(Quatorze heures deux minutes)
Le
Président (M. Auger) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'aménagement du
territoire ouverte. Je demande à
toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie
de leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de procéder à l'étude du volet Développement des régions des
crédits budgétaires du
portefeuille Affaires municipales et Occupation du territoire pour l'exercice
financier 2018‑2019. Une enveloppe de quatre heures est
allouée pour l'étude de ces crédits.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Matte (Portneuf) remplace M. Bourgeois (Abitibi-Est); M. Auger
(Champlain) remplace M. Ouellette
(Chomedey); et M. Lefebvre (Arthabaska) remplace M. Laframboise
(Blainville).
Développement des régions
Le
Président (M. Auger) :
Merci. Nous allons débuter par les remarques préliminaires puis nous allons
procéder à une discussion
d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes, incluant les questions et les
réponses. La mise aux voix des
crédits alloués à ce volet et au portefeuille Affaires municipales
et Occupation du territoire sera effectuée à la fin du temps qui leur
est alloué, soit en fin d'après-midi aujourd'hui.
Remarques préliminaires
Nous
allons donc débuter avec les remarques préliminaires. M. le ministre, vous avez la parole pour les 12 prochaines minutes.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux : Oui. Alors, merci, M. le Président de la Commission de l'aménagement du territoire. J'aimerais saluer mes collègues députés,
les gens du ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire
qui sont présents aujourd'hui. Alors, on est réunis aujourd'hui pour le volet Développement des régions de
l'étude des crédits 2018‑2019.
Permettez-moi de saluer encore plus particulièrement mes collègues du groupe
parlementaire formant le gouvernement, les
députés de l'opposition officielle et ceux de la deuxième opposition, ainsi que
M. Marc Croteau, qui est à côté
de moi, ici, sous-ministre, et les sous-ministres associés, ainsi que toute
leur équipe, qui ont colligé l'information pour mener à bien cet
exercice.
Sans plus
tarder, j'aimerais qu'on entre dans le vif du sujet qui nous réunit ici
aujourd'hui, le développement de nos régions. Lors de l'étude des
crédits du volet du MAMOT qui s'est tenue le 19 avril dernier, j'ai eu
l'occasion de rappeler que, depuis avril
2014, notre gouvernement agit avec tout le leadership nécessaire dans la
transformation de son approche envers
les municipalités et les régions. En effet, en matière de développement du
territoire, notre gouvernement fait
preuve d'audace et a été particulièrement actif au cours des dernières années,
et j'aimerais revenir sur certaines de ses réalisations. D'abord, dès 2015, les MRC ont obtenu la pleine compétence
en matière de développement local et régional. Pour les appuyer en ce sens, le gouvernement a mis à leur disposition le
Fonds de développement des territoires. Ce fonds permet aux MRC d'investir dans des projets locaux et supralocaux.
D'ailleurs, l'enveloppe du fonds des territoires sera bonifiée à 105 millions
de dollars en 2018‑2019 et à 115 millions de dollars en 2019‑2020.
Ensuite, en
2016, le gouvernement a donné suite au rapport Perrault en dévoilant le Plan
d'action gouvernemental pour alléger
le fardeau administratif des municipalités et la Politique gouvernementale de
consultation et de simplification administrative
à l'égard des municipalités. Le gouvernement, donc, pose des actions concrètes
pour stimuler le développement de
toutes les régions, et ce, en s'assurant que les moyens mis en oeuvre prenaient
leur assise en région afin de répondre à l'Accord de partenariat avec
les municipalités pour la période 2016‑2019.
Cela étant
dit, M. le Président, le point tournant de cette modernisation des relations
Québec-municipalités est sans contredit
la reconnaissance des municipalités comme gouvernements de proximité. En effet,
l'Assemblée nationale a adopté en juin
dernier le projet de loi visant à reconnaître l'ensemble des municipalités du
Québec comme des gouvernements de
proximité et à augmenter à ce titre leur autonomie et leurs pouvoirs. Les
municipalités et leurs élus ont désormais plus de pouvoirs que jamais auparavant.
Le temps du paternalisme est enfin terminé.
Au cours de
la dernière année, j'ai effectué une tournée des régions du Québec afin de
rencontrer les élus et les acteurs
régionaux dans le cadre du renouvellement de la Stratégie gouvernementale pour assurer l'occupation et la vitalité des territoires 2018‑2022.
Ces rencontres ont confirmé que les élus régionaux étaient sans le moindre
doute les mieux placés pour
déterminer les priorités de leurs régions selon leurs besoins et selon la
réalité spécifique de chacune des régions. Ainsi, les priorités ciblées par les élus
régionaux constituent à présent le coeur de la Stratégie gouvernementale pour
assurer l'occupation et la vitalité
des territoires 2018‑2022. Désormais, c'est du bas vers le haut que les
décisions se prennent. Le temps où
Québec décidait seul des grandes stratégies partout sur le territoire est
terminé. Nous changeons les façons de faire. Maintenant, les régions
sont véritablement aux commandes.
Afin d'appuyer les régions, le gouvernement a
mis en place le Fonds d'appui au rayonnement des régions, communément appelé le FARR. Le FARR constitue un
important levier de développement économique et social pour soutenir la concertation régionale et pour appuyer
directement la réalisation de projets ambitieux qui ont des retombées sur le territoire de chaque région du Québec.
Toutes les sommes disponibles en 2017‑2018, soit 30 millions de dollars,
ont été engagées pour la réalisation de 372
projets qui engendreront des investissements totaux de plus de
233,2 millions de dollars répartis sur les prochaines années. Ces
chiffres démontrent l'effet bénéfique du FARR sur le développement économique
et social de nos régions.
D'ailleurs,
je tiens à vous rappeler que l'enveloppe du FARR passe maintenant à
45 millions en 2018‑2019. Elle sera
ensuite bonifiée à 60 millions en 2019‑2020, 75 millions en 2020‑2021
et à 100 millions, annuellement et de façon récurrente, à compter de 2021‑2022. Au total, pour les cinq premières
années d'existence du FARR, ce sont 310 millions de dollars qui
seront investis dans le développement régional par le biais du FARR.
De plus, j'aimerais vous parler d'un autre outil
mis à la disposition des régions, soit le Fonds conjoncturel de développement. Ce fonds permet de soutenir des
initiatives locales et régionales qui contribuent, entre autres, au développement économique, social, culturel,
touristique, environnemental et technologique. En 2017‑2018, ce fonds a permis d'investir plus de 3,9 millions dans
72 projets réalisés sur le territoire québécois. Il s'agit d'un outil qui
favorise l'occupation du territoire
en permettant la réalisation de projets locaux, particulièrement dans des
milieux dévitalisés. Chaque geste et chaque projet contribuent à la
croissance d'une communauté.
Ainsi, constatant les besoins grandissants des
régions, nous avons décidé de bonifier l'enveloppe 2017‑2018 permettant ainsi le financement du plus grand
nombre possible de projets déposés avant l'expiration du programme au
31 mars 2018. Comme vous le savez, les normes du Fonds conjoncturel de
développement sont maintenant venues à échéance.
Or, cela ne veut pas dire pour autant que nous mettons fin à notre soutien pour
les projets prenant place dans une
conjoncture ou un contexte particuliers et permettant de favoriser l'occupation
et revitalisation des différents territoires, bien au contraire. En ce sens, le gouvernement mettra sur pied un
programme d'aide à la revitalisation, et ce, dès 2018. Celui-ci sera
doté d'une enveloppe totalisant 30 millions de dollars sur cinq ans.
L'ensemble du
gouvernement est soucieux du développement social et économique de nos régions.
D'ailleurs, le plan économique du
Québec de mars dernier reflète cette vision et prévoit en ce sens de nouvelles
initiatives totalisant plus de
417 millions de dollars afin de favoriser le développement économique de
toutes les régions du Québec, notamment en misant sur la diversification économique en région, en renforçant le
secteur forestier québécois et en développant le Nord québécois.
De plus, afin
d'appuyer les régions dans la diversification de leur économie, le plan
économique de mars 2018 prévoit des
sommes additionnelles de 82,8 millions sur cinq ans, soit 30 millions
pour le renouvellement du Fonds d'aide aux initiatives régionales de la
région de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine,
1,8 million pour l'appui au Centre de recherche
sur les milieux insulaires et maritimes, 21 millions de dollars pour la
mise en place du Fonds de diversification économique pour le territoire de la MRC des Appalaches et enfin
30 millions de dollars, dont je vous ai parlé il y a quelques
instants, pour le soutien aux territoires confrontés à des difficultés
économiques.
En conclusion, comme vous pouvez le constater,
le gouvernement est plus que jamais au service des régions. L'ensemble de nos mesures consistent à donner plus
de latitude et de flexibilité aux municipalités. Nous voulons faire en
sorte que les élus locaux et régionaux puissent exercer plus efficacement leurs
compétences, déterminer leurs propres priorités
en fonction des enjeux locaux et avoir le pouvoir de prendre les décisions
nécessaires pour assurer leur développement économique et social.
Voilà, M. le
Président, qui complète ma présentation sur le volet Développement des régions
de l'étude des crédits, et je suis prêt, à partir de maintenant, à
répondre aux questions.
• (14 h 10) •
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup, M. le ministre. Nous
allons maintenant poursuivre les remarques préliminaires avec M. le
député de Jonquière et porte-parole de l'opposition officielle pour sept
minutes.
M. Sylvain
Gaudreault
M. Gaudreault :
Oui, merci, M. le Président. Alors, je ne veux pas prendre beaucoup de temps,
pour pouvoir transférer ce temps sur
les périodes d'échange comme telles. Mais, quand même, ça va me permettre de
saluer, évidemment, vous-même, M. le
Président, les gens qui vous accompagnent, les collègues qui sont ici, des deux
côtés de la Chambre, évidemment le ministre, pour qui c'est sa dernière période
de crédits. Alors, je veux profiter de l'occasion pour saluer son
travail au service du bien public, au-delà des lignes de parti. Alors, j'ai
beaucoup, évidemment, d'estime et de reconnaissance
pour tous les collègues qui font un engagement public. On sait ce que ça
demande comme contribution et comme
temps. Alors, je veux saluer ça et souligner la noblesse de son geste, d'avoir
pris le temps de l'annoncer avec les gens qui lui sont chers. Je veux
également, évidemment, saluer les gens qui l'accompagnent, que je connais bien
pour plusieurs. Et je sais ce que la représente pour les membres de la fonction
publique de préparer les crédits, alors, beaucoup,
beaucoup de documents, parfois un peu frustrant, parce qu'ils ont l'impression
qu'on ne les utilise pas pendant la période ici, mais pourtant on les utilise
toute l'année. Alors, je veux vous rassurer tout de suite, là, personne ne
travaille pour rien. Et je veux
surtout, là, souligner les efforts et le professionnalisme des membres de la
fonction publique qui sont ici. Alors, pour le reste...
Ah! puis je veux évidemment saluer Jean-Christophe Maltais, qui m'accompagne.
Alors, ça, c'est mon ministère. Alors, vous voyez... Et évidemment on
aura l'occasion d'échanger un peu plus tard. Merci.
Le
Président (M. Auger) :
Merci, M. le député de Jonquière. Donc, pour ses remarques préliminaires
également, le porte-parole du deuxième groupe d'opposition, M. le député
d'Arthabaska, cinq minutes.
M. Éric Lefebvre
M. Lefebvre : Merci beaucoup.
Également, moi, je vais prendre des remarques écourtées également. Mais permettez-moi, M. le Président, de vous saluer.
Collègues du gouvernement, collègue de l'opposition officielle, Philippe
Gougeon, qui m'accompagne, M. le ministre, et tous les gens qui l'accompagnent,
bonjour.
Permettez-moi,
M. le ministre, également de souligner le travail que vous avez effectué au
cours des dernières années. Comme je
dis souvent, moi aussi, les 125 élus qui sont à l'Assemblée nationale sont
tous des passionnés et tous des gens
qui veulent améliorer le Québec. Chacun, des différentes formations politiques,
choisit un chemin qui est différent, mais
l'objectif ultime de tous et chacun, surtout quand on est ici, comme ça, en
étude de crédits, c'est d'améliorer le Québec dans lequel nous sommes. Et je veux vous remercier, M. le ministre,
d'avoir fait ce sacrifice, parce qu'on sait c'est quand même beaucoup de sacrifices par rapport à nos
familles. Je vous voyais avec votre conjointe lors de votre annonce, ce sont les personnes les plus touchées directement
par les différents événements qu'on a. Et je sais que, lorsqu'on a une fonction comme celle de ministre, vos semaines et
vos fins de semaine sont très, très, très occupées, et c'est nos familles
immédiates qui souffrent du temps qu'on n'a
pas. Alors, je vous remercie d'avoir fait ce don à la collectivité, aux
Québécois et aux Québécoises.
Et je me
souviendrai toujours, M. le ministre, l'an dernier, lors des inondations, vous
aviez passé la fin de semaine sur le
terrain avec les sinistrés, et au retour en Chambre, j'étais traversé pour
aller vous voir, pour vous remercier d'avoir été sur le terrain directement avec les gens qui avaient été sinistrés.
Puis les heures de sommeil avaient été probablement très, très courtes cette fois-là, et vous étiez
venu quelque peu émotif. Vous m'aviez dit que c'était assez rare que quelqu'un
de l'autre côté de la Chambre traversait
pour remercier pour le travail qui avait été fait. Mais, pour moi, ça sera un
moment que je vais me rappeler, et je vous remercie, encore une fois,
pour le travail que vous avez fait.
Discussion générale
Le Président (M. Auger) : Merci
beaucoup, M. le député d'Arthabaska. Nous allons maintenant débuter les
échanges. Donc, un premier bloc avec l'opposition officielle pour
16 minutes. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, merci, M. le Président. Alors, je veux
commencer avec la note économique qui a été publiée récemment par la Fédération québécoise des
municipalités sur le portrait de l'emploi en région — je pense qu'on ne peut pas avoir meilleur document pour tracer une toile
de fond, je dirais, sur ces crédits qui touchent les régions — où on apprend que, dans les
régions... puis je ressors... on essaie de récupérer ce qu'on présente au salon
bleu, là, et ça, c'est tiré directement, M. le
Président, du document Note économique — Portrait de l'emploi. La ligne verte,
c'est l'évolution de l'emploi dans les petits
centres de population et les régions rurales. Puis regardez ici, là, il y a
vraiment une pente, là, qui ressemble à une montagne, là, une piste de
ski alpin, et elle commence quand? En 2014, directement avec l'arrivée du
gouvernement libéral. Donc, on évalue autour
de 40 000 emplois de moins dans les régions rurales et dans les régions de
petits centres de population, si on reprend le vocabulaire de la FQM.
Alors, je veux dire, c'est catastrophique, là, M. le Président.
Alors, moi, j'aimerais savoir de la part du
ministre comment il peut expliquer, depuis 2014, là, soi-disant le gouvernement de l'emploi, il faisait partie du trio
économique... comment on peut arriver à des résultats aussi catastrophiques
pour les régions rurales du Québec.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Oui, bien, c'est
vrai qu'on a été le gouvernement de l'emploi. Ça, je pense que c'est un fait
indéniable. Il n'y a personne qui peut le contester qu'au cours des quatre
dernières années il y a eu presque, presque 250 000
emplois qui ont été créés. Et nous, on avait dit que ça se ferait sur une
période de cinq ans, ça s'est fait presque jusque-là sur une période
beaucoup plus courte.
Le collègue
député de Jonquière aurait néanmoins raison de questionner si ça n'avait pas
été une création d'emplois généralisée
à travers le territoire, avec des chutes historiques du taux de chômage. Mais
voilà, les faits sont les suivants, c'est
que le taux de chômage s'est réduit à peu près partout au Québec, dans toutes
les régions. La région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, par exemple, en avril 2014,
connaissait un taux de chômage de 10,7 %; aujourd'hui, c'est 4,9 %,
c'est très difficile de dire que ça ne va pas bien au Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Et c'est la même chose dans la plupart des régions
du Québec, donc, très forte création d'emplois. La population, il est vrai,
elle n'a pas la même croissance partout. Ça, c'est un peu normal. Mais ceci dit, les taux d'emploi, c'est-à-dire la
part de la population active qui est au travail, elle augmente partout, et elle augmente même dans des
régions qui sont plus rurales, et elle augmente aussi dans des régions qui sont
davantage urbaines. Alors, il faut regarder l'ensemble du portrait.
Le
Président (M. Auger) : Merci. Et, en passant, juste un petit
rappel qu'entre les questions et les réponses je vais regarder le temps de la question versus le temps
de la réponse et je vais équilibrer le temps. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui, merci de le mentionner, M. le Président. J'étais pour vous le mentionner,
mais, remarquez, ce n'est pas parce que ça n'a pas été respecté, là,
mais je voulais prendre de l'avance avant que ça se produise.
Écoutez, M.
le Président, le ministre sait très bien qu'on ne peut pas faire abstraction de
la démographie. Et, quand il nous
parle de ses chiffres sur le taux de chômage... c'est toujours séduisant de
parler du taux de chômage. Mais, pour les petits centres de population et les régions rurales, il ne peut pas
faire abstraction de deux données absolument fondamentales, et ce n'est pas moi qui parle, là, ce n'est pas le
Parti québécois, c'est la FQM, avec qui il travaille, je dirais, quasiment
quotidiennement comme ministre des Affaires municipales : entre 2011 et
2016 — c'est
les colonnes bleues, là, petits centres de
population et régions rurales — la population de 65 ans et plus a augmenté
de 31 % et la population de 15-24 ans — ça, ça veut dire les jeunes — a diminué de 18,3 %, 18,3 %. Ça,
ça veut dire — et ça
vient, encore une fois, des faits saillants de la note économique de la
FQM — que
ce phénomène s'explique par le fait que, finalement, la population âgée a augmenté, donc ils ont quitté des emplois parce qu'ils
sont devenus des personnes âgées qui ont quitté le marché du travail, et
les jeunes ont quitté, littéralement, les milieux ruraux. Ça, ça veut dire
quoi? C'est que ça fait baisser le taux de
chômage, mais il reste qu'il y a eu une diminution nette du nombre d'emplois
dans les régions rurales du Québec.
On parle de... entre 2012 et 2017, le nombre de chômeurs dans les petits
centres de population et les régions rurales
a diminué de 20 900 individus — ça, c'est le nombre de chômeurs — mais pourtant il y a eu 40 000 emplois
de moins depuis 2014.
Donc, ça veut
dire que le fameux chiffre du taux de chômage du ministre s'explique par le
fait que, d'un côté du spectre, les
jeunes ont quitté les régions rurales puis, de l'autre côté du spectre, les
personnes âgées, bien, sont devenues de
plus en plus nombreuses dans les milieux ruraux. Donc, difficulté de
remplacement de la main-d'oeuvre, c'est
ce qu'on appelle le renouvellement de
la main-d'oeuvre qui ne se fait pas dans les milieux ruraux. Ce n'est pas à moi
d'expliquer ça à un économiste comme
le ministre, alors il faut qu'il nous trouve une autre
explication que des chiffres sur le taux de chômage.
• (14 h 20) •
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
Bien, tout à l'heure, j'ai parlé du taux d'emploi, c'est autrement plus
parlant, effectivement, puis le taux
d'emploi est en augmentation dans toutes les régions. Mais je vais m'en tenir,
pour l'instant du moins, à cette étude de
la FQM. On y lit, entre autres... puis c'est une citation qui m'apparaît fort
importante, on y lit, et je cite : «Si les données dévoilées jusqu'ici peuvent laisser croire à une
détérioration du marché du travail, c'est tout à fait le contraire qui s'est
produit sur la période étudiée.» Alors,
l'auteur même de cette étude reconnaît que le marché du travail s'est amélioré
dans les régions qu'il est en train d'étudier et dont il rapporte les
résultats.
Et d'ailleurs
la création d'emplois nécessite deux choses, hein? Ça nécessite une entreprise
ou une organisation qui veut employer
puis ça nécessite d'avoir un employé à disposition. Le problème de beaucoup de
nos régions, vous le savez, c'est la
pénurie de main-d'oeuvre. Alors, nous, on ne décide pas à la place des régions
quelles sont leurs priorités, mais le
Saguenay—Lac-Saint-Jean,
très clairement, dans la nouvelle stratégie d'occupation et de vitalité des
territoires, a ciblé les problèmes de
pénurie de main-d'oeuvre. Et aujourd'hui, d'ailleurs, on annonçait, dans le
cadre du FARR, avec comme promoteur
le cégep de Jonquière, un projet dans lequel le FARR va contribuer pour un
montant de 200 000 $, qui
s'appelle Une solution au défi de la pénurie de main-d'oeuvre. Alors, c'est
comme ça qu'on va travailler à amener des
gens davantage dans les régions, retenir des jeunes, amener d'autres gens,
inciter un certain nombre de personnes qui sont encore en bonne santé et
volontaires pour travailler à poursuivre le travail. Et c'est comme ça qu'on va
à la fois maintenir la tendance positive actuelle et créer encore des emplois
avec des gens qui viendront s'établir en région.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. Alors, le document, le fameux document, on peut l'interpréter de
différentes manières. Je vois que le
ministre va chercher des éléments seulement qui font son affaire, là. Mais il
reste que le portrait d'ensemble tiré
de ce document-là est un scénario triste et de décroissance économique pour les
petits centres de population et les régions
rurales du Québec. Ce document démontre très clairement que les créations
d'emplois qui ont eu lieu à travers le Québec
sont dans les grands centres, évidemment Québec, Montréal, mais dans les
centres régionaux comme Saguenay, Trois-Rivières, Sherbrooke. Mais le
ministre ne répond jamais directement là où je l'amène, qui est dans les
régions rurales et les petits centres de
population où il n'y a pas de renouvellement de la main-d'oeuvre. À la
page 7 du document de la FQM, on nous dit que «pour les milieux
essentiellement ruraux — alors, qu'il ne nous amène pas sur les milieux urbains, le ministre, là, je l'amène sur les
milieux ruraux — et les
milieux intermédiaires, ces taux sont encore plus bas». Les taux de
renouvellement de la main-d'oeuvre, on parle de 60 et de 73.
Ce que je
veux dire, ce que je veux dire, c'est que, depuis que ce gouvernement est en
place, depuis 2014, dans les régions
rurales et les petits centres de population, les mesures de ce gouvernement en
matière d'occupation du territoire, de
vitalité des régions rurales qui se dépeuplent et qui se vident... Et je vois
ici des députés dans lesquels ils ont tous des milieux ruraux dans leurs
circonscriptions. Dans le fond, c'est peut-être moi qui en ai le moins, quand
je regarde les collègues ici, autour de la
table, à part le ministre, là, parce que, moi, Jonquière, c'est essentiellement
urbain. Mais sinon, là, tous les
petits milieux ruraux chez nos collègues ici, là — et on pourrait faire le tour de l'Assemblée
nationale comme ça — sont en dévitalisation, sont en
dévitalisation. C'est la FQM qui le dit dans son document. Dans les MRC... Dans
la circonscription du premier ministre, il y a deux MRC, Domaine-du-Roy et
Maria-Chapdelaine, c'est des diminutions d'emploi de 5 % et de 7 % entre 2014 et aujourd'hui, M. le
Président. Alors, on ne peut pas dire qu'il y a de la création d'emplois quand c'est de la diminution d'emploi.
On parle, pour l'ensemble du Québec, d'autour de 40 000 emplois de
moins dans les milieux
ruraux. Je le répète, puis j'insiste, et je le souligne en jaune fluo, là, pour
le ministre, là, je parle des milieux ruraux et des petits centres
urbains.
Alors,
ça, c'est la réalité, et je veux que le ministre m'arrive... bien, qu'il
accepte ce constat de la FQM. Ça veut dire
qu'il ne reconnaîtrait pas le constat de la FQM. Ça, c'est la première chose,
il faut qu'il reconnaisse ce constat d'un de ses principaux partenaires dans son ministère, la Fédération
québécoise des municipalités. Est-ce qu'il est en train de nous dire que
ce n'est bon à rien, ça, ce que la FQM dit? Alors, ça, c'est la première chose.
Puis
la deuxième chose, une fois qu'on reconnaît ce constat d'un partenaire
principal du ministère, je
veux qu'il nous dise, bien,
c'est quoi, les mesures qui sont en place, vu que celles, visiblement, depuis
2014 n'ont pas donné les résultats escomptés. Qu'est-ce qu'il va faire pour
changer les choses dans les milieux ruraux?
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux : Bien, à la première question,
à savoir : Est-ce que je
pense que l'étude de la FQM n'est pas
une étude valable?, non, au
contraire, je pense que c'est une étude qui est très valable et, tout à fait, que la FQM est un partenaire extrêmement important du gouvernement. Je soulignais
certains passages du rapport qui n'étaient peut-être pas suffisamment mis en lumière, selon moi, qui
étaient que le marché du travail était florissant.
Ça
ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'enjeux particuliers avec les communautés
rurales. La vérité, c'est qu'il faut faire
attention, là, parce que ça pourrait être une erreur d'optique, là, que de
limiter notre regard que sur la période qui suit 2014. On aurait eu la même chose si on avait commencé avant. La
tendance, pas seulement au Québec, mais dans l'ensemble des sociétés occidentales, et même au-delà des sociétés
occidentales aujourd'hui, c'est vers l'urbanisation. Il y a de moins en moins de population en régions rurales et de plus en plus de population dans les villes. On a déjà été
à 80 %
dans les zones rurales, on est aujourd'hui à 80 % dans les zones urbaines.
On aurait commencé la série statistique utilisée dans cette analyse bien
avant puis on aurait observé les mêmes tendances. Est-ce que ça veut dire que
les politiques des uns et des autres
n'étaient pas des politiques utiles? Bien, moi, je pense que ce qu'on fait,
actuellement, avec nos partenaires
sur le terrain, qui ont défini des priorités... Il y a plusieurs régions qui
visent, justement, à soutenir les
communautés rurales qui ont des problèmes de vitalité. Le FARR est un outil, le
Fonds de développement des territoires est un autre outil.
J'ai
annoncé tout à l'heure qu'on allait ajouter un 30 millions supplémentaires
pour les cinq prochaines années, un,
en visant vraiment ces communautés-là en particulier. J'ai annoncé un projet
pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean,
mais j'en ai plein d'autres de cette
nature-là, qui visent, justement, à vitaliser davantage les communautés
rurales. Mais, dans un contexte de
pénurie de main-d'oeuvre, il est clair... puis c'est la priorité du ministère
de l'Immigration aussi, c'est de régionaliser l'immigration, c'est de ne
pas amener l'immigration seulement à Montréal ou à Québec, c'est d'amener l'immigration dans chacune des régions du Québec.
Et ça, ça va être très important, mais on ne le fera pas seuls, on va le
faire avec nos partenaires. Puis la bonne
nouvelle, c'est qu'ils nous arrivent avec des projets, des projets, d'ailleurs,
qu'ils sont souvent capables de soutenir grâce au FARR, alors il faut
travailler.
Le Président
(M. Auger) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. Ce qui me fascine dans les propos du ministre, c'est qu'il s'en remet aux
tendances mondiales vers
l'urbanisation, puis c'est comme s'il prenait ça comme acquis et comme un fait
sur lequel... on ne peut rien y faire, qui est plus forte que l'action du
gouvernement, et on peut juste corriger à la marge ou mitiger les dégâts.
Mais
comment il peut m'expliquer qu'entre quand moi j'étais ministre... puis je ne
dis pas ça parce que c'est moi, là, mais,
quand j'étais sur son siège, au gouvernement... Là, c'est les chiffres de la
FQM, la ligne verte, à partir de 2012‑2013, la ligne, elle monte. Est-ce qu'elle monte comme ça? Non, mais elle
monte quand même, il y avait une belle croissance. Pourtant, en 2012, la tendance internationale
était déjà là, là, la tendance à l'urbanisation dont il nous parle, sur
l'échelle de la planète. Puis, dès
l'arrivée, 2014, pouf! ça descend jusqu'en 2015 puis ça continue de descendre
dramatiquement. Ça, c'est la réalité
du travail ou plutôt de l'absence de travail du gouvernement libéral, et des
coupures, et des mesures d'austérité,
et des réductions de soutien aux régions pour assurer leur propre
développement, que ce soit en matière de CLD, que ce soit en matière de
conférences régionales des élus, que ce soit en matière de présence sur le
terrain pour l'immigration.
• (14 h 30) •
Parce
que ça, c'est l'autre chose que je trouve absolument intéressante — intéressante dans le sens que ça mériterait une thèse de doctorat, là, en termes de
contradiction — quand il
nous dit : Bien, il faut être présents sur le terrain pour l'immigration, pour régionaliser l'immigration.
Bon, bien — encore
une fois, là, un tableau du même document qu'on a fait agrandir — dans les MRC rurales qui représentent 20 % de la population,
savez-vous quoi, M. le Président? Il y a 5 % de l'immigration seulement qui va dans les MRC
rurales, pour 20 % de la population. Le ministre dit : Il faut qu'on
soit présents dans les régions.
Savez-vous quoi? En tout cas, dans ma région, puis je sais que c'est la même
chose dans d'autres régions, c'est ce
même gouvernement qui a fermé les bureaux du ministère de l'Immigration. Puis
là ils viennent nous dire : On
va ouvrir des directions régionales du ministère de l'Immigration. Moi, dans
mon langage à moi, là, j'appelle ça un
pompier pyromane, hein? Il y a quelques années, depuis 2014, dans les mesures
d'austérité, ils ont dit : On va couper un peu partout. On a fermé les conférences régionales des élus, on a
coupé de moitié les CLD. Tiens, on va fermer les directions régionales du ministère de l'Immigration. Puis là on a des
chiffres comme ça, puis ils nous disent : Ah! Ha! On a trouvé la solution, on va ouvrir des directions régionales du ministère de l'Immigration. Alors, ça, c'est ce qu'on appelle un pompier pyromane, je pense que je n'ai
pas besoin de vous expliquer longuement ce que ça veut dire, là, il met
le feu puis, après ça, il se présente comme le sauveur en éteignant le feu.
Alors,
c'est parce que, moi, ce que je trouve plate, c'est qu'on a perdu
ces quatre années-là. C'est ce que je trouve désolant, M. le Président,
puis je n'ai pas de réponse de la part du ministre.
Le
Président (M. Auger) :
Nous devons poursuivre avec le premier bloc du gouvernement, avec le député de Maskinongé, et vous avez
16 minutes à votre disposition.
M. Plante : Merci
beaucoup, M. le Président. Pas juste 16 minutes? Je pense que je vais manquer de temps, je vais
revenir au second bloc par la suite. Mais je tiens à vous dire d'entrée de jeu...
vous saluer, M. le Président, M. le ministre, l'ensemble de son équipe — M. le ministre, vous nous avez surpris ce week-end, pour vous dire à quel point
on vous apprécie et qu'on a aimé votre
contribution avec nous durant ces quatre années et demie essentielles, je vous
dirais, à l'avancement du Québec, parce que tout n'est pas si noir que
mon collègue veut bien laisser présager — saluer mes collègues du
gouvernement, mon collègue de l'opposition officielle, de la deuxième
opposition. Bonjour.
Alors, vous
me permettrez tout d'abord, M. le Président, de m'excuser de mon retard,
j'étais à visiter les gens inondés ce
matin. Vous savez, dans ma circonscription, l'eau a monté. Alors, excusez-moi
d'avoir souligné mon retard. Je ne
pouvais pas, mais je tenais à le dire quand même puis dire que toutes mes
pensées sont avec eux, parce que ce n'est pas facile. Je le souligne
deux fois, je le sais, M. le Président, je suis incorrigible.
