(Onze
heures quinze minutes)
La Présidente (Mme
Boutin) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum,
je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte.
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude du volet Métropole des crédits budgétaires du
portefeuille Affaires municipales et habitation pour l'exercice financier
2022-2023. Une enveloppe de 1 h 45 min a été allouée pour
l'étude de ces crédits.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice
est remplacée par M. Campeau (Bourget); M. Tremblay
(Dubuc) est remplacé par Mme Hébert (Saint-François); Mme Nichols
(Vaudreuil) est remplacée par M. Fortin (Pontiac); Mme Thériault
(d'Anjou—Louis-Riel) est remplacée par Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger); M. Fontecilla (Laurier-Dorion) est remplacé par M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve); et Mme Perry Mélançon (Gaspé) est remplacée par M. Bérubé
(Matane-Matapédia).
Métropole
La Présidente
(Mme Boutin) : Merci beaucoup. Nous allons donc procéder à une
discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes, incluant les
questions et les réponses. Et la mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui leur est alloué, soit cet
après-midi, vers 13 heures. Également, quand le ton est cordial, moi, je
vous laisse échanger, là, de manière assez ad lib., mais, si le ton se corse,
je vais vous rappeler à l'ordre, je vous le dis d'emblée.
Alors, je suis
maintenant prête à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. Ce sera M. le député de Viau en
premier. Vous disposez de 19 minutes.
Discussion générale
M. Benjamin :
Merci. Merci, Mme la Présidente. Donc, bonjour à Mme la ministre, à
tous les membres de cette commission. Donc, très heureux de participer à ces
crédits. Mme la Présidente, donc, j'avais commencé, lors de la période de
questions, à partager, avec l'ensemble des collègues, ma déception. Donc, je
sais que plusieurs journalistes se sont essayés. Je vais moi-même à mon tour
essayer en essayant d'avoir une réponse claire de la ministre. Pour les gens
qui vous regardent actuellement, Mme la ministre, pour les gens de l'est de
Montréal qui nous écoutent aujourd'hui, est-ce que vous êtes en mesure de dire
aux gens de l'est de Montréal en quelle année, je ne demande pas le mois, ni le
jour, ni la semaine, en quelle année que les gens de l'est de Montréal vont
pouvoir mettre le pied dans un éventuel REM de l'Est de Montréal? Une question
très simple.
Mme Rouleau :
Bien, merci beaucoup. D'abord, mes salutations, Mme la Présidente.
Salutations, M. le député de Viau. Je veux saluer mes collègues de la
commission qui sont avec nous. Merci beaucoup. Puis je veux saluer aussi nos
sous-ministres adjointes, Mme Manon Lecours et Mme Marcoux, Guylaine
Marcoux, qui sont avec nous et avec toute leur équipe.
Bien, vous avez une
question toute simple, mais ce n'est pas si simple y répondre avec un chiffre,
parce que, vous savez très bien, on a, en décembre 2020, annoncé le REM de
l'Est avec CDPQ Infra, la ville de Montréal, le gouvernement. Il y a des
travaux qui ont été effectués depuis ce temps-là pour déterminer un tracé et la
structure architecturale de ce projet en s'assurant, là, avec le groupe
d'experts qu'on a créé, qu'on a nommé, de voir à la meilleure intégration
possible, meilleure facture architecturale possible. Et beaucoup, beaucoup,
beaucoup de consultations ont été faites, des préoccupations ont été soulevées,
importantes. Nous sommes donc très à l'écoute. Et, d'un commun accord avec la
ville de Montréal, avec la mairesse de Montréal, nous avons décidé, le
gouvernement du Québec et la ville de Montréal, de reprendre le leadership de
ce projet de transport collectif structurant pour l'est de Montréal et de
poursuivre le travail qui a déjà été effectué par CDPQ Infra pour voir, revoir
aussi le tracé...
M. Benjamin :
...
La Présidente
(Mme Boutin) : Je veux juste rappeler...
Mme Rouleau :
...ce qui fait qu'un...
La Présidente (Mme Boutin) : ...l'importance
de la proportionnalité, un petit peu, des réponses et des questions.
Mme Rouleau :
Bien, je vais raccourcir pour dire qu'il y a un groupe de travail qui s'est
mis au travail, justement, le jour un et qui est en train d'établir le
tracé et l'échéancier. Alors, je pourrai vous revenir avec plaisir lorsque nous
aurons les données de ce groupe de travail.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Mes questions sont très courtes, j'apprécierais
des réponses très courtes, parce que j'ai beaucoup de sujets à aborder avec Mme
la ministre et j'aimerais profiter au maximum de ce temps qui nous est alloué.
Donc, c'est des blocs de 20 minutes, donc des réponses courtes, s'il vous
plaît.
Mais, Mme la
ministre, ma question est une question toute courte aussi. Vous avez passé les
deux dernières années à vous chicaner avec des instances montréalaises, avec la
mairesse, avec l'ARTM. Comment vous expliquez ce virage? Comment vous
l'expliquez? Virage que d'autant plus... plusieurs voient dans ce virage une
forme d'aveu d'échec. Comment vous expliquez ce virage?
Mme Rouleau :
C'est à mon tour, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Boutin) : ...
M. Benjamin :
Oui.
• (11 h 20) •
Mme Rouleau :
Bon, alors, il n'y a pas de chicane, Mme la Présidente. Il s'agit de...
parfois, de remettre les choses en place. C'est ce qui a été fait avec
certaines instances, mais avec aussi toute la confiance dédiée aux
organisations, par exemple l'ARTM, qui pilote ce groupe de travail, qui l'a
fait aussi pour la ligne bleue, je tiens à le rappeler, et qui nous amène à un
succès pour la ligne bleue. Alors, il y a un très bon climat de travail, et
toutes les instances sont prêtes à travailler ensemble. Et je pense que c'est
ce qu'on a démontré aussi lundi en présence du premier ministre, de la mairesse
de Montréal... et du départ, là, de ce groupe de travail qui est en train
d'établir le nouveau tracé du transport collectif structurant pour l'est de
Montréal.
M. Benjamin :
J'ai ma collègue, la députée de Jeanne-Mance—Viger, donc, qui souhaiterait poser
quelques questions aussi. Merci.
La Présidente (Mme
Boutin) : ...de Jeanne-Mance—Viger.
Mme
Rotiroti : Merci, Mme la Présidente. Alors, à mon tour de saluer tous
les collègues, Mme la ministre et tout son cabinet qui est avec nous
aujourd'hui.
Alors, je vais
continuer un petit peu sur la lancée de mon collègue de Viau pour parler du REM
de l'Est, que je tiens à réitérer que c'est un projet de mobilité qu'on veut
dans l'est à Montréal. Alors, ce n'est pas une question de remise en cause
d'avoir un réseau structurant, comme la ministre fait souvent référence. Il y a
eu un montage financier qui a été fait avec la REM de l'Est, la proposition
faite par le gouvernement de la CAQ. Et, dans ce montage financier là, on avait
25 % qui venaient du fédéral, 25 % qui venaient du provincial puis
50 % qui étaient la caisse qui finançait le projet. Avec le retrait de la
caisse, qui qui va compenser pour ce 50 % là?
Mme Rouleau :
Le montage financier dont vous parlez, c'est le REM de l'Ouest, là, le
REM 1. Les discussions étaient en cours avec la Caisse de dépôt, la caisse
annonçait un projet de 10 milliards, et le gouvernement, maintenant, parle
d'un projet public, entièrement public. Alors, lorsque nous aurons les coûts...
Puisque le tracé change un peu, il y aura des coûts différents, peut-être
moins. Alors... Et c'est le gouvernement qui prend la responsabilité, et il y
aura des discussions sur le financement.
Mme Rotiroti :
Alors, je vais peut-être reposer
la question. Vous parlez du... Moi, je parle de votre projet, le REM de l'est de Montréal. Vous avez annoncé :
C'est un projet de 10 milliards de dollars. Comment cette somme-là
est répartie?
Mme Rouleau :
Mais là, aujourd'hui, la Caisse de dépôt n'est plus le principal financier.
Mme
Rotiroti :
Bailleur de fonds, oui.
Mme Rouleau :
Alors, c'est le gouvernement qui reprend le projet entièrement avec le
financement, et on est en train de voir comment se fera ce financement.
Mme
Rotiroti : Alors, vous dites qu'on est en train de remettre l'ensemble
du projet, l'ensemble de l'oeuvre, c'est-à-dire
tout le travail que la CDPQ a fait, incluant le montant. Ça se peut que ça soit
plus de 10 milliards, c'est ça?
Mme Rouleau :
Bien, c'est... à l'origine, c'est un projet de 10 milliards qui a été
annoncé. On peut encore parler de projet autour de 10 milliards, mais je
ne peux pas vous donner le montant exact, parce qu'il y a une partie importante
du centre-ville qui ne fait plus partie, qui n'est plus dans le tracé.
Mme Rotiroti : Oui, qui était...
D'ailleurs, l'objectif du REM de l'Est, c'était d'amener les gens de l'est de
Montréal, qu'il y ait un lien rapide au centre-ville puis à l'aéroport. Alors
là, on vient de dire que ça, ça ne sera pas passé pour les gens de l'est de Montréal, parce
qu'on s'en irait vers Repentigny, ou Lanaudière, ou dans... ailleurs
qu'au centre-ville, qui était l'objectif principal du REM de l'Est.
Mme Rouleau : Puis-je intervenir
ici?
La Présidente (Mme Boutin) : ...Mme
la députée.
Mme Rotiroti : Oui, allez-y.
Mme Rouleau : Mais simplement vous
rappeler qu'il y a quatre objectifs, là, qui ont été mentionnés par le premier
ministre. D'abord, c'est de s'assurer de la connexion du REM de l'Est avec le
réseau du métro, les lignes de métro, c'est de s'assurer...
Mme
Rotiroti : Oui,
d'ailleurs...
Mme Rouleau : ...c'est de s'assurer
de la meilleure harmonisation, intégration de ce transport collectif
structurant dans Mercier-Est parce qu'il y avait des enjeux là, et on veut
s'assurer de la meilleure harmonisation, intégration, je le répète, de faire
l'analyse de l'avancement vers Lanaudière ainsi que vers Laval pour offrir une
meilleure mobilité par transport collectif structurant dans toute la région de
l'est de Montréal, région métropolitaine Est. Et, concernant le financement,
bien, il y a évidemment des discussions qui ont déjà débuté avec le
gouvernement fédéral pour ce transport collectif structurant.
Mme
Rotiroti : Bien,
vous avez raison que le REM, il y avait une connexion avec le métro, la ligne
bleue que, d'ailleurs, que vous savez, c'est un dossier que j'ai fait avancer
dans mon comté, et la station intermodale, c'était la station de Lacordaire, mais il ne demeure pas moins que l'objectif du
REM de l'Est, c'était ce lien rapide là au centre-ville et, pour les
gens de l'est, de se rendre de centre-ville, aéroport. Puis là, finalement, ça
ne sera pas ça. Alors...
Mme Rouleau : Mais le lien de...
Mme Rotiroti : Nous, on n'aura pas
le droit, les gens de l'est, d'avoir cette...
Mme Rouleau : Le lien avec
l'aéroport se fait, madame.
Mme Rotiroti : Oui. Ah, bien, on
verra. Comme le premier ministre aime dire, on verra.
Mme Rouleau : Bien, il y a
100 millions pour la station...
Mme Rotiroti : Vous me permettez,
Mme la ministre, d'avoir des réserves sur le fait que... si ça se fait ou pas.
Alors, je vais laisser peut-être la parole à mon collègue de Pontiac puis je
reviendrai par la suite.
La Présidente (Mme Boutin) : Oui,
pas de problème. Allez-y, M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Merci, Mme la Présidente. Bonjour, tout le monde.
Bonjour, Mme la ministre. Aïe, j'ai une question pour vous, parce que le
REM de l'Est, là, vous l'avez défendu longuement, ce projet-là. Vous y croyez,
hein? Vous avez dit... vous nous avez sorti la carte de Paris à un moment
donné...
Mme Rouleau : Oui, ça vous a choqué
un peu.
M. Fortin : ...pour dire que c'était un projet fort, un peu, de votre
gouvernement, là. Moi, c'est ce que j'en ai compris, à tout le moins, là.
Alors, est-ce que vous trouviez ça beau, la structure aérienne au centre-ville,
vous?
Mme Rouleau : Bien, je n'irai pas
avec mon goût personnel, mais je pense que c'était un projet qui tenait la
route, c'était... il y avait un travail architectural très avancé, et le groupe
d'experts s'est aussi prononcé sur l'immense travail qui a été effectué par la
Caisse de dépôt et par l'architecte pour avoir vraiment une belle facture
architecturale de ce projet.
M. Fortin :
Vous trouviez que c'était une belle facture architecturale du projet?
Mme Rouleau : C'était certainement
osé, mais est-ce que... En tout cas, on ne peut pas retourner, là, c'est
enlevé. Alors, c'est enlevé, il n'y a plus de... On ne parle plus de cette
portion-là.
M. Fortin : Oui, mais à l'époque, vous étiez prête à l'accepter, là?
Mme Rouleau : Ah! tout à fait, oui.
M. Fortin : O.K. Donc,
vous n'aviez pas de problème à... Il y a certains qui l'ont qualifié de
défigurer le centre-ville, là.
Mme Rouleau :
Une transformation, très certainement une transformation, mais pas une
défiguration.
M.
Fortin : Non, ce n'était pas ça? O.K.
Mme Rouleau :
Non.
M.
Fortin : O.K. C'était une transformation, ça, c'est intéressant
comme mot. Mais là vous l'avez retirée. Mais c'est une transformation qui était
acceptable, puis vous l'avez retirée quand même.
Mme Rouleau :
D'un commun accord entre la mairesse de Montréal, le gouvernement du Québec
et la Caisse de dépôt, ça a été... En fait, il y a eu un accord entre le
gouvernement et la mairesse de le retirer. À ce moment-là, la Caisse de dépôt
ne poursuivait plus le travail.
