors,
j'en prends bonne note.
Pour
ce qui est de faire le tour des tables pour dire que le gouvernement de la CAQ
va faire ou ne fera pas, ça, je vous
laisse le soin de rapporter certaines paroles. Chose est sûre, j'ai passé deux
journées là-bas, où je vous aurais invitée à être présente pour pouvoir
voir qu'est-ce qu'il y avait pour la suite des choses avec les spécialistes.
Le bloc 2, M. le
Président, sur lequel moi, je veux arriver, parce qu'on voulait parler de
crédits d'impôt, tout à l'heure, elle en a
parlé lors de ses remarques préliminaires devant la Chambre de commerce, elle
annonçait, donc, la ministre, qu'elle
était pour maintenir des investissements en culture, ne visant rien de moins
que la barre du 1 %. Alors, il faut savoir, quand on parle du 1 %, en culture, il faut parler du même 1 %.
Ça, je pense qu'il faut prendre les mêmes mesures, et c'est important qu'on puisse le faire pour avoir la
bonne compréhension. La donnée historique du 1 %, on se base sur les
dépenses de crédits en programmes, et
c'est important que nous puissions le faire. Justement, j'inviterais la
ministre à prendre le volume 3
du budget de dépenses. Dans le volume 3, à la page 19, est-ce que la
ministre peut me confirmer que le ministère de la Culture reçoit 772 322 000 $ en crédits pour ses dépenses de
programmes 2019‑2020? Là, vous n'êtes pas dans le bon livre, il
faudrait prendre le volume 3, page 19.
Mme Roy :
Ah! je sais où je suis, Mme la députée. Vérification faite, parce qu'on vient
de contre-vérifier encore, là, parce
qu'il y a des limites à crier au loup, là, vérification faite au cabinet,
auprès du ministre et du sous-ministre, il n'y a aucune intention de
couper dans quelque crédit d'impôt que ce soit et aucun mandat n'a été donné à
cet effet-là.
Maintenant,
je vous dirai que ce que j'ai dit ici m'a été dit par les gens de l'industrie
parmi les plus influents, dont je tairai le nom, et que moi aussi, j'ai
des amis dans l'industrie, Mme la députée.
Maintenant, moi, je
vous dirais qu'à la page H.71 de notre budget, très intéressant, Culture
et Communications, Dépenses de programmes,
en 2019, 772 millions, Mesures prévues au Fonds de suppléance,
38 millions, Société d'État, autres dépenses, 510 millions,
pour un total de 1 320 000 000 $, ce qui est une
augmentation par rapport au budget du gouvernement
libéral de 5,8 %. Alors, je veux bien croire que la ministre tente...
pardon, que dis-je, que la députée tente encore une fois de faire peur,
de dire qu'il y a des compressions, que nous donnons moins, mais les chiffres
sont têtus, ils parlent par eux-mêmes. Une augmentation de 5,8 % de toutes
les dépenses, 2019‑2020. 5,8 %, c'est du jamais-vu, M. le Président. Alors, vous savez, les chiffres,
on peut leur faire dire ce qu'on veut, mais moi, je l'invite à aller lire la
page H.71 de ce budget.
Mme Melançon :
Alors, M. le Président, ce n'était pas ma question. Je veux savoir si la
ministre... Parce qu'il faut faire la
distinction entre des dépenses de programmes et l'entièreté du budget. Moi, je
suis sur les dépenses de programmes. Est-ce que la ministre peut prendre,
tout simplement, le volume n° 3 et nous dire si c'est
bien le montant qui y apparaît?
Mme Roy :
Alors, Dépenses de programmes, 772,9 millions, plus 37,5 millions,
plus les mesures budgétaires, pour un total de 810 millions. C'est
une augmentation. Nous sommes à 1 %, M. le Président.
• (15 h 40) •
Mme Melançon :
Alors, M. le Président, maintenant que la ministre... Parce que je l'amenais
vers la page 14 de ce qu'elle
vient de donner. Alors, je suis heureuse de voir... Si on reprend ces dépenses
de programmes et si on y va avec les
dépenses de programmes totales — je pense qu'il faudrait le faire, je pense
que ça prendrait une calculatrice, là — on va
être en deçà de 1 %, Mme la ministre. Je vous invite à faire le calcul.
Vous avez plein de gens, là, qui ont des calculettes, qui peuvent aller très rapidement, derrière vous.
Et vous savez qu'on n'est pas à 1 %. Et ce, malgré les sommes importantes
qu'il y avait en surplus, qui ont été laissées par le gouvernement libéral.
Donc, actuellement, on est en deçà du 1 %, parce qu'il faut parler des dépenses de programmes.
Alors, si on prend... et j'imagine... je vais citer son collègue président du
Conseil du trésor, qui a eu cet échange-là
avec le député de La Pinière lors de l'échange pour le Trésor, c'est
exactement dans ce livre-là qu'ils
étaient, et là je vous invite à aller chercher les galées, parce que c'est en
effet le 809 millions et le 81 milliards, et, si on fait le
calcul, qui est assez simple à faire, là, on est en deçà de 1 %.
Mme Roy :
M. le Président, vous savez, les chiffres, on peut leur faire dire ce qu'on
veut. Mme la députée aime beaucoup faire peur, c'est sa marque, elle a le
droit.
Alors, Dépenses de
programmes, mars 2018, sous son gouvernement : 778 millions. Dépenses
de programmes, mars 2019, sous notre gouvernement : 810 millions.
778, 810. 778, 810. C'est tout ce que j'ai à dire.
Mme Melançon :
Bon. Alors, M. le Président, moi, je vais vous dire, là, on ne passera pas...
on ne fera pas une maîtrise en
mathématiques ici, parce que clairement c'est difficile à faire comprendre à la
ministre, mais on est en deçà de 1 million
et... de 1 %, pardonnez-moi. Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas eu
d'augmentation en chiffres, c'est sur le pourcentage. C'est ce seuil
historique là qui est important pour le milieu de la culture, et on est en deçà
du 1 %.
Cela
étant dit, je pense que les gens qui nous écoutent ont bien compris, eux, de
quoi il était question, et heureusement, parce que je ne veux pas faire peur. Puis ce qui fait peur, c'est
vraiment le manque de réponses de votre part. Et, je l'ai déjà dit, je pose des questions; c'est ça, notre
travail. Vous le savez, vous l'avez déjà fait. Donnez minimalement les réponses
auxquelles on vous demande d'appuyer. Les
chiffres ont la tête dure, vous dites. Mais tout à fait. Donc, j'invite les
gens à aller chercher le volume 7, la page 14, à faire le
calcul, c'est assez simple.
Cela
étant dit, la ministre a aussi dit, au salon bleu... Je vais la citer :
«Alors que la hausse moyenne des dépenses de programme des ministères et
organismes gouvernementaux représente 3,4 %, celle du ministère de la
Culture et des Communications se situe à 5 % [...] du jamais-vu.»
Alors
là, il y a deux choses. D'abord, à la page 14 du volume 7, on
constate que l'augmentation moyenne serait plutôt de 5,8 % et non pas de 3,4 % — c'est indiqué, c'est noir sur blanc dans les
documents de son propre gouvernement — alors que l'augmentation du ministère est de 5 %, qui est donc sous la
moyenne des augmentations gouvernementales. Est-ce que la ministre est
capable de constater la même chose en page 14?
Mme Roy :
Je répondrai à ma collègue, qui dit que je ne réponds pas : Ce n'est pas
parce qu'elle n'aime pas les réponses qu'il n'y a pas de réponse. Cela
dit, peu importe ce que je lui répondrai, elle ne sera pas satisfaite.
Mais je vais
poursuivre quand même avec cet excellent budget de notre ministre des Finances.
Si vous voulez me parler de dépenses
et d'évolution des dépenses, moi, j'ai quelque chose à vous dire. 2017-2018,
vous étiez à 789 millions. 2018‑2019,
en année électorale, vous avez descendu à 772 millions, une diminution de
2,2 %. Nous arrivons au pouvoir, 2019‑2020, nous remontons à
810 millions pour les dépenses. Alors, 772 l'année dernière, 810 cette
année. Voilà.
Mme Melançon :
Alors, M. le Président, on comprend que la ministre ne veut pas relever les
erreurs. Je ne sais pas, c'est
peut-être volontaire, qu'elle l'a fait, je ne sais pas. Ce qu'on réalise, donc,
à ce moment-ci, c'est que la ministre n'atteint
pas le 1 % historique malgré des surplus, c'est que la ministre a reçu des
augmentations en deçà des augmentations moyennes du reste du gouvernement, c'est que la ministre se base sur des
mauvais chiffres pour écrire ses communiqués de presse et ses tweets.
Alors, moi,
j'essaie juste de voir, puis elle ne veut pas aller... donc, elle ne veut pas
aller à l'intérieur des livres que nous
tentons de citer, pour qu'on puisse parler des mêmes chiffres. C'est ça, le
but, dans le fond. Moi, je veux éclaircir les chiffres, s'ils sont véridiques ou non. Je prends les chiffres qui sont
à l'intérieur du livre des renseignements supplémentaires, volume 7,
2019‑2020.
Mme Roy :
Et moi aussi, madame, je prends les livres. Et je pense que c'est important,
parce que c'est pédagogique, de dire qu'il faut être précis, il faut lire
chacune des colonnes, et c'est un tout. Culture et communications, dépenses
par portefeuille, 2019‑2020. Dépenses du programme, 772 millions. Mesures
prévues au fonds de suppléance, 38 millions. Sociétés d'État, autres dépenses, 510 millions. Total, 1 320 000 000 $.
Une augmentation de 5,8 % par rapport au budget du précédent
gouvernement libéral.
Alors, vous
pouvez bien tordre les chiffres de la façon que vous voudrez, Mme la députée.
Moi, je vous lis ici la page H.71, une page que probablement vos
collègues ont oublié de vous mentionner ou de vous lire.
Par ailleurs,
vous nous parliez, tout à l'heure, des crédits d'impôt, et il y a quelque chose
qui me chicote, parce que... Cette
fausse information à l'effet qu'il y aurait des coupures à cet égard, alors
que, bien au contraire, moi, je vais me battre et je vais travailler pour qu'on améliore le sort de nos producteurs et
de nos entreprises en communications, nos producteurs, nos productrices, c'est assez ironique, parce que
moi, j'ai de la misère à oublier la coupe généralisée de 20 % des crédits
d'impôt par le gouvernement libéral alors
que vous, porte-parole de l'opposition, vous étiez chef de cabinet de la
culture, en 2014, et ça, sans consultation, aucune, là, avec le milieu,
20 % de coupe dans les crédits d'impôt alors que madame était chef de cabinet, sous l'ancien gouvernement, et
elle essaie, encore une fois, de faire peur. Alors, eux ont coupé, et nous,
nous additionnons, nous ajoutons, M. le Président.
M. Kelley : ...article 35.
Le Président (M. Asselin) :
Oui, ça va. À vous la parole.
Mme Melançon : Alors, moi, je
n'irai pas dans des bassesses, premièrement.
Une voix : ...c'est ce que tu
as fait.
Mme Melançon :
Et je vais continuer à vous vouvoyer, je ne vais pas vous tutoyer. Alors, moi,
Mme la ministre, quand on l'a fait,
c'est pour ça que je vous ai posé la question, c'est au ministère des Finances.
Et j'ai voulu vous poser la question droit dans les yeux. Si vous voulez
faire encore votre théâtre, parce que vous êtes très, très bonne là-dedans,
c'est à vous.
À la page H.71...
Puis moi, je ne rentrerai pas dans les affaires de chefs de cabinet. Donc, je
veux le dire à votre chef de cabinet.
Alors, cela étant dit, à la page H.71, quand on parle de 772 millions
plus le 38 millions, il y a aussi, bien sûr, des sommes additionnées de 510 millions de dollars, d'autres
dépenses. Est-ce que la ministre peut me dire qu'est-ce qu'il y a dans
ce 510 millions de dollars?
Mme Roy :
Entre autres, de façon générale, ce sont des sociétés d'État, de façon
générale. Cela dit, Mme la députée, pour 2019‑2020, parce que vous nous dites
qu'il y a des compressions, que ça ne va pas bien en culture et communications,
là, Éducation et Enseignement supérieur, en
Éducation et Enseignement supérieur, les dépenses de programmes ont progressé
de 6,1 % à 5,9 %... pardon, ont progressé de 6,1 % — ça,
c'est en éducation — de
5,9 % pour la santé, tous les autres portefeuilles
ont progressé en moyenne de 3,4 %. Au ministère de la Culture et des
Communications, M. le Président, nos dépenses
s'élèvent à 810 millions de dollars, incluant les mesures du discours du
budget, ce qui représente une variation de 4,9 %. Donc, ça, là, c'est une augmentation historique, qui vous
dit jusqu'à quel point le ministère de la Culture et la culture est
important pour l'actuel gouvernement.
• (15 h 50) •
Mme Melançon :
M. le Président, je comprends qu'elle ne veut pas répondre. Et, si on va à la
page 14 du volume 7 et qu'on
regarde Dépenses de programmes, on le voit, ça vient directement du Trésor,
c'est de 5,8 %. Il y en a qui ont
augmenté de beaucoup, beaucoup plus, notamment si on regarde du côté... on s'en
va en économie, en innovation, en éducation, aux affaires... en agriculture,
il y a des augmentations substantielles.
Alors, si on
prend le chiffre moyen, donc, c'est dans le livre du Trésor, 5,8 %. Je
veux rappeler aussi à la ministre que, l'année passée, c'était près de
11 %, l'augmentation.
Cela étant
dit, je veux rappeler à la ministre qu'il
faut vraiment séparer les deux
choses, dépenses de programmes et budget
global. Et, à l'intérieur du 1,3 milliard
qu'elle dit, là, duquel elle parle, il y a 510 millions, autres. Il faut
juste comparer des bananes avec des
bananes puis des pommes avec des pommes, et ce n'est pas ce que vous faites
actuellement. Je crois vraiment que c'est volontaire de votre part.
Mme Roy :
M. le Président, c'est un budget historique. Jamais un gouvernement,
jamais — je sais
bien que ça fait sourire la députée
de Verdun — jamais
un gouvernement du Québec n'aura consacré autant d'argent à tout le ministère
de la Culture et à tous ses organismes,
c'est-à-dire 1,3 milliard de dollars, c'est du jamais-vu. Alors, la
députée peut bien continuer à me
reposer la même question, les gens qui nous écoutent comprennent, jamais un
gouvernement du Québec n'a mis autant
d'argent en culture. Et je suis particulièrement fière du fait que nous avons
élaboré des engagements électoraux, et que nous tenons notre parole, et
qu'un à un ces engagements prendront forme.
Par ailleurs,
à l'égard des groupes que j'ai rencontrés, je les entends et je travaille à
tenter de trouver des pistes de solution pour chacune des problématiques
qui nous ont été expliquées.
Le
Président (M. Asselin) :
...ce bloc, Mme la ministre. Je céderais la parole au député de Saint-Jean
maintenant.
M. Lemieux :
Merci beaucoup, M. le Président. Ça fait presque deux heures qu'on est ensemble
ici, un peu tard pour les mondanités,
mais je vais quand même vous souhaiter à tous un bon retour après notre semaine
en comté, même si ça a été mouillé,
plus pour certains que d'autres, et on pense à eux, et on va continuer de
travailler avec eux, comme vous l'avez si bien dit, M. le député de
Richelieu, avant, pendant et après.
Mme la
ministre, vous avez, dans vos notes... dans vos remarques préliminaires, vous
avez parlé de Télé-Québec, je vais
vouloir y revenir. Vous avez aussi parlé... Je veux aussi qu'on revienne sur ce
que j'ai vu passer, un nouveau programme pour encourager la philanthropie. Mais d'abord le patrimoine, puisque
vous en avez beaucoup parlé dans vos remarques préliminaires, mais, si vous le permettez, on pourrait parler du
patrimoine religieux. Pas très original, vous allez me dire, considérant
l'actualité, avec la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui a interpelé tout le
monde et qui nous a fait tous penser à ce
qu'on avait chez nous, en regardant ce qui brûlait à Paris. Et puis
effectivement, oui, on a été connus, à Montréal, comme la ville aux 100 clochers.
Mais vous
allez me permettre, comme tout bon député, d'être chauvin au moins avec un
minimum de chauvinisme de bon aloi
pour vous parler de ma cathédrale, celle de Saint-Jean-sur-Richelieu. Et ça
tombe bien, la vie est bien faite, tout est dans tout. Pas plus tard que cette semaine, j'ai rencontré la
présidente-directrice générale d'un organisme qui veut rénover la cathédrale de Saint-Jean-sur-Richelieu. Je ne
suis pas fonctionnaire et je n'ai pas négocié avant pour une rénovation de
plusieurs centaines de milliers de dollars
pour un vieil immeuble, mais je comprenais et je vous demande de valider que,
dans le nouveau budget comme dans les programmes qui existaient avant, il y a
encore pas mal, quand même, d'argent pour la rénovation du patrimoine religieux. Parce qu'on y a accordé beaucoup
d'importance par le passé au Québec, et pour cause. Il y a là-dedans un patrimoine très, très riche,
qui remonte au début de ce qu'on a été ici et qui peut encore être préservé.
J'en veux pour preuve que la cathédrale de Saint-Jean-sur-Richelieu est
exceptionnelle. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le classement, là. Vous avez un classement pour ces affaires-là, hein? Remarquez,
quand la présidente m'a dit ça, je ne savais pas qu'il y avait «incontournable», qui est encore mieux qu'«exceptionnelle»,
pour avoir des bonnes subventions, mais, quand même, je pense que, «exceptionnelle», avec un orgue Casavant qui
est en bon état, on devrait être capables de faire quelque chose avec la
cathédrale.
On me parle
de 1 million de dollars, je ne sais pas, vous allez m'expliquer comment ça
fonctionne. Est-ce que c'est toujours 80 % des coûts qu'on peut aller
chercher quand on est bien coté? «Exceptionnelle», j'imagine que c'est une
bonne cote. Et est-ce qu'on a toujours
autant, sinon plus d'argent dans notre budget cette année, Mme la ministre,
pour le patrimoine religieux?
