(Quinze heures une minute)
La
Présidente (Mme Thériault) : À l'ordre, s'il vous plaît! À
l'ordre, chers collègues, s'il vous plaît! Collègues, membres de la commission,
je vais vous inviter à prendre place. Donc, merci, M. le député de Matane-Matapédia, de nous gratifier
de votre présence. Je vais demander aux gens dans la salle, s'il vous plaît, de prendre place en silence.
Donc, puisque j'ai constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de
l'aménagement du territoire ouverte et je demande à toutes les personnes
dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
Donc, la
commission est réunie afin de procéder à l'étude du volet Métropole des crédits
budgétaires du portefeuille Affaires
municipales et Habitation pour l'exercice financier 2019‑2020. Une
enveloppe de trois heures a été allouée pour l'étude de ce volet.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Guillemette
(Roberval) est remplacée par M. Tremblay (Dubuc);
Mme Jeannotte (Labelle) est remplacée par M. Lemieux (Saint-Jean);
M. Provençal (Beauce-Nord) est remplacé par M. Lafrenière (Vachon);
Mme Charbonneau (Mille-Îles) est remplacée par Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger); M. Kelley (Jacques-Cartier) est remplacé par
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont); Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacée par M. Marissal
(Rosemont); Mme Perry Mélançon (Gaspé) est remplacée par M. Bérubé
(Matane-Matapédia).
Métropole
La
Présidente (Mme Thériault) : Merci, M. le secrétaire. Donc, nous
allons débuter par les remarques préliminaires, et par la suite nous
allons procéder à une discussion d'ordre général par des blocs d'environ
20 minutes. Chacune des formations a
reçu déjà ses temps, qui incluent évidemment les questions et les réponses. La
mise aux voix des crédits de ce volet sera effectuée à la fin du temps
qui leur est alloué, cet après-midi, vers 18 heures, évidemment.
Donc, à ce
titre, puisque nous avons débuté nos travaux à l'heure, nous devrions terminer
à 18 heures. Et il y a une
période de trois heures qui est consacrée à l'étude des crédits de ce soir.
Donc, est-ce qu'il y a consentement pour poursuivre les travaux au-delà de l'heure prévue si jamais on
avait besoin? Mais je ne crois pas, donc c'est bon. Consentement. Parfait.
Remarques préliminaires
Donc, sans plus tarder, je vais permettre à la
ministre, qui est avec nous... Mme la ministre responsable de la Métropole,
bienvenue à la Commission de l'aménagement du territoire. Et, sans plus tarder,
la parole est à vous.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau :
Je vous remercie beaucoup, Mme Thériault, députée de Louis-Riel—Anjou et présidente de la commission. Je salue aussi tous les collègues de
la Commission de l'aménagement du territoire et j'en profite pour saluer
l'équipe qui m'accompagne aujourd'hui, dont
Manon Lecours, qui est sous-ministre adjointe responsable du Secrétariat
à la région métropolitaine, ainsi que Philippe Ouellette, directeur de mon
cabinet, et Simon-Robert Chartrand, directeur adjoint au cabinet, responsable
des dossiers de la Métropole.
Alors,
d'entrée de jeu, je vous dirais que je prends part à cet exercice d'étude des
crédits pour la première fois en tant que
ministre déléguée aux Transports, ministre responsable de la Métropole et de la
région de Montréal ainsi que ministre responsable de la Stratégie maritime.
C'est avec beaucoup d'ouverture et de transparence que je me présente devant
cette commission aujourd'hui. Nous aurons l'occasion d'examiner les
réalisations et les projets qui touchent la grande région de Montréal.
Et je crois
qu'on doit souligner d'entrée de jeu la situation économique très enviable qui
prévaut actuellement. Dans son
ensemble, l'économie se porte bien, et, comme le confirment les indicateurs de
performance, Montréal a connu la plus forte
croissance économique parmi les villes canadiennes en 2017‑2018. Le PIB et le
revenu disponible par habitant se sont
accrus au cours des dernières années. Et, dans la région métropolitaine de
recensement de Montréal, il y a eu création de plus 41 000 emplois de
2017 à 2018, selon l'Institut de statistique du Québec, et, dans la région
administrative de Montréal, le taux
de chômage a diminué, passant 8,2 % en 2017 à 7,2 % en 2018, avec
10 800 chômeurs de moins. C'est un préambule qui nous permet, Mme la Présidente, d'entreprendre l'étude
des crédits de la métropole et de la région de Montréal. Alors, voici
les points d'action et les principales mesures budgétaires relatives à la
métropole.
Lors de la
dernière année financière, plus de 86,4 millions de dollars ont été
transférés à la ville de Montréal pour la soutenir dans son
développement et son rôle de métropole en vertu de l'entente-cadre Réflexe
Montréal, et, pour la prochaine année, une
somme de plus de 88,6 millions est prévue. Cette entente concerne les
engagements du gouvernement du Québec et de la ville de Montréal pour la
reconnaissance du statut particulier de la métropole. Plusieurs ententes
sectorielles, assorties de sommes importantes octroyées par le gouvernement du
Québec, découlent de cette entente : plus de 100 millions en 2018‑2019, en vertu de l'entente concernant le
transfert des budgets et de la responsabilité en habitation intervenue entre
la Société d'habitation du Québec et la
ville de Montréal; un investissement conjoint de 153 millions sur trois
ans, dont la moitié provenant du
gouvernement, pour une entente sur le développement culturel de
Montréal 2018‑2021; un investissement conjoint de 24 millions,
dont 12 millions du gouvernement, de 2018 à 2021, pour favoriser
l'inclusion des personnes immigrantes; la
conclusion d'entente entre la ville de Montréal et les commissions scolaires
sur son territoire pour favoriser le partage d'infrastructures scolaires
et municipales.
Une
aide financière de 150 millions sur cinq ans a été attribuée dernièrement
à la ville de Montréal pour appuyer la
réalisation du plan économique conjoint entre la ville et le gouvernement afin
d'arrimer leurs interventions économiques sur le territoire de Montréal aux priorités gouvernementales. Ce plan
sera d'ailleurs dirigé par un comité où j'aurai le plaisir de siéger aux
côtés du ministre de l'Économie et de l'Innovation, M. Pierre Fitzgibbon.
Une
enveloppe de 17 millions est de nouveau octroyée au Fonds d'initiative et
de rayonnement de la métropole, qu'on appelle le FIRM. C'est un des principaux
outils dont nous disposons pour favoriser la vitalité socioéconomique de la
métropole. Administré par le Secrétariat à la région métropolitaine, le FIRM
est un important levier qui permet, en complémentarité
avec d'autres programmes du gouvernement, de stimuler l'activité économique,
culturelle et sociale de la région
métropolitaine. Depuis sa création, plusieurs des 2 500 initiatives
soutenues par le FIRM contribuent au rayonnement national et
international de la métropole.
Le
gouvernement du Québec a injecté 50 millions jusqu'à aujourd'hui pour
soutenir la mise en oeuvre du PMAD, le Plan métropolitain d'aménagement
et de développement. Les projets réalisés dans ce cadre, conjointement avec la Communauté métropolitaine de Montréal et les
municipalités du territoire, ont une portée significative pour la population.
Parmi les réalisations récentes, soulignons
l'inauguration de la passerelle Normandie, qui redonne aux citoyens de
Longueuil un accès privilégié au
fleuve, l'inauguration du nouvel aménagement au Centre écologique
Fernand-Séguin de la ville de Châteauguay, le lancement des travaux de
la piste cyclable Les Moulins-d'en-Haut à Sainte-Anne-des-Plaines.
Nous avons tous à
coeur la croissance et la vitalité de la métropole. Les arrondissements de
Montréal, les villes liées et les
municipalités de la grande région métropolitaine doivent être soutenus sur
plusieurs plans afin de faire face aux enjeux
importants qui nous interpellent. En ce sens, notre gouvernement interviendra
en matière d'éducation, de main-d'oeuvre et d'habitation, des enjeux qui touchent de manière importante la
métropole. Le budget 2019‑2020 a ajouté 6,1 milliards de dollars dans le PQI pour rénover, agrandir et
construire les écoles. Une large part de ces sommes est attendue à Montréal,
où les besoins sont très grands.
Pour faire face aux
enjeux de pénurie de main-d'oeuvre et favoriser une meilleure intégration des
personnes immigrantes au marché du travail, des sommes de 730 millions de
dollars sur cinq ans ont été prévues au budget. Pour améliorer les conditions
de vie des personnes et des ménages les plus vulnérables, nous investirons
457,5 millions de dollars dans l'aide au logement et à la rénovation de
domiciles sur six ans pour l'ensemble du Québec. Ce montant de 457,5 millions comprend une somme de
260 millions qui sera directement injectée dans le programme AccèsLogis
afin de soutenir la construction de plus de 10 000 unités de
logement. De cette somme, 72,8 millions seront réservés à la ville
de Montréal.
• (15 h 10) •
Une
autre de nos priorités de toute première importance pour moi concerne la
revitalisation de l'est de Montréal. Dans
l'est de l'île, nous devons intervenir pour améliorer des situations
problématiques qui sont des freins au
développement économique : la présence de plusieurs grands terrains
contaminés, la congestion routière constante, des infrastructures déficientes,
pour ne nommer que ceux-là.
Par ailleurs, le
potentiel de développement de ce territoire est évident. En signant la
Déclaration pour revitaliser l'est de
Montréal, en décembre dernier, la mairesse Valérie Plante et moi-même, nous
sommes engagées à mettre de l'avant un
grand chantier de revitalisation pour ce secteur. Sur le plan du développement
économique, nous avons déjà rempli une partie
de notre engagement, celui d'investir au moins 200 millions pour la
décontamination des sols dans l'est de Montréal. En annonçant un premier montant de 100 millions dans le budget,
nous travaillerons à la mise en valeur des premiers sites stratégiques à fort potentiel de redéveloppement
économique qui mèneront à la création d'une zone d'innovation dans cette
partie de l'île. De plus, le 22 mars
dernier, nous avons annoncé une aide financière de 5 millions pour la
restauration des sédiments contaminés du site sur lequel sera aménagée
la plage de l'est dans Pointe-aux-Trembles.
Sur
le plan des transports, pour assurer une plus grande fluidité des déplacements
dans l'est de Montréal, plusieurs projets sont en cours et à venir. Nous allons
poursuivre les travaux qui sont entamés, soit le prolongement de ligne
bleue et la mise en place du SRB sur le boulevard Pie-IX.
La déclaration signée
prévoit la transformation de la rue Notre-Dame en un beau boulevard urbain,
avec une rationalisation des activités de
camionnage dans le secteur, ainsi qu'un système de transport collectif
structurant. Comme nous le savons
tous, la mobilité est une des premières préoccupations des résidents et des
élus de la région métropolitaine et
elle revêt une importance particulière pour notre gouvernement. Alors, je
profite de l'occasion pour vous présenter les grands dossiers en
transport qui touchent la région métropolitaine.
Le plus gros chantier
routier actuellement en cours à Montréal, celui de l'échangeur Turcot, est l'un
des plus importants au Québec. Cette
métamorphose a nécessité de nombreuses entraves à la circulation, mais je peux
vous confirmer aujourd'hui que le
projet est complété à plus de 73 %. D'ici la fin de l'année, on prévoir
l'ouverture de la nouvelle route 136, anciennement l'autoroute 720, ainsi que celle de
l'autoroute 15 Sud. La mise en service complète du nouvel échangeur Turcot
est toujours prévue pour 2020.
Parlant
de grands projets pour la région de Montréal, parlons du REM. Ce projet
ambitieux et novateur représente un levier de développement majeur qui
renforcera la position de la métropole à l'international. Toutefois, la construction
nécessitera la mobilisation d'un vaste chantier qui aura des impacts sur la
circulation. C'est pourquoi le gouvernement a
annoncé près de 200 millions de dollars pour la mise en place de mesures
d'atténuation, et l'objectif est d'inciter les usagers et les citoyens
touchés par les travaux à continuer à utiliser les transports collectifs.
Le territoire
de la région métropolitaine est très étendu, il est donc essentiel de prévoir
des services de transport en commun afin qu'il réponde aux besoins et
aux nouvelles réalités des citoyens, et un des premiers mandats de l'Autorité régionale de transport métropolitain est de se
doter d'une vision d'avenir de la mobilité. À cette fin, dès cette année, nous
aurons une planification stratégique de la
mobilité durable sur le territoire pour les 30 prochaines années et un
plan d'action détaillé pour les 10 prochaines années, soit de 2020
à 2030.
Le
Saint-Laurent est au coeur de l'évolution économique et sociale du Québec.
Notre vision est claire, nous mettrons en
place les moyens favorisant la croissance et la pérennité de l'immense
potentiel maritime du Québec. Nous valoriserons une ressource aux possibilités infinies : son territoire maritime.
J'ai la conviction que nous possédons, au Québec, une réelle expertise
dans ce domaine non seulement dans le secteur du transport, mais également dans
celui touchant la recherche scientifique et
environnementale. C'est pourquoi la clé du succès de la Stratégie maritime, la
nouvelle Stratégie maritime, sera largement axée sur la collaboration
entre les acteurs.
Notre gouvernement a de grandes ambitions pour
Montréal et la région métropolitaine. Le rayonnement de la métropole se traduit
par des retombées qui profitent à l'économie du Québec. Les investissements
dans les entreprises, l'exportation de produits et d'expertise et la création
d'emplois sont quelques exemples de ces bénéfices.
Et, avant de
terminer, Mme la Présidente, j'aimerais souligner le travail de tous les
membres de l'équipe qui est ici, derrière moi et sur les côtés, qui ont
colligé l'information pour nous permettre de mener à bien cet exercice, et je
leur exprime toute ma gratitude et ma reconnaissance. Merci beaucoup de votre
attention.
La
Présidente (Mme Thériault) : Merci, Mme la ministre. Vous avez fait ça dans les temps, il vous restait
10 secondes. Je vais en profiter
pour vous dire simplement que, lorsque vous parlez d'un de vos collègues, vous
devez l'appeler par son titre, soit
ministre de ou collègue député de, parce que vous avez nommé un de vos collègues,
mais je n'ai pas voulu vous interrompre. Donc, il ne faut pas l'appeler
par son nom. Par son titre toujours.
Mme Rouleau : Uniquement son
titre.
La Présidente (Mme Thériault) :
Absolument, c'est ça.
Mme Rouleau : Alors, je ferai
très attention, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Thériault) : Bien, il n'y a pas de problème, c'est pour ça, je ne voulais pas
vous interrompre.
Mme Rouleau : Le ministre de...
j'ai donné son titre, mais j'ai donné son nom aussi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Par son nom, c'est ça, vous avez fait les deux.
Mme Rouleau : Bon, d'accord.
La
Présidente (Mme Thériault) : Donc, il n'y a pas de problème. Donc, sans plus tarder, j'invite maintenant
le porte-parole de l'opposition
officielle à faire ses remarques préliminaires pour une durée de huit minutes, s'il vous plaît.
M. Pierre Arcand
M. Arcand : Merci,
Mme la Présidente. Je ne prendrai pas
tout le temps, j'aime mieux le garder pour des questions. Je voulais souligner... D'abord,
je voudrais saluer la ministre, dans un
premier temps, saluer les collègues
de la Coalition avenir Québec,
saluer également les députés de notre formation politique, le député de Robert-Baldwin,
la députée de Vaudreuil et la
députée de Jeanne-Mance—Viger,
qui m'accompagnent aujourd'hui, et saluer également les porte-parole des autres oppositions qui sont ici. Et je voudrais également
profiter de l'occasion pour saluer toute l'équipe de fonctionnaires
qui se prête à cet exercice, dans lequel, évidemment, il y a beaucoup de demandes, on a compris ça au fil des années. Je
voudrais également remercier les membres de mon équipe qui m'accompagnent.
Je crois que
les défis sont nombreux pour cette métropole qu'est Montréal.
Je souhaite aujourd'hui questionner la ministre responsable de la
Métropole sur l'importance qu'occupe Montréal pour le gouvernement de la Coalition
avenir Québec. Alors, on aura l'occasion d'échanger là-dessus, Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme Thériault) :
Merci, M. le chef de l'opposition
officielle. Donc, sans plus tarder,
je vais céder la parole au porte-parole du deuxième groupe d'opposition
pour ses remarques préliminaires pour un maximum de deux minutes. M. le député
de Rosemont.
M. Marissal : Oui, bonjour. Je pense qu'on avait convenu
qu'on n'avait pas de remarques
préliminaires, que je gardais
mon précieux temps pour les questions tout à l'heure. Merci.
La
Présidente (Mme Thériault) : Parfait. Merci. Est-ce que, M. le
député de Matane, on fait la même chose?
M. Bérubé :
Idem.
Discussion générale
La
Présidente (Mme Thériault) : Parfait. Donc, pas de problème.
Donc, sans plus tarder, je suis prête à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. Donc, M. le député de Mont-Royal,
la parole est à vous.
M. Arcand :
Merci, Mme la Présidente. D'abord, je voudrais qu'on parle, évidemment, de
mobilité, parce que, quand on parle
des enjeux à Montréal, je pense que la mobilité, c'est un des éléments les plus
importants, bien sûr. Je dois dire
qu'il y a environ deux semaines j'ai entendu, entre autres, des informations à TVA
Nouvelles, qui nous rapportait les propos
du ministre fédéral, M. Duclos, et qui parlait, entre autres, du projet de
scénario... projet structurant, à Québec, de tramway, et il a dit essentiellement la chose suivante, il impliquait
que Montréal devrait renoncer à des sommes du fonds de transport en commun. Et
le premier ministre du Québec a dit, à un moment donné : Honnêtement, je
ne pense pas être capable, avec les projets qui sont sur la table,
d'utiliser le 5,2 milliards au complet, de la part du fédéral.
Est-ce
que Montréal devrait donc renoncer à ces sommes pour permettre à Québec, la
ville de Québec, de financer son projet de tramway? Et êtes-vous
d'accord avec lui sur le fait qu'il n'y a pas assez de projets pour utiliser
cette enveloppe de 5,2 milliards de dollars?
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. Mme la ministre. Et je vous rappelle
qu'on essaie de garder le temps assez
équitable. Donc, s'il y a une question courte, ça appelle une réponse courte.
S'il y a une question qui est très longue, ça appelle à une question
beaucoup plus longue... à une réponse beaucoup plus longue.
• (15 h 20) •
Mme Rouleau :
Alors, je remercie le chef de la première opposition pour sa question. La
question de la mobilité dans la
région métropolitaine est cruciale, parce qu'aujourd'hui on parle plus
d'immobilité que de mobilité. C'est pourquoi nous avons présenté un plan de décongestion fort important qui comprend
des éléments que nous avons d'ailleurs mis dans le budget 2019‑2020,
c'est-à-dire un projet structurant de transport dans l'axe de la rue
Notre-Dame, le prolongement du métro,
de la ligne bleue, jusqu'à Anjou, la réalisation du SRB Pie-IX, dont les
travaux ont démarré. Et on a aussi annoncé, pour la région
métropolitaine, en plus de donner 100 % de notre accord dans la
réalisation du REM, le Réseau express métropolitain, d'avoir un axe... c'est-à-dire un transport
structurant dans l'axe de la ligne jaune, sur la Rive-Sud, ainsi que
dans l'axe de Taschereau.
Plusieurs
mesures, donc, font partie de notre plan, du budget. L'ARTM a aussi été...
est mandatée, c'est dans son rôle de planification de la mobilité pour la région métropolitaine de produire un plan stratégique de développement. Et je dois
vous dire qu'on suit de très, très près tous les travaux de l'ARTM pour que dès
2019, d'ici la fin 2019, soit adopté ce plan stratégique de développement pour la région métropolitaine. Mais l'objectif,
c'est qu'on ne parle plus d'immobilité, comme ce fut le cas, qu'on puisse parler d'une réelle mobilité pour la
région métropolitaine et qu'on devienne un modèle.
Et, à travers le Québec,
nous avons des ambitions de mettre en place le transport collectif, parce que
c'est aussi l'avenir du Québec.
C'est un avenir environnemental, il est certain. On veut dégager un certain
nombre de voitures qui sillonnent nos routes à l'heure actuelle parce que le
transport collectif n'est pas assez bien établi et nous voulons le réaliser.
