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(Quinze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Després): La commission du budget
et de l'administration est réunie afin de procéder à
l'étude des crédits budgétaires du ministère du
Revenu pour l'année financière 1993-1994.
Je demanderais à la secrétaire d'annoncer les
remplacements.
La Secrétaire: Oui, il y a des remplacements. M. Chagnon
(Saint-Louis) est remplacé par M. Williams (Nelligan); M. Lemieux
(Vanier) est remplacé par M. Lafrance (Tberville).
Le Président (M. Després): J'aimerais tout d'abord
rappeler le temps alloué à l'étude des crédits. Une
période de quatre heures a été allouée pour
l'étude de l'ensemble des programmes relevant du ministère du
Revenu dont selon l'ordre de la Chambre une heure trente, cet
après-midi; c'est-à-dire de 15 h 30 jusqu'à 17 heures.
Nous allons maintenant commencer par les remarques préliminaires.
Nous allons commencer avec les remarques du ministre du Revenu, après
quoi, le critique officiel, le député de Montmorency, pourra
faire des remarques préliminaires.
M. le ministre du Revenu, la parole est à vous.
Remarques préliminaires M. Raymond
Savoie
M. Savoie: Merci, M. le Président.
Vous me permettrez tout d'abord, pour les fins des registres, de
présenter les gens qui nous accompagnent aujourd'hui. D'abord, je
voudrais présenter une nouvelle sous-ministre au ministère du
Revenu, Mme Gisèle Desrochers, qui va nous accompagner pour l'ensemble
de nos travaux. Derrière nous, nous avons l'ensemble des hauts
fonctionnaires du ministère. M. Bertrand Croteau, sous-ministre adjoint,
à côté de... Excusez-moi, qui est assis avec nous autres.
Je pensais que.. Je ne le voyais pas. Il est juste... qui est avec nous autres.
Il est, évidemment, sous-ministre adjoint, au bureau de coordination
ministérielle. Il y a M. Alain Dompierre, sous-ministre adjoint,
Direction générale des opérations, DGO; M. Marcel Robert,
sous-ministre adjoint, Direction générale de la
vérification; M. André Brochu, sous-ministre adjoint à la
législation; M. Onil Roy, sous-ministre adjoint à la
planification, également nouveau; M. Gabriel Cayer, directeur
général de la perception; M. Gilles Néron, directeur
général des services au public et à l'entreprise; M.
Michel Vaillan-court, directeur général des ressources; M.
Jacques
Fortier, directeur du bureau de la sous-ministre; Mme Franchie
Martel-Vaillancourt, directrice de la vérification interne; M. Hieu-Duc
Trinh, directeur du budget, du contrôle et de la programmation au
ministère; M. Michel Gingras, directeur du bureau des plaintes; M.
Réjean Boutet, directeur du service du budget; M. Denis Rheault,
sous-ministre adjoint, Direction générale des technologies de
l'information, chez nous; de même que Mme Micheline Gravel, bien
sûr, secrétaire du ministère; et, à ma droite, M.
Yves-Thomas Dorval, attaché politique pour les dossiers du
ministère du Revenu. (15 h 30)
M. le Président, tout d'abord, je voudrais souligner que
l'année 1992-1993 a vu le départ de M. Jean-Paul Beaulieu, qui
était sous-ministre adjoint chez nous, à la planification et
à la budgétisation. Évidemment, comme vous le savez, parce
que je pense que tout le monde a eu l'occasion de le rencontrer, il est
maintenant président de la Société d'habitation du
Québec. Il a été, évidemment, un atout au niveau
des opérations du ministère. Bien sûr, le départ de
M. Bernard Angers, je pense que tout le monde est au courant. M. Bernard
Angers, qui a été sous-ministre, sept ans, au ministère du
Revenu, et qui a fait un travail exceptionnel. Son absence va certainement
être une perte pour le ministère du Revenu, mais c'est un gain
pour l'Université de Chicoutimi, au Lac-Saint-Jean. Il retourne à
ses sources, à ses origines. Une fois qu'on retourne en région,
qu'on se compromet dans une région, ça se fait toujours d'une
façon des plus agréables.
Deuxièmement, M. le Président, en plus d'avoir
souligné les départs du ministère, au niveau de la haute
direction du ministère, je voudrais répéter encore une
fois l'invitation, de la part de l'ensemble du ministère, à la
commission de venir visiter le ministère. Je pense que concevoir
l'ensemble des opérations du ministère de même que le
travail que cela demande est difficilement visible de l'Assemblée
nationale. On a de la difficulté à concevoir tout
l'équipement que ça peut demander, le travail que ça peut
nécessiter.
