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(Quinze heures onze minutes)
Le Président (M. Joly): II me fait plaisir de vous
accueillir à cette commission. La commission des affaires sociales se
réunit aujourd'hui afin d'étudier les crédits
budgétaires du Conseil exécutif, qui, en fait, est le programme
3, des organismes relevant de la ministre déléguée
à la Condition féminine, responsable de la Famille, et ce, pour
l'année financière 1993-1994.
Mme la secrétaire, avons-nous des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Houde
(Berthier) est remplacé par M. Bradet (Charlevoix); Mme Loiselle
(Saint-Henri) par M. Forget (Prévost); M. Marcil (Salaberry-Soulanges)
par M. Brouillette (Champlain); M. Williams (Nelligan) par M. Poulin
(Chauveau).
Le Président (M. Joly): Je vous remercie, Mme la
secrétaire.
Alors, je vous rappelle que nous avons un bloc de cinq heures qui a
été négocié. La Condition féminine
s'accordera quatre heures, et la Famille, une heure. Alors, comme vous voyez,
nous commençons avec quelques minutes de retard, donc nous reprendrons
le temps si nécessaire.
Alors, j'imagine, Mme la ministre, que vous avez des remarques
préliminaires à faire, et vous m'avez expliqué, je pense,
que vous aimeriez faire ça en trois blocs. C'est bien ça?
Déclarations d'ouverture Mme Violette
Trépanier
Mme Trépanier (Violette): Oui, c'est ça. Alors, en
premier lieu, je voudrais saluer les gens de la commission et vous dire que je
suis très heureuse d'amorcer la discussion sur les crédits
dévolus au dossier de la Condition féminine et de la Famille, en
vous faisant partager les réalisations du gouvernement pour l'exercice
financier 1992-1993.
Sans conteste, l'un des plus grands défis de la
société moderne est d'inventer de nouveaux moyens
d'épanouissement, de nouvelles approches visant, d'une part, à
soutenir et améliorer la qualité de vie de nos familles et,
d'autre part, à bâtir des relations plus égali-taires entre
les hommes et les femmes. Cette année encore, les gestes posés
par le gouvernement ont permis de franchir une étape de plus vers cet
objectif commun.
Dans un premier temps, c'est avec plaisir que je vous ferai part des
principales réalisations gouvernementales en matière familiale,
lesquelles, faut-il le préciser, n'auraient pu se concrétiser
sans la précieuse collaboration du Secrétariat à la
famille et du Conseil de la famille.
L'année 1992-1993 a d'abord été marquée par
le lancement, le 13 avril 1992, du second plan d'action triennal en
matière de politique familiale, puis par la mise en oeuvre de plusieurs
des engagements qu'il contient. Le plan d'action comprend 92 mesures
regroupées sous 5 orientations majeures: privilégier la
prévention; favoriser la conciliation entre la famille et le travail;
soutenir financièrement les familles; améliorer leur milieu de
vie; et poursuivre le virage familial. Ce plan d'action a été
l'aboutissement d'une vaste opération de concertation entre le
Secrétariat à la famille, ses partenaires gouvernementaux ainsi
que les organismes représentant les familles. Certaines des mesures
déjà réalisées sont susceptibles d'avoir un impact
considérable sur l'évolution de la politique familiale. Ainsi, on
vient de mettre sur pied un fonds spécial, appelé le Fonds
famille, pour soutenir l'expérimentation de nouvelles méthodes
d'intervention ou, encore, l'adaptation des approches existantes, afin qu'elles
répondent mieux aux besoins des familles. Les organismes familiaux sans
but lucratif, les comités de parents, les organisations du secteur
privé ont été invités à présenter des
projets. Le Fonds a aussi obtenu la participation du Conseil
québécois de la recherche sociale et pourra verser pour plus de 1
000 000 $ en subventions au cours des années financières
1993-1994 et 1994-1995.
