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(Vingt heures treize minutes)
Le Président (M. Farrah): la commission du budget et de
l'administration débute ses travaux. dans un premier temps, j'aimerais
rappeler le mandat de la commission. la commission du budget et de
l'administration a été réunie afin de procéder
à l'étude des crédits budgétaires du
ministère du revenu pour l'année financière se terminant
le 31 mars 1992. est-ce que, m. le secrétaire, vous avez des
remplacements à annoncer?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement pour la séance.
Organisation des travaux
Le Président (M. Farrah): Alors merci. Maintenant, est-ce
qu'il y a eu entente sur le partage du temps ou est-ce que vous voulez faire
l'étude globalement et entériner et voter les crédits
à la toute fin? Est-ce qu'il y a eu entente à ce
niveau-là? M. le député de Labelle? Au niveau de la
discussion, est-ce que vous voulez accepter programme par programme,
élément par élément ou avoir une discussion globale
et voter les crédits à la toute fin? Je ne sais pas quelle est
l'intention du ministre.
M. Léonard: Je pense qu'il y a lieu d'avoir quelques
réflexions générales de la part du ministre. Il faudrait
qu'il nous informe de ce qui va se passer dans son ministère. Donc,
ça peut donner lieu à une discussion au départ. On verra
après chacun des programmes.
M. Savoie: D'accord, oui. Je trouve ça excellent, oui,
oui.
Le Président (M. Farrah): Au niveau des remarques
préliminaires, j'en conviens, chacun va avoir droit à un temps de
parole. Maintenant, en ce qui concerne l'étude comme telle, est-ce que
c'est élément par élément ou si c'est une
discussion globale et acceptation, et voter les crédits à la
toute fin?
M. Léonard: Eh bien, j'ai un ou deux sujets importants
à aborder, que je veux aborder et puis qui peuvent recouper deux ou
trois programmes en même temps. Deux ou trois éléments.
Le Président (M. Farrah): Alors, on peut avoir une
discussion générale et entériner tout ça à
la fin. Ça va, M. le ministre?
M. Savoie: Ça va.
Le Président (M. Farrah): Alors, dans un premier temps, M.
le ministre, la parole est à vous pour vos remarques
préliminaires. Vous avez 20 minutes maximum pour vos remarques.
Remarques préliminaires M. Raymond
Savoie
M. Savoie: Merci beaucoup, M. le Président. Alors, M. le
Président, je voudrais tout d'abord saluer mes collègues de
l'Assemblée nationale ici présents ce soir, de même que
vous présenter les gens qui nous accompagnent pour cet exercice des plus
importants.
Je vais commencer évidemment par M. Bernard Angers, qui est le
sous-ministre au ministère du Revenu et qui est bien connu de tous ici
présents. Il y a également M. Marcel Savard, président de
la Régie des loteries du Québec, accompagné
également de la part de la Régie par M. Charles Carpenter,
secrétaire de la Régie, ici présent, également.
Oui, merci.
Nous allons donc revenir au ministère du Revenu et souligner la
présence de M. Jean-Paul Beaulieu, sous-ministre adjoint à la
planification et à la budgétisation; M. Bertrand Croteau,
sous-ministre adjoint et directeur du bureau de la refonte et responsable de
l'administration interne du projet TVQ-TPS; M. Denis Rheault, sous-ministre
adjoint au système d'information; M. Alain Dompierre, sous-ministre
adjoint aux opérations; M. Marcel Robert, sous-ministre adjoint à
la vérification; Me André Brochu, sous-ministre adjoint à
la législation; M. Gabriel Cayer, directeur général de la
perception; M. Gilles Néron, directeur général des
services au public et à l'entreprise; Mme Michèle Lasanté,
directrice des communications; M. Michel Vaillan-court, directeur
général des ressources; M. Louis Morissette, directeur de la
vérification interne; M. Jacques Fortier, directeur du bureau du
sous-ministre; M. Pierre-Paul Blais, secrétaire du ministère; M.
Hieu Duc Trinh, directeur du budget, du contrôle des revenus et de la
programmation; Mme Suzette Delisle, direction du budget; M. Pierre-Sarto
Blanchard, adjoint exécutif; M. Gilles Gosselin, directeur des
études et recherches statistiques - j'espère que nous n'avons
oublié personne, je ne sais pas, j'espère que non - et
évidemment les gens de mon cabinet qui m'accompagnent: à ma
gauche, M. Yves-Thomas Dorval, responsable des dossiers au niveau du
ministère du Revenu, de même que M. Jean-Guy Lemieux, non pas le
député, mais bien le chef de cabinet chez moi.
Le Président (M. Lemieux): M. Michel
Vaillancourt, aux ressources humaines. O.K. Ça va. Merci.
M. Savoie: Bon. Alors, M. le Président, très
rapidement, une courte présentation pour mieux situer, pour les membres
de la commission, le rôle et les orientations que nous avons, tant au
niveau du ministère du Revenu qu'à la Régie. Si je dois
résumer les principales préoccupations du ministère au
cours de l'année qui vient, de même que des prochaines
années, on peut parler seulement de deux thèmes. On doit parler
tout d'abord de compétence au niveau de l'exécution du mandat du
ministère du Revenu qui, comme vous le savez, est bien décrit
dans le rapport que nous avons déposé ce matin, de même que
de la qualité qui, comme vous le savez, est la grande orientation
gouvernementale au niveau de notre administration, qualité donc qui vise
non seulement les relations que nous avons avec le citoyen, la corporation que
nous voulons desservir le mieux possible, mais également la
qualité au niveau de la formation de nos employés et les services
que ces employés doivent rendre dans l'exécution de leur
mandat.
Cette année est un peu spéciale, dans le sens que cette
année nous fêtons, au ministère du Revenu, notre 30e
anniversaire. Le ministère du Revenu a été
créé, vous vous le rappelez peut-être si vous avez fait la
lecture de nos rapports, le 1er avril 1961 sous le gouvernement libéral
de M. Lesage. Nous sommes donc à quelques jours de notre 30e
anniversaire. Alors, c'est un jour particulièrement choyé pour
nous. Je dois souligner aussi que nous fêtons non seulement notre 30e
anniversaire, mais nous avons l'occasion de fêter l'anniversaire de
naissance de notre sous-ministre, M. Angers, aujourd'hui même.
Grandes orientations, donc, pour le ministère. On peut parier
essentiellement de quatre éléments. On peut parler d'abord de la
refonte, de la TPS, de la simplification du traitement qui est bien importante
pour nous et de lutte à l'évasion fiscale. Si vous me le
permettez, je vais donc lire quelques notes sur chacun des thèmes qui
risquent de vous intéresser le plus possible, pour bien situer ces
quatre grandes orientations qui visent donc le développement de la
compétencez chez nous dans l'exécution de notre mandat.
Au niveau de fa réforme de la taxe de vente et la prise en charge
de la TPS, vous savez fort bien que le ministère du Revenu s'est vu
confier un double mandat: premièrement, procéder à une
réforme majeure, voire même historique, de la taxe de vente,
assortie d'un élargissement de l'assiette de la taxe et d'un
système de remboursement; la deuxième partie du mandat concerne
la prise en charge par le Québec de la gestion sur son territoire de la
taxe fédérale sur les produits et services. Il s'agit d'un projet
gouvernemental de très grande importance. Ce mandat découle d'un
protocole d'entente signé par les deux gouvernements le 30 août
dernier. Ce protocole prévoit, entre autres dispositions, la mise en
place, d'ici le 1er janvier 1992, des mécanismes nécessaires
à l'administration de la TPS par le Québec. C'est ce mandat qui
incombe au ministère du Revenu. Il s'agit d'un mandat exceptionnel et
d'un caractère tout à fait nouveau. C'est la première
fois, en effet, qu'une province prend charge de l'administration d'une loi
fiscale du gouvernement fédéral et perçoit une taxe pour
le compte de ce dernier. Il convient de préciser qu'il ne s'agit pas
d'un transfert de juridiction, mais plutôt d'un contrat de services dans
le cadre duquel le ministère du Revenu remplira les tâches de
perception contre compensation.
En prévision du 1er janvier 1992, soit dans huit mois, le
ministère a travaillé avec les représentants du
ministère du Revenu national à la mise au point d'une entente
détaillée portant sur les rouages à mettre en place pour
assurer un transfert harmonieux des responsabilités, une administration
efficace. La signature de cette entente est prévue dans les prochains
jours. La tâche à accomplir est d'envergure, tant au niveau de la
taxe de vente qu'à celui de la taxe sur les produits et services. Elle
touche l'ensemble du ministère, ses effectifs, son organisation et ses
systèmes. Toutes les directions générales sont
impliquées et sont mises à contribution. Nous devons aussi
compter sur l'apport de conseillers externes, surtout pour le volet
systémique. Il nous faut, en effet, apporter à nos
systèmes administratifs des ajustements qui leur permettront de remplir
les nouvelles fonctions au moment prévu. La tâche est rendue
encore plus dense en raison de délais très courts qui nous sont
accordés et surtout en raison du fait que, dans ce dossier, le droit
à l'erreur n'existe pas.
En terminant sur ce sujet, je tiens à signaler que si le
gouvernement fédéral a consenti à confier au Québec
le soin de percevoir la TPS pour son compte, on peut en voir une des raisons
dans l'expérience acquise au cours des années par le
ministère du Revenu en matière d'administration fiscale. Le
Québec, vous |e savez, est la seule province à percevoir
elle-même tous ses impôts et toutes ses taxes. Cette situation lui
a permis de développer une expertise unique dans le domaine des
systèmes de grande envergure. Elle a aussi permis au ministère du
Revenu de se doter d'un personnel d'une très grande
compétence.
Au niveau de la refonte des systèmes, nous avons eu l'occasion de
vous en parler à plusieurs reprises. Il est important toutefois, compte
tenu de l'ampleur de cette réforme, d'en souligner encore à la
commission quelques éléments qu'on croit très
significatifs. Le ministère a poursuivi les travaux du palier 2 de la
refonte de ses systèmes administratifs au cours de l'année 1990.
En novembre dernier, trois nouveaux systèmes de
grande envergure, principalement reliés à l'administration
des taxes, ont été implantés. Il s'agit des
systèmes d'enregistrement des mandataires, l'encaissement et les
rapports de remise et délinquance.
La mise en production s'est faite avec souplesse, sans heurt ni
accrochage majeur, sauf les difficultés normalement reliées aux
sondages. Il faut dire que nous avions mis toutes les chances de notre
côté. Les directions générales utilisatrices avaient
participé directement au processus de développement. De plus,
durant cinq mois, de juin à la mi-novembre, des équipes ont
travaillé à des essais de toutes les composantes des nouveaux
systèmes dans le cadre d'une technique innovatrice qui a reçu le
nom de laboratoire.
Tous les rouages des systèmes ont été testés
à partir de situations théoriques d'abord, in vitro, et par la
suite avec des cas concrets, in vivo, suffisamment nombreux pour donner un
aperçu du fonctionnement et de la performance dans la
réalité. Ces essais ont permis d'apporter les ajustements requis.
Il en est résulté que dès leur mise en production, les
nouveaux systèmes ont fonctionné de la façon satisfaisante
prévue et les opérations du ministère ont pu se poursuivre
sans interruption.
Durant l'exercice qui commence, nous terminerons les travaux du palier
2. Les essais en laboratoire ont débuté pour le système
d'émission des avis de perception dont la mise en marche aura lieu au
début de juin. Nous entreprendrons ensuite les essais du système
des retenues à la source qui se termineront en septembre. Un
troisième laboratoire suivra sur l'intégration de la TVQ et de la
TPS pour le 1er janvier 1992. Parallèlement, nous entreprendrons les
travaux du palier 3 pour lesquels la programmation budgétaire est
étudiée par le Conseil du trésor. Ces travaux porteront
surtout sur un système de micrographie et se dérouleront à
un rythme ralenti parce que, en même temps, nous devrons consacrer des
efforts considérables à la réforme fondamentale de la taxe
de vente du Québec tout en préparant la prise en charge de la
gestion de la taxe fédérale sur les produits et services pour le
compte du ministère du Revenu national.
En terminant sur la refonte des systèmes, je tiens à
souligner l'excellente collaboration de tout le personnel du ministère,
fonctionnaires, professionnels, cadres intermédiaires et cadres
supérieurs, sans oublier les instances syndicales. La mise en place d'un
nouveau système administratif entraîne des changements profonds
qui ont été acceptés de fort bon gré et je dirais
même avec enthousiasme.
Au niveau, évidemment, de la simplification, vous savez que la
simplification des formulaires amorcée avec la déclaration des
revenus des particuliers s'est poursuivie avec la mise au point d'une nouvelle
formule de déclaration des revenus des corporations. Les changements
apportés sont à l'avantage de toutes les corporations, grandes et
petites. Ce nouveau formulaire vient d'être mis en circulation et il a
été accueilli très favorablement par ses usagers. Nous
poursuivons nos efforts pour mettre à la disposition des petites
corporations un formulaire abrégé. Les résultats seront
visibles l'an prochain. Nous visons aussi à simplifier la tâche
des organismes sans but lucratif qui doivent faire maintenant rapport de leurs
activités pour justifier leur maintien et leur statut fiscal
particulier.
Nous avons aussi l'une des améliorations les plus spectaculaires
des dernières années qui a été certainement
l'accélération des déclarations des revenus des
particuliers et la mise au point du programme des remboursements
anticipés. Les délais de traitement et l'émission des
remboursements enregistrés l'an dernier sont difficiles à battre.
Je tiens à souligner cependant que notre performance cette année
est aussi bonne que celle de l'an dernier, pour ne pas dire meilleure.
D'ailleurs, nous avons des tableaux et de la documentation pour vous
démonter qu'effectivement notre performance cette année au niveau
des remboursements anticipés dépasse légèrement le
rendement de l'an passé, et ce, grâce à la
mécanisation et à la modernisation de l'ensemble de nos
systèmes de traitement.
Également, dans le contexte évidemment de mieux servir
notre clientèle, nous procédons actuellement, comme vous le
savez, avec des entreprises à des consultations au niveau des PME.
À titre de mandataires, ces entreprises ont des relations suivies avec
notre ministère. Il est donc primordial que ces relations soient
excellentes, surtout avec les PME. C'est dans cet esprit que, le 7 mars
dernier, nous avons organisé à Montréal une journée
de consultation pour les PME. Ont participé à cette
journée les représentants d'une vingtaine d'organismes
réunissant des PME de la plupart des secteurs de l'activité
économique. Cette journée a permis de prendre connaissance des
problèmes vécus par les petites et moyennes entreprises du
Québec. Nous avons pu recueillir un nombre important de suggestions et
de recommandations qui vont être examinées avec le plus grand soin
en vue de leur mise en application dans toute la mesure du possible. Il en
résultera sûrement un allégement de la tâche de ces
entreprises, une amélioration de nos relations et, finalement, une
efficacité accrue de l'administration fiscale, fruit d'une meilleure
compréhension entre le ministère et ses mandataires.
Également, dans un contexte de rendre finalement plus accessible,
même beaucoup plus facile le traitement des différentes lois
fiscales au Québec, nous avons établi tout un ensemble de mesures
d'assistance aux contribuables et aux mandataires. Le ministère du
Revenu, par exemple, reçoit en moyenne un total de 3 400 000
interventions de la part du public, soit par téléphone,
par correspondance, par visites au ministère. c'est considérable.
au niveau de la téléphonie, par exemple, le ministère, la
direction générale des services au public et à
l'entreprise a veillé à ce que le service de renseignements par
téléphone fonctionne avec la plus grande efficacité,
surtout dans les périodes où les contribuables ont besoin
d'éclaircissements. j'ai eu l'occasion de voir ces installations et je
peux vous dire que je suis très satisfait à date de la
réponse du public. malgré une période d'attente qui peut
varier selon les moments de l'année, d'une façon
générale le grand public en est des plus satisfait.
Au niveau des publications, je pense que le gouvernement du
Québec, les Québécois et les Québécoises
peuvent être très satisfaits de l'ensemble des publications du
ministère du Revenu, que ce soit au niveau des nouvelles fiscales, au
niveau du bulletin d'interprétation et d'un ensemble d'une quarantaine
de brochures et de dépliants en français et en anglais, M. le
Président, portant sur les impôts et les taxes. il y a des
programmes de bénévoles que j'ai pu voir en action pendant
quelque temps au mois de février. c'est encourageant de voir
effectivement, toujours dans la poursuite de l'objectif d'aide aux
contribuables, qu'il y a eu la mise sur pied, de concert avec le
ministère du revenu national, un programme de bénévoles.
dans le cadre de ce programme, les participants acceptent d'aider
bénévolement des contribuables qui, autrement, éprouvaient
des difficultés à remplir correctement leur déclaration de
revenus, et, dans certains cas, risquaient de ne pas bénéficier
de toutes les exemptions auxquelles ils ont droit.
Ces participants reçoivent une formation de base en
matière d'impôt sur le revenu et sont heureux de rendre service
durant la période de pointe de préparation des
déclarations de revenus. Mis sur pied voilà une couple
d'années, ce programme a connu une expansion rapide parce qu'il
répondait à un besoin bien identifié. L'an dernier, 1700
bénévoles sont venus en aide à plus de 20 000
contribuables dans la plupart des régions de la province. Nous n'avons
pas encore les résultats de l'achalandage cette année, mais nous
pouvons prévoir qu'ils seront supérieurs à ceux de l'an
dernier parce que plus de 2000 citoyens ont accepté de participer au
programme.
Nous avons également un Bureau des plaintes. Dans sa politique de
relations harmonieuses avec les contribuables, le ministère attache une
attention spéciale aux personnes qui ne sont pas satisfaites, à
tort ou à raison, du traitement qui leur est accordé. C'est dans
cette perspective qu'a été constituée, voilà plus
d'un an, une unité qui a reçu le nom de Bureau des plaintes.
Attachée directement au sous-ministre, cette unité a le mandat
d'offrir aux contribuables et aux mandataires qui ont épuisé tous
les autres moyens à leur disposition de faire corriger ou modifier une
décision administrative les affectant et qui ne sont pas convaincus que
leur démarche ait été accueillie avec l'attention requise.
Elle voit aussi à s'assurer que les plaintes des contribuables
reçoivent un traitement approprié. Cette unité voit aussi
à un traitement de la correspondance à caractère fiscal
adressée au ministre et au sous-ministre. (20 h 30)
II faut préciser que le Bureau des plaintes entretient des
relations étroites avec le Protecteur du citoyen dans le cadre d'une
entente formelle régissant les relations entre celui-ci et notre
ministère. Les statistiques dont je pourrais peut-être vous faire
part donnent une bonne idée des activités du Bureau. Du 1er avril
1990 au 27 mars 1991, le Bureau a reçu 2397 lettres, dont 2062 lettres
ont été traitées; il y a 335 lettres en inventaire et il y
a eu réception de 263 plaintes dont 215 ont été
réglées. Ces chiffres comprennent la correspondance reçue,
évidemment, aux bureaux du ministre et du sous-ministre.
Évidemment, au niveau de la lutte à l'évasion et
à la fraude fiscales, le mandat du ministère comprend ces
éléments proprement dits et le ministère du Revenu
poursuit ses efforts dans le domaine des carburants et du tabac. La nouvelle
méthode d'identification des contenants de cigarettes que nous avons
annoncée tout dernièrement s'inscrit dans cette perspective.
En matière de transport routier, les transporteurs
québécois se plaignent depuis quelques années de la
concurrence des transporteurs de l'extérieur qui parviennent à se
soustraire de certaines obligations fiscales. Pour corriger la situation, des
négociations ont été entamées avec les organismes
concernés, en collaboration avec la Société de l'assurance
automobile du Québec, pour la mise en application de nouveaux moyens de
contrôle plus efficaces, notamment un raffermissement des
procédures d'enregistrement et l'utilisation prochaine d'une vignette
d'identification des transporteurs routiers enregistrés au
Québec.
Au chapitre de l'évasion fiscale, le ministère tente
d'identifier les méthodes d'évasion reliées à la
nouvelle taxe de vente et à la TPS; il se penche aussi sur le
problème des organismes de charité ou sans but lucratif. Au cours
des derniers mois, l'attention a été attirée sur
l'importance de s'assurer que les organismes autorisés à
émettre des reçus permettant une déduction du revenu se
conforment bien aux exigences des lois fiscales. Nous n'avons pas l'intention
de mettre en branle une opération de vérification de tous les
organismes enregistrés, bien sûr, comme les organismes de
charité ou les organismes sans but lucratif. Toutefois, de concert avec
le ministère du Revenu national, nous avons mis en marche un programme
d'interventions auprès d'un certain nombre d'organismes
en vue de vérifier s'ils répondent toujours aux
critères d'octroi d'émission de reçus donnant droit
à une réduction aux fins d'impôt. Selon les
résultats de cette première intervention, nous
déterminerons, s'il y a lieu, d'aller plus de l'avant.
Évidemment, au cours de 1991, le ministère va maintenir
ses efforts pour assurer le développement de la qualité de son
personnel. Le ministère a probablement un des programmes de formation
les plus avancés au sein du gouvernement. En moyenne, les
employés du ministère reçoivent plus de formation en
termes horaires que n'importe quel autre ministère du gouvernement du
Québec. Le ministère est conscient des problèmes qu'a
posés notre évolution et il en fait l'une de ses
préoccupations majeures. À cet effet, il s'est doté d'une
politique et d'un guide d'interventions en environnement humain et
opérationnel. Cette politique cerne l'ensemble des aspects humains
touchés par la refonte des systèmes, notamment: la gestion du
changement, l'environnement humain et opérationnel dans le processus de
développement, l'organisation du travail, les conditions d'emploi et le
processus de dotation, la formation et l'aménagement des locaux et des
postes de travail. À ma connaissance, c'est la première fois au
gouvernement que ces problèmes font l'objet d'une approche globale et
systémique.
