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(Dix heures sept minutes)
Le Président (M. Doyon): La commission poursuit ses
travaux en étudiant la suite des crédits budgétaires du
ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles. Nous
allons siéger jusqu'à midi.
M. le député de Pointe-aux-Trembles, vous voulez aborder
le programme 1, peut-être?
Est-ce qu'il a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Fradet (Vimont)
est remplacé par M. MacMillan (Papineau); M. Khelfa (Richelieu) par M.
Poulin (Chauveau); M. Leclerc (Taschereau) par M. Maltais (Saguenay); Mme
Loiselle (Saint-Henri) par M. Forget (Prévost); M. Tremblay (Rimouski)
par M. Gautrin (Verdun).
Le Président (M. Doyon): Bon, puisqu'il le faut.
Alors, M. le député de Pointe-aux-Trembles, vous aviez
suggéré, hier, que nous procédions programme par programme
cet avant-midi.
M. Bourdon: Oui.
Le Président (M. Doyon): Donc, vous avez la chance de le
faire. Vous pouvez commencer avec le programme 1.
M. Bourdon: M. le Président, je souhaiterais
peut-être avant faire une courte discussion sur les crédits
globaux et les crédits périmés. Puis, après
ça, on prendrait programme par programme.
Le Président (M. Doyon): D'accord. Discussion
générale (suite) Crédits périmés
M. Bourdon: Alors, M. le Président, d'évidence, le
budget du ministère est réduit, cette année, d'une
façon appréciable, c'est-à-dire de 6 400 000 $. Mais,
avant d'éclater en sanglots, on a regardé un petit peu ce qu'a
été le sort du ministère depuis la conclusion d'un accord
avec le gouvernement fédéral et l'évolution des
crédits du ministère des Communautés culturelles et de
l'Immigration.
À cet égard, on a trouvé, en 2 ans, 26 000 000 $ de
crédits périmés. Dans ce sens-là, avant
d'éclater en sanglots parce que le budget du ministère, les
crédits du ministère sont coupés de 6 000 000 $, dans le
fond, il y a 2 façons de le voir: on peut dire que le budget du
ministère est en diminution ou on peut dire que les crédits
périmés vont être légèrement réduits
parce qu'on ne parle pas de petites sommes. D'après nos compilations,
dans les 2 dernières années, il y a eu un total de 26 000 000 $
de crédits périmés. (10 h 10)
Alors, avant de passer aux crédits globaux, je demanderais
à la ministre de nous expliquer ce qui explique des sommes aussi
importantes en crédits périmés. Je précise tout de
suite qu'une prévision de dépenses je dis ça parce
que je vois le député de Chauveau de l'autre bord et je connais
sa vigilance à cet égard n'est pas une obligation de
dépenser, mais quand il y a 26 000 000 $ en 2 ans, on peut se demander
si la prévision avait été faite avec soin vu que les
crédits périmés ont été
considérables.
Le Président (M. Doyon): Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: M. le Président, je pense qu'au
début, bien sûr, le ministère doit faire son effort comme
tous les autres ministères. On connaît le contexte
budgétaire actuel. Donc, on a demandé à ce
ministère de faire des efforts supplémentaires. C'est ce que nous
avons fait. Mais, d'autre part, je pense que l'explication de la
différence assez considérable dont parle le député
de Pointe-aux-Trembles est due en bonne partie au fait que vous savez, depuis
quelques années, c'est-à-dire depuis 1991, on a signé,
entre autres, l'entente avec le gouvernement fédéral. Donc, il y
a eu un certain ajustement.
C'est que nous autres, nous ne connaissions pas la clientèle.
Nous n'étions pas tout à fait au fait de la clientèle, et
c'a pris un certain temps avant qu'on s'ajuste pour savoir exactement quelle
serait notre clientèle, quelles seraient, par exemple, les allocations
qui pourraient être allouées aux personnes qui suivent les cours
de français, et aussi du fait qu'on a décidé d'inclure
maintenant les immigrants qui ne parlent que l'anglais, parce que, auparavant,
ces personnes-là étaient exclues des cours de français,
étant donné qu'elles connaissaient une des deux langues
officielles pour intégrer le marché du travail. Donc, nous
donnons maintenant des cours à ces personnes.
Tout ça pour vous dire que ça nous a pris un certain temps
pour s'ajuster, et on avait budgété un peu plus, ne connaissant
pas tout à fait la clientèle qu'on aurait. Et c'est pour
ça qu'il y a eu en fin d'année des périmés, parce
que la clientèle n'a pas été tout à fait celle que
nous avions prévue.
Coupures de postes
M. Bourdon: M. le Président, l'effectif total du
ministère passe à 1192, soit une baisse de 68 postes sur
1992-1993. Est-ce qu'on pourrait nous dire dans quels
secteurs ces coupures de postes ont été
effectuées?
Mme Gagnon-Tremblay: M. le Président, vous permettrez que
mon sous-ministre réponde à cette question?
Le Président (M. Doyon): Oui, bien sûr. Oui, M. le
sous-ministre.
M. Riddell (Norman): Merci, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Oui, M. le sous-ministre, juste
pour fins de transcription, on demande que vous vous identifiiez, s'il vous
plaît, par votre nom.
M. Riddell: Norman Riddell.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. Riddell.
M. Riddell: Comme tous les ministères, notre
ministère a dû couper un certain nombre de postes pour contribuer
à l'exercice gouvernemental de réduire le nombre de
fonctionnaires au gouvernement du Québec. En 1992-1993, nous avons
coupé 50 postes, c'est-à-dire 4 % de notre effectif, et en
1993-1994, on coupe encore 4 %, soit 41 postes pour un total de coupures,
depuis le début de l'exercice de réduction des effectifs du
gouvernement, de 91 postes.
En coupant, nous avons pris la décision de protéger la
francisation des immigrants, et la ministre a indiqué hier que,
même avec un budget qui est réduit pour l'année 1993-1994,
nous serons en mesure d'offrir plus d'heures d'instruction en français
en 1993-1994 qu'en 1992-1993. Parce qu'une bonne partie de notre effectif de
professeurs, comme le député l'a mentionné hier, est un
effectif d'occasionnels; on ne peut pas donner le chiffre exact du nombre de
personnes employées, mais si vous voyez le nombre d'heures d'instruction
augmenter, il est clair que le nombre de professeurs pour offrir cette
instruction normalement augmente aussi.
Les coupures étaient plutôt prises alors dans les
opérations autres que la francisation, dont la Direction
générale des politiques et programmes où on commence
à réduire un peu l'effectif professionnel pour le
développement des politiques et programmes, étant donné
que nous avons complété une partie du rattrapage que le
gouvernement devait faire dans ce domaine et aussi dans les postes qui
soutiennent le ministère, c'est-à-dire les postes qui sont
liés à l'administration financière, l'immobilier et
autres.
Impact sur les opérations de la
diminution
des demandes et de l'adminission
de nouveaux immigrants
M. Bourdon: M. le Président, on a vu hier, dans le bilan
que la ministre a fait, que l'objectif de 45 000 immigrants qui avait d'abord
été tracé ne s'est pas réalisé, dans le sens
qu'il y en a eu 39 200. Et le nom- bre de réfugiés a tendance
à diminuer aussi depuis maintenant un an ou deux, parce que le nombre de
réfugiés qui entrent est évidemment fonction de la
situation politique intérieure d'autres pays. Je pense au Liban, au
Salvador, à Haïti. Alors, ça, c'est difficile à
prévoir, mais on peut constater une relative accalmie.
Alors ma question, c'est: Est-ce que la diminution des demandes et la
diminution de l'admission de nouveaux immigrants, ça a une
conséquence, en termes d'effectifs, et est-ce que les coupures faites
tiennent compte des besoins? Je ne dis pas que c'est dramatique, la baisse,
mais, en termes d'immigration, par exemple, on en prévoyait 45 000, il y
en a eu 39 000. Est-ce que ça a une conséquence sensible sur les
opérations?
Le Président (M. Doyon): Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: M. le Président, il faut faire la
différence entre les personnes admises et les personnes
sélectionnées. Parce que, finalement, quand on parle de 39 000,
c'est des personnes, bien sûr, qui sont admises, mais on a
mentionné hier, par exemple, qu'il y a eu la régularisation de
près de 8000 revendicateurs de statut de réfugié. Et,
dès que ces personnes sont régularisées, elles ont
accès aux cours de français. Donc, ce qui signifie que ça
ne diminue pas notre clientèle. On vous parlait hier de près de
50 000, c'est-à-dire que si j'additionne, par exemple, 49 000 plus les
revendicateurs, ça dépasse même 45 000. Donc, ces
personnes-là sont admissibles aux cours de COFI dès que leur
statut est régularisé. Bien sûr que quand on parle des
réfugiés qu'on sélectionne à l'extérieur
dans des camps de réfugiés, c'est certain que le nombre est en
diminution actuellement, et pour toutes les raisons que je donnais hier, entre
autres, il y a tarissement.
Par exemple, tous les pays d'Europe de l'Est ne sont plus reconnus
maintenant par le Haut-Commissariat des Nations unies comme des pays où
on peut aller recruter des réfugiés. Il y a aussi une
volonté de la part du Haut-Commissariat des Nations unies de rapatrier
dans les pays tous les réfugiés dans les camps. Donc, c'est
certain qu'il y a une diminution au niveau des réfugiés que nous
sélectionnons dans des camps, mais cependant, il y a toujours ce
mouvement de revendicateurs.
C'est sûr que cette année, en 1992, l'arrérage des
revendicateurs tend à se régler, mais je dois vous avouer que
l'année dernière, il arrivait encore près de 1000
revendicateurs par mois. Au cours des premiers mois de 1993, ça semble
vouloir diminuer un peu. On se demande si c'est le fait de la nouvelle
politique du gouvernement fédéral qui a été
modifiée. On se demande si c'est cette nouvelle loi qui ralentit un peu
le mouvement, mais on ne peut pas prédire que ça pourra se
poursuivre comme ça. On se demande justement si ça peut diminuer.
Alors, on espère, finalement, que ça n'augmentera pas. On
espère que la loi pourra contrôler mieux. Mais c'est un peu ce qui
arrive actuellement; dans le mouvement des réfugiés, il y a
encore des revendicateurs de statut de réfugié.
Le Président (M. Doyon): Oui, M. le député
de Chauveau.
Impact de l'amélioration du taux d'encadrement
sur les dépenses de fonctionnement
M. Poulin: Je vois les chiffres en proportion des cadres, des
professionnels. Ce qui est toujours intéressant quand on fait ce genre
de coupures là... Je pense que vous avez un des taux les meilleurs en
fait de cadres employés. Je vous en félicite. Vous êtes un
exemple, je pense, qui devrait se répandre à la grandeur du
gouvernement, et on va surtout s'en servir aussi. Ce qui m'intéresse
toujours à partir de ces coupures-là, est-ce qu'on a les chiffres
de combien, administrativement, on sauve aussi en bureaux, en espaces bureaux,
en fax, en téléphone, en dépenses, etc.? Est-ce qu'on peut
relier le chiffre et le séparer des salaires, de la masse salariale?
Je pense que je vous pose une question, là, que vous n'avez
peut-être pas les chiffres, mais qu'il serait fort intéressant
d'avoir, parce que ce qui m'inquiète toujours, c'est de... De fait, on
fait des coupures de ce genre-là, de postes. Bon! On sait que le SIQ
suit présentement de très près, mais ce n'est pas toujours
qu'on élimine, en tout cas, le côté administratif des
coûts et ça, je pense que c'est important aussi quand on a cette
pensée-là aussi de ce que vous avez fait. J'aimerais, en cours de
route, dans les semaines, parce que je vais me servir aussi de ça, parce
que c'est intéressant pour nous, le comité qui a fait le rapport
sur les dépenses publiques, de voir de quelle façon, de combien
ça prend de temps à réagir justement à ces espaces
bureaux, à ces fax, etc., et je parle de photocopies et de tout ce qui
est entraîné par ça. Je pense que c'est intéressant
pour nous et pour la population aussi de voir les effets, parce qu'on peut dire
qu'on coupe 25 postes, 40 postes, 50 postes, mais je voudrais aussi qu'on
s'assure que le reste suit. (10 h 20)
Mme Gagnon-Tremblay: Je pense qu'au départ, je dois dire
que mes sous-ministres font une gestion très serrée de
l'administration, mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas place
à amélioration. Je pense qu'on travaille toujours dans ce
sens-là.
Il faut dire que notre ministère est un ministère qui a
été complètement réorganisé depuis les 3
dernières années. Donc, bien sûr, on a essayé de le
faire dans le sens de bien le faire et, cette année, comme
l'année dernière, surtout cette année, c'est un peu une
année d'ajustements aussi. Je pense qu'il faut réévaluer
certains gestes qu'on a posés et, comme le disait mon sous-ministre,
tout à l'heure, il y a du rattrapage qu'on a dû faire, par
exemple, la Direction générale des politiques et programmes.
C'est une première, on n'a jamais eu de Direction générale
des politiques et programmes. Donc, depuis ces dernières années,
on a travaillé beaucoup pour se donner des outils qui nous permettraient
de faire des évaluations, aussi de bien indiquer ce que l'on avait
l'intention de faire et, finalement, c'est qu'on a peut-être moins
besoin, maintenant. Il y a des études aussi qui sont faites, maintenant;
vous avez des universités qui se spécialisent dans de la
recherche, beaucoup plus en interculturel qu'il y en avait auparavant
aussi.
