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(Dix heures quatorze minutes)
Le Président (M. Forget): La commission du budget et de
l'administration est réunie afin de procéder à
l'étude des crédits budgétaires du ministère des
Approvisionnements et Services pour l'année financière 1993-1994.
Madame la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui. M. Audet (Beauce-Nord) est
remplacé par M. Richard (Nicolet-Yamaska); M. Cha-gnon (Saint-Louis) est
remplacé par M. Williams (Nelli-gan); M. Lemieux (Vanier) est
remplacé par M. Lafre-nière (Gatineau).
Le Président (M. Forget): Je rappelle l'enveloppe de temps
alloué pour l'étude de ces crédits. Une période de
trois heures a été allouée pour l'étude de deux
programmes relevant du ministère des Approvisionnements et Services,
répartie de la façon suivante: deux heures trente ce matin, de 10
heures à 12 h 30, et 30 minutes cet après-midi, de 15 h 30
à 16 heures. Tout simplement, je voudrais dire qu'il peut y avoir des
modifications; on corrigera en temps et lieu. Avant de passer à
l'étude des crédits, la commission doit préciser son mode
de fonctionnement. Bon, voici. Est-ce que vous préférez faire
l'étude des crédits programme par programme, selon l'ordre du
livre des crédits? De quelle façon on procède?
Mme Dupuis: M. le Président, j'avais l'intention d'aborder
six ou sept sujets particuliers concernant la Société
immobilière du Québec et concernant le ministère des
Approvisionnements et Services. J'énumérerai ces
thèmes-là que j'aimerais aborder.
Le Président (M. Forget): Vous êtes d'accord avec
ça, M. le ministre?
M. Dutil: Oui. Nous allons procéder de cette
façon-là.
(Consultation)
Le Président (M. Forget): Bon, quelle que soit
l'évolution de nos travaux, je vous avise que 10 minutes avant la fin de
la séance, soit vers 15 h 30, encore là, avec modification, je
vais procéder à la. mise aux voix des deux programmes. Alors, la
déclaration de M. le ministre. À vous la parole, M. le
ministre.
M. Dutil: Oui. Merci, M. le Président. Je vais vous
demander d'abord de me permettre de présenter les gens qui
m'accompagnent, que ce soit du ministère ou de la Société
immobilière. Alors, à ma gauche, vous avez Mme Isabelle Lessard,
qui est ma directrice de cabinet, à ma droite, M. Jean-Claude Careau,
qui est sous-ministre au ministère des Approvisionnements et Services,
et, à ma deuxième gauche, M. Guy Vachon, qui est
vice-président, construction, à la Société
immobilière. Si vous permettez, je vais demander à chacune de ces
deux personnes-là de présenter les personnes qui sont sous leur
autorité dans chacune de nos deux organisations, en commençant
par M. Careau.
M. Careau (Jean-Claude): Oui, ça me fait plaisir de vous
présenter M. Michel Gagnon, qui est sous-ministre adjoint et directeur
général des achats; M. Jacques Lafrance, qui est sous-ministre
adjoint également aux politiques et au personnel; M. Gaston Couil-lard,
qui est directeur général des services gouvernementaux et du
Service aérien; M. Jean Tremblay est chef du service des ressources
financières et matérielles; et, finalement, M. Roger Martineau,
qui est chef du service de la maintenance au Service aérien
gouvernemental.
Le Président (M. Forget): Alors, merci, M. Careau.
M. Dutil: M. Vachon va nous présenter les gens de la
Société immobilière du Québec.
M. Vachon (Guy): O.K. Il me fait plaisir de vous présenter
les représentants de la Société immobilière du
Québec: M. Michel Hébert, l'adjoint au président; M.
Pierre Prémont, vice-président, finances et administration; M.
Daniel Gilbert, vice-président, opérations immobilières;
M. Guy Joannis, directeur du contentieux; M. Guy-A. Gaulin, directeur des
contrats, et M. Roger Gosselin, directeur des communications.
Remarques préliminaires M. Robert Dutil
M. Dutil: Alors, merci. Alors, M. le Président,
brièvement, et à titre de ministre responsable de la
Société immobilière, si vous permettez, je vais faire une
brève présentation et, cette fois-ci, en commençant par la
Société immobilière du Québec plutôt que par
le ministère des Approvisionnements et Services, en dressant un bilan
succinct de l'exercice qui s'est terminé le 31 mars dernier.
Alors, on se rappelle que la mission de la Société
immobilière du Québec gère le parc immobilier du
gouvernement du Québec, soit plus de 1200 édifices
répartis sur l'ensemble du territoire québécois. Ce
parc
loge quelque 60 000 fonctionnaires des ministères et organismes
publics. Les actifs de la Société, qui a été
fondée en 1984, dépassent le milliard de dollars. L'entreprise
offre tous les services reliés à la construction, à la
gestion et à l'exploitation de biens immobiliers. Grâce à
des ressources humaines compétentes qui possèdent une expertise
solide et diversifiée, la Société immobilière
s'affirme comme un intervenant majeur dans l'industrie immobilière et
constitue un moteur économique appréciable pour l'ensemble des
régions du Québec.
La Société immobilière a mis en place une structure
organisationnelle dont l'objectif est d'assurer un service de qualité
pour l'ensemble de ses clients. Vous avez la vice-présidence, affaires
immobilières et construction, dirigée par M. Guy Vachon que nous
avons présenté tout à l'heure, qui planifie la meilleure
utilisation des espaces du parc immobilier dans le but de répondre
adéquatement aux besoins de la clientèle. À cette fin,
elle exécute des expertises techniques, réalise des travaux
d'amélioration et de construction des immeubles en
propriété, effectue les transactions immobilières
rattachées aux espaces locatifs et livre les lieux
aménagés conformément aux normes en vigueur.
Vous avez également la vice-présidence, opérations
immobilières, dirigée par M. Daniel Gilbert que nous avons
également présenté tout à l'heure, qui assure
l'exploitation, l'entretien et la conservation des immeubles . répartis
sur le territoire québécois par l'intermédiaire de 19
bureaux régionaux. Elle a aussi la responsabilité de faire
respecter les engagements de la Société envers ses locataires.
(10 h 20)
Finalement, la vice-présidence, finances et administration,
dirigée par M. Pierre Prémont qui est également avec nous,
est responsable de la gestion des ressources humaines, informatiques,
financières et matérielles. Elle supervise l'attribution des
contrats de la Société et offre les services de
comptabilité générale du budget, de la tarification, des
statistiques et de la productivité, de l'administration et du
stationnement pour la région ouest.
Je suis fier, M. le Président, de présenter les
résultats préliminaires de la Société pour
l'exercice financier 1992-1993. Ces résultats, très positifs, ont
été obtenus grâce à un contrôle rigoureux de
l'exploitation. Le bénéfice net prévu
s'élève, pour l'année, à 25 000 000 $. La
Société a pu ainsi consentir une diminution de loyer de 24 000
000 $ aux ministères et organismes publics. Cette réduction a
été versée sous forme de ristourne au ministère des
Finances à la fin de l'exercice. En février 1993, un dividende de
28 000 000 $ a également été remis au ministère des
Finances. À ce jour, les ristournes et dividendes accumulés
depuis la création de la Société en 1984 totalisent 216
000 000 $, montant qui a été entièrement versé dans
les coffres de l'État.
Il y a quelques mois, la Société remportait deux
prestigieuses distinctions. Premièrement, le prix de l'édifice de
l'année, catégorie édifices restaurés, pour le
palais de justice de Saint-Joseph-de-Beauce. Cette dis- tinction, parmi les
plus prestigieuses de l'industrie à l'échelle internationale, est
décernée par l'Association des propriétaires et
administrateurs d'immeubles du Québec. Le prix reconnaît la
qualité remarquable des travaux de construction et de restauration
réalisés sur un immeuble de style néo-victorien datant de
1862, que l'on a mis en valeur et dont on a triplé la superficie. La
Société est actuellement en lice pour le prix international.
Deuxièmement, la médaille du gouverneur
général pour le Musée de la civilisation. Le défi
architectural était de taille, et il a été relevé
par la Société immobilière et ses collaborateurs. Le
Musée de la civilisation du Québec s'harmonise maintenant
à un quartier historique tissé serré. L'exploit a
été souligné par l'Institut royal d'architecture du Canada
qui remettait en octobre 1992 la médaille du gouverneur
général pour l'architecture à la Société.
Cette distinction qui souligne l'excellence des réalisations
architecturales au Canada fera dorénavant partie de la collection
permanente du Musée. La Société est fière de
partager ces prix avec tous les collaborateurs qui ont participé
à ces travaux d'envergure.
La Société s'est également engagée dans un
processus d'amélioration continue. Pour ce faire, elle s'est
donné un projet d'entreprise qui repose sur trois mots clés:
responsabilisation, communication et approche client. Ces idées forces,
indissociables l'une de l'autre, orientent toutes ses activités. La
Société exige également de son personnel un haut niveau de
performance. Gestionnaires et employés doivent viser à donner des
services toujours plus efficaces, à réduire les coûts
d'opération et à innover. Ces exigences commandent l'engagement
de tous, à tous les niveaux. Elles demandent également des
efforts de rationalisation et des modes de gestion raffinés. La
Société a ainsi diminué son personnel d'encadrement au
cours de l'année et participé aux efforts demandés par le
gouvernement aux ministères et aux sociétés d'État;
19 postes de chef de division à la vice-présidence,
opérations immobilières, ont notamment été abolis.
Les cadres touchés par cette réorganisation sont supportés
durant une période, pouvant aller jusqu'à 36 mois dans certains
cas, afin de réorienter leur carrière. Des programmes de
formation et de perfectionnement leur sont destinés.
La Société a relancé au cours de l'année les
vérifications internes afin de mieux repérer les risques et
d'accentuer les contrôles dans une perspective d'amélioration
continue de la qualité. Il s'agit d'une démarche positive et
dynamique. La direction de la vérification interne voit à ce que
les activités soient conformes aux règlements, aux politiques et
aux directives; elle propose également des mesures pour améliorer
l'économie et l'efficacité dans l'utilisation des ressources.
L'application de ces recommandations relève des gestionnaires
concernés.
Pour favoriser la communication et stimuler le projet d'entreprise, la
Société a mis en place le Forum des directeurs. Ces derniers se
rencontrent une demi-journée par mois pour partager leurs
préoccupations
communes, développer la concertation et accentuer la synergie
entre les unités.
La Société est l'un des plus importants
propriétaires et gestionnaires immobiliers du Québec. Elle
exploite un parc de 2 695 000 mètres carrés d'espace locatif; 60
% de cet espace lui appartient en propre. Le parc est composé
d'édifices à bureaux, de palais de justice, de centres de
détention, de postes de la Sûreté du Québec, de
centres de transport et d'aérogares. Il comprend également un
complexe scientifique, de nombreux entrepôts, des laboratoires, des
garages, des musées, des bibliothèques, des conservatoires d'art
dramatique et des conservatoires de musique. Au total, le parc regroupe 1213
immeubles; les gros édifices qui comptent plus de 5000 mètres
carrés totalisent ensemble 61,2 % de la superficie totale; on en
dénombre 105. La Société est également
propriétaire de quelque 70 barrages exploités par le
ministère de l'Environnement. La plupart servent à maintenir des
réservoirs et à contrôler le niveau des eaux; quelques-uns
sont utilisés pour approvisionner en eau des usines et des centrales
hydroélectriques.
La Société immobilière du Québec s'affirme
comme un levier économique important, une entreprise
génératrice d'emplois dans toutes les régions du
Québec. Annuellement, la Société paie plus de 160 000 000
$ en loyer et attribue en moyenne 40 000 contrats de construction,
d'aménagement, de conservation et d'amélioration, pour une valeur
totale d'environ 200 000 000 $. Au chapitre des projets de construction
terminés au cours du dernier exercice, soulignons le quartier
général de la Sûreté du Québec du
Cap-de-la-Madeleine, les palais de justice à Laval et à
Rivière-du-Loup et la construction d'un magasin au Complexe
scientifique, à Sainte-Foy.
La Société a également réalisé au
cours de l'année des aménagements majeurs. Mentionnons
l'aménagement du ministère du Revenu à Laval, la
relocalisation du Conseil du trésor à Québec, et, toujours
à Québec, l'aménagement du ministère des
Forêts. Des projets de construction sont aussi en cours de
réalisation, à savoir: les centres de détention de Hull,
Montréal, Rimouski, Rivière-du-Loup et Saint-Jérôme
et l'agrandissement et la rénovation du palais de justice de
Saint-Jean-sur-Richelieu, pour ne mentionner que ceux-ci.
La Société a également déboursé
au-delà de 88 000 000 $ en impôts fonciers, répartis de la
façon suivante: plus de 53 000 000 $ sous forme de compensations tenant
lieu de taxes sur ses immeubles, 35 000 000 $ sous forme de remboursement de
taxe d'affaires pour ses 1000 baux de location. La valeur totale du parc
immobilier de la Société, telle qu'elle est établie par
les municipalités, s'élève à 1 500 000 000 $.
Plusieurs barrages et ouvrages connexes ont dû être
restaurés ou reconstruits au cours des dernières années.
La Société s'est assurée que ces travaux respectent
l'harmonie de l'environnement. Dans chaque cas, une étude exhaustive des
enjeux environnementaux a permis de mesurer exactement l'impact sur les
populations et sur le milieu et de prévoir les mesures
d'atténuation appropriées. La valeur des travaux
réalisés sur les barrages depuis leur prise en charge par la
Société immobilière en 1990 s'élève à
près de 15 000 000 $.
Pour servir efficacement sa clientèle, la Société
immobilière s'est donné un mode de gestion souple des demandes
qui lui sont adressées. Toute requête relative à la gestion
de l'espace et à l'aménagement qui entraîne des coûts
supérieurs à 25 000 $, ou encore qui exige une modification de
l'espace occupé par le client est prise en charge par la direction du
service à la clientèle et de la gestion de l'espace. Les autres
sont assumées par les 19 gérances de la Société
réparties sur le territoire.
La Société est continuellement à l'écoute de
sa clientèle. De façon plus formelle, elle tient chaque
année une rencontre avec tous ses clients. C'est l'occasion pour eux
d'exprimer leurs préoccupations et leurs commentaires. Pour la
Société, il s'agit là d'une source
privilégiée d'informations qui lui permet de préciser ses
priorités de fonctionnement pour la prochaine année. La
Société immobilière offre à sa clientèle des
locaux qui répondent non seulement à toutes les normes reconnues
mais qui respectent de hauts standards de qualité. Elle met en
particulier l'accent sur la qualité de l'environnement, la gestion
efficiente de l'énergie et la sécurité des occupants.
Les spécialistes de la qualité de l'environnement de la
Société ont continué cette année d'appliquer les
normes rigoureuses qui dépassent souvent les exigences
réglementaires en vigueur relatives à l'environnement de travail,
la qualité de l'air et l'élimination des déchets
dangereux. Depuis plusieurs années, la Société
immobilière accorde une attention particulière à la
gestion de l'énergie. Elle participe à de nombreux
échanges sur le sujet pour offrir à sa clientèle un
environnement de qualité à meilleur coût. Elle est membre,
notamment, du Forum-énergie qui réunit des représentants
des secteurs public et privé. Le Forum vise à sensibiliser les
propriétaires et les gestionnaires immobiliers à l'utilisation
efficace de l'énergie tout en améliorant le confort dans les
édifices et à faire partager les expériences.
La sécurité des édifices constitue également
une préoccupation quotidienne du personnel de la Société.
La prévention et la protection donnent lieu à plusieurs
interventions planifiées. La Société procède
régulièrement à l'inspection des systèmes de
sécurité de ses immeubles selon un programme
préétabli. Elle réalise des plans d'évacuation en
cas d'urgence et en ayant soin de prévoir une signalisation simple et
précise. Les occupants des édifices sont préparés
aux situations d'urgence.
Les mêmes critères d'excellence du service à la
clientèle sont appliqués au sein de l'organisation. La
Société aura ainsi accentué cette année ses efforts
pour la protection de l'environnement. L'usage du papier recyclé pour la
photocopie et les communications d'affaires est maintenant
généralisé. La Société, en collaboration
avec le ministère des Approvisionnements et Services et le
ministère de l'Environnement, a en outre instauré un
système de récupération de papier de bureau
dont l'objectif est d'enrayer le gaspillage. Les employés ont
été sensibilisés et invités à poser un geste
positif pour la protection de l'environnement. Ce système de
récupération sera implanté graduellement partout dans la
Société immobilière.
Toute entreprise moderne, qu'elle soit publique ou privée, doit
répondre non seulement aux besoins de plus en plus diversifiés de
ses clients mais également aux besoins provenant de l'organisation
elle-même. Service à la clientèle et développement
des ressources humaines vont de pair. À l'heure où les
technologies deviennent de plus en plus sophistiquées, c'est la valeur
des ressources humaines qui fait maintenant la différence. L'effectif de
la Société s'élevait, le 31 mars 1993, à 1060
personnes par rapport à 1088 personnes l'année
précédente. Le projet d'entreprise de la Société
met l'accent sur la responsabilisation des employés. Cet objectif doit
être soutenu par la formation de façon à ce que le
personnel soit toujours mieux outillé pour répondre avec
compétence aux attentes de la clientèle. La Société
poursuit ainsi l'objectif de fournir à ses employés un milieu de
travail qui favorise la créativité et l'innovation. (10 h 30)
Afin de mesurer précisément les besoins de formation, on a
entrepris cette année une consultation systématique auprès
de tous les employés. Elle a permis de recueillir les besoins les plus
récurrents. La Société pourra ainsi offrir des programmes
de formation intégrée qui correspondent exactement aux besoins
des employés et de l'organisation. Au cours de l'exercice, 596
employés ont suivi des sessions de formation, pour un investissement de
l'ordre de 325 000 $. La Société encourage les employés
qui désirent améliorer leurs connaissances en poursuivant un
programme d'études. Elle les soutient dans leur démarche et leur
offre un appui financier: le remboursement des frais d'inscription et des frais
de scolarité pour des cours du soir reliés à l'un ou
l'autre des champs d'activité de l'organisation. Toutes ces mesures
confirment l'importance que la Société accorde à son
capital le plus important, ses ressources humaines.
Quant à la partie du ministère des Approvisionnements et
Services, M. le Président, rapidement. La mission du ministère
des Approvisionnements et Services comporte, comme on le sait, deux grands
volets. Le premier: fournir avec diligence aux ministères et organismes
des biens et des services à prix compétitif en se
préoccupant des objectifs gouvernementaux liés au
développement économique et technologique, à
l'environnement, à la francisation et aux économies
d'énergie; et, en deuxième lieu, élaborer et proposer une
politique et des règlements qui garantissent une gestion efficace de
l'acquisition de biens et de services et, dans ce but, fournir aux
ministères et organismes tous les outils de gestion nécessaires
à l'atteinte de cet objectif.
Pour l'année financière 1993-1994, les crédits du
ministère des Approvisionnements et Services s'élèveront
à 48 774 600 $, ce qui représente une réduction de 19 199
500 $ par rapport à 1992-1993, soit une diminu- tion de 28 %. cette
variation s'explique de la façon suivante. une diminution de 2 311 400 $
des crédits du programme 1, suite, notamment, à l'application de
mesures de réduction des dépenses relatives aux traitements et au
fonctionnement et, en second lieu, à une diminution de 16 888 100 $ des
crédits du programme 2, due principalement à une baisse du nombre
de projets à la programmation immobilière. pour l'année
financière 1993-1994, le ministère des approvisionnements et
services dispose d'un effectif de 248 personnes, soit une diminution de 7 etc
7 équivalents temps complet par rapport à
1992-1993. cette variation s'explique par l'application de mesures de
réduction des dépenses qui ont été
décrétées par le gouvernement.
Vous me permettrez, M. le Président, de rappeler qu'en 1992-1993
les effectifs du ministère sont passés de 501 à 255, soit
une réduction de 246 personnes-année. Évidemment, cet
écart s'explique de la façon suivante: 126 personnes par la
création du Fonds spécial du courrier et des messageries, donc
par un déplacement et non pas par une réduction de leur nombre
réel. Mais, toutefois, il y a eu six personnes de moins par la
rationalisation de la levée du courrier. Il y a également eu un
autre transfert de 76 personnes par la création du Fonds des
acquisitions de biens; 16 personnes par la révision de
complémentarité des mandats de la Société
immobilière du Québec et du ministère, donc une diminution
véritable de 16 personnes; 4 personnes par l'abolition du Service des
analyses financières; 13 personnes par une rationalisation des effectifs
proposés à l'inscription à la Direction des fichiers;
finalement, 5 personnes par une rationalisation des opérations au sein
du Fonds des fournitures et de l'ameublement.
Au cours de l'exercice financier 1992-1993, le ministère a
poursuivi la réalisation d'un projet-pilote intitulé
«Échange électronique des données», afin d'en
exploiter les possibilités au sein de nos opérations. D'ailleurs,
ce projet a été présenté à la vitrine
technologique du ministère des Communications du Québec, et une
entente d'utilisation de cette nouvelle technologie est présentement en
négociation avec la Société de l'assurance automobile du
Québec, entente qui devrait se concrétiser au cours des
prochaines semaines.
Nous avons également poursuivi notre contribution aux grands
objectifs gouvernementaux reliés à l'environnement en
intensifiant la réalisation de projets tels que l'élaboration et
la mise en oeuvre d'une politique gouvernementale en matière de
récupération de papier. Le programme uniformisé de
récupération de papier est présentement implanté
dans huit édifices gouvernementaux, et une seconde phase d'implantation
touchant une vingtaine d'édifices est présentement en cours.
Les premiers résultats disponibles montrent une augmentation
importante des quantités de papier récupéré dans
l'édifice où le système a été
implanté. À titre d'exemple, au cours des 12 derniers mois,
à l'édifice Lomer-Gouin, qui est le ministère des
Approvisionnements et Services, on note une augmentation de quelque 130 % de la
quantité de papier récupéré par rapport
à
l'année précédente. Cette réalisation a
permis au ministère de se classer finaliste aux Fidéides 1993,
dans le cadre du projet Environnement. Ce programme, comme vous le savez
sûrement, M. le Président, permet la récupération
à la source du papier.
Nous avons également intensifié nos efforts quant à
l'atteinte des objectifs gouvernementaux reliés à
l'environnement. Et je les mentionne rapidement: le Fonds des fournitures et de
l'ameublement s'assure dorénavant que les brochures, cahiers,
blocs-notes, cartables, chemises, chemises suspendues, boîtes de carton,
et ainsi de suite, sont fabriqués à partir de fibres
recyclées; le Fonds des acquisitions a émis deux commandes
ouvertes pour l'approvisionnement de 6000 cartouches restaurées
d'imprimantes au laser; le Fonds de reprographie gouvernementale incite sa
clientèle à utiliser davantage la fonction recto verso; le
ministère a également procédé à une
promotion intensive et distribué plus de 3000 affiches
réitérant le message de l'utilisation de la fonction recto verso;
également, suite à une proposition du ministère des
Approvisionnements et Services, le ministère des Communications a
imprimé le répertoire téléphonique gouvernemental
pour 1993 sur du papier à fibres recyclées et a utilisé
l'encre végétale. Le ministère n'entend pas se limiter
à ces quelques réalisations et étudie présentement
la possibilité de réduire les déchets reliés
à l'emballage des produits achetés ou vendus par le
ministère. Une autre préoccupation constitue la disposition et
l'achat de pneus rechapés pour la flotte gouvernementale.
M. le Président, je m'en voudrais de ne pas souligner la mise en
place d'un Plan d'action ministériel pour l'amélioration du
mieux-être du personnel féminin, tout en poursuivant les objectifs
visés par les programmes d'accès à
l'égalité. De plus, nous avons élaboré deux
nouvelles politiques concernant respectivement le harcèlement sexuel et
les communications non sexistes. Plusieurs cours ont été
diffusés au personnel et aux gestionnaires, et nous entendons mettre
tous nos efforts pour le respect de ces deux politiques.
Je ne parlerai pas, M. le Président, des fonds spéciaux.
Nous avons eu l'occasion d'en parler à certaines occasions et nous
pourrons en parler durant les trois heures qui nous concernent. Alors, ceci
mettrait fin à mes remarques préliminaires en vue de
l'étude des crédits 1993-1994 du ministère des
Approvisionnements et Services et de la SIQ.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, M. le
ministre. Mme la députée de Verchères.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. Avec l'accord de la
commission, j'aimerais qu'on me réserve mon temps d'allocution de parole
du début pour l'ensemble de l'étude des crédits, puisque
nous n'avons que trois heures, ce qui, je trouve, est très peu pour les
documents qu'on a à couvrir. Alors, je me contenterai, au début,
d'énumérer...
M. Gautrin: Ça veut dire quoi, ça?
Mme Dupuis: Ça veut dire que le temps de parole du
discours, je le prends pour les crédits au lieu de faire un discours
préliminaire. Je me contenterai, dans un premier temps,
d'énumérer les points sur lesquels j'aimerais questionner le
ministre et la SIQ, les points des dossiers précis.
M. Gautrin: Une question de règlement, M. le
Président. Est-ce que le partage du temps doit être égal
entre l'Opposition et le parti ministériel?
Le Président (M. Camden): En principe oui, M. le
député.
M. Gautrin: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Je vous indique, Mme la
députée, que vous aviez droit à 20 minutes de remarques
préliminaires et, par la suite, en fonction, évidemment, d'une
formule qui a été utilisée auparavant, en fonction de
l'alternance, vous aviez également un partage de temps à faire de
part et d'autre. Alors, si je comprends bien, vous n'entendez pas utiliser
votre période de 20 minutes initialement?
Mme Dupuis: Ce que je signale au... Oui, je vais en utiliser une
partie, mais au lieu de le faire en remarques préliminaires, je
commencerai tout de suite l'étude des crédits, si vous voulez, et
par donner les titres. Ça va?
Le Président (M. Camden): Oui. Moi, je veux dire, les
sujets que vous souhaitez aborder...
Mme Dupuis: Et les commentaires, puis une analyse globale des
crédits.
Le Président (M. Camden): Ça va de soi. Mme Luce
Dupuis
Mme Dupuis: M. le Président, en premier lieu, oui,
effectivement, j'aimerais faire une analyse globale des crédits. En
deuxième lieu, des remarques et des questions sur la nouvelle
réglementation générale en matière d'octroi de
contrats, qui est prévue pour ce printemps; l'Accord intergouvernemental
sur les marchés publics; un suivi du rapport Bernard, le suivi où
en est rendu le suivi du rapport Bernard, si on a le temps comme je le
mentionnais tantôt, je trouve que le temps est restreint; trois heures,
c'est très peu l'îlot Mont-Carmel, si on a le temps aussi.
Et, en ce qui concerne la Société immobilière du
Québec, des questions d'ordre général dans un premier
temps; ensuite, le fonds du Service aérien gouvernemental et quelques
questions concernant les programmes.
Quelques commentaires, d'abord, M. le Président. Le
ministère des Approvisionnements et Services est le seul
ministère, selon moi, qui devrait avoir pour rôle principal de
tenter de réduire, année après année, les
dépenses budgétaires. Et j'irais même plus loin. Je
dirais même que ça devrait être sa fierté et son
devoir de gérer efficacement en contrôlant les abus de toutes
sortes, et ce, dans tous les ministères. Au lieu de cela, on se contente
trop souvent de dire que nous avons respecté les processus
établis, l'attribution de contrats, que nous avons obtenu les meilleurs
prix en soumissions publiques, que nos fonds spéciaux s'autofinancent,
qu'on réduit les crédits budgétaires, et le reste, et le
reste. En soi, ce n'est pas mauvais; c'est même très bien, mais ce
n'est tout simplement pas suffisant. En période de récession, M.
le Président, on doit, selon moi, non pas seulement se serrer la
ceinture mais éliminer les dépenses superflues. (10 h 40)
Et j'ai eu l'occasion de le mentionner lors des engagements financiers:
le service, le matériel, les équipements offerts aux autres
ministères et organismes par le ministère des Approvisionnements
et Services et ses différents fonds spéciaux se doivent
d'être sérieusement, et je dirais même très
sérieusement contrôlés. M. le Président, même
si le ministre a un contrôle a priori sur les dépenses de son
ministère par l'obtention de matériel de base, de prix de
convenance de ses fonds et par la vente de toutes sortes de marchandises
à ses clients gouvernementaux, il n'en demeure pas moins qu'il ne peut
contrôler les dépenses de ses clients, en l'occurrence les
dépenses des autres ministères. Il n'est pas en mesure de
connaître ce que ces ministères font avec ces marchandises qu'ils
commandent.
Je sais que ce n'est pas le rôle du ministre des
Approvisionnements et Services, et, ça, je le comprends très
bien. Cependant, je trouve navrant, et je pense que ça devrait
être le rôle du ministre des Approvisionnements et Services d'avoir
un contrôle non pas que sur son ministère mais sur les
dépenses effectuées par les autres ministères. Sachant
très bien qu'il n'a pas le pouvoir, j'ai bon espoir que prochainement le
ministre utilisera toutes ses prérogatives et qu'il en obtiendra de
nouvelles qui lui permettront, justement, d'exercer ce type de contrôle
qui pourrait, par exemple, lier les ventes de marchandises avec le respect de
certaines conditions d'utilisation. ceci étant dit, m. le
président, nous procéderons à l'analyse des
crédits. une vue globale, une analyse et une étude des
crédits m'ont permis de faire trois constatations. la première:
les crédits globaux du ministère baissent, selon les chiffres
donnés, de 19 000 000 $, soit de 28,3 % par rapport à ceux de
l'an dernier. le programme 1, par exemple, des approvisionnements et services,
voit le programme qui concerne approvisionnements et services ses
crédits diminuer de 10 %, tandis que le programme 2, qui est celui de
l'exécution des obligations du ministère envers la siq, la
société immobilière du québec, voit les siens
réduits de 38 %. dans ce dernier cas précis, c'est
particulièrement trompeur, car, si on compare les crédits de
1993-1994 avec les dépenses probables de 1992-1993 qui ont
été de 28 300 000 $, la baisse se trouve plutôt à
être non pas de 38 % mais de 3,2 %, puisqu'il y a eu 16 000 000$... si on
réfère au cahier des questions demandées par l'opposition,
il y a 16 000 000 $ de crédits périmés pour la siq, ce qui
fait qu'au niveau des dépenses probables ça nous amène
à un chiffre de 28 300 000 $. donc, la baisse réelle n'est pas de
38 % mais bien de 3,2 % seulement. la deuxième constatation concerne la
ventilation détaillée des éléments du programme 1.
si on va au programme 1, qui est approvisionnements et services, ça
s'enligne de la façon suivante: on voit: gestion interne et soutien, il
y a une baisse de 15,7 %; au point 2, les approvisionnements, il y a une baisse
de 2,7 %; au point 3 qui concerne les politiques et développement, il y
a une augmentation de 4,4 %; au point 4, services gouvernementaux et
informatiques, il y a une baisse de 6,5 %.
Celle du programme 2 s'établit de la façon suivante: les
provisions pour défrayer la location des espaces et des loyers
d'aménagement, il y a une baisse de 39 %; au point 2, les provisions
pour les projets en initiatives nouvelles, il y a une baisse de 30 %.
Encore là, si on va au livre des réponses et des questions
de l'Opposition, nous retrouvons des crédits périmés de 3
800 000 $, à peu près, ce qui fait que les dépenses
probables de 1992-1993 se chiffraient à 1 200 000 $ et quelques petits
chiffres, alors que le budget de 1992-1993, lui, indique 5 000 000 $. C'est
ça? Ça met fin au deuxième constat. une autre
constatation, qui est la troisième, qui est d'ordre
général: lorsqu'on consulte le sommaire des dépenses
relatives aux technologies de l'information qu'on retrouve à la
page 82 des crédits, des renseignements supplémentaires on
s'aperçoit que, pour ce qui est du ministère des
approvisionnements et services, elles ont augmenté de 14 % entre
1993-1994 et 1992-1993, et de 22 % si on compare 1991-1992 et 1993-1994.
là, je vais voir les chiffres, si vous voulez. voyez-vous, au niveau du
ministère des approvisionnements et services, une augmentation de 14 %,
ça veut dire que les dépenses probables de 1992-1993
étaient de l'ordre de 2 572 000 $; là, les crédits pour
1993-1994 sont de 2 963 000 $, ce qui veut dire une augmentation de 14 %. et si
je compare les crédits de 1993-1994 avec les dépenses probables
de 1991-1992, là, j'arrive avec une différence, un plus de 22 %.
c'est beaucoup, quoique, avec les questions, j'y reviendrai un petit peu plus
tard. le point 2 des constatations générales, c'est les fonds
spéciaux, les dépenses de 1993-1994 versus 1992-1993. a la page
213 des crédits, on peut voir que, concernant les fonds spéciaux,
la reprographie gouvernementale, il y a une hausse de 10 %; les
approvisionnements et services, une hausse de 3,7 %; au courrier et messagerie,
une hausse de 16 %; au service aérien gouvernemental, une baisse de 5,4
%, ce qui totalise une hausse réelle de 30 %.
Tout simplement, une autre petite remarque concernant les crédits
périmés: on a délaissé des crédits
périmés, mais je pense, dans un même temps et, de
toute façon, ça n'a pas été prouvé dans les
chiffres
qu'ils nous ont donnés qu'on a utilisé l'argent
pour mettre sur pied des nouveaux programmes ou mettre en oeuvre des nouveaux
projets, si vous voulez, quoique je tiens bien compte des projets que M. le
ministre a bien voulu énumérer tantôt. Oui, au total, comme
Martin me le souligne, nous arrivons à un total de crédits
périmés de 16 644 000 $. Les chiffres sont exacts?
Première question, M. le Président, qui s'adresse au
ministre, bien sûr: Les crédits globaux, qui sont réduits,
selon les chiffres, de 19 200 000 $...
M. Gautrin: M. le Président, est-ce qu'on a fini la
période des remarques préliminaires?
Le Président (M. Camden): M. le député de
Verdun, je dois vous indiquer qu'il est de coutume que... J'ai cru comprendre
que la députée de Verchères n'entendait pas utiliser ses
20 minutes, au sens où elle l'entendait, en remarques
préliminaires. Cependant, il est de coutume, et un député
peut s'exprimer pendant une période de 20 minutes à chacune des
interventions et, généralement, par la suite, nous
procédons par alternance. Or... (10 h 50)
M. Gautrin: Autrement dit, vous ne séparez pas entre la
période des remarques préliminaires et la période,
réellement, d'analyse.
Le Président (M. Camden): Excusez...
M. Gautrin: Vous ne séparez pas entre la période
des remarques préliminaires et la période des questions.
Le Président (M. Camden): J'ai cru comprendre, M. le
député de Verdun, que Mme la députée de
Ver-chères faisait, d'une part, ses remarques préliminaires et,
simultanément, par la suite, inscrivait un certain nombre de
commentaires et, par la suite, formulait des questions. Or, à venir
jusqu'à date, au moment où on se parle, elle a un petit peu plus
que douze minutes.
M. Gautrin: Donc, il lui reste huit minutes actuellement.
Le Président (M. Camden): Exactement, vous avez bien
saisi.
M. Gautrin: Merci, M. le Président.
Mme Dupuis: Oui. Et, M. le Président, je tiendrais
à souligner que c'est dans un esprit de collaboration et non pas
partisan que je veux faire les crédits...
Le Président (M. Camden): C'est ce que j'avais tout
à fait perçu, Mme la députée de
Verchères.
Mme Dupuis: ...et que devant l'ampleur des questions à
poser et des informations qui, j'en suis certaine, nous seront fournies
et que ça fera plaisir au ministre de nous fournir
j'apprécierais qu'il y ait une collaboration de part et d'autre
afin qu'on puisse vraiment faire une étude intéressante des
crédits de 1993-1994.
Discussion générale Réduction des
crédits
Les crédits globaux, comme je le disais tantôt, sont
réduits, selon les chiffres, de 19 200 000 $, dont 2 300 000 $ pour ce
qui est du programme 1 et 16 900 000 $ pour ce qui concerne le programme 2. En
vertu de ce qui est indiqué comme explication à cet effet
à la page 106 du cahier des renseignements supplémentaires
si on veut y aller le ministre peut-il nous donner une ventilation
détaillée du contenu et de la localisation de ces principales
variations?
M. Dutil: Alors, si je comprends bien, on parle de la diminution
des quelque 2 000 000 $, là, et non pas des 16 000 000 $. Est-ce que je
comprends bien votre question?
Mme Dupuis: Des deux ou...
M. Dutil: Les deux, de l'ensemble?
Mme Dupuis: ...l'un ou l'autre. Mais peut-être que je
préférerais que ce soit pour les deux programmes, puisque nous
avons une variation de chiffres...
M. Dutil: Oui, d'accord.
Mme Dupuis: ...quand on considère les crédits
périmés.
M. Dutil: D'accord.
Mme Dupuis: Et que, si le ministre pouvait nous donner une
ventilation détaillée du contenu des principales
variations...
M. Dutil: Des principales diminutions, d'accord. Le
Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Dutil: D'accord, merci, M. le Président. Juste quelques
remarques sur la façon de procéder pour contrôler les
dépenses dans les autres ministères, avant de répondre
spécifiquement à la question de Mme la députée,
étant donné qu'elle a soulevé cette question-là. Il
faut se rappeler que cet exercice de contrôle des dépenses de
chacun des ministères, en ce qui concerne la partie de leurs besoins en
approvisionnements et services, de biens ou de services, se fait de la
même façon que l'exercice pour l'ensemble des autres
dépenses, que ce soit la rénumération ou autrement,
c'est-à-dire par l'exercice budgétaire.
L'exercice budgétaire est extrêmement long, complexe et
minutieux. Et nous amenons notre input
dans cet exercice budgétaire là, au niveau des
Approvisionnements et Services, de la façon suivante: s'il y a eu une
diminution dans nos coûts d'acquisition, par exemple, d'ordinateurs,
bien, elle se reflète dans l'analyse qui est faite de chacun des budgets
de chacun des ministères, en disant: Dorénavant, vos besoins en
informatique, bien qu'ils soient de la même ampleur, peut-être,
qu'ils l'étaient dans le passé, n'exigeraient pas autant d'argent
que dans le passé parce que, nous, par les négociations que nous
avons faites, par les soumissions publiques que nous avons obtenues, nous
savons que le prix a diminué. Donc, votre budget est coupé
d'autant.
C'est de cette façon-là que, d'année en
année, par le travail que l'on fait d'une façon la plus
minutieuse possible, on en arrive à ce qu'il y ait des écarts,
des diminutions de plus en plus considérables au niveau, entre autres,
de l'aspect qui nous concerne, nous, l'aspect approvisionnements et services
dans chacun des ministères. Évidemment, on ne le fait pas d'une
façon pointilleuse en cours d'année sur chacun des items, sinon,
on paralyserait le système de fonctionnement de la machine
gouvernementale. maintenant, j'en arrive à la réponse
précise que me demande mme la députée de verchères
concernant l'explication de la diminution du budget de cette année. je
conçois, en premier lieu, qu'il faudrait peut-être davantage faire
une comparaison dépenses réelles, dépenses probables au 31
mars versus budget de cette année plutôt que budget de
l'année passée par rapport au budget de cette année, mais
je ferai remarquer que, si on n'a pas une diminution de 28 % cette année
sur la dépense réelle, on l'a eue l'année passée.
l'année passée, il y avait un budget qui n'a pas
été dépensé totalement. il y a eu des
crédits périmés de façon importante suite au
travail considérable qui a été fait par le
ministère, ici; et c'est pour ça que les dépenses
probables ont diminué par rapport au budget de l'année
passée. et c'est ce qui nous permet, dans le travail qu'on a fait cette
année, de budgétisation, d'en arriver à la conclusion
qu'on est capables, encore cette année, de maintenir et même de
diminuer légèrement les dépenses de l'année
dernière. on parle d'une diminution de 3,2 % par rapport aux
dépenses probables de l'année passée, bien, c'est une
diminution, ce n'est pas une augmentation. dans un système où il
y a quand même encore un petit peu d'inflation, quelque 2 %, donc, on
peut dire que c'est 5 % de gain de productivité pour obtenir le
même résultat en bout d'année.
Ventilation. Pour ce qui est de la diminution de 2 311 400 $, les frais
d'affranchissement de l'Assemblée nationale devraient diminuer de 895
500 $; la surbudgétisation des loyers de la Société
immobilière devrait diminuer de 895 100 $; la compression de la masse
salariale, 354 200 $; les compressions de dépenses de fonctionnement,
252 500 $; la compression des loyers de la Société
immobilière, 132 500 $; la réforme de la TVQ, 64 500 $; le
retrait des loyers de stationnement, total des réductions de
crédits, 37 200 $. Ceci nous donne un montant de réduction de 2
631 500 $. Toutefois, on doit indexer certaines dépenses, que ce soit de
traitement ou de capital, et ça donne une hausse, ça, de 320 100
$. Si vous faites la différence entre les deux, nous obtenons nos 2 311
400 $.
Maintenant, quant à la ventilation de la diminution des 16 888
100 $, le point principal, c'est la baisse du nombre de projets de la
programmation de la Société immobilière. Ça,
ça représente 10 500 000 $. Nous avons également une
réduction des dépenses de la Société
immobilière, de 5 000 000 $. Ce sont les points principaux, et il y a
d'autres variations dont je n'ai pas le détail je pourrais
trouver, s'il y a lieu qui se retrouvent dans de multiples secteurs, qui
représentent le 1 388 100 $ de différence. Et c'est ce qui nous
donne, si vous additionnez les trois chiffres que je viens de vous donner, les
16 888 100 $ de diminution par rapport au budget je le
répète de l'année dernière et non pas aux
dépenses réelles, parce qu'effectivement les dépenses
réelles ont été moins considérables que le budget
de l'année dernière.
Mme Dupuis: M. le Président...
Le Président (M. Camden): Mme la députée de
Verchères.
Mme Dupuis: ...de façon particulière, au niveau...
Parce que les chiffres que M. le ministre nous a donnés, on les a
effectivement à la page 106 du budget, les renseignements
supplémentaires. La troisième, en avant... La réduction au
niveau de la programmation immobilière, est-ce qu'il peut nous dire...
Là, il y a 10 500 000 $. Est-ce que le ministre serait en mesure de nous
dire quel programme ou quel projet a été coupé ou
retardé ou...
M. Dutil: Bien, il s'agit d'une diminution du nombre de projets
autorisés, de retards, effectivement, que l'on fait dans certains
projets, parce qu'on estime que, dans les circonstances, comme vous nous le
répétez souvent je pense, à raison dans les
circonstances budgétaires difficiles que l'on vit, on essaie de trouver
tous les projets qui peuvent ne pas être faits immédiatement, qui
ne sont pas absolument, absolument prioritaires, et de ne pas les
réaliser maintenant.
Mme Dupuis: Est-ce que M. Vachon pourrait nous répondre
aussi, peut-être de façon plus précise sur, justement, ces
programmes-là qui ont été retardés? Et, même
si c'était nécessaire de les retarder à cause de la
conjoncture économique, est-ce qu'on pourrait savoir ceux qui ont
été retardés, et pourquoi? Les principaux, là.
M. Dutil: Alors, M. Guy Vachon, vice-président à la
construction. M. Vachon.
M. Vachon: M. le Président, lorsqu'on parle du programme
2, en fait, c'est une programmation budgétaire de projets à
réaliser. C'est une enveloppe budgétaire, en
réalité. C'est pour être capable de répondre aux
besoins des différents ministères versus les projets
d'aménagement ou de relocalisation à travers... C'est une
enveloppe, en réalité, qui est administrée par le
ministère des Approvisionnements et Services, qui répond
nécessairement au rythme de réalisation des projets de la
Société immobilière du Québec. Alors, lorsque les
projets, les demandes des clients sont soumis au ministère des
Approvisionnements et Services pour approbation de besoins spécifiques
et, après ça, transmis à la Société
immobilière pour réalisation, nécessairement, il y a
l'identification de la solution, il y a les propositions à faire au
client, et ça entraîne nécessairement des délais. Et
il y a aussi, comme M. le ministre l'a dit tout à l'heure, la
volonté d'essayer de diminuer les dépenses, donc d'essayer
d'avoir la solution immobilière la plus économique possible. Ceci
entraîne des délais. Mais il faut comprendre aussi que, cette
programmation-là, ce n'est pas une liste de projets.
C'est-à-dire, c'est une enveloppe, donc, c'est des projets qui sont
planifiés pour se réaliser, mais pas en vertu d'un
échéancier précis. Alors, lorsqu'on pense réaliser
un projet... Si on pense que ça va couvrir six mois dans l'année
et que ça ne couvre que trois mois, finalement, la livraison... Parce
qu'il y a aussi la prise de décision qui peut retarder, il y a aussi les
délais de réalisation. C'est une utilisation d'une enveloppe,
alors, c'est l'ensemble de tous les projets qui représentent cette
différence là; c'est le rythme de réalisation. (11
heures)
Mme Dupuis: Et c'est uniquement le rythme de
réalisation...
M. Vachon: Oui.
Mme Dupuis: ...parce qu'il n'y a pas de projet précis
comme tel qui aurait été coupé ou retardé de
façon importante.
M. Dutil: En bout de ligne, ça peut avoir cet effet
là. Regardez, ce qui peut se produire, en pratique, c'est que les
ministères ont une multitude de projets et de besoins qu'ils peuvent
nous présenter. Quand ils connaisssènt l'enveloppe
budgétaire dont on dispose et la façon dont on veut la
répartir, ça les oblige d'abord à revoir cette liste de
priorités là et à les «prioriser» d'une
façon parfois différente. Si tu peux faire 5 projets dans
l'année au lieu d'en faire 15, tu regardes véritablement le
besoin, tu approfondis. On veut forcer cet exercice-là auprès des
ministères, les forcer, dans un cadre budgétaire serré,
à revoir leurs demandes et à nous «prioriser» celles
qu'ils jugent les plus appropriées. Ça, c'est le premier
exercice.
Mais l'autre exercice qu'on leur demande, c'est que, dans chacun des
projets, peut-être qu'il y a des choses qui ne sont pas absolument
nécessaires. Alors, non seulement on leur demande de ne pas faire tous
les projets, parce qu'on n'a pas les moyens de tous les faire en même
temps, mais chacun de ces projets-là, de les revoir pour voir s'il y a
des choses qui pourraient ne pas être faites parce que ce n'est pas un
besoin absolu et qu'ils pourraient s'accommoder d'une façon
différente de faire le projet. Alors, cette restriction
budgétaire là amène ce processus de réflexion
là qui, à mon avis, est sain, qui fait que les ministères
sont en mesure de travailler efficacement malgré tout, mais dans un
cadre qui est plus rigoureux.
Mme Dupuis: Vous voulez dire, M. le ministre, que, finalement, en
ralentissant le rythme, ça pourrait avoir comme effet secondaire
d'amener les ministères à réfléchir un peu plus
longtemps et à établir un petit peu mieux leurs
priorités.
M. Dutil: Exactement. Autrement dit, on fait ce que vous nous
reprochiez de ne pas faire, tout à l'heure à tort
mais on ne le fait pas de la façon dont vous le souhaiteriez. Au lieu
d'aller mettre notre nez dans chacun de leurs projets, on leur dit:
Écoutez, on pense qu'avec cette enveloppe budgétaire là
vous pourriez arriver. Vous connaissez vos besoins, revoyez-les à la
baisse, rajustez-vous, soyez plus rigoureux, rationalisez, assurez-vous que les
besoins sont satisfaits, que vous pourrez être efficaces, mais dans un
cadre bugé-taire que nous avons restreint.
Mme Dupuis: Maintenant, est-ce que le ministre est en mesure de
dire, par exemple, à un ministère: Telle dépense
précise, il faudrait peut-être la couper...
M. Dutil: Je peux toujours dire...
Mme Dupuis: ...ou si c'est uniquement en ralentissant le rythme,
de les amener, en espérant qu'ils réfléchissent sur leurs
dépenses?
M. Dutil: C'est-à-dire que, en pratique, ce qui remonte au
ministre, c'est lorsqu'il y a un conflit entre la Société
immobilière et des ministères concernant l'évaluation des
besoins et ce qu'ils demandent, ce qu'ils exigent pour satisfaire ces
besoins-là. À ce moment-là, oui, ça peut remonter
à moi. Ça arrive à l'occasion, et je regarde avec le
ministre concerné pourquoi il y a un litige, pourquoi ils ne s'entendent
pas. Est-ce que le besoin a été... Qui a raison? Est-ce que le
besoin qu'identifie le ministère est un besoin véritable, et
c'est nous qui sommes trop radins pour le satisfaire, ou si c'est le
ministère qui n'a pas fait, à notre point de vue, tout le travail
rigoureux que l'on exige, dans les circonstances, pour économiser?
Alors, cet arbitrage-là finit par se faire. Mais je dois vous dire que
l'expertise de la Société immobilière et les rencontres
avec les ministères font qu'il n'y a pas beaucoup de ce genre de
situations qui remontent jusqu'au ministre.
Mme Dupuis: Maintenant, est-ce que le ministre, M. le
Président, est en mesure de nous dire si ça a eu des effets ou si
ça se limite seulement à des voeux pieux?
M. Gautrin: Question de règlement, M. le Prési-
dent. Quel est le partage du temps actuellement, le temps que
l'Opposition a utilisé?
Le Président (M. Camden): Le dilemme est le suivant, M. le
député de Verdun: c'est que Mme la députée de
Verchères nous avait indiqué qu'elle ne faisait pas de remarques
préliminaires. J'ai cru déceler dans ses propos qu'il s'agissait
de remarques préliminaires. Par la suite, elle a formulé des
commentaires, lesquels commentaires ont été suivis de questions,
lesquelles questions ont eu comme suite, évidemment, des réponses
de la part du ministre responsable du dossier, et s'est engagé un
échange verbal. Et je dois vous indiquer que le temps de réponse
du ministre n'est pas comptabilisé sur le temps de Mme la
députée de Verchères. J'avais cru déceler un
peu difficilement, mais enfin interpréter par le sens de ses
propos qu'elle ne souhaitait guère faire de remarques
préliminaires mais, par la suite, ses propos se sont transformés
en remarques préliminaires. On doit donc comprendre que 20 minutes
auraient été, de toute façon, dévolues à ses
remarques préliminaires, puis, par la suite, se serait engagée
une période de questionnement au ministre. Alors, on est, je dois
comprendre, à cette période de questionnement, et je vous
rappelle que le temps du ministre n'est pas comptabilisé sur le
temps...
M. Gautrin: Non, mais, M. le Président...
Le Président (M. Camden): Et je comprends très
bien, par le sens de vos questions, que vous brûlez...
M. Gautrin: Non, non, ce n'est pas ça...
Le Président (M. Camden): ...d'impatience de
formuler...
M. Gautrin: ...M. le Président...
Le Président (M. Camden): ...des questions au
ministre.