Vous dire à
quel point... J'écoutais mon collègue, tantôt, parler d'emplois en région, et
je vais vous avouer que j'avais
l'impression qu'on avait deux provinces. Mais, en tout cas, dans la Mauricie,
M. le Président, vous pouvez dire, tout
comme moi, que l'emploi va beaucoup mieux depuis 2014, et augmente, et, oui,
dans les secteurs ruraux. Parce que je
dois vous avouer que je représente la circonscription de Maskinongé, qui est
composée à 80 % de secteurs ruraux, donc, de la MRC de Maskinongé, et je vous dirais qu'il n'y a jamais eu autant
d'emplois créés depuis de nombreuses années. Et j'attends... Notre recherchiste est parti, mais j'ai un tableau, moi
aussi, à montrer à notre collègue — ah! il s'en vient avec mon tableau — alors, pour lui montrer comment, en
Mauricie, l'emploi a justement progressé. Merci, vous êtes bien aimable, jeune homme. Alors, juste montrer la
courbe ici. Alors, la ligne du haut, c'est le Québec, la pointe ici en bas,
c'est la Mauricie, et la grande pente de
ski, c'est 2012‑2013. Et, depuis 2014, en Mauricie, vous voyez, ça augmente.
Alors, juste vous dire qu'à chacun
ses pentes de ski, mais il y en a qui sont différentes, et la vision, des fois,
est différente d'autres. Tu peux
descendre en ligne droite ou en slalom, mais ce qui compte, c'est d'avoir la
même finalité et de rester debout tout le long de la descente, M. le
Président.
Mais vous dire
qu'en Mauricie, ça va bien. Ça va bien chez nous dans Maskinongé, chez vous
aussi, dans Champlain, M. le Président, parce que les gens se sont pris
en main, les gens travaillent et les gens ont les outils pour travailler parce qu'ils ont des outils de
proximité, et c'est ce que je vais vous parler d'entrée de jeu cet après-midi,
vous parler des outils qu'on a mis à la disposition des régions pour,
justement, l'occupation et la vitalité des territoires.
Vous savez,
M. le Président, j'ai le privilège, depuis octobre dernier, d'être l'adjoint
parlementaire du premier ministre
pour les régions, de travailler au quotidien avec le ministre des Affaires
municipales, avec le premier ministre et
avec les autres ministres justement pour travailler sur la vitalité et
l'occupation de nos régions. Vous savez... et moi, j'ai toujours cru que le
Québec est beau, est grand, et quand Montréal, Québec vont bien, mais les
régions doivent bien aller aussi. On doit créer de l'emploi, oui, dans
les grands centres, mais aussi en région, et ça, là-dessus, je rejoins les propos de mon collègue. Par contre, il faut aussi
donner les moyens aux acteurs régionaux de créer de l'emploi, de travailler
ensemble et surtout d'avoir la latitude
possible pour adapter les mesures gouvernementales à l'image de leur
territoire, M. le Président.
Ce qui est
important... et moi, je vous dirais, on a présenté dernièrement la Stratégie
gouvernementale pour assurer l'occupation
et la vitalité des territoires 2018‑2022, le ministre l'a rendue publique le 11
décembre 2017. C'est une première fois
au Québec, on est allés sur le terrain, et le ministre a fait une très, très
grande consultation partout dans les régions du Québec pour, justement, voir que chacune des régions puissent mettre
leur réalité, leur réalité au quotidien dans cette stratégie-là, M. le
Président.
Ce qui est
important, et vous le savez comme moi, on a des régions limitrophes. On peut
parler de la région du Centre-du-Québec,
où... lequel le député d'Arthabaska est député, et la Mauricie. On est voisins
d'en face, comme on dirait, il y a un petit cours d'eau, le fleuve
Saint-Laurent, qui nous sépare, mais deux réalités totalement différentes, deux réalités différentes. Et moi, je vous
dirais : Est-ce qu'une des réalités est mieux que l'autre? Je vous dirais
non. Ce qui est important, c'est d'accompagner les gens dans la mesure, dans
leurs coutumes et surtout dans les besoins qui leur sont essentiels, à
eux.
Vous dire, M.
le Président, qu'historiquement ça ne s'était pas vu souvent, ça, faire une
consultation sur les priorités des
régions pour dire, justement, qu'est-ce qu'on veut dans chacune des régions du Québec et comment le gouvernement, contrairement à avant, où il
disait : Voici vos priorités et assumez-les, mais maintenant
c'est : Voici nos priorités, et les régions demandent au gouvernement
de s'adapter.
Vous dire, M. le Président, que c'est une première et vous dire à quel point les intervenants
locaux sont contents. On va nous
dire... et tantôt j'écoutais mon collègue, parfois on dresse le portrait, ça dépend comment
on voit le verre, à moitié vide, à
moitié plein. Mais moi, je vous dirais, par chez nous, en Mauricie, en tout cas, chez vous, chez nous, on le voit pas mal à moitié plein parce
que ça va bien. Ça va mieux parce que les gens ont réussi à édicter des
priorités, à s'entendre sur des grandes
orientations et les transmettre au gouvernement pour dire : Voici comment la Mauricie voit
son développement pour le futur, voici quels sont les besoins au quotidien que
notre région a besoin pour grandir.
Oui, M. le président, attirer les gens issus de la diversité, importante pénurie de main-d'oeuvre dans chacune des régions. Effectivement, il y a le vieillissement de la population. La courbe démographique, on le sait bien et on le dit bien, personne ne
peut le cacher. Par contre, on ne peut pas cacher et dénier qu'il y a des
emplois qui se créent. Juste en Mauricie, on avait un grand rattrapage à faire. Et, je vous dirais, M.
le Président, il n'est pas fait au complet, mais on va y arriver. Ma courbe le démontre que, depuis 2014,
on fait la pente de ski, mais à l'envers. On est en train de prendre le
remonte-pente pour réatteindre les sommets qui ont déjà été connus il y a déjà
plusieurs années.
Vous dire...
M. le Président, laissez-moi vous parler des gestes concrets qui ont été posés
par notre gouvernement. Tout d'abord,
le premier geste, qui a été l'accord de partenariat entre les municipalités
pour la période 2016‑2019. La FQM, l'UMQ, la ville de Québec et la ville de Montréal ont signé avec le
gouvernement cet accord et ont établi une véritable entente de partenariat. Des partenaires, M. le
Président, c'est sur le même pied. Ce n'est pas quelqu'un qui dicte à l'autre
quoi faire, mais c'est ensemble qu'on prend
les meilleures décisions pour, chacun, nos destinées qui... on espère, dans
le même but. On a aussi simplifié de façon majeure l'allègement et la
simplification administrative. Donc, toute la paperasserie
que, quand vous faisiez le tour de vos municipalités, ils vous disaient :
Bien, ça n'a pas de bon sens, on remplit des papiers, on fait des demandes,
etc., le ministre s'est assis d'égalité à égalité avec les fédérations
municipales et a simplifié cette documentation-là.
On a révisé aussi le cadre législatif. On se
rappelle, la loi n° 122, la loi n° 109, la loi n° 121 et, encore
plus récemment, la loi n° 155 sont
toutes des lois qui permettent, justement, une plus grande proximité des élus
municipaux, une plus grande latitude
aux élus municipaux, aux municipalités comme véritables gouvernements de
proximité, M. le Président.
Mais vous
dire... et j'entendais les collègues, tantôt, qui disaient : Écoutez, les
moyens financiers, les coupures, les structures, mais bien au contraire,
M. le Président, on a donné les moyens financiers à ces municipalités-là, aux municipalités régionales de comté et aux
différentes régions. On peut parler du Fonds de développement des territoires,
objet important. Je peux vous en parler
longuement, mais je peux juste vous parler de l'expérience que je connais la
mieux, qui est celle de Maskinongé.
Dans Maskinongé, les gens, au lendemain des décisions gouvernementales, se sont
entendus tout de suite, ils se sont
mis en action, ont travaillé. Et depuis ce temps-là, M. le Président, on crée
des emplois. On crée des emplois
pourquoi? Parce qu'on a mis tout le monde ensemble, les gens du développement
économique, les maires et mairesses
du territoire et aussi les acteurs sociaux, pour se concerter, travailler, et
travailler de façon plus efficace, plus rapidement.
Et, je vous
dirais, M. le Président, encore à l'automne dernier, on affichait un nombre
d'emplois record disponibles, c'était
160 emplois. Et, je vous dirais, aujourd'hui, si je ne me trompe pas, c'est
près de 200 emplois qui sont disponibles dans la MRC de Maskinongé. C'est quand même quelque chose d'assez
exceptionnel, et ça, c'est sans compter les projets à venir. On parle de 350, je peux le dire, là,
chez Olymel à Yamachiche, et je regardais dans le quotidien régional ce week-end,
on parlait d'un autre 350 emplois qui
seraient disponibles sous peu dans la MRC. Si on me dit que c'est des pertes
d'emploi, moi, je vous dirais, à
date, ça fait 700 emplois nouveaux que je viens de vous annoncer, qui sont
connus des gens chez nous.
D'autres
moyens financiers, bien, bien sûr, le fonds de la Capitale-Nationale,
important, et le fonds de développement économique de Montréal, mais
parlons aussi du Fonds d'aide au rayonnement des régions. M. le Président, ce
qui est important, c'est de vous dire que la
vision qu'on a eue ensemble, le gouvernement, versus les régions, versus le développement régional, mais versus surtout la
possibilité des régions de croire elles-mêmes en leur destinée, d'avoir une vision globale cohérente et intégrée dans leur
développement et permettre, justement, aux différentes régions du Québec,
d'avancer à leur rythme, mais surtout d'avancer et de développer ensemble, M.
le Président...
Je vais continuer en vous parlant... Il me reste
combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Auger) : Six
minutes, à peu près.
• (14 h 40) •
M. Plante :
Ah! bien, ce n'est pas si pire. Alors,
je vais continuer un petit peu, et je vais laisser le ministre
répondre, puis je reviendrai au prochain bloc.
Mais vous
dire qu'on peut parler de différents changements de culture au niveau de
l'appareil gouvernemental — mais,
quand je vous parle de l'appareil gouvernemental, c'est l'ensemble des ministères — un
changement de culture en disant : Mais
désormais, aujourd'hui, à partir de 2018, ce n'est plus nous qui va
édicter aux régions et aux municipalités
quoi faire, mais c'est les
municipalités et régions qui vont orienter le gouvernement dans leurs
priorités, dans leur destinée et surtout, M. le Président, qui vont orienter le gouvernement à comment ils voient
leur développement. Et ça, M. le Président, je vous dirais que c'est non seulement nouveau, mais aussi essentiel parce
que personne ne connaît mieux que les gens des propres régions, donc les gens de la Mauricie, pour décider des
destinées de la Mauricie. Vous le savez, vous êtes né en Mauricie, M. le Président, vous avez passé toute
votre carrière professionnelle en Mauricie, moi aussi — à quelques années d'intervalle, M. le
Président, je vous le dis — et
il n'y a rien de mieux que deux gars de la Mauricie ou des gens de la Mauricie pour parler de développement de la
Mauricie. Tout comme nos élus municipaux, M. le Président, on a à coeur,
chaque matin quand on se lève, de développer chacun notre coin de Mauricie.
Ce qui est
encore plus beau dans les outils qu'on a donnés, mais dans la possibilité qu'on
a donnée aux régions et aux différents secteurs, c'est qu'on leur a
donné le droit de l'écrire, d'inclure, justement, ces priorités-là dans les stratégies gouvernementales, M. le Président. Et
c'est la première fois, je vous dirais, de mon histoire récente politique,
mais même de mon histoire professionnelle,
que je vois autant de latitude, mais autant d'importance donnée aux régions
et aux élus municipaux, autant d'importance
donnée aux élus de proximité qui, comme vous et moi, M. le Président, ont
été choisis par la population. Et ça, M. le Président, quand on a un poste
d'élu, je crois qu'on doit être respectés tous au même palier. Qu'on soit élu d'une municipalité de 300 habitants, ou
maire d'une ville de 200 000 personnes, ou député d'un comté de 60 000, ou député d'un comté
fédéral, je crois que le fait d'être élu, d'avoir été choisi par la population
nous demande, à la population, et demande
aux autres élus d'avoir le même respect, peu importe le nombre de personnes
qu'on représente.
Alors,
j'aimerais entendre le ministre sur le changement de culture, justement, qui a
été mis de l'avant, et quels sont les
leviers, et qu'est-ce qu'on va faire pour le mettre en place et consolider le
rôle des municipalités en matière de développement, et je crois que ça
va aussi répondre à la question de mon collègue de Jonquière.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député de Maskinongé. Donc,
M. le ministre, avec un peu moins de...
M. Coiteux : Combien de temps
j'ai?
Le Président (M. Auger) : Un
peu moins de quatre minutes.
M. Coiteux :
Un peu moins de quatre minutes. Moi, je décris ça beaucoup dans ce que
j'appelle l'environnement post-122,
hein? Le projet de loi n° 122, c'était la loi sur la reconnaissance des
municipalités comme étant des gouvernements de proximité et augmentant leurs pouvoirs à ce titre. Mais une fois
qu'on a adopté une telle loi à l'Assemblée nationale, ça vient, dans le fond, marquer le coup d'envoi
d'une nouvelle façon de travailler avec les élus des régions du Québec par rapport à tout ce qui s'est fait par le passé
dans la relation Québec-municipalités. Ce n'est pas le seul geste qu'on a posé,
mais c'est le geste le plus porteur de signification pour l'avenir.
Or, il se
trouve que la stratégie pour l'occupation et la vitalité des territoires qui
avait été élaborée pour la période précédente,
en vertu d'une loi que nous avons, elle arrivait à échéance, et il fallait une
nouvelle stratégie pour les années à venir. Et moi, je tenais absolument
à ce que la nouvelle stratégie soit totalement ancrée dans notre nouvelle
approche Québec-municipalités. Et donc
plutôt que de faire ce qu'on a eu l'habitude de faire comme gouvernements au
Québec — et
je ne parle pas du gouvernement issu des
élections de 2014, je parle de tous les gouvernements du Québec qui ont précédé
aussi — plutôt que de faire ce qu'on faisait d'habitude,
c'est-à-dire demander à chacun des ministères de réfléchir à ce qu'il
pouvait faire pour appuyer les régions dans leur développement économique et
social, et donc pour assurer une occupation dynamique du territoire, on est
allés voir les élus des régions, on leur a demandé : Vous, quelles sont
vos priorités? Quelles sont les actions les
plus importantes que vous souhaiteriez mener au cours des prochaines années?
J'ai fait cette tournée-là dans tout
le Québec pour assurer d'abord que chaque région se dote d'un comité de
direction pour établir les priorités,
souvent en consultation avec la société civile. J'ai fait une deuxième tournée
ensuite pour expliquer la démarche,
c'est-à-dire que chaque ministère, désormais, devrait articuler une réponse, et
donc se doter d'un plan d'action en fonction des priorités que les
régions ont déterminées elles-mêmes, qui deviennent les priorités du
gouvernement.
Dans la
région du député de Maskinongé, dans la Mauricie, la vôtre aussi, M. le
Président, je suis allé deux fois au cours
de l'année dernière. Je suis allé le 10 mars d'abord, pour m'assurer que tout
le monde puisse prendre connaissance de
cette nouvelle démarche, et puis se
prononcer sur cette nouvelle démarche, puis mettre sur pied des comités de
direction, et j'y suis retourné les
11 et 12 décembre à la fois pour boucler la boucle avec la Mauricie, je l'ai
fait dans d'autres régions, mais
aussi pour faire une annonce nationale de la nouvelle stratégie.
Et je dois vous dire que c'est extrêmement intéressant,
ce que c'est en train de produire comme
résultats. J'ai une minute, hein, donc j'aurai peut-être l'occasion
d'y revenir plus tard.
Mais deux
choses, puis c'est beaucoup en lien avec ce que le collègue
de Jonquière disait tout
à l'heure sur les facteurs
démographiques puis c'est en lien avec ce que je répondais sur l'emploi, les
deux premières priorités de la Mauricie,
c'est d'accroître sa population d'abord, hein, amener des gens en Mauricie, puis ensuite
d'assurer l'occupation du territoire par le développement de communautés dynamiques et en santé, notamment
pour les jeunes, les personnes aînées et les milieux éloignés ou dévitalisés.
Bien, savez-vous quoi? La Mauricie est en train de financer directement, par le biais du FARR, des projets qui visent, justement,
à répondre à ces deux priorités-là. Il
y en a d'autres, je cite celles-là
parce que c'est celles qui ont animé nos discussions tout à l'heure.
Mais ce
phénomène-là, on le retrouve au Saguenay—Lac-Saint-Jean aussi. Ce phénomène-là, on le retrouve à Chaudière-Appalaches, on le
retrouve au Centre-du-Québec, on le retrouve partout. C'est ça,
la beauté de l'approche, c'est une approche qui est respectueuse des
élus locaux, c'est une approche de partenariat, ce n'est pas une approche où le
gouvernement du Québec impose sa propre vision.
Le Président (M. Auger) :
Merci, M. le ministre. Premier bloc d'échange du deuxième groupe d'opposition.
M. le député d'Arthabaska, pour 17 minutes.
M. Lefebvre :
Merci beaucoup, M. le Président. Écoutez, d'entrée de jeu, je vais faire du
pouce sur ce que le député de Maskinongé
nous a énuméré tantôt. On parlait de deux réalités différentes au niveau de la
Mauricie et du Centre-du-Québec, et je dois avouer que je suis tout à fait en
accord avec ça. Et ce qui m'agace présentement, c'est qu'on est en train de
perdre la région 17, la région
Centre-du-Québec, au détriment de la Mauricie parce qu'on fait une mégarégion
avec la Mauricie et le
Centre-du-Québec. Et j'aimerais entendre le ministre sur ce qu'il pense à
propos de l'abandon de la région 17 en faveur d'une mégarégion avec
la Mauricie et le Centre-du-Québec.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
Bien, j'aimerais peut-être que le collègue d'Arthabaska développe un petit peu
plus ce qu'il entend par la notion de mégarégion, parce que chacune des
deux régions a ses propres priorités, a sa propre identité.
Ceci étant,
je reconnais au moins une chose, c'est que la région Centre-du-Québec a souvent
défini, puis c'est tout à fait
correct, qu'elle a besoin de travailler encore davantage sur la reconnaissance
de son identité propre. Et nous, on
est prêts à soutenir ça, évidemment. Il peut y avoir des projets,
effectivement, qui vont rehausser le sentiment d'appartenance commun. Je l'ai beaucoup entendu,
je suis allé au Centre-du-Québec, également, dans la grande tournée que
j'ai faite.
Mais
je ne comprends pas cette notion de mégarégion parce que ce n'est pas du tout
l'orientation que le gouvernement prend à l'égard de ces deux régions.
Le
Président (M. Auger) : Merci. M. le député d'Arthabaska. Mais, en
passant, je réitère, là, que je vais équilibrer le temps entre la
question et la réponse. M. le député.
M. Lefebvre :
Oui, oui, oui, absolument. Bien là, vous allez me dire qu'on parle du volet de
la santé, mais, par exemple, le
CIUSSS, maintenant, on parle de Mauricie—Centre-du-Québec, puis c'en est un, exemple qui
est frappant où est-ce qu'on
décentralise vers la Mauricie, puis on en entend parler de plus en plus qu'on
veut faire une mégastructure.
M. Coiteux :
Bon, là, je comprends un petit peu plus la notion ici. Je pense qu'il faut
distinguer deux choses, là, il faut distinguer deux choses. D'abord,
chacune des régions a sa personnalité, chacune des régions définit ses propres priorités, et c'est le cas du Centre-du-Québec,
comme c'est le cas de Lanaudière, comme c'est le cas des Laurentides,
comme c'est le cas de toutes les régions du Québec, et on les a traitées en
tenant compte de la spécificité de chacune.
Dans
certains domaines comme la santé, ce qui motive parfois peut-être certains
regroupements de services, c'est d'assurer une meilleure qualité de
services à la population. Si les facteurs démographiques inhérents font en
sorte qu'on ne peut pas avoir... on ne peut
pas donner des services avec un hyperspécialiste dans chacune des communautés,
mais qu'on est capables d'en regrouper deux
ou trois sur un centre et qu'on est capable, donc, d'offrir des meilleurs soins
à la population, je pense que ça doit être considéré.
Ceci
étant dit, ceci étant dit, dans la nouvelle stratégie d'occupation et de
vitalité des territoires, tous les ministères doivent tenir compte des priorités régionales, tous les ministères
doivent élaborer un plan d'action, incluant le ministère de la Santé.
Le Président
(M. Auger) : M. le député d'Arthabaska.
• (14 h 50) •
M. Lefebvre :
Oui, merci beaucoup, M. le ministre. Merci, M. le Président. Encore du pouce
sur ce que le député de Maskinongé a
fait, c'était vraiment intéressant, hein, vous disiez que personne ne connaît
mieux les régions que les gens des
régions, puis je suis tout à fait en accord, puis une des choses que les gens
des régions nous disent présentement, c'est
qu'au niveau du FARR ce qu'ils veulent, c'est un vrai fonds et non un
programme. Vous savez, M. le ministre, je vous en avais parlé l'an passé, c'est vos dernières études de crédits,
je vais vous laisser sur le même dossier, pour moi, c'est une priorité,
ce n'est pas... on dit que c'est un fonds, mais présentement c'est un
programme, puis, s'il n'est pas utilisé, ça
retourne dans le fonds consolidé. Puis j'ai parlé pas plus tard que ce matin
avec des intervenants du milieu, et ce qu'ils m'ont dit, encore une
fois, pour eux, ça, c'est une déception.
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Bien, je suis sensible à cette préoccupation-là. D'ailleurs, je l'ai dit à mes
partenaires municipaux, je l'ai dit notamment à plusieurs reprises à la
FQM dans nos échanges qu'il fallait qu'on travaille à une solution à ça.
À
court terme, c'était effectivement un programme, donc sujet à la possibilité de
crédits périmés, mais on a travaillé ensemble
pour s'assurer qu'il n'y ait aucuns crédits périmés, et, mission accomplie,
toutes les sommes ont été utilisées, et
ça s'est bien passé. Mais j'ai fait mon travail auprès de mon collègue le ministre
des Finances, hein, j'ai fait mon travail auprès du ministre des Finances et je vais juste lire ici un passage du budget
qui dit cette chose-là : «Actuellement, le FARR est un programme gouvernemental. Afin d'offrir un
soutien rapide et direct aux différentes régions du Québec, d'assurer une prévisibilité et de faciliter une
planification à plus long terme de leur développement économique, des
modifications seront apportées au
FARR afin que les sommes prévues puissent être pleinement utilisées, et ce, à
l'instar d'un fonds.
«En 2018, des travaux
conjoints entre le ministère des Finances, le ministère des Affaires
municipales et de l'Occupation du territoire
et les partenaires municipaux viseront à déterminer le meilleur mécanisme
permettant d'atteindre cet objectif.»
Alors,
je pense que, quand c'est dans le budget, c'est assez clair qu'on va le livrer.
C'est mon intention de travailler avec le ministre des Finances et les
partenaires municipaux pour le livrer.
Le Président
(M. Auger) : M. le député.
M. Lefebvre :
Bien, merci, M. le Président. M. le ministre, je dois vous avouer que je suis
heureux d'entendre ça, et j'espère
qu'on va avoir la chance de voir ce vrai fonds là se concrétiser parce que ce
que les gens ont besoin, c'est d'avoir
un peu de temps et du délai et qu'on puisse avoir des projets qui sont parfois
sur un an, deux ans ou trois ans, mais que
leur argent soit gardé pour eux et qu'on puisse l'investir dans le
développement de nos régions. Ça, c'est important.
Tantôt, on a donné
des exemples, et ici je veux citer la préfète de MRC de Rocher-Percé...
écoutez, son nom m'échappe... Mme Minassian, qui nous dit : «Des
sommes sont consenties en vertu du Fonds d'aide au rayonnement [régional], FARR, par exemple, ou des pôles
d'innovation, mais on n'a [pas les structures] pour accueillir cet argent-là.»
On a besoin... Ce que madame nous dit, c'est
qu'elle n'a pas les structures. Vous ne craignez pas que l'argent ne pourrait
pas être utilisé dans les régions, comme
dans la région de Percé, où est-ce qu'ils n'ont pas les structures pour les
aider à mettre en place les différents projets?
M. Coiteux :
Bien, c'est justement ce qu'on ne veut pas faire, créer une nouvelle structure,
puis la raison est la suivante, c'est que, dans toutes les régions du
Québec, il y a la conférence administrative régionale, qui regroupe les représentants des différents ministères actifs en
région. Ils sont tous réunis et ils sont un double... bien, plus que double
mandat ici à l'égard du FARR. Mais deux éléments
qui me viennent à l'esprit rapidement. Un, ils fournissent tout le soutien
administratif nécessaire au comité de
direction FARR et au comité de sélection des projets, et donc les sommes qui
devraient être consacrées à ça n'ont
pas à être consacrées à ça parce que c'est le gouvernement qui les prend à sa
charge. Quand on donne 100 millions — ça va être ça dans
cinq ans, là, on est à 30... 45 millions, maintenant, pour financer des
projets — c'est
pour financer des projets. L'administratif, on le prend à notre charge, et ça,
c'est dans les budgets de fonctionnement normaux du gouvernement, ça n'ampute
rien à l'enveloppe du FARR, d'une part.
D'autre part,
les équipes des différents ministères réunies au sein des CAR assistent
également les décideurs régionaux pour s'assurer que les sommes du FARR soient
le mieux utilisées possible. Si jamais on nous soumet un projet qui peut être financé dans un programme du
ministère des Transports, pourquoi gaspiller l'argent du FARR? Mieux vaut
l'utiliser pour un autre projet et faire
financer le projet qui peut être financé par un programme du ministère des
Transports, par le ministère des Transports. Alors, ils font cette
double tâche là, je pense que c'est très apprécié en région.
Le Président (M. Auger) : M. le
député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Oui. Est-ce que c'est possible de savoir combien qu'il y en a eu, de
rencontres, justement, avec ces
différentes institutions? Parce que, de ce qu'on sent de la préfète, elle, elle
ne sent pas qu'il y a eu un support de ce côté-là, là.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
On pourra donner cette information-là, on l'a certainement. Je serai capable de
fournir les renseignements là-dessus.
Le Président (M. Auger) : On
fera suivre l'information au secrétariat de la commission?
M. Coiteux : Oui, oui.
Le Président (M. Auger) : Oui?
Merci.
M. Coiteux :
On pourra fournir les rencontres qui ont eu lieu, notamment dans la région de la Gaspésie, on va les
comptabiliser.
Le Président (M. Auger) :
Merci. M. le député.
M. Lefebvre : Oui. Également, encore
une fois, tantôt, on parle beaucoup,
justement, du taux de chômage, que l'emploi va bien. Mais, encore une fois, on parle... dans les régions rurales, on dit qu'on a vu disparaître
48 300, soit une diminution de
43,6 %, selon la FQM. Alors,
tantôt, quand on amène le taux de chômage, c'est une chose, mais, quand on parle de régions rurales comme celle-là, bien,
je pense qu'on a une problématique qu'on ne peut pas nier, là, ce sont
des faits, là. Qu'est-ce que le ministre entend faire, justement, pour aider
les régions?
M. Coiteux :
Ce sont les grands défis du Québec et de toutes ses régions pour les prochaines
années. Dans un contexte de
vieillissement de la population, comment s'assurer qu'un plus grand nombre de
personnes en bonne santé et
désireuses de travailler puissent avoir les conditions pour continuer de le
faire? Et c'est particulièrement vrai dans des régions où le vieillissement est un peu plus rapide. Comment on va faire
pour attirer davantage de personnes immigrantes dans les régions? Toutes les régions nous soumettent, actuellement, des
projets pour favoriser une plus grande venue de nouveaux arrivants, une
meilleure intégration au marché du travail de nouveaux arrivants, ça fait
partie des défis. Les jeunes, hein, moi, je
pense qu'on a une grande opportunité avec la technologie. Avec la technologie,
beaucoup de jeunes qui veulent avoir une qualité de vie souhaitent rester dans
les régions. Puis maintenant pour entrer en contact avec des clients et avec des fournisseurs lorsqu'on est
entrepreneur et qu'on est jeune, on n'est pas obligés d'aller à Québec ou
d'aller à Montréal, on peut rester dans sa région d'origine, et c'est le type
de projets qu'on veut appuyer.
Le Président (M. Auger) : M. le
député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Bien, je trouve ça intéressant, M. le ministre, ce que vous dites au niveau des
projets pour faire de la rétention au
niveau de nos jeunes en région puis également amener l'immigration en région
parce que, comme tantôt mon collègue
de l'opposition le montrait, la majorité des immigrants restent dans la
métropole. Mais combien y en a-t-il, présentement,
de projets de déposés, comme ça, qui pourraient être, justement, des projets
pilotes qu'on pourrait explorer puis les partager dans les différentes
régions si c'est des projets qui sont porteurs?
M. Coiteux :
On en a plusieurs, là. Je ne sais pas si on peut me donner une liste, par
exemple, des projets FARR qui touchent particulièrement à l'emploi, mais
j'en ai plusieurs, là : Bas-Saint-Laurent, j'en ai un de l'Association forestière bas-laurentienne, Agir pour un entrepreneuriat et
une main-d'oeuvre dynamiques et diversifiés, ça, c'est l'actualisation de
l'atelier métiers forestiers; dans le Bas-Saint-Laurent, j'ai un projet De
l'école vers l'emploi; au Saguenay—Lac-Saint-Jean, j'ai mentionné le projet du cégep
de Jonquière Une solution au défi de la pénurie de main-d'oeuvre; en Mauricie, réalisation d'une étude de
faisabilité économique et financière dans le but de créer un centre de
formation professionnelle autochtone
à La Tuque. Et j'en ai, j'en ai toute une série. Et, juste sous ce
volet-là... je ne veux pas me tromper
d'année, juste sous ce volet-là, on en a engagé pour plus de 3 millions de
dollars, là, au cours de la dernière année. Et puis il y a probablement un certain nombre de ces projets-là qui
continuent de se déployer dans l'année suivante et qui sont dans
l'enveloppe du 45 millions. Alors, il y en a un peu partout, et ce n'est
qu'un échantillon.
Le Président
(M. Auger) : M. le député, cinq minutes, un peu plus de cinq
minutes.
M. Lefebvre :
Oui. On sait que c'est une problématique, présentement, au niveau de la
main-d'oeuvre. On dit qu'une des
pistes de solution, c'est une immigration qui va être intégrée, qui va pouvoir
être en mesure de bien s'intégrer dans
leur collectivité pour qu'on puisse les garder dans les régions. Je trouverais
intéressant si on pouvait, justement, faire peut-être une liste de ces projets-là puis qu'on puisse voir... qu'on
amène des pistes de solution pour les autres régions. Il y a peut-être des projets là-dedans qui
pourraient être amenés dans d'autres régions pour pouvoir les partager. Je
pense que c'est une problématique
qu'on a présentement, qui est à la grandeur du Québec. Alors, si on a des idées
qui sont sorties à quelque part, qui
peuvent être intéressantes, qui peuvent être exportées à l'intérieur de notre
propre province, bien, je pense que ça, c'est quelque chose qui pourrait
être intéressant.
Encore une fois, je
vous disais, ce matin je parlais avec, justement, des gens des régions, et on
parlait du programme FARR. Puis, M. le
ministre, M. le Président, en toute honnêteté, oui, tout l'argent a été
pratiquement utilisé, là. Je pense
qu'il y a 88 millions qui est resté... 88 000 $ qui est resté
sur les tablettes. Par contre, ce qu'on m'a dit, c'est qu'ils ont été
obligés, naturellement, d'accélérer le pas de façon importante parce que,
naturellement, il y a eu l'élection le 1er octobre,
on en avait parlé l'an passé, ça fait que les gens ont été obligés d'accélérer
puis peut-être, des fois, de tourner les coins ronds au niveau des
projets, ils n'ont pas eu le temps de consulter comme ils auraient voulu, ça a
été une problématique. Puis, encore là, je
reviens à ce que vous m'avez répondu tantôt, mais de là l'importance à ce que
ça soit un vrai fonds.
• (15 heures) •
M. Coiteux :
Je suis d'accord que la solution d'un fonds ou une solution qui répliquerait
l'équivalent d'un fonds avec moins de problèmes potentiels de nature
administrative, c'est la solution.
