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(Treize heures quinze minutes)
Le Président (M. Doyon): La commission de la culture se
réunit cet après-midi pour procéder à
l'exécution du mandat qui lui a été confié par
l'Assemblée nationale, lequel mandat est le suivant. La commission de la
culture doit procéder à l'étude des crédits
budgétaires du ministère des Communications pour l'année
financière 1990-1991. Notre session devait commencer à 13 heures
et se terminer à 17 heures. Nous sommes un peu en retard, donc nous
prolongerons de quelques minutes à la fin, si besoin est. Il y a une
durée totale de quatre heures de prévue.
Je voudrais souhaiter la bienvenue à Mme la ministre, lui dire
qu'on est heureux de l'avoir parmi nous ainsi que les membres de son
équipe et lui demander peut-être d'entrée de jeu de
présenter les personnes qui l'accompagnent, si elle veut bien le faire,
de façon que nous puissions les connaître. Avec votre permission,
Mme la ministre, je demanderais peut-être à la secrétaire
s'il y a des remplacements à signaler.
La Secrétaire: Oui. M. Lemire (Saint-Maurice) est
remplacé par M. Poulin (Chauveau) et M. Messier (Saint-Hyacinthe) est
remplacé par M. Fradet (Vimont).
Le Président (M. Doyon): C'est noté. Mme la
ministre.
Mme Frulla-Hébert: M. le Président, il me fait
plaisir de vous présenter les gens qui sont avec mol - je souhaite la
bienvenue d'ailleurs aux membres de la commission ainsi qu'au
député de Gouin - qui sont, à ma gauche, mon
attachée politique, Julie Gauthier, à ma droite, mon
sous-ministre, M. Jacques Pigeon. Je demanderai aux gens derrière mol de
se présenter eux-mêmes puisqu'ils sont quand même assez
nombreux.
Mme Bourque (Brigitte): Brigitte Bourque, sous-mlnistre adjointe
aux médias.
M. Dorval (Yves-Thomas): Yves-Thomas Dorval, directeur de
cabinet.
M. Delwasse (Jean-Pierre): Jean-Pierre Delwasse, sous-ministre
adjoint technologies.
Mme Richard (Ginette): Ginette Richard, chef du Service du
budget.
M. Brulotte (Raynald): Raynald Brulotte, directeur
général de l'administration.
M. Beaudet (Christian): Christian Beaudet, ressources
financières.
Le Président (M. Doyon): Merci beaucoup. Êtes-vous
sûre, Mme la ministre, que le ministère continue de fonctionner
cet après-midi? Oui?
Mme Frulla-Hébert: Le ministère continue de
fonctionner toujours.
Le Président (M. Doyon): Vous me rassurez.
Remarques préliminaires
Mme Liza Frulla-Hébert
Mme Frulla-Hébert: Nous sommes 1180 à le tenir. M.
le Président, chers collègues, j'ai l'honneur et le plaisir de
présenter pour la première fois les crédits du
ministère des Communications et ceux des trois organismes qui
relèvent de ma responsabilité, soit la Régie des
télécommunications, la Commission d'accès à
l'information et la Société de radio-télévision du
Québec. Ces crédits serviront à réaliser les
activités de l'exercice 1990-1991.
L'étude des crédits représente un temps fort dans
la vie d'un ministère ou d'un organisme. C'est l'occasion choisie pour
établir le bilan du passé et tracer les voies vers l'avenir.
À ce sujet, j'aimerais vous rappeler qu'un anniversaire important nous a
donné l'occasion de plonger au-delà du dernier exercice financier
et de jeter un regard neuf sur les réalisations du ministère et
des gens qui l'animent. En effet, en décembre dernier, peu de temps
après mon arrivée, nous avons célébré les 20
premières années d'existence du ministère des
Communications: 20 ans à relever des défis pour mieux servir la
population de l'ensemble du Québec. Et je vous signale qu'en 1969, le
Québec devenait la première province du Canada à se doter
d'un ministère des Communications.
J'aimerais d'abord, M. le Président, présenter le mandat
du ministère des Communications. Ce bref rappel permettra de mieux
comprendre l'action du ministère, d'analyser ses principales
réalisations pour 1989-1990 et de mieux percevoir les grandes
orientations pour 1990-1991.
Le monde des communications a beaucoup changé depuis 1969, la loi
du ministère aussi. Récemment, elle subissait une cure de
rajeunissement pour mieux refléter la réalité des
communications à l'approche de l'an 2000. Voici le mandat du
ministère qui découle de cette loi. Elle propose
premièrement, de susciter, en matière de communications,
des retombées positives aux plans culturel, social et
économi-
que; deuxièmement, d'élaborer et de proposer au
gouvernement des politiques en matière de communications, ainsi que de
coordonner et d'assurer leur mise en oeuvre; troisièmement, de faciliter
les relations entre l'État et les citoyens en favorisant la diffusion
des renseignements sur les services offerts par le gouvernement et les
organismes publics; quatrièmement, de favoriser l'édition, la
diffusion et la commercialisation de l'information d'intérêt
public; et finalement, d'offrir à l'appareil gouvernemental la gamme
complète des services reliés au domaine des communications.
La fascination qu'exerce le ministère des Communications, pour ne
pas dire sa magie, réside pour beaucoup dans la diversité de ses
clientèles, la vaste gamme de ses activités et surtout dans son
champ d'action, qui va des médias aux technologies de l'Information en
passant par l'Information gouvernementale et l'accès à
l'information. Les communications sont au c?ur de l'actMté sociale,
culturelle, technologique et surtout économique des
sociétés modernes.
Quelques chiffres devraient permettre d'illustrer l'importance des
communications dans l'économie du Québec. Les Industries de la
radio, de la télévision, de la publicité, de la presse
écrite, des télécommunications, de l'informatique et de la
production audiovisuelle représentent, au Québec, 7 000 000 000 $
de revenus. On y compte 1700 entreprises qui emploient plus de 70 000 personnes
pour des tâches souvent hautement spécialisées.
Ces données témoignent de l'ascendance vertigineuse des
communications comme levier de notre économie, à l'heure de la
mondialisation des marchés. C'est pourquoi, sans négliger
l'impact culturel et social du ministère des Communications, nous avons
voulu donner la priorité à sa vocation économique pour que
l'industrie des communications soit aussi un moteur qui contribue de brillante
façon à l'expansion de l'économie
québécoise. Car je crois sincèrement que le futur de
l'économie du Québec dépendra de sa performance et de son
leadership dans des secteurs de haute technologie comme celui des
communications.
J'aimerais maintenant, M. le Président, porter à votre
attention quelques faits saillants parmi les réalisations du
ministère au cours de l'exercice 1989-1990. J'éviterai une
description détaillée des actions, sachant que le document "Bilan
et orientations", qui vous a été remis, en présente un
portrait complet.
Assez curieusement, le premier dossier que j'ai eu à traiter
comme ministre, soit le partage des responsabilités dans le domaine des
télécommunications, remonte à la création du
ministère. J'ajouterais mâme qu'il provoqua un peu sa
création.
Plus récemment, en septembre dernier, dans la foulée d'un
jugement de la Cour suprême dans un litige opposant Les
Télécommunications CNCP à la compagnie de
téléphone de l'Alberta, le gouvernement fédéral a
annoncé une nouvelle politique des télécommunications
basée sur une centralisation totale des pouvoirs réglementaires.
Nous ne pouvons pas être d'accord avec cette orientation. Nous ne pouvons
pas laisser à un organisme fédéral le soin de disposer
seul des questions que le Québec juge fondamentales pour son avenir.
Le ministère des Communications a donc préparé une
proposition concrète qui devrait permettre, si elle est acceptée,
d'assurer un partage équitable des responsabilités en
matière de gestion des télécommunications. Notre
proposition, entre autres, n'introduit pas d'incohérences dans les
grands réseaux de télécommunications au Canada et ne
fractionne pas non plus le marché des technologies.
Devant la fermeté et la pertinence de la position
québécoise, le gouvernement fédéral a
reporté à l'automne le dépôt de son projet de loi.
Cette accalmie permettra aux intervenants de poursuivre les discussions en vue
d'en venir rapidement, je l'espère, à une conclusion qui saura
satisfaire les provinces et le gouvernement fédéral.
Au Québec, le chiffre d'affaires de l'industrie des
télécommunications est de 3 900 000 000 $ en fourniture de
services et en fabrication de biens. Le secteur des biens de
télécommunications compte 12 500 emplois. À elle seule,
l'industrie des services de télécommunications investit 900 000
000 $ par année.
Malgré ces données, les entreprises
québécoises demeurent vulnérables. À l'heure du
libre-échange et de l'Europe 1992, les marchés se
libéralisent et la concurrence devient toujours plus vive. Les
entreprises ont demandé au gouvernement du Québec de mettre sur
pied des projets avant-gardistes, des projets innovateurs, qui leur permettent
de développer des technologies exportables. Le ministère des
Communications a reçu et compris ce message.
En janvier dernier, je faisais le lancement d'un essai, au gouvernement
du Québec, d'utilisation de la technologie de réseau
numérique à intégration de services. La technologie RNIS
permet à l'usager de raccorder un téléphone, un
micro-ordinateur, un télécopieur, une caméra vidéo
à un seul lien téléphonique. L'usager peut faire
fonctionner tous ces appareils en étroite interraction avec son
correspondant. La vitesse extrêmement rapide à laquelle les
messages, les textes et les données sont transmis permet d'imaginer des
opérations porteuses d'importants gains de productivité pour
l'administration publique québécoise.
À ce stade-ci, je crois que le RNIS est encore une technologie
à la recherche d'un marché. Nous voulons donc que les entreprises
québécoises soient les premières en Amérique du
Nord à maîtriser cette technologie d'avant-garde.
Notre participation à cet essai est d'autant plus importante que
le ministère veut être un ras-sembleur du public et du
privé de façon à créer une synergie entre les
différents intervenants, synergie qui maximisera, entre autres, les
retombées économiques.
Le gouvernement du Québec aussi accorde la plus haute Importance
à l'utilisation du français en informatique. Comme l'exprimait le
premier ministre, M. Robert Bourassa, au Sommet de la francophonie tenu
à Dakar au printemps 1989: "Notre langue doit exister dans les
communications et les télécommunications, s'affirmer en
matière de production audiovisuelle et dans le vaste champ ouvert par
l'informatique."
La vocation du ministère des Communications étant à
la fois économique, sociale et culturelle, inutile de vous dire à
quel point l'utilisation de l'informatique en français représente
un dossier majeur au ministère. Nous avons donc amorcé ou
appuyé de nombreux projets visant à l'utilisation du
français dans les secteurs des technologies de l'information.
Depuis 1985, le ministère a consacré plus de 2 000 000 $
au développement et à la commercialisation des logiciels et des
banques de données en français et à portée
multilingue. Associé de très près à la
création du Centre francophone de recherche en informatisation des
organisations, le ministère des Communications continue de soutenir cet
organisme dont les travaux portent sur les dimensions culturelles et
linguistiques des technologies de l'information. D'autre part, le
ministère participe activement aux activités du comité
d'action pour la francisation en informatique dont le mandat consiste à
orienter et stimuler le développement des technologies de l'Information
en français.
M. le Président, j'aimerais maintenant vous dire quelques mots au
sujet du vaste secteur des médias et faire état de quelques
réalisations récentes du ministère dans ce domaine.
Savez-vous que le Québec, avec ses 6 000 000 d'habitants, produit plus
d'émissions de fiction en français que partout ailleurs dans le
monde? Savez-vous que l'industrie québécoise de la
télévision emploie 10 000 personnes à temps plein et que
les revenus publicitaires de la télévision francophone du
Québec frisent les 300 000 000 $? Ces quelques renseignements sont
extraits d'une étude réalisée et publiée en juin
dernier par le ministère des Communications, sous le titre "La
télévision francophone au Québec".
D'autre part, l'entente de concertation et d'harmonisation sur le
développement de la télévision francophone, conclue avec
le gouvernement fédéral, a connu un tel succès que sa
portée a été élargie au domaine de la radio. Cette
entente a favorisé l'analyse des politiques, programmes et
activités des gouvernements à la lumière des conditions
particulières du marché francophone où la radio et la
télévision représentent des outils importants du
développement de la langue et de la culture françaises au
Québec.
La musique populaire de langue française représente aussi
une composante essentielle pour assurer le développement de la langue et
de la culture françaises du Québec. D'ailleurs, j'aimerais
souligner, tel que l'a fait ma collègue, Mme Robillard, hier, que cette
semaine se tenait la fête de la chanson française d'ici. Le
ministère des Communications croit nécessaire de promouvoir la
diffusion de la chanson francophone tout en maintenant la vigueur
économique des industries. C'est pourquoi nous avons apporté un
soutien financier à une association de l'industrie de la radio et de la
télévision et à une autre association de l'industrie du
disque et du spectacle, en vue d'une audience du Conseil de la radiodiffusion
et des télécommunications canadiennes sur le dossier de la
musique populaire de langue française. Le ministère a ainsi
permis le développement d'une collaboration entre ces deux industries.
Il a aussi présenté un mémoire conjoint avec le
ministère des Affaires culturelles sur la question de la musique
populaire.
Il faut inscrire le développement de TV5, aussi bien au
Québec qu'en Europe, au chapitre de ces réalisations. Au
début de l'automne dernier, un peu de neige est apparue sur les
écrans de cette chaîne de télévision; certains
doutaient même de sa survie. J'ai d'abord participé à une
rencontre des ministres responsables de TV5 des cinq pays partenaires, soit la
France, le Canada, la Belgique, la Suisse, en plus du Québec. Cette
réunion a permis de maintenir et même de dynamiser TV5 Europe en
améliorant, entre autres, sa programmation. Je n'ai pas à vous
rappeler l'importance de cette chaîne pour la francophonie Internationale
et aussi comme vitrine européenne pour les producteurs
québécois d'émissions de télévision.
Il y a quelques jours à peine, ces mêmes ministres se
réunissaient à Montréal, suite à mon invitation.
À cette occasion, nous avons convenu de créer la
conférence des ministres responsables de TV5, assurant ainsi la
pérennité de cette chaîne. Conférence qui verra,
entre autres, à définir les orientations générales
de cette chaîne, à fixer le niveau des contributions
gouvernementales et à définir les priorités de
développement géographique. À Montréal, nous avons
aussi discuté du rapport d'un comité consultatif sur TV5 que
j'avais mis sur pied avec mon homologue du fédéral. Je peux vous
assurer que, maintenant, il n'y a plus de neige sur les écrans de TV5 et
que les images y sont fort belles.
L'Entente auxiliaire Canada-Québec sur le développement
des entreprises de communications a eu un impact économique
significatif. Depuis sa signature, l'entente a permis, entre autres, une
injection totale de plus de 72 000 000 $ dans l'économie
québécoise; 18 % de ce montant provient du gouvernement du
Québec. Ces investissements tant publics que privés ont
permis la création de plus de 1300 emplois; ils ont
généré une masse salariale de 32 000 000 $ et ont permis
au Québec de réaliser des recettes fiscales de 6 600 000 $.
À ces données économiques, il faut ajouter d'autres
retombées comme l'amélioration de la productivité des
entreprises, le développement de nouvelles clientèles et
l'augmentation du chiffre d'affaires des sociétés
impliquées. C'est pourquoi je suis heureuse de vous annoncer que nous
avons prolongé cette entente et que la partie québécoise
l'a bonifiée par l'ajout d'une somme de 1 800 000 $ pour la
présente année. (13 h 30)
Nous avons tous encore très présents à l'esprit les
événements malheureux survenus récemment à
Saint-Amable. Dans de telles situations, la panique dans la population et
l'absence de coordination des interventions peuvent parfois faire plus de tort
que le désastre lui-même. C'est ce que nous avons cherché
à éviter.
L'incendie à Saint-Basile-le-Grand avait ouvert la porte à
une réflexion sur la nécessité d'une coordination des
communications gouvernementales en situation d'urgence. Le ministère des
Communications, via Communication-Québec, a joué un rôle de
premier plan dans la définition des champs d'intervention et du
rôle de chacun des intervenants. Il assume désormais la
coordination de toutes les communications gouvernementales dans de telles
situations. Les événements de Saint-Jean-sur-Richelieu, suite
à la contamination au plomb, à Saint-Léonard-d'Aston,
suite au déraillement d'un train et, plus précisément,
à Saint-Amable, suite à l'incendie d'un dépotoir de pneus,
ont permis de valider le modèle d'Intervention développé
par le ministère. Le modèle s'est avéré fort utile
et pertinent dans de telles situations.
À Saint-Amable, comme ailleurs, le personnel du ministère
a eu pour responsabilité de produire des documents d'information, de
mettre sur pied la salle de presse, de préparer les conférences
de presse, de fournir les renseignements à la population, de voir
à l'installation des équipements informatiques et de
télécommunications. Vous me permettrez de profiter de l'occasion
pour rendre hommage à tous les employés du ministère des
Communications qui ont collaboré aux diverses interventions
effectuées suite à ces accidents. Ils ont su agir rapidement et
efficacement dans des conditions souvent très difficiles.
Le Fonds des moyens de communication. Comme dernier
élément du bilan, j'aimerais signaler qu'au cours de la
dernière année, nous avons poursuivi la modernisation de la
gestion des fonds publics en établissant des relations d'affaires entre
le ministère des Communications et ses clientèles pour certains
des services qu'il leur dispense. La création d'un fonds englobant
l'ensemble des moyens de communication a couronné cette
démarche.
En vertu de sa loi constituante, le ministère a le devoir
d'offrir aux autres ministères ainsi qu'aux organismes publics ou autres
désignés par le gouvernement des services dans le domaine des
communications, notamment en télécommunications, en informatique,
en édition, en diffusion et commercialisation de documents, en placement
médias, et en audiovisuel.
De la nouvelle approche en administration des services découle
tout naturellement le sujet que j'aimerais maintenant porter à votre
attention, soit les ressources financières dont dispose le
ministère des Communications pour l'exercice 1990-1991. Ces ressources,
qui se chiffrent à 283 219 800 $, commandent certaines explications.
La réalisation du mandat du ministère -j'aimerais vous le
rappeler - s'effectue essentiellement grâce à deux sources
distinctes de financement, soit les crédits votés par
l'Assemblée nationale ou encore par les revenus
générés des fonds. Au fil des ans, le ministère a
mis sur pied des fonds spéciaux pour fournir presque tous les services
énumérés précédemment, l'audiovisuel
étant la seule exception. Ces fonds spéciaux financent leurs
activités en facturant les utilisateurs pour les services qu'ils
utilisent. Nous avons complété la démarche amorcée
en soumettant les services audiovisuels à ce mode de fonctionnement.
Cette façon de gérer des services dispensés permet de
créer une meilleure adéquation entre les services offerts et les
coûts réels engendrés par ces services. Cette nouvelle
approche dans l'administration des services, en plus de laisser au client la
pleine responsabilité des choix, répond tant à
l'évolution des besoins qu'aux critères modernes de la gestion
gouvernementale.
Pour l'année 1990-1991, les crédits à voter par
l'Assemblée nationale totalisent la somme de 178 489 700 $. De ce
montant, 46 671 400 $ sont consacrés aux activités
spécifiques du ministère des Communications, tandis que les trois
organismes qui relèvent de ma responsabilité nécessitent
de leur côté le solde des crédits à voter, soit 68
818 300 $.
La Régie des télécommunications dispose d'une
enveloppe de 1 823 400 $, la Commission d'accès à l'information a
des crédits de 2 673 100 $ et la Société de
radio-télévision du Québec, des crédits de 64 321
800 $. Je vous signale que les crédits de ces trois organismes feront
l'objet d'une présentation distincte.
Les fonds mis en place par le ministère sont au nombre de quatre.
Il s'agit du Fonds des services informatiques, du Fonds des services de
télécommunications, du Fonds des publications du Québec et
d'un nouveau fonds pour l'ensemble des moyens en communication dont je vous ai
parlé, il y a quelques instants.
Ces fonds, dont les budgets ne sont pas votés par
l'Assemblée nationale, devraient générer cette
année, grâce aux services rendus
aux ministères et organismes gouvernementaux, des revenus de
l'ordre de 164 730 100 $.
En faisant l'addition des crédits votés par
l'Assemblée nationale et des revenus générés par
les fonds, vous pouvez constater que le budget global que je suis
appelée à gérer pour l'année 1990-1991
s'élève donc, comme je vous l'ai indiqué, à 283 219
800 $. L'année dernière, le budget global s'élevait
à 269 283 600 $. C'est donc une augmentation de 5,2 % du budget de cette
année par rapport au précédent exercice financier.
J'attire à votre attention le fait que les exercices de
rationalisation effectués au cours des derniers mois ont permis de
préserver à peu près intégralement les budgets de
transfert dévolus au ministère des Communications. Aussi bien du
côté des programmes d'aide communautaire que des programmes d'aide
à portée économique, comme l'Entente auxiliaire
Canada-Québec sur le développement des entreprises de
communication, les budgets sont demeurés stables.
J'aimerais maintenant vous présenter l'utilisation qu'entend
faire le ministère des Communications des crédits qui lui sont
alloués. Pour baliser son intervention au cours des prochaines
années, le ministère s'est donné six orientations
stratégiques auxquelles viennent se greffer les grands projets de
l'exercice 1990-1991. J'aimerais vous faire connaître ces
orientations.
Premièrement, favoriser le développement des
télécommunications sur son territoire. Deuxièmement,
créer des conditions propices au développement des entreprises de
communication et faciliter leur accès aux marchés
extérieurs. Troisièmement, faciliter, par une utilisation
dynamique des technologies nouvelles, la communication entre l'État et
les citoyens, ainsi qu'au sein de l'appareil gouvernemental.
Quatrièmement, réaliser des projets gouvernementaux de
communication en partenariat avec l'entreprise privée et utiliser ces
projets comme stimulant pour la recherche et le développement au
Québec. Cinquièmement, accroître l'accessibilité
à l'information et aux services gouvernementaux, particulièrement
pour les communautés culturelles, les personnes handicapées et
les analphabètes. Finalement, promouvoir l'utilisation du
français dans les technologies de l'information et renforcer l'industrie
québécoise de la production audiovisuelle francophone. Chacune de
ces orientations est reprise en détail dans le document Bilan et
perspective qui vous a été remis.
Avant de conclure, M. le Président, j'aimerais dire quelques mots
au sujet des activités des trois organismes dont j'ai la
responsabilité. Je relèverai d'abord deux dossiers qui se
rapportent à la Régie des télécommunications, la
présentation d'un premier avis triennal et une modification à sa
loi constitutive. En ce qui a trait à l'avis, je laisserais la parole au
journaliste Gilles Lesage du journal Le Devoir qui écrivait, dans
un éditorial récent: "Fait inusité, sinon inédit,
de la part d'un tribunal administratif, la Régie des
télécommunications vient de rendre public son premier avis
triennal à la ministre responsable. En lieu et place de la
traditionnelle reddition de comptes, c'est un fort utile exercice de
prospective à moyen terme que l'organisme soumet à la
réflexion des intéressés. Non pas que la Régie se
fourvoie en politique. Tel n'est pas son mandat. Mais la sobriété
de son exposé fait ressortir l'importance capitale des enjeux en cause,
surtout pour une société qui se sait et se veut distincte." Je ne
crois pas nécessaire d'en ajouter plus au sujet de la pertinence de
l'avis déposé.
Les membres de cette commission se souviennent que j'ai
déposé récemment un projet de loi visant à modifier
la Loi sur la Régie des télécommunications. Les objectifs
poursuivis par le projet de loi consistaient à améliorer
l'efficacité de la Régie, à rendre celle-ci davantage
accessible aux citoyens et enfin à assouplir son fonctionnement.
À la suite d'un long processus de consultation relatif à la
première révision quinquennale de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels, j'ai déposé un projet de loi visant à apporter
quelques améliorations et ajustements à la loi. Ces modifications
serviront, entre autres, à élargir davantage la portée de
la loi, à améliorer la protection des renseignements et à
alléger le processus décisionnel de la Commission d'accès
à l'information. Les membres de la commission de la culture seront
appelés, d'ici la fin de la présente réunion, à se
prononcer sur ce projet de loi.
Quant à la Société de
radio-télévision du Québec, pour la première fois
de son histoire, Radio-Québec dispose d'un plan triennal pour guider son
action, et il y a lieu de s'en réjouir. Vous me permettrez de citer
trois des objectifs qui découlent de ce plan. Premièrement,
raffermir la vocation éducative de la programmation de
Radio-Québec dans une perspective triennale tout en enrichissant la
dimension culturelle. Deuxièmement, établir de nouveaux
partenariats dans toutes les fonctions de la Société afin de
soutenir les activités de Radio-Québec et d'amplifier l'impact de
sa programmation. Troisièmement, augmenter et diversier les sources de
revenus autonomes pour soutenir et développer la programmation.
En 1987, le gouvernement avait fixé comme attente à
Radio-Québec de consacrer un quart du budget de la programmation
à la production indépendante. Je note avec intérêt
que cette part du budget devait atteindre un minimum de 22,5 % pendant
l'exercice 1990-1991.
Donc, en terminant, M. le Président, j'aimerais vous
présenter ma vision du monde contemporain. Celui-ci se
caractérise, à mon avis, par trois grandes tendances:
premièrement, l'accélération de l'innovation dans tous les
secteurs de l'activité économique; deuxièmement,
la mondialisation des économies; et troisièmement, un
environnement plus concurrentiel.
De cette réalité, l'avenir des économies modernes,
comme celle du Québec, dépendra en grande partie de leur
capacité à oeuvrer avec succès dans certains secteurs
stratégiques. Les spécialistes s'entendent pour en identifier
quatre: l'électronique, les biotechnologies, les technologies de
l'information et les télécommunications. Nous oeuvrons dans trois
de ces quatre secteurs. Je peux donc me permettre d'affirmer que les
communications représentent un domaine de l'avenir. Merci de votre
attention. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Gouin, vous avez aussi des remarques
préliminaires avant qu'on commence l'étude des
crédits?
M. Boisclair: Non, M. le Président. Je pense que
j'aimerais immédiatement aller au fond du sujet pour lequel nous sommes
ici réunis, par un certain nombre de questions. Peut-être pour
simplifier le processus pour que les gens aient plus de facilité
à suivre, je partirai du document qui a été
préparé par votre ministère: "Étude des
crédits 1990-1991 du ministère des Communications, partie I,
Bilan et orientations", et on pourra fonctionner programme par programme,
élément par élément. Ce que je proposerais aux
membres de cette commission, c'est qu'on puisse, peut-être à la
toute fin de la commission, adopter, élément par
élément, les différents programmes, qu'on puisse les voter
à la fin, mais qu'on puisse peut-être, s'il y a lieu, revenir en
cours de route sur un élément dont on aura déjà
discuté.
Le Président (M. Doyon): Est-ce qu'il y a consentement des
membres de la commission?
Mme Frulla-Hébert: Consentement, M. le
Président.
Le Président (M. Doyon): II y a consentement.
M. Boisclair: Peut-être un premier commentaire. J'ai eu
l'occasion de discuter avec quelques-uns de mes collègues. Je tiens
à remercier la ministre et son équipe pour la façon dont
les documents ont été présentés. La façon
très schématique, avec les objectifs, les réalisations,
les objectifs pour l'année en cours et à venir, a facilité
énormément notre travail. Dans ce sens-là, autant les
demandes particulières que "Bilan et orientations" sont deux documents
qui ont été bien présentés, bien
préparés et qui nous ont, en tout cas de notre côté,
facilité le travail. J'aimerais aussi profiter de l'occasion pour vous
présenter Claudine Harnois, qui est recherchiste au service de
l'Opposition et qui travaille avec moi sur le dossier des communications.
Médias et information
Mme la ministre, peut-être un premier commentaire
général sur l'enveloppe globale du ministère des
Communications. Pour l'année 1990-1991, elle s'élève
à 118 500 000 $. Il s'agit d'une diminution de 1,4 % par rapport aux
crédits de 1989-1990, d'une augmentation cependant de 4,2 % par rapport
aux dépenses probables, sans doute ce qui a été
confirmé dans les derniers états financiers. J'aimerais qu'on
puisse peut-être m'expliquer ces variations qui existent. On dit
essentiellement qu'il y aurait un transfert de ressources entre les budgets du
ministère et le Fonds des services de placement médias. Si on
pouvait m'expliquer peut-être de quelle façon s'est
effectué ce transfert-là et quel impact ça peut avoir sur
les budgets du ministère.
Moyens de communication
Mme Frulla-Hébert: D'abord, fait général,
effectivement, si on prend le bilan total, nous avons une augmentation de 5,2
%, comme on le disait tantôt, qui est supérieure à
l'inflation qui est de 4,6 %. Effectivement, cette année nous avons
créé un Fonds des moyens de communication. Donc, le Fonds des
moyens de communication fait en sorte que... Nous l'avons fait pour deux
raisons. Nous avions le Fonds des services de placement médias, et nous
avons décidé cette année, justement, de responsabiliser
les ministères qui se servaient de nos services, c'est-à-dire au
niveau de la traduction, au niveau des expositions. De ce fait, au niveau de
l'élément 1 et du programme 2, Médias et information, la
Direction générale des moyens de communication a retiré
ça pour en faire, justement, un fonds, un fonds d'équilibre.
Donc, ça a eu pour effet, justement, de diminuer au niveau des
dépenses, au niveau du ministère, donc la diminution de moins 8.1
% là, O.K., c'est dû justement à la création de ce
Fonds. Autrement dit, on l'enlève, nous autres, de nos dépenses
tout simplement pour le mettre et le remplacer par des revenus. Autrement dit,
au lieu de l'avoir, de le budgétiser au niveau du ministère,
ça devient des revenus, donc on l'enlève du ministère et
ça entre dans le Fonds.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre.
M. Boisclair: Justement, ce transfert de ressources, est-ce que
je me trompe en affirmant qu'essentiellement il s'agit du transfert de
personnel? Si on regarde le tableau 5, ventilation des effectifs
réguliers, on s'aperçoit que pour les moyens de communication, il
y avait 86 personnes, il n'y en aura plus pour 1990-1991, qu'il y en avait 10
pour les publications gouvernemen-
taies, cependant qu'au niveau des fonds des services de placement
médias et des publications du Québec, il y a une augmentation
Importante, qui sera à peu près l'équivalent. Est-ce que
c'est essentiellement... (13 h 45)
Mme Frulla-Hébert: Oui, il y a deux choses. Le service de
placement médias n'a pas encore changé de nom ici parce que ce
n'est pas tout à fait adopté. Donc, c'est un transfert, tout
simplement.
M. Boisclair: C'est un transfert de personnel.
Mme Frulla-Hébert: Quand on regarde le service de
placement médias, il y a 82 personnes qui... Ça passe de 6
à 82 personnes.
M. Boisclair: C'est ça.
Mme Frulla-Hébert: Donc, c'est un transfert. Si on regarde
maintenant, parce que c'est plus facile de regarder ce tableau-là, le
programme 2, élément 1, c'est exactement un transfert, une
diminution de 4 640 000 $ à 1 890 000 $, remplacé par des
revenus.
M. Boisclalr: Donc, essentiellement, le transfert dont il s'agit,
c'est du transfert...
Mme Frulla-Hébert: De fonds.
M. Boisclair: ...de personnel, avec les enveloppes
associées.
Mme Frulla-Hébert: Transfert de personnel et, en plus de
ça, le transfert... Comme on remplace par des revenus, alors c'est du
transfert, finalement... Nous, on payait pour la traduction. Maintenant, ce
sont les ministères qui vont payer pour leur traduction. C'est, par
exemple, là... D'une part, au niveau des services. Ensuite de ça,
il y a les loyers, la fourniture. Parce qu'un fonds, tel qu'on l'avait
discuté aux engagements financiers, ça devient une entreprise en
soi. Donc, il faut que le Fonds soit autosuffisant, si on veut.
