(Quatorze heures)
Le Président (M. Allaire) : Alors, à
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du territoire
ouverte. Prenez quelques instants, s'il vous plaît, pour prendre le
temps de fermer l'ensemble de vos appareils électroniques.
La
commission est réunie afin de procéder à l'étude du volet Loisirs, sports et
Saines habitudes de vie des crédits budgétaires du portefeuille
Éducation, Enseignement supérieur pour l'exercice financier 2020‑2021. Une
enveloppe d'une heure est allouée pour l'étude de ce volet.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Bussière (Gatineau) est remplacé par Mme Hébert
(Saint-François); M. Jacques (Mégantic)
est remplacé par Mme Picard (Soulanges); Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par Mme Boutin (Jean-Talon); M. Thouin
(Rousseau) est remplacé par Mme Guillemette (Roberval); Mme Thériault
(Anjou—Louis-Riel) est remplacée par M. Ciccone (Marquette);
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacée par
Mme Labrie (Sherbrooke).
Loisirs et sports et
Saines habitudes de vie
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le secrétaire. Nous allons procéder aux échanges entre les groupes d'opposition et la ministre par blocs de
20 minutes. Le temps d'échange inclut les questions et les réponses,
naturellement.
Je suis maintenant prêt à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle. M. le député de Marquette, la
parole est à vous.
Discussion générale
M. Ciccone :
Merci beaucoup, M. le Président. Bonjour, Mme la ministre. Content de vous
revoir à l'Assemblée nationale.
J'aimerais,
d'entrée de jeu, vous remercier de votre collaboration pendant cette pandémie.
J'ai eu beaucoup de questions. Je vous écrivais parfois par texto, des
fois, je vous appelais, vous me répondiez dans la minute près. Alors, merci
beaucoup, c'était très important. Puis ma circonscription vous remercie, parce
que les questions que j'avais, et même des questions à travers le Québec
également... comme porte-parole de l'opposition officielle en matière de
sports, loisirs et saines habitudes de vie, je recevais des questions de
partout, de certaines fédérations également. Alors, j'ai été capable de
transmettre l'information rapidement, et c'est grâce à vous et votre équipe.
Parfois, on se colletaille, mais parfois, quand c'est bon, il faut le dire
également. Alors, merci beaucoup pour vos interventions rapides.
Maintenant, je vais commencer sur... On n'ira
pas de façon chronologique, parce que je vais y aller avec les nouvelles qui
sont sorties dernièrement, des petites questions notamment sur la Ligue de
hockey junior majeur du Québec, qui ont annoncé leur saison, qui débuterait le
1er octobre dernier. On comprend que, dans l'Ontario, ça sera au mois de
décembre, dans l'Ouest également au mois de décembre. Je parle de l'Ontario et
de l'Ouest parce qu'ils font partie de la même ligue canadienne.
Maintenant, je sais également qu'on n'est pas
nécessairement prêts pour partir. Il y a des petites ambiguïtés encore. On ne
sait pas si les jeunes vont aller à l'école sur place, on ne sait pas s'ils
vont suivre des cours à distance. Ils ont eu l'aval de la Santé publique.
Cependant, vous êtes la patronne, vous êtes celle qui donnez le go, sans jeu de
mots, bien entendu. Vous avez donné l'aval à ce qu'on reprenne la saison. Je
veux savoir : Est-ce que vous êtes satisfaite avec ce qui vous a été
présenté, en sachant que tout n'est pas ficelé, puis c'est toujours en vue,
bien entendu, de la sécurité de nos jeunes garçons?
Le Président (M. Allaire) : Mme la
ministre.
Mme Charest : Merci, M. le
Président. Merci au député de Marquette pour les bons mots. Je pense que je
veux réitérer le fait que mon téléphone... On est à un texto, à un téléphone, à
un courriel près, alors... puis ça va pour les autres, puis je pense que, bon,
le canal de communication est toujours là. Je transmets aussi les remerciements
ou les félicitations à mon équipe, parce qu'évidemment ça prend une équipe pour
être capable de donner des réponses assez rapidement.
En ce qui concerne le dossier de la ligue
junior majeur du Québec, donc, évidemment, la ligue junior a fait ses
représentations avec la Santé publique, donc le protocole a été établi avec la
Santé publique, donc les discussions, à cet égard-là,
leur appartiennent. Et vous comprenez que, malgré que tout le monde se pense
bien spécialiste en pandémie, là, avec toute la circulation de l'information
qu'il y a, puis on s'approprie certaines connaissances, évidemment, le dossier
est mené par la Santé publique en ce qui a trait au protocole de retour au jeu,
et tout ça.
Maintenant, en ce qui a trait au volet académique,
bien, évidemment, ce n'est pas de mon ressort non plus. Alors, évidemment, il
reste encore des choses à ficeler, bien entendu. Bon, je pense que personne ne
pouvait prédire la tenue des événements, je pense que... puis qu'est-ce qui
allait se passer suite à la pandémie.
Maintenant, pour la ligue junior majeur du
Québec, bon, évidemment, le retour à l'action est important. Les normes
sanitaires changent, évoluent, et tout ça. D'ailleurs, là on peut permettre des
rassemblements de 250 personnes, ce qui n'était pas le cas il y a deux
semaines, en fait, je ne me souviens plus dans la chronologie, là, mais...
Donc, ça aussi, ça fait changer un petit peu les règles, les normes, comment
ils vont se préparer.
Par contre, moi, mon rôle, c'est d'accompagner
les différents organismes, les différentes associations pour pouvoir,
justement, être en mesure de présenter une saison... de pouvoir évoluer dans un
milieu sain et sécuritaire pour leurs athlètes. Alors, on va continuer de les
appuyer. On a eu des discussions avec eux pas plus tard que la semaine
dernière. Alors, on continue d'être là, d'être proactif pour pouvoir les aider,
mais évidemment que tout le volet de sécurité pour nos athlètes est au coeur de
nos préoccupations.
Le Président (M. Allaire) : ...Mme
la ministre. M. le député, allez-y.
M. Ciccone :
Je vais revenir sur la rencontre que vous avez eue un peu plus tard. Cependant,
la seule chose que... vous avez dit une chose, là, que le volet éducatif, ça ne
relève pas de vous. Mais, en même temps, ce que je comprends puis ce que je
sais, c'est que votre rôle, en tant que ministre, puis je n'ai pas à vous
l'apprendre, là, c'est de veiller à la sécurité, puis vous l'avez dit, veiller
à la sécurité des joueurs.
Dans un contexte de pandémie, on comprend
qu'un jeune qui sort d'une bulle, qui s'en va à l'école, qui s'en va dans sa
pension ou qui revient... les enfants où il n'y a pas de bulle, justement, ça
fait partie de la sécurité, ça aussi. Alors, moi, quand je parle, je ne vous
demande pas quels cours ils vont avoir ou qu'est-ce qu'ils vont étudier. Je
vous demande : Le contexte d'aller à l'école, ça, ça ne vous inquiète pas?
Vous n'avez pas posé ces questions-là? Parce que vous avez le pouvoir
décisionnel. La Santé publique a un pouvoir de recommandation, mais vous avez
le pouvoir décisionnel. C'est vous, là. Même le premier ministre a déjà dit, il
dit : Moi, je suis allé contre la Santé publique, j'ai ouvert les écoles.
Alors, vous avez ce pouvoir-là. Alors, ça ne vous inquiète pas, ça? Vous n'avez
pas posé ces questions-là?
Mme Charest : Bien, en fait, encore
une fois...
Le Président (M. Allaire) : Mme la
ministre.
Mme Charest : Merci, M. le Président.
Encore une fois, je vous répète que les discussions, en tant que santé, auprès
des athlètes... Puis là je pense que vous, vous êtes peut-être plus... vous
vous préoccupez davantage de ceux qui ne sont pas dans la bulle du sport puis, en
même temps, des athlètes qui auront à voyager, puis qui vont se promener, et
tout ça. Encore une fois, bon, j'ai confiance en la Santé publique, qui a
établi un protocole, qui ont eu les discussions avec la ligue junior majeur
pour s'assurer que les athlètes, que les étudiants, que les élèves évoluent
dans un milieu sain et sécuritaire. Donc, ils sont satisfaits du protocole qui
a été présenté.
