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(Neuf heures trente-six minutes)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration est réunie afin de procéder à
l'étude des crédits budgétaires du ministère des
Approvisionnements et Services pour l'année financière se
terminant le 31 mars 1992. M. le secrétaire, est-ce que nous avons des
remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacements pour la séance.
Organisation des travaux
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
J'aimerais vous rappeler l'enveloppe de temps allouée à
l'étude de ces crédits. Il s'agit d'une période de trois
heures qui est allouée pour l'étude de l'ensemble des programmes
relevant du ministère des Approvisionnements et Services. Maintenant,
j'aimerais demander aux membres de cette commission de nous indiquer le mode
d'étude des crédits. Ce mode d'étude des crédits
pourrait se faire sous deux aspects: soit l'étude de chacun des
programmes selon l'ordre du livre des crédits ou tout autre ordre
convenu, avec adoption à la fin du débat pour chaque programme,
ou une discussion d'ordre général avec une période
à la fin de la séance afin de procéder à la mise
aux voix des deux programmes. Quelle que soit l'évolution de nos
travaux, je vous avise que, dix minutes avant la fin de la séance, je
procéderai à la mise aux voix des deux programmes.
Alors, est-ce qu'on pourrait me faire part... M. le député
de Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: Oui, M. le Président, je veux d'abord
saluer le ministre et les personnes qui l'accompagnent. La dernière fois
que j'ai rencontré le ministre en commission parlementaire,
c'était pour l'adoption d'une loi, au mois de décembre, si je ne
me trompe pas II s'acheminait vers le party de Noël des
députés de son parti. Je l'avais mis en garde contre les
flonflons de la fête, le champagne, l'orchestre, en lui disant
qu'à bord du Titanic on dansait aussi. Depuis, je sais que l'iceberg de
la souveraineté s'est approché dangereusement du Titanic
gouvernemental.
Alors, je lui souhaite la bienvenue aux travaux de la commission.
J'indique tout de suite, trêve de plaisanterie, M. le Président,
qu'on préférerait, nous, procéder par questions,
réponses et échanges, d'abord sur les suites du rapport Bernard
qui nous avait déjà retenus à la commission parlementaire
d'avant, et ensuite sur un certain nombre de dossiers pour adopter ça,
programme par programme, à la fin, parce que c'est l'adoption globale
de...
Le Président (M. Lemieux): Êtes-vous d'accord, M. le
député des Îles-de-la-Madeleine? M. le député
de Hull?
M. LeSage: D'accord.
M. Bourdon: Dans le genre des mauvaises plaisanteries, M. le
Président, j'espère que ce n'est pas l'iceberg de la
souveraineté qui est en train de geler les salaires des employés
de l'État.
Le Président (M. Lemieux): Alors, il s'agira donc, tel que
convenu entre les partis, d'une discussion d'ordre général avec
une période à la fin de la séance afin de procéder
à la mise aux voix des deux programmes. Maintenant, au niveau des
déclarations d'ouverture ou remarques préliminaires, je
demanderais à M. le ministre, suivi du porte-parole de l'Opposition
officielle et, si c'est le cas, d'autres membres de cette commission, de faire
une déclaration d'ouverture. Cette déclaration d'ouverture se
situe dans le cadre d'une période de vingt minutes.
Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
Remarques préliminaires M. Robert Dutil
M. Dutil: M. le Président, étant donné que
le représentant de l'Opposition a déjà qualifié ses
blagues, je ne les qualifierai pas moi-même. D'entrée de jeu, vous
allez me permettre, tout d'abord, de présenter les gens qui
m'accompagnent et qui représentent la Société
immobilière et le ministère des Approvisionnements et Services,
ainsi que des gens de mon cabinet. À ma droite, vous avez le
sous-ministre du ministère des Approvisionnements et Services, M.
Clermont Gignac. Vous avez également, derrière, M. Gaston
Couillard, qui est le directeur général, administration; M. Jean
Claude Careau, directeur général, approvisionnements; M. Jacques
Lafrance, adjoint administratif, politiques d'acquisition; également, M.
Michel Gagnon, qui est sous-ministre de la section immobilière au
ministère des Approvisionnements et Services. Vous avez, à ma
gauche, Mme Isabelle Lessard, mon directeur de cabinet.
Nous passerons sans doute à la section SIQ un peu plus tard,
comme on l'avait fait la dernière fois, si vous êtes d'accord, M.
le Président. À ce moment-là, je pourrai vous
présenter les gens qui représentent ici la
Société
immobilière du Québec, dont je suis le ministre
responsable.
Le Président (M. Lemieux): m. le ministre, je m'excuse,
j'ai fait une erreur fondamentale, une erreur bien importante. je sais
qu'aujourd'hui, c'est une journée qui est toute particulière pour
vous. alors, au nom des membres de cette commission: bon anniversaire, m. le
ministre.
M. Dutil: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: Je souhaite un joyeux anniversaire au ministre et
l'application intégrale du rapport Bernard avant la fin de
l'année.
Des voix: Ha, ha. ha!
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le ministre, la
palole est à vous.
M. Dutil: Je sais, M. le Président, qu'il y en a qui se
sont promis qu'aujourd'hui, ce serait ma fête...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourdon: ...et vous avez déjà gagné,
c'est votre fête!
M. Dutil: Alors, j'espère que ce sera une fête
aimable.
Le budget du ministère, pour entrer rapidement dans le texte, M.
le Président - j'espère que vos bons voeux ne m'enlèveront
pas les 30 secondes que vous avez prises pour me les accorder - le budget du
ministère des Approvisionnements et Services va s'élever cette
année à 50 317 000 $, pour 1991-1992, comparativement aux
crédits de l'année précédente qui étaient de
51 215 000 $. ça représente donc une réduction de 897 000
$. il y a une section dont on va parler plus en détail qui, elle, est
rehaussée de 5 000 000 $ à 25 000 000 $, qui est la partie que
nous prendrons à la place des ministères sur les immobilisations,
les petites immobilisations de chacun des ministères qui ont pour effet
de rehausser considérablement le budget d'une façon artificielle.
alors, c'est la raison pour laquelle je ne vous présente pour l'instant,
dans mes remarques préliminaires, que la section de
l'élément 1.
Il y a des mesures qui ont été mises en place, entre
autres, au niveau des frais d'affranchissement et du courrier privé, qui
expliquent en grande partie la diminution budgétaire. Elles ont en effet
permis de réduire les dépenses de cette activité de 1 283
000 $ par rapport à l'année précédente. Il y a
également eu d'autres gains de productivité qui vous seront
présentés en détail au fur et à mesure de notre
étude de ce matin et qui expliquent que. bien qu'il y ait diminution de
874 000 $ de l'élément 1 du budget, nous considérons qu'il
y a maintien, et parfois rehaussement, du niveau des services à cause de
ces gains de productivité que l'on a en détail.
Notre mission, vous le savez, consiste à fournir avec diligence
aux ministères et aux organismes des biens et des services à prix
compétitifs, en se préoccupant des objectifs gouvernementaux
liés au développement économi que et technologique,
à l'environnement, à la francisation et aux économies
d'énergie. Elle consiste à élaborer et proposer des
politiques et des règlements dans le but de fournir aux
ministères et organismes tous les outils de gestion nécessaires
à l'atteinte de l'efficacité de chacun.
Les effectifs du ministère totaliseront 499 employés en
1991-92. L'année dernière, ils étaient de 462 personnes:
c'est donc une hausse de 37 personnes qui s'explique principalement par les
décisions administratives suivantes, par exemple: 18 postes additionnels
ont été obtenus pour favoriser la mise en application des recom
mandations du groupe de travail sur le processus d'octroi de contrats.
Ça répond donc déjà tout de suite à une
première interrogation de l'Opposition: Est-ce que le suivi du rapport
Bernard se fait? Est-ce que les mesures seront mises en place? Des 37 postes
supplémentaires, 18 sont là pour le suivi du rapport Bernard. 13
postes additionnels ont été autorisés pour l'inscription
et la révision des fournisseurs inscrits au fichier des fournisseurs de
services. Il faut également mentionner qu'il s'agisait là d'une
recommanda tion du rapport Bernard de faire un révision des inscriptions
au fichier d'une façon plus fréquente, de faire un nettoyage
à tous les trois ans, et c'est une chose que nous serons en mesure de
faire. Les deux derniers postes sont dus à la régularisation des
postes prêtés au ministère par le Contrôleur des
finances.
Alors, pour ce faire, le ministère se préoccupe de la
rapidité à répondre aux besoins des ministères, de
l'accessibilité, de la transparence et de l'équité. Ainsi,
les objectifs 1991-1992 sont basés sur les point suivants: la mise en
oeuvre des recommandations du groupe de travail sur le processus d'octroi de
contrats du gouvernement, notamment en proposant des politiques et
règlements visant à renforcer la transparence et
l'équité, à accroître l'imputabilité des
ministères et organismes, à s'assurer de la réalisation du
plan d'action du ministère des Approvisionne ments et Services
accepté par le Conseil des ministres pour donner suite aux
recommandations du groupe de travail sur le processus d'octroi de contrats du
gouvernement. Je peux dire qu'à ce stade-ci, d'ailleurs, M. le
Président, nous respec tons l'échéancier que nous avons
rendu public en janvier dernier.
Troisièmement, proposer des amendements au règlement sur
les contrats de services du gouvernement de façon à harmoniser
celui-ci avec le règlement-cadre du Conseil du trésor fixant les
conditions des contrats devant être respectées par les
ministères et organismes assujettis. (9 h 45)
Quatrièmement, proposer les projets de politiques et
règlements suivants de façon à renforcer la transparence
et l'équité dans le processus d'octroi de contrats et
d'accroître l'imputabilité des ministères et organismes,
c'est-à-dire sur les contrats de construction, sur les contrats
d'approvisionnements, sur les contrats de déneigement de routes - je
pense qu'aujourd'hui même sera rendu public par le ministre
délégué à Voirie le suivi de la recommandation 39
sur les contrats - et, finalement, sur le nolisement d'aéronefs.
Également, maintenir nos mécanismes de consultation permanente
avec la clientèle et les fournisseurs et, enfin, offrir une formation
adéquate aux fonctionnaires appelés à siéger sur
les comités de sélection. Il s'agit, M. le Président, de
former 1600 personnes. C'est un énorme travail; c'est un travail
considérable que nous avons d'ores et déjà entrepris, qui
est en cours mais, évidemment, qui prendra quelques mois à se
compléter.
Pour une plus grande imputabilité des ministères et
organismes, les objectifs sont de proposer au Conseil du trésor le
rehaussement des seuils d'achat pour une plus grande imputabilité, de
décentraliser les opérations administratives reliées
à l'acquisition de biens pour une plus grande imputabilité.
Alors, je pense que ces sections-là reviendront également dans
les questions que nous aurons, ici, autour de la table.
Ce que je viens de vous citer, c'est l'un des objectifs qui était
la mise en oeuvre des recommandations du groupe Bernard. L'un de nos objectifs
est d'augmenter l'efficacité du ministère en améliorant la
technologie utilisée dans la gestion de l'approvisionnement pour une
plus grande efficience et efficacité des activités
gouvernementales Par exemple, identifier les activités gouvernementales
à centraliser pour des raisons d'économies d'échelle et
formuler des recommandations à cet effet. En deuxième lieu,
autofinancer les quatre fonds spéciaux tout en rendant plus
compétitif le prix des services offerts. Les fonds spéciaux sont
ceux de fournitures de bureau et d'ameublement, les fonds des
équipements informatiques, les fonds de reprographie, les fonds
d'entretien des équipements bureautiques. Nous avions parlé, M.
le Président, de ces fonds spéciaux aux engagements financiers -
c'a été une rencontre qui est venue après le mois de
décembre; le mois de décembre n'était pas la
dernière fois où nous nous sommes rencontrés, M. le
Président, il y a eu une suite à ça ef aux engagements
financiers. Vous vous rappelez que nous avions parlé de ces fameux
fonds, de quelle façon la commission pourrait voir au bon
fonctionnement, au suivi et à la bonne compréhension de ces
fonds-là. Nous avons des détails aujourd'hui qui nous permettront
de répondre aux questions qui nous seront posées. Finalement,
confier au Contrôleur des finances un mandat de vérification
intégrée pour la gestion des fonds spéciaux. un
troisième objectif: pour un meilleur service à la
clientèle. prenant appui sur les résultats d'une étude de
satisfaction de la clientèle à l'endroit des services
dispensés par le ministère - réalisée au cours de
l'été 1990 - nous présentons un plan stratégique
1991-1994 d'amélioration continue de la qualité des services
à la clientèle en vue de définir des attentes de gestion
aux cadres du ministère à réaliser en 1991-1992 et de
développer des indicateurs permettant de mesurer l'évolution de
la qualité des services que nous offrons à nos clientèles.
accroître de 50 % le nombre de biens achetés par le gouvernement
exigeant des entreprises la mise en place d'un programme d'assurance de la
qualité - il y a présentement 26 produits qui comportent cette
exigence - et proposer le développement de nouveaux systèmes
informatiques de gestion des acquisitions de biens permettant d'assurer une
meilleure qualité des services à la clientèle et un
meilleur suivi de l'évolution des dépenses gouvernementales, ce
qui recoupe également une recommandation du rapport bernard qui est la
recommandation 14.
Un quatrième objectif: Pour une contribution particulière
à certains dossiers gouvernementaux. L'objectif est de contribuer aux
grands objectifs gouvernementaux reliés à l'environnement en
intensifiant la réalisation des projets suivants: l'acquisition de
papier de fibres recyclées - on pourra en parler abondamment, il y a du
travail énorme qui a été fait cette année
là-dessus. En deuxième lieu, l'élaboration et la mise en
oeuvre d'une politique gouvernementale en matière de
récupération de papier. En troisième lieu, l'accroissement
de l'utilisation de la fonction recto verso dans la production de photocopies.
En quatrième lieu, la formation des agents d'approvisionnements au
réflexe environnemental. En cinquième lieu, l'évaluation
des produits achetés et la promotion de produits moins dommageables pour
l'environnement. En sixième lieu, l'utilisation de boîtes de
carton recyclé et, en septième lieu, la réduction du
matériel d'emballage.
Un deuxième point, sensibiliser les acheteurs publics et les
firmes de services professionnels aux objectifs de la politique d'achat. M. le
Président, j'aimerais vous faire part de certaines réalisations
dans notre politique d'achat qui me tiennent particulièrement à
coeur. La politique a été révisée et la
règle suivante a été introduite de façon
très spécifique. Je la cite: Les corps publics et parapublics
doivent favoriser
l'acquisition de produits et l'utilisation de solutions qui permettent
de maintenir et d'améliorer la qualité de l'environnement.
L'acquisition de fibres recyclées. Pour passer un peu plus en
détail les points que je soulevais tout à l'heure, une
étude soumise en juin et entérinée par le comité de
direction recommandait d'acquérir du papier en feuilles de fibres
recyclées sur les commandes ouvertes de papier pour photocopieur.
Après seulement trois mois, M. le Président, le fonds de
reprographie s'approvisionne, en moyenne, à 66 %, de papier de fibres
recyclées. Suite à ces résultats, il a été
décidé, le 14 mars dernier, de maintenir l'achat de deux types de
papier dans les commandes ouvertes émises pour la période du 1er
mai 1991 au 31 octobre 1991. Cette action s'ajoute à celle
déjà en force relativement aux enveloppes achetées par les
ministères et organismes qui doivent, depuis mars 1990, être en
papier recyclé. Les cartes de visite du gouvernement seront aussi,
dorénavant, faites de papier québécois de fibres
recyclées. Un projet de rapport d'étude a été
réalisé sur les commandes ouvertes d'impression. Suite à
des consultations, il apparaît que la plupart de ces commandes pourront
être transférées pour du papier de fibres
recyclées.
Quant à l'élaboration d'une politique gouvernementale en
matière de récupération de papier, une étude a
été présentée et acceptée par le
comité de direction du ministère recommandant la mise en place
d'un système uniforme de récupération de papier et d'un
programme de sensibilisation des employés et employées dans les
édifices où sont présents les ministères et
organismes du gouvernement. Un groupe de travail a été
créé et celui-ci comprend un représentant pour chacun des
organismes suivants, à savoir: la Société
immobilière du Québec, le ministère de l'Environnement, le
ministère des Affaires culturelles et, bien sûr, le
ministère des Approvisionnements et Services.
Quant à l'accroissement de l'utilisation de la fonction recto
verso dans la production de photocopies, un rapport a été soumis
au comité de direction du ministère sur la mise en valeur de la
fonction recto verso des photocopieurs et recommande que les fournisseurs
soient tenus de produire une affiche expliquant les étapes à
suivre pour la réalisation d'impressions recto verso manuelles pour les
photocopieurs. Au moins un modèle d'appareil équipé de la
fonction recto verso automatique sera accepté dans le guide
(l'acquisition dos photocopieurs pour des tirages mensuels do 20 000, 25 000 et
29 000 copies. Enfin, une affiche promotionnelle a été
conçue afin de livrer un message environnemental lié au recto
verso, auquel s'ajouteront des économies de papier et d'argent.
L'évolution des produits achetés et la promotion des
produits recyclés, recyclables et biodégradables. Un groupe de
travail a été créé afin de permettre, entre autres,
d'évaluer l'ensemble des produits et services acquis par achat public en
fonction des critères de réduction à la source, de
réemploi, de recyclage et do valorisation conduisant à
l'identification de produits québécois de remplacement ou
à la promotion de nouveaux produits Quant à l'utilisation des
boîtes de carton recyclé, nous avons une spécification de
biens qui a été réalisée afin d'acheter des
boîtes de documents recyclées pour préarchivage ou
archivage. Cette spécification de biens est utilisée par le fonds
des fournitures de bureau et de l'ameublement pour son appel d'offres.
Précisons que ce fonds achète pour environ 200 000 $ de
boîtes de documents annuellement qu'il vend, par la suite, aux
ministères et organismes du gouvernement. Mon ministère est donc
très fier de pouvoir s'associer à cette qualité
environnementale préoccupant l'ensemble des Québécois et
des Québécoises.
M. le Président, j'ai la responsabilité d'une autre
composante importante de l'exercice d'aujourd'hui, la Société
immobilière du Québec. À titre de ministre responsable de
la Société immobilière, il me fait plaisir de vous dresser
un court bilan des activités de la SIQ pour l'exercice qui se terminait
le 31 mars dernier Comme vous le savez, la Société
immobilière est une société d'État Elle a
été fondée en 1984. Sa mission est de loger
ministères et organismes publics québécois dans des
immeubles adaptés à leurs besoins. La SIQ fournit et gère
les espaces et les services immobiliers conformément aux politiques,
normes et directives gouvernementales et aux règles établies par
le ministère des Approvisionnements et Services. En tant qu'entreprise
de services, elle a la responsabilité de présenter les solutions
immobilières appropriées aux besoins de ses clients en assurant
une gestion efficace et rentable du parc immobilier administratif du
gouvernement du Québec.
Les résultats de l'exercice 1990-1991. Au plan financier, ces
résultats préliminaires démontrent une constance
remarquable. Sur des revenus bruts de 480 000 000 $, la Société a
réalisé un bénéfice net de 23 000 000 $. Au cours
de la même période, l'actif de la Société
immobilière atteignait, pour la première fois de son histoire,
plus de 1 000 000 000 $ grâce à l'acquisition d'immeubles
totalisant 90 000 000 $. Au terme de l'exercice 1990-1991, la SIQ a consenti
une diminution de loyer de 13 000 000 $ aux ministères et organismes.
Cette diminution de loyer a pris la forme d'une ristourne au ministère
des Finances du Québec totalisant ainsi quoique 40 000 000 $ remis au
gouvernement depuis six ans. Quant aux liquidités
générées par les opérations, elles ont atteint 51
000 000 $ La SIQ est présente dans plus de 300 villes et
municipalités au Québec. Elle affiche un budget
d'opération de l'ordre de 509 000 000 $. Si le bilan financier illustre
une performance notable, il importe également d'aller au-delà de
la performance comptable et d'examiner les efforts
consentis par l'ensemble de l'équipe de la SIQ pour relever le
défi de l'excellence et en faire un modèle du genre dans le
créneau de l'immobilier.
Les services à la clientèle. Forte de l'expérience
acquise au cours des six ans d'existence, de ses tarifs concurrentiels et de la
qualité de ses interventions, la Société
immobilière du Québec a complété une autre
année d'intense activité et a enregistré des
résultats probants dans la poursuite de son positionnement dans le
marché immobilier québécois. La SIQ loge 190 clients, elle
compte 1117 immeubles qui accueillent 56 000 personnes. Elle a reçu 4836
demandes de services facturables au cours du dernier exercice, comparativement
à 4853 l'année dernière.
Encore cette année, le service de la qualité de
l'environnement a veillé à l'application de standards rigoureux
dépassant souvent les exigences réglementaires en vigueur
relativement à l'environnement de travail, à la qualité de
l'air et à l'élimination des déchets dangereux. Dans ce
contexte, le contrôle rigide de la consommation énergétique
des immeubles constitue une priorité pour la Société. Pour
atteindre les objectifs de réduction, elle compte sur l'installation
d'appareils moins énergivores et sur l'apport de systèmes
informatisés de plus en plus sophistiqués.
Si le service aux clients est la raison d'être de la SIQ et que
cela constitue véritablement le centre de nos préoccupations,
nous faisons également en sorte que la gestion des ressources humaines
de la Société intègre le respect et la reconnaissance de
la personne. Les affaires de la Société sont administrées
par un conseil d'administration formé du président, M. Miville
Vachon, qui sera à la table tout à l'heure avec nous et qui est
également directeur général, et de huit autres membres
tous nommés par le gouvernement. Le directeur général est
assisté de trois vice-présidents et d'un secrétaire
corporatif.
Au cours de la dernière année, le
président-directeur général a rencontré tous les
employés au cours d'une tournée provinciale à l'occasion
de laquelle il a aussi rencontré les médias régionaux.
L'année écoulée a également vu la consolidation ou
la mise au point de programmes de formation destinés aux employés
à divers niveaux de la structure. Entre autres, plusieurs sessions de
formation pratique ont été organisées en cours de mandat,
notamment à l'intention des chefs de division et de service. Ces
sessions touchent l'ensemble du travail: les contrats, les baux, la
réglementation, les aspects techniques, la conservation de
l'énergie, la sécurité, etc.
Au chapitre des relations de travail, la SIQ concluait l'an dernier une
entente de trois ans avec ses employés membres du syndicat de la
fonction publique. Pour ce qui est du renouvellement de la convention
collective avec ses professionnels, une entente de principe est intervenue la
semaine dernière, M. le Président, avec cette unité
d'accréditation et nous prévoyons la signature de la convention
incessamment.
Le parc immobilier. La SIQ exploite un parc diversifié de 2 439
000 000 de mètres carrés d'espace locatif. Ce parc se compose,
comme je le mentionnais tout à l'heure, de 1117 immeubles. Les espaces
en propriété comptent pour 61 % alors que les espaces
loués comptent pour 39 %. Six ans après sa formation, la SIQ
administre un parc qui a connu une progression contrôlée de 5,8 %.
Il convient de souligner qu'au cours de l'année écoulée
s'est concrétisée l'acquisition par la SIQ de quelque 70 barrages
exploités par le ministère de l'Environnement. En cédant
la propriété de ces barrages à notre
Société, le gouvernement lui a également confié la
responsabilité de maintenir les ouvrages en bon état.
Cette marque de confiance de la part du gouvernement constitue la
reconnaissance de l'expertise de la Société immobilière en
matière de gestion du patrimoine immobilier des Québécois.
D'ailleurs, la Société immobilière s'est à nouveau
mérité, cette année, divers honneurs au cours de ses
travaux. Parmi ceux-ci, une mention pour le Centre de conservation du
Québec dans la catégorie "bâtiments institutionnels" lors
du concours des prix d'excellence de l'Ordre des architectes du Québec,
le trophée du jury au gala Énergia de maîtrise de
l'énergie pour le palais de justice de Longueuil et ainsi de suite. Deux
édifices, d'ailleurs, l'un occupé par le ministère de
l'Agriculture à Nicolet et le second, par le ministère des
Transports, ont remporté des prix pour la qualité des
aménagements paysagers lors du concours "Villes et villages
fleuris".
En conclusion, permettez-moi de mentionner que dans un contexte
économique où, quotidiennement, il est question de
rationalisation des organisations, j'ai la conviction que nous récoltons
les fruits d'un certain sens de l'anticipation et que la SIQ gère avec
soin une partie importante du patrimoine immobilier
québécois.
La revue des activités serait incomplète sans que
j'insiste sur le fait que la SIQ souscrit avec enthousiasme à l'esprit
et à la lettre du rapport Bernard sur l'efficacité et la
transparence. J'aimerais également vous mentionner que le rapport
Coopers & Lybrand, qui suggérait en 1987 22 mandats pour
améliorer le rendement de la SIQ, voit depuis cette année la
réalisation de tous ceux-ci. M. le Président, je suis fier du
ministère des Approvisionnements et Services et de la
Société immobilière du Québec. Grâce à
un travail d'équipe, à des gens motivés et
compétents, nous sommes en mesure de répondre adéquatement
aux besoins des clients et aux questions de la commission. Merci.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. M. le
député de Pointe-aux-Trembles.
M. Michel Bourdon
M. Bourdon: Alors M. le Président, permettez-moi d'abord
de souhaiter de nouveau la bienvenue au ministre et aux personnes qui
l'accompagnent. Nous entreprenons ce matin, pour la sixième fois,
l'étude des crédits du ministère des Approvisionnements et
services sous le gouvernement du Parti libéral. Dans les corridors, on
dit que ce ministère est à la fois le concierge et le magasinier
de l'État. On sait, M. le Président, que dans une entreprise
ordinaire, souvent le concierge et le magasinier finissent par en apprendre pas
mal sur la façon dont une boîte est gérée. (10
heures)
Pour le ministre et moi-même, c'est le deuxième exercice de
ce genre que nous tenons. Si je m'en fie aux expériences passées,
je pense qu'on peut compter sur sa collaboration, son sens de l'humour et la
collaboration de son personnel. Les crédits accordés au
ministère des Approvisionnements et Services pour l'année
financière 1991-1992 seront de 75 000 000 $, une augmentation fulgurante
de 44 % par rapport aux dépenses probables de l'année
précédente, soit 1990-1991.