La Présidente
(Mme Thériault) : Parfait. Merci. M. le député de Mont-Royal.
M. Arcand : Très
bien. Mais je voudrais quand même
qu'on réponde à ma question, qui est une question extrêmement importante, parce que, pour
faire le projet de tramway à Québec, ce que je comprends, c'est qu'on va devoir
en enlever à Montréal. Alors, est-ce que
vous êtes au courant de ça? Est-ce que c'est l'information que vous avez, que
le transport en commun à Québec ne se fera pas, à moins qu'on enlève des
sommes à Montréal?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Rouleau : Je peux assurer le chef de la première opposition
que les projets de transport collectif qui ont été nommés dans le budget
seront réalisés. Le financement... Il
y a toujours une question
de négociation avec le gouvernement
fédéral, il peut y avoir certains jeux qui se font à l'occasion. Pour nous, il
n'est pas question de déshabiller Pierre pour habiller Jacques ou le contraire, là. Et il est extrêmement important, je le répète, il est extrêmement important pour nous de réaliser les projets de transport
collectif qui sont inscrits dans notre plan de décongestion pour la région
métropolitaine ainsi que pour la région de Québec.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. M. le porte-parole de l'opposition
officielle.
M. Arcand : Écoutez, c'est parce que le problème de ça, c'est qu'actuellement, évidemment, le projet de Québec ne se fait pas, le
projet de tramway à Québec ne se fait pas, parce qu'il n'y a pas d'entente, actuellement, avec le gouvernement fédéral.
Alors, ça risque aussi d'avoir un impact à Montréal. Je vais poser ma question
de façon différente. Est-ce que vous prévoyez
un dénouement positif prochainement dans ces dossiers, qui sont tous
interreliés parce qu'une grande partie du financement vient évidemment
du gouvernement fédéral?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Rouleau : Merci, Mme
la Présidente. Alors, en réponse au
chef de la première opposition, ce que je peux vous affirmer, c'est notre ferme volonté de réaliser les projets de
transport collectif qui sont inscrits dans le budget, dans le PQI, autant pour la région métropolitaine que
pour la région de Québec. Bien
sûr, vous avez raison, il y a
du financement qui doit provenir du gouvernement fédéral, des ententes
sont en train de se réaliser à ce niveau, il y a plusieurs parties prenantes,
mais je peux vous garantir que nous avons la ferme intention de réaliser ces
projets.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. M. le député de Mont-Royal.
M. Arcand : Parce
que vous avez parlé de boulevard Notre-Dame, vous avez parlé de ce projet-là,
qui, lui, n'est pas dans le PQI. Les projets dont vous avez parlé, ce sont les
projets de l'ancien gouvernement. Alors, à un moment donné, on ne pourra pas réaliser, en tout cas,
tous ces projets-là, d'après ce que je peux voir. Est-ce que vous n'êtes pas
inquiète de cette situation-là ?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Alors, M. le chef de la première opposition, le projet structurant dans l'axe Notre-Dame est inscrit dans le budget qui a
été énoncé dernièrement.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le chef de l'opposition officielle.
M. Arcand : Bon,
ça va. Je vais maintenant passer, parce que mon temps est limité... je vais
vous demander... En matière de mobilité durable, vous avez parlé de plusieurs
projets. Quel est, pour vous, le projet vraiment prioritaire actuellement à
Montréal?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Vous savez, M. le chef de la première opposition, l'Autorité régionale du
transport métropolitain, l'ARTM, doit
déposer un plan stratégique de mobilité d'ici la fin 2019. Ce plan, il est
issu d'une consultation, d'une vaste consultation qui été faite auprès
de toutes les parties, les cinq régions de la région métropolitaine, à travers
différents canaux de communication. Il y a
déjà un PIDTC, un plan d'initiatives de développement du transport collectif.
Des projets peuvent s'ajouter à ce
PIDTC et au plan stratégique, parce qu'il y a, dans la région métropolitaine,
un problème sérieux de mobilité. Est-ce qu'il y a un premier projet? Je ne vous
nommerai pas de premier projet aujourd'hui, parce que nous avons fait un plan de la décongestion, il y a des projets
qui sont à réaliser. Et, à l'ARTM, il y a d'ailleurs un comité qui est
constitué d'élus de la région
métropolitaine qui sont en train de travailler sur la priorisation et
l'ordonnancement de ces projets en fonction des budgets qui sont mis en
place pour la réalisation la plus rapide possible.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le chef de l'opposition officielle.
M. Arcand : Bien,
je comprends ce que vous me dites, sauf que vous avez évidemment l'ATR...
l'ARTM, c'est-à-dire, qui va vraiment faire
le point sur la liste de certains projets prioritaires. J'imagine que, comme
gouvernement, vous devez avoir un
projet prioritaire. Quelle est votre vision de Montréal? Qu'est-ce qui, pour
vous, est vraiment, là... doit être accompli le plus rapidement
possible?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
• (15 h 30) •
Mme Rouleau :
Alors, merci, M. le chef de la première opposition, pour revenir avec la
question. Je vous dirais qu'il y a
plusieurs projets, là, à l'heure actuelle, qui sont en train de se réaliser et
que nous menons de manière concurrente, là, sur le terrain. Il y en a un qui est extrêmement important, qui va
changer la face de la mobilité dans la région métropolitaine, c'est le Réseau express métropolitain,
phase I, je vous dirais, qui vient vraiment... qui va changer la façon de
se déplacer, qui va changer la donne.
Et lié à ce projet, c'est-à-dire à cette réalisation, là, qui est en cours, il
y a le prolongement de la ligne bleue
vers Anjou, il y a la réalisation du SRB Pie-IX. Ça, ce sont, à l'heure
actuelle, les projets qui sont en train de se réaliser.
Il y a
d'autres projets qui vont se réaliser, parce que, dans la région
métropolitaine, et on pourra le voir dans les prochains mois,
particulièrement lorsque l'Autorité régionale du transport métropolitain aura
réalisé son travail de planification, parce
que c'est son rôle de planifier, lorsqu'ils nous présenteront leur plan
stratégique de développement, ils nous le présenteront, que ce sera
adopté, notamment par la CMM, nous aurons le portrait clair de la mobilité pour
les 30 prochaines années dans la région métropolitaine, les travaux qui
seront à réaliser. Et l'exemple... ce que nous vivons à l'heure actuelle avec le REM, nous savons pertinemment, parce que
c'est l'expérience que nous avons faite lorsque nous sommes arrivés en poste...
on a constaté que, oui, le REM se mettait en place, mais il n'y avait aucune
mesure d'atténuation, il n'y avait aucune orientation sur comment les
gens pouvaient se déplacer à partir du moment où il y avait des bris de service avec les trains de Mascouche ou de
Deux-Montagnes. Alors, dans les prochaines phases qui viendront, et nous
aurons... avec grand plaisir, là, nous vous présenterons la prochaine
planification, mais on aura aussi une intégration des mesures d'atténuation qui sont à mettre en place pour s'assurer de
la meilleure mobilité possible. Et l'objectif, M. le chef de l'opposition,
c'est que la région métropolitaine devienne un modèle en termes de mobilité en
Amérique du Nord.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci, Mme la ministre. M. le chef de
l'opposition officielle.
M. Arcand :
Bien, je demanderais, si possible, d'avoir des réponses plus courtes, là, parce
que... Évidemment, je comprends que
c'est le jeu parlementaire de faire durer le plaisir de votre côté. Mais une
chose est certaine, c'est que ce qu'on
comprend, c'est que tous les projets dont vous m'avez parlé, le REM, la ligne
bleue, le SRB, tout ça, ce sont des projets de l'ancien gouvernement, qui ont
été budgétés, et les nouveaux projets, de la rue Notre-Dame, ces choses-là, ce sont des projets qui n'ont pas été budgétés.
Alors, c'est ce qui se passe actuellement, ce qui me fait conclure que la CAQ
n'a pas une très grande vision de ce qui doit être réalisé, comme tel, à
Montréal.
Si
je parle, cependant, du REM, je dois vous dire que le REM est un merveilleux
projet, mais je m'en voudrais de ne pas vous parler, évidemment, de
certaines inquiétudes des citoyens. Le gouvernement le reconnaît, puisqu'ils
ont, dans le budget, parlé de
146 millions de dollars de mesures d'atténuation, mais évidemment je dois
vous dire que, dans la région où je
suis député, n'est-ce pas, à ville Mont-Royal, entre autres, les gens
s'inquiètent du bruit que va générer la fréquence des wagons, hein? On parle de 500 wagons
lorsque le REM va passer. Alors, quelles sont les mesures d'atténuation que
vous comptez mettre de l'avant? Est-ce que
vous avez eu des discussions avec la Caisse de dépôt là-dessus? Et quand vont
être connues ces mesures d'atténuation?
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Alors, merci, Mme la Présidente. M. le chef de l'opposition, en termes de
mesures d'atténuation, lorsque nous sommes arrivés en poste, le constat
a été qu'il n'y avait aucune mesure d'atténuation qui avait été prévue. Beaucoup d'inquiétude de la part des différents
maires de la région métropolitaine, beaucoup d'inquiétude de la part des sociétés de transport, qui disaient : Mais
qu'est-ce qu'on va faire? Qu'est-ce qu'on peut mettre en place? Il n'y avait
aucune orientation budgétaire, aucune orientation de quoi que ce soit.
D'ailleurs, j'ai pu constater, à mon arrivée, que, depuis 18 mois, il n'y avait aucune entente de contractualisation
entre l'ARTM et les sociétés de transport de la région métropolitaine, chose
absolument nécessaire pour s'assurer que les sociétés de transport puissent
offrir les services en fonction de la planification régionale. Alors, il a été, évidemment...
Ça a été le premier mandat donné, de s'assurer de régler cette question de contractualisation, qui était sur le tapis, là,
depuis 18 mois déjà. Ça, c'était avant notre gouvernement, je crois.
C'était votre gouvernement.
Alors,
c'est un état de situation avec lequel il a fallu travailler, ce qui a permis,
par exemple, de faire en sorte de resserrer
les communications entre chacune des parties et de s'assurer d'avoir... de
donner une orientation notamment en termes
de mesures d'atténuation pour que les gens puissent se déplacer facilement en
raison des bris de service du train de Deux-Montagnes et du train de
Mascouche.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. M. le chef de l'opposition.
M. Arcand :
Ce que je comprends, c'est qu'il n'y a pas de mesure d'atténuation qui est
prévue de votre côté.
Ce que je remarque
également... Moi, je suis très heureux des investissements qui sont faits dans
l'est pour la décontamination des terrains,
mais, en général, quand vous vous en allez vers l'ouest de Montréal, je ne sais
pas pourquoi, mais il a l'air à y
avoir beaucoup moins d'intérêt de votre part, lorsqu'on s'en va vers l'ouest de
Montréal, et évidemment plusieurs des
maires nous posent souvent la question et nous disent : Ce gouvernement-là
n'a pas beaucoup d'intérêt pour l'ouest de Montréal.
Je
vais vous parler d'un autre projet dont les maires nous parlent régulièrement
et qui n'est pas un projet énorme, c'est
le projet, finalement, d'un kilomètre qui est un petit tronçon qui pourrait
faire une grosse différence en reliant le REM à la gare de train de
Dorval, de Via Rail. La cité de Dorval est favorable à la connexion, de
même que l'arrondissement de Saint-Laurent, la ville
de Montréal, Aéroports de Montréal
et Via Rail. Que compte faire la ministre pour faire avancer ce dossier-là, qui n'est pas si complexe et qui, à mon avis,
pourrait être très utile pour les usagers du train et pour les aéroports
de Montréal?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre. Vous avez un peu moins de
deux minutes pour répondre.
Mme Rouleau :
Bon, bien, alors, tout d'abord, Mme la Présidente, je répondrais qu'il y a
autant d'intérêt pour l'ouest que pour l'est, simplement que l'est a été
tellement ignoré pendant des décennies qu'il est temps qu'on s'en occupe. Pour
ce qui est de l'ouest, bien sûr que j'ai aussi beaucoup d'intérêt. Par exemple,
on a mis en place un comité, Namur—De-la-Savane, là, pour dénouer une impasse
assez importante, là, de congestion qui perdure depuis plusieurs décennies, je dirais, là, de la 15 et de la 40,
puis on aura sans doute de bonnes nouvelles à vous annoncer prochainement à ce sujet.
Pour ce qui est de ce
tronçon dont vous parlez, là, pour se rendre à l'aéroport, c'est un dossier
purement fédéral, M. le chef de la première opposition,
et c'est le fédéral qui a ça entre les mains à l'heure actuelle, parce que nous
en avons évidemment discuté, parce que, là aussi, on a pu constater que personne,
mais personne... et, tu sais, on en parle depuis longtemps, là, on le sait, là,
que ça existe comme solution, mais il n'y a personne qui a voulu prendre ce
dossier-là et le mener de front. Mais
c'est un dossier qui est du ressort strictement fédéral et notamment
avec le Canadien Pacifique. Alors, je peux vous rassurer qu'il y a des discussions,
mais le résultat revient au fédéral.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. Rapidement. 15 secondes.
M. Arcand :
Alors, le projet Royalmount, qu'est-ce qui arrive?
Mme Rouleau : Alors, c'est justement...
Quand je vous parle de ce comité, Namur—De-la-Savane, c'est que Royalmount,
c'est un dossier qu'il faut prendre un peu plus largement que seulement ce
projet de construction. Il faut considérer qu'il y a déjà...
La Présidente (Mme Thériault) :
...malheureusement mettre fin à ce bloc d'échange là. On peut...
Mme Rouleau : Bon, d'accord. Je
reviendrai, j'aurai l'occasion. D'accord.
La
Présidente (Mme Thériault) : ...on reviendra. Parfait. Et juste vous rappeler que c'est le chef de l'opposition officielle, deuxième opposition, troisième opposition. Et maintenant la parole est à l'adjoint parlementaire de la ministre des
Affaires municipales, c'est ça, M. le député de Rousseau.
M. Thouin : Merci. Bien, d'abord, permettez-moi de saluer, bien sûr,
Mme la Présidente, Mme la
ministre, mes distingués collègues
de la Coalition avenir Québec, du Parti
libéral du Québec, de Québec solidaire et, bien sûr, du Parti québécois, sans oublier les
membres du ministère qui sont des nôtres aujourd'hui pour cet exercice. Merci d'être là. Heureux de briser la glace
pour ma formation politique.
Mme la Présidente, depuis plusieurs années, notre métropole rayonne à
l'international, et nous en sommes tous fiers. «Dans son édition du
17 novembre [2011], le New York Times citait Montréal dans son
palmarès des 10 villes les plus branchées du monde. "Le mélange
chaleureux d'influences françaises et nord-américaines donne beaucoup d'âme à Montréal.
Elle n'a rien à envier [aux autres villes] du côté de la bonne bouffe, de la
culture branchée, des musées bien aménagés et du transport
efficace", peut-on lire dans l'article.
«En
juillet [2011], les lecteurs de Lonely Planet accordaient à la métropole
québécoise la troisième position au palmarès
des meilleures villes d'été du monde. Puis, tout récemment, Montréal
a remporté le titre de meilleure destination mondiale, devançant Londres et Tokyo, du concours NewNowNext, qui
récompense les destinations LGBT les plus branchées, passionnantes et
ouvertes.
«Selon
Tourisme Montréal, la métropole a l'un des plus grands quartiers
gais en Amérique du Nord, et les piliers multicolores de la station
Beaudry "reflètent sa précieuse contribution à l'ouverture d'esprit qui
caractérise la ville". Depuis quelques
années, la section de la rue Sainte-Catherine qui traverse ce quartier se
transforme en vaste zone piétonnière de juin à septembre, ce qui rend
les lieux plus accessibles pour les Montréalais, mais aussi [bien sûr] pour les
touristes.»
• (15 h 40) •
Montréal
offre une densité de population comparable à celles de nombreuses villes
européennes et se classe parmi les
premières en Amérique du Nord. Cette forte densité a permis le développement
d'une vie de quartier particulièrement dynamique
et d'un accès facile à de nombreux services de proximité. Montréal, un coup de
coeur international et un niveau de
vie parmi les plus élevés au monde. Un coup de coeur international. Quels que soient les critères de sélection, la région arrive
dans les pelotons de tête : top 10 des villes les plus branchées au
monde, meilleure destination mondiale pour le tourisme,
ville UNESCO de design, meilleure ville d'Amérique du Nord pour faire
du vélo, troisième meilleure ville d'été au monde, première en Amérique du
Nord pour le nombre de congrès internationaux, troisième en Amérique du Nord pour
la qualité des transports collectifs.
La ville de Montréal a fait très bonne figure
dans le plus récent palmarès des meilleures villes du monde, pour
l'année 2019, du magazine britannique Time Out. La métropole se
classe au sixième rang d'un classement basé sur un sondage mené auprès de plus
de 30 000 personnes.
Alors que les
villes les plus développées du monde semblent accorder de plus en plus
d'importance à l'effervescence, l'attraction,
la qualité de vie, le gouvernement du Québec soutiendra-t-il la ville de
Montréal pour qu'elle demeure dans le haut du palmarès?
Donc, ma
question pour la ministre est simple : Mme la ministre, que comptez-vous
faire afin de soutenir le développement économique, culturel et social
de la métropole, de notre métropole?
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Bien, merci beaucoup pour votre question. Merci, Mme la Présidente. Évidemment,
la métropole, elle est absolument
essentielle pour le développement du Québec. La métropole, la région
métropolitaine, c'est la moitié du
Québec et c'est un coeur palpitant de développement économique, c'est la
richesse. C'est aussi un modèle qui travaille avec les autres régions du
Québec, c'est dans... ce qui crée un ensemble.
Pour la
métropole, vous savez, il y a eu la création du Fonds d'initiatives pour le
rayonnement de la métropole, le FIRM, qui est un fonds très important
qui permet de faire rayonner la métropole, de soutenir des initiatives
culturelles, économiques, sociales qui mettent en valeur la richesse de la
métropole. Depuis la création, d'ailleurs, du FIRM, c'est 2,5 milliards de dollars qui a été investi à
coups de 17 millions par année par le gouvernement. C'est
2 000 projets qui ont pu
voir le jour, et des initiatives qui sont assez remarquables. On n'a qu'à
penser au festival de jazz international, par exemple.
La métropole,
c'est aussi un lieu de compétitivité économique fort important qu'il faut
soutenir par une concertation, une
concertation accrue de l'ensemble des partenaires et des acteurs. C'est aussi
un lieu, la métropole, où on veut améliorer la qualité
de vie, le cadre de vie de nos citoyens, par exemple, par la lutte contre la
pauvreté, la lutte contre l'itinérance, l'exclusion
sociale sur le territoire. C'est le lieu où on parle de revitalisation urbaine.
La métropole, c'est la mise en oeuvre de
stratégies de développement économique qui se font évidemment en concertation
avec la ville de Montréal. Les liens avec la ville de Montréal sont
évidemment essentiels.
La métropole,
vous l'avez nommé dans votre introduction, c'est un lieu culturel extrêmement
important. C'est un phare très, très,
très important avec des événements culturels, des événements sportifs. On n'a
qu'à penser au Stade olympique, qui est le lieu d'énormément
d'activités sportives, là, qu'on voit depuis 1976, évidemment, et qu'il faut
maintenir. La métropole, c'est du
développement social, je l'ai nommé tout à l'heure, là, mais où il faut tenir
compte aussi de tout l'ensemble des problématiques urbaines et sociales,
parce que, je le répète, la métropole, la région métropolitaine, bien, c'est
50 % de la population du Québec, et
l'agglomération, l'île de Montréal comme telle est un lieu de convergence. Les
gens arrivent à Montréal, il y a
énormément d'activités qui ont lieu à Montréal. Alors, la métropole est
vraiment le coeur palpitant du Québec.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. M. le député de Rousseau.
M. Thouin : Bien, écoutez, je...
Combien il me reste de temps?
La Présidente (Mme Thériault) :
7 min 30 s.
M. Thouin : Combien?
La Présidente (Mme Thériault) :
7 min 30 s.