Et, encore une fois, je m'en remets à la
décision de la Santé publique pour... bien, pour avoir pris cette décision-là.
Puis, comme je vous le disais, nous, notre mandat ou notre rôle, c'est de les
accompagner. Donc, il y aura sûrement encore des discussions qui vont avoir
lieu dans les prochaines semaines, mais c'est ce que je considère être mon
rôle.
Le Président (M. Allaire) : M. le
député.
M. Ciccone :
Merci. Pour clore le dossier de la ligue junior majeur du Québec, vous avez
parlé d'une rencontre, dernièrement. Est-ce que... Et on faisait état ici que
la ligue... selon les ordres de M. Courteau, là, qu'on était à travailler sur
une proposition, à demander peut-être du financement de la part du
gouvernement. Est-ce qu'une demande de financement a été faite de la part de la
ligue junior majeur du Québec?
Mme Charest : Il y a des...
Le Président (M. Allaire) : Mme la
ministre.
Mme Charest : Excusez-moi, je vais
trop vite.
Le Président (M. Allaire) : Correct.
En fait, c'est surtout pour favoriser les échanges, là, tu sais...
Mme Charest : Tout à fait. Puis je
dois m'adresser à vous, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Allez-y.
Mme Charest :
Merci, M. le Président. Il y a des discussions de financement, effectivement,
qui ont eu lieu avec la ligue junior majeur du Québec. Par contre, ce que je
peux vous dire, c'est que le financement de la ligue junior majeur du Québec ne
relève pas de mes programmes, personnellement, donc, évidemment, il y a eu des
discussions plus larges que juste avec mon cabinet, et on est en train de
travailler la situation.
Le Président (M. Allaire) : M. le
député.
M. Ciccone :
Est-ce que le financement va être conditionnel à l'abolition des bagarres
pendant la pandémie, alors que vous avez toujours refusé les sports de combat
amateurs, qui est sous votre responsabilité?
Mme Charest : En fait, les règles
de... Bien, en fait, les bagarres ne sont pas permises, hein? Elles sont...
Bien, quand un joueur se bat, il est puni, là. Par contre, évidemment, là, on
pourra s'obstiner sur la sanction, si elle est assez sévère, et ça, je pense
que ma position a toujours été très claire.
Maintenant, encore une fois, dans le cadre du
protocole de santé publique qui a été établi avec la Santé publique, dans le
protocole de retour au jeu, ça relève de la ligue junior majeur du Québec
d'appliquer les règles qui ont été acceptées par Santé publique.
Maintenant, ce que je peux vous dire, c'est
que, dans toutes les discussions que j'ai avec la ligue junior majeur du Québec,
je ramène sur la table de travail cette discussion-là parce que, bon, pour moi,
c'est quelque chose qui devrait évoluer, je l'ai dit à plusieurs reprises, et
ça fait encore partie des discussions que nous avons.
• (14 h 10) •
Le Président (M.
Allaire) : M. le député.
M. Ciccone :
Merci. Juste en... vraiment, en terminant sur le dossier, s'il vous plaît,
n'adhérez pas à l'aspect : Ils n'ont pas le droit de se battre, ils sont
punis cinq minutes. La bagarre est tolérée. On leur donne cinq minutes de jeu,
alors elle est tolérée.
Ceci dit, pour clore le dossier, maintenant,
j'aimerais parler d'une baisse de niveau d'activité physique durant la
pandémie. Puis là, ça, ce n'est pas de votre faute, là, ce n'est pas de la
faute à personne. Vous ne pouvez pas aller dans chaque maison, puis les sortir,
puis s'entraîner avec vous, là. Mais un récent sondage qui a été réalisé par la
Coalition Poids est quand même inquiétant : 58 %... diminution des
activités physiques, 58 % dans la région de Montréal, 54 % dans la
région de Québec, 46 % dans l'ensemble des autres régions. La COVID a fait
augmenter de 77 % l'inactivité. Moi, il y a un élément qui me dérange dans
tout ça, c'est que l'augmentation de l'utilisation des écrans à des fins de
loisir chez les adolescents pendant la pandémie a augmenté, selon le Dr David
Kessler. Ça, ça me préoccupe pas mal.
Quelles mesures, Mme la ministre, allez-vous
mettre en place pour lutter contre cette inactivité-là, là, advenant une
deuxième vague?
Le Président (M. Allaire) : Mme la
ministre.
Mme Charest : Merci, M. le
Président. Donc, évidemment, je partage tout à fait votre préoccupation, puis
ça démontre à quel point les acquis qu'on a faits au cours des années puis qui
ont été durement acquis... parce qu'augmenter la participation des jeunes dans
des activités physiques, c'est chose qui s'est faite, au fil des ans, avec
beaucoup de programmes, beaucoup d'initiatives, beaucoup de démarches, puis on
voit que, malgré ça, les statistiques n'ont pas si tant augmenté. Donc, la
pratique de l'activité physique demeure très préoccupante. Et là, avec la
pandémie, avec une situation complètement exceptionnelle, on a vu un recul. On
a vu un accroissement du temps d'écran que les jeunes passaient, bien, devant
les écrans.
Il y a différentes choses sur lesquelles on
travaille. La première chose, dans mes responsabilités, c'est vraiment de
pérenniser le milieu du sport et des loisirs, donc de travailler avec les
différentes fédérations, ce qu'on a fait, depuis le début de la pandémie, de
vraiment s'assurer qu'on puisse les appuyer, d'une part, dans tous les
protocoles de retour au jeu, mais de comment ils vont pouvoir mettre en place
des mesures pour adapter leur offre sportive aussi, pour faire en sorte qu'on
puisse reprendre l'activité le plus rapidement possible.
Il y a une mesure qui, moi, me tient beaucoup
à coeur, qui a commencé l'an passé, qui est la mesure du parascolaire qui, dans
un temps comme celui-ci, je pense, vient encore démontrer à quel point c'est
pertinent et qui va donner des opportunités. Parce que c'est ça, dans le fond,
hein? C'est de donner des opportunités, pour les jeunes, pour pouvoir pratiquer
des activités physiques. Puis la mesure du parascolaire n'est pas seulement
pour les activités physiques, mais on va se concentrer, ici, sur la mesure
du... sur les activités physiques.
Alors, bon, comme ça avait été annoncé
l'année passée, on avait un budget qui permettait d'aller rejoindre le quart
des élèves au secondaire. Puis c'est vraiment la classe qui est la plus touchée
dans l'inaction, je dirais, là, depuis la pandémie. Donc, on allait, avec cette
mesure-là, rejoindre le quart des élèves au secondaire. Ce qu'on a vu avec les
données, c'est qu'on a rejoint 54 %, selon les données du nombre d'élèves
de l'année précédente. Donc, 54 % des élèves ont participé aux activités
parascolaires, ce qui fait en sorte que, pour l'an 2, où on pensait
rejoindre 50 %, bien, on a des objectifs plus élevés de rejoindre au moins
60 %.
C'est sûr que l'organisation du parascolaire
va être quand même plus compliquée qu'elle l'était avant la pandémie parce
qu'évidemment il y a des contraintes sanitaires. Ça, on en convient. Mais par
contre elles sont... les sommes sont encore là. Donc, les
écoles peuvent mettre en place des activités parascolaires. Alors, ça, pour
moi, c'est une mesure qui peut aider les jeunes à retrouver l'activité
physique.
Bon, la première chose aussi, c'était de
pouvoir, comme je le mentionnais tantôt, pouvoir faire en sorte que les
fédérations soient secondées, soient appuyées pour pouvoir avoir un protocole
de retour au jeu, mais aussi... là il faut consolider les milieux sportifs.
Alors, on travaille aussi à augmenter le financement des fédérations, à
augmenter le financement des organismes pour pouvoir pérenniser le milieu.
Alors, c'est là-dessus qu'on travaille pour le moment.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Allez-y, député de Marquette. Un peu moins de six minutes.
M. Ciccone :
Merci. Alors, ce que je comprends, c'est que, justement, vous êtes capable de
colliger les données pour être capable de prendre des bonnes décisions pour,
justement, une bonne relance de l'activité physique, advenant une deuxième
vague. Parce que vous dites toujours : Il faut travailler en amont. Ça
fait que ce que j'ai compris dans votre réponse, c'est que vous êtes capable...
vous avez un système de statistiques, de données que vous êtes capable de
colliger pour être capable d'avancer efficacement. On va arrêter là-dessus.