Nous reviendrons un peu plus tard sur cette hausse importante, mais
toujours est-il qu'avec un budget avoisinant les 76 000 000 $, le
ministère des Approvisionnements et Services se situe au 24e rang des
ministères et organismes à étudier cette année. Sur
29, les Approvisionnements et Services sont donc au bas de la liste. Cette
position ne reflète cependant pas le rôle primordial joué
par le ministère. D'une certaine façon, avec le Conseil du
trésor, mais d'une manière beaucoup moins arrogante, le
ministère des Approvisionnements et Services constitue un
véritable chien de garde de l'administration gouvernementale.
Étant responsable d'une part considérable des achats
gouvernementaux, le ministère assure un certain contrôle sur les
dépenses des ministères et organismes. À cet égard,
il remplit cette fonction d'une manière plus efficace que le Conseil du
trésor qui, comme on le sait, a perdu le contrôle des
dépenses au point qu'elles se sont accrues, les dépenses non
salariales, de 10 % cette année. Comme c'est la partie qui
s'accroît qui est laissée en jachère, comme disent nos
cousins français, eh bien, c'est aux employés de l'État
qu'on demande d'acquitter la facture.
Mais revenons au papier et aux crayons que le ministère des
Approvisionnements et Services achète avec de plus en plus de parcimonie
à l'instigation des parlementaires des deux côtés de la
Chambre. En fait, le ministère des Approvisionnements et Services assume
trois responsabilités distinctes. D'abord, en vertu de sa loi
constituante, le ministère a pour mandat de réglementer les
activités du gouvernement en matière d'acquisition de biens
meubles et immeubles, d'octroi de contrats de services et de gestion des
services gouvernementaux. Deuxièmement, le ministère veille
à regrouper en son sein des services qui, pour des raisons
d'efficacité, doivent être centralisés. C'est notamment le
cas des quatre fonds spéciaux qu'administre le ministère des
Approvisionnements et Services. Enfin, troisièmement, une
dernière responsabilité et non la moindre concerne la
Société immobilière du Québec qui a pour mission
d'assumer les dépenses des ministères et organismes
reliées à la location des espaces à bureaux et aux projets
d'aménagement de ces espaces. Rappelons que cette Société
gère un actif qui, au 31 mars 1990. atteignait 955 000 000 $. Donc, il
s'agit là d'un des plus gros pactoles immobiliers du Québec.
Pour les deux premiers volets du ministère. les crédits de
cette année totalisent un peu plus de 50 000 000 $, une faible hausse
par rapport aux dépenses de l'an dernier qui atteignaient tout
près de 49 900 000 $. Par contre, pour le programme 2 du
ministère des Approvisionnements et Services, qui traite de
l'exécution des obligations des ministères et organismes envers
la Société immobilière du Québec, les
crédits sont en forte hausse, passant de 2 200 500 $ à
près de 25 000 000 $. Cette augmentation est due, au dire du ministre,
au transfert dans ce programme de crédits auparavant alloués aux
ministères et organismes pour les projets en voie d'être
complétés.
Mais au-delà des crédits proprement dits, notre rencontre
de ce matin est aussi I'occasion de dresser un bilan des activités du
ministère des Approvisionnements et Services pour la dernière
année. D'emblée, l'événement le plus important de
la dernière année fut le dépôt du rapport Bernard
concernant le processus d'octroi des contrats. Le ministre s'est engagé
à donner suite à l'ensemble des recommandations du rapport, sauf
une - et on était d'accord avec l'omission - d'ici à la fin de
l'année. Nous reviendrons dans quelques instants sur ce sujet, notamment
pour savoir où on en est rendu et où Vincent Rochette et comment
Vincent Rochette et Tommy d'Errico s'adaptent aux changements qui sont en train
d'être faits.
D'autres dossiers ont également retenu notre attention, que ce
soit le deuxième déménagement en moins d'un an pour les
fonctionnaires du ministère des Forêts ou encore la voiture du
lieutenant-gouverneur qui a soulevé toute une polémique
marquée d'échanges verbaux acerbes entre le lieutenant-gouverneur
et le ministre. De la part du lieutenant-gouverneur... Le ministre, lui, ne
s'est pas abaissé à dire que le lieutenant-gouverneur est
inutile, même s'il avait été provoqué par quelqu'un
de l'entourage du lieutenant-gouverneur qui a dit que le ministre était
"cheap". À cet égard, mieux vaut être "cheap" en
matière financière que d'être un personnage inutile qui
coûte à l'État et aux contribuables des millions de dollars
par année. On voit, M. le Président, que d'emblée, maigre
les divergences
entre nos deux partis, quand la reine assaille un ministre du
gouvernement du Québec, l'Opposition péquiste est du
côté du ministre et contre le représentant de la reine et
son entourage. Ça termine mon intervention, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Pointe aux-Trembles. Je vais vous céder la
parole, M. le député de Pointe-aux-Trembles, sauf si vous
permettez... Oui, M. le ministre.
M. Dutil: J'ai un droit de...
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui, si vous voulez
intervenir. Oui, M. le ministre.
M. Bourdon: C'est vrai, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui. D'ailleurs, M. le
ministre, chaque fois que vous demandez la parole après une
intervention, à l'étude des crédits, j'ai l'obligation de
vous donner la parole. Ce temps de parole est habituellement d'une durée
de 20 minutes
M. Dutil: Je n'ai pas l'intention de prendre un autre 20
minutes.
Le Président (M. Lemieux): Non, mais je veux que vous
soyez au courant. C'est en vertu du règlement; je crois qu'il s'agit de
l'article 287, M. le ministre.
M. Robert Dutil (réplique)
M. Dutil: D'accord. M. le Président, je voudrais juste
souligner quelques propos du député que je lui reproche,
malgré notre bon rapport depuis que nous sommes l'un, dans l'Opposition
pour critiquer le ministère des Approvisionnements et Services et la SIQ
et moi, à ce ministère-là. On fait beaucoup de
personnalité sur la question de l'intégrité. Je pense que
revenir constamment sur des noms qu'on accuse de toutes sortes de malversations
sans aucune preuve est un peu, à mon avis, pas très
élégant pour ces gens-là. Je pense que nous pouvons faire
la démonstration. Le député pourra certainement revenir
sur le resserrement que nous faisons, sur l'application que nous faisons du
rapport Bernard non pas parce qu'il y avait nécessairement des
problèmes d'intégrité, mais parce qu'on voulait
améliorer sensiblement la perception d'intégrité. Vous
savez, prendre trois membres d'un comité de sélection et hausser
le nombre à cinq pour certains contrats ne veut pas dire qu'il y avait
des manques d'intégrité dans le passé. On veut s'assurer
que la perception sera améliorée et que la garantie
d'intégrité - je fais une distinction très nette entre les
deux mots "garantie d'intégrité" - sera rehaussée.
Si nous avons décidé d'appliquer le rapport
Bernard dans son entier, sauf une recommandation sur laquelle nous
étions d'accord, comme le disait le député de
Pointe-aux-Trembles, c'est parce que nous reconnaissons le point
éminemment réaliste de ce rapport-là que nous avions
nous-même commandé, éminemment réaliste justement
dans l'esprit. Quand on relit le rapport Bernard, on s'aperçoit que les
recommandations sont très posées, que l'argumentation qu'on
amène est très posée. On revient souvent sur cette
garantie d'intégrité en ajoutant qu'il y a un système qui
était là, il y a un système qui était bon, qui
était valable, mais il avait 11 ans et il s'agissait de resserrer
certains boulons, ce que notre gouvernement fait, je pense, avec beaucoup de
rigueur et beaucoup d'appoint. Nous aurons l'occasion d'en parler plus
abondamment, mais je voulais tout de même souligner cette
question-là.
Quant à la remarque sur le lieutenant-gouverneur, M. le
Président, je réitère que nous n'avons pas eu
d'échange acerbe, le lieutenant-gouverneur et moi, que ce qui a
été véhiculé est tout à fait faux. Nous
avons eu une conversation sur sa voiture et je l'ai tout simplement
avisé que nous souhaiterions qu'il fasse le choix que font les
ministres; il a jugé autrement et c'était son droit absolu. Il
n'est pas sous l'autorité du gouvernement et je n'ai pas à juger
de cela, comme je ne crois pas que les paroles qu'on lui prête à
mon égard soient exactes, et il m'a confirmé que ce
n'était pas exact. Alors, pour moi, cet incident-là est tout
à fait clos et je déplore qu'on le renouvelle.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. Est-ce
que vous avez terminé votre intervention? Oui? M. le
député de Pointe-aux-Trembles, est-ce que vous permettez au
président de cette commission une toute petite question?
M. Bourdon: Allez! Allez! Allez, M. le Président!
Discussion générale Contrôle des
dépenses dans les ministères
Le Président (M. Lemieux): Merci. M. le ministre, j'ai
reçu a mon bureau, la semaine passée, une enveloppe venant d'un
ministère - je n'identifierai pas le ministère - une enveloppe
quand même assez grande et je me suis informé du coût de
transmission du ministère à mon bureau de cette
enveloppe-là; ce n'était pas un document important, ni
prioritaire, ni essentiel. Ça se fait par courrier
spécialisé dans la ville de Québec même. C'est un
petit peu plus que 4 $.
Je me suis informé par après, si on avait utilisé
les services du gouvernement - on me dit environ 1,60 $ - ou les services de la
poste. Vous savez, moi, j'ai besoin d'un petit 200 000 $ pour un centre
récréatif dans mon comté, alors
si vous parliez peut-être à tous les ministères et
les informiez du coût que peut représenter cette façon
d'envoyer le courrier au gouvernement. Est-ce que vous avez l'intention
d'effectuer un certain contrôle là-dessus? De 4,22 $ à 1,63
$, la marge est énorme, si on multiplie ça par des centaines de
fois.
M. Outil: Effectivement, M. le Président, la marge est
énorme. On se préoccupe beaucoup de cette question-là.
D'ailleurs, tout dernièrement, nous étions à Ottawa,
à une rencontre avec Postes Canada et on nous offrait des services d'une
façon tout à fait souple. Vous savez, à Postes Canada, on
a constaté par les journaux que le déficit était
passé, il y a quelques années, de 600 000 000 $ à un
surplus maintenant d'une centaine de millions, 146 000 000 $, si j'ai bonne
mémoire, l'année dernière.
Je dois vous dire que ce n'est pas un hasard. Il s'est passé des
choses assez extraordinaires à Postes Canada; on y a
révisé bien des politiques et on a amélioré la
souplesse des services à accorder. Nous étions invités par
Postes Canada pour une raison bien simple: nous sommes le deuxième plus
gros client au Canada de Postes Canada, le premier étant le gouvernement
du Canada.
Le Président (M. Lemieux): Ça veut dire quoi en
termes d'argent, ça?
M. Dutil: Ça veut dire, quant au ministère des
Approvisionnements et Services, quelque 22 000 000 $.
Le Président (M. Lemieux): 22 000 000 $?
M. Dutil: Oui. Maintenant, comme vous le mentionniez, ça
n'inclut pas - puisque les ministères ont la souplesse et la
possibilité d'aller vers d'autres services à l'extérieur,
par messageries - tous les frais d'affranchissement du gouvernement. Il y a
peut-être une dizaine de millions, actuellement, qui vont à
d'autres messageries et qui ne passent pas par Approvisionnements et Services.
Évidemment, on se préoccupe de cette question-là.
Je mentionnais, dans mon discours d'entrée tout à l'heure,
que nous avions sauvé plus de 1 200 000 $ l'année
dernière, en affranchissement, et je peux vous dire que, l'année
prochaine, je ne serais pas surpris qu'on en fasse autant, suite aux
discussions qu'on a eues avec Postes Canada. À titre d'exemple, et c'est
un petit exemple, la première chose que nous avons obtenue, c'est qu'on
faisait 2800 chèques dans le passé, le ministère des
Approvisionnements et Services à Postes Canada et, croyez-le ou non,
cette année, on va en faire 12.
Le Président (M. Lemieux): En un mot, M. le ministre,
c'est aux ministères concernés qu'il faudrait faire comprendre
qu'ils peuvent avoir recours à vos services, si je comprends bien.
M. Dutil: Effectivement. Mais, pour cola, il fallait revoir notre
travail avec Postes Canada II fallait revoir ce qu'il y avait entre la
messagerie prioritaire que l'on connaît - qui coûte 4 $ ou 5 $ - et
la lettre pour laquelle Postes Canada se donne un délai de trois ou
quatre jours et que l'on veut voir parvenir au destinataire en une
journée si c'est local, ou deux jours si c'est intermunicipal. Eh bien!
il y a des intermédiaires - comme nous a expliqué Postes Canada -
très intéressants et beaucoup moins dispendieux Ils nous ont
offert des services et, actuellement, on est en négociation pour
finaliser ça. Dès que nous aurons, par exemple, ce genre
d'enveloppe tout à fait spéciale qui permettra d'affranchir
à un coût beaucoup moindre des documents qui parviendraient dans
le délai requis par les ministères, je pense qu'on arrivera
à procurer à ces ministères-là une économie
substantielle pour la même quantité de documents
livrés.
C'est très intéressant. C'est un poste important pour le
ministère des Approvisionne ments et Services, ces 22 000 000 $. C'est
la plus grosse partie de notre budget. Je peux vous dire qu'on se
préoccupe de ça. On a déjà des gains de
productivité et de l'amélioration, et on en aura
substantiellement suite à la rencontre que nous avons eue...
Le Président (M. Lemieux): Mais, vous savez, ce qui
m'inquiète, ce n'est pas vous, M. le ministre. Ce n'est pas M. votre
sous-ministre, à votre droite. Ce qui m'inquiète, ce sont les
autres ministres, les autres sous-ministres.
M. Dutil: Effectivement.
Le Président (M. Lemieux): C'est eux qui
m'inquiètent davantage.
M. Dutil: Regardez, on a parlé à cette
commission-là d'une formule et d'une façon de procéder
pour les sensibiliser aux coûts. Par exemple, dans les fonds
spéciaux, il y a un prix qui est chargé aux ministères. Ce
n'était pas le cas avant...
Le Président (M. Lemieux): Vous voulez dire quoi par fonds
spéciaux?
M. Dutil: Les fonds spéciaux, on aura l'occasion d'en
parler en détail. Si je prends l'exemple du fonds de reprographie, on
fait de la grosse reprographie. Les ministères ont des photocopieuses,
mais, pour de gros tirages, ils ne sont pas organisés. Ils viennent chez
nous. Ils peuvent aller ailleurs, mais ils peuvent venir chez nous. Donc, nous
leur offrons un service qui doit être compétitif et qui doit
rencontrer
leurs critères d'excellence, de qualité et de livraison.
Le client paie pour ça. Le client paie ce que ça coûte.
donc, le ministère concerné est sensible à ce qu'il
demande et il ne le demande pas pour rien. une des discussions que nous avons,
c'est au niveau des timbres. est-ce qu'il n'y aurait pas lieu que les
ministères soient facturés pour leurs timbres de façon
à ce qu'ils soient sensibilisés que l'enveloppe dans laquelle il
y a une feuille de 8 1/2 sur 11, on la plie en deux, la feuille, et on la met
dans une petite enveloppe: ça coûte deux fois moins cher
d'affranchissement. (10 h 15)
II y a toutes sortes de petits détails dont on se
préoccupe et sur lesquels on va sensibiliser les ministères. Mais
le fin mot de l'affaire, c'est: évidemment, quand tu paies tu fais plus
attention. C'est un travail que l'on regarde. Il ne s'agit pas juste de laisser
le libre choix aux ministères d'aller ailleurs pour se procurer le
service de façon à ce qu'il soit compétif. Il faut aussi
charger le véritable coût pour que leurs décisions soient
prises de la façon la plus rationnelle possible. La poste, ça se
gère comme un autre poste de budget. On oublie que ça devient un
poste important quand on le regroupe et qu'on sait que ça fait 30 000
000 $ par année dans l'ensemble des ministères du
gouvernement.
Le Président (M. Lemieux): Vous savez, M. le ministre,
c'est pour nous, les membres de cette commission, qui avons défendu un
principe, celui de l'imputabilité externe... Simplement pour vous dire
ceci: il serait peut-être intéressant que votre sous-ministre,
lorsqu'il assiste au forum des sous-ministres, puisse faire état,
peut-être, de cette politique que vous vous apprêtez ou que vous
allez mettre sur pied ou qui est en partie mise sur pied. Moi, je peux vous
dire une chose, au niveau de la députation et des parlementaires,
maintenant, toute correspondance que les parlementaires vont recevoir, on va
aviser, effectivement, l'ensemble des députés des politiques qui
existent chez vous afin que des questions puissent être posées en
commission parlementaire aux gens concernés. Vous savez, dans la
conjoncture budgétaire actuelle, c'est avec des cents qu'on fait des
piastres et avec les piastres qu'on en fait des 10 $ et des 100 $, M. le
ministre. Dans ce sens-là, je dois vous avouer que, maintenant, les
parlementaires vont être très très vigilants.
M. Dutil: Je peux vous donner un autre exemple, M. le
Président, jusqu'où on va pour l'économie. Une bonne
idée a été transmise à la direction du
ministère par un employé. Nous avons une formule
d'appréciation de ces bonnes idées - il y a deux employés
qui ont eu un prix pour l'avoir émise. Vous retrouverez dans chacun de
vos bureaux des feuilles avec la fleur de lis bleue et. en
général, quelque chose d'écrit en noir: le bureau du
député Untel ou le ministère Untel. L'idée qui a
été émise, c'est de dire: Pourquoi on n'imprimerait pas
que la fleur de lis bleue? Quant au reste, aujourd'hui, avec le traitement de
texte et l'informatique, on est capable d'imprimer les autres caractères
avec une qualité d'impression qui est la même que la
qualité d'imprimerie. Savez-vous qu'on sauverait un cent par feuille
avec ça, sur des millions de feuilles. Finalement, la dame, la
secrétaire qui a proposé ça avec une autre personne, elles
ont bien gagné leur salaire cette année et elles ont bien
gagné leur prix. Elles vont vraiment nous sauver des sommes
considérables. On essaie de faire émerger de cette
façon-là des idées qui paraissent petites au début,
mais quand on multiplie - aux millions d'exemplaires que nous avons - elles
font des résultats assez incroyables. On n'a pas encore l'analyse du
total de feuilles avec la petite fleur de lis bleue que nous imprimons, mais je
suis certain qu'on sauve quelques centaines de milliers de dollars avec cette
idée.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie. Alors,
peut-être dans le même sens, M. le député des
Îles-de-la-Madeleine. M. le député de Pointe-aux-Trembles,
je vais vous donner votre temps, plus que votre temps.
M. Farrah: Merci, M. le Président. Ça va un peu
dans le sens des discussions de cette commission qu'on a eues au
préalable, toujours en vertu de la loi qui sous-tend votre
ministère. Souvent on a dit que c'est une acceptation
systématique des commandes. On parlait de ça
régulièrement. Justement, je vais revenir sur
l'imputabilité externe dans le sens qu'on pourrait aller de l'avant avec
ça. Les parlementaires pourraient être des alliés. Ils le
sont déjà, je pense bien, mais ils pourraient l'être
davantage en posant de bonnes questions aux divers ministres et sous-ministres
qui viendraient devant nous, afin de s'assurer, justement, qu'il y a des achats
judicieux qui sont faits parce que, encore là, les ministères ont
quand même une latitude. C'est bien évident qu'on peut contester
leur choix, mais il serait important quand même d'avoir un système
qui ferait en sorte qu'on s'assure que le contrôle soit là.
J'aimerais vous entendre là-dessus, au niveau de
l'imputabilité.
M. Dutil: Oui, on en a parlé abondamment ici. Je vous
rappelle les quatre étapes que l'on suit au niveau du contrôle. On
pense que le fait que les ministères paient les services qu'on leur
accorde au prix qu'ils nous coûtent est une imputabilité qui
règle 80 % ou 90 % des problèmes de consommation excessive. Il
reste 5 %, 10 % ou 15 % qu'il faut également surveiller. la
deuxième étape est plutôt pour nous - le fait que les
ministères aient le libre choix d'aller ailleurs - un aiguillon pour
trouver les solutions
les moins dispensieuses possible. Si nous n'avions pas cet
aiguillon-là, peut-être que les coûts des services seraient
plus élevés que dans le secteur privé et que ça
occasionnerait davantage de frais. Je pense que la concurrence, même dans
un système public, a sa place. C'est un aiguillon qu'on ne doit pas
négliger en autant qu'on l'utilise d'une façon sensée et
pas exagérée. Si on constatait, par exemple, que les
ministères achètent à l'extérieur du
ministère des Approvisionnements et Services d'une façon
considérable, ça nous obligerait à nous interroger sur la
qualité des services que l'on accorde, et pourquoi on ne peut les
accorder à un prix compétitif. Alors, c'est une deuxième
étape qui règle probablement, au niveau du prix, de la
qualité et des coûts des services que l'on accorde... une
indication très importante que je veux maintenir. Je l'illustrais par
les timbres, la recherche que nous faisons pour en arriver à nous poser
la question: Pourquoi les ministères vont-ils à des message ries
en dehors du ministère des Approvisionnements et Services alors qu'on
pourrait offrir ce service-là probablement à meilleur
marché?
La troisième étape de contrôle - c'est là que
nous sommes un petit peu moins avancés mais nous le faisons
progressivement et nous allons de l'avant de plus en plus vers cela - c'est les
statistiques et la compilation des achats de chacun des ministères, de
telle sorte que chaque ministère puisse se comparer à
lui-même par rapport aux années antérieures et puisse se
comparer aux autres ministères, aux autres organismes que nous
desservons pour voir si sa consommation ne serait pas excessive et si elle est
plus importante dans un domaine ou l'autre que dans un autre ministère,
qu'il puisse au moins trouver les raisons si elles existent. Si elles
n'existent pas, qu'il puisse rectifier son tir. alors, ces trois
premières étapes, quand on les a franchies, à mon point de
vue, on a réglé probablement 95 % des problèmes. il reste
5 % d'abus, les gens qui ne voudraient pas ne pas abuser. pour quelle raison?
on ne le sait pas. mais, quoi qu'il en soit, nous aurons également de
plus en plus de statistiques sur ces ministères-là et sur leur
consommation de divers dossiers. nous nous interrogeons, nous, lorsqu'on voit
des différences de consommation énormes d'un ministère
à l'autre, et nous nous interrogerons. lorsque nous aurons
complété tout ce travail-là, nous interrogerons chacun des
ministères là-dessus pour être bien sûr qu'ils se la
sont posée, la question, et qu'ils ont de bonnes réponses;
à défaut de quoi, ils devront corriger leur tir.
Le Président (M. Lemieux): m. le député des
îles de-la-madeleine.
M. Farrah: Sauf que cette troisième étape n'est pas
encore en vigueur.
M. Dutil: C'est-à-dire qu'elle l'est dans certains
dossiers. On a encore de l'informatique à entrer. Donc, petit à
petit, on améliore notre façon de tenir les statistiques. Il nous
faut - vous le comprenez bien - ramasser les statistiques d'achats de chacun
des ministères Une des inconnues demeure encore les achats
extérieurs au ministère des Approvisionnements et Services. On
connaît, on finit par savoir le global qui a été
acheté en dehors du ministère des Approvisionnements et Services,
mais on n'a pas le détail. C'est une recherche que l'on fait, ce sont
des statistiques qu'on essaie d'obtenir, de telle sorte que, d'abord,
nous-mêmes puissions rectifier notre tir. Pourquoi les ministères
iraient-ils ailleurs qu'au ministère des Approvisionnements et Services,
dans certains domaines?Est-ce que c'est parce qu'on ne peut pas
être compétitifs - à ce moment-là, on acceptera que
le privé le donne et le desserve mieux ou si c'est nous qui ne sommes
pas perforrnants? Bien, rectifions notre tir, trouvons des solutions
imaginatives et arrivons à offrir un produit compétitif.
M. Farrah: Je suis tout à fait d'accord, sauf
qu'après cette étape-là, qui sera terminée, au
niveau de la cueillette de toutes les statistiques et des données, c'est
votre pouvoir quand même et c'est un pouvoir de suggestion...
M. Dutil: Absolument.
M. Farrah:... ou de recommandation.
M. Dutil: absolument. nous avons les statistiques. ces
statistiques-là seront envoyées, et sont envoyées quand on
les a, aux divers ministères. si les ministères ne
réagissent pas face à ce que nous, on pourrait appeler des abus
ou des consommations excessives, à ce moment-là, nous
interviendrons d'une façon la plus vigoureuse possible, s'il y a
vraiment abus à notre point de vue eî que les raisons ne sont pas
valables.
M. Farrah: Ce que sous tend ma question, c'est ça. En fin
de compte, pour être beaucoup plus efficace lorsque la cueillette des
données sera terminée et que c'est justifié de pouvoir
intervenir, ne pensez-vous pas que c'est peut-être en amendant la loi
qu'on pourrait arriver justement à avoir un meilleur contrôle sur
ces dépenses-là, avec un pouvoir qui serait vraiment
dévolu au ministère des Approvisionnements et Services?
M. Dutil: C'est-à-dire que ma compréhension des
discussions qu'on a eues il y a plus d'un an maintenant, c'est que la loi
permet cela actuellement. La commission disait qu'il (allait que le ministre
des Approvisionnements et Services l'applique d'une façon vigoureuse. Ce
que je vous
dis, à mon avis, c'est qu'avant d'appliquer ça on a trois
étapes bien importantes qui font un nettoyage d'abus
considérable. Quand tu paies le juste prix, tu as déjà un
bon nettoyage. Quand tu as le choix d'aller ailleurs, ça nous oblige
à être performants. On vient d'avoir deux améliorations.