M. Gautrin: ...mais vous avez dit... Votre règlement a
été qu'il n'y avait pas de temps pour les remarques
préliminaires. Vous avez dit: La députée de
Ver-chères a 20 minutes, et vous avez appliqué, après, la
règle d'alternance, et qu'on devait avoir un juste partage du temps.
Alors, je voudrais savoir combien de temps la députée de
Verchères a utilisé.
Le Président (M. Camden): Bon. Je dois vous indiquer, M.
le député de Verdun, qu'il y a eu 12 minutes 30 secondes, de la
part de la députée de Verchères, qui ont été
considérées comme étant des remarques
préliminaires. Par la suite, on comptabilise 2 minutes 30 secondes de
questions, suivies, évidemment, d'une période de réponse
du ministre. Et vous comprendrez que je dois laisser, en vertu de l'article
280, au ministre la discrétion de répondre...
M. Gautrin: Bien sûr.
Le Président (M. Camden): ...et je considérerai,
vous savez, qu'au bout de 20 minutes le ministre devrait, en principe, avoir
répondu à deux ou trois questions, et avoir cerné le
sujet, et avoir donné les réponses.
M. Gautrin: Mais, pour bien comprendre votre décision,
vous avez accordé, à l'heure actuelle, 20 minutes à la
députée de Verchères, dans lesquelles on en a
utilisé actuellement 14. C'est ça? Parce que ça fait deux
fois que vous intervenez sur des questions de remarques préliminaires.
Initialement, lorsque je suis intervenu au début, vous avez dit: II n'y
a pas de temps imparti aux remarques préliminaires. C'est ça,
votre décision initiale. Donc, on fonctionnait par blocs de 20
minutes.
Le Président (M. Camden): C'est ce que... M. Gautrin:
C'est ce que je comprenais.
Le Président (M. Camden): C'est ce que j'ai cru
déceler dans les propos de la députée de
Verchères...
M. Gautrin: Ça ne voulait pas dire que les
députés de l'Opposition ou du parti ministériel n'avaient
pas de remarques préliminaires. Donc, vous n'avez pas accordé de
temps pour les remarques préliminaires.
Le Président (M. Camden): Nous nous sommes engagés,
nous avons... Bref, là, pour... Nous avons voulu... J'ai cru
déceler que la formule souhaitée était celle d'une formule
souple, et je n'ai pas remarqué...
M. Gautrin: M. le Président, je m'excuse, je me suis
opposé à la formule souple.
Le Président (M. Camden): Ah! vous vous êtes
opposé à la formule souple.
M. Gautrin: Absolument! Il n'est pas question de passer par la
formule souple, en aucune manière.
Le Président (M. Camden): Le malheur, c'est que sans doute
que je vous connaissais plus souple que vous ne le prétendez
là.
M. Gautrin: Mais je ne suis pas souple, pas du tout.
Mme Dupuis: M. le Président, si vous me permettez un
commentaire, l'idée, c'est que je voulais éliminer les remarques
préliminaires pour passer tout de suite à l'étude des
crédits; ce qui n'empêche pas que, lorsqu'on aborde un
thème comme l'analyse globale des crédits, j'aie des commentaires
préliminaires à faire sur ce thème-là en
particulier c'est évident et que, le but de l'exercice,
c'est de faire une étude des crédits. Mais, cependant, si
l'intention... À moins que je ne lise
mal l'intention du député de Verdun, je n'ai pas du tout
l'intention de perdre mes 20 minutes pour autant. Alors, il me reste cinq ou
six minutes.
M. Gautrin: Mais, M. le Président, j'aimerais avoir...
Le Président (M. Camden): Juste un instant, M. le
député.
M. Gautrin: ...une décision claire de votre part.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Verdun, là, pendant que vous me donnez 10 secondes... Je suspends 10
secondes, le temps que je comptabilise, parce que j'ai un peu de
difficulté à entendre d'une oreille et de l'autre...
M. Gautrin: Parfait.
Le Président (M. Camden): ...les propos de part et
d'autre.
(Suspension de la séance à 11 h 8)
(Reprise à 11 h 10)
Le Président (M. Camden): À votre attention, M. le
député de Verdun, et également pour les membres de la
commission, d'abord, on s'est engagé dans ce processus en disant qu'il
n'y avait pas de remarques préliminaires. Par la suite, ce sont devenues
des remarques préliminaires, et je dois comprendre que vous souhaitez
faire des remarques préliminaires.
M. Gautrin: C'est exactement ce que j'avais souhaité
faire, M. le Président, mais vous avez dit que ça passait par
blocs de 20 minutes. C'est bien ça?
Le Président (M. Camden): Et là je dois vous
rappeler que, cependant, ça n'a pas été fait. Au micro,
à voix haute, j'avais cru déceler que vous souhaitiez formuler
des questions...
M. Gautrin: Ce que je...
Le Président (M. Camden): Laissez-moi terminer, s'il vous
plaît, M. le député de Verdun. Et c'est ce que j'avais
décelé. Maintenant, je dois comprendre que vous avez des
remarques préliminaires à formuler. Est-ce cela?
M. Gautrin: Bien, M. le Président. Moi, je vous ai
posé la question à un moment, juste à la fin de
l'intervention de la députée de Verchères. Je vous ai
posé la question suivante: Est-ce qu'on fait l'identification entre les
remarques préliminaires et le début des questions? Vous m'avez
dit, à ce moment-là: On va fonctionner par blocs de 20 minutes,
ce que je suis prêt à faire. C'est-à- dire qu'on identifie
remarques préliminaires et questions dans des blocs de 20 minutes.
Maintenant, vous voulez revenir sur votre décision initiale et qu'on
recommence avec des questions, des...
Le Président (M. Camden): Si vous souhaitez, M. le
député de Verdun, qu'on fonctionne par blocs de 20 minutes et que
l'on joigne à ça, d'une part... Et, ça, ce n'est pas
exclu; on peut appeler ça des remarques préliminaires, des
commentaires, une réflexion ou un exposé enfin, peu
importe le qualificatif si on utilise... Et je dois comprendre que c'est
ce que vous souhaitez; alors, si c'est ce que vous souhaitez, ce que j'avais
également cru déceler dans les propos de Mme la
députée de Verchères, or, dans ces conditions, Mme la
députée de Verchères a un temps d'exposé et de
questions, un temps cumulatif, actuellement, de 15 minutes. Il lui reste
effectivement cinq minutes.
M. Gautrin: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Et vous pourrez vous engager. Et
croyez bien, M. le député de Verdun, comme vos collègues,
que je veux bien protéger le droit d'intervention de chacun des membres
de la commission indistinctement du côté de la table; et vous
comprenez bien que je dois également le protéger. Alors, je vais
préserver vos intérêts et ceux de la députée
de Verchères tout en permettant au ministre, vous savez, de
s'exprimer.
Alors, Mme la députée de Verchères, vous avez
encore cinq minutes pour formuler des questions, et je vous rappelle que le
temps du ministre n'est pas comptabilisé sur le vôtre.
Mme Dupuis: merci, m. le président. m. le ministre,
lorsqu'on regarde les crédits de l'élément 3 du programme
1 et, ici, on réfère à politiques et
développement ceux-ci augmentent, comme je l'ai mentionné
tantôt, de 4,4 % par rapport à 1992-1993. est-ce qu'on pourrait
connaître les raisons de l'augmentation de ces crédits?
(Consultation)
M. Dutil: Voulez-vous me rappeler le programme, s'il vous
plaît?
Mme Dupuis: c'est ça, c'est politiques et
développement. si on va au programme 1, le troisième point,
politiques et développement, on voit qu'il y a une augmentation de 4,4 %
par rapport à 1992-1993. surtout qu'on diminue les crédits pour
la siq, qu'on diminue en général et que, là, on a une
augmentation, au point 3, politiques et développement, de 4,4 %.
M. Dutil: Alors, il s'agit du traitement, comme vous le savez,
là. Évidemment, la prochaine question, ça va être:
Comment peut-on avoir des augmentations de traitements alors qu'on a une
diminution du person-
nel? Si vous permettez, j'ai ici M. Gaston Couillard, qui est
responsable de l'administration, qui pourrait vous donner le déplacement
de ces montants-là et ce qui est arrivé dans
l'élément 3 du programme 1.
M. Couillard (Gaston): II faut voir que, lorsque, dans une
dynamique ministérielle, on a à rescinder des directions ou
à faire des changements à l'organigramme, éventuellement,
ça se traduit par du déplacement de personnel d'un programme ou
d'un élément de programme à un autre. Et, du fait que les
crédits de l'an passé étaient déposés, on
n'a pas voulu revenir avec un C.T.; on a fait la correction, tout simplement,
sur la revue de programmes qui était en cours sur 1993-1994. D'ailleurs,
dans le document des crédits, on voit que les salaires, les montants
d'argent attribués aux salaires pour l'ensemble du ministère, ont
varié, de 1992 à 1993, de 11 834 000 $, globalement, pour
1993-1994 à 11 736 000 $. Donc, on voit qu'il y a eu une diminution des
traitements. C'est juste l'allocation de l'élément de programme
à un autre en fonction de la réorganisation administrative qui
s'est faite au ministère.
M. Dutil: Nous avions quatre postes de sous-ministres avant la
réorganisation dont on vous parle, qui s'est faite récemment,
suite, en particulier... Comme vous le savez, nous avons changé de
sous-ministre; un nouveau sous-ministre est arrivé. Ce sous-ministre
là, qui est M. Careau, était directeur des achats. Et M. Careau,
après discussion... Parce que, évidemment, en contrainte
budgétaire, on essaie de faire la preuve de la meilleure
créativité possible pour trouver des solutions. Nous avons
étudié un nouvel organigramme qui abolirait une des sections de
notre ministère et qui la répartirait d'une façon
différente. Et ça a évidemment pour effet de
déplacer des montants de traitements d'un programme à l'autre
programme.
C'est pour ça qu'il faut regarder globalement les salaires qui
seront payés l'année prochaine. Est-ce qu'ils seront
supérieurs ou inférieurs aux salaires qui sont payés cette
année? Et ils sont inférieurs. Évidemment, on a moins de
personnel. On rationalise. On aura sept équivalents temps complet de
moins, et il est normal d'envisager qu'il y ait une diminution de ce
côté-là. Mais d'aller vous expliquer, dans chacun des
programmes de traitement de personnel, pourquoi là il y a eu une hausse,
pourquoi là il y a eu une baisse, bien, il faudrait revoir ça
avec l'organigramme et vous dire: Bien, voyez-vous, la section de tel secteur
de l'administration est passée sous cette section-là, et c'est
pour ça qu'il y a augmentation des traitements là. Par contre, il
y a une diminution à cet autre endroit.
Alors, moi, je vous propose de le regarder globalement, de voir qu'il y
a, donc, une diminution globale des traitements et des salaires dans l'ensemble
du ministère, sachant qu'ayant eu une réorganisation
administrative ces déplacements-là font qu'il y a des hausses
à certains endroits.
Mme Dupuis: M. le Président...
Le Président (M. Camden): Mme la députée de
Verchères.
Mme Dupuis: .. .je veux bien, oui, croire le ministre lorsqu'il
nous dit que, dans l'ensemble, il y a eu des baisses, mais le portrait global
démontre qu'il y a eu une hausse. On part de 10 800 000 $ à 11
200 000 $. Ça veut dire que, pour l'ensemble... Dans certains secteurs,
ça a baissé, dans d'autres, ça a augmenté, les
salaires ont augmenté, mais, globalement, il y a eu une augmentation de
4,4 %.
M. Dutil: Non. Regardez, là. Ce que j'ai, moi, c'est
que...
Mme Dupuis: Non?
M. Dutil: Quand on regarde le Tableau comparatif des
crédits budgétaires par nature de dépenses et qu'on parle
de fonctionnement de personnel je pense que vous devez avoir ça
quelque part, là il y a 11 834 700 $ de budget en 1992-1993 et,
cette année, il y aurait 11 736 500 $, donc une diminution d'à
peu près 100 000$, ce qui représente approximativement 1 %.
Ça, c'est par rapport au budget de l'année dernière.
Là, je suis en train de rechercher par rapport à la
dépense probable au 31 mars. Je ne sais pas si on peut avoir cette
donnée-là pour pouvoir véritablement faire la comparaison
dépense probable au 31 mars par rapport au budget de 1993-1994.
Mme Dupuis: Donc, si je comprends bien, globalement, les
crédits auraient baissé mais les salaires ont augmenté,
uniquement l'item salaires, au point 3.
M. Dutil: Non. Globalement, les salaires ont diminué,
mais, dans ce que vous soulevez, il y a eu un déplacement de personnel
qui a pour effet que, dans cette section-là, les salaires sont plus
considérables parce qu'il y a plus de monde dans cette section alors
qu'il y en a moins ailleurs. Si on fait le tour, on va retrouver ailleurs des
diminutions. C'est pour ça qu'on a fait un tableau comparatif que vous
devriez retrouver dans votre cahier. Je pense que c'est une section que vous
avez. Malheureusement, elle n'est pas paginée, mais ce
tableau-là, qui est à peu près à la
quatrième ou cinquième page du petit cahier, s'appelle
«Tableau comparatif des crédits budgétaires par nature de
dépenses».
Mme Dupuis: Pourtant, on s'entend sur le même cahier,
là, le cahier explicatif.
M. Dutil: Oui, sur le petit cahier, là. Oui. Ce serait la
septième page, le tableau de la septième feuille. Et là
vous l'avez par nature de dépenses.
Mme Dupuis: C'est ça.
M. Dutil: Et, dans les natures de dépenses, vous avez
Personnel, dans le fonctionnement, vous avez
Autres dépenses, vous avez Capital, vous avez Transfert et vous
avez Prêts et Avances. Alors, il y a deux grands secteurs. Le premier
grand secteur, c'est Fonctionnement-Personnel et, le deuxième secteur,
c'est Fonctionnement-Autres dépenses. Il faut prendre le
Fonctionnement-Personnel pour voir les traitements, et c'est là que vous
avez, côté budget 1992-1993, 11834 700$, et budget 1993-1994,
11737 500$, donc, à peu près 98 000 $, pour être plus
précis, 98 000 $ de diminution sur un budget global de 11 000 000 $;
donc, à peu près 1 % de diminution, globalement.
Mme Dupuis: Ça va.
(11 h 20)
M. Dutil: Si vous voulez reprendre votre tableau, là,
Fonctionnement-Personnel, par élément, il y en a un qui augmente,
les autres diminuent; et c'est cette somme-là qu'il faut que vous
fassiez. Pourquoi ça augmente à un endroit et ça diminue
à d'autres? Parce qu'il y a eu des déplacements de personnel dans
l'organigramme interne, à des fins de rationalisation. Alors, vous
m'avez donné l'élément 3 qui augmente. Je vous signale que
l'élément 1 diminue; il passe de 4 104 000 $ à 3 916 000
$. Je vous signale que l'élément 2 diminue; il passe de 1 183 000
$ à 1 168 000 $. Je vous signale que l'élément 4 diminue;
il passe de 3 612 000 $ à 3 432 000 $. Ce sont tous des
éléments de rémunération qui diminuent alors qu'un
augmente, parce qu'on a eu une restructuration. Et ce qu'il est important de
faire, c'est la somme de ces chiffres-là et de voir s'il y a eu une
diminution ou non.
Le Président (M. Camden): Vous avez deux minutes encore,
Mme la députée de Verchères.
Mme Dupuis: merci, m. le président. on sait que les
ministères et organismes, pour 1993-1994, prévoient une
croissance globale d'en moyenne 6,8 % de leurs dépenses relatives
à l'usage des technologies de l'information, tandis que le
ministère des approvisionnements et services, lui, comme nous l'avons
indiqué précédemment, prévoit une augmentation
spécifique de ses dépenses de 14 %, par rapport à l'an
dernier, de 22 %, comme je l'ai mentionné tantôt, si on compare
avec l'année 1991-1992. pourquoi le ministre augmente-t-il ses
dépenses de façon aussi considérable dans ce secteur
précis de l'usage de technologies de l'information?
M. Dutil: II faut bien comprendre, M. le Président, que
nos gains de productivité globaux, en termes... Je ne parle pas des
besoins immobiliers, je parle des 2 311 000 $. Quand on parvient à
réduire un budget qui est de 23 000 000 $, ou à peu près,
de quelque 2000 000 $, il y a des gains de productivité
considérables. on a toujours le même travail à faire. il
faut réaliser les mêmes objectifs que nous faisions auparavant, et
l'informatique est un appui considérable pour le faire.
Je vous donne un petit exemple, qui n'est pas directement relié
à ça puisque c'est dans les fonds, mais je vous donne un exemple
qui va bien illustrer cette chose-là. Il y a des achats qui se font par
les autres ministères au ministère des Approvisionnements et
Services. Dans le passé, ça se faisait sous forme de
réquisition, sous forme de papier. De plus en plus, les commandes
pourront se passer d'ordinateur à ordinateur, c'est-à-dire que
les ministères concernés pourront utiliser l'informatique qu'ils
ont et venir faire leurs réquisitions directement dans notre
système informatique, et directement à l'entrepôt pour fins
de livraison. Ce qui élimine beaucoup de papier, oui. Ce qui
élimine également de la manipulation et, donc, du personnel. Mais
ça a un certain coût, ça. Ça a un coût sur le
plan de l'informatique, sur le plan du développement de l'informatique,
et c'est une partie de l'explication.
Mme Dupuis: Puisque, effectivement, en augmentant les coûts
de l'informatique au niveau des équipements informatisés, en bout
de ligne, c'est économique, ça amène une meilleure
gestion. Est-ce que chaque ministère est bien informatisé, et
est-ce que ce serait important, par exemple, de connaître pour chaque
ministère comment il peut rentabiliser son ministère en ayant un
bon appareillage informatique?
M. Dutil: Absolument. D'ailleurs, rappelez-vous que, dans le
rapport Bernard, le rapport Bernard nous disait qu'il fallait davantage
s'informatiser pour certains aspects de notre organisation. On peut dire que le
ministère des Approvisionnements et Services était
sous-infor-matisé, ce qui n'était pas un accroc
considérable. On se rappelle que le ministère des
Approvisionnements et Services est relativement nouveau et qu'il a
ramassé plusieurs sections d'autres ministères en 1986, à
peu près. Une fois que ce regroupement a été fait, il a
fallu regrouper sur le plan physique. Maintenant, on en arrive à
informatiser davantage nos mécanismes de façon à
être plus productifs. Alors, effectivement, nous, on peut
considérer qu'on était sous-informatisés par rapport
à d'autres ministères.
Mme Dupuis: Et, maintenant, est-ce qu'il est plus
informatisé ou si les équipements informatiques que le
ministère des Approvisionnements et Services a acquis servent aux autres
ministères aussi, ou s'ils servent uniquement aux Approvisionnements et
Services?
M. Dutil: Ils servent à nos besoins à nous. Ce que
l'on soulève ici, ce ne sont pas les besoins informatiques des autres
ministères.
Mme Dupuis: O.K.
M. Dutil: Ce sont nos besoins informatiques à nous.
Mme Dupuis: Donc, il y avait eu un retard d'accumulé au
niveau de l'informatique...
M. Dutil: Absolument. Oui.
Mme Dupuis: ...aux Approvisionnements et Services.
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Camden): Mme la députée de
Verchères, je vous rappelle que le temps qui vous était imparti
est terminé. Alors, je reconnais maintenant le député de
Verdun.
Efforts de diminution du personnel
M. Gautrin: Je vous remercie, M. le Président. Je veux
d'abord saluer le ministre et rappeler que je vais essayer de concentrer
l'ensemble de mes questions et de mes remarques sur le personnel. Vous
n'êtes pas sans savoir qu'il y a un effort, à l'heure actuelle,
à la fois de la part des législateurs et de la part du Conseil du
trésor pour réduire le personnel dans les ministères.
Je sais aussi que vous êtes une zélote de cette
réduction et que, si on regarde à l'heure actuelle les
réductions, les montants, si je compare entre 1991, 1992 et 1993, la
part du personnel, vous êtes passé... par élément,
et je reviendrai après dans le détail; je suis au programme 1,
aux éléments sur le personnel. Ça va? Vous voyez où
je suis? Alors, si je vois, à l'heure actuelle, vous avez, depuis
1991-1992, fait des diminutions importantes de la masse salariale
consacrée au personnel. Donc, vous avez déjà fait,
j'imagine, des réductions importantes de personnel dans votre
ministère, d'après les réponses que vous avez faites
à la députée de Verchères. Vous avez d'ailleurs
signalé que vous venez de faire une réorganisation de votre
ministère, ou vous avez, disons, rendu votre ministère plus
efficient ou efficace. je remarque cependant qu'entre 1992-1993 et 1993-1994,
au niveau des effectifs autorisés par ministère, actuellement,
les crédits ne prévoient plus de nouvelles compressions. c'est
bien ce que je vois? compression après le dépôt des
crédits et... ah si! pardon! vous réussissez encore à en
comprimer sept. c'est bien ce que je vois. alors, la question que je vais vous
poser, c'est: vous savez que, dans ce qui est décidé et par le
conseil du trésor et par une loi qui va être votée
je pense, moi qui ai failli être affilié à cette commission
article par article à partir de l'année de
référence, c'est le premier... ou le temps de
référence, c'est le premier avril 1993. on devrait
réduire, à partir du premier avril 1993, 20 % au niveau des
cadres et 12 % dans l'ensemble des employés, sur un horizon de deux ou
trois ans, suivant les différentes catégories de personnel.
Alors, ma question est la suivante après ces remarques
préliminaires courtes est-ce que, compte tenu de ce que vous avez
déjà fait dans votre ministère, vous pouvez encore
réduire le personnel du ministère et satisfaire les membres du
Conseil du trésor et la loi 198 en termes de réduction des cadres
et en termes de réduction de personnel à partir de la base de
référence qui est avril 1993, qui est actuellement dans la loi?
Est-ce que vous comprenez ma question?
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Dutil: alors, les efforts sont faits non seulement au niveau
de l'ensemble des employés mais également au niveau des cadres,
parce que je pense que l'effort demandé est, en pourcentage, plus
considérable au niveau des cadres intermédiaires et
supérieurs 20 % plutôt que de l'ensemble des
employés. on parle de 10 % sur une période de cinq ans. alors, je
pense bien que le député de verdun est bien au courant, puisqu'il
suit ça avec beaucoup de précaution, que les rumeurs de coupures
au niveau de l'encadrement ne datent pas du premier avril 1993. nous avons donc
commencé, avant le premier avril 1993, à regarder notre
structure. la restructuration faite avait pour objectif de diminuer, entre
autres, le taux d'encadrement. et, depuis quelques mois, c'est six cadres
supérieurs que nous avons ou enlevés ou déplacés en
diminuant soit le nombre de niveaux hiérarchiques, soit en ne
remplaçant pas une personne.
Je vous donne précisément ce qui s'est passé. Je
vous ai donné l'exemple du sous-ministre, tout à l'heure, qui
était directeur des achats. Il n'a pas été
remplacé. Donc, c'est par une réorganisation interne, en
augmentant le fardeau des trois autres sous-ministres adjoints, que nous avons
diminué, donc, d'un cadre supérieur sur quatre donc, 25 %
à ce niveau-là, si on parle des plus hauts niveaux. (11 h 30)
II y a également deux autres cadres supérieurs qui sont
soit partis à la retraite ou ont quitté pour un autre
ministère, qui n'ont pas été remplacés, ce qui nous
porte donc, au niveau des cadres supérieurs, à trois. Il y a des
cadres intermédiaires, trois cadres intermédiaires qui ne seront
plus cadres intermédiaires. On comprend bien que, quand on réduit
la hiérarchie, les personnes, on les recycle ailleurs. Ils deviennent
des employés. Je pense bien que, quand on parle de la diminution
effective ou du changement de structure, il faut bien se comprendre. Le
changement de structure vient diminuer l'encadrement supérieur. Par
contre, on reste humain. Les gens sont recyclés ailleurs, et c'est par
d'autres départs, par l'attrition qu'on finit par avoir une diminution
véritable des employés. Donc, on parle, pour l'instant, de six
cadres supérieurs et intermédiaires, sur un total... Le total
précis de cadres était de 75. Il faut se rappeler qu'on a
beaucoup de fonds spéciaux, évidemment. Ce n'est pas pour
seulement encadrer les 246 employés, et donc on parle de six diminutions
qui ont été effectives et de trois autres qui seront
complétées. Alors, si vous faites le ratio de l'effort qui est
fait dès cette année, il est déjà très
important et il atteint plus que la moitié de l'objectif que nous nous
étions fixé pour cinq ans.
Pour ce qui est des employés du ministère des
Approvisionnements et Services je parle des employés globaux,
maintenant on a deux particularités. Première
particularité, celle du ministère des Approvisionnements et
Services où les gens ne sont pas dans des
fonds spéciaux, où on fait un effort de diminution. Je
tiens à le préciser parce que, quand on regarde la diminution des
effectifs du ministère des Approvisionnements et Services, elle semble
tout simplement effarante. Il faut évidemment soustraire de cette
diminution-là ceux qui ont été déplacés vers
des fonds spéciaux. Alors, il y a eu le Fonds du courrier et de la
messagerie et le Fonds des approvisionnements et services qui ont
généré un déplacement de 202 personnes sur les 246
personnes dont on parlait; et il y a également eu un transfert de cinq
personnes au Fonds des fournitures et de l'ameublement, donc, ce qui porte
à 207 sur 246 la diminution. Il reste quand même qu'il y a une
diminution de 39 effectifs véritable.
J'ai énuméré dans mes remarques
préliminaires de quoi il s'agissait. Je le répète
brièvement. Il y en a 16 dont c'est dû à la révision
de la complémentarité des mandats entre la Société
immobilière et le MAS. C'était, encore là, une question
qui avait été soulevée dans le rapport Bernard et
où on nous suggérait d'essayer d'éliminer tous les
dédoublements qu'il pouvait y avoir. On a fait cet effort-là, et
cet effort-là nous a rapporté une diminution d'effectif de 16
personnes, ce qui est important, je pense; 13 autres personnes au niveau de
l'inscription au fichier des fournisseurs c'étaient des personnes
occasionnelles, donc elles n'avaient pas de sécurité d'em-pioi
et c'était, entre autres, dû au fait que nous avions
modifié notre façon de procéder à ce
niveau-là, et nous avons réussi à sauver 13 effectifs.
Nous avons abandonné la deuxième levée de courrier par
jour en estimant que le besoin n'était pas là. On pensait qu'une
levée de courrier, ce serait suffisant. Il y a six effectifs qui ont
été diminués ià, et également l'abolition du
Service de l'analyse financière, quatre effectifs; donc, 39 effectifs de
diminution véritable.
La question des fonds spéciaux est différente, et la
dynamique des fonds spéciaux, ça, c'est une discussion qui est
toujours ouverte, parce qu'on ne partage pas toujours le même point de
vue, de part et d'autre, là-dessus, mais, les fonds spéciaux, on
leur demande une augmentation de productivité, c'est-à-dire
qu'à output égal, à livraison égale, que ce soit
dans le courrier et messagerie, que ce soit dans la reprographie, on veut
pouvoir le faire avec moins de gens. Mais il arrive qu'il y ait des
augmentations de volume. Ça arrive. Et, à ce moment-là,
ça nous oblige à avoir un personnel qui est peut-être plus
nombreux, en autant qu'il ne soit pas d'un nombre beaucoup plus
considérable par rapport à l'augmentation de volume. D'où
vient cette augmentation de volume là? Parce que, si les autres
ministères sont coupés, si les autres ministères se voient
réduire leur budget à certains niveaux, comment peuvent-ils nous
donner davantage de business, si je puis m'exprimer en un terme bien
compréhensible pour tout le monde? Bien, on pense, nous, que c'est fait,
puisqu'ils n'ont pas davantage de budget et qu'ils en ont moins, au
détriment de contrats qu'ils donnaient à l'extérieur,
parce qu'ils estiment qu'on est capable de leur fournir un produit, dans
certains cas, d'excellente qualité, avec une livraison qui leur
convient, à un prix tout à fait compétitif.
M. Gautrin: Si je comprends bien, les efforts de réduction
ont déjà eu lieu, ont déjà commencé à
l'intérieur de votre ministère, ce qui fait que ce qui va pouvoir
justifier et c'est pour les fins des enregistrements ce qui va
pouvoir justifier que, comme la loi... Je pense, par exemple, à la loi
198, qui va être à l'étude maintenant en troisième
lecture, qui fixe la date du 1er avril 1993 comme base de
référence. Comme vous avez déjà entrepris des
réductions, vous ne reviendrez peut-être pas, ou vous ne
satisferez peut-être pas, à ce moment-là, à la base
de référence du 1er avril 1993, la diminution d'effectif. C'est
bien ce que je comprends. Et, par avance, vous justifiez ce...
M. Dutil: C'est ça. J'espère qu'on ne sera pas
qualifiés de délinquants du fait que nous avons commencé
à travailler plus tôt, devant l'imminence de l'adoption par
l'Assemblée nationale...
M. Gautrin: C'est ce que je voulais faire établir dans le
débat. Je vais revenir, à l'heure actuelle, sur un
deuxième élément, la SIQ. Alors, je repose exactement la
même question: Est-ce que, sur la réduction d'effectif à la
SIQ, en termes de cadres et en termes de personnel... Je n'ai pas l'impression
qu'il y en a eu qui a été faite dans les années... Est-ce
qu'il y en a eu? Peut-être, ou pas? Y en-a-t-il eu? Alors, c'est
ça, j'ai posé ma question. Et qu'est-ce qu'on peut voir comme
possibilité de réduction dans les années qui vont
venir?
M. Dutil: oui. effectivement, le taux d'encadrement à la
société immobilière était d'à peu
près 11 % ou 12 %, ce qui était estimé
élevé. et il y a eu une diminution de 19 équivalents temps
complet, de 19 cadres intermédiaires, dans les gérances en
particulier. je demanderais peut-être à m. prémont de vous
préciser exactement le travail qui a été fait
là-dessus.
M. Prémont (Pierre): C'est ça. C'est que, en fait,
il y avait un palier dans les opérations immobilières, le palier
de chef de division, qui était l'intermédiaire entre le
gérant et les techniciens immobiliers qui oeuvrent dans les
opérations immobilières, et ce palier-là a
été aboli, pour la question des opérations, dans les
gérances qui travaillent vraiment à contrat. Et puis c'est
certain que, quand on regarde ces engagements-là qui ont
été pris, ça a diminué le niveau d'encadrement.
Mais, dans les chiffres qu'on vous a transmis, ça n'apparaît pas
encore dans les diminutions d'effectif, parce que ces gens-là sont
encore chez nous, soit en formation, en réaffectation pour leur trouver
d'autres fonctions dans l'ensemble de la fonction publique ou pour les aider
à se trouver, même, dans certains cas, des emplois
complètement à l'extérieur de la fonction publique. Mais
il y a une partie de ce taux d'encadrement qui a été
diminuée qui a déjà eu certains effets. Mais on va voir
plus les effets dans l'année à venir sur les chiffres d'effectif.
Quand on parle de l'an passé, dans les chiffres qu'on vous a transmis,
on était à 1080, cette année à 1060. Bien, cette
erre d'aller là qui est prise devrait
progresser, puis particulièrement au niveau du taux
d'encadrement.
M. Gautrin: alors, sur l'horizon de deux ans ou trois ans, la
réduction de 20 % de l'encadrement et de 12 % des effectifs, c'est
quelque chose que vous pouvez atteindre.
M. Prémont: Qui est déjà enclenché
chez nous.
M. Gautrin: Qui est déjà enclenché et
atteigna-ble.
M. Prémont: C'est ça.
M. Dutil: La décision, elle est prise au niveau des 19
cadres sur 120 cadres qu'il y avait.
M. Prémont: C'est ça.
M. Dutil: Vous faites le ratio, vous voyez qu'on est tout
près des 20 %, et ça va se concrétiser par une diminution
d'effectif. Mais, au niveau de la structure, la décision, elle est
déjà prise.
M. Gautrin: Bon. Alors, écoutez, c'est encourageant, et je
vois que les objectifs étaient réalisables puisque vous
êtes en mesure de commencer à nous démontrer qu'ils sont
réalisables. Et je comprends, évidemment, que, comme vous avez
déjà commencé avant les autres, il ne faudra pas que dans
le futur vous soyez pénalisés parce que vous avez
été des bons citoyens avant l'heure. C'est ce qu'on pense,
d'ailleurs. Alors, je vous remercie, M. le ministre.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, M. le
député de Verdun. Mme la députée de
Verchères.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. Concernant aussi les
fonds spéciaux et l'engagement du personnel, que ce soit du personnel
qui était à la SIQ ou au ministère des Approvisionnements
et Services, combien ont été transférés aux fonds
spéciaux par rapport à l'an passé?
M. Dutil: Oui. Il n'y a pas de personnel de la
Société immobilière du Québec comme tel qui a
été transféré dans les fonds spéciaux. On
peut considérer, d'ailleurs, que la Société
immobilière, dans un certain sens, est un fonds spécial,
c'est-à-dire que c'est une société d'État qui
s'autofinance, sauf qu'elle n'est pas sous la direction du ministère.
Mais, pour répondre à votre question précisément,
il y a eu je parle de l'année dernière, là; je ne
parle pas des fonds spéciaux créés auparavant, je parle de
l'année dernière 126 personnes transférées
au Fonds du courrier et de la messagerie; 76 transférées à
la Direction des acquisitions de biens, dans le Fonds des approvisionnements et
services, et 5 au service des fournitures et de l'ameublement, dans le Fonds,
toujours, des approvisionnements et services, le Fonds des approvisionnements
et services ayant 4 secteurs, 4 grands secteurs. Alors, vous additionnez 126,
76 et 5, et vous avez 207 effectifs transférés dans les fonds.
Ça exclut, évidemment, les effectifs transférés au
Fonds du Service aérien, qui a été créé,
lui, avant que nous ne le prenions dans le ministère des
Approvisionnements et Services. Le fonds existait depuis quelques mois lorsque
le Service aérien est passé du ministère des Transports au
ministère des Approvisionnements et Services. Donc, il n'est pas
compté. Il y a 200 effectifs, ou environ, qui sont là, qui
étaient déjà dans un fonds spécial quand nous
l'avons pris. (11 h 40)
Mme Dupuis: Mais comment on peut justifier, justement, 207
personnes de plus? Parce que, qu'il soit administré par les Transports
ou par Approvisionnements et Services, le transport aérien, comment on
peut justifier 207 personnes de plus qui passent aux fonds spéciaux?
M. Dutil: C'est-à-dire, ce n'est pas...
Mme Dupuis: Ces fonds-là existaient avant, tout de
même. s
M. Dutil: Non, non, non, non, non. Ceux-là n'existaient
pas. C'est ça qu'il faut comprendre. Il existait des fonds
spéciaux, mais qui ne regroupaient pas ces activités-là.
Le Fonds du courrier et de la messagerie est un fonds nouveau. Il n'existait
pas. Il y avait un service de courrier et messagerie au gouvernement, qui
était opéré par le ministère des Approvisionnements
et Services, mais on ne chargeait pas aux clients. On leur donnait les services
de courrier et messagerie. On ne leur chargeait rien. Alors, ça explique
pourquoi on avait toujours des problèmes de surdemande. On nous en
demandait beaucoup, de courrier et messagerie. Maintenant, on a
transformé ça, cette année, en fonds spécial, et
les ministères doivent nous payer les services qu'on leur accorde; non
seulement le prix du timbre mais le prix du service accordé.
Mme Dupuis: Donc, si on veut être logique, les autres
ministères auraient dû couper leur personnel d'autant, ce qu'on
n'est pas en mesure de vérifier.
M. Dutil: Non. C'était nous qui l'assurions, ce
service-là, sauf qu'on l'assurait de façon dite gratuite, par des
employés du ministère. Maintenant, ces mêmes personnes sont
des employés du Fonds du courrier.
Mme Dupuis: Donc, ce transfert-là a commandé 207
personnes de plus, finalement.
M. Dutil: Non, pas du tout, pas une seule. Les gens sont
passés du ministère des Approvisionnements et Services au fonds
spécial, faisant le même travail mais dans une dynamique
différente.
Mme Dupuis: C'est ça. Donc je reviens avec
ma question de tantôt les ministères auraient,
normalement, diminué leur personnel d'autant. Non?
M. Dutil: Pas du tout. C'est nous qui leur donnions le service
dans le passé. Ce qu'ils ont fait...
Mme Dupuis: Vous donniez le service avec le personnel que vous
aviez aux Approvisionnements et Services.
M. Dutil: Oui, avec le personnel... Mme Dupuis: On se
comprend bien? M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Ces gens-là vont au Fonds maintenant?
M. Dutil: Ils travaillent au même endroit, à vrai
dire. Ça n'a pas changé leur affectation physique, ça n'a
pas changé leur rémunération. Ce que ça a
changé, c'est la dynamique. La principale modification qu'ont
générée les fonds spéciaux, c'est d'amener
maintenant les ministères à payer leurs services au lieu de ne
pas les payer et d'exiger un service, à notre point de vue, qui
était plus considérable du fait qu'il n'y avait pas de prix.
Mme Dupuis: Donc, si je comprends bien, il ne devrait pas y avoir
de personnes de plus, d'abord.
M. Dutil: II n'y en a pas, non plus. On est passé
d'environ 500 personnes à 248. Le ministère, lui, a
diminué son personnel, et vous le voyez, de 501 à 248.
Mme Dupuis: C'est ces nouvelles affectations, finalement, qui
peuvent justifier l'augmentation des traitements et avantages sociaux au niveau
de si on regarde les fonds spéciaux, la ventilation des
opérations de 19 590 000 $ à 26 454 000 $, une
augmentation de 26,9 %?
M. Dutil: Là, vous êtes à quel fonds
spécial, s'il vous plaît?
Mme Dupuis: Page 213. C'est tous les fonds spéciaux. Les
renseignements particuliers, la deuxième partie, Ventilation des
opérations. On voit: Dépenses, traitements et avantages sociaux.
Et c'est là qu'on voit une augmentation de 19 590 000 $ à 26 454
000 $. En vous donnant les chiffres, c'est plus facile de repérer,
peut-être.
M. Dutil: Répétez-moi les chiffres parce que,
effectivement, il y a eu des transferts de budget de traitements du
ministère des Approvisionnements et Services vers les fonds. Ça,
c'est indéniable. C'est exactement ce qui s'est passé. Et,
normalement, ils devraient s'équivaloir s'il y a eu le même nombre
de personnes qui ont été transférées, ou il y a eu
diminu- tion si l'activité du fonds a diminué en cours
d'année si on prend les chiffres réels; je ne parle pas
nécessairement des budgets mais, en pratique, je ne crois pas
qu'il y ait aucun fonds qui ait diminué, autrement que courrier et
messagerie, qui aurait eu une baisse d'à peu près 10 %
d'activité.
Une voix: Exact. Une baisse d'activité, non, ils n'en ont
pas eu.
M. Dutil: Les autres n'ont pas eu de baisse
d'activité.
Mme Dupuis: Donc, c'est ça, là. Comment expliquer
qu'on passe de 19 590 000 $ à 26 454 000 $? Est-ce que vous avez
repéré les chiffres à la page 213?
M. Dutil: Oui, ça va, j'ai ces chiffres-là.
Oui.
Mme Dupuis: et, dans la même foulée, la ligne d'en
dessous, coût des biens et services fournis et autres dépenses de
fonctionnement, là, on a une augmentation de 28 %; ça veut dire
qu'on passe de 52 673 000 $ à 73 000 000 $ et quelques
poussières.
M. Dutil: Alors, c'est, effectivement, le transfert des fonds
le Service aérien en fait partie la création de
deux nouveaux fonds. C'est de là que viennent ces montants-là, et
ils ont été diminués du ministère des
Approvisionnements et Services. Si on prend les traitements en 1991-1992 du
ministère des Approvisionnements et Services, ils étaient
beaucoup plus considérables.
Mme Dupuis: Ça revient à mon commentaire de
tantôt. Donc, si le fonds a augmenté, c'est parce que c'est
l'effet de vases communicants, finalement.
M. Dutil: Exactement, oui.
Mme Dupuis: Ça aurait dû baisser au niveau des
Approvisionnements et Services.
M. Dutil: Ça a baissé au niveau des
Approvisionnements et Services. Il y a eu une diminution au niveau des
Approvisionnements et Services.
Mme Dupuis: Est-ce qu'il y a eu une diminution
équivalente? Est-ce que vous pouvez me donner un petit instant, quitte
à ce que j'y revienne tantôt, quand on aura retrouvé les
chiffres, là?
M. Dutil: Ça va.
Mme Dupuis: Parce que je n'ai pas vu de baisse équivalente
au niveau du personnel, pour les mêmes dépenses, si vous voulez,
Traitements et avantages sociaux et Coût des biens et services au
ministère des Approvisionnements et Services versus les fonds
spéciaux..
M. Dutil: On pourra revenir tout à l'heure, mais je vous
signale que dans le petit cahier, malheureusement non paginé on
réglera ça pour l'année prochaine c'est
passé, au budget de 1991-1992, de 18 754 000 $, au budget de cette
année, à 11 736 000$, dans Fonctionnement-Personnel. C'est le
même tableau que tout à l'heure.
Mme Dupuis: Oui, mais, là, je reprends la même
méthode, si vous voulez, que lorsque j'ai contesté les chiffres
du début. Le budget de 1991-1992 était de 18 754 000 $, mais, si
je regarde le budget réel, je veux dire ce qu'on a
dépensé, c'était 11 834 000 $...
M. Dutil: C'est-à-dire que...
Mme Dupuis: ...pour 1992-1993, et le budget de 1993-1994 est de
11 700 000 $...
M. Dutil: Oui, mais on ne parle pas de la même
année, là, on parle de 1991-1992 et de 1992-1993. Il y a trois
années. Ce n'est pas le réel, là. Regardez les titres en
haut, ce n'est pas «dépenses réelles
projetées», c'est «budget 1992-1993», au centre, et
à droite c'est «budget 1991-1992».
Mme Dupuis: Mais, moi, ce que j'aimerais comparer, c'est les
budgets de 1992-1993 avec ceux de 1993-1994, parce que ça s'est fait
cette année, ça.
M. Dutil: En partie.
Mme Dupuis: En partie. Donc, ça ne baisse pas, là.
Ça baisse peut-être de 100 000 $, à peine.
M. Dutil: Oui. Les fonds ont été
créés, les deux fonds dont on parle, le 1er avril 1992, donc au
début de l'année financière de l'année
passée.
Mme Dupuis: C'est ça. Donc, c'est sur le budget de
1992-1993.
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Et on voit un chiffre de 11 834 000 $ pour 1992-1993,
et ça ne baisse pratiquement pas pour 1993-1994, 100 000 $, à peu
près.
M. Dutil: Non. Les transferts ont été faits en
cours d'année.
Mme Dupuis: Tandis que, quand on regarde dans les fonds
spéciaux, là, ça augmente de 26 %.
(Consultation)
M. Dutil: Ce que je vous suggère... Parce qu'il y a une
conciliation à faire, et je vois que les années ne semblent pas
correspondre; c'est ce que vous me soulevez. Vous dites: S'il y avait 18 754
000 $...
Mme Dupuis: Ça, c'est 1991-1992, ça. M. Dutil:
Oui, en 1991-1992. Mme Dupuis: Oubliez 1991-1992.
M. Dutil: D'accord, ça baisse en 1992-1993. Ça
baisse considérablement. Puisque ça baissait en 1992-1993,
pourquoi ça augmente en 1993-1994 dans les fonds spéciaux? C'est
ça, votre question?
Mme Dupuis: Bien, en fait, il n'y a pas de baisse. Si je compare
les deux années, si je compare les fonds spéciaux... Bon. Prenons
le fonctionnement du personnel pour Approvisionnements et Services, le budget
de 1992-1993, 11 834 000$. On s'entend? Le budget de 1993-1994, 11736 000$.
Donc, on a 100 000 $ de différence pour les mêmes années.
Si je vais dans les fonds spéciaux, pour les mêmes années,
1992-1993, j'ai 19 590 000 $ et, pour 1993-1994, les mêmes années
que Approvisionnements et Services, j'ai 26 000 000 $; j'ai une augmentation de
26 %. J'aurais dû, bon, à quelques chiffres près, retrouver
les mêmes baisses dans Approvisionnements et Services. (11 h 50)
M. Dutil: O.K. Je vous propose de vous concilier ces deux
chiffres-là sur une feuille et de donner à la commission les
explications, parce que je pense que, techniquement, on va perdre beaucoup de
temps là-dessus, là, sur les transferts. 11 y a eu des transferts
en cours d'année. Il y a eu des choses qui se sont passées en
cours d'année: le Service aérien, etc., et on va vous donner
exactement le...
Mme Dupuis: Bon. Parce que, si je vois, à la même
page, la deuxième ligne, Fonctionnement-Autres dépenses,
là, il y a une différence. Voyez-vous, pour Approvisionnements et
Services, le budget de 1992-1993 est de 55 500 000 $, à peu près,
et pour 1993-1994 il est de 36 500 000 $ et quelques poussières,
là. Donc, j'ai tout de suite, là, une marge importante, ce que je
ne retrouve pas au niveau du fonctionnement du personnel.
M. Dutil: C'est-à-dire que je dois vous rappeler que les
dépenses probables et vous me l'avez souligné tout
à l'heure les dépenses probables de cette année ne
sont pas aussi élevées que ça.
Mme Dupuis: Est-ce qu'on pourrait me fournir des explications? Et
la même chose pour les coûts des biens et services.
M. Dutil: Excusez-moi. Non, c'est moi qui suis dans l'erreur,
vous avez raison, là. Ce sont les frais d'affranchissement qui sont la
différence, ici. Il y 18 777 000$ là-dessus.
Mme Dupuis: Les frais de... Les...
M. Dutil: Les frais d'affranchissement. Aupara-
vant, nous donnions les frais d'affranchissement.
Une voix: Le ministère avait des crédits pour
payer.
M. Dutil: Oui, on avait des crédits en
conséquence.
Une voix: Maintenant, on facture les ministères.
Mme Dupuis: C'est ce qui fait... Avant, vous le donniez;
là, vous le faites payer?
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Et, ça, ça change les chiffres
où, là, si on veut se comprendre, là? C'est-à-dire,
à Fonctionnement-Autres dépenses, là?
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: C'est ce qui fait une baisse aussi... Bon.
M. Dutil: Regardez, là. Regardez, là... Mme
Dupuis: Ça veut dire que si...
M. Dutil: Auparavant, étant donné qu'on donnait les
timbres, ils nous étaient donnés dans notre budget. Il fallait
les payer, nous autres, les timbres. Donc, ils faisaient...
Mme Dupuis: Oui, ça, ça va.
M. Dutil: ...partie de notre budget. Ils ne font plus partie de
notre budget.
Mme Dupuis: d'accord, mais ça ne me donne pas, quand
même, l'explication pour le personnel et l'augmentation pour les fonds
spéciaux, l'augmentation de 28 % au niveau des coûts de biens et
services parce que, eux, ils n'ont pas à payer de timbres,
là, hein; on n'a pas ce problème-là et au niveau
des traitements et avantages sociaux du personnel.
M. Dutil: Oui. Qu'est...
Mme Dupuis: Tu sais, si on perd le...
M. Dutil: Qu'est-ce que ça aurait dû changer? Une
diminution du personnel, à votre point de vue, là?
Mme Dupuis: C'est que l'augmentation aurait dû être
moins importante si ce n'était qu'un transfert de personnel. On parlait
de vases communicants. Les augmentations que je retrouve aux fonds
spéciaux, j'aurais dû les trouver en baisse, en diminution aux
Approvi- sionnements et Services, à moins qu'il n'y ait d'autre
personnel qui ait été pris d'autres ministères, et on m'a
dit que non, tantôt.
M. Dutil: Alors, je maintiens ma proposition de vous concilier
ça sur une feuille bien particulière au niveau du transfert des
rémunérations, ce qui s'est exactement passé, en termes de
rémunération, au cours des trois dernières années,
et la contrepartie dans chacun des fonds spéciaux, pour qu'on se
comprenne.
Mme Dupuis: Oui...
M. Dutil: Je pense que, pour que vous ayez...
Mme Dupuis: ...et pour les deux éléments, hein. On
se comprend bien?
M. Dutil: Oui, pour l'élément Fonctionnement...
Mme Dupuis: Pour Traitements et avantages sociaux et pour, aussi,
Coût des biens et services fournis et autres dépenses de
fonctionnement, là.
M. Dutil: Oui, d'accord.
Le Président (M. Camden): Si je comprends bien, M. le
ministre, vous allez transmettre ce document au secrétariat de la
commission?
M. Dutil: Absolument.
Le Président (M. Camden): On vous remercie. Alors, Mme la
députée...
M. Dutil: Alors, l'objectif on se comprend bien
c'est de concilier les chiffres au moment du transfert, quant aux traitements
et quant aux dépenses de fonctionnement. C'est beau.
Le Président (M. Camden): Mme la députée.
Transfert de crédits à certains
programmes
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. J'ai une question qui
concerne la Société immobilière du Québec,
là. Je ne suis pas l'ordre, parce que je vois le temps qui
s'écoule à une vitesse qui dépasse l'entendement un peu,
là. La réduction des crédits alloués à la
SIQ par rapport à ceux de 1992-1993 est moins dramatique qu'elle ne le
paraît, là aussi, car elle est reliée un peu au contexte
particulier sévissant l'an dernier, qui prévoyait, bien
sûr, une augmentation de 18 000 000 $ des provisions servant à
couvrir certaines dépenses récurrentes reliées aux
différents projets. Et si on va, là, à la page 105 des
renseignements particuliers, ça indique qu'en 1992-1993 il y a eu des
dépenses de 30 700 000 $ qui ont été comptabilisées
à l'un ou l'autre des ministères ou organismes visés par
ces transferts de crédits. Il y a...
M. Dutil: À la page 105.
Mme Dupuis: ...à la page 105 des renseignements
particuliers.
M. Dutil: Votre chiffre, 30 000 000 $, où est-il?
Mme Dupuis: Dans le bas de la page. Tout de suite en dessous,
écrit fin, en dessous du tableau: «Ce programme contient deux
provisions qui permettent des transferts de crédits à d'autres
programmes. En 1992-1993, des dépenses de 30 700 000 $ ont
été comptabilisées à l'un ou l'autre des
ministères ou organismes visés par ces transferts de
crédits.» Ce que j'aimerais savoir, M. le Président, c'est:
Est-ce qu'on pourrait avoir une ventilation de ça, à savoir, ces
30 700 000 $, où ils sont allés, dans quels organismes? Est-ce
qu'ils sont allés à la SIQ, est-ce qu'ils sont allés dans
des ministères? Où sont-ils passés, et quel contrôle
on a pu avoir dessus? C'est tout de même un montant important,
là.
M. Dutil: D'accord. Me permettez-vous, M. le Président, de
donner la parole à M. Gagnon, Michel Gagnon, qui est maintenant
directeur des achats, qui était responsable de la question des
immobilisations au niveau du ministère des Approvisionnements et
Services?
