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(Seize heures huit minutes)
Le Président (M. Camden): La commission du budget et de
l'administration est réunie afin de procéder à
l'étude des crédits budgétaires du Conseil du
trésor et des organismes relevant du ministre
délégué à l'Administration et à la Fonction
publique pour l'année financière 1993-1994.
Je rappelle l'enveloppe de temps allouée à l'étude
des crédits. Alors, une période de 4 heures est allouée
pour l'étude de l'ensemble des programmes relevant du président
du Conseil du trésor et ministre délégué à
l'Administration et à la Fonction publique, répartie de la
façon suivante: de 16 heures à 18 heures, soit 2 heures cet
après-midi, et 2 heures ce soir, de 20 heures à 22 heures, tel
que le leader l'avait mentionné en Chambre.
Organisation des travaux
Avant de passer à l'étude des crédits, est-ce que
les membres de la commission souhaiteraient me préciser le mode de
fonctionnement que vous souhaitez, soit programme par programme ou d'une
façon générale?
M. Léonard: D'une façon générale.
Le Président (M. Camden): D'une façon
générale. Est-ce qu'il y a consentement pour qu'on
procède...
M. Gautrin: Ça veut dire quoi, d'une façon
générale, M. le Président?
Le Président (M. Camden): Ça veut dire que
ça ressemble à ce matin, M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: C'est-à-dire qu'on va quand même se
partager, d'une manière équitable, le temps?
Le Président (M. Camden): Tout à fait. M.
Gautrin: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Camden): En fonction des questions qui
auront à être formulées.
M. Gautrin: Merci.
Le Président (M. Camden): Alors, M. le ministre, nous
sommes disposés à entendre vos remarques
préliminaires.
M. Johnson: Oui. Je vous remercie, M. le Prési- dent.
Est-ce qu'il y a un temps limite qui est imparti? Une voix: C'est 20
minutes habituellement.
Le Président (M. Camden): 20 minutes habituellement.
M. Johnson: D'accord. Alors, je...
M. Léonard: 20 minutes pour le ministre et 20 minutes pour
l'Opposition.
M. Gautrin: Et pour la part des partis gouvernementaux?
M. Léonard: C'est le ministre. (16 h 10)
M. Gautrin: Pas du tout.
Le Président (M. Camden): Et chacun, évidemment,
des membres de la commission peut également y aller de ses remarques
préliminaires.
M. Gautrin: Merci.
M. Léonard: 20 minutes chacun?
Le Président (M. Camden): Tel est le règlement.
M. Léonard: 20 minutes chaque membre.
Le Président (M. Camden): Oui. Mais j'indiquerai, M. le
député, que, ce matin, les membres ne se sont pas tous
prévalus de cette opportunité.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): M. le ministre, nous sommes
disposés à vous écouter.
Remarques préliminaires M. Daniel
Johnson
M. Johnson: Merci, M. le Président. Je passerai rapidement
en revue les politiques budgétaires de même que les politiques de
personnel et des relations de travail et, finalement, les politiques de
gestion. sur la politique budgétaire, je vais simplement donner un
contexte. nous connaissons, cette année, une augmentation des
crédits budgétaires de 0,9 %. si on fait exception du service de
la dette, c'est 0,4 % et, évidemment, on constate, et on l'a
déjà dit à l'assem-
blée, que, si on exclut le service de la dette et la
sécurité du revenu, les autres grands domaines de dépenses
diminuent. Il y a donc un réalignement majeur que l'évolution et
le contexte économique nous amènent à faire à
l'égard des revenus et des dépenses et, quant à nous,
évidemment, nous devons planifier l'évolution des
dépenses.
Il s'agit, de façon organisée, de poser un diagnostic sur
la situation des finances publiques, de consulter, de fixer des objectifs et de
nous donner un plan d'action. Je rappelle qu'à l'égard du
diagnostic nous en sommes rendus à un point où les services
publics sont offerts à des coûts qui dépassent la
capacité de payer des contribuables nous avons donc eu recours
trop longtemps à l'emprunt et, donc, au déficit
deuxièmement, les tendances à long terme des revenus et
dépenses ont été affectées, je le redis, par la
restructuration de l'économie, et il est impératif,
troisièmement, de corriger le déséquilibre des finances
publiques et, en conséquence, on doit nécessairement
procéder à des ajustements sérieux. C'est le diagnostic,
M. le Président, que je vous offre de partager.
Deuxièmement, nous avons procédé, cette
année, à une plus large consultation, consultation qui, sous
l'égide du dicton «Vivre selon nos moyens», s'est
déroulée en commission parlementaire. Près de 80 groupes
ont soumis des mémoires, plus de 70 ont témoigné devant
nous. Les grandes orientations que nous avons retenues, c'est,
évidemment, de réduire le déficit et de cesser
d'emprunter, de faire en sorte que le fardeau fiscal, déjà assez
lourd, ne soit pas indûment augmenté, sauf si les circonstances
l'imposent, évidemment, et, troisièmement, que la création
d'emplois demeure une préoccupation de tous les instants, ce qui
amène, finalement, le secteur public à s'adapter et à
devenir plus efficace.
Un diagnostic étant posé, certaines observations
étant faites, il s'agit de fixer des objectifs. Nous avons fixé
un objectif extrêmement contraignant: sur une période de 5 ans,
nous aurons à comprimer les dépenses publiques de plus de 7 000
000 000 $ et, pour être plus efficaces et compétitifs, sans
démanteler l'État-providence, il faut certainement nous convier
à un régime minceur. Le plan d'action, finalement, que nous avons
retenu, se retrouve dans le livre des crédits, «Renseignements
supplémentaires», que nous avons déposé à la
fin de mars. Le plan d'action comprend 5 objectifs précis, de même
qu'un réalignement de l'administration publique qui vise ni plus ni
moins qu'à réinventer les modes d'action de l'État. Nous
avons à redéfinir nos services publics. Nous avons à
maintenir une attitude d'ouverture face aux changements qui nous assaillent.
Nous avons, de façon plus concrète, en redéfinissant les
services publics, à réévaluer les interventions
gouvernementales, à recentrer leur action, à repenser nos
façons de faire et à conférer au secteur public une plus
grande souplesse de gestion. C'est, à l'égard des politiques
budgétaires, M. le Président, les tendances que nous devons
emprunter.
Au titre des politiques de personnel et des rela- tions de travail
les relations de travail sont fort beaucoup d'actualité je
veux rappeler quelques vérités dans le contexte que nous
traversons en matière de relations de travail. Moi aussi, comme
député, comme vous tous, j'ai à rencontrer des citoyens,
des travailleurs du secteur public qui, dans certains cas, m'ont
affirmé, en toute bonne foi, n'avoir pas bénéficié
d'augmentation de salaire depuis de nombreuses années. Je me suis fait
dire ça; vous aussi, sans doute, je vous vois concourir à cette
affirmation. Je vois le député de Prévost qui m'a
entretenu longuement de cet état de fait en fin de semaine
dernière. la réalité, c'est que, depuis 4 ans, depuis le
1er janvier 1989, les taux et échelles de salaire dans le secteur public
québécois ont augmenté minimalement de 19 % jusqu'à
un maximum de 28 %, depuis le 1er janvier 1989. les taux et échelles ont
été redressés de 4 % en janvier 1989, de 4 % en janvier
1990, de 5 % en janvier 1991, de 3 % en juillet 1992, alors que prenait fin un
forfait de 1 % qui était versé depuis le 30 juin 1991, et,
finalement, de 1 % au 1er avril dernier, il y a 3 semaines. ça fait un
total de 17 %, ça, plus le 1 % de forfaitaire. à travers tout
ça, il y a eu des redressements au titre de l'équité
salariale, dans les négociations de 1989, qui ont été
payés jusqu'au 30 juin 1991...
Une voix: 31 décembre.
M. Johnson: ...31 décembre 1991, qui ont atteint 10 % ou
à peu près dans les cas où les redressements ont
été les plus substantiels. Alors, des gens qui nous disent, en
toute bonne foi, que ça fait au moins 4 ans qu'ils n'ont pas eu
d'augmentation de salaire, ce n'est pas évident de quoi il s'agit,
à moins que le nombre de journées ait été
réduit, ou que le mode de travail de ces gens-là, le nombre
d'heures ait été réduit considérablement, ou qu'ils
aient décidé, ou qu'on ait organisé les règles de
travail d'une façon telle qu'il y avait moins de surtemps qu'autrefois.
Peut-être que les gens ont, pendant des années,
décidé de travailler les fins de semaine, les soirées, et
tout et tout, et qu'ils peuvent avoir décidé de mettre fin
à ce régime de travail là, et ça peut correspondre,
dans certains cas, en termes absolus, sur le T4 à la fin de
l'année, à une réduction ou à un maintien des
conditions salariales. Mais ce que je dis, c'est que les taux et
échelles ont augmenté de 17 % ou 18 % à près de 30
% depuis 4 ans.
La proposition salariale vise à maintenir les conditions de
travail, à prolonger la convention collective pour 2 ans, à
maintenir les taux et échelles pour 2 ans, et introduit la recherche,
par voie de négociation, ce que je privilégie, la recherche d'une
économie budgétaire de 177 000 000 $ correspondant à 1 %
de la masse salariale. Je redis que c'est la recherche de façons de
faire qui économiseraient 1 % de la masse salariale qui est en cause et
non pas une diminution du salaire ou de la rémunération d'une
personne prise isolément ou de quelque personne que ce soit. Il s'agit
de voir comment les établissements, les commissions scolaires, les
minis-
tères, les organismes peuvent être gérés,
afin de dégager une économie minimale de 1 % de la masse
salariale, en gérant les congés, en gérant la santé
et la sécurité, en gérant les remplacements, les
suppléances, le surtemps ou quoi que ce soit. c'est de ce
côté, notamment, qu'on peut trouver 1 % d'économies, sans
exhorter pour autant qui que ce soit, qu'il s'agisse des infirmières,
des professeurs, à travailler 1 % plus fort pour le même salaire
ou à accepter une baisse de salaire de 1 % pour travailler aussi fort
qu'aujourd'hui. ce n'est pas du tout ça qui est en cause. il se
véhicule toutes sortes d'inexactitudes, je dirais, sur la
qualité, la caractéristique de ce 1 %, que j'aimerais bien avoir
l'occasion de démolir aujourd'hui. j'essaie d'introduire une dynamique
nouvelle dans les relations de travail. si nous obtenons ce 1 %,
évidemment, on pourra discuter de toute matière que ce soit
à la négociation et on pourra, évidemment, s'entendre sur
le partage de telles économies.
Au titre de la gestion des ressources humaines, nous avons, à mon
sens, bien répondu à certains des demandes et des commentaires du
Vérificateur général qui, de façon très
précise, a souhaité des améliorations dans la
planification de la main-d'oeuvre et la mise sur place de certains
mécanismes. Disons que le rôle du Conseil du trésor en
matière de gestion des ressources humaines a été,
notamment, l'amélioration de la qualité des services aux
citoyens. L'implantation de ce programme va bon train, les ministères
répondent bien; déjà, 2 rapports de suivi ont
été effectués par l'Office des ressources humaines. (16 h
20) à l'égard de la planification de la main-d'oeuvre comme
telle, je rappelle que, dans une gestion décentralisée des
ministères et organismes, ce n'est pas au conseil du trésor de
déterminer ce que l'un ou l'autre des ministères ou organismes
doit faire, mais bien de fixer les balises gouvernementales, donc un cadre
à l'intérieur duquel les ministères peuvent
évoluer. à titre d'exemple, nous avons à déterminer
pour les 5 prochaines années l'évolution de l'effectif,
réduction de 12 % sur 5 ans, réduction de l'encadrement de 20 %
sur 3 ans. nous avons donc à surveiller davantage au niveau de chaque
ministère et organisme, par les méthodes de suivi, le respect de
ces objectifs de planification de la main-d'oeuvre.
Ça nous a également amenés à décider
d'un contingentement, de la proportion des emplois professionnels au sein de
l'effectif de chacun des ministères.
Nous avons un troisième volet et j'ai pu m'en entretenir
tout à l'heure avant d'entrer ici; ça semblait intéresser
une certaine presse nous avons mis sur pied un nouveau cadre de gestion
à l'intention du personnel occasionnel pour rendre plus efficace ce
processus de gestion. Les travaux ne sont pas complétés, nous
sommes en consultation, mais, déjà, tous ceux que nous avons
touchés à l'occasion de ces consultations s'entendent pour
trouver des façons plus efficaces de gérer ce dossier des
occasionnels, et des annonces pourront avoir lieu dès que la
consultation sera terminée. Je dis d'entrée de jeu qu'il s'agira,
notamment, de simplifier la tâche et des gestionnaires et des citoyens,
de rencontrer des besoins en main-d'oeuvre et non pas de rencontrer les
demandes d'emplois. Je m'explique.
Nous évoluerons très certainement vers une centralisation
de l'inscription à un fichier d'occasionnels plutôt qu'aujourd'hui
voir le citoyen qui doit s'inscrire auprès de tous les ministères
et organismes qui sont susceptibles, selon lui, de lui offrir, un jour, un
emploi. Il serait intéressant et certainement beaucoup plus facile,
moins onéreux pour le citoyen comme pour nous, de constituer un fichier
central, mais d'en assurer la gestion localement. À titre d'exemple, si
quelqu'un, à Sainte-Agathe, décidait de postuler un emploi dans
l'un quelconque des ministères qui peuvent avoir, dans cette
région, un bureau, il n'y aurait maintenant qu'une seule inscription
à faire auprès de l'Office des ressources humaines qui donnerait
accès, évidemment, aux bureaux des différents
ministères de cette région, à la liste des gens de la
région susceptibles d'être intéressés par un emploi
éventuel et occasionnel dans la région. Le processus, donc,
beaucoup plus léger.
Autre politique que nous avons à mettre en place, qui a
déjà été entérinée par le Conseil du
trésor il y a 3 semaines déjà, celui de la gestion du
personnel en disponibilité. Dans un contexte où nous avons
à réduire les effectifs, il m'apparaît important de bien
utiliser les gens qui peuvent, en raison de cette politique, devenir
disponibles, et nous avons noté que les personnes en
disponibilité n'étaient replacées, en moyenne, que 2 ans
après leur mise en disponibilité. Ça m'apparaît
là, à certains égards, une injustice à l'endroit de
ces gens et, très certainement, en termes de gestion des deniers
publics, matière à amélioration.
Au titre de la gestion des ressources humaines, évidemment, nous
pourrions passer quelque temps sur les programmes d'accès à
l'égalité qui se sont intensifiés depuis 1 an ou 2. Nous
avons entrepris une opération d'harmonisation des différents
programmes qui visent plusieurs clientèles: femmes, membres des
communautés culturelles, plans d'embauché pour personnes
handicapées, de même que certaines mesures pour les anglophones et
les communautés autochtones, encore une fois, dans un contexte où
on doit rechercher une plus grande imputabilité des gestionnaires
publics, dans un contexte de responsabilisation, donc de
décentralisation des gestes administratifs où les mesures que
nous avons mises de l'avant visent à responsabiliser davantage les
sous-ministres et dirigeants d'organismes.
À l'égard des différents programmes,
l'évaluation du Programme d'accès à
l'égalité pour les femmes a été
déposée en juin dernier à l'Assemblée nationale. Il
démontre une progression significative de la représentation
féminine dans les catégories d'emplois qui sont visées par
le programme, même si la représentation des femmes, dans certaines
catégories, demeure en deçà de leur représentation
au sein de la population. Il y a de nets progrès, mais, en même
temps, nécessité de reconduire ce programme dont la
deuxième phase a été adoptée en juin dernier pour
la période 1992-1997.
Certains programmes, par exemple ceux dirigés
vers les populations handicapées, nous démontrent une
augmentation du nombre de ministères et d'organismes qui ont un taux de
représentation de 2 % des personnes handicapées. Maintenant, 23
ministères ou organismes, plutôt que 18 l'an dernier, montrent
l'atteinte d'un tel taux de représentation.
À l'endroit des communautés culturelles, le programme
démarre à peine, il a été annoncé en mars
1990, et le taux que nous connaissons est un taux qui est comparable à
celui de départ des programmes semblables qui ont été mis
sur pied pour d'autres clientèles, évidemment, celui des femmes
étant l'exemple privilégié. Mais nous avons bon espoir que
ce taux, comme dans les autres programmes, s'accélérera avec le
temps et que, malgré le contexte, qui rend ça beaucoup plus
difficile, de réduction des effectifs, il y a moyen d'augmenter la
représentation des communautés culturelles au sein de la fonction
publique québécoise.
Nous avons également mis sur pied certaines activités de
sensibilisation, d'information à l'endroit des membres des
communautés culturelles, de même que des anglophones
incidemment, je le précise afin de faire connaître les
opportunités de travail, d'emploi que représente la fonction
publique québécoise. On note, cependant, la difficulté qui
demeurera toujours, que, dans la mesure où près de 50 % des
emplois de la fonction publique sont situés ici, dans la région
de Québec, et que l'immense majorité des membres des
communautés culturelles et des anglophones se retrouvent plutôt
dans la région de Montréal exception faite de l'Outaouais
et de quelques poches dans l'Estrie il sera toujours
problématique d'atteindre parfaitement un taux de représentation
dans la fonction publique qui corresponde au taux de présence dans la
population des communautés culturelles et des anglophones.
À l'égard du taux d'encadrement, je répète
que nous avons décidé de la diminution de 20 % de l'encadrement
sur 3 ans. Pour l'avenir, nos priorités visent la rationalisation des
effectifs tant au niveau de l'encadrement qu'aux autres niveaux, la mise en
place d'outils de gestion et planification de la main-d'oeuvre, la phase II du
plan d'embauché des personnes handicapées et d'autres suivis sur
les programmes que j'ai mentionnés il y a quelques instants.
Au titre des politiques de gestion, finalement, le troisième
volet, il se décompose, évidemment, entre les activités de
gestion financière et de contrôle des effectifs, de gestion des
biens et services et de gestion de l'information, des technologies de
l'information. C'est évidemment du côté du plan de
réduction de l'effectif que nous continuons à faire porter, dans
notre suivi, l'implantation d'objectifs, si je peux m'exprimer ainsi; nous
continuerons donc notre action.
Je serai heureux tout à l'heure d'accepter quelque question que
ce soit sur les niveaux d'effectifs dont on a beaucoup parlé. Qu'il
suffise de dire qu'il faut faire bien attention, lorsqu'on discute de ces
choses, entre les postes autorisés, les postes occupés, les
postes vacants, donc, qui sont le solde, les postes que l'on retrouve dans les
fonds spéciaux, les postes qui émargent dans les crédits
budgétaires, les postes non budgétaires et, évidemment,
les postes qui sont ceux dont la facture ou le salaire est à la charge
du gouvernement fédéral dans le cadre d'ententes avec ce dernier,
notamment avec le ministère du Revenu du Canada et le ministère
de l'Emploi et de l'Immigration dans le cadre des ententes en matière
d'immigration. (16 h 30)
Je pourrais également traiter d'autres aspects mais le
temps passe déjà très vite sur la gestion des
actifs gouvernementaux ou des actifs informationnels, comme le jargon le veut,
par ailleurs, sur les fonds spéciaux. Mais il m'apparaît qu'il y a
là matière à questions éventuelles qu'il nous fera
plaisir de traiter avec les membres de la commission.
Je réitère que, du côté du Conseil du
trésor, nous tentons de maintenir le couvercle sur l'évolution
des dépenses publiques. Une façon de le faire, évidemment,
c'est de donner l'exemple, nous-mêmes, comme ministère.
Crédits sur crédits, par rapport à l'an dernier,
diminution de 0,1 %. Crédits sur dépenses probables, augmentation
de 0,6 %. Grosse diminution en fonctionnement, autre que personnel,
Fonctionnement, Autres dépenses, en raison est-ce qu'on sera
surpris d'une baisse substantielle des loyers. Je réitère
que nous avons déménagé. Je réitère que nous
économisons des sommes considérables du côté des
loyers, que c'est là un geste que nous imitons. Dans certains cas,
à titre d'exemple, la Société de l'assurance automobile a
emménagé dans des nouveaux locaux plus petits que les normes
habituelles en ayant recours à du mobilier qui permet, justement,
d'emménager dans des locaux moins spacieux, avec ce que ça
signifie comme organisation du travail, comme qualité de vie au travail.
Il y a des investissements à consentir si on veut réaliser des
économies.
C'est essentiellement, M. le Président, ce que j'avais à
dire au titre des remarques préliminaires, en attirant votre attention
sur le fait que je ne peux pas, évidemment, prétendre avoir
réponse à tout ni avoir, seul et sans aide, mené les
destinées du Secrétariat du Conseil du trésor ou de ce
ministère dans l'année qui s'achève. Et vous avez
remarqué que je suis accompagné de mes collaborateurs,
évidemment, du sous-ministre, le secrétaire du Conseil du
trésor, M. Dicaire, de M. Jean-François Munn, le
secrétaire associé aux politiques de personnel et aux relations
de travail. Nous sommes également accompagnés du
secrétaire adjoint aux politiques de personnel, M. Jacques Roy, et d'un
nombre important, mais pas exagéré, de directeurs de programmes
et de gens qui ont des responsabilités de gestion au sein du
Secrétariat du Conseil du trésor.
Se joignent également à nous, évidemment, le
président de la Commission administrative des régimes de retraite
et d'assurances, M. Sanschagrin, et ses collaborateurs, de même que le
président de l'Office des ressources humaines, M. Claude Beausoleil, et
certains de ses adjoints, et, évidemment, le représentant de la
Commission de la fonction publique sera des nôtres un peu plus tard, tout
à l'heure, lui aussi, afin de répondre
aux questions qu'on pourrait avoir à leur endroit ou au mien.
Le Président (M. Camden): On vous remercie, M. le
ministre.
J'ai observé, d'ailleurs, que vous avez un certain nombre, oui,
de membres du Conseil du trésor, et j'ai regardé, il y a aussi
quelques fauteuils de libres. Alors, sans doute que ceux qui dénotent un
intérêt pour notre commission se joindront à nous en cours
de soirée, considérant que ce sera un peu comme un hobby, un
intérêt pour les travaux de la commission.
Sur ce, je cède la parole au député de Labelle.
M. Jacques Léonard
M. Léonard: Merci, M. le Président.
D'abord, je voudrais souhaiter la bienvenue à tous les membres du
Secrétariat du Conseil du trésor. Ils sont ici en nombre
imposant. Je pense qu'il s'agit, effectivement, d'un exercice important que
celui de l'examen des crédits de ce ministère. Je leur souhaite
donc la plus cordiale bienvenue, d'autant plus qu'on a parlé beaucoup
d'eux dans une certaine commission qui traitait de la loi 198 où on a
parlé d'imputabilité. Alors, ils sont là aujourd'hui pour
répondre aux questions des députés ministériels en
particulier, qui voulaient vous voir et vous poser des questions par-dessus le
ministre. Alors, là, ils pourront vous en poser à
côté.
M. le Président, le président du Conseil du trésor
est revenu un peu sur les crédits. Ce n'est pas exactement l'objet de
nos travaux de cet après-midi, mais, quand même, je pense qu'il
éprouvait le besoin d'y revenir par instinct défensif, si je
comprends, par rapport aux remarques que nous avions faites. Par rapport
à ce qu'il a dit, je vais quand même y revenir, parce qu'il a
glissé tout bonnement que les dépenses avaient augmenté de
0,9 %, ce n'est pas notre prétention, et toutes les critiques,
d'ailleurs, que je vais faire ne s'adressent pas aux fonctionnaires en tant que
fonctionnaires, mais je pense qu'elles s'adressent surtout au ministre qui est
responsable des orientations qu'il vous donne à appliquer. donc, quand
il dit 0,9 %, m. le président, je voudrais simplement signaler que cela
ne tient pas compte de 2 écritures comptables, qui sont strictement des
écritures aux livres, qui comportent des crédits de 450 000 000
$; donc, le changement de la subvention aux commissions scolaires pour des
changements d'année financière, puis une correction, aussi,
à la réserve actuarielle des régimes de retraite, un autre
243 000 000 $, donc 450 000 000 $. si on tient compte de ces deux facteurs dans
les crédits du gouvernement, on rajoute 1,1 %, donc l'augmentation des
dépenses est exactement de 2 %.
C'est ça, la réalité de l'augmentation des
crédits cette année. Alors, il ne faut pas nous donner le change
par des écritures comptables qui sont des corrections ponctuelles et qui
ne doivent pas entrer en ligne de compte lorsqu'on compare les
opérations courantes, revenus et dépenses, et, dans le cas ici,
ce sont des crédits. Je sais que c'est une coutume qui a
été initiée très largement par son collègue
du ministère des Finances lorsqu'il joue avec les équilibres
budgétaires, mais mes prétentions à l'heure qu'il est,
c'est que les dépenses ont véritablement augmenté de 2 %.
Je donnerai, par exemple, le cas de cette correction aux régimes de
retraite, au tableau de la page 42 nous y reviendrons mais je le
donne à titre de remarques préliminaires. La contribution de
l'employeur aux régimes de retraite cette année, crédits
totaux, sera de 1 051 000 000 $, alors que les crédits même
modifiés de 1992-1993 étaient de 1 294 000 000 $. La
différence, c'est vraiment les 243 200 000 $, ou 243 600 000 $
plutôt. Alors, je pense qu'il faut revenir à cette
réalité.
Par ailleurs, le président du Conseil du trésor a
mentionné la consultation qui a été faite au cours des
mois de janvier et février. Effectivement, il y a eu une commission
parlementaire sur la fiscalité et l'équilibre des finances
publiques, mais elle a été savamment encar-canée dans des
délais où les intervenants n'ont pas eu d'information à
jour pour produire leur rapport. Je donne, encore une fois, le délai qui
avait été imposé, qui était celui du 19 janvier,
alors que le ministère, le gouvernement a déposé son
document «Vivre selon nos moyens» 2 jours avant ou même la
journée où le délai finissait. Et c'était un
portrait des finances publiques qui était quand même passablement
différent de ce qui avait été déposé lors du
dernier discours du budget, et même dans la dernière
«Synthèse des opérations financières» qui,
incidemment, n'a pas fait l'objet des délibérations de la
commission parlementaire, ici, qui devrait les voir, les examiner.
Alors, il y a eu des questions de délais, des questions
d'information. Il n'y a pas eu de débat. Il y a eu simplement des
remarques de la part de l'Opposition et du gouvernement au tout début de
la commission parlementaire. Mais il n'y a pas eu de débat ni de
conclusion. Tout ce qui est arrivé, ce sont des gens qui sont venus nous
dire, d'ailleurs, les uns après les autres, qu'ils n'avaient pas eu les
documents pour le faire. Ce que ça veut dire, c'est qu'il n'y a pas eu
de conclusion à ces travaux. Au fond, on me dira, on me répondra
que les conclusions seront ce que l'on dira dans le discours du budget et le
dépôt des crédits, mais, effectivement, en termes de
consultation, ça devient une consultation très fortement
limitée où le président du Conseil du trésor
voulait des recettes pour couper ses dépenses à tout prix, alors
que les autres essayaient, ceux qui venaient devant nous essayaient de dire:
Voici comment on peut rétablir l'équilibre des finances
publiques, et ils mettaient souvent sur la table des idées qui avaient
beaucoup de sens.
M. le Président, je voulais faire ces remarques parce que,
sur d'autres, j'aurai à y revenir ces remarques qui portaient sur
les crédits en général. En ce qui concerne maintenant les
crédits qui relèvent du Conseil du trésor plus
précisément, alors, c'est l'objet des travaux de notre commission
aujourd'hui que d'étudier les crédits du Conseil du
trésor
de même que ceux de 3 organismes qui relèvent du ministre
délégué à l'Administration et à la Fonction
publique, ceux de la CARRA, Commission administrative des régimes de
retraite et d'assurances, de l'Office des ressources humaines et de la
Commission de la fonction publique. (16 h 40) m. le président, il y a
des remarques que l'on peut faire. le président du conseil du
trésor a dit que les crédits augmentaient très peu au
conseil du trésor, ou plutôt étaient les mêmes que
l'an dernier, je pense que c'est à 25 000 $ près. je pense que,
effectivement, c'est ce que nous pouvons constater à ce stade-ci, bien
que je ne peux m'empêcher de rappeler à celui qui est
président du conseil du trésor et qui parle de rationalisation
des dépenses publiques, qui prétend donner l'exemple, que son
taux d'encadrement, par exemple, au conseil du trésor, est le plus
élevé de tous les ministères et organismes au
gouvernement, 16 %; 16 %, m. le président, même après
rationalisation. même après rationalisation, 51 cadres sur 334
personnes à ce ministère; c'est très, très
élevé, le plus élevé du gouvernement. alors,
ça ne paie pas par l'exemple, très précisément.
alors, je rappelle donc que le président du conseil du trésor a
plus d'humilité et plus de modestie par rapport à ses
déclarations et à ses prétentions. m. le président,
il est sûr qu'au cours de nos travaux j'aurai à poser des
questions sur la gestion des ressources humaines, parce que le gouvernement a
annoncé des intentions quant à la diminution des crédits,
quant à des diminutions dans le secteur de la rémunération
du personnel. je rappelle, incidemment chiffre tiré de la page 42
des «renseignements supplémentaires» aux crédits
que les crédits affectés aux dépenses de
rémunération baissent de 2,3 %, alors que les dépenses
totales, les crédits totaux montent de 2 %. cela laisse beaucoup
d'augmentation dans les autres crédits du gouvernement, beaucoup
d'augmentation dans les autres crédits du gouvernement. il y a donc une
volonté de diminuer, de façon significative, les crédits
affectés aux dépenses de rémunération.
