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(Vingt heures quatre minutes)
Le Président (m. camden): nous allons procéder
à l'étude des crédits budgétaires du
ministère des approvisionnements et services pour l'année
financière 1992-1993.
Organisation des travaux
Une période de 2 h 30 a été allouée pour
l'étude des deux programmes relevant du ministère des
Approvisionnements et Services. Avant de passer a l'étude des
crédits, la commission doit préciser son mode de fonctionnement.
Pré-féreriez-vous faire l'étude des crédits
programme par programme selon l'ordre du livre des crédits ou, encore,
procéder à une discussion d'ordre général avec vote
des crédits à la fin?
Une voix: Vote des crédits à la fin.
Le Président (M. Camden): D'un ordre
général?
Mme Dupuis: Moi, de préférence, oui, ce serait les
crédits à la fin.
Le Président (M. Camden): À la fin?
M. Dutil: Ça me convient, M. le Président. Nous en
avons discuté tout à l'heure, d'autant plus qu'aux engagements
financiers de la dernière fois, nous avions parlé, entre autres,
de revenir sur le rapport Bernard et les recommandations. J'aurai, au moment
approprié, des documents à présenter.
Le Président (M. Camden): Alors, je comprends donc que le
rapport Bernard a un caractère tout à fait d'ordre
général.
M. Dutil: Disons que ce n'est pas directement dans les
crédits.
Le Président (M. Camden): Très bien, M. le
ministre. Alors, nous procéderons donc à l'étude des
crédits à la toute fin et nous procéderons par ordre
général. Quel que soit l'ordre et l'évolution de nos
travaux en cours de soirée, je vous avise que 10 minutes avant la fin de
la séance, soit à 22 h 20, je procéderai à la mise
aux voix des deux programmes. Alors, M. le ministre, est-ce que vous avez des
remarques préliminaires à formuler aux membres de la
commission?
M. Dutil: Oui, M. le Président. J'ai des remarques
préliminaires pour une vingtaine de minutes, comme il m'est
accordé.
Le Président (M. Camden): Tout à fait. Remarques
préliminaires M. Robert Dutil
M. Dutil: Permettez-moi d'abord de présenter les gens qui
m'accompagnent, M. le Président. J'ai, à ma gauche, Mme Isabelle
Lessard, qui est directrice de cabinet, également, M. Jacques Poulin,
qui est ici présent, qui est adjoint au cabinet. J'ai plusieurs
personnes du ministère des Approvisionnements et Services dont M.
Jacques Lafrance à ma droite, qui est sous-ministre adjoint aux
politiques et règlements; M. Michel Gagnon derrière,
sous-ministre adjoint aux services gouvernementaux; M. Jean-Claude Careau,
directeur général des achats; M. Gaston Couillard, directeur
général de l'administration; M. André Halle,
secrétaire du sous-ministre au ministère; M. Jean Tremblay,
directeur des ressources financières; M. Claude Tremblay, directeur des
politiques et règlements; M. Michel Blouin - c'est bien ce qui est
écrit...
Une voix:...
M. Dutil: ...Brown, excusez-moi, M. Michel Brown, directeur de
l'organisation; Mme Isabelle Cloutier, chef du service de l'expertise-conseil
en réglementation; M. Lucien Turcotte, agent de recherche et de
planification; Mme Renée Mar-tineau-Beaulieu, directrice des fonds; M.
Lucien Drolet, directeur des acquisitions de biens, et M. Jean-Guy Paquin, qui
est directeur général du Fonds du service aérien, qui,
comme on le sait, est la loi que nous avons adoptée au mois de
décembre et qui est maintenant sous le ministère des
Approvisionnements et Services.
Nous avons également quelques personnes de la
Société immobilière du Québec dont le
président-directeur général, M. Miville Vachon; M. Pierre
Prémont, vice-président finances et administration; Guy Vachon,
vice-président affaires immobilières et construction; M. Michel
Hébert, adjoint au président et secrétaire corporatif; M.
François Boissonnault, adjoint au vice-président
opérations immobilières; M. Robert Pelley, directeur
assurance-qualité; M. Roger Gosselin, directeur des communications; M.
Gilles Baribeau, contrôleur corporatif; M. Guy A. Gaulin, directeur des
contrats, M. Bill Bartlett, directeur des transactions immobilières. Il
y a peut-être quelques autres personnes qui se sont jointes à
nous, et toutes ces personnes-là pourront m'aider à
répondre aux questions qui pourront venir de
la commission.
Si vous me permettez, je vais préalablement rappeler que le
ministère des Approvisionnements et Services a pour mission de fournir
avec diligence aux ministères et organismes des biens et des services
à prix compétitifs en se préoc-cuppant des objectifs
gouvernementaux liés au développement économique et
technologique, à l'environnement, à la francisation et aux
économies d'énergie. Elle consiste également à
élaborer et proposer des politiques et des règlements qui
garantissent une gestion efficace de l'acquisition de biens et de services, et
dans ce but fournir aux ministères et organismes tous les outils de
gestion nécessaires à l'atteinte de cette
efficacité-là.
Le budget du ministère des Approvisionnements et Services
s'élèvera à 91 011 700 $ pour l'exercice financier
1992-1993, comparativement aux crédits de l'année
précédente qui étaient de 79 043 700 $. Ce budget
représente une hausse de 11 968 000 $, soit une augmentation de 15,1 %.
Cette variation s'explique de la façon suivante: II y a une diminution
de 6 929 700 $ des crédits du programme 1 à la suite de
l'application des mesures de réduction de dépenses portant
principalement sur la rationalisation des mandats entre le ministère et
la Société immobilière du Québec, laquelle a
engendré une économie récurrente de 1 038 600 $; la
création de deux nouveaux fonds, soit le Fonds des Approvisionnements et
Services, qui a généré une économie de 4 000 000 $,
et le Fonds du courrier et de la messagerie, qui, pour sa part, a
engendré une économie de 1 800 000 $. De plus, je désire
vous signaler, M. le Président, que les crédits du programme 1
seront réduits d'un montant additionnel de 24 200 000 $ à la
suite de la mise en oeuvre, le 1er avril dernier, du début des
opérations du Fonds du courrier et de la messagerie.
Par contre, il y a une augmentation de 18 897 700 $ des crédits
du programme 2 concernant l'exécution des obligations des
ministères et organismes envers la Société
immobilière du Québec due principalement aux montants
nécessaires pour couvrir la récurrence en 1992-1993 des projets
livrés entre le 1er novembre 1991 et le 31 mars 1992. La ventilation de
cette augmentation se présente comme suit: une provision d'environ 11
000 000 $ pour couvrir la récurrence en 1992-1993 des projets
livrés entre le 1er novembre 1991 et le 31 mars 1992. Ce montant sera
toutefois transféré au cours des prochaines semaines aux
ministères et organismes auxquels des projets ont été
livrés durant cette période. Un montant de 3 500 000 $ pour
défrayer des contraintes immobilières identifiées par la
Société immobilière du Québec est retenu par le
Conseil du trésor dans la programmation immobilière de 1992-1993.
Et enfin, il y a un montant de 3 880 000 $ pour couvrir les frais de garanties
bancaires de la Société immobilière du
Québec. Ce montant sera inclus par la SIQ dans le coût des
loyers chargé aux ministères et organismes, et sera donc
transféré par le ministère des Approvisionnements et
Services à ces ministères et organismes pour défrayer ce
coût additionnel. (20 h 10)
En ce qui a trait aux effectifs autorisés en 1992-1993, le
ministère comptera 381 postes comparativement à l'année
précédente. Il s'agit d'une réduction de 120 postes. Elle
est principalement due à la création du nouveau Fonds des
Approvisionnements et Services concernant les acquisitions de biens et aux
mesures de réduction de dépenses. À la suite de la mise en
opération du nouveau Fonds du courrier et de la messagerie le 1er avril
dernier, les effectifs autorisés pour 1992-1993 seront réduits de
126 équivalents temps complet réguliers additionnels. À ce
sujet, je voudrais vous rappeler que les fonds doivent couvrir toutes leurs
dépenses d'opération à partir des revenus perçus de
la vente de leurs services. Ils fonctionnent sur une base d'affaires comme au
niveau des entreprises. Les tableaux comparatifs sur les crédits et les
effectifs présentés dans le cahier explicatif des crédits
illustrent la situation décrite précédemment au niveau des
ressources et ce, par programme et par nature de dépenses. Des tableaux
similaires présentent également les prévisions de revenus
et de dépenses pour chacun des fonds actuellement en opération au
ministère.
Les objectifs poursuivis en 1992-1993, les objectifs prioritaires seront
les suivants: En matière de politique et de règlement pour une
gestion efficace de l'acquisition des biens et des services, nous devrons
compléter la réalisation du plan d'action du ministère
relativement à la mise en oeuvre des recommandations du groupe de
travail sur le processus d'octroi de contrats du gouvernement, le groupe de
travail que l'on a appelé le groupe Bernard et qui a soumis, il y a un
an et demi, le rapport Bernard; 26 des 45 recommandations ont été
aujourd'hui mises en oeuvre, ce qui représente un taux de
réalisation de 60 % un an et demi après la présentation de
ce plan. Les autres recommandations, à l'exception de la recommandation
22 relative à la proposition avec prix dans les domaines du génie
et de l'architecture et de la recommandation 27 concernant les valeurs en
honoraires, qui n'affectent aucunement les questions d'équité ou
d'intégrité, seront mises en application au cours de la
présente année. Ces recommandations portent principalement sur le
règlement-cadre du Conseil du trésor et les règlements du
ministère des Approvisionnements et Services ainsi que la promotion des
services du ministère dans les réseaux de l'éducation, de
la santé et des services sociaux.
Aussi, je reconnais que de grands efforts ont été
déployés jusqu'à présent pour donner suite à
ce rapport dans les meilleurs délais
possible. Citons, à titre d'exemple, les modifications
apportées aux lois de l'administration financière et du
ministère des Approvisionnements et Services pour permettre
l'assujettissement des organismes à l'encadrement réglementaire
concernant l'octroi de contrats, les nouvelles normes et procédures
édictées concernant le fonctionnement du secrétariat des
comités de sélection. Plus de 80 % du personnel appelé
à siéger sur les comités de sélection s'est vu
offrir une formation appropriée.
D'autre part, lors de l'étude du projet de loi 180, l'automne
dernier, j'avais fait part de mon intention de maintenir et de poursuivre la
concertation avec les ministères et les fournisseurs en matière
de modifications réglementaires par le biais de comités conjoints
permanents. J'ai le plaisir de vous informer aujourd'hui que le
ministère a tenu un minimum de trois réunions avec chacun des
comités conjoints suivants: acquisition de biens, administration,
architecture, agence de voyages, communications, construction, environnement,
génie et laboratoire, informatique, arpentage, déneigement des
routes, nolisement d'aéronefs. Il en sera de même au cours de la
prochaine année.
Un deuxième objectif au niveau de l'efficience et de
l'efficacité de la gestion des programmes et des activités. Nous
voulons proposer et mettre en application des normes plus strictes d'allocation
et d'attribution des espaces en vue de réduire la superficie du parc
immobilier gouvernemental. Le Conseil du trésor avait mandaté M.
Jean-Louis Hamel, consultant, pour examiner les normes immobilières et
les entières de localisation utilisés dans la reconnaissance des
besoins immobiliers des ministères et organismes. Le ministère
des Approvisionnements et Services procède présentement à
l'analyse des recommandations et suggestions formulées par M. Hamel dans
son rapport du 6 décembre 1991. Comme dans le cas du rapport Bernard,
j'ai l'intention de donner suite à celui-ci.
Dans le but de favoriser une plus grande imputabilité des
ministères et de bien visibiliser les coûts encourus dans
l'acquisition de biens et services, nous avons procédé au cours
de la dernière année à la création de nouveaux
fonds de services. Le ministère gère présentement les
fonds suivants: le Fonds des Approvisionnements et Services, lequel regroupe
acquisition de biens, de fournitures et de l'ameublement, entretien des
équipements bureautiques, et location des équipements
informatiques; le second fonds, le Fonds de reprographie gouvernementale; le
troisième, le Fonds de courrier et messagerie, et le quatrième
qui s'est joint, comme on le sait, cet automne, au ministère des
Approvisionnements et Services, le Fonds du service aérien
gouvernemental.
Un troisième objectif: maintenir l'autofinancement des quatre
fonds spéciaux énoncés précédemment tout en
assurant la compétitivité des prix des services offerts.
Concernant le Fonds du service aérien gouvernemental, j'aimerais vous
souligner que le transfert de cette activité au ministère des
Approvisionnements et Services s'est fait dans la meilleure harmonie possible
à la suite de l'adoption, cet automne, que j'ai mentionnée tout
à l'heure, de la loi 180. Déjà, les liens ont
été tissés avec le personnel du service aérien
gouvernemental, des rencontres hebdomadaires ont lieu avec la direction de ce
fonds et mon sous-ministre a même rencontré personnellement chaque
gestionnaire au cours d'une activité appelée «l'heure du
gestionnaire».
Revenant à l'autofinancement des fonds, j'aimerais souligner, et
vous serez en mesure de le constater dans les tableaux déposés,
que les fonds actuels s'autofinancent et réalisent même de
légers surplus budgétaires. Ceci démontre que cette
opération a été une heureuse initiative pour une
efficacité accrue de l'administration publique, en plus de favoriser une
plus grande imputabilité des ministères et organismes.
Au niveau de l'amélioration continue de la qualité du
service à la clientèle, conformément à la
planification stratégique 1991-1994 pour un meilleur service à la
clientèle diffusé à tous les ministères et
organismes en juin 1991, nous souhaitons poursuivre la réalisation des
objectifs énoncés et des activités prévues au
cheminement opérationnel du plan global d'amélioration continue
de la qualité. Il est à souligner que c'est en étroite
collaboration avec ses cadres ainsi qu'avec l'appui et la participation
constante de tous ses employés que le ministère poursuivra cette
démarche.
À cet égard, j'aimerais vous faire part que le
ministère a entrepris, depuis deux ans, un vaste chantier visant
à mettre en place une démarche d'amélioration continue de
la qualité axée sur la satisfaction de notre clientèle et
le savoir-faire de nos employés. À cet effet, plusieurs gestes
administratifs concrets ont été mis de l'avant afin de favoriser
le développement d'une nouvelle culture de gestion plus ouverte,
orientée vers les résultats. Des indications claires
démontrent que notre entreprise a apprivoisé le changement avec
efficacité et engagement. Parmi ceux-ci, il y a lieu de souligner la
participation de plus de 125 employés de première ligne à
des groupes d'amélioration visant à améliorer le service
à la clientèle, le développement du réflexe client
par l'amélioration des délais de réponse aux appels de
service - des indicateurs à cet effet ont été
développés au niveau de chacune des unités administratives
et sont publiés trois fois par année à l'ensemble des
gestionnaires du ministère; l'augmentation de la clientèle,
laquelle s'est traduite par une augmentation de près de 900 000 $ du
chiffre d'affaires au niveau du Fonds de fournitures et de l'ameublement, de
l'entretien des équipements de bureautique et de la reprographie
gouvernementale; enfin, la reconnaissance d'idées novatrices
de notre personnel, lesquelles ont conduit notamment à une
augmentation de productivité de 6,5 % au niveau de la reprographie et
à un gain récurrent de 282 000 $ annuellement grâce
à une vérification du processus d'affranchissement du
courrier.
Pour consolider nos efforts, un vaste plan de formation et de
sensibilisation du personnel a été entrepris depuis environ six
mois. La loi 180, adoptée lors de la dernière session, permet
maintenant au ministère de pouvoir offrir ses services aux
établissements des réseaux de la santé et de
l'éducation. Le recours aux services du ministère se fera sur une
base volontaire, cependant, nous entendons être très dynamiques
dans la promotion de tous nos services auprès des organismes et des
établissements du réseau parapublic pour faire ainsi
bénéficier des économies d'échelle découlant
du pouvoir d'achat du ministère.
Enfin, au niveau de l'amélioration du service à la
clientèle, je voudrais rappeler que, lors du lancement du Mois de la
qualité, le premier ministre avait procédé au
dévoilement de la Charte québécoise de la qualité
totale. Cette Charte est constituée d'un engagement du gouvernement et
des entreprises à respecter les grands principes qui sous-tendent la
qualité totale. Déjà le premier ministre du Québec,
M. Bourassa, au nom du gouvernement, y a apposé sa signature. Aussi, le
ministère des Approvisionnements et Services entend faire sa part en y
apportant sa contribution la plus entière au cours de la prochaine
année. À cet effet, le ministère proposera des
orientations générales, une stratégie et un plan d'action
approprié pour favoriser la gestion des approvisionnements en biens et
services, selon la conception de l'amélioration de la qualité
continue. Également, le ministère introduira le rapport
qualité-prix dans le domaine des acquisitions de biens, comme cela se
fait au niveau des acquisitions. (20 h 20)
Maintenant, pour une contribution particulière aux grands
objectifs gouvernementaux, le ministère se propose de poursuivre
l'acquisition de produits environnementaux, c'est-à-dire de produits
recyclés et recyclables et dont les procédés de
fabrication sont sans effet néfaste sur l'environnement. Pour
réaliser cet objectif, huit projets environnementaux ont
été développés au cours de la dernière
année en concertation avec notre clientèle ainsi que le
ministère de l'Environnement. Citons, entre autres, l'acquisition de
papier fait de fibres recyclées, l'accroissement de l'utilisation de la
fonction recto-verso dans la production de photocopies, la formation des agents
d'approvisionnement au réflexe environnemental, l'acquisition de cartes
de visite et de boîtes en carton recyclé et ainsi de suite. Le
ministère poursuivra ses efforts dans ce domaine au cours de la
prochaine année en intensifiant la réalisation des projets
suivants: l'élabo- ration et la mise en oeuvre d'une politique
gouvernementale en matière de récupération des papiers de
bureau dans les édifices gouvernementaux, l'évaluation des
produits achetés et la promotion de produits moins dommageables pour
l'environnement.