Ceci étant dit,
j'ajouterais une chose qui n'a pas fait partie de nos discussions jusqu'à
maintenant, c'est que le FARR, on ne l'a pas
amené en début d'année financière, le FARR est arrivé à l'été. Il a fallu
mettre sur pied les comités de
direction, on était dans une année d'élections municipales également, avec un
renouvellement, et conséquemment on faisait
face à un défi particulier. On l'a relevé, le défi, ceci dit, on l'a relevé.
Donc, ça montre l'intérêt des régions pour le fonds lui-même et ça montre l'abondance de projets intéressants. Mais
là le système est rodé. Alors, si en en plus on est capables de l'améliorer avec un fonds plutôt qu'un
programme, avec un système qui est rodé, des priorités qui sont bien établies... certaines régions, d'ailleurs, qui
vont faire une réactualisation, une actualisation de leurs priorités parce que
c'est possible de le faire à l'année 2 de la stratégie d'occupation et de
vitalité des territoires en convoquant notamment des membres de la société civile, ce système mieux
rodé, ce système amélioré avec davantage d'implication de la société civile
ne fera que produire de meilleurs résultats, j'en suis convaincu.
Le Président
(M. Auger) : 2 min 30 s.
M. Lefebvre :
Merci, M. le Président. Écoutez, tantôt vous avez ramené ça, que c'est qui
avait été mis en place bien avant les
élections municipales, mais vous comprendrez que c'est les élus qui donnent les
orientations, donc, quand il y a eu
des changements de maires, nouveaux préfets, tout ça, on a dû travailler de
façon accélérée, ça, on en est tous d'accord.
Ce
que j'aimerais savoir, M. le Président, c'est : Est-ce que vous avez eu
des rencontres avec la FQM depuis que vous
dites que vous parlez peut-être de le ramener pour un fonds, un fonds réel ou,
en tout cas, qui va avoir les mêmes orientations?
M. Coiteux :
Oui, il y a déjà eu des rencontres administratives, et le travail s'est amorcé.
M. Lefebvre :
O.K. Combien? Est-ce qu'il y en a eu une, deux, trois, quatre, cinq?
M. Coiteux :
Bien là, ça ne fait pas longtemps qu'on a déposé le budget puis qu'on a pris
l'engagement, mais il y a eu au moins une première réunion pour
débroussailler, et on l'intention de procéder.
Le Président
(M. Auger) : 1 min 30 s encore, M. le député
d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Oui. Est-ce qu'il y a une rencontre future de prévue pour la suite des choses?
D'avoir une rencontre, c'est une chose, là...
M. Coiteux :
Oh! il y en aura quelques-unes, là. Je n'ai pas l'agenda devant moi, mais il y
en aura certainement... Là, c'est du
débroussaillage plus administratif, là, pour préparer le terrain, puis ensuite
il y aurait des réunions plus formelles qui vont impliquer la FQM, le
gouvernement et les autres partenaires.
M. Lefebvre :
Parce que vous comprendrez que c'est une des demandes importantes de la FQM,
puis je pense que, quand on parle de
développement de nos régions, bien, c'est un outil, moi aussi, je pense, qui
peut être très bien. Par contre, il faut
donner les dernières modifications pour le mettre le plus performant possible.
Alors, je vais garder les quelques secondes qui restent, là, pour le
prochain bloc. Merci.
Le
Président (M. Auger) : Avec plaisir. Donc, nous allons poursuivre
avec le deuxième bloc du gouvernement et M. le député de Maskinongé,
18 min 30 s.
M. Plante : Merci, M. le
Président. Vous êtes plus généreux dans ce bloc-ci, ça me fait plaisir.
Le Président (M. Auger) : Bien,
je me suis fié au premier, donc...
M. Plante :
Merci beaucoup. Alors, M. le Président, mais, écoutez, je continuerais sur la
même veine du premier bloc, parlant d'occupation du territoire, de
vitalité des territoires, de développement des régions.
Et, vous
dire, j'ai écouté mon collègue d'Arthabaska s'inquiéter, puis, écoutez, on a
toutes les mêmes inquiétudes pour nos
régions, puis on veut que ça fonctionne, puis on veut que ça aille le mieux
possible. Et vous êtes bien conscients que,
malgré même des élections... Vous avez été, vous-même, conseiller municipal. À
ce que je peux voir à votre biographie, vous avez été conseiller municipal. Je n'ai pas eu ce privilège-là, mais
j'ai été directeur général d'une chambre de commerce dans ma
circonscription, et, vous, président d'une société de développement économique,
hein, je me renseigne bien. L'Assemblée
nationale nous donne des bonnes informations, c'est quand même bien. Alors, je
peux citer ma source, c'est l'Assemblée
nationale. Et vous savez bien, tout comme moi, que, malgré qu'il y a une
élection, tu sais, du jour au lendemain, on ne recommence pas à zéro, puis le travail qui a été fait par les élus
précédents, et même en développement économique, c'est pareil, on continue puis on chemine. Et nous aussi, en Mauricie,
les gens ne se sont pas sentis brusqués par contre, et même il y a eu de beaux projets déposés au FARR
parce qu'il y avait des projets qui font consensus, je vous dirais, peu
importe qui est élu ou peu importe la personne qui porte le dossier.
Quand tantôt
je vous parlais de priorités des régions, priorité de la région, mais, quand la
priorité vient et émane de la région,
mais c'est évident que ce n'est pas parce que ça change d'élu, de maire ou de
préfet que, le lendemain matin, bien, ce n'est plus une priorité, là, on
s'entend que... surtout quand on parle d'occupation du territoire, de vitalité.
Vous avez
parlé de main-d'oeuvre. Je vous inviterais aussi, M. le député d'Arthabaska, à
regarder aussi ce qui est fait au
niveau des autres ministères au niveau de de l'Immigration et de la Diversité.
La semaine dernière, j'avais le privilège
de participer à l'étude des crédits de ce ministère, et on a parlé beaucoup de
mesures pour favoriser l'implantation des
gens issus de la diversité dans les différentes régions du Québec. Vous
parlez... Et j'ai eu l'opportunité d'annoncer, il y a à peine
10 jours, au Service d'accueil des nouveaux arrivants de la MRC
Maskinongé, mais un plan, justement, d'attraction
et de rétention, mais aussi d'installation de ces gens-là. Parce que chez nous,
présentement, chaque matin, c'est
quatre autobus qui voyagent matin et soir de Montréal pour amener de la main-d'oeuvre, et ils le font à Yamachiche, Montréal-Yamachiche,
puis ils font aussi Montréal—Sainte-Angèle deux fois par jour pour apporter de
la main-d'oeuvre dans les entreprises. Et, comme vous le savez, vous avez été en développement économique, pour nous, c'est une fuite de capitaux parce qu'ils viennent chercher un
salaire, mais ils ne le réinvestissent pas dans notre milieu. Alors, ce qu'on
veut, c'est que ces familles-là s'implantent chez nous, travaillent chez
nous.
Et tantôt
on parlait de gens en région, de jeunes en région, mais c'est important. Si on veut maintenir nos écoles,
nos services, les services de proximité, mais plus qu'on est de personnes, plus
qu'on est de monde, on va, justement, permettre
la pérennité, mais on va aussi développer ces services-là. Donc, pour nous
aussi, c'est une priorité, mais on a un magnifique service, qui
s'appelle le Service d'accueil des nouveaux arrivants, qui a présenté un
projet... deux projets, c'est-à-dire, au
MIDI, ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, et ils ont
été acceptés. Ces projets-là vont
justement permettre de préparer le terrain pour accueillir ces familles-là,
accueillir les gens puis leur présenter les services. Parce qu'on sait, quand on arrive dans un nouveau milieu, peu
importe qu'on soit sur la diversité ou non... j'arrive dans votre ville demain matin, je réside, bien, ce
n'est pas toujours évident de savoir où sont les services, où sont l'école. Puis parfois on dépayse les gens parce que, quand
ils partent de Montréal, que ce soit du centre-ville ou de ville Saint-Michel,
qu'ils arrivent chez nous, mais chez nous,
les usines... moi, le parc industriel, il est entouré de champs, c'est très
beau, par exemple, c'est bucolique,
je vous invite à le visiter, mais à ce moment-là, bien, c'est un peu dépaysant
parce qu'ils se disent : Bien,
on vient travailler, on ne voit pas d'activité économique autour, on ne voit
pas de centre-ville, on ne voit pas
d'épicerie, est-ce qu'on va avoir une vie comme on la connaît aujourd'hui? Alors,
c'est tout ça qu'il faut mettre en branle.
Mais, oui, il y a le FARR qui est disponible parce que c'est des projets plus
régionaux. On en a un, d'ailleurs, en Mauricie,
le ministre l'a aussi mentionné, mais il y a aussi le Service d'accueil des
nouveaux arrivants par le ministère de l'Immigration, de l'Inclusion de
la Diversité qui peut accueillir des projets comme ça.
Alors,
j'invite votre communauté à déposer parce que c'est des magnifiques projets
puis c'est des gens qui viennent enrichir,
justement, notre tissu puis notre milieu culturel, ils viennent enrichir nos
sociétés en région. Et, je vais vous avouer, j'ai beaucoup d'amis issus de la
diversité, et c'est des personnes qui m'ont aidé à grandir dans la vie et qui
aident nos régions à grandir. Donc, je vous invite à faire tout comme
nous, mais à déposer des projets, et il y a des programmes pour ça.
Alors, on
continue sur l'occupation puis la vitalité du territoire. J'ai un peu passé par
Québec pour aller à Montréal, mais
c'est tellement beau, le Québec est tellement grand qu'on peut un peu divaguer.
Mais vous dire, M. le Président, que, tantôt, je faisais remarquer au ministre
que la consultation qu'il a faite a permis aux régions, justement,
d'édicter leurs priorités, de mettre leurs
priorités de l'avant et surtout de dresser une liste de ce qui était important
pour eux dans leur région au quotidien, ce qui est important pour
développer chacune des régions.
Et
vous savez très bien, on était là, vous et moi, à l'annonce qui a été faite le
11 décembre dernier à Shawinigan, donc,
dans les bâtisses d'IGA, mais donc à l'annonce de la stratégie de l'occupation
et de vitalité des territoires, et on a vu, justement, la joie et surtout le dynamisme des intervenants qui étaient
là, les maires. Je me rappellerai toujours des propos du maire Angers, qui n'étaient que d'éloges pour
cette nouvelle stratégie à la hauteur des gens de chez nous, à l'image
des gens de la Mauricie. Donc, M. le Président, on ne peut pas dire... on est
très, très fiers et nous y étions tous.
Vous dire que
nous aussi, en Mauricie, on a parlé de main-d'oeuvre, de développement
économique. Dans les enjeux édictés
par la région, il y a, bien sûr, la main-d'oeuvre, développement économique. On
veut continuer de remonter la pente
parce que, depuis 2014, la Mauricie remonte la pente, crée des emplois, se
développe, mais on veut continuer à le
faire de façon plus proactive. On a aussi intensifié la diversification
économique, parce qu'on se rappelle que notre région est une région qui était fortement
mono-industrielle, donc les pâtes et papiers, et tout ça, donc on est dans un
grand tournant depuis quelques années,
les choses changent, les entreprises plus diversifiées s'installent. On peut
parler de CGI à Shawinigan, on peut
parler d'autres exemples qui se font aussi à Trois-Rivières. On peut parler
aussi de la volonté de notre région de créer des conditions favorables
aux nouveaux investissements.
Ça, M. le
Président, c'est une belle ligne pour dire comment on peut, ensemble, les
acteurs régionaux, mais avec aussi
les gens du ministère, créer un climat propice aux investissements. D'ailleurs,
c'est ce que notre gouvernement fait depuis
2014. Mais comment le faire le plus à l'échelle locale? Comment identifier nos
priorités localement? Et comment dire
qu'en Mauricie il faut investir, mais il faut aussi investir dans les secteurs
appropriés? Donc, ça peut être des initiatives comme... on évalue les besoins que certaines entreprises ont, puis on va
cibler des investisseurs dans des domaines qu'on n'a pas, mais qui vont répondre aux besoins des
entreprises présentes. On sait que ça se fait présentement avec IDE
Trois-Rivières, développement
Maskinongé, Shawinigan, et je crois que la MRC des Chenaux est aussi partenaire
de ce projet. Alors, vous dire qu'on
a parlé aussi... Et, dans les priorités, il y avait le développement social,
l'appartenance au milieu de vie, parce que, quand on croit en une région, quand
on a un sentiment d'appartenance en cette région-là, bien, M. le Président,
on veut la développer, on veut rester, on veut construire notre vie et notre
famille dans ces régions-là.
Vous me
permettrez, parce que le ministre n'a pas eu le temps de finir tantôt, et je veux lui laisser du temps... mais on sait que, depuis mars 2008, les ministères
et organismes ont commencé à rendre publiques les réponses des
priorités régionales dans les plans
d'action locaux présentés. Tantôt, vous étiez à nous expliquer un petit peu les grands plans d'action, mais
j'aimerais savoir les types de mesures qui ont été présentées puis quelles sont
les étapes qui vont suivre. Parce qu'on sait, pour certains — je
voyais l'inquiétude de mes collègues tantôt — la réponse des ministères peut être
inquiétante... et se dire quelles
sont les étapes qui restent à suivre. Donc, M. le ministre, j'aimerais vous
entendre là-dessus. Et, s'il reste quelque temps, je reviendrai, mais,
s'il n'en reste pas, ce n'est pas grave.
• (15 h 10) •
Le Président (M. Auger) : Pour
l'instant, 10 min 30 s, M. le ministre.
M. Coiteux : Oui. D'abord, je pense
que c'est important d'expliquer l'importance de ces plans d'action. Si la stratégie avait été élaborée seulement par le
gouvernement, en fonction des priorités que le gouvernement sentait être les
plus importantes pour les régions, bien, les
ministères, en quelque sorte, auraient généré eux-mêmes les propositions et il
auraient, pratiquement sur-le-champ, généré
leur propre plan d'action, mais ça aurait été un plan d'action classique, là,
classique gouvernemental : Voici ce que
le gouvernement va faire pour les régions. Puis je ne dis pas qu'il n'y a pas
de ça dans le plan, il y a ça, parce
qu'on a une stratégie maritime, on a un plan Nord, on a une stratégie
numérique, on a des initiatives pour
la foresterie, on a le Plan Nord, et tout ça fait partie de la réponse
gouvernementale à la nécessité d'assurer l'occupation dynamique de nos
territoires, mais cette fois-ci, quand on parle de plan d'action, on parle
d'une réponse ciblée, des actions que le gouvernement compte prendre,
ministère par ministère, soumises par la loi sur l'occupation et la vitalité du territoire de se doter de tels plans
d'action. On parle d'une réponse qui doit être donnée à chacun des chapitres
régionaux. Et je rappelle que ces chapitres régionaux, ils ont été écrits par
les régions, ils n'ont pas été écrits par le gouvernement, mais ce sont
devenu les priorités du gouvernement.
Quand les régions ont défini leurs priorités et
les principales actions qu'elles entendaient mener au cours des prochaines
années, moi, comme ministre, évidemment avec l'ensemble des collègues du
caucus, mais ensuite avec l'ensemble des
collègues du Conseil des ministres autour de la table, je suis allé présenter
ça comme : Voici ce que les régions
attendent de nous et voici les engagements que nous devons prendre. Nous,
c'est-à-dire, le premier engagement que
nous devions prendre, c'est d'assumer que ces priorités régionales devenaient
les priorités du gouvernement. Chose faite,
on l'a adopté. Mais à partir de là chaque ministère, lui, doit, dans son plan
d'action... puis ils ont été déposés, ces plans d'action, ils sont actuellement en synthèse, là, on est en train
d'en faire la synthèse, ils ont été déposés à la fin du mois de mars, doivent répondre à chacune des
priorités de chacune des régions. Le MAMOT a dû en faire un, la Santé a dû en faire un, les Transports on dû en faire un,
tous les ministères ont dû en faire, un plan d'action. On va en faire une
synthèse bientôt pour que ce soit connu de toutes les régions : Voici ce
que le gouvernement privilégie comme pistes d'action
pour répondre à vos priorités au cours des prochaines années, 2018‑2022. Et
après il y aura un exercice de reddition de comptes à chaque année. Et là, quand j'ai fait la tournée, notamment
dans la région, donc, du député de Maskinongé — encore une fois, votre région, M. le
Président, vous êtes convergents en cela — quand je suis allé au mois de
décembre, j'ai expliqué ça. La reddition de
comptes, ça ne sera pas juste : Voici ce que nous avons fait par rapport
aux engagements que nous avons pris sur un site Internet, allez lire,
puis, voilà, bonjour la visite, là. Ça va être ça en partie, mais ça va être
beaucoup plus que ça.
Les CAR, j'ai mentionné le rôle important des
CAR tout à l'heure, j'avais parlé de deux choses : le soutien administratif aux élus régionaux, aux comités de
sélection, aux comités de direction qui établissent les priorités, parfois
aussi pour les aider à organiser un sommet
régional, pour actualiser les priorités. J'ai parlé aussi du soutien administratif
pour s'assurer que les
sommes du FARR soient utilisées à bon escient, au sens où... de ne pas utiliser
des sommes du FARR lorsqu'un programme gouvernemental permet de financer le
même projet, donc c'est pour garder le plus d'argent possible pour le
plus grand nombre possible de projets. Et le troisième rôle, ça va être de
présenter des plans d'action régionaux et de
s'assurer du suivi du plan d'action régional avec les élus régionaux, et cette
reddition de comptes là va se faire à chaque année : Est-ce qu'on
progresse? Est-ce que les engagements sont tenus? Est-ce que notre façon de travailler ensemble peut être améliorée? Tout ça
va devoir se discuter en région à la fin de chaque année. Donc, ça va être
un exercice de reddition de comptes qui va
être inversé par rapport à la séquence habituelle. On est habitués à ce que les
régions rendent des comptes au gouvernement
de l'utilisation de sommes qui leur sont confiées, ça continue. Écoutez,
on défend nos crédits, donc il faut bien
défendre aussi l'utilisation de nos crédits, c'est sûr, peu importe qui en a été le bénéficiaire
final, c'est sûr, ça demeure. Mais que le gouvernement rende des comptes
aux élus régionaux dans le plan d'action
de la stratégie du FARR, je défie quiconque de trouver une occasion dans
l'histoire du Québec où on a fait une telle chose. On va faire
ça.
Alors, on
s'est créé des obligations l'un vis-à-vis l'autre. Moi, je dis aux élus
régionaux : Vous avez défini ces priorités-là,
on les a faites nôtres, mais on les a faites nôtres parce que
vous nous avez dit que c'étaient les priorités qui comptaient pour vous.
Alors, c'est à vous à choisir les priorités. Nous, on les fait nôtres après parce
qu'on vous fait confiance, c'est ça, la
nouvelle relation de partenariat,
mais ne dites pas, après ça, que ce n'est pas une priorité. Vous avez
décidé que c'était une priorité, vous pourrez les actualiser.
Deuxième
chose : Amenez-en, des projets, là, amenez-en, des projets, puis amenez
des projets qui sont en accord avec
vos priorités aussi, et on va être là, on va être là au rendez-vous. Par contre, nous, là, quand on prend l'engagement de dire : On va vous soutenir, il faut qu'on
en fasse la démonstration à chaque année, puis ça, ça va être important.
C'est sûr, M. le Président, que ça ne veut pas dire que... par exemple, si une région nous
disait : Bien, nous, on veut que telle route soit complétée pour telle date, c'est sujet à la disponibilité des
fonds pour les investissements puis la faisabilité de la réalisation
d'un grand projet d'investissement sur une courte période de temps, mais ce qui
est certain, c'est que les priorités
définies par les régions vont beaucoup mieux orienter désormais les investissements du gouvernement. Donc, ils sont susceptibles
d'influencer même l'orientation du programme québécois des infrastructures,
imaginez, c'est quand même
fort, là. Ce n'est pas FARR, c'est fort, hein?
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Coiteux : Alors, c'est comme ça
que ça va fonctionner.
Maintenant... puis j'étais très... puis c'est
mon style, hein, c'est mon style, quand j'étais en région, je disais : Écoutez, je ne sais pas qu'est-ce que ça va donner
comme résultats. Puis là les gens me regardent : Voyons donc, un ministre
qui dit qu'il ne sait pas ce que ça va
donner comme résultats. J'ai dit : C'est parce que ça ne dépend pas
juste de moi, ça dépend de vous autres, aussi, ça dépend de comment on
va travailler ensemble, ça dépend des efforts qui seront mis de part et d'autre parce que, là, on est
partenaires dans cette histoire-là. Vous n'êtes pas en demande, et nous, en
offre, on est partenaires pour
développer votre région, on doit le faire ensemble, on doit se soutenir, on
doit le faire ensemble. Puis des
fois, là, on va avoir des enjeux à régler, puis il va falloir qu'on le
travaille, qu'on règle nos enjeux en partenaires. Mais j'ai dit : Il y a une chose dont je suis certain, par contre,
on a plus de chances de réussir notre coup avec une approche comme
celle-là qu'avec une approche qui ne vous aurait pas impliqués.
Dans le
passé, là, en règle générale, qu'est-ce qu'on fait? On se concocte une
stratégie gouvernementale. Puis des fois elle est très bonne, là, je ne
dis pas qu'elle n'est pas bonne, la stratégie gouvernementale, mais on va
consulter a posteriori, puis on consulte
souvent les grandes organisations représentatives. Dans le monde municipal,
c'est clair, on va consulter la FQM,
on va consulter l'UMQ. Si ça touche des enjeux d'occupation du territoire,
forcément, on va parler aussi avec les
représentants des agriculteurs, forcément l'UPA, pour ne nommer que ceux-là, et
d'autres grandes organisations. Mais là, d'aller consulter les préfets
de toutes les MRC, auxquelles sont associés les maires de leurs MRC — au
Saguenay—Lac-Saint-Jean,
on a même tenu compte du Sommet économique avant de concocter la stratégie — en amont et en reprenant les priorités de
chacune des régions, moi, je n'ai jamais vu ça. Des fois, on abuse du terme «révolution». Je pense que, dans ce
cas-ci, ce n'est pas abuser du terme «révolution» parce que c'est une
révolution dans notre façon de travailler avec les partenaires
municipaux. Mais c'est ça, le post-loi n° 122, ça nous impose de se
comporter différemment.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Maskinongé, 2 min 30 s.
• (15 h 20) •
M.
Plante : Bien, merci beaucoup,
M. le Président. Écoutez, en terminant, j'écoutais les propos du
ministre, qui nous défilait avec
passion et surtout beaucoup d'enthousiasme l'avenir des régions, et lui dire
à quel point... Moi, le projet
de loi n° 122, je l'appelle le projet de loi régions par chez nous, je trouve ça plus simple et j'ai de la
difficulté avec les numéros de projets de loi. Je ne suis pas un gars de chiffres, moi, contrairement à vous, M. le ministre, ça fait que c'est toujours
mieux que je nomme les mots, les choses.
Je veux juste
finir pour vous dire que la dernière phrase que vous avez dite, que pour la
première fois, ce n'est pas juste le
gouvernement qui a les résultats ou qui donnera les résultats sur la stratégie,
mais c'est vraiment les acteurs locaux,
les municipalités régionales de comtés, les régions ensemble qui vont voir et
qui vont faire que ça va fonctionner, que
cette stratégie-là va devenir réalité... Et moi, je vous dirais, j'étais un peu
déçu des propos de mon collègue tantôt parce que je vous dirais que, depuis qu'on a donné cette latitude-là aux élus,
ils se sentent motivés comme je n'ai jamais vu avant parce que chaque réalisation, chaque annonce qui
est faite, bien, c'est un peu de... ça fait partie d'eux-mêmes. Ce n'est
pas juste une annonce que le gouvernement vient faire
pour dire : Bien, voici, grâce à notre plan stratégique, on vous annonce ça, c'est vraiment une annonce qui fait
partie de leurs priorités, de leurs tripes. Et, quand tu mets de tes tripes
dans un projet, bien, autrement dit, ça devient un projet auquel tu crois et tu
vas croire.
Donc, je vous remercie, M. le ministre, et je
reviendrai plus tard avec d'autres questions.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député. Il reste une minute.
Est-ce qu'il y a un commentaire tout de suite, M. le ministre?
M. Coiteux : Non, on peut passer à
l'autre bloc.
Le
Président (M. Auger) : Oui? M. le député de Jonquière, vous avez, pour
votre deuxième bloc, 20 minutes.
M.
Gaudreault : Oui, bon, merci, M. le Président. Alors, dans le fond,
juste pour finir sur la note économique de la FQM, moi, j'ai l'impression que ça nous démontre que la véritable
orientation du gouvernement... Quand on regarde comment les emplois ont été créés depuis quatre ans dans les grands
centres, notamment Québec, Montréal, mais aussi concentrés dans les centres urbains régionaux, ça me rappelle l'article,
entre autres, qui avait été sur le site de Radio-Canada le 29 août 2017 sur le fait que les MRC puis les
maires dans les régions étaient extrêmement mécontents parce que les projets d'orientation des OGAT, là, en aménagement...
les orientations générales en aménagement du territoire, les OGAT, favorisaient le développement et la croissance des
pôles principaux, l'expansion des pôles urbains principaux, encadrer les fonctions urbaines et résidentielles dans les
périmètres d'urbanisation, etc. Alors, c'est exactement les conséquences
d'une telle manière d'agir sur le
territoire, au fond, dont on voit les résultats dans la note économique qui a
été rendue publique par la FQM.
Richard
Lehoux, à l'époque, qui était président de la FQM, avait dit : «Il faut
que le coeur se développe, mais il ne faut
pas non plus négliger les pourtours parce que le coeur va finir par en
souffrir.» Alors là, ce qu'on s'aperçoit de quatre ans d'un gouvernement
libéral, c'est qu'ils ont fait en sorte que tout le monde dans les régions en
souffre, et, au premier plan, les régions rurales, et qu'en bout de
ligne c'est toutes les régions qui vont en souffrir, M. le Président.
On sait que
le gouvernement avait été très, très critiqué par ses premières orientations
pour la rédaction des OGAT, ils ont
dû réviser leur travail. Mais, quand on voit que les régions rurales sont
littéralement laissées à l'abandon par les pertes d'emploi, par la diminution de la population chez les jeunes,
vieillissement de la population important, ça fait en sorte que... c'est le phénomène des pôles, ce
qu'on appelle la croissance des pôles, là, on met tous nos oeufs dans le même
panier autour des pôles régionaux, quitte à
laisser mourir les périphéries rurales, et c'est exactement le phénomène qui
est en train de se vivre. On vivait
ça dans les années 70, là, avec le fameux rapport Higgins-Martin-Raynauld,
au début des années 70, qui
était la théorie des pôles. Alors, c'est exactement ça que le gouvernement est
en train de nous ramener, où on
concentre dans les pôles principaux, et les zones rurales sont en
déliquescence, littéralement, et c'est ce qu'est en train de démontrer
l'étude rendue publique par la Fédération québécoise des municipalités.
Alors, vous
savez, M. le Président, c'est quand même de longue date, au Québec, qu'on se
bat contre cette théorie pour faire
en sorte que l'occupation du territoire soit équitable, soit répartie sur
l'ensemble des zones, qu'elles soient rurales ou urbaines. Mais là,
présentement, avec cette inaction, je dirais, du gouvernement depuis quatre
ans, bien là, on a vraiment un
déséquilibre très frappant, là, sur le territoire, de sorte que — et c'est la FQM qui le dit — on a, depuis 2014, 40 000 emplois
de moins dans les zones rurales, dans les zones rurales.
L'autre chose
sur laquelle je veux amener le ministre... là, c'est vraiment... je ne veux pas
avoir l'air du gars qui va à la
pêche, là, mais c'est un peu ça, parce que j'essaie de comprendre les chiffres
qui nous sont donnés dans le cahier... Là, je le dis pour que tout le
monde en arrière bouge vite, là, je sais comment ils sont. Les études des
crédits, les demandes 1 à 59. La demande
n° 58, c'est le détail, par
régions administratives, des montants octroyés par le FARR. Et par ailleurs nous, on a fait une demande
d'accès à l'information, qu'on a reçue le 21 février 2018, sur les sommes décaissées au 8 février 2018. Et là je veux
juste bien comprendre les chiffres puis je vais prendre une région au hasard,
là, complètement au hasard, le Saguenay—Lac-Saint-Jean, mettons. Mais on pourrait le faire pour n'importe quelle autre région, mais c'est parce que
j'aime mieux prendre celle-là parce
qu'évidemment, vous comprenez, je la connais bien, là, mais on aurait pu prendre n'importe quelle autre
région. Mais, si je compare, par exemple, dans la demande n° 58 qu'on
a faite, les engagements 2017‑2018, c'est 1 639 917 $ pour le
Saguenay—Lac-Saint-Jean,
c'est la part du Saguenay—Lac-Saint-Jean dans la somme, disons, pour faire
un chiffre rond, là, de 30 millions annuels. Tout le monde me suit? Et
là on voit qu'il y a des engagements
ultérieurs de 5 915 723 $, donc, pour le FARR. Mais, si je
regarde avec la demande d'accès à l'information sur laquelle on a obtenu
la réponse le 21 février, le même 1 639 917 $, 2017‑2018,
pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean
y apparaît, mais on a zéro projet retenu au 8 février 2018, 0 $
d'aide au 8 février 2018 et zéro somme décaissée au 8 février 2018.
Alors là,
j'aimerais que le ministre m'explique bien, là, la différence entre ces deux
données-là parce que, quand on parle
d'engagements dans la colonne de la demande n° 58 au 23 mars 2017,
là, ce que je comprends, c'est qu'il y avait 1,6 million — puis c'est la même chose pour la totalité, là — d'engagés, mais un an après, au
8 février 2018, rien n'avait été décaissé puis aucun projet n'avait
été appuyé ou retenu.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
Vous me permettrez, M. le Président... parce qu'il y a eu deux aspects dans
l'intervention du collègue de Jonquière. D'abord, il a parlé des OGAT,
donc je pense que je vais prendre un peu de temps pour répondre à ses interrogations sur les
OGAT, et ensuite on ira à sa question de chiffres par la suite. Puis on va
faire les deux, le conceptuel et le chiffré, les deux, bien qu'il peut y
avoir un peu de chiffres dans le conceptuel aussi.
D'abord,
concernant les OGAT, moi, je n'ai pas à m'en cacher, là, j'ai toujours dit...
D'abord, il faut les renouveler, les
OGAT, elles datent de 1994. Donc, notamment, en matière de développement
durable des milieux de vie, notre vision collective de tout ça est bien différente aujourd'hui de celle de 1994.
Mais je ne veux pas m'en cacher, j'ai toujours dit que je n'amène rien au Conseil des ministres qui
ne ferait pas l'objet d'un consensus et qui tienne compte de la nécessité
des milieux ruraux. J'ai été très clair et
très explicite là-dessus. Et c'est pour ça qu'à un moment donné, quand j'ai vu
que ce n'était pas nécessairement
compris comme tel, cette intention que j'avais comme ministre, bien, j'ai
décidé de mettre sur pied un comité de travail. Et, quand j'ai mis sur pied le
comité de travail... je vais citer un en particulier, qui était M. Richard Lehoux... maintenant c'est
M. Demers qui dirige la FQM, mais il disait : «Nous sommes très
satisfaits que le ministre forme un groupe de travail sur les
orientations gouvernementales en aménagement du territoire. C'est une solution que nous avions évoquée dans nos échanges
avec lui. Ce changement dans les manières du gouvernement est très
bienvenu [car] il est en lien direct avec l'esprit du projet de loi
n° 122...» Bon.
Or, on a mis
sur pied ce comité. Et là j'ai un communiqué plus récent de la FQM. Maintenant,
c'est, évidemment, M. Demers, et
il dit : «On est sur la bonne voie», parce qu'on parle d'annexes
régionalisées, et là il dit : «...il faudra que ces annexes reconnaissent la réalité et la
spécificité de chacune [de ces] MRC si nous voulons que les OGAT respectent
les compétences des MRC en aménagement du
territoire.» Et je suis d'accord, je suis d'accord avec M. Demers, et les
annexes en question vont être présentes. Et
pour faire le pont avec la SOVT, la SOVT reconnaît que chaque région est
spécifique. Et donc les OGAT auront des
annexes régionalisées spécifiques en fonction de la réalité de chacune des
régions et surtout la prise en
considération des milieux ruraux. Alors, ça, c'est pour la première partie de
l'intervention du collègue.