Mais je voudrais, M. le Président, de façon
générale, rappeler que le Vérificateur
général du Québec a fait porter une bonne partie de sa
vérification ou, je dirai, l'effort principal de sa vérification,
cette année, sur la gestion des ressources humaines au gouvernement. Il
y a là des remarques fort pertinentes et troublantes de la part du
Vérificateur général. Son dernier rapport annuel y
consacre une partie importante et, le moins qu'on puisse dire, c'est que le
portrait qu'il dresse de la situation est peu éloquent, peu flatteur
pour celui qui a la responsabilité de venir défendre ces
crédits devant nous aujourd'hui. Si ces remarques du Vérificateur
général sont cinglantes, force nous est aussi de constater que
celles qui sont contenues dans le rapport annuel de la Commission de la
fonction publique le sont aussi à maints égards et se situent
dans la même ligne. Incidemment, M. le Président, je ferais
remarquer que le conseil d'administration de la fonction publique ou la
Commission de la fonction publique manque de mem- bres. Son président
est prolongé depuis plusieurs plusieurs mois et il y a beaucoup de
membres qui n'ont pas été renommés; il y a juste,
simplement, des membres suppléants qui font leur travail à la
Commission à temps partiel. C'est un organisme important au
gouvernement. Quand on parle de gestion des ressources humaines, je pense que
c'est un des éléments du dossier qu'il faut
considérer.
D'autre part, le président du Conseil du trésor,
après s'être fait critiquer, semoncer assez vertement, et par le
Vérificateur général et par la Commission de la fonction
publique, a fait, lui, une offre salariale aux employés de
l'État, la veille du dépôt de ses crédits, que
ceux-ci ont assez mal reçue, c'est le moins qu'on puisse dire. Cette
offre, d'ailleurs, ressemble plus à un ultimatum qu'à une
réelle volonté de négocier une entente avec les
employés de l'État. Et le collègue du président du
Conseil du trésor, le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie, parle, lui, de la nécessité de revoir le contrat
social qui lie le gouvernement à ses employés, de la
nécessité d'abandonner la gestion à courte vue je
parle toujours de son collègue, le ministre de l'Industrie et du
Commerce. Mais il nous apparaît, à nous, que le président
du Conseil du trésor préfère plutôt rechercher
l'affrontement et qu'il préfère ignorer les recommandations de
son collègue. Je pense que c'est sa façon peut-être de
négocier, mais je peux dire que ça ne ressemble pas à une
négociation; ça ressemble à un affrontement, et c'est ce
qu'on voit se développer ces jours-ci devant nous.
M. le Président, la commission, au cours du mois de mars,
février, mars, mais mars plutôt, notre commission, ici, a eu
l'occasion d'étudier article par article le projet de loi 198 qui a
été présenté par le député de Verdun
ci-devant nous. Le député de Verdun. Ce projet de loi en est
maintenant rendu à la dernière étape à
l'Assemblée nationale, à la dernière étape de son
étude. On se rappellera que, tout au long des travaux de la commission
parlementaire, le président du Conseil du trésor n'a pas cru bon
de participer à nos travaux.
Une voix: II ne pouvait pas.
M. Léonard: II préférait se réfugier
derrière l'excuse que le projet de loi 198 n'était pas issu de
l'Exécutif.
Je rappellerai, d'abord, que la commission voulait, quant à nous,
l'inviter, mais je lui rappellerai qu'un ministre peut, s'il le désire,
participer aux travaux d'une commission parlementaire qui étudie un
sujet qui est de sa compétence. C'est le règlement de
l'Assemblée nationale. Je pense que le projet de loi 198, en
particulier, était un sujet de la compétence du président
du Conseil du trésor. Aujourd'hui, je sais que, comme en d'autres
occasions, il va se réfugier derrière de faux arguments pour
prétendre qu'il ne pouvait pas venir à la commission et,
d'ailleurs, nous avons vu un de ses collègues qui est venu lorsqu'il a
été question d'un certain article du projet de loi qui a
été suspendu, d'ailleurs, par la suite, parce que, comme vous le
savez, tous les articles
de ce projet de loi ont été réécrits en
cours de travaux de notre commission, réécrits
complètement, sauf le dernier qu'on aurait pu amender pour mettre une
date très précise démontrant la volonté
réelle du gouvernement de s'engager derrière les orientations de
ce projet de loi présenté, faut-il le dire encore, par le
député de Verdun.
Les règles de l'Assemblée sont très claires
à ce sujet. Le ministre qui possède, lui, une longue
expérience comme parlementaire et qui, de plus, occupe la fonction de
leader adjoint du gouvernement n'est pas sans ignorer le règlement de
l'Assemblée nationale. S'il n'a pas participé à nos
travaux et s'il a refusé d'apporter un éclairage que lui seul
pouvait apporter aux travaux de la commission quant aux implications du projet
de loi, c'est qu'il ne désirait pas participer aux travaux de la
commission et il ne désirait pas se commettre trop clairement par
rapport au projet de loi 198.
M. le Président, au cours des 3 heures qu'il nous reste, je
reviendrai sur certains sujets, plus précisément des
crédits du Conseil du trésor, et j'aurai des questions à
poser sur les corrections qui ont été faites aux livres ou aux
crédits, ces écritures que j'appelle des écritures
comptables, en particulier en ce qui concerne les corrections faites par la
CARRA sur les réserves actuarielles des régimes de retraite. J'ai
indiqué ici quelques éléments que nous voudrions aborder.
C'est bien sûr que je reviendrai en particulier, au départ, sur
les négociations avec les employés des secteurs public et
parapublic.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, M. le
député de Labelle.
Je vois que le député de Verdun souhaite faire entendre
ses remarques préliminaires.
M. le député de Verdun.
M. Henri-François Gautrin
M. Gautrin: Merci, M. le Président.
Je dois d'abord saluer les membres du Conseil du trésor et le
président du Conseil du trésor. Je dois dire, et je n'ai pas
l'intention d'intervenir très longtemps, que l'intervention du
député de Labelle a suscité ma réaction. Je dois
dire, d'une part, ma satisfaction à la lecture du livre des
crédits, à quel point les objectifs qui étaient poursuivis
par le projet de loi 198 sont assez semblables à ceux qu'on retrouve
dans le livre des crédits et dans les énoncés du livre des
crédits. (16 h 50)
J'aurai l'occasion, M. le Président, de questionner le
président du Conseil du trésor, dans le temps qui me sera
imparti, pour savoir comment, réellement, les choses peuvent se
concrétiser dans les différents secteurs et soit dans la CARRA,
soit au Conseil du trésor lui-même. Mais je dois dire que, dans
l'ensemble, la réflexion qui est faite par l'ensemble des
parlementaires, qu'ils soient au Conseil exécutif ou qu'ils soient ici
comme députés du côté ministériel, il y a une
communauté de pensée sur la nécessité de vivre
selon nos moyens et de ne pas continuer, comme peut-être d'au- tres
gouvernements l'ont fait avant nous, à dépenser
inconsidérément en empruntant, ce qui fait qu'aujourd'hui on est
obligés de dépenser plus, de ne pas pouvoir dépenser
exactement tout ce qu'on reçoit en impôt pour les services qu'on
donne à la population, c'est-à-dire qu'on a encore un
énorme service de la dette à assumer.
M. le Président, je veux terminer là mes remarques
préliminaires. J'aurai, je vous le dis tout de suite, des questions
à poser sur la CARRA, peut-être un peu techniques sur les calculs
de facteurs d'équivalence, sur les mécanismes de
répartition. Mais je dois dire, de prime abord, que, malgré les
remarques du député de Labelle, la communauté de
pensée de ce côté-ci, du côté des
députés ministériels, reste totale, et il n'y a pas de
division entre le président du Conseil du trésor et les
députés ministériels en ce qui a trait au projet de loi
198, du moins c'est assez clair quand on lit le dépôt du livre des
crédits.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, M. le
député de Verdun.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Alors, nous pouvons y aller pour
la période proprement dite...
M. Johnson: Sinon, M. le Président, je ne sais pas si je
peux réagir... Non?
Le Président (M. Camden): Oui, vous pouvez formuler des
commentaires. Oui.
M. Daniel Johnson
M. Johnson: Bien brièvement. Sur ma présence ou mon
absence à la commission parlementaire qui traitait du projet de loi 198,
je vous affirme solennellement que je n'ai jamais été
invité, la première des choses. J'ai vu des en-têtes
tonitruants attribués au député de Labelle, mais je
n'ai... enfin, personne ne m'a invité à venir siéger ici.
Et renseignements pris, c'est que, si le projet de loi était
évidemment inscrit au nom du député de Verdun, comme
ministre, en vertu du règlement, intéressé à la
matière, je n'avais rien à y venir défendre. Je
n'étais devant la commission imputable d'aucune espèce de
virgule, de lettre, de phrase, d'article ou de paragraphe de ce projet de loi
là. Et le moment où je me suis exprimé, c'est lorsque j'ai
voté en faveur du projet de loi, j'ai exprimé mon appui au projet
de loi à l'Assemblée nationale. Le moment où certains
votes ont été pris, je n'étais pas à Québec,
je n'ai pas pu voter à chaque étape, mais, à chaque
étape où je pouvais l'exprimer, j'ai exprimé mon appui au
projet de loi. On voit que, déjà, avant même qu'il ne soit
adopté, je m'y soumets, le gouvernement s'emploie à atteindre les
objectifs qu'on y retrouve sur les taux d'encadrement, sur les
réductions d'effectifs de la fonction publique, sur l'importance qu'il y
a que les réseaux de la santé et des services sociaux, de
l'éducation, de l'enseignement supérieur, puissent
également présenter leurs programmes de réduction des
effectifs et de ratio-
nalisation des effectifs d'encadrement.
Alors, à ce titre-là, évidemment, si le
règlement me l'eût permis, il m'aurait fait plaisir d'être
des vôtres. À défaut d'être des vôtres, M. le
député de Verdun, ici, en commission, je l'ai été
en Chambre. Alors, ça m'ap-paraît passablement important.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: ...je peux faire une remarque en
commençant la période de questions, je suppose que c'est comme
ça que ça fonctionne.
Le Président (M. Camden): Si on veut, oui.
M. Léonard: II me restait 5 minutes, de toute
façon, à mon intervention.
Le Président (M. Camden): De toute façon, vous
savez, c'était la période pour les remarques, on prend le
temps...
Discussion générale
M. Léonard: Oui, c'est correct. Voyez-vous, le
président du Conseil du trésor répond: Je n'ai jamais
été invité. Très bien. Nous avons
présenté une motion pour qu'il vienne ici devant la commission,
mais la majorité ministérielle l'a rejetée.
M. Johnson: Donc, ce n'est pas moi qui...
M. Léonard: Alors, il dit: Je n'ai jamais
été invité.
M. Johnson: Donc, si je comprends, ce n'est pas moi qui ai
refusé. Merci.
M. Léonard: Mais s'il avait désiré
venir...
M. Johnson: Je comprends que ce n'est pas moi qui ai
refusé.
M. Léonard: ...il aurait simplement indiqué aux
députés de la majorité ministérielle qu'il
viendrait, et ils auraient accepté que le président du Conseil du
trésor...
Le Président (M. Camden): Ah! Une voix: Ce n'est
pas sûr.
M. Léonard: Ce n'est pas sûr. Bon. Bien. Alors, vous
voyez, les règles parlementaires font que le président du Conseil
du trésor les interprète comme étant une non-invitation,
présentement. Mais sa présence était
désirée, il l'a su au moins par les journaux, parce qu'il l'a
vu... D'ailleurs, il a admis qu'il y avait eu des invitations, des
déclarations de ma part.
M. Gautrin: Invité par vous. M. Léonard:
Très bien.
M. Johnson: Oui, mais ma présence désirée
par le député de Labelle, c'est une chose.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Johnson: S'il fallait que je sois guidé dans ma vie
professionnelle par les souhaits du député de Labelle, je
n'aurais pas le temps de rien faire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Vous feriez mieux ce que vous faites
présentement, c'est juste ça que vous feriez.
M. Gautrin: C'est à douter.
Négociations avec les employés de
l'État et augmentation de la productivité
M. Léonard: M. le Président, depuis un bon nombre
de mois et, je dirais, d'années, on entend que le président du
Conseil du trésor dénonce des vieilles méthodes de
gestion, mais, en ce qui concerne les négociations avec les
employés du secteur public, on peut dire qu'il se retourne, encore une
fois, vers ces vieilles méthodes de gestion. Il demande à nouveau
aux employés de l'État d'accepter un gel salarial de 2 ans. Il
demande le maintien, pour la même période, des conventions
collectives. Quand est-ce qu'il entend ouvrir ces conventions collectives par
une véritable négociation?
D'autre part, avant qu'il me réponde tout de suite, je voudrais
lui poser des questions aussi sur cette augmentation de la productivité,
entre guillemets. C'est parce que le thème
«productivité» m'apparaît fort pour ce qu'il veut
faire. Au fond, lorsqu'on voit la façon dont il a procédé
en demandant 1 % aux employés, il compte plutôt réduire le
nombre de jours de vacances payées. Ça se résume à
ça, beaucoup plus qu'à n'importe quoi d'autre. Et je vois mal
comment, comme, tout à l'heure, il en a donné l'explication, il
peut demander aux cadres, à son ministère de réduire son
budget de 1 % en s'adressant aux employés, aux syndiqués. C'est
à ses cadres qu'il doit s'adresser pour réduire ses
crédits de 1 % et réduire l'utilisation de ses crédits de
1 %, pas à ses employés syndiqués. Ce n'est pas eux qui
dirigent le ministère, eux exécutent les orientations que le
président donne au Secrétariat du Conseil du trésor.
Alors, je me pose la question sur le sens même du mot
«productivité». Ça m'apparaît un abus de terme,
pour ce qu'il veut faire, qui est simplement qu'il ne veut pas payer 3 jours de
congé férié. C'est ça que ça veut dire.
D'autre part, on peut très difficilement parler de
négociations dans la mesure où le président du
Conseil du trésor fixe une date limite pour que les syndicats acceptent
ses offres, sans quoi il va présenter un projet de loi pour les
imposer.
Alors, M. le Président, la question que je pose, c'est: Quelle
est la crédibilité du président du Conseil du
trésor...
M. Johnson: Énorme, énorme.
M. Léonard: ...quand, année après
année, il revient sur sa parole?
M. Johnson: Énorme.
Le Président (M. Camden): M. le président du
Conseil.
M. Johnson: Je suis heureux de voir que ça
intéresse le député de Labelle, parce que, tout à
l'heure, j'ai cru sentir un reproche, dans ma présentation, d'avoir
parlé des négociations alors qu'il faut parler des crédits
de 25 000 000 $ du Secrétariat du Conseil du trésor. Je crois
comprendre que ça intéresse malgré tout le
député de Labelle, les négociations. (17 heures) j'ai
déjà indiqué que ce que nous recherchons, c'est, compte
tenu du contexte économique et financier, une économie
correspondant à 1 % de la masse salariale. à partir du moment
où on pouvait trouver des façons de faire, de dispenser les
services publics de telle sorte que ça coûterait 1 % de moins en
rémunération globale, on peut, de façon peut-être un
peu générale, un peu courte, en utilisant cette étiquette,
parler d'un gain de productivité de 1 %. si le service est maintenu et
que ça coûte 1 % de moins, on pourrait...
Je reconnais que c'est très court, parce que, dans le secteur
public, ça recouvre toutes sortes d'activités qui ne sont pas
parfaitement comparables. La gestion des services publics doit amener
c'est l'objectif qu'on recherche une économie correspondant
à 1 % en masse salariale globale, en rémunération globale,
de-vrais-je dire, et, à cette fin et je me répète
à cette fin, ce que je propose, c'est de nous asseoir avec nos
partenaires du secteur public, qu'il s'agisse des employés ou des
gestionnaires, des dirigeants d'établissements, à la limite, des
conseils d'administration, afin de faire ensemble l'inventaire de notre
façon de faire les choses afin de les modifier pour que nous y trouvions
des économies pour les contribuables. C'est nouveau. C'est nouveau, je
ne m'en cache pas. C'est non traditionnel, je ne m'en cache pas. Ça
m'apparaît la seule voie qui permet de revaloriser le rôle de nos
employés sur leur lieu de travail, de remotiver les administrations en
respectant la capacité de payer des contribuables. Ça
m'apparaît essentiel, ça. moi, je veux bien qu'on parle de contrat
social, mais, en attendant, les contrats sociaux qui se promènent dans
le portrait dans le secteur public, c'est essentiellement des coupures de
salaire de 1 %, 2 %, 5 %, 10 %, 10 jours de vacances obligatoires, 5 % des gens
à la porte, 20 % du personnel d'hydro ontario doivent envisager
d'être congédiés d'ici quelques années. c'est
ça, un contrat social. disons que j'ai une autre opinion, moi, de ce
qu'on doit faire. on doit plutôt renouer avec nos employés autour
de la prestation efficace et économique des services publics en faisant
en sorte qu'ils y trouvent leur compte en contribuant à cet exercice, et
c'est essentiellement ce qu'on dit. d'abord, que les circonstances
économiques ne permettent pas d'augmentation de taux et échelles
de salaire d'ici le 30 juin 1995. c'est l'évidence même. la
fédération des travailleurs du québec, à tout le
moins son conseil des travailleurs de montréal, a gelé pour 2 ans
le salaire de ses permanents. et un de nos bons amis ou partenaires du milieu
montréalais, guy cousineau, qui est un permanent du conseil des
travailleurs de montréal de la ftq, a même connu le chômage
l'été dernier. on en est là parce que l'économie,
dans ces difficultés qu'elle connaît, en est à produire de
tels effets sur ceux qui dépendent pour leur revenu de la
vitalité de l'économie québécoise, canadienne,
nord-américaine. alors, vous me permettrez, si la ftq doit geler le
salaire de ses propres fonctionnaires pendant 2 ans, de trouver pas tellement
original d'offrir la même chose. dans une négociation
traditionnelle tous azimuts, je serais disposé à retourner au
modèle traditionnel que la loi 37 prévoit si, d'entrée de
jeu, on nous indiquait que la demande syndicale, c'est un maintien des
conditions de travail, une prolongation de la convention collective pour 2 ans.
si c'est ça, la demande syndicale, moi, je vous dis ici publiquement que
si la demande syndicale c'est un gel salarial de 2 ans, là, on va
commencer à se parler et à négocier pour vrai. et
j'ajouterais qu'il est impératif qu'on souscrive également
à s'asseoir avec nous pour faire l'inventaire des façons
d'économiser 1 % de la rémunération globale dans le
secteur public. ça, ça donnerait ouverture automatiquement
à la négociation par des comités de travail ou par quelque
table que ce soit sur quelque condition dont nos partenaires syndicaux
voudraient nous entretenir. mais, dans les circonstances économiques
financières qu'on traverse, il y a un préalable. il est
incontournable je déteste ce jargon, mais je pense que ça
exprime bien, cette fois-ci, ce que ça signifie qu'on souscrive
à un gel salarial de 2 ans et qu'on recherche une économie de 1 %
afin de pouvoir négocier le reste; le reste, y compris, pour la
deuxième année, le partage des économies, soit sous forme
de forfait, soit, si elles sont intéressantes et plus significatives
qu'on ne le croit, sous forme des taux et échelles.
Mais la même chose est vraie sur les règles d'organisation
du travail. La même chose est vraie lorsqu'on réalise que
certaines règles des conventions collectives, si elles étaient
modifiées, permettraient de réaliser des économies
considérables. C'est-à-dire tout autant peut-on dire: Bien,
écoutez, la gestion et les économies, ce sont les administrateurs
d'établissements qui doivent les trouver, fichez la paix aux
travailleurs. Je regrette. Dans certains cas, c'est dans les règles de
conventions collée-
tives auxquelles ont souscrit les travailleurs, qu'ils ont obtenues par
négociation, que nous avons consenties par négociation, qu'on
peut retrouver des économies. Alors, il y en a pour tout le monde
là-dedans. Et lorsqu'on regarde les façons de faire, ce n'est
certainement pas entre Fernand Daoust, Gérald Larose et moi-même
autour d'une table qu'on trouvera, à l'Hôpital du Saint-Sacrement
ou au centre d'accueil Laurent-Bergevin ou à la commission scolaire des
Trois-Lacs, 1 % d'économie correspondant, en termes de
rémunération globale, au montant qu'on cherche.
Il est impératif que tout le monde sur les lieux de travail soit
impliqué dans cet exercice. Je ne m'en excuse pas, ce n'est pas de
l'affrontement, c'est une recherche véritable d'un nouveau partenariat
au niveau local, là où se déroulent les services,
là où le bénéficiaire est en contact direct avec
l'État. Le bénéficiaire n'est pas en contact direct avec
Gérald Larose ou Fernand Daoust. Malgré toutes les
qualités de ces messieurs, les citoyens n'ont que faire de leur
intervention quant au bien-être de ces gens, mais ils ont beaucoup
à faire, les citoyens, quant à l'intervention des membres des
différents syndicats que ces messieurs représentent. Il
m'apparaît évident que, dans un système où
l'État doit être plus performant, où les services publics
doivent être plus efficaces, on se rapproche davantage du client, du
bénéficiaire, du citoyen qui cherche accès à un
service de l'État ou à une aide financière ou quoi que ce
soit et que ce soit sur les lieux de travail, dans les établissements,
dans les ministères, organismes, dans les directions, dans les
écoles, dans les commissions scolaires, qu'on fasse des efforts
concertés de trouver ces économies. je n'abandonne pas l'espoir
que nous puissions convenir, d'ici le 15 juin c'est la date que j'ai
donnée d'un contrat de travail qui respecte ces
préalables, à défaut de quoi j'ai indiqué que
j'envisageais, afin de trouver l'économie de 1 %, de
légiférer afin d'introduire des jours de congé qui
aujourd'hui sont payés, mais ne le seraient plus. on parle de 3 jours de
congé; 3 jours de congé, c'est 3 fois moins que ce que d'autres
provinces font. le manitoba a imposé à tout le monde, y compris
aux juges incidemment, l'équivalent de 10 jours de congé non
payés dans l'année qui vient. alors, c'est assez
intéressant de voir que, parmi les provinces canadiennes, dans notre
univers à nous, on a plutôt cherché à convenir un
gel salarial d'une économie de 1 % qui n'affecte pas comme telle la
liste de paye d'un individu, mais qui, du point de vue du coût pour un
établissement, pourrait représenter 1 % parce que c'est
géré différemment. soit qu'on fasse des efforts de
gestion, soit qu'on fasse des efforts pour réaménager des
règles de travail, soit qu'on fasse des efforts chacun de son
côté pour donner la pleine prestation de travail à laquelle
les citoyens s'attendent. il m'apparaît que, dans les circonstances,
c'est particulièrement raisonnable. c'est particulièrement
raisonnable.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, je pense que le
président du Conseil du trésor a pris une certaine orientation
on est en train de refaire le débat sur les crédits, mais
il l'a fait aussi dans ses propres crédits en décidant ou
en décrétant le gel des salaires. C'est un gel uniforme,
applicable à tout le monde, durant 2 ans. En quelque sorte, c'est une
décision, disons, mécaniquement facile d'application. Je le dis
comme cela, parce que vous l'opposez à l'idée d'exercer des
décisions d'opportunité quant aux coupures qu'on peut faire
à l'intérieur de l'administration publique.
En d'autres termes, si vous voulez restructurer, recentrer l'action de
l'État comme il l'a dit vous pouvez réorganiser vos
ministères, votre fonction publique. Vous pourriez décider, par
exemple, d'avoir un taux d'encadrement au Conseil du trésor qui soit
semblable à celui d'ailleurs, et donc, vous feriez des économies
substantielles, alors qu'au lieu de faire cela vous demandez à vos
salariés de se serrer la ceinture. Peut-être même je dirais
qu'il faudrait faire les 2 si on veut vraiment équilibrer les finances
de l'État. Mais ce bout-là, vous ne l'avez pas fait, et c'est ce
bout-là qui demande le plus de travail et le plus de jugement. Vous ne
l'avez pas fait. Vous avez simplement gelé. Point à la ligne. (17
h 10)
D'autre part, sur le 1 %, vous reportez sur le dos des syndiqués
le soin de vous dire où est-ce qu'il faudrait réorganiser le
travail et puis, vous ne nous parlez pas de ce qui survient de façon
générale dans l'administration de l'État en termes de
crédits périmés. J'ai vu certaines commandes qui ont
été passées, je pense même, à
l'intérieur des crédits déposés l'an dernier ou des
années antérieures, et surtout dans le discours sur le budget du
ministre des Finances, une commande de crédits périmés
globalement.
Vous avez, je pense, vous-même et sûrement le ministre des
Finances, déjà reconnu que les crédits
périmés à l'intérieur du gouvernement
étaient de l'ordre de 2,5 % par année de façon
générale. Ici, on n'a pas ça. On a plutôt une
commande de 1 % où vous mettez en quelque sorte les syndiqués
dans l'obligation de vous indiquer où couper parce que vous, si je
comprends, vous étiez rendu au bout de votre rouleau et que vous n'avez
plus d'imagination sur la réorganisation de l'État, la
réorganisation de vos services et de vos ministères. Je
l'interprète comme ça.
M. le Président, au fond, c'est ça. Pourquoi le
président du Conseil du trésor ne s'est-il pas orienté
dans d'autres directions probablement encore beaucoup plus fructueuses, surtout
quant au climat de travail de la fonction publique et parapublique?
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Johnson: À ce sujet-là, évidemment, le
député de Labelle n'a pas à faire de suggestions. Son
rôle, c'est de critiquer. Ça, ça fait partie des
échanges dans notre forme de parlementarisme. Dans une commission
parlementaire, c'est un peu plus rare de voir ça si on doit
travailler ensemble pour trouver des réponses à des
questions qui préoccupent tout le monde. Si nous avons comme objectif
global que nous avons énoncé dans «Vivre selon nos
moyens» de stabiliser à 20 000 000 000 $ pendant 5 ans la
rémunération globale dans le secteur public, j'aimerais qu'on
m'indique comment on y arrive sans, pour la première année, assez
rapidement, procéder à un gel salarial, sinon pour 2 ans. En
parallèle, c'est un peu court de la part du député de
Labelle de dire que c'est la façon facile. On ne peut pas dire qu'on
recherche l'affrontement et que ça va être l'instabilité
sociale et dire qu'on prend la voie facile. Alors, on va se comprendre,
là. Mais c'est toujours mécaniquement facile.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: c'est mécaniquement facile de dire que tout le
monde va avoir 4 % aussi, ce qu'on a fait en 1989, en 1990. c'est
mécaniquement facile de dire: l'équité salariale, on va
l'évaluer, ça va être entre 2,5 % et 9,5 %, et de la
verser, à tous les 12 mois ou à tous les 6 mois de
procéder à des correctifs salariaux. c'est toujours techniquement
et mécaniquement facile, ces choses-là, mais je le redis, c'est
l'expression comptable d'une décision politique qui, elle, est
passablement plus complexe, qui tient d'abord au respect d'objectifs qu'on a
énoncés. il m'apparaît qu'il serait irresponsable que la
masse salariale qui représente 66 % de nos dépenses, après
avoir pris en compte l'intérêt sur la dette et la
sécurité du revenu, ne soit pas affectée si on veut
retrouver le dessus dans une conjoncture difficile où on tente de
limiter les emprunts. donc, le déficit, donc, le service de dette, donc,
la hausse d'impôts différée, parce que c'est
essentiellement de ça qu'il s'agit, on doit y toucher.
deuxièmement, si on doit y toucher, dans le sens où on vient de
le faire, c'est afin de redistribuer dans un réalignement de
l'état où il y aura, dans 5 ans, 12 % moins de fonctionnaires, 20
% moins de cadres sur 3 ans dans le cas des cadres dont 7 % cette
année; dire qu'on ne fait rien quand il y a 4 % de réduction
cette année... en fait, ça va être 5,5 %, les
réductions totales des effectifs totaux du gouvernement du québec
l'an prochain par rapport à cette année. ce n'est pas rien,
ça.