Je voudrais vous faire part également d'une autre initiative
innovatrice, soit la mise en place d'un programme d'aide aux employés et
employées. Il s'agit d'un service d'aide, dé
référence et de suivi qui s'adresse aux membres du personnel du
ministère qui sont aux prises avec des problèmes personnels
d'ordre psychologique, juridique, social, familial ou des problèmes
reliés à l'alcool ou à la drogue. Les responsables du
programme d'aide ne résolvent pas eux-mêmes les problèmes,
lis orientent plutôt les intéressés vers des ressources
qualifiées susceptibles de fournir des éléments de
solution. Le programme a été implanté d'abord à
Sainte-Foy et il est en voie de formation pour le personnel de
Montréal.
Évidemment, M. le Président, le gouvernement a
adopté des politiques également quant à l'embauche,
particulièrement des minorités visibles, et veut s'assurer que
les femmes puissent accéder d'une façon convenable à
l'ensemble des postes mis à la disposition de la fonction publique au
gouvernement du Québec. Je peux vous assurer que le ministère du
Revenu fait des efforts considérables. Le ministère du Revenu a
ceci de particulier, c'est que c'est essentiellement un ministère de
carrière. Les gens s'y installent et font 10, 15, 25, 30 ans de service
au sein du ministère et ont tendance à gravir les échelons
un après l'autre lorsqu'ils ont acquis la compétence et
lorsqu'ils ont acquis de l'intérêt pour le service du
ministère, qu'ils ont développé la connaissance de la
culture du ministère parce que c'est un ministère à
très forte culture.
Dans ce sens-là, nous avons examiné et nous continuons
d'examiner de près les obligations que nous imposent et le Conseil du
trésor et les politiques gouvernementales pour s'assurer que le
ministère du Revenu puisse y répondre d'une façon
convenable. Je peux vous dire qu'à date, c'est ie cas. À date,
malgré certaines difficultés, nous rencontrons d'une façon
globale l'ensemble des exigences et nous allons continuer d'intervenir au cours
de l'année qui s'en vient de même que dans les années
à venir pour s'assurer que le ministère se montre des plus
libéral dans ses politiques d'embauché et de promotion.
Finalement, un petit mot sur le Vérificateur
général. Vous savez, M. le Président, que le
Vérificateur général suscite des réactions diverses
de la part des ministères et organismes où il effectue des
vérifications. Toutefois, notre politique est de fournir au responsable
de cette fonction relevant de l'Assemblée nationale la collaboration la
plus entière dans l'exécution de ses travaux et d'accorder
à ses recommandations toute l'attention qu'elles méritent. C'est
dans cet esprit que nous avons mis sur pied un comité permanent du suivi
de la mise en application des recommandations du Vérificateur
général. Ce comité prend connaissance des recommandations
formulées par le Vérificateur général non seulement
dans son rapport annuel à l'Assemblée nationale, mais aussi dans
les rapports de gestion qu'il soumet au ministère à quelques
reprises durant l'année. Il voit surtout à ce que les
recommandations du vérificateur soient appliquées dans toute la
mesure du possible. Le Vérificateur général s'est
déclaré très heureux de cette initiative et a
exprimé le souhait que d'autres ministères s'en inspirent.
Évidemment, M. le Président, comme je l'avais noté,
il faut absolument que j'aborde très rapidement l'excellent travail que
fait la Régie des loteries. Comme vous le savez, 1990 a
été une année de réflexion. Ça a
été une année aussi d'aménagement. On a
emménagé dans des locaux tout à fait exceptionnels. Nous
avons eu l'occasion d'en faire l'ouverture, de rencontrer la soixantaine
d'employés qui composent actuellement la Régie des loteries et de
jaser et de discuter avec plusieurs des intervenants.
Au cours de l'année qui s'en vient, plusieurs dossiers sont sur
la table, quelques-uns de taille, qui font l'objet de discussions de part et
d'autre. On peut parler, entre autres, des vidéo-poker, des casinos.
Ceci fera l'objet, dans les mois à venir, de discussions additionnelles.
Toutefois, vous pouvez être sûr que la Régie veille au
grain. Je peux vous dire qu'à date, pour l'ensemble de
l'exécution de son mandat, la Régie reçoit
évidemment de très bonnes notes de part et d'autre. Son travail
au niveau de l'administration, par exemple, des bingos, son attitude positive,
par exemple, quant aux demandes qui fui sont soumises de toutes sortes. Les 31
casinos qui ont lieu annuellement sur notre
territoire sont bien régis et font l'objet de très peu de
plaintes. Je peux vous dire que depuis sept ou huit mois, au niveau de
l'administration générale de la Régie des loteries, en
tant que ministre, je n'ai reçu aucune plainte de quelque individu que
ce soit. Alors, je pense que ça donne déjà des indications
sur la qualité de l'administration et du personnel qui compose
actuellement la Régie des loteries du Québec.
Là-dessus, M. le Président, je pense que mes 20 minutes
sont amplement écoulées. Ça me fait plaisir
d'échanger avec vous. Nous sommes ici, évidemment, pour
répondre à vos questions et nous espérons que nos
échanges seront à la fois constructifs et
intéressants.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre du
Revenu. M. le député de Labelle, la parole est à vous au
niveau des remarques préliminaires.
M. Jacques Léonard
M. Léonard: Merci, M. le Président. Je voudrais,
à mon tour, saluer tout le personnel du ministère, notamment la
direction du ministère qui se trouve ici, ainsi que de la Régie
des loteries et courses du Québec, ce soir, et puis je pense aussi qu'il
faut les féliciter du travail qui a été fait durant cette
année. Je pense même qu'ils font un excellent travail et je n'en
dirais pas autant des directions politiques qui peuvent être
données par le ministre. C'est une autre chose que nous sommes
chargés de contester en tant qu'Opposition officielle.
Mais en ce qui concerne la fonction publique du ministère, je
pense, je suis heureux de m'associer à ce qu'en dit le ministre. Je
voudrais, à mon tour, souhaiter un heureux anniversaire au
sous-ministre, et vous me permettrez, M. le sous-ministre, de faire la
même chose envers mon attaché politique qui, lui aussi, fête
aujourd'hui son anniversaire.
Des voix: Ha,ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): de même que le ministre
des approvisionnements et services, m. robert dutil.
M. Léonard: bon. alors lui, il n'est pas là. enfin,
voilà. je voudrais quand même souligner ce que vous avez
souligné aussi, le 30e anniversaire du ministère du revenu du
québec. il a toujours existé une direction qui a perçu des
revenus pour le québec, depuis la confédération
canadienne, depuis que le québec existe. si on remontait dans
l'histoire, on pourrait se rappeler que les troubles de 1837 ont justement
porté sur la représentation politique qui devait suivre la
taxation. donc, ça voulait dire qu'il y avait des revenus perçus
dans la population, et ça, je pense que c'est une des fonctions majeures
d'un gouvernement que d'aller chercher des sources de revenu chez les citoyens
pour les répartir ensuite.
Je voudrais aussi quand même, étant donné ce que
vous soulignez, appeler que le ministère du Revenu du Québec a
connu un sérieux essor dans ses fonctions lorsque le premier ministre
Duplessis, à l'époque, avait fait reculer le gouvernement
fédéral sur l'impôt sur le revenu en imposant
lui-même un impôt sur le revenu de 10 %, 11 %... 10 %, à
l'époque, ce qui avait donné naissance à notre
ministère du Revenu, disons, pour une partie importante de ses fonctions
ici, au Québec. Si on peut fêter ce 30e anniversaire auquel je
m'associe en tant que création du ministère du Revenu, il y avait
eu des gestes importants qui faisaient que par la suite, on devait consacrer,
comme ministère à part entière, des gens et une fonction
publique qui faisaient ce travail.
Vous comprendrez, M. le Président, que quant à nous, nous
ne voulons pas nous arrêter là comme parti qui se dévoue
à la souveraineté du Québec, que nous voulons aller
beaucoup plus loin et que nous voulons aller chercher tous les impôts qui
traînent à Ottawa pour les administrer ici. Il y a eu, au cours de
l'année - c'est vraiment le moment de le rappeler - un geste qui a
été en quelque sorte l'amorce, un pâle
précédent, mais enfin un précédent quand
même, en ce qui concerne le rapatriement de fonctionnaires
fédéraux qui vont venir ici, au Québec, administrer la
perception de la taxe fédérale sur les produits et services.
Donc, pour moi, je pense que... C'est vrai que c'est nous qui avons la
meilleure expertise là-dedans. De toute façon, la taxe qu'ils
avaient au fédéral était dépassée,
démodée, tout ce qu'on veut. Elle datait du début du
siècle. Aujourd'hui, nous nous retrouvons avec une taxe, une TPS qui
n'est pas la taxe sur la valeur ajoutée que l'on connaît en
Europe, mais enfin, qui essaie de s'en approcher, avec des défauts
majeurs, comme nous l'avons souligné. alors, le ministère du
revenu est un ministère qui existe - dieu merci - qui est important, qui
a connu des modifications importantes, des améliorations
considérables au cours des dernières années. c'est bien
sûr que ce soir, nous avons un certain nombre de questions à poser
au ministre sur cette affaire de la tps-tvq. pour moi, à bien regarder
les livres des crédits, le discours sur le budget, l'étude des
crédits que nous avons faite ici en commission l'an dernier, les
questions que nous avons posées et les réponses que nous avons
obtenues, il se pose des problèmes à l'examen de cet ensemble de
documentation. la question, évidemment, c'est que, ayant un
ministère du revenu, nous avons l'impression que ce dossier de la
tps-tvq s'est tramé en quelque sorte, jusqu'à un certain point,
dans le dos du ministère et dans le dos du ministre. le
prédécesseur de celui qui est en face de nous est disparu
à la suite de ce dossier.
Je pense qu'il y a des questions à poser, et nous allons le faire
tout à l'heure. (20 h 45)
II s'agit, dans ce dossier, d'une réforme majeure. Je ne sais pas
si j'appellerais ça une réforme majeure sur la taxe de vente du
Québec. Il s'agit d'un élargissement de l'assiette, mais je ne
pense pas que ce soit une réforme majeure ou profonde. Au fond, on va
administrer la taxe fédérale sur les produits et services, mais
la taxe de vente du Québec a été modifiée, mais
elle a été surtout élargie. En termes de réforme
majeure, je m'interroge beaucoup parce que, dans la mesure où il y a
réforme, il s'agit plus d'un alignement ou d'un réalignement sur
la TPS fédérale que d'une véritable réforme de la
taxation ici, au Québec, parce que, au fond, en le faisant, on s'est
privé de moyens d'action sur le plan économique, alors que nous
voulions stimuler certains secteurs par le biais de la taxation. Effectivement,
le fait qu'on s'aligne sur la TPS fédérale, qu'on rende les deux
assiettes absolument identiques fait en sorte que, finalement, le gouvernement
du Québec, par la main de son ministère, a perdu sa marge de
manoeuvre par rapport à la taxation fédérale. Alors, au
lieu d'une réforme majeure de la taxe de vente, nous avons plutôt
l'impression, de ce côté-ci de la table, qu'il s'agit d'un
alignement servile à la TPS et non pas d'une réforme majeure de
la taxe de vente du Québec.
Je pense qu'on ne se paiera pas de mots là-dessus. Le ministre a
parlé de son protocole d'entente qui avait été
signé le 30 août. On nous a promis, à l'époque, que
l'entente elle-même serait signée dans les jours qui suivent. Ce
soir, il nous a dit encore la même chose: Ce sera signé dans les
jours qui suivent. À six ou huit mois de décalage, on se retrouve
avec exactement la même expression. J'aimerais savoir ce qui accroche. Je
comprends que c'est un mandat exceptionnel, mais qui a l'air à
s'étirer beaucoup. Quels sont les problèmes? Pourquoi? Pourquoi
attend-on autant que ça?
Je pense que cette question de la TPS est vécue, à mon
sens, elle nous amène à nous interroger sur les marges de
manoeuvre dont disposera le gouvernement à terme et dès
maintenant d'ailleurs en ce qui concerne la perception des revenus, sa
possibilité lui-même de modifier tant soit peu l'assiette, les
taux et, finalement, un peu toute la perception parce qu'il va administrer ce
système sous la surveillance de "Big Brother" à Ottawa. Alors, je
considère que, comme gain, ce n'est pas nécessairement si clair
que ça que nous en avons fait dans ce dossier.
Je vois que le ministère s'interroge beaucoup ou a
travaillé beaucoup sur la réforme systémique. Je suppose
qu'il s'agit des grands systèmes de perception de taxes qui sont
très automatisés et qu'on a mis en place un système
d'ordinateurs en conséquence pour percevoir les sommes des
contribuables. Effectivement, je pense que depuis une dizaine d'années
que ces processus ont été réexaminés, il y a eu des
pas importants qui ont été faits, que l'image même du
ministère du Revenu s'est améliorée dans la population.
Ça avait commencé sous mon ancien collègue, le ministre du
Revenu à l'époque où nous étions au gouvernement.
Je pense que le ministère, là-dessus, a acquis beaucoup
d'expérience et je l'en félicite, je pense qu'il faut
reconnaître aussi les compétences qu'il y a à ce
ministère du Revenu, ici.
On parle de simplification. J'espère bien qu'il en est ainsi.
Remarquez que les gens, de plus en plus, quand même, font réviser
leur rapport d'impôt par H & R Block, pour en citer un, ou par
d'autres, mais là-dessus, sur la simplification, j'espère bien
que ce sera autre chose que des voeux pieux. J'aurai à poser une
question au ministre, s'il peut me répondre: Est-ce que dans le cours de
vos travaux, vous avez pu ou vous pourrez, éventuellement,
établir un lien entre vos perceptions de revenus en ce qui concerne les
entreprises, vos rapports d'impôt d'entreprises et le fichier des
entreprises? Vous savez qu'à l'intérieur du gouvernement, il
s'est avéré qu'il existait des problèmes de liens entre
les deux, que bon nombre d'entreprises qui partaient faisaient des affaires un
certain temps et puis disparaissaient même du fichier ou, en tout cas,
lequel des deux, je ne sais trop. Il reste quand même que c'est un
problème important. J'ai eu à faire la critique du fichier des
entreprises et d'en discuter avec l'Inspecteur général des
institutions financières. Pour lui, c'est un problème. À
mon sens, dans ce cas, je comprends qu'il y a des questions de
confidentialité qui se posent, mais il me semble bien que le
gouvernement ne pourrait pas ignorer de la main droite ce que fait la main
gauche. Là-dessus, c'est un problème sérieux,
j'espère que le ministre, peut-être... J'espère qu'il
pourra me donner une réponse à cette question.
Pour aborder un autre point, avant de passer à des questions plus
précises, je voudrais poser cette question, évidemment, qui est
de l'heure, sur cette affaire des casinos. Je suppose que le ministre du Revenu
voudra bien nous répondre s'il est, oui ou non, en faveur ou bien s'il
attend que le dossier arrive au Conseil des ministres ou bien s'il va s'en
référer au ministère des Finances ou il va dire que cela
relève des Finances. Mais je souligne quand même que la
Régie des loteries et courses du Québec relève de son
ministère et que peut-être ça serait dans le même
domaine. Quoi qu'il en soit, il m'ap-parait que c'est une question qui se pose
sur cette affaire des casinos et j'aimerais l'interroger sur cette
question.
Sur ta lutte à l'évasion fiscale, le ministre, il y a une
couple de semaines, trois semaines, nous a gratifiés d'une
déclaration ministérielle sur l'évasion fiscale en ce qui
concerne les
tabacs et toute cette question de perception de la taxe d'accise, la
taxe qu'il y avait sur le tabac. J'aimerais qu'il nous donne des
précisions sur les montants en cause. Je lui ai posé la question
à l'Assemblée nationale en réponse à sa
déclaration ministérielle, mais la réponse n'est pas venue
immédiatement. Nous avons pu décoder, mais, d'après ce
qu'on peut voir, il s'agirait de plusieurs, plusieurs millions de dollars qui
seraient en cause. Nous aimerions avoir des éclaircissements
là-dessus.
Voilà, M. le Président, ce que je voulais simplement
donner en termes de remarques préliminaires à l'étude des
crédits actuellement. Je remercie encore une fois les fonctionnaires de
leur collaboration dans tout ce dossier et je reviendrai avec des questions
plus précises sur différents sujets tout à l'heure.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Labelle. Comme il n'y a pas d'autres remarques
préliminaires du côté ministériel et qu'il y a un
partage de temps 50-50 et qu'il n'y a pas de remarques préliminaires
comme je viens de le dire, la parole est immédiatement à vous, M.
le député de Labelle, pour pouvoir interroger M. le ministre.
M. LeSage: II me semble que suite aux remarques
préliminaires du ministre...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. LeSage: ...et de l'Opposition, il y a toujours un droit de
réplique après ça au ministre.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, avez-vous
demandé la parole?
M. Savoie: Évidemment, il y a eu... Merci beaucoup, M. le
député de Hull. Il y a eu évidemment...
Le Président (M. Lemieux):...
M. Savoie: ...plusieurs inexactitudes dans les
déclarations de la part du député, malheureusement.
Étant donné qu'il a dit qu'il interviendrait à plusieurs
reprises au niveau des questions, on va attendre les questions pour ensuite
soit corriger, soit apporter une mise au point pour être sûr qu'on
clarifie bien la situation et qu'on donne des réponses convenables
à ses questions qui sont sans doute dans l'intérêt de tous
et toutes ici présents.
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais aussi souligner, M.
le ministre, en vertu de l'article 287, que vous pouvez intervenir aussi
souvent que vous le désirez, après chacune des interventions. Il
suffit de me le demander et de lever la main suffisamment pour que je puisse la
voir.
M. Savoie: C'est comme à l'école. C'est
ça?
Le Président (M. Lemieux): Ça va? M. Savoie:
C'est ça. Merci.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le
député de Labelle, la parole est à vous.
Discussion générale
M. Léonard: J'avais posé quand même des
questions dans les remarques préliminaires sur, par exemple, les
casinos, toutes ces questions-là, il pourra y revenir.
Administration fiscale
Je vais aborder un point d'abord sur les dépenses du
ministère. Les dépenses probables du ministère du Revenu
à l'égard du programme 1, Administration fiscale, excèdent
de 32 200 000 $, soit de 10,2 %, les crédits accordés pour
l'exercice financier 1990-1991. Vous vous souvenez, M. le ministre...
M. Savoie: J'y arrive.
M. Léonard: ...vous avez un excédent de 10 %...
M. Savoie: Non...
M. Léonard: ...sur vos crédits...
M. Savoie: Oui.
M. Léonard: ...32 200 000 $. Le ministère explique
cette situation par des dépenses d'intérêt
supérieures aux prévisions du ministère. Notons d'ailleurs
qu'il s'agit de crédits permanents qui n'ont pas à être
votés par l'Assemblée nationale et, à ce chapitre des
intérêts, le ministère prévoyait des dépenses
de 38 100 000 $ et il en a dépensé 75 800 000 $. L'erreur de
prévision sera sans doute attribuée à l'impact de la
réforme fiscale qui a été annoncée dans le discours
sur le budget de 1988-1989 et qui a amené des remboursements
d'impôt appréciables en 1990. Mais ma question est celle-ci:
Comment le ministre explique-t-il une erreur aussi considérable dans les
prévisions de dépenses d'intérêt? Et les sommes....
Par ailleurs, pour en revenir aux crédits 1991-1992, les sommes qui sont
prévues de 39 500 000 $ sont beaucoup moins grandes. Est-ce que cela
s'explique par un retour à la normale ou le choc de la réforme
serait passé ou par d'autres considérations? Est-ce qu'il y a
quelque explication? En d'autres termes, vos dépenses
d'intérêt étaient prévues à 38 100 000 $,
elles ont été de 75 800 000 $, vous revenez à 39 500 000
$.
M. Savoie: Je pense que pour votre question, je vais demander
à M. le sous-ministre de répondre à votre question, compte
tenu...
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous vous identifier
pour fins de l'enregistrement au Journal des débats?
M. Angers (Bernard): Oui, Bernard Angers. En réponse
à votre question pour l'an passé, la hausse dans les
prévisions de crédits permanents, il y en a une partie assez
significative qui résulte de la croissance du taux
d'intérêt qui, comme vous le savez, par rapport aux estimés
était, quant à nous, de 2, 75 % supérieur.
Il y a une autre partie... Ça, ça se traduit par des
déboursés de l'ordre d'au-delà de 7 000 000 $.
M. Léonard: 7000 000 $.
M. Angers: 7 000 000 $ pour cette partie-là. Ensuite de
ça, il y a un morceau significatif qui résulte d'un
règlement de dossier concernant les compagnies aériennes
internationales. Il s'agissait d'un dossier qui remontait à 1984. Il
s'agit d'un règlement hors cour qui, à notre avis, s'est
soldé de façon très correcte pour nous autres dans les
circonstances. Il s'agit d'un accroissement ici de tout près de 17 000
000 $. Il y a quelques variations qui peuvent expliquer le reste, mais rien de
significatif. Ce sont les deux principaux éléments: taux
d'intérêt et...