Cinq minutes, vous m'avez dit, monsieur?
Bon, je pense qu'on va faire un petit tour. Mme la ministre, vous ne serez pas
sans surprise si je vous parle de la commotion cérébrale. Je suis persuadé que
vous vous êtes préparée. Le 24 septembre dernier,
24 septembre 2019, vous avez annoncé la stratégie nationale sur les
commotions cérébrales. Quand il y a une annonce, on ne s'entend peut-être pas
sur la façon de régler les problèmes de commotions cérébrales, mais, en même
temps, quand il y a une annonce, quand on veut faire un pas en avant... C'est
formidable. Le processus devait être finalisé à l'automne 2020, mais, en
raison de la COVID, j'imagine que ça a retardé un petit peu.
Mais, en même temps, la COVID ne devrait pas
avoir le dos large, parce que moi, je n'ai jamais eu autant de facilité à avoir
des réunions. On peut faire des réunions de n'importe où avec nos tablettes aujourd'hui.
Ma première question, fort simple : Combien avez-vous eu de rencontres
depuis le 24 septembre 2019?
Le Président (M. Allaire) : Mme la
ministre.
Mme Charest : Combien, il faudrait
que je vérifie cette information-là, le nombre exact de rencontres. Par contre,
le comité et la Santé publique... en fait, la Santé a pris le relais de ce
programme-là parce que le... On a élargi l'application des... en fait, le champ
d'action de... pour les commotions cérébrales, et ça, je suis persuadée que le
député de Marquette va s'en réjouir, parce que les contextes de commotion
cérébrale ne se font pas uniquement dans un contexte sportif et ne se font pas
uniquement dans un contexte sportif organisé, parce que... c'est ça, hein, on
travaillait beaucoup avec le milieu du sport organisé, donc les fédérations,
les équipes sportives. Par contre, étaient laissés de côté les jeunes qui
faisaient de la pratique libre, donc qui n'avaient pas accès à l'information, à
la formation, tout le personnel médical qui, eux aussi, n'étaient pas
nécessairement outillés, parce qu'on outillait le personnel médical spécialisé
dans le sport mais pas la population en général. Donc, on travaille encore, là,
avec cette stratégie-là et on vise encore l'automne 2020.
M. Ciccone :
O.K. Bien, je vais vous répondre à votre question. Si vous ne savez pas, là,
vous avez eu une rencontre depuis le 24 septembre 2019. Vous me
parlez que vous avez joint un comité sur le ministère de la Santé. Il y a un
comité, déjà, du ministère de la Santé sur les orientations ministérielles
concernant les traumas crâniens et les commotions cérébrales, mais ce n'est pas
la même chose, là. Là, est-ce que vous me dites que vous avez joint les deux?
Mme Charest : En fait, la stratégie
est à la Santé. Nous, on a quand même un comité qui travaille au...
M. Ciccone :
Indépendant, c'est ça.
Mme Charest : ...un comité qui
travaille sur le protocole de la gestion des commotions cérébrales dans le
milieu sportif, mais la stratégie appartient à la Santé.
M. Ciccone :
O.K. Parce que ce comité-là va... excusez-moi, va remettre son rapport
prochainement, là, ils sont à le rédiger, là. Alors, c'est juste que... Ce que
je veux... ce que je comprends, c'est que le comité qui a été annoncé le
24 septembre, ça ne sera pas finalisé à l'automne 2020. Vous pensez
que ça va aller jusqu'à quand? Quand est-ce que ça va être finalisé, tout ça?
Le Président (M. Allaire) : Mme la
ministre.
Mme Charest : Oui. Bien, en fait,
j'ai la chance d'avoir quelqu'un avec moi qui travaille et... bien, qui a un
petit bras dans la Santé puis un pied dans le sport loisirs, qui pourra
compléter ma question. Mais, encore une fois, là, je vous disais qu'on vise
encore l'automne 2020, alors on travaille encore à ce niveau-là. Mais,
Dominique, tu...
Le Président (M. Allaire) : Juste
faire...
M. Ciccone :
Non, mais... Non, c'est correct.
Le Président (M.
Allaire) : Ça va?
M. Ciccone :
Ça me va. Merci beaucoup. Ça me va.
Le Président (M. Allaire) : Parfait.
Député de Marquette, il vous reste 1 min 30 s. Allez-y.
M. Ciccone :
Oui, c'est ça, je vais me dépêcher un peu, mais je vais revenir un peu
là-dessus. Également, les fédérations ont comme mandat de faire une révision de
règlements de sécurité assez fréquemment, là, parce qu'on sait que ça change,
les commotions cérébrales, tout change également. Ils ne sont pas toujours mis
à jour, puis ça, je suis persuadé que vous le savez.
Mais, en même temps, vous donnez toujours le
financement, puis j'ai des chiffres là-dessus. Puis ça me dérange un peu parce
que, tu sais, le karaté ne l'a pas fait depuis 2002, la crosse ne l'a pas fait
depuis 2002, le rugby ne l'a pas fait depuis 2002. Les dispositions sur les
commotions cérébrales, plusieurs n'ont absolument rien, absolument rien. Est-ce
que ça vous dérange, ça? Est-ce que vous allez y voir pour que ce soit à jour?
Il y a en a un qui est parfait, c'est le soccer, en 2019.
• (14 h 20) •
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, M. le
Président. En fait, les fédérations sont à travailler leurs nouvelles
politiques et... bon, pour les règles de financement, et tout ça, donc on
travaille là-dessus présentement. Donc, voilà. Puis, encore une fois, le rôle
du cabinet puis le rôle de l'équipe, c'est d'épauler les différentes
fédérations pour mettre à jour ces règlements-là.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
M. Ciccone :
...la gymnastique... je voulais juste le mentionner, 2019.
Le Président (M. Allaire) : Parfait.
Merci. Ça termine ce premier bloc d'échange de l'opposition officielle.
On passe maintenant au deuxième groupe de
l'opposition. Je cède la parole à la députée de Sherbrooke. La parole est à
vous.
Mme Labrie : Merci. Mon collègue a
donné, tout à l'heure, des statistiques sur la pratique d'activité physique qui
avait diminué. Je pense qu'on est tous également préoccupés par ça, sauf que,
bon, pour bien des activités physiques, ça prend des infrastructures sportives
aussi. J'ai vu, dans les renseignements fournis pour les crédits, que le
Programme d'aide financière aux infrastructures récréatives et sportives avait
reçu 620 demandes dans l'appel de projets, mais il n'y en a aucune qui a
été acceptée. Elles sont toutes en cours d'analyse encore, alors que, pourtant,
la fin de l'appel de projets était en février quand même.
Donc, j'aimerais ça savoir où c'en est puis
pourquoi il n'y a pas de demandes traitées.
Le Président (M. Allaire) : Mme la
ministre.
Mme Charest : Oui, merci, M. le
Président. En fait, effectivement, on a eu quelque chose comme 620 projets
pour 1,5 milliard de demandes de financement. Donc, évidemment, bon, les
analyses se sont faites. L'appel de projets terminait à la fin février. Donc,
on prévoyait à peu près trois mois d'analyse. Bon, dans un contexte comme la
pandémie où, bon, tout le monde est en télétravail, ça a peut-être été un peu
plus long. On est à finaliser ces analyses-là, donc très prochainement, puis
on... Bon, c'est un programme aussi qui est avec le fédéral. Donc, on est à
finaliser quels seront les projets qui seront acceptés et les annonces ou les
octrois devraient être faits très prochainement.
Le Président (M. Allaire) : Mme la
députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci. C'est rare que
ça arrive, mais j'ai obtenu une réponse avant de poser la question, je veux le
souligner. J'allais vous demander ça totalisait combien, les demandes. Vous
dites que c'est 1,5 milliard, le programme, c'était un peu moins que
300 millions. Est-ce que vous envisagez de bonifier le programme? Est-ce
qu'il y a des discussions avec le fédéral à cet effet-là? Parce qu'autant de
projets, de demandes d'infrastructures sportives partout à travers le Québec,
quand on sait que la pratique d'activité sportive est en diminution, il me
semble que ça vaudrait la peine d'autoriser plus de projets que ce qui avait
été prévu au départ.