M. Thouin : O.K. Je vais passer la
parole au prochain interlocuteur.
La
Présidente (Mme Thériault) : ...du côté du gouvernement. Juste
que le député puisse me regarder, que je puisse savoir à qui je passe la
parole. Bonjour. M. le député de Dubuc, la parole est à vous.
M. Tremblay : Merci, Mme la Présidente. Mme la ministre,
bonjour. Salutations aux distingués collègues. Bonjour à tout le monde.
Merci aux gens de la recherche aussi.
Je crois
pertinent de nous amener... que la ministre nous parle peut-être de Réflexe
Montréal, qui, finalement, est une
entente qui aura été signée par le gouvernement précédent, évidemment, une
entente-cadre, finalement, qui s'ajoutait, en quelque sorte, à une loi qui était déjà existante, qui confère en
quelque sorte un statut particulier à Montréal, la métropole. On a la capitale nationale, on a la métropole. Ça
implique aussi, finalement, pour avoir été impliqué au niveau municipal,
Mme la Présidente, une entente-cadre comme celle-là, une ventilation, un
exercice assez exhaustif d'intégration au niveau
des différents ministères qui s'approprient, finalement, la démarche. Et puis,
au niveau de l'urbanisme, au niveau des transports, en tout cas, dans
les différentes sphères, c'est assez imposant comme démarche. Quand on amorce
des démarches comme celle-là, ça implique aussi des coûts, il faut du
financement.
Et puis je
vous amène tranquillement, donc, quelque part vers les régions. Moi, dans
Dubuc, en tout cas, et mon collègue
du Lac-Saint-Jean aussi, souvent on voit ces sommes-là comme ceux qui nous
écoutent le voient à la télévision, comme étant des sommes puis des
investissements qui sont considérables, puis on a souvent l'impression d'être
mis à l'écart, en quelque sorte, dans cette
démarche-là. Ceci dit, la démarche amène, de façon intéressante aussi, vers des
ententes qui sont sectorielles.
Toujours pour Montréal, on parle au niveau culturel, au niveau patrimonial.
Chez nous comme ici, on parle des
églises beaucoup, entre autres. Au niveau de l'itinérance aussi, des ententes
sectorielles qui peuvent être profitables.
Comme je vous
dis, au niveau des régions, ma question, avec des sous-questions, c'est :
Est-ce que la ministre pourrait nous
présenter davantage, peut-être plus en détail, pour le bénéfice de ceux qui
nous écoutent, en quoi consiste l'entente-cadre? Pourquoi la reconduire? Quels sont les avantages de la reconduire pour
l'ensemble du Québec mais aussi pour les régions? J'ajouterai que... en
tout cas, si je faisais référence... On a parlé, tantôt, de décontamination. Moi,
à la lecture de Projet Saint-Laurent, par
exemple, je voyais des pôles d'innovation puis des interventions politiques qui
étaient beaucoup plus centrés sur les grands centres, alors que ça nous
permet, finalement, de mieux voir qu'on a des modèles aussi en région avec des étincelles, comme ce qui est en train
d'émerger avec le fjord, et puis la zone portuaire, et puis des grands projets
qui s'avancent aussi.
Alors, c'est
un peu ce que j'aimerais entendre de la part de la ministre. Je peux répéter,
si vous voulez, mais je pense qu'elle a bien compris. Merci.
La
Présidente (Mme Thériault) : Je pense que ce n'est pas nécessaire.
Votre question a duré à peu près 3 min 30 s. Il reste un
peu moins de quatre minutes pour répondre, Mme la ministre.
• (15 h 50) •
Mme Rouleau :
D'accord. Merci, Mme la Présidente. Merci, M. le député. Bien, avec... quand on
dit «métropole», ce n'est pas un vain mot, c'est un statut, un statut qui a été...
c'est une reconnaissance de statut de métropole, là, depuis 2016. C'est
aussi une loi qui est l'entente Réflexe Montréal, une loi qui donne de
l'autonomie et des pouvoirs à la ville de Montréal comme métropole, cintrée
d'une entente-cadre qui est le Réflexe Montréal. Le réflexe, bien, ça veut dire
que, lorsqu'on a des lois, des politiques gouvernementales, on doit penser à la métropole. Est-ce que ça a un impact sur
la métropole? Ça veut aussi dire
qu'on doit prendre les spécificités de Montréal en compte dans toute l'élaboration des lois, des
politiques. Ça inclut nécessairement, et ça a été
une bonne chose que d'y arriver... ça inclut du financement pour aider la
métropole à se réaliser. Il y a des transferts inconditionnels qui sont faits à
chaque année vers la métropole pour soutenir son développement et son rôle de métropole,
des... et un financement qui est ajusté en fonction du PIB. Alors, il y a, par exemple,
en... bien, dernièrement, là, en fait, en 2018, il y a eu un transfert de
86,5 millions de dollars qui a été fait, et, en 2019, bien, c'est
88,6 millions de transfert, parce que c'est en lien avec le PIB.
Il y a
aussi des ententes sectorielles qui sont faites, des ententes qui sont très importantes,
notamment en habitation, développement économique, en immigration, en
culture et patrimoine, au niveau des équipements scolaires, où il y a des ententes qui se font, là, des... par exemple,
là, on prévoit l'abolition de tarification pour l'usage des infrastructures
scolaires sur le territoire.
Et
il y a la question de l'itinérance. Puis la question de l'itinérance, bien,
c'est un sujet qui est de... À l'heure... En ce moment, un comité est en
formation, mais on est en discussion avec la ville de Montréal,
là, on attend des réponses de la ville de Montréal dans la création de
ce comité-là. Alors, je ne peux pas m'avancer beaucoup plus en termes
d'itinérance, sinon que c'est un dossier qu'on suit de très près. J'ai
participé, avec la ministre de la Santé, à plusieurs annonces qui ont été faites, là, sur le décompte des itinérants, par
exemple. Il y a des enjeux bien particuliers sur l'équité entre les hommes et les femmes en itinérance, par
exemple. Mais, si je vous parle d'habitation, bien, déjà
dans cette entente sectorielle, bien,
il y a 37 % de l'enveloppe de la SHQ, de la Société d'habitation du Québec, qui va vers Montréal pour... en
fait, ça permettait une décentralisation, là, des...
La Présidente
(Mme Thériault) : Et je vais devoir vous interrompre, Mme la
ministre.
Mme Rouleau :
Ah! Bon. Je suis désolée.
La
Présidente (Mme Thériault) : À moins que vous vous vouliez continuer et qu'on prenne le temps sur le
bloc du gouvernement pour la prochaine question?
Mme Rouleau :
Non, non. Il y aura d'autres...
La
Présidente (Mme Thériault) : Non? D'accord. Donc, je retourne au chef de l'opposition officielle. M. le
député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, je n'ai pas tout à fait fini sur la mobilité. Je pense
qu'un des enjeux très importants dont on entend parler sans arrêt à Montréal,
c'est évidemment le métro qui est bondé et qui arrive à pleine capacité. Et des experts disent même que ça devient un enjeu de
sécurité publique.
Il n'y
a présentement aucune construction de ligne de métro supplémentaire. Il y a
seulement le prolongement de la ligne bleue
qui est actuellement en cours, qui va mettre encore davantage de pression sur
la ligne... ce qu'on appelle la ligne orange.
Alors, qu'est-ce que vous comptez faire pour assurer la
sécurité des usagers? Et qu'est-ce que répond la ministre aux milliers de
citoyens qui sont très aux prises avec des problèmes de congestion dans le
métro, même, aux heures de pointe? Je sais qu'il y a
plusieurs projets à l'étude, vous allez me dire, mais à court terme vous faites
quoi?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme la
ministre. En vous rappelant que la réponse doit être à peu près de durée
équivalente à la question.
Mme Rouleau :
Alors, merci, M. le chef de l'opposition...
Une
voix : ...
Mme Rouleau : Officielle, officielle. Chef
de l'opposition officielle, pardon. Je vais l'apprendre. C'est la première fois. Bon. Je vous remercie.
Bien,
oui, nous savons pertinemment qu'il y a un problème de congestion de la ligne
orange en ce moment, et c'est une
situation qui s'est dégradée, là, à travers le temps. Je dois vous dire bien
honnêtement qu'il y a des projets qui sont en train de se réaliser, qui vont venir aider à la décongestion. Certains
projets vont venir aider partiellement à la décongestion de cette ligne
orange. Mais, pour nous, c'est vraiment la grande préoccupation, de
décongestionner cette ligne orange et d'y aller de manière très structurée et
structurante.
Alors,
il y a la ligne bleue qui va venir aider. Il y a le SRB Pie-IX qui va aider,
d'autant plus qu'on a l'intention de prolonger
le SRB Pie-IX jusqu'à la rue Notre-Dame et pas juste s'arrêter au métro. Il y a
ce projet structurant de transport dans
la ligne Notre-Dame. Puis sans doute d'autres projets vont se rajouter, parce
que c'est un problème, à l'heure actuelle. Et le REM va aider à la décongestion avec les... le REM, qui va être
complété, dont la mise en service va démarrer en 2021, là, progressivement, va
venir aider à la décongestion de la ligne orange. Les projets qui sont en train
de se réaliser vont venir aider à la ligne orange. Et d'autres projets,
M. le chef de l'opposition officielle, vont venir aider à la décongestion de la
ligne orange, parce que c'est une priorité.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci, Mme la ministre. M. le chef de
l'opposition officielle.
M. Arcand : C'est juste que
je n'ai pas de réponse sur les nouveaux projets. Ce dont la ministre... ce dont
elle parle, ce sont les anciens
projets du gouvernement, que ce soit le REM, que ce soit le SRB, que ce soit la
ligne bleue, etc., donc on n'a pas de projet comme tel.
Le boulevard
Cavendish, est-ce que, pour vous, c'est quelque chose qui doit être fait
rapidement également pour désenclaver tout ce secteur-là?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
M. Arcand : Je pense que,
quand vous étiez dans une autre formation politique à Montréal, ça faisait
partie des priorités de Montréal. Est-ce que vous êtes d'accord avec le
fait que ça devrait faire partie aussi des priorités?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Absolument. Oui, Mme la Présidente, et merci. Dans le... Bien, je vais revenir
sur la décongestion de la ligne
orange. Nous voulons analyser, par exemple, le prolongement du kilomètre orange
jusqu'à Bois-Franc, entre Côte-Vertu
et Bois-Franc. C'est certainement un élément qui va venir décongestionner le
reste de la ligne orange. Alors, c'est ce que... on se met sur ce...
nous sommes en train de le réaliser. Concernant...
M. Arcand : Mais
ce dont je vous parle, c'est Cavendish.
Mme Rouleau :
Concernant Cavendish... Oui, mais c'était pour répondre aussi à votre autre
question, parce qu'il ne faut pas penser qu'il n'y a que les projets que
vous avez mis sur la table qui sont en réalisation. On est en train de compléter un plan de décongestion fort important
pour la région métropolitaine. Et, pour ce qui est de Cavendish, qu'on appelle allègrement Cavendish-Cavendish,
là, que vous connaissez bien aussi, oui, oui, il faut ce prolongement, mais
vous savez aussi, parce que vous êtes député de ce secteur-là, que c'est
aussi lié au fédéral et aussi lié au Canadien Pacifique, qu'on nomme aussi
Dieu.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
• (16 heures) •
M. Arcand : Bien,
elle a des projets... La ministre a des projets, mais on ne les sait pas. Puis
elle dit : Ils sont en réalisation, mais ils ne sont pas dans le budget.
Alors, à un moment donné, c'est difficile de croire, très franchement, qu'à Montréal c'est une très grande priorité. Vous
avez mis de l'argent pour la décontamination dans l'est de Montréal, ça,
c'est clair, c'est budgété, et ainsi de suite, mais ce n'est pas très clair
pour le reste.
Maintenant,
je voudrais revenir sur la question de Réflexe Montréal. Et la première
question que j'aimerais vous poser
par rapport à ça, c'est que... D'abord, avant de parler comme tel de Réflexe
Montréal, je voudrais vous parler d'une rencontre que le premier ministre, à l'époque où il était chef de la
CAQ, où il n'était pas premier ministre, à ce moment-là, a eue aux
dernières assises de l'Union des municipalités du Québec. Il a dit qu'il
voulait revoir la gouvernance de la Communauté
métropolitaine de Montréal pour donner plus de poids aux villes de couronne
face aux villes de l'île... aux arrondissements de l'île de Montréal.
Alors, est-ce que vous avez discuté de ces questions-là?
Est-ce que vous êtes d'accord avec le premier ministre pour revoir la gouvernance? Il a même dit, à un moment donné : Ce
n'est pas nécessaire qu'à la CMM, à chaque fois, que ce soit la mairesse ou le maire de Montréal, dans
certains cas, là... ce n'est pas nécessaire que ce soit à chaque fois cette
personne-là qui préside à la CMM ou à la Communauté métropolitaine de Montréal.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le chef de l'opposition. Mme la ministre.
Mme Rouleau : Merci, Mme
la Présidente. Merci, M. le chef de l'opposition officielle. Bien, la gouvernance n'est pas à l'ordre du jour, parce que
ce qui ressort de l'exercice, depuis que nous sommes en place, là, depuis le
mois d'octobre, c'est qu'avec la communication, avec les discussions que nous avons et le travail de collaboration qui se fait de manière très importante avec les municipalités on
ne ressent pas le besoin d'aller ouvrir la gouvernance et de transformer les
choses.
Je rencontre
de manière régulière les maires, et on discute beaucoup, on arrive... Puis
là, bien, il a fallu, d'ailleurs... tu
sais, on a beaucoup travaillé ensemble pour mettre en place les mesures d'atténuation, là, parce
qu'ils étaient extrêmement inquiets. Et ils sont beaucoup moins inquiets qu'ils
ne l'étaient parce qu'ils voient de l'action, ils voient de l'écoute aussi.
Et il n'y a pas de questionnement, là, à l'heure actuelle, sur : Faut-il
transformer la gouvernance de la CMM?
La CMM est
très importante dans son rôle de planification régionale. On a des instances
qui sont importantes, la CMM, l'ARTM,
et chacune joue son rôle. Les maires sont impliqués dans ces organisations-là,
disent leur mot, disent ce qu'ils ont à dire, ils et elles. Et en ce moment
ça va plutôt bien.
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. Merci. M. le chef de l'opposition.
M. Arcand : Donc, ce que
vous me dites, c'est que ça ne se fera pas, c'est que ce que le premier
ministre a dit, c'est quelque chose qui ne se fera pas. Est-ce que vous n'êtes
pas inquiète, parfois inquiète lorsque, par exemple, le premier ministre
dit ça, vous avez une vice-première ministre qui parle de la classe moyenne qui
se retrouve dans les banlieues qui doit être
priorisée, vous avez le ministre des Transports qui, lui, dès qu'il a été nommé
ministre des Transports, la première chose qu'il a faite,
ça a été d'aller à Longueuil, rencontrer la mairesse de Longueuil et lui dire :
Écoutez, ça va aller jusqu'à Saint-Hubert très bientôt, c'est une grande
priorité, etc.? Bon, ça ne vous inquiète pas, comme représentante et qui devez défendre au Conseil des ministres la
ville de Montréal et la région métropolitaine? Vous n'êtes pas inquiète de
cette attitude-là de la part du gouvernement?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Je comprends mal la question du chef de l'opposition officielle, là. Si c'est
de savoir si la métropole a sa place
au sein du gouvernement, bien sûr, bien sûr, parce que, je le répète encore, la
métropole, c'est le coeur économique, la
région métropolitaine, c'est 50 % de la population. Le Conseil des
ministres est constitué de ministres qui vivent dans la région métropolitaine
ou à Montréal, alors ils connaissent très, très bien la situation. Et il y a
des discussions, des rencontres de travail très régulières avec mes
collègues ministre du Développement économique et de l'Innovation, ministre des
Finances, le président du Conseil du trésor,
le ministre de l'Environnement, ministre du Tourisme, ministre de la Culture,
le premier ministre aussi, puis pour ne nommer que ceux-là, parce que tout le
monde a à coeur le développement et le bien-être de la métropole.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. M. le...
M. Arcand :
Donc, vous croyez à ce qu'on appelle le Réflexe Montréal, ce qu'on a adopté
comme loi en tant qu'ancien gouvernement.
Et, moi, ma question par rapport à ça, c'est de vous demander : Dans les
projets de loi que votre gouvernement a déposés depuis le mois d'octobre,
depuis votre arrivée au pouvoir, est-ce que vous pouvez nous dire, dans ces projets de loi, quels sont les projets de
loi dans lesquels le Réflexe Montréal doit s'appliquer? Le Réflexe Montréal,
comme vous le savez, c'est que vous avez
l'obligation de tenir compte de la région métropolitaine dans l'adoption de
vos projets de loi lorsque vous présentez un projet de loi, c'est la
reconnaissance d'une situation particulière pour Montréal.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Bien, la reconnaissance de Montréal, oui, dans les projets de loi qui sont
discutés, il y a toujours une
reconnaissance de Montréal pour chacun des projets de loi. Chacune des
politiques qui est amenée, il y a constamment ce réflexe et cette
discussion, effectivement.
M. Arcand :
Est-ce que vous voyez... Dans, par exemple, le projet de loi sur la laïcité,
est-ce que vous voyez un Réflexe Montréal dans ce cas-là?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Bien, la question de la laïcité, c'est une question du gouvernement du Québec,
c'est pour l'ensemble des Québécois,
c'est une question qui relève de l'État du Québec, qui concerne l'État, et le
projet de loi vise simplement à distinguer la religion de l'État, tout
simplement.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le chef de l'opposition.
M. Arcand :
C'est parce que, quand on parle de Réflexe Montréal, quand on parle d'impacts
socioéconomiques, sociologiques sur la métropole, le gouvernement du
Québec, lorsqu'il fait ses projets de loi, doit en tenir compte. Donc, vous dites : Le projet de loi n° 21, par exemple, c'est un projet de loi sur lequel le gouvernement n'a
pas à se pencher sur... n'a pas à tenir compte, si on veut, d'une
réalité particulière à Montréal par rapport à l'ensemble du Québec.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Bien, je vous rappellerais des paroles de la mairesse de Montréal, Valérie
Plante, qui a voulu justement remettre les pendules à l'heure lorsqu'il a été
dit qu'il fallait une clause spéciale pour Montréal dans le cas de la laïcité, où elle dit : «"Je ne
sais pas d'où ça sort. J'avoue qu'hier j'étais un peu troublée de voir tous les
partis, dont la CAQ, mais également
les oppositions dire qu'il n'y a pas de ‘clause Montréal'. Je n'ai jamais
demandé ça. Je trouve ça un peu ordinaire parce que c'est un débat qui
s'enflamme rapidement", a indiqué la mairesse dans une mêlée de presse...»
C'était le 18 avril dernier.
La Présidente
(Mme Thériault) : ...chef de l'opposition officielle.
M. Arcand :
Donc, pour le projet de loi sur la laïcité, il ne devrait pas y avoir de
Réflexe Montréal. Projet de loi sur l'immigration?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Rouleau : Mais ce que je vous ai dit, M. le chef de l'opposition officielle, c'est qu'il
y a un réflexe Montréal.
Vous prétendez qu'il n'y a pas de réflexe. Avoir un réflexe ne veut pas dire d'avoir une loi
spéciale pour Montréal, parce
que Montréal fait partie du Québec aussi, mais le réflexe,
c'est de tenir compte des spécificités, effectivement, de Montréal.
Mais Montréal fait partie du Québec. Donc, il y a ce réflexe.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le chef de l'opposition officielle.
M. Arcand : Sur le cannabis, par exemple, est-ce que
vous voyez quelque chose? On dit, par
exemple, qu'il y a
des locataires, que les locataires, par exemple, à Montréal, si un
propriétaire décide qu'ils n'ont pas droit de fumer, ils ne peuvent pas dans l'espace public en vertu de votre
projet de loi, ils ne pourront pas non plus nulle part. Est-ce qu'il n'y a pas une réalité, là, qui
doit s'appliquer?
Mme Rouleau :
Bien, j'imagine que vous avez, M. le chef de l'opposition officielle, eu
l'occasion de poser les questions au
ministre délégué de la Santé, qui est responsable de ce dossier. Vous avez dû
largement lui en poser, sinon... J'imagine...