M. Léonard: Les deux principaux sur les 32...
M. Angers: Oui.
M. Léonard:... 38 000 000 $ de plus.
M. Angers: C'est ça.
M. Léonard: 37000 000 $, 38000 000 $.
M. Angers: C'est ça.
M. Léonard: Vous en avez pour 24 000 000 $là,
M. Angers: C'est ça. Et il y a une augmentation ici pour
ce qui est des remboursements du côté des taxes, ça se
traduit par 3 800 000 $.
M. Léonard: 3 800 000 $, alors on est à 27 800 000
$.
M. Angers: C'est ça. Par la suite, dans les... Oui, il y a
un cas de succession ici, qu'on m'indique, de l'ordre de 2 000 000 $.
M. Léonard: Ça monte, 29 800 000 $.
M. Angers: C'est ça. Après ça, il y a une
donnée ici qui porte sur des remboursements par rapport aux montants
prévus du côté des particuliers et des
sociétés pour le résidu.
Essentiellement, la croissance du taux d'intérêt, un
règlement hors cour sur un dossier datant d'il y a six ans et du
côté des successions, un remboursement d'un cas de succession.
Quant au reste, c'est une situation qui ne nous apparaît pas
anormale.
M. Léonard: Par rapport à des crédits, les
années antérieures étaient quand même pas ma) plus
faibles. Là, vous avez pratiquement, cette année, doublé
le nombre de taux d'intérêt sur remboursement. Je comprends qu'il
y a un dossier particulier, 17 000 000 $ pour les compagnies aériennes
internationales...
M. Angers: Et les taux d'intérêt pour tout
près de 8 000 000 $.
M. Léonard: Mais au moment de la confection des
crédits, ce n'était pas prévisible qu'un certain nombre de
ces éléments pourraient jouer sur une augmentation des
intérêts?
M. Angers: C'est-à-dire que la croissance du taux
d'intérêt... Je pense bien que les gens font leur possible au
début de l'année. Quant au processus...
M. Léonard: Ça, c'est 7 000 000 $, la croissance du
taux d'intérêt.
M. Angers: Oui, 7 500 000 $. Quant au processus des cours, je
pense que vous avez...
M. Léonard: Pour une fois que vous avez bien suivi les
prévisions de M. Wilson l'an passé, qui prévoyait que son
taux d'intérêt serait de 10, 1 % pour l'année
1990-1991.
M. Angers: C'est-à-dire que les prévisions qui
régissaient ce dossier-là dataient d'octobre 1989. Quant au
processus de fonctionnement des mortalités, qu'est-ce que vous voulez,
on n'a pas tellement juridiction là-dessus, sauf après le
fait...
M. Léonard: 12000 000 $.
M. Angers:... pour ce qui est des successions, et quant aux
cours, c'est un peu la même chose. C'est ce qui explique l'écart
dans les crédits permanents, c'est ça essentiellement.
M. Léonard: Vous n'avez pas obtenu de directives de ne pas
être trop larges vis-à-vis de ces prévisions-là l'an
dernier, en confectionnant vos crédits?
M. Angers: Je dois vous avouer que non.
C'est fait par du monde très raisonnable évidemment et qui
ne peut pas prévoir à l'avance un comportement des tribunaux ou
la nature des dossiers.
M. Léonard: M. le sous-ministre, vous devez avoir eu aussi
des intérêts en moins à certains endroits. Si vous
prévoyez... Si ça dépasse de 38 000 000 $, 39 000 000 $,
ce n'est pas tous des plus. Dans des prévisions...
M. Angers: C'est-à-dire qu'on a amélioré
nos...
M. Léonard: ...il y a des fois où on se trompe en
trop et, des fois, en moins, l'ensemble donne ça, mais vous me donnez
juste les plus; les moins, est-ce qu'il y en a eu? (21 heures)
M. Angers: C'est-à-dire qu'on a amélioré
historiquement avec les années... Il y a une chose qu'on a
améliorée, je n'ai malheureusement pas le détail ici, on a
amélioré nos performances au niveau des particuliers. Je pense
bien qu'il faut le reconnaître. Il y a un secteur de ce
côté-là qui nous fait mal encore, c'est ce qu'on appelle
les "amendés", les gens qui, en cours d'année, après avoir
été traités, après avoir reçu leurs
remboursements, nous arrivent avec des amendements suite à des papiers
qui leur seraient venus tardivement ou encore des secondes pensées, des
fois ça peut arriver. Ça, c'est des dossiers qui coûtent
cher à traiter dans le ministère en termes d'efforts
évidemment, parce que ce n'est pas fait mécaniquement comme le
reste. De ce côté-là, on a des améliorations
à apporter pour améliorer nos performances. Mais il y a des
éléments connus, comme je vous l'ai dit, les
éléments de tribunaux. Je pense bien que vous êtes assez
familier avec ça pour savoir qu'il y a des dossiers qui évoluent
plus rapidement que d'autres devant les cours. À un moment donné,
il faut profiter des occasions lorsqu'elles se présentent. Ça
aurait pu être pire que ça, on pense, s'il n'y avait pas eu ce
type d'arrangements.
M. Léonard: Mais là, disons que la prévision
a été du simple au double. Finalement, vous aviez prévu 38
000 000 $, ça a coûté 75 000 000 $ c'est pratiquement le
double en termes d'intérêts. Dans vos prévisions cette
année sur ce point-là... Vous êtes excellents par ailleurs,
mais sur ce point-là, ça n'a pas été très
fort.
M. Angers: Pour parler franchement, il n'y avait rien de
prévu en regard avec la cour et en regard avec une succession de
caractère bien spécial. C'est exact, il n'y a pas de...
M. Léonard: L'an prochain, avez-vous beaucoup de dossiers
comme ceux-là qui pour- raient faire que les taux d'intérêt
ou que les intérêts augmentent ou baissent?
M. Angers: C'est-à-dire que dans ce domaine-là, je
pense bien qn tout le monde fait son possible et touche du bois. Souvent, il y
a des dossiers... Si je prends le dossier de 1984, il y a des gestes qui, vus
d'aujourd'hui, semblent avoir été d'une prudence correcte
à l'époque, mais l'évolution a fait qu'au bout de la
ligne, qu'est-ce que vous voulez, un jugement aurait pu coûter le double,
sinon plus de la chose. On n'a pas juridiction évidemment, comme je vous
dis, sur le programme des cours et ça ne faisait pas partie des
prévisions en 1989.
M. Léonard: Le règlement sur les compagnies
aériennes internationales.
M. Angers: Oui.
M. Léonard: ...est-ce que vous pourriez nous donner
quelques détails là-dessus? Ça a coûté quand
même 17 000 000 $ aux contribuables. Ça veut dire 2,50 $ par
contribuable québécois que ça coûte. C'est ça
17 000 000 $. 7 000 000 $ au Québec et un peu plus. C'est quoi le
problème et quel est ce règlement?
M. Angers: Si vous n'aviez pas d'objection, il faudrait que je me
rafraîchisse la mémoire là-dessus. Je peux vous dire que
ça portait sur le carburant et les transporteurs internationaux.
M. Léonard: Ça touche le carburant des avions?
M. Angers: Oui, absolument. C'est un dossier qui était
litigieux et qui couvrait le ciel, ça vole en général
au-dessus de nous autres et c'est les juridictions d'un peu tout le monde.
C'est un dossier fort complexe. Ce qu'on peut peut-être faire, c'est
demander à nos services juridiques de préparer un état de
situation, si c'est possible de le faire, dans le cadre de l'article 69.
M. Léonard: C'est que vous avez été
obligés de rembourser des sommes puisque vous avez payé 17 000
000 $ d'intérêts.
M. Angers: Comme je vous dis, c'est un dossier qui remonte
à 1984...
M. Léonard: Oui.
M. Angers: ...et qui aurait, d'après nous autres,
coûté pas mal plus cher que ça.
M. Léonard: Bon. On pourra avoir des détails
là-dessus.
M. Angers: Oui. C'est-à-dire qu'on va
demander à nos services juridiques de préparer à
votre intention, compte tenu évidemment de l'article 69 chez nous, une
note à ce sujet. Dossier fort complexe, s'il en est un, je peux vous le
dire.
M. Léonard: Ça a été
réglé à quel stade de la cour, Cour supérieure ou
Cour d'appel ou Cour suprême?
M. Angers: À la toute veille de l'audition des
procédures, Cour du Québec.
M. Léonard: En Cour du Québec, Cour
supérieure?
M. Angers: Cour du Québec, c'est la Cour provinciale.
M. Léonard: en première instance, donc.
deuxième? bon. donc, ces prévisions-là n'ont pas
été très serrées. je voudrais toucher
maintenant...
M. Savoie: Oui, allez-y, allez-y!
M. Léonard: Non, non, vous leviez la main pour parler.
M. Savoie: Bien, il faut bien comprendre qu'on démontre
une certaine largesse à votre égard parce que ce ne sont pas des
montants qui ont à être votés ici. On répond
à vos questions parce qu'on veut effectivement répondre à
vos questions. Il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas de l'objet de
l'exercice ici présent aujourd'hui. Enfin, ceci étant dit, on
continue.
M. Angers: II s'agit de crédits...
M. Léonard: Bien, qu'ils soient permanents ou... À
un moment donné, je pense que l'Assemblée nationale, par le biais
de ses commissions parlementaires...
M. Savoie: Oui, effectivement...
M. Léonard: ...a des questions à poser.
M. Savoie: Effectivement, la question était bonne et on
l'a permise, mais là, je pense que...
Le Président (M. Lemieux): Et la question du
député de Labelle est pertinente.
M. Savoie: Oui, oui. On l'a reconnue comme telle et on y a
répondu. C'est beau. Allons-y.
M. Léonard: Alors, votre remarque était
inappropriée, M. le ministre.
M. Savoie: Bien non! Je voulais tout simplement le souligner aux
membres de la commission.
M. Léonard: On a déjà vu neiger. M. Savoie:
Allons-y!
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
Dossier TPS-TVQ
M. Léonard: Oui. M. le Président, je
voudrais aborder un autre sujet qui a peut-être une relation, d'ailleurs,
avec les prévisions très faibles en ce qui concerne la perception
des revenus, un autre sujet qui touche la taxe de vente du Québec et la
TPS, tout le dossier de l'harmonisation.
Dans les documents que nous avons reçus, suite d'ailleurs
à des questions que nous avons posées, nous avons appris qu'il y
avait une somme de 23 600 000 $ qui avait été
budgétisée pour le dossier TVQ-TPS. Notre compréhension
des choses est que cette somme était camouflée dans le fonds de
suppléance. Alors, j'aimerais être rassuré
là-dessus, et ça sera évidemment l'objet d'une question,
parce que, en réponse à l'une de nos questions, le
ministère du Revenu nous indique qu'il a eu recours au fonds de
suppléance afin de procéder aux activités relatives
à l'harmonisation de la taxe de vente du Québec et de la TPS
fédérale. Ce montant aurait été versé en
trois versements: d'abord un CT, le CT 173-931 du 15 mai 1990, 2 000 000 $, un
autre CT, 175-105 du 9 octobre 1990, 13 011 900 $ et un troisième CT,
176-147 du 12 février - je suppose que c'est 1991 parce que vous avez
indiqué dans votre document que c'était 1990, mais je ne le pense
pas...
M. Savoie: 1990-1991, M. le député.
M. Léonard: Alors, dans le document, il y a une erreur,
donc ça devait être 1991.
M. Savoie: C'est 1990-1991, c'est l'année 1990-1991.
M. Léonard: Non, non. Je voudrais être
rassuré là-dessus.
M. Savoie: Oui, oui.
M. Léonard: Le CT, dans vos documents, est daté du
12 février 1990.
M. Savoie: C'est ça. Ça devrait être 1991.
C'est beau.
M. Léonard: 1991. O.K. On corrige.
M. Savoie: Oui, il manque le 1991 à côté.
M. Léonard: Pour 8 539 600 $, soit 23 551 500 $. Alors, on
a peine à croire, comme
le disait l'ancien ministre du Revenu l'année dernière,
qu'au moment où le discours sur le budget était prononcé,
la décision d'harmoniser la TVQ et la TPS n'était pas prise. Nous
avons peine à le croire puisque ces sommes étaient
déjà dans les crédits. Et nous signalons qu'à la
défense de ses crédits, le ministre des Finances n'a pas fait
référence non plus à ce dossier TVQ-TPS; je pourrais vous
citer le Journal des débats, commission parlementaire, le lundi 4
juin 1990, où j'ai posé des questions très précises
sur le fonds de suppléance parce qu'il y avait une somme, je crois, de
164 000 000 $ prévue au fonds de suppléance et nous nous sommes
étonnés que ce fonds de suppléance était aussi
important que cela cette année.
Je voudrais simplement vous dire que le ministre, M. Johnson à
l'époque, qui a défendu ces crédits, nous avait d'abord
parlé de 20 000 000 $ pour les conventions collectives et ce que j'ai
souligné à ce moment-là, c'est que les conventions
collectives étaient, pour la plupart, signées. J'ai dit: Les 20
000 000 $ - je me cite, CBA 721 - c'est 20 000 000 $ sur 140 000 000 $ et, l'an
passé, il y en avait de beaucoup plus grandes et plus importantes, des
conventions collectives, que cette année qui étaient
signées et puis on a quand même augmenté les crédits
au fonds de suppléance. Mais le point que je veux faire, M. le
Président, c'est que malgré l'insistance que j'ai émise
à essayer d'obtenir des éclaircissements là-dessus, nous
n'avons pas obtenu de réponse, et si notre hypothèse est bonne
que les fonds de 23 000 000 $ étaient prévus au fonds de
suppléance et non pas au ministère du Revenu, à ce
moment-là, le ministre qui défendait les crédits n'a pas
dit la vérité et n'a pas répondu à la question,
à tout le moins n'a pas répondu à la question, alors que
nous étions en commission parlementaire pour avoir les réponses
à ces questions.
Alors, je pense qu'il s'agit là d'un fait important. Sur ces 23
600 000 $ accordés à ces activités, il y a 18 100 000 $
qui ont été utilisés cette année. Il reste un
résidu de 5 500 000 $. mes questions là-dessus, j'en ai cinq, m.
le président, à adresser au ministre. la première, c'est:
quelles sont les dates précises où les transferts en provenance
du fonds de suppléance ont été effectués? est-ce
qu'il s'agit bien des dates que vous nous avez mentionnées dans votre
document, annexe 14, que vous nous les confirmez et, je suppose, avec la
correction que nous avons faite tout à l'heure. deuxièmement...
répondons à cette question: quelles sont les dates
précises où ces transferts en provenance du fonds de
suppléance ont été effectués? est-ce que ce sont
les dates du ct ou ultérieurement?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Savoie: Effectivement, les dates sont bonnes.
M. Léonard: Les dates sont bonnes.
M. Savoie: Oui, ; ffectivement. Il n'y a pas de cachette. On
présente effectivement ce qui a eu lieu évidemment. La
documentation vous a été fournie. Elle est fiable.
M. Léonard: alors, au moment où nous avons fait
l'étude des crédits du ministère du revenu l'année
dernière, l'enveloppe consacrée au dossier tvq-tps, est-ce
qu'elle apparaissait dans les crédits du ministère du revenu ou
dans les crédits du fonds de suppléance?
M. Savoie: elle n'apparaissait pas au niveau du ministère
du revenu parce que la décision n'était pas encore
attachée à ce moment-là. vous vous rappellerez que le
protocole d'entente a été signé le 30 août. vous
parlez d'une date qui relève finalement du début de juin, vous
parlez du 5 juin, c'est ça? du 5 juin.
M. Léonard: M. le Président, j'aurais une question
à poser au ministre.
M. Savoie: Allez-y.
M. Léonard: le premier transfert a eu lieu le 15 mai et
l'étude des crédits du ministère du revenu, l'an dernier,
s'est faite le 24 mai. il y avait neuf jours que le premier transfert avait
été fait du fonds de suppléance au ministère du
revenu. vous n'étiez pas au courant au ministère du revenu?
M. Savoie: écoutez, je pense que ça commence
à être drôle, vos questions.
M. Léonard: ce n'est pas une question drôle, c'est
une question très précise. il y a eu un transfert de
crédits du fonds de suppléance au ministère du revenu le
15 mai et la défense des crédits ici a eu lieu le 24 mai, donc 9
jours après. donc, une somme de 2 000 000 $ qui a été
transférée pour le dossier d'harmonisation et on nous dit qu'il
n'y a pas de décision prise, qu'on jongle à l'histoire, etc.,
qu'on se pose des questions existentielles sur la tvq-tps. pourtant, il y a 2
000 000 $ transférés. à quoi ont-ils servi, les 2 000 000
$? et pourquoi nous a-ton dit qu'à ce moment-là, on
n'était au courant de rien?
M. Savoie: ii faudrait comprendre qu'étant donné
que vous faites référence quand même au mois de mai,
à des interventions de mai alors que je n'étais pas
présent, je vais demander à m. angers qui y était de bien
répondre à votre question.
M. Angers: Mes gens me disent d'abord que
la défense des crédits ici aurait eu lieu le 2 mai, mais
je vous donne ça... Il s'agirait peut-être de valider, même
si c'est écrit le 24 ici. En tout cas, comme ministère, à
ma connaissance, nous étions ailleurs à l'époque. Ceci
étant dit...
M. Léonard: si je peux reprendre tout de suite
là-dessus, m. le président, nous avons ici le
journal des débats du 24 mai 1990. ce n'est pas le 2 mai,
c'est le 24 mai.
M. Angers: c'est la même chose qu'on a aussi, mais on a
des... ceci étant dit, ce que je voudrais vous dire, m. le ministre...
je m'excuse, m. le président.
M. Léonard: Merci. Merci, monsieur. Ha, ha, ha!
M. Angers: M. le Président, c'est que le projet en
question, comme le disait M. le ministre tout à l'heure, se finance, en
tout cas, de façon très publique évidemment, comme il se
doit, et ce, même en vertu de l'article 62 de la Loi modifiant la Loi
concernant l'impôt sur la vente en détail depuis décembre
à même le fonds consolidé. Évidemment, à la
première phase, il y a eu référence, comme il se doit d'y
avoir, au fonds de suppléance qui est un fonds qui est mis sur pied,
à ma connaissance, à moins que mes connaissances des modes de
fonctionnement du gouvernement ne soient déficientes là-dessus,
mais pour affronter des divers et des imprévus. Essentiellement, c'est
uniquement pour ça. (21 h 15)
Dans le budget du ministère du Revenu de l'an passé, que
ce soit au chapitre des crédits permanents ou ailleurs, aucune
disposition monétaire n'apparaissait dans le livre des crédits
d'aucune nature quant à ce projet qui... En tout cas, je ne sais pas
comment qualifier une personne qui aurait pu dire: Voici comment ça va
aller, ça va se faire de cette manière-là. À
l'époque, il y avait de toute évidence bien des zones
d'incertitude de toutes parts, tant au ministère qu'ailleurs, et le
premier geste qui a été posé... Ici, je me
réfère à une réponse qui a été
fournie aux engagements financiers, suite à des interrogations de vos
collègues ici, et qui portait justement sur les 2 000 000 $ à
l'époque qui avaient été demandés pour le
ministère, pour faire des études de faisabilité sur
différents scénarios.
Ces 2 000 000 $ ont donné lieu, évidemment, à une
série, disons, de travaux qui ont permis, en tout cas, se sont traduits
par un avis, tout simplement, quant à la faisabilité de certaines
choses en regard des différents scénarios qui étaient
très variables. Comme le dit le ministre, les négociations, je
crois comprendre, entre des interlocuteurs qui n'étaient pas nous -
c'était le ministère des Finances à l'époque - se
sont poursuivies durant la saison estivale. Ç'a donné lieu
à un protocote d'entente à la fin d'août, début de
septembre, le 30 août dernier, qui prévoyait, lui, que les parties
se mettraient à l'ouvrage immédiatement pour tenter de finaliser
une entente dite détaillée pour la fin de décembre.
D'un commun accord, les parties ont convenu de reporter cette date au
mois d'avril et le ministre annonçait, tout à l'heure, qu'une
signature était imminente de ce côté-là. Le projet a
été financé. Comme vous l'avez vu dans les documents qu'on
vous a fait tenir, la phase I du projet, c'est-à-dire ce que nous avons
fait comme ministère en janvier dernier, il se fait une assez grande
démarche au chapitre de l'élargissement de la taxe de vente au
détail, notamment par l'intégration de la taxe sur les repas et
l'hôtellerie qui est intégrée à la taxe de vente,
des amendements qui ont été apportés au tabac, au
carburant, une série de gestes qui ont dû être
implantés pour le 1er janvier dernier.
Par la suite, des travaux de prévision de tâches et de
début d'implantation de la phase II du projet qui prévoit en 1992
une série de choses. Et ç'a été financé
à même, évidemment, la partie des crédits
imprévus du gouvernement et ç'a donné lieu, je
présume, à des publications.
M. Léonard: M. le Président, je pense que je
pourrais lire les questions que j'ai adressées au ministre des Finances,
le 4 juin, sur cette affaire, sur le fonds de suppléance et
l'utilisation du fonds de suppléance. Mais je vais me contenter de lire
ce que mon collègue de Bertrand a posé comme question au ministre
du Revenu, l'an dernier, le 24 juin, neuf jours après que 2 000 000 $
aient été transférés au ministère du Revenu.
Je le lis.