D'autre part, à la suite de l'entrée en vigueur de
l'accord intergouvernemental sur les marchés du secteur public le 1er
avril dernier, je désire vous assurer que le ministère suivra de
près l'application de cet accord au niveau des autres provinces. De
plus, le ministère s'assurera de la réciprocité des
engagements des autres provinces lors des négociations de nouveaux
accords dans le domaine des services et des travaux de construction.
Quant à la Société immobilière, dont je suis
également le responsable, M. le Président, je vais vous dresser
un bilan succinct des activités pour l'exercice financier qui s'est
terminé le 31 mars dernier. Comme vous le savez, la
Société Immobilière est une société
d'État fondée en 1984 dont la mission est de loger
ministères et organismes publics québécois dans des
immeubles adaptés à leurs besoins. Elle offre tous les services
professionnels reliés à la construction, la gestion et
l'exploitation de son parc immobilier. La Société
immobilière fournit et gère les espaces et les services
immobiliers conformément aux politiques, normes et directives
gouvernementales et aux règles établies par le ministère
des Approvisionnements et Services. En tant qu'entreprise de services, elle a
la responsabilité de présenter les solutions immobilières
appropriées aux besoins de ses clients en assurant une gestion efficace
et rentable du parc immobilier administratif du gouvernement du Québec.
La Société immobilière du Québec maintient son
objectif d'atteindre l'excellence dans tous les produits et services offerts
à ses clients tout en souscrivant aux objectifs de rationalisation
fixés par son actionnaire unique, le gouvernement du Québec.
Au plan financier, les résultats préliminaires de
l'exercice terminé le 31 mars montrent un bénéfice net de
30 000 000 $ en rapport avec des revenus bruts totalisant 513 000 000 $.
À ce bénéfice s'ajoute le gain de 78 300 000 $
réalisé par la disposition du placement que la
Société immobilière détenait dans Place Desjardins.
On se rappellera que le prix de vente s'élevait à 98 300 000 $,
et, finalement, un dividende de 78 000 000 $ a été octroyé
au ministère des Finances à la suite de cette transaction. Au
terme de cet exercice, la SIQ a consenti une diminution de loyer de 27 000 000
$ aux ministères et organismes. Cette diminution a été
versée sous forme de ristourne au ministère des Finances du
Québec. La combinaison du dividende et des ristournes versés
depuis la création de la Société immobilière a
généré des entrées de fonds de 164 000 000 $ dans
les coffres du gouvernement du Québec
Si le bilan financier illustre une performance aussi notable
malgré la récession économique, il est important d'aller
au-delà de la performance comptable et de regarder les efforts consentis
par la Société immobilière pour exercer son leadership
à titre d'intervenant majeur dans l'industrie immobilière
québécoise. La SIQ a toujours comme priorité d'atteindre
l'excellence dans les services qu'elle offre à sa clientèle.
Celle-ci loge 197 clients dont la moitié sont désignés par
le gouvernement. Elle compte 1113 immeubles qui accueillent plus de 56 000
personnes. Au cours du dernier exercice, la Société a reçu
de sa clientèle quelque 4700 demandes de services facturables. Dans ce
cadre, elle est soucieuse d'offrir à sa clientèle des immeubles
qui répondent, au meilleur coût possible, à l'ensemble des
normes reconnues et ce, dans les matières reliées directement
à la qualité de vie. Au bénéfice de sa
clientèle, la SIQ exploite un parc immobilier diversifié de 2 512
000 mètres carrés d'espace locatif. Les espaces en
propriété comptent pour 60 %, alors que les immeubles
loués représentent 40 %. Par rapport à l'exercice
précédent, le parc a augmenté de 74 000 mètres
carrés cette année.
L'exercice terminé a vu plusieurs projets significatifs
être achevés. Parmi les principaux, mentionnons la construction du
palais de justice de Laval, l'agrandissement de celui de Rivière-du-Loup
et quelques autres réalisations sur lesquelles je n'élaborerai
pas davantage, faute de temps.
Je tiens à parler toutefois de la gestion de l'énergie et
de la qualité de l'air. Dans le contexte économique actuel, le
contrôle rigide de la consommation énergétique des
immeubles constitue une priorité pour la Société. Bien que
depuis 1979, la SIQ se soit dotée de politiques visant à
réduire la consommation d'énergie de ses édifices et
qu'elle ait mis en place un système unique dans l'industrie
immobilière permettant le suivi informatisé de l'évolution
de sa consommation d'énergie, celle-ci a adopté, à
l'automne 1991, une nouvelle stratégie. De 1977 à 1991, la SIQ a
investi en dollars courants 23 200 000 $, dont 5 800 000 $ pour les conversions
de pétrole à la biénergie ou au gaz naturel. La
consommation d'énergie a diminué de 37 % et cela, même si
plusieurs édifices ont été rénovés et
climatisés pendant cette période. En termes monétaires, en
dollars constants de 1991, la Société a déjà
économisé 140 000 000 $. La stratégie 1991-1996
prévoit réduire d'un autre 15 % la consommation d'énergie
de 1990-1991 en investissant 13 000 000 $ et en portant une attention
particulière aux gestes quotidiens pour économiser
l'énergie.
Alors, M. le Président, c'était les principales remarques
que j'avais à apporter sur le travail que nous avons fait au
ministère des Approvisionnements et Services et le travail qui s'est
fait à la Société immobilière du Québec au
cours de la dernière année. Évidemment, il y a beaucoup
plus de détails qui pourraient être apportés sur les divers
secteurs. Je tiens à rappeler que je m'étais engagé, lors
des engagements financiers, de parler du rapport Bernard plus en détail,
s'il y avait lieu, et de parler du suivi des recommandations. Si c'est le voeu
de la commission ici, j'ai un document que je pourrai déposer lorsqu'on
le jugera à propos et qui nous permettra de voir, sur chacune des
recommandations qui a été faite, quels sont les gestes qui ont
été posés par le ministère des Approvisionnements
et Services. Merci, M. le Président.
Le Président (m.
camden): je vous remercie, m. le
ministre. mme la députée de verchères, est-ce que vous
avez des remarques préliminaires à faire?
Mme Luce Dupuis
Mme Dupuis: Oui, merci, M. le Président. Je voudrais
d'abord saluer à nouveau le ministre des Approvisionnements et Services
ainsi que M. le sous-ministre adjoint, M. Lafrance, Mme Lessard, la directrice
du cabinet, ainsi que les autres membres du cabinet, et le président de
la Société immobilière du Québec, M. Vachon. Je
désire également souhaiter la bienvenue, comme je le disais
tantôt, à tout le personnel du cabinet des Approvisionnements et
Services, de la Société immobilière du Québec, qui
sont ici ce soir, et je profite aussi de l'occasion pour les remercier de la
préparation des cahiers de crédits. J'ai remarque et je peux
souligner que ce n'est pas tous les ministères qui nous
présentent un travail aussi bien fait. Alors, c'est tout à votre
honneur.
M. le Président, c'est la première fois que j'ai
l'opportunité d'étudier les crédits du ministère
des Approvisionnements et Services. Cela permettra, je l'espère du
moins, de jeter un regard neuf sur cette activité importante du
gouvernement du Québec. Pour une troisième année
consécutive, les crédits du ministère des
Approvisionnements et Services sont en progression. Il y a cependant une marge
entre ce qui est autorisé en crédits et ce qui est effectivement
dépensé. Des crédits de 79 000 000 $ avaient
été prévus pour le dernier exercice financier, alors que
les dépenses réelles seront probablement autour de 52 500 000 $.
En fait, des 25 300 000 $ prévus l'an dernier au programme 2, qui
concerne l'exécution des obligations des ministères et organismes
envers la Société immobilière du Québec, si mes
renseignements sont bons, pas un sou n'a été utilisé. Cela
explique sans doute pourquoi les dépenses probables pour 1991-1992
seront de 52 500 000 $ plutôt que de 79 000 000 $. En passant, je
m'excuse si je dois vous faire subir une voix enrouée. Ce n'est vraiment
pas de mon contrôle.
Cela explique aussi pourquoi des crédits alloués cette
année au ministère des Approvision-
nements et Services font un bond en avant, un bond que je qualifierais
de prodigieux, pour atteindre un niveau historique de 91 000 000 $. Le
programme 2 hérite des 25 300 000 $ non dépensés en
1991-1992 plus les 18 800 000 $ en nouveaux crédits. Je suppose que
plusieurs projets qui devraient ou qui devaient être
complétés l'an dernier ont été reportés
à cette année. Le livre des crédits, après un coup
d'oeil rapide, en fait quelque peu mention, mais je demanderai des
précisions supplémentaires au cours de l'étude
détaillée un peu plus tard en soirée. (20 h 30)
Toujours est-il que les crédits de cette année augmentent
de 73,3 %, ce qui est pour le moins spectaculaire, M. le Président. En
période de récession économique, comme c'est le cas
présentement, nous pourrions peut-être nous offusquer d'une
pareille augmentation dans un ministère qui a essentiellement une
vocation horizontale, c'est-à-dire qui rend des services aux autres
ministères ou organismes du gouvernement. Cependant, si ces montants
d'argent servent, comme le ministre l'indique, à la réalisation
de travaux d'immobilisation, il nous est permis de croire qu'ils pourraient
avoir un effet stimulant sur l'économie. La réalisation de
projets comme, par exemple, l'îlot Bon-Pasteur à Québec, ou
encore la construction d'un nouveau centre de détention à
Rimouski mobilisent un certain nombre de travailleurs qui évitent
peut-être ainsi de se retrouver, eux aussi, en chômage comme
plusieurs Québécois et Québécoises le sont
présentement.
L'étude des crédits est aussi l'occasion pour l'Opposition
de dresser un bilan de l'année financière qui vient de se
terminer. Sans contredit, on peut dire que 1991-1992 fut une année de
consolidation et de rationalisation pour le ministère des
Approvisionnements et Services. On a tout d'abord poursuivi l'application du
rapport Bernard, du moins, selon les dires du ministre. Je dis «selon les
dires du ministre», car il ne me semble pas évident que les
recommandations du rapport Bernard sont appliquées partout et
intégralement. Et, à ce sujet, je pense que M. le ministre le
confirmait lui-même tantôt: II y a 26 des 46 recommandations qui
ont été effectuées. Rappelons qu'à l'exception
d'une seule, toutes les recommandations devraient, selon
l'échéancier du ministère des Approvisionnements et
Services, être en vigueur au moment où on se parle. À cet
égard, j'aurai aussi un certain nombre de questions lors de
l'étude du programme un peu plus tard.
Chose certaine, nous avons adopté en décembre les lois 180
et 181 qui institutionnalisent quelques recommandations du rapport Bernard, ce
avec quoi, nous, de l'Opposition, nous étions d'accord. Le projet de loi
180 a également permis la création d'un nouveau fonds, comme M le
ministre le soulignait tantôt, soit celui du courrier et de la
messagerie. Il a également donné lieu au regroupement de trois
fonds qui font partie aujourd'hui du Fonds des Approvisionnements et Services.
J'aurai quelques questions concernant la mise en marche de ces nouveaux fonds
un peu plus tard en soirée.
Enfin, le projet de loi 180 amenait le transfert du Fonds du service
aérien gouvernemental au ministère des Approvisionnements et
Services. Nous étions défavorables à ce transfert et nous
le sommes toujours. Nous ne croyons pas que le transport ambulancier ou la
lutte aux incendies de forêts soient de la responsabilité du
ministère des Approvisionnements et Services, même si le
ministère des Transports, aux dires du député de
Beauce-Sud et ministre, n'en faisait pas une gestion rigoureuse et efficace, ce
avec quoi nous sommes parfaitement d'accord.
L'Assemblée nationale a également adopté la loi
418, afin de permettre à la Société immobilière du
Québec de vendre au Mouvement Desjardins les parts qu'elle
détenait dans la Place Desjardins à Montréal. En ce qui
concerne ce projet de loi, nous avions des réticences surtout sur la
forme. L'adoption de cette loi s'est effectuée en catastrophe et
à la toute dernière minute, afin de bénéficier
d'une rentrée d'argent de 98 000 000 $, afin - nous en sommes convaincus
- que i'exercice financier... et à la toute fin de l'exercice financier
1991-1992. Comme j'ai dit tantôt, nous étions convaincus - et je
l'ai souligné à M. le ministre à cet effet - que cet
argent irait dans le fonds consolidé au ministère des Finances,
et c'est ce qui nous a été confirmé tantôt, du
moins, en grande partie, puisqu'on a parlé des 98 000 000 $, que 72 000
000 $ ou 78 000 000 $ étaient retournés au ministre des Finances.
Cette opération avait toutes les allures d'une véritable vente de
feu où le gouvernement n'a peut-être pas encaissé le
maximum qu'il aurait pu encaisser. J'avais quelques questions, à savoir
où étaient passés les fonds, mais on a eu une
réponse à cet effet.
En 1991-1992, on a vu la Société immobilière
participer activement aux études concernant la réalisation d'un
nouveau centre des congrès à Québec, un projet, je pense,
fort important pour la région de la capitale nationale. Tout
récemment, le gouvernement a fait connaître la nature de sa
participation dans ce projet qui, si la ville de Québec décide
d'aller de l'avant avec son projet, impliquera la relocalisation de 1200
fonctionnaires.
Comme je le disais précédemment, on a
complété la construction du complexe du Bon-Pasteur sur la
colline parlementaire, mais on est toujours dans l'expectative quant à
l'îlot Mont-Carmel dans le Vieux-Québec. Pourtant, lors de
l'étude des crédits l'année dernière, le
président de la Société immobilière nous avait
indiqué que ce projet devait se mettre en branle incessamment. J'ose
espérer que le président de la SIQ pourra nous fournir des
explications sur ce
projet ce soir.
La Société immobilière du Québec a, de plus,
procédé au déménagement du ministère de la
Sécurité publique dans un tout nouvel édifice à
Sainte-Foy, à l'agrandissement de la Maison Tanguay et du Centre de
détention de Bordeaux à Montréal ainsi qu'à la
construction du palais de justice de Laval. Comme on le constate, la
Société immobilière du Québec est extrêmement
active sur le marché de l'immobilier québécois. Elle
compte d'ailleurs sur des actifs qui, au 31 mars 1991, dépassaient le
milliard de dollars, ce qui n'est pas peu dire.
Voilà, M. le Président, un bref bilan. Nous disposons
maintenant de quelques minutes pour discuter d'un certain nombre de dossiers,
dont ceux que j'ai mentionnés, mais aussi, si le temps nous le permet,
d'autres dossiers qui concernent et le ministère et la
Société immobilière. Je vous remercie de votre attention,
et nous sommes prêts à commencer avec les suites du rapport
Bernard si le ministre est également prêt dans ce dossier. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, Mme la
députée de Verchères. Est-ce que je dois comprendre que
vous êtes maintenant prête à formuler des questions à
l'égard du rapport Bernard ou... Est-ce que, M. le ministre,
peut-être avant qu'on s'engage, vous avez des commentaires à
formuler? Oui? Est-ce que vous avez des commentaires à formuler?
M. Dutil: Oui, j'aurais un commentaire à formuler, M. le
Président. Je n'ai jamais critiqué la gestion du fonds
aérien par le ministère des Transports, contrairement à ce
qui a été allégué par la députée de
Verchères. C'est le seul commentaire que j'ai à faire. Tout le
reste était relativement exact.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie de valider
l'information de la députée de Verchères. Est-ce qu'il y a
d'autres remarques préliminaires à formuler?
M. Gautrin: Pas pour l'instant, M. le Président, mais
j'aurai certainement des questions à poser au ministre.
Le Président (m. camden): nous y comptons bien, m. le
député de verdun. est-ce que vous avez des questions à
formuler, mme la députée de verchères?
Discussion générale Rapport
Bernard
Mme Dupuis: Puisque le temps est limité... Je trouve que 2
h 30, c'est relativement court...
Le Président (M. Camden): Vous avez raison.
Mme Dupuis: ...pour les études de crédits; alors,
je vais dispenser du préliminaire du rapport Bernard et je vais aller
directement aux questions. (20 h 40)
Lors de l'étude des engagements financiers le 5 février
dernier, le ministre s'est engagé à nous fournir un état
de la situation, comme il disait tantôt, quant à l'application du
rapport Bernard. C'est ce que je m'apprêtais à lui demander ce
soir, mais le ministre nous a signalé qu'il les avait. Cependant, si on
reprend le calendrier d'application du rapport Bernard datant du 18 janvier
1991, quels sont les retards, les reports et les recommandations qui ne sont
toujours pas appliqués et qui devaient l'être? Comme je le disais
tantôt lors de...
Une voix: Remarques d'ouverture.
Mme Dupuis: ...mes remarques d'ouverture, elles devraient toutes
être appliquées, sauf une.
M. Dutil: M. le Président, j'ai effectivement un
état de situation écrit, et je suggérerais de le
déposer aux membres de la commission, si vous le permettez, de
façon à ce qu'on puisse faire le point sur chacune des
recommandations ou celles que l'Opposition ou la commission désirera
regarder plus particulièrement. Dans cet état de situation, nous
avons la recommandation comme telle, nous avons l'action qui a
été prise ou qui a été entreprise en date du mois
de janvier 1991 - c'était au moment où on en avait discuté
la dernière fois - nous avons l'échéancier qui avait
été prévu à ce moment-là, et nous avons
l'état de situation aujourd'hui sur l'ensemble des recommandations.
Alors, je pense que ça pourrait faciliter notre travail.
Le Président (M. Camden): M. le ministre, on a pris
connaissance du document. Il nous apparaît pertinent. Alors, nous allons
donc l'accueillir et le faire distribuer aux membres de la commission.
M. Dutil: Je pourrais donner quelques explications sur la
façon dont le document est conçu, pour faciliter notre travail,
si vous le permettez, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Nous sommes tout ouïe
à vos propos, M. le ministre.