J'espère, M. le Président, que les cloches ne sonnent pas
pour un vote, mais bien pour un quorum.
Évidemment, cette invitation est toujours sur la table, c'est la
troisième fois que je la répète. J'aimerais ça,
peut-être, qu'un jour, effectivement, comme président de la
commission, vous preniez l'initiative d'organiser une visite. Il nous fera
plaisir de vous accueillir, de vous faire voir les équipements qui sont
certainement, en grande partie, uniques au Québec, qui
démontrent... et qui vont vous faire réaliser davantage
l'excellent travail qui se fait au niveau du ministère du Revenu.
M. le Président, tout d'abord, pour l'année 1992-1993, je
voudrais aborder rapidement quelques-unes de
nos principales réalisations. Comme vous le savez, sans doute,
l'élément majeur pour l'année 1992-1993 a
été la réalisation de la phase II, au niveau de la taxe de
vente, c'est-à-dire l'introduction de la taxe de vente au niveau des
services et des immeubles, ce qui demande un effort considérable au
ministère, ce qui demande toujours un effort au ministère
la demande, évidemment, de la part de l'ensemble de nos intervenants
un effort soutenu pour assurer un service adéquat à la
clientèle.
Sans commencer à discuter avec vous de l'ensemble des chiffres,
il faut savoir que la taxe de vente, malgré des difficultés
d'ordre mineur, s'est réalisée chez nous dans un contexte
particulièrement difficile, où il n'y avait pas autant
d'harmonisation qu'on aurait voulu, autant d'harmonisation qui avait
été prévue au début de notre planification, en
1989-1990. Malgré tout ça, les officiers du ministère, de
même que l'ensemble du personnel du ministère du Revenu, ont su
relever le défi avec brio et, finalement, donner un service des plus
professionnels à l'ensemble de la population du Québec.
Il y a eu, suite à l'implantation de ces mesures, des
déclarations de mesures d'harmonisation qui ont été
favorablement reçues, et on espère que le ministère des
Finances va maintenir le cap sur ses politiques d'harmonisation, afin de nous
permettre de donner un meilleur service à l'ensemble de la population du
Québec.
Finalement, M. le Président, au niveau de la taxe de vente, je
voudrais souligner les efforts on aura l'occasion de vous faire part des
efforts lors de la période des questions de la part des membres de la
commission au niveau de la simplification des formulaires, de l'ensemble
des procédures pour gérer comme il se doit les mesures
très complexes au niveau de la taxe de vente.
Nous avons également, au cours de l'année 1992-1993,
maintenu des orientations au niveau de la refonte des systèmes
administratifs. Alors, les travaux de refonte des systèmes
administratifs du ministère se sont poursuivis conformément
à la programmation budgétaire approuvée par le conseil. Le
Centre de gestion et de diffusion informatique de documents de Montréal,
le projet Micrographie, a été livré en décembre
1992; celui de Sainte-Foy a été livré en mars 1993.
À noter que le ministère a été choisi comme
finaliste au prix d'excellence Octas, en 1993, pour ce dossier. Le gagnant sera
dévoilé le 29 mai prochain, et évidemment, chez nous, on
est très confiant de remporter un Octas. Ce ne sera pas notre premier,
je crois. Je pense que ça va être notre deuxième. Ces
investissements permettront au ministère de réaliser des
économies significatives au plan des dépenses d'opération.
Alors, il reste à mettre en vigueur certaines recommandations au plan
des pratiques administratives concernant la gestion des dossiers de
déclaration de revenus des particuliers.
Quant aux autres projets, on parle évidemment du palier III. On a
réalisé le palier I et le palier II, au niveau de la refonte. Au
niveau du palier III les impôts des corporations, la banque de
renseignements et de planification stratégique le
démarrage a été reporté suite aux mesures de
dépenses décidées par le gouverne- ment et, bien
sûr, au niveau des opérations nécessitées par
l'introduction de la taxe de vente. On espère y donner suite, toutefois,
dans les plus brefs délais. J'ai bon espoir qu'au cours de 1994 on
puisse y arriver avec un échéancier des plus serrés.