Si, en plus de ça, tu as des informations qui te permettent de te
comparer à toi-même et aux autres, eh bien, je pense qu'on en
arrive... Tout le monde dans le système veut faire pour le mieux. Je
pense que personne ne veut gaspiller pour le plaisir de le faire. Donc, si tout
te monde veut faire pour le mieux, si tu leur donnes les informations
adéquates, ça permet au gestionnaire de détecter
rapidement là où sont les problèmes et d'aller tout de
suite les régler.
La dernière étape - à mon avis, c'est une
dernière étape... La loi - d'après la lecture que j'en ai
faite suite à la commission que nous avons eue - nous permettait d'aller
avec plus de rigueur, lorsque nécessaire, pour contrôler certaines
dépenses. Nous le ferons si ça s'avère nécessaire,
face aux statistiques que nous cumulons.
Le Président (M. Lemieux): Je pense, M. le ministre, que
le meilleur instrument coercitif, c'est peut-être l'imputabilité
externe, effectivement, où les députés pourraient avoir
tous les outils nécessaires pour faire en sorte que la haute fonction
publique, y compris les administrateurs de l'État, ait à
répondre non pas des actes objectifs, mais des actes subjectifs de son
administration. M. le député de Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: M. le Président, je voudrais répondre
à la réponse du ministre, d'abord, sur le lieutenant-gouverneur.
J'ai en main un coupure du journal La Presse qui date du 28 novembre
1990 et qui s'intitule: La limousine de 38 000 $ Asselin - il s'agit du
lieutenant-gouverneur, celui qui représente la reine dans cette ville -
trouve le ministre des Approvisionnements et Services - parce que je ne peux
pas prononcer le nom - "cheap". Dans l'article, on dit: "Le ministre affirmait
lundi, à une station radiopho-nique de Montréal, que c'est
à la demande du nouveau lieutenant-gouverneur qu'on avait changé
d'auto et que ce dernier - il parle du représentant de la reine -
devrait être moralement tenu de défrayer la différence
entre le coût de ce véhicule et celui d'une limousine
ministérielle normale." Une limousine ministérielle normale, ce
n'est quand même pas, M. le Président, une Jeep Sidekick que les
ministres ont, une Chevrolet Caprice d'environ 22 000 $.
Donc, on est dans une période de récession. Il y a des
gens qui chôment et le problème de la faim, de l'aveu même
du ministre de l'Éducation, commence à prendre des proportions
inquiétantes dans les écoles de Montréal. Or, voilà
que M. Asselin, qui est un personnage parfaitement inutile - M. Asselin, c'est
l'assisté social le plus tricheur du Québec. Il s'agit...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pointe-aux-Trembles, je veux bien comprendre que le lieutenant-gouverneur du
Québec n'est peut-être pas dans le sens du gouvernement que vous
aimeriez avoir, mais vous savez, ces propos-là sont
antiparlementaires.
M. Bourdon: Alors, je...
Le Président (M. Lemieux): Ils auraient été
dits par un ministériel...
M. Bourdon: Oui, oui, je retire mes propos...
Le Président (M. Lemieux): Vous avez assez d'expertise, je
pense, pour le savoir.
M. Bourdon: ...m. le président, pour ajouter ceci: de
l'aveu de la plupart des québécois, qu'ils soient des 50 % qui
voteraient pour mon parti s'il y avait une élection ou qu'ils soient des
libéraux souverainistes et fédéralistes - il y en a des
deux sortes - la fonction de lieutenant-gouverneur du québec est une
fonction absolument et parfaitement inutile. ça, c'est la
réalité.
Le Président (M. Lemieux): Vos propos sont
parlementaires.
M. Bourdon: C'est cela! Le titulaire de la fonction, qui est un
homme estimable et qui nous a coûté 400 000 $ par année
durant la période où il a été sénateur,
comme M. Castonguay, le nouveau sauveur du Canada qui va présider une
commission d'enquête pour relire le rapport Pepin-Robarts qui avaient
relu le rapport Lauren-deau-Dunton qui avaient été reliés
à Rockwell-Sirois... Je veux dire que ce pays-là se cherche et
cherche à nous garder par je ne sais combien de prébendes et de
rapports depuis maintenant 124 ans, si je ne me trompe pas. Si je fais 1867
soustrait de 1991, ça fait 124 ans. Mais, M. le Président, il y a
une chose claire, nette, précise et évidente que les gens
comprennent: le ministre a eu raison de s'objecter à ce qu'une personne
vivant grassement aux frais des contribuables et ne faisant rien d'utile, je ne
dis pas qu'il ne fait rien...
Une voix: Dutil!
M. Bourdon: II ne fait rien d'utile - le jeu de mots est
involontaire, M. le Président...
Donc, le lieutenant-gouverneur, qui est un personnage qui occupe une
fonction parfaitement inutile, se permet de traiter un ministre du gouvernement
de "cheap"! Ce qui est "cheap", c'est d'être payé à ne rien
faire; ce qui est "cheap", c'est de coûter 400 000 $ comme
sénateur ou comme lieutenant-gouverneur et de
ne rien faire. tout à l'heure, quand on viendra sur le sujet,
j'essaierai de savoir du ministre - je l'avertis d'avance pour qu'il puisse le
recueillir - combien exactement nous coûte le lieutenant-gouverneur du
québec. la partie que le ministre sait, qui concerne... je ne sais pas
si son château est payé par la société
immobilière du québec, probablement... le château bois de
coulonge, si je me trompe pas, les meubles... les salaires, on peut les savoir
d'autres sources parce que les budgets sont votés. m. le
président, je suis sérieux là-dessus, ce n'est pas une
question de politique partisane. j'admets mal que le lieutenant-gouverneur
fasse savoir par un proche à un journaliste de la presse qu'il
trouve un ministre élu "cheap". j'ai tendance à prendre la part
du ministre et à dire qu'il y a des gens qui vivent grassement aux frais
des contribuables pour occuper des fonctions dont on aura l'occasion de se
passer assez facilement. (10 h 30)
M. le Président, ce n'est pas ordinaire; nominalement, dans notre
régime parlementaire britannique, le lieutenant-gouverneur est le chef
de l'État. Sans sa signature, les lois ne sont pas en vigueur. Le chef
de l'État dit: Bon, écoutez, 22 000 $ pour une Chevrolet Caprice,
moi, c'est une grosse Chrysler, assemblée en Ontario, que je veux. La
politique d'achat du gouvernement du Québec qui le paie, il s'en fout.
Puis, c'est important, cette politique d'achat. m. le président,
prenons-le autrement. est-ce que nos collègues ministériels ne
concourraient pas à nos critiques si un ministre avait osé faire
ce que le lieutenant-gouverneur fait? s'il y avait un ministre qui disait: vos
achats, vous autres, approvisionnements et services, c'est des chevrolet
caprice noires de 22 000 $; moi, je veux une chrysler blanche de 38 000 $. le
poids politique, la critique que ça soulèverait, la tempête
de protestations - et je ne parle pas du président du conseil du
trésor qui, quand il est forcé, fait semblant de contrôler
les dépenses - feraient, m. le président, qu'on ramènerait
le ministre à l'ordre. moi, j'ai l'intention, aujourd'hui, qu'on
rappelle le lieutenant-gouverneur à l'ordre. moi, j'ai tendance à
dire que quand quelqu'un profite d'un système, m. le président,
d'habitude, le petit monde qui profite - et ils ne sont pas nombreux - ils
n'attirent pas l'attention sur eux-mêmes. alors, c'est une de trop, la
limousine. vous savez, moi, le "down" social qu'il "poigne" quand il arrive au
ritz et qu'il n'a pas une cadillac comme les autres lieutenants-gouverneurs des
autres provinces, bah, je trouve que... quand je rencontre un jeune
chômeur de mon comté, je ne sais pas trop comment lui expliquer
ça. c'est cher. en tout cas, restons-en là.
Je voudrais aussi répondre au ministre sur Tommy D'Errico et
Vincent Rochette...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, est-ce que vous
avez un commentaire relative ment aux propos du député de
Pointe-aux-Trembles?
M. Dutil: Écoutez, j'ai fait mon commen taire tout
à l'heure. J'ai dit que j'avais eu confirmation que les échanges
d'insultes que l'on me prête - comme quoi j'aurais dit qu'il devait payer
la différence - c'est faux. Je n'ai jamais dit ça. D'ailleurs,
j'ai dit au journaliste qui a écrit cet article-là qu'il avait
fabulé, que je n'avais jamais dit ça et que j'avais la
confirmation que ça n'avait pas été le cas de l'autre
côté. Alors que voulez-vous que je vous dise?
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'on doit comprendre,
M. le ministre...
M. Dutil: M. le membre de l'Opposition croit ce qui a
été écrit et, moi. je lui dis que ça n'a pas eu
lieu.
Le Président (M. Lemieux): ...est-ce qu'on doit comprendre
que vous auriez préféré une Chevrolet Caprice?
M. Dutil: Non. J'ai déjà mentionné qu'il y
avait eu une conversation, effectivement, entre le lieutenant-gouverneur et moi
où je l'incitais à prendre - ce qu'il n'était pas
obligé de faire - à suivre la politique gouvernementale. Mais il
n'était pas obligé de le faire. Point à la ligne.
Le Président (M. Lemieux): Mais vous avez donné
cette indication-là?
M. Dutil: Point à la ligne II n'y a pas eu
d'échange d'insultes entre lui et moi. C'est ce que je tiens à
spécifier. Il y a moyen d'être d'une opinion différente,
parfois même avec d'autres personnages qui ne sont pas sous notre
direction, sans s'échanger des insultes. Je suis désolé
qu'on nous prête ces propos-là, à lui et à moi. J'ai
mentionné au journaliste qui a écrit cet article-là qu'il
devrait s'assurer que ses sources sont exactes. Je me rappelle ce que je dis,
en général. Je demande à l'Opposition de prendre ma parole
plutôt que celle de celui qui a écrit cet article tout à
fait hors propos.
Le Président (M. Lemieux): Merci. M. le ministre. M. le
député de Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: M. le Président, j'estime que le ministre agit
en parfait gentleman, ce qui n'est pas le cas du lieutenant-gouverneur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourdon: dans le sens que je relis l'article en cause. le
ministre, donc, n'a pas dit que le lieutenant-gouverneur devrait être
moralement tenu de payer la différence. j'estime
cependant qu'il devrait payer la différence pour une raison
simple: si une Chevrolet Caprice de 22 000 $, ça convient aux 30
ministres, ça devrait convenir au représentant de la reine. Les
16 000 $, je trouve qu'il devrait en être comptable, pas au plan
légal, mais au plan moral, il devrait payer la différence parce
que ce qui est bon pour 30 ministres devrait être bon pour le
lieutenant-gouverneur. Je pense que c'est la question. Le ministre n'a pas dit
publiquement la chose que le journal La Presse lui prête, je veux
bien. Mais je voudrais charger le ministre d'un mandat. Demandez-lui donc de
payer les 16 000 $. Il nous coûte déjà assez cher, qu'il
paie la différence entre son caprice et la Caprice.
Des voix: Ha, ha, ha!
Processus d'attribution des contrats
M. Bourdon: À cet égard, je voudrais revenir sur
Vincent Rochette et Tommy D'Errico. M. le Président, ça suscite
toujours des réactions quand on donne des noms. Je voudrais cependant
expliquer ce quo j'entends par ces accusations-là qu'il m'arrive de
porter de temps en temps. Que le président de cette commission
s'interroge sur l'affranchissement des lettres, ce n'est pas trivial, ce n'est
pas petit parce qu'on sait que la facture d'affranchissement des lettres du
gouvernement, c'est quelque chose comme 22 000 000 $ par année. C'est
normal en soi, je veux dire, un gouvernement moderne qui a un budget de 36 000
000 000 $, ça envoie beaucoup de lettres. Ça m'apparaît
normal qu'à la commission du budget et de l'administration on pose des
questions.
Je reviens un peu à ce que disait le ministre. Sur
l'échelle où le gouvernement inscrit ses dépenses, il n'y
a pas de petites économies. Le ministre disait avec raison que
l'employé qui a pensé simplifier l'impression des lettres que le
gouvernement utilise, épargnant un sou par copie, si ça veut dire
100 000 000 de copies par année, on vient d'épargner
peut-être 1 000 000 $. Ce n'est pas une petite économie, 1 000 000
$. Ça a l'air peu. On peut dire: C'est donc "cheap", pardonnez
l'expression, M. le ministre, mais c'est donc "cheap" de s'en prendre à
une économie d'une cenne par feuille, mais 100 000 000 de cennes,
ça vient de faire 1 000 000 $. Ma foi 1 000 000 $, c'est bon à
prendre. Le président de la commission a parlé d'un projet dans
son comté. Il n'y a pas un député qui n'a pas, dans son
comté, un ou des projets que ce montant de 1 000 000 $ pourrait
soutenir. Je dis ça sans démagogie.
Au ministère de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du
revenu et de la Formation professionnelle, quand on trouve qu'un citoyen a
reçu 60 $ de trop - c'est le cas d'un citoyen que j'ai vu hier, dans mon
comté - on est en train de dépenser 6000 $ pour
récupérer les 60 $, qu'on lui réclame par inadvertance, je
pense. Ils lui ont donné les 60 $ pour suivre des cours un mois et il
les a suivis. Alors, je ne dis pas que le ministère ne fait pas son
travail de lui réclamer 60 $ mais, à ce moment-là, il faut
être vigilant sur tout.
Vincent Rochette, fonctionnaire et personnage politique, militant
politique - et je ne lui reproche pas d'être un militant politique, quant
à moi, c'est en soi une qualité qu'un citoyen qui s'implique -
quand il travaille au ministère de la Santé et des Services
sociaux et qu'il prépare un rapport de 100 pages sur qui a eu des
contrats, pour le ministre des Transports, il vient de faire une job où
il confond l'État avec le parti politique dans lequel il milite. Le
rapport dont je parle était utilisé pour distribuer les contrats
des ingénieurs. Vincent Rochette, quand il siégeait à un
comité chargé de choisir les différentes firmes
d'ingénieurs pour un projet d'hôpital et de centre de santé
sur la Basse-Côte-Nord et qui tripotait pour le donner à une firme
d'ingénieurs du comté qui était responsable de la
cueillette de fonds pour le candidat libéral, qui était
lui-même directeur général de l'hôpital dont il
était question, quand il faisait ça, il tripotait et il avait un
comportement indigne d'un serviteur public et il aurait dû être
congédié. On ne me reprochera pas de nommer Vincent Rochette pour
dire que, dans d'autres pays plus démocratiques, un tel comportement
aurait entraîné des sanctions et non pas de se faire dire par un
ministre rigoleur en Chambre que maintenant, quand il rencontre Vincent
Rochette, ce dernier est toujours accompagné de son avocat. Quand on
sait que le ministre en question, c'est l'actuel ministre de la Santé et
des Services sociaux, je peux dire une chose, c'est qu'il riait de la Chambre
quand il disait ça, parce que c'est un ministre dont l'une des
qualités, c'est qu'il ne s'excuse pas quand on lui marche sur les pieds.
Mais là, il nous disait, rigoleur: Je ne peux pas rencontrer Vincent
Rochette autrement qu'en présence de son avocat. Je dis publiquement
à cette commission que Vincent Rochette aurait dû être
l'objet de sanctions. Bon.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
des Îles-de-la-Madeleine.
M. Farrah: M. le Président, je pense qu'on est ici pour
étudier les crédits des Approvisionnements et Services, d'une
part, donc je vous demanderais de rappeler le député de
Pointe-aux-Trembles à la pertinence. D'ailleurs, jusqu'à...
Le Président (M. Lemieux): À quel article du
règlement faites-vous référence?
M. Farrah: Jusqu'à présent, M. le Président,
il n'y a eu aucune preuve concrète de mise sur la table...
Le Président (M. Lemieux): Vous faites
référence à quel article du règlement, M. le
député des Îles-de-la-Madeleine?
M. Farrah:... de procédure incorrecte. Alors, si le
député de Pointe-aux-Trembles a des faits précis et des
erreurs précises...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
député des Îles-de-la-Madeleine!
M. Farrah:... avec des exemples, qu'il nous les cite, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): À quel article du
règlement faites-vous référence?
M. Farrah: C'est sur la pertinence, M. le Président, vous
le savez fort bien.
Le Président (M. Lemieux): L'article 211. M. Farrah:
C'est ça, exactement.
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais tout simplement vous
rappeler, M. le député des Îles-de-la-Madeleine, qu'au
niveau de l'étude des crédits, à partir du moment
où il y a un lien avec un élément de programme et... La
balise, c'est donc le livre des crédits. En ce qui concerne
l'intervention du député de Pointe-aux-Trembles, je dois la
qualifier de pertinente parce qu'elle a un lien avec un des
éléments des crédits; il s'agit quand même de
l'allocation et de l'attribution de contrats, et ainsi de suite, et les
propos... Écoutez, je surveille de très près l'application
du règlement, mais les propos du député de
Pointe-aux-Trembles, d'ailleurs, qu'il a fait les siens, actuellement, eu
égard à ce nous avons à étudier devant nous au
niveau des programmes et des éléments de programme - je vous
invite à aller le vérifier dans votre livre des crédits -
sont pertinents. Alors, je vous invite à continuer.
M. Farrah: M. le Président, je pense que si le
député de Pointe-aux-Trembles a des faits concrets à nous
mettre sur la table, avec des exemples précis, qu'il les mette, mais
qu'il arrête... Il fait des allégations à tout le
monde.
Le Président (M. Lemieux): Oui, mais, M. le
député des îles, vous le savez, je ne suis pas maître
des interventions du député de Pointe-aux-Trembles. Ce que je
dois faire appliquer ici, c'est le règlement et, à partir du
moment où il y a un lien avec un des éléments ou un des
programmes au livre des crédits, je me dois d'accorder la parole au
député de Pointe-aux-Trembles. Le député de
Pointe-aux-Trembles, comme parlementaire, je pense, est maître de ses
paroles et de ses interventions. M. le député de
Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: M. le Président, j'ajoute que tout à
l'heure on va faire un bilan exhaustif de la mise en application des
recommandations du rapport de M. Louis Bernard, et les principales, quant
à moi, traitent des comités de sélection
L'échéancier pour le mettre en vigueur, c'est pour mettre fin
à des abus comme ceux dont M. Vincent Rochette s'est rendu coupable dans
nombre de dossiers. Je n'ai pas le temps ce matin de parler du travail qu'il a
fait aux Îles-de-la-Madeleine dans les contrats pour l'hôpital. Je
parle de la Basse-Côte-Nord M. le Président, on est ici pour
surveiller l'usage des fonds publics et l'usage des comités de
sélection.
Je termine avec M. Vincent Rochette en soulignant que dans le cas de la
Basse-Côte-Nord le projet dont il avait charge comme membre du
comité de sélection, pour le choix des firmes
d'ingénieurs, devait coûter 9 000 000 $ et, aux dernières
nouvelles, il était censé en coûter 22 000 000 $. Alors, il
y a une petite différence de 13 000 000 $ et je pense qu'on peut parler
d'abus.
Maintenant, parlons de Tommy D'Errico. Le sujet n'est pas simple. C'est
le trésorier officieux du parti au pouvoir; il n'occupe plus de poste
officiel, mais, dans les milieux d'affaires, on sait que c'est lui qui collecte
quand c'est important. Et, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pointe-aux-Trembles, ça, c'est hors d'ordre! Avec un
élément, O. K., s'il vous plaît!
M. Bourdon: Et j'ajoute que... Une voix: Merci, M. le
Président.
M. Bourdon:... quand sa firme, Beaver Asphalt, a fait des
contrats...
M. Dutil: Si c'était hors d'ordre tantôt, M. le
Président, ce l'est encore.
Le Président (M. Lemieux): C'est-à-dire que M. le
député de Pointe-aux-Trembles qualifiait M. Tommy D'Errico de
trésorier du Parti libéral du Québec ou
d'ex-trésorier du Parti libéral. Ça n'a rien à voir
avec un des éléments de nos programmes ou des programmes comme
tels au livre des crédits. Alors, peu importe la relation que je
pourrais faire avec un élément des crédits, je n'y arrive
pas. C'était différent de tout à l'heure parce qu'il l'a
qualifié tout à l'heure.
M. Dutil: En tout cas, j'aurai le droit de réplique de 20
minutes, comme vous l'avez mentionné tout à l'heure.
Le Président (M. Lemieux): Oui, vous aurez le droit de
réplique.
M. Bourdon: M. le Président, on est ici pour
débattre, de façon complète, des choses. Alors, M.
Tommy D'Errico est propriétaire de la firme Beaver Asphalt. Ça,
je pense que je ne peux pas être rappelé à l'ordre de le
dire; il est propriétaire de cette firme-là. Quand cette firme a
eu un contrat pour l'autoroute 20, elle a obtenu une rallonge de 1 000 000 $.
Ça, c'a coûté des fonds. Ceux qui consentent la rallonge,
c'est en partie les ingénieurs dont on sait que le rapport Bernard nous
recommande des moyens précis pour qu'ils soient choisis selon des
critères plus corrects.
Suite à une fin de premier mandat et à une campagne
électorale où de nombreux cas de favoritisme avaient
été soulevés, le premier ministre a créé un
comité chargé d'étudier le processus d'octroi des contrats
du gouvernement. Ce comité était présidé par M.
Louis Bernard. Le rapport Bernard recommandait 45 mesures afin de resserrer et
de mieux encadrer le processus d'octroi des contrats du gouvernement. Et
j'ajoute tout de suite, M. le Président, que le rapport Bernard ne s'est
pas penché que sur les cas de favoritisme; il avait un mandat plus large
de revoir tout le processus d'octroi des contrats du gouvernement. Mais il a
étudié tous les cas de favoritisme - et Dieu sait que j'avais
l'embarras du choix pour en choisir - que je lui ai soumis et it y a bon nombre
de recommandations qui proviennent de ça. Le ministre s'est
engagé, le 18 janvier de cette année, à donner suite
à 44 des 45 recommandations du rapport Bernard avant la fin de 1992, et
je souligne tout de suite...
Une voix: 1991. (10 h 45)
M. Bourdon: De 1991. Je souligne tout de suite, M. le
Président, que la recommandation qui n'a pas été retenue,
il n'y a pas de mystère et rien qui ait une odeur là-dedans. Le
comité Bernard proposait qu'on ne tienne pas compte, dans les points
qu'on accorde aux soumissionnaires, du fait qu'un soumissionnaire a ou n'a pas
eu déjà des contrats gouvernementaux. Autrement dit - le ministre
va me suivre, je pense - il s'agit d'une disposition qui dit en pratique, M. le
ministre, qu'a compétences égales quelqu'un qui a
déjà eu des contrats, bien, il cède sa place à
quelqu'un d'autre pour répartir les contrats de façon plus
juste.
À cet égard-là, la recommandation que le ministre
n'a pas retenue, l'Opposition officielle est parfaitement d'accord qu'il ne
l'ait pas retenue. Nous, on dit, à compétences sensiblement
égales, qu'on dise chacun son tour. Oui, pourquoi pas? Il s'agit de
fonds publics et ça devrait avoir des retombées pour tout le
monde.
Déjà quelques recommandations du rapport Bernard ont
été mises en vigueur, notamment par le biais de la loi 103 que
nous avons adoptée en décembre dernier. Cette loi touchait, entre
autres, à la mise en place de fichiers regroupant des catégories
de services. En se fiant au calendrier que le ministre nous a remis le 18
janvier 1991, 30 des 44 recommandations devraient déjà être
en vigueur ou, à tout le moins, sur le point de l'être.
J'aimerais que nous regardions, une par une, les 30 recommandations en
question et que le ministre nous indique où on en est rendu. Voici la
liste des 30 recommandations, M. le Président: 4, 7, 8, 9, 11, 12, 13,
14, 17, 18, 19, 20, 21, 23, 24, 25, 26, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 37, 38, 40, 41,
43, 44 et 45. Il y a de quoi s'occuper.
En ce qui a trait aux fonds renouvelables administrés par le
ministère des Approvisionnements et Services - et c'est une question que
je pose tout de suite au ministre, on reviendra après au sort des
recommandations Bernard - alors, en ce qui a trait aux fonds renouvelables
administrés par le ministère des Approvisionnements et Services,
j'aimerais que le ministre nous décrive chaque fonds et nous dise
quelles sont les règles concernant le processus d'acquisition de biens
par ces fonds renouvelables là.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, si vous permettez, avant de
répondre directement à la question du député de
Pointe-aux-Trembles, je voudrais revenir un petit peu sur le lien que l'on fait
continuellement entre le financement des partis politiques et les contrats.
Vous savez, il y a des gens au Québec qui n'osent plus donner à
un parti politique, non pas parce qu'ils manquent de convictions, mais parce
qu'ils croient que ça leur nuira pour obtenir des contrats. Chaque fois
qu'il y a un contrat qui sort, on ne se préoccupe pas de savoir si c'est
sorti selon les règles, selon les normes ou etc. On regarde s'il y a eu
un financement pour le Parti libéral et puis, tout de suite, on retrouve
un lien de facto. On dit: Cette personne qui a contribué tant pour le
parti untel, en général le Parti libéral puisque c'est
nous qui occupons le pouvoir actuellement, a eu un contrat, laissant suspecter
que si elle a obtenu le contrat, c'est parce qu'elle avait donné
à la caisse électorale du Parti libéral. m. le
président, cet aspect-là nuit tellement à la loi
régissant le financement des partis politiques, la discrédite
tellement que j'en suis rendu au point que je dis, que je répète,
et je l'ai dit la dernière fois et je le répète: ce n'est
plus le resserrement des règles d'octroi de contrats qu'il va falloir
faire tantôt, parce que c'est beau resserrer un filet - j'avais
donné cet exemple-là en commission parlementaire la
dernière fois - pour ramasser tous les petits poissons, mais quand on le
resserre trop, on ramasse fa mer avec et le bateau chavire. il faut avoir de
l'efficacité dans le processus d'octroi de contrats. et il y a une
limite à être capable de ramasser tous les petits poissons. je
doute bien
qu'il doit nous en échapper quelques-uns, que ça ne peut
pas être parfaitement équitable et que... Mais le coût
d'aller au fin fond de la règle est très dispendieux et il est
évident, à un moment donné, qu'il faut accepter une maille
de filet qui est respectable, raisonnable pour être le plus efficace
possible, être le plus équitable possible. On est tous d'accord
là-dessus.
