(Quatorze heures)
La Présidente (Mme Boutin) : Alors, à
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'aménagement du territoire ouverte.
La commission est réunie aujourd'hui afin de
procéder à l'étude du volet Métropole des crédits budgétaires du portefeuille
Affaires municipales et Habitation pour l'exercice financier 2021‑2022.
Une enveloppe de 1 h 30 min a été allouée pour l'étude des
crédits.
Alors, M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré) remplace
M. Jacques (Mégantic); Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger) remplace M. Kelley (Jacques-Cartier);
M. Ciccone (Marquette) remplace Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel); et M. Marissal (Rosemont) remplace
M. Fontecilla (Laurier-Dorion).
Métropole
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Nous allons procéder aux échanges entre les groupes d'opposition et la ministre
par bloc d'environ 20 minutes. Je vais vous donner, là, votre temps
d'emblée pour permettre à chaque groupe d'écouler graduellement son temps de
parole. Le temps d'échange inclut les questions et les réponses. La mise aux
voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui leur est alloué cet
après-midi, vers 15 h 30.
Alors, je suis maintenant prête à reconnaître
une première intervention à l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange. Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger, la
parole est à vous. Vous disposez de 20 minutes.
Discussion générale
Mme
Rotiroti : Merci,
Mme la Présidente. Alors, il me fait plaisir d'être ici aujourd'hui pour
discuter, avec la ministre responsable de la Métropole, concernant les enjeux
qui appartiennent à la métropole. Je salue mon collègue de Marquette, qui
m'accompagne aujourd'hui, ainsi que tous les gens qui accompagnent la ministre.
Alors, on va rentrer dans le vif du sujet, si vous permettez, vu qu'il y a très
peu de temps.
Alors, l'économie de la métropole a été durement
touchée avec la crise de la COVID, ça a commencé avec un départ d'ordre
sanitaire, mais ça s'est transformé rapidement en crise économique majeure. Il
faut avoir un plan durable pour la relance économique et la relance surtout du
centre-ville de Montréal. 50 % de l'économie québécoise, 92 % de nos
travailleurs ne sont plus au centre-ville, le télétravail prend de l'ampleur.
Il y a des pertes qui s'aggravent, qui dépassent le 8 milliards de dollars
au niveau de la métropole.
Alors, on va
aller avec une question un petit peu plus large, si vous permettez. Mme la
ministre, vous, comme responsable de la Métropole, c'est quoi, vos
priorités, des dossiers prioritaires, pour relancer l'économie de Montréal?
Mme Rouleau : Alors, merci beaucoup,
Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger.
Permettez-moi à mon tour de saluer les gens qui sont avec moi, toute l'équipe,
ainsi que la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré et vous tous, qui êtes mes
collègues, les gens qui sont du secrétariat de la métropole aussi que je salue,
du ministère des Affaires municipales.
Alors, à la question volet économique
centre-ville, les priorités. Les priorités, c'est évidemment de s'assurer que
la métropole passe très bien à travers cette crise que nous connaissons, parce
que la pandémie mondiale est effectivement une crise, donc passer au travers
par des mesures très rigoureuses. Que le centre-ville, qui est le coeur
économique, le coeur palpitant de la culture, du tourisme pour le Québec, qui a
un effet extrêmement important pour l'ensemble du Québec, puisse se remettre de
cette situation, c'est donc une priorité.
Alors, pour ce faire, il y a des aides d'urgence
liées à la pandémie bien sûr qui ont été déjà octroyées, puis on suit la
situation de très, très près : aide d'urgence auprès des PME, aide
d'urgence auprès... dans le domaine culturel, aide d'urgence auprès des
commerçants, des PME, évidemment, aide à la ville de Montréal, qui a des
responsabilités, et dans le cadre de Réflexe Montréal, donc responsabilités
dans le cadre du réflexe et pour... et des aides... une aide qui a été ajoutée
dans le cadre de la pandémie. Et des projets aussi importants, par exemple, que
le REM de l'Est, que le prolongement de la ligne bleue viennent évidemment
aider la métropole dans son déploiement postpandémique. On parle d'emplois. On
parle de plus de 50 000 emplois qui sont un véritable levier
économique pour la métropole.
La Présidente (Mme Boutin) : Mme la
députée de... Jeanne-Mance—Viger.
Excusez-moi.
Mme
Rotiroti :
Oui. Merci. Je sais que la question était très large, Mme la ministre, mais, si
vous avez à prioriser un dossier pour la métropole, de qu'est-ce que je
comprends, là, de votre explication, ça serait les infrastructures, comme
le REM, la ligne bleue, et tout le volet touristique?
(Interruption)
Mme Rouleau : Excusez. Veuillez
m'excuser. C'est toujours...
Mme
Rotiroti : Il n'y
a pas de quoi.
Mme Rouleau : Mais mon téléphone est
fermé, mais malgré tout il a sonné. Alors, je suis vraiment désolée.
Mme
Rotiroti : Pas de
problème.
Une voix : ...
Mme
Rotiroti : C'est
ça.
Mme Rouleau : C'est à cause de la
pandémie. Mais le volume était complètement fermé. Je suis désolée, Mme la
Présidente.
Mme
Rotiroti : Il n'y
a pas de problème. Alors, si vous avez à prioriser un des sujets que vous avez
mentionné pour la relance économique de Montréal? Vous avez parlé de
l'industrie touristique, on va revenir un petit peu plus tard, vous avez parlé
de la ligne bleue, le REM de l'Est. Alors, si vous avez à cibler un... sans
parler de Réflexe Montréal, parce qu'on va retourner, parce qu'effectivement il
y a une... ce Réflexe Montréal là doit être non seulement interprété dans votre
responsabilité en tant que ministre de Montréal, qui est une responsabilité
transversale dans tous les ministères... Mais, si vous avez à choisir une
priorité pour Montréal, pour la relance économique, ça serait le tourisme, les
infrastructures? C'est lequel?
Mme Rouleau : Bien, évidemment, pour
la relance du centre-ville, la relance de la métropole, ce n'est pas que le
tourisme. Le tourisme est important puisque 11 millions de touristes
venaient régulièrement à Montréal, et la pandémie fait qu'ils ne sont plus là.
La relance, elle va passer par les infrastructures, la relance va passer
notamment par l'est de Montréal, où il y a des projets extrêmement... qui sont
très importants, qui vont aider l'ensemble de la métropole. Alors, ça passe par
les infrastructures, effectivement.
Mme
Rotiroti : Alors,
pendant la pandémie, on a mis beaucoup d'efforts sur l'achat local, évidemment,
pour non seulement pour nos régions, mais aussi pour Montréal, on parle du
Panier bleu. Est-ce que vous êtes capable de me dire combien d'entreprises
ont... s'est inscrit dans ce Panier bleu là, au niveau de la métropole?
Mme Rouleau : Je n'ai pas le nombre
exact du Panier bleu, là, des...
Mme
Rotiroti :
...entre-temps, si... entre-temps qu'on cherche la réponse. Qu'est-ce que vous
avez fait en tant que ministre de la Métropole pour inciter les entreprises de
s'inscrire dans ce Panier bleu là?
Mme Rouleau : Bien, ce sont des
mesures qui sont faites notamment avec le ministre de l'Économie. J'ai
participé à des rencontres avec les commerçants, avec le ministre, avec les
parties prenantes de l'Économie pour s'assurer que tous puissent... Mais en
fait vous parlez strictement du Panier bleu, là, mais il n'y a pas que le
Panier bleu comme mesure, là, c'en est une, mesure, qui fait que les Québécois
ont un accès direct auprès d'entreprises québécoises, et c'est une très bonne
mesure d'ailleurs, mais ce n'est pas la seule, parce qu'il y a énormément d'argent
qui a été investi auprès de l'ensemble des partenaires. Et je prends en
exemple. Dans... On a fait un petit exercice,
là, des différents communiqués de presse qu'on a pu émettre pour annoncer des
programmes, tous des programmes
différents. Il y a pour 13 milliards d'investissements à Montréal pour
aider cette relance, pour 770 communiqués de presse répertoriés.
Mme
Rotiroti : Oui, je
les ai. J'ai sorti toutes vos annonces, Mme la ministre. Évidemment, la
pandémie a accentué le télétravail, a accentué l'achat en ligne, hein, évidemment.
Alors, quand on regarde le centre-ville qui subit des conséquences directes de
la pandémie, on voit des locaux vacants, on voit qu'il y a un délaissement de
plus en plus important au centre-ville.
Alors, comment voyez-vous qu'on pourrait revenir à avant la pandémie, c'est-à-dire cet achalandage de nos commerçants de centre-ville, d'inciter à des entrepreneurs d'occuper les locaux qui sont vacants présentement? C'est quoi,
votre stratégie?
• (14 h 10) •
Mme Rouleau : Bien, il y a un avant,
il y a un après, parce que je pense qu'il n'y a pas de doute qu'on a beaucoup
appris, on apprend de cette pandémie. On sait que le télétravail, bon, en ce
moment, il y a peut-être 80 % des gens qui occupaient le centre-ville qui
sont à la maison. Ce ne sera pas comme ça après la pandémie, il y a un retour qui va se faire,
mais... parce que tout le monde ne peut pas rester en télétravail. On le sait
très bien, on le voit très bien, il y
a un retour qui va se faire, pas à 100 %. Alors, il y a des ajustements
qui sont à faire. Et je suis en discussion, là, avec des gens du centre-ville justement dans cette
optique-là de ce retour et réaménagement de certains édifices
probablement.
Pour le centre-ville, il y a des mesures qui ont
été données, en fait, de l'argent, là, il y a 50 millions de dollars qui a
été attribué pour soit l'aide au loyer soit l'aide aux commerçants pour assurer
une revitalisation du centre-ville. Alors, on suit la chose de très, très près
avec les propriétaires, avec les propriétaires d'édifices, avec les grands
sièges sociaux, avec les gens qui ont un impact au niveau du centre-ville.
Mme
Rotiroti : Bien,
vous parlez de l'aide. C'était bien... Vous êtes sûrement au courant de la
demande que la chambre de commerce de Montréal au moment du budget, au moment
du dépôt du budget, justement pour aider ces entreprises-là qui doivent
repartir, mais surtout les entreprises qui ont fait faillite à cause de la
pandémie. Alors, eux, qu'est-ce qu'ils demandaient, c'est un fonds de deuxième
chance pour justement être capable de s'en sortir puis de repartir, parce que
ce n'est pas nécessairement un commerce qui n'avait pas... Ils étaient très
productifs, il y avait de l'achalandage, ils performaient très bien avant la pandémie.
À cause de la pandémie, avec moins de monde, et la desserte, etc., ils n'ont
pas pu survivre. Alors, ils ont fait cette demande-là, puis malheureusement ça
n'a pas été retenu dans le budget de votre collègue M. Girard.