M. Léonard: On verra au bout de l'année. M.
Johnson: Oui. On verra. Oui, oui. M. Léonard: On verra au
bout de l'année.
M. Johnson: On verra. On verra. En attendant, je sais, moi, tous
les mardis, comment nous traitons les dossiers, et tous les
députés savent ce que ça signifie. Les gens qui, de plus
en plus, vont dans les bureaux de comté dire: Ils ne m'ont pas
rappelé, mon contrat n'a pas été renouvelé.
Effectivement, il y a des gens à l'endroit desquels la Loi sur la
fonction publique prévoit qu'on a des obligations et il y en a à
l'endroit desquels nous avons des obligations contractuelles qui prennent fin.
C'est des occasionnels dont les travaux se terminent. Et il y aura une
diminution substantielle cette année des effectifs du gouvernement du
Québec. Les budgets le reflètent et les ministères qui
voudraient embaucher des gens avec pas d'argent ne pourront pas embaucher des
gens. Donc, il n'y en aura pas d'embauché.
Alors, ça, c'est une réalité. Ce n'est pas la voie
facile, de réduire les effectifs de cette façon-là. Ce
n'est pas la voie facile, de gérer la disponibilité d'un nombre
considérable de cadres si, effectivement, les taux d'encadrement sont
globalement trop élevés. Us ne sont pas les mêmes partout,
c'est évident. On peut bien faire des gorges chaudes sur les taux
d'encadrement au Conseil du trésor. J'essaie de me souvenir si le
député de Labelle a déjà été membre
du Conseil du trésor dans son existence antérieure. Je ne le vois
pas dire oui ni non. Oui. Bon. Alors, il sait pertinemment, étant
donné qu'il a occupé d'autres fonctions, que ce n'est pas une
boîte comme les autres, pas plus d'ailleurs que le Conseil
exécutif pris comme ministère. Et, à ce titre-là,
on peut bien se gausser, mais, en toute justice pour les gens qui occupent ces
fonctions-là, on doit comprendre que le Secrétariat du Conseil du
trésor n'est pas comparable, par exemple, au ministère des
Transports, au ministère du Revenu ou à quelque autre
ministère à vocation sectorielle où il y a
énormément de personnel. On parle d'un organisme central
où il y a 335 équivalents temps complet à peu près,
qui sont des gens voués à des tâches professionnelles comme
celles qu'on connaît. donc, ce n'est pas la voie de la facilité.
moi, je m'objecte à ce que le député de labelle utilise
cette expression-là. c'est loin d'être facile. quand j'ai entendu
les chefs syndicaux réagir à nos propositions et à nos
répliques, je n'ai pas trouvé ça très facile comme
voie. mais c'est plein de défis. je vais vous avouer ça. c'est
assez novateur comme approche. ce n'est pas du tout la même chose que ce
qu'on a connu les deux dernières fois où, au printemps, en
1991-1992, on a rencontré les syndiqués du secteur public pour
leur expliquer, dans le premier cas, qu'il fallait absolument un gel, dans le
deuxième cas, une prolongation. mais, malgré tout ça,
à travers tout ça, il y a quand même eu des hausses des
conditions de travail de nos employés qui, sur la période
considérée, correspondent, depuis 1986, si on regarde
l'évolution du salaire moyen, à des augmentations de 39,6 % alors
que l'indice des prix à la consommation a augmenté de 37,8 %.
ça, c'est à ce jour. alors, dans ce sens-là, disons, le
gel n'est pas évident. et ce que je propose est passablement
différent, passablement différent, je le reconnais.
Il faut accepter le changement. J'espère que le
député de Labelle n'est pas contre le changement, contre le
changement d'attitude en matière de relations de travail. Il y a un
appel bien, bien différent des autres années à l'endroit
de nos travailleurs du secteur public. Il y a un souhait que je formule
à l'endroit des administrations. C'est que, là aussi on embarque,
entre guille-
mets, dans un processus de discussions beaucoup plus ouvertes de la
façon dont les services publics peuvent être rendus. Et c'est
essentiellement ça qu'il y a en annexe du livre des crédits ou
des renseignements supplémentaires. (17 h 20)
Les objectifs, 5 objectifs, M. le Président, je les rappelle:
1° de simplifier l'organisation et les structures gouvernementales afin
d'en améliorer l'efficacité; 2° de mettre en place un mode de
gestion du secteur public qui favorise l'imputabilité des gestionnaires
et la qualité des services à la population ça
ressemble beaucoup à la loi 198; 3° d'améliorer de
façon continue le prix de revient des produits et services par les
révisions d'activités, par l'amélioration des processus de
production; 4° de stabiliser la rémunération globale et
assouplir les modes d'organisation du travail il y en a pour tout le
monde, pour les administrations comme pour les employés; et, 5° de
favoriser une plus grande transparence des coûts des services publics.
Là, évidemment, c'est un autre ordre de préoccupation,
moins administratif, plus proprement politique, mais qui m'apparaît la
seule voie qui permette d'atteindre des objectifs qui nous permettent de vivre
selon nos moyens.
Gestion des ressources humaines
M. Léonard: M. le Président, je pense que le
président du Conseil du trésor étire dans tous les sens ce
que je veux dire. Je lui dis simplement que, de prendre une décision de
geler «at large», c'est une chose, mais qu'il y a aussi d'autres
voies. Et je le ramènerai, sur ce plan-là, à ce que lui a
dit le Vérificateur général.
J'ai posé beaucoup de questions au Vérificateur
général, quand il est venu devant cette commission, pour lui
faire expliquer, expliciter ce qu'il entendait ou ce qu'il avait trouvé
en termes de gestion des ressources humaines. Le président du Conseil du
trésor aurait pu saisir la perche que je lui tendais pour
démontrer ce qu'il avait fait, ce qu'il voulait faire, parce que le
Vérificateur général, lorsqu'il est venu ici, il a
simplement dit que oui, il avait des indications, après avoir
discuté avec le premier ministre, que oui, les choses allaient
s'améliorer. Mais le constat qu'il a fait, pour la moitié de sa
vérification parce que l'autre moitié va venir l'an
prochain sur la gestion des ressources humaines, est un constat
accablant; et en termes de gestion des ressources humaines au gouvernement, je
pense que, là aussi, il y a des choses à faire qui peuvent
représenter des économies très substantielles à
l'intérieur du gouvernement.
Je rappelle simplement que, même dans une administration
privée il vient du privé, le président du Conseil
du trésor on pourrait dire ceci, on pourrait juste lui dire que,
dans une administration privée, ce que le Vérificateur a
relevé, ça ne pourrait pas se passer...
M. Johnson: Ah, oui, oui.
M. Léonard: ...et donc, en termes de gestion des
ressources humaines, en termes de gestion des crédits de l'État,
il y a des choses substantielles à faire.
Je fais juste lire des titres, là, quelques lignes, simplement,
dans... ça va prendre 3 minutes. Il dit, par exemple: II y a peu de
planification structurée de la main-d'oeuvre dans les ministères
et organismes. C'est quand même un constat important, ça, de la
part du Vérificateur général. Deuxièmement, le
processus de dotation en matière d'emplois occasionnels nous
apparaît non efficient, non économique, principalement à
cause de la multiplication des fichiers de candidats. Il en a parlé un
peu, mais est-ce que ça s'est fait? Il y a des sources
d'économies considérables là-dessus. Certaines pratiques
administratives sont inquiétantes; 60 % des emplois comblés le
sont par des personnes ayant une expérience de travail dans la fonction
publique à titre d'employés occasionnels. Il y a toutes sortes de
choses à faire...
M. Johnson: C'est parfait, ça.
M. Léonard: ...qui représentent... Un instant, vous
avez répondu très longuement, en valsant de tous les
côtés, là...
M. Johnson: Ha, ha, ha!
M. Léonard: ...mais je vous laisse aller... Laissez-moi
finir, vous pourrez répondre après, prendre un autre 20 minutes
pour vous étirer.
Développement des ressources humaines. Le partage et la mise en
commun des ressources dans les ministères et organismes manquent de
cohérence. Les systèmes d'information ne fournissent pas de
données à jour, et, dans certains cas, l'information n'est
même pas fiable. Et enfin, la reddition des comptes de gestionnaires sur
la composante la plus importante de l'appareil gouvernemental, soit la
ressource humaine, est, à toutes fins utiles, inexistante.
Ce n'est pas rien de se faire dire ça; je pense que, sur le plan
de la gestion des ressources humaines, le président du Conseil du
trésor a des choses à faire, a des décisions
d'opportunité à prendre, de réorganisation des ressources
humaines, de recentrage de l'action de l'État, qu'il aime à dire,
mais qu'il a l'air d'aimer moins à faire. Il y a des sources
d'économies très substantielles par rapport à d'autres. Et
moi, quand j'ai fait la critique des crédits qui étaient
déposés, ça a été pour dire qu'il n'avait
pas livré la marchandise, le président du Conseil du
trésor. Donc, là-dessus, les choses auxquelles on s'attendait, en
termes de gestion de l'État, n'ont pas été mises sur la
table.
Alors, c'est ça que je voulais dire sur ce sujet. Je pense que le
président du Conseil du trésor peut bien dire qu'au Conseil du
trésor, ça prend beaucoup plus d'encadrement. Juste pour prendre
un exemple qui vous touche, et qui nous ramène sur le sujet de
l'étude de nos crédits cet après-midi, moi, j'ai toujours
pensé que des gens, des professionnels, des gens bien formés,
tout à
fait autonomes et aussi autonomes que des professionnels, avaient besoin
de moins d'encadrement, justement parce qu'ils étaient mieux
formés que d'autres, et une des conséquences, finalement, d'une
bonne formation, c'est justement d'avoir besoin de moins d'encadrement. Alors,
je pense que l'argumentation qu'il développe est complètement
à faux, à faux; et ça, ça implique une
réorganisation à l'intérieur même du Conseil du
trésor, juste pour parler de cela. Là-dessus, il pourra me donner
d'autres raisons, mais, quand même, je pense que c'en est un, sujet.
L'encadrement est de 16 %, le plus élevé au gouvernement, au
Conseil du trésor.
M. Johnson: m. le président, je n'ai pas prétendu
que le secrétariat du conseil du trésor échappait aux
réductions d'effectifs et du taux d'encadrement. nous aussi, on a une
réduction de 7 % cette année, de 20 % sur 3 ans. on doit refaire,
nous aussi, l'analyse de la façon de dispenser nos services aux
ministères et organismes. on est un organisme central, et
l'administration doit faire les mêmes efforts que ce qui est requis de
tout le monde. alors, on ne s'est pas demandé à nous-mêmes
une exemption, là, au conseil du trésor. il faut bien comprendre
ça.
Quant au reste, ce que le député de Labelle
resoulève, moi, je prétends, puis je vais même lui faire
parvenir le texte, que je lui ai répondu dans mes remarques
préliminaires. Lorsqu'on dit qu'on a introduit, par exemple, au titre
des ressources humaines, des nouvelles politiques et directives et
façons de faire, d'une part, qui sont en consultation actuellement au
titre des occasionnels et, deuxièmement, sur la gestion du personnel en
disponibilité, une mesure qu'on a adoptée le 30 mars dernier,
bien, je regrette, là, mais on va au coeur même de la gestion des
ressources humaines. On a assumé le leadership qui est le nôtre
dans cette matière-là.
Ça m'avait frappé que les mécanismes de
contrôle des effectifs n'avaient pas empêché
l'évolution de main-d'oeuvre et la hausse des effectifs. On a
regardé ça puis, à force de regarder ça de plus
près, ce que j'ai formulé de façon très
précise, c'était qu'il fallait une diminution de 2 % de la masse
salariale, des effectifs pas comme il se faisait autrefois, puis
ça fait très longtemps que ça se fait, une diminution de 2
% au début de l'année, puis à la fin de l'année,
bien, on a rempli la chaudière pour des besoins nouveaux, etc. Alors,
toujours des 2 % de diminution, puis, à la fin de l'année, il y
avait plus de monde qu'au début. Ça m'avait toujours
intrigué, ça.
M. Léonard: C'est ce que vous avez fait. Depuis 7 ans,
c'est ce que vous avez fait.
M. Johnson: Et on m'a dit: avec le taux de roulement, bon, c'est
ça qui arrive. Bien oui, mais évidemment. Si on ne veut pas,
comment je dirais, si on veut faire semblant que les gens qui nous ont
été transférés, en vertu de l'entente
fédérale-provinciale au titre de la TPS et de l'immigration
n'existent pas, on peut toujours faire ça, mais moi, je vous dis qu'ils
sont là, puis qu'ils sont dénombrés. Bon. Mais la question
est de savoir qui les paie. Alors, c'est le gouvernement dont vous voulez qu'il
cesse d'exister pour vous qui, pour l'instant, paie ces centaines et ces
milliers de personnes.
Alors, on va se comprendre. Parlons des vraies choses et des vrais
chiffres. À partir de ce moment-là, de toute façon, ce qui
est enclenché, ce qui est dans les crédits, ce qui est
administré, ce qui est décidé, c'est le respect de la
diminution de 12 % sur 5 ans des effectifs et la diminution de 20 % sur 3 ans
des effectifs d'encadrement. Le Secrétariat du Conseil du trésor
n'y échappe pas. ce que le vérificateur général a
soulevé aussi, le député de labelle s'en est fait
l'écho, c'était la planification de la main-d'oeuvre. je rappelle
ce que le vérificateur disait: des objectifs clairs, précis et
peu nombreux doivent être communiqués à l'ensemble des
gestionnaires. c'est clair, précis et peu nombreux, ça veut dire
moins 20 % d'encadrement sur 3 ans et moins 12 % sur 5 ans des effectifs.
clair, précis, peu nombreux. c'est ça, de la planification de la
main-d'oeuvre, notamment. c'est clair, précis de dire: voici comment les
occasionnels seront désormais gérés. c'est clair et
précis de dire: voici comment on doit gérer le personnel en
disponibilité; voici comment on s'implique; voici le rôle du
conseil du trésor, celui de l'office des ressources humaines et,
surtout, celui des ministères; voici comment les gestionnaires
deviendront de plus en plus imputables; voici comment ils devront rendre
compte; voici comment, donc, nous nous conformons au voeu de l'assemblée
nationale, des députés, notamment, du député de
verdun qui ne lâche pas sur l'imputabi-lité des gestionnaires et
la qualité des services à la population. (17 h 30)
Nous comptons, nous avons déjà commencé cette
opération de réalignement de l'administration publique. Elle est
en marche. Elle fait partie, à partir du moment où elle a
été déposée, d'une politique gouvernementale qui
doit être concrétisée et qui l'est chaque jour.
Déjà, des ministères se sont appropriés, comme le
jargon le veut, et sont en voie de donner suite à ce voeu qui est
exprimé par le gouvernement, cette décision gouvernementale de
poursuivre ces 5 objectifs qui ont été divulgués dans la
dernière semaine de mars.
Plan de réduction des effectifs pour
1993-1994
M. Léonard: Le président du Conseil du
trésor, qui dit qu'il est d'accord avec la loi 198, peut-il aujourd'hui
nous déposer son plan d'effectifs? Parce que dans la loi 198, tout
organisme, toute commission scolaire, tout CLSC doit déposer un plan
d'effectifs au Conseil du trésor. Est-ce que lui-même en a un pour
son propre Conseil du trésor? Est-ce qu'il peut nous en parler, ici,
nous le déposer, puis nous montrer comment il veut réorganiser
ses affaires d'ici 3 ans? Parce que c'est ça qu'il demande par la loi
198. Vous dites que vous êtes d'accord sur 198. Déposez votre plan
de réduction de personnel, votre plan de rationalisation
d'effectifs.
M. Johnson: Encore faudrait-il, au lieu de critiquer la loi 198,
que le député de Labelle ait l'occasion de voter pour qu'elle
soit en vigueur. À partir de ce moment-là, il n'y aura aucun
problème, évidemment.
M. Léonard: Ah, bon. Je vois que...
M. Johnson: Dans les délais... Bien non, mais...
M. Léonard: ...les horizons s'estompent.
M. Johnson: C'est absolument invraisemblable. On voudrait qu'on
dépose ici...
M. Léonard: On critique...
M. Johnson: ...aujourd'hui le plan d'effectifs exigé par
une loi qui n'est pas en vigueur et dont les délais, évidemment,
ne sont pas déjà courus, mais sont à courir.
M. Léonard: Vous n'êtes pas... En avez-vous un?
M. Johnson: Moi, je veux bien, mais en atten dant, nous
entendons... Première des choses, nous ne sommes pas exemptés de
la diminution de 20 % sur 3 ans et de 12 % sur 5 ans des effectifs
d'encadrement et des effectifs réguliers.
M. Léonard: Est-ce qu'on ne pourrait pas considérer
que, dans le cas du Conseil du trésor, on devrait avoir, pour
étudier ces crédits, un plan de ces effectifs? On n'a pas besoin
d'une loi pour faire un plan d'organisation. Qu'on le dépose et puis
qu'on dise: Le plan de réduction de l'encadrement et du personnel, il me
semble que c'est une chose qu'on veut imposer à tout le monde au
Québec, tout le monde, la grosse jaquette. Alors, lui, est-ce qu'il
pourrait déposer le sien, donner l'exemple d'abord avant de l'imposer
à tout le monde? Réduction des effectifs, c'est ça, le
plan de réduction sur 3 ans.
M. Johnson: Oui. Alors?
M. Léonard: Ce n'est pas un organigramme. Le
député de Verdun nous présente un organigramme. Ce n'est
pas ça, un plan de réduction des effectifs. Je ne sais pas s'il
sait ce que c'est, un plan de réduction des effectifs, le
député de Verdun. Il a passé une loi là-dessus,
mais il n'a pas l'air à savoir...
M. Gautrin: Oui, mais écoutez...
M. Léonard: Non, non, mais tout à l'heure, tu auras
ton tour. Ça s'en vient. Ha, ha, ha!
M. Gautrin: II faudrait finir votre temps. Je pourrais enfin
parler.
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Johnson: On voyage au pays des merveilles avec le
député de Labelle. On vient d'annoncer, le gouvernement vient
littéralement... L'écho ne s'est pas encore estompé. On
vient d'annoncer que, d'ici 3 ans, les ministères devront avoir
réduit de 20 % leur taux d'encadrement, que d'ici 5 ans, les effectifs
devront avoir diminué, qu'au 30 septembre prochain on devrait avoir une
idée comment, dans les réseaux, on entend faire ça. Et il
faudrait déjà que, le 20 avril, un ministère, au
gouvernement du Québec, ait tout ça tout cuit pour le
député de Labelle. On rêve, on rêve. Le
député de Lac-Saint-Jean faisait des cauchemars...
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: ...cet après-midi et si on en croit...
M. Léonard: Alors, vous n'en avez pas. C'est ça, la
réponse, c'est que vous n'en avez pas.
M. Johnson: Bien, personne n'en a, c'est bien évident.
M. Léonard: Quand est-ce que ça va être
prêt? M. Johnson: C'est l'évidence même.
M. Léonard: Votre plan de réduction va être
prêt quand?
M. Johnson: Quel est l'échéancier normal pour
dresser un plan d'effectifs? Quelques semaines, évidemment. On est en
train de trouver la façon de produire des indicatifs de performance, des
indicateurs de performance, de définir des objectifs, de remettre en
cause le rôle même du Secrétariat du Conseil du
trésor comme organisme central dans un contexte d'imputabilité,
de responsabilisation des gestionnaires, de recentrage d'élections
gouvernementales, de redessinage, si vous me passez l'expression, des
programmes gouvernementaux, et le député voudrait probablement
qu'on ait ça après le souper. Bien là, il va nous faire
faire des cauchemars, s'il veut nous faire accréditer des choses comme
ça.
M. Léonard: Alors, vous avez imposé 7 %...
M. Johnson: Je compte bien, dans la mesure où ce n'est pas
un ministère énorme, mais il est complexe... Les fonctions qu'on
a à arrimer avec l'Exécutif, le ministère des Finances,
l'Office des ressources humaines au titre de nos responsabilités en
matière de gestion des ressources humaines, c'est assez
compliqué. Est-ce que le député a des suggestions à
faire? Est-ce qu'une heure serait suffisante pour en arriver à un plan
de réduction d'effectifs sur 5 ans et de la tâche d'un organisme
central? Une journée, une semaine, 5 minutes? Bien oui, 2 minutes, je ne
sais pas, moi. Je l'écoute poser des questions. Il est tout surpris que
ce ne soit pas quelque chose qu'on peut faire en quelques secondes. Je ne sais
pas d'où il sort, mais, s'il continue comme ça, je
sais où il s'en va.
M. Léonard: m. le président, je reconnais bien le
président du conseil du trésor. ça veut dire que son 7 %,
c'est un chiffre tiré en l'air. il n'a pas de données très
précises sur l'applicabilité d'un tel taux. il n'y a aucun plan
de réduction des effectifs. lui-même n'en a pas pour son propre
domaine, le conseil du trésor et il n'y a aucun de ses organismes...
M. Johnson: C'est une affirmation tout à fait gratuite, M.
le Président.
M. Léonard: Alors, déposez-le, si vous l'avez!
Déposez-le! Qu'est-ce que... Et puis, si vous avez besoin encore d'une
couple de semaines...
M. Johnson: Voulez-vous qu'on annonce ici, séance
tenante... Voulez-vous qu'on dise tout de suite ici, séance tenante,
à une Direction, quelle personne va s'en aller? Êtes-vous
tombé complètement sur la tête?
M. Léonard: Vous ne l'avez pas.
M. Johnson: Est-ce que vous êtes complètement
tombé sur la tête?
M. Léonard: Alors, vous n'en avez pas, de
réduction. Vous n'en avez pas, de plan de réduction.
M. Johnson: On a un plan de réduction qui est parfaitement
conforme aux objectifs gouvernementaux, qui affecte des directions, qui affecte
des services du Secrétariat du Conseil du trésor. D'autres
ministères...
M. Léonard: M. le Président...
M. Johnson: ...ont la même chose, et vous voulez que
ça soit, ça, étalé sur la place publique comment,
de façon spécifique, je dirais presque nominative... Parce que
c'est la prochaine question. Vous allez nous demander: Qui allez-vous mettre
à pied? Qui va être en disponibilité?
M. Léonard: M. le Président...
M. Johnson: Quel genre de personnes? Combien de professionnels?
Combien de techniciens? Quelles secrétaires? Quelles
téléphonistes? C'est absolument invraisemblable, ce que le
député de Labelle nous demande.
M. Léonard: M. le Président...
M. Johnson: Ça appartient, c'est du domaine pur et simple
et direct des gestionnaires de rencontrer les objectifs qui sont fixés,
auxquels nous sommes astreints...
M. Léonard: ...est-ce que je peux...
M. Johnson: ...et ce n'est pas vrai que c'est le
député de Labelle qui va exiger ici, séance tenante, le
dépôt de notre plan de réduction d'effectifs pour
l'année 1993-1994. C'est absolument insensé. C'est
insensé.
M. Léonard: M. le Président, si le président
du Conseil du trésor me permet de lui souligner que c'est exactement ce
que dit la loi 198, un plan de réduction des effectifs sur 3 ans...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: ...alors, ça veut dire, justement,
qu'il impose et qu'il veut imposer par la loi 198...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: ...à toutes les commissions scolaires,
à tout organisme dans le décor, de déposer...
M. Johnson: Mais pas aujourd'hui!
M. Léonard: ...un plan de réduction sur 3
ans...
M. Johnson: Pas aujourd'hui! Pas aujourd'hui!
M. Léonard: ...donc, indiquant, à toutes sortes de
personnes...
M. Johnson: Voyons!
M. Léonard: Si vous le déposez, vous ne le
déposerez pas après 3 ans.
M. Johnson: Bien, voyons!
M. Léonard: Vous allez le déposer au début
de 3 ans...
M. Johnson: Bien, évidemment, mais pas aujourd'hui.
M. Léonard: ...le plan de réduction des effectifs.
Voyons donc!
M. Johnson: Quand est-ce... Les 3 ans commencent quand?
M. Léonard: Vous ne savez pas ce que vous avez
voté.
M. Johnson: C'est absolument invraisemblable, de dire une chose
semblable.
M. Léonard: Vous ne savez pas ce sur quoi vous avez
voté dans 198 si vous répondez ce que vous venez de
répondre.
M. Johnson: Bien, voyons donc!
M. Léonard: C'est exactement ça... M. Johnson:
En vertu...
M. Léonard: ...que vous demanderez à tous les
organismes de la fonction publique et parapublique.
M. Johnson: À quel moment, selon la loi 198, le
dépôt doit-il se faire?
M. Léonard: Bien, on a...
M. Johnson: Moi, je demande la question au député
de Labelle.
M. Léonard: ...discuté au plus tard de septembre.
M. Johnson: II a réponse à tout, le petit génie...
M. Léonard: 6 mois... M. Johnson: ...disons-le!
M. Léonard: Le plan de réduction des effectifs, il
me semble bien, là, on pourra sortir le texte du projet de loi...
M. Johnson: Oui, une bonne idée.
M. Léonard: ...c'est 6 mois après son adoption.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Donc, ça va porter sur les 3
années subséquentes. Et cela veut dire...
M. Johnson: Ah bon! Donc, ce n'est pas aujourd'hui, si je
comprends bien?
M. Léonard: Mais, lorsque vous avez répondu... Non,
non. Lorsque vous avez répondu qu'on ne pouvait pas indiquer à
des...
M. Johnson: Je prends acte que ce n'est pas aujourd'hui.
M. Léonard: M. le Président, est-ce que... Le
président du Conseil du trésor ne devrait pas partir pour la
gloire...
M. Johnson: Pas du tout.
M. Léonard: ...je discute avec lui...
M. Johnson: Non, non, je prends acte que ce n'est pas aujourd'hui
que la loi prétend qu'on doit le déposer.
Le Président (M. Camden): Excusez, juste un petit point
d'ordre, je pense...
M. Johnson: Un à la fois, M. le Président?
Le Président (M. Camden): Oui, ça irait
manifestement beaucoup mieux.
M. Johnson: Vous avez bien raison.
Le Président (M. Camden): On s'adresse au président
et...
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): ...j'octroierai le droit de
parole, c'est tout.
M. Johnson: Vous avez bien raison.
M. Léonard: Alors, M. le Président, la loi 198
demande, 6 mois après son adoption, que les organismes publics et
parapublics déposent un plan de réduction des effectifs...
M. Johnson: D'accord.
M. Léonard: ...indiquant les postes, toute la
réorganisation de chacun de ces organismes-là, en termes
administratifs. Alors, le président du Conseil du trésor dit
qu'on ne peut pas indiquer à tout le monde, comme ça, qui va
être coupé; ça implique des relations avec le personnel,
une gestion, effectivement, des ressources humaines. Effectivement, ce sont des
objections que nous avons justement soulevées en commission
parlementaire. Je pense que s'il avait été à la commission
parlementaire, il aurait voté contre la loi 198, à partir de
l'argumentation qu'il a développée tout à l'heure. Et,
quand il dit: Je ne peux pas déposer un plan de réduction des
effectifs, effectivement, lui-même voit bien qu'il ne peut pas le faire
pour son propre Conseil du trésor, c'est ça que je...
M. Johnson: Pas aujourd'hui, M. le Président, pas
aujourd'hui, 6 mois après l'adoption de la loi, il n'y a aucun
problème, pas aujourd'hui. Comment le député
s'imagine-t-il que ça fonctionne, ces choses-là? À partir
du moment ou des objectifs...
M. Léonard: II s'engage de le faire dans 6 mois? Dans 6
mois, vous allez le faire? Vous allez le déposer dans 6 mois?