• (15 h 30) •
En ce qui
concerne la deuxième partie de son interrogation, c'était concernant la
différence entre ce qui a été la réponse à vos demandes d'accès en date de...
et donc, finalement, des données du mois de février, si je ne me trompe pas, n'est-ce pas, parce que, bon, on annonce les
sommes une fois que les protocoles sont signés. Il y a eu une rencontre ultérieure, qui s'est tenue le 2 mars, qui a
permis de finaliser les projets retenus et d'aller de l'avant avec les
protocoles pour la suite des choses.
Et donc, maintenant, l'enveloppe du Saguenay—Lac-Saint-Jean est également engagée totalement,
il
n'y a pas eu de fonds laissés sur la
table, et 276 000 $ à la Société de développement de L'Anse-Saint-Jean pour créer de nouveaux produits touristiques au Mont-Édouard, 112 500 $ à la Corporation de la véloroute des bleuets, 144 000 $ à la conférence
régionale des préfets afin de poursuivre le développement et la réalisation du
plan d'action ayant pour objectif
l'augmentation de la possibilité forestière, 86 500 $ à l'Alliance
Bois Saguenay—Lac-Saint-Jean,
48 052 $ au cégep de Jonquière pour l'actualisation de la
planification stratégique qui a été élaborée à la suite des consultations
territoriales afin de favoriser l'arrimage entre ces divers éléments et le
déploiement de la vision souhaitée par les partenaires,
240 000 $ à l'Association forestière Saguenay—Lac-Saint-Jean, 20 000 $ à l'Alliance
forêt boréale, 80 342 $ à
la MRC du Lac-Saint-Jean-Est, à la MRC de Maria-Chapdelaine et à la MRC du
Fjord-du-Saguenay pour la réfection des bouées et des balises ainsi que
la refonte des outils de navigation pour la mise en valeur de la rivière
Péribonka, 150 000 $ à l'Orchestre
symphonique du Saguenay—Lac-Saint-Jean
pour consolider l'emploi de cinq musiciens, 540 000 $ à l'Université du Québec à Chicoutimi, et
d'autres, et d'autres. Alors, dans cette région comme dans les autres, je ne
dis pas que ce n'était pas un défi, hein, parce qu'on a commencé au
milieu de l'année, mais on y est parvenus.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Jonquière, neuf minutes.
M. Gaudreault :
Oui. Bien, c'est drôle, parce que... Le communiqué que nous a cité le ministre
tout à l'heure, c'est le communiqué du 12 avril dernier, le
communiqué avec la citation de M. Demers?
Une voix : ...
M. Gaudreault :
Bon, bien, dans le même communiqué... C'est parce que, vous savez, quand on...
puis je sais que le ministre est un
intellectuel qui est reconnu, alors il sait qu'il faut nommer la totalité, là,
ou citer la totalité de la source, parce
que, plus loin... bien, plus loin, je ne sais pas si c'est plus loin... avant,
même, justement, c'est le quatrième. Il nous a cité le cinquième paragraphe, mais le quatrième paragraphe, le même
M. Demers nous dit : «Le gouvernement doit cesser de mettre en place des programmes ou des projets
sans respecter la compétence des MRC reconnue par la loi. Il se doit de
reporter la date limite pour le dépôt des propositions quant à la mise sur pied
de pôles régionaux d'innovation et s'assurer
que les MRC puissent y participer.» Alors, moi, ce n'est pas ce que j'appelle
exactement un applaudissement, là, et un pétage de bretelles des mesures
du gouvernement.
Mais, si on
revient sur les chiffres dont on fait mention concernant la gestion du FARR,
encore une fois, si je fais le lien entre les deux tableaux, celui au
23 mars 2017, peut-être juste pour bien comprendre, là, une question
rapide, réponse rapide, M. le ministre, quand on dit, par exemple, dans la
colonne Engagements 2017‑2018, 29 902 113 $ pour la totalité du Québec, mettons Saguenay—Lac-Saint-Jean, 1 639 917 $, c'est
juste pour dire que c'est engagé pour l'année qui vient.
M. Coiteux : Oui, bien, dans
certains cas...
M. Gaudreault :
Ça ne veut pas dire engagé dans des projets spécifiques, mais c'est comme mis
dans un bas de laine, là, pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean, mettons.
M. Coiteux : Bien, ce que
ça veut dire, c'est qu'on a pris... du côté du Saguenay—Lac-Saint-Jean, on a sans doute... puis là je n'ai pas le détail pour chacun des
projets sur ce qui est 2017‑2018 et engagements ultérieurs pour les mêmes
projets, mais il est possible qu'on accepte
de financer un projet pour plus d'une année, connaissant l'enveloppe que nous
aurons à l'année suivante. Donc, les MRC concernées, les préfets concernés, les
comités de décision concernés sont déjà en train de se poser la question : J'ai plus d'argent l'an
prochain, je m'en garde un coussin pour des nouveaux projets, mais je suis prêt à m'engager pour deux ans, pour
trois ans, pour quatre ans, voire même cinq ans dans certains cas, parce
que les MRC concernées connaissent la
progression du triple de leurs enveloppes initiales sur une période de cinq
ans.
M. Gaudreault :
O.K., mais, à la demande n° 58, on nous dit que c'est les données au
23 mars 2017, c'est bon, ça? C'est bien le 23 mars 2017, et ce
n'est pas... il n'y a pas une erreur d'année, là?
Des voix :
...
M. Coiteux :
C'est 2018. C'est une petite erreur, on fait amende honorable, 2018.
M. Gaudreault :
Oui, mais là c'est pour ça que ça nous mêle, M. le Président.
M. Coiteux :
Oui, bien, je comprends, c'est mêlant. 2017, ça serait...
M. Gaudreault :
On vient de perdre huit minutes, là, peut-être, pour une erreur de date dans
l'étude des crédits, là.
M. Coiteux :
On en est bien désolés, on en est bien désolés.
M. Gaudreault :
Parce que, là, vous comprenez que moi, quand je vois 23 mars 2017 — je prends le Saguenay—Lac-Saint-Jean, mais je pourrais prendre n'importe
quelle autre région — puis là,
après ça, j'arrive un an après, moi, avec, selon ma demande d'accès à l'information, 0 $ de dépensé, je veux
dire, pour moi, ça ne marche pas là. Là, le ministre vient de me
dire : Finalement, c'est au 23 mars 2018.
Mais
ça m'amène une autre question, parce que, là, il vient de me faire toute la
liste, la litanie des projets qui ont été
acceptés au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
incluant celui du magnifique cégep de Jonquière, que je salue parce que j'en
suis un employé fier encore — libéré le temps que je suis député, mais
néanmoins employé du cégep de Jonquière — alors là, ce que je comprends, c'est qu'au 8 février 2018 il y avait zéro
projet retenu, zéro somme décaissée, et là, aujourd'hui, en date du 30 avril 2018, tout est vidé,
alors... je veux dire, au 23 mars, en fait, 2018, tout est vidé. Alors là,
ça veut dire quoi, là? Ça veut dire
qu'on a poussé au max dans l'entonnoir, là — je pense que c'est mon collègue
d'Arthabaska, tantôt, qui faisait
référence à ça — quitte à
signer... Ah! ça nous en prend absolument un, là, sur le coin de table, on va
le signer. Ah! y a-tu un autre projet, là?, puis là on lance des appels.
Alors, c'est ça que je comprends qui s'est passé, là.
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Je pense que le collègue de Jonquière comprend qu'il peut y avoir plusieurs
soumissions de propositions, et puis
les comités de sélection faisaient leurs analyses et allaient chercher les
informations pertinentes avant de signer des protocoles. C'est un peu
normal.
Alors
là, on n'est pas dans une année financière complète où des projets entraient,
on a commencé au milieu de l'année.
Ils ont reçu un grand nombre de projets. Dans plusieurs régions, ils ont reçu
beaucoup plus de projets soumis que
ce qui était disponible, et ils ont pris le temps d'analyser. Et une fois les
analyses terminées, ils ont octroyé, donc, les sommes aux différents projets qui ont été retenus par leur comité de
sélection. Tout ça ne se fait pas instantanément.
M. Gaudreault :
Oui, mais, M. le Président, de zéro au 8 février 2018 à tout décaisser au
23 mars 2018 — parce
que ce n'est pas 2017, là, c'est 2018, à la question 58 — ça a
été rapide.
M. Coiteux :
Ça n'a pas besoin d'être décaissé, l'important, c'est d'avoir pris un
engagement. Mais avant de prendre un
engagement à l'égard d'un projet plutôt qu'un autre... Comme, là, moi, je
serais curieux de savoir lequel de ces
projets-là n'apparaît pas intéressant au collègue. Mais les comités de
sélection — puis ce
n'est pas le gouvernement qui a fait
ce travail-là, c'est les comités de sélection régionaux — ils ont décidé que ces projets-là étaient
particulièrement intéressants, compte tenu de leurs priorités.
M. Gaudreault :
Mais, M. le Président, j'en suis sur le processus, là. Parce que la demande
d'accès à l'information au
21 février : nombre de projets retenus au 8 février, zéro, zéro
projet retenu, puis au 23 mars 2018, tout était décaissé ou annoncé. Ça veut dire qu'entre le
8 février 2018 puis le 23 mars, là, là le comité s'est réuni. Puis
moi, j'aimerais bien ça le savoir parce que je ne siège pas sur le comité,
malheureusement, là. Il y a mon collègue libéral de Dubuc qui siège sur le comité, mais c'est comme si les autres
députés, nous autres, on n'avait pas de légitimité, là, alors qu'à la
conférence régionale des élus, au
moins, on pouvait siéger. Mais là, présentement, là, on ne s'occupe pas des
autres députés, on ne met que des
libéraux autour de la table décisionnelle de chaque région. Puis là, entre le 8 février
2018 puis le 23 mars 2018, on a
tout décaissé, on a retenu les projets, on a ouvert les vannes puis on a laissé
aller les sommes, c'est ça que je comprends.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
Non, non, si c'était ça que le collègue comprenait, ce serait une mauvaise
compréhension de comment ça
fonctionne. D'abord, ce n'est pas une question de faire siéger des députés d'un
parti ou d'un autre, c'est une question que les ministres qui ont des
responsabilités régionales doivent assurer un arrimage avec l'ensemble de
l'action gouvernementale, mais ils ne participent pas aux
décisions, ils ne participent pas aux décisions. Et, dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, le député de Dubuc est délégué par
le premier ministre pour assurer cette coordination-là, mais ce n'est
pas lui, là, qui prend la décision sur lequel des projets va être... c'est les
comités de sélection régionaux.
Ceci étant
dit, le collègue doit comprendre que ce n'est pas parce qu'il n'y a pas un engagement
pris par la région à l'égard d'un
projet particulier au mois de février qu'elle n'est pas en train de faire ses
analyses. Et, les analyses étant faites,
le comité de sélection s'est réuni le 2 mars, donc passé la date en
question, et le 2 mars ils ont rendu leur décision suite à leur analyse sur lesquels de ces projets
seraient financés. C'est juste normal que ça fonctionne comme ça, c'est
vraiment du pratico-pratique.
Le Président (M. Auger) :
Dernière minute et demie pour cet échange.
• (15 h 40) •
M. Gaudreault :
Bien, ça n'a pas l'air bien, bien normal parce qu'il y a d'autres régions que
c'est complètement différent. À la
même date, le 8 février 2018, la Côte-Nord en avait 30, projets retenus,
Laval en avait 18, Gaspésie, excluant les Îles, en avait 23, il y a
d'autres régions qui en avaient zéro.
Alors, moi,
vous comprenez que, vu que je ne siège pas là parce que je ne suis pas un
député libéral, j'ai le droit de me
questionner. Comment ça se fait qu'entre le 8 février 2018 et le
23 mars on a passé de zéro à tous les projets alors que... Puis le ministre me dit que le député de
Dubuc, il est juste là comme observateur ou qu'il n'a pas le droit de vote,
mais c'est parce que ce n'est pas précisé dans la liste des membres du comité. Pourtant,
quand on regarde dans les Laurentides, sa
collègue ministre responsable de la région, elle, c'est marqué qu'elle est
observatrice, dans le Centre-du-Québec, son collègue ministre de l'Agriculture, c'est marqué qu'il est membre
non votant, puis en Estrie, son collègue ministre, député de Sherbrooke, c'est marqué qu'il est
membre non votant. Mais moi, j'ai appris une chose, c'est que, si on prend la peine de le dire, ça veut dire que ça... c'est
ça, c'est ce qui est la réalité. Puis, quand on ne le dit pas, ça veut dire
qu'eux autres sont votants, comme le
député de Dubuc ou... dans le Bas-Saint-Laurent, c'est le député de Rivière-du-Loup qui est
là. Ça fait que, si on ne précise pas qu'ils sont non votants ou observateurs,
donc il faut comprendre qu'ils ont votants et qu'ils participent aux décisions. Donc, d'un côté on a des députés libéraux qui sont votants et décisionnels,
puis ailleurs on n'en a pas.
Le Président (M. Auger) :
Merci, M. le député de Jonquière. Nous allons poursuivre...
M. Coiteux : Il reste
30 secondes, non?
Le
Président (M. Auger) : Oui, juste un instant, j'y arrivais. Donc,
nous allons poursuivre avec le troisième bloc du gouvernement, et bien
sûr, M. le ministre, vous pouvez réagir ou avoir un commentaire.
M. Coiteux :
Bien, j'aimerais juste répondre. Le député de Dubuc et adjoint parlementaire du
premier ministre pour la région du
Saguenay—Lac-Saint-Jean
est un membre du comité de sélection sans droit de vote, donc, d'une façon
tout à fait similaire. Les représentants des régions qui assurent la
coordination sont sans droit de vote, sans exception. Maintenant, c'est normal que les comités de sélection régionaux n'aient
pas les mêmes dates. Écoutez, on décentralise les décisions. On ne les prend pas nous-mêmes, les
décisions, ce sont les comités régionaux qui les prennent. Chacun leur dynamique, chacun leur façon de procéder. On
n'impose aucun modèle particulier sinon de s'assurer que les sommes soient
utilisées pour des projets qui correspondent
à des normes très flexibles, d'une part, et aux priorités de la région,
qu'elles aient une dimension
supra-MRC pour que ça ait un élément de rayonnement régional, c'est tout. Pour
le reste, on laisse les élus régionaux aller.
Le Président
(M. Auger) : Pour vous rassurer, la réaction du ministre était
sur le bloc du gouvernement. Donc, il reste 15 minutes, M. le
député de Saint-François.
M. Hardy :
Merci, M. le Président. Mais permettez-moi de vous saluer en premier, vous qui dirigez
une belle commission parlementaire.
Salutations à M. le ministre et tous les gens qui vous accompagnent et qui
sont présents avec vous aujourd'hui.
Je salue mes collègues du côté gouvernemental, mon collègue de Vimont, de
Portneuf et de Maskinongé, soyez salués, collègue de l'opposition
officielle, M. le député de Jonquière, et deuxième opposition, M. le député
d'Arthabaska.
Moi, je vais
vous parler... on en a parlé un petit peu, on a tourné, comme on dit, autour du
pot, je vais vous parler aujourd'hui, le sujet, sur le Fonds d'appui au
rayonnement des régions et le Fonds de développement des territoires, le FARR et le FDT pour les gens qui nous écoutent
à l'heure actuelle. Le 6 décembre 2016, le premier ministre annonçait
le Fonds d'appui au rayonnement des régions,
qui est le FARR. Donc, le FARR est doté d'une enveloppe de 45 millions
en 2018 et 2019. Il était doté de 30 millions en 2017‑2018 et il sera
bonifié à 60 millions en 2019‑2020, 75 millions en 2020‑2021 et
100 millions en 2021‑2022. Le cadre de gestion du FARR a été rendu public
le 13 juillet 2017. Le 6 décembre
2016, comme je disais, le premier ministre annonçait le Fonds d'appui au
rayonnement des régions, un nouveau programme
mis à la disposition des régions, à l'exception de celles de Montréal et de la
Capitale-Nationale, permettant d'investir
dans projets mobilisateurs ayant un rayonnement régional. Fruit d'un important
exercice de décentralisation, une nouvelle marge de manoeuvre a été donnée aux
milieux municipaux pour les plans légal et financier avec, entre autres,
le Fonds d'appui au rayonnement des régions,
donc les régions peuvent donc agir pour la vitalité de leurs territoires. Comme
je l'ai dit tantôt, le FARR était doté d'une
enveloppe de 30 millions en 2017‑2018, 45 millions en 2018‑2019, et
il sera bonifié à 60 millions en 2019‑2020, et ça monte à
75 millions et 100 millions en 2021‑2022.
À
l'hiver 2017, dans chacune des régions administratives, les MRC et le
ministre responsable de la région, avec le soutien de la conférence administrative régionale, ont été appelés à
mener une démarche de réflexion et de concertation en vue de définir les priorités régionales. Le
MAMOT veille à l'administration du FARR, mais les décisions sont prises
par les comités régionaux de sélection de projets en fonction des priorités de
développement déterminées par les élus régionaux
et le ministre responsable de chaque région. En effet, les comités régionaux de
sélection sont libres de choisir et de prioriser les projets à soutenir
selon les priorités déterminées en région. Le FARR est un levier pour soutenir
la concertation et la réalisation des projets mobilisateurs qui ont un impact sur
le territoire. Il permet aux élus de partager leur vision et de travailler ensemble afin de
soutenir les projets les plus porteurs pour leur région. Les projets retenus
visent différents domaines d'intervention, que ce soit au niveau social,
économique, culturel ou environnemental.
Pour la
région de l'Estrie, ma région, 15 projets ont été sélectionnés par le
comité, et c'est plus de 3,4 millions
de dollars qui ont été générés. Je
vais vous énumérer quelques partenaires et descriptions de projets qui ont
eu lieu dans la région de l'Estrie,
disons. Et avec Synergie Estrie, qui a été faite par la MRC des Sources, il y a
eu une aide financière totale
accordée de 450 000 $, et les années financières de réalisation sont de 2017 et 2021. C'est la création d'un réseau d'entreprises et d'organisations maillées entre elles par des échanges de
matières résiduelles d'eau, d'énergie, de ressources naturelles et matérielles. Ce banc d'essai est composé de
deux territoires, soit pour la municipalité de la MRC des
Sources et la ville de Sherbrooke.
Un autre
projet, qui est un développement récréotouristique de la forêt d'Hereford, qui a
été projeté par Forêt Hereford, c'est l'aménagement du sentier pédestre et de
vélo de montagne, l'aménagement d'un nouveau stationnement, la mise en valeur de sites naturels et
construction d'un nouveau relais refuge, on injecte 140 000 $ pour la
période 2017‑2020.
Encore ici,
le développement d'un nouveau produit touristique au Parc
découverte nature Baldwin. C'est par le Parc découverte nature Baldwin... on
fait la réalisation des phases conceptuelles de création d'un immense jeu vidéo
interactif et aménagement du bâtiment d'accueil, on injecte 60 000 $
pour les années 2017‑2019.
Une autre,
démarche de transformation numérique par Productique Québec, c'est un
accompagnement d'entreprises en amont
et en aval dans leur démarche d'analyse et d'évaluation de leur degré de
maturité numérique et de rédaction de plans numériques qui en découlent.
Un montant de 150 000 $ est injecté pour 2017‑2019.
Et je vais
vous en nommer encore deux autres, je ne les nommerai pas tous, mais il y a la
démarche de mobilisation régionale d'attractivité territoriale qui a été
demandée par l'association touristique des Cantons-de-l'Est. On injecte 200 000 $ pour le projet de mise oeuvre
d'une démarche d'attraction mettant à contribution les différents secteurs clés
de la région afin d'atteindre des objectifs
croissants grâce à une vision régionale partagée et une mutualisation des
moyens à développer ou à déployer pour l'année 2017‑2020.
Ensuite, ici,
il y a une belle entente sectorielle de développement du secteur bioalimentaire
par la mise en commun de projets
structurants issus de plans de développement de la zone agricole de la région
de l'Estrie. Qui sont les signataires de
cette entente? Il y a la MRC de Coaticook, de Memphrémagog, des Sources, du
Granit, du Haut-Saint-François, du Val-Saint-François,
de la ville de Sherbrooke, du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation du Québec, le ministère des Affaires municipales et de
l'Occupation du territoire et la Fédération de l'Union des producteurs
agricoles de l'Estrie. On injecte un montant de 673 907 $ pour la
mise en commun des ressources financières techniques pour le développement des
MRC de la région en appuyant le développement du secteur bioalimentaire. Ça, ça
se fait pour l'année 2017 et 2021.
• (15 h 50) •
Donc, le FARR
a été créé en complément du Fonds de développement des territoires afin de
permettre aux élus municipaux et
régionaux d'élaborer et de soutenir des projets structurants qui contribueront
à maximiser le développement des
communautés, l'objectif étant notamment d'appuyer la Stratégie gouvernementale
pour assurer l'occupation de la vitalité
des territoires en 2018‑2022. Il y a le fonds, aussi, de développement des
territoires qui appuie les municipalités régionales de comté, les MRC,
dans l'exercice de leurs compétences en développement local et
régional. Les principes de souplesse,
d'autonomie et d'imputabilité ont guidé vos actions lors de la mise en place du
fonds de développement territorial. L'Union des municipalités du Québec
et la Fédération québécoise des municipalités ont d'ailleurs participé aux consultations pour déterminer les paramètres de ce nouveau
programme, incluant le modèle de protocole d'entente. L'élaboration du FDT, dont le financement est composé du solde de quatre programmes,
a permis au ministère de revoir ses façons de faire tout en diminuant substantiellement la reddition de comptes demandée. La mise en oeuvre du fonds de
développement territorial permet de constater une fois de plus à quel point les priorités des MRC sont nombreuses et diversifiées, montrant ainsi la pertinence de
placer celles-ci au coeur du nouveau modèle de gouvernance régionale de
proximité.
M. le ministre, j'aimerais que vous me parliez un petit peu du bilan. Quel
bilan vous tirez de la première année du FARR et quelles sont les
retombées?
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre, il reste cinq minutes à cet échange.
M. Coiteux : Il reste cinq minutes? O.K. Je
voudrais un peu... Je ne parlerai pas du Saguenay—Lac-Saint-Jean
parce que ça pourrait intéresser le député
de Jonquière, qui, là... Je
parlerai du Saguenay—Lac-Saint-Jean plus tard. Mais, si je prends
l'ensemble des régions du Québec, c'est clair que, la première année, il y avait
un défi, là, je rappelle. Je pense que, d'ailleurs, le collègue vient d'expliquer qu'il y a
eu l'annonce de l'existence de ce programme-là, puis ensuite il a fallu attendre les normes du programme, puis les normes
du programme ont été approuvées, dûment approuvées par le Conseil du
trésor au mois de juillet. Et
conséquemment, entre le mois de juillet et la fin du mois de mars, toutes les
régions du Québec avaient un défi, là, c'est le défi de la première
année. Elles avaient au moins déjà établi leurs priorités — ça,
c'était bien important pour moi — elles avaient déjà mis sur pied leurs
comités de sélection — ça, c'était très important pour moi — puis
on avait déjà amorcé et arrimé correctement et solidement le travail entre ces
comités de sélection et les conférences administratives régionales pour qu'à
partir du moment où les normes du programme étant connues des processus permettant de recevoir des projets — ça
peut être des appels de projets, ça peut être aussi d'autres formes de soumission spontanée de projets — les structures soient en place pour être
capables d'analyser les projets et de choisir ceux qui sont les plus
porteurs. Il y avait un défi, disons-nous-le, là, dans la première année, il y
avait un réel défi.
Quand je dis que le
défi a été relevé, c'est parce qu'effectivement, à quelques dollars près,
l'ensemble des enveloppes consenties pour la
première année ont pu être engagées, et en plus un grand nombre de projets ont
pu recevoir une promesse de
financement pour plus d'une année. Et donc la problématique liée au fait que ce
n'était pas un fonds mais un programme, on a trouvé, tous ensemble, en
travaillant bien, la façon d'y trouver une solution pratique, même si je reconnais que pour l'avenir, et comme l'a dit le
ministre des Finances, il faut envisager une solution différente. Mais on a
quand même été capables de pallier à un
certain nombre de problèmes potentiels, mais, dans les faits, ils ne se sont pas
présentés.
Ce
que j'ai constaté aussi avec beaucoup de satisfaction, au-delà du fait que les
équipes dans les régions ont super bien
travaillé puis que les projets ont été sélectionnés et ont obtenu des
engagements et donc des sommes pour démarrer, c'est l'immense popularité du programme, l'immense popularité du
programme. Je m'y attendais, là, mais je suis un petit peu agréablement surpris quand même. Je
m'attendais à ce que ça soit très populaire, mais, regardez, là,
800 projets ont été déposés dans
toutes les régions du Québec au cours de la dernière année financière,
800 projets. C'est sûr que ça fait du travail pour les comités de sélection, ça, analyser 800 projets.
C'est pour ça d'ailleurs qu'au Saguenay—Lac-Saint-Jean ça leur a pris quelques semaines. C'est normal, hein, 800 projets.
Dans leur cas à eux, il y en a certainement eu beaucoup, on aura peut-être l'occasion d'en reparler tout à
l'heure. Mais de ces
800 projets, ils n'ont pas tous été retenus, ils n'ont pas tous été
retenus, preuve que les comités de sélection ont fait leur travail. Ils ont
regardé lesquels étaient les plus intéressants,
les plus porteurs, lesquels avaient réellement
une dimension régionale, lesquels correspondaient le mieux aux grandes
priorités qui avaient été établies par la région. Il y a donc 372 projets
qui ont été retenus au total, 372 sur 800 projets.
Donc, à la fois, ça a été immensément populaire, et on voit que les comités de
sélection ont fait ce à quoi on s'attend
d'un comité de sélection : être sélectifs. Ils ont été sélectifs, 372 sur
800, et là ça, ça a permis d'engager des sommes du FARR à hauteur de 30 millions
de dollars pour au moins l'année 2017‑2018.
On sait qu'on va pouvoir aller à 45 millions
cette année.
Mais
là ne s'arrête pas l'impact de cette première année du FARR. 30 millions, c'est la participation au financement d'un projet qui vient du FARR, mais il y a d'autres sources de
financement, de telle sorte que, dans les faits, ces 372 projets retenus vont permettre de réaliser des
investissements de 233 millions
de dollars, 233 millions. Donc, vous voyez l'effet de levier,
là, vous voyez l'effet de levier du FARR. Et donc moi, j'en conclus que, dans
cette première année, un, c'est un programme qui répondait à un réel besoin, sa popularité en
témoigne; deux, les comités de sélection mis en place ont bien fait leur
travail; et, trois, ça permet d'engager dans le développement régional des
sommes considérables. Et on sait que l'enveloppe du FARR va tripler
d'ici la dernière année de la stratégie OVT, c'est donc considérable.
Le
Président (M. Auger) :
Merci, M. le ministre. Nous allons maintenant poursuivre avec le
deuxième bloc du deuxième groupe d'opposition. M. le député d'Arthabaska
pour les 15 prochaines minutes.
M. Lefebvre : Merci
beaucoup, M. le Président. M. le ministre, vous allez avoir la chance de continuer parce que j'avais
des questions, puis vous avez répondu en partie durant votre dernière
allocution. Donc, si on revient, vous m'avez dit 800 projets soumis, 372 projets acceptés puis qu'il y a
eu 30 millions qui ont été octroyés. Juste pour être un petit
peu plus précis, M. le Président, c'est 29 902 113 $ qui ont été octroyés, il est resté
88 000 $. Vous allez me dire que ce n'est pas beaucoup, mais le 373e meilleur projet qui était sur
la table, est-ce que ça aurait été possible d'octroyer le
88 000 $ qui restait si on voulait vraiment offrir les 30 millions
du programme?
M. Coiteux : Bien, écoutez, difficile de le dire, hein, parce que
la décision s'est prise de manière très décentralisée dans chacune des régions, ce n'est pas le gouvernement qui a sélectionné les projets. Donc, est-ce qu'une région aurait voulu
financer un projet puis elle ne l'a pas financé? Je ne crois pas parce que les
réunions se sont tenues, les choix se sont
faits. Je pense que certaines régions ont voulu également s'engager pour plus
d'une année à l'égard de certains projets, donc il y a des choix qui ont
dû être faits à la marge.
Maintenant,
j'en conviens, là, on veut encore améliorer la formule. Donc, d'aller vers un
fonds, ça va donner une... bien, ça
dépend, hein, un fonds pourrait ne pas être souple, parce que les normes qui
entourent les fonds sont exigeantes aussi,
très exigeantes. Alors, nous, dans les normes de ce programme FARR, on a essayé
d'être assez flexibles. Aller vers un
fonds, ça pourrait dégager un... ça pourrait donner plus de souplesse par
rapport au report des sommes, oui, mais ça pourrait aussi engendrer d'autres exigences. Et c'est pour ça qu'on veut
une discussion avec les partenaires pour s'assurer que ça soit la meilleure formule possible qu'on va
ultimement choisir et, si c'est un fonds, avec quel type de normes. Ça va
être important, cette discussion-là. Ce n'est pas «fonds versus programme»,
c'est «fonds avec quelles normes versus programme
avec quelles normes». Je pense que c'est ça qui est la grande discussion.
Est-ce que ça va faire en sorte qu'il n'y
aura jamais de situation où on reporte... même si on avait un fonds, qu'on
reporte un 88 000 $ ou un 100 000 $ à l'année
suivante? Ça, je ne peux pas le garantir parce que c'est une décision
décentralisée.
Le Président
(M. Auger) : M. le député d'Arthabaska.
• (16 heures) •
M. Lefebvre :
O.K., merci. On va changer de sujet. M. le ministre, M. le Président, moi, c'est un sujet que je parle tout le temps puis qui me tient beaucoup à coeur, c'est Internet haute vitesse dans les
régions du Québec, puis je pense que ça, ça fait l'unanimité chez tous les élus. Je dis toujours : Dans les années 70, on parlait d'électrification... 1960‑1970,
d'électrification partout au Québec, maintenant
on parle d'Internet haute vitesse partout au Québec. Tout le monde est d'accord sur ce point-là.
Même la FQM, dans leur rapport, en font mention. On me dit que, du côté du
programme Internet, il y a eu 82 projets qui avaient été acceptés sur
247 projets déposés. J'aimerais savoir comment le ministre
voit l'importance du développement Internet haute vitesse au Québec,
surtout pour les régions, naturellement, du Québec.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M.
Coiteux : Bon, comme c'est
un programme qui est au MESI puis qui a certainement été discuté — si ce n'est pas déjà fait, il le sera
certainement — aux
crédits de la ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation,
je vais plus regarder le topo de façon plus...
je ne dirai pas dans les chiffres, voir de façon de beaucoup plus macro.
Écoutez, toutes les régions dans lesquelles j'ai eu l'occasion d'aller
au cours de la dernière année m'ont soulevé cet enjeu important. Il y a eu également le Forum des idées, cette
année, qui s'est tenu à Saint-Hyacinthe, donc en Montérégie, au cours duquel
cet aspect-là du développement régional a retenu l'attention de beaucoup. Il y
avait d'ailleurs des discussions avec Hydro-Québec,
mais on n'a pas attendu un aboutissement des discussions avec Hydro-Québec pour
accélérer le déploiement de l'Internet haute vitesse en région, bien que
ces discussions-là ont lieu.
Ma collègue
ministre de l'Économie, de la Science
et de l'Innovation, en lançant la Stratégie numérique, elle a bonifié grandement l'enveloppe qui va être
consentie pour financer des initiatives d'Internet haute vitesse. C'est passé
de 100 millions sur cinq ans et ça a été bonifié de 300 millions.
Donc, si je fais bien mon addition, puis c'est ça, la conclusion, on est en
rendus à pratiquement 400 millions, sur les cinq prochaines années, qui
vont être consacrés au financement gouvernemental du Québec de tels projets,
auxquels s'ajoutent des sommes fédérales.