Mme Roy : Merci beaucoup, M. le député, pour votre question, c'est particulièrement intéressant, surtout que — les gens
l'ignorent, mais je vais vous l'apprendre — je viens de prendre une procédure qui est... aujourd'hui, aujourd'hui même, une
procédure qui est unique à la ministre, au ministère, pour préserver le patrimoine bâti, patrimoine
religieux, patrimoine culturel, parce
que c'est vaste, le patrimoine. Et, vous savez, le fameux monastère des
Moniales, il y a à peine... un peu moins d'un mois, au début d'avril, le promoteur voulait tout raser, et
en catastrophe nous avons dû prendre une procédure d'exception, qui
s'appelle une ordonnance, pour stopper les machines le temps qu'on se pose à la
question : S'agit-il effectivement d'un joyau de notre patrimoine culturel, de notre
patrimoine bâti et, en l'occurrence, même religieux? Et cette ordonnance a fait
en sorte que le pic des démolisseurs
n'est pas rentré dans l'immeuble.
Mais aujourd'hui j'ai signé un autre document,
tôt ce matin, et le promoteur est au courant, là, il a été informé, naturellement, puis c'est important, parce que... Ce qui est important, c'est que les gens qui possèdent des édifices à
grande valeur patrimoniale sachent qu'ils auront, avec le gouvernement
actuel, un allié, parce que la protection du patrimoine bâti, du patrimoine de
façon générale mais du patrimoine culturel
bâti, c'est notre identité, c'est qui nous sommes et c'est aussi... c'est une responsabilité collective. Et le fait
d'acquérir un bâtiment qui pourrait être un bâtiment d'une grande, grande
qualité, comme la cathédrale dont vous faites mention... la cathédrale dont vous parlez, pardon,
devrais-je dire, c'est une responsabilité, mais il
y a aussi des obligations,
mais il y a aussi de l'aide qui vient avec ça.
Donc, ce que
j'ai fait, tout à l'heure, c'est que j'ai signé un avis d'intention de
protection, un avis d'intention de classement, le classement d'un édifice, parce
qu'il y a des registres, il y a beaucoup
de registres. La cathédrale dont vous parlez,
il faudrait voir dans quel registre elle se trouve et si elle jouit d'une forme
de protection. Ce que j'ai fait, aujourd'hui,
c'est que j'ai demandé un avis d'intention de
classement pour le monastère des Moniales, un édifice à Berthierville, voilà,
construit en 1934, avec une architecture
remarquable, en état de préservation incroyable, une architecture néoromande. Et
ce qu'il est important de dire, c'est qu'en faisant cet avis d'intention
de classement... Moi, vous savez, M.
le député, je ne suis pas une spécialiste en architecture, ni en
archéologie, ni en bâtiment. Donc, il
y a, au ministère
de la Culture, des gens extrêmement compétents, qui sont ici, qui ont le patrimoine
tatoué sur le coeur et qui guident la ministre dans ses décisions. Et nous avons toutes les raisons de croire, et de
très bonnes raisons de croire, à la lumière des premières études qui ont été
faites sur ce bâtiment, donc, au cours des
dernières semaines, qu'il pourrait avoir une très grande valeur patrimoniale,
pour être classé éventuellement bien patrimonial, donc obtenir une
protection, un classement, donc être classé.
Et ce qu'il
est important de dire, c'est que je tends la main au
propriétaire, parce que se rattache, avec une forme de protection, de l'argent,
et c'est de l'argent qui vient des contribuables, il faut que cet argent soit
bien dépensé, mais il faut surtout
que les contribuables soient attachés aussi à ce bien-là. Et, après avoir pris
l'ordonnance en vertu de l'article 76 de la Loi sur le patrimoine culturel, si vous saviez, M. le député, le nombre d'appels que j'ai eus à mon bureau de circonscription, le nombre d'appels au ministère de la Culture, et, tous autant que vous êtes, de
tous les partis, des gens que je croise, que je rencontre dans des événements,
qui nous remercient d'avoir agi, parce que ça tient... cet édifice a une
histoire, tient à coeur aux citoyens du Québec, aux citoyennes du Québec
qui ont vécu plusieurs choses avec cet édifice.
• (16 heures) •
Donc, aujourd'hui, j'ai pris cette procédure, demandé un avis d'intention de classement.
Donc, ce n'est pas moi qui décide qui
a une valeur patrimoniale exceptionnelle, ce seront les spécialistes qui sont
ici, entre autres les spécialistes du conseil
du patrimoine du Québec, qui sont ici, et je vais me fier à leur expertise,
parce que c'est ce que je fais. Il y a des gens de très, très grand talent, au
ministère de la Culture, qui
connaissent ça beaucoup mieux que moi, beaucoup mieux qu'à peu près tout le monde, parce que ce sont... c'est
leur spécialité, ils sont tous des spécialistes dans différents domaines
touchant au patrimoine.
Et sachez que
ça, c'est une procédure qui a été prise aujourd'hui, et que, là, j'ai tendu la
main, nous avons tendu la main aux promoteurs pour leur dire : Vous savez,
quand vous êtes propriétaire d'un édifice qui a toutes les chances d'avoir cette protection, ce classement, de l'obtenir
éventuellement, j'attends d'avoir la version officielle du conseil du patrimoine, mais, vous savez, vous avez des
responsabilités, vous avez des obligations, mais, de mon côté, le gouvernement
a aussi des devoirs, c'est de vous aider, c'est de vous accompagner, c'est de
vous donner l'argent. Dans le cas du bâtiment qui nous occupe, ça pourrait être des subventions qui s'élèvent à
40 %, 40 % des travaux de restauration, et qui permettraient, et je dis bien... je le mets au conditionnel,
j'attends d'avoir le mot final du conseil du patrimoine, l'étude finale, mais
qui pourraient permettre des constructions, des aménagements, de
l'embellissement de ce qui sera classé.
Donc, c'est
beaucoup d'argent qui est mis à la disposition d'entrepreneurs, et c'est important
que les citoyens soient au courant de
ça. Et vous comprenez que ce n'est pas tous les édifices du Québec qu'il sera
possible de sauver non plus, parce
que les sommes seraient incommensurables, mais il y a de l'argent qui a été
ajouté dans le budget pour le patrimoine religieux, une somme importante
qui a été ajoutée.
Et, votre
cathédrale extraordinaire, fantastique, exceptionnelle, je suis déjà convaincue
que les gens qui la possèdent, cette
cathédrale, sont déjà en lien avec les directions régionales, parce que tout
part de nos directions régionales. Je disais tout à l'heure à la collègue, la députée Gaspé, que les directions
régionales sont comme des miniministères de la Culture, et tout part sur
le terrain, et des recommandations sont faites à partir de là, et le processus
suit son cours.
Donc, quand
il y a des valeurs, quand il y a une forme de protection qui est accordée,
c'est bien important, il y a aussi de
l'argent qui est octroyé, parce que les citoyennes, les citoyens du Québec
tiennent à leurs bâtiments patrimoniaux.
M. Lemieux :
C'est certain, Mme la ministre, que les photos qu'on a vues, et je pense qu'il
y a même un film aussi qui a été tourné à Berthier, nous font vouloir
que vous réussissiez à protéger ce lieu particulier.
Mme Roy :
Ça, vous savez, ce sont les spécialistes du conseil du patrimoine, que je
salue, qui sont ici aujourd'hui, qui
nous le diront. Et j'attends, et nous attendons l'étude définitive pour prendre
la position finale. Mais nous avons bon espoir qu'un classement sera
octroyé éventuellement.
Et vous me
parliez d'argent. Ce qu'il est important de dire, c'est que, pour promouvoir
l'héritage collectif québécois, il y a de l'argent qui a été additionné dans
notre budget. Plus de 73 millions de dollars sur cinq ans seront ajoutés
à ce qu'il y avait déjà, parce qu'il y avait
déjà, dans la politique culturelle, des sous pour le patrimoine religieux. Nous
en ajoutons, M. le député.
M. Lemieux : Avec un peu de
chance, il va y en avoir pour Saint-Jean-sur-Richelieu et sa cathédrale. Je
veux...
Une voix : ...
M. Lemieux :
Merci beaucoup, M. le Président. Je veux revenir sur Télé-Québec, vous en avez
parlé rapidement tantôt, n'empêche
que je me souviens, il y a quelques semaines à peine, de vous avoir entendu
prononcer un discours dans une réception à l'occasion du 50e anniversaire
de Télé-Québec. Je ne me souviens pas exactement si c'était Kaboum, ou Beau et chaud, ou Droit de parole qui vous
avait le plus impressionnée dans l'histoire de Télé-Québec, mais il est certain qu'après 50 ans c'est un véhicule
très important pour la culture québécoise et puis pour les Québécois. Il y en a
pour qui c'est encore Radio-Québec, ça
trahit notre âge, n'empêche que c'est juste en 1996 que c'est devenu
Télé-Québec, même si ça faisait plus
de TV depuis le début. Toujours est-il que, dans le budget, il y avait des
mesures particulières pour Télé-Québec,
et c'étaient des mesures particulières que j'ai vues passer, qui étaient par
rapport à la... le soutien à la culture. Bien là, je voudrais que vous m'expliquiez comment on fait pour donner
25 millions de plus à Télé-Québec, dans le cadre du dernier budget, et en rajouter un autre
13 millions sur cinq ans pour qu'on va soutenir davantage la culture. Est-ce
qu'ils ne le font pas déjà?
Mme Roy : Il faut faire
toujours plus, toujours mieux, M. le député.
M. Lemieux : J'aime ça, moi,
plus...
Mme Roy :
Plus, c'est mieux. M. le député, Télé-Québec, vous disiez à juste titre,
c'était Radio-Québec. Et je me souviens
très, très bien, à l'époque où je travaillais à Sherbrooke, à CKSH, le neuf, pour ne pas le mentionner, une station
affiliée Radio-Canada Cogeco, je me souviens
très, très bien que, sur l'édifice, c'était écrit Radio-Québec, et on l'a
changé pour Télé-Québec, ça ne fait pas très longtemps.
Vous me
demandiez ce qui m'a le plus frappée. Ce qui est extraordinaire... Et on a à
peu près le même âge, M. le député,
et peut-être avez-vous vécu ça, à l'époque des Oraliens et Les 100 tours
de Centour, etc., ces émissions jeunesse absolument incroyables. Et Télé-Québec a toujours été un précurseur. Et
à l'époque j'étais enfant, au primaire, première année, deuxième année, et Les Oraliens était diffusée, c'était le
moment... on écoutait tous ensemble, en classe, cette émission où on apprenait la langue française, on apprenait
des mots avec Mémo, il y avait Couac, ce personnage et ces... et la langue
française y était parlée d'une façon
parfaite. Et, par la suite, après l'émission que nous écoutions religieusement,
il y avait des petites fiches à
colorier avec... en fait, sous forme de bande dessinée pour nous apprendre à
écrire, pour nous apprendre à parler, pour nous apprendre les mots. Ça m'avait
frappée et à ce point tel que me retrouver aujourd'hui ministre de la Culture, responsable, entre autres, de
Télé-Québec, ça me touche profondément, j'en suis émue, j'en suis émue. Alors,
je salue les gens de Télé-Québec, parce qu'il s'y fait des choses
extraordinaires, des émissions avant-gardistes. La téléréalité, avant la téléréalité, c'est là que ça a commencé,
bien avant les Endemol de ce monde. Il se fait des choses extraordinaires.
Et, oui, on rajoute de l'argent, parce que,
malheureusement, Télé-Québec a souffert au fil des dernières années. Et je ne veux plus et nous ne voulons plus que
Télé-Québec souffre, parce que c'est un organe de diffusion extraordinaire.
Télé-Québec, c'est une télé, mais c'est
aussi une plateforme numérique. Et, comme les plateformes numériques deviennent
le nouvel outil de diffusion planétaire,
mondial, il faut également que Télé-Québec soit à la page. Et j'ai été
extrêmement frappée, cet hiver, par
les sous, là... Je vous disais que Télé-Québec a manqué d'amour. Entre 2013 et
2018, le budget alloué à la programmation de Télé-Québec était passé de
38,5 millions à 35 millions. C'était une diminution de
3,4 millions. Télé-Québec a manqué d'amour. On donne de l'amour à
Télé-Québec, puis on va continuer dans cette direction.
Et il y a
une... Je vous parle des plateformes, entre autres, parce que, cet hiver, je
suis tombée en amour avec une télésérie,
M'entends-tu?... bien, je dis «télésérie», vous voyez, ça trahit mon âge
encore, une websérie, une série sur Internet, sur la plateforme, qui s'appelle M'entends-tu?, une série coup de
poing, coup de poing, crue, dure mais ô combien réaliste. Et c'est québécois 100 %, comme toujours, et
cette série est en train de remporter des prix, et, vue à l'étranger, elle
séduit. Moi, j'ai écouté les
10 épisodes en rafale, tout d'un coup, je n'ai pas été capable de
m'arrêter. Alors, ça sert à ça, les nouvelles sommes qui sont investies pour Télé-Québec, naturellement, la télévision
conventionnelle et également les plateformes.
Et, vous
savez, Télé-Québec, c'est beaucoup d'argent, mais ce sont nos créateurs. Et il
y a eu un moment où on a rapetissé les locaux et les studios, vous vous
en souvenez sûrement. Maintenant, ce sont des producteurs indépendants. Bien, c'est une façon de retourner de l'argent à
nos créateurs. Ce sont des producteurs indépendants qui nourrissent les plateformes, qui nourrissent la télévision,
l'antenne, et c'est important, c'est extrêmement important. Donc, on fait vivre
nos créateurs via Télé-Québec.
M. Lemieux : Il me reste
combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Asselin) :
Il vous reste 1 min 50 s.
M. Lemieux : Ce n'est pas assez
pour... j'aurai peut-être la chance plus tard, on verra, mais il y a un nouveau
programme d'appariement, donc, des sociétés
d'État et des organismes de portefeuille, puis c'est un nouveau programme,
j'aurais aimé comprendre où on s'en allait
avec ça, mais je ne veux pas vous lancer là-dedans parce que mon temps achève.
Je vais juste
finir sur Télé-Québec. Moi, ce que je regarde en rafale, c'est Un chef à la
cabane, mais il n'y en a pas assez
pour faire l'année. N'empêche que, quand vous parlez de Télé-Québec qui avait
besoin d'amour, il y a une dimension supplémentaire
à la culture. C'est-à-dire que vous avez de l'argent, je ne sais pas si on peut
dire étiqueté ou protégé, mais vous allez aider Télé-Québec à raison de
combien de plus, là? J'ai perdu mes chiffres. J'ai dit 25 millions de
plus, je pense? Oui? C'est ça? Mais, le
13,7 millions sur cinq ans, c'est particulier à quoi, ce montant-là? La
politique culturelle du Québec prévoit déjà verser 13,7 millions
sur cinq ans aux diffuseurs publics, en plus du 25 supplémentaire.
Mme Roy :
Bien, c'est ça, c'est que nous ajoutons à la politique. Et, comme je disais
d'entrée de jeu à ma collègue de
Verdun, la politique, elle reste là. La politique culturelle déposée en
catastrophe en juin dernier, elle reste là, c'est la base de travail,
mais nous avons dit que nous allons la bonifier, l'améliorer s'il était
possible de le faire, et c'est ce que nous faisons en
ajoutant aux sommes qui sont déjà là des sommes supplémentaires, télévision,
Internet. Télé-Québec, nous y croyons, nous
y croyons, et j'ai hâte de voir les projets qui seront en branle, qui seront
sur la table pour diffuser le talent québécois, l'ingéniosité québécoise,
la créativité québécoise, c'est extrêmement important. Et ce sont nos créateurs
qui y travaillent et des entreprises
privées. Donc, vous voyez, c'est un écosystème qui... en aidant Télé-Québec, on
aide également les producteurs, parce que ces producteurs-là produiront
pour Télé-Québec.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Asselin) :
Mme la ministre, notre bloc est épuisé.
M. Lemieux : J'aurai peut-être
la chance de revenir si on a du temps plus tard. Merci.
Le
Président (M. Asselin) :
Merci. Merci. Avant de céder la parole à la députée du deuxième groupe d'opposition, j'aimerais signaler que vous intervenez, peut-être,
à la place de la députée de Sherbrooke. Alors, on ne modifiera pas les procédures, là, on va considérer que vous
remplacez la députée de Sherbrooke. Je vous laisse la parole, Mme la députée de Taschereau.
Mme Dorion : Merci
beaucoup. Bonjour à tout le monde. Désolée pour mon retard, j'étais dans une autre étude de crédits. J'aimerais parler de
patrimoine. Ça va être le thème de notre 20 minutes pour ça.
Le Président (M. Asselin) :
...on y va pour 19 minutes.
Mme Dorion : 19 minutes précisément. On sait qu'il y a
en ce moment une résurgence de défense du patrimoine. Notre-Dame de Paris a réveillé des choses, mais,
même avant, les défenseurs du patrimoine étaient toujours de plus en plus nombreux. Les médias commencent à vraiment en parler de façon systématique chaque fois qu'il y a quelque
chose, un problème, un truc
qui disparaît, et ça réagit beaucoup plus qu'avant.
Au Québec
aussi, là, on n'a pas eu Notre-Dame de Paris, mais on a nos désastres. On a des
bâtiments qui, sans arrêt, sont perdus, sont... et la liste est assez longue.
Et donc ça se lève, en ce moment, tranquillement, au Québec, ce constat-là, mais on dirait qu'il manque de volonté politique. Souvent, les municipalités n'ont pas la volonté politique de protéger ce patrimoine-là. C'est souvent la même histoire : il y a
un promoteur qui achète un immeuble classé ou de valeur importante, il le laisse dépérir, il reçoit des remontrances
des pouvoirs publics, il ne se fait pas punir, à un moment donné le feu pogne,
ou une inondation rentre dedans, ou il y a
une dégradation quelconque, on est obligé de démolir et, pouf! on voit
apparaître des condos.