Donc, dans ce sens-là, bien sûr, on peut se permettre
d'évaluer. C'est pour ça que je vous dis qu'on essaie de faire
une bonne gestion de l'administration. Comme on a réorganisé le
ministère, ça nous a permis de songer immédiatement ou de
poser les bons gestes quant à l'encadrement. Comme vous le savez, au
gouvernement, actuellement, l'encadrement est d'environ 1-15, 1 pour 15
personnes; le gouvernement souhaite augmenter; il a passé une commande
pour que chaque ministère puisse augmenter à 1-20 personnes, 19
ou 20 personnes, mais je dois vous dire que, chez nous, nous sommes
déjà rendus à 1-25 personnes; donc, je pense que nous
sommes le ministère qui a le plus faible taux d'encadrement, 1-25, alors
que l'objectif du gouvernement est de 1 pour 19 ou 20 personnes et que,
actuellement, la moyenne est de 1-15 personnes.
M. Poulin: Juste l'exemple, je regarde la fiche synthèse,
je ne sais pas la page... 129. En avril 1992, il y avait un total de
photocopieurs ou de dépenses de photocopie, de 77 machines, d'appareils.
En février 1993, on a 85 machines. C'est ce genre de questionnement
là qu'on se pose: Pourquoi moins d'employés et plus de machines,
d'appareils de ce type-là? Ce qu'on n'a pas, cette année, il
faudrait faire la recherche, je n'ai pas le comparatif de l'an passé,
dans la dépense des télécopieurs aussi. On sait que le
total est de 81 300 $, on n'a pas celui de l'an passé.
Dans les offres du gouvernement à ses employés
d'État, je pense que le partenariat va être encore plus important.
On aura probablement des alliés en cours de route, dans toute la
machine, qui vont justement nous rappeller qu'il y en a peut-être trop,
des télécopieurs, il y en a peut-être trop, de fax, il y a
peut-être trop de ci et de ça. Le meilleur exemple, c'est ici, au
parlement. Lorsqu'il y a des députés, autant de l'Opposition et
du gouvernement, quand ça a été le temps d'avoir des fax
ici, au gouvernement, il y en a 1 par étage ou au maximum 2 par
étage. Et c'est sans méchanceté qu'on vous dit ça,
mais on va avoir des alliés pour surveiller de plus proche ce genre de
façon de gérer, maintenant.
Je vous pose la question, et vous avez probablement la réponse.
Je me pose la question: Pourquoi 8 appareils de plus quand la masse des gens
n'est pas là?
Mme Gagnon-Tremblay: Je pense que je peux donner une
première réponse, et mon sous-ministre pourra compléter ma
réponse. Au départ, je vous disais tout à l'heure que
notre ministère est en développement. Donc, le ministère
étant en développement, il y avait beaucoup de postes qui
n'étaient pas comblés, qui ont été comblés,
par exemple, l'année dernière. Donc, c'est ça aussi qui
joue au niveau des appareils supplémentaires. Mais peut-être que
mon sous-ministre pourrait compléter cette réponse.
Le Président (M. Doyon): M. Riddell.
M. Riddell: Merci, M. le Président.
Le député a tout à fait raison, à roulement
constant, normalement, s'il y a une réduction d'effectifs, on devrait
s'attendre à une réduction dans le nombre de machines, les
dépenses de fonctionnement. Mais le ministère se trouve, dans un
certain sens, allant dans 2 directions à la fois. Le ministère
vit un développement très important depuis la signature de
l'accord Gagnon-TremblayMcDougall, a vu augmenter ses budgets de
façon substantielle, bien sûr, financés par le
fédéral. Et le ministère n'était pas en mesure,
tout de suite, de doter tous les nouveaux postes qu'il a reçus dans le
cadre de l'accord. Donc, on avait seulement les machines pour l'effectif qu'on
avait actuellement, par rapport à l'effectif autorisé.
Maintenant, l'effectif actuel et l'effectif autorisé, les 2 chiffres
s'approchent, et donc, normalement, s'il y a une réduction dans
l'effectif au futur, on devrait voir une réduction dans le nombre de
machines et des frais de fonctionnement.
Un autre facteur qui complique la vie du ministère, et qui est
aussi lié à son développement: nous nous sommes
développés très rapidement, et nous sommes
éparpillés dans plusieurs locaux, à Montréal. On
commence à les réduire: On a fermé 2 bâtisses cette
année et on essaie de se regrouper, pour réduire les frais. Mais
si vous vous trouvez dans plusieurs édifices à un moment
donné, on était dans 13, à Montréal vous
avez quand même un besoin de machines supplémentaires que vous
n'auriez pas si vous étiez capable de vous regrouper. Ce que nous
faisons, nous avons fermé 3 bâtiments, depuis 2 ans, pour les
regrouper au centre régional du Parc et, normalement, il y a des
économies là.
Pour répondre d'une façon plus générale
à la question du député, normalement, pour une coupure
d'un poste, on estime qu'on économise une moyenne de 3500 $ en
fonctionnement par année...
Mme Gagnon-Tremblay: Mais je dois... M. Riddell: ...plus
le salaire, bien sûr.
Mme Gagnon-Tremblay: ...ajouter aussi que la question de
l'aménagement, la question des locaux, pour nous, est
problématique; parce que, vous savez, c'est le seul ministère qui
est situé à Montréal, comparativement à tous les
autres ministères, qui sont ici à Québec. Ils ont des
succursales à Montréal, mais nous, c'est le seul ministère
qui est à Montréal, et notre personnel, même administratif,
est dans plusieurs bâtisses: sur la rue Sainte-Catherine, sur la rue La
Gauchetière, on est sur McGill. Donc, vous avez des directions du
ministère qui sont à gauche et à droite, et ça,
naturellement, ça occasionne des frais supplémentaires. Quand,
par exemple, ces gens-là veulent se rencontrer, ou que les
sous-ministres font une rencontre, bien, il faut que ces gens-là se
déplacent: Automatiquement, ce sont des taxis, surtout quand ils doivent
se déplacer avec du gros matériel, ils ne peuvent pas toujours
prendre l'autobus. On leur demande de se déplacer en autobus quand ils
n'ont pas de matériel, mais quand ils ont du matériel, ce n'est
pas toujours facile. Donc, c'est sûr que ça nous occasionne des
dépenses supplémentaires, et on essaie de travailler, on
souhaiterait bien pouvoir avoir une bâtisse qui pourrait loger tous les
fonctionnaires du ministère au même endroit, excluant, bien
sûr, les fonctionnaires qui doivent travailler pour donner des cours de
français. On ne peut pas, par exemple, regrouper tout le monde au niveau
des cours, parce que là, il faut donner le service à la
clientèle. Quant aux fonctionnaires qui s'occupent de l'administration
en général, ça serait tout à fait normal qu'on se
retrouve dans le même bâtiment; et ça, c'est un
problème assez important que nous avons actuellement au
ministère.
M. Poulin: Moi, j'ai fini. Merci.
Le Président (M. Doyon): Merci. Sur le même sujet,
M. le député de Saint-Hyacinthe?
M. Messier: Oui. Je voudrais vous féliciter, d'ailleurs,
sur la présentation du document. Je pense que, depuis qu'on fait
l'étude des crédits, en tout cas, pour ma part, je pense que
c'est peut-être le meilleur document de la présentation des
crédits. Il est très...
Mme Gagnon-Tremblay: Merci.
Répartition des cadres supérieurs et des
cadres intermédiaires
M. Messier: Le seul problème, c'est que, par
économie d'espace, on a tendance à faire de la
récupération. Mais il serait peut-être intéressant,
l'année prochaine, d'avoir l'étude comparative 1993 et 1994, au
lieu de garder ce document-là qui prend énormément
d'espace.
Moi, je reviens à la répartition de l'effectif au
ministère, toujours à la page 133, au niveau des cadres
supérieurs, vous en avez 20 au total, et des cadres
intermédiaires, 16. C'est-à-dire que vous avez plus de chefs que
d'Indiens, là, au niveau des cadres supérieurs et des cadres
intermédiaires. Au niveau de la gérance, vous avez plus de cadres
supérieurs. Pourquoi?
M. Riddell: Étant donné la nature de notre
ministère, c'est plutôt normal, parce que, dans le gouvernement du
Québec, il y a une certaine distinction entre les fonctions d'un cadre
supérieur et un cadre intermédiaire. Et le ministère,
jusqu'à très récemment, n'avait pas du tout de cadres
intermédiaires. C'est une introduction récente...
M. Messier: Ils sont de quelle classification, vos cadres
intermédiaires?
M. Riddell: Oh, ça varie entre 3 et 4,
jusqu'à...
M. Messier: Administrateur 3 et 4? Non?
M. Riddell: ...jusqu'à 8. On avait cadre
intermé-
diaire 3, 4, allant jusqu'à cadre intermédiaire 8.
M. Messier: Mais de quelle classification? Administrateur?
M. Riddell: C'est des classifications que je vous donne: Cadre
intermédiaire 3...
M. Messier: O.K.
M. Riddell: ...qui est le plus bas que j'ai, et cadre
intermédiaire 8, qui est la classification la plus élevée.
(10 h 30)
M. Messier: J'ai déjà travaillé dans la
fonction publique. Je ne me rappelle plus, vous avez peut-être
changé la terminologie. Au niveau des cadres supérieurs, on parle
d'administrateurs de... Vous, vous êtes un administrateur classe II,
j'imagine, ou classe 1?
M. Riddell: Bon. Si le député me permet, je vais
essayer d'expliquer très rapidement l'organisation de la structure de
gestion. Vous avez, à la direction du ministère, un
administrateur d'État I. Et les sous-ministres adjoints sont des
administrateurs d'État II. Ensuite, vous ayez les cadres
supérieurs qui complètent la direction du ministère. Le
niveau I est le plus élevé. Je n'en ai pas. J'ai un seul cadre
supérieur II, et le niveau inférieur des cadres
supérieurs, c'est cadre supérieur V. Ensuite, commencent les
cadres intermédiaires qui correspondent, au niveau 8, à à
peu près un cadre supérieur IV. Et, bien sûr, le niveau le
plus bas que j'ai, c'est un cadre intermédiaire 3.
Pour expliquer un peu, normalement, au gouvernement du Québec,
l'encadrement des activités qui se répètent constamment
est assuré par les cadres intermédiaires. L'encadrement des
professionnels pour le développement des politiques et programmes est
plutôt assuré par les cadres supérieurs.
M. Messier: Et, au niveau des enseignants, la même chose,
c'est un cadre supérieur qui va être responsable des enseignants
de niveau professionnel?
M. Riddell: Non. Oui. À ce moment-ci, c'est plutôt
la situation. Nous sommes en train de réorganiser un taux d'encadrement
un peu plus élevé parce qu'un des problèmes qu'on constate
dans la gestion de nos cours de français c'est qu'on n'a pas toujours,
par le passé, assuré le niveau d'encadrement nécessaire
à nos professeurs. On estime que c'est très important, quand on
donne les cours de français, d'être axés sur les
résultats. Ce n'est pas la présence des élèves dans
l'école qui compte. Et donc, on a mis l'accent sur la formation des
professeurs pour livrer des résultats qu'on propose
d'évaluer.
Donc, il y a une augmentation de l'encadrement des activités de
francisation qui est assuré en partie par les cadres supérieurs
et les cadres intermédiaires.
M. Messier: O.K.
Le Président (M. Doyon): Très bien. Merci, M. le
député.
M. le député de Pointe-aux-Trembles, maintenant.
Augmentation des dépenses en capital
M. Bourdon:. M. le Président, je regarde la page 7.2 du
livre des crédits et, à la ligne Capital - Autres
dépenses, Équipement, on voit qu'en 1992-1993 et 1993-1994 les
crédits passent de 1 274 000 $ à 3 066 000 $. Alors, est-ce
que...
Mme Gagnon-Tremblay: Dans quel... Oh! Dans le livre du
Trésor.
M. Bourdon: C'est la page 7.2 des crédits
généraux. Est-ce que j'ai raison de penser que ça doit
être l'allocation du COFI Du Parc qui explique cette hausse?
Mme Gagnon-Tremblay: Je demanderais à M. Riddell de
répondre.
Le Président (M. Doyon): Oui, M. Riddell.
M. Riddell: Merci, M. le Président.
Non. L'augmentation de nos dépenses en capital est liée
principalement à l'achat d'équipement informatique. Je crois que
la ministre a expliqué l'an passé que le ministère s'est
embarqué dans un projet d'informatisation très important pour le
développement du ministère, dans le sens que ça
permettrait une gestion beaucoup plus serrée de nos activités qui
sont augmentées d'une façon très importante depuis la
signature de l'entente. Et, deuxièmement, l'informatique est très
important parce que ça nous permet, par le suivi de la clientèle,
de mieux développer les politiques et programmes et de réagir
pour corriger nos politiques et programmes quand on voit que les
résultats ne sont pas les résultats escomptés.
Le plan a commencé il y a un an ou un peu plus. Il devrait
normalement se compléter l'an prochain. Cette année, c'est la
grosse année en termes d'achat d'équipement. C'est pourquoi vous
avez une augmentation importante dans les dépenses en capital cette
année.
Mme Gagnon-Tremblay: Je dois ajouter aussi, M. le
Président, qu'il ne faut pas oublier que nous avons 13 bureaux à
l'étranger et, si on veut rester en contact avec notre bureau et si on
veut être capable aussi, à un moment donné, de savoir la
clientèle qui arrive rapidement et être capable de garder ce
contact parce que, finalement, à l'étranger aussi, ces
employés-là sont les employés du MAI, donc, c'est
important qu'on puisse être informatisés pour qu'on puisse
rapidement savoir exactement ce qui se passe et aussi quelles sont les
personnes qui sélectionnent dans chacun de ces bureaux.