Le Président (M. Allaire) : Mme la
ministre.
Mme Charest : 16885Oui, tout à fait. En fait, on est... Bien là,
dans un premier temps, je suis en discussion avec mon gouvernement, justement,
pour pouvoir, bien, combler ce manque-là parce qu'il y a énormément de projets.
La première chose qu'on a faite, par contre, puis dans le contexte de la
pandémie, c'est que les projets qui étaient de 50 000 $ et moins ont
été acceptés, dans un premier temps, là, pour... et puis ça, ça totalisait
2,1 millions. Donc, les projets de 50 000 $, dans le cadre de
cet appel de projets là, ont été octroyés, donc un premier relent pour pouvoir,
justement, augmenter la pratique sportive.
Maintenant, il y avait une grosse lacune
aussi dans ce programme PAFIRS, que je dis depuis le début, et ça, c'est une
contrainte qui nous venait du gouvernement fédéral, c'était que les
infrastructures sportives scolaires n'étaient pas admissibles. Alors, ça aussi,
c'est quelque chose qui, moi, me préoccupait beaucoup, parce que probablement
que vous avez, tous et toutes, des piscines de cégep qui ont à peu près toutes
le même âge puis que... bon, Sherbrooke en est un bon exemple. Alors, ça aussi,
donc... ça, les travaux vont bon train pour pouvoir dégager des sommes
spécifiquement à nos infrastructures sportives scolaires, mais aussi... Puis
encore, dans un relent pour pouvoir, justement, faire en sorte qu'on puisse
avoir des opportunités pour bouger, bien, on est à travailler pour pouvoir
dégager des sommes supplémentaires pour aller combler, là, le 1,2 milliard
qui n'est pas répondu dans les projets.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée de Sherbrooke, allez-y.
Mme Labrie : Quand vous parlez de
votre projet de pouvoir soutenir, bon, par exemple, la piscine du cégep de Sherbrooke
et de tous les autres cégeps, qui sont toutes visées en même temps, probablement,
est-ce que vous parlez d'un programme que vous voulez développer de votre côté,
au niveau provincial, ou vous voulez bonifier le même programme qui est avec le
fédéral?
Mme Charest : On est en discussion
pour le provincial, pas avec le fédéral encore.
Mme Labrie : Donc, ce serait un programme
qui va être annoncé prochainement ou...
Mme Charest : Si tout se passe bien,
oui, ça devrait être annoncé prochainement, qui aurait la forme du PSISR, là,
programme de soutien des infrastructures récréatives et sportives, qui aurait
un volet plus infrastructures scolaires.
Le Président (M. Allaire) : Vous
pouvez poursuivre, Mme la députée.
Mme Labrie : Est-ce que je comprends
que, dans le fond, il y a... Il y a les deux choses. Vous travaillez sur les
deux en même temps, à la fois bonifier l'enveloppe du programme... le PAFIRS...
Mme Charest : Le PAFIRS.
Mme Labrie : Des fois, avec les
acronymes... Donc, à la fois, vous voulez bonifier cette...
Mme Charest : J'en ai une série.
Mme Labrie : ...c'est ça — cette
enveloppe-là pour pouvoir en financer un plus grand nombre, là, par rapport à
ceux qui ont déjà été déposés, mais les autres projets dont on parle, qui sont
dans des bâtiments du réseau de l'éducation, ils n'ont pas déposé de demandes
puisqu'ils n'étaient pas admissibles. Donc, vous me parlez que vous voulez
faire les deux. Vous voulez...
Mme Charest : En fait, ce que je
vous dis, c'est qu'on travaille sur un programme qui serait le PSISR, une
version du PSISR qui toucherait les infrastructures sportives scolaires. Donc,
c'est complètement en dehors du PAFIRS. Donc, on comprend très bien qu'eux
n'ont pas déposé dans le PAFIRS. Et maintenant on travaille aussi à trouver
d'autres sommes, et c'est à l'extérieur du PAFIRS... c'est parce qu'on
n'est pas dans les discussions avec le fédéral pour trouver une autre façon de
financer des infrastructures sportives qui ne sont pas scolaires... donc
d'avoir d'autres sommes.
Alors, quelle forme ça prendra? Est-ce qu'il
y aura aussi des discussions avec le fédéral? Ce sera à voir, là. Mais, dans un
premier temps, là, on est à voir, dans nos tiroirs québécois, si on est
capables de dégager des sommes pour ces infrastructures-là.
Le Président (M. Allaire) : Mme la
députée, vous pouvez poursuivre.
Mme Labrie : Oui. Bien, ça se touche
un peu comme sujets. Dans la Politique de l'activité physique, du sport et du
loisir, il y a une des mesures qui est d'accroître le financement accordé pour
la construction d'installations dans les écoles primaires de façon à ce que
toutes ces écoles aient au moins une salle ou un gymnase. C'est une mesure pour
laquelle absolument aucune somme n'a été investie dans l'année 2019‑2020.
Donc, j'aimerais savoir pourquoi.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Charest :
Bien, ça fait partie aussi, ces infrastructures-là, là, du 100 millions
qu'on est en train de travailler pour dégager... donc qui pourraient répondre
aussi aux écoles qui n'ont pas de gymnase, mais aussi à d'autres infrastructures,
comme le cégep de Sherbrooke.
Une voix : ...
Mme Charest : Bien, il n'était
pas dans cet appel de projets là.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée, vous pouvez poursuivre. Il vous reste à peu près trois minutes.
Mme Labrie : Oui. La ministre
crée des attentes pour le cégep de Sherbrooke, mais aussi beaucoup d'autres
cégeps, j'imagine, qui ont aussi des infrastructures.
Est-ce que vous êtes en mesure de nous dire
combien il y a d'écoles, en ce moment, qui n'en ont pas, de gymnase ou d'installations?
Mme Charest : C'était dans
l'ordre d'une quarantaine, si je ne m'abuse. On peut faire la vérification, là,
mais les derniers chiffres, là, si je me souviens bien, là, c'était en bas
de... une quarantaine. On va le vérifier puis on va vous revenir avec la
réponse.
Le Président (M. Allaire) :
...revenir avec l'information. Mme la députée, vous pouvez poursuivre.
Mme Labrie : Est-ce qu'il y a
un échéancier pour y arriver? Est-ce que c'est une cible gouvernementale que
toutes les écoles primaires du Québec aient à leur disposition, dans leurs
lieux mêmes, des installations sportives?
Mme Charest : C'est un objectif
que toutes les écoles aient accès à des infrastructures sportives, et ça fait
partie aussi des priorités que j'ai mises en place, de rendre accessible la
pratique du sport. Évidemment, les gymnases dans des écoles sont des lieux de
pratique sportive.
Maintenant, il y a aussi différentes façons
de travailler l'accessibilité à des infrastructures sportives, notamment via le
partage d'infrastructures avec les municipalités. Donc, dans d'autres situations
où ce n'est pas possible, dans des écoles, pour différentes raisons, que ce
soit... les infrastructures sont trop vieilles pour y incorporer... ou en tout
cas, bref, il y a différentes raisons pour lesquelles la construction n'est pas
possible ou dans un délai qui est quand même trop long, mais il y a quand même
des travaux qu'on fait avec les municipalités. Il y avait notamment, là, le
programme Réflexe avec la feue commission scolaire de Montréal, qui prévoyait
le partage d'infrastructures avec les municipalités, et la commission scolaire
se faisait compenser pour les pertes financières.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée, vous pouvez poursuivre. Un peu moins qu'une minute.
Mme Labrie : Oui. Bien, très,
très rapidement, en fait, j'entends que c'est bien une cible du gouvernement de
doter toutes ses écoles des infrastructures adéquates. C'est quoi, l'échéancier?
Est-ce que vous prévoyez réussir à le faire ou, du moins, à lancer les appels
d'offres pour les chantiers d'ici la fin de votre mandat? C'est quoi, votre
objectif?