Ça s'intitule, dans le Journal des débats,
"ajustement à la taxe sur les produits et services. M. Beaulne: Pour
changer de sujet, M. le ministre, pour tomber dans un domaine où
là on n'a vraiment aucune indication, vous vous doutez bien que c'est la
question de la TPS, des coûts d'ajustement qui vont être subis par
le ministère du Revenu dans cette opération-là. Le
discours sur le budget, malheureusement, nous a simplement appris que le
gouvernement allait s'ajuster d'une façon ou d'une autre à la TPS
fédérale, sans apporter d'autres précisions. Il n'y a pas
grand-chose non plus qui est indiqué dans les crédits qui nous
ont été présentés. Ce que j'aimerais savoir, c'est
si vous avez commencé à faire des études sur la
façon dont vous allez vous y ajuster parce que je veux bien croire qu'il
y a toutes sortes de groupes qui essaient de combattre la TPS
fédérale, mais vous savez comme moi, à moins de
circonstances Imprévues, que ça va entrer en vigueur en 1991, que
le gouvernement du Québec va devoir faire face à la musique. "Je
connais, d'autre part, votre point de vue là-dessus et je dois dire que
je le partage,
mais il demeure que du point de vue du ministère du Revenu...
Avez-vous des estimations? Ça me surprendrait que vous n'en ayez pas
à ce stade-ci, de ce que ça pourrait coûter au
ministère du Revenu pour s'ajuster à la TPS
fédérale, selon un scénario ou l'autre,
c'est-à-dire que ou bien le ministère du Revenu perçoit la
TPS pour le fédéral seulement sur les produits où
s'applique présentement la taxe de vente du Québec, ou bien il
envisage d'autres formules. Advenant que le ministère du Revenu sort
obligé de s'ajuster, comme il va l'être, de toute façon,
à moins que le gouvernement fédéral ne soit
renversé d'ici ce moment-là, où allez-vous prendre les
crédits nécessaires pour ces ajustements-là, selon le
scénario que vous aurez choisi à ce moment-là?"
M. le Président, il y avait déjà 2 000 000 $ de
transférés du fonds de suppléance au ministère du
Revenu et aucune mention n'est faite dans la réponse du ministre du
Revenu dans les - une, deux, trois, quatre - cinq colonnes et demie qui
suivent. Donc, aux questions des parlementaires, il n'y a pas eu de
réponses, alors qu'il y avait des gestes de posés.
M. Angers: Juste une précision. D'abord, je voudrais
m'excuser pour la date du 24. On dit que c'est plein de sens.
M. Léonard: C'est le 24.
M. Angers: c'est le 24. pour revenir à ces 2 000 000 $ qui
avaient fait l'objet de discussions aux engagements financiers à
l'époque, c'est un c.t. acheminé, évidemment, suite au
discours sur le budget, l'an dernier, qui prévoyait certaines analyses
ou certaines réflexions qui se conduiraient - c'était
prévu dans le discours sur le budget - avec le gouvernement
fédéral. il ne s'agit pas du tout d'une démarche visant
à implanter des choses; ce n'est pas ça du tout. c'est une
démarche portant sur la faisabilité administrative de certains
scénarios possibles que le gouvernement pourrait peut-être retenir
au cours des mois qui ont suivi. vous l'avez ici, le discours sur le budget. il
prévoyait ça, tout simplement. il ne s'agit pas du tout d'une
démarche visant, disons, à implanter des choses. c'était
uniquement au niveau du dossier de la faisabilité qui est prévu
dans le discours sur le budget, sans plus.
M. Léonard: Alors, M. le Président, j'ai
examiné la confection du budget au ministère du Revenu, pour
1990-1991. Dans le document, annexe 14, que vous nous avez remis, il y a, en ce
qui concerne le budget, deux colonnes: une première qui touche le budget
original et la deuxième qui s'appelle "budget modifié". La
colonne "budget original" correspond au budget déposé et au
discours sur le budget du ministre des Finances. Dans le document que vous nous
donnez: Budget original, dossier TVQ-TPS, vous avez attribué une somme
de 23 551 500 $ dans le budget original. Alors, ma question, donc, je la
reprends: Est-ce que c'était prévu au fonds de suppléance
ou au ministère du Revenu?
Le Président (M. Lemieux): M. le sous-ministre
M. Angers: d'abord, c'est un ajout. ces c.t. là ont
été ajoutés au fur et à mesure des
événements, évidemment, et nous avons
présenté, dans nos tableaux, le total. je pense bien que personne
n'a quoi que ce soit à cacher là-dedans. ce sont des gestes
d'ordre public qui ont été posés. ce sont les trois c.t.
qui sont là. vous avez le c.t. en bas, et ça s'est ajouté
en cours d'année. il ne s'agit pas du tout, disons, de gestes
prévus au début de l'année. bien malin qui aurait pu dire
d'abord que le gouvernement aurait fait les choix qu'il a faits. de telle sorte
que ce sont des dépenses, un projet financé à même
le fonds de suppléance et le fonds consolidé, évidemment,
en vertu du projet de loi ou de la loi qui a été passée au
mois de décembre. c'est tout. il n'y a rien là. le budget n'a pas
été changé a priori comme ça. ce sont simplement
des ajouts.
M. Beaulieu (Jean-Paul): M le Président, si vous me
permettez.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Voulez-vous vous
identifier...
M. Beaulieu: Jean-Paul Beaulieu...
Le Président (M. Lemieux): ...c'est pour les fins de
l'enregistrement du Journal des débats.
M. Beaulieu: ...sous-ministre adjoint à la planification
et au budget. L'imbroglio, peut-être, se situe à l'annexe 14 du
document que vous avez entre les mains où on parle d'un budget original
TVQ-TPS, colonne 23 500 000 $. Peut-être qu'on s'est mal exprimé
dans le document; si on avait à le refaire, on l'exprimerait autrement.
Si on regarde, pour l'année complète, on appelle ça un
budget original, c'est-à-dire les crédits nouveaux qui nous ont
été octroyés pour ce projet-là après la
sanction du budget. On aurait dû exprimer ça comme étant
l'ajout... Ce sont des autorisations de dépenser additionnelles de 23
500 000 $, alors que le réel final estimé et probable est de
l'ordre de 18 000 000 $. Plutôt que de parler du budget original du
gouvernement du Québec, de l'Assemblée nationale lors du discours
sur le budget et tout ça, ce sont des budgets qui ont été
ajoutés après pour le projet: Autorisations de dépenser
originales pour le projet TVQ-TPS qui sont postérieures au
dépôt du livre des crédits. En ce qui nous concerne, ce
sont des ajouts au budget original. Donc, c'est peut-être nous qui avons
mal présenté. On vient
de regarder le tableau et, effectivement, ça porte à
interprétation.
M. Léonard: donc, vous dites que les montants qui
étaient au fonds de suppléance n'étaient pas
ventilés au moment où le discours sur le budget a
été prononcé.
M. Beaulieu: Non. Pour avoir travaillé... M.
Léonard: Forcez-vous.
M. Beaulieu: M. le Président, pour avoir travaillé
huit ans au Conseil du trésor dans la section des programmes, le fonds
de suppléance, règle générale, il y a deux ou trois
provisions importantes pour les conventions collectives, habituellement, et le
reste, ce sont habituellement des sommes pour des imprévus. Le Conseil
du trésor prévoit une somme macro de tant de dizaines de millions
pour des imprévus, pour des projets que le gouvernement va lancer dans
le cours de l'année, qui ne sont pas du tout prévus dans les
budgets et qui, après ça, sont donnés aux
ministères à la suite d'autorisations spécifiques du
gouvernement. Donc, il n'y avait pas de sommes prévues
spécifiquement à ce chapitre-là. Chez nous, on n'en avait
pas et le ministère des Finances a dit: Si, effectivement, ça
débloque dans le cours de l'année, ça sera puisé
à même les sommes qui sont votées spécialement pour
des imprévus au sein du gouvernement.
M. Léonard: M. le Président, je veux bien cette
explication, je veux bien, mais le ministre des Finances nous a dit, non pas
naïvement, ce serait vraiment un trop gros mot à son endroit, lors
de sa déclaration ministérielle que les effets de la TVQ, les
modifications...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, un peu
moins fort.
M. Léonard: ...de la taxe de vente du québec et de
la taxe de vente fédérale, de l'administration avaient
déjà été incluses à son discours sur le
budget. quant aux revenus...
M. Savoie: Non.
M. Léonard: écoutez, j'étais ici et il l'a
dit devant moi, c'a été...
M. Savoie: Non, non.
M. Léonard: Oui, oui; oui, oui.
M. Savoie: Non, non. On a une copie du discours.
M. Léonard: Parce que, globalement, son budget
s'équilibrait et les taxes qu'il allait chercher en plus étaient
déjà prévues aux prévisions. Alors...
M. Savoie: Non Ça, c'est une affaire qui, au point de vue
politique, je peux vous dire que la décision n'était pas prise au
mois de mai.
M. Léonard: Alors, le ministre des Finances, lui, l'avait
prise...
M. Savoie: Non.
M. Léonard: ...parce que les effets avaient
été...
M. Savoie: II avait... La décision n'était pas
prise...
M. Léonard: ...comptabilisés.
M. Savoie: ...et je pense que les explications de M. Beaulieu
clarifient raisonnablement la situation, tout au moins en ce qui concerne
ça. Je peux vous assurer, toutefois, que la décision au mois de
mai n'était pas prise.
M. Léonard: Alors, écoutez, on me met... J'ai ici,
page 17...
M. Savoie: Ah, je viens...
M. Léonard: ...de l'annexe à la déclaration
ministérielle concernant la TPS du 30 août. O.K.? À la page
17, troisième paragraphe, vers le milieu, on parle des sommes qui
affectaient le budget du Québec à la suite des modifications
à la TVQ, la taxe de vente du Québec. "Ces montants
étaient cependant déjà inclus aux équilibres
budgétaires déposés le 26 avril dernier, de sorte que les
revenus et dépenses, ainsi que le solde des opérations
budgétaires alors présentées, n'ont pas été
révisés." Ça nous a été
déclaré le 30 août.
Là, ma question, c'est: On a prévu que les revenus
étaient affectés par la TPS et on n'aurait pas prévu des
montants pour administrer l'harmonisation. Alors, je suppose que dans les
crédits, au moins du fonds de suppléance, il y avait des
provisions pour ces modifications. Il faut que quelqu'un l'admette quelque part
dans ce gouvernement.
M. Savoie: Là, vous rentrez, finalement, dans des
documents du ministre des Finances, des déclarations du ministre des
Finances. Je vais vous demander de vérifier ces déclarations
auprès de lui-même et non pas ici, dans une opération au
niveau du ministère du Revenu, primo. Secundo, je peux vous assurer,
comme membre du Conseil des ministres, que la décision, au début
de mai, n'était pas prise et que les déclarations qu'on voit...
Je vois les réponses...
M. Léonard: M. le Président, ça veut
dire
que votre collègue du Conseil des ministres ne vous avait pas mis
au courant lors de la confection du budget de ce qu'il avait inclus à
ses crédits, à ses équilibres budgétaires?
M. Savoie: Non. Je pense que vous faites une mauvaise
lecture...
M. Léonard: II ne vous avait pas mis au courant?
M. Savoie: Je pense que vous faites une mauvaise lecture des
documents qui vous sont présentés. Je peux vous dire que je me
rappelle fort bien les discussions qui avaient cours l'année
passée, au mois de février, au mois de mars, au mois d'avril et
au mois de mai. Je peux vous dire que la décision n'était pas
prise.
M. Léonard: Donc, il ne vous a pas mis au courant.
M. Savoie: Écoutez, moi, je peux vous dire qu'on
était au courant de la situation.
M. Léonard: C'est parce qu'il nous dit le 30 août
qu'il avait fait ça le 26 avril dans son discours sur le budget. C'est
ça, il ne vous avait pas mis au courant, mais il l'avait fait.
M. Savoie: Moi, je pense qu'à date, finalement, vous avez
erré à plusieurs endroits dans ce dossier-là.
M. Léonard: Non, non, je n'ai pas erré.
M. Savoie: Vous...
M. Léonard: Non, non, non!
M. Savoie: Oui, oui. Je pense que vous maintenez vos erreurs. Je
vous demande, effectivement, de relever votre point auprès du ministre
des Finances et de poser les questions pertinentes auprès du
ministère des Finances. Moi, je ne suis pas pour commencer à
défendre des déclarations et commencer à courir des
réponses ici sur...
M. Léonard: Très bien.
M. Savoie: ...des semblants d'incongruités.
M. Léonard: Si je comprends, M. le Président, si je
comprends, toute l'opération a été menée à
l'insu du ministère du Revenu. (21 h 30)
M. Savoie: Écoutez, je pense que ça, c'est une
thèse qui a déjà été avancée et qui a
été refutée à plusieurs reprises avec
doigté. Je peux vous dire qu'en ce qui me concerne, de voir une
opération machiavélique où d'une part, les principaux
intéressés, dans le discours sur le budget... Je n'ai pas la page
- on va me la trouver - où le ministre des Finances lui-même dit
que ia décision n'est pas encore prise lors du dépôt de son
budget l'année passée. Vous l'avez ici... Alors ici on est
à !a page... Je ne sais pas trop quelle page - il va nous la trouver -
où le ministre des Finances dit: "J'aurai l'occasion, au cours des
prochains mois, de revenir sur l'évolution de la situation." On parle
évidemment des intérêts des contribuables face à la
TPS. "...afin d'indiquer le plus tôt possible dans quel cadre
administratif elles devront fonctionner à compter du 1er janvier
prochain." On est à la page 12, évidemment. Alors il dit au tout
début: "Malgré ces problèmes majeurs - c'est-à-dire
les problèmes administratifs - le gouvernement fédéral
semble tout à fait déterminé à aller de l'avant
dans son projet. C'est pourquoi il nous faut explorer avec lui toutes tes
solutions qui seraient de nature à atténuer ces
difficultés." C'est ce qui se faisait. Si, effectivement, je sentais que
la décision était déjà prise, à ce
moment-là, il n'y aurait pas de cachette, on le dirait. Mais je peux
vous dire qu'à ce moment-là, au moment où on parle, au
mois d'avril, au mois de mai, la décision n'était pas prise.
Certainement pas comme l'insinue le député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, comme l'insinue le
député, moi je veux bien. Le ministre du Revenu, à
pareille date, l'an passé - ce n'était pas M. le ministre actuel
- venait de recevoir, neuf jours auparavant, 2 000 000 $. Il a une question
très précise de mon collègue de Bertrand et là il
part à spéculer sur les petits oiseaux...
M. Savoie: Bien on a répondu.
M. Léonard: ...mais il ne répond pas à la
question.
M. Savoie: On a répondu aux questions des 2 000 000 $.
M. Léonard: II n'a pas répondu, il y a un an...
M. Savoie: Les études de faisabilité étaient
nécessaires...
M. Léonard: ...au moment où il venait de les
recevoir.
M. Savoie: ...pour une prise de décision
éclairée tout au moins.
M. Léonard: Un ministre reçoit 2 000 000 $ comme
ça et ce n'est pas important. Il ne sait pas pourquoi.
M. Savoie: Écoutez, là. On me dit que les 2 000 000
$ ont servi à la préparation d'études.
Si, effectivement, les 2 000 000 $ ont servi à la
préparation d'études, je peux vous dire que ça concorde
parfaitement avec les connaissances que j'ai des discussions qu'ils ont eues
à ce moment-là, au niveau du Conseil des ministres.
M. Léonard: Pourquoi, après avoir reçu 2 000
000 $, il n'a pas répondu précisément à la question
du député de Bertrand qui lui a posé la question: Est-ce
que vous avez des crédits...
M. Savoie: Bien, écoutez là, vous revenez encore au
24 mai...
M. Léonard: Oui.
M. Savoie: ...où le député de Bertrand nous
dit: Qu'est-ce qui se passe? Il lui dit la vérité. J'ai lu la
réponse. J'ai le texte ici devant moi. Sa réponse était,
en tout cas, il me semble, de façon générale, de
façon très claire pour dire que c'est actuellement sous
étude et il n'y a pas de décision de prise. Il fait part,
évidemment, des tergiversations de part et d'autre, tant de notre
côté que du vôtre, au niveau de la question de la TPS et de
la TVQ et des orientations que notre gouvernement va prendre.
Indépendamment de ces questions-là, ce qu'on peut dire c'est que
la décision qui a été prise a été
certainement la meilleure. Ça commence à être reconnu de
part et d'autre que la décision qui a été prise, et qui a
été annoncée au mois d'août, a été
certainement à l'avantage de l'ensemble des Québécois et
des Québécoises. Là-dessus, il n'y a aucun doute. il n'y
aucun doute non plus que l'ensemble des interventions par le gouvernement,
cette période de réflexion, ces tergiversations... je peux
également vous montrer des déclarations, tant
ministérielles que du parti libéral du québec où on
dit: effectivement, c'est problématique. l'introduction de la tps va
avoir des répercussions importantes au niveau de la
société québécoise. les interventions, la
réflexion qui a été faite, les conclusions qui ont
été finalement acceptées de part et d'autre sont dans
l'intérêt manifeste... aujourd'hui, on regarde cette
décision avec beaucoup de satisfaction. d'ailleurs, vous constaterez,
tant du milieu, du côté des financiers...
M. Léonard: Alors, si elle était si bonne que
ça, pourquoi vous n'avez pas répondu aux questions?
M. Savoie: m. le président, je voudrais tout simplement
terminer. je vais laisser la parole au député de labelle dans une
seconde. m. séguin répond: "évidemment, je peux indiquer
tout de suite que la décision du gouvernement n'est pas prise encore. le
ministre des finances disait dans son discours sur le budget, à la page
12 - qu'on vient tout juste de lire - qu'il annoncerait plus tard sa
décision. Il y a encore de l'exploration à faire, des discussions
et je pourrais donc ajouter des études." Je crois sincèrement,
même si je n'étais pas à ce moment-là ministre du
Revenu... mais j'étais quand même très
intéressé à la question, par les discussions que j'avais
avec Yves Séguin, par les discussions que j'avais également avec
d'autres de mes collègues, je peux vous dire que la décision, en
tout cas, n'était pas prise.
M. Léonard: Bon, M. le Président, alors j'entends
le laïus du ministre... Si c'était une si bonne décision que
ça, pourquoi s'en cachait-il autant le printemps dernier et qu'il ne
répondait pas aux questions? Je vais lui poser maintenant une question
plus précise.
Le Président (M. Lemieux): dernière question, m. le
député de labelle afin que je permette à mme la
députée de bellechasse d'intervenir.
M. Léonard: Oui. Est-ce que le ministre pourrait nous
faire connaître la ventilation complète des 18 051 200 $ qui ont
été consacrés à ces activités durant
l'année: les salaires, systèmes informatiques, contrats,
équipement? En fait, on voudrait savoir de quelle activité il
s'agit. En 1991-1992, quelle est l'enveloppe consacrée aux dossiers de
la taxe de vente du Québec et de la TPS? Quelle est la ventilation de
cette enveloppe?
M. Savoie: Écoutez, c'est quand même 18 000 000 $.
Il faut les détailler. On va présenter cette
ventilation-là et on va la transmettre à la commission qui
tâchera de vous la transmettre dans les plus brefs délais. On peut
vous assurer que la réponse va être complète. Je vais y
voir moi-même avant que ça soit transmis. Je vais en faire une
bonne lecture pour être certain que ça répond à vos
orientations. Je voudrais, dans le cadre de cette réponse, vous
expliquer encore une fois que de voir dans cette opération qui,
finalement, était très complexe... Je sais que vous doutez de
l'importance, vous doutez du fait que ce soit une réforme majeure. Je
peux vous assurer qu'au niveau impôt, qu'au niveau taxation, ça a
un impact majeur. C'est une approche, c'est une première lumière
qui va nous aligner beaucoup plus sur ce qui se fait ailleurs au niveau des
taxes, au niveau des impôts. Ça aura des répercussions
majeures sur nos orientations pour plusieurs années.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre du
Revenu. Mme la députée de Bellechasse.
Femmes chez les cadres
Mme Bégin: Je vous remercie, M. le Prési-
dent. M. le ministre, j'aimerais vous ramener à l'annexe 9 de
l'étude des crédits pour l'année 1990-1991, et plus
précisément au tableau 1. Vous faites la répartition du
personnel selon le sexe et par catégorie d'emplois. Or, on remarque, M.
le ministre, qu'il n'y a pas beaucoup de femmes dans les postes cadres.
Même, si je remarque bien, en 1986, il n'y avait aucune femme et, en
1991, il n'y a encore aucune femme dans les cadres. Par contre, plus on descend
dans la hiérarchie, plus on retrouve les femmes, entre autres...
Le Président (M. Lemieux): Votre question.
Mme Bégin: ...dans le personnel de bureau. Est-ce que vous
avez fait quelque chose pour remédier à cette situation, M. le
ministre?
M. Savoie: Oui.
Mme Bégin: Ou entendez-vous faire de quoi pour y
remédier?
M. Savoie: Évidemment, la question est des plus
pertinentes. Je vous ai mentionné dans mes mots d'ouverture qu'au niveau
du ministère du Revenu, il y avait une certaine culture. Une culture
qui, bien sûr, n'a officiellement que 30 ans, mais qui reflète
beaucoup plus la situation qui existait sur l'ensemble du XXe siècle
quant à l'administration de la chose publique, de la haute fonction
publique et, particulièrement, du ministère du Revenu.