M.
Fortin : Il y a-tu une raison pour
laquelle vous n'avez pas mis la mairesse de Montréal autour de la table dès le
début?
Mme Rouleau :
La mairesse de Montréal était autour de la table.
M.
Fortin : Bien, voyons! Elle a fait des
sorties publiques pour dire qu'elle n'était pas autour de la table. Elle était
autour de la table?
Mme Rouleau :
Et elle est encore plus, la mairesse, autour de la table. Maintenant, c'est
la ville de Montréal et le gouvernement du Québec qui prennent le leadership
pour s'assurer de la réalisation du REM de l'Est.
M.
Fortin : Là, vous avez provoqué une
réaction chez ma collègue, alors je vais lui passer la parole.
La Présidente (Mme
Boutin) : ...
Mme
Rotiroti : Oui, bien, écoutez, avec...
La Présidente (Mme
Boutin) : Bien, c'est quand même moi qui passe la parole, à moins que
vous vouliez prendre ma place, ça ne me dérange pas.
Mme Rotiroti :
Mme la Présidente, avec tout
respect, là, je ne peux pas accepter que la ministre aujourd'hui affirme
haut et fort que la mairesse était autour de la table quand elle a fait des
sorties publiques à plusieurs reprises et plusieurs entrevues. Elle a mis tellement de pression sur tout le monde pour dire
qu'elle n'était pas autour de la table, puis là vous venez de dire
exactement le contraire. Alors, moi, je veux savoir qui qui dit vrai. Est-ce
que c'est vous ou c'est la mairesse?
Mme Rouleau :
Non, je n'oserais pas dire le contraire de ce que la mairesse a dit, bien
sûr.
Mme
Rotiroti : Alors, elle n'était pas?
Mme Rouleau :
Il y avait des discussions avec la mairesse, avec la Caisse de dépôt et
avec le gouvernement pour arriver à la meilleure gouvernance. La meilleure
gouvernance s'avère être le gouvernement du Québec et la ville de Montréal.
Mme
Rotiroti : Ma dernière question, parce que mon collègue de Viau
voudrait en poser. Vous, comme responsable de la Métropole, Mme la ministre, je
ne comprends pas pourquoi vous n'avez pas mis la pression. D'ailleurs, ça
n'aurait été même pas la pression, ça aurait été un droit d'acquis d'avoir la
mairesse autour de la table, d'entrée de jeu, au début du projet.
• (11 h 30) •
Mme Rouleau :
Mais, au départ, Mme la députée, il y a eu des rencontres avec la ville de
Montréal, plus de 150 rencontres avec la ville de Montréal. J'ai
personnellement eu des rencontres avec la mairesse de Montréal et avec le
P.D.G. de la Caisse de dépôt. Il y a eu ces rencontres, il y a eu des
discussions, il y a eu des... il y avait parfois des moments de discussion.
Puis, à la fin de tout ça, puis là je ne peux pas entrer dans toutes ces
discussions-là, parce qu'elles sont évidemment privées, mais il y a eu des
discussions, puis, à la fin de tout ça, le résultat, c'est qu'il y a un tronçon
qui manque vraiment d'acceptabilité sociale et politique, devrais-je dire, et
on a enlevé ce tronçon-là, qui est celui du centre-ville. On poursuit plus de
85 % du travail, du tracé du REM de l'Est, et c'est le gouvernement du
Québec et la ville de Montréal qui, ensemble, vont le réaliser.
Mme Rotiroti : Oui. Bien, écoutez,
Mme la ministre, de nous dire qu'il n'y avait pas de l'acceptabilité sociale
sur le tronçon de la partie du centre-ville, écoutez, il y a des experts, il y
a des ingénieurs qui ont quitté la table parce que c'était impossible de faire qu'est-ce que vous
avez demandé. Ma question était très simple. Si vous dites, aujourd'hui,
vous dites que la mairesse était dans les discussions dès le début, comment ça
se fait qu'aujourd'hui on se retrouve dans
la situation où est-ce que, un, depuis des mois, la mairesse a crié sur toutes
les tribunes pour dire qu'elle ne comprenait pas pourquoi... puis,
sincèrement, on ne comprend pas non plus comment que la mairesse n'était pas là
dès le début. D'autant plus que vous avez...
À un moment donné, on avait parlé que la ville de Montréal prenait la facture
pour tout le réaménagement qui était
autour du REM. Ça, c'est la première chose. Puis, deuxième chose, si vous
dites... Ça veut dire que la
mairesse, dans le fond, là, elle était dans les discussions puis elle a crié
haut et fort pour rien parce que ce n'était pas vrai.
Mme Rouleau : Bien, je corrige une
chose. Il n'a jamais été question que la ville de Montréal prenne l'entièreté
de l'aménagement, là, qui... de l'intégration du REM de l'Est. La mairesse, en
campagne électorale, a annoncé qu'elle était prête à investir 500 millions
de dollars pour l'intégration du REM de l'Est. Le gouvernement du Québec a
dit : Bien, nous aussi, on y va. On veut s'assurer de la meilleure
intégration possible de ce projet extrêmement important. C'est la pierre
angulaire du redéveloppement de l'est de Montréal. Et on veut... Puisque c'est
un tracé qui va à travers des quartiers urbanisés, il faut que ce soit très
bien intégré.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Il reste deux minutes, environ 2 min 20 s pour M. le député de
Viau.
M. Benjamin : Ça devrait être assez.
Donc, j'attends une réponse très courte de la part de la ministre. Vous êtes
l'ancienne mairesse de Rivière-des-Prairies—Pointe-aux-Trembles, Mme la
ministre. Vous connaissez très bien les enjeux d'enclavement de Rivière-des-Prairies.
Vous avez quand même soutenu un projet qui aurait pour effet de maintenir cet
enclavement des citoyens de Rivière-des-Prairies. Je rappelle que, dans le
projet que vous aviez soutenu, quatre stations étaient chez la députée de
Pointe-aux-Trembles, mais, pour les gens de Rivière-des-Prairies, ils ont été
oubliés. Comment vous justifiez? Comment vous comptez... Est-ce que vous
comptez, dans le nouveau tracé, éventuellement réparer cette injustice faite
aux gens de Rivière-des-Prairies?
Mme Rouleau : Je ne parlerais pas
d'une injustice, M. le député de Viau, parce que le tracé vers le nord-est,
c'est quelque chose que nous avons demandé. Et que ça passe à Marie-Victorin
n'était pas un hasard, c'est parce que c'est
dans Rivière-des-Prairies et c'était un secteur qui était... qui permettait
d'avoir du rabattement, là, facilement. Cela dit, il y a des choses qui changent. On a un nouveau
groupe de travail, et puis on va laisser ce groupe de travail faire les
évaluations parce qu'on est très à l'écoute. On le sait qu'il y a cette demande
de la part des citoyens de Rivière-des-Prairies. On veut bien desservir
l'ensemble du territoire de l'Est. Alors, il y aura... Je vais laisser vraiment
le groupe de travail faire sa job, si vous me permettez l'expression, et nous
revenir avec des propositions.
M. Benjamin : C'est quoi,
l'échéancier, Mme la ministre?
Mme Rouleau : Rivière-des-Prairies...
M. Benjamin : C'est quoi...
Mme Rouleau : ...fait partie de ce
mandat de révision.
La Présidente (Mme Boutin) : Mme la
ministre, le député de Viau, on n'a pas bien entendu sa question. Vous pouvez reposer
votre question.
M. Benjamin : C'est quoi,
l'échéancier?
Mme Rouleau : Bien, à l'origine, on
parlait de 2029. On aimerait que ce soit dans les mêmes eaux. On veut garder
cet horizon de temps parce que et le premier ministre, et la mairesse, et
moi-même sommes impatients que ce transport structurant soit mis en place. On
ne veut pas attendre 40 ans, comme ça s'est déjà fait pour d'autres
projets. On veut réaliser ce REM de l'Est, ce transport structurant pour l'Est
de Montréal, rapidement et efficacement.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
C'est tout le temps qu'on avait pour ce premier bloc. Je cède maintenant la
parole à M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, qui dispose de 14 minutes.
M. Leduc : Merci, Mme la Présidente.
Bonjour. Madame, vous êtes la ministre de la Métropole. Ma question est très simple : Est-ce qu'il y a, selon
vous, ministre de la Métropole, de Montréal, est-ce qu'il y a une crise du
logement à Montréal?
Mme Rouleau : Ma collègue, la
ministre de l'Habitation s'est exprimée à plusieurs reprises sur...
M. Leduc : Mais vous, je parle de
vous, là.
Mme
Rouleau : ...sur ce sujet-là. Et, quand on regarde ce qu'il
se passe à Montréal, c'est réellement une question d'abordabilité. Le
coût des loyers a augmenté, cela est vrai. Alors, les loyers ayant augmenté, ça
devient... c'est un enjeu, c'est vraiment un enjeu qu'on
prend en considération, et on met en place des mesures, des programmes pour
aider à ce que les gens puissent... pour s'assurer que les gens aient un loyer
à un coût raisonnable.
M. Leduc : Parfait. Donc, pas de
crise du logement à Montréal, c'est bien ça?
Mme Rouleau : Bien là, je... Vous
voulez absolument une crise du logement à Montréal. Je vous dis que le problème,
là, du logement à Montréal, puis appeler ça... Ça ne me dérange pas que vous
appeliez ça «crise», si vous aimez les crises.
M. Leduc : Mais vous, vous ne
l'appelez pas comme ça. O.K.
Mme Rouleau : Moi, je ne suis pas
dans la crise, je suis dans les solutions pour que les gens aient un logement
et que ce soit abordable. On construit plus de logements abordables. On
construit plus de logements sociaux.
M. Leduc : Bien compris.
Mme Rouleau : C'est une nécessité.
M. Leduc : Merci beaucoup. Revenons
à la question du REM. On a eu quelques échanges à ce sujet en Chambre hier. Je vous ai posé la question à savoir
la technologie aérienne... Vous n'avez pas répondu en Chambre. Peut-être
qu'on aura plus le temps d'aborder ça aujourd'hui. On a appris hier qu'il y
avait 100 millions de factures, là, qui nous étaient chargées ici, aux
contribuables du Québec, à travers les études. Il faut qu'on achète les études
du REM à la CDPQ. Mais la technologie
aérienne du REM, ce n'est pas du «open source», là. Ça, ça appartient à la
caisse. Elle s'en est d'ailleurs
vantée. C'est sa technologie. Est-ce que, si vous maintenez le trajet aérien,
ça veut dire que vous allez maintenir la technologie de la CDPQ? Est-ce
que ça va nous être donné gratuitement, ça, ou il y aura une compensation à
payer?
Mme Rouleau : En fait, c'est... On
ne part pas à zéro, on part avec l'ensemble des études qui ont été réalisées
par CDPQ Infra. On part avec une technologie. Il y a des discussions qui se
font à l'heure actuelle. Puis on aura un tracé
et la technologie appropriée pour desservir convenablement, adéquatement et
enfin la population de l'est de Montréal.
M. Leduc : Mais vous confirmez que,
donc, au moment où on se parle, l'État québécois, à travers le MTQ, à travers
la STM, ne possède pas les droits de cette technologie. C'est la caisse qui les
possède.
Mme Rouleau : C'est la caisse qui
possède à l'heure actuelle. Nous allons faire l'acquisition des études, et
toutes les discussions qui doivent avoir cours pour s'assurer d'avoir la
technologie appropriée... Ça sera peut-être cette technologie-là. Alors là, il
y a des discussions, là, qui se font.
M. Leduc : Ça, je comprends. Ma
question, c'est, si d'aventure on maintient la technologie comme c'est pour
l'instant, ce que vous nous avez fait comprendre hier, notamment dans le comté
de Bourget, si d'aventure on maintient la technologie, il faudrait s'attendre
potentiellement à ce qu'il y ait un coût à payer pour obtenir cette
technologie.
Mme Rouleau : J'ai l'information. La
technologie n'appartient pas à CDPQ Infra.
M. Leduc : Ah, bon? Vous me
confirmez ça?
Mme Rouleau : Bien, c'est ce que je
confirme.
M. Leduc : Donc, nous, on peut la
reprendre à notre compte.
Mme Rouleau : On peut la reprendre.
Oui.
M. Leduc : Bon, bien, coudon, tant
mieux.
Parlons un peu de la STM. On a... Bien, je fais
un pont entre le REM puis la STM. Hier, il s'est dit toutes sortes de choses
depuis, bien, même depuis deux jours, depuis l'annonce de lundi. On
disait : Ah! bien là, avec la nouvelle prise publique du REM de l'Est, ça
va être plus long, ça va être compliqué. On repart dans les calendes grecques.
Puis on utilisait l'exemple de la ligne bleue, ce qui a été compliqué, ce qui a
été long. Mais n'importe qui qui a fouiné un peu le dossier de la ligne bleue
sait qu'un des blocages majeurs, c'était la loi sur les expropriations qui
permet d'aller obtenir au propriétaire d'un terrain des montants pas seulement
sur la valeur marchande de son terrain, mais sur les profits qu'il aurait pu y
faire en l'exploitant, des profits quasiment théoriques. La caisse n'avait pas
besoin de se soumettre à la Loi sur l'expropriation. Elle la contournait avec
sa propre loi, la loi de la CDPQ Infra.
Donc, d'une option... De deux choses l'une, soit
vous allez récupérer toutes les propriétés foncières qui ont été faites par la
caisse, vous allez les intégrer dans votre nouveau projet, ou soit que vous
allez devoir les refaire à travers la loi, mais celle de l'offre publique. Et
là, rebelote, comme avec la ligne bleue, on va être pognés pour rejouer dans le
mauvais film de la ligne bleue et de la complication que représente la Loi de
l'expropriation.
Alors, est-ce que vous
pouvez me confirmer qu'on va prendre les terrains qui étaient réservés par CDPQ
Infra ou si on va devoir réviser la loi sur les expropriations, comme le
demande l'Union des municipalités du Québec, une loi qui n'a pas été révisée
depuis 1983, donc avant ma naissance, Mme la ministre?