• (14 h 30) •
Mme Charest : Bien, dans un
premier temps, l'objectif, là, c'est vraiment d'assurer le 100 millions
sur lequel on travaille. On y va étape par étape. Maintenant, on est... puis
avec toute la stratégie de construction des belles écoles, et tout ça, avec les
PQI, à avoir des infrastructures qui répondent aux besoins des élèves, donc,
ça, ça se travaille tout ensemble. Je ne pourrais pas vous dire un échéancier
précis concernant les gymnases dans chaque école, mais ça fait partie d'un tout
puis d'un PQI qui est quand même assez large mais qui a quand même, dans les
considérations, là, les infrastructures sportives aussi.
Le Président (M. Allaire) : C'est
petit, 15 secondes, Mme la députée. Commentaire? Ça va?
Mme Labrie : Non. Bien, ça va. Bien,
c'est sûr que, si j'ai le temps de le dire, je pense que ça prendrait une cible
qui est plus... un objectif mesurable, disons. Disons-le comme ça. Je pense que
ça vaudrait la peine d'en fixer un.
Le Président (M. Allaire) : Si vous
me permettez, Mme la ministre, par rapport à l'information qu'on n'avait pas
tantôt, est-ce que vous vous engagez à transmettre l'information?
Mme Charest : Je m'engage
formellement.
Le Président (M. Allaire) : Bon,
parfait. On pourra l'envoyer à l'ensemble des parlementaires. Merci. Ça termine
ce bloc d'échange.
On passe maintenant à la troisième
opposition. Je pense qu'elle est avec nous. On est chanceux parce que le Québec
au complet est chez eux. Mme la députée de Gaspé...
Mme Perry
Mélançon : Oui, oui, je me suis enfuie pour quelques jours, là.
Le Président (M. Allaire) : ...oui,
la parole est à vous.
Mme Perry Mélançon : Merci, M. le
Président, et bonjour à tous les collègues. C'est vrai que, pour reprendre un
peu les mots des collègues, la collaboration s'est bien faite durant la
pandémie. C'est vrai que vous étiez accessible, le bureau aussi, votre cabinet.
Alors, je vous en remercie.
Et je vais poursuivre dans ce même élan là,
parce qu'il y a peut-être eu, chez nous, une déception, là, principale, disons,
pour ce qui est de la gestion de la pandémie et des activités offertes dans
certaines régions qui avaient quand même un portrait sociosanitaire
encourageant. Les barrages étaient encore présents à ce moment-là, et je pense
que vous avez senti cette pression-là de quelques régions qui disaient :
Je pense qu'on est prêts, là, à reprendre une certaine forme de sport.
Il y a eu des annonces, il y a eu des phases
d'annoncées, là, plusieurs phases. C'est sûr que ce n'est vraiment pas un
dossier facile à gérer parce que vous avez une panoplie d'activités qui ont des
besoins différents. Mais je pense que, si on avait été en fonction de chacune
des régions, dans leur réalité propre à elles, on aurait pu sortir les jeunes
de leurs maisons plus rapidement, plus rapidement. Puis je pense, juste en
Gaspésie et ailleurs... et je ne pense pas que c'était un ordre de la Santé
publique de ne pas aller de l'avant avec l'activité physique, nécessairement,
mais plutôt parce que, pour l'avoir entendu en entrevue, on ne voulait pas
déplaire aux jeunes des grands centres qui n'avaient pas de façon de pouvoir
avoir accès au sport.
Alors, pour être certaine que, advenant une
deuxième vague, on ne se retrouve pas devant cette même problématique là,
j'aimerais vous entendre, Mme la ministre, sur la façon que ce sera géré dans
un deuxième temps. Est-ce que vous êtes déjà à travailler sur un plan d'action
en cas de deuxième vague? Et est-ce qu'on peut s'attendre à ce que le sport continue
dans certaines régions moins affectées?
Le Président (M. Allaire) : Mme la
ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, M. le
Président. Bien, dans un premier temps, je voudrais peut-être revenir sur ce
que vous dites, ce que vous avez dit, sur le fait qu'on n'a pas voulu
déconfiner pour ne pas déplaire. Ça, je ne sais pas à quoi vous faites
allusion. Je ne sais pas. Ce que je peux vous dire, c'est que toutes les
discussions ont eu lieu avec la Santé publique, et on était dictés par la Santé
publique sur la vitesse dont on allait déconfiner, sur les activités qui
pouvaient être déconfinées, en fait, les circonstances qui englobaient la
pratique du sport, qui faisaient en sorte qu'il pouvait être déconfiné, entre
autres, si c'étaient des activités extérieures, si ça pouvait être pratiqué
individuellement.
Je sais qu'il y a eu... Il y a des gens qui
disaient qu'on déconfinait les sports de riches, alors que ça n'avait aucun
lien avec qui pratiquait quoi et dans quelle région. Donc, on prenait l'activité
comme telle et dans quel contexte le sport se pratique, et c'était ce qui
dictait l'évolution du déconfinement.
Maintenant, en ce qui a trait aux régions,
jamais la Santé publique ne nous a dit : On ne peut pas déconfiner parce
qu'on ne peut pas déconfiner partout, dans un premier temps. Puis la situation,
en premier lieu, était problématique à Montréal. Par contre, ça n'empêchait pas
les travaux d'évoluer pour déconfiner le reste du Québec. Et puis, en dernier
lieu, on a réalisé qu'avec les mesures qu'on mettait en place, de
déconfinement, Montréal pouvait tout aussi bien être déconfinée dans la
première phase. C'est ce qui fait en sorte que Montréal a été déconfinée en
même temps.
Donc, ils étaient à l'aise avec les
procédures qui étaient en place, avec les choix des activités... bien, le
choix, les activités qui remplissaient les grilles ou les critères pour faire
en sorte qu'ils pouvaient être déconfinés. Donc, en aucun temps le déconfinement
a été fait pour ne pas déplaire à quelqu'un, pour privilégier une catégorie de
sports, ou quoi que ce soit.
Maintenant, puis là je pense que mon collègue
de la Santé a vraiment parlé de la préparation pour la deuxième vague de
déconfinement, c'est sûr que la première... pas de déconfinement, mais la
deuxième vague, s'il y avait confinement, c'est sûr qu'on a appris beaucoup de
la première vague. Tout le travail de collaboration qu'on a eu avec les
fédérations, avec l'établissement des protocoles qui a été fait, bien évidemment,
ça va nous servir. Il y a des choses, il y a des étapes qu'on a vues. On avait
un protocole de déconfinement qui... il y a des étapes qui ont sauté parce
qu'on était rendus plus loin puis on a pu progresser plus rapidement.
Alors, c'est sûr que tout ce qui a été fait
nous sert dans la préparation du reste, mais je pense que... Bon, mon collègue
a vraiment établi, là, les différents points sur lesquels on s'est penchés pour
faire en sorte qu'on fasse face à la deuxième vague, que ce soit dans le
dépistage, que ce soit dans toute la façon qu'on va attribuer le personnel
médical, et tout ça, mais évidemment, nous aussi, là, les travaux qui ont été
faits dans la première phase va faire en sorte que... C'est bon? Vous voulez
que j'arrête là?
Le Président (M. Allaire) : Non,
c'est correct. On essaie tout le temps de balancer les questions versus les
réponses, là.
Mme Charest : Ça fait le tour, oui?
Merci.
Le Président (M. Allaire) : Mme la
députée de Gaspé, allez-y.
Mme Perry
Mélançon : Bien, merci, M. le Président. Merci pour la réponse également.
Mais c'est ça, si jamais il y a un deuxième confinement, je ne sais pas si on
ira aussi loin dans les mesures. C'est sûr que tout ça, ça va être réévalué,
là, en fonction de la gravité de la situation. Mais j'espère qu'on aura quand
même une certaine, aussi, réflexion sur les sections par région, comme je
disais, parce que ça pourrait être fait de la même façon que par secteur, ou
par activité, ou par, justement, là... Donc, j'aimerais que vous portiez une
attention particulière sur cet enjeu.
Et vous avez parlé, tout à l'heure, que vous
aviez... qu'au ministère on avait atteint les cibles pour faire bouger plus les
jeunes avec le programme 60 minutes par jour, tout ça. Je pense que
c'était ce programme-là, au parascolaire.
Mme Charest : Mesure 15028,
parascolaire.
Mme Perry Mélançon : Parascolaire, plutôt.