Traditionnellement, le ministère du Revenu s'est orienté,
a reflété longtemps la société, c'est-à-dire
que les femmes, en bonne partie, occupaient des tâches moins bien
rémunérées. À tâche égale, elles
obtenaient un salaire beaucoup moins élevé.
Le ministère du Revenu a ceci de différent qu'il
évolue plus rapidement que d'autres, d'une part. Deuxièmement, il
donne un meilleur accès, je pense, depuis plusieurs années aux
femmes au sein de la fonction publique.
Le ministère du Revenu, c'est un ministère de
carrière. Les gens se présentent, ça prend plusieurs
années pour les former. C'est un ministère où les gens
doivent avoir une performance élevée et ce qu'on cherche à
faire, c'est former. La relève, particulièrement au niveau des
femmes, est présente. Là où l'accès est beaucoup
plus facile pour les femmes... Je pense, par exemple... Au niveau des
professionnels - on parie des comptables, des avocats et des notaires - vous
remarquerez que la hausse est quand même considérable et que les
chiffres, finalement, ont tendance à se corriger beaucoup plus
rapidement qu'ailleurs. Il y a là une bonne volonté. Je crois
qu'il y a là une bonne orientation. Il y a encore des gestes importants
à poser. Je peux vous assurer que l'accès à la haute
direction, au niveau du ministère, va se faire en respectant la
formation au niveau du ministère et en respectant également une
volonté de voir les femmes accéder à des postes de
direction au sein du ministère. Donc, une poussée constante. Vous
remarquerez, au niveau des cadres supérieurs, seulement 14 sur 135. Par
contre, la relève, comme on l'indique, si on parie par exemple de 1986
où elles n'étaient que 5 sur 132, il y a quand même une
poussée, aussi modeste soit-elle. Il y a plusieurs femmes qui sont en
travaux préparatoires à l'occupation de postes de cadres
supérieurs, qui sont en formation et lesquelles, je suis certain, seront
en mesure de percer à court terme. Nous allons même encourager
fortement au cours des trois ou quatre prochaines années l'accession des
femmes à ces postes-là; des femmes, non pas parce qu'elles sont
des femmes mais parce qu'elles ont acquis l'expérience au sein du
ministère, qu'elles ont acquis des notions quant à la culture du
ministère et qu'elles sont capables et compétentes pour
exécuter leur mandat au sein du ministère.
Mme Bégin: Une autre petite question, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, Mme la
députée de Bellechasse.
Mme Bégin: Je vous ramène également au
tableau 3, M. le ministre, où cette fois-ci on a affaire aux
communautés culturelles. Je remarque le même
phénomène au niveau des communautés culturelles où
il y a beaucoup plus d'hommes qui ont accès au ministère alors
que les femmes sont beaucoup moins importantes. Quand je regarde, entre autres,
les cadres supérieurs, il y a eu, en 1988, un total de huit mais huit
hommes; en 1989, un total de neuf, huit hommes; en 1990, un total de un, c'est
un homme. si je regarde les cadres intermédiaires, c'est à peu
près la même chose. donc, à ce niveau-là, est-ce que
vous avez également l'intention d'aider les femmes provenant de
communautés culturelles à avoir accès à votre
ministère?
M. Savoie: Oui, on a eu l'occasion de le souligner à
quelques reprises, je pense, dans mes échanges avec la direction du
ministère. Il est important que des gestes soient posés non
seulement au niveau des femmes des communautés culturelles mais au
niveau du respect des conditions établies par le Conseil du
trésor, par le gouvernement du Québec d'une façon globale
pour s'assurer que, finalement, le ministère du Revenu reflète
dans son entité, en quelque sorte, la structure sociale
québécoise. Des gestes ont déjà été
posés par le passé. J'ai eu l'occasion de vérifier les
données au niveau des personnes handicapées, j'ai eu l'occasion
de vérifier au niveau de la langue anglaise, j'ai eu également
l'occasion de vérifier les données... Bien qu'ici et là,
il y ait des lacunes, il y a une volonté très
nette et il y a quand même des dépassements dans certains
secteurs du ministère. On a l'intention de rencontrer les objectifs
établis par le gouvernement non seulement au niveau des cadres
supérieurs mais dans l'ensemble du ministère, pour les
communautés culturelles et les femmes de ces communautés
culturelles.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez terminé? M. le
député de Hull.
Taxe sur les achats faits en Ontario
M. LeSage: Merci, M. le Président. Le député
de Labelle a touché tantôt un peu la TPS. En ce sens-là,
j'aimerais poser quelques questions au ministre en ce qui concerne les taxes
pour les gens qui demeurent à Hull et qui vont acheter à Ottawa
et vice versa. Je sais que le ministre va me dire qu'il existe un
mécanisme présentement et que les gens peuvent aller à
Ottawa ou en Ontario acheter des choses et avec leurs reçus, obtenir le
remboursement des taxes. Mais les gens qui font livrer d'une province à
l'autre, quel contrôle le ministère a-t-il là-dessus? Je
vais de l'autre côté, je m'achète un manteau et je le fais
livrer du côté québécois. Je ne paie pas de taxes,
ils livrent. Est-ce que vous avez un contrôle là-dessus?
M. Savoie: Oui. Il existe un contrôle. Évidemment,
nous tâchons... La question est pertinente. Il faudrait bien comprendre
qu'au niveau de la région de Hull qui est particulièrement
affectée par les différences de taxes existant du
côté d'Ottawa et du côté de Hull, normalement,
lorsqu'on achète un bien, on doit payer des taxes. Alors, si on
achète un bien du côté de l'Ontario... Les marchands de
Hull m'ont souligné à plusieurs reprises le fait qu'il y a des
gens qui vont du côté d'Ottawa. Des gens de Hull qui se rendent
à Ottawa, achètent un bien et réclament la
déduction de la taxe de vente provinciale. Toutefois, on m'avise qu'une
fois que la déduction est prise du côté de l'Ontario, il y
a un enregistrement du côté du gouvernement ontarien et cette
information est par la suite transmise au gouvernement provincial. On me dit
que, par la suite, le gouvernement provincial peut intervenir et charger la
taxe provinciale sur ce bien qui a été remboursé par le
gouvernement ontarien. (21 h 45)
M. LeSage: L'autre aspect qui m'Inquiète, M. le ministre -
si vous me le permettez, M. le Président - c'est que je me suis
laissé dire que certains constructeurs avaient récemment
commencé à acheter des matériaux de construction justement
en Ontario et les faisaient livrer au Québec parce qu'ils ne payaient
pas de taxe là-dessus. Ça, ça m'inquiète
drôlement.
M. Savoie: Avec...
M. LeSage: Ils allaient en Ontario acheter des matériaux
de construction, les faisaient livrer au Québec pour construire des
maisons et ils ne payaient pas de taxe dessus.
M. Savoie: Oui. Il faut payer la taxe, soit du côté
de l'Ontario ou du côté du Québec, mais ii faut payer la
taxe.
M. LeSage: Là, M. le ministre, c'est qu'on applique cette
fameuse formule: Si tu livres, tu fais livrer, tu ne paies pas de taxe.
M. Savoie: Oui, mais c'est faux et je pense que les gens qui font
cela vont, un jour, avoir des surprises fort désagréables. Je
pourrais peut-être demander à M. Robert d'ajouter des
commentaires, s'il y a lieu, pour confirmer ou préciser davantage la
réponse à votre question.
M. Robert (Marcel): Mon nom est Marcel Robert. Je suis
sous-ministre adjoint à la vérification. Si vous achetez des
matériaux de construction en Ontario et que vous les faites livrer au
Québec, c'est sûr que le gouvernement de l'Ontario ou le
détaillant de l'Ontario ne vous chargera pas la taxe. Mais, quand vous
arrivez au Québec, vous êtes censé faire une
déclaration au ministère du Revenu et payer votre taxe. C'est
sûr que tout le monde ne le fait pas, mais c'est notre ouvrage, à
la vérification, de les trouver. Nous avons des ententes avec les autres
provinces pour voir les achats, nous en faisons énormément chaque
année et nous envoyons les factures à qui de droit. Nous ne
pouvons peut-être pas le faire à 100 %, mais nous en faisons un
certain nombre et nous avons un bon contrôle avec les gens de l'Ontario
et des autres provinces du Canada également.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M. le
député de Hull?
M. LeSage: M. le Président, si vous le permettez, les deux
questions que j'ai soulevées... Je pense et je suis persuadé que
le ministère peut exercer des contrôles et faire en sorte de
récupérer l'argent ou les taxes pour les produits qui sont
achetés en Ontario. Mais l'autre que je vais vous citer, celle-là
aussi m'inquiète.
Au 1er janvier 1992, le Québec va commencer à taxer les
services alors qu'en Ontario, ce n'est pas le cas. Je vais prendre, par
exemple, une firme de Hull ou même un individu dont le rapport
d'impôt peut être difficile à compléter...
Une voix: Un avocat.
M. LeSage: II va aller voir un comptable à Ottawa et II ne
paiera pas de taxe pour les services qui lui seront rendus. Une personne a
besoin de thérapie...
Une voix: D'acheter des lunettes.
M. LeSage: Elle va aller à Ottawa et elle ne paiera pas
encore de taxe dessus.
M. Savoie: Effectivement, la...
M. LeSage: Est-ce qu'il y a moyen d'harmoniser ou de faire une
enclave pour l'Outaouais québécois? Je pense qu'on crée un
préjudice aux gens de l'Outaouais en les taxant sur des choses alors
qu'ils peuvent obtenir les mêmes services de l'autre côté et
qu'ils ne paieront pas de taxes dessus.
M. Savoie: Effectivement, c'est une très bonne question.
Je pense qu'au niveau des merceries, des magasins de linge... De façon
générale, nous suivons la situation de près, nous avons eu
l'occasion d'échanger avec tout au moins un propriétaire. J'ai eu
l'occasion d'en discuter avec trois gérants de magasin qui
étaient dans des centres d'achats de la région de Hull,
également à Gatineau, pour voir c'était quoi l'impact de
l'introduction de la TPS et de la TVQ à compter du 1er janvier. Nous
sentons une deuxième vague à compter du 1er janvier 1992. Par
exemple, un avocat qui habite du côté d'Ottawa ne va avoir, au
niveau de la TPS, qu'un compte de 7 % alors que l'avocat ou le notaire du
côté du Québec va avoir un compte additionnel de 14 %.
C'est substantiel, et ça risque d'avoir des impacts. Là encore,
il va falloir suivre la situation pour s'assurer - si le préjudice est
considérable - de faire des recommandations de corrections auprès
du ministre des Finances.
Toutefois, je voudrais souligner deux éléments. Il n'est
pas exclu, d'une part, que l'Ontario intervienne au niveau de la taxe sur les
services comme le Québec l'a fait. Je n'ai pas d'indications
spécifiques comme quoi l'Ontario va intervenir, mais si on regarde un
petit peu ce qui se passe ailleurs, je pense que c'est loin d'être exclu.
Deuxièmement, je pense qu'au niveau d'une intervention
subséquente auprès du ministre des Finances pour suivre,
d'après l'impact de l'Introduction de ces 7 % du côté du
Québec qui n'existent pas du côté de l'Ontario, elle sera
des plus bienvenues, je pense, M. le député de Hull.
La question est pertinente. C'est problématique, non seulement
pour la région de Hull. Il faut voir tout le long du Nouveau-Brunswick
par exemple, le long de toute zone frontalière. Ça pourrait
être problématique.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M. le
député de Hull?
M. LeSage: Merci, M. le Président.
Délais accordés aux
retardataires
Le Président (M. Lemieux): Je vais poursuivre avec
quelques questions, peut-être des questions qui vont rejc ndre celles de
Mme la députée de Bellechasse. Quand on regarde vos statistiques,
on se rend compte que vous avez chez vous, relativement à la
possibilité que des femmes accèdent à des cadres
supérieurs et à des cadres intermédiaires, le bassin voulu
puisqu'on constate que vous avez quand même 257 professionnels
féminins à l'intérieur du ministère du Revenu. La
question de fond qu'il faut peut-être se poser: Est-ce que c'est des
gestionnaires de dossiers ou des gestionnaires de personnes que recherche le
ministère du Revenu comme tel? Est-ce qu'il y a place pour la
mobilité chez vous à l'intérieur du ministère comme
tel? C'est seulement une réflexion que je fais. Ce n'est pas le sens de
la question que je voulais poser. C'est une réflexion que je fais suite
aux remarques qu'a fartes Mme la députée de Bellechasse.
Maintenant, ma question est peut-être beaucoup plus technique.
Elle concerne les délais pour remise fiscale concernant les mandataires
et les contribuables. Le sens de ma question est le suivant... Elle est
tirée davantage du document que vous nous avez remis. Est-ce que je me
trompe en disant que si les circonstances - je dis bien si les circonstances -
le justifient, le ministère du Revenu peut accorder des délais
additionnels avant d'imposer des pénalités et des
intérêts aux retardataires? Est-ce que c'est exact? Est-ce que
c'est une politique au ministère du Revenu?
M. Savoie: Oui, si les circonstances le permettent, oui.
Le Président (M. Lemieux): Si les circonstances.
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Lemieux): En ce sens-là, est-ce
que ces cisconstances, c'est de facto, c'est sur des faits précis ou
est-ce qu'il y a une politique administrative eu égard à ces
circonstances-là? Est-ce qu'il y a un cadre qui est bien
déterminé?
M. Savoie: II y a toujours un cadre pour accorder des
privilèges, des autorisations spécifiques.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que la commission
pourrait en avoir copie de cette politique administrative, de cette politique
de régie interne-là? Est-ce que c'est possible?
M. Angers: II y a un certain nombre de tolérances qu'on
appelle les tolérances administratives. Elles peuvent exister comme,
par
exemple, la date du 30 avril pour le dépôt des
déclarations de revenus. Il est évident que la
pénalité... il peut arriver que ça tombe une fin de
semaine, par exemple. Il peut arriver qu'il y ait une grève de la poste.
Il peut arriver qu'il y ait du ralentissement, ce qui fait que selon les
circonstances, il y a une tolérance qui peut aller de cinq à huit
jours.
Le Président (M. Lemieux): Alors, ce n'est pas clairement
défini, ni déterminé. C'est des cas d'espèce, en
général. O.K.
M. Angers: En général.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Alors, il n'y a pas de
politique de régie interne comme telle.
M. Angers: II n'y a pas de règle générale
disant que c'est sept, huit jours.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez
accordé... Actuellement, est-ce que c'est possible pour vous d'informer
la commission du nombre de délais, eu égard à des
circonstances particulières, que vous avez accordés, les
délais que vous avez accordés aux contribuables?
M. Savoie: Les contribuables...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez ce genre
de statistiques-là?
M. Savoie: Vous parlez du particulier?
Le Président (M. Lemieux): Oui. Au niveau des particuliers
et des mandataires.
M. Savoie: O.K. Au niveau des déclarations des rapports
d'impôt annuels.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Savoie: Oui. J'imagine qu'on serait en mesure de vous
fournir...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ce serait possible
d'en informer la commission? J'aurais peut-être une autre question.
M. Savoie: On a autorisé, par exemple, tout
dernièrement, je pense... Évidemment, c'est toujours le bon sens
qui règne. Il y a des conditions spéciales qui peuvent affecter
les... Je pense, par exemple, aux Québécois qui sont actuellement
avec les Forces armées et qui ont servi du côté de l'Iran.
On a accordé des délais spécifiques non seulement pour la
préparation et le dépôt de leurs rapports d'impôt
mais également pour l'achat d'un REER.
Le Président (M. Lemieux): Alors, je veux aller un petit
peu plus loin dans le sens de ma question, M. le ministre. Est-ce que vous avez
l'intention d'éliminer ces délais-là, ce qui permettrait
sans doute de libérer quand même des sommes importantes pour les
opérations du fonds consolidé? Vous n'êtes pas sans savoir
que ceci aurait des répercussions financières au niveau de la
gestion de la trésorerie? Est-ce que c'est l'intention du
ministère d'éliminer ces délais-là?
M. Savoie: On ne veut pas éliminer des délais qui
sont accordés tout simplement dans la bonne gestion, la gestion du bon
sens. On ne veut pas commencer à s'embarquer dans des simagrées
pour éviter des situations qui, finalement, vont faire en sorte qu'on
peut être accusés de mauvaise foi.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez une
idée, M. le ministre, des montants que vous pourriez faire
économiser au gouvernement si ces délais-là étaient
abolis?
M. Savoie: Je pourrais obtenir le montant là. Maintenant,
c'est très hypothétique comme question.
Le Président (M. Lemieux): Pardon? Vous dites c'est
quoi?
M. Savoie: C'est très hypothétique.
Le Président (M. Lemieux): non. je peux vous donner le
montant. ce n'est pas hypothétique, c'est tiré de certains
documents du contrôleur des finances.
M. Savoie: Ça dépend du genre de délai, les
conditions du délai et dans...
Le Président (M. Lemieux): Non. Ce que je vous demande...
Je pense que ma question est assez précise. Je vous ai demandé si
effectivement, dans certaines circonstances, vous avez accordé à
certains contribuables ou mandataires des délais? Je vous demande si ces
délais-là, advenant le cas où vous décidez
d'éliminer ce type de délai-là, ont une influence sur la
gestion de la trésorerie? Vous libérez des sommes qui sont quand
même assez importantes, on parle de millions de dollars... Ce que je vous
demande: Est-ce que vous avez une idée de ces montants-là qui
pourraient être économisés? Est-ce que le ministère
a l'intention, tout au moins, de regarder ça?
M. Savoie: O.K. C'est ça. C'est parce que vous êtes
passé des impôts aux taxes. Effectivement, on cherche avec la
mécanisation des opérations du ministère, avec
l'utilisation continuellement élargie de l'ordinateur qu'on fait au
ministère... C'est sûr que tout ça a pour effet de
réduire le temps nécessaire pour traiter des dossiers.
Donc, ça va avoir un impact quant aux délais. De façon
globale, je ne pense pas que le ministère, dans une décision
d'accorder ou non un délai... Je pense que la règle de base qui
doit s'appliquer, c'est le bon sens. C'est tout simplement...
Le Président (M. Lemieux): Vous savez que ça
entraîne des coûts.
M. Savoie: Oui. Évidemment, c'est le contre-poids de la
décision d'accorder un délai ou non, c'est bien évident.
Mais dans la mesure du possible, je pense que lorsque la décision
s'impose tout simplement par le respect de règles de bonne
administration, de bonne conduite, je pense que le ministère sait faire
le pour et le contre d'un délai additionnel ou non.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Peut-être
une autre question - on va aller sur les délais - qui porte
peut-être sur les délais moyens des dépôts et des
recettes. Il semblerait que la moyenne - et vous me corrigerez si mes
statistiques ne sont pas exactes - au Revenu est de 3,62 jours ouvrables entre
la date de réception - sur un autre sujet - du versement du contribuable
et de son dépôt. Ce que j'aimerais savoir: Est-ce que vous avez
pris des mesures pour accélérer le dépouillement de votre
courrier et pour assurer le dépôt des versements des contribuables
dans des délais qui sont peut-être plus conformes à des
pratiques de gestion de la trésorerie? Est-ce que les délais ont
été améliorés? Peut-être, une sous-question.
De façon conservatrice, on évalue que le délai moyen
observé pour le dépôt des recettes, en coûts, en
intérêts, ça représente encore une somme qui se
chiffre au-dessus de 10 000 000 $, si j'utilise un taux de 10 %. Est-ce qu'il y
a des démarches, est-ce qu'il y a des opérations administratives
qui ont été faites au Revenu dans ce sens-là?
M. Savoie: Oui. Il y a effectivement plusieurs opérations
qui ont été entreprises pour réduire les délais,
mieux traiter l'information reçue, mieux nous orienter. Ce que je vais
faire, c'est que pour vous donner une explication la plus
détaillée possible avec le plus de précisions possible sur
ce qui se fait au ministère du Revenu, quant à l'orientation de
votre question, on pourrait peut-être demander à M.
Dompierre...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Savoie: ...qui est sous-ministre adjoint aux
opérations, de répondre à votre question.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. Dompierre.
M. Dompierre (Alain): Alors, voici. De façon fort
importante, quand on parle de 3,62 jours, ça contient toutes sortes de
choses. Il y a des remises qu'on appelle nil ou zéro...
Le Président (M. .emieux): Mais est-ce que le délai
est...
M. Dompierre: II était statistiquement correct.
Le Président (M. Lemieux): O.K.
M. Dompierre: On doit dire que, chez nous, on a pris quelques
mesures. D'abord, l'heure de tombée, par exemple, qui était de
midi avant est maintenant en fin de journée.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Dompierre: C'est-à-dire qu'une journée, quand on
était rendu à une heure, on était obligé de la
passer à la banque le lendemain. On perdait une journée
d'intérêts. Alors, on a changé ces conditions-là.
Deuxièmement...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ça
représentait des économies appréciables?
M. Dompierre: Ça représentait des sommes
appréciables. Deuxièmement, le délai moyen se fait de
façon différente, suivant la grandeur des montants.
Le Président (M. Lemieux): C'est ça, j'allais en
venir aux montants, entre autres...
M. Dompierre: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): ...50 000 $ et plus, 50 000 $
et moins; ça va.
