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(Seize heures trente-six minutes)
Le Président (m. camden): la commission du budget et de
l'administration est réunie afin de procéder à
l'étude des crédits budgétaires des programmes 6 et 7 du
ministère des finances pour l'année financière 1993-1994.
f
Mme la secrétaire, est-ce que vous pouvez nous indiquer s'il y a
des remplacements cet après-midi?
La Secrétaire: Les remplacements: M. Audet (Beauce-Nord)
est remplacé par M. Paul Philibert (Trois-Rivières), M. Chagnon
(Saint-Louis) est remplacé par M. Bergeron (Deux-Montagnes) et M.
Gautrin (Verdun) est remplacé par M. Beaudin (Gaspé).
Le Président (M. Camden): Je vous rappelle qu'une
période de trois heures a été allouée pour
l'étude des programmes 6 et 7 du ministère des Finances,
répartie de la façon suivante: 1 h 30 aujourd'hui, tel qu'il
était prévu, entre 16 h 30 et 18 heures considérant
que nous débutons en retard, nous étendrons d'autant la
période, s'il y a consentement et, par la suite, une autre
période de 1 h 30 est prévue pour vendredi.
Avant de passer à l'étude des crédits, la
commission doit préciser son mode de fonctionnement. Et,
évidemment, ça nécessite le consentement des membres de la
commission. Alors, est-ce que vous préférez qu'on procède
programme par programme, selon le livre des crédits, ou d'une
façon générale, avec vote des crédits à la
toute fin, sur chacun des crédits, puis sur l'ensemble des
crédits? Mme la ministre.
Secteur marché financier
Mme Robic: M. le Président, je crois que c'a
été décidé avec l'Opposition qu'on irait avec la
Commission des valeurs mobilières aujourd'hui pour, vendredi matin,
aller avec l'Inspecteur général des institutions
financières.
(Consultation)
Le Président (M. Camden): Dans ces conditions, le
programme 7 sera donc étudié aujourd'hui, et le programme 6 lors
de la prochaine séance. C'est bien cela?
Mme Robic: C'est juste.
Le Président (M. Camden): Je vous informe donc que vous
pouvez y aller de vos remarques préliminaires Mme la ministre,
nous sommes disposés à vous entendre et elles seront
suivies évidemment des membres de la commission.
Déclarations d'ouverture Mme Louise
Robic
Mme Robic: Je vous remercie, M. le Président. Je voudrais
tout d'abord saluer le député de Westmount et lui souhaiter la
bienvenue à cette commission je voudrais également
«welcome the MNA for Jacques-Cartier who honors me with his presence at
this commission» et, bien sûr, mes collègues, le
député de Deux-Montagnes et le député de
Gaspé.
Quant à moi, M. le Président, c'est la quatrième
année qu'il m'est agréable de procéder en compagnie des
membres de cette commission à l'étude de certains crédits,
1993-1994, du ministère des Finances, et qui concerne les organismes et
directions relevant de ma Compétence.
Il s'agit plus particulièrement de l'analyse des crédits
de l'Inspecteur général des institutions financières et de
la Commission des valeurs mobilières du Québec, soit les
enveloppes budgétaires prévues aux programmes 6 et 7 du
ministère des Finances.
Il faut cependant préciser que le programme 5 du ministère
des Finances inclut certains crédits affectés au sous-ministre
adjoint aux politiques, institutions financières et à la
Direction des politiques dont il est responsable, et au Service du courtage
immobilier dont la responsabilité m'a été confiée
au mois de juin 1990. (16 h 40)
Ces crédits seront toutefois soumis à l'examen de cette
commission dans le cadre de l'étude des crédits du
ministère lui-même. C'est pourquoi je n'entends pas m'y attarder,
sauf pour compléter, au besoin, les réponses qui ont
été soumises à l'Opposition officielle et qui s'y
rapportent.
Je crois, M. le Président, qu'il est utile que je décrive
brièvement le mandat des autorités administratives dont les
budgets de fonctionnement nous sont soumis pour étude aujourd'hui et,
par la suite, je m'attarderai à mettre en lumière certains
éléments significatifs des crédits budgétaires dont
ils ont été pourvus.
Mais, auparavant, j'aimerais signaler l'importance du secteur financier
dans le fonctionnement et le développement de notre vie
économique. En effet, c'est par son entremise que se réalise le
processus de l'allocation des ressources dans l'économie, mais il est
aussi source d'emplois directe. Au Québec, on parle de 1415 institutions
de dépôt, de 421 assureurs et de 3341 établissements
financiers de toutes sortes, où 176 000 Québécois et
Québécoises trouvent un emploi.
Comme je l'ai indiqué précédemment, le budget du
bureau de l'Inspecteur général des institutions
financières est prévu au programme 6 du ministère des
Finances. L'Inspecteur général a pour principale mission
d'assurer la surveillance et le contrôle des institutions
financières sous juridiction québécoise et des
intermédiaires de marché. Son action, qui se situe principalement
au plan de l'application des lois, couvre essentiellement quatre grands
secteurs: les assurances, les intermédiaires de marché, les
institutions de dépôt et les entreprises. Les crédits
budgétaires pour l'Inspecteur général
s'élèvent à 22 330 000 $ pour l'exercice 1993-1994, et
nous aurons l'occasion de regarder ce programme en détail vendredi
prochain.
Le budget de la Commission des valeurs mobilières du
Québec est prévu au programme 7 du ministère des Finances.
La Commission a pour mandat, notamment, de favoriser le bon fonctionnement du
marché des valeurs mobilières, d'assurer la protection des
investisseurs, de régir l'information des porteurs de valeurs et du
public en général sur les personnes qui émettent des
titres dans le public, et d'encadrer l'action des intermédiaires de
marché en valeurs mobilières.
Le budget de la Commission s'élève à 10 068 400 $
pour l'exercice 1993-1994 comparativement à 10 650 000 $ pour le
précédent exercice, soit une réduction d'environ 5,5 %.
Cette réduction des crédits disponibles témoigne encore
une fois, M. le Président, de la reconnaissance par le gouvernement de
la nécessité d'augmenter l'efficacité des organismes de
surveillance tout en rationnalisant les coûts. Je sais que la Commission
saura faire preuve de dynamisme et d'initiative pour que ces compressions
n'affectent en rien la qualité de sa surveillance.
M. le Président, comme vous le savez, l'exercice 1992-1993 a
été marqué par une lente reprise économique. Nos
institutions financières, et plus particulièrement nos
sociétés de fiducie, évoluent également dans cet
environnement qui se retrouve à l'échelle mondiale. Cette
période de ralentissement marque une étape dans
l'évolution du système financier canadien et dans celui du
Québec plus particulièrement.
Il s'impose donc, pour nous, d'effectuer une profonde réflexion,
d'analyser la dynamique de l'évolution de notre secteur au cours des
dernières années, d'en analyser les forces et les faiblesses,
d'étudier les changements survenus dans le contexte non seulement
économique mais aussi réglementaire où nos institutions
évoluent. Nous devons également nous demander quels ajustements
sont nécessaires afin qu'à l'aube du prochain millénaire
le Québec soit encore doté d'un secteur financier fort et
dynamique et, par le fait même, que les Québécois demeurent
au contrôle des commandes de ces outils de développement
extraordinaire que sont les institutions financières.
Vous n'êtes pas sans savoir, M. le Président,
qu'après le secteur financier qui est sous juridiction
fédérale le secteur financier sous juridiction
québécoise est le plus considérable au pays. Vous
connaissez également le rôle irremplaçable que joue le
secteur financier dans le développement économique du
Québec. Non seulement parce que ce secteur, avec ses 176 000 emplois,
est un important utilisateur de ressources humaines, mais aussi parce que,
comme canaliseur de l'épar- gne des divers agents économiques et
comme intermédiaire entre les épargnants, les consommateurs et
les investisseurs, il contribue puissamment au développement de tous les
autres secteurs de l'économie québécoise.
C'est dans ce contexte, M. le Président, que je me suis
affairée au cours de la dernière année à
l'accomplissement des tâches qui me sont attribuées à titre
de ministre responsable du secteur des institutions financières. Nous
avons, encore une fois, fait preuve d'un dynamisme unique au Canada et nous
avons, je crois, répondu à l'appel de l'industrie.
Le dernier exercice a été très occupé et
beaucoup a été accompli, et vous me permettrez, M. le
Président, de vous dresser un bilan sommaire du travail ainsi
réalisé sous ma responsabilité. Certes, il ne s'agit pas
là d'un bilan exhaustif, M. le Président, car les dossiers ont
été nombreux. Mais il n'en est pas moins impressionnant et il
vous démontrera sans l'ombre d'un doute le travail immense qui a
été accompli au cours de la dernière année.