M. Johnson: Bien, si la loi... Absolument! Si la loi l'exige,
c'est fini, c'est réglé. Voyons donc! Peut-être avant si
c'est près avant. Point à la ligne. On va se conformer à
la loi. Qu'est-ce que c'est, cette histoire-là de prétendre que
c'est aujourd'hui, avant que la loi ne soit adoptée... D'ailleurs, elle
retarde quelque peu à cause de l'obstruction du député de
Labelle, si j'ai bien compris, en commission parlementaire et, à partir
de ce moment-là...
M. Léonard: Du tout! Elle est rendue à
l'Assemblée nationale.
M. Gautrin: ...du rapport à la date...
M. Johnson: Oui, oui, je comprends, mais ça a
été retardé quand même. Pendant que c'était
ici, le député de Labelle, lui aussi, était là,
donc, ça a retardé. Un syllogisme.
M. Léonard: C'est le député de Verdun
lui-même qui a demandé la suspension d'un bon nombre d'articles
sur les représentations que nous faisions. Alors, ce n'est pas nous. Il
s'est tiré dans le pied lui-même. Je pense que...
M. Gautrin: ... Interprétation abusive, cher ami.
M. Johnson: Encore une fois! Alors, je ne peux pas
répondre en l'absense de questions, M. le Président. Je crois
avoir...
Le Président (M. Camden): Alors, je comprends donc que
vous reviendrez un peu plus tard, ultérieurement.
M. Léonard: Bien, on va revenir plus tard. Je pense qu'il
y a une alternance.
Le Président (M. Camden): Très bien, M. le
député. Oui, oui, très bien. (17 h 40)
Je sais que le député de Verdun brûlait d'envie de
formuler des questions et des commentaires.
Réduction des crédits à l'Office
des
ressources humaines et augmentation
à la Régie des rentes
M. Gautrin: Merci, M. le Président.
Il est évident qu'on a un champ assez vaste de questions qu'on
pourrait poser. Je vais rentrer d'abord sur l'Office des ressources humaines,
si vous me permettez, sans vouloir... J'ai une petite question à poser
sur l'Office des ressources humaines.
Je remarque, dans le livre des crédits, que l'Office des
ressources humaines a diminué ses effectifs. Vous avez donc
diminué le nombre de gens à l'Office des ressources humaines, et
ça se voit directement dans les crédits par une diminution des
montants pour les traitements, que vous voyez. Par contre, il y a une chose que
je ne comprends pas. Je vous le dis tout de suite, c'est quand je passe, dans
le document, sur les contributions au Régime de rentes. Malgré
que vous diminuez votre masse salariale et vos employés, vous augmentez
les contributions au Régime de rentes de 4,8 %.
Donc, pour bien préciser à quel document je suis, c'est
celui-là que je n'ai pas compris, je suis dans le document jaune qu'on a
reçu, et je suis à l'avant-der-nière page.
Autrement dit, vous avez donc une diminution de la masse salariale
à l'Office des ressources humaines. Par contre, vous avez une
augmentation des contributions au Régime de rentes et à
l'assurance-maladie. C'est ça que je ne comprends pas. Vous comprenez ce
que je veux dire, comme question?
M. Johnson: M. Beausoleil peut vous donner les renseignements de
cette nature-là et, éventuellement, si on déborde dans les
régimes de retraite, vous voyez que M. Sanschagrin vient de prendre
place.
M. Gautrin: Oui, oui, mais j'ai quelques questions. Vous
comprenez la raison...
M. Beausoleil (Claude-R.): alors, m. le président, cette
augmentation de 4,8 % à la régie des rentes prend sa source dans
le fait que l'office des ressources humaines, dans ses budgets, assume la
contribution du gouvernement à titre d'employeur. or, à compter
du 1er janvier 1993, comme employeur, le régime de rentes a
été augmenté de 2,4 % à 2,5 %. alors donc, les taux
maximaux de rente qui sont demandés par l'employeur passent d'un maximum
de 696 $ à 752 $ du 1er janvier 1992 au 1er janvier 1993, impliquant,
à ce moment-là, une augmentation substantielle de la contribution
du gouvernement à titre d'employeur pour sa contribution au
régime de rentes du québec.
M. Gautrin: Donc, vous bonifiez, essentiellement...
M. Johnson: Non, écoutez, là, il n'y a rien qui est
bonifié. C'est-à-dire que la décision a été
prise...
M. Gautrin: ...a déjà été prise.
M. Johnson: ...au Québec, d'augmenter la cotisation au
Régime de rentes du Québec, en raison, on l'a vu, de...
M. Gautrin: ...des problèmes de vieillissement, etc.
M. Johnson: Exactement.
M. Gautrin: ...et des problèmes que vous avez sur la
projection, etc.
M. Johnson: précisément. donc, en augmentant de 0,1
% sur une base de 2,4 %, vous retrouvez votre 4,8 %.
M. Gautrin: d'accord, je comprends. mais, à ce
moment-là, ma question va se transformer. est-ce qu'il y a une
décision que je ne connais pas sur l'assurance-maladie? vous augmentez
de 6,6 % la contribution à l'assurance-maladie...
(Consultation)
M. trautnn: ...tout en diminuant la masse salariale.
(Consultation)
M. Gautrin: Donc, je suis à la partie 3. Je suis ici, dans
ce document jaune, «Étude des crédits», entre les
contributions...
(Consultation)
M. Johnson: M. le député nous fait courir partout
dans les documents.
M. Gautrin: Excusez-moi...
M. Johnson: Non, vous avez le droit. Pas de problème
là. On me signale que c'est la contribution au fonds de services de
santé que le gouvernement, comme employeur, comme tous les employeurs du
Québec, a à verser.
M. Gautrin: C'a augmenté?
M. Johnson: Bien oui. Au budget, c'a été
augmenté ça aussi.
M. Gautrin: C'a augmenté?
M. Johnson: C'a augmenté pour tous les employeurs au
Québec. Je suis sûr que le député de Labelle se
ferait un plaisir de le démontrer que c'est une contribution
additionnelle parafiscale, mais effectivement le ministre des Finances, dans
son budget, a annoncé des hausses des contributions des employeurs au
titre des programmes de financement des services de santé.
M. Léonard: Le député de Verdun ne se
rappelle plus des lois sur lesquelles il a voté depuis qu'il est
là à l'Assemblée nationale.
M. Gautrin: Je vous remercie. De la part du député
de Labelle, c'est un peu... Je suis sûr que vous avez oublié vous
aussi. D'ailleurs, vos remarques m'ont démontré que vous aviez
oublié aussi.
Essentiellement, donc, on a augmenté des contributions
d'assurance-maladie de combien?
M. Johnson: de mémoire, il me semble que c'est 3,2 %
à 3,5 %. c'était de 3,5 % à 3,75 %.
M. Beausoleil: De 3,75 %.
M. Gautrin: de 3,75 %. vous diminuez de 3,9 %.
M. Johnson: De la masse salariale.
M. Gautrin: bon, ça entre dans les 6,6 %. est-ce que je
peux vous poser une question strictement pour ma culture à moi?
M. Johnson: Oui.
Facteur d'équivalence à la CARRA
M. Gautrin: Le facteur d'équivalence à la CARRA,
c'est essentiellement la contribution que l'employeur doit payer pour chaque
individu. C'est ça que ça veut dire le FE? Non? C'est quoi? C'est
quoi, le FE, parce que j'ai demandé à beaucoup de gens ici
qu'est-ce que c'était, le FE... Et, après, j'aurai des
questions... Sur les calculs de FE, le facteur d'équivalence à la
CARRA, c'est quoi?
M. Johnson: M. Michel Sanschagrin...
M. Gautrin: Je m'excuse parce que je...
M. Johnson: ...se fera un plaisir de vous éclairer.
M. Sanschagrin (Michel): Le facteur d'équivalence, c'est
une donnée strictement fiscale qui est la valeur attribuée en
vertu de toute une série de règles qu'on retrouve dans les lois
fiscales à la prestation qui est attribuée à un
participant. Donc, quelqu'un qui est dans un régime qui a une formule de
prestations, par exemple, à 2 % du salaire...
M. Gautrin: Oui.
M. Sanschagrin: ...bien, il a une formule qui permet de traduire
ça en coûts, si vous voulez, en coûts moyens, et c'est cette
valeur-là qui est le facteur d'équivalence qu'on déclare
sur le feuillet d'impôt et qui sert éventuellement à
déterminer si vous pouvez...
M. Gautrin: Pour les déductions.
M. Sanschagrin: ...cotiser à un REER ou si vous ne pouvez
pas cotiser à un REER.
M. Gautrin: Je comprends. Je comprends. Mais là, ce
facteur d'équivalence est différent...
Des voix: Ha, ha, ha! Une voix: Pas sûr!
M. Gautrin: Un instant, j'ai compris. Mais, dans l'instant
d'après, le facteur d'équivalence pourtant est différent,
calculé différemment, j'ai remarqué, pour les gens qui
cotisent au RREGOP que pour ceux qui cotisent, qui sont dans le régime
de pension des élus municipaux.
M. Sanschagrin: Oui, parce que... M. Gautrin: Pourquoi?
M. Sanschagrin: .. .dans le régime de pension des
élus municipaux, la rente qui n'est pas réduite pour tenir compte
du régime de rentes à 65 ans. donc, dans le cas des élus
municipaux, par exemple, la rente est 2 % tout le temps alors que dans le
rregop, c'est 2 % jusqu'à l'âge de 65 ans et, ensuite, on a une
réduction de 0,7 % pour tenir compte du fait que le régime de
rentes verse sa rente à 65 ans. donc, au total, le rregop est, en termes
de formule de rente, légèrement moins généreux que
le régime des élus municipaux. donc, à salaire
égal, le fe, le facteur d'équivalence du rregop est
inférieur à celui des élus municipaux.
M. Gautrin: O.K. Donc, c'est pour ça que vous avez aussi
des sommets différents, c'est-à-dire que pour le RREGOP... est de
97 381 $ et, aux élus municipaux, je pense, c'est à quelque 86
000 $.
M. Sanschagrin: C'est ça.
M. Gautrin: ...et c'est à peu près le...
M. Sanschagrin: En fait, pour pouvoir déterminer le
montant du salaire maximum, il faut prendre la rente maximum qu'il est possible
d'attribuer à une année de participation, qui est 1722 $, et la
diviser par le taux de rente maximum qui est permis, c'est-à-dire 0,02,
dans le cas des élus municipaux et 0,02 moins l'intégration au
Régime de rentes, dans le cas du RREGOP, qui donne 97 000 $.
Taux des remboursements à l'intérieur du
RREGOP
M. Gautrin: Je comprends. Est-ce que je peux poser une autre
question, toujours sur le RREGOP?
Alors là, si je comprends bien, il y a RREGOP 1 et RREGOP 2:
RREGOP 1 pour les employés syndiqués et RREGOP 2 pour les
employés non syndiqués, c'est un peu ça que vous dites;
là, RREGOP 1, vous avez... Vous avez des comités de placement
pour le RREGOP 2, c'est-à-dire les employés non syndiqués,
RREGOP 1, c'est le comité de retraite et l'autre, c'est un comité
de placement.
Alors, ma question, c'est la suivante: Si je regarde la page 6 du
document que vous nommez «Prévisions budgétaires»
ça va? il est clair que les comités de placement de
l'un ou l'autre ont eu, à l'intérieur de la Caisse de
dépôt, des choix qui étaient différents en termes de
l'endroit dans lequel ils mettaient leurs contributions. Par contre, dans les
taux de rendement, j'ai l'impression que vous prenez le même taux de
rendement pour l'un ou pour RREGOP 1 ou RREGOP 2. Est-ce que je me trompe? (17
h 50) autrement dit, dans les taux de rendement, donc, si je regarde page 6 du
document qui est là, vous avez donc 2 types, l'un c'est le comité
de retraite qui fait ses placements, par exemple, je ne sais pas... je vais
mettre mes lunettes, en 1991 46 % d'obligations, 2,9 % en hypothèques,
tandis que rregop 2 met 42,2 % en obligations, 2,9 % en hypothèques, et
ainsi de suite. donc, normalement, ils devraient avoir des rendements
différents.
Donc, pour les remboursements, pourquoi est-ce que vous utilisez le
même taux quand vous faites des remboursements? Est-ce que vous comprenez
ma question?
M. Sanschagrin: Oui, en fait, la loi, telle qu'elle est
rédigée actuellement, prévoit qu'il n'y a qu'un seul fonds
qui sert à déterminer le taux de rendement utilisé pour
l'ensemble des participants au RREGOP, c'est celui du fonds des employés
de niveau syndicable, c'est-à-dire le fonds 301, de telle sorte qu'il
n'y a qu'un taux d'intérêt qui s'applique à l'ensemble des
participants, qui est celui qui apparaît effectivement à la page
6, là, le tableau du bas.
M. Gautrin: Donc, dans le fond, RREGOP 2, c'est-à-dire les
non-syndiqués, ils sont obligés, en faisant les rachats de leurs
parts, de suivre le RREGOP 1; c'est ça que vous me dites?
M. Sanschagrin: Lorsqu'ils amortissent, lorsqu'ils
défraient le coût d'un rachat sur plusieurs mois ou plusieurs
années, effectivement, c'est le taux d'intérêt...
M. Gautrin: Le taux d'intérêt.
M. Sanschagrin: ...du fonds des employés syndi-cables qui
est utilisé.
M. Gautrin: O.K. Donc, je vais passer...
M. Léonard: Moi, j'aurais une question à poser.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Labelle.
Augmentation des prévisions de dépenses
d'intérêt
M. Léonard: En rapport avec la page 12 de
«Renseignements supplémentaires aux crédits». Vous
dites, à la page 12, que les dépenses d'intérêt,
vous mettez aux dépenses d'intérêt non c'est
financier cette fois, on y reviendra un peu plus tard, mais c'est financier.
Les dépenses d'intérêt prévues à «Vivre
selon nos moyens» étaient de 5 080 000 000 $ pour l'année.
Dans les crédits que vous déposez, ils sont de 5 131 000 000 $.
Ils ont augmenté de 51 000 000 $ entre, disons, le 31 décembre
1992, au moment où on a arrêté les chiffres de «Vivre
selon nos moyens», et le dépôt des crédits. Dans 3
mois, 50 000 000 $ de plus. C'est quand même considérable.
Ça peut s'expliquer de différentes façons: une
augmentation du déficit prévu, une augmentation des taux
d'intérêt... Je pense que j'aimerais avoir l'explication
là-dessus, parce que c'est 50 000 000 $ d'augmentation de plus que
prévu sur 3 mois, en moins de 3 mois.
M. Johnson: Bien c'est la révision, c'est-à-dire en
moins de 3 mois, c'est la révision...
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: ...pour toute une année, là. C'est la
révision pour toute une année qui...
M. Léonard: Oui, mais vous... disons que...
M. Johnson: ...est une mise à jour depuis la
dernière synthèse qui, elle, était au 31 décembre
dernier, là.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: C'est de plus en plus fin. La question devrait
peut-être s'adresser au ministère des Finances comme tel, parce
que c'est là qu'on va piger l'information évidemment. C'est eux
qui nous indiquent comment prendre en compte les paramètres
généraux dans la mesure où ça affecte le service de
la dette, évidemment. Mais c'est parce que ce n'était pas au
même moment, là, que dans... «Vivre selon nos moyens»
était fondé sur une évaluation qui précédait
la synthèse au 31 décembre. Mais ça a été
déposé le 19 janvier.
M. Léonard: Oui, ça a été
déposé...
M. Johnson: C'était déjà... Ça
intégrait, là, ce qu'ils en croyaient en septembre, ou même
avant, là.
M. Léonard: Bien, M. le Président, dans le document
«Vivre selon nos moyens», on avait intégré la
dernière synthèse des opérations financières au 31
décembre. On l'a publié le 19 janvier, et puis vous avez
déposé vos crédits vers le 26 mars, donc un peu plus de 2
mois après, et vous modifiez la prévision de dépenses
d'intérêt, pour l'année, de 50 000 000 $. Les
intérêts ont été comptabilisés au 31
décembre. C'est quand même une modification assez importante,
compte tenu de la nature des dépenses.
M. Johnson: je ne crois pas, parce que, d'une part, on me
souligne, avec force documents, que la révision a porté le taux
d'intérêt à 7,15 % c'est ça qui est implicite
dans les crédits alors que la révision, 4 mois plus
tôt, présumait de 7,08 %. bon, alors là, il y a un 0,7 %
déjà...
M. Léonard: Une augmentation du taux
d'intérêt sur les derniers emprunts.
M. Johnson: Oui, qui est 1 %, c'est 1 %; 0,7 % sur 7 %, c'est 1
%.
M. Léonard: 7,15 % et 7,08 %, c'est 0,7 %.
M. Johnson: oui, oui, 0,7 % sur 7,0 %, ça fait 1 %.
d'accord? et, deuxièmement, il y avait, entre les deux révisions,
entre les crédits et la révision, un écart de 350 000 000
$ au titre du niveau des emprunts. Par opposition, évidemment, à
la dette qui est de l'ordre de 55 000 000 000 $, là aussi, ça
fait...
M. Léonard: Je n'ai pas compris. M. Johnson: .. .un
petit quelque chose.
M. Léonard: 1 000 000 000 $ au titre du niveau des
emprunts?
M. Johnson: 350 000 000 $.
M. Léonard: 1 350 000 000 $ de plus?
M. Johnson: 350 000 000 $.
M. Léonard: 350 000 000 $ de plus.
M. Johnson: Qui est pris en compte dans les crédits par
opposition à ce qui apparaissait dans les documents
précédents, là. Notamment «Vivre selon nos
moyens», qui était fondé sur la révision de
novembre, présumait d'un niveau d'emprunt inférieur en novembre
qu'en février, de même qu'un taux d'intérêt qui
était inférieur en novembre par opposition à
février. Alors, un plus l'autre ou un multiplié par l'autre,
ça donne environ 50 000 000 $.
M. Léonard: Donc, on peut s'attendre à une
augmentation du déficit, finalement...
M. Johnson: Bien, ça a été
publié...
M. Léonard: ...comme étant une des composantes.
M. Johnson: Non, mais la synthèse en a parlé.
M. Léonard: Parce qu'on est rendu à 4 800 000 000
$, là, au lieu de 4 600 000 000 $ cette année.
M. Johnson: C'est 4 600 000 000 $, dans la synthèse? La
dernière synthèse, là? 4 360 000 000 $? 4 610 000 000 $? 4
610 000 000 $, oui.
M. Léonard: Oui, la dernière synthèse. M.
Johnson: Oui.
M. Léonard: Mais à partir du moment où,
vous, en déposant vos crédits... Excusez, M. le Président.
Le président du Conseil du trésor, en déposant ses
crédits, modifie de 50 000 000 $ à la hausse. Il y a
peut-être une composante du taux d'intérêt, mais, pour
modifier l'ensemble des taux d'intérêt de 7,07 % à 7,15 96,
il s'est passé des choses à la fin aussi. Et ça ne peut
pas avoir modifié tant que ça durant...
M. Johnson: On parle d'emprunt, on ne parle pas...
M. Léonard: ...le taux moyen des
intérêts...
M. Johnson: ...de déficit là. On ne parle pas de
déficit.
M. Léonard: En tout cas, je vois que... On pourra poser la
question au ministre des Finances, je comprends...
M. Johnson: Oui, bien, c'est ça.
M. Léonard: ...mais c'est quand même surprenant, 50
000 000 $ de révision de taux de dépenses d'intérêt
dans les derniers mois.
M. le Président, je voudrais... On n'aura pas le temps de finir
là-dessus, mais je veux indiquer quand même l'objet de ma
prochaine question qui va être une certaine conciliation entre ce qui a
été indiqué au document «Vivre selon nos
moyens»... Nous, on disait: II faut couper pour 1 600 000 000 $... Les 1
400 000 000 $ qui ont été déposés au livre des
crédits où on a réduit mais en tenant compte aussi
d'écritures comptables, là, à 1 403 000 000 $. En fait, je
pense que c'est la différence entre 1 600 000 000 $ et 197 000 000 $ de
modification quant aux...
M. Johnson: Non...
M. Léonard: ...années financières des
commissions scolaires.
En tout cas, j'ai une question à poser sur cet aspect des choses,
des crédits, en revenant, de même que l'impact de la correction
à la réserve actuarielle sur les fonds de retraite.
M. Johnson: Parfait. On va remercier le député de
Labelle de nous donner avis parce que c'est des questions qui peuvent
être compliquées. Il y a beaucoup de chiffres qui se
promènent. Alors, ça nous permettra, dans l'intervalle, de nous
préparer.
M. Léonard: Mais il y en aura aussi une pour le
président de l'Office des ressources humaines...
M. Johnson: Oui, oui.
M. Léonard: ...parce qu'il a l'air à avoir de la
difficulté à accomplir son mandat jusqu'ici, là. Il a
peut-être de bonnes résolutions pour l'avenir là, mais, par
rapport à la critique que le Vérificateur général a
faite sur l'administration de l'Office des ressources humaines, je me suis
posé la question à savoir si le président du Conseil du
trésor lui donnait les ressources suffisantes pour faire son
travail.
M. Johnson: ah oui! même plus, probablement 20 % de trop
d'encadrement et 5 % d'effectifs.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Nous verrons! Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): Alors, il n'y a pas d'autres
questions pour le moment?
M. Léonard: Pour le moment... Bien, il est 18 heures.
Le Président (M. Camden): Alors, nous allons donc
suspendre nos travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 3)
Le Président (M. Camden): S'il vous plaît! La
commission du budget et de l'administration reprend ses travaux. La parole
était au député de Labelle.
M. le député de Labelle.
M. Léonard: Oui, M. le Président. Merci.
J'ai 2, 3 questions très rapides à poser, des questions
factuelles, je pense bien, en tout cas. Nous avons déposé des
demandes, et il y avait une demande no 6 qui portait sur les contrats de 25 000
$ et moins, l'une concernant un contrat de 425 $ vous voyez, c'est une
toute petite question au BSQ, pour produire une liste des entreprises du
Québec ayant 500 employés et plus. Est-ce qu'on pourrait avoir
copie de cette liste, quand la commission pourra nous l'envoyer? C'était
l'objet de ma question. Je ne sais pas, les entreprises de 500 employés
et plus, et il y a toutes sortes de listes, pourquoi le Conseil du
trésor s'adresse-t-il au BSQ pour ça?
(Consultation)
M. Léonard: Je vais poser tout de suite ma
deuxième...
M. Johnson: Oui, bonne idée.
M. Léonard: ...en attendant.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Très bonne idée.
M. Léonard: Je vois que ça s'agite beaucoup.
M. Johnson: On va répondre aux 2 en même temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Très bien. La deuxième, c'est
concernant un contrat de 700 $ au Fonds des moyens de communication pour
l'enregistrement d'un vidéo impli-
quant le ministre Johnson. C'est le libellé lui-même. M.
Johnson: Ah! oui, oui.
M. Léonard: Pourquoi un tel contrat? Est-ce que cette
production s'inscrit dans le cadre d'une action gouvernementale
précise?
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Ça ne s'inscrit pas dans la course au
leadership?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Nous assumons le leadership au titre des programmes
d'accès à l'égalité. Afin de faire connaître
la position gouvernementale, donc les décisions, les programmes, il
avait été décidé par nos gens qui sont
chargés de la diffusion, de l'implantation et du suivi de ces
programmes-là de faire une présentation vidéo et des
présentations en personne, dans différents ministères,
à l'occasion d'activités d'accueil de nouveaux fonctionnaires ou
auprès des cadres, cadres intermédiaires, etc., et des gens du
CCGP, du Comité consultatif de la gestion du personnel, enfin un peu
partout. C'est les clientèles cibles de nos services d'accès
à l'égalité. Et, à titre de message de bienvenue,
il avait été jugé opportun que je puisse enregistrer le
message gouvernemental. C'est ça que j'ai fait. Ça a
été très bien reçu.
M. Léonard: Cette fois-là, vous étiez
présent, pas comme à la commission qui étudiait la loi
198. Vous n'étiez pas absent... Ha, ha, ha!
Une voix: Vous êtes obsessif. M. Johnson: Ça,
ça explique... Une voix: Va te faire soigner...
M. Léonard: Oh! non, quand même. «Slow
down».
M. Johnson: Vous voyez des gens s'activer derrière. On
cherche les...
M. Léonard: O.K. La réponse à la
première question...
(Consultation)
M. Johnson: C'est ça. Bon. D'accord. On me précise
que c'est à l'occasion d'une enquête salariale portant sur les
conditions de travail des cadres qu'il fut jugé utile d'avoir une telle
liste, afin, présumé-ment, de contacter ces entreprises pour voir
quelles étaient les politiques de rémunération applicables
aux cadres...
M. Léonard: Des cadres supérieurs.
M. Johnson: ...dans les grandes entreprises de 500 et plus.
M. Léonard: O.K.
Une voix: Non, l'ensemble des cadres. M. Johnson:
L'ensemble des cadres. M. Léonard: L'ensemble des cadres.
M. Johnson: Oui. Fonction publique et réseaux, au
pluriel.
Association des juristes du gouvernement
M. Léonard: Sur un autre plan. Nous avons
été sensibilisés au dossier des juristes du gouvernement
qui doivent oui, il y en a un, représentant, qui est ici
et qui doivent acquitter toutes les obligations de syndiqués de la
fonction publique alors qu'ils n'en sont pas.
Est-ce que le président du Conseil du trésor peut nous
expliquer, nous exposer les raisons du gouvernement pour agir ainsi et nous
indiquer s'il a l'intention de modifier son attitude à l'avenir ou
autrement? En d'autres termes, je voudrais qu'il nous expose un peu...
M. Johnson: Oui, je l'ai déjà dit, d'ailleurs,
à Me Bergeron.
M. Léonard: ...les raisons de ces attitudes.
M. Johnson: Je l'ai déjà dit, j'ai rencontré
Me Bergeron et quelques-uns de ses collègues et je leur ai
indiqué que, quant à moi, nos juristes sont nos avocats, nous
sommes leurs clients, et que, dans une relation client-avocat, il n'y a pas de
place pour la syndicalisa-tion de l'avocat. Alors, c'est une question de
principe, quant à moi. Ça a déjà été
retenu ailleurs...
M. Léonard: Mais, dans ce contexte-là...
M. Johnson: ...et je ne changerai pas, à moins que les
tribunaux, un jour, etc., évidemment, nous y forcent. Quant à
moi, ma position est très, très claire à ce
sujet-là. Je l'ai déjà formulée et je la
répète ici.
M. Léonard: Mais, dans ce contexte-là, est-ce qu'il
est exact qu'ils doivent payer l'équivalent de la cotisation syndicale?
En d'autres termes, qu'ils sont sujets à la formule Rand? Pourquoi
maintient-on cette cotisation?
(Consultation)
M. Johnson: L'utilisation du vocable «formule
Rand» m'a lancé dans les longues consultations, parce que,
vraiment, je ne voyais pas en vertu de quoi, et on me confirme qu'il n'y en a
pas. C'est une association qu'on reconnaît, comme d'autres associations
de cadres, par exemple, pour fins de discussion, de consultation sur leurs
conditions de travail, sur l'application des conditions générales
de travail, etc., les aménagements qui peuvent être consentis dans
certains cas particuliers. Ça a toujours été ça.
C'est comme ça qu'on transige avec nos employés non
syndiqués.
M. Léonard: Mais ils paient une cotisation. C'est vous qui
la percevez? C'est ça?
M. Johnson: Ah non! pas du tout. C'est volontaire, ça,
purement et simplement.
M. Léonard: C'est volontaire?
M. Johnson: Oui, mais c'est volontaire... C'est volontaire...
Ça tient à eux, mais on nous demande de la prélever et de
la retourner. Oui, c'est ça. C'est un service.
M. Léonard: C'est comme le 1 %... M. Johnson: C'est
un service, ça.
M. Léonard: C'est comme le 1 % de productivité.
C'est aussi volontaire que ça, là?
M. Johnson: Oui, oui, effectivement. C'est ça. Des voix:
Ha, ha, ha!
(Consultation)
M. Johnson: C'est très, très volontaire. On me
signale que, si un avocat ou une avocate de l'association ne désire pas
payer sa cotisation, bien, il ne la paie pas. On ne la prélève
pas. Comme un cadre, même chose que les cadres.