Écoutez,
c'est l'équivalent moderne de l'électrification des campagnes, hein? Il y a une
certaine époque, on se posait la
question : Oui, mais pour des raisons de densité de population, c'est plus
facile de brancher à l'électricité les villes. La densité est moindre en zone rurale, est-ce que ça veut dire qu'ils
n'ont pas besoin d'électricité? La réponse, c'est qu'ils ont besoin autant d'électricité que dans les zones
rurales. Et c'est la même chose pour l'Internet haute vitesse, ça ne peut
pas ne pas être une priorité extrêmement importante du gouvernement.
J'ai évoqué
tout à l'heure, dans une discussion que j'ai eue avec le député d'Arthabaska,
une vision des jeunes qui restent en
région et qui développent des affaires en restant dans leur région parce qu'ils
sont capables d'avoir accès à leurs clients, à leurs fournisseurs
justement grâce aux technologies modernes, et ces technologies modernes
reposent sur Internet haute vitesse, alors il faut qu'Internet haute vitesse
soit présent dans toutes les régions du Québec.
Le Président (M. Auger) : M. le
député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Bien, merci beaucoup, M. le Président. M. le ministre, je suis très heureux de
vous entendre... que vous ayez
exactement la même préoccupation que moi, parce qu'il faut comprendre que les
jeunes d'aujourd'hui, eux, sont nés
avec les outils informatiques, et on est rendus à ce niveau-là. Puis moi, je
donne toujours le même exemple des agriculteurs
maintenant. Il ne faut pas oublier cette économie-là qui est importante. Tous
les matins, midis et soirs, ce qu'on
a dans nos assiettes vient en grande partie de l'agriculture, qui est un moteur
économique important. Et je donne tout
le temps l'exemple de mon agriculteur qui est au bout du rang 10 dans un
des villages chez nous puis qui est maintenant rendu avec des robots de traite, avec des investissements majeurs, qui
ont besoin, eux aussi, d'Internet haute vitesse pour pouvoir être
participer à l'économie puis pouvoir développer leur entreprise, parce que ce
sont vraiment des PME, maintenant, de grosses PME, dont on a besoin à tous les
jours. On ne s'en rend pas compte, mais matin, midi et soir, cette économie-là fait partie de notre quotidien. Et
j'ai donné l'exemple dans d'autres études de crédits puis je veux vous la
donner aussi parce que c'est quand même
préoccupant, de la façon, présentement, maintenant, qu'on est en train
d'élaborer Internet au Québec, on
fait deux classes de citoyens parce
qu'avec le programme Québec branché ce qu'on fait présentement, c'est qu'on branche une partie des
villes et villages, mais les parties qui sont plus éloignées, où est-ce que
c'est comme mon agriculteur au bout du rang
10, bien, lui, même si Québec branché passe, présentement, avec le programme
actuel, il n'est pas plus branché.
Puis je donne
un exemple chez nous d'un village qui a eu une subvention Québec
branché. Savez-vous ce qui s'est passé,
M. le ministre? Le conseil municipal, à l'unanimité, ont refusé la subvention,
ont refusé la subvention parce qu'ils ne
veulent pas faire deux classes de citoyens dans leur propre village. Eux, ce
qu'ils disent, avec raison, c'est que, lorsque le gouvernement va mettre les sommes nécessaires pour brancher tout le
village, comme on le dit tantôt, bien, quand ils vont passer dans le village, qu'ils ne fassent pas deux classes de
citoyens puis qu'on branche tout le village, puis ils ont dit : Nous, on refuse la subvention; quand
vous serez prêts, quand vous aurez un programme qui va couvrir l'ensemble
du village, bien, à ce moment-là on le
prendra. C'est un choix qui est courageux pour la municipalité, quand même, de
refuser une subvention, mais ça démontre
que, présentement, le programme actuel, il ne fait pas le travail. Et
présentement c'est des entreprises
qui, naturellement, reçoivent l'aide par le biais des municipalités, mais, pour
eux, c'est beaucoup plus facile de brancher, naturellement,
toutes les maisons qui sont les plus près, où est-ce qu'il y a une densité de population
importante. On est tous d'accord avec ça. Ça fait que, pour l'entrepreneur qui
amène le service, bien, lui, d'aller brancher mon agriculteur au bout du
rang 10, là, pour lui, ce n'est pas intéressant.
Alors, le programme, où
est-ce qu'il y a une densité de population importante, bien, ce n'est pas là
que le gouvernement devrait aider parce que
pour l'entrepreneur, lui, c'est déjà payant. Où est-ce que le gouvernement doit
aider, c'est pour mon agriculteur au
bout du rang 10 que, là, ce n'est pas payant pour le fournisseur Internet,
de dire : Là, on va faire notre rôle en tant qu'État puis on va
vous aider à aller brancher cet agriculteur au bout du rang 10 qui aide au
développement économique des régions. Alors,
ça, pour moi, c'est une préoccupation qui va au-delà de toute partisanerie. Je pense qu'on a tous les mêmes préoccupations.
Puis vous l'avez dit, M. le ministre, tous les gens au Québec nous en
parlent.
Alors, j'aimerais, M. le ministre, vous entendre
un peu par rapport à cette réalité-là, présentement, de Québec branché qui fait
deux classes de citoyens dans les différents villages du Québec. Pour moi,
c'est une préoccupation. J'aimerais vous entendre sur le sujet.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
Sur le cas spécifique que mentionne le député d'Arthabaska, comme je n'en ai
pas la connaissance, d'une subvention
qui aurait été refusée dans ce programme, je ne me prononcerai pas sur ce cas
spécifique, là, parce que je ne le connais pas personnellement.
Ceci étant
dit, c'est comme dans tout grand programme d'investissement du gouvernement,
les besoins dépassent à peu près
toujours les enveloppes qui sont disponibles. Mais on doit toujours viser le
même objectif, et l'objectif, c'est que
tout le monde soit branché, y compris dans le rang 10, ou le rang 8,
ou le rang 9. Tout le monde doit être branché, ultimement. Quelles sont les solutions
envisageables pour faire en sorte que tout le monde soit branché? Il y a
différentes technologies qui
existent, il y a différents programmes qui peuvent amener des entreprises qui
autrement ne le feraient pas parce
qu'elles ne trouvent pas la rentabilité nécessaire où on peut y arriver. Des
fois, c'est par la mise en commun, c'est par différentes stratégies pour
diminuer le risque. Il y a différentes façons de le faire.
Québec
branché est parti avec une enveloppe de 100 millions, et elle a été
bonifiée de 300 millions de dollars, donc c'est un signe très clair que le gouvernement accorde une priorité
très grande à cela, et ça répond... On a parlé beaucoup de stratégie de l'occupation et de vitalité des
territoires, il n'y a pas une région du Québec qui n'en a pas fait une
priorité, ça, de l'Internet haute vitesse, toutes, sans la moindre
exception. Est-ce qu'on va être capables de tout faire en un an, deux ans,
trois ans? Peut-être pas, mais il faut commencer puis il faut être ambitieux.
Le Président (M. Auger) : M. le
député d'Arthabaska, 3 min 45 s.
M. Lefebvre :
3 min 45 s?
Le Président (M. Auger) :
Hum-hum.
M. Lefebvre : Oh mon Dieu! Ça
passe vite. On disait qu'il y a une deuxième enveloppe, du côté de Québec branché, de 300 millions qui a été annoncée,
mais il n'y a aucunes modalités qui ont été annoncées. Est-ce qu'il y a un
travail de travailler ensemble, les
différents ministères, pour, justement, savoir de quelle façon va être déployé
ce 300 millions là?
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
Ce qui est certain, là, l'objectif, là, c'est que 100 % de la
population — 100 %,
donc ça inclut nos rangs, là — d'ici cinq ans, ait accès à l'Internet haute
vitesse. C'est ça qui est l'objectif. Et donc l'augmentation conséquente
des budgets montre qu'on y consacre des ressources importantes parce que c'est
une grande priorité.
Pour les
modalités du programme, je vais laisser ma collègue ministre de l'Économie, de
la Science et de l'Innovation donner davantage de précisions là-dessus, là,
parce que ce n'est pas un dossier qui est géré au ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du
territoire. C'est un dossier gouvernemental extrêmement important, des annonces
ont été faites au budget, et lorsque des
annonces sont faites au budget, les normes des programmes sont définies dans
les semaines qui suivent. Donc, très
certainement que, bientôt, ma collègue ministre de l'Économie va pouvoir en
dire davantage.
Le Président (M. Auger) : M. le
député.
M. Lefebvre :
Oui, merci, M. le Président. M. le ministre, j'espère qu'il y a quelqu'un dans
votre ministère qui vous tient au
courant de quelle façon ce 300 millions là va être déployé. Vous
dites : Sur cinq ans, on vise tout le Québec au cours des cinq prochaines années, j'en
conviens, mais là on a 300 millions qui est là, qui est là pour le
prochain budget, bien, il faut savoir
de quelle façon cet argent-là va être utilisé puis à partir de quand elle va
être disponible sur le terrain, là.
M. Coiteux :
C'est certain que je vais être dans le coup, là, c'est certain, mais je ne
pilote pas le dossier parce que les
crédits sont au ministère de l'Économie. C'est pour ça que je ne peux
malheureusement pas vous en dire davantage cet après-midi. Mais clairement c'est un dossier prioritaire du
gouvernement, puis on va le discuter autour de la table. Les ministères,
de la façon que ça fonctionne, le processus, ont tous des commentaires et des
suivis à apporter à ça.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Auger) :
1 min 30 s.
M. Lefebvre :
Oui. J'aimerais savoir... M. le ministre, vous dites que, quand vous faites la
tournée, les gens vous en parlent.
Est-ce qu'il y a quelqu'un dans votre ministère qui identifie les besoins
présentement? Est-ce que c'est cartographié? Est-ce qu'il y a quelqu'un
qui est sur le dossier?
M. Coiteux :
Sur les besoins, et les programmes, et les financements, c'est le MESI qui
s'occupe de ça. Nous, par contre, on a animé toute la stratégie de
concertation visant à définir les priorités régionales, et, dans ces priorités régionales, l'Internet haute vitesse est revenu
partout. Et donc chacun des ministères doit apporter sa contribution, de l'eau
au moulin, comme on dit, mais clairement ça
va être le MESI qui va avoir la principale réponse à donner. Donc, dans son
plan d'action, c'est très clair que les
engagements qui sont pris à l'égard des cinq prochaines années vont être
cruciaux, et c'est le MESI qui va piloter ça.
Le Président (M. Auger) :
45 secondes.
M. Lefebvre :
Oui, mais en terminant j'aimerais savoir : Est-ce qu'il y a quelqu'un à
votre ministère qui est attitré à ce dossier-là pour faire le suivi avec
le MESI?
M. Coiteux : On participe au
comité de la Stratégie numérique, donc on est impliqués dans toutes les étapes.
Le
Président (M. Auger) :
30 secondes, on va le reporter au prochain bloc. Donc, nous allons
poursuivre avec le quatrième bloc du gouvernement. M. le député de Vimont,
17 min 30 s.
M. Rousselle : Merci, M.
le Président. Premièrement, je voudrais vous saluer, saluer le ministre, saluer
les sous-ministres, sous-ministres
délégués, les collègues du côté gouvernemental, de l'opposition
officielle, de la deuxième opposition. Mais je voudrais aussi saluer surtout les gens
qui travaillent dans le ministère et puis au cabinet aussi, parce qu'on sait tous que c'est grâce à vous... parce que vous avez fait un
travail absolument incroyable, c'est intense, et puis la préparation est très demandante, et puis je
voulais juste vous dire merci du travail que vous faites, parce que
vous nous aidez énormément.
Je voudrais aussi saluer la recherchiste, le côté recherche chez nous, parce qu'eux autres aussi, ils nous aident pas mal. Comme on pourrait dire, on a l'air
plus intelligent comme ça, là, quand les gens nous aident de même, ça va
super bien.
Mais je ne
pourrais pas commencer ces crédits-là de ma part sans... et je le fais avec
émotion parce que je le sais que
c'est les derniers crédits de mon ministre et, vous savez, j'ai le privilège
d'être son adjoint parlementaire et puis je sais que c'est une personne qui travaille beaucoup — excusez-moi, l'émotion — et une personne vraiment à l'écoute, donc
merci, Martin. On sait que notre ministre
est une personne qui, depuis sa nomination, justement, aux Affaires municipales
et de l'Occupation du territoire, n'a pas
chômé. Il a fait bien des lois, il s'est promené autant... Je pense qu'il a au
moins une quinzaine de lois à son
actif, que ce soit au niveau municipal ou à la Sécurité publique, donc il
n'arrête jamais. Une personne qui est à l'écoute, parce que, je le sais,
quand j'ai fait mes tournées au niveau de l'inondation ou encore au niveau des centres de détention, ça... par la
suite, on s'est rencontrés, puis, je le sais, je me suis senti écouté, puis
c'est vraiment important parce que
c'est bien beau donner un travail à un adjoint parlementaire, mais, si par la
suite il n'y a pas d'écoute puis s'il
n'y a pas de suivi, c'est un peu un travail qui n'a rien servi. Donc, en tout
cas, juste pour dire que je sais que le Québec va perdre quelqu'un, mais
moi, je garderai un ami.
Le projet au niveau... je reviens avec le retour
de la législation du p.l. n° 122. Vous savez que c'est une pièce maîtresse qui a eu beaucoup de travail puis c'est
une législation majeure parce qu'elle, elle a donné, justement, des... c'est
un statut... elle a donné des statuts à
Québec, donc le statut des pouvoirs... lui accordant le pouvoir de la capitale
nationale, donc ça lui augmente son
autonomie. Les municipalités le demandent, on les considère, justement. Et on
ne fait pas juste les considérer, ce
sont des partenaires très importants et... parce qu'on dessert toute la même
population, puis je pense que c'est
important d'avoir ces lois-là pour eux. La même chose pour Montréal, qui a eu
son... concernant sa métropole. Donc,
elle, elle devient, justement... le pouvoir de Montréal devient la métropole du
Québec et, elle aussi, ça lui augmente son
autonomie, mais aussi il y a certains pouvoirs que ça lui donne. Et même chose
aussi, dans diverses municipalités, concernant
le domaine municipal, mais de la Société d'habitation du Québec. Donc, c'est
des lois qui ont changé beaucoup le
rapport Québec-municipalités. Ça a été un travail colossal, d'ailleurs, de
notre ministre, et je peux vous dire que cette pièce maîtresse là, bien, justement, elle nous amène beaucoup, mais ça amène surtout beaucoup
aux citoyens du Québec.
Donc, je vais vous parler en premier lieu... Le gouvernement,
bien, s'est engagé à redéfinir la relation Québec-municipalités. Je pense qu'avec la loi n° 122
elle l'a fait. Elle l'a fait aussi par les autres lois que... les projets de loi nos 109,
121, 155. C'est toutes des lois qui sont rattachées à l'intérieur de ça et qui, justement... Même, il
y a eu une déclaration qui a été signée par le premier
ministre et le ministre des Affaires municipales et de
l'Occupation du territoire avec la Fédération québécoise des municipalités, le président de l'Union des municipalités du Québec pour reconnaître formellement
le statut, justement, de gouvernements de proximité. Moi, je sais bien qu'à Laval j'en
ai parlé avec mon maire, à Laval, et puis, justement... bien, en tout
cas, je ne rencontre pas beaucoup de maires, j'ai juste rencontré des maires qui étaient vraiment contents de cette
approche-là parce qu'ils le
demandaient, mais je pense que c'était juste une question aussi logique
à leur donner ça.
Donc, la
nouvelle loi comporte des mesures s'articulant, justement, autour de six
thèmes, qui sont les suivants : reconnaissance
du statut du gouvernement de proximité, qui est comme je vous ai dit tantôt; la
gouvernance et pouvoirs de la municipalité; l'aménagement du territoire,
qui est assez important — je veux dire, ça prend les gens du milieu que... connaître
son aménagement; et fiscalité et finances municipales; le développement
économique — depuis
tout à l'heure, on en
parle, du développement économique, mais justement c'est la pièce maîtresse, il
faut vraiment que ça vienne du
milieu, le développement économique, tu
veux quoi pour ta ville, tu veux aller où, donc c'est assez important
que ça vienne du milieu; et la transparence et l'information aux citoyens.
Donc, ce projet de loi là, justement, il a été sanctionné le 16 juin 2017, et d'ailleurs,
comme je vous le disais tantôt, c'était l'enthousiasme de l'ensemble des
partenaires municipaux. Je voudrais juste vous citer, d'ailleurs, le maire de Québec,
qui disait, je cite : «"Ça
va changer la vie des villes",
s'est exclamé le maire de Québec, Régis Labeaume, quelques minutes après l'adoption
de la loi.» Donc, c'est peu dire, là. Je veux dire, c'est vrai que ça change
des choses, ils ont vraiment... ils ont eu le pouvoir qu'ils demandaient puis
que je pense qu'ils devaient avoir.
L'UMQ aussi a
fait des sorties dans les journaux qui disaient, justement, que l'adoption
du projet de loi n° 122 marque un tournant historique dans le
milieu municipal. Ils disent, justement : «Enfin, le législateur reconnaît
que les conseils municipaux sont des élus,
responsables et imputables, et qu'ils possèdent la légitimité nécessaire pour
gouverner.» Donc, je pense que c'est
assez clair. Donc, ça, c'était le maire de Sherbrooke, Bernard Sévigny,
qui le mentionnait. Il y a aussi la FQM qui a fait la même chose, donc qui mentionnait, justement, que c'est un nouveau chapitre, donc, enfin, des
relations entre Québec
et le municipal qui s'ouvre aujourd'hui. Donc, c'est pour vous dire que tout le monde au niveau municipal disent, justement : Oui, enfin, on est
contents, puis c'était temps qu'on le fasse.
Et moi, je le
vois sur le terrain, mais, vous, je le sais, M. le ministre, que vous êtes
une personne qui est partout au Québec. Ça, étant votre adjoint parlementaire, je
le sais, j'essaie de vous suivre des fois, puis ce n'est pas toujours facile,
mais vous êtes vraiment quelqu'un de proche du monde. Et puis j'aimerais
savoir, justement, c'est quoi qui explique vraiment
que les municipalités y adhèrent
comme ça. Parce que des fois on fait des lois, puis les gens n'y
adhèrent pas vraiment, ou y adhèrent à moitié, ou qu'ils ne comprennent
pas, mais là, dans le cas de la loi n° 122, je vous dirais, la totalité des gens
adhèrent et d'une manière comme naturelle. Donc, je voudrais vous entendre là-dessus.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
• (16 h 20) •
M. Coiteux : Bien,
d'abord, M. le Président, vous me permettrez de dire à quel point j'apprécie travailler avec
le député de Vimont et de compter en le député de Vimont un adjoint
parlementaire qui non seulement fait un travail remarquable, mais qui est un ami, donc ça fait en sorte que, lorsqu'on
travaille sur des mandats ensemble, il
y a une chimie, forcément, et ça permet d'obtenir des résultats.
Et le dernier en date, écoutez, il y
a beaucoup de modifications qui ont été apportées à
notre programme d'aide financière aux victimes de sinistres majeurs comme les
inondations, beaucoup de changements majeurs qui ont été apportés en
bonne partie parce qu'il a pris le bâton du pèlerin puis il est allé
rencontrer directement des gens qui avaient vécu des enjeux et qui
étaient capables d'expliquer quels étaient ces enjeux puis quelles
sortes de correctifs devraient être apportés. Et, quand on a tenu la rencontre
le 19 décembre dernier, j'avais l'air bien préparé,
hein, mais, je veux dire, j'ai compté sur cette consultation qu'a faite le député
de Vimont pour m'éclairer sur ce qui
se disait sur le terrain, au-delà de ce qui m'arrivait de mes équipes du ministère
de la Sécurité publique, qui avaient aussi leur propre son de cloche, mais il n'y a rien de tel aussi que
d'avoir ces discussions «one-on-one» qu'il est allé tenir avec les maires, avec les directeurs généraux, avec des sinistrés. Alors, il fait un travail remarquable et puis...
mais il nous reste encore quelques mois pour travailler ensemble, donc
ça va toujours être un plaisir.
Je vais
répondre à la question du collègue, si vous me permettez, de façon un peu
personnelle. En 2014, avant qu'on
forme le gouvernement, il y a eu une campagne
électorale, et pendant cette campagne électorale, un jour de grand froid, mais
vraiment de grand froid, là — puis tous ceux qui font des campagnes savent à
quoi je fais allusion — notre
chef, il n'était pas premier ministre à l'époque, M. Couillard, faisait un discours. Mais on était à l'extérieur, on était, en fait, derrière
l'hôtel de ville de Montréal, et puis il faisait... il prenait des engagements
importants. Il était à Montréal, mais il a mentionné,
évidemment, qu'on reconnaîtrait le statut de métropole de Montréal, mais il a
parlé aussi du statut de capitale nationale, il a parlé, donc, d'une nouvelle relation avec
les villes. Et, de un, on n'était pas élus encore et, de deux, si on allait être élus, je n'aurais jamais
imaginé une seconde que je me retrouverais ministre des Affaires municipales. Et donc, oui, c'était un projet emballant, mais je ne
sentais pas que ce serait moi qui porterait ce projet-là, en tout cas, je n'ai pas pensé ça à ce moment-là.
Tout comme
lorsque le Conseil des ministres a été formé, le 23 avril 2014, puis que je
suis devenu président du Conseil du
trésor, ça m'apparaissait un «fit» naturel, disons, à cause de mon background
en finances publiques, comme économiste
puis comme quelqu'un qui s'intéresse aux questions de soutenabilité, la dette,
etc., bon, ça m'apparaissait un «fit»
naturel. Mais, lors du remaniement de 2016, janvier 2016, Martin, ministre des
Affaires municipales, tout ça, je trouvais ça audacieux. Il n'y avait pas seulement Affaires municipales, mais je
trouvais ça audacieux, je me dis : Tiens! Mais ça a été une chance inouïe, ça a été une chance inouïe
parce que ça m'a donné l'occasion d'aller à la rencontre de ces maires, de ces conseillers, de ces préfets à travers tout
le Québec et de les entendre, et là j'ai pris connaissance de leurs espoirs,
les espoirs qu'ils fondaient dans la
déclaration du premier ministre, le discours inaugural, la fin des créatures,
là, la relation basée sur le respect
habituel. Ça m'a fait prendre conscience de leurs espoirs, évidemment des
travaux qu'ils avaient menés dans
leurs organisations depuis des années, livre blanc de l'UMQ, livre bleu de la
FQM, et à quel point c'étaient des gens... ce sont des gens qui sont dévoués aux services de leur communauté et ce
sont des gens qui, comme nous, là, élus de l'Assemblée nationale, mettent leur tête sur une pancarte
aussi, ils mettent leur photo sur une pancarte à chaque élection municipale,
ils prennent des engagements auprès de leurs
citoyens, ils ont besoin de... ils sont à l'écoute de leurs citoyens et ils ont
une reddition de comptes à l'égard de leurs citoyens.
Mais
nous, depuis des décennies, on les traitait comme si, dans le fond, ce n'était
pas envers leurs citoyens qu'ils devaient
rendre des comptes, c'est envers nous. Puis les citoyens nous regardaient
aller, là, et plutôt qu'aller voir leurs maires et leurs conseillers pour demander des choses, ils venaient nous
voir à l'Assemblée nationale pour qu'on légifère pour forcer leurs maires et leurs conseillers à
agir d'une certaine façon. Mais j'ai dit : Ça n'a aucune espèce de bon
sens, ça, ça ne respecte pas les élus
locaux, ça ne respecte pas la démocratie locale. Je veux bien répondre, moi,
d'enjeux de gouvernement de proximité
en partie parce qu'on légifère ici sur le cadre, mais quoi de mieux qu'aller
voir directement son conseiller
municipal, quoi de mieux que de participer à une séance du conseil et
d'intervenir, d'écouter puis de faire les pressions nécessaires, quoi de
mieux pour les journalistes qui s'intéressent aux questions locales d'aller
couvrir l'actualité de la démocratie locale
plutôt que de venir à Québec demander : Qu'est-ce que vous pensez de telle
décision de tel arrondissement à
Montréal ou à Québec? On peut bien avoir une opinion, mais moi, je ne mets pas
ma tête sur le billot à chaque élection municipale, nous, on est à un
autre niveau.
Alors,
ayant fait cette découverte grâce à l'audace du premier ministre, qui m'a
confié ce mandat-là, bien, j'ai fait la connaissance d'un monde
extraordinaire, de personnes, des hommes et des femmes extraordinaires à
travers le Québec qui sont engagés au
service de leur communauté. Alors, j'ai pris ça à coeur, j'ai pris ça à coeur,
et j'ai tellement pris ça à coeur que
je pense que les maires m'ont adopté un peu parce qu'ils ont vu qu'on a livré
la marchandise. Alors, on a livré le
projet de loi Québec statut de capitale nationale, on a livré le projet de loi
gouvernements de proximité, on a livré le projet de loi reconnaissance
des gouvernements de proximité, qui répond, là, aux revendications légitimes et
historiques du livre blanc de l'UMQ, du
livre bleu de la FQM et qui, en même temps, donne des choses qu'ils n'avaient
même pas imaginées et qui les élèvent au
statut de gouvernements de proximité, donc d'élus responsables et redevables
d'abord et avant tout à l'égard de leurs
citoyens plutôt qu'à l'égard du gouvernement. Donc, ça va dans le sillage d'un
grand allègement du fardeau administratif à leur égard.
Mais
il y a eu d'autres projets de loi.
Si les villes, donc, ont de telles responsabilités, les citoyens sont en droit
de demander aussi certaines vérifications.
Or, voyez-vous, on vient d'adopter le projet de loi n° 155. Encore là,
moi, j'étais totalement habité et je suis toujours totalement habité par cette
nécessité de respecter les élus locaux
et la démocratie locale. Alors, on a
adopté une loi dans laquelle on a dit : Regardez, on n'a pas besoin de les
soumettre au Vérificateur général
du Québec, ils ont besoin d'avoir leur propre organisme qui va s'assurer des
vérifications, puis on a confié ça à la Commission municipale du Québec,
qui est un organisme avec lequel ils sont habitués de travailler, un organisme
qui leur est dédié en assurant les garanties d'indépendance nécessaires.
Mais on a pris cette approche-là parce qu'on est complètement imprégnés par cette nouvelle culture du respect, et ils
sont très heureux de ça, mais les citoyens vont y gagner aussi parce qu'il va y avoir une vérification dans
les villes de moins de 100 000 habitants, mais une vérification qui est
respectueuse institutionnellement de cette
reconnaissance des gouvernements de proximité. C'est un exemple parmi d'autres,
mais on vient de faire ça avec le projet de loi n° 155.
On
a dit aussi... parce que les élus municipaux nous disaient : Écoutez...
puis je sais que ça a été un sujet de controverse un peu entre nous. On n'a pas tous été d'accord, à
l'Assemblée nationale, sur ce projet de loi là. En particulier, l'opposition
officielle a émis un autre son de cloche par
rapport à ça, mais on a adopté une loi qui fait en sorte que, lorsqu'il y a un
conflit de travail dans le secteur municipal qui mène à l'arbitrage, cet
arbitrage-là n'est pas basé que strictement des considérations d'équité externe. L'équité externe, ça veut dire je me
compare à un, à l'autre, à l'autre, à l'autre. C'était le critère dominant. On ne l'a pas enlevé, ce
critère-là, mais on y a ajouté d'autres critères, des critères comme la
capacité fiscale de la ville, la
situation économique, la capacité de payer de ses citoyens, parce qu'ultimement
ces élus locaux, s'ils se font
imposer une convention par arbitrage basée sur l'équité externe et qu'ils n'ont
pas les moyens de l'assumer, ils sont
obligés d'augmenter les taxes de leurs citoyens. Qui va s'occuper des taxes des
citoyens? Donc, on a fait ça aussi.
Donc,
moi, quand je prends l'ensemble de l'oeuvre... et je remercie le premier
ministre, honnêtement, il m'a donné cette
chance-là. Là, je connais davantage le monde municipal, après deux ans et
quelques, mais surtout je tiens à saluer leur engagement auprès de leur communauté puis je leur dis que le
gouvernement — et ça va
survivre, ça, parce que c'est des
lois — désormais,
là, ce n'est pas leur tuteur, c'est leur partenaire, un partenaire qui
travaille avec eux pour servir les mêmes citoyens.
Le Président
(M. Auger) : Cinq secondes, M. le député de Vimont.
M. Rousselle :
Bien, écoutez, comme je vous disais tantôt, moi, tous les maires que j'ai
rencontrés, justement, ils ont juste
apprécié, justement, tous ces projets de loi là, justement, qui leur rendent
aussi la vie plus facile, mais aussi qui
peuvent donner, justement, un meilleur service. Je pense aux citoyens, puis
c'est qui qui gagne au bout de ça? Bien, c'est les citoyens, donc bravo!
Le
Président (M. Auger) : Merci. Nous allons poursuivre avec le
troisième bloc de l'opposition officielle pour
17 min 30 s. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui, merci, M. le Président. Je voudrais faire du pouce sur ce que le ministre
vient de dire puis je relève un communiqué de presse du 6 décembre 2016 où le
ministre dit que le projet de loi n° 122, à ce moment-là, qui était présenté à l'Assemblée nationale — il n'était pas encore adopté — c'est «la plus grande décentralisation des
pouvoirs vers les municipalités de
l'histoire du Québec». Puis le ministre vient de nous dire qu'il était imprégné
de la culture du respect des
gouvernements de proximité, alors je sens qu'il croit beaucoup à ça. Iriez-vous
jusqu'à dire qu'à ce premier... Est-ce
que le ministre irait jusqu'à dire que le premier geste... parce qu'une fois
qu'on parle du principe de la décentralisation puis de la gouvernance de proximité auxquels vous adhérez à 150 %
le premier pas vers l'opérationnalisation financière, c'est le FARR?
• (16 h 30) •
M. Coiteux : Oh! ce n'est pas
que le FARR. Le FARR, c'est un instrument parmi d'autres pour favoriser le développement régional, mais c'est un instrument
important qui n'existait pas puis qui n'a enlevé aucuns crédits ailleurs,
donc c'est... Dans le travail qui a été fait pour se
donner la capacité d'investir, notamment dans le développement économique, ça nécessitait d'abord un travail
d'assainissement des finances publiques. Mais, dès lors qu'on a acquis ça, là
j'ai fait cette bataille-là, effectivement, pour m'assurer qu'il y ait un
nouvel instrument au service du développement régional, puis ça a été le FARR.
Mais, à cause de la façon dont fonctionne la stratégie d'occupation et de
vitalité des territoires puis que chacun des
ministères doit répondre aux priorités des régions par son plan d'action, c'est
l'ensemble des ressources à la disposition des ministères qui doivent
aussi s'orienter d'une façon qui satisfasse les exigences du développement régional. Donc, le FARR est un
instrument, mais n'est pas le seul. La beauté du FARR, par contre, c'est
que son utilisation, l'allocation des sommes
entre les différents projets, elle n'est pas dans les mains du gouvernement,
elle est dans les mains des élus régionaux, alors que le PQI, il est dans les
mains du gouvernement, par exemple.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault : Mais, si l'allocation des sommes est entre les
mains des élus régionaux, comment vous expliquez que, dans les communications,
c'est les ministres qui s'approprient ça? Puis là j'ai une série de communiqués
de presse, par exemple le
23 avril, le ministre délégué aux Affaires maritimes qui annonce
2,1 millions pour le Bas-Saint-Laurent à partir du FARR; le 23 avril, c'est le député de
Dubuc, dans ma région, Saguenay—Lac-Saint-Jean, pour 477 796 $ venant du FARR; le 20 avril, encore le ministre délégué
du Bas-Saint-Laurent, 889 000 $ à partir du FARR; encore le député de
Dubuc, le 13 avril, 540 000 $
pour le FARR; la députée de Laviolette, en Mauricie, le 9 avril dernier,
5,1 millions pour 31 projets pour le FARR. À chaque fois, le
ministre responsable des Affaires municipales est cité également.