Je voudrais d'ailleurs profiter de l'occasion pour remercier
publiquement le bureau de l'Inspecteur général, la Commission des
valeurs mobilières, le Service du courtage immobilier, la Direction des
politiques, institutions financières, du ministère des Finances
et mon cabinet, M. le Président, pour les énergies qui ont
été consacrées à l'avancement des dossiers au cours
du dernier exercice.
Vous vous rappelez, M. le Président, qu'en pareille occasion,
l'année dernière, j'annonçais que le secteur financier
québécois entrait dans une nouvelle phase, après avoir
complété la phase du décloisonnement, et qu'il
était temps de fixer de nouveaux paramètres de
développement. Pour ce faire, j'enclenchais un processus qui a conduit
à l'énoncé général de politiques de mars
1993 intitulé: «L'appui au secteur financier, des dividendes pour
le Québec».
La production de ce document est certainement le point culminant de
l'exercice 1992-1993. On y retrouve des propositions de politiques pour
l'ensemble du secteur financier du Québec. Ce document constitue un
instrument de réflexion très important; il expose la
problématique du secteur financier québécois et propose
des pistes de solution. Il constitue aussi un plan de travail chargé,
non seulement pour le gouvernement et ses organismes, mais aussi pour les
institutions financières du Québec. Comme vous le savez, le
contenu du document sera étudié très prochainement,
à l'occasion d'une commission parlementaire, mais je me dois d'en parler
ici car il marque une étape importante de l'évolution du secteur
financier.
Comme je le disais, M. le Président, l'énoncé
général de politique constitue un outil de réflexion
important et propose une série de mesures qui permettront
d'accroître la performance du secteur financier à l'aube des
années 2000. Nous avons constaté, M. le Président,
qu'après 10 ans de décloisonnement un bilan s'imposait pour
évaluer les perspectives qui s'offrent au gouvernement à court et
à moyen termes. L'énoncé repose sur
trois grands thèmes: la promotion de l'efficacité, tant de
l'industrie que de la structure de réglementation et de supervision; la
stabilité; et le maintien des acquis et la croissance du secteur.
L'élaboration de l'énoncé a nécessité
l'étude d'un grand nombre d'éléments, allant de la
répartition adéquate des responsabilités de supervision et
de surveillance à la cohérence intersectorielle, en passant par
les pouvoirs de l'Inspecteur général. Un ensemble impressionnant
d'éléments tous plus ou moins interreliés ont
été pris en compte. Ils visent à mettre en place des
politiques et des orientations qui permettront au secteur financier
québécois de faire face aux défis du tournant du prochain
siècle.
Bien que dominant au sein de nos réalisations,
l'énoncé de politique n'a pas été
réalisé au détriment d'autres projets que nous avions
prévus pour l'exercice 1992-1993. En effet, des efforts ont
été consacrés à la poursuite de nos objectifs en
matière d'harmonisation. Vous vous rappellerez, M. le Président,
que le 28 mars 1991 j'avais le plaisir de m'associer à mes homologues
des autres provinces pour annoncer la conclusion d'une entente interprovinciale
visant l'harmonisation des principaux thèmes de réglementation
des sociétés de fiducie et des sociétés
d'épargne. L'harmonisation a pour but premier de permettre à nos
institutions de connaître le meilleur développement possible dans
l'espace économique canadien. Pour ce faire, nous désirons
d'abord éliminer toute contrainte et tout coût inutile pour les
institutions qui désirent étendre leurs activités à
l'extérieur du Québec, si tel est leur choix. Nous
désirons, en outre, les exposer à une concurrence loyale dans
leur marché naturel, le Québec, pour qu'elles soient
continuellement forcées à progresser. Et, enfin, nous
désirons réaliser toutes ces conditions dans le respect des
compétences de chaque niveau de gouvernement.
Au cours de l'exercice 1992-1993, nous avons poursuivi les discussions
d'harmonisation auxquelles le gouvernement fédéral s'est joint.
Dans ce dernier cas, cependant, M. le Président, je dois
spécifier qu'il s'agit pour nous, comme je l'ai déjà
mentionné, de conserver entièrement notre juridiction sur le
secteur financier québécois, de s'assurer de la
solvabilité de toutes les institutions faisant affaire au Québec
et de permettre aux institutions québécoises l'accès le
plus libre possible à l'ensemble du marché canadien.
L'énoncé de politique fait part d'un modèle connu
qui répond aux préoccupations des provinces tout en permettant un
allégement sensible des coûts d'application et de respect de la
réglementation. Éventuellement, d'autres catégories
d'institutions financières, notamment les assureurs,
bénéficieront aussi des avantages découlant de
l'instauration d'un cadre réglementaire harmonisé. (16 h 50)
J'avais réitéré l'année dernière mon
intérêt pour la question du financement des assureurs du
Québec et avais annoncé que nous allions nous appliquer à
développer, en concertation avec l'industrie, des moyens devant
permettre aux assureurs du Québec de rencontrer rapidement des exigences
de capital comparables à celles des autres juridictions en
Amérique du Nord, sinon à travers le monde, tout en
préservant leur capacité de croissance.
Le groupe de travail que j'avais formé à cet effet m'a
présenté son rapport duquel nous nous sommes inspirés pour
certains aspects de la réalisation de l'énoncé
général de politique. Tel que promis, la réflexion ne
s'est pas faite en vase clos, l'industrie a été pleinement
impliquée.
Nous sommes intervenus avec succès auprès des
autorités fédérales pour nous assurer que les normes
exigées par le gouvernement fédéral soient compatibles
à nos propres normes; la mise en place de ces normes, d'ailleurs, doit
se faire au rythme que nous jugerons adéquat dans le contexte
actuel.
J'ai aussi enclenché, M. le Président, le processus
d'élaboration du prochain rapport quinquennal concernant l'application
de la Loi sur les sociétés de fiducie et les
sociétés d'épargne, ainsi que celui du prochain rapport
quinquennal concernant l'application de la Loi sur les valeurs
mobilières.
J'ai invité l'industrie à me faire part de ses suggestions
et j'ai d'ailleurs, de façon informelle, rencontré les divers
intervenants de cette industrie. Là encore, ces discussions ont beaucoup
aidé à l'effort de réflexion qu'a nécessité
la production de l'énoncé de politique et les rapports
quinquennaux reprendront, à un niveau plus concret, bon nombre des
éléments mis de l'avant dans l'énoncé. Les rapports
quinquennaux ne seront toutefois pas qu'une simple reprise de
l'énoncé, ils introduiront plusieurs éléments
nouveaux, fruits du processus de consultation que j'ai mis en place avec les
milieux concernés.
Dans le domaine des valeurs mobilières, nous avons clairement
indiqué au gouvernement fédéral notre intention de
protéger intégralement la juridiction du Québec en ce
domaine. En effet, le gouvernement fédéral entend introduire des
règlements qui viendraient régir les activités de conseil
en placement et de gestion de portefeuille conduites par les institutions
fédérales. De telles activités relèvent de la
compétence exclusive des provinces.
À cet effet, je suis personnellement intervenue à
plusieurs reprises, ainsi que conjointement avec mes collègues d'autres
provinces, pour réitérer cette position au gouvernement
fédéral. D'ailleurs, l'approche fédérale
créerait des dédoublements et des incohérences, alors
qu'actuellement la réglementation du secteur des valeurs
mobilières au Canada est reconnue comme étant une des meilleures
au monde.
Au cours de l'exercice 1992-1993, les efforts visant à assurer la
mise à jour constante des normes en matière de valeurs
mobilières se sont poursuivis. En effet, entre le début d'avril
1992 et la fin de mars 1993, l'Assemblée nationale a adopté un
projet de loi modifiant la Loi sur les valeurs mobilières et le
gouvernement a édicté trois modifications importantes du
Règlement sur les valeurs mobilières, et la commission
elle-même a adopté quelques instructions générales
nouvelles
et de nombreuses modifications d'instructions générales
existantes.
Tous ces textes représentent un travail considérable
destiné à maintenir le caractère actuel des normes dans le
secteur des valeurs mobilières. Nous avons, encore une fois,
collaboré à l'élaboration des règles applicables
aux membres de la Caisse canadienne de dépôt de valeurs et de sa
réglementation. Nous avons fait en sorte, M. le Président, que
les intérêts du Québec et de ses institutions soient pris
en compte de façon adéquate.
Finalement, nous avons été appelés à
intervenir sur la scène internationale. En effet, nous avons
prêté notre concours à nos homologues
fédéraux dans le cadre des négociations du GATT et de
l'ALENA. Comme vous pouvez le constater, M. le Président, les
tâches sont nombreuses, variées et d'une complexité souvent
croissante.