M. Gagnon (Michel): O.K. Ce qu'il faudrait comprendre, c'est le
fonctionnement du programme 2. C'est de l'argent qui est mis à la
disposition du ministère des Approvisionnements et Services pour payer
les changements, les augmentations de loyer, soit de loyer de base ou de loyer
d'aménagement que les ministères auront à payer dans
l'année qui s'en vient, dans l'année courante. Autrement dit, un
ministère qui déménage peut voir son loyer augmenter, soit
parce qu'il a plus de pieds carrés, ou que le loyer coûte plus
cher, ou qu'il y a eu des frais d'aménagement, construction de bureaux,
et tout ça, qu'il devra payer. Au lieu de donner l'argent au
ministère au début de l'année parce qu'il y a un projet
qui s'en vient, étant donné qu'on ne sait pas quand le projet va
être terminé et combien il va exactement coûter, l'argent
est au ministère des Approvisionnements et Services qui en fait le
transfert au ministère une fois que la SIQ a réellement
livré les locaux et que, là, on sait exactement combien ça
va coûter de plus par mois au ministère. Et aussitôt qu'on a
ces chiffres-là... Et si le projet était livré au mois de
septembre, bon, de septembre à aller jusqu'au 31 mars prochain, le
ministère aura besoin de tant d'argent, et là on fait le
transfert immédiatement de cet argent-là. Donc, dans le courant
de l'année, on fait trois ou quatre transferts vers les
ministères.
Ce qui se passait voilà plusieurs années, c'est que
l'argent était donné au début de l'année au
ministère et, si le projet était livré trois mois plus
tard, le ministère avait des sommes additionnelles dans son budget, et
c'était difficile de recouvrer ces montants-là. Maintenant,
l'argent n'est transféré que lorsque le ministère en a
réellement besoin, et on ne lui transfère que le montant qu'il a.
Donc, quand on regarde les C.T. de transfert, ça peut inclure 30
ministères dans une année et, l'année suivante, ça
va être d'autres ministères. Ce qu'il faut comprendre, c'est que
ça n'a rien à voir avec le coût de construction du projet.
C'est toujours le coût de loyer, soit le loyer de base, soit le loyer
d'aménagement que le ministère aura à payer pour
l'année qui s'en vient.
Mme Dupuis: Mais pour 1992-1993... Là, je ne parle pas de
crédits, là, mais les chiffres donnent des dépenses qui
ont été faites, de 30 700 000 $. Est-ce que vous pouvez nous
fournir ça ventilé? C'est allé à quels
ministères, et pourquoi?
M. Gagnon: C'est disponible. Une voix: Oui.
Mme Dupuis: C'est parce que ça serait intéressant
de savoir quels ministères, lorsqu'il y a des surplus, comme ça,
à quels ministères ça va, et pourquoi, à quel
effet? Est-ce qu'ils ont déménagé...
M. Gagnon: Ce n'est pas des surplus, là. Il faut
comprendre.
M. Dutil: En fait, là, il n'y a pas de...
Mme Dupuis: Ce n'est pas des surplus, là, mais ces 30 000
000 $ d'Approvisionnements et Services qui vont dans d'autres
ministères, qui sont injectés, si vous voulez, dans d'autres
ministères, là, est-ce qu'on pourrait savoir...
M. Dutil: Absolument.
Mme Dupuis: ...quels ministères, et pourquoi?
M. Dutil: Oui. On ne peut pas vous le donner
immédiatement, mais on peut faire la ventilation de ce qui s'est
passé l'année dernière. Oui, d'accord.
Mme Dupuis: C'est ça. Les dépenses ventilées
de ces 30 700 000 $.
M. Dutil: Oui. Alors, ça, il n'y a pas de problème
à le fournir, en rappelant que l'objectif était de ne pas donner
aux ministères plus que leurs besoins étant donné qu'il
n'y avait qu'une portion d'année qui était couverte par le
budget. Alors que, si on le donnait en début d'année pour toute
l'année, bien, comme le disait M. Gagnon, le problème,
c'était de les transformer en non-crédits ou en crédits
périmés. On souhaitait parfois les dépenser à
d'autres fins que celles-là.
Mme Dupuis: Maintenant, est-ce que vous pouvez nous donner les
chiffres ou les crédits de 1993-1994 qui vont avoir sensiblement la
même fonction, au cas où il y
aurait des déménagements ou...
M. Dutil: Oui. On n'a pas encore la décision du Conseil du
trésor là-dessus.
Une voix: La programmation...
Mme Dupuis: II reste l'approbation du Conseil du
trésor.
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Mais vous avez le montant que vous voulez faire
approuver. (12 heures)
M. Dutil: Bien, c'est-à-dire que nous, au ministère
des Approvisionnements et Services, on doit travailler avec les
ministères en fonction de leurs besoins. Nous, ce qu'on veut, c'est
obtenir suffisamment d'argent pour ce qui va être autorisé et va
être fait. On ne donne pas plus que ce que les ministères vont
recevoir dans l'année, sinon... Donc, il y a une analyse fine qui est
faite en fonction des échéanciers pour ne pas, nous, donner plus
que ce dont les ministères ont besoin.
Mme Dupuis: Donc, ce montant-là qu'on met en
réserve pour répondre aux demandes des ministères, ce
n'est pas déposé là au début, là. Oui?
M. Dutil: Si c'est le montant que l'on prévoit
dépenser qui vous importe, c'est 27 400 000 $, mais on n'a pas la liste
des projets, si c'est votre deuxième question.
Mme Dupuis: O.K. Vous gardez en réserve, pour 1993-1994,27
000 000$...
M. Dutil: C'est ça.
Mme Dupuis: ...pour répondre à ces
demandes-là, si vous voulez.
M. Dutil: Exactement; 27 400 000 $ que vous retrouvez aux
crédits, programme 2.
Mme Dupuis: Dans l'ensemble, si on veut bien comprendre la
dynamique, les crédits qui sont périmés, est-ce qu'ils
vont là automatiquement ou si ça n'a rien à voir...
M. Dutil: Les crédits périmés...
Mme Dupuis: ...lorsqu'il y a des crédits
périmés?
M. Dutil: ...s'en vont... Quand le ministre des Finances
dépose, à tous les trois mois... À la fin de
l'année, il y a une partie qui est venue en crédits
périmés, et c'est des dépenses qui ne sont tout simplement
pas faites, qui viennent en soustraction des dépenses totales.
Mme Dupuis: Et, donc, ce n'est pas comme les crédits
périmés; ils ne vont pas dans cette banque, si vous voulez, pour
répondre aux autres ministères. C'est un autre calcul,
complètement. Les crédits périmés s'en vont dans le
fonds consolidé.
M. Dutil: Exactement. Nouvelle réglementation d'octroi
de contrats
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. Je passerais à
un autre dossier, qui est complètement différent, les
réglementations générales en matière d'octroi de
contrats, ces règlements qui sont prévus pour être
effectifs ou apparaître au printemps. Ça a été
publié, M. le Président, le 21 octobre dernier et, effectivement,
il y a des effets positifs dont, entre autres, un très important
concernant les 2400 fournisseurs qui ne feront plus partie du fichier central.
Effectivement aussi, ils auront, ces 2400 fournisseurs, si vous voulez, une
meilleure chance je pense que c'est incontestable d'obtenir des
contrats, car, dès que les montants dépassent 25 000 $, ils
doivent aller en... Ils n'y étaient pas tenus, avant; c'était 100
000 $; maintenant, à 25 000 $, ils sont obligés d'aller en appel
d'offres, ce qui, je pense, peut avantager plus de fournisseurs, et tous les
autres ministères et organismes autres que le ministère des
Approvisionnements et Services devront procéder par appel d'offres
public. Ça aussi, je trouve ça intéressant, quoique dans
les faits ce n'est pas toujours comme ça que ça se fait. Souvent,
on invoque l'urgence et on ne va pas toujours en appel d'offres. Cependant, je
dois admettre qu'il y a un côté positif. cependant, il y a un
petit côté que je trouve un petit peu pervers, si vous voulez, le
côté négatif, si vous voulez, de cette réforme au
niveau de la réglementation. c'est que ça décentralise et
ça envoie, si vous voulez, ou ça permet aux régions
d'ouvrir des fichiers il n'y aura pas de fichiers à ce
moment-là, mais d'attribuer des contrats en région sans
passer par le fichier central. on se comprend bien? c'est ça? c'est
certain que des petits fournisseurs auront beaucoup plus avantage à
aller chercher des contrats, et que tout devra se faire par appel d'offres.
cependant, comment contrôler les contrats qui vont s'accorder en
région, alors que c'est déjà très difficile... et
je disais au ministre que le ministre peut contrôler son ministère
jusqu'à un certain point, mais il n'a pas de contrôle sur les
dépenses et les attributions de contrats des autres ministères
à l'intérieur du gouvernement. comment exercer un contrôle
adéquat sur tous ces contrats qui vont s'attribuer? et ça
totalise 35 %, je pense, de la somme totale des contrats. vous n'avez pas un
petit peu de crainte que ça ne favorise le patronage régional de
façon quasiment institutionalisée en l'espace de quelques
années?
Et on décentralise, oui. On dit que ça va aider le
développement régional, oui. Mais, d'autre part, on perd tout le
contrôle et on est en train de favoriser ce n'est peut-être
pas là l'intention du ministre, et c'est pourquoi je le lui signale
de façon systématique le
patronage, puisqu'on n'a plus aucun contrôle sur 35 % des contrats
qui devaient, de toute la masse des contrats... Parce que, là, il y a
seulement 500 à 600 fabricants, par exemple, de 70
spécialités, qui vont se regrouper au fichier central, et,
ça, ça totalise à peu près 65 % des achats
gouvernementaux. Donc, les autres 35 %, qui sont tout de même... Je n'ai
pas comptabilisé la masse totale que ça pouvait faire en termes
de dollars, mais c'est sûrement un montant assez important. Est-ce que le
ministre peut tenter d'apaiser cette inquiétude de l'Opposition, que
nous avons par cette réforme, les côtés négatifs de
cette réforme?
M. Dutil: Oui. Alors, un premier point, ce n'était pas une
publication, c'était une prépublication. La publication n'est pas
encore faite. Elle sera faite bientôt. Nous avons recueilli des
commentaires. Nous avons apporté certaines modifications avant
publication, et ce sera fait après l'adoption du projet de loi que nous
avons déposé récemment. Le premier point.
Le deuxième point. Cette réglementation-là s'est
faite en consultation avec les ministères et des représentants
des fournisseurs, parce qu'on avait également une foule de
problèmes avec les fournisseurs justifiés. Quand je parle de
représentants de fournisseurs, je ne parle pas de fournisseurs en
particulier, je parle véritablement de gens qui sont
délégués par l'ensemble des fournisseurs, d'associations,
donc, pour nous faire part des problèmes qu'ils voyaient dans
l'équité de l'attribution des contrats. Et je pense que, si
quelqu'un avait eu à se plaindre de cette méthodologie-là
que nous envisageons d'adopter, ça aurait été les premiers
à le faire, bien sûr, les fournisseurs et leurs
représentants voulant qu'il y ait la plus grande équité
possible dans la distribution des contrats.
Quant au fait qu'il y a 2400 personnes de moins dans le fichier, je
tiens à rappeler que c'est un fichier de biens. Ce n'est pas le fichier
des services, et surtout pas le fichier des services sans prix. On sait que les
controverses viennent habituellement du fichier que l'on appelle Rosalie. Ce
n'est pas lui. Ce n'est pas celui qui est en cause ici. Rosalie s'occupe de
transmettre des noms aux ministères quant à des services
professionnels où, malheureusement, on n'a pas de prix pour faire la
comparaison entre l'un et l'autre et on ne peut pas aller, donc, en
soumissions.
Pour revenir à cette question-là, nous avons haussé
le seuil, effectivement, de 10 000 $ à 25 000 $. La raison en est une
relativement simple: l'Accord intergouvernemental prévoit que, sous les
25 000 $, nous ne sommes pas tenus de procéder de la même
façon qu'au-dessus de 25 000 $. Au-dessus de 25 000 $, nous sommes tenus
d'accepter comme soumissionnaires les fournisseurs de l'ensemble canadien, des
autres provinces. Donc, les fournisseurs peuvent s'inscrire même s'ils
viennent d'une autre province. Ils peuvent donner leur prix et essayer
d'obtenir les contrats dans ce cas-là. Ça, c'est une autre
question. On pourrait y revenir s'il y a des points d'interrogation
là-dessus.
Pour parler, maintenant, de la question que soule- vait Mme la
députée de Verchères concernant la discrétion au
niveau des contrats régionaux qui passent de 10 000 $ à 25 000 $,
je tiens à rappeler que la règle prévoit qu'entre 1000 $
et 25 000 $ on doit inviter 3 fournisseurs. On ne peut pas donner le contrat
à un fournisseur. On doit inviter 3 fournisseurs, et on demande des prix
à ces 3 fournisseurs-là qui se qualifient parce que, si on
les invite, c'est parce qu'on admet qu'ils ont la compétence pour faire
le travail et le contrat est donné au plus bas soumissionnaire.
Alors, si on a des travaux ménagers, par exemple, à faire dans un
endroit, et que c'est plus de 1000 $, évidemment, 3 fournisseurs sont
invités. Trois fournisseurs peuvent soumettre leur offre et l'un d'eux
est retenu en fonction des critères, puisque ce n'est pas un service
sans prix, en fonction de critères objectifs. (12 h 10) donc, pour les
biens, c'est la même procédure, la même façon de
faire. il y aura 3 fournisseurs, et ils devront soumettre des prix. donc, il y
a une mesure, là, objective, qui existe. si la question demeure: oui,
mais ce n'est que 3 fournisseurs sur, peut-être, beaucoup plus de
fournisseurs que ça qui seront exclus parce qu'ils ne sont pas
invités, je comprends que cette problématique-là puisse
exister mais, en général, ce sont de très petits contrats
qui ne justifient pas d'aller en soumissions publiques, à cause des
coûts mêmes de la soumission publique et de l'analyse qu'il faudra
en faire. les fournisseurs eux-mêmes, dans les comités conjoints,
comprennent très bien qu'on ne peut pas aller en soumissions publiques
pour des contrats d'aussi petite envergure. ils se refuseraient, eux, à
préparer des soumissions publiques à grands coûts et
à se retrouver 15, 20 ou 25 soumissionnaires pour un petit contrat, avec
4 % des chances de l'obtenir à chaque fois, donc avec un coût
exorbitant de préparation de soumissions pour eux par rapport aux
bénéfices s'ils obtiennent le contrat qu'ils auraient.
(Consultation)
Mme Dupuis: Donc, ça veut dire qu'entre 10 000 $ et 25 000
$ c'est sur invitation.
M. Dutil: Entre 1000 $ et 25 000 $.
Mme Dupuis: Entre 1000 $ et 25 000 $, c'est sur invitation.
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Après, passé, pour les 25 000 $ et
plus, est-ce que ça doit se faire sur appel d'offres?
M. Dutil: Pour la majorité, oui, sur appel d'offres public
ou sur invitation au fichier de ceux qui sont inscrits à ce
moment-là. Je vous précise ça parce que, habituellement,
au fichier des biens, on a l'ensemble des fournisseurs. Quand on achète
des biens manufacturés, on sait qu'il n'y a pas 252 fournisseurs
potentiels. Ils
sont tous inscrits au fichier. Ils sont invités à le
faire, puis ils ne sont pas refusés. Donc, la liste est sortie et
l'offre leur est envoyée pour qu'ils puissent tous soumissionner.
Mme Dupuis: Mais, là, ils ne seront plus inscrits au
fichier central, ceux-là.
M. Dutil: Les...
Mme Dupuis: Pour les 25 000 $ et plus, là.
M. Dutil: Et plus? Oui...
Mme Dupuis: Et plus.
M. Dutil: ...on garde un fichier.
Mme Dupuis: Pour les 25 000 $ et moins, pardon.
M. Dutil: Non, pour les...
Mme Dupuis: Entre les 10 000 $ et les 25 000 $, où vont
s'inscrire ces gens-là? Dans la région?
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Parce qu'on décentralise. On se comprend
bien?
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: bon. quel contrôle on a là-dessus?
comment ils vont s'inscrire? ça veut dire que si quelqu'un veut fournir
au gouvernement, ici, ou aux ministères directement, il peut fournir
dans les régions aussi. on a 14 ou 16 régions au québec.
est-ce qu'il devra s'inscrire dans les 16 régions? est-ce qu'il devra
suivre les journaux des 16 régions? comment, de façon
concrète, de façon pratique, ça va se faire, puisqu'on
n'est pas tenu, à aller jusqu'à 25 000 $, d'aller en appel
d'offres? c'est là ma crainte, moi. c'est qu'il s'installe une
espèce de petit patronage régional mais, en bout de ligne, c'est
35 % des contrats gouvernementaux sur lesquels on n'a plus aucun
contrôle, m. le président.
M. Dutil: parlons en dollars, là. il ne faut pas parler en
nombre de contrats. ce sont de petits contrats, ce ne sont pas les gros
contrats. ça représente 45 000 000 $ sur 300 000 000 $,
c'est-à-dire à peu près 15 %. donc, est-ce que le besoin
de transparence, que j'admets le plus possible, en général,
n'aurait pas pour effet de diminuer l'efficacité et d'augmenter nos
coûts? je vous donne un exemple qu'on vient de me citer. quand, à
saint-hyacinthe, on veut acheter du foin pour le mapaq, pour le
ministère de l'agriculture, qui en a besoin là-bas, auparavant,
il était obligé de venir dans notre système demander des
noms puis d'aller en appel auprès de tous ces gens-là alors que,
maintenant, il peut le faire directement en région, donc avec un
coût administratif moindre. Et il peut n'inviter que trois
soumissionnaires, mais il peut en inviter davantage également. Moi, je
suis convaincu que tous ceux qui désirent vendre du foin au MAPAQ
à Saint-Hyacinthe et qui désirent se faire inviter s'organisent
pour être invités en disant qu'ils sont disponibles pour vendre du
foin puis qu'ils voudraient bien pouvoir le faire eux autres même. Alors,
c'est ce genre de petit contrat là où c'est, à mon point
de vue, sur le plan de l'efficacité, extrêmement difficile d'avoir
un processus lourd.
Mme Dupuis: D'accord, oui, vous dites: Ça allège,
ici, le fichier central, mais si on avait une réglementation très
sévère et que ça ne se donne pas de gré à
gré, que ce soit très clair, les politiques, et très
simple aussi pour qu'on puisse s'assurer qu'on a un contrôle... Parce
que, là, ma crainte, c'est qu'on ouvre la porte; et il n'y a rien qui
nous dit que, l'année prochaine ou dans deux ans, ou
éventuellement, on ne passera pas de 10000 $ à 25 000 $, de 25
000 $ à 50 000 $...
M. Dutil: Le montant...
Mme Dupuis: ...sous le couvert de vouloir favoriser le
développement régional.
M. Dutil: ...de 25 000 $, je tiens à le
répéter, est un chiffre qui a été mis en fonction
de l'Accord intergouvernemental. C'est au-dessus de ce seuil-là qu'on
doit aller, de façon ouverte, à l'ensemble canadien. C'est pour
ça qu'on a choisi les 25 000 $.
Maintenant, il n'y a pas de possibilité, si on veut garder cette
même harmonisation entre l'Accord intergouvernemental et le seuil, que
ça monte à 50 000 $, parce qu'il est prévu dans l'Accord
intergouvernemental que ce chiffre est indexé au coût de la vie.
Il ne peut pas augmenter plus vite que le coût de la vie. Donc, s'il y a
2,5 % d'inflation l'année prochaine, bien, il y aura 625 $ de plus
d'ajoutés aux 25 000 $; ce sera 25 625 $ et, nous, on ajustera notre
seuil à 25 625 $. Au fil des années, évidemment, le
chiffre augmentera en valeur absolue mais pas en valeur de dollars constants;
en dollars constants, ce sera toujours le même chiffre. Alors, cette
crainte-là, je pense qu'elle est bien circonscrite. Il y a
intérêt à harmoniser les deux systèmes pour des
raisons administratives et de simplification. Et, quel que soit le gouvernement
en place, je ne pense pas qu'on mette en doute le besoin d'harmonisation entre
les processus d'achat à ce niveau-là.
Cette question du seuil étant réglée, je
répète qu'il n'y a pas d'achats de gré à gré
au-dessus de 1000 $. Personne ne peut aller acheter au-dessus de 1000 $
directement chez quelqu'un et négocier ça de gré à
gré. 11 doit le faire par invitation auprès de 3 fournisseurs et
choisir celui qui est le meilleur, le plus bas soumissionnaire. la seule
question qui reste en suspens, c'est: est-ce que 3 fournisseurs, c'est un
minimum suffisant dans la région? est-ce qu'on peut profiter de
ça pour exclure des gens qui auraient aimé être inclus dans
l'invitation?
En tout cas, moi, je peux vous dire que, s'il y a des gens qui veulent
être invités et qui ne le sont pas, j'ai l'impression que les
plaintes vont venir vite. Il n'y a pas intérêt, parce que les
fournisseurs sont toujours aux aguets quel que soit le contrat et essaient
d'obtenir leur chance de concourir à des contrats. S'ils ont
manifesté leur intention d'être invités à un contrat
et qu'ils sont capables de le faire et qu'on ne les invite pas, j'ai bien
l'impression que ça va revenir vite, Mme la députée de
Verchères, M. le Président, et qu'on va voir, au niveau du
ministère, pourquoi il n'y a pas eu d'invitation auprès de ces
fournisseurs-là.
Mme Dupuis: Je me sentirais un petit peu plus en
sécurité s'il y avait un meilleur contrôle sur les contrats
qui se donnent de gré à gré, si c'était simplement
exceptionnel, quand il y a vraiment urgence, parce que, lorsque les contrats se
donnent de gré à gré, on invoque toujours l'urgence.
Est-ce qu'il y a réelle urgence? Souvent, c'est un prétexte pour
donner de gré à gré. Et, ça, si c'était
très, très clair et que ce soit pratiquement impossible que
ça devienne des exceptions une réelle urgence, là
je pense qu'on pourrait s'assurer d'un meilleur contrôle, à
ce moment-là. C'est simplement un commentaire pour terminer cette
discussion.
L'Accord intergouvernemental sur les marchés
publics
Et dans les quelques minutes qu'il nous reste, les 10 minutes qu'il nous
reste à moins qu'on ne continue; on s'en reparlera tantôt
je passerais tout de suite à l'Accord intergouvernemental
puisque, justement, la limite de 25 000 $, ça ressort et ça vient
des ententes intergouvernementales. Cet Accord qui a été conclu
entre les ministres du Commerce intérieur des différentes
provinces et du fédéral le 1er avril 1992 vise à
libéraliser les marchés gouvernementaux des biens de 25 000 $ et
plus, comme on l'a dit tantôt. Pour le moment, cet Accord n'affecte pas
le secteur des services, des contrats et des constructions, ni celui des
technologies de l'information ça veut dire l'informatique
du moins jusqu'au 1er janvier 1996 pour ce qui est de l'informatique. C'est
ça?
M. Dutil: C'est ça.
Mme Dupuis: Une exception générale existe aussi
jusqu'au 1er avril 1994 et touche les appels d'offres aux fins de
développement économique, si mes renseignements sont bons. Les
termes «secteur public» sont précis dans un sens, je trouve,
restrictif et excluent spécifiquement le secteur parapublic, le
réseau de santé, les affaires sociales, l'éducation, le
péripublic aussi, les sociétés d'État, dont,
évidemment, Hydro-Québec, qui, pour le moment, est
définitivement exclue de l'application de cette entente. (12 h 20)
Cependant, le 18 mars dernier, le gouvernement s'entendait sur un
processus de négociation global qui devrait débuter le 1er juin
1993 sous peu, donc et en venait à la conclusion d'une
entente générale au plus tard au mois de juin 1994. Ces
négociations globales viseraient à éliminer les obstacles
à la libre circulation des biens et des personnes mais aussi des
services et des capitaux. Dans ces prochaines négociations, M. le
Président, cependant, on visera à étendre l'application de
l'entente de façon à exclure les marchés des secteurs
public et parapublic. Ça veut dire que, si l'entente se signe, les
secteurs public et parapublic devront être intégrés
à cette entente. De même, on s'engage à créer et
à mettre en oeuvre un mécanisme efficace de règlement des
différends. Ça va? Aux dernières nouvelles, plus d'un an
après la mise en vigueur de l'Accord, on ne connaît toujours pas,
du moins officiellement, les principaux impacts de cet accord pour les
entreprises québécoises. On ne sait pas si ça inclura les
secteurs public, parapublic, et tout, et quel impact, négatif ou
positif, ça aura sur nos entreprises québécoises, et
peut-être même sur nos PME qui sont particulièrement en
difficulté. Y a-t-il plus d'entreprises ontariennes qui ont
décroché des contrats, ou vice versa? C'est toutes des questions,
je pense, qu'on est en droit de se poser, et personne ne semble avoir de
réponses pour le moment. C'est un peu inquiétant, surtout quand
on sait que ça touche un marché de 375 000 000 $, nos biens et
services, ici. Donc, la première question que je poserais au ministre:
Le ministre est-il optimiste quant aux bénéfices que les
entreprises québécoises pourraient en retirer? On avait
déjà effleuré le sujet au niveau des crédits,
là. Est-ce qu'il est optimiste qu'il y aura un impact positif pour nos
entreprises québécoises?
M. Dutil: M. le Président, moi, je suis un homme
optimiste, là. Je dois vous dire que, en général, quand
des accords se passent, j'espère le mieux et j'espère que les
choses se passeront de la meilleure façon. Évidemment, il ne
s'agit pas d'être naïf non plus; je ne dis pas qu'il n'y a pas de
difficultés d'application. Nous avons mentionné que notre
système à nous, qui est beaucoup plus centralisé, nous
apparaît beaucoup plus transparent aussi pour que les autres puissent
vérifier si, nous, nous appliquons les termes de l'Accord ou non. Nous
nous interrogeons à savoir si les autres gouvernements dont le
système est moins centralisé... Par exemple, en Ontario, on
achète ministère par ministère, et on achète
à partir d'un fichier de fournisseurs où peuvent s'inscrire les
fournisseurs québécois; nous nous interrogeons si ces
fournisseurs québécois peuvent véritablement vendre d'une
façon équitable au gouvernement de l'Ontario.
Alors, quant à l'application comme telle de cet Accord, de
l'Accord qui est signé actuellement, je conviens qu'il est
prématuré de tirer des conclusions. On regarde. Selon notre
information actuelle, il y aurait très peu de contrats qui seraient
allés à des fournisseurs ontariens; on parle de 3 contrats, on
parle de 100 000 $ depuis le début de l'application de l'Accord il y a
un an. Donc, c'est extrêmement marginal, c'est extrêmement peu. On
n'est pas en mesure, toutefois, de pouvoir vérifier si des fournisseurs
québécois, eux, ont obtenu
des contrats du gouvernement ontarien. En principe, règle
générale, si tout le monde a appliqué les règles du
jeu d'une façon correcte, il y a des avantages, pour les gouvernements
qui achètent sur un marché plus global, d'obtenir de meilleurs
prix et une qualité de services et de biens qui est meilleure; le
service s'entend sur la livraison, évidemment, et non pas sur la
question des services qui ne sont pas encore négociés. Oui, il y
a probablement intérêt pour les gouvernements eux-mêmes
à avoir un plus grand nombre de fournisseurs et à ne pas
être limités, parfois, à un seul ou 2 fournisseurs. Quand
tu limites le nombre de fournisseurs dans ta province... Évidemment, le
Québec est assez grand, mais les petites provinces ont sans doute
davantage intérêt à élargir leurs
possibilités d'obtenir des fournisseurs. Ça, c'est au niveau du
gouvernement.
Au niveau des fournisseurs eux-mêmes, on sait que
l'élargissement des marchés a pour effet d'entraîner,
habituellement, une spécialisation accrue dans chacune de ces
usines-là, donc des gains de productivité. Quand vous produisez
davantage du même bien, au lieu de produire une multitude de biens
différents, vous êtes en mesure, la plupart du temps, de produire
ce bien très spécifique à un meilleur coût, et donc
de le vendre éventuellement, le cas échéant, par l'effet
de la concurrence, à un meilleur prix aux gouvernements et de faire des
affaires plus spécialisées, d'être sur le marché
international, donc, en pouvant obtenir des contrats gouvernementaux, donc
augmenter votre chiffre d'affaires dans une section bien spécifique,
améliorer votre entreprise.
Pour ce qui est de la négociation des autres secteurs, qu'elle
s'entreprenne maintenant, je pense que c'est sain. Que l'on n'ait pas encore
toutes les conclusions, tous les impacts de ce qui se passe au niveau de
l'Accord actuel, c'est un fait. Il faudra donc être prudent. La
négociation va se poursuivre. On parle comme objectif du 1er juin 1994.
Moi, je pense que, en pratique, si on ne peut pas mesurer les impacts de
l'Accord actuel, ce devrait avoir pour effet de retarder la date
d'échéance. Que l'on se donne un objectif du 1er juin 1994, je
trouve ça sain. On se donne une échéance, on essaie de
travailler en fonction de cette échéance-là, mais, en
pratique, il faudra, pour que cette échéance-là soit
atteinte sûrement, que l'impact sur l'Accord actuel soit connu, que l'on
puisse s'assurer que tous les fournisseurs sont traités
équitablement d'une province à l'autre. Nous sommes prêts
à traiter équitablement les fournisseurs des autres provinces; il
faut que les fournisseurs du Québec soient traités
équitablement dans les autres provinces également.
Alors, c'est cet impact-là qui reste à mesurer. Il y aura
des discussions pour les autres aspects qu'on a soulevés tout à
l'heure. Je pense que Mme la députée de Verchères a dit
que la négociation prévoyait l'exclusion du parapublic. On
prévoit d'inclure, éventuellement, le parapublic. Le but, c'est
d'augmenter la perspective de l'Accord, non seulement au niveau des services,
non seulement au niveau de la construction mais également au niveau du
secteur parapublic, ce qui aurait pour effet, si on en arrive à
ça, de faire passer un accord qui est relativement mineur quand on
regarde l'ensemble des biens et des services qui peuvent être
achetés. ça représente 3 %. on parle de 300 000 000 $,
là, sur quelque chose qui peut aller à tout près de 10 000
000 000 $ ou 12 000 000 000 $. donc, c'est un accord relativement petit. on
expérimente donc de façon sécuritaire, à un niveau
acceptable, à mon point de vue.
Pour ce qui est de l'optimisme d'ici à deux ans, ça
dépendra de la bonne foi et de la bonne volonté de chacun des
gouvernements. Je pense qu'il y a du travail à faire encore pour
s'assurer que tout se déroule équitablement partout.
Mme Dupuis: M. le Président, M. le ministre est
sûrement au courant de ce qu'on a vu hier aux nouvelles à
Radio-Canada, avec l'attitude du Nouveau-Brunswick face au Québec; sa
décision officielle, c'est de déclencher une guerre commerciale
à l'égard du Québec. Qu'est-ce qu'en pense le ministre? Et
est-ce que le ministre peut nous assurer qu'on ne sera pas
pénalisé et que ça ne déclenchera pas une guerre?
Si le Nouveau-Brunswick commence avec le Québec, qu'est-ce qui peut se
passer aussi si l'Ontario fait la même chose? Imaginez qu'est-ce qui peut
se passer économiquement pour le Québec.
M. Dutil: quant on parle de guerre, il faut bien savoir qu'avant
l'accord intergouvernemental les gouvernements des provinces achetaient dans
leur province, point, à la ligne. c'était comme ça que
ça se passait. on se rappelle que, nous, on avait une politique de
préférence d'achat qui donnait un avantage de 10 % aux
entreprises québécoises, même en haut de 25 000 $, et qui
avait pour effet, dans un marché compétitif, à toutes fins
pratiques, d'exclure les fournisseurs des autres provinces. et, si ma
mémoire est fidèle, pour ce qui est du problème qui est
soulevé par le nouveau-brunswick, la problématique est issue du
domaine de la construction, initialement. ils ont décidé, comme
représailles, de mettre en cause l'accord intergouvernemental intervenu
actuellement sur les biens. mais ça vient du problème de la
construction. on sait que les travailleurs québécois ont le droit
d'aller travailler dans le domaine de la construction au nouveau-brunswick ou
ailleurs au canada, mais vous savez très bien que les travailleurs du
reste du canada n'ont pas le droit de venir travailler au québec dans le
domaine de la construction. on a des travailleurs au québec qui n'ont
même pas le droit de travailler dans le domaine de la construction parce
qu'ils n'ont pas leur carte, parce qu'ils n'ont pas ce qui est prévu par
la loi.
Alors, que le Nouveau-Brunswick réagisse de cette
façon-là en voulant inclure également l'Accord parce
qu'ils sont insatisfaits de la non-réciprocité au niveau de la
construction, c'est certainement un problème. Et je pense que si on
était dans leur situation on regarderait sans doute les choses d'un
autre oeil. Je crois qu'on accepterait difficilement que les travailleurs
d'autres provinces puissent venir travailler chez nous dans la construction
alors que les nôtres ne pourraient
pas aller ailleurs. Et c'est ce qui est soulevé par eux, puis je
ne pense pas que ce soit un faux problème. C'est un problème
réel. (12 h 30)
Mme Dupuis: C'est parce qu'ils ont affirmé dans le
reportage qu'au niveau des approvisionnements et services on ne leur donnait
pas la pleine réciprocité. Est-ce que vous êtes en mesure
d'infirmer ou de confirmer?
M. Dutil: Nous, à notre...
Mme Dupuis: Parce que ça va toucher les approvisionnements
et services, hein?
M. Dutil: À notre point de vue, ils ont la pleine
réciprocité quant aux approvisionnements et services
gouvernementaux au niveau des achats gouvernementaux et non pas parapublics.
Alors, évidemment, le parapu-blic est beaucoup plus important que les
achats gouvernementaux.
Mme Dupuis: Je ne...
Le Président (M. Camden): Mme la députée de
Verchères, s'il vous plaît, seulement un instant.
Considérant qu'il est actuellement 12 h 30 et que le mandat de la
commission est à l'effet d'aller jusqu'à 12 h 30, ça
nécessiterait, évidemment, pour poursuivre nos travaux et assumer
le mandat qui nous a été confié, d'étendre nos
travaux jusqu'à 13 h 15. Et, par le fait même, c'est donc à
13 h 10 que nous procéderions à l'adoption des crédits
proprement dits.
M. Dutil: M. le Président...
Le Président (M. Camden): Juste un instant, M. le ministre
a soulevé...
M. Dutil: Je ne voudrais pas influencer indûment la
commission, mais je veux juste mentionner que nous serions prêts à
poursuivre jusqu'à 13 h 15 plutôt que de revenir cet
après-midi. Étant donné le budget que nous avons et les
importantes compressions que nous avons, je voudrais que ces
personnes-là, derrière moi, aillent travailler cet
après-midi pour continuer à diminuer les coûts de la
Société immobilière et du ministère des
Approvisionnements et Services.
M. Gautrin: C'est-à-dire qu'on terminerait, à ce
moment-là...
Le Président (M. Camden): On terminerait à 13 h 15
ou...
Mme Dupuis: M. le Président, j'appuie la proposition du
ministre pour une question d'efficacité aussi. On pourrait permettre aux
gens du ministère d'aller travailler cet après-midi si on...
Une voix: Nous aussi. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: On s'entend bien, à ce moment-là, que
ce serait à 13 h 15 et on ne reviendrait pas cet après-midi.
C'est ça?
Le Président (M. Camden): Exactement.
M. Gautrin: Oui. Alors, d'une manière très
exceptionnelle, je donnerai mon consentement, quoique je suis en
général très rigide sur le repas. Pour fonctionner d'une
manière efficace, il faut manger à heure fixe; c'est le
début de la santé. Pour un cas exceptionnel, je donnerai mon
consentement, M. le Président.
Mme Dupuis: Est-ce qu'on doit...
M. Dutil: M. le Président, est-ce que que je pourrais
demander une suspension de deux minutes? Et je suis prêt à
accorder les deux minutes supplémentaires à la fin, si
nécessaire.
Le Président (M. Camden): Est-ce qu'il y a
consentement?
Mme Dupuis: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Oui? Alors, M. le ministre, une
suspension de... Je vois qu'il y a une réserve de la part d'un
collègue, mais enfin, suspension de deux minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 33)
(Reprise à 12 h 36)
Le Président (M. Camden): La commission reprend ses
travaux. Je pense que Mme la députée de Verchères a
d'autres questions à formuler au ministre.
Mme Dupuis: Oui. Pour continuer dans la même veine
puisqu'on parle de l'accord interprovincial, on sait qu'en principe la
conclusion de cet accord pourrait sonner le glas des politiques d'achat chez
nous dans les différentes provinces. Et on sait qu'en juin 1992 le
Mouvement Desjardins avait amorcé tout un programme de sensibilisation
sous le thème Qualité-Québec, dont il est très
fier, d'ailleurs; on le voit sur les pintes de lait, on le voit un petit peu
partout. Tout ça pour sensibiliser la population à dire: Achetez
des produits québécois. Est-ce qu'il y a un danger, là,
avec l'Accord? Il n'y aurait pas danger réel qu'avec cet Accord c'en
soit fini des politiques d'achat chez nous?
M. Dutil: Écoutez, je ne veux pas lancer un débat
ici, M. le Président, mais, pour moi, acheter chez nous, c'est acheter
au Canada aussi. Je ne pense pas qu'on puisse dire honnêtement qu'on ne
protège pas notre marché en faisant un accord intergouvernemental
pour l'achat canadien. Nous sommes une économie intégrée.
Nos travailleurs de la construction peuvent aller travailler en Ontario
facilement, dans le domaine de la construction en Alberta; on le sait, on l'a
vu durant le boum, et vice versa. Il y a donc des échanges
intercanadiens qui sont très importants et qui ont été
enrichissants, à mon avis, pour le passé. Aller travailler aux
États-Unis, pour un travailleur, c'est, à toutes fins pratiques,
impossible. Donc, nous sommes beaucoup plus intégrés sur le plan
canadien. Et, quand on parle d'acheter chez nous, je ne pense pas qu'on puisse
dire qu'il est inconvenant d'acheter canadien plutôt que d'acheter des
pays extérieurs pour le développement de l'économie de
l'ensemble canadien.
Le Président (M. Camden): D'ailleurs, M. le ministre, vous
qui êtes un Beauceron, vous savez fort bien que Desjardins est
actionnaire dans une confiserie en Beauce et que, d'ailleurs, ils souhaitent la
vendre aux Américains pour pouvoir, évidemment, investir aux
États-Unis chez Drake. Ça doit être un nouveau
modèle de Qualité-Québec, «made in USA».
Mme Dupuis: Merci.
Le Président (M. Camden): Excusez, madame. J'ai fait une
petite digression, là, mais je vous rappellerai simplement que
Desjardins, ses camions Secur de transport, c'est généralement
des Mercedes. Ce n'est pas fait ici, ni au Canada, ni aux États-Unis,
mais c'est des camions allemands. D'ailleurs, probablement qu'ils les aimaient
tellement que le président a eu pendant un moment une Mercedes
fabriquée en Allemagne. Il a changé ça pour une Cadillac
faite aux États-Unis. J'aurais cru qu'il aurait pu opter pour une
Hyundai et faire un «stretch» avec, mais ça n'a pas
été le cas.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): C'était une petite
digression du président.
Mme Dupuis: M. le Président, je pense que, bon, ça
peut être un faux-fuyant de dire: Oui, mais, acheter au Canada, c'est
acheter au Québec aussi. Où ça s'arrête? Où
on tire la ligne? Je vais vous donner la situation inverse. Par exemple, dans
un comté ou dans une région, même dans deux villes
séparées par une rivière seulement, dans le même
comté, une a sa politique d'achat dans sa ville et, l'autre, la
politique d'achat dans sa ville. Ça, c'est à la limite de dire,
même, que ça peut aller jusqu'à l'achat dans sa rue ou dans
son quartier. Je pense que quelque part entre ça et le fait de dire que,
parce qu'il y a une entente Mexique, États-Unis et Canada, acheter aux
États-Unis et acheter au Mexique, c'est acheter au Québec,
là, je pense qu'il faut tirer la ligne quelque part. Sur ce
point-là, je pense qu'on ne partage pas du tout le même point de
vue. Pour moi, acheter à Terre-Neuve ou acheter en Colombie-Britannique
ou acheter au Nouveau-Brunswick, ce n'est pas acheter au Québec. Je
regrette.
Et, jusqu'à présentement, à l'heure où on se
parle, le ministre des Approvisionnements et Services est ministre des
Approvisionnements et Services du gouvernement du Québec. C'est de
là toutes les batailles on ne le redira pas et de
là notre option, M. le Président. Mais où on tire la
ligne, et qu'est-ce qu'on fait avec ça? Il n'y a pas de danger que toute
cette promotion, cette sensibilisation d'acheter nos produits
québécois fabriqués par nos fabricants
québécois, que ce soit en matière d'agriculture ou quel
que soit le domaine, ce soit la fin de ce beau programme qui a
été mis sur pied par les caisses Desjardins? (12 h 40)
Et, d'ailleurs, j'ai eu l'occasion d'en parler au ministre qu'on devrait
établir des politiques, vraiment, d'achat chez nous, tout en respectant
nos ententes. Mais il y aurait lieu d'améliorer. J'ai déjà
eu l'occasion de parler au ministre du cas des ambulances, par exemple, qui
sont des ambulances américaines. Il y aurait lieu de resserrer les
critères et d'avoir un meilleur contrôle, là aussi, sur nos
politiques d'achat chez nous, et comment... Même, ce n'est pas
respecté ici. Je vous donne l'exemple des ambulances: on sait
très bien que les ambulances du Québec sont payées par le
gouvernement, que la personne peut aller acheter son ambulance aux
États-Unis et revenir avec, et on lui donne le chèque, alors que
ça serait si facile de dire: On te donne ton ambulance, mais tu vas
l'acheter chez un fabricant québécois qui remplit les normes
canadiennes, qui rencontre les critères des ambulances canadiennes.
J'aimerais que le ministre nous fasse part de ses... Mais, sérieusement,
là, sans penser qu'acheter en Colombie-Britannique ou, tu sais, en
Alberta, là, c'est acheter chez nous.
M. Dutil: Non, non. Alors, M. le Président, d'abord, je ne
sais pas à quelle ville réfère Mme la
députée de Verchères concernant l'obligation qu'ils se
font par règlement municipal d'acheter dans leur ville, mais c'est
illégal. Ils n'ont pas le droit. Et n'importe quel fournisseur peut
contester, au-dessus d'un certain seuil qui, je pense, est de 25 000 $, un
critère comme ça. Ils ont normalement le droit de soumissionner.
Ça devrait être des soumissions publiques. Ça fait
longtemps que c'est comme ça, là, ce n'est pas nouveau. Ça
devrait être des soumissions publiques au-dessus d'un certain seuil. Si
je me rappelle bien, il était de 25 000 $ lorsque j'étais maire,
mais il a pu être changé; je n'ai pas suivi la chose. Et la
municipalité est tenue de donner le contrat au plus bas soumissionnaire
conforme. Ça règle cette première question là.
Où on tire la ligne? La ligne, on l'a tirée à 25
000 $, indexé, pour l'instant. En bas de 25 000 $, ça peut
être acheté chez nous, ça peut même être
régiona-
lise et, en haut de 25 000 $, ça doit être acheté
auprès de celui qui offre le meilleur produit, c'est-à-dire le
prix le plus bas pour un produit conforme, au Canada.
Je ne prétends pas qu'acheter à Terre-Neuve ou en
Colombie-Britannique c'est acheter au Québec, et ce n'est pas ça
que j'ai dit. J'ai dit qu'il était intéressant, quand on parle
d'achat chez nous, d'envisager qu'il y ait un grand marché, en autant
qu'il y ait réciprocité. Si nous étions les dindons de la
farce, c'est-à-dire que, nous, nous acceptions d'acheter à
l'extérieur et que les autres n'acceptent pas d'acheter chez nous, bien,
là, ce ne serait pas la même question. Mais, globalement, il y a
intérêt, si la partie se joue de bonne foi et d'une façon
que les Anglais appellent fair-play qui se traduit très mal en
français, je ne sais pas pourquoi, mais qui se dit comme ça
à ce moment-là, il y a intérêt, globalement,
pour l'ensemble de l'économie, à ce qu'il y ait des
échanges commerciaux, même au niveau des achats gouvernementaux.
Et ce n'est que ça que je dis.
Quant à la politique que l'on appelle la politique Desjardins,
que vous souleviez tout à l'heure, ce n'est pas une politique, c'est une
incitation à l'achat chez nous. On sensibilise les gens aux bienfaits,
au niveau de la création d'emplois, d'acheter chez nous, mais on ne les
oblige pas à le faire. Et les consommateurs ont la liberté de
choisir de créer des emplois chez nous en acceptant, parfois, de payer
un petit peu plus cher ou en acceptant d'acheter une qualité un petit
peu supérieure parce que, en général, nos produits
sont parfois de qualité supérieure, bien qu'un peu plus chers
au lieu de ne regarder que le prix. Je pense que c'est une
sensibilisation qui est intéressante, qui est importante, mais on n'en a
pas fait une obligation.
Et quant à des exemples d'achat chez nous, il faut être
extrêmement prudent de ce côté-là quand on sait qu'on
a des compagnies qui vendent beaucoup à l'extérieur et dont on
est très fier. Quand Bombardier fait des métros dans le monde
entier, quand nos compagnies d'ingénieurs font de l'ingénierie
dans le monde entier, quand on... Je soulignais tout à l'heure les
petits gâteaux Vachon et les confiseries qui se vendent aux
États-Unis et un peu partout à l'extérieur du
Québec; on en est très fier, mais il faut bien comprendre que, la
contrepartie de ça, c'est qu'on accepte d'acheter ailleurs, à
l'occasion, quand on estime que le produit qui est fabriqué ailleurs...
Et ça peut arriver; on n'a pas le monopole de la vérité et
de la compétence. Qu'on puisse acheter ailleurs, nous aussi.
Mme Dupuis: Oui, je veux bien croire au fair-play du gouvernement
fédéral, mais il reste que la démonstration est à
faire, hein. Quand on sait qu'il y a à peu près 17 % des achats
du fédéral qui se font au Québec... Des achats du
fédéral, il y en a 17 % qui se font au Québec puis 56 %
qui se font en Ontario; on s'en reparlera, du fair-play, hein. Alors, c'est
ça, là. Moi, j'ai des doutes là-dessus et je pense que...
Est-ce que le ministre n'a pas un petit peu des craintes devant cette
réalité qu'on dénonce? On dit: Oui, mais espérez le
fair-play. Est-ce qu'on l'a déjà eu? Est-ce qu'une fois on a un
exemple de fair-play avec le fédéral et le Québec? Il n'y
en a pas. Alors, ça devient plus qu'inquiétant, là. Est-ce
que, au niveau des négociations, on va être capable de s'assurer
que le gouvernement fédéral commence par acheter de façon
fair-play, de façon équitable pour prendre un mot
français dans chacune de ses provinces? 56 % en Ontario et 17 %
ici, c'est complètement disproportionné. Alors, c'est
inquiétant, et on a raison de s'inquiéter un peu, là.
Est-ce qu'avec cet accord on peut nous assurer qu'il y aura un changement de
mentalité de la part du fédéral? Ce n'est pas
évident. Alors, quelle assurance nous avons, là? Est-ce que le
ministre fait entièrement confiance à ce
système-là?
M. Dutil: Non, absolument pas. D'ailleurs, je l'ai dit tout
à l'heure, M. le Président. Il nous reste une demi-heure, et
là on s'est éloigné pas mal de nos crédits.
Probablement qu'on pourrait passer plusieurs heures sur cette
question-là. Il faut que les règles du jeu soient claires. Il
faut que la possibilité de vérification existe pour que l'on
puisse estimer que nous sommes traités équitablement. Le
désarmement exige le désarmement voulant dire enlever les
politiques d'achat de chacune des provinces pour que tout le monde puisse jouer
la partie de la concurrence véritable dans l'ensemble canadien
que l'on puisse vérifier si les autres appliquent l'Accord
intergouvernemental.
J'ai mentionné que nous nous interrogions particulièrement
au niveau de la procédure de l'Ontario. L'Ontario, on le sait, est le
principal fournisseur potentiel des gouvernements canadiens. C'est la plus
grosse province, c'est la plus peuplée, c'est la plus
industrialisée. Alors, ils sont donc susceptibles d'être ceux qui
soumissionneraient le plus souvent dans le cas d'une ouverture globale des
marchés publics. Donc, il faut d'abord s'assurer qu'à tout le
moins le plus gros partenaire soit celui qui joue fair-play, qui joue les
règles de jeu de façon adéquate.
On sait qu'actuellement, en Ontario, les achats ne sont pas aussi
centralisés que les nôtres. Premier point de difficulté. On
sait qu'ils fonctionnent, non pas toujours par soumission publique mais d'une
autre façon qui est prévue dans l'Accord, qui est correcte
on ne la rejette pas qui est d'avoir un fichier de fournisseurs
où peuvent s'inscrire les Québécois. Là où
on s'interroge, c'est: Est-ce que les Québécois ont la même
chance d'obtenir les contrats, même s'ils sont inscrits dans le fichier
des fournisseurs? Ça ne nous donne pas cette garantie-là. On veut
donc pouvoir le vérifier, comme eux peuvent vérifier notre
façon de procéder ici. Tant et aussi longtemps qu'on ne pourra
pas faire cette vérification-là, nous n'aurons pas la
naïveté de croire que tout se passe pour le mieux dans le meilleur
des mondes. Nous n'aurons pas cette naïveté-là. Et c'est un
des points qui devra être en discussion: comment peut-on vérifier
qu'ils appliquent partout au Canada l'Accord de la même façon que,
nous, nous l'appliquons? Et, tant et aussi longtemps que nous n'aurons pas
cette certitude-là, nous resterons sur nos gardes.
Mme Dupuis: Le ministre Tremblay n'était pas censé
nous fournir une étude d'impact à cet égard,
prochainement?
M. Dutil: Oui. Il est un peu tôt pour l'avoir, parce que
l'Accord actuel est jeune dans son application. Je vous ai mentionné,
d'ailleurs, que nous estimions qu'il y a à peu près trois
contrats, pour 100 000 $, qui sont allés en Ontario; comme impact
initial, ça nous apparaît, pour l'instant, relativement mineur.