M. Boisclair: On dit aussi dans le cahier des crédits
qu'il y a des dépenses de 159 300 000 $ qui sont maintenant exclues, qui
étaient reliées justement aux activités
réalisées par le ministère à l'intérieur des
quatre fonds spéciaux dont il a la responsabilité.
Une voix: Où ça?
M. Boisclair: Est-ce qu'on pourrait peut-être m'expliquer
de quoi il s'agit?
Mme Frulla-Hébert: Répétez-moi donc la
question. 3 000 000 $...
M. Boisclair: Dans la présentation du cahier des
crédits, on dit qu'il y a... "Il faut noter - et je cite ce qui est
écrit - que les crédits de 1990-1991 excluent des dépenses
de 159 300 000 $ reliées aux activités réalisées
par le ministère - donc, des Communications - à
l'intérieur des quatre fonds spéciaux dont il a la
responsabilité". Et on nomme les quatre fonds. Qu'est-ce qui en est
exactement de ces 159 300 000 $?
Mme Frulla-Hébert: Finalement, en communications, si on
regarde au niveau des crédits, 11 y a le fonds de placement
médias qui génère des revenus de 18 300 000 $, pour des
dépenses de 18 280 000 $, donc, une différence de 85 000 $, en
termes de revenus. Ensuite, publications du Québec, qui a des revenus de
12 825 000 $, pour des dépenses de 12 825 000 $, donc la même
chose. Services de télécommunications, 105 556 000 $ pour des
dépenses de 105 000 000 $, donc c'est autosuffisant et services
informatiques aussi.
M. Boisclair: Les chiffres que vous me donnez, si je ne me trompe
pas, ce sont les bénéfices de chacun des fonds.
Mme Frulla-Hébert: Oui.
M. Boisclair: Qui sont retournés au fonds
consolidé.
Mme Frulla-Hébert: Oui, c'est ça, les
bénéfices sont retenus au fonds consolidé.
M. Boisclair: Au fonds consolidé.
Mme Frulla-Hébert: D'abord, ils couvrent les
dépenses. Ensuite, s'il y a un excédent, ils s'en vont au fonds
consolidé...
M. Boisclair: C'est ça.
Mme Frulla-Hébert: ...et ne sont pas
réinjectés dans le ministère.
M. Boisclair: Mais ce qu'on dit bien dans la présentation,
c'est que les 159 300 000 $ reliés aux activités
réalisés par le ministère, - donc, ce sont des
activités de votre ministère, - maintenant ne se retrouvent plus
là comme dépenses. Est-ce que ce sont donc des dépenses
que votre ministère effectuait qui maintenant seront faites par le biais
des fonds?
Mme Frulla-Hébert: Oui, mais les 159 000 000 $... C'est
vrai, le seul changement cette année, c'est au niveau du Fonds des
moyens de communication. Ça, c'est le seul changement, c'est le seul
Fonds que l'on a non pas créé mais agrandi, si on veut, pour
englober. Donc, c'est un transfert direct,
oui.
M. Boisclair: O.K. L'an dernier, en cours d'année, il
s'est ajouté des virements de fonds en provenance de l'Office de la
langue française, du ministère de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu, de l'OPDQ. Est-ce que ces fonds seront
récurrents? Est-ce qu'ils vont se retrouver cette année?
Mme Frulla-Hébert: Pas nécessairement.
C'est-à-dire que...
M. Boisclair: Parce que le ministère... Je terminerais
juste, Mme la ministre, si vous me le permettez.
Mme Frulla-Hébert: Oui, oui, allez-y.
M. Boisclair: Le ministère des Communications a
procédé justement à certaines initiatives en
matière de protection et de développement du français en
informatique. Juste un instant, madame...
Mme Frulla-Hébert: Les 1 000 000 $, là?
M. Boisclair: C'est ça.
Mme Frulla-Hébert: De 300 000 $ dans le cadre des droits
communautaires.
M. Boisclair: À la page 12 des cahiers de crédits,
il est indiqué que le ministère des Communications a
profité de fonds provenant de l'Office de la langue française
dans le cadre d'un plan d'action gouvernemental en faveur du français.
Le virement aurait été de 1 000 000 $. Selon le ministre
responsable de la Charte de la langue française, ces sommes devraient
être récurrentes pour chacun des ministères en 1990-1991.
Et on a les galées où le ministre confirme ces choses-là.
J'aurais deux questions. Quelles sont les actions prévues à cet
égard pour 1990-1991? Qu'est-ce que ces virements de fonds-Quelles ont
été les actions du ministère avec cet argent? Y a-t-il eu
aussi des crédits qui ont été périmés?
Mme Frulla-Hébert: Premièrement, justement, pour
1990-1991, ça, ce n'est pas récurrent.
M. Boisclair: Parce que le ministre dit bien, en réponse
à une question, je crois: "Je signale que ces sommes n'apparaissent pas
dans le cahier des crédits consacrés au ministère
responsable de l'application de la Charte, mais ont été
insérées de manière à être récurrentes
dans les crédits des ministères concernés." C'est ce que
le ministre...
Mme Frulla-Hébert: Mais dans les ministères
concernés, ça ne veut pas nécessairement dire que c'est le
nôtre.
M. Boisclair: Mais vous avez déjà eu 1 000 000
$.
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que ces
revenus-là, ce sont des revenus qui vont dans différents
ministères, selon les projets ou selon le projet en cours. Par exemple,
l'Office de la langue française, dans le plan d'action gouvernemental en
faveur du français, bon, il est possible que celui-là soit
récurrent, mais au ministère de la Maln-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu, les 300 000 $ dans le cadre de travaux
communautaires, ça, c'était pour un projet spécifique.
S'il y a d'autres projets qui ont besoin, finalement, du ministère des
Communications, oui, il va y avoir des revenus qui vont être
générés à partir de ministères pour couvrir
ces projets. Alors, c'est possible, pour nous, d'aller en chercher au cours de
l'année, dépendant toujours des projets qui nous sont soumis.
M. Boisclair: Parce que le ministre disait bien qu'il y a des
crédits pour plus de 10 000 000 $ qui ont été
réservés, en 1990-1991, pour le maintien des mesures
instituées en 1989-1990.
Mme Frulla-Hébert: Mais vous parlez... Le ministre, c'est
le ministre de l'Éducation, ça?
M. Boisclair: Oui.
Mme Frulla-Hébert: C'est ça, pour le
développement de la langue française.
M. Boisclair: Responsable de la Charte.
Mme Frulla-Hébert: Au niveau de la langue
française, c'est sûr qu'il y a des projets que l'on fait avec
l'Éducation, en général, autant au niveau de
Radio-Québec, autant au niveau de la francisation en informatique, par
exemple. Mais, au fur et à mesure des projets, à ce
moment-là, nous, ce qu'on fait, c'est que si, par exemple, au niveau du
français en informatique - et ça c'est un bon exemple, parce
qu'on a un projet conjoint de recherche; ce sera une priorité pour nous,
l'an prochain - au niveau de son développement et de sa promotion, nous
avons besoin de l'aide du ministère de l'Éducation, alors,
à ce moment-là, oui, effectivement, on va faire un projet
conjoint et on va essayer d'aller chercher des revenus de la part du ministre
de l'Éducation qui, lui, a réservé 10 000 000 $ dans son
budget pour, justement, des revenus.
M. Boisclair: Là, j'aimerais bien qu'on se comprenne. M.
Ryan, lorsqu'il parlait, agissait bien à titre de ministre responsable
de l'applica-
tion de la Charte de la langue française, et on va se comprendre
immédiatement pour dire que vous avez r&çu des virements de
l'ordre de 1 000 000 $...
Mme Frulla-Hébert: Oui. M. Boiscfair: ...au
cours... Mme Frulla-Hébert: L'an dernier.
M. Boisclalr: ...du dernier exercice financier. Le ministre
prétend que ces sommes-là vont être récurrentes et
que cet argent-là, à l'heure actuelle, ne figure pas à
même ses crédits.
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire qu'elles sont
récurrentes dans son budget à lui. Moi, je ne peux pas les mettre
récurrentes dans mon budget à moi, parce que ces
revenus-là... Regardez, on va probablement annoncer le Centre de
promotion du logiciel, dont on avait parlé. Alors, M. Ryan va contribuer
pour à peu près 150 000 $, ce qui fait que moi, je ne peux pas le
mettre dans mon budget à moi, sur un projet dont on doit attacher les
ficelles... Alors, je ne peux pas le mettre dans mon budget à moi, tout
dépendant si le projet a lieu ou non. Ce que je sais, c'est qu'il y a
des revenus qui peuvent être disponibles au ministère des
Communications, dépendant des projets. Par exemple, le Centre de
promotion du logiciel, c'est un projet EDER, donc, il fallait attacher les
ficelles avec le fédéral, il fallait que ce soit accepté,
il fallait que l'industrie soit prête. Bon, on est prêts à
l'annoncer d'ici 15 jours, et M. Ryan participe pour 150 000 $ à
l'intérieur. Ça, ça fait partie de l'argent
disponible.
M. Boisclair: Regardez bien, je vais vous lire... Le
problème, c'est où ces crédits vont-ils figurer? Le
ministre nous dit, et je vais le citer.
Mme Frulla-Hébert: L'an prochain.
M. Boisclair: "Je signale que ces sommes n'apparaissent pas dans
le cahier des crédits accordés au ministère responsable de
l'application de la Charte." On parle d'une enveloppe de 10 000 000 $ que le
ministre avait. Ces crédits-là n'apparaissent plus à ses
crédits à lui. Il dit plutôt qu'ils ont été
insérés de manière à être récurrents
dans les crédits des ministères concernés. Mais vous
êtes bien le ministère concerné, puisque vous avez
bénéficié d'un transfert de fonds de 1 000 000 $.
Mme Frulla-Hébert: Mais nous autres, on n'en a pas eu.
M. Boisclair: Mais vous avez eu 1 000 000 $.
Mme Frulla-Hébert: On a eu 1 000 000 $, mais pour les
fameux 10 000 000 $ qui n'apparaissent pas dans ses crédits à
lui, il faudrait poser la question à M. Ryan, pas à moi. Pour
cette année, nous, ce n'est pas à l'intérieur de nos
budgets. Peut-être que l'an prochain, quand on fera les crédits,
à ce moment-là, on va avoir un petit paragraphe avec une petite
parenthèse et ça va être marqué qu'il nous en a
donné. Mais, pour l'instant, je ne peux pas les compter dans mes
revenus, parce que je ne sais absolument pas si, premièrement, je vais
les avoir ou non et, deuxièmement, tout dépend des projets.
Alors, je ne peux pas comptabiliser pour le futur. Pour l'instant, on travaille
avec le tangible.
M. Boisclair: J'en suis très bien, mais d'un
côté, on a le ministre responsable de l'application de la Charte
de la langue française qui nous dit: J'avais 10 000 000 $ de
crédits à distribuer dans différents
ministères.
Mme Frulla-Hébert: Dans différents
ministères.
M. Boisclair: Donnez-moi 30 secondes. Cette année, ces 10
000 000 $ n'apparaissent plus à mes crédits. Il dit: Au lieu de
les avoir dans mes crédits, on les a transférés. Ils vont
apparaître dans chacun des crédits des ministères
concernés. Vous me dites: Ça n'apparaît pas dans mes
crédits.
Mme Frulla-Hébert: Moi, il n'est pas dans le mien.
M. Boisclair: Donc, les 10 000 000 $, où est-ce qu'ils
sont rendus?
Mme Frulla-Hébert: Dans d'autres ministères. Cela
peut être à l'Éducation, à l'Enseignement
supérieur, dans d'autres ministères. C'est-à-dire que le
ministre de l'Éducation a dit: Ça apparaîtra dans des
ministères. Il n'a pas dit spécifiquement qu'une partie
apparaîtrait au ministère des Communications, il a parlé
des ministères. Peut-être la culture.
M. Boisclair: Le ministre a bien dit "de manière à
être récurrentes".
Mme Frulla-Hébert: Un instant! On m'apporte certaines
spécifications. Au total, dans son livre de crédits, M. le
député, on parle de 1 500 000 $, et non pas de 10 000 000 $.
M. Boisclair: Je peux défier le ministre. Mme
Frulla-Hébert: À la page 24.2.
M. Boisclair: Écoutez, le ministre, en parlant, a dit:
"L'an dernier, on se souviendra
que le gouvernement mettait à la disposition du ministre
chargé de l'application de la Charte un budget supplémentaire de
10 000 000 $ pour la mise en oeuvre de mesures visant la promotion de la langue
française." Vous en avez bénéficié, de ces 10 000
000 $: vous avez eu 1 000 000 $. Cette année, le ministre dit: Ça
n'apparaît pas à mes crédits, cependant, ce sera
récurrent. Aujourd'hui, je vous demande si vous les avez, et ça
n'apparaît pas dans vos crédits. Ce qu'on cherche à savoir,
c'est ce qui arrive à ces fameux 10 000 000 $, puisque, lorsqu'on a
questionné le ministre, on s'est aperçu que ces 10 000 000 $
n'apparaissaient plus à ses crédits. Or, on se dit: On va
questionner les différents ministères qui ont profité de
ces 10 000 000 $, puis on va voir où ça en est rendu. Là,
ce que je constate, c'est que vous ne les avez pas, comme on a constaté
aussi dans d'autres ministères qu'ils ne les avaient pas. Donc, les 10
000 000 $...
Mme Frulla-Hébert: Est-ce que vous avez fait la
culture?
M. Bolsclalr: Pardon?
Mme Frulla-Hébert: Pour l'instant, la seule réponse
que je peux vous donner, c'est que, l'année passée, il y a eu 1
000 000 $ et c'était ad hoc. Cette année, le transfert
n'apparaît pas au ministère des Communications. Ce qui ne veut pas
dire que nous n'avons pas de projet. Oui, nous en avons. D'ailleurs, nous en
avons un dans 15 jours, nous allons l'annoncer. M. Ryan va contribuer 150 000 $
de par son fonds, mais il n'apparaît pas spécifiquement au
ministère des Communications pour 1990-1991. C'est la seule
réponse que je peux vous donner.
M. Boisclair: En tout cas...
Mme Frulla-Hébert: On ne nous a pas
transféré spécifiquement d'argent. Les 1 000 000 $ de
l'année passée étaient ad hoc.
M. Boisclair: Alors, ce que les membres de la commission
constatent, c'est qu'à un moment donné, soit de votre
côté ou du côté du ministère responsable de
l'application de la Charte de la langue française, il y a un manque
évident. Le ministre prétend...
Mme Frulla-Hébert: Pas du tout.
M. Boisclair: ...que ça doit apparaître dans les
crédits des ministères concernés.
Mme Frulla-Hébert: Les ministères concernés.
Si le ministre avait dit spécifiquement "ministère des
Communications", alors, à ce moment-là, je vous dirais: Oui, vous
avez raison. Mais comme il n'a pas spécifié le ministère,
qui peut être les Transports pour la signalisation, la Culture, la
Santé, l'Environnement, par exemple, l'Éducation ou la Formation
professionnelle, alors je ne peux pas...
M. Boisclair: C'est parce que notre compréhension,
à l'heure actuelle, c'est qu'il n'y en a pas du tout aux
ministères concernés. Ce ne sera pas plus la Culture, les
Communications ou l'Éducation. Ces 10 000 000 $ sont disparus. Ils ne se
retrouvent nulle part. On était convaincus qu'on allait les retrouver
quelque part.
Mme Frulla-Hébert: Les 10 000 000 $ au total?
M. Boisclair: Les 10 000 000 $ au total, on était
convaincus que vous auriez pu nous rassurer et nous dire qu'ils se retrouvent
là. En tout cas, les 10 000 000 $, on les cherche toujours.
Mme Frulla-Hébert: Continuez à les chercher, parce
qu'ils ne sont pas chez nous.
M. Boisclair: C'est ça, on va continuer à les
chercher.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre. M. le
député d'Anjou demande la parole pour quelques minutes.
M. Larouche: Évidemment, n'ayant pas participé aux
autres crédits, je ne sais pas où vous prenez ça, mais,
à tout événement, il me semble que ce soit un faux
débat. Ça arrive souvent comme ça où il y a des
questions, où ça retombe en faux débat. Le gouvernement du
Québec, dans son ensemble, fonctionne en français. Dans
l'ensemble de ses activités, il y a quelques petites choses en anglais.
Vraiment, ces 10 000 000 $ risquent de retourner en billevesées comme on
dit, parce qu'on fonctionne en français. Tout notre système
d'éducation, 10 000 000 000 $, c'est en français. Tout notre
système de santé, services sociaux, un autre montant de 10 000
000 000 $, c'est tout en français. Toute notre administration publique.
Je ne dis pas si c'était le gouvernement de la Californie qui disait: Je
vais avoir un programme de 10 000 000 $ en français. Là, son
Opposition dirait: Où tu les as mis, les 10 000 000 $ pour qu'on parle
en français? Moi, ce que je questionne à l'étude des
crédits, c'est l'ensemble des 30 000 000 000 $, puis les petits 10 000
000 $, bien, là, je ne le sais pas. Continuez à les chercher,
mais moi, je trouve que c'est un faux débat. (14 heures)
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le député
d'Anjou. M. le député de Gouin.
M. Boisclair: Pour démontrer, justement, que ce n'est pas
un faux débat, je demanderais à la ministre ce qu'elle a fait de
ces 1 000 000 $.
Le Président (M. Doyon): Mme la ministre. Vous parlez des
1 000 000 $ qui venaient du...
M. Boisclair: De l'Office.
Mme Frulla-Hébert: Bon. D'abord, on a parlé,
premièrement, de nos actions. On va vous les donner plus
spécifiquement, là, mais on a parlé de nos actions au
niveau du développement du français en informatique, par
exemple...
M. Boisclair: Est-ce que ces 1 000 000 $ ont servi...
Mme Frulla-Hébert: ...avec la recherche au niveau du
CEFRIO, ces 1 000 000 $ ont participé. On va aussi parler des actions...
On va regarder plus spécifiquement, là, mais ça, je sais
qu'on a participé à l'intérieur de ça au niveau des
télécommunications et de l'informatique. Et le
développement en français, on a eu une participation au niveau du
ministère de l'Éducation là-dessus.
Parce qu'on parle de développement du français en
informatique, et de télécommunications, je vais laisser la parole
à M. Delwasse, mon sous-ministre.
M. Delwasse: Merci, Mme la ministre. M. le Président, dans
les 1 000 000 $ que nous avons eus l'année dernière de la part du
secrétariat à la langue française pour les actions de
francisation, une des principales activités a été la
préparation du concept du Centre de promotion du logiciel
québécois, qui va être mis en oeuvre d'ici quelques
semaines. C'a été un des éléments essentiels de
notre action. On a eu, par ailleurs, des actions: le soutien au CAFI, le
Comité d'action pour le français en informatique, qui est un
regroupement d'entreprises privées et d'organisations qui se sont
décidées à s'engager dans la voie de la francisation et
qui veulent soutenir une action des grandes entreprises privées; nous
avons eu une action à l'intérieur même de l'appareil
gouvernemental dans le développement des bases d'une politique de
francisation de l'informatique. Non pas que l'informatique gouvernementale ne
soit pas francisée, mais elle n'est pas parfaitement francisée.
Et nous voulons mener des actions qui soient contributives, pour faire que
l'informatique traite dans l'avenir dans un français complètement
intégral, avec une accentuation et tous les éléments
caractéristiques du français au total. Nos systèmes
gouvernementaux sont tous en français français, dans le sens
où ils permettent un échange et une exploitation dans la langue
des personnes. Ce qui n'est pas complet, c'est de traiter le français
intégralement, ce qui permettra dans l'avenir d'utiliser des
systèmes d'Intelligence artificielle, notamment, avec beaucoup plus
d'efficacité, en ce qui concerne les banques d'information. C'est une
autre des actions importantes que nous avons menées. Nous avons fait le
devis, aussi, de la réalisation d'outils qui permettront de convertir
des banques d'information en français informatique en un français
intégral. Nous avons introduit des dispositions dans une politique de
diffusion de l'information gouvernementale pour tenir compte de
l'amélioration des applications, de l'extension des applications en
géomatique et dans toutes sortes d'autres domaines pour que tout ceci
tienne compte du français. Nous avons participé à une
douzaine de comités nationaux et internationaux de normalisation qui
touchaient les technologies de l'information et le français, etc. C'est
l'ensemble des actions que nous avons menées avec ce...
M. Boisclair: Est-ce qu'il y aurait moyen...
Le Président (M. Doyon): Un instant. Merci, M. Delwasse.
M. le député de Gouin.
M. Boisclair: Est-ce qu'il y aurait moyen, Mme la ministre,
d'avoir une liste détaillée de...
Mme Frulla-Hébert: Chose certaine, on l'a
dépensé.
M. Boisclair: Je ne sais pas si je vais faire la demande,
là.
Le Président (M. Doyon): Oui. Alors, M. le
député, vous avez la parole.
M. Boisclair: J'aimerais revenir, et là, je vais avancer
dans le document, juste... Non.
Avant ça, le ministère de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu, je présume qu'il y a des ententes?
Mme Frulla-Hébert: Oui. Il va y avoir... Encore là,
ce n'est pas récurrent, mais c'est par projet. Il y a des projets au
niveau des travaux communautaires qui sont en train d'être
ébauchés pour cette année. Donc, il va y avoir une
participation au niveau du ministère du Revenu.
M. Boisclair: Pour combien?
Mme Frulla-Hébert: Du MMSR. Tout dépend des
projets, ce n'est pas encore précisé. On me dit au moins 150 000
$.
M. Boisclair: Au moins 150 000 $? Parce que c'est ça...
L'an dernier, vous aviez eu quoi, 156 000 $?
Mme Frulla-Hébert: C'est ça.
M. Boisclair: Donc, au moins pour
150 000 $.
Mme Frulla-Hébert: Au moins pour 150 000 $. Ce qu'on a
ici, au niveau des subventions, vous allez voir, au niveau des organismes,
c'est toujours "au moins", parce que dans les revenus autonomes, autant au
niveau des fonds, aussi...
M. Bolsclalr: Vous avez aussi eu de l'argent de l'OPDQ?
Mme Frulla-Hébert: Oui. On a reçu de l'argent de
l'OPDQ. Ça, c'est pour des projets comme une étude sur la
câblodistribution en régions, dans certaines régions
données. Ça, je sais que c'est un des projets, là.
M. Boisclair: Ce ne sera pas récurrent, ça.
Mme Frulla-Hébert: Je sais qu'il y a un des projets,
là... Où est-ce qu'il est? Infrastructure de poste de
radio...
M. Boisclair: Je l'ai vu, mais ce n'est pas récurrent,
ça...
Mme Frulla-Hébert: Encore là, c'est ad hoc.
Coordination et gestion interne
Coordination des affaires
fédérales-provinciales
M. Boisclair: C'est parfait. J'avancerai dans le document 1.1,
dans le programme 1, Coordination et gestion interne, Coordination des affaires
fédérales-provinciales. Vous soulignez l'apport du gouvernement
fédéral, une concertation avec le ministère
fédéral des Communications, des plans de stratégie
d'intervention pour le développement des entreprises de communication,
et vous dites dans le document: "II peut s'agir d'accorder de l'aide
financière ou de faire des démarches auprès d'autres
organismes." Est-ce qu'on peut savoir exactement quel genre d'aide
financière aurait pu être apportée, dans ce
contexte-là? Je ne sais pas si la ministre s'est
intéressée à faire des comparaisons entre les
différentes provinces des montants qui avaient été
accordés par le fédéral à la promotion des
industries des communications.
Mme Frulla-Hébert: Bon, deux choses. Au niveau du
fédéral, on sait que les entreprises en communication, au Canada,
sont concentrées plus spécifiquement en Ontario et au
Québec, pour la plupart. Ça, on pourrait vous les donner, parce
qu'on en a quand même des études de bilan, mais je ne les ai pas
avec moi. Mais si on fait quand même les études, on
s'aperçoit que le fédéral, au niveau des communications,
dépense plus dans ces deux provinces qu'ailleurs, à cause de la
concentration, d'une part. Deuxièmement, au niveau de l'aide
financière du fédéral, évidemment, ça, c'est
toute l'entente EDER...
M. Boisclair: Oui.
Mme Frulla-Hébert: ...qui a été reconduite
cette année pour un autre montant de 3 600 000 $. C'est une entente de
40 000 000 $, reconduite pour un autre montant de 3 600 000 $, dont 1 800 000 $
au niveau du Québec. Alors, c'est à peu près, dans
l'ensemble, les actions que l'on mène avec le fédéral. Et
nous avons présentement sept projets qui sont en plan d'être
approuvés pour le développement d'infrastructures, au niveau des
productions, pour qu'on soit compétitifs, en terme de productions...
M. Boisclair: Indépendamment d'EDER, est-ce que le
ministère fédéral des Communications dispose de programmes
de transfert pour venir en aide aux entreprises de communication? Ou si c'est
vraiment...
Mme Frulla-Hébert: Pas par le ministère
fédéral des Communications.
M. Boisclair: Quand on dit qu'il peut s'agir d'accorder de l'aide
financière ou faire du démarchage auprès d'autres
organismes, c'est essentiellement auprès du programme EDER?
Le Président (M. Doyon): Mme la ministre.
Mme Frulla-Hébert: C'est ça. Nous autres, ce qu'on
fait, c'est qu'en plus d'avoir un programme EDER, c'est-à-dire
directement d'aide financière, on est aussi un ministère de
service et de consultation, donc, on aide aussi les entreprises à faire
du démarchage auprès d'autres ministères. Donc, l'entente
sciences-technologie, par exemple, auprès du ministère de
l'Industrie et du Commerce. Ce qu'on fait, c'est qu'on déblaie pour les
entreprises, de sorte qu'on leur facilite la tâche afin qu'eux puissent
aller chercher des aides financières.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Richelieu, vous avez une question.
Rapport Bureau et TV5
M. Khelfa: Merci, M. le Président. Mme la ministre,
pourriez-vous nous donner un petit aperçu rapide sur le rapport Bureau?
Et qu'est-ce que vous entendez faire concernant TV-5, Québec-Canada?
C'est toujours dans le programme 1? La première question, c'était
dans le même programme?
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que l'entente TV5,
c'est quand même une entente qui est en partenariat, ça entre dans
le partenariat
fédéral-provincial. C'est-à-dire que pour TV5, le
fédéral participe pour à peu près 2 000 000 $, et
nous autres, pour à peu près 1 200 000 $. Évidemment,
ça va au développement de TV5. Le rapport Bureau a
été accepté, dans son esprit, à peu près en
entier. Maintenant, nous étudions avec la direction de TV5, à
savoir quelles sont les modalités, si on va avoir de la programmation
totalement européenne, par exemple, et enlever les 20 % de programmation
canadienne. Et aussi comment fournir de l'information, de la bonne information
canadienne et québécoise en Europe, de telle sorte que nous
participons aussi à l'amélioration de TV5 Europe. Mais ça
fait quand même partie d'une entente fédérale-provinciale,
où le fédéral et le provincial participent conjointement
à la diffusion, si on veut, d'une chaîne francophone unique au
monde.
M. Khelfa: À travers le Canada et l'Europe? Mme
Frulla-Hébert: Pardon?
M. Khelfa: Pour couvrir tout le territoire de la TV5?
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire qu'on couvre tout
le territoire canadien et, évidemment, TV5 Europe, ce n'est pas que les
territoires européens. On a des percées que l'on fait
présentement aux États-Unis, et, bon, on couvre le Maroc, on
couvre...
Une voix: 20 pays.
Mme Frulla-Hébert: 20 pays, en tout.
M. Khelfa: Quand vous dites que le rapport Bureau a
été accepté dans son esprit, vous voulez viser quoi?
Mme Frulla-Hébert: En gros, ce qui ressort du rapport
Bureau, c'est précisément deux choses en particulier. D'abord,
n'avoir qu'une programmation européenne et non pas rafraîchir ou,
enfin, réchauffer la sauce avec 20 % de programmation canadienne qui est
déjà passée sur d'autres canaux. Alors, pour créer
un créneau spécifique à TV5, d'une part.
Deuxièmement - en fait, c'est trois choses - pouvoir fournir un bulletin
d'informations pour donner l'aspect, si on veut, canadien et
québécois en Europe. Et faire une vitrine, aussi, créer
une espèce de vitrine canadienne, québécoise, en Europe.
Mais là, il faut savoir comment on le fait, ça. Parce que,
évidemment, c'est quotidien, il y a le décalage horaire, etc.
Donc, il y a de petits problèmes techniques sur lesquels on doit se
pencher. Et troisièmement, c'est aussi de créer un fonds de
production à même les revenus du câble, pour que nos
producteurs participent beaucoup plus activement à la programmation de
TV5 Europe. Mais à ce moment-là, il faut qu'en
Europe on accepte aussi que, par exemple, si ça passe sur TV5, il
n'y ait pas un frein à ce que ces productions-là soient vendues.
Alors, c'est tout ça qu'il faut arrimer, et il faut absolument... Donc,
il va y avoir des négociations là-dessus à venir avec la
France, mais c'est à ça que l'on travaille, c'est sur ces
sujets-là que l'on travaille présentement.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre. Merci, M.
le député. M. le député de Gouin.
M. Boisclair: Je pense tout simplement, M. le Président,
pour que les membres de la commission puissent bien suivre, que l'on devrait
travailler tout simplement à partir du cahier et y aller de page en
page. Sinon, si on commence à sauter et revenir d'éléments
en programmes, et tout ça, je pense qu'on va avoir beaucoup de
difficultés à le faire.
Le Président (M. Doyon): Alors, si vous voulez qu'on
suive, Indiquez la page et le...
M. Boisclair: Alors, je suis toujours à la page 2 du
document.
Mme Frulla-Hébert: Vous êtes à quelle
page?
Entente auxiliaire Canada-Québec sur le
développement des entreprises de communication
M. Boisclair: Je suis toujours à la page 2 du document.
Alors, l'Entente auxiliaire - vous en avez glissé un mot, tout à
l'heure, dans votre présentation - Canada-Québec sur le
développement des entreprises de communication viendra à
échéance le 31 mars 1990. Cette entente a-t-elle
été reconduite? (14 h 15)
Mme Frulla-Hébert: Oui.
M. Boisclair: Jusqu'à quand?
Mme Frulla-Hébert: L'entente a été
reconduite. Premièrement, il y a une entente que nous avons reconduite
jusqu'en 1991. Donc, l'an prochain, on a une entente de 3 800 000 $.
L'année en cours, 3 800 000 $ divisés également entre le
Québec et le fédéral, d'une part, et maintenant,
évidemment, pour une entente reconduite pour cinq ans, là,
ça fait partie de la grosse entente EDER, qui est négociée
présentement par le ministre des Affaires interprovinciales, M. Gil
Rémillard.
M. Boisclair: Je parle bien de l'entente auxiliaire
Canada-Québec sur le développement des entreprises de
communication, là. C'est ça, l'EDER. Il y a une subvention de
plus de quoi? De 1 000 000 $ qui a été versée à
Consortel...
Mme Frulla-Hébert: Oui.
M. Bolsclair: ...dans le cadre de l'EDER. Est-ce que, rapidement,
la ministre pourrait nous parler de Consortel?
Mme Frulla-Hébert: Consortel, c'est un projet qui - en
fait, c'est un projet pilote auquel participent le fédéral, le
provincial, Québec-Téléphone, et c'est un projet plus
spécifiquement de fibres optiques. Donc, c'est un réseau
où on va pouvoir communiquer, par lequel on va pouvoir communiquer voix,
données, images, câbles, etc. Cogeco est à
l'intérieur de ça. Donc, il y a quatre partenaires majeurs, soit
le Canada, le Québec, Québec-Téléphone, et
Cogeco.