M. le Président, parmi les éléments
prévisibles du programme de travail à venir, le dossier de
l'harmonisation du cadre réglementaire occupera particulièrement
mon attention. Nos efforts couvrent présentement tous les aspects de la
réglementation et devraient s'étendre aussi à d'autres
segments du secteur des institutions financières, notamment à
celui des assurances.
Je ne saurais trop insister sur l'importance de ces discussions. Tout en
protégeant le droit fondamental du Québec de
légiférer en matière d'institutions financières et
en favorisant l'épanouisement de ses propres institutions,
l'énoncé de politique fait part d'un outil que nous entendons
utiliser.
Pour ce qui est des politiques en matière d'institutions
financières, le processus d'élaboration du prochain rapport
quinquennal concernant l'application de la Loi sur les sociétés
de fiducie et les sociétés d'épargne entrera dans sa phase
finale durant le prochain exercice. Il en sera ainsi pour le rapport
quinquennal concernant l'application de la Loi sur les valeurs
mobilières dont le dépôt est prévu au cours de cette
session.
L'énoncé de politique a dressé pour nous un plan de
travail assez imposant, M. le Président, que nous nous appliquerons
à réaliser suite aux consultations qui seront effectuées
dans le cadre d'une commission parlementaire. Entre autres, nous nous
pencherons, M. le Président, sur le dossier de la compensation des
déposants et assurés, sur les normes de capitalisation, sur la
question de l'accès des institutions québécoises à
la Caisse canadienne de dépôt de valeurs, sur les activités
des centres financiers internationaux, et sur d'autres sujets abordés
dans cet énoncé.
En conclusion, M. le Président, voilà le tableau d'une
année qui a été bien remplie, et celui d'une année
qui promet tout autant. L'année passée, M. le Président,
je soulignais que le domaine des institutions financières est un domaine
où tout évolue très rapidement, et que le Québec se
devait de continuer de permettre à ses institutions de croître
dans un contexte le plus favorable possible. Je suis heureuse de constater
qu'encore une fois le Québec trace la voie et continue d'assumer au
Canada un rôle de leader sur le plan de l'efficacité, de la stabi-
lité et de la croissance du secteur financier québécois
dans un espace financier canadien, et je vous remercie.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, Mme la
ministre.
M. le député de Westmount, pour des remarques
préliminaires.
M. Richard B. Holden
M. Holden: Merci, M. le Président. Je voudrais tout
d'abord saluer la ministre déléguée aux Finances, de
même que ceux et celles qui sont avec elle.
The minister said in her opening remarks that this is her fourth
appearance before this committee on her estimates, and, since this is my first,
the minister will undoubtedly be patient if some of the questions appear to
have been asked in other occasions and other years.
I look upon the financial institutions as a non-partisan issue. I do not
think anybody could disagree with the remarks that are made in the introduction
to the recent policy proposals which the minister put out, talking about the
efficiency and the stability in the growth of the financial institutions of
Québec, and I believe we have a common purpose in seeing that this takes
place, whether it be in the Opposition or whether my friends, the independent
members, I think we all agree that the financial institutions are not something
that should be the area of partisan politics.
Pensez-vous que c'est un vote, M. le Président?
Le Président CM. Camden): Non, on a
vérifié... M. Holden: Ça ne se peut pas.
Le Président (M. Camden): ...il s'agit d'un quorum. Alors,
nous sommes disposés...
Une voix: Vous êtes demandé, M. le
député.
M. Holden: Mais comment ça se fait? On ne siège pas
aujourd'hui.
Le Président (M. Camden): Ah, il faudra poser les
questions...
M. Holden: De toute façon...
Le Président (M. Camden): ...aux gens en haut. Comme nous,
nous sommes...
M. Holden: ...on n'est pas requis.
Le Président (M. Camden): ...fort bien
occupés...
M. Philibert: ...motion sans préavis.
M. Holden: Oui. Alors, l'étude de ces crédits,
comme celle de tous les autres crédits, s'inscrit dans un
contexte de restrictions budgétaires auxquelles
n'échappent ni la Commission des valeurs mobilières, ni
l'Inspecteur général des institutions financières. Bien
qu'elle comprenne les difficultés budgétaires auxquelles est
confronté le gouvernement, l'Opposition officielle tient à
indiquer son inquiétude devant la baisse des crédits qui nous
sont présentés. Cette inquiétude a trait à la
capacité des deux organismes dont nous étudierons le budget pour
l'année financière 1993-1994 de s'acquitter de leur tâche
principale, à savoir la protection du public.
Cela nous inquiète d'autant plus que, par le passé, la
Commission des valeurs mobilières a fait l'objet de nombreuses
critiques, et que, dans le cas de l'Inspecteur général des
institutions financières, les difficultés éprouvées
par certaines institutions financières suggéreraient davantage un
ajout au budget dont ces organismes disposent plutôt que des compressions
budgétaires.
L'Opposition note de plus que les deux organismes font plus que
s'autofinancer. C'est une situation bien comme chez l'Inspecteur
général, et qui existe aussi au niveau de la Commission des
valeurs mobilières du Québec depuis au moins l'année
dernière. (17 heures)
Dans le secteur des institutions financières, M. le
Président, l'actualité a été dominée par les
difficultés financières de nos institutions financières,
et en particulier au niveau de l'assurance de personnes. Si la faillite des
Coopérants a fait couler beaucoup d'encre, les difficultés
rencontrées par d'autres assureurs de personnes, et qui ont
défrayé la manchette, ont de quoi inquiéter. En ce sens,
le dépôt d'un énoncé de politique par la ministre
déléguée aux Finances apparaît, à
l'Opposition, comme une bonne chose. Je fais ici davantage
référence au «timing» de l'opération
qu'à la valeur de l'énoncé lui-même. On le sait, cet
énoncé donnera lieu à des consultations
générales à compter du 4 mai prochain. J'avoue avoir
été un peu surpris du peu de groupes qui ont annoncé leur
participation à cette consultation. Je crois que la ministre a
mentionné le nombre de 15 mémoires reçus à date.
Selon nos informations, à peine un peu plus d'une dizaine de groupes ou
d'individus ont indiqué leur volonté de présenter un
mémoire.
Je crois que cela est étonnant. Il y a peut-être lieu de
s'interroger sur les causes d'une telle situation. Les délais
accordés pour rédiger les mémoires ont-ils
été suffisants? Est-ce que certains groupes ont demandé un
prolongement de ces délais? L'énoncé est-il trop
général, pas assez précis pour que les groupes
préfèrent s'abstenir de tout commentaire, ou s'agit-il d'une
indifférence? Il me semble pourtant que, lorsqu'il est question de
normes de capitalisation et des pouvoirs de l'Inspecteur général,
un peu plus d'enthousiasme aurait été normal.
À ce stade-ci, j'aimerais demander que la ministre, en temps et
lieu, nous fasse part de l'échéancier qu'elle compte respecter
pour mettre en place la réforme qu'elle nous propose. Nous aurons sans
doute l'occasion de discuter de ces choses surtout vendredi, alors que nous
étudierons de façon plus spécifique les crédits de
l'Inspecteur général des institutions financières.
Dans le domaine des valeurs mobilières, au cours de la
dernière année, la Commission des valeurs a moins retenu
l'attention que dans les années précédentes ou, avouons-le
ou avançons-le, elle n'a pas eu très bonne presse. Je ne sais pas
s'il y a réellement lieu de s'en réjouir. L'étude des
crédits que nous ferons cet après-midi nous l'indiquera
peut-être.
J'indique immédiatement que j'aurai des questions à poser
à la ministre et au président de la Commission, d'abord, sur les
conséquences des compressions budgétaires qu'on lui a
imposées, ensuite, sur le degré d'autofinancement qu'elle a
atteint versus la recommandation du rapport Mallette sur l'autonomie
administrative, dont la Commission ne bénéficie toujours pas, sur
le niveau des effectifs et sur la divulgation de la rémunération
des dirigeants d'entreprise.
Alors, les réponses que nous avons eues à nos demandes de
renseignements sont un peu... De toute façon, annuellement, M. le
Président, vous savez que l'Opposition officielle transmet à
chaque ministère et organisme public une série de questions, de
demandes de renseignements généraux et particuliers. Et,
malheureusement, je ne puis que déplorer qu'en ce qui a trait aux
réponses aux demandes de renseignements particuliers nous n'avons
reçu les réponses de la Commission qu'hier.
Si ces questions peuvent apparaître comme une corvée, elles
ont une utilité, celle de permettre une meilleure préparation
pour l'étude des crédits. Je m'étonne d'autant plus du
retard de cette année que depuis quelque temps déjà les
membres du gouvernement et de la deputation du parti ministériel
tiennent un discours sur l'importance de la transparence et de
Fimputabilité.