• (16 h 10) •
Une voix : ...
Mme Rouleau :
Bon, mais j'imagine que les questions ont été posées. Mais, lorsque des projets
de loi sont discutés, oui, le Réflexe Montréal est appliqué. D'ailleurs,
il y a eu certaines applications, là, certains... bien, certains, si je peux
dire, là, entre guillemets, adoucissements à ce... au projet de loi pour
justement répondre à cette spécificité de Montréal. Mais toujours est-il que la loi sur le cannabis, bien, c'est de
faire en sorte que les jeunes ne soient pas... c'est la protection des jeunes, c'est ça qui est
visé d'abord, et puis il y a beaucoup de jeunes à Montréal.
La Présidente (Mme Thériault) :
...la parole à l'opposition officielle.
M. Arcand : Bien, c'est parce que je vous ai posé
comme question, essentiellement, là : Est-ce que, dans l'ensemble de projets de loi que vous avez déposés à l'Assemblée
nationale depuis, en fait, le début
de la session, là, depuis la fin novembre,
est-ce qu'il y a un projet
de loi dans lequel on tient compte du
Réflexe Montréal? Est-ce
qu'on tient compte... Ça ne veut pas dire un statut spécial
nécessairement, mais ça veut dire de tenir compte de la réalité montréalaise. Vous
êtes ministre responsable de Montréal, donc vous devriez... J'imagine
qu'il doit y avoir... Sur l'ensemble de projets de loi qui ont été faits, vous devriez être capable de me
dire quels sont les projets de loi dans lesquels, quand le gouvernement a élaboré ces projets de loi là, il y a un réflexe Montréal et on a tenu compte de façon spécifique, dans ce projet de loi là, de la réalité montréalaise.
La Présidente (Mme Thériault) :
Et il vous reste 45 secondes pour répondre, Mme la ministre.
Mme Rouleau : Dans les commissions
parlementaires, déjà il y a
ce réflexe qui est appliqué. Il y a en ce moment la ministre de la Culture qui est en train de développer un nouveau projet de loi qui... une stratégie sur le... l'architecture, qui implique nécessairement la ville de Montréal.
Le réflexe, il est présent, et je peux vous assurer que je... avec l'ensemble
de l'équipe et avec notre sous-ministre adjointe, nous faisons en sorte que ce
réflexe soit toujours établi dans chacune des discussions et des
projets de loi.
La
Présidente (Mme Thériault) : Et ceci met fin au bloc
d'échange. Avant de céder la parole à
un membre du gouvernement, je veux simplement mentionner que le chef de l'opposition officielle doit quitter pour un événement heureux. Sa
fille accouche cet après-midi. Donc, on vous transmet nos félicitations.
Sans plus
tarder, je vais me tourner du côté du député du Lac-Saint-Jean pour vous
mentionner que votre bloc est d'une quinzaine de minutes, comme les
autres blocs qui suivront. M. le député, la parole est à vous.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Alors,
merci, Mme la Présidente. Félicitations au chef de l'opposition officielle!
Alors, je
tiens à saluer mes collègues de l'Assemblée
nationale. J'aimerais aussi saluer Mme la ministre déléguée aux Transports et responsable de la Métropole et de la région
de Montréal et aussi tout le personnel, parce que je
sais que vous êtes accompagnée du personnel, qui travaille très fort, au niveau
de la métropole.
Moi, Mme la ministre, je vais changer un peu de
sujet. J'aimerais ça m'entretenir avec vous de développement durable
ainsi que des objectifs de la métropole à ce niveau-là. Je pense que
c'est important d'en parler. Puis j'en profite aussi, Mme la Présidente, pour remercier... Quand même, quelqu'un d'une région ressource, d'avoir la chance de
pouvoir discuter, parler de la région... de notre métropole, je pense,
c'est important. Donc, je vais y aller.
En 2016, je
sais que, Mme la Présidente, l'administration montréalaise avait adopté un troisième
plan de développement durable de la collectivité montréalaise, ce qu'on
appelait le plan Montréal 2016‑2020,
puis celui-ci, bien, c'était de reconnaître le travail collectif qui a
été réalisé au cours de la dernière décennie pour faire de Montréal une métropole durable. Et, à cet effet, bien, la
croissance démographique montréalaise nous fait revoir les défis qui se
présentent mais aussi les solutions.
Donc, suite à ce plan de développement durable,
il y a quand même des cibles, plusieurs cibles principales et diversifiées pour procéder à la transformation de
Montréal en une métropole durable, puis j'aimerais quand même prendre le temps, là, de parler de ces cibles-là et de les
énumérer. On sait aussi que, comme cible, bien, on a de réduire les émissions
de gaz à effet de serre de la communauté montréalaise de 30 % d'ici 2020,
par rapport à 1990, et de 80 % d'ici 2050. Puis je suis content d'en parler parce que ça
vient aussi en lien avec Transition énergétique Québec, entre autres, avec le
programme Roulez vert au niveau de l'énergie
et des ressources naturelles, donc c'est quand même un bon côté. On sait
aussi qu'on a atteindre la norme canadienne
de la qualité de l'air ambiant en matière de concentration de particules fines
d'ici 2020, on en parle de plus en plus, et
on parle aussi d'une moyenne triennale des concentrations moyennes annuelles,
et une autre cible aussi qui était
d'atteindre une part modale. En fait, quand on parle de modal, c'est un langage
de transport, hein, c'est des
indices, indicateurs qui servent à mesurer le déplacement. Donc, atteindre une
part modale, à la pointe du matin, de
55 % pour les déplacements à pied, à vélo ou en transports en commun
d'ici 2021. Donc, encore une fois, on parle... on peut venir avec
Transition énergétique Québec, tout ça.
On a aussi rétablir
une consommation d'énergie équivalente ou inférieure à celle de 1990 dans les
bâtiments des secteurs commercial et institutionnel. Donc, je trouve ça
intéressant, Mme la Présidente, parce qu'aussi on a, dans nos programmes,
une transition innovante d'efficacité énergétique pour les entreprises aussi au
niveau des changements.
On parle
aussi d'augmenter de 30 % le nombre de certifications environnementales ou
d'adhésions à des programmes environnementaux volontaires à Montréal
d'ici 2020, par rapport à 2010.
On a aussi augmenter l'indice de canopée de
20 % à 25 % d'ici 2025. Je ris parce que c'est quand même quelque chose d'important. On sait que la canopée,
c'est l'étage supérieur de la forêt, et Montréal a quand même une forêt,
on parle de forêt urbaine. Puis c'est important parce que c'est des indices qui
nous aident à avoir une référence pour évaluer
l'ampleur de la forêt urbaine puis la mesurer dans le temps puis en même temps
aussi ça nous permet de cerner les sites où il faut planter en priorité des
arbres afin aussi d'éviter des îlots de chaleur. On a connu, hein, cet été, des
vagues de chaleur importantes. Donc,
quand même, la forêt urbaine fait partie, là, de la métropole, puis c'est
quelque chose d'important, puis aussi ça crée un genre de biodiversité,
aussi.
Il y a
aussi... En termes d'aires protégées, on parle d'accroître, à moyen terme, de
10 % du territoire, O.K., la part des aires protégées. Puis, juste
comme ça, là, j'ai vérifié un petit peu, d'après un registre, là, sur l'île de
Montréal, en pourcentage, vraiment, sur l'île
de Montréal, on parle de 3,97 % du territoire. On en dénombre 16, 16, et
c'est 20 kilomètres carrés. C'est sûr et certain que, si on s'en va
dans Montréal, bien, là ça augmente aussi, aux alentours de Montréal, il y a des aires fauniques, on sait
qu'il y a des refuges d'oiseaux migrateurs. C'est quand même quelque chose
qui est intéressant.
Il y avait aussi atteindre les objectifs
gouvernementaux de valorisation des matières recyclables, 70 %, et des matières organiques, 60 %, d'ici 2020. Donc,
on en a parlé beaucoup aussi, au niveau du recyclage, de recycler toutes...
plein de matières.
Et quelque
chose qui est quand même assez important quand on parle de municipalités, de
villes : réduire de 20 % l'eau
potable produite par les usines de Montréal entre 2011 et 2020. Ça a des
impacts énormes, énormes au niveau des coûts, au niveau des
municipalités. Donc, c'est quand même une cible qui est importante.
Mais tout ça,
c'est dans un esprit de développement durable, on parle de... Tu sais, on sait
que le message, en ce moment, des environnementalistes se veut de plus
en plus urgent. Et puis l'année 2018‑2019, bien, a été marquée par beaucoup de mouvement international pour l'environnement.
Il y a des sondages aussi qui démontrent que les Québécois ont à coeur l'environnement, tu sais, on voit ici
des sondages de plus en plus, puis je sais aussi que c'est, au niveau des
préoccupations des Québécois face aux
changements climatiques, de plus en plus important aussi. Puis ça démontre
aussi que c'est bel et bien dans notre quotidien, en ce moment, le
développement durable, tout ce qu'on peut faire individuellement. Puis on
parle aussi... En tant que peuple, on sait qu'on adhère à des courants aussi de
pensée qui sont axés, entre autres, sur l'éducation, c'est important, à
l'environnement et au développement durable.
Donc, moi,
Mme la ministre, en fait, ce que j'aimerais... Je sais que vous avez toujours
accordé une grande importance au développement durable, tout au long de votre
carrière, puis j'aimerais juste savoir un peu que feriez-vous en ce sens
pour la métropole. Je sais que vous avez quand même des programmes là-dessus.
Merci.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le député du Lac-Saint-Jean. Mme la ministre.
• (16 h 20) •
Mme Rouleau :
Alors, merci beaucoup, M. le député de Lac-Saint-Jean. Je sais aussi que vous êtes très sensible à tout
ce qui est environnement, puis, oui, je le suis, moi aussi. Et puis l'événement qui vient de se produire, les inondations, là, qu'on connaît, à l'heure actuelle, sont un
reflet très concret, là, de ce que... des changements climatiques et de
l'importance qu'il faut accorder à l'environnement, aux gestes et
les petits gestes comme les grands gestes aussi. Ça doit se traduire dans
l'aménagement, l'aménagement de nos villes, de nos régions, ça doit se traduire
par des projets liés, par exemple, à la trame
verte et bleue, qui est financée à la CMM, qui permet de réaliser de très beaux
projets soit de transport actif, de pistes cyclables ou différents
projets qui vont permettre d'améliorer la qualité de vie des gens.
C'est quand même des investissements, là, de la
part du gouvernement, de 30 millions de dollars, qui sont fort importants
et qui permettent de modifier adéquatement le milieu bâti ou d'adapter le milieu bâti, de
protéger le milieu naturel. Il y a la plage de l'est qui fait partie de ça. Qui
l'eût cru? On va pouvoir se baigner dans l'est de Montréal. Moi, je pense
que c'est un geste environnemental plutôt fort, parce qu'il y a
quelques années... ça fait déjà quelques années, là, que ce projet-là est
en route, et puis, lorsque j'ai parlé... Et, une plage dans l'est, pourquoi
pas? J'ai vu plein de sourires un peu
narquois autour, et il y a des gens qui disaient : Ouf! Jamais, jamais
ça ne pourra se réaliser. Mais ça peut se réaliser lorsqu'on y croit, lorsqu'on veut agir et
lorsqu'on met en place des actions concrètes. Et, parmi ces actions, bien, je
peux parler, par exemple, là, de ce qu'on a annoncé dans le budget, le 100 millions d'investissement pour la décontamination des sols dans l'est de Montréal, mais pas seulement
dans l'est de Montréal, parce que, juste auparavant, on avait confirmé
une somme de 75 millions de dollars pour la décontamination pour l'ensemble
de la ville de Montréal... de l'île
de Montréal, en fait, donc plus à l'ouest, des projets de
décontamination qui permettent de réaliser qu'on peut transformer un passif en
actif. Parce
que c'est ça aussi, l'environnement, c'est de faire en sorte, là, de transformer un
milieu de vie. Et, quand on regarde des
territoires, là, plutôt gris et ternes qui étaient morts, où il y avait
peu d'intérêt, bon, de développement ou peu... où une population pouvait avoir
une qualité de vie mièvre, je dirais, si on pose des gestes, puis ça se
traduit, bien, en volonté politique, ça se traduit en argent sonnant, comme ce 100 millions, première phase, là, pour l'est de Montréal... Parce que,
je le répète, c'est un secteur qui a tellement été ignoré pendant des décennies
dans tous les gouvernements précédents. Alors,
ça fait partie des gestes concrets à mener pour améliorer la qualité de vie,
avoir une vision d'avenir, qui vont permettre à nos enfants d'avoir un milieu de vie adéquat, parce qu'il y a
des secteurs où, malheureusement, on a comme indicateur que des gens, parce qu'ils vivent dans un secteur,
vont vivre moins longtemps qu'ailleurs. Puis c'est le cas dans l'est de Montréal,
par exemple. Et ça, je trouve ça extrêmement troublant, qu'on n'ait pas agi là-dessus avant ça. 10 % d'espérance de vie de
moins, là, parce que tu vis dans un secteur, c'est assez important. Alors, on
agit, c'est de l'action, c'est de l'action, et de manière, je dirais... On dit
que nous sommes un gouvernement pragmatique. Alors, c'est tout le pragmatisme dans son sens le
plus noble. C'est d'agir dans ce sens.
Il y a toutes sortes de dossiers sur lesquels on travaille aussi, parce qu'il y a celui de la récupération et du
recyclage. C'est un domaine que je
connais assez bien, j'ai longtemps été impliquée dans ce domaine-là. Il fut un temps où, au Québec, on était vraiment des champions. On avait... Au niveau du tri à la source, au niveau de nos
centres de tri, au niveau de nos usines,
on était vraiment très, très bons. Et puis est arrivé, bon, un marché, là... C'est
l'histoire du marché de l'offre et de la demande. À un moment donné, bien, on a laissé aller un petit peu la
qualité de nos matières puis on l'a envoyé outre-mer, c'est allé vers la Chine, qui nous demandait ça,
et puis on y trouvait notre compte, et on a cessé de produire des matières
dites secondaires, là, qui peuvent
être réintroduites dans le processus de fabrication, on a cessé de produire des
matières de qualité. Et là, bien, on
prend... on s'est retrouvés, là... on a tous constaté que nos centres de tri
étaient hypercongestionnés, plus que la région métropolitaine. Alors, on
a investi dans nos centres de tri pour corriger cette situation-là puis revenir
à des niveaux de qualité qui vont faire
qu'il y aura aussi développement économique, parce que... développement
économique toujours lié à l'environnement, puisque les matières sont
réintroduites dans le processus de production. Alors, c'est quelques exemples.
Puis, bon,
quand je parle des centres de tri, bien, on investit dans la biométhanisation
aussi. Toutes les matières ne peuvent
pas être recyclées. Il y a une partie qui peut servir en termes de...
énergétique. Alors donc, on investit de ce côté-là. Et puis...
La Présidente (Mme Thériault) :
...de conclure. Il vous reste 10 secondes.
Mme Rouleau : 10 secondes? Je
vous remercie beaucoup de votre question.
La
Présidente (Mme Thériault) : Merci, Mme la ministre. Je vais
maintenant du côté du deuxième groupe d'opposition. M. le député de
Rosemont, vous avez environ 14 minutes.
M. Marissal : 14 minutes.
Merci. Merci, Mme la Présidente. Chers collègues, Mme la ministre.
D'abord, avant de commencer mes questions, une
petite pensée pour nos concitoyens et concitoyennes de Montréal en particulier, ceux du Québec aussi, qui souffrent des
inondations, mais il y en a quelques-uns aussi à Montréal, en particulier dans l'ouest, dans mon ancien
quartier d'Ahuntsic aussi. Alors, de tout coeur avec ces gens, qui n'en ont pas
fini avec la flotte ce printemps.
Mme la
ministre, je vais commencer par Airbnb. Et, comme je n'ai pas beaucoup de
temps, je vais essayer de faire ça
vite, et je vous demanderais d'avoir la même attitude dans vos réponses, si
cela est possible. Comme ça, on aura davantage de terrain à couvrir.
La
Présidente (Mme Thériault) : Alors, je m'excuse, pour les rappels
au règlement, vous pouvez me laisser faire mon travail, M. le député, ça
va me faire plaisir.
M. Marissal : Oui, d'accord,
Mme la Présidente. C'est vrai.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. À votre question. Allez-y.
M. Marissal : Alors, je n'ai
pas besoin de refaire le portrait, là, de Airbnb, il suffit de dire que,
seulement pour Montréal, le nombre d'offres, la croissance annuelle du nombre
d'offres d'Airbnb est de 21 %. 21 %. C'est affolant.
Vous êtes la
ministre... La ministre est responsable de Montréal... Pardon, je vais y
arriver. La ministre responsable de
Montréal a-t-elle un plan? Et quel est ce plan pour stopper la progression
fulgurante d'Airbnb, qui est en train de prendre d'assaut littéralement
les quartiers centraux de Montréal?
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la ministre.
• (16 h 30) •
Mme Rouleau :
Alors, merci beaucoup. Merci pour votre question, M. le député de Rosemont.
Bien, évidemment, le ministère des
Affaires municipales et de l'Habitation travaille en étroite collaboration avec
la ville de Montréal sur ce dossier,
qui, bon, préoccupe les esprits, c'est certain, mais, le zonage, en fait, la
responsabilité appartient à la ville de Montréal et à la métropole, à qui certains... qui a des pouvoirs de par son rôle de métropole. Alors,
c'est donc une collaboration qui est établie avec le ministère du
Tourisme aussi pour vérifier, en fait, assurer... Ce qu'on veut établir, là,
c'est un certain cadre réglementaire qui pourra
permettre... aider la ville de Montréal dans son rôle, son propre rôle réglementaire,
là, de zonage.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : ...de quel cadre réglementaire
parle-t-on?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Le zonage relève de la municipalité, alors la ville est responsable de son zonage, et le ministère des
Affaires municipales travaille notamment,
en ce moment, avec la ministre du Tourisme pour établir un cadre réglementaire qui pourra aider la municipalité, les municipalités avec cette... Oui, on peut voir une certaine
prolifération, là, d'Airbnb dans certains secteurs.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : ...Mme la
Présidente, de la ministre responsable
de la Métropole si Airbnb, dans sa phase expansionniste, à Montréal en particulier, est un atout économique,
comme certains voudraient le croire, ou une menace, en particulier dans
le cadre d'une crise du logement et de la raréfaction des logements.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Alors, il y aura
un règlement qui sera déposé prochainement par la ministre du Tourisme, par
madame... en fait, par Mme la ministre du Tourisme pour répondre à cette question.
Mais là, lorsque vous parlez de développement économique, là, on est dans la réglementation,
cadre réglementaire pour aider les municipalités dans l'application.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Merci pour la réponse courte. Parlons du projet de loi n° 21, qui a semé l'émoi à Montréal,
et en particulier à l'hôtel de ville de Montréal. Et je ne parle pas
de certains débordements qu'il a pu y avoir dans d'autres coins de l'île,
là, mais les élus de Montréal sont alertés par ce projet, ils l'ont fait savoir
au gouvernement, ils ont voté une déclaration
à l'hôtel de ville. Je rappelle qu'ils sont dûment élus. Je voudrais savoir de
la ministre responsable de Montréal : Comment va-t-elle se
comporter, puisqu'elle est le lien direct entre le gouvernement et les élus de
Montréal?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : À titre de ministre et à titre de personne,
je me comporte très bien, et très
bien aussi avec les élus montréalais, qui ont pris une décision, qui ont
voulu conjointement faire une déclaration, mais c'est un projet de loi qui vise simplement à séparer, à distinguer clairement la
religion de l'État.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui. La ministre responsable de la Métropole a eu une vie politique avant, elle
était notamment mairesse d'un
arrondissement à Montréal, et à ce titre elle a participé, au mois d'août, le
27 août 2013, à un vote unanime du conseil de Montréal condamnant le
projet du précédent gouvernement de ce qu'on avait appelé la charte des
valeurs, une déclaration qui a été
comparée, d'ailleurs, à celle qui vient d'être votée par Montréal. Cette
résolution disait : «Que le conseil municipal affirme son soutien
aux objectifs universels prônés par la laïcité inclusive afin de construire un
espace public qui soit à l'image du Montréal
et du Québec du XXIe siècle afin de rassembler les Montréalais de toutes
[les] convictions et de toute origine.»
