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(Dix heures neuf minutes)
Le Président (M. Camden): La commission du budget et de
l'administration est réunie afin de poursuivre l'étude des
crédits budgétaires des programmes 6 et 7 du ministère des
Finances pour l'année financière 1993-1994. À
l'ajournement des travaux, le 21 avril, nous avions adopté le programme
7; nous en sommes maintenant à l'étude du programme 6.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il a des remplacements, ce matin,
à nous annoncer?
La Secrétaire: Oui. M. Audet (Beauce-Nord) est
remplacé par M. Maltais (Saguenay); M. Chagnon (Saint-Louis) est
remplacé par M. MacMillan (Papi-neau); M. Lemieux (Vanier) est
remplacé par M. Poulin (Chauveau).
Le Président (M. Camden): Je vous rappelle que le temps
alloué, soit une période de trois heures, a été
alloué pour l'étude des programmes 6 et 7 du ministère des
Finances. Il reste donc 1 h 30 aujourd'hui, soit de 10 heures à 11 h
30.
M. Holden: 10 h 10.
10 h 10)
Le Président (M. Camden): 10 h 10? Oui, oui. Nous parlons
de 10 minutes, il n'y a pas de problème. On va démontrer de la
souplesse, considérant qu'il y avait des retards.
Secteur marché financier (suite) Inspecteur
général des institutions fîancières
J'appelle donc l'étude du programme 6. Est-ce qu'il y a des brefs
commentaires à faire ce matin?
M. Gautrin: Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires,
M. le Président?
Le Président (M. Camden): Nous aurions cru que les
remarques préliminaires avaient été formulées
à la séance précédente.
Mme Robic: M. le Président, si vous me le permettez,
j'aurais peut-être quelques remarques et des présentations
à faire. Si vous me le permettez.
Le Président (M. Camden): Certainement.
M. Gautrin: C'est-à-dire que, comme on a... Vous
n'étiez pas... C'était le ministre des Finances qui était
là. Je pense que madame...
Le Président (M. Camden): Non, c'était madame.
M. Gautrin: Alors, vous avez déjà fait vos
remarques?
Mme Robic: Oui, oui.
M. MacMillan: C'est toi qui n'étais pas là.
M. Gautrin: Toi, là, monsieur! M. MacMillan...
Des voix: Ah! Ah!
M. MacMillan: Pardon?
M. Gautrin: ...vous êtes vraiment discipliné...
indiscipliné.
M. MacMillan: Demandez au président.
Le Président (M. Camden): Alors, ça vous va, M. le
député de Verdun?
M. Gautrin: Très bien.
Le Président (M. Camden): Très bien. Mme la
ministre.
Remarques préliminaires Mme Louise
Robic
Mme Robic: Merci, M. le Président. M. le Président,
j'aimerais débuter aujourd'hui en prononçant quelques mots pour
présenter les crédits du programme 6, soit ceux de l'Inspecteur
général des institutions financières.
Tout d'abord, la personne qui porte ce titre est assise à ma
droite et j'aimerais la présenter officiellement au député
de Westmount, M. Jean-Marie Bouchard. J'espère que vous avez eu la
possibilité de converser avec M. Bouchard en attendant le début
de cette commission. À ma gauche, vous trouverez M. Alfred Pilon, chef
de mon cabinet; M. Jean Martel, sous-ministre adjoint aux politiques et
institutions financières, qui sont accompagnés de leurs
conseillers respectifs, soit M. André Mont-miny, directeur
général de l'administration, M. Viateur Gagnon, directeur des
politiques et institutions financières chez l'Inspecteur
général...
Une voix: ...
Mme Robic: Oh oui! Je m'excuse. Directeur des
politiques et institutions financières au ministère des
Finances. Je m'excuse. Mme Louise Milhomme, directrice générale
chez l'Inspecteur; M. Richard Boivin, surintendant des assurances chez
l'Inspecteur; M. Fer-nand Gauthier, aux institutions de dépôts et
M. Alain Samson, qui est le surintendant des intermédiaires de
marché.
Par cette même occasion, M. le Président, je désire
rappeler au député de Westmount et aux personnes qui nous
entourent quelle est la mission de l'Inspecteur général des
institutions financières. En somme, il assure la surveillance et le
contrôle des institutions financières sous juridiction
québécoise et des intermédiaires de marché.
D'ailleurs, il applique les lois qui touchent principalement quatre grands
secteurs: les assurances, les intermédiaires de marché, les
institutions de dépôts et les entreprises. De plus, M. le
Président, je voudrais répéter publiquement devant
l'Inspecteur que je le remercie, lui et son équipe, pour les efforts
déployés au courant de l'année qui vient de se clore.
Les crédits budgétaires pour l'Inspecteur
général des institutions financières
s'élèvent à 22 330 100 $ pour l'exercice 1993-1994 et, M.
le Président, je suis maintenant prête à répondre
aux questions du député de Westmount ou d'autres
députés qui voudraient nous poser des questions, soit à
moi ou à l'Inspecteur général.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Westmount.
M. Richard B. Holden
M. Holden: M. le Président, c'est vrai qu'on a fait des
remarques préliminaires et j'aurais juste deux minutes de remarques au
sujet de l'Inspecteur général que je n'ai pas touché dans
mes remarques préliminaires de l'autre jour. Comme je l'ai dit la
dernière fois, notre démarche et notre analyse critique, c'est
toujours sous le sceau de l'objectivité politique et dans le cadre des
intérêts des Québécois. Nous examinerons cette
année, l'année écoulée, et nous nous interrogerons
sur le prochain exercice budgétaire.
Nous ne questionnerons pas seulement les chiffres, mais aussi l'action
de l'Inspecteur général, c'est-à-dire l'utilisation des
ressources qui lui ont été octroyées et qui lui seront
octroyées. Il y a trois axes autour de nos examens: l'utilisation des
ressources, la suffisance des ressources et l'efficacité de
surveillance.
Je veux juste dire un mot, M. le Président, sur certains
principes et règles organiques qui doivent diriger l'industrie des
services financiers et surtout l'action de l'Inspecteur général.
Principes et règles dont l'application requiert les ressources que nous
discuterons. Parce qu'elles sont assureurs et dépositaires, nos
institutions sont les fiduciaires du public et les gardiens et les
gestionnaires de leurs capitaux. Parce qu'elles sont aussi débitrices
d'obligations exécutables dans le futur, souvent plusieurs années
après la naissance desdites obligations, le législateur, afin de
protéger la société, a traité cette industrie, ces
institutions différemment des autres activités commerciales.
Par une loi, nous avons créé une autorité de
surveillance, soit l'Inspecteur général, sous la
responsabilité de la ministre déléguée aux
Finances. L'Inspecteur général doit donc, quant aux entreprises
sous sa surveillance, appliquer les lois pertinentes, surveiller la
solvabilité, prévenir l'insolvabilité et informer le
public. À cette fin, il cueille des informations, il inspecte des
entreprises, il conçoit des critères d'évaluation, il juge
les situations et il prend des actions. Son action doit-elle être neutre
ou doit-il s'impliquer, essayer de sauver les entreprises? Son action, M. le
Président, doit-elle être secrète, confidentielle ou
publique et connue de tous? À partir de quel moment doit-il agir, en
préalerte ou en alerte? Doit-il promouvoir l'économie ou
surveiller une activité humaine? Quant à moi, M. le
Président, je pourrais plaider tout aussi bien une règle ou le
contraire. Il faudrait cependant, M. le Président, rapidement en tant
que société, décider de ces questions car, à
défaut, la surveillance se discréditera et elle perdra toute
signification.
Et pour conclure, M. le Président, je dirais: Prétentieux
celui qui croit pouvoir solutionner seul ces questions. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Camden): Merci, M. le
député de Westmount. Est-ce qu'il y a d'autres remarques
préliminaires, de brèves, très brèves remarques
préliminaires?
M. Gautrin: M. le Président, les remarques
préliminaires partent donc d'un temps de 20 minutes, parce que j'ai bien
compris que...
Le Président (M. Camden): J'avais cru déceler chez
vous une intention de faire des remarques préliminaires.
M. Gautrin: Je les intégrerai dans mes 20 minutes, lorsque
j'aurai la parole.
Le Président (M. Camden): Excellent, M. le ,
député de Verdun.
Mme la ministre.
Mme Robic: Oui, M. le Président. Je remercie le
député de Westmount de ses remarques, qui sont fort pertinentes
d'ailleurs, M. le Président, et j'en suis fort heureuse puisque bien de
ces remarques touchent notre énoncé de politique, font partie de
notre énoncé de politique. On se pose bien des questions nous
aussi, et nous allons avoir le temps, justement en commission parlementaire,
à partir du 4, de pouvoir en discuter plus à fond. Mais c'est
bien sûr qu'il n'y a aucun problème à commencer la
discussion ce matin. Peut-être, M. l'Inspecteur, à ce moment-ci,
vous auriez des remarques à faire suite à celles du
député de Westmount.
M. Jean-Marie Bouchard, Inspecteur
général des institutions financières
M. Bouchard (Jean-Marie): Oui. Mme la ministre, M. le
Président, MM. les membres, je dois dire, d'entrée de jeu, que je
suis tout à fait d'accord avec la conception que vous avez mise de
l'avant quant au rôle et quant aux responsabilités d'un inspecteur
général. C'est tout à fait exact que lorsque la
réforme a été entreprise en 1983, avant de s'attaquer
à la réforme du secteur des institutions financières, le
gouvernement a décidé qu'il fallait d'abord et avant tout se
doter d'un organisme de supervision et de contrôle qui soit en mesure
d'affronter les défis nouveaux que représentait justement la
réforme, réforme qui était déjà inscrite
dans les faits et qu'il s'agissait simplement d'affronter. C'est ce qui fait
que nous avons été les premiers au Canada à justement
s'attaquer au problème du décloisonnement. Mais s'attaquer au
problème du décloisonnement impliquait une responsabilité
très lourde à cause du fait qu'il y avait abolition des
barrières dans les secteurs, à cause du fait que la concurrence
était accrue et à cause du fait également que les produits
des différentes institutions financières étaient de plus
en plus homogènes, pour ne pas dire difficiles à évaluer.