En conclusion, M. le Président, je termine mes remarques en
disant: Avant d'aborder les crédits proprement dits de la Commission,
est-ce que la ministre pourrait nous indiquer ses intentions quant aux suites
qu'elle va donner à la consultation sur l'énoncé de
politique qu'elle a déposé et sur l'échéancier
qu'elle compte respecter? Merci, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Merci, M. le
député de Westmount.
Est-ce que d'autres membres de la commission souhaitent faire des
remarques préliminaires? M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Neil Cameron
M. Cameron: Merci, M. le Président. Je voudrais d'abord
faire remarquer que je suis très heureux d'être ici, et merci pour
votre compliment.
I am also of the opinion held by the Deputy for Westmount that this is
not a particularly partisan commission and I wanted to take part in it because
I have worked with financial institutions in the past. I do not envy the
Minister the task of coming up with adequate legislation for financial
institutions at the end of this century which now looks to be a rather
frightening responsibility, not merely in Québec or in Canada, but,
in
some extent, throughout the financial market places of the world.
There are certain, particular things, somewhat similar to the points
raised by the Deputy for West-mount I thought I would mention in preliminary
comments however. I am also rather surprised that there is not a broader range
of financial institutions or various other parties that wish to make direct
representations in May. Perhaps I do not understand correctly exactly how the
flow of information works between the financial institutions and the Minister,
but it would seem to me that a major reform at the moment is going to have
quite large implications for quite some time. The issue of the stability of
insurers in particular is a rather major one. It has to be remembered for the
Canadian case in general that there has been a rather large drop, and I think
it would have to be admitted in the overall confidence in Canadian financial
institutions.
When I began working in the milieu in the 1980s, it was possible to say
that no Canadian bank had fallen in half a century, no major insurer had fallen
in half a century, no major trust company had fallen in half a century. People
had to go back to things in the 1920s or the beginning of the 1930s.
As you know, if you instead look at the record over the last decade, it
is quite different. In the early part of the decade, there were bank failures
like Northland and Canadian Commercial Bank in the West. In the middle of the
decade, there were trust company disasters like Crown Trust, and repeated ones
since. There were, in addition to that, the shaky foundation, not only of
Coopérants but several other insurers for practical purposes. We have
recently watched a rather staggering crisis at Royal Trust with a loss, last
year, of very near 1 000 000 000 $. Despite the intervention of the Royal Bank,
it is still a loss of very near 1 000 000 000 $, not enough for the branch
network of the Royal Trust to exactly compensate for. And that too is
accompanied by an increasing failure of confidence, I think, not a total
failure, let us hope, but certainly a declining confidence in the wider group
of Edper financial enterprises and their immensely complicated structure, which
includes a rather large range of Canadian financial institutions such as London
Life and so on as well as other parts of the Trilon Group.
I mentioned all this as being relevant to the proposed reform because,
well, it is obviously important for the Minister to design a reform that is as
much as possible based on long-term considerations and based on overall
concerns for the Québec public. In practice, the design of legislation
for financial institutions has always had to be heavily influenced by very
large events that happen immediately on the financial scene. After all, let us
say revisions of the Bank Act, for instance, at the federal level, would take
place at the outset of every decade or so, partly because Canadian banks were
beginning to play a larger role on American markets. Therefore, the American
and other overseas banks as well were insisting that in return they could get
more of an entry through the B-scheduled banks. By the same token, when a
market looks like it is taking off and is providing immense possibilities, not
so much for your other objectives of stability and efficiency but rather of
growth, then everybody wants changes in regulations or deregulations that allow
them to make the largest amount of money possible. (17 h 10)
Now, as a gradual horrifying sensation of just what a catastrophe real
estate has been, descends on more and more financial institutions when there
are too many of them anyway, my guess is that the regulatory environment will
change notably, not merely in Québec, but in Ottawa, at Queen's Park and
in New York as well, so that the task of harmonization, obviously, a very
important one in modern financial markets, may be even more difficult than it
has looked in the past. I hope that any public representations that are made
will, at least, give some guidance to the minister and to the rest as to
exactly what is going on in this regard. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Camden): On vous remercie, M. le
député de Jacques-Cartier. Mme la ministre.
Mme Louise Robic
Mme Robic: Oui. Merci, M. le Président. J'aimerais
peut-être, à ce moment-ci, présenter les gens qui
m'accompagnent à la table: à ma gauche, M. Alfred Pilon, qui est
mon chef de cabinet; M. Jean Martel, qui est le sous-ministre adjoint aux
institutions financières, au ministère des Finances; et M. Paul
Fortugno, qui est le président de la Commission des valeurs
mobilières du Québec.
M. le Président, je comprends maintenant le choix du chef de
l'Opposition dans son choix du critique des institutions financières. Je
crois que le critique, le député de Westmount, a tout à
fait raison de dire, et d'ailleurs le député de Jacques-Cartier
l'a réaffirmé en disant que c'était des dossiers qui
devaient être non partisans, des dossiers beaucoup trop importants pour
faire de la petite politique. Alors, je l'accueille avec très grand
plaisir. Ça doit être sa sagesse qui fait qu'il a
été choisi par son chef.
M. le Président, on s'inquiète, et à juste titre,
de l'énoncé de politique et du peu d'intérêt que le
manque de mémoires vous laisse supposer de l'industrie. Je veux vous
rassurer, messieurs, ce n'est pas le cas. Vous comprendrez que l'industrie des
institutions financières est une industrie restreinte et que certains
groupes, les compagnies, seront représentés souvent par une
personne qui représente un groupe au complet. Donc, ça diminue le
nombre de mémoires qui viendront devant nous.
Cependant, je voudrais vous rappeler que j'ai fait une large
consultation privée avant même de préparer cet
énoncé de politique. Et, s'il y a peut-être moins de
personnes que vous auriez aimé voir se présenter devant nous,
c'est que c'est peut-être grâce à la qualité du
document et à la satisfaction de l'industrie devant les
recommandations de ce document.
Je voudrais également vous dire que, oui, certains groupes nous
ont demandé un délai, puisqu'ils trouvaient là qu'ils
manquaient de temps pour préparer des mémoires. Donc, on s'attend
toujours à avoir une quinzaine de mémoires, 15, 16
mémoires qui seront devant la commission. Nous avons consulté
l'Opposition, puis vous nous avez dit qu'il n'y avait pas d'objection à
donner un délai additionnel à ces groupes-là. Entre
autres, l'Association des banquiers canadiens nous a demandé un
délai; donc, elle sera là avec un mémoire.
Quant à l'échéancier, M. le Président, je
voudrais vous dire qu'il est très difficile d'établir un
échéancier avant d'avoir complété la consultation
en commission parlementaire. Mais j'ai bien l'intention que dès cette
session nous voyions des projets de loi découlant de cet
énoncé de politique et j'espère que s'il y avait un retard
à déposer certains de ces projets de loi dans les délais,
à cause des délais établis par la Chambre, je pourrai
compter sur l'appui du député de Westmount et de l'appui du
député de Jacques-Cartier pour que ces projets de loi puissent
être adoptés à cette session.
M. le Président, le député de Jacques-Cartier et le
député de Westmount également nous font part de certaines
de leurs inquiétudes vis-à-vis de nos institutions
financières et face à une situation économique qui
perdure. Eh bien! mon document, mon énoncé de politique, M. le
Président, a voulu établir un équilibre entre la
croissance de nos entreprises et la protection du consommnateur, et on aime
croire que nous avons réussi à accomplir ce tour de force, je
devrais dire, avec ce document et les politiques et les projets de loi qui en
découleront. Là-dessus, M. le Président, on est prêt
certainement à répondre à des questions.
Le Président (M. Camden): Très bien, Mme la
ministre.
M. le député de Westmount.
Discussion générale Commission des
valeurs mobilières du Québec
M. Holden: Merci, M. le Président. On va faire surtout le
bilan de la Commission. On peut traiter le sujet des effectifs de la
Commission. Ce que j'ai vu dans l'étude des effectifs, c'est que les
effectifs autorisés à la Commission en 1993-1994
s'établissent à 139 postes, comparativement à 148
l'année dernière. Selon les informations qui nous ont
été transmises par la Commission, des 148 postes autorisés
en 1992-1993, 13 sont présentement vacants, si j'ai bien compris, et
dans le cahier explicatif des crédits de la Commission on indique que
les crédits accordés pour les 25 postes... Ça, c'est dans
une note qui est annexée au cahier explicatif, et je cite: «Les
crédits accordés pour les 25 postes permanents
supplémentaires par le Conseil du trésor, dans sa décision
no 179061, ont été périmés compte tenu du fait que
les revenus des droits à 0,50 $ par transaction n'ont pas
été mis en vigueur à la date prévue, lesquels
devaient permettre l'autofinancement de la Commission.» Je comprends que
les crédits périmés en 1992-1993 n'apparaissent pas non
plus en 1993-1994. Comme je vous ai dit, la demande de renseignement, au
numéro 5, mentionne que la Commission n'a pas de plan directeur de
ressources humaines. Alors, j'ai quelques questions sur cette situation.