M. Boisclair: II y a une dichotomie, Mme la ministre. Quand, dans
le cahier des crédits, on dit que 1 900 000 $ - oui, c'est ça -
ont été versés en subvention dans le cadre de ce
programme. Toutefois, la réponse qu'on vous... La question
particulière numéro 1, où vous donnez la liste des projets
qui ont subventionnés, le total des subventions donne un montant de 2
869 000 $.
Mme Frulla-Hébert: C'est parce que ça s'additionne.
Je vais laisser la parole à mon sous-minitre.
Le Président (M. Doyon): M. le sous-ml-nistre.
M. Pigeon (Jacques): Oui, si vous le permettez. Le projet
Consortel, pour y revenir un instant, les versements se sont
échelonnés sur près de quatre ans. C'est pour ça
qu'il est difficile de faire des colonnes de chiffres et de tout ajuster
ça. La subvention totale de Consortel est de 9 000 000 $, 4 500 000 $ du
fédéral et 4 500 000 $ du Québec. C'est un projet qui
touche à sa fin d'ailleurs, dont l'expérimentation "in vivo",
dans les maisons de Rimouski devrait se faire d'ici quelques semaines. La
réconciliation des chiffres est difficile, parce que les versements se
font sur une période de temps. On peut dire que durant une année,
on a versé tant, mais ce n'est qu'une partie de la subvention.
M. Boisclair: D'accord.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le sous-ministre.
Reconnaissance du caractère distinct du
Québec dans le projet de loi
fédéral
C-40 sur la radiodiffusion
M. Boisclair: Un peu plus loin, vous dites, lorsqu'on parle du
comité de gestion qui a travaillé à la reconnaissance du
caractère distinct du Québec dans le projet de foi
fédéral sur la radiodiffusion... Qu'en est-il exactement? Quelles
sont les recommandations qui ont été faites par ce comité?
Est-ce qu'il y a moyen de les avoir? Comment avez-vous travaillé
concrètement à la reconnaissance du caractère distinct du
Québec dans le projet de loi fédéral de
radiodiffusion?
Mme Frulla-Hébert: D'abord, l'entente de concertation et
d'harmonisation n'est pas une entente... C'est-à-dire que c'est plus un
comité de travail, d'une part. Il n'y a pas d'argent là-dedans.
Alors, c'est vraiment un comité de travail qui se penche sur les grands
dossiers, plus spécifiquement les grands dossiers
québécois et les dossiers francophones, si on veut. C'est une
entente qui a été conclue le 13 février 1986. Elle est
prolongée jusqu'en 1994. C'est la seule entente intergouvemementale de
ce genre qui existe.
Ce qu'on fait principalement, c'est qu'on favorise la consultation et la
coordination sur les pratiques et les programmes de développement. Il va
y avoir des recommandations et un rapport à venir sur la TV francophone,
par exemple. C'est-à-dire, ce rapport sur la TV francophone a
été publié, où on fait part du caractère
distinct de notre TV francophone. Ce rapport finalement a servi à
l'élaboration du projet de loi C-40, qui est un projet de loi quand
môme assez innovateur, où on parie du caractère distinct du
Québec et où on spécifie que la télévision
francophone devra se soumettre au caractère distinct du Québec.
Ce qui fait qu'au lieu d'avoir, par exemple, ou d'exiger qu'il y ait la
même programmation en anglais et en français à peu de
choses près, on reconnaît par loi le caractère distinct du
Québec. Donc, la télévision, par exemple - on parie plus
de Radio-Canada, dans ce cas-ci - devra refléter le caractère
spécifique du Québec.
Maintenant, la loi C-40 devait être déposée, et elle
sera probablement déposée à l'automne. Elle a
été déposée, mais elle n'a pas encore
été adoptée. Elle va probablement être
adoptée à l'automne.
M. Boisclair: Mais est-ce qu'il y a moyen d'avoir la liste des
recommandations qui ont été déposées?
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire qu'il est
publié, celui-là.
M. Boisclair: Le rapport?
Mme Frulla-Hébert: On peut vous remettre le rapport.
M. Boisclair: Le rapport, parce que travailler... Ce n'est pas
parce que... Je reviendrai tout à l'heure, on aura l'occasion de
discuter de C-
40 et de ses implications avec Radio-Québec. Je vois Mme Bertrand
là-bas qui s'étire le cou. Il y a des choses qui...
Mme Frulla-Hébert: Au niveau de la
télévision éducative, oui.
M. Boisclair: Au niveau de la télévision
éducative, il y a des avis juridiques qui laissent croire que ça
pourrait signifier, en tous cas, une volonté claire du gouvernement
fédéral de vouloir étendre la portée de sa
juridiction.
Mme Frulla-Hébert: Mais nous avons aussi soumis un rapport
là-dessus, quant à nous. On en parlera tantôt.
M. Boisclair: Ah! c'est pour ça que j'aimerais qu'on
puisse avoir ce rapport-là. Pendant qu'on est sur C-40, vous avez
parlé d'un comité d'harmonisation, de l'entente de concertation
et d'harmonisation. Il y a un comité de gestion qui est intervenu plus
tôt. Quelles sont les réactions de votre clientèle face
à ce projet de loi?
Mme Frulla-Hébert: Le projet C-40?
M. Boisclair: Oui, ce qu'on nous annonce.
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que le projet C-40,
nous autres, nous avons...
M. Boisclair: Parce que vous avez... On dit que la direction
générale des médias a procédé à une
analyse approfondie du projet de loi C-40 sur la radiodiffusion, après
avoir recueilli les réactions de sa clientèle à ce projet.
Par la suite, elle a collaboré à la préparation des
commentaires que la ministre des Communications du Québec a
adressé à son homologue fédéral.
Mme Frulla-Hébert: Oui. Au niveau de la loi C-40, ce que
nous avons fait, c'est que... Ils ont déposé la loi, et nous
avons écrit spécifiquement - et ça, on peut vous la
remettre - une lettre au ministre fédéral, acceptant certaines
positions et spécifiant aussi notre inconfort sur d'autres, acceptant
d'ailleurs la position du caractère distinct parce que, veux, veux pas,
c'est quand même une belle étape franchie, en plus du fait que
ça provenait des recommandations de l'entente de concertation et
d'harmonisation, d'une part, mais exprimant nos craintes, justement, quant
à l'indépendance totale de la télévision
éducative qui se doit de demeurer, enfin, sous guide provincial.
M. Boisclair: Allez-vous nous envoyer cette lettre-là?
Mme Frulla-Hébert: Oui, on va vous l'envoyer.
M. Boisclair: Quels sont, selon vous, les amendements qui
devraient être apportés au projet de loi?
Mme Frulla-Hébert: Les projets d'amendement...
M. Boisclair: Est-ce dit dans la lettre?
Mme Frulla-Hébert: ...je ne les ai pas
spécifiquement, si on les a en arrière, mais les projets
d'amendement sont dans la lettre.
M. Boisclair: C'est dans la lettre. O.K. Vous dites qu'il a
recueilli des réactions à ce projet, auprès de sa
clientèle est-ce que vous avez rencontré les gens de la coalition
des services français de Radio-Canada?
Mme Frulla-Hébert: Au niveau du projet de loi C-40?
M. Boisclair: Oui.
Mme Frulla-Hébert: Ça, je vais... Moi, j'ai eu le
rapport total, le rapport avec lequel j'étais... Nous en avons
discuté quand même relativement... Comme je vous le dis, sur
certaines choses, nous sommes relativement d'accord et, sur d'autres...
M. Boisclair: Ma question, c'est: Avez-vous rencontré la
coalition pour la défense des services français?
Mme Frulla-Hébert: Non. C'est-à-dire que je ne le
sais pas. Je vais le demander à mon sous-ministre. Est-ce que vous avez
rencontré?
M. Pigeon: D'abord, je suis coprésident de cette entente
de concertation et de normalisation. Le comité, comme tel, n'a pas fart
de rencontre. Des gens de notre ministère, surtout de la Direction
générale des médias, sont ailés rencontrer
différents groupes à différentes étapes. Je dois
dire que, dans ce cas-là, le gouvernement du Canada, dans le cadre de
l'entente, nous a même montré les avant-projets de loi qu'il avait
rédigés, évidemment, en confidence. Il y a une partie de
ça, dans certains cas, où on était d'accord; dans
d'autres, on lui a signifié des désaccords, mais le
comité, comme tel, n'a jamais eu cette relation avec des groupes. C'est
davantage le véhicule que l'on utilise pour transmettre au gouvernement
fédéral, qui a la juridiction en matière de
radiodiffusion, les choix et les orientations qu'on souhaiterait le voir
prendre. Ensuite, ça entre dans le collimateur fédéral que
vous connaissez, avec toute la série de comités, Chambre des
communes, et tout ce que vous voulez.
M. Bolsclair: En page 33 du cahier des crédits - et je
passerai la parole à mon collègue, le député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques...
Le Président (M. Doyon): Avec la permission du
Président.
M. Bolsclair: ...avec la permission du Président,
sûrement - on dit: Après avoir recueilli des réactions de
sa clientèle à ce projet. Donc, ce n'est pas dans le cadre de
rencontres, c'est plutôt dans le cadre que vous expliquez.
M. Pigeon: C'est ça.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Saint-Louis-SainKJacques.
M. Boulerice: C'est dans la foulée de la question...
Le Président (M. Doyon): Sainte-Marie-Saint-Jacques.
M. Boulerice: C'est bien ça, M. le Président. Le
Président (M. Doyon): Je m'excuse.
M. Boulerice: Vous avez bien récité votre
prière.
M. Fradet: Est-ce qu'il y a consentement?
M. Boulerice: Non, on n'a pas besoin de consentement, M. le
nouveau député de Vimont.
M. Khelfa: Le principe de l'alternance.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Richelieu, M. le député de Sainte-Marie-Saint-Jacques a la
parole. Allez!
M. Boulerice: Je vous remercie, M. le Président. C'est
dans la foulée de la question de mon collègue, le
député de Gouin. Vous parlez de consulter les clientèles.
Je ne m'explique vraiment pas comment il se fait que ni le comité -
mais, ça, ce qui pourrait peut-être s'entendre compte tenu que le
comité est bicéphale, c'est-à-dire qu'il a une tête
fédérale et une tête provinciale - ni votre
ministère comme tel, qui a en charge la défense - enfin, en
partie, parce que ça ne relève pas uniquement de votre
ministère - de la télévision francophone n'ait pas
rencontré les gens de la coalition pour le maintien des services
français de Radio-Canada. Ce sont les principaux artisans de la
francophonie télévisuelle au Québec, et, là, vous
me dites que vous ne les avez pas rencontrés.
Mme Frulla-Hébert: Excusez-moi, là, c'est
l'entente... Les gens qui sont sur l'entente de concertation et
d'harmonisation, eux, n'ont pas rencontré, parce que ça faisait
partie du tout global, mais nos fonctionnaires à nous et notre Direction
générale des médias, eux, les ont rencontrés.
M. Boulerice: Bien, à la question, tantôt, vous lui
avez répondu non.
Mme Frulla-Hébert: Non, non. Ce qu'on a dit à la
question de tantôt, c'est deux choses. Il y a l'entente de concertation
et d'harmonisation dont M. Pigeon est coprésident. Ça, c'est une
chose qui regarde les grands principes en soi parce que n'oubliez pas que, dans
le C-40, il y a le pouvoir de directives aussi du CRTC et le pouvoir de
révision, là, qui fait grand état, d'une part. D'autre
part, quand ça entre dans le ministère comme projet, quand le
projet C-40 est entré dans le ministère, alors les gens de la
Direction générale des médias, eux, pour m'en faire
rapport, ont rencontré plusieurs fois les différentes
clientèles qui sont concernées.
M. Boulerice: Quelle est la position que votre ministère a
face aux revendications de cette coalition? Je me permets de vous rappeler que
l'ensemble des députés, membres de l'Opposition, ont tous
signé la pétition de la coalition.
Mme Frulla-Hébert: Mais sur? À propos du C-40?
M. Boulerice: À propos des services français de
Radio-Canada. Donc, inévitablement, le contenu du rapport est en
parallèle avec le projet C-40.
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que dans la
mesure.. Je vais vous répondre carrément. Dans la mesure
où le projet C-40 affirme le caractère distinct - ce qui est
finalement un gros changement et un gros virage - du Québec dans sa
télévision, le tout va suivre. Je sais pertinemment que mon
homologue au fédéral aussi veut remettre à Radio-Canada
tout le caractère culturel, veut ramener, si on veut, le
caractère culturel à Radio-Canada qui a été un peu
oublié, veut ramener les affaires publiques et mettre - de toute
façon, on l'a lu dans les journaux - le point sur l'information,
affaires publiques et culturelles et laisser tomber les quiz, par exemple.
Alors, ça, on ne peut absolument pas... Comme ministère des
Communications qui regarde l'évolution de l'industrie en
général, là-dessus on est relativement d'accord. Je vous
dis: Où on a notre inconfort, c'est au niveau de la
télévision éducative. Puis le pouvoir de révision
et de directive, on le regarde de très près.
M. Boulerice: Bonne chance dimanche soir. Vous avez
répondu à ma question.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Gouin.
Rapport Bureau et TV5 (suite)
M. Bolsclair: J'aimerais enchaîner toujours dans le bilan
qui est présenté par la coordination des affaires
fédérales-provinciales et arriver justement à TV5. Il y a
une dizaine de jours, les ministres chargés du dossier TV5
créaient une conférence des ministres responsables de TV5 avec un
certain nombre d'objectifs. Vous semblez endosser la proposition du
comité consultatif présidé par M. Bureau. Compte tenu que
les Français n'ont pas accès à TV5, jusqu'à quel
point est-il efficace, à votre avis, de financer davantage la production
d'émissions canadiennes pour TV5 Europe?
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que les
Français... Là, on tombe dans le problème du
câble.
M. Boisclair: C'est ça.
Mme Frulla-Hébert: Évidemment, c'est leur
problème. Comme je l'ai déjà dit à un journaliste
du journal Le Monde: On ne peut pas les élever non plus. Ce qui
fait qu'on sait que TV5 entre dans 20 pays. Au Maroc, par exemple, ils sont
câblés, on reçoit TV5 par voie hertzienne quasiment
à 95 %. On entre, on fait des percées importantes en
Tchécoslovaquie; on fait des percées importantes en Roumanie.
Pour l'instant, TV5, ne serait-ce que par sa diffusion, est un outil important.
On sait qu'il y a un plan câble en France qui avance puisqu'ils sont
rendus, ce n'est pas énorme pour nous autres, mais ils ont quand
même doublé de l'an dernier à cette année. M. Decaux
me disait précisément que, maintenant, il y avait une demande.
Avant, il n'y en avait pas; maintenant, la demande crée et active la
volonté gouvernementale aussi de s'équiper en termes de
câble. Pour l'instant, la façon dont on a contourné le
problème, c'est qu'au niveau du bulletin d'information, par exemple,
parce qu'on fait quand même partie au niveau de TV5, la programmation
québécoise et canadienne fait partie de TV5 dans son contenu
européen de 6 % à 9 %. Ce qui fait qu'on a contourné, on a
demandé à FR3 de diffuser notre bulletin d'information qui
apparaîtrait, par exemple, à TV5 en fin de soirée, vers 23
heures, 23 h 30, si on veut, à cause du décalage horaire, et qui
serait repris à FR3 ie matin. Alors, ça c'est pour l'instant et
quand ils seront câblés, à ce moment-là, TV5 sera
diffusée à la grandeur de la France. Ils planifient cinq ans.
M. Boisclair: Mais est-ce qu'on a quand même une certaine
garantie que nos émissions passent à TV5 Europe?
Mme Frulla-Hébert: Ah bien oui) Absolument. De toute
façon, on peut vous envoyer une grille. Il ne faut pas oublier que dans
la structure de TV5, il y a des membres du Consortium de
télévision Québec-Canada qui en font partie.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques.
M. Boulerice: Dans vos discussions avec ie ministre
délégué auprès du ministre d'État, donc
ministre chargé de la francophonie, est-ce que vous avez
également abordé les problèmes de radiophonie et non pas
uniquement de téléphonie? Actuellement, il y a RFI en direct sur
câble. Est-ce que vous avez abordé la dimension France culture,
France musique? (14 h 30)
Mme Frulla-Hébert: Non.
M. Boulerice: Votre nom... Je ne puiserai pas dans les racines
historiques de votre nom, madame, j'entends historique politique, mais votre
nom est quoi? Est-ce que...
Mme Frulla-Hébert: Non. Mon nom... En fait, mon nom...
M. Boulerice: ...votre nom est québécois? Est-ce
parce que...
Mme Frulla-Hébert: De deux choses l'une, je vais vous
dire. Non. De deux choses l'une. Premièrement, mon nom est historique
dans mon histoire d'expérience privée pour avoir voulu acheter
une chaîne avec le réseau Télémédia et avoir
essayé de conclure des ententes avec la France pour lui montrer comment
faire de la radio FM; pas besoin de vous dire que ça n'a pas
marché. Donc, c'est pour ça que mon nom est là avec un
certain sourire. On essaie vraiment d'essayer de partir TV5 sur de bonnes
bases; ensuite de ça, on va toucher à la radiophonie. Quant
à l'entente Radio France Internationale, par exemple, effectivement, si
on revient à ça pour le Québec - juste pour information -
c'est que j'ai conclu l'entente Radio France Internationale avec Radio France
Internationale et Télémédia il y a deux ans, et
c'était au grand avantage de Télémédia puisqu'on
bénéficiait de 42 reporters à travers le monde
gratuitement. Alors, c'était beaucoup plus un bénéfice
d'information, pour donner la bonne information aux gens du Québec,
qu'un bénéfice francophone et francophile pour rien.
M. Boulerice: Vous êtes passé de Decaux à
Sagan avec un certain sourire.
Mme Frulla-Hébert: Ah!
M. Boulerice: Vous avez dit que vous
l'aborderiez.
Mme Frulla-Hébert: Ça, pour l'aborder, on va
l'aborder, mais c'est-à-dire que pour l'instant, notre priorité
première, c'est ce qu'on a dans les mains, puis c'est TV5. Il y avait
des problèmes, vous le savez de toute façon, il y avait des
problèmes majeurs avec TV5 en octobre, où on remettait en
question toute l'expérience de TV5, ce qui aurait été
vraiment dommage parce que, en termes de bâtir collectivement la
francophonie, ça entend un réseau de télévision
mondial comme vitrine francophone, ce n'est pas facile, on a de la
difficulté avec nos propres télévisions locales, alors ce
n'est pas facile. Par contre, c'est une expérience qui vaut la peine d'y
mettre des efforts; il faut la partir sur un bon pied, un pied solide.
L'organisation et la structure de TV5 étaient boiteuses,
spécialement c'était la structure européenne de TV5 qui
était boiteuse. Alors, il s'agissait vraiment de défricher
ça.
Quant à la radiophonie, une fois que TV5 sera partie, là,
on l'abordera. Pour l'instant, une chose à la fois. On discute avec la
France. Cette année, on a discuté beaucoup de choses avec la
France et on a fait un grand pas. Premièrement, il y a TV5;
deuxièmement, il y a toute l'entente au niveau des producteurs et des
quotas, où les producteurs maintenant peuvent produire, et ça
entre dans les quotas français et communautaires et non pas les quotas
internationaux; ça, c'est grâce à l'entent re tripartite.
Ensuite, il y a la discussion de l'entente tripartite. On a nos producteurs
télévisuels et de films - pour moi, c'est plus
télévisuel - qui sont sous ma gouverne et responsabilité.
Ceux-ci, au MIP-TV, par exemple, ont réalisé des ententes de
coproduction, je pense 50 % de plus que l'an dernier. Alors, il y a du
déblocage avec la France, alors on va y aller un peu à la fois
pour ne pas leur faire trop peur.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Vimont.
Violence dans les médias
M. Fradet: Merci, M. le Président. Ça n'a
peut-être pas tellement rapport avec TV5 mais plutôt avec la
télévision en général. Je m'excuse auprès du
député de Gouin si je ne suis pas les pages non plus, je n'ai pas
le livre devant moi. On constate dans la société, aujourd'hui, en
tout cas chez les jeunes, qu'il y a une hausse sensible de la
criminalité puis de la violence. On l'a vu peut-être un petit peu
avec la violence qu'il y a eu dernièrement à l'École
polytechnique, tout ça. Je ne sais pas si le ministère des
Communications ou vous, Mme la ministre, entendez entreprendre des
démarches pour contrer ou pour essayer de faire en sorte qu'il y ait de
moins en moins de violence à la télévision. Je ne sais pas
si vous avez un programme.
Mme Frulla-Hébert: D'abord, il y a deux choses. Il y a eu
une initiative qu'on a entreprise nous-mêmes et que l'on annonce.
C'est-à-dire qu'il y a une initiative que l'on a entreprise lors de
notre voyage en Europe. Pardon?
M. Boulerice: C'est la question piège qu'on pose à
un ministre. Est-ce vrai que vous avez cessé de battre votre mari?
Mme Frulla-Hébert: Est-ce que j'ai cessé de battre
mon mari? Pauvre homme! C'est-à-dire que, pour l'Instant, en session
intensive comme [e serai, à Québec du lundi au vendredi, il va
avoir la paix du lundi au vendredi.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Frulla-Hébert: Je lui donnerai une bonne volée
le dimanche pour qu'il se souvienne de mol correct. Bon, deux choses. D'abord,
on le sait, la pétition qui a été remise à M.
Masse, celui-ci a dit qu'il en ferait part au CRTC. Effectivement, le CRTC,
c'est le seul organisme pour l'instant, qui peut efficacement contrer, si on
veut, la violence à la télévision. C'est le seul. Nous, on
fait des recommandations, on fait des pressions, on envoie des mémoires,
etc., mais c'est le seul qui aurait un certain pouvoir, malgré que les
ondes c'est difficilement contrôlable dans son ensemble, surtout quand on
arrive au niveau d'un contenu aussi spécifique, parce que, bon, on a des
choses qui viennent des Etats-Unis puis de partout. Mais c'est vraiment le
seul. On demande des auditions sur la violence, et ça, la demande a
été faite par le gouvernement du Québec et maintenant par
le fédéral, des auditions sur la violence pour essayer de voir ce
problème, qui est un problème quand même majeur. D'un autre
côté, pour notre télévision à nous, à
Radio-Québec, on doit dire que Radio-Québec, au niveau de la
violence, il n'y en a pas. Alors, ce que, nous, nous contrôlons, nous
contrôlons aussi en termes de contenu puis c'est plus facile,
évidemment, mais nous contrôlons en termes de contenu tout le
côté éducatif et, effectivement, nous sommes
extrêmement vigilants en ce qui concerne tout ce qui a trait à la
violence. Maintenant, nous avons une initiative et un beau projet que vous
allez aimer, M. le député de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
C'est-à-dire que quand nous sommes allés en Italie pendant deux
jours, nous avons été, nous avons rencontré... Deux jours,
on aurait pu rester plus longtemps. Pour une Italienne, j'aurais
préféré une semaine. Mais nous avons rencontré
l'équivalent du ministre de la Culture au Vatican, le cardinal
Pou-pard...
M. Boulerice:...
Une voix: Le cardinal Poupard.
M. Boulerice: Deux nominations! Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Frulla-Hébert: Certainement. Certainement...
M. Boulerice: Je pensais qu'il était encore au cabinet du
premier ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Frulla-Hébert: II est rendu... Il est cardinal
maintenant, il se promène avec sa croix.
M. Boulerice: Et le premier ministre est pape.
Mme Frulla-Hébert: Le cardinal Poupard, qui n'est pas
d'ailleurs le frère de l'autre... C'est-à-dire qu'au Vatican, qui
est un État Indépendant en soi, ils ont aussi accès...
M. Boulerice: Eux, oui, heureusement.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques, je me dois de vous rappeler à l'ordre.
Mme Frulla-Hébert: Ha, ha, ha! Ça me fait plaisir
de vous avoir ici, M. le député.
Mais eux ont accès à des intervenants mondiaux et peuvent,
par leurs contacts aux plus hautes instances, nous aider à créer
une table ronde. Mais ce n'est pas, justement, seulement religieux, parce que
leur action...
M. Boulerice: Non, mais c'est l'accent que vous prenez,
là...
Mme Frulla-Hébert: Oui, oui!... est aussi
culturelle...
M. Bouierice: Communautaire.
Mme Frulla-Hébert: ...culturelle, ainsi que culturelle
philosophique, bon. Ce que nous avons l'intention d'essayer de faire, et ils
ont accueilli ça avec énormément d'enthousiasme, c'est de
créer aux plus hautes instances une table ronde mondiale sur la
violence, et spécifiquement la violence dans les médias. C'est
vraiment par le biais du cardinal Poupard qui, lui, a accès aux
différents intervenants des différents pays, avec lequel on
voudrait travailler, de telle sorte qu'on voudrait conscientiser la population
à peu près de la même façon qu'on l'a fait au niveau
de l'environnement.
Ne riez pas. C'est un gros projet sérieux.
M. Boulerice: ...le cardinal Poupard qui... On est tous
sidérés...
Mme Frulla-Hébert: Ce n'est pas sa faute s'il s'appelle
comme ça, comprenez-vous?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Frulla-Hébert: Alors, finalement...
M. Boulerice: II rachète son frère.
Mme Frulla-Hébert: Sérieusement,
sérieusement, M. le député, c'est quand même un
très très beau projet parce que si on venait à bout de
sensibiliser la population, tel qu'on l'a fait au niveau de l'environnement -
et c'est un mouvement mondial, l'environnement - si on est capable de
sensibiliser la population au niveau de la violence, qui est quand même
une pollution en soi, je pense que ce serait une action extrêmement
positive. On a beau mettre des mesures restrictives et essayer de la contrer,
il faut aussi que ce soit généré de la part même de
ceux qui la consomment. C'est évident que s'il y a quelques plaintes,
oui. Mais si la population en généra! ne s'en rend pas compte ou
s'en fout, il n'y a pas de mouvement majeur pour contrôler l'achat
d'émissions. Par exemple, on a des dessins animés Japonais qui
sont d'une violence épouvantable. La France commence à mettre des
balises. Nous autres, il y a des restrictions aux États-Unis et au
Canada. Mais si ça ne vient pas du consommateur même de la
télévision, des parents qui surveillent leurs enfants, on n'ira
nulle part, même si le CRTC met... Le CRTC va pouvoir contrôler,
mais jusqu'à quel point? Ça, c'est autre chose. Il faudrait
créer un réflexe, de la même façon que maintenant il
y a un réflexe au niveau de l'environnement à la non-acceptation,
si on veut, du gaspillage de notre environnement. Il faudrait créer, en
tout cas, une discussion pour amorcer un même réflexe quant
à la violence dans les médias parce que, effectivement, les
médias, c'est insidieux et ça rentre partout.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre. Tout
ça vous honore grandement. M. le député de Gouin.
Développement économique des
communications à Montréal
M. Boisclair: J'aimerais continuer dans le document et vous
parler un peu de revenir à Montréal, puisqu'il y a une
préoccupation importante pour le ministère, qui est le
développement économique des communications à
Montréal.
Mme Frulla-Hébert: Oui.
M. Boisclair: Dans le bilan que vous nous présentez, vous
nous dites que des actions spécifiques ont porté sur la recherche
de finan-
cernent et d'aide technique pour l'Industrie. Qu'en est-il
concrètement et quel lien faites-vous avec le comité? Je sais que
vous siégez aussi au comité Interministériel permanent du
développement du grand Montréal.
Mme Frulla-Hébert: Oui.
M. Boisclair: Est-ce qu'il y a un lien qui se fait directement?
Quelles actions concrètes ont été posées par le
ministère pour justement assurer le financement d'entreprises de
communication à Montréal?
Mme Frulla-Hébert: D'abord, il y a deux choses. Au niveau
du comité de Montréal, vous allez être ravi d'apprendre que
dans les cinq points majeurs sur lesquels voudra travailler le comité
dans ses priorités, si on veut, pour Montréal, tout le secteur
des communications et télécommunications fait partie de ces cinq
points. On a réussi à entrer en priorité tout le secteur
du développement des communications et télécommunications
au niveau de Montréal. Ça, c'est d'une part.
Deuxièmement, au niveau de EDER, la plupart des projets de EDER
pertinents aux entreprises de communications, tels que l'amélioration
des infrastructures en audiovisuel, sont plus ou moins appliqués
à des compagnies ou des entreprises montréalaises telles que
Spectel, Techner... Je vais vous donner des exemples.
M. Boisclair: Mais concrètement, Mme la ministre, quand
vous dites que des actions spéciales vont porter sur la recherche de
financement et d'aide technique pour l'industrie à Montréal,
est-ce qu'il y a autre chose à part EDER?
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire qu'il y a EDER, iI
y a PADIC. C'est à l'intérieur même de nos budgets de
transfert mais, principalement, ce que l'on fait, c'est que, veux, veux pas, le
ministère est un ministère qui est quand même à
tendance montréalaise. A travers EDER et PADIC, ce que l'on fait, c'est
que notre aide est principalement orientée vers Montréal. Il y a
tous les projets, comme je dis, en termes d'infrastructures de production et il
y a les projets aussi de l'Informatisation comme l'Edi-com, par exemple,
l'informatisation du port de Montréal, le Centre de promotion du
logiciel québécois, le Centre de test de certification OSI. Il y
en a, je peux vous donner la liste.
M. Boisclair: Si vous me dites que justement, c'est
essentiellement EDER qui dessert principalement, comme vous semblez le
prétendre, des gens qui...
Mme Frulla-Hébert: Et PADIC aussi.
M. Boisclair: PADIC aussi. Est-ce que justement le fait d'avoir
un siège social à Montréal, de créer des emplois
à Montréal est un critère qui est retenu dans l'analyse,
lorsque vient le temps d'étudier les demandes qui sont faites dans le
cadre d'EDER et de PADIC?
Mme Frulla-Hébert: La plupart des projets... M.
Boisclair: Là, je vois mal parce que...
Mme Frulla-Hébert: Non, regardez bien ce qui arrive, c'est
que la plupart des projets mobilisateurs, la plupart des projets proviennent de
Montréal. Alors, ça va quasiment de sol. Si vous me dites: Est-ce
qu'avant d'approuver ou de désapprouver un projet, on "priorise"
Montréal? La réponse, c'est non. On n'a pas eu besoin. La plupart
des gros projets viennent spécifiquement de Montréal. La plupart
des entreprises de communication sont à Montréal. Par contre, ce
que l'on a réussi à faire - et c'est pour ça que nous
avons Insisté pour être au comité de Montréal, parce
que je dois vous dire qu'au début, ce n'était pas évident
- c'est d'entrer les communications dans les cinq priorités. À ce
moment-là, au niveau de la technologie, par exemple, là on va
pouvoir se concentrer. Et au niveau du comité de Montréal, on va
analyser les projets par leur provenance. Ce n'est pas au ministère des
Communications. De toute façon, ça va de soi. Mais, dans le
comité de Montréal, on s'est assuré d'avoir le volet
communications, et là, on va l'analyser de par sa provenance.
Maintenant, il faut dire aussi qu'au ministère des Communications, nous
avons depuis l'an passé un Bureau de coordination, ce qui n'existait
pas. Nous en avons un maintenant qui assure, si on veut, la bonne marche de
tous ces projets dans la région de Montréal. Mais comme je dis,
ça va de soi.
M. Boisclair: Dans vos orientations, Mme la ministre, vous
prévoyez favoriser la diffusion de l'information aux entreprises de
communication. Vous parlez de sessions d'information, de recherche de
financement et d'appui technique. Concrètement, quel est le plan
d'action du ministère à cet égard-là? Est-ce qu'il
y aurait moyen d'en avoir une copie? Je présume qu'il y a... (14 h
45)
Mme Frulla-Hébert: Tout le plan d'action destiné
aux entreprises de communication avec Communication-Québec?