• (11 h 40) •
Mme Rouleau : La ligne bleue a été
inscrite dans la loi n° 66 pour l'accélération. C'est ce qui nous a permis
d'aller plus vite. Là, on reprend le projet de transport structurant pour l'est
de Montréal, gouvernement et ville de Montréal. Alors, on va mettre en place
tous les outils nécessaires pour s'assurer de l'accélération du projet parce
que tout le monde est impatient que ça se réalise. On n'a pas aucunement
l'intention de laisser le temps filer. On veut que les choses se fassent
rapidement, correctement, rigoureusement, mais sans perte de temps.
M. Leduc : Donc, ce que vous me
dites, c'est : De l'avoir inclus dans votre loi vous permet de contourner
la loi des expropriations actuelle.
Mme Rouleau : On va s'assurer
d'avoir les mêmes... les mêmes outils, les mêmes moyens qui avaient été
attribués à la Caisse de dépôt pour faire avancer ce projet-là.
M. Leduc : Est-ce qu'il va
falloir, donc, modifier la loi sur les expropriations pour bénéficier de ces
mêmes moyens?
Mme Rouleau : Bien là, on
pourra les... On fera ce qu'il faut pour que ça puisse avancer.
M. Leduc : Je fais le pont avec
la STM. La STM vit des heures difficiles. Vous savez, vous êtes au courant qu'il y a une baisse substantielle d'achalandage
avec la pandémie. On retrouve tranquillement l'achalandage prépandémie.
Là, on se compare à 2019, mais on est quand même loin d'y être arrivé. La STM a
dit qu'elle visait 85 % de l'achalandage pour l'automne. En ce moment, on
serait en quelque part entre 60 % et 70 %. Ça implique donc des
pertes énormes de revenus, bien sûr. Vous avez compensé une partie de ces
revenus-là pendant la pandémie. Est-ce que vous pouvez me donner le chiffre qui
a été investi par le gouvernement du Québec pour combler les pertes de revenus
à la STM?
Mme Rouleau : On a d'abord
investi 1,4 milliard de dollars pour les sociétés de transport au Québec,
la majorité pour l'ARTM et les sociétés de transport. Et, dans l'ARTM, c'est la
STM qui a eu le gros du... passons le gâteau, je ne pense pas qu'on puisse dire
gâteau, mais...
M. Leduc : La tarte?
Mme Rouleau : ...du montant. Et
on a ajouté, au dernier budget de mon collègue le ministre des Finances, un autre 400 millions. C'est 1,8 milliard
de dollars qu'on a investis pour les sociétés de transport pour s'assurer qu'il
n'y ait aucune perte de service, pour maintenir le service, plus tous
les programmes qui sont dévolus aux sociétés de transport pour le maintien des
actifs et faire en sorte que tout fonctionne. Alors, pas de perte de service,
on n'en veut pas, on veut améliorer plutôt le service du transport collectif.
M. Leduc : Parce que, là,
plusieurs acteurs tirent la sonnette d'alarme parce que, si vous ne renouvelez
pas ces sommes-là, la STM, qui a déjà dû faire des choix difficiles, notamment,
vous le savez, le report d'un an des entretiens des wagons Azur qui étaient
déjà rendus à avoir une bonne dose de maintenance, bien, ils ont reporté d'un
an. Pas de danger pour le public, pas de danger de santé et sécurité,
semble-t-il. Tant mieux, mais c'est quand même une décision étonnante. Et là
ils craignent que, si vous ne renouvelez pas de manière forte vos
investissements maintenant dans la STM pour maintenir le taux d'offre de
service en attendant que l'achalandage revienne dans les taux prépandémie, ils
vont être forcés de faire des coupures, ils vont être forcés de faire des
compressions. Alors, vous les maintenez dans une drôle de situation où ils sont
pris à devoir faire des compressions internes parce que, là, il manque de
revenus pour combler le manque d'achalandage. Est-ce que vous vous engagez aujourd'hui,
Mme la mairesse... Mme la ministre de la Métropole, à combler ces revenus-là
jusqu'à tant que l'achalandage soit revenu à des niveaux prépandémie?
Mme Rouleau : Il y a un travail constant qui est fait avec
l'ARTM et les sociétés de transport, un accompagnement constant. On
vérifie que tout est correct et on a la confirmation que c'est correct.
L'argent qu'on investit est là, il est sérieux. On a été le premier
gouvernement au Canada, d'ailleurs, à mettre autant d'argent, à donner cet argent-là
pour les sociétés de transport au moment où c'était crucial, et avant... avant
tout le monde, avant le gouvernement fédéral, avant même que le gouvernement
fédéral s'engage. Donc, nous sommes là, nous sommes extrêmement présents. On
investit, dans les 10 prochaines années, 56,5 milliards de dollars en
transport collectif au Québec, une grande partie pour Montréal et la région
métropolitaine. Je pense qu'on est un gouvernement très sérieux en transport
collectif.
M. Leduc : La
STM a un déficit de 62 millions à ce moment, puis ce n'est pas des mauvais
gestionnaires à la STM. Ils ont plein
de projets. Ils sont placés devant la perspective réelle de faire des
compressions. Là, vous êtes en train de me dire que, si, dans quelques mois, on apprend que telle ligne, ils ont réduit
la fréquence du métro, tel autobus, ils ont réduit la fréquence, ça va être la faute de la STM qui aura
mal géré ses revenus? Vous devez être davantage présente, Mme la
ministre.
Mme Rouleau :
Bon, L'ARTM a salué les engagements financiers qu'on a annoncés. Et, quand on
annonce un engagement, c'est que l'argent est là. Alors, il y a cette
discussion continuelle qui se fait avec les sociétés de transport, avec
l'Autorité régionale de transport métropolitain. On a mis en place un plan
d'urgence pour les sociétés de transport,
qui est en vigueur jusqu'au 31 décembre 2023. Alors, il n'y a pas... Il
n'y a pas, aujourd'hui, là, de feu nulle part. Tout est là. On prévoit
que l'achalandage va revenir. Il faut offrir un service qui soit au
rendez-vous.
M. Leduc : Le problème, ce
n'est pas aujourd'hui. Le problème, c'est demain parce que, là, vous n'allez
pas renouveler ces mesures d'urgence là.
Mme Rouleau : Demain,
au 31... Ce programme d'urgence se poursuit jusqu'au 31 décembre 2023.
Alors, demain est garanti encore, là. Et nous sommes là pour soutenir
les sociétés de transport.
M. Leduc : Bien,
visiblement, il n'est pas suffisant, ce programme-là, il faudrait le bonifier.
C'est ça, la question, Mme la ministre.
Mme Rouleau : De combien,
monsieur?
M. Leduc : Bien là, je ne suis
pas... Je n'ai pas les chiffres de la STM. J'espère que vous êtes capable de
négocier avec eux, je suis conscient que vous... Je suis confiant que vous êtes
capable de le faire, mais, visiblement, il faut mettre davantage d'efforts, Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Bien, voyez-vous,
le financement qui est offert...
La Présidente (Mme Boutin) : Un
à la fois.
Mme Rouleau : Vous permettez?
La Présidente (Mme Boutin) : Oui,
allez-y, sinon on n'entend pas, là. Allez-y.
Mme Rouleau : O.K. Le
financement qui est offert aux sociétés de transport et à l'ARTM répond aux
besoins pour maintenir et assurer le meilleur service possible aux citoyens.
C'est à ça qu'il faut penser, le service aux citoyens.
M. Leduc : Oui, mais là ce que
tout le monde dit, c'est que ça ne sera pas suffisant. Bientôt, il va falloir
faire des compressions. Mais, bon, j'ai entendu vos réponses. Puis il se rajoute
à ça le défi de maintenir l'offre de service. Parce que vous savez ce qui va
arriver si on ne maintient pas l'offre de service, c'est un cercle vicieux qui
commence, moins bons services, moins bonnes fréquences, moins d'argent. Moins
d'argent? Moins de bons services, moins de bonnes... Bon, bref, vous comprenez?
Mme Rouleau : Tout à fait.
M. Leduc : Ça fait que c'est là
que vous avez un rôle fondamental à jouer. Puis je vous appelle, je vous invite
à le faire dans les prochaines semaines. Puis en plus...
Mme Rouleau : Nous le faisons,
M. le député.
M. Leduc : ...que le SRB
Pie IX va être en fonction bientôt, là. Et qui dit le nouveau SRB
Pie IX... Vous le savez, on s'est battus pour ça, on en a discuté en début
de mandat, il va être prolongé dans une deuxième phase jusqu'à Notre-Dame, mais
ça va nécessiter des ressources humaines supplémentaires. Alors, comment on va
être capables de gérer, à la STM, l'ensemble des services actuels et rajouter
ceux du SRB Pie IX? Il va falloir que vous soyez plus généreuse que ça,
Mme la ministre. C'est mon invitation.
J'aimerais terminer avec une question, vu qu'on
parle de Notre-Dame.
Mme Rouleau : 1,8 milliard
de dollars pour maintenir le service dans une période très critique.
La Présidente (Mme Boutin) : Il
reste seulement deux minutes pour M. le député, qui avait une question.
M. Leduc : Dernière question,
Mme la ministre. Vu qu'on parle de Notre-Dame, on l'a évoqué un peu hier, bien,
je reviens à la charge aujourd'hui. À la dernière campagne électorale, tous les
partis avaient quelque chose à proposer sur Notre-Dame, hein, il fallait qu'il
y ait une connexion, il fallait qu'il se passe quelque chose là-dessus. On
s'est battus, je me suis battu, on s'est entendus pour prolonger le SRB
Pie IX jusqu'à Notre-Dame parce que, de manière étrange, il s'arrêtait au
métro Pie IX puis laissait tomber tout le quartier Hochelaga-Maisonneuve.
Heureusement, ça s'est réglé. Dans une deuxième phase, il sera prolongé à Notre-Dame.
Mais tout le monde
comprenait qu'il allait se connecter à quelque chose. Bon, là, vous nous avez
proposé le REM de l'Est, qui allait défigurer le parc Morgan. C'est une chose
du passé, heureusement. Mais je vous avais avertie plus
tôt cette session en vous disant : C'est quoi, votre plan B pour
Notre-Dame si d'aventure le REM de l'Est est retiré dans la portion
Hochelaga-Maisonneuve? Et là on se retrouve exactement dans cette situation-là
où on n'a plus de REM de l'Est. Là, on n'a rien d'autre. Qu'est-ce que vous
avez à suggérer pour les gens d'Hochelaga-Maisonneuve, les gens de Bourget, les
gens de Sainte-Marie—Saint-Jacques
qui habitent au sud et qui s'attendaient à un transport collectif sur
Notre-Dame? Ça ne sera pas le REM de l'Est, donc ça va être?
Mme Rouleau :
Bien, autre chose.
M. Leduc :
Mais c'est quoi? C'est vous, la ministre des Transports et de la Métropole,
Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Écoutez, la décision s'est prise tout dernièrement de reprendre le REM de
l'Est, d'enlever une portion de ce REM de l'Est qui servait, oui, à la
reconfiguration de la rue Notre-Dame. Alors là, il y a déjà, là, des
discussions qui sont en cours avec la ville de Montréal et le gouvernement pour
revoir cette planification.
M. Leduc :
Mais donc vous n'étiez pas prêts,
au jour un de l'annonce du retrait du REM de l'Est sur Notre-Dame,
à avoir tout de suite une alternative?
Mme Rouleau :
Je pense que c'est, quoi, depuis les années 50...
La Présidente
(Mme Boutin) : Je suis désolée de vous interrompre,
malheureusement...
Mme Rouleau :
...qu'on veut refaire la rue Notre-Dame.
La Présidente
(Mme Boutin) : Je suis désolée, c'est malheureusement tout le
temps qu'on avait pour ce bloc. Nous revenons maintenant avec l'opposition
officielle, avec M. le député de Pontiac, pour 19 minutes.
M. Fortin : Merci. Je vais faire ça rapidement, j'ai juste quelques
questions pour vous encore, Mme la ministre,
parce que vous avez soulevé quelques points tantôt, là, qui, disons, amènent
des interrogations supplémentaires. Tantôt, vous avez parlé de 2029 pour votre... appelons ça REM de l'Est 2.0, là,
pour utiliser le terme, même si la caisse n'est pas d'accord. Alors, 2029, c'est pour se rendre à Pointe-aux-Trembles et à Montréal-Nord ou c'est pour l'ensemble du projet?
• (11 h 50) •
Mme Rouleau :
Bien, ce que je souhaiterais, là, M. le député de Pontiac, c'est qu'on
laisse le groupe d'action, là, qu'on a remis en place après l'excellent travail
qu'ils ont fait pour la ligne bleue, les laisser travailler et puis qu'ils nous
fassent les recommandations, qu'ils nous disent, là, quel sera le tracé exact,
et puis avec les échéanciers, et...
M.
Fortin : Mais vous, vous n'êtes pas prête, aujourd'hui, à leur
demander de travailler pour Montréal-Nord, pour Pointe-aux-Trembles, avant de
regarder le reste. Vous voulez qu'on fasse l'étude complète pour Charlemagne,
Repentigny, L'Assomption, Terrebonne, Laval, et tout le reste, avant de faire
les travaux pour Pointe-aux-Trembles et Montréal-Nord?
Mme Rouleau :
J'aimerais qu'il y ait d'abord un tracé. Et puis ensuite il y aura les étapes
subséquentes. Mais, chose certaine, M. le député, notre engagement, c'est de
desservir la population qui ne l'a jamais été par aucun gouvernement précédent.
M.
Fortin : Oui, mais le problème, c'est que pour tout le reste,
là, toutes les municipalités qui ont été évoquées hier ou avant-hier par le
premier ministre, c'est qu'on... Vous partez de zéro en ce moment, tandis que
vous avez déjà certains plans pour Pointe-aux-Trembles puis pour Montréal-Nord.
Pourquoi ne pas les mettre en oeuvre tout de suite et étudier le reste des
tracés potentiels?