Mais une fois que le rapport Bernard... On va en parler abondamment si
le député veut, bien que je ne m'attendais pas à ce qu'on
parle du rapport Bernard. Je m'attendais à ce qu'on parle des
crédits. De toute façon, nous avons des documents ici et nous
pourrons faire la démonstration que nous sommes, à toutes fins
pratiques, à l'intérieur de l'échéancier que nous
avions rendu public le 18 janvier. Ceci dit et pour terminer sur l'autre point,
il va falloir se pencher sur une réforme du financement des partis
politiques. C'est ça qu'il va falloir faire. Il va falloir qu'il y ait
la possibilité pour quelqu'un de donner à un parti politique sans
se faire accuser le lendemain, parce qu'il ose être dans le fichier
informatique, son nom ose sortir du fichier et il y a un comité de
sélection qui ose le nommer parce qu'il est le meilleur, que s'il a eu
le contrat c'est parce qu'il a financé le Parti libéral.
Ça n'a pas de bon sens, ça. Ça ne tient plus debout.
Est-ce qu'il faut, pour régler cette question-là, que le
financement des partis politiques soit assumé entièrement par
l'État pour qu'on règle une fois pour toutes le problème?
Pourquoi on ne ferait pas ce débat-là un de ces quatre matins? Je
pense que l'objectif, souvent, est non pas de s'assurer qu'il y ait une
parfaite intégrité, mais de faire la démonstration qu'on
ne l'a pas. Le pire qui puisse arriver, j'imagine, dans des attaques qu'on fait
contre le gouvernement, c'est que le gouvernement soit intègre. Je pense
qu'on fait du travail, M. le Président, pour augmenter les garanties
d'intégrité d'une façon tout à fait formidable. SI
on se compare à d'autres provinces, si on se compare à d'autres
États, on sait très bien, le député de
Pointe-aux-Trembles le sait, que notre système est un des plus
sûrs sur ce plan-là. On sait que notre loi du financement des
partis politiques est l'une des plus sévères, sinon la plus
sévère qui existe. Et malgré ça, il y a encore des
accusations. Je me dis: Prenons la bonne mesure de ces critiques-là.
Réglons avec le comité Bernard, et c'est ce que nous faisons, un
resserrement de mailles qui est correct. On peut resserrer les mailles sans
ramasser la mer. Parce qu'il reste encore de l'espace pour que l'eau sorte du
filet, pour l'instant.
Je ne pense pas qu'on puisse aller plus loin que le rapport Bernard. Et
un de ces quatre matins, je ne sais pas si c'est la commission ici qui doit
s'en préoccuper, mais préoccupons-nous donc de rafraîchir
les règles du financement des partis politiques et de régler
cette question-là. J'ai mentionné une expérience que j'ai
faite dans mon comté. J'ai demandé aux gens de ne pas donner plus
de 100 $, justement pour éviter ce genre de problème là.
Je me suis attelé au téléphone justement pour m'assurer
d'obtenir mon objectif à l'intérieur, le plus possible, d'une
sollicitation de 100 $ et moins. Pourquoi? Pour cette raison-là. Les
gens se font accuser parce qu'ils donnent davantage. Dieu sait, aujourd'hui,
100 $ pour un parti politique, ce n'est pas la fin du monde quand on sait qu'il
y a un crédit d'impôt de 50 %. Ce n'est pas énorme. C'est
50 $ en bout de ligne. Personne ne peut acheter personne avec 50 $. On est tous
d'accord avec ça. Mais quand tu te mets à donner 200 $ ou 300
$... Et personne n'a acheté personne à ce montant non plus. Quand
tu te mets à donner des montants un petit peu plus élevés,
tout de suite la critique vient et croit voir un lien épouvantable entre
cette personne qui donne autant d'argent et le contrat qu'elle vient d'obtenir.
Ça n'a pas de bon sens.
Ceci dit, pour ce qui est des fonds renouvelables, pour revenir à
la question...
M. Bourdon: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pointe-aux-Trembles, M. le ministre a droit à son droit de
réplique, à moins qu'il ne vous..
M. Dutil: Oui, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Lemieux): I) n'y a pas de
problème. Alors, M. le député de Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: Juste une petite sous-question. Je trouve que le
ministre a raison de mettre en cause la Loi régissant le financement des
partis politiques. Je voudrais dire que d'après ce que je vois qui vient
du Directeur général des élections, avec cette
méthode-là que moi j'approuve, dans Beauce-Sud on a atteint 134 %
de l'objectif. Donc, il y a moyen, en ramassant des petits dons et en
étant modeste, d'atteindre des résultats appréciables. La
question que je lui pose, c'est: Est-ce qu'il pense qu'un ingénieur qui
paie un tournoi de golf 3000 $ pour pouvoir rencontrer le ministre des
Transports, mettons, est-ce qu'il pense qu'on est fondé de
soupçonner que ce n'est peut-être pas juste parce qu'il aime le
golf, c'est peut-être qu'éventuellement il veut avoir le
contrat...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pointe-aux-Trembles, vous êtes bien conscient qu'en vertu de la Loi
régissant le financement des partis politiques, tout citoyen au
Québec a le droit de donner jusqu'à un maximum de 3000 $ Ce sont
des hypothèses que vous émettez et le citoyen a le droit de se
prélavoir de ce droit-là que la loi lui permet, effectivement, de
manière bien légale. M. le ministre des Approvisionne-
merits et Services peut ne pas être d'accord, vous pouvez ne pas
être d'accord. Je tiens simplement à souligner à M. le
ministre, que votre question est très hypothétique de faire cette
relation-là avec quelqu'un qui décide de donner 3000 $ pour aller
à un tournoi de golf; il a le droit de le faire. Maintenant, sur ses
intentions, vous savez, il est très difficile...
M. Bourdon: II faut aimer le golf pour la peine!
M. Dutil: Mais, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): C'est très difficile,
vous l'admettez et vous dites que c'est vrai. Parce que je veux être
prudent.
M. Dutil: D'accord, mais tout en étant prudent...
Le Président (M. Lemieux): II faut aimer le golf.
M. Bourdon: II faut aimer ça passionnément.
Le Président (M. Lemieux): Je voyais à la
télévision, hier, qu'à Vancouver on s'apprête
à construire un golf où ça coûte, je pense, 200 000
$ et 250 000 $ de droits d'entrée pour les Japonais, alors qu'au Japon
on parle de 500 000 $ à 1 000 000 $ pour jouer au golf. Alors, il y en a
qui aiment ça. Vous savez, chacun a ses folies. Moi, j'ai les miennes,
vous avez les vôtres.
M. Dutil: Oui, mais si, M. le Président, 3000 $
donnés par quelqu'un le rend suspect, il va falloir que quelqu'un nous
explique pourquoi, en 1977 ou 1978, alors que 3000 $, c'était plus
d'argent que 3000 $ aujourd'hui... On est bien d'accord, il y a eu de
l'inflation entre-temps et le taux n'a pas été indexé.
Pourquoi le gouvernement du temps a-t-il choisi de ramener les dons à un
maximum de 3000 $ s'il pensait qu'à 3000 $, ça demeurait suspect?
Et si c'est parce que la réponse, c'est: C'était
déjà un progrès... On pensait que... etc. On se rend
compte aujourd'hui que c'est trop. S'il faut envisager de réduire ce
montant-là, pourquoi ne l'envisagerions-nous pas au lieu de se lancer de
la boue en tout temps pour des gens qui respectent la loi et qui la respectent
d'autant plus que les montants de 1977 et les montants d'aujourd'hui sont bien
différents? 3000 $ aujourd'hui, c'est la moitié, sinon moins que
la moitié des 3000 $ de 1977, et on dirait qu'il y a eu une
espèce de changement dans la mentalité des gens. La loi
était bonne en 1977, mais elle n'est plus bonne aujourd'hui, et c'est
pourtant le même montant d'argent. Qu'est-ce qui s'est passé dans
la mentalité des gens? Mais si c'est ça le problème,
là, ça se règle, ce genre de problème là. Je
pense qu'on a assez d'imagination au Parlement, les députés, des
deux côtés de la Chambre, pour le régler, ce
problème-là.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît,
j'aimerais peut-être qu'on revienne d'une manière plus pertinente
au processus d'acquisition des contrats. Vous aviez fait état
vous-même, M. le ministre, du rapport Bernard. M. le député
de Pointe-aux-Trembles est allé dans ce sens-là. Ça, c'est
pertinent ici, à cette commission. M. le député de
Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: Alors, je reviens à ma question. Le
ministère, des fonds renouvelables qu'il administre, est-ce qu'on peut
avoir une idée générale de quels fonds il s'agit, et
quelles sont les règles concernant le processus d'acquisition de biens
et services par ces fonds-là?
M. Dutil: O.K. Alors, M. le Président, rapidement sur les
fonds spéciaux. On les appelle les fonds spéciaux pour les
distinguer des fonds renouvelables, parce que dans le cadre des fonds
renouvelables à l'époque, en 1984, quand on les avait
institués, c'était un progrès, je pense, sur la
responsabilisation des ministères, sur l'im-putabilité, à
ce moment-là. Mais on n'incluait pas tout. Il restait une partie qui
était des postes budgétaires. Donc, on ne chargeait pas
nécessairement l'ensemble des coûts dans le prix des biens qui
étaient, à ce moment-là, mis à la disposition des
divers ministères et organismes clients. Les fonds spéciaux ont
inclus l'ensemble des coûts, comme si c'était une entreprise tout
à l'heure autonome qui devait payer tous ces frais, comme je l'ai
mentionné tout à l'heure. Et c'est un aspect important, parce que
le prix rend vraiment compte, à ce moment-là, de la justice des
coûts. Les fonds sont ceux du fonds des équipements informatiques.
Alors, c'est un fond qui a pour mandat d'acquérir des équipements
informatiques de grande puissance pour les offrir en location aux neufs
ministères et organismes clients, selon une tarification avantageuse par
rapport au marché. Alors, les revenus se sont élevés, si
on parle de cette année, avec des estimations provisoires -
l'année ne s'est terminée que le 31 mars, donc il peut y avoir
quelques petites variations - on estime que ce sera un montant de 19 223 836 $
comme revenu pour administrer ce fonds-là. Je pourrai vous sortir le
bilan au 31 mars 1990, parce qu'on n'a pas évidemment celui du 31 mars
1991 qui n'est pas encore sorti, mais pour vous dire qu'il y a eu
l'année dernière un excédent des revenus de 2 264 000 $.
Donc, on a chargé trop cher. On avait estimé qu'il fallait
charger ce prix-là et on estime maintenant qu'on pourra charger moins
cher ou, à tout le moins, offrir plus de services, puisque le fonds est
parvenu plus rapidement que prévu à son autofinancement.
Ça, c'est sommairement. Si on veut plus de détails sur les
fonds, je pourrai en donner tout à l'heure.
Pour répondre à la question, il y a quatre fonds. Il y a
un deuxième fonds qui est le fonds des fournitures et de l'ameublement.
Alors, il approvisionne l'ensemble des ministères en fournitures de
bureau et de laboratoire ainsi qu'en ameublement. Le volume d'affaires
excède les 23 000 000 $ et il assure des services à 125
ministères et organismes. C'était, ça également, un
fonds renouvelable, mais il avait été créé un peu
plus tôt que les autres, en 1975; pour être plus précis, le
22 janvier 1975. Il assumait des coûts imputables à ses
activités à même les budgets votés du
ministère et, en 1984, l'ameublement normalisé a
été ajouté aux activités du fonds et c'est
finalement en octobre 1989 que le fonds... Je dis en octobre 1989 et ça
coïncide avec mon arrivée au ministère quelques jours plus
tard, alors il faut donner le crédit au ministre qui m'a
précédé d'avoir travaillé pour faire transformer ce
fonds renouvelable en fonds spécial, donc plus rigoureux sur
l'impu-tabilité. Moi, j'ai le plaisir de l'administrer depuis ce
temps-là, puisque j'étais évidemment d'accord avec les
principes que sous-tendait cette réforme-là. Nous voyons
aujourd'hui que ça a été avec raison, puisque les fonds
s'autofinancent et que ça a amené une rationalisation, une
gestion plus rigoureuse des deniers publics. Alors, le dernier exercice
financier s'est terminé en mars 1989, avec un excédent de 310 000
$. (11 heures)
Je poursuis tout de suite avec le fonds d'entretien des
équipements bureautiques. Ce fonds est plus petit que les autres. Il
offre un service d'entretien et de réparation des équipements
bureautiques et conventionnels aux ministères et organismes du
gouvernement. Encore là, avant 1984, le service était offert par
le biais du ministère des Travaux publics, et ce gratuitement. C'est en
1984 qu'on avait décidé, pour des raisons d'imputabilité,
de mettre une partie des coûts imputables aux divers ministères
pour gérer, à toutes fins pratiques, la demande. En 1989, il a
été transformé en fonds spécial, pour les
mêmes raisons que j'ai expliquées tout à l'heure et dont je
ne reparlerai pas.
Le dernier exercice financier, en mars 1989, s'est terminé avec
un déficit de 248 000 $ et, en septembre 1989, donc six mois plus tard,
le déficit était à 43 392 $. Et on va finir, au 31 mars de
cette année, avec un autofinancement. Donc, un an avant le délai
qui avait été accordé par les instances
décisionnelles, le Trésor en particulier, pour l'autofinancement,
le fonds spécial sera parvenu à l'autofinancement. Quand on
regardera les crédits tout à l'heure, il y a un montant de 571
000 $, qui s'appelait Subvention aux fonds spéciaux, qui n'existera plus
l'année prochaine et qui est, à mon avis, l'un des indices
d'amélioration de productivité. La raison pour laquelle il est
disparu, c'est que les fonds n'ont plus besoin de subvention du
ministère parce qu'ils s'autofinancent maintenant, un an avant que les
échéances qui avaient été fixées n'aient
été rencontrées, c'est-à-dire le 31 mars 1991.
Quant au chiffre d'affaires, comme je le mentionnais, c'est un des fonds
les plus petits. Alors, le chiffre d'affaires de l'année passée
était aux alentours de 1 200 000 $, donc - je n'ai pas les chiffres
exacts de cette année - il devrait être un plus
élevé parce qu'on fait du travail pour améliorer les
services et offrir davantage de services aux divers ministères.
J'en arrive au dernier fonds, qui est celui de la reprographie. J'en ai
parle un peu plus abondamment au début de notre intervention
aujourd'hui. Il s'agit de faire de la reprographie pour les ministères
qui ne sont pas équipés en gros tirage ou qui n'ont pas les
équipements adéquats pour ce genre de tirage là. Alors, il
y a toutes sortes de services qui sont accordés. Même historique,
ou à peu près: avant 1984, c'était à budget
voté et les services rendus l'étaient gratuitement pour les
ministères. Inutile de vous dire ce qui devait se passer; la demande
devait être effarante. À partir de 1984, on charge une partie des
coûts aux ministères; la demande a dû devenir plus
raisonnable. À partir de 1989, on en arrive à charger l'entier
coût; je peux vous assurer que la demande doit être probablement
à un niveau qui est adéquat en fonction des besoins.
Le fonds, au 31 décembre 1990, avait un bénéfice
net de 215 000 $. L'autofinancement a été atteint, lui, en avril
1990, donc il y a un an et deux ans avant les objectifs qui avaient
été fixés à ce moment-là. On a
imprimé 240 000 000 d'impressions, ce qui est un recul de 12 000 000 par
rapport à 1989-1990. La productivité accrue des employés
des machines a plus que compensé, voyez-vous, la diminution de
l'achalandage, ce qui est probablement dû au fait que la rationalisation
et le ralentissement économique ont amené une gestion encore plus
serrée, d'autant qu'ils paient maintenant les coûts entiers,
depuis 1989, de ces choses-là. Les revenus se sont soldés, au 31
mars 1990, à 3 552 000 $. Il y avait eu, à ce moment-là,
une subvention de 342 000 $ qui n'est plus cette année et qui ne sera
plus les années subséquentes.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez terminé, M. le
ministre?
M. Dutil: Ça termine une revue brève. S'il y a des
questions supplémentaires et plus en détail, ça me fera
plaisir d'y répondre.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: M. le Président, je passerais tout de suite au
rapport Bernard. Tout à l'heure, j'embrassais trop, j'ai peur de mal
étreindre. Je vais me résumer à huit recommandations
impor-
tantes du comité Bernard.
Le Président (M. Lemieux): Je croyais que vous alliez me
dire que vous aviez peur de frôler l'orgasme.
M. Bourdon: Ah non! Ce n'est pas en commission parlementaire
qu'une telle chose peut être atteinte.
Des voix: Ha, ha, ha!
Politique d'octroi de contrats
d'Hydro-Québec
M. Bourdon: Sauf des moments rares où Mme la ministre de
l'Énergie est de bonne humeur et, vous voyez, ça ne peut jamais
arriver en commission parlementaire. Alors, la recommandation 7 du rapport
Bernard disait, et je la cite: "Qu'Hydro-Québec soit amenée
à faire état de l'application de sa politique d'octroi de
contrats dans le cadre de sa comparution annuelle en commission
parlementaire".
M. le Président, dans l'échéancier que le ministre
a déposé en janvier en conférence de presse, pour ce qui
est de l'échéancier, à la recommandation 7, on disait:
"Prochaine commission parlementaire". Or, M. le Président... Et on avait
ajouté: "au printemps 1991". Alors, le printemps n'est pas
commencé, mais il menace de commencer incessamment, et je n'ai pas vu de
date de convocation de la commission de l'économie et du travail pour
entendre Hydro-Québec. Ma première question... J'ai une question
à deux volets pour le ministre. Quand est-ce qu'Hydro-Québec va
comparaître devant une commission parlementaire? Deuxièmement,
accepterait-il de demander à Hydro-Québec, comme c'est lui qui
est chargé de l'application du rapport Bernard, de nous donner, aux
parlementaires, d'avance la politique d'octroi de contrats pour les biens et
services d'Hydro-Québec pour qu'on puisse préparer
adéquatement la comparution d'Hydro-Québec? Autrement dit, quand
va-t-on rencontrer nos amis d'Hydro-Québec et aura-t-on en main les
documents nécessaires pour pouvoir poser des questions, donc, sur
l'ensemble de la politique? Je serais intéressé, en particulier,
à avoir tous les documents, toute la correspondance, tout ce qui est
relié au tunnel sous-fluvial à Ber-nières parce que c'est
un tunnel qui m'intéresse particulièrement.
M. Dutil: Alors, M. le Président, la particularité
du rapport Bernard, je le rappelle, est qu'il concerne plusieurs
ministères, 22 recommandations. C'est la raison pour laquelle on m'a
confié la coordination de l'ensemble des recommandations. 22
recommandations sur 45 touchaient le ministère des Approvisionnements et
Services; il y en avait 23 qui ne touchaient pas le ministère des
Approvisionnements et Services, donc. Il y en a 6 qui touchaient le Conseil du
trésor, 1 qui touchait le ministère de l'Énergie et des
Ressources, 2 qui touchaient l'Éducation, etc., pour arriver au total de
45. Évidemment, nous avons fait le travail de coordination et nous avons
obtenu des réponses des divers ministères sur le suivi des
recommandations qui leur étaient propres, de façon à
colliger et à présenter, le 18 janvier, le dossier au
complet.
Quant à Hydro-Québec, quant à la recommandation 7,
nous avons précisé, le 18 janvier, que oui, la commission
parlementaire se tiendra - elle se tiendra, je ne sais pas à quelle
date, je n'ai aucun contrôle là-dessus, c'est probablement plus
à vous que la question devrait s'adresser ou à quelque autre
personne - au printemps, comme à toutes les années, j'imagine, et
c'est à ce moment-là que les questions que le
député de Pointe-aux-Trembles veut poser devront être
posées. Nous, nous avons eu confirmation qu'il n'y avait aucune
objection, au contraire, de la part d'Hydro-Québec de répondre
aux questions concernant le point de la recommandation 7, qu'elle soit
amenée à faire état de l'application de sa politique
d'octroi de contrats dans le cadre de sa comparution annuelle en commission
parlementaire. La réponse qu'on a obtenue, c'est oui. Ils seront
là et ils feront état de l'application de leur politique d'octroi
de contrats.
Quant aux renseignements que veut obtenir le député de
Pointe-aux-Trembles, je suis obligé de le référer à
la ministre de l'Energie et des Ressources, quelle que soit son opinion sur le
caractère de la ministre. Moi, je pense-Le Président (M.
Lemieux): Oui, vous avez effectivement raison, M. le ministre, de
référer M. le député...
M. Bourdon: M. le Président, j'ai un certain
désaccord là-dessus. Le ministre a communiqué avec
Hydro-Québec pour savoir si la société d'État
serait d'accord pour faire état de l'application de sa politique
d'octroi de contrats. Alors, ma suggestion d'ordre pratique, c'est qu'il
communique avec Hydro-Québec ou avec sa collègue de
l'Énergie et des Ressources. Il n'est quand même pas en mauvais
termes avec elle comme le ministre de l'Environnement.
Le Président (M. Lemieux): Non. C'est parce qu'il n'a pas
la responsabilité sectorielle d'Hydro-Québec, M. le
député de Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: Non, non, mais c'est simple, M. le Président.
Le rapport Bernard est entièrement placé sous la
responsabilité du ministre qui est ici ce matin.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Bourdon: On parle de comparution annuelle en commission
parlementaire d'Hydro-Québec et que la société
d'État fasse état de l'application de sa politique d'octroi de
contrats. Est-ce qu'il y a moyen de lui demander de nous la donner d'avance
pour qu'on se prépare? Je voudrais souligner qu'on a soulevé de
nombreux cas de favoritisme aux Transports et à Santé et Services
sociaux. Mais au total, le ministre le sait, on parle de 50 000 000 $ par
année d'honoraires à des personnes. Dans le cas
d'Hydro-Québec, le programme d'investissements d'Hydro-Québec
pour les 10 prochaines années prévoit une dépense de 60
000 000 000 $, soit une moyenne de 6 000 000 000 $ par année. Ça,
6 000 000 000 $ de dépenses par année, c'est comme plus que tous
les ministères et organismes du gouvernement mis ensemble. La politique
d'octroi de contrats d'Hydro-Québec, si c'est comme pour la plupart des
activités de sociétés d'État de cette
taille-là, ça doit avoir un pied d'épais. L'Opposition et
les ministériels lisent vite, mais si on l'avait une couple de semaines
d'avance, on pourrait se préparer parce que j'ai des questions à
poser, des cas précis. Oublions le cas précis, à savoir
pourquoi on a prolongé la période d'appel d'offres pour le tunnel
sous-fluvial à Grondines, il y a aussi: Comment donne-t-on les contrats
à des firmes d'ingénieurs pour la Baie James? C'est gros
ça, la Baie James, et il y a peu de gens là-dedans. Alors, je
veux savoir du ministre... Et, M. le Président, comme disait l'autre, il
n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre ni de
réussir pour persévérer. Si le ministre ne veut pas le
faire, je vais écrire à Hydro-Québec avec copie à
la ministre de l'Énergie et des Ressources, mais je voudrais
qu'Hydro-Québec prenne note qu'on veut savoir comment 6 000 000 000 $ de
fonds publics par année vont être dépensés au cours
des 10 prochaines années. Et on veut savoir, nous de l'Opposition
officielle: Y a-t-il à Hydro-Québec un ou des super Vincent
Rochette qui tripote les règles? C'est facile.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pointe-aux-Trembles, vous pourriez poser cette question-là en commission
parlementaire de l'économie et du travail. Je vais vous
référer à 287 où il est bien dit que le ministre
répond de ses crédits et les autorités gouvernementales
sous sa responsabilité. Il peut s'intéresser au processus, mais
aux achats spécifiques comme tels au niveau de chacune des
sociétés d'État dont il n'a pas la responsabilité,
ça relève du ministre sectoriel et c'est très clair. Il
n'y a pas d'ambiguïté dans cette interprétation-là de
l'article 287 du code de procédure.
M. Bourdon: M. le Président, je retire ma question.
Le Président (M. Lemieux): Parce que vous savez que le
rapport Bernard est un rapport gouvernemental.
M. Bourdon: Je suis membre... Non, non, mais c'est parce que le
ministre est responsable de son application.
Le Président (M. Lemieux): C'est-à-dire du suivi.
Il faut faire une différence. M. le ministre, oui.
M. Bourdon: II nous a donné une échelle.
M. Outil: Regardez, M. le Président, je pense que pour
clarifier...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Bourdon: Non, non, mais le suivi... Il a déjà
parlé à Hydro-Québec, il pourrait leur demander la
politique. Vous ne voulez pas. Ce n'est pas un problème. Je vais le
demander à l'autre ministre. Je vais écrire à
Hydro-Québec. Je suis membre de la commission de l'économie et du
travail. Écoutez, c'est simple. Je voudrais qu'on surveille comment
Hydro-Québec dépense, dépensera dans les 10 prochaines
années une moyenne de 6 000 000 000 $ par année pour donner des
contrats. Il me semble que c'est une question qui se pose.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Dutil: Écoutez, M. le Président, je disais tout
à l'heure que nous étions... que nous avions été,
moi et le président du Conseil du trésor, qui aime beaucoup le
député de Pointe-aux-Trembles, responsables de la coordination
des recommandations. Les recommandations ne nous disent pas "et s'assurer
qu'Hydro-Québec fournira dans les deux semaines avant la tenue de cette
commission-là... que tous les documents seront remis à
l'Opposition". Moi, je ne croyais pas que la ministre de l'Énergie et
des Ressources suscitait une terreur aussi incroyable au député
de Pointe-aux-Trembles qu'il ne veuille pas lui adresser la question en Chambre
ou en dehors de la Chambre. Si c'est ça le problème, M. le
Président, je peux bien en parler à la ministre et
intercéder auprès d'elle pour...