M. Dutil: À la première page, c'est-à-dire
le premier verso, le premier document, au verso, c'est écrit
«Recommandations à réaliser». Vous avez un
résumé de l'ensemble des recommandations à réaliser
par liste de sujets. Dans les sujets, le premier, c'est le
règlement-cadre du Conseil du trésor et le règlement du
ministère
des Approvisionnements et Services. Vous avez les recommandations 2, 15,
32, 35, 36, 39, 43 et 44, qui ne sont pas comptées comme des
recommandations réalisées parce que le règlement n'est pas
en vigueur pour l'instant. Mais toute l'étude est faite, le
règlement est prêt et la mise en vigueur du règlement se
fera à l'été 1992.
Vous avez les autres recommandations qui suivent et vous avez
l'échéance de ces recommandations-là. Vous avez, à
la page suivante, le dossier complet de chacune des 45 recommandations, en
résumé, où on voit le numéro de la recommandation,
l'échéance identifiée à la conférence de
presse que nous avons tenue le 18 janvier 1991, l'état de la situation
au 19 mars 1992 et des remarques, en bout de ligne. Alors, vous voyez qu'il y a
plusieurs recommandations là-dessus qui sont réalisées,
d'autres où l'échéancier a été
reporté pour une raison qui est expliquée, elle, à chacune
des pages suivantes. À chacune des pages suivantes, on prend la
recommandation...
Évidemment, si on peut parler de la recommandation 1
immédiatement, c'est une recommandation d'ordre général,
qui ne sera appliquée que lorsque le rapport sera complètement
appliqué puisqu'on mentionne, si je peux me permettre de la lire, que
«le gouvernement maintienne l'essentiel du système en
matière d'octroi de contrats, mais qu'il apporte les ajustements
nécessaires pour améliorer la cohérence de la
réglementation, la précision du champ d'application de la
réglementation, l'efficacité et la transparence du processus
d'octroi de contrats, le suivi et l'évaluation de la performance des
fournisseurs, le partage des responsabilités et l'imputabilité
des intervenants gouvernementaux.» Nous avons mis juste à
côté de cela à quelle recommandation précise cette
recommandation d'ordre général référait et de
façon qu'on puisse suivre le dossier. C'est comme ça pour tout le
document.
Alors, M. le Président, moi, je serais prêt à
répondre, à faire le tour du document, si c'est le voeu de la
commission, ou à répondre aux questions sur une recommandation ou
l'autre recommandation sur laquelle les membres de la commission voudraient me
poser des questions.
M. Gautrin: M. le Président, est-ce qu'on pourrait prendre
recommandation par recommandation?
Le Président (m. camden): si vous le souhaitez, vous,
à l'égard de votre intervention, m. le député, je
conviendrai que c'est ce que voulez faire. est-ce que madame est à sa
période de questions?
Recommandation 2
Mme Dupuis: M. le Président, moi, je ne tiens pas qu'on
passe en revue toutes les recommandations ce soir. J'avais des questions, bien
sûr, mais j'ai quelques recommandations que j'aimerais qu'on
étudie de façon particulière. Par exemple, dans la
recommandation 2 concernant le ministère de la Justice, on ne semble pas
être très au courant de cette recommandation à ce
ministère, et là, j'aurais aimé savoir de quoi ça
retourne et qu'en est-il de la recommandation 2 concernant le ministère
de la Justice.
M. Outil: C'est ça. Alors, on demandait que le
ministère de la Justice définisse et rende publique sa politique
d'octroi de contrats de services juridiques en tenant compte des seuils
d'autorisation du Conseil du trésor. Vous voyez, dans le document que je
viens de vous remettre, que c'est une obligation qui est incluse au projet de
règlement-cadre sur les conditions de contrats du gouvernement qui va
être approuvé par le gouvernement à l'été
1992. Alors, c'est un travail qui a été effectivement un peu plus
long que nous ne l'avions initialement prévu, mais c'est un travail qui
est fait, c'est un travail qui poursuit son cours et qui va être
approuvé entièrement à la période que nous
mentionnons ici.
Mme Dupuis: Nous aurons sûrement l'occasion... Moi, bon, je
regarderai, après l'étude des crédits, toutes les
recommandations et tous les motifs de façon plus en profondeur. Mais,
dans l'ensemble, avant d'attaquer la recommandation 9, est-ce que le ministre
serait en mesure de nous dire ce qui a motivé le retard pour l'ensemble
des recommandations? Est-ce qu'il y a eu de la réticence de la part de
certains ministères ou...
M. Dutil: Non. La raison principale, c'est qu'il est
arrivé parfois que certaines choses exigeaient une modification ou plus
substantielle ou plus en profondeur, ou exigeaient de le faire par
règlement au lieu de le faire par directive, ou exigeaient de le faire
par législation alors que nous avions initialement pensé que
ça pouvait se faire par règlement. Alors, ce sont, en
général, les points qui nous ont fait retarder
l'échéancier de quelques recommandations. Je rappelle que les
recommandations que l'on estimait les plus importantes, et de la part de
l'Opposition, et de notre part, d'ailleurs, étaient les recommandations
de 17 à 27. Si on se reporte à ces recommandations-là
particulièrement, on s'apercevra que, quant à celles-là,
elles sont assez avancées dans leur réalisation en
pourcentage.
Recommandation 9
Mme Dupuis: M. le Président, j'irais à la
recommandation 9 concernant les commissions scolaires. Quand on voit ce qui se
passe, par exemple, dans la CECM où il n'y avait toujours pas de
politique d'octroi de contrats, on peut croire aussi que d'autres commissions
scolaires sont dans la même situation, alors qu'on sait très
bien que la recommandation 9 du rapport Bernard allait dans le sens que
chaque commission scolaire devait se doter d'une politique d'attribution de
contrats. Alors, ici, il y a deux volets et c'était, dans un premier
temps, mettre en place une politique d'octroi de contrats, et, dans un
deuxième temps, peut-être voir à ce que ces politiques
soient suivies.
M. Dutil: Oui. Cette recommandation-là, nous l'avons
divisée en trois étapes pour les fins que nous poursuivions.
Comme la plupart des recommandations, il y avait certaines étapes
à franchir. Alors, nous avons d'abord franchi l'étape suivante:
Le règlement sur les contrats de construction des immeubles des
commissions scolaires est en vigueur depuis le 16 août 1990. Alors, c'est
une première étape qui est importante. Nous avons fait une
deuxième étape qui était la préparation d'une
circulaire administrative afin d'inciter les commissions scolaires à se
doter d'une politique concernant l'octroi de contrats pour l'acquisition de
biens et services, et que cette politique fasse l'objet d'une approbation par
le conseil des commissaires et qu'elle soit rendue publique. Et, finalement, il
y a la troisième étape qui, elle, n'est pas encore
réalisée: l'émission d'une directive auprès des
commissions scolaires qui s'inspirera des objectifs poursuivis par le
gouvernement.
Nous avons - et si on regarde à droite, là, dans
l'état de situation - plutôt la formule suivante, qui va
fonctionner à partir de bientôt puisqu'on a mis
l'échéance au printemps 1992: élaboration d'un projet
type, par le ministère des Approvisionnements et Services, d'une
politique relative à la réglementation gouvernementale en
matière d'octroi de contrats. Maintenant, je tiens à
préciser que cette recommandation-là doit faire l'objet d'une
approbation par le conseil des commissaires et qu'elle soit rendue publique.
Les commissions scolaires ne sont pas des ministères, ce sont des
entités juridiques qui sont dirigées par des gens élus par
la population. Évidemment, on ne peut pas faire le même traitement
de ce genre de dossier que lorsqu'il s'agit de ministères ou
d'organismes directement reliés au gouvernement.
Mme Dupuis: Quand on sait ce qui s'est passé à la
CECM et que l'échéancier était pour 1991, et que le nouvel
échéancier, si vous voulez, était le printemps 1992,
est-ce que vous avez effectué un relevé de l'état de la
situation au niveau des commissions scolaires dans l'ensemble du territoire
québécois?
M. Dutil: Non. Je n'ai pas...
Mme Dupuis: On sait très bien que la CECM n'a pas encore
de politique. (20 h 50)
M. Dutil: Ce que nous aurions souhaité, c'est de pouvoir
émettre une directive. Nous n'avons pas l'autorité pour
émettre une directive, alors ça... Vous remarquerez que la
recommandation telle qu'elle était libellée par le rapport
Bernard, je pense qu'il serait important de la relire au complet: «Qu'en
plus des dispositions réglementaires concernant les contrats de cons
truction qui s'appliquent déjà ou vont s'appliquer, chaque
commission scolaire soit tenue d'élaborer - on dit bien: chaque
commission scolaire soit tenue d'élaborer - si ce n'est
déjà fait, une politique concernant l'octroi de contrats pour
l'acquisition de biens et services, que cette politique fasse l'objet d'une
approbation par le conseil des commissaires et qu'elle soit rendue
publique.»
Il est bien évident, M. le Président, que si on avait pu
procéder par directives auprès des commissions scolaires,
c'aurait facilité notre travail. Mais on ne peut pas procéder de
cette façon-là, après les consultations que nous avons
prises, et c'est la raison pour laquelle nous procédons d'une
façon indirecte, qui est d'élaborer un projet type d'une
politique relative à la réglementation en matière d'octroi
de contrats. Les commissions scolaires ont une responsabilité
également face à leur population. Ce sont, je le rappelle, elles
également, des élus, et on ne peut pas procéder de la
même façon avec les commissions scolaires qu'on procède
avec les ministères.
Mme Dupuis: Est-ce que, simplement - peut-être une petite
parenthèse - le ministre pourrait nous expliquer brièvement
pourquoi ils ne peuvent pas agir de la même façon, parce que, bon,
c'est un peu plus indirect dans le fait que ce sont des commissions scolaires
et qu'elles ne sont pas assujetties directement au ministère.
M. Dutil: C'est ça.
Mme Dupuis: Mais est-ce que vous voyez une ouverture possible ou
une voie possible pour qu'ils puissent, finalement, qu'on puisse appliquer le
rapport Bernard d'une façon ou d'une autre?
M. Dutil: Absolument, sauf qu'il s'agit d'un travail de
persuasion d'abord et avant tout, qui est le travail le plus important, et si
les commissions scolaires ne se conformaient pas, ne voulaient pas se
conformer, est-ce qu'à ce moment-là le ministre de
l'Éducation serait obligé de procéder par
législation ou de remettre l'odieux de ne pas procéder de cette
façon-là en le mentionnant publiquement sur les commissions
scolaires, qui, si elles s'en voyaient blâmées publiquement,
réagiraient sans doute d'une façon autre? Maintenant, moi, je
n'ai pas d'indication à l'effet qu'il y a refus d'agir de la part des
commissions scolaires. C'est un réseau qui est vaste, qui est grand, et
avant de le couvrir
totalement, c'est de convaincre tout le monde... C'est évidemment
plus long.
Nous avons fait l'année dernière, M. le Président,
un exercice périlleux. Quand nous remettons un état de situation
du suivi d'un rapport avec des échéances que nous croyons
plausibles, l'inconvénient est le suivant: lorsque nous devançons
les échéances, personne ne nous en félicite et ne nous en
remercie parce que, de toute façon, on ne le sait pas, mais lorsque dans
certaines... C'est arrivé dans plusieurs recommandations où on a
devancé les échéances. Ce n'est pas écrit ici,
c'est écrit «réalisé». Mais peut-être
que c'a été réalisé deux ou trois mois avant
l'échéance que nous avions prévue. Malheureusement, quand
le contraire arrive - et c'est le risque que nous prenons; j'avais
accepté à ce moment-là d'assumer ce risque-là -
s'il nous arrive un imprévu et que l'échéance est
retardée de quelques mois - ce n'est pas des échéances qui
sont retardées indûment, je ne crois pas - bien, à ce
moment-là, on nous en fait reproche. Je le comprends et je ne le
reproche pas aux membres de la commission, mais je voudrais au moins qu'on
apprécie la transparence avec laquelle nous avons voulu travailler sur
le suivi du rapport Bernard.
Mme Dupuis: M. le Président, j'ajouterais à
ça, je comprends peut-être, oui, je comprends sûrement, je
ne veux pas dire que je les approuve, mais je comprends sûrement les
frustrations du ministre sur, peut-être, des recommandations qui ont
été appliquées ou dont on n'est pas au courant. J'y
reviendrai un petit peu tantôt, puisque c'est tellement complexe que
c'est difficile de savoir celles qui l'ont été et celles qui ne
l'ont pas été. Alors, imaginez, M. le ministre, que ça
devient difficile de vous féliciter à ce moment-là alors
qu'on ne peut pas savoir si c'a été fait ou pas fait, ou quand
c'a été fait ou quand ça n'a pas été fait.
Même certains fonctionnaires qu'on a contactés n'étaient
pas en mesure de répondre aux questions posées.
Je reviens à l'application...
M. Dutil: Mais ce n'est pas à eux, M. le Président,
à répondre. C'est au ministre, et ça me fait plaisir de le
faire aujourd'hui.
Recommandation 33
Mme Dupuis: ...dans les ministères, je veux dire, à
savoir si c'était appliqué ou pas, telle ou telle recommandation.
De façon plus précise, je pense à la recommandation 33 par
exemple, sur les dépassements de coûts au ministère des
Transports, et que lorsqu'on contacte les fonctionnaires du ministère,
ils ne sont pas en mesure de nous répondre d'une façon pertinente
aux questions qui sont posées, et ils ne savent pas du tout si c'est
appliqué ou pas.
M. Dutil: Alors, si...
Mme Dupuis: II y en a même, et j'irais jusqu'à vous
dire, peut-être à votre grande surprise, que certains
fonctionnaires ne sont même pas au courant du rapport Bernard.
M. Dutil: Écoutez, M. le Président, moi, j'ai une
offre à faire à Mme la députée de
Ver-chères: Qu'elle nous donne les fonctionnaires qu'elle a
consultés et on lui dira si elle s'est trompée de fonctionnaires,
ou, si elle ne veut pas nous les donner, nous pourrions lui donner des
fonctionnaires qu'elle pourrait consulter qui, eux, ont les réponses aux
questions qu'elle poserait.
Mme Dupuis: Ça, je l'apprécierais. Oui. M.
Dutil: D'accord.
Mme Dupuis: Mais est-ce que ce serait possible que vous nous
déposiez les directives du ministère des Transports? Le
ministère des Transports a sûrement émis des directives
quant à l'application des recommandations du rapport. Est-ce que ce
serait possible que vous...
M. Dutil: La question se pose au ministre des Transports, de
déposer ces directives, et non pas au ministre des Approvisionnements et
Services. Moi, ce que je vous donne, c'est le suivi du rapport Bernard. C'est
le ministre des Approvisionnements et Services qui le donne parce que c'est lui
qui est le plus concerné. C'est le ministère où il y a le
plus de recommandations dans le rapport Bernard qui touchent à un
ministère. Mais, évidemment, la difficulté de l'exercice,
c'est qu'il y a d'autres recommandations qui touchent d'autres
ministères. Nous avons donc travaillé en étroite
collaboration avec ces ministères-là qui me mandatent pour faire
un rapport de l'état du suivi. Mais si on veut davantage de
détails, évidemment, ce serait probablement possible de l'obtenir
en le demandant directement au ministère concerné.
Mme Dupuis: Oui mais, M. le Président, M. le ministre,
vous êtes sûrement en mesure, vous, puisque l'application des
recommandations du rapport Bernard est de votre juridiction, de demander
à votre collègue des Transports s'il a émis les directives
en ce sens et les documents pertinents.
M. Dutil: Moi, je vous donne ici un suivi qui dit qu'il s'est
fait des choses, qu'il y a un projet de règlement qui est sur le point
d'être adopté et qu'il y a une directive qui a été
émise. Ce que me demande la députée de Verchères,
de ce que je comprends, c'est qu'elle voudrait avoir la directive. Alors, je
suis prêt à intercéder auprès du ministère
des Transports pour l'ob-
tenir, pour son information, il n'y a pas de problème.
Recommandation 42
Mme Dupuis: Remarquez que si on me donnait le nom du
fonctionnaire qui serait au moins en mesure de savoir que le rapport existe,
comme je vois que les relations entre le ministre des Approvisionnements
et Services et le ministre des Transports sont excellentes, peut-être que
ce serait plus facile pour le ministre des Approvisionnements et Services de
nous le faire parvenir. (21 heures)
À la recommandation 42, l'équipe de vérificateurs
internes est-elle opérationnelle actuellement?
M. Dutil: C'est une recommandation qui touche le Conseil du
trésor. Il était prévu qu'il y avait des actions à
prendre. L'état de la situation actuellement, c'est que le Conseil du
trésor, par ce que l'on appelle le C.T. no 178843 du 3 décembre
1991, a rendu une décision afin de revoir la façon d'exercer les
fonctions de contrôles financiers, incluant les vérifications
internes, tant au niveau des organismes centraux que dans les ministères
et organismes de l'administration publique québécoise. À
cet égard, un groupe de travail a été constitué en
janvier 1992, qui implique le ministère des Finances, le
Secrétariat du Conseil du trésor et une firme comptable externe,
en plus d'environ 70 autres personnes de différents ministères et
organismes qui seront appelées à participer aux travaux de ce
groupe. On prévoit l'échéance pour le dépôt
des recommandations au 30 juin 1992.
Mme Dupuis: Donc, c'est en juin 1992, alors que
l'échéancier prenait fin en 1991. Donc, on a au-delà d'un
an de retard. C'est une excellente recommandation.