Alors là, je
veux dire, moi, je veux bien accepter l'argument de la décentralisation, puis
le pétage de bretelles de gouvernance
de proximité, puis c'est grâce au premier ministre puis au gouvernement actuel
qu'on a le plus grand respect de
l'autonomie, mais ça devrait aller jusqu'au bout puis respecter que c'est les
maires ou les responsables des comités de
gestion du FARR qui l'annoncent. Parce que, là, c'est jouer sur deux lignes en
même temps, là. Alors, d'un côté, on a un
gouvernement qui dit : C'est la meilleure invention de toute la terre
depuis le big bang, là, en matière de décentralisation, c'est grâce à ce gouvernement, puis, de l'autre
côté, le lendemain, ils font plein de communiqués de presse, là — j'en ai plein ici de toutes les régions — où c'est tous les ministres libéraux qui
l'annoncent. Ça fait que, oui, oui, c'est de la belle décentralisation, mais on ne vous laisse pas
l'annoncer, par exemple, on va récupérer nos billes, comme gouvernement.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
Bon, de un, je pense que c'est plus profond que du pétage de bretelles, là. Je
pense que ça diminuerait une oeuvre
qui est un peu plus importante que ça, même, je dirais même beaucoup plus
importante que ça. Bien, elle est incomplète.
Comme toute oeuvre, c'est incomplet. C'est clair qu'il va falloir aller plus
loin que ça pour ceux et celles qui croient
sincèrement dans la nécessité de décentraliser notre État, moi, j'en suis, moi,
j'en suis. Je pense qu'il y aura d'autres gestes qui vont devoir être
posés à l'avenir, mais c'est quand même des gestes qui sont significatifs.
Mais j'ai
parlé de la culture du partenariat. Alors, dans cette culture du partenariat,
les annonces de projets se font en
partenaires. Donc, systématiquement, les préfets sont associés, comme le
gouvernement est associé, on est des partenaires là-dedans. Les crédits sont des crédits votés par l'Assemblée nationale,
il est vrai, mais nous ne sélectionnons pas les projets, et on est des partenaires autant dans le
financement... Donc, nous, on finance, mais en même temps on ne décide pas,
mais en même temps on donne un
soutien administratif, donc on est une partie prenante à l'exercice et on
annonce ensemble parce qu'on est des partenaires qui se respectent.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui, mais, vous savez, il y a une grande différence entre la déconcentration
puis la décentralisation. Alors, il faudrait que le ministre fasse attention à
ce qu'il dit ou que le gouvernement fasse attention à ce qu'il dit et ce
qu'il fait sur le terrain. Je veux dire, si
c'est de la décentralisation puis c'est du vrai pouvoir aux régions, moi, je ne
comprends pas que c'est les ministres
qui se vantent des sommes annoncées et qui s'approprient les annonces qui ont
été décidées, si je prends au mot le ministre, par des comités
régionaux.
D'ailleurs,
les comités régionaux, je voudrais y revenir parce qu'on en a parlé dans le
bloc précédent. On a refait un peu la
liste, là, et, pour le Bas-Saint-Laurent, le ministre responsable de la région
du Bas-Saint-Laurent y siège, mais là ce n'est pas précisé s'il est
observateur ou non, s'il a le droit de vote ou non. Pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean,
je l'admets, le député de Dubuc, c'est bien
noté qu'il est non votant, même chose pour l'Estrie. Mais il reste
qu'Outaouais, Abitibi-Témiscamingue,
Chaudière-Appalaches, Laval, ça, c'est toutes des régions où siègent les
ministres responsables de la région,
puis il n'est pas précisé... Puis il y a même une place dans Laval, là, c'est
la députée de Mille-Îles et la ministre responsable qui est coprésidente du comité. Elle est coprésidente du
comité, puis c'est la ministre responsable de la région. Elle est ministre, là, elle appartient au
gouvernement, elle est députée qui appartient à un parti. En Gaspésie, c'est
pire, ce n'est même pas un élu — à la limite, on pourrait
discuter de ça — c'est
le représentant du ministre. Puis là toutes ces
informations-là, à moins qu'on me dise que c'est le contraire, parce qu'on a vu
tantôt qu'il y avait une erreur, là, puis il peut y avoir d'autres
erreurs, mais là c'est tiré sur le site Web du ministère, dans chacun des onglets, pour chaque région, les
comités de chaque région. Puis il y a des régions qu'on ne le sait pas, comme
par exemple Côte-Nord. Évidemment, il
n'y a pas de député du Parti libéral là-bas, ça fait que, là, ils n'ont pas
nommé personne — comme
s'il n'y avait pas de député
légitimement élu, membre de l'Assemblée nationale, qui aurait pu siéger
là-dessus — parce
qu'on le sait, le gouvernement aime mieux travailler en vase clos.
Alors
là, il y a deux poids, deux mesures, autant au niveau de l'annonce comme telle,
où le ministre dit : C'est la
décentralisation... Mais ça, c'est... Ça, c'est un poids, mais l'autre mesure,
c'est, par exemple, on va mettre notre nom dans le communiqué. Ça, c'est
une première chose. Deuxième chose, il dit : Non, non, c'est les gens des
régions qui décident. Mais, quand on regarde
la composition, il y a plein de ministres là-dedans, semble-t-il, à moins qu'il
me dise le contraire, qui sont décisionnels, là, je vous dis,
Bas-Saint-Laurent, Outaouais, Abitibi-Témiscamingue, Gaspésie,
Chaudière-Appalaches, Laval, minimalement. Puis Laval, en plus, ils ont poussé
le niveau à dire que la ministre est coprésidente
du comité. Alors là, c'est deux poids, deux mesures. Mais le ministre aime bien
dire que c'est de la grande décentralisation,
puis du pouvoir, puis le respect de la décentralisation, puis du pouvoir d'un
gouvernement de proximité; pour moi, ce n'est pas ça.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
Il n'y a aucun membre du gouvernement votant dans les comités de sélection,
aucun. Mais, comme j'ai dit, on travaille en partenaires. Le soutien
administratif est donné par le gouvernement. Puis les crédits sont votés
à l'Assemblée nationale, et le gouvernement
doit en répondre, mais ils ne sont pas dans les comités de sélection pour
décider à la place des élus locaux,
ils sont dans les comités de sélection pour assurer une liaison, et pour
assurer une coordination, et s'assurer que le gouvernement fasse sa job
de soutien. Puis c'est ça qui est important, en définitive.
Et il y a
déjà eu, dans le passé, une vision du rôle d'un ministre régional comme étant
l'avocat, évidemment, des besoins de
la région auprès du Conseil des ministres. Ça, c'est normal, ça reste. C'est
quelque chose qui ne doit pas être remis
en question. Ça prend ce pouls-là qui arrive à la table du Conseil des
ministres. Mais, dans ce système-là, c'est assez explicite aussi qu'ils
doivent s'assurer que la concertation régionale, elle soit dynamique. Alors,
ils sont là aussi pour s'assurer que ça
roule. Quand ça roule tout seul, ils n'ont pas grand-chose à faire. S'ils ont
besoin de secouer pour que ça roule
plus vite, ils vont secouer un petit peu plus, mais ils ne sont pas là pour
décider des projets, ils sont là pour s'assurer que ça marche.
Mais je
reviens au thème de la décentralisation. Est-ce que mon collègue député de
Jonquière a déjà vu, par le passé, un exercice par lequel des élus régionaux
décident de priorités, dans une stratégie d'occupation du territoire, qui
vont devenir les priorités du gouvernement
du Québec, autrement dit ce n'est pas le gouvernement du Québec qui a décidé
lui-même des priorités ou sinon qui les a adoptées en prenant les choix des
élus régionaux? Moi, je n'ai jamais vu ça. C'est
un gros exercice de décentralisation des pouvoirs. Alors, ça va au-delà de la
décentralisation exercée par le projet de loi n° 122, qui, déjà, en
contient beaucoup, c'est un gros exercice de décentralisation, très gros.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Jonquière.
• (16 h 40) •
M. Gaudreault : Bien, je pense
que la création des MRC en 1979, 1978‑1979, était un excellent exercice de décentralisation très, très fort. Est-ce que ça
allait assez loin? Peut-être pas, mais on a continué d'aller dans ce sens-là.
Mais ça, c'en était un, exercice de
décentralisation parce que des élus, qui sont élus à ce titre, prennent des
décisions en fonction de leur
territoire. Alors, c'est ça, le sens même de l'appropriation ou du pouvoir de...
c'est que les élus puissent prendre des décisions en fonction de leur
mandat. Alors, ça, c'est un exercice important de décentralisation.
Mais je ne veux pas qu'on parte sur un débat de
démocratie, puis d'imputabilité, puis de «no taxation without representation». Je ne veux pas qu'on embarque
là-dedans parce qu'on pourrait faire plusieurs crédits là-dessus, quoique,
sur le fond, le débat serait intéressant parce que les comités du ministre, là,
je ne suis pas sûr que c'est ça, là, parce qu'il
n'y a aucun électeur dans aucune région qui vote pour un des représentants de
ce comité-là, à ce titre, d'être sur le comité. Il n'y a pas d'élection qui se fait pour ça. Alors là, ce n'est
pas... Je veux dire, c'est peut-être de la délégation, on pourrait en discuter, mais est-ce que c'est de
la véritable décentralisation? On pourrait en discuter aussi très longuement.
Mais je veux juste revenir à une question bien,
bien claire, là : Pourquoi, dans la liste des comités, là, sur le site Web du ministère, c'est précisé pour certains
membres du gouvernement qu'ils sont non votants puis il y en a d'autres
que ce n'est pas précisé?
M. Coiteux : Oh! ils sont tous
non votants...
M. Gaudreault : Oui, mais c'est
parce qu'il faudrait le dire parce que, là, ça...
M. Coiteux : ...alors, s'il
faut uniformiser, on le fera, mais ils sont tous non votants.
M. Gaudreault :
Oui, mais c'est parce que moi, je vous ai fait la liste tantôt, là, puis il y
en a que c'est précisé. Puis là je
reviens avec ma règle que j'ai apprise, moi, quand j'ai étudié en droit :
si on prend la peine de le préciser pour les non-votants, comme par exemple le député de Dubuc, la ministre
responsable des Laurentides, le ministre responsable du Centre-du-Québec, par exemple, le ministre
responsable de l'Estrie, si on prend la peine de le préciser pour eux, ça
veut dire que les autres... moi, dans mon
esprit, ça veut dire qu'ils sont votants. Alors, il faudrait au moins qu'il y
ait cette uniformité.
Mais l'autre
question que je remets... puis là je comprends que le ministre va corriger ça
dans les documents pour que ça soit
clair pour tout le monde, surtout, en plus, dans le cas de Laval, où la
ministre responsable est en plus coprésidente. Ça, c'est la seule place, là, donc, visiblement, c'est différentes
règles d'une région à l'autre, là, mais, visiblement, pour la région de Laval, en plus, la ministre est
coprésidente du comité. Alors, coprésidente, on s'attend à ce qu'elle ait un
droit de vote,
peut-être prépondérant ou, à tout le moins, un droit de vote si elle est
coprésidente, parce que, dans les autres régions, c'est d'autres types
d'élus municipaux, par exemple, qui sont présidents du comité.
Mais là je
veux revenir sur la question... par exemple, si je prends la question du
décaissement pour les projets, là, là
il va me trouver fatigant, mais je prends encore l'exemple du Saguenay—Lac-Saint-Jean, mais je pourrais en prendre
d'autres, parce qu'au 21 février, quand
on reçu réponse à notre demande d'accès à l'information, c'était 0 $ de
décaissé pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean, mais il y avait aussi Eeyou
Istchee, il y avait la Jamésie, il y avait Chaudière-Appalaches, qui n'est pas une minirégion, il y avait la
Montérégie que c'était 0 $. Puis là, depuis ça, là, depuis le
21 février, là il y en a eu
plein, d'argent de décaissé, là. Ça a l'air à se précipiter de faire des
annonces parce qu'on est dans l'année électorale.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
Non, ce n'est pas ça du tout. Et puis d'abord je vais répondre à la première
question, là, sur la question des
droits de vote, c'est précisé dans les normes du programme. Le guide qui a été
donné à tous les comités de sélection précise, là : «La ou le ministre
responsable de la région ou sa représentante ou son représentant, sans avoir
droit de vote — c'est précisé tel quel, sans avoir droit de
vote — fait
partie du comité régional de sélection.» Bon, alors, même si ce n'est
pas écrit «sans droit de vote», ils sont tous sans droit de vote, sans
exception.
Bon,
maintenant, allons à la deuxième question, qui... Encore une fois, soyons
pragmatiques, là, soyons pragmatiques.
D'abord, comme j'ai expliqué, chaque comité de sélection est autonome dans le
choix des dates où il se réunit, quel est le processus menant à l'étude
des différents projets soumis. J'imagine qu'ils n'ont pas tous les mêmes agendas d'une région à l'autre, et donc que les
dates de réunion se tiennent différemment. On va parler du Saguenay—Lac-Saint-Jean pour qu'on comprenne bien. Alors,
au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
il y a eu appel de projets, et ils ont donné comme date limite pour soumission des projets le 24 novembre
dernier. Donc, les gens avaient jusqu'au 24 novembre pour soumettre un projet. Et ils ne les ont pas
analysés au premier arrivé, là, ils ont attendu de recevoir l'ensemble des
propositions pour les analyser toutes
ensemble. Il y a eu 64 projets qui ont été déposés auprès du comité de
sélection suite à cet appel de
candidatures, 64 au 24 novembre, qui était la date limite. Entre le
24 novembre et le 1er mars, ils ont procédé à l'analyse des projets. Ils ont dit : On en a
64, on va prendre le temps de les regarder puis on va les analyser. Lorsqu'on
les analyse, il y a des questions et des
réponses qui viennent de la CAR, des fonctionnaires qui sont à la CAR.
Pourquoi? Parce que l'une de leurs
fonctions, pas la seule, mais l'une de leurs fonctions importantes, c'est de
voir si les programmes ministériels existants, plutôt que le FARR, peuvent
financer le projet en question parce qu'auquel cas on va dire : Financez-le pas par le FARR, on va le soumettre au
programme de tel ministère, puis ça va libérer des fonds pour que vous financiez un autre projet. Alors, cette
analyse-là et ces va-et-vient avec la CAR se sont faits entre le
24 novembre et le 1er mars.
Suite aux
analyses, le comité de sélection s'est réuni le 2 mars, donc après le
18 février, là, qui était la date où les données avaient été colligées, et là, sur ces 64 projets déposés,
ils en ont retenu 22, 22 sur 64, 64 soumis au 24 novembre, analyse faite entre le 24 novembre et le
1er mars pour être capables de rendre une décision sur lesquels on va
financer. Cette décision-là, le
2 mars. Total : 32,5 millions, dont le FARR contribue pour 7 550 000 $ sur une période de quatre ans. Donc, il y a
quand même des projets qui vont être financés sur...
Le
Président (M. Auger) : M. le ministre, je vais permettre une
dernière question, il reste 45 secondes au député de Jonquière.
M. Gaudreault :
En tout cas, il reste que ça tombe drôlement bien pour faire des annonces à
quelques mois de la fin de la législature.
S'il me reste
quelques secondes dans ce bloc-là, j'aimerais savoir pourquoi le Fonds
conjoncturel de développement, on
annonce qu'il est fermé sur le site Web du ministère, mais pourtant, depuis
avril, il y a six annonces qui ont été publiées sur le site.
Le Président (M. Auger) :
30 secondes.
M. Coiteux : C'est parce qu'ils
avaient été retenus avant la date limite, et puis c'est probablement...
M. Gaudreault : La date limite
étant...
M. Coiteux : La date limite,
c'était...
Une voix : ...
M. Coiteux : C'était le
31 mars, la date limite.
M. Gaudreault : 31 mars?
M. Coiteux : Oui.
M. Gaudreault : Donc, ils
avaient été retenus avant le 31 mars puis ils ont été annoncés après le
1er avril.
M. Coiteux : Non, je
ne pense pas. Je pense
plutôt que les décisions ont été prises... Ils avaient jusqu'au 31 mars,
donc certains ont été analysés plus tardivement que d'autres. Et, puisqu'ils
ont été retenus puis que les crédits étaient disponibles, ils ont été annoncés.
M. Gaudreault : Y en a-tu
d'autres?
Le Président (M. Auger) : Merci.
On doit poursuivre.
M. Coiteux : ...
Le
Président (M. Auger) : Au prochain bloc, vous aurez la chance d'y
revenir si vous voulez, M. le député de Jonquière. Nous allons poursuivre avec le cinquième bloc du gouvernement
pour 15 minutes. M. le député de Portneuf.
M. Matte :
Merci, M. le Président. Je voudrais également saluer bien amicalement mes
collègues d'en face, mes collègues aussi au gouvernement puis vous, M.
le ministre, avec votre équipe.
Il m'arrive
souvent de mettre de l'humour dans mon sérieux, et je ne suis pas surpris de
voir puis d'entendre mon collègue
d'Arthabaska débuter ses interventions en disant : Je suis agréablement
surpris, je suis surpris, je suis heureux de constater les mesures que notre gouvernement a mises de l'avant, c'est
une façon de nous dire qu'on est vraiment un bon gouvernement, mon
collègue.
M. le
ministre, je dois me confesser... parce que, souvent, mes collègues d'en face
m'ont toujours dit : Ils sont tenaces,
ils sont tannants. Moi, je dois vous dire, vous le savez, j'ai une réputation
d'être un tenace et persévérant, et j'ai apprécié votre patience à mon
égard, mais pas juste votre patience, mais aussi votre appui et votre
collaboration, là, parce que Portneuf a été
vraiment choyée, gâtée, là, et je vous remercie. Mais je dois vous avouer que
je suis jaloux. J'ai été maire, moi,
hein, pendant 11 ans à Saint-Marc-des-Carrières et préfet aussi, j'ai toujours
revendiqué qu'on devrait couper le
cordon ombilical. Je veux dire, je pense, c'est une première mesure, puis j'ai
ici le point de presse que vous dites : La plus grande décentralisation des pouvoirs vers les municipalités,
c'est une histoire au Québec. Je revendiquais... lorsque je faisais partie de l'Union des municipalités et la
fédération des municipalités, je me disais : On est rendus à l'ère qu'on
est assez grands pour pouvoir se gérer, et j'ai toujours préconisé que les
décisions doivent être le plus près possible de l'action parce qu'on a plus de chances de répondre aux besoins, et je suis
très heureux de constater, là, toutes les mesures que vous avez mises de
l'avant.
Puis je vous
entendais tout à l'heure, vous avez dit : Le projet de loi n° 155, ce
n'est plus un projet de loi, c'est une
loi, et je suis ravi. Vous le savez, je vous en ai parlé, et j'ai eu le bonheur
et le plaisir de faire une annonce chez nous, dans Portneuf, pour dire que la loi n° 155... j'espère que mon
collègue de Jonquière m'écoute... j'ai fait l'annonce, là, du fonds de la Capitale-Nationale chez nous. On l'a
annoncé, mais ça ne veut pas dire qu'on est une partie prenante pour pouvoir...
la décision. Nous autres, comme vous l'avez dit, on est des partenaires. On a
mis l'argent, c'est 6,4 millions que
le fonds de la Capitale-Nationale, dans la MRC de Portneuf, ont pour les cinq
prochaines années. C'est à eux autres à le gérer, à déterminer c'est
quoi, les priorités, qu'est-ce qu'ils veulent faire avec ça.
Moi, quand je
me dis : Oui, on a procédé avec une décentralisation, c'est vraiment ça.
Ce que je trouve intéressant aussi
dans tous les programmes qu'on a mis de l'avant, c'est qu'on a appliqué des
modulations, on a tenu compte, à ce moment-là,
des municipalités. Moi, là, dans mon comté de Portneuf, j'ai des municipalités
de 10 000 habitants, mais j'en ai
aussi de 282, hein, et ce que je trouve intéressant, que ce soit dans le
programme FEPTEU, que ce soit dans le programme RECIM, on a un financement proportionnel à la capacité des contribuables
de payer. Donc, il nous arrive, dans certains programmes, qu'on finance à 83 % des municipalités parce qu'ils
n'ont pas le pouvoir de défrayer plus que ça, puis dans d'autres municipalités, bien, on finance moins.
Ça, je vais vous le dire, on ne le dit pas assez, mais de mémoire d'homme,
on est peut-être le premier gouvernement où
qu'on a fait des modulations qui tiennent compte des responsabilités et de la
capacité à payer des contribuables dans chacune de nos municipalités.
• (16 h 50) •
Je regarde
mon collègue d'Arthabaska, qui a une problématique avec Internet, puis on a la même situation.
Puis dis-toi bien, ce qu'on a
réussi... puis on pourra s'en parler après, là, mais on a réussi à trouver des
solutions. Parce que, moi
aussi, des bouts de rang n'étaient pas desservis, mais on a trouvé des façons.
Chez nous, on est desservis par Telus. On
a été capables d'annoncer les mesures et de tenir compte... avec la compagnie
qui donne les services, de dire : Dans le rang 6... moi, je n'ai pas 10, mais, dans mon rang 6,
j'ai deux agriculteurs, bien, on leur a trouvé des solutions, et c'est
là. Moi, ce que je dis, ça appartient au milieu aussi de trouver puis d'être
imaginatif et créatif.
Donc, je
regarde juste — parce que c'est une occasion pour parler de notre comté ici, là — moi,
dans le programme FEPTEU, c'est un programme fédéral-provincial, bon, bien, c'est 34 millions qu'on a annoncés chez nous, dans Portneuf, j'ai
neuf projets dont sept municipalités en ont profité. Tu sais, c'est des municipalités comme Donnacona qu'on a procédé au renouvellement de la conduite d'eau, c'est à Neuville où qu'on a
prolongé les conduites, c'est à Pont-Rouge qu'on a renouvelé encore des
conduites, c'est à Portneuf qu'on a renouvelé puis qu'on a prolongé des
conduites d'eau à Portneuf, à Saint-Casimir, à Saint-Raymond, on a amélioré
le traitement des eaux et des eaux usées aussi au Lac-Sergent. Donc, ce programme-là, c'est 34,7 millions qu'on a
annoncés. C'est 50 % du fédéral,
mais c'est 33 % du provincial, donc on a financé à 83 % ces projets-là. Aïe! Ça, c'est intéressant
parce que ça nous permet à nos municipalités de pouvoir être au goût du jour, faire une mise à jour puis de
continuer sans faire en sorte que nos contribuables soient étouffés par les
taxes.
Je regarde,
tantôt je parlais du PIQM-RECIM, c'est la réfection des constructions
d'infrastructures. Là encore, le taux d'aide est dépendant selon la RFU,
la richesse foncière uniformisée, donc ça peut aller de 60 % jusqu'à
90 %, dépendamment
des municipalités. Encore là, je trouve ça intéressant, tu sais, que ce programme-là,
on tient compte, là, de la richesse
foncière uniformisée. Je trouve ça intéressant, puis on ne le dit pas assez,
parce que ce n'est pas vrai qu'au Québec on finance... c'est un
mur-à-mur, mais on tient compte des particularités.
Il y a un
programme aussi, qui est la taxe d'essence, qu'on parle. Alors, c'est
intéressant ce qu'on a mis là-dedans. Encore
là, on a un per capita, mais aussi, pour les petites municipalités, on a mis un
montant forfaitaire, et ce montant forfaitaire
là, ça permet aux petites municipalités d'avoir un montant d'argent substantiel
pour pouvoir réaliser leurs projets qui
sont intéressants. Puis aussi il y a un critère, c'est qu'on dit :
20 % de ce montant-là, il est discrétionnaire à chacune des
municipalités pour réaliser leurs projets.
Alors donc,
ce que je peux vous dire dans les programmes, puis pour répondre à mon collègue
de Jonquière, ce qui est
intéressant... J'ai fait le décompte des différents programmes. Je constate
qu'on a plus de 10 programmes, là, qui touchent le développement économique, qui touchent les fonds d'aide aux
initiatives des Îles-de-la-Madeleine, le Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes, que vous avez
mentionné tout à l'heure, le créneau d'excellence. En tourisme, une mesure qu'on a mise pour nos petites
municipalités, on a des petits... des événements qui sont rassembleurs, mais souvent on n'était pas éligibles au
programme, bien là, on a la possibilité, dans nos régions, d'avoir du
financement en tourisme. Puis ça, je trouve ça intéressant, puis ça me
fait plaisir de le mentionner.
On parle
aussi dans le secteur jeunesse, dans le secteur numérique puis du pôle
d'innovation, là, qu'on parle de plus
en plus présentement. Mais je voulais attirer votre attention sur les autres
mesures dans des secteurs dans le budget qu'on a ajouté dernièrement. Et vous le savez que, dans le budget de
2018‑2019, ça vient confirmer l'importance que nous accordons au
développement des régions, puis on fait des investissements significatifs dans
les secteurs clés tels que l'économie québécoise, les secteurs générateurs
d'emplois et de la richesse dans nos secteurs.
Quand je
parle que... dans l'infrastructure aéroportuaire régionale, c'est quand même
100 millions qui est prévu dans
le budget. Je regarde la voirie locale, où que nos petites municipalités, on
est... Tu sais, moi, je regarde mes... plus mes petites municipalités sont petites, plus le réseau routier local, il
est grand, tu sais. Je ne suis pas surpris de constater que j'ai des petites municipalités qui ont
252 kilomètres de territoire pour
une population de moins de 1 000 habitants, tu sais, c'est leur demander beaucoup, bien là, on a ajouté 150 millions pour venir en aide. Le chantier maritime, c'est 250 millions
aussi qu'on a ajoutés. Et je suis ravi, et c'est avec grand plaisir que je dis
que Saint-Marc sera desservie par le
gaz naturel cette année, on va procéder à la première pelletée de terre à la
fin de juin. C'est quand même des projets... Ça faisait depuis 2006 que je revendiquais ça, et cette année, dans le
budget, on l'a. Donc, ce n'est pas rien de le mentionner à ce moment-là.
Il y a aussi
la Politique bioalimentaire. Pour un comté comme le mien, où qu'on a de plus en
plus des marchés locaux, où on est...
cette année, on va être dans quatre municipalités et on va avoir un marché
local où que le dimanche les gens
vont pouvoir aller acheter leurs produits. Et je me plais à dire que, dans
Saint-Alban, c'est ma place natale, j'ai un rang biologique, O.K., parce
que les producteurs se font un honneur de cultiver d'une façon biologique.
Je continue
aussi au niveau de l'aluminium. Donc, chez nous, dans Portneuf, j'ai une usine,
mais je regarde aussi à Chicoutimi,
où qu'on a pensé, justement, à eux autres au niveau, là, du développement de
l'aluminium. Le secteur forestier, où
que... dans Portneuf, c'est 74 % qui est forestier puis agricole, bien,
justement, ça ne concerne pas juste moi, mais aussi en Arthabaska, où
qu'on se soucie, là, de la culture, chez vous, puis...
Il y a au
niveau du secteur minier. Il y a les municipalités... c'est vrai, on a de plus
en plus des petites municipalités en
région, on est aux prises avec un parrainage de barrages. On avait les
barrages, là, orphelins puis on ne sait pas... bien là, on a prévu de
l'argent, justement, pour venir aider les municipalités qui sont aux prises
avec des barrages.
Aussi, il y a
un 10 millions qui s'est ajouté concernant les MADA, Municipalité amie des
aînés. C'est drôle, on n'en parle
pas, mais, de plus en plus, ça va être un facteur important, nos aînés. Bien,
MADA, là, je veux dire, c'est nous autres
qui l'a mis. On était le premier gouvernement à nommer une ministre responsable
des Aînés, puis c'est de l'argent qu'on
met là-dedans. Et je suis toujours très heureux d'annoncer qu'est-ce qu'on fait
dans Portneuf avec les municipalités amies des aînés.
Je regarde...
On a parlé tout à l'heure du FARR, on a parlé de la loi n° 155 sur Québec,
avec le fonds Québec de la Capitale-Nationale,
Québec puis Montréal qui sont soustraites du FARR. J'aimerais vous donner quand
même l'occasion, M. le ministre, de
pouvoir nous expliquer qu'est-ce qui est prévu, là, dans le budget, là, puis
les avantages avec le FARR, là, tu sais. Peut-être aussi préciser
l'acronyme du FARR, ça veut dire quoi.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre, un peu moins de trois minutes.
M. Coiteux : En moins de trois
minutes?
Le Président (M. Auger) : Oui.
M. Coiteux : De un, le FARR, Fonds d'appui au rayonnement des
régions, est un instrument de développement régional additionnel au Fonds de développement des territoires, dont
l'enveloppe, par ailleurs, est bonifiée. Et le Fonds de développement des territoires, il permet aux
MRC de financer des projets dans leurs MRC. Ils ont le droit de se mettre
avec d'autres MRC pour financer des projets
qui ont une dimension régionale, mais ils ne sont pas obligés, alors que, dans
le cas de FARR, le Fonds d'appui au rayonnement des régions, il faut que le
projet ait une portée régionale. Portée régionale,
ça peut être défini de façon assez flexible. Si une région dans son ensemble
décide qu'elle a besoin de maintenir la
vitalité de ses territoires agricoles, par exemple, et qu'un projet se fasse
dans une seule MRC, mais que, pour eux, ça fait partie de la grande
dynamique de maintenir la population à l'intérieur de la région, ça peut avoir
une dimension régionale,
mais en même temps, règle générale, il faut que ça ait une répercussion sur
plus d'une MRC. C'est la grande distinction entre le FARR et le Fonds de
développement des territoires.
Le
FARR, comme le Fonds de développement des territoires par ailleurs, il y a
une enveloppe qui est dédiée, dans le cas du Fonds de développement des
territoires, à chaque MRC, mais dans le cas du FARR, à chaque région, en tenant
compte des indices de vitalité des
territoires des différentes MRC. Donc, toute chose égale par ailleurs, quand on
a des MRC plus en difficulté au sein d'une région, l'enveloppe est
bonifiée.
Le
budget, ce qu'il vient d'annoncer, outre de confirmer les sommes croissantes du
FARR, au cours des prochaines années,
qui vont plus que tripler, c'est qu'il
y aura un 30 millions supplémentaire au cours des cinq prochaines années pour, justement,
financer des initiatives en matière de vitalisation des territoires. Au-delà du
FDT, au-delà du FARR, il y aura d'autre chose qui va être amené sur la table. On
devrait être capables d'en faire les annonces prochainement, les sommes
ont été consacrées au budget.
D'autre
part, bien, j'ai eu l'occasion d'échanger avec les collègues qui ont posé la
même question, le Fonds d'appui au rayonnement des régions est actuellement géré comme un programme, et il y a une demande de le transformer en fonds. On s'est engagés, dans le budget,
à avoir cette discussion-là avec nos partenaires municipaux pour leur donner satisfaction à
cet égard avec la meilleure formule possible.
• (17 heures) •
Le Président
(M. Auger) : M. le député de Portneuf.
M. Matte :
Je me pose la question : Pourquoi Montréal et Québec sont différents du
FARR? Vous pourrez répondre à l'autre bloc.
M. Coiteux :
Ah! c'est la dynamique qui visait à reconnaître Québec comme capitale
nationale, Montréal comme métropole,
mais en même temps donner des instruments de développement à l'ensemble des
régions du Québec. C'est ce qui explique cette façon de faire en trois morceaux.
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup. Nous allons poursuivre
avec le troisième et dernier bloc du deuxième groupe d'opposition. M. le
député d'Arthabaska, pour 14 min 30 s.
M. Lefebvre :
Merci beaucoup, M. le Président. Au niveau de la FQM, le projet de plateforme
sur le développement territorial,
dans le soutien au virage numérique, on nous dit : «Que le gouvernement du
Québec s'associe aux MRC pour assurer
l'accès à Internet haute vitesse pour l'ensemble des citoyens, en privilégiant
le modèle de partenariat communautaire pour
l'installation de la fibre optique.» J'aimerais savoir ce que le ministre pense
de cette option-là de partenariat avec...