M. Boisclair: Non. Là, je vous réfère, Mme
la ministre, en page 5 des orientations du ministère. Vous soulevez
l'importance de l'amélioration de la diffusion de l'information aux
entreprises de communication sur des programmes d'aide gouvernementale par des
sessions d'information et surtout par la recherche de financement et d'appui
technique.
Mme Frulla-Hébert: Ça, c'est via
Communication-Québec. Non? Ah! C'est les deux. Mon sous-ministre me dit
que c'est le Bureau de coordination, d'une part, qui est à
Montréal, et Communication-Québec qui a créé une
banque de données sur tous les programmes gouvernementaux,
fédéraux et tout ça. Il y a même un projet-pilote
afin d'informatiser aussi toutes ces données de telle sorte que ce soit
encore plus facilement accessible par la télématique ou
encore...
Le Président (M. Khelfa): Merci, Mme la ministre.
Mme Frulla-Hébert: Alors, finalement...
Le Président (M. Khelfa): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de penser...
Là, vous me dites que c'est Communication-Québec, que c'est le
Bureau de coordination...
Mme Frulla-Hébert: Les deux.
M. Boisclair: ...de Montréal - je ne sais pas
jusqu'à quel point Communication-Québec Joue ce
rôle-là, mais d'établir un guichet unique pour la diffusion
de l'information gouvernementale au niveau des programmes de subvention? Parce
que ce n'est pas rien qu'aux entreprises de communication, je présume,
que ça s'adresse. C'est autant aux entreprises manufacturières,
aux entreprises qui oeuvrent dans le domaine des services.
Mme Frulla-Hébert: C'est parce que l'avantage avec
Communication...
M. Boisclair: Parce que l'information n'est pas simple à
recueillir.
Mme Frulla-Hébert: C'est ça.
M. Boisclair: Mais n'y aurait-il pas lieu de penser à
l'établissement d'un guichet unique pour les programmes de transferts
gouvernementaux?
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire qu'on a les deux,
mais il faut quand même demeurer aussi local pour les entreprises.
Là-dessus, M. Pigeon, est-ce que vous avez quelque chose à
ajouter?
M. Pigeon: Oui, si vous me le permettez.
Le Président (M. Khelfa): M. le sous-ministre.
M. Pigeon: Ce Bureau, comme l'a dit la ministre, on l'a mis en
place il y a à peu près un an, une espèce de vision
d'être capable d'avoir une action cohérente et concertée
à Montréal. Un de ses premiers produits, ça a
été de bâtir, avec Communication-Québec qui est un
peu le spécialiste du renseignement, une banque de données sur
tous les programmes qui peuvent intéresser d'une façon ou de
l'autre les industries de communication, qu'ils soient fédéraux,
provinciaux ou municipaux, et cette banque-là va être aussi
accessible par la télématique, par Alex. Le Bureau tient aussi
des réunions, des rencontres, organise des colloques comme notre
ministère d'ailleurs en fait beaucoup. On a fait un colloque, par
exemple, la semaine dernière sur la carte-mémoire, qui est une
technologie en devenir. On en a un autre qu'on finance à l'automne sur
les systèmes experts, où les grands experts du monde vont venir.
Le Bureau de Montréal compte un tel ensemble d'activités pour
faire en sorte que nos entreprises soient alertes le plus tôt possible
à toutes les opportunités qui peuvent se présenter, et
Communication-Québec joue ce rôle de fournisseur de
renseignements. Donc, il existe, en fait, une place où une entreprise
peut s'adresser et c'est au Bureau de coordination à Montréal,
pour être capable de connaître quels sont le ou les programmes, de
quelque niveau de gouvernement que ce soit, qui peuvent lui être utiles,
dans son entreprise. Alors, ça, on a mis ça en place.
Le Président (M. Khelfa): Merci, M. Pigeon.
Coordination des dossiers des communautés
culturelles
M. Boisclair: Alors, je vais continuer dans le document. Au
niveau de la coordination du dossier des communautés culturelles, votre
ministère aurait travaillé à recueillir les commentaires
suite à la restructuration du ministère des Communautés
culturelles et de l'Immigration ainsi que du Secrétariat d'État.
Vous dites: Les réactions des groupes représentatifs des
communautés culturelles ont alors été recueillies. Est-ce
qu'il y aurait moyen d'avoir les informations qui ont été
recueillies par votre ministère et les commentaires?
Mme Frulla-Hébert: Oui, on pourrait vous les donner. On ne
les a pas sous la main. On sait qu'au niveau des communautés culturelles
- je peux vous le dire, parce que là, évidemment, c'est les
derniers six mois, mais les prochains six mois... Provenant moi-même
d'une communauté culturelle, c'est un dossier qui me tient à
coeur. Nous avons approuvé d'ailleurs, il y a deux jours, une action de
concert avec le ministère des Communautés culturelles pour
favoriser l'emploi des communautés culturelles dans les médias,
de telle sorte que le gouvernement, par exemple, paie les premiers six mois de
salaire, si on veut. Nous, on facilite l'accès au
niveau de nos radios communautaires, etc., dans le secteur des
communications. Habituellement, ce qui arrive, c'est que l'emploi devient
permanent, d'une part. Deuxièmement, il y a tout le programme Nouveaux
Visages. Radio-Québec s'efforce beaucoup d'avoir une bonne
représentativité au niveau des communautés culturelles,
et, au niveau des médias communautaires, par exemple, je peux vous dire
que, cette année, parce que, évidemment, le budget n'est pas
élastique et extensible, l'emphase va être mise au niveau des
régions éloignées et au niveau aussi de tous les
médias ethniques, des communautés culturelles et ethniques.
Maintenant, dans l'ensemble, on pourra vous faire parvenir l'ensemble
des actions. Je ne les ai pas sous la main.
M. Boisclair: Là, on parle bien des réactions suite
à la restructuration du ministère des Communications. Pouvez-vous
me faire parvenir ce document-là? Le ministère a recueilli les
commentaires suite à la restructuration du ministère des
Communications. C'est ce que vous dites dans votre bilan. Je peux vous le
lire.
Mme Frulla-Hébert: Oui.
M. Boisclair: "Les responsables du dossier ont aussi suivi de
près le projet de restructuration du ministère des
Communautés culturelles et de l'Immigration ainsi que celui du
Secrétariat d'État. Des réactions des groupes
représentatifs des communautés culturelles ont alors
été recueillies."
Mme Frulla-Hébert: Ce qu'on a fait, c'est qu'effectivement
on a mis un responsable à Montréal, avec les communautés
culturelles, non seulement pour s'assurer finalement d'un lien au niveau de
l'information gouvernementale et des nouveaux programmes, mais aussi pour
s'assurer que nos allophones se retrouvent aussi dans nos médias
francophones. Alors, notre responsable, Mme Laplante, s'occupe de savoir si nos
communautés culturelles comprennent bien les programmes. Maintenant, ce
n'est pas parfait et il y a encore à faire.
M. Boisclair: Ce que je veux juste savoir...
Mme Frulla-Hébert: Puis, on va essayer, l'année
prochaine ou dans les années futures, de pouvoir mieux les
intégrer ou de développer avec le ministère des
Communautés culturelles des programmes pour qu'eux-mêmes sachent
ce qui existe, parce que, en fait, nous autres, on diffuse.
M. Boisclair: Ce que je vous dis, c'est que les informations qui
ont été recueillies ont sûrement dû être
colligées dans un rapport quelconque.
Mme Frulla-Hébert: Probablement. Je vais demander à
M. Pigeon, parce que je n'étais pas là.
M. Boisclair: En tout cas, s'il existe... M. Pigeon: Je ne
pense pas...
Le Président (M. Khelfa): S'il vous plaît. M.
Pigeon.
M. Pigeon: Si je comprends bien votre question, suite à
notre réorganisation au ministère, on aurait sollicité des
commentaires ou, avant, on aurait sollicité des commentaires.
M. Boisclair: Non, ce n'est pas ça.
Le Président (M. Khelfa): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: Écoutez, M. le sous-ministre... M.
Pigeon: Ou sur celle du MCCI? M. Boisclair: Oui.
M. Pigeon: Tout ce que je peux vous dire là-dessus, c'est
que nous avons une répondante, Michelle Laplante, que la ministre vient
de nommer, qui est la répondante auprès du MCCI pour notre
ministère pour tout ce qui touche les communications. Elle fait partie
de comités que le MCCI a mis en place, et c'est dans ce cadre-là
que l'on transmet nos commentaires, nos observations, etc. À ma
connaissance, il n'y a pas eu un rapport de fait comme tel. En tout cas, je ne
l'ai jamais vu.
M. Boisclair: S'il y a moyen peut-être de laisser cette
question en suspens, parce que...
M. Pigeon: O.K. Je vais vérifier, si vous voulez.
M. Boisclair: Oui, ça va.
Le Président (M. Khelfa): D'accord.
M. Boisclair: Pendant qu'on y est, sur le dossier des
communautés culturelles, je remarque qu'il y a eu quand même une
très faible progression ces dernières années quant au
pourcentage de personnes représentant les membres des communautés
culturelles à l'emploi du ministère. À l'heure actuelle,
il y a 3,6 % des gens qui y travaillent; on prévoit, pour 1990-1991, 3,8
%. Le gouvernement s'est pourtant engagé à atteindre, dans un
avenir rapproché, 12 % dans la fonction publique.
Mme Frulla-Hébert: Mais en total.
M. Boisclair: Oui, dans la fonction publique totale. Est-ce qu'il
y a un plan d'action du ministère à cet égard? Est-ce
qu'il y a des efforts particuliers qui vont être faits? Comment
comptez-vous atteindre vos objectifs?
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que, pour
l'instant, on y voit quand même... Il y a une progression.
M. Boisclair: Très faible.
Mme Frulla-Hébert: II y a eu une progression à
partir de 1985-1986, qui était à 2,3 %. C'est sous votre temps,
ça.
M. Boisclair: II y en a neuf de plus depuis 1985.
Une voix: Bien oui, mais on est à Québec.
Mme Frulla-Hébert: On est à Québec
là. Pour l'instant, on s'en va... C'était votre temps, ça,
1985-1986? Vous étiez à 2,3 %; nous sommes à 3,8 %. Il ne
faut pas réserver, non plus, à nos communautés
culturelles, le même sort que l'on a réservé pendant
très longtemps aux femmes, c'est-à-dire de les avoir là,
parce qu'on fait un effort, puis, nonobstant la compétence, parce que,
de toute façon, dans le dossier, ça nous a fait plus de tort que
de bien. Alors, ce qu'il faut, c'est essayer, à l'intérieur
même de nos programmes, d'être très vigilants au niveau de
la représentativité, d'une part, oui, mais, d'autre part,
dépendant aussi des compétences.
Maintenant, ce qu'on fait en termes de programmes, je viens de vous en
mentionner un, c'est que, quand on ouvre ou qu'on encourage et qu'on paie pour
l'accès de nos représentants compétents de nos
communautés culturelles à l'intérieur même des
médias... Le programme que nous avons signé il y a deux jours,
qui va être annoncé probablement d'ici la semaine prochaine ou 15
jours, par une conférence de presse, à ce moment-là, c'est
une action pour encourager les communautés culturelles à
l'intérieur même du milieu.
M. Boisclair: Comment le gouvernement va-t-il réussir
à atteindre un objectif de 12 %? Il faut le moindrement que l'ensemble
des ministères...
Mme Frulla-Hébert: Ça ne veut pas dire que je vais
en avoir 12 % chez nous.
M. Boisclair: Non, non, je n'ai pas dit que ça voulait
dire 12 % chez vous...
Mme Frulla-Hébert: Ce n'est pas parce que je ne veux
pas.
M. Boisclair: Mais ça veut dire quand même que
l'ensemble des ministères va devoir amener une certaine
contribution.
Mme Frulla-Hébert: Oui.
M. Boisclair: Et, dans ce sens-là, écoutez, de
1985, par rapport aux prévisions de 1991, c'est neuf personnes de plus
seulement représentant les communautés culturelles sur un
personnel d'environ 1100 employés, si je ne m'abuse.
Concrètement, qu'est-ce que le ministère entend faire à
cet égard pour essayer d'améliorer la situation? Et c'est le
même problème qui se pose dans l'ensemble des ministères.
Mais si on veut atteindre ce taux de 12 % que le gouvernement s'est
fixé, il va falloir que l'ensemble des ministères se mettent
à contribution, avec les mêmes problèmes dont parle M.
Pigeon. Vous êtes à Québec. Mais comment on va y arriver
à ces 12 %? Est-ce que vous pensez que le gouvernement va être
capable d'y arriver?
Une voix: C'est plus difficile.
Mme Frulla-Hébert: C'est plus difficile.
C'est-à-dire qu'il y a deux choses. Premièrement, je vous l'ai
dit, on est extrêmement vigilants quant à la
représentativité des femmes, des communautés culturelles
et aussi des handicapés.
Il va y avoir et il y a maintenant une volonté formelle au niveau
du ministère qui demande une représentativité égale
à celle de la population; il faut contribuer, nous autres aussi,
évidemment, à l'atteinte de ces 12 %, d'une part.
Deuxièmement, on fait des progrès sensibles, mais je refuse aussi
de vous dire que nous allons engager des communautés culturelles pour
les engager. Il faut quand même que les gens qui représentent les
communautés culturelles aient les compétences nécessaires
pour les postes ouverts, d'une part; c'est-à-dire qu'à
qualité égale, quand il y a besoin, nous favoriserons, mais on ne
fera pas exprès. Comme je vous dis, le traitement qu'on a fait aux
femmes les dernières années, ça n'a pas avantagé
personne. Il y a une autre chose aussi, c'est que nous avons, nous autres, la
chance d'en engager, puisque nous avons neuf langues
représentées, par exemple, à Communication-Québec
où ce sont tous des représentants, ou la plupart, de ces
différentes communautés qui assurent le service. Alors, on fait
notre possible, nous sommes vigilants. Il y a des augmentations, ce n'est pas
l'idéal. Et, dans l'ensemble, la seule chose que je peux vous dire,
c'est que nous allons être extrêmement vigilants pour, dans les
années à venir, avoir une représentativité, tenant
compte aussi que nous sommes à Québec.
M. Boisclair: Est-ce que je dois comprendre alors que la ministre
pense que l'objectif du 12 % fixé par son gouvernement est...
Mme Frulla-Hébert: ...inatteignable? Absolu-
ment pas.
Le Président (M. Khelfa): Pas de problème. Mme
Frulla-Hébert: Absolument pas. M. Boisclair: ...à
toutes fins, inatteignable?
Mme Frulla-Hébert: Non, pas du tout. Au contraire. Tout
dépend des ministères. Je regarde mon ministère qui est
situé à Québec; dans notre cas à nous, ça a
été plus difficile. Il ne faut pas oublier, non plus, que le
ministère des Communications, c'est un ministère - je le disais
tantôt dans mon discours - qui a une certaine magie, ce qui fait qu'on
garde le monde longtemps, et que si, en 1985-1986, il y avait 2,3 % de gens qui
représentaient une communauté culturelle, on fait notre possible,
mais il n'y a pas tant de monde qui nous quitte, non plus. Alors, il faut quand
même remplacer par des postes et, comme vous voyez, avec notre
rationalisation, on ne crée pas de postes, non plus. Alors, il faut
aller au fur et à mesure du besoin du ministère, en fait, des
besoins en personnel du ministère. Alors, la seule chose que je peux
dire, c'est que je vous promets d'être extrêmement vigilante, et,
dans les 12 % du gouvernement, ce qui inclut le gouvernement dans son entier,
ce n'est pas du tout inatteignable, au contraire.
Le Président (M. Khelfa): Merci, Mme la ministre-
Soutien administratif et technique
M. Boisclair: On va sauter, Mme la ministre, au programme 1,
élément 2, Soutien administratif et technique. Il y a une hausse
importante des effectifs, de 87 à 109.
Mme Frulla-Hébert: Un instant. Soutien administratif et
technique? De 14 000 000 $ à 15 000 000 $?
M. Boisclair: Non, je parle des effectifs, Mme la ministre.
Le Président (M. Khelfa): 1.3?
M. Boisclair: 1.2.
Le Président (M. Khelfa): 1.2.
Mme Frulla-Hébert: Soutien administratif, programme 1,
élément 2? Est-ce que c'est ça?
M. Boisclair: Programme 1, élément 2, c'est
ça.
Mme Frulla-Hébert: C'est tout simplement à cause du
transfert de la Direction de la planifi- cation et de la programmation.
Là-dessus, je peux vous présenter notre directeur du soutien
administratif et technique, M. Brulotte.
Le Président (M. Khelfa): Voulez-vous vous identifier
avant, s'il vous plaît?
M. Brulotte: Merci, M. le Président. Raynald Brulotte,
directeur général de l'administration.
Le Président (M. Khelfa): Merci.
M. Brulotte: Effectivement, au cours de l'exercice 1989-1990, le
ministère a procédé au transfert de la
responsabilité de la Direction de la planification stratégique du
programme 1, élément 1, au programme 1, élément 2,
et ça représentait une douzaine d'effectifs. Alors, c'est ce qui
explique, au niveau des effectifs, l'écart que vous observez dans notre
cahier. (15 heures)
M. Boisclair: Parfait. On va continuer, toujours dans le
même bloc, toujours dans la Direction générale de
l'administration. Le Vérificateur général formulait
certaines recommandations concernant le fonds renouvelable des publications
gouvernementales. Il disait: Des mesures devraient être prises afin de
compléter l'implantation de logiciels; d'ici là, le fonds devra
mettre en place des contrôles comptables plus adéquats. Je
voudrais profiter de l'occasion pour soulever toute la question des fonds avec
les objectifs auxquels je souscris, la pertinence des fonds,
l'imputabilité et tout ce qu'on voudra, associer des coûts aux
dépenses qui sont faites. Cependant, lorsqu'on regarde
l'évolution de l'importance des fonds dans les revenus du
ministère, il y a un tableau qui illustre très bien, en page IX,
jusqu'à quel point les fonds ont pris beaucoup d'importance dans
l'évolution du budget global du ministère. Ce qui m'amène
en rapport avec la question et les commentaires qui ont été
formulés par le Vérificateur général concernant le
fonds renouvelable de publications gouvernementales sur la gestion de ces
fonds-là, sur la façon dont... Je sais qu'il y a des efforts
importants qui vont être consacrés pour avoir une
comptabilité, des exercices financiers qui vont pouvoir se comparer
d'année en année, peut-être une comptabilité
unifiée avec des principes qui seront les mêmes et tout ça.
J'aimerais vous entendre parler, s'il vous plaît, là-dessus,
particulièrement aussi quant aux commentaires du Vérificateur
général sur le fonds des publications gouvernementales.
Mme Frulla-Hébert: Là-dessus, je vais passer la
parole à M. Brulotte, puisqu'il est là-dedans tout le temps.
M. Pigeon: Oui, mais je peux...
M. Boisclair: Parce que le Vérificateur
général a été assez sévère sur
les fonds.
Le Président (M. Doyon): M. le sous-mi-nistre, vous voulez
répondre?
M. Pigeon: Oui, je peux y répondre très très
facilement. Essentiellement, sur les commentaires du Vérificateur
général, le Vérificateur général nous
demandait des choses que nos systèmes informatiques n'étaient pas
capables de livrer. Alors, il a fallu entreprendre une démarche qui a
été assez longue et qui, en bonne partie, a abouti, le 1er avril
dernier, par la mise en place d'un système comptable unifié pour
les quatre fonds. D'ailleurs, plus que ça, le Contrôleur des
finances qui contrôle les systèmes qui sont à
l'intérieur de ces ordinateurs, qui approuve les plans comptables qui
s'y trouvent, et le Conseil du trésor nous ont demandé
d'envisager que ce système comptable unifié qui sert les quatre
fonds, comme je vous le dis, qui est en vigueur depuis le 1er avril, devienne
le futur système comptable unifié pour l'ensemble du gouvernement
du Québec et tous ses fonds spéciaux et renouvelables dans tous
les ministères et organismes. Alors, avec ça, on va être
capables de satisfaire, je pense, toutes les demandes du Vérificateur
général.
Le Président (M. Doyon): On s'en réjouit, M. le
sous-ministre.
M. Boisclair: Est-ce qu'il y avait un certain nombre de
commentaires qui étaient formulés quant à - on en a
parlé à l'occasion des engagements financiers avec M. Delwasse -
toute la question de l'informatique? Au niveau de la sécurité
informatique, au niveau des programmes de relève, est-ce que, dans le
cas du ministère des Communications, le ministère répond
à l'ensemble des critères qui ont été
soulevés par le Vérificateur général? Parce qu'il
ne donnait pas la liste des ministères. Il disait: Trois
ministères sur 12 n'ont pas de système de relève; quatre
sur cinq n'ont pas de...
Mme Frulla-Hébert: Nous, on a nos systèmes de
relève.
M. Boisclair: Des systèmes de relève, des
systèmes de sécurité qui sont conformes au...
Mme Frulla-Hébert: Oui, oui, parce qu'il faut quand
même prêcher par l'exemple. Au niveau du ministère,
évidemment, notre technologie, on essaie de l'avoir la plus à
date, en fait, et la plus développée possible. On s'essaie
souvent, on fait souvent des essais sur nous-mêmes et on essaie de
prêcher par l'exemple aussi. De toute façon, au niveau du
Vérificateur général, II n'y a aucun commentaire sur notre
ministère à ce sujet-là.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre.
M. Boisclair: Je tiens à souligner, par exemple,
l'importance des efforts. J'étais content de le voir, lorsque vous
disiez: Un système comptable unifié pour les quatre fonds, des
règles de procédure administrative pour assurer
l'uniformité de l'interprétation. Parce que je me suis
amusé à essayer de regarder un certain nombre d'états
financiers que vous m'aviez fournis, et ce n'était pas chose simple de
pouvoir comparer les uns aux autres et puis d'essayer d'analyser un certain
nombre de ratios, et ça, ce sera fait pour le prochain exercice
financier.
M. Pigeon: C'est en place.
M. Boisclair: C'est en place maintenant?
M. Pigeon: Oui.
M. Boisclair: Parfait. Rapidement, en page 13, il y a un document
"Le portrait des communications au Québec" qui a été
produit. S'il y avait juste moyen d'en avoir une copie; c'est un document que
je n'ai pas, j'ai regardé dans mes choses.
Mme Frulla-Hébert: De?
M. Boisclair: On dit: II y a des études qui ont
été faites...
Mme Frulla-Hébert: "La prospective technologique:
modèle d'analyse du système"?
M. Boisclair: Oui, c'est ça.
Mme Frulla-Hébert: II n'y a pas de problème.
M. Boisclair: Ceux-là, je les ai, mais "Le portrait des
communications au Québec", je ne l'ai pas.
Mme Frulla-Hébert: Parfait.
M. Boisclair: Si vous pouviez juste me le faire parvenir, s'il
vous plaît.
En page 14, au processus budgétaire, qui m'amènera
peut-être, à parler des crédits périmés. Je
vais juste prendre mes notes.
Crédits périmés
Les crédits périmés au ministère des
Communications, excluant les organismes, s'établissent depuis 1985-1986
à 4,4 % du budget en 1985-1986. En 1986-1987, 5 %, en 1987-1988, 3,4 %,
et en 1989-1990, 4,2 % ou 4 800 000 $. Est-ce que la ministre pourrait nous
justifier ces crédits périmés là et nous faire part
aussi de la
liste détaillée? Parce que ce qu'on a comme liste de
crédits périmés, on l'a tout simplement par programme et
par élément, mais II serait intéressant de voir la liste
détaillée des crédits périmés.
Mme Frulla-Hébert: On peut vous donner la liste
détaillée. Les crédits périmés cette
année ont été de 5 000 000 $ sur un budget de 120 000 000
$, ce qui fait que nous avons travaillé, en théorie, avec 115 000
000 $. Ça ce sont les crédits périmés obligatoires.
Quant aux crédits périmés structurels, c'est-à-dire
qu'il y a toujours de l'argent qu'on finit par ne pas dépenser à
cause du système. Donc, le périmé obligatoire était
de 5 000 000 $, mais il y a des crédits périmés
structurels. Sur les 115 000 000 $ que nous avions, finalement, à notre
disposition, nous avons réussi à ne pas dépenser 61 000 $,
ce qui est une première dans un ministère. Donc, la performance a
été excellente. C'est sûr que, dans la politique
gouvernementale, quand on parle de contrôle de déficit puis qu'on
parle d'assainissement des fonds publics, c'est sûr qu'à un
certain moment donné, les ministères - et le nôtre en fait
partie - finalement, sont obligés de périmer certains
crédits. Ce qu'on fait, nous, c'est qu'on essaie le plus possible de
périmer au niveau de la gestion, de périmer au niveau de
l'interne, de sorte à ne pas toucher d'abord les budgets de transfert,
le moins possible, et aussi les subventions que l'on donne à nos
organismes. Ce qu'on fait, et vous l'avez vu de toute façon, au niveau
du tableau général de notre gestion, c'est de créer des
fonds, puis on essaie d'avoir une gestion extrêmement serrée, une
gestion administrative, pour ne pas affecter nos fonds de transfert.
M. Boisclair: Mais quand vous parlez des crédits
périmés obligatoires, c'est suite à une directive du
Conseil du trésor...
Mme Frulla-Hébert: C'est 5 000 000 $, oui, Conseil du
trésor.
M. Boisclair: Suite à une directive du Conseil du
trésor?
Mme Frulla-Hébert: Oui.
M. Boisclair: Qui est venue quand?
Mme Frulla-Hébert: La directive du Conseil du
trésor est venue...
M. Boisclair: En début de... Mme Frulla-Hébert:
M. Brulotte.
M. Brulotte: II y a eu trois vagues de gel de crédits. Il
y en a eu une au mois de juillet de 4 000 000 $, une autre au mois d'octobre de
1 000 000 $, qui a été complétée finalement au mois
de février par une dernière vague de 171 000 $.
M. Boisclair: Et là, vous allez nous fournir la liste
détaillée de où ça a été
périmé? Et pour cette année, qu'est-ce que vous anticipez
comme crédits périmés?
Mme Frulla-Hébert: Je dois vous dire sincèrement
que, pour cette année, quand nous avons fait les budgets cette
année, il y a une mesure, aussi, qui nous a été soumise
obligatoire, qui est une espèce de mesure paramétrique, ce qui
fait que cette année nous avons contribué de façon
très juste et très serrée. Nous avons suivi, si on veut,
à la lettre les directives du Conseil du trésor, en bons citoyens
ministériels. Par contre, avec une mise en garde, c'est-à-dire
qu'on a demandé au Trésor aussi d'essayer le plus possible de
nous garder notre masse monétaire, pour qu'on puisse planifier à
l'avance. Alors, c'est sûr que, si le gouvernement se retrouve en
position économique plus difficile, là on va peut-être
être obligés de donner notre part aussi, mais on va essayer le
plus possible de faire des représentations pour que, parce qu'on a
beaucoup contribué, nos budgets soient le moins touchés possible.
Si jamais. Mais pour l'instant, pas de nouvelles, bonnes nouvelles.
M. Boisclair: Donc, il n'y a pas de directive à cet
égard...
Mme Frulla-Hébert: Pas pour l'instant, non. M.
Boisclair: Pas pour l'instant. Mme Frulla-Hébert: Pas
à midi.
Grand Prix des communications
M. Boisclair: Pendant qu'on parle d'argent périmé,
dans les crédits on ne retrouve plus pour le prix des
communications?
Mme Frulla-Hébert: Le Grand prix des communications?
M. Boisclair: Oui.
Mme Frulla-Hébert: Ah! le programme du Grand prix... Je ne
sais pas, là...
M. Boisclair: Qu'est-ce qui...
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que le
Grand prix des... Oui, oui... Le programme du
Grand prix des communications cette année, ce qu'on aimerait
faire c'est d'institutionaliser le
Grand prix des communications et de le faire un peu dans l'esprit, si on
veut, de l'Ordre du
Québec. Il y a tellement de prix, maintenant, qui se donnent dans
les communications, que ce soit
le Mondial, que ce soit au Publicité Club, que ce soit les
différents prix, le Marketing Award, etc. On va essayer cette
année au niveau du Grand prix des communications d'en faire vraiment la
récompense ultime des communications à l'industrie. On va
peut-être changer... C'est pour ça d'ailleurs que le Grand prix
des communications n'a pas eu lieu en mai. C'est pour nous donner le temps.
J'aimerais l'avoir, on va l'avoir d'ailleurs en septembre, octobre ou novembre,
dépendant du Mondial de la publicité qui a lieu cette
année, pour ne pas que ça se chevauche. Et on va essayer
justement de l'institutionnaliser. Donc, on va changer la formule. Le budget
est à la Direction des communications et ça fait partie du budget
de fonctionnement. Mais on va essayer vraiment de changer la formule et d'en
faire un prix d'élite, d'en faire justement la récompense ultime.
Finalement, ça passe quasiment inaperçu à travers tous les
autres.
M. Boisclair: Mais c'est parce qu'il n'y a pas d'argent aux
crédits cette année. Vous me dites...
Mme Frulla-Hébert: Non, ça fait partie du budget de
la Direction des communications. Ça fait partie du budget de
fonctionnement de la Direction des communications.
M. Boisclair: Et combien prévoyez-vous à
l'intérieur du budget régulier?
Mme Frulla-Hébert: Dans l'ensemble, on prévoit
à peu près 80 000 $, pour couvrir la mise en nomination, pour
couvrir la publicité que l'on fait autour, pour couvrir les prix, pour
couvrir l'émission de télévision, la réception,
etc.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre.
Mme Frulla-Hébert: Ça va me faire plaisir d'inviter
la commission de la culture en général aussi.
Le Président (M. Doyon): Bonne idée.
M. Boisclair: L'information, moi je l'avais prise au niveau des
crédits de transfert. Il y avait 10 000 $ en crédits de transfert
pour le prix des communications, donc qui a été remis, je
présume, au gagnant.
Mme Frulla-Hébert: C'est ça. C'est qu'il y avait
cinq bourses de 2000 $. Avant, on avait cinq bourses de 2000 $, donc c'est de
l'argent comptant. Maintenant, ce que l'on fait, parce qu'on s'est
aperçu que donner une bourse de 2000 $ à M. Chagnon, c'est
à peu près inutile parce qu'il en vaut 360 000 000 $, alors, nous
ce qu'on a décidé de faire, c'est de leur donner, cette
année, une très belle médaille qu'ils peuvent garder
vraiment comme prix et la montrer. Quand on parle d'institutionnalisation,
c'est ce qu'on va faire.
Publicité gouvernementale
M. Boisclair: Parfait. Le programme 2. On parlait de
publicité, Mme la ministre. On a eu l'occasion d'en discuter à
l'occasion d'un projet de loi, si je ne m'abuse.
Mme Frulla-Hébert: Oui.
M. Boisclair: Je voudrais juste rappeler l'engagement du Parti
libéral en 1985 qui était de mettre en place un cadre juridique
destiné à régir la publicité gouvernementale,
d'instituer un mécanisme de plaintes pour tout citoyen estimant que la
publicité gouvernementale ne respectait pas les normes
édictées, de rendre la Commission d'accès responsable de
ce mécanisme et de déposer devant l'Assemblée nationale un
rapport annuel sur la publicité gouvernementale. Ça,
c'était l'engagement de 1985 du Parti libéral. On constate que
rien n'a été fait et que le gouvernement libéral a
maintenu, après un fléchissement en 1986-1987, le même
niveau de dépenses en publicité gouvernementale qu'il
décriait tant lorsqu'il était dans l'Opposition.
Mme Frulla-Hébert: Non, non, non, non.
M. Boisclair: En 1989-1990, 19 000 000 $ ont été
dépensés en publicité gouvernementale. J'aimerais
reprendre tout simplement cet engagement et demander à la ministre ce
qu'il en advient.