Donc, c'était la situation qui prévalait et qui aujourd'hui
on pourra en reparler tout à l'heure si vous voulez poser des
sous-questions sur cet aspect-là rend encore la situation
beaucoup plus difficile et beaucoup plus complexe, et les défis sont
encore beaucoup plus considérables pour le secteur des institutions
financières québécois. (10 h 20)
Mais, en créant le poste d'un inspecteur général,
le Québec se démarquait d'une façon radicale avec tout ce
qui s'est fait au Canada dans le temps et qui, subsé-quemment, a
été suivi par la réforme fédérale, beaucoup
plus tard. Comme question de fait, la réforme fédérale
s'est faite tout près de 10 ans après celle du Québec et,
en ce qui concerne la restructuration des activités de contrôle,
ça s'est fait tout près de cinq ans après la
réforme du Québec.
Qu'en est-il, donc, de cette réforme? Vous avez rappelé
des principes qui étaient justement à la base de la
réforme qui était poursuivie à ce moment-là.
Intervention qui se devait d'être une intervention indépendante,
ce qui a causé et amené comme effet que l'Inspecteur
général est un organisme autonome, qui répond de ses actes
vis-à-vis de son ministre, et ultérieurement vis-à-vis des
élus, ici, en commission parlementaire, mais qui est chargé, de
par toutes les lois sectorielles qui sont sous sa juridiction, de
l'administration de la loi. C'est le seul secteur où vous trouvez dans
les lois une disposition spécifique qui confère l'autorité
de contrôle, la responsabilité de l'administration. Dans toutes
les lois, vous avez deux dispositions: l'Inspecteur général est
chargé de l'administration des lois et le ministre est chargé de
l'application des lois, ce qui est une distinction fort importante pour
indiquer, justement, qu'on voulait faire une distinction entre le politique et
l'administratif dans la supervision, pour assurer une supervision
indépendante avec toutes les conséquences d'imputabilité
que ça implique de la part du titulaire du poste.
Mais l'Inspecteur général agit en fonction de la
responsabilité qui lui est confiée de par la loi. La
responsabilité qui lui est confiée de par la loi ne fait pas que
l'Inspecteur se substitue, comme vous l'avez si bien dit, d'abord et avant
tout, à la gestion par les conseils d'administration eux-mêmes.
Nous ne sommes pas dans un régime de tutelle permanent, ce n'est pas ce
qui est à la base de notre système. Ce n'est pas un
système qui dénie la responsabilité première des
institutions financières. C'est tellement vrai que, lorsque nous avons
fait les réformes, en 1983 et 1984, et subséquemment jusqu'aux
dernières modifications en 1990, vous remarquerez qu'à chaque
fois nous avons augmenté la responsabilité du conseil
d'administration des entreprises, d'une part, et nous avons augmenté
également la responsabilité des différents intervenants
dans le secteur.
Les professionnels qui sont impliqués dans la supervision, que ce
soit les comptables, que ce soit les actuaires... On a été les
premiers au Canada à exiger que les réserves actuarielles des
compagnies d'assurances générales soient effectuées par
des actuaires; les premiers au Canada. Ce qui a contribué, d'ailleurs,
à faire un problème parce qu'il manquait d'actuaires
spécialistes dans le secteur IARD, le secteur d'assurances
générales.
Donc, augmentation des responsabilités de ceux qui sont
directement, d'abord, impliqués par la création de comités
de déontologie, par la création de comités de
vérification qui relèvent du conseil d'administration et par une
responsabilité beaucoup plus grande des administrateurs qui
répondent de leurs actes par suite, subséquemment, de
difficultés qui peuvent survenir. Il est impossible, il n'y a aucun
système au monde, M. le député, qui peut prétendre
superviser et contrôler le secteur des institutions financières
à partir d'une autorité publique; c'est impossible! Parce que
c'est un système qui est basé sur la responsabilité, mais
aussi parce que c'est un système, parce que basé sur la
responsabilité, qui fait en sorte que les décisions sont d'abord
prises par les compagnies, bien sûr, et ces décisions-là ne
sont pas sujettes à approbation préalable par l'autorité
de contrôle, avec comme conséquence que l'autorité de
contrôle est toujours en présence de faits accomplis.
Vous avez parlé du système préalerte, je vais de
vous en parler tout à l'heure, mais je vous explique la situation
globale dans laquelle une autorité de contrôle se doit de
composer.
Donc, n'ayant pas l'autorisation préalable, cela veut dire que
l'autorité de contrôle se doit, dans la mesure du possible,
d'intervenir alors qu'une décision est déjà prise, alors
que les effets d'une décision ont déjà commencé
à s'implanter et, peut-être, à créer des
difficultés. C'est le premier point.
Le deuxième point. En vertu des lois, l'Inspecteur
général, parce qu'il respecte justement l'autonomie des
directions, n'a pas des pouvoirs qui sont correspondants, je dirais, aux
attentes du public et aux attentes du milieu, et à la conception que
l'on se fait d'une autorité de
contrôle. Je m'explique. La mission de l'Inspecteur
général dans la supervision et le contrôle, c'est une
mission qui n'implique pas une obligation de résultat; c'est une mission
qui est essentiellement basée sur une obligation de moyens. L'Inspecteur
général, pas plus que n'importe quelle autorité de
contrôle, ne peut garantir la solvabilité et la bonne
administration d'une institution financière, mais il peut,
dépendant des pouvoirs qu'il possède, prévenir que
ça aboutisse à une insolvabilité, quand il n'est pas trop
tard.
Quels sont ces moyens? Essentiellement, à l'heure actuelle, au
moment où on se parle, les moyens de l'Inspecteur général
sont fondamentalement des moyens de contrôle préalerte, de tests,
mais son intervention auprès des compagnies est uniquement une
intervention de persuasion. Les armes dont dispose l'Inspecteur
général, et ça c'est un mythe qu'il faut détruire
pour ne pas rechercher un coupable à tout prix lorsqu'il y a des
difficultés... Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de
défaillances qui ne peuvent pas survenir dans l'administration. Si les
autorités de contrôle exercent mal leurs responsabilités,
il appartient à la ministre et au gouvernement de les juger
sévèrement, mais il faut bien s'entendre sur son rôle par
rapport aux moyens dont il dispose. On ne peut pas envoyer à la guerre
quelqu'un sans arme. C'est un problème qui est tout à fait
courant. Les moyens dont il dispose sont des moyens de persuasion. Et lorsque
ces moyens de persuasion ne donnent pas d'effet, parce que les dirigeants
d'entreprises, les conseils d'administration que je rencontre n'acceptent pas
d'emblée les perceptions que nous avons et n'acceptent pas, de prime
abord, les évaluations que nous faisons, bien sûr... Pourquoi?
Parce qu'on attaque directement leurs chiffres; on attaque directement leur
administration; on met en cause la sagesse de leurs décisions.
Évidemment, on le fait avec le plus de prudence et le plus de sagesse
possible; il ne s'agit pas d'affronter les gens pour le plaisir de les
affronter et surtout pas de les mettre en tutelle. Mais il faut bien comprendre
que la dynamique, elle est extrêmement difficile et se fait dans un
contexte de confrontation plus ou ou moins constante, c'est évident,
parce que vous remettez justement en question l'administration à ces
gens-là.
Alors, lorsque vous ne réussissez pas à les convaincre,
qu'est-ce qu'il y a comme moyen d'action? Un inspecteur général,
comme moyen d'action, peut ultimement imposer des restrictions sur le permis.
Il est déjà tard et quels sont les effets
bénéfiques pour relever une entreprise avec les restrictions de
permis? Interdiction de recevoir plus de dépôts, par exemple?
Limiter certaines pratiques? Interdiction de réassurance? Interdiction
ou, enfin, limite des opérations, des affaires en cours? C'est passif.
Ce n'est pas un remède, c'est une intervention négative pour
empêcher qu'un mal n'empire.
L'autre moyen: retirer le permis. Mais, retirer le permis, je ne
règle pas le problème. J'empêche justement l'entreprise de
continuer d'opérer, mais ça ne règle pas le
problème qu'on a signalé à l'entreprise. Et enfin,
ultimement, prendre possession de l'entreprise et puis ordonner
l'administration de l'entreprise pour sa liquidation. Voilà. Ça
veut dire que lorsque nous sommes rendus à cette étape, nous
sommes exactement dans la position du chirurgien qui, sur la table
d'opération, fait l'opération, constate le cancer, puis referme
le patient et dit: II n'y a rien à faire. Il s'agit de faire ce que l'on
peut pour, le plus possible, faire durer le patient. Dans mon cas, ce n'est pas
de faire durer le patient, c'est d'éviter des pertes plus grandes.
Mais c'est ça la situation et c'est ça l'encadrement
législatif, et c'est ça le rôle actuel de l'Inspecteur dans
le contexte qui est celui qui est devant vous aujourd'hui. Et, parce que c'est
la situation, il faut donc composer avec cette législation, d'où
l'élaboration vous y avez fait allusion et c'est tout à
fait exact la nécessité pour un organisme de
contrôle de se doter de tests préalerte. Mais «tests
préalerte», vous savez, c'est comme une espèce d'examen
médical que vous faites parfois. Je réfère chacun à
son expérience personnelle. On peut passer un check-up et s'imaginer que
la santé est correcte, que c'est la bonne forme, mais comme on se fait
souvent répéter comme exemple par des cardiologues: après
avoir passé un tapis roulant, tout va bien; l'individu sort dans le
corridor, puis il tombe mort. Ça, c'est des choses qui arrivent et c'est
des cas qui nous sont donnés. (10 h 30)
Je vous donne des exemples, mais des exemples... Ils ne sont pas
théoriques. Je peux vous donner un cas précis d'une compagnie
d'assurances qui ne présentait pas, en apparence, de difficultés.
Lorsqu'on fait l'inspection, vous savez, on n'a pas accès à tous
les secrets d'alcôve. On fait ce qu'on peut et ceux qui administrent,
sans les taxer de vouloir cacher des choses, bien, la nature humaine
étant ce qu'elle est, ça prend parfois beaucoup de temps avant de
trouver les problèmes qui peuvent survenir.