Je voudrais savoir qu'est-ce qui a changé depuis
2013 pour que la ministre, maintenant, appuie le projet de loi n° 21, qui est décrié par la classe élue à Montréal?
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Rouleau : Alors, merci
beaucoup pour votre question. J'ai adoré mon passage comme mairesse de
l'arrondissement de Rivière-des-Prairies—Pointe-aux-Trembles, d'ailleurs.
Tout aussi heureuse de mon rôle comme ministre de la Métropole et députée de
Pointe-aux-Trembles.
L'actuel projet de loi est un projet de loi tout
à fait modéré, qui est accepté par une très large majorité des Québécois et de
Montréalais, parce que j'ai l'occasion de discuter avec de nombreux Montréalais
de toutes origines culturelles, d'ailleurs. Et on a pu prendre connaissance d'un
sondage, là, dernièrement, qui dit que les Montréalais sont majoritairement en
faveur de cette loi-là.
Alors, moi,
je suis d'accord avec la loi, je suis d'accord à ce que l'État et la religion
soient distingués. Et, dans ce cas-ci,
il s'agit de personnes qui sont... la distinction qui est faite, c'est pour les
personnes qui sont en autorité, tout simplement. Et, quand on parle de l'État, l'ensemble de l'État,
avec les dizaines de milliers d'employés de l'État, bien, c'est une très
faible minorité qui pourrait être touchée. De
plus, dans cette loi, qui me semble modérée et bien ajustée, il y a aussi une clause
grand-père qui fait qu'en fait il n'y a personne qui est touché.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. M. le député.
M. Marissal : Parlant de sondage, là, je voudrais rappeler à la
ministre qu'il y a une majorité de Montréalais et de Montréalaises
qui sont pour la ligne rose aussi. Si on commence à prendre des décisions avec
les sondages, on va avoir des discussions intéressantes ici en ce qui
concerne la métropole.
J'aimerais
savoir de la ministre quelle est la différence fondamentale entre son
opposition au projet de loi du précédent gouvernement péquiste et même
le précédent, précédent, et le projet de loi que son gouvernement dépose aujourd'hui.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Rouleau : Bien, lorsque vous dites qu'il y a une majorité de
Montréalais qui ont voté pour un type de transport collectif, je pense
que la majorité des Montréalais veulent du transport collectif, et ce n'est pas
une question de couleur.
M. Marissal :
Je parlais des sondages...
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le député, M. le député de Rosemont...
M. Marissal :
...mais là n'est pas mon...
Mme Rouleau :
Vous avez parlé de sondage.
La
Présidente (Mme Thériault) : M. le député de Rosemont, je vous demanderais de ne pas interrompre la
ministre. À date, ça allait bien. Et normalement vous devez attendre que
je vous donne le droit de parole.
Mme la ministre,
complétez votre réponse, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Alors, moi, je pense réellement que c'est un débat qui, prochainement,
sera derrière nous, parce que c'est
un projet de loi qui est très modéré, qui est accepté, qui fait... vraiment, il
y a une majorité de gens qui sont d'accord avec ce projet de loi, qui
tient compte des valeurs québécoises dans son ensemble.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. M. le député.
M. Marissal :
Oui, merci, Mme la Présidente. Les discussions qu'on a eues ou qu'on a pu avoir
dans l'étude des crédits, notamment
avec le... Je change de sujet. J'aurais dû l'annoncer, que je changeais de
sujet, Mme la Présidente. Les discussions
qu'on a pu avoir, notamment avec le président du Conseil du trésor, portaient à
croire — et j'ai
revu une des réponses qu'il m'avait
faites il y a deux semaines — qu'on allait plutôt opter pour la solution
de prendre de l'argent fédéral inutilisé par Montréal pour le canaliser vers
Québec, notamment pour le projet de tramway.
Est-ce que la
ministre comprend la même chose que j'ai comprise de la part du président du
Conseil du trésor?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
• (16 h 40) •
Mme Rouleau : On parle de transport collectif, on parle de
financement du transport collectif et de mise en place... on veut réaliser ce
transport collectif, qui est essentiel pour le Québec, autant à Québec
que pour la région métropolitaine. Le
président du Conseil du trésor a été nommé à ce poste parce qu'il a toutes les
compétences et le savoir pour jauger les différentes enveloppes, parce que vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a
différentes enveloppes. Alors, il ne s'agit pas de dire : On en enlève à un pour en donner à
l'autre, il s'agit de réaliser les projets de transport collectif, autant pour
la région métropolitaine que pour Québec.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le député. En vous mentionnant qu'il reste
deux minutes.
M. Marissal : Est-ce que la ministre est à l'aise avec l'hypothèse que
l'on puisse prendre de l'argent pour le moment inutilisé par Montréal,
qui venait du fédéral dans un mode de calcul prévu, et qu'on transfère cet
argent vers Québec?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Rouleau : Mais je ne pense pas, M. le député de Rosemont, qu'il y ait de l'argent
flottant comme ça qui soit inutilisé.
Il y a des projets à réaliser, il y a des enveloppes qui existent du
gouvernement du Québec, du gouvernement fédéral, et nous avons des
projets à réaliser. Je pense que vous êtes d'accord avec moi que ces projets
sont à réaliser.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
On est d'accord, en effet, là-dessus. Le chef de l'opposition officielle a
vaillamment tenté de savoir, tout à l'heure, de quels nouveaux projets
en transport collectif on parlait dans le plan de développement du nouveau gouvernement. Il a essayé vaillamment, mais il n'a
pas eu beaucoup de réponses. En tout cas, moi, je n'en ai pas entendu beaucoup. Je vais poser la question autrement.
Puis là, de grâce, ne me parlez pas de la ligne bleue, là. J'ai 52 ans,
puis, la ligne bleue, on en parlait, j'étais à l'école primaire. Ce n'est pas
un nouveau projet. Comme moi, d'ailleurs, je ne suis pas tout à fait
nouveau. Est-ce que... Je vais vous poser la question autrement : Avec
quel budget la ministre de la Métropole travaille-t-elle en vue de nouveaux
projets de transport collectif?
La Présidente (Mme Thériault) :
Et vous avez 25 secondes pour répondre à la question.
Mme Rouleau :
25 secondes seulement, Mme la Présidente? Ce n'est pas beaucoup. Ce que je peux
vous répondre, M. le député de Rosemont, c'est que ces projets seront
réalisés. Je n'ai pas le temps de vous en dire plus.
La
Présidente (Mme Thériault) : Et ceci met fin au bloc d'échange.
Donc, je vais me tourner du côté du gouvernement
et je vais reconnaître la vice-présidente de la commission. Mme la députée de
Verchères, la parole est à vous pour environ aussi 14 quelques minutes.
Mme Dansereau : Merci, Mme la
Présidente. Mmes, MM. les députés, l'équipe et Mme la ministre. Mme la ministre,
je veux vous parler de stratégie maritime et de pôles logistiques.
Le
développement de pôles constitue l'un des 18 axes d'intervention de la
Stratégie maritime, lancée le 29 juin 2015. Il s'inscrit dans un contexte
de concurrence provenant d'autres projets logistiques implantés ou en discussion
dans le Nord-Est ou le Midwest américain, sans oublier l'Est du Canada,
tout en voulant profiter de la croissance du commerce international, propulsé
par différents accords internationaux.
Parallèlement, l'industrie se mesure à la
concentration du nombre d'armateurs qui cherchent à optimiser leurs opérations par le contrôle de coûts et
l'appropriation de la desserte de nouvelles lignes maritimes. À ce jour, deux
pôles ont été retenus, soit Vaudreuil-Soulanges, dans la municipalité des
Cèdres, et à Contrecoeur, lié au projet d'agrandissement de l'Administration portuaire de Montréal. Une
enveloppe de 400 millions sur cinq ans a été annoncée pour l'implantation,
soit 300 millions du fonds Capital Logistique Québec et 100 millions,
afin de répondre aux besoins en infrastructures publiques associés aux projets logistiques. Aucune de ces enveloppes
budgétaires n'a été utilisée pour les projets de pôles logistiques, ni
de Vaudreuil-Soulanges ni de Contrecoeur, à ce jour.
L'implantation des pôles au Québec rencontre des
enjeux multiples, complexes, notamment sur les aspects immobiliers et
agricoles, alors que les grands terrains industriels sont manquants et
plusieurs terrains ciblés pour le développement des pôles logistiques sont des
terres agricoles de grande qualité actuellement exploitées et qui ne sont pas à vendre ou des terrains zonés industriels,
mais avec des contraintes, alors que l'identification, le financement et la
construction des infrastructures d'accueil nécessaires au bon
fonctionnement des pôles restent à faire; au niveau de l'environnement et des autochtones, alors que des
milieux hydriques et humides sont recensés à Contrecoeur, puis ça, en plus de
la grenouille, là... les rainettes faux-grillon, et que les Mohawks réclament
une étude prenant en compte l'impact cumulatif
de tous les projets de la Stratégie maritime sur la navigation, la protection
des écosystèmes, notamment pour la portion du fleuve aux abords du
territoire.
Mme la
ministre, à titre de ministre déléguée aux Transports, vous êtes responsable de
l'implantation de la Stratégie maritime.
Or, il semble que les résultats escomptés n'aient pas porté fruit. Par exemple,
le plan d'action 2015‑2020 prévoyait
la création de pôles logistiques en misant particulièrement sur la situation
géographique de la grande région de Montréal,
au coeur des grands corridors de commerce du Nord-Est américain, et sur celle
d'autres endroits complémentaires, dont
Vaudreuil-Soulanges et Contrecoeur.
L'objectif était de s'insérer davantage dans la chaîne
logistique de marchandises en transit destinées notamment à ces grands
marchés, permettant ainsi d'y apporter une valeur ajoutée générée par la main-d'oeuvre
et le savoir-faire québécois.
En date d'aujourd'hui, aucun de ces pôles n'a vu
le jour, et les sommes prévues pour la création n'ont pas été dépensées.
Comment expliquer cette situation, Mme la ministre?
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée de Verchères. Mme la ministre, elle est à vous.
Mme Rouleau : Merci
beaucoup, Mme la députée de Verchères, pour cette question qui vous tient à
coeur. Je sais, là, vous y travaillez depuis fort longtemps.
Bien, évidemment,
le développement du secteur maritime tout comme la logistique sont
des activités qui nous tiennent à
coeur énormément. C'est une priorité pour notre gouvernement. D'ailleurs, le premier
ministre a développé toute une
vision, avec le Projet Saint-Laurent, à ce titre, développer les zones d'innovation,
utiliser le fleuve comme vecteur de développement
économique et social pour le Québec.
Et, bon, le précédent gouvernement
a utilisé ce projet-là, qui est une fort bonne idée. C'est sans doute
une très, très, très bonne idée, puisqu'ils l'ont utilisée pour développer la
Stratégie maritime, qui se veut une... bon,
je ne veux pas mettre de couleurs, là, à ce que c'est, mais ils ont donc
développé cette stratégie puis en
voulant créer des zones, ces zones de logistique, ces pôles logistiques, Contrecoeur ainsi que dans Vaudreuil-Soulanges, deux projets qui, finalement, bien, ne se sont pas
encore réalisés, malgré les promesses, malgré la volonté du milieu de les
réaliser. Dans le cas de
Vaudreuil-Soulanges, c'est une question de marché, pourrions-nous dire, là, qui
a fait que ça n'a pas pu se faire. Dans le cas de Contrecoeur, ce n'est
pas le manque de volonté de la part de vous, à l'époque, et de la nouvelle
mairesse, et de l'ensemble des partenaires de le réaliser, mais nous avons l'intention
de le faire, nous avons l'intention de réaliser ce projet
et d'aller de l'avant, surtout que ça se... c'est un projet qui est lien, évidemment,
avec toute la partie portuaire de
Contrecoeur, qui est le développement du port de Montréal sur deux rives. Donc,
c'est un projet fort important, sur
lequel nous travaillons à l'heure
actuelle, comme nous travaillons sur
l'ensemble du Saint-Laurent, dans les zones portuaires, dans le cas de Québec
aussi, et que notre objectif, c'est de travailler de manière à ce que les
différentes régions et les différentes forces que nous avons sur le
Saint-Laurent se fassent en synergie et en complémentarité.
Alors, on a la ferme intention, là... Dans la
nouvelle mouture, le nouveau plan du Saint-Laurent que nous allons proposer
prochainement, on pourra voir les effets, là, d'actions qui seront mises en
place.
• (16 h 50) •
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la ministre. On retourne encore à la députée de Verchères?
Mme Dansereau :
M. Simard?
La Présidente (Mme Thériault) :
Ou un autre intervenant?
Mme Dansereau :
Pour plus tard? Il reste combien de temps?
La Présidente (Mme Thériault) :
Il vous reste 6 min 30 s.
Mme Dansereau :
Je peux vous parler aussi du port de Montréal.
Une voix : Ah! Bonne idée.
La Présidente (Mme Thériault) :
La parole est à vous, Mme la députée de Verchères.
Mme Dansereau :
Pardon?
La Présidente (Mme Thériault) :
La parole est à vous. Allez-y.
Mme Dansereau :
Bon, je vais... Merci, Mme la Présidente. On sait très bien que le port de
Montréal compte être en construction
d'ici 2020. On attend des permis, mais je pense que, là, ils vont finir par
aboutir. Le port de Montréal, c'est comme
5 000 emplois juste pour la construction. Après ça, on va parler de
2 000, 3 000 emplois qui vont rester là. Ça fait que tout ça, ça implique aussi les zones
industrialo-portuaires, que je n'ai peut-être pas abordées tantôt, parce que,
les pôles logistiques, il y avait
aussi deux zones industrialo-portuaires, qui est Contrecoeur et Varennes. En
passant, Varennes, ils sont déjà dans le moule avec... ils viennent
d'accueillir Costco, Jean Coutu, de grands entrepôts, là, qui font des milliers
de pieds carrés. Ça fait que je pense
qu'avec les pôles c'est une logique même. Moi, à terme, on m'a dit que le port
de Montréal à Contrecoeur, ça va être
plus grand que le port de Montréal actuellement. Donc, c'est un enjeu superimportant.
C'est pour ça que je veux que, les pôles, on les développe.
Puis, avec
toutes les contraintes, il va falloir faire un équilibre entre l'économie et
l'environnement, parce que moi, je
sais que j'ai des terrains en industriel lourd, O.K., les voisins de ces
terrains-là, c'est ArcelorMittal, une industrie qui fait de l'acier en industriel lourd, mais on
trouve des rainettes, bon, on en a dénombré 15, selon le ministère, c'est une
chorale, et il faut qu'on laisse un
certain nombre de pieds alentour de ces... Donc, si quelqu'un a un terrain...
Ça fait que, si tu fais ton
100 mètres... Admettons qu'il y a des grenouilles un peu partout, tu fais
tes 100 mètres, bien, à un moment donné, tout son terrain est grugé,
parce qu'elles ne sont pas collées une sur l'autre.
Ça fait que, là, je veux juste voir comment
qu'on va faire pour faire une espèce d'équilibre, un équilibre entre l'économie... parce que, oui, c'est important,
puis l'environnement, oui, mais là il faut comprendre... Je le répète encore :
zone industriel lourd, des voisins d'ArcelorMittal. Ces grenouilles-là, là,
elles mangent de la poussière d'acier à l'année longue puis elles vivent. Et ArcelorMittal, ils sont là depuis
60 ans. Ça fait que, des fois, je me dis : Ouf! C'est peut-être
les rainettes qui se sont trompées de chemin, je ne sais pas, là, des petits
touristes, je ne sais pas.
Donc, je veux savoir ce que notre gouvernement,
votre gouvernement veut faire pour établir peut-être cet équilibre-là entre l'économie puis l'environnement,
parce que, oui, l'environnement, il faut faire tout ce qu'on peut, il faut
compenser, mais là les mesures, aussi, de
compensation sont très dispendieuses. Ça fait que j'aimerais vous entendre
là-dessus.
La
Présidente (Mme Thériault) : Merci, Mme la députée de Verchères.
Il vous reste environ trois minutes pour répondre.
Mme Rouleau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Bien, oui, Mme la députée, c'est un sujet d'actualité. On en parle abondamment, surtout que le port de
Montréal poursuit sa croissance. Et, quand on dit : Un port qui se
développe sur deux rives, bien, c'est
ça, là, c'est exactement ça, Contrecoeur devient l'autre partie, l'autre
poumon, là, du port de Montréal. On a
vu une croissance, là, depuis 2014, par exemple, dans les escales, on est
passés de 52 à 82, 56 000 passagers à 101 000 passagers. On voit, au niveau des tonnages, là, un
accroissement assez fulgurant d'année en année. Et puis on ne peut pas stopper cette croissance-là pour la
région métropolitaine, parce que c'est tout l'approvisionnement de la région en
biens et services. Et on veut utiliser le
fleuve tout en assurant sa pérennité, parce que c'est essentiel. Donc, en
protégeant les écosystèmes, on veut
utiliser le fleuve comme moyen de
transport pour les marchandises mais aussi pour les personnes en développant, par exemple, là, la navette
fluviale sur le fleuve. Il y a celle entre Pointe-aux-Trembles et le
Vieux-Port qui
va se réaliser encore cette année sur une plus longue période. Ça fait que
d'utiliser le fleuve... Et, sur le plan environnemental, bien,
c'est très important, parce que ça vient enlever des gaz à effet de serre, on
le sait.
Alors,
il y a cet enjeu, là, de la rainette faux-grillon qui est sur le territoire
et il faut concilier l'enjeu environnemental et l'enjeu économique. Les deux sont importants,
alors il faut trouver cette façon de faire qui va protéger le
mieux naturel, qui va protéger la
faune, la flore qui est effectivement dans une zone fortement industrialisée. Mais il y a moyen de trouver des
solutions à ça. Ça s'est vu, ça se voit. Par exemple, au port de Montréal, là,
il y a le faucon... une famille de faucons pèlerins qui niche et qui depuis des années est protégée,
puis ils font des petits, et il y a un habitat qui leur a été construit,
et puis ils demeurent là. Ça n'empêche pas
les activités industrielles qui se font autour, mais on protège, et puis, alors,
il y a une solution. Et c'est une
solution qui est en discussion avec, par exemple, le ministre de
l'Environnement et l'ensemble des
partenaires, parce que ce qui est important, dans tout ça, c'est d'avoir une
concertation des partenaires qui sont impliqués.
La
Présidente (Mme Thériault) : Parfait, Mme la ministre. Donc, sans
plus tarder, je vais me tourner du côté du chef de la deuxième... de la
troisième opposition, désolée. M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé :
Merci, Mme la Présidente. Je veux saluer à mon tour la ministre, l'équipe qui
l'entoure, particulièrement son
directeur de cabinet, pour qui j'ai beaucoup d'estime, on a travaillé ensemble
il n'y a pas si longtemps que ça, saluer les collègues parlementaires de
l'ensemble des formations politiques.
Aujourd'hui, je
m'adresse à la ministre responsable de la région de Montréal mais responsable
d'une grande responsabilité, c'est celui de
la vitalité de la promotion de la langue française sur l'île de Montréal. Tous
ses prédécesseurs ont été confrontés
à un enjeu important pour Montréal et pour le Québec : préserver le fait
français dans la deuxième ville francophone au monde. Et, en ce sens,
j'ai porté attention aux déclarations de son gouvernement sur cet enjeu. J'ai
entendu la ministre responsable de la Charte de la langue française dire
qu'elle était préoccupée. J'ai entendu le premier ministre dire ça, qu'il s'inquiétait même sur le fait que sa descendance
puisse parler français. Une fois que le constat est fait, je me suis dit :
Quelles sont les actions? Parce que, nous, ça nous préoccupe.
Lorsqu'on est au
Parti québécois, la langue, c'est une priorité. Ça a toujours été une priorité.