Là, je sais
que la ministre a utilisé ici et là, quand elle se faisait
alerter à temps, l'article 76 de la Loi sur le patrimoine culturel, qui lui permet de faire cesser les
travaux le temps de voir si le bâtiment est digne d'une protection nationale.
Et ce qui est sûr, c'est que, si le ministère de la Culture et des Communications ne prend pas une position ferme, ne se dote pas
d'une vraie politique, de vrais incitatifs
et même de mesures punitives au besoin, le patrimoine québécois,
le patrimoine bâti, va continuer de
se dégrader. C'est ce qui se passe en
ce moment. Ça se dégrade devant nos
yeux, parce qu'il n'y a pas juste
Berthierville, c'est partout au Québec qu'il
y a cette mémoire-là. Et à chaque année, à chaque semaine il y a un cas, il y a
quelque chose qui se passe.
Je pense
qu'intervenir à la pièce, répondre aux alertes des médias, des citoyens à la
pièce, ce n'est pas une politique qui
est viable à long terme. Je suis convaincue que la ministre est d'accord avec
moi. On sait qu'il y a eu une perte d'expertise en patrimoine dans les dernières années au ministère qui fait des
dommages, parce qu'on n'est plus à même, au gouvernement, de savoir qu'est-ce qui se passe et qu'est-ce qui
a vraiment de valeur, etc. J'aimerais bien, moi, qu'on agisse plutôt que de
devoir tout le temps réagir. Ça fait que,
donc, ma question, c'est assez simple, c'est : Est-ce que la ministre, au
lieu de faire du cas pas cas, quand
un média alerte sur quelque chose... est-ce qu'elle a l'intention d'établir des
vraies politiques sur le patrimoine, assorties d'incitatifs et de
mesures punitives, au besoin? Et, si oui, lesquelles?
Mme Roy : Je vous
remercie pour votre question, parce que, ce que vous constatez, je suis arrivée
en poste le 18 octobre dernier, je le
constate avec vous, il y a une loi, actuellement, qui s'appelle la Loi sur le patrimoine culturel, la réforme de cette loi-là... La loi a été adoptée,
il y a eu une refonte en 2011, sous un précédent gouvernement libéral, et elle a été mise
en vigueur en 2012. Et, une loi, c'est en l'appliquant qu'on voit dans quelle
mesure on peut travailler avec, ce qui existe à l'intérieur, ce qui
n'existe pas à l'intérieur. Et, les constats auxquels vous arrivez, je fais pas
mal les mêmes. D'ailleurs, vous avez sûrement dû m'entendre dire la même chose. Qu'on agisse à la pièce, en catastrophe, ça devient vraiment problématique.
Et, quand on
fouille davantage sur ce qui se fait en patrimoine, si, par exemple, on prend l'exemple de la France, ils ont procédé à l'inverse,
ils ont décidé de tout protéger, de tout classer. Lorsqu'un propriétaire achète
quelque chose, il le sait, que c'est patrimonial,
et il sait qu'il y a une valeur, il sait qu'il y a une protection. Pas ici.
Ici, c'est l'inverse. Ici, on classe à la pièce.
Effectivement,
j'en arrive à la même conclusion que vous. Vous me dites : Il faudrait
qu'il y ait des mesures plus musclées,
entre autres. Dans la loi, il y en a, mais la question est de savoir dans
quelle mesure est-il pertinent de les appliquer. Entre autres, il y a cette ordonnance que j'ai utilisée à quelques
reprises depuis mon arrivée en poste. Le lendemain matin, le 19 octobre, j'ai signé une ordonnance pour
le château de Beauce, pour éviter la démolition et demander un avis d'intention
de classement, parce qu'il s'agit, à sa face
même et déjà selon les études préliminaires,
d'un édifice qui a une grande valeur patrimoniale.
Mais, les conclusions auxquelles vous arrivez, là, je suis en train de les
vivre, je vis les mêmes. Sachez une chose :
quand je vous disais qu'il y a des mesures qui existent déjà, entre autres il y a une mesure, dans la loi, qui fait en sorte que je pourrais envoyer
des amendes de 190 000 $. Mais on arrive à quoi avec une amende de
190 000 $ si la personne ne s'occupe
pas davantage du bâtiment? Parce que les gens qui ont des
bâtiments qui ont une mesure de protection ont des obligations. Mais
vous faites quoi — et
votre question est juste — quand
le bâtiment n'a pas de mesure de protection? Et je reviens à vous dire que
c'est le constat que je fais, là. Je suis en train de fouiller, de voir ce qui
se fait à l'étranger. Et sachez... Vous parliez
des villes. Il y a trois types de mesures de protection, au Québec, c'est
important que vous le sachiez. Il y a
déclarer un site... comme, par exemple, Arvida, nous avons déclaré le site
d'Arvida patrimonial, il y a 13 sites au Québec qui le sont. Nous pouvons classer. Ça, c'est Québec qui peut
classer. Et les villes peuvent citer. Et vous me dites : Qu'est-ce que vous faites quand la ville ne fait
rien? Bien oui, qu'est-ce qu'on fait quand la ville ne fait rien? Je me pose
la même question. Ce que j'ai fait,
cependant, c'est que tout de suite on s'est rendu compte qu'il y avait quelque
chose à cet égard-là... Oui?
Le Président (M. Asselin) : ...rapidement. Conclure.
Mme Roy : Bien,
rapidement, c'est que je travaille... Je me suis rendu compte de la même chose
que vous. Qu'est-ce qu'on fait quand les
villes ne veulent rien faire? Alors, tout de suite, j'ai mandaté ma collègue la
ministre des Affaires municipales et
de l'Habitation pour nous assurer que les villes embarquent, comprennent
qu'elles ont une obligation, que le
patrimoine, là. La protection du patrimoine, c'est collectif, et il faut que
les villes embarquent et veuillent protéger leurs édifices également,
parce que, pour le moment, elles ne le font pas.
Le Président (M. Asselin) :
Merci beaucoup.
Mme Dorion :
J'ai deux petits cas de comté, je vais essayer que ça rentre dans le
13 minutes qu'il nous reste, ça fait que, si vous pouvez m'aider,
on va faire ça rondement.
Donc, ça fait
quatre ans que les portes de l'église Saint-Jean-Baptiste, dans le quartier
Saint-Jean-Baptiste, à Québec, notre
capitale nationale, une église... ça fait quatre ans que les portes sont
fermées, même si les autorités parlent d'une valeur patrimoniale exceptionnelle. Donc là, c'est clair,
il n'y a pas de doute là-dessus. Les enfants de l'école Saint-Jean-Baptiste,
que j'ai fréquentée, qui est juste en face,
la voient toute la journée, les nuages bougent, c'est magnifique. Les
après-midis ensoleillés, sur son
parvis, il y a toujours plein de monde, à la sortie des bars, à 3 heures,
il y a des gens qui sont sur le parvis à continuer la fête. C'est un
lieu communautaire exceptionnel, ça met de la vie, ça met du sens.
Donc, c'est
une église qui a été construite entre 1881 et 1886. Il y a eu beaucoup de
projets, beaucoup d'idées de citoyens
pour voir qu'est-ce qu'on va faire avec cette église-là, elle est adorée par
les gens qui vivent à Québec, mais aussi, c'est magnifique, je veux dire, on la voit de partout. C'est impossible
qu'on laisse tomber cette église-là. Sauf que, jusqu'à maintenant,
aucune des idées soumises par les citoyens n'a reçu d'appui, même si les idées
sont excellentes. Les gens s'organisent, les
gens se retroussent les manches, il y a toutes sortes de projets vraiment
intéressants. On ne peut pas dire que
le monde fait juste chialer, ils n'ont pas chialé, ils ont proposé des affaires
sans arrêt, ils se sont regroupés en comités, ils ont parlé, ils sont
allés voir toutes sortes d'instances. Le problème, ça reste l'argent. Quand il
n'y a pas de volonté politique, ça va mal.
En ce moment, l'église est en train de se dégrader, c'est le même film qui se
reproduit. Le conseil de quartier se
retrousse les manches encore, va organiser un colloque l'automne prochain, ils
vont présenter un film, ils... Bon. Là, il manque juste la ministre,
dans ce projet-là.
Est-ce que la ministre peut s'engager
précisément sur cet enjeu-là, à faire en sorte que le dossier de l'église Saint-Jean-Baptiste aboutisse d'ici un an? Parce
que c'est pressant. C'est comme un malade que, si on ne le soigne pas,
bien, ça va finir qu'il va être en phase terminale.
Mme Roy :
Merci, Mme la députée. Il faut que vous sachiez une chose. Quand on parle de la
ville de Québec... Québec et Montréal
ont des statuts particuliers à l'égard du patrimoine, elles ont pratiquement
les mêmes pouvoirs que la ministre.
Mme Dorion : ...
Mme Roy : Oui, oui, tout
à fait, mais l'église est à Québec. Et ce que je vous dis, cependant... Sachez
que le ministère y travaille actuellement
avec les groupes et avec la ville pour tenter de trouver un projet viable. Mais
la responsabilité, pour les villes de
Québec et Montréal, et je ne veux pas me tromper, là... il y a un statut
particulier pour ces deux villes à l'égard
de la protection du patrimoine culturel, du patrimoine bâti, et le ministère
donne de l'argent à la ville de Québec pour arriver à protéger ses
édifices.
Mme Dorion :
Je veux juste... excusez-moi, c'est qu'en fait la question n'est pas sur
préserver le bâtiment, c'est sur les
projets qui ont besoin de l'aide du ministère de la Culture, qui ont été, là,
fournis, en masse, en masse, en masse, par les gens.
• (16 h 20) •
Mme Roy :
Alors, j'y viens. C'est que ces projets-là doivent d'abord être sélectionnés,
choisis par la ville de Québec, parce
que c'est elle qui a la première responsabilité à Québec. Québec et Montréal,
ils ont une propre responsabilité à l'égard du patrimoine. Mais moi, je suis là, en accompagnement, là. Autrement
dit, trouvez quelque chose, trouvons quelque chose, puis on va vous accompagner. Nous aussi, on va
donner notre portion d'argent. Mais c'est particulier, pour ce qui est de la
ville de Québec, de la ville de Montréal,
ils ont des subsides, ils ont de l'argent qui provient du ministère, de un,
pour donner... mais c'est...
L'occupation du territoire par la ville... Vous savez, nos municipalités,
Québec et Montréal, ont demandé plus d'autonomie. On leur en a donné, ils en
ont davantage. Et, à l'égard du patrimoine, de la protection du patrimoine et
de la conversion des édifices, ils ont... c'est eux, les
maîtres d'oeuvre. Comprenez-vous ce que je veux dire? Mais moi, je suis là,
là, et j'attends, puis je dis : Bien,
faisons quelque chose, faisons quelque chose. Alors, la question, est-ce que je
leur dis : Tassez-vous, puis je
vais faire quelque chose, alors qu'ils ont les mêmes pouvoirs? Et je pense que
c'est au gouvernement de proximité le
plus près de décider ce qu'il veut faire. Moi, je suis là en accompagnatrice,
puis on a des sous qui attendent.
Mme Dorion :
Donc, dès qu'ils arrivent avec un projet qui est accepté par la ville, vous
embarquez, puis, si les gens de la communauté...
Mme Roy :
Bien, c'est la façon dont ça fonctionne. Je ne veux pas vous dire de... Bon,
voilà. Alors, quand je vous dis : Pour la ville de Québec, c'est
très, très spécifique, la ville de Québec, la ville de Montréal, Québec a reçu
déjà 30 millions sur 10 ans pour l'église Saint-Jean-Baptiste.
Mme Dorion : Oui, oui, mais...
Mme Roy : Bien, quand
même, c'est quand même 30 millions de l'argent des gens qui nous écoutent,
là. Et, s'il y a d'autre chose à faire, bien, c'est à la ville de dire :
Bien, voici où on s'en va, puis nous, on est accompagnateurs là-dedans.
Mme Dorion : Non, c'est ça, c'est
justement... Quand il ne se passe rien, les 30 millions sont perdus.
La prochaine question, c'est sur...
Mme Roy : Oh! Attendez un petit peu, attendez un petit peu, là. La ville a une responsabilité,
là. On ne donne pas de l'argent comme
ça, pour le plaisir, là. La ville a une responsabilité de prendre ses
responsabilités à l'égard du patrimoine et de faire des choses, là, et
les citoyens, s'ils ne sont pas contents...
Mme Dorion :
Mais excusez-moi, Mme la ministre, c'est parce qu'on vient juste de parler du
patrimoine, la question d'avant, puis
je disais : Vous laissez aux municipalités le soin de... puis vous avez
dit : Je me pose les mêmes questions. Moi aussi, je cherche des
solutions. Alors là, dites-moi pas : Bien, je n'en ai pas, c'est juste les
municipalités.
Mme Roy :
Non, non, non, je ne vous dis pas que j'en ai... Je vous dis que les villes de
Québec et de Montréal ont des statuts particuliers à l'égard du
patrimoine...
Mme Dorion : Oui, oui, mais,
ça, j'ai compris.
Mme Roy :
...et c'est eux qui doivent décider ce qu'ils veulent faire. Alors, moi, je ne
veux pas aller leur couper l'herbe sous
le pied puis dire : Tu ne prends pas tes responsabilités, je vais les
prendre pour toi. Décidez, là. Je suis là, j'attends avec vous, là, j'attends
avec les citoyens. Décidez. Vous comprenez?
Mme Dorion : Parfait. On vous
reviendra là-dessus.
Mme Roy : D'accord.
Mme Dorion : Deuxième cas,
c'est... J'imagine, vous en avez entendu parler, c'est un superbeau projet
qui... peut-être vous avez même visité les locaux, c'est le projet de Cité du
Séminaire. Est-ce que ça vous dit quelque chose?
Mme Roy : Bien sûr.
Mme Dorion : Oui, bien sûr.
Mme Roy : Bien sûr
qu'on...
Mme Dorion : Donc, ils sont
rendus très avancés, là. Vous savez, tous les organismes qui sont là-dessus,
les merveilleux locaux du, comment ça
s'appelle... le pavillon Camille-Roy, qu'on voit de partout à Québec,
c'est vraiment des locaux majestueux, là. Donc, d'un
côté, on voit le bassin Louise; de l'autre côté, on voit le fleuve. C'est
magnifique. Et l'idée de mettre un musée
là-dedans, une maison des sciences, où il
y aurait à la fois une partie de la
collection du séminaire scientifique
et une maison des sciences supermoderne, à l'image un peu de celle de Montréal,
qui attire des gens puis qui est un succès monumental à chaque année,
pour les enfants, pour les groupes scolaires, pour tout ça, bon...
C'est
superbeau. Ça fait longtemps que la communauté scientifique et scolaire à Québec
demandent quelque chose comme
ça. Et on a eu un don... bien, pour ce projet-là, il y a eu un don de 5 millions
d'un mécène, l'homme de théâtre Robert
Lepage. La gang autour de ça, dont le Musée de la civilisation, a monté un plan
superélaboré, avec beaucoup d'appuis de
taille. Ils vont aller faire une recherche de financement. Bref, eux aussi,
ils se sont vraiment retroussé les manches, se sont vraiment... et en grand. Mais, dans leurs discussions
avec le ministère, ils sont encore un peu inquiets, parce qu'ils se disent : On n'a pas... bien sûr, ils nous disent : On est
intéressés, on regarde ça, c'est quelque chose qui a du bon sens, mais
là le projet est quand même pas mal avancé, tu sais, les budgets sont faits, tu
sais, le dossier, il est complet. Ça fait que est-ce qu'on peut avoir une assurance du ministère
que ce projet-là... que le ministère va faire tout ce qu'il peut pour que ce projet-là aille de l'avant, qu'à côté de tout
l'argent qu'ils ont ramassé, de toutes les merveilleuses façons dont ils se
sont organisés pour que ça
fonctionne, le ministère remplisse, finalement, les besoins puis
accompagne vraiment la gang de la Cité du Séminaire dans son
projet?
Mme Roy :
Merci, Mme la députée, pour votre question. De un, puisque vous l'avez
mentionné, je voudrais remercier — j'en
profite puisque j'ai un micro — M. Lepage pour son don exceptionnel de
5 millions. C'est absolument extraordinaire.
Et, cet homme-là, vous le connaissez, il est magnifique. Quelle générosité! Et
nous avons ici le P.D.G. du musée
et... qui m'en a parlé, qui nous a présenté le projet, et c'est un projet qui
nous tient à coeur. Sachez que c'est un projet qui nous tient à coeur,
c'est un magnifique projet. Je vous le dis, là, c'est absolument magnifique. Et,
par surcroît, ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que ce serait une utilisation
de bâtiments qui sont des bâtiments patrimoniaux. Alors, revitaliser le patrimoine et y mettre des
collections, et je parle avec mon coeur, là, c'est un magnifique projet. Et il
y a ce mécène qui vient d'ajouter
5 millions. Et, naturellement, vous le savez, tout est une question de
sous, mais je l'ai dit, je l'ai dit,
c'est un projet qui nous tient à coeur. Mais je vais être bien honnête avec
vous, je n'arrive pas avec un échéancier là puis une signature tout à l'heure. Il faut s'assurer que tout soit fait
dans l'ordre, parce que c'est toujours les contribuables qui paient. Mais c'est un très beau projet. Moi,
j'y tiens.
Le Président (M. Asselin) : Il reste cinq minutes...
4 min 50 s, Mme la
députée. On pourrait parler de
Monsieur Bedondaine jusqu'à la fin, mais, bon...
Mme Dorion :
Monsieur Bedondaine?
Le
Président (M. Asselin) : Oui.
Mme Dorion :
Qui est-ce?
Le
Président (M. Asselin) : Mais c'est M. Lepage.