M. Dompierre: Pour tous les chèques qui dépassent
300 $, les délais, ils sont à l'intérieur de 1,45 jour,
c'est-à-dire qu'ils arrivent à la malle chez nous, ils sont
ouverts, ils sont vérifiés, validés; il y a des rejets
dans ça; il y a des manques de pièces; il y a des
téléphones, etc. Mais la moyenne pour tous les montants
d'impôt do 300 $ et plus, c'est 1,45 jour.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que... (22 heures)
M. Dompierre: Dans ces moyennes de nombre de jours, ici
là, on tient compte de remises qui sont égales à
zéro. Donc, il faut enregistrer, nous, pour dire: On a reçu une
remise...
Le Président (M. Lemieux): À titre d'exemple, pour
un montant de 50 000 $ et plus, est-ce que vous faites le dépôt le
même jour?
M. Dompierre: Pour un dépôt de plus de
2000 $, il est fait le même jour.
Le Président (M. Lemieux): Le même jour, O. K.
M. Dompierre: II faut dire maintenant... Je pense que c'est le
point majeur: 45 % de nos mandataires paient directement aux banques. Ça
représente, ça, 80 % de nos sommes. Quand ils payent aux banques,
c'est crédité la même journée. Les chèques
qui rentrent chez nous, ce n'est que 60 % des mandataires, et ce sont des plus
petits montants. Alors, au point de vue "flow", au point de vue flux d'argent,
il est bien sûr qu'on n'est pas pénalisés dans ce
cas-là.
Le Président (M. Lemieux): Si je comprends bien, vous avez
fait de grands progrès.
M. Dompierre: Définitivement.
Le Président (M. Lemieux): Peut-être une autre
question qui se situe dans le cadre de la réforme des systèmes.
Je sais que dans le cadre de la réforme des systèmes, vous
vouliez alléger le processus et dissocier ce qu'on appelait - vous allez
bien me comprendre puisque vous êtes du domaine. - dépôt et
comptabilisation. Il me semblait qu'à un certain moment, il y avait des
études au ministère, à cet effet-là. Alors, ma
question est la suivante: Est-ce que vous avez complété vos
études afin d'évaluer tous les impacts de l'abolition d'une telle
saisie? Je sais que c'était dans le contexte de la refonte des
systèmes, mais on m'a fait état qu'une étude à cet
effet-là était en train de se faire ou se ferait au
ministère. Est-ce que ça a été fait, cette
étude-là?
M. Dompierre: Cette étude n'est pas finie, elle est en
train de se compléter. Normalement, on devrait avoir cette
étude-là le 1er janvier, c'est-à-dire l'implantation de
ces systèmes-là le 1er janvier 1992.
Le Président (M. Lemieux): Qu'est-ce que ça va
donner comme résultats concrets et pratiques?
M. Dompierre: Ça va nous permettre d'avoir une meilleure
performance au point de vue temps et échanges avec les banques et les
systèmes financiers.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, pas d'autre
question. M. le député de Labelle.
Taxe sur les achats faits en Ontario (suite)
M. Léonard: J'ai quand même une couple de remarques
à faire en rapport avec la question du député de Hull.
Vous dites que lorsqu'une marchandise est achetée en Ontario, elle est
livrée sans taxe et qu'après, le contribuable lui- même
doit faire une déclaration à l'effet de payer. donc, ça
doit poser des problèmes importants. est-ce qu'il ne serait pas plus
simple de passer une convention de perception avec l'ontario? puisqu'on en a
passé une avec le fédéral, on pourrait très bien en
passer une avec l'ontario pour percevoir les taxes - vice-ver-sa - d'une
province à l'autre, entre les deux provinces, pour qu'il y ait des
remises, finalement. pourquoi ce n'est pas possible?
M. Savoie: Actuellement, ce qui se produit, si les informations
que j'ai sont fidèles, je peux vous dire que l'Ontario est très
agressif sur le marché. Cette politique-là ne s'applique pas
seulement au Québec mais elle s'applique à l'ensemble des autres
provinces canadiennes et aux états américains. Lorsqu'on
achète un bien, on peut réclamer... on paie la taxe de vente au
moment de l'achat, mais on peut la réclamer. Le gouvernement de
l'Ontario, si ma mémoire est fidèle, accorde jusqu'à trois
ans pour... L'entente que nous avons avec eux, c'est sur l'échange
d'informations parce que quelqu'un de l'Ontario qui achète au
Québec a droit au même service, c'est-à-dire qu'il peut
réclamer la taxe de vente suite à l'achat du bien, dans un
délai. Je ne sais pas pourquoi, mais je crois que le montant minimal est
de 500 $.
M. Léonard: Attendez un peu, là. On ne parle pas de
la même chose. Quand vous dites: Réclamer la taxe de vente, ce
n'est pas ça qui aété dit. Ce qui a
été dit, c'est que celui qui achetait en Ontario ne payait pas de
taxe en Ontario, et qu'il devait faire une déclaration en envoyant son
chèque...
M. Savoie: Ah! O. K. Pour des biens livrés, je
m'excuse.
M. Léonard: Pour des biens livrés, alors...
M. Savoie: Oui.
M. Léonard: Ce n'est pas pareil.
M. Savoie: La question du député de Hull est
très pertinente. Lorsqu'on achète un bien du côté
d'Ottawa, de la ville d'Ottawa, et qu'on fait livrer le bien à Hull,
évidemment que ça traverse. Parce que c'est livré au
Québec, l'acheteur peut dire à son marchand: Je vais payer la
taxe de vente au Québec et non pas en Ontario.
M. Léonard: Ça, je comprends, mais je trouve que le
système invite presque à la passoire, finalement, parce
que...
M. Savoie: Ça invite? M. Léonard: Oui.
M. Savoie: Oui, mais il y a plusieurs situations comme ça.
Cette question-là...
M. Léonard: II y a la situation réciproque envers
l'Ontario? Quelqu'un de l'Ontario qui vient au Québec ne paie pas de
taxe, et puis c'est lui qui déclare...
M. Savoie: si c'est livré du côté de
l'ontario. on a un problème semblable avec les bateaux, par exemple. on
a eu tout dernièrement, comme à chaque printemps... on
achète un bateau au québec et on le livre du côté
des états-unis immédiatement. il faut payer la taxe au
québec ou à l'état américain en question. on ne
peut pas...
M. Léonard : Là, je pense que ça... M.
Savoie: Effectivement...
M. Léonard: Je trouve que... C'est la première fois
que j'entends parler de ça là...
M. Savoie: Bien oui.
M. LeSage: M. le Président, si le député de
Labelle le permet...
M. Léonard: Oui, O.K.
Le Président (M. Lemieux): ...sur le temps de parole. Oui,
ça va.
M. Léonard: Oui, bien, c'est son temps de parole.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le
député de Hull. Oui, je vous donne la parole tout de suite,
monsieur.
M. LeSage: Étant donné que c'est dans le même
sujet.
M. Léonard: Oui.
M. LeSage: Je le sais parce que je connais des gens à qui
c'est arrivé. Ils sont allés acheter en Ontario un bateau ou, en
tout cas, des choses qui ont été livrées au Québec
et ils n'ont pas payé la taxe. Vous avez parlé tantôt, M.
le ministre, que vous aviez des ententes avec l'Ontario. Je suis
persuadé que vous en avez mais je ne sais pas jusqu'à quel point
vous les mettez en application parce que je sais pertinemment qu'il y a des
gens qui ont reçu - dans des délais d'un an, deux ans, même
trois ans - une facture du Québec suite à des informations du
gouvernement de l'Ontario, de Toronto, sur des choses qui avaient
été achetées en Ontario. Là, vous les cotisez pour
la taxe.
M. Savoie: C'est ça. Il y a des échanges.
M. LeSage: Mais ce n'est pas tout le monde qui a ça.
M. Savoie: Non...
M. LeSage: Excusez, si vous le permettez, pour renchérir
là-dessus. Est-ce que vous, vous envoyez également des factures
aux gens de l'Ontario qui ont acheté au Québec?
M. Savoie: Ah! Oui, ça marche des deux
côtés.
M. Léonard: En tout cas, la réflexion que j'en ai
c'est que c'est sûrement un système très lourd qui doit
permettre qu'on passe au travers si facilement. Je ne sais pas si vous avez
évalué votre taux de succès là-dedans, votre taux
de perception des taxes que vous devriez collecter mais, à mon sens,
ça ne m'étonnerait pas qu'il y ait quelques problèmes.
Bon. Je veux simplement souligner, en remarque à la question
posée par le président de la commission, que je suis d'accord
avec une certaine flexibilité accordée à un ministre, mais
à une condition: c'est que ça se fasse en toute transparence,
qu'il justifie ses gestes publiquement...
M. Savoie: Bien oui.
M. Léonard: ...qu'il puisse le faire. À ce
compte-là, je crois qu'il faut toujours laisser une certaine
discrétion parce que c'est le lot de la politique de le faire...
M. Savoie: C'est important.
M. Léonard: Cependant, je pense qu'il ne faut pas aller
trop loin non plus. Mais, si c'était absolument rigide... je pense qu'on
se lie les mains par rapport à des situations exceptionnelles qui
peuvent se passer. Enfin, c'est la remarque que je voulais faire. Je voudrais
poser des questions à M. le ministre sur un autre sujet.
M. Savoie: Sur?
M. Léonard: Un autre sujet.
M. Savoie: Bon. O.K. Un autre...
Dépenses de publicité
M. Léonard: Un autre sujet. Je vois que dans vos
crédits, vous avez des dépenses en publicité. Alors, cette
année, le gouvernement ayant un budget très serré, a
dépensé en 1990-1991, 719 420 $ en publicité - ou il
prévoit des dépenses probables - et en 1991-1992, le gouvernement
du Québec ayant un budget encore beaucoup plus serré,
prévoit dépenser 2 150 000 $ en publicité. J'ai
l'impression, paraît-il, que ses besoins sont plus du double de
ceux de l'an passé, de ceux qui ont été
engagés l'an passé. De cette somme, il y a 1 500 000 $, soit 70
%, qui vont servir à mener une campagne d'information sur la TPS et
concernant l'administration, je suppose, de la taxe de vente en même
temps. Mais, en tout cas, 70 %, i 500 000 $, sur la réforme des taxes
à la consommation. c'est déjà en route. je ne sais pas
quelle sera la justification du ministre mais jusqu'à présent,
les dépenses usuelles en publicité du ministère
concernaient principalement la campagne d'information sur la déclaration
annuelle de revenus des particuliers.
M. Savoie: Oui.
M. Léonard: Les Québécois vont sans doute
être assez heureux d'apprendre que cette année, le gouvernement
ayant un budget très serré, il va percevoir 324 000 000 $ de
plus... sur la réforme de la taxe de vente durant cette année. ii
y aura 1 500 000 $ qui va leur servir à vendre la salade du gouvernement
libéral. par ailleurs, l'assiette fiscale de la tvq étant
sensiblement la même que celle de la tps, et compte tenu qu'ottawa a
déjà fait passablement de publicité en ce qui concerne la
tps, on peut se questionner et mettre en doute la nécessité d'une
telle campagne publicitaire. alors, ma question: dans cette période
d'impasse budgétaire où on gèle, par exemple, le salaire
des fonctionnaires, où le conseil du trésor a cherché par
tous les moyens à comprimer les dépenses, est-ce qu'il n'aurait
pas été sage d'éviter une telle campagne publicitaire au
coût de 1 500 000 $ dont l'objectif, très nettement, va être
beaucoup plus de faire la propagande libérale que de tenter d'informer
la population, étant donné qu'elle la paie depuis plusieurs mois
déjà? est-ce qu'une telle campagne publicitaire faisait partie de
l'entente fédérale-québec concernant l'harmonisation des
taxes à la consommation? je m'arrête là, je reviendrai avec
un autre point sur cette question.
M. Savoie: Oui, mais...
M. Léonard: Je voudrais avoir d'abord une réponse
à cette question.
M. Savoie: Oui. Écoutez...
M. Léonard: 1 500 000 $ alors qu'on va aller
chercher...
M. Savoie: Ça va. Ça va.
M. Léonard: ...324 000 000 $.
M. Savoie: On a compris votre question. Je pense que vous
comprendrez fort bien que lorsqu'on constate que la révision de la taxe
de vente du Québec, cette année, et l'ajout, l'an prochain, au
niveau des services, il y a là, je pense, des éléments
très importants. Il est important quo !as mandataires du gouvernement
soient bien au courant de la situation, non seulement de la baisse de la taxe
de 9 % à 8 % et de 8 % à 7 % l'année prochaine avec
l'ajout des services, mais également des modalités qui sont
changées. Ça, c'est important et je pense que c'est bien
important de le décrire. Évidemment, 1 500 000 $ en
période de compressions, vous allez dire que c'est beaucoup d'argent.
C'est vrai que le budget a quasiment doublé si on compare avec 1989. Par
contre, je pense que l'impact de l'introduction de la TPS du côté
du gouvernement fédéral, la réaction nécessaire du
côté du Québec pour maintenir l'ordre au niveau de la taxe
de vente et l'explication exacte de ce qui se passe nécessitent
évidemment des dépenses de notre côté au niveau de
la taxe de vente. On ne l'explique pas, la taxe sur les produits et services du
gouvernement fédéral. On explique ce qui se passe au niveau de la
taxe de vente du Québec. Les dépliants qui sont mis à la
disposition de la population, les annonces qui sont faites dans les journaux et
à la télévision sont nécessaires pour une meilleure
compréhension. Vous dites maintenant: Ah! oui, mais, là, c'est
une dépense qui pourrait être chargée au gouvernement
fédéral. La réponse, c'est que ce n'est pas très
fort comme raisonnement puisque c'est des modifications à la taxe de
vente du Québec qu'on veut d'abord présenter à la
population. Pour l'avenir, lorsqu'il y aura des modifications aux deux,
c'est-à-dire lorsque les deux seront harmonisées, qu'on sera en
1993, 1994, 1995 et que nous serons de nouveau au pouvoir, à ce
moment-là, on pourra expliquer encore une fois, mais en partageant la
facture avec le gouvernement fédéral.
M. Léonard: Là, j'ai hâte de voir cette
publicité parce qu'il me semble qu'en toute justice, elle devra dire que
les contribuables, dorénavant, vont payer la taxe sur les meubles, sur
les vêtements, sur les chaussures, sur tout, sur les chambres
d'hôtel, l'an prochain, etc.
M. Savoie: C'est exactement...
M. Léonard: J'ai hâte de voir si on va insister
beaucoup là-dessus, mais on va insister sur...
M. Savoie: Exactement.
M. Léonard: ...moins 1 % quelque part, oui.
M. Savoie: C'est exactement ce qu'on fait. On explique les
changements et on ne s'en cache pas.
M. Léonard: Alors, une question...
M. Savoie: Jamais le ministère du Revenu et jamais dans un
de mes exposés je n'ai tenté de cacher le fait qu'il y aurait une
taxe additionnelle au niveau du linge, qui n'était pas là
auparavant, que ça aurait des impacts au niveau des meubles. Mais ceci
étant dit, je pense qu'il est important de bien faire comprendre
à la population l'impact global de la TPS et de la TVQ, ce, sur quoi la
majorité des intervenants sont d'accord et c'a fait très peu de
contestations.
M. Léonard: m. le président, je pense que les
québécois, les contribuables québécois ont compris.
ils paient depuis le 1er janvier. ils savent sur quoi ils paient la taxe. je ne
vois pas pourquoi on va dépenser 1 500 000 $ de plus pour leur dire
comment ça va se payer. alors, m. le président...
M. Savoie: Écoutez, je pense qu'on l'a expliqué
à plusieurs reprises, l'importance, par exemple...
M. Léonard: ...je voudrais...
M. Savoie: II sera intéressant pour le
député de Labelle de savoir qu'on a augmenté le nombre de
mandataires d'une façon considérable. On a passé de, mon
Dieu... On a quasiment doublé le nombre de mandataires au Québec
avec les modifications qui sont apportées à la taxe de vente.
Donc, ces gens-là, il faut qu'ils soient renseignés. Ces
gens-là, il faut qu'ils soient informés également.
M. Léonard: M. le Président, je ne voudrais pas
être interrompu à chaque fois que je...
Le Président (M. Forget): M. le ministre...
M. Léonard: J'essaie de ne pas interrompre le ministre,
là.
Le Président (M. Forget): ...je regrette, mais la parole
est au député de Labelle. Alors... (22 h 15)
M. Léonard: L'an passé, il a dépensé
719 420 $ en publicité. Ça concernait toute l'opération du
ministère et c'était le moment où il y eut grand
changement. Là, il ajoute 2 150 000 $ cette année parce que c'est
2 150 000 $ de plus. Il y a certains types de média qui sont
prévus, par exemple, les journaux, 1 400 000 $;
télévision, 450 000 $; radio, 250 000 $; autres, 50 000 $. Est-ce
que la firme qui va faire la campagne est déjà connue? Est-ce
qu'elle a déjà été choisie,
déterminée? Ces dépenses-là, normalement, allaient
pour une campagne d'information sur la déclaration annuelle des revenus
des particuliers. Là, ça va être une campagne de type
très général parce que, au fond, ça touche tout le
monde. J'aimerais avoir quelques éclaircissements là-dessus.
Maintenant, je sais qu'au ministère il y a aussi des sondages qui ont
été effectués durant l'exercice financier, mais je
voudrais revenir là-dessus ultérieurement. Est-ce qu la firme a
été choisie? Est-ce que tout est fait?
M. Savoie: Oui, on pourra intervenir. Il faut d'abord dire qu'il
s'agit d'un sondage et non pas des sondages.
M. Léonard: Je reviendrai sur les sondages. Je veux que
vous parliez de la campagne de publicité.
M. Savoie: Je voudrais tout d'abord souligner encore une fois
à la commission le fait que les modifications apportées à
la taxe de vente du Québec sont substantielles. Quand on dit qu'on va
augmenter le nombre de mandataires par 200 000, c'est considérable.
Ça demande de l'information et c'est pour ça qu'il y a eu une
augmentation substantielle du budget de la publicité. Ce n'est pas
difficile à comprendre. Il me semble que c'est très facile.
D'ailleurs, si au niveau de la publicité le budget était
identique, j'aurais posé des questions. J'aurais dit: Ça n'a pas
de bon sens. On a fait des efforts, on a formé des équipes
volantes pour intervenir auprès des entreprises pour que les gens soient
renseignés. Je pense que le succès qu'a connu la réforme,
à date, est substantiel.
Je pense que de part et d'autre, on a pu voir se mettre en place au
Québec, à compter du 1er janvier 1991, une réforme
substantielle sans trop d'accrochages. Il y en a eu des accrochages, mais
ça n'a pas été majeur. Il n'y a pas eu, par exemple, de
congestion incroyable au niveau d'un secteur ou de l'ensemble des mandataires
au Québec. Je pense que le tout s'est relativement bien
déroulé avec, ici et là, des accrochages, je le veux bien,
mais de façon globale, d'une façon acceptable. Cela est dû
en bonne partie aux efforts qui ont été déployés
par le ministère pour payer les dépliants, pour renseigner, pour
la formation d'une équipe qui se rendait directement en région
pour expliquer les rencontres, les échanges. Tout ça fait en
sorte que, les gens étant bien renseignés, on est en mesure de
continuer avec cette réforme substantielle qui va être beaucoup
plus importante pour le Québec à compter du 1er janvier 1992
puisque les services, ça va être majeur. Ça va être
majeur pour l'ensemble des gens qui offrent des services au Québec.
Ça va demander énormément de publicité.
M. Léonard: Est-ce que la firme est déjà
connue? Ça fait cinq, sept ou huit minutes que le ministre répond
toutes sortes de trucs.
M. Savoie: Ah oui! Je m'excuse, là. Non, mais je pense que
je voulais que ce soit clair au
niveau du budget de la publicité. Je pense que la question
était relativement facile.
M. Léonard: Là-dessus, M. le Président, le
ministre peut faire...
M. Savoie: Le député de Labelle le
reconnaît.
M. Léonard: ...plein de déclarations. Il reste que
le taux d'inflation a connu une augmentation phénoménale depuis
le début de l'année. En plus, les dépenses de la
consommation en particulier ont chuté de façon significative en
janvier, en février et je suppose qu'en mars la tendance va se
maintenir. Mais la seule question que je posais, c'est: Est-ce que la firme est
déjà déterminée?
M. Savoie: Je vais demander à M. Néron de
répondre à votre question.
M. Léonard: Bien.
M. Savoie: Allez-y, M. Néron.
M. Néron (Gilles): Les placements dans les médias
sont faits via le ministère des Communications et c'est la firme qui est
retenue pour les placements publicitaires par le ministère des
Communications.
M. Léonard: Vous la connaissez?
M. Néron: Cette année, je pense que c'est Cossette.
Oui, c'est la firme Cossette qui a répondu à l'appel d'offres,
qui s'est qualifiée.
M. Savoie: Les commentaires au niveau de l'impact de la taxe de
vente du Québec sur la vente au détail sont, en tout cas, en
partie gratuits. Le député de Labelle va le reconnaître. La
décision, je le rappelle, est une décision d'Ottawa d'introduire
la TPS. Le gouvernement du Québec, avec une grande clairvoyance que
même Prométhée en serait jaloux, a décidé
d'harmoniser et de prendre la direction de l'administration sur le territoire
québécois. Cette solution-là a été applaudie
par l'ensemble des Québécois et des Québécoises.
Nous n'avons pas vu de critique sérieuse quant à cette
orientation. Nous n'en avons pas vu une. Évidemment, l'Opposition qui
joue son rôle d'opposition soulève ce point mais je n'ai pas
encore vu de critique importante, de critique sérieuse sur cette
orientation qui a été prise.