Alors, je me
demandais : Est-ce que vous étiez au courant de cette demande-là et si
vous avez fait des représentations en ce sens auprès de votre collègue
le ministre des Finances?
Mme
Rouleau : Le ministre des Finances suit de très près la situation de
l'économie montréalaise du centre-ville. Il y a pour 120 millions
de dollars qui ont été octroyés jusqu'à maintenant pour aider les entreprises,
les PME en situation d'urgence. Alors, il y a des programmes qui ont été mis en
place par le ministère de l'Économie et qui répondent le mieux possible aux
besoins. Et, évidemment, il y a... il est possible que certaines entreprises ne
survivent pas dans une situation comme celle-ci, mais la grande majorité, oui.
Mme
Rotiroti : Vous
avez mentionné le... Réflexe Montréal, la responsabilité que la ville de
Montréal a à aussi revitaliser le centre-ville de Montréal, toujours en
collaboration avec ses partenaires. Évidemment, on a aussi la chambre de
commerce qui a fait un travail énorme avec leur... comment relancer
Montréal — j'imagine
que vous faisiez partie de ces discussions-là — un document qui a été très
bien fait, très exhaustif, qui touche à peu près tous les secteurs possibles.
On parle de 11 plans sectoriels. Est-ce que vous allez contribuer à ce
plan-là par rapport à... financièrement? Est-ce qu'il y a un échéancier de ce
plan-là? Est-ce que vous parlez? Parce que, vu que ça touche beaucoup de
secteurs différents, et vous travaillez en transversal avec vos collègues, est-ce
que c'est quelque chose qui est déjà en discussion auprès de votre
gouvernement?
Mme Rouleau : Bien, comme vous le
mentionnez, comme ministre responsable de la Métropole et de la région de
Montréal, c'est un rôle très transversal, donc je travaille avec chacun des
ministres qui ont un impact, une implication au niveau de la métropole, du
centre-ville, avec le ministre de l'Économie, avec la ministre de la Culture,
avec le Tourisme, avec la Santé, avec l'Éducation. Donc, il y a cette réflexion
qui se fait. Et, effectivement, je salue le travail qui a été produit par la
chambre de commerce du Grand Montréal. Et, oui, j'ai participé aux travaux de cette... de Relançons Montréal, et c'est une
planification qui fait l'objet de
réflexion et d'argent qui va se rajouter à cela.
Mme
Rotiroti : Puis
avez-vous un échéancier à nous donner? Est-ce que ce sera dans les prochains
mois? On a hâte de savoir comment que...
Mme Rouleau : C'est un travail
quotidien qui se fait pour s'assurer de maintenir l'économie montréalaise, maintenir l'économie du Québec. L'échéancier,
bien, c'est en fonction de la fin de cette pandémie. Connaissez-vous la date?
Mme
Rotiroti :
Malheureusement, non.
Le
26 avril dernier, votre collègue de l'Économie, avec la ministre déléguée
aux Régions, a annoncé un 50 millions sur deux ans. C'est le
Programme Impulsion PME. Est-ce que vous savez, de cette enveloppe-là...
j'imagine, 50 millions sur deux ans, alors ça représente
25 millions par année, combien de cet argent-là est dédié à Montréal?
Mme Rouleau : Pour Montréal,
c'est... oui, il y a 8,5 qui va à la chambre de commerce, et j'ai un montant
de... il n'est pas loin, là, dans mes petites notes ici, là. Pour le
centre-ville, 15 millions de dollars à la ville; 8,5 à la chambre de
commerce; 12,5 à Tourisme Montréal.
Mme
Rotiroti : 8,5 à
la chambre de commerce, 15 millions pour Montréal? Il y a quelque chose
qui ne marche pas dans...
Mme Rouleau : En fait, ce sont
des... Oui, c'est ça, il y a des...
Mme
Rotiroti : O.K.
Parce qu'on a 25 millions en tout par année, à moins que vous parliez...
Mme Rouleau : Oui, 15 millions,
15 millions à la ville. Bien, c'est 15 millions à la ville.
15 millions et...
Mme
Rotiroti :
O.K., en tout. C'est réparti. Bien là, vous... parce que...
Mme Rouleau : Non, il y a un... Il y
a 15 millions à la ville de Montréal et il y a aussi de l'argent qui va à
la Chambre de commerce de Montréal.
Mme
Rotiroti : Par
année, ou vous parlez toujours sur deux ans?
Mme Rouleau : Chambre de commerce,
c'est le montant octroyé pour la relance du centre-ville, sur deux ans,
là.
Mme
Rotiroti : O.K.,
je veux juste bien comprendre, là, parce que c'est important, là. L'annonce,
c'est 50 millions sur deux ans, ça fait que, si on divise ça en deux,
là, c'est 25 millions par année. Si on prend le principe que 50 % de l'économie est à Montréal, on
devrait allouer... Là, vous dites 15 millions à la ville de Montréal,
8,5 millions à la chambre de commerce, puis un autre 8 millions...
Mme
Rouleau : En tout, là, il y a 75 millions qui ont été annoncés
pour les centres-villes au Québec. Et il y a 15 millions attribués
au centre-ville de Montréal, il y a 8,5 millions à la chambre de commerce
et il y a de l'argent aussi attribué à Tourisme Montréal.
Mme
Rotiroti : O.K.
Parfait. Sur combien d'années, ça, Mme la ministre?
Mme Rouleau : Ça, c'est sur... C'est
un programme sur deux ans? Sur un an, deux ans? Non?
Des voix : ...
Mme
Rotiroti : C'est
beaucoup d'argent. Il faudrait quand même savoir si... c'est quoi... C'est-tu
sur un an, deux ans? C'est une grosse différence, oui.
Mme Rouleau : C'est pour aider à la
relance. C'est de l'argent qui a été octroyé.
Mme
Rotiroti : Ça,
j'en conviens, oui. Mais c'est sur deux ans, un an, trois ans?
Mme Rouleau : C'est pour cette
année. Cette année, un programme pour la relance des centres-villes, et
15 millions à la ville de Montréal pour le centre-ville de Montréal, 8,5
pour la chambre de commerce.
Mme
Rotiroti : Oui,
les montants, ça va, Mme la ministre. Je veux savoir si c'est sur...
Mme Rouleau : Cette année.
Mme
Rotiroti : C'est
annuellement, ça.
Mme Rouleau : Bien, annuellement, ça
ne veut pas dire que ça sera répété l'année prochaine, c'est un montant qui est
attribué pour la relance, cette année, 2021.
Mme
Rotiroti : O.K.
Alors, pour l'année prochaine, vous n'avez pas de prévision? Vous ne savez pas
si vous maintenez les mêmes montants?
Mme Rouleau : Pour l'année
prochaine, ce sera en fonction de l'évolution de la pandémie.
Mme
Rotiroti : Ça
peut... on peut voir probablement... non, si le besoin est là?
Mme Rouleau : Mais vous savez que,
de manière régulière, chaque année, il y a de l'argent qui est attribué à la
ville de Montréal, il y a...
Mme
Rotiroti : Je ne
parle pas de ça...
Mme Rouleau : ...un plan de
développement économique de 150 millions.
Mme
Rotiroti : Oui. Je
ne parle pas de ça, Mme la ministre. Oui.
Mme Rouleau : Notamment, auquel on a
rajouté de l'argent. D'ailleurs, on a renouvelé le 150 millions
jusqu'en 2023. Et, en période de pandémie, ce qu'on connaît à l'heure
actuelle, on donne de l'argent régulièrement pour aider la ville de Montréal,
le centre-ville de Montréal et les organismes qui sont impliqués.
• (14 h 20) •
Mme
Rotiroti : Bon, il reste une minute, alors je vais
aller rapidement. Vous avez parlé de Réflexe Montréal, hein, alors c'est un statut que nous avons donné à
la... Montréal, c'est-à-dire reconnaître le statut particulier de
Montréal, mais non seulement ça, c'est d'avoir la capacité d'avoir toujours...
de penser toujours à Montréal dans tous les différents programmes qu'on met en
place.
Alors, je me demande, vous, en tant que ministre
de la Métropole, comment vous vous assurez que ce réflexe est autour de la
table du Conseil des ministres?
Mme
Rouleau : Parce que je le dis régulièrement, je parle au nom de
Montréal à chaque Conseil des ministres, à chaque occasion, et que le
réflexe... Le réflexe, il doit être... il se déploie au fil du temps, il
n'était pas là... Au début, lorsque ça a été créé, c'est parce que peut-être
que le réflexe n'était pas si évident.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci, Mme
la ministre. Merci. Excusez-moi, je vais être assez stricte dans le temps. Nous
allons maintenant procéder avec le deuxième groupe d'opposition. M. le député
de Rosemont, à vous la parole. Vous disposez de 14 min 30 s.
M. Marissal : Merci, Mme la
Présidente. Mme la ministre et votre équipe, bonjour. Merci d'être là, chers
collègues de l'opposition, des trois oppositions. Bonjour.
Mme la ministre, je n'ai pas beaucoup de temps
puis j'ai plein, plein, plein de sujets, vous pouvez vous en douter. Je vais commencer avec un truc
d'actualité. Vous avez vu hier les annonces faites par vos collègues
concernant la F1, la formule 1.
Vous ne trouvez pas ça étrange qu'il y a des
institutions culturelles à Montréal qui font des pieds et des mains depuis des
mois pour avoir de l'aide, qui sont obligées de mettre la pancarte «à vendre»
ou «fermé» pour que finalement ils reçoivent un chèque pour essayer de survivre
un mois de plus puis que vos collègues hier se sont garrochés pour signer
encore des chèques de millions pour la F1? Vous ne trouvez pas que c'est un peu
particulier comme situation?
Mme Rouleau : Alors, merci, M.
le député de Rosemont. Je participais à cette conférence de presse et je suis
très fière qu'on ait... qu'on soit arrivés à une entente pour prolonger la F1
de deux ans. La F1 ne peut pas être réalisée cette année encore. Mes
collègues Caroline Proulx, la ministre du Tourisme, et Pierre Fitzgibbon, ministre
de l'Économie, ont habilement, là, pu établir une entente pour que la F1 soit
prolongée de deux ans avec une entente pour que, puisque ça va faire
deux années de suite que la F1 ne se fait pas à Montréal... F1, qui est probablement
l'événement avec l'impact économique, pour la métropole et le Québec, le plus
important et qui est le coup d'envoi des festivals de l'été à Montréal et le
Québec. Donc, il y aura toute une promotion qui sera faite pour
qu'en 2022, lorsque la F1 revient à Montréal, que les touristes reviennent
à Montréal.
M. Marissal : Je ne fais pas un
débat sur la pertinence ou non de tenir un Grand Prix de formule 1, là, où
j'ai mes propres opinions là-dessus, là.