M. Léonard: O.K. M. Johnson: O.K.?
Correction à la réserve
actuarielle
M. Léonard: Bon. J'aimerais revenir à la question,
que j'avais annoncée avant la suspension à 18 heures, sur la
conciliation que vous faites, disons, du 1 600 000 000 $ qui avait
été annoncé comme étant un objectif de coupure des
dépenses publiques, lors de la consultation des mois de janvier et
février derniers, puis ce que vous avez vraiment fait au
dépôt des crédits. Il y a certains éléments
dans la page 12, mais c'est très général. Il semble qu'il
y a moyen d'avoir plus de détails que ça. (20 h 10)
Finalement, on est partis, lors de la consultation, du chiffre de 1 600
000 000 $. Est-ce qu'il y en a, une conciliation? Vous annoncez 1 400 000 000
$, et nous avions pensé que c'était 197 000 000 $, qui
était l'ajustement de l'année financière des commissions
scolaires. Est-ce qu'il y a une conciliation faisable présentement ou
d'autres explications disponibles là-dessus?
M. Johnson: Sinon que nous vous référons, d'une
part, à la page 28 du même document où on détaille
le 1 401 000 000 $ qu'on retrouve, évidemment, à la page 12, dans
le tableau 2 que vous évoquez. Ce qui démontre à sa face
même que nous en étions à 198 700 000 $ près de
l'objectif qu'on avait énoncé dans «Vivre selon nos
moyens» afin de refléter plus fidèlement ce que le
changement à la fiscalité scolaire a entraîné comme
effet non prévu.
À force de chercher, on trouve. On voit que les taux de
conversion des années scolaires en année budgétaire dans
les réseaux de l'enseignement ont produit pour cette année
seulement, évidemment, une économie de 203 400 000 $. Alors, dans
ce sens-là, on a réalisé 1 600 000 000 $, mais on voit
comment il se décompose.
M. Léonard: Mais il ne sera pas récurrent.
M. Johnson: Non, 203 000 000 $, ce ne le sera pas. Non, non.
M. Léonard: 203 000 000 $, ce ne sera pas
récurrent...
M. Johnson: Mais le 1 400 000 000 $, oui. M. Léonard:
...donc, à partir de là...
M. Johnson: Le 1 400 000 000 $, oui, par exemple.
M. Léonard: ...vous êtes à 203 000 000$ plus
198 000 000 $ de l'objectif de 1 600 000 000 $.
M. Johnson: Non.
M. Léonard: Bien oui, parce qu'il ne sera pas
récurrent, si on parle de budget courant.
M. Johnson: Non, je dis qu'on est à 198 700 000$...
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: ...de 1 600 000 000 $ récurrent. Pas à
203 000 000 $ plus 198 700 000 $ de 1 600 000 000 $ récurrent.
D'accord?
M. Léonard: Oui. O.K. Maintenant, l'autre correction
à la réserve actuarielle, qui est 296 800 000 $ moins 53 200 000
$, comment le traitez-vous? Parce
que, au fond, on le retrouve dans les régimes de retraite,
contributions d'employeur, donc ça touche aux dépenses
directement. Vous avez dit, vous avez indiqué, M. le Président...
Le président du Conseil du trésor a indiqué en Chambre que
ce n'était pas compris dans les compressions de dépenses
gouvernementales. Il reste que, quand on regarde le tableau de la page 42,
c'est compris, parce que vos contributions d'employeur au titre des
régimes de retraite sont inférieures de 243 600 000 $ par rapport
à l'année précédente.
M. Johnson: Oui. Il n'y a pas de doute. Si on retourne au tableau
2, qui est la plate-forme à partir de laquelle on discute de ces
choses-là, à votre suggestion, il n'y a aucun doute que le
chiffre que vous venez de mentionner au titre des régimes de retraite
est compris dans les 37 560 000 000 $, à la première ligne,
dépenses de programmes avant mesures. Il n'y a pas de doute. Alors, je
ne prétends pas que c'est une compression ou quoi que ce soit. C'est un
ajustement des dépenses avant mesures de 1 400 000 000 $.
M. Léonard: Est-ce qu'on doit comprendre que les 243 600
000 $, c'est aussi dans la colonne «Vivre selon nos moyens»? Parce
que, si on veut comparer les 2 choses entre elles, il faudrait savoir... il
faut inclure que c'est dans les 41 000 000 000 $ au total en bas, 41 013 000
000 $, et que c'est aussi dans les 41 087 000 000 $.
M. Johnson: II y a tellement d'ajustements à la hausse et
à la baisse, là.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: II y a un net, il y a d'autres choses qui augmentent.
Par exemple, j'opinerais qu'à l'égard, par exemple, des
dépenses de sécurité de revenu, l'évolution, enfin
nos prévisions économiques ont fait en sorte qu'elles sont plus
élevées de 23 900 familles... ménages, pardon, sur la
sécurité du revenu, qu'autrement elles étaient
prévues quelques mois auparavant. La question est de savoir à
quel moment on intègre tous ces chiffres-là au fur et à
mesure du suivi budgétaire qu'on fait et des prévisions qu'on
ajuste constamment. C'est presque théorique là, je dirais,
à ce moment-là, parce que la constitution des équilibres
financiers vient, évidemment, d'abord et avant tout, je n'apprends rien
à personne, du ministère des Finances, de la capacité de
l'économie de pouvoir porter un fardeau fiscal et de notre
capacité d'emprunter en maintenant la cote de crédit.
M. Léonard: Oui, ça, c'est la cassette.
M. Johnson: À partir de ce moment-là, le chiffre
des dépenses devient une résultante dans cette
équation-là, et ça fluctue à l'intérieur des
37 000 000 000 $ et quelques qu'on véhicule dans «Vivre selon nos
moyens», ou dans les crédits cette fois-ci. Alors...
M. Léonard: Je voudrais quand même...
M. Johnson: Oui. Non, non, mais on n'essaie pas de faire de
l'«obfuscation», comme on dit...
M. Léonard: Oui, un petit peu, là.
M. Johnson: ...le maquillage de quelque façon que ce
soit...
M. Léonard: II y a des cassettes qui reviennent un peu,
mais disons que je vais revenir à la question de façon plus
précise, je pense, ou d'une autre façon. Peut-être que
ça va être plus facile.
M. Johnson: Oui, oui.
M. Léonard: À la page 42, dans le tableau, comment
expliquez-vous que les crédits totaux en ce qui concerne les
régimes de retraite soient de 1 051 000 000 $ alors que, l'an
passé, 1992-1993, ils étaient de 1 294 000 000 $, sinon par la
correction dans la réserve actuarielle? Et donc, à ce
titre-là, on en a tenu compte dans les dépenses cette
année.
M. Johnson: Oui. D'accord.
M. Léonard: Bien, à ce moment-là, la
correction aux livres, qui était une correction dans la réserve
actuarielle, est incluse dans les dépenses de l'année du
gouvernement, dans les crédits de l'année du gouvernement. Parce
qu'il faut conclure, ça. Je pense.
(Consultation)
M. Johnson: Je cherche... Ce que je comprends des questions du
député de Labelle, c'est qu'il veut nous démontrer que la
révision de notre compte de régimes de retraite ou de la
dépense au titre des régimes de retraite est prise en compte dans
les crédits, c'est évident, mais ne l'était pas dans
«Vivre selon nos moyens».
M. Léonard: Non. M. Johnson: Ah!
M. Léonard: Bien, à ce stade-ci, ce n'est pas
exactement la question que je pose.
M. Johnson: D'accord. M. Léonard: Je l'ai
reprise d'une autre façon. M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Vous déclarez et vous comptabilisez
dans vos crédits, cette année, 1 051 000 000 $...
M. Johnson: D'accord.
M. Léonard: ...à «régimes de
retraite». L'an dernier, ça avait coûté 1 295 000 000
$, donc...
M. Johnson: Oui, et j'ajoute la dépense probable, par
exemple, de l'an dernier. C'était 1 058 000 000 $, 1 058... Il y a 7 000
000$ de différence avec la dépense probable.
M. Léonard: Non, non.
M. Johnson: Juste pour mêler tout le monde davantage.
M. Léonard: Oui, mais les crédits modifiés.
Non, non. Parlons au plan des crédits, là. Les crédits ont
été, l'an dernier, de 1 294 800 000 $ et, cette année,
c'est 1 051 200 000 $. La différence est de 243 000 000 $...
M. Johnson: Virgule 7, oui.
M. Léonard: Et ça veut dire que la dépense
est beaucoup moins... Les crédits sont beaucoup moins forts cette
année que l'an dernier de 240 000 000 $.
M. Johnson: Oui, crédits sur crédits. (20 h 20)
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: Mais il faudrait voir dépenses de l'an dernier
sur prévisions de dépenses de cette année. Ce que je vous
dis, c'est que nous avons procédé à un ajustement
d'environ 280 000 000 $ en 1992-1993; 228 000 000 $ d'économies au titre
de ce poste-là par rapport aux crédits 1992-1993 de 1 294 800 000
$.
M. Léonard: C'est ça. O.K.
M. Johnson: D'où la dépense probable de 1 058 300
000 $.
M. Léonard: Oui. Si on bouge, 1 051... Mais on est
près là, les chiffres se rapprochent. 228 000 000 $ que vous
dites comme correction, ça, c'est une correction qui n'est pas
récurrente.
M. Johnson: Non...
M. Léonard: Elle n'est pas récurrente, parce que
vous corrigez une réserve actuarielle.
M. Johnson: Non, non, par... (Consultation)
M. Léonard: Un comptable, au secours!
M. Johnson: On peut demander à un actuaire d'expliquer
ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Non. Un comptable, un comptable, un
comptable.
M. Johnson: Bien, ça n'a pas l'air de marcher avec un
comptable.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Et on s'excuse de ne pas avoir de C.A. ici, enfin,
à la table en avant à tout le moins. Il y a récurrence
parce que la base... Écoutez, j'essaie de le déplier, de reculer
le plus possible, à ma compréhension, à moi aussi, de ces
choses-là. Nous avons trop versé, hein. Nous avons trop
versé...
M. Léonard: Trop cotisé, trop cotisé dans le
passé, puis les taux de rendement...
M. Johnson: On a cotisé sur la base d'évaluations
actuarielles qui sont faites à tous les 3 ans.
M. Léonard: Correct. Ça va.
M. Johnson: À un moment donné, une
évaluation actuarielle qui a eu lieu en 1991? 31 décembre 1990.
Se dégagent, à partir de ce moment-là, des perspectives
d'inflation, donc de salaires, donc de prestations de retraite fondées
sur les salaires, de même que, puis ça va enchanter le
député, les perspectives de taux d'intérêt
réels plus élevés qu'autrement prévu.
M. Léonard: Voilà!
M. Johnson: Alors, du côté des revenus, donc, du
régime, ça s'améliore parce que les taux
d'intérêt réels sont plus élevés et, du
côté des prestations, notre passif diminue parce que l'inflation
va être moindre que ce qui était anticipé dans nos...
M. Léonard: Et les taux de salaires aussi étant
moindres.
M. Johnson: ...dans notre taux de cotisation, d'où
économie. Si ça avait été l'inverse, moi, je vous
annonce qu'on aurait été obligés de mettre quelques
centaines de millions dans l'autre sens. Alors, à partir de ce
moment-là, d'une façon parfaitement légitime et le
Vérificateur général qui a vu les comptes de 1991 a dit
que c'était parfait, là, la façon de le faire on
dégage une économie dont la récurrence en 1993-1994 est de
282 000 000 $ en réalité, et dont le montant est de 228 000 000 $
sur 1992-1993. Alors, la base vient de changer là, par rapport aux
évaluations qu'on mettait autrement dans le triennal. Alors, dans ce
sens-là, c'est récurrent.
M. Léonard: Un instant. M. Johnson: Correct?
M. Léonard: Un instant. Je comprends, on corrige la
réserve actuarielle. Il y a des effets sur le passé,
jusqu'à un certain point. Vous dites 228 000 000 $ sur les 2
années précédentes et, 1993-1994, 282 000 000 $, c'est
ça?
M. Johnson: ...
M. Léonard: Ou 296 000 000 $? M. Johnson: 288 000
000 $. Une voix: 282 000 000 $. M. Johnson: 282 600 000
$.
M. Léonard: 282 000 000 $. Bon. Mais, un coup la
correction faite sur la réserve actuarielle, vous n'avez pas à la
refaire pour les années subséquentes. Elle est faite. Donc, ma
question, puis je ne mets pas en cause la légitimité,
là...
M. Johnson: Non, non.
M. Léonard: Ce n'est pas ça du tout. Mais ma
question: Ce n'est pas récurrent? Ce n'est pas récurrent.
M. Johnson: Oui, c'est récurrent parce qu'on
prévoyait...
M. Léonard: Année après année?
M. Johnson: On prévoyait dans notre cadre financier que la
cotisation devait être de x. Or, il s'avère que, suite à
l'évaluation du 31 décembre 1990, ça devrait être x
moins 228 000 000 $ en 1992-1993, avec une récurrence par rapport au
cadre financier de 282 600 000 $ en 1993-1994.
M. Léonard: Alors, quel est le montant...
M. Johnson: Parce que c'est toujours comme ça qu'il faut
le voir. Il ne faut pas le voir comme une coupure. C'est ça que j'essaie
de... On peut regarder ça, les finances publiques, de la façon
qu'on constitue le cadre, je dirais, les états...
M. Léonard: Ce n'est pas une coupure, ça.
M. Johnson: ...les états ou les crédits. On peut le
regarder de toutes sortes de facettes. Et ce qu'il faut regarder quand on parle
de coupures, c'est presque...
M. Léonard: Ce n'est pas une coupure. Non, non.
M. Johnson: Non, effectivement. Alors, dans ce sens-là,
c'est une évaluation à la baisse d'un cadre financier avec lequel
on travaillait. Quand on dit: II y a une coupure de 1 400 000 000 $, mais je
regrette, les crédits ont augmenté de 400 000 000 $. Alors, je
n'ai pas vu de coupures de 1 400 000 000 $. Il y a une réduction de
dépenses par rapport à un cadre financier qui serait
renouvelé avec tous les paramètres qui seraient reconduits, avec
l'inflation partout, puis ainsi de suite. Alors, on déprime... on
comprime, pardon, le cadre financier... On appelle ça des coupures.
M. Léonard: Non...
M. Johnson: En termes réels, peut-être, mais...
M. Léonard: Pas moi. Justement, je n'ai pas appelé
ça une coupure, c'est le contraire. À ce moment-là, quelle
est la correction totale en dollars, à ce moment-ci ou à une date
précise, de la réserve actuarielle?
M. Johnson: Quelle est la?
M. Léonard: La correction totale de la réserve
actuarielle à une date précise, genre 1er janvier. Parce que vous
l'avez faite à un moment donné, la correction. Totale, totale. Si
vous dites que c'est récurrent, donc il y a 228 000 000 $ une
année, 282 000 000 $ l'autre. Sur le total, ça fait combien? Ils
doivent le savoir. Je pose la question.
Une voix: ...
M. Léonard: Bien, il faut qu'ils fassent une
projection.
(Consultation)
M. Johnson: 3 482 000 000 $.
M. Léonard: Ah bon!
M. Johnson: Bien oui.
M. Léonard: Bon. Bien. O.K. Ça, c'est une
réponse, 3 482 000 000 $.
M. Johnson: Bien, ça, c'est une question. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Léonard: Oui, mais ça vous a pris du temps
à la comprendre. En tout cas, je vous ai aidé à la
comprendre en posant les questions.
M. Johnson: Bien, vous l'avez demandé une fois: Quelle est
la baisse totale de la réserve actuarielle?
M. Léonard: Mais la conclusion... Bien, il fallait la
poser...
M. Johnson: 3 482 000 000 $, d'où le...
M. Léonard: Le texte aurait avantage à être
plus
clair, je pense que c'est la moindre des choses, parce que tout le monde
s'est posé la question là-dessus.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Mais, effectivement, ce n'est pas une coupure,
c'est une question de réévaluation...
M. Johnson: Révision.
M. Léonard: ...à cause du rendement...
M. Johnson: Révision de la...
M. Léonard: ...réel beaucoup plus
élevé puis, possiblement aussi, des paiements moins
élevés ultérieurement, compte tenu des taux d'inflation,
et tout ce qu'on veut.
M. Johnson: C'est une révision de la dépense. M.
Léonard: Oui, une révision de la dépense.
M. Johnson: Je n'ai jamais parlé de coupures pour
ça.
M. Léonard: Moi non plus. On s'entend.
M. Johnson: On s'entend.
M. Léonard: Mon Dieu! c'est facile.
M. Johnson: Ça va très bien. Alors, le chiffre peut
être trouvé dans les «Comptes publics 1991-1992,
États financiers du gouvernement du Québec», note 6, Compte
des régimes de retraite, paragraphe g, petit g, Évaluations et
estimations actuarielles. Le chiffre de 3 482 000 000 $ s'y trouve. On
l'amortit sur 18 ans, incidemment, pour fins de compréhension.
M. Léonard: Donc, c'est l'amortissement de cette
correction-là.
M. Johnson: En vertu des conventions comptables.
M. Léonard: C'est l'amortissement de cette
correction-là qui est faite là. La révision de la
réserve actuarielle est faite à tous les 3 ans. Est-ce que j'ai
bien compris?
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: C'est ça. Donc, l'an prochain, vous
allez la refaire.
M. Johnson: On va la faire, oui, au 31 décembre qui
vient.
M. Léonard: Est-ce que cela affecte la provision qui est
mentionnée pour le passif du gouvernement non inscrit pour le
déficit des pensions de retraite? Je ne sais pas si j'exprime bien la
chose.
Une voix: Non.
M. Johnson: Ça n'a pas rapport?
M. Léonard: Ça n'affecte pas du tout.
Une voix: Non, parce que ça, c'est la capitalisation.
C'est différent de la comptabilité.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Vous avez évoqué une notion
comptable...
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: ...et non une notion... Donc, sur la
présentation comptable de ces passifs éventuels là par
opposition à la capitalisation sur une base actuarielle.
Une voix: C'est ça.
M. Léonard: Oui, mais, à un moment donné,
les 2 se rejoignent.
M. Johnson: À la fin.
M. Léonard: Les 3 482 000 000 $, c'est ça, la
correction, pour faire rejoindre les 2.
M. Johnson: M. Sanschagrin va venir nous entretenir de
considérations qu'on pourrait trouver presque
ésotériques.
Des voix: Ha, ha, ha!
(20 h 30)
M. Sanschagrin: La comptabilité des régimes de
retraite a subi des modifications à la fin des années
quatre-vingt pour affecter les nouvelles règles comptables. Par
ailleurs, depuis 1973 et ça, c'est demeuré inchangé
la capitalisation des régimes se fait selon un certain nombre de
règles qui, elles, n'ont pas été modifiées au fil
des ans et demeurent encore en pratique aujourd'hui, de telle sorte que,
lorsqu'on parle de capitalisation des régimes, on parle du compte des
régimes de retraite aussi, qui est la partie inscrite du gouvernement,
et de la partie à inscrire qui est la différence. Ces
éléments-là, au niveau de la capitalisation des
régimes, n'ont pas subi de modifications au fil des ans.
Par ailleurs, l'introduction des nouvelles normes comptables à la
fin de 1988 a amené une redéfinition des paramètres pour
déterminer quelle est la charge de retraite du gouvernement, de telle
sorte qu'avec les règles comptables on en est réduit, si vous
voulez, à utiliser une méthode d'évaluations actuarielles
qui est différente de celle utilisée pour fins de capitalisation,
et,
en vertu de ces mêmes règles là, le gouvernement
peut déterminer des paramètres, par exemple, de nature
économique, qui sont en accord avec l'ensemble des paramètres
qu'il utilise aux fins budgétaires. Lorsqu'on met en parallèle
les résultats des évaluations actuarielles pour fins de
capitalisation ou de financement et les résultats d'une autre
série d'évaluations qui, elles, respectent l'ensemble des normes
comptables, on arrive à 2 résultats qui sont
différents...
M. Léonard: Dont le montant est?
M. Sanschagrin: ...et c'est l'évolution de ces
différences-là, entre les éléments de nature
capitalisation et de nature comptable, par exemple, qui a amené la
différence de 3 482 000 000 $, ce qui fait en sorte que le gouvernement,
par exemple, peut reconnaître au niveau de sa dépense ou de sa
charge de retraite un montant qui apparaît différent cette
année, ou réduit, si vous voulez, par rapport à ce qu'il
inscrivait à une époque où l'ensemble des règles de
capitalisation et de comptabilité étaient les mêmes. Et ce
n'est pas particulier au gouvernement du Québec, parce que, lorsqu'on
regarde, par exemple, la façon dont évoluent le financement et la
capitalisation de grands régimes publics, comme celui des enseignants en
Ontario ou celui de la fonction publique, on observe exactement les mêmes
différences, c'est-à-dire qu'on a des passifs ou des engagements,
pour fins de capitalisation, qui sont fort différents de ce qu'on
retrouve pour fins comptables.
M. Léonard: Bon. Quand vous trouvez une différence
de 3 482 000 000 $, c'est la différence, le montant entre les 2, vous
diminuez votre dépense, ça veut dire que votre dépense
comptable est moins élevée que votre capitalisation?
M. Sanschagrin: Effectivement, et la différence se trouve
inscrite, vous la retrouvez, dans les notes aux états financiers, sous
forme de charges de retraite inscrites d'avance, puisque le montant qui est
crédité, si vous voulez, ou inscrit au compte des régimes
de retraite est supérieur au montant de la dépense.
M. Léonard: Dans quelle mesure cela affecte la part de
l'employé là-dedans?
M. Sanschagrin: Ça n'a aucune espèce d'impact sur
la part de l'employé, puisqu'on peut voir, par exemple, au niveau du
RREGOP, les régimes de retraite comme étant 2 régimes
distincts, un financé en vertu des modes de capitalisation, si vous
voulez, et qui crée le compte des employés à la Caisse de
dépôt et les engagements correspondants. On fait exactement la
même gymnastique au niveau de l'employeur, sauf qu'au niveau de
l'employeur la part qu'il assume dans le RREGOP, qui est 50 % du coût du
régime, par exemple, pour les années qu'on vit actuellement...
à ce moment-là, cette part-là est capitalisée selon
les mêmes règles que celles des employés, mais, au niveau
compta- ble, évolue dans un univers différent, puisque assujettie
à une série de normes comptables différentes.
M. Léonard: Oui, mais il reste que si vous capitalisez
trop, si la cotisation est trop élevée, actuellement, c'est
ça, par rapport à la participation de l'employeur...
M. Sanschagrin: Non, la capitalisation... M. Léonard:
...en termes de capitalisation.
M. Sanschagrin: ...s'effectue selon le résultat des
évaluations actuarielles qu'a produites la Régie, sur la
même base qu'elle les a produites historiquement. Donc, normalement, si
nos hypothèses ne sont pas trop vilaines, à ce moment-là,
on n'a pas de surcapitalisation à l'intérieur du régime.
Il faut dire aussi que la méthode d'évaluations actuarielles pour
fins de capitalisation est différente de celle pour fins comptables.
M. Léonard: Bien oui.
M. Sanschagrin: On utilise une méthode de prime
nivelée, par exemple, quand on parle du RREGOP, qui est le plus gros de
nos régimes, alors que, dans le cadre des évaluations pour fins
comptables, on est obligés de prendre une méthode de prime unique
qui crée une réserve beaucoup moins grande que celle que l'on a
accumulée au fil des ans en vertu de la méthode de prime
nivelée, d'où l'écart au niveau de la comptabilité
gouvernementale.
M. Léonard: Je ne sais pas c'est quoi, la
définition de...
M. Johnson: Bien, si je peux me permettre, la prime
nivelée, c'est en regardant, sur la vie d'un régime de retraite,
le niveau auquel on doit cotiser, si vous voulez, de façon continue,
alors qu'en réalité le coût du régime va en
augmentant à mesure que la population qui est couverte accumule des
années de travail, donc des années de service, qui donnent
ouverture à un certain niveau de prestations de retraite. Dans la prime
unique, on regarde le coût, je dirais, de façon distincte,
à chaque année, et on voit une courbe de cotisation qui suit
les...
M. Gautrin: ...
M. Johnson: Comment?
M. Gautrin: Quand le régime devient stable, ça doit
s'équivaloir.
M. Johnson: Oui, mais, de toute façon, il vous faut
prendre la décision au début; c'est un régime qui date de
1973, ce n'est pas un régime qui date de 1814. Alors, la décision
a été prise de constituer de cette façon-là. Alors,
on voit donc qu'on a accumulé beaucoup de réserves au
début et qu'on est en train de ren-
contrer les coûts qui commencent à dépasser, dans le
fond, le niveau de la prime nivelée, si c'était une prime
unique.
M. Léonard: Mais la conclusion, finalement, c'est que vous
avez été sauvés, cette année, par une cloche de 288
000 000 $, là-dessus, à cause de la réserve de 3 482 000
000 $.
M. Johnson: Non.
M. Léonard: Tant mieux, tant mieux, sauf que sur le 1 600
000 000 $, c'est une chance.
M. Johnson: Bien, ce n'est pas une question... Bien,
écoutez, le Vérificateur est pleinement d'accord...
M. Léonard: Oui. Ah! non, non...
M. Johnson: ...avec tout ça. Alors, les vrais contacts
sont comme ça...
M. Léonard: Je ne parle pas de légitimité.
Je vous dis: De temps en temps, il y a des «bad luck»; de temps en
temps, il y en a, des «good luck».
M. Johnson: C'est ça. Alors... M. Léonard:
O.K. On s'entend.
Le Président (M. Camden): Ça va? M. le
député de Verdun.
M. Léonard: Oui...
M. Gautrin: Attendez. Moi, je veux bien comprendre...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: ...parce que je n'ai pas bien compris.
Je reviens sur les 228 000 000 $. Là, si je comprends bien,
c'est: Lorsque vous avez fait l'évaluation actuarielle, vous avez vu les
paramètres qui correspondent à la population que vous avez, et
vous avez été amené à changer vos paramètres
actuariels, ce qui vous a amené à avoir une évaluation
différente de ce que vous avez prévu. Est-ce que c'est ça
que vous m'avez dit? C'est ça?
M. Sanschagrin: Non, c'est un univers différent. M.
Gautrin: Ce n'est pas ça. M. Johnson: Non.
M. Gautrin: Non, non, mais j'ai cru comprendre, M. le ministre,
lorsque vous êtes intervenu à la question du député
de Labelle pour expliquer les 228 000 000$...
M. Johnson: Oui.
M. Gautrin: ...c'est que, au moment où vous avez fait
l'évaluation actuarielle, l'expérience que vous avez de la
population que vous représentez à l'intérieur du
régime vous a amené à traiter différemment les
paramètres actuariels que vous mettez dans l'évaluation
actuarielle...
M. Johnson: Non.
M. Gautrin: ...ce qui vous a amené à une
différence différente, et je comprends, à ce
moment-là, que c'est une différence avec prévisions.
(Consultation)
M. Gautrin: Non? Ce n'est pas ça? M. Johnson: Bien,
les différences... M. Gautrin: Les 228 000 000 $, ça vient
d'où?
M. Léonard: C'est un amortissement apporté de 3 482
000 000 $.
M. Gautrin: Bien non, il est «actuarié», il
est «actuarisé», si tu veux. Ce qui se passe, c'est ce qu'il
projetait devoir dépenser et il pense devoir dépenser moins.
M. Johnson: Oui.
M. Gautrin: C'est ça, exactement, en fonction de
l'évaluation actuarielle qui a été faite l'année
dernière. C'est bien ça? Donc, vous prévoyez
dépenser moins, parce que... Pourquoi? Parce que les paramètres
que vous avez remis dans l'évaluation...
M. Johnson: Parce que j'ai dit, tout à l'heure...
M. Gautrin: ...sont des paramètres qui ont changé,
soit sur les taux d'intérêt réels, soit sur
l'évaluation...
M. Johnson: Le taux d'inflation, d'inflation...
M. Gautrin: ...sur l'évaluation du taux d'inflation.
Est-ce que l'expérience par rapport aux courbes de mortalité de
votre... Est-ce que ça a changé ou pas? Ou vous restez avec des
courbes de mortalité...
M. Johnson: Non.
M. Gautrin: C'est la même table de mortalité...
M. Johnson: La population est toujours la même.
M. Gautrin: C'est la même table de mortalité que
vous utilisez.
M. Johnson: Oui.
M. Gautrin: Donc, c'est strictement la variable du taux
d'inflation. Alors, là, il y a une chose que je ne comprends pas.
M. Johnson: Ah!
M. Gautrin: Je vous explique. Quand je vous ai posé la
question, tout à l'heure, sur la différence entre... comment se
fait-il que, dans l'Office des ressources humaines, vous aviez augmenté
de 6,6 % les contributions au fonds de pension, vous avez dit que
c'était parce que, justement... l'impression que c'est ce que j'ai
compris, c'est qu'il y a...