Une autre étape vers l'élargissement de l'éventail
des partenaires directement impliqués dans la politique familiale s'est
déroulée en décembre 1992, avec la tenue de la
première Biennale sur la famille. Des participantes et participants de
tous les milieux, organismes familiaux, patronaux, syndicaux, mouvements
coopératifs, municipalités, milieux de l'éducation, les
services sociaux, de la culture se sont alors réunis pour
échanger sur le thème «Poursuivre le virage
familial». La rencontre a permis d'amorcer la discussion sur des actions
à privilégier à l'égard des familles et
d'identifier la contribution que chaque organisation peut apporter à la
réalisation de ces priorités.
Enfin, le plan d'action annonçait l'engagement du gouvernement
à souligner, de façon particulière, l'Année
internationale de la famille, décrétée par l'ONU, en 1994.
À cette fin, j'ai annoncé, en décembre 1992, la
création du Bureau québécois de l'Année
internationale de la famille, chargé de promouvoir et de coordonner un
programme varié d'activités pour souligner
l'événement dans chaque région du Québec. Les
organismes qui composent le Bureau représentent des secteurs
d'activité
très diversifiés: organismes familiaux, syndicats,
patronats, unions municipales, Mouvement Desjardins, UPA, réseaux
d'éducation, de la santé et des services sociaux. En choisissant
ce mode d'organisation, nous voulions faire en sorte que l'Année
internationale de la famille produise des retombées tangibles bien
au-delà du 31 décembre 1994.
Le Conseil de la famille, quant à lui, malgré des
ressources limitées, réalise des travaux que je juge très
pertinents pour la politique familiale du gouvernement. Parmi ses principales
réalisations, le Conseil a produit, cette année, un avis sur les
gardiennes à domicile dans le cadre de l'application de la Loi sur les
normes du travail. Il s'est également présenté devant la
commission parlementaire sur le financement des services publics pour
défendre le point de vue des familles. En plus de participer à
l'organisation et à la planification des activités entourant
l'Année internationale de la famille, le Conseil a également
produit un avis sur le travail des adolescents, lequel fera l'objet d'une
journée d'étude prochainement. Le Conseil compte rendre publics
sous peu divers avis, notamment sur la paternité, la fiscalité
familiale, les services de garde, les familles et les communautés
culturelles, et, enfin, un avis sur l'apport des grands-parents. Comme vous
pouvez le constater, le Conseil joue un rôle actif et important
auprès de la ministre responsable de la Famille.
L'année qui vient sera donc consacrée principalement
à la poursuite des activités prévues au plan d'action
1992-1994 en matière de politique familiale. Le gouvernement entend
poursuivre avec les partenaires son action visant à mieux
répondre aux besoins des familles d'aujourd'hui, notamment aux plans du
soutien financier, de la conciliation des responsabilités de parents et
de travailleurs, et des activités de prévention des
difficultés que peuvent connaître les enfants, les adolescents et
les familles.
La prochaine année s'annonce riche en défis dans le
domaine de la politique familiale. Elle nous fournira surtout plusieurs
occasions de rappeler que la famille demeure la cellule de base de notre
société, et qu'il est dans l'intérêt de tous de
contribuer à son bien-être et à son
épanouissement.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la ministre. Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière, s'il vous
plaît.
Mme Denise Carrier-Perreault
Mme Carrier-Perreault: Alors, je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Une entrée triomphale. Ha,
ha, ha!
Mme Carrier-Perreault: Ça part bien. Alors, M. le
Président, c'est la quatrième fois en autant d'années que
nous nous retrouvons ici pour effec- tuer l'étude des crédits de
la Condition féminine et de la Famille. Vous savez, plus on avance, plus
on s'implique dans un dossier, dans l'étude d'un dossier, mieux on le
connaît, et plus on en a une vision globale, ce qui nous permet, aussi,
d'effectuer certains constats. J'entendais la ministre nous dire qu'elle
était très heureuse des différentes réalisations de
cette année. Oui, il y a eu des choses qui se sont faites, je ne nierai
pas la participation des différents organismes, l'émission
d'avis, soit du Conseil de la famille ou du Conseil du statut de la femme, ou
de l'ensemble des organismes qui militent au niveau du ministère, mais
je dois vous dire que, au risque de paraître pessimiste, ou même,
je dirais même, négative, ce que je retiens de la situation depuis
un an n'est pas très reluisant, et je trouve que c'est
inquiétant, même, au plus haut point.