Mais, pour faire court, je parle plus de la
contradiction, de ces salles de spectacles, notamment, à Montréal, le Club
Soda, il a quasiment fallu qu'il sorte dans la rue Saint-Denis pour crier qu'il
allait fermer, là, puis ça a tout pris pour qu'il ait de l'aide. Puis je
pourrais vous parler de La Licorne et de bien d'autres, là, des institutions
installées à Montréal depuis un grand moment, et puis que, là, soudainement,
parce que la F1 réclame encore une fois plus d'argent, on a vu ce film-là, il
tourne en boucle depuis je ne sais pas combien de temps, là, que, là, tout d'un
coup, on sort le chéquier. Vous dites, vos collègues ont réglé ça habilement.
Ils ont réglé ça avec nos millions, là, on s'entend, là. On s'entend. Vous ne
trouvez pas que c'est un peu deux poids, deux mesures selon les industries?
Mme Rouleau : Dans le cas de la F1,
c'est réellement un élément fort de la personnalité montréalaise. C'est aussi
une entente qui a été convenue avec le gouvernement fédéral. C'est une entente
prolongée de deux ans, parce que ça s'arrêtait en 2029, ça va se
poursuivre en 2031. Alors, c'est la très bonne nouvelle. Et c'est un événement
qui permet de mettre en valeur toute notre industrie
gastronomique montréalaise, l'industrie hôtelière, l'industrie touristique.
M. Marissal : Le proxénétisme. On
n'est pas d'accord sur le... Mais parlez-moi plutôt de...
Mme Rouleau : Si vous voulez aller
là, vous pouvez, mais... Ça, c'est une chose avec... Nous sommes d'accord, là,
on n'en veut pas, de ça. Ça, c'est clair, bon, et puis il y a des mesures qui
sont prises pour que ça ne se reproduise plus, ces situations-là.
Mais je vous ferai remarquer aussi que le milieu
culturel a été doté d'une enveloppe de 400 millions de dollars à cause de
la crise, parce que justement des salles ont dû fermer et se réinventer, parce
que le milieu culturel, en période pandémique, a dû se réinventer. Et la population
a besoin de culture, la culture, c'est l'essence même de notre... de qui nous sommes, et il faut continuer
à, si je peux me permettre, produire de la culture, consommer la
culture. Donc, ça se fait de manière différente. Et, pour Montréal, la culture,
bien, ça a représenté... jusqu'à maintenant, là, on est autour de 95 millions,
100 millions d'investissements pour aider l'industrie culturelle à Montréal.
M. Marissal : Donc, je comprends que
vous, ça vous satisfait, l'aide qui a été donnée et la rapidité de l'aide qui
est arrivée aux institutions culturelles montréalaises. Ça vous convient, ça
vous satisfait.
Mme
Rouleau : Bien, il y a toute une discussion qui s'est faite aussi, discussion
à laquelle j'ai participé aussi, avec le monde culturel, avec les
différentes... les musées, les salles de spectacle, les artistes, les
festivals, etc. Juste vous rappeler que la métropole, par le fonds
d'investissement du rayonnement de la métropole, le FIRM, finance en bonne
partie les festivals. On a octroyé 80 % des enveloppes aux festivals, même
si les événements ne se tenaient pas, parce qu'il y avait des frais, même si
l'événement n'a pas lieu, et parce qu'il n'y avait pas de retour de la part...
de retour sur... le retour de revenus, là, par la tenue de ces événements-là,
parce que les gens... ce sont des événements où il y a énormément de monde, où
il a achat de billets de spectacles ou de tout ce qui est périphérique. On a donc répondu aux demandes. On a été en lien,
nous sommes toujours en lien constant avec soit l'industrie culturelle
ou touristique ou tout ce qui est... toutes les parties prenantes, là, de
l'économie de la métropole.
M. Marissal :
Je vais changer de sujet parce que le temps file rapidement.
Mme Rouleau :
J'ai dit 95 millions, c'est 965 millions à la culture à Montréal.
M. Marissal :
O.K. Je change de sujet parce que, là, le temps file rapidement. Je vais parler
du sujet du printemps, du printemps dernier, de ce printemps, j'espère, pas du
printemps prochain, mais ça revient comme les perce-neige, la situation du
logement, à Montréal en particulier. C'est vrai partout au Québec maintenant,
on a vu des choses qu'on ne voyait pas avant, mais à Montréal, évidemment,
c'est plus aigu.
Je
vous lis, pour faire court, la citation de la mairesse de Montréal il y a
quelques jours, en fait, il y a une semaine. Je cite : «"La
situation est sérieuse et malgré toute notre bonne volonté, la ville de
Montréal ne peut pas, à elle seule, venir à
bout de cette crise, mais ce n'est pas faute d'essayer", a déclaré la
mairesse de Montréal, Valérie Plante.» Est-ce que vous êtes d'accord
avec la citation que je viens de vous lire de la mairesse Plante?
• (14 h 30) •
Mme Rouleau :
Mais la mairesse Plante, la ville de Montréal n'est pas seule, parce que,
justement, par le Réflexe Montréal, la ville responsable de l'habitation.
Depuis ce réflexe, là, qui a été mis en place en 2018, c'est plus de
500 millions de dollars qui ont été octroyés à la ville de Montréal pour
l'habitation, soit pour programme soutien...
les PSL, là, programmes de soutien au logement, soit pour le fameux «backlog»
des logements sociaux, s'assurer d'avoir le montant qui permet la construction de ces logements, les logements
sociaux, les logements communautaires, etc. Alors, la ville a quand même
des outils, et elle est responsable elle a l'autonomie en matière d'habitation,
donc a les outils pour le faire, mais
c'est... La réalité, c'est qu'elle les a, les outils. Et la réalité, c'est
qu'elle est bien soutenue aussi par le gouvernement. Les montants,
disons, statutaires sont donnés à la ville de Montréal, et, si des besoins
particuliers sont pressentis, le
gouvernement aide. Parce que l'objectif, c'est de ne laisser personne en plan,
personne dehors, personne sans toit. Alors, le gouvernement agit
promptement. Et les relations avec la ville de Montréal sont constantes.
M. Marissal :
La mairesse, son parti, l'opposition, la CMM, les candidats à la mairie de
Montréal, tout le monde parle de crise, c'est pour ça que je vous ai lu aussi
le paragraphe, là, la citation de la mairesse, on parle de crise, là. Vous,
est-ce que vous acceptez ce terme-là? Dans vos échanges avec vos interlocuteurs
et interlocutrices, est-ce que vous acceptez qu'il y ait une crise?
Mme Rouleau :
Je pense que ça a été discuté à plusieurs reprises, on ne parle pas de crise,
on parle d'une situation qui est à régler.
On donne les outils, on donne les moyens pour régler cette situation-là. Ce
n'est pas de donner un qualificatif
qui va régler, c'est d'être très pragmatique, si je peux me permettre cette
expression qui est très importante, et c'est de donner les outils pour
s'assurer que la population, l'ensemble, que toutes les familles aient un
logement.
M. Marissal :
Parlons d'outils, là, la ville de Montréal, la CMM demande un registre des
loyers. Quand vous dites : Ils ont déjà
les outils, il semble... les élus de Montréal semblent dire : Non, il vous
demande de l'aider à créer un registre
des loyers. Êtes-vous d'accord? Et, si oui, allez-vous porter la demande?
Sinon, pourquoi vous n'êtes pas d'accord?
Mme Rouleau :
La ministre de l'Habitation... Puis je tiens à vous dire qu'il y avait autour
de... je pense, autour de 30 ans, ou 35 ans, 37 ans, qu'il n'y
avait pas eu de ministre de l'Habitation. Il y a, donc, une ministre de
l'Habitation qui gère très bien le dossier et qui a répondu à cette demande de
registre. Il n'y a pas de registre. Ce n'est pas nécessaire d'avoir un
registre, tel que c'est demandé.
M. Marissal :
Donc, je comprends que vous ne porterez pas cette demande-là auprès de vos
collègues?
Mme Rouleau :
Bien, ce n'est pas une... La demande, elle a déjà... La demande par le milieu,
par certaines personnes a été faite à la ministre de l'Habitation. Ce n'est pas
quelque chose qui est retenu en ce moment.
M. Marissal :
O.K., merci. Il me reste deux minutes. Je me suis gardé un petit cas de
comté pour finir, l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, un petit cas de comté de 3,
4 milliards de dollars. Vous avez vu le reportage récemment, là. Je fais
court à dessein, parce que je n'ai presque plus de temps. Êtes-vous d'accord
avec moi, là, pour qu'on se mette ensemble, puis qu'on pousse, tout le monde,
dans la même direction, là, puis qu'on annonce cet hôpital-là, là, bientôt,
bientôt, bientôt, là, pas dans trois ans, avec un échéancier fixe, quitte
à le construire ailleurs, quitte à ouvrir toutes les possibilités pour que ça
se fasse? Parce que vous savez comme moi qu'il tient avec de la broche,
l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Qu'est-ce que vous me répondez à ça et aux gens
de l'est de Montréal?
Mme
Rouleau : Bien, je suis bien d'accord à ce qu'on travaille ensemble et
puis je peux vous assurer qu'il y a un travail très rigoureux qui est
fait pour faire avancer rapidement ce dossier-là, parce qu'effectivement il y a
un besoin qui est connu, qui est reconnu, et
c'est plusieurs... probablement plusieurs milliards. Et ce que je peux vous
dire, c'est que ça avance; ça avance, et ça avance bien. Alors, avoir votre
appui pour que ça avance bien, c'est... je l'accepte avec plaisir. Mais on va
dans la même direction.
M. Marissal : Vous avez tout mon
appui, Mme la ministre. Je suis désolé si parfois je vais vous pousser un peu
plus fort dans le dos, mais c'est parce que la ligne bleue de Montréal, ça fait
40 ans que ça avance aussi, hein?
Mme Rouleau : Et enfin ça avance.
M. Marissal : Des fois, ça avance
par en arrière...
Mme Rouleau : Enfin, on y est
rendus, là.
M. Marissal : Des fois, ça avance
par en arrière, comme des autobus de la STM, là. Mais ça, pourquoi je vous dis
ça, là, c'est qu'on ne pourra pas garder cet hôpital-là comme ça très, très,
très longtemps, vous le savez, je le sais. Alors, c'est une main tendue que je
vous fais.
Mme Rouleau : Et le ministre de la
Santé le sait très bien aussi.
M. Marissal : Je sais. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Il vous
reste 20 secondes.
M. Marissal : 20 secondes.
Alors, êtes-vous d'accord, vous, avec l'idée éventuellement d'aller le
construire ailleurs, l'hôpital?
Mme Rouleau : Il y a des options...
M. Marissal : Ailleurs que sur le
site actuel, je veux dire.