On a donné suite également au groupe-conseil en
administration fiscale. Le groupe s'est réuni à trois reprises,
soit en septembre, novembre et février. Le groupe est là,
justement, pour nous conseiller, nous aider à relever nos défis
au niveau de la taxe de vente, s'assurer que les solutions retenues tiennent
compte des assujettissements, au niveau de leur application, au niveau de
l'impôt, aux groupes de spécialistes du secteur privé et
à l'ensemble, évidemment, des mandataires du gouvernement du
Québec. Alors, il conseille le ministère, particulièrement
en matière d'administration et de taxe à la consommation. Mais,
évidemment, il peut toucher toute matière qu'il juge
nécessaire ou utile pour qu'on puisse mieux exécuter l'ensemble
de notre mandat. On parle de 12 professionnels provenant de secteurs aussi
divers que, par exemple, les milieux universitaires, les grandes
sociétés, les cabinets. Ils proviennent également de
différentes corporations professionnelles au Québec.
La lutte à la fraude et à l'évasion fiscale, on
aura l'occasion d'y revenir. Je suis certain qu'on va avoir des questions,
comme il y en a d'habitude, de la part du député de Montmorency,
concernant le tabac. Je n'ai pas du tout l'intention d'en discuter longuement
à ce moment-ci, sauf pour faire valoir qu'effectivement le gouvernement
a multiplié ses efforts dans ce secteur. On aura l'occasion de rendre
compte, encore une fois, de l'ensemble des mesures prises et du fait qu'il
s'agit d'un contexte particulièrement difficile, non seulement pour le
ministère du Revenu, mais pour l'ensemble de la société
québécoise.
Quant aux services au public, on a maintenu nos efforts au niveau de la
simplification. On a eu l'occasion d'annoncer le formulaire simplifié
pour les sociétés, qui touche 100 000 sociétés au
Québec. On a eu l'occasion également de procéder à
la vérification et à la simplification de divers formulaires,
pour donner suite à diverses orientations qui avaient été
proposées par le public. Je tiens à souligner qu'une de ces
mesures a été présentée par la commission, lors de
notre dernière rencontre pour les crédits, l'an passé. On
avait parlé de l'utilisation de l'étiquetage, et on y a
donné suite. J'aimerais informer, justement, la commission des
résultats de ces démarches.
On a constaté qu'avec l'utilisation de l'étiquetage il y a
eu une économie nette réalisée de l'ordre de 200 000 $ et
que ça a été, jusqu'à date, tout au moins,
favorablement reçu. Nous allons maintenir un monitoring assez
serré sur cette question. Je pense qu'on sera en mesure de faire une
bonne révision de ce dossier au cours de l'année 1993. Nous
aurons l'occasion d'en discuter de nouveau, mais c'est tout simplement pour
vous indiquer qu'un ensemble de mesures ont été prises. Parmi ces
mesures, se trouve, évidemment, l'étiquetage.
L'étiquetage, justement, a donné naissance, suite aux
recommandations de la commission, à un bénéfice
pour le ministère de l'ordre de 200 000 $ qui, j'en suis certain, va
faire grandement plaisir au Conseil du trésor. (15 h 40)
Au niveau de l'état du traitement des déclarations, on va
peut-être si cela vous intéresse, et je suis certain que
c'est le cas faire état de la question du traitement des
déclarations de revenus pour 1992. Alors, comme vous le savez, on traite
4 500 000 rapports d'impôt, qui nous arrivent à compter du 15
février, date du début de l'ensemble du traitement de ces
rapports d'impôt.
À ce jour, la situation se présente comme suit: 2 800 000
contribuables ont fait parvenir leur déclaration de revenus au
ministère. De ce nombre, 1 530 000 contribuables ont obtenu un
chèque de remboursement, pour une somme totale de 909 400 000 $. La
moyenne des remboursements est de l'ordre de 595 $. Au 31 mars 1993, le
ministère avait remboursé 76 625 contribuables, pour un montant
total de 27 800 000 $, comparativement à 88 436 contribuables, pour un
montant total de 27 600 000$, au 31 mars 1992. Alors, au niveau du traitement,
donc, un montant, je pense, aussi important que l'an passé,
légèrement supérieur. On joue à peu près
dans le même nombre de contribuables traités qu'en 1992. Pour
l'ensemble de l'opération, c'est-à-dire le fait qu'il y a 2 800
000 rapports d'impôt déposés au ministère, la
balance on parle quand même d'un autre 1 500 000 de rapports
d'impôt, qui vont nous arriver au cours des deux prochaines semaines
c'est à peu près dans la normale, c'est-à-dire
qu'on joue dans du normatif, qu'il n'y a rien d'exceptionnel.