Et non seulement on a fait le constat, mais
on a posé les gestes. On a fait adopter la Charte de la langue française, on
l'a renforcée. On n'a cessé de se
battre pour que le français rayonne partout au Québec et notamment à Montréal.
Et c'est une grande responsabilité que la ministre a.
Alors,
la question que je veux lui poser : À partir du moment où son gouvernement
semble, en apparence, préoccupé par le français à Montréal, à partir du moment
où le premier ministre m'indique en Chambre qu'il ne va pas réouvrir la langue
française... en fait, la loi 101 pour la renforcer, qu'il ne va pas
appliquer la loi 101 aux entreprises de 50 employés et moins,
que le budget de l'OQLF diminue, que le nombre d'inspections de l'OQLF sous un
gouvernement de la CAQ a diminué par rapport au gouvernement libéral, je pose
la question : Comment on va s'assurer de la vitalité du français à
Montréal si on ne pose aucun geste significatif en ce sens?
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. Mme la ministre.
• (17 heures) •
Mme Rouleau :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Merci beaucoup, M. le député de Matane.
Et vous pouvez constater que nous
sommes une coalition, et c'est la beauté de la chose, de pouvoir parler d'une
même voix en ayant... en pouvant
partager nos différentes opinions. Et finalement, bien, on finit par... on a
tous la même opinion et même orientation parce qu'on va vers ce qui est
le plus logique.
En
termes de fait français, là, sur cette question, qui est extrêmement
importante, effectivement, on a un exemple du Réflexe Montréal, parce
que la ministre de la Culture va déposer... elle l'a annoncé, là, déjà, elle
l'a dit à plusieurs reprises, là, qu'elle va
déposer dans les prochains mois un plan d'action très ambitieux pour la défense
et la promotion du français, avec des
mesures, là, très concrètes pour la défense et la promotion du français. Et
sans doute notre sous-ministre adjointe
du secrétariat participera — si ce n'est pas elle, ce sera quelqu'un qui sera
délégué, de son équipe — va
participer aux travaux qui vont permettre d'établir ce plan d'action.
Et je vous rappelle
que, dans le projet de loi sur l'immigration, par exemple, on invite les
nouveaux arrivants à apprendre le français,
s'ils ne connaissent pas déjà le français, à apprendre le français, et on leur
offre... et c'est peut-être la première fois, là, que ça se fait, mais on leur
donne tous les outils nécessaires pour qu'ils apprennent le français. Et c'est dans
cette optique de protection et de promotion du français que nous travaillons.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Bérubé :
Ça fait longtemps qu'on dit que le français est en déclin à Montréal. On a un
rapport, récemment, qui nous indique, là, uniquement sur l'accueil de Montréal,
le «Bonjour! Hi!» a doublé, entre 2010 et 2017. Le taux de salutations
exclusivement en anglais est passé de 12 % à 17 %; le taux de
salutations exclusivement en français, de 84 à 75 %. La langue du travail — c'est
là que ça compte beaucoup pour la socialisation — ça diminue encore une
fois.
Alors,
le gouvernement me confirme qu'il ne va pas renforcer la
loi 101, qu'il ne va pas appliquer la loi 101 aux entreprises
de moins de 50 employés, qu'il n'y a pas de budget supplémentaire, même
qu'il y en a moins pour l'Office québécois de
la langue française. Je me dis :
Comment croire la sincérité d'un gouvernement qui, à des questions fondamentales,
reconnues, ne veut pas poser les gestes nécessaires?
Et, en ce sens, ma
question à la ministre, parce que, sur l'immigration, nous, on va plus loin, on
pense que la connaissance du français
devrait être préalable à l'arrivée au Québec, ma question : Pourquoi la ministre
est contre le fait que les entreprises montréalaises de moins de
50 employés soient assujetties à la Charte de la langue française?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Rouleau : Je veux vous rappeler... Bien, en fait, les
chiffres que vous avez énoncés, M. le
député de Matane, sont évidemment préoccupants pour tous ceux qui sont amoureux de
la langue française et du fait français et qui, comme l'ensemble des partenaires ici, veulent conserver
le français et promouvoir le français au Québec et dans la région de Montréal.
On a d'ailleurs alloué, dans l'actuel
budget 2019... il y a un montant supplémentaire de 10 millions de
dollars sur cinq ans pour des mesures de promotion de la langue française, ce
qui nous amène à un total de 34 millions. Alors, il n'y a pas de
régression des budgets, il y a plutôt une augmentation des budgets pour la
protection, la promotion et la valorisation de la langue française. Et on peut
considérer que c'est un record historique que d'avoir... On peut faire toujours
plus, et il est essentiel de protéger le français à Montréal
et au Québec, particulièrement à Montréal, qui est le lieu où les gens affluent
d'abord.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Bérubé : Mme la
Présidente, il y a déjà des
reculs. La moyenne, je prends la moyenne, depuis l'arrivée de la CAQ... Et les
gens, ils disent : Ah! ils sont nationalistes. Bien, ça inclut la langue.
La moyenne, c'est 227 inspections sous le Parti libéral, puis là
c'est 161.
Je repose ma
question parce que je n'ai pas eu ma réponse : Pourquoi la ministre,
elle, elle est opposée au fait que des
entreprises, sur le territoire de la ville de Montréal, de moins de
50 employés soient assujetties à la Charte de la langue française?
Qu'est-ce qui fait en sorte qu'elle s'oppose à cette mesure telle que priorisée
par le Parti québécois?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Bien, M. le député de Matane, lorsque
vous sortez vos chiffres, là, sur l'ancien gouvernement et l'actuel,
les moyennes, est-ce que c'est ce qu'on a réalisé dans les six premiers mois? Parce
que, si c'est le cas...
M. Bérubé : ...moyenne de six
mois.
Mme Rouleau : C'est une moyenne
de six mois? Bon. Et on parle, là, d'inspections auprès d'entreprises?
M. Bérubé : D'entreprises.
Mme Rouleau : Bon, oui.
Alors...
M. Bérubé : Mais ma question est plus sur le monde du travail, les entreprises
de moins de 50 employés, si vous me permettez, Mme la Présidente.
Mme Rouleau : Bien, sur les entreprises de moins de
50 employés, je vais vérifier, si vous permettez, avec ma collègue
pour mieux vous répondre.
M. Bérubé : Peut-être une autre
fois, Mme la Présidente. Je pose la question à la ministre responsable de Montréal,
puis ça, c'est stratégique, puis
c'est important, puis c'est fondamental. Sur l'île de Montréal, toute
entreprise de moins de 50 employés... Ils se disent, dans certains
cas : Nous, on n'est pas assujettis à la Charte de la langue française. Et là ça s'ajoute aux entreprises de juridiction
fédérale, puis un jour il faudra le demander ensemble à Ottawa. Mais, pour
ce qui relève du Québec, pour le gouvernement nationaliste de la CAQ, j'ai de
la difficulté à comprendre pourquoi les entreprises
de 50 employés et moins ne sont pas assujetties puis pourquoi la CAQ
s'oppose à ça. Et j'aimerais avoir la réponse de la ministre, puis après
je vais lui émettre une hypothèse sur la position de la CAQ.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Rouleau : Alors, ce que je
peux vous répondre, M. le député de Matane, c'est que ma collègue ministre de
la Culture et responsable de la Langue française est en train de travailler un
plan d'action très ambitieux et avec des mesures très concrètes. Et notre
équipe du secrétariat de la métropole travaille conjointement... débutera le
travail prochainement. Alors, je ne peux pas vous répondre immédiatement, mais je
peux vous dire que ce travail est en voie de
se faire. Et nous sommes très conscients de la situation. Alors, je vous invite
juste à un petit peu de patience pour voir ce qui s'en vient dans les
prochains mois, et, à ce moment-là, il pourra y avoir des commentaires, là, sur
le sujet.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. M. le député.
M. Bérubé :
À moins d'un revirement spectaculaire, parce qu'on a proposé des motions où la
réponse de la CAQ est sans appel :
non à la réouverture de la loi 101 pour la renforcer, non à
l'assujettissement des entreprises de 50 employés et moins à la
loi 101. La ministre n'a pas semblé émue non plus par le fait qu'il y
avait une baisse à l'Office québécois de la
langue française... Je ne demande qu'à être surpris, mais il me semble que ce
ne serait pas prématuré de poser des actions également.
Le
premier ministre m'en a donné une, raison pour laquelle lui, il ne voulait pas
appliquer la règle aux entreprises de 50 employés et moins. Il dit que ça
fait trop de paperasse pour les PME. Alors, nous, on pense que la langue
française, c'est suffisamment important pour
assujettir les milieux de travail, là où il y a beaucoup de socialisation. Et,
si le premier ministre a besoin d'une
façon de diminuer la paperasse, nous, on en a une : on va arrêter d'avoir
le gouvernement canadien puis le
gouvernement québécois. On est des indépendantistes, Mme la Présidente. Alors,
ça, fantastique, on réduit la paperasse, vous ne pouvez pas savoir!
Mais ne
réduisons pas la vigilance qu'on doit à la langue française à Montréal et
appliquons à tous les milieux de travail...
Puis je vais terminer ce sujet-là avec ça. L'assujettissement de la
loi 101, c'est très important. Montréal, le français est menacé, et aussi dans les couronnes,
maintenant, c'est le cas à Laval aussi. Il faut poser des gestes. Je prends la
parole de la ministre et j'attendrai le plan d'action, mais elle connaît notre
position là-dessus. Et, quand les gens se posent la question : Est-ce que les partis politiques
sont tous pareils?, vous venez de m'entendre, Mme la Présidente. En matière de
langue française, vous savez où le Parti québécois loge.
Quelques questions en rafale, parce qu'il me
reste peu de temps. Sous un gouvernement de la CAQ, est-ce que la mairesse de Montréal, qui nous écoute peut-être
présentement, peut espérer une annonce pour la ligne rose? Est-ce que ça
va arriver ou pas?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Je vous remercie
beaucoup, M. le député de Matane, pour votre question. Vous savez, il y a beaucoup, beaucoup de discussions qui se font avec
la mairesse de Montréal, qui est préoccupée par la mobilité à Montréal,
tout comme je le suis à titre de ministre déléguée aux Transports. On participe
toutes les deux, ainsi que les maires des cinq
régions de la région métropolitaine, à un comité d'orientation stratégique à
l'ARTM pour déterminer les projets qui sont
à réaliser pour améliorer la mobilité. Il est clair que ce n'est pas une
question de couleur, M. le Président... M. le député.
M. Bérubé : J'ai demandé oui ou
non. Bien, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Thériault) :
Bien, vous savez...
M. Bérubé :
J'ai demandé oui on non. Sinon, je vais poser une autre question. Mais, ligne
rose, oui ou non, pendant le mandat?
La
Présidente (Mme Thériault) : Oui. Par contre, vous savez que je
ne suis pas là pour apprécier la qualité de la réponse.
• (17 h 10) •
M. Bérubé : Je le sais, ça.
La
Présidente (Mme Thériault) : Vous avez pris deux minutes pour
poser votre question. Donc, j'essaie d'être correcte dans les temps.
M. Bérubé : O.K.
Bon.
La
Présidente (Mme Thériault) : La ministre avait le temps de
répondre. Sinon, si vous voulez passer à une autre question,
peut-être... Mme la ministre, est-ce que ça vous va?
M. Bérubé : Mais
il va me manquer de temps.
Mme Rouleau : ...je n'ai pas à
donner de couleur à la mobilité. Ce que je veux, c'est que la mobilité se
fasse.
M. Bérubé :
Ce ne sera pas le rose, ce ne sera pas le rose. Bon, bien, je vais prendre la
dernière minute pour dire... Bien, il
y a l'enjeu du logement qui est très important, que j'aurais aimé aborder.
10 000 unités, je pense que ce n'est pas assez. J'invite la
ministre à aller beaucoup plus loin. Les besoins en logement sont très
importants à Montréal.
Puis j'ai une
question puis je ne veux pas que la ministre le prenne mal, mais c'est pour
l'exercice de la reddition de comptes.
Est-ce que la ministre connaissait d'avance les questions du député de
Rousseau, de Verchères et de Lac-Saint-Jean? Par simple curiosité.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Je dois répondre à une question semblable? Ce que je sais, c'est que je me
prépare aux questions. C'est un lieu où on doit se préparer à toutes les
questions éventuelles.
La Présidente (Mme Thériault) :
Il reste 30 secondes, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Bien,
Mme la Présidente, je pose la question : Est-ce qu'elle connaissait
d'avance le contenu des questions de trois de ses collègues? C'est un exercice
de reddition de comptes. Nous, on ne les connaît pas. Mais il me semble que, pour
l'exercice, il faudrait réfléchir à réformer notre institution pour qu'on soit
davantage dans la reddition de comptes.
La Présidente (Mme Thériault) :
La question est posée. Vous avez 15 secondes, Mme la ministre.
Mme Rouleau : Alors, je me suis
préparée à toutes les questions éventuelles, Mme la Présidente.
M. Bérubé : J'ai
ma réponse. Ce n'est même pas subtil.
La
Présidente (Mme Thériault) : D'accord. Donc, ceci met fin au bloc
d'échange avec la troisième opposition. Je me tourne maintenant du côté
du gouvernement et je reconnais la parole au député de Montmorency.
M. Simard :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je tiens à vous saluer, je tiens à saluer
tous mes collègues. Et je dois vous
avouer que, comme ti-gars de Québec, je suis impressionné d'être devant un
parterre de personnalités, notamment montréalaises, aussi
impressionnantes les unes que les autres. Puis il faut que je vous fasse une
confidence, Mme la Présidente. Je vois
toujours votre beau sourire, qui m'illumine, et j'en suis très heureux, mais
votre... on voyait tout à l'heure le
chef de l'opposition officielle avec nous, j'en étais très heureux, parce que
moi, comme simple député, vous savez, je suis très loin derrière les
banquettes, puis c'est rare que je vous d'aussi proche le chef de l'opposition
officielle. J'étais très heureux. Non, non,
mais c'est un très sympathique monsieur, que je salue. Non, mais je dis ça un
peu en souriant, mais sa présence,
ainsi que celle du député de Matane, qui est chef du Parti québécois, je crois,
contribue au statut des présents débats
que nous faisons en ce moment sur la région de Montréal, je le dis très sérieusement,
et je salue ça. Je salue la qualité des débats que nous avons, c'est
très important. Je salue également la présence de mes collègues.
Puis je vous
le disais, que j'étais un petit gars de Québec. Avec le député de Rosemont, je
partage quelque chose. Je ne sais pas si c'est un défaut ou une qualité,
mais, en tout cas, c'est un nombre. C'est le nombre 52.
Une voix : ...
M. Simard :
Il me dit qu'il n'a pas de défaut. Non, mais il a quand même 52 ans et...
Non, c'est lui... Non, mais c'est lui qui l'avouait tantôt. Puis, c'est
ça, je partage... j'ai le même âge que lui, on est de la même génération.
Bon, bien,
moi, j'ai grandi à Québec, et puis, vous savez, je ne sais pas si l'expression
est juste, mais, quand tu as dans la
cinquantaine, que tu es un petit gars chauvin, comme je l'ai toujours été, de
Québec, il y a toujours une espèce de rapport
amour-haine avec Montréal. Beaucoup d'amour, parce que beaucoup trop jeune pour
avoir connu Expo 67, mais j'ai
connu, bien sûr, les Olympiques de Montréal en 1976. J'avais un oncle qui
travaillait, qui vivait là-bas, dans une brasserie. Il travaillait et puis il... En tout cas, pour
moi, Expo, je n'ai pas de souvenir, mais les Olympiques, c'est le stade, c'est
donc ce côté amour de Montréal que j'ai toujours entretenu. Quand on allait à
Montréal, c'était le grand voyage. Puis, bien, le petit côté haine, oui, vous me soufflez à
l'oreille un mot. Ce n'est pas un beau mot, mais... ma mère ne serait pas
contente de m'entendre, mais vous
vous souviendrez du 20 avril 1984, la fameuse bataille du Vendredi saint
entre les Nordiques et... Comment est-ce qu'ils s'appelaient, déjà? Les
Canadiens de Montréal. Oui, c'est ça.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Simard : Non, mais ça fait
partie un peu de cet imaginaire collectif dans lequel j'ai grandi. Et puis,
bien, un jour, bien, on évolue.
Parlant de
grandir, j'ai eu la chance de faire mon bac à Montréal, à l'UQAM, une des plus
belles périodes de ma vie. Et puis
tantôt le député de Rousseau parlait à juste titre des grandes qualités de
Montréal et il nommait plusieurs avantages, notamment associés à la dimension culturelle de cette grande ville
internationale. Et j'aimerais, Mme la Présidente, ajouter ceci à tous
les avantages qu'il nous partageait à juste titre : Montréal est l'une des
plus grandes villes universitaires au monde.
De mémoire, après Boston, c'est la ville, en Amérique du Nord, où on compte le
plus de profs d'université par tête d'habitant.
Comme le dirait le député de Taillon — je m'en vais voler son slogan — ce n'est pas banal, hein, ce n'est pas
banal.
Une voix : ...
M. Simard :
Étouffez-vous pas, vous, là! Et toujours est-il que... Non, mais c'est là une
des très grandes caractéristiques de Montréal.
Je pense à l'Université McGill, comment ne pas la mentionner, une des plus
grandes universités du monde, avec
l'Université, bien sûr, de Montréal? On a souvent pensé ces deux universités en
rivalité puis on voit que, depuis
plusieurs années, elles ont développé des programmes de coopération, des
programmes conjoints. Je pense à un célèbre programme, le EMBA, là,
l'Executive MBA, qui connaît un très grand succès.
Alors, tout
ça pour dire que, pour moi, Montréal, c'est la ville de ma jeunesse. Montréal,
c'est l'ouverture à la vie universitaire,
qui ne m'a pas suivi depuis... Si j'ai été prof d'université, c'est largement
grâce à mon passage à l'UQAM. Montréal,
c'est aussi une vie de jeunesse, d'effervescence. J'ai eu l'occasion de
travailler dans le célèbre bar le Métropolis, Mme la Présidente. Alors
donc, tout ça pour vous dire que je garde d'immenses souvenirs de cette belle
ville.
Et je crois
que nous sommes dans une logique, puis c'est la marque de la CAQ puis c'est le
fait d'une évolution de société... La
rivalité que j'ai connue lorsque j'étais plus jeune, on se rend compte que
c'est une réalité qui peut peut-être alimenter quelques discussions un dimanche soir,
en famille, lorsqu'on est regroupés, dans le temps des fêtes, mais cette
vieille rivalité n'a plus sa place. Et on voit à quel point Montréal la
métropole, en particulier la ville, est un moteur économique extraordinairement puissant, indispensable pour Québec. Et,
quand Montréal va, tout le Québec va, et on ne peut que se réjouir des succès de Montréal. Et, l'époque des guerres de
clocher, Mme la Présidente, je pense qu'elle est heureusement révolue.
Comme le chef
de l'opposition officielle — j'insiste sur l'adjectif — comment dire, abordait d'entrée de jeu ses interventions, je crois en effet comme lui,
partage le fait que les enjeux de mobilité constituent sans doute un des enjeux
politiques les plus centraux, majeurs
du développement de notre métropole. Puis je dois vous avouer que j'ai eu à
travailler... à faire la route Gatineau-Québec pendant 14 ans, et
je passais deux fois par semaine dans la métropole, et je peux vous attester
des défis de mobilité qu'on a, de tous genres.
Mais
j'aimerais attirer, Mme la Présidente, votre attention sur tout le dossier de
l'Autorité régionale de transport métropolitain,
qui est un enjeu, on l'a brièvement abordé tout à l'heure, mais j'aimerais y
revenir, puis plus particulièrement sur Exo, hein?
Bon,
évidemment, moi, je suis, comme je vous dis, un petit gars de Québec. Puis qui
suis-je, devant des gens de Montréal,
pour parler d'Exo mieux qu'eux? Alors, si je me trompe, Mme la ministre pourra
me corriger, Mme la Présidente, ou
des collègues. Mais j'ai... Évidemment, creusant mon dossier... Vous savez, on
n'a pas des... Contrairement à ce que laissait
entendre tout à l'heure le député de Matane, on n'a pas des centaines de
recherchistes pour nous alimenter dans notre préparation d'étude des
crédits, là. Vous voyez, toutes mes notes sont manuscrites. Alors, c'est...