Bail avec la CECM pour le COFI Du Parc
M. Bourdon: Une autre question, M. le Président. La
ministre a mentionné hier que, dans le cas du COFI Du Parc, les
immobilisations ont été consenties par la CECM. Alors, 2
questions dans le fond: Quelle est la durée du bail avec la CECM et
combien coûte la location?
Mme Gagnon-Tremblay: Le bail a une durée de 10 ans et, au
niveau du côut total de location, c'est... Vous me permettrez de prendre
quelques minutes pour le vérifier.
M. Bourdon: O.K.
Mme Gagnon-Tremblay: Le bail, comme je le mentionnais tout
à l'heure, est un bail de 10 ans, au coût de 3 500 000 $
annuellement. Cependant, il y a une chose qu'il ne faut pas oublier: les 3 500
000 $ ne sont pas uniquement pour les cours de français. Parce que,
comme je le mentionnais, nous faisons aussi de l'intégration parce que
nous avons une direction régionale à Parc-Extension. Donc, il
faut inclure dans cette somme-là 200 employés qui y travaillent
actuellement. Donc, ça veut dire l'espace de 200 employés autres
que pour la francisation puisque nous avions...
Bon, des personnes qui travaillaient au ministère,
c'est-à-dire à 360 McGill, ont été
transférées pour pouvoir donner les services, parce que le
ministère donnait les services. Tous les gens qui avaient besoin, par
exemple, de cartes d'assurance quelconque ou de cartes d'identité, ou
qui venaient, par exemple, pour toutes sortes d'information, venaient à
360 McGill. Alors, là, avec cette direction régionale qui a
été ouverte à Parc-Extension, 200 employés ont
été transférés. Donc, dans les 3 500 000 $
annuellement, ça comprend aussi l'espace de 200 employés en plus,
bien sûr, des classes pour la francisation.
Relocalisation des activités du
ministère au Centre mondial du commerce
M. Bourdon: Vous parliez, Mme la ministre, tout à l'heure,
des problèmes importants que pose l'éparpille-ment du
ministère. On en a déjà parlé aux engagements
financiers parce qu'à chaque endroit où se trouvent des
employés du ministère je donne l'exemple que soulignait le
député de Chauveau on doit avoir de la photocopie et il y
a des économies d'échelle importantes quand tout le monde est
regroupé sous le même toit. Ça m'apparaît tomber sous
le sens que la direction régionale de Montréal, ce n'est pas de
même nature. C'est des services directs à la clientèle, et
il y a une certaine logique de loger ces employés dans la bâtisse
où une forte partie de la clientèle passe, de toute façon.
Mais on a mentionné, aux engagements financiers, qu'on envisageait la
possibilité de relocaliser les activités du ministère au
Centre de commerce mondial. Est-ce que ça, c'est encore...
Mme Gagnon-Tremblay: Ça, c'est une bonne suggestion que
vous aviez faite et c'est ce qu'on souhaitait.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Bourdon: Oui.
Mme Gagnon-Tremblay: Mais entre ce qu'on souhaite et entre ce que
l'on peut faire, c'est différent. Remarquez que tous les fonctionnaires
du ministère seraient très heureux de pouvoir occuper ce Centre,
mais, cependant, vous comprenez que ce n'est pas pour demain. Je sais que nous
avons suggéré l'idée, mais nous essayons d'envisager
plusieurs scénarios.
M. Bourdon: mais, mme la ministre, je vous précise tout de
suite que comme le centre est occupé à 30 %, je parle comme
député, mais je parle aussi comme contribuable
montréalais.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. Alors, c'est sûr qu'on va
encore... Bon, sachant qu'on a l'appui de cette commission...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Gagnon-Tremblay: ...nous allons encore réitérer
notre demande. Bien sûr, comme je vous le mentionnais, ça ferait
plaisir, sûrement, à l'ensemble de nos fonctionnaires.
Mais pour revenir à Parc-Extension, comme vous l'avez bien
mentionné, M. le député de Pointe-aux-Trembles, c'est
qu'il s'agit vraiment d'une direction régionale qui nous permet de
donner l'ensemble des services à une clientèle qui est assez
considérable, assez nombreuse. Et cette direction, elle est
calquée un peu sur le même principe que celle que l'on retrouve,
par exemple, à Sherbrooke, à Québec ou à Hull.
Donc, c'est un peu une décentralisation qui permet aussi, bien
sûr, aux personnes, c'est-à-dire à l'administration de 360
McGill ou ailleurs, de donner les services, de s'occuper de l'administration et
de transmettre le travail de tous les services à la clientèle
dans une direction régionale.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Chauveau.
Encadrement du personnel du ministère oeuvrant
dans des bureaux à l'étranger
M. Poulin: Vous avez parlé tout à l'heure que vous
aviez 13 endroits à l'extérieurs ou bureaux à
l'étranger. Je voudrais surtout savoir les liens physiques avec nos
maisons, les maisons du Québec ou les maisons du Canada, les ambassades.
Est-ce qu'on fait affaire avec ces gens-là, est-ce qu'on est logé
dans les mêmes places, les mêmes endroits, ou... (10 h 40)
Mme Gagnon-Tremblay: Ça dépend.
M. Poulin: Autrement dit, est-ce qu'on utilise les mêmes
photocopieurs ailleurs?
Mme Gagnon-Tremblay: Ça dépend. Je dois vous dire
que partout, dans nos 13 bureaux où il y a une délégation
du Québec, nous logeons à l'intérieur de la
délégation du Québec, parce qu'à
l'extérieur, vous savez que nos employés sont les employés
du ministère des Affaires internationales. Bon. Ils sont dirigés
par nous, mais ils sont payés et aussi, c'est aux
délégués du Québec à l'étranger de
s'assurer qu'il n'y a pas trop de photocopieurs et de la bonne gestion,
finalement, de nos employés. On n'est pas là pour s'occuper de la
gestion de nos employés et on n'a pas non plus de cadres
supérieurs pour s'occuper de nos employés. Alors, la personne qui
est chef en poste n'est qu'un professionnel, si ma mémoire est
fidèle. Là, on me dit qu'il y a une modification qui vient de
s'effectuer, mais ce n'était jusqu'à maintenant qu'un
professionnel comme tous les autres.
M. Poulin: Mais on a nommé qui, là? On a
nommé un administrateur, maintenant, ou...
Mme Gagnon-Tremblay: Qu'est-ce qu'on a changé? Le
ministère des Affaires internationales a produit un projet pour
permettre, par exemple, d'avoir des cadres dans certains postes,
peut-être pas partout, mais ça pourrait permettre, dans certains
de nos bureaux, entre autres les principaux, d'avoir un cadre en tête de
l'ensemble de l'équipe d'immigration.
M. Poulin: Quel est le nombre d'employés qu'on a à
l'extérieur dans ces bureaux-là, au total?
Mme Gagnon-Tremblay: II y a 95 employés à
l'extérieur. Mais je reviens, pour terminer ma réponse.
Bien sûr, partout où on a des délégations du
Québec, nous logeons dans les locaux de la délégation du
Québec parce que, comme je vous le disais, nos employés à
l'extérieur sont les employés du ministère des Affaires
internationales. Mais là où nous n'avons pas de
délégation du Québec parce qu'il arrive que nous
n'en ayons pas à ce moment-là, nous logeons à
l'intérieur de l'ambassade du Canada. Nous essayons aussi le plus
possible d'être près des services fédéraux parce
que, comme vous le savez, le fédéral émet les visas.
Alors, on essaie de travailler... Et, souvent, on partage aussi avec le
gouvernement fédéral certains frais. Et là où on
est logé, par exemple, dans les ambassades du Canada, nous faisons des
ententes pour s'assurer aussi qu'il y ait un droit de regard sur
l'administration et le bon fonctionnement de nos employés.
M. Poulin: Sans que, dans les ambassades, ils soient sous la
responsabilité du ministère.
Mme Gagnon-Tremblay: Pardon?
M. Poulin: Aux ambassades, est-ce qu'ils sont sous votre
responsabilité dans ce sens qu'ils ne sont pas...
Mme Gagnon-Tremblay: Ils sont toujours payés par le
ministère des Affaires internationales, mais, comme je vous dis, ils
sont toujours sous notre direction.
M. Poulin: O.K. Je vous remercie.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Saint-Hyacinthe, sur le même sujet?
M. Messier: Oui, sensiblement sur le même sujet. Vous dites
que vous avez 95 personnes qui travaillent pour vous à
l'extérieur du Québec. Et je regardais la liste je vais
essayer de la retrouver dans l'étude de crédits de
personnes qui voyagent pour le ministère, donc, des gens qui sont
peut-être des employés du ministère, qui voyagent pour
aller faire de la sélection des immigrants à l'extérieur.
Pourquoi ce n'est pas vos 95 ressources qui font l'évaluation de ces
gens-là? Pourquoi envoyer tant de fonctionnaires du Québec soit
en Suisse, à Rabat j'avais tout le «listing»
à Vienne et...
Mme Gagnon-Tremblay: Écoutez, c'est très simple.
C'est qu'à un moment donné on pourrait très bien avoir
beaucoup plus de ressources dans les bureaux à l'étranger.
Auparavant, par exemple, le bureau de Paris desservait...
M. Messier: Toute l'Europe.
Mme Gagnon-Tremblay: ...tout le Maghreb.
M. Messier: Le Maghreb.
Mme Gagnon-Tremblay: Nous avons décidé de nous
concentrer davantage sur l'Europe, et plutôt même, je dirais, sur
la France, parce que nous avions quand même des objectifs à
atteindre. Donc, à ce moment-là, il y a des dossiers qui ont
été transférés, soit à Rome, par exemple,
ou... Donc, c'est important, on aurait pu envoyer des ressources
supplémentaires. Mais plutôt que d'envoyer des ressources
supplémentaires et avoir de la location de loyers de ainsi de suite, on
a convenu qu'il nous en coûtait moins d'envoyer des personnes de
Montréal pour faire des missions, parce que c'est des missions
d'appoint. Par exemple, ça peut être 1 ou 2 fois par année.
Donc, il est moins coûteux pour nous d'envoyer quelqu'un...
M. Messier: Ces études ont été faites, les
coûts-bénéfices, là...
Mme Gagnon-Tremblay: ...oui, d'envoyer quelqu'un de
Montréal aller faire une mission à l'étranger que, par
exemple, qu'il demeure sur place, parce qu'il
ne faut pas oublier que c'est aussi des coûts de logement,
l'éducation des enfants. Il nous apparaissait moins coûteux de le
faire comme ça. C'est pour ça qu'on a beaucoup de gens qui
voyagent, parce que, naturellement, on a aussi beaucoup de bureaux, mais,
généralement, ces personnes partent d'un bureau à
l'étranger pour faire des missions à l'extérieur. Il y en
a quelques-uns qui partent de Montréal, mais c'est pour ces
raisons-là que nous avons décidé de le faire, parce que
c'est moins coûteux de le faire comme ça que d'avoir quelqu'un
à l'étranger à temps plein.
M. Messier: Et prendre des gens de l'extérieur, justement
des gens qui vivent dans le pays même, et formés par le
ministère, il me semble que ça reviendrait moins cher. Est-ce que
vous avez fait cette évaluation coûts-bénéfices
d'engager des gens... Je sais qu'à la délégation du
Québec...
Mme Gagnon-Tremblay: Oui.
M. Messier: ...il y a une proportion de Québécois
qui sont là, il y a une proportion aussi de Parisiens et Parisiennes qui
travaillent à la délégation, qui font du travail
pour...
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. Bon, sur les 95 employés...
M. Messier: Oui.
Mme Gagnon-Tremblay: ...dont on a fait mention tout à
l'heure, 64,5 % sont des employés de soutien engagés sur
place.
M. Messier: O.K.
Mme Gagnon-Tremblay: Nous avons environ 30 conseillers qui sont
employés du ministère...
M. Messier: Sur les 95?
Mme Gagnon-Tremblay: Oui.
M. Messier: Mais est-ce que vous avez regardé...
Mme Gagnon-Tremblay: Je pense que c'est important. Il faut dire
qu'après quelques années, après 2 ou 3 ans, ces
conseillers reviennent au ministère, ils doivent revenir aussi pour se
familiariser et aussi se reconnecter avec le milieu québécois.
Donc, ils viennent poursuivre une certaine formation, d'autres retournent. Il y
a un va-et-vient au niveau des conseillers. Quelques conseillers passent
quelques années ici, retournent à l'étranger par la suite.
Donc, ces personnes sont au nombre de 30, mais le personnel de soutien,
cependant, est choisi sur place. Ça peut être, par exemple, des
conjoints, parce qu'on a le droit à des conjoints d'employés du
Québec dans d'autres secteurs, ça peut être des gens qui
sont choisis sur place pour toutes sortes de raisons, à cause de la
langue, à cause de... mais il y en a 65 qui proviennent du personnel de
soutien embauché sur place.