Mais il y a à compléter ce travail d'impact, et il devra
être complété, à mon point de vue, avant qu'un autre
accord, qui élargit celui-ci, ne soit signé, ne soit convenu.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Je vous remercie, M. le Président. J'aurais
d'abord une remarque à faire sur un document. J'imagine que c'est une
erreur qui vient de vos services, mais je pense qu'il est important de la
corriger. Dans ce document que vous avez déposé, qui
était: «Étude des crédits - Demandes de l'Opposition
officielle», il y a un tableau qui est: «Programme 1 -
Approvisionnements et Services. Nombre et répartition du personnel
féminin, des personnes handicapées et des communautés
culturelles». Dans ce tableau, bien que vous mettiez en légende
les communautés culturelles, vous semblez grouper, sous le symbole
«communautés culturelles», les anglophones et les
autochtones. Je pense qu'il y a là une erreur grave que, je suis
sûr, vous connaissant, vous ne voulez absolument pas avoir commise. Mais
d'identifier la vitalité de la communauté anglophone et la part
qu'elle joue actuellement au développement du Québec avec les
communautés culturelles est une erreur qui vous a passé au-dessus
sans que vous ayez eu la chance de la vérifier, j'imagine. Non?
M. Dutil: Non.
M. Gautrin: Alors, je ne comprends pas. Vous allez m'expliquer,
à ce moment-là, pourquoi. Si je lis la définition de
«communauté culturelle», on voit: «Minorité
visible ou de langue maternelle autre que le français et
l'anglais». Pourquoi, à ce moment-là, la communauté
anglophone est identifiée comme une communauté culturelle?
M. Dutil: C'est-à-dire que, dans le tableau, à ce
que je vois, là... Ah! Vous voulez dire parce qu'on les a
regroupées?
M. Gautrin: Vous les avez regroupées ensemble...
M. Dutil: Oui.
M. Gautrin: ...sous le même symbole, et je pense que c'est
une erreur, à ce moment-là. (12 h 50)
M. Dutil: On peut les distinguer, à mon avis. À
droite, c'est cette distinction-là qui est faite, là. Je me
trompe peut-être.
M. Gautrin: Non, mais, sur le tableau synthétique,
voyez-vous, que vous avez fait... À mon sens, il est assez insultant, si
vous me permettez, pour la communauté anglophone et les
communautés autochtones, d'avoir fait ce mélange dans un ensemble
de communautés culturelles. Et je pense qu'il n'est aucunement de votre
intention de l'avoir fait. Et je pourrais vous signaler que, dans l'avenir, je
souhaiterais que ça ne soit pas identifié de cette
manière-là.
M. Dutil: D'accord. Alors, avec nos excuses, il s'agit d'enlever
le titre, là, pour... Mais ce qu'on...
M. Gautrin: Le titre, et que, réellement, vous identifiiez
la participation des gens. Ce sont des petits irritants qui, des fois je
comprends bien, vous connaissant, que ce n'étaient pas vos intentions
mais qui restent et qui peuvent être pris par d'aucuns et qui
peuvent soulever des problèmes. Je dirais une...
M. Dutil: Je vous signale toutefois que, en dessous, on avait
fait la distinction, là, de ces communautés culturelles.
M. Gautrin: Oui. Et je comprends bien aussi que vous avez pris la
peine de donner la définition de «communauté
culturelle» de manière à éviter qu'on ne se
perde.
J'avais une question à vous poser, quand même, sur le
fonds. On va revenir sur le personnel du Fonds du courrier. Toujours sur le
nombre de personnes, les effectifs autorisés, vous avez dit que vous
aviez diminué le ramassage du courrier de manière à
être plus efficace et à diminuer le coût. Pourtant, vous
augmentez les effectifs autorisés du Fonds du courrier, qui vont passer
de 121... Je comprends que vous l'avez réduit depuis 1988-1989, mais en
1992-1993 vous aviez obtenu un objectif intéressant de 121 et de 19
occasionnels pour 140 équivalents temps plein, je crois. Là, vous
passez à 129 réguliers et 13 occasionnels pour 142. Alors, est-ce
que vous êtes en train de changer les occasionnels pour des
réguliers? Est-ce que c'est la politique que vous suivez dans les fonds
actuellement? Et vous augmentez actuellement le nombre de personnes dans le
Fonds du courrier. Je suis à la dernière page, sur les personnes
du Fonds du courrier, sur les augmentations.
(Consultation)
M. Dutil: Alors, il y a deux questions, là, si je
comprends bien?
M. Gautrin: C'est le transfert. Il y a deux questions.
M. Dutil: Oui.
M. Gautrin: II y a le transfert d'occasionnels en
réguliers, d'une part...
M. Dutil: Puis il y a la répartition.
M. Gautrin: ...et, d'autre part, augmentation du nombre
global.
M. Dutil: Bien, entendons-nous sur l'augmentation du nombre
global. On parle...
M. Gautrin: de deux. c'est mineur, je suis d'accord avec vous.
c'est moins que 1 %.
M. Dutil: Oui. Alors, on parle de...
M. Gautrin: Non, enfin, un peu plus que 1 %.
M. Dutil: On parle de deux. C'est une proposition, comme vous le
voyez, là, sur la remarque 2, qui est faite au Conseil du trésor
actuellement, qui n'est pas encore autorisée. Ce que l'on souhaite,
c'est obtenir le nombre d'effectifs réguliers pour l'ensemble de
l'année, qui feraient que les effectifs réguliers comblent la
partie des creux et que les effectifs occasionnels viennent s'ajouter lorsqu'on
a des surplus de besoins. Alors, ce qu'on essaie de cibler, c'est exactement le
besoin de personnel permanent, même dans la période la moins
active, le reste étant comblé par les occasionnels. Donc, on
pense qu'un meilleur équilibre serait atteint par 129, 13 plutôt
que 121, 19.
M. Gautrin: Avec deux de plus, quand même, malgré
tout. Est-ce qu'il y a eu augmentation du nombre de lettres, de courrier
ou...
M. Dutil: Deux de plus...
M. Gautrin: Je sais que ce n'est pas beaucoup, mais...
M. Dutil: ...alors que c'était trois de moins en...
M. Gautrin: Oui, c'est ça. M. Dutil: ...1991.
M. Gautrin: C'était un bon effort. Il ne faut pas
renverser les tendances.
M. Dutil: Alors, je vous garantis que, s'il n'y a pas
d'augmentation au niveau du courrier, messagerie, je veux m'assurer que le
nombre d'employés ne sera pas supérieur à ce qu'il
était.
M. Gautrin: Je vous remercie, M. le ministre.
Le Président (M. Camden): Mme la députée de
Verchères.
Société immobilière du
Québec
Mme Dupuis: J'aurais, pour les dernières minutes qui
restent, des questions à poser à M. Vachon, si monsieur voulait
bien s'avancer; ça concerne la Société immobilière
du Québec. C'est des questions d'ordre plus général. Dans
le dossier précis du Centre des congrès de Québec,
là, on sait très bien que c'est le projet Trizec qui a
été favorisé, et on sait que c'est M. Marc-Yvan
Côté qui en était le défenseur presque
attitré et qui a remporté la palme. Par ailleurs, le marchandage
qui a été à la base de cette transaction de la ville de
Québec ne ferait pas en sorte, par exemple, qu'on annoncerait
incessamment le projet de construction d'un siège social du MENVIQ
à la place Saint-Roch? Est-ce que la SIQ a été mise au
courant de ce «deal»? Et je vais poser mes deux questions tout de
suite: A-t-elle dessiné les plans de ce projet pour le MENVIQ à
la place Saint-Roch? Est-ce que les plans sont dessinés? Est-ce que
c'est avancé, ça?
M. Dutil: Alors, il y a des remarques très politiques dans
la question de Mme la députée de Verchères, mais,
évidemment, je vais demander à M. Vachon de s'occuper des
questions sur l'aspect administratif, et je m'occuperai des questions
politiques tantôt.
M. Vachon: M. le Président, concernant le Centre des
congrès, j'aurais quand même une petite correction à
apporter par rapport à ce que Mme la députée de
Verchères a dit. Ce n'est pas le projet de Trizec qui a
été retenu, c'est un projet sur le site de Place Québec.
Parce que, si on fait un petit peu d'historique, il y a eu différents
projets qui ont été proposés pour le Centre des
congrès de Québec, dont un au «G», dont celui qui a
été proposé par Trizec et un autre qui chevauchait le
boulevard Saint-Cyrille dans le temps, le boulevard René-Lévesque
aujourd'hui. Le projet qui a été retenu, finalement, c'est un
projet qui n'est ni l'un ni l'autre de ces projets particuliers. C'est un
projet qui répond à un programme de besoins qui a
été développé pour les besoins du Centre des
congrès de Québec, dont chacune de ces propositions-là a
été évaluée. Et, finalement, on est arrivé
à une proposition de compromis, que je pourrais appeler, mais qui
était d'identifier le site le plus propice pour réaliser le
programme qui avait été retenu. Alors, c'est un projet qui se
réalise sur le site de Place Québec, mais ce n'est pas un projet
qui est réalisé par Trizec. Je pense que c'était important
de...
M. Dutil: Je rappelle qu'il y avait une proposition qui avait
été faite avec la ville de Québec. S'ils voulaient aller
au projet qu'ils avaient au complexe «G», il y avait une
évaluation qui avait été faite, où ça
coûtait 30 000 000 $ de plus. Ils ont initialement contesté ces
chiffres-là, mais les chiffres ont été raffinés
avec eux, et ils en sont arrivés à la conclusion, effectivement,
qu'il y avait un coût supérieur à aller au complexe
«G», qu'ils ne voulaient pas assumer mais qu'ils admettaient
être réel et qui était un peu inférieur, je pense...
M. Vachon,
quand vous avez discuté avec la ville de Québec, ils ont
admis que le «G» coûtait plus cher de tant de millions.
J'aimerais savoir le niveau.
M. Vachon: En fait, nous, nous avions fait une évaluation
différentielle de 30 000 000 $. Sur la base de l'évaluation
municipale, la ville ne pouvait pas contester ce montant-là, parce que
c'étaient des chiffres qui venaient de l'évaluation municipale.
Ce que la ville offrait en compensation, c'étaient des
propriétés qui, elles aussi, avaient une évaluation
municipale à la hausse. Alors, finalement, ce que, nous, nous estimions
à 30 000 000 $, la ville l'estimait à 22 000 000 $.
Mme Dupuis: Est-ce que vous êtes au courant, par exemple,
du projet qui serait annoncé sous peu, le projet du MENVIQ à la
place Saint-Roch? Et est-ce qu'il y a des plans à cet effet? Est-ce que
vous êtes en mesure d'infirmer ou d'affirmer ou...
M. Vachon: Oui, je suis en mesure... En fait, le projet de
regroupement du ministère de l'Environnement, qu'on a à
l'étude, quand même, depuis plus que quelques mois... Ça
fait quand même plus qu'une année que le besoin a
été identifié et qu'on est à la recherche de la
solution. Il y a différentes solutions qui ont été
envisagées et, effectivement, il y a un terrain, présentement,
qui est la propriété de la ville de Québec, dans le
quartier Saint-Roch, qu'on appelait la Grande Place, qui nous est offert pour
développer ce projet-là. Nous sommes présentement à
compléter le programme de construction, parce que le programme des
besoins, lui, a été établi; nous sommes
présentement à compléter le programme de construction et
le programme architectural, volumétrique et tous les documents qui vont
nous être nécessaires pour être capables de faire un appel
d'offres public pour identifier le promoteur d'une construction qui servirait
à la centralisation du ministère de l'Environnement.
Mme Dupuis: Dans un autre ordre, là, est-ce que vous
êtes au courant, par exemple, comment va fonctionner le processus
d'octroi de contrats pour la construction du Centre des congrès?
M. Vachon: La construction du Centre des congrès va
procéder... Les professionnels ont été... On a franchi
l'étape... Selon la réglementation gouvernementale à 100%,
en réalité, c'est que les professionnels sont
sélectionnés par offre de candidatures par invitation publique.
Il y a une offre de candidatures, un comité de sélection.
Même chose pour la gérance de la construction. Et tous les
fournisseurs, dans chacune des spécialités, vont répondre
à des appels d'offres publics.
Mme Dupuis: Et la SIQ a bien le contrôle de ces
attributions de contrats?
M. Vachon: Oui.
(13 heures)
Mme Dupuis: Donc, les informations qui nous sont parvenues que
ça devait passer par le biais du bureau du ministre Côté,
vous êtes en mesure de me dire que ce sont de fausses rumeurs.
M. Vachon: Je ne sais pas à quelles informations vous
faites allusion, mais c'est réellement la SIQ qui agit comme
maître d'oeuvre, et la totalité des contrats vont être
octroyés par la SIQ, selon la procédure...
Mme Dupuis: Et on va suivre les règles? M. Vachon:
Oui, en totalité.
Mme Dupuis: On sait qu'il y a plusieurs organismes, M. Vachon,
qui ne passent pas par la SIQ pour louer des immeubles. Entre autres, pour n'en
nommer que quelques-uns, il y a la CSST qui loue indépendamment et ne
passe pas par la SIQ; il y a tout le réseau des affaires sociales, les
hôpitaux; il y a tout le réseau de l'Éducation, les
commissions scolaires et là on commence à parler de
nombres assez importants. Tous les organismes, sauf cinq, dont la Régie
des rentes, la Société d'habitation du Québec,
Loto-Québec et la Société des alcools du Québec,
sauf quelques-unes comme ça, tous les autres peuvent louer des espaces
dans des immeubles sans passer par la SIQ. Vous n'avez pas l'impression que la
SIQ je dénonce la même chose qu'au ministère
n'a pas un réel contrôle sur les locations? Ça ne serait
pas intéressant, par exemple, que la SIQ ait un parfait contrôle
et que ça passe tout par la SIQ, la CSST et tous ces
réseaux-là?
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Dutil: Je pense, M. le Président, que la
députée de Verchères va admettre que la question n'est
plus administrative du tout, mais elle est politique, complètement.
Alors, première remarque: la Société immobilière,
contrairement au ministère des Approvisionnements et Services, a
été créée sous le gouvernement du Parti
québécois, et c'est eux, donc, qui ont initialement
déterminé qui seraient les clients. Alors, nous sommes partis de
cet organisme-là qui existait et de la base de clientèle qui
existait à ce moment-là. Cette base de clientèle a
été légèrement élargie, mais relativement
peu modifiée par rapport à la situation initiale. Donc, si on
prétend que la Société immobilière n'a pas assez
d'emprise sur l'ensemble des organismes gouvernementaux et
paragouver-nementaux, il faut en imputer le tort aux deux gouvernements,
l'ancien et le nouveau, premièrement.
Deuxièmement, j'imagine qu'à l'époque, quand la
Société immobilière a été formée et
qu'on n'a pas inclus ces organismes-là, on ne l'a pas fait parce qu'il y
avait des organismes qui étaient considérés comme
autonomes à divers points de vue. On a soulevé la question de la
CSST. Est-ce que la CSST, qui est un organisme qui existe parce qu'il y a une
loi qui l'habilite à s'occuper de sécurité du travail et
de prévention mais dont les fonds proviennent essentiellement des
employeurs, dont
le conseil d'administration n'est pas un conseil d'administration
nommé essentiellement par le gouvernement mais dont le tiers seulement
est nommé par le gouvernement les deux autres parties, la partie
syndicale et la partie patronale paritaire sont choisies par ces
gens-là, sont des représentants de ces milieux-là
est-ce qu'on peut considérer ça de la même façon
qu'un ministère qui, lui, est directement sous l'autorité du
gouvernement, avec un ministre nommé par le gouvernement, directement en
charge et directement responsable de son administration? C'est des bonnes
questions à se poser. Moi, en tout cas, je pense que le débat est
ouvert là-dessus. Je ne cherche pas... Parce qu'on prétend
souvent qu'un ministre cherche à élargir son empire, et Mme la
députée de Verchères n'arrête pas de me reprocher de
ne pas avoir un esprit suffisamment...
Mme Dupuis: Envahisseur, ha, ha, ha!
M. Dutil: ...envahisseur. Elle trouve que mon esprit est trop
empirique et ne va pas assez vers l'empire. Alors, il y a des avantages
à centraliser, mais il y a aussi des inconvénients à
centraliser. Je ne suis pas partisan, personnellement, d'une centralisation
excessive. La raison pour laquelle j'adhère au fait que les contrats de
25 000 $ et moins sont accordés par les ministères, c'est parce
que j'estime que le bénéfice de transparence que l'on aurait
à le centraliser est complètement détruit, défait
alors qu'on peut avoir des règles relativement simples pour avoir
une transparence suffisante par la trop grande centralisation que l'on
obtient en rapatriant les montants de la première cent à 25 000
$. Ça devient trop lourd à supporter.
Et je pense qu'au niveau de la Société immobilière,
si on ajoutait, comme mandat à la Société
immobilière, les édifices paragouvernementaux dans le domaine de
l'éducation, les édifices paragouvernementaux dans le domaine de
la santé et des services sociaux, les sociétés
d'État, qu'elles soient commerciales ou qu'elles soient au niveau de
services du genre de la CSST ou de la Régie de l'assurance automobile,
et ainsi de suite, on se retrouverait vis-à-vis d'un organisme
énorme, gigantesque, qui s'appellerait la Société
immobilière et à qui on pourrait faire des reproches, parce que
j'imagine que l'efficacité s'en ressentirait. Ça deviendrait
difficile d'avoir la même efficacité avec un organisme aussi
grand.
Toutefois, je mentionne qu'on nous demande parfois notre avis, dans ces
organismes-là, étant donné notre expertise, et qu'on se
fait un devoir de le donner. On le fait au niveau du ministère des
Approvisionnements et Services; on donne des avis quand il s'agit d'octroi de
contrats importants par ces sociétés d'État. Et, par
prudence, ils font souvent appel à nos services, et au niveau des achats
pour le ministère des Approvisionnements et Services, et au niveau
immobilier pour la Société immobilière, de façon
à ce que tout se fasse dans des règles les plus transparentes
possible.
Mme Dupuis: Dans un autre ordre, est-ce qu'il y aurait
possibilité de connaître... J'ai quelques petites questions, comme
ça, d'ordre plus général; ça touche les
Approvisionnements et Services. Toute la publicité qui est faite et
qu'on peut voir sur nos camions, là, «Notre savoir-faire pour
votre satisfaction», est-ce qu'on pourrait savoir les coûts de
ça? Est-ce qu'on pourrait nous ventiler les dépenses? On l'avait
demandé dans le cahier des demandes, et on a marqué «sans
objet». Oui, mais, sans objet, là... Ce n'est peut-être pas
ventilé, mais il y a sûrement des coûts reliés
à ça. On le voit à peu près sur tous nos
camions.
M. Dutil: Non. C'est-à-dire que la raison pour laquelle
ça a été mis, «sans objet», c'est que
ça n'a pas été fait cette année. Ça date
d'au moins trois ans.
Une voix: 1991.
M. Dutil: 1991. Deux ans. C'était dans les crédits
de 1991-1992. Alors, ce que l'on a estimé, c'est que vous nous demandiez
de revenir en arrière sur des coûts antérieurs. Alors,
c'est pour ça qu'on ne vous l'a pas mis, mais je peux vous donner
certaines informations qui datent du passé: Contrats portant la
signature ministérielle, communications, en décembre 1990, 3900
$, et le graphisme du slogan, 990 $, pour 4890 $. Ce ne sont pas des
crédits de l'année dernière. C'est des crédits de
l'année...
Une voix: Précédente. M. Dutil:
...précédente.
Mme Dupuis: Mais il y a peut-être quelques petits contrats
qui avaient été accordés, à ce moment-là,
pour la conception. Mais, là, il me semble qu'on le voit d'une
façon beaucoup plus... Est-ce que ça aurait été,
par exemple... Il y avait beaucoup de contrats, lorsqu'on a fait des
engagements financiers, accordés à des graphistes. Est-ce que ce
serait une partie qui serait pour ce slogan, si vous voulez?
M. Dutil: Pas cette année. Pas cette année.
Mme Dupuis: Cette année, il n'y a rien, rien eu? Aucune
dépense additionnelle, aucun lettrage sur les camions ou...
M. Dutil: Pas de conception.
Mme Dupuis: Non. Je parle de réalisation, là. Je ne
parle pas de la conception. La conception a peut-être été
faite en 1990 et on le réalise là, maintenant, là.
M. Dutil: Bien, là, il est évident que, quand on
achète un nouveau camion, on le lettre, là si c'est
ça, votre question. C'est des décalques qui sont posés. On
achète des décalques, suite à la conception, et ils sont
posés sur les camions.
Mme Dupuis: Donc, on n'est pas en mesure de savoir, avec le
nombre de camions... Le concept, c'est une chose...
M. Dutil: Ah oui...
Mme Dupuis: Combien ça coûte...
M. Dutil: ...on peut le savoir. Je ne croyais pas que
c'était ça, le but de la question. On peut le savoir, oui. On
peut vous trouver l'information. À mon avis, c'est très minime.
C'est des décalques qu'on ajoute sur un camion acquis, mais on peut vous
trouver l'information. Combien ça coûte, un décalque? On va
vérifier ça, là. À première vue, on semble
me dire qu'un décalque coûterait moins de 100 $. On va vous
trouver le montant exact, et puis on vous le donnera à la
commission.
Mme Dupuis: Maintenant, pour les... Je pense... Je crois que...
Il reste quoi, M. le Président, une minute ou deux?
Le Président (M. Camden): Deux minutes.
Mme Dupuis: Deux minutes. C'est simplement pour. . On avait
d'autres questions qu'on aimerait déposer, si la commission le permet
bien. Ça concerne aussi encore les crédits, des commentaires sur
les demandes de renseignements généraux de l'Opposition
officielle. À propos des demandes 5, 6, 8, 9, 13, 14, on avait des
auestions à formuler. Alors, si vous voulez bien, on déposerait,
ces questions, ce document à la commission, bien sûr, s'attendant
à avoir une réponse sous peu de la part du ministère.
M. Dutil: Alors, M. le Président, moi, je suis toujours
d'accord pour répondre aux questions. Il y a évidemment des
contraintes, là. Il faut voir ce que ça implique comme recherche.
Ce que je suggère, c'est que la commission nous transmette ces
questions-là; on y répondra au meilleur de notre connaissance, et
en fonction, évidemment, de ce que ça peut impliquer comme
recherche. Et si jamais il y avait des questions auxquelles on ne peut pas
répondre, pour des raisons soit de trop grande difficulté au
niveau de la recherche ou d'autres raisons, on vous transmettra les raisons de
nos non-réponses, et la commission jugera s'il y a lieu d'aller plus
avant. (13 h 10)
Le Président (M. Camden): Est-ce que je dois comprendre,
Mme la députée de Verchères... Vous avez formulé,
vous avez énuméré un certain nombre de questions, mais en
fonction d'un ordre numérique, ou, enfin, sur un de vos documents.
Est-ce qu'il ne serait pas approprié de déposer votre document
pour...
Mme Dupuis: Mais...
Le Président (M. Camden): ...qu'on puisse... Parce que,
là, évidemment...
Mme Dupuis: Oui.
Le Président (M. Camden): ...on devrait, en principe,
présumer que le ministre les a entre les mains, mais pour le
bénéfice des membres de la commission?
Mme Dupuis: Mais c'est... Bon, si je peux donner un exemple,
c'est le document sur les demandes de l'Opposition officielle, qu'on a en main,
là, le cahier. Et, bon, un exemple: à la demande 9 portant sur
les cotisations des clubs privés, le ministre répond «sans
objet». Alors, c'est une reformulation de la demande, puisqu'on avait
répondu que c'était sans objet. Et à quelques reprises...
Par exemple, au numéro 6 portant sur les contrats de moins de 25 000 $,
des précisions sur les 47 contrats, là, qui totalisent 9120 $
à titre d'honoraires professionnels en psychologie, de même que 5
contrats, totalisant 12 000 $, à titre d'évaluation
psychométrique du personnel cadre. Bon, ce serait peut-être
intéressant de savoir quelle est la politique. Est-ce que, si un membre
du personnel du ministère a un je ne sais pas, moi
problème psychologique quelconque, ou un problème d'alcoolisme,
ou... Je ne dis pas que ce n'est pas bien de le faire, mais j'aimerais savoir
quels sont les coûts et quelle est la politique. Est-ce que, lorsqu'on a
un problème psychologique, au ministère, on nous paie les
services d'un psychologue ou d'un psychiatre, ou...
Le Président (M. Camden): Est-ce que, Mme la
députée, vous avez d'autres questions à formuler...
Mme Dupuis: Les questions...
Le Président (M. Camden): ...rapidement,
brièvement. ..
Mme Dupuis: Mais les questions...
Le Président (M. Camden): ...parce que le temps
s'envole?
Mme Dupuis: ...sont mentionnées dans le cahier des
questions. C'est simplement qu'on aimerait avoir une réponse, là,
afin d'avoir un peu plus de lumière.
Le Président (M. Camden): Mais est-ce que vous allez
déposer une photocopie de cette feuille où se retrouvaient ces
questions...
Mme Dupuis: Oui.
Le Président (M. Camden): ...à la secrétaire
de la commission.
M. Dutil: Mais... Je comprends qu'on va nous déposer les
questions même si on nous les avait déjà
déposées, ou on estime que la réponse n'est pas
complète ou satisfaisante, ou on estime que la formulation fait qu'on
n'a pas...
Le Président (M. Camden): On comprend, M. le ministre, que
vous les avez peut-être entre les mains, mais les membres de la
commission, je ne peux présumer qu'eux ont les documents entre les
mains.
M. Dutil: O.K.
Le Président (M. Camden): C'était dans ce
sens-là, et de façon à bien cerner la nature des questions
de Mme la députée. Est-ce que ça va?
Alors, évidemment, considérant l'heure, il est maintenant
le moment de procéder à l'adoption des crédits à
l'intérieur de l'enveloppe impartie qui avait été
prévue. Et je vous indique qu'en principe, selon les indications
mentionnées préalablement, ça devait se faire 10 minutes
avant la fin, et nous en sommes, bref, maintenant, à moins de 5
minutes.
Mme Dupuis: Simplement un petit commentaire: ces questions qui
sont déposées, j'aimerais qu'elles parviennent au ministre, et
que le ministre les ait en main...
Le Président (M. Camden): Vous savez... Mme Dupuis:
...pour être en mesure...
Le Président (M. Camden): ...on peut compter sur la
diligence et l'efficacité des membres de la commission, du
secrétariat de la commission.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. Adoption des
crédits
Le Président (M. Camden): Alors, est-ce que les
crédits du programme 1 du ministère des Approvisionnements et
Services sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que les
crédits du programme 2, Exécution des obligations des
ministères et organismes envers la Société
immobilière du Québec, sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que
l'ensemble des crédits budgétaires du ministère des
Approvisionnements et Services pour l'année financière 1993-1994
est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Alors,
évidemment, considérant que le mandat qui nous avait
été imparti est assumé, est-ce que, M. le ministre, mais
très brièvement, vous avez quelques mots de remerciement à
formuler, ainsi que madame, mais très brièvement?
M. Gautrin: Très...
M. Dutil: Des remerciements, M. le Président?
Le Président (M. Camden): À moins que vous n'en
ayez point.
M. Dutil: Je voudrais remercier tous les membres de la commission
pour la façon dont ça s'est passé, particulièrement
la députée de Verchères et le député de
Verdun, mais sans oublier les autres députés qui ont
été très attentifs également.
M. Gautrin: Merci.
Le Président (M. Camden): On remercie le sous-ministre.
..
M. Dutil: Et vous, pour votre présidence, M. le
Président.
Le Président (M. Camden): Ah, je vous remercie. On en
prend bonne note. Mme la députée, brièvement.
Mme Dupuis: Je veux remercier, moi aussi, les membres de cette
commission, et remercier le ministre pour sa collaboration, et exprimer un
souhait: Qu'on demande tous les deux, pour l'an prochain, aux prochains
crédits, qu'on ait quatre heures au lieu de trois heures. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Camden): Alors, évidemment, votre
souhait est enregistré, en souhaitant que les oreilles l'entendent, de
ceux qui prennent les décisions. Alors, M. le député de
Verdun, brièvement.
M. Gautrin: Bien, en terminant, je voudrais vous
féliciter, M. le ministre, pour avoir été premier dans la
ligne qui a été édictée par la loi 198.
Le Président (M. Camden): Alors, je suspends donc les
travaux de la commission du budget et de l'administration, attendant que le
mandat que le leader du gouvernement devrait mentionner cet après-midi
en Chambre... Je vous remercie.
(Fin de la séance à 13 h 15)
(Seize heures huit minutes)
Le Président (M. Camden): La commission du budget et de
l'administration est réunie afin de procéder à
l'étude des crédits budgétaires du Conseil du
trésor et des organismes relevant du ministre
délégué à l'Administration et à la Fonction
publique pour l'année financière 1993-1994.
Je rappelle l'enveloppe de temps allouée à l'étude
des crédits. Alors, une période de 4 heures est allouée
pour l'étude de l'ensemble des programmes relevant du président
du Conseil du trésor et ministre délégué à
l'Administration et à la Fonction publique, répartie de la
façon suivante: de 16 heures à 18 heures, soit 2 heures cet
après-midi, et 2 heures ce soir, de 20 heures à 22 heures, tel
que le leader l'avait mentionné en Chambre.
Organisation des travaux
Avant de passer à l'étude des crédits, est-ce que
les membres de la commission souhaiteraient me préciser le mode de
fonctionnement que vous souhaitez, soit programme par programme ou d'une
façon générale?
M. Léonard: D'une façon générale.
Le Président (M. Camden): D'une façon
générale. Est-ce qu'il y a consentement pour qu'on
procède...
M. Gautrin: Ça veut dire quoi, d'une façon
générale, M. le Président?
Le Président (M. Camden): Ça veut dire que
ça ressemble à ce matin, M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: C'est-à-dire qu'on va quand même se
partager, d'une manière équitable, le temps?
Le Président (M. Camden): Tout à fait. M.
Gautrin: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Camden): En fonction des questions qui
auront à être formulées.
M. Gautrin: Merci.
Le Président (M. Camden): Alors, M. le ministre, nous
sommes disposés à entendre vos remarques
préliminaires.
M. Johnson: Oui. Je vous remercie, M. le Prési- dent.
Est-ce qu'il y a un temps limite qui est imparti? Une voix: C'est 20
minutes habituellement.
Le Président (M. Camden): 20 minutes habituellement.
M. Johnson: D'accord. Alors, je...
M. Léonard: 20 minutes pour le ministre et 20 minutes pour
l'Opposition.
M. Gautrin: Et pour la part des partis gouvernementaux?
M. Léonard: C'est le ministre. (16 h 10)
M. Gautrin: Pas du tout.
Le Président (M. Camden): Et chacun, évidemment,
des membres de la commission peut également y aller de ses remarques
préliminaires.
M. Gautrin: Merci.
M. Léonard: 20 minutes chacun?
Le Président (M. Camden): Tel est le règlement.
M. Léonard: 20 minutes chaque membre.
Le Président (M. Camden): Oui. Mais j'indiquerai, M. le
député, que, ce matin, les membres ne se sont pas tous
prévalus de cette opportunité.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): M. le ministre, nous sommes
disposés à vous écouter.
Remarques préliminaires M. Daniel
Johnson
M. Johnson: Merci, M. le Président. Je passerai rapidement
en revue les politiques budgétaires de même que les politiques de
personnel et des relations de travail et, finalement, les politiques de
gestion. sur la politique budgétaire, je vais simplement donner un
contexte. nous connaissons, cette année, une augmentation des
crédits budgétaires de 0,9 %. si on fait exception du service de
la dette, c'est 0,4 % et, évidemment, on constate, et on l'a
déjà dit à l'assem-
blée, que, si on exclut le service de la dette et la
sécurité du revenu, les autres grands domaines de dépenses
diminuent. Il y a donc un réalignement majeur que l'évolution et
le contexte économique nous amènent à faire à
l'égard des revenus et des dépenses et, quant à nous,
évidemment, nous devons planifier l'évolution des
dépenses.
Il s'agit, de façon organisée, de poser un diagnostic sur
la situation des finances publiques, de consulter, de fixer des objectifs et de
nous donner un plan d'action. Je rappelle qu'à l'égard du
diagnostic nous en sommes rendus à un point où les services
publics sont offerts à des coûts qui dépassent la
capacité de payer des contribuables nous avons donc eu recours
trop longtemps à l'emprunt et, donc, au déficit
deuxièmement, les tendances à long terme des revenus et
dépenses ont été affectées, je le redis, par la
restructuration de l'économie, et il est impératif,
troisièmement, de corriger le déséquilibre des finances
publiques et, en conséquence, on doit nécessairement
procéder à des ajustements sérieux. C'est le diagnostic,
M. le Président, que je vous offre de partager.
Deuxièmement, nous avons procédé, cette
année, à une plus large consultation, consultation qui, sous
l'égide du dicton «Vivre selon nos moyens», s'est
déroulée en commission parlementaire. Près de 80 groupes
ont soumis des mémoires, plus de 70 ont témoigné devant
nous. Les grandes orientations que nous avons retenues, c'est,
évidemment, de réduire le déficit et de cesser
d'emprunter, de faire en sorte que le fardeau fiscal, déjà assez
lourd, ne soit pas indûment augmenté, sauf si les circonstances
l'imposent, évidemment, et, troisièmement, que la création
d'emplois demeure une préoccupation de tous les instants, ce qui
amène, finalement, le secteur public à s'adapter et à
devenir plus efficace.
Un diagnostic étant posé, certaines observations
étant faites, il s'agit de fixer des objectifs. Nous avons fixé
un objectif extrêmement contraignant: sur une période de 5 ans,
nous aurons à comprimer les dépenses publiques de plus de 7 000
000 000 $ et, pour être plus efficaces et compétitifs, sans
démanteler l'État-providence, il faut certainement nous convier
à un régime minceur. Le plan d'action, finalement, que nous avons
retenu, se retrouve dans le livre des crédits, «Renseignements
supplémentaires», que nous avons déposé à la
fin de mars. Le plan d'action comprend 5 objectifs précis, de même
qu'un réalignement de l'administration publique qui vise ni plus ni
moins qu'à réinventer les modes d'action de l'État. Nous
avons à redéfinir nos services publics. Nous avons à
maintenir une attitude d'ouverture face aux changements qui nous assaillent.
Nous avons, de façon plus concrète, en redéfinissant les
services publics, à réévaluer les interventions
gouvernementales, à recentrer leur action, à repenser nos
façons de faire et à conférer au secteur public une plus
grande souplesse de gestion. C'est, à l'égard des politiques
budgétaires, M. le Président, les tendances que nous devons
emprunter.
Au titre des politiques de personnel et des rela- tions de travail
les relations de travail sont fort beaucoup d'actualité je
veux rappeler quelques vérités dans le contexte que nous
traversons en matière de relations de travail. Moi aussi, comme
député, comme vous tous, j'ai à rencontrer des citoyens,
des travailleurs du secteur public qui, dans certains cas, m'ont
affirmé, en toute bonne foi, n'avoir pas bénéficié
d'augmentation de salaire depuis de nombreuses années. Je me suis fait
dire ça; vous aussi, sans doute, je vous vois concourir à cette
affirmation. Je vois le député de Prévost qui m'a
entretenu longuement de cet état de fait en fin de semaine
dernière. la réalité, c'est que, depuis 4 ans, depuis le
1er janvier 1989, les taux et échelles de salaire dans le secteur public
québécois ont augmenté minimalement de 19 % jusqu'à
un maximum de 28 %, depuis le 1er janvier 1989. les taux et échelles ont
été redressés de 4 % en janvier 1989, de 4 % en janvier
1990, de 5 % en janvier 1991, de 3 % en juillet 1992, alors que prenait fin un
forfait de 1 % qui était versé depuis le 30 juin 1991, et,
finalement, de 1 % au 1er avril dernier, il y a 3 semaines. ça fait un
total de 17 %, ça, plus le 1 % de forfaitaire. à travers tout
ça, il y a eu des redressements au titre de l'équité
salariale, dans les négociations de 1989, qui ont été
payés jusqu'au 30 juin 1991...
Une voix: 31 décembre.
M. Johnson: ...31 décembre 1991, qui ont atteint 10 % ou
à peu près dans les cas où les redressements ont
été les plus substantiels. Alors, des gens qui nous disent, en
toute bonne foi, que ça fait au moins 4 ans qu'ils n'ont pas eu
d'augmentation de salaire, ce n'est pas évident de quoi il s'agit,
à moins que le nombre de journées ait été
réduit, ou que le mode de travail de ces gens-là, le nombre
d'heures ait été réduit considérablement, ou qu'ils
aient décidé, ou qu'on ait organisé les règles de
travail d'une façon telle qu'il y avait moins de surtemps qu'autrefois.
Peut-être que les gens ont, pendant des années,
décidé de travailler les fins de semaine, les soirées, et
tout et tout, et qu'ils peuvent avoir décidé de mettre fin
à ce régime de travail là, et ça peut correspondre,
dans certains cas, en termes absolus, sur le T4 à la fin de
l'année, à une réduction ou à un maintien des
conditions salariales. Mais ce que je dis, c'est que les taux et
échelles ont augmenté de 17 % ou 18 % à près de 30
% depuis 4 ans.
La proposition salariale vise à maintenir les conditions de
travail, à prolonger la convention collective pour 2 ans, à
maintenir les taux et échelles pour 2 ans, et introduit la recherche,
par voie de négociation, ce que je privilégie, la recherche d'une
économie budgétaire de 177 000 000 $ correspondant à 1 %
de la masse salariale. Je redis que c'est la recherche de façons de
faire qui économiseraient 1 % de la masse salariale qui est en cause et
non pas une diminution du salaire ou de la rémunération d'une
personne prise isolément ou de quelque personne que ce soit. Il s'agit
de voir comment les établissements, les commissions scolaires, les
minis-
tères, les organismes peuvent être gérés,
afin de dégager une économie minimale de 1 % de la masse
salariale, en gérant les congés, en gérant la santé
et la sécurité, en gérant les remplacements, les
suppléances, le surtemps ou quoi que ce soit. c'est de ce
côté, notamment, qu'on peut trouver 1 % d'économies, sans
exhorter pour autant qui que ce soit, qu'il s'agisse des infirmières,
des professeurs, à travailler 1 % plus fort pour le même salaire
ou à accepter une baisse de salaire de 1 % pour travailler aussi fort
qu'aujourd'hui. ce n'est pas du tout ça qui est en cause. il se
véhicule toutes sortes d'inexactitudes, je dirais, sur la
qualité, la caractéristique de ce 1 %, que j'aimerais bien avoir
l'occasion de démolir aujourd'hui. j'essaie d'introduire une dynamique
nouvelle dans les relations de travail. si nous obtenons ce 1 %,
évidemment, on pourra discuter de toute matière que ce soit
à la négociation et on pourra, évidemment, s'entendre sur
le partage de telles économies.
Au titre de la gestion des ressources humaines, nous avons, à mon
sens, bien répondu à certains des demandes et des commentaires du
Vérificateur général qui, de façon très
précise, a souhaité des améliorations dans la
planification de la main-d'oeuvre et la mise sur place de certains
mécanismes. Disons que le rôle du Conseil du trésor en
matière de gestion des ressources humaines a été,
notamment, l'amélioration de la qualité des services aux
citoyens. L'implantation de ce programme va bon train, les ministères
répondent bien; déjà, 2 rapports de suivi ont
été effectués par l'Office des ressources humaines. (16 h
20) à l'égard de la planification de la main-d'oeuvre comme
telle, je rappelle que, dans une gestion décentralisée des
ministères et organismes, ce n'est pas au conseil du trésor de
déterminer ce que l'un ou l'autre des ministères ou organismes
doit faire, mais bien de fixer les balises gouvernementales, donc un cadre
à l'intérieur duquel les ministères peuvent
évoluer. à titre d'exemple, nous avons à déterminer
pour les 5 prochaines années l'évolution de l'effectif,
réduction de 12 % sur 5 ans, réduction de l'encadrement de 20 %
sur 3 ans. nous avons donc à surveiller davantage au niveau de chaque
ministère et organisme, par les méthodes de suivi, le respect de
ces objectifs de planification de la main-d'oeuvre.
Ça nous a également amenés à décider
d'un contingentement, de la proportion des emplois professionnels au sein de
l'effectif de chacun des ministères.
Nous avons un troisième volet et j'ai pu m'en entretenir
tout à l'heure avant d'entrer ici; ça semblait intéresser
une certaine presse nous avons mis sur pied un nouveau cadre de gestion
à l'intention du personnel occasionnel pour rendre plus efficace ce
processus de gestion. Les travaux ne sont pas complétés, nous
sommes en consultation, mais, déjà, tous ceux que nous avons
touchés à l'occasion de ces consultations s'entendent pour
trouver des façons plus efficaces de gérer ce dossier des
occasionnels, et des annonces pourront avoir lieu dès que la
consultation sera terminée. Je dis d'entrée de jeu qu'il s'agira,
notamment, de simplifier la tâche et des gestionnaires et des citoyens,
de rencontrer des besoins en main-d'oeuvre et non pas de rencontrer les
demandes d'emplois. Je m'explique.
Nous évoluerons très certainement vers une centralisation
de l'inscription à un fichier d'occasionnels plutôt qu'aujourd'hui
voir le citoyen qui doit s'inscrire auprès de tous les ministères
et organismes qui sont susceptibles, selon lui, de lui offrir, un jour, un
emploi. Il serait intéressant et certainement beaucoup plus facile,
moins onéreux pour le citoyen comme pour nous, de constituer un fichier
central, mais d'en assurer la gestion localement. À titre d'exemple, si
quelqu'un, à Sainte-Agathe, décidait de postuler un emploi dans
l'un quelconque des ministères qui peuvent avoir, dans cette
région, un bureau, il n'y aurait maintenant qu'une seule inscription
à faire auprès de l'Office des ressources humaines qui donnerait
accès, évidemment, aux bureaux des différents
ministères de cette région, à la liste des gens de la
région susceptibles d'être intéressés par un emploi
éventuel et occasionnel dans la région. Le processus, donc,
beaucoup plus léger.
Autre politique que nous avons à mettre en place, qui a
déjà été entérinée par le Conseil du
trésor il y a 3 semaines déjà, celui de la gestion du
personnel en disponibilité. Dans un contexte où nous avons
à réduire les effectifs, il m'apparaît important de bien
utiliser les gens qui peuvent, en raison de cette politique, devenir
disponibles, et nous avons noté que les personnes en
disponibilité n'étaient replacées, en moyenne, que 2 ans
après leur mise en disponibilité. Ça m'apparaît
là, à certains égards, une injustice à l'endroit de
ces gens et, très certainement, en termes de gestion des deniers
publics, matière à amélioration.
Au titre de la gestion des ressources humaines, évidemment, nous
pourrions passer quelque temps sur les programmes d'accès à
l'égalité qui se sont intensifiés depuis 1 an ou 2. Nous
avons entrepris une opération d'harmonisation des différents
programmes qui visent plusieurs clientèles: femmes, membres des
communautés culturelles, plans d'embauché pour personnes
handicapées, de même que certaines mesures pour les anglophones et
les communautés autochtones, encore une fois, dans un contexte où
on doit rechercher une plus grande imputabilité des gestionnaires
publics, dans un contexte de responsabilisation, donc de
décentralisation des gestes administratifs où les mesures que
nous avons mises de l'avant visent à responsabiliser davantage les
sous-ministres et dirigeants d'organismes.
À l'égard des différents programmes,
l'évaluation du Programme d'accès à
l'égalité pour les femmes a été
déposée en juin dernier à l'Assemblée nationale. Il
démontre une progression significative de la représentation
féminine dans les catégories d'emplois qui sont visées par
le programme, même si la représentation des femmes, dans certaines
catégories, demeure en deçà de leur représentation
au sein de la population. Il y a de nets progrès, mais, en même
temps, nécessité de reconduire ce programme dont la
deuxième phase a été adoptée en juin dernier pour
la période 1992-1997.
Certains programmes, par exemple ceux dirigés
vers les populations handicapées, nous démontrent une
augmentation du nombre de ministères et d'organismes qui ont un taux de
représentation de 2 % des personnes handicapées. Maintenant, 23
ministères ou organismes, plutôt que 18 l'an dernier, montrent
l'atteinte d'un tel taux de représentation.
À l'endroit des communautés culturelles, le programme
démarre à peine, il a été annoncé en mars
1990, et le taux que nous connaissons est un taux qui est comparable à
celui de départ des programmes semblables qui ont été mis
sur pied pour d'autres clientèles, évidemment, celui des femmes
étant l'exemple privilégié. Mais nous avons bon espoir que
ce taux, comme dans les autres programmes, s'accélérera avec le
temps et que, malgré le contexte, qui rend ça beaucoup plus
difficile, de réduction des effectifs, il y a moyen d'augmenter la
représentation des communautés culturelles au sein de la fonction
publique québécoise.
Nous avons également mis sur pied certaines activités de
sensibilisation, d'information à l'endroit des membres des
communautés culturelles, de même que des anglophones
incidemment, je le précise afin de faire connaître les
opportunités de travail, d'emploi que représente la fonction
publique québécoise. On note, cependant, la difficulté qui
demeurera toujours, que, dans la mesure où près de 50 % des
emplois de la fonction publique sont situés ici, dans la région
de Québec, et que l'immense majorité des membres des
communautés culturelles et des anglophones se retrouvent plutôt
dans la région de Montréal exception faite de l'Outaouais
et de quelques poches dans l'Estrie il sera toujours
problématique d'atteindre parfaitement un taux de représentation
dans la fonction publique qui corresponde au taux de présence dans la
population des communautés culturelles et des anglophones.
À l'égard du taux d'encadrement, je répète
que nous avons décidé de la diminution de 20 % de l'encadrement
sur 3 ans. Pour l'avenir, nos priorités visent la rationalisation des
effectifs tant au niveau de l'encadrement qu'aux autres niveaux, la mise en
place d'outils de gestion et planification de la main-d'oeuvre, la phase II du
plan d'embauché des personnes handicapées et d'autres suivis sur
les programmes que j'ai mentionnés il y a quelques instants.
Au titre des politiques de gestion, finalement, le troisième
volet, il se décompose, évidemment, entre les activités de
gestion financière et de contrôle des effectifs, de gestion des
biens et services et de gestion de l'information, des technologies de
l'information. C'est évidemment du côté du plan de
réduction de l'effectif que nous continuons à faire porter, dans
notre suivi, l'implantation d'objectifs, si je peux m'exprimer ainsi; nous
continuerons donc notre action.
Je serai heureux tout à l'heure d'accepter quelque question que
ce soit sur les niveaux d'effectifs dont on a beaucoup parlé. Qu'il
suffise de dire qu'il faut faire bien attention, lorsqu'on discute de ces
choses, entre les postes autorisés, les postes occupés, les
postes vacants, donc, qui sont le solde, les postes que l'on retrouve dans les
fonds spéciaux, les postes qui émargent dans les crédits
budgétaires, les postes non budgétaires et, évidemment,
les postes qui sont ceux dont la facture ou le salaire est à la charge
du gouvernement fédéral dans le cadre d'ententes avec ce dernier,
notamment avec le ministère du Revenu du Canada et le ministère
de l'Emploi et de l'Immigration dans le cadre des ententes en matière
d'immigration. (16 h 30)
Je pourrais également traiter d'autres aspects mais le
temps passe déjà très vite sur la gestion des
actifs gouvernementaux ou des actifs informationnels, comme le jargon le veut,
par ailleurs, sur les fonds spéciaux. Mais il m'apparaît qu'il y a
là matière à questions éventuelles qu'il nous fera
plaisir de traiter avec les membres de la commission.
Je réitère que, du côté du Conseil du
trésor, nous tentons de maintenir le couvercle sur l'évolution
des dépenses publiques. Une façon de le faire, évidemment,
c'est de donner l'exemple, nous-mêmes, comme ministère.
Crédits sur crédits, par rapport à l'an dernier,
diminution de 0,1 %. Crédits sur dépenses probables, augmentation
de 0,6 %. Grosse diminution en fonctionnement, autre que personnel,
Fonctionnement, Autres dépenses, en raison est-ce qu'on sera
surpris d'une baisse substantielle des loyers. Je réitère
que nous avons déménagé. Je réitère que nous
économisons des sommes considérables du côté des
loyers, que c'est là un geste que nous imitons. Dans certains cas,
à titre d'exemple, la Société de l'assurance automobile a
emménagé dans des nouveaux locaux plus petits que les normes
habituelles en ayant recours à du mobilier qui permet, justement,
d'emménager dans des locaux moins spacieux, avec ce que ça
signifie comme organisation du travail, comme qualité de vie au travail.
Il y a des investissements à consentir si on veut réaliser des
économies.
C'est essentiellement, M. le Président, ce que j'avais à
dire au titre des remarques préliminaires, en attirant votre attention
sur le fait que je ne peux pas, évidemment, prétendre avoir
réponse à tout ni avoir, seul et sans aide, mené les
destinées du Secrétariat du Conseil du trésor ou de ce
ministère dans l'année qui s'achève. Et vous avez
remarqué que je suis accompagné de mes collaborateurs,
évidemment, du sous-ministre, le secrétaire du Conseil du
trésor, M. Dicaire, de M. Jean-François Munn, le
secrétaire associé aux politiques de personnel et aux relations
de travail. Nous sommes également accompagnés du
secrétaire adjoint aux politiques de personnel, M. Jacques Roy, et d'un
nombre important, mais pas exagéré, de directeurs de programmes
et de gens qui ont des responsabilités de gestion au sein du
Secrétariat du Conseil du trésor.
Se joignent également à nous, évidemment, le
président de la Commission administrative des régimes de retraite
et d'assurances, M. Sanschagrin, et ses collaborateurs, de même que le
président de l'Office des ressources humaines, M. Claude Beausoleil, et
certains de ses adjoints, et, évidemment, le représentant de la
Commission de la fonction publique sera des nôtres un peu plus tard, tout
à l'heure, lui aussi, afin de répondre
aux questions qu'on pourrait avoir à leur endroit ou au mien.
Le Président (M. Camden): On vous remercie, M. le
ministre.
J'ai observé, d'ailleurs, que vous avez un certain nombre, oui,
de membres du Conseil du trésor, et j'ai regardé, il y a aussi
quelques fauteuils de libres. Alors, sans doute que ceux qui dénotent un
intérêt pour notre commission se joindront à nous en cours
de soirée, considérant que ce sera un peu comme un hobby, un
intérêt pour les travaux de la commission.
Sur ce, je cède la parole au député de Labelle.
M. Jacques Léonard
M. Léonard: Merci, M. le Président.
D'abord, je voudrais souhaiter la bienvenue à tous les membres du
Secrétariat du Conseil du trésor. Ils sont ici en nombre
imposant. Je pense qu'il s'agit, effectivement, d'un exercice important que
celui de l'examen des crédits de ce ministère. Je leur souhaite
donc la plus cordiale bienvenue, d'autant plus qu'on a parlé beaucoup
d'eux dans une certaine commission qui traitait de la loi 198 où on a
parlé d'imputabilité. Alors, ils sont là aujourd'hui pour
répondre aux questions des députés ministériels en
particulier, qui voulaient vous voir et vous poser des questions par-dessus le
ministre. Alors, là, ils pourront vous en poser à
côté.