Mme Frulla-Hébert: Bon, deux choses. Comme on l'avait dit
lors de la discussion du projet de loi, ce qu'on a fait et ce qui est encore
beaucoup plus non seulement pratique mais beaucoup plus valable, c'est de
soumettre une directive qui est présentement au Conseil du
trésor, et le Trésor approuve, à partir de cette
directive, si oui ou non il y a besoin de publicité, d'une part.
Deuxièmement, nous travaillons présentement aussi à
établir des normes - elles vont sortir en septembre - très
spécifiques non seulement quant à l'attribution de contrats,
parce qu'on l'a, mais aussi au niveau de la pertinence de la demande de
certains ministères, parce qu'on l'analyse, quant à la
publicité. (15 h 15)
Maintenant, quand on parle de publicité, on se disait que si on
faisait les mêmes chiffres en dollars constants à partir de 1984
à maintenant, on est quand même à 50 % de moins de ce qui
se dépensait en 1984. Ceci dit, au niveau de tout le dossier
publicitaire, d'année en année, il y a différents besoins.
La politique du ministère des Communications, quand on accepte ou non
une
publicité, c'est de savoir si la publicité se doit
d'être Informath/e. Non pas institutionnelle ou propagandiste, mais
vraiment informative. Alors, on a une directive, nous autres, au
ministère des Communications, qui prescrit les objets légitimes
de publicité. Maintenant, tout dépend des projets. Je vais vous
donner un exemple. Il y a une publicité qui se fait présentement
pour le projet PAIE, qui est un projet qui vient du ministère
Sécurité du revenu, et qui est une publicité qui est pour
informer les gens à employer les gens qui sont sur le bien-être
social, si on veut, et aussi pour revaloriser l'image de ces gens-là et
pour informer les gens qu'il y a un programme qui existe
d'employabllité. Alors, tout dépend des besoins du gouvernement,
tout dépend des programmes qui sont mis en place, et c'est ça qui
varie, finalement, le plus ou le moins du budget publicitaire du gouvernement.
Chose certaine, c'est que le gouvernement, depuis 1985, a vraiment tenu parole,
puisque, comme je disais. Oui, 19 000 000 $, mais, compte tenu des
augmentations au niveau des tarifs, au niveau des médias, augmentation
au niveau de la production, si on met tout ça ensemble, on est
même à 50 % en dollars constants de moins qu'en 1984. On a soumis
des directives, comme je dis, au Conseil du trésor, qui prescrivent les
objets légitimes, et la politique, c'est que toute publicité se
doit d'être informative. Alors, s'il y a des programmes qui sont mis sur
pied par les ministères où on doit informer la population, alors,
oui, il y aura publicité.
M. Boisclair: Est-ce que cette directive-là on pourrait en
avoir une copie?
Mme Frulla-Hébert: Elle est ici, oui.
M. Boisclair: Me l'envoyer avec les autres documents.
Mme Frulla-Hébert: Regarde, les éléments, le
ministère des Communications doit, bon, par exemple, aider les citoyens
à prendre l'initiative pour bénéficier d'un programme de
service gouvernemental. Donc, il y a publicité, si c'est pour aider ces
citoyens-là, informer la population relativement à la tenue d'une
enquête, d'une consultation publique, informer les citoyens sur les lois
et les règlements, promouvoir la réalisation d'objectifs
économiques bien précis, tel l'achat des produits
québécois ou des obligations d'épargne, par exemple, la
promotion du tourisme ou l'ouverture aux investissements étrangers,
promouvoir les objectifs de sécurité, de santé et de
scolarité, promouvoir la participation de la population aux
élections. Alors, c'est de la publicité pratique que j'appelle et
informative, mais on peut vous faire parvenir...
M. Boisclair: Mais il n'y a pas, ça ne pourrait pas...
Cette publicité, vous dites dans le document de présentation que
la hausse du budget est essentiellement due au budget supplémentaire qui
a été accordé pour la publicité pour le
ministère du Tourisme, c'est ce que vous invoquez, là, vous
dites: La hausse origine principalement...
Mme Frulla-Hébert: C'est parce que le budget du Tourisme,
oui, c'est le plus gros.
M. Boisclair: L'augmentation de budget au ministère du
Tourisme est alloué aux associations touristiques régionales.
L'idée d'un fonds pour... Ça ne devrait pas... Ces
activités-là, comme le ministère du Tourisme qui utilise
vos services pour lesquels vous payez, paient tout...
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire qu'ils paient
déjà. C'est-à-dire que, nous autres, ce qu'on fait...
M. Boisclair: Où est-ce que vous tracez la ligne, le fonds
puis le...
Mme Frulla-Hébert: Bon. Nous autres, il y a Fonds de
placement médias, par exemple.
M. Boisclair: C'est ça.
Mme Frulla-Hébert: O.K. Nous, on donne un service au
ministère qui est un service de consultation. Le ministère fait
une demande publicitaire; nous, on analyse selon les directives prescrites
s'ils ont droit, oui ou non, à de la publicité, si c'est
pertinent, d'une part, et on analyse aussi, on fait analyser par nos experts
leur demande de publicité quant aux coûts, leur demande de
publicité aussi quant aux médias à employer. Un
ministère peut dire: Je veux faire de la télévision. Nous,
on dit: Bien, ce n'est pas nécessaire. Donc, toute la
stratégie... Alors, on agit aussi comme consultants et on donne la
directive au Conseil du trésor, c'est-à-dire qu'au Conseil du
trésor, on dit oui ou non, et si on dit non, bien, le ministère
se voit refuser sa demande publicitaire, d'une part. Mais, deuxièmement,
ensuite, le ministère procède au choix d'agence. Donc, nous
sommes là aussi pour conseiller le ministère dans son choix
d'agence, une personne du ministère et une ou deux personnes de
l'entreprise privée connaissantes dans ce domaine. C'est comme ça
que ça fonctionne.
Une fois que l'agence est choisie, selon tes normes et critères
que l'on a établis, là, l'agence nous présente son plan
publicitaire ainsi que le plan médias, et c'est le ministère des
Communications, par le Fonds de placement des services en communication,
maintenant, mais qui était le Fonds de placement médias, qui
procède, avec l'agence de coordination aux médias, au placement
médias. Pour ça, le ministère nous donne 1,3 %, qui nous
paie 1,3 %, dans le Fonds, en plus, pour leur donner ce service-là.
M. Boisclair: Parfait. Cependant, pour revenir à la
publicité, à votre ministère, entre 1989-1990 et
1990-1991, il y a une hausse de 128 % ou 258 000 $ pour... Au ministère,
en tout cas, s'il y a bien un endroit où le ministère ne
lésine pas sur ses moyens, c'est bien sur la publicité. On parle
de dépenses obligatoires et de mandats, là. Les dépenses
obligatoires seraient 3,5 fois plus importantes en 1990-1991 qu'en 1989-1990.
Est-ce que la ministre pourrait justifier cette...
Mme Frulla-Hébert: C'est quel document?
M. Boisclair: C'est à la page 58 du cahier Étude
des crédits, partie II.
Mme Frulla-Hébert: Nous autres, nos dépenses
publicitaires à nous?
M. Boisclair: Oui.
Mme Frulla-Hébert: Bon, il y a deux choses. C'est qu'il y
a eu des dépenses obligatoires, qu'on dit, puis il y a eu les mandats,
c'est-à-dire ce qui a été donné et ce qui a
vraiment été dépensé. Alors, il faut seulement
faire attention, c'est qu'on a la programmation au niveau du mandat, par
exemple, c'était programmé, c'est-à-dire qu'on avait
prévu et estimé une dépense de 461 000 $, mais, en
théorie, nous avons dépensé 159 000 $.
M. Boisclair: On parle... Mme Frulla-Hébert: C'est
ça?
M. Boisclair: Là, je pense qu'on ne se suit pas, Mme la
ministre. En 1989-1990, les dépenses obligatoires étaient de
l'ordre de 20 000 $; en 1990-1991, elles sont de l'ordre de 91 000 $, si je me
fie aux chiffres que vous nous avez donnés.
Mme Frulla-Hébert: Ah boni...
M. Boisclair: Au niveau des mandats, on passera de 182 000
$...
Mme Frulla-Hébert: Oui, parfait..
M. Boisclair: ...à 370 000 $, ce qui fait une
augmentation, si on additionne les deux de 128 %, ou l'équivalent de 258
000 $...
Mme Frulla-Hébert: Non, non, fais attention, là.
C'est ce que je disais tantôt. Mais je vais répondre quand
même à la question: Pourquoi il y a une augmentation? Le mandat
est de 182 000 $. Nos prévisions - mais il faut aller prévision
par prévision - le mandat était de 182 000 $ quand les
prévisions étaient de 501 000 $. On a dépensé
moins, pas mal. Alors il faudrait quasiment comparer les 501 000 $ aux 461 000
$, si on veut, comme mandat. Ça, c'est prévu à
l'intérieur même des fonds, et ça ne veut pas dire que
l'année prochaine, on va dépenser cet argent-là. Par
contre, l'augmentation, bien il n'y en a pas d'augmentation de 501 000 $
à 461 000 $. Chose certaine, c'est que cette année, il y a un
projet qui est prévu et pour lequel on va être payés et
c'est un ajout, pour faire de la promotion. Communication-Québec diffuse
des renseignements du fédéral, et le fédéral nous
demande de faire de la publicité pour que les gens soient au courant que
Communication-Québec diffuse le renseignement, et le
fédéral va nous remettre - là, c'est à
l'intérieur - va nous repayer, si on veut, l'argent de publicité
dépensé pour faire leur promotion.
M. Boisclair: Comment...
Mme Frulla-Hébert: Juste une chose, la plupart des
publicités, c'est à l'intérieur même des fonds au
niveau du fonctionnement, et si on s'aperçoit, c'est beaucoup pour les
publications du Québec, pour les technologies de l'information, c'est
pour vendre, ià, des publications, essentiellement. Alors, c'est pour
ça que, souvent, on a un mandat qui est déterminé par le
fonds, qui dit: On va avoir besoin de tant pour la publicité pour
certains titres, et puis finalement on dépense beaucoup moins parce que,
ou les titres se vendent bien, ou on n'en a pas besoin...
M. Boisclair: Mais comment... Vous conviendrez avec moi, Mme la
ministre, qu'il y a des différences importantes entre la programmation
et les dépenses. Comment se font ces prévisions-là?
Mme Frulla-Hébert: Comme M. Pigeon était
responsable de Communication-Québec, il va répondre mieux que
moi.
M. Boisclair: Parce que ça, c'est du simple au double.
M. Pigeon: Entre autres, Mme la ministre parlait de la campagne
de renseignements fédérale. On l'avait envisagée l'an
dernier, et, entre autres dans le cadre des compressions budgétaires
qu'on nous a demandées au cours de l'année, on a réduit
nos dépenses publicitaires à l'os, littéralement, ce qui
fait que l'écart entre les prévisions et la réalité
s'est avéré beaucoup plus grand, et qu'entre autres, dans le cas
du fédéral, on a aussi la campagne qui s'ajoute cette
année.
M. Boisclair: Le fédéral vous compensera pour une
somme de...
M. Pigeon: Le fédéral d'ailleurs nous
compense pour l'ensemble, tout ce qu'il nous en coûte pour fournir
le renseignement, je vais vous dire, de mémoire, c'est aux environs de
750 000 $ par année, la compensation que le fédéral nous
verse et verse au fonds consolidé. Le Conseil du trésor nous
compense ensuite dans nos budgets pour rendre ce service-là.
M. Boisclair: Deux dernières questions...
La Président (M. Doyon): Un instant. M. le
député de Richelieu.
M. Khelfa: Merci, M. le Président. Juste une question.
Concernant la publicité sur la chanson française, c'est combien
la part du gouvernement du Québec par rapport à la part du
gouvernement du Canada?
Mme Frulla-Hébert: Pour la semaine de la chanson
française?
M. Khelfa: Oui.
Mme Frulla-Hébert: On a déboursé, nous, au
ministère des Communications, 37 500 $ les Affaires culturelles, 37 500
$ et, si ma mémoire est bonne, le fédéral a donné
une part équivalente.
M. Khelfa: Ça veut dire 50-50?
Mme Frulla-Hébert: Oui. Je pense que le
fédéral, si ma mémoire est bonne, a dépensé
75 000 $. C'est ça, c'est la moitié par le fédéral.
75 000 $ par le fédéral, 37 500 $ par nous et 37 500 $ par les
Affaires culturelles.
M. Khelfa: Toute l'opération, c'est 150 000 $.
Mme Frulla-Hébert: Oui. Enfin, 75 000 $ plus 75 000 $.
M. Khelfa: Merci.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le
député.
M. Boisclair: Une petite question encore sur cet
élément. Concernant la participation de
Communication-Québec à la campagne d'information sur la loi du
patrimoine familial - si vous faites du bureau de comté, vous savez
jusqu'à quel point les gens nous questionnent sur cette loi - quelle a
été la participation de Communication-Québec dans
l'information sur la Loi sur le partage du patrimoine familial? Qu'est-ce que
Communication-Québec a l'intention de faire? Bien des gens
réclament une vaste campagne de publicité à l'égard
de ce projet de loi.
Mme Frulla-Hébert: Oui. D'abord, je vais répondre
brièvement et je vais passer la parole à ma sous-ministre, Mme
Brigitte Bourque. Communication-Québec a publié toutes les
explications au sujet de cette loi. Maintenant, au sujet de la publicité
de Communication-Québec, il y aura une campagne de renseignement pour
faire savoir que cette publication existe. Par contre...
M. Boisclair: Vous me dites qu'il y aura une campagne qui sera
faite?
Mme Frulla-Hébert: En fait, une campagne de promotion pour
faire savoir que cette publication existe. Je vais passer la parole à
Brigitte Bourque. Il y a juste une chose, par exemple, il faut faire bien
attention. C'est que la loi 146 provient d'un autre ministère. Alors
c'est à ce ministère à demander une campagne de promotion
et de publicité au ministère des Communications. Nous, on voit si
on l'approuve, etc., donc, quels sont les besoins, et on conseille sur le genre
de campagne. À ce moment-là, c'est le ministère qui met
sur pied la campagne. On est consultant à l'intérieur de
ça. On ne peut pas arriver et dire au ministère: Vous avez besoin
d'une campagne. Il faut que le ministère vienne nous voir pour nous
dire: On a besoin d'une campagne.
M. Boisclair: Qu'il fasse la demande. Parfait. Le
Président (M. Doyon): Mme Bourque. Mme Frulla-Hébert:
Mme Bourque.
Mme Bourque: C'est tout à fait exact ce que dit Mme la
ministre. Le rôle qu'on joue, c'est de façon
générale un rôle de service auprès des
différents ministères qui nous le demandent. On les aide souvent
à organiser, par exemple, des séances d'information dans les
différentes régions du Québec. On aide à
l'organisation même de la conférence de presse, ou bien de la
séance d'information, ou de la rencontre de presse avec les
journalistes. Évidemment, nos gens en région connaissent bien la
presse régionale. C'est le genre de services qu'on va offrir aux
différents ministères qui ont des programmes ou des projets de
loi, c'est-à-dire des lois ou quelque information que ce soit à
communiquer à la population.
Le Président (M. Doyon): Merci.
M. Boisclair: Toujours dans l'information. Vous avez parié
tout à l'heure dans votre présentation, Mme la ministre, du
comité interministériel qui a défini un certain nombre de
modalités de coordination et de communication en situation d'urgence. Il
y a un plan, je présume, qui existe.
Mme Frulla-Hébert: Je peux vous le faire parvenir.
M. Boisclair: Pouvez-vous me faire parvenir ce
plan-là?
Mme Frulla-Hébert: Oui.
Radio et presse communautaires PARC
M. Boisclafr: Merci. Alors, deux autres dossiers avant qu'on
puisse passer peut-être à Radio-Québec, tout à
l'heure. Le dossier des radios communautaires et, ensuite, on abordera le
dossier du partage des compétences. Il existe essentiellement deux
programmes, qui sont le programme PARC et le programme PADIC. J'aimerais
demander peut-être à ce moment-ci à la ministre quelle est
sa vision du développement des entreprises de communication
commumunau-taires au Québec, autant écrites que
radiophoni-ques.
Mme Frulla-Hébert: Deux choses. Pour le programme PARC,
qui est essentiellement un programme d'aide au communautaire, cette
année, nous avons gelé le budget. Compte tenu justement de la
situation financière, nous avons, comme Je le disais tantôt,
gelé notre budget à 1 200 000 $. Ce budget-là a
été fixé, au Conseil du trésor, pour trois ans.
Maintenant, ça ne veut pas dire... Autrement dit, à moins qu'il
n'y ait des désastres énormes, qu'on nous demande de couper
massivement au gouvernement, mais on s'engage quand même à garder
les mêmes sommes. (15 h 30)
Maintenant, on a établi des paramètres très
très spécifiques. Les médias communautaires sont en soi
des médias qui sont extrêmement utiles à la population,
mais il faut dans une certaine mesure établir certaines
priorités. Il y en a qui sont plus utiles que d'autres. Pourquoi? Je le
mentionnais tantôt, c'est surtout au niveau des régions
éloignées et au niveau des ethnies qui ont moins
accès.
Maintenant, il faut faire des choix. À 1 200 000 $, il faut faire
des choix. Selon mon orientation, provenant des médias moi-même,
je préfère encourager, développer, assurer aussi le
soutien à certains médias pour qu'ils deviennent eux-mêmes
autonomes, de telle sorte qu'on libère en même temps de l'argent
et des budgets pour en encourager d'autres. Je préfère aider ceux
qui fonctionnent très bien que soutenir, pour le fait de soutenir et
s'en faire bonne conscience, les médias qui vivotent et qui vivoteront
tout le temps. Ça, je veux mettre ça très très
clair.
Alors, les médias, pour nous, c'est d'abord un choix qui a
été fait en 1985-1986, dans Bilan et perspectives. On
disait qu'il fallait d'abord et avant tout assurer un service local
d'information et de traitement de divers aspects de la vie de la
collectivité qui est desservie. Notre programme se divise en trois
volets: on veut aider à l'implantation, on aide au soutien et on aide au
développement.
M. Bolsclair: De quoi?
Mme Frulla-Hébert: Nos objectifs sont de favoriser le
développement de services radiopho-niques - ça, c'est important -
dans les régions mai desservies et d'encourager la programmation
communautaire, l'information locale et les émissions ethniques. Alors,
on part là-dessus, et les 1 200 000 $ seront distribués en
fonction de ça. On veut encourager l'autofinancement, on veut aider au
niveau de l'autofinancement et, aussi, on veut encourager la chanson
francophone au niveau des médias communautaires. Ça, c'est
nouveau cette année, je voudrais travailler avec l'association des
radios communautaires, surtout, pour en faire un bassin de telle sorte que ces
gens-là, telle que CIBL à Montréal, développent des
talents et puissent se replacer à la radio professionnelle, de telle
sorte aussi qu'on en fait une école de pratique et de formation. C'est
à peu près, dans l'ensemble, les orientations qu'on veut prendre
au niveau des communautaires.
Maintenant, au niveau de la radio, de la télévision et de
l'écrit, on va aborder cela tout de suite.
M. Boisclair: De l'écrit, surtout.
Mme Frulla-Hébert: On favorise la radio d'abord et avant
tout. Finalement, la télévision communautaire, on a fait le choix
il y a trois ans. Quant aux télévisions communautaires, on
subventionne l'association des télévisions communautaires. On ne
subventionne plus les télévisions communautaires.
M. Boisclair: Au fédéral.
Mme Frulla-Hébert: Et il y a trois ans, ces
télévisions sont devenues autonomes.
M. Boisciair: Financées en grande partie par le
fédéral.
Mme Frulla-Hébert: Pardon?
M. Boisclair: Financées en grande partie par le
fédéral.
Mme Frulla-Hébert: Elles sont financées et par le
fédéral... C'est correct, il fait sa "job". Elles sont devenues
autonomes finalement. Quand même, il faut regarder le Québec, et
on n'est pas dans une région désertique médiatique. On est
quand même très bien servi au Québec en matière de
médias. Ah oui! on est quand même très bien servi en
médias, spécialement les grands centres.
M. Boisclair: Si vous me permettez...
Mme Frulla-Hébert: Oui, je suis d'accord avec vous. Dans
les centres éloignés, il faut quand même assurer et
supporter.
M. Boisclair: Si vous me permettez rapidement, moi,
j'étais à Rivière-du-Loup la semaine dernière et la
radio qu'on entendait, c'était la radio du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Juste pour vous dire...
Mme Frulla-Hébert: Communautaire?
M. Boisclair: Non, non, la radio commerciale.
Mme Frulla-Hébert: Bien oui. Mais il y a une radio
communautaire. Moi, je suis d'accord avec vous là-dessus.
M. Boisclair: II n'y a pas de radio communautaire là.
Mme Frulla-Hébert: C'est qu'à
Rivière-du-Loup, finalement, II y a deux radios communautaires.
Une voix: ...et une radio privée...
Mme Frulla-Hébert: Ah! c'est ça. Il y a une radio
communautaire et une radio privée à Rivière-du-Loup, bien
oui.
M. Boisclair: Moi, les informations que j'ai...
Mme Frulla-Hébert: Bien oui. Depuis, c'est Radio-Nord qui
a ça.
M. Boisclair: La radio communautaire est fermée à
Rivière-du-Loup et il y a apparemment un projet... Mais peu importe la
situation à Rivière-du-Loup...
Mme Frulla-Hébert: On favorise les régions
éloignées.
M. Boisclair: Là, vous m'avez parié des radios.
Est-ce que vous pouvez me faire parvenir les grilles d'analyse pour les
demandes dans le cadre de PARC?
Mme Frulla-Hébert: Les normes? Oui, pas de
problème.
M. Boisclair: Les grilles d'évaluation de PARC. Vous
pouvez me faire ça? Maintenant, vous m'avez parlé de la radio et
on sait déjà que les télévisions communautaires
sont financées en grande partie par le fédéral, alors les
grands oubliés sont les gens de la presse écrite.
Mme Frulla-Hébert: Bien, enfin, les oubliés!
PADIC
M. Boisclair: Ces gens-là, il a fallu qu'ils fassent
plusieurs efforts juste pour avoir le financement de 45 000 $ qui avait
été promis par votre prédécesseur, M. Dutil.
Ça n'a pas été simple de l'avoir pour eux autres. Juste
rapidement, les gens de l'AMECQ, particulièrement, vous font parvenir
des documents qui démontrent qu'il est impossible pour eux de
fonctionner en ne soumettant que des projets qui devraient correspondre au
cadre du PADIC, parce que c'est la seule façon pour eux autres de s'en
sortir. J'aimerais ça vous entendre parler là-dessus, parce que
je pense que la presse communautaire joue un rôle important, surtout en
région. Les gens là-bas réclament une aide pour le
démarrage et aussi une aide pour les gens des régions
éloignées pour les services de première ligne, mais ne
reçoivent aucun financement, avec les conséquences qu'on
connaît. Cela a occasionné la fermeture d'une dizaine de journaux
écrits communautaires.
Mme Frulla-Hébert: Nous...
M. Boisclair: Et je terminerai là-dessus...
Mme Frulla-Hébert: Oui
M. Boisclair: ...en disant que, chaque fois qu'ils veulent
adresser une demande dans le cadre du PADIC, ils se font dire: Ça ne
vaut même pas la peine que vous en présentiez.
Mme Frulla-Hébert: Premièrement, la situation du
Québec est celle-ci, il y a 250 hebdos au Québec. Ce soir, je
m'en vais à Saint-Jean justement, dans le cadre de la
célébration du Canada français à
Saint-Jean-sur-Richelieu, qui, à 135 ans, est un de nos plus vieux
hebdos. Alors, à 250 hebdos, il y a quand même beaucoup de
régional et de local de couvert. Je veux mettre ça très
clair. Deuxièmement, au sujet de l'AMECQ, nous avons subventionné
cette année au coût de 31 000 $ l'Association des médias
écrits communautaires et nous avons participé pour 9500 $
à l'organisation de son congrès annuel, celui de l'AMECQ.
On préfère encourager les associations; on le dit: On
n'ira pas à la pièce, on préfère encourager
l'Association, et c'est à l'Association, c'est son devoir, d'organiser,
de structurer, de telle sorte que les médias communautaires vivent et
vivent bien. Je disais tantôt, et ça se rapporte autant aux
niveaux médias communautaires écrits que radiophoniques, que nous
encourageons aussi l'autofinancement, alors les moyens d'autofinancement. On a
du personnel à leur disposition au ministère pour aider et
conseiller les associations elles-mêmes à bien se structurer.
Maintenant, je l'ai dit tantôt: donner des subventions pour en
donner, c'est facile. C'est
facile de la part du gouvernement, ça nous donne bonne presse et
ça nous donne à tous bonne conscience. Mais c'est donner des
subventions, en disant que ces subventions-là doivent avoir non
seulement un objectif, mais, à un certain moment donné, aider
à assurer la pérennité. On ne deviendra pas le "centraide"
des médias communautaires. Ce qu'on va faire, c'est subventionner de
façon positive pour que les médias communautaires puissent
ensuite partir de cet argent-là, se structurer, vivre et continuer
à vivre. Alors, la subvention que nous avons donnée à
l'AMECQ, on l'a donnée en ce sens-là. Si, chaque année une
radio, que ce soit une radio communautaire, - vous parliez de
Rivière-du-Loup où la radio a fermé, il y a bien des... On
va aller fouiller. Je suis certaine, et il y a une autre demande, que la radio
a fermé...
M. Boisclair: C'est ça, il y a une autre demande.
Mme Frulla-Hébert: ...parce qu'il n'y avait pas de
personnel pour la tenir. À un moment donné, il y a des
problèmes de fonctionnement.
M. Boisclair: C'est le CRTC qui l'a fermée.
Mme Frulla-Hébert: II y a d'autres problèmes aussi.
Dans certains cas, il y a des problèmes majeurs de fonctionnement. Il
faut absolument aider ces gens-là beaucoup plus par - il y a l'argent,
oui - des conseils, des moyens structurants, les aider à se
développer et à fonctionner de telle sorte qu'on ne sera pas
là juste pour les subventionner et les faire vivoter. Je pense que
ça ne rend service à personne. Ça ne rend pas service aux
gens qui dépensent des heures et de la bonne volonté, qui veulent
faire fonctionner cela et qui, d'année en année, se retrouvent
dans des situations déficitaires et inconfortables, d'une part. Et,
d'autre part, ça ne rend pas service au gouvernement qui dépense
son argent à essayer de faire fonctionner des entreprises qui
vivotent.
On a averti l'AMECQ que la subvention a été donnée
dans ce but-là. Oui, on a fait une subvention cette année, mais
il faut quand même des preuves que l'Association est viable, que les
médias écrits se structurent et qu'ils ont une chance de survie.
Sinon, d'année en année, ce sera toujours à recommencer et
on ne rendra service à personne.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Richelieu.
Coordination des communications gouvernementales en
situation d'urgence
M. Khelfa: Merci, M. le Président. J'ai une question
à plusieurs dimensions. Comme vous savez, Mme la ministre, l'importance
de com- munication-Québec de diffuser, d'informer la population au
Québec et d'avoir des fenêtres un peu partout, en l'occurrence
dans le comté chez nous, j'aimerais vous poser une question. Dans un cas
comme l'incendie des pneus à Saint-Amable, quel est le rôle de
votre ministère, le rôle de Communication-Québec? Est-ce
que vous utilisez les médias d'information locaux, comme les journaux,
la radio? Quelle est la démarche afin de sécuriser le public qui
est touché par de tels événements? Est-ce qu'il y a une
stratégie? À un moment donné, les gens nous ont
posé des questions. Qu'est-ce que le gouvernement fait dans ça?
Vous savez, les premières heures, c'était un peu difficile, la
réaction.
Mme Frulla-Hébert: Les premières heures, oui,
effectivement. D'abord, on a parlé tantôt d'un plan qu'on va vous
faire parvenir. Justement, à partir de l'expérience de
Saint-Amable, il y a eu une concertation entre les gens de
Communication-Québec et les divers ministères aussi pour
s"'auto-évaluer", d'une part. Deuxièmement, le plan final sera
approuvé en juin, parce qu'on y a apporté quelques
modifications.
D'abord, ce qui était très important, c'était de
centraliser sur une personne donnée les opérations ainsi que
l'information. Ça a été fait et c'est M. André
Dorval de Communication-Québec qui s'est occupé de toutes les
communications, piloté par Mme Brigitte Bourque et M. Yves-Thomas
Dorval, mon chef de cabinet. Ensuite, il a fallu implanter toute la
télécommunication, c'est-à-dire le service
téléphonique, et c'est ça qui a pris du temps à
Saint-Amable. Les lignes téléphoniques ont bloqué
rapidement et il a fallu faire des interventions, notre ministère et la
Sécurité publique, auprès de Bell Canada pour nous aider
à débloquer les lignes. Alors, il y a eu un problème
technique au niveau des télécommunications, parce que,
évidemment, avoir un service de télécommunications en
plein milieu d'un champ, ce n'est pas facile.
Alors, c'est ce qui a pris un peu de temps, l'ajustement. Maintenant, en
matière de communication publique, on a coordonné, on a
organisé tous les services de communication avec la population et les
médias, c'est-à-dire en implantant non seulement la salle de
presse, mais un lieu spécifique où les gens pouvaient venir et
s'informer. On a organisé toutes les conférences de presse avec
le maire, par exemple. Et on a appuyé le maire et organisé toutes
les communications des ministères, de telle sorte que, comme je le
disais, ça passait par un canal seulement, et l'information était
diffusée directement à la population par le maire.
Finalement, le seul aspect qui a été un peu
déficient, c'est le départ. Qu'est-ce que vous voulez?
C'était une question de technique et on a tenu compte de ça dans
l'évaluation globale; à ce moment-là, il y a une
façon de fonctionner
directement avec Bell ou Québec-Téléphone,
dépendant d'où on est, pour pallier ce manque-là.
M. Khelfa: Comme vous le savez, les régions
désignées ou les régions qui peuvent être
susceptibles de connaître un incendie ou une situation difficile, une
situation qui va nécessiter une intervention urgente, sont plus ou moins
identifiées. Est-ce que vous avez des plans pour chaque région,
par exemple, chez nous, la région de Sorel-Tracy?
Mme Frulla-Hébert: Oui, le plan d'urgence est applicable
maintenant dans chacune des régions avec le représentant
responsable, parce que la mécanique part de Québec,
évidemment...
M. Khelfa: Et publicisé...
Mme Frulla-Hébert: ...pour descendre vers les
régions. Et c'est la radio qui est le média
privilégié pour donner l'information, autant la radio locale que
la radio communautaire. C'est l'ensemble des radios qui donne, au fur et
à mesure, l'information. Mais on a des plans régionaux, on a des
plans locaux à l'intérieur même du plan global.
M. Khelfa: Est-ce qu'ils sont suffisamment publicisés?
Mme Frulla-Hébert: Honnêtement, ce qui est
arrivé à Saint-Amable, quand l'incident de Saint-Amable a eu
lieu, il n'y en avait pas. C'était le premier incident majeur. Alors, il
n'y avait pas vraiment de plan coordonné. C'était un peu le
"free-for-all" et ça nous a coûté une fortune à
cause de ça. Pas à Saint-Amable, à Saint-Basile.
Ensuite de ça, à Saint-Jean-sur-Richelieu, il y a eu un
plan de communications. À partir de l'expérience négative
de Saint-Basile, on a mis un plan sur pied à
Communication-Québec. On l'a testé à
Saint-Jean-sur-Richelieu. Il a très bien fonctionné. Ensuite,
à Saint-Léonard-d'Aston aussi, au moment du déraillement,
la même chose. Donc, on l'a perfectionné. Puis, là,
ça a cumulé à Saint-Amable, parce que c'était d'une
assez grande envergure pour vraiment le pratiquer à fond.