Avec ce traitement des déclarations de revenus pour 1992, je
pense qu'on a fait pas mal un survol de l'ensemble des grandes orientations du
ministère. On aura l'occasion de revenir sur certains des
éléments que j'ai mis de côté, puisque,
évidemment, le temps nous presse un peu.
Pour l'année budgétaire 1993-1994, j'imagine que vous avez
eu l'occasion d'examiner le budget proposé pour le ministère. En
gros, vous pouvez, à première vue, constater que le budget total
est de 351 000 000 $. Si vous regardez pour 1992, vous allez voir un chiffre de
407 000 000 $. À première vue, on peut constater qu'il y a 55 900
000 $ de moins que l'an passé. Évidemment, tout cela s'explique
dans le contexte de la taxe de vente et de la TPS, de l'introduction de ce
mécanisme chez nous, en 1992, et le fait qu'en 1993 il y a eu
l'implantation non seulement d'équipement, mais également des
ressources humaines nécessaires pour procéder à cette
implantation. Cela a été réalisé, et il y a donc 36
300 000 $, sur les 55 900 000 $, de moins qui sont immédiatement
attribuables aux dépenses d'implantation de la taxe de vente et de la
TPS au Québec, avec le gouvernement fédéral. Pour ce qui
est de la balance, 19 600 000 $, les différents montants peuvent... les
19 600 000$ additionnels peuvent s'expliquer en disant que, d'une part, il y a
eu des gains résultant des développements effectués avec
la refonte des systèmes. Donc, il y a eu une épargne, d'une part,
ce qui nous a permis de réduire davantage. Deuxièmement, c'est
qu'il y a, bien sûr, une rationalisation des dépenses au niveau du
ministère du Revenu, comme dans l'ensemble du gouvernement du
Québec. Il faudrait y voir, toutefois, que ces réductions se font
sans menacer d'aucune façon le mandat du ministère, ni sa
capacité d'aller recueillir et administrer les fonds qu'il doit cueillir
et administrer. Finalement, lorsqu'il y a déplacement d'effectifs,
lorsqu'il y a réduction de certaines orientations, on vise surtout
l'administratif et non pas deux choses: d'abord, l'exécution de notre
mandat; et, deuxièmement, le service à la clientèle.
Alors, on aura l'occasion, j'imagine, d'échanger là-dessus
également.
Au niveau des effectifs qui rejoignent la réduction de 55 000 000
$, qui apparaît entre 1992 et 1993, on pourra constater qu'il y a
effectivement 596 personnes de moins au ministère du Revenu que l'an
passé. Évidemment, il y en a tout de suite 60 qui s'attachent au
niveau de la Régie des loteries, qui a été
transférée à la Sécurité publique dans un
plan de réorganisation pour structurer une nouvelle approche au niveau
des loteries, au Québec. Donc, on joue avec une réduction de 532
emplois au ministère. De ces emplois, de ces effectifs, il y en a 191
qui se rattachent tout de suite à la taxe de vente, à
l'implantation, encore, des systèmes TVQ-TPS, qui ne sont plus
nécessaires. Il y a une réduction d'effectif de 133, qui se
rattache à la récupération des crédits
reliés aux gains de la refonte des systèmes et des projets
spécifiques, là, toujours en modernisant, en augmentant nos
systèmes. Ça a un impact direct sur la réduction des
employés chez nous. Une compression des effectifs donc,
réelle suite aux compressions budgétaires
gouvernementales, de 208 personnes. Ces 208 peuvent, évidemment... On
peut vous présenter un tableau expliquant d'où proviennent les
208, et vous allez être en mesure de constater que, là encore, on
ne touche pas aux fonctions essentielles du ministère, soit son mandat
ou les services à la clientèle. Bien au contraire, au niveau des
services à la clientèle, il y a une volonté très
ferme d'augmenter notre capacité de donner suite à une
volonté, je pense, générale, d'améliorer nos
services, d'une façon constante, à notre clientèle.