Mme Dorion :
Ah oui! O.K. M. Lepage. Ah oui! C'est vrai. Mais oui, c'est vrai.
Le
Président (M. Asselin) : J'ai un âge vénérable.
Mme Dorion :
Oui, oui. Excusez, j'étais sûre de n'avoir pas le temps, ça fait que...
Le
Président (M. Asselin) : Il vous reste quatre minutes.
Une voix :
...
Mme Dorion :
Bien oui, on a fait ça efficacement.
J'ai déposé une question
écrite à la ministre au feuilleton, je n'ai toujours pas eu de réponse, je ne
veux pas être impatiente, mais j'en profite,
vu que je l'ai devant moi, pour reposer cette question-là qui est vraiment
importante pour les
artistes. Dans le Plan d'action gouvernemental en culture 2018‑2023, il y avait 41 mesures, il y avait des actions à court
terme qui étaient prévues pour ces
différentes mesures, dont la révision des deux lois sur le statut de l'artiste,
donc il y avait la Loi sur le statut professionnel des artistes, des arts
visuels, des métiers d'art et de la littérature et sur leurs contrats
avec les diffuseurs et il y avait la Loi sur
le statut professionnel et les conditions d'engagement des artistes de la
scène, du disque et du cinéma.
J'ai
fait partie de ces artistes-là. Pour la vie des artistes, c'est quelque chose
qui est assez pressant, parce que c'est des choses qui n'ont pas de bon sens, tu sais, on va parler de toutes
sortes de situations absurdes dans le monde du travail. Les artistes, très peu peuvent vivre de leur art,
c'est des situations qui... tu n'as absolument aucune sécurité d'emploi, pas
de retraite, tu n'as rien du tout. C'est des
gens qui travaillent, qui font des projets. S'ils calculent le temps qu'ils
mettent, ils sont payés 2 $ de
l'heure, tu sais, c'est une forme de bénévolat, finalement, que des
professionnels qui sont des professionnels,
qui ont étudié là-dedans, font pour faire vivre une culture au Québec, pour
créer de la culture au Québec. Et
c'est de ce tas de créateurs là que va émerger les Robert Lepage de ce monde et
tous les autres qu'on n'arrête pas de voir
émerger. C'est fondamental puis c'est vraiment une fierté pour le Québec, qu'on
ait cette espèce de pépinière là, on est vraiment un peuple très créatif.
En 2016, le revenu
moyen des artistes était environ de 20 000 $, en légère décroissance
par rapport à l'année précédente, et c'est
85 % des artistes professionnels qui ne vivent pas de leur art ou qui
vivent en dessous du seuil de la pauvreté.
Considérant que la ministre a mentionné à plusieurs reprises qu'elle allait
garder la politique culturelle et considérant que le gouvernement a ajouté des fonds pour cette politique lors du
dernier budget, est-ce que la ministre peut nous dire quand seront
déposées les deux révisions de lois sur le statut de l'artiste?
Mme Roy : Merci pour la question.
Oui, vous avez bien compris que nous allons suivre la politique qui a été déposée, nous allons la respecter, ça fait partie...
Si vous me dites «quand», je ne peux pas vous dire quand là, malheureusement, je n'ai pas le contrôle de
l'agenda, mais ça fait partie de notre agenda, et ce sera fait, ce sera fait.
Mais je suis d'une grande honnêteté avec vous, je n'ai pas de date précise.
Mais nous avons quatre ans...
Mme Dorion :
Mais peut-être un ordre de grandeur. C'est-u dans huit ans, dans quatre ans,
dans six mois?
Mme Roy : Non, non, non, nous allons procéder, mais... Et d'ailleurs
vous dites que vous avez fait une question écrite au feuilleton, je vais aussi vous
répondre par écrit plus précisément pour vous donner plus de détails, parce
que c'est important. Puis j'ai rencontré,
d'ailleurs, les gens, les artistes, j'ai rencontré les gens
de l'Union des artistes, entre autres, il y a des demandes précises, et c'est important,
c'est important. Alors, en temps et lieu. Mais nous allons y
travailler, je tiens ma parole.
Mme Dorion :
Vous allez réviser les lois, c'est ça que j'entends?
Mme Roy :
Ça fait partie de la politique, et nous allons respecter la politique.
Mme Dorion :
Il nous reste...
Mme Roy :
Mais c'est parce que vous me demandiez : Quand vous allez le faire?
Mme Dorion :
Oui, c'est ça.
Mme Roy :
Alors, je ne vous donnerai pas de temps.
Mme Dorion : Je ne poserai pas d'autre question, vu qu'il ne
reste pas beaucoup de temps, je veux juste m'excuser, je suis arrivée en retard, et je vais partir, maintenant, aller chercher mes enfants à la garderie, à l'école, mais merci beaucoup d'avoir passé ce temps avec
moi.
Le Président (M. Asselin) : Merci,
Mme la députée de Taschereau.
Je passerais la parole au député de Beauce-Nord,
qui a sûrement, pour le prochain 18 minutes, un bloc pour nous.
• (16 h 30) •
M. Provençal : Merci, M. le Président. Mme la
ministre, collègues députés,
collaborateurs du ministère, effectivement, on
parle de patrimoine, et moi, j'aimerais parler de patrimoine culturel, Mme la ministre. D'ailleurs, vous avez fait mention, tout à l'heure, d'un édifice à Sainte-Marie. Alors, je veux vraiment
aborder le sujet du patrimoine
culturel avec vous. Ce sujet fait beaucoup
les manchettes, si je peux m'exprimer ainsi.
Dans
les derniers mois, on a eu beaucoup de... on a entendu parler, excusez-moi, de la
maison Boileau à Chambly, du château
Beauce à Sainte-Marie, tout récemment du monastère à Berthierville. Ce sont
souvent des dossiers qui, je dirais, brassent
des émotions dans nos communautés. Et, à ce titre, je dois vous dire que, quand
j'ai vu l'état du Manoir Taschereau,
de la Maison Vachon, suite à l'inondation,
ça brasse des émotions, effectivement. Dans nos villes, nos villages, on est attachés
aux bâtiments et aux sites qui ont marqué
l'histoire. Pour ma part, c'est une portion de notre mémoire collective que je
pense qu'il est important
de conserver, l'église du village, l'école de notre enfance, un vieux manoir,
l'ancien magasin général, des
bâtiments qui ont marqué l'histoire de notre coin de pays et qui ont une valeur
pas seulement émotive pour les citoyens, mais aussi
une valeur patrimoniale.
Si
certains de ces bâtiments ont su déjà trouver une nouvelle vocation tout en gardant
leur authenticité, d'autres sont plutôt mal en point. Et, quand je dis «mal
en point», le mot est quand même fragile, hein, parce que les bâtiments sont fragiles et parfois même abandonnés. Dans plusieurs
cas, les propriétaires de ces bâtiments voudraient bien les rénover, les
restaurer et leur redonner une vocation, je dirais même un nouveau souffle de
vie au niveau de ces bâtiments, mais n'ont pas nécessairement
les moyens de rénover d'aussi vieilles bâtisses tout en respectant leur
caractère patrimonial, parce qu'il y a quand même des contraintes qui sont
exigées, à juste titre, mais qui impliquent quand même des décaissements d'argent importants. Dans plusieurs cas, dans les villes, surtout où les terrains valent
de plus en plus cher, ça devient plus rentable pour les promoteurs de
détruire le bâtiment et de construire en neuf. Valeur patrimoniale d'un
bâtiment, utilité, rentabilité, c'est tout
un casse-tête, et, pour cela, ça fait aussi souvent les manchettes. Ce n'est
pas simple, mais on doit s'en occuper.
Il faut préserver l'héritage du Québec et, j'ajouterais, Mme la ministre, il faut
maintenir les traces des bâtisseurs de nos communautés.
Je
parle des bâtiments, mais, comme vous le savez, M. le Président, le patrimoine culturel, c'est plus que ça. Je suis
content de constater, parce que je suis quand même un député qui apprend, que
la Loi sur le patrimoine culturel permet à la ministre de la Culture et des Communications de classer des sites, des
immeubles, des documents et des objets patrimoniaux et de désigner des personnages historiques, des
événements historiques et des lieux historiques, de même que des éléments
du patrimoine immatériel, que la Loi sur le
patrimoine culturel permet aussi à la ministre de recommander au gouvernement
de déclarer des sites patrimoniaux, et on pourra y revenir si j'ai assez de
temps. Je sais que le partage de responsabilités quant à la protection du patrimoine d'intérêt local et régional demeure
une préoccupation pour votre ministère, Mme la ministre. Je sais aussi que notre gouvernement a à coeur la préservation
et la valorisation du patrimoine culturel québécois, et nous nous
faisons un devoir de promouvoir l'héritage collectif québécois.
Alors,
j'aurais, M. le Président, trois questions à adresser, pour ce volet-là, à la
ministre. Premièrement, quelles ont été
vos principales actions en patrimoine depuis votre arrivée en poste? Et je
pense que ça, c'est important d'en faire peut-être un portrait, d'en
dresser un portrait, Mme la ministre.
Mme Roy :
Merci beaucoup, M. le député. Bien, c'était chez vous, c'était chez vous, M. le
député, la première action. Dès le 19 octobre,
les spécialistes du ministère et du patrimoine sont venus me rencontrer et me
dire : Il y a le château de Beauce, on craint la
démolition. Alors, naturellement, à la lumière des études préliminaires qui
avaient été faites, il fallait stopper
les machines pour s'assurer... pour voir si effectivement cet immeuble méritait
une forme de protection, et c'est ce
que nous avons fait. C'est la première chose que j'ai signée, cette ordonnance
en vertu de l'article 76 de la Loi sur le patrimoine culturel. Et, par la suite, je demande, et comme je l'ai fait
ce matin, un avis d'intention de classement, pour que le conseil du patrimoine du Québec nous dise, dise
au gouvernement est-ce que cet édifice a une valeur patrimoniale nationale
qui pourrait faire en sorte qu'il
obtiendrait une protection qui s'appelle le classement. Alors, j'attends cette
réponse-là.
Et ce qu'il
faut que vous sachiez, que vos gens sachent également, c'est que, pour un
immeuble de la sorte, si une valeur patrimoniale nationale lui est accordée, si
l'immeuble devient classé, obtient le statut d'immeuble classé, donc, par le
gouvernement du Québec, il y a 40 % des travaux de restauration qui seront
défrayés par le gouvernement du Québec en lien avec les portions qui seront classées. Et je sais que, dans le cas
de l'immeuble qui nous préoccupe, entre autres, cet édifice-là, à moins que je ne me trompe, là, j'y
vais de mémoire, c'était la société d'Alzheimer qui voulait en faire un centre,
mais il y a plein de possibilités, M. le député. Un, il y a de l'argent, puis,
deux, il y a des possibilités.
Et, lorsque
le conseil du patrimoine aura terminé son expertise finale, ce qu'il est
important de dire, c'est qu'il est possible
qu'un immeuble soit classé en partie, en portions, il est possible que ce ne
soit pas tout l'immeuble au complet qui jouisse d'une forme de protection. Donc, les portions qui ne sont pas
importantes, qui n'ont pas de valeur patrimoniale nationale, pourraient
être détruites, on pourrait y aménager d'autre chose. Donc, c'est important que
les entrepreneurs, que les propriétaires de
bâtiments comprennent que le gouvernement devient un partenaire, dans la
restauration d'un immeuble, pour préserver ce qui est préservable et ce
qui a une valeur patrimoniale, qui mérite un statut de classement.
Par exemple,
je vous donne une hypothèse de travail, ce château de Beauce, ce qui pourrait
être classable, si j'ai un avis
positif à cet égard-là, ce qui pourrait être classable, eh bien — je mets au conditionnel parce que j'ignore...
ce n'est pas moi, la spécialiste,
là — il y
aura 40 % des travaux pour l'aide à la restauration ou la conservation de
ce qui peut être classable qui seront
défrayés par le gouvernement, mais ça peut être des portions extérieures, des
portions intérieures, des terrains, et les autres portions du même
immeuble qui ne sont pas classables, qui n'ont pas cette valeur intrinsèque là,
peuvent être modifiées à la guise des gens.
Alors, il faut, et je souhaite de tout coeur... Et je pense que le gouvernement
a une responsabilité et le ministère a une responsabilité, moi au premier chef,
de faire comprendre à tout propriétaire d'un immeuble que le gouvernement peut être un partenaire dans la
restauration de l'immeuble et faire vivre cet immeuble-là.
Et vous me
disiez, la Mémoire des bâtisseurs, vous avez vu, justement, des immeubles,
là, lourdement endommagés par les
dégâts causés par l'eau, la Mémoire des bâtisseurs... parce qu'il y
avait un architecte, un grand architecte qui a travaillé à cet immeuble-là, entre autres, et c'est le
visage même de la ville qui serait changé à jamais si le bâtiment — je vous mets tout ça au conditionnel — était rasé. Donc, comment conserver le
visage de la ville, comment conserver ce qui mérite d'être conservé,
protégé, ça, mes spécialistes du conseil du patrimoine me diront ce qui doit
être préservé, doit être conservé, et il y
aura de l'argent pour aider, mais ce qui n'empêche en rien les gens qui ont
l'intention de convertir cet immeuble de faire quelque chose avec et de le convertir pour qu'il y ait de la vie à
l'intérieur de cet immeuble-là, parce qu'idéalement, un bâtiment qui
obtient un statut, s'il n'y a personne qui y va, il n'y a personne qui le
visite, il n'y a rien qui se passe, il ne
vit pas. Et le plus grand souhait de tous les spécialistes en patrimoine, c'est
qu'on y vive, dans ces immeubles, que la vie se perpétue, que la mémoire
se perpétue et qu'on modernise aussi pour être aux normes. Il y a des normes,
là. Nous sommes en 2019, il faut arranger les choses qui ne se font plus dans
la construction. Il faut modifier, il faut préserver celles qui doivent mériter de l'être. Mais sachez, et vous pourrez dire
à vos gens également, qu'il y a de l'argent pour eux, pour les aider dans ce qui pourra être préservé,
protégé. Mais là, comme je vous dis, je vous parle au conditionnel parce
que j'attends d'avoir la décision finale du conseil.
• (16 h 40) •
Et votre
question, c'était : Quels étaient les premiers gestes que vous avez posés?
Ça, c'est le premier, c'était le lendemain,
et je dois vous dire que c'est allé à une vitesse incommensurable. Le second
geste a suivi peu de temps après. Peu
de temps après, c'était... bon, naturellement, on a découvert la palissade...
pas moi, les archéologues qui travaillent dans le Vieux-Québec ont
découvert la palissade extraordinaire, une découverte, 1690, les deuxièmes
remparts, si je peux m'exprimer ainsi, puis
un gros morceau, c'est une découverte... du jamais-vu en Amérique du Nord, une
aussi grosse pièce de cette époque.
Et ça, c'est un coup de chance incroyable. Donc, ça, ce morceau a été prélevé
dans les règles de l'art, entreposé, séché,
ça prendra près de deux ans pour le faire... «sécher», ce n'est pas le bon
terme, mais parce que, comme il est gorgé d'eau, il ne faut pas qu'il éclate, il ne faut pas qu'il se déforme, donc,
il faut qu'il se dessèche lentement pour conserver le bois intact, et par la suite il pourra être mis en
valeur, sûrement, dans un de nos nombreux musées. Parce que les grands musées
à Québec, comme vous le savez, sont la
possession du gouvernement mais des citoyens du Québec. Tout à l'heure, la
députée de Taschereau me parlait d'un projet, mais c'est... tous ces
projets-là seront les projets des citoyens du Québec et leur appartiendront.
Donc, la préservation de cette palissade, c'est
arrivé très, très vite. Et, 21 novembre, donc, octobre, novembre, un mois et trois, quatre jours après mon
assermentation, bien là, ce qu'on fait, on a déclaré la ville d'Arvida... on
lui a donné un statut patrimonial.
Déclarer un site patrimonial, c'est extrêmement rare. Il y en a 13 actuellement dans tout le Québec.
Naturellement, les premiers qui nous
viennent à l'esprit sont le Vieux-Québec,
le Vieux-Montréal. Arvida, la vieille ville d'Arvida, la ville ouvrière d'Arvida, parce qu'à l'époque, vous savez,
c'était l'aluminium... Donc, cette déclaration-là, nous l'avons faite, et c'est la plus haute forme
de protection que le gouvernement peut accorder à un endroit. Donc, ça a été
fait. Et ça, c'était le 21 novembre. Et
ce site correspond à cette ancienne ville d'Arvida, et elle avait été fondée à
l'époque par la compagnie Aluminum Company of Canada, et c'était Alcan,
hein, qui est devenue Alcan par la suite.
Et,
vous savez, je vais rendre à César ce qui appartient à César, c'est un très
long processus qui avait commencé sous les
autres gouvernements. Je suis très capable de dire que les autres gouvernements
ont fait des bonnes choses, ont entamé un
long processus, et les libéraux et les péquistes y ont travaillé, et on était
rendus à l'aboutissement et dans les délais pour faire
une déclaration, et nous l'avons faite avec grand bonheur. Et vous savez quoi?
J'ai invité les députés impliqués dans tout
ce travail parce que je considère que, lorsqu'on parle du patrimoine, notre
patrimoine bâti, ça doit être non partisan. La même chose lorsque je considère que l'on parle de culture et de la
culture québécoise, ce doit l'être également parce que c'est de nos créateurs dont il est question, de nos
artistes, et il faut en prendre soin. Et, ça aussi, moi, je considère que c'est
une mission, que ça doit être non partisan.