M. Coiteux : Bien, moi, je pense qu'il faut être à l'écoute
des MRC et des régions qui soumettent des projets et puis qu'il y a
différentes formules possibles. Maintenant, ces formules-là doivent être
compatibles avec les normes, notamment, du programme Québec branché. Ce n'est pas moi qui suis le ministre
responsable de ce programme, donc, s'il
y a des questions très pointues sur les normes du programme
et quels types d'association avec les MRC ça permet, j'inviterais, à ce
moment-là, à poser la question à ma collègue.
M. Lefebvre : Mais, M.
le Président, j'ai un peu de
difficultés que le ministre des
Affaires municipales ne soit pas plus au courant du dossier Internet. Je ne
comprends pas qu'il n'y ait pas quelqu'un chez vous qui soit en lien direct avec le MESI dans ce dossier-là qui est un
dossier, on l'a dit, qui est primordial, que toutes les régions du Québec
nous en parlent. Je ne comprends pas
qu'il n'y ait pas quelqu'un chez vous qui soit en lien direct, au ministère des Affaires municipales, en lien
avec le ministère de l'Économie.
M. Coiteux : Oui, on est en lien, mais là, si on me pose des
questions pointues sur un programme qui est géré dans un autre ministère, je
préfère que la question soit directement posée au ministère et à la ministre
responsable. Pourquoi? Parce qu'elle va certainement vous donner une réponse bien plus détaillée que
la mienne, puisqu'elle en répond directement. Ce qui ne veut pas dire
que ça ne m'intéresse pas, ce qui ne veut pas dire que le ministère des
Affaires municipales n'est pas impliqué. Je répète, on fait partie du comité de
la Stratégie numérique. Moi, je peux vous dire qu'il y a déjà 82 projets répartis dans 14 régions
admissibles qui vont recevoir une aide financière. Je peux vous dire qu'on
essaie de maximiser également la contribution fédérale dans chaque cas, et que
le type de projets ne sont pas toujours les
mêmes, et puis que les arrangements avec les différentes régions ne sont pas
forcément toujours les mêmes. Là, il y a des montants additionnels qui ont été annoncés.
Comment ces montants-là vont être déployés? Encore là, on va travailler,
nous, et je vais travailler avec ma collègue, mais c'est un programme au MESI,
et ces crédits-là sont votés au MESI.
M. Lefebvre : M. le
Président, puis M. le ministre, si vous voulez donner la parole à quelqu'un de votre équipe
qui est en lien direct qui peut donner des informations supplémentaires, je vais
donner du temps avec grand plaisir pour qu'on puisse nous expliquer.
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre, c'est le cas?
M. Coiteux :
Oui, pas de problème. M. Arsenault.
Le Président (M. Auger) : J'ai besoin d'un consentement pour cette
intervention. Il y a consentement? Consentement. Donc, votre nom, votre
titre, et par la suite vous pourrez donner la réponse au député.
M. Arsenault
(Martin) : Martin Arsenault, sous-ministre adjoint au territoire puis
aux technologies.
Moi,
je suis membre du comité stratégique sur le numérique avec le MESI. Il y a six
chantiers dans le dossier. Nous, on a
le chantier au niveau des villes intelligentes. Par contre, les autres
chantiers qui interviennent dans le monde municipal, ce qu'on demande, nous, au
ministère des Affaires municipales, c'est que le MESI nous dépose son plan
de travail, puis ça, ça s'en vient, là. Eux
autres, ils ont fait faire des analyses par leur personnel sur la percée
d'Internet par région, par secteur.
Ils vont intervenir. Au moment où ils vont intervenir, ils vont peaufiner leur
planification. Nous, on va être au
courant de la planification. Ça fait que c'est comme ça que ça va se passer,
là, dans les prochaines étapes. Ce qu'ils attendaient, c'est d'avoir les crédits. Ils ont eu les crédits, puis là
ils vont passer en mode action. Mais on suit ça, on a des réunions régulièrement
du comité stratégique.
Le Président
(M. Auger) : M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Oui, merci. J'aimerais justement poursuivre peut-être, justement, au niveau des
villes intelligentes. J'aimerais
qu'on puisse avoir un peu de détails, présentement, sur la mise en place du
plan, si vous pouvez nous en parler un peu.
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Est-ce qu'on pourrait juste... Est-ce que mon collègue pourrait répéter la
question?
Le Président
(M. Auger) : M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Au niveau des villes intelligentes, M. le ministre, j'aimerais savoir... Parce
qu'on disait que le sous-ministre adjoint était prioritairement sur le dossier des villes
intelligentes. J'aimerais qu'on puisse peut-être lui donner la parole pour, justement...
M. Coiteux :
Oui, oui, parce qu'il y a des objectifs qui sont poursuivis, donc, oui,
M. Arsenault peut continuer.
M. Arsenault (Martin) : Effectivement, un des six chantiers, c'est villes
et villages intelligents. On est à regarder avec le ministère, présentement, pour l'attribution des fonds. On a déjà
une stratégie. Nous, on a présenté un plan de match, comment on va intervenir, hein, où chaque
responsable de chantier devait définir son plan. Que ce soit la santé, que ce
soit au niveau culturel ou que ce soit au niveau d'infrastructures, chacun a
présenté son plan de match. Nous, on a présenté un plan de match, puis on est en attente de confirmation de sommes qui
seraient dédiées au chantier de villes et villages intelligents. On en
est là à ce moment-ci.
Le Président
(M. Auger) : M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Est-ce qu'on a une idée du montant d'argent qui va être attribué pour la mise
en place du...
M. Arsenault (Martin) : À ce moment-ci, je n'ai pas de montants qui nous
sont attribués, on est en discussion avec
eux autres. Ils ont eu une enveloppe globale. On l'a dit tantôt, il y a un
montant global de la Stratégie numérique, puis on est à regarder par rapport à la stratégie qu'on a proposée. Ils
sont en train de prendre ça en délibéré puis de voir s'ils peuvent
dégager des sommes puis, si oui, quels seront les montants qui seront dégagés.
Le Président
(M. Auger) : M. le député.
M. Lefebvre :
Est-ce que c'est possible d'avoir le montant total de l'enveloppe qui est
accordée?
M. Arsenault
(Martin) : Pour la Stratégie numérique?
M. Lefebvre :
Oui.
M. Arsenault
(Martin) : Bien, on a ça dans la fiche ici, là.
Des voix :
...
Le
Président (M. Auger) : On peut continuer la recherche. Pendant ce
temps, vous pouvez avoir une autre question, M. le député.
M. Lefebvre :
Oui, absolument.
M. Coiteux : On va pouvoir
avoir l'information.
M. Lefebvre : J'ai un
peu de difficultés... Dans le fond, quand on parle de villes et territoires
intelligents, comme première
action structurante, on nous indiquait que «le gouvernement du Québec appuiera
le virage numérique des municipalités. Les moyens à mettre en place ainsi que les
modalités de l'appui seront annoncés par le ministère des Affaires municipales
et de l'Occupation du territoire au
cours de l'année 2018.» On est quatre mois plus tard. J'aimerais savoir où est-ce
qu'on... Tu sais, on est encore en... comme vous dites, vous êtes encore en
discussion, mais vous n'avez pas de sommes...
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Je vais répondre à cette question-là. Effectivement, il y a des travaux qui se
font, actuellement, avec le MESI et
les autres ministères impliqués, et au terme de ces travaux-là on pourra
préciser des choses. Ce sont toutes des
questions pertinentes et intéressantes, je l'avoue. Néanmoins, les crédits
concernés ne font pas partie des crédits sur lesquels on va voter aujourd'hui. Ça ne veut pas dire que ce n'est pas
important, là, ce n'est pas ça que je vous dis. Je vous dis simplement que les crédits sur lesquels on va
voter n'incluent pas cette Stratégie numérique, qui est nichée dans un autre ministère. Mais on fait des travaux,
effectivement, avec le MESI pour voir quel appui va être donné pour le virage
numérique des municipalités. Mais on n'est pas seuls à bord, les municipalités
elles-mêmes font un certain nombre d'efforts,
et de les mettre en lien avec des experts dans le domaine, c'est déjà quelque
chose qui va permettre d'accélérer le déploiement des technologies
numériques dans les villes.
Alors,
notre façon de participer n'est pas nécessairement toujours par le biais de
subventions, mais néanmoins il peut y
avoir des subventions aux territoires qui servent aussi à accélérer des
solutions numériques. Tout est permis dans ce domaine-là.
Le Président (M. Auger) :
M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Merci, M. le Président. Écoutez, sur les interventions qu'il y a eu du côté du
gouvernement, il y avait plusieurs
interventions qui n'étaient pas en lien direct avec le MAMOT, tandis que, moi,
ce que je vous dis ici... puis je
vous le recite à nouveau : «Le gouvernement du Québec appuiera le virage numérique des municipalités. Les moyens à mettre en place ainsi que les modalités de
l'appui seront annoncés par le ministère des Affaires municipales et de
l'Occupation du territoire...»
M. Coiteux :
Oui, je ne suis juste pas capable de l'annoncer aujourd'hui. Ça viendra.
M. Lefebvre :
Oui, je comprends. Est-ce que c'est possible d'avoir un échéancier?
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux : Les travaux sont en cours. Je ne peux pas vous
préciser de date pour l'instant. J'aimerais bien vous en dire plus, mais
je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant.
Le Président
(M. Auger) : M. le député.
M. Lefebvre :
Est-ce que c'est possible d'avoir un échéancier avant votre départ?
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
J'espère bien. J'ai encore quelques mois devant moi.
Le Président
(M. Auger) : M. le député d'Arthabaska, six minutes.
M. Lefebvre : Au niveau de la Stratégie numérique, on
dit : «Le numérique est aussi important dans l'économie
et les villes que dans le ministère.» C'est d'ailleurs à ce que fait référence l'orientation 3 de l'Administration
publique transparente et efficiente.
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre. M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre : J'aimerais vous entendre sur la proposition de — voyons,
je ne sais pas ce que je voulais dire — ...
Une voix :
...
M. Lefebvre :
...la Stratégie numérique. C'est celle-là. J'aimerais entendre le ministre sur
la...
M. Coiteux : Sur quelle proposition de la Stratégie
numérique? Il y en a plusieurs, il y a plusieurs ministères qui sont concernés.
• (17 h 10) •
M. Lefebvre :
Une
administration
publique transparente et efficiente.
M. Coiteux : Oui, ça, c'est beaucoup le Trésor qui s'occupe de cette partie-là. J'ai
déjà assumé ces fonctions-là, mais je
pense que celui qui va piloter ça, c'est davantage mon collègue président du Conseil du trésor. Sur la gestion de
l'administration publique, les nouvelles
technologies numériques en lien avec l'administration publique, c'est plus au
Trésor. C'est pour ça que je
dis : Mes collègues ont parlé beaucoup des régions qui leur tiennent à
coeur, mais il y a eu beaucoup de
questions sur le FARR, beaucoup de questions sur la SOVT, qui sont toutes sous
la responsabilité du ministère des Affaires
municipales, mais là, ici, on parle d'un aspect de la Stratégie numérique, qui
est sous la responsabilité du Trésor.
Le Président
(M. Auger) : Merci. M. le député d'Arthabaska.
M.
Lefebvre : Oui, je comprends, mais c'est pour ça que j'étais... parce
que, dans le fond, on demande à chacun des
ministères d'avoir une administration publique transparente et efficiente et,
parmi ça, on demande de concevoir un nouveau
service, de repenser les services existants, d'offrir une expérience numérique
centrée sur la personne et, quand on
parle, justement, de l'importance des régions, dans les régions qui sont
éloignées, de créer une proximité avec nos clients qui sont nos citoyens
du Québec. Donc, c'est directement à l'intérieur de votre...
M. Coiteux :
Ah! bien, ça, oui, non, si c'est là la question, oui, on est totalement engagés
là-dedans, notamment sur la
production et la diffusion de davantage de données ouvertes, d'accueillir sur
les portails gouvernementaux aussi des
données ouvertes des villes, de les faire participer à cela. Toute la question
des données qui permettront de faire des comparaisons entre les villes, on s'est engagés qu'au terme d'un
échéancier on puisse avoir davantage de données ouvertes à cet effet. On
est très, très, très engagés, comme ministère des Affaires municipales, dans ce
virage-là.
Maintenant,
l'administration publique en général et la coordination des efforts de l'administration
publique, c'est le ministre
responsable de l'Administration gouvernementale, de la Révision permanente des
programmes et président du Conseil du trésor qui en assume la
responsabilité de coordination.
Le Président
(M. Auger) : M. le député d'Arthabaska,
3 min 30 s.
M. Lefebvre :
Oui, merci. J'aimerais vous parler du FLI, Fonds local d'investissement. On
nous disait que le FLI a été renouvelé jusqu'en décembre 2019, dans le
fond, au niveau du pacte fiscal de 2019‑2020, c'est ça?
M. Coiteux :
C'est au MESI, ce programme-là, alors je n'ai pas ici les crédits, là, pour en
débattre.
M. Lefebvre :
Est-ce que vous êtes en mesure de nous dire quand il se termine?
M. Coiteux :
Non, je ne suis pas en mesure de le dire aujourd'hui. Il faudrait que je pose
la question à ma collègue qui,
évidemment, défend ces crédits. C'est un programme qui est sous la
responsabilité du MESI, donc, moi, je ne suis pas capable, aujourd'hui en tout cas, de fournir cette réponse-là. Elle
a quatre heures, mercredi, de crédits, on me dit, donc vous avez certainement un collègue, si ce n'est
pas vous-même, qui sera présent et qui pourra poser ces questions-là sur
les programmes administrés par le MESI.
Le Président
(M. Auger) : M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Merci. Je suis un peu surpris, quand même, qu'on ne soit pas en mesure, avec le
ministère des Affaires municipales, de répondre à un fonds comme celui-là qui
aide directement le développement économique des régions.
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Bien, la raison est simple, c'est parce que je n'en ai pas la responsabilité,
de ce programme-là, donc je ne le
gère pas, je n'ai pas les discussions avec les fonctionnaires et les
intervenants qui ont des questions par rapport à ce programme-là. C'est aussi simple que cela. Je ne gère pas tous les
programmes du gouvernement. Même si beaucoup de programmes du gouvernement atterrissent dans les villes, ça ne veut
pas dire que c'est le ministère des Affaires municipales qui s'occupe de
tous les programmes qui atterrissent dans les villes.
Le Président
(M. Auger) : Dernier deux minutes à l'échange. M. le député
d'Arthabaska.
M. Lefebvre :
Oui, je comprends, mais c'est là la raison où est-ce qu'on dit que les
différents ministères doivent se
parler. Et avec tous les gens qui vous accompagnent, je ne comprends pas qu'on
ne soit pas... être en mesure de savoir... quelqu'un qui parle avec ses
collègues, justement, pour être en mesure de donner une réponse comme celle-là.
M. Coiteux :
Bien, vous aurez quatre heures mercredi.
M. Lefebvre :
Merci. Ceci étant dit, puis là je vous le dis, là, la prochaine question
encore, vous allez dire que ça ne relève pas de vous...
M. Coiteux : Je fais tous les
efforts que je peux.
Le
Président (M. Auger) : Il faut entendre la question avant.
M.
Lefebvre : ...mais on parle du ministère... ministre des Affaires
municipales, moi, ce que je veux vous parler, c'est de la taxe scolaire.
Quand on parle des régions et d'équité dans les régions, quand je vois une
région comme les Laurentides qui paie
0,1054 $ du 100 $ d'évaluation, et, si on prend le Saguenay—Lac-Saint-Jean, qu'on paie 0,3093 $ du
100 $ d'évaluation, si on veut une
équité, si on veut que nos gens puissent aller dans les régions, habiter dans
les régions, occuper le territoire, ne seriez-vous pas en accord avec un
projet d'avoir une équité au niveau des taxes scolaires?
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Ce qui est certain, c'est qu'à l'intérieur de chacune des régions on a trouvé
une solution pour assurer l'équité à
l'intérieur de chacune des régions parce que cette équité-là n'existait pas.
Elle existe. Maintenant, les enveloppes budgétaires consacrées à des réductions d'impôt doivent être mises en
relation avec les enveloppes budgétaires qui doivent être consacrées à des investissements dans les
programmes en éducation, en santé, en développement régional. Il arrive
un jour où il faut prendre une décision,
faire des arbitrages. Effectivement, si le parti du collègue d'Arthabaska veut
aller beaucoup plus loin, je pense
qu'il est conscient que ça va coûter quelques centaines de millions
supplémentaires, et donc à eux de trouver ces centaines de millions.
Nous, on préfère les mettre dans d'autres programmes.
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup. C'est tout le temps que
nous avions. Nous allons poursuivre avec le sixième bloc du gouvernement
pour 15 minutes. M. le député de Maskinongé.
M. Plante :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, de retour, alors ça me fait plaisir
d'avoir le temps et, avec mes
collègues, de pouvoir échanger encore avec le ministre sur les enjeux qui
touchent les régions, l'occupation du territoire, les municipalités et
l'avenir du Québec, M. le Président.
Et
tantôt les collègues ont un peu abordé le sujet des orientations
gouvernementales en aménagement du territoire, M. le Président. Comme vous le savez, j'ai le privilège de présider le
comité qui a été formé par le ministre des Affaires municipales, donc, afin de discuter et trouver,
dans le fond, des solutions pour que les nouvelles orientations représentent
et soient au visage de chacune des régions.
Comme le ministre l'a mentionné tantôt, la priorité de notre gouvernement,
c'est de donner des orientations qui vont
être non seulement, je vous dirais, 2.0, mais aussi représentatives de chacune
des régions du Québec.
Vous dire, M. le
Président, et vous serez totalement en accord avec moi, quand on vous dit
«aménagement du territoire», on va parler de
nouveaux enjeux qui n'étaient pas là avant dans les anciennes refontes des
orientations. On peut parler de lutte
aux changements climatiques. On sait très bien, dans une région comme la nôtre,
mais dans plusieurs autres régions,
après ce qui a été vécu l'an dernier au niveau des inondations, mais on peut
parler aussi de glissements de
terrain... Moi, j'ai des situations assez criantes dans certaines municipalités
où l'emplacement de certains secteurs se retrouve maintenant, désormais, en zone de glissements de terrain, ce
qui n'a pas été fait par mauvaise volonté, ce qui a été fait, M. le Président, tout simplement parce
qu'à l'époque les gens ne savaient pas, un peu comme les zones inondables.
C'est pour ça d'ailleurs que le ministre a
annoncé différentes mesures pour permettre de savoir si on est, oui ou non,
dans une zone inondable et, deux, bien, comment se prémunir contre les
inondations.
On
peut parler aussi de nouveaux enjeux tels que la mobilité, la fluidité des
transports, enjeux importants parce que,
quand on veut, d'une part, éviter, pour de nombreuses raisons, bien,
l'étalement urbain, que ça soit pour protéger la zone agricole, mais que ça soit aussi pour garder des zones vertes,
des zones boisées, il faut penser à comment on va organiser nos transports, les secteurs, et tout
ça. Donc, important, nouvel enjeu, protection des milieux naturels, j'en
parlais justement, M. le Président, important.
Une
nouvelle gestion de la croissance urbaine, et on peut regarder... et ça se vit
différemment. J'entendais tantôt le collègue
de Jonquière nous parler de certains maires qui s'inquiétaient, lors de la
première consultation administrative qui
a été faite dans les régions, de voir certaines municipalités limiter leur
développement, et ce n'est pas la volonté du gouvernement, mais bien au
contraire, M. le Président.
On
peut parler de l'optimisation des infrastructures existantes. On a, à travers
les années, financé des systèmes d'égout,
d'aqueduc, même, bon, l'Internet haute vitesse, qui est rendu une
infrastructure essentielle maintenant pour les citoyens en région, pour les aider à s'établir en région. Donc, ces
infrastructures-là doivent être optimales et répondre aux besoins, aux futurs besoins de croissance des
municipalités. Et, on le sait, il y a divers enjeux, que ce soit se conformer
au Q-2, r. 22 dans nos régions, M. le
Président, et vous savez très, très bien que ce n'est pas toujours simple. Il
faut avoir la dimension de terrain
requise et il faut aussi avoir la possibilité et la qualité de sol qui va
permettre de mettre les installations septiques
nécessaires pour construire une résidence. Parce que ce qu'on veut, dans le
fond, M. le Président... puis là je vais
vous parler d'optimisation des infrastructures, je vous parlais plus des
infrastructures sanitaires et d'eau, mais ce qu'on veut, M. le Président, c'est que... Quand tu
investis dans une maison, quand une famille décide de s'établir dans un
endroit, c'est souvent
l'investissement le plus important qu'ils vont faire dans leur vie, et cet
investissement-là, c'est un choix, un
changement de vie et c'est surtout, M. le Président, quelque chose qu'on va
faire pour long terme. Ce n'est pas une décision qu'on prend pour une ou deux journées. Quand on décide de
s'établir à quelque part, c'est à long terme. Et c'est pour ça que les orientations doivent
représenter... mais non seulement représenter, mais répondre aux différents
besoins des régions et des municipalités du Québec.
• (17 h 20) •
On peut parler
aussi d'autres infrastructures. Le collègue de Portneuf, tantôt, vous a parlé
du programme Municipalité amie des
aînés, mais on va parler d'infrastructures sportives. Donc, comment faire pour
que les gens puissent bénéficier des infrastructures existantes ou comment, dans l'aménagement
du territoire, développer d'autres infrastructures qui vont répondre, justement, à l'installation de
la population dans ces secteurs-là? On peut parler de parcs pour enfants,
parce qu'on sait que les jeunes familles, quand ils s'installent dans un
secteur, veulent absolument avoir des services à proximité, puis c'est totalement normal. En région, ça se vit différemment un petit peu, et on est totalement
d'accord, par
contre ce n'est pas moins essentiel d'avoir un endroit pour jouer ou d'avoir
un aréna, des terrains de soccer ou des infrastructures qui répondent aux
besoins de notre famille, puisque c'est là qu'on a choisi de s'établir. Puis on
peut parler de la consolidation du milieu bâti, qui sont tous des
nouveaux enjeux.
Ce qu'on
veut, dans le fond, M. le Président, par le renouvellement des orientations,
est de dire... tantôt, j'entendais dire
qu'il n'avait été fait, mais il y a plusieurs orientations et il y en a qui
sont déjà en vigueur, qui sont déjà adoptées, qui fonctionnent bien. Je peux vous parler de l'orientation au niveau
des glissements de terrain dans les dépôts meubles, je peux vous parler de l'activité minière, je peux
vous parler de l'énergie éolienne, je peux vous parler de la communauté métropolitaine. Il y en a d'autres aussi qui s'en
viennent : territoires publics, gestion durable des forêts et de la faune.
On peut parler de territoires et
activités agricoles, gestion de la biodiversité, gestion intégrée des
ressources en eau, installations électriques
d'Hydro-Québec et hydrocarbures, toutes des orientations qui sont essentielles
pour aujourd'hui, mais aussi pour l'avenir. Faire le travail aujourd'hui
permet non seulement au ministère d'avoir le pouls des municipalités, mais permet de donner totalement une vision régionale,
locale dans les nouvelles orientations, et ça, M. le Président, c'est essentiel
parce que ça suit le fil conducteur de la vision du gouvernement depuis le
début.
Vous dire
aussi, M. le Président, que de nombreuses rencontres ont été faites, et ce
n'est pas pour justifier le travail, mais il y a le comité politique, mais il y
a aussi le comité au niveau administratif. Là, je vois les gens à l'arrière,
je ne les nommerai pas tous pour ne pas les
oublier, mais qui sont... et qui travaillent d'arrache-pied avec les deux
unions, donc la FQM et l'UMQ, au niveau administratif pour, justement,
enlever les différentes barrières et les différentes perceptions, parce que, des fois, M. le Président, ce n'est pas un
manque de volonté ni un manque de cohérence, mais parfois c'est la perception d'une phrase ou d'un
dire qui peut changer totalement la vision et rendre plus complexes certaines
négociations. Mais ce que je peux vous dire,
M. le Président, c'est que, présentement, ça va bien, et on travaille,
justement, avec la FQM et l'UMQ pour trouver... je ne vous dirais même pas un
terrain d'entente, mais pour être en mesure d'annoncer une entente sur, justement, les orientations
gouvernementales pour, justement, avoir la réalité de chacune des régions du
Québec.
Et, on le
disait tantôt, mon collègue s'inquiète de nous ressembler, à la Mauricie, mais,
je vous le dis, c'est une belle
région, mais chacune des régions a son visage un peu différent, même des fois
très différent, et ce qui est important, c'est de pouvoir retrouver ce
visage-là, cette façon de faire et la fonctionnalité de chacune des régions
pour, justement, pouvoir, M. le
Président, avancer et donner des orientations qui vont répondre aux besoins
actuels, mais aussi aux besoins futurs,
et ce qui est très, très important parce que ce qu'on adopte aujourd'hui, c'est
pour plusieurs années et va aussi marquer le territoire pour plusieurs années. On ne pourrait pas se permettre de
laisser faire des développements ou des choses de façon non congruente
qui pourraient empiéter ou même créer des dommages pour plusieurs années à
venir.
Donc,
j'aimerais discuter avec le ministre de quels sont, justement, les travaux qui
sont faits par le comité, mais quelle
est la vision gouvernementale au niveau des nouvelles orientations
gouvernementales en matière d'aménagement du territoire.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
D'abord, permettez-moi, M. le Président, de saluer la contribution, justement,
du député de Maskinongé dans ce
dossier-là parce que c'est lui, à titre d'adjoint parlementaire du premier
ministre en matière de développement régional,
qui s'occupe de consulter et de s'assurer que les travaux entre le ministère
des Affaires municipales et de l'Occupation
du territoire, et les associations municipales, et les MRC nous amènent à bon
port, nous amènent là où on veut
aller, là où on veut tous aller. Et donc je salue sa contribution, je sais
qu'il fait un travail remarquable de ce côté-là et que ça avance très bien. Honnêtement, ça avance suffisamment bien
pour que, d'ailleurs, la FQM, qui avait émis des inquiétudes avant qu'on lance ce comité de travail sur lequel est actif
le député de Maskinongé, s'est déclarée récemment assez satisfaite, là,
de l'orientation générale de ces travaux.
L'idée ici, c'est qu'on veut tous le
développement durable des milieux de vie. Mais par contre les notions de densification du territoire ne peuvent pas être
les mêmes dans les centres urbains et dans les communautés rurales parce
qu'à la limite ça nous amènerait à dire, si
on exagérait ce concept-là, que tout le monde devrait rester dans des grandes
villes et puis que le reste du Québec serait
un immense territoire inhabité. Ce n'est clairement pas la volonté des MRC et des milieux. Ce n'est clairement pas la volonté du
ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire. C'est
une mission fondamentale. Alors, on ne peut
pas aller vers des orientations qui empêcheraient les milieux ruraux de se
développer dans le même respect des exigences d'un développement durable.
Alors, à partir de là, l'orientation qui est
prise dans les travaux, à l'heure actuelle, pour assurer un équilibre, justement, entre le développement des centres urbains
puis le développement des municipalités davantage rurales, l'orientation
qui est prise, c'est un peu celle qu'on a prise dans la stratégie OVT,
occupation et vitalité des territoires, on
s'est dit : On n'est pas obligés d'appliquer les mêmes normes partout de
la même façon, l'action gouvernementale n'a pas à être modulée de la même façon
partout en fonction des mêmes normes. Pourquoi? Parce que la réalité des
territoires, elle est différente.
Quand on est dans le Nord-du-Québec, ce n'est pas la même situation que
lorsqu'on est au Centre-du-Québec. Le
Saguenay—Lac-Saint-Jean
et la Gaspésie peuvent partager certaines choses, mais ils ont des réalités qui
sont différentes. C'est la même chose
entre la Montérégie et même une région qui n'est pas si éloignée qui serait
Lanaudière. Chaque région a ses particularités.
Alors, il y aura — et c'est l'orientation qu'on prend — une saveur régionale à ces orientations-là
pour tenir compte de la couleur
locale, des impératifs locaux de développement. On ne veut pas défaire, avec
des orientations qui amèneraient un
développement centralisé dans les villes, l'orientation qu'on a prise dans la
stratégie d'occupation et de vitalité des territoires. Et donc toute l'approche qu'on mène, depuis plus d'une
année maintenant, sur la première doit servir à faire atterrir
correctement la seconde, et c'est ça qu'on est en train de faire. Tous les
échos des réunions qui se sont tenues récemment sont positifs.
Alors,
je ne peux pas mettre une date à quel moment je vais monter au Conseil des
ministres avec des orientations qui
fassent l'assentiment de tous, qui fassent consensus. Mais je répète mon
engagement, je n'irai que lorsque j'aurai ce consensus. Et je compte... et je suis encouragé de voir l'orientation
des travaux, je compte sur l'implication du député de Maskinongé,
justement, pour qu'on puisse atteindre ce consensus, et on est dans la bonne
direction.
Le Président
(M. Auger) : M. le député de Maskinongé, trois minutes à
l'échange.
M. Plante :
Merci, M. le Président. Bien, écoutez, merci beaucoup, tout d'abord, M. le
ministre, pour vos bons mots. Mais je
vais vous avouer que je ne sens pas le poids de la terre sur mes épaules parce
que les échanges sont vraiment cordiaux. Et je dois saluer et souligner
le travail et l'implication de votre équipe, derrière vous, qui ont fait un
travail extraordinaire. Et, je vous dirais, quand on a une volonté... les gens
le savent, on a tous la même volonté, mais le développement
des régions, l'occupation du territoire, c'est pour ça que je me suis engagé en
politique, ça, et aussi parce que je
croyais à l'investissement de l'État dans le bien commun. Je trouvais que c'est
quelque chose de très important aussi.
Mais
vous dire, M. le Président, que je suis très, très, très confiant, M. le
ministre, que vous allez pouvoir apporter au Conseil des ministres les
nouvelles orientations prochainement parce que nos partenaires municipaux ont,
eux aussi, je vous dirais, les bras
ouverts et ils sont conscients de l'urgence technique d'adopter les nouvelles
orientations. Parce qu'on sait que,
présentement, on vit plus que... sur les anciennes orientations, et ça crée non
seulement certaines difficultés, mais aussi ça empêche de tourner la
page et regarder vers l'avenir, et c'est ce qu'on veut tous.
Et
moi, je peux vous transmettre ce message-là aujourd'hui, tant de la part de la
FQM que de l'UMQ : ils veulent tous
se tourner vers l'avenir et avoir, justement, l'entièreté de la vision
gouvernementale, qui est une régionalisation des choses, donc une vision régionale, et j'ai bon espoir, M. le ministre,
de vous annoncer des bonnes nouvelles d'ici la fin du mois de mai.
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Et je pense qu'on va y arriver. Vous savez, on a été capables, dans le passé,
d'en adopter plusieurs. Les glissements de terrain, vous avez fait écho à ça,
activités minières, ce n'était pas un enjeu simple, et pourtant on a permis aux MRC d'avoir un mot à dire dans les
zones qui sont, dans le fond, non compatibles avec des activités minières.
Alors, on avance, on avance sur les
orientations gouvernementales qui touchent le territoire public, la gestion
durable des forêts et de la faune, territoire et activités agricoles.
Développement durable des milieux de vie, ça va être une grande modernisation, mais je pense qu'on est dans la
bonne direction puis j'ai confiance qu'on va être capables de boucler cette
boucle-là assez rapidement avec le concours de tous.
Le
Président (M. Auger) : Merci. Nous allons maintenant poursuivre
avec le quatrième et dernier bloc de l'opposition officielle pour
15 min 30 s. M. le député de Jonquière.
• (17 h 30) •
M. Gaudreault :
Oui. Alors, je ne sais pas si le ministre a déjà lu Georges Perec, La
disparition. C'est un exercice de
style, c'est un roman qui a été écrit sans e, sans la lettre e. Alors, le titre
La disparition est un bel exemple. Alors, j'ai l'impression que c'est la même chose avec le
ministère, mais pour la lettre r, et c'est ça depuis 2014. Moi, quand j'étais
ministre, c'était le MAMROT, puis le r,
c'était pour Régions. Alors là, depuis l'arrivée de ce gouvernement, c'est la
même chose que La disparition de Georges Perec, mais à la place
d'être l'e, c'est le r, et les régions sont disparues de ce gouvernement, de ce ministère, de sorte qu'on a
complètement fragmenté le rôle des régions dans d'autres ministères,
surtout du côté économique.