Discussion générale
M. Holden: Peut-être qu'on pourrait commencer à
questionner un peu sur les problèmes, parce qu'on va tout
débattre ça dans le contexte de la commission. C'est fort
intéressant, mais on a quelques questions plus spécifiques
à poser. Je m'excuse de vous interrompre.
M. Gautrin: Moi aussi, j'ai des questions à poser. On est
sur les crédits.
Virement de crédits pour maintenir l'effectif
autorisé
M. Holden: Alors, par exemple, la question des effectifs dans les
crédits. On semble vouloir couper 27 postes, n'est-ce pas, dont 15
étaient déjà vacants. Alors, la différence, c'est
dans les...
M. Bouchard: Oui.
M. Holden: Et le tableau budgétaire, les varia-
tions que vous avez fournies pour l'étude des crédits, le
«Cahier explicatif des crédits», page 2, page 3 et page 4,
indiquent que, malgré le fait que vous ayez coupé un total de 1
667 000 $, si on ajoute les coupures, vous avez quand même
rajouté, par virements, 1 063 000 $, et surtout des virements en
provenance d'autres catégories. Je vois la catégorie
Occasionnels; c'est clair.
La catégorie Virement en provenance de Fonctionnement - Autres
dépenses, pourriez-vous peut-être expliquer un peu ce que
ça veut dire? Et Virement en provenance de Capital - Autres
dépenses, est-ce que vous pourriez donner un peu plus de détails
sur ces deux catégories-là?
Mme Robic: M. le Président, avant même de passer la
parole à l'Inspecteur général, je voudrais vous faire
remarquer que, dans ce qui semble être des coupures de 1 600 000 $, on
doit soustraire 700 000 $ qui représentent des dépenses non
récurrentes, qui ont été investies sur une plate-forme
technologique, en informatique. Alors, vous devez soustraire 700 000 $ pour
avoir un chiffre plus exact des coupures réelles. D'accord?
M. Holden: Oui, mais je parlais dans le contexte de
Fonctionnement - Personnel.
Mme Robic: D'accord. M. l'Inspecteur.
Le Président (M. Camden): M. Bouchard.
M. Bouchard: II est évident qu'à la lecture des
documents qu'on vous a donnés, des explications, c'est clair, il y a une
réduction d'effectifs, et non seulement une réduction
d'effectifs, mais une réduction de la masse salariale. Et, même
pour les effectifs, les effectifs autorisés sont de 407; si vous faites
le calcul partout, en réalité, nous avons un budget pour 394, ce
qui voulait dire qu'il fallait trouver l'argent dans d'autres activités.
On a donc coupé d'autres activités pour rencontrer, justement,
nos besoins d'effectifs minimaux de 407, après avoir effectué
au-delà de 21 coupures dans notre masse des effectifs pour cette
année.
La réponse: c'est exact, on a coupé dans les autres
dépenses. On a coupé dans le capital. On a coupé dans les
budgets d'opération. On a pris au-delà de 424 000 $ dans les
autres catégories de notre budget pour essayer de maintenir en place les
effectifs qui nous sont alloués par le Conseil du trésor, qui
sont de 407; parce qu'on n'a pas un budget pour 407, on a un budget pour 394
employés.
M. Holden: J'ai compris que vous avez coupé; vous avez
fait des virements.
M. Bouchard: Oui.
M. Holden: J'aimerais savoir en détail d'où vient
le montant, au moins, des deux virements, celui de Fonctionnement - Autres
dépenses et celui de Capital -
Autres dépenses, parce que c'est très
général, ça.
M. Bouchard: Bon. Alors, le montant total de 424 000 $ se
détaille comme suit, le total des virements qu'on a faits dans les
différents items que vous avez. Pour l'équipement informatique,
nous avons rationalisé 150 000 $; dans les congrès, nous avons
coupé 15 000 $; dans les publications, nous avons coupé 30 000 $;
formulaires et impressions, 35 000 $; divers, 10 000 $; services professionnels
ce sont les services que nous requérons et dont nous avons
besoin, les services externes, des firmes, des consultants 20 000 $; et,
enfin, les différents cours de perfectionnement que nous donnions
à notre personnel, pour 24 000 $, ont été presque
totalement coupés. Ce qui fait le montant du 424 000 $ de virements que
nous avons pris dans les autres catégories, soit Capital, soit Autres
dépenses, pour justement rencontrer notre objectif de crédits
pour nos effectifs ramenés à 407.
M. Holden: Trouvez-vous que réduire dans le domaine de la
formation professionnelle, ce n'est pas contraire au langage ou au discours du
gouvernement, qui prône comment est-ce qu'on appelle ça
la formation professionnelle et l'excellence des gestionnaires?
Mme Robic: Oui, M. le Président. On n'a pas changé
notre discours, M. le Président, on croit que la formation
professionnelle est fort importante. Les gens qui sont chez l'Inspecteur
général, en ce moment, sont bien formés pour faire leur
travail, je l'espère, ou ils ne seraient pas là. C'est de la
formation additionnelle et, M. le Président, s'il y a, à un
moment donné, de la rationalisation à faire, il y a des choix
à faire, ça ne veut pas dire qu'on abolit la formation, mais
peut-être qu'on la remet à un autre moment ou on en fait sur une
moins grande échelle.
On y croit encore, mais, encore là, dans les années
difficiles, il y a des choix à faire, et ce sont les choix que
l'Inspecteur a jugés les mieux à propos de faire.
M. Holden: M. le Président, je ne veux pas revenir sur
notre discussion d'hier, mais peut-être que Mme la ministre... Hier soir,
je ne sais pas pourquoi, j'ai regardé la liste des voyages. Il y a une
mention de voyages dans les coupures aujourd'hui, mais, hier, il y avait une
liste de voyages qui a été fournie par la ministre au sujet des
voyages de la Commission des valeurs mobilières. Je ne veux pas revenir
sur toute la question, mais quand on a demandé des réponses vous
nous avez référés au jugement qui dit que les
fonctionnaires peuvent bénéficier des points, des bonis. Et puis,
tout d'un coup attendez, je vais juste vous expliquer je regarde
la liste des voyages fournie par la Commission des valeurs mobilières,
un item, et je vous le cite, vous ne l'avez pas devant vous. (10 h 40)
C'est marqué: Guy Lemoine a été refusé, il
a
perdu ses 20 points bonis. Tout d'un coup, après avoir eu la
réponse qu'on n'a pas besoin de fournir ces détails, ça
sort comme ça là. D'abord, est-ce que la ministre est pour le
principe que le gouvernement garde les points bonis pour sauver de l'argent au
gouvernement ou est-ce qu'elle est en faveur de laisser voyager les
fonctionnaires à travers le monde?
Mme Robic: Sans doute que cette remarque dans les voyages de la
Commission a été mise là par un fonctionnaire
frustré d'avoir perdu des points. Ha, ha, ha!
M. Holden: C'est comme ça que...
Mme Robic: Non, mais je vais vous dire ce qui est arrivé
là. C'est que ce fonctionnaire devait assister à cette
conférence, avait utilisé les points bonis pour payer son avion,
n'a pas reçu l'autorisation du Conseil du trésor de faire le
voyage, mais les points se sont automatiquement effacés à la
compagnie aérienne, il ne pouvait pas les récupérer.
M. Holden: II voulait tellement aller à la
conférence, il a dépensé ses points bonis?
Mme Robic: La Commission a pris les points bonis pour payer le
voyage. Malheureusement, il n'a pas eu l'autorisation de faire ce voyage et les
points bonis n'ont pas été remis, si vous voulez, par la
compagnie aérienne à la Commission, à l'individu qui avait
permis à la Commission d'utiliser ses points bonis. Alors, c'est juste
une remarque qui n'aurait pas dû être là parce que c'est
absolument non pertinent.
Mais revenons, M. le Président, sur justement les choix
difficiles que l'on a à faire à des moments où il faut
regarder nos organismes et regarder nos moyens de payer et faire certaines
rationalisations. Et je voudrais vous répéter, M. le
député de Westmount, ce que vous nous avez dit justement
mercredi, à cette commission, et je vous cite: «Je trouve que dans
le fond, puisque toutes les compagnies privées ont coupé et ont
continué de fonctionner, il n'y a pas de raison pour laquelle les
commissions du gouvernement ne puissent pas faire la même chose.»
Et je pense que c'est ce qu'on a demandé à nos commissions. Au
bureau de l'Inspecteur général des Institutions
financières. M. l'Inspecteur a fait certains choix, qui ne sont pas
faciles, c'est bien évident, mais ces choix devaient se faire et je
pense que ça a été fait avec sagesse et on ne remet pas en
cause, pas du tout, l'importance de la formation professionnelle.
M. Holden: Est-ce que ça augmente les délais? Par
exemple, apparemment, vous allez couper le service de faire des copies à
Montréal, ce qui va forcer les gens à s'adresser au bureau de
Québec pour avoir des copies. Quant à moi, étant
Montréalais, je trouve qu'on a un bon service, mais si on coupe le
service pour le référer... La plus forte proportion des demandes,
ça doit être Montréal, où il y a la plus forte
demande de copies, n'est-ce pas? Est-ce que je me trompe, là-dedans
ou...
Mme Robic: Non, je ne crois pas que ça crée de
problème, là. M. l'Inspecteur pourra ajouter. C'est pour les
entreprises; on demande ça aux entreprises. Vous savez, aujourd'hui,
avec les fax, je ne crois pas que ça va créer de retards indus ou
de prolèmes pour nos entreprises.
M. Holden: Dans vos remarques... L'Inspecteur
général a dit dans ses réponses: Certains délais
seront augmentés mais tout a été mis en oeuvre pour
réduire au minimum le temps de traitement des demandes. Comment on va
faire pour... Les demandes vont aller à Montréal et être
acheminées à Québec? C'est comme ça?
Mme Robic: M. l'Inspecteur, peut-être que vous pourriez
ajouter à mes remarques.
Le Président (M. Camden): M. Bouchard.