Donc,
ça, la déclaration du site d'Arvida, c'est arrivé très, très rapidement, et
c'était attendu par la population aussi, hein? C'est parce que c'est
vraiment les gens qui se sont mobilisés, qui voulaient qu'on reconnaisse cette
ville, qui est absolument magnifique,
l'architecture exceptionnelle, une architecture moderne, ouvrière,
particulière, avec des toitures en
aluminium, ça se comprend, et c'est un beau site. Et d'ailleurs j'invite tous
les citoyens du Québec à aller visiter ce site-là cet été. Je pense qu'on a beaucoup de choses à
découvrir. Et, naturellement, il y a des sous qui accompagnent ça, parce que,
lorsqu'il y a un site qui est désigné, le
ministère a donné de l'argent, la municipalité... Il y a un montage financier
qui est fait pour pouvoir soutenir les travaux de réfection, parce que
les propriétaires de ces maisons-là, qui sont immensément fiers d'y habiter,
ont droit à de l'argent pour s'assurer de la préservation du patrimoine bâti qu'ils
ont entre les mains.
Et d'ailleurs j'étais
fière de pouvoir faire cette annonce-là avec ma collègue Andrée Laforest, la
ministre des Affaires municipales,
justement. Et, nous en avons parlé tout à l'heure avec la députée de
Taschereau, ça nous a permis de dire... et la mairesse était là, d'ailleurs, et
ça nous a permis de dire jusqu'à quel point l'implication des maires et des
mairesses était importante,
l'implication des municipalités dans la protection du patrimoine, et qu'il y a
de l'argent pour eux. Ça, c'était important également.
Alors,
ce sont parmi certains des gestes que j'ai posés, mais il y en a d'autres.
Entre autres, nous avons nommé... Parce que le patrimoine culturel, ce n'est pas juste le patrimoine bâti, ça
peut être le patrimoine immatériel. Entre autres, si on pense au 8 mars, nous avons décidé de nous assurer
que huit grandes Québécoises allaient obtenir un statut patrimonial, parce que
ce sont... Un, je suis particulièrement fière
parce que ce sont des femmes. Et notre dicton, c'est Je me souviens. Se souvient-on de ces huit grandes femmes? Alors,
nous leur avons accordé une valeur patrimoniale historique extrêmement importante, à ces huit femmes, parce qu'elles ont
toutes, à leur façon, joué un rôle important dans le développement du
Québec, du Québec moderne que nous connaissons. Et donc ça, ça a été fait. Et
nous avons l'intention de faire en sorte d'honorer
davantage, naturellement, de personnes, d'autochtones aussi, d'autochtones et
de femmes, parce qu'ils ont, et elles ont tous modelé le visage du
Québec moderne.
Et,
lorsque l'on nomme, par exemple, une personne qui est décédée vraiment faisant
partie du patrimoine historique du
Québec, c'est que ce nom-là, par la suite, pourra inspirer, entre autres, la
toponymie. Servons-nous de ces noms, faisons connaître ces femmes, faisons connaître ces pionnières ou également ces
autochtones. Et il faudra que le visage de notre toponymie puisse
refléter aussi cette réalité, cette histoire qui est la nôtre.
Donc,
ça, c'est parmi certains des gestes que j'ai posés, et il y en a d'autres. Je
vous disais, tout à l'heure, à Berthierville...
Bien là, Berthierville, ça se passe maintenant. Et ça aussi, c'était une mesure d'urgence, pour
nous assurer qu'il n'y ait pas de démolition de bâtiment qui, à sa face
même, selon les premières études, jouit d'une architecture exceptionnelle et aurait... je le
mets au conditionnel, j'attends les résultats finaux, mais aurait une valeur architecturale
patrimoniale nationale.
Et
on ne peut pas... Il y a certains moments, on ne peut pas... il y a de ces
évidences, vous me direz, parce qu'il y a des choix à faire, c'est très
difficile, on ne peut pas tout sauver, on ne peut pas tout préserver, mais il
faut surtout passer le message que la
protection du patrimoine, c'est une responsabilité collective, et qu'il y a
l'argent dans un fonds, et il y a des sommes
qui ont été ajoutées aux sommes qui étaient déjà existantes, et il y a un fonds
qui est très bien garni. C'est beaucoup plus que ce qu'il y a dans le budget,
là. Il y a un fonds qui est dédié au patrimoine, et il faut l'utiliser pour que
notre mémoire, notre identité, notre histoire se perpétuent, pour ne pas
que l'on rase tout.
M.
le Président, j'aurais une demande particulière à vous faire. Nous sommes sur
le temps du gouvernement. Il reste sept minutes, c'est ce que je
comprends, à peu près?
Le
Président (M. Asselin) : Un peu plus, quand même.
Mme Roy :
Pourrions-nous faire une petite pause hygiénique, s'il vous plaît?
Le
Président (M. Asselin) : Oui. Oui, bien, il nous reste 30 secondes
dans ce bloc.
Mme Roy :
Ah!12187 De consentement, si...
Le
Président (M. Asselin) : On peut les prendre sur le dernier
bloc, par exemple.
Mme Roy :
Je pensais qu'il restait du temps sur le bloc du collègue.
Des voix :
...
Le
Président (M. Asselin) : On pourra prendre une pause d'une
dizaine de minutes.
Mme Roy : Ou prolonger de... prendre quelques minutes, le
temps que les gens puissent aller faire un petit tour à la salle de
bain, puis on pourra... Si ça vous convient, Mme la députée, là. Parfait.
Quelques instants. Merci.
Le Président (M. Asselin) : O.K. On suspend. Puis on... Parfait.
(Suspension de la séance à
16 h 47)
(Reprise à 16 h 55)
Le Président (M. Asselin) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Alors, on
reprend avec l'opposition, un bloc de
20 minutes. À vous la parole, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Merci beaucoup, M. le Président. Je veux juste faire... revenir quelques
secondes sur le fonds dédié dont il
était question tout à l'heure. La ministre n'a pas répondu. Dans le fond,
est-ce qu'elle était, oui ou non, prête à regarder cette possibilité?
Mme
Roy : J'ai déjà dit
dans une entrevue au Devoir, je vous invite à aller le lire... on m'avait
questionnée à cet égard-là, sur le fonds dédié, puis j'ai dit : Peut-être
quelque chose auquel il faudrait réfléchir. J'ai déjà répondu à cette question-là.
Je vous invite à relire le Devoir. C'était même... mon Dieu, il y a longtemps,
en décembre, je crois.
Mme Melançon : Parfait. Je vais le dire, et puis je pense que la
ministre va être contente, moi, je me réjouis de savoir que les sommes annoncées pour la politique
culturelle sont retrouvées dans le budget. Comme j'aime bien me fier sur les
chiffres, je suis retournée voir, donc, dans le volume 2, page 53, où
on voit que le 600,9 millions de dollars sur cinq ans que vous nous aviez
annoncé se retrouvait donc là-bas avec les 41 mesures.
Cependant,
la ministre m'avait déjà mentionné qu'elle parlait de changement d'orientation. Est-ce que la ministre
peut m'éclairer sur les changements d'orientation dont elle parle depuis
quelques semaines, voire quelques mois?
Mme Roy :
Oui, ça va me faire plaisir. Ce que j'ai dit, c'est qu'on peut faire plus, on
peut faire mieux avec la politique culturelle,
qui est une base, et c'est ce que nous avons fait, nous avons ajouté
300 millions de dollars qui n'étaient pas là en culture. Alors, ça, c'est faire plus, faire mieux,
et je lui ai dit, d'ailleurs, même, au salon bleu, une chose qui me dérangeait,
dans les volumes de la politique, c'est de
voir le slogan du Parti libéral à toutes les pages, alors je pense qu'il ne
faut pas faire de la politique sur le
dos du monde culturel, et que ça, ça me tapait sur les nerfs, et je le réitère
aujourd'hui, que, dans la politique, il y a le slogan Ensemble, on
fait avancer le Québec. Là, ça, je vais l'enlever, ce n'est pas nécessaire.
Mme Melançon :
O.K. Alors, je vais reposer la question : À quel moment va-t-elle
présenter ces changements d'orientation?
Mme Roy :
On travaille avec la politique qui est là, on va l'améliorer, la bonifier, et
ça se fait à différents égards, à différents moments, c'est progressif,
et surtout à l'égard des nouvelles sommes additionnelles qui ont été
présentées, M. le Président, je pense qu'il
y a des choses très, très intéressantes, ne serait-ce que la bonification des
sorties culturelles. 135 millions de dollars de plus pour nos enfants,
pour nos jeunes, pour qu'ils puissent participer à des sorties culturelles,
et, nous l'espérons, dès septembre prochain, pour que déjà les groupes
culturels se préparent. Et ça, c'est une façon... Parce que ce n'était pas dans la politique culturelle, ces sorties-là. Au
contraire, votre gouvernement les a assez massacrées, lors des dernières années. Donc, nous, on veut
s'assurer que ça reprenne. Donc, ça, c'est faire plus et faire mieux,
également, et ça, on va y voir, on va
tenir notre parole à cet égard. Donc, plus de sorties culturelles... des
livres, de nouveaux livres aussi dans les bibliothèques, c'est
extrêmement important, parce que ça, c'est tout l'écosystème du livre. Des gens
que nous avons rencontrés, d'ailleurs... Des
livres, et des livres québécois, on va en acheter, M. le Président, et on va en
mettre dans nos bibliothèques. Moi,
je me souviens très, très bien d'une parole tellement triste qui avait été
prononcée par son ancien collègue, un ancien ministre libéral, qui
disait que pas besoin d'acheter des livres dans les bibliothèques de nos
écoles, il n'y a pas un enfant qui va mourir de ça.
M. Kelley :
...Mme la députée de Verdun a posé une question très précise, alors je souhaite
que la ministre réponde à la question directement, de ma collègue de
Verdun.
Le
Président (M. Asselin) : Oui, à vous la parole... L Les réponses ne m'appartiennent pas.
M. Émond :
...les questions de règlement, il y a l'article 81 qui dit qu'«aucun
rappel au règlement ne peut être fondé sur l'opinion que la réponse à
une question posée à un ministre est insatisfaisante».
Le
Président (M. Asselin) : J'allais le dire.
M. Émond :
Donc, je pense qu'on ne jouera pas au... et on va laisser les gens discuter
entre eux.
Le
Président (M. Asselin) : Très bien. À vous, Mme la députée de
Verdun.
Mme Melançon :
Merci beaucoup. Alors, dans l'organigramme actuel du ministère, on ne voit plus
de mention directe de la politique
culturelle ou de la personne qui est en charge de celle-ci. J'ai fait des
vérifications. Dans le rapport annuel de gestion 2017‑2018, on avait le nom
de Danielle Dubé. Donc, je suis surprise d'apprendre que, dans les demandes
de renseignements particuliers, le ministère n'a pas de bilan des mesures du
plan d'action sur la politique culturelle. Est-ce que la ministre peut me dire
qui est en charge actuellement de l'application? Le nom d'une personne,
peut-être?
• (17 heures) •
Mme Roy :
C'est le sous-ministre...
Mme Melançon :
Pardon?
Mme Roy :
...ou la sous-ministre, la sous-ministre.
Mme Melançon : Donc, c'est la sous-ministre. D'accord.
D'accord. Et, comme on est à l'intérieur de l'application, j'ai fait des vérifications. Donc,
609 millions de dollars, c'est beaucoup d'argent... 600,9 millions de
dollars, devrais-je dire, c'est
beaucoup d'argent. Pour permettre une reddition de comptes claire, nette,
précise, est-ce que la ministre pourrait s'engager, dans le fond, à déposer un rapport annuel de gestion sur la
politique culturelle à chaque année, pour qu'on puisse voir quel est le déploiement, où on en est rendu?
Parce qu'il y a plusieurs sociétés d'État qui sont impliquées à l'intérieur
de la politique.
Mme Roy :
Je considère que l'exercice de l'étude des crédits que nous faisons pendant
quatre heures est bien amplement suffisant
pour faire cette reddition de comptes. C'est un exercice de reddition de
comptes que nous faisons actuellement.
Par ailleurs, vous me
disiez : À l'égard de la politique, où on en est, qu'est-ce qu'on fait? Je
trouve... J'arrive en poste, 18 octobre,
une politique est mise sur la table, les sous sont là, effectivement, les sous
sont là, que nous avons bonifiée en
mars avec 300 millions de dollars de plus. Et il y avait des promesses qui
avaient été faites, mais les chèques n'avaient pas été envoyés. Alors, vous auriez dû voir, M. le Président, la vitesse
à laquelle... le nombre de chèques que nous avons dû signer pour des engagements faits par sa
prédécesseure et le précédent gouvernement. Alors, nous, au fur et à mesure que
ça rentre... parce que la machine... le ministère a recommencé à travailler et
à traiter les demandes, parce que c'est l'été, pause électorale, bon, et là on recommence... Et là on a fait
tout ce qui était en notre mesure, en notre pouvoir pour aller de l'avant avec les mesures qui sont là, et
décaisser, et respecter les ententes, et respecter les programmes. Et c'est ce
qu'on fait, là, depuis notre arrivée.
Mme Melançon :
Donc, je vais quand même reposer ma question, parce que ce n'est pas vrai que
c'est juste sur une étude des crédits
où on peut parler d'un travail de reddition de comptes. Est-ce que la ministre
est complètement fermée à l'idée de
déposer un rapport annuel de gestion sur la politique culturelle? Je veux juste
vous rappeler, M. le Président, que c'est une moyenne de
121 millions par année qui seront investis dans le milieu culturel, ce qui
représente plus que le ministère des
Relations internationales, qui représente presque le ministère du Tourisme à
lui seul, et qui, eux, font des rapports de gestion.
Mme Roy :
Alors, j'informe la députée, qui connaît sûrement la réponse, qu'il y a un
bilan qui est fait après deux ans, une évaluation, à l'an 5, de la
politique, et c'est le bureau de la sous-ministre qui est en charge.
Mme Melançon :
Parfait. Donc, on ferme la porte à ça. Concernant, donc, les orientations...
Mme Roy :
On ne ferme la porte à rien, il y a un bilan qui s'en vient.
Mme
Melançon : Concernant les orientations, moi, je voulais voir... parce que j'imagine qu'on est capable de dire
où on en est rendu dans le déploiement, je
vais revenir, donc, à la mesure 16, dont ma collègue, tout à l'heure, a soulevé... sur laquelle on
a soulevé certaines questions concernant, justement, la révision de
la... des lois, devrais-je dire. J'aimerais savoir à quel moment, parce
que la ministre est demeurée un peu évasive... Je comprends qu'elle n'a pas
l'agenda du leader parlementaire, mais j'imagine qu'elle a son agenda dans son propre ministère. J'aimerais savoir où est-ce qu'on en est avec la révision de ces
deux lois-là.
Mme Roy : Alors, à la même question, la même
réponse, je ne vous donnerai pas de moment, puisque, comme vous le savez, vous l'avez mentionné vous-même,
je n'ai pas l'agenda du leader du
gouvernement. Cependant, nous avons dit que nous y travaillerions et
nous y travaillons.
Mme Melançon : Pour moi, ce qui est important,
M. le Président, c'est qu'on puisse savoir... Il y avait
déjà des travaux qui avaient été effectués dans le ministère, je
pense que les deux comités ont été mis sur pied, les discussions avaient eu
lieu. J'imagine qu'on est un peu plus avancé. Est-ce que la ministre peut nous
en dire un peu plus à ce sujet?
Mme Roy : Ce que je trouve extraordinaire, M. le Président, c'est que j'apprends à connaître tous ces gens-là qui ont travaillé très, très fort et je me rends
compte qu'il y a différents travaux qui ont été entamés et puis
que c'est resté sur les tablettes,
alors que ce gouvernement... l'ancien gouvernement était en place.
Alors, nous, ce qu'on va faire, c'est qu'on va agir et on va travailler.
Mme Melançon : Alors, comme je comprends que la ministre
ne souhaite plus répondre à des questions sur ce sujet, qui sont pourtant fort intéressantes. À chaque fois, c'est la
faute des libéraux. À chaque fois, c'est... Ça, c'est d'avoir la cassette, Mme la ministre, et moi, je trouve ça un peu déplorable. Je suis là, avec plein de gens
qui vous écoutent, avec plein de gens
qui nous écoutent. Ce serait simple de pouvoir minimalement donner une orientation, à savoir à quel moment. Est-ce que ce sera au courant du
présent mandat, où les deux lois auront été révisées?
Mme Roy : Vous savez, Mme la députée, à la même
question, la même réponse, vous n'aurez pas de temps précis, de moment précis, parce que je n'ai pas le
contrôle de cet agenda-là. Vous savez comment ça fonctionne. Nous avons dit
que nous le ferions, nous le ferons. Parce qu'imaginez, M. le Président, si je donnais
une date, que la date était erronée, imaginez comment la députée de Verdun m'accuserait de tous les torts, alors que
nous, nous voulons améliorer, effectivement, le statut de l'artiste, etc., ces lois qui devraient être modifiées. Mais
ça va se faire dans l'ordre, et ce n'est pas ici que je vais donner une
date ce soir. Ça, oubliez ça.
Par
ailleurs, vous savez également... vous avez assez d'expérience parlementaire,
Mme la députée, pour savoir qu'on ne
peut pas aller plus vite que les commissions parlementaires et le travail qui
est fait par les collègues, et actuellement force est de constater que, dans pratiquement toutes,
toutes les commissions, ça travaille très, très, très lentement. Alors, je veux
bien aller vite, M. le Président, mais on nous reproche de vouloir aller vite,
on nous reproche de bousculer les autres. Alors, ça prendra le temps que
ça prendra, Mme la députée, puisque c'est ce que vous souhaitez.
Mme Melançon :
Alors, M. le Président, elle a parlé... tout se fera dans l'ordre, j'aimerais
connaître l'ordre dans lequel elle va travailler.
Mme Roy :
En temps et lieu, Mme la députée, en temps et lieu.
Mme Melançon :
Donc, c'est la réponse que la ministre fait au milieu, qui nous écoute
actuellement? On a entendu. On
est un peu surpris, mais on aura entendu.
La
ministre a annoncé par tweet, le 25 mars dernier, à
la soirée-bénéfice À nous la glace! de la Fondation de la BANQ 2,7 millions de dollars sur
trois ans pour l'achat de documents numériques. Moi, j'aimerais connaître d'où
provient cet argent, parce que je ne l'ai pas vu nécessairement dans les
livres.