Mme Rouleau : Vous savez qu'il y a
des options sur la table. Alors, ce sont ces options qui sont... Ce qu'il faut, c'est répondre le plus adéquatement aux
besoins aujourd'hui et futurs de la population, et d'avoir le meilleur
hôpital, et que ça se fasse rapidement. Alors...
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup. Nous revenons maintenant vers l'opposition officielle. Mme la députée
de Jeanne-Mance—Viger,
vous disposez d'un autre bloc de 20 minutes.
Mme
Rotiroti : Oui.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, on va rester, toujours, dans le
centre-ville de Montréal. Alors, vous savez que les entreprises québécoises ont
un sérieux enjeu avec la recherche et les embauches de personnel, la main-d'oeuvre,
plus particulièrement... c'est plus particulièrement vrai pour la métropole. Statistique
Canada a sorti des chiffres en disant qu'on pourrait avoir jusqu'à
48 000 postes à combler, qui est une augmentation de
6 000 postes par rapport à l'année passée. Alors, vous avez... Est-ce
que vous... reconnaît que l'enjeu de l'immigration pourrait venir palier à ce
manque de... pénurie de main-d'oeuvre là?
Mme
Rouleau : Bien, c'est
reconnu que l'immigration va venir ajouter, répondre à ce besoin de main-d'oeuvre que nous avons, oui.
Mme
Rotiroti : Alors, est-ce
que vous avez fait... Parce que je pense que votre gouvernement n'a pas la même
vision que vous, avec tout respect, Mme la ministre. Vous avez délibérément
diminué les seuils d'immigration dans les trois dernières années, hein, on est
passés d'en moyenne 50 000 à à peu près 40 000. Vous avez vraiment,
là, je veux dire, vous avez quasiment détruit le programme PEQ qui avait un
taux de réussite de 98 %. Le PEQ, là, c'est le programme Expérience
québécoise, c'est le programme qui arrimait le mieux les immigrants par rapport
à la pénurie de main-d'oeuvre. C'était ça, l'objectif de ce programme-là, puis
vous avez mis... c'était quasiment... vous l'avez quasiment ruiné.
Alors, si
vous êtes d'accord que l'immigration va répondre à ce manque... de pénurie...
là, qu'est-ce que vous avez fait pour
essayer de convaincre votre collègue à l'Immigration qui doit déposer son plan
triennal dans quelques mois?
Mme
Rouleau : Tout dernièrement,
j'étais avec ma collègue de l'Immigration, justement, et avec la
mairesse de Montréal... a annoncé un nouveau programme de 24 millions de
dollars pour favoriser la francisation des immigrants au Québec. L'objectif du
gouvernement, c'est d'accueillir les immigrants et de bien les accueillir, pas
seulement que les mettre sur une feuille de papier avec un numéro, mais de bien
les accueillir et qu'ils soient bien intégrés en français au Québec.
Alors,
il y a eu un seuil qui avait... qui a été déterminé, à l'époque, par... bien,
l'ancien ministre de l'Immigration, mais en disant, puis c'est
l'objectif de la ministre actuelle : Il y a eu ce seuil, et on augmente
graduellement. Mais ce qu'il faut, c'est bien accueillir puis bien intégrer la
population immigrante qui vient au Québec, et pour répondre aux besoins,
notamment, d'emplois que nous avons au Québec et dans la région de Montréal.
• (14 h 40) •
Mme
Rotiroti : Bien,
là-dessus, Mme la ministre, on est tout à fait d'accord, parce que j'ai été
cheffe de cabinet à l'Immigration et j'ai participé à la mise en place du
programme PEQ. Le programme PEQ, c'est tout le volet Arrima, hein, alors ça
s'est fait conjointement avec le ministère de l'Emploi. Et c'était justement
qu'est-ce que vous venez de dire, c'est justement ça, c'est d'arrimer,
l'immigrant, quand il arrive ici, là, avec... qu'il se trouve sur le marché du
travail rapidement.
Vous pouvez parler de francisation avec
4 millions, ce n'est rien comparé à qu'est-ce que nous avons investi à
l'époque. On était rendus presque à 78 millions de dollars dans la
francisation. Alors, très bien, on est toujours pour franciser nos travailleurs
dans le milieu de travail, mais... Alors, j'ai pris en note que, pour vous,
l'immigration est une solution à la pénurie de main-d'oeuvre, très bien. Alors,
on verra dans la planification si ça reflète votre pensée.
Autres secteurs qui ont été très touchés par
rapport à la pénurie de main-d'oeuvre, c'est la restauration et l'hôtellerie.
Alors, ça, c'est des industries particulièrement où est-ce que les jeunes ont
été affectés. Alors, c'est des emplois occupés par des jeunes. Et ces
jeunes-là, présentement, ils ne se trouvent pas sur le marché du travail. Et, pire que ça, c'est qu'ils sont en train de se
requalifier ailleurs. Alors, ça veut dire qu'ils ne pensent pas de retourner
dans ces domaines-là, c'est-à-dire la restauration, l'hôtellerie, etc.
Alors, c'est quoi, votre plan pour les aider à
requalifier, ces jeunes-là, et encore... Une fois que... Puis ceux qui veulent se requalifier, c'est une chose, puis
je vais revenir sur la requalification, mais ces jeunes-là qui ne
reviennent pas dans l'industrie, comment
qu'on va... qu'est-ce qu'on va faire pour s'assurer que ces postes-là vont être
comblés et par qui?
Mme
Rouleau : Bon, alors, il y a... Tout d'abord, concernant
l'immigration, juste vous indiquer que l'objectif, en 2021, c'est
d'accueillir entre 44 500 et 47 500 immigrants. Nous avions des
objectifs en 2020, la condition pandémique
a fait qu'il n'y a pas eu beaucoup d'immigration. On a... on est en... On veut
augmenter de 7 000 personnes, 7 000 immigrants, la perte,
là, qu'on a en 2020. Donc, il faut... La ministre de l'Immigration met en
place toutes les mesures pour ce faire.
Concernant la requalification, effectivement, il
y a, de par les travaux qui sont effectués par le ministre de l'Emploi, des
mesures mises en place pour la requalification, notamment des jeunes, il y a
des secteurs d'emploi qui sont très, très en demande. Alors, des programmes de formation
sont en place... mis en place par le ministre... par l'Emploi et par la ministre
de l'Éducation supérieure, par le ministre de l'Éducation. Alors, tout le monde
travaille ensemble. Le ministre de l'Économie est évidemment lié à ça aussi.
Alors, il y a tout un travail qui se fait pour
s'assurer que les emplois soient bien comblés par les travailleurs et que les
travailleurs aient la formation pour ces emplois.
Mme Rotiroti : O.K. Vous savez... Vous devez sans doute savoir que le taux de chômage auprès
des immigrants, c'est élevé. C'est
assez élevé, là, on est à 16,6 % qui... qui est toujours en hausse depuis
votre arrivée au gouvernement. Alors, quand on dit : On veut en
prendre moins pour en prendre soin, c'est sûr que vous en prenez moins. Ça,
c'est de toute évidence. Prendre soin, ça reste... C'est discutable.
On parle de
la... requalification des jeunes, excusez. Et là je vois dans... On a fait une
demande de renseignement dans les cahiers des crédits. Et il y a un
projet pilote en place. Alors, on a demandé les états d'avancement de ce mise
en place... de la mise en place de projet, Qualifications Québec qui est mené
par... actuellement par Qualification Montréal. On a demandé des montants
investis. Et on n'a pas eu de réponse. Ils nous réfèrent... Vous nous référez
au ministère du Travail. Alors, je me demande : Est-ce que vous faites
partie de ce comité-là, Mme la ministre?
Mme Rouleau : Du... de comité
de...
Mme Rotiroti :
C'est le comité qui a été mis en place pour évaluer toute la question de
requalification, entre autres pour nos jeunes travailleurs qui sont dans
l'industrie, restaurants, hôtellerie. Et ils se réunissent sur une base
régulière. Parce qu'on a demandé aussi votre calendrier, pour voir, justement,
si vous participez à ces rencontres-là. On n'a pas de réponse. Vous nous
référez au ministère de l'Emploi. Très bien, mais est-ce que, vous, vous
participez à ces rencontres-là?
Mme Rouleau : Je n'ai pas
participé à ces rencontres-là précises, non.
Mme Rotiroti :
O.K. Alors, comment vous pouvez... bien, je... Comment vous pouvez mettre la
pression, si je peux dire ça comme ça, ou faire valoir cette problématique-là
auprès du ministre de l'Emploi si vous n'êtes même pas partie prenante des
discussions?
Mme Rouleau : Parce que je peux
avoir des comptes rendus des discussions, je peux faire... Je fais partie du
Conseil des ministres, je fais partie du comité ministériel sur l'environnement
et l'économie. J'ai de l'information qui me permet de poser des questions, qui
me permet de faire valoir des... non seulement des points de vue, là, mais de
faire... de faire avancer des dossiers. Mais je ne peux pas, physiquement,
faire partie de tous les comités qui existent au gouvernement.
J'ai un rôle très transversal, oui. Je suis donc en lien avec chacun des ministres,
j'ai des liens avec les dossiers, je ne suis pas dans chacun des comités.
Mme Rotiroti :
Alors, je peux... Vous pouvez me confirmer, que ça soit sur l'enjeu des jeunes
qui doivent se réintégrer sur le marché du travail ou que ça soit sur la
prochaine planification triennale de l'immigration, que vous allez vous faire
un devoir d'amener les préoccupations de la métropole auprès des deux ministres.
Mme Rouleau : Mais, lorsque, Mme
la députée, j'ai à amener les préoccupations de la métropole, j'amène les préoccupations
de la métropole si je... si jamais elle n'est pas considérée à sa pleine
valeur. Mais je peux vous garantir cependant que la métropole est toujours au
coeur des discussions parce que la métropole, comme vous savez, c'est le coeur
du Québec.
Mme Rotiroti : Je
comprends, Mme la ministre, mais ma préoccupation, c'est qu'on parle déjà...
Pour une année, on a 6 000 postes
à combler. On parle qu'on peut... Ça... On s'en va vers la hausse à des postes
à combler. On a un taux de chômage au niveau de l'immigration qui est à
16,6 %. Vous dites que, dans l'année en cours, 2020‑2021, on accueille
40 000 immigrants. Dans ces 40 000 immigrants là...
Mme Rouleau : C'est 44 500
à 47 500 nouveaux immigrants.
Mme Rotiroti :
O.K. Même si on mettait tous ces gens-là sur le marché du travail, vous ne
palliez pas à la problématique de seulement du centre-ville de Montréal. Alors,
comprenez-vous pourquoi je vous dis que ça serait important que vous êtes dans
les discussions quand on va faire la planification triennale?
Mme Rouleau : Je vous remercie
de vouloir planifier mon temps, mais je suis en lien avec tous les ministres.