M. Dutil: Je tiens à rappeler, M. le Président, que
l'échéancier n'était pas une recommandation du rapport
Bernard. L'échéancier est quelque chose qui, pour des fins de
transparence, a été déposé le 18 janvier 1991 par
moi. C'était un estime qui était, en général,
réaliste, et la preuve, c'est que nous avons 26 des 45 recommandations
qui sont actuellement appliquées et que 8 autres, à tout le
moins, le seront incessamment, lorsque les règlements seront
adoptés au Conseil du trésor, ce qui porte à 34
recommandations sur les 45, alors que nous avons mentionné que nous en
appliquerions 44. Maintenant, c'est 43 parce que, dans mon exposé
initial, j'ai mentionné qu'il y a une deuxième recommandation,
qui est la 22, qui ne serait pas appliquée non plus. Ce risque d'avoir
soumis des échéances, c'était un risque que je prenais. Ce
n'est pas... Je ne crois pas qu'on doive blâmer le ministère des
Approvisionnements et Services parce qu'il ne respecte pas les propres
échéances qu'il s'est fixées alors qu'elles
n'étaient pas imposées par le rapport Bernard. On remarquera
qu'à la fin de l'été 1992 ou au plus tard à
l'automne 1992, l'ensemble du rapport Bernard, sauf les deux recommandations
que j'ai mentionnées, sera adopté.
Mme Dupuis: Bien sûr que le rapport Bernard ne... Ce n'est
pas le comité Bernard qui établit le calendrier. Mais, lorsqu'on
veut faire un rapport de cette importance et que le ministre s'engage à
le faire réaliser dans les plus brefs délais, je pense qu'il est
normal qu'on s'intéresse à quand ce sera fait. Là, le
ministre nous informe qu'il y avait 26 recommandations sur 46...
M. Dutil: 45.
Mme Dupuis: Sur 45 recommandations, c'est ça. Est-ce que
dans le rapport, ici, qu'on pourra consulter plus en profondeur un peu plus
tard, il y a des échéanciers pour les autres? Donc, il y en a
encore une vingtaine.
M. Dutil: Absolument. Vous pouvez avoir le résumé
de cet échéancier-là, d'ailleurs, dans la deuxième
page et vous verrez que la recommandation 1, qui est la recommandation
générale, est mise le plus tard par rapport à toutes les
autres puisqu'elle ne sera en vigueur, elle ne sera adoptée que lorsque
toutes les autres le seront, à l'automne 1992. Nous avons la
recommandation 2 à l'été 1992. Vous voyez que la 3, la 4,
la 5, la 6, la 7 et la 8 sont réalisées, que la 9 est au
printemps 1992; la 10, à l'automne 1992; la 11 et la 12, au printemps
1992; la 13, à l'automne 1992. La 14 est réalisée; la 15,
à l'été 1992; la 16, au printemps 1992; la 17 est
réalisée, la 18 est réalisée, la 19 est
réalisée, la 20 est réalisée, la 21 est
réalisée. La 22 ne sera pas mise en application. La 23 est
réalisée, la 24 est réalisée, la 25 est
réalisée, la 26 est réalisée, la 27 n'a pas
été retenue.
Je tenais à préciser que ces recommandations-là
sont, pour la plupart, réalisées. Ce sont celles que l'Opposition
elle-même avait mentionnées comme étant le coeur du rapport
Bernard, que si ces recommandations-là n'étaient pas
réalisées, quand bien même on réaliserait toutes les
autres recommandations dans un échéancier très
serré, très précis, qu'on n'aurait pas atteint l'objectif
que visait le rapport Bernard. Alors, je demande aux gens de la commission de
bien regarder, dans le dossier que nous leur présentons, ces
recommandations-là, qui sont toujours, à mon sens, le coeur et
qui, elles, ont été réalisées.
Mme Dupuis: Au sujet, M. le Président, de la
recommandation 22, est-ce que le ministre... Je
vais la lire: «Que la réglementation sur les contrats de
services professionnels soit modifiée pour permettre aux
ministères et aux organismes de recourir à la proposition avec
prix dans tous les cas où ils le jugent à propos.» Pourquoi
le ministre a-t-il jugé bon de soustraire cette recommandation-là
à l'application?
M. Dutil: Oui. C'est suite aux consultations que nous avons
faites dans les comités conjoints avec les représentants des
associations des ingénieurs et des architectes en particulier, puisque
ce sont les deux secteurs les plus concernés par ça, où on
a essayé de trouver dans quels cas ça pouvait s'appliquer. Tel
que la recommandation est libellée, on comprend que ça ne peut
pas s'appliquer partout. La recommandation disait que la réglementation
sur les contrats de services professionnels soit modifiée pour permettre
aux ministères et aux organismes de recourir à la proposition
avec prix lorsqu'ils le jugent à propos. Alors, dans les discussions que
j'avais eues, d'ailleurs, avec les membres du comité Bernard, il a
été bien clair, pour eux, que ce n'était pas possible
partout, mais qu'il fallait à tout le moins le permettre, ouvrir une
porte là-dessus.
Nous avons eu de très longues discussions avec les
représentants des ingénieurs, l'Association des ingénieurs
et l'Association des architectes, où ils voyaient une multitude
d'inconvénients à cette façon de procéder là
et qui nous amenaient à permettre ça sur des choses qui
étaient vraiment minimes et qui n'étaient pas substantielles.
Alors, c'est la raison qui nous a amenés, finalement, à
mentionner très clairement que cette recommandation-là,
finalement, ne serait pas applicable à toutes fins pratiques.
Mme Dupuis: M. le Président, j'aurais quelques
commentaires que j'ai recueillis sur le terrain, qui m'ont été
émis et dont j'aimerais faire part au ministre. Dans plusieurs cas, les
gens nous parlent de la complexité du système de la
réglementation et tout. On nous dit: On ne s'y retrouve plus dans toute
cette recommandation. Aussi, j'ai eu des plaintes de formulées au niveau
de l'attribution des contrats et des dépassements de coûts.
Ça, à plusieurs reprises, les gens disaient: Oui, mais ça
devrait être accordé au plus bas soumissionnaire et, pour une
raison x ou y, souvent en invoquant l'urgence, on rouvre le contrat et alors,
les règles du jeu sont complètement changées.
Ça, ce sont des commentaires qu'on entend
régulièrement, en ce qui a trait aux attributions de contrats et
sur toute la complexité du système. Écoutez, le ministre
se retrouve, lui, peut-être, mais je vais vous dire: C'est très
difficile de s'y retrouver. À un moment donné, on se perd.
Ça devient presque décourageant de savoir, dans tel ou tel
ministère, ce qui se passe, quelle réglementation ils ont.
Là, je supplie le ministre de bien vouloir me donner la
réglementation au niveau des Transports. Imaginez la difficulté
qu'a le citoyen, le simple citoyen, de se retrouver. Même, je pense,
c'est pertinent de m'interroger, à savoir si le ministre arrive à
se retrouver dans tout ça et est capable d'exercer un réel
contrôle.
M. Dutil: Oui, certainement, M. le Président, et la raison
est la suivante. C'est qu'évidemment on donne des contrats, on accorde
des contrats à des fournisseurs et il est évident que c'est un
système complexe. À partir de là, le citoyen ordinaire,
qui n'a déjà pas intérêt à s'y
intéresser, s'y intéresse encore moins du fait que c'est
complexe. Ceux qui s'y intéressent, ce sont les fournisseurs. La
procédure, qui était d'ailleurs recommandée dans le
rapport Bernard, que nous suivons, c'est de consulter les représentants
des fournisseurs, les représentants les plus représentatifs des
fournisseurs, dans le cadre d'une formule que l'on appelle les comités
conjoints. Nous avions un certain nombre de comités conjoints, et ils
sont rendus au nombre de 15, si ma mémoire est fidèle.
Alors, il y a donc 15 comités sur lesquels siègent les
représentants de fournisseurs d'un groupe. Par exemple, dans le
comité d'architecture, nous avons des représentants de
l'Association des architectes. Dans le comité d'ingénieurs, nous
avons des représentants de l'Association des ingénieurs. C'est
avec eux que l'on essaie de trouver des formules qui sont à la fois plus
simples, tout en demeurant tout aussi transparentes. Il ne faut pas oublier cet
aspect-là. Nous ne sommes pas une entreprise privée, nous n'avons
pas la latitude d'accorder d'une façon très simple des contrats
à ceux à qui nous voulons les accorder. Nous nous sommes
donné, pour des raisons de transparence, des critères de
sélection, des comités de sélection, une formule, donc,
qui est assez complexe en soi. Par exemple, un tirage au sort par la formule
que l'on appelle Rosalie, par l'ordinateur, et ainsi de suite. C'est tout
ça qui fait la complexité, mais cette complexité-là
même vient du fait que nous voulions que l'État
québécois accorde ces contrats-là d'une façon la
plus juste possible, la plus égale possible et la plus transparente
possible.
Alors, quand Mme la députée de Verchères me demande
si je me retrouve dans l'ensemble du dossier, il est évident que, si on
me pose des questions sur les discussions qui se font sur chacun des
comités conjoints, la réponse est non, mais nous avons une
procédure qui nous permet de voir si les fournisseurs, eux, sont
satisfaits et s'ils comprennent, eux, nos contraintes sur le plan de la
transparence. Alors, il se fait des compromis, il se fait des ajustements qui
sont assez fréquents avec les fournisseurs, que ce soit pour ajuster des
spécialités, que ce soit pour trouver des formules plus simples,
que ce soit pour trouver des formules plus justes. Mais ça
demeure complexe.
Mme Dupuis: Je demeure convaincue, M. le Président, qu'il
y aurait lieu d'essayer de simplifier. Quand je parle du simple citoyen, je
parle du simple fournisseur aussi. Quand on apprend qu'un fournisseur
n'était pas inscrit dans le bon programme et que, finalement, il n'avait
pas de contrats depuis x années, on voit, de toute évidence, que
ce n'est pas si simple que ça de se démêler dans ce
labyrinthe. (21 h 10)
Pour ce qui est, après, d'être le plus transparent
possible, il y a justice, mais il faut qu'il y ait apparence de justice aussi.
Dans un champ aussi complexe, ce n'est pas évident qu'il y ait justice
ou apparence de justice. C'est probablement un voeu pieux que j'émets,
mais je demeure convaincue qu'il y aurait lieu d'uniformiser un petit peu plus
et de rendre plus accessible au commun des mortels toute cette
réglementation et qu'on s'y retrouve peut-être un peu plus
facilement. Peut-être que ce n'est pas possible, mais ce serait
peut-être à examiner.
Je passerais...
M. Dutil: Est-ce que je pourrais faire une remarque sur la
dernière, M. le Président, si vous permettez?
Le Président (M. Camden): Certainement.
M. Dutil: II faut se rappeler que là où c'est le
plus complexe, c'est dans les services, professionnels ou techniques, où
on ne fait pas des soumissions avec prix. Quand il s'agit de soumissions
publiques avec prix ou qu'il s'agit de soumissions sur invitation par Rosalie,
parce que ce sont de petits contrats et qu'à ce moment-là on ne
fait pas appel à l'ensemble des fournisseurs, ce qui est assez rare,
mais ça peut arriver, quand on procède de cette
façon-là, en général, on ne plaide pas la
complexité. Les gens ont un devis. Ils préparent leur soumission,
ils mettent un prix et, à moins d'accident, c'est le plus bas
soumissionnaire qui obtient la soumission, accident voulant dire, par exemple,
que quelqu'un a oublié de mettre son chèque de caution ou
oublié de mettre ceci ou cela, ce qui le disqualifie. Ça cause
toujours certains litiges. Les gens n'aiment pas être disqualifiés
parce qu'ils ont oublié quelque chose. En tout cas, il y a des
règles assez précises là-dessus qui sont là pour
s'assurer de la conformité des soumissionnaires.
Mais la partie toujours litigieuse, c'est la partie des contrats sans
prix: ingénieurs, architectes et autres professionnels, arpenteurs et
ainsi de suite. Ça représente quand même une petite partie
des contrats que nous accordons. On parle de l'ordre de 5 % à 6 % en
dollars des contrats que nous accordons.
Politique d'achat préférentielle
Mme Dupuis: M. le Président, je passerais à un
autre sujet qui est tout aussi important: les politiques d'achat
préférentielles. Les images présentées presque
à tous les soirs au «Téléjournal» nous
montrent des milliers de Québécois qui vont acheter aux
États-Unis. Tout le monde en parle. C'est presque une mode maintenant.
Cette réaction de milliers de Québécois, si vous voulez, a
fouetté un certain nombre de commerçants et de communautés
qui ont décidé de riposter en mettant un ensemble de mesures sur
pied de leur propre initiative, souvent par région, afin d'essayer de
contrer cette réaction des Québécois, une réaction
qu'on peut supposer peut-être qui est due à la taxation trop
élevée ou mal répartie. Mais quels qu'en soient les
motifs, c'est un fait que... Je ne vous dis pas que j'approuve cette
réaction des Québécois, mais on ne peut pas nier le
fait.
Dans le présent contexte de la récession
économique, ça veut dire la perte de millions de dollars faits
pour nos entreprises, pour notre économie, et ça fait
extrêmement mal aux entreprises de chez nous. Moi, je qualifie cette
attitude de courte vue ou de politique de courte vue. Mais sur une plus grande
échelle, le gouvernement québécois, par l'entremise de ses
acheteurs, c'est-à-dire par le ministère des Approvisionnements
et Services, tente, dans la mesure du possible, de privilégier d'abord
les produits québécois.
Lorsque l'on fait l'étude des engagements financiers, le ministre
nous explique souvent que si le plus bas soumissionnaire n'a pas obtenu le
contrat, c'est qu'il y a eu un pointage qui a fait en sorte de
privilégier une entreprise qui a un contenu québécois dans
son produit. Mais là, on a vu aussi dans le journal, récemment,
je pense que c'était cette semaine ou plutôt le 21 avril 1992:
Fini l'achat chez soi entre les provinces à cause d'une entente avec le
fédéral. Alors, à cet égard, j'aurais quelques
questions à poser au ministre.
Ça me préoccupe de voir, par exemple, que le ministre
essaie de mettre en place - le ministère, le ministre actuel ou son
prédécesseur - un système de pointage, comme il le disait
tantôt, et que là, je lis que les gouvernements ne peuvent plus
exiger qu'un fournisseur qui a pignon sur rue dans le territoire de la
province... On ne peut exiger un certain pourcentage de contenu local. Ils
doivent accepter le plus bas soumissionnaire conforme aux exigences de l'appel
d'offres. Est-ce que cet article-là - et j'ai d'autres questions
à ce sujet-là aussi - ne vient pas complètement
contrecarrer ce voeu, si vous voulez, ou cette démarche qui
s'amorçait, que je qualifie, moi, d'un peu trop timide, de politique
d'achat chez nous?
M. Dutil: C'est-à-dire qu'il y a eu une
négociation avec les autres provinces à l'effet qu'elles
nous ouvrent leur marché d'achats publics. Il est évident que si
elles nous ouvrent leur marché d'achats publics, il faut leur ouvrir
notre marché d'achats publics. Dans le passé, nous avions une
politique d'achat préférentielle jusqu'au 1er avril, dans la
question des biens. Pour ce qui est des services, ils ne sont pas
touchés par l'entente interprovinciale. Pour ce qui est des technologies
de l'information, pour l'instant, elles ne sont pas touchées non plus.
Nous pouvons maintenir notre politique de partenariat économique pour
les trois prochaines années.
Pour ce qui est des biens, ce qui représente environ 375 000 000
$ d'achats par année, en ce qui nous concerne, et ce qui
représente environ 800 000 000 $ pour les achats du gouvernement
ontarien - puis on peut parler des autres provinces - disons que les deux gros
partenaires dans cette entente-là sont l'Ontario et le Québec.
Les achats gouvernementaux des provinces maritimes sont plus fermes et les
achats gouvernementaux des achats des provinces de l'Ouest peuvent être
assez élevés, mais ce sont des fournisseurs qui sont assez
éloignés, ce qui fait que, sur le plan du coût du
transport, ils ne seraient probablement pas compétitifs, mais, de toute
façon, la règle fait qu'ils pourraient s'inscrire à notre
fichier.
Ceci dit, est-ce qu'il y avantage pour nos fournisseurs du Québec
à pouvoir bénéficier d'un accès au marché
ontarien? À mon avis, la réponse, c'est oui. Si la réponse
est oui à cette question-là, est-ce qu'on peut le faire? Est-ce
qu'on peut obtenir cet avantage-là en restreignant l'accès
à notre propre marché? La réponse, c'est non. Pourquoi
est-ce avantageux d'avoir accès au marché ontarien? La dynamique
de l'extension des marchés, on la connaît. Qu'est-ce qui se passe
quand un marché est plus vaste? Il se passe que les fournisseurs
deviennent ou plus compétitifs parce que la concurrence les oblige
à l'être davantage, ou ils se spécialisent davantage dans
une niche parce que l'extension du marché fait qu'ils peuvent se
spécialiser dans un marché plus particulier et obtenir davantage
de contrats.
En bout de ligne, nous estimons que tout le monde est regagnant à
cette formule-là, c'est-à-dire que les fournisseurs sont plus
performants, donc font avec moins de ressources davantage de biens et, en bout
de ligne, notre gouvernement finit par payer moins cher certains biens avec les
deniers publics. Il est évident qu'à ce moment-là on peut
se retrouver dans la situation d'acheter des biens ontariens, en n'oubliant pas
que le gouvernement de l'Ontario va se retrouver dans la situation où il
achètera des biens du Québec.
Je voudrais vous rappeler que, à une certaine époque, les
municipalités ne voulaient pas acheter en dehors de leur
municipalité. C'a pris une loi du gouvernement du Québec, qui
remonte déjà à plusieurs décennies, pour forcer les
municipalités à aller au plus bas soumissionnaire, parce que les
municipalités avaient le même réflexe, qui était de
protéger leur marché intérieur. Ça leur
coûtait énormément plus cher de faire cette
restriction-là. Ce n'était pas une bonne idée à
long terme, bien que certaines municipalités ne soient pas toujours
satisfaites de cette façon de procéder là parce qu'elles
aimeraient mieux que ce soient des fournisseurs locaux qui leur donnent des
services. Il faut leur rappeler, et on leur rappelle qu'il y a un avantage
énorme à ce que des fournisseurs puissent avoir un marché
plus étendu sur les prix qu'ils paient et, donc, sur les taxes qu'ils
chargent à leurs citoyens pour ces prix qu'ils paient.