Mme Roy : On va vous trouver ça, madame. C'était une bonne
annonce, d'ailleurs, une belle soirée, c'était la soirée de
financement de Bibliothèque et
Archives nationales du Québec, une
autre institution qui, incidemment, à la lumière de toute la
transformation numérique, vit des bouleversements aussi, hein, parce qu'il faut
tout numériser, il faut pouvoir acheter des
volumes numériques. Donc, c'est pour ça qu'on a annoncé cet argent. Plus précisément... Je vais vous trouver la réponse exacte.
(Consultation)
Mme Roy :
Parfait. Alors, l'argent vient directement du PQI, Mme la députée.
Mme Melançon :
Du PQI?
Mme Roy :
Oui.
Mme Melançon :
Donc, est-ce qu'il s'agit de devancements?
Mme Roy : On nous répond que non, à votre grande déception.
Parlant de devancements, votre gouvernement a fait exactement...
Mme Melançon : M. le
Président, elle m'impute, là, vraiment
des motifs. Ça commence à être un peu tannant, là.
Le
Président (M. Asselin) : On prend la réponse de la ministre, là.
Mme Melançon :
Je ne suis pas déçue, loin de là, je pose une question.
Mme Roy :
Alors, la réponse, c'est non, ce n'est pas un devancement.
Mme Melançon :
D'accord. Merci beaucoup.
Mme Roy : C'est 7 millions
supplémentaires qui s'additionnent déjà aux subsides que reçoit Bibliothèque et
Archives nationales du Québec, qui est vraiment le vaisseau amiral de
notre mémoire collective.
Mme Melançon :
Merci. J'ai une partie de la réponse. Donc, c'était tellement une belle
annonce, qu'on l'a faite uniquement par tweet. Je ne sais pas si j'ai
manqué d'autres tweets comme ceux-là, à savoir s'il y a d'autres argents
publics qui ont été annoncés comme ça à autre chose qu'à des fondations.
Mme Roy : Mme la
députée, des annonces et... de l'argent, nous en investissons à chaque jour. Il
y aurait des centaines, et des centaines, et des centaines de communiqués,
parce qu'il y a énormément de mesures pour lesquelles le gouvernement et donc les contribuables donnent,
des sommes pour différents projets, différents programmes, différentes
institutions. Alors, il n'y a pas un
communiqué à chaque fois qu'il y a une somme qui est déboursée, mais, chose
certaine, les gens étaient plutôt heureux de l'entendre lors de la
soirée en question.
• (17 h 10) •
Mme Melançon :
Alors, merci, M. le Président. C'est de soulever un problème auquel... puis je
le fais de façon très transparente, parce que quelques groupes m'ont
demandé de soulever quand même la question concernant des problèmes de commandite qui ont lieu avec
Hydro-Québec, la SAQ ou encore Loto-Québec avec le milieu culturel, on m'a dit que ces trois institutions-là ne
répondent pas nécessairement directement à la politique culturelle, et, si on
va voir à l'intérieur de leur plan de commandites, il est vrai qu'ils omettent
de parler de certains groupes du milieu culturel.
J'aimerais savoir si
la ministre était au courant de ça. Puis je lui demande tout gentiment si elle
peut faire des vérifications à ce sujet pour peut-être régler une problématique. Moi, c'est la première fois où j'entendais cette problématique-là.
Mme Roy : Écoutez, en toute franchise et en toute honnêteté, comme toujours,
ça me fera plaisir de trouver une réponse, parce que je... vous me
l'apprenez, je ne suis pas au fait de cette information-là.
Mme Melançon :
...plaisir de parler avec votre directrice de cabinet, peut-être, sur le sujet,
là, ou on pourra...
Mme Roy :
Ah! vous pouvez me parler directement, vous savez.
Mme Melançon :
Oui?
Mme Roy :
Mais oui. Bien sûr.
Mme Melançon :
Bien, ça me fera plaisir. C'est dans la joie et l'allégresse.
Mon prochain point...
Je ne sais pas combien j'ai de temps, M. le Président.
Le
Président (M. Asselin) : 4 min 55 s.
Mme Melançon : C'est concernant Le Diamant. J'aimerais savoir
combien de versements il reste à faire auprès d'Ex Machina.
Mme Roy : Oui. Vous allez me permettre de trouver ma fiche
sur Le Diamant. Effectivement, il y a des sous qui sont versés.
Notre Diamant, où
est-il?
Des
voix : ...
Mme Roy :
Votre question portait sur le nombre de versements, c'est ce que je comprends?
Mme Melançon :
Oui, qu'il reste à faire.
Mme Roy :
Alors, on va vous donner le chiffre précis.
Mme Melançon : Et, pendant que les gens cherchent, ils vont certainement trouver, j'aimerais savoir : Où est-ce qu'on en est aussi avec les Nouvelles-Casernes? Parce que
c'étaient deux projets importants pour la ville de Québec.
Mme Roy :
Oui, il y en a beaucoup sur la table qui sont importants avec la ville de
Québec. Il faudra prioriser, Mme la députée. Et j'ai d'ailleurs eu des
rencontres et des discussions à cet égard avec les responsables de la ville.
Mme Melançon :
Donc, pendant que les gens cherchent, dans le fond, j'imagine qu'il doit rester
autour de deux versements, là, j'imagine que
ça doit ressembler à ça. Est-ce qu'ils vont être faits, ces versements-là,
directement? Est-ce qu'on continue? Est-ce que ça va bien?
Mme Roy :
Qu'est-ce que vous voulez dire par : Est-ce que ça va bien?
Mme Melançon : Bien, est-ce
que les travaux vont rondement? À
quel moment est-ce qu'on devrait
livrer cette nouvelle salle?
Mme Roy :
Vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a des dépassements de coûts dans ce
magnifique Diamant. Et, à chaque fois que
l'argent des contribuables est mis à contribution, il faut s'avérer que tout...
il faut vérifier et s'assurer que tout soit bien fait, tout soit fait dans les
règles de l'art. Nous allons d'ailleurs rencontrer les représentants du Diamant
sous peu, d'ici quelques jours, à cet égard.
Mais votre
question portait sur le nombre de versements qu'il reste à effectuer.
Naturellement, s'il y a une entente qui a été faite avec des montants qui sont
déjà prévus, il n'y aurait pas de raison pour ne pas qu'il y ait de
décaissement, là. Ça, c'est bien entendu, là. Mais je n'ai pas le nombre
de versements encore...
Mme Melançon :
D'accord. Pour aller, dans le fond, assez rondement, puis peut-être que vous
pourrez déposer le tout par la suite,
je sais que le premier ministre actuel était viscéralement opposé à ce
projet-là. J'espère que vous applaudissez, aujourd'hui, dans le siège où vous êtes, la réalisation de ce projet,
qui sera merveilleux. Si vous dites qu'il faut encore faire des choix
pour la ville de Québec, j'imagine que Le Diamant fait partie de ces choix-là.
Mme Roy :
Vous passez devant Le Diamant, Mme la députée? Je pense que l'état d'avancement
des lieux justifie le fait qu'il faille que cet ouvrage soit complété,
là, de toute évidence. Le projet est déjà entamé.
Mme Melançon : Et, les
casernes, est-ce que vous avez peut-être une fiche à ce...
Mme Roy :
Les casernes, j'ai parlé directement au principal intéressé, là. Il n'y a pas
encore d'approbation par les autorités
ministérielles. Là, je vais être très claire avec vous, là, c'est...
précisément, il n'y a pas d'approbation du plan de conservation des Nouvelles-Casernes, qui sont sous
la responsabilité, faut-il bien le dire, de la Commission de la capitale
nationale du Québec et non du ministère de
la Culture. Par ailleurs, elles sont bien jolies, ces casernes, mais la
réflexion se poursuit à la recherche de vocation et... Voilà. Alors,
voilà.
Mme Melançon : Donc, pour les Nouvelles-Casernes...
Mme Roy : Ce n'est pas demain, là. Soyons clairs, là. Il y a plusieurs
choses qui sont sur la table, il y a plusieurs
demandes qui nous ont été faites par la ville de Québec, et il faudra les prioriser. Et, comme je vous dis, et je peux le
répéter, il n'y a pas d'approbation par les autorités ministérielles du plan de conservation des Nouvelles-Casernes. On ne peut pas
tout faire, on ne peut pas tout sauver automatiquement
en six mois. Donnez-nous un peu de temps, Mme la députée, donnez-nous
un peu de temps.
Mme Melançon : ...combien de
temps, M. le Président?
Le Président (M. Asselin) :
16 secondes.
Mme Melançon : Est-ce que vous
me permettez de le reporter au prochain bloc?
Le Président (M. Asselin) :
Reporter? Oui. Très bien. M. le député de Saint-Jérôme, à vous la parole.
M. Chassin : Merci, M. le Président. Alors, bien, bonjour... bonsoir à tous.
Je souhaite, dans le fond, Mme la ministre,
aborder une question sur... dans le fond, portant sur le Plan culturel
numérique du Québec. Donc, je sais qu'il y a parmi les gens qui vous entourent,
et que je salue, Stéphan La Roche, du Musée
de la civilisation, qui a particulièrement travaillé là-dessus. Permettez-moi,
évidemment... Alors, si c'est possible qu'il s'avance, ce serait bien
apprécié.
Mais permettez-moi de faire un petit préambule,
parce qu'effectivement on étudie les crédits du ministère de la Culture et des Communications, et la culture,
évidemment, a un aspect qui est particulièrement important, un dossier qui
tient à coeur non seulement au premier
ministre, mais à l'ensemble du parti au gouvernement, notamment parce qu'il y a
une responsabilité certainement
historique nationale à préserver une nation francophone telle que l'est le
Québec au sein d'une Amérique du Nord qui ne l'est pas.
Donc,
évidemment, il y a beaucoup de questions et beaucoup de réflexions sur
l'importance de la culture qui s'inscrit dans nos vies quotidiennes et qui se
transforme aussi sous nos yeux. Alors, évidemment, je pense à mon collègue
de Richelieu, qui évoquait Germaine Guèvremont. Eh bien, elle aurait un cousin,
Claude-Henri Grignon, qui a écrit Les
belles histoires des pays d'en haut,
enfin, Un homme et son péché, et dont certains personnages... en fait,
l'action se déroule dans les Laurentides, mais, bon, certains
personnages, le curé Labelle, pour ne pas le nommer, étaient situés à
Saint-Jérôme, bien entendu.
Une voix : ...
M. Chassin : Exactement. Donc, Claude-Henri Grignon, originaire de
Sainte-Adèle, mais ce n'est pas très loin. D'ailleurs, notre Musée d'art
contemporain, à Saint-Jérôme, porte son nom, c'est le musée
Claude-Henri-Grignon.
Évidemment,
tout l'aspect de la culture a des racines historiques très fortes et, en même temps, doit évoluer. Il y a donc un
plan culturel numérique pour saisir, comment dirais-je, des opportunités
inédites qui sont offertes avec la transformation à l'arrivée du
numérique pour diffuser la culture, pour lui permettre d'être accessible, pour
la mettre en valeur. Alors, c'est drôlement intéressant de le souligner. Et je n'ai pas peur non plus de
féliciter d'autres gouvernements précédents
qui ont appuyé cette initiative de mettre
en place un plan culturel numérique
en 2014, un plan qui a, d'après ce que j'en comprends, pour but de donner des
moyens aux acteurs du milieu culturel, de créer et d'innover dans un contexte
technologique. Donc, cette création, cette innovation pour servir cette
diffusion culturelle, de faire rayonner la culture, aussi notre culture chez nous, partout, notamment sur les marchés
locaux, mais aussi nationaux et internationaux, de faciliter l'accès, donc, à la culture, on a prévu
125 millions sur neuf ans. Donc, cet argent-là des contribuables, elle est
utilisée pour saisir ces opportunités
qu'offre le numérique, notamment à travers le déploiement d'un réseau d'agents
de développement culturel numérique.
J'aimerais savoir si on
peut nous en parler un petit peu. Quel sens donner à cette démarche? Et quels
résultats voit-on, là, depuis 2014, à cette démarche?
Mme Roy : Oui,
naturellement... De consentement, pour qu'on entende M. La Roche? Et
j'aimerais ajouter...
• (17 h 20) •
Le
Président (M. Asselin) :
...d'un consentement. Est-ce qu'il y a consentement pour que... Mme la députée
de l'opposition?
Une voix : ...
Mme Roy : Merci. Qu'il y
ait une sommité...
Je voudrais
juste ajouter un petit mot, parce que, je crois, il y a deux semaines déjà, il
y a eu le lancement, justement, de ces agents de développement culturel
numérique, qu'on appelle ADN, agents, développement culturel, numérique,
une cinquantaine qui ont été embauchés.
Naturellement, le ministère a mis de l'argent neuf pour nous assurer que ces
agents pourront accompagner les
différentes sociétés, différentes organisations, différents groupes dans cette
nouvelle ère que nous apportent les plateformes numériques et le
numérique. Nous sommes rendus là. Tout se passe sur le numérique. Et ça s'est passé, justement, chez M. La Roche, au Musée
de la civilisation. C'était tellement rafraîchissant et intéressant de parler
avec ces agents, parce qu'ils étaient
présents, et les gens du ministère, naturellement, la sous-ministre, les
sous-ministres associés, adjoints et
tous les spécialistes qui étaient là. Et si vous aviez vu, M. le député, la
passion de ces gens qui ont été choisis
comme agents de développement culturel numérique pour venir aider les autres
entreprises à cette conversion, à cette nouvelle façon de travailler en
culture! Ils étaient tous tellement passionnés.
J'ai
rencontré un agent de développement qui, lui, et c'est ce qui est
extraordinaire... et dommage que la députée de Gaspé ne soit pas là, parce qu'il y avait un jeune homme, justement, de
la Gaspésie qui a créé tout un site pour visiter la Gaspésie, et il a fait ça de chez lui, là-bas, et
c'est un site extrêmement visité dans tout le Québec et à l'étranger. Donc,
avec les nouvelles plateformes, avec le numérique, on peut faire ce
travail à distance, ce télétravail si j'ose le dire, ce n'est peut-être pas le
bon terme, mais on peut travailler à l'international même de chez soi et
partout en région, ce qui est extraordinaire,
ce qui est une nouvelle façon de faire. Avant... Fut un temps où tout était
centralisé dans les grands centres, dans les grandes villes, mais ce n'est plus
le cas, il y a des entreprises qui naissent partout dans nos régions, et ces
agents sont là, entre autres, pour les aider, pour les soutenir, pour créer du
développement.
Donc, moi, je
vais seulement faire un petit aparté pour dire dans quelle mesure ça a été un
plaisir de les rencontrer chez vous, qui est chez nous tous, d'ailleurs,
et pour en parler plus davantage, parce que, le numérique, lorsqu'on parle des musées... Et, le Musée de la civilisation, à
Québec, est notre musée à nous tous, toutes les citoyennes, tous les citoyens
du Québec, il se passe des choses
extraordinaires. Et je pense que, ma profession de foi, vous l'avez entendue
tantôt. Je ne vous dis pas tout, M. La Roche, ne vous dis pas
tout, mais, si vous saviez comme j'apprécie le travail qui est fait! Et j'aimerais vous entendre parler, parce qu'il y a
un gros travail qui est fait avec le numérique, justement, dans nos musées
et dans le vôtre en particulier avec ces agents-là également.
M. La Roche (Stéphan) : Merci. Donc, Stéphan La Roche. Je suis le
directeur général du Musée de la civilisation. Merci, M. le député, pour
votre question.
Bien, ce que je peux faire, moi, c'est témoigner
d'un exemple au Musée de la civilisation de ce qu'on fait en matière numérique grâce notamment au soutien du Plan culturel numérique du
ministère de la Culture et des Communications. Je ne peux pas donner l'exemple de tout ce qu'il
se fait au Québec, là, mais pour le Musée de la civilisation. Par exemple,
évidemment, il y a quelques années, on a
commencé toute la numérisation des collections, ce qui est extrêmement
important. Ça nous a permis de mettre
en ligne, l'année dernière, l'ensemble des 500 000 objets qui font
partie de la collection du Musée de
la civilisation, et donc ça, c'est au profit de tous les Québécois, de tous les
citoyens, pas seulement du Québec, parce
que l'Internet, vous le savez, c'est mondial, alors c'est... maintenant, les
collections du musée sont déployées partout sur la planète, sont connues partout sur la planète. Mais, je dirais, un
des exemples les plus probants de ce que le Plan culturel numérique nous
a permis de faire, c'est notre laboratoire d'innovation et de création
numérique. Alors, on a ouvert en avril 2018,
donc il y a exactement un an, ce laboratoire-là, qui s'appelle le MLab, MLab
Creaform, Creaform étant une entreprise
de la région de Lévis qui nous soutient dans l'aventure avec le Plan culturel
numérique. Et ce laboratoire-là, il met ensemble à la fois nos
visiteurs, des professeurs, par exemple de la commission scolaire de Québec ou
du cégep Garneau, de l'Université Laval, des
chercheurs, des artistes, nos employés, des projets qui viennent de la
communauté et des projets qui
viennent d'entreprises numériques de la région de Québec. Et donc ça permet à
nos visiteurs, il y a quand même 650 000 visiteurs par année
au Musée de la civilisation, de découvrir, de mieux connaître tous les aspects
du numérique, de prototyper, de tester des
nouvelles applications notamment et donc de mieux saisir tout ce que le
numérique est en train de changer dans notre société.
Un
autre aspect qu'on a développé au
musée, c'est plus à l'interne, peut-être que ça
va vous faire sourire, on a appelé ça
le Potager numérique. Alors, on a créé un potager numérique
pour nos employés, c'est-à-dire c'est une série de rencontres, formation, sensibilisation,
animation, qui se déroulent à chaque semaine pour les employés du musée pour
faire fleurir, pour faire croître la
connaissance du numérique pour nos employés. Parce que, dans un musée, on a
toutes sortes d'employés. On a des
conservateurs, bien sûr, on a des historiens, mais on a des techniciens, on a
des secrétaires, on a des manutentionnaires, donc, des électriciens. Et
donc tous ces gens-là doivent aussi se saisir de ces notions-là.