Au cours de l'année, j'ai remarqué que, dans certains
dossiers, on stagne, on piétine carrément. Dans d'autres,
malheureusement, il faut constater qu'il y a régression. Pour illustrer
ces états de fait parce que je veux vous démontrer que ce
n'est pas des allégations que je fais gratuitement, comme ça
je voudrais vous donner quelques exemples, d'abord, au niveau du
piétinement, des dossiers qui ne bougent pas, qui n'avancent pas, et
ensuite, je vous en donnerai quelques-uns concernant la régression. Ce
sont des exemples qui contribuent, à mon sens, à perpétuer
et à aggraver la pauvreté chez les femmes du Québec.
Selon le rapport du Conseil national du bien-être social du Canada
de 1990, il est clairement établi que la pauvreté, au Canada,
touche particulièrement les mères monoparentales et les jeunes.
En 1988, au Québec, les familles monoparentales dirigées par des
femmes sont 3 fois plus nombreuses parmi les familles pauvres que dans
l'ensemble des familles. De plus, 56 % des mères monoparentales sont
assistées sociales. Cet état de pauvreté est inacceptable,
on en convient tous, mais il est également incontournable (15 h 20).
Un premier exemple de stagnation, de piétinement concerne le
dossier des pensions alimentaires. On se rappellera qu'il est un article, dans
le plan d'action en matière de politique familiale, l'article 48, qui
parle justement de la mise en vigueur, si on veut, de la loi existante. Vous
savez, actuellement, 55 % des pensions alimentaires sont impayées ou
payées en partie. Le gouvernement libéral a pourtant
adopté, en juin 1988, une loi à ce sujet. Nous sommes en 1993, et
elle n'est pas encore en vigueur. Piétinement. On constate, de plus, que
cette loi est même dépassée, au moment où on se
parle. Autour de nous, les gens sont rendus à la perception automatique
des pensions alimentaires. Nous, on est encore en attente de cette loi, qui a
été votée et adoptée en 1988. Alors, on stagne. La
ministre était sûrement consciente du malaise puisqu'elle en
parlait dans son plan d'action. Elle nous proposait, même à
ça, une mesure supplémentaire à la mesure 49, où on
se propose d'étudier la possibilité d'instaurer un système
de perception anticipée des pensions alimentaires. Qu'en
est-il de ce dossier? On essaiera d'en savoir plus long tout à
l'heure, M. le Président. Parce que je pense que le cas des pensions
alimentaires est un exemple type de piétinement. il y a un
deuxième exemple que j'aimerais vous apporter. je suis sûre que
ça agacera la ministre au plus haut point parce que, à chaque
fois que je lui parle du dossier de l'équité salariale, elle
trouve ça très agaçant. c'est connu, la valeur des emplois
occupés par les femmes n'est pas reconnue. bien que de plus en plus de
femmes accèdent au marché du travail, donc, deviennent
économiquement actives on parle de 43 % de la main-d'oeuvre
québécoise peut-on prétendre pour autant que les
femmes ont atteint l'égalité économique? peut-on
prétendre aussi qu'elles ont acquis une autonomie financière?
non, m. le président, les femmes occupent encore, aujourd'hui, les deux
tiers des emplois au salaire minimum, des emplois précaires,
occasionnels, sur appel. et si elles sont à temps plein, si elles ont la
chance d'occuper un poste, un emploi à temps plein, elles sont encore
à 65 % du salaire des hommes.