Je suis en lien avec le ministre du Travail, avec... et comme tous les autres.
Et, lorsqu'il y a des enjeux qui concernent la métropole, je les... Je porte
ces enjeux-là, s'ils ne sont pas déjà dans la discussion. Soyez rassurée, Mme
la députée, que je les amène, ces enjeux-là, là où il faut qu'ils aillent pour
obtenir des résultats. Je ne fais pas que parler, je suis aussi là pour obtenir
des résultats.
Mme
Rotiroti : Alors,
on va s'assurer de faire le suivi là-dessus, Mme la ministre.
Alors, concernant les programmes, on va rester toujours
sur le volet touristique, il y a deux programmes touristiques de la
métropole qui sont dédiés... il y a deux programmes dédiés à la métropole,
c'est-à-dire, on a le PACTE et le PADAT.
Alors, un, c'est un Programme d'action concertée temporaire pour les
entreprises, volet Tourisme, puis l'autre, c'est un Programme d'appui au
développement des attraits touristiques. Pouvez-vous nous dire combien d'entreprises
de la métropole ont fait des demandes dans ces programmes-là? Combien ont été
acceptées et combien ont été refusées?
Mme Rouleau : Je pourrai vous
fournir cette information-là. Évidemment, je n'ai pas l'information, là, en ce
moment.
Mme
Rotiroti : O.K. Ça
fait qu'on prend en note que vous allez nous faire suivre...
Mme Rouleau : On vous fournira avec
plaisir l'information après cette étude de crédits.
Mme
Rotiroti :
Parfait. Merci beaucoup. Juste pour aborder le sujet...
Mme Rouleau : Ça vous démontre à
quel point je suis capable d'aller vous chercher l'information, si vous la demandez
correctement.
Mme
Rotiroti :
Parfait. Merci beaucoup. On va être un petit peu plus précis, à ce moment-là,
dans nos questions, n'est-ce pas? Le Grand Prix de Montréal, Mme la
ministre, évidemment, on était... on
comprend les retombées économiques, on comprend que vous avez assuré la
pérennité pour deux autres années, est-ce qu'on peut s'attendre que tous
les grands festivals de Montréal auront le même... vous allez consacrer le même
effort pour assurer leur pérennité, comme le Festival international de jazz, par
exemple?
• (14 h 50) •
Mme Rouleau : Alors, je l'ai
mentionné tout à l'heure, les festivals qui ne peuvent pas avoir lieu, parce
qu'il ne peut pas y avoir de rassemblement, ont vu leur financement être
comblé. On n'a rien coupé, on a financé les festivals même s'ils n'avaient pas
lieu. Alors, tout le monde est traité, là, sur le même pied d'égalité.
La Présidente (Mme Boutin) : Il vous
reste...
Mme
Rotiroti :
Combien?
La Présidente (Mme Boutin) :
5 min 30 s. Ah! Allez-y, M. le député de Marquette.
M. Ciccone : Merci
beaucoup. Merci beaucoup. Je vais prendre la balle au bond, je vais parler d'un
sujet qui touche mes responsabilités. On en a parlé, madame... Bien, bonjour à tout
le monde pour commencer. On s'est vu vendredi dernier, lors de l'interpellation,
je vous avais abordé justement sur un sujet qui était le REM de l'Est. Charles
Emond, le P.D.G. de la Caisse de dépôt prévoit que le projet sera rentable pour
l'institution... Mais cette rentabilité... dépendra de ce que l'État consentira
à verser à l'institution pour chaque passager. Et je l'ai cité.
On a vu dernièrement
dans un... puis on en a parlé depuis la sortie de l'article, justement, dans La
Presse, qu'il y avait une baisse d'achalandage de 10 % à prévoir en
raison du télétravail. «Le président de la Caisse de dépôt, Charles Emond, a
évoqué ce scénario mardi, mais il a bon espoir que les futurs projets
immobiliers voisins des gares vont compenser.»
«M. Emond
a par ailleurs appelé à la prudence sur la faisabilité de toutes les autres
phases du REM proposées par le gouvernement caquiste.»
Je continue. Il va
falloir que seulement 40 % à 50 % des placements prévus pour le futur
REM... «Il a fait valoir que seulement 40 % à 50 % des déplacements
prévus pour le futur REM seraient attribuables au travail.»
Moi, j'ai... Il faut
s'attendre, avec la nouvelle réalité, Mme la ministre, que de plus en plus de
personnes aiment travailler à la maison. Il
y a des employeurs également qui ont dit : Tabarouette! Nos employés sont
capables de travailler à la maison,
ça va nous coûter moins cher, les faire déplacer, la location de bureaux, etc.
Maintenant, s'il y a une baisse
d'achalandage, d'après vous, quelle sera l'évaluation argent,
kilométrage-passager, comme on a vu, là, à 0,72 $ du kilomètre par
passager lors du premier... la phase de l'Ouest?
Puis, pour respecter
la rentabilité de 8 % obligatoire de la CDPQ, à un moment donné, si on
n'arrive pas à cette rentabilité-là de
8 %, il y a quelqu'un
qui va falloir qui paie, là. Est-ce
que, s'il y a une baisse
d'achalandage, ça risque de nous coûter plus cher pour le REM de l'Est
pour combler le 8 %? Vous comprenez où je m'en vais, là, avec ça.
Mme
Rouleau : Alors, tout d'abord, bonjour, M. le député, ça fait plaisir de vous revoir après ce
deux heures que nous avons passé ensemble la semaine dernière et où on a
discuté notamment de ce projet extrêmement... vraiment très important pour l'est de Montréal, bien sûr,
parce que c'est un projet qui va permettre de désenclaver des quartiers, c'est un projet qui va permettre
d'offrir enfin une mobilité adéquate à une population qui était très mal desservie.
Un projet qui va
venir répondre à une situation que nous vivons, que nous vivions avant la
pandémie, qui s'appelle la congestion chronique et qui existe toujours en
pandémie, congestion chronique. Et je peux en témoigner, je suis sur la route,
je vois, je suis dans la congestion. Elle existe toujours, malgré le fait qu'il
y ait beaucoup de personnes qui soient en télétravail. Il y a certainement une
transformation qui va se faire après la pandémie. Il y aura des gens qui vont
continuer en télétravail, mais pas tout le monde va continuer en télétravail.
Il y aura un certain pourcentage, on peut prévoir, peut-être.
Chose certaine,
l'objectif d'avancer rapidement avec le transport collectif, c'est qu'il faut
enlever des voitures de sur la route, il faut régler ce problème de congestion
et il faut amener les gens dans un transport collectif qui sera confortable,
rapide, efficace, écologique. Alors, le REM de l'Est, il répond à ça.
M. Ciccone :
Je parle de l'aspect financier, Mme la ministre, oui.
Mme Rouleau :
Et l'aspect financier, M. le député, n'a pas encore été finalisé. Il y a un
projet qui est évalué à 10 milliards de dollars, le plus important investissement
dans l'histoire du Québec, et ça se passe dans l'Est. L'investissement, le
montant total, l'évaluation totale, elle est annoncée, mais toute la discussion
sur le financement n'est pas terminée.
M. Ciccone : S'il reste... Je vais y revenir, mais, si jamais
on arrive à un point où, justement, la participation... où on devra combler
pour aller chercher la rentabilité du 8 %, qui viendrait, là, forcément de
la part du gouvernement, est-ce que le gouvernement risque à un moment donné de
se dire : Wo, wo! Ça va être trop gros, puis on va se retirer du projet?
Est-ce que c'est une possibilité?
Mme Rouleau :
L'avantage de travailler...
La Présidente (Mme Boutin) : Malheureusement, on n'a pas le temps de répondre.
Je suis vraiment désolée.
M. Ciccone :
On va y revenir. C'est parfait.
La Présidente
(Mme Boutin) : On va maintenant céder la parole au troisième
groupe d'opposition. M. le député de Matane-Matapédia, vous disposez de
14 min 30 s.
M. Bérubé :
Merci, Mme la Présidente. Mme la ministre, chers collègues.
On
va parler de fierté, on va parler de nationalisme. Chez nous, c'est inné. La
fête nationale, c'est une tradition depuis
50 ans qu'il y a deux spectacles télédiffusés, jusqu'à l'arrivée de
la CAQ. L'an dernier, ils nous prétextaient qu'avec la pandémie... un
seul spectacle télévisé, pas à Montréal, à Trois-Rivières. Cette année, même
chose, on s'en va dans Charlevoix. Et les
indications qu'on a nous indiquent que ça sera comme ça à l'avenir. C'est le
choix de votre gouvernement.
Alors,
plus de spectacle à Montréal télévisé, grand spectacle. Donc, tout ce que ça
faisait au plan linguistique, d'intégration sociale et culturelle, c'est
une perte importante. Ma question à la ministre : Pourquoi elle est
d'accord avec cette mesure? Et comment elle peut accepter ça?
Mme Rouleau :
Bonjour, M. le député de Matane-Matapédia. Ça fait plaisir de vous voir. La
fête nationale, l'année dernière et cette année, pour de bonnes raisons, sera
télédiffusée dans des régions qui permettent de découvrir ces régions. Alors,
c'est une bonne chose. Il n'est pas dit qu'il n'y aura pas de fête nationale à Montréal
ni à Québec. Les fêtes nationales demeurent. Toutes les festivités demeurent.
Et la... Il n'est pas dit non plus que la télédiffusion ne se fera pas à Montréal.
M. Bérubé : Mme
la Présidente, j'invite la ministre à discuter avec la ministre de la Culture
qui a pris la décision. Manifestement, elle a consulté la ministre de la
Métropole, puis elle lui a dit non, ou elle lui a dit oui, mais le résultat,
c'est que personne n'est capable de confirmer qu'il y aura le retour de la fête
télévisée à Montréal en 2022. Si, dans à peu près
un an, on n'est pas capable de le confirmer, c'est une perte importante. Et
malheureusement ça arrive sous votre leadership. Alors, j'aurais aimé que vous
puissiez me confirmer qu'en 2022 on allait avoir le retour d'une grande
fête nationale télévisée pour l'ensemble des Québécois à partir de Montréal.
Vous n'êtes pas en mesure de le faire. Je considère que c'est une perte. Jamais
un gouvernement du Parti québécois n'aurait accepté ça. Jamais. Et c'est la
différence entre votre parti et le nôtre sur les enjeux de fierté.
Alors, à moins que vous puissiez me dire le
contraire, qu'en 2022 il y en aura un, parce que je sais de quoi
retournent les négociations actuelles avec les producteurs, 2022 n'est pas
identifié. Si c'est le cas, je me récuserai. Je dirai : Bien, j'ai erré.