Alors, on a, évidemment, développé des projets
d'expositions virtuelles, notamment une magnifique exposition virtuelle que je vous invite à aller voir sur
notre site Web, qui s'appelle Des images dans la pierre et qui présente
de l'art rupestre
autochtone. Bon, l'art rupestre, vous vous en doutez bien, elle est dans les
régions, sur la Côte-Nord, au Nunavik, en Gaspésie, souvent peu
facilement accessible. Donc, par la magie du numérique, bien, on peut rendre
accessible à la population et aux chercheurs un sujet comme celui-ci sur un
site Web.
Évidemment,
le numérique est très présent dans l'ensemble de nos expositions. Et je vais
terminer là-dessus, on a inauguré cette semaine... bien, en fait, la
semaine dernière, pardon, une nouvelle exposition qui s'appelle Venenum, un monde empoisonné, qui traite du poison, mais la première section de l'exposition est
totalement numérique, c'est-à-dire qu'on
a créé une galerie des histoires de poison, où des empoisonneurs ou des
empoisonnés, des tableaux de ces personnages sont présentés, mais les tableaux s'animent, donc, sont interactifs avec
la présence des visiteurs et se mettent à parler et à raconter leur histoire aux visiteurs, ce qui
facilite, évidemment, la connaissance et l'enchantement, évidemment, des
visiteurs, par rapport à un projet comme celui-là.
Donc, vous voyez,
c'est des exemples de ce qu'on peut faire dans un musée. Il y en aurait bien
d'autres.
M. Chassin : Oui. Puis, donc, je trouve ça intéressant comme exemple, parce
qu'effectivement ça montre que non seulement
ça sert comme outil de diffusion, mais même, à la limite, de création pour
faire vivre l'expérience. Puis vous mentionnez que, dans le fond, avec le
Potager numérique, qu'il y a aussi un défi en termes, par exemple, de
ressources humaines, de collaborer tout le
monde ensemble, de faire circuler les bonnes idées, les bonnes pratiques. Cette
innovation-là n'est pas
nécessairement toujours facile. Donc, je comprends que, dans le cadre, par
exemple, d'une institution, on cherche à
mettre différentes personnes ensemble, là, le numérique étant un possible. Puis
là, évidemment, je me risque sur un sujet que je ne connais pas
nécessairement tant que ça. Le numérique, M. le Président, le député de
Vanier-Les Rivières...
Une voix :
...
M. Chassin : ...oui,
voilà, est naturellement meilleur que moi. Mais je comprends que, là, même en
défiant l'organisationnel en quelque sorte, pour que tout ça puisse
rejoindre, finalement, l'usager, le visiteur le plus possible. Est-ce qu'en termes de défi des ressources
humaines, est-ce que, par exemple, des agents de développement, les ADN, comme
on les surnomme, est-ce qu'ils ont un rôle en particulier là-dessus?
M. La Roche (Stéphan) : En fait, les ADN, c'est un réseau qui est à
travers le Québec. Ils ne sont pas nécessairement au Musée de la
civilisation, mais on les accueille. Par
exemple, on fait des activités
pour les ADN. Donc, ce que la ministre
a mentionné tout à l'heure, c'était une activité
qui se déroulait au Musée de la civilisation. Il y a des séances de
formation. On met à la disposition notre laboratoire d'innovation, notre Mlab, et notre Potager numérique,
d'institutions qui viennent collaborer, le Musée
national des beaux-arts du Québec vient aussi. Donc, c'est ce genre de projet
là.
Alors,
oui, il y a un défi de ressources humaines. Ça se fait
dans le temps, parce que, bien, vous le savez, le numérique,
c'est quelque chose qui bouge sans cesse. On ne peut pas dire :
On forme une cohorte, puis, voici, c'est réglé. Maintenant, tout le monde connaît c'est quoi, le numérique. Ça ne se passe pas comme ça, c'est en continu.
Et donc il y a toujours des
nouvelles réalités, il y a toujours des nouvelles technologies.
Alors,
c'est, pour l'ensemble des organisations, pour la nôtre comme pour l'ensemble des organisations culturelles et même
l'ensemble des organisations de notre société, que ce soit une école, un hôpital
ou une entreprise privée, on est confrontés à ce changement permanent que le numérique
a introduit dans notre société. C'est un beau défi, et c'est pour ça que ça prend l'appui de programmes
comme le Plan culturel numérique du Québec et comme la stratégie gouvernementale numérique pour appuyer l'ensemble des organisations dans ce
sens-là.
• (17 h 30) •
M. Chassin : Et est-ce que... Puis là je pose une question tout à fait personnelle, mais est-ce que, comment dire, les jeunes générations
peuvent être davantage rejointes par ce type de médium, à votre avis?
M. La Roche (Stéphan) : C'est une bonne question. En fait, on est
parfois surpris. Oui, effectivement, les jeunes générations ont tous ceci dans
leurs poches ou dans leurs sacs à main et ils connaissent... et, oui, c'est une
bonne façon de les rejoindre, mais on est
parfois surpris par le fait qu'ils ne comprennent pas toujours
les rouages qu'il y a derrière, et il faut quand même leur expliquer. Alors, oui, ils le font
intuitivement, mais il y a tout un travail de littéracie numérique, si
vous me permettez l'expression, qu'on doit
faire auprès de l'ensemble de la population, qu'ils soient très jeunes, adolescents,
jeunes adultes ou plus vieux, il y a des défis pour l'ensemble des groupes de
la population.
Et d'ailleurs,
puisque j'ai le micro je vais en profiter, on prépare une exposition sur les
défis du numérique, qu'on va présenter au
Musée de la civilisation à partir de l'automne prochain, à partir d'octobre, ça
va s'appeler La tête dans
le nuage, pas dans les nuages,
dans le nuage, dans le «cloud», donc, pour justement... pour sensibiliser
l'ensemble de la population à ces défis énormes qu'on a, toute la société,
avec le numérique.
M. Chassin : O.K. C'est intéressant d'avoir cette perspective-là, dans le fond, comment dire, récursive. Autrement
dit,
ça change le travail d'une institution comme un musée, mais un musée peut servir aussi,
comment dire, d'écrin à une réflexion sur cette transformation-là. Puis
je comprends, en fait, là, je prends un peu mes mots, mais je comprends qu'il y
a un effort, ça peut être une porte
d'entrée, donc, un accès d'avoir, par
exemple, par son téléphone, des
oeuvres d'art au bout des doigts. En même temps, il y a là seulement une porte d'entrée, on continue ensuite d'éduquer
les gens à ce qu'ils voient, à
comment c'est mis en forme. C'est un peu ça, l'idée, quand vous parlez de
littératie. C'est ça que je comprends.
M. La Roche (Stéphan) : Oui. Et, si vous me
permettez, oui... Mais il faut être bien clair que jamais rien ne remplacera l'importance d'une visite réelle
dans une institution culturelle. Et j'entendais la ministre
parler, là, de l'importance des sorties culturelles
pour les amener au théâtre, à l'orchestre, dans un musée, dans une bibliothèque. Bien, il n'y a jamais
rien qui va remplacer ça, et les musées, les
bibliothèques, les archives sont des lieux où est-ce qu'il
faut continuer d'amener nos jeunes,
et les moins jeunes, parce qu'il n'y a rien qui remplace la valeur d'une oeuvre
d'art ou d'un objet réel en face de
soi. Jamais une photo ne va remplacer ça. Et, à l'heure des
«fake news», si vous me permettez l'expression, les gens, justement,
ont besoin d'avoir des lieux de crédibilité qui permettent de se rattacher pour
savoir qu'est-ce qui est vrai dans tout
ce qu'on voit sur Internet, on voit tellement de choses, une chose et son contraire, qu'est-ce
qui est vrai. Bien, dans les musées,
dans les bibliothèques, dans les centres d'archives, notamment,
il y a ça. Ce sont des lieux de crédibilité, ce sont des lieux où
est-ce que les gens peuvent aller chercher la réalité tangible, je vais le dire
comme ça.
M. Chassin : Donc, c'est
ça, on le voit un peu comme
complémentaire, non pas comme concurrent. Autrement dit, l'un ne remplace pas l'autre...
Le
Président (M. Asselin) : Je
vous remercie, M. le député, M. La
Roche, directeur général du Musée de la civilisation.
M. Chassin :
Oui, bon, j'ai terminé mon temps, désolé. Merci beaucoup, M. La Roche.
Merci.
Le
Président (M. Asselin) :
C'est la fin de ce bloc. Alors, je donnerais la parole, pour
18 min 30 s, à la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, je ne sais pas si vous avez pris
connaissance dernièrement des
excellents résultats du bilan du marché du livre au Québec, donc, en 2018.
C'est fascinant, on voit que c'est pour une troisième année consécutive qu'on est en haut du 5 %, donc,
d'augmentation. C'est formidable. Et d'ailleurs la Société de gestion de
la Banque de titres de langue française, qu'on appelle la BTLF — on
comprend pourquoi quand on lit le titre — y voit des conséquences, donc, directes avec le
plan du livre qui avait été annoncé en 2015 et aussi de l'initiative citoyenne, disons-le, Le 12 août, j'achète
un livre québécois!, ou, selon l'année, c'est J'achète encore un livre
québécois. C'est un plan qui est intervenu à un moment propice, où
les libraires indépendants se sont vu, donc, décerner l'attention nécessaire, c'était 12,7 millions,
rappelons-le, sur deux ans. J'ai une librairie, à Verdun, qui s'appelle
Librairie de Verdun, hein? Ça fonctionne bien. Et d'ailleurs je voudrais
saluer mon ami Philippe Sarrasin, qui en est le propriétaire.
Il y a
plusieurs mesures qui avaient été rendues. Je dirais même que tous les pans du
plan d'action avaient pas mal été réalisés, sauf peut-être la mesure n° 8 du plan d'action. J'aimerais savoir si le plan... où
est-ce qu'on en est rendus. Est-ce qu'il y a
un bilan qui a été réalisé? Et à quel moment est-ce que la ministre entend,
dans le fond, présenter ce bilan?
Mme Roy : Vous savez, ce
que vous dites pour le... Ça va?
Une voix : Oui.
Mme Roy :
Ce que vous dites pour le livre, effectivement, on l'a constaté, et c'étaient
des mesures importantes qui ont été
prises. Il y a beaucoup d'argent qui avait été mis pour aider l'industrie du
livre, et ça a porté fruit. Et on est capables de saluer cette démarche. Effectivement, ça a aidé. Et d'ailleurs j'ai
rencontré toute l'industrie, l'écosystème du livre, qui en avait long à
raconter, long à dire sur leur expérience.
Et il y a
aussi un phénomène qui est nouveau, également, qui est surprenant, parce que
nous venons de parler des agents de
développement culturel, il y a un retour vers le livre et le magazine, ce qui
est, selon moi, extraordinaire. Je pense que la dépendance à tous nos appareils électroniques, nos tablettes et
nos téléphones, je pense qu'il commence à y avoir des sonnettes d'alarme à l'effet que ça peut, en
quelque sorte, surtout chez les plus jeunes, affecter la vision, causer des
problèmes de vue. Et c'est prouvé
médicalement, là, qu'il y a un impact direct avec tous les appareils, la
lumière bleue, sur la vision des
jeunes. Et ce phénomène malheureux peut également être tributaire du fait qu'il
y ait un retour vers le livre papier.
Personnellement, j'ai toujours acheté le livre papier, je n'aime pas lire les
livres sur les tablettes. J'aime le papier, j'aime l'annoter; je suis
peut-être vieux jeu, mais j'aime ça.
Et donc, à
l'égard des livres, j'ai dit à la députée, je le répète, que les politiques qui
sont en place demeurent en place. Si
nous pouvons faire plus, faire mieux, nous le ferons. Et d'ailleurs, à cet
égard, une des mesures que nous avons dit
que nous ferons, il y avait les sorties culturelles, deux sorties culturelles
gratuites, mais également l'achat de livres, l'achat de livres par le
gouvernement pour nos écoles, pour les bibliothèques des écoles. Ça, nous y
tenons, nous allons le faire, et
c'est une mesure qui était attendue également, tout comme l'argent qui a été
mis par le précédent gouvernement pour aider l'industrie. L'achat de
livres, c'est le temps d'en mettre dans nos bibliothèques pour nos jeunes, et
de ces livres québécois qui sont excellents,
avec des auteurs pleins d'imagination. Donc, à cet égard-là, ce qui touche
l'industrie du livre demeure.
Mme Melançon :
Donc, j'entends, dans le fond, que le plan pour la suite des choses, c'est avec
l'argent qui sera investi pour l'achat de livres. Est-ce qu'il y a un
plan d'élaboré pour la suite? C'était un peu la question.
Mme Roy :
Les mesures qui sont prévues seront respectées, sont mises de l'avant, et on
poursuit avec le travail qui a été
fait. Parce que le but premier, Mme la députée, là, c'est d'aider nos auteurs,
nos créateurs, nos éditeurs, nos... parce que c'est toute une industrie, hein? Vous nous parliez de La Librairie de
Verdun. C'est vraiment toute une industrie qui a vécu les contrecoups de la désaffection du livre, mais
qui là est en train de reprendre du poil de la bête. Et nous sommes là et
nous serons là pour nous... pour eux, pour continuer le travail.
Mme Melançon : Merci. Donc, je
suis contente aussi de lire que, dans le plan annuel de gestion des dépenses des ministères et organismes, donc, dans le volume 2,
sur lequel j'amenais la ministre un peu plus tôt, le gouvernement va continuer la révision des règlements de la Loi sur
le développement des entreprises québécoises dans le domaine du livre. Dans le fond, c'est là où je voulais l'amener
tranquillement, doucement, mais je vais lui donner la réponse. Moi, je veux
surtout savoir on en est où dans cette
révision-là. Qu'est-ce que vous entendez faire? Dans le fond, c'est vos
orientations sur lesquelles je vous amène, simplement.
Mme Roy :
Oui, bien, ça se poursuit, c'est en cours. Quand je vous disais, tu sais... je
vous disais : Ne vous inquiétez pas,
on va poursuivre avec ce qui est déjà... ce qui est bon puis ce qui était déjà
positif, ce chantier-là, justement, il est toujours en cours et... Puis vous l'avez dit, à juste
titre, il y a beaucoup de réflexions qui ont été faites et menées par le
ministère de la Culture, au cours des
dernières années, dans le secteur du livre. Et là c'est toujours en mutation,
le secteur du livre, là, comme je vous disais, là, ça change, puis il y
a des pratiques, pratiques des consommateurs et des lecteurs qui changent également. Et les travaux ministériels de révision
également sont en cours. Ils devraient s'échelonner, selon le ministère,
selon les professionnels qui sont à mes
côtés, au moins jusqu'en 2020. Alors, c'est en cours, c'est une réflexion qui
se poursuit.
• (17 h 40) •
Mme Melançon :
Donc, si je vous comprends bien, il y aura
quelque chose de publié dans la Gazette autour de 2020.
Mme Roy : Vous savez,
mon problème, c'est quand on met une date précise. Là, ce sont les gens du ministère
qui y travaillent. Les travaux devraient
s'échelonner au moins jusqu'à 2020. Mais là vous me dites : Quelque chose de publié dans la Gazette
officielle. Ça, c'est une décision politique. Et je ne peux pas vous donner une date, compte tenu du fait... et pour la même réponse que tout à l'heure, je n'ai
pas l'agenda du leader du gouvernement, et vous n'êtes pas sans savoir que ça passe par l'agenda du leader du gouvernement, pour savoir quels seront... si nous
mettons, dans la Gazette
officielle, par exemple... modifions un règlement ou voulons déposer
une nouvelle loi ou modifier une loi, ça passe par la Gazette officielle
également, là. Alors, à cet égard-là...
Mme Melançon : D'accord. Mais
on...
Mme Roy : ...à cet égard-là, je ne vous donnerai pas de
date ici, ce soir, pour les mêmes motifs que j'ai évoqués tout à
l'heure, là, parce que,
de toute façon, m'engager à vous donner une date, je vous dis
que nous travaillons dans la continuité, et que m'engager une date ferait en
sorte qu'à défaut de pouvoir respecter la date, pour peut-être
même des considérations qui ne sont
pas de mon ressort ou une responsabilité qui ne serait pas de mon ressort, ferait en sorte
que je serais fautive. Donc, je ne
vous donnerai pas de date pour vous donner le plaisir de dire que je n'ai pas
respecté une date, mais nous allons y travailler.
Mme Melançon : Non, bien, ce n'est pas pour un plaisir de vous
reprendre, c'est vraiment pour avoir un enlignement, parce que, des règlements,
on n'a pas besoin de leader parlementaire pour faire ça.
Je vais
aller... J'ai quelques questions en rafale. Donc, réponses rapides. Questions
rapides, réponses rapides. Sur l'île d'Orléans,
il est question d'enfouir, depuis un certain temps, les lignes électriques. Hydro-Québec, on l'a lu un petit peu
partout, là, Hydro-Québec s'est tournée vraiment vers le bureau du
troisième lien. Je voulais savoir : Est-ce qu'il y a quelqu'un qui siège, du ministère de
la Culture et des Communications, sur le bureau du troisième lien?
Mme Roy : Mme la
députée, notre gouvernement ne travaille pas en silo, nous travaillons en équipe, et j'ai des
discussions fréquentes avec les collègues du troisième lien, le ministre des Transports, les gens de la Capitale-Nationale, soyez-en assurée.
Mme Melançon : Donc, il y a
quelqu'un du ministère qui siège sur le bureau du troisième lien?
Mme Roy : Je,
personnellement, Mme la ministre, travaille avec mes collègues ministres sur ce
dossier.