Encore la semaine dernière, on discutait d'un cas flagrant de
sous-évaluation d'une catégorie d'emploi majoritairement
occupée par des femmes, le cas des éducatrices en garderie, ces
éducatrices qui sont majoritairement spécialisées. On le
sait, 54 % des éducatrices ont une formation de niveau collégial,
12 % ont une formation de niveau universitaire. Et on connaît le salaire
moyen de ces femmes qui militent, qui oeuvrent, qui éduquent, qui
s'occupent de ce qu'on a de plus important, c'est-à-dire nos enfants: 17
000 $ par année, le salaire moyen des éducatrices en garderie.
Est-ce normal? Quand on sait que le salaire moyen de ces éducatrices
n'atteint même pas, même pas le salaire de base, qui est d'environ
18 000 $ et quelques, qui sera offert aux préposés au vestiaire
au casino de Montréal. Je soulignais cet exemple-là parce que
quelqu'un qui est préposé au vestiaire n'a pas besoin d'une
formation universitaire ou collégiale pour garder des vêtements ou
garder des objets. Alors, le salaire moyen des éducatrices: même
pas le salaire de base des préposés au vestiaire. est-ce que
c'est vraiment nécessaire de reprendre des études, de
s'interroger, à savoir si cette situation est conjoncturelle ou
structurelle? ça date, ça fait longtemps, et ce n'est pas
récent, ce dossier-là. on a juste à regarder les chiffres.
le salaire moyen des éducatrices en garderie, depuis 1985, à
toutes fins pratiques, il suit la courbe de l'inflation. quand on regarde du
côté des tarifs payés par les parents, on se rend compte
qu'ils dépassent de 12 % le taux de l'inflation. on aura beaucoup de
questions, aussi, à poser tout à l'heure là-dessus.
On voit que ces deux dossiers, qui sont fort importants pour les femmes,
ont très peu bougé, pour ne pas dire qu'ils n'ont pas
bougé du tout, malgré tout ce que la ministre peut nous dire
publiquement. On peut en dire autant, aussi, d'autres dossiers. Et il me vient
à l'esprit, de façon instantanée, le dossier des sages-
femmes où, au moment où on se parle, vous le savez tous, aucun
des projets-pilotes qui étaient supposés être sur pied
n'est encore mis sur pied. Le dossier est complètement bloqué,
à toutes fins pratiques. Donc, encore une fois, on piétine. Il y
en a d'autres, mais, en tout cas, disons que je voulais donner des exemples de
piétinement.
Je voudrais maintenant survoler un peu des dossiers qui constituent,
à mon sens, un net recul dans l'amélioration des conditions de
vie des femmes et des familles. On n'a qu'à regarder le dossier de
l'universalité. La ministre nous disait, l'an dernier, qu'elle
défendrait de toute façon, à tout prix, le dossier de
l'universalité. On a des questions en ce qui concerne ce qui va se
passer au niveau des allocations familiales. On sait que, présentement,
il y a des scénarios qui ont été déposés par
le ministre de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu.
Est-ce qu'on s'harmonisera, au Québec, aux politiques du
fédéral? Est-ce qu'on ira aussi couper au niveau de
l'universalité?
L'an dernier, on a vu ce qui est arrivé au programme PRALMA,
l'allocation de remplacement de revenu qui vient couvrir les deux semaines de
carence qui ne sont pas rémunérées par
l'assurance-chômage lorsqu'une femme prend un congé de
maternité. On sait que ces 2 semaines ont été
coupées pour les familles qui gagnent 55 000 $ et plus. Le revenu
familial là, on ne parle pas du revenu de la femme. On s'est basé
sur le revenu familial. Donc, on voit que c'est une brèche aussi au
niveau de l'universalité. C'est très clair.
Est-ce que c'est cohérent avec l'objectif 3.2 du plan d'action,
qui nous disait, je vous le cite, M. le Président je m'excuse
là, je vais retrouver ma page l'objectif 3.2 du plan d'action qui
a été déposé en avril dernier: Améliorer le
soutien financier lors des congés de maternité et des
congés parentaux. Oui, on peut se questionner. Est-ce bien
cohérent avec cet objectif-là? On a vu d'autres mesures, aussi,
que différents collègues de la ministre ont proposées. Je
pense, entre autres, à la coupure des soins dentaires pour les enfants
de 10 ans et plus, entre 10 et 18 ans.