M. Bouchard: Oui, c'est exact. Évidemment, vous n'aurez
pas un service sur place, comme c'était le cas. On peut s'accorder des
services qui sont disponibles compte tenu des budgets qui sont alloués.
Alors, au lieu d'abolir complètement les services, on a une technologie
maintenant, qui est heureusement à notre disposition, qui est celle de
se servir du fax. Alors, les employés de Montréal, sur les
demandes, transmettent immédiatement à Québec tous les
renseignements, et on leur répond immédiatement, dans l'heure qui
suit, pour les renseignements. Alors, les gens étaient un peu
gâtés, je dois vous dire, parce qu'on donnait un service
d'incorporation, à Montréal et à Québec, d'une
heure; alors, ils se sont habitués à un service exceptionnel.
Dans d'autres juridictions, pour s'incorporer, ça peut prendre trois ou
quatre jours. On n'a pas retardé le service d'incorporation aussi
considérablement que ça, mais, évidemment, il y a un petit
délai par rapport à ce qui existait. Lorsqu'on compare la
situation idéale qui prévalait avec la situation maintenant, avec
laquelle il faut composer, bien, il y a un certain délai, mais qui n'est
pas catastrophique, qui n'est pas irrémédiable, et qui ne
frustrera pas, ne privera pas la population de Montréal d'un service
adéquat, compte tenu des circonstances.
M. Holden: Est-ce que ça va ajouter aux frais de celui qui
demande le service?
M. Bouchard: Non.
Mme Robic: M. le Président, encore une fois, pour
peut-être clore là-dessus, on s'enligne, bien sûr, sur des
systèmes technologiques qui feront que, dans quelque temps, on pourra
beaucoup mieux répondre à ces demandes, d'une façon
beaucoup plus efficace et rapide grâce à ces nouveaux
systèmes. On parle de mise en place de ces systèmes pour le mois
d'août 1994. Alors, c'est pour pallier, en attendant que ces nouveaux
systèmes de haute technologie entrent en fonction.
M. Holden: Juste pour les coupures, vous avez mentionné
des coupures additionnelles de 690 000 $, Mesures additionnelles de compression
à assumer. Ça, c'est à la page 4 du «Cahier
explicatif des crédits». À la quatrième page, il y a
un item, 690 000 $, Mesures additionnelles de compression à assumer.
Mme Robic: C'est le petit cahier bleu, ça?
M. Holden: Oui. C'est l'analyse des variations. À la
quatrième page, le huitième item...
M. Bouchard: Oui, oui. M. Holden: ...690 000$.
M. Bouchard: Oui. Ça, c'est la coupure additionnelle qui
nous a été imposée par le Conseil du trésor en date
du 1er avril et qu'on a sue au mois de janvier. Alors, elle s'ajoutait
déjà aux coupures qu'on avait déjà eues de 4 %, des
647 000 $. Et ce qui explique que quand vous faites le montant total... Au
fond, quand vous prenez le chiffre de 604 000 $, que vous avez à la page
1, vous avez la réconciliation en partant de Traitements
réguliers, les coupures, les différentes coupures, et les
virements que nous avons dû faire. Alors, vous les avez dans l'ordre que
nous avons effectué les coupures pour arriver à un net de
coupures de 604 000 $. Faites l'addition totale de tout ça, vous arrivez
à 604 000 $. Ça, c'est une coupure additionnelle qui nous a
été demandée par le Conseil du trésor sur la masse
salariale; donc, qu'il fallait absorber, et qu'on a absorbée par ce que
vous voyez là, les virements. Vous avez trois items de virement.
Toujours la même chose.
M. Holden: Toujours le même montant. M. Bouchard:
Oui.
Revenus du bureau de l'Inspecteur
M. Holden: Ah! Est-ce que l'Inspecteur général voit
le paiement qu'il reçoit? Je crois que ça s'élève
à 40 000 000 $ pendant une année. Est-ce que c'est pour le
service que l'Inspecteur rend, comme la division des entreprises, les
incorporations, tout l'argent qu'on paie comme frais? Est-ce que c'est vu comme
un paiement de services ou une espèce de taxe additionnelle pour
renflouer les finances du gouvernement? Parce que vous recevez pas mal plus que
ce que vous dépensez comme Inspecteur général.
Mme Robic: C'est des paiements de services, c'est bien entendu.
Pour les services donnés, il y a des coûts que l'on charge, que
l'Inspecteur charge pour ces services-là, c'est bien entendu. (10 h
50)
M. Holden: Oui, mais les gens ont un service pour 40 000 000$ qui
ne coûte... Ils paient 40 000 000 $ et le service ne coûte que 23
000 000 $. Alors, c'est un profit que le gouvernement a sur le service.
Ça pourrait peut-être aider les entreprises si le gouvernement
coupait les prix des services, puisque c'est les services qui sont payés
en trop.
Mme Robic: M. le Président, c'est une affirmation gratuite
du député de Westmount. Les services que rend l'Inspecteur
général coûtent de l'argent; cet argent-là doit
être déboursé par les entreprises. C'est bien sûr
qu'il n'est pas question ici de taxes, mais bien d'un coût des services.
Il n'y a rien de gratuit dans ce beau monde.
M. Holden: Mais ce n'est pas la première fois que vous
entendez cet argument, M. l'Inspecteur général. D'ailleurs, dans
l'un des mémoires que l'on a reçus à la commission, le
BAC, le Bureau d'assurance du Canada, soulève encore une fois,
apparemment, cette question de surcroît de charges pour les services de
votre ministère, Mme la ministre.
Mme Robic: C'est bien sûr, M. le Président, que,
quand on fait des réajustements de coûts de services, il y a, bien
sûr, des critiques; il y a, bien sûr, des objections. On s'attend
à ça, quand les prix montent, il y a certaines critiques, il y a
des objections, mais on pense qu'on suit... Les coûts de services
augmentent partout et on suit cette tradition d'augmenter nos coûts de
services. Les coûts d'opération coûtent plus cher.
Là-dessus, peut-être qu'on aimerait entendre l'Inspecteur, puisque
c'est lui qui, au bout de la ligne, établit ces coûts-là
pour le gouvernement.
M. Bouchard: Oui. Je pense que vous faites bien de poser la
question. Je suis très heureux que vous la posiez parce qu'il se
véhicule, je dirais, une erreur assez grave sur cet aspect-là,
pour la raison suivante: C'est que pour tout le secteur des institutions
financières ça, ça veut dire les assurances, les
institutions de dépôts, les intermédiaires de marché
l'Inspecteur général perçoit la totalité de
ces coûts. Le problème provient du fait, dans la
compréhension du public, lorsqu'il compare le revenu total des 40 000
000 $, que la cotisation, ce qu'on appelle la cotisation qui est perçue
du secteur des institutions financières est dans la colonne des revenus.
Lorsque vous comparez les budgets de l'Inspecteur et que, par exemple le
mémoire auquel vous faites allusion, les assurances vous prenez
le budget qui est alloué à la Direction des assurances et que
vous le comparez aux revenus qui proviennent du secteur des assurances, c'est
pratiquement du simple au double, d'où conclusion: L'Inspecteur
général, une machine à faire de l'argent! Il y a
même eu un titre flamboyant dans un journal qui était à cet
effet-là.
Je ne nie pas qu'on soit efficace, pas du tout, ça, je pense
qu'on est efficace, mais l'erreur provient du fait que la cotisation qui est
perçue des intermédiaires ne se limite pas au budget
alloué dans chaque direc-
tion ça, c'est ce qu'on appelle les frais directs
mais inclut également une partie fort importante des frais indirects,
parce que tous les services de soutien de l'Inspecteur général,
ils ne sont pas en l'air, ils sont là pour justement desservir les
unités opérationnelles, d'où le fait que, dans chaque
cotisation que l'on perçoit des intermédiaires, on impute une
partie des frais généraux des unités de soutien. De telle
sorte qu'au lieu de prendre le budget de chaque direction vous devez rajouter
une partie du budget des unités de soutien pour être juste pour
tout le monde, ce qui fait donc que la cotisation est complètement
différente du budget.
Deuxièmement. Ça, c'est la cotisation, et la cotisation
est toujours faite une année après et se base sur les
revenus-primes de l'année précédente, alors que, le
budget, c'est pour l'année courante. Donc, il y a toujours un
décalage d'un an par rapport à l'imputation, mais qui se reprend
subséquemment dans l'année suivante. Donc, le secteur des
institutions financières, il ne fait pas de l'argent. Les
intermédiaires paient et les institutions financières paient
véritablement ce qu'il en coûte.
En outre de ça, nous avons et nous devons percevoir ce qu'on
appelle des frais, des frais qui sont des frais reliés à des
permis, des frais pour la constitution. Tout ça, une série de
tarifs que les institutions doivent en outre payer de la cotisation parce que
ça n'a rien à voir avec l'administration. Ces tarifs-là...
On reçoit, une fois par année, une lettre du ministère des
Finances qui nous dit que les tarifs doivent augmenter; alors, on augmente les
tarifs, et ce sont des tarifs qui sont basés et uniquement
limités aux services qui sont autres que les services de surveillance,
de telle sorte que, quand vous défalquez le chiffre des 40 000 000 $, le
gros des revenus provient du secteur des entreprises, pour cette année
tout près de 30 000 000 $ lui, c'est clair qu'il est très
rentable et la balance provient des tarifs pour un montant beaucoup
inférieur, minime par rapport...
Alors, enlevez les cotisations des institutions financières et
vous allez voir que les chiffres sont des profits qui proviennent en
réalité du secteur des entreprises.
Le Président (M. Forget): M. le député de
West-mount.
M. Holden: De toute façon, vous n'êtes pas
perdant.
M. Bouchard: Non.
M. Holden: Vous n'êtes pas dans le rouge, comme le reste du
gouvernement.
M. Bouchard: De ce côté-là... M. Holden:
Veux-tu demander...
Le Président (M. Forget): Est-ce que vous êtes
prêt à partager avec le député de Verdun?
M. Holden: Oui. Bien, si le député de Verdun le
veut bien, oui.
M. Gautrin: Je vous remercie.
Le Président (M. Forget): Merci beaucoup, M. le
député de Westmount.