M. Johnson: non, non. non, non, non. on n'a pas augmenté
de 6,6 %. d'abord, c'est 4,8 %, le chiffre au titre de...
M. Gautrin: Non, non. Un instant. Un instant. Un instant. Un
instant.
M. Johnson: 6,6 %, c'était pour l'assurance-maladie.
M. Gautrin: Non, non...
M. Johnson: C'était la RAMQ.
M. Gautrin: Oui, vous avez raison.
M. Johnson: C'était la RAMQ, 6,6 %...
M. Gautrin: 4,8 %, vous avez raison. excusez.
M. Johnson: ...et 4,8 %...
M. Gautrin: Le Régime de rentes.
M. Johnson: ...la Régie des rentes. C'est notre
cotisation, c'est notre part employeur. On est un employeur, nous...
M. Gautrin: J'ai bien compris, mais...
M. Johnson: ...et l'employé paie à toutes les
semaines...
M. Gautrin: Ça, j'ai bien compris, mais la part
employeur...
M. Johnson: Oui.
M. Gautrin: ...elle est fonction de l'évolution du
régime.
M. Johnson: Non, elle est fonction du taux de cotisation que la
Régie des rentes fixe pour pouvoir rencontrer ses obligations, et ce
taux-là a augmenté l'an dernier.
M. Gautrin: Alors, pouvez-vous m'expliquer: Comment se fait-il
que...
M. Johnson: Ça n'a aucun rapport. Vous êtes en train
de me parler de la Régie des rentes, donc du régime de
retraite...
M. Gautrin: Oui.
M. Johnson: ...du Régime de rentes du Québec, et
nous, on est en train de vous parler du RREGOP. On ne parle pas de la
même chose, là.
M. Gautrin: Je comprends bien. Ça, j'ai bien compris.
M. Johnson: O.K.
M. Gautrin: Mais les paramètres, les
éléments sont les mêmes.
M. Johnson: C'est 2 populations différentes. Il y en a
une, c'est les travailleurs du secteur public, et l'autre, c'est le
Québec.
Une voix: L'ensemble de la population.
M. Johnson: On ne parle même pas de la même
population.
M. Gautrin: Je m'excuse. Est-ce qu'on peut...
M. Johnson: Non, ne vous excusez pas, là. Ce n'est pas la
question...
M. Gautrin: Bien, je m'excuse là-dessus. (20 h 40)
M. Johnson: Le RREGOP couvre...
M. Gautrin: Je suis désolé de vous dire qu'on
diverge d'opinions. Je vais vous dire pourquoi, parce que le taux d'inflation
puis l'évolution des taux d'intérêt vont être les
mêmes.
M. Johnson: Mais ça n'a rien à voir. Ce que je vous
dis, c'est que la Régie...
Alors, adressez-vous au ministre de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle et à
M. Claude Legault, le président de la Régie des rentes du
Québec, il vous expliquera comment, lui, il gère son
régime et quels sont les paramètres dont il doit tenir compte
afin qu'on puisse rencontrer les obligations du régime. Un nouvel
élément de cette année, c'est que le taux de cotisation de
vous, de moi, de tout le monde au Québec et des employeurs de
tout ce monde-là a été porté de 2,5 %
à 2,6 %. bon. ça, c'est notre part employeur, 2,5 % à 2,6
%.
M. Gautrin: Oui, j'ai bien compris ça, mais, à
partir du moment où les choses objectives et que... Regardez, le fait
que vous ayez économisé 228 000 000 $ d'un régime, d'un
RREGOP...
M. Johnson: Savez-vous ce que ça a évité? Je
vais vous répondre...
M. Gautrin: ...vient de paramètres qui ne sont pas
caractéristiques de la population que vous avez, mais de situations
purement objectives extérieures, comme l'évaluation du taux
d'intérêt, l'évaluation...
M. Johnson: je vais vous éviter la démonstration.
tout ce qu'on peut savoir, disons que vous avez raison, ça veut dire que
c'est à 2,6 % au lieu de 2,7 %. c'est tout ce qu'on prouve, là.
il n'est pas question de mettre quelque part en magasin, sauf dans les
états financiers du régime de rentes du québec, des
considérations comme celles que vous êtes en train de soulever.
c'est bien entendu que, probablement, l'évaluation actuarielle du rrq
tient compte, évidemment, du même taux d'inflation que tout le
monde, mais, encore là, les gens peuvent diverger professionnellement
d'opinions à certains égards, et, deuxièmement, des taux
d'intérêt réels. bon. ça prouve que le régime
de rentes du québec va évoluer de telle façon et qu'en
conséquence le taux de cotisation sera de x plutôt que de y.
ça, c'est une chose, et nous, comme employeurs, on est...
M. Gautrin: Ça, j'ai compris, mais...
M. Johnson: Bon. Alors, parfait, vous avez compris ça,
puis, ensuite, on comprend...
M. Gautrin: ...j'ai du mal à faire le lien...
M. Johnson: ...dans le RREGOP. Donc, on a tout compris,
là.
M. Gautrin: Mais il devrait y avoir une corrélation
d'évolution entre le RREGOP et le RRQ...
M. Johnson: Ça n'a aucun rapport. M. Gautrin: Ce
n'est pas vrai.
M. Johnson: On est en train d'expliquer, sur la foi d'anciennes
évaluations actuarielles, que nous payions des cotisations trop
élevées, que le passif que nous constituions était trop
élevé pour rencontrer nos obligations.
M. Gautrin: Je comprends ça.
M. Johnson: Bon. Ça, c'est une chose. Alors, on en a
discuté, on a parlé des 3 500 000 000 $, puis des 228 000 000 $,
puis des 282 000 000 $, et ces choses-là. Ça, c'est un univers
dont on peut parler. C'est les régimes de retraite du secteur public.
Par ailleurs, comme employeur, on verse notre part de l'employeur au RRQ. La
Régie des rentes a annoncé à tout le monde, y compris
à nous, que le taux montait cette année. Bon. Il a monté
de x plutôt que de y, je n'en sais rien. Très certainement qu'il y
a une corrélation parce qu'on est dans le même univers des taux
d'intérêt...
M. Gautrin: Bien oui.
M. Johnson: Bien oui, mais il n'y a pas de rapport entre les
2.
M. Gautrin: Et la population de l'un est incluse dans
l'autre.
M. Johnson: Mais il n'y a pas de rapport entre les 2. Il n'y en a
pas. Ce n'est pas parce que la Régie des rentes a décidé
de monter son taux pour rencontrer ses obligations... le RRQ fonctionne
depuis...
Des voix: 1966.
M. Johnson: ...1966, alors que le RREGOP, c'est depuis 1973. Bon.
Si on veut chercher des corrélations, on va brouiller les pistes, on
peut brouiller les pistes en chemin, mais on va s'apercevoir qu'il n'y en a
pas. On parle de 2 choses différentes, 2 choses différentes.
M. Gautrin: Écoutez, on ne va pas s'obstiner longtemps
là-dessus, c'est bien sûr.
M. Johnson: Non, j'espère, parce que...
M. Gautrin: C'est 2 choses différentes et qui sont
corrélées.
M. Johnson: Non.
Une voix: Moi, je dirais que non.
M. Gautrin: On ne va pas débattre...
M. Johnson: Corrélées en termes... Vous
parlez...
M. Gautrin: Corrélées dans la mesure où
l'évolution de l'un... Si l'un, par exemple...
M. Johnson: Oui.
M. Gautrin: ...parce qu'il y a un surplus...
M. Johnson: D'accord.
M. Gautrin: ...ça nous laisse à penser que,
probablement, il y a des chances que l'autre, puisqu'il subit
les mêmes paramètres extérieurs...
M. Johnson: Mais pourquoi? Pourquoi on ne parle pas de la
même... D'abord, on parle de 2 régimes de retraite
différents...
M. Gautrin: Parce qu'on ne parle pas du même...
M. Johnson: ...qui n'ont même pas la même population
cible.
M. Gautrin: Bien sûr.
M. Johnson: ...qui n'ont même pas le même profil
démographique.
M. Gautrin: C'est exact. Mais vous m'avez dit, avec justesse,
tout à l'heure que les surplus que vous avez faits n'étaient pas
en fonction des variations de paramètres sur votre population, mais des
paramètres extérieurs qui étaient des paramètres
qui touchaient... sur le taux d'inflation...
M. Johnson: Oui, d'accord. Oui, oui.
M. Gautrin: Donc, ça, c'est le même, le même
taux d'inflation va être vrai pour le RRQ...
M. Johnson: Oui.
M. Gautrin: ...et le même taux d'inflation... Excusez-moi,
le même taux d'intérêt va être le même pour le
Régime de rentes. Ce n'est pas 2 taux d'intérêt
différents.
M. Johnson: Sauf les divergences professionnelles qu'il peut y
avoir...
M. Gautrin: Ce qui peut arriver, c'est que peut-être des
évolutions de population peuvent être différentes.
M. Johnson: Non, non, sauf les divergences que 2 actuaires
peuvent avoir sur l'évaluation de ces choses-là. Et ça
arrive constamment. C'est une question de savoir quelle fourchette de variation
il peut y avoir. Mais, fondamentalement, vous parlez, dans un cas, de 4 000 000
de travailleurs des secteurs privé et public et...
M. Gautrin: Oui, ça, j'ai compris.
M. Johnson: Bien, oui, si vous avez compris ça, je pense
qu'on va admettre qu'il n'y a pas de corrélation entre les 2
régimes.
M. Gautrin: Pas du tout. Au contraire. M. Johnson: Bon...
M. Gautrin: Vous devez admettre qu'il y a des paramètres
à l'un, puisqu'il touche... La population de l'un est comprise dans
l'autre. Je pense que ce n'est pas la peine...
M. Johnson: Quelle est la corrélation, dans notre univers,
d'une Honda qui file à 60 km à l'heure sur une route de campagne
et d'une Corvette, à 120 km à l'heure, sur l'autoroute 40?
M. Gautrin: Mais parce que la population... M. Johnson:
C'est 2 voitures.
M. Gautrin: Mais ce n'est pas ça du tout. Ce que vous me
dites, ça n'a rien en rapport avec ce que vous...
M. Johnson: L'essence coûte la même chose.
M. Gautrin: Ce n'est pas du tout ça. Ce n'est pas du tout
ça.
M. Johnson: L'essence coûte le même prix et les 2
chauffeurs ont le même âge.
M. Gautrin: Ce n'est pas ça... C'est parce que la
population de l'un est la population de l'autre.
M. Johnson: C'est ça. Elle est différente.
M. Gautrin: Elle n'est pas différente. L'un est inclus
dans l'autre.
M. Johnson: Bien oui. L'un est inclus dans l'autre, donc l'un
n'est pas semblable à l'autre.
M. Gautrin: L'un est inclus dans l'autre. Je n'ai jamais dit que
l'un était semblable à l'autre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Écoutez, je vais quand même...
(Consultation)
M. Johnson: Je vais essayer un dernier effort pour indiquer que
ce n'est pas relié. Nous, on indexe... Notre taux de cotisation
présume d'une indexation IPC moins 3 depuis 1982, ce qui n'est pas le
cas pour la Régie des rentes du Québec, à titre d'exemple.
L'évolution salariale des 300 000 travailleurs et quelques du secteur
public n'est pas du tout la même que le secteur privé. Enfin, on
essaie, ces temps-ci, de les faire se rejoindre. Alors, il y a tellement
d'éléments différents. On ne parle même pas de la
même population. Moi, je veux bien...
M. Gautrin: De la même population...
M. Johnson: ...qu'on parle du même univers. M. Gautrin:
Attendez, un instant.
M. Johnson: S'ils investissent leurs actifs dans la même
caisse de dépôt, ils vont avoir le même rendement. Aucun
problème avec ça.
M. Gautrin: Mais il y a une population qui est incluse...
M. Johnson: Mais on ne parle pas du même monde.
M. Gautrin: L'une est incluse dans l'autre. M. Johnson:
Oui. Bien oui.
M. Gautrin: Donc, l'une est plus grande. Il y en a une qui est un
sous-ensemble de l'autre population.
M. Johnson: Et alors?
M. Gautrin: Donc, l'évolution du sous-ensemble...
M. Johnson: bon, d'accord, elles sont reliées à 10
%.
M. Gautrin: ...a une influence automatiquement sur...
M. Johnson: D'accord.
M. Gautrin: L'évolution d'une population a une influence,
bien sûr, sur l'autre.
M. Johnson: Alors, la corrélation est de 0,1.
M. Gautrin: Non, non. Vous dites ça comme ça.
Ça ne veut rien dire.
M. Johnson: Non. Mais c'est 400 000 sur 4 000 000 à peu
près. Le sous-ensemble dont vous parlez constitue 10 % de l'ensemble que
vous évoquez.
M. Gautrin: Ce n'est pas ça que je vous ai dit. Les
paramètres extérieurs sont les mêmes.
M. Johnson: D'accord. Absolument.
M. Gautrin: Et normalement, à cause des paramètres
extérieurs...
M. Johnson: Oui. Mais ça, c'est une discussion. Mais ne
commencez pas à... Ne cherchez pas une relation numérique ou de
comportement du poste de dépenses de notre cotisation à titre
d'employeur pour le RRQ et l'évaluation actuarielle du RREGOP et, donc,
de son effet sur la cotisation de 228 000 000 $ de moins de l'an dernier et de
282 000 000 $ de moins de cette année. Enfin. Hormis le fait...
M. Gautrin: Je vais expliquer.
M. Johnson: ...qu'on touche des gens, dans un cas, d'une
façon, ces gens étant un sous-ensemble d'un plus grand ensemble
et, dans l'autre cas, les gens étant le sous-ensemble pur et
simple...
M. Gautrin: Regardez...
M. Johnson: C'est des mots, là, hein?
M. Gautrin: ...je vais faire un dernier essai d'explication.
Là, à l'heure actuelle, la première information, vous nous
dites: Le Régime de rentes, le RRQ, lui, est dans une situation dans
laquelle il a fallu augmenter les cotisations.
M. Johnson: Oui.
M. Gautrin: Donc, il était dans la situation où il
fallait remettre de l'argent.
M. Johnson: Oui. M. Gautrin: Ça va? M. Johnson:
C'est ça.
M. Gautrin: Alors, ça, c'était une certaine
orientation. En même temps, vous me dites: Le RREGOP, qui suit quand
même les mêmes types de paramètres, lui, était en
situation de surplus. C'est ça que j'ai du mal... Ce n'est pas le
montant ou les rapports...
M. Johnson: Je viens de vous prouver... On vient donc de prouver
mathématiquement qu'il n'y a aucune corrélation.
M. Gautrin: Ce n'est pas vrai. M. Johnson: Bien...
M. Gautrin: On se pose des questions. Ce n'est pas vrai, vous ne
prouvez pas ça du tout. Vous ne prouvez pas ça du tout
mathématiquement, au contraire. Là-dedans, vous posez la...
M. Johnson: Bien, vous dites que vous avez 2 régimes,
enfin, semblables...
M. Gautrin: Et que, donc, je me pose la question par rapport
à l'évaluation de l'un par rapport à l'évaluation
de l'autre.
M. Johnson: Oui, mais je vous ai... Enfin, écoutez,
là. On ne parle même pas de la même population. Donc, les
tables...
M. Gautrin: Ça, j'ai compris qu'on ne parlait pas...
M. Johnson: ...les tables actuarielles dictent pour un ensemble
de 4 000 000 de personnes autre chose que pour un ensemble de 400 000
personnes.
M. Gautrin: Ça, j'ai compris.
M. Johnson: Bon. Et les taux d'indexation qui ont varié en
1982 dans le cas du RREGOP et qui ne varient pas encore au titre du RRQ
sur...
M. Gautrin: Les effets bénéfiques que vous semblez
voir...
M. Johnson: Oui. (20 h 50)
M. Gautrin: ...qui sont les effets bénéfiques que
vous voyez dans le RREGOP, qui sont dus à des facteurs extérieurs
comme...
M. Johnson: Oui, doivent également
bénéficier au RRQ.
M. Gautrin: Doivent avoir les effets bénéfiques
aussi au niveau du RRQ.
M. Johnson: Et alors, on prouve quoi, là?
M. Gautrin: Est-ce que vous êtes d'accord avec
ça?
M. Johnson: Bien oui, mais ça prouve quoi, dire
ça?
M. Gautrin: Alors, la question que je me pose à ce
moment-là, et je la poserai probablement dans le niveau du RRQ à
ce moment-là: S'il y a eu ces effets bénéfiques, comment
se fait-il qu'il faut augmenter les cotisations?
M. Johnson: Mais demandez à quelqu'un d'autre. Des
voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: ii s'agit de savoir à quel moment
l'évaluation actuarielle du rrq a eu lieu, qu'est-ce que c'a
dicté, si les mêmes effets bénéfiques au point de
vue de la capitalisation se sont produits. puis, à tout ce qu'on peut en
conclure, si c'était vrai, en présumant de tout ce que vous avez
dit, c'est qu'au lieu de monter à 2,7 %, ça a été
2,6 %. bravo! voilà! je ne vois pas pourquoi on en conclurait que
ça doit descendre parce que le nôtre a descendu. on peut, si c'est
vrai tout ce que vous dites là, en conclure que probablement que
l'augmentation n'a pas été aussi forte qu'elle l'aurait
été en l'absence d'une révision qui reflétait les
changements bénéfiques que vous décrivez. une fois qu'on a
dit ça, on n'a rien prouvé. on a constaté. il nous manque
des éléments, c'est le moins qu'on puisse dire.
M. Gautrin: II nous manque une variable, c'est sûr. Il faut
regarder le RRQ, il faut regarder le...
M. Johnson: C'est ça. Alors, on peut vous fournir les
directions, à savoir comment vous y rendre, l'adresse postale...
M. Gautrin: Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Parce que ça vous intéresse.
M. Gautrin: Reconnaissez quand même qu'il y a...
M. Johnson: On jurerait que vous avez été
représentant d'un syndicat de professeurs sur un comité de
retraite d'université.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Bien, depuis très longtemps, bien sûr.
J'ai fait tout ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: J'ai fait tout ça, et heureusement.
N'empêche que ce que j'ai dit est correct. En tout cas, je vais laisser
mon ami...
Le Président (M. Camden): En bref, vous nous laissez un
peu sur l'appétit, hein!
M. Léonard: Vous n'avez pas envie de changer de
président du Conseil du trésor?
M. Gautrin: Hein?
M. Léonard: Vous n'avez pas envie de changer de
président du Conseil du trésor?
M. Gautrin: Pas du tout.
M. Léonard: Ha, ha, ha! Je voudrais poser une...
M. Gautrin: ...
M. Johnson: Le député de Labelle a
été peu loquace durant cet échange. Je serais curieux de
savoir ce qu'il en pense.
M. Léonard: J'écoutais la chicane de famille.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Mais ce n'est pas du tout une chicane.
M. Johnson: On n'est même pas parents. Écoutez son
accent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Non, mais ce n'est pas du tout une chicane.
M. Léonard: Pendant que M. Sanschagrin est
là...
M. Johnson: C'est difficile à croire qu'on a
été au même collège, il y a 30 ans.
M. Gautrin: Ça fait un bout de temps qu'on se
connaît.
M. Johnson: II y a 35 ans, je m'excuse. Il y a 35 ans.
M. Léonard: Ce n'est pas compté sur mon temps,
là.
M. Gautrin: 35?
M. Johnson: Eh bien! oui. Ça passe vite.
M. Léonard: Ce n'est pas compté sur mon temps,
ça, là.
Le Président (M. Camden): Non, non, ce n'est pas
comptabilisé.
M. Gautrin: Non, ça, c'est un échange
personnel.
M. Léonard: Oui, oui, oui. Bon. Je suis content qu'on ait
éclairci un peu plus ce qui arrivait au sujet des comptes des
régimes de retraite. C'est plus clair maintenant que ça
l'était dans les livres des crédits. Je comprends qu'on fait
référence à une note qui avait déjà
été publiée dans les États financiers de
1990-1991?
M. Johnson: 1991-1992.
M. Léonard: 1991-1992?
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: O.K. On y reviendra, la note no 6.
Demande de scénarios pour d'éventuelles
modifications au régime de retraite des enseignants
Sur un autre plan, il y a certains enseignants qui semblent inquiets
actuellement de modifications qu'on apporterait, qu'on aurait l'intention
d'apporter à leur régime de pension. En particulier, il semble
qu'on veuille, qu'on voudrait remplacer la norme de 35 années de service
pour avoir droit à '.a pension par celle de l'âge de 65 ans. Je
voudrais savoir si c'est exact. M. Johnson: Non.
M. Léonard: Est-ce qu'il s'agit d'un changement...
M. Johnson: C'est inexact.
M. Léonard: C'est inexact? Est-ce qu'il y a des
changements qui... D'où vient cette rumeur si elle est inexacte? Est-ce
qu'il y en a, des changements, ou pas?
M. Johnson: M. Jacques Roy est secrétaire adjoint aux
politiques de personnel, au Conseil du trésor. Je vous en prie, M.
Roy.
M. Roy (Jacques): Tout ce qu'on a présentement, il n'y a
aucun changement d'envisagé du côté gouvernemental. On
répond à une série de demandes de la CEQ d'évaluer
divers paramètres. Dans les échanges qu'on a avec eux, ça
se limite à ça. Nous, on répond simplement, on fournit de
l'information à la CEQ. Mais, de notre côté...
M. Léonard: Ah! c'est la CEQ qui aurait demandé
ça?
M. Roy: Bien, je ne vous dis pas...
M. Léonard: En d'autres termes, il faudrait qu'ils se
parlent entre eux, là.
M. Johnson: C'étaient des demandes de
scénarios.
M. Roy: Us demandent des scénarios. Je ne vous dis pas que
celui-là est dedans.
M. Léonard: O.K.
M. Roy: Mais, je veux dire, ils ont une série de demandes
qu'ils nous ont adressées, de regarder: Qu'arriverait-il au coût
du régime si...
M. Johnson: Si, si, si.
M. Roy: ...telle, telle hypothèse arrivait? Mais nous, de
notre côté, on n'a pas de... aucune orientation de cette
nature-là.
M. Léonard: O.K. Ça va.
M. Roy: D'ailleurs, le régime des enseignants est
fermé, aussi, comme vous le savez. C'est un régime sur lequel on
est au seuil du coût. On ne touche plus, on ne discute plus en termes de
partage ou quoi que ce soit depuis le printemps dernier, la ronde de
négociations au printemps 1992.
M. Léonard: Vous ne touchez plus à... M. Roy: C'est
un régime fermé...
M. Johnson: C'est un régime fermé, il n'y plus
personne qui entre dans le RRE.
M. Léonard: Ah oui! O.K.
M. Roy: Deuxièmement, le taux de cotisation est
fixé. Il est déterminé d'ici la fin du régime,
fermé aussi dans ce sens-là.
M. Léonard: O.K. Et sur les années ou la date de
prise de début de la retraite, il n'y a pas de...
M. Johnson: II n'y a pas de discussion.
M. Léonard: C'est des scénarios, strictement, que
vous analysez.
M. Johnson: II n'y a pas d'autres... M. Léonard: II
n'y a pas d'autre chose.
M. Johnson: Ça n'a pas été touché, ce
n'est pas en comité de travail, en négociations ou quoi que ce
soit. On n'a pas d'orientation, on n'a pas de proposition à faire de ce
côté-là, nous non plus. On ne cherche pas à modifier
ces termes-là par les temps qui courent.
M. Léonard: En ce qui concerne, justement, les
régimes de pension, j'avais cru comprendre, avant il y a un an et demi,
qu'on arrivait souvent avec des modifications législatives à la
toute dernière minute. Est-ce que ça va être encore la
coutume pour les années qui viennent ou les périodes qui
viennent, ou si ça va être présenté dans un temps
raisonnable? Parce que le président du Conseil du trésor
s'était engagé à présenter des choses en temps
suffisant pour la bonne compréhension des parlementaires.
M. Johnson: L'automne dernier, ça a été
fait. Et pour l'exercice semestriel auquel on sera conviés, ce sera fait
dans les délais requis, évidemment, pour adoption avant
l'ajournement de juin. Donc, dépôt avant le 15...
M. Léonard: Avant le 15 mai? M. Johnson: Avant le
15 mai.
M. Léonard: Au plus tard le 15 mai. O.K. Ça va.
M. Johnson: C'est ça. Sauf pépins, toujours. Mais
c'est bien ce qu'on fait maintenant.
M. Léonard: Alors, je voudrais...
M. Johnson: Merci, Jacques.
M. Léonard: Ça va, merci. Je voudrais poser
quelques questions au sujet de l'Office des ressources humaines.
M. Johnson: Et M. Beausoleil se joint à nous.
Réactions aux recommandations du
Vérificateur général sur l'Office
des ressources humaines
M. Léonard: Merci, et bienvenue aussi, de façon
plus précise, en ce qui le concerne. Bon. Vous avez le rapport du
Vérificateur général qui a étudié la gestion
des ressources humaines sous certains de ses aspects. C'est la première
partie de son rapport; il nous a promis la deuxième partie pour l'an
prochain. J'aurais le goût, d'abord, de vous demander une question de
type général.
Comment réagissez-vous à ce rapport ou quelles sont les
mesures que vous entendez prendre pour apporter les correctifs
nécessaires? Parce qu'à mon sens il y en a à apporter. En
tout cas, quelle est votre réaction générale, à
tout le moins, à ce rapport?
M. Beausoleil: M. le Président, le rapport du
Vérificateur général a traité d'un ensemble
d'éléments particulièrement reliés à la
dotation en personnel, au système d'information et de gestion et aussi
à la planification de la main-d'oeuvre, entre autres dossiers qu'il a
traités dans sa première partie du projet qu'il est convenu
d'appeler le projet Géranihum. Or, l'Office des ressources humaines,
dans ce cadre-là, n'a pas nécessairement attendu le
dépôt du rapport du Vérificateur général,
puisque quelques-uns des éléments qui ont été
évoqués dans ce rapport avaient déjà
été évoqués dans le rapport de la commission
parlementaire du budget et de l'administration qui avait siégé
à l'automne 1990, vous vous rappelez bien, et qui avait
déjà fait état de certaines de ses préoccupations
à l'époque.
Or, en ce qui a trait au développement des ressources humaines,
à ce moment-là, l'Office s'est mis à la tâche pour
apporter les correctifs qui, déjà, faisaient l'objet d'une
préoccupation de la commission et qui ont fait aussi l'objet de
préoccupations du Vérificateur général, puisque son
rapport, il ne faut pas l'oublier, portait sur les activités jusqu'au 31
mars 1992. Donc, il y avait peut-être un an, un an et demi de
décalage entre les 2. (21 heures)
Or, à cet égard-là, l'Office a
déposé, entre autres au niveau de la planification des ressources
humaines, un rapport de recherches, au mois de septembre 1992, auprès de
l'ensemble des ministères et organismes, un rapport de recherches
portant sur un outil de planification stratégique en ressources
humaines, de telle sorte que les ministères puissent dorénavant
posséder des éléments qui leur permettent maintenant de
mieux articuler et de mieux évaluer les besoins réels de
main-
d'oeuvre, dans les ministères et organismes, et de telle sorte
que ces besoins-là puissent aussi être conformes aux orientations
gouvernementales en matière de capacité des ministères de
gérer l'ensemble des activités, entre autres de s'inscrire dans
la volonté gouvernementale de rationaliser les effectifs, ce qui va
devoir être fait d'ici les prochaines années. Donc, c'est
déjà un outil.
Au moment où nous nous parlons, il y a environ une dizaine de
ministères qui ont demandé à l'ORH d'utiliser ces outils
et c'est à l'état d'expérimentation dans une dizaine de
ministères, et il y en a une vingtaine d'autres qui nous ont
demandé de l'information. Or, dans ce cadre, nous avons
déjà posé des actions et nous jouons le rôle-conseil
support qu'est appelé à jouer l'Office des ressources humaines
à cet égard.