M. Messier: Parce que je regarde le voyage strictement à
Damas, à la page 23, Damas, 3 avril au 23 mai, 3 avril au 5 juin, 32 000
$, pour Michel Vallée et Jacques Larivière, 2 conseillers qui se
sont déplacés même pas pour 1 mois, là
peut-être M. Vallée un petit peu longtemps. Si on avait
engagé une ressource sur place, à Damas, un résident de
Damas qui aurait fait la sélection pour nous, avec une formation
adéquate... Je comprends qu'à 32 000 $ son salaire a
été garanti pour 1 an, et là c'est strictement un voyage
qu'on a fait. On a payé, j'imagine, la chambre d'hôtel, le
transport aller-retour et tout ça, plus les salaires. Ça, c'est
excluant les salaires de Michel Vallée et de Jacques Larivière
pour ces périodes-là. Là, c'est strictement du voyagement,
le transport aller-retour, hébergement, nourriture et... Si on avait
engagé une ressource là-bas, sur place, qui aurait
travaillé à l'emploi du ministère des Communautés
culturelles, je ne sais pas si le Conseil du trésor... Je ne sais pas,
il peut y avoir des évaluations que je ne suis pas en connaissance de
cause. Au point de vue politique, ce n'est peut-être pas
intéressant d'engager des ressources au pays même, je ne le sais
pas. C'est juste pour dire... Parce que là, il y a 32 000 $ qui s'en
vont strictement en voyagement, pour l'évaluation ou la sélection
de ressortissants étrangers. (10 h 50)
Mme Gagnon-Tremblay: Au départ, je dois dire qu'à
Damas le volume est assez considérable parce qu'il y a beaucoup de
Libanais qui se rendent maintenant à Damas pour être
sélectionnés. Vous vous souviendrez qu'on a fermé le
bureau de Nicosie qui était un bureau temporaire, lorsque des troubles
sévissaient. Donc, il y a quand même un fort volume qui provient
de Damas, et nous ne pouvons pas laisser sélectionner des personnes par
les gens du pays. Je pense que ce serait imprudent de laisser pour
toutes sortes de raisons, qu'on pourrait peut-être s'expliquer un plus
longuement en dehors de cette commission... Je pense que, pour
sélectionner des personnes du pays, il est préférable
d'avoir des conseillers qui proviennent du Québec. Mais le personnel de
soutien peut faire, par exemple, la présélection. On a quand
même des normes, on a des critères. Et souvent le personnel de
soutien fait la présélection. Quant à la sélection
des candidats, nous voulons que cette sélection soit faite par...
Une voix: Un Québécois...
Mme Gagnon-Tremblay: ...des conseillers provenant du
Québec et non pas...
Le Président (M. Doyon): D'ailleurs, Mme la ministre,
là-dessus, puisant dans l'expérience personnelle que j'ai, je
peux vous dire, ayant été à l'étranger pendant
plusieurs années et à l'ambassade du Canada comme deuxième
secrétaire d'ambassade, que c'est une
coutume qui n'a jamais été démentie. Le Canada ne
s'est jamais fié sur d'autres pour choisir ses futurs citoyens. C'est un
petit peu comme choisir les membres de sa famille ou les gens qu'on va admettre
dans notre maison. C'est un choix qui nous appartient. Je pense que vous auriez
à être blâmée de donner ça à contrat
à quelqu'un.
Je vous félicite, quant à moi, de continuer à faire
de cette façon-là. Je sais que les frais de voyage sont
considérables, mais les coûts de mauvais choix qui pourraient
découler de quelqu'un qu'on ne contrôle pas, finalement, seraient
beaucoup plus considérables. Et je pense que cette façon de
faire, l'expérience que j'ai eue pendant de nombreuses années, un
peu partout, dans diverses ambassades, est à l'effet que c'est la
façon de faire et c'est comme ça qu'on doit procéder. Je
pense que c'est fort sage.
Approches du ministère pour recruter des
immigrants investisseurs
Je vous demanderais, Mme la ministre, en passant, une autre chose, avant
de permettre au député de Pointe-aux-Trembles qui a des questions
à poser sur d'autres sujets. Est-ce qu'il y a des campagnes
publicitaires pour aller chercher des candidats immigrants dans des pays?
Est-ce que vous avez ciblé des pays? Est-ce que vous avez
procédé à des campagnes de publicité?
Je lisais dernièrement dans les journaux, par exemple, qu'il y a
des efforts qui se font du côté de la Suisse, dans le milieu
agricole, où on tente d'accueillir, de provoquer la venue ici
d'immigrants cultivateurs ou d'immigrants qui sont intéressés
à travailler la terre et à développer des fermes, venant
de la Suisse. Je vous félicite de ces efforts-là, parce que,
apparemment, ça donne de très bons résultats. Est-ce qu'il
y a d'autres endroits où vous faites de la publicité et tentez
d'obtenir des candidatures qui pourraient être intéressantes par
voie publicitaire?
Mme Gagnon-Tremblay: Je dois dire que c'est quand même
relativement récent que nous le faisons. Oui, nous le faisons surtout en
France actuellement. Je pense que cette stratégie vise
particulièrement la France et la Belgique, parce que c'est finalement
les plus gros bassins potentiels d'immigrants francophones. Et je dois vous
dire que, par exemple, en France, nous avons fait plusieurs missions. Il y a
des représentants du ministère qui sont allés à
Toulouse, qui sont allés à Lyon, qui vont en banlieue pour parler
de l'immigration. On s'est assuré la collaboration de plusieurs
organismes. Par exemple, on travaille avec l'Office des migrations
internationales, l'OMI, avec l'Association France-Québec, avec l'Office
franco-québécois pour la jeunesse pour constituer un
véritable réseau de relayeurs disposés à
véhiculer le message d'ouverture et d'accueil au Québec. On a
aussi participé à plusieurs salons et expositions pour
accroître la visibilité auprès de la population. On a
produit toute une série d'instruments-promotion et d'information
destinés aux candidats à l'immigration.
Comme vous le savez aussi, nous avons une représentante du
ministère qui est dans les locaux de l'OMI, parce qu'on a signé
une entente avec l'Office des migrations internationales. Une personne de
l'Office est ici à Montréal et nous, nous avons une personne dans
les locaux de l'OMI.
Il y a eu énormément de séances d'information. En
1992, 85 séances publiques d'information ont été tenues en
France, dont 48 à Paris et 37 en province, et plus de 5100 personnes y
ont participé. Et, de surcroît, près de 440 entrevues
individuelles furent accordées. Donc, on essaie d'avoir beaucoup plus de
visibilité.
On a aussi des représentants qui travaillent au niveau de
l'immigration économique, par exemple, auprès des institutions
financières, des banquiers, pour essayer de trouver ou de recruter de
l'immigration économique: des investisseurs, des entrepreneurs.
En Belgique, surtout notre bureau en Belgique, on travaille avec le
MAPAQ pour recruter des agriculteurs parce qu'on sait qu'on a beaucoup de
fermes à offrir au Québec et on travaille avec le MAPAQ pour
essayer de recruter des agriculteurs. Donc, il se fait quand même
beaucoup de travail, entre autres au niveau de la France, pour faire mieux
connaître le Québec et aussi les opportunités
concrètes parce qu'on ne veut pas non plus avoir des francophones pour
avoir des francophones. Encore faut-il qu'ils répondent à un
besoin du marché du travail. C'est pourquoi, tout en leur vantant les
mérites du Québec, on essaie d'être très
sérieux aussi pour leur faire connaître en même temps les
difficultés qu'on rencontre, parce qu'on rencontre aussi des
difficultés d'intégration sur le marché de l'emploi, et il
faut être très honnête aussi avec cette
clientèle.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre.
M. le député de Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: M. le Président, sur le même sujet, je
voudrais souligner que l'effort que le ministère fait en France est
certainement louable. Au surplus, je ne sais pas si le ministère a vu
les chiffres à cet égard-là, mais ce qui doit
sûrement aider, c'est la véritable explosion du volume des
échanges touristiques entre la France et le Québec parce que, en
5 ans, on est passé de 60 000 touristes à 300 000, ce qui est
tout à fait considérable. Et j'ai une connaissance personnelle
que des personnes qui viennent comme touristes voient en même temps des
possibilités et s'enquièrent auprès du
ministère.
Ce que je remarque, c'est que le tourisme qui nous vient de France est
souvent un tourisme de cadres, d'investisseurs et même aussi
d'agriculteurs, parce qu'il y a des voyages organisés qui se font, de
telle sorte que je trouve habile de la part du ministère de recruter
notamment des immigrants investisseurs parce que, pour ce qui est de la
société d'accueil, il y a un côté indiscutable
qu'une ferme à l'abandon qui est reprise par un agriculteur
français, belge ou suisse, il n'y a personne qui s'interroge à
savoir si cette personne-là vient voler
un emploi au Québec, si on s'en tient à ça. Les
immigrants investisseurs créent plutôt un emploi. alors, dans ce
sens-là, je trouve que vous avez bien ciblé pour ce qui est de la
france, de la belgique, et puis que l'augmentation spectaculaire du tourisme va
sûrement aider aux efforts du ministère parce que, quand on
revient d'un pays comme touriste, on est un peu plus familier et il y a des
contacts, même d'affaires, , qui peuvent se prendre à l'occasion
de voyages.
Dédoublements évités par suite de
l'entente conclue avec le gouvernement fédéral
Une autre question qui me vient à l'esprit: suite à
l'entente avec le gouvernement fédéral, est-ce que vous avez des
données et des chiffres sur les dédoublements qui ont pu
être évités, puis sur les économies que ça
peut représenter pour le ministère? (11 heures)
Mme Gagnon-Tremblay: Au départ, peut-être juste pour
rajouter tout à l'heure au tourisme, M. le député de
Pointe-aux-Trembles, vous savez, la politique du ministère des Affaires
internationales fait en sorte que, quand nous avons un représentant du
ministère de l'Immigration qui va, par exemple, dans une exposition ou
dans un salon, il doit faire la promotion en même temps du tourisme,
comme, par exemple, quand un représentant du gouvernement en tourisme va
faire une promotion quelconque, il doit également faire la promotion de
l'immigration. Donc, dans ce sens-là, je pense qu'on multiplie nos
efforts.
Pour revenir à votre question, je dois vous dire que je n'ai pas
de chiffres exacts, mais on ne peut pas dire qu'il y avait dédoublement
entre le fédéral et le provincial concernant, par exemple, les
pouvoirs qui nous ont été transférés.
Prenons, par exemple, tous les cours de français. Il n'y avait
pas de dédoublement parce que nous avions une entente avec le
gouvernement fédéral. Le gouvernement fédéral
décidait, par exemple, des budgets. Notre clientèle
n'était pas toujours desservie parce que, souvent, on n'avait pas
toujours les fonds nécessaires et puis, on ne pouvait pas,
naturellement, décider non plus de la clientèle parce que, pour
le fédéral, lorsque vous connaissiez les 2 langues officielles,
vous n'étiez pas admissible. Mais, cependant, c'est qu'on ne les donnait
pas. On les donnait pour le fédéral, ces cours-là, alors
qu'avec l'entente, nous sommes devenus les maîtres d'oeuvre. Donc, nous
avons reçu l'argent et, maintenant, nous donnons les cours comme nous le
voulons, à qui nous le voulons.
Donc, il n'y avait pas nécessairement de dédoublement. Les
seuls dédoublements peut-être qu'on pouvait avoir étaient
dans les programmes de subventions parce que le fédéral
subventionnait et nous aussi. Donc, nous avons rapatrié ces programmes
de subventions, et c'est pourquoi nous avons fait de nouveaux programmes de
subventions. Nous sommes passés nous-mêmes, je pense, de
près de 8 à 5 programmes de subventions. Donc, nous avons fait
une réorganisation de nos pro- grammes de subventions lorsque nous avons
rapatrié ceux du gouvernement fédéral.
M. Bourdon: M. le Président, je serais d'accord qu'on
passe peut-être au premier élément.
Le Président (M. Doyon): Oui, M. le député
de Saint-Hyacinthe, avant d'arriver là.
Ciblage du recrutement d'immigrants dans des
techniques où le Québec manque de spécialistes
M. Messier: Oui, une question d'information.
On parlait du secteur agricole, tantôt. Là, il me manque le
mot technique. Un Français qui ne veut pas faire son service militaire
qui s'en vient ici au Québec peut travailler... J'en ai 2, 3 à
Saint-Hyacinthe, au Centre des technologies textiles. Comment on appelle
ça? La terminologie?
Mme Gagnon-Tremblay: Les coopérants?
M. Messier: Les coopérants. Est-ce qu'on fait des
recherches... Je regarde, disons, le secteur de Saint-Hyacinthe. On a
Gérard Lombard, qui est un coopérant depuis une dizaine
d'années. C'est-à-dire qu'on n'a pas eu à le former. Donc,
c'est un universitaire français. Ici, on a une carence, sauf
peut-être l'Université de Sherbrooke qui donne des cours en
chimie, mais on n'a pas d'ingénieurs en textiles. La France en
forme.
Est-ce qu'on fait, je ne le sais pas, de la promotion? Est-ce qu'on va
voir dans les écoles techniques spécialisées en France
où on a des carences universitaires ici? Il est sûr et certain
qu'on serait capable d'avoir des ressortissants qui viendraient
développer ici certaines techniques qu'on n'a pas présentement.
Par exemple, le textile, c'est peut-être l'exemple le plus frappant chez
moi à Saint-Hyacinthe, avec un centre spécialisé, et
Gérard est devenu le directeur du centre spécialisé. C'est
un chercheur français qui a décidé de demander sa
citoyenneté canadienne. Il l'a. Il est marié. Il a des enfants,
et tout ça.
Sauf qu'on n'a pas eu à le former. Donc, on a importé de
la matière grise au lieu de les exporter comme, principalement encore
à Saint-Hyacinthe, au niveau de la médecine
vétérinaire, où on en forme à peu près 70
par année mais il y en avait une quarantaine qui s'en vont aux
États-Unis se perfectionner et s'en vont travailler là-bas au
triple du salaire qu'ils gagnent ici au Québec.
Mme Gagnon-Tremblay: Je dois vous dire que nous avons beaucoup de
coopérants qui demandent leur résidence permanente au
Québec, leur certificat de sélection. Bon, peut-être au
grand dam des pays parce que je pense bien que ça ne fait pas toujours
l'affaire des pays qui envoient ces coopérants ici...