Mme Melançon : O.K. À la question,
oui ou non, est-ce qu'il y a quelqu'un du ministère qui siège...
Mme Roy : Oui. Mme Dominique
Malack, qui est sous-ministre adjointe, siège.
Mme Melançon : Merci.
Mme Roy : Mais je tiens à vous dire qu'on travaille vraiment
en collégialité avec les ministres impliqués dans ce dossier...
Mme Melançon : Comme tous les
gouvernements.
Mme Roy : Bien, peut-être que ça ne vous intéresse pas, mais ça fait vraiment
partie d'un tout, pour nous assurer, là, qu'on arrive avec des solutions
viables.
Mme Melançon :
D'accord. Pour soutenir l'industrie de la presse, il y a des sommes qui ont été
remises, là, à l'intérieur... un 3 millions de dollars pour 2018‑2019. Je vais aller, donc, plus précisément, là. C'est
une aide ponctuelle, non récurrente,
de 3 millions de dollars au secteur de la presse, de l'information écrite à l'égard des coûts de recyclage, et j'aimerais savoir
pourquoi une aide ponctuelle additionnelle pour 2018‑2019, s'il vous plaît.
Mme Roy : Oui, vous avez raison, c'est une aide ponctuelle,
et une aide ponctuelle qui implique deux ministères : le ministère
de la Culture, à hauteur de 3,5 millions, et le ministère de l'Économie, à
hauteur de 3 millions, pour un total de 6,5 millions. C'est ce
que les gens des journaux, entre autres, nous demandaient, parce qu'à l'égard
des coûts et des responsabilités, des
obligations qu'ils ont relativement au recyclage de papier journal, les coûts
afférents au recyclage ont augmenté
de façon exponentielle, alors que leur production de papier, elle, diminue. Et,
à cet égard-là, ils avaient vraiment besoin
de cette aide rapidement, là, parce que c'est là qu'ils en ont besoin. Et, oui,
c'est une aide... c'est pratiquement une aide d'urgence, pour répondre à
cette demande qu'ils nous ont faite et qui a été bien accueillie par le milieu.
Par ailleurs, pour ce
qui est de l'aide des médias et... Nous avions justement signifié l'intention,
en tant que gouvernement, d'avoir la
possibilité qu'il y ait un mandat d'initiative concernant l'avenir des médias,
le droit à l'information. C'est
justement pour que le milieu nous dise précisément, parce que ce n'est pas les
mêmes réalités que nous vivons en Gaspésie
ou en plein coeur de Montréal, nous dise : Bien, chez nous, telle, telle,
telle problématique, voici les solutions que nous vous proposons. Naturellement, plus le temps file, mais les besoins sont toujours
là, et il y a d'autres mesures qui existent, qui sont au sein du ministère et qui, elles, ne
sont pas de façon... s'échelonneront dans le temps, beaucoup
plus longtemps. Entre autres, le précédent gouvernement avait commencé à mettre des sous, mais, croyez-le
ou non, avant que les gens aient pu
analyser les demandes, que le ministère ait pu analyser les demandes... ça a été fait en
2018, j'ai les chiffres précis ici, parce
que c'est un programme pour aider la presse écrite, là, parce qu'il
était au recyclage, c'est un montant de 6,5 millions.
Pour ce qui est, par ailleurs, des subventions
pour les entreprises pour, justement, cette transformation numérique et cette aide aux
journaux, il y a... En mars 2019 donc, parce que ça a commencé un
petit peu avant, ça a commencé avant Noël, en décembre, en décembre, sous votre gouvernement, 2017, ce programme a été mis sur pied sous l'ancien gouvernement. Il a été officiellement lancé, donc, il y a un an et demi, et c'est
une aide au fonctionnement des médias, des médias communautaires, entre
autres, ça avait été bonifié.
Et,
en mars 2018... c'est parce que l'argent, là, commence à être décaissé seulement,
parce c'est le temps que ça prend
pour que chaque demande soit analysée. Et j'ai même demandé une révision,
parce que je trouve qu'il n'y a pas assez de journaux qui peuvent en bénéficier. Et je veux qu'on assouplisse ou
qu'on mette des critères qui se rapprochent davantage aux réalités que vivent les médias en région — on
n'est pas tous à Montréal — pour
qu'ils puissent en bénéficier. Alors, moi,
je veux absolument aider ces médias-là pour le droit à l'information, qui nous est si cher, et j'imagine qu'il l'est tout autant pour
vous, Mme la députée.
Le
Président (M. Asselin) : Merci beaucoup, Mme
la ministre. Il vous reste 5 min 50 s.
Mme Melançon : Tout à
fait. Merci. Donc, ça va
aller très rapidement. Mais, le 3 millions de dollars, si
on le lit bien, à l'intérieur du plan budgétaire, en page D.70, il y a les astérisques... Moi,
j'aime bien lire les astérisques. Donc, le 3 millions de dollars est
là pour 2018‑2019. Les sommes seront pourvues à même des disponibilités
budgétaires dégagées en cours
d'exercice. Moi, je veux savoir d'où proviennent ces sommes, qu'est-ce qui n'a
pas été, dans le fond, dépensé pour qu'on puisse l'aménager vers ce
3 millions de dollars là.
Mme Roy : Moi, ce qui m'importe, Mme la députée, puis on parle de 3,5 millions
ici, puis il y a un 3 millions qui nous vient du ministère de
l'Économie...
Une voix :
...
Mme Roy :
Environnement? Excusez-moi, j'ai dit Économie, je suis désolée. Depuis le
début, je dis «ministère de
l'Économie», c'est le ministère de l'Environnement. Pour les galées, là, sachez
qu'à chaque fois que j'ai parlé de ce programme-là,
je disais ministère de l'Économie, c'est ministère de l'Environnement.
Excusez-moi, ma sinusite m'affecte.
Cela
dit, ce qui m'importe, c'est qu'il y ait de l'argent et de l'argent pour aider
rapidement, parce que, là, c'est là que
ça se passe. Alors, précisément, on peut vous dire précisément d'où il vient,
là, pour moi, là, de l'argent, c'est de l'argent, et ces gens et nos médias auront ce 6,5 millions
là. Et précisément, je vais répondre à votre question, alors, ça nous vient
du Secrétariat du Conseil du trésor et du ministère des Finances du Québec.
Mme Melançon :
D'accord. D'accord. On pourra regarder.
Mme Roy :
Donc, c'est de l'argent qui ne touche pas à la politique culturelle ou qui
n'est pas enlevé à personne.
Mme Melançon :
Non, ce n'est pas du tout ce que... ce n'est pas du tout ce que je prétendais.
Mme Roy :
Non, non, je vous spécifie ça, je spécifie ça parce que c'est... les gens de
l'industrie, de la presse écrite sont
dans l'urgence, et c'est pour cette raison que nous avons fait appel aux
collègues du Conseil du trésor et des finances, parce qu'il faut aider.
Mme Melançon : M. le Président,
si je calcule bien, il va me rester un trois minutes.
Le Président (M. Asselin) :
3 min 35 s.
Mme Melançon :
Merci beaucoup. Très, très, très rapidement, à la question 54 des demandes
de renseignements particuliers de
l'opposition officielle, concernant le Conseil des arts et des lettres,
j'aimerais qu'on m'explique de quoi est composé le secteur services administratifs et autres, parce qu'on y voit
un 425 822 $, et, si on regarde les années antérieures, on voit qu'on était autour de 262 000 $,
240 000 $. Je voudrais comprendre, c'est quand même une hausse
considérable, là, pourquoi l'augmentation du 59 %.
Mme Roy :
Alors, pour vous donner une réponse extrêmement précise, j'aimerais que nous
puissions entendre, justement, la P.D.G. du
CALQ, qui est avec nous, Mme Anne-Marie Jean, présidente-directrice
générale, elle va pouvoir vous répondre extrêmement précisément, puisque
la question est importante.
• (17 h 50) •
Mme Melançon :
Si je peux me permettre, comme il me reste à peine deux minutes, et je voudrais
qu'on puisse... Je ne sais pas si ce
n'est pas possible d'envoyer une réponse écrite directement à la commission, ce
serait plus simple, comme il me reste à peine 120 secondes, si ça
vous convient.
Une voix :
...
Mme Melançon :
Oui? Merci beaucoup. Merci beaucoup, Mme Jean.
Le
Président (M. Asselin) : Très bien. La
réponse écrite sera donc envoyée.
Mme Melançon :
Rapidement, je veux quand même pouvoir conclure, c'est pour ça que je voulais
me garder quelques secondes, une étude de crédits ou une
opposition, ce à quoi ça sert, c'est à poser des questions. Et à chaque fois la
ministre veut dire que je veux faire peur. Je pose des questions,
ce n'est pas pour faire peur, c'est pour pouvoir avoir des réponses. Et je
pense, M. le Président, que c'est tout à fait légitime de la part des oppositions de le faire, et je vais continuer de
le faire.
Je vais continuer de
le faire notamment pour la révision des deux lois, les deux lois du statut de
l'artiste, parce qu'aujourd'hui on n'a pas
eu de réponse. La seule chose qu'on s'est fait dire, c'est que la ministre
n'avait pas les commandes, finalement,
de ce qui peut se faire dans un gouvernement. Moi, j'en pense un peu autrement,
et je vais continuer quand même à la talonner, à lui poser des questions
en ce sens-là.
Je veux aussi
rappeler à ceux et celles qui nous ont écoutés — et, à voir les textos
qui sont rentrés tout à l'heure, ça
intéressait pas mal les gens — concernant Netflix et le CRTC, j'espère
qu'on ne manquera pas d'autres occasions comme celles que nous avons malheureusement manquées. Vous avez sans doute eu
des discussions avec le ministre, mais je pense que les écrits restent, et on devrait, à chaque fois, prendre le crayon
et aller pour déposer auprès d'Ottawa pour faire entendre la voix du
Québec. On ne devrait jamais manquer une occasion.
Et, finalement, sur le 1 %, si on y va avec
les dépenses, les dépenses, donc, les crédits, les dépenses en programmes, on a
fait la démonstration aujourd'hui que, malgré des surplus historiques qui ont
été laissés par l'ancien gouvernement, on n'a pas été en mesure d'obtenir ce 1 % là, et on en a fait la
démonstration. C'est assez simple, c'est assez rapide aussi à faire.
Donc, oui, bravo s'il
y a des sommes qui sont restées pour la politique culturelle...
Le
Président (M. Asselin) : ...Mme la députée.
Mme Melançon :
...je suis heureuse, mais, pour le reste, je vais continuer mon travail, M. le
Président.
Le Président (M. Asselin) : Merci. Merci. Je donnerais la parole pour le
dernier bloc, pour 6 min 30 s, à la députée de
Lotbinière-Frontenac.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci, M. le Président. Mme la ministre,
chers collègues, je salue également les gens du ministère qui sont présents aujourd'hui. Mon intervention porte sur les ateliers d'artistes. En 2012, dans
le cadre du rendez-vous de mi-parcours Montréal, métropole culturelle, le
gouvernement du Québec a annoncé l'attribution
de 5,65 millions pour la pérennisation des ateliers d'artistes. Cette aide
a permis la mise en place d'un fonds ateliers
d'artistes de 12,8 millions visant des travaux de mise aux normes et
d'amélioration locative. Le projet Pied carré avait soutenu... ce fonds avait pour objectif de soutenir... d'offrir,
excusez-moi, d'offrir des ateliers abordables, procurant la stabilité aux artistes. Depuis, les taxes
foncières de l'immeuble sur la rue de Gaspé ont augmenté de 1,50 $ le pied
carré à 5 $ le pied carré, et la
facture est refilée aux artistes. Le résultat, c'est que les artistes quittent
le projet. Les artistes éprouvent de grandes difficultés à conserver des
espaces de création abordables et adéquats, répondant à leurs besoins
spécifiques.
En
y aménageant leur atelier, les artistes participent à l'embellissement et à
l'attrait de plusieurs édifices en attente de requalification. L'embourgeoisement
des quartiers attire des projets de développement immobilier et crée une
pression sur la présence des ateliers d'artistes comme des risques
d'éviction et l'augmentation des loyers. Dans les deux cas, l'impossibilité de
conserver leur espace, les artistes doivent se relocaliser.
Je sais que notre
gouvernement prend la situation des ateliers d'artistes au sérieux et soutient
les démarches visant la recherche de
solutions durables. Le budget de 2019‑2020 prévoit un investissement de
25 millions de dollars sur cinq
ans pour financer un programme de mise à niveau des ateliers d'artistes de la
ville de Montréal. Les artistes éprouvent
de grandes difficultés
à conserver des espaces de création abordables et adéquats. Donc, ma question,
c'est : Comment cette mesure de 25 millions sur cinq ans va
pouvoir répondre à leurs besoins?
Mme Roy : Merci
beaucoup, Mme la députée, pour votre question. Je suis contente que vous nous parliez des
ateliers d'artistes, parce que c'est une demande qui traîne depuis longtemps.
Et, tout à l'heure, la députée de Taschereau disait, à juste titre : Souvent, les artistes, se sont des gens passionnés
qui travaillent un nombre innombrable d'heures pour un petit salaire, un très petit salaire, et ce dont
je suis particulièrement fière, c'est que, dans ce budget-ci,
c'est de l'argent neuf que nous
mettons sur la table, spécifiquement dédié aux ateliers d'artistes, et c'est une aide
de 25 millions sur cinq ans, mais il y a aussi la ville
de Montréal, qui, elle, va aller de
l'avant de son côté, parce que, comme Québec emboîte le pas, mets de l'argent, Montréal mettra aussi 5 millions, ce qui va
faire une enveloppe de 30 millions pour les ateliers d'artistes, pour la mise
sur pied d'un programme de mise à niveau de ces ateliers.
Il y en a plusieurs à
Montréal, et, vous savez, ça fait partie aussi de la revitalisation ou de la
vitalisation des quartiers, parce qu'il y a
des problématiques d'embourgeoisement, à certains égards, à
certains endroits, et je pense qu'il faut que les artistes demeurent
dans leurs quartiers, vivent et ouvrent aussi les portes de ces ateliers. On en
parlait tout à l'heure d'ailleurs avec le député de Beauce-Sud,
de ces artistes qui pourraient, entre
autres, faire entrer les citoyens,
les spectateurs à l'intérieur pour voir le travail qui s'y fait.
Et il y a plusieurs
quartiers à Montréal qui ont de ces ateliers d'artistes, je pense... Le Chat
des artistes, dans le quartier centre-sud, le
Sainte-Catherine, dans Hochelaga-Maisonneuve, le
Bovril, à l'angle de l'avenue du Parc
et l'avenue Van Horne, ou encore le
Pied carré, dans le Mile End. Et là je vois ici avenue du Parc et Van Horne, où
j'ai passé 16 ans de ma vie,
devant cette artère, pour me rendre aux anciens studios de TQS, qui étaient sur
Ogilvy, alors je connais le secteur,
et effectivement c'est un endroit très effervescent, un endroit
effervescent mais qui manquait d'amour et surtout de ces ateliers
d'artistes.
Et,
vous savez, je parlais, Mme la
députée, pas plus tard que la semaine
dernière à une artiste, une artiste photographe, et je lui disais : Écoute, si tu avais le pouvoir d'être ministre
de la Culture, j'ai dit, tu le mettrais où, l'argent pour aider les créateurs?, puis elle me disait : Aux
artistes, mais à ceux, là, qui créent, puis qui commencent, puis qui n'ont
pas... Parce qu'on connaît nos grands
qui roulent, puis il faut les aider, les grands qui roulent aussi, parce qu'ils
font travailler énormément de gens dans l'industrie, mais... J'ai dit :
Bien oui, tu as raison. Mais, j'ai dit, savais-tu que notre gouvernement vient d'annoncer 25 millions pour les ateliers d'artistes? Elle
l'ignorait. Alors, ça, c'est une annonce dont il faudra faire part aux citoyens.
Le Président (M. Asselin) : Je vous rappelle que, dans votre dernière
minute... Il reste 40 secondes, là. Peut-être remercier les gens de
leur présence.
Mme Roy :
Il me reste 40 secondes au total?
Le
Président (M. Asselin) : Oui.
Mme Roy :
Ah! Je pensais que c'était pour ma collègue. Mon Dieu! Écoutez, j'ai des
professionnels ici qui sont incroyables, je veux les remercier.
Par
ailleurs, pour informer ma collègue la députée de Verdun, qui a pris la peine
d'écrire un communiqué pendant notre
session, me dit que... nous dit que je manipule les chiffres des crédits, je
trouve ça un petit peu déplorable. C'est un budget record pour le
ministère de la Culture, à 1,3 milliard de dollars.
Et,
pour ce qui est de Netflix, la stratégie du ministère est la même, que nous
poursuivons avec nos experts, qui travaillent avec ceux du groupe d'experts du
CRTC. Il y a une stratégie qui sera adoptée en juin, vous aurez vos réponses.
Merci infiniment à tous ces gens qui sont avec moi.
Adoption des crédits
Le Président (M. Asselin) : Merci beaucoup. Alors, le temps alloué à l'étude
du volet Culture et Communications des
crédits budgétaires du portefeuille Culture et Communications étant presque
écoulé, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le programme 1,
intitulé Direction, administration et soutien à la mission, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le Président (M. Asselin) : Sur division. Le programme 2, intitulé
Soutien et développement de la culture, des communications et du
patrimoine, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Adoption de l'ensemble
des crédits
Le
Président (M. Asselin) : Sur division. L'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Culture et Communications pour l'exercice 2019‑2020
est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Asselin) :
Sur division.
Documents
déposés
En terminant, je dépose un document, je dépose
les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition, elles sont là, d'accord,
on va le déposer.
Compte tenu de l'heure, la commission ajourne
ses travaux au mardi 30 avril, à 10 heures, où elle entreprendra l'étude du volet Éducation préscolaire et enseignement
primaire et secondaire des crédits budgétaires du portefeuille Éducation
et Enseignement supérieur.
(Fin de la séance à 18 heures)