Je
pense que mon collègue d'Arthabaska, tout à l'heure, a fait un point important
sur Internet haute vitesse, et on pourrait
même ajouter à ça... Parce qu'Internet haute vitesse le ministre n'arrête pas
de dire : Ah! ça ne me concerne pas, c'est le ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation. On
sait également que l'économie sociale, qui était avant dans le volet de régions du MAMROT, a également été versée dans la
responsabilité du ministère de l'Économie, alors qu'Internet haute
vitesse, là, oui, il y a un enjeu économique parce que c'est du développement
économique de certaines entreprises en
milieux ruraux, mais c'est aussi, et en amont, une question d'occupation du
territoire dans nos régions. Alors,
moi, je ne comprends pas que le ministre s'en lave les mains en disant
simplement : Ah! ce n'est pas dans mon ministère. Moi, j'aurais
aimé entendre, de la part du ministre, là, un plaidoyer fort pour Internet
haute vitesse partout sur le territoire puis
même la téléphonie cellulaire aussi. Parce que, là, les gens du Bas-Saguenay,
là, savez pourquoi ils vont avoir la
téléphonie cellulaire? À cause du G7 qui s'en vient au mois de juin. Là, là,
c'était important de passer la
téléphonie cellulaire pour quand Trump va descendre de l'avion à Bagotville puis
qu'il va s'en aller dans Charlevoix par
la 170, ou d'autres chefs d'État, alors là ça va être important. Alors,
moi, je me serais attendu d'un ministre, là, de l'Occupation du territoire, qu'il fasse un plaidoyer fort pour
l'Internet haute vitesse et la couverture cellulaire partout sur le
territoire.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
Je vais d'abord corriger une chose. Je pense que le député de Jonquière n'a pas
entendu le plaidoyer que j'ai fait
pour l'Internet haute vitesse en le comparant à l'électrification rurale
historique, là, d'une autre époque, puis j'ai dit : C'est le même défi qu'on a aujourd'hui. J'ai fait état
de la volonté gouvernementale d'assurer ce branchement pour la totalité de la population d'ici cinq ans.
J'ai fait état des sommes très importantes qui étaient déjà consacrées puis de
la bonification de 300 millions. Donc,
je pense que j'ai fait un plaidoyer assez net en faveur du déploiement de
l'Internet haute vitesse dans toutes
les régions du Québec. J'ai même fait référence aux discussions que nous avons
avec Hydro-Québec aussi à cet effet, mais qu'on n'a pas attendu la fin
de ces discussions.
Là où j'ai eu
une discussion avec le député d'Arthabaska, c'est lorsqu'il me questionne sur
un programme spécifique qui n'est pas
géré au ministère puis qu'on me questionne sur les crédits puis les modalités
et les normes. J'envoie à la personne
qui va lui donner une meilleure réponse que moi, ça ne fait pas de moi
quelqu'un qui n'est pas intéressé par cette question-là, bien au contraire. Je l'ai dit, ce qu'on a structuré comme
exercice partout sur le territoire avec la stratégie d'occupation et de vitalité, il n'y a pas une
région qui n'en a pas fait une priorité, et ça s'adresse à l'ensemble du gouvernement,
donc pas seulement au ministère des Affaires municipales.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. Un autre exemple de La disparation de Georges Perec, mais au lieu
d'être un e, c'est un r, et là
j'aimerais aussi entendre le ministre, c'est sur le transport aérien
interrégional. Ça aussi, ça touche l'occupation du territoire. Je ne sais pas si le ministre a
assisté ou participé, comme ministre de l'Occupation du territoire, j'espère,
au sommet sur le transport
interrégional, mais j'ai fait un petit exercice, M. le Président, je me suis
dit : Admettons qu'à partir d'aujourd'hui,
là, mettons cet après-midi, avant de venir ici, en commission parlementaire,
j'ai dit : Moi, j'ai le goût de passer
un week-end pour aller voir des amis ou de la famille à Montréal, disons dans
le comté de Nelligan, mais je viens du
Saguenay. Alors là, je me suis magasiné un vol Bagotville-Montréal,
aller-retour, du 1er... c'est-à-dire du 3 mai au 6 mai. Je pars le vendredi matin, je reviens
le vendredi soir, 1 384 $ pour une fin de semaine pour aller saluer
mes amis dans la circonscription de
Nelligan, 1 384 $. Ça fait que, là, j'ai dit : Je vais comparer.
Admettons que je suis un Ontarien, puis que je reste à Thunder Bay, puis
je veux aller passer une fin de semaine à Toronto — c'est un peu
comparable, Thunder Bay-Toronto,
Saguenay-Montréal — 680 $,
le même week-end, 3 mai au 6 mai. Là, j'ai dit : Je suis
vraiment un bon gars, de bonne foi, mettons que je suis un Albertain
puis j'habite à Fort McMurray, je travaille dans les sables bitumineux puis je
veux aller rencontrer de la famille à Calgary — c'est un peu comparable,
Bagotville-Montréal, Thunder Bay-Toronto, on
est toujours région versus grand centre — ça me coûte 621 $, le même week-end, 3
mai au 6 mai. Alors là, je me suis
dit : Moi, pauvre gars de Bagotville, ça va me coûter 1 384 $.
Le programme du gouvernement qui a
été annoncé en grande pompe me donne un 30 % de rabais maximum pour un
billet, ça veut dire 415 $ de rabais. Parce que j'ai un maximum annuel de 500 $, mais là j'ai 415 $, il va
me rester juste un 85 $ que je vais pouvoir utiliser à un autre moment donné dans l'année, là. Alors là, ça
me fait un billet, finalement, de 1 384 $ moins le 415 $, qui
est le 30 % qu'on applique, ça
me revient à un billet, pour mon vol Bagotville-Montréal, pour une fin de
semaine, aller voir mes amis dans le comté de Nelligan, à 967 $.
Ça fait que,
même avec le rabais du gouvernement, je ne règle pas la situation. J'ai
subventionné indirectement Air
Canada, puis ça me coûte 300 $ plus cher, ou à peu près, oui, 300 $
plus cher que le même vol Thunder
Bay-Toronto, la même fin de semaine, et encore plus que le même vol Fort
McMurray-Calgary dans la même fin de semaine.
Alors, ça,
c'est la solution de l'occupation du territoire proposée par le gouvernement libéral, qui
vient subventionner indirectement une multinationale ou une entreprise
importante qui s'appelle Air Canada puis qui ne règle pas
le problème de fond du coût du transport aérien entre
les régions et les grands centres du Québec.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux : Bon, d'abord,
avant de poser une question sur le transport régional, il y a eu une question
sur la disparition de lettres en lien avec
un monsieur, un auteur qui s'appelle Georges Perec. Si l'e a disparu, est-ce que
c'était Georges Perc? Je ne sais pas, mais enfin... non, même pas, Prc,
alors on manque de voyelles.
Non, mais sérieusement, M. le Président, je suis
le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire,
et mon r à moi, là, il est là, là, c'est la stratégie d'occupation et de
vitalité des territoires. C'est là que j'assume totalement mon engagement
envers les régions, mais totalement, les régions aux commandes. Pourquoi?
Si ce n'était que le ministère des Affaires municipales qui répondait
aux préoccupations des régions, on avancerait un peu, mais on n'avancerait pas
autant. La stratégie d'occupation et de vitalité des territoires oblige tous
les ministères, tous les ministères, y compris le ministère des Transports, qui est concerné par la desserte aéroportuaire et les voyages en avion
à l'intérieur du territoire du Québec... la stratégie d'occupation et de vitalité des
territoires interpelle tous les ministères et les
force à déposer un plan d'action qui réponde aux priorités de chacune des régions.
Ça, c'est le r que j'assume avec beaucoup de fierté.
Parlons donc
de transport aérien régional, qui interpelle certainement les crédits du ministère
des Transports. J'ai quand
même un certain nombre de choses à
dire au collègue ici, d'abord qu'il y
aura 100 millions pour des investissements en infrastructures aéroportuaires régionales, qu'il
y aura 22,5 millions pour la mise en place du nouveau programme d'aide pour la desserte aérienne régionale, qu'il y aura
40 millions pour la bonification du Programme de réduction des tarifs aériens — je
pense que celui-là l'intéresse, puis d'ailleurs il est le bienvenu dans
Nelligan — 10 millions
pour la nouvelle mesure Découvrons notre
Québec, 700 000 $ pour la réalisation d'une étude concernant le
transport aérien sur le territoire du Plan Nord.
Bon,
le collègue de Jonquière dit qu'il n'est pas totalement satisfait. Par contre,
le maire d'Alma, lui, a dit : «"Par les mesures annoncées[...], le gouvernement passe de la parole aux actes
et respecte les engagements qu'il a pris en février dernier lors du
Sommet sur le transport aérien régional", a déclaré M. Asselin», le
maire d'Alma.
Le président
de l'Union des municipalités du Québec : «Je tiens à saluer l'écoute et
l'ouverture du premier ministre du Québec et de la ministre déléguée aux
Transports. Nous sommes très satisfaits des choix gouvernementaux.»
Donc, il y a des gens qui se retrouvent dans ces
mesures-là et qui pensent que ça va améliorer les choses. J'ai entendu, un
petit peu plus tôt, un de mes collègues parler du verre à moitié plein ou du
verre à moitié vide. C'est vrai qu'il y a
toujours une optique, là, c'est-à-dire on en fait plus, est-ce qu'on en fait
assez? Mais ce qui est certain, c'est qu'on en fait beaucoup plus que
jamais auparavant.
Le Président (M. Auger) :
Merci. M. le député de Jonquière, six minutes.
• (17 h 40) •
M. Gaudreault :
Oui. Moi, j'ai appris, dans mon cours de philosophie 101, là, au cégep, de
ne pas utiliser les sophismes, là. Un des sophismes, c'est un argument
d'autorité, de dire : Ah! les maires m'ont donné raison. Bien oui, le
maire, il dit : Ils respectent leur engagement. Le problème, c'est que
l'engagement est mauvais, l'engagement du gouvernement
est mauvais, il ne règle pas le problème de fond. Je viens de dire... je viens
de faire la démonstration, là, qu'avec mon exemple de
Bagotville-Montréal pour une fin de semaine, là, même avec le rabais proposé
par le gouvernement, on arrive à 300 $
plus cher qu'un vol comparable Thunder Bay-Toronto. Et là je n'ai même pas
été dans les compagnies d'aviation à
rabais, là, je suis resté dans la famille Air Canada, avec Air Canada,
et c'est exactement ça qu'on a pour la même fin de semaine.
Alors là, on
a encore un ministre qui laisse le r
de côté parce que, si le r, il y croyait vraiment,
le r de régions, là, il se serait battu pour trouver une solution pérenne, une
solution à long terme. Il n'y
en a pas, de solution à long terme, là. On ne casse pas le
monopole d'Air Canada dans les régions avec le programme
qui est annoncé par le gouvernement. On ne le casse pas. Il peut me sortir
tous les communiqués de presse des maires qui ont appuyé ça. C'est sûr, ils
vont prendre, hein... un tiens vaut mieux
que deux tu l'auras, je les comprends. Mais à long terme, pour la population... Moi, je ne parle pas pour les maires, je parle pour la population, la
population du Saguenay, la population de la Côte-Nord, de l'Abitibi, du Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, de
toutes les régions du Québec, là, qui ont besoin de se déplacer ou pour aller voir de la famille, ou l'inverse, des gens
de Montréal qui veulent venir, hein... J'espère que le ministre croit aussi
au tourisme, là. Ce n'est pas rien que du
monde du Saguenay qui pourrait aller dans Nelligan, mais du monde de Nelligan
qui aurait le goût d'aller visiter le Saguenay.
Bien là, avec des prix comme ça, là, où vous pensez qu'ils vont aller? Ils
vont aller à Paris, ils vont aller peut-être en Europe au lieu de venir visiter
le Saguenay.
Alors, ça,
là, c'est, encore une fois, la stratégie libérale classique, où on lance de la
poudre aux yeux des gens, mais le
problème de fond demeure. Puis là, en plus, moi, c'est ça que je trouve
hallucinant dans cette histoire-là, c'est qu'avec le programme annoncé par le gouvernement, même à ça, même avec
cette subvention... Puis là je serais curieux d'entendre le ministre, en plus, comment va s'opérationnaliser cette
subvention. C'est-u sur mon rapport d'impôt à la fin de l'année qu'il faut que je joigne une copie du
billet pour obtenir, éventuellement, un 415 $ sur mon billet que j'ai
acheté pour en fin de semaine? Ah oui! Ça donne le goût en tabarnouche.
Mais ce que je veux dire, c'est : Ce que je trouve hallucinant, c'est que, même avec ce rabais-là... pas le rabais, mais le
remboursement de 30 % maximum sur un achat, bien, le billet, il revient quand même 300 $ plus cher — il faut le faire, M. le Président — puis on ne règle pas le problème de
fond.
Est-ce que le
ministre reconnaît au moins que cette façon de faire là est une subvention
indirecte d'Air Canada? Est-ce qu'il reconnaît ça? Puis,
deuxièmement, parce qu'il veut dire... il est, évidemment, diplômé de haut
niveau en économie, est-ce qu'il peut au
moins me reconnaître que ça ne règle pas le problème de fond, et que les prix
vont continuer de monter, puis il va y avoir un monopole, toujours dans
les régions, de la même compagnie aérienne?
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
M. Coiteux :
M. le Président, ça me rappelle un échange que j'ai déjà eu avec le chef de
l'opposition officielle, donc le chef
de la formation politique du député de Jonquière, pas cette année, mais l'année
précédente, lors de l'étude des
crédits de la métropole, où il m'annonçait qu'il n'y avait rien qui
fonctionnait pour Montréal, puis que ça n'allait nulle part, puis qu'il n'y avait pas de développement,
puis il citait les chiffres de chômage. J'ai dit : Attendez. J'ai
dit : Attendez, attendez de voir
la fin de l'année. Et à la fin de l'année, bien, effectivement... Bon, on n'a
pas eu l'occasion d'échanger là-dessus,
moi et le chef de l'opposition, lors des derniers crédits montréalais, mais, si
on avait eu l'occasion d'échanger, je
pense qu'il aurait reconnu, à ce moment-là, qu'à la suite de toutes les mesures
que nous avions mises en oeuvre, notamment, puis avec notre partenaire montréalais,
il y avait eu des résultats.
Bien là, il
se trouve que le plan sur le transport aérien régional et les mesures qui sont
annoncées par ma collègue, il
s'appuie directement sur des consultations, 12 consultations dans les
différentes régions du Québec, 11 consultations sectorielles. Alors, il n'a pas parlé juste aux
maires. J'ai cité tout à l'heure la satisfaction du président de l'UMQ puis la
satisfaction du maire d'Alma, ce n'est pas un sophisme, ils représentent leurs
citoyens. Puis il dit : Écoutez, c'est des choses intéressantes, mais ce n'est pas juste eux qui ont eu voix au
chapitre dans la consultation, plein de gens ont eu voix au chapitre. Alors, attendez de voir les
résultats, vous allez peut-être être surpris. Ça va peut-être donner des
résultats que vous n'escomptez pas.
Parce qu'il n'y a pas qu'une seule mesure là-dedans, je répète :
100 millions pour les infrastructures, 22,5 millions pour un programme d'aide pour la desserte régionale,
40 millions pour la bonification du Programme de réduction des tarifs. Ce n'est pas le seul aspect.
On parlait du tourisme : 10 millions pour la nouvelle mesure
Découvrons notre
Québec — et j'en
suis, je veux que les gens de Montréal aillent au Saguenay—Lac-Saint-Jean, puis je veux que les gens de Québec puissent aller en Gaspésie, puis un
jour il faudrait que tout le monde aille dans le Nord aussi, ça vaut la peine — et puis 700 000 $ pour la
réalisation d'une étude concernant le transport aérien sur le territoire du
Plan Nord. Voilà de quoi je parle.
Le Président (M. Auger) : Je
vais vous permettre une dernière intervention, 45 secondes à l'échange.
M. Gaudreault :
Oui. Bien, écoutez, 45 secondes, puis ce seront mes dernières
45 secondes en régions de cette législature avec ce ministre. Moi,
je suis obligé de faire le constat, M. le Président, que, que ce soit en
matière de développement des régions, de
pertes d'emploi dans les milieux ruraux, que ce soit en matière d'accès à
Internet haute vitesse, de téléphonie
cellulaire sur l'ensemble du territoire du Québec, que ce soit en matière
d'accès aux territoires par des vols
interrégionaux à prix abordables pour M., Mme Tout-le-monde, là, c'est un
échec. C'est un échec par-dessus
échec de la part de ce gouvernement depuis quatre ans. Ça, c'est la réalité
bête et brutale qu'on a devant nous. Merci.
Le
Président (M. Auger) :
Merci, M. le député, c'est tout le temps que vous aviez. Nous allons
terminer avec le septième et dernier bloc du gouvernement pour les 13
prochaines minutes. M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Merci, M.
le Président. Je sais que, M. le ministre, à votre entrée, vous vous êtes adressé, justement, aux journalistes à
l'extérieur concernant la situation aux inondations actuelles et puis la situation
des cours d'eau, donc je vais vous
parler d'inondations. J'écoutais tantôt mon collègue de l'opposition officielle disant comme quoi que c'est quasiment catastrophique, notre bilan, au parti au
pouvoir, donc au parti libéral, mais je peux vous dire qu'on a fait un travail
incroyable au niveau des inondations. Oui, c'est malheureux, actuellement, je le vois, là, il y a
des gens qui sont inquiets,
actuellement, un peu partout. Je sais que mon collègue, ici, de Maskinongé et,
je sais, de Fabre aussi, puisqu'elle m'en
a parlé tantôt, justement, ils sont sur le terrain. Puis les gens regardent ça,
puis c'est sûr qu'avec l'année passée, qui était une année exceptionnelle, on s'entend, sur les inondations, bien,
les gens peuvent être inquiets, effectivement, puis ça a éveillé, je
vous le dirais, un petit peu plus le sens, là, d'observation depuis l'année
passée.
Maintenant,
on a un plan d'action, un nouveau plan d'action qui a été... que nous avons
depuis le 1er mars dernier. Et ce
plan d'action là, on l'a eu, justement, par... Parce que, pour en arriver à ce
plan-là, on a consulté, on a fait des sondages auprès des sinistrés, des
sondages auprès des maires, préfets, directeurs généraux. On a même fait des
consultations directement, que j'étais
présent, justement, et que j'avais la chance d'avoir le sous-ministre associé,
Daniel Gaudreau, avec moi, donc on a
pu vraiment faire le tour de la question, dire : On fait quoi? On le fait
comment et, c'est sûr, pour le faire
mieux? Puis je vous dirais qu'on y a même été par étapes, parce qu'on
écrivait... on allait revalider même auprès de ces gens-là : Est-ce qu'on
est dans le bon sens? Qu'est-ce qu'on doit changer? Donc, vraiment, chaque
étape a été suivie de cette
manière-là. Et c'est sûr qu'avec le forum, aussi, qui nous a amené beaucoup
d'idées, donc, on a justement, avec
nos partenaires... parce qu'effectivement nos municipalités et préfets, c'est
tous des partenaires très importants, on a décidé, justement, de
travailler en équipe puis de dire : Bon, on fait quoi? On le fait comment?
Donc, ce
rapport-là, justement, ce plan d'action là nous amène 24 mesures pour,
justement, essayer de le faire mieux,
justement, là, aux approches des inondations. Aussi, il y a 98 millions
qui ont été octroyés pour la réalisation de ce plan, donc ce n'est pas rien. C'est vraiment : on l'a pris, on
pourrait dire, le taureau par les cornes, puis on va régler le problème. C'est qu'est-ce qu'on a fait et c'est
une bonification, justement, qui pourrait se... qui va permettre de soutenir,
justement, davantage les municipalités pour
la préparation, la préparation aux sinistrés, puis aussi permettre d'identifier
c'est quoi qui est la connaissance de la
vulnérabilité des résidences qu'ils ont sur leur territoire. Parce qu'on a même
réalisé qu'en rencontrant même les
directeurs généraux ou les maires, bien, le voisin ne savait pas quel
équipement qu'il avait : Ah!
toi, tu avais des pompes? Bien, j'avais justement besoin des pompes. Donc, ça a
même permis d'ouvrir des discussions entre eux dans les municipalités.
Je fais vite parce que 13 minutes, ce n'est
comme pas beaucoup.
Le Président (M. Auger) : Il
reste 9 min 30 s.
• (17 h 50) •
M. Rousselle :
Oui, c'est ça, ce n'est pas beaucoup. Écoutez, donc, à ce moment-là, on y va,
justement, avec des programmes. La
mesure 15, justement, elle, elle est là pour... on a révisé, justement, le
Programme général d'aide financière, donc
on a haussé les montants, on a fait ça différemment. Et après ça aussi, on a
aussi, le 13 avril, annonce d'un nouveau programme d'aide financière, c'est au... puis ça, ça remontait depuis
2011. Donc, on a actualisé les montants parce qu'on sait bien que la
construction, et tout, la construction entre 2011 et 2018, bien, ça ne coûte
pas la même chose, donc.
Et on a voulu
surtout faciliter vraiment la tâche aux citoyens. Je pense, c'est vraiment
l'approche citoyen qu'on voulait
vraiment pour que le citoyen puisse avoir ça plus facile. Parce qu'avec un
paquet de paperasse à remplir, on le remplit
comment, j'ai besoin des rencontres avec la municipalité, des rencontres avec
le gouvernement, je m'en vais où? Et
là-dedans, bien, il y a aussi des personnes qui sont moins habiles, peut-être
aussi, de remplir ces documents-là, donc ils ont besoin d'assistance. Donc, on
a revu notre manière de faire, donc, on a amélioré aussi la communication
auprès des sinistrés par notre site
Internet, mais, comme je vous disais, aussi par des gens qui sont sur le
terrain. On a rajouté des gens sur le terrain qui peuvent, justement,
aider des gens, qui vont les aider à remplir leurs documents.
Mais, encore plus, qu'est-ce
qu'on a fait? On a fait des projets pilotes qui sont actuellement en place pour
ce printemps, en espérant, justement,
que les eaux vont arrêter de monter. Ça, je pense qu'on l'espère tous. Mais je regarde, il y a eu des délégations de pouvoirs dans des
municipalités comme Laval, Gatineau, Deux-Montagnes, Saint-André-d'Argenteuil,
la MRC de Vaudreuil-Soulanges,
qui vont pouvoir, justement, évaluer, au cours des prochains mois, les
bénéfices d'une nouvelle approche
permettant d'assurer un rôle de premier plan. Donc, eux, ils sont vraiment là,
donc ils ont un mandat supplémentaire,
et c'est un mandat qu'ils ont accepté. C'est eux autres qui l'ont demandé, il
n'y a pas personne qui les a forcés à
prendre ces mandats-là. Donc, il y en a qui ont pris des mandats un petit peu
plus complets que d'autres qui ont dit :
Oh! bien, écoutez, moi, j'ai une petite municipalité, je ne peux pas me
permettre de prendre ces mandats-là, donc c'est le gouvernement qui va s'en occuper. Mais juste pour vous dire que
c'est une approche vraiment, maintenant, centrée sur le sinistré pour
que ça soit vraiment plus facile pour lui, pour qu'il... Justement, il y a
assez de problèmes avec les inondations qui
arrivent chez eux, donc, si on peut lui faciliter la tâche au côté paperasse,
et tout, bien, je pense que ça va être bienvenu.
Je
voudrais juste demander — je vous ai nommé des municipalités, justement, qui ont accepté une
gestion des inondations — en quoi consiste vraiment ce projet pilote
là puis pourquoi on a choisi ces municipalités-là, comme tel.
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre, 6 min 30 s.
M. Coiteux : O.K. Alors, d'abord, il fallait simplifier non seulement
le programme du point
de vue de ses paramètres, mais simplifier le programme
du point de vue de sa gestion. Par exemple, auparavant... Parce qu'on
a modifié la façon de le gérer.
Auparavant, avant de décaisser des montants importants... Parce qu'il y a toujours des montants qui sont décaissés dans la première semaine, là, d'un sinistre lors d'une
demande d'assistance financière, mais
auparavant, par exemple, on attendait
que la personne ait un permis de construction de la ville avant de décaisser
des sommes importantes, donc il y
avait des démarches qui devaient être faites à l'égard de la ville. Lorsqu'il y
avait une hypothèque sur la maison,
il fallait s'assurer que les relations avec les créanciers hypothécaires
étaient tout à fait en règle. Avant de décaisser
les montants, il fallait s'assurer que le contracteur retenu avait bien sa
licence de la Régie du bâtiment du Québec. Donc, tout ça, ça faisait en sorte que ça occasionnait des délais. Donc,
dans la façon de gérer le programme auparavant, ça pouvait prendre trois mois pour avoir 50 % de
la somme finale à laquelle un sinistré aurait droit. Maintenant, en un mois
et demi, il peut aller chercher 85 % de
la somme à laquelle il a droit, donc il y a eu une grande simplification. C'est
clair que, pour assumer... disons, pour partager des responsabilités entre la
municipalité puis le gouvernement du Québec, cette simplification-là était un prérequis. Si ça reste un
système extrêmement compliqué, les municipalités vont avoir plus de mal
à embarquer dans des projets pilotes, donc, ça, c'était un prérequis.
Le
deuxième prérequis fort important aussi — puis on a eu une discussion tout à l'heure
sur la loi n° 155, qui a été adoptée
récemment, en lien avec certaines dispositions qui touchent le fonds de la
Capitale-Nationale — bien, il
y a des dispositions qui touchent
aussi la transmission de l'information sur des dossiers de sinistrés entre le
gouvernement et la municipalité. La
loi actuelle... la loi précédente, je veux dire, ne nous permettait pas
d'échanger des renseignements de nature
personnelle, et donc il était difficile de travailler ensemble. On a corrigé ça
avec la loi n° 155 parce qu'on a modifié certaines dispositions de
la Loi de la sécurité civile. À partir de là, ça fait en sorte qu'on a pu
initier des travaux, des travaux, notamment,
avec la ville de Gatineau, des travaux avec Deux-Montagnes. Et les projets
pilotes vont se mettre en branle, là,
déjà à l'heure actuelle, et des fois ça peut vouloir dire qu'une municipalité
va directement prendre la demande de
l'assistance financière. Plutôt qu'appeler au ministère, remplir un formulaire,
ça peut être la municipalité qui va prendre directement la demande d'assistance financière. Ça, c'est une
possibilité. Ça peut être la municipalité qui va gérer ce qu'on appelle, là, les centres de rétablissement, comme
on a fait à Mégantic. À Mégantic, on a établi un centre de rétablissement
de longue durée. Ce qu'on a fait lors des
dernières inondations, c'est qu'on a eu des équipes qui se sont établies sur
les territoires les plus touchés
pendant une certaine longue durée, mais là on pourra avoir des centres de
rétablissement qui vont coordonner
l'ensemble des efforts. Ça peut être la municipalité qui serait le principal
coordonnateur de ça. Donc, c'est le type de projet pilote qu'on met sur
pied à l'heure actuelle, puis il y en aura d'autres.
Le Président
(M. Auger) : 3 min 30 s, M. le député de Vimont.
M. Rousselle :
Bien, écoutez, merci. Certains diront, parce que vous avez parlé des
municipalités, que le gouvernement du Québec pellette un peu ses responsabilités sur les municipalités. Est-ce
que vous avez cette impression-là,
vous?
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Pouvez-vous répéter la question?
Le Président
(M. Auger) : M. le député.
M. Rousselle : Oui, il
n'y a aucun problème,
ça me fait plaisir, même. Est-ce
que le gouvernement du Québec pellette
leurs responsabilités sur les municipalités? Parce
que vous avez parlé comme quoi qu'on
a une entente avec les municipalités.
M. Coiteux : Oh! non, la participation à de tels programmes
est sur une base strictement volontaire et n'a qu'un seul objectif : mieux servir les citoyens. Il y a
des municipalités qui sont prêtes à assumer de plus grandes responsabilités pour leurs citoyens,
et on arrime nos efforts avec elles, mais on garde toujours
la pleine responsabilité, c'est simplement qu'on travaille en partenariat. Il
y a d'autres municipalités qui ne veulent pas accepter cette délégation parce qu'elles n'ont pas les ressources nécessaires, mais elles accepteraient que ça soit à la MRC.
Et donc ce n'est que sur une base volontaire.
Si
vous me permettez, M. le Président, à moins que le collègue ait une autre question,
il ne me reste que deux minutes, même pas
deux minutes... ce sont mes derniers crédits, et donc, pour moi, c'est un
moment important, mais je
vais prendre les quelques minutes
pour remercier un certain nombre de personnes, d'abord, vous, M. le Président,
qui avez présidé, comme toujours, de
main de maître cette portion d'étude des crédits et d'autres portions
également. Je veux, évidemment, saluer mes collègues députés... vous êtes député
de Champlain, donc je vais dire, M. le Président, mon collègue, aussi, le député de Champlain, mais le
député de Saint-François, le député de Vimont, le député de Maskinongé, le député de Portneuf et également le député de
Jonquière, hein? On n'est pas du même bord, mais ce qui ne veut pas dire
qu'on ne se respecte pas, bien au contraire. Je pense qu'on s'est toujours
respectés, puis les gens qui ont assisté à nos échanges aujourd'hui ont vu ce respect. Même chose avec le député
d'Arthabaska, on se chicane parfois à l'Assemblée nationale, mais on est capables de discuter
d'enjeux de manière respectueuse, et c'est ce qu'on a démontré aujourd'hui.
J'en suis fort heureux que ça soit comme ça que je termine mes derniers
crédits.
Je veux,
évidemment, saluer les gens des Affaires municipales, sans qui tout ce
travail-là ne serait pas possible et
qui ont travaillé de manière acharnée pour préparer ces crédits :
M. Marc Croteau, sous-ministre, M. Martin Arsenault, sous-ministre adjoint aux territoires, accompagné
de Jessy Baron, Yannick Routhier, Marie-Andrée Mill, Daniel Tremblay, Sophie Gosselin. Également présents, Daniel
Gaudreau, sous-ministre adjoint également dans le sous-ministériat Urbanisme,
aménagement du territoire et habitation,
Frédéric Guay, sous-ministre adjoint qui est au sous-ministériat aux
infrastructures et finances
municipales, Jocelyn Savoie, directeur général des politiques au
sous-ministériat aux politiques. On a également avec nous des membres du personnel de la Direction des affaires
juridiques du bureau du sous-ministre et de la Direction des services à la gestion, entre autres pour les
volets ressources humaines, ressources financières et ressources matérielles.
Tous ces gens-là qui m'accompagnent
aujourd'hui n'ont pas tous eu l'occasion de répondre ou de donner des éléments,
mais on s'est beaucoup réunis ensemble, puis
ils ont préparé un travail qui m'a permis de faire face à la musique, donc,
aujourd'hui, je les remercie. Je remercie,
évidemment, les membres de mon cabinet, mes complices de toutes les heures,
et les heures sont longues dans l'action
politique. Je les remercie parce que, sans eux et elles, évidemment, on
n'aurait pas terminé aussi bien cette période de crédits. Merci à tous.
Adoption des crédits
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup, M. le ministre. Et, le
temps alloué à l'étude du volet Développement des régions des crédits budgétaires du portefeuille Affaires municipales
et Occupation du territoire étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix
de ces crédits. Le programme 4, intitulé Développement des régions et
des territoires, est-il adopté?
Des voix : ...
Adoption de l'ensemble
des crédits
Le Président (M. Auger) :
Adopté sur division. L'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille
Affaires municipales et Occupation du territoire pour l'exercice financier 2018‑2019
est-il adopté?
Des voix : ...
Documents
déposés
Le
Président (M. Auger) : Adopté sur division. En terminant, je
dépose les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition.
Et la commission, ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 17 h 59)