M. Messier: Même chose pour nous.
Mme Gagnon-Tremblay: ...et qui ne retournent
pas dans leur pays, mais on a quand même une forte proportion de
ces personnes qui demandent la résidence permanente ici.
M. Messier: Comme je le disais tout à l'heure, est-ce
qu'on essaie de trouver dans les pays, comme en France, en Belgique, des
spécialités qui nous manquent ici pour dire: O.K... Disons que la
Belgique, je ne sais pas s'ils ont le service militaire obligatoire, mais en
France, est-ce qu'on essaie de focusser sur une technique spéciale,
parce qu'on a des lacunes en certaines techniques ou...
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, ça, ça se fait justement
par l'intermédiaire de l'Office des migrations internationales dont je
parlais tout à l'heure, l'OMI. L'OMI a maintenant un bureau à
Montréal. Le représentant de l'OMI ici est à la recherche
de spécialités, de pénurie de spécialistes et donc,
par la suite, il envoie en France cette liste avec les entreprises, et notre
représentante qui est dans les bureaux de l'Office des migrations
là-bas, cherche ou essaie de recruter, parmi tous les gens qu'elle
rencontre en entrevue ou encore dans les rencontres d'information, les
personnes appropriées.
Je dois vous dire aussi qu'il peut y avoir un autre réseau. Si,
par exemple, les universités, les régions, le milieu a besoin de
ces spécialités, c'est important de nous le faire
connaître, et c'était une des raisons pour lesquelles j'ai fait
cette tournée l'été dernier, l'automne dernier, en disant
aux régions comment on peut travailler ensemble. Parce qu'on sait que
dans les régions il y a des taux de chômage assez
élevés, mais, en même temps, il y a pénurie de
main-d'oeuvre qualifiée.
Et on essaie de voir comment on peut créer ce partenariat et
comment on peut répondre à cette demande en avisant, par exemple,
à l'étranger pour aller recruter ces bonnes personnes. Mais il
faut aussi que les gens du milieu puissent nous faire connaître ces
besoins-là parce que nous, on les connaît... C'est certain qu'on a
un Guide de l'emploi au Québec...
M. Messier: Oui, oui.
Mme Gagnon-Tremblay: ...mais ce n'est pas quelque chose qui
s'ajuste rapidement. Le marché de l'emploi fluctue assez rapidement, et
c'est important que ces personnes-là puissent nous faire connaître
leurs besoins.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre.
M. le député de Pointe-aux-Trembles. Donc, nous sommes au
programme 1, et vous vouliez aborder l'élément 1 du
programme?
Communautés culturelles et immigration
Politiques et programmes
M. Bourdon: Le premier élément, Politiques et
programmes. Les crédits qui nous sont présentés, sont de
10 216 000 $, et les crédits de 1992-1993 étaient de 10 723 000
$. Donc, c'est une diminution qui est appréciable, sauf que l'an
dernier, il y avait eu 2 000 000 $ de crédits périmés.
est-ce qu'on peut savoir pourquoi il y avait eu un niveau aussi important de
crédits périmés, parce qu'on parle de 25 % des
crédits?
Mme Gagnon-Tremblay: Je demanderais à M. Riddell de
répondre, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Oui, M. Riddell.
M. Riddell: Merci, M. le Président.
Les périmés sont plutôt les périmés
techniques à cause du Fonds d'initiative. Le Fonds d'initiative se
trouve dans le budget du ministère. Une fois que les projets sont
approuvés, et ce sont les projets qui sont présentés par
les autres ministères, le Trésor gèle l'argent dans le
budget de MCCI et transfère du fonds consolidé, dans le budget du
ministère dont le projet a été approuvé, une somme
qui correspond au montant du projet. Donc, en effet, les 2 000 000 $ ont
été dépensés, mais pas dans le budget de MCCI.
Donc, vous aurez toujours l'impression que les périmés sont
très importants, mais ce sont plutôt les périmés
techniques liés au Fonds d'initiative.
M. Bourdon: Est-ce qu'il n'y a pas un peu le même
phénomène dans les COFI, dans le sens qu'une personne qui est
eligible à l'aide sociale ne reçoit pas, je pense, l'allocation
du ministère? Donc, on peut trouver là des économies
apparentes, mais c'est parce qu'un autre ministère a assumé le
coût.
Mme Gagnon-Tremblay: Exactement.
M. Bourdon: O.K. Ça va pour le premier
élément, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Oui.
Services à la clientèle
M. Bourdon: M. le Président, le second
élément, les Services à la clientèle, est le
pendant opérationnel de la Direction des politiques et programmes. Cet
élément est responsable du fonctionnement du réseau des
bureaux à l'étranger, de la sélection des immigrants, de
l'accueil, de la francisation. Dans le cadre de ses opérations
courantes, ce secteur oeuvre également avec les ministères
fédéraux des Affaires extérieures et d'Emploi et
Immigration Canada. Les crédits de 1992-1993 étaient de 73 000
000 $. Ceux de cette année, de 64 000 000 $.
Est-ce qu'on peut avoir une explication de la diminution très
importante? Et, là aussi, il y a eu des crédits
périmés assez importants l'an passé.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. Alors, je deman-
derais à M. Riddell de répondre, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Oui. M. Riddell.
M. Riddell: Merci, M. le Président.
M. le député a déjà évoqué la
raison principale pour la réduction quand il a mentionné qu'un
immigrant qui se trouve à l'aide sociale ne se voit pas octroyer une
subvention ou une allocation pour son cours de français. Le
Québec, quand il a pris la responsabilité d'administrer l'accord
Gagnon-Tremblay-McDougall, entreprenait une entreprise qu'il n'avait jamais
réalisée auparavant. En effet, c'est l'an passé,
c'est-à-dire en 1992-1993, que le Québec a géré
pour la première fois les allocations. Il était normal, je
trouve, étant donné que c'était la première fois,
étant donné que c'était notre responsabilité de
s'assurer que chacun qui avait droit à une allocation l'ait, de mettre
de l'argent là qui était peut-être supérieur
à ce dont on avait besoin, mais pour s'assurer qu'on était
capable de payer.
Ce qu'on a réalisé avec l'expérience d'une
année, c'est qu'on n'avait pas besoin d'autant d'argent à ce
titre, et c'est pourquoi vous trouvez à l'élément 10,
c'est-à-dire les Transferts, une réduction très importante
dans le montant qu'on prévoit pour cette année, notamment, 8 700
000 $.
Il y a d'autres compressions aussi qui s'expliquent par la
décision de couper les postes, mais c'est principalement la
réponse.
M. Bourdon: M. le Président, une question. Est-ce qu'un
bénéficiaire de l'aide sociale qui refuserait de s'inscrire au
COFI se verrait coupé par l'aide sociale l'équivalent de
l'allocation à laquelle il aurait droit s'il suivant des cours au COFI?
(11 h 10)
Mme Gagnon-Tremblay: Le bénéficiaire de l'aide
sociale a les mêmes droits que tout bénéficiaire de l'aide
sociale. Donc, ça signifie que s'il veut avoir la somme
supplémentaire parce qu'il est disponible, à ce moment-là,
il doit s'inscrire, chez nous ou ailleurs, mais il doit s'inscrire pour suivre
un cours. Mais, s'il ne le fait pas, à ce moment-là, il n'aura
pas l'allocation supplémentaire. Mais c'est le même principe que
tout autre... Il n'y a pas de programme spécifique pour, par exemple,
les gens de l'aide sociale provenant des immigrants.
M. Bourdon: Est-ce que le ministère a des chiffres sur la
proportion des bénéficiaires qui s'inscrivent au COFI?
Mme Gagnon-Tremblay: C'est 40 % actuellement, parce qu'il faut
dire qu'une bonne proportion aussi, comme je vous le mentionnais, de ces
personnes sont des réfugiés ou, encore, des revendicateurs.
M. Bourdon: Mais s'il y en a 40 % qui s'inscrivent au COFI,
est-ce que le ministère a des chiffres sur quel pourcentage s'inscrit
à d'autres programmes? Parce qu'on peut penser qu'un
bénéficiaire maîtrisant parfaitement le français,
par exemple, va s'inscrire pour un cours en formation professionnelle. ce que
je veux dire, c'est que je ne voudrais pas laisser l'impression qu'il n'y en a
que 40 % intéressés...
Mme Gagnon-Tremblay: Non. Il peut arriver aussi qu'il y ait des
personnes, même, qui s'inscrivent à l'éducation des adultes
dans des commissions scolaires et elles peuvent s'inscrire, bien sûr,
aussi pour d'autres types de cours. C'est certain que les personnes qui parlent
déjà le français n'ont pas à venir dans un COFI.
D'ailleurs, elles ne sont pas éligibles. Elles ne sont pas admissibles.
Si elles parlent déjà le français très, très
bien, si elles parlent la langue couramment, à ce moment-là on va
plutôt travailler sur des cours sur mesure pour leur permettre
d'intégrer le marché du travail le plus rapidement possible.
Ça peut être, par exemple... À ce moment-là,
on travaille beaucoup avec la Commission de formation professionnelle de la
main-d'oeuvre, la CFP, pour donner des cours sur mesure à ces personnes
pour les intégrer rapidement sur le marché du travail. Je pense,
par exemple, à des soudeurs, même, actuellement, à des
infirmières. Il y a des cours sur mesure qui sont donnés
actuellement par le cégep du Vieux-Montréal. C'est plus des cours
sur mesure pour aider le perfectionnement. Mais on n'a pas de chiffres
concernant, par exemple, les personnes. Ce serait le ministère de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu qui pourrait vous
donner ces chiffres plus précis.
M. Bourdon: maintenant, vous avez mentionné hier que, pour
l'année passée, la proportion d'immigration francophone a
été de 36 %. alors, si je prends ce chiffre-là et que je
suppose que c'est 40 % plus 36 %, on arrive à 76 %. autrement dit, il ne
faut pas voir le cofi comme le seul endroit où un nouvel arrivant a
besoin d'aller parce que...
Mme Gagnon-Tremblay: Non, pas du tout. Pas du tout. Et
même, nous souhaitons et nous essayons de travailler actuellement sur les
passerelles aussi, parce que vous savez, nous essayons de collaborer avec
d'autres institutions d'éducation pour que, par exemple, une personne
qui a déjà une connaissance puisse, dépendam-ment de sa
formation...
Vous pouvez avoir, par exemple, un ou une professionnel qui
maîtrise un peu la langue française, mais qui va pouvoir
l'apprendre très rapidement. À cause de son éducation, il
ou elle aura peut-être finalement avantage à aller suivre des
cours de français, soit dans une autre institution d'enseignement,
comme, par exemple, à l'université par des cours du soir ou
ailleurs. Alors, des fois, ça peut être dans
l'intérêt de la personne. Donc, le COFI est loin d'être le
seul endroit où les personnes peuvent apprendre le français.
Premièrement, nous avons aussi des ententes, nous signons des
ententes et nous finançons des commissions scolaires pour que les
commissions scolaires puis-
sent donner des cours de français à nos immigrants. Nous
subventionnons, et je l'ai mentionné hier, nous avons augmenté le
budget des organismes communautaires. Vous avez des organismes communautaires
qui donnent des cours de français aussi dans leur quartier. Donc, il y a
une multitude d'endroits où vous pouvez aller chercher le service de
francisation.
M. Bourdon: Maintenant, Mme la ministre a mentionné des
infirmières, mettons. J'ai eu des contacts récents avec des
infirmières auxiliaires qui éprouvaient des difficultés.
Elles avaient reçu une formation sur mesure ça, elles
n'avaient pas à s'en plaindre en passant par le ministère.
Mais il y avait des réticences à les admettre dans le
réseau hospitalier où, d'après elles, il y a une
pénurie de personnel.
Est-ce que le ministère a l'intention de discuter de cette
question-là avec le ministère de la Santé et des Services
sociaux?
Mme Gagnon-Tremblay: Au départ, je dois dire que le
ministère travaille actuellement avec toutes les corporations
professionnelles pour essayer de diminuer les irritants qui peuvent exister,
par exemple, soit au niveau des équivalences, soit au niveau de
l'intégration de ces personnes sur le marché du travail. Et j'ai
justement eu l'occasion de rencontrer la semaine dernière des
représentants de l'Ordre des infirmières qui m'ont fait valoir
certaines difficultés parce que, avant que nous sélectionnions,
par exemple, une infirmière hors Québec, nous faisons
étudier le dossier par l'Ordre des infirmières pour savoir, par
exemple, si cette personne-là est apte à poursuivre son travail
ici et quelle serait la formation de pointe, la formation sur mesure dont la
personne aurait besoin pour pouvoir intégrer le marché de
l'emploi. Parce que vous savez que, d'un pays à l'autre, vous pouvez
avoir 15 ans d'expérience, par exemple, comme infirmière, les
valeurs peuvent être différentes, les façons de pratiquer,
l'équipement. Donc, à moins d'avoir une infirmière qui
provient du marché nord-américain, c'est rare que quelqu'un
puisse intégrer immédiatement sans avoir cette formation un peu
plus poussée.
J'ai mentionné à ces représentantes que le
ministère était tout à fait collaborateur et que
j'étais très intéressée à une collaboration
plus intense avec l'Ordre des infirmières. Je pense qu'on va pouvoir
enrayer beaucoup d'irritants, permettre à la personne, à
l'étranger, de savoir exactement de quel type de formation elle aurait
besoin avant d'arriver, quels en seraient les coûts aussi, comment on
pourrait financer des coûts-là et, par la suite, ne pas attendre 6
mois et 1 an, mais s'assurer qu'elle puisse avoir cette formation rapidement.