M. le Président, le président du Conseil du trésor
est revenu un peu sur les crédits. Ce n'est pas exactement l'objet de
nos travaux de cet après-midi, mais, quand même, je pense qu'il
éprouvait le besoin d'y revenir par instinct défensif, si je
comprends, par rapport aux remarques que nous avions faites. Par rapport
à ce qu'il a dit, je vais quand même y revenir, parce qu'il a
glissé tout bonnement que les dépenses avaient augmenté de
0,9 %, ce n'est pas notre prétention, et toutes les critiques,
d'ailleurs, que je vais faire ne s'adressent pas aux fonctionnaires en tant que
fonctionnaires, mais je pense qu'elles s'adressent surtout au ministre qui est
responsable des orientations qu'il vous donne à appliquer. donc, quand
il dit 0,9 %, m. le président, je voudrais simplement signaler que cela
ne tient pas compte de 2 écritures comptables, qui sont strictement des
écritures aux livres, qui comportent des crédits de 450 000 000
$; donc, le changement de la subvention aux commissions scolaires pour des
changements d'année financière, puis une correction, aussi,
à la réserve actuarielle des régimes de retraite, un autre
243 000 000 $, donc 450 000 000 $. si on tient compte de ces deux facteurs dans
les crédits du gouvernement, on rajoute 1,1 %, donc l'augmentation des
dépenses est exactement de 2 %.
C'est ça, la réalité de l'augmentation des
crédits cette année. Alors, il ne faut pas nous donner le change
par des écritures comptables qui sont des corrections ponctuelles et qui
ne doivent pas entrer en ligne de compte lorsqu'on compare les
opérations courantes, revenus et dépenses, et, dans le cas ici,
ce sont des crédits. Je sais que c'est une coutume qui a
été initiée très largement par son collègue
du ministère des Finances lorsqu'il joue avec les équilibres
budgétaires, mais mes prétentions à l'heure qu'il est,
c'est que les dépenses ont véritablement augmenté de 2 %.
Je donnerai, par exemple, le cas de cette correction aux régimes de
retraite, au tableau de la page 42 nous y reviendrons mais je le
donne à titre de remarques préliminaires. La contribution de
l'employeur aux régimes de retraite cette année, crédits
totaux, sera de 1 051 000 000 $, alors que les crédits même
modifiés de 1992-1993 étaient de 1 294 000 000 $. La
différence, c'est vraiment les 243 200 000 $, ou 243 600 000 $
plutôt. Alors, je pense qu'il faut revenir à cette
réalité.
Par ailleurs, le président du Conseil du trésor a
mentionné la consultation qui a été faite au cours des
mois de janvier et février. Effectivement, il y a eu une commission
parlementaire sur la fiscalité et l'équilibre des finances
publiques, mais elle a été savamment encar-canée dans des
délais où les intervenants n'ont pas eu d'information à
jour pour produire leur rapport. Je donne, encore une fois, le délai qui
avait été imposé, qui était celui du 19 janvier,
alors que le ministère, le gouvernement a déposé son
document «Vivre selon nos moyens» 2 jours avant ou même la
journée où le délai finissait. Et c'était un
portrait des finances publiques qui était quand même passablement
différent de ce qui avait été déposé lors du
dernier discours du budget, et même dans la dernière
«Synthèse des opérations financières» qui,
incidemment, n'a pas fait l'objet des délibérations de la
commission parlementaire, ici, qui devrait les voir, les examiner.
Alors, il y a eu des questions de délais, des questions
d'information. Il n'y a pas eu de débat. Il y a eu simplement des
remarques de la part de l'Opposition et du gouvernement au tout début de
la commission parlementaire. Mais il n'y a pas eu de débat ni de
conclusion. Tout ce qui est arrivé, ce sont des gens qui sont venus nous
dire, d'ailleurs, les uns après les autres, qu'ils n'avaient pas eu les
documents pour le faire. Ce que ça veut dire, c'est qu'il n'y a pas eu
de conclusion à ces travaux. Au fond, on me dira, on me répondra
que les conclusions seront ce que l'on dira dans le discours du budget et le
dépôt des crédits, mais, effectivement, en termes de
consultation, ça devient une consultation très fortement
limitée où le président du Conseil du trésor
voulait des recettes pour couper ses dépenses à tout prix, alors
que les autres essayaient, ceux qui venaient devant nous essayaient de dire:
Voici comment on peut rétablir l'équilibre des finances
publiques, et ils mettaient souvent sur la table des idées qui avaient
beaucoup de sens.
M. le Président, je voulais faire ces remarques parce que,
sur d'autres, j'aurai à y revenir ces remarques qui portaient sur
les crédits en général. En ce qui concerne maintenant les
crédits qui relèvent du Conseil du trésor plus
précisément, alors, c'est l'objet des travaux de notre commission
aujourd'hui que d'étudier les crédits du Conseil du
trésor
de même que ceux de 3 organismes qui relèvent du ministre
délégué à l'Administration et à la Fonction
publique, ceux de la CARRA, Commission administrative des régimes de
retraite et d'assurances, de l'Office des ressources humaines et de la
Commission de la fonction publique. (16 h 40) m. le président, il y a
des remarques que l'on peut faire. le président du conseil du
trésor a dit que les crédits augmentaient très peu au
conseil du trésor, ou plutôt étaient les mêmes que
l'an dernier, je pense que c'est à 25 000 $ près. je pense que,
effectivement, c'est ce que nous pouvons constater à ce stade-ci, bien
que je ne peux m'empêcher de rappeler à celui qui est
président du conseil du trésor et qui parle de rationalisation
des dépenses publiques, qui prétend donner l'exemple, que son
taux d'encadrement, par exemple, au conseil du trésor, est le plus
élevé de tous les ministères et organismes au
gouvernement, 16 %; 16 %, m. le président, même après
rationalisation. même après rationalisation, 51 cadres sur 334
personnes à ce ministère; c'est très, très
élevé, le plus élevé du gouvernement. alors,
ça ne paie pas par l'exemple, très précisément.
alors, je rappelle donc que le président du conseil du trésor a
plus d'humilité et plus de modestie par rapport à ses
déclarations et à ses prétentions. m. le président,
il est sûr qu'au cours de nos travaux j'aurai à poser des
questions sur la gestion des ressources humaines, parce que le gouvernement a
annoncé des intentions quant à la diminution des crédits,
quant à des diminutions dans le secteur de la rémunération
du personnel. je rappelle, incidemment chiffre tiré de la page 42
des «renseignements supplémentaires» aux crédits
que les crédits affectés aux dépenses de
rémunération baissent de 2,3 %, alors que les dépenses
totales, les crédits totaux montent de 2 %. cela laisse beaucoup
d'augmentation dans les autres crédits du gouvernement, beaucoup
d'augmentation dans les autres crédits du gouvernement. il y a donc une
volonté de diminuer, de façon significative, les crédits
affectés aux dépenses de rémunération.
Mais je voudrais, M. le Président, de façon
générale, rappeler que le Vérificateur
général du Québec a fait porter une bonne partie de sa
vérification ou, je dirai, l'effort principal de sa vérification,
cette année, sur la gestion des ressources humaines au gouvernement. Il
y a là des remarques fort pertinentes et troublantes de la part du
Vérificateur général. Son dernier rapport annuel y
consacre une partie importante et, le moins qu'on puisse dire, c'est que le
portrait qu'il dresse de la situation est peu éloquent, peu flatteur
pour celui qui a la responsabilité de venir défendre ces
crédits devant nous aujourd'hui. Si ces remarques du Vérificateur
général sont cinglantes, force nous est aussi de constater que
celles qui sont contenues dans le rapport annuel de la Commission de la
fonction publique le sont aussi à maints égards et se situent
dans la même ligne. Incidemment, M. le Président, je ferais
remarquer que le conseil d'administration de la fonction publique ou la
Commission de la fonction publique manque de mem- bres. Son président
est prolongé depuis plusieurs plusieurs mois et il y a beaucoup de
membres qui n'ont pas été renommés; il y a juste,
simplement, des membres suppléants qui font leur travail à la
Commission à temps partiel. C'est un organisme important au
gouvernement. Quand on parle de gestion des ressources humaines, je pense que
c'est un des éléments du dossier qu'il faut
considérer.
D'autre part, le président du Conseil du trésor,
après s'être fait critiquer, semoncer assez vertement, et par le
Vérificateur général et par la Commission de la fonction
publique, a fait, lui, une offre salariale aux employés de
l'État, la veille du dépôt de ses crédits, que
ceux-ci ont assez mal reçue, c'est le moins qu'on puisse dire. Cette
offre, d'ailleurs, ressemble plus à un ultimatum qu'à une
réelle volonté de négocier une entente avec les
employés de l'État. Et le collègue du président du
Conseil du trésor, le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie, parle, lui, de la nécessité de revoir le contrat
social qui lie le gouvernement à ses employés, de la
nécessité d'abandonner la gestion à courte vue je
parle toujours de son collègue, le ministre de l'Industrie et du
Commerce. Mais il nous apparaît, à nous, que le président
du Conseil du trésor préfère plutôt rechercher
l'affrontement et qu'il préfère ignorer les recommandations de
son collègue. Je pense que c'est sa façon peut-être de
négocier, mais je peux dire que ça ne ressemble pas à une
négociation; ça ressemble à un affrontement, et c'est ce
qu'on voit se développer ces jours-ci devant nous.
M. le Président, la commission, au cours du mois de mars,
février, mars, mais mars plutôt, notre commission, ici, a eu
l'occasion d'étudier article par article le projet de loi 198 qui a
été présenté par le député de Verdun
ci-devant nous. Le député de Verdun. Ce projet de loi en est
maintenant rendu à la dernière étape à
l'Assemblée nationale, à la dernière étape de son
étude. On se rappellera que, tout au long des travaux de la commission
parlementaire, le président du Conseil du trésor n'a pas cru bon
de participer à nos travaux.
Une voix: II ne pouvait pas.
M. Léonard: II préférait se réfugier
derrière l'excuse que le projet de loi 198 n'était pas issu de
l'Exécutif.
Je rappellerai, d'abord, que la commission voulait, quant à nous,
l'inviter, mais je lui rappellerai qu'un ministre peut, s'il le désire,
participer aux travaux d'une commission parlementaire qui étudie un
sujet qui est de sa compétence. C'est le règlement de
l'Assemblée nationale. Je pense que le projet de loi 198, en
particulier, était un sujet de la compétence du président
du Conseil du trésor. Aujourd'hui, je sais que, comme en d'autres
occasions, il va se réfugier derrière de faux arguments pour
prétendre qu'il ne pouvait pas venir à la commission et,
d'ailleurs, nous avons vu un de ses collègues qui est venu lorsqu'il a
été question d'un certain article du projet de loi qui a
été suspendu, d'ailleurs, par la suite, parce que, comme vous le
savez, tous les articles
de ce projet de loi ont été réécrits en
cours de travaux de notre commission, réécrits
complètement, sauf le dernier qu'on aurait pu amender pour mettre une
date très précise démontrant la volonté
réelle du gouvernement de s'engager derrière les orientations de
ce projet de loi présenté, faut-il le dire encore, par le
député de Verdun.
Les règles de l'Assemblée sont très claires
à ce sujet. Le ministre qui possède, lui, une longue
expérience comme parlementaire et qui, de plus, occupe la fonction de
leader adjoint du gouvernement n'est pas sans ignorer le règlement de
l'Assemblée nationale. S'il n'a pas participé à nos
travaux et s'il a refusé d'apporter un éclairage que lui seul
pouvait apporter aux travaux de la commission quant aux implications du projet
de loi, c'est qu'il ne désirait pas participer aux travaux de la
commission et il ne désirait pas se commettre trop clairement par
rapport au projet de loi 198.
M. le Président, au cours des 3 heures qu'il nous reste, je
reviendrai sur certains sujets, plus précisément des
crédits du Conseil du trésor, et j'aurai des questions à
poser sur les corrections qui ont été faites aux livres ou aux
crédits, ces écritures que j'appelle des écritures
comptables, en particulier en ce qui concerne les corrections faites par la
CARRA sur les réserves actuarielles des régimes de retraite. J'ai
indiqué ici quelques éléments que nous voudrions aborder.
C'est bien sûr que je reviendrai en particulier, au départ, sur
les négociations avec les employés des secteurs public et
parapublic.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, M. le
député de Labelle.
Je vois que le député de Verdun souhaite faire entendre
ses remarques préliminaires.
M. le député de Verdun.
M. Henri-François Gautrin
M. Gautrin: Merci, M. le Président.
Je dois d'abord saluer les membres du Conseil du trésor et le
président du Conseil du trésor. Je dois dire, et je n'ai pas
l'intention d'intervenir très longtemps, que l'intervention du
député de Labelle a suscité ma réaction. Je dois
dire, d'une part, ma satisfaction à la lecture du livre des
crédits, à quel point les objectifs qui étaient poursuivis
par le projet de loi 198 sont assez semblables à ceux qu'on retrouve
dans le livre des crédits et dans les énoncés du livre des
crédits. (16 h 50)
J'aurai l'occasion, M. le Président, de questionner le
président du Conseil du trésor, dans le temps qui me sera
imparti, pour savoir comment, réellement, les choses peuvent se
concrétiser dans les différents secteurs et soit dans la CARRA,
soit au Conseil du trésor lui-même. Mais je dois dire que, dans
l'ensemble, la réflexion qui est faite par l'ensemble des
parlementaires, qu'ils soient au Conseil exécutif ou qu'ils soient ici
comme députés du côté ministériel, il y a une
communauté de pensée sur la nécessité de vivre
selon nos moyens et de ne pas continuer, comme peut-être d'au- tres
gouvernements l'ont fait avant nous, à dépenser
inconsidérément en empruntant, ce qui fait qu'aujourd'hui on est
obligés de dépenser plus, de ne pas pouvoir dépenser
exactement tout ce qu'on reçoit en impôt pour les services qu'on
donne à la population, c'est-à-dire qu'on a encore un
énorme service de la dette à assumer.
M. le Président, je veux terminer là mes remarques
préliminaires. J'aurai, je vous le dis tout de suite, des questions
à poser sur la CARRA, peut-être un peu techniques sur les calculs
de facteurs d'équivalence, sur les mécanismes de
répartition. Mais je dois dire, de prime abord, que, malgré les
remarques du député de Labelle, la communauté de
pensée de ce côté-ci, du côté des
députés ministériels, reste totale, et il n'y a pas de
division entre le président du Conseil du trésor et les
députés ministériels en ce qui a trait au projet de loi
198, du moins c'est assez clair quand on lit le dépôt du livre des
crédits.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, M. le
député de Verdun.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Alors, nous pouvons y aller pour
la période proprement dite...
M. Johnson: Sinon, M. le Président, je ne sais pas si je
peux réagir... Non?
Le Président (M. Camden): Oui, vous pouvez formuler des
commentaires. Oui.
M. Daniel Johnson
M. Johnson: Bien brièvement. Sur ma présence ou mon
absence à la commission parlementaire qui traitait du projet de loi 198,
je vous affirme solennellement que je n'ai jamais été
invité, la première des choses. J'ai vu des en-têtes
tonitruants attribués au député de Labelle, mais je
n'ai... enfin, personne ne m'a invité à venir siéger ici.
Et renseignements pris, c'est que, si le projet de loi était
évidemment inscrit au nom du député de Verdun, comme
ministre, en vertu du règlement, intéressé à la
matière, je n'avais rien à y venir défendre. Je
n'étais devant la commission imputable d'aucune espèce de
virgule, de lettre, de phrase, d'article ou de paragraphe de ce projet de loi
là. Et le moment où je me suis exprimé, c'est lorsque j'ai
voté en faveur du projet de loi, j'ai exprimé mon appui au projet
de loi à l'Assemblée nationale. Le moment où certains
votes ont été pris, je n'étais pas à Québec,
je n'ai pas pu voter à chaque étape, mais, à chaque
étape où je pouvais l'exprimer, j'ai exprimé mon appui au
projet de loi. On voit que, déjà, avant même qu'il ne soit
adopté, je m'y soumets, le gouvernement s'emploie à atteindre les
objectifs qu'on y retrouve sur les taux d'encadrement, sur les
réductions d'effectifs de la fonction publique, sur l'importance qu'il y
a que les réseaux de la santé et des services sociaux, de
l'éducation, de l'enseignement supérieur, puissent
également présenter leurs programmes de réduction des
effectifs et de ratio-
nalisation des effectifs d'encadrement.
Alors, à ce titre-là, évidemment, si le
règlement me l'eût permis, il m'aurait fait plaisir d'être
des vôtres. À défaut d'être des vôtres, M. le
député de Verdun, ici, en commission, je l'ai été
en Chambre. Alors, ça m'ap-paraît passablement important.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: ...je peux faire une remarque en
commençant la période de questions, je suppose que c'est comme
ça que ça fonctionne.
Le Président (M. Camden): Si on veut, oui.
M. Léonard: II me restait 5 minutes, de toute
façon, à mon intervention.
Le Président (M. Camden): De toute façon, vous
savez, c'était la période pour les remarques, on prend le
temps...
Discussion générale
M. Léonard: Oui, c'est correct. Voyez-vous, le
président du Conseil du trésor répond: Je n'ai jamais
été invité. Très bien. Nous avons
présenté une motion pour qu'il vienne ici devant la commission,
mais la majorité ministérielle l'a rejetée.
M. Johnson: Donc, ce n'est pas moi qui...
M. Léonard: Alors, il dit: Je n'ai jamais
été invité.
M. Johnson: Donc, si je comprends, ce n'est pas moi qui ai
refusé. Merci.
M. Léonard: Mais s'il avait désiré
venir...
M. Johnson: Je comprends que ce n'est pas moi qui ai
refusé.
M. Léonard: ...il aurait simplement indiqué aux
députés de la majorité ministérielle qu'il
viendrait, et ils auraient accepté que le président du Conseil du
trésor...
Le Président (M. Camden): Ah! Une voix: Ce n'est
pas sûr.
M. Léonard: Ce n'est pas sûr. Bon. Bien. Alors, vous
voyez, les règles parlementaires font que le président du Conseil
du trésor les interprète comme étant une non-invitation,
présentement. Mais sa présence était
désirée, il l'a su au moins par les journaux, parce qu'il l'a
vu... D'ailleurs, il a admis qu'il y avait eu des invitations, des
déclarations de ma part.
M. Gautrin: Invité par vous. M. Léonard:
Très bien.
M. Johnson: Oui, mais ma présence désirée
par le député de Labelle, c'est une chose.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Johnson: S'il fallait que je sois guidé dans ma vie
professionnelle par les souhaits du député de Labelle, je
n'aurais pas le temps de rien faire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Vous feriez mieux ce que vous faites
présentement, c'est juste ça que vous feriez.
M. Gautrin: C'est à douter.
Négociations avec les employés de
l'État et augmentation de la productivité
M. Léonard: M. le Président, depuis un bon nombre
de mois et, je dirais, d'années, on entend que le président du
Conseil du trésor dénonce des vieilles méthodes de
gestion, mais, en ce qui concerne les négociations avec les
employés du secteur public, on peut dire qu'il se retourne, encore une
fois, vers ces vieilles méthodes de gestion. Il demande à nouveau
aux employés de l'État d'accepter un gel salarial de 2 ans. Il
demande le maintien, pour la même période, des conventions
collectives. Quand est-ce qu'il entend ouvrir ces conventions collectives par
une véritable négociation?
D'autre part, avant qu'il me réponde tout de suite, je voudrais
lui poser des questions aussi sur cette augmentation de la productivité,
entre guillemets. C'est parce que le thème
«productivité» m'apparaît fort pour ce qu'il veut
faire. Au fond, lorsqu'on voit la façon dont il a procédé
en demandant 1 % aux employés, il compte plutôt réduire le
nombre de jours de vacances payées. Ça se résume à
ça, beaucoup plus qu'à n'importe quoi d'autre. Et je vois mal
comment, comme, tout à l'heure, il en a donné l'explication, il
peut demander aux cadres, à son ministère de réduire son
budget de 1 % en s'adressant aux employés, aux syndiqués. C'est
à ses cadres qu'il doit s'adresser pour réduire ses
crédits de 1 % et réduire l'utilisation de ses crédits de
1 %, pas à ses employés syndiqués. Ce n'est pas eux qui
dirigent le ministère, eux exécutent les orientations que le
président donne au Secrétariat du Conseil du trésor.
Alors, je me pose la question sur le sens même du mot
«productivité». Ça m'apparaît un abus de terme,
pour ce qu'il veut faire, qui est simplement qu'il ne veut pas payer 3 jours de
congé férié. C'est ça que ça veut dire.
D'autre part, on peut très difficilement parler de
négociations dans la mesure où le président du
Conseil du trésor fixe une date limite pour que les syndicats acceptent
ses offres, sans quoi il va présenter un projet de loi pour les
imposer.
Alors, M. le Président, la question que je pose, c'est: Quelle
est la crédibilité du président du Conseil du
trésor...
M. Johnson: Énorme, énorme.
M. Léonard: ...quand, année après
année, il revient sur sa parole?
M. Johnson: Énorme.
Le Président (M. Camden): M. le président du
Conseil.
M. Johnson: Je suis heureux de voir que ça
intéresse le député de Labelle, parce que, tout à
l'heure, j'ai cru sentir un reproche, dans ma présentation, d'avoir
parlé des négociations alors qu'il faut parler des crédits
de 25 000 000 $ du Secrétariat du Conseil du trésor. Je crois
comprendre que ça intéresse malgré tout le
député de Labelle, les négociations. (17 heures) j'ai
déjà indiqué que ce que nous recherchons, c'est, compte
tenu du contexte économique et financier, une économie
correspondant à 1 % de la masse salariale. à partir du moment
où on pouvait trouver des façons de faire, de dispenser les
services publics de telle sorte que ça coûterait 1 % de moins en
rémunération globale, on peut, de façon peut-être un
peu générale, un peu courte, en utilisant cette étiquette,
parler d'un gain de productivité de 1 %. si le service est maintenu et
que ça coûte 1 % de moins, on pourrait...
Je reconnais que c'est très court, parce que, dans le secteur
public, ça recouvre toutes sortes d'activités qui ne sont pas
parfaitement comparables. La gestion des services publics doit amener
c'est l'objectif qu'on recherche une économie correspondant
à 1 % en masse salariale globale, en rémunération globale,
de-vrais-je dire, et, à cette fin et je me répète
à cette fin, ce que je propose, c'est de nous asseoir avec nos
partenaires du secteur public, qu'il s'agisse des employés ou des
gestionnaires, des dirigeants d'établissements, à la limite, des
conseils d'administration, afin de faire ensemble l'inventaire de notre
façon de faire les choses afin de les modifier pour que nous y trouvions
des économies pour les contribuables. C'est nouveau. C'est nouveau, je
ne m'en cache pas. C'est non traditionnel, je ne m'en cache pas. Ça
m'apparaît la seule voie qui permet de revaloriser le rôle de nos
employés sur leur lieu de travail, de remotiver les administrations en
respectant la capacité de payer des contribuables. Ça
m'apparaît essentiel, ça. moi, je veux bien qu'on parle de contrat
social, mais, en attendant, les contrats sociaux qui se promènent dans
le portrait dans le secteur public, c'est essentiellement des coupures de
salaire de 1 %, 2 %, 5 %, 10 %, 10 jours de vacances obligatoires, 5 % des gens
à la porte, 20 % du personnel d'hydro ontario doivent envisager
d'être congédiés d'ici quelques années. c'est
ça, un contrat social. disons que j'ai une autre opinion, moi, de ce
qu'on doit faire. on doit plutôt renouer avec nos employés autour
de la prestation efficace et économique des services publics en faisant
en sorte qu'ils y trouvent leur compte en contribuant à cet exercice, et
c'est essentiellement ce qu'on dit. d'abord, que les circonstances
économiques ne permettent pas d'augmentation de taux et échelles
de salaire d'ici le 30 juin 1995. c'est l'évidence même. la
fédération des travailleurs du québec, à tout le
moins son conseil des travailleurs de montréal, a gelé pour 2 ans
le salaire de ses permanents. et un de nos bons amis ou partenaires du milieu
montréalais, guy cousineau, qui est un permanent du conseil des
travailleurs de montréal de la ftq, a même connu le chômage
l'été dernier. on en est là parce que l'économie,
dans ces difficultés qu'elle connaît, en est à produire de
tels effets sur ceux qui dépendent pour leur revenu de la
vitalité de l'économie québécoise, canadienne,
nord-américaine. alors, vous me permettrez, si la ftq doit geler le
salaire de ses propres fonctionnaires pendant 2 ans, de trouver pas tellement
original d'offrir la même chose. dans une négociation
traditionnelle tous azimuts, je serais disposé à retourner au
modèle traditionnel que la loi 37 prévoit si, d'entrée de
jeu, on nous indiquait que la demande syndicale, c'est un maintien des
conditions de travail, une prolongation de la convention collective pour 2 ans.
si c'est ça, la demande syndicale, moi, je vous dis ici publiquement que
si la demande syndicale c'est un gel salarial de 2 ans, là, on va
commencer à se parler et à négocier pour vrai. et
j'ajouterais qu'il est impératif qu'on souscrive également
à s'asseoir avec nous pour faire l'inventaire des façons
d'économiser 1 % de la rémunération globale dans le
secteur public. ça, ça donnerait ouverture automatiquement
à la négociation par des comités de travail ou par quelque
table que ce soit sur quelque condition dont nos partenaires syndicaux
voudraient nous entretenir. mais, dans les circonstances économiques
financières qu'on traverse, il y a un préalable. il est
incontournable je déteste ce jargon, mais je pense que ça
exprime bien, cette fois-ci, ce que ça signifie qu'on souscrive
à un gel salarial de 2 ans et qu'on recherche une économie de 1 %
afin de pouvoir négocier le reste; le reste, y compris, pour la
deuxième année, le partage des économies, soit sous forme
de forfait, soit, si elles sont intéressantes et plus significatives
qu'on ne le croit, sous forme des taux et échelles.
Mais la même chose est vraie sur les règles d'organisation
du travail. La même chose est vraie lorsqu'on réalise que
certaines règles des conventions collectives, si elles étaient
modifiées, permettraient de réaliser des économies
considérables. C'est-à-dire tout autant peut-on dire: Bien,
écoutez, la gestion et les économies, ce sont les administrateurs
d'établissements qui doivent les trouver, fichez la paix aux
travailleurs. Je regrette. Dans certains cas, c'est dans les règles de
conventions collée-
tives auxquelles ont souscrit les travailleurs, qu'ils ont obtenues par
négociation, que nous avons consenties par négociation, qu'on
peut retrouver des économies. Alors, il y en a pour tout le monde
là-dedans. Et lorsqu'on regarde les façons de faire, ce n'est
certainement pas entre Fernand Daoust, Gérald Larose et moi-même
autour d'une table qu'on trouvera, à l'Hôpital du Saint-Sacrement
ou au centre d'accueil Laurent-Bergevin ou à la commission scolaire des
Trois-Lacs, 1 % d'économie correspondant, en termes de
rémunération globale, au montant qu'on cherche.
Il est impératif que tout le monde sur les lieux de travail soit
impliqué dans cet exercice. Je ne m'en excuse pas, ce n'est pas de
l'affrontement, c'est une recherche véritable d'un nouveau partenariat
au niveau local, là où se déroulent les services,
là où le bénéficiaire est en contact direct avec
l'État. Le bénéficiaire n'est pas en contact direct avec
Gérald Larose ou Fernand Daoust. Malgré toutes les
qualités de ces messieurs, les citoyens n'ont que faire de leur
intervention quant au bien-être de ces gens, mais ils ont beaucoup
à faire, les citoyens, quant à l'intervention des membres des
différents syndicats que ces messieurs représentent. Il
m'apparaît évident que, dans un système où
l'État doit être plus performant, où les services publics
doivent être plus efficaces, on se rapproche davantage du client, du
bénéficiaire, du citoyen qui cherche accès à un
service de l'État ou à une aide financière ou quoi que ce
soit et que ce soit sur les lieux de travail, dans les établissements,
dans les ministères, organismes, dans les directions, dans les
écoles, dans les commissions scolaires, qu'on fasse des efforts
concertés de trouver ces économies. je n'abandonne pas l'espoir
que nous puissions convenir, d'ici le 15 juin c'est la date que j'ai
donnée d'un contrat de travail qui respecte ces
préalables, à défaut de quoi j'ai indiqué que
j'envisageais, afin de trouver l'économie de 1 %, de
légiférer afin d'introduire des jours de congé qui
aujourd'hui sont payés, mais ne le seraient plus. on parle de 3 jours de
congé; 3 jours de congé, c'est 3 fois moins que ce que d'autres
provinces font. le manitoba a imposé à tout le monde, y compris
aux juges incidemment, l'équivalent de 10 jours de congé non
payés dans l'année qui vient. alors, c'est assez
intéressant de voir que, parmi les provinces canadiennes, dans notre
univers à nous, on a plutôt cherché à convenir un
gel salarial d'une économie de 1 % qui n'affecte pas comme telle la
liste de paye d'un individu, mais qui, du point de vue du coût pour un
établissement, pourrait représenter 1 % parce que c'est
géré différemment. soit qu'on fasse des efforts de
gestion, soit qu'on fasse des efforts pour réaménager des
règles de travail, soit qu'on fasse des efforts chacun de son
côté pour donner la pleine prestation de travail à laquelle
les citoyens s'attendent. il m'apparaît que, dans les circonstances,
c'est particulièrement raisonnable. c'est particulièrement
raisonnable.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, je pense que le
président du Conseil du trésor a pris une certaine orientation
on est en train de refaire le débat sur les crédits, mais
il l'a fait aussi dans ses propres crédits en décidant ou
en décrétant le gel des salaires. C'est un gel uniforme,
applicable à tout le monde, durant 2 ans. En quelque sorte, c'est une
décision, disons, mécaniquement facile d'application. Je le dis
comme cela, parce que vous l'opposez à l'idée d'exercer des
décisions d'opportunité quant aux coupures qu'on peut faire
à l'intérieur de l'administration publique.
En d'autres termes, si vous voulez restructurer, recentrer l'action de
l'État comme il l'a dit vous pouvez réorganiser vos
ministères, votre fonction publique. Vous pourriez décider, par
exemple, d'avoir un taux d'encadrement au Conseil du trésor qui soit
semblable à celui d'ailleurs, et donc, vous feriez des économies
substantielles, alors qu'au lieu de faire cela vous demandez à vos
salariés de se serrer la ceinture. Peut-être même je dirais
qu'il faudrait faire les 2 si on veut vraiment équilibrer les finances
de l'État. Mais ce bout-là, vous ne l'avez pas fait, et c'est ce
bout-là qui demande le plus de travail et le plus de jugement. Vous ne
l'avez pas fait. Vous avez simplement gelé. Point à la ligne. (17
h 10)
D'autre part, sur le 1 %, vous reportez sur le dos des syndiqués
le soin de vous dire où est-ce qu'il faudrait réorganiser le
travail et puis, vous ne nous parlez pas de ce qui survient de façon
générale dans l'administration de l'État en termes de
crédits périmés. J'ai vu certaines commandes qui ont
été passées, je pense même, à
l'intérieur des crédits déposés l'an dernier ou des
années antérieures, et surtout dans le discours sur le budget du
ministre des Finances, une commande de crédits périmés
globalement.
Vous avez, je pense, vous-même et sûrement le ministre des
Finances, déjà reconnu que les crédits
périmés à l'intérieur du gouvernement
étaient de l'ordre de 2,5 % par année de façon
générale. Ici, on n'a pas ça. On a plutôt une
commande de 1 % où vous mettez en quelque sorte les syndiqués
dans l'obligation de vous indiquer où couper parce que vous, si je
comprends, vous étiez rendu au bout de votre rouleau et que vous n'avez
plus d'imagination sur la réorganisation de l'État, la
réorganisation de vos services et de vos ministères. Je
l'interprète comme ça.
M. le Président, au fond, c'est ça. Pourquoi le
président du Conseil du trésor ne s'est-il pas orienté
dans d'autres directions probablement encore beaucoup plus fructueuses, surtout
quant au climat de travail de la fonction publique et parapublique?
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Johnson: À ce sujet-là, évidemment, le
député de Labelle n'a pas à faire de suggestions. Son
rôle, c'est de critiquer. Ça, ça fait partie des
échanges dans notre forme de parlementarisme. Dans une commission
parlementaire, c'est un peu plus rare de voir ça si on doit
travailler ensemble pour trouver des réponses à des
questions qui préoccupent tout le monde. Si nous avons comme objectif
global que nous avons énoncé dans «Vivre selon nos
moyens» de stabiliser à 20 000 000 000 $ pendant 5 ans la
rémunération globale dans le secteur public, j'aimerais qu'on
m'indique comment on y arrive sans, pour la première année, assez
rapidement, procéder à un gel salarial, sinon pour 2 ans. En
parallèle, c'est un peu court de la part du député de
Labelle de dire que c'est la façon facile. On ne peut pas dire qu'on
recherche l'affrontement et que ça va être l'instabilité
sociale et dire qu'on prend la voie facile. Alors, on va se comprendre,
là. Mais c'est toujours mécaniquement facile.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: c'est mécaniquement facile de dire que tout le
monde va avoir 4 % aussi, ce qu'on a fait en 1989, en 1990. c'est
mécaniquement facile de dire: l'équité salariale, on va
l'évaluer, ça va être entre 2,5 % et 9,5 %, et de la
verser, à tous les 12 mois ou à tous les 6 mois de
procéder à des correctifs salariaux. c'est toujours techniquement
et mécaniquement facile, ces choses-là, mais je le redis, c'est
l'expression comptable d'une décision politique qui, elle, est
passablement plus complexe, qui tient d'abord au respect d'objectifs qu'on a
énoncés. il m'apparaît qu'il serait irresponsable que la
masse salariale qui représente 66 % de nos dépenses, après
avoir pris en compte l'intérêt sur la dette et la
sécurité du revenu, ne soit pas affectée si on veut
retrouver le dessus dans une conjoncture difficile où on tente de
limiter les emprunts. donc, le déficit, donc, le service de dette, donc,
la hausse d'impôts différée, parce que c'est
essentiellement de ça qu'il s'agit, on doit y toucher.
deuxièmement, si on doit y toucher, dans le sens où on vient de
le faire, c'est afin de redistribuer dans un réalignement de
l'état où il y aura, dans 5 ans, 12 % moins de fonctionnaires, 20
% moins de cadres sur 3 ans dans le cas des cadres dont 7 % cette
année; dire qu'on ne fait rien quand il y a 4 % de réduction
cette année... en fait, ça va être 5,5 %, les
réductions totales des effectifs totaux du gouvernement du québec
l'an prochain par rapport à cette année. ce n'est pas rien,
ça.
M. Léonard: On verra au bout de l'année. M.
Johnson: Oui. On verra. Oui, oui. M. Léonard: On verra au
bout de l'année.
M. Johnson: On verra. On verra. En attendant, je sais, moi, tous
les mardis, comment nous traitons les dossiers, et tous les
députés savent ce que ça signifie. Les gens qui, de plus
en plus, vont dans les bureaux de comté dire: Ils ne m'ont pas
rappelé, mon contrat n'a pas été renouvelé.
Effectivement, il y a des gens à l'endroit desquels la Loi sur la
fonction publique prévoit qu'on a des obligations et il y en a à
l'endroit desquels nous avons des obligations contractuelles qui prennent fin.
C'est des occasionnels dont les travaux se terminent. Et il y aura une
diminution substantielle cette année des effectifs du gouvernement du
Québec. Les budgets le reflètent et les ministères qui
voudraient embaucher des gens avec pas d'argent ne pourront pas embaucher des
gens. Donc, il n'y en aura pas d'embauché.
Alors, ça, c'est une réalité. Ce n'est pas la voie
facile, de réduire les effectifs de cette façon-là. Ce
n'est pas la voie facile, de gérer la disponibilité d'un nombre
considérable de cadres si, effectivement, les taux d'encadrement sont
globalement trop élevés. Us ne sont pas les mêmes partout,
c'est évident. On peut bien faire des gorges chaudes sur les taux
d'encadrement au Conseil du trésor. J'essaie de me souvenir si le
député de Labelle a déjà été membre
du Conseil du trésor dans son existence antérieure. Je ne le vois
pas dire oui ni non. Oui. Bon. Alors, il sait pertinemment, étant
donné qu'il a occupé d'autres fonctions, que ce n'est pas une
boîte comme les autres, pas plus d'ailleurs que le Conseil
exécutif pris comme ministère. Et, à ce titre-là,
on peut bien se gausser, mais, en toute justice pour les gens qui occupent ces
fonctions-là, on doit comprendre que le Secrétariat du Conseil du
trésor n'est pas comparable, par exemple, au ministère des
Transports, au ministère du Revenu ou à quelque autre
ministère à vocation sectorielle où il y a
énormément de personnel. On parle d'un organisme central
où il y a 335 équivalents temps complet à peu près,
qui sont des gens voués à des tâches professionnelles comme
celles qu'on connaît. donc, ce n'est pas la voie de la facilité.
moi, je m'objecte à ce que le député de labelle utilise
cette expression-là. c'est loin d'être facile. quand j'ai entendu
les chefs syndicaux réagir à nos propositions et à nos
répliques, je n'ai pas trouvé ça très facile comme
voie. mais c'est plein de défis. je vais vous avouer ça. c'est
assez novateur comme approche. ce n'est pas du tout la même chose que ce
qu'on a connu les deux dernières fois où, au printemps, en
1991-1992, on a rencontré les syndiqués du secteur public pour
leur expliquer, dans le premier cas, qu'il fallait absolument un gel, dans le
deuxième cas, une prolongation. mais, malgré tout ça,
à travers tout ça, il y a quand même eu des hausses des
conditions de travail de nos employés qui, sur la période
considérée, correspondent, depuis 1986, si on regarde
l'évolution du salaire moyen, à des augmentations de 39,6 % alors
que l'indice des prix à la consommation a augmenté de 37,8 %.
ça, c'est à ce jour. alors, dans ce sens-là, disons, le
gel n'est pas évident. et ce que je propose est passablement
différent, passablement différent, je le reconnais.
Il faut accepter le changement. J'espère que le
député de Labelle n'est pas contre le changement, contre le
changement d'attitude en matière de relations de travail. Il y a un
appel bien, bien différent des autres années à l'endroit
de nos travailleurs du secteur public. Il y a un souhait que je formule
à l'endroit des administrations. C'est que, là aussi on embarque,
entre guille-
mets, dans un processus de discussions beaucoup plus ouvertes de la
façon dont les services publics peuvent être rendus. Et c'est
essentiellement ça qu'il y a en annexe du livre des crédits ou
des renseignements supplémentaires. (17 h 20)
Les objectifs, 5 objectifs, M. le Président, je les rappelle:
1° de simplifier l'organisation et les structures gouvernementales afin
d'en améliorer l'efficacité; 2° de mettre en place un mode de
gestion du secteur public qui favorise l'imputabilité des gestionnaires
et la qualité des services à la population ça
ressemble beaucoup à la loi 198; 3° d'améliorer de
façon continue le prix de revient des produits et services par les
révisions d'activités, par l'amélioration des processus de
production; 4° de stabiliser la rémunération globale et
assouplir les modes d'organisation du travail il y en a pour tout le
monde, pour les administrations comme pour les employés; et, 5° de
favoriser une plus grande transparence des coûts des services publics.
Là, évidemment, c'est un autre ordre de préoccupation,
moins administratif, plus proprement politique, mais qui m'apparaît la
seule voie qui permette d'atteindre des objectifs qui nous permettent de vivre
selon nos moyens.
Gestion des ressources humaines
M. Léonard: M. le Président, je pense que le
président du Conseil du trésor étire dans tous les sens ce
que je veux dire. Je lui dis simplement que, de prendre une décision de
geler «at large», c'est une chose, mais qu'il y a aussi d'autres
voies. Et je le ramènerai, sur ce plan-là, à ce que lui a
dit le Vérificateur général.
J'ai posé beaucoup de questions au Vérificateur
général, quand il est venu devant cette commission, pour lui
faire expliquer, expliciter ce qu'il entendait ou ce qu'il avait trouvé
en termes de gestion des ressources humaines. Le président du Conseil du
trésor aurait pu saisir la perche que je lui tendais pour
démontrer ce qu'il avait fait, ce qu'il voulait faire, parce que le
Vérificateur général, lorsqu'il est venu ici, il a
simplement dit que oui, il avait des indications, après avoir
discuté avec le premier ministre, que oui, les choses allaient
s'améliorer. Mais le constat qu'il a fait, pour la moitié de sa
vérification parce que l'autre moitié va venir l'an
prochain sur la gestion des ressources humaines, est un constat
accablant; et en termes de gestion des ressources humaines au gouvernement, je
pense que, là aussi, il y a des choses à faire qui peuvent
représenter des économies très substantielles à
l'intérieur du gouvernement.
Je rappelle simplement que, même dans une administration
privée il vient du privé, le président du Conseil
du trésor on pourrait dire ceci, on pourrait juste lui dire que,
dans une administration privée, ce que le Vérificateur a
relevé, ça ne pourrait pas se passer...
M. Johnson: Ah, oui, oui.
M. Léonard: ...et donc, en termes de gestion des
ressources humaines, en termes de gestion des crédits de l'État,
il y a des choses substantielles à faire.
Je fais juste lire des titres, là, quelques lignes, simplement,
dans... ça va prendre 3 minutes. Il dit, par exemple: II y a peu de
planification structurée de la main-d'oeuvre dans les ministères
et organismes. C'est quand même un constat important, ça, de la
part du Vérificateur général. Deuxièmement, le
processus de dotation en matière d'emplois occasionnels nous
apparaît non efficient, non économique, principalement à
cause de la multiplication des fichiers de candidats. Il en a parlé un
peu, mais est-ce que ça s'est fait? Il y a des sources
d'économies considérables là-dessus. Certaines pratiques
administratives sont inquiétantes; 60 % des emplois comblés le
sont par des personnes ayant une expérience de travail dans la fonction
publique à titre d'employés occasionnels. Il y a toutes sortes de
choses à faire...
M. Johnson: C'est parfait, ça.
M. Léonard: ...qui représentent... Un instant, vous
avez répondu très longuement, en valsant de tous les
côtés, là...
M. Johnson: Ha, ha, ha!
M. Léonard: ...mais je vous laisse aller... Laissez-moi
finir, vous pourrez répondre après, prendre un autre 20 minutes
pour vous étirer.
Développement des ressources humaines. Le partage et la mise en
commun des ressources dans les ministères et organismes manquent de
cohérence. Les systèmes d'information ne fournissent pas de
données à jour, et, dans certains cas, l'information n'est
même pas fiable. Et enfin, la reddition des comptes de gestionnaires sur
la composante la plus importante de l'appareil gouvernemental, soit la
ressource humaine, est, à toutes fins utiles, inexistante.
Ce n'est pas rien de se faire dire ça; je pense que, sur le plan
de la gestion des ressources humaines, le président du Conseil du
trésor a des choses à faire, a des décisions
d'opportunité à prendre, de réorganisation des ressources
humaines, de recentrage de l'action de l'État, qu'il aime à dire,
mais qu'il a l'air d'aimer moins à faire. Il y a des sources
d'économies très substantielles par rapport à d'autres. Et
moi, quand j'ai fait la critique des crédits qui étaient
déposés, ça a été pour dire qu'il n'avait
pas livré la marchandise, le président du Conseil du
trésor. Donc, là-dessus, les choses auxquelles on s'attendait, en
termes de gestion de l'État, n'ont pas été mises sur la
table.
Alors, c'est ça que je voulais dire sur ce sujet. Je pense que le
président du Conseil du trésor peut bien dire qu'au Conseil du
trésor, ça prend beaucoup plus d'encadrement. Juste pour prendre
un exemple qui vous touche, et qui nous ramène sur le sujet de
l'étude de nos crédits cet après-midi, moi, j'ai toujours
pensé que des gens, des professionnels, des gens bien formés,
tout à
fait autonomes et aussi autonomes que des professionnels, avaient besoin
de moins d'encadrement, justement parce qu'ils étaient mieux
formés que d'autres, et une des conséquences, finalement, d'une
bonne formation, c'est justement d'avoir besoin de moins d'encadrement. Alors,
je pense que l'argumentation qu'il développe est complètement
à faux, à faux; et ça, ça implique une
réorganisation à l'intérieur même du Conseil du
trésor, juste pour parler de cela. Là-dessus, il pourra me donner
d'autres raisons, mais, quand même, je pense que c'en est un, sujet.
L'encadrement est de 16 %, le plus élevé au gouvernement, au
Conseil du trésor.
M. Johnson: m. le président, je n'ai pas prétendu
que le secrétariat du conseil du trésor échappait aux
réductions d'effectifs et du taux d'encadrement. nous aussi, on a une
réduction de 7 % cette année, de 20 % sur 3 ans. on doit refaire,
nous aussi, l'analyse de la façon de dispenser nos services aux
ministères et organismes. on est un organisme central, et
l'administration doit faire les mêmes efforts que ce qui est requis de
tout le monde. alors, on ne s'est pas demandé à nous-mêmes
une exemption, là, au conseil du trésor. il faut bien comprendre
ça.
Quant au reste, ce que le député de Labelle
resoulève, moi, je prétends, puis je vais même lui faire
parvenir le texte, que je lui ai répondu dans mes remarques
préliminaires. Lorsqu'on dit qu'on a introduit, par exemple, au titre
des ressources humaines, des nouvelles politiques et directives et
façons de faire, d'une part, qui sont en consultation actuellement au
titre des occasionnels et, deuxièmement, sur la gestion du personnel en
disponibilité, une mesure qu'on a adoptée le 30 mars dernier,
bien, je regrette, là, mais on va au coeur même de la gestion des
ressources humaines. On a assumé le leadership qui est le nôtre
dans cette matière-là.
Ça m'avait frappé que les mécanismes de
contrôle des effectifs n'avaient pas empêché
l'évolution de main-d'oeuvre et la hausse des effectifs. On a
regardé ça puis, à force de regarder ça de plus
près, ce que j'ai formulé de façon très
précise, c'était qu'il fallait une diminution de 2 % de la masse
salariale, des effectifs pas comme il se faisait autrefois, puis
ça fait très longtemps que ça se fait, une diminution de 2
% au début de l'année, puis à la fin de l'année,
bien, on a rempli la chaudière pour des besoins nouveaux, etc. Alors,
toujours des 2 % de diminution, puis, à la fin de l'année, il y
avait plus de monde qu'au début. Ça m'avait toujours
intrigué, ça.
M. Léonard: C'est ce que vous avez fait. Depuis 7 ans,
c'est ce que vous avez fait.
M. Johnson: Et on m'a dit: avec le taux de roulement, bon, c'est
ça qui arrive. Bien oui, mais évidemment. Si on ne veut pas,
comment je dirais, si on veut faire semblant que les gens qui nous ont
été transférés, en vertu de l'entente
fédérale-provinciale au titre de la TPS et de l'immigration
n'existent pas, on peut toujours faire ça, mais moi, je vous dis qu'ils
sont là, puis qu'ils sont dénombrés. Bon. Mais la question
est de savoir qui les paie. Alors, c'est le gouvernement dont vous voulez qu'il
cesse d'exister pour vous qui, pour l'instant, paie ces centaines et ces
milliers de personnes.
Alors, on va se comprendre. Parlons des vraies choses et des vrais
chiffres. À partir de ce moment-là, de toute façon, ce qui
est enclenché, ce qui est dans les crédits, ce qui est
administré, ce qui est décidé, c'est le respect de la
diminution de 12 % sur 5 ans des effectifs et la diminution de 20 % sur 3 ans
des effectifs d'encadrement. Le Secrétariat du Conseil du trésor
n'y échappe pas. ce que le vérificateur général a
soulevé aussi, le député de labelle s'en est fait
l'écho, c'était la planification de la main-d'oeuvre. je rappelle
ce que le vérificateur disait: des objectifs clairs, précis et
peu nombreux doivent être communiqués à l'ensemble des
gestionnaires. c'est clair, précis et peu nombreux, ça veut dire
moins 20 % d'encadrement sur 3 ans et moins 12 % sur 5 ans des effectifs.
clair, précis, peu nombreux. c'est ça, de la planification de la
main-d'oeuvre, notamment. c'est clair, précis de dire: voici comment les
occasionnels seront désormais gérés. c'est clair et
précis de dire: voici comment on doit gérer le personnel en
disponibilité; voici comment on s'implique; voici le rôle du
conseil du trésor, celui de l'office des ressources humaines et,
surtout, celui des ministères; voici comment les gestionnaires
deviendront de plus en plus imputables; voici comment ils devront rendre
compte; voici comment, donc, nous nous conformons au voeu de l'assemblée
nationale, des députés, notamment, du député de
verdun qui ne lâche pas sur l'imputabi-lité des gestionnaires et
la qualité des services à la population. (17 h 30)
Nous comptons, nous avons déjà commencé cette
opération de réalignement de l'administration publique. Elle est
en marche. Elle fait partie, à partir du moment où elle a
été déposée, d'une politique gouvernementale qui
doit être concrétisée et qui l'est chaque jour.
Déjà, des ministères se sont appropriés, comme le
jargon le veut, et sont en voie de donner suite à ce voeu qui est
exprimé par le gouvernement, cette décision gouvernementale de
poursuivre ces 5 objectifs qui ont été divulgués dans la
dernière semaine de mars.
Plan de réduction des effectifs pour
1993-1994
M. Léonard: Le président du Conseil du
trésor, qui dit qu'il est d'accord avec la loi 198, peut-il aujourd'hui
nous déposer son plan d'effectifs? Parce que dans la loi 198, tout
organisme, toute commission scolaire, tout CLSC doit déposer un plan
d'effectifs au Conseil du trésor. Est-ce que lui-même en a un pour
son propre Conseil du trésor? Est-ce qu'il peut nous en parler, ici,
nous le déposer, puis nous montrer comment il veut réorganiser
ses affaires d'ici 3 ans? Parce que c'est ça qu'il demande par la loi
198. Vous dites que vous êtes d'accord sur 198. Déposez votre plan
de réduction de personnel, votre plan de rationalisation
d'effectifs.
M. Johnson: Encore faudrait-il, au lieu de critiquer la loi 198,
que le député de Labelle ait l'occasion de voter pour qu'elle
soit en vigueur. À partir de ce moment-là, il n'y aura aucun
problème, évidemment.
M. Léonard: Ah, bon. Je vois que...
M. Johnson: Dans les délais... Bien non, mais...
M. Léonard: ...les horizons s'estompent.
M. Johnson: C'est absolument invraisemblable. On voudrait qu'on
dépose ici...
M. Léonard: On critique...
M. Johnson: ...aujourd'hui le plan d'effectifs exigé par
une loi qui n'est pas en vigueur et dont les délais, évidemment,
ne sont pas déjà courus, mais sont à courir.
M. Léonard: Vous n'êtes pas... En avez-vous un?
M. Johnson: Moi, je veux bien, mais en atten dant, nous
entendons... Première des choses, nous ne sommes pas exemptés de
la diminution de 20 % sur 3 ans et de 12 % sur 5 ans des effectifs
d'encadrement et des effectifs réguliers.