M. Léonard: Je ne sais pas sur quelle planète vit
le ministre, mais tous les avantages relèvent de la décision du
Québec et tous les inconvénients relèvent de la
décision du fédéral.
M. Savoie: Le Parti québécois est familier avec ce
processus-là, hein?
M. Léonard: Je vois très bien son raisonnement. Je
voudrais amener...
Le Président (M. Lemieux): La parole est au
député de Labelle, M. le député de Saint-Louis. M.
le député de Labelle, continuez.
Mesures liées à la recherche et au
développement
M. Léonard: Oui. Je voudrais aborder un autre sujet, soit
celui des mesures fiscales liées à la recherche et au
développement. C'est une mesure fiscale qui est administrée par
le ministère du Revenu. Une de nos questions dans les prochaines
séances vise à connaître le coût des mesures fiscales
qui étaient liées à la recherche et au
développement, les déductions fiscales et les crédits
d'impôt. Le ministère ne m'a fourni qu'une réponse quant
à ce qui a trait au coût des crédits d'impôt. Pour
l'année 1989, les crédits d'impôt accordés pour des
activités de recherche et de développement représentent un
coût de 116 500 000 $. Puis, il serait bon de rappeler une fois de plus,
et ce, même si la responsabilité n'en incombe pas au ministre du
Revenu, que 39 % de cette somme sert uniquement à remplacer ce que le
fédéral économise à l'égard de ses propres
mesures fiscales en déduisant du montant admissible à ces mesures
la valeur des crédits d'impôt accordés par
Québec.
Bref, en 1989, le gouvernement du Québec a subventionné le
gouvernement fédéral pour 45 400 000 $ et cela aussi fait partie
du coût du fédéralisme canadien au Québec. Ce fait,
d'ailleurs, est connu du gouvernement québécois mais,
paraît-il, aucune entente n'a jusqu'ici été conclue avec
Ottawa. Je pense, M. le Président de la commission, puisque vous
cherchez des endroits où il y a des économies possibles, que
ça en est une: 45 400 000 $ que nous finançons au
fédéral.
Est-ce que le ministre du Revenu pourrait compléter la
réponse qui nous a été fournie en indiquant la valeur des
déductions fiscales liées à la recherche et au
développement?
M. Savoie: La valeur?
M. Léonard: La valeur des déductions fiscales
liées à la recherche et au développement? Vous nous avez
répondu sur la partie qui concernait le coût des crédits
d'impôt, mais il y a toutes sortes de déductions fiscales pour la
recherche et le développement. Est-ce que vous avez pu quantifier
autrement que maintenant? Quelle est la réponse?
M. Savoie: Je suis obligé de prendre note pour vous
répondre parce qu'il y a énormément de variantes. Ce que
je vais faire, c'est que je
prends note de votre question et je vais intervenir sur la valeur des
déductions fiscales.
M. Léonard: M. le Président, je pense que, dans
cette affaire, les entreprises qui demandent et qui bénéficient
de ce système, pour elles ça peut être intéressant.
Mais la question que nous nous posons, c'est jusqu'à quel point
ça peut l'être pour le Québec parce que, au fond, ça
n'oblige pas toutes les entreprises à faire de la recherche et du
développement. Il y en a seulement certaines qui le font et qui le
feraient de toute façon, même s'il n'y avait pas de crédits
d'impôt. Nous pensons, quant à nous, que ce serait beaucoup mieux
d'établir une mesure générale par laquelle les entreprises
devraient faire de la recherche et du développement. Quand elles n'en
font pas, que cette somme soit destinée à des universités
ou autrement, financer de la recherche et du développement.
Vous aurez compris que je fais référence, par exemple, au
1 % que nous avons avancé comme mesure, ce qui est vrai en particulier
pour la recherche et le développement comme pour la formation
professionnelle, de sorte que toutes les entreprises seraient incitées
à en faire, ce qui est une des conditions fondamentales pour
réussir dans le contexte où nous allons vivre dans les prochaines
années et pour le futur.
Est-ce que vous avez évalué la valeur de cette mesure
fiscale que vous avez appliquée alors que nous pensons qu'elle est
très douteuse comme efficacité?
M. Savoie: II s'agit de questions d'évaluation,
d'application et d'orientation d'une politique globale de recherche et de
développement. Je peux vous dire que, d'une façon globale, le
Québec a une politique de recherche et de développement et offre
des avantages très importants au niveau de la recherche et du
développement. Nous allons, si cela peut vous faire plaisir, nous
enquérir auprès du ministre des Finances pour obtenir les
réponses à vos questions et vous les transmettre parce que nous
voulons vous répondre de la façon la plus convenable
possible.
M. Léonard: Oui, mais ceux qui vont...
M. Savoie: mais je peux vous dire que, de façon globale,
au niveau de la recherche et du développement, l'ensemble des politiques
fait en sorte qu'il est davantage intéressant pour les compagnies de
faire de la recherche et du développement au québec.
M. Léonard: Oui, mais le ministère des Finances va
prendre ses renseignements chez vous parce que c'est vous qui aurez les
renseignements là-dessus. Est-ce que les déductions fiscales vont
s'appliquer contre le revenu net, le revenu gagné? Vous pouvez
évaluer vous-même le coût de telles mesures.
M. Savoie: Je pense qu'au niveau de la synthèse et des
orientations, le ministère des Finances va offrir...
M. Léonard: Vous déclinez toute
responsabilité là-dedans?
M. Savoie: Non. Ce n'est pas ça que j'ai dit. J'ai dit: Je
pense qu'au niveau des questions que vous posez spécifiquement, le
ministère des Finances est vraiment plus apte à fournir les
réponses à vos questions puisqu'ils sont en mesure de regarder
l'ensemble de la question.
M. Léonard: C'est vous qui êtes en mesure
d'évaluer le coût fiscal des crédits et des
déductions. C'est le ministère du Revenu qui peut faire
ça. Vous allez fournir ces renseignements-là au ministère
des Finances pour qu'il prenne des décisions quant aux équilibres
budgétaires, quant aux politiques économiques qu'il veut mettre
en place, si toutefois il veut le faire. Alors, la question que nous vous
posons c'est: Quel est le coût des déductions fiscales? Puis
est-ce que, par rapport à des politiques, vous évaluez que les
mesures qui sont en place sont efficaces comparativement à d'autres qui
sont appliquées dans d'autres pays où il y a des mesures
générales qui forcent l'ensemble des entreprises à faire
de la recherche et du développement, et, si elles n'en font pas,
à contribuer à ce que la société comme telle en
fasse, par les universités ou par toute espèce de groupe de
recherche qui existe dans la société? Je voudrais tout simplement
ramener aussi cette question de l'inutilisation chronique totale du fonds de
développement technologique. Vous avez mis 120 000 000 $ de
crédits là-dedans, vous n'en avez même pas
dépensé 1 000 000 $ sur deux ans, alors je pense qu'il faut se
poser des questions. Les déductions fiscales qui sont à
côté, est-ce que ça rapporte? Est-ce qu'il y a des choses
là-dessus?
M. Savoie: Écoutez, il est certain, et je vais
répéter ça pour que ce soit bien clair, qu'une partie des
données pour établir les avantages et les désavantages
d'une politique de recherche et de développement au niveau fiscal est
obtenue par les travaux qui se font au ministère. Ces
informations-là sont transmises au ministère des Finances
où il y a une réflexion, somme toute, plus globale de la
situation au Québec, une situation comparative par rapport à ce
qui se fait ailleurs. D'une façon globale, les informations que j'ai
obtenues lorsque j'étais aux Mines, les informations que j'obtiens
également en tant que responsable de l'application des lois
professionnelles, les déductions que je vois mises en application un peu
partout au Québec, les fonds qui sont mis à la
disponibilité des entre-
prises nous démontrent que, au niveau de la recherche et du
développement, il n'y a pas qu'une façon d'intervenir.
M. Léonard: Non.
M. Savoie: L'intervention est beaucoup plus globale, elle est
multiple...
M. Léonard: Je suis tout à fait d'accord, M. le
ministre.
M. Savoie: ...les entreprises peuvent intervenir au niveau de la
recherche et du développement, d'une multitude de façons. Pour ce
qui est du ministre du Revenu et de la défense des crédits,
parler de l'impact d'une procédure de recherche et de
développement que vous jugez insuffisants pour les entreprises
québécoises, c'est un jugement de valeur que je ne partage pas du
tout malgré que je sois prêt à reconnaître des
lacunes au niveau de la recherche et du développement au Québec,
comme je suis prêt à reconnaître des lacunes dans toutes nos
tentatives de mieux gérer la province. Je pense que c'est des questions
qui seraient beaucoup mieux dirigées vers le ministre des Finances.
Elles portent sur des orientations et sur la collection de données que
le ministre des Finances est beaucoup plus apte à donner qu'au Revenu.
(22 h 30)
M. Léonard: Bon. Moi, je veux être d'accord avec le
ministre quand il dit que c'est une foule de mesures. Effectivement, si on veut
encourager la recherche et le développement, il y a une foule de mesures
à entreprendre...
M. Savoie: C'est ça.
M. Léonard: ...et à mettre en place. Encore faut-il
que chacun des intervenants évalue l'efficacité de chacune des
mesures, celles dont il est responsable. Alors, c'est dans cette
mesure-là que je pose la question.
L'autre élément sur lequel le ministre ne m'a pas
répondu, c'est que le gouvernement fédéral déduit
dans le calcul du montant admissible pour ses fins à lui, les sommes
attribuées par le Québec. En d'autres termes, supposons qu'un
entrepreneur dépense 100 000 $ pour de la recherche et du
développement, une entreprise, et que le Québec contribue, lui,
pour 40 %, la subvention fédérale, maintenant que le
Québec a instauré son propre régime, va être
calculée sur 100 % moins 40 %, sur 60 %. Donc, supposons qu'il finance
50 %, ça veut dire 30 % alors qu'à l'origine, si nous
n'étions pas intervenus, il aurait financé 50 %. Il aurait
financé sur 100 %, donc, il aurait donné, disons, 50 %. Nous
perdons 20 $ ou 20 000 $ si vous mettez ça sur une base de 100 000 $.
Très nettement, nous perdons et nous finançons finalement les
mesures fédérales parce que le montant n'est pas
réajusté en conséquence au gouvernement. Quelles sont les
démarches que vous avez entreprises ou que vous comptez entreprendre
pour rectifier le tir fédéral là-dessus?
M. Savoie: Je vous le répète encore une fois. C'est
qu'au niveau de la recherche et des mesures appropriées, le
ministère du Revenu fait ses recommandations auprès du ministre
des Finances. Ces recommandations-là sont d'une grande
variété.
M. Léonard: Sont?
M. Savoie: D'une grande variété.
M. Léonard: D'une grande variété. Ah!
M. Savoie: D'une grande variété, puisque...
M. Léonard: Je m'en doutais.
M. Savoie: ...j'ai pu constater cette année, les
recommandations qui ont été faites au ministre des Finances. Il y
en a plusieurs.
M. Léonard: Oui. Est-ce que vous pourriez nous en parler
un peu?
M. Savoie: Non, je ne peux pas vous en parler puisque ça
demeure dans la confidentialité des échanges entre le Revenu et
les Finances. Je n'ai pas du tout l'intention d'étaler cela sur la place
publique. Par contre, je peux vous dire que ça constitue un objet
d'interrogation de notre part. On a fait des commentaires et il revient au
ministère des Finances de regarder l'ensemble du portrait parce que le
ministère du Revenu ne fournit qu'une partie des informations
nécessaires à une orientation. Le ministère des Finances
va prendre ses orientations et ses décisions à partir de
l'ensemble des commentaires qui sont faits.
M. Léonard: Alors, là, vous comptez bien que dans
le prochain discours sur le budget il pourrait y avoir un énoncé
d'intention pieuse à cet égard.
M. Savoie: Depuis 1986, dans chaque budget qu'a
déposé le présent gouvernement, il y avait des mesures
spécifiques quant à la recherche et au développement.
Alors, je ne vois pas...
M. Léonard: Mais par rapport à la disposition
fédérale?
M. Savoie: Ah! Ça, c'est une mesure spécifique. Je
ne veux pas me prononcer là-dessus mais je peux vous dire que d'une
façon globale, au niveau de la recherche et du développement,
dans chaque budget qu'a déposé le gouvernement il y avait des
mesures spécifiques. Je ne vois pas
pourquoi le présent budget serait un changement de cap.
M. Léonard: M. le Président, je trouve quand
même que, par rapport à la réponse du ministre, II s'en
remet un peu trop facilement au ministre des Finances. Je lui pose la question:
Est-ce qu'il y a eu des démarches entreprises envers le
fédéral pour qu'il rectifie la mesure fédérale? Je
ne vois pas pourquoi il fait intervenir à ce stade-ci...
M. Savoie: Bien oui, mais...
M. Léonard: ...le discours sur le budget du ministre des
finances. franchement!
M. Savoie: ce n'est pas une démarche du ministère
du revenu. il ne revient pas au ministre du revenu de commencer à
échanger avec le ministre des finances à ottawa sur des
politiques fiscales. c'est entre ministres des finances.
M. Léonard: Vous avez fait une recommandation
là-dessus?
M. Savoie: Pardon?
M. Léonard: Vous lui avez fait une recommandation?
M. Savoie: Nous, on fait des recommandations sur un ensemble de
mesures au ministre des Finances, non seulement sur le contenu mais sur le
contenant également. Ça touche certainement toutes sortes de
mesures, y compris la recherche et le développement. Maintenant, il
revient au ministre des Finances de s'en faire un portrait global et
d'intervenir auprès du ministre des Finances, à Ottawa. Je pense
que vous avez de la difficulté à comprendre le rôle du
ministère du Revenu.
M. Léonard: non, ce n'est pas parce qu'on a beaucoup de
difficultés à comprendre, c'est qu'on trouve que vous vous servez
très facilement de l'espèce de panoplie secrète qui
fait...
M. Savoie: Non, mais non.
M. Léonard: ...qu'on ne peut rien savoir et qu'on ne fait
rien.
M. Savoie: Je ne veux pas me servir d'une panoplie secrète
du tout. Je vous le dis très franchement.
M. Léonard: Le parapluie du secret.
M. Savoie: Les informations qu'on transmet au ministre des
Finances sont confidentielles, point à la ligne. Il n'y a pas de secret
là-dedans.
M. Léonard: M. le Président, je peux poser d'autres
questions?
Le Président (M. Lemieux): Oui. Je peux laisser continuer
M. le céputé de Labelle. Il y a M. le député des
Îles-de-la-Madeleine qui en avait une, mais M. le député de
Labelle, vous pouvez y aller.
Sujets divers
M. Léonard: j'ai quelques questions à poser sur
différents sujets, rapidement. je suppose que ça ne devrait pas
être bien long d'avoir des éclaircissements, par exemple, sur des
voyages hors québec. un attaché politique qui voyage hors
québec, qui va à ottawa participer à une rencontre avec
des représentants du gouvernement du canada. là, ce n'est pas le
ministre des finances, ce n'est plus secret, là. c'est un attaché
politique du ministre du revenu qui va directement à ottawa. le ministre
ne peut pas y aller, mais son attaché politique y va. est-ce qu'on peut
savoir sur quoi portait cette réunion? est-ce qu'il accompagnait le
ministre des finances? est-ce que le ministre lui-même était
présent à la réunion où allait son attaché
politique? c'était m. bernard d'amour qu'on nous dit, du 14 au 19 avril
1990. est-ce qu'il s'agissait de la tps? si je comprends, le ministre du
revenu, lui, ne peut pas parler aux gens d'ottawa, mais son attaché
politique y va.
M. Savoie: Ah! Arrêtez donc! C'est complètement
insensé et c'est de l'enfantillage de votre part. Ça me
déçoit énormémement, ce genre d'intervention.
Ça date du 14 au 19 avril, une dépense de 509,78 $. M. D'Amour
s'est rendu à Ottawa pour une rencontre avec des représentants du
gouvernement du Canada, peut-être à un échange entre
ministres du Revenu et non pas le ministre du Revenu et le ministre des
Finances. J'ai des échanges avec le ministre du Revenu. J'ai aussi des
échanges avec le ministre des Finances.
M. Léonard: Mais le ministre du Revenu y était?
M. Savoie: Je ne le sais pas, moi.
M. Léonard: II accompagnait son ministre.
M. Savoie: Je ne le sais pas. Je vais obtenir l'information et on
va vous la transmettre.
M. Léonard: C'est parce que vous disiez, tout à
l'heure, que le ministre du Revenu ne pouvait pas parler à Ottawa.
M. Savoie: Ce n'est pas vrai, ce n'est pas ça que j'ai
dit.
M. Léonard: II fallait qu'il passe par le ministre des
Finances.
M. Savoie: Coudon!
M. Léonard: Or, un de ses attachés politiques peut
y aller, lui.
M. Savoie: Franchement, si vous voulez virer cette commission en
cirque et en "bouffon-nade", là, on peut bien s'y prêter, mais je
trouve que ce n'est pas très sérieux de votre part. Je vous
rappellerais, je demanderais, franchement, un petit peu plus d'envergure...
M. Léonard: Je vous prends au mot, M. le ministre.
M. Savoie: ...quant à vos questions, c'est gênant.
Regardez tout le monde qui nous entoure, là.
M. Léonard: Je vous prends au mot. C'est vous qui avez dit
ça, tout à l'heure. J'ai repris vos paroles simplement.
M. Savoie: Je n'ai pas dit ça. Moi, j'ai des
échanges avec M. Wilson, mais pas en tant que ministre du Revenu dans
l'exercice des fonctions du ministre du Revenu. J'ai des échanges avec
le ministre du Revenu à Ottawa...
M. Léonard: O.K.
M. Savoie: ...sur des questions qui portent sur le Revenu.
M. Léonard: Ça va.
M. Savoie: Maintenant, quand je fais des recommandations sur des
politiques fiscales, je les fais à mon ministre des Finances. Je serais
bien mal venu, par exemple, de commencer à faire des recommandations au
ministre des Communications à Ottawa sur sa politique des
communications.
M. Léonard: Justement, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Je voudrais seulement faire
remarquer à la fois au côté de l'Opposition et au parti
ministériel qu'il y a des propos qui peuvent être tenus
antiparlementaires. Bouffon, bouffonnerie et ces choses-là, c'est
antiparlementaire.
M. Léonard: Ce n'est pas moi qui ai employé
ça, c'est le ministre.
Le Président (M. Lemieux): Je fais référence
à l'article 35.7 du règlement. Alors, j'aimerais peut-être
un petit peu plus de décorum. Je vois que M. le député de
Saint-Louis, qui subit un débat que cette commission m'approuve. Alors,
essayez, s'il vous plaît, dans le respect de l'article 35.7...
M. Léonard: M. Le Président, je n'ai pas
employé le mot "bouffon", je n'ai pas...
Le Président (M. Lemieux): J'essaie d'être ouvert et
équitable, M. le député.
M. Léonard: II vient de me parler des communications, je
vais lui poser une question sur les communications. Il y a des contrats de 25
000 $ et moins qui ont été donnés par le ministère
du Revenu à une firme qui s'appelle Compro Communication afin d'obtenir
des services de musique d'ambiance avec diffusion de messages au
ministère, 12 507,75 $. On retrouve cette firme encore une fois à
l'item Suppléments au contrat parce que le contrat sur la musique
d'ambiance n'avait pas été bien fait. Alors, on a ajouté
817,50 $ pour choisir la firme, bref, plein de choses sur cette musique
d'ambiance. Alors, aux 12 507 $ on a aussi un autre montant de 13 227 $ et on a
ajouté 2558 $, toujours pour la musique d'ambiance. À ce
prix-là, est-ce que vous avez droit à la diffusion de messages
subliminaux?
M. Savoie: Là, franchement! Bien, non. M. le
Président, je comprends qu'il y a quand même des limites au
ridicule et à la nature de la question.
Le Président (M. Lemieux): Elle est pertinente.
M. Savoie: Les messages subliminaux...
Le Président (M. Lemieux): Mais la question du
député de Labelle, M. le ministre, j'en conviens, peut
prêter à différentes interprétations, mais elle est
pertinente et je ne peux pas m'objecter à cette question-là. Vous
pouvez qualifier la nature de cette question-là, mais moi, ce n'est pas
dans ma prérogative de le faire...
M. Savoie: Bien, oui, mais, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): ...en autant qu'elle se
rattache aux crédits. Allez-y!
M. Savoie: M. le Président, ce n'est pas la question en
tant que telle, c'est le contexte dans lequel elle a été
posée et c'est le sous-entendu qu'elle soulève. Je pense que
ça manque... au moment de la défense des crédits du
ministre du Revenu où on a quand même des crédits pour un
montant de 345 000 000 $, où on a quand même tout un ensemble de
politiques de développement du ministère du Revenu, de commencer
à dire que 12 500 $ pour un programme qui a été
enregistré et qui passe dans tous les bureaux du
ministère du Revenu, l'ensemble des bureaux, l'ensemble des
régions et qui, finalement, lorsqu'on appelle et qu'on est en attente...
J'ai mentionné au début, M. le Président - ça va
certainement intéresser le député de Labelle -qu'on parle
de 3 400 000 interventions auprès du ministère du Revenu dont 2
500 000 sont des appels téléphoniques et dont la période
d'attente peut varier entre 15 secondes et 2 ou 3 minutes lorsqu'on est dans le
gros de la saison, lorsque tout le monde appelle. Il est important que la
personne qui attend puisse avoir d'autre chose qu'un silence mortel. Alors, on
a eu recours à une firme spécialisée - pour 12 500 $ - qui
prépare de la musique de fond et des messages spécialisés,
les enrubanne et les envoie à l'ensemble des régions où
sont mis à ia disponibilité de ces 2 500 000 de
Québécois. Il y a eu des frais de 12 500 $.