Le Président (M. Lemieux): Je pense que M. le
député de Pointe-aux-Trembles a très bien compris. Il a
posé sa question. Je lui ai signifié quelle était la
teneur du règlement et l'interprétation qu'il fallait en donner.
C'est un texte qui est clair, précis. Il n'y a pas
d'ambiguïté dans l'article 287. On fait bien état des
crédits. Dans le présent cas, il s'agit des crédits du
ministre des Approvisionnements et Services. Je comprends que M. le
député de Pointe-aux-Trembles a voulu essayer de relier ça
au rapport Bernard qui est un rapport gouvernemental. Vous
avez peut-être la responsabilité, d'une certaine
façon, peut-être très globale du suivi. Mais il n'en
demeure pas moins qu'au niveau d'Hydro-Québec il y a une commission
parlementaire. C'est très clair dans le règlement qui a cette
responsabilité-là. Le député de Pointe-aux-Trembles
a suffisamment d'expérience parlementaire, sans doute beaucoup plus que
le président lui-même au niveau de l'interprétation du
règlement, eu égard à ses antécédents
syndicaux. Alors, M. le député de Pointe-aux-Trembles, s'il vous
plaît.
M. Bourdon: M. le Président, ne m'enterrez pas sous les
fleurs. Je voudrais parler en bloc, parce que le temps presse, des
recommandations 17, 18, 19, 20 et 21 du rapport Bernard. La première,
17, on dit: Que le secrétariat des comités de sélection
dans les ministères, les organismes et la Corporation
d'hébergement du Québec soit assumé par le
ministère des Approvisionnements et Services. Est-ce que cela est
dorénavant fait?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, nous avions mentionné
des échéances qui étaient, si je me rappelle bien, pour le
printemps ou tout près du printemps. Nous sommes très
avancés dans ce dossier-là, à tel point que nous en
arrivons à des décisions du Conseil des ministres
spécifiquement sur ces recommandations-là. Alors, elles seront
appliquées. Je ne suis pas en mesure, ce matin, de dire qu'elles le sont
entièrement et de dire quelles sont toutes les conditions puisqu'elles
devront faire l'approbation d'un décret du gouvernement. Mais je peux
vous dire que, quant à certaines remarques qui avaient été
faites dans le rapport Bernard sur le risque de conflit
d'intérêts, nous avons tenu compte de ça et nous en
respecterons, en tout cas, dans notre recommandation - je pense bien que le
gouvernement devrait être d'accord avec ça - nous respecterons cet
aspect-là des recommandations du rapport Bernard quant au choix de
secrétaire du comité de sélection et des membres du
comité de sélection. (11 h 15)
M. Bourdon: M. le Président, j'ai des sous-questions plus
pointues. Dans l'échéancier que le mnistre a rendu public en
janvier, à la recommandation 17, on disait: Approbation d'un
décret confiant au ministère des Approvisionnements et Services
la responsabilité des comités de sélection et les pouvoirs
qui y sont reliés; pour l'échéancier, on disait mars 1991.
Est-ce que cela est fait?
M. Dutil: Oui, ça a été transmis au Conseil
des ministres, est-ce que c'est en mars ou avant mars? Mais ça a
été transmis. C'est dans le processus décisionnel et on
attend une réponse imminente là-dessus. M. Bourdon:
O.K.
M. Dutil: Comme je le mentionnais tout à l'heure, M. le
Président, nous nous préparions à faire un rapport
d'étape à la fin du printemps de telle sorte que l'Opposition ou
les parlementaires de la commission puissent juger de notre état
d'avancement. Il peut arriver qu'on soit 15 jours en...
Le Président (M. Lemieux): Êtes-vous en avance ou en
retard sur votre échéancier?
M. Dutil: Pardon?
Le Président (M. Lemieux): Êtes-vous en avance ou en
retard sur votre échéancier?
M. Dutil: Actuellement, nous considérons que nous
respectons à plein l'échéancier sur les recommandations
qui sont faites. Actuellement, nous estimons qu'il peut y avoir 15 jours de
retard sur une, 15 jours d'avance sur l'autre, mais que, globalement, quand
nous ferons notre rapport à la fin de juin, nous pourrons dire que non
pas 30 mais 29, parce que c'est 29 sur les 44 que nous avions prévus,
à mon sens, pour le mois de juin... Nous respectons intégralement
l'échéancier.
M. Bourdon: Mais, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pointe-aux-Trembles.
Formation des membres des comités de
sélection
M. Bourdon: À cet égard, la recommandation 18 du
rapport Bernard disait d'offrir une formation adéquate aux
fonctionnaires appelés à siéger
régulièrement sur les comités de sélection. On lit
entre les lignes que la participation au conseil général d'un
parti politique, ça ne prépare pas adéquatement à
être responsable d'un comité de sélection. On dit:
réalisé... Est-ce à dire que les fonctionnaires qui vont
siéger aux comités de sélection sont choisis? Si oui, je
voudrais avoir la liste. Deuxièmement, après être choisis,
ont-ils été formés? On me dit oui, que c'est
réalisé; donc, ils ont été choisis et
formés. J'aimerais ça avoir la liste des fonctionnaires qui,
dorénavant, vont siéger aux comités de sélection
pour ce qui est de la Santé et des Services sociaux. Qu'on nous donne
peut-être un peu, M. le Président, si c'est possible, le contenu
de la formation qui leur a été donnée. Je veux savoir si
on leur a enseigné la science du bien et du mal. C'est important en
matière de contrats.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre
des Approvisionnements et Services.
M. Dutil: Oui, M. le Président. Les sessions de formation
sont prêtes, il y en a déjà qui ont été
données. Évidemment, et je l'ai mentionné dans mon
discours d'ouverture, quand je dis "réalisé", c'est que le
programme est prêt et qu'il est déjà en application. On
n'avalera pas la formation de 1600 personnes dans quelques jours. Quand j'avais
donné l'échéancier, j'espère que le
député de Pointe-aux-Trembles ne comprenait pas que
c'était la fin de la formation, que le mois de mars était le
début de la formation, pendant un an. Ça va probablement durer un
an avant qu'on ait fait le tour de tous les fonctionnaires qui doivent recevoir
cette formation-là.
Je pense que l'un des points importants de la question du
député de Pointe-aux-Trembles, c'est: Est-ce qu'il peut savoir
quelle est la formation? Est-ce que dans cette formation-là on tient
compte de la science du bien et du mal? Il veut probablement dire que les
jeunes ne doivent pas se retrouver en conflit d'intérêts, comme
l'avait souligné le rapport Bernard, qu'être militant et ramasser
des fonds pour un parti politique et être secrétaire ou faire
partie d'un comité de sélection, c'était peut-être
un mélange explosif. Je pense que le député sera satisfait
de voir de quelle façon on procède de ce
côté-là; moi, ça me fera plaisir de transmettre
à la commission quelle est cette formation-là. Maintenant, je le
dis et je le répète, quand on estime que c'est
réalisé, ça veut dire que notre formation est prête
et qu'elle a commencé à être donnée et qu'on y va le
plus rapidement possible, sachant qu'on a 1600 personnes à former.
Le Président (M. Lemieux): C'est un engagement que vous
prenez devant cette commission, M. le ministre...
M. Outil: Absolument.
Le Président (M. Lemieux): ...de transmettre... M. le
secrétaire, voulez-vous en prendre note afin que les membres de la
commission puissent recevoir la politique d'élaboration au niveau de la
formation qui est donnée aux membres d'un comité de
sélection, dans le cadre du rapport Bernard?
M. Bourdon: Et dans la recommandation 19, M. le Président,
on disait pour les appels d'offres sur invitation: Que les comités de
sélection soient composés, outre le secrétaire, de trois
membres ainsi désignés: deux membres de l'organisme ou du
ministère et un membre externe au ministère ou à
l'organisme, agréés par le ministère des
Approvisionnements et Services.
M. le Président, moi, j'ai compris à l'époque que
le membre externe au ministère ou à l'organisme pourrait
être une personne désignée par l'Ordre des
ingénieurs ou l'Ordre des architectes quand il s'agit d'octroi de
contrats de services à des firmes d'ingénieurs ou d'architectes.
Est-ce que le ministre pourrait me dire où c'en est rendu, cette
présence-là d'un joueur extérieur qui représente
les Intérêts, entre autres, des firmes qui soumissionnent pour
avoir ces contrats-là?
M. Dutil: M. le Président, toutes les étapes ont
été franchies et nous avons obtenu l'avis nécessaire du
Conseil du trésor qui est positif. Il s'agit donc d'une directive de ma
part qui est en application. On commence mardi prochain cette nouvelle
façon de procéder avec, évidemment, la contrainte qu'il
pourrait arriver que des gens du comité de sélection n'aient pas
encore reçu la formation. Règle générale, ce sont,
la plupart du temps, des gens qui ont déjà fait des
comités de sélection. Évidemment, on n'arrêtera pas
de faire des comités de sélection parce que la formation n'est
pas entièrement donnée.
Quant au processus, à savoir - je pense que c'est le fond de la
question du député de Pointe-aux-Trembles - s'il y a un membre,
la réponse, c'est: Oui, à partir de la semaine prochaine, quant
aux comités à trois. Quant aux comités à cinq, qui
est la recommandation 20, est-ce qu'il y aura cinq membres? Est-ce qu'ils
seront nommés selon la procédure qui est définie dans la
recommandation du rapport Bernard? La réponse est: Oui, à partir
de la semaine prochaine. Il y a également un membre externe au
gouvernement dans les cinq, comme on le sait, qui sera probablement choisi par
les Ordres, soit d'ingénieurs ou d'architectes, selon le cas.
M. Bourdon: M. le Président, comme une nouvelle
procédure sera en vigueur, est-ce que le ministre pourrait prendre
l'engagement de nous donner, en même temps que les engagements financiers
de son ministère, tous les procès-verbaux des comités de
sélection, simplement pour qu'on puisse suivre un peu le travail qui s'y
fait? Je peux vous dire que dans le passé on le demandait ad hoc au
ministre qui, avant, en était responsable et qui était, selon le
cas, Transports ou Santé et Services sociaux. Des fois, c'était
long à les obtenir, mais notre patience a été
récompensée; on a eu parfois des procès-verbaux
très révélateurs.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, j'aimerais
peut-être attirer votre attention, relativement à cette demande du
député de Pointe-aux-Trembles, sur l'article 82: "Le ministre
auquel une question est posée peut refuser d'y répondre,
notamment: "1° s'il juge contraire à l'intérêt public
de fournir les renseignements demandés; "2° si les renseignements ne
peuvent être colligés qu'à la suite d'un travail
considérable que leur utilité ne justifie pas." Et ce refus de
répondre ne peut être discuté. C'est simplement
pour vous aviser que cette question pourrait peut-être, de votre
part, être prise en considération pour étude
ultérieure. Écoutez, c'est une interprétation que je donne
à 82, mais la décision vous appartient.
M. Dutil: M. le Président, selon mes informations, ces
documents-là sont accessibles, selon la loi d'accès à
l'information. Il n'y a pas de cachette là-dedans, et l'Opposition peut
les obtenir. Ce que je comprends de la demande, c'est qu'on souhaite que ce
soit plus facile que d'aller à la Commission d'accès à
l'information pour les obtenir. Je veux bien regarder un processus un peu plus
coulant, un peu plus rapide et un peu plus acceptable pour l'Opposition
là-dessus, sans m'engager à vous les donner d'une façon
très facile. Il faudra vérifier sur le plan administratif; il y a
600 comités de sélection...
Le Président (M. Lemieux): Et sur le plan légal
aussi, M. le ministre.
M. Dutil: Oui. Sur le plan légal, il semble qu'il n'y ait
pas de problème d'accès...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Bourdon: M. le Président, le ministre...
M. Dutil: ...mais 600 comités de sélection, vous
allez en recevoir, des procès-verbaux.
Le Président (M. Lemieux): C'est ça. M. Bourdon:
Oui, mais, M. le Président... Le Président (M. Lemieux):
Oui.
M. Bourdon: ...je ne veux pas qu'on nous enterre de papiers. En
plus, je suis de ceux qui ont dénonce qu'il y avait trop de papiers, des
fois, au gouvernement. Je parle des comités de sélection de
firmes d'ingénieurs et d'architectes dans les Transports et dans la
Santé et les Services sociaux. À cet égard, le ministre a
raison: en s'adressant à la Commission d'accès, on pourrait les
avoir, sauf que la suggestion d'ordre pratique que je fais au ministre, et je
ne lui demande pas de répondre ce matin, c'est que ces
procès-verbaux pourraient peut-être être remis à
l'Opposition quelques fois par année, en même temps que les
engagements financiers de son ministère. Maintenant, si ça arrive
avant, ce n'est pas un problème.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors, M. le
ministre.
M. Dutil: Je retiens l'idée. Je n'ai pas d'objection de
principe pour l'instant. Il faudra voir, sur le plan administratif, comment on
peut régler ça.
M. Bourdon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors, M. le
député de Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: M. le Président, la recommandation 33 avait
une grande importance. On disait: Que les autorisations pour...
Une voix:...
M. Bourdon: Ah! Excusez-moi. Que le ministère des
Transports définisse une procédure interne pour l'autorisation
des suppléments relatifs aux contrats de construction de routes,
politique faisant intervenir d'autres unités administratives que celles
chargées de la gestion de ces projets. Alors, M. le Président,
nettement, le comrté Bernard s'est rendu aux récriminations de
l'Opposition qui a parlé de dépassements de coûts
considérables, notamment dans le cas de Beaver Asphalt auquel un
personnage politique bien connu est relié.
Alors, je voudrais savoir: Est-ce que ça avance, à la
connaissance du ministre, la procédure interne pour l'autorisation des
suppléments relatifs aux contrats de contruction de routes?
M. Dutil: M. le Président, même réponse que
tout à l'heure concernant Hydro-Québec. Nous avons eu l'assurance
du ministère des Transports, que nous avons transmise le 18 janvier
publiquement, que cette recommandation serait respectée. Il faudra
poser, quant aux détails d'application, les questions au
ministère des Transports. Ça fait justement partie des 23
recommandations dont je ne suis pas responsable de l'application et dont les
ministres qui nous ont dit qu'ils acceptaient que nous transmettions
publiquement leur accord à respecter cette recommandation-là sont
redevables à la commission, à leur commission respective, et ils
doivent donc rendre compte de l'application des recommandations respectives
qu'ils ont. C'est le cas du ministère des Transports.
Je souhaiterais qu'on essaie de s'attarder davantage aux 22
recommandations qui relèvent du ministère des Approvisionnements
et Services; 22 sur 45, c'est 50 %. Il doit y avoir moyen que les questions
portent sur celles qui me concernent particulièrement; quant aux autres,
qu'on les envoie aux ministères concernés.
M. Bourdon: M. le Président, dans le document que le
ministre a rendu public en janvier, la recommandation 32 était: Que les
autorisations pour accomplir des travaux qui occasionnent des
suppléments aux contrats de construction soient accordées
seulement par la haute direction des ministères et des organismes.
Quand ça signifie, pour nous de l'Opposition, le sous-ministre
Jean-Marc Bard, aux Transports, qui était sur le comité de
finance-
ment d'un des candidats à la direction du Parti libéral du
Québec en 1983, et pas n'importe quel candidat, le candidat élu,
quand il s'agit de M. Jacques Alepin qui était directeur de la
construction pour la région de Montréal et qui collectait des
fonds pour un parti politique en étant associé aux autorisations
de dépassement, mettons à l'égard des Transports... Je
voudrais ajouter, M. le Président, que le député de
Lévis a posé des questions là-dessus a l'étude des
crédits des Transports, la semaine dernière, et il s'est fait
enguirlander, si on me pardonne l'expression - je pense que "enguirlander",
c'est sûrement parlementaire - dans le corridor par M. Jean-Marc
Bard.
Le ministre disait dans son document: La mise en application de cette
recommandation exige la révision des procédures internes des
ministères et organismes. C'est vrai. Et on ajoutait: Cette exigence
sera considérée lors de l'approbation par le Conseil du
trésor des programmations budgétaires à l'égard des
contrats de construction et lors de l'approbation des autorisations de
délégation de signatures. J'en déduis qu'il va falloir que
je demande à mon ami, le président du Conseil du trésor,
s'il a fait ce bout-là ou si le gel des salaires de ses employés
l'a monopolisé au point qu'il n'a pas fait ses devoirs à
l'égard des contrôles au ministère des Transports.
Je suis satisfait des explications du ministre à l'égard
du rapport Bernard. Je ne veux pas dire que tout est fini.
M. Dutil:si on passe à un autre sujet, est-ce que je
pourrais revenir sur un point qui m'apparaît important dans
l'intervention du député, m. le président?
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre.
M. Dutil: II s'agit de la remarque concernant l'implication d'un
haut fonctionnaire actuel dans un événement partisan qui s'est
passé il y a huit ans. C'est là un bon exemple, à mon
avis, d'un lien qui ne doit pas se faire. On ne l'accuse pas d'avoir
travaillé en même temps de façon partisane et d'avoir
été haut fonctionnaire. On l'accuse, il y a huit ans, d'avoir
été un partisan et, aujourd'hui, d'occuper un haut poste. Est-ce
que ça veut dire, M. le Président, que l'Opposition pense que
quelqu'un qui, dans le passé, a eu des activités partisanes
devient persona non grata et ne peut plus occuper aucun poste d'importance dans
le gouvernement? Ce serait aberrant, M. le Président. Vous comprenez,
ça n'a pas de bon sens, ça.
M. Bourdon: M. le Président, j'aimerais qu'on arrête
de nous sortir ce sophisme-là. Jacques Alepin collecte pour la caisse du
Parti libéral du Québec...
M. Outil: Je parlais de M. Bard.
M. Bourdon: ...depuis des années et il autorise des
dépassements de coûts et il va les autoriser encore, il est rendu
sous-ministre adjoint. Il a eu une promotion. Il autorise des
dépassements de coûts par hypothèses de ceux-là
même de qui il collecte de l'argent. Le président de la Commission
de la fonction publique a dit que c'était anormal. Le rapport Bernard,
M. le Président, a dit que c'était anormal. Alors, j'aimerais
qu'on arrête de nous dire des sornettes.
Le Président (M. Lemieux): Oui, mais, M. le
député...
M. Dutil: M. le Président, il y avait deux exemples qu'a
donnés le député...
Le Président (M. Lemieux): Mais je ne voudrais pas...
Écoutez...
M. Dutil: ...mais je ne veux pas soulever l'autre et j'ai
déjà mentionné... M. le Président, je voudrais
dire...
Le Président (M. Lemieux): oui. mais je veux aussi vous
dire, m. le ministre et m. le député de pointe-aux-trembfes, que
cette commission-ci n'est pas un forum approprié pour, je dirais, avoir
à juger ou porter des jugements sur des administrateurs d'état ou
des fonctionnaires. il y a d'autres endroits pour le faire. je pense que vous
en êtes tous conscients de part et d'autre. quant à l'application
du rapport bernard, je suis bien d'accord que ça peut être
discuté, je vous l'ai dit tout à l'heure, ça a une
relation avec l'acquisition des contrats, mais pas pour en arriver à
avoir à porter des jugements sur des individus.
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, je vous prierais, de
part et d'autre, d'être prudents.
M. Dutil: D'accord. Mais nous convenons en principe, M. le
Président, que quelqu'un n'a pas à faire une activité
partisane tout en étant haut fonctionnaire et, bon... Et là, M.
le député de Pointe-aux-Trembles citait le cas de M. Alepin. Je
n'ai pas soulevé ce cas-là. J'ai parlé de quelqu'un qui,
il y a huit ans - c'était l'autre cas qui avait été
donné, M. Jean Marc Bard - avait fait de la politique partisane et qui,
aujourd'hui, à ma connaissance n'est pas impliqué dans de la
politique partisane. Est-ce que le député de Pointe-aux-Trembles
est en train de dire que ces personnes-là deviennent des persona non
grata? Il n'y a pas de sophisme dans ce raisonnement-là. Je ne citais
pas de gens qui faisaient de la politique partisane concurremment
à leur travail, mais qui en ont fait.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, je voudrais
qu'on s'arrête là parce que ça ne relève pas, ce
n'est pas pertinent eu égard à cette commission. (11 h 30)
M. Dutil: D'accord, M. le Président. Je pourrais
même ajouter que même la loi 51, la Loi sur la fonction publique,
permet à tout fonctionnaire permanent actuellement de faire des
activités politiques, pourvu qu'il fasse preuve de réserve dans
la manifestation de ses opinions publiques. Alors, c'est un droit qui est
accordé à l'ensemble des fonctionnaires. Mais je voudrais qu'on
soit prudents sur ce sens-là et j'inviterais M. le député
de Pointe-aux-Trembles à s'en tenir vraiment au processus d'acquisition
des contrats.
M. Bourdon: M. le Président, soyons clairs. La loi
reconnaît à n'importe quel des 60 000 membres de la fonction
publique de faire de la politique partisane. C'est clair, c'est net. On est
pour ça, nous autres de l'Opposition officielle, à tour de bras.
Prenons le cas de M. Jean-Marc Bard. Il était responsable de la
caisse...
Le Président (M. Lemieux): Non. M. le député
de Pointe-aux-Trembles...
M. Bourdon: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pointe-aux-Trembles, je viens de rendre une décision à cet
effet-là, qu'on ne peut pas porter de jugement sur des individus.
M. Bourdon: Je ne porte pas de jugement, je veux souligner des
faits.
Le Président (M. Lemieux): Vous êtes très
habile. Vous faites Indirectement ce qu'il vous est défendu de faire
directement. Votre habileté est proverbiale, alors...
M. Bourdon: M. le Président, si le comité Bernard a
existé, c'est à cause des Jean-Marc Bard qui utilisent
l'État aux fins...
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, vous ne pouvez
pas porter...
M. Bourdon: ...de s'approprier de l'argent pour le parti
politique dans lequel il milite. Il y a une différence entre ça
et être un fonctionnaire qui participe au congrès libéral
pour voter une motion donnant raison à la commission du budget et de
l'administration sur l'imputabilité. Ce n'est pas la même chose,
ça.
Le Président (M. Lemieux): Je suis bien d'accord qu'il
peut y avoir des différences, mais vous aurez l'occasion, vous et vos
collègues, d'avoir à questionner en commission parlementaire,
à une autre commission parlementaire qui n'est pas celle-ci, M. Bard
relativement à ses faits et gestes, si c'est le cas, eu égard
à des éléments de programme qui s'y rattachent ou à
un programme déterminé. Mais ça ne peut pas se faire ici.
Je veux bien croire que M. Bard ou tout autre personnage a pu peut-être
jouer un rôle politique à un certain moment donné de sa
carrière, mais ceci ne doit pas l'empêcher - puisque la loi le
prévoit - d'avoir à occuper des fonctions de nature, je dirais,
administrative.
M. Bourdon: m. le président, je retire la question, si le
ministre a compris qu'il y avait une question. de toute façon, ce n'est
pas ce ministre-là qui organise ça.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement. Vous le savez,
M. le député de Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: C'est le ministre des Transports qui l'a et il ne
serait pas sous-ministre s'il n'avait pas fait ce qu'il a fait en 1983.
Le Président (M. Lemieux): Bon!
Société immobilière du
Québec
M. Bourdon: On oublie ça. On fait comme si ça
n'était pas là. Je voudrais passer, M. le Président,
à la Société immobilière du Québec et
souligner que le 1er mars dernier l'Association professionnelle des
ingénieurs du gouvernement donnait une conférence de presse
où elle révélait une série de faits pour le moins
troublants, dont certains impliquent la Société
immobilière du Québec. D'abord, selon l'Association des
ingénieurs, parce que (a Société immobilière aurait
décidé de louer plutôt que de construire un édifice
pour abriter le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation à Descham-bault, ce qui coûterait 3 500 000 $ de
plus, selon l'Association. Je ne dis pas que le chiffre est exact.
L'Association prétend que le gouvernement devrait payer 14 800 000 $
d'ici à 15 ans, alors que, d'après elle, il aurait fallu 11 200
000 $ pour construire le même édifice. À cet égard,
je voudrais rappeler au ministre que j'ai déjà demandé, en
commission parlementaire, qu'on nous fasse état s'il y a, de la part de
la Société immobilière du Québec, une politique
écrite à l'égard de l'achat ou de la location d'immeubles.
Je ne dis pas que le gouvernement doit acheter ou construire tous ces
immeubles, mais j'insiste là-dessus, parce que la question est
importante Est-ce que chaque fois on se pose la question, comme tout bon
gestionnaire doit se la poser: Est-ce que je loue ou est-ce que
j'achète? C'est ce qu'une entreprise fait.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez compris,
M. le ministre, la question du député de Pointe-aux-Trembles?
Est-ce qu'il y a une politique écrite de location relativement à
l'achat ou à l'édification, la construction d'immeubles au
gouvernement du Québec? C'est bien le sens de votre question, M. le
député de Pointe-aux-Trembles?
M. Bourdon: Oui.
M. Dutil: Oui. Si vous le permettez, M. le Président, je
vais vous mentionner les personnes qui m'entourent maintenant, puisqu'il s'agit
de la Société immobilière. Alors, à ma droite, vous
avez M. Miville Vachon, président-directeur général de la
Société immobilière, depuis quatre ans maintenant. Vous
avez également ici, dans la salle, les vice-présidents: affaires
immobilières, M. Guy Vachon; opérations, M. Guy Bisson;
administration, M. Pierre Prémont. Vous avez également, du
contentieux, M. Guy Joannis; le directeur des communications, M. Roger
Gosselin, et l'adjoint au président, M. Michel Hébert.