Parce qu'il y a aussi de l'encadrement, il y a aussi une partie
théorique, mais il y a la partie technique, la partie pratique que cette
personne-là doit avoir dans les hôpitaux du Québec, et on
sait, par exemple, que ça demande de l'encadrement aussi.
Donc, il faut travailler en collaboration avec les hôpitaux, avec
les personnes qui donnent la formation pour s'assurer que, dans un laps de
temps assez rapide, la personne va pouvoir être sur le marché du
travail. Parce qu'il y a, effectivement... Bon, on me disait qu'il y avait
environ entre 100 et 150 demandes d'infirmières, de personnes pour venir
ici, et il y en a à peu près 100, 150 qui quittent le
Québec, ou quittent l'emploi, ou qui prennent leur retraite ou quoi que
ce soit annuellement. Donc, le bassin est là, il est en demande et il
faut, en tant que ministère, je pense, trouver tous les moyens
nécessaires pour éliminer tous les irritants. Et nous travaillons
actuellement en collaboration avec l'Ordre des infirmières.
M. Bourdon: Je pense, M. le Président, qu'il y a aussi le
problème des médecins diplômés hors Québec.
On en admet à peu près 10, par année, à la pratique
et, pendant ce temps-là, les universités en font venir, ils
passent automatiquement et il n'y a aucun contrôle là-dessus. Et
les médecins diplômés hors Québec, dont la plupart
ont la citoyenneté canadienne, se retrouvent exactement dans la
même situation que, par exemple, un ingénieur en
aéronautique qui serait au chômage et qui apprendrait qu'on
sélectionne à l'étranger des personnes pour venir. Je ne
mets pas le ministère en cause là-dedans. Les universités
vont chercher directement des professeurs invités qui, dans certains
cas, ont une charge de cours de convenance et qui commencent à pratiquer
au Québec. Je le sais par des bonnes sources.
Par exemple, tel recteur d'université promet à un
professeur qu'il veut attirer de l'étranger de faire obtenir un permis
provisoire de la Corporation des médecins à son épouse qui
est médecin elle aussi. Il me semble qu'il y a quelque chose, et je le
mets de la façon suivante. Si j'étais un médecin
diplômé hors Québec qui n'a pas son droit de pratique au
Québec et que j'apprenais que, hors la filière du
ministère, les universités recrutent à l'étranger,
bien, je poserais la question: Est-ce que la vérification a
été faite de savoir s'il y a une pénurie? Et le signe de
ça, c'est que, dans les 165 médecins étrangers qui sont
passés par la filière universitaire, il y en a à peu
près une vingtaine qui ont des diplômes d'études
supérieures en médecine. Donc, on peut penser que la charge de
cours est un peu une charge de cours de convenance. (11 h 20)
Mme Gagnon-Tremblay: Écoutez, naturellement, ça ne
relève pas de mon ministère, mais je sais, cependant, qu'il y a
des restrictions. Je sais, par exemple, qu'une université a droit
à un certain nombre de professeurs provenant de l'extérieur,
mais, si la personne quitte pour une autre université, il faut qu'il y
ait un remplacement, sinon on perd. Je sais qu'il y a des critères.
Cependant, ce que je sais très bien, c'est que nous, nous ne
sélectionnons pas de médecins. C'est-à-dire que si nous
sélectionnons une personne dont la profession est la médecine,
cette personne-là doit obligatoirement signer un document, une
déclaration à l'effet qu'elle consent à ne pas pratiquer
la médecine au Québec. C'est parce que si nous la
sélectionnons, c'est parce qu'il y des possibilités qu'elle
puisse s'adapter à une autre
profession, mais pas pour la pratique de la médecine au
Québec. Et ça, les gens le savent très bien. Les personnes
qui sont sélectionnées et qui arrivent au Québec savent
très bien qu'elles n'auront pas le droit de pratique, parce qu'il n'y a
pas pénurie de médecins au Québec.
M. Bourdon: II y a pénurie en région, mais je n'en
suis pas...
Mme Gagnon-Tremblay: Mais ça, c'est une autre chose.
M. Bourdon: Oui, c'est la question de la répartition des
effectifs médicaux.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça.
M. Bourdon: Mais il y a aussi des pénuries en
médecine au Québec. Il manque 50 anesthésistes, et une
partie de l'obstétrique de l'hôpital Le Gardeur a
été transférée à l'hôpital Notre-Dame,
parce qu'il manque une cinquantaine d'anesthésistes. Mais, en fait, j'ai
déjà fait la suggestion à la ministre que le
ministère de la Santé et des Services sociaux, plus le
ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration, avec
la Corporation professionnelle des médecins du Québec et
l'Association des médecins diplômés hors Québec, de
peut-être mettre sur pied une table de discussion. Parce que,
carrément, je trouve scandaleux qu'une université
sélectionne un médecin à l'étranger, qu'il soit
admis dans l'effectif médical au Québec, sans que, d'abord, on se
soit informé des disponibilités.
Ce que je veux dire, c'est que ce que le ministère fait de
façon courante, quotidienne, en sélection d'immigrants à
l'étranger, c'est de dire: Y a-t-il pénurie de main-d'oeuvre dans
ce secteur-là? C'est normal, on a parlé d'ingénieurs en
textiles, si on en manque on en importe, ça tombe sous le sens. Et je
sais que les médecins diplômés hors Québec
s'engagent d'avance, acceptent d'avance de ne pas pouvoir pratiquer. Mais
là où je peux comprendre leur réaction, c'est qu'il
disent, et je pense qu'ils ont raison: on s'engage à ne pas pratiquer,
il y a un certain quota de la Corporation et du ministère pour en
admettre, et on apprend que, si on passe par une université, on peut
entrer et pratiquer. Autrement dit, il y a pénurie d'effectifs ou il n'y
en a pas. S'il n'y en a pas, il n'y en a pas. S'il y en a une, dans le fond, il
s'agirait d'essayer de trouver un modèle.
Et je vais donner un autre exemple à la ministre. À
Rouyn-Noranda, par exemple, pour pallier à l'insuffisance d'effectifs
d'omnipraticiens, on permet à des omnipraticiens de Montréal, qui
ont atteint le maximum de ce qu'ils ont le droit de gagner en vertu de la Loi
sur l'assurace-maladie, soit 244 000 $, d'aller par avion à
Rouyn-Noranda, un jour semaine, prodiguer des soins. J'ai fait le calcul,
ça coûte à peu près 17 500 $ par semaine, pour
l'équivalent d'une personne-année en médecine
générale. Un omnipraticien, d'après ce
système-là, nous coûte la modeste somme de 17 500 $ par
semaine. Si le CLSC de Rouyn-Noranda embauchait un médecin
diplômé hors Québec, ça en coûterait 1300 $.
Je sais que le député de Chauveau est parti, mais moi, comme
payeur d'impôts, je trouve que le médecin diplômé
à l'étranger, qui opérerait au CLSC de Rouyn-Noranda pour
1300 $ par semaine, coûterait moins cher à la Régie de
l'assurance-maladie que 5 omnipraticiens de Montréal qui, rendus
à 244 000 $ et devant sortir leur Rolls-Royce du garage et
ça, ça coûte un prix tout à fait dément de
sortir une Rolls-Royce du garage prennent l'avion aux frais de la
princesse pour aller, une fois par semaine, à Rouyn-Noranda. Et
là, ils obtiennent 3000 $ d'honoraires sur la
«castonguette».
Alors, je ne dis pas que c'est simple à régler, parce
qu'une fois qu'on s'est habitué d'envoyer régulièrement sa
Rolls-Royce au garage ce n'est pas une habitude qu'on perd facilement. Mais il
me semble qu'il y aurait quelque chose à faire si les intervenants se
plaçaient autour d'une table.
Alors, je me permets de réitérer la demande et de
souligner qu'en attendant, quand quelqu'un veut faire admettre un
médecin étranger en passant officiellement par la filière
universitaire, il se donne 2, 3 coups de téléphone et le
médecin étranger émerge à la Régie de
l'assurance-maladie automatiquement. Alors, je ne dis pas que la solution que
je préconise, de remplacer une dépense de 17 500 $ par semaine
par une dépense de 1300 $ par semaine est facile d'application quand on
tombe dans le ministère de la Santé et des Services sociaux.
Mais, comme profane, j'y verrais comme un avantage. Et si je faisais partie des
6000 personnes qui n'ont pas de médecin de famille à
Rouyn-Noranda, je trouverais ça plutôt une bonne idée. En
fait, pour la moitié du coût de l'équivalent d'un
omnipraticien, on pourrait en avoir 5. Bon, bien, 5 pour 6000 personnes qui
n'ont pas de médecin de famille et qui paient autant d'impôts que
le député de Saint-Hyacinthe ou le député de
Pointe-aux-Trembles, je pense que l'accueil serait bon.
Et je termine en disant à la ministre que le sous-ministre de la
Santé et des Services sociaux, lors d'une rencontre avec les
médecins diplômés hors Québec, leur a dit: Cette
solution-là est à écarter, parce que les régions,
au plan ethnique, sont hostiles à recevoir des gens de
l'extérieur. Là, je le trouvais en flagrant délit
d'opposition à la politique du ministère des Communautés
culturelles et de l'Immigration. Alors, je ne demanderai pas de commentaires
à la ministre sur le commentaire du sous-ministre il était
aussi ethnocentrique que M. Benoît Bouchard, il y a 2, 3 ans mais
juste savoir: Est-ce qu'il y aurait une possibilité d'engager un
dialogue avec les médecins diplômés hors Québec, via
le ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration, et
avec le ministère de la Santé et des Services sociaux? Alors, ce
que je dis à la ministre là-dessus: Dans le fond, je la presse de
le faire, parce que son ministère connaît bien la question. Et, au
ministère de la Santé et des Services sociaux, on peut penser que
les questions d'immigration et les conséquences que ça comporte,
ce n'est pas la raison d'être du ministère.
Mme Gagnon-Tremblay: Écoutez, M. le Président, je
peux bien sûr vérifier avec mes collègues. C'est sûr
que pour moi, lorsqu'une personne a sa résidence permanente au
Québec, c'est un Québécois à part entière.
Donc, à ce moment-là, s'il y a des difficultés, ces
difficultés sont les mêmes, et on doit essayer de les
résoudre dans les ministères concernés.
Vous m'apportez certains points ce matin. Il y a quand même cette
difficulté des régions. Et là, ce n'est vraiment pas mon
dossier, c'est le dossier de mon collègue. Mais je sais fort bien,
cependant, que, quand on dit qu'il y a peut-être des pénuries dans
certaines spécialisations, il n'y a pas nécessairement de
pénurie de médecins au Québec. Peut-être qu'ils sont
mal répartis. Et, avec la dernière entente qu'a signée mon
collègue, j'espère que ça va pouvoir se résoudre.
Parce qu'on a déjà tenté un projet expérimental
d'envoyer, par exemple, des nouveaux arrivants médecins dans les
régions, mais, naturellement, ils sont revenus très rapidement.
À ce moment-là, ils se sont servis de la Charte des droits et
libertés comme quoi on ne peut pas retenir quelqu'un en région.
Et je pense que c'est tout à fait normal aussi. Donc, on ne peut pas
dire que c'est un projet qui a été très valable.
Cependant, vous apportez quand même un cas au niveau des
universités. Je vois qu'il y a plusieurs de mes collègues qui
sont interpellés. Il y a l'Enseignement supérieur, il y a
Santé et des Services sociaux. Ça mérite, je pense, quand
même une vérification, et je vais voir qu'est-ce que c'est... Je
vais sûrement parler avec mes collègues, entre autres.
M. Bourdon: Je voudrais ajouter à la ministre que, pour ce
qui est des difficultés qu'on a déjà eues, à
l'égard de la Charte, de personnes qui, pour avoir le droit de pratique,
ont décidé de s'installer en région et qui, par la suite,
ont invoqué la Charte pour revenir... Comme je suis en contact assez
suivi avec l'Association des médecins diplômés hors
Québec, je veux dire à la ministre que la solution que cette
association met de l'avant, c'est que les personnes s'engageraient, signeraient
un contrat pour aller travailler 5 ans en région. Ce que je veux dire
à cet égard-là, c'est que si le député
d'Ungava a un attaché politique à Chibougamau, il ne peut
invoquer la Charte des droits pour dire qu'il préférerait
travailler à Pointe-aux-Trembles ou dans
Sainte-MarieSaint-Jacques. À cet égard-là, je ne dis
pas que c'est simple, mais il me semble que ça serait bon qu'une
vérification se fasse avec les autres ministères impliqués
et qu'on essaie de voir dans cette situation.
Mme Gagnon-Tremblay: Encore faut-il aussi que la
pénalité pour bris de contrat soit assez considérable,
parce que... (11 h 30)
M. Bourdon: Oui. Là-dessus, M. le Président, je
laisserais la ministre, à cause de ses antécédents,
rédiger un contrat blindé. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourdon: Alors, ça va pour le second
élément, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Alors, second
élément. On passera au troisième: Direction et services...
Oui, M. le député de Saint-Hyacinthe?
M. Messier: J'avais quelques questions à
l'élément 2.
Le Président (M. Doyon): Oui.