Comment est-ce qu'on va s'assurer, du côté du gouvernement, justement avec la possibilité
d'une deuxième vague, et tout ça, que ces cibles-là soient atteintes pour la
prochaine année? Comment on fera bouger les jeunes ce 60 minutes là par
jour ou... en tout cas, tous les programmes puis l'offre d'activités sportives,
comment on pourra s'assurer que ce soit fait?
Le Président (M. Allaire) : Mme la
ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, M. le
Président. Donc, encore une fois, pour moi, ma priorité, présentement, c'est vraiment
de consolider le milieu sportif et de loisirs, donc vraiment d'assurer, bon, le
financement, d'une part, mais aussi de combler certaines parties du financement
qui n'ont pas eu lieu parce qu'il n'y a pas eu de membership, parce qu'il n'y a
pas eu d'activités de financement, parce qu'il n'y a pas eu d'événements
sportifs. Donc, on est à travailler, d'un côté financier, pour pérenniser
l'offre sportive et de loisirs.
Maintenant, bon, évidemment, je pense qu'on a
tous appris de la première vague et aussi, comme êtres individuels, on a appris
dans la façon... comment on se gère. Donc, ça aussi, ce sera pris en compte, si
jamais il y avait une autre phase de confinement, donc, de quelle façon on
confinera.
Puis on a appris aussi des conséquences du
confinement, puis ça, je pense que c'en est une qui est excessivement grave,
parce que, tu sais, l'inactivité des jeunes, bien, surtout à une période où
c'est là qu'ils acquièrent des habitudes de vie, bien, ça peut, à long terme,
faire beaucoup de dommages. Alors, ça aussi, ce sera tenu en compte par la Santé
publique, évidemment, mais aussi par l'offre qu'on fera.
Bon, évidemment, on ne peut pas prédire
exactement comment ça se fera puis s'il y aura un confinement, mais c'est sûr
que des travaux qu'on a faits puis la collaboration qu'on a développée avec les
fédérations, les protocoles qu'on a mis en place vont très certainement nous
aider dans la suite des choses.
Le Président (M. Allaire) : Députée,
allez-y.
Mme Perry Mélançon : Oui. Donc, pour
sortir un peu du contexte de pandémie, disons que, pour l'activité
parascolaire, il y a du très bon dans les programmes qui sont offerts pour
donner accès à des activités physiques dans un milieu académique, scolaire,
mais il y a quand même des gros besoins financiers pour soutenir les
initiatives, les équipes sportives, tout ce qui est fait quand même déjà, là,
par les écoles. Et ces programmes-là ne viennent pas toujours combler les
besoins en financement, parce que je comprends qu'il y a de l'argent qui peut
être donné pour une activité comme partir avec les jeunes au golf une journée
ou, tu sais, des... On vient soutenir des initiatives comme ça, mais les
besoins ne sont encore quand même pas comblés suffisamment pour l'offre de
parascolaire dans plusieurs écoles. Et il y a même eu l'abolition d'un
programme, La culture du sport à l'école secondaire publique, en 2015‑2016.
Donc, j'aurais aimé savoir si c'est une
éventualité de ramener un programme comme ça pour pouvoir donner la chance à
toutes les écoles, autant publiques que privées, de pousser au maximum, là,
leur offre.
• (14 h 40) •
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre, vous avez 20 secondes pour répondre.
Mme Charest : Bien, dans un premier
temps, comme je le disais, le programme de parascolaire rejoignait le quart des
élèves, là, puis il était déployé pour le quart des élèves, puis ultimement, à
l'an 3, ce sera tous les élèves qui y auront accès. Donc, évidemment, ce sera
accessible pour tous les élèves.
Maintenant, je ne sais pas si vous faisiez
référence au sport interscolaire comme les réseaux du RSEQ. On a assoupli les
règles, et ils pourront faire partie de l'offre parascolaire.
Le Président (M. Allaire) : Merci, Mme
la ministre. Quand même pile.
Mme Perry Mélançon : Merci.
Le Président (M. Allaire) : Ça
termine ce bloc d'échange avec la troisième opposition.
On revient avec l'opposition officielle pour
le dernier bloc de la journée. Donc, à vous, le député de Marquette.
M. Ciccone :
Merci, M. le Président. Je vais revenir sur l'aspect, Mme la ministre, des
commotions cérébrales, faire un petit tout encore là-dessus. J'ai vu qu'il y
avait un coût de 367 605,12 $, c'était une campagne de
sensibilisation sur la gestion efficace des commotions cérébrales. Les
honoraires, planification stratégique, frais de production, affichage,
bannières, Web, relations publiques, 144 016,33 $; placements média,
210 168,79 $; et évaluation de la campagne, j'imagine, ça, qu'on fait
un post-mortem où on se rencontre, ça doit être un beau party à
13 000 $.
Alors, j'aimerais que vous m'expliquiez
qu'est-ce qu'on a fait dans cette évaluation de la campagne là, pourquoi ça a
coûté 13 000 $. Et je veux comprendre également ce qui est en sorti.
Je veux comprendre également si vous êtes capable de me prouver l'efficacité de
cette campagne de financement là, alors qu'on n'a pas de registre ici, au
Québec, on n'a pas de données sur les commotions cérébrales. Alors, comment on
peut savoir qu'est-ce que, justement, cette campagne-là de publicité a fait de
bon pour enrayer les commotions cérébrales?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, M. le
Président. Bien, je pense qu'un des objectifs qu'on avait puis une des difficultés
qu'on a dans le traitement des commotions cérébrales, c'est de comprendre les
symptômes. Alors, les jeunes, les moins jeunes, ceux qui font de l'activité
physique ne connaissent pas les symptômes ou ne portent pas attention aux
symptômes. Et évidemment le traitement, par la suite, s'avère excessivement
difficile, à partir du moment où... parce que ce n'est pas une blessure qui est
apparente, hein? Donc, si un jeune ne dit pas : J'ai des symptômes de
commotion cérébrale, à moins que ce soit évident, puis des fois c'est évident,
là, donc, ça, c'est un problème. Donc, un des objectifs, c'était vraiment de
faire en sorte que... dans un premier temps, de sensibiliser puis de faire en
sorte qu'on puisse reconnaître les symptômes pour pouvoir, maintenant, ensuite
mieux adresser.
Maintenant, en ce qui a trait... Puis,
Dominique, tu vas prendre la relève un petit peu plus sur la technicalité,
parce que vous comprendrez que je ne suis pas dans le fin détail de quel dollar
a été attribué à quoi, alors je laisse la place à ma sous-ministre adjointe
pour les détails d'évaluation, et tout ça.
Le Président (M. Allaire) :
Peut-être, simplement avant, vous présenter, votre titre, puis après je vais
demander le consentement.
Mme Breton (Dominique) :
Bonjour. Alors, je suis Dominique Breton, sous-ministre adjointe, Loisirs et
Sports, au ministère de l'Éducation.
Le Président (M. Allaire) :
Est-ce que vous permettez à Mme Breton d'intervenir? Est-ce que j'ai votre
consentement?
Une voix : Oui.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. Allez-y.
Mme Breton (Dominique) : Bien,
je vous remercie de votre intervention. En fait, ce qui est important aussi de
savoir dans la gestion des commotions cérébrales, l'idée d'aller chercher la
collaboration du milieu de la santé, c'est qu'ultimement ce n'est pas juste les
secteurs sportifs qui peuvent être touchés, ce n'est pas juste les jeunes
athlètes, les jeunes entraîneurs, mais on vise également la population en
général, parce que ça peut évidemment toucher la personne âgée qui fait une
chute sur un trottoir glacé en plein hiver. Donc, l'idée d'avoir la
collaboration avec le secteur de la santé vient de là. Ça, c'est une chose.
Vous avez posé la question concernant le
registre. Cette question-là, elle a été étudiée avec des équipes cliniques au
ministère de la Santé, en fait, et il est ressorti de cette discussion-là que
le fait d'avoir un registre quelconque n'était pas un levier qui était assez
significatif pour s'assurer, justement, qu'on vient faire de la prévention
auprès des jeunes et qu'on s'assure, justement, que, lorsqu'un jeune subit une
commotion cérébrale, il y a un suivi qui est fait cliniquement.