Mme Rouleau :
Alors, justement, on ne part pas de zéro, M. le député, on poursuit le travail
qui a déjà été entamé puis on va y ajouter des analyses. Alors, il y a un
travail qui est fait. On veut s'assurer que ce tracé soit efficace pour la
population de l'Est de Montréal, répondre aux engagements qu'on a donnés et aux
besoins de la population.
M.
Fortin : Je trouve ça malheureux qu'on ne puisse pas prendre
l'engagement formel envers les gens de Pointe-aux-Trembles et de Montréal-Nord,
de leur dire : On va régler le vôtre tout de suite puis regarder le
reste...
Mme Rouleau :
Monsieur...
M.
Fortin : ...pendant qu'on fait ces travaux-là. Mais, bon...
Mme Rouleau :
M. le député...
M.
Fortin : ...ça, ça vous appartient, là. Non, je vais... J'ai
une question qui s'en vient, ça ne sera pas très long. Vous avez évoqué le modèle de gouvernance. Vous avez dit tantôt,
là : Le meilleur modèle, c'est celui du gouvernement du Québec et
de la ville de Montréal. Est-ce que je vous ai bien comprise?
Mme
Rouleau : Que c'est le meilleur modèle?
M.
Fortin : Oui.
Mme Rouleau :
C'est le modèle le plus efficace pour s'assurer de réaliser rapidement le
transport structurant pour l'Est de Montréal. Parce que notre objectif, c'est
de le faire, et puis de le faire rapidement. Alors, on a besoin du tracé, on a besoin d'avoir les différentes étapes
pour que ça se fasse vite. On veut que ça se fasse vite. Je veux autant
que vous le voulez, peut-être nouvellement,
que la population de Pointe-aux-Trembles, de Montréal-Nord, de Saint-Léonard...
M.
Fortin : De Rivière-des-Prairies, nous, surtout.
Mme Rouleau :
...soit bien desservie, M. le député. C'est ce que je veux.
M.
Fortin : Mais là... Là, vous me dites : C'est le meilleur
modèle pour aller rapidement, là. Comment vous pouvez expliquer ça? Le REM, là,
le REM pour... vers Brossard, le REM vers Deux-Montagnes, le REM vers l'ouest a
pu commencer la construction en trois ans. Est-ce que vous allez pouvoir faire
ça dans le modèle actuel?
Mme Rouleau :
D'ailleurs, je vous rappellerai que, lorsqu'on est arrivés en poste, les
travaux du REM de l'Ouest étaient sur stop parce qu'il n'y avait aucune mesure
de mitigation qui avait été prévue par l'ancien gouvernement, ce qu'on a fait
rapidement quand on est arrivés. Alors, le REM de l'Ouest se fait. Il va être
en fonction très, très prochainement.
M.
Fortin : Oui, mais ma question, c'est : Est-ce que vous
allez être en mesure d'amorcer, dans votre modèle de gouvernance, des travaux
en trois ans?
Mme Rouleau :
Bien, c'est ce qu'on... C'est ce qu'on veut, effectivement.
M.
Fortin : O.K. Parfait. Dernière chose. Vous avez évoqué ce
matin votre plan de décongestion, celui que vous aviez présenté à la
campagne 2018. Dans ce plan de décongestion là, Mme la Présidente, on
promettait un tramway pour l'est de Montréal, on promettait un REM vers Chambly
puis Saint-Jean-sur-Richelieu, on promettait des voies réservées sur la 13, la
15, la 19, la 440, la 640, on promettait un incitatif financier au covoiturage
dans le Grand Montréal, on promettait des ascenseurs dans toutes les stations
de métro. Mme la Présidente, je soumets que, bien malheureusement, l'ensemble
de ces engagements-là n'ont pas été réalisés par le gouvernement. Alors, je me
demande, dans leur plan qu'ils vont présenter à la prochaine campagne, comment
on peut se fier aux engagements qu'ils vont faire en matière de transports
quand ils ne vont avoir réalisé aucun de ces engagements-là, quand ils vont
avoir changé d'idée sur l'ensemble de leurs propositions pour le Grand Montréal
en matière de transports.
Mme Rouleau : Alors, il y a des gestes très concrets qui sont posés pour la
décongestion de la région métropolitaine, des engagements, du
financement, des projets de transport collectif qui se mettent en place.
Parfois, on a parlé de tramway. Ça a été autre chose qui a été décidé, parce
que le tramway s'est avéré être moins efficace que le REM, par exemple. À
d'autres endroits, bien, on souhaitait le REM, mais ce n'est pas le REM qu'il
faut, ce n'est pas la bonne technologie pour
répondre aux besoins d'achalandage et de déplacement de la population. Mais
tous ces projets-là, M. le député, font partie de notre plan de travail,
et que nous mettons en place.
M.
Fortin : Bien, c'est ça, mon point. Vous
avez proposé un paquet d'affaires puis vous allez n'en mettre aucune de ces
choses-là en place. Vous avez proposé des choses aux gens de Montréal puis
après vous leur dites : Oui, finalement, ce n'était pas pantoute ça, la
meilleure idée. Je change d'idée complètement. Comment ils peuvent se fier aux
promesses que vous allez leur faire cette année?
Mme Rouleau :
Bien, ce qui est important pour la population, M. le député, c'est d'avoir
du transport collectif efficace pour que les gens délaissent la voiture et
embarquent dans ce train, dans ce mode de transport moderne, électrique, qui va
faire qu'ils vont pouvoir se déplacer plus rapidement et mieux sur le
territoire. Il faut une meilleure desserte sur le territoire. Alors, c'est ça
qu'on fait, M. le député. C'est ça, notre objectif. C'est là-dessus qu'on
travaille avec les partenaires. En cours de route, quand on est sur un projet,
s'il arrive quelque chose puis que ce projet-là, il risque d'achopper, là, il
ne se réalisera pas parce qu'il y a un os, là, trop... Bien, on n'abandonne
pas, nous, on n'abandonne pas. On écoute, on
regarde la situation. Est-ce qu'il y a d'autres solutions? Et on est capables,
M. le député, de modifier des choses pour s'assurer que le projet se
réalise.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci.
Mme Rouleau :
C'est ce qui est arrivé avec la ligne bleue, d'ailleurs.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci, Mme la ministre. Il resterait
11 min 39 s pour M. le député de Viau.
M.
Benjamin : Merci. Merci, Mme la Présidente. Écoutez, il y a beaucoup
de sujets qu'on veut aborder. On comprend, pour les gens de l'est qui nous
regardent aujourd'hui, qu'il va falloir encore se fier aux promesses de la CAQ,
donc, pour atteindre... pour pouvoir bien desservir l'est de Montréal.
Un enjeu sur lequel
j'aimerais bien entendre Mme la ministre de la Métropole, on a appris, la
semaine passée, que Québec obligera Montréal à assouplir sa norme d'émissions
de nickel, sans cible, dans l'air en lui imposant son nouveau règlement qui
permettra à l'industrie beaucoup plus de particules cancérigènes. Comment, Mme
la ministre, comment vous justifiez, vous, une décision pareille, qui est de
permettre d'introduire une plus forte quantité de produits potentiellement
cancérigènes, cinq fois plus, dans l'air de la métropole?
Mme Rouleau :
Bien, M. le député, il n'y a pas d'impact, certainement pas d'impact, à
Montréal, dans cette décision-là qui a été dûment prise par le ministre de
l'Environnement et le gouvernement pour s'assurer, là, d'être... d'avoir des
normes qui sont compatibles avec ce qui se passe ailleurs dans le monde et qui
répondent aux besoins, là, aux normes efficaces qui n'ont pas d'impact sur la
santé. Si ça avait un impact, je ne pense pas que cette décision-là aurait été
prise. Et, pour Montréal, ça n'a pas d'impact en particulier. Et ce n'est pas
pour dire : C'est bien ou pas bien ailleurs, mais, à Montréal, ça n'a pas
d'impact.
M. Benjamin :
À Montréal en particulier, ça n'a pas d'impact? Je ne sais pas. Est-ce que
les citoyens de Montréal vivent sur une autre planète? Je ne sais pas. Donc...
Mais toujours est-il qu'aux dernières nouvelles les Montréalais sont des
Québécois comme tant d'autres, comme tous les autres. Et à Montréal, dans la
métropole, Montréal disposait déjà d'un
règlement. Et vous, comme ancienne mairesse d'arrondissement, Mme la ministre,
est-ce que vous accepteriez, basé sur
une seule étude, que le gouvernement du Québec empiète sur votre autonomie
municipale et vous impose une quantité cinq fois plus importante de nickel dans
l'air de votre arrondissement?
Mme Rouleau :
Bien, voyez-vous, la ville de
Montréal est la seule ville au Québec à avoir une entière autonomie sur
la qualité de l'air et la qualité de l'eau, justement.
M. Benjamin :
Donc, vous l'auriez accepté, donc, comme ancienne...
Mme Rouleau :
La ville de Montréal a toute l'autonomie sur la qualité de l'air et de
l'eau, M. le député.
M. Benjamin :
Mais ce qu'il faut savoir, Mme la
ministre, je viens de vous le rappeler dans ma première question, Québec
a décidé, votre gouvernement, votre gouvernement a décidé d'assouplir, de
passer outre la compétence de la ville de Montréal dans ce dossier-là pour
augmenter les normes de nickel dans l'air.
• (12 heures) •
Mme Rouleau :
Non. La ville de Montréal a toute la compétence pour la gestion de la
qualité de l'eau et de l'air. C'est la seule municipalité au Québec qui l'a.
Et, lorsque vous parlez de cette norme, c'est basé sur une rigoureuse recherche
scientifique et d'avis scientifiques, M. le député.
M. Benjamin :
Est-ce que vous êtes en train de me dire, Mme la ministre, que, contrairement
à ce qui a été dit la semaine dernière, que
le gouvernement du Québec va respecter les compétences de Montréal depuis
1872, c'est-à-dire de ne pas imposer à la ville de Montréal les normes
d'augmentation du nickel dans l'air? Est-ce que c'est ce que vous êtes en train
de me dire?
Mme Rouleau :
Je vous répète... Je vous répète, M. le député, que la ville de Montréal
est la seule municipalité au Québec à avoir la responsabilité de la qualité de
l'air et qualité de l'eau. C'est un pouvoir qui a été délégué.
M. Benjamin :
Donc, je comprends que ce pouvoir-là, qui a été délégué, va être respecté,
que, contrairement à ce qui a été annoncé dans les journaux la semaine
dernière, le gouvernement du Québec respectera les compétences de la ville de
Montréal, c'est-à-dire en n'imposant pas l'augmentation des normes de nickel
dans l'air?
Mme Rouleau :
Le gouvernement du Québec respecte toutes les compétences de la ville de
Montréal.
M. Benjamin :
Un autre thème, Mme la Présidente. J'aimerais vous parler, Mme la ministre,
d'un enjeu très important pour les familles montréalaises ce matin. Mme la
ministre, est-ce que vous savez... est-ce que vous êtes au courant de combien
d'enfants qui sont présentement sur une liste d'attente pour une place en
service de garde?
Mme Rouleau :
Le nombre exact. Avez-vous le nombre exact des enfants qui sont sur une
liste d'attente? Je n'ai pas le chiffre exact, M. le député.
M. Benjamin :
Alors vous n'avez pas le chiffre exact?
Mme Rouleau :
Je pourrai vous revenir. Je pourrai vous revenir rapidement avec un
chiffre.
M. Benjamin : D'accord. Bien, je
l'ai, je l'ai, Mme la ministre : 8 622 enfants de la métropole.
Qu'est-ce que vous allez faire pour corriger cette situation?
Mme Rouleau : Bien,
mon collègue le ministre de la
Famille, mon collègue le ministre de l'Éducation travaillent très
fort pour s'assurer que tous les services soient rendus et augmenter les
services pour les enfants et pour les familles.
M. Benjamin :
Vous savez, Mme la ministre, je pense que votre ministre de la Famille ne
travaille pas trop fort. En réalité, je pense qu'il ne travaille pas du tout
pour les gens de la métropole. Saviez-vous que, selon le ministère de la
Famille, les informations recueillies dans les cahiers de crédits, il est
indiqué que le nombre de places manquantes en service de garde éducatif à
l'enfance n'est que de 95 places? 95 places. Comment vous expliquez cela?
Quand je viens de vous dire que le nombre d'enfants, sur une liste d'attente,
c'est 8 622 enfants, sur une liste d'attente, et on parle ici de
95 places seulement, comment vous l'expliquez?
Mme Rouleau :
Bien, alors, pour répondre à votre question, on a annoncé la création de
633 nouvelles places de service de garde éducatif à l'enfance dans la
région de Montréal, dont — c'est
un secteur qui vous intéresse aussi — 188 sur le territoire de
l'est de Montréal d'ici 2025, et sans compter tous les projets de construction
et d'agrandissement d'écoles primaires et secondaires sur le territoire, dont
dans l'est de Montréal.
M. Benjamin :
En fait, ma question, Mme la Présidente... En fait, je veux...
Mme Rouleau :
Bien, c'est juste pour vous dire que, contrairement à ce que vous dites,
là, vous prétendez qu'il y a des... j'ai des collègues qui ne travaillent pas,
ce n'est pas le cas.
M. Benjamin :
Non, ce n'est pas des prétentions, Mme la ministre, ce n'est pas des
prétentions, c'est dans les cahiers de crédits. Ce n'est pas des prétentions.
Il y a 8 622 enfants qui sont en attente pour une place en service de
garde dans la région de Montréal. C'est dans le cahier de crédits. Ce n'est pas
une prétention. Et ce n'est pas une prétention non plus lorsque j'évoque
95 places seulement par votre ministre de la Famille et de l'Enfance. S'il
est vrai que votre ministre travaille, je ne sais pas s'il travaille, mais il
ne travaille pas fort pour Montréal.
La Présidente (Mme
Boutin) : M. le député de Viau, je vous demanderais de faire preuve de
prudence.
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Boutin) : Je m'en occupe. Prudence. Ça ne vous ressemble pas. Merci
beaucoup.