En matière de gestion de l'information de gestion, entre autres
en ressources humaines, il y avait effectivement des lacunes à cet
égard et, depuis environ 3 ans, nous avons créé un
comité de sous-ministres adjoints en accord avec les spécialistes
du système de gestion du système d'information à l'Office
des ressouces humaines, de telle sorte que nous puissions déterminer des
troncs communs d'information susceptibles de permettre un meilleur suivi de
gestion des activités en ressources humaines, de telle sorte que, dans
un avenir prévisible, on pourra mettre en place des systèmes
beaucoup plus sophistiqués d'information de gestion qui vont aider,
aussi, à la planification de la main-d'oeuvre. Et, aussi, les
recommandations, entre autres, sur certaines pratiques qui existaient à
l'Office en matière de détention de comptes en fidéicommis
pour des types d'activités de développement qui, au dire du
Vérificateur général, semblaient aller à rencontre
de la Loi sur l'administration financière. Au moment où celui-ci
nous a fait cette observation, nous avons tout simplement fermé ces
comptes-là. Nous avons envoyé cet argent au fonds
consolidé et nous avons trouvé d'autres formules pour financer
des activités de type interministériel. En fait, l'objectif de
ces comptes-là, c'était, lorsque l'ORH organisait des
activités de développement ou de recyclage auprès de
l'ensemble des ministères et organismes, si, par exemple, on faisait une
activité qui coûtait 25 $ par personne, bien, on demandait aux
gens de faire un chèque à l'Office pour cette activité.
Or, le Vérificateur a estimé que ça allait à
rencontre des règles habituelles d'administration financière.
Donc, on trouve actuellement d'autres moyens pour pouvoir financer l'ensemble
de ces activités-là.
Par rapport aussi à la préoccupation du
Vérificateur général quant à la gestion des
fameuses banques d'occasionnels du gouvernement, je pense que M. le ministre
vous a fait part, au début de cette rencontre, des mesures qui sont
actuellement prises, et nous travaillons de concert avec le Secrétariat
du Conseil du trésor pour présenter incessamment un projet dont
l'objectif va être à la fois de rationaliser l'ensemble de ces
activités en un seul et même endroit et, par le biais du
développement d'un système intégré d'information de
gestion, les ministères pourront avoir directement accès à
un seul et unique système central. Actuellement, il y a une soixantaine
de banques d'occasionnels qui existent dans les ministères, donc, une
soixantaine de personnes qui gèrent ce système-là, alors
qu'à la limite on pourra peut-être sauver 50 postes par
année pour pouvoir gérer ce système. Donc, il y a des
économies d'échelle. C'était un peu le reproche que
faisait le Vérificateur général dans une optique
d'efficience de nos systèmes de gestion des banques d'occasionnels.
Alors voici, M. le Président, en résumé, quelques
éléments d'information par rapport aux commentaires qu'avait
faits à l'Office le Vérificateur général.
Système de recrutement et de sélection
du personnel occasionnel
M. Léonard: Je vous remercie beaucoup.
Je reviens donc à ces banques d'occasionnels. En
réalité, il y avait une banque centrale, puis elle a
été démantibulée. Là, on revient en
arrière, en quelque sorte.
M. Beausoleil: On revient en 1986.
M. Léonard: Ce n'était pas une recommandation de
l'Office des ressources humaines, en 1986, de faire éclater la banque
centrale.
M. Johnson: Bien, c'était une décision... M.
Léonard: C'était une décision politique.
M. Beausoleil: ...gouvernementale, une décision du Conseil
du trésor, à l'époque, de mettre sur pied un
système qui, peut-être, pouvait rapprocher des ministères
en région, je dirais, les différentes demandes qui allaient dans
le sens, également, d'une tentative de responsabiliser chaque
ministère, c'est-à-dire lui faire gérer lui-même sa
banque d'occasionnels. Mais, à l'usage, on a pu saisir que ce
n'était pas idéal. Certains des objectifs avaient
été rencontrés, ça a créé des
lourdeurs réelles, là. C'est à l'usage qu'on voit
ça, évidemment.
M. Léonard: Bon, O.K. Vous admettez que ce n'était
pas la trouvaille du siècle. C'est ça, là.
M. Johnson: Bien, on ne prétend pas toujours les avoir,
là. Évidemment, les choses changent aussi, ça permet
d'évaluer.
M. Léonard: Dans le rapport du Vérificateur, aux
coûts d'opération, à la page 35, vous ne l'avez
peut-être pas devant vous, mais il dit ceci: Notre rapport annuel du 31
mars 1989 a fait état du manque de coordination dans le
développement de systèmes propres au recrutement, et de
sélection d'employés occasionnels. Il dit, un peu plus loin, dans
le paragraphe suivant, que la situation n'a pas bougé d'un iota depuis.
Ce que vous nous dites, ce soir, c'est que c'est changé maintenant.
C'est ça?
M. Beausoleil: C'est-à-dire que ce que je vous dis ce soir
c'est que, en collaboration avec le Secrétariat du Conseil du
trésor, l'ORH va proposer, dans les prochaines semaines, un
système qui va tenir compte à la fois des observations, mais qui
va en fait s'inscrire comme le soulignait le ministre tantôt
dans une volonté de centraliser l'ensemble des dossiers de chaque
personne dans un système central pour éviter que le citoyen qui
voulait, depuis 1986, avoir accès à la possibilité d'avoir
un travail d'occasionnel se voyait contraint d'envoyer son c.v. à 40 ou
60 banques distinctes pour avoir la chance de voir peut-être, un jour,
son nom sortir dans une liste de personnel occasionnel.
Or, ce que nous proposons, c'est une recentralisation du système,
si vous voulez, mais en permettant à chacun des ministères, via
soit un terminal dans chacun de leur endroit, d'avoir accès au dossier
de la personne au lieu d'avoir 40 banques différentes réparties
sur divers supports informatiques qui pouvaient être, dans certains cas,
des micro-ordinateurs dans un, des miniordinateurs dans l'autre et des
ordinateurs centraux pour d'autres types de systèmes. Donc, c'est dans
cette optique-là que nous...
M. Léonard: Ce dont vous nous parlez, là, ça
va être en place quand?
M. Beausoleil: Au plus tard l'an prochain; le plus tôt
possible. En fait, on travaille actuellement sur tous les paramètres de
l'analyse fonctionnelle administrative du système, tout en travaillant
parallèlement avec les gens du Conseil du trésor sur la
mécanique des concours qui seront tenus sous cette nouvelle
égide. Il ne faut pas oublier qu'en changeant le système on va
modifier aussi l'approche relative à la dotation. Donc, nous sommes en
consultation avec nos partenaires, la Commission de la fonction publique
et...
M. Léonard: Mais, compte tenu des orientations on
ne sait pas si elles vont être suivies d'effets de
réduction du personnel de 12 % dans le personnel disons ordinaire et de
20 % chez les cadres, est-ce que vous escomptez qu'il va y avoir un gros volume
dans ces banques-là?
M. Johnson: Moi, je dirais, à cet égard-là,
qu'on envoie le signal là qu'il n'y a pas d'expansion de l'emploi dans
le secteur public, dans la fonction publique évidemment, depuis quelque
temps. Il n'en reste pas moins qu'il y a des postes pour lesquels on devra
recruter, à un moment donné. Il y a des gens qui, compte tenu de
leur fonction, s'ils nous quittent, doivent être remplacés par des
gens qui ont cette capacité-là et ce n'est pas... Il y a des
postes d'emploi... Il faut aller en recrutement à l'occasion. Il n'y a
peut-être pas assez de... le bassin n'est pas assez gros à
l'interne de toute façon, il y a des postes, on peut dire, en
informatique ou dans d'autres postes, titres d'emploi, où il y a
pénurie, là.
M. Léonard: En gros, est-ce que...
M. Johnson: II y a pénurie d'excellent personnel de
soutien, de secrétaires, etc. Alors, il faut toujours aller en
recrutement.
M. Léonard: Bien, je comprends que, même si on a une
politique de réduction du personnel de la fonction publique...
M. Johnson: II y a des besoins.
M. Léonard: ...il reste quand même qu'il y aura des
personnes qu'il faudra engager, des postes qu'il faudra combler. Ma question
porte sur le volume.
Fluctuations de volume d'activités
nécessitant le recours au personnel occasionnel
Est-ce que vous escomptez qu'il y aura une réduction je ne
sais pas si vous pouvez mettre un chiffre dessus de 50 % ou de 25 %, ou
de 75 % ou n'importe quoi? est-ce qu'il y a une réduction substantielle
des activités prévues en ce qui concerne le personnel
occasionnel?
M. Johnson: Écoutez, on cherche quelle sera l'ampleur du
fichier éventuel. Dans le fond, c'est de ça dont le
député parle par opposition à l'ensemble des fichiers
existant parce que, théoriquement, comme le Vérificateur
général le soulevait, quelqu'un qui voulait vraiment être
sûr d'être considéré par tout le monde devait envoyer
79 ou 80 curriculum vitae, à près de 80 entités
différentes. Alors, c'est un peu beaucoup. Là, ça sera une
inscription centrale. (21 h 10)
Quel était le degré de chevauchement, de duplication des
demandes d'emploi à travers le système...
M. Léonard: Bon, bien, je pense que...
M. Johnson: ...il faudrait faire relever... Ça ne vaut
même pas la peine, je pense bien, de dépenser pour le savoir,
là.
M. Léonard: Non, je comprends...
M. Johnson: Ça va être dans les milliers, comme
d'habitude. Évidemment, le gouvernement demeure un gros employeur, et
les conditions de travail générales qui sont offertes...
M. Léonard: Bien, si...
M. Johnson: ...sont attrayantes, et c'est une porte
d'entrée que le fichier des occasionnels, pour des gens, de
démontrer leur savoir-faire, et d'espérer, donc, pouvoir aspirer
à un poste permanent un jour.
M. Léonard: Bien, si on se réfère à
l'expérience
des étudiants qui sortaient des universités, chacun
envoyait son curriculum à...
M. Johnson: Oui, oui.
M. Léonard: ...60 places différentes. Donc, c'est
sûr qu'il y a du chevauchement. Il y avait un chevauchement...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: ...considérable là.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: C'est un peu comme entre le
fédéral et le Québec.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: II est obsédé. Oui, oui.
M. Gautrin: ...
M. Johnson: Là, vous avez réveillé le
député de Verdun, M. le député de Labelle.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Tant pis pour vous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Moi, je veux revenir, mais... Est-ce que tu
veux poser des questions à l'Office des ressources humaines? Parce que
je vais revenir sur un autre sujet, après.
M. Gautrin: Oui, moi, j'aurais une ou deux petites questions.
M. Léonard: Bon. O.K. là-dessus.
Après ça, je viendrai...
M. Gautrin: Simplement de l'information pour moi.
J'ai vu, et avec plaisir, que vous avez fait, et vous nous avez
donné copie, d'ailleurs, du questionnaire que vous avez fait
auprès des gens sur l'amélioration de la qualité des
services gouvernementaux. Alors, j'ai vu, aussi, que vous nous avez dit que le
résultat n'était pas encore obtenable, parce que vous en faites
la compilation actuelle. Est-ce qu'il serait possible de nous en envoyer copie
lorsque vous aurez...
Personnellement, je suis très intéressé d'obtenir
l'analyse et le résultat de ce questionnaire que vous avez fait,
ça m'intéresse énormément. J'ai trouvé qu'il
était bien fait, et...
M. Beausoleil: M. le Président, ce sera fait.
M. Gautrin: Merci. O.K.
Alors, j'avais une autre question, mais alors, tout à fait
mineure: J'ai trouvé bizarre que, dans les contrats je voulais
revenir après les contrats 9900 $ pour correction d'examens
écrits, j'ai trouvé ça extrêmement
élevé. Est-ce que c'est l'habitude?
M. Beausoleil: C'est l'habitude, ce sont des...
M. Gautrin: Ça fait combien de copies à
corriger?
M. Beausoleil: Bien, dans certains concours, ça peut
varier entre 3000, 5000, 10 000, et, à l'occasion, 35 000 examens.
M. Gautrin: Ah, bon!
M. Beausoleil: Donc, il est normal...
M. Gautrin: Et vous ne les corrigez pas de manière
informatique?
M. Beausoleil: Bien, on les corrige à la fois de
manière informatique, mais tout dépendant du type d'examen que
nous corrigeons: il y a l'examen avec questions, l'examen d'autres types, donc,
tout dépendant des types, et nous confions à l'extérieur,
compte tenu de l'approche d'impartition, alors, nous confions à
l'extérieur certains contrats, pour la correction de nos examens.
M. Gautrin: Non, 35 000, je comprends. Étant professeur,
moi, je me disais quand même que c'était un peu cher pour corriger
un examen, mais enfin, si c'est 35 000, c'est un peu plus
compréhensible.
Alors, j'ai terminé sur l'Office des ressources humaines.
Mesures transitoires pour les personnes dont l'offre
de service est déjà en banque
Le Président (M. Camden): Si vous me permettez, concernant
le fichier des occasionnels, comment allez-vous tenir compte... Est-ce que,
d'abord, vous allez tenir compte d'un des éléments importants
qu'on retrouvait dans le C.T. 161000, dans lequel on disait: C'est la date de
dépôt de l'offre de service qui prévaut? Bien sûr, on
a lu dans le rapport du Vérificateur que, parfois, on a contourné
cette règle, mais il n'en demeure pas moins que, dans l'esprit des gens,
ça assurait à un nombre important de gens certaines garanties, en
tout cas, c'est ce qu'ils croyaient, contrairement au système
précédent, où c'étaient les centres
Travail-Québec qui puisaient dans leur banque, au bon gré des
individus. Là aussi il y a eu, comme on dit, entre guillemets, des
tripots; ça a été tripoté à certaines
occasions. Il y a des gens qui se sont retrouvés à
l'extérieur de la banque, ils se sont retrouvés face à une
offre de service. On se rappellera fort bien, il y a aussi des exemples qui
ont
été connus et qui ont fait l'objet de la période
des questions, ici, à l'Assemblée.
M. Beausoleil: Dans les nouveaux paramètres que nous
envisageons actuellement, il est fort probable que cet
élément-là disparaisse. Ce que nous envisageons de
proposer, c'est plutôt un concept à l'effet de s'associer à
ce qui existe présentement pour les emplois réguliers,
c'est-à-dire que l'employé dit occasionnel devra passer un examen
d'entrée avec des seuils minimums au niveau de la qualification, de
telle sorte que ces gens-là pourront, à ce moment-là,
être déjà qualifiés au départ. Et là,
selon des éléments qui s'assimilent à ceux que nous
connaissons aujourd'hui, à l'effet que les gens se classent dans des
niveaux de compétence, au niveau de l'examen d'entrée, avec des
seuils minima, à ce moment-là les ministères choisiront
hypothétiquement dans cette banque-là.
Vous savez qu'il y avait des reproches qui avaient été
faits par le Vérificateur général sur l'entrée des
c.v. dans les banques ministérielles d'occasionnels. Donc, nous
envisageons actuellement d'obvier à cette difficulté-là en
trouvant un paramètre d'équité basé sur une preuve
beaucoup plus universelle des individus qui vont se qualifier. Donc, on
l'éliminerait, compte tenu des observations qui ont été
faites par le Vérificateur général.
Le Président (M. Camden): Et comment croyez-vous
harmoniser d'une part ces principes d'équité à
l'égard de gens qui ont déposé déjà dans le
passé leur offre de service dans un cadre bien précis alors qu'en
cours de route on change les règles?
M. Beausoleil: II y aura des mesures reliées à des
programmes d'information qui informeront les gens dont les noms sont
déjà dans des banques, à l'effet qu'à compter de
telle date, de tel mois, nous prévoyons un nouveau régime pour
l'engagement du personnel occasionnel en leur expliquant les nouveaux
paramètres, les nouvelles règles du jeu et ce qui sera
appliqué dans les mois qui viendront.
Le Président (M. Camden): Pour bien me faire comprendre
là, quelqu'un qui était inscrit en 1982, par exemple, en
août 1982, dans un centre Travail-Québec pour travailler au
ministère des Transports comme ouvrier de voirie, lorsque le
système a été modifié au début de 1986, on a
tenu compte, au 16 juin 1986, de sa date d'offre de service au centre
Travail-Québec. Lui, il vient de connaître une double modification
et il va passer à une triple modification d'opération du
système. Alors, comment allez-vous harmoniser ça, comment
allez-vous expliquer ça aux gens, et comment vont-ils accepter
ça?
M. Beausoleil: Écoutez, vous apportez des
éléments assez particuliers.
M. Johnson: J'ai hâte de voir votre réponse.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Beausoleil: Oui.
Le Président (M. Camden): C'est le particulier qui
constitue la réalité...
M. Johnson: Ça fait 11 ans qu'il est inscrit. Ça
commence à faire un petit bout de temps. Ce qu'on essaie de faire...
Le Président (M. Camden): Ses espoirs, il les nourrit
d'autant qu'il considère qu'il se rapproche évidemment du fil
d'arrivée.
M. Johnson: Évidemment. M. le Président, je dirais
que l'objectif, c'est celui d'offrir de façon équitable, à
des gens qui peuvent remplir les emplois dans la fonction publique, une chance
d'avoir accès à ces emplois-là. C'est une porte
d'entrée si on veut renouveler la fonction publique avec le temps, si on
veut créer une relève, si on veut, de toute façon, juste
au point de vue mécanique et de gestion, avoir accès à des
gens qui sont capables de faire le travail lorsqu'il y a des surcroîts de
travail. C'est à ça que les occasionnels et les saisonniers
servent.
Il y aura, au cours de la consultation, le respect le plus complet
possible de ces objectifs-là. C'est ça que j'ai demandé
à mes gens, de bien s'assurer que l'équité, la
transparence, l'efficacité du système, donc son coût, son
poids, le fardeau que ça représente financièrement au
point de vue gestion, que tout ça soit pris en compte pour être
des employeurs modèles au titre du recrutement, des employeurs
équitables, des employeurs exemplaires.
Le Président (M. Camden): J'en conviens. En tout cas,
j'arrête là-dessus. J'espère qu'éventuellement et je
souhaite que vous aurez peut-être une réponse à mon
questionnement.
M. Johnson: Pour un cas précis comme celui-là,
oui.
Le Président (M. Camden): Sans doute en trou-verez-vous
une. C'est un cas parmi tant d'autres.
M. Johnson: Oui, d'accord.
Le Président (M. Camden): II y en a une
multiplicité, mais...
M. Johnson: Oui, il doit y en avoir d'autres comme ça.
Vous avez raison.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie.
M. Léonard: Merci. M. le Président, je voudrais
revenir un peu à M. Beausoleil. Vous êtes à l'Office des
ressources humaines depuis un certain temps?
M. Beausoleil: Depuis le mois de mai 1992, M. le
Président.
M. Léonard: Depuis 1992?
M. Beausoleil: Oui, depuis un an.
M. Léonard: Bon. Alors, le rapport du Vérificateur
général ne s'adressait pas tellement à vous,
c'était avant. J'ai bien remarqué que, dans vos réponses,
il y avait beaucoup de choses au futur. Vous êtes en train de brasser la
cage et de remettre de l'ordre là-dedans, si je comprends, au moins
d'aider le ministre, parce qu'il n'avait pas l'air d'avoir vu ce qui se passait
avant que vous soyez là et avant que le Vérificateur y aille.
Replacement des personnes mises en
disponibilité par suite de réduction du personnel
Moi, j'ai une question à vous poser en ce qui concerne le
replacement des gens qui vont être mis en disponibilité par suite
de réduction du personnel, autant cadre qu'autre personnel. Comment
prévoyez-vous administrer cette question, administrer toute cette
opération? Parce qu'il reste quand même qu'il va y avoir beaucoup
de personnels qui vont être en cause. Il y en a qui vont prendre des
retraites, il y en a qui, peut-être, vont aller ici et là. Est-ce
que vous avez des idées, à ce stade-ci, ou des orientations par
rapport à cette opération?
M. Beausoleil: M. le Président, non seulement nous avons
des orientations, mais nous avons aussi des actions qui vont être mises
en oeuvre dès lundi prochain, le 26 avril 1993, suite à la
décision du Conseil du trésor du 30 mars dernier. (21 h 20)
C'est une décision relative à la gestion des personnels en
disponibilité. Compte tenu des travaux préparatoires à ces
décisions-là que nous avons faits de concert avec le
Secrétariat du Conseil du trésor, nous avons convenu, en ce qui a
trait au personnel professionnel, techniciens, de bureau et assimilés,
qu'à partir du moment où les ministères les mettent en
disponibilité et leur envoient, en vertu des conventions collectives de
travail, un avis préalable qui, dans certains cas, est de 30 jours et,
dans d'autres cas, de 60 jours...
Pour fins de mise en disponibilité actuellement, c'est un avis de
60 jours au cours duquel l'ORH, en collaboration avec le ministère qui
met la personne en disponibilité, va tenter de trouver, à
l'intérieur des ministères et organismes, une fonction qui
correspond au profil de la personne qui est mise en disponibilité. Et,
en bout de piste, ces personnes-là auront la priorité d'emploi
dans les autres ministères et organismes sur les personnes qui assument
ces mêmes emplois, mais qui n'ont pas encore atteint le statut de
permanents, c'est-à-dire les gens qui ont été
engagés au gouvernement durant les 2 années qui
précèdent la situation actuelle.
Donc, dans le but de réduire les effectifs, les personnes en
disponibilité remplaceront, dans un premier temps, ce qu'on appelle les
«réguliers temporaires» et, dans un deuxième temps,
si nous ne leur trouvons pas d'emploi, bien, elles pourront aussi remplacer le
personnel occasionnel qui est engagé dans les ministères et
organismes.
C'est la formule que nous allons mettre en oeuvre à compter de la
semaine prochaine au sein de l'Office des ressources humaines.
Ces gens-là, après 60 jours, seront convoquées dans
un centre de transition de carrière pour qu'on puisse, selon les
particularités de chacun, soit leur offrir des cours de recyclage, de
formation, de développement, de sorte à, dans un laps de temps
suffisamment court, des périodes qui peuvent aller de 1 à 3, 4 ou
5 mois, les rendre aptes à assumer des responsabilités ou aptes
à assumer des postes pour lesquels ils n'avaient peut-être pas
toute la formation de base, mais, avec des cours de recyclage, ils pourront
à ce moment-là devenir, si vous voulez, opérationnels.
Donc, actuellement, l'ORH a mis sur pied des équipes de travail
pour accueillir ces gens-là, pour les accompagner dans leurs
démarches. Pour des personnes qui sont au gouvernement depuis 15, 20,
25, 30, 32 ans et qui n'ont pas encore atteint l'âge de la retraite,
bien, je pense qu'il est important pour nous d'avoir, avec les
ministères, une approche personnalisée vis-à-vis de
chacune des personnes, de telle sorte que ces personnes-là puissent
assumer, avec le moins de contrecoups possible, cette transition de
carrière.
Si vous me le permettez, j'arrive à la catégorie des
cadres, incluant les cadres supérieurs, les cadres intermédiaires
et les cadres juridiques. C'est un programme existant qui est maintenu, qu'on
appelle le programme de transition de carrière et, à la
différence des autres personnes, ces gens-là, au terme des 60
jours, au lieu d'être transférés ou mutés au centre
de transition de l'Office des ressources humaines, demeureront dans leur
ministère et assumeront des responsabilités qui, actuellement,
sont déjà assumées par d'autres types de personnes tant et
aussi longtemps que nous n'aurons pas fait des démarches
d'accompagnement au même titre que les autres personnes, soit pour les
muter dans d'autres ministères lorsque d'autres fonctions s'ouvriront,
soit pour leur donner, à eux aussi, des cours de développement ou
de recyclage, de telle sorte qu'ils puissent devenir opérationnels dans
le laps de temps le plus court possible.
Taux d'attrition du personnel permanent
M. Léonard: Quel est le taux d'attrition du personnel
permanent à l'heure actuelle?
M. Beausoleil: M. le Président, le taux d'attrition
actuellement est de 3 %. Bon an, mal an, c'est une moyenne qu'on observe durant
les 5 dernières années. Donc, sur environ 55 000 personnes
régulières, on a environ, bon an, mal an, à peu
près, 1700, 1800 per-
sonnes qui soit, en grande majorité, s'en vont à leur
retraite, mais il y en a aussi qui quittent volontairement le gouvernement,
d'autres qui décèdent, etc. Alors, déjà là,
il y a ce bassin-là de postes qui seront comblés par le personnel
qui est mis en disponibilité.
M. Léonard: c'est parce que 1 % là, 12 %... dans le
cas des cadres, c'est plus. disons le cas des cadres pour insister davantage.
dans le cas des cadres, c'est 7 % par année. votre taux d'attrition est
de 3 %. les 4 % vont où?
M. Beausoleil: oui, votre question là, c'est que les 7 %,
ça s'adresse uniquement à 5000 cadres supérieurs et
intermédiaires. donc, ça veut dire que c'est 7 % de 5000, donc
c'est uniquement 350 postes qui se verront couper, si on me permet l'expression
pour ces gens-là, et 2 % par année pendant les 5 prochaines
années ou mettez-le à 4 %. si on le met à 4 %, il reste un
différentiel, effectivement, de 1 %, mais la masse des cadres se situe
uniquement à 350 postes. or, bon an, mal an, il y avait une promotion
d'environ 110 à 115 cadres supérieurs nouveaux dans les
ministères et organismes. or, déjà, il y aura ce
phénomène-là qui est dû en grande partie à
l'attrition. donc, sur les 350, si on réduit de 100, on est rendu
à 220 et il y aura nécessairement des requêtes
auprès de certains cadres pour recevoir, au terme d'une démarche
personnalisée qui se fera avec eux autres, un reclassement au niveau des
professionnels de la fonction publique puisque la plupart, 95 % de ces
cadres-là sont tous d'anciens professionnels qui originaient des divers
corps d'emploi de la fonction publique québécoise.
M. Léonard: Donc, ils vont redevenir professionnels. O.K.
Un certain nombre d'entre eux.
M. Beausoleil: Pas nécessairement. Tout va dépendre
de l'évaluation qui sera faite.
M. Léonard: Bon. Disons que c'est une des voies.
M. Beausoleil: C'est une des voies, effectivement, M. le
Président.
M. Léonard: C'est une des voies.
M. Johnson: M. le Président, j'ajouterais à ce
sujet-là, évidemment, que c'est un nouvel élément
de gestion, de préoccupation. C'est de la façon que M. Beausoleil
l'a décrit que ça va se dérouler. Il y a un suivi
hebdomadaire qui sera fait par le Conseil du trésor hebdomadaire
pendant quelques mois et on va réaligner, le cas
échéant, au bout de 3 ou 4 mois, ce programme de
réassignation, si on veut, des gens mis en disponibilité, pour
être sûr qu'on a la façon la plus efficace et la plus
productive de faire ça.
M. Léonard: Maintenant, j'ai quelques questions au sujet
de la Commission de la fonction publique. Peut-être que l'Office des
ressources humaines peut être impliqué, mais disons que...
M. Johnson: Alors, M. Jean-Noël Poulin se joint à
nous.
M. Léonard: Que je salue, l'ayant connu à
l'époque, alors qu'il était sous-ministre. (21 h 30)
J'ai lu en grande partie le rapport de la Commission de la fonction
publique. Je pense qu'il va dans le même sens que le rapport du
Vérificateur général. Je ne sais pas lequel a
été écrit avant l'autre ou si c'a été
écrit simultanément, parce que les 2 portent sur l'année
1991-1992. Donc, ils ont été sensiblement écrits en
même temps.
Présidence de la Commission de la fonction
publique et nombre de commissaires
Avant d'aborder cet aspect des choses, je veux revenir sur un
élément que j'ai souligné dans les notes
préliminaires, que la Commission de la fonction publique n'a pas de
président à l'heure actuelle. M. Jean-Noël Poulin est
président prolongé, je ne sais pas comment on peut dire, et que,
surtout, il y a des membres de la Commission qui sont des membres
suppléants et qui ne sont pas des membres à plein temps. Donc,
qui exercent leurs fonctions de façon épisodique en quelque
sorte, qui font d'autres choses et qui le font, dirait-on, à temps
perdu. Je suppose qu'il y a un certain nombre de cas en suspens devant la
Commission ou, en tout cas, qu'il y a du travail qui devrait être fait
qui n'est pas abattu.
Est-ce que cela vous gêne? Est-ce que vous pouvez nous parler de
cette situation à l'heure actuelle?
M. Poulin (Jean-Noël): M. le Président, d'abord, je
pense qu'il y a un président de la Commission de la fonction
publique.
M. Léonard: Très bien. Oui, oui. O.K.
M. Poulin (Jean-Noël): La loi prévoyant que, tant que
je ne suis pas remplacé, je suis en fonction, même si mon mandat
de 5 ans s'est terminé à la fin de septembre dernier. J'ai cru
comprendre, d'ailleurs, qu'il y avait certaines hypothèses de
nominations éventuelles qui seront faites, j'imagine.