Alors, en gros, donc, les réalisations de 1992-1993, la situation
budgétaire. Oui, à première vue, là, en apparence,
une baisse de 55 000 000 $ qui, évidemment, laisse croire qu'il y a une
baisse importante au niveau des budgets de fonctionnement. Mais lorsqu'on
procède à une analyse serrée de ces 55 000 000 $, on
constate qu'un bon montant, 36 000 000 $, se rattache aux opérations de
la taxe de vente et aux coûts d'implantation des systèmes pour la
TPS et la TVQ. Deuxièmement. Évidemment, suite aux mesures
d'amélioration constante de nos systèmes administratifs, il y a
une partie qui explique une partie, et l'autre, qui donne suite aux
orientations gouvernementales pour maintenir et réduire, dans la mesure
du possible, les dépenses pour l'ensemble du gouvernement.
M. le Président, j'avais également des objectifs. Je
constate qu'il me reste seulement 60 secondes, et que
je ne pourrai pas aborder avec vous les objectifs pour 1994.
Alors, si je dois le faire très rapidement, je peux vous dire
que, d'une part, l'année financière 1993-1994 va se centrer sur
la consolidation. C'est-à-dire qu'on va chercher à consolider
l'ensemble des mesures, des mandats que nous a confiés le gouvernement,
au niveau de la taxe de vente, au niveau, également, de la TPS; à
assurer une meilleure gestion; à développer davantage notre
service à la clientèle, comme il se doit un effort soutenu
et constant; et, bien sûr, évidemment, à s'assurer du
respect, de la part de l'ensemble de notre clientèle, des lois fiscales,
au Québec, c'est-à-dire la lutte à l'évasion
fiscale et à la fraude. J'imagine que j'aurai le temps, au cours de nos
travaux, ensemble, de la commission, d'aborder les autres
éléments de nos objectifs pour 1993-1994.
Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Després): Merci, M. le ministre du
Revenu.
Effectivement, nous aurons sûrement le temps, lors des futurs
débats, de pouvoir passer tous les objectifs que vous avez au
ministère du Revenu.
M. le député de Montmorency, la parole est à vous,
pour une période de 15 minutes. Excusez... excusez-moi, de 20
minutes.
M. Jean Filion
M. Filion: Merci, M. le Président.
J'aimerais, à mon tour, saluer, bien sûr, les
représentants du ministère, et particulièrement la
nouvelle sous-ministre au ministère du Revenu. On constate, au niveau
des Finances, M. le Président, qu'il y a des mouvements. On a
assisté également à un départ au ministère
des Finances. On a assisté, bien sûr, au départ regrettable
de M. Angers, au ministère du Revenu. J'espère que vous ne
partirez pas, que vous allez rester un petit peu. Je pense que c'est quand
même des fonctions importantes. Je pense surtout, au moment où on
se parle, que le ministère du Revenu joue un rôle de premier ordre
dans notre économie. (15 h 50)
On sait, M. le Président, l'importance et la proportion que prend
le marché au noir, chez nous, et le ministère du Revenu va
être appelé à jouer un rôle de plus en plus actif
dans le monde de notre économie. On a assisté, bien sûr,
à des coupures budgétaires importantes au niveau du
ministère du Revenu. Je pense que nos travaux vont nous permettre
d'examiner ensemble où sont situées ces coupures et, en
même temps, à travers toutes ces coupures, comment on entrevoit
l'avenir au ministère du Revenu, pour resserrer les contrôles,
assurer une application juste et équitable de nos lois fiscales sur le
territoire québécois. Inutile de vous dire qu'on a une foule de
questions qu'on va vouloir débattre, et qu'on va regarder ensemble
comment on va pouvoir arriver à trouver des solutions à des
problèmes économiques qui deviennent de plus en plus majeurs.
On va connaître bientôt, bien sûr, l'état des
finances publiques au Québec. Lundi prochain, on connaîtra celles
du fédéral. Je pense qu'au Québec on a bien hâte de
voir comment se solde le manque à gagner dans la perception des revenus
de l'État. On sait que la révision des états financiers,
au 31 décembre 1992, laissait présager un manque d'entrées
de fonds publics important au niveau de l'impôt des
sociétés, 460 000 000 $. Je pense que le temps qu'on aura
à regarder ensemble les opérations du ministère va pouvoir
nous permettre de mieux identifier tous ces problèmes économiques
que l'on vit actuellement, au Québec.