D'abord, est-ce que le président ou la ministre peut concilier les
chiffres et nous expliquer exactement ce qui se passe dans le contexte? Et
comment explique-t-on la disposition définitive de 25 postes permanents
reliés à la nouvelle tarification de la Commission? J'ai cinq
questions dans cette section, vous voulez les cinq?
La première, c'était d'expliquer les chiffres dans la
note; deuxièmement, la disposition définitive des 25 postes
permanents. Troisièmement, dans quelle direction ou service
effectuera-t-on la coupure des 9 postes prévus dans les crédits?
Quatrièmement, comment explique-t-on l'absence d'un plan directeur en ce
qui a trait aux ressources humaines? Et cinquièmement, quelles
conséquences prévoit-on sur les services à la
clientèle, l'efficacité de la Commission relativement à la
coupure des postes? (17 h 20)
Mme Robic: Alors, M. le Président, j'aimerais pouvoir, en
premier lieu, répondre à certaines questions; ensuite,
possiblement que le président de la Commission pourra compléter
la réponse.
Réduction de l'effectif m. le président, en avril
1992, le conseil du trésor a demandé à la commission une
compression d'effectifs de 2 %, ce qui représente 3 postes. le 26 mai,
on lui a demandé une autre compression de 2 %, qui représente 2
postes. donc, il y a eu une coupure de 5 postes. là, également,
à la commission, qui, à ce moment-là, ne
s'autofinançait pas, le conseil du trésor a demandé
à la commission de geler 25 postes qui lui ont été
donnés au moment où la commission s'est autofinancée.
alors, c'est à ce moment-là que la commission a obtenu ces 25
postes supplémentaires.
Quant aux postes dont vous parlez, c'est 7 postes de coupure, pour
l'année 1993-1994, que l'on demande à la Commission, après
avoir obtenu les 25 postes.
M. Holden: Vous les avez eus?
Mme Robic: Oui.
M. Holden: Vous les avez, les 25 postes.
Mme Robic: Les 25 postes, nous les avons. Donc, il y a une
coupure de 5 postes pour l'année 1992-1993 et une coupure de 7 postes
pour Tannées 1993-1994, une coupure à venir si la
décision... Oui, cette décision est arrêtée.
Quant au plan directeur des ressources humaines, j'aimerais
peut-être laisser la parole au président de la
Commission des valeurs mobilières.
Le Président (M. Camden): M. Fortugno.
M. Fortugno (Paul): Merci. Pour répondre à la
question, il n'y a pas d'exigence quelconque d'avoir un plan directeur en
matière de ressources humaines. Le Conseil du trésor ne l'exige
pas et il n'y en a pas, de plan, effectivement.
Pour répondre amplement aux questions qui ont été
posées par le député de Westmount, dans les 7 postes qui
ont été prévus dans les coupures qui s'en viennent, bien
sûr, à l'intérieur des 25 postes qui nous ont
été accordés, il n'y a aucun poste qui a été
coupé au sein du service à la clientèle, et même il
y a eu un ajout d'un enquêteur au sein de ce même service. Il n'y a
aucun poste, au sein de la Commission des valeurs mobilières, qui a
été coupé en matière d'enquêtes. Si vous
voulez, je peux vous dire de quelle façon les postes ont
été attribués.
Au sein du bureau du président, votre troisième question,
dans les questions supplémentaires d'ailleurs, vous avez fait
référence aux 13 postes vacants au 31 mars 1993 la
Commission a procédé avec les postes vacants qui existent
déjà; donc, elle continue toujours à accomplir son mandat
et à opérer selon les effectifs qu'elle a eus depuis le
début de l'année. Il y a un poste qui a été
coupé au sein du bureau du président, un poste vacant; donc, il
n'y a pas de mise à pied. Il n'y a aucun poste qui a été
coupé au sein du secrétariat général, et c'est
là qu'il y a un service à la clientèle. Je vous ai
mentionné qu'il y a même un ajout d'un poste, qui est une
affectation d'un enquêteur au sein du service des enquêtes, au
service à la clientèle, pour procéder à ce que
j'appelle, à ce que nous appelons, nous, des préenquêtes,
faire le «screening», si vous voulez, des plaintes qui sont
déposées au sein de la Commission.
À l'administration, il y a deux postes qui ont été
coupés: un auxiliaire de bureau et une technicienne attachée
à l'administration. Donc, il n'y a aucun professionnel, il n'y a aucune
personne, au sein des opérations, qui a été
affectée. Maintenant, aux opérations financières, il y a
un agent de bureau et un analyste. L'analyste était un poste vacant,
j'aimerais le souligner. Donc, vous avez, en tout, ajouté à
ça, à l'encadrement du marché, vous avez deux postes: un
agent de bureau, une personne qui laissait la Commission et qui avait atteint
l'âge de la retraite, donc, on ne comblera pas ce poste, et un autre
agent de bureau qui travaillait au sein de l'encadrement du marché.
Donc, vous n'avez aucun inspecteur et aucune personne qui fait les inspections
comme telles ou les enquêtes qui ont été affectés.
Donc, je peux vous assurer, je peux assurer la commission que les coupures
préliminaires qui ont lieu au sein de la Commission, afin de respecter
la politique gouvernementale, ont été respectées, bien
sûr, en tenant compte du mandat que la Commission doit effectuer dans ses
opérations courantes.
M. Holden: En d'autres termes, M. le président, ceux qui
ont été coupés ne faisaient pas grand-chose. Ceux qui
étaient déjà vacants, c'est sûr que ça ne
faisait pas grand-chose, les autres...
M. Fortugno: Ce n'est pas...
M. Holden: ...ça n'avait pas tellement d'utilité
à la Commission ou... Qu'est-ce qu'ils faisaient, ces gens-là,
les agents de bureau? La dame qui prenait sa retraite, elle était quand
même utile à quelque chose.
Le Président (M. Camden): M. Fortugno.
M. Fortugno: Merci, M. le Président. Il y a plusieurs
postes qui étaient des postes non encore comblés, des postes
complètement vacants, des postes qui n'ont pas été
dotés. Parmi les 25 postes que le Conseil du trésor nous a
attribués, avec les ressources financières qui vont avec, il y
avait, oui, certains employés, au sein de la Commission, qui
étaient des agents de bureau, ce qu'on appelle des «support
staff», dont le poste a été coupé par la suite, pour
des raisons de retraite, et qui ne seront pas comblés.
Mais il ne faut pas oublier qu'il y a 20 autres années-personnes
qui ont été données. Donc, à cause de la
période de temps qui est assez brève, qui est assez courte, pour
les fins de dotation dans la fonction publique, ça prend quand
même quelques mois pour doter certains postes de façon permanente
nous avons utilisé par attrition les postes qui étaient
à notre disponibilité. Je peux vous assurer aussi que, n'ayant
pas été satisfait non plus de procéder à des
coupures comme telles, il y a aussi des affectations pour accorder une
priorité, effectivement, au service à la clientèle et
à d'autres services au sein de la Commission.
Le Président (M. Camden): Mme la ministre.
Mme Robic: Oui, M. le Président. Vous avez dit, tout
à l'heure, M. le député de Westmount, que vous aviez
réalisé qu'il y avait beaucoup moins de plaintes au niveau de la
Commission des valeurs mobilières dans les années qui viennent de
se terminer. Alors, je pense qu'on doit rendre hommage ici au président
de la Commission des valeurs mobilières et à son équipe
qui ont fait un travail important, je crois, pour s'assurer justement que la
clientèle soit de mieux en mieux servie. Et je voudrais vous dire, M. le
Président, que la priorité de la ministre est de s'assurer
qu'autant à la Commission des valeurs mobilières que chez
l'Inspecteur général des institutions financières ils
aient les effectifs voulus pour s'acquitter de leurs responsabilités de
surveillance, d'inspection et même d'enquête.
M. le Président, ça ne veut pas dire, parce qu'on
rationalise nos effectifs ou que l'on fait des coupures dans les budgets, qu'on
ne peut pas servir notre clientèle. Vous connaissez les principes
d'efficience, M. le Président, je pense que nous les avons mis en place,
et la qualité du travail fait par la Commission, dans la dernière
année, prouve qu'on peut très bien faire ça. Et,
encore une fois, je voudrais vous dire que, oui, il y a des coupures de
postes, mais il y avait également eu des ajouts importants de
postes.