Alors, je conclus de ce que je viens de dire que si l'on pouvait fermer
notre marché et avoir ouverture sur les marchés externes, ce
serait la situation idéale, le meilleur des deux mondes, mais on ne peut
pas faire ça. Notre choix, c'est de se faire fermer le marché des
autres en fermant le nôtre ou d'accepter d'ouvrir le nôtre si les
autres ouvrent le leur. C'est la deuxième option que nous choisissons et
qui, je pense, depuis une couple de siècles, a fart la
démonstration de sa valeur. (21 h 20)
Mme Dupuis: M. le Président, je regrette, mais je suis
incapable de partager l'optimisme hypothétique du ministre en cette
matière. Il n'est pas question de fermer les marchés et tout,
mais comme on sait très bien que le gouvernement a mal prévu, mal
préparé notre économie au libre marché, on est de
plus en plus convaincus que ça peut retarder la reprise
économique, et, ce n'est peut-être pas demain là, sans
vouloir être pessimiste à outrance, qu'on va être capables
de reprendre le dessus.
On parle d'un marché hypothétique de 800 000 000 $ qui
s'ouvre en Ontario. Oui, mais est-ce qu'il y a eu des études fartes en
ce sens-là ou si ce n'est pas simplement de la pure spéculation?
Il n'est pas question de se replier sur soi, mais est-ce qu'on est prêts
à affronter ça? Est-ce que ça veut dire que dans les
crédits de l'année prochaine on peut avoir des compagnies de
l'Ontario et tout qui viennent ici? Dans quels secteurs est-ce que ça a
été établi? Dans quels secteurs on est les meilleurs et
est-ce qu'on est capables d'aller les chercher? Bon. Je comprends que dans
l'industrie laitière on l'a, mais on est établis depuis 25 ans.
Ça a pris 25 ans à bâtir ça et ce n'est pas demain
qu'eux vont être capables de riposter. Là, c'est établi, le
marché est là et tout. Mais, dans d'autres secteurs, ce n'est pas
évident.
Alors, moi, j'ai certaines réticences et j'aimerais savoir
d'abord si le ministre a assisté à ces ententes-là. Ce
n'est pas ce que l'on voit dans les journaux. Est-ce qu'il est en mesure de
nous dire, de façon spécifique, si vraiment ça a
apporté... Est-ce qu'il a l'intention de faire faire
des études? Moi, je ne peux pas vous cacher que ça ne
m'effraie pas, mais ça m'inquiète un peu.
M. Dutil: Nous sommes prudents, M. le Président. Dans les
négociations qui se sont faites, oui, j'ai été
impliqué. Je n'ai pas assisté directement aux
négociations. C'était sous l'égide du ministre de
l'Industrie et du Commerce, mais, à toutes les étapes de ces
négociations-là, le ministère des Approvisionnements et
Services a été impliqué par les fonctionnaires. Moi, j'ai
consulté et j'ai été consulté fréquemment,
régulièrement par le ministre de l'Industrie et du Commerce lors
de ces négociations-là qui se sont déroulées sur
une période assez longue. Ça ne s'est pas fait sur une
période très courte, premièrement.
Deuxièmement, rappelons que les achats publics du Québec,
si nous incluons les achats du gouvernement, des organismes du gouvernement et
des sociétés d'État du gouvernement, c'est de l'ordre de
10 000 000 000 $ à 12 000 000 000 $. L'entente qui a été
faite a été faite sur des achats qui représentent de 300
000 000 $ à 400 000 000 $. Ça vous explique la prudence avec
laquelle nous avançons là-dessus, non pas que nous ne soyons pas
convaincus du bien-fondé de l'élargissement des marchés.
Ce dont nous voulons nous assurer, c'est que les règles du jeu vont
être jouées de façon équitable par tous les
partenaires. C'est la raison de notre prudence, mais ma conviction profonde,
c'est que de refuser l'élargissement de marchés et de fermer nos
marchés et donc, de risquer que les autres nous ferment le leur sur les
achats publics, aujourd'hui...
C'est important, les achats publics globaux. Je viens de vous donner un
chiffre qui représente probablement aux alentours de 8 % ou 9 % de
l'ensemble de l'économie du Québec; 10 000 000 000 $ à 12
000 000 000 $, ça représente, sur les 140 000 000 000 $ ou 150
000 000 000 $ du produit intérieur brut du Québec, une proportion
importante et donc significative, qui peut avoir une influence, à mon
sens, en autant que les règles du jeu soient jouées de la
même façon par tout le monde. Qu'on n'aille pas se cacher
derrière certaines règles non tarifaires dans d'autres provinces,
certaines règles non transparentes dans d'autres provinces pour
empêcher nos soumissionnaires d'obtenir les contrats. Je pense que c'est
une formule qui est excellente pour nos entrepreneurs.
Vous savez, le réflexe en période de récession dans
toutes les économies du monde, les économies capitalistes, les
économies dans les pays démocratiques, c'est de refermer les
frontières, et c'est une erreur. C'est une erreur parce qu'en refermant
les frontières tu te fais fermer les frontières de tes voisins.
C'est ça qui se produit en pratique. Tu transformes parfois... On a
vécu ça dans les décades passées, des gouvernements
qui transformaient les récessions en dépressions. En voulant
protéger leur marché, ils rendaient leurs fournisseurs captifs de
leur petit marché. Leurs fournisseurs ne pouvaient plus aller sur les
marchés extérieurs parce qu'ils refusaient aux gens de
l'extérieur de venir sur leur marché et, tout compte fait, tout
le monde était perdant dans cette formule-là.
Je pense que l'esprit d'ouverture est rentable à court, moyen et
long terme avec des entrepreneurs qui, évidemment, acceptent de jouer
ces règles du jeu là et qui sont compétents. Moi, je ne
doute pas de la compétence de nos gens, ici, au Québec. Je suis
convaincu qu'ils sont capables d'affronter les rigueurs d'un marché
international. Pour affronter un marché international, quand on nous dit
qu'on doit se préparer à l'affronter, eh bien, il faut
l'être sur le marché international. Quand on n'y est pas et qu'on
est restreint à notre petit marché, on ne peut pas
développer de spécialisation. On ne peut pas développer
des compétences spécifiques parce ce qu'on n'y est pas, sur le
marché. Le marché ne nous permet pas de le faire parce qu'on ne
vend pas assez de produits sur notre petit marché.
Alors, cet exercice-là a fait ses preuves dans le passé,
à mon avis, et il n'y a pas de raison qu'il ne le fasse pas dans le
futur, mais nous sommes très prudents. Nous y allons très
lentement. Il s'agit de 400 000 000 $ sur 12 000 000 000 $ d'achats publics, et
je ne pense pas qu'on puisse nous reprocher d'aller trop vite et de ne pas
surveiller nos arrières dans ce dossier-là.
Mme Dupuis: M. le Président, je ferai remarquer au
ministre qu'on a pratiquement deux langages. Le ministre sait sûrement
que l'entente de libre-échange canado-américain excluait les
achats publics.
M. Dutil: Nous parlons d'achats publics pancanadiens. Ce
marché-là n'est pas ouvert aux États-Unis. C'est juste de
faire le libre-échange entre les provinces...
Mme Dupuis: Oui, mais au niveau...
M- Dutil: ...qu'on parle de faire pour les achats publics.
Mme Dupuis: ...du principe même... M. Dutil:
Oui.
Mme Dupuis: ...le ministre sait très bien que l'entente de
libre-échange canado-américain excluait les achats publics. Que
ce soit avec les États-Unis ou avec le reste du Canada, au niveau du
principe, c'est la même chose.
M. Dutil: C'est-à-dire que d'exclure...
Mme Dupuis: On excluait les achats publics.
M. Dutil: Absolument. Mais, de les exclure... Ce n'est pas parce
qu'ils sont exclus que c'est une bonne idée, là, M. le
Président. Il faut bien se comprendre. Ils sont exclus parce que le
Canada a décidé qu'il voulait protéger ses marchés
publics et les États-Unis ont décidé qu'ils voulaient
protéger leurs achats publics. Donc, le libre-marché se fait...
Quand même, sur l'ensemble de l'économie, les achats publics ne
sont pas une proportion si importante que ça. Ce sont des points
importants. Il y a peut-être des intérêts à ce que
ça se négocie un jour entre les États-Unis et le Canada.
Je ne le sais pas. Ce n'est pas moi qui vais la négocier. Mais, il y
avait un intérêt certain à le faire, à tout le
moins, entre Canadiens.
Le Président (M. Camden): Mme la députée, je
vous rappelle qu'il vous reste approximativement 1 minute et 30 secondes...
Une voix: Sur?
Le Président (M. Camden): ...sur une période de 20
minutes de temps, puisqu'il y a des gens qui ont sollicité, qui
souhaitent, eux aussi, formuler des questions et comme, évidemment, il
va de soi qu'on doit permettre aux points de vue de s'exprimer et de formuler
également des questions. Je ne vous indique pas nécessairement
que mes collègues vont peut-être prendre chacun 20 minutes, mais
ils ont... Je vous indique que je dois considérer un partage de
temps.
Mme Dupuis: Oui.
Le Président (M. Camden): Considérez une chose,
c'est que le temps... On ne comptabilise que le temps que vous formulez la
question. Le temps de la réponse n'est pas compte sur votre temps.
Mme Dupuis: Je...
Le Président (M. Camden): Ça ferait
déjà un bon moment qu'on serait arrêté.
Mme Dupuis: J'ai retenu votre information, M. le
Président. Alors, pour ce qui est des politiques d'achat
préférentielles, la dernière question à ce sujet
serait... Il y a sûrement eu des études de faites en la
matière, à savoir, on ne lance pas un chiffre en l'air comme
ça, un marché annuel de 800 000 000 $ s'ouvre en Ontario pour les
Québécois, sans qu'il y ait eu des études de faites...
M. Dutil: C'est évident.
Mme Dupuis: ...sinon, ce n'est pas sérieux du tout. Est-ce
que le ministre serait dis- posé à nous fournir des exemplaires
de ces études?
M. Dutil: M. le Président, là, pour savoir quelle
est l'ampleur du marché de l'Ontario, je dois vous dire que ça ne
prend pas une bien, bien longue étude. Ce sont des vérifications
qui sont faites. Ce que je comprends que me demande la députée de
Verchères, c'est: Est-ce qu'il y a eu des études pour savoir si
on serait gagnant ou perdant dans le libre-échange? C'est ça que
vous me demandez. Ce n'est pas de savoir s'il y a 800 000 000 $, puis 300 000
000 $ ici. C'est facile, ça, à établir. Vous êtes en
train de me demander: Si on met deux personnes en compétition ouverte,
quel sera le gagnant? Malheureusement...
Mme Dupuis: Non.
M. Dutil: ...il n'y a pas d'études qui nous permettent de
savoir si nous serons gagnants ou perdants dans l'échange. Je pense que
tout le monde sera gagnant, personnellement, mais c'est le libre marché
qui va le déterminer. (21 h 30)
Mme Dupuis: Mais, est-ce qu'il y a eu des études d'impact
de faites? Moi, je terminerai par un commentaire. Je partage l'opinion du
ministre. J'ai parfaitement confiance à nos Québécois pour
être capables de percer sur le marché mondial. Ce n'est pas
là, mes craintes. Mais je pense qu'il est de bon aloi aussi qu'un
gouvernement se donne certaines mesures protectionnistes afin de stimuler aussi
l'économie, l'économie d'un pays ou l'économie... en
l'occurrence, l'économie du Québec. Les Américains le
font, et ça n'empêche pas les Américains d'exporter un peu
partout dans le monde. Ça n'empêche pas le Québec non plus
de le faire. Je pense que même il est nécessaire pour
l'économie, et ça peut devenir un instrument, un levier
économique aussi pour aider nos entreprises, justement, à
performer un peu plus. Ce n'est pas évident, comme le ministre le
mentionnait dans l'article de journal signé Michel Venne, qu'en ouvrant
toutes grandes les barrières comme ça, sans peut-être les
préparations nécessaires, on va amener les gens à produire
plus et à meilleur prix et à meilleure qualité.
M. Dutil: Dans toutes les ententes depuis toujours, mais plus
particulièrement depuis qu'existe le GATT, en 1945-1946, dans toutes les
ententes, il a été prévu des périodes de
transition. La philosophie d'ouverture des marchés a fait ses preuves.
À la longue, elle est plus rentable, mais tous les pays ont exigé
et obtenu, avec l'accord du GATT, qu'il y ait des périodes de
transition. Il y a des discussions actuellement qui se font au GATT et qui
portent, justement, non seulement sur le principe de l'ouverture... Le principe
de l'ouverture des marchés est reconnu comme étant bienfaisant
à long terme. Il n'y a
pas de problème de ce côté-là.
Est-ce qu'il est nécessaire d'avoir des périodes de
transition? De tout temps il y a eu des périodes de transition. Je me
rappelle, j'étais dans le domaine de la bicyclette à une
époque de la dernière round, je pense que c'était celle de
l'Uruguay - je ne me rappelle pas laquelle - ou le Tokyo Round, où on
avait dit qu'on abaisserait les douanes des produits en provenance de, entre
autres, Taiwan, du Japon, etc., qui sont des gros producteurs de bicyclettes.
Mais on l'avait fait sur une période d'une dizaine d'années, en
abaissant les tarifs de 1,5 % à 2 % par année, pour en arriver
à un équilibre en bout de ligne. Je ne vous dis pas que
c'était drôle de vivre cette situation-là quand tu es
propriétaire d'une industrie de bicyclettes, mais nous savions que nous
avions une période d'adaptation et nous nous y sommes
adaptés.
On sait que, dans le monde moderne, l'avantage qu'il y a à avoir
de vastes marchés est sensiblement, infiniment supérieur aux
avantages que l'on pourrait retirer à se protéger, à
fermer nos frontières. Pourquoi, M. le Président? C'est parce
qu'il n'y a plus personne dans le monde entier qui accepte de voir les
frontières de son voisin fermées et d'ouvrir les siennes. Nous
avons bénéficié avec les États-Unis, pendant une
certaine période de temps qui n'est pas si lointaine, d'une situation
où nos tarifs douaniers étaient plus élevés que les
leurs, ce qui fait qu'ils pouvaient moins exporter de leurs produits au Canada
et on pouvait exporter davantage des nôtres aux États-Unis. Mais
c'est difficile aujourd'hui de trouver un partenaire économique qui
accepte comme dans le passé de faire ce jeulà, que nous on se
protège et que lui n'ait pas le droit de fermer ses frontières.
Alors, ou on joue au protectionniste, ou on accepte d'ouvrir nos marchés
pour bénéficier du marché des autres.
Le Président (M. Camden): En tout cas, ce que je constate,
M. le ministre, c'est que non seulement vous avez développé une
transmission automatique pour les bicyclettes, mais vous avez changé
l'embrayage pour passer sur le marché de la mondialisation.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): Si vous permettez, madame,
j'aurais peut-être quelques questions à formuler au ministre.
Combien d'agents de communication ou de gens à la direction des
communications retrouve-t-on chez vous?
M. Dutil: Trois personnes, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Combien en retrouve-t-on
à la SIQ?
M. Dutil: Trois également.
Rationalisation dans les publications
Le Président (M. Camden): J'ai pris connaissance d'un
certain nombre d'éléments. On devrait peut-être en
embaucher plus, puis presquement à certains égards, si je regarde
certaines publications, je suis quand même étonné de ce
dont j'ai pris connaissance. Je voudrais peut-être porter à votre
attention que je suis en train de... Vous comprenez bien qu'ayant
été un membre et étant toujours membre du comité de
rationalisation des finances, on a porté une attention
particulière à l'égard des publications qui sont produites
dans chacun des ministères ou dans des organismes. Lorsque je regarde
ici les publications, je constate une chose, c'est que, évidemment, il
n'y a pas que chez vous où la liste qui nous a été fournie
est justifiée pour les besoins strictement de votre ministère,
mais vous avez aussi, je pense, à rendre des services à d'autres
ministères.
Si je regarde, entre autres, le journal INFO-SIQ qui nous a
été fourni, je dois vous dire que je m'interroge sur
l'à-propos et je me retrouverai peut-être dans le journal
éventuellement à cause de mes commentaires, mais enfin. Il y a
abondamment de photos, il y a sûrement des gens qui se reconnaissent,
c'est probablement agréable et valorisant. Il y a des articles qui
m'apparaissent tout à fait pertinents, d'autres qui, probablement,
tiennent plus du journal des vedettes. J'en ai décroché un ici:
un technicien choyé. Je m'interroge, vous savez, sur l'à-propos
de l'ensemble de ce document et peut-être que, si on veut s'inspirer de
ça, on pourrait le faire sur un papier qui serait peut-être moins
coûteux. C'est une suggestion que je fais et on le fait également
à l'égard du ministère des Finances, à
l'égard de certaines publications qui nous apparaissent ne pas
être nécessairement des documents à caractère
d'archives et qui vont prendre une valeur inestimable au fil des années,
mais nous apparaissent davantage tenir d'un rapport journalistique.
Je ne conteste pas le fait qu'on puisse informer le personnel, mais on
pourrait peut-être réviser certains modes de publication et
d'impression qui pourraient peut-être être empreints d'une plus
grande sobriété et s'inscrire dans la foulée de la
récession et du ralentissement de l'économie. Ça
m'apparaît plutôt fondé parce que je regarde, ici, le
journal interne revient à 1,35 $ la copie. J'aimerais bien que vous nous
déposiez, que vous fournissiez aux membres de la commission
également L'AS, le journal du personnel du ministère des
Approvisionnements et Services.
M. Dutil: Oui, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Camden): J'aimerais ça prendre
connaissance de ce document parce que je vois qu'il est à 3,00 $ la
copie. Alors, proba-
blement qu'il doit avoir, manifestement, une valeur beaucoup plus
grande, et je serais intéressé à prendre connaissance du
type de papier utilisé. On pourrait peut-être procéder, je
pense, à des rationalisations sans couper définitivement le
service qui est offert à la clientèle. C'est une
préoccupation que j'ai et qui, je pense, est probablement
partagée par certains de mes collègues.