Mais les indications que j'ai, c'est que ça ne revient pas à Montréal
en 2022. Donc, je laisse ça à la ministre de valider pourquoi la
nouvelle... la nouvelle décision est celle qu'on quitte Montréal pour le show
télévisé. Et, autant pour la ministre que pour son collègue du comté de
Bourget, il m'apparaît que c'est une perte. Quelqu'un a gagné quelque chose,
mais Montréal a perdu.
Mme Rouleau : M. le député, il
y a fête nationale partout au Québec, fête nationale à Montréal. Bon, la
télédiffusion, l'année dernière, s'est effectivement faite à Trois-Rivières,
cette année se fait à Charlevoix. Et il n'y a rien qui indique que la
télédiffusion ne pourrait pas se faire à Montréal. Donc, il n'est pas... Il
n'est pas temps du tout de prétendre qu'il n'y a pas de fête nationale ou qu'il
n'y a pas de diffusion.
M. Bérubé : Mme
la Présidente, j'invite...
Mme Rouleau : En termes... Puis
en termes de nationalisme...
M. Bérubé : Oui.
Bien, ma question était terminée. Ils démontreront par les gestes.
• (15 heures) •
Mme Rouleau : Bon, d'accord.
M. Bérubé :
J'invite la ministre à discuter avec Louise Harel, une femme qui a exercé un
grand leadership pour Montréal, ça pourra l'inspirer, parce qu'elle est dans ce
dossier-là et elle partage mon opinion là-dessus.
Deuxième question, parlons de l'est de Montréal.
Mme Rouleau : ...avec
Mme Louise Harel.
M.
Bérubé : Oui, mais
je pense...
Mme Rouleau : Je suis en lien avec
Mme Harel, je suis en lien avec les différents partenaires, M. le député.
M.
Bérubé : Donc, elle
vous a probablement dit ce que je vous ai dit, puis elle n'a pas plus de
réponses avec vous que vous en avez avec moi.
Dossier logement. Question simple. Vous êtes députée
de Pointe-aux-Trembles, vous avez un collègue qui est député de Bourget, vous
avez le privilège de représenter la région montréalaise, l'est de Montréal,
selon vous, comme députée de Pointe-aux-Trembles, ex-conseillère municipale,
ex-mairesse d'arrondissement, est-ce qu'il y a... Puis là, êtes-vous capable de
dire à vos concitoyens qui habitent votre circonscription qu'il n'y a pas de
crise de logement à Montréal?
Mme Rouleau : On ne parle pas, M. le
député, de crise de logement, on dit qu'il y a, en fait, des secteurs où il y a
des difficultés. Il y a une question d'offre et de demande, il y a une question
de pandémie qui vient colorer la situation, et à laquelle on répond, parce
qu'il n'y a personne qui va être laissé pour compte, il n'y a personne qui va
être laissé dehors. On ne veut pas que personne ne soit laissé dehors. Et ma
collègue la ministre de l'Habitation et des Affaires municipales travaille, met
en place des mesures pour qu'on puisse répondre adéquatement aux besoins des
familles, de toutes les familles, incluant bien sûr dans mon comté.
M.
Bérubé : D'accord.
Donc, des citoyens qui viennent vous voir dans votre bureau de circonscription
de Pointe-aux-Trembles avec des situations, là, de toute nature, qui ne
trouvent pas de quatre et demi abordable, convenable pour leur famille, vous
leur dites : Il n'y a pas de crise du logement.
Je n'en rajoute pas
plus là-dessus parce que, la suite de l'histoire, c'est vos concitoyens qui
vont vous la dire. Donc, pour Bourget, pour Pointe-aux-Trembles et pour toute
autre circonscription où la CAQ tenterait de passer ce message-là,
je pense que c'est les citoyens qui vont vous apporter cette réponse-là :
Il y a une crise du logement, c'est évident, c'est... Et j'ai l'impression que
la ministre, qui a été une mairesse très appréciée dans l'est de Montréal dans
son autre vie aurait pu le dire, ça, mais que ça semble être une consigne du
gouvernement du Québec de dire : Écoutez, dites-le pas, parce que ça va
coûter cher puis c'est un aveu qui va nous... changer notre positionnement. Alors,
je le regrette franchement, parce que je suis convaincu que la ministre, qui
est une progressiste qui connaît très bien Montréal, qui a exercé un
leadership, elle le constate, mais je ne vous demande pas d'aller plus loin, je
ne voudrais pas vous mettre en porte-à-faux avec les consignes officielles.
Toujours dans l'est
de Montréal, le Stade olympique, j'ai eu le privilège d'être son ministre
responsable, Espace pour la vie, c'est un endroit fantastique à valoriser,
notamment pour le quartier Hochelaga-Maisonneuve, et je veux parler au nom de
ce quartier que je connais bien, j'y passe beaucoup de temps, ma conjointe y
habite. On parle de construire un nouveau stade à Montréal, en tout cas, il y a
des promoteurs qui veulent. Et il y a des promoteurs qui ont la chance, eux,
d'avoir accès au premier ministre, de l'avoir rencontré, puis le premier
ministre est ouvert à construire un nouveau stade. Considérant l'actif important
que représente le Stade olympique, qu'il faut valoriser
dans l'est de Montréal, ce n'est pas plus compliqué pour les gens de l'ouest de Montréal
d'aller jusqu'à Pie-IX que l'inverse, alors êtes-vous d'accord
qu'il y a un stade qu'il faut prioriser, c'est le Stade olympique, puis qu'on
n'a pas vraiment besoin d'un deuxième stade à Montréal dans le bassin Peel?
Mme Rouleau :
Le Stade olympique est important, évidemment, ça fait partie de l'emblème de la
métropole, on voit le stade sur toutes les photos, les dessins de Montréal,
fait l'objet de... va faire l'objet de certaines réfections d'ailleurs, là,
dans le budget de cette année, prévues par ma collègue la ministre du Tourisme,
responsable du Stade olympique, Caroline Proulx. Donc, le stade demeure le
stade.
Et de par le
changement de loi qui fait qu'il y a maintenant une société de développement du
Stade olympique, là, je ne sais pas si j'ai le terme exact, mais c'est vraiment
une société qui a été créée pour toute la revalorisation de ce monument important.
Donc, le stade est important.
Des promoteurs
veulent le retour du baseball à Montréal, voient le baseball au bassin Peel. On
va attendre la suite, il n'y a pas de position qui est prise.
M. Bérubé :
Vous n'avez rien contre, vous, comme députée de l'est de Montréal, vous n'avez
rien contre qu'on construise, avec des fonds publics, un nouveau stade dans
l'ouest de la ville quand on a le Stade olympique, qui est un actif fantastique
pour le Québec, Montréal et l'est de Montréal, c'est votre position?
Mme Rouleau :
Il y a des possibilités sûrement... Bien, en fait, que le baseball revienne,
moi, ça me plaît. Qu'il y ait un stade, on verra ce qui se passera, mais il y a
des promoteurs qui proposent ce site qui pourrait être un élément de développement
assez important pour le centre-ville de Montréal aussi.
M. Bérubé :
O.K. Mme la Présidente, moi, je rêve que des promoteurs de logement social
aient le même accès au premier ministre que des promoteurs de nouveau stade,
ça, là, ça me ferait plaisir de voir ça. Parce que l'accès a été immédiat,
hein, il y a quelques milliardaires qui ont demandé à avoir accès au premier
ministre, ils ont accès. Le FRAPRU n'a pas accès souvent au premier ministre.
Le Mouvement pour une démocratie nouvelle, là, qui vient d'apprendre, là,
qu'une réforme du mode de scrutin, très populaire à Montréal, ça n'arrivera pas
non plus, puis ils n'ont pas de rencontre avec le premier ministre, donc
j'aimerais aussi que ces gens-là aient accès.
Je veux parler de la situation
de l'éducation postsecondaire à Montréal. La ministre a indiqué qu'elle est à
la table du Conseil des ministres, qu'elle est là où se prennent les décisions.
On est là pour la reddition de comptes, je veux parler du projet de loi n° 61. Il y a des cégeps partout au Québec, y compris dans
ma circonscription, le petit cégep de Matane, mais de tous les cégeps au Québec,
c'est le cégep Dawson qui remporte le pactole. Le plus grand cégep au Québec,
10 000 étudiants, avec un très grand nombre d'allophones et de francophones,
mais c'est le seul qui obtient des millions et des millions pour agrandir son
campus, puis plus que ça, c'est dans le projet de loi n° 61,
alors il fallait accélérer en plus. Tous les D.G. des cégeps de Montréal et
d'ailleurs vont vous dire : Mais pourquoi eux? Et le symbole que ça envoie
à Montréal, où le français est menacé, est épouvantable. Et quand je vois cette
décision, et qu'on accepte, à la Coalition avenir Québec, de reconduire un
projet issu du Parti libéral, je ne suis pas surpris des libéraux, je suis
surpris de la CAQ. Et de nombreux observateurs sur le dossier linguistique vous
diront qu'on ne peut pas être crédible en langue quand on envoie un symbole
aussi fort où le gouvernement contribue, contribue à augmenter l'attraction de
l'anglais à Montréal. Je n'aurai pas accès avant 25 ans à ce que vous avez
dit au Conseil des ministres là-dessus, mais j'espère être là pour voir que
vous avez manifesté votre opposition à ce qu'on puisse financer celui-là bien
avant le cégep Maisonneuve, bien avant le cégep Ahuntsic ou cégep Rosemont. C'est
une très mauvaise décision, selon moi, mais peut-être que vous pouvez me
convaincre que c'est une bonne décision puis pourquoi, vous, vous êtes pour.
Mme
Rouleau : Alors, M. le député, 850 millions de dollars sont
prévus pour la rénovation, l'agrandissement des cégeps à Montréal. Il y a plusieurs cégeps, la majorité des cégeps
sont francophones. C'est un devoir évidemment que de faire en sorte que nos cégeps offrent un
environnement adéquat aux étudiants et que ce soit nos cégeps
francophones évidemment. Ce n'est pas que le cégep Dawson est priorisé. Il
existe, il est là, il fait partie de l'ensemble des cégeps de l'île de Montréal
et c'est le cégep, au Québec, où il y a le plus grand déficit. Alors, qu'il y
ait une aide potentielle, parce qu'il n'y a pas encore de priorisation puis il
n'y a pas encore de... le dossier n'est pas encore avancé, il n'y a absolument
rien qui a été approuvé pour le cégep Dawson....
Une
voix : ...
Mme Rouleau :
Non.
La Présidente (Mme
Boutin) : ...secondes à l'échange.
• (15 h 10) •
M. Bérubé :
Mme la Présidente, je m'inscris en faux, je me suis trompé, c'est le projet de
loi n° 66, il a été priorisé à la demande du cégep Dawson. Donc, pourquoi
il faut rallonger le cégep Dawson? Parce qu'on n'arrête pas de permettre aux
allophones puis aux francophones de gonfler le nombre, d'avoir les meilleurs
étudiants au détriment d'autres cégeps, notamment à Montréal.