M. le député de Verdun.
M. Gautrin: Je vous remercie, M. le Président.
M. Holden: Je sais qu'il est reconnu pour son objectivité
aussi.
Effets du projet de loi 198 sur l'embauche
M. Gautrin: Merci. M. le Président et Mme la ministre,
vous n'êtes pas sans savoir que l'Assemblée nationale
étudie à l'heure actuelle un projet de loi qui porte le
numéro 198, qui a comme objectif, entre autres, parce qu'il en a
d'autres aussi, d'effectuer une réduction dans des effectifs, dans la
fonction publique et dans le secteur parapublic et dans le secteur du
gouvernement. le député de westmount est d'ailleurs intervenu sur
les réductions qui ont déjà été faites. vous
avez actuellement passé, entre le 31 mars et le 1er avril, de 412 postes
réguliers à 406. je comprends qu'il y en avait qui étaient
des postes à combler. je vous rappellerai que la loi 198,
néanmoins, fixe comme base de référence pour les coupures
le 1er avril 1993. donc, c'est à partir de la base de 406 qu'il va
falloir projeter des réductions d'encadrement, sur un objectif de trois
ans, de 20 % et des diminutions d'effectifs de 12 %. je vois que vous avez
déjà fait un certain effort, particulièrement dans les
entreprises de l'inspecteur général à l'heure
actuelle.
Ma question, c'est: Comment voyez-vous, si la loi, bien sûr, est
votée par l'Assemblée nationale, des possibilités de
réduction encore du personnel dans l'inspection générale
des institutions financières?
Le Président (M. Forget): Merci, M. le
député de Verdun.
Mme la ministre.
Mme Robic: Je le verrais très mal, M. le Président.
Il faut réaliser le rôle de la Commission des valeurs
mobilières du Québec et le rôle de l'Inspecteur
général des institutions financières. Ils ont un
rôle de protection des épargnants et des investisseurs.
L'Inspecteur général doit donc avoir les effectifs
nécessaires pour jouer ce rôle de surveillance auprès de
nos institutions financières, entre autres les compagnies d'assurances,
nos institutions de dépôts. Il faut comprendre qu'il y a des
milliers et des milliers de Québécois qui confient leur argent
à ces institutions financières et qui font confiance au bureau de
l'Inspecteur général pour s'assurer que ces institutions
rencontrent leurs normes et qu'elles aient les capitaux nécessaires pour
rencontrer leurs
obligations vis-à-vis de ces investisseurs, ces
épargnants. (11 heures)
Donc, il ne faut pas... Je suis tout à fait d'accord avec le
gouvernement, dont je fais partie...
M. Gautrin: J'espère.
Mme Robic: ...sur le besoin de rationaliser nos opérations
et de revoir les effectifs dans chaque ministère, dans chaque organisme,
savoir si on ne peut pas faire le travail d'une façon efficace et
efficiente avec moins d'effectifs. Et j'en suis persuadée, que, la
réponse, c'est oui.
Quant à l'Inspecteur général, cependant, je vous
dis: Faites attention! On peut rationaliser, on peut couper des postes, mais il
faut comprendre le rôle de l'Inspecteur général qui est un
rôle de surveillance. Il se substitue souvent aux petits
épargnants, et les petits épargnants lui font confiance; donc, il
doit avoir les effectifs nécessaires et des effectifs qui sont à
la hauteur du rôle qu'ils ont à jouer quand ils rentrent dans des
conglomérats, dans des compagnies d'assurances pour examiner les livres,
pour pouvoir évaluer leurs opérations. Donc, je craindrais fort,
si on faisait tout simplement des coupures qu'on appelle
«paramétriques» sans réaliser le rôle qu'ils
ont à jouer, car je pense qu'on ferait une erreur. Et c'est pour cette
raison que je crois que le bureau de l'Inspecteur général... On
devrait créer, avec ce bureau de l'Inspecteur général, une
régie, non pas pour le soustraire à l'obligation de rendre compte
au gouvernement, mais pour le soustraire justement à des coupures
paramétriques qui s'expliquent mal dans le domaine de la
surveillance.
Le Président (M. Forget): Merci, Mme la ministre.
M. le député de Verdun.
M. Gautrin: Je m'excuse, madame, si vous me permettez, quand
même, la loi 198 ne prévoit pas des coupures paramétriques,
mais des réductions d'effectifs dans l'encadrement et dans le personnel.
Je comprends le plaidoyer que vous faites pour l'Inspecteur
général, c'est un plaidoyer qu'on peut faire aussi pour beaucoup
de services du gouvernement. Si j'avais la ministre de l'Éducation ici,
elle plaiderait évidemment sur l'importance de ne pas réduire le
secteur de l'éducation; le ministre de la Santé, à quel
point la santé est importante. Néanmoins, on a, comme vous le
savez parfaitement, à vivre selon nos moyens.
En particulier, je reviens au...
Mme Robic: Je m'excuse. M. le Président, je comprends
très bien le message du député de Verdun. Mais, encore une
fois, je fais un plaidoyer: Oui, tout est important. Oui, c'est difficile, les
choix que l'on a à faire en 1993 sont des choix excessivement
difficiles, mais on parle ici d'épargne des Québécois, des
petites épargnes qui sont souvent tout ce que les
Québécois ont pour avoir une certaine indépendance. Donc,
M. le Président, je crois qu'ici on doit faire une
différence.
Le Président (M. Forget): Merci, Mme la ministre.
M. le député de Verdun.
M. Gautrin: Je vous remercie, madame. Néanmoins, si je
fais référence à un rapport du Vérificateur
général, pas de l'année dernière, mais de
l'année précédente, lorsqu'il avait analysé
l'Inspecteur général, lorsqu'il regardait l'organisation du
travail, c'est-à-dire la manière dont l'organisation du travail
pouvait se faire à l'intérieur d'une direction, en particulier,
la Direction des entreprises, il signalait je fais
référence à la page 177 du rapport du Vérificateur
général déposé le 31 mars 1991 ceci:
L'organisation actuelle du travail au sein de la Direction des entreprises ne
permet pas toujours le meilleur rendement.
Le commentaire qu'il avait fait à ce moment-là:
L'Inspecteur général est conscient de ses principales lacunes en
matière de réorganisation du travail. Selon les gestionnaires, la
refonte d'un système informatique devrait permettre de solutionner
certains de ces problèmes.
Si je comprends bien les remarques qui ont été faites,
bien sûr, il y a un an, par le Vérificateur général,
lorsqu'il a regardé l'Inspecteur général... Vous avez
d'ailleurs, dans la Direction des entreprises, diminué de trois postes,
en passant, sur la question des entreprises. De 149... Attendez, de 152
à 149 personnes. Malgré vos remarques, Mme la ministre, il y a
toujours possibilité peut-être d'avoir une réorganisation
à l'intérieur de l'inspection générale pour
atteindre les objectifs qui vont être objectifs de lois. Je n'ai pas
besoin de vous rappeler que ça va être une loi qui va être
passée, si jamais l'Assemblée nationale l'entend, une loi qui va
être passée par l'Assemblée et qui sera la loi du
gouvernement.
Le Président (M. Forget): Merci, M. le
député de Verdun.
Mme la ministre.
Mme Robic: Oui. M. le Président, j'accepte les remarques
du député de Verdun. Je pense que la commande avait
été passée au bureau de l'Inspecteur
général, à voir comment on pouvait opérer d'une
façon plus efficace; j'espère que ça a été
fait. Je crois que ça a été fait; la preuve, c'est que des
choix ont été faits à ce niveau-là. Nous avons
l'intention, comme je le disais tout à l'heure, de faire en sorte qu'on
puisse avoir de l'équipement informatique qui va aider à obtenir
un plus haut taux d'efficacité.
Également, nous avons un projet de loi qu'on aura à
étudier ce printemps sur les raisons... Comment est-ce qu'il s'appelle,
ce projet de loi-là? Je m'excuse. La publicité légale. Et
qui devrait faire en sorte, également, de rendre le système plus
efficace. On va éviter beaucoup de dédoublements grâce
à ce projet de loi, M. le Président.
Le Président (M. Forget): Merci, Mme la ministre.
Mme Robic: Alors, peut-être que M. l'Inspecteur voudrait
rajouter à ça.
Le Président (M. Forget): M. l'Inspecteur.
M. Bouchard: Oui. Juste une précision, M. le
député. Dans le secteur des entreprises, je regrette, nous avons
fait beaucoup plus que ça. Ce que vous avez, vous vous êtes
référé aux effectifs autorisés qui indiquent un
diminution de trois.
M. Gautrin: Oui.
M. Bouchard: Mais c'est beaucoup plus que ça; nous avons
aboli 11 postes aux entreprises. Il y a des postes vacants que nous avons
abolis et nous avons fait sept mises à pied au cours du mois de
décembre.
M. Gautrin: Un instant. Mais attendez! Comment je pouvais faire
pour comprendre? Moi, je vois seulement les chiffres qu'on m'a
donnés.
M. Bouchard: Bien, vous avez là, dans la colonne, les
postes vacants: zéro. Je ne sais pas s'il y a beaucoup d'organismes au
gouvernement qui ont des postes vacants: zéro. Alors, il n'y a aucun
poste vacant. Donc, on nous a coupé 11 postes vacants,
complètement. Et, parmi ces postes vacants, il y en avait quatre qui
étaient affectés à la Direction des entreprises.
M. Gautrin: Enfin, je laisse parler le député de
Westmount, mais j'interviendrai sur la mécanique des postes,
après, si vous me le permettez.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Westmount.
M. Holden: M. le Président, si j'ai bien compris le
plaidoyer de Mme la ministre, elle est d'avis qu'on est rendu au strict
minimum...
Mme Robic: Non.
M. Holden: ... actuellement, pour l'Inspecteur
général et si je peux juste conclure elle favorise
une autonomie administrative pour l'Inspecteur, chose qu'elle ne voulait pas
voir tellement pour la Commission des valeurs mobilières.