M. Dutil: Oui, je suis heureux de voir que vous reconnaissez
quand même le bien-fondé d'avoir un journal d'information interne,
de l'esprit d'équipe dans une organisation. On est porté à
penser que, parce que c'est un ministère, c'est peut-être moins
important que dans une entreprise privée, mais c'est très
important qu'il y ait une espèce de contact entre l'ensemble des gens,
une émulation de l'ensemble de ces personnes-là.
Vous mentionnez que le prix du papier pourrait être
différent, j'en suis. C'est une chose qu'il faudrait sans doute regarder
sans mettre en péril l'existence même du journal, qui, lui, a
sûrement des bienfaits difficilement palpables, mais qui sont
là.
Le Président (M. Camden): Est-ce que vous pouvez
m'indiquer également... À l'égard du rapport annuel de la
SIQ, dont je prends connaissance du tirage, 3200 copies, et le coût, 49
300 $, qui bénéficie de ces 3200 copies?
M. Dutil: Je vais faire venir le président-directeur
général de la Société immobilière, M.
Vachon, qui pourrait répondre plus particulièrement à
cette question, si vous le permettez.
Le Président (M. Camden): M. Vachon.
M. Vachon (Miville): Miville Vachon, président de la
Société immobilière du Québec. Le rapport annuel de
la Société immobilière du Québec est
distribué à la grandeur de la province de Québec, à
tous les gens qui en font la demande. Chaque année, le journal Les
Affaires lui-même nous fait parvenir une liste de 500 personnes
intéressées à recevoir le journal de la
Société. En plus, on doit faire parvenir le rapport annuel de la
Société Immobilière à tous les emprunteurs et les
gens, en Ontario, en Colombie-Britannique, dans tout le Canada et même
aux États-Unis.
Le rapport annuel, pour la Société immobilière,
c'est une image et c'est pour ça qu'on y a investi de l'argent. Quand on
a à aller chercher des emprunts de 200 000 000 $ à 300 000 000 $
sur le marché japonais, ces gens-là sont habitués de
recevoir des rapports annuels qui ont du contenu. C'est ce qu'on a tenté
de faire. Je ne dis pas qu'on ne peut pas essayer de faire des
réductions, comme vous nous le suggérez, mais je crois que c'est
ce qu'on a tenté de faire du mieux qu'on pouvait. (21 h 40)
En plus, sur les 3200 copies, on s'est permis de faire, l'an
passé, pour la première fois, 1100 copies d'un rapport annuel
restreint, qui a été distribué à chacun de nos
employés. Pour nous, la Société immobilière du
Québec - c'est ce que j'ai dit depuis les six dernières
années à cette commission - le capital humain de la
Société immobilière était ce qu'il y avait de plus
important. On pense que c'est important de dire à nos employés,
à la fin de l'année, qu'on a réalisé des profits de
25 000 000 $, de 20 000 000 $, de 18 000 000 $, en économisant sur les
contrats, en faisant des appels d'offres, en économisant sur les
effectifs, en économisant en faisant des entretiens ménagers
à coûts moindres. On veut que nos employés sachent que
c'est grâce à eux qu'on a fait ces économies-là.
Alors, l'an passé, pour la première fois, on s'est permis de dire
merci à nos employés en leur distribuant un rapport annuel
à chacun, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie bien, M.
Vachon. Vous soulevez évidemment le cadre de l'entretien à
l'égard de certains bâtiments. Les employés du
ministère des Transports, et plus particulièrement les
occasionnels de ce même ministère, m'ont indiqué - et
j'aimerais peut-être que vous m'expliquiez la politique ou le pourquoi de
la situation - que la SIQ avait la gestion, l'entretien, par exemple, des
pelouses extérieures de certains bâtiments du ministère des
Transports et confiait, évidemment, par appel d'offres. Or, ces
gens-là m'ont indiqué qu'il y avait certains moments où
ils avaient du temps de libre - ce que nous savions déjà, ce qui
nous a été reconnu - et m'indiquaient que probablement ils
pourraient peut-être pousser la tondeuse autour du local et que
probablement leur patron s'assurerait que la tondeuse est en mouvement
constant.
Est-ce que vous pouvez m'indiquer pour quelle raison, à ce
moment-là, on ne fait pas en sorte, par exemple, dans des cas bien
particuliers comme ceux des districts de voirie, à l'égard de
certains entretiens où, dans certains cas, il y a dos superficies
importantes, dans d'autres cas, la superficie est relativement
limitée... Ces gens-là croient que, probablement, Ils seraient en
mesure d'assurer ça, et on remarque, d'ailleurs, que dans certains
districts, ils sont les propriétaires de tondeuses à
l'arrière de tracteurs et que des fois, ça nous arrive de les
voir dans le fond de la cour à dormir. Parfois, ils prennent le bord de
la... Évidemment, ils procèdent à l'entretien le long des
routes. Est-ce qu'il y a une motivation? Est-ce que c'est une demande du
ministère des Transports ou si c'est une politique d'Approvisionnements
et Services ou de chez vous?
M. Vachon: M. le Président, lorsqu'il s'agit d'entretien
paysager, comme on dit dans les bâtisses, depuis deux ans, on a eu, du
ministère des Transports, tous les centres de transport. Les petits
centres, comme on dit, nous ont été transférés.
Normalement, l'entretien paysager est donné à contrat par le
fichier central des fournisseurs. Bon. Mais, comme vous connaissez très
bien, aussi, les conventions collectives qui lient l'État à ses
employés, je me vois difficilement dire aux fonctionnaires du
ministère des Transports: Vous avez deux heures de temps libre, pourquoi
est-ce que vous ne le faites pas, votre gazon?
Le Président (M. Camden): Si je comprends bien, c'est une
demande du ministère des Transports.
M. Vachon: Voyez-vous, vous, vous avez cette demande-là;
nous, ils ne nous l'ont pas faite, la suggestion. Ils auraient peut-être
pu cogner à notre porte pour nous la faire. Peut-être qu'on aurait
dit: Oui, ça nous fait bien plaisir, on est bien heureux. On va
peut-être avoir une demande, à un moment donné, que je
tiens à vous souligner comme exemple, que ce serait peut-être le
club social des employés du ministère des Transports qui va
décider, pour faire une piastre, de faire l'entretien ménager ou
l'entretien paysager. Ça peut aller jusque-là.
C'est pour ça que quand on commence à faire un
précédent, dans une entreprise comme la nôtre, on ne sait
pas où on va se rendre. C'est toujours à ça qu'on a
essayé de faire attention, à la Société
immobilière, de ne pas créer de précédent. Je suis
d'accord avec vous, M. le Président, que dans 2 ou 3 ou peut-être
100 centres de transport, des petits centres dans les régions, ça
serait peut-être avantageux de le faire. Mais dans d'autres centres,
ça ne serait tellement pas avantageux et ça coûterait
tellement pour la visibilité du gouvernement qu'on se ferait critiquer
d'une façon ou d'une autre. Alors, à ce moment-là, on se
tient à la politique de dire qu'on va en appel d'offres pour l'entretien
paysager, on le donne à contrat. Je suis d'accord avec vous, mais moi,
je ne peux pas me permettre de changer les conventions collectives du
ministère des Transports et de l'entreprise d'État.
Le Président (M. Camden): Comprenez bien que c'est une
demande, aussi, qui m'avait été formulée à partir
du syndicat et également des membres de ce syndicat, qui sont des
employés...
M. Vachon: Oui?
Le Président (M. Camden): ...permanents ou occasionnels du
ministère, en l'occurrence.
M. Vachon: Si vous me permettez, M. le Président,
d'ajouter un mot, je n'ai rien contre ça et il faudrait être
imaginatif. On dit souvent que l'imagination, ce serait très rentable
pour l'État. Je n'ai rien contre ça, et on est d'accord avec
ça.
Le Président (M. Camden): Est-ce que vous pouvez
m'indiquer, M. le président, à la Société, vous
procédez à des achats de tapis pour combien, grosso modo, par
année, de renouvellement de...
M. Vachon: Bon. Alors, M. le Président, dans les tapis, il
y a deux ans, le Conseil du trésor, suite à une entente avec eux,
nous leur avons dit - parce qu'on a des propriétés; avant
ça, on allait en appel d'offres à tout moment, dans nos
propriétés, pour du tapis: On a tant de millions de pieds
carrés de bâtisses et ces tapis-là, il va falloir les
changer un jour. Il faudrait peut-être prévoir de se mettre un
montant d'argent à chaque année. À ce moment-là, le
Conseil du trésor nous a octroyé, dans la programmation, 3 000
000 $ par année pour acheter du tapis. Dans ces 3 000 000 $, il faut que
vous réduisiez 30 %, ce qui fait 2 100 000 $ par année. Les 30 %,
ça comprend les tentures et la peinture des locaux. Alors, il reste 2
100 000 $. Si je fais un peu des calculs vite, parce que c'est approximatif, je
n'ai pas le détail de ça en verges carrées, je vous dis
que, sur 2 100 000 $, si on paie le tapis à environ 25 $ ou 27 $ la
verge carrée, on doit couvrir environ 900 000 pieds de plancher en tapis
par année sur 17 000 000 de pieds carrés dont on est
propriétaire.
Quant au tapis qu'on donne dans les aménagements, dans les
locations, qui représente 40 % des 25 000 000 de pieds carrés de
plancher qu'on a, je n'ai pas de statistiques que je peux vous donner. Je peux
vous dire qu'on fait des aménagements pour environ de 15 000 000 $
à 20 000 000 $ par année dans ces locations-là, quand on
aménage, mais qu'il y a une participation qui est... On pourra faire des
recherches plus approfondies, si vous le désirez, et vous faire parvenir
un rapport là-dessus.
Le Président (M. Camden): Ça pourrait
peut-être être intéressant, M. le président, pour mon
bénéfice et celui des membres de la commission également.
Ça répond, je pense, à toutes fins pratiques, à ces
questions que j'avais, plus particulièrement à l'égard de
la Société immobilière. Je voudrais également
peut-être qu'on me précise, M. le ministre...
M. Audet: Si vous me permettez, M. le Président...
Le Président (M. Camden): Oui, je peux bien...
Allez-y.
M. Audet: oui, merci, m. le président. c'est sur le
rapport annuel de la société immobilière aussi. vous avez
dit, m. le président, tantôt, que c'était distribué
en 3000 copies dans des pays... vous parliez du japon, de l'allemagne et tout
ça. je veux simplement vous féliciter pour le choix de la photo.
je crois que c'est le palais de justice de saint-joseph...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Audet: ...qui, d'ailleurs, s'est mérité le prix
Beaumont 1991. Un exemple d'architecture... Alors, c'est simplement le mot que
je voulais ajouter pour vous rassurer sur votre rapport annuel. Merci.
M. Vachon: Merci.
M. Audet: Si ce n'était pas venu de la Beauce, on
serait...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dutil: m. le président, je tiens à
préciser que ce n'est pas dans le comté de beauce-sud, le
comté du ministre, c'est dans le comté de beauce-nord que cette
photo a été prise.
M. Audet: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Camden): C'est une précision, M.
le ministre, que vous avez jugée sans doute fort importante à
apporter.
M. Audet: Qui vous honore. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): M. le ministre, est-ce que vous
pouvez nous indiquer, au niveau du Fonds du courrier et de messagerie, quel est
le coût moyen des envois qui sont faits par messagerie, par enveloppe?
Est-ce que vous avez des estimés sommaires de ça?
M. Dutil: On va essayer de vous donner certaines réponses
là-dessus, mais je veux vous mentionner deux gestes importants
posés pour réduire, entre autres, le coût des envois.
L'année dernière, vous vous rappelez qu'on avait fait une
campagne de sensibilisation pour que les gens plient leur envoi pour le mettre
dans de plus petites enveloppes. On se retrouvait devant des situations
où de grandes enveloppes ne contenaient qu'une ou deux feuilles et
ça nous coûtait 0,80 $ d'affranchissement au lieu de 0,40 $. Cette
campagne de publicité là a sensiblement donné de bons
résultats, c'est-à-dire qu'on s'est retrouvé avec beaucoup
moins de grandes enveloppes, quand il s'agit d'envois qui sont très
minces.
Le deuxième geste que nous avons posé, c'est la loi que
nous avons adoptée pour créer le fonds des messageries et le
fonds du courrier, et qui aura pour effet que ce sont dorénavant les
ministères qui, à même leur budget, devront nous payer, au
ministère des Approvisionnements et Services, le coût réel
de l'envoi qu'ils nous demandent. Inutile de vous dire que la motivation
à économiser maintenant va être d'autant plus
considérable, puisque ce sera à partir de leur propre budget
qu'ils devront faire ces ajouts-là. Je pense que les campagnes de
publicité pour réduire la taille des envois vont se faire pas mal
plus facilement qu'elles ne se faisaient dans le passé.
Concernant la tarification que nous chargeons et qui vous donne une
indication des coûts que ça implique pour nous, des enveloppes de
15 cm par 24,5 cm et moins, d'un poids de moins de 50 grammes, sont à
0,44 $.
Le Président (M. Camden): Mais, M. le ministre, moi, ce
qui m'intéresse particulièrement, ce n'est pas tellement celles
qui passent par la société de la couronne fédérale
parce que, celles-là, on connaît fort bien les prix qui sont
établis.
M. Dutil: Bien, on charge 0,02 $, nous, pour nos services
là-dessus. Ça ne coûte pas 0,44 $, ça
coûte...
Le Président (M. Camden): C'est plus
particulièrement celles qui partent du bureau de poste via Dicom,
Purolator. C'est celles-là qui m'intéressent, plus
particulièrement...
M. Dutil: Oui, c'est ça. (21 h 50)
Le Président (M. Camden): ...une enveloppe conventionnelle
qu'on a pour transmettre du courrier.
M. Dutil: D'accord. Alors, je continue. C'est l'interne que je
vous donne: 1,20 $ pour 50 à 200 grammes pour les enveloppes de
même taille que je vous mentionnais, les 15 centimètres par 24,5
centimètres. Les grandes enveloppes ou les envois surdimensionnés
de 24,5 centimètres et plus et qui ont 200 grammes et plus, 1,80 $. Ce
sont les tarifs que nous allons charger pour les services que nous rendons. Les
petits colis de moins de 500 grammes, 1,80 $ et les colis et
«VERSA-PAC» jusqu'à 30 kilogrammes de 500 grammes et plus,
2,40 $.
Le Président (M. Camden): Est-ce que vous pourriez nous
transmettre cette copie peut-être...
M. Dutil: Oui, absolument.
Le Président (M. Camden): ...avec les tarifs, si
c'était possible.
M. Dutil: Absolument. Ce sont les tarifs qu'on vient
d'établir, en fait, que le Fonds de courrier et messagerie vient
d'instituer. Il nous a fallu faire un calcul de prix de revient de l'ensemble
de nos envois pour le charger au ministre. Il y a eu des discussions avec les
divers ministères, surtout les plus gros clients, pour voir si ça
correspondait bien à un prix de marché relativement correct.
Alors, on pourra déposer ça dans les prochains jours, M. le
Président.
Fonds des fournitures et de l'ameublement
Le Président (M. Camden): Merci. Une dernière
question peut-être, M. le ministre, concernant le Fonds des fournitures
et de l'ameublement. Je vois dans les prévisions de 1992-1993, 115 700
000 $, une légère augmentation par rapport à
l'année dernière. Est-ce que vous êtes capable de faire la
distinction entre ce qui est fourniture et ameublement proprement dit?
M. Dutil: On va regarder le détail. On n'a pas ça
ici, M. le Président. On pourrait le sortir et vous le faire envoyer
à la commission. Mais on n'a pas le détail ici actuellement.
Le Président (M. Camden): Est-ce que vous avez les
chiffres de l'année dernière?
M. Dutil: Oui. D'après le directeur des achats, ce serait
environ 50 %.
Le Président (M. Camden): 50 % et...
M. Dutil: Oui, 50-50.
Le Président (M. Camden): C'est la même proportion
à l'égard de 1990-1991?
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Camden): Vous ne trouvez pas que c'est
considérable considérant que le nombre de fonctionnaires,
ça ne croît pas au même rythme? Est-ce qu'on renouvelle,
à ce moment-là, énormément, à ce point,
l'ameublement de bureaux?
M. Dutil: C'est-à-dire que le taux de rotation des
ameublements de bureaux pourrait vous apparaître pas très rapide.
On garde les chaises plus de 10 ans - je me rappelle qu'on a discuté de
ça aux engagements financiers - et, pour les meubles, c'est 15 à
18 ans, en termes de rotation. Dans les fournitures, ça comprend les
écrans. Alors, je pense que le mieux, si vous voulez davantage de
renseignements, ce serait de sortir la liste des biens que l'on achète
en termes de fournitures pour bien distinguer le meuble des écrans et de
toutes les autres fournitures qui sont achetées par le
ministère.
Le Président (M. Camden): Est-ce que vous avez
également dans la liste la destination de ces meubles, pour le
bénéfice de quel ministère?
M. Dutil: Oui, nous avons une ventilation, par ministère,
de la plupart des biens que nous vendons. Ici, j'ai deux pages qui pourraient
faire partie de ce que nous déposerons et qui donnent une cinquantaine
d'items, en passant par les classeurs latéraux à quatre tiroirs,
par les écrans de 60 pouces et ainsi de suite. Ça, c'est en
abscisse. En ordonné, on a 10 ministères qui font des achats et
on a le total en bout de ligne.
Juste à titre d'exemple, je vais vous donner un item. Les
classeurs latéraux à quatre tiroirs. Au ministère des
Transports, on en a acheté pour 259 844 $; à Énergie et
Ressources, 208 000 $; au Revenu, 135 000 $ et ainsi de suite. Le
ministère qui en a acquis le plus là-dessus, c'est le
ministère des Transports. Alors, ça donne, pour cette
année-là - ça peut varier d'une année à
l'autre - un total, pour les 10 ministères et organismes, de 1 421 000
$, et un total de 2 217 000 $ pour l'ensemble des ministères et
organismes.