M. Messier: Excusez mon absence tantôt. Page 94, s'il vous
plaît! Traduction en anglais, espagnol, vietnamien, arabe et chinois
mandarin des documents fournis: 5460 $. Page 106: Fonds des moyens de
communication. Je sais que le Fonds des moyens de communication... Étant
membre de la commission de la culture, on a étudié les
crédits du ministère des Communications, et le Fonds essaie de
s'autogérer, donc avec le maximum de... Us essaient, autant du
privé que du public, d'aller chercher le maximum de contrats, surtout de
traduction. Et, quand ils sont déficitaires, c'est le gouvernement qui
met de l'argent.
Pourquoi le ministère des Communautés culturelles, au lieu
d'engager Berlitz, n'investit pas dans son Fonds des moyens de communication
pour l'ensemble de ses documents qui doivent être traduits? Il ferait
d'une pierre deux coups, disons.
Mme Gagnon-Tremblay: II y a peut-être une question de
délais aussi parfois.
M. Messier: Si c'est une question de délais, est-ce que
vous avez avisé votre collègue, le ministre des Communications,
en disant: Engagez plus de monde, puis livrez la marchandise?
Mme Gagnon-Tremblay: Des fois, c'est tellement ponctuel. Il y a
des besoins très ponctuels en traduction de toutes sortes. Bon, il y a
des fois qu'on ne peut pas attendre, même pas une semaine ou 15 jours, il
faut que ça se fasse rapidement. Peut-être que mon sous-ministre a
une autre réponse à donner.
M. Messier: Dans le cas précis, à la page 94, de la
traduction en anglais, espagnol, vietnamien, arabe et chinois, est-ce que c'est
arrivé tout d'un coup puis il fallait que ça sorte tout d'un
coup? Vous avez une réponse, M. Riddell.
M. Riddell: Oui, il fallait trouver le contrat. Il s'agit d'un
concours de recrutement d'agents de bureau que nous avons géré
où on exigeait une troisième langue. Donc, il fallait
développer un test qui serait, par la suite, administré par
Berlitz parce que le ministère n'était pas en mesure,
lui-même, d'appliquer l'instrument de sélection dans le cas du
concours. Et donc, on avait un contrat avec Berlitz pour la préparation
de l'instrument de sélection et l'administration de cet instrument.
M. Messier: Et le Fonds ne pouvait pas vous fournir, dans les
temps requis... Ce n'était pas une question de prix? C'était une
question de délais?
M. Riddell: Oui. Et aussi une question de sécurité
d'examen parce que ça servait comme instrument de sélection dans
le recrutement de personnel.
M. Messier: J'aime moins ça, en voulant dire que le Fonds
n'a pas nécessairement les éléments de
sécurité nécessaires pour...
M. Riddell: Non, mais ça circule largement. M. Messier:
Pardon?
M. Riddell: Ça circule plus largement, et on avait
déjà eu un petit problème...
M. Messier: O.K., une mauvaise expérience? M. Riddell:
...dans ce concours.
M. Messier: Est-ce que vous avez déjà avisé
la ministre des Communications que l'étanchéité
n'était pas... Non, je parle à la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Non, bien écoutez, on m'informe,
là, que ce n'est pas étanche, mais...
M. Messier: O.K., parfait. Page 64, vous avez engagé la
belle Sonia au montant de 3500 $, porte-parole, auprès de
différents médias, de la Semaine interculturelle nationale en
1992. Ça a été quoi, son rôle?
Mme Gagnon-Tremblay: En 1992, elle était porte-parole de
la Semaine interculturelle.
M. Messier: Je pensais que c'était Bruny Surin.
Mme Gagnon-Tremblay: Comme cette année, c'était
Bruny Surin.
M. Messier: Ah! l'autre année avant, c'était
Sonia.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça.
M. Messier: Et est-ce qu'on va voir dans le livre des
crédits de l'année prochaine un montant pour Bruny?
Mme Gagnon-Tremblay: C'est fort possible. M. Messier: Du
même montant?
Mme Gagnon-Tremblay: Je ne sais pas s'il sera du même
montant, mais...
Une voix: II est déjà là.
Mme Gagnon-Tremblay: II est déjà là, le
montant, même.
M. Messier: Dans l'étude des crédits? Je ne l'ai
pas vu, par ordre alphabétique.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est parce qu'il a un manager qui travaille
pour lui.
M. Messier: Donc, ça coûte plus cher?
Mme Gagnon-Tremblay: Comment on appelle ça, pas un
manager, un gérant.
M. Messier: Un gérant, oui.
Mme Gagnon-Tremblay: II y a un gérant qui travaille pour
lui, et on le retrouve à la page 123.
M. Messier: Page 123, au montant de...
Mme Gagnon-Tremblay: En bas de la page, Top Manager inc.
M. Messier: Bon.
M. Poulin: C'est les montants de TPS et de TVQ qui sont
rattachés à sa compagnie, ça?
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça. M. Poulin: C'est
5000 $ et 3500 $.
M. Messier: Là, on est rendu à 5000 $. Et
l'année prochaine, vous avez prévu qui? Cette année?
Mme Gagnon-Tremblay: On ne sait pas. M. Messier: ...sur la
liste.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est-à-dire que c'est en 1994.
M. Messier: C'est en 1994.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est en 1994. Alors, là, on anticipe
beaucoup, d'autant plus que la Semaine...
M. Messier: Mais est-ce qu'il y aurait lieu de commencer à
penser à geler ces montants-là?
Mme Gagnon-Tremblay: D'autant plus que la Semaine
interculturelle, à ce moment-là, au lieu d'être au
printemps, elle sera reportée à l'automne, à la demande
des institutions d'enseignement. Quant à savoir quel sera le montant, il
faut dire aussi que ces personnes-là ont des frais de
déplacement, beaucoup de frais de déplacement. Au cours de la
Semaine, elles peuvent faire plusieurs régions du Québec. C'est
pour ça qu'il faut quand même...
M. Messier: Et tout est inclus dans le montant de 5000 $ pour
Bruny Surin, et les 3500 $ pour Sonia Benezra.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. Alors, M. Surin, en janvier 1993,
entrevue pour le magazine Au Pluriel, séances de photographie
pour le magazine, le journal interne du ministère, les relations de
presse; février 1993, enregistrement de la promotion de la Semaine pour
Radio-Canada, à l'école Alice-Parizeau de la CECM; séance
d'information sur le rôle du porte-parole; promotion de la Semaine lors
d'entrevues à la radio et à la télévision
plus d'une dizaine d'émissions; participation à la
conférence de presse de lancement à Québec, le 24 mars;
entrevue avec des médias de la région; participation à
l'inauguration de la Semaine au métro McGill, le 26 mars 1993; entrevues
avec des médias nationaux et régionaux; participation à
une activité de la Semaine à Gatineau, le 29 mars 1993; entrevues
avec des médias de la région; témoignage du porte-parole
lors d'une animation au complexe Desjardins dans le cadre de la Journée
de l'immigration.
Donc, il faut dire que c'est des gens aussi qui doivent gagner leur vie.
Alors, si, par exemple, ils sont pris des journées entières
à donner des entrevues ou à représenter le
ministère pour la Semaine interculturelle, c'est peut-être normal
qu'on rembourse les frais de ces personnes.
M. Messier: Toutes proportions gardées, J'ai trouvé
ça justifié, 3500 $ pour Sonia et 5000 $ pour Bruny.
Mme Gagnon-Tremblay: En plus de ça aussi, c'est que Bruny
Surin, ce n'est pas un spécialiste dans les communications. Il a fallu
aussi que sa compagnie Top Manager lui donne une certaine formation en
communication. C'est un sportif. Il n'est pas habitué de s'adresser
à la presse et de faire des entrevues sur le ministère des
Communautés culturelles et sur les relations interculturelles.
M. Messier: Parfait.
Mme Gagnon-Tremblay: Alors, il avait besoin aussi d'une certaine
formation.
M. Messier: J'aurais peut-être d'autres questions, M. le
Président.
Le Président (M. Doyon): Oui, mais là, je vais
quand même permettre à M. le député de...
M. Messier: Je pense qu'on n'a pas abusé du temps, M. le
Président. J'ai 2 autres petites questions, si vous me permettez.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Non, ce n'est pas merci, c'est M.
le député de Pointe-aux-Trembles qui a la parole.
M. Bourdon: M. le Président, moi, je serais disposé
à ce qu'on adopte le troisième élément.
Le Président (M. Doyon): Oui. Alors, le troisième
élément est adopté.
M. le député de Pointe-aux-Trembles, vous êtes
maintenant, donc, au troisième...
Est-ce que c'est sur le deuxième élément, vos
questions? Oui, rapidement, parce que c'est des questions de détail qui,
finalement, prennent beaucoup de temps. Je sais que vous avez vos raisons de
poser ces questions, mais quand même.
M. Messier: Sûr. Pour une très bonne gestion
gouvernementale, on se doit de poser des questions, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Ah oui, c'est votre choix, sauf
que ne gaspillez pas le temps, il est trop précieux. On vous
écoute.
M. Messier: Vous êtes bien gentil, M. le Président.
Pages 64 et 90, achat de plantes pour la Direction régionale de
Montréal. Est-ce que c'a coûté 2000 $ ou c'a
coûté 4200 $, ou c'a coûté 6200 $?
M. Riddell: II s'agit de plantes qui sont là pour
l'éternité parce que ce sont des plantes artificielles. C'est
pour décorer le Centre régional de Montréal qui si
le député a l'occasion de le visiter est un grand
bâtiment de style ancien, polyvalent, beaucoup de brique, beaucoup de
ciment, et un peu de décoration semblait approprié.
M. Messier: O.K. Et le montant total était de quoi?
M. Riddell: De 6000 $.
M. Messier: Merci, M. le Président. Je vais
m'arrêter là avant de...
Le Président (M. Doyon): Merci. Fort sage décision.
De minimis non curât praetor. Vous traduirez ça pendant votre fin
de semaine.
M. le député de Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: M. le Président, je suggère qu'on
adopte le reste des éléments du programme 1, puis le programme 2
parce que ce sont des sujets qu'on a abordés.
Le Président (M. Doyon): D'accord. Adopté.
Discussion générale (suite) Subventions
discrétionnaires du ministère
M. Bourdon: Dans les demandes de renseignements de l'Opposition,
M. le Président, j'aurais un
détail, une question à poser.
À la page 149, dans la liste des subventions
discrétionnaires du ministère, je vois que dans les
bénéficiaires on retrouve la Fondation du notariat du
Québec, pour 3000 $. Je voudrais savoir à quelles fins la
subvention a été demandée et obtenue.
Mme Gagnon-Tremblay: D'accord. C'est parce que la Chambre des
notaires a décidé de créer un fonds, pour
différentes raisons. Et nous, nous avons décidé de
contribuer parce que nous voulons que la Chambre des notaires fasse des choses
pour nos immigrants, c'est-à-dire pour les personnes qui viennent
d'autres pays et qui ont une formation juridique. Alors, nous sommes à
travailler actuellement avec la Chambre des notaires pour savoir...
Finalement, nous avons décidé de contribuer, avec la
Chambre des notaires, à ce fonds, c'est une somme forfaitaire, parce que
ça va permettre à la Chambre des notaires de travailler, de
trouver des moyens pour intégrer ces juristes qui arrivent de
l'étranger et qui pourraient travailler dans certains domaines comme
chercheurs ou dans certains bureaux. Nous avons décidé de
souscrire au fonds parce que ça nous permettait aussi de le faire dans
l'année 1992-1993, parce que nous avions le budget, mais nous sommes
actuellement à travailler sur ce que devrait être exactement
l'activité qu'on aimerait que la Chambre fasse pour nous.
M. Bourdon: M. le Président, je veux dire à la
ministre qu'elle m'a convaincu et que je souhaiterais que la Corporation
professionnelle des médecins lui fasse une demande similaire à
l'égard des médecins diplômés hors
Québec.
À la page 151, M. le Président, là, je pense que
c'est moins évident, comme on dit. Il y a le Club de tennis
intérieur de l'île des Soeurs, 2000 $. Est-ce que c'est un club de
tennis qui s'est donné une vocation particulière
d'intégrer les nouveaux arrivants ou... Puis, dans le fond,
sous-question: Est-ce que tous les clubs de tennis intérieur
parce qu'il y en a un peu partout au Québec pourraient être
éligibles à une subvention semblable?
Mme Gagnon-Tremblay: Là, je dois vous dire qu'il s'agit du
budget discrétionnaire de mon collègue, ministre
délégué.
M. Bourdon: Ah, bon.
Mme Gagnon-Tremblay: Ce n'est pas dans mon budget à moi.
Et j'imagine que s'il a contribué, ça doit être parce que
ça dessert aussi une partie de la clientèle immigrante.
M. Bourdon: Pour y avoir mangé récemment, à
l'île des Soeurs, je peux dire à la ministre que s'il y a une
clientèle immigrante, ce n'est certainement pas une clientèle
immigrante défavorisée, vraiment. (11 h 40)
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Gagnon-Tremblay: Alors, il faudrait poser la question...
M. Bourdon: Non, non. J'y ai mangé chez un ami. Parce
que...
Une voix: ...
M. Bourdon: Non, non, pas du tout.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Gagnon-Tremblay: Alors là, il faudrait poser la
question à mon collègue, puisqu'il s'agit vraiment du budget
discrétionnaire de mon ministre délégué.
M. Bourdon: O.K. Alors, M. le Président, pour le Club de
tennis intérieur de l'île des Soeurs, je vais inscrire une
question au feuilleton de la Chambre parce que je suis passionné de
savoir.
Une autre question, c'est...
Mme Gagnon-Tremblay: M. le Président, ce que je peux
faire, c'est que je peux aller chercher la réponse de mon
collègue, et je pourrais la faire parvenir à M. le
député.