Mme Robic: Non, non, non. Non! M. le Président, non, ce
n'est pas ce que j'ai dit, on me met des mots dans la bouche. Ce que je dis,
c'est qu'il y a toujours de la place pour de l'amélioration et j'ai
demandé à mes organismes de faire leur devoir dans ce domaine, et
je crois que mes organismes l'ont fait.
Ce que je dis, c'est de prendre garde, dans les coupures que l'on veut
faire, qu'on ne tienne pas compte des missions de certains organismes et qu'on
crée à ces organismes un problème au niveau de pouvoir
accomplir leur tâche. Et là je mets en garde, mais je ne
prétends pas qu'on soit rendu à la limite. Je ne prétends
pas qu'on soit rendu dans une situation difficile, sinon, je me serais
déjà objectée. Je dis: On a été
habitué, pendant des années, à vivre grassement. Il faut
maintenant regarder nos opérations, regarder de la façon qu'on
administre et regarder pour pouvoir devenir le plus efficace possible. Je suis
sûre que cette graisse-là existe autant au niveau des organismes
qu'au niveau de l'appareil gouvernemental. Alors, c'est ce que j'ai
demandé à mes organimes.
Il y a peut-être encore de la place pour de la rationalisation,
mais je mets en garde, à dire: On ne peut pas faire des coupures
paramétriques. On me dit que ce n'est pas le but du projet de loi et je
le sais très bien. Mais je mets en garde: II est temps de regarder la
mission des organimes et d'être sûr qu'on a les effectifs voulus
pour faire un travail de qualité et qu'on ne met pas en péril les
dépôts de nos citoyens.
M. Holden: Mais votre suggestion au sujet d'une
régie...
Mme Robic: Ce n'est pas nouveau, M. le député de
Westmount.
M. Holden: non, mais ça implique une autonomie. '
Mme Robic: Non, je demeurerais toujours la ministre responsable.
Elle devrait répondre au gouvernement et son budget, ses dépenses
seraient soumises, bien sûr, au gouvernement, approuvées par le
gouvernement, bien sûr, mais elle n'aurait pas nécessairement
à subir constamment les coupures paramétriques. Mais ça ne
veut pas dire qu'elle pourrait devenir indépendante au point où
elle n'aurait pas à suivre les directives gouvernementales.
M. Holden: Ce ne serait pas un tribunal administratif.
Mme Robic: D'accord? C'est ça. (11 h 10)
M. Holden: Je ne sais pas si le député de
Verdun...
Le Président (M. Camden): Oui, M. le député
de Verdun, avez-vous d'autres questions?
M. Gautrin: Brièvement. Je reviens toujours dans la
mécanique des postes, parce que c'est un élément
important. Je comprends votre plaidoyer, Mme la ministre, mais je vais quand
même revenir un peu en arrière. L'inspection
générale a quand même eu... à un moment, a
monté, d'après mes livres, jusqu'à 474 postes qui
étaient... Je ne sais pas s'ils étaient remplis mais, en
1990-1991, le nombre de postes que vous aviez, si je fais
référence aux livres des crédits... Parce que, moi, j'ai
conservé les livres de crédits et je les compare. En 1990-1991,
vous aviez une augmentation d'effectifs, vous passiez de 437 je mets mes
lunettes parce que je ne
vois plus rien en 1989-1990, à 474 en 1990-1991.
Là, vous avez fait une réduction à 427 plus... Vous
étiez à 438 plus un, c'est ça? 437 plus un, c'est
ça? Non? 427. 1992-1993, vous étiez à combien?
C'est-à-dire, le chiffre que vous donnez est à 427 au 31 mars
1993.
M. Bouchard: Oui.
M. Gautrin: Au livre des crédits...
M. Bouchard: Oui, 406.
M. Gautrin: ...il est à 438. Alors, c'est 433 plus cinq,
c'est ça que vous me dites. C'est ça?
M. Bouchard: Oui.
M. Gautrin: Équivalents à temps complet pour les
occassionnels. C'est ça? Donc, 433. O.K. Donc, vous avez eu une
variation. Vous avez été capable quand même de passer de
474, en 1990-1991, et maintenant de fonctionner à 406. Non, je me trompe
encore?
M. Bouchard: C'est-à-dire que...
M. Gautrin: Parce qu'il y a tout le mécanisme des vacants
que je n'ai pas à l'intérieur, donc je suis obligé de
prendre la somme totale sans avoir les postes vacants. Est-ce que vous avez le
détail, à ce moment-là, des... Autrement dit, si je
reprends ...
M. Bouchard: Je peux vous donner...
M. Gautrin: ...sur un historique de quatre à cinq ans,
c'était quoi l'évolution?
M. Bouchard: Je vais vous les donner. Je vais vous les donner
depuis la fondation même de l'Inspecteur général, depuis
1983. Le total des effectifs incluant les occasionnels... Donc, il faut que
soyez un... et on va laisser de côté les vacants parce que c'est
mêlant. Lorsque le poste d'Inspecteur général a
été créé, il y avait 496 postes autorisés,
pour, à ce moment-là, une responsabilité, une surveillance
de 28 000 000 000 $ d'actifs dans la province de Québec. En 1984, 488;
1985, 469; 1986, 466; 1987, 475; 1988, 451. Ça n'augmente pas, ça
diminue tout le temps. Les effectifs diminuent et les responsabilités
augmentent.
M. Gautrin: Les responsabilités. Vous avez la courbe des
responsabilités? Parce que...
M. Bouchard: Oui. Je vais vous donner ça aussi, le
rendement et l'efficacité. Donc, 488-451. En 1990, 463, parce que
là on était intervenu au Conseil du trésor, et on leur a
fait comprendre que assez c'était assez, il y avait une limite à
des coupures qui nous empêchaient de remplir notre mission. Us nous ont
donné des postes, mais, tout de suite après, ils nous les ont
enlevés. En 1991, 441. Alors, ça a été une victoire
à la
Pyrrhus. J'ai été glorieux deux mois, et pas plus que
ça. En 1992, 432 postes, et cette année, 409. M. le
député, pour 409 effectifs, l'Inspecteur doit maintenant faire
face à un réseau de 80 000 000 000 $, par rapport à 28 000
000 000 $ qu'il était, alors que vous aviez à ce moment-là
496. Si vous comparez, durant la même période, le taux de
productivité, et en prenant comme base l'année de départ
1983, qui est de 100, au moment où on se parle, la productivité
de l'Inspecteur général est de 157,1 par rapport à sa
création.
M. Gautrin: Est-ce que vous pourriez, M. le président...
Est-ce que c'est un document que vous seriez prêt à déposer
à la commission?
M. Bouchard: Bien sûr.
M. Gautrin: Est-ce que vous pourriez aussi nous donner
l'évolution des cadres par rapport aux autres personnels?
M. Bouchard: Oui.
M. Gautrin: On pourrait avoir aussi. Vous n'avez pas d'objection
à ce que ces documents soient déposés? Si vous ne pouvez
pas le déposer immédiatement, peut-être le faire
parvenir...
Mme Robic: On vous en donnera copie. M. Gautrin: ...au
secrétariat de la commission. Documents déposés
Le Président (M. Camden): II y a consentement pour le
dépôt des documents? Consentement?
M. Holden: Oui, oui.
Le Président (M. Camden): Consentement.
M. Gautrin: Vous voulez repartir sur une autre question, un autre
domaine?
M. Holden: Bientôt, parce qu'on termine.
M. Gautrin: Oui, O.K. Parce que, moi, j'aurais une
dernière question. Mais allez-y et je poserai une dernière
question sur un autre sujet.
M. Holden: O.K. M. le Président, si je peux...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Westmount.
Contrôle et surveillance des institutions
financières
M. Holden: M. l'Inspecteur général, j'aimerais
discuter un peu toute la problématique de la surveillan-
ce, et surtout... Vous avez parlé, ou moi j'ai parlé, et
vous avez dit que vous alliez revenir sur les questions de préalerte et
alerte. Pourriez-vous expliquer un peu parce que je suis nouvellement
venu dans le dossier comment vous approchez? Quand je vous entends
parler au député de Verdun sur le nombre d'effectifs, des fois,
et les milliards, les 80 000 000 000 $, des fois, je me dis: Peut-être
qu'il est trop... il est surchargé de travail.
M. Bouchard: Ah, ça...
M. Holden: Parce qu'il y a des problèmes. Vous admettrez
avec moi qu'il y a des problèmes dans certains domaines. Si vous pouviez
juste me faire un petit portrait de la situation préalerte, alerte,
comment vous approchez votre surveillance.
Mme Robic: Oui. Avant même, avant de passer la parole
à l'Inspecteur, cependant, M. le Président, je voudrais vous
dire, au niveau de la réduction des effectifs, je voudrais vous rappeler
que nous avons misé sur Fautoréglementation, nous avons
créé des organismes d'autoréglementation, nous avons voulu
responsabiliser les administrateurs. Alors, dans ce sens, nous avons un peu
changé, là, déplacé, si vous voulez, la
responsabilité, mais, encore une fois, je vous rappelle que nous avons
un document qui, justement, pose ces questions, et on aura la chance d'aller
plus en profondeur sur le rôle de l'Inspecteur général, sur
les nouveaux pouvoirs qu'on doit lui accorder pour lui permettre de remplir sa
mission d'une façon plus efficace, mais également de pouvoir
intervenir plus rapidement pour éviter le pire au bout de la ligne. Je
voudrais vous dire qu'il y a peut-être eu des coupures, mais il y a
également eu des réajustements de responsabilités.
M. Holden: Oui, ça va me donner un avant-goût de ce
qu'on va...
Mme Robic: C'est juste. M. Holden: ...discuter... Mme
Robic: C'est juste. M. Holden: ...au mois de mai.
Mme Robic: Alors, M. l'Inspecteur, s'il vous plaît, si vous
voulez compléter.
M. Bouchard: Votre question était
précisément laquelle, M. le député?
M. Holden: Bien, en général, quelle est votre
approche dans les questions de surveillance? On a parlé de
préalerte et d'alerte: Qu'est-ce que ça veut dire au juste?
Expliquez-moi un peu comment ça marche, parce que, comme je vous l'ai
dit, c'est tout à fait nouveau pour moi de vous entendre.