Pour moi, c'est la
pire décision au plan linguistique, à Montréal, qui a été prise, et votre
gouvernement l'a prise. Et je n'arrive pas à croire pour qui on fait ça, parce
que je n'ai jamais la réponse de qui poussait tant pour que ça arrive dans le
projet de loi n° 66. Et, pour moi, je vais citer un auteur que le premier
ministre aime beaucoup, Mathieu Bock-Côté, c'est une trahison linguistique, ce
n'est rien de moins que ça, et je m'attendais à plus d'un gouvernement
autoproclamé nationaliste.
Mme Rouleau :
Le cégep Dawson...
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci beaucoup. Malheureusement, c'est tout le temps qu'on
avait pour ce bloc. Nous revenons pour un
dernier bloc avec l'opposition officielle qui dispose de 18 minutes.
Député de Marquette, c'est à vous la parole.
M. Ciccone :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je vais continuer sur le REM de
l'Est. On s'est parlé vendredi dernier, et le fameux 2,2 milliards, là,
sur lequel on avait touché, qui est inclut dans l'enveloppe globale, là, pour
les deux projets du REM, qui est dans la colonne hors PQI, à la page a12,
je vous cite, Mme la ministre, lors de l'interpellation : « Concernant le
2,2 milliards qu'on retrouve dans le PQI, ça, c'est une réserve qui a été
faite pour des projets de transport collectif qui sont à l'étude à l'heure
actuelle [...] des projets qui pourraient voir le jour dans la région, dans la
grande région métropolitaine, pour compléter l'ensemble du réseau.»
Ma question est bien
simple, Mme la ministre est-ce qu'une partie de ce montant-là pourrait servir
au prolongement manquant, de l'aéroport à la gare intermodale de Dorval, pour
venir connecter le train d'Exo, Via Rail, la STM et, éventuellement, le train à
très grande vitesse annoncé dans le budget fédéral?
La Présidente (Mme
Boutin) : À vous la parole, Mme la ministre.
M. Ciccone :
Point d'interrogation.
Mme Rouleau :
Point d'interrogation. Ah! O.K. J'attendais la fin de votre phrase, là, puis...
M. Ciccone :
Point d'interrogation.
Mme Rouleau :
O.K. Le 2,2 milliards est prévu pour des projets qui sont à l'étude à l'heure
actuelle. Pour ce qui est de cette demande, là, que vous avez déjà formulée,
là, de Via Rail, qui a été formulée par le maire de Dorval aussi, bon, pour ce
secteur-là, le ministre des Transports fédéral a fait faire une étude là-dessus,
nous n'avons pas l'étude et nous n'avons aucune demande, là, il n'y a pas de
discussion avec le fédéral, à savoir est-ce que ça va de l'avant. C'est d'abord
le fédéral qui va prendre cette décision, et nous n'avons pas demandé à la Caisse
de dépôt d'aller vers la gare de Via Rail parce que plusieurs institutions
fédérales sont réellement au coeur de cette situation.
M. Ciccone :
Merci. Mais, en même temps, c'est quand même... ça fait quand même partie d'un
projet qui est québécois, tu sais, on a galvaudé justement l'aspect fédéral,
là, dans le projet du REM, là, alors qu'on sait que l'ADM a eu de la
difficulté, une difficulté financière avec la pandémie. Quand on a eu besoin...
on fait une demande au niveau du gouvernement provincial, votre parti, on a dit
rapidement : Mais ça, c'est fédéral, c'est des terres fédérales, que le
fédéral s'arrange avec ça. Le ministre de l'Économie a vu différemment parce
que lui est venu aider l'aéroport de Montréal. Vous étiez à une grosse annonce,
il n'y a pas si longtemps, l'aéroport, vous étiez... vous avez dit, je vous cite encore, là : « Interrogée
sur la possibilité de prolonger le REM jusqu'à la gare intermodale de
Dorval, la ministre — vous — est
demeurée prudente. "C'est un dossier éminemment fédéral..."»
Mme la ministre,
considérez-vous que le REM de l'Ouest est un projet fédéral, ou c'est un projet
québécois, le REM, une fierté québécoise?
Mme
Rouleau : Bien, le REM, en général, c'est une fierté québécoise et le
gouvernement fédéral y contribue financièrement. Pour ce qui est de
l'aéroport de Montréal, là, juste vous rappeler que l'aéroport de Montréal
avait décidé de construire, de défrayer
elle-même tous les coûts liés à cette station à l'aéroport. La pandémie a fait
qu'il y a eu... l'aéroport a eu certaines difficultés puis des
arrangements ont été pris pour des prêts à l'aéroport. Alors donc, le REM, oui,
c'est une fierté québécoise, bien sûr.
M. Ciccone :
Alors, si on considère que c'est une fierté québécoise, le REM, pour venir... justement,
c'est un réseau structurant, le REM, il faut venir chercher les autres
transporteurs également et les autres services. L'ADM est d'accord avec le
prolongement du 700 mètres. Le fédéral semble être d'accord aussi parce qu'ils
ont mis 2 millions de dollars pour faire une étude. On voit que la ville
est d'accord également. On attendait, là, de voir comment le gouvernement
provincial était pour... pour se positionner.
Hier... Mardi, j'avais des crédits avec le ministère
des Transports, et je vais le citer parce que j'adore citer les gens : «
De l'autre côté , de dire qu'on ne s'intéresse pas à la connexion de la gare de
Dorval... J'ai eu, puis je vous l'avais déjà mentionné, des discussions avec
Marc Garneau et M. Alghabra en lui disant à quel point cette connexion
était importante. [...]Peu importe, là, de quelle façon, là, que cette
connexion se fera, je pense qu'il serait important qu'on n'oublie pas cette
portion de la gare [intermodale.» Et il a même mentionné que le tunnelier était
pour être là. Il fallait prendre une décision. C'est sûr que c'est un projet québécois,
vous me l'avez dit. J'ose espérer que vous allez être partie prenante et vous
allez... vous allez aider et mettre la main dans votre poche pour ce
700 mètres-là, Mme la ministre. Point d'interrogation.
Mme Rouleau : Non. Là, c'était
un point d'exclamation.
M. Ciccone : Ah! On va vous
donner un point d'exclamation. Bien oui ou non, tout simplement, ou on va
regarder ça, ou je ne sais pas.
Mme Rouleau : Bien, on peut
regarder à nouveau quelle est la position du ministre actuel sur la... du ministre
fédéral actuel à partir des études qui ont été réalisées.
M. Ciccone :
Ce que j'entends, c'est que vous êtes ouverte.
Mme Rouleau : Bien, moi, je veux bien faciliter la mobilité. Est-ce que
c'est d'un REM dont il s'agit? Je ne sais pas.
M. Ciccone : O.K. Parfait. On
avance, Mme la ministre. On avance. Je veux vous amener... Je vous ai parlé de Rivière-des-Prairies
la semaine passée, vendredi dernier, je veux revenir sur Rivière-des-Prairies.
On met les choses en contexte, puis
corrigez-moi si j'ai tort, vous êtes la spécialiste de Rivière-des-Prairies et
Pointe-aux-Trembles parce que vous avez été mairesse. Il y a à peu près
115 000 de population si je ne me trompe pas.
Mme Rouleau : Pour l'ensemble
de Rivière-des-Prairies...
M. Ciccone :
Pour l'ensemble. Exactement.
Mme Rouleau : ...et
Pointe-aux-Trembles, là, 111 000.
M. Ciccone :
O.K. Parfait. On parle à peu près 58 000, à peu près
60 000 habitants à Rivière-des-Prairies. Pointe-aux-Trembles, c'est à
peu près 50 000, 52 000 à peu près, hein, c'est ça?
Mme Rouleau : Moitié-moitié.
M. Ciccone :
C'est un petit peu plus à Rivière-des-Prairies. Oui, un petit peu plus, un
petit peu plus.
Mme Rouleau : Mais en fait,
là...
M. Ciccone :
Mais je n'ai pas terminé ma question...
Mme Rouleau : ...en réalité,
là, il y a Rivière-des-Prairies, la Pointe-de-l'Île puis... et
Pointe-aux-Trembles.
M. Ciccone :
Je n'ai pas terminé, je n'ai pas terminé. On parle de trois à quatre stations
qui va... du REM de l'Est qui va aller dans votre comté. On parle d'une station
à l'extrémité ouest de Rivière-des-Prairies. Pourquoi considérez-vous correct
d'avoir trois ou quatre stations chez vous, dans votre circonscription, qui
dessert l'entièreté du comté, et qu'à Rivière-des-Prairies qui est enclavé... a
seulement une station à l'extrémité ouest? Et vous leur parlez, pour combler le
manque à gagner, de voie réservée. Trouvez-vous ça juste? Point
d'interrogation.
Mme Rouleau : L'objectif du REM
de l'Est, c'est de desservir adéquatement la population. C'est d'offrir à la population
un réseau qui va entrer dans le secteur de l'est de Montréal, dans des secteurs
qui étaient très mal desservis. Le REM, c'est comme le métro, vous n'avez pas
le métro au coin de chaque... à chaque coin de rue. Ce qui est important, c'est
d'amener les gens le plus rapidement possible, le mieux possible à cette infrastructure
qu'on met en place. Si le REM se rend à Rivière-des-Prairies, c'est parce que
nous avons voulu que cette population soit bien desservie. Puis j'entends bien
que des gens veuillent l'avoir le plus loin possible, et je l'entends beaucoup ailleurs,
tout le monde voudrait avoir le REM jusque chez eux.
• (15 h 20) •
M. Ciccone : Mais la ministre... il
faut comprendre que Rivière-des-Prairies est enclavé, là. Ils sont enclavés. Vous
savez ce que ça amène, un quartier qui est enclavé. Je vous ai amenée... je
vous ai invitée dans mon quartier qui est enclavé, dans le quartier
Saint-Pierre, vous avez accepté mon invitation que j'ai... Que je vous remercie
d'ailleurs pour avoir écouté les groupes concernés. Mais, en même temps, vous
savez ce que ça donne. Allez un peu plus loin et rajoutez une station, quitte à
en enlever une à Pointe-aux-Trembles... Puis on est content pour les gens de
Pointe-aux-Trembles, là, comprenez-moi bien, on est heureux pour les gens de
Pointe-aux-Trembles, mais, en même temps, il faudrait peut-être le considérer
aussi pour bien servir cet endroit de la ville de Montréal qui est très
enclavé.
Je veux changer de
registre...
Mme Rouleau :
M. le député. Non, mais permettez-moi de vous répondre, là.
M. Ciccone :
Oh! j'ai-tu dit quelque chose de...
Mme Rouleau :
Bien, permettez-moi de vous dire que le REM se rend à Rivière-des-Prairies.