M. Léonard: Est-ce qu'on ne pourrait pas considérer
que, dans le cas du Conseil du trésor, on devrait avoir, pour
étudier ces crédits, un plan de ces effectifs? On n'a pas besoin
d'une loi pour faire un plan d'organisation. Qu'on le dépose et puis
qu'on dise: Le plan de réduction de l'encadrement et du personnel, il me
semble que c'est une chose qu'on veut imposer à tout le monde au
Québec, tout le monde, la grosse jaquette. Alors, lui, est-ce qu'il
pourrait déposer le sien, donner l'exemple d'abord avant de l'imposer
à tout le monde? Réduction des effectifs, c'est ça, le
plan de réduction sur 3 ans.
M. Johnson: Oui. Alors?
M. Léonard: Ce n'est pas un organigramme. Le
député de Verdun nous présente un organigramme. Ce n'est
pas ça, un plan de réduction des effectifs. Je ne sais pas s'il
sait ce que c'est, un plan de réduction des effectifs, le
député de Verdun. Il a passé une loi là-dessus,
mais il n'a pas l'air à savoir...
M. Gautrin: Oui, mais écoutez...
M. Léonard: Non, non, mais tout à l'heure, tu auras
ton tour. Ça s'en vient. Ha, ha, ha!
M. Gautrin: II faudrait finir votre temps. Je pourrais enfin
parler.
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Johnson: On voyage au pays des merveilles avec le
député de Labelle. On vient d'annoncer, le gouvernement vient
littéralement... L'écho ne s'est pas encore estompé. On
vient d'annoncer que, d'ici 3 ans, les ministères devront avoir
réduit de 20 % leur taux d'encadrement, que d'ici 5 ans, les effectifs
devront avoir diminué, qu'au 30 septembre prochain on devrait avoir une
idée comment, dans les réseaux, on entend faire ça. Et il
faudrait déjà que, le 20 avril, un ministère, au
gouvernement du Québec, ait tout ça tout cuit pour le
député de Labelle. On rêve, on rêve. Le
député de Lac-Saint-Jean faisait des cauchemars...
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: ...cet après-midi et si on en croit...
M. Léonard: Alors, vous n'en avez pas. C'est ça, la
réponse, c'est que vous n'en avez pas.
M. Johnson: Bien, personne n'en a, c'est bien évident.
M. Léonard: Quand est-ce que ça va être
prêt? M. Johnson: C'est l'évidence même.
M. Léonard: Votre plan de réduction va être
prêt quand?
M. Johnson: Quel est l'échéancier normal pour
dresser un plan d'effectifs? Quelques semaines, évidemment. On est en
train de trouver la façon de produire des indicatifs de performance, des
indicateurs de performance, de définir des objectifs, de remettre en
cause le rôle même du Secrétariat du Conseil du
trésor comme organisme central dans un contexte d'imputabilité,
de responsabilisation des gestionnaires, de recentrage d'élections
gouvernementales, de redessinage, si vous me passez l'expression, des
programmes gouvernementaux, et le député voudrait probablement
qu'on ait ça après le souper. Bien là, il va nous faire
faire des cauchemars, s'il veut nous faire accréditer des choses comme
ça.
M. Léonard: Alors, vous avez imposé 7 %...
M. Johnson: Je compte bien, dans la mesure où ce n'est pas
un ministère énorme, mais il est complexe... Les fonctions qu'on
a à arrimer avec l'Exécutif, le ministère des Finances,
l'Office des ressources humaines au titre de nos responsabilités en
matière de gestion des ressources humaines, c'est assez
compliqué. Est-ce que le député a des suggestions à
faire? Est-ce qu'une heure serait suffisante pour en arriver à un plan
de réduction d'effectifs sur 5 ans et de la tâche d'un organisme
central? Une journée, une semaine, 5 minutes? Bien oui, 2 minutes, je ne
sais pas, moi. Je l'écoute poser des questions. Il est tout surpris que
ce ne soit pas quelque chose qu'on peut faire en quelques secondes. Je ne sais
pas d'où il sort, mais, s'il continue comme ça, je
sais où il s'en va.
M. Léonard: m. le président, je reconnais bien le
président du conseil du trésor. ça veut dire que son 7 %,
c'est un chiffre tiré en l'air. il n'a pas de données très
précises sur l'applicabilité d'un tel taux. il n'y a aucun plan
de réduction des effectifs. lui-même n'en a pas pour son propre
domaine, le conseil du trésor et il n'y a aucun de ses organismes...
M. Johnson: C'est une affirmation tout à fait gratuite, M.
le Président.
M. Léonard: Alors, déposez-le, si vous l'avez!
Déposez-le! Qu'est-ce que... Et puis, si vous avez besoin encore d'une
couple de semaines...
M. Johnson: Voulez-vous qu'on annonce ici, séance
tenante... Voulez-vous qu'on dise tout de suite ici, séance tenante,
à une Direction, quelle personne va s'en aller? Êtes-vous
tombé complètement sur la tête?
M. Léonard: Vous ne l'avez pas.
M. Johnson: Est-ce que vous êtes complètement
tombé sur la tête?
M. Léonard: Alors, vous n'en avez pas, de
réduction. Vous n'en avez pas, de plan de réduction.
M. Johnson: On a un plan de réduction qui est parfaitement
conforme aux objectifs gouvernementaux, qui affecte des directions, qui affecte
des services du Secrétariat du Conseil du trésor. D'autres
ministères...
M. Léonard: M. le Président...
M. Johnson: ...ont la même chose, et vous voulez que
ça soit, ça, étalé sur la place publique comment,
de façon spécifique, je dirais presque nominative... Parce que
c'est la prochaine question. Vous allez nous demander: Qui allez-vous mettre
à pied? Qui va être en disponibilité?
M. Léonard: M. le Président...
M. Johnson: Quel genre de personnes? Combien de professionnels?
Combien de techniciens? Quelles secrétaires? Quelles
téléphonistes? C'est absolument invraisemblable, ce que le
député de Labelle nous demande.
M. Léonard: M. le Président...
M. Johnson: Ça appartient, c'est du domaine pur et simple
et direct des gestionnaires de rencontrer les objectifs qui sont fixés,
auxquels nous sommes astreints...
M. Léonard: ...est-ce que je peux...
M. Johnson: ...et ce n'est pas vrai que c'est le
député de Labelle qui va exiger ici, séance tenante, le
dépôt de notre plan de réduction d'effectifs pour
l'année 1993-1994. C'est absolument insensé. C'est
insensé.
M. Léonard: M. le Président, si le président
du Conseil du trésor me permet de lui souligner que c'est exactement ce
que dit la loi 198, un plan de réduction des effectifs sur 3 ans...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: ...alors, ça veut dire, justement,
qu'il impose et qu'il veut imposer par la loi 198...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: ...à toutes les commissions scolaires,
à tout organisme dans le décor, de déposer...
M. Johnson: Mais pas aujourd'hui!
M. Léonard: ...un plan de réduction sur 3
ans...
M. Johnson: Pas aujourd'hui! Pas aujourd'hui!
M. Léonard: ...donc, indiquant, à toutes sortes de
personnes...
M. Johnson: Voyons!
M. Léonard: Si vous le déposez, vous ne le
déposerez pas après 3 ans.
M. Johnson: Bien, voyons!
M. Léonard: Vous allez le déposer au début
de 3 ans...
M. Johnson: Bien, évidemment, mais pas aujourd'hui.
M. Léonard: ...le plan de réduction des effectifs.
Voyons donc!
M. Johnson: Quand est-ce... Les 3 ans commencent quand?
M. Léonard: Vous ne savez pas ce que vous avez
voté.
M. Johnson: C'est absolument invraisemblable, de dire une chose
semblable.
M. Léonard: Vous ne savez pas ce sur quoi vous avez
voté dans 198 si vous répondez ce que vous venez de
répondre.
M. Johnson: Bien, voyons donc!
M. Léonard: C'est exactement ça... M. Johnson:
En vertu...
M. Léonard: ...que vous demanderez à tous les
organismes de la fonction publique et parapublique.
M. Johnson: À quel moment, selon la loi 198, le
dépôt doit-il se faire?
M. Léonard: Bien, on a...
M. Johnson: Moi, je demande la question au député
de Labelle.
M. Léonard: ...discuté au plus tard de septembre.
M. Johnson: II a réponse à tout, le petit génie...
M. Léonard: 6 mois... M. Johnson: ...disons-le!
M. Léonard: Le plan de réduction des effectifs, il
me semble bien, là, on pourra sortir le texte du projet de loi...
M. Johnson: Oui, une bonne idée.
M. Léonard: ...c'est 6 mois après son adoption.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Donc, ça va porter sur les 3
années subséquentes. Et cela veut dire...
M. Johnson: Ah bon! Donc, ce n'est pas aujourd'hui, si je
comprends bien?
M. Léonard: Mais, lorsque vous avez répondu... Non,
non. Lorsque vous avez répondu qu'on ne pouvait pas indiquer à
des...
M. Johnson: Je prends acte que ce n'est pas aujourd'hui.
M. Léonard: M. le Président, est-ce que... Le
président du Conseil du trésor ne devrait pas partir pour la
gloire...
M. Johnson: Pas du tout.
M. Léonard: ...je discute avec lui...
M. Johnson: Non, non, je prends acte que ce n'est pas aujourd'hui
que la loi prétend qu'on doit le déposer.
Le Président (M. Camden): Excusez, juste un petit point
d'ordre, je pense...
M. Johnson: Un à la fois, M. le Président?
Le Président (M. Camden): Oui, ça irait
manifestement beaucoup mieux.
M. Johnson: Vous avez bien raison.
Le Président (M. Camden): On s'adresse au président
et...
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): ...j'octroierai le droit de
parole, c'est tout.
M. Johnson: Vous avez bien raison.
M. Léonard: Alors, M. le Président, la loi 198
demande, 6 mois après son adoption, que les organismes publics et
parapublics déposent un plan de réduction des effectifs...
M. Johnson: D'accord.
M. Léonard: ...indiquant les postes, toute la
réorganisation de chacun de ces organismes-là, en termes
administratifs. Alors, le président du Conseil du trésor dit
qu'on ne peut pas indiquer à tout le monde, comme ça, qui va
être coupé; ça implique des relations avec le personnel,
une gestion, effectivement, des ressources humaines. Effectivement, ce sont des
objections que nous avons justement soulevées en commission
parlementaire. Je pense que s'il avait été à la commission
parlementaire, il aurait voté contre la loi 198, à partir de
l'argumentation qu'il a développée tout à l'heure. Et,
quand il dit: Je ne peux pas déposer un plan de réduction des
effectifs, effectivement, lui-même voit bien qu'il ne peut pas le faire
pour son propre Conseil du trésor, c'est ça que je...
M. Johnson: Pas aujourd'hui, M. le Président, pas
aujourd'hui, 6 mois après l'adoption de la loi, il n'y a aucun
problème, pas aujourd'hui. Comment le député
s'imagine-t-il que ça fonctionne, ces choses-là? À partir
du moment ou des objectifs...
M. Léonard: II s'engage de le faire dans 6 mois? Dans 6
mois, vous allez le faire? Vous allez le déposer dans 6 mois?
M. Johnson: Bien, si la loi... Absolument! Si la loi l'exige,
c'est fini, c'est réglé. Voyons donc! Peut-être avant si
c'est près avant. Point à la ligne. On va se conformer à
la loi. Qu'est-ce que c'est, cette histoire-là de prétendre que
c'est aujourd'hui, avant que la loi ne soit adoptée... D'ailleurs, elle
retarde quelque peu à cause de l'obstruction du député de
Labelle, si j'ai bien compris, en commission parlementaire et, à partir
de ce moment-là...
M. Léonard: Du tout! Elle est rendue à
l'Assemblée nationale.
M. Gautrin: ...du rapport à la date...
M. Johnson: Oui, oui, je comprends, mais ça a
été retardé quand même. Pendant que c'était
ici, le député de Labelle, lui aussi, était là,
donc, ça a retardé. Un syllogisme.
M. Léonard: C'est le député de Verdun
lui-même qui a demandé la suspension d'un bon nombre d'articles
sur les représentations que nous faisions. Alors, ce n'est pas nous. Il
s'est tiré dans le pied lui-même. Je pense que...
M. Gautrin: ... Interprétation abusive, cher ami.
M. Johnson: Encore une fois! Alors, je ne peux pas
répondre en l'absense de questions, M. le Président. Je crois
avoir...
Le Président (M. Camden): Alors, je comprends donc que
vous reviendrez un peu plus tard, ultérieurement.
M. Léonard: Bien, on va revenir plus tard. Je pense qu'il
y a une alternance.
Le Président (M. Camden): Très bien, M. le
député. Oui, oui, très bien. (17 h 40)
Je sais que le député de Verdun brûlait d'envie de
formuler des questions et des commentaires.
Réduction des crédits à l'Office
des
ressources humaines et augmentation
à la Régie des rentes
M. Gautrin: Merci, M. le Président.
Il est évident qu'on a un champ assez vaste de questions qu'on
pourrait poser. Je vais rentrer d'abord sur l'Office des ressources humaines,
si vous me permettez, sans vouloir... J'ai une petite question à poser
sur l'Office des ressources humaines.
Je remarque, dans le livre des crédits, que l'Office des
ressources humaines a diminué ses effectifs. Vous avez donc
diminué le nombre de gens à l'Office des ressources humaines, et
ça se voit directement dans les crédits par une diminution des
montants pour les traitements, que vous voyez. Par contre, il y a une chose que
je ne comprends pas. Je vous le dis tout de suite, c'est quand je passe, dans
le document, sur les contributions au Régime de rentes. Malgré
que vous diminuez votre masse salariale et vos employés, vous augmentez
les contributions au Régime de rentes de 4,8 %.
Donc, pour bien préciser à quel document je suis, c'est
celui-là que je n'ai pas compris, je suis dans le document jaune qu'on a
reçu, et je suis à l'avant-der-nière page.
Autrement dit, vous avez donc une diminution de la masse salariale
à l'Office des ressources humaines. Par contre, vous avez une
augmentation des contributions au Régime de rentes et à
l'assurance-maladie. C'est ça que je ne comprends pas. Vous comprenez ce
que je veux dire, comme question?
M. Johnson: M. Beausoleil peut vous donner les renseignements de
cette nature-là et, éventuellement, si on déborde dans les
régimes de retraite, vous voyez que M. Sanschagrin vient de prendre
place.
M. Gautrin: Oui, oui, mais j'ai quelques questions. Vous
comprenez la raison...
M. Beausoleil (Claude-R.): alors, m. le président, cette
augmentation de 4,8 % à la régie des rentes prend sa source dans
le fait que l'office des ressources humaines, dans ses budgets, assume la
contribution du gouvernement à titre d'employeur. or, à compter
du 1er janvier 1993, comme employeur, le régime de rentes a
été augmenté de 2,4 % à 2,5 %. alors donc, les taux
maximaux de rente qui sont demandés par l'employeur passent d'un maximum
de 696 $ à 752 $ du 1er janvier 1992 au 1er janvier 1993, impliquant,
à ce moment-là, une augmentation substantielle de la contribution
du gouvernement à titre d'employeur pour sa contribution au
régime de rentes du québec.
M. Gautrin: Donc, vous bonifiez, essentiellement...
M. Johnson: Non, écoutez, là, il n'y a rien qui est
bonifié. C'est-à-dire que la décision a été
prise...
M. Gautrin: ...a déjà été prise.
M. Johnson: ...au Québec, d'augmenter la cotisation au
Régime de rentes du Québec, en raison, on l'a vu, de...
M. Gautrin: ...des problèmes de vieillissement, etc.
M. Johnson: Exactement.
M. Gautrin: ...et des problèmes que vous avez sur la
projection, etc.
M. Johnson: précisément. donc, en augmentant de 0,1
% sur une base de 2,4 %, vous retrouvez votre 4,8 %.
M. Gautrin: d'accord, je comprends. mais, à ce
moment-là, ma question va se transformer. est-ce qu'il y a une
décision que je ne connais pas sur l'assurance-maladie? vous augmentez
de 6,6 % la contribution à l'assurance-maladie...
(Consultation)
M. trautnn: ...tout en diminuant la masse salariale.
(Consultation)
M. Gautrin: Donc, je suis à la partie 3. Je suis ici, dans
ce document jaune, «Étude des crédits», entre les
contributions...
(Consultation)
M. Johnson: M. le député nous fait courir partout
dans les documents.
M. Gautrin: Excusez-moi...
M. Johnson: Non, vous avez le droit. Pas de problème
là. On me signale que c'est la contribution au fonds de services de
santé que le gouvernement, comme employeur, comme tous les employeurs du
Québec, a à verser.
M. Gautrin: C'a augmenté?
M. Johnson: Bien oui. Au budget, c'a été
augmenté ça aussi.
M. Gautrin: C'a augmenté?
M. Johnson: C'a augmenté pour tous les employeurs au
Québec. Je suis sûr que le député de Labelle se
ferait un plaisir de le démontrer que c'est une contribution
additionnelle parafiscale, mais effectivement le ministre des Finances, dans
son budget, a annoncé des hausses des contributions des employeurs au
titre des programmes de financement des services de santé.
M. Léonard: Le député de Verdun ne se
rappelle plus des lois sur lesquelles il a voté depuis qu'il est
là à l'Assemblée nationale.
M. Gautrin: Je vous remercie. De la part du député
de Labelle, c'est un peu... Je suis sûr que vous avez oublié vous
aussi. D'ailleurs, vos remarques m'ont démontré que vous aviez
oublié aussi.
Essentiellement, donc, on a augmenté des contributions
d'assurance-maladie de combien?
M. Johnson: de mémoire, il me semble que c'est 3,2 %
à 3,5 %. c'était de 3,5 % à 3,75 %.
M. Beausoleil: De 3,75 %.
M. Gautrin: de 3,75 %. vous diminuez de 3,9 %.
M. Johnson: De la masse salariale.
M. Gautrin: bon, ça entre dans les 6,6 %. est-ce que je
peux vous poser une question strictement pour ma culture à moi?
M. Johnson: Oui.
Facteur d'équivalence à la CARRA
M. Gautrin: Le facteur d'équivalence à la CARRA,
c'est essentiellement la contribution que l'employeur doit payer pour chaque
individu. C'est ça que ça veut dire le FE? Non? C'est quoi? C'est
quoi, le FE, parce que j'ai demandé à beaucoup de gens ici
qu'est-ce que c'était, le FE... Et, après, j'aurai des
questions... Sur les calculs de FE, le facteur d'équivalence à la
CARRA, c'est quoi?
M. Johnson: M. Michel Sanschagrin...
M. Gautrin: Je m'excuse parce que je...
M. Johnson: ...se fera un plaisir de vous éclairer.
M. Sanschagrin (Michel): Le facteur d'équivalence, c'est
une donnée strictement fiscale qui est la valeur attribuée en
vertu de toute une série de règles qu'on retrouve dans les lois
fiscales à la prestation qui est attribuée à un
participant. Donc, quelqu'un qui est dans un régime qui a une formule de
prestations, par exemple, à 2 % du salaire...
M. Gautrin: Oui.
M. Sanschagrin: ...bien, il a une formule qui permet de traduire
ça en coûts, si vous voulez, en coûts moyens, et c'est cette
valeur-là qui est le facteur d'équivalence qu'on déclare
sur le feuillet d'impôt et qui sert éventuellement à
déterminer si vous pouvez...
M. Gautrin: Pour les déductions.
M. Sanschagrin: ...cotiser à un REER ou si vous ne pouvez
pas cotiser à un REER.
M. Gautrin: Je comprends. Je comprends. Mais là, ce
facteur d'équivalence est différent...
Des voix: Ha, ha, ha! Une voix: Pas sûr!
M. Gautrin: Un instant, j'ai compris. Mais, dans l'instant
d'après, le facteur d'équivalence pourtant est différent,
calculé différemment, j'ai remarqué, pour les gens qui
cotisent au RREGOP que pour ceux qui cotisent, qui sont dans le régime
de pension des élus municipaux.
M. Sanschagrin: Oui, parce que... M. Gautrin: Pourquoi?
M. Sanschagrin: .. .dans le régime de pension des
élus municipaux, la rente qui n'est pas réduite pour tenir compte
du régime de rentes à 65 ans. donc, dans le cas des élus
municipaux, par exemple, la rente est 2 % tout le temps alors que dans le
rregop, c'est 2 % jusqu'à l'âge de 65 ans et, ensuite, on a une
réduction de 0,7 % pour tenir compte du fait que le régime de
rentes verse sa rente à 65 ans. donc, au total, le rregop est, en termes
de formule de rente, légèrement moins généreux que
le régime des élus municipaux. donc, à salaire
égal, le fe, le facteur d'équivalence du rregop est
inférieur à celui des élus municipaux.
M. Gautrin: O.K. Donc, c'est pour ça que vous avez aussi
des sommets différents, c'est-à-dire que pour le RREGOP... est de
97 381 $ et, aux élus municipaux, je pense, c'est à quelque 86
000 $.
M. Sanschagrin: C'est ça.
M. Gautrin: ...et c'est à peu près le...
M. Sanschagrin: En fait, pour pouvoir déterminer le
montant du salaire maximum, il faut prendre la rente maximum qu'il est possible
d'attribuer à une année de participation, qui est 1722 $, et la
diviser par le taux de rente maximum qui est permis, c'est-à-dire 0,02,
dans le cas des élus municipaux et 0,02 moins l'intégration au
Régime de rentes, dans le cas du RREGOP, qui donne 97 000 $.
Taux des remboursements à l'intérieur du
RREGOP
M. Gautrin: Je comprends. Est-ce que je peux poser une autre
question, toujours sur le RREGOP?
Alors là, si je comprends bien, il y a RREGOP 1 et RREGOP 2:
RREGOP 1 pour les employés syndiqués et RREGOP 2 pour les
employés non syndiqués, c'est un peu ça que vous dites;
là, RREGOP 1, vous avez... Vous avez des comités de placement
pour le RREGOP 2, c'est-à-dire les employés non syndiqués,
RREGOP 1, c'est le comité de retraite et l'autre, c'est un comité
de placement.
Alors, ma question, c'est la suivante: Si je regarde la page 6 du
document que vous nommez «Prévisions budgétaires»
ça va? il est clair que les comités de placement de
l'un ou l'autre ont eu, à l'intérieur de la Caisse de
dépôt, des choix qui étaient différents en termes de
l'endroit dans lequel ils mettaient leurs contributions. Par contre, dans les
taux de rendement, j'ai l'impression que vous prenez le même taux de
rendement pour l'un ou pour RREGOP 1 ou RREGOP 2. Est-ce que je me trompe? (17
h 50) autrement dit, dans les taux de rendement, donc, si je regarde page 6 du
document qui est là, vous avez donc 2 types, l'un c'est le comité
de retraite qui fait ses placements, par exemple, je ne sais pas... je vais
mettre mes lunettes, en 1991 46 % d'obligations, 2,9 % en hypothèques,
tandis que rregop 2 met 42,2 % en obligations, 2,9 % en hypothèques, et
ainsi de suite. donc, normalement, ils devraient avoir des rendements
différents.
Donc, pour les remboursements, pourquoi est-ce que vous utilisez le
même taux quand vous faites des remboursements? Est-ce que vous comprenez
ma question?
M. Sanschagrin: Oui, en fait, la loi, telle qu'elle est
rédigée actuellement, prévoit qu'il n'y a qu'un seul fonds
qui sert à déterminer le taux de rendement utilisé pour
l'ensemble des participants au RREGOP, c'est celui du fonds des employés
de niveau syndicable, c'est-à-dire le fonds 301, de telle sorte qu'il
n'y a qu'un taux d'intérêt qui s'applique à l'ensemble des
participants, qui est celui qui apparaît effectivement à la page
6, là, le tableau du bas.
M. Gautrin: Donc, dans le fond, RREGOP 2, c'est-à-dire les
non-syndiqués, ils sont obligés, en faisant les rachats de leurs
parts, de suivre le RREGOP 1; c'est ça que vous me dites?
M. Sanschagrin: Lorsqu'ils amortissent, lorsqu'ils
défraient le coût d'un rachat sur plusieurs mois ou plusieurs
années, effectivement, c'est le taux d'intérêt...
M. Gautrin: Le taux d'intérêt.
M. Sanschagrin: ...du fonds des employés syndi-cables qui
est utilisé.
M. Gautrin: O.K. Donc, je vais passer...
M. Léonard: Moi, j'aurais une question à poser.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Labelle.
Augmentation des prévisions de dépenses
d'intérêt
M. Léonard: En rapport avec la page 12 de
«Renseignements supplémentaires aux crédits». Vous
dites, à la page 12, que les dépenses d'intérêt,
vous mettez aux dépenses d'intérêt non c'est
financier cette fois, on y reviendra un peu plus tard, mais c'est financier.
Les dépenses d'intérêt prévues à «Vivre
selon nos moyens» étaient de 5 080 000 000 $ pour l'année.
Dans les crédits que vous déposez, ils sont de 5 131 000 000 $.
Ils ont augmenté de 51 000 000 $ entre, disons, le 31 décembre
1992, au moment où on a arrêté les chiffres de «Vivre
selon nos moyens», et le dépôt des crédits. Dans 3
mois, 50 000 000 $ de plus. C'est quand même considérable.
Ça peut s'expliquer de différentes façons: une
augmentation du déficit prévu, une augmentation des taux
d'intérêt... Je pense que j'aimerais avoir l'explication
là-dessus, parce que c'est 50 000 000 $ d'augmentation de plus que
prévu sur 3 mois, en moins de 3 mois.
M. Johnson: Bien c'est la révision, c'est-à-dire en
moins de 3 mois, c'est la révision...
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: ...pour toute une année, là. C'est la
révision pour toute une année qui...
M. Léonard: Oui, mais vous... disons que...
M. Johnson: ...est une mise à jour depuis la
dernière synthèse qui, elle, était au 31 décembre
dernier, là.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: C'est de plus en plus fin. La question devrait
peut-être s'adresser au ministère des Finances comme tel, parce
que c'est là qu'on va piger l'information évidemment. C'est eux
qui nous indiquent comment prendre en compte les paramètres
généraux dans la mesure où ça affecte le service de
la dette, évidemment. Mais c'est parce que ce n'était pas au
même moment, là, que dans... «Vivre selon nos moyens»
était fondé sur une évaluation qui précédait
la synthèse au 31 décembre. Mais ça a été
déposé le 19 janvier.
M. Léonard: Oui, ça a été
déposé...
M. Johnson: C'était déjà... Ça
intégrait, là, ce qu'ils en croyaient en septembre, ou même
avant, là.
M. Léonard: Bien, M. le Président, dans le document
«Vivre selon nos moyens», on avait intégré la
dernière synthèse des opérations financières au 31
décembre. On l'a publié le 19 janvier, et puis vous avez
déposé vos crédits vers le 26 mars, donc un peu plus de 2
mois après, et vous modifiez la prévision de dépenses
d'intérêt, pour l'année, de 50 000 000 $. Les
intérêts ont été comptabilisés au 31
décembre. C'est quand même une modification assez importante,
compte tenu de la nature des dépenses.
M. Johnson: je ne crois pas, parce que, d'une part, on me
souligne, avec force documents, que la révision a porté le taux
d'intérêt à 7,15 % c'est ça qui est implicite
dans les crédits alors que la révision, 4 mois plus
tôt, présumait de 7,08 %. bon, alors là, il y a un 0,7 %
déjà...
M. Léonard: Une augmentation du taux
d'intérêt sur les derniers emprunts.
M. Johnson: Oui, qui est 1 %, c'est 1 %; 0,7 % sur 7 %, c'est 1
%.
M. Léonard: 7,15 % et 7,08 %, c'est 0,7 %.
M. Johnson: oui, oui, 0,7 % sur 7,0 %, ça fait 1 %.
d'accord? et, deuxièmement, il y avait, entre les deux révisions,
entre les crédits et la révision, un écart de 350 000 000
$ au titre du niveau des emprunts. Par opposition, évidemment, à
la dette qui est de l'ordre de 55 000 000 000 $, là aussi, ça
fait...
M. Léonard: Je n'ai pas compris. M. Johnson: .. .un
petit quelque chose.
M. Léonard: 1 000 000 000 $ au titre du niveau des
emprunts?
M. Johnson: 350 000 000 $.
M. Léonard: 1 350 000 000 $ de plus?
M. Johnson: 350 000 000 $.
M. Léonard: 350 000 000 $ de plus.
M. Johnson: Qui est pris en compte dans les crédits par
opposition à ce qui apparaissait dans les documents
précédents, là. Notamment «Vivre selon nos
moyens», qui était fondé sur la révision de
novembre, présumait d'un niveau d'emprunt inférieur en novembre
qu'en février, de même qu'un taux d'intérêt qui
était inférieur en novembre par opposition à
février. Alors, un plus l'autre ou un multiplié par l'autre,
ça donne environ 50 000 000 $.
M. Léonard: Donc, on peut s'attendre à une
augmentation du déficit, finalement...
M. Johnson: Bien, ça a été
publié...
M. Léonard: ...comme étant une des composantes.
M. Johnson: Non, mais la synthèse en a parlé.
M. Léonard: Parce qu'on est rendu à 4 800 000 000
$, là, au lieu de 4 600 000 000 $ cette année.
M. Johnson: C'est 4 600 000 000 $, dans la synthèse? La
dernière synthèse, là? 4 360 000 000 $? 4 610 000 000 $? 4
610 000 000 $, oui.
M. Léonard: Oui, la dernière synthèse. M.
Johnson: Oui.
M. Léonard: Mais à partir du moment où,
vous, en déposant vos crédits... Excusez, M. le Président.
Le président du Conseil du trésor, en déposant ses
crédits, modifie de 50 000 000 $ à la hausse. Il y a
peut-être une composante du taux d'intérêt, mais, pour
modifier l'ensemble des taux d'intérêt de 7,07 % à 7,15 96,
il s'est passé des choses à la fin aussi. Et ça ne peut
pas avoir modifié tant que ça durant...
M. Johnson: On parle d'emprunt, on ne parle pas...
M. Léonard: ...le taux moyen des
intérêts...
M. Johnson: ...de déficit là. On ne parle pas de
déficit.
M. Léonard: En tout cas, je vois que... On pourra poser la
question au ministre des Finances, je comprends...
M. Johnson: Oui, bien, c'est ça.
M. Léonard: ...mais c'est quand même surprenant, 50
000 000 $ de révision de taux de dépenses d'intérêt
dans les derniers mois.
M. le Président, je voudrais... On n'aura pas le temps de finir
là-dessus, mais je veux indiquer quand même l'objet de ma
prochaine question qui va être une certaine conciliation entre ce qui a
été indiqué au document «Vivre selon nos
moyens»... Nous, on disait: II faut couper pour 1 600 000 000 $... Les 1
400 000 000 $ qui ont été déposés au livre des
crédits où on a réduit mais en tenant compte aussi
d'écritures comptables, là, à 1 403 000 000 $. En fait, je
pense que c'est la différence entre 1 600 000 000 $ et 197 000 000 $ de
modification quant aux...
M. Johnson: Non...
M. Léonard: ...années financières des
commissions scolaires.
En tout cas, j'ai une question à poser sur cet aspect des choses,
des crédits, en revenant, de même que l'impact de la correction
à la réserve actuarielle sur les fonds de retraite.
M. Johnson: Parfait. On va remercier le député de
Labelle de nous donner avis parce que c'est des questions qui peuvent
être compliquées. Il y a beaucoup de chiffres qui se
promènent. Alors, ça nous permettra, dans l'intervalle, de nous
préparer.
M. Léonard: Mais il y en aura aussi une pour le
président de l'Office des ressources humaines...
M. Johnson: Oui, oui.
M. Léonard: ...parce qu'il a l'air à avoir de la
difficulté à accomplir son mandat jusqu'ici, là. Il a
peut-être de bonnes résolutions pour l'avenir là, mais, par
rapport à la critique que le Vérificateur général a
faite sur l'administration de l'Office des ressources humaines, je me suis
posé la question à savoir si le président du Conseil du
trésor lui donnait les ressources suffisantes pour faire son
travail.
M. Johnson: ah oui! même plus, probablement 20 % de trop
d'encadrement et 5 % d'effectifs.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Nous verrons! Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): Alors, il n'y a pas d'autres
questions pour le moment?
M. Léonard: Pour le moment... Bien, il est 18 heures.
Le Président (M. Camden): Alors, nous allons donc
suspendre nos travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 3)
Le Président (M. Camden): S'il vous plaît! La
commission du budget et de l'administration reprend ses travaux. La parole
était au député de Labelle.
M. le député de Labelle.
M. Léonard: Oui, M. le Président. Merci.
J'ai 2, 3 questions très rapides à poser, des questions
factuelles, je pense bien, en tout cas. Nous avons déposé des
demandes, et il y avait une demande no 6 qui portait sur les contrats de 25 000
$ et moins, l'une concernant un contrat de 425 $ vous voyez, c'est une
toute petite question au BSQ, pour produire une liste des entreprises du
Québec ayant 500 employés et plus. Est-ce qu'on pourrait avoir
copie de cette liste, quand la commission pourra nous l'envoyer? C'était
l'objet de ma question. Je ne sais pas, les entreprises de 500 employés
et plus, et il y a toutes sortes de listes, pourquoi le Conseil du
trésor s'adresse-t-il au BSQ pour ça?
(Consultation)
M. Léonard: Je vais poser tout de suite ma
deuxième...
M. Johnson: Oui, bonne idée.
M. Léonard: ...en attendant.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Très bonne idée.
M. Léonard: Je vois que ça s'agite beaucoup.
M. Johnson: On va répondre aux 2 en même temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Très bien. La deuxième, c'est
concernant un contrat de 700 $ au Fonds des moyens de communication pour
l'enregistrement d'un vidéo impli-
quant le ministre Johnson. C'est le libellé lui-même. M.
Johnson: Ah! oui, oui.
M. Léonard: Pourquoi un tel contrat? Est-ce que cette
production s'inscrit dans le cadre d'une action gouvernementale
précise?
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Ça ne s'inscrit pas dans la course au
leadership?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Nous assumons le leadership au titre des programmes
d'accès à l'égalité. Afin de faire connaître
la position gouvernementale, donc les décisions, les programmes, il
avait été décidé par nos gens qui sont
chargés de la diffusion, de l'implantation et du suivi de ces
programmes-là de faire une présentation vidéo et des
présentations en personne, dans différents ministères,
à l'occasion d'activités d'accueil de nouveaux fonctionnaires ou
auprès des cadres, cadres intermédiaires, etc., et des gens du
CCGP, du Comité consultatif de la gestion du personnel, enfin un peu
partout. C'est les clientèles cibles de nos services d'accès
à l'égalité. Et, à titre de message de bienvenue,
il avait été jugé opportun que je puisse enregistrer le
message gouvernemental. C'est ça que j'ai fait. Ça a
été très bien reçu.
M. Léonard: Cette fois-là, vous étiez
présent, pas comme à la commission qui étudiait la loi
198. Vous n'étiez pas absent... Ha, ha, ha!
Une voix: Vous êtes obsessif. M. Johnson: Ça,
ça explique... Une voix: Va te faire soigner...
M. Léonard: Oh! non, quand même. «Slow
down».
M. Johnson: Vous voyez des gens s'activer derrière. On
cherche les...
M. Léonard: O.K. La réponse à la
première question...
(Consultation)
M. Johnson: C'est ça. Bon. D'accord. On me précise
que c'est à l'occasion d'une enquête salariale portant sur les
conditions de travail des cadres qu'il fut jugé utile d'avoir une telle
liste, afin, présumé-ment, de contacter ces entreprises pour voir
quelles étaient les politiques de rémunération applicables
aux cadres...
M. Léonard: Des cadres supérieurs.
M. Johnson: ...dans les grandes entreprises de 500 et plus.
M. Léonard: O.K.
Une voix: Non, l'ensemble des cadres. M. Johnson:
L'ensemble des cadres. M. Léonard: L'ensemble des cadres.
M. Johnson: Oui. Fonction publique et réseaux, au
pluriel.
Association des juristes du gouvernement
M. Léonard: Sur un autre plan. Nous avons
été sensibilisés au dossier des juristes du gouvernement
qui doivent oui, il y en a un, représentant, qui est ici
et qui doivent acquitter toutes les obligations de syndiqués de la
fonction publique alors qu'ils n'en sont pas.
Est-ce que le président du Conseil du trésor peut nous
expliquer, nous exposer les raisons du gouvernement pour agir ainsi et nous
indiquer s'il a l'intention de modifier son attitude à l'avenir ou
autrement? En d'autres termes, je voudrais qu'il nous expose un peu...
M. Johnson: Oui, je l'ai déjà dit, d'ailleurs,
à Me Bergeron.
M. Léonard: ...les raisons de ces attitudes.
M. Johnson: Je l'ai déjà dit, j'ai rencontré
Me Bergeron et quelques-uns de ses collègues et je leur ai
indiqué que, quant à moi, nos juristes sont nos avocats, nous
sommes leurs clients, et que, dans une relation client-avocat, il n'y a pas de
place pour la syndicalisa-tion de l'avocat. Alors, c'est une question de
principe, quant à moi. Ça a déjà été
retenu ailleurs...
M. Léonard: Mais, dans ce contexte-là...
M. Johnson: ...et je ne changerai pas, à moins que les
tribunaux, un jour, etc., évidemment, nous y forcent. Quant à
moi, ma position est très, très claire à ce
sujet-là. Je l'ai déjà formulée et je la
répète ici.
M. Léonard: Mais, dans ce contexte-là, est-ce qu'il
est exact qu'ils doivent payer l'équivalent de la cotisation syndicale?
En d'autres termes, qu'ils sont sujets à la formule Rand? Pourquoi
maintient-on cette cotisation?
(Consultation)
M. Johnson: L'utilisation du vocable «formule
Rand» m'a lancé dans les longues consultations, parce que,
vraiment, je ne voyais pas en vertu de quoi, et on me confirme qu'il n'y en a
pas. C'est une association qu'on reconnaît, comme d'autres associations
de cadres, par exemple, pour fins de discussion, de consultation sur leurs
conditions de travail, sur l'application des conditions générales
de travail, etc., les aménagements qui peuvent être consentis dans
certains cas particuliers. Ça a toujours été ça.
C'est comme ça qu'on transige avec nos employés non
syndiqués.
M. Léonard: Mais ils paient une cotisation. C'est vous qui
la percevez? C'est ça?
M. Johnson: Ah non! pas du tout. C'est volontaire, ça,
purement et simplement.
M. Léonard: C'est volontaire?
M. Johnson: Oui, mais c'est volontaire... C'est volontaire...
Ça tient à eux, mais on nous demande de la prélever et de
la retourner. Oui, c'est ça. C'est un service.
M. Léonard: C'est comme le 1 %... M. Johnson: C'est
un service, ça.
M. Léonard: C'est comme le 1 % de productivité.
C'est aussi volontaire que ça, là?
M. Johnson: Oui, oui, effectivement. C'est ça. Des voix:
Ha, ha, ha!
(Consultation)
M. Johnson: C'est très, très volontaire. On me
signale que, si un avocat ou une avocate de l'association ne désire pas
payer sa cotisation, bien, il ne la paie pas. On ne la prélève
pas. Comme un cadre, même chose que les cadres.
M. Léonard: O.K. M. Johnson: O.K.?
Correction à la réserve
actuarielle
M. Léonard: Bon. J'aimerais revenir à la question,
que j'avais annoncée avant la suspension à 18 heures, sur la
conciliation que vous faites, disons, du 1 600 000 000 $ qui avait
été annoncé comme étant un objectif de coupure des
dépenses publiques, lors de la consultation des mois de janvier et
février derniers, puis ce que vous avez vraiment fait au
dépôt des crédits. Il y a certains éléments
dans la page 12, mais c'est très général. Il semble qu'il
y a moyen d'avoir plus de détails que ça. (20 h 10)
Finalement, on est partis, lors de la consultation, du chiffre de 1 600
000 000 $. Est-ce qu'il y en a, une conciliation? Vous annoncez 1 400 000 000
$, et nous avions pensé que c'était 197 000 000 $, qui
était l'ajustement de l'année financière des commissions
scolaires. Est-ce qu'il y a une conciliation faisable présentement ou
d'autres explications disponibles là-dessus?
M. Johnson: Sinon que nous vous référons, d'une
part, à la page 28 du même document où on détaille
le 1 401 000 000 $ qu'on retrouve, évidemment, à la page 12, dans
le tableau 2 que vous évoquez. Ce qui démontre à sa face
même que nous en étions à 198 700 000 $ près de
l'objectif qu'on avait énoncé dans «Vivre selon nos
moyens» afin de refléter plus fidèlement ce que le
changement à la fiscalité scolaire a entraîné comme
effet non prévu.
À force de chercher, on trouve. On voit que les taux de
conversion des années scolaires en année budgétaire dans
les réseaux de l'enseignement ont produit pour cette année
seulement, évidemment, une économie de 203 400 000 $. Alors, dans
ce sens-là, on a réalisé 1 600 000 000 $, mais on voit
comment il se décompose.
M. Léonard: Mais il ne sera pas récurrent.
M. Johnson: Non, 203 000 000 $, ce ne le sera pas. Non, non.
M. Léonard: 203 000 000 $, ce ne sera pas
récurrent...
M. Johnson: Mais le 1 400 000 000 $, oui. M. Léonard:
...donc, à partir de là...
M. Johnson: Le 1 400 000 000 $, oui, par exemple.
M. Léonard: ...vous êtes à 203 000 000$ plus
198 000 000 $ de l'objectif de 1 600 000 000 $.
M. Johnson: Non.
M. Léonard: Bien oui, parce qu'il ne sera pas
récurrent, si on parle de budget courant.
M. Johnson: Non, je dis qu'on est à 198 700 000$...
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: ...de 1 600 000 000 $ récurrent. Pas à
203 000 000 $ plus 198 700 000 $ de 1 600 000 000 $ récurrent.
D'accord?
M. Léonard: Oui. O.K. Maintenant, l'autre correction
à la réserve actuarielle, qui est 296 800 000 $ moins 53 200 000
$, comment le traitez-vous? Parce
que, au fond, on le retrouve dans les régimes de retraite,
contributions d'employeur, donc ça touche aux dépenses
directement. Vous avez dit, vous avez indiqué, M. le Président...
Le président du Conseil du trésor a indiqué en Chambre que
ce n'était pas compris dans les compressions de dépenses
gouvernementales. Il reste que, quand on regarde le tableau de la page 42,
c'est compris, parce que vos contributions d'employeur au titre des
régimes de retraite sont inférieures de 243 600 000 $ par rapport
à l'année précédente.
M. Johnson: Oui. Il n'y a pas de doute. Si on retourne au tableau
2, qui est la plate-forme à partir de laquelle on discute de ces
choses-là, à votre suggestion, il n'y a aucun doute que le
chiffre que vous venez de mentionner au titre des régimes de retraite
est compris dans les 37 560 000 000 $, à la première ligne,
dépenses de programmes avant mesures. Il n'y a pas de doute. Alors, je
ne prétends pas que c'est une compression ou quoi que ce soit. C'est un
ajustement des dépenses avant mesures de 1 400 000 000 $.
M. Léonard: Est-ce qu'on doit comprendre que les 243 600
000 $, c'est aussi dans la colonne «Vivre selon nos moyens»? Parce
que, si on veut comparer les 2 choses entre elles, il faudrait savoir... il
faut inclure que c'est dans les 41 000 000 000 $ au total en bas, 41 013 000
000 $, et que c'est aussi dans les 41 087 000 000 $.
M. Johnson: II y a tellement d'ajustements à la hausse et
à la baisse, là.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: II y a un net, il y a d'autres choses qui augmentent.
Par exemple, j'opinerais qu'à l'égard, par exemple, des
dépenses de sécurité de revenu, l'évolution, enfin
nos prévisions économiques ont fait en sorte qu'elles sont plus
élevées de 23 900 familles... ménages, pardon, sur la
sécurité du revenu, qu'autrement elles étaient
prévues quelques mois auparavant. La question est de savoir à
quel moment on intègre tous ces chiffres-là au fur et à
mesure du suivi budgétaire qu'on fait et des prévisions qu'on
ajuste constamment. C'est presque théorique là, je dirais,
à ce moment-là, parce que la constitution des équilibres
financiers vient, évidemment, d'abord et avant tout, je n'apprends rien
à personne, du ministère des Finances, de la capacité de
l'économie de pouvoir porter un fardeau fiscal et de notre
capacité d'emprunter en maintenant la cote de crédit.
M. Léonard: Oui, ça, c'est la cassette.
M. Johnson: À partir de ce moment-là, le chiffre
des dépenses devient une résultante dans cette
équation-là, et ça fluctue à l'intérieur des
37 000 000 000 $ et quelques qu'on véhicule dans «Vivre selon nos
moyens», ou dans les crédits cette fois-ci. Alors...
M. Léonard: Je voudrais quand même...
M. Johnson: Oui. Non, non, mais on n'essaie pas de faire de
l'«obfuscation», comme on dit...
M. Léonard: Oui, un petit peu, là.
M. Johnson: ...le maquillage de quelque façon que ce
soit...
M. Léonard: II y a des cassettes qui reviennent un peu,
mais disons que je vais revenir à la question de façon plus
précise, je pense, ou d'une autre façon. Peut-être que
ça va être plus facile.
M. Johnson: Oui, oui.
M. Léonard: À la page 42, dans le tableau, comment
expliquez-vous que les crédits totaux en ce qui concerne les
régimes de retraite soient de 1 051 000 000 $ alors que, l'an
passé, 1992-1993, ils étaient de 1 294 000 000 $, sinon par la
correction dans la réserve actuarielle? Et donc, à ce
titre-là, on en a tenu compte dans les dépenses cette
année.
M. Johnson: Oui. D'accord.
M. Léonard: Bien, à ce moment-là, la
correction aux livres, qui était une correction dans la réserve
actuarielle, est incluse dans les dépenses de l'année du
gouvernement, dans les crédits de l'année du gouvernement. Parce
qu'il faut conclure, ça. Je pense.
(Consultation)
M. Johnson: Je cherche... Ce que je comprends des questions du
député de Labelle, c'est qu'il veut nous démontrer que la
révision de notre compte de régimes de retraite ou de la
dépense au titre des régimes de retraite est prise en compte dans
les crédits, c'est évident, mais ne l'était pas dans
«Vivre selon nos moyens».
M. Léonard: Non. M. Johnson: Ah!
M. Léonard: Bien, à ce stade-ci, ce n'est pas
exactement la question que je pose.
M. Johnson: D'accord. M. Léonard: Je l'ai
reprise d'une autre façon. M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Vous déclarez et vous comptabilisez
dans vos crédits, cette année, 1 051 000 000 $...
M. Johnson: D'accord.
M. Léonard: ...à «régimes de
retraite». L'an dernier, ça avait coûté 1 295 000 000
$, donc...
M. Johnson: Oui, et j'ajoute la dépense probable, par
exemple, de l'an dernier. C'était 1 058 000 000 $, 1 058... Il y a 7 000
000$ de différence avec la dépense probable.
M. Léonard: Non, non.
M. Johnson: Juste pour mêler tout le monde davantage.
M. Léonard: Oui, mais les crédits modifiés.
Non, non. Parlons au plan des crédits, là. Les crédits ont
été, l'an dernier, de 1 294 800 000 $ et, cette année,
c'est 1 051 200 000 $. La différence est de 243 000 000 $...
M. Johnson: Virgule 7, oui.
M. Léonard: Et ça veut dire que la dépense
est beaucoup moins... Les crédits sont beaucoup moins forts cette
année que l'an dernier de 240 000 000 $.
M. Johnson: Oui, crédits sur crédits. (20 h 20)
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: Mais il faudrait voir dépenses de l'an dernier
sur prévisions de dépenses de cette année. Ce que je vous
dis, c'est que nous avons procédé à un ajustement
d'environ 280 000 000 $ en 1992-1993; 228 000 000 $ d'économies au titre
de ce poste-là par rapport aux crédits 1992-1993 de 1 294 800 000
$.
M. Léonard: C'est ça. O.K.
M. Johnson: D'où la dépense probable de 1 058 300
000 $.
M. Léonard: Oui. Si on bouge, 1 051... Mais on est
près là, les chiffres se rapprochent. 228 000 000 $ que vous
dites comme correction, ça, c'est une correction qui n'est pas
récurrente.
M. Johnson: Non...
M. Léonard: Elle n'est pas récurrente, parce que
vous corrigez une réserve actuarielle.
M. Johnson: Non, non, par... (Consultation)
M. Léonard: Un comptable, au secours!
M. Johnson: On peut demander à un actuaire d'expliquer
ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Non. Un comptable, un comptable, un
comptable.
M. Johnson: Bien, ça n'a pas l'air de marcher avec un
comptable.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Et on s'excuse de ne pas avoir de C.A. ici, enfin,
à la table en avant à tout le moins. Il y a récurrence
parce que la base... Écoutez, j'essaie de le déplier, de reculer
le plus possible, à ma compréhension, à moi aussi, de ces
choses-là. Nous avons trop versé, hein. Nous avons trop
versé...
M. Léonard: Trop cotisé, trop cotisé dans le
passé, puis les taux de rendement...
M. Johnson: On a cotisé sur la base d'évaluations
actuarielles qui sont faites à tous les 3 ans.
M. Léonard: Correct. Ça va.
M. Johnson: À un moment donné, une
évaluation actuarielle qui a eu lieu en 1991? 31 décembre 1990.
Se dégagent, à partir de ce moment-là, des perspectives
d'inflation, donc de salaires, donc de prestations de retraite fondées
sur les salaires, de même que, puis ça va enchanter le
député, les perspectives de taux d'intérêt
réels plus élevés qu'autrement prévu.
M. Léonard: Voilà!
M. Johnson: Alors, du côté des revenus, donc, du
régime, ça s'améliore parce que les taux
d'intérêt réels sont plus élevés et, du
côté des prestations, notre passif diminue parce que l'inflation
va être moindre que ce qui était anticipé dans nos...
M. Léonard: Et les taux de salaires aussi étant
moindres.
M. Johnson: ...dans notre taux de cotisation, d'où
économie. Si ça avait été l'inverse, moi, je vous
annonce qu'on aurait été obligés de mettre quelques
centaines de millions dans l'autre sens. Alors, à partir de ce
moment-là, d'une façon parfaitement légitime et le
Vérificateur général qui a vu les comptes de 1991 a dit
que c'était parfait, là, la façon de le faire on
dégage une économie dont la récurrence en 1993-1994 est de
282 000 000 $ en réalité, et dont le montant est de 228 000 000 $
sur 1992-1993. Alors, la base vient de changer là, par rapport aux
évaluations qu'on mettait autrement dans le triennal. Alors, dans ce
sens-là, c'est récurrent.
M. Léonard: Un instant. M. Johnson: Correct?
M. Léonard: Un instant. Je comprends, on corrige la
réserve actuarielle. Il y a des effets sur le passé,
jusqu'à un certain point. Vous dites 228 000 000 $ sur les 2
années précédentes et, 1993-1994, 282 000 000 $, c'est
ça?