M. Bouchard: Oui, très bien. Comme je vous l'expliquais un
petit peu tout à l'heure, dans l'entrée en matière, c'est
que l'Inspecteur général ne peut pas se substituer aux
entreprises. Donc, ça paraît facile à dire, mais c'est
énorme, en pratique, parce que, encore une fois, l'administration,
lorsqu'elle prend ses décisions, ne soumet pas au préalable
l'approbation de ses gestes. Donc, on est toujours réactif à une
situation.
Comment ça fonctionne? On n'est pas dans les entreprises tous les
jours, ni à toutes les semaines, c'est évident. Ça veut
donc dire qu'il faut se donner ce que j'appellerais des lignes de pêche
pour essayer d'aller chercher non seulement les renseignements, mais, en
même temps, avoir le pouls du secteur et une idée, des indices de
la santé financière des institutions financières.
Prenons seulement le domaine des assurances. Dans le domaine des
assurances de personnes, l'Inspecteur général émet
au-delà de 400 permis par année. En assurance de personnes, il y
a 172 compagnies; en assurance IARD, 239 compagnies. Donc, vous avez une masse
considérable, et ça représente, seulement pour les
compagnies à charte du Québec, 14 000 000 000 $ de
responsabilité dans un secteur névralgique comme celui des
assurances, à l'heure actuelle, qui est un secteur qui, avec les
fiducies, comme vous le savez, traverse des périodes difficiles. (11 h
20)
Bon. Quels sont nos instruments? Nous recevons les états
financiers, et la loi prévoit que les états financiers doivent
nous être parvenus au plus tard à la fin de février, sauf
pour les compagnies de réassurance qui, elles, doivent nous les
soumettre le 15 de mars, parce que c'est beaucoup plus difficile d'obtenir des
renseignements des compagnies cédantes; alors, il y a un délai
supplémentaire qui est accordé pour ces compagnies-là. Et
c'est tellement important de recevoir ces états financiers que, dans la
loi, il est prévu que le vérificateur ne doit pas se contenter de
certifier les états financiers, mais doit également produire ce
qu'on appelle des rapports dérivés, c'est-à-dire qu'en
vertu de la loi on lui demande, dans le cours normal de sa vérification,
sans en faire une vérification spéciale qui pourrait
entraîner des coûts considérables parce qu'on ne peut
pas demander à un vérificateur de faire de l'inspection, ce n'est
pas son rôle si vous voyez des choses, si vous vous rendez compte,
par exemple, que la compagnie ne respecte pas la loi, si vous vous rendez
compte qu'il y a des pratiques qui risquent de mettre en danger,
dénoncez-nous la situation. Donc, c'est ce qu'on appelle un rapport
dérivé.
On reçoit cette masse de documents le nombre auquel je
viens de faire allusion chez nous. Ça nous arrive au mois de
mars. Nous procédons à une vérification
préliminaire, immédiatement. Pas vérifier si les additions
sont correctes et si les colonnes balancent, on procède à une
vérification préliminaire pour essayer de détecter
à temps, dans cette masse-là, s'il y a des compagnies qui sont
plus à problèmes. Parce que n'oubliez pas que le permis vient
à échéance le 30 juin de chaque année. Alors, vous
recevez une masse considérable de
documents en mars pour un permis en juin. Ça veut dire que la
période d'étude est relativement courte, pour ne pas dire
pratiquement une tâche impossible, mais il faut le faire.
Donc, on procède à une étude préliminaire
pour essayer de déceler les compagnies qui pourraient poser
problème, à vue d'oeil, en utilisant des tests de
préalerte. Nous avons une série de tests complexes, rapports
actifs, surprimes et ainsi de suite. En tout cas, c'est très
compliqué, il y a à peu près une trentaine de tests, pour
essayer de voir si les compagnies répondent à ces
tests-là. Une compagnie qui ne répond pas à ces
tests-là, ça ne veut pas dire nécessairement qu'elle est
en difficulté financière. On peut avoir un rhume sans avoir un
cancer. Donc, on étudie la situation. Et, là, on s'attaque
immédiatement à l'étude des compagnies qui posent
problème; qui, en apparence, posent davantage problème. Donc, on
étudie en profondeur ces compagnies-là, et puis, bien, les
autres, on les analyse subséquemment. Mais il faut bien vous rendre
compte que je n'ai pas une armée d'analystes, j'ai un nombre très
restreint d'analystes, ce qui fait qu'on étudie la situation, et,
là, on intervient.
Là, quand l'étude nous signale certaines
difficultés, nous communiquons immédiatement avec ces compagnies
pour leur demander des renseignements additionnels, pour nous assurer que les
renseignements que nous possédons sont exacts. Donc, le processus, que
j'appellerais d'intervention, commence. Ça, c'est pour ce que
j'appellerais la situation au point de vue de l'actif et du passif. Et nous
devons faire, en même temps, dans le cas des compagnies d'assurances, et
c'est ça qui est vital, l'évaluation actuarielle.
L'évaluation actuarielle, en vertu de la loi, c'est une
évaluation à tous les cinq ans, mais, cinq ans, c'est très
long. Lorsqu'il est prévu dans la loi que l'évaluation doit se
faire parce que vous êtes rendu sur un plan quinquennal de
supervision des compagnies ça veut dire qu'il faut l'entreprendre
même si d'autres compagnies, parfois, présentent des signes
d'intervention beaucoup plus immédiats.
Tout ça fait que là, je reviens aux propos que j'ai
tenus tout à l'heure lorsque nous avons justement des
problèmes dans les institutions, nous intervenons. Nous intervenons pour
leur demander des mesures de correction et leur demander quelles sont leurs
appréciations et quelles sont les mesures qu'elles comptent prendre pour
régler la situation. Ça dépend des circonstances. Il y a
des fois que la méthode d'intervention est très rapide. Au moment
de l'intervention, parfois, le problème ne paraît pas grave, mais
lorsqu'on creuse, par exemple, au niveau des réserves actuarielles ou
lorsqu'on fait une étude beaucoup plus approfondie au niveau de
l'actif... On s'occupait autrefois beaucoup du passif, il faut s'en occuper
encore, évidemment, mais vous connaissez maintenant la situation, ce qui
fait qu'il faut s'attacher maintenant beaucoup plus, je dirais, autant sur
l'autre page du bilan, qui est l'actif, pour s'assurer de la qualité de
l'actif. Ce qui fait que non seulement la qualité de l'actif mais les
provisions sont-elles adéquates, les mauvaises créances et
l'appariement? Alors, toutes les questions reliées à la
suffisance du capital qui rentrent en ligne de compte.
M. Holden: Et si ça devient un cas... M. Bouchard:
Boiteux?
M. Holden: ...assez sérieux, comment décidez-vous
de la démarche...
M. Bouchard: Bon! Alors...
M. Holden: ...quand vous arrivez à la situation? Est-ce
que vous l'appelez «alerte»?
M. Bouchard: Oui, oui. C'est qu'à ce moment-là,
lorsque, justement, nous décelons une situation très grave, il y
a immédiatement une rencontre avec les officiers et le conseil
d'administration de la compagnie. Là, l'Inspecteur général
essaie de les convaincre et essaie... D'abord, saisit le conseil
d'administration du dossier.
M. Holden: Est-ce que vous...
M. Bouchard: Parfois, le conseil d'administration n'est pas au
courant de tout le dossier.
M. Holden: Est-ce que vous faites ça personnellement?
M. Bouchard: Oui. C'est moi qui y vais. M. Holden: Avec
vos gens. M. Bouchard: Bien sûr!
M. Holden: Et est-ce que, par exemple, des situations d'alerte
actuellement, il y en a beaucoup?
M. Bouchard: Oui. De compagnies, vous voulez dire?
M. Holden: Oui. Des compagnies d'assurances de personnes
surtout.
M. Bouchard: Bien, vous comprendrez que je peux difficilement
répondre à ça. C'est très difficile pour une
autorité publique de dire s'il y a des compagnies qui sont en
difficulté.
M. Holden: Non. Je ne veux pas alarmer qui que ce soit, mais
est-ce que c'est normal, la situation, ou...
M. Bouchard: Vous connaissez la situation de par le monde. Je
vais vous répondre de façon théorique, pas pour me
défiler à la question, mais je pense qu'en vertu
de mes responsabilités je n'ai pas le droit... Il y a un secret
total qui frappe l'Inspecteur général et qui fait que, les
renseignements, on peut les donner seulement à la ministre qui est
responsable de tout le secteur.
M. Holden: Elle ne le dira pas. Même si je le demande en
question au Parlement, elle ne me le dira pas.
Mme Robic: Elle est aussi discrète que son Inspecteur.
M. Bouchard: Mais la situation du secteur des institutions
financières de par le monde, vous la connaissez. Vous savez ce qui se
passe aux États-Unis, ça vous donne une idée. Tant et
aussi longtemps que la reprise économique ne donnera pas tous les
résultats escomptés, il est évident que les premiers
secteurs affectés sont le secteur des institutions financières,
parce que, vous savez, le mal se répercute là. Les
difficultés, les problèmes de remboursement de prêts, une
mauvaise qualité d'actifs qui résulte du fait que les gens sont
incapables de rembourser, alors...
Par ailleurs, vous avez le passif qui, lui, ne souffre pas du
problème de la récession... Les responsabilités ou le
passif ou les engagements des institutions financières sont payables,
peu importe si la qualité de l'actif en souffre. Les gens à qui,
par exemple, un dépôt est dû, vous ne pouvez pas dire:
Monsieur, attendez s'il vous plaît, la reprise va prendre et mon actif va
reprendre de la valeur et, dans cinq ans, on va vous payer, pas de
problème. Lui, son dépôt est dû et il a droit
à son argent. L'Inspecteur, lui, il n'attend pas ça non plus, ce
qui fait que, vis-à-vis des institutions financières, il passe
pour très dur, parce qu'on exige des capitaux. On est très
sévère sur les provisions. Ils nous disent qu'on prend des
provisions très conservatrices, mais ce n'est pas des provisions
conservatrices, ce sont des provisions qui sont commandées par les
circonstances pour éviter, justement, que les institutions soient aux
prises avec non seulement des crises de liquidité graves, mais des
crises de solvabilité qui peuvent survenir dû au fait que les
actifs ne suivent pas l'échéance du passif.