Également, M. le Président, on aura sûrement
l'occasion d'examiner toute l'orientation des coupures en matière de
ressources humaines. On parlait de 500 postes, tout à l'heure, autour
de... Quand on regarde le document de l'étude des crédits, on se
rend compte, quand même, que le ministère du Revenu, avec le jeu
des emplois à temps partiel, a une variation de 815 postes en moins pour
la prochaine année. On sait également qu'au niveau de la
vérification il y a une coupure, quand même, de 1 400 000 $, et je
pense que ce sont des coupures... Quant à moi, M. le Président,
on aurait dû augmenter les effectifs de vérification, compte tenu
de la proportion importante du marché au noir dans notre
économie.
Bien sûr, le ministre soulignait un peu, tout à l'heure,
que je ne parle que du tabac, mais c'est parce que je n'ai pas eu le temps de
parler des autres sujets, M. le Président. J'aurais pu également
parler de l'alcool qui prend des proportions importantes. On pourrait parler du
marché au noir dans la construction. Actuellement, les gens manifestent,
puis commencent à trouver que la concurrence déloyale du
marché au noir n'a plus sa place dans notre économie. Il y a
beaucoup de sujets qui deviennent de plus en plus d'actualité, et qui
vont faire l'objet, certainement, de débats publics très
bientôt. Alors, M. le Président, il y a toute la dimension du
travail au noir.
Également, ce qui demeure présent dans la population, et
ce qui est très présent chez les petites entreprises, c'est
toutes les règles d'harmonisation entre la TPS et la TVQ. M. le
Président, les gens vivent encore des cauchemars incroyables, et
ça coûte beaucoup de sous. On dit qu'on coupe parce que
l'implantation est terminée, mais je pense qu'on aurait peut-être
pu penser, au ministère du Revenu, à réaffecter des
ressources pour faciliter davantage la compréhension des lois et de
l'harmonisation chez les petites entreprises. Les gens ont un manque. Il y a
une carence d'information, et les gens ne reçoivent pas l'information au
rythme qu'ils aimeraient recevoir de l'information pour prendre des
décisions. Je pense qu'on aura le temps, bien sûr, ensemble, de
voir à travers tous ces crédits comment on a pensé
l'orientation pour desservir la population, au niveau de l'harmonisation.
M. le Président, je pense que nous aurons l'occasion, ensemble,
d'examiner tous ces sujets. Je ne veux pas non plus prendre trop de temps dans
le préambule, parce qu'un préambule, à toutes fins
pratiques, situe des
dossiers qu'on connaît déjà. Je
préfère garder et conserver les minutes pour discuter activement
des questions qu'on se pose et des réponses qu'on aimerait avoir.
M. le Président, avant de terminer mon allocution d'ouverture,
j'aimerais simplement demander de reporter, et de mettre fin à cette
séance d'étude pour une raison qui est très simple. Je
pense qu'on en a discuté, et il semble y avoir consentement pour qu'on
puisse ravoir un bloc de temps, un bloc de temps qui soit... pour que, d'un
seul coup, on puisse passer à travers toutes les questions, pour ne pas
mettre fin aux travaux en plein milieu d'un débat. Souvent, on perd le
fil, et on n'est pas efficace ni constructif, compte tenu que, ce matin, on
devait être cédulé pour étudier aujourd'hui tous les
crédits du ministère du Revenu. Je pense qu'il serait
intéressant qu'on puisse reporter le temps à la prochaine
séance de travail et qu'on puisse faire le débat sur toutes ces
questions-là, ensemble, pour qu'on puisse être efficace et
constructif.
J'aimerais, M. le Président, du consentement, bien sûr, de
la commission, ajourner les travaux pour les reporter à la prochaine
séance de travail.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Beauce-Nord.
M. Audet: Je veux simplement m'assurer, M. le Président,
que nous pourrons reprendre avec certaines remarques préliminaires, si
certains collègues jugent à propos de le faire, puisqu'il y a le
député de Verdun, je crois, qui a souligné son intention
d'intervenir, à la période des remarques préliminaires,
quelques minutes, lorsque nous reprendrons nos travaux. À part
ça, je pense qu'il y a consentement ici.
Le Président (M. Camden): Alors, est-ce qu'il y a
consentement pour que nous suspendions nos travaux?
Je constate donc qu'il y a consentement.
Je considère que ce consentement est un consentement
d'accommodement, et qu'il s'inscrit dans un climat de collaboration qui
caractérise les travaux de la commission. Sur ce, j'ajourne donc nos
travaux sine die.
(Fin de la séance à 15 h 58)