M. Benjamin :
Et pourtant, Mme la Présidente...
Mme Rouleau :
Moi non plus, je ne le reconnais pas, là.
La Présidente (Mme
Boutin) : Non, mais...
M. Benjamin :
Écoutez, vous savez, les enjeux des enfants... Ce que j'ai dit, Mme la
Présidente, s'il est vrai que votre ministre de la Famille travaille, il
travaille fort... il ne travaille, parfois, pour la région de Montréal, c'est
un fait. Les chiffres en parlent. Ce sont les chiffres qui en parlent.
M. Skeete : Le
collègue sait très bien qu'à tous les matins le ministre se présente au travail
et effectue son boulot. Alors, il prête des intentions de non-respect et
d'absentéisme au ministre, et je ne pense pas que c'est équitable. Alors
j'inviterais le collègue à être prudent dans ses prétentions.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci. Mais j'inviterais tout le monde à être prudent.
M. Benjamin :
On va être prudents, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Boutin) : Puis on va continuer. Il reste 3 min 54 s.
M. Benjamin :
On va être prudents, Mme la Présidente, mais j'aimerais pouvoir que les
collègues fassent un bon usage du temps qui nous est alloué.
Mme
la Présidente, je vais vous amener sur un autre sujet, donc un autre thème, Mme
la Présidente, sur lequel vous m'avez
entendu au cours des derniers mois, puisque, moi-même, comme père de famille, à
deux maisons de chez moi, il y a eu une fusillade. Et je veux parler ici
au nom des gens de Saint-Michel, de Rivière-des-Prairies, de Montréal-Nord, de
Lachine, de Saint-Léonard, de Laval, de Longueuil, de partout, de partout qui
se questionnent maintenant sur... depuis deux ans, sur l'augmentation
fulgurante de la violence armée dans les rues de Montréal, alors que
l'année 2022 semble vouloir se diriger vers un autre triste record puisque
les chiffres sont là. Les faits sont têtus, Mme la Présidente.
Autre les annonces en
grande pompe, qu'est-ce que vous comptez faire, comme ministre de la Métropole,
pour sécuriser, pour aider, pour contribuer à sécuriser véritablement les rues
de Montréal, les quartiers de la métropole?
Mme Rouleau : Bien, vous savez, M.
le député, que c'est un enjeu sur lequel moi aussi, j'ai eu à me prononcer,
puis j'ai travaillé avec la ministre de la Sécurité publique là-dessus.
Effectivement, des annonces, pas en grande pompe mais importantes,
ont été faites pour sécuriser Montréal, notamment enlever les armes à feu sur
le territoire avec CENTAURE, donner plus de moyens aux organismes
communautaires qui travaillent auprès des gangs de rue, travailler du
financement à la mission, améliorer leur financement. Et, aujourd'hui même, M.
le député, j'ai annoncé la création d'une nouvelle chaire de recherche sur la
violence armée pour Montréal et ce qu'on appelle un «living lab», là, qui va
être attribué à un ou deux arrondissements de Montréal, selon les appels de
propositions que nous allons recevoir. Alors... Et cela, M. le député, est
extrêmement important et est salué par les organismes, par les chercheurs parce
qu'on va pouvoir avoir... on aura vraiment un portrait très clair de la situation
métropolitaine et on sera... on pourra mettre en place des actions de
recherche, actions sur le territoire en collaboration avec les partenaires.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
M. Benjamin : Vous savez, il y a un
autre aspect, en fait, dans ce dossier-là. Et les gens de tous les quartiers de
Montréal, de la métropole, les gens de tous les arrondissements nous demandent,
demandent au gouvernement d'arrêter d'envoyer et de jouer du ping-pong avec les
autres paliers gouvernementaux. J'aimerais savoir ce que votre gouvernement a
fait en termes de... au niveau de ses relations avec le fédéral sur les enjeux
des armes de poing.
Mme Rouleau : Bien, ma collègue la ministre
de la Sécurité publique est en relation constante avec son homologue fédéral
pour, un, côté financement, mais, deux, aussi pour s'assurer que les armes ne
traversent pas les frontières. Parce que ce n'est pas une question de
ping-pong, c'est une question de chacun ses responsabilités. Alors, nous
prenons nos responsabilités, nous mettons en place des programmes importants.
Et moi, personnellement, j'ai...
Une voix : ...
Mme Rouleau : Bon.
La Présidente (Mme Boutin) : ...30 secondes.
Je me suis... J'ai rajouté un peu de temps.
Mme Rouleau : Et moi,
personnellement, j'ai mis en place, à Montréal-Nord, un comité d'élus pour
s'assurer qu'on puisse travailler ensemble, tous les paliers gouvernementaux,
et transpartisan, d'ailleurs, pour...
M. Benjamin : ...
La Présidente (Mme Boutin) :
15 secondes.
M. Benjamin : 15 secondes.
Mme Rouleau : ...pour mettre en
place les mesures efficaces pour cesser cette violence, notamment dans
Montréal-Nord.
La Présidente (Mme Boutin) : Cinq
secondes.
M. Benjamin : Je déplore, Mme la
Présidente, que, jusqu'à présent, la ministre n'ait pas encore rencontré le
Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
M. Benjamin : Ça vous aurait permis
de vous...
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Vous aurez un dernier bloc, M. le député, vous aurez un dernier bloc. Nous
allons maintenant avec le député de Matane-Matapédia. Et vous disposez de
14 minutes.
• (12 h 10) •
M. Bérubé : Merci, Mme la
Présidente. Mme la ministre, vous savez que j'ai un intérêt pour Montréal, une
partie de ma vie s'y passe, dans Hochelaga-Maisonneuve, ce n'est pas un secret.
Je veux aborder la question linguistique. À Montréal, le français recule, c'est
une évidence, sur tous les plans. Et ce n'est pas la première fois que le Parti
québécois, à l'étude des crédits ou ailleurs, aborde cette question-là.
Je vous donne
deux nouvelles statistiques récentes qui proviennent de l'essayiste Frédéric
Lacroix sur la question des cégeps en
anglais : il y a une domination des cégeps en anglais, notamment à
Montréal, qui continue de s'accroître,
29,3 % des D.E.C. remis en 2020, c'est
des D.E.C. en anglais; pourcentage de la population de Montréal
anglophone ayant droit, 8,1 %. 29,3 %, 8,1 %. Ce qui veut
dire qu'il y a un transfert important qui se fait, notamment des nouveaux
arrivants qui sont passés par le primaire et le secondaire en français vers les
cégeps anglophones, un moment important de leur vie où il se fait de la socialisation,
des choix professionnels et bien d'autres choix importants qui guident leur
vie.
Au Parti québécois, on a proposé, comme Guy
Rocher, le grand sociologue à qui on rend régulièrement hommage, comme
l'essentiel des spécialistes qui sont venus nous voir, qu'on puisse assujettir
les cégeps, notamment ceux de Montréal, à la Charte de la langue française. Ma
question très simple : Pourquoi êtes-vous contre cette mesure?
Mme Rouleau : Cette
mesure du?
M. Bérubé : D'assujettir les cégeps
à la Charte de la langue française.
Mme Rouleau : Bien, il y a eu toute
une analyse qui a été faite, et discussion. Ce qui est certain, M. le député,
c'est qu'autant pour nous que pour vous la langue française est extrêmement
importante. C'est notre langue commune, et
on veut protéger le français et mettre en place toutes les mesures nécessaires
pour protéger le français. C'est la loi n° 96, qui est à la veille
d'être adoptée, souhaitons-le, qui va nous permettre d'avancer.
Alors, les actions de francisation se font, les
actions d'intégration pour les immigrants se font. Et nous nous assurons, M. le
député, que le français gagne plus de place et que l'anglais ne puisse pas
aller au-delà du français.
La Présidente (Mme Boutin) : M. le
député, je vous inviterais peut-être à reformuler votre question.
M. Bérubé : J'ai ma réponse. Ceci,
respectueusement soumis, comme on dit en droit, ça ne suffira pas. Il y a bien
des enjeux qui sont importants, par exemple l'immigration francophone. Ce n'est
que récemment que votre collègue à
l'Immigration a dit que ça nous prendrait tous les pouvoirs. Bien, le statut de
province et le statut de fédéralistes vous
placent dans une situation où vous êtes en attente d'une réponse. Vous l'avez
obtenue, en 24 heures, de Justin Trudeau : Vous n'aurez pas
les pouvoirs en immigration.
Ensuite, sur
la question du collège en français, je veux dire, si vous ne le prenez pas de
moi, prenez-le de Guy Rocher, qui a coécrit la loi 101, c'est
essentiel. Vous faites le choix de ne pas aller de l'avant. Je sais qu'il y a
eu des débats. Il y a des gens qui étaient pour, il y a des gens qui étaient
contre. Résultat des courses, je pense qu'on passe à côté de quelque chose
d'important. Et mon appréciation, qui sera partagée, vous allez vous en rendre
compte dans les prochains jours, les prochaines semaines, c'est que la loi
n° 96 ne sera pas suffisante pour affronter le défi de faire en sorte que
Montréal demeure la deuxième plus grande ville francophone au monde. Et je vous
prédis qu'en ne faisant pas les efforts nécessaires, en n'adoptant pas les
mesures fortes, bien, l'anglais va devenir majoritaire à Montréal. Et c'est ce
qui nous guette. Et, moi, ce n'est pas le destin que je souhaite à notre
métropole.
Alors, j'ai dit ça à votre ministre, je vous le
dis à vous : Il est... Il est... Il n'est pas trop tard pour changer le
projet de loi, mais il est trop tard, si on ne fait rien pour la langue
française. Donc je voulais vous l'exprimer. Je sais que vous êtes une
nationaliste, je vous ai déjà vue à l'épluchette de blé d'Inde de Nicole Léger,
je sais d'où vous venez, avant d'être à la CAQ, dans l'est de Montréal. Vous
savez que je vous apprécie beaucoup. Je sais que vous êtes une authentique
nationaliste, mais ça ne suffira pas, le projet de loi n° 96. Je voulais
échanger avec vous. Et je ne doute pas que vous avez fait part d'un certain
nombre d'arguments au moment voulu. Alors je voulais vous dire ça.
Deux projets importants... bien, deux projets,
deux infrastructures importantes maintenant à Montréal. J'aimerais connaître
l'échéancier, vous en êtes où, vous allez où. J'ai eu le privilège d'en être le
responsable. Vous voyez un peu où je m'en
vais? Le Palais des congrès de Montréal. Donc, en novembre dernier, on
apprenait, dans La Presse, que, bon, il y a des enjeux
quant à, je dirais, l'expropriation, les montants qu'on doit accorder dans le
coin, pour les amateurs de musique, de chez Steve's Music.
Donc, est-ce que vous allez de l'avant avec le
Palais des congrès? À ma connaissance, ce n'est pas au PQI. Donc, c'est quoi,
l'échéancier, c'est quoi, l'intention du gouvernement du Québec pour
l'agrandissement du Palais des congrès? Moi, je considère que, pour la relance
de Montréal, c'est un placement gagnant : c'est bon pour le rayonnement, pour les hôteliers, pour les
restaurants, pour les attraits. Donc, vous en êtes où, sur le projet
d'agrandissement du Palais des congrès de Montréal, à partir du moment où ce
n'est pas dans le PQI? Et la ville de Montréal s'est déjà engagée pour 80 millions. Ils sont prêts à
procéder. Et ça, je le tiens de la mairesse elle-même, qui me l'a confié il n'y
a pas tellement longtemps.
Mme Rouleau : C'est... Évidemment,
le Palais des congrès, je peux vous dire que, depuis le jour un de mon arrivée
en poste comme ministre de la Métropole et dans mes discussions avec la ministre
du Tourisme, qui est responsable de ce dossier plus particulièrement, on a
énormément échangé. Puis on reconnaît, bien sûr, l'importance de cet édifice,
qui est plus qu'un édifice, là. C'est un moteur économique important qui vient...
qui attire des congressistes à travers le
monde, puis qui est un des meilleurs lieux au Canada, et qui travaille à
obtenir cette place-là. C'est un projet qui est à l'étude à l'heure
actuelle, qui est en bonification. On... Il y avait des enjeux avec la ville de
Montréal, des... certains enjeux ont été atténués puis...
M. Bérubé : Ils sont pas mal réglés,
là.
Mme Rouleau : ...et puis là on
avance avec le dossier.
M. Bérubé : O.K. Parce que, du côté
de la ville de Montréal, on parle des aménagements autour, il y a un nouveau
poste de pompiers qui serait à proximité aussi, il y a des compensations de
taxes. Autrement dit, la ville de Montréal est prête à procéder. Je la
comprends, je pense que l'association des hôteliers de Montréal aussi.
J'aimerais que le gouvernement de la CAQ puisse envoyer un signal fort :
si vous y allez, ça va se faire quand, c'est quoi, l'échéancier. Moi, je pense
que c'est gagnant en termes de revenus. Si on n'a pas ces congrès-là, Toronto
va les avoir, ou d'autres destinations. Puis ça va s'autofinancer. C'est bon
pour Montréal. Donc c'est le premier dossier que je voulais aborder.
Mme Rouleau :
Qui est en dossier d'opportunité avec la SQI à l'heure actuelle.
M. Bérubé : Contrairement au
troisième lien, qui, lui, n'est pas... n'a pas de dossier d'opportunité, j'ai
posé la question hier. Ça, c'est la voie rapide pour le troisième lien. Je vous
trouve plus prudente avec Montréal. Parfois, j'aimerais ça que vous soyez en
charge de d'autres dossiers avec un véritable ministère de la Métropole, comme
à l'époque de Louise Harel. Mais ça, c'est moi qui dis ça.
Alors, deuxième dossier, dans Hochelaga-Maisonneuve,
le Stade olympique. J'ai eu le privilège également d'en être gestionnaire. Là,
il n'y a plus d'échéancier. C'était prévu pour 2022. On parle de la toiture,
évidemment. Vous savez les désagréments que ça a occasionnés avec différents
sports, donc on est limités, là. Bon, vous connaissez ça autant que moi. Là,
l'échéancier, c'était 2022, là, c'était 2024. J'ai ça ici, là, un texte de
Romain Schué qui date du 21 février dernier. Donc l'échéancier a vraiment
disparu. Donc, c'est quoi, l'échéancier de remplacement de la toiture du Stade
olympique?