Donc, j'ai plongé dans le site Web d'Exo. Et
puis, si je vous dis des mauvaises informations, bien, c'est parce que le site
Web n'est peut-être pas à jour. Mais,
lorsqu'on parle d'Exo, couronne sud, couronne nord, j'entends, c'est
237 lignes d'autobus, six lignes de trains de banlieue, 52 services de taxibus et de transport adapté.
C'est quand même impressionnant, hein? Et, en parallèle, donc, de la création d'Exo, qui est un peu le
résultat de la vieille AMT, puis Exo, qui est toute jeune, en définitive, comme
structure, qui a à peine un an, a été créée, donc, sous le leadership du
gouvernement précédent, l'Autorité régionale de transport métropolitain, qui a
amorcé un plan stratégique de développement des transports collectifs qui
prévoit une vision sur une période, si je ne m'abuse, de 30 ans, trois
décennies — ça
non plus, ce n'est pas banal, c'est un défi colossal — du développement collectif. Et ce plan doit,
bien sûr, avoir l'aval... ou du moins se faire en collaboration avec le ministère des Transports. Il doit se faire
aussi en collaboration avec les autorités métropolitaines de Montréal, il doit
se faire avec les autorités
municipales. Puis, quand on pense au territoire desservi, du moins par Exo,
c'est presque 82 municipalités,
c'est Kahnawake, c'est beaucoup de monde, beaucoup de monde à interpeler,
beaucoup de monde avec qui dialoguer, c'est beaucoup de besoins parfois
conflictuels. Le député de Mont-Royal—Outremont y faisait justement référence tout à
l'heure. Ce n'est pas évident d'harmoniser tout ça.
Et donc voilà
l'objet, Mme la ministre, un peu, de mon questionnement général. Moi qui suis un petit député de Québec
puis qui vois ça d'un peu de loin, je me demandais... Vous êtes une nouvelle ministre
très dynamique, on sait à quel point vous avez à coeur Montréal et on sait à
quel point vous avez expérimenté ce coin de pays qu'est Montréal. Vous l'avez représenté sur la scène municipale,
vous voici maintenant à l'Assemblée
nationale. Vous avez fait quand même un tour d'horizon complet du jardin. Vous êtes au pouvoir, vous êtes en
mandat, comme ministre, depuis un
peu plus de six mois maintenant. J'oserais vous demander, très succinctement :
Mais on s'en va où avec nos skis concernant ce fameux plan? On s'en va où avec Exo? Quelles sont vos
priorités? Comment vous voyez ça? Comment vous aimeriez peut-être rebrasser la cage ou rebrasser le
jeu de cartes, éventuellement?
• (17 h 20) •
La Présidente (Mme Thériault) :
Et, Mme la ministre, vous avez 5 min 30 s pour répondre sur
votre bloc.
Mme Rouleau : Ah bon! D'accord. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Et merci, M. le député de Montmorency,
pour cette entrée en matière. C'est... Vous êtes un bon orateur.
Bien oui,
vous avez parlé de l'amour-haine entre Montréal-Québec, et puis on passe à autre chose, là. Puis, même quand on essaie de mettre Montréal
et Québec en porte-à-faux, on ne peut plus y arriver, parce que
les deux sont extrêmement importants. Vous avez parlé du monde universitaire, mais Montréal,
c'est aussi la ville universitaire de choix pour les étudiants à travers
le monde, c'est la... elle fait partie des plus belles villes universitaires de
la planète.
Et, pour arriver à l'objectif de mobilité avec
l'ARTM, alors, il y a l'ARTM, l'Autorité régionale de transport métropolitain, qui est cette autorité qui est nécessaire et qui existe dans d'autres grandes régions
métropolitaines un peu partout, qui est encore très jeune à titre
d'autorité. Il y a eu déjà, depuis, donc, ces 18 mois, là, 18,
20 mois, cette modification
de la gouvernance de la mobilité à Montréal où il y a l'autorité, qui a un rôle
de planification, et d'organisation, et de financement du transport, et les sociétés
de transport comme Exo, STM, la Société de transport de Montréal, le STL, Société
de transport de Laval, RTL, le Réseau de transport de Longueuil.
Exo, c'est
particulier parce qu'en plus ça a
fait un peu la manchette. Exo fait parler d'elle en termes d'organisation.
C'est que c'était, avant, une organisation
qui s'occupait strictement des trains, des lignes de trains, mais maintenant
regroupe jusqu'à 26 anciennes
sociétés, petites sociétés de transport municipales, je vous dirais, là, qui
étaient dans les différentes villes de
la couronne. Donc, Exo, c'est le service de transport pour les deux couronnes,
nord et sud, de Montréal, et qui se rendent vers le centre-ville pour
desservir la population et étant toujours responsable des trains, donc des
lignes de Deux-Montagnes, ligne de
Mascouche, ligne de Deux-Montagnes qui va disparaître, là, à terme, là, avec la
mise en oeuvre de... mise en place du REM, et qui est responsable aussi
du train de Saint-Jérôme et Vaudreuil-Soulanges.
Alors, c'est
une organisation nouvelle aussi qui est en train de... et qui est totalement
différente des autres sociétés de transport, et qui est en train de
prendre sa place en termes de gouvernance elle-même, là, parce que c'est
d'anciennes sociétés, anciennes compagnies
qui font partie d'une même société. Donc, il y a toute une question
d'intégration du travail et... En fait, chacune avait sa
façon de faire. Donc, maintenant, c'est une organisation. C'est donc tout un
défi. Défi en termes de communication
aussi parce que, compte tenu de l'implantation du REM et des bris de services
des lignes de train, à l'heure
actuelle, auxquels font face les citoyens, il faut s'assurer d'avoir une
excellente communication vers les usagers.
Il y a un premier objectif. Il ne faut pas
perdre d'usagers du transport collectif, mais il faut aussi augmenter le nombre d'usagers du transport collectif, parce que,
globalement, dans la planification régionale qu'est en train de réaliser
l'ARTM, l'Autorité régionale, c'est vraiment un plan de transport pour la région
métropolitaine qui va complètement redéfinir la mobilité. Et, dans les
différentes mesures que nous mettons en place, qui se retrouvent dans le budget,
par exemple, 2019, où on met près de 200 millions de dollars, incluant une partie de la Caisse de dépôt, là, qui participe, donc, il
y a près de 200 millions de dollars comme mesures d'atténuation, on voit dans ces
mesures des voies réservées sur les autoroutes,
on voit des UAB, c'est l'utilisation des accotements pour bus, encore là, sur
les autobus, qui sont des... sur les autoroutes, qui sont des mesures
plus temporaires. On voit un accroissement... C'est déjà terminé?
La
Présidente (Mme Thériault) : Vous venez de terminer votre temps, Mme la ministre. Donc, je
retourne du côté de l'opposition
officielle... Bien, il vous reste un
autre bloc de temps, donc, peut-être, si vous voulez compléter, vous pourrez. Je retourne du côté de
l'opposition officielle et je reconnais maintenant la députée de
Vaudreuil, qui est également
la porte-parole en matière de questions municipales.
Mme Nichols : D'affaires municipales. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je risque d'être beaucoup plus plate que mon collègue de Montmorency. Je n'ai pas la même intonation, mais j'ai des
sujets tout aussi intéressants. Puis je veux quand même passer vite, parce que
je vais laisser le temps... j'ai des collègues aussi qui ont des sujets qu'ils veulent
aborder avec vous dans le cadre de l'étude des crédits.
D'abord,
un commentaire. La CMM, je regarde les collègues
de l'autre côté, aux crédits aux Affaires
municipales on a beaucoup
parlé de la CMM. Je regarde en arrière aussi les fonctionnaires, les sous-ministres. La CMM... Puis j'étais aux
assises de l'UMQ, en 2018, quand le premier
ministre a parlé de revoir la gouvernance
de la CMM. Alors, d'emblée, ce que je
voulais vous dire, c'est que c'est une excellente idée et que vous pourrez
trouver d'excellents partenaires de notre côté pour revoir la gouvernance de la CMM. Je pense
que, la CMM, ce serait bénéfique autant pour la métropole que pour les
villes environnantes ou les villes qui sont membres de la CMM, je pense que vraiment
on est dus pour travailler en complémentarité autant les villes membres de la
CMM que la métropole. Je peux vous citer plein d'exemples où, souvent, la CMM est plutôt un bâton dans les roues
qu'un partenaire pour réaliser des beaux dossiers, dont l'hôpital
de Vaudreuil-Soulanges. Vous le savez, là, l'hôpital
Vaudreuil-Soulanges, le terrain, on a reçu un avis négatif de la CMM. Et, quand j'en ai parlé, d'ailleurs, à
Mme Plante, bien, ce qu'elle nous disait, c'est qu'elle a des règles à
respecter à la CMM. Mais il y a
sûrement des façons qu'on peut trouver, de travailler ensemble, qui peuvent
être bénéfiques, parce qu'on parle d'un
hôpital, on parle de services de santé pour une population précise. Donc, soyez
certains que nous serons présents pour un beau dossier comme revoir la
gouvernance de la CMM.
Vous avez
parlé un peu plus tôt du rayonnement de la métropole, on disait que le
rayonnement de la métropole, c'est beaucoup plus... ça va aussi à
l'extérieur de Montréal. Et, comme je viens de mentionner, c'est grâce aux
municipalités environnantes aussi que la métropole a un beau rayonnement. Et on
parle de mobilité, de l'importance de la mobilité, j'aimerais vous rappeler, puis on a eu la chance d'en parler en débat de
fin de séance, puis, même à la période de questions j'ai eu la
possibilité de vous questionner... je vous rappelle que 53 % de la
population de Vaudreuil-Soulanges travaille à Montréal. C'est quand même un citoyen
sur deux. Donc, si on se met sur le coin d'une rue le matin, là, puis on les calcule, là, il y en a un sur deux qui s'en
va à Montréal. Sur le pont de l'Île-aux-Tourtes, c'est 83 000 personnes par jour... pas
personnes, là, mais automobiles qui passent, par jour, sur le pont de
l'Île-aux-Tourtes.
• (17 h 30) •
Le REM, pour
nos citoyens, évidemment, c'est l'amélioration de leur qualité de vie. C'est
très significatif pour nous, le REM. C'est plus de temps en famille,
moins de temps dans leur voiture. Donc, pour nous, c'est une vision cohérente, ambitieuse du transport collectif qu'est le REM.
Et, comme je vous mentionnais, ce serait, pour nous, très important, parce
qu'on comprend que la phase I est quand même bouclée puis que le REM va
prendre... en tout cas, on peut dire que la fin de ligne, c'est à
Sainte-Anne-de-Bellevue, il reste quelques petits détails à régler, dont les
stationnements, mais, le REM phase II, ce serait superintéressant de penser à la population
de Vaudreuil-Soulanges. Vaudreuil-Soulanges, c'est 150 000
de population, alors que la fin de la ligne draine 29 000 de population.
Donc, je vous lève le drapeau puis je vous dis qu'on est seulement cinq
kilomètres plus loin que la fin, d'où l'importance de desservir nos citoyens.
Et je me
demandais, justement, dans la vision de la ministre, parce qu'on sait comment
ça fonctionne, le REM, là... Ou,
enfin, pour ceux qui ne le savent pas, c'est un projet... c'est un partenariat
entre la Caisse de dépôt et placement de Montréal Infra et le gouvernement. Et, quand on a rencontré la Caisse de
dépôt, très récemment, bien, on nous disait : Le dernier mot, c'est le
gouvernement qui l'a. Alors, ma question est toute simple, aujourd'hui :
Puisque le gouvernement a le dernier
mot, qu'on souhaite avoir une phase II pour desservir les citoyens de
Vaudreuil-Soulanges, alors je me demandais si la ministre... quelle
était sa vision du REM pour pouvoir desservir le bassin Vaudreuil-Soulanges.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Merci, Mme la députée de Vaudreuil. Bien, on
a eu l'occasion de parler du REM,
effectivement, à quelques reprises, et c'était dans le contexte de la reconstruction,
là, du pont de l'Île-aux-Tourtes.
D'ailleurs, dans la région, là, on voit que... Je veux vous signaler que, les
gens qui sont dans des... qui vivent des difficultés liées aux
inondations, là, on est de tout coeur avec eux, évidemment. Et, bien, la bonne
nouvelle, c'est que, dans la conception du pont de
l'Île-aux-Tourtes, on inclut la possibilité... dans sa conception même, il y
aura éventuellement un transport de type
REM. Est-ce que ce sera REM ou autre chose, là, je ne sais pas, probablement,
mais quelque chose comme ça, là. Le
pont pourra recevoir ce que le pont actuel, évidemment, ne pourrait pas
supporter. Et on est extrêmement conscients de l'importance, là, je
crois que j'en ai parlé abondamment, de l'importance du transport collectif, et on... Pour que la population de
Vaudreuil-Soulanges puisse se déplacer vers Sainte-Anne-de-Bellevue, il y aura
des voies réservées, dans un premier
temps, sur le pont pour permettre le déplacement de la population de
Vaudreuil-Soulanges vers la station
du REM à Sainte-Anne-de-Bellevue, que ce soit fait... puis la station, elle est
faite, elle est conçue pour recevoir ces
autobus. On veut vraiment encourager les gens à utiliser le transport collectif
et que ce soit fait de manière confortable, conviviale, que ça réponde
très, très bien aux besoins de la population.
Alors, on est, comme
vous l'avez mentionné, dans une première phase du REM qui va se réaliser... les
premiers départs, là, vont se faire à partir
de 2021 jusqu'en 2024. Et puis il y a, concurremment à ça, le plan de l'ARTM
qui sera déposé et adopté à la fin 2019 pour la planification
régionale du transport collectif.
La
Présidente (Mme Thériault) : Merci, Mme la ministre. Je reconnais
maintenant le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão :
Merci, Mme la Présidente. Combien de temps est-ce que nous avons?
La Présidente
(Mme Thériault) : Il reste 10 min 30 s au bloc.
M. Leitão :
Parfait. Merci beaucoup. Mme la ministre, bonjour, merci d'être là, ainsi que
tous vos collaborateurs, les collègues.
D'entrée
de jeu, j'aimerais aussi souligner les personnes affectées par les inondations,
particulièrement dans notre coin de
la métropole, dans mon comté, dans les comtés voisins. Et nous sommes tous avec
eux et nous leur souhaitons la meilleure
des chances. Il faut d'abord penser sécurité, et la suite suivra, mais, pour
maintenant, nous sommes tous avec eux.
Alors,
quelques questions. Et j'aimerais y aller quand même assez rapidement, donc je
vous demanderais aussi de répondre
rapidement, s'il vous plaît. On a beaucoup parlé du REM. Est-ce que le
gouvernement a déjà déposé une demande officielle à la caisse de dépôt
pour analyser des parcours alternatifs, oui ou non?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Une réponse là, maintenant? Ah! je pensais que vous posiez vos quatre questions
en rafale. Il y a des discussions avec la CDPQ, mais je ne peux aller
plus loin pour le moment.
M. Leitão :
Donc, il n'y a pas encore eu de projet
déposé, de demande officielle déposée par le gouvernement. Très
bien, merci.
Vous
et vos collègues, et je partage entièrement ce point
de vue, vous avez beaucoup fait l'éloge de Montréal, et c'est très bien, Montréal, ses institutions et son
rôle international, je partage entièrement ce point de vue. Alors, j'aimerais
savoir aussi rapidement de votre part :
Est-ce que votre ministère, surtout, vous allez continuer de soutenir les
institutions montréalaises importantes comme l'OSM, comme le Musée des
beaux-arts, le MACM, des institutions qui ont toujours besoin de l'aide
gouvernementale? Allez-vous continuer à défendre ces institutions au sein du Conseil
des ministres?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Alors, merci de votre question, M. le député de Robert-Baldwin. Bien, ce sont
des institutions culturelles fort importantes pour Montréal, et la ministre de
la Culture est évidemment responsable des institutions, et nous travaillons en étroite collaboration. Je
pourrais ajouter que, lorsque l'occasion se prête par le FIRM, on peut financer
certaines activités de ces institutions. Évidemment que nous avons l'intention
de maintenir notre soutien.
M. Leitão :
Très bien.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão :
Donc, ça a été dit, et, j'en suis sûr, il y a des personnes qui écoutent. Donc,
il y aura continuation du soutien. Très bien.
D'autres
projets qui sont importants, très importants dans la région de Montréal et dont
le gouvernement du Québec a un rôle important à jouer, j'aimerais savoir
où on est avec ça. Le Stade olympique et son toit, où on est... Est-ce qu'il y
aura un toit, oui, non, peut-être?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme Rouleau :
Oui, Mme la Présidente. M. le député de Robert-Baldwin, encore là, ça, c'est un
dossier qui appartient à la ministre du
Tourisme et qui travaille ardemment à ce projet. Alors, je laisserai, si vous
permettez, le soin à la ministre du Tourisme de dévoiler ce qu'elle a à
dire à ce sujet.
M. Leitão : Très bien.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão :
Très bien, Mme la ministre, mais vous êtes la ministre de la Métropole. Donc,
la métropole a besoin d'un quart-arrière au gouvernement pour pouvoir
défendre ces projets qui sont importants pour la métropole.
Mme Rouleau :
Alors, effectivement, je joue mon rôle de quart-arrière et je suis une
excellente partenaire pour mes collègues ministres.
M. Leitão : Donc, le Stade
olympique va avoir un toit éventuellement, je l'espère. Un autre projet qui est
très important dans la région de Montréal,
vous avez parlé le projet Turcot, l'échangeur Turcot, oui, un projet majeur,
et, encore une fois, j'aimerais
féliciter les ingénieurs, enfin, l'équipe qui dirige ce projet. Ce n'est quand
même pas banal de faire tout ce changement-là...
Mme Rouleau : C'est un terme
qu'on aime beaucoup, maintenant.
M. Leitão :
...toujours en gardant le flot de trafic. Une partie importante de ce projet
qui tient beaucoup à coeur aux riverains, c'est la dalle-parc, sa
demande de financement du gouvernement provincial. Où on est avec ce projet
aussi?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre
Mme Rouleau :
Bien, c'est... Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, M. le député, vous
savez que c'est un dossier qui date
de plusieurs années, lorsque vous étiez au pouvoir aussi. Et, de notre côté,
nous avons dit que nous participions au financement des études pour cette
dalle-parc. Alors, on attend la finalité, là, puis le projet, là, qui pourrait
être présenté par la ville de
Montréal. C'est la ville de Montréal qui est responsable de ce projet, qui
avait été retiré par votre gouvernement du projet Turcot.
M. Leitão :
Oui, et par la suite il avait été réinstallé. Oui, c'est la ville qui devait en
faire le choix, mais ça demandera du financement du gouvernement
provincial.
Mme Rouleau : ...études.
M. Leitão :
Très bien. Parlant d'études, un autre projet qui est très important pour la
région, c'est l'agrandissement du Palais des congrès, et on a parlé de
cela aussi depuis déjà un certain temps, et ce projet-là n'a pas encore reçu
l'aval du Conseil des ministres. Je sais
bien que c'est la ministre du Tourisme, bien sûr, mais, autour de la table du
Conseil des ministres, pourquoi
est-ce que ce projet important pour la métropole n'a pas encore reçu l'aval
pour qu'au moins on fasse... au moins on complète le dossier
d'opportunité?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
• (17 h 40) •
Mme Rouleau :
Bien, justement, vous avez dit le
mot magique, là, il est en dossier d'opportunité. Donc, on est à cette
étape-là à l'heure actuelle. Mais, encore là, la ministre du Tourisme peut
compter sur mon appui.
M. Leitão : Oui, mais sur...
Excusez-moi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Oui, mais il me semble que le dossier
d'opportunité a été complété, et donc maintenant on attend la décision du Conseil des ministres. Est-ce
qu'on procède à la prochaine étape ou
non? Donc, la balle, maintenant, est dans votre cour, le Conseil des
ministres.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Là, je ne peux
pas aller vraiment plus loin, là. C'est en dossier d'opportunité, puis il reste
des décisions à prendre de la part du Conseil des ministres.