Ceci dit, quant aux politiques de location, ce qui revient le plus
souvent, c'est: Est-ce que la Société immobilière... Et
pour plus de détails, on pourra demander au président ou au
vice-président tout à l'heure si l'Opposition ou la commission
veut aller plus dans le détail. Mais à savoir si c'est normal
qu'on aille en négociation pour un renouvellement de bail ou si on doit
toujours aller en appel d'offres public, c'est le fond de la question. La
réponse, c'est: Dans les locaux que nous louons déjà et
où le bail expire, on fait souvent - et c'est dans nos politiques - des
négociations pour obtenir un renouvellement de bail. Règle
générale, c'est la façon de procéder, pour des
raisons qui sont faciles à comprendre. On cite le cas du 200, chemin
Sainte-Foy, par exemple. C'est une bâtisse que nous louons depuis
plusieurs dizaines d'années, à ma connaissance. C'est un
bâtiment qui répond à nos besoins, qui a des surfaces de
plancher énormes. Et on est en mesure, puisqu'on va fréquemment
en appel d'offres public pour de nouveaux locaux, de savoir quel est le prix du
marché. Et vous savez très bien - d'ailleurs, il y a des
critiques qui sont faites à cet égard-là et on va
certainement en parler tout à l'heure - que le coût d'un
déménagement dépasse parfois grandement le fait d'obtenir
un gain minime sur un nouveau prix de location en allant en soumissions
publiques. Alors, dans le parc immobilier, on ne déplace pas des
centaines de milliers de pieds carrés pour le plaisir de le faire dans
des endroits où nous sommes installés d'une façon
continuelle depuis un certain nombre d'années. On va d'abord aux
négociations et, si on estime qu'on obtient un juste prix, on renouvelle
le prix du bail à ce moment-là.
Il y a d'autres critiques qui ont été faites qui
m'apparaissent importantes. On dit qu'il y a des bâtiments qui ne
répondent pas aux normes du code...
M. Bourdon: Je ne suis pas rendu là. M. Dutil: O.
K., bon, ça va.
M. Bourdon: Ce que j'aimerais savoir... Écoutez, dans le
cas du 200, chemin Sainte-Foy, on parle d'un contrat de location de 30 000 000
$ sur 15 ans. Dans le cas de Des-chambault, l'immeuble qui abrite le
ministère de l'Agriculture, on parle de 14 000 000 $ d'ici à 15
ans. Ma question précise... Je ne préconise pas de
déménager pour déménager et d'aller à
Charlesbourg parce qu'à Charlesbourg, c'est tellement beau. Je pose ma
question précise, M. le Président. Dans un cas, on parle d'un
loyer de 1 000 000 $ par année; dans l'autre cas, on parle d'un loyer de
2 000 000 $ par année. je répète ma question de
l'année dernière, m. le président: s'il est vrai que pour
un individu il y a généralement intérêt à
être propriétaire plutôt que locataire, est-ce que la
même question est posée par la société
immobilière du québec? et si un achat d'immeuble ou une
construction d'immeuble devenait plus économique et plus rentable pour
le gouvernement, je prends l'engagement au nom de l'opposition officielle qu'on
ne fera pas un drame sur le déménagement. par hypothèse,
m. le président, en période de récession, on peut penser
que dans les immeubles qu'il serait possible d'envisager d'acheter il y aurait
l'immeuble même que le gouvernement occupe. quand on paie à
quelqu'un 2 000 000 $ par année de location pour un immeuble, m. le
président, on vous dirait dans le privé qu'il y a un levier assez
important pour négocier un achat, parce que si le locataire s'en va,
ça ne se trouve pas facilement, des locataires prêts à
payer 2 000 000 $ ou 1 000 000 $ par année pour un immeuble. alors,
c'est la question que j'adresse au ministre.
Le Président (M. Lemieux): M.le ministre.
M. Dutil: Je vais d'abord vous donner une réponse d'ordre
général et je vais revenir spécifiquement à la
question posée par le député. La progression de la
propriété des immeubles de la SIQ est de l'ordre, depuis sept ou
huit ans, de 10 %. On est actuellement, et je le mentionnais dans mon texte
initial, autour de 61 % ou 62 % d'immeubles qui sont la propriété
de la SIQ, alors que l'autre partie est en location, aux environs de 38 %.
C'est supérieur de l'ordre du 8 % ou 10 % à ce que c'était
il y a six ou sept ans. Donc, on est passé vraisemblablement d'un taux
qui était autour de 50 % à un taux qui dépasse aujourd'hui
61 %. Donc, si la question du député de Pointe-aux-Trembles est
de savoir si on regarde si c'est plus avantageux d'acheter que de louer et si
ça l'est en général, la réponse,
globalement, est en général positive. Ce n'est pas le cas
de tous les dossiers. Il y a un prix à être propriétaire
aussi, par rapport à la location. Il y a des gens qui sont prêts
à louer meilleur marché plutôt qu'à vendre, et on
tient compte de ça dans les analyses. Les critiques qui sont venues de
l'Ordre des ingénieurs faisaient des hypothèses que l'on ne
connaît pas. Dans le cas de Deschambault, nous estimons avoir pris la
meilleure décision par le loyer. L'Ordre des ingénieurs
prétend que ce n'est pas le cas. Nous serions
intéressés...
Le Président (M. Lemieux): II ne s'agit pas de l'Ordre,
mais de l'Association.
M. Dutil: L'Association, excusez-moi. L'Association
professionnelles des ingénieurs du gouvernement du Québec est
partie d'hypothèses que nous ne connaissons pas, et il ne semble pas...
En tout cas, on aimerait bien les avoir, parce que notre opinion... Je
demanderais au président de la Société immobilière
de répondre, si vous voulez avoir plus de détails sur cette
décision-là. Notre opinion, c'est que selon les hypothèses
que nous avions faites et qui nous apparaissent réalistes,
c'était la meilleure décision que nous avons prise, dans
l'intérêt des deniers publics. M. Vachon.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous vous identifier,
s'il vous plaît?
M. Vachon (Miville): Miville Vachon, président-directeur
général de la Société immobilière du
Québec.
Le Président (M. Lemieux): Merci.
M. Vachon (Miville): Si vous me permettez... Lorsqu'une
décision semblable est prise à la Société
immobilière du Québec, la première chose que l'on fait: on
regarde si on a des bâtisses disponibles pour le faire, première
affaire. Deuxième solution qu'on peut regarder: Si on n'en a pas, de
quelle façon allons-nous agir? Est-ce qu'on va bâtir? Est-ce qu'on
va louer? Et là, les analystes nous suggèrent les solutions les
plus rentables pour le gouvernement. dans le cas de deschambault, m. le
président, le terrain n'était pas à nous; le terrain
était la propriété du ministère de l'agriculture.
nous avons fait un bail emphytéotique pour une bâtisse qui nous
est louée pour 30 ans. je ne sais pas de quelle façon
l'association des ingénieurs a fait ses calculs. j'apprécierais
avoir ses commentaires éventuellement pour vérifier mais, pour
nous, la décision a été sanctionnée par le conseil
d'administration et on a suivi aussi, je pense qu'il est bon de le noter, la
politique 240885-85 qui dit de quelle façon on doit louer les espaces
pour renouveler, les nouveaux espaces, de quelle façon on doit agir dans
l'acquisition d'espaces. Alors, c'est la réponse que je peux donner.
M. Bourdon: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: Écoutez, ce que je mets en cause, c'est
simple, c'est la politique de chercher à renouveler automatiquement un
bail quand il est fini. Ce que je veux dire, c'est que je sais qu'on regarde
d'autres solutions, mais pourquoi la Société immobilière
ne fait-elle pas, dans des cas... Je parle de Deschambault, 1 000 000 $ par
année de location, et du 200, chemin Sainte-Foy, 2 000 000 $ par
année de location. Ça, c'est un loyer... Dans le cas du chemin
Sainte-Foy, on parle de renouveler un bail pour un loyer de 160 000 $ par mois;
si vous voulez, on peut le mettre à la journée, c'est 5200 $ par
jour de loyer, un loyer de 160 000 $ par mois. Et comme cette commission est
préoccupée du bon usage des fonds publics, quand ça
atteint cette taille, pourquoi la Société immobilière et
le ministère ne conçoivent-ils pas de faire un appel d'offres -
dans un appel d'offres, on n'est jamais tenu de choisir ni la plus basse ni la
plus haute ni aucune des soumissions - pour que la Société
immobilière se donne le choix?
En passant - c'est peut-être l'ancien syndicaliste qui parle - en
se donnant le choix, elle se donne peut-être du pouvoir de
négociation auprès du propriétaire de l'immeuble. La
question se pose parce qu'il y a une couple de 100 000 locataires, au
Québec, chaque année, qui, lors du renouvellement de leur bail,
se disent: Est-ce que je serais mieux d'appliquer sur le programme Mon taux mon
toit et de m'acheter une maison au lieu de payer un loyer? Dans le cas de
Deschambault, on parle d'un immeuble où on paie, comme contribuable, 80
000 $ par mois de loyer et, dans le cas du 200, chemin Sainte-Foy, 160 000 $
par mois de loyer. Pourquoi n'avez-vous pas fait un appel d'offres qui vous
aurait donné du pouvoir de négociation avec la ou les firmes qui
sont propriétaires de ces deux immeubles? À ce moment-là,
vous pourriez nous amener des chiffres plus convaincants et dire: Un immeuble
neuf nous aurait coûté tellement plus cher que le fait d'en
être propriétaire dans 20, 25 ou 30 ans, ce n'était pas un
facteur.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, je dois vous dire que nous
avons amélioré le bail depuis ce temps-là. Le
président pourra vous donner les détails. Entre autres, quand
nous louons un immeuble, maintenant, nous exigeons d'avoir un droit de premier
refus, à tout le moins. On sait que, par rapport à une option
d'achat, un droit de premier refus ne coûte rien. C'est-à-dire que
si
le propriétaire veut vendre sa bâtisse, il doit d'abord
nous l'offrir à un prix équivalent à celui qu'il pourrait
obtenir. C'est une amélioration. Quant aux suggestions du
député de Pointe-aux-Trembles, je les trouve
intéressantes. Je laisserais le président en discuter avec lui.
Je devrai m'absenter deux minutes, M. le Président, pour une
urgence.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'on peut suspendre
deux minutes ou...
M. Bourdon: Écoutez, si le président de la SIQ veut
répondre...
Le Président (M. Lemieux): À cette
question-ci...
M. Bourdon: À cette question-ci. Et après...
Le Président (M. Lemieux): Quitte, après, à
attendre M. le ministre s'il n'est pas arrivé.
M. Bourdon: ...ajourner...
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le
président-directeur général de la SIQ.
M. Vachon (M Mlle): M. le Président, si vous me
permettez... La raison pour laquelle on ne va pas automatiquement en appel
d'offres, dans une situation comme le 200, par exemple... Le 200, si vous avez
les chiffres, regroupe 35 000 mètres carrés; c'est 350 000 pieds
de bâtisse, vous n'en avez pas à tous les coins de rue. Alors, le
matin que, la bâtisse, on la vide et on dit: Notre bail est
terminé, il y a 350 000 pieds que je dois trouver. Des bâtisses de
350 000 pieds, à Québec, écoutez, il y en a
peut-être deux. Il y a l'Atrium qui est aussi gros que ça et je
pense qu'il n'y en a pas d'autres. Alors, quand je vais en appel d'offres, je
viens de dire aux constructeurs: Bâtissez des bâtisses. Ou je vais
en appel d'offres et il y a juste un gars qui peut soumissionner, qui est le
même gars de l'édifice duquel je viens de sortir, qui, lui,
à ce moment-là, va peut-être profiter de l'occasion pour
dire: 1 $ de plus ou 2 $ de plus le pied carré. Écoutez,
j'accepte de voir la suggestion que vous faites, je pense que c'est valable
qu'on regarde les opportunités. Soyez assuré que de notre
côté on se pose les mêmes questions, mais de là
à aller en appel d'offres automatiquement quand une bâtisse se
libère, honnêtement, quand un gars a une bâtisse de 350 000
pieds et que je sais qu'il n'y en a pas d'autres dans la région de
Québec que lui qui peuvent soumissionner, je pense que c'est s'embarquer
dans un entonnoir.
M. Bourdon: M. le Président, on me...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: ...permettra... Je pense que la réponse n'est
pas complète et n'est pas satisfaisante. Quand on a un bail de 15 ans
pour un immeuble à Deschambault ou pour le 200, chemin Sainte-Foy, avant
de le renouveler, il arrive 13 ans et on a 2 ans pour se décider, il ne
faut pas se livrer pieds et poings liés au propriétaire actuel.
Écoutez, je suis conscient des volumes qui sont en cause. C'est
sûr que si je suis le propriétaire et que le gouvernement
m'arrive, 3 mois avant l'échéance ou 6 mois avant
l'échéance, ou même 1 an avant l'échéance, on
sait le temps que ça prend, un appel d'offres, avant que l'immeuble
sorte de terre et soit occupé par le gouvernement, ça peut
prendre 2 ans, en étant optimiste là. (11 h 45) mais la question
que je pose est précise, m. le président. c'est des contrats
considérables. le gouvernement est un locataire, le gouvernement est un
locataire recherché. je vais le dire au député de
mille-îles. simplement pour mon bureau de comté dans
pointe-aux-trembles - on n'est pas dans des contrats de location de 160 000 $
par mois comme pour le 200, chemin sainte-foy - moi, j'ai loué, comme
député, 1600 pieds carrés et j'ai eu, je pense, des
conditions avantageuses du propriétaire parce qu'il dit: le
gouvernement, on sait que c'est long avant que le premier chèque rentre
et après ça, le problème, c'est de faire arrêter les
chèques, même quand il n'est plus locataire, parce qu'une fois que
la machine a pris le pli elle rouie. alors, la question que je pose, m. le
président, c'est que voilà deux immeubles dans la région
de québec, un à deschambault qui abrite le ministère de
l'agriculture et qui coûte 1 000 000 $ par année de location, et
un autre au 200, chemin sainte-foy, donc dans la ville, qui coûte 2 000
000 $ par année. des loyers considérables. je pose de nouveau la
question, j'ai essayé l'année passée, je vais revenir
l'année prochaine, je vais revenir l'année d'après et,
l'autre année d'après, je vais peut-être revenir, il y aura
peut-être eu des changements entretemps. bon! alors, ça
surprendrait le député de hull, ça le surprendrait, mais
moi, ça ne me surprendrait pas, mais la question n'est pas là.
pourquoi renouvelle-t-on des baux aussi considérables sans avoir
envisagé sérieusement l'achat avant? et comme je sollicite un peu
d'appui du côté ministériel, je vais donner un exemple
patent. un homme d'affaires qui loue pour 1 000 000 $ par année quelque
chose, bien, il étudie toutes les facettes pour savoir ce qui est le
mieux: location avec droit de premier refus, c'est élémentaire,
il faut au moins ne pas se faire mettre dehors. mais quand ils vendent à
d'autres, je vous soulignerai que celui qui achète est bien content de
garder le gouvernement comme locataire, il n'y a rion do plus stable qu'un
gouvernement. alors, c'est recherché comme locataire. je veux
savoir...
M. Dutil: Point d'information, là. M. Bourdon:...
est-ce qu'on joue...
M. Dutil: Un point d'information. Le droit de premier refus, ce
n'est pas pour nous mettre dehors, c'est pour l'acquisition d'une bâtisse
où on est locataire.
M. Bourdon: Pour éviter... Bien oui, mais, M. le
Président, j'explique au ministre: c'est pour éviter d'être
mis dehors. Un droit de premier refus, c'est qu'on dit: Avant de vendre
à un autre, offre-le-nous.
M. Dutil: Oui, mais ce n'est pas pour éviter d'être
mis dehors, c'est pour devenir propriétaire, parce que, parfois, il y a
des ventes qui se font alors qu'on est encore là pour 10 ans.
M. Bourdon: M. le Président, je sais la distinction qu'il
y a entre une option d'achat et un droit de premier refus. Ce que je veux dire,
c'est qu'on ne paie pas pour un droit de premier refus, mais on s'assure
qu'à la fin de son bail on ne sera pas remplacé par quelqu'un
d'autre. Je dis que c'est un peu théorique puisque, dans la
région de Québec, le gouvernement comme locataire est
recherché. On n'essaie pas de l'évincer, parce que c'est un
locataire dont, je le répète, le premier chèque de loyer
est dur à obtenir, mais après ça, ça roule, c'est
aussi sûr que le fleuve Saint-Laurent descend dans la mer.
Mais je n'ai pas réponse à ma question du président
de la Société immobilière du Québec. Je puis
comprendre que quand la Société des alcools loue 5000 pieds
carrés ou 7000 pieds carrés d'immeuble quelque part dans un
centre commercial, il n'est pas question qu'elle devienne propriétaire,
sans doute, parce que ce qu'elle veut, c'est être là. Ça,
je comprends ça assez facilement. Mais quand on parle de surface comme
l'immeuble de l'Agriculture à Descham-bault et qu'on parle de surface
comme l'immeuble du 200, chemin Sainte-Foy qui appartient à Devcorp,
pourquoi va-t-on donner, à même nos fonds publics, 30 000 000 $
à Devcorp pendant 15 ans et dans 15 ans, Devcorp aura eu la plus-value
que l'immeuble aura rapportée? Quand le locataire est le gouvernement,
c'est un facteur de plus-value en soi. Je veux savoir. Ça ne me contente
pas de me faire dire qu'on est rendu à 61 %, 62 % d'immeubles dont la
Société immobilière est propriétaire. Et ce n'est
pas le pourcentage qui m'intéresse. C'est deux cas d'espèce.
À Deschambault et au 200, chemin Sainte-Foy, pourquoi avez-vous attendu
à la fin pour renouveler le bail et ne vous êtes-vous pas
sérieusement interrogé sur la possibilité de faire un
appel d'offres?
M. le Président, puis-je dire une chose? Je ne connais pas
beaucoup le marché de l'immo- bilier, mais deux ans avant le temps, vous
dites dans un journal, pour l'essentiel, là: On est prêt à
donner à quelqu'un 2 000 000 $ par année de loyer pendant 15 ans.
Je vous le dis, je ne suis pas comme le parti d'en face. Je suis moins intime
avec les milieux d'affaires, mais je vous garantis que des offres, vous en
auriez eu. Parce qu'il y a personne qui n'est pas intéressé
à recevoir 2 000 000 $ de loyer en moyenne d'un locataire pendant 15
ans. Et là-dessus, ce qui se dit dans les milieux financiers est assez
clair, net et précis. On me dit: M. Bourdon, quand on a un bail de cette
importance-là du gouvernement, on peut construire ou acheter n'importe
quel immeuble facilement, parce qu'il n'y a pas une banque qui ne financera
pas. Je veux dire, même quelqu'un qui est aussi peu d'affaires que
moi-même, prenez l'engagement de me donner 2 000 000 $ de loyer pour
quelque chose pendant 15 ans, bien je vais trouver une banque qui va me faire
confiance.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Dutil: Ça, ce n'est pas évident. Ça
dépend du prix du loyer. 2 000 000 $, ça dépend de la
surface de plancher que tu requiers. Effectivement, on a l'avantage, quand on
loue au gouvernement, d'être sûr de la paie. Elle vient
peut-être en retard, mais elle dure le temps qu'elle dure et il n'y a pas
de faillite. Et c'est sûr que ça, c'est un aspect important.
Quand le député de Pointe-aux-Trembles dit que ça
ne le satisfait pas de voir qu'on soit monté de 50 % à 62 %, moi,
je vous dis: Rome ne s'est pas bâtie en une seule journée. On
évalue. On améliore au fur et à mesure du
développement. Il faut vous rappeler que la Société
immobilière et les nouvelles politiques qui ont été mises
en place à ce moment-là n'existent que depuis que le Parti
québécois, alors au pouvoir, avait décidé de la
former et que ç'a amené un remue-ménage et ça
amène des améliorations graduelles qui font que le taux de
propriété augmente. Il ne sera jamais de 100 % parce qu'on a des
besoins aussi qui sont parfois temporaires dans certaines localités.
Ça arrive, ça. Il y a intérêt parfois pour les
petites locations à avoir une certaine mobilité et on loue pour
un certain nombre d'années qui est parfois très court. Il y a
tous ces aspects-là.
Maintenant, je ne dis pas que les suggestions du député de
Pointe-aux-Trembles, qui se qualifie lui-même de très mauvais
homme d'affaires, sont mauvaises. Il a des intuitions qui m'apparaissent
intéressantes et on en parle à l'occasion, moi et le
président. Je pense que le président est sensible aux remarques
qui sont faites. Et le plus possible, d'avoir les deux options, soit celle
d'acheter, soit celle de louer, c'est intéressant. Et on ne rejette pas
cette idée-là. Mais je pourrais demander au président de
compléter la réponse.
Le Président (M. Lemieux): M. le président.
M. Vachon (Miville): M. le Président, si vous me permettez
d'ajouter, dans le cas de Deschambault, une information supplémentaire.
Dans le cas de Deschambault, nous sommes allés en appel d'offres public.
D'accord? Et si vous désirez avoir la liste des gens qui ont
soumissionné, ça me fera plaisir de vous la faire parvenir.
D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous prendre note.
M. Vachon (Miville): II n'y a aucun problème de ce
côté-là. Ç'a été fait en appel
d'offres public; même si on était en location, au moins, comme
vous dites, le marché a joué. Bon.
Dans le cas du 200, chemin Sainte-Foy, je prends bonne note des
suggestions que vous me faites et je pense que, nous aussi, on se penche sur
des moyens à faire. Et pas pour m'excuser, mais pour démontrer
aussi l'évolution de la Société immobilière du
Québec, voici deux bâtisses qui sont à se bâtir en
face de l'Hôtel des Gouverneurs ici. À ce moment-là, si
vous me permettez de le dire, au lieu de louer ces bâtisses-là
comme il était prévu au commencement, on a demandé au
gouvernement de devenir propriétaire, en partie. Alors, nous sommes
actionnaires à 45 % des deux projets. Moi, je pense que c'est le nouveau
défi pour la Société immobilière de devenir...
Parce que l'argent du gouvernement n'est pas éternel et il n'y en a pas
des quantités épouvantables. Mais qu'on s'applique à
développer un partenariat et à avoir une plus-value, comme vous
dites, profiter de la plus-value, au moins si tu n'es pas propriétaire
à 100 %, tu vas peut-être être propriétaire à
10 %, 20 %, 30 % ou 40 %, selon les projets. Je peux me permettre de dire qu'il
y a un autre projet qui va se faire de la même façon, qui est le
projet de l'îlot Mont-Carmel où on va faire un partenariat avec la
ville de Québec, avec la Société immobilière
Trans-Québec, avec la Caisse de dépôt et la
Société immobilière du Québec. Moi, je pense que
c'est des suggestions qu'on vous fait. Je prends les vôtres, je trouve
qu'elles ont beaucoup de bon sens et soyez assuré qu'on va en prendre
bonne note.
M. Bourdon: Je voudrais ajouter, M. le Président, que le
même type de partenariat a été élaboré il y a
maintenant une quinzaine d'années dans le cas du complexe Desjardins
à Montréal où la SIQ est copropriétaire avec le
Mouvement Desjardins. Quand on discute avec les intéressés de la
plus-value que le complexe Desjardins a accumulée en 15 ans, les
chiffres sont impressionnants. Je dis ça, M. le Président, parce
que le gouvernement a des dettes; on le sait, ce n'est pas simple d'administrer
le budget de l'État, mais la Société immobilière du
Québec peut jouer un rôle important pour bâtir des actifs.
En bout de ligne, si on en venait - je ne dis pas qu'on est rendu là, M.
le Président - que les deux niveaux de gouvernement, ensemble, pour ce
qui est du Québec, aient une dette à peu près égale
aux actifs tangibles qu'on possède, on serait en meilleure
situation.
Dans le fond, le président de la SIQ donne quelques exemples. On
me dit qu'il y a un appel d'offres pour Deschambault, tant mieux, c'est
prometteur. Dans te fond, je ne dis pas, d'aucune manière... Je ne
voudrais pas que le ministre ou le président de la Société
immobilière m'Interprète comme énonçant une
position dogmatique, idéologique, disant: II faut que le gouvernement
soit propriétaire. Ce que je dis, c'est qu'il est bon de prendre des
décisions d'affaires et une grande entreprise qui envisage de se loger
regarde la possibilité d'être locataire, copropriétaire,
entièrement propriétaire, au gré de ses
intérêts financiers dans le fond. Alors, ça me satisfait,
M. le Président.
J'aurais une autre question sur une location cette fois-ci: le 800,
place d'Youville. C'est un peu ironique, M. le Président, parce qu'on
dit que l'immeuble n'est pas conforme au Code du bâtiment et il va
être occupé par le ministère du Travail, lequel est
chargé d'appliquer le Code du bâtiment. C'est un peu comme le
ministère de l'Environnement qui loue dans une zone à risque
d'inondation dans la Beauce, région que le ministre connaît bien,
et le ministère qui est chargé d'empêcher les gens de
construire dans une zone inondable est lui-même locataire d'un immeuble
inondé. Je ne veux pas parler de la Beauce pour l'instant, parce que le
ministre n'en est pas responsable, dans ce cas précis; il est l'un des
inondés, dans la région inondée. Mais revenons au 800,
place d'Youville. Comment se fait-il que vous ayez loué un immeuble qui
n'est pas conforme au Code du bâtiment pour y loger le ministère
du Travail qui devrait faire respecter le Code du bâtiment?
M. Dutil: M. le Président, moi non plus, je ne voulais pas
parler de la Beauce, mais je suis obligé de faire un petit
aparté, d'abord pour dire que cette municipalité-là n'est
pas dans mon comté, mais dans le comté voisin, on confond
souvent.
M. Bourdon: C'est l'un des problèmes, M. le
Président; si elle était dans son comté, ça ne se
serait pas passé de même.