M. Johnson: ...
M. Léonard: Ou 296 000 000 $? M. Johnson: 288 000
000 $. Une voix: 282 000 000 $. M. Johnson: 282 600 000
$.
M. Léonard: 282 000 000 $. Bon. Mais, un coup la
correction faite sur la réserve actuarielle, vous n'avez pas à la
refaire pour les années subséquentes. Elle est faite. Donc, ma
question, puis je ne mets pas en cause la légitimité,
là...
M. Johnson: Non, non.
M. Léonard: Ce n'est pas ça du tout. Mais ma
question: Ce n'est pas récurrent? Ce n'est pas récurrent.
M. Johnson: Oui, c'est récurrent parce qu'on
prévoyait...
M. Léonard: Année après année?
M. Johnson: On prévoyait dans notre cadre financier que la
cotisation devait être de x. Or, il s'avère que, suite à
l'évaluation du 31 décembre 1990, ça devrait être x
moins 228 000 000 $ en 1992-1993, avec une récurrence par rapport au
cadre financier de 282 600 000 $ en 1993-1994.
M. Léonard: Alors, quel est le montant...
M. Johnson: Parce que c'est toujours comme ça qu'il faut
le voir. Il ne faut pas le voir comme une coupure. C'est ça que j'essaie
de... On peut regarder ça, les finances publiques, de la façon
qu'on constitue le cadre, je dirais, les états...
M. Léonard: Ce n'est pas une coupure, ça.
M. Johnson: ...les états ou les crédits. On peut le
regarder de toutes sortes de facettes. Et ce qu'il faut regarder quand on parle
de coupures, c'est presque...
M. Léonard: Ce n'est pas une coupure. Non, non.
M. Johnson: Non, effectivement. Alors, dans ce sens-là,
c'est une évaluation à la baisse d'un cadre financier avec lequel
on travaillait. Quand on dit: II y a une coupure de 1 400 000 000 $, mais je
regrette, les crédits ont augmenté de 400 000 000 $. Alors, je
n'ai pas vu de coupures de 1 400 000 000 $. Il y a une réduction de
dépenses par rapport à un cadre financier qui serait
renouvelé avec tous les paramètres qui seraient reconduits, avec
l'inflation partout, puis ainsi de suite. Alors, on déprime... on
comprime, pardon, le cadre financier... On appelle ça des coupures.
M. Léonard: Non...
M. Johnson: En termes réels, peut-être, mais...
M. Léonard: Pas moi. Justement, je n'ai pas appelé
ça une coupure, c'est le contraire. À ce moment-là, quelle
est la correction totale en dollars, à ce moment-ci ou à une date
précise, de la réserve actuarielle?
M. Johnson: Quelle est la?
M. Léonard: La correction totale de la réserve
actuarielle à une date précise, genre 1er janvier. Parce que vous
l'avez faite à un moment donné, la correction. Totale, totale. Si
vous dites que c'est récurrent, donc il y a 228 000 000 $ une
année, 282 000 000 $ l'autre. Sur le total, ça fait combien? Ils
doivent le savoir. Je pose la question.
Une voix: ...
M. Léonard: Bien, il faut qu'ils fassent une
projection.
(Consultation)
M. Johnson: 3 482 000 000 $.
M. Léonard: Ah bon!
M. Johnson: Bien oui.
M. Léonard: Bon. Bien. O.K. Ça, c'est une
réponse, 3 482 000 000 $.
M. Johnson: Bien, ça, c'est une question. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Léonard: Oui, mais ça vous a pris du temps
à la comprendre. En tout cas, je vous ai aidé à la
comprendre en posant les questions.
M. Johnson: Bien, vous l'avez demandé une fois: Quelle est
la baisse totale de la réserve actuarielle?
M. Léonard: Mais la conclusion... Bien, il fallait la
poser...
M. Johnson: 3 482 000 000 $, d'où le...
M. Léonard: Le texte aurait avantage à être
plus
clair, je pense que c'est la moindre des choses, parce que tout le monde
s'est posé la question là-dessus.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Mais, effectivement, ce n'est pas une coupure,
c'est une question de réévaluation...
M. Johnson: Révision.
M. Léonard: ...à cause du rendement...
M. Johnson: Révision de la...
M. Léonard: ...réel beaucoup plus
élevé puis, possiblement aussi, des paiements moins
élevés ultérieurement, compte tenu des taux d'inflation,
et tout ce qu'on veut.
M. Johnson: C'est une révision de la dépense. M.
Léonard: Oui, une révision de la dépense.
M. Johnson: Je n'ai jamais parlé de coupures pour
ça.
M. Léonard: Moi non plus. On s'entend.
M. Johnson: On s'entend.
M. Léonard: Mon Dieu! c'est facile.
M. Johnson: Ça va très bien. Alors, le chiffre peut
être trouvé dans les «Comptes publics 1991-1992,
États financiers du gouvernement du Québec», note 6, Compte
des régimes de retraite, paragraphe g, petit g, Évaluations et
estimations actuarielles. Le chiffre de 3 482 000 000 $ s'y trouve. On
l'amortit sur 18 ans, incidemment, pour fins de compréhension.
M. Léonard: Donc, c'est l'amortissement de cette
correction-là.
M. Johnson: En vertu des conventions comptables.
M. Léonard: C'est l'amortissement de cette
correction-là qui est faite là. La révision de la
réserve actuarielle est faite à tous les 3 ans. Est-ce que j'ai
bien compris?
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: C'est ça. Donc, l'an prochain, vous
allez la refaire.
M. Johnson: On va la faire, oui, au 31 décembre qui
vient.
M. Léonard: Est-ce que cela affecte la provision qui est
mentionnée pour le passif du gouvernement non inscrit pour le
déficit des pensions de retraite? Je ne sais pas si j'exprime bien la
chose.
Une voix: Non.
M. Johnson: Ça n'a pas rapport?
M. Léonard: Ça n'affecte pas du tout.
Une voix: Non, parce que ça, c'est la capitalisation.
C'est différent de la comptabilité.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Vous avez évoqué une notion
comptable...
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: ...et non une notion... Donc, sur la
présentation comptable de ces passifs éventuels là par
opposition à la capitalisation sur une base actuarielle.
Une voix: C'est ça.
M. Léonard: Oui, mais, à un moment donné,
les 2 se rejoignent.
M. Johnson: À la fin.
M. Léonard: Les 3 482 000 000 $, c'est ça, la
correction, pour faire rejoindre les 2.
M. Johnson: M. Sanschagrin va venir nous entretenir de
considérations qu'on pourrait trouver presque
ésotériques.
Des voix: Ha, ha, ha!
(20 h 30)
M. Sanschagrin: La comptabilité des régimes de
retraite a subi des modifications à la fin des années
quatre-vingt pour affecter les nouvelles règles comptables. Par
ailleurs, depuis 1973 et ça, c'est demeuré inchangé
la capitalisation des régimes se fait selon un certain nombre de
règles qui, elles, n'ont pas été modifiées au fil
des ans et demeurent encore en pratique aujourd'hui, de telle sorte que,
lorsqu'on parle de capitalisation des régimes, on parle du compte des
régimes de retraite aussi, qui est la partie inscrite du gouvernement,
et de la partie à inscrire qui est la différence. Ces
éléments-là, au niveau de la capitalisation des
régimes, n'ont pas subi de modifications au fil des ans.
Par ailleurs, l'introduction des nouvelles normes comptables à la
fin de 1988 a amené une redéfinition des paramètres pour
déterminer quelle est la charge de retraite du gouvernement, de telle
sorte qu'avec les règles comptables on en est réduit, si vous
voulez, à utiliser une méthode d'évaluations actuarielles
qui est différente de celle utilisée pour fins de capitalisation,
et,
en vertu de ces mêmes règles là, le gouvernement
peut déterminer des paramètres, par exemple, de nature
économique, qui sont en accord avec l'ensemble des paramètres
qu'il utilise aux fins budgétaires. Lorsqu'on met en parallèle
les résultats des évaluations actuarielles pour fins de
capitalisation ou de financement et les résultats d'une autre
série d'évaluations qui, elles, respectent l'ensemble des normes
comptables, on arrive à 2 résultats qui sont
différents...
M. Léonard: Dont le montant est?
M. Sanschagrin: ...et c'est l'évolution de ces
différences-là, entre les éléments de nature
capitalisation et de nature comptable, par exemple, qui a amené la
différence de 3 482 000 000 $, ce qui fait en sorte que le gouvernement,
par exemple, peut reconnaître au niveau de sa dépense ou de sa
charge de retraite un montant qui apparaît différent cette
année, ou réduit, si vous voulez, par rapport à ce qu'il
inscrivait à une époque où l'ensemble des règles de
capitalisation et de comptabilité étaient les mêmes. Et ce
n'est pas particulier au gouvernement du Québec, parce que, lorsqu'on
regarde, par exemple, la façon dont évoluent le financement et la
capitalisation de grands régimes publics, comme celui des enseignants en
Ontario ou celui de la fonction publique, on observe exactement les mêmes
différences, c'est-à-dire qu'on a des passifs ou des engagements,
pour fins de capitalisation, qui sont fort différents de ce qu'on
retrouve pour fins comptables.
M. Léonard: Bon. Quand vous trouvez une différence
de 3 482 000 000 $, c'est la différence, le montant entre les 2, vous
diminuez votre dépense, ça veut dire que votre dépense
comptable est moins élevée que votre capitalisation?
M. Sanschagrin: Effectivement, et la différence se trouve
inscrite, vous la retrouvez, dans les notes aux états financiers, sous
forme de charges de retraite inscrites d'avance, puisque le montant qui est
crédité, si vous voulez, ou inscrit au compte des régimes
de retraite est supérieur au montant de la dépense.
M. Léonard: Dans quelle mesure cela affecte la part de
l'employé là-dedans?
M. Sanschagrin: Ça n'a aucune espèce d'impact sur
la part de l'employé, puisqu'on peut voir, par exemple, au niveau du
RREGOP, les régimes de retraite comme étant 2 régimes
distincts, un financé en vertu des modes de capitalisation, si vous
voulez, et qui crée le compte des employés à la Caisse de
dépôt et les engagements correspondants. On fait exactement la
même gymnastique au niveau de l'employeur, sauf qu'au niveau de
l'employeur la part qu'il assume dans le RREGOP, qui est 50 % du coût du
régime, par exemple, pour les années qu'on vit actuellement...
à ce moment-là, cette part-là est capitalisée selon
les mêmes règles que celles des employés, mais, au niveau
compta- ble, évolue dans un univers différent, puisque assujettie
à une série de normes comptables différentes.
M. Léonard: Oui, mais il reste que si vous capitalisez
trop, si la cotisation est trop élevée, actuellement, c'est
ça, par rapport à la participation de l'employeur...
M. Sanschagrin: Non, la capitalisation... M. Léonard:
...en termes de capitalisation.
M. Sanschagrin: ...s'effectue selon le résultat des
évaluations actuarielles qu'a produites la Régie, sur la
même base qu'elle les a produites historiquement. Donc, normalement, si
nos hypothèses ne sont pas trop vilaines, à ce moment-là,
on n'a pas de surcapitalisation à l'intérieur du régime.
Il faut dire aussi que la méthode d'évaluations actuarielles pour
fins de capitalisation est différente de celle pour fins comptables.
M. Léonard: Bien oui.
M. Sanschagrin: On utilise une méthode de prime
nivelée, par exemple, quand on parle du RREGOP, qui est le plus gros de
nos régimes, alors que, dans le cadre des évaluations pour fins
comptables, on est obligés de prendre une méthode de prime unique
qui crée une réserve beaucoup moins grande que celle que l'on a
accumulée au fil des ans en vertu de la méthode de prime
nivelée, d'où l'écart au niveau de la comptabilité
gouvernementale.
M. Léonard: Je ne sais pas c'est quoi, la
définition de...
M. Johnson: Bien, si je peux me permettre, la prime
nivelée, c'est en regardant, sur la vie d'un régime de retraite,
le niveau auquel on doit cotiser, si vous voulez, de façon continue,
alors qu'en réalité le coût du régime va en
augmentant à mesure que la population qui est couverte accumule des
années de travail, donc des années de service, qui donnent
ouverture à un certain niveau de prestations de retraite. Dans la prime
unique, on regarde le coût, je dirais, de façon distincte,
à chaque année, et on voit une courbe de cotisation qui suit
les...
M. Gautrin: ...
M. Johnson: Comment?
M. Gautrin: Quand le régime devient stable, ça doit
s'équivaloir.
M. Johnson: Oui, mais, de toute façon, il vous faut
prendre la décision au début; c'est un régime qui date de
1973, ce n'est pas un régime qui date de 1814. Alors, la décision
a été prise de constituer de cette façon-là. Alors,
on voit donc qu'on a accumulé beaucoup de réserves au
début et qu'on est en train de ren-
contrer les coûts qui commencent à dépasser, dans le
fond, le niveau de la prime nivelée, si c'était une prime
unique.
M. Léonard: Mais la conclusion, finalement, c'est que vous
avez été sauvés, cette année, par une cloche de 288
000 000 $, là-dessus, à cause de la réserve de 3 482 000
000 $.
M. Johnson: Non.
M. Léonard: Tant mieux, tant mieux, sauf que sur le 1 600
000 000 $, c'est une chance.
M. Johnson: Bien, ce n'est pas une question... Bien,
écoutez, le Vérificateur est pleinement d'accord...
M. Léonard: Oui. Ah! non, non...
M. Johnson: ...avec tout ça. Alors, les vrais contacts
sont comme ça...
M. Léonard: Je ne parle pas de légitimité.
Je vous dis: De temps en temps, il y a des «bad luck»; de temps en
temps, il y en a, des «good luck».
M. Johnson: C'est ça. Alors... M. Léonard:
O.K. On s'entend.
Le Président (M. Camden): Ça va? M. le
député de Verdun.
M. Léonard: Oui...
M. Gautrin: Attendez. Moi, je veux bien comprendre...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: ...parce que je n'ai pas bien compris.
Je reviens sur les 228 000 000 $. Là, si je comprends bien,
c'est: Lorsque vous avez fait l'évaluation actuarielle, vous avez vu les
paramètres qui correspondent à la population que vous avez, et
vous avez été amené à changer vos paramètres
actuariels, ce qui vous a amené à avoir une évaluation
différente de ce que vous avez prévu. Est-ce que c'est ça
que vous m'avez dit? C'est ça?
M. Sanschagrin: Non, c'est un univers différent. M.
Gautrin: Ce n'est pas ça. M. Johnson: Non.
M. Gautrin: Non, non, mais j'ai cru comprendre, M. le ministre,
lorsque vous êtes intervenu à la question du député
de Labelle pour expliquer les 228 000 000$...
M. Johnson: Oui.
M. Gautrin: ...c'est que, au moment où vous avez fait
l'évaluation actuarielle, l'expérience que vous avez de la
population que vous représentez à l'intérieur du
régime vous a amené à traiter différemment les
paramètres actuariels que vous mettez dans l'évaluation
actuarielle...
M. Johnson: Non.
M. Gautrin: ...ce qui vous a amené à une
différence différente, et je comprends, à ce
moment-là, que c'est une différence avec prévisions.
(Consultation)
M. Gautrin: Non? Ce n'est pas ça? M. Johnson: Bien,
les différences... M. Gautrin: Les 228 000 000 $, ça vient
d'où?
M. Léonard: C'est un amortissement apporté de 3 482
000 000 $.
M. Gautrin: Bien non, il est «actuarié», il
est «actuarisé», si tu veux. Ce qui se passe, c'est ce qu'il
projetait devoir dépenser et il pense devoir dépenser moins.
M. Johnson: Oui.
M. Gautrin: C'est ça, exactement, en fonction de
l'évaluation actuarielle qui a été faite l'année
dernière. C'est bien ça? Donc, vous prévoyez
dépenser moins, parce que... Pourquoi? Parce que les paramètres
que vous avez remis dans l'évaluation...
M. Johnson: Parce que j'ai dit, tout à l'heure...
M. Gautrin: ...sont des paramètres qui ont changé,
soit sur les taux d'intérêt réels, soit sur
l'évaluation...
M. Johnson: Le taux d'inflation, d'inflation...
M. Gautrin: ...sur l'évaluation du taux d'inflation.
Est-ce que l'expérience par rapport aux courbes de mortalité de
votre... Est-ce que ça a changé ou pas? Ou vous restez avec des
courbes de mortalité...
M. Johnson: Non.
M. Gautrin: C'est la même table de mortalité...
M. Johnson: La population est toujours la même.
M. Gautrin: C'est la même table de mortalité que
vous utilisez.
M. Johnson: Oui.
M. Gautrin: Donc, c'est strictement la variable du taux
d'inflation. Alors, là, il y a une chose que je ne comprends pas.
M. Johnson: Ah!
M. Gautrin: Je vous explique. Quand je vous ai posé la
question, tout à l'heure, sur la différence entre... comment se
fait-il que, dans l'Office des ressources humaines, vous aviez augmenté
de 6,6 % les contributions au fonds de pension, vous avez dit que
c'était parce que, justement... l'impression que c'est ce que j'ai
compris, c'est qu'il y a...
M. Johnson: non, non. non, non, non. on n'a pas augmenté
de 6,6 %. d'abord, c'est 4,8 %, le chiffre au titre de...
M. Gautrin: Non, non. Un instant. Un instant. Un instant. Un
instant.
M. Johnson: 6,6 %, c'était pour l'assurance-maladie.
M. Gautrin: Non, non...
M. Johnson: C'était la RAMQ.
M. Gautrin: Oui, vous avez raison.
M. Johnson: C'était la RAMQ, 6,6 %...
M. Gautrin: 4,8 %, vous avez raison. excusez.
M. Johnson: ...et 4,8 %...
M. Gautrin: Le Régime de rentes.
M. Johnson: ...la Régie des rentes. C'est notre
cotisation, c'est notre part employeur. On est un employeur, nous...
M. Gautrin: J'ai bien compris, mais...
M. Johnson: ...et l'employé paie à toutes les
semaines...
M. Gautrin: Ça, j'ai bien compris, mais la part
employeur...
M. Johnson: Oui.
M. Gautrin: ...elle est fonction de l'évolution du
régime.
M. Johnson: Non, elle est fonction du taux de cotisation que la
Régie des rentes fixe pour pouvoir rencontrer ses obligations, et ce
taux-là a augmenté l'an dernier.
M. Gautrin: Alors, pouvez-vous m'expliquer: Comment se fait-il
que...
M. Johnson: Ça n'a aucun rapport. Vous êtes en train
de me parler de la Régie des rentes, donc du régime de
retraite...
M. Gautrin: Oui.
M. Johnson: ...du Régime de rentes du Québec, et
nous, on est en train de vous parler du RREGOP. On ne parle pas de la
même chose, là.
M. Gautrin: Je comprends bien. Ça, j'ai bien compris.
M. Johnson: O.K.
M. Gautrin: Mais les paramètres, les
éléments sont les mêmes.
M. Johnson: C'est 2 populations différentes. Il y en a
une, c'est les travailleurs du secteur public, et l'autre, c'est le
Québec.
Une voix: L'ensemble de la population.
M. Johnson: On ne parle même pas de la même
population.
M. Gautrin: Je m'excuse. Est-ce qu'on peut...
M. Johnson: Non, ne vous excusez pas, là. Ce n'est pas la
question...
M. Gautrin: Bien, je m'excuse là-dessus. (20 h 40)
M. Johnson: Le RREGOP couvre...
M. Gautrin: Je suis désolé de vous dire qu'on
diverge d'opinions. Je vais vous dire pourquoi, parce que le taux d'inflation
puis l'évolution des taux d'intérêt vont être les
mêmes.
M. Johnson: Mais ça n'a rien à voir. Ce que je vous
dis, c'est que la Régie...
Alors, adressez-vous au ministre de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle et à
M. Claude Legault, le président de la Régie des rentes du
Québec, il vous expliquera comment, lui, il gère son
régime et quels sont les paramètres dont il doit tenir compte
afin qu'on puisse rencontrer les obligations du régime. Un nouvel
élément de cette année, c'est que le taux de cotisation de
vous, de moi, de tout le monde au Québec et des employeurs de
tout ce monde-là a été porté de 2,5 %
à 2,6 %. bon. ça, c'est notre part employeur, 2,5 % à 2,6
%.
M. Gautrin: Oui, j'ai bien compris ça, mais, à
partir du moment où les choses objectives et que... Regardez, le fait
que vous ayez économisé 228 000 000 $ d'un régime, d'un
RREGOP...
M. Johnson: Savez-vous ce que ça a évité? Je
vais vous répondre...
M. Gautrin: ...vient de paramètres qui ne sont pas
caractéristiques de la population que vous avez, mais de situations
purement objectives extérieures, comme l'évaluation du taux
d'intérêt, l'évaluation...
M. Johnson: je vais vous éviter la démonstration.
tout ce qu'on peut savoir, disons que vous avez raison, ça veut dire que
c'est à 2,6 % au lieu de 2,7 %. c'est tout ce qu'on prouve, là.
il n'est pas question de mettre quelque part en magasin, sauf dans les
états financiers du régime de rentes du québec, des
considérations comme celles que vous êtes en train de soulever.
c'est bien entendu que, probablement, l'évaluation actuarielle du rrq
tient compte, évidemment, du même taux d'inflation que tout le
monde, mais, encore là, les gens peuvent diverger professionnellement
d'opinions à certains égards, et, deuxièmement, des taux
d'intérêt réels. bon. ça prouve que le régime
de rentes du québec va évoluer de telle façon et qu'en
conséquence le taux de cotisation sera de x plutôt que de y.
ça, c'est une chose, et nous, comme employeurs, on est...
M. Gautrin: Ça, j'ai compris, mais...
M. Johnson: Bon. Alors, parfait, vous avez compris ça,
puis, ensuite, on comprend...
M. Gautrin: ...j'ai du mal à faire le lien...
M. Johnson: ...dans le RREGOP. Donc, on a tout compris,
là.
M. Gautrin: Mais il devrait y avoir une corrélation
d'évolution entre le RREGOP et le RRQ...
M. Johnson: Ça n'a aucun rapport. M. Gautrin: Ce
n'est pas vrai.
M. Johnson: On est en train d'expliquer, sur la foi d'anciennes
évaluations actuarielles, que nous payions des cotisations trop
élevées, que le passif que nous constituions était trop
élevé pour rencontrer nos obligations.
M. Gautrin: Je comprends ça.
M. Johnson: Bon. Ça, c'est une chose. Alors, on en a
discuté, on a parlé des 3 500 000 000 $, puis des 228 000 000 $,
puis des 282 000 000 $, et ces choses-là. Ça, c'est un univers
dont on peut parler. C'est les régimes de retraite du secteur public.
Par ailleurs, comme employeur, on verse notre part de l'employeur au RRQ. La
Régie des rentes a annoncé à tout le monde, y compris
à nous, que le taux montait cette année. Bon. Il a monté
de x plutôt que de y, je n'en sais rien. Très certainement qu'il y
a une corrélation parce qu'on est dans le même univers des taux
d'intérêt...
M. Gautrin: Bien oui.
M. Johnson: Bien oui, mais il n'y a pas de rapport entre les
2.
M. Gautrin: Et la population de l'un est incluse dans
l'autre.
M. Johnson: Mais il n'y a pas de rapport entre les 2. Il n'y en a
pas. Ce n'est pas parce que la Régie des rentes a décidé
de monter son taux pour rencontrer ses obligations... le RRQ fonctionne
depuis...
Des voix: 1966.
M. Johnson: ...1966, alors que le RREGOP, c'est depuis 1973. Bon.
Si on veut chercher des corrélations, on va brouiller les pistes, on
peut brouiller les pistes en chemin, mais on va s'apercevoir qu'il n'y en a
pas. On parle de 2 choses différentes, 2 choses différentes.
M. Gautrin: Écoutez, on ne va pas s'obstiner longtemps
là-dessus, c'est bien sûr.
M. Johnson: Non, j'espère, parce que...
M. Gautrin: C'est 2 choses différentes et qui sont
corrélées.
M. Johnson: Non.
Une voix: Moi, je dirais que non.
M. Gautrin: On ne va pas débattre...
M. Johnson: Corrélées en termes... Vous
parlez...
M. Gautrin: Corrélées dans la mesure où
l'évolution de l'un... Si l'un, par exemple...
M. Johnson: Oui.
M. Gautrin: ...parce qu'il y a un surplus...
M. Johnson: D'accord.
M. Gautrin: ...ça nous laisse à penser que,
probablement, il y a des chances que l'autre, puisqu'il subit
les mêmes paramètres extérieurs...
M. Johnson: Mais pourquoi? Pourquoi on ne parle pas de la
même... D'abord, on parle de 2 régimes de retraite
différents...
M. Gautrin: Parce qu'on ne parle pas du même...
M. Johnson: ...qui n'ont même pas la même population
cible.
M. Gautrin: Bien sûr.
M. Johnson: ...qui n'ont même pas le même profil
démographique.
M. Gautrin: C'est exact. Mais vous m'avez dit, avec justesse,
tout à l'heure que les surplus que vous avez faits n'étaient pas
en fonction des variations de paramètres sur votre population, mais des
paramètres extérieurs qui étaient des paramètres
qui touchaient... sur le taux d'inflation...
M. Johnson: Oui, d'accord. Oui, oui.
M. Gautrin: Donc, ça, c'est le même, le même
taux d'inflation va être vrai pour le RRQ...
M. Johnson: Oui.
M. Gautrin: ...et le même taux d'inflation... Excusez-moi,
le même taux d'intérêt va être le même pour le
Régime de rentes. Ce n'est pas 2 taux d'intérêt
différents.
M. Johnson: Sauf les divergences professionnelles qu'il peut y
avoir...
M. Gautrin: Ce qui peut arriver, c'est que peut-être des
évolutions de population peuvent être différentes.
M. Johnson: Non, non, sauf les divergences que 2 actuaires
peuvent avoir sur l'évaluation de ces choses-là. Et ça
arrive constamment. C'est une question de savoir quelle fourchette de variation
il peut y avoir. Mais, fondamentalement, vous parlez, dans un cas, de 4 000 000
de travailleurs des secteurs privé et public et...
M. Gautrin: Oui, ça, j'ai compris.
M. Johnson: Bien, oui, si vous avez compris ça, je pense
qu'on va admettre qu'il n'y a pas de corrélation entre les 2
régimes.
M. Gautrin: Pas du tout. Au contraire. M. Johnson: Bon...
M. Gautrin: Vous devez admettre qu'il y a des paramètres
à l'un, puisqu'il touche... La population de l'un est comprise dans
l'autre. Je pense que ce n'est pas la peine...
M. Johnson: Quelle est la corrélation, dans notre univers,
d'une Honda qui file à 60 km à l'heure sur une route de campagne
et d'une Corvette, à 120 km à l'heure, sur l'autoroute 40?
M. Gautrin: Mais parce que la population... M. Johnson:
C'est 2 voitures.
M. Gautrin: Mais ce n'est pas ça du tout. Ce que vous me
dites, ça n'a rien en rapport avec ce que vous...
M. Johnson: L'essence coûte la même chose.
M. Gautrin: Ce n'est pas du tout ça. Ce n'est pas du tout
ça.
M. Johnson: L'essence coûte le même prix et les 2
chauffeurs ont le même âge.
M. Gautrin: Ce n'est pas ça... C'est parce que la
population de l'un est la population de l'autre.
M. Johnson: C'est ça. Elle est différente.
M. Gautrin: Elle n'est pas différente. L'un est inclus
dans l'autre.
M. Johnson: Bien oui. L'un est inclus dans l'autre, donc l'un
n'est pas semblable à l'autre.
M. Gautrin: L'un est inclus dans l'autre. Je n'ai jamais dit que
l'un était semblable à l'autre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Écoutez, je vais quand même...
(Consultation)
M. Johnson: Je vais essayer un dernier effort pour indiquer que
ce n'est pas relié. Nous, on indexe... Notre taux de cotisation
présume d'une indexation IPC moins 3 depuis 1982, ce qui n'est pas le
cas pour la Régie des rentes du Québec, à titre d'exemple.
L'évolution salariale des 300 000 travailleurs et quelques du secteur
public n'est pas du tout la même que le secteur privé. Enfin, on
essaie, ces temps-ci, de les faire se rejoindre. Alors, il y a tellement
d'éléments différents. On ne parle même pas de la
même population. Moi, je veux bien...
M. Gautrin: De la même population...
M. Johnson: ...qu'on parle du même univers. M. Gautrin:
Attendez, un instant.
M. Johnson: S'ils investissent leurs actifs dans la même
caisse de dépôt, ils vont avoir le même rendement. Aucun
problème avec ça.
M. Gautrin: Mais il y a une population qui est incluse...
M. Johnson: Mais on ne parle pas du même monde.
M. Gautrin: L'une est incluse dans l'autre. M. Johnson:
Oui. Bien oui.
M. Gautrin: Donc, l'une est plus grande. Il y en a une qui est un
sous-ensemble de l'autre population.
M. Johnson: Et alors?
M. Gautrin: Donc, l'évolution du sous-ensemble...
M. Johnson: bon, d'accord, elles sont reliées à 10
%.
M. Gautrin: ...a une influence automatiquement sur...
M. Johnson: D'accord.
M. Gautrin: L'évolution d'une population a une influence,
bien sûr, sur l'autre.
M. Johnson: Alors, la corrélation est de 0,1.
M. Gautrin: Non, non. Vous dites ça comme ça.
Ça ne veut rien dire.
M. Johnson: Non. Mais c'est 400 000 sur 4 000 000 à peu
près. Le sous-ensemble dont vous parlez constitue 10 % de l'ensemble que
vous évoquez.
M. Gautrin: Ce n'est pas ça que je vous ai dit. Les
paramètres extérieurs sont les mêmes.
M. Johnson: D'accord. Absolument.
M. Gautrin: Et normalement, à cause des paramètres
extérieurs...
M. Johnson: Oui. Mais ça, c'est une discussion. Mais ne
commencez pas à... Ne cherchez pas une relation numérique ou de
comportement du poste de dépenses de notre cotisation à titre
d'employeur pour le RRQ et l'évaluation actuarielle du RREGOP et, donc,
de son effet sur la cotisation de 228 000 000 $ de moins de l'an dernier et de
282 000 000 $ de moins de cette année. Enfin. Hormis le fait...
M. Gautrin: Je vais expliquer.
M. Johnson: ...qu'on touche des gens, dans un cas, d'une
façon, ces gens étant un sous-ensemble d'un plus grand ensemble
et, dans l'autre cas, les gens étant le sous-ensemble pur et
simple...
M. Gautrin: Regardez...
M. Johnson: C'est des mots, là, hein?
M. Gautrin: ...je vais faire un dernier essai d'explication.
Là, à l'heure actuelle, la première information, vous nous
dites: Le Régime de rentes, le RRQ, lui, est dans une situation dans
laquelle il a fallu augmenter les cotisations.
M. Johnson: Oui.
M. Gautrin: Donc, il était dans la situation où il
fallait remettre de l'argent.
M. Johnson: Oui. M. Gautrin: Ça va? M. Johnson:
C'est ça.
M. Gautrin: Alors, ça, c'était une certaine
orientation. En même temps, vous me dites: Le RREGOP, qui suit quand
même les mêmes types de paramètres, lui, était en
situation de surplus. C'est ça que j'ai du mal... Ce n'est pas le
montant ou les rapports...
M. Johnson: Je viens de vous prouver... On vient donc de prouver
mathématiquement qu'il n'y a aucune corrélation.
M. Gautrin: Ce n'est pas vrai. M. Johnson: Bien...
M. Gautrin: On se pose des questions. Ce n'est pas vrai, vous ne
prouvez pas ça du tout. Vous ne prouvez pas ça du tout
mathématiquement, au contraire. Là-dedans, vous posez la...
M. Johnson: Bien, vous dites que vous avez 2 régimes,
enfin, semblables...
M. Gautrin: Et que, donc, je me pose la question par rapport
à l'évaluation de l'un par rapport à l'évaluation
de l'autre.
M. Johnson: Oui, mais je vous ai... Enfin, écoutez,
là. On ne parle même pas de la même population. Donc, les
tables...
M. Gautrin: Ça, j'ai compris qu'on ne parlait pas...
M. Johnson: ...les tables actuarielles dictent pour un ensemble
de 4 000 000 de personnes autre chose que pour un ensemble de 400 000
personnes.
M. Gautrin: Ça, j'ai compris.
M. Johnson: Bon. Et les taux d'indexation qui ont varié en
1982 dans le cas du RREGOP et qui ne varient pas encore au titre du RRQ
sur...
M. Gautrin: Les effets bénéfiques que vous semblez
voir...
M. Johnson: Oui. (20 h 50)
M. Gautrin: ...qui sont les effets bénéfiques que
vous voyez dans le RREGOP, qui sont dus à des facteurs extérieurs
comme...
M. Johnson: Oui, doivent également
bénéficier au RRQ.
M. Gautrin: Doivent avoir les effets bénéfiques
aussi au niveau du RRQ.
M. Johnson: Et alors, on prouve quoi, là?
M. Gautrin: Est-ce que vous êtes d'accord avec
ça?
M. Johnson: Bien oui, mais ça prouve quoi, dire
ça?
M. Gautrin: Alors, la question que je me pose à ce
moment-là, et je la poserai probablement dans le niveau du RRQ à
ce moment-là: S'il y a eu ces effets bénéfiques, comment
se fait-il qu'il faut augmenter les cotisations?
M. Johnson: Mais demandez à quelqu'un d'autre. Des
voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: ii s'agit de savoir à quel moment
l'évaluation actuarielle du rrq a eu lieu, qu'est-ce que c'a
dicté, si les mêmes effets bénéfiques au point de
vue de la capitalisation se sont produits. puis, à tout ce qu'on peut en
conclure, si c'était vrai, en présumant de tout ce que vous avez
dit, c'est qu'au lieu de monter à 2,7 %, ça a été
2,6 %. bravo! voilà! je ne vois pas pourquoi on en conclurait que
ça doit descendre parce que le nôtre a descendu. on peut, si c'est
vrai tout ce que vous dites là, en conclure que probablement que
l'augmentation n'a pas été aussi forte qu'elle l'aurait
été en l'absence d'une révision qui reflétait les
changements bénéfiques que vous décrivez. une fois qu'on a
dit ça, on n'a rien prouvé. on a constaté. il nous manque
des éléments, c'est le moins qu'on puisse dire.
M. Gautrin: II nous manque une variable, c'est sûr. Il faut
regarder le RRQ, il faut regarder le...
M. Johnson: C'est ça. Alors, on peut vous fournir les
directions, à savoir comment vous y rendre, l'adresse postale...
M. Gautrin: Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Parce que ça vous intéresse.
M. Gautrin: Reconnaissez quand même qu'il y a...
M. Johnson: On jurerait que vous avez été
représentant d'un syndicat de professeurs sur un comité de
retraite d'université.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Bien, depuis très longtemps, bien sûr.
J'ai fait tout ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: J'ai fait tout ça, et heureusement.
N'empêche que ce que j'ai dit est correct. En tout cas, je vais laisser
mon ami...
Le Président (M. Camden): En bref, vous nous laissez un
peu sur l'appétit, hein!
M. Léonard: Vous n'avez pas envie de changer de
président du Conseil du trésor?
M. Gautrin: Hein?
M. Léonard: Vous n'avez pas envie de changer de
président du Conseil du trésor?
M. Gautrin: Pas du tout.
M. Léonard: Ha, ha, ha! Je voudrais poser une...
M. Gautrin: ...
M. Johnson: Le député de Labelle a
été peu loquace durant cet échange. Je serais curieux de
savoir ce qu'il en pense.
M. Léonard: J'écoutais la chicane de famille.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Mais ce n'est pas du tout une chicane.
M. Johnson: On n'est même pas parents. Écoutez son
accent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Non, mais ce n'est pas du tout une chicane.
M. Léonard: Pendant que M. Sanschagrin est
là...
M. Johnson: C'est difficile à croire qu'on a
été au même collège, il y a 30 ans.
M. Gautrin: Ça fait un bout de temps qu'on se
connaît.
M. Johnson: II y a 35 ans, je m'excuse. Il y a 35 ans.
M. Léonard: Ce n'est pas compté sur mon temps,
là.
M. Gautrin: 35?
M. Johnson: Eh bien! oui. Ça passe vite.
M. Léonard: Ce n'est pas compté sur mon temps,
ça, là.
Le Président (M. Camden): Non, non, ce n'est pas
comptabilisé.
M. Gautrin: Non, ça, c'est un échange
personnel.
M. Léonard: Oui, oui, oui. Bon. Je suis content qu'on ait
éclairci un peu plus ce qui arrivait au sujet des comptes des
régimes de retraite. C'est plus clair maintenant que ça
l'était dans les livres des crédits. Je comprends qu'on fait
référence à une note qui avait déjà
été publiée dans les États financiers de
1990-1991?
M. Johnson: 1991-1992.
M. Léonard: 1991-1992?
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: O.K. On y reviendra, la note no 6.
Demande de scénarios pour d'éventuelles
modifications au régime de retraite des enseignants
Sur un autre plan, il y a certains enseignants qui semblent inquiets
actuellement de modifications qu'on apporterait, qu'on aurait l'intention
d'apporter à leur régime de pension. En particulier, il semble
qu'on veuille, qu'on voudrait remplacer la norme de 35 années de service
pour avoir droit à '.a pension par celle de l'âge de 65 ans. Je
voudrais savoir si c'est exact. M. Johnson: Non.
M. Léonard: Est-ce qu'il s'agit d'un changement...
M. Johnson: C'est inexact.
M. Léonard: C'est inexact? Est-ce qu'il y a des
changements qui... D'où vient cette rumeur si elle est inexacte? Est-ce
qu'il y en a, des changements, ou pas?
M. Johnson: M. Jacques Roy est secrétaire adjoint aux
politiques de personnel, au Conseil du trésor. Je vous en prie, M.
Roy.
M. Roy (Jacques): Tout ce qu'on a présentement, il n'y a
aucun changement d'envisagé du côté gouvernemental. On
répond à une série de demandes de la CEQ d'évaluer
divers paramètres. Dans les échanges qu'on a avec eux, ça
se limite à ça. Nous, on répond simplement, on fournit de
l'information à la CEQ. Mais, de notre côté...
M. Léonard: Ah! c'est la CEQ qui aurait demandé
ça?
M. Roy: Bien, je ne vous dis pas...
M. Léonard: En d'autres termes, il faudrait qu'ils se
parlent entre eux, là.
M. Johnson: C'étaient des demandes de
scénarios.
M. Roy: Us demandent des scénarios. Je ne vous dis pas que
celui-là est dedans.
M. Léonard: O.K.
M. Roy: Mais, je veux dire, ils ont une série de demandes
qu'ils nous ont adressées, de regarder: Qu'arriverait-il au coût
du régime si...
M. Johnson: Si, si, si.
M. Roy: ...telle, telle hypothèse arrivait? Mais nous, de
notre côté, on n'a pas de... aucune orientation de cette
nature-là.
M. Léonard: O.K. Ça va.
M. Roy: D'ailleurs, le régime des enseignants est
fermé, aussi, comme vous le savez. C'est un régime sur lequel on
est au seuil du coût. On ne touche plus, on ne discute plus en termes de
partage ou quoi que ce soit depuis le printemps dernier, la ronde de
négociations au printemps 1992.
M. Léonard: Vous ne touchez plus à... M. Roy: C'est
un régime fermé...
M. Johnson: C'est un régime fermé, il n'y plus
personne qui entre dans le RRE.
M. Léonard: Ah oui! O.K.
M. Roy: Deuxièmement, le taux de cotisation est
fixé. Il est déterminé d'ici la fin du régime,
fermé aussi dans ce sens-là.
M. Léonard: O.K. Et sur les années ou la date de
prise de début de la retraite, il n'y a pas de...
M. Johnson: II n'y a pas de discussion.
M. Léonard: C'est des scénarios, strictement, que
vous analysez.
M. Johnson: II n'y a pas d'autres... M. Léonard: II
n'y a pas d'autre chose.
M. Johnson: Ça n'a pas été touché, ce
n'est pas en comité de travail, en négociations ou quoi que ce
soit. On n'a pas d'orientation, on n'a pas de proposition à faire de ce
côté-là, nous non plus. On ne cherche pas à modifier
ces termes-là par les temps qui courent.
M. Léonard: En ce qui concerne, justement, les
régimes de pension, j'avais cru comprendre, avant il y a un an et demi,
qu'on arrivait souvent avec des modifications législatives à la
toute dernière minute. Est-ce que ça va être encore la
coutume pour les années qui viennent ou les périodes qui
viennent, ou si ça va être présenté dans un temps
raisonnable? Parce que le président du Conseil du trésor
s'était engagé à présenter des choses en temps
suffisant pour la bonne compréhension des parlementaires.
M. Johnson: L'automne dernier, ça a été
fait. Et pour l'exercice semestriel auquel on sera conviés, ce sera fait
dans les délais requis, évidemment, pour adoption avant
l'ajournement de juin. Donc, dépôt avant le 15...
M. Léonard: Avant le 15 mai? M. Johnson: Avant le
15 mai.
M. Léonard: Au plus tard le 15 mai. O.K. Ça va.
M. Johnson: C'est ça. Sauf pépins, toujours. Mais
c'est bien ce qu'on fait maintenant.
M. Léonard: Alors, je voudrais...
M. Johnson: Merci, Jacques.
M. Léonard: Ça va, merci. Je voudrais poser
quelques questions au sujet de l'Office des ressources humaines.
M. Johnson: Et M. Beausoleil se joint à nous.
Réactions aux recommandations du
Vérificateur général sur l'Office
des ressources humaines
M. Léonard: Merci, et bienvenue aussi, de façon
plus précise, en ce qui le concerne. Bon. Vous avez le rapport du
Vérificateur général qui a étudié la gestion
des ressources humaines sous certains de ses aspects. C'est la première
partie de son rapport; il nous a promis la deuxième partie pour l'an
prochain. J'aurais le goût, d'abord, de vous demander une question de
type général.
Comment réagissez-vous à ce rapport ou quelles sont les
mesures que vous entendez prendre pour apporter les correctifs
nécessaires? Parce qu'à mon sens il y en a à apporter. En
tout cas, quelle est votre réaction générale, à
tout le moins, à ce rapport?
M. Beausoleil: M. le Président, le rapport du
Vérificateur général a traité d'un ensemble
d'éléments particulièrement reliés à la
dotation en personnel, au système d'information et de gestion et aussi
à la planification de la main-d'oeuvre, entre autres dossiers qu'il a
traités dans sa première partie du projet qu'il est convenu
d'appeler le projet Géranihum. Or, l'Office des ressources humaines,
dans ce cadre-là, n'a pas nécessairement attendu le
dépôt du rapport du Vérificateur général,
puisque quelques-uns des éléments qui ont été
évoqués dans ce rapport avaient déjà
été évoqués dans le rapport de la commission
parlementaire du budget et de l'administration qui avait siégé
à l'automne 1990, vous vous rappelez bien, et qui avait
déjà fait état de certaines de ses préoccupations
à l'époque.
Or, en ce qui a trait au développement des ressources humaines,
à ce moment-là, l'Office s'est mis à la tâche pour
apporter les correctifs qui, déjà, faisaient l'objet d'une
préoccupation de la commission et qui ont fait aussi l'objet de
préoccupations du Vérificateur général, puisque son
rapport, il ne faut pas l'oublier, portait sur les activités jusqu'au 31
mars 1992. Donc, il y avait peut-être un an, un an et demi de
décalage entre les 2. (21 heures)
Or, à cet égard-là, l'Office a
déposé, entre autres au niveau de la planification des ressources
humaines, un rapport de recherches, au mois de septembre 1992, auprès de
l'ensemble des ministères et organismes, un rapport de recherches
portant sur un outil de planification stratégique en ressources
humaines, de telle sorte que les ministères puissent dorénavant
posséder des éléments qui leur permettent maintenant de
mieux articuler et de mieux évaluer les besoins réels de
main-
d'oeuvre, dans les ministères et organismes, et de telle sorte
que ces besoins-là puissent aussi être conformes aux orientations
gouvernementales en matière de capacité des ministères de
gérer l'ensemble des activités, entre autres de s'inscrire dans
la volonté gouvernementale de rationaliser les effectifs, ce qui va
devoir être fait d'ici les prochaines années. Donc, c'est
déjà un outil.
Au moment où nous nous parlons, il y a environ une dizaine de
ministères qui ont demandé à l'ORH d'utiliser ces outils
et c'est à l'état d'expérimentation dans une dizaine de
ministères, et il y en a une vingtaine d'autres qui nous ont
demandé de l'information. Or, dans ce cadre, nous avons
déjà posé des actions et nous jouons le rôle-conseil
support qu'est appelé à jouer l'Office des ressources humaines
à cet égard.
En matière de gestion de l'information de gestion, entre autres
en ressources humaines, il y avait effectivement des lacunes à cet
égard et, depuis environ 3 ans, nous avons créé un
comité de sous-ministres adjoints en accord avec les spécialistes
du système de gestion du système d'information à l'Office
des ressouces humaines, de telle sorte que nous puissions déterminer des
troncs communs d'information susceptibles de permettre un meilleur suivi de
gestion des activités en ressources humaines, de telle sorte que, dans
un avenir prévisible, on pourra mettre en place des systèmes
beaucoup plus sophistiqués d'information de gestion qui vont aider,
aussi, à la planification de la main-d'oeuvre. Et, aussi, les
recommandations, entre autres, sur certaines pratiques qui existaient à
l'Office en matière de détention de comptes en fidéicommis
pour des types d'activités de développement qui, au dire du
Vérificateur général, semblaient aller à rencontre
de la Loi sur l'administration financière. Au moment où celui-ci
nous a fait cette observation, nous avons tout simplement fermé ces
comptes-là. Nous avons envoyé cet argent au fonds
consolidé et nous avons trouvé d'autres formules pour financer
des activités de type interministériel. En fait, l'objectif de
ces comptes-là, c'était, lorsque l'ORH organisait des
activités de développement ou de recyclage auprès de
l'ensemble des ministères et organismes, si, par exemple, on faisait une
activité qui coûtait 25 $ par personne, bien, on demandait aux
gens de faire un chèque à l'Office pour cette activité.
Or, le Vérificateur a estimé que ça allait à
rencontre des règles habituelles d'administration financière.
Donc, on trouve actuellement d'autres moyens pour pouvoir financer l'ensemble
de ces activités-là.
Par rapport aussi à la préoccupation du
Vérificateur général quant à la gestion des
fameuses banques d'occasionnels du gouvernement, je pense que M. le ministre
vous a fait part, au début de cette rencontre, des mesures qui sont
actuellement prises, et nous travaillons de concert avec le Secrétariat
du Conseil du trésor pour présenter incessamment un projet dont
l'objectif va être à la fois de rationaliser l'ensemble de ces
activités en un seul et même endroit et, par le biais du
développement d'un système intégré d'information de
gestion, les ministères pourront avoir directement accès à
un seul et unique système central. Actuellement, il y a une soixantaine
de banques d'occasionnels qui existent dans les ministères, donc, une
soixantaine de personnes qui gèrent ce système-là, alors
qu'à la limite on pourra peut-être sauver 50 postes par
année pour pouvoir gérer ce système. Donc, il y a des
économies d'échelle. C'était un peu le reproche que
faisait le Vérificateur général dans une optique
d'efficience de nos systèmes de gestion des banques d'occasionnels.
Alors voici, M. le Président, en résumé, quelques
éléments d'information par rapport aux commentaires qu'avait
faits à l'Office le Vérificateur général.
Système de recrutement et de sélection
du personnel occasionnel
M. Léonard: Je vous remercie beaucoup.
Je reviens donc à ces banques d'occasionnels. En
réalité, il y avait une banque centrale, puis elle a
été démantibulée. Là, on revient en
arrière, en quelque sorte.
M. Beausoleil: On revient en 1986.
M. Léonard: Ce n'était pas une recommandation de
l'Office des ressources humaines, en 1986, de faire éclater la banque
centrale.
M. Johnson: Bien, c'était une décision... M.
Léonard: C'était une décision politique.
M. Beausoleil: ...gouvernementale, une décision du Conseil
du trésor, à l'époque, de mettre sur pied un
système qui, peut-être, pouvait rapprocher des ministères
en région, je dirais, les différentes demandes qui allaient dans
le sens, également, d'une tentative de responsabiliser chaque
ministère, c'est-à-dire lui faire gérer lui-même sa
banque d'occasionnels. Mais, à l'usage, on a pu saisir que ce
n'était pas idéal. Certains des objectifs avaient
été rencontrés, ça a créé des
lourdeurs réelles, là. C'est à l'usage qu'on voit
ça, évidemment.
M. Léonard: Bon, O.K. Vous admettez que ce n'était
pas la trouvaille du siècle. C'est ça, là.
M. Johnson: Bien, on ne prétend pas toujours les avoir,
là. Évidemment, les choses changent aussi, ça permet
d'évaluer.
M. Léonard: Dans le rapport du Vérificateur, aux
coûts d'opération, à la page 35, vous ne l'avez
peut-être pas devant vous, mais il dit ceci: Notre rapport annuel du 31
mars 1989 a fait état du manque de coordination dans le
développement de systèmes propres au recrutement, et de
sélection d'employés occasionnels. Il dit, un peu plus loin, dans
le paragraphe suivant, que la situation n'a pas bougé d'un iota depuis.
Ce que vous nous dites, ce soir, c'est que c'est changé maintenant.
C'est ça?
M. Beausoleil: C'est-à-dire que ce que je vous dis ce soir
c'est que, en collaboration avec le Secrétariat du Conseil du
trésor, l'ORH va proposer, dans les prochaines semaines, un
système qui va tenir compte à la fois des observations, mais qui
va en fait s'inscrire comme le soulignait le ministre tantôt
dans une volonté de centraliser l'ensemble des dossiers de chaque
personne dans un système central pour éviter que le citoyen qui
voulait, depuis 1986, avoir accès à la possibilité d'avoir
un travail d'occasionnel se voyait contraint d'envoyer son c.v. à 40 ou
60 banques distinctes pour avoir la chance de voir peut-être, un jour,
son nom sortir dans une liste de personnel occasionnel.
Or, ce que nous proposons, c'est une recentralisation du système,
si vous voulez, mais en permettant à chacun des ministères, via
soit un terminal dans chacun de leur endroit, d'avoir accès au dossier
de la personne au lieu d'avoir 40 banques différentes réparties
sur divers supports informatiques qui pouvaient être, dans certains cas,
des micro-ordinateurs dans un, des miniordinateurs dans l'autre et des
ordinateurs centraux pour d'autres types de systèmes. Donc, c'est dans
cette optique-là que nous...
M. Léonard: Ce dont vous nous parlez, là, ça
va être en place quand?
M. Beausoleil: Au plus tard l'an prochain; le plus tôt
possible. En fait, on travaille actuellement sur tous les paramètres de
l'analyse fonctionnelle administrative du système, tout en travaillant
parallèlement avec les gens du Conseil du trésor sur la
mécanique des concours qui seront tenus sous cette nouvelle
égide. Il ne faut pas oublier qu'en changeant le système on va
modifier aussi l'approche relative à la dotation. Donc, nous sommes en
consultation avec nos partenaires, la Commission de la fonction publique
et...