Ce sont des statistiques que l'on recueille maintenant et que l'on
fournit - suite à des discussions qu'on avait eues d'ailleurs en
commission parlementaire ici - aux ministères de telle sorte qu'ils
puissent se comparer d'une année à l'autre, premièrement,
et, deuxièmement, qu'ils puissent se comparer avec d'autres
ministères en fonction du nombre de gens qui sont appelés
à travailler avec ces items-là. Alors, ils sont en mesure de
faire des ratios et de voir si, dans leurs propres ministères, il y a
une surconsommation de tel bien ou non, s'ils sont plus performants ou non que
d'autres ministères, et ça nous permet à nous
également de voir cette distinction-la. Je vous rappelle que tous les
ministères paient l'ensemble des coûts de ces items-là.
Quand je parle de l'ensemble des coûts, ce n'est pas juste le coût
d'acquisition; c'est le coût d'acquisition plus les frais administratifs
du coût d'acquisition, qui incluent non seulement...
Le Président (M. Camden): Le transport.
M. Dutil: ...les salaires et les fonds de pension, mais
également les bureaux, les téléphones, l'entreposage et
ainsi de suite. Donc, c'est un coût réel, un coût
d'acquisition qui est global et total. Ils ont donc une incitation,
évidemment, à être très prudents.
Je vous mentionne un autre point, M. le Président, qui peut
être intéressant, c'est que, dans l'étude que nous avons
faite... J'ai mentionné, dans mon discours d'ouverture, la
réduction des espaces. Nous allons réduire les espaces
éventuellement d'environ 7 % suite à l'étude que
nous avons faite. Ces espaces-là se retrouvent surtout en espaces
de soutien. Également, il y aura une diminution de 2,5 mètres par
bureau, qui vient du fait que les systèmes informatiques et les
systèmes de bureautique, l'espace qu'ils occupent a été
considérablement réduit, et on estime qu'on est capable d'entrer
à l'intérieur de ça. Et 7 %, ça fait, à
échéance, quand on sera parvenu à faire cette
réduction-là sur une période de 4, 5, 6, ou 7 ans, 20 000
000 $ par année d'économie. 20 000 000 $ par année
d'économie, c'est une grosse économie.
Actuellement, nous sommes à étudier - et c'est ce qui me
permet de relier ça à votre question - si les meubles
intégrés n'apporteraient pas un avantage de réduction
d'espace tel que ça viendrait combler la différence du coût
de ces meubles-là. On pourrait se retrouver dans la situation suivante:
l'année prochaine, des coûts de meubles qui augmentent, mais on
aura des espaces réduits. Le Conseil du trésor
déménage éventuellement. Il a été convenu
avec eux que l'on ferait l'expérience avec le Conseil du trésor
et qu'ils auraient des meubles intégrés avec une réduction
d'espaces substantielle. On estime qu'on rentre dans notre argent si on compte
le coût supplémentaire des meubles versus la diminution des
espaces tout en étant des espaces normalisés, agréables et
bien travaillâmes. On estime a priori, à première vue,
que... Le gain se ferait dans une période de cinq ans, si j'ai bonne
mémoire, et les autres années qui suivraient, ce gain-là
étant assumé, il y aurait véritablement un gain au niveau
des espaces.
Ce sont des études que l'on poursuit en parallèle,
l'espace versus l'ameublement intégré qui existe de plus en plus,
versus diminution des espaces due à la bureautique, et ainsi de suite,
pour finalement avoir un résultat global qui est satisfaisant. Mais il
peut arriver que, au niveau des ameublements, ça coûte plus cher
à ce moment-là.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, M. le
ministre. Mme la députée de Verchères, oui.
Déménagement de fonctionnaires de
Montréal à Laval
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. Il y a un sujet que
j'aimerais aborder, même brièvement, faute de temps. Ça
concerne le déménagement des fonctionnaires de Montréal
à Laval, et ça concerne une note de service provenant du
ministère du Revenu qui a circulé et qui disait ceci, et je la
cite: «Considérant que l'appel d'offres original de la SIQ
prévoyait l'aménagement du personnel de la DGO et de la DGP au
deuxième et au troisième étages de la nouvelle
construction à Laval, l'adaptation, c'est-à-dire la
révision du plan initial d'aménagement au personnel de la DGVOF
ne répond pas à nos besoins d'organisation. Les modalités
actuelles d'aménagement sont la source de frustrations et de
mécontentement du personnel, principalement celui de la direction des
impôts 2 qui aura à travailler à l'intérieur. Le
nombre de personnes de la DGVOF à aménager à Laval est
trop élevé pour la capacité de la nouvelle
bâtisse.» Fin de la citation. (22 heures)
II y a d'autres lacunes aussi importantes qui ont également
été relevées: l'absence de salle d'entrevue pour les
techniciens en vérification interne qui doivent rencontrer, eux, les
contribuables versus l'autre groupe qui n'avait pas à le faire; le
nombre de places de stationnement; une carence au niveau du service des
transports en commun. Donc, la question que j'adresse au ministre, c'est: La
Société immobilière a-t-elle été
sensibilisée à cette situation? Si oui, a-t-elle apporté
des correctifs pour préparer le déménagement de ces
fonctionnaires?
M. Dutil: J'imagine qu'il y a une signature en bas de cette
citation-là. Est-ce que je pourrais la connaître?
Mme Dupuis: On ne le sait pas. Tout ce qu'on sait, c'était
qu'elle était adressée à Bernard Angers, le
sous-ministre.
M. Dutil: Oui, mais ça vient de qui? Ça vient du
citoyen consommateur...
Mme Dupuis: On ne le sait pas.
M. Dutil: ...qui s'est rendu compte que les espaces pour...
Mme Dupuis: On ne le sait pas.
M. Dutil: Bon. Alors, j'imagine que ça vient des
fonctionnaires.
Mme Dupuis: C'est une note de service du Revenu qui a
été envoyée à M. Bernard Angers.
M. Dutil: J'imagine que ça vient du personnel qui
travaille là. Je ne m'attends pas, M. le Président, lorsque l'on
dira d'une façon définitive que les espaces seront réduits
de 7 %, qu'on m'envoie une pétition pour me féliciter dans les
ministères. Je ne m'attends pas à ça. Vous ne vous
attendez pas à ça. C'est 7 % d'espaces de moins. Nous, on
estime... On a fait des études, on a fait des consultations et on a
vérifié d'une façon correcte pour que le milieu de
travail, l'ambiance de travail, la productivité avec ces items-là
soient satisfaisants et que ça ne cause pas de problème. Mais je
n'ai pas vu, à date, des gens qui étaient satisfaits parce qu'on
augmentait leur coût de stationnement, parce qu'on les
déménageait dans un autre espace à bureaux ou parce que
les espaces à bureaux étaient moins
considérables qu'auparavant.
Dans l'étude que nous avons faite, nous ne réduisons pas
que les espaces des fonctionnaires de classe moins élevée, on
réduit également les espaces des fonctionnaires plus
élevés. Ça va jusqu'au niveau ministériel où
on réduira les espaces de bureaux pour des raisons tout simplement
d'économie. On estime que le coût-bénéfice de faire
ça est absolument important. Je vous parlais tout à l'heure de 20
000 000 $ par année. Mais on ne s'attend pas à ce que ça
fasse l'unanimité.
Mme Dupuis: M. le Président, je ferai remarquer à
M. le ministre que le problème n'est pas du fait qu'on veuille
compresser. Ces aménagements étaient dus pour un service, et on
en a envoyé à un autre, et c'est là que ça ne
répond plus. On devait apporter des correctifs afin de répondre
aux nouveaux besoins, mais, au départ, ce n'était pas
prévu pour eux. Alors, est-ce qu'on a apporté des correctifs et
quels sont les coûts de ces correctifs aussi?
M. Dutil: Je prétends que cette bâtisse-là
avait été spécifiquement prévue pour eux. Il peut y
avoir des insatisfaits, mais elle avait été spécifiquement
prévue pour eux selon les normes. Pour plus de précision, je vais
demander au président de la Société immobilière de
répondre parce que c'est un dossier dont il a entendu parler
fréquemment et moi également. Je pense qu'il pourra vous
éclairer davantage.
M. Vachon: M. le Président, si vous permettez.
Le Président (M. Camden): Oui, M. Vachon.
M. Vachon: La demande du Revenu, lorsqu'ils ont établi
leurs besoins, a été sanctionnée par le ministère
des Approvisionnements et Services. M. le Président, madame me signale
qu'il y a eu des plaintes. Je n'en ai jamais eu copie. Honnêtement, nous
n'avons pas été avisés de ces choses-là. Nous avons
fait vraiment diligence pour le dossier de la TPS parce que ce n'est jamais
agréable pour des gens qui étaient au centre-ville de
Montréal dans Place Desjardins - et je tiens à le signaler -
d'être transférés à Laval. Alors, on peut comprendre
aussi qu'il y a eu peut-être de la frustration de la part de certains
employés qui ne sont pas tout à fait heureux d'avoir
été transférés. Je les comprends, mais ce n'est pas
ma responsabilité.
Moi, ma responsabilité, c'était de livrer une
bâtisse pour, si je me rappelle bien, le 13 décembre au matin.
Même le ministre du Revenu m'a fait venir à son bureau pour me
dire: M. Vachon, êtes-vous sûr que vous êtes capable de me la
livrer? On a pris 90 jours pour faire bâtir une bâtisse parce que
c'est allé en appel d'offres. Le gagnant de cet appel d'offres là
nous a promis qu'il nous faisait une bâtisse en 90 jours. Moi, en tout
cas... On a pris sur nous la responsabilité de garantir au ministre que
les besoins de ses gens seraient satisfaits. Ça a été
fait.
Quant à moi, j'ai eu une lettre du sous-ministre, M. Bernard
Angers, nous félicitant de la diligence et du beau travail qu'on avait
fait. Alors, lorsqu'on me dit qu'il y a des plaintes, ça me fera plaisir
d'y répondre. Si vous pouvez me faire parvenir une copie de cette
chose-là, ça me fera plaisir d'y donner un suivi. Avec plaisir,
nous sommes à la disposition des clients, il n'y a aucun problème
de ce côté-là. Je peux vous dire que de notre
côté, nous avons fait 100 % de nos efforts.
Mme Dupuis: M. le président de la SIQ, est-ce qu'on peut
obtenir la copie de ces appels d'offres pour la construction de cet
édifice-là ainsi que la liste des soumissionnaires avec leurs
propositions quant au coût?
M. Vachon: II n'y a aucun problème, madame. C'est tout
public. On est allés en appel d'offres public. Il n'y aucun
problème. Je peux vous faire parvenir ce dossier-là quand vous le
désirerez.
Mme Dupuis: Alors, vous pouvez nous fournir, à ce
moment-là, les soumissionnaires avec les coûts des
soumissions?
M. Vachon: Oui, oui. Il n'y a pas de problème. Oui. Il n'y
a aucun problème. C'est public. Même, on ouvre les soumissions
devant les gens. M. le Président, lorsqu'il y a un appel d'offres
public, on ouvre les soumissions devant les gens. Il y a même des
avocats. Les gens qui ont soumissionné sont là, eux-mêmes.
Alors, il n'y a rien de plus transparent, à mon point de vue.
Mme Dupuis: Simplement une brève question. Est-ce que,
devant ces plaintes, vous avez l'intention d'apporter des correctifs...
M. Vachon: M. le Président...
Mme Dupuis: ...parce qu'il doit y avoir de l'inconfort de
manifesté, là.
M. Vachon: M. le Président, je peux répondre
à des plaintes qui me sont parvenues. Je les apprends aujourd'hui. Si
vous pouvez me faire parvenir le document que vous avez, ça va me faire
plaisir de le consulter, de le faire vérifier par mes gens et de donner
réponse.
Le Président (M. Camden): On pourrait en faire faire une
copie immédiatement, si vous souhaitez, Mme la députée de
Verchères.
Mme Dupuis: Pardon?
Le Président (M. Camden): On pourrait en faire faire une
photocopie.
Mme Dupuis: Ça, ce n'est pas évident, là,
que je puisse fournir la copie tout de suite.
M. Vachon: J'apprécierais.
Le Président (M. Camden): C'est pour
accélérer, vous comprendrez bien.
Mme Dupuis: M. le Président, maintenant, je
désirerais qu'on passe à des choses plus précises,
là, comme les voyages, à la demande no 3.
M. Dutil: Dans le document du ministère des
Approvisionnements et Services ou dans...
Voyages de fonctionnaires
Mme Dupuis: C'est ça. Dans le document des
Approvisionnements et Services. Ça porte sur la liste des voyages
hors-Québec. J'aimerais avoir quelques précisions entourant
certains déplacements dont les 5807,13 $ dépensés au Salon
aéronautique Le Bourget. J'aimerais savoir ce qu'ont été
faire ces deux fonctionnaires à ce salon, dans un premier temps, et
à quel titre ces deux fonctionnaires y ont-ils été.
M. Dutil: Je pense que tous les transports aériens qui
sont là sont du service aérien gouvernemental. À ma
connaissance, je ne pense pas qu'il y en ait d'autres que ceux-là, qu'il
y ait eu d'autres transports. À la question de la députée
de Verchères, M. le Président, le Salon aéronautique Le
Bourget existe pour, particulièrement, l'acquisition de pièces.
Nous avons besoin, au service aérien gouvernemental, d'acquérir
des pièces, et c'est une occasion de le faire que d'aller au Salon
aéronautique Le Bourget pour nos besoins. Si vous désirez plus de
précisions, M. Jean-Guy Paquin, le directeur général du
service, est ici présent. Il pourrait approfondir cette
question-là, si vous le désirez. Est-ce que ma réponse
vous satisfait ou vous voulez davantage de précisions?
Mme Dupuis: Je vais aller à un autre voyage qui a
été effectué et là, c'est toujours dans l'annexe
concernant la demande no 3. C'est au sujet d'une planification d'un voyage du
premier ministre à Zurich. Ça a coûté 3768,29 $ pour
la planification du voyage du premier ministre.
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: En quoi le... Je veux dire, le ministère des
Approvisionnements et Services...
M. Dutil: C'est le service aérien... C'est le Fonds du
service aérien qui fait de l'«advance», comme on le dit en
général, en bon français, et qui prépare le voyage
du premier ministre. Donc, évidemment, il y a des coûts, à
ce moment-là, de transport de personnes qui se rendent dans les endroits
et qui font la préparation et la planification.
Mme Dupuis: Je veux bien au niveau de l'avion. Ça, je veux
bien, là. Je sais que maintenant ça relève des
Approvisionnements et Services, mais est-ce que ça appartient à
Approvisionnements et Services de fournir les fonctionnaires ou le personnel
pour planifier le voyage du premier ministre? C'est ça qui
m'étonne un peu.
M. Dutil: Non, je pense qu'il y a manque de clarté,
là. Ça, ces montants-là viennent du Fonds du service
aérien. On nous a demandé d'extraire l'ensemble des voyages non
seulement du ministère des Approvisionnements et Services, comme tel,
mais de tous les fonds spéciaux que nous dirigeons. Nous dirigeons,
entre autres, le fonds spécial du Fonds du service aérien. C'est
la raison pour laquelle nous avons inclus ces voyages-là. Donc, on
retrouve là-dedans tous les voyages qui ont été faits,
même si c'est dans le cadre d'un fonds spécial.
Mme Dupuis: Ma prochaine question est à propos... (22 h
10)
Le Président (M. Camden): Je vous indique, Mme la
députée de Verchères, que le temps avance. Le
député de Verdun m'a indiqué qu'il avait également
quelques questions à formuler. Si vous permettez, on peut lui permettre
de les poser immédiatement, ou vous formulez quelques questions et je
cède la parole au député de Verdun. M. le
député de Verdun.
Rapport Bernard (suite) Recommandation 44
M. Gautrin: Merci, M. le Président. Alors, moi, je vais
revenir sur le rapport Bernard. Recommandation 44, ça vous concernait
directement, M. le ministre. Alors, qu'est-ce qui a été
réalisé dans la recommandation 44? Qu'est-ce qui a
été fait?
M. Dutil: II y a eu des discussions avec le Conseil du
trésor qui nous amenaient à adopter un règlement-cadre. Ce
règlement-cadre, si vous allez au verso de la première page, vous
verrez qu'il touche les recommandations 2, 15, 32, 35, 36, 39, 43, et
également 44, 43 et 44 étant le partage entre le Conseil du
trésor et le ministère des Approvisionnements et Services. On
sait que le rapport Bernard avait détecté qu'il y avait une
certaine difficulté dans ce partage-là et qu'il souhaitait que ce
partage-là se fasse d'une façon
plus claire. Non seulement il le souhaitait, il a même
précisé quels étaient; à son avis, les items qui
devaient être au Conseil du trésor et les autres items qui
devaient être aux Approvisionnements et Services.
Alors, le travail s'est fait par un comité conjoint. Il y a eu
entente entre le Conseil du trésor et le ministère des
Approvisionnements et Services pour donner suite a ces
recommandations-là, sur le processus d'octroi. Ce bout-là
étant réalisé, la réglementation maintenant qui va
mettre en application cette recommandation-là, que nous avions
prévue initialement pour février 1991, va se réaliser au
printemps 1992, c'est-à-dire incessamment. D'ici le 21 juin, cette
réglementation sera en vigueur. Le partage qui a été
convenu, qui est maintenant très clair, va être
confirmé.
M. Gautrin: J'ai une autre question, si vous me permettez, sur
vos effectifs. J'ai remarqué avec plaisir que le ministère des
Approvisionnements et Services a diminué ses effectifs de 120 postes,
c'est-à-dire une diminution de 23 %. Vous avez coupé où...
Enfin, je vous félicite pour cette réduction d'effectifs.
M. Dutil: M. le Président, je pense que ça va
exiger certaines explications. J'attends la question, mais je vais...