M. Holden: M. le Président...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Westmount.
M. Holden: ...je trouve que, dans le fond, puisque toutes les
compagnies privées ont coupé et ont continué de
fonctionner, il n'y a pas de raison pour laquelle les commissions du
gouvernement ne puissent pas faire la même chose.
Plan directeur des ressources humaines
M. Fortugno, l'explication que vous donnez au manque d'un plan directeur
des ressources humaines, je me demande si, effectivement, un jour, vous allez
songer à devenir autofinancé et autonome. Comment pou-vez-vous
procéder sans plan de ressources humaines? Le Vérificateur
général nous a dit à quel point c'est important dans un
organisme. Est-ce que vous avez des pensées sur cette ligne?
Le Président (M. Camden): M. Fortugno.
M. Fortugno: Merci. M. le député de Westmount, la
vie quotidienne au sein de la Commission, et pour ne pas dire nos
réunions, tous les lundis, de gestion, de direction, font en sorte que
la Commission, face au marché qui évolue si vite, doit
établir des priorités d'une façon continue. (17 h 30)
Lorsque la direction de gestion de la Commission décide qu'une
priorité doit être accordée à une activité de
la Commission, il y a, bien sûr, des plans; il y a, bien sûr, de
l'affectation interne de personnel. Ça peut être pour toutes
sortes de projets que la Commission... D'ailleurs, le service à la
clientèle en était un. Mais il n'existe pas et c'est comme
cela que je l'ai interprété un plan directeur du
même sens d'un plan directeur indépendant, venant de
l'extérieur, comme le plan directeur informatique.
D'ailleurs, le rapport Mallette, d'il y a trois ans, est un plan
directeur des ressources humaines.
M. Holden: Le plan de... Mme Robic: Le plan Mallette.
M. Fortugno: Le rapport Mallette.
M. Holden: Oui, oui, on va en parler dans un instant. Mais ce
n'était pas une des recommandations du plan Mallette?
M. Fortugno: Qu'il y ait un plan directeur sur les ressources
humaines?
M. Holden: La Commission doit renforcer ses pratiques de gestion
et accentuer le développement de ses ressources humaines.
M. Fortugno: Ah oui! Il y a effectivement, au sein de la
Commission, un plan de perfectionnement des employés de la Commission.
Excusez-moi, c'est ça que vous voulez dire par un plan directeur sur les
ressources humaines? C'est parce qu'on pensait au plan directeur informatique
et, dans la même veine, j'avais fait allusion à un plan
semblable.
M. Holden: Bien, disons...
M. Fortugno: II y a un plan de perfectionnement des
employés de la Commission. Oui, ça existe. Et il y a
effectivement des ressources qui sont accordées d'ailleurs, vous
les avez dans l'étude des crédits pour les fins de
perfectionnement, que ce soit pour les enquêteurs, que ce soit pour les
analystes. Il y a même des plans internes. Il y a des cours internes qui
se donnent au sein de la Commission sur une foule d'affaires: les principes
comptables généralement connus, qui sont amendés par
l'Institut canadien des comptables agréés; il y a de la formation
interne qui se fait de façon continue sur des principes de droit, sur
les enquêtes. Et, d'ailleurs, nous avons également
réservé les services de personnes extérieures, des
comptables afin de parfaire les connaissances de nos enquêteurs en
matière d'enquêtes de nature comptable. Oui, il y a un plan, dans
l'ensemble, pour le perfectionnement des employés, bien sûr. Je ne
l'avais pas envisagée comme ça, votre question.
M. Holden: Est-ce que, chez vous, il y a une évaluation
des besoins des champs de travail de chaque employé, un plan
plutôt détaillé ou c'est plutôt
général, chez vous, le plan de gestion des ressources
humaines?
M. Fortugno: Le plan est mis à jour. En début
d'exercice financier, nous déterminons immédiatement l'assiette.
Chaque direction doit soumettre au comité de direction ce qu'elle
prévoit comme plan de formation pour l'année, compte tenu des
ressources qu'on peut lui accorder. Et, à ce moment-là, bien
sûr, le président, ainsi que ses gestionnaires,
déterminent, lors d'une réunion, les assignations, si vous
voulez, des ressources pour le perfectionnement au sein de la Commission.
Là où le plan peut changer, bien sûr, c'est dans les
3 mois qui précèdent la fin de l'année financière.
Habituellement, on s'ajuste à ce moment-là.
M. Holden: Mais, cette année, vous avez demandé des
effectifs au Conseil du trésor ou pas?
M. Fortugno: Vous parlez de l'année 1993-1994?
M. Holden: Oui.
M. Fortugno: Nous n'avons pas... Écoutez, nous
sommes à la mi-avril. Non. La réponse, est non. Nous
n'avons pas encore fait une demande au Conseil du trésor pour des
effectifs.
M. Holden: Neil, did you have some questions on the staffing?
M. Cameron: I think you mentioned that the position of analyst
was one of those that was opened? Is that correct?
Mme Robic: I beg your pardon?
M. Cameron: I think, in this thing of the five positions, one was
analyst. I just wanted to know whether analyst has the same meaning as if used
in the ordinary way, like in a brokerage firm? Do you have a special meaning
here as applied to the Commission?
Mme Robic: M. le Président, j'aimerais que le
président de la Commission puisse répondre à cette
question.
Le Président (M. Camden): Si vous voulez répondre,
M. Fortugno.
M. Fortugno: Merci, M. le Président. An analyst is someone
who has a formation in education, either in finance, an MBA or, yes, has taken
his course from the Canadian Institute of Securities. But it is usually someone
who examines «le financement d'une émission publique».
M. Cameron: C'est tout.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Westmount.
Autonomie administrative
M. Holden: Est-ce qu'on peut parler un peu de la recommandation
du rapport Mallette en ce qui concerne l'autofinancement? On se rappelle qu'une
des recommandations du rapport était à l'effet que la Commission
doit s'assurer de l'autofinancement afin d'accroître l'autonomie
administrative de l'organisme. Je cite le rapport: «Du fait de sa
rareté, l'expertise se fait à des niveaux qui dépassent
souvent les barèmes de la fonction publique. La Commission se trouve
dans la situation où elle attire des diplômés en
début de carrière, où elle les forme, mais ne peut souvent
pas retenir les meilleurs éléments. La Commission doit disposer
de son autonomie administrative pour chercher les meilleures ressources
humaines et pouvoir les payer adéquatement. L'autonomie administrative
est donc une condition sine qua non de la mise en place des orientations
précédentes.»
Et si je regarde les détails fournis à la page 7 de
l'étude des crédits, des informations fournies à
l'Opposition, on peut voir qu'en 1992-1993 les revenus étaient de 10 313
000 $ et les dépenses 9 186 000 $. Alors, il y a 112 % de ce que
j'appelle le degré d'autofinancement. Et, en 1993-1994, des revenus de
11 143 000 $ contre 10 135 000 $ de dépenses, ce qui fait un
degré d'autofinancement de 110 %. On peut voir donc que
l'autofinancement c'est une chose, en fait, acquise.
Maintenant, pour l'autonomie de l'administration, j'aimerais savoir ce
que la ministre ou le président compte... Est-ce que vous comptez faire
pression sur le gouvernement pour qu'il accorde l'autonomie administrative
à la Commission? (17 h 40)
Mme Robic: M. le Président, c'était une demande que
la ministre avait faite à la Commission que la Commission puisse
s'autofinancer. Ça sera en 1993-1994 que la Commission s'autofinancera
à 100 % et avec, comme vous l'avez dit, un certain surplus même.
Il faudrait vous rappeler, cependant, que ce ne sont que des prévisions,
M. le Président, et que ces prévisions-là peuvent
être affectées par les marchés. Alors, il ne faut pas
présumer, aujourd'hui, que ce sera les rentrées de fonds,
exactement les montants de rentrées de fonds dont la Commission pourra
profiter en 1993-1994. Il faut toujours se souvenir que ce sont des
prévisions. Quant à l'administration...
M. Holden: Vous allez peut-être avoir plus.
Mme Robic: Peut-être. Tant mieux! Ça voudrait dire
que les choses vont bien au Québec, que l'économie va bien et que
les marchés sont relancés. Alors, ça me fera grand
plaisir.
M. le Président, quant à l'administration interne de la
Commission, la Commission est tout à fait indépendante du
gouvernement. Cependant, la Commission doit soumettre à la ministre et
au gouvernement ses budgets; elle doit répondre aux mêmes normes.