Qu'est-ce qui va arriver dans le dossier des mammographies? D'une part,
dans ce dossier-là, on peut dire qu'on stagne, oui, on piétine,
parce qu'il n'y a pas encore de décision sur la pertinence de mettre sur
pied un centre de dépistage québécois du cancer du sein.
C'est demandé depuis longtemps. On attend toujours une décision
de ce côté-là. Par ailleurs, il y a une possibilité
de recul aussi, on en est conscient. On est dans l'incertitude face au dossier,
de tout ce dossier-là au niveau des mammographies. On sait qu'il y a une
possibilité de désassurance pour certaines clientèles.
Quand on connaît les ravages du cancer du sein, l'étendue des
ravages, il y a lieu de s'inquiéter sur la possibilité de
désassurer les mammographies, qui sont un outil extraordinaire de
prévention.
Au niveau de la médiation familiale... Je fais un survol, M. le
Président. J'essaie de mentionner le plus possible de dossiers qui me
reviennent à l'esprit pour
vous démontrer à quel point, oui, on peut avoir des
inquiétudes. Au niveau de la médiation familiale, on a vu ce qui
s'est passé. Il y a eu, suite au Sommet de la justice, le projet de loi
14 il a été adopté finalement en mars, à la
rentrée où on donne un service de médiation
familiale sur ordonnance de la Cour. C'est un peu un système qui va
permettre de désengorger les cours de justice au niveau des
procédures de divorce. Ça, je suis bien d'accord. À ce
niveau-là, il y a sûrement une amélioration au niveau des
cours de justice, mais on peut dire, et très clairement, que, au niveau
de la famille, par rapport au service de médiation familiale, que l'on
désirait, qui a été demandé par les
différents intervenants, qu'il était convenu de mettre sur pied,
dans l'ensemble des régions du Québec, par rapport au projet qui
a été émis dans le premier plan d'action, c'est un
recul.
Et on nous disait, lors de la présentation, lors de
l'étude article par article du projet de loi: Nous mettrons sur pied
éventuellement, avec les services sociaux, un service de
médiation familiale. On rendra ça possible à l'ensemble de
la population du Québec. Eh bien, M. le Président, je peux vous
dire que, la semaine dernière, je suis allée vérifier
auprès du ministre de la Santé et des Services sociaux, lors de
l'étude des crédits en commission parlementaire, et il nous a
avoué carrément qu'il n'avait pas d'argent pour cette
mesure-là cette année, qu'il ne se ferait rien dans ce
dossier-là cette année. Et ça, c'est facile de le
retrouver par rapport au verbatim des commissions parlementaires. Donc, la
mesure qui a été mise sur pied n'a rien à voir avec celle
qui est désirée, celle qui est nécessaire. On peut
s'interroger: Est-ce que ça retardera, à toutes fins pratiques,
la mise sur pied du véritable service de médiation familiale dont
on a besoin? (15 h 30)
Je voudrais aussi vous mentionner le fameux dossier
d'élargissement des heures d'affaires. M. le Président, en
décembre, vous le savez, on a pris une décision, le gouvernement
a pris une décision. On a décidé d'ouvrir les commerces le
dimanche. La question qu'on peut se poser, c'est: Est-ce que c'est
cohérent avec l'objectif 2.1 du plan d'action en matière de
politique familiale? Il fallait en arriver à avoir des conditions de
travail, accepter les conditions de travail, adapter ces conditions-là
aux responsabilités parentales. Est-ce que c'est de cette
façon-là qu'on va réussir à mettre en place, dans
le secteur privé, des conditions de travail mieux adaptées
à la situation des parents, comme c'est écrit textuellement dans
le plan d'action? Pourtant, en 1989, avant d'élargir les heures
d'affaires au niveau de l'alimentation, le Conseil de la famille avait
émis un avis très bien fait, d'ailleurs, je dois le
souligner qui était carrément défavorable à
ce genre de mesure. On ne s'en est pas occupé en 1989, et, en 1993 ou
1992, finalement, on a décidé d'élargir cette mesure
à l'ensemble des commerces.