Nous sommes actuellement 3 membres, président compris, à
la Commission de la fonction publique. La loi prévoit un minimum de 3
membres, un maximum de 5 membres. Donc, nous sommes le minimum requis
actuellement.
M. Léonard: Trois membres permanents ou
suppléants?
M. Poulin (Jean-Noël): Permanents.
M. Léonard: Trois membres permanents. O.K. Comprenant le
président.
M. Poulin (Jean-Noël): Compte tenu du fait qu'on n'a pas,
semble-t-il, réussi à remplacer une commissaire qui est partie il
y a à peu près un an et demi, Mme Barcelo, comme nous l'avons
demandé, nous avons finalement, pour essayer de nous acquitter de nos
responsabilités, suggéré au gouvernement la constitution,
par l'Assemblée nationale, d'une liste de commissaires
suppléants, liste de commissaires suppléants qui permet à
la Commission de choisir une de ces personnes-là pour un mandat bien
défini. Autrement dit, ces commissaires suppléants sont
commissaires pour un cas particulier, suite à un mandat donné par
la Commission. Ils ne sont pas des membres réguliers ou permanents de la
Commission de la fonction publique. Ils ne siègent pas en commission. Ce
sont des membres qui, pour une cause, représentent la Commission, sont
de la Commission, mais seulement pour cette cause-là. Il y a à
peu près bientôt un an, l'Assemblée nationale a
constitué une liste de commissaires suppléants qui comportait 4
noms. La Commission a confié 2 cas à deux de ces commissaires
suppléants.
Les commissaires actuels, et principalement mes 2 collaborateurs, ont
réussi, avec beaucoup de travail, je crois, à maintenir la
production de la Commission comme elle se faisait dans le passé. Je
continue de demander qu'un quatrième membre soit nommé le plus
tôt possible parce que la Commission va s'essouffler. Mais, actuellement,
nous avons réussi à ne pas accumuler de retard ou de délai
à cause d'une absence de commissaire.
M. Léonard: Disons que, là-dessus, nous avons vu
dans les journaux, tout récemment, le cas d'un M. Gilbert dont le cas
est devant la Commission depuis longtemps et puis il n'y a pas de solution ou
on ne sait au juste... En tout cas, il y a eu des délais
considérables dans cette affaire.
Comment pouvez-vous dire que vous avez fait tout votre travail si ce
cas-là, par exemple, n'a pas réussi à aboutir?
M. Poulin (Jean-Noël): C'est un bon exemple. Je dois vous
dire, M. le Président, que, dans le cas Gilbert, les 3 membres
permanents de la Commission ne pouvaient pas entendre ce cas-là. Chacun
de nous, dans des circonstances différentes, l'avait
côtoyé, et nous avions été avisés que, si
j'avais confié à l'un de nous les permanents cette
cause, il y aurait eu une demande de récusation. Donc, j'attendais la
nomination d'un autre commissaire, et c'est en partie pourquoi j'ai
demandé qu'il y ait constitution d'une liste de suppléants. Et
c'est à un suppléant que j'ai confié, que la Commission a
confié cette cause-là pour laquelle il y a eu décision il
y a une semaine, une semaine et demie, comme vous le savez sans doute.
M. Léonard: Oui, bien, c'est ça. C'est parce que
c'est paru dans les journaux, c'est de notoriété publique. Mais,
ce qui avait l'air, dans ce cas-là, d'attirer l'attention, en tout cas
ce qui attirait l'attention, c'était que ça avait l'air d'avoir
traîné longtemps, dans son cas. Disons que moi, je ne veux pas
prendre partie sur le fond de la question, mais il a subi des préjudices
considérables au fur et à mesure que le temps a
traîné, pendant qu'il a été mis en
disponibilité et tout ce qu'on...
M. Poulin (Jean-Noël): Effectivement, il y a une partie
je ne pourrais pas dire laquelle du délai ou des retards
qui est due au fait qu'aucun de nous ne pouvions entendre la cause et qu'il n'y
avait pas de remplaçant, à un moment donné. Il y a une
partie du délai qui est causée par cette absence de commissaire
habilité à entendre la cause, effectivement.
M. Léonard: Oui, mais...
M. Poulin (Jean-Noël): Et aussitôt que
l'Assemblée nationale a constitué une liste de commissaires
suppléants, dans les quelques jours suivants, la Commission a
confié la cause à un de ces commissaires suppléants, et
là je dois dire, par ailleurs, que les suppléants qui ne
consacrent pas leur temps exclusivement aux cas de la Commission, ça
peut impliquer d'autres délais parce que, pendant qu'ils entendent la
cause, bien, il faut qu'ils gagnent leur vie ailleurs et il y a d'autres choses
à faire aussi.
M. Léonard: Bien, c'est un peu... Je pense qu'on est en
train, justement, de démontrer que le fait qu'il manque au moins un
autre membre à la Commission a causé des préjudices
à des personnes à l'heure actuelle.
M. Johnson: Un autre membre qui ne connaissait pas M. Gilbert. Il
y en a 3 sur 3 qui le connaissaient là, et les gens viennent souvent de
la fonction publique, à un certain niveau. Ils peuvent s'être
côtoyés les uns les autres. Alors, à l'impossible nul n'est
tenu. Si 3 sur 3 ne pouvaient même pas l'écouter...
M. Léonard: Oui, mais disons quand même
qu'après tout ce temps... Par exemple, dans le cas de la commissaire
Barcelo, ça fait un an et demi qu'elle est partie. Est-ce que le
ministre ne juge pas qu'après tout ce temps-là on pourrait nommer
un autre commissaire permanent?
M. Johnson: Oui, mais c'est entendu. Mais la nomination, je veux
qu'on se comprenne, c'est une nomination de l'Assemblée nationale...
M. Léonard: Oui, oui.
M. Johnson: ...d'une part. Non, non, mais je veux juste
exprimer...
M. Léonard: On s'entend là.
M. Johnson: ...la nature de ma relation avec la Commission de la
fonction publique.
M. Léonard: Mais vous pouvez en parler au premier
ministre, disons.
M. Johnson: Comme tous les ministres responsables devraient
l'être, le ministre doit répondre, évidemment, notamment au
point de vue budgétaire, de ce qui se passe à la Commission,
mais, quant à moi, j'ai toujours tenté de maintenir une distance
de bon aloi entre la Commission et le président du Conseil du
trésor. Ça m'apparaît important que, chargé comme je
le suis...
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: ...de tâches au titre de la gestion des
ressources humaines... En même temps, il faut que quelqu'un s'en occupe
quand même et soit responsable à l'Assemblée nationale
et ce n'est pas illogique que ça soit le président du
Conseil du trésor ou le ministre délégué à
l'administration de la fonction publique qui soit responsable de la Commission
devant la Chambre mais il y a quand même une distance que j'ai
tenté d'établir, qui ne nous a pas éloignés, le
président et moi-même, mais qui a fait en sorte qu'il conserve
à ses commissaires une autonomie et une indépendance qui,
autrement, risqueraient d'être entachées, si j'étais trop
près de tout ce qui s'y passe. Ça m'apparaissait important, comme
principe. Je ne pense pas avoir porté ombrage de quelque façon
à ce principe-là depuis 5 ans. Ça pose la question de
savoir comment, à partir, je dirais, de la branche executive du
gouvernement, on pourvoit à des remplacements et qu'on fait une
proposition, évidemment, au nom du premier ministre à
l'Assemblée nationale...
M. Léonard: Je comprends la réponse du ministre,
mais il peut au moins dire à son premier ministre: Écoutez,
là, la Commission de la fonction publique manque de membres.
Occupez-vous de les nommer. Même si ça... Vous n'êtes pas
obligé d'être impoli simplement en soulignant ça au premier
ministre. Simplement, est-ce que ça ne devrait pas, finalement,
être fait maintenant, après un an et demi?
M. Johnson: Oui, je suis d'accord.
M. Léonard: C'est ça mon point. (21 h 40)
M. Johnson: Je suis d'accord.
Délégation des concours
M. Léonard: Je voudrais interroger M. Poulin ou le
président du Conseil du trésor sur ces questions de
délégations de tenues de concours du ministère dans les
ministères et organismes. La délégation des concours
où le président, en tout cas, souligne que ça pose des
problèmes.
Il y en a, là, les pages 31 et 32, dans votre rapport annuel
1991-1992 où vous faites des remarques là-dessus. Les remarques
que vous faites, je les relis. Peut-être que ça fait un certain
temps que ça a été publié quoique pas tellement
longtemps quand même: La Commission voit, dans l'accroissement de
délégations, des coûts additionnels que devront assumer les
ministères et organismes pour exercer toutes les responsabilités
que l'Office veut leur confier. La Commission ajoute que les ministères
pourraient procéder à des nominations et à des promotions
en temps opportun s'ils étaient assistés dans une meilleure
planification de leurs besoins en main-d'oeuvre qui permettrait à
l'Office de tenir des concours interministériels en temps utile,
etc.
Vous avez des recommandations. Vous avez entendu tout à l'heure
le président de l'Office des ressources humaines et vous avez fait ces
commentaires ici. Est-ce que vous avez des considérations
générales dont vous pourriez faire le profit de la commission
ici?
M. Poulin (Jean-Noël): M. le Président,
évidemment, nous sommes témoins des projets faits par l'Office
des ressources humaines en termes de délégation. Nous traitons
très souvent des cas qui nous arrivent par des requêtes de
fonctionnaires ou de citoyens qui appliquent et subissent les concours de la
fonction publique, soit à l'Office, soit dans les ministères et
organismes. Nous sommes bien conscients que la Loi sur la fonction publique
prévoit que l'Office des ressources humaines est responsable des
concours, mais qu'elle peut déléguer les concours dans les
ministères et organismes.
Nous sommes préoccupés cependant par une
délégation trop grande. Pour nous, nous croyons que la
délégation est peut-être très valable, mais que
l'Office ne pourrait pas déléguer toutes les activités de
tenues de concours en disant: Je demeure responsable, mais je n'en fais plus.
C'est notre point de vue. Nous respectons les avis différents, mais la
Commission pense ainsi. Par ailleurs, il nous apparaît difficile pour un
ministère, surtout les moins gros ministères, de tenir des
concours avec la prétention que ça devrait être des
concours utilisables dans toute la fonction publique. Autrement dit, un
concours d'une catégorie de personnel qui pourrait être
nécessaire dans tous les ministères et organismes, des emplois
non spécialisés, tenu par un ministère au nom de toute la
fonction publique, pour eux, ça devient une charge plus lourde, des
coûts plus lourds et aussi ça pose le problème de
l'utilisation des listes de déclarations d'aptitudes, des listes des
gens retenus dans les concours.
Un exemple: un ministère qui tient un concours, qui a des
candidats retenus, qui n'est pas prêt à combler ses postes et qui
va décider de ne pas publier sa liste, de peur de se faire voler
certains candidats par d'autres ministères. Il nous semble, dans des
circonstances comme ça, que l'Office est beaucoup mieux placé
qu'un ministère isolé pour tenir des concours à
l'échelle de la fonction publique. C'est le genre de
préoccupation que nous avons.
Nous croyons de notre devoir de souligner, dans
notre rapport annuel ou ailleurs, ce genre de préoccupation, tout
simplement.
M. Léonard: Ce qu'a décrit tout à l'heure le
président de l'Office des ressources humaines, en termes de mouvement de
cadres, disons, ça va faire un brassage de toute la direction de la
fonction publique, et la même chose aussi au plan du personnel
subordonné. Est-ce que vous pensez que les orientations qui sont prises
sont suffisantes pour faire face à la musique, faire face à toute
l'opération et assurer en même temps une bonne qualité de
la fonction publique? Je pense que tout le monde peut avoir comme objectif la
qualité totale là-dedans comme ailleurs. Est-ce qu'on s'en va
vers un plus dans l'avenir?
M. Poulin (Jean-Noël): Ce que j'ai entendu tout à
l'heure, ça me semble...
M. Léonard: Je ne veux pas vous faire juger des
collègues, mais quand même...
M. Poulin (Jean-Noël): ...être de très bonnes
intentions, puis j'espère que ça va se réaliser. La
Commission de la fonction publique, nous ne sommes pas partie au débat,
et je pense qu'il est bien qu'il en soit ainsi. Autrement dit, ce serait un peu
embêtant de dire: Nous autres, on prépare un projet, puis
après ça, on critiquera le projet.
M. Léonard: Mais vous allez avoir quelques appels en cours
de route.
M. Poulin (Jean-Noël): II semble bien. En fait, nous nous
doutons bien qu'il y aura des appels ou des demandes d'enquêtes ou des
fonctionnaires qui viendront nous dire: Bien, moi, j'ai subi un
préjudice. Voulez-vous faire enquête et dénoncer la
situation? Il serait surprenant que nous n'ayons pas un surcroît de
travail quand ces choses-là seront mises en place. Que ce soit
fondé ou non, nous devrons certainement regarder des situations
particulières.
M. Léonard: II y avait bien des cas qui avaient
été soulevés ici.
Je ne sais pas s'il y en a un autre qui a une question, parce que...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Verdun aurait une question technique sur les points...
M. Léonard: Je reviendrai après.
Le Président (M. Camden): ...d'équilibre entre la
Régie des rentes et...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: II y a un caucus la semaine prochaine. Vous
pourriez vous parler.
Le Président (M. Camden): On en a eu un ce soir. Est-ce
que vous avez une question, M. le député?
M. Gautrin: Je peux en inventer, si vous voulez.
Classification des inspecteurs-enquêteurs
M. Léonard: À ce moment-là, je voudrais
poser une question sur cette affaire, que vous avez traitée, des
inspecteurs-enquêteurs.
Effectivement, nous avons eu des représentations à cet
effet que, au gouvernement, on engageait disons, d'anciens policiers qui
étaient déjà à leur pension et on les engageait
à des taux de rémunération supérieurs aux taux
qu'on aurait normalement payés si on avait utilisé du personnel,
je ne sais pas si c'est professionnel, en l'occurrence. Donc, on les engageait
à contrat, à forfait, et cela coûtait très cher
à la fonction publique. Est-ce que, là-dessus, vous avez
donné des suites, il y a eu des suites qui ont été
données à vos remarques? Parce que, effectivement, il
paraît que cela se produit assez souvent. Nous-mêmes, nous avions
été mis au courant par des gens qui se sont plaints de
ça.
M. Poulin (Jean-Noël): En fait, il y a plusieurs aspects
à cette question-là, je pense. Il y a un premier aspect qui n'est
pas de notre ressort à nous, qui a plutôt une connotation
d'orientation de politiques et un peu politique, si on pense aux citoyens: Le
fait, par exemple, que des gens qui sont pensionnés de l'État
sont engagés par l'État de nouveau. Ça, c'est une question
qui n'est pas de notre ressort à nous autres. Ce que nous avons
examiné, nous, ce n'est pas nécessairement le fait que
c'étaient d'anciens policiers, mais une démarche qui consistait
à valoriser les postes d'inspecteurs et qui nous semblait causer un
préjudice à des gens qui, dans la fonction publique,
exerçaient déjà ces tâches avec une classification
moindre que celle qu'on accordait à des gens qui arrivaient de
l'extérieur. Nous avons dénoncé ces situations-là,
et je crois me souvenir que nous avions l'accord du Conseil du trésor
sur cette question-là. Maintenant, qu'est-il advenu par la suite? Je ne
sais pas.
M. Léonard: En tout cas. Je souligne simplement que,
lorsqu'on reprend des gens à la retraite comme ça, ça ne
donne pas grand place pour les jeunes qui restent en chômage. En tout
cas. Bon.
Et le Conseil du trésor, est-ce que lui-même a pris des
mesures là-dessus? Est-ce que le ministre peut me répondre?
M. Johnson: Encore une fois, on ne peut pas contraindre, par
exemple, un ministère qui, par contrat, embauche quelqu'un à
l'intérieur de ses attributions et décide, de façon
détournée, dans le fond comme vient de le dire M. Poulin
d'assigner un niveau à ce poste-là qui ne correspond pas
à ce que nous, au point de vue de la classification des emplois, on
considérait être le niveau approprié. Je pense que c'est
là un exemple où l'imputabilité des sous-ministres va
permettre un questionnement passablement serré de ces
habitudes-là.
M. Léonard: Je pense qu'il y a aussi des ministres qui
doivent prendre leurs responsabilités surtout, au départ. Et
ça, ça règle les questions plus vite que d'attendre qu'une
commission parlementaire fasse...
M. Johnson: Oui, mais là, vous...
M. Léonard: ...venir un sous-ministre ou un dirigeant
d'organisme.
M. Johnson: ...avez l'occasion... Enfin, pendant 4 semaines, il y
aura les crédits. Tous les ministres vont défiler devant les
commissions. Alors, le moment est choisi. On ne parle pas d'un moment
éventuel, on parle de demain, d'après-demain.
M. Léonard: En tout cas, sur cette affaire-là, moi,
pour le bénéfice de la commission, j'aimerais lire le paragraphe
qui a été écrit par le président ou la Commission
de la fonction publique. Ce qui est dit, page 49: Nonobstant les
contrôles ou les recommandations, tant du Conseil du trésor que de
la Commission, la situation est loin de se stabiliser. En plus d'une
augmentation indue des dépenses publiques, c'est la cohérence et
la structure de la classification des emplois, notamment dans le secteur des
enquêtes, qui sont maintenant menacées, sans parler de
l'iniquité envers les fonctionnaires appartenant déjà
à la classe des enquêteurs en matière frauduleuse qui se
voient refuser l'accès à des emplois pour lesquels ils estiment
posséder la compétence, et ce, sur le simple motif que les
tâches qu'ils exercent ne sont pas de niveau professionnel. (21 h 50)
Moi, j'ai rarement lu un constat aussi dur envers le gouvernement. Je
pense qu'il doit y avoir des choses à faire. J'attire l'attention du
président du Conseil du trésor sur cette situation, pour
que...
M. Johnson: Bien, «j'attire»... Écoutez,
là, c'est un cas typique, typique, je ne peux pas m'empêcher de le
dire, de la façon de faire du député de Labelle. Je vois
que la personne à sa gauche lui souligne qu'il aurait dû lire le
paragraphe suivant, qui se lit ainsi, pour le bénéfice de la
commission, M. le Président: S'il est vrai que l'évaluation des
emplois est une responsabilité qui incombe aux ministères et
organismes, la Commission de la fonction publique tient à rappeler que
c'est là une responsabilité qui n'est pas sans balises et qu'elle
doit s'exercer dans le respect des directives de classification du Conseil du
trésor. Alors, nous, on a fait...
M. Léonard: Alors, faites respecter vos directives.
M. Johnson: Bien oui, mais écoutez, on n'est pas une
police, là, on ne met pas les gens en prison. C'est exactement pour
ça que le législatif existe. C'est exactement pour ça que
le législatif existe...
M. Léonard: Ou qu'il y a un Conseil des ministres.
M. Johnson: ...c'est exactement pour ça qu'il y a des
redditions de comptes, exactement pour ça qu'on doit, au niveau de
chaque ministère qui est responsable de ça, suivre ces
directives-là, le rendre imputable de ses gestes.
Là, le député de Labelle veut blâmer les
ministres. Bien, qu'il le fasse, lorsqu'ils défileront ici. Il veut
blâmer les sous-ministres. Qu'il le fasse lorsqu'ils passeront ici. Mais
nous et la Commission de la fonction publique, et le Trésor, avons fait
notre travail et avons édicté un cadre que les gens doivent
respecter, et ce n'est pas devant nous qu'ils doivent rendre compte et
être punis ou châtiés, c'est devant le législatif,
devant la commission parlementaire, et avec raison, d'ailleurs.
M. Léonard: M. le Président, j'ai simplement lu un
paragraphe du rapport. Vous voyez que le président du Conseil du
trésor a monté au plafond...
M. Johnson: Non, pas du tout. M. Léonard: Ceci
étant dit...
M. Johnson: C'est en raison du paragraphe que vous n'avez pas
lu...
M. Léonard: II disait la même chose.
M. Johnson: ...que j'amène ici la correction.
M. Léonard: C'était la même chose. Juste en
terminant, M. le Président, je veux juste poser une...
Le Président (M. Camden): Brièvement.
M. Léonard: ...dernière question au
président du Conseil du trésor.
M. Johnson: Une dernière, promis? M. Léonard:
Bien, il reste 5 minutes. M. Johnson: Oui, d'accord.
Le Président (M. Camden): II reste 5 minutes, mais il y a
une enumeration un peu plus longue des crédits à faire adopter.
Alors...
M. Johnson: Oui, on doit adopter les programmes, je
présume, M. le Président.
M. Léonard: Ah, oui, O.K. M. Johnson: Ça
serait utile.
Appartenance des points bonis
M. Léonard: Bien, très rapidement, parce que je
veux finir dans les temps requis. C'est presque une coutume, maintenant, que le
Conseil du trésor perd ses causes, lorsqu'il va en Cour
supérieure. Il a perdu sa cause sur les points bonis, à l'heure
actuelle. Ma question: Est-ce que le Conseil du trésor a l'intention
d'aller en appel là-dessus?
M. Johnson: C'est un jugement déclaratoire, ça,
hein? C'est un jugement déclaratoire, c'est inscrit. Ça a
été inscrit en appel, oui, effectivement.
M. Léonard: Ah, c'est inscrit en appel?
M. Johnson: Oui. Moi, j'ai trouvé ça absolument
scandaleux, je vais le dire comme je le pense, que de nos employés
continuent à vouloir s'approprier un bien public. Je maintiens que
lorsque, comme dans n'importe quelle entreprise, c'est l'employeur qui
défraie les billets d'avion, ça donne ouverture à des
points bonis, que les employés se l'approprient, alors que toutes les
règles fiscales, notamment, depuis au moins 15 ans, prévoient que
c'est un avantage consenti au même titre qu'un salaire, et que de nos
employés nous traînent devant les tribunaux pour faire
reconnaître leur droit à utiliser ces points-là pour leur
bénéfice personnel, ça me renverse. Par exemple, à
la Commission de la fonction publique, ça n'a même pas
été nécessaire de leur rappeler cette règle
élémentaire là. Il y avait longtemps qu'un des
commissaires se promenait entre Montréal et Québec, et, lorsqu'il
avait suffisamment de points accumulés, le voyage suivant était
payé à même les points bonis qui avaient été
accumulés dans les voyages précédents. C'est la
façon de faire. Et que des gens, là, se trouvent... En tout cas,
moi...
M. Léonard: M. le Président...
M. Johnson: ...j'aime autant ne pas en parler, ça
m'insulte.
M. Léonard: ...le juge a vu ça...
M. Johnson: Ah oui, mais ça, c'est autre chose.
M. Léonard: ...de façon très
différente. Alors, moi, je ne veux pas discuter...
M. Johnson: Bien oui, mais écoutez, on ne parle même
pas de la même chose. Je vous invite à lire le jugement, je vous
invite...
M. Léonard: Oui, oui, je l'ai ici, je l'ai ici.
M. Johnson: Je vous invite à le lire. Je vous invite
à le lire, pas à le regarder. Ce qui était
allégué, de façon extrêmement étroite, c'est
que, selon nous, c'est un...
M. Léonard: Vous avez perdu.
M. Johnson: ...bénéfice qui appartient à
l'employeur. Une intervention tonitruante, à mon sens, et
déplacée, de Canadien et d'Air Canada et d'autres transporteurs
qui sont venus expliquer que les termes des contrats qui lient le passager et
le transporteur ne prévoient pas que ça appartient à qui
que ce soit d'autre que le passager, ces points.
M. Léonard: Bien, négociez.
M. Johnson: C'est abusif dans le système où nous
tentons de contrôler les dépenses publiques. Il y a des
entreprises privées partout au Canada qui ont réglé ce
problème-là en demandant à leurs employés de bien
vouloir considérer que ça ne leur appartient pas. Et ça ne
leur appartient pas. Point à la ligne. Nous, on a des employés
qui décident... Dans certains cas, enfin, ce n'est pas un système
organisé, ce sont ces messieurs dames précis qui sont
allés en Cour supérieure. J'ignore si le SFPQ ou le SPGQ a
payé les frais d'avocats de ces gens-là, je l'ignore. Il n'en
reste pas moins que je trouve abusif que de nos employés s'approprient
ainsi ce que je considère être un bien public. Ils n'ont pas
d'excuses. Il n'y a aucune excuse pour ça.
Le Président (M. Camden): Alors, après les...
M. Léonard: En tout cas. M. le Président, je veux
juste lui souhaiter bonne chance en appel.
M. Johnson: Merci. Je vois qu'on est d'accord.
M. Léonard: Je n'ai rien dit là-dessus. Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Camden): Après les points primes,
il faut en arriver aux points à l'ordre du jour, aussi.
Adoption de l'ensemble des crédits
Alors, est-ce que les crédits du programme 1, Gestion
budgétaire et politiques administratives sont adoptés, relatifs
aux crédits budgétaires du Conseil du trésor?
Des voix: Adopté.
M. Léonard: Je pense qu'on n'a pas le choix, il faut les
adopter.
Le Président (M. Camden): Adopté.
Alors, relatifs aux crédits budgétaires des organismes
relevant du ministre délégué à l'Administration et
à la Fonction publique, est-ce que les crédits du programme 1,
Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances, sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que les
crédits du programme 2, Commission de la fonction publique, sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que les
crédits du programme 3, Office des ressources humaines, sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que les
crédits du programme 4, Contribution du gouvernement à titre
d'employeur, sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que les
crédits du programme 5, Régime de retraite des enseignants, sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté.
Est-ce que l'ensemble des crédits budgétaires du Conseil
du trésor et des organismes relevant du ministre
délégué à l'Administration et à la Fonction
publique pour l'année financière 1993-1994 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Je remercie le
ministre. M. le ministre, est-ce que vous avez...
M. Johnson: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Camden): ...quelques mots à nous
adresser?
Remarques finales M. Daniel Johnson
M. Johnson: Je veux remercier, évidemment, d'abord les
membres de la commission de leurs questions. On espère bien que nous y
avons répondu de façon complète, au meilleur de notre
connaissance.
Je veux souligner, évidemment, le travail des gens qui
m'accompagnent qui, aujourd'hui, ont été largement des
témoins de nos échanges, et nous étions les participants,
mais qui, pendant les quelque 2000 autres heures de l'année,
plutôt que ces 4 heures-ci, sont des participants intenses, je dirais,
à tous les travaux que le Conseil du trésor et les autres
organismes dont je suis responsable doivent mener. Je me trouve, depuis
maintenant 5 ans, privilégié de pouvoir travailler avec ces gens,
et j'en profite pour les remercier encore une fois pour l'excellence de leur
travail.
Le Président (M. Camden): On vous remercie, M. le
ministre.
M. le député de Labelle, est-ce que vous avez quelques
commentaires à nous adresser?
M. Jacques Léonard
M. Léonard: Je voudrais remercier, à mon tour, les
membres du Conseil du trésor et de tous les organismes qui y sont
reliés, de l'Office des ressources humaines, de la CARRA, de la
Commission de la fonction publique je pense que ce sont les 3 organismes
qui relèvent de leur participation à cette commission
parlementaire et, moi aussi, je veux les remercier de travailler pour le
Québec, dans leurs fonctions dans ces organismes. Je pense qu'il y a
beaucoup de compétences. Bien sûr, il y a de la place à
amélioration nous l'avons bien vu mais il reste que je
veux les remercier de leur participation, des réponses qu'ils nous ont
fournies, et je crois qu'ils l'ont fait très correctement.
Merci bien, M. le Président, et bonne chance dans la
réalisation de ce plan de travail.
Le Président (M. Camden): Merci, M. le
député de Labelle.
Je pense que le député de Verdun a des remerciements
à adresser à la CARRA.
M. Gautrin: Je voudrais aussi... Vous avez beaucoup d'humour.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Henri-François Gautrin
M. Gautrin: En effet, et avec beaucoup de plaisir, je voudrais
remercier le président du Conseil du trésor, les membres et les
employés du Conseil du trésor et de la CARRA et des
différents organismes qui sont présents ici pour avoir
passé avec nous ces quelques heures. Il n'y a jamais beaucoup
d'agressivité de notre part, même si, parfois, ça peut
sembler un peu poussé. Moi aussi, je vous souhaite bonne chance dans
votre stratégie de réduction des dépenses de
l'État.
Le Président (M. Camden): Je remercie tout le monde pour
leur collaboration et, évidemment, pour leur sens du
professionnalisme.
Sur ce, j'ajourne les travaux de la commission du budget et de
l'administration sine die.
(Fin de la séance à 22 heures)