Mme Rouleau : Bon, à l'heure
actuelle, le toit est maintenu, là. Les infrastructures sont maintenues de
manière très sécuritaire. Le travail se poursuit pour s'assurer d'avoir le
meilleur projet de toiture. Et là aussi je peux vous garantir que j'ai de
nombreuses discussions avec ma collègue. Nous y croyons, toutes les deux, à la
réalisation de ce projet-là. Et on travaille pour que ça puisse se réaliser.
M. Bérubé : Mais, Mme la Présidente,
j'imagine que la ministre est consciente qu'il n'y a aucune note de tout cela
dans l'étude des crédits. Dans les cahiers des crédits, il n'y a rien sur le Stade
olympique. Je pense, c'est la première
année, depuis très longtemps, qu'il n'y a rien. Il n'y a pas d'étude
d'opportunité, il n'y a pas... Il n'y a rien, là, on a fouillé comme il
faut, là, donc autant pour le Palais des congrès que pour le Stade olympique,
qui sont deux infrastructures très importantes pour la métropole, qui sont...
Mme Rouleau : Et complémentaires.
M. Bérubé : Oui, absolument. C'est
deux sites touristiques très importants. D'ailleurs on avait même déjà envisagé
d'avoir des collaborations encore plus importantes avec Espace pour la vie
autour du stade. Donc, dans les deux cas, ça
prend des échéanciers. Je veux dire, la relance, dans l'est de Montréal, pour
le stade... en a besoin absolument. Puis
le stade, avec un directeur général fantastique qu'est Michel Labrecque, fait
le maximum avec les moyens qu'il a depuis des années. Mais là je pense qu'on a besoin d'envoyer un message à la
fois à l'est de Montréal, à Hochelaga-Maisonneuve
et aux utilisateurs du Stade olympique :
Maintenant qu'on sait qu'il n'y aura pas de stade dans le bassin Peel, à moins
que vous me disiez le contraire, bien, on va investir sur notre Stade olympique,
qui est un atout, qui est un attrait pour l'ensemble des Québécois. Je pense,
qu'on le réalise, que c'est important. Moi, j'ai déjà entendu ici, dans une commission parlementaire, aux crédits Métropole,
un député dire... qui, lui, voulait le faire exploser. Il voulait le
détruire. Imaginez! On partait de loin. C'est un ancien député de l'ADQ. Oui,
je vous dirai qui tout à l'heure. Alors, je pense qu'il faut la maintenir, cette
infrastructure.
Alors, j'aimerais avoir un échéancier dans les
deux cas, Palais des congrès et Stade olympique. Puis, si ce n'est pas
aujourd'hui, bientôt, mais c'est la demande que je vous fais.
Mme Rouleau : D'accord. Alors, je
vous reviendrai avec un échéancier plus précis lorsque ce sera possible, mais
je veux juste vous dire à quel point je sais bien que le Stade olympique, il
est important. D'ailleurs, ma collègue a transformé l'organisation de... en
fait, le Stade olympique, là, est maintenant une...
M. Bérubé : Il y a une loi qui
encadre le... C'est mieux.
Mme Rouleau : Oui. Il y a une loi
qui fait que le Stade olympique peut procéder à du développement...
M. Bérubé : Autonome. Je vous...
Mme Rouleau : Oui, plus... c'est ça.
M. Bérubé : Tout à fait.
• (12 h 20) •
Mme Rouleau : Et, lorsque j'ai signé
la déclaration pour la revitalisation de l'est de Montréal avec la mairesse,
bien, c'est au Stade olympique que nous l'avons fait, dans le mât.
M. Bérubé : Très bien.
Mme Rouleau : Alors... Et j'ai
visité l'entretoit aussi. J'ai vu le...
M. Bérubé : Vous avez fait ça, vous
aussi?
Mme Rouleau : J'ai fait ça, moi
aussi.
M. Bérubé :
Bon, la ministre est bien au courant qu'on a... on a fait ça tous les deux.
C'était important. Puis il y a maintenant Desjardins qui est présent dans la
tour. Et puis c'est un milieu de vie. Il y a des associations sportives importantes qui sont là. Bon, le toit, le plafond
coule, là, mais c'est dans le sous-sol. Mais il y a un signal à envoyer
là, O.K.?
Mme Rouleau : Oui.
M.
Bérubé : Est-ce que
la ministre me permet qu'on se rende juste un petit peu de l'autre côté du
fleuve, à Longueuil, pour parler de transport, comme c'est connecté un petit
peu sur Montréal? Si elle le permet.
Mme Rouleau : Oui, oui.
M. Bérubé : O.K. Je vais lire un...
Combien on a de temps, encore, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Boutin) : ...50 secondes.
M. Bérubé : Je fais vite. Je cite La
Presse, dans un article du 15 avril dernier, Tommy Chouinard :
«Le 14 février, juste avant le déclenchement de l'élection partielle dans
Marie-Victorin, le premier ministre a confirmé subitement le prolongement
prochain du REM sur la Rive-Sud. C'est l'une de ses promesses électorales. Il a
révélé que la Caisse de dépôt et placement a conclu qu'un tel projet est-ouest
serait rentable. Encore une fois, le premier ministre a devancé la caisse, qui
est muette depuis et qui, en février, se limitait à dire que les "études
préliminaires" étaient en cours. En mars, le premier ministre a précisé,
en entrevue à la Télévision Rive-Sud, que "le tracé envisagé se situe
entre La Prairie et Boucherville, où le maire est toutefois très réfractaire au
projet et n'a pas encore eu de rencontre avec le gouvernement à ce sujet."»
C'est là que ça devient intéressant. «Le train électrique passerait dans l'axe
du boulevard Taschereau. L'ex-députée de Marie-Victorin et nouvelle mairesse de
Longueuil a toujours eu des inquiétudes quant à une structure aérienne qui
défigurerait le Vieux-Longueuil. Québec a évoqué une structure au sol, mais le
premier ministre a aussi indiqué ceci, le mois dernier : "Dans
Longueuil, évidemment, on ne peut pas juste mettre
ça aérien, il y a une partie qui doit être faite de façon souterraine."»
Savez-vous, c'est quoi, le titre de cet article-là? Une annonce
précipitée sur la Rive-Sud.
Est-ce que ça se peut que, quand le premier
ministre a demandé expressément à rencontrer la mairesse de Longueuil puis il a
voulu absolument qu'elle apparaisse, là, avec lui dans une conférence de
presse, ce n'était pas tout à fait attaché, ce dossier-là, même pas du tout?
Mme Rouleau : Bien, je me permettrai
de vous dire que ce projet pour la Rive-Sud est... est... est là, il est sur la
table et il se discute, à l'heure actuelle, avec la Caisse de dépôt, avec CDPQ
Infra, pour que CDPQ Infra le réalise.
M. Bérubé : Si je suggère à la
ministre que, s'il n'y avait pas eu d'élection partielle dans Marie-Victorin,
il n'y aurait pas eu cette demande expresse à la mairesse de Longueuil de
participer à une conférence de presse pour annoncer ça, comment elle réagit?
Mme Rouleau : Bien, vous présumez de
choses qui ne... qui n'existent...
M. Bérubé : C'est une hypothèse,
c'est une hypothèse, d'accord. Bien, je le dis parce que c'est important, parce
que les ministres peuvent jouer un rôle important d'influence dans le cadre
d'une élection ou dans le cadre du financement des partis politiques. Et ça, je
vais en parler bientôt, mais dans un autre forum. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup, M. le député. Il restait 30 secondes, hein, si vous vouliez.
M. Bérubé : Bien, je veux saluer les
collègues. Je veux dire... Bien, dernière réflexion sur la création d'un
ministère de la Métropole. Les avantages d'un ministère de la Métropole, c'est
qu'il y a une expertise qui se développe. Et moi, j'aimerais que la ministre ait
vraiment son propre ministère, il y a tellement d'enjeux importants dans la
métropole. Je pense qu'on mérite ça. Et c'est la proposition que je ferai au
gouvernement qui sera élu le 3 octobre prochain,
un véritable ministère de la Métropole. On a déjà eu ça. Je pense que ça a son
utilité. Et je pense que l'expérience démontre que c'est tellement
important que ça nous prend une interlocutrice...
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci...
M.
Bérubé : ...ou un
interlocuteur, avec la mairesse de Montréal, encore plus fort.
La
Présidente (Mme Boutin) : Merci beaucoup, M. le député, merci. Nous revenons
maintenant avec l'opposition officielle. M. le député de Viau. Il vous
reste 19 minutes pour ce bloc.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je vais poursuivre sur la lancée du député de Matane, donc,
Matapédia, donc, en demandant à la ministre : Est-ce que le toit du stade,
est-ce que c'est, pour vous... Le remplacement du toit du stade, est-ce que
c'est, pour vous, une priorité?
Mme Rouleau : Bien,
c'est important, parce que l'infrastructure... l'infrastructure olympique a
toute sa... a un rôle à jouer dans le... dans le secteur... dans ce secteur-là
de l'est de Montréal. Le stade est un... est aussi un emblème pour l'est de
Montréal, mais pour la métropole, pour la région métropolitaine, pour le
Québec. C'est le... C'est l'endroit le plus
visité par les touristes qui viennent au Québec. Alors, il est important, oui,
d'aller... de faire... de poser les bons gestes pour avoir le bon projet. Il faut le bon projet qui va répondre
adéquatement à ce qu'on veut faire avec le Stade olympique.
M. Benjamin : Mais merci pour votre
réponse, Mme la ministre. Et j'aimerais beaucoup que vous usiez de votre
influence. Vous venez de souligner l'importance, pour vous, le remplacement du
toit du Parc olympique, de partager cette urgence-là, cette importance-là avec
votre collègue la présidente du Conseil du trésor, qui lors des études de
crédits, donc, quand on lui a posé cette même question, est-ce que c'était
prioritaire, est-ce que c'était important pour elle, s'est contentée de dire
que c'est un projet majeur. Mais j'aimerais que vous fassiez de votre
influence... usiez de votre influence pour la convaincre à ce niveau-là.
Je vais revenir sur un dossier que... il y avait
une dernière question que je voulais poser à Mme la ministre. Je ne sais pas si
elle a eu le temps de m'entendre. C'est ce regroupement... Je veux parler
encore de ce Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de
Montréal, un regroupement qui rassemble plus de 350 organismes dans
différents secteurs de la vie de la métropole, en éducation, en santé, et
toutes sortes de clientèles, jeunes, aînés, familles. La question que je vous
posais, Mme la ministre : Les avez-vous rencontrés depuis les deux
dernières années?
Mme Rouleau : Ai-je rencontré le
regroupement sectoriel? Peut-être. Je ne le sais... Là, je ne veux pas m'égarer
là-dedans, là. Il faudrait que je vérifie. Mais je rencontre énormément... Vous
savez sans doute que je suis très disponible et toujours, toujours prête à
rencontrer les organisations qui veulent me rencontrer, alors c'est possible,
là, mais je ne peux pas vous... je ne peux pas vous dire à quel moment puis...
M. Benjamin : Alors, je vais vous
dire, Mme la ministre, qu'ils sont toujours en attente d'une réponse de votre
part pour les rencontrer depuis les dernières années. Et, vous savez, si
vous...
Mme Rouleau : Bien, je m'excuse, je
m'excuse, M. le député, là, mais, moi, là, moi, là, comme députée et comme
ministre...
M. Benjamin : Si vous permettez, Mme
la ministre... Mme la Présidente, est-ce que je peux intervenir sans me faire
interrompre?
Mme Rouleau : Bien, puis-je
répondre?
M. Benjamin : Bien, écoutez, je n'ai
pas... je n'ai pas fini.
La Présidente (Mme Boutin) : Bien,
reformulez votre question. On repart à zéro. Reformulez votre question, ensuite
vous pourrez répondre. On a du temps en masse.
M.
Benjamin : Bon, alors, merci. Alors, ce que j'allais dire,
donc, à Mme la ministre, donc je lui suggère — c'est une suggestion
amicale que je lui fais — de
les rencontrer. Parce qu'à les avoir rencontrés... Moi, c'est suite à leur
rencontre que j'ai appris, par
exemple, que, quand on parle de sous-financement des organismes communautaires,
les organismes les plus sous-financés,
ce sont les organismes jeunesse. Et, vous voyez, dans une stratégie de lutte
contre la violence armée, ça a son pesant d'or de rencontrer des groupes
comme ça. Donc, c'est une suggestion que je vous fais, de les rencontrer,
puisque je crois qu'il y a une demande qui est à votre bureau, depuis plusieurs
mois, en attente d'une rencontre de votre part.
Mme Rouleau : Puis-je répondre?
M. Benjamin : Allez-y.
La Présidente (Mme Boutin) : Allez-y,
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Je n'ai pas eu de
demande de la part de ce regroupement, M. le député, mais je sais cependant que
le regroupement a rencontré mon collègue Jean Boulet, le ministre du Travail et
du Développement social, et...
M. Benjamin : Parfait. Toujours sur
le même sujet, Mme la Présidente, il y a une annonce qui a été faite
aujourd'hui par la vice-première ministre sur la prévention de la délinquance
chez les jeunes de 12 à 18 ans. On annonce qu'il y aurait
35 organisations qui seraient financées. J'aimerais savoir... En fait, la question
que je pose à la ministre : Combien d'organismes montréalais vont recevoir
cette aide-là? Quelle est la ventilation des 2,25 millions qui ira aux
organismes montréalais? Est-ce que la ministre dispose de cette information?
Mme Rouleau : Je n'ai pas l'information.
Une voix : ...
Mme Rouleau :
Oui, j'ai l'information, ce ne sera pas long. J'ai l'information. Puis je veux
vous rappeler que c'est 52... oui, c'est ça, c'est 52 millions de
dollars en prévention pour les organismes... et pour les organismes de... de
Montréal ou du Québec?