M. Leitão : Mais c'est...
Mme Rouleau : Mais vous connaissez le dossier puis vous
connaissez les enjeux qui étaient inhérents à ce dossier-là.
M. Leitão : Justement, maintenant,
la...
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le député, je vais vous demander d'attendre que je vous reconnaisse...
M. Leitão : Je m'excuse. Oui.
La Présidente
(Mme Thériault) : ...parce que c'est très difficile pour les...
M. Leitão : Mais vous me
connaissez.
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui, mais c'est pour l'identification, c'est pour l'identification. Donc, vous attendez que je vous reconnaisse. J'ai rappelé à
l'ordre, tout à l'heure, le député
de Rosemont, je le fais pour vous
aussi. La parole est à vous, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : D'accord. On va
trop vite. Ça va être... Je suis à côté de lui, et donc ça...
Donc,
écoutez, donc, comme j'ai dit tantôt, là, ce dossier-là, qui est très
important, est rendu, maintenant, à l'étape de la décision politique au Conseil
des ministres. Encore une fois, je vous demande, en tant que quart-arrière de la région
métropolitaine, de pousser pour que la décision se prenne et qu'on puisse
avancer dans ce dossier-là.
Maintenant,
je vais essayer à nouveau ce que mon collègue avait essayé, ce que notre chef
avait aussi mentionné, les nouveaux projets de transport, transport collectif,
je veux dire. Vous avez mentionné plusieurs... votre collègue le ministre des Transports a aussi, dès son assermentation, mentionné plusieurs
projets, donc il y a plusieurs projets qui semblent circuler ici et là.
Quelles sont vos priorités? En tant que ministre de la Métropole, on sait bien
qu'on ne peut pas tout faire en même temps. Donc, quelle est la priorité, votre priorité? Est-ce que
c'est le projet de la rue Notre-Dame? Est-ce
que c'est la ligne jaune sur la Rive-Sud? Est-ce que c'est le prolongement de
la ligne rose vers la... — la
ligne rose! — excusez-moi, la ligne orange vers Laval? Donc,
quelle est la... On ne peut pas avoir 3 000 priorités.
Donc, quelle est la priorité de votre secrétariat?
La Présidente (Mme Thériault) :
Et, Mme la ministre, vous avez 1 min 45 s pour clore le bloc.
Mme Rouleau : Eh mon Dieu! Ma priorité, M. le député de Robert-Baldwin, c'est que
dans un temps raisonnable on puisse
parler de la mobilité de la région de Montréal comme étant un exemple en
Amérique du Nord, parce qu'avec les différents projets qui seront mis en
place et sur lesquels nous sommes en train de travailler, en complétant les
travaux des projets qui ont été promis depuis 40 ans et qui sont en train
de se réaliser, plus les nouveaux projets de transport collectif, des projets
structurants...
M. Leitão : ...uuuune priorité.
La
Présidente (Mme Thériault) : M. le député de Robert-Baldwin, la
parole est à la ministre, je vous demande de ne pas l'interrompre. Mme
la ministre, la parole est à vous.
Mme Rouleau :
Merci. Ma priorité, Mme la Présidente, c'est de faire de la région
métropolitaine un modèle en termes de mobilité, parce que, jusqu'à
maintenant, ce qu'on a connu, c'est l'immobilité.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le député, il vous reste encore 40 secondes.
M. Leitão : Bien, écoutez, il
me semble, quand il y a tellement de nouveaux projets qui semblent être
présentés ici et là, il faudrait commencer
quelque part. Mais, avant ça, aussi, on n'en a pas beaucoup parlé, et
malheureusement on n'a pas le temps,
c'est le rôle de l'ARTM. L'ARTM a été créée pour, justement, planifier toute la
région métropolitaine. Et donc on n'a pas... on ne sait pas non plus qui
mène le bal. Est-ce que c'est l'ARTM ou est-ce que c'est le gouvernement?
La Présidente (Mme Thériault) :
En cinq secondes, Mme la ministre.
Mme Rouleau :
En cinq secondes, Mme la Présidente, l'ARTM a un rôle de planification. L'ARTM
doit déposer son plan stratégique de développement avant la fin de 2019,
c'est ce que nous avons demandé.
La Présidente (Mme Thériault) :
Et c'est tout. Merci.
Mme Rouleau : C'était prévu
pour bien plus tard que ça sous votre ancien gouvernement.
La
Présidente (Mme Thériault) : Et voilà, c'est terminé déjà. Donc,
je vous remercie pour ce bloc-là. Je suis prête, maintenant, à
reconnaître le dernier bloc du gouvernement, et c'est le député de Saint-Jean
qui va prendre la parole.
M. Lemieux : Avec combien de
temps, s'il vous plaît, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Thériault) :
Il vous reste un 14 min 50 s, à peu près, un petit peu moins.
M. Lemieux :
Et c'est important parce que je vais en donner le plus possible à mon ami le
député de Vachon, qui va pouvoir clore.
On fait un peu de saute-mouton comme ça, en
arrivant à la fin, mais ça tombe tellement bien. Je le dis à chaque commission où on étudie les crédits, la vie est
bien faite. Je voulais... Je vais peut-être aider le député de Robert-Baldwin
à savoir c'est quoi,
la priorité, parce que la députée
de Vaudreuil en parlait, du
prolongement éventuel du REM vers chez elle,
et une des grandes priorités de la dernière campagne, de notre parti, c'était
le prolongement du REM mais vers chez nous.
Mais, avant
de dire ça, il est sorti, le député
de Montmorency, mais il va
revenir... Je n'ai pas le droit de dire ça, mais il ne m'en voudra pas, parce
que je voulais juste le piquer. Moi
aussi, je suis un petit gars de Québec, mais moi, je suis allé à l'Expo. Bon, O.K., vous
allez dire, ça fait juste que je suis encore plus vieux, mais ce n'est pas
grave, ça ne me dérange pas, parce que
l'important, c'est là où il s'en allait avec ça quand il a dit, et c'était très
important : Quand Montréal
va, tout va. Et il a tout à fait raison. Et les économistes
s'entendent, même quand ils se mettent à se chicaner là-dessus. C'est
sûr que d'avoir un Québec qui va mais un Montréal, une métropole qui ne va pas,
ça n'aide pas.
Je suis un
petit gars de Québec, mais j'ai passé ma vie partout, et ça a fait de moi un
grand régionaliste. Et moi, je dis
toujours : C'est bien que Montréal, que la métropole aille, parce que le
reste du Québec y va, mais, en passant, Montréal, c'est juste l'autre moitié du Québec. C'est
choquant quand on le dit comme ça, mais c'est important de le considérer aussi.
Et c'est ça
qui m'amène au prolongement du REM vers ce qu'on appelle chez nous
la 10-35, par opposition... pas par
opposition, mais c'est parce que les gens connaissent 10-30, alors ils
vont connaître 10-35, donc l'autoroute 35 et l'intersection de
l'autoroute 10. Et ça fait
partie des priorités. Où dans les priorités? Elle ne me le dira peut-être
pas, ce serait trop facile, mais ça fait partie de nos priorités. Et effectivement
j'imagine et j'espère que, Mme la ministre, les discussions avec CDPQ Infra incluent aussi ce petit bout là de travail
qu'on espère qu'on va pouvoir faire éventuellement
pour ne pas que le REM arrête à
la 10-30, mais qu'il continue jusqu'à la 10-35, à la porte, donc, de
Saint-Jean-sur-Richelieu, à la porte
de Chambly, et surtout devienne une antenne pour tout le reste de qu'il y a
au nord et au sud... en tout cas, au bout
de la 10, rendu là, c'est-à-dire Saint-Césaire, Rougemont, Bromont et tout le
reste de que qui s'en vient pour désengorger l'autoroute 10 et pour permettre, justement, une fluidité au
lieu de l'immobilité qu'on est en
train de vivre très largement
chez nous.
Donc, cela dit, je vais... Et j'ai une petite
sous-question de rien du tout pour vous, mais une question tout de suite — ne
vous inquiétez pas, M. le député de Vachon, j'ai l'oeil sur le chronomètre — une
petite question au sujet du REM. Ce n'est pas une panacée, là, ce n'est pas ça qui va tout régler,
mais, en même temps, on en a vraiment besoin, et là il arrive, là. En attendant, vous y avez fait allusion au début, mais ça
me faisait mal au coeur, parce que les gens qui subissent la construction du REM, pour eux, c'est une crise,
en ce moment. Ils ne sont même pas sûrs qu'ils vont aimer ce
qu'ils vont avoir après tellement ils subissent mal ce qu'ils vivent maintenant.
Vous avez mis les bouchées doubles là-dessus, je
vous ai entendue je ne sais pas combien de fois dans des interventions dans les médias pour dire :
Oui, oui, oui, on travaille là-dessus, là, on va faire ci, on va faire ça. Est-ce que,
jusqu'à ce que le REM soit livré, je pense à Deux-Montagnes en particulier, là,
c'est vraiment là que ça fait mal, même si
ce n'est pas chez nous, là où ça fait mal, c'est là... est-ce que
vous allez en venir à bout avant qu'on l'ait, le REM, pour qu'on puisse en profiter pleinement une fois qu'on
l'aura? Et est-ce que ce sera cette poule aux oeufs d'or qu'on attend,
pas pour faire de l'argent mais pour faire de la mobilité?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Et merci bien pour
votre question. On a mis en place justement, dans l'implantation
du REM, là, qui cause de gros soucis, puis particulièrement à Deux-Montagnes, parce que la ligne est intermittente et va fermer éventuellement, donc, Deux-Montagnes autant que Mascouche... il fallait trouver des
solutions, on a mis en place un budget
de 200 millions de dollars pour mettre
en place les UAB, les voies
réservées, augmenter les fréquences
d'autobus et augmenter les fréquences de train de Saint-Jérôme, par exemple, faire
en sorte de travailler aussi avec des
entreprises, par
exemple Desjardins, qui a développé
un système de covoiturage avec ses employés, parce que c'est le plus gros employeur... un des plus gros employeurs au Québec,
un très, très gros employeur à Montréal, avec des gens qui vivent en couronne aussi. Alors, ils ont
développé des façons de faire. On travaille avec eux pour mettre en place des mesures de transport hors transport
collectif, en plus d'un transport collectif, parce que ce qu'on veut, c'est que les gens ne
cessent pas d'utiliser le transport collectif.
On sait que c'est dur, là, actuellement, mais on
met en place des mesures. 200 millions de dollars, ce n'est pas rien. On a mis en place aussi, pour la couronne
nord et Laval, un comité de pilotage qui intègre les maires qui sont directement, là, impliqués dans la mise
en oeuvre de ces mesures d'atténuation et qui communiquent avec les citoyens
pour être sûrs que tout se passe très
bien et qu'on réponde aux besoins des citoyens, parce que c'est notre première
priorité, que les gens prennent le
transport collectif, même si la situation n'est pas facile, et de mettre en place les
mesures, certaines temporaires, d'autres qui vont devenir permanentes,
d'autres qui sont temporaires seront pérennisées dans un deuxième temps. Et notamment on a dit, dans notre plan de
décongestion, que les autoroutes, lorsque cela est possible, et le plus
possible, nos autoroutes seraient dotées de transport
collectif. Alors, c'est ce que nous faisons.
• (17 h 50) •
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci.
M. Lemieux : Je
vais tout de suite céder mon temps au député de Vachon.
La Présidente
(Mme Thériault) : Je reconnais le député de Vachon. Et je vous
mentionne qu'il vous reste huit minutes, M. le député, au bloc du gouvernement.
M. Lafrenière :
Merci beaucoup, Mme la Présidente, merci. Merci aux collègues. Salutations
d'usage. Vraiment heureux de me retrouver dans cette
commission. C'est une première pour moi, je n'ai jamais siégé sur la commission,
mais, ayant patrouillé
Montréal dans ses coins, ses racoins pendant des années, c'est très à propos de
parler de la métropole aujourd'hui.
Avant
d'aller plus loin, je vais faire comme mon collègue de l'opposition et avoir
mes premières pensées, mes premiers mots
pour nos citoyens qui sont présentement sinistrés, qui vivent des moments qui
ne sont pas faciles. Je vais me faire le porte-parole de l'Assemblée en disant
que nos pensées vont avec eux, nos efforts aussi. D'ailleurs, j'étais dans
l'Ouest-de-l'Île de Montréal tout récemment.
La ministre a fait son passage aussi, qui a été très apprécié. On est vraiment
avec vous.
Je vous
ai parlé de l'Ouest-de-l'Île de Montréal, mais là je vais vous parler de l'est.
On va se promener d'une extrémité à l'autre.
Puis je pourrais être tannant puis m'amuser en disant que le précédent
gouvernement n'a pas eu beaucoup d'appétit
pour l'est de l'île, mais les citoyens, ils ne veulent pas entendre ça. Les
citoyens, ce qu'ils veulent entendre parler, c'est des problématiques qu'on a vécues dans l'est : 2010, la
raffinerie Shell qui a fermé, 450 emplois qu'on a perdus. Il y a beaucoup de terrains qui sont disponibles dans
l'est de l'île de Montréal, Mme la Présidente, mais ce sont des terrains qui
sont contaminés. Quand on regarde tous les
terrains qui sont disponibles, il y a 41 % des terrains de l'agglomération qui sont disponibles qui sont dans l'est de l'île de
Montréal, donc un très beau potentiel, mais en même temps 20 % de tous
les terrains contaminés du Québec se
retrouvent là. Alors, ça coûte très cher. On parle d'une facture d'environ
100 millions pour amener ça au niveau. Beaucoup, beaucoup d'argent.
En plus de ça, l'est
de l'île de Montréal a une image qui est négative avec les pertes d'emploi. Nos
collègues ont parlé tantôt de transport,
transport en commun qui est déficient. On se rappellera qu'il y a eu un essai
avec la navette fluviale qui avait
été fait par quelqu'un qu'on connaissait bien dans l'est de l'île de Montréal,
le passé industriel qu'il y avait là-bas.
Moi-même, comme policier, je me rappelle d'avoir répondu à des appels
d'incendie majeur aussi dans l'est. Alors, c'est une image qui est
négative. Et j'ai retrouvé un article de La Presse qui nous disait que,
sur 111 chantiers d'une valeur de plus
de 5 millions sur l'île, il y en avait un seul qui était industriel, et
celui-là, c'est un projet qui était public-privé, c'était un centre de tri. En même temps, puis là
je vais me faire mal en le disant, là, mais en même temps, sur la Rive-Sud
de Montréal, on avait sept industries qui s'installaient
là. Alors, oui, le député de Vachon est très, très, très content... puis,
en passant, continuez à venir chez nous, le
président du caucus de la Montérégie est très, très, très heureux de ça, mais
l'ami de la métropole, l'homme qui
aime beaucoup Montréal, bien, a de la peine de voir qu'il y a vraiment un
désengagement de l'est de l'île de Montréal, qu'on n'a pas plus
d'industries qui s'installent là.
Alors, ma question
est fort simple. Moi, je veux savoir, comme ami de l'île de Montréal, comme
personne qui a travaillé là pendant de nombreuses années, qu'est-ce que vous
allez faire pour ramener les industries dans l'est. Oui, il y a la
décontamination, mais, plus fort que ça, qu'est-ce que vous allez faire?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre. Vous avez cinq minutes.
Mme Rouleau :
Ah! merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, M. le député de Vachon, merci.
Bien vous l'avez dit, l'est de
Montréal a été oublié. Et, lorsque la raffinerie Shell a fermé, là, après
toutes les autres, bien, il n'en restait plus qu'une seule, là, qui est Suncor, maintenant, il y a tout un tissu
pétrochimique et industriel en redéfinition depuis ce temps. Il y a eu toute une mobilisation qui a été faite
par les gens de l'est de Montréal et une volonté claire d'aller de l'avant pour
vraiment revitaliser cet est-là.
Alors, j'y ai
travaillé auparavant, mais, lorsque je suis arrivée en poste, un des premiers
gestes qui a été posé, ça a été la signature, avec la mairesse de Montréal, de
la déclaration pour l'est de Montréal, pour la revitalisation. Alors ça inclut vraiment un plan
d'action avec la rue Notre-Dame. C'en
est un, projet, ça, qui date de Mathusalem mais qui a été perdu dans des cartons et qu'on remet en vie pour
faire de la rue Notre-Dame un beau boulevard urbain qui tient compte de la dynamique industrielle, commerciale et
résidentielle du pont à la pointe. Ça doit nécessairement inclure un transport collectif structurant, parce qu'il
y a de nombreuses zones d'emploi dans l'est de Montréal, mais les industriels
disent tous les jours qu'ils perdent de la
main-d'oeuvre parce que les gens ne peuvent pas aller travailler en transport
collectif. Dans l'est de Montréal,
c'est une voiture par personne, par travailleur, par adulte et, même, étudiant
parce que le transport collectif est trop déficient. Alors, il faut
avoir cet axe structurant qui va venir desservir les zones d'emploi.
Il
y a un secteur énorme... un potentiel énorme de développement dans toute la
zone industrielle. C'est pour ça qu'on a
dit qu'il fallait mettre de l'argent conséquent pour la décontamination. Et,
dans une première phase, on met 100 millions de dollars pour la décontamination des sols dans
l'est de Montréal, en assurant la traçabilité des sols aussi, parce que ça,
c'est un enjeu qui se vit au Québec et qui
se vit aussi dans l'est de Montréal, bien sûr. Alors, traçabilité des sols,
c'est très important sur le plan environnemental aussi. Ce sont des
actions qui vont permettre de créer une zone d'innovation, parce qu'il y a cette redéfinition du secteur
industriel de l'est de Montréal, zone d'innovation qui allie la recherche, le
savoir et les nouvelles technologies, par exemple la chimie verte, parce
que ça demeure une zone industrielle et une zone de production énergétique.
Alors,
ce sont des actions qui sont... c'est un plan d'action, et on est en train de
réaliser ce plan important. Je l'ai mentionné
tout à l'heure, c'est de... en fait, c'est de transformer le gris en vert,
c'est de changer... Si on veut... Je veux bien parler de couleurs, quand on
parle de l'est de Montréal, puis transformer le gris en vert pour l'est de
Montréal, c'est une... on parle de
qualité de vie, on parle de hausser le niveau de richesse. Le premier ministre
le mentionne fréquemment, il faut hausser le revenu moyen des Québécois,
puis c'est d'autant plus vrai dans l'est de Montréal. En haussant ce niveau de vie, l'éducation, on va éliminer les problèmes
de pauvreté, parce qu'on a des poches de pauvreté, on a des îlots de chaleur,
on a des manques, des déserts alimentaires.
Alors, c'est tout ça qui fait partie de ce plan d'action de revitalisation de
l'est de Montréal, sur lequel nous
travaillons avec beaucoup d'énergie et avec un nombre impressionnant de
partenaires et de gens qui veulent
vraiment... J'ai mentionné, à un moment donné, qu'il y avait une ruée vers
l'est. Bien, c'est ça qu'on sent vraiment. Les gens viennent et puis ils
veulent, ils veulent participer à cette relance.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Thériault) :
Bien là, quelques secondes, mais il faut mettre aux voix les crédits.
M. Lafrenière :
De façon générale, juste de ne pas oublier, pour la métropole, l'itinérance.
Vous en avez parlé tantôt, mais l'itinérance et le développement de
logis abordables, petit rappel de ne pas l'oublier. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Donc, merci beaucoup, Mme la ministre.
Adoption
des crédits
Donc, le
temps alloué à l'étude du volet Métropole des crédits budgétaires du
portefeuille Affaires municipales et Habitation étant presque écoulé,
nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des crédits.
Donc, le programme 5, intitulé Promotion et
développement de la région métropolitaine, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Thériault) :
Sur division.
Adoption
de l'ensemble des crédits
Et finalement
l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Affaires municipales et Habitation pour l'exercice financier 2019‑2020 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Thériault) :
Adopté sur division.
Documents
déposés
En terminant, je dépose également les réponses
aux demandes des renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à
19 h 30, où elle entreprendra l'étude du volet
Capitale-Nationale des crédits du portefeuille Sécurité publique, et les
travaux seront présidés par le vice-président. Merci.
(Fin de la séance à 18 heures)