M. Dutil: Le deuxième point, c'est que nous avons eu
confirmation que - ce que je disais à l'Assemblée nationale est
exact - le bâtiment n'est pas dans la zone 20 ans inondable et, donc,
avait le droit de se construire; le bâtiment est effectivement dans la
zone 100 ans. Il y a une partie du terrain qui est dans la zone 20 ans;
évidemment, le contour des zones et le contour
des terrains n'est pas le même. Ce qui nous intéresse, ce
n'est pas l'inondation des terrains, c'est l'inondation des bâtiments. La
municipalité de Sainte-Marie respecte intégralement la loi
là-dessus; il n'y a aucun problème. Ils avaient parfaitement le
droit de se construire dans la zone 100 ans, dans la zone où il y a une
inondation tous les 100 ans, deuxièmement. Troisièmement,
malgré l'inondation qui a été plus haute que la cote 100
ans, il n'y a pas eu de dommage à cette bâtisse-là. Je
pense que ça clôt ce dossier-là. J'espère qu'on n'en
reparlera pas.
M. Bourdon: On est correct pour la Beauce. Maintenant...
M. Dutil: Bon, ça va.
M. Bourdon: ...sur la place d'Youville.
M. Dutil: Pour le 800, d'Youville, avant de laisser la parole au
président pour qu'il vous réponde de façon précise,
je dois vous dire que, quand on loue un bâtiment, il est conforme au Code
du bâtiment, il est conforme. Ce qui se passe, c'est que, sur une
période de 10, 15 ou 20 ans, il peut arriver qu'il y ait de nouvelles
normes qui soient mises en application et, le bail ayant été
signé pour une période assez longue, il arrive qu'au
renouvellement on exige que le bâtiment que l'on relouera se conforme aux
nouvelles normes. Ce qui sort parfois dans les journaux, c'est que le
bâtiment n'est pas conforme. Attention! Est-ce qu'on doit dire à
ceux de qui on loue des bâtiments qu'ils devront se conformer au fur et
à mesure des nouvelles lois et des nouveaux changements? Imaginez le
prix que nous obtiendrions. Il y a là une incertitude telle qu'on aurait
probablement de la difficulté à trouver des locataires. (12
heures)
Alors, on loue avec le Code du bâtiment qui existe et il faut que
les bâtiments soient conformes. Mais, malheureusement, au fil de
l'évolution du temps, il peut arriver qu'il y ait une certaine
non-conformité. Je dois vous dire qu'on exige à la SIQ - j'ai eu
l'assurance du président là-dessus et il pourra vous le confirmer
- que, lorsqu'il s'agit de nouvelles normes qui sont des normes de
sécurité, on en demande l'application. Quand il s'agit de
nouvelles normes qui ne s'appliquent pas nécessairement à
l'aspect de la sécurité et de la santé, on peut attendre
la fin du bail avant d'exiger que le renouvellement se fasse avec les nouvelles
normes. Quant au 800, d'Youville, M. le Président, la SIQ pourra
répondre plus en détail.
Le Président (M. Lemieux): M. le président de la
SIQ, s'il vous plaît!
M. Vachon (Miville): Dans le cas du 800, d'Youville,
permettez-moi, premièrement, de vous dire qu'il n'y a actuellement
aucune entente définitive quant au renouvellement de ce bail-là.
Nous sommes encore en négociation avec les propriétaires. Ce que
M. le député soulevait, que le ministère du Travail avait
eu beaucoup de problèmes, je l'avoue, c'est vrai. Nous avons même
eu des jugements qui ont condamné ces propriétaires parce que les
normes n'étaient pas respectées. Mais, comme M. le ministre l'a
dit, les normes qui existaient en 1975-1976 ne sont plus les mêmes,
maintenant, en 1990-1991. De ce fait, certains édifices sont devenus non
conformes. Alors, maintenant, quand on vient pour renouveler, on se sert du
nouveau bail qui tient compte des nouvelles normes actuelles du gouvernement du
Québec pour les exiger dans les renouvellements.
M. Bourdon: M. le Président, je voudrais d'abord souligner
la présence du député de Joliette et leader de
l'Opposition officielle qui fera un bout avec moi et vous demander si on aurait
l'accord de nos amis ministériels pour finir à 12 h 40, le cas
échéant, parce qu'on a commencé 10 minutes en retard sans
que ce soit la faute de personne.
Le Président (M. Lemieux): La limite de temps qui nous a
été fixée, c'est...
Une voix: Trois heures.
Le Président (M. Lemieux): ...trois heures. Alors,
ça se terminerait, en principe à...
M. Bourdon: À 12 h 40.
Le Président (M. Lemieux): Trois heures, mais l'enveloppe
de temps qui a été fixée, c'est jusqu'à 12 h 30, je
pense. C'est ça? Trois heures, alors 12 h 40, il n'y a pas de
problème. Ça va.
M. Bourdon: Ça va dans l'enveloppe de temps. Alors, M. le
Président, j'ai une autre question, cette-fois sur la tour infernale.
Ça, c'est la Place de la Capitale, et le terme lour infernale" a
été utilisé par les employés qui vivent dans la
crainte dans l'immeuble. À au moins trois reprises, les inspecteurs du
ministère du Travail et de la CSST ont exigé des modifications
à l'immeuble qui est considéré comme très dangereux
en cas d'incendie. Le ministre nous a rassurés; dans la Beauce, c'est le
terrain qui pouvait être inondé et il a à peine
été inondé. Bon, bien! On respire.
Mais, là, il y a la tour infernale à la Place de la
Capitale et, d'après le Syndicat de professionnels du gouvernement, la
Société immobilière du Québec savait deux mois
avant de renouveler le bail de location de cet édifice-là, en
1987, que l'édifice n'était pas conforme à la
réglementation en matière de sécurité. Le syndicat,
récemment, a accusé la société - et je cite -
"d'avoir fait
preuve d'une négligence complaisante à l'endroit du
locataire". Fin de la citation. En novembre, la Société
immobilière du Québec annonçait avoir conclu une entente
avec le propriétaire de Place de la Capitale, qui est le même
qu'au 200, chemin Sainte-Foy, la compagnie Devcorp, pour procéder aux
travaux de correction nécessaires. On dit qu'au 15 juillet prochain
l'édifice devrait enfin être conforme aux règles de
sécurité.
Je voudrais savoir, M. le Président, comment ça se fait
qu'on ne le savait pas en 1987 qu'il y avait un danger pour les
employés. C'est assez important. Mieux vaut tard que jamais! Là,
on en est conscient et on s'entend avec le locateur. Qui va payer pour les
corrections? Est-ce que ça va être les contribuables encore ou si
ça va être le propriétaire négligent qui va payer
pour se mettre en règle avec les lois? Encore là, si je ne me
trompe pas, M. le Président - et je demande au ministre de me corriger -
je pense que son propre ministère est logé à Place de la
Capitale. Non?
Une voix: Une partie.
M. Bourdon: II y a des employés de son ministère
qui sont là.
M. Dutil: Non. Le ministère des Approvisionnements et
Services, nous sommes centralisés maintenant dans l'édifice
Lomer-Gouin depuis quelques mois.
M. Bourdon: Le ministère a déjà eu des
employés là. Mais remarquez, s'il y en a qui se font
brûler, employés du ministère ou pas, la tour infernale, il
faudrait y faire de quoi. J'aimerais savoir, M. le Président, pourquoi
ça ne s'est pas fait, cette vérification des normes de
sécurité, en 1987, lors du renouvellement du bail. Et les mesures
de correction dont on parle pour juillet prochain, ce qui est tard, M. le
Président, parce que s'il y avait un incendie entre-temps, ça
nous ferait une belle jambe qu'il y ait des morts parce que, en 1987, il y a
quelqu'un qui n'a pas surveillé les normes de sécurité,
est-ce que, comme contribuables, on va payer pour que Devcorp, qui a pas mal de
contrats de location du gouvernement, respecte les lois?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, si vous permettez, je vais
laisser répondre à la question le président de la SIQ. Je
pense qu'on a des explications à donner là-dessus et que le terme
"tour infernale" est inapproprié.
M. Vachon (Miville): M. le Président, dans le cas du 150,
Saint-Cyrille, permettez-moi de dire qu'au point de vue juridique il y a eu,
par le ministère du Travail et les inspecteurs, beaucoup de poursuites
à l'égard du propriétaire suite à des plaintes de
certains fonctionnaires.
Nous avons eu, la semaine dernière, la confirmation que l'entente
était prise entre le ministère du Travail et le
propriétaire lui-même. Ils ont décidé de faire la
liste des travaux qui devaient être faits. Il y a eu une entente hors
cour, ça a été réglé avec le
ministère du Travail qui avait poursuivi le propriétaire. Et
là, la liste est faite et ils se sont entendus pour faire les
réparations. Le propriétaire s'est entendu pour les faire, les
réparations.
Si vous me permettez et si vous voulez des détails plus
amplement, je pourrais me permettre de demander à un de mes
vice-présidents qui est le responsable du dossier de venir ici et de
vous les donner, si vous appréciez. D'accord? Alors, M. Guy Vachon, qui
est vice-président des affaires immobilières et de la
construction. Un autre Vachon.
Le Président (M. Lemieux): Oui. M. Vachon.
M. Vachon (Guy): Mon nom est Guy Vachon. Relativement au dossier
du 150, Saint-Cyrille, effectivement, le responsable de l'application des
normes, ce n'est pas la Société immobilière du
Québec, mais bien le ministère du Travail. Et dans le dossier du
150, Saint-Cyrille, il est vrai que depuis 1987 il y a des discussions, il y a
des interventions entre le ministère du Travail et le
propriétaire. Les plaintes ont été portées devant
les tribunaux. Il y a eu le processus normal. Il y a eu des contestations. Il y
a eu des discussions. Les vérifications des infractions ont
été faites et, telles qu'elles devaient se faire, les ententes
ont lieu entre le propriétaire et le ministère du Travail. Comme
vous avez fait référence tout à l'heure...
M. Bourdon: m. le président, j'ai une question pointue.
est-ce que les contribuables vont payer pour cette entente-là? et, si
oui, combien?
M. Vachon (Guy): Les contribuables vont payer une partie des
travaux, comme il était prévu. Combien? Il faut tenir compte,
dans ce bâtiment-là comme dans un autre... Vous avez fait allusion
tout à l'heure au coût de construction. Un loyer, c'est un
rendement sur un investissement ou un remboursement d'une dette. Les travaux
qui vont se faire présentement par le propriétaire, suite
à l'entente avec le ministère du Travail, représentent un
certain coût qui est amorti sur une période de temps plus longue
que la durée du bail. On ne paie pas la totalité des travaux
pendant la durée du bail.
M. Bourdon: Pour la durée du bail, M. le sous-ministre,
ça va nous coûter combien?
M. Vachon (Guy): Pour la durée du bail actuel, pour vous
donner des chiffres définitifs,
je vais devoir vous les fournir plus tard parce que notre entente n'est
pas signée encore. En fait, on a une entente de principe qui est
dépendante aussi de certains autres travaux.
M. Bourdon: Maintenant, est-ce que je puis savoir comment il se
fait qu'en 1987, sachant que le ministère du Travail et la CSST
poursuivaient le propriétaire de l'immeuble, vous avez,
premièrement, remplacé le négociateur du bail pour en
mettre un plus complaisant? Et, deuxièmement, pourquoi avez-vous
renouvelé le bail tel quel quand vous saviez que l'édifice
n'était pas conforme? Et, à cet égard-là,
pourriez-vous nous dire pourquoi il faudrait que les contribuables paient parce
qu'il y a eu de la magouille en 1987 dans le renouvellement de ce
bail-là? Et je suis clair, net, précis, la Société
immobilière du Québec savait en 1987 que l'immeuble
n'était pas conforme.
L'autre question, M. le Président, est pointue, carrée.
Pourquoi est-ce que, comme contribuables, on paierait parce qu'un
propriétaire d'immeuble est dans l'illégalité? Depuis
quand, quand on est locataires, paie-t-on des travaux de rénovation ou,
dans le cas présent, des travaux de mise en conformité avec la
loi avec le propriétaire? Je n'ai jamais vu ça, moi, M. le
Président. Je suis locataire de mon immeuble à Montréal,
où j'ai mon logement. Si le propriétaire se fait dire qu'il n'est
pas conforme à la loi, je n'en paierai pas une partie. Quand on
construit, quand on a un immeuble, il faut être conforme aux lois. En
1987, vous avez remplacé le négociateur de la
Société immobilière du Québec parce qu'il
était trop raide avec Devcorp, le propriétaire. Et là,
maintenant, vous refusez de répondre à ma question: Combien
est-ce que ça va nous coûter? Ce que je demanderai au ministre
enfin, c'est, quand il aura les factures, de nous donner le montant exact qu'on
va payer parce qu'il y a eu de la magouille en 1987.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Dutil: Je retourne la parole au président ou au
vice-président.
M. Vachon (Miville): M. le Président, si les chiffres de
la transaction peuvent vous rassurer et vous démontrer l'état du
dossier au complet, nous sommes ouverts à toutes ces questions et nous
pouvons vous les montrer avec plaisir...
M. Bourdon: ...les chiffres, M. le Président...
M. Vachon (Miville): Certainement, lorsque vous aurez vu le
dossier, vous allez voir de quelle façon les gens ont travaillé
comme professionnels et vraiment dans l'intérêt du
gouvernement.
M. Bourdon: Mais ça, M. le Président, les chiffres
de la transaction, on finira bien par les avoir. C'est la moindre des choses.
Mais est-ce que le président de la SIQ...
M. Vachon (Miville): Non, non. Mais les questions que vous posez
aussi...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Pointe-aux-Trembles, voulez-vous permettre au président-directeur
général de la SIQ de terminer son intervention?
M. Bourdon: M. le Président, il ne répond pas
à ma question. Je veux savoir pourquoi on a changé de
négociateur en 1987, pour en mettre un plus mou.
M. Vachon (Miville): Mon cher monsieur, écoutez, j'ai 1100
employés à la Société...
M. Bourdon: M. le Président, j'aimerais que le
président de la SIQ s'adresse au président de la commission.
M. Vachon (Miville): Oui, je m'excuse.
M. Bourdon: On n'est pas en entrevue, lui et moi.
M. Vachon (Miville): Je m'excuse. M. le Président,
n'étant pas habitué aux normes et aux règlements de la
commission, je m'en excuse. M. le Président, s'il y a eu des changements
de négociateur; écoutez, j'ai 1100 employés, il y a eu
beaucoup de changements et de nouvelles structures à la
Société immobilière. On a pris la peine, l'an
passé, lors de la commission parlementaire et de l'autre aussi d'avant,
de vous prévenir de quelle façon nous avions changé les
structures. Nous avons expliqué de quelle façon le rapport
Coopers et Lybrand nous avait recommandé 22 mandats pour aussi encore
changer la structure et l'améliorer. Et si, dans ces changements, il est
arrivé des modifications, que des gens ont été
changés d'endroit, je ne crois qu'on ait quoi que ce soit à se
reprocher. Et, franchement, à mon avis, ceci est dû tout
simplement au changement de structures.
M. Bourdon: M. le Président, je vais passer à un
autre dossier, parce qu'on ne peut pas avoir les réponses dans celui-ci.
Est-ce que le président de la Société immobilière
du Québec...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Pointe-aux-Trembles. M. le député de
Hull.
M. LeSage: Si vous me le permettez, M. le Président, je
sais que le temps s'écoule, mais si on se rappelle, a cette commission,
lors de l'étude des engagements financiers, l'Opposition demandait
à chacun des ministres qui s'y présen-
tait, le questionnait sur l'achat d'ordinateurs et l'achat de
micro-ordinateurs et tout le système et on disait toujours: Quand le
ministre des Approvisionnements et Services se présentera en commission
parlementaire, on lui posera la question. Elle n'a pas été
posée et, moi, ça m'intéresse de savoir la
procédure que vous avez, M. le ministre.
M. Bourdon: M. le Président, j'invoque le
règlement. Je voudrais qu'on ramène le député de
Hull à la pertinence du débat. On en est à la
Société immobilière du Québec, pas aux achats
d'ordinateurs.
Le Président (M. Lemieux): C'est tout simplement pour vous
faire état, M. le député de Pointe-aux-Trembles, qu'au
début il a été convenu d'une discussion d'ordre
général et global. Et je dois vous avouer que le temps, du
côté de l'Opposition, est écoulé, même qu'il y
a plus de temps de pris que chez les ministériels. Mais, au-delà
de tout ça, je me dois de céder la parole au député
de Hull.
M. Bourdon: Je m'objecte à ce qu'on donne la parole au
député de Hull, parce que les 20 premières minutes des
travaux de la commission ont été utilisées par
vous-même et par le député des Îles-de-la-Madeleine.
Maintenant, on a d'autres questions importantes à poser et je ne
voudrais pas qu'on trouve un moyen de nous empêcher de questionner ce qui
doit être questionné.
M. Farrah: Question de règlement.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
des Îles-de-la-Madeleine.
M. Farrah: Au-delà des discussions d'ordre
général dont il a été convenu au départ, je
pense qu'en vertu de la règle de l'alternance aussi... Le
député de Pointe-aux-Trembles avait terminé sa question,
la réponse avait été donnée. Alors, je pense qu'en
vertu de la règle de l'alternance la parole va de droit au
député de Hull, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, M. le
député de Pointe-aux-Trembles, M. le député m'a
demandé la parole et, en vertu du règlement, lors de
l'étude des crédits, je dois favoriser la large expression des
points de vue, répartir le temps de parole avec équité et
je dois tenir compte de l'alternance. Je me réfère à la
décision de M. Lachance, ex-député de Bellechasse, je
crois que c'est en 1984, l'alternance si nécessaire. Ce qui est
important, ici, c'est de favoriser le débat. Et il y a une enveloppe
globale de temps qui a été retenue de part et d'autre et, en
toute équité, comme le député de Hull a
demandé la parole, je me dois actuelle- ment de lui céder la
parole. (12 h 15)
M. Bourdon: Écoutez, je me rallie à votre
décision. Le député de Hull a estimé sans doute que
le ministre était dans un bout un peu plus, qu'il y avait plus de
turbulence. Il veut poser une question plus rassurante sur les ordinateurs,
qu'il y aille, et on marchera dans l'alternance et ce sera à notre tour
après.
Le Président (M. Lemieux): C'est-à-dire que ce que
j'ai voulu vous faire comprendre, je n'ai pas à me soustraire à
l'application de la règle de l'alternance...
M. Bourdon: C'est sûr.
Le Président (M. Lemieux): ...dans le cas de
l'étude des crédits. Et les décisions sont très
claires en ce domaine-là.
M. Bourdon: Aucun problème, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): J'ai vérifié. M.
le député de Hull.
M. LeSage: M. le Président, ce n'est pas une question de
déroger du dossier, c'est que chacun des députés de
l'Opposition avait manifesté le désir d'obtenir des informations
à cet effet. Alors, je donne l'opportunité à l'Opposition
d'obtenir l'information que tous ses collègues voulaient avoir. Alors,
la question que je vous ai posée...
M. Bourdon: Qu'il pose sa question, M. le Président. On
n'est pas pour se rendre jusqu'à demain matin.
M. LeSage: Merci, M. le Président. Alors, M. le ministre,
j'aimerais que vous expliquiez à la commission justement comment il se
fait que chacun des ministères obtienne des machines informatiques, des
micro-ordinateurs, et quel est le procédé que chacun de ces
ministères doit suivre pour obtenir ces équipements
informatiques?
M. Dutil: Alors, évidemment, il y a un plan directeur qui
doit être soumis au Conseil du trésor avant que les gens puissent
acheter de l'informatique. Mais quant aux commandes précises, parce que
c'est là l'objet de votre question, comment la commande se fait et quel
est notre rôle, nous, au ministère des Approvisionnements et
Services là-dessus, actuellement, on a ce qu'on appelle la commande
ouverte, c'est-à-dire qu'il y a un appel de soumissions qui est
demandé en début d'année et il y a un prix qui est
déterminé pour six mois maintenant. La première fois qu'on
avait expérimenté cette formule-là, c'est-à-dire il
y a à peine deux ans
de cela, le prix soumis était pour une année. On a
ramené ça à six mois, pour une raison bien simple: les
prix baissent en informatique. C'est assez exceptionnel, mais les gens nous
soumettaient des prix et, six mois plus tard, ils voulaient les baisser pour
avoir davantage de commandes. La commande ouverte a comme principe de
déterminer un certain nombre de fournisseurs qui, dans le cadre d'un
minimum de qualité spécifiée, nous offrent des prix et
laissent le choix au ministère concerné de choisir à
l'intérieur d'une marge de 10 %, quant aux prix. C'est-à-dire que
le plus bas soumissionnaire et ceux qui sont à l'intérieur d'une
marge de 10 % peuvent être choisis, en tenant compte des critères
qu'on estime être ceux de qualité de la part des
ministères, des critères de qualité de la machine. Ils
peuvent donc choisir à l'intérieur de cette marge-là.
Ça va donc beaucoup plus vite, évidemment. C'est l'une des
questions qui est parfois critiquée. C'est qu'auparavant, quand on
voulait commander de l'informatique, ça prenait beaucoup de temps parce
que c'était le ministère des Approvisionnements et Services qui,
à ce moment-là, recevait les commandes, les faisait et se
promenait, allait en soumissions publiques ou sur invitation, selon le cas,
revenait et redonnait ça aux ministères. Donc, il y avait des
délais considérables. Ça va tellement vite aujourd'hui
qu'une des questions qu'on se pose, c'est: Est-ce que ça ne va pas trop
vite? C'est ça, le fond de la question. Et je pense que vous allez voir
apparaître à un moment donné, justement, des
critères non pas quant à la grosse informatique qui est bien
contrôlée en général, la grosse informatique, les
gros ordinateurs de très grande capacité, les contrôles
sont très clairs. La petite informatique est rendue tellement peu
dispendieuse aujourd'hui qu'on n'avait pas envisagé dans le passé
- ça a évolué très vite - de la contrôler
d'une façon aussi serrée, aussi claire, aussi précise que
la grosse informatique. C'est une chose qui ne se fera pas seulement par le
ministère des Approvisionnements et Services. Ce sont des discussions
qui se font au Trésor également, actuellement.
M. LeSage: M. le Président, si vous me permettez,
j'aimerais aussi demander au ministre s'il existe au gouvernement un plan
directeur de l'informatique qui s'applique à tous les ministères,
de sorte qu'on parie le même langage et...
M. Bourdon: M. le Président, j'invoque le
règlement. La question des ordinateurs relève du ministère
des Communications. Je pense que vous devriez inviter le député
de Hull à poser sa question à la commission de la culture,
à la ministre des Communications. Ce n'est pas Approvisionnements et
Services qui s'occupe de cette question-là.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il s'agit de
l'acquisition?
M. LeSage: Pour l'acquisition, justement, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, là, c'est
relié à un élément ou...
M. Bourdon: II l'a rendue conforme et il fait du temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. LeSage: Je ne pense pas que c'est une perte de temps de
s'assurer que tous les ordinateurs, M. le député de
Pointe-aux-Trembles, puissent se parler entre eux. Il est arrivé, dans
des organismes publics...
M. Chevrette: Oui, mais ça, c'est les Communications.
M. Bourdon: Ça, c'est les Communications.
M. LeSage: Je le sais que c'est les Communications. Mais
lorsqu'il établit sa politique d'achat...
M. Bourdon: On le sait que les ordinateurs ont envie de parier,
nous autres aussi.
M. LeSage: ...le ministre des Approvisionnements et Services doit
s'assurer que tout fonctionne ensemble. Justement, pariant de politique
d'achat...
M. Bourdon: Bon!
M. LeSage: ...j'aimerais, M. le ministre, que vous indiquiez
comment il se fait que, dans la région de l'Outaouais, rarement - en
tout cas, moi, je n'en ai jamais vu - il y a des soumissionnaires qui peuvent
soumissionner ou qui sont appelés à soumissionner et, s'ils sont
appelés, j'aimerais que vous me l'indiquiez, sur les impressions. Parce
que Dieu sait que le gouvernement, il en fait de l'impression!
M. Bourdon: M. le Président, j'invoque le
règlement. Là, je pense que c'est une question que le
député de Hull devrait poser lors des engagements financiers.
Là, on est dans les crédits du ministère.
Le Président (M. Lemieux): votre question va dans le sens:
comment fonctionne la politique d'achat? .
M. LeSage: Exactement. Comment se fait-il que dans l'Outaouais on
n'en demande pas, des fournisseurs ou des imprimeurs?
Une voix: Tu serais peut-être mieux d'ailer
t'asseoir là et questionner à sa place.
M. LeSage: C'est ce que je me demandais, M. le Président.
Comment se fait-il que dans l'Outaouais on ne voie pas...
Le Président (M. Lemieux): Ha. ha, ha! J'ai essayé
de comprendre le sens de la question du député de Hull.
M. LeSage: ...de contrats accordés à des imprimeurs
de l'Outaouais.
Une voix: Pour une fois qu'il est de notre bord.
M. LeSage: Alors, c'est quoi, la politique? Est-ce que c'est
strictement réservé à la région de Québec et
de Montréal?
M. Bourdon: M. le Président, est-ce qu'on règle
ça en disant qu'on n'a rien contre les imprimeurs de l'Outaouais?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, la question du
député de Hull, le fonctionnement de votre politique d'achat.
M. Dutil: Évidemment, quant à la question de
l'informatique, en tant qu'ancien ministre des Communications, en tant que
membre du Conseil du trésor et comme ministre des Approvisionnements et
Services, je suis en contact avec plusieurs sources d'information. Mais si je
comprends bien, ce n'est plus l'objet de la question. On parlera de
l'impression. La façon dont on fonctionne dans l'impression, c'est de la
même façon qu'on fonctionne ailleurs. On a d'abord des services
que nous accordons nous-mêmes. Il y a un fonds spécial de
reprographie et il y a beaucoup de choses que l'on fait directement en
régie, au ministère, pour les ministères clients.