Et comme je suis imputable devant vous, à l'Assemblée nationale,
pour la Commission des valeurs mobilières, bien, vous comprendrez que je
veux être impliquée également dans ce genre de
décisions.
M. Holden: Et le président de la Commission
diffère-t-il de la ministre des fois?
Mme Robic: Vous devriez comprendre, M. le député de
Westmount, dans votre position, que peut-être qu'il y en a qui tendent
vers l'indépendance, mais il faut tout de même s'assurer que les
organismes gouvernementaux soient sous la responsabilité d'un ministre,
et comme tel, le ministre doit avoir droit de regard. Le gouvernement continue
à avoir droit de regard.
M. Holden: Mais le rapport Mallette allait dans le sens de donner
plus d'autonomie à la Commission.
Mme Robic: Le rapport Mallette, je pense qu'en grande partie nous
l'avons accepté. La Commission a mis des choses en place et
réorganisé, d'ailleurs, suivant les recommandations du rapport
Mallette. Mais, comme tout bon rapport, il y a des secteurs qui laissent
peut-
être le gouvernement à la réflexion. Et, pour le
moment, je ne crois pas qu'il serait opportun d'élargir les
responsabilités de la Commission, l'indépendance de la
Commission, je pense que la Commission a toute l'indépendance pour agir.
Quand il s'agit de son travail au niveau des enquêtes et tout ça,
jamais, jamais, je ne me suis impliquée dans ce genre de travail.
Plan directeur en informatique
M. Holden: Peut-être qu'on pourrait passer au plan
directeur en informatique. J'ai une couple de questions. Mallette avait
souligné qu'il y avait des lacunes dans le système informatique.
Vous avez produit un sommaire exécutif du plan directeur de la gestion
de l'information, à la page 7, qui confirme le diagnostic du rapport
Mallette, parce qu'il confirme certaines critiques formulées dans le
passé.
Si vous permettez, je signale que l'information constitue la pierre
angulaire ça ce n'est pas une découverte mais c'est vrai
la pierre angulaire sur laquelle s'appuie la Commission pour accomplir
sa mission. Et le plan indique que celle-ci est actuellement fort mal desservie
par son principal système d'information. C'est-à-dire que,
actuellement, vous êtes mal servis. Et, si je comprends bien, les
problèmes principaux sont: l'absence d'un grand nombre d'informations
importantes, qui peut entraîner des erreurs au niveau des
décisions de la Commission; la faiblesse du système en
matière d'information et gestion; et l'absence, par exemple, de
données opérationnelles, telles que la charge de travail, le
suivi des échéances toujours selon les notes que vous avez
fournies et la facilité de recherche qui est quasi inexistante,
si bien que le personnel doit souvent faire appel à sa mémoire
pour retrouver une information. Ça prend toute une mémoire!
Alors, selon votre plan, ces problèmes semblent aller en
augmentant, d'après ce que je peux voir. Et le jugement qui est
porté sur le système informatique de la Commission, c'est
sévère. Et on a de la peine à imaginer comment la
Commission a été en mesure de s'acquitter de sa tâche
principale, c'est-à-dire de protéger le public.
Alors, j'ai des questions qui me viennent à l'esprit. D'abord,
Mme la ministre, est-ce que vous pourriez nous expliquer comment on a
laissé la Commission travailler dans un tel contexte?
Mme Robic: M. le Président, j'aimerais vous rappeler qu'il
fut un temps où l'informatique n'existait pas et la Commission faisait
son travail et on faisait tous notre travail à ce moment-là.
Mais, vous avez raison, le plan directeur, d'ailleurs, a été
demandé à la Commission par le Conseil du trésor. Avant de
suggérer des dépenses additionnelles, il fallait bien comprendre
les besoins de la Commission. Bien sûr, maintenant, on est en meilleure
position pour établir ces besoins suite à ce
rapport-là.
Le rapport est sévère, vous avez raison, mais ne parle que
d'un système informatique. Et le système d'information, celui
dont on parle, le SAC, n'est utilisé qu'à titre accessoire et
complémentaire aux autres systèmes d'information. Il y a des
micro-ordinateurs et des dossiers physiques. On n'ignore pas encore aujourd'hui
les dossiers physiques, qui sont les véritables sources d'information
à partir desquelles la Commission rend ses décisions.
Alors, M. le Président, là-dessus, je pense que M. le
président de la Commission pourrait élaborer. C'est eux qui ont
à travailler avec ces systèmes-là à tous les jours.
Je pense que ça serait bon que le président ici fasse ses
commentaires.
Le Président (M. Camden): Alors, M. Fortugno.
M. Fortugno: Merci, M. le Président. J'aimerais souligner,
pour vous mettre en contexte, que le DGI est une direction du ministère
des Communications. Donc, le Conseil du trésor, comme Mme la ministre
l'a mentionné, avait demandé un plan directeur et il fallait que
le plan directeur soit selon les normes gouvernementales, respecte la politique
gouvernementale et soit affecté par quelqu'un d'extérieur de la
Commission. Le document que vous avez demandé a été
rédigé et, comme vous l'aviez bien dit, M. le
député de Westmount, c'est une suite du rapport Mallette.
D'ailleurs, à la page 4, vous avez, regroupée en trois
items, la stratégie, si vous voulez, la planification stratégique
de la Commission et ce sont essentiellement les trois points... Un regroupement
des septs recommandations du rapport Mallette.
Maintenant, pour répondre à votre question d'une
façon beaucoup plus précise, Mme la ministre a indiqué
qu'il y a un parc informatique au sein de la Commission en plus du SAC. SAC qui
porte le nom de «système administratif de la Commission». Ce
n'est qu'un nom. Puis, malheureusement, c'est un nom assez
générique d'un ensemble de systèmes, mais c'est un nom qui
est accordé aux mini-ordinateurs; et nous avons un parc de
micro-ordinateurs au sein de la Commission. C'est ce que j'appelle, moi, et ce
que certaines gens de la Commission appellent, le «gros chaudron»
à la Commission, l'ordinateur central qui a été
conçu en 1987 par IBM et qui, aujourd'hui, est un peu
dépassé par la technologie.
Maintenant, pour rassurer le député de Westmount quant aux
décisions de la Commission, je peux vous dire que les décisions
de la Commission sont inscrites au SAC, au système, au «main
frame». Les dossiers physiques sont classés je parle des
décisions qui sont rendues par les membres de la Commission ils
sont classés et ils sont aussi envoyés aux intervenants, aux
requérants, aux gens qui viennent devant la Commission et qui veulent se
faire statuer leurs droits. (17 h 50)
Maintenant, l'analyste a aussi une copie des décisions de la
Commission; il existe, à part ça, depuis six ans, une
compilation, si vous voulez, de toutes les décisions de la Commission,
par article de droit, une référence à laquelle tous les
employés de la Commission peuvent se référer s'ils veulent
avoir des précédents de
toutes les décisions rendues par la Commission. Quant aux
décisions qui sont rendues, qui sont déléguées au
directeur comme tel, les décisions sont inscrites dans le système
de mini-ordinateurs SAC, et il existe aussi, au sein des directions en
question, des micro-ordinateurs qui ont leurs propres systèmes: des
systèmes d'assignation; des systèmes qui font en sorte qu'il y a
des rapports de gestion et qu'il y a des rapports portant sur une foule de
matières.
Par exemple, au service à la clientèle, il y a un
micro-ordinateur qui s'occupe, lui, de compiler toutes les plaintes qui sont
déposées au sein de la Commission. C'est non seulement le dossier
lui-même, le nom de la personne et tout ça, l'objectif de la
plainte, le suivi et tout ça. Vous avez en même temps le
même renseignement, mais en forme normative, qui est
transféré à l'ordinateur central.
Les poursuites. Il existe, au sein de la section des poursuites de la
Commission, un micro-ordinateur qui s'occupe, lui, de compiler toutes les
interdictions. Toutes les décisions de la Commission sont là. Le
même renseignement est envoyé également au système
central SAC, qui est le mini-ordinateur. Il existe pour les blocages de fonds;
tout est compilé dans le micro-ordinateur, bien sûr.
Quant aux liens entre les courtiers et les émetteurs au sein de
l'encadrement du marché, il y a un système informatique de
traitement de texte qui, lui, identifie un courtier et tous les placements
qu'il a faits, tout l'historique des placements qu'il avait faits dans le
passé. Les erreurs ne sont pas possibles.
L'amélioration que nous voulons faire au sein de la Commission,
c'est d'être capable d'avoir un système moderne, un
système, sans obliger les gens à faire l'interface, qu'on
appelle, entre les mini-ordinateurs un peu partout à la Commission. Bien
sûr, les renseignements, que ce soit les interdictions, les blocages qui
sont faits par la Commission, les rapports circulent partout à la
Commission, aux analystes à la Direction de l'information, aux
enquêteurs, aux inspecteurs; donc, l'information circule. Les gens qui
ont à oeuvrer au sein de la Commission... La faiblesse existe dans la
machinerie elle-même, le système de mini-ordinateurs SAC qui est
tout à fait dépassé, selon nous.