Une voix : ...
Mme Rouleau : Du Québec. Et, pour
Montréal, on aura une partie de ce montant.
M. Benjamin : D'accord. Donc, je
comprends que la liste des organismes, vous les avez?
Mme Rouleau : Il y a une vingtaine
d'organismes qui sont... qui sont ciblés pour ce montant.
M. Benjamin : Est-ce que c'est
possible de les partager avec nous, la liste de ces organismes?
• (12 h 30) •
Mme Rouleau : On vous fera parvenir l'information,
M. le député.
Et sachez que je ne refuse pas. Lorsqu'on me
demande une rencontre, je ne refuse pas, je suis toujours disponible. Mais je
n'ai pas eu de rencontre de ce regroupement. Je tiens à vous le redire encore.
M. Benjamin : J'apprécie votre
précision, Mme la ministre, merci. Toujours sur ce même enjeu, il y a plusieurs
annonces qui ont été faites par rapport au financement. Est-ce qu'aujourd'hui,
Mme la ministre, comme Montréalaise, comme Montréalaise, êtes-vous satisfaite
de la situation par rapport à la violence armée dans les rues de la métropole?
Est-ce que vous êtes satisfaite? Est-ce que vous êtes en train... Est-ce que
vous nous dites que les décisions que vous avez été... que vous avez prises
jusqu'à présent sont suffisantes?
Mme Rouleau : Bien, M. le député, on
est arrivés à une situation, là, qui a été exacerbée, bien sûr, par la
pandémie, mais il y avait une situation qui était là depuis de nombreuses
années. Alors, il y a peut-être 15 ans, si on avait agi autrement,
peut-être que nous n'en serions pas là aujourd'hui. Mais ce que je peux vous
garantir, cependant, c'est que nous agissons, nous mettons en place des
actions, des programmes, de l'argent pour la prévention, pour s'assurer
d'enlever ces armes à feu auprès des jeunes. Nous travaillons avec les
organismes communautaires, nous travaillons sur le financement de ces
organismes.
On a mis en place CENTAURE, qui porte fruit,
parce qu'il y a un nombre important d'armes qui sont enlevées, mais il faut
être très vigilants, M. le député. Et puis j'ai annoncé aujourd'hui une
nouvelle chaire de recherche sur la violence armée à Montréal pour s'assurer
d'avoir le portrait, d'avoir des actions avec... en travaillant avec le monde
scientifique aussi.
M. Benjamin : Je comprends, Mme la Présidente,
qu'il y a cette facilité-là de toujours blâmer les autres, donc, pour nos
inactions ou, du moins, nos sous-actions. C'est ce que vient de faire Mme la
ministre...
Mme Rouleau : Je n'ai pas blâmé
personne, j'ai...
M. Benjamin : ...en mentionnant que,
s'il y avait des...
Mme Rouleau : ...dit que les gestes
auraient pu être posés avant, mais nous les posons aujourd'hui.
M. Benjamin : ...s'il y avait des
gestes qui avaient été posés...
La Présidente (Mme Boutin) : Un à la
fois, mais il n'y a pas eu de mention d'aucun gouvernement.
M. Benjamin : Bon, alors, il y a
15 ans, ce n'était pas la CAQ qui était là.
Mme Rouleau : Bien, si vous vous
sentez visé...
M. Benjamin : Bon, alors, si vous
permettez, je vais y aller avec mes questions. On assiste, Mme la ministre, à
des phénomènes, depuis les deux, trois dernières années, notamment, par
exemple, par rapport à la prolifération de la publicité sur les armes à feu à
travers les réseaux sociaux. Il y a 15 ans, il n'y avait pas ça.
Mme Rouleau : Il y a une pandémie,
monsieur le... il y a une pandémie qui a eu...
M. Benjamin : Il y a la pandémie
aussi, deuxième élément, bon. Alors, moi, ce que je vous demande, je vous repose la question, sans vouloir... sans devoir
reprocher aux autres qui étaient là il y a 15 ans, est-ce que les actions
que vous avez posées... quelles autres
actions que vous comptez poser afin de ramener le sentiment de sécurité. Et
vous êtes Montréalaise, vous-même,
Mme la ministre, vous le savez, le sentiment de sécurité des Montréalaises et
des Montréalais n'a jamais été aussi bas dans la métropole. Alors, moi,
ce que je vous demande, au-delà de cette chaire que vous me dites que vous venez de créer, que vous venez
d'annoncer : Quelles sont les autres actions que vous comptez
entreprendre?
Mme Rouleau : Chaque
fois que j'ai l'occasion de le dire, là, puis j'espère que vous êtes d'accord
avec moi... Montréal est une métropole sécuritaire. Montréal est une métropole
sécuritaire. Il y a effectivement des gestes de violence, et inouïe, puis qui
ont touché nos jeunes, et on travaille pour contrer ça par différents gestes
que nous mettons en place. On n'attend pas, on le fait. Il y a des comités
stratégiques avec les parties prenantes, avec les forces policières, avec la
ville, avec les organismes. Il y a énormément d'argent qui est investi.
CENTAURE, c'est 90 millions, le 52 millions pour les organismes, il y
a, encore là, cette chaire de recherche. On travaille pour.
Effectivement, il faut que les gens se sentent
en sécurité, puis j'espère que vous allez travailler avec nous pour propager ce
message essentiel que la métropole est une métropole sécuritaire et que nous
posons les gestes qu'il faut pour enlever les armes à feu. Il y a un contexte.
La pandémie a exacerbé énormément cet enjeu.
M. Benjamin : Un autre dossier, Mme
la Présidente, qui me préoccupe énormément, et ça, cette préoccupation, elle
n'est pas nouvelle. Mme la ministre, vous savez que je suis le député de Viau,
le quartier Saint-Michel, que vous connaissez très bien, donc, et dans le quartier
Saint-Michel, dans la circonscription de Viau, nous avons une installation qui
est le centre de tri, donc, de Montréal. Vous êtes ministre de la Métropole,
vous êtes au courant, au cours des... ce qui se passe dans notre
circonscription, dans Viau, dans Saint-Michel, par rapport à cet enjeu-là, le
centre de tri. Et, parlant du centre de tri de Saint-Michel, je pourrais
évoquer celui de Lachine aussi, qui est dans la même situation.
Il y a un peu plus de deux ans, à titre de
député de la circonscription, j'ai moi-même demandé un avis à la direction de
la santé publique sur les impacts du centre de tri sur la population de
Saint-Michel. Vous savez, lorsqu'il y a tout cet amas de carton, de papier de
toutes sortes, de résidus qui s'envolent dans l'air, qui vont dans la cour des
gens, qui vont chez les gens... Et j'ai avec moi, donc, si vous le souhaitez,
Mme la ministre... je pourrais toujours partager cet avis avec vous, de la
Santé publique. La ville de Montréal se retrouve dans une situation où il y a un
enjeu, où le gouvernement du Québec aurait et a un rôle à jouer par rapport à
cet enjeu. Quelles actions que... vous comptiez entreprendre afin de soutenir
la ville de Montréal pour régler cette situation pour l'ensemble des
Montréalaises et des Montréalais, que ce soit à Lachine et aussi dans
Saint-Michel?
Mme Rouleau : C'est un domaine que
je connais aussi beaucoup parce que j'ai travaillé une bonne vingtaine d'années
dans le domaine de la récupération et du recyclage. Ce centre de tri est problématique.
Le ministre de l'Environnement, responsable de ce dossier, est très au fait de
la situation, la ville de Montréal aussi, parce que c'est dans la... ça fait
partie de la responsabilité de la ville de Montréal aussi.
Il y a ce centre de tri, il y a un centre de tri
plus à l'ouest qui a été construit, là, il y a deux ans, c'était, il me semble,
peut-être avant la pandémie, là, que ça s'est fait pour dégager un peu celui de
Saint-Michel. Il y a une réforme sur la gestion des matières résiduelles qui
est en cours, à l'heure actuelle, par mon collègue le ministre de
l'Environnement, et réforme qui avance très bien, et on aura prochainement des
centres de tri de bien meilleure qualité. Mais tout ça, là, c'est un contexte,
là encore, qui fait que la situation s'est dégradée pour ce centre de tri, mais
je serai heureuse de voir votre avis de la Santé publique, M. le député.
M. Benjamin : Avec grand
plaisir, mais, vous savez, Mme la ministre, le printemps est là, et, déjà, je
vois déjà les impacts, lorsque vous passez aux abords de ce centre de tri là,
sur la qualité de vie des résidentes et résidents de la circonscription, des
gens de Saint-Michel, qui en ont... Et vous êtes une ancienne élue montréalaise
et vous savez que les gens de Saint-Michel ont assez donné, Saint-Michel a
assez donné à la métropole, que ce soit à travers cet ancien dépotoir, qui est devenu, maintenant,
heureusement, une chance, un parc. Et aujourd'hui les gens de Saint-Michel nous
disent, les gens de la circonscription de Viau
nous disent qu'ils ont besoin d'un appui ferme pour régler cette situation au
plus vite. Alors, quelles sont les actions que vous comptez entreprendre
afin de régler cette situation le plus vite que possible?
Mme Rouleau : Oui, bien, je comprends
très bien ce que vous me dites, et c'est une situation qui date d'il y a
longtemps, malheureusement. Et des solutions sont analysées, sont étudiées
actuellement. Il y a un travail très rigoureux qui se fait aussi avec la ville
de Montréal pour mettre en place ces solutions. Et je vous rappelle que je suis
aussi concernée, je suis une élue de Montréal.
M. Benjamin : Absolument, bien
sûr.
Un autre sujet. J'ai vu les statistiques avec
effroi par rapport à la démographie montréalaise. Montréal connaît actuellement
une baisse démographique. Les facteurs, nous les connaissons très bien, mais
les réponses tardent à venir, les bonnes réponses, pour endiguer tout cela. Ça
fait des mois qu'on parle de l'accès à la propriété, et partout au Québec. Les
familles, les jeunes familles montréalaises quittent l'île. Le ministre des
Finances, la ministre responsable de l'Habitation ne proposent rien d'autre que
d'attendre que le marché se corrige.
Nous croyons qu'il faut une intervention
gouvernementale. Mme la ministre, que dites-vous à ces jeunes familles, ces
jeunes couples qui désirent s'acheter une maison sur le territoire de Montréal,
sur le territoire de la métropole, en fait? Qu'est-ce que vous leur dites, à
ces jeunes couples?
Mme Rouleau : Bien, que Montréal est
une métropole où il fait bon vivre. Il faut rester à Montréal. Je les invite à
venir dans l'est de Montréal, parce qu'on est en train de procéder à un
redéveloppement dans l'est, et c'est sans doute le territoire où l'abordabilité
est aussi la meilleure, et qu'il y a énormément d'énergie et d'investissements
qui se font pour assurer une qualité de vie exceptionnelle à Montréal.
• (12 h 40) •
M. Benjamin :
Vous savez, Mme la ministre, moi, il m'arrive de parler, de jaser avec des agents
immobiliers qui me disent très bien qu'actuellement Montréal n'est plus
abordable. Moi, je connais des agents immobiliers qui sont obligés d'aller...
qui travaillaient auparavant à Montréal, qui sont maintenant rendus en
Mauricie. Donc, ce que, jusqu'à présent, votre gouvernement nous dit, c'est
d'attendre que le marché se corrige, s'autorégule. Est-ce que vous ne pensez
pas, si on veut endiguer, justement, ce fléau de la décroissance démographique
de Montréal, qu'il fasse... qu'on doit arriver avec des mesures fortes pour
encourager les jeunes couples, les jeunes familles à rester à Montréal?
Mme Rouleau : Et c'est là-dessus que
travaillent ma collègue la ministre de l'Habitation, le ministre des Finances,
pour s'assurer que les jeunes familles puissent avoir accès à du logement plus
abordable. Il y a des programmes qui sont mis en place pour la construction de
logements abordables. Et vous parlez d'acquisition, mais il y a énormément
d'investissements qui sont faits pour s'assurer qu'autant comme locataires ou
comme propriétaires les familles aient accès à du logement à Montréal.
M. Benjamin : Vous savez, Mme la
ministre, le prix médian d'un logement à Montréal, d'une habitation à Montréal?
560 000 $. Le prix médian. Mise de fonds, 5 %, 10 %. Qui
est capable d'assumer ça quand on parle des jeunes couples, des jeunes
familles? Ça fait des mois que ma collègue la députée de Vaudreuil demande à la
ministre responsable de l'Habitation d'arriver avec des mesures pour favoriser
l'accès à la propriété. Quelles sont... Vous, comme ministre de la Métropole,
je vous parle de cette décroissance de la démographie montréalaise.
Aujourd'hui, si Montréal n'est pas encore plus en déclin qu'elle devait l'être
en matière démographique...
La Présidente (Mme Boutin) : ...
M. Benjamin : Ah! on n'a plus de
temps?
La
Présidente (Mme Boutin) : Non. Je suis vraiment désolée, là, mais il fallait
que je termine. Je vous remercie.
M. Benjamin : Mesures d'accès à la
propriété.
Mme Rouleau : Est-ce que je...
La Présidente (Mme Boutin) : Non, il
n'y a plus de temps de réponse.
Mme Rouleau : Désolée.
La Présidente (Mme Boutin) : Je me
tourne maintenant vers la banquette gouvernementale, et vous disposez de près
de 17 minutes. Et je pense que c'est le député de Bourget qui intervient.
À vous la parole.
M. Campeau : Merci, Mme la
Présidente. Je vais commencer par... plus un commentaire avant une question,
là, parce que, comme adjoint parlementaire à l'Environnement, je vais juste...
pas rectifier, mais ajouter un peu d'information. Quand on a parlé de la norme
nickel qui est augmentée de cinq fois, il faudrait savoir que des normes de ce
type-là... il y a des normes aux 15 minutes, aux heures, aux huit heures,
aux 24 heures, annuelles, des normes dans le milieu ambiant, des normes...