Que dire des services de garde à l'enfance, M. le
Président? Je sais que c'est ce soir qu'on pourra en discuter plus
longuement avec les gens de l'Office, mais vous savez, les services de garde
à l'enfance, c'est considéré comme le principal outil pour
favoriser la conciliation entre la famille et le travail. Dans ce
domaine-là, on peut dire qu'il y a des hauts et des bas, M. le
Président.
En ce qui concerne le développement des places, dans l'ensemble,
on peut dire que oui, il y a accroissement. Il y a plus de places aujourd'hui
qu'il y en avait il y a 4 ans, oui, mais, par ailleurs, quand on regarde les
projections qu'on en avait fait, et je n'ose pas parler des 60 000 places qui
étaient contenues dans l'énoncé de politique, mettons
qu'on s'en tient au plan de développement, uniquement par rapport au
plan de développement: 6208 places par an, normalement, si on regarde
juste le plan de développement, parce qu'il y avait eu un petit recul.
Depuis l'an dernier, on parle de 7500. Combien il y en a eu de places de
développées, dans les faits? Parce qu'à chaque
année il faut être conscient que... Même si le gouvernement
a autorisé le développement de... l'an dernier, 6208, on en a
développé quoi? 3858, dans les faits. Cette année,
là, le rapport 1993, on avait eu l'autorisation pour en
développer 7500. Vous vous rappelez, lors de l'étude du budget,
l'an dernier, quand ça avait été annoncé, cette
mesure-là, qu'on développerait 7500 places. Combien en a-t-on
développé? 6250. Alors, il y a toujours un écart, M. le
Président, entre le nombre autorisé et le nombre
développé. Donc, oui, il y a accroissement, mais beaucoup moins
rapide qu'on pourrait le penser.
Au niveau de la garde en milieu scolaire, par exemple, on sait que les
budgets sont insuffisants. Cette année, on nous propose d'augmenter de
3611 places par rapport au budget qui est alloué. Les gens qui s'y
connaissent, qui sont du milieu, le milieu de l'éducation, sont
très conscients qu'il n'y aura pas 3611 développées par
rapport au budget alloué. Au mieux, on peut parler de 2000.
La garde estivale, M. le Président, c'est un dossier, ça,
qui est discuté depuis longtemps. Les parents ont rarement, eux, 2 mois
et demi ou 2 mois de vacances. Alors, le dossier de la garde estivale, on sait
que l'an dernier, il y a eu à peu près 80 000 $ de subvention
d'alloués pour la garde estivale. Une goutte d'eau dans l'océan.
Ça ne permet pas vraiment de développement, de mise en place de
vrais services au niveau de la garde estivale, et on se rend compte qu'il n'y a
pas vraiment de volonté, non plus, de changement à ce
niveau-là.
On pourrait parler du financement des garderies, les iniquités
qui sont causées par la formule 30-30, et je pense que, de plus en plus,
ça avait été prévu lors des commissions
parlementaires. Même si je n'étais pas membre de
l'Assemblée nationale au moment de cette commission parlementaire
là, en 1988, j'ai quand même pris connaissance de
différents mémoires. Il y a beaucoup d'effets qui avait
été prévus, à ce moment-là, et on se rend
compte que ces effets-là, effectivement, on les vit aujourd'hui. Il y a
des iniquités, et il va falloir pen-
ser à les corriger. Il y a des nouveaux articles, aussi, dans le
biais de la réglementation qui, on le sait, pourraient être un
frein au développement même des services de garde, et je pense
à l'article 36, l'idée d'avoir une obligation de partenariat. On
y reviendra, ce soir, avec l'Office des services de garde. Oui, on va avoir
beaucoup de questions.