M. Khelfa: Merci.
M. Boisclair: Pour aller dans le même sens que mon
collègue, je présume qu'il y a une évaluation qui est
faite par le ministère après chacune de ces
interventions-là. (15 h 45)
Mme Frulla-Hébert: Pardon?
M. Boisclair: II y a une évaluation qui est faite
après chacun de ces incidents-là par le ministère?
Mme Frulla-Hébert: Oui, c'est ça.
M. Boisclair: Est-ce qu'il y a moyen d'avoir copie de ces
évaluations dans chacun de ces cas?
Mme Frulla-Hébert: On va vérifier.
L'évaluation, présentement, elle est en cours.
M. Boisclair: L'évaluation de l'efficacité...
Mme Frulla-Hébert: De l'efficacité, mais je vais
passer la parole à Mme Bourque.
M. Boisclair: ...des interventions.
Le Président (M. Doyon): Mme Bourque.
Mme Bourque: Oui, il y a toujours des évaluations qui se
font systématiquement après chaque événement,
évidemment, dans l'optique d'améliorer la réaction,
d'améliorer la structure de réaction et d'organisation pour les
situations qui pourraient survenir dans le futur et pour perfectionner aussi le
plan d'urgence national qui est en train d'être finalisé.
Mme Frulla-Hébert: Maintenant, il faut bien comprendre que
le grand patron de la mise en oeuvre de tout ça, c'est le
ministère de la Sécurité publique.
M. Boisclair: Mais ces rapports d'évaluation qui ont
été effectués par votre ministère, est-ce que je
peux en avoir copie pour chacun de ces événements, que ce soit
à Saint-Léonard-d'Aston, que ce soit à
Saint-Basile-le-Grand, que ce soit à Saint-Amable? Il y a une
évaluation de l'efficacité du plan de communication qui a
été faite, j'en suis convaincu.
Mme Frulla-Hébert: On y a participé, nous autres,
mais on pourrait vous faire parvenir l'évaluation
générale. On a participé à l'évaluation
générale du gouvernement. C'est la Sécurité
publique qui fait l'évaluation générale à
l'intérieur de laquelle on se retrouve, mais on n'est pas
répondant de ça.
M. Boisclair: Mais vous allez pouvoir me fournir ça.
Mme Frulla-Hébert: Eh bien, on va demander au
ministère de la Sécurité publique, premièrement, ce
qu'il a entre les mains et, deuxièmement, ce qu'on peut vous faire
parvenir.
M. Boisclair: Mais votre ministère à vous a
sûrement effectué une analyse de l'efficacité de son plan
de communication.
Mme Frulla-Hébert: L'analyse, l'aboutissement de cette
analyse, c'est le plan du mois de
juin qu'on peut vous faire parvenir; c'est dans le plan d'urgence.
M. Boisclair: Le plan d'urgence, vous allez me le faire parvenir,
mais, moi, ce que je veux c'est, entre autres, l'évaluation de ce plan
d'urgence dans le cas de Saint-Amable. Il y a sûrement eu une
rétroaction qui s'est faite depuis l'événement de
Saint-Amable. Qu'est-ce que dit...
Mme Frulla-Hébert: Oui, oui, il y a une rétroaction
qui s'est faite à travers même l'évaluation globale.
Maintenant, M. Pigeon, vous avez quelque chose à ajouter.
Le Président (M. Doyon): M. Pigeon.
M. Pigeon: Moi, ce que je veux dire, bien écoutez,
d'ailleurs, c'est moi qui suis responsable de l'administration de cette
boîte-là. Je ne peux pas toujours vous dire qu'il y a
nécessairement un rapport formel entre deux couverts. On a fait une
évaluation poussée de chacun des événements. J'ai
eu des rapports successifs. On a tenu des réunions, des rencontres, on a
essayé de faire les diagnostics les plus poussés possible pour
s'assurer que, chaque fois, on tirait les meilleures leçons de
l'expérience. Je vais regarder ce qu'on a dans nos filières,
mais, à ma connaissance, on a surtout des notes de service, des
procès-verbaux de rencontres, etc. Notre habitude, c'est plus
d'interagir avec les gens que d'essayer de faire des rapports. Alors, c'est
pour ça que je suis un peu hésitant à vous dire s'il y a
un rapport ou non.
M. Boisclair: Je me satisferai de notes de service et de
procès-verbaux.
M. Pigeon: Ce n'est pas sûr que je vais tous vous les
envoyer là, mais s'il y en a que je pense qui peuvent être
libérés, eh bien, je proposerai à la ministre de vous les
envoyer.
Mme Frulla-Hébert: On va le faire selon les règles
de la Commission d'accès à l'information. Ça va nous faire
plaisir.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Richelieu.
M. Khelfa: Merci, M. le Président. C'est toujours dans la
même ligne. Je sais pertinemment que, le 9 juin, il va y avoir un
exercice d'évacuation dans le comté chez nous, dans la
municipalité de Saint-Joseph-de-Sorel. Est-ce que la population va
être informée avant, pendant et après ou bien juste
à la dernière limite?
Mme Frulla-Hébert: Je dois vous dire que tout le plan
d'évacuation est fait par la Sécurité publique. Comme je
vous le dis, nous, on est un des intervenants à l'intérieur
même du plan de la Sécurité publique. Alors, il faudrait
poser la question au ministre de la Sécurité publique.
M. Khelfa: Merci.
Le Président (M. Doyon): M. le député
d'Anjou.
M. Larouche: Quand on parle de sécurité publique et
de catastrophe éventuelle, c'est clair qu'on va en avoir une...
Mme Frulla-Hébert: Vous êtes positif.
M. Larouche: ...comme demain et samedi. Je me souviens, j'ai
demeuré aux États-Unis, en particulier à Boston, on
faisait des exercices...
Mme Frulla-Hébert: Réguliers.
M. Larouche: ...et ça entrait sur tous les postes de radio
et de télévision en même temps. Je ne sais pas s'il y a un
système comme ça, mais, moi, ce qui me fait réagir - et je
suis en train de lire des choses parallèles à ça - comme
à Montréal, moi, je suis dans le comté d'Anjou, c'est la
ville d'Anjou, une partie de Montréal... Eh bien! la ville d'Anjou dit:
C'est la CUM. La CUM dit: C'est le gouvernement du Québec. Le
gouvernement du Québec, c'est les Communications, c'est la
Sécurité publique, c'est... Alors, chacun se passe la balle et en
fin de compte on n'est jamais capable de mettre le doigt. Je suis
président du caucus de l'est de Montréal. Il y a des
réservoirs là et, si ça sautait, vous vous en rendriez
compte ici à Québec. Alors, c'est des choses comme ça. Je
pense qu'il faut regarder ça de façon très sérieuse
et, si je le dis aujourd'hui, c'est tout simplement pour que ce soit
écrit aujourd'hui...
Mme Frulla-Hébert: Oui, parfait.
M. Larouche: ...dans le Journal des débats.
Il faut, de façon très importante et urgente, qu'il y ait
quelqu'un sur qui on peut mettre le doigt en termes de communication publique
en cas de vraie catastrophe écologique. Moi, je considère qu'un
feu de "rubber", c'est un feu, mais une vraie catastrophe écologique,
c'est grave.
Mme Frulla-Hébert: Là-dessus, vous avez absolument
raison. Ces plans d'urgence existent, mais il faut quand même bien
comprendre aussi que, nous, on a élaboré le plan de
communication, ça a été une initiative à partir de
l'expérience, mais ça fait partie du plan d'urgence dirigé
par la Sécurité publique. Le grand responsable, si on veut, du
plan d'urgence - on l'a établi encore plus - c'est vraiment le
ministère de la Sécurité publique, quel que soit le
ministère. À partir de là, nous, on a nos
différents plans: c'est Communication-Québec.
Communication-Québec descend, on établit notre réseau de
télécommunications, on fait appel à Bell, on fait la
programmation des locaux, etc., mais il faut que le ministère de la
Sécurité publique parte et prenne le leadership. On s'est
aperçu, à Saint-Amable, que ça a bien fonctionné
parce qu'il y avait un "boss". D'abord, il y avait un grand patron, qui
était M. Paradis. En communications, nous, nous avions comme intervenant
M. Dorval et celui qui diffusait l'information, c'était le maire.
Le Président (M. Khelfa): Merci.
Radio et presse communautaires (suite) PADIC
(suite)
M. Boisclair: J'aimerais revenir sur les médias
communautaires écrits, sujet, à mon avis, qu'on n'a pas
traité à fond. Je comprends fa préoccupation que vous avez
de dire que ces organismes communautaires ne doivent pas être uniquement
dépendants des subventions gouvernementales. Cependant, je ne vois pas
pourquoi vous ne financeriez que l'Association nationale, alors que, pour les
radios communautaires, il y a un programme très précis qui
s'appelle le programme PARC qui aide chacune des radios. Si on poussait le
raisonnement que vous venez de faire pour les médias communautaires
écrits, ce serait aussi valable pour les radios communautaires, je ne
vois pas où vous tirez la différence entre un média
communautaire écrit et une radio communautaire.
Il faut comprendre que, dans le programme PADIC - ce n'est pas la
première fois que j'ai l'occasion de vous en parler - à cause des
retombées des projets que vous financez dans le cadre de PADIC, parce
que cela doit arriver à une meilleure connaissance du marché et
qu'il faut faciliter l'autofinancement, c'est le genre de programme qu'on a
été obligé de présenter dans PADIC, les gens de
l'Association sont pris à vous faire toutes sortes de projets qui, dans
le fond, ne répondent pas du tout aux besoins des membres. L'Association
est obligée de transformer les besoins de ses membres en fonction des
exigences qui sont présentées dans le cadre du programme PADIC.
Je pense qu'on manque là... S'il y a bien eu une belle
réalisation du PQ, à l'époque, c'était PAMEC et la
politique qui avait été présentée...
Mme Frulla-Hébert: Ah ça! on n'en fera pas
vivre...
M. Boisclair: ...la politique de développement des
médias communautaires, le programme de développement des
médias communautaires de M. O'Neill, je pense, serait aussi pertinent
aujour- d'hui. L'analyse et le constat qu'il faisait peut aujourd'hui se
reproduire. Les gens de l'Association des médias écrits
communautaires du Québec, je pense que leur revendication est
légitime. Il n'y a aucun programme, à l'heure actuelle, qui
réponde à leurs besoins. Ne venez pas me dire que PADIC est
là pour les aider...
Mme Frulla-Hébert: Ce sont des projets.
M. Boisclair: Oui, mais ils sont obligés de faire des
projets pour entrer dans le cadre de PADIC, mais qui ne répondent pas du
tout aux besoins des membres.
Mme Frulla-Hébert: II y a deux choses. D'abord...
M. Boisclair: Je terminerai...
Le Président (M. Khelfa): M. le député, si
vous voulez compléter votre question.
M. Boisclair: C'est ça, je terminerai ma question en vous
demandant... Les gens de l'AMECQ, au mois de janvier, réclamaient une
rencontre avec des gens de votre ministère. Une deuxième demande
a été faite au mois d'avril. Est-ce que vous avez l'intention de
rencontrer les gens de l'Association des médias écrits
communautaires dans un avenir rapproché?
Mme Frulla-Hébert: Premièrement, le programme
PAMEC, c'est un programme qui n'existe plus depuis trois ans et qui n'existera
pas non plus, parce que, compte tenu des budgets, je ne segmenterai pas pour le
plaisir de le faire. Cela a été regroupé à
l'intérieur même et du PARC et du PADIC, et ça ne reviendra
pas. J'aimerais bien ça subventionner tout, mais on n'est pas
capables.
Deuxièmement, il y a une grosse différence entre les
médias écrits et la radio. Il y a 250 hebdos qui existent au
Québec et c'est une industrie de 100 000 000 $. C'est une grosse
différence. Vous disiez vous-même que vous étiez à
Rivière-du-Loup et vous écoutiez la radio du Lac-Saint-Jean. Les
radios, il y en a moins et, finalement, il a fallu faire des choix. On aurait
bien aimé ça en donner à tout le monde. Il a fallu faire
des choix. Et comme choix, on s'est dit: On va privilégier les
régions éloignées d'abord, et c'est la radio, finalement,
qui est la mieux adaptée pour privilégier ces
régions-là. C'est tout simplement pourquoi on privilégie
la radio. C'a été un choix extrêmement rationnel qui a
été fait à l'époque et il faut vivre avec nos
choix.
Par ailleurs, au sujet des projets, quand on finance des projets,
ça veut dire qu'on est capable d'avoir des objectifs précis, des
échéanciers précis et de suivre précisément
les projets, versus arriver, donner une subvention et dire:
Bon, faites ce que vous voulez avec. C'est un moyen,
premièrement, de structurer et, deuxièmement, de forcer les
organismes à développer, justement, des projets qui les font se
développer. Maintenant, s'il y a lieu de revoir, au niveau de
l'application des projets, ou de rencontrer les diverses associations, je peux
vous dire qu'il n'y a absolument aucun problème. Chose certaine, on
reste quand même avec notre objectif cette année: favoriser
d'abord les radios et les régions éloignées et,
deuxièmement, les médias ethniques. C'est un choix, et il va
falloir vivre avec nos choix.
Même en radio, nous ne développerons pas de radio qui
dessert une population de moins de 20 000. On n'est pas capables. On est
obligés de choisir et il faut essayer de les rendre autonomes, de
travailler avec les associations aussi pour qu'elles conseillent bien leurs
membres. Effectivement, j'étais directeur général à
CKAC, c'est vrai que c'est la plus grosse radio privée, mais on
connaît assez le secteur des médias pour savoir que, oui, il y a
des radios, des médias communautaires qui se développent
très bien, qui sont très structurés et qui vont chercher
des conseils, et il y en a d'autres aussi qui vivotent et qui, malheureusement,
se laissent vivoter. C'est ça la situation.
M. Boisclair: Est-ce que vous allez donner réponse
à la demande de rencontre que les gens de l'AMECQ vous ont
formulé à deux reprises? Est-ce que vous allez les
rencontrer?
Mme Frulla-Hébert: Oui, je vais rencontrer l'AMECQ avec
plaisir.
M. Boisclair: Ils sont juste derrière vous, de toute
façon.
Mme Frulla-Hébert: Oui, je sais qu'ils sont
derrière moi. D'ailleurs, c'est pour ça que je parle ainsi, parce
que je veux que le message soit clair. Mais je vais rencontrer les gens de
l'AMECQ avec plaisir et discuter avec eux et avec vous le fait de voir... C'est
vrai que je viens de l'industrie privée, mais c'est contre un principe
fondamental... Écoutez, on gère des fonds publics. Il faut
absolument trouver des façons pour que ce que l'on donne ait des
résultats tangibles et aide le développement. C'est quasiment
contre nature de subventionner et de dire: L'année prochaine, meurs
encore, on subventionne et tout ça... Il faut qu'on nous montre un
certain développement. Là-dessus, on est prêts à
contribuer à 100 %.
M. Boisclair: Mais les gens de l'AMECQ, ce qu'ils vous demandent,
ils partagent avec vous cette priorité de financer des gens des
régions. Ce que les gens de l'AMECQ réclament depuis longtemps,
c'est essentiellement une aide pour le démarrage de nouveaux journaux et
aussi une aide pour les journaux communautaires situés loin des grands
centres, en d'autre mots les journaux de premier service. C'est ça la
revendication de l'AMECQ, Mme la ministre. Ils ne demandent pas d'avoir un
financement continu et un plan quinquennal. Ils demandent de l'aide pour te
démarrage et du financement pour les journaux en régions
éloignées.
Mme Frulla-Hébert: Premièrement, au sujet du
démarrage...
M. Boisclair: Et à l'heure actuelle, il n'y a aucun
financement qui est fait, même pour les médias écrits dans
les régions éloignées. Et même pas pour les journaux
ethniques, si ce n'est dans le cadre du programme pour les médias
autochtones. Vous ne le faites même pas à l'heure actuelle.
Mme Frulla-Hébert: Présentement, ce qu'on fait,
c'est qu'on aide l'association elle-même. Deuxièmement, au sujet
du démarrage, on s'asseoira avec l'AMECQ... Quant à du
démarrage, honnêtement, on n'aide pas le démarrage des
radios, on n'aidera peut-être pas le démarrage des
médias... Mais il faut quand même comprendre qu'on est dans un
contexte où il y a 250 hebdos au Québec. Ça, il faut
comprendre ça et le tenir en perspective, d'une part. Et,
deuxièmement, on va s'asseoir ensemble et on va regarder la situation de
très près par rapport à nos objectifs. Sinon, on va
s'asseoir ensemble, vous et moi, je vais vous mettre le programme et on va voir
où est-ce qu'on coupe, parce que c'est là où on en est.
C'est ça.
M. Boisclair: II y a aussi moyen de défendre des
crédits au Trésor et il y a des choix politiques et
budgétaires qui ont été fait aussi, dans les années
précédentes, avec lesquels vous devez vivre.
Mme Frulla-Hébert: Ah bien! c'est un fait. On est
d'accord.
M. Boisclair: Ça, il faut aussi le dire.
Mme Frulla-Hébert: Défendre de ce temps-là
au Trésor, admettons qu'on va probablement essayer de travailler avec
nos budgets.
M. Boisclair: II faut dire, par contre, qu'à
l'époque du Parti québécois il y avait une volonté
politique de financer les médias écrits communautaires et elle
était très claire. Il y a eu un énoncé de
politique, il y a eu du financement qui s'est fait, et, depuis 1985, cela ne se
fait plus. H y a eu un choix politique qui s'est fait, avec lequel vous vivez
aujourd'hui. Je vous comprends là-dessus, mais n'empêche que c'est
ça. (16 heures)
Mme Frulla-Hébert: Vous savez comme moi qu'il y a une
rationalisation partout. Il y avait une politique qui était
différente au niveau du Parti québécois. C'était au
niveau du déficit qui est tout à fait différent du
nôtre présentement et quand on parle de réduire le
déficit, d'assainir les fonds publics et d'y aller de façon
extrêmement rationnelle...
M. Boisclair: Ça, c'est le discours officiel,
ça.
Mme Frulla-Hébert: Non, mais... Ce n'est pas un discours,
il est bon.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Boisclair: Oui, mais il y a la crise, la conjoncture
économique, et faut-il vous rappeler qu'il y a encore trois fois plus de
chômage à Montréal qu'à Toronto et deux fois plus au
Québec qu'en Ontario. Ça fait que je pense qu'on n'a pas de
leçon à recevoir de ce côté-là.
Mme Frulla-Hébert: La politique du chômage, on n'est
pas pour s'embarquer là-dessus parce que je vais vous apporter des
données différentes.
M. Boisclair: Bien on ne s'embarquera pas non plus sur le
déficit. La question que je pose c'est: Est-ce qu'il n'y aurait pas
lieu, par le biais de la publicité gouvernementale, comme le
fédéral le fait, pour les journaux étudiants, les journaux
communautaires, de venir en aide aux médias communautaires écrits
par le biais de la publicité gouvernementale? Je vous donne un exemple
précis: Le Monde de Saint-Michel, qui est dans le comté de
Viau, juste au nord du mien, là où se trouve le
Métropolitain. Les gens qui sont desservis par Le Monde de
Saint-Michel sont à côté du Métropolitain; ils
sont de fréquents usagers du Métropolitain. Ces gens-là
ont fait des démarches auprès du ministère des Transports
pour avoir de la publicité dans leur journal, et on leur a
refusé. Moi, je pense qu'il y aurait au moins cette
possibilité-là qu'il y ait des efforts qui soient faits au niveau
de la publicité gouvernementale pour au moins leur assurer une source de
revenu si vous n'avez pas les budgets nécessaires pour assurer un
fonctionnement ou une subvention de base.
Mme Frulla-Hébert: Là, présentement, ce
qu'on fait, c'est qu'effectivement, on donne la priorité aux journaux
ethniques, d'une part. Il ne faut pas oublier qu'au niveau des journaux
communautaires, le tirage n'est pas certifié non plus. Donc ce que vous
demandez, c'est une forme de subvention des autres ministères. Dans le
fond, c'est ça. Alors, sensibiliser les autres ministères. Encore
là, quand on fait de la publicité, c'est pour aller rejoindre une
certaine population, la population qui est mal rejointe et desservie, et on va
se servir de tous les médias possibles. Mais il faut quand même,
encore là, faire un choix. On ne fera pas de la publicité pour le
plaisir d'en faire, sinon demandez-nous la même chose. On va aller au
ministère des Transports et on va lui demander de nous donner, de nous
fournir tant d'argent pour aider les médias communautaires. Je veux
dire, c'est ça pareil.
M. Boisclair: En terminant là-dessus, ce que je veux vous
dire, c'est que ça pourrait être, à mon avis, un outil, un
levier intéressant pour, de façon indirecte, leur venir en
aide.
Mme Frulla-Hébert: Si utile, oui.
M. Boisclair: L'exemple du Monde de Saint-Michel qui
tire... J'oublie le chiffre exact. Écoutez, les gens qui lisent ce
journal seraient les premiers concernés par la réfection du
Métropolitain, et, moi, je pense que c'aurait été une
façon intéressante de lui venir en aide, de la même
façon que le fédéral le fait, bien plus que le
gouvernement du Québec ne le fait, pour venir en aide aux journaux
étudiants.
Mme Frulla-Hébert: Non, effectivement... M. Boisclair:
Alors...
Mme Frulla-Hébert: Écoutez, honnêtement, si
utile, je suis loin d'être contre, et c'est pour ça
qu'effectivement, nous allons vous rencontrer au mois de juillet et nous
déterminerons, on regardera ça dans l'ensemble, au niveau de
l'Association, quels seraient peut-être les meilleurs moyens. L'argent
est là. On les a payés, cette année, les 31 000 $. Alors,
l'argent est là, et comment on peut le donner, le distribuer de la
meilleure façon ou faire en sorte que l'Association le distribue de la
meilleure façon, ça, moi, je n'ai aucun problème. La seule
chose, c'est que l'argent qui va être donné en subvention,
ça va être efficace. Ça, je n'en démords pas et je
veux avoir des preuves de cette efficacité.
Le Président (M. Khelfa): Merci, Mme la ministre. On vous
souhaite une bonne rencontre.
Mme Frulla-Hébert: Merci.
M. Boisclair: Un dernier sujet avant de passer aux autres
programmes, soit tout le dossier, Mme la ministre, du partage des
communications. La problématique, oui, le partage Excusez. On prendra
une petite pause après ça si vous n'avez pas d'objection.
Mme Frulla-Hébert: Non. Les
"télécoms"...
Juridiction en matière de
télécommunications
M. Boisclair: Ah! Je veux parler du dossier des
télécommunications. On apprenait et ça c'est le dernier
déroulement... Vous nous aviez annoncé une conférence des
ministres responsables des Communications. Dans Le Devoir, on apprenait
que la Nouvelle-Écosse et l'Alberta seraient résolues à
donner leur accord - seraient résolues, elles ne l'ont peut-être
pas encore fait - tacite à Ottawa en échange d'une voix au
chapitre de l'élaboration des politiques dans ce secteur. La
conférence n'a toujours pas été organisée.
Qu'est-ce qu'il en est de ce dossier-là? Où est-ce que ça
va déboucher? Quelles sont les réactions des autres provinces
à l'heures actuelle? Parce que, moi, j'ai l'intime conviction,
malgré le fait que je puisse partager les préoccupations de la
ministre, que, tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas un amendement
constitutionnel clair qui sera formulé dans le dossier des
communications, vous allez vous buter à un mur. Je le regrette, mais
j'ai l'intime conviction que c'est ça. Vous avez beau vous
réjouir du report du projet de loi, c'était habile politiquement,
peut-être, de votre part de le faire, mais il faut comprendre que Meech y
est pour beaucoup. Et soyez assurée, encore une fois, selon des contacts
que j'ai eus avec des gens là-bas, qu'après Meech ou peu importe
- là, c'est sûr qu'il y a bien des impondérables - si
ça en venait à être signé, le projet de loi va
être déposé.
Mme Frulla-Hébert: Vous avez raison de me poser la
question. Deux choses. Je vais clarifier tout de suite la conférence des
ministres. L'idée, d'abord et avant tout, endossée et
poussée par nous venait de l'Ontario. C'était un avantage, pour
nous, de l'avoir en Ontario pour la seule raison que l'Ontario est quand
même la province qui bénéficie le plus du système,
présentement, au niveau fédéral. Si l'Ontario demandait
une conférence des ministres, c'est bien sûr qu'en termes d'impact
et de perception, au niveau du fédéral, ça voulait dire
beaucoup. Maintenant, il y a trois semaines, j'ai recontacté mon
homologue de l'Ontario - et certaines autres provinces étaient
prêtes - et elle semblait réticente. On a su pourquoi, hier, elle
était réticente: elle a été obligée de
donner sa démission. C'est ça qui est intervenu, d'une part.
M. Boisclair: Pourquoi?
Mme Frulla-Hébert: Mme Hart a donné sa
démission, hier. Deuxièmement, on était un peu favorable
que ce soit en Ontario, mais, voyant la réticence, il a fallu se
retourner et dire: On va s'organiser. En se retournant et en appelant les
autres provinces, on s'est tous dit - et je suis la première d'accord -
qu'il fallait laisser passer toute la période Meech, parce que, qu'on le
veuille ou non, on est tellement pris dans ce débat constitutionnel que
tous les efforts, la tension, tout est teinté par ce débat.
Finalement, on a un débat qui est sectoriel, d'une part, et je pense
qu'on n'aurait pas pu y aller de façon aussi transparente et y canaliser
les énergies de la même façon si on avait eu la
conférence en même temps que tout ce débat sur Meech. Il ne
faut pas oublier que c'est interprovincial. Alors, on s'est dit: Pour ne pas
teinter le débat et pour ne pas que ça joue en notre
défaveur aussi, on devrait attendre après ce qui se passe sur
Meech, d'une part, pour entreprendre aussi des négociations, parce que
c'est évident que l'enjeu de Meech va aussi influencer nos
négociations, bien que nous soyons sûrs qu'il va y avoir un
accord.
Ceci dit au niveau de l'Alberta et de la Nouvelle-Écosse...
M. Boisclair: L'Alberta et la Nouvelle-Écosse.
Mme Frulla-Hébert: Pardon?
M. Boisclair: C'est ça, ce que vous disiez.
Mme Frulla-Hébert: Donc, la conférence des
ministres, voici les raisons: il va y avoir une conférence des
ministres, par exemple, parce que nous, toutes les semaines, on les recontacte.
Il va y en avoir une. Elle va être soit en juillet ou en août, mais
tous les ministres... J'ai parlé, pas plus tard qu'hier, au ministre de
la Nouvelle-Écosse et, encore là, tout le monde demande cette
conférence-là, mais, unanimement, on s'est dit: De la
façon que ça s'en va, on est mieux de laisser passer Meech.
Deuxièmement, la Nouvelle-Écosse et l'Alberta. Pour la
Nouvelle-Écosse, la problématique est différente de celle
du Québec, parce que, depuis le mois de septembre, la
Nouvelle-Écosse s'est dit: On est tellement petite qu'on va
dépendre du CRTC et qu'on va faire partie du fédéral.
C'est relativement nouveau. Il n'y a rien de signé présentement.
C'est tout simplement un échange de lettres où la
Nouvelle-Écosse dit ceci: Nous sommes d'accord pour avoir une
réglementation canadienne, mais on voudrait s'assurer aussi une
contribution provinciale. En fait, la Nouvelle-Écosse, si petite
soit-elle, dit sensiblement la même chose que nous, mais ne peut pas
revendiquer, de façon aussi forte, les mêmes droits ou les
mêmes pouvoirs, parce qu'elle se sent très petite aussi. Alors, on
lui a parlé et, effectivement, ce n'est qu'un échange de lettres,
on disait: Oui, on est d'accord pour une grande loi canadienne
réglementant les grands enjeux. C'est à peu près notre
position.
Ce qui est plus problématique, c'est l'Alberta. Mais l'Alberta -
on le savait même quand on est allé dans l'Ouest - elle veut
privatiser sa compagnie. C'est très important pour elle et,
pour ce faire, elle doit régler toute la problématique de
oui ou non sous la férule fédérale. Alors, le premier
ministre de l'Alberta a annoncé hier qu'il privatisait la compagnie.
Donc, il y a eu, encore là, un échange de lettres entre l'Alberta
et Ottawa disant tout simplement qu'elle était pour une
réglementation fédérale. L'Alberta, on lui a parlé
pas plus tard qu'aujourd'hui, veut avoir une conférence des ministres.
Donc, l'Alberta, on le savait; la Nouvelle-Ecosse, c'était
déjà sous la réglementation fédérale. Donc,
en soi et au niveau du débat, ça ne change pas vraiment
grand-chose, parce que les seuls enjeux qu'on a et où vous avez raison,
c'est que, là, on joue au niveau politique. Qu'on le veuille ou non,
c'est ça pareil, parce qu'ils ont le pouvoir, au moment où on se
parie, de tout rapatrier.
Quand j'ai dit que j'étais contente qu'ils ne le déposent
pas, c'est beaucoup plus que de s'approprier du crédit politique. C'a
été bien plus que ça, parce que ce qu'on a fait, c'a
été de retarder le dépôt du projet de loi et nous
donner du temps. Et ce qu'on a fait, c'est que le projet de loi devait
être déposé au mois de novembre. Ils ne l'ont pas fait,
parce qu'on a crié. Il devait être déposé - il est
prêt, les avocats de Bell, tout le monde l'a vu - en février. Ils
ne l'ont pas vu. Et le gouvernement fédéral nous a fait part
d'une volonté de nous rencontrer, pas plus tard que la semaine
prochaine, pour arriver avec de nouvelles propositions. Il est prêt
à discuter avec nous.
Alors, honnêtement, entre un projet de loi qui a été
déposé et dont ils auraient pu rapatrier unilatéralement
tous les pouvoirs et refuser de le déposer, commencer à
négocier à gauche et à droite, là, je m'excuse,
mais le Québec est obligé d'en prendre le crédit.
Maintenant, pour revenir au texte constitutionnel, notre grand espoir...
J'ai parlé à M. Rémillard et j'ai parlé à M.
Rivest, qui nous aide beaucoup à ce niveau-là. Nous, ce qu'on
veut faire, c'est... Évidemment, nous sommes confiants que Meech sera
signé pas plus tard qu'en fin de semaine, selon nos conditions. Cela
veut donc dire une deuxième ronde et c'est normal. Et dans une
deuxième ronde de négociations, nous aimerions entrer tout
l'aspect des communications.
M. Boisclair: Est-ce que M. Rémillard, en fin de semaine,
advenant la signature de Meech, fera des demandes précises auprès
de ses homologues, lundi?
Mme Frulla-Hébert: Ça, c'est un projet en
discussion. On est en discussion présentement. Présentement, il
s'agit de faire signer Meech selon nos conditions; après ça,
projet de discussion avec M. Rémillard pour voir ce que l'on peut faire
ou les possibilités au niveau des télécommunications.
M. Boisclair: Mais s'il y a signature de Meech, vous comprendrez,
comme moi, que - tout le monde ici va partager ce point de vue là -
ça va être au prix, et le gouvernement est prêt à en
discuter, d'un ordre du jour d'une seconde ronde. Vous me suivez
jusque-là? Alors, si Meech est signé en fin de semaine, c'est
donc qu'on s'entend sur l'agenda d'une seconde ronde. Ce que je vous demande,
c'est: Est-ce qu'en fin de semaine, M. Rémillard présentera des
demandes constitutionnelles, demandera que le dossier des communications figure
à l'agenda de la seconde ronde, puisque, si Meech est signé, ce
sera au prix de l'agenda d'une seconde ronde?