D'ailleurs, dans le même contexte, nous voulons... Les autres
commissions en valeurs mobilières au Canada travaillent, parce qu'elles
ont le même système que nous, dans la même veine; je parle
de l'Ontario, de l'Alberta, de B.C., afin de moderniser notre système
pour qu'il soit «user friendly», pour que les émetteurs
puissent y avoir accès, pour que la Bourse puisse y avoir accès.
Pour ça, ça prend un système tout à fait nouveau et
un système qu'on peut prévoir pour les cinq prochaines
années. C'est pour ça, c'est le but de tout l'exercice que nous
avons passé au sein de la Commission.
Maintenant, je répondrai à d'autres questions si vous en
avez.
Mme Robic: J'aimerais vous faire remarquer, M. le
Président, qu'on ne parle pas d'un vieux système, on parle de
1988 ici; 1988, quatre ans, et le système est déjà
désuet. Alors, vous comprendrez qu'avant d'engager des montants
additionnels il faut être bien sûr que la Commission
s'équipe et que l'équipement qui rentrera là va être
à la fine pointe et qu'il ne deviendra pas désuet l'année
qu'il sera installé aussi. Alors, ça demande de la recherche et,
comme le président le disait, ce serait important que toutes les
commissions des valeurs mobilières à travers le Canada aient un
système compatible.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Westmount.
M. Holden: Est-ce que le crédit que vous prévoyez,
là, le 450 000 $ de capital-équipement, est-ce que c'est
relié à votre plan directeur sur l'ordinateur ou est-ce que c'est
pour d'autres choses? Il y a un item de 450 000 $,
capital-équipement.
Mme Robic: II y a 400 000 $ pour l'informatique.
M. Holden: 400 000 $ pour l'informatique. (Consultation)
Mme Robic: Le président de la Commission va
répondre.
Le Président (M. Camden): Oui, Mme la ministre.
M. Fortugno: II y a de prévus 400 000 $ pour les
équipements et tout le «hardware», et 450 000 $ pour le
développement et la formation.
M. Holden: Le tableau des coûts et des
bénéfices c'est relié au plan directeur qui
est annexé au plan directeur de la gestion de l'information
démontre: «Équipement et logiciels», ça,
c'est...
Mme Robic: M. le Président, est-ce qu'on peut demander au
député de Westmount de nous dire à quelle page il se
trouve, là, et dans quel cahier?
Le Président (M. Camden): Certainement.
M. Holden: Page 19 des renseignements donnés...
Mme Robic: ...supplémentaires.
M. Holden: Oui.
Mme Robic: O.K., merci.
M. Holden: Sur le tableau des coûts, si vous allez à
la huitième colonne de la gauche, «Équipement et
logiciels», il y a un item de 445 600 $, un coût récurrent;
je présume que c'est par année, pour trois ans, ça.
Est-
ce que ça va amener la Commission à un niveau... Est-ce
qu'on va être à date pour la gestion des informations, quand on en
aura terminé avec le plan de gestion?
Le Président (M. Camden): Si vous me permettez, il nous
reste deux minutes à nos travaux, en fonction de l'ordre de la Chambre.
Nous avons commencé avec six minutes de retard. Est-ce qu'il y aura...
Parce que nous devons adopter les crédits du programme 7, en principe,
avant 18 heures. Est-ce qu'il y a consentement pour, soit assumer le cinq
minutes supplémentaires ou les adopter avant 18 heures?
Mme Robic: II y a consentement ici, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Bien, là, c'est qu'on a
retenu... En principe, il y avait, d'une façon générale...
Là, on a retenu le programme 7 aujourd'hui et le programme 6 vendredi,
à cause du fait qu'il y avait présence de la Commission des
valeurs mobilières. Est-ce que ça vous va?
M. Holden: Oui, bien, cinq minutes...
Le Président (M. Camden): Oui, ça va? Cinq minutes,
il y a consentement?
M. Holden: Oui.
Le Président (M. Camden): On vous remercie de votre
collaboration.
M. Holden: Avec les trois années de 400 000 $, est-ce
qu'on va être à date à la Commission, quand il s'agit
d'ordinateurs?
Mme Robic: M. le président de la Commission.
M. Fortugno: Le montant que vous avez soulevé, M. le
député de Westmount, est juste pour l'année 1993-1994.
M. Holden: Ah, bon, O.K.
M. Fortugno: Pour préciser, l'autorisation était
prévue pour décembre 1992, et il y a seulement trois mois de
retard; nous parlons, là, de trois mois de retard dans tout le plan.
Vous l'avez, votre plan des échéances sommaires de
réalisation du plan directeur, selon le scénario retenu.
M. Holden: C'est quelle page? M. Fortugno: C'est la page
17. M. Holden: 17?
M. Fortugno: Oui. (18 heures)
M. Holden: Ah, bon, O.K. (Consultation)
M. Holden: Est-ce que ça procède selon le plan,
actuellement? Vous avez dit deux mois de retard?
M. Fortugno: Le plan est trois mois en retard. L'autorisation de
procéder avec le plan directeur nous a été accordée
au début du mois de mars 1993 plutôt que, comme vous le voyez
là, les derniers mois de... On ne pouvait pas commencer au 1er janvier
1993. Vous avez, par exemple, l'architecture technologique qui était
prévue débuter de janvier à mars. Donc, nous sommes trois
mois en retard à l'heure actuelle, mais nous sommes au début de
l'exercice.
M. Holden: On n'a pas beaucoup de temps, mais je voulais
simplement demander où est-ce qu'on est rendu dans la question des
salaires de gestionnaires et d'exécutifs dans les corporations
privées. Je sais qu'il y avait un débat à
l'intérieur du milieu des affaires et chez vous. Où est-ce qu'on
est rendu dans ce débat? De publiciser les salaires...
Mme Robic: Le salaire des...
M. Holden: ...du président du CPR ou je ne sais pas quoi,
là.
Mme Robic: Je pense que ce n'est pas moi qui vais décider
ça.
M. le Président, oui, le député a raison, ça
a été discuté longtemps sur la place publique, cette
divulgation. La Commission a fait faire une étude. La ministre attend
toujours les recommandations de la Commission à ce sujet.
M. Holden: À qui est-ce qu'on a demandé
l'étude?
Mme Robic: La Commission a fait une étude, a fait une
consultation, doit me déposer un rapport là-dessus, des
recommandations là-dessus, et j'ai également l'intention de
consulter.
M. Holden: Vous les pressez toutes les semaines pour que le
rapport soit acheminé bientôt?
Mme Robic: Je dois vous avouer, M. le Président, que j'ai
d'autres priorités et que ça ne semble causer aucun
problème aux gestionnaires de portefeuilles ou même à la
«Securities and exchange Commission» américaine, qui vient
de signer une entente avec la Commission des valeurs mobilières du
Québec et celle de l'Ontario et qui accepte la façon que nous
avons de présenter les choses. Alors, vous comprendrez que ce n'est pas
dans ma priorité, non.
M. Holden: Ça ne cause...
Mme Robic: Ça semble satisfaire tout le monde,
excepté les journalistes.
M. Holden: Ça ne cause certainement pas de
problèmes...
Mme Robic: Aucun.
M. Holden: ...aux gros bonnets de la finance qui gardent secrets
leurs revenus. En tout cas!
Alors, M. le Président, je pense qu'on peut procéder
à l'adoption.
Le Président (M. Camden): Certainement, M. le
député de Westmount.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Est-ce que les crédits du
programme 7, Contrôle, surveillance et développement du commerce
des valeurs mobilières, sont adoptés?
Des voix: Adopté. M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce qu'il y a
un mot de la fin, Mme la ministre?
Mme Robic: Oui, M. le Président. J'aimerais remercier,
bien sûr, les députés de Westmount et de Jacques-Cartier,
mais également les députés ministériels, le
député de Trois-Rivières, de Deux-Montagnes et de
Gaspé pour leur présence et, bien sûr, le président
de la Commission des valeurs mobilières et son groupe qui nous ont
préparé ces documents. Merci également à vous, M.
le Président.
Le Président (M. Camden): Est-ce que, M. le
député de Westmount, vous avez quelques commentaires à
ajouter?
M. Holden: On va tous se revoir vendredi matin, M. le
Président.
Le Président (M. Camden): C'est une excellente nouvelle
que vous m'annoncez, M. le député de Westmount. Sur ce, j'ajourne
les travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 4)