Donc, M. le Président, je m'interroge vraiment. Oui, on est
inquiet. Je pense que oui, on peut être inquiet. Même s'il y a des
améliorations à certains niveaux, je pense qu'on ne peut pas
accepter qu'il y ait de recul. On ne peut pas accepter vraiment de perdre des
acquis dans ce domaine-là. Je comprends qu'il y a des problèmes
économiques, il y a des problèmes de récession, mais je
pense qu'il y a des choix à faire, et il faudrait s'assurer de pouvoir
faire les bons. Quand on dit qu'on «priorise» les familles, quand
on dit qu'on «priorise» ces dossiers-là, que c'est
important, je pense qu'il faudrait que ce soit démontré aussi au
niveau de l'action.
Et je ne sais pas je m'interroge aussi à ce
niveau-là quels pouvoirs, quelles possibilités a la
ministre déléguée à la Condition féminine et
à la Famille, quelles sont ses possibilités de faire, disons,
observer ou de faire respecter les objectifs de son plan d'action en
matière de politique familiale, par exemple. Parce qu'il semble que,
présentement, c'est le Conseil des ministres qui a vraiment la main
haute et qui prend des décisions autres que les objectifs qui ont
été retenus au niveau du plan d'action, ce qui fait que, dans
l'ensemble, on peut remarquer qu'il y a une certaine incohérence. Moi,
en tout cas, personnellement, j'aurais aimé entendre la ministre
discuter de façon plus ferme le dossier, par exemple, sur les heures
d'affaires ou au niveau de la médiation familiale, encore. Lors du
PRALMA, c'est vrai que la ministre a dit, a avoué, à toutes fins
pratiques, qu'elle ne partageait pas ou qu'elle n'était pas, disons,
tout à fait sur la même longueur d'onde. Elle nous l'a
laissé clairement entendre, mais c'était quand même timide,
M. le Président.
J'aimerais que la ministre déléguée à la
Condition féminine et à la Famille soit un peu moins muette et
défende peut-être un peu plus ses propres politiques, son propre
plan d'action, défende un peu plus les femmes et les familles, un peu
plus, en tout cas, que lorsqu'elle défend ses collègues du
Conseil des ministres quand ils prennent des décisions qui vont à
l'encontre de ses propres politiques.
Alors, voilà, c'est ce que j'avais à dire, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup, Mme la
députée.
J'imagine, Mme la ministre, que vous aimeriez réagir à ces
propos.
Mme Trépanier: Je pense qu'on va réagir tout au
long du débat là, parce qu'on nous a annoncé l'ensemble
des dossiers sur lesquels nous reviendrions.
Le Président (M. Joly): Parfait.
Mme Trépanier: Peut-être que, dans un premier temps,
je pourrais identifier les gens qui m'accompagnent.
Le Président (M. Joly): Sûrement.
Mme Trépanier: Alors, à ma gauche, M. Bernard
Fortin, président du Conseil de la famille; M. Aubert Ouellet,
secrétaire général associé à la Famille;
à ma droite, Luce Ranger-Poisson, ma directrice de cabinet; et Diane
Larose, mon attachée politique.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la ministre.
Alors, je vous reconnais la parole. J'imagine... C'est parce que je vous
ai demandé si, des fois, il y avait des choses que vous aimeriez
ajouter, en réplique à ce que Mme la députée a
mentionné, ou si vous aimeriez qu'on s'en tienne au programme 3 comme
tel là.
Mme Trépanier: Oui, c'est ça, pour ne pas perdre de
temps là, et je réagirai au fur et à mesure des
dossiers.
Le Président (M. Joly): Parfait. Alors, Mme la
députée.
Discussion générale Secrétariat
à la famille
Mme Carrier-Perreault: Alors, ça me fait plaisir de saluer
les gens du Conseil de la famille, du Secrétariat à la famille,
les gens du cabinet. Alors, moi, je voudrais vous présenter Mme
Josée Tremblay, qui est recherchiste et qui travaille avec moi dans le
dossier de la Condition féminine et de la Famille.