Donc, l'idée, c'est d'y aller vraiment avec
la prévention, s'assurer qu'on communique bien les messages, d'où les campagnes
qui ont été faites par le passé, et de s'assurer que, lorsqu'il y a un signe,
lorsqu'un athlète, par exemple, ou quelqu'un de l'équipe proche a des
symptômes, qu'il puisse rapidement être référencé soit au secteur de la santé
ou encore qu'il puisse être en mesure de bien suivre les protocoles pour le
retour.
Donc, des outils cliniques ont été faits en
collaboration, ce que vous parliez tout à l'heure, avec l'Institut national
d'excellence en santé et services sociaux pour déterminer, pour la clientèle
pédiatrique, quelles sont les mesures de prévention à prendre et pour le retour
à la vie normale et quel est le volet adulte également. Donc, ce sont les
arrimages qui sont faits davantage avec le secteur de la santé pour s'assurer
d'une prise en charge globale lorsqu'il advient un incident.
Le Président (M. Allaire) : Merci. M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :
Merci. Oui, justement, quand vous parliez du suivi clinique, c'est ça, le
comité du ministère de la Santé et des orientations ministérielles, ça, c'est
le volet clinique. Ça, je le comprends très bien. Cependant, quand vous dites
le mot «registre», moi, j'ai de la difficulté à dire «le» registre, alors que,
justement, la stratégie nationale des commotions cérébrales, Mme la ministre en
a parlé, on va plus loin.
C'est sûr et certain, si on s'inquiète d'un
jeune dans le sport... Moi, je parle beaucoup de sport, mais je m'inquiète pour
toutes les sphères de la société, que ça soit des femmes violentées, que ça
soit sur les lieux de travail. Mais quand on parle d'un... il ne faut pas un registre,
il faut des registres parce que ce n'est pas toute la même réalité, ce n'est
pas toutes les mêmes réalités dans chaque domaine. Puis, si on veut être
capables de travailler, justement, à faire de la prévention, travailler en
amont — parce
que le gouvernement aime ça, dire ça souvent, qu'il travaille en amont — bien,
il faut être capable de colliger, d'avoir des informations, d'avoir des
registres. Pas un, mais des registres. Alors, je ne comprends pas pourquoi que
ce n'est pas envisagé.
Puis vous m'avez dit qu'on ne regardait pas
au niveau du registre, mais, en même temps, si on fait une campagne de
sensibilisation, comment est-ce qu'on est capables, sans registre, sans
données, de savoir si notre argent fonctionne, si on met la bonne publicité à la
télévision? Comment est-ce qu'on fait? On dirait qu'on va trop vite. On met la
charrue avant les boeufs, là.
Mme Charest : Bien, évidemment, il y
a des outils d'évaluation des campagnes de sensibilisation puis là il y a des
données là-dessus. Bruit publicitaire, 31 % se souviennent d'avoir vu, lu,
entendu les publicités, puis là on a toutes les données, puis l'appréciation
générale de la campagne est de 87 %. Tu sais, la campagne a fait du bruit.
Les gens l'ont vue, l'ont lue, s'en souviennent. Alors, ça, je pense que c'est
ça, l'objectif d'une campagne. Je ne pense pas que le registre va nous donner
des informations sur l'appréciation ou sur comment a été reçue une campagne
publicitaire. Un registre des commotions cérébrales va nous donner le nombre de
commotions cérébrales.
Alors, ça, je pense que c'est deux choses,
là. Mais il y a une évaluation qui a été faite, et ça a porté fruit. Puis on
voit aussi que les gens sont de plus en plus sensibilisés au phénomène des
commotions cérébrales, et les reconnaissent, et les traitent aussi.
Le Président (M. Allaire) : M. le
député de Marquette.
M. Ciccone :
Oui, puis... Mais ce qui est le plus important pour moi, ce n'est pas que les
gens apprécient, c'est d'être capable de bien prévenir, dans chaque domaine,
dans chaque sphère de la société, les commotions cérébrales. Il faut les
prévenir, il faut des données pour être capable de bien prévenir et de bien
mettre les éléments en place pour justement les éviter.
Je vais changer de sujet parce que je sais
que le temps file. Ah! vous avez fait, madame... ça, rapidement, là, mais vous
avez fait le tour du Québec pour parler d'accessibilité aux loisirs et aux
sports. Vous savez que moi, la démocratisation du sport, ça me touche beaucoup.
Je veux que tout le monde fasse du sport, nonobstant, là, leur code postal,
leur code régional. Tout le monde devrait être capable de faire du sport. Rapidement,
là, qu'est-ce qui en est ressorti de cette tournée-là que vous avez faite?
Le Président (M. Allaire) : Mme la
ministre.
Mme Charest : Oui, merci, M. le
Président. En fait, beaucoup d'éléments qu'on a pu valider avec les tournées
régionales, notamment, justement, sur l'accessibilité, donc les différents
mécanismes qui sont en place qui sont manquants à certains niveaux, que ce soit
dans la coordination, que ce soit dans le partage d'infrastructures entre les municipalités
puis entre les anciennes commissions scolaires, que ce soit, bon,
l'accompagnement des personnes handicapées pour les loisirs, pour les sports,
donc des choses comme celles-là qui sont ressorties qui, évidemment, orientent
nos prochaines actions puis sur lesquelles on va travailler.
Notamment, en termes de transport, puis là on
va switcher à la Gaspésie... tu sais, en Gaspésie, ça a été noté, évidemment,
que c'est une difficulté puis c'est un obstacle à la pratique sportive. Les
jeunes, pour pouvoir faire un match de volleyball, bien, il faut qu'ils fassent
126 kilomètres, 412 kilomètres. Alors, ça aussi, donc, il y a des
sommes qui ont été prévues au budget pour le transport en région. Alors, ça, ça
fait partie des éléments d'accessibilité qui ont été nommés plusieurs fois mais
aussi en ce qui a trait, là, aux mécanismes de coordination.
On a parlé aussi de la formation ou la
professionnalisation des entraîneurs ou de tout ce qui est le personnel qui
entoure la pratique sportive. Alors, ça aussi, ça fait partie, là, des
chantiers sur lesquels on veut travailler, sur la formation en ligne, encore
une fois, le lien avec les fédérations dans les régions, et tout ça. Donc, ça
fait partie de toutes les initiatives qu'on veut mener.
• (14 h 50) •
Le Président (M. Allaire) : M. le
député.
M. Ciccone :
Est-ce que vous vous battez, Mme la ministre, pour aller chercher le plus de financement
possible pour faire bouger les jeunes qui n'ont pas de sous? Je vous ai amené
une problématique dans mon comté, une centaine de jeunes d'un lieu précaire qui
se tiennent autour des parcs, qui veulent jouer au soccer. Ils ne sont même pas
capables de payer l'inscription. Ça coûterait 22 000 $ par année. Ce
n'est pas grand-chose, là. Je comprends que tous les comtés ont des
problématiques de ce genre, puis, à coups de 22 000 $, ça peut coûter
très cher, mais y a-tu moyen d'y voir, à ces choses-là, justement, d'avoir une
enveloppe... sans nécessairement passer par un programme, parce que je sais
qu'il y en a, des programmes. Ça, je le sais puis je les connais, mais ça
enverrait quand même un signal quand même assez fort venant du gouvernement,
alors que vous avez utilisé le mot «démocratisation» pendant votre premier
discours à l'Assemblée nationale, qui m'a touché beaucoup, beaucoup. Puis
j'aimerais ça, voir les effets de ça.
Mme Charest : En fait, je partage
vos préoccupations à cet... les préoccupations du député de Marquette, pardon.
Je m'adresse au président. Bien, d'une part, je dois vous faire réaliser que
depuis que je suis en poste, les budgets ont augmenté d'à peu près 10 % à
chaque année. Donc, c'est quand même important par rapport à une augmentation
globale au gouvernement d'à peu près 3 %, 3 % à 4 %. Donc, il y
a quand même... On voit qu'il y a quand même une attention qui est portée pour
la pratique du sport.