M. Ciccone :
À l'extrémité ouest.
Mme Rouleau :
Il se rend à Rivière-des-Prairies, dans un coin central, facile d'accès pour la
population.
M. Ciccone :
Merci, madame...
Mme
Rouleau : Il ne s'agit, M. le député, que de mettre une voie réservée, effectivement, sur Maurice-Duplessis,
pour compléter le réseau, ce qui va permettre à la population entière de
Rivière-des-Prairies d'avoir accès au REM, plus... et plus.
M. Ciccone :
Merci. Merci, Mme la Présidente. On comble le manque à gagner par une voie
réservée, mais on met des stations...
Mme Rouleau :
...
M. Ciccone :
Mais non, je n'ai pas terminé, je n'ai... C'est mon temps, voyons, madame...
La Présidente (Mme
Boutin) : ...ça allait quand même bien.
Mme Rouleau :
...jamais, M. le député, on ne se serait rendu à Rivière-des-Prairies s'il
n'avait... s'agit que de votre gouvernement...
M. Ciccone :
...
La Présidente (Mme
Boutin) : Bon, il reste 7 min 20 s à l'échange, je vous
invite à revenir dans votre cordialité. Ça allait bien, on continue. Allez-y, M.
le député.
M. Ciccone : Merci beaucoup. Je vais vous parler d'un autre élément, parce
que lors de notre interpellation, encore une fois, Mme la ministre, de vendredi
dernier, vous avez fait référence à vos demandes au gouvernement, et vous en
avez justement parlé, là, au gouvernement, que quand vous étiez mairesse de
Pointe-aux-Trembles et Rivière-des-Prairies, vous avez adopté une motion, en
2014, je vais lire des parties, là, ça fait...
Motion
demande d'ajout nouvelle voie d'accès de l'autoroute 25 : Les citoyens
de notre arrondissement... et que ceux-ci sont mal desservis
depuis la construction de ce nouveau tronçon. Je ne lirai pas toute la motion,
là, ça a été unanimement résolu. Alors, ma question, parce que, là... Ici,
c'est écrit, là, que Pointe-aux-Trembles exige du gouvernement du Québec
et de la concession A-25 l'ajout, sur l'autoroute 25, d'une nouvelle
voie d'accès. Ma question, est-ce que... n'est-ce pas... la question
n'est pas est-ce que vous allez le faire, mais vous l'avez exigé, alors à quand
le début des travaux, justement, pour la nouvelle voie d'accès de l'autoroute
A-25? Parce que vous êtes au pouvoir, maintenant, vous avez tous les pouvoirs.
Mme Rouleau :
Alors, avant de répondre, juste vous préciser encore, pour répondre à vos... à
ce que vous avez dit tout à l'heure, là, je vous le dis, je le réitère, s'il
n'eut été de notre gouvernement, ce transport collectif structurant ne se
serait jamais rendu à Rivière-des-Prairies, même si vous avez un député de LaFontaine
qui est là depuis assez longtemps pour...
M. Ciccone :
Ce n'est pas ma question.
La Présidente (Mme
Boutin) : ...député, ce ne sera pas long. Laissez-la répondre.
Mme Rouleau : Assez longtemps pour
porter, à l'époque où il était au gouvernement, les demandes qui ont été
faites, demandes... Et à ce moment-là, oui, à ce moment-là, il aurait pu faire
des démarches auprès de son gouvernement puisqu'il était,
je pense, associé au ministre des Transports, il aurait pu aider à faire
évoluer ce dossier-là, auquel je crois toujours, sur lequel je continue à
travailler, M. le député, dans des circonstances nouvelles, et parce qu'il y a
certains développements depuis. Alors, je continue à travailler ce dossier-là,
il y a un conseiller municipal qui m'interpelle régulièrement là-dessus, et
nous sommes en lien, le ministère des Transports est en lien avec la ville de
Montréal sur ce dossier-là. Un comité a été créé exprès pour faire évoluer ce
dossier, ce qui n'existait pas à l'époque de l'ancien gouvernement.
M. Ciccone : Merci beaucoup. La séance extraordinaire du
mardi 4 avril 2017, implantation de bretelles d'accès,
autoroute 25, il est proposé par Mme la mairesse, vous, Mme la ministre.
On parle encore ici de bretelles entre le boulevard Henri-Bourassa et le
boulevard Perras, ce qui cause une importante congestion pour les citoyens
prairivois. Le ministère des Transports du Québec reconnaît la faisabilité
technique durant les heures de pointe... occasionne des inquiétudes légitimes
quant à la sécurité de ce tronçon et en cas d'incident majeur. 2017.
Questions bien simples, je vais vous les poser
en rafale, il ne me reste pas beaucoup de temps. Est-ce que la congestion a
disparu miraculeusement depuis le 1er octobre 2018? Est-ce que le MTQ
reconnaît toujours la faisabilité du projet? Est-ce qu'encore aujourd'hui il y
a encore des inquiétudes légitimes à la sécurité? Et je dirai ceci avant de
vous passer la parole, que dans le Journal Métro 2017, vous, Mme la
ministre, vous avez dit : On espère toujours une réalisation d'ici 2020.
C'est très réaliste.
Mme Rouleau : Alors, nous sommes en
2021, M. le député, et des annonces importantes comme celle du REM de l'Est,
qui se rend à Rivière-des-Prairies, ont été faites. Donc, M. le député, vous
nous permettrez de prendre en compte l'ensemble des nouveaux événements de ces
projets extrêmement importants, structurants pour l'est de Montréal, pour
Rivière-des-Prairies, pour Pointe-aux-Trembles, pour Montréal-Nord, pour Anjou,
pour Saint-Léonard notamment, et plus encore, là, parce que prenons tous les
arrondissements, là, jusqu'au centre-ville qui vont bénéficier de ce nouveau
mode de transport. Et cette problématique qui avait été identifiée à l'époque,
aujourd'hui, on la regarde toujours, là, puis je vous dis... Bon, vous ne
voulez pas de réponse, je ne vous en donnerai pas.
M. Ciccone : Non, non, mais c'est parce que je n'en ai pas de réponse, Mme la ministre,
parce que ce que je constate...
Mme Rouleau : Bien, je vous dis
qu'on est en... on travaille sur ce dossier-là puis on le fait...
La Présidente (Mme Boutin) :
...qu'il reste 2 min 16 s au bloc.
M. Ciccone :
Ce que je comprends, ce que je comprends Mme la ministre, c'est qu'en 2014,
2016, 2017, c'était une priorité. Le gouvernement qui était là n'avançait pas.
Ça fait trois ans que vous êtes là, Mme la ministre, presque trois ans, et ça
n'a pas bougé, ça ne semble plus être une priorité présentement pour Pointe-aux-Trembles
et Rivière-des-Prairies. Mais je vais terminer sur un point un peu plus...
Mme Rouleau : Jovial?
M. Ciccone :
...jovial, effectivement. Je vous cite encore, lors de l'interpellation de vendredi,
vous avez dit : Alors, avec ce désenclavement des quartiers, vous savez,
c'est ce que des quartiers enclavés... vous savez, ce que des... ce sont des
quartiers enclavés parce que, probablement, M. le député — moi — vous
avez votre meilleur alliée devant vous. Mme la députée, qu'est-ce que je peux
faire? Qu'est-ce que mon collègue de LaFontaine peut faire pour
Rivière-des-Prairies? Et qu'est-ce que je peux faire pour désenclaver
Saint-Pierre et porter main forte à vous aider à ce que ça aille plus vite?
Mme Rouleau : Bien, nous allons
poursuivre nos discussions, M. le député.
M. Ciccone :
Allez-vous nous inviter?
Mme Rouleau : À quel moment?
17931 17943 M.
Ciccone : Bien, on s'offre à vous, à vous aider. Vous avez
dit : Je suis votre meilleur alliée. Alors, je vous prends comme alliée.
Qu'est-ce qu'on peut faire pour vous aider? On est disponibles pour vous parler
des enjeux, moi, à Saint-Pierre, qui est enclavé, désert alimentaire,
précarité, pauvreté, c'est la même chose du côté de Rivière-des-Prairies qui a
besoin d'aide, d'être désenclavé.
Mme Rouleau : Ce n'est pas tout à
fait la même situation, là, parce que je reconnais... Puis j'y travaille à
votre dossier, d'ailleurs, là, parce que je considère que c'est quelque
chose... il faut vraiment trouver des solutions. Alors, j'y travaille, ça, je
peux vous le dire, de votre côté, là, chez vous, là.
Et pour ce qui est de Rivière-des-Prairies,
bien, le REM se rend à Rivière-des-Prairies, ce qui ne serait jamais arrivé si
je n'avais par proposé cette solution au gouvernement et à la Caisse de dépôt,
dois-je dire.
D'autre part, la question de la 25, on y
travaille, M. le député, mais on prend en contexte l'ensemble des éléments
parce qu'il y avait des propositions qui ne pouvaient pas fonctionner.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci.
Mme Rouleau : Si ça n'a jamais été
fait, c'est parce que ça ne pouvait pas fonctionner. Alors là, on trouve des
solutions autres.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Alors, c'est tout le temps qu'on avait pour nos
blocs d'échange.
Adoption des crédits
Le temps alloué à l'étude du volet Métropole des
crédits budgétaires du portefeuille Affaires municipales et Habitation étant
presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix de ces
crédits. Pour les crédits du programme 5, intitulé Promotion et
développement de la région métropolitaine, M. le secrétaire, veuillez procéder
à l'appel nominal, s'il vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Pour les membres du
groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
Le Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger)?
Mme
Rotiroti : Contre.
Le Secrétaire : Contre.
La Présidente (Mme Boutin) :
J'avais... je voulais également préciser que vous vous étiez engagée, lors, je
crois, du premier bloc d'échange, à fournir des renseignements aux membres de
la commission. J'imagine que vous allez pouvoir leur envoyer ça, aux membres de
la commission, par la suite.
• (15 h 30) •
Mme Rouleau : Oui. Je pourrais répondre
maintenant. C'est concernant Le Panier bleu?
La Présidente (Mme Boutin) : Oui,
c'est bien ça.
Mme Rouleau : Alors,
5 000 entreprises montréalaises sont inscrites au Panier bleu.
Mme
Rotiroti : ...le
comité, vous avez dit que vous ne participez pas à ça...
La Présidente (Mme Boutin) : La
séance est terminée, mais je vous invite à fournir les renseignements, là, par
écrit, là, aux membres de la commission, ça va être apprécié.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mardi, 4 mai, à 15 h45, où elle entendra
l'étude du volet Capitale-Nationale des crédits budgétaires du portefeuille
Affaires municipales et Habitation. Merci à tous pour votre collaboration, et
je vous souhaite une excellente fin de journée.
(Fin de la séance à 15 h 31)