Augmentation des crédits alloués
On a vu, M. le Président, dans le livre des crédits, que
les crédits alloués au Secrétariat à la famille ont
quand même beaucoup augmenté. On sait qu'il y a eu des hausses qui
s'expliquent par ce que la ministre a discuté ou nous a
présenté, en début de séance, concernant,
justement, la mise sur pied du bureau international. Je suis persuadée
qu'il y a des hausses qui s'expliquent par rapport à ça. On sait
qu'il y a eu des transferts: l'an dernier, 55 000 $, bon, puis on s'attend
à 745 000 $ en 1993-1994. Bon, on voit qu'il y a eu une augmentation
assez importante là, de 55 000 $ à 745 000 $.
Ces nouveaux crédits, est-ce qu'ils vont être
alloués au fonds de subvention destiné à promouvoir et
à soutenir la réalisation des programmes d'activités pour
cette année? Est-ce que c'est bien la raison de cette hausse?
Mme Trépanier: Alors, dans ces montants, il y a
le Fonds famille pour 445 500 $, et il y a le Bureau
québécois de l'Année internationale de la famille qui a un
budget de 300 000 $, ce qui fait les 745 000 $.
Mme Carrier-Perreault: Dans le projet que vous nous aviez
présenté, on nous avait dit que la subvention servirait à
trois fins.
Mme Trépanier: La subvention du Fonds famille?
Mme Carrier-Perreault: Oui, du Fonds famille. On nous avait dit
que ça servait à trois fins: assurer le fonctionnement du Bureau,
organiser les rencontres thématiques régionales, et financer des
projets qui sont présentés par des organismes locaux,
régionaux et nationaux pour souligner l'Année internationale de
la famille. C'était le but de cette allocation-là. (15 h 40)
J'aimerais savoir la répartition par rapport à la somme,
le montant que vous avez cette année, comment ça va se
répartir par rapport à chacun des items. Combien, par exemple,
pour le fonctionnement du Bureau? Combien pour organiser des rencontres,
etc.?
Mme Trépanier: Alors, je demanderai au secrétaire
associé de répondre.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît,
monsieur.
M. Ouellet (Aubert): La subvention qui sera versée au
Bureau québécois de l'Année internationale de la famille
en 1993-1994 sera de 300 000 $. Elle était de 55 000 $ en 1992-1993, et
elle sera donc de 300 000 $ au cours de la présente année
financière. Cet argent servira principalement à soutenir les
activités de préparation de l'Année internationale dans
les diverses régions du Québec. Je n'ai pas les chiffres devant
moi, mais la très grande majorité de ces 300 000 $ va servir
à soutenir des activités régionales. Ces activités
régionales seront décidées par les groupes au niveau
régional. Il y a des tables de concertation qui seront mises sur pied
dans chacune des régions du Québec sous l'égide du Bureau,
avec l'aide du Bureau de l'Année internationale, et ce sont ces
organismes qui vont décider des activités qu'ils vont
réaliser dans chacune des régions.
Quant au fonctionnement même du Bureau, il y a une petite partie
de cette somme, des 300 000 $, qui servira au fonctionnement du Bureau.
Cependant, le fonctionnement interne du Bureau est assuré principalement
grâce à des prêts de services qui ont été
consentis par différents ministères. Il y a 6 ou 7 personnes qui
ont été prêtées par divers ministères ou
organismes pour assurer la permanence du Bureau. En plus de ces personnes, il y
a également le ministère du Conseil exécutif qui assure
les locaux et l'équipement pour des permanents du Bureau de
l'Année internationale.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que moi, j'aurais aimé
avoir des chiffres. est-ce que c'est possible d'avoir ces chiffres-là?
vous me dites: une petite partie, une plus grande partie. ce n'est pas
très clair pour moi. j'aimerais ça, avoir des
précisions.
M. Ouellet: Je ne suis pas capable, à ce moment-ci, de
vous donner ces chiffres-là. Je ne les ai pas, malheureusement, devant
moi, je ne les ai pas apportés avec moi, mais ça serait possible
de vous les fournir.
Mme Carrier-Perreault: Qui est-ce qui va administrer le Fonds?
Est-