M. Bourdon: Pas de problème. Ça va bien. À
la page 136, là, je suis resté un peu abasourdi. Le nom de la
firme qui a eu un contrat de 47 800 $, c'est: Le cabinet de relations publiques
National ltée. Et on lit, M. le Président: Objet du contrat:
doter le ministère d'un plan général d'intervention lors
de situations imprévisibles avec des conséquences sociales
graves.
Alors, je me dis: «C'est-u» la langue d'enseignement,
«c'est-u» la langue d'affichage? Mais, carrément, je ne
réussis pas à voir... Je relis le mandat: Doter le
ministère d'un plan général d'intervention lors de
situations imprévisibles avec des conséquences sociales graves.
Sur cette problématique-là, je ne vois pas comment on peut
dépenser 47 800 $.
Mme Gagnon-Tremblay: Alors, voici. Comme le ministère est
très prévoyant, M. le Président, on a décidé
de se doter d'un programme de gestion de crise parce que ça peut
arriver. Par exemple, on a déjà eu des bateaux de revendicateurs
qui sont arrivés au Québec. Par exemple, aussi, souvent, on peut
avoir des personnes qui sont impliquées dans des incidents malencontreux
comme on a connus il y a quelques années. Il peut arriver, aussi, bien
sûr, que la clientèle immigrante puisse avoir des
difficultés, soit avec la police, soit avec d'autres personnes. Et il
nous est apparu important que le ministère puisse avoir un plan de
gestion de crise. Nous n'avions pas les personnes, au ministère, pour
pouvoir se doter de ce plan. Donc, nous sommes allés en appel d'offres
pour trouver la meilleure firme qui pourrait préparer ce plan de gestion
et aussi former
certains administrateurs du ministère pour pouvoir agir
rapidement lorsque, par exemple, un événement survient dans de
telles conditions, pour ne pas non plus créer un effet
d'entraînement comme on a connu dans bien d'autres pays.
M. Bourdon: Ça fait le tour pour ce qui me concerne, M. le
Président, et je dois dire à la ministre que j'apprécie sa
collaboration, parce que, pour le Club de tennis intérieur de
l'île des Soeurs, je suis encore sceptique.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Chau-veau.
M. Poulin: Aux pages 145, 151, 153, pour les
discrétionnaires... Bon! Là, il y a l'Ordre des fils d'Italie au
Québec. Il y a l'Ordre des fils d'Italie au Canada et il y a l'Ordre des
fils d'Italie, dont 2 discrétionnaires sont donnés par
l'organisme et 1 par le budget discrétionnaire du ministre
délégué.
Ma première question: Est-ce que le ministère en soi a son
discrétionnaire et la ministre, le sien?
Mme Gagnon-Tremblay: Non. Le ministère a des programmes de
subventions, la ministre a son budget discrétionnaire et le ministre
délégué a un plus petit budget discrétionnaire.
Alors, il arrive parfois que le ministère donne un certain montant et
que nous nous entendions ensemble pour qu'on puisse combler la
différence. Le ministère a des programmes normes, des programmes
avec des critères beaucoup plus...
M. Poulin: Êtes-vous en train de me dire... Mme
Gagnon-Tremblay: ...exigeants.
M. Poulin: ...qu'à part les 3... Parce que là,
c'est 3 discrétionnaires, si je ne me trompe pas, si je lis bien,
là. Donc, probablement qu'ils ont été même
peut-être subventionnés avec un programme norme en plus,
là.
Mme Gagnon-Tremblay: Ça peut être pour des
différents programmes. Ça ne veut pas dire que c'est pour le
même...
M. Poulin: Non, mais là, dans ma question, il y a 3
discrétionnaires. Je ne sais pas s'ils ont été
donnés en même temps pour 3 raisons différentes ou pour 3
activités différentes.
Mme Gagnon-Tremblay: Mais c'est dans le discrétionnaire.
Donc, le ministre a la discrétion, bien sûr, d'accorder, en autant
que... La ministre accorde...
M. Poulin: Ce que je veux vous dire, Mme la ministre, si jamais
c'était pour la même activité, pourquoi on ne l'a pas
donné en même temps, une fois?
Mme Gagnon-Tremblay: Non, ce n'est sûrement pas la
même activité, parce qu'à ce moment-là on a le droit
de donner jusqu'à 10 000 $ dans le discrétionnaire d'un seul
montant. Alors, je ne vois pas pourquoi on aurait donné 6000 $
répartis en 3 fois. C'est parce que c'est sûrement 3
activités. Et, bien sûr, la ministre a aussi la discrétion,
en autant que ça touche à la clientèle...
M. Poulin: Non. Je ne veux pas savoir la raison. J'ai le
même privilège avec mon discrétionnaire, de donner à
qui je veux.
Mme Gagnon-Tremblay: D'accord. Personnellement, le budget
discrétionnaire que j'ai est pour la clientèle immigrante.
J'essaie, autant que possible, de me donner certains critères de base,
moi aussi, et, dès que ça touche la clientèle des
immigrants, à ce moment-là, je souscris.
M. Poulin: D'ailleurs, c'est le seul discrétionnaire de
votre ministère où je ne peux rien demander. Je n'ai pas beaucoup
d'immigrés chez nous.
Mme Gagnon-Tremblay: Voilà! C'est parce que je ne
déroge pas aux règles.
M. Poulin: Je vous remercie. Je voulais juste savoir. Ce qui
m'intriguait, c'est qu'il y a 3 discrétionnaires de demandés de 3
façons différentes par le même organisme, je pense bien.
À partir de là, c'est tout de même... Si ça pouvait
être fait juste une fois, il me semble que ce serait moins de paperasse.
C'est juste ça.
Mme Gagnon-Tremblay: Comme je vous le disais, on a droit
jusqu'à 10 000 $. Alors, à ce moment-là, on l'aurait fait.
Je ne vois pas pourquoi on ne le ferait pas puisque c'est tout
détaillé. On a...
M. Poulin: Parce qu'on pourrait peut-être prévoir
que, l'année prochaine, ils vont vous en demander pour quelque 3000 $ et
leur donner tout de suite.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est très transparent. C'est
très transparent. Il peut arriver des activités au cours de
l'année à un moment donné où les gens,
soudainement, ont un projet qui est intéressant et où les
députés interviennent parce qu'ils croient que ce
projet-là est intéressant. Donc, nous acceptons, avec l'appui ou
la recommandation des députés. Je reçois des
recommandations à tous les jours de nombreux députés
voulant appuyer tel organisme ou tel autre organisme. Alors, c'est
sûrement ce qui est arrivé.
M. Poulin: Non. Ce n'était pas sur le fond, là.
Le Président (M. Doyon): On a tout compris ça. On a
compris ça.
M. Poulin: Tu l'as compris?
Le Président (M. Doyon): Ah, tout compris!
M. Poulin: C'était pour vous, la dernière question,
M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Merci. M. le député
de Saint-Hyacinthe.
M. Messier: Oui, une question similaire. Vous avez donné
à Manuel Foglia, prix du concours «Course autour du monde»,
3000 $ à même votre discrétionnaire. Je regardais un petit
peu avant dans les contrats, vous avez donné 9000 $ ou 9999 $ au
concours «Course autour du monde». Donc, la subvention totale est
de 12 000 $; vous l'avez fait en 2 fois: 9000 $ pour l'émission qui
s'appelle le concours et là, vous y êtes allée à
même votre discrétionnaire à 3000 $.
Est-ce que c'est de pratique courante de donner un prix comme ça
aux concurrents? Est-ce que Manuel Foglia a gagné le premier prix? (11 h
50)
Mme Gagnon-Tremblay: Non. Ce qui arrive, c'est que, cette
année, le ministère des Communautés culturelles a
décidé de s'impliquer, parce qu'on trouvait que c'était
quand même une bonne façon de s'impliquer; c'est une
visibilité qui est intéressante, parce qu'on retrouve aussi des
personnes qui vont dans tous les pays du monde. C'est une bonne façon de
faire connaître aussi les clientèles des autres pays. Donc, dans
ce sens-là, le ministère a décidé de s'impliquer et
la ministre a décidé, à même son budget
discrétionnaire, d'accorder un prix des communautés culturelles.
Il y a eu un jury qui a été formé et qui a regardé,
finalement, compte tenu des critères qu'on a attribués; le jury a
décidé que la personne qui avait représenté plus,
finalement, le côté interculturel, un rapprochement,
c'était Manuel Foglia. C'est la raison pour laquelle ce prix a
été accordé à Manuel Foglia.
M. Messier: De par ses origines...
Mme Gagnon-Tremblay: Non, non, pas du tout.
M. Messier: ...ou de par...
Mme Gagnon-Tremblay: Non, non, pas du tout. De par ses
reportages.
M. Messier: C'est ça, oui. O.K., parfait. Mme
Gagnon-Tremblay: De par ses reportages.
M. Messier: Est-ce que ça a été publicise,
je ne l'ai pas vu...
Mme Gagnon-Tremblay: Ah bien, écoutez, je suis
allée moi-même remettre ce prix un dimanche soir. Ça a
été télévisé, même.
M. Messier: Je vous ai manquée.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Pointe-aux-Trembles, en terminant.
M. Bourdon: M. le Président, je voudrais dire à la
ministre que, comme je suis un téléspectateur assidu de la
«Course destination monde», je trouve le choix excellent. Pour la
même catégorie, l'an prochain, je suggérerais même de
porter ça à 5000 $ et de convaincre son collègue de
lâcher la subvention au Club de tennis intérieur de l'île
des Soeurs.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Doyon): Alors, je pense que les messages
sont fort bien rendus.
Je demande à cette commission si elle approuve et accepte les
crédits du ministère des Communautés culturelles et de
l'Immigration. Tout d'abord, le programme 1. Oui, Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Parce que, M. le Président, il faut
qu'on adopte les quatre éléments, il reste encore un autre
élément.
Le Président (M. Doyon): On adopte ça programme par
programme et, quand on adoptera le tout, les parties sont comprises.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui.
Le Président (M. Doyon): Ne vous inquiétez pas.
Mme Gagnon-Tremblay: D'accord.
Le Président (M. Doyon): Vous pourrez dépenser
à coeur joie.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Gagnon-Tremblay: M. le Président, je voudrais aussi,
avec votre permission, parce que ça va sûrement faire plaisir
à mon collègue de Pointe-aux-Trembles... Vous vous souviendrez,
l'an dernier, à l'occasion de l'étude des crédits de mon
ministère, M. Godin s'était enquis du sort des
réfugiés issus du camp Phanat Nikhom. Donc, nous avons
réalisé une étude exploratoire sur les
réfugiés indochinois qui ont bénéficié du
Programme de français et d'orientation à la vie
québécoise, qui a été mis sur pied par le
Québec dans le camp Phanat Nikhom. Alors, vous permettrez de remettre
à mon collègue de Pointe-aux-Trembles l'étude qui a
été faite par le ministère, et on a aussi envoyé
une même copie à M. Godin qui avait fait cette demande.
Le Président (M. Doyon): Alors, la commission va servir de
boîte aux lettres.
Mme Gagnon-Tremblay: Alors, je remettrai, tout à l'heure,
à mon collègue...
Le Président (M. Doyon): Pas de problème, Mme la
ministre.
M. le député de Pointe-aux-Trembles, rapidement.
M. Bourdon: J'en profite, M. le Président, pour
déplorer l'abolition du Fonds d'aide aux réfugiés qui
était de 275 000 $, qui a déjà été de 1 000
000 $. Je me permets d'insister de nouveau auprès de la ministre parce
que, dans le cas d'un des organismes qui recevaient une subvention, l'Aide
médicale à la Palestine, son collègue des Affaires
internationales n'a pas jugé bon d'accorder de subvention parce que,
apparemment, son ministère considère que l'aide aux
réfugiés n'est pas de son domaine.
Le Président (M. Doyon): Merci.
Mme Gagnon-Tremblay: Je voudrais mentionner, M. le
Président, qu'il faut faire des choix. Alors, bien sûr, quand on
fait des choix, on choisit des priorités. Finalement, il m'apparaissait
que ça ne relevait pas nécessairement de chez nous.
Adoption de l'ensemble des crédits
Le Président (M. Doyon): Un échange en amenant un
autre et une idée en provoquant une nouvelle, je me vois dans
l'obligation de demander à cette commission si, finalement, le programme
1 des crédits du ministère des Communautés culturelles et
de l'Immigration est adopté?
M. Bourdon: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que le programme 2 est
adopté?
M. Bourdon: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'ensemble des
crédits budgétaires est adopté?
M. Bourdon: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Donc, il me reste, maintenant,
à informer cette commission que l'ordre de la Chambre a
été donné pour 15 heures, un ajournement pour 15 heures,
lundi. Il est convenu entre les parties de nous réunir ici, à 14
heures, lundi. Nous le ferons en dépit de l'ordre la Chambre, ce qui
nous permettra de finir nos travaux avant l'heure du souper, donc avant 18
heures. Tout le monde étant d'accord avec ça, nous allons
procéder de cette façon. Il faut qu'on soit ici pour 14 heures
Donc, officiellement, conformément à l'ordre la Chambre,
j'ajourne ces travaux à lundi, 15 heures, étant entendu,
cependant, que nous nous retrouverons à 14 heures merci beaucoup
pour étudier les crédits sur la langue.
Mme Gagnon-Tremblay: Merci à tous les collè- gues
qui ont collaboré et merci, bien sûr, à toute
l'équipe qui a travaillé très fort pour vous fournir des
fiches très explicatives.
Le Président (M. Doyon): Merci à tout le monde.
Merci, Mme la ministre, merci aux collègues. Donc, ajournement.
(Fin de la séance à 11 h 55)