M. Léonard: M. le Président, je pense que le
ministre pourrait peut-être prendre avis de la question et nous
répondre parce que, au fond, ses explications ne vont pas très
loin. Ça coûte 12 507,75 $ pour obtenir des services de musique
d'ambiance et, en plus, on dit: montant initial du contrat: 13 227 $, on ajoute
un supplément de 2558 $. je dirais que les bureaux de professionnels,
à l'heure actuelle, ont aussi des musiques d'ambiance comme
celle-là et ils se branchent sur un poste...
M. Savoie: Ce n'est pas seulement une musique d'ambiance
là.
M. Léonard: M. le Président, j'ai la parole.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
ministre. M. le député.
M. Léonard: Ils se branchent sur un poste FM local. Il y a
des postes locaux FM qui sont d'excellente qualité. Ça
coûterait 50 $ par mois à peu près. Il pourrait acheter 200
$ de cassettes, puis on ne voit pas pourquoi il dépense 13 000 $. quand
ce gouvernement-là dit qu'il fait toutes les économies, qu'il
coupe partout, je me pose des questions en voyant passer des dépenses
comme celles-là. simplement, avant de geler les salaires des
fonctionnaires, ce sont des questions comme celles-là qu'on peut
poser.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Labelle. M. le député de Hull avait
une...
M. Savoie: Non, non, non, non.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre.
M. Savoie: Oui, oui, oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, M. le ministre.
M. Savoie: Merci, M. le Président. Il faut bien comprendre
que ces messages-là - si on appelle au ministère du Revenu -
donnent non seulement une ambiance de fond, non seulement de la musique, mais
ils donnent également des messages d'information...
M. Léonard: Subliminaux.
M. Savoie: ...à la personne qui attend.
Une voix: Mais ça ne coûte pas 13 000 $.
M. Savoie: la façon de procéder et l'utilisation de
ces fonds-là n'ont pas à être mises en doute. c'est
peut-être parce qu'il est déjà 22 h 45 qu'on n'a plus de
question, je ne sais pas trop quoi, j'essaie de comprendre un petit peu la
nature de l'intervention du député de labelle, mais franchement,
pour desservir 2 500 000 québécoises et québécois
qui...
M. Léonard: Si vous pensez qu'on n'a plus de question!
M. Savoie: ...appellent au ministère du Revenu et qui sont
appelés à attendre, je pense que la...
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous des exemples de ces
messages-là, M. le ministre?
M. Savoie: Oui, oui. Appelez-moi demain matin, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, s'il vous plaît!
M. Savoie: Même la ligne du ministre du Revenu est
poignée sur cette affaire-là.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, oui?
Programme APPORT
M. Chagnon: m. le président, le programme apport, je pense
que ça doit dire quelque chose au député d'abitibi-est. il
a dû en entendre parler dans son propre comté.
Le Président (M. Lemieux): ...ai entendu parler, M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Je parlerai de l'aspect fiscal du programme APPORT.
Le programme APPORT comme tel, on peut le qualifier... Je ne pense pas que
personne ici autour de la table puisse estimer que c'ait été la
trouvaille du siècle. Ça a apporté peut-être plus de
problèmes que de
solutions pour un paquet de monde dont les gens que l'on reçoit
dans nos bureaux par les temps qui courent et qui s'attendaient à avoir,
par exemple, des retours d'impôt de 1500 $ ou 2000 $ parfois, puis ils
reçoivent des surprises de 15 $, 16 $ ou 25 $. Qu'est-ce qui est
arrivé ou qu'est-ce qui arrive dans le programme APPORT qui fait que les
gens sont aussi insatisfaits quant à leur retour d'impôt au moment
où on se parle?
M. Savoie: Le programme APPORT... (22 h 45)
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, j'ajouterais
à ça et je vais en discuter, d'ailleurs, avec votre
collègue. J'attendais parce que j'ai donné un certain moratoire
à votre collègue, M. Bourbeau, ministre de la Main-d'oeuvre et de
la Sécurité du revenu, à cet effet-là.
Effectivement, on a de nombreuses plaintes et vous savez qu'il y a deux
attachés politiques - je le dis en pleine commission parlementaire - du
ministre lui-même qui, il y a trois semaines, se sont mis à
essayer de compléter un de ses rapports de demande d'aide dans le cadre
de ce programme-là et ils ont dû faire appel aux
spécialistes. La plupart des gens ne savent pas qu'il faut multiplier le
revenu par quatre point quelque chose et, en ce sens-là, vous savez, on
a effectivement - je trouve que la question du député de
Saint-Louis est très pertinente... C'est choquant, je vous le dis, de
voir des contribuables entre 20 000 $ et 30 000 $ se voir actuellement demander
des remboursements d'impôt qui, parfois, sont pour eux, je dirais,
vraiment vitaux, 300 $, 400 $, 500 $ et 600 $. Ce sont des salariés
à très bas revenus. Vous savez, je ne m'aventure pas plus loin
sur ce plan-là, mais je peux vous dire que, à court terme, il y a
un groupe de députés qui vont certainement regarder ça
puis qui vont poser de sérieuses questions, et sur l'attitude aussi qu'a
eue le ministère du Revenu dans ce dossier-là.
M. Savoie: Remarquez, avant que ça continue, je pense que
vous avez besoin d'explications additionnelles.
M. Léonard: Oui, mais avant, peut-être, simplement
pour compléter l'ensemble des questions...
M. Savoie: bien non. là, écoutez, ce n'est pas un
"free-for-all". une à la fois. je vais répondre à une
question. le président s'est senti libre...
Le Président (M. Lemieux): Oui. Oui. Allez-y. Allez-y, M.
le ministre. Allez-y, M. le ministre. Allez-y, M. le ministre.
M. Savoie: Toi, ça va suffire parce que tu connais les
réponses...
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, M le ministre.
M. Savoie: ...on les a déjà passées. Des
voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: Au niveau du programme APPORT - je pense que c'est
substantiel, on a eu l'occasion d'échanger souvent avec le
député de Labelle là-dessus, sur les différents
projets de loi - il faut bien comprendre que c'est le ministère de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu qui a introduit le
programme. Lorsque les gens font application à un programme, ils ne font
pas affaire avec le ministère du Revenu, ils font affaire avec le
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu.
Les formulaires, les orientations et la politique sont établis par le
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu.
Nous ne sommes que l'opérateur du programme. Une fois que tout a
été fait, c'est nous autres qui faisons les conciliations
à la fin de l'année. On est, en quelque sorte, un instrument, en
bout de piste, de cette opération-là.
Ceci étant dit, je pense qu'à la décharge de notre
collègue le ministre de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité
du revenu, il faut bien savoir que c'est un programme qui a fait appel à
19 000 personnes, à peu près. Il y en a eu un nombre d'à
peu près 3000 qui ont reçu des montants additionnels à
ceux qu'ils auraient dû obtenir, ce qui fait qu'ils ont reçu un
montant qui dépassait largement le montant qui devait normalement leur
être attribué dans le cadre du programme. Alors, il y a un solde
négatif, ils nous doivent. Dans la mesure du possible, le
ministère du Revenu fournit les explications au ministre de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu. On a
échangé sur ce programme-là pour l'adoucir le plus
possible au niveau des soldes négatifs.
Je tiendrais à souligner qu'en même temps qu'il y avait un
solde négatif, il ne faut pas oublier non plus qu'il y avait
au-delà de 5 700 000 $ de remboursements additionnels. Ça fait
que, là où il y avait un solde négatif, d'une part, il y
avait également un solde positif. On a eu des remboursements
additionnels par le biais du programme pour un montant, si ma mémoire
est fidèle, si je ne me trompe pas, de 5 800 000 $. Alors, quand on fait
application à un programme, qu'on dit que, dans l'année, on
devrait gagner tant et que le gouvernement veut encourager ces gens en disant:
On va vous donner un apport additionnel, il est normal qu'à la fin de
l'année on arrive avec un ajustement.
Il y a du monde qui va devoir de l'argent au gouvernement parce qu'il a
trop reçu. Il y en a d'autres pour qui on va avoir besoin d'un montant
qui sera versé en ajout au montant déjà reçu parce
qu'ils étaient en deçà du montant qu'ils devaient
recevoir. Alors, tout ça fait qu'il
y a eu des corrections des deux côtés, d'une part.
Deuxièmement, je pense que c'est intéressant pour les
députés de la commission de savoir qu'on en est à notre
première année au niveau du programme APPORT. Je pense que, comme
gouvernement, c'est une première tentative dans ce secteur-là. Il
y a eu des corrections, je pense, qui ont été
présentées au ministre de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu qui va en tenir compte.
On peut chercher à améliorer le programme. Le fond du
programme est valable. Le fond du programme, je pense, a joué un
rôle important l'année passée pour plusieurs familles
à faible revenu. Je pense que, ce qui est beaucoup plus important, c'est
qu'il va toujours y avoir du monde avec un solde négatif.
c'est-à-dire qu'il va toujours y avoir du monde qui va nous devoir des
petits montants. Ces gens-là, de façon générale...
Il y en a toujours un pourcentage, comme dans n'importe quel autre secteur de
la société, qui font ça pour déjouer le
système un petit peu. Mais je pense que la majorité des gens sont
honnêtes et que si ça a été fait d'une façon
claire, honnête, ils vont reconnaître qu'ils doivent un montant
à la société. On est très large quant auremboursement de ces montants-là, vous le savez fort bien que ces
gens-là vont vouloir payer. Ils vont vouloir, pas tous. Il y a des
individus qui doivent, par exemple, des montants substantiels...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre. M.
Savoie:... mais...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis a peut-être une question, et M. le député de
Labelle aussi. Je me garde quand même quatre minutes pour les programmes.
Est-ce que c'est dans le même sens, M. le député de
Saint-Louis? Oui?
M. Chagnon: Toujours sur la même question, c'est une
additionnelle à la principale que je posais, finalement.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Chagnon: Est-ce que le ministère du Revenu a
compensé à même les soldes négatifs que certains
individus pouvaient avoir?
M. Savoie: Oui, évidemment. Les gens qui devaient avoir un
retour de la part du ministère du Revenu et qui nous devaient de
l'argent, il y a eu un compte à compte dans certains cas, oui.
M. Chagnon: Enfin, il y a des cas un peu surprenants. Il arrive
des gens qui ont travaillé à temps partiel... une mère de
famille avec deux enfants qui pensait recevoir 2000 $ de retour d'impôt
en reçoit 16 $.
M. Savoie: Oui.
M. Chagnon:... elle arrive à ton bureau et elle braille.
Avec raison.
M. Savoie: Mais oui, mais cette personnelà...
Le Président (M. Lemieux): M. le député
de...
M. Léonard: M. le Président, c'est un peu dans la
même veine, ce qu'on a appris ou entendu dire, et j'aimerais bien que le
ministre me rassure. C'est que, finalement, il y a un certain nombre de
personnes dont les rapports d'impôt ont pris beaucoup de temps à
rentrer, dont les remboursements ont pris beaucoup de temps. On était
rendus au mois de septembre et ils n'avaient pas de remboursement. Moi, je
m'interroge sur la mécanique de ce programme-là, parce que, au
fond, s'il y a un programme où les analyses devraient être faites
à tous les mois pour que des gens qui gagnent très peu de
revenus, finalement, s'ajustent régulièrement plutôt que
d'attendre un an après et d'avoir une grosse facture. Je pense que
ça, ça devrait être majeur. D'un point de vue social, ce
ministère du Revenu a une responsabilité là-dedans.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Savoie: Oui, dans la mesure où faire se peut, je pense
que le ministre de la Maind'oeuvre et de la Sécurité du revenu
est en train d'examiner cette option-là, entre autres, et plusieurs
options. Mais il faudrait... Je pense que le député de...
M. Léonard: II faudrait régler le problème
et pas juste se pencher dessus.
M. Savoie:... Saint-Louis... Il faudrait bien comprendre que le
ministère du Revenu n'a pas mal agi là-dedans. Il ne faudrait pas
l'inférer. Le ministère du Revenu, comme je vous l'ai
mentionné, n'a rien à faire avec la préparation du
formulaire ni de son traitement. On intervient seulement en bout de piste.
M. Chagnon: On n'est pas obligé de faire un compte
à compte. C'est un peu dans le même sens qu'on vient de
mentionner. Si la dette est à l'endroit du ministère de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu je trouve un peu
surprenant qu'il y ait un compte à compte qui soit fait au Revenu, pour
compenser une dette dans un autre ministère.
M. Savoie: Oui, et ça je comprends ça, mais
maintenant...
M. Chagnon:... il me semble..
M. Savoie: Oui
M. Chagnon: ...en droit, je pourrais vous citer quelques causes
célèbres dans notre jurisprudence pas trop
éloignée. je pense à la "padlock law", entre autres.
M. Savoie: C'est-à-dire qu'en loi, il faut bien
comprendre... Vous n'avez pas raison ou vous pouvez peut-être dire que ce
sont des notions d'administration publique auxquelles on peut faire appel, ou
des notions d'équité, à la rigueur, où on est
participant à un programme du ministère de la Main-d'oeuvre et de
la Sécurité du revenu et où, en bout de piste, le compte
à compte se fait avec, par exemple, ...un montant qui vient du
ministère du Revenu, donc deux sources différentes, là. Il
faut bien se rappeler que le gouvernement...
M. Chagnon: sur le pian de l'équité, m. le
ministre, vous admettrez avec moi en tout cas qu'il y a de drôles de
questions sérieuses à se poser.
M. Savoie: Non, pas vraiment.
Le Président (M. Lemieux): Alors, merci. Il faut que
j'adopte les...
M. Léonard: Les mêmes questions se posaient l'an
passé, nous avions fait une longue intervention sur ce sujet, avec
à peu près les mêmes réponses que cette
année. Il n'y a pas eu grand changement.
Le Président (M. Lemieux): Alors, en ce qui a trait au
programme APPORT, il y aura lieu, je pense, pour les ministériels, de
débattre ce dossier-là ailleurs. Je peux vous assurer, M. le
ministre, que dans ce dossier-là, s'il y a eu une forme - je ne dirais
pas d'incurie administrative - ou une façon qui fait que les
contribuables ne sont pas en mesure de répondre adéquatement
à des questions qu'il y a sur des formulaires et qu'ils sont incapables
de les compléter, il est certain que comme ministériels nous
avons aussi une responsabilité, c'est de défendre nos citoyens et
nos citoyennes, et surtout nos plus démunis. En ce sens-là, on
aura l'occasion, M. le ministre, de débattre ce dossier-là,
ailleurs.
Alors, nous allons maintenant passer à l'adoption des
programmes.
M. Savoie: M le Président... Le Président (M.
Lemieux): Oui.
M. Savoie: ...je vous inviterais, M. le Président,
à diriger les commentaires quant au programme APPORT,
spécifiquement au ministère de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu...
Le Président (M. Lemieux): C'est fait, M le ministre.
C'est fait M. le ministre et on a justement un délai là, un petit
moratoire là-dessus. On va revenir là-dessus aux bons
endroits.
M. Savoie: C'est ça.
Adoption des crédits
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous passons maintenant
à l'adoption des crédits budgétaires du ministère
du Revenu. Est-ce que les crédits du programme 1, Administration
fiscale, sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les crédits
du programme 2, Aide aux parents pour leurs revenus de travail, sont
adoptés?
Des voix: Adopté
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les crédits
du programme 3, Contrôle des jeux de hasard, sont adoptés?
Des voix: Adopté
Le Président (M. Lemieux): est-ce que l'ensemble des
crédits budgétaires du ministère du revenu pour
l'année financière se terminant le 31 mars 1992 sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors le mot de la fin, M. le
député de Labelle, brièvement, ainsi que M. le ministre.
M. le député de Labelle.
Remarques finales
M. Léonard: Bien je pense qu'on a souligné le 30e
anniversaire du ministère du Revenu. Il y a eu des bons bouts de chemin
de faits, mais il y en a encore pour un certain nombre à faire. Puis, il
y a un ministre du Revenu qui devrait prendre des bonnes orientations. Il y a
des explications à donner, il nous a référés
très souvent à son collègue du ministère des
Finances. Nous verrons au ministère des Finances. Quoi qu'il en soit, je
l'incite à beaucoup de prudence dans ses dépenses de
publicité, ce n'est pas de la propagande pour écraser les gens.
Il ne leur apprendra rien de neuf qu'ils ne sachent déjà.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre. Allez, M. le
ministre.
M. Savoie: Ah j'ai toujours le mot de la fin, oui.
M. LeSage: Est-ce que je peux commenter sur les propos du
député de Labelle en ce qui concerne la publicité?
Le Président (M. Lemieux): II vous reste deux minutes. On
est en conclusion. Qu'est-ce que vous voulez commenter?
M. LeSage: J'aurais aimé, M. le Président, avoir un
peu plus de temps...
Le Président (M. Lemieux): Oui...
M. LeSage: Je voudrais tout simplement faire remarquer au
député de Labelle, en tout cas, que moi, je ne me sens pas
offusqué du tout des dépenses de publicité que le
ministère peut avoir. Même que, si je me rappelle bien, le
député de Labelle disait tantôt que le ministre se servait
de cet argent-là pour faire la propagande du Parti libéral. C'est
ça, que vous avez dit...
M. Léonard: Propagande de la salade libérale.
M. LeSage:... la salade libérale. J'aimerais qu'on recule
un petit peu. Vous parliez aussi qu'en temps de récession... Au
début des années 1980, on en avait une récession "itou".
Vous vous rappelez du fameux programme de la campagne "II ne faut pas se faire
avoir" alors que votre gouvernement lançait un projet contre le
rapatriement unilatéral de la constitution du gouvernement Trudeau et
que vous aviez affecté à cette campagne - là, je vous
parle des dollars de 1980, pas de 1991 - 3 000 000 $, M. le
député de Labelle, consacrés à une campagne de
publicité faite après un contrat octroyé au groupe
Intercommunications de Montréal, sans appel d'offres, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): M.le
député de Labelle, M. le député de...
M. LeSage: Alors, moi, je ne me sens pas offusqué par les
quelques millions qui peuvent être dépensés
aujourd'hui.
M. Léonard: Une erreur n'en excuse pas une autre.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le
député de Hull, vous avez terminé. M. le ministre, en
conclusion.
M. Savoie: Pour terminer les travaux, entre guillemets, de cette
commission, je voudrais tout simplement remercier tous ceux et celles qui nous
ont accompagnés et qui ont dû participer à cette
soirée avec nous, les remercier de leur présence et des
réponses qu'ils ont pu présenter à l'occasion.
Je vais m'assurer que les questions deman- dées, et qu'on va
transmettre par écrit, vous soient transmises dans les plus brefs
délais.
Troisièmement, tout simplement en terminant, vous rappeler encore
une fois que j'espère que les membres de la commission ont pu constater
au moins deux choses. D'une part, le fait que le ministère du Revenu est
en évolution constante. Malgré cette évolution constante,
malgré ces réformes, malgré les orientations nouvelles qui
lui sont présentées chaque année, il sait relever ces
différents défis avec beaucoup de doigté, avec beaucoup de
rapidité. Il maintient le cap sur cette recherche de compétence.
À l'intérieur du ministère, il y a vraiment cette
recherche constante de compétence pour exécuter son mandat le
plus efficacement possible.
Deuxièmement, j'espère que ça a su retenir
l'attention du comité qu'au niveau du ministère du Revenu, il y a
énormément d'efforts déployés pour s'assurer que
les gens qui travaillent au ministère sont formés,
développent la notion de culture du ministère, développent
les notions de responsabilité rattachées à
l'exécution de leur mandat. Je pense que dans ce contexte là,
cette recherche de qualité est un souci constant et demande
énormément de temps et d'argent de la part du ministère.
Dans cet ordre d'idées, je tiens à souligner que la commission
est toujours invitée à visiter le ministère. On attend
toujours la visite de la commission pour vous montrer un peu ce qui se fait au
ministère, les équipements qui sont à notre disposition et
qui sont utilisés a l'avantage de la communauté
québécoise. Je pense qu'ils vont vous permettre de constater le
sérieux avec lequel le ministère s'applique à
exécuter son mandat et à s'assurer d'une bonne formation de son
personnel. Là-dessus, je vous remercie beaucoup pour votre
présence ce soir J'espère que nous aurons l'occasion de nous
revoir le plus rapidement possible parce que c'est toujours agréable
d'échanger avec vous, en demandant tout simplement que l'Opposition
tâche de préparer des meilleures questions Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): C'est terminé, M. le
député de Labelle. Alors, je remercie les membres...
M. Léonard: Je suis d'accord sur les félicitations
qui sont attribuées...
Le Président (M. Lemieux): M. le député du
Labelle...
M. Léonard:... au ministère. Ils les
méritent...
Le Président (M. Lemieux). M. le député de
Labelle, s'il vous plaît!
M. Léonard:... mais la direction est moins...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! Je
remercie les membres de cette commission ainsi que mesdames et messieurs les
fonctionnaires du ministère du Revenu pour leur participation à
cette commission. Ayant accompli notre mandat, nous ajournons nos travaux sine
die.
(Fin de la séance à 23 h 2)