M. Gautrin: Ma question, c'est: Où est-ce que vous les
avez coupés? Est-ce que c'est strictement parce que vous aviez vraiment
trop de fonctionnaires ou est-ce que... Ce n'est pas l'attrition qui a pu vous
permettre de couper ces 120 postes.
M. Dutil: Quand nous créons un fonds spécial...
C'est une des difficultés qui a été soulevée
ici.
M. Gautrin: C'est lié à la création des deux
fonds spéciaux?
M. Dutil: Oui, c'est ça.
M. Gautrin: Ça, c'était ma troisième
question. Alors, pourriez-vous m'expliquer... À la fois,
c'étaient les deux fonds que vous avez créés dans les
crédits. Il y a un fonds sur le courrier, j'ai vu ça, et il y a
un autre fonds que... Je n'ai pas compris ce qu'il faisait dans la vie, cet
autre fonds.
M. Dutil: D'approvisionnements.
M. Gautrin: Approvisionnements, c'est ça.
M. Dutil: C'est un fonds d'approvisionnements, qui regroupe un
certain nombre de fonds qui existaient auparavant, et qui en rajoute un, le
Fonds des acquisitions de biens. L'objectif est que nous chargions le
véritable prix aux ministères et organismes qui viennent chez
nous de façon à ce que leurs demandes ne soient pas excessives.
C'est un bon ticket modérateur que de charger exactement ce que
ça coûte en incluant tous les coûts. Effectivement,
ça a l'effet que l'on pense, c'est-à-dire que ça oblige
les gens qui gèrent les fonds à rationaliser leurs acquisitions,
parce que la demande diminue dans certains biens, à ce moment-là,
quand on charge le véritable prix.
Le rôle des gestionnaires, c'est de voir si c'est parce que nous
sommes improductifs ou si c'est parce que nous devrions trouver d'autres
façons de servir le client, ou si nous devrions tout simplement faire
disparaître cette partie-là de notre service. Quant aux
fonctionnaires en question, bien, ils sont rendus dans les fonds. Est-ce que le
nombre de fonctionnaires des fonds va diminuer, lui? Il est possible que ce
soit le cas, si le fait d'avoir créé des fonds a pour effet de
diminuer la demande. Si...
M. Gautrin: Excusez-moi...
M. Dutil: ...ça n'a pas pour effet de diminuer la demande,
non, le nombre de fonctionnaires ne diminuera pas, mais, à ce
moment-là, ils doivent payer entièrement leurs salaires, si je
peux m'exprimer ainsi.
M. Gautrin: Je reviens, à ce moment-là, à ma
question. Je comprends que les 120 postes ont été
redistribués...
M. Dutil: Transférés.
M. Gautrin: ...dans les fonds. Alors, quel est l'effort
réel que votre ministère a fait en termes de réduction
d'effectifs?
M. Dutil: Alors, les mesures de réduction ont
entraîné la disparition de 26 postes, plus 13 postes occasionnels
également, ce qui fait 39.
M. Gautrin: Donc, de fait, essentiellement, c'est 26 postes qui
ont été...
M. Dutil: Disons que vous pouvez ajouter, pour compter les
équivalents temps complet, les 13 postes, ce qui fait 39.
M. Gautrin: Trente-neuf, hein? Bon. Ça, ça
correspond, en pourcentage... On pourrait le calculer assez rapidement. Vous
dépassez l'attrition, à ce moment-là.
M. Dutil: Oui, actuellement...
M. Gautrin: Vous dépassez l'attrition, donc vous
avez...
M. Dutil: ...on dépasse l'attrition, mais, moi,
je dois vous dire que le fait d'avoir des fonds spéciaux va faire
que, à volume égal, on devrait probablement être moins de
personnes. Sauf que je tiens à vous rappeler qu'on a passé une
loi, cet automne, qui nous permet d'offrir les services dans les secteurs de la
santé et dans les secteurs scolaires. Il y a une motivation des gens du
ministère, évidemment, à ce que ces organismes-là
achètent nos services. Nous sommes en concurrence. Les hôpitaux,
les écoles peuvent acheter du privé ou acheter de nous. Il y a
certaines commissions scolaires qui nous ont demandé nos prix et qui
regardent attentivement ce qu'on peut leur offrir et si nous sommes
véritablement compétitifs.
M. Gautrin: Est-ce que ça joue des deux
côtés? Est-ce que le ministère peut acheter de vous ou
acheter du privé aussi?
M. Dutil: Oui, dans certains cas, pas dans tous les cas, mais
dans certains cas.
Diminution du personnel d'encadrement à la
SIQ
M. Gautrin: Bon. Alors, je vous remercie. Attendez, une
dernière question, si vous me permettez, M. le Président. La
diminution de l'encadrement, est-ce que vous avez pu, en diminuant de 39
postes, diminuer un peu vos cadres?
M. Dutil: Deux postes de cadres sur les 36.
M. Gautrin: Deux postes de cadres sur les 36.
M. Dutil: Au niveau de la Société
immobilière, il se fait également des efforts dans ce même
sens pour que le taux d'encadrement corresponde à ce qu'on peut
retrouver dans d'autres secteurs.
M. Gautrin: Les gens de la SIQ ne sont pas comptés
là-dedans?
M. Dutil: Non.
M. Gautrin: À la SIQ, est-ce que vous avez réduit
vos employés?
M. Vachon: on le fait chaque année. on est, actuellement,
à 1084 unités, en comptant les occasionnels, qui comptent pour
73. alors, on est à 1011 employés réguliers.
M. Gautrin: Ça correspond, par rapport à
l'annéo précédente, à une réduction de
combien de pourcent?
M. Vachon: L'an passé, on était 1005. Le
problème qui est arrivé, c'est qu'on est exacte- ment au
même point qu'on était en 1988. D'accord? Si vous me permettez, M.
le Président, de faire un peu une rétroactive parce qu'il faut le
faire. À un moment donné, on est arrivé en
négociations. L'an passé, j'ai expliqué que la
Société immobilière, plutôt que de prendre les gens
et de les mettre dehors ou de les prendre et de les payer à ne rien
faire, on a décidé d'employer ces gens-là à faire
quelque chose.
En 1989, j'ai décidé, avec mes gens de ressources
humaines, de faire un programme. On a dit: Qu'est-ce qu'il nous faut, nous,
à la Société immobilière du Québec? On avait
des plombiers, on avait des plâtriers, on avait des horticulteurs. On a
dit: II nous faut des techniciens immobiliers. Il y en a très peu sur le
marché. On est allé voir deux polyvalentes, une à
Québec et une à Montréal. On a investi 1 500 000 $. On a
payé ces gens-là à temps plein et on les a envoyés
étudier. On a dit aux horticulteurs: On n'en a plus besoin, on n'en fait
plus, des fleurs. C'est bien malheureux, mais on vous paie six mois par
année et on vous paie six mois à ne rien faire. Alors, on a
récupéré 42 personnes comme ça. Mais durant le
temps que ces gens-là étaient à l'école, moi, j'ai
comblé ces postes-là par des occasionnels.
M. Gautrin: Je comprends.
M. Vachon: D'accord? Alors, mes occasionnels, en 1990,
étaient à 121. Aujourd'hui, ils sont à 73, mais il a fallu
que je monte, à cause du syndicat et de mes conventions collectives, les
postes réguliers. On prévoit, dans l'année qui s'en vient,
d'ici trois ans, je crois, avec le dossier qui a été remis au
Trésor, la réduction d'environ 100 postes à la
Société immobilière, et on prévoit de
réduire aussi des postes de cadres d'environ une vingtaine.
M. Gautrin: Je vous remercie et je vous félicite pour
cette initiative. Je vous remercie, M. le ministre.
Le Président (M. Camden): Mme la députée de
Verchères.
Honoraires professionnels en psychologie
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. C'est à propos
de la demande no 6, portant sur les contrats de 25 000 $ et moins. J'aurais
deux précisions. Je pense que le temps ne me permettra peut-être
pas pour plus longtemps. C'est au sujet des 600 $ pour honoraires
professionnels en psychologie. J'aimerais savoir c'est pour quels services, de
façon plus précise? On en voit d'autres dans ce môme, do
soins psychologiques. Est-ce qu'on pourrait avoir des éclaircissements
à cet effet? (22 h 20)
M. Dutil: Oui. Il s'agit d'aide appportée à
certains de nos employés qui ont des problèmes, soit de
dépendance avec alcool ou drogue. Autrement dit, on veut leur apporter
un soutien. Je pense qu'il est bien compréhensible que - ce sont des
situations qui arrivent dans toutes les entreprises - avant de sanctionner
d'une façon sévère, qui peut aller jusqu'à la mise
à pied d'une personne, on essaie de lui faire comprendre qu'il est de
son intérêt de régler son problème de
dépendance. On pense qu'on peut le faire relativement à peu de
frais. Si ça a pour effet qu'une personne qui était sous une
dépendance considérable envers quel que soit l'item, que ce soit
l'alcool, la drogue ou même la cigarette, peut-être - je ne pense
pas qu'on ait traité ce genre de problème-là, mais c'est
quand même une dépendance réelle... Si on peut
régler ce genre de problème-là, on a rendu service
à cet employé-là et on s'est rendu service. Un
employé qui est heureux, qui peut régler ses problèmes de
dépendance, donne un meilleur travail.
Mme Dupuis: Oui. Je ne peux pas dire que ce n'est pas une action
louable, mais est-ce que le taux... Est-ce que ça arrive à
quelques reprises? Et quel est le taux de réussite? On voit ça,
dans les entreprises, où ils paient, par. exemple, une cure de
désintoxication à leurs membres, mais est-ce que c'est
généralisé?
M. Dutil: M. le Président, à 600 $ pour une
année complète, je pense qu'on peut conclure que ce n'est pas
généralisé. Il y en a quelques autres, je pense...
Mme Dupuis: C'est un cas. M. Dutil: Oui, c'est un cas,
là. Mme Dupuis: II y en a plusieurs.
M. Dutil: Oui, il y en a quelques-uns. Si on faisait la somme...
Je ne l'ai pas faite, mais si on faisait la somme, je ne pense pas qu'on
s'apercevrait qu'il y a un coût considérable de ce
côté-là. Est-ce que quelqu'un peut compter le total? Alors,
il y en a un autre de 930 $...
Mme Dupuis: Oui, pour soins psychologiques, on a 930 $.
M. Dutil: ...et un de 600 $. Alors, ça semble être
l'ensemble.
Installation d'un détecteur de chaleur
Mme Dupuis: Avant de terminer, il y a aussi une autre, à
la demande no 6, portant sur l'installation d'un détecteur de chaleur
à 4561 $. Pour installer un détecteur de chaleur, je trouve
ça un peu élevé. Ça, ça exclut...
M. Dutil: Alors, c'est dans le service aérien.
Mme Dupuis: ...l'achat.
M. Dutil: Oui, c'est dans le service aérien. M. Paquin
pourrait l'expliquer.
Mme Dupuis: Je trouve ça cher, moi.
M. Dutil: On va laisser M. Paquin répondre lui-même.
C'est assez technique, M. le Président. Alors, le directeur du service
aérien, M. Jean-Guy Paquin.
M. Paquin (Jean-Guy): Oui. Lorsqu'on touche à un avion,
tout ce qu'on doit faire sur un avion, à partir de changement d'un
boulon, etc., doit être approuvé à partir de plans. Alors,
ces plans-là ont été faits par un spécialiste,
Aastra Aerospace, pour l'installation des caméras à infrarouges
pour détecter les feux à haute altitude.
Mme Dupuis: J'aimerais avoir plus de spécifications. Je ne
suis pas une spécialiste, moi, puis le citoyen ordinaire non plus. Moi,
là, écoutez - expliquez-moi ça en détail - 4561 $
pour installer un détecteur de chaleur, avion ou pas, en période
de récession, je trouve ça fort un peu. Expliquez-moi ça
comme il faut.
M. Paquin: Ce montant-là est pour faire le design et les
plans pour l'installation de ce système à infrarouges sur
l'avion. Après un feu de forêt, quand les feux sont
éteints, il peut rester des tisons, un feu qui continue à couver,
qui peut se développer et qui se développe assez souvent. Alors,
avec ce système-là, l'avion peut voler de nuit à haute
altitude et détecter les feux qui peuvent être éteints.
C'est un tout nouveau système qui est opérationnel cette
année.
Mme Dupuis: Donc, si je comprends bien, c'est pour la conception
de ce système.
M. Paquin: C'est pour les plans nous permettant de faire
l'installation sur l'avion.
Mme Dupuis: Sur les avions, à part ça. Vous en avez
plusieurs. Est-ce que ça veut dire que si... Vous avez combien d'avions,
M. le président? Est-ce que les coûts de 4561 $ vont se multiplier
par le nombre d'avions?
M. Paquin: Non. Le coût est pour le design pour le premier
avion. Actuellement, nous en avons deux d'installés avec ce
système-là, qui sont des avions-citernes, des CL-215.
Mme Dupuis: Est-ce qu'il y a eu des précédents ou
des études de faites, à savoir que, vraiment, ça peut
être très efficace et c'est un investissement qui peut être
rentable?
M. Paquin: Pour répondre à votre question,
dans les...
Mme Dupuis: Au niveau de l'efficacité, là. Je parle
de rentabilité et d'efficacité, bien sûr.
M. Paquin: Dans les essais que nous avons faits, l'an dernier, on
a pu détecter... À 8000 pieds d'altitude, on a
détecté une brique qui avait été chauffée et
mise sur le sol. Alors, ça va nous permettre de détecter des feux
qui couvent beaucoup plus rapidement avec des interventions...
Mme Dupuis: Le prix de l'installation... Si j'en juge du prix de
l'installation, l'appareil comme tel, est-ce qu'on peut savoir les
coûts...
M. Dutil: De l'appareil comme tel? Mme Dupuis: ...du
détecteur?
Le Président (M. Camden): Excusez, je vais permettre la
réponse, mais on va devoir, tel que l'ordre de la Chambre nous
l'indique, procéder à l'adoption des crédits
budgétaires, en vous invitant à avoir une réponse courte
et brève.
M. Paquin: L'appareil nous est fourni par le ministère des
Forêts avec un programme de recherche dans lequel sont d'autres provinces
et le fédéral. Alors, l'appareil lui-même n'est pas couvert
par le service aérien.
M. Dutil: Mais on pourrait s'informer au ministère des
Forêts de combien ça coûte et vous donner la réponse.
C'est ça, votre question? Vous voulez savoir combien ça
coûte, cette affaire-là? On va s'informer.
Mme Dupuis: Approvisionnements et Services ne doit assumer que
l'installation...
M. Dutil: Le service aérien ne doit assumer que...
Mme Dupuis: ...mais l'appareil, le détecteur, est fourni
par le ministère des Forêts. C'est eux qui en assument les
coûts.
M. Dutil: C'est ça.
Mme Dupuis: J'aimerais quand même connaître les
coûts.
M. Dutil: On va vous trouver ça, madame. M. le
Président, on va trouver ça et on va le donner à la
commission.
Adoption de l'ensemble des crédits
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, M. le
ministre. Alors, nous allons donc procéder à l'adoption des
crédits. Je mets aux voix ces crédits. Est-ce que les
crédits du programme 1, Approvisionnements et services, sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Mme Dupuis: Adopté avec une petite remarque. C'est que,
pour les prochains crédits, M. le ministre...
Le Président (M. Camden): Madame, lorsqu'on exerce un
vote, il n'y a pas de commentaires. Alors, c'est ce qu'on est en train
d'effectuer. Je vous inviterais à faire peut-être quelques
commentaires à la fin. Vous partagerez le temps avec le ministre.
Mme Dupuis: Parfait.
Le Président (M. Camden): Alors, c'est adopté?
Mme Dupuis: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que les
crédits du programme 2, Exécution des obligations des
ministères et organismes envers la Société
Immobilière du Québec, sont adoptés?
Mme Dupuis: Adopté. Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que
l'ensemble des crédits budgétaires du ministère des
Approvisionnements et Services pour l'année financière 1992-1993
est adopté?
Des voix: Adopté.
Mme Dupuis: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Adopté. Alors, il nous
reste quatre minutes au temps qui nous avait été imparti. Je
laisse donc deux minutes à la députée de Verchères
pour des commentaires à titre de porte-parole de l'Opposition et deux
minutes au ministre des Approvisionnements et Services.
Mme Dupuis: Peut-être que je n'emploierai pas mes deux
minutes. C'est simplement un petit commentaire. D'abord, je veux vous remercier
pour les réponses obtenues, mais dire que je regrette de n'avoir
demandé que 2 h 30. Vous pouvez vous attendre à ce que,
l'année prochaine, jfe demande beaucoup plus de temps pour qu'enfin on
puisse faire une étude beaucoup plus complète. Je suis
navrée de vous dire que j'ai peut-être pu, avec 2 h 30, passer
seulement la demie des questions que je voulais poser au ministre. Je pense
qu'il aurait été d'intérêt et intéressant
pour tout le monde qu'on puisse compléter ce travail.
Alors, je vous remercie. Merci, M. le Président, merci aux
membres de la commission.
Le Président (M. Camden): On vous remercie, Mme la
députée de Verchères. M. le ministre, pour quelques
minutes.
M. Dutil: J'espère simplement, M. le Président, que
la raison pour laquelle on a manqué de temps, ce n'est pas parce que mes
réponses ont été trop longues. J'ai essayé
d'être le plus précis, le plus clair possible. Évidemment,
nous avions pas mal de travail ce soir, d'autant plus que nous avions
ajouté à nos crédits certains aspects, par exemple, le
rapport Bernard. Pour ma part, l'année prochaine, si l'Opposition ou la
commission désire qu'on se rencontre plus longuement, ça me fera
plaisir de le faire, si je suis encore ministre des Approvisionnements et
Services, évidemment. Merci.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, M. le
ministre. Je profite de l'occasion pour remercier le président de la
Société immobilière de sa collaboration et
également les membres de la Société immobilière qui
l'accompagnaient et du ministère des Approvisionnements et Services. Sur
ce, j'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 30)