Puis ça, ça n'inclut pas la mesure du
parascolaire, où il y a des sommes très importantes. Puis je reviens beaucoup à
ça, mais je vous le dis que c'est vraiment un outil de démocratisation du
sport, des loisirs, bon, l'aide aux devoirs aussi. Mais ça, il ne faut vraiment
pas le négliger parce que, cette année, c'est 72 millions qui vont
directement pour les jeunes, pour pouvoir avoir accès à des activités après
l'école gratuitement. S'ils ont des obstacles de transport, bien, le transport
peut aussi faire partie des sommes financées. Alors, ça, pour moi, c'est
vraiment un signal très clair qu'on veut démocratiser le sport pour les jeunes.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
M. le député.
M. Ciccone :
Il me reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Allaire) : Six
minutes.
M. Ciccone :
Six minutes? O.K. Bien, je vais passer tout de suite à ce sujet-là parce que je
ne veux réellement pas le manquer. Le 8 mai 2019, je vous ai posé une
question en Chambre qui faisait référence à la prévention des agressions à la
pratique d'un sport. Ma question allait comme suit : «...le 12 juin
dernier, une motion présentée par mon collègue le député de Jean-Talon, l'ancien
député de Jean-Talon, alors ministre des Sports, a été adoptée à
l'unanimité[...] Cette motion demandait aussi que les règles contiennent des
dispositions pour de la formation obligatoire, un traitement indépendant des
plaintes, une reddition de comptes, et finalement que le financement des
fédérations sportives soit conditionnel au respect des dispositions des
règles.» Et là, ici, je n'ai pas lu toute ma question, là, mais elle faisait
référence à tout ce qui était physique, psychologique, émotionnel ou sexuel dans
le sport. Vous avez répondu de concert avec tous les partenaires et toutes les organisations
pour s'assurer de répondre spécifiquement aux besoins de chaque milieu. Vous
m'avez dit à plusieurs reprises : Je peux vous confirmer que les travaux
sont en cours. Pas plus loin qu'au Québec, on a des travaux... et ainsi de
suite.
Où est-ce qu'on est rendus avec ça, madame?
Est-ce qu'on a abouti? Est-ce qu'il y a quelque chose de concret, solide?
Est-ce que nos jeunes athlètes plus féminines peuvent se sentir plus protégées aujourd'hui
dans le sport?
Le Président (M. Allaire) : Mme la
ministre.
Mme Charest : Bien, l'expression
«nos athlètes plus féminines peuvent se sentir protégées», je vais en faire
abstraction.
M. Ciccone :
...
Mme Charest : Mais je vais vous
référer à l'énoncé ministériel. Bien, c'est parce que c'est ce que vous avez
dit, mais ce n'est pas grave.
M. Ciccone :
Y a-tu un malentendu, là?
(Suspension de la séance à 12h00)
(Reprise à 12h30)
Le Président (M. Allaire) : Non,
non, non. C'est correct, là. Je pense que Mme la ministre a juste voulu
reformuler les choses de façon adéquate, là. Je pense que vous pouvez
poursuivre votre réponse.
M. Ciccone :
Mais je peux juste... Y a-tu quelque chose de pas... les athlètes plus
féminines?
Mme Charest :
Bien, c'est parce que l'expression que vous avez nommée, c'est : «les athlètes
plus féminines puissent se sentir protégées». Alors, c'est ce qui m'a un peu
titillé, je dois dire.
M. Ciccone :
Ah non! mais... Ah! non, non, non. Ce que je dis, c'est que les athlètes
féminines sont plus ciblées par les agressions sexuelles. C'est ce que je veux
dire, là.
Mme Charest : O.K. Donc, je vous
donne le bénéfice du doute. Vous vous êtes trompé dans le positionnement de vos
mots.
M. Ciccone :
Non, mais il ne faut pas non plus me prêter des intentions, là.
(Consultation)
Le Président (M. Allaire) : Bon,
pouvez-vous poursuivre, Mme la ministre? Merci.
Mme Charest : Merci, M. le Président.
Maintenant, je vais vous référer à l'énoncé ministériel en matière d'intégrité
en contexte sportif et de loisir qui fait référence à toutes ces notions-là,
qui fait en sorte que les fédérations sportives doivent se doter d'une politique
en matière de protection de l'intégrité, puis ça implique tout le mécanisme de
gestion des plaintes, abus, harcèlement, violence physique, et tout ça. Il y a
la politique aussi qui prévoit la vérification des antécédents judiciaires et
là il y a du financement qui est attaché à ça et aussi des mesures de sensibilisation
et de formation. Alors, nous sommes à finaliser toutes ces politiques-là qui
vont, évidemment, aider les fédérations à les mettre en place.
Bon, il y a eu un contexte quand même
exceptionnel qui est la pandémie, qui a fait en sorte que certains travaux ont
été retardés. Par contre, ça va bon train, et je suis très confiante qu'on va
pouvoir le mettre en place très, très prochainement.
Le Président (M. Allaire) : Merci. M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :
Vous m'obligez à relire ce à quoi je faisais référence, là. La motion faisait
référence aux 12 athlètes skieuses victimes d'agression sexuelle. Alors,
c'est pour ça que j'ai voulu cibler un peu plus l'athlète féminine.
Ceci dit, e-sports, cyberdépendance, ça,
c'est le volet... un volet. Allez-vous vous assurer que ce volet, e-sports,
n'entre jamais... qu'il n'y ait jamais un programme de sport-études? Parce que
le RSEQ a même été contacté pour qu'on l'encadre, alors que le RSEQ travaille
avec le sport dans les écoles. Est-ce que, justement, on a révisé le tout avec
tout ce qu'on sait aujourd'hui? Je sais que l'année passée... j'ai comme
l'impression que le ministre de l'Éducation, l'année passée, l'a appris dans
les journaux, qu'il y avait un volet e-sports dans les écoles, et que c'était
un peu trop tard pour s'en défaire, et puis... Maintenant, à ce qu'on sait aujourd'hui,
est-ce qu'on va laisser encore ça dans les écoles?
Puis avant d'entendre votre réponse, avez-vous
vu le documentaire Bye, à Radio-Canada, avec le fils de M. Taillefer?
Mme Charest : Pour répondre à votre
question, non, je n'ai pas vu le documentaire. Par contre, ce que je peux vous
dire par rapport au e-sport, c'est que je peux vous assurer que ça ne fera pas
partie... ça ne répond pas aux critères d'un sport. Donc, si vous référez à un
sport-études... Puis je vous ramène à la définition de qu'est-ce qu'un
programme sport-études, puis c'est un programme qui permet aux athlètes
identifiés Élite, Relève des fédérations sportives de pouvoir poursuivre leur
volet académique et leur entraînement en contexte scolaire.
Maintenant, une chose qui a été changée par
rapport à l'an passé, c'est que le e-sport n'est pas admissible... puis il
y avait comme un certain flou, là, dans les règles pour les activités
parascolaires. Le e-sport n'est pas admissible aux activités
parascolaires. Alors, je pense qu'on fait un pas dans la bonne direction.
Et maintenant, bon, la programmation des
écoles leur revient, mais, pour nous, c'est clair que le e-sport n'est pas
considéré comme un sport.
Le Président (M. Allaire) : M. le
député, 40 secondes.
M. Ciccone :
O.K. Merci. C'est toujours inquiétant quand on contacte le RSEQ. Tu te
dis : Tabarouette! est-ce qu'on va demander à un organisme qui gère le
sport, qui fait des horaires, qui fait des compétitions dans les écoles, de
gérer, justement, un programme de e-sport pour voir à une stratégie Fortnite
et... en tout cas. Alors, c'est important pour moi de vous l'entendre dire que,
justement, ces programmes-là ne seront jamais, mais jamais vus comme un sport
et un sport-études dans les écoles. Je suis content d'entendre ça.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le député de Marquette. Malheureusement, là, on n'a pas le temps d'entendre
votre réponse, Mme la ministre. Ça met fin au dernier bloc d'échange.
Je vous remercie,
honnêtement, pour les échanges très respectueux de part et d'autre. C'était un
après-midi très agréable.
Alors, juste avant de quitter, je vous
demande de le faire assez rapidement parce qu'on switche de commission. Donc,
les gens doivent... Oui, c'est beau, «switche», hein? On change de commission.
Merci.
Alors, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux jusqu'à 19 heures... jusqu'à, pardon, au mercredi 19 août à
9 h 40, où elle entreprendra l'étude du volet Métropole des crédits
budgétaires du portefeuille Affaires municipales et Habitation. Bonne fin de
journée, tout le monde.
(Fin de la séance à 15 heures)