Quant aux contrats qui sont accordés par les divers
ministères au niveau de l'impression, ils ont diverses formules selon le
seuil de l'impression qui est donné, selon l'endroit où c'est
requis. Évidemment, les gens qui sont installés à
Québec et qui font de l'impression à Québec peuvent
invoquer, quand les contrats sont plus petits, un niveau plus régional
et, donc, les soumissionnaires ne sont que régionaux, à
Québec particulièrement. C'est la même chose pour les
locaux. Il y a plus de locaux loués à Québec que dans
l'Outaouais ou dans toute autre région parce que la fonction publique
est plus à Québec qu'ailleurs. On pourrait donner une
diversité d'exemples. Par contre, s'il y a des contrats qui sont requis
en Outaouais par des gens de là-bas et, si c'est sous un certain seuil,
ils peuvent régionaliser l'appel d'offres, ce qui n'est pas le cas quand
le seuil est dépassé.
Maintenant, il faut bien se rendre compte que, dans le domaine dit de
l'impression, il y a des innovations et des changements considérables.
Il y a beaucoup de gens qui font eux-mêmes leur propre reprographie,
maintenant. On pense que des gros tirages, ça ne se fait que par
impression. Il y a des tirages moyens maintenant qui se font de plus en plus
par photocopieuse, à un prix qui n'est pas nécessairement plus
dispendieux. Alors, il y a tout ça dans la question que vous me posez.
Je ne peux pas aller plus en détail, je pourrais vous revenir
personnellement, si vous le désirez, pour des cas bien
spécifiques si vous avez senti qu'il y avait des injustices. Je ne le
crois pas, mais si c'est le cas, c'est notre rôle aussi de
vérifier ça, de s'assurer que ça ne se produise pas.
Le Président (M. Lemieux): ...vous avez terminé, M.
le député de Hull.
M. LeSage: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous me
permettriez... Comme, en principe, on doit finir à 12 h 30 et qu'il y a
eu une demande d'extension jusqu'à 12 h 40, à laquelle la
commission a souscrit, j'aimerais qu'on puisse faire adopter les crédits
quand même à 12 h 25 et qu'on continue jusqu'à 12 h 40.
Alors, on pourrait passer immédiatement à l'adoption des
crédits...
M. Chevrette: Adoptez tout sur division pour qu'on ait le temps
vraiment de gratter.
M. Bourdon: II n'y a aucun problème quant à moi,
adoptons-les sur division pour ne pas...
M. Chevrette: Tous les éléments et tous les
programmes.
M. Bourdon: Tous les programmes. Adoption des
crédits
Le Président (M. Lemieux): O.K. Alors, est-ce que
l'ensemble des crédits budgétaires du ministère des
Approvisionnements et Services pour l'année financière se
terminant le 31 mars 1992 est adopté?
M. Bourdon: Sur division. M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Programme 1 et programme 2?
M. Chevrette: Oui.
M. Bourdon: L'ensemble.
Le Président (M. Lemieux): L'ensemble,
programme 1...
Alors, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais apporter un cas
problème qui m'apparaît extrêmement important au niveau du
ministère des Approvisionnements et Services, c'est la gestion des
espaces. J'apprécierais de savoir, dans un premier temps, combien de
pieds carrés supplémentaires la SIQ loue, annuellement, pour et
au nom des ministères ou le ministère lui-même pour et au
nom de tout l'ensemble du gouvernement. C'est combien?
M. Dutil: Alors, évidemment, M. le Président, la
question, on ne peut pas l'adresser de façon générale,
ça dépend des ministères. Nous, quand on loue des pieds
carrés, règle générale, c'est parce qu'il y a des
besoins identifiés. Il y a eu, par exemple...
M. Chevrette: Ce n'est pas ça, ma question. C'est combien?
Est-ce que vous avez des chiffres, des statistiques de faites au niveau du
ministère ou de la SIQ pour dire combien de pieds carrés
supplémentaires vous avez pris en 1990-1991 pour l'ensemble?
M. Dutil: Oui, sans doute qu'on peut trouver ça assez
rapidement.
M. Chevrette: C'est juste ça.
M. Dutil: C'est juste ça! Ah! bien, si c'est aussi simple
que ça, on va trouver ça, M. le Président, et on va vous
donner la réponse, ce ne sera pas tellement long, si le
député veut patienter.
Le Président (M. Lemieux): Je prends note de la question
de M. le député de Joliette.
M. Chevrette: J'aimerais savoir combien coûte le
déménagement d'un fonctionnaire. Il doit y avoir des statistiques
aussi au niveau... Je vais vous donner une série de questions, quitte
à ce que vous nous fassiez parvenir les réponses par la
suite...
M. Dutil: O.K.
M. Chevrette: ...si vous ne les avez pas, mais je pense que c'est
important pour les fins de mes propos.
M. Dutil: Ça va.
M. Chevrette: Donc, à combien se chiffre, pour
l'année dernière, le coût des pieds carrés
supplémentaires, additionnels que vous êtes allé chercher,
au niveau de la SIQ ou au niveau du ministère? Combien coûte le
déménagement d'un fonctionnaire? À combien se chiffrent
les dépenses gouvernementales que l'on pourrait relier directement aux
mesures prises pour contrer le manque d'espace? Ça, c'est une question
très précise. Quelle est la politique du ministère en ce
qui concerne la gestion de l'espace pour les documents? Est-ce que l'on cherche
des moyens d'économiser de l'espace avant de prendre la décision
de se procurer des pieds carrés supplémentaires? Est-ce que c'est
une politique de base, celle-là?
M. Dutil: On prend note des questions pour y répondre
d'une façon précise. Je dois vous dire que l'un des
critères importants pour vérifier s'il n'y a pas location
d'espace en plus des besoins est de vérifier l'espace libre. Il y a
toujours un certain facteur d'espace libre. On ne peut pas, dans un groupement
immobilier - c'était le cas sous l'ancien gouvernement, c'est notre cas
- être à zéro. Il y a toujours des espaces tampons. Ce
pourcentage-là se situe aux alentours de 3 % à 4 %. Il est
parfois en bas de 3 %. Il est parfois un petit peu en haut de 3 %. Si on le
compare à une gestion immobilière privée, il est
habituellement autour de 5 % et il peut monter jusqu'à 10 %, ça
dépend des circonstances économiques. évidemment, nous
sommes en mesure de gérer cela d'une façon plus serrée que
dans le secteur privé parce que nous avons un avantage sur le secteur
privé. on peut évaluer le besoin et déterminer à ce
moment-là, à partir de ce besoin-là, nos besoins de
location d'espace. parce que nous, notre client, on le connaît avant.
tandis qu'il peut arriver que, dans un secteur immobilier privé, le
promoteur prenne un risque, décide de construire un bâtiment
même s'il n'a pas encore loué l'ensemble de son bâtiment.
donc, son taux d'espace vide est plus restreint. il faut avoir certaines
approches globales. on peut être très pointu. il peut arriver,
dans certains cas, des difficultés dans une location. vous savez, c'est
un vaste jeu de dominos, l'espace immobilier. tu remplaces quelqu'un qui
déménage quelque part - vous comprenez ce que je veux dire par
là - pour en arriver à coordonner l'ensemble de
l'échéancier des déménagements en fonction des
objectifs qui sont prévus, dont l'un est la centralisation des
ministères. l'un des objectifs que l'on a, c'est d'essayer
d'éviter d'éparpiller les fonctionnaires d'un même
ministère partout dans une municipalité comme québec ou
montréal perdant, de ce fait, une productivité importante. c'est
difficile à calculer, ça. vous savez, la productivité,
parce que tu es centralisé au lieu de l'improductivité, parce que
tu ne l'es pas, je ne pourrai pas justifier, répondre à des
questions très précises, mais ça vaut parfois fa peine de
faire un déménagement.
M. Chevrette: Mais comme elles sont enregistrées au
procès-verbal, de toute façon, est-ce qu'on peut escompter que
dans quelques
jours on pourrait avoir les réponses précises? Je
comprends qu'on ne peut pas...
M. Dutil: Oui, certainement. Oui, oui.
M. Chevrette: ...donner ça à brûle-pourpoint.
D'ailleurs, c'est parce que j'en aurais une série et je sais que le
temps manque.
M. Dutil: D'accord.
M. Chevrette: mais je pense que c'est important qu'on sache, que
j'aie le temps au moins de placer mes questions ou ma commande et, après
ça, vous me répondrez.
M. Dutil: Pas de problème, M. le Président, moi, je
suis prêt, pour les 10 dernières minutes, à juste recevoir
les questions et on transmettra les réponses par écrit. Il n'y a
aucun problème.
M. Chevrette: o.k. j'aimerais peut-être mieux faire
ça, dans ce cas-là. sachant que dans les 48 heures vous pouvez me
fournir une série de...
M. Dutil: Bien là, je n'ai pas promis 48 heures.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourdon: Dans la semaine.
M. Dutil: J'attends les questions avant de donner une
échéance sur les réponses.
M. Chevrette: S'il ne les donne pas dans les 48 heures, je les
reposerai dans les 72.
Acquisition des meubles et des services, pour les services
gouvernementaux, j'aurais deux questions précises. Est-ce qu'un
ministère peut commander toutes espèces de meubles ou s'il doit
choisir à partir d'un catalogue quelconque? Je ne sais pas, vous pouvez
peut-être répondre à ça tout de suite.
M. Dutil: ii y a de la standardisation qui est faite dans les
meubles et, dans les meubles dispendieux en général, ils ne
peuvent pas choisir n'importe quoi.
M. Chevrette: Donc, c'est à partir d'un catalogue.
M. Dutil: Pardon?
M. Chevrette: Donc, c'est à partir d'un catalogue?
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: O.K.
M. Dutil: Mais il y a des choses qui sont moins
standardisées. Ce travail de standardisation là a
été entrepris il y a quelques années et il n'est pas
complété encore.
M. Chevrette: Si ce n'est pas dans le catalogue, qu'est-ce qui
arrive?
M. Dutil: Ça dépend de l'objet qui était
à acquérir et de sa valeur. Ça peut être un autre
fonds. Par exemple, il y a des catalogues plus vastes qui sont des produits non
- comment je vous dirais ça, donc - non normalisés et qui sont
sur le marché et on les acquiert parce que nous avons un pouvoir d'achat
considérable; on a donc une véritable réduction de prix.
On ajoute nos coûts parce que c'est un fonds spécial.
M. Chevrette: Qui, au ministère, s'occupe de
normalisation?
M. Dutil: Au ministère des Approvisionnements et Services,
c'est M. Careau.
Une voix: L'équipe de M. Careau.
M. Dutil: Dans le cas des meubles, je vous parle des autres
acquisitions, je ne vous parle pas des crayons et toutes sortes de choses,
c'est le service des immobilisations du ministère des Approvisionnements
et Services.
M. Chevrette: Mais qui précisément à la
Direction?
M. Dutil: M. Gagnon, ici, est le sous-ministre responsable.
Michel Gagnon.
M. Chevrette: O.K. Quelles sont les démarches que doit
faire un producteur pour voir ses produits normalisés et qui,
spécifiquement, doit-il rencontrer au ministère?
M. Dutil: II n'est pas certain que ses meubles seront normalises.
La raison pour laquelle le ministère a standardisé les choses,
c'est que chaque fournisseur de meubles nous offrait ses standards à lui
et on ne pouvait pas aller en soumissions publiques avec ces standards parce
qu'il aurait été le seul soumissionnaire. C'est justement
là la problématique. On est donc arrivé à
standardiser un certain nombre de produits et on demande aux producteurs de
respecter nos standards qu'on a voulu avoir le plus général
possible, soit dit en passant.
M. Chevrette: Quels sont les critères pour normaliser un
produit?
M. Dutil: C'est la fonction du produit, ce qu'il doit faire et
quels sont nos besoins à nous et on essaie de... (12 h 30)
M. Chevrette: Sur quelle base la décision est-elle
prise?
M. Dutil: La décision est prise à partir d'analyses
qui sont faites dans les différents ministères et de ce qu'il y a
sur le marché. Il y a trois ou quatre critères principaux.
Là, je vous en donne un. Est-ce qu'on va pouvoir avoir de la
compétition pour obtenir ce produit-là? Ça ne donne rien
d'avoir une standardisation telle qu'il n'y aura qu'un seul producteur.
Ça, c'est un des critères. Est-ce que ça répond
à nos besoins? Évidemment, l'objectif de toute standardisation,
c'est de pouvoir déménager ces bureaux-là d'une place
à l'autre et que ça "fit" avec ce qu'il y a déjà
là.
M. Chevrette: Combien de produits sont normalisés chaque
année à votre ministère?
M. Dutil: Ça, je n'ai pas la réponse, M. le
Président. On va le noter et je vais...
M. Chevrette: O. K.
Le Président (M. Lemieux): On va prendre note de votre
question, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: À supposer qu'un produit... C'est parce que
ce que vous me répondez... Moi, je sais qu'il y a des ministères
qui veulent avoir un type de produit et, parce que vous refusez de le
normaliser, ils ne peuvent pas l'avoir. Donc, je veux savoir, à toutes
fins pratiques, comment faire pour un ministère qui veut avoir un tel
type de produit qui correspond exactement à ce qu'il veut et que vous
refusez de normaliser.
M. Dutil: C'est-à-dire qu'il faudrait voir le cas
précis, mais il peut arriver qu'un ministère veuille un standard
qui ne correspond qu'à une seule entreprise et on se refusera toujours
à l'émettre.
M. Chevrette: Bon, bien, prenons un cas précis.
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Prenons en ce qui concerne les classeurs.
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Combien de classeurs métalliques sont
achetés chaque année?
M. Dutil: Vous voulez une réponse immédiate? On va
la chercher.
M. Chevrette: Bien, si vous le savez. Si vous ne le savez pas,
vous me répondrez dans la foulée.
M. Dutil: Non, je ne l'ai pas. Je ne sais pas ça par
coeur, évidemment.
M. Chevrette: Combien de fournisseurs de classeurs
métalliques avez-vous présentement?
M. Dutil: II y a deux fournisseurs québécois
actuellement.
M. Chevrette: Dont un a vendu une partie à l'autre.
M. Dutil: Pardon? Dont l'un a vendu une partie à
l'autre?
M. Chevrette: Dont l'un a vendu une partie meuble à
l'autre.
M. Dutil: Possiblement, oui. Dernièrement, il y a eu des
transactions.
M. Chevrette: On va continuer. À quand remonte la
dernière normalisation pour les classeurs métalliques?
M. Dutil: On va vérifier ça.
M. Chevrette: J'aimerais avoir la date bien précise.
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez envisagé de revoir les
normes pour ce type de classeur, par exemple? Métallique.
M. Dutil: Oui. Il y a une analyse, ici.
M. Chevrette: Avez-vous eu des demandes?
M. Dutil: II y a une analyse qui est faite actuellement,
effectivement.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez eu des demandes
spécifiques pour certains types de classeurs qui ne sont pas
normalisés?
M. Dutil: Oui, effectivement, on a eu une demande.
M. Chevrette: M. le ministre, en 1987-1989, il y a une firme
française du nom de Dakota qui a tenté de pénétrer
le marché québécois, qui se bat depuis trois ans, depuis
1987, qui a même écrit - j'ai reçu une petite lettre de
Paris - à la Maison du Québec, à Paris, pour se plaindre
précisément de l'attitude du gouvernement québécois
parce qu'on voulait implanter au Québec une usine importante, qui
pourrait créer des emplois passablement en grand nombre chez nous, qui
pourrait faire un chiffre d'affaires parce que tout le marché
américain serait en exclusivité. Vous avez ça depuis trois
ans et il
n'y a pas eu de normalisation. Je voudrais savoir... J'ai une question
très précise. Je vais vous poser les trois questions, les trois
dernières questions précises. Pourquoi refuse-t-on de normaliser
ces produits? Deuxièmement, est-ce que vous savez qu'il y a eu de
multiples rencontres? Je pourrais vous donner toutes les rencontres, y compris
les appels, avec des gens de votre ministère. Je voudrais savoir quelles
sont les compagnies concurrentes et je voudrais savoir si te ministre peut nous
fournir une liste des administrateurs et actionnaires de ces compagnies qui ont
existé jusqu'à il y a cinq mois, ou trois mois, ou un mois.
Enfin, j'aimerais savoir... Est-ce que le ministre peut nous dire à qui
appartenait jusqu'à tout récemment la compagnie Biltrite
Nightingale inc?
M. Dutil: Évidemment, M. le Président. Ça
appartenait à Marcel Dutil.
M. Chevrette:... qui est un des principaux concurrents?
M. Outil: Évidemment, M. le Président. Tout le
monde sait ça dans la province de Québec. Ça appartenait
à Marcel Dutil, mon frère. Si c'est ça que voulait savoir
le leader de l'Opposition, c'était de poser la question directement.
M. Chevrette: Non, c'est beaucoup plus que ça.
M. Dutil: II n'y a pas de problème.
M. Chevrette: Je veux savoir tout ça, toutes les
questions. Ce n'est pas cette question-là. Cette question-là,
c'est la dernière.
M. Dutil: Alors, au moins, il y a une réponse claire et
nette, là.
M. Chevrette: Ce que je veux... Pardon?
M. Dutil: Alors, là, vous avez eu une réponse qui
est très précise.
M. Chevrette: Oui, celle-là, c'est clair. Mais je voudrais
savoir, maintenant, pourquoi, M. le Président, depuis trois ans, on
empêche, à toutes fins pratiques, une compagnie de s'implanter au
Québec. Pourquoi, depuis trois ans, fait-on niaiser du monde quant
à la normalisation? Moi, je suis prêt à déposer
auprès des membres de la commission, ici, la liste des multiples
rencontres, des multiples téléphones dans la tentative de se
faire accréditer, de Caïphe à Pilate. C'est renvoyé,
alors qu'il y a des ministères, pour votre information, M. le
Président de la commission, qui achèteraient le produit en
question, mais on leur dit: Ne touchez pas à ça. Il est important
que vous sachiez ça aussi. Les questions ne sont pas niaiseuses. Je vais
envoyer personnellement aux membres de la commission l'ensemble des
démarches qui ont eu lieu pour vous montrer que ça n'a ni queue
ni tête. Quand des compagnies viennent dépenser 700 000 $, ici,
pour s'implanter et disent qu'elles sont considérées, qu'on
affiche envers elles des attitudes racistes et qu'elles l'écrivent
à la Maison du Québec à part ça, c'est très
sérieux. Je pense que l'image du Québec à
l'étranger, on doit s'en soucier. À supposer même qu'il
pourrait y avoir une certaine forme de charriage, de leur part, je ne veux pas
discuter sur ça, sur le fait, si ça s'est produit, c'est parce
qu'il y a des attitudes très claires.
Le Président (M. Lemieux): M. le député des
Îles-de-la-Madeleine m'a demandé le dépôt. J'accepte
le dépôt, mais est-ce que je pourrais en avoir une copie?
M. Chevrette: J'ai à mon bureau tous les détails;
c'est très volumineux. Je l'enverrai à monsieur pour la
distribution.
Le Président (M. Lemieux): Ce n'est pas conforme aux
règles de l'art. Vraiment, là, on le fait de manière
exceptionnelle parce que, en principe, à partir du moment où on
accepte le dépôt en commission...
M. Chevrette: Je l'enverrai à titre personnel à
chacun.
Le Président (M. Lemieux): Oui, j'aimerais mieux, parce
que ce n'est pas... Alors, ce n'est pas déposé. On l'envoie
à titre personnel.
M. Chevrette: J'aimerais, M. le Président, par exemple,
avoir les réponses à toutes les questions que j'ai posées,
les dates.
M. Dutil: M. le Président, il y aura réponse
à toutes les questions qui ont été posées par le
leader de l'Opposition. J'aimerais pouvoir conclure, toutefois. Je ne sais pas
s'il y a d'autres questions, mais avant la fin...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Chevrette: Bien, j'en aurais une seule à la fin.
Le Président (M. Lemieux): Oui. M. le ministre, il vous
reste...
M. Dutil: Mais s'il reste une question...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Ma dernière question. Je voudrais qu'on nous
mette par écrit, si c'est possible, toute la procédure
d'accréditation et de
normalisation, parce qu'à la SIQ vous êtes très
heureux, vous vous déclarez heureux de recevoir des gens dans le
fichier.
M. Outil: Le MAS, le ministère des Approvisionnements et
Services.
M. Chevrette: C'est-à-dire le MAS. J'ai des lettres, ici,
comme quoi vous vous déclarez heureux, bienvenue dans le fichier, et
vous ne les accréditez pas, vous ne les normalisez pas par la suite, de
sorte que c'est quasiment rire du monde, ça. Je voudrais savoir la
procédure.
M. Dutil: Je comprends. Je pense que je comprends bien toutes les
questions du député de l'Opposition.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Outil: Vous comprenez, je n'ai pas tous les détails
auxquels il se réfère. Je sais que la compagnie dont il nous
parle est une compagnie qui fait des classeurs ronds, qui est un besoin
spécifique. Évidemment, si on n'a pas besoin de classeurs ronds,
on ne les normalisera probablement pas, quand bien même ils nous
jetteraient au visage toutes sortes de choses. Il faut avoir un besoin pour le
faire, mais je vais regarder dans le détail cette question
particulière. Je vais vérifier tout ce qui s'est passé
avec cette firme-là et je vais donner notre point de vue sur la question
qui a été soulevée par le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Dans votre responsabilité, M. le ministre,
de la gestion de l'espace - ce n'est pas pour rien que j'ai commencé par
ça - si, annuellement, vous réussissez à faire des
recommandations au ministère pour dire qu'il y a une économie sur
le pied additionnel... Par exemple, si vous êtes obligés de louer
x mille pieds par année à tant le pied carré, dans la
gestion et dans votre préoccupation de maximiser l'utilisation des
espaces, combien vous sauveriez? Ça fait partie de l'analyse du
ministère, ça, je pense que c'est une responsabilité
fondamentale.
M. Dutil: Évidemment, vous voulez dire que les meubles
qu'on met là-dedans...
M. Chevrette: Je n'ai pas posé la question exclusivement
pour arriver à l'entonnoir, là.
M. Dutil: Non, mais écoutez...
M. Chevrette: J'ai voulu très clairement...
M. Dutil: ...si on posait les questions clairement. ce que vous
voulez dire, c'est que peut-être si on employait d'autres meubles ou la
normalisation d'autres choses comme les classeurs, par exemple, on
économiserait des pieds carrés. C'est ça, votre
question.
M. Chevrette: Ça pourrait être ça. C'est
ça qui me préoccupe.
M. Dutil: Bon! Ça aurait été plus facile de
la poser immédiatement. Effectivement, il y a une normalisation qui est
faite du pied carré qui est accordé en fonction des besoins des
personnes qui vont vivre là-dedans. Le problème d'une
normalisation est toujours le même. Il peut arriver des innovations, il
peut arriver toutes sortes de choses. Est-ce qu'on réduit le nombre de
pieds carrés qui est alloué à un fonctionnaire pour
ça? Ce n'est pas évident. Le cubage que l'on accorde pour une
personne qui travaille n'est pas seulement en fonction de la grosseur des
meubles qu'on met dedans; il est aussi en fonction de l'humain qu'on met
là-dedans.
M. Chevrette: Non, non.
M. Dutil: En tout cas, quoi qu'il en soit, on pourra...
Le Président (M. Lemieux): En conclusion de manière
très brève, M. le député de Pointe-aux-Trembles, et
par la suite, M. le ministre.
M. Bourdon: M. le Président, c'est simple. Les questions
qui sont soulevées sont les suivantes. Est-ce qu'il y a eu un retard
indu a normaliser un produit qu'une entreprise française s'engageait
à fabriquer au Québec, donc de réserver au Québec
l'exclusivité du marché nord-américain? Le produit qu'elle
veut fabriquer épargne de l'espace et, donc, en plus du prix d'achat, il
y a un élément qui peut venir. Est-ce qu'il y a eu un retard indu
pour favoriser certaines entreprises québécoises,
notamment...
Le Président (M. Lemieux): Les questions ont
été prises...
M. Bourdon: Biltrite Nightingale, M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): ...en considération par
le ministre...
M. Bourdon: Or, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): ...en conclusion de la
séance.
M. Bourdon: ...juste pour être certain que la question
était bien comprise, est-ce qu'il y a eu influence...
Le Président (M. Lemieux): Ah oui! Alors...
M. Bourdon: ...indue pour empêcher un concurrent
d'entrer...
Le Président (M. Lemieux):... en conclusion de la
séance.
M. Bourdon:... dans ce marché-là?
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le ministre, en
conclusion de la séance.
M. Dutil: En conclusion, M. le Président, je tiens
à dire une chose parce qu'on laisse sous-entendre bien des aspects. Tout
le monde sait dans la province de Québec que je suis le frère de
Marcel Dutil, que Marcel Dutil a des entreprises. Je ne crois pas que ça
l'empêche d'offrir ses services à un gouvernement. Et je peux
assurer la commission que jamais, en aucune circonstance, je n'ai fait quelque
intervention que ce soit dans quelque compagnie que ce soit pour favoriser
indûment quelqu'un qui serait proche de moi, y inclus Marcel Dutil. Et si
on laisse sous-entendre cette chose-là...
Une voix:...
M. Dutil: On laisse sous-entendre ces choses-là, M. le
Président, c'est très clair. C'est très clair. Et moi, je
suis... Je suis très ouvert. Je veux qu'on le mette sur la table si
c'est ça qu'on laisse entendre et qu'on règle cette
question-là.
Le Président (M. Lemieux): Je pense, M. le ministre, que
vous avez fait valoir votre point de vue très très clairement.
Les questions ont été prises en considération. Il y aura
des réponses.
Maintenant, je remercie M. le ministre, ses fonctionnaires, les membres
de cette commission d'y avoir participé. Les crédits, à la
fois des programmes 1 et 2, ayant été adoptés dans leur
ensemble, nous ajournons nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 42)