Ce n'est pas juste : Ça a augmenté de cinq fois. Ça ne veut rien dire, ça.
Il faut regarder quelle norme. Et, en passant, il y a aussi une norme qui a été
ajoutée, une norme annuelle, qui n'est pas... tu sais, on passe de 14 à 70,
mais la norme annuelle est à 20.
Alors, ça, ce sont des chiffres, et j'ai trouvé ça bien
bizarre qu'on ait parlé de ça ce matin, savoir si le pouvoir était respecté sur
une affaire où il n'y a pas d'enjeu à Montréal. J'ai trouvé ça un peu
surprenant.
Deuxième commentaire que je voulais faire, c'est
sur le mot «crise». Je suis toujours mal à l'aise, personnellement, quand on
utilise ce mot, «crise», un mot de cinq lettres qui, pour moi, ne veut
normalement pas dire grand-chose. Je pense que la pandémie, c'est une crise,
ça, c'est évident pour tout le monde, mais, quand on dit : En haut de
7 % de chômage, en haut de 8 %, en bas de 4 %, il est où, le mot
«crise», là-dedans? D'un pays à l'autre, d'un gouvernement à l'autre, on ne
calcule pas de la même façon. Moi, je préfère être factuel. Mais on a utilisé
le mot «crise» quand on a parlé d'itinérance à Montréal. C'est quelque chose
qui m'a beaucoup touché, personnellement, bon, parce que, l'été passé, je me
souviens d'être dans un parc avec des citoyens qui se plaignaient qu'il y avait
un groupe important d'itinérants qui étaient maintenant... bien, ils n'étaient
plus itinérants parce qu'il y avait l'Hôtel Royal Versailles et ils étaient
concentrés là. Il y a eu environ 120, 125 personnes, quelque chose comme
ça. Et on a essayé de traiter ça avec
humanité, en disant... et j'étais en réunion virtuelle avec plusieurs citoyens
et le maire d'arrondissement, et on a parti ça sur la base de : ce
sont des Québécois non judiciarisés qui ont le droit d'être là, qui ont des
problèmes de santé mentale dans certains cas, et on doit les traiter avec
respect. Il y a, autour, des citoyens qu'il fallait traiter avec respect. Et
ça, on a entendu des choses, parfois... normalement, les citoyens ont bien
réagi, mais il y a certains cas où c'était, mettons, un peu moins joli à
entendre.
La question que j'aimerais vous demander,
c'est : On s'en va où avec l'itinérance actuellement? Comment ça a évolué?
On sait que depuis très peu, depuis quelques jours, le problème est
passablement réglé, mais on l'a juste transféré ailleurs. On a séparé le
problème en différents endroits. Pouvez-vous nous en parler un peu plus, de ce
qui a été fait sur l'itinérance, en relation avec la pandémie? Qu'on l'appelle
crise ou pas crise, ce n'est pas grave.
Mme Rouleau :
Oui. Merci beaucoup, M. le député de Bourget, pour votre question et
préambule. Bien, l'itinérance, c'est certainement un enjeu pour la métropole.
La pandémie a fait qu'il y a pratiquement le double de personnes qui se sont
retrouvées en situation précaire et sans domicile réel à Montréal. Et mon
collègue le ministre délégué à la Santé et des Services sociaux, Lionel
Carmant, a développé un programme extrêmement important,
280 millions de dollars sur cinq ans, un plan pour contrer
l'itinérance, avec trois grands thèmes : la prévention, l'accompagnement,
s'assurer de l'intersectorialité, des actions très structurantes pour... qui
sont déployées, là, par différents moyens au Québec et à Montréal en
particulier. Alors, un plan, un plan sur cinq ans qui signifie aussi qu'il y a des partenaires très impliqués. Ce n'est
pas... ça ne se fait pas par une seule personne. Ce n'est pas que le
gouvernement, c'est aussi la ville de
Montréal, c'est aussi les CIUSSS, c'est aussi le MSSS, les organismes
communautaires qui sont impliqués.
Et il y a un aspect qui est crucial, c'est les
rôles et responsabilités de chacun dans le déploiement pour s'assurer que ça
fonctionne bien et qui permettent, par exemple, de relocaliser les gens, dans
le cas de Versailles, de les amener sur un autre site qu'est l'église, là, que
vous connaissez. Et c'est là que la ville a un rôle important à jouer, parce
qu'elle doit être partie prenante, elle doit permettre de trouver ces lieux,
puis ensuite, bien, les différents partenaires embarquent dans la suite des
choses.
Donc, c'est évidemment très complexe. C'est une
question de santé, c'est une question d'individus, c'est des cas particuliers.
C'est complexe, mais nous travaillons avec les partenaires, nous prenons...
nous avons le leadership de cette action-là et nous nous assurons que personne
ne soit laissé derrière.
• (12 h 50) •
M. Campeau : Effectivement.,
j'aime bien le commentaire. Je pense qu'on peut résumer ça, peut-être, en une
phrase : Québec avait les fonds, il faut que Montréal décide où ça va. Et,
quand on a... on s'est mis d'accord sur juste ça, je pense que le reste a
découlé beaucoup mieux par la suite.
On a parlé beaucoup du REM de l'Est, mais je
vais vous amener sur la ligne bleue. J'entendais de la déception, ce matin, de
la part des oppositions — je
comprends — sur
le fait que REM de l'Est... combien de temps ça va prendre pour l'avoir, etc.
Pour moi, il y a toujours cet aspect environnemental là, qu'il faut lâcher
l'auto solo, il faut qu'on ait du transport en commun et il faut que ces
choses-là arrivent dans le temps. Alors, j'étais d'accord aussi, en entendant
le commentaire, qu'il y a eu un changement dans le cas du REM. Et, oui, les
gouvernements précédents n'ont pas changé d'idée par rapport à la ligne bleue,
c'est vrai, mais je me souviens, bien avant l'arrivée de la CAQ, que je me
disais : Ça n'a pas de bon sens, un festival de ciseaux et de rubans à
découper pendant tant d'années, tout ça pour ne rien avoir. Et ça... On dirait, là, que ce qu'on a appelé «l'urgence
climatique» — je
ne vais pas utiliser le mot «crise» pour ne pas me le faire reprocher — bien,
on dirait qu'elle n'existait pas, alors que, là, on semble aller réellement de
l'avant.
Alors, je ne sais pas si vous vous en souvenez,
mais, quand l'annonce a été faite à la bibliothèque d'Anjou, un journaliste
nous avait dit, à ce moment-là, qui n'avait pas 35 ans... il m'a
dit : Bien, moi, je n'ai pas vécu les débuts de ça, mais... puis, quand il
a posé la question, c'était un peu comique, comment il la posait, mais c'était
quand même symptomatique : Qu'est-ce qui nous fait croire maintenant avec
certitude qu'on va aller de l'avant?
Mme Rouleau : Vous voulez dire avec
la ligne bleue?
M. Campeau : Oui.
Mme Rouleau : Ah! bien, parce que
c'est un projet qui est attendu depuis 40 ans, comme vous l'avez dit,
qu'il fallait remettre ce projet sur les rails. À un moment donné, il y avait
vraiment des enjeux de coût, portée, échéancier, etc. Il fallait revoir, là,
s'assurer que le projet reprenait toute sa normalité pour bien desservir. On
voulait un projet de cinq stations. On voulait un budget qui était raisonnable
et on voulait un échéancier conséquent.
Alors, on a nommé un groupe d'action piloté par
l'ARTM, avec la STM, avec la ville de Montréal, avec le MTQ, en fait, le même
groupe d'action qu'on a maintenant pour le REM de l'Est. On a donné un mandat
très précis, très clair à ce groupe d'action de régler cette impasse. Et,
quelques mois plus tard, ils sont arrivés avec des solutions : une
réduction de coûts de 1,2 milliard de dollars sur ce qui nous avait
été annoncé par le promoteur... pas le promoteur, mais le... en fait, la STM,
qui réalise le projet. Donc, une diminution de coûts importante, une
amélioration du projet comme tel, une amélioration de l'offre de services à la
population, parce qu'avec les cinq stations et en bonifiant le tracé, bien, on
est maintenant capable de passer le mur de l'autoroute 25, et aller
desservir la population d'Anjou beaucoup plus efficacement, et de garder un
échéancier raisonnable : 2029.
C'est un chiffre magique, 2029, plusieurs
projets de transport collectif seront réalisés pour 2029. Et ce que nous avons
fait qui est significatif et qui détermine que le projet est maintenant en
réalisation, c'est qu'on a donné à la ville de Montréal... j'ai dit 1,2, ce
matin, mais c'est 1,1 milliard de dollars, je vous dirais, cash.
L'argent a été transféré à la ville de Montréal pour que la STM puisse aller en
appel de qualification pour le tunnelier. Alors, dans quelques mois, on aura un
tunnelier qui sera en train, là, de creuser le sol pour créer ce prolongement
du métro. Alors, ça, c'est une garantie énorme.
M. Campeau : Le prix a monté puis il
a rebaissé, mais on a gardé le même nombre de stations. On a même ajouté un édicule au niveau d'Anjou. Est-ce qu'il
y a une inquiétude à ce que le projet va remonter dans le temps? Est-ce
qu'au niveau des contingences on a prévu...
Mme Rouleau : Tout est prévu, oui,
parce que, dans le budget qui a été attribué, là... Le budget idéal, je dirais,
est en bas de 6 milliards, mais on s'est gardé une réserve pour au cas où
il y aurait des augmentations de coûts, là, à cause de
l'inflation et de choses semblables avec lesquelles on doit vivre, mais les
contingences sont prévues dans le budget qui est décrété par le gouvernement.
M. Campeau : Et les gens qui étaient
autour de la table, là, pour redynamiser la ligne bleue, je ne sais pas si je
devrais le dire comme ça, est-ce que c'est sensiblement les mêmes personnes qui
vont travailler au REM de l'Est?
Mme Rouleau : Oui. C'est ce que
je vous disais tout à l'heure, M. le député, c'est ce même groupe de travail
qui est déjà là à l'ouvrage pour le REM de l'Est. Puis, pour la ligne bleue,
là, je veux vous dire aussi que, quand on parle des économies qu'on a pu
réaliser, ça n'affecte aucunement... et, au contraire, là, dans les
propositions qui nous ont été faites, on a pu améliorer, optimiser le tracé et
l'offre, l'offre pour les usagers. Alors, c'est vraiment un projet plus, plus,
plus, à un coût moindre et dans les échéanciers. Puis, autour de la table,
autour de la table, ce groupe, là, ce sont... ce qui est important aussi à
retenir, c'est que ce sont des décideurs, donc ce sont des personnes
imputables, décisionnelles qui sont autour de la table.
M. Campeau : On a combien de temps,
là? Trois minutes? Bien, peut-être un peu rapidement, mais Ray-Mont Logistiques. Ray-Mont Logistiques, c'est sûrement
le sujet sur lequel j'ai passé le plus de temps et de salive à parler
aux promoteurs, à parler aux maires d'arrondissement, aux groupes de pression
et à l'ensemble des gens qui sont impliqués là-dedans. Alors, ceci arrive dans
L'Assomption-Sud, et il y a un enjeu, là, dont on parle beaucoup. Alors, est-ce
que vous pourriez nous expliquer un peu plus qu'est-ce que vous prévoyez faire qui
va toucher Ray-Mont Logistiques, là?
Mme Rouleau : Bien, Ray-Mont
Logistiques, c'est une entreprise qui, de plein droit, a fait l'acquisition
d'un terrain qui est en zone industrielle, industrialo-portuaire, qui fait
partie de la logistique, là, de transport et puis qui a développé une certaine
expertise. Il y a, disons, beaucoup de discussions, et avec eux, et avec les
différents partenaires. Et on veut s'assurer que ce projet, comme plusieurs
projets qui sont dans ce secteur-là aussi... parce qu'il y a aussi le poste de
transformation d'Hydro-Québec, il y a aussi le viaduc du port de Montréal, il y
a aussi le prolongement de Souligny, il y a aussi le REM, qui sont dans ce...
tous dans ce secteur-là. Alors, il faut s'assurer de la meilleure intégration
possible. Il faut avoir la discussion avec les citoyens pour qu'il y ait
l'acceptabilité nécessaire, mais les mesures mises en place pour que ce soit un
secteur, là, qui va être un objet de développement efficace, durable, je
dirais. Alors, c'est ça, c'est ça, l'objectif que nous avons, et c'est de
travailler avec les partenaires pour y arriver.
M. Campeau : Autrement dit, les
discussions qu'il y avait actuellement avec un groupe... qu'il y avait des
groupes de pression, et Ray-Mont Logistiques et la ville seraient agrandis pour
qu'on puisse avoir l'ensemble des partenaires, si je comprends bien.
Mme Rouleau : Bien, on a des
discussions avec les partenaires, puis il y a des solutions qui sont sur la
table, et puis c'est de ces solutions-là... Parce qu'on est en mode solution,
comme vous le savez, M. le député.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
infiniment. Maintenant, ne vous sauvez pas trop vite — M. le
député de Matane-Matapédia, vous allez m'aimer — est-ce que, Mme la
ministre, vous vous engagez, on en a parlé précédemment, à fournir à la
commission la liste des organismes, là, des 20 organismes qui ont été
mentionnés, qui a été demandée par le député? Oui?
Mme Rouleau : Oui.
La Présidente (Mme Boutin) : Parfait.
Merci infiniment.
Adoption des crédits
Alors, le temps alloué à l'étude du volet
Métropole des crédits budgétaires du portefeuille Affaires municipales et
Habitation étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux
voix de ces crédits. Le programme 5, intitulé Promotion et développement
de la région métropolitaine, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Boutin) : Parfait.
Adopté sur division.
Adoption de l'ensemble
des crédits
Finalement,
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Affaires municipales et
Habitation pour l'exercice financier 2022‑2023 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur
division.
La Présidente (Mme Boutin) : Adopté
sur division.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements des groupes d'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission, ayant
accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci infiniment à tous.
(Fin de la séance à 13 heures)