Mme Frulla-Hébert: Premièrement, si Meech se signe,
on ne peut pas déterminer aujourd'hui à quel prix ça va
être. La seule chose qu'on sait - je suis d'accord avec vous - c'est
qu'il va y avoir, sur certains sujets, une seconde ronde. Et la seconde, je
suis prête à vous gager n'importe quoi que ça parlera du
Sénat. Puis, après ça, d'autres choses vont s'ajouter. Et
c'est dans les autres choses qui vont s'ajouter pour avoir un agenda
définitif que, là, on va discuter avec M. Rémillard pour
entreprendre les télécommunications.
Mais, chose certaine, c'est qu'en fin de semaine, quand on
déterminera l'agenda d'une seconde ronde - si on le détermine,
dépendant de ce qui va arriver - à ce moment-là, l'enjeu
va être beaucoup plus le Sénat et d'autres choses, droits des
femmes, etc. Mais ça va être beaucoup plus au niveau du
Sénat, si ça se règle.
Alors, je ne suis pas inquiète du tout pour les
négociations avec M. Rémillard pour le projet de la seconde
ronde. Mais, en fin de semaine prochaine, au moment où on se parle, non,
les "télécoms" ne sont pas là-dessus, comme ne sont pas
là-dessus non plus les droits des femmes. Et où ça va se
situer au niveau de l'agenda, je peux vous le dire tout de suite. C'est le
Sénat, présentement, qui est le sujet du jour.
M. Boisclair: Donc, ce que je comprends de votre intervention,
c'est que, si jamais Meech est signé et qu'on s'entend sur l'agenda
d'une seconde ronde de négociations, à l'heure actuelle, M.
Rémillard, en fin de semaine, ne fera pas de demande pour que le dossier
des communications y apparaisse.
Mme Frulla-Hébert: Pas en fin de semaine.
Le Président (M. Doyon): Je vais vous demander - un
instant, s'il vous plaît - de faire un effort, tous les participants,
pour désigner les ministres par leur titre officiel et non par leur nom
de famille. La même règle s'applique en commission. M.
Rémillard est ministre délégué aux Affaires
intergouvernementales canadiennes et M. Ryan est ministre de
l'Éducation, etc.
Mme Frulla-Hébert: Au moment où l'on se parle, je
peux vous dire que, dimanche, honnêtement, la réponse au niveau du
ministre délégué aux Affaires intergouvernementales
canadiennes, c'est que ça sera dans un projet futur, quand on
déterminera l'agenda futur. Et ça reste au niveau d'un projet.
Mais, dimanche, au moment où on se parle... Puis vous allez voir, je
pense que ça ne serait même pas utile de l'avoir là.
Alors...
M. Boisclair: Juste pour que vous me répondiez par un oui
ou par un non, le ministre des relations intergouvernementales canadiennes...
C'est bien ça, son titre? Intra... Peu importe.
Le Président (M. Doyon): Non, le ministre
délégué aux Affaires canadiennes.
(16 h 15)
M. Boisclair: Le ministre responsable ne formulera donc pas de
demande pour que le dossier des communications figure à l'agenda de la
seconde ronde de négociations qui, sans aucun doute, sera
arrêté dimanche, s'il y a signature de Meech.
Mme Frulla-Hébert: La réponse à ceci est.
Dimanche, l'agenda de la deuxième ronde ne sera pas fixé, je peux
vous le dire tout de suite. Deuxièmement, le ministre est
sensibilisé au dossier des télécommunications, et,
présentement, son action, dimanche, sera de faire signer Meech selon nos
cinq ententes définitives. Alors, c'est ça son effort. Et la
réponse, à savoir si, dimanche, il va y avoir le dossier des
télécommunications: Non. Pas plus que je peux vous gager qu'il y
aura tous les autres dossiers, à part celui du Sénat.
M. Boisclair: Alors, si vous me dites que, dimanche, il n'y aura
pas de demande qui sera faite de la part du ministre responsable, quand la
ministre et de quelle façon... Vous savez que ce n'est pas une chose
simple...
Mme Frulla-Hébert: Non.
M. Boisclair: ...et qu'on risque de reporter le dossier des
communications aux calendes grecques. Alors, si on s'entend, en fin de semaine,
sur l'agenda d'une seconde ronde de négociations et que le dossier des
communications n'y figure pas, pensez-vous que, lors d'une troisième
ronde ou d'un autre agenda, vous serez capable de régler rapidement,
avec le ministre Rémillard, cette question-là? Quelles sont,
pensez-vous, les chances que ce dossier y figure, malgré le fait qu'il
soit pourtant prioritaire - et vous le reconnaissez, vous citez à
plusieurs reprises l'importance de ce secteur et sa contribution dans notre vie
économique quotidienne - et comment pouvez-vous voir et croire qu'on va
être capable de présenter un amendement constitutionnel dans un
avenir rapproché, si ça ne figure pas dimanche?
Mme Frulla-Hébert: D'abord, on va voir l'enjeu et,
aussitôt qu'on verra ce qui arrive, selon les conclusions de la fin de
semaine, à partir de ce moment-là... De toute façon, M.
Rémillard est très sensibilisé. Vous savez qu'il
était, de toute façon, le conseiller du ministère des
Communications au niveau des "télécoms". Alors, c'est
déjà un expert. Deuxièmement, suite aux
conséquences de la fin de semaine, parce qu'en fait, en fin de semaine,
on ne peut rien assurer ou assumer, la semaine prochaine, M. Rémillard
est déjà très sensibilisé, nous partirons de
là. Et je vous en informerai à partir de là.
M. Boisclair: Est-ce qu'il y a encore des négociations
entre les fonctionnaires, à l'heure actuelle, sur le dossier des
communications?
Mme Frulla-Hébert: Absolument. Il y a encore des
négociations. Il y a encore un dialogue. On les rencontre. D'ailleurs,
mon sous-ministre adjoint, M. Delwasse, ainsi que mon sous-ministre, M. Pigeon,
rencontrent, la semaine prochaine - à leur demande d'ailleurs - des
fonctionnaires fédéraux parce qu'ils ont une proposition qui
semblerait avantageuse pour le Québec. Alors, on est prêts
à la lire et à négocier.
M. Boisclair: Dans la mesure où il y a une
conférence des ministres responsables des Communications en juillet ou
en août, est-ce que le gouvernement du Québec, par votre biais,
présentera sa proposition qu'il a rendu publique en conférence de
presse, il y a de ça quelques semaines? Est-ce que vous
présenterez votre proposition parce qu'il^ semble déjà y
avoir, malgré le fait que l'île-du-Prince-Édouard... C'est
bien ça?
Mme Frulla-Hébert: La Nouvelle-Écosse.
M. Boisclair: ...La Nouvelle-Écosse et l'AI-berta se
seraient entendues. Je comprends que ce n'est pas signé et rien de
ça, mais leur demande, dans le fond, c'est qu'elles puissent avoir une
voix au chapitre. C'est ce que l'article dit, et ce n'est pas
précisé. Le gouvernement du Québec, vous êtes
allés encore plus loin au niveau de la dynamique. Est-ce que vous
présenterez vos demandes à l'ensemble de vos homologues?
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que la demande est
déjà présentée. La demande a été
envoyée.
M. Boisclair: Alors, est-ce qu'elle sera discutée?
Mme Frulla-Hébert: Elle a déjà
été présen-
tée, elle a déjà été discutée
et c'est une demande à partir d'une base de négociations, il faut
quand môme le comprendre. Nous, on a certains enjeux qui sont
différents des leurs. Alors, il s'agit maintenant de voir ce qui est
applicable, ce qui ne l'est pas, de mettre tout ça ensemble, et le
dialogue continue. Mais c'est déjà fait depuis quelques mois.
M. Boisclair: Est-ce que l'objectif d'une conférence des
ministres responsables des Communications, c'est de s'entendre autour d'une
contre-proposition à celle d'Ottawa?
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que notre objectif,
c'est deux choses. D'abord, c'est de discuter ensemble nos besoins et nos
enjeux. Ça n'a pas été fait depuis trois ans, si ma
mémoire est bonne, depuis 1987, d'une part. Deuxièmement, c'est
d'en arriver à une proposition, oui, assez tangible qu'on pourrait faire
à Ottawa. Maintenant, sachant, présentement, que les discussions
continuent entre les provinces, parce qu'on a tous intérêt
à cela. La situation, présentement, est intenable pour nos
compagnies de téléphone à nous et pour les autres. Alors,
on a tous intérêt à ce que ça se règle. Donc,
on est très ouverts aux différentes discussions. Sachant qu'il y
a une dynamique qui a lieu au moment même où on se parle, on verra
maintenant, à la conférence, ce qu'il faut modifier, changer,
apporter, discuter, etc. Mais on part de notre proposition qui est une
réglementation canadienne avec application provinciale.
M. Boisclair: Mais je reviens à ma question: Est-ce que
l'objectif d'une conférence des ministres responsables des
Communications, c'est de s'entendre autour d'une proposition qui pourrait
partir de la vôtre, ou de celle de l'Alberta, ou peu importe? Est-ce que
l'objectif d'une conférence semblable à celui-là, au lieu
de discuter de vos préoccupations communes, puisque vous ne vous
êtes pas revus depuis 1987...
Mme Frulla-Hébert: C'est de discuter et
d'échanger...
M. Boisclair: ...c'est de s'entendre autour d'une proposition qui
rallierait l'ensemble des provinces pour répondre au projet de loi
d'Ottawa qui devrait être déposé bientôt?
Mme Frulla-Hébert: En fait, la discussion vise à
essayer d'en arriver ou à discuter en vue d'arriver à une
solution appropriée pour chacune des provinces. Je vais vous dire que ma
grande découverte c'a été, quand je me suis
promenée au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta, de constater que
les besoins sont très différents de part et d'autre et que les
enjeux sont aussi très différents. Arriver et dire: On a un
carcan pareil de province en province, ça va peut-être être
difficile d'y arriver. Si on est capable, par contre, d'arriver avec Ottawa et
d'avoir, à l'intérieur même d'une grande structure, une
adaptation, si on veut, provinciale au niveau de l'application des politiques,
on serait très content et satisfait, et c'est à partir de
ça qu'on va discuter pour en arriver, oui, à un résultat
tangible.
M. Boisclair: Je comprends que la réalité au
Manitoba, en Alberta et en Saskatchewan n'est pas la même qu'ici,
l'étendue, la population, ça n'a rien à voir, mais,
cependant, il n'en demeure pas moins qu'il y aura un projet de loi
fédéral qui sera déposé auquel l'ensemble des
provinces devront se soumettre.
Mme Frulla-Hébert: Oui, d'accord, mais il y a
l'application de ce projet de loi là.
M. Boisclair: Je n'en suis pas encore à l'application. Ce
que je veux vous demander c'est: Est-ce qu'un des objectifs que vous
poursuivez, c'est de mettre sur pied un front commun pour répondre au
projet de loi d'Ottawa qui s'en vient?
Mme Frulla-Hébert: Un front commun, c'est un grand mot,
c'est plus de se concerter.
M. Boisclair: Ou de s'entendre sur une position commune.
Mme Frulla-Hébert: C'est plus de se concerter sur certains
points de convergence.
M. Boisclair: C'est pour ça que je vous dis que ça
ne me semble pas évident, puisque, déjà, on a des
indications que l'Alberta et la Nouvelle-Ecosse seraient prêtes à
céder ou à formuler des demandes qui sont bien moindres que
celles du gouvernement du Québec, à l'heure actuelle.
Mme Frulla-Hébert: Et qui sont bien moindres. Le
gouvernement du Québec, je dois vous dire, formule des demandes aussi
parce que nos enjeux sont différents, ils sont très
différents de ceux de la Saskatchewan et du Manitoba. Il s'agit
maintenant d'en arriver à discuter des points de convergence et à
voir maintenant dans chacune des provinces comment on peut l'appliquer. Je
répète: Ce que l'on demande, ce n'est pas de rapatrier tous les
pouvoirs, je le dis depuis le début, c'est d'avoir une politique
fédérale...
M. Boisclair: Une politique pancanadienne avec une administration
régionale.
Mme Frulla-Hébert: ...pancanadienne avec une application.
Merci.
M. Boisclair: Pas de problème. Sur l'applica-
tion régionale, sur l'application par le gouvernement du
Québec, j'ai bien lu les documents que vous avez présentés
en conférence de presse. Selon quels critères allez-vous
déterminer si une compagnie est de nature régionale, nationale ou
internationale?
Mme Frulla-Hébert: Ah!...
M. Boisclair: J'ai rencontré les gens d'Uni-tel, que vous
avez rencontrés vous aussi, qui croyait être une compagnie dite
régionale.
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que toute la
détermination au niveau de la réglementation, ça va
dépendre, finalement, de leurs politiques et de leur application au
niveau du Québec. Une compagnie comme Bell Canada, par exemple, c'est
une compagnie nationale et internationale mais, par contre, elle a un centre
d'opération, des applications et aussi des conséquences qui sont
au niveau régional. À ce moment-là, selon les politiques,
selon aussi les mesures d'implication de la compagnie au niveau du
Québec, on verra. L'idéal, finalement, ce n'est pas de
déterminer si c'est national ou régional, c'est de voir, au
niveau du développement. Quand ça touche au Québec, on
aimerait ça avoir un mot à dire au niveau du développement
de la compagnie, de la modernisation de la compagnie et, ensuite, de
l'interconnexion locale au niveau des compagnies, de tout le plan de
développement québécois. C'est beaucoup plus là
où on sent avoir un besoin réel d'implication, d'une part, et un
pouvoir d'influence quant aux grandes questions que sont
l'internationalisation, la concurrence et aussi les tarifs.
Ce qui est très important, c'est qu'il ne faut pas avoir deux
paliers de réglementation au niveau des tarifs. Et ça, les
compagnies de téléphone n'en veulent pas, et elles ont raison.
Alors, là, il s'agit de déterminer, maintenant, qui
détermine quoi au niveau des tarifs et quelle sera notre implication
à ce niveau-là.
M. Boisclair: Je parlais à M. Beauregard, cet avant-midi,
et, encore là, il me faisait valoir le point de vue que vous avez
souvent fait valoir. Ce qui est important, c'est qu'il n'y ait pas deux niveaux
de réglementation, parce que vous voyez, là, un niveau de
réglementation dire à l'autre: Bien, va chercher de l'argent au
CRTC, au niveau de l'application des tarifs? Ce serait effrayant. Mais comment
concilier cette réalité-là? Dans le concret, dans le
quotidien, prenons l'exemple de Bell, qui fait à la fois des
communications interurbaines et locales, que vous définissez comme une
entreprise nationale, comment, dans ce cas-ci et en fonction de la proposition
que vous avez déposée, pourrait-on éviter la double
réglementation?
Mme Frulla-Hébert: Au niveau de la double
réglementation, il pourrait y avoir, au niveau de la politique des
tarifs, un banc québécois où on participe de façon
extrêmement active. Là-dessus, par exemple, je vois mon
sous-ministre adjoint qui... Allez-y donc, M. Delwasse.
Le Président (M. Doyon): M. Delwasse.
M. Delwasse: Merci, M. le Président. Le découpage
est relativement simple. Il y a quatre compagnies au Canada, qui font des
télécommunications, de façon pancanadienne, qui n'ont pas
de territoire desservi et qui oeuvrent en concurrence avec d'autres compagnies
de téléphone. C'est Cantel, Unitel, Télésat et
Téléglobe. Toutes les autres compagnies, y compris Bell Canada,
ont un territoire défini, dans lequel elles desservent des citoyens et
des entreprises. Seule Bell Canada a un territoire qui couvre deux provinces.
C'est le seul problème particulier qui s'attache à ce
problème de découpage, et, dans ce cas-là, il est n'est
même pas très complexe, parce que, même si Bell Canada fait
des télécommunications Internationales, en fait, elle ne les fait
pas, elle se connecte sur un télécommunica-teur international.
Les services de Bell Canada qui sont nationaux passent, en fait, par
Télécom Canada, qui en fait la commercialisation. Toutes les
opérations de Bell Canada, tous les tarifs de Bell Canada, qui sont
attribués à Bell Canada, sont des tarifs qui s'appliquent sur son
territoire, exclusivement. Et ces tarifs-là sont différents selon
l'endroit où ils sont appliqués. Ce n'est pas le même tarif
à Toronto qu'à Montréal. Donc, il est extrêmement
simple de découper le territoire de Bell Canada - ça ne veut pas
dire découper Bell Canada - en deux et d'avoir une réglementation
provinciale en matière de tarification qui s'applique, au territoire du
Québec, pour toutes les entreprises qui font affaire sur le territoire
du Québec et qui donnent accès à des services aux citoyens
et aux entreprises du Québec, y compris Bell.
M. Boisclair: On pourrait peut-être suspendre cinq
minutes.
Le Président (M. Doyon): Cinq minutes. (Suspension de la
séance à 16 h 28)
(Reprise à 16 h 35)
Le Président (M. Doyon): A l'ordre, s'il vous plaît!
Donc après ces cinq minutes de repos, nous reprenons nos travaux. Je
demanderais à tout le monde de reprendre sa place. M. le
député de Gouin... À l'ordre, s'il vous plaît!
À l'ordre! La commission a commencé ses travaux. M. le
député de Gouin, la commission doit procéder normalement
à ses travaux et ce n'est pas la façon... Vous avez la parole M.
le député.
M. Bolsclalr: Oui, Mme la ministre, avant de passer à
Radio-Québec, une dernière question sur la concurrence. Dans la
demande d'Unitel, on sait qu'Unité) a formulé une demande et on
lit très clairement au cahier des crédits, page 47, partie I, que
la Direction des politiques de télécommunications aura sans doute
à prendre position dans la concurrence au sujet de l'interurbain public.
Par ailleurs, on sait qu'en juin 1989, la Régie des
télécommunications du Québec a décidé de
mettre fin à son projet de procéder à une enquête
générale sur la question de révolution de la concurrence
dans les services de télécommunication des entreprises sous sa
juridiction. Il y a eu une lettre à cet effet qui a été
signée par M. Paquet, qui était secrétaire de la
Régie, qui a tout simplement annoncé que le comité qui a
été mis sur pied pour étudier la concurrence dans le
secteur interurbain a été... On l'a aboli à cause de la
passation entre la Régie et les services publics et... C'était
une enquête qui devait être faite et on a renoncé à
ce projet-là. Première question: Quand et comment la Direction
des politiques de télécommunications prendra-t-elle position dans
ce dossier?
Mme Frulla-Hébert: Bon, tout le dossier de la concurrence,
bien vous le savez comme moi, c'est un dossier extrêmement complexe,
d'une part. Deuxièmement, c'est un dossier, ça, c'est le plus bel
exemple, où on a notre mot à dire, où on a nos
orientations, etc., mais la vraie décision, ou la décision, va se
prendre à partir du CRTC lors des audiences. Maintenant, on a
l'intention... On a rencontré, tel que vous, Unitel. Pour l'instant, on
n'avait pas le document en main parce qu'elle ne pouvait pas nous le donner;
c'était la journée avant les... Elle est censée venir au
ministère nous faire une présentation du document,
c'est-à-dire qu'elle l'a fait au niveau de...
Une voix: C'est fait pour les fonctionnaires.
Mme Frulla-Hébert: C'est vrai, elle est venue au niveau
des fonctionnaires, mais elle est censée venir me présenter,
à moi, le document tel quel avec tous ses arguments et on n'a pas le
plan d'affaires non plus. Ce qui va arriver, par exemple, c'est qu'on sait que
le CRTC, ça va lui prendre quasiment un an et demi à statuer
là-dessus, et, nous, au moment où on se parie, on regarde le
projet de la concurrence. Quand on parie de la concurrence globale, on est loin
d'être convaincus. On l'a dit à Unitel et on l'a dit à
Bell, on est loin d'être convaincus et c'est pour ça qu'à
partir de la présentation d'Unitel... Là, on a des gens au niveau
du ministère qui, ainsi - avec l'aide de la Régie des
'télécoms" aussi - se penchent au niveau de la
problématique de la concurrence pour en arriver, et on se donne quelques
mois aussi pour le faire parce que c'est trop important et complexe, à
une position officielle du ministère.
M. Boisclair: Ça va être quoi le processus de
consultation et quand pensez-vous...
Mme Frulla-Hébert: Présentement, on est en train de
le...
M. Boisclair: Je présume qu'il y a une certaine
planification qui va se faire. Qui va être consulté et c'est quoi
l'échéancier?
Mme Frulla-Hébert: Évidemment, celui qui va piloter
tout le processus de consultation sera notre sous-ministre adjoint, M. Del-
wasse. Alors là-dessus, je vais lui passer la parole.
Le Président (M. Doyon): M. Delwasse.
M. Delwasse: Merci, M. le Président. Dans le cas de la
demande d'Unitel, comme Mme la ministre l'a dit, il y aura une très
longue session de discussion au niveau du CRTC, des audiences publiques
effectivement. Nous envisageons d'intervenir au niveau des audiences publiques
et de déposer un certain nombre de mémoires à ce
sujet-là. Ces mémoires ne sont pas bâtis seulement dans le
cadre de la demande, mais ce que nous souhaitons, c'est établir cette
problématique de concurrence, et on trouve malheureux que ça
n'ait pas été fait et que ça ne se fasse pas actuellement
non pas strictement en fonction de la demande d'Unitel, mais en
considération de l'ensemble de l'avenir des
télécommunications au Canada et dans la perspective du
développement de ces télécommunications. Donc, il y a un
processus, d'abord, d'élaboration d'une position et d'une
réflexion au sein du ministère qui est déjà
très entamé, dont nous sommes actuellement à la
synthèse de cette réflexion-là. Les documents qui en
résulteront seront soumis à un certain nombre d'intervenants,
comme nous l'avons fait dernièrement quant à une demande du
ministère des Communications du Canada sur la concurrence dans les
réseaux locaux. Les documents résultants ont été
largement diffusés, soumis à l'avis et des compagnies de
téléphone et des associations de consommateurs, associations
syndicales et autres, tous les gens qui pouvaient avoir quelque chose à
dire à ce sujet-là. On a recueilli tous les témoignages
qui ont été faits. Tous ces gens-là ont
préparé des réponses d'ailleurs au ministère des
Communications du Canada, et on utilisera exactement le même
modèle pour intervenir au niveau des audiences quant à la demande
d'Unitel. Mais, encore une fois, on considère que ce problème
là ne peut pas être traité strictement en fonction de la
demande d'Unitel. Il doit être considéré dans une
perspective beaucoup plus large que ce
que génère cette demande d'Unltel.
M. Boisclair: Est-ce que la ministre serait prête à
considérer une commission parlementaire là-dessus?
Mme Frulla-Hébert: Ah! il est tôt pour se prononcer
là-dessus. Premièrement, parce que ce n'est pas sous ma
juridiction, c'est un fait. Alors je peux bien avoir une commission
parlementaire et tout ça. C'est sûr qu'on va faire, comme M.
Delwasse dit, beaucoup de consultation et tout ça, pour en avoir un
mémoire, mais une commission parlementaire... De toute façon, au
niveau de la procédure, on attendait, justement, la demande d'Unitel,
parce que, tant qu'elle n'a pas posé une demande formelle, bon.
Ça s'est fait il y a 15 jours. Rencontre formelle cédulée
d'ici - là on est en travaux parlementaires intensifs - donc d'ici fin
juin ou début juillet avec nous, avec moi, entre autres, et à
partir de là, on vous informera des étapes, mais, chose certaine,
c'est un dossier, là, qui...
M. Boisclair: Et vous m'assurez, aujourd'hui, qu'il y aura
consultation auprès des associations de consommateurs, des groupes
intéressés, des...
Mme Frulla-Hébert: Absolument.
M. Boisclair: ...qui sera menée pas le groupe de M.
Delwasse.
Mme Frulla-Hébert: Absolument.
M. Boisclair: Dans la présentation d'Unitel, il y est
très clair que leur prétention, pour résumer très
rapidement, c'est que la concurrence stimulera la demande,
générera des revenus plus importants. Donc, il n'y aura pas
augmentation des prix du service de base, et ainsi de suite, et on pourra, par
le fait même, augmenter les dépenses en recherche et
développement, créer de nouveau emplois, et ainsi de suite.
Unitel, dans sa présentation, s'engagerait à ce qu'il y ait un
tiers des dépenses de recherche et développement qui se fasse au
Québec. Est-ce que la ministre, dans la mesure où un jour elle
approuverait ou dans une présentation qu'elle fera, et là c'est
un peu difficile de présumer quel sera le contenu du mémoire qui
sera présenté par le gouvernement du Québec, s'assurerait
que vraiment le tiers des dépenses s'effectue, tel que convenu, en
recherche et développement au Québec?
Mme Frulla-Hébert: Absolument. Mais, comme je vous dis,
avant toute la problématique de l'augmentation de la demande parce que
les prix vont être plus bas et tout ça, de ça, on n'est pas
convaincus, là. D'ailleurs, on le fait. CNCP, à l'époque,
maintenant Unitel, a des interventions avec nous, là, au niveau du
travail, qui sont proportionnelles aux investissements qu'elle dépense
au niveau du Québec. Elle le sait très bien. Alors, nous,
évidemment, on aide, on pousse et on favorise ceux qui investissent chez
nous, et ces gens le savent. Le message a été passé
très clairement. Ce qui fait que, oui, effectivement, quant Ils sont
arrivés en disant: On va dépenser un tiers, c'est sûr
que...
M. Bofsclair: Ce n'est pas tombé dans...
Mme Frulla-Hébert: ...ils savaient qu'ils avaient devant
eux quelqu'un de très sensibilisé. Et, d'ailleurs, le partage de
recheche et développement de Bell Canada, c'est autre chose aussi,
qui... On leur a dit qu'on trouvait ça un peu déplorable que le
Québec n'en bénéficie pas autant. Et Bell, en tout cas, a
dans ses plans, selon les dernières conversations que j'ai eues avec le
président cette semaine, justement de regarder ça de très
près, de telle sorte qu'eux aussi puissent avoir un plan de recherche et
développement au niveau du Québec. Alors, la réponse
là-dessus, c'est: Oui, absolument.
M. Boisclair: L'objectif, dans le fond, c'est de présenter
un mémoire avec la position du gouvernement du Québec. Il est
très clair. Ma compréhension des choses, c'est que vous allez
présenter un mémoire, mais qui sera considéré au
même titre que n'importe lequel.
Mme Frulla-Hébert: Et c'est ça le principe de notre
revendication.
M. Boisclair: C'est ce qu'on peut tous dénoncer,
là. Mais est-ce qu'il y a cependant d'autres moyens ou d'autres outils
ou actions que la ministre entend mettre de l'avarit pour s'assurer que la
position du Québec soit prise en considération à sa juste
valeur?
Mme Frulla-Hébert: H y a deux choses à deux
paliers, d'abord. La négociation que l'on fait présentement sur
la juridiction des télécommunications, ça fait partie du
tout. C'est là qu'on n'est pas tout à fait d'accord, et
même pas du tout d'accord. Deuxièmement, il va y avoir un
procureur, là-dessus, qui va nous représenter et qui va
défendre... Parce que, habituellement, ce qu'on fait c'est qu'on envole
le mémoire au CRTC, et, bon, on peut envoyer une lettre ou quoi que ce
soit... (16 h 45)
M. Boisclair: Mais vous ne le présentez pas.
Mme Frulla-Hébert: ...mais on ne le présente pas
parce que, étant le gouvernement...
M. Boisclair: Les relations de gouvernement à
gouvernement.
Mme Frulla-Hébert: ...aller présenter un
petit mémoire sur ia chanson française, et tout ça
là, je trouve ça un peu aberrant comme processus. Alors, ce qui
fait que, dans ce cas-ci, par exemple, effectivement, on va être
représenté légalement par un procureur. Mais, comme c'est
dans un an et demi, et comme nous avons bon espoir d'avoir un certain gain de
cause, en tout cas, au niveau de notre politique des
télécommunications, peut-être que nos recommandations vont
être vues de façon différente de ce qu'elles sont vues
présentement.
M. Boisclair: Est-ce que le ministère a l'intention
d'accorder des projets de recherche dans les universités pour
étudier, que ce soit - il y a tout un débat sur les
nécessités de la demande - sur l'efficacité des
subventions croisées, et ainsi de suite? En plus des consultations qui
seront menées par l'équipe de M. Delwasse, est-ce qu'il y a
d'autres experts qui seront appelés à participer à cette
consultation-là?
Mme Frulla-Hébert: M. Delwasse, comme il est le
pilote.
Le Président (M. Doyon): M. Deiwasse.
M. Delwasse: Merci, M. le Président. C'est
déjà fait. Nous travaillons actuellement avec les professeurs
d'universités de plusieurs sources, dont deux professeurs
éminents en matière d'économie des
télécommunications de l'Université Laval. Nous avons un
certain nombre de résultats qui viennent, et une partie de notre
argumentation est étayée sur les recherches que font ces
professeurs d'universités et des enquêtes qu'ils ont faites
à l'extérieur du Canada.
M. Boisclair: Est-ce que le rapport Sherman sert de base
d'études?
Mme Frulla-Hébert: Entre autres.
M. Boisclair: Est-ce que vous pensez, à ce moment-ci, que
les conclusions du rapport Sherman tiennent toujours, entre autres, sur la
segmentation du marché, sur les impacts potentiels de la concurrence,
qui ne sont pas évidents? Sherman concluait à ça.
M. Delwasse: J'allais vous répondre dans ce
sens-là.
M. Boisclair: Est-ce que vos études vont dans ce
sens-là?
M. Delwasse: J'allais vous répondre dans ce
sens-là. Les conclusions du rapport Sherman ne sont pas très
évidentes, effectivement, c'est le moins qu'on puisse dire. Il y a un
certain nombre de rapports qui circulent, un peu comme le rapport Sherman,
actuellement, qui, tous, ont des conclusions un peu différentes, selon
la commandite qui a été obtenue de ces rapports. C'est
quelquefois un petit peu difficile de démêler le tendencieux de
l'objectif dans un certain nombre de ces rapports-là. C'est ce qui
conduit notre équipe à faire un ramassage et à nous
appuyer sur des données qui sont un peu différentes et qui
proviennent de lieux un peu plus objectifs que ceux dans lesquels un certain
nombre de ces rapports ont été développés.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. Delwasse.
M. Boisclair: En tout cas, vous le savez sans doute, mais le CRTC
a des données très intéressantes sur les
nécessités de la demande. Donc, ces consultations-là
seront menées avec des experts, vous vous associerez de personnes
compétentes, en plus des gens du ministère, qui sont
déjà très compétents, j'en conviens et pour
l'objectif, la présentation d'un mémoire dans un an et demi, avec
consultation de l'ensemble des groupes intéressés au
Québec et...
Mme Frulla-Hébert: Absolument, parce que la position...
D'abord, c'est du non vu, là, au Canada, et le mémoire que nous
allons présenté sera la position gouvernementale. Alors, c'est
sûr que, le gouvernement représentant la population du
Québec, c'est certain que ce sera fait avec beaucoup beaucoup de soin et
énormément de concertation.
M. Boisclair: Est-ce que, possiblement, ça pourrait
être un sujet de discussion à l'occasion de la rencontre des
ministres des Communications? On sait que le ministre responsable...
Mme Frulla-Hébert: Oui.
M. Boisclair: ...en Alberta a déjà pris une
position assez claire...
Mme Frulla-Hébert: Oui, encore là, c'est...
M. Boisclair: C'est la Saskatchewan; j'oublie, j'ai vu ça
dans les journaux.
Mme Frulla-Hébert: Oui, ia Saskatchewan et le Manitoba,
eux, sont contre à mort.
M. Boisclair: À mort, il faut le dire.
Mme Frulla-Hébert: Ensuite, les Maritimes, elles, ne
savent pas trop parce qu'elles sont tellement petites qu'elles vont faire la
vague. Et l'Ontario est pour. Et nous, évidemment, on est loin
d'être convaincus sur la concurrence générale.