Le Président (M. Camden): Si vous permettez, je vous
rappellerai que nous avions un ordre de la Chambre pour mettre fin à
l'étude de ces crédits à 11 h 30. Alors, j'aurais besoin
d'un consentement de façon à ce qu'on puisse poursuivre.
M. Gautrin: On a commencé 10 minutes en retard, on peut
terminer à moins vingt.
Le Président (M. Camden): Oui, 10 minutes en retard. On
peut effectivement assumer ces 10 minutes, mais de façon à ce
qu'on puisse opérer, trois minutes avant la fin, je vous indique que
nous procéderons à l'adoption.
M. Holden: Oui. On est d'accord pour prolonger peut-être de
10 minutes: sept minutes pour le député de Verdun et...
M. Gautrin: Trois pour toi.
M. Holden: Ou trois et demie chaque.
M. Gautrin: On verra ça.
M. Holden: En tout cas, allez-y.
Le Président (M. Camden): Je vous indique, M. le
député de Westmount, que vous avez utilisé 17 minutes de
temps et le député de Verdun, 6 min 50 s. Évidemment, il
faut considérer que le temps de réponse n'est pas
comptabilisé sur votre temps.
M. le député de Verdun.
Défaut de produire un rapport annuel
M. Gautrin: Merci. Je voudrais rentrer brièvement, M.
l'Inspecteur, ou peut-être Mme la ministre, M. l'Inspecteur à
travers Mme la ministre, sur la question des revenus. Je fais
référence à un commentaire qui avait été
fait par rapport au fichier central des entreprises par le Vérificateur
général dans la période qui a été
déposée en 1991 donc, ce n'est pas la dernière,
c'est l'année d'avant dans lequel il signalait que le retard par
les entreprises à produire les rapports ou la non-production de
rapports... Le retard avait créé une perte de revenus potentiels
de 400 000 $ et la non-production de rapports pouvait aller jusqu'à une
perte de 3 500 000 $. (11 h 30)
La réponse que vous faisiez à l'époque au
Vérificateur général, M. l'Inspecteur, c'était de
dire: On va tâcher d'améliorer la question, premièrement.
Deuxièmement, on a mis dans le temps une équipe spéciale
pour la perception, mais ça n'avait pas marché. Ça n'avait
pas fait ses frais, donc, on avait abandonné ce point de vue là.
Vous disiez, à l'époque, je pense que je peux citer ce que vous
disiez. C'est ça: «Les démarches évoquées
plus haut avec le ministère de la Justice devraient permettre de
hâter la perception des revenus de rapports annuels et de
récupérer une partie des montants impayés».
Donc, essentiellement, vous faisiez référence, à ce
moment-là, à l'aide du ministère de la Justice. Alors, ma
question serait la suivante: Comment ça s'est passé depuis? Il y
a un an qui s'est passé depuis le moment où vous faisiez cette
déclaration, qu'est-ce que vous prévoyez pour le futur en termes
d'amélioration ou de s'assurer que les revenus qui vous sont dus sont
réellement perçus dans les délais normaux et impartis?
Mme Robic: Alors, M. le Président, je pense qu'on parle de
la cuisine, et on me dit que l'Inspecteur est très bon dans la cuisine,
je vais lui passer la parole.
M. Gautrin: C'est très bon, voyez-vous, on est
inversé; maintenant, ce sont les hommes qui sont dans la
cuisine.
Mme Robic: II me dit qu'il est bon dans d'autres choses aussi; je
n'en doute pas. Les femmes, ont est sorties de la cuisine.
M. Gautrin: Et les femmes sont ailleurs! Ha, ha, ha!
M. Bouchard: C'est ça le problème! Des voix:
Ha, ha, ha!
Mme Robic: Ha, ha, ha! Peut-être! C'est peut-être
plus efficace.
M. Bouchard: Vous vous l'êtes attiré.
Votre question est tout à fait correcte, vous avez tout à
fait raison. D'abord, écoutez, la production des rapports annuels, c'est
un cauchemar pour la raison suivante. D'ailleurs, ça va être
réglé. Avec la loi dont la ministre a fait mention tout à
l'heure, ça va être réglé, cette question-là,
je crois.
Bon. Qu'est-ce qui en est? C'est qu'en vertu de la Loi concernant les
renseignements, toutes les compagnies qui font affaires au Québec, y
compris les compagnies fédérales, doivent produire des rapports
annuels. Alors, lorsqu'une compagnie produit déjà un rapport
annuel, et qu'il s'agit d'une compagnie québécoise, on
connaît son existence parce qu'on l'a incorporée. Lorsqu'il s'agit
d'une compagnie fédérale, nous avons également les
renseignements qui nous sont donnés par le système, on
l'enregistre dans le fichier, mais, lorsqu'on lui envoie les rapports annuels
et qu'elle ne répond pas, quels sont les moyens de recours de
l'Inspecteur général? Je ne peux pas poursuivre au pénal
en dehors du Québec. Je ne peux pas.
Deuxièmement, même pour les compagnies
québécoises, il y a au-delà de 600 000 compagnies qui sont
enregistrées au fichier. Vous avez des compagnies
fédérales, 86 000, et, des compagnies québécoises,
il y en a pour à peu près 175 000 environ. Nous envoyons des
formulaires qui, d'abord et avant tout, servent à donner les
renseignements, pour donner au fichier la qualité de renseignements
auquel le public a droit. Lorsque vous consultez le fichier, vous êtes en
droit de savoir si la compagnie existe encore, quels sont les officiers de la
compagnie, quels sont les administrateurs, et ainsi de suite.
Lorsque la compagnie ne retourne pas son rapport annuel dans le
délai imparti, qui est au plus tard le 1er septembre, qu'est-ce que je
puis faire? Une mise en demeure. On fait des mises en demeure. La compagnie ne
répond pas encore. Qu'est-ce qu'on est tenté de faire? Prendre
des procédures au pénal, transmettre le dossier au
ministère de la Justice. Imaginez-vous l'expérience qu'on a eue:
encombrer la Cour pour des pénalités de défaut de
production de rapports et faire condamner des administrateurs à 10 $, 15
$ d'amende. Je n'ai pas un soutien fou de la part du ministère de la
Justice, et surtout pas du tribunal. Et ce qui est arrivé, pour comble
de malheur, c'est que, dans les rares cas où on a réussi à
percer le mur du son et se rendre jusqu'au tribunal, on a subi les foudres du
juge. Il trouvait qu'on lui faisait perdre son temps avec des procédures
pour des pénalités de 15 $, 20 $, 30 $. Et là, ce qui
arrivait sur le champ, c'est que l'administrateur qui était sur place,
dans la boîte, disait: Voici les 30 $. Le problème est
réglé là? De quoi vous avez à vous plaindre?
Parfait, on perdait notre cause.
C'est ça qui arrive. Procédure: zéro. Ce n'est pas
comme ça qu'on va régler le problème. J'avais tout
expliqué ça au Vérificateur général. J'ai
dit: Écoutez, vous donnez un coup d'épée dans l'eau, on le
sait ça, on le sait. Et ce n'est pas en envoyant des mises en demeure
constantes et ce n'est pas en poursuivant les gens devant les tribunaux... Je
ne suis toujours pas pour prendre 75 000 procédures par année;
ça n'a aucun sens. Donc, ça veut dire qu'on prend le
problème par le mauvais bout de la lorgnette. Le problème, on va
le régler par la loi sur la publicité, on va avoir une
procédure très simple: l'Inspecteur, tout ce qu'il aura à
faire, c'est de déposer au registre un défaut de publication,
dissolution de l'entreprise, point. Là, les gens viendront se
réenregistrer et paieront les retards.
M. Gautrin: Merci. Alors, ça termine mes questions, M. le
Président.
Mme Robic: Comme on le disait, M. le Président, le projet
de loi qu'on devrait débattre ce printemps, la publicité
légale des entreprises, devrait faire en sorte d'améliorer cette
situation; pas la faire disparaître complètement, mais devrait
améliorer la situation.
Le Président (M. Camden): Ça va? M. Holden:
Bon, on peut procéder...
M. Gautrin: Je suis prêt à voter, M. le
Président, même s'il reste...
Adoption des crédits
Le Président (M. Camden): Vous êtes prêts
à voter. Je mets donc aux voix: est-ce que les crédits du
programme 6, Inspecteur général des institutions
financières, sont adoptés?
M. Gautrin: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que, Mme
la ministre, vous avez un mot de la fin à nous adresser?
Mme Robic: M. le Président, tout simplement pour remercier
la commission, les membres de cette commission. Je pense que ça a
été une période intéressante d'échanges, et
je voudrais remercier encore une
fois tous les gens du ministère et de chez l'Inspecteur
général pour leur travail, et vous souhaiter une bonne fin de
semaine, M. le Président.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Westmount, vous avez quelques commentaires?
M. Holden: Oui, ça ma fait plaisir d'être ici pour
la première fois, et j'espère que le ministère existera
toujours l'année prochaine, pour refaire le travail.
Le Président (M. Camden): Merci, M. le
député de Westmount.
M. le député de Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, je voudrais, moi aussi,
remercier la ministre, remercier l'Inspecteur général pour les
renseignements qu'ils ont eu la genti-lesse de bien vouloir nous donner. Je
voudrais, puisqu'elle est partie sur cette note, souhaiter à la ministre
une fin de semaine fructueuse et que ses voeux soient satisfaits.
Mme Robic: Merci, M. le député de Verdun. Comme
ça je peux compter sur votre appui quant à mes voeux
exprimés en cette commission?
M. Gautrin: Cette fin de semaine! Cette fin de semaine!
Mme Robic: Et, quant au député de Westmount, est-ce
que vous avez le désir d'occuper mon siège un jour? Mais ce n'est
pas pour aujourd'hui, ni demain.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): Sur ce, j'ajourne sine die les
travaux de la commission du budget et de l'administration.
(Fin de la séance à 11 h 38)