M. Léonard: Mais, compte tenu des orientations on
ne sait pas si elles vont être suivies d'effets de
réduction du personnel de 12 % dans le personnel disons ordinaire et de
20 % chez les cadres, est-ce que vous escomptez qu'il va y avoir un gros volume
dans ces banques-là?
M. Johnson: Moi, je dirais, à cet égard-là,
qu'on envoie le signal là qu'il n'y a pas d'expansion de l'emploi dans
le secteur public, dans la fonction publique évidemment, depuis quelque
temps. Il n'en reste pas moins qu'il y a des postes pour lesquels on devra
recruter, à un moment donné. Il y a des gens qui, compte tenu de
leur fonction, s'ils nous quittent, doivent être remplacés par des
gens qui ont cette capacité-là et ce n'est pas... Il y a des
postes d'emploi... Il faut aller en recrutement à l'occasion. Il n'y a
peut-être pas assez de... le bassin n'est pas assez gros à
l'interne de toute façon, il y a des postes, on peut dire, en
informatique ou dans d'autres postes, titres d'emploi, où il y a
pénurie, là.
M. Léonard: En gros, est-ce que...
M. Johnson: II y a pénurie d'excellent personnel de
soutien, de secrétaires, etc. Alors, il faut toujours aller en
recrutement.
M. Léonard: Bien, je comprends que, même si on a une
politique de réduction du personnel de la fonction publique...
M. Johnson: II y a des besoins.
M. Léonard: ...il reste quand même qu'il y aura des
personnes qu'il faudra engager, des postes qu'il faudra combler. Ma question
porte sur le volume.
Fluctuations de volume d'activités
nécessitant le recours au personnel occasionnel
Est-ce que vous escomptez qu'il y aura une réduction je ne
sais pas si vous pouvez mettre un chiffre dessus de 50 % ou de 25 %, ou
de 75 % ou n'importe quoi? est-ce qu'il y a une réduction substantielle
des activités prévues en ce qui concerne le personnel
occasionnel?
M. Johnson: Écoutez, on cherche quelle sera l'ampleur du
fichier éventuel. Dans le fond, c'est de ça dont le
député parle par opposition à l'ensemble des fichiers
existant parce que, théoriquement, comme le Vérificateur
général le soulevait, quelqu'un qui voulait vraiment être
sûr d'être considéré par tout le monde devait envoyer
79 ou 80 curriculum vitae, à près de 80 entités
différentes. Alors, c'est un peu beaucoup. Là, ça sera une
inscription centrale. (21 h 10)
Quel était le degré de chevauchement, de duplication des
demandes d'emploi à travers le système...
M. Léonard: Bon, bien, je pense que...
M. Johnson: ...il faudrait faire relever... Ça ne vaut
même pas la peine, je pense bien, de dépenser pour le savoir,
là.
M. Léonard: Non, je comprends...
M. Johnson: Ça va être dans les milliers, comme
d'habitude. Évidemment, le gouvernement demeure un gros employeur, et
les conditions de travail générales qui sont offertes...
M. Léonard: Bien, si...
M. Johnson: ...sont attrayantes, et c'est une porte
d'entrée que le fichier des occasionnels, pour des gens, de
démontrer leur savoir-faire, et d'espérer, donc, pouvoir aspirer
à un poste permanent un jour.
M. Léonard: Bien, si on se réfère à
l'expérience
des étudiants qui sortaient des universités, chacun
envoyait son curriculum à...
M. Johnson: Oui, oui.
M. Léonard: ...60 places différentes. Donc, c'est
sûr qu'il y a du chevauchement. Il y avait un chevauchement...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: ...considérable là.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: C'est un peu comme entre le
fédéral et le Québec.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: II est obsédé. Oui, oui.
M. Gautrin: ...
M. Johnson: Là, vous avez réveillé le
député de Verdun, M. le député de Labelle.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Tant pis pour vous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Moi, je veux revenir, mais... Est-ce que tu
veux poser des questions à l'Office des ressources humaines? Parce que
je vais revenir sur un autre sujet, après.
M. Gautrin: Oui, moi, j'aurais une ou deux petites questions.
M. Léonard: Bon. O.K. là-dessus.
Après ça, je viendrai...
M. Gautrin: Simplement de l'information pour moi.
J'ai vu, et avec plaisir, que vous avez fait, et vous nous avez
donné copie, d'ailleurs, du questionnaire que vous avez fait
auprès des gens sur l'amélioration de la qualité des
services gouvernementaux. Alors, j'ai vu, aussi, que vous nous avez dit que le
résultat n'était pas encore obtenable, parce que vous en faites
la compilation actuelle. Est-ce qu'il serait possible de nous en envoyer copie
lorsque vous aurez...
Personnellement, je suis très intéressé d'obtenir
l'analyse et le résultat de ce questionnaire que vous avez fait,
ça m'intéresse énormément. J'ai trouvé qu'il
était bien fait, et...
M. Beausoleil: M. le Président, ce sera fait.
M. Gautrin: Merci. O.K.
Alors, j'avais une autre question, mais alors, tout à fait
mineure: J'ai trouvé bizarre que, dans les contrats je voulais
revenir après les contrats 9900 $ pour correction d'examens
écrits, j'ai trouvé ça extrêmement
élevé. Est-ce que c'est l'habitude?
M. Beausoleil: C'est l'habitude, ce sont des...
M. Gautrin: Ça fait combien de copies à
corriger?
M. Beausoleil: Bien, dans certains concours, ça peut
varier entre 3000, 5000, 10 000, et, à l'occasion, 35 000 examens.
M. Gautrin: Ah, bon!
M. Beausoleil: Donc, il est normal...
M. Gautrin: Et vous ne les corrigez pas de manière
informatique?
M. Beausoleil: Bien, on les corrige à la fois de
manière informatique, mais tout dépendant du type d'examen que
nous corrigeons: il y a l'examen avec questions, l'examen d'autres types, donc,
tout dépendant des types, et nous confions à l'extérieur,
compte tenu de l'approche d'impartition, alors, nous confions à
l'extérieur certains contrats, pour la correction de nos examens.
M. Gautrin: Non, 35 000, je comprends. Étant professeur,
moi, je me disais quand même que c'était un peu cher pour corriger
un examen, mais enfin, si c'est 35 000, c'est un peu plus
compréhensible.
Alors, j'ai terminé sur l'Office des ressources humaines.
Mesures transitoires pour les personnes dont l'offre
de service est déjà en banque
Le Président (M. Camden): Si vous me permettez, concernant
le fichier des occasionnels, comment allez-vous tenir compte... Est-ce que,
d'abord, vous allez tenir compte d'un des éléments importants
qu'on retrouvait dans le C.T. 161000, dans lequel on disait: C'est la date de
dépôt de l'offre de service qui prévaut? Bien sûr, on
a lu dans le rapport du Vérificateur que, parfois, on a contourné
cette règle, mais il n'en demeure pas moins que, dans l'esprit des gens,
ça assurait à un nombre important de gens certaines garanties, en
tout cas, c'est ce qu'ils croyaient, contrairement au système
précédent, où c'étaient les centres
Travail-Québec qui puisaient dans leur banque, au bon gré des
individus. Là aussi il y a eu, comme on dit, entre guillemets, des
tripots; ça a été tripoté à certaines
occasions. Il y a des gens qui se sont retrouvés à
l'extérieur de la banque, ils se sont retrouvés face à une
offre de service. On se rappellera fort bien, il y a aussi des exemples qui
ont
été connus et qui ont fait l'objet de la période
des questions, ici, à l'Assemblée.
M. Beausoleil: Dans les nouveaux paramètres que nous
envisageons actuellement, il est fort probable que cet
élément-là disparaisse. Ce que nous envisageons de
proposer, c'est plutôt un concept à l'effet de s'associer à
ce qui existe présentement pour les emplois réguliers,
c'est-à-dire que l'employé dit occasionnel devra passer un examen
d'entrée avec des seuils minimums au niveau de la qualification, de
telle sorte que ces gens-là pourront, à ce moment-là,
être déjà qualifiés au départ. Et là,
selon des éléments qui s'assimilent à ceux que nous
connaissons aujourd'hui, à l'effet que les gens se classent dans des
niveaux de compétence, au niveau de l'examen d'entrée, avec des
seuils minima, à ce moment-là les ministères choisiront
hypothétiquement dans cette banque-là.
Vous savez qu'il y avait des reproches qui avaient été
faits par le Vérificateur général sur l'entrée des
c.v. dans les banques ministérielles d'occasionnels. Donc, nous
envisageons actuellement d'obvier à cette difficulté-là en
trouvant un paramètre d'équité basé sur une preuve
beaucoup plus universelle des individus qui vont se qualifier. Donc, on
l'éliminerait, compte tenu des observations qui ont été
faites par le Vérificateur général.
Le Président (M. Camden): Et comment croyez-vous
harmoniser d'une part ces principes d'équité à
l'égard de gens qui ont déposé déjà dans le
passé leur offre de service dans un cadre bien précis alors qu'en
cours de route on change les règles?
M. Beausoleil: II y aura des mesures reliées à des
programmes d'information qui informeront les gens dont les noms sont
déjà dans des banques, à l'effet qu'à compter de
telle date, de tel mois, nous prévoyons un nouveau régime pour
l'engagement du personnel occasionnel en leur expliquant les nouveaux
paramètres, les nouvelles règles du jeu et ce qui sera
appliqué dans les mois qui viendront.
Le Président (M. Camden): Pour bien me faire comprendre
là, quelqu'un qui était inscrit en 1982, par exemple, en
août 1982, dans un centre Travail-Québec pour travailler au
ministère des Transports comme ouvrier de voirie, lorsque le
système a été modifié au début de 1986, on a
tenu compte, au 16 juin 1986, de sa date d'offre de service au centre
Travail-Québec. Lui, il vient de connaître une double modification
et il va passer à une triple modification d'opération du
système. Alors, comment allez-vous harmoniser ça, comment
allez-vous expliquer ça aux gens, et comment vont-ils accepter
ça?
M. Beausoleil: Écoutez, vous apportez des
éléments assez particuliers.
M. Johnson: J'ai hâte de voir votre réponse.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Beausoleil: Oui.
Le Président (M. Camden): C'est le particulier qui
constitue la réalité...
M. Johnson: Ça fait 11 ans qu'il est inscrit. Ça
commence à faire un petit bout de temps. Ce qu'on essaie de faire...
Le Président (M. Camden): Ses espoirs, il les nourrit
d'autant qu'il considère qu'il se rapproche évidemment du fil
d'arrivée.
M. Johnson: Évidemment. M. le Président, je dirais
que l'objectif, c'est celui d'offrir de façon équitable, à
des gens qui peuvent remplir les emplois dans la fonction publique, une chance
d'avoir accès à ces emplois-là. C'est une porte
d'entrée si on veut renouveler la fonction publique avec le temps, si on
veut créer une relève, si on veut, de toute façon, juste
au point de vue mécanique et de gestion, avoir accès à des
gens qui sont capables de faire le travail lorsqu'il y a des surcroîts de
travail. C'est à ça que les occasionnels et les saisonniers
servent.
Il y aura, au cours de la consultation, le respect le plus complet
possible de ces objectifs-là. C'est ça que j'ai demandé
à mes gens, de bien s'assurer que l'équité, la
transparence, l'efficacité du système, donc son coût, son
poids, le fardeau que ça représente financièrement au
point de vue gestion, que tout ça soit pris en compte pour être
des employeurs modèles au titre du recrutement, des employeurs
équitables, des employeurs exemplaires.
Le Président (M. Camden): J'en conviens. En tout cas,
j'arrête là-dessus. J'espère qu'éventuellement et je
souhaite que vous aurez peut-être une réponse à mon
questionnement.
M. Johnson: Pour un cas précis comme celui-là,
oui.
Le Président (M. Camden): Sans doute en trou-verez-vous
une. C'est un cas parmi tant d'autres.
M. Johnson: Oui, d'accord.
Le Président (M. Camden): II y en a une
multiplicité, mais...
M. Johnson: Oui, il doit y en avoir d'autres comme ça.
Vous avez raison.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie.
M. Léonard: Merci. M. le Président, je voudrais
revenir un peu à M. Beausoleil. Vous êtes à l'Office des
ressources humaines depuis un certain temps?
M. Beausoleil: Depuis le mois de mai 1992, M. le
Président.
M. Léonard: Depuis 1992?
M. Beausoleil: Oui, depuis un an.
M. Léonard: Bon. Alors, le rapport du Vérificateur
général ne s'adressait pas tellement à vous,
c'était avant. J'ai bien remarqué que, dans vos réponses,
il y avait beaucoup de choses au futur. Vous êtes en train de brasser la
cage et de remettre de l'ordre là-dedans, si je comprends, au moins
d'aider le ministre, parce qu'il n'avait pas l'air d'avoir vu ce qui se passait
avant que vous soyez là et avant que le Vérificateur y aille.
Replacement des personnes mises en
disponibilité par suite de réduction du personnel
Moi, j'ai une question à vous poser en ce qui concerne le
replacement des gens qui vont être mis en disponibilité par suite
de réduction du personnel, autant cadre qu'autre personnel. Comment
prévoyez-vous administrer cette question, administrer toute cette
opération? Parce qu'il reste quand même qu'il va y avoir beaucoup
de personnels qui vont être en cause. Il y en a qui vont prendre des
retraites, il y en a qui, peut-être, vont aller ici et là. Est-ce
que vous avez des idées, à ce stade-ci, ou des orientations par
rapport à cette opération?
M. Beausoleil: M. le Président, non seulement nous avons
des orientations, mais nous avons aussi des actions qui vont être mises
en oeuvre dès lundi prochain, le 26 avril 1993, suite à la
décision du Conseil du trésor du 30 mars dernier. (21 h 20)
C'est une décision relative à la gestion des personnels en
disponibilité. Compte tenu des travaux préparatoires à ces
décisions-là que nous avons faits de concert avec le
Secrétariat du Conseil du trésor, nous avons convenu, en ce qui a
trait au personnel professionnel, techniciens, de bureau et assimilés,
qu'à partir du moment où les ministères les mettent en
disponibilité et leur envoient, en vertu des conventions collectives de
travail, un avis préalable qui, dans certains cas, est de 30 jours et,
dans d'autres cas, de 60 jours...
Pour fins de mise en disponibilité actuellement, c'est un avis de
60 jours au cours duquel l'ORH, en collaboration avec le ministère qui
met la personne en disponibilité, va tenter de trouver, à
l'intérieur des ministères et organismes, une fonction qui
correspond au profil de la personne qui est mise en disponibilité. Et,
en bout de piste, ces personnes-là auront la priorité d'emploi
dans les autres ministères et organismes sur les personnes qui assument
ces mêmes emplois, mais qui n'ont pas encore atteint le statut de
permanents, c'est-à-dire les gens qui ont été
engagés au gouvernement durant les 2 années qui
précèdent la situation actuelle.
Donc, dans le but de réduire les effectifs, les personnes en
disponibilité remplaceront, dans un premier temps, ce qu'on appelle les
«réguliers temporaires» et, dans un deuxième temps,
si nous ne leur trouvons pas d'emploi, bien, elles pourront aussi remplacer le
personnel occasionnel qui est engagé dans les ministères et
organismes.
C'est la formule que nous allons mettre en oeuvre à compter de la
semaine prochaine au sein de l'Office des ressources humaines.
Ces gens-là, après 60 jours, seront convoquées dans
un centre de transition de carrière pour qu'on puisse, selon les
particularités de chacun, soit leur offrir des cours de recyclage, de
formation, de développement, de sorte à, dans un laps de temps
suffisamment court, des périodes qui peuvent aller de 1 à 3, 4 ou
5 mois, les rendre aptes à assumer des responsabilités ou aptes
à assumer des postes pour lesquels ils n'avaient peut-être pas
toute la formation de base, mais, avec des cours de recyclage, ils pourront
à ce moment-là devenir, si vous voulez, opérationnels.
Donc, actuellement, l'ORH a mis sur pied des équipes de travail
pour accueillir ces gens-là, pour les accompagner dans leurs
démarches. Pour des personnes qui sont au gouvernement depuis 15, 20,
25, 30, 32 ans et qui n'ont pas encore atteint l'âge de la retraite,
bien, je pense qu'il est important pour nous d'avoir, avec les
ministères, une approche personnalisée vis-à-vis de
chacune des personnes, de telle sorte que ces personnes-là puissent
assumer, avec le moins de contrecoups possible, cette transition de
carrière.
Si vous me le permettez, j'arrive à la catégorie des
cadres, incluant les cadres supérieurs, les cadres intermédiaires
et les cadres juridiques. C'est un programme existant qui est maintenu, qu'on
appelle le programme de transition de carrière et, à la
différence des autres personnes, ces gens-là, au terme des 60
jours, au lieu d'être transférés ou mutés au centre
de transition de l'Office des ressources humaines, demeureront dans leur
ministère et assumeront des responsabilités qui, actuellement,
sont déjà assumées par d'autres types de personnes tant et
aussi longtemps que nous n'aurons pas fait des démarches
d'accompagnement au même titre que les autres personnes, soit pour les
muter dans d'autres ministères lorsque d'autres fonctions s'ouvriront,
soit pour leur donner, à eux aussi, des cours de développement ou
de recyclage, de telle sorte qu'ils puissent devenir opérationnels dans
le laps de temps le plus court possible.
Taux d'attrition du personnel permanent
M. Léonard: Quel est le taux d'attrition du personnel
permanent à l'heure actuelle?
M. Beausoleil: M. le Président, le taux d'attrition
actuellement est de 3 %. Bon an, mal an, c'est une moyenne qu'on observe durant
les 5 dernières années. Donc, sur environ 55 000 personnes
régulières, on a environ, bon an, mal an, à peu
près, 1700, 1800 per-
sonnes qui soit, en grande majorité, s'en vont à leur
retraite, mais il y en a aussi qui quittent volontairement le gouvernement,
d'autres qui décèdent, etc. Alors, déjà là,
il y a ce bassin-là de postes qui seront comblés par le personnel
qui est mis en disponibilité.
M. Léonard: c'est parce que 1 % là, 12 %... dans le
cas des cadres, c'est plus. disons le cas des cadres pour insister davantage.
dans le cas des cadres, c'est 7 % par année. votre taux d'attrition est
de 3 %. les 4 % vont où?
M. Beausoleil: oui, votre question là, c'est que les 7 %,
ça s'adresse uniquement à 5000 cadres supérieurs et
intermédiaires. donc, ça veut dire que c'est 7 % de 5000, donc
c'est uniquement 350 postes qui se verront couper, si on me permet l'expression
pour ces gens-là, et 2 % par année pendant les 5 prochaines
années ou mettez-le à 4 %. si on le met à 4 %, il reste un
différentiel, effectivement, de 1 %, mais la masse des cadres se situe
uniquement à 350 postes. or, bon an, mal an, il y avait une promotion
d'environ 110 à 115 cadres supérieurs nouveaux dans les
ministères et organismes. or, déjà, il y aura ce
phénomène-là qui est dû en grande partie à
l'attrition. donc, sur les 350, si on réduit de 100, on est rendu
à 220 et il y aura nécessairement des requêtes
auprès de certains cadres pour recevoir, au terme d'une démarche
personnalisée qui se fera avec eux autres, un reclassement au niveau des
professionnels de la fonction publique puisque la plupart, 95 % de ces
cadres-là sont tous d'anciens professionnels qui originaient des divers
corps d'emploi de la fonction publique québécoise.
M. Léonard: Donc, ils vont redevenir professionnels. O.K.
Un certain nombre d'entre eux.
M. Beausoleil: Pas nécessairement. Tout va dépendre
de l'évaluation qui sera faite.
M. Léonard: Bon. Disons que c'est une des voies.
M. Beausoleil: C'est une des voies, effectivement, M. le
Président.
M. Léonard: C'est une des voies.
M. Johnson: M. le Président, j'ajouterais à ce
sujet-là, évidemment, que c'est un nouvel élément
de gestion, de préoccupation. C'est de la façon que M. Beausoleil
l'a décrit que ça va se dérouler. Il y a un suivi
hebdomadaire qui sera fait par le Conseil du trésor hebdomadaire
pendant quelques mois et on va réaligner, le cas
échéant, au bout de 3 ou 4 mois, ce programme de
réassignation, si on veut, des gens mis en disponibilité, pour
être sûr qu'on a la façon la plus efficace et la plus
productive de faire ça.
M. Léonard: Maintenant, j'ai quelques questions au sujet
de la Commission de la fonction publique. Peut-être que l'Office des
ressources humaines peut être impliqué, mais disons que...
M. Johnson: Alors, M. Jean-Noël Poulin se joint à
nous.
M. Léonard: Que je salue, l'ayant connu à
l'époque, alors qu'il était sous-ministre. (21 h 30)
J'ai lu en grande partie le rapport de la Commission de la fonction
publique. Je pense qu'il va dans le même sens que le rapport du
Vérificateur général. Je ne sais pas lequel a
été écrit avant l'autre ou si c'a été
écrit simultanément, parce que les 2 portent sur l'année
1991-1992. Donc, ils ont été sensiblement écrits en
même temps.
Présidence de la Commission de la fonction
publique et nombre de commissaires
Avant d'aborder cet aspect des choses, je veux revenir sur un
élément que j'ai souligné dans les notes
préliminaires, que la Commission de la fonction publique n'a pas de
président à l'heure actuelle. M. Jean-Noël Poulin est
président prolongé, je ne sais pas comment on peut dire, et que,
surtout, il y a des membres de la Commission qui sont des membres
suppléants et qui ne sont pas des membres à plein temps. Donc,
qui exercent leurs fonctions de façon épisodique en quelque
sorte, qui font d'autres choses et qui le font, dirait-on, à temps
perdu. Je suppose qu'il y a un certain nombre de cas en suspens devant la
Commission ou, en tout cas, qu'il y a du travail qui devrait être fait
qui n'est pas abattu.
Est-ce que cela vous gêne? Est-ce que vous pouvez nous parler de
cette situation à l'heure actuelle?
M. Poulin (Jean-Noël): M. le Président, d'abord, je
pense qu'il y a un président de la Commission de la fonction
publique.
M. Léonard: Très bien. Oui, oui. O.K.
M. Poulin (Jean-Noël): La loi prévoyant que, tant que
je ne suis pas remplacé, je suis en fonction, même si mon mandat
de 5 ans s'est terminé à la fin de septembre dernier. J'ai cru
comprendre, d'ailleurs, qu'il y avait certaines hypothèses de
nominations éventuelles qui seront faites, j'imagine.
Nous sommes actuellement 3 membres, président compris, à
la Commission de la fonction publique. La loi prévoit un minimum de 3
membres, un maximum de 5 membres. Donc, nous sommes le minimum requis
actuellement.
M. Léonard: Trois membres permanents ou
suppléants?
M. Poulin (Jean-Noël): Permanents.
M. Léonard: Trois membres permanents. O.K. Comprenant le
président.
M. Poulin (Jean-Noël): Compte tenu du fait qu'on n'a pas,
semble-t-il, réussi à remplacer une commissaire qui est partie il
y a à peu près un an et demi, Mme Barcelo, comme nous l'avons
demandé, nous avons finalement, pour essayer de nous acquitter de nos
responsabilités, suggéré au gouvernement la constitution,
par l'Assemblée nationale, d'une liste de commissaires
suppléants, liste de commissaires suppléants qui permet à
la Commission de choisir une de ces personnes-là pour un mandat bien
défini. Autrement dit, ces commissaires suppléants sont
commissaires pour un cas particulier, suite à un mandat donné par
la Commission. Ils ne sont pas des membres réguliers ou permanents de la
Commission de la fonction publique. Ils ne siègent pas en commission. Ce
sont des membres qui, pour une cause, représentent la Commission, sont
de la Commission, mais seulement pour cette cause-là. Il y a à
peu près bientôt un an, l'Assemblée nationale a
constitué une liste de commissaires suppléants qui comportait 4
noms. La Commission a confié 2 cas à deux de ces commissaires
suppléants.
Les commissaires actuels, et principalement mes 2 collaborateurs, ont
réussi, avec beaucoup de travail, je crois, à maintenir la
production de la Commission comme elle se faisait dans le passé. Je
continue de demander qu'un quatrième membre soit nommé le plus
tôt possible parce que la Commission va s'essouffler. Mais, actuellement,
nous avons réussi à ne pas accumuler de retard ou de délai
à cause d'une absence de commissaire.
M. Léonard: Disons que, là-dessus, nous avons vu
dans les journaux, tout récemment, le cas d'un M. Gilbert dont le cas
est devant la Commission depuis longtemps et puis il n'y a pas de solution ou
on ne sait au juste... En tout cas, il y a eu des délais
considérables dans cette affaire.
Comment pouvez-vous dire que vous avez fait tout votre travail si ce
cas-là, par exemple, n'a pas réussi à aboutir?
M. Poulin (Jean-Noël): C'est un bon exemple. Je dois vous
dire, M. le Président, que, dans le cas Gilbert, les 3 membres
permanents de la Commission ne pouvaient pas entendre ce cas-là. Chacun
de nous, dans des circonstances différentes, l'avait
côtoyé, et nous avions été avisés que, si
j'avais confié à l'un de nous les permanents cette
cause, il y aurait eu une demande de récusation. Donc, j'attendais la
nomination d'un autre commissaire, et c'est en partie pourquoi j'ai
demandé qu'il y ait constitution d'une liste de suppléants. Et
c'est à un suppléant que j'ai confié, que la Commission a
confié cette cause-là pour laquelle il y a eu décision il
y a une semaine, une semaine et demie, comme vous le savez sans doute.
M. Léonard: Oui, bien, c'est ça. C'est parce que
c'est paru dans les journaux, c'est de notoriété publique. Mais,
ce qui avait l'air, dans ce cas-là, d'attirer l'attention, en tout cas
ce qui attirait l'attention, c'était que ça avait l'air d'avoir
traîné longtemps, dans son cas. Disons que moi, je ne veux pas
prendre partie sur le fond de la question, mais il a subi des préjudices
considérables au fur et à mesure que le temps a
traîné, pendant qu'il a été mis en
disponibilité et tout ce qu'on...
M. Poulin (Jean-Noël): Effectivement, il y a une partie
je ne pourrais pas dire laquelle du délai ou des retards
qui est due au fait qu'aucun de nous ne pouvions entendre la cause et qu'il n'y
avait pas de remplaçant, à un moment donné. Il y a une
partie du délai qui est causée par cette absence de commissaire
habilité à entendre la cause, effectivement.
M. Léonard: Oui, mais...
M. Poulin (Jean-Noël): Et aussitôt que
l'Assemblée nationale a constitué une liste de commissaires
suppléants, dans les quelques jours suivants, la Commission a
confié la cause à un de ces commissaires suppléants, et
là je dois dire, par ailleurs, que les suppléants qui ne
consacrent pas leur temps exclusivement aux cas de la Commission, ça
peut impliquer d'autres délais parce que, pendant qu'ils entendent la
cause, bien, il faut qu'ils gagnent leur vie ailleurs et il y a d'autres choses
à faire aussi.
M. Léonard: Bien, c'est un peu... Je pense qu'on est en
train, justement, de démontrer que le fait qu'il manque au moins un
autre membre à la Commission a causé des préjudices
à des personnes à l'heure actuelle.
M. Johnson: Un autre membre qui ne connaissait pas M. Gilbert. Il
y en a 3 sur 3 qui le connaissaient là, et les gens viennent souvent de
la fonction publique, à un certain niveau. Ils peuvent s'être
côtoyés les uns les autres. Alors, à l'impossible nul n'est
tenu. Si 3 sur 3 ne pouvaient même pas l'écouter...
M. Léonard: Oui, mais disons quand même
qu'après tout ce temps... Par exemple, dans le cas de la commissaire
Barcelo, ça fait un an et demi qu'elle est partie. Est-ce que le
ministre ne juge pas qu'après tout ce temps-là on pourrait nommer
un autre commissaire permanent?
M. Johnson: Oui, mais c'est entendu. Mais la nomination, je veux
qu'on se comprenne, c'est une nomination de l'Assemblée nationale...
M. Léonard: Oui, oui.
M. Johnson: ...d'une part. Non, non, mais je veux juste
exprimer...
M. Léonard: On s'entend là.
M. Johnson: ...la nature de ma relation avec la Commission de la
fonction publique.
M. Léonard: Mais vous pouvez en parler au premier
ministre, disons.
M. Johnson: Comme tous les ministres responsables devraient
l'être, le ministre doit répondre, évidemment, notamment au
point de vue budgétaire, de ce qui se passe à la Commission,
mais, quant à moi, j'ai toujours tenté de maintenir une distance
de bon aloi entre la Commission et le président du Conseil du
trésor. Ça m'apparaît important que, chargé comme je
le suis...
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: ...de tâches au titre de la gestion des
ressources humaines... En même temps, il faut que quelqu'un s'en occupe
quand même et soit responsable à l'Assemblée nationale
et ce n'est pas illogique que ça soit le président du
Conseil du trésor ou le ministre délégué à
l'administration de la fonction publique qui soit responsable de la Commission
devant la Chambre mais il y a quand même une distance que j'ai
tenté d'établir, qui ne nous a pas éloignés, le
président et moi-même, mais qui a fait en sorte qu'il conserve
à ses commissaires une autonomie et une indépendance qui,
autrement, risqueraient d'être entachées, si j'étais trop
près de tout ce qui s'y passe. Ça m'apparaissait important, comme
principe. Je ne pense pas avoir porté ombrage de quelque façon
à ce principe-là depuis 5 ans. Ça pose la question de
savoir comment, à partir, je dirais, de la branche executive du
gouvernement, on pourvoit à des remplacements et qu'on fait une
proposition, évidemment, au nom du premier ministre à
l'Assemblée nationale...
M. Léonard: Je comprends la réponse du ministre,
mais il peut au moins dire à son premier ministre: Écoutez,
là, la Commission de la fonction publique manque de membres.
Occupez-vous de les nommer. Même si ça... Vous n'êtes pas
obligé d'être impoli simplement en soulignant ça au premier
ministre. Simplement, est-ce que ça ne devrait pas, finalement,
être fait maintenant, après un an et demi?
M. Johnson: Oui, je suis d'accord.
M. Léonard: C'est ça mon point. (21 h 40)
M. Johnson: Je suis d'accord.
Délégation des concours
M. Léonard: Je voudrais interroger M. Poulin ou le
président du Conseil du trésor sur ces questions de
délégations de tenues de concours du ministère dans les
ministères et organismes. La délégation des concours
où le président, en tout cas, souligne que ça pose des
problèmes.
Il y en a, là, les pages 31 et 32, dans votre rapport annuel
1991-1992 où vous faites des remarques là-dessus. Les remarques
que vous faites, je les relis. Peut-être que ça fait un certain
temps que ça a été publié quoique pas tellement
longtemps quand même: La Commission voit, dans l'accroissement de
délégations, des coûts additionnels que devront assumer les
ministères et organismes pour exercer toutes les responsabilités
que l'Office veut leur confier. La Commission ajoute que les ministères
pourraient procéder à des nominations et à des promotions
en temps opportun s'ils étaient assistés dans une meilleure
planification de leurs besoins en main-d'oeuvre qui permettrait à
l'Office de tenir des concours interministériels en temps utile,
etc.
Vous avez des recommandations. Vous avez entendu tout à l'heure
le président de l'Office des ressources humaines et vous avez fait ces
commentaires ici. Est-ce que vous avez des considérations
générales dont vous pourriez faire le profit de la commission
ici?
M. Poulin (Jean-Noël): M. le Président,
évidemment, nous sommes témoins des projets faits par l'Office
des ressources humaines en termes de délégation. Nous traitons
très souvent des cas qui nous arrivent par des requêtes de
fonctionnaires ou de citoyens qui appliquent et subissent les concours de la
fonction publique, soit à l'Office, soit dans les ministères et
organismes. Nous sommes bien conscients que la Loi sur la fonction publique
prévoit que l'Office des ressources humaines est responsable des
concours, mais qu'elle peut déléguer les concours dans les
ministères et organismes.
Nous sommes préoccupés cependant par une
délégation trop grande. Pour nous, nous croyons que la
délégation est peut-être très valable, mais que
l'Office ne pourrait pas déléguer toutes les activités de
tenues de concours en disant: Je demeure responsable, mais je n'en fais plus.
C'est notre point de vue. Nous respectons les avis différents, mais la
Commission pense ainsi. Par ailleurs, il nous apparaît difficile pour un
ministère, surtout les moins gros ministères, de tenir des
concours avec la prétention que ça devrait être des
concours utilisables dans toute la fonction publique. Autrement dit, un
concours d'une catégorie de personnel qui pourrait être
nécessaire dans tous les ministères et organismes, des emplois
non spécialisés, tenu par un ministère au nom de toute la
fonction publique, pour eux, ça devient une charge plus lourde, des
coûts plus lourds et aussi ça pose le problème de
l'utilisation des listes de déclarations d'aptitudes, des listes des
gens retenus dans les concours.
Un exemple: un ministère qui tient un concours, qui a des
candidats retenus, qui n'est pas prêt à combler ses postes et qui
va décider de ne pas publier sa liste, de peur de se faire voler
certains candidats par d'autres ministères. Il nous semble, dans des
circonstances comme ça, que l'Office est beaucoup mieux placé
qu'un ministère isolé pour tenir des concours à
l'échelle de la fonction publique. C'est le genre de
préoccupation que nous avons.
Nous croyons de notre devoir de souligner, dans
notre rapport annuel ou ailleurs, ce genre de préoccupation, tout
simplement.
M. Léonard: Ce qu'a décrit tout à l'heure le
président de l'Office des ressources humaines, en termes de mouvement de
cadres, disons, ça va faire un brassage de toute la direction de la
fonction publique, et la même chose aussi au plan du personnel
subordonné. Est-ce que vous pensez que les orientations qui sont prises
sont suffisantes pour faire face à la musique, faire face à toute
l'opération et assurer en même temps une bonne qualité de
la fonction publique? Je pense que tout le monde peut avoir comme objectif la
qualité totale là-dedans comme ailleurs. Est-ce qu'on s'en va
vers un plus dans l'avenir?
M. Poulin (Jean-Noël): Ce que j'ai entendu tout à
l'heure, ça me semble...
M. Léonard: Je ne veux pas vous faire juger des
collègues, mais quand même...
M. Poulin (Jean-Noël): ...être de très bonnes
intentions, puis j'espère que ça va se réaliser. La
Commission de la fonction publique, nous ne sommes pas partie au débat,
et je pense qu'il est bien qu'il en soit ainsi. Autrement dit, ce serait un peu
embêtant de dire: Nous autres, on prépare un projet, puis
après ça, on critiquera le projet.
M. Léonard: Mais vous allez avoir quelques appels en cours
de route.
M. Poulin (Jean-Noël): II semble bien. En fait, nous nous
doutons bien qu'il y aura des appels ou des demandes d'enquêtes ou des
fonctionnaires qui viendront nous dire: Bien, moi, j'ai subi un
préjudice. Voulez-vous faire enquête et dénoncer la
situation? Il serait surprenant que nous n'ayons pas un surcroît de
travail quand ces choses-là seront mises en place. Que ce soit
fondé ou non, nous devrons certainement regarder des situations
particulières.
M. Léonard: II y avait bien des cas qui avaient
été soulevés ici.
Je ne sais pas s'il y en a un autre qui a une question, parce que...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Verdun aurait une question technique sur les points...
M. Léonard: Je reviendrai après.
Le Président (M. Camden): ...d'équilibre entre la
Régie des rentes et...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: II y a un caucus la semaine prochaine. Vous
pourriez vous parler.
Le Président (M. Camden): On en a eu un ce soir. Est-ce
que vous avez une question, M. le député?
M. Gautrin: Je peux en inventer, si vous voulez.
Classification des inspecteurs-enquêteurs
M. Léonard: À ce moment-là, je voudrais
poser une question sur cette affaire, que vous avez traitée, des
inspecteurs-enquêteurs.
Effectivement, nous avons eu des représentations à cet
effet que, au gouvernement, on engageait disons, d'anciens policiers qui
étaient déjà à leur pension et on les engageait
à des taux de rémunération supérieurs aux taux
qu'on aurait normalement payés si on avait utilisé du personnel,
je ne sais pas si c'est professionnel, en l'occurrence. Donc, on les engageait
à contrat, à forfait, et cela coûtait très cher
à la fonction publique. Est-ce que, là-dessus, vous avez
donné des suites, il y a eu des suites qui ont été
données à vos remarques? Parce que, effectivement, il
paraît que cela se produit assez souvent. Nous-mêmes, nous avions
été mis au courant par des gens qui se sont plaints de
ça.
M. Poulin (Jean-Noël): En fait, il y a plusieurs aspects
à cette question-là, je pense. Il y a un premier aspect qui n'est
pas de notre ressort à nous, qui a plutôt une connotation
d'orientation de politiques et un peu politique, si on pense aux citoyens: Le
fait, par exemple, que des gens qui sont pensionnés de l'État
sont engagés par l'État de nouveau. Ça, c'est une question
qui n'est pas de notre ressort à nous autres. Ce que nous avons
examiné, nous, ce n'est pas nécessairement le fait que
c'étaient d'anciens policiers, mais une démarche qui consistait
à valoriser les postes d'inspecteurs et qui nous semblait causer un
préjudice à des gens qui, dans la fonction publique,
exerçaient déjà ces tâches avec une classification
moindre que celle qu'on accordait à des gens qui arrivaient de
l'extérieur. Nous avons dénoncé ces situations-là,
et je crois me souvenir que nous avions l'accord du Conseil du trésor
sur cette question-là. Maintenant, qu'est-il advenu par la suite? Je ne
sais pas.
M. Léonard: En tout cas. Je souligne simplement que,
lorsqu'on reprend des gens à la retraite comme ça, ça ne
donne pas grand place pour les jeunes qui restent en chômage. En tout
cas. Bon.
Et le Conseil du trésor, est-ce que lui-même a pris des
mesures là-dessus? Est-ce que le ministre peut me répondre?
M. Johnson: Encore une fois, on ne peut pas contraindre, par
exemple, un ministère qui, par contrat, embauche quelqu'un à
l'intérieur de ses attributions et décide, de façon
détournée, dans le fond comme vient de le dire M. Poulin
d'assigner un niveau à ce poste-là qui ne correspond pas
à ce que nous, au point de vue de la classification des emplois, on
considérait être le niveau approprié. Je pense que c'est
là un exemple où l'imputabilité des sous-ministres va
permettre un questionnement passablement serré de ces
habitudes-là.
M. Léonard: Je pense qu'il y a aussi des ministres qui
doivent prendre leurs responsabilités surtout, au départ. Et
ça, ça règle les questions plus vite que d'attendre qu'une
commission parlementaire fasse...
M. Johnson: Oui, mais là, vous...
M. Léonard: ...venir un sous-ministre ou un dirigeant
d'organisme.
M. Johnson: ...avez l'occasion... Enfin, pendant 4 semaines, il y
aura les crédits. Tous les ministres vont défiler devant les
commissions. Alors, le moment est choisi. On ne parle pas d'un moment
éventuel, on parle de demain, d'après-demain.
M. Léonard: En tout cas, sur cette affaire-là, moi,
pour le bénéfice de la commission, j'aimerais lire le paragraphe
qui a été écrit par le président ou la Commission
de la fonction publique. Ce qui est dit, page 49: Nonobstant les
contrôles ou les recommandations, tant du Conseil du trésor que de
la Commission, la situation est loin de se stabiliser. En plus d'une
augmentation indue des dépenses publiques, c'est la cohérence et
la structure de la classification des emplois, notamment dans le secteur des
enquêtes, qui sont maintenant menacées, sans parler de
l'iniquité envers les fonctionnaires appartenant déjà
à la classe des enquêteurs en matière frauduleuse qui se
voient refuser l'accès à des emplois pour lesquels ils estiment
posséder la compétence, et ce, sur le simple motif que les
tâches qu'ils exercent ne sont pas de niveau professionnel. (21 h 50)
Moi, j'ai rarement lu un constat aussi dur envers le gouvernement. Je
pense qu'il doit y avoir des choses à faire. J'attire l'attention du
président du Conseil du trésor sur cette situation, pour
que...
M. Johnson: Bien, «j'attire»... Écoutez,
là, c'est un cas typique, typique, je ne peux pas m'empêcher de le
dire, de la façon de faire du député de Labelle. Je vois
que la personne à sa gauche lui souligne qu'il aurait dû lire le
paragraphe suivant, qui se lit ainsi, pour le bénéfice de la
commission, M. le Président: S'il est vrai que l'évaluation des
emplois est une responsabilité qui incombe aux ministères et
organismes, la Commission de la fonction publique tient à rappeler que
c'est là une responsabilité qui n'est pas sans balises et qu'elle
doit s'exercer dans le respect des directives de classification du Conseil du
trésor. Alors, nous, on a fait...
M. Léonard: Alors, faites respecter vos directives.
M. Johnson: Bien oui, mais écoutez, on n'est pas une
police, là, on ne met pas les gens en prison. C'est exactement pour
ça que le législatif existe. C'est exactement pour ça que
le législatif existe...
M. Léonard: Ou qu'il y a un Conseil des ministres.
M. Johnson: ...c'est exactement pour ça qu'il y a des
redditions de comptes, exactement pour ça qu'on doit, au niveau de
chaque ministère qui est responsable de ça, suivre ces
directives-là, le rendre imputable de ses gestes.
Là, le député de Labelle veut blâmer les
ministres. Bien, qu'il le fasse, lorsqu'ils défileront ici. Il veut
blâmer les sous-ministres. Qu'il le fasse lorsqu'ils passeront ici. Mais
nous et la Commission de la fonction publique, et le Trésor, avons fait
notre travail et avons édicté un cadre que les gens doivent
respecter, et ce n'est pas devant nous qu'ils doivent rendre compte et
être punis ou châtiés, c'est devant le législatif,
devant la commission parlementaire, et avec raison, d'ailleurs.
M. Léonard: M. le Président, j'ai simplement lu un
paragraphe du rapport. Vous voyez que le président du Conseil du
trésor a monté au plafond...
M. Johnson: Non, pas du tout. M. Léonard: Ceci
étant dit...
M. Johnson: C'est en raison du paragraphe que vous n'avez pas
lu...
M. Léonard: II disait la même chose.
M. Johnson: ...que j'amène ici la correction.
M. Léonard: C'était la même chose. Juste en
terminant, M. le Président, je veux juste poser une...
Le Président (M. Camden): Brièvement.
M. Léonard: ...dernière question au
président du Conseil du trésor.
M. Johnson: Une dernière, promis? M. Léonard:
Bien, il reste 5 minutes. M. Johnson: Oui, d'accord.
Le Président (M. Camden): II reste 5 minutes, mais il y a
une enumeration un peu plus longue des crédits à faire adopter.
Alors...
M. Johnson: Oui, on doit adopter les programmes, je
présume, M. le Président.
M. Léonard: Ah, oui, O.K. M. Johnson: Ça
serait utile.
Appartenance des points bonis
M. Léonard: Bien, très rapidement, parce que je
veux finir dans les temps requis. C'est presque une coutume, maintenant, que le
Conseil du trésor perd ses causes, lorsqu'il va en Cour
supérieure. Il a perdu sa cause sur les points bonis, à l'heure
actuelle. Ma question: Est-ce que le Conseil du trésor a l'intention
d'aller en appel là-dessus?
M. Johnson: C'est un jugement déclaratoire, ça,
hein? C'est un jugement déclaratoire, c'est inscrit. Ça a
été inscrit en appel, oui, effectivement.
M. Léonard: Ah, c'est inscrit en appel?
M. Johnson: Oui. Moi, j'ai trouvé ça absolument
scandaleux, je vais le dire comme je le pense, que de nos employés
continuent à vouloir s'approprier un bien public. Je maintiens que
lorsque, comme dans n'importe quelle entreprise, c'est l'employeur qui
défraie les billets d'avion, ça donne ouverture à des
points bonis, que les employés se l'approprient, alors que toutes les
règles fiscales, notamment, depuis au moins 15 ans, prévoient que
c'est un avantage consenti au même titre qu'un salaire, et que de nos
employés nous traînent devant les tribunaux pour faire
reconnaître leur droit à utiliser ces points-là pour leur
bénéfice personnel, ça me renverse. Par exemple, à
la Commission de la fonction publique, ça n'a même pas
été nécessaire de leur rappeler cette règle
élémentaire là. Il y avait longtemps qu'un des
commissaires se promenait entre Montréal et Québec, et, lorsqu'il
avait suffisamment de points accumulés, le voyage suivant était
payé à même les points bonis qui avaient été
accumulés dans les voyages précédents. C'est la
façon de faire. Et que des gens, là, se trouvent... En tout cas,
moi...
M. Léonard: M. le Président...
M. Johnson: ...j'aime autant ne pas en parler, ça
m'insulte.
M. Léonard: ...le juge a vu ça...
M. Johnson: Ah oui, mais ça, c'est autre chose.
M. Léonard: ...de façon très
différente. Alors, moi, je ne veux pas discuter...
M. Johnson: Bien oui, mais écoutez, on ne parle même
pas de la même chose. Je vous invite à lire le jugement, je vous
invite...
M. Léonard: Oui, oui, je l'ai ici, je l'ai ici.
M. Johnson: Je vous invite à le lire. Je vous invite
à le lire, pas à le regarder. Ce qui était
allégué, de façon extrêmement étroite, c'est
que, selon nous, c'est un...
M. Léonard: Vous avez perdu.
M. Johnson: ...bénéfice qui appartient à
l'employeur. Une intervention tonitruante, à mon sens, et
déplacée, de Canadien et d'Air Canada et d'autres transporteurs
qui sont venus expliquer que les termes des contrats qui lient le passager et
le transporteur ne prévoient pas que ça appartient à qui
que ce soit d'autre que le passager, ces points.
M. Léonard: Bien, négociez.
M. Johnson: C'est abusif dans le système où nous
tentons de contrôler les dépenses publiques. Il y a des
entreprises privées partout au Canada qui ont réglé ce
problème-là en demandant à leurs employés de bien
vouloir considérer que ça ne leur appartient pas. Et ça ne
leur appartient pas. Point à la ligne. Nous, on a des employés
qui décident... Dans certains cas, enfin, ce n'est pas un système
organisé, ce sont ces messieurs dames précis qui sont
allés en Cour supérieure. J'ignore si le SFPQ ou le SPGQ a
payé les frais d'avocats de ces gens-là, je l'ignore. Il n'en
reste pas moins que je trouve abusif que de nos employés s'approprient
ainsi ce que je considère être un bien public. Ils n'ont pas
d'excuses. Il n'y a aucune excuse pour ça.
Le Président (M. Camden): Alors, après les...
M. Léonard: En tout cas. M. le Président, je veux
juste lui souhaiter bonne chance en appel.
M. Johnson: Merci. Je vois qu'on est d'accord.
M. Léonard: Je n'ai rien dit là-dessus. Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Camden): Après les points primes,
il faut en arriver aux points à l'ordre du jour, aussi.
Adoption de l'ensemble des crédits
Alors, est-ce que les crédits du programme 1, Gestion
budgétaire et politiques administratives sont adoptés, relatifs
aux crédits budgétaires du Conseil du trésor?
Des voix: Adopté.
M. Léonard: Je pense qu'on n'a pas le choix, il faut les
adopter.
Le Président (M. Camden): Adopté.
Alors, relatifs aux crédits budgétaires des organismes
relevant du ministre délégué à l'Administration et
à la Fonction publique, est-ce que les crédits du programme 1,
Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances, sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que les
crédits du programme 2, Commission de la fonction publique, sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que les
crédits du programme 3, Office des ressources humaines, sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que les
crédits du programme 4, Contribution du gouvernement à titre
d'employeur, sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que les
crédits du programme 5, Régime de retraite des enseignants, sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté.
Est-ce que l'ensemble des crédits budgétaires du Conseil
du trésor et des organismes relevant du ministre
délégué à l'Administration et à la Fonction
publique pour l'année financière 1993-1994 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Je remercie le
ministre. M. le ministre, est-ce que vous avez...
M. Johnson: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Camden): ...quelques mots à nous
adresser?
Remarques finales M. Daniel Johnson
M. Johnson: Je veux remercier, évidemment, d'abord les
membres de la commission de leurs questions. On espère bien que nous y
avons répondu de façon complète, au meilleur de notre
connaissance.
Je veux souligner, évidemment, le travail des gens qui
m'accompagnent qui, aujourd'hui, ont été largement des
témoins de nos échanges, et nous étions les participants,
mais qui, pendant les quelque 2000 autres heures de l'année,
plutôt que ces 4 heures-ci, sont des participants intenses, je dirais,
à tous les travaux que le Conseil du trésor et les autres
organismes dont je suis responsable doivent mener. Je me trouve, depuis
maintenant 5 ans, privilégié de pouvoir travailler avec ces gens,
et j'en profite pour les remercier encore une fois pour l'excellence de leur
travail.
Le Président (M. Camden): On vous remercie, M. le
ministre.
M. le député de Labelle, est-ce que vous avez quelques
commentaires à nous adresser?
M. Jacques Léonard
M. Léonard: Je voudrais remercier, à mon tour, les
membres du Conseil du trésor et de tous les organismes qui y sont
reliés, de l'Office des ressources humaines, de la CARRA, de la
Commission de la fonction publique je pense que ce sont les 3 organismes
qui relèvent de leur participation à cette commission
parlementaire et, moi aussi, je veux les remercier de travailler pour le
Québec, dans leurs fonctions dans ces organismes. Je pense qu'il y a
beaucoup de compétences. Bien sûr, il y a de la place à
amélioration nous l'avons bien vu mais il reste que je
veux les remercier de leur participation, des réponses qu'ils nous ont
fournies, et je crois qu'ils l'ont fait très correctement.
Merci bien, M. le Président, et bonne chance dans la
réalisation de ce plan de travail.
Le Président (M. Camden): Merci, M. le
député de Labelle.
Je pense que le député de Verdun a des remerciements
à adresser à la CARRA.
M. Gautrin: Je voudrais aussi... Vous avez beaucoup d'humour.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Henri-François Gautrin
M. Gautrin: En effet, et avec beaucoup de plaisir, je voudrais
remercier le président du Conseil du trésor, les membres et les
employés du Conseil du trésor et de la CARRA et des
différents organismes qui sont présents ici pour avoir
passé avec nous ces quelques heures. Il n'y a jamais beaucoup
d'agressivité de notre part, même si, parfois, ça peut
sembler un peu poussé. Moi aussi, je vous souhaite bonne chance dans
votre stratégie de réduction des dépenses de
l'État.
Le Président (M. Camden): Je remercie tout le monde pour
leur collaboration et, évidemment, pour leur sens du
professionnalisme.
Sur ce, j'ajourne les travaux de la commission du budget et de
l'administration sine die.
(Fin de la séance à 22 heures)