Peut-être dans certains secteurs, mais sur la concurrence
générale... Alors, c'est là où on se trouve. Mais
vous savez que c'est dangereux, avant de s'entendre... Ça, c'est un bon
sujet de
concertation avec les provinces parce qu'on va se parler, on va se
concerter, mais, nous, on n'a pas notre position officielle parce qu'on n'a pas
fait le tour, non plus, de tous les organismes, les études
d'universitaires, etc. Alors, ça va être beaucoup plus à ce
sujet-là de se concerter et d'avoir aussi une discussion qui va
être durable, ce qu'on appelle "an ongoing discussion", tant qu'on n'en
arrive pas, nous, avec un document, parce que ça va prendre quand
même une couple de mois, et à dire: Voici notre position
définie, à partir des demandes d'Unitel.
M. Boisclair: On clôt le sujet là-dessus.
Banque de statistiques du Québec
Revenons peut-être très rapidement sur une petite question,
sur la fin des opérations de la banque des données du Bureau de
la statistique du Québec. En 1987, grâce à la participation
de la Direction générale de l'informatique du ministère,
la banque de Statistique Québec a été mise sur pied. Au 31
mars dernier, la banque devait cesser ses opérations à cause d'un
déficit annuel d'opération de 50 000 $ et ainsi cesser de fournir
les services de diffusion au ministère. Cette cessation
d'opération survient alors que toute l'implantation du système
était complétée et que la banque arrivait au stade du
développement. Soulignons que cette banque de statistiques permettait de
développer le secteur de la télématique
québécoise et que la cessation des opérations signifie un
recul très clair en cette matière. Les clients qui utilisaient ce
service doivent maintenant se tourner vers d'autres fournisseurs, à
savoir Statistique Canada essentiellement.
Trois questions. Qui étaient les clients de cette banque?
À qui devront-ils s'adresser dans l'avenir? Et combien ça leur
coûtera pour les mêmes services?
Mme Frulla-Hébert: Comme c'est une question
d'opérations très techniques, je vais repasser la question
à M. Delwasse.
Le Président (M. Doyon): M. le sous-ministre.
M. Delwasse: Merci, M. le Président. Alors, cette banque
était largement déficitaire et le Bureau de la statistique du
Québec était obligé de défrayer des déficits
importants. Nous y avons participé pendant une certaine période.
La Direction générale de l'informatique a contribué au
financement de cette banque. Malheureusement, la clientèle ne s'est pas
élevée suffisamment pour réduire le déficit
à un niveau acceptable. Cette clientèle était surtout
composée d'organismes gouvernementaux, de quelques universitaires et de
très très peu de personnes à l'extérieur de ces
milieux-là. Le Bureau de la statistique du Québec nous a
demandé d'aug- menter notre contribution. Malheureusement, comme la DGI
n'a pas pour mission de faire ce genre de support financier, nous avons
été obligés d'y répondre négativement, et le
ministère a pris sa décision.
M. Boisclair: Est-ce que je peux demander à la ministre
là-dessus qui étaient les clients et qu'elle nous fasse parvenir
l'information. Qui étaient les clients?
M. Delwasse: Je crois que la question devrait s'adresser
au...
M. Boisclair: Au BSQ, oui.
M. Delwasse: ...au ministère des Finances, au ministre des
Finances qui est titulaire du Bureau de la statistique du Québec.
M. Boisclair: Mais la ministre ne convient-elle pas qu'il s'agit
d'un recul en matière de télématique au Québec?
Mme Frulla-Hébert: C'est parce que ce n'est pas notre
décision non plus. Nous, tout le dossier de la
télématique, on le pousse. On a des gens maintenant au niveau du
ministère qui sont là et qui sont responsables de pousser la
télématique, mais la télématique grand public.
Quant à ça, bien oui là, il va falloir poser la question
au ministre des Finances. Ce n'est pas notre décision.
M. Boisclair: Mais c'était 50 000 $... C'est un
déficit d'opération de 50 000 $ qui aurait pu être
comblé par votre ministère?
Mme Frulla-Hébert: Non.
M. Boisclair: Par le ministre des Finances? C'est parce que c'est
la Direction générale.
Mme Frulla-Hébert: M. Delwasse.
M. Delwasse: C'était une subvention, et la DGI, notamment,
et le ministère des Communications n'ont pas pour rôle de
subventionner des organismes gouvernementaux. Il appartient au ministère
titulaire de ces organismes-là de décider des fonds qu'ils
doivent investir dans leurs propres services. Le ministère des
Communications peut bien subventionner une expérience et amener le
ministère à être entraîné dans ce qu'on
pourrait considérer comme quelque chose de progressif. Mais si le
ministère convient que ce n'est pas dans ses priorités, ce n'est
pas au ministère des Communications de renverser la décision
ministérielle quant à ses priorités.
M. Boisclair: II n'en demeure pas moins que les ministères
devront aujourd'hui s'adresser à la banque de Statistique Canada. Ils
devront dé-
frayer aussi des frais qui sont possiblement plus importants que ceux
qu'ils avaient à défrayer, deux fois plus importants, nous
dit-on, que les frais qu'ils avaient à défrayer pour utiliser la
banque de données du BSQ.
Mme Frulla-Hébert: Oui, mais c'est parce qu'encore
là, le BSQ a fait son choix. Nous, on a fait des représentations
et on a dit que ça marchait et tout ça, mais lui, H a fait son
choix. Alors, on ne peut pas statuer non plus pour le BSQ de la même
façon que d'autres ministères ne viendraient pas jouer dans nos
telles et statuer sur nos affaires. Alors, on aimerait bien ça prendre
le gouvernement au complet, mais on n'est pas capables.
M. Boisclair Mais la... Des voix: Ha, ha, ha!
M. Boisclair: ...DGI offrait et je cite la lettre de M. Bessette,
directeur général du BSQ. Il nous dit: "La DGI offrait aussi
d'agir à titre de support technique et financier au niveau des
développements informatiques, de la banque de statistiques du
Québec." Vous l'avez...
M. Delwasse: On a été très
généreux, comme dit M. Pigeon, pendant un certain temps. Mais
encore une fois, notre ministère intervient relativement souvent pour
permettre l'émergence d'un produit nouveau, d'un service nouveau
basé sur les technologies. Ça fait un peu partie de notre mission
d'encouragement des technologies au sein de l'appareil gouvernemental. Mais
à partir d'un certain moment, ça doit devenir opérationnel
et se payer ou il faut que le ministère tuteur convienne des budgets qui
sont nécessaires, sinon...
M. Boisclair: Ça répond à mes questions.
Radio-Québec?
Société de radio-télévision du
Québec
Mme Frulla-Hébert: Je vais en profiter d'ailleurs pour
présenter les responsables des trois organismes qui sont avec moi: Mme
Françoise Bertrand, présidente de Radio-Québec, M.
O'Bready, président de la Commission d'accès à
l'information, et M. Dufour, président de la Régie des
télécommunications.
M. Boisclair: Mme Bertrand, je tiens à vous souhaiter la
bienvenue et à vous remercier de vous être déplacée.
Vous comprenez qu'on est aussi limités par un agenda. On ne dispose que
de quatre heures pour étudier l'ensemble des crédits du
ministère et que je ne pourrai pas questionner comme je l'aurais voulu,
faute de temps tout simplement.
J'aimerais, Mme Bertrand, aussi avec Mme la ministre, discuter quelques
Instants de la fermeture du bureau de Saint-Omer. Le conseil d'administration -
et c'est très clair - a confirmé cette décision le 3 mai
dernier et il a adopté un nouveau règlement délimitant les
régions, lequel règlement maintient cinq régions et quatre
bureaux régionaux. C'est la décision, au lieu de modifier le
règlement, qui a été prise par le conseil.
Également, le comité de programmation du conseil a eu le mandat
de former un groupe de travail qui devra identifier les balises et
paramètres qui définiront l'action régionale de
Radio-Québec pour les années à venir. Une décision
doit être prise à la séance du conseil le 8 juin prochain,
soit dans une semaine.
J'aimerais me référer, Mme Bertrand, si vous me permettez,
à une lettre que vous avez fait parvenir aux gens là-bas, dans
laquelle vous parliez de cette fameuse masse critique qui avait
été un peu un facteur qui a favorisé... Vous disiez qu'en
Gaspésie, il n'y avait pas cette masse critique nécessaire pour
justifier l'existence d'un bureau régional. Au-delà de ça,
quels sont les arguments... C'est sur la masse critique que j'aimerais
argumenter un peu avec vous. Au-delà de cette masse critique là,
quelles sont les décisions qui ont justifié la fermeture de ce
bureau à Saint-Omer?
Mme Frulla-Hébert: Je vais laisser la parole à Mme
Bertrand, comme ça vient des décisions du conseil
d'administration, et j'enchaînerai s'il le faut.
Le Président (M. Doyon): Mme Bertrand, vous avez la
parole.
Mme Bertrand (Françoise): Alors, bonjour. Les
décisions ou les analyses qui nous ont menés à la
recommandation et la décision du conseil d'administration sont
liées aux orientations du plan directeur de Radio-Québec, qui ont
été adoptées à cette période-ci l'an
passé, un plan triennal 1989-1992, et qui met beaucoup l'emphase, suite
aux décisions de Bilan et perspectives, sur le fait que, oui, nous
sommes une société d'État, oui, nous sommes une
télévision publique, et que, conséquemment, tout le reflet
régional, c'est à l'écran qu'il doit paraître, et ce
que nous devons encourager dans tous les exercices de rationalisation et
d'utilisation des sommes qui nous sont confiées par les deniers publics,
et aussi les sommes que nous allons chercher par les revenus autonomes, doivent
se transférer à l'écran de Radio-Québec. Donc, ce
que nous valorisons et ce que nous essayons de faire avec chaque dollar, c'est
d'accroître les dollars de production régionale de telle sorte que
les heures de diffusion à Radio-Québec reflètent davantage
l'ensemble des visages du Québec.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Vimont.
M. Fradet: Merci, M. le Président. L'année
1990-1991 a été décrétée l'Année de
l'alphabétisation. Est-ce que vous avez l'intention, Mme la ministre, de
sensibiliser Radio-Canada en ce sens?
Le Président (M. Doyon): Radio-Québec.
M. Fradet: Radio-Québec, excusez. Pouvez-vous nous
confirmer si une attention particulière sera accordée au niveau
de la programmation en ce sens-là?
Mme Frulla-Hébert: Bon. Bien, au niveau de
Radio-Québec, avec le ministère de l'Éducation, il y a eu
certains groupes aussi d'alphabétisation de l'ensemble du Québec.
Radio-Québec a préparé une série éducative
destinée aux analphabètes. Alors, c'est une série
d'émissions de 37 demi-heures, et elle est présentement à
l'étape de la validation de son contenu. Sa mise en ondes est
prévue pour 1991.
Mme Bertrand: Janvier 1991.
Mme Frulla-Hébert: C'est ça, janvier 1991. Alors,
maintenant, au lieu de faire seulement une émission tout simplement
durant l'année, Radio-Québec a jugé
préférable de faire une série d'émissions continues
justement pour s'attaquer véritablement à ce problème.
Maintenant, Mme Bertrand, à part de cette série, est-ce qu'il y a
eu d'autres efforts? (17 heures)
Mme Bertrand: Oui. Bien, nos efforts en matière de langue
française, je pense, notre participation au concours d'orthographe,
notre organisation, cette année, de toute la filière scolaire,
qui a amené 24 000 étudiants à participer à travers
le Québec pour le concours qui aura lieu à l'automne 1990. Il y a
aussi une nouvelle émission qui sera sur les ondes de
Radio-Québec, qui s'appelle Sur le bout de la langue. Et nous
travaillons à un projet d'envergure, qui s'appelle L'aventure de
l'écriture, qui est une grammaire télévisuelle pour
laquelle nous nous promenons partout dans le monde, et c'est vrai, et en
Afrique et en Europe, pour avoir un financement de contrepartie internationale
parce que la production éducative formelle de Radio-Québec a
développé une conception très intéressante qui
pourra être un outil pour les analphabètes dans d'autres cadres
que strictement l'utilisation télévisuelle.
M. Fradet: Merci.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme Bertrand. Oui, M. le
député.
M. Fradet: Peut-être juste une autre petite question. Dans
la lettre d'attentes annuelles du gouvernement à Radio-Québec
figure l'objectif de 25 % du budget de la programmation de la
Société devant être accordé au secteur
indépendant. Est-ce que vous croyez, Mme la ministre, que ce
résultat sera atteint d'ici l'année 1992?
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que d'ici 1992, on
est confiant que Radio-Québec atteindra cet objectif. D'ailleurs,
présentement, on a un objectif de 23 % du budget de programmation et on
prévoit le même pourcentage cette année. Maintenant,
Radio-Québec veut s'assurer, et c'est son devoir aussi, un partenariat
avec l'entreprise privée. Ceci dit, il y a deux sortes, deux formes de
budget. Il y a des revenus autonomes qui vont directement à de la
production autonome, d'une part. D'autre part, il y a la subvention du
gouvernement des revenus de Radio-Québec qui vont à la production
interne de Radio-Québec, de telle sorte qu'on continue... D'abord, on
maintient et on s'assure de l'équilibre des deux, c'est-à-dire
que c'est important qu'il y ait une production interne faite par les
spécialistes de Radio-Québec, les gens qui travaillent à
Radio-Québec, de l'ordre de 75 % minimum et qu'il y ait aussi avec
l'entreprise privée, selon le plan directeur et Bilan et
perspectives, une collaboration avec l'entreprise privée parce que
c'est du devoir de la télévision publique aussi d'assurer un
certain dynamisme dans le milieu de l'ordre d'un maximum de 25 %. Et ça,
cette balance-là, il faut absolument la maintenir et c'est les revenus
autonomes qui paient les heures de production privée.
M. Fradet: M. le Président...
Le Président (M. Doyon): Oui, on reviendra à vous,
M. le député de Vimont. M. le député de Gouin.
M. Boisclair: J'aimerais revenir sur la question du bureau de
Saint-Omer. La lettre que vous écriviez à M. Lavoie - je l'ai
retrouvée - qui est l'agent de coordination régionale, est quand
même assez claire et le principal... Et c'est ça que j'ai peine
à justifier. Je comprends les préoccupations que vous
véhiculez. Je comprends bien l'intervention que vous avez faite tout
à l'heure, mais, au-delà de ça, on semble donner une
série de raisons qui, souvent, ne sont pas toujours les mêmes.
Dans la lettre, vous invoquiez l'importance d'une masse critique. Vous disiez
qu'il n'y avait pas d'équipements suffisants, de véhicules, pour
être capable d'aller chercher de l'information, le manque... Vous parliez
des universités, des cégeps, différentes infrastructures
qui n'étaient pas présentes dans la région de la
Gaspésie. Et, après ça, vous concluiez sur le groupe de
travail. Cette décision de fermer le bureau de Saint-Omer et le fait que
vous décidiez de former un bureau pour étudier cette
problématique-là, dans le fond, ne démon-
tre-t-elle pas jusqu'à quel point cette décision-là
a peut-être été prise de façon hâtive, sans
consultation avec les gens du milieu et qu'avant de procéder à
une décision comme celle-là on aurait dû, comme maintenant
vous le faites, mettre un comité sur pied, étudier de fond en
comble et recevoir les représentations de l'ensemble des gens parce que,
d'abord, d'un côté comme de l'autre, que ce soit de la direction
de Radio-Québec ou de gens du milieu en Gaspésie ou
d'employés de Radio-Québec, les versions et les opinions
diffèrent beaucoup?
Mme Frulla-Hébert: Mme Bertrand va répondre
à cette question, mais, à la suite de ça, je voudrais
enchaîner.
Mme Bertrand: Bien, écoutez, sur la question du fait qu'on
ait pris une décision hâtive, j'aimerais rappeler que la
première fois que j'ai fait une tournée régionale en
Gaspésie, on m'a demandé si le bureau de Saint-Omer serait
fermé. À ce moment-là, il ne m'était pas possible
de me prononcer parce que nous n'avions pas terminé non seulement les
études, parce qu'au fond c'est à vivre les choses qu'on peut
observer le mieux et ce sont les meilleures études... La deuxième
année, on est revenu avec la même question et j'avais dit: On va
prendre cette décision-là au moment des décisions
budgétaires pour le 1er avril 1990. Lorsque je parle de masse critique,
dans la lettre à M. André Lavoie, qui est coor-donnateur au
bureau de Saint-Omer, pour la région de la Gaspésie, il me
semble, à ce moment-ci, dans le développement, dans l'état
de développement du Québec, et pour la région du
Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, qu'il y a avantage à ce
qu'il y ait un foyer un peu plus large pour les deux régions qui
rayonnent à partir de Rimouski, où se trouve une
université, où se trouvent déjà des infrastructures
dans d'autres domaines d'activité.
Je sais très bien à quoi vous faites
référence, au fait que la Gaspésie est devenue une
région administrative et qu'on verra l'installation progressive de ses
infrastructures. Cependant, Radio-Québec doit faire avec les moyens qui
sont disponibles, d'année en année. Cette année, la
possibilité de partenariat, de faire en sorte que, tant sur les projets
de production en matière de contenu et en matière de budget...
L'inexistence de ces infrastructures, aujourd'hui, pour l'année
1990-1991, nous amène à dire: II y a une possibilité de
regroupement vers Rimouski pour créer cette masse critique. Et nous
avons garanti à la Gaspésie et au personnel de production que les
heures de production provenant de la Gaspésie seraient maintenues pour
l'année 1990-1991 et 1991-1992.
De plus, je dois dire que le groupe de travail, qui a été
suggéré par le conseil d'administration, sur lequel le conseil
d'administration doit statuer le 8 juin prochain, se penchera, non seulement
sur la question de la Gaspésie, mais sur la question
générale de savoir comment on assure un reflet adéquat de
l'ensemble des régions du Québec à l'antenne de
Radio-Québec? Ça, ça touche aussi les régions qui,
depuis déjà 1986, n'ont pas de bureaux régionaux et
même celles où il y a un bureau régional actuellement.
Parce que l'important, pour la télévision, c'est qu'à
l'écran, il y ait ce reflet-là. Même si l'infrastructure
existe, s'il n'y a pas de vitalité de production, il y a un
problème. Et c'est à ce problème-là que le groupe
de travail veut s'attaquer.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme Bertrand. M. le
député de Vimont.
Mme Frulla-Hébert: Excusez-moi, je veux juste...
Le Président (M. Doyon): Oui, Mme la ministre.
Mme Frulla-Hébert: Je veux juste ajouter, pour appuyer Mme
Bertrand... Je regarde les données, présentement, au niveau de la
Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. D'abord, vous savez qu'en
Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, en communications, c'est la
région où on investit à peu près le plus. On en a
parlé hier d'ailleurs, on a eu une réunion au niveau des
députés. Mais en communications, en termes d'aide
financière, au niveau du ministère des Communications, c'est une
des régions hors des grands centres, où l'on investit le plus
parce qu'on considère que c'est une région
éloignée, une région qui en a vraiment besoin, d'une
part.
Deuxièmement, si on regarde au niveau de la production, en termes
d'heures, c'est la troisième région avec 8,1 heures, en moyenne,
la troisième région au niveau des heures de production et le
budget d'investissement dans la production, c'est le deuxième au
Québec, au niveau de la Gaspésie. Donc, c'est une région
qui est importante pour nous. C'est une région qui est non seulement
importante, mais une région, au niveau de son reflet... Je m'engage,
comme Mme Bertrand le fait, à maintenir les heures de production,
à maintenir l'investissement en production de la région. Et, qui
plus est, au niveau du conseil d'administration, il va y avoir, en plus d'un
représentant de Rimouski, un représentant des
Îles-de-la-Madeleine et de la Gaspésie, qui vont siéger sur
le conseil d'administration, de telle sorte qu'ils seront la police
d'assurance, si on veut, du maintien justement de cet investissement dans cette
région.
Somme toute, je pense que la Gaspésie va être très
bien représentée et que, s'il y a eu mésinformation au
niveau de la région - on en a informé les députés
hier - Mme Bertrand va se rendre elle-même rencontrer les gens qui,
peut-être, je pense, ne saisissent pas exactement la
portée ou enfin la signification, si on veut, du bureau, qui est
à peu près une rationalisation, mais une rationalisation qui se
justifie et qui ne change en rien la représentation de la
Gaspésie, en termes de région. Alors, ça va.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Vimont.
M. Fradet: Merci, M. le Président. Mme la ministre,
Radio-Québec, par son mandat de télédiffuseur
complémentaire, est axé sur l'éducation et devrait,
à mon avis, agir à titre d'instrument de formation pour la
relève. J'aimerais obtenir votre avis, ce que vous en pensez.
Mme Frulla-Hébert: La relève, ça, c'a
toujours été, que ce soit ici ou dans l'industrie privée,
un sujet qui me tient à coeur profondément. Je sais qu'il tient
à coeur, aussi, à Mme Bertrand, puisqu'elle vient du milieu
universitaire. Alors, on est deux là-dedans, qui croient à la
relève et de beaucoup. D'abord, au niveau de Beau et chaud... Il
y a Lumières, Beau et chaud, et Les orateurs de demain, en
termes de programmes qui ont des contenus qui stimulent la relève. On
veut aussi, à l'aide de la SOGIC, de Téléfilm, avoir un
projet de court métrage qui va pouvoir explorer les formes d'expressions
télévisuelles et qui va encourager justement les nouveaux
auteurs, enfin les nouveaux réalisateurs à participer à ce
plan de relève. On a inauguré aussi, au niveau publicitaire, le
programme de relève publicitaire qui est nouveau cette année. On
a embarqué aussi les universités et l'année prochaine, on
veut étendre ça à l'Université Laval et
Jonquière de telle sorte que la campagne de publicité
développée par l'équipe gagnante, par exemple, soit
diffusée à Radio-Québec. Radio-Québec s'attend
à prendre aussi à l'intérieur même certains
stagiaires pour encourager le développement de la relève, non
seulement au niveau des émissions et en termes de contenu, mais aussi au
niveau de la cinémato-graphie et aussi de la relève publicitaire.
Alors, en ce sens, je pense que Radio-Québec, en termes de
télévision éducative, joue bien son rôle, non
seulement comme contenu éducatif mais aussi pour encourager les gens
à y travailler et à y participer en termes d'élaboration
du contenu. Alors, là-dessus, on est bien couvert mais on veut continuer
à développer tout le pendant de la relève.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre. M. le
député d'Anjou.
M. Larouche: Concernant Radio-Québec, il y a un dossier
sur lequel j'ai déjà parlé concernant les
communautés culturelles et l'intégration des communautés
culturelles avec Radio-Québec. Je donnais en parallèle l'exemple
de CFCF qui donne du temps d'antenne gratuitement aux communautés
culturelles en utilisant l'anglais. Nous, on pourrait donner du temps d'antenne
gratuit. Moi, j'en donnerais trois heures par jour gratuitement aux
communautés culturelles où il y a un moyen d'intégration
au niveau des médias et les faire écouter la
télévision francophone et Radio-Québec, en particulier. Je
voudrais voir peut-être au niveau de Radio-Québec si elle pourrait
mettre à l'intérieur des 64 000 000 $ quelques millions dans
ça.
Mme Frulla-Hébert: Quelques millions, plusieurs
millions.
M. Larouche: Divertir des millions pour d'autres choses et les
mettre dans ça. Je pense que c'est un problème qui est
fondamental et le rôle de Radio-Québec, à mon point de vue,
serait extrêmement intéressant considérant surtout que nos
médias écrits sont vraiment faibles à comparer avec les
médias écrits anglophones pour l'intégration des
immigrants. Regardez au niveau de The Gazette, en particulier, et
comparez avec La Presse et Le Journal de Montréal,
comparez nos télévisions. Je trouve que ça devrait
être un rôle de Radio-Québec.
Mme Frulla-Hébert: Au niveau du conseil d'administration,
il faut dire qu'il y a une personne qui représente les
communautés culturelles, d'une part et, d'autre part, au niveau du
contenu, il y a des efforts aussi qui se font, non seulement au niveau des gens
qui travaillent à Radio-Québec, l'employabilité, mais au
niveau du contenu aussi. Là-dessus, je vais passer la parole à
Mme Bertrand.
Mme Bertrand: Nous avons adopté l'an passé une
politique à cet effet et nous sommes à construire le plan
d'action en matière de politique multi-ethnique et nous travaillons de
concert avec le ministère des Affaires culturelles. Et notre objectif
est de faire en sorte qu'on puisse donner accès - l'antenne, c'est une
bonne idée et je me charge de soumettre l'idée au comité
qui est chargé de faire le plan d'action - mais l'idée aussi est
d'aider à la francisation des groupes allophones. Nous pensons aussi
qu'en termes de télévision éducative, c'est notre
rôle pour faire en sorte que, justement, les médias écrits
anglophones aient peut-être moins d'impact ou gardent leur impact, mais
que les médias francophones augmentent le leur. Il est certain que nous
avons à nous intéresser au français, langue seconde, et
c'est à ce dossier-là aussi que notre plan d'action s'attaque en
termes du contenu de la programmation.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme Bertrand. Alors, le
temps est presque écoulé. Je donne la parole pour la
dernière fois au député de Gouin. Nous devrons
procéder après à l'adoption des programmes un par un et
à l'ensemble
des crédits. Alors, M. le député de Gouin.
M. Boisclair: Des demandes très simples, Mme la ministre.
L'organigramme que vous nous avez fourni des gens de votre ministère ne
contient pas le nom des gens qui occupent les différentes fonctions. Or,
si vous pouviez nous faire parvenir ça.
Commission d'accès à
l'information
Ensuite, concernant la Commission d'accès à l'information,
j'aimerais obtenir l'avis de la Commission concernant l'utilisation des
médicaments. J'oublie le document exact. Si vous me le permettez: Avis
de la Commission déposé le 8 mars au ministère de la
Main-d'oeuvre sur les abus de médicaments.
Mme Frulla-Hébert: Vous voulez avoir le dépôt
du rapport de la Commission.
M. Boisclair: Je veux tout simplement avoir un avis de la
Commission déposé le 8 mars au ministère de la
Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation
professionnelle concernant l'abus des médicaments. (17 h 15)
Mme Frulla-Hébert: On vous le fera parvenir, pas de
problème. Je ne l'ai pas.
M. Boisclair: Vous nous le ferez parvenir?
Mme Frulla-Hébert: Je vais en profiter pour vous
présenter rapidement, parce que le temps s'écoule, M. O'Bready,
président...
M. Boisclair: M. O'Bready, j'aurais bien aimé pouvoir
échanger avec vous.
Le Président (M. Doyon): Bonjour, M. O'Bready,
bienvenue.
M. O'Bready (Jacques): Merci.
M. Boisclair: Une dernière question. Mme Bertrand, juste
une...
Le Président (M. Doyon): Toute dernière.
M. Boisclair: ...toute dernière. Dans un discours que vous
avez prononcé à la Chambre de commerce de la rive sud de
Québec, vous souligniez l'erreur qui a été de fermer le
bureau de Québec et vous disiez même: "Une de ces erreurs - on ne
s'en cache pas - fut la fermeture du bureau régional de Québec en
1986. Radio-Québec ne peut prétendre être un réseau
national sans assurer une présence active dans la vie d'une
région aussi importante que la vôtre. C'est là un objet de
préoccupation majeure et je peux vous assurer que nous mettons
présentement tous les efforts nécessaires pour trouver une
solution tout aussi équitable qu'efficace." Qu'est-ce qu'il en est quant
a la réouverture possible du bureau de Québec?
Mme Bertrand: II n'y aura pas de réouverture de bureau
à Québec, mais il y a plusieurs façons d'être
présents dans une région. Et Québec, je pense que ce n'est
quand même pas si loin de Montréal. Je pense que ça demande
un effort de la part des gens des diverses fonctions à
Radio-Québec en termes de présence à Québec qui est
d'assurer des partenariats avec les gens de Québec. De plus, il y a des
équipes de production à Québec qui sont actives et qui
permettent la production, en termes de programmation. Alors, c'est à
ça que ça fait référence.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme Bertrand.
M. Boisclair: M. le Président, il reste quatre minutes.
Ça va nous prendre 30 secondes pour passer au vote en bloc.
Le Président (M. Doyon): J'ai indiqué que
c'était la dernière question. Je vous en permets une
dernière. Allez.
M. Boisclair: Concernant C-40, qui est une chose qui n'est pas
simple. Vous savez que C-40 reprend un projet de loi qui était mort au
feuilleton avec une différence fondamentale. Il y a un article, j'oublie
lequel, où on dit que la télévision éducative fait
partie intégrante du réseau de télévision canadien.
Il y a différents avis juridiques qui ont été
préparés à cet égard-là. Certains
prétendent que ça pourrait avoir des conséquences
importantes pour... J'aimerais juste retrouver l'article dans C-40, loi
fédérale... J'ai sollicité un avis juridique à cet
avis-là et il y a une thèse très claire qui a
été confirmée dans deux jugements - la Régie des
services publics contre Dionne, et Capital Cities contre le Conseil de la
radio-télévision canadienne - que l'autorité
fédérale exerce une juridiction exclusive sur tous les domaines
de la radiodiffusion, ce qui comprend la radio, la télévision et
la câblodistribu-tion. Cette compétence fédérale
s'étend également au contenu de la programmation, ce qui inclut
la programmation éducative. Selon cette thèse, toutes les
situations provinciales relatives à la télévision
éducative seraient donc ultra vires des pouvoirs d'une
législature et, donc, inconstitutionnelles. C'est, bien sûr, une
thèse. Il y a des gens qui défendent une autre thèse aussi
en vertu de laquelle Québec pourrait reprendre à son compte,
comme point de départ, que les provinces ont juridiction exclusive en
matière d'éducation en vertu de l'article 93 de la Loi
constitutionnelle de 1867. Peu importe laquelle des deux thèses sera
reprise, à mon avis, il existe un danger important à cet
égard-là. J'aimerais connaître de la ministre, et
peut-être
de Mme Bertrand qui, je suis convaincu, est très familière
là-dessus, quel est votre avis et qu'est-ce que vous avez l'intention de
faire là-dessus?
Le Président (M. Doyon): Très
brièvement.
Mme Frulla-Hébert: Bon, rapidement, très
rapidement, ce qu'on va faire... D'abord, ça fait partie des
commentaires négatifs du projet C-40. On est contre, c'est sûr. On
a une loi ici de la programmation au Québec qui dit que la
télévision éducative dépend des provinces. Je dois
vous dire, et je peux vous en soumettre copie, que j'ai envoyé une
lettre officielle à mon homologue fédéral commentant le
C-40 et qu'à l'intérieur de cette lettre-là, il y a un
commentaire très précis disant que toute programmation
éducative se doit de rester sous le contrôle, si on veut, de la
province et qu'on serait contre toute ingérence du fédéral
là-dessus.
M. Boisclair: Et la ministre est bien consciente des enjeux.
Adoption des crédits
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre. Nous
allons maintenant procéder à l'adoption des programmes un par un.
Alors, est-ce que les crédits pour le programme 1 sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Pour le programme 2?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Pour le programme 3?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Pour le programme 4?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Pour le programme 5?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Et finalement pour le programme
6?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'ensemble des
crédits pour le ministère des Communications est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Merci. La commission ajourne ses
travaux sine die.
Mme Frulla-Hébert: II me fait plaisir de remercier, M. le
Président, tous les membres de la commission encore une fois et M. le
député de Gouin pour sa vigilance. Merci pour les crédits.
Nous allons en faire bon usage.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre. On n'en
doute pas.
M. Boisclair: Les mêmes voeux aux membres de la commission,
à la ministre et à son équipe.
(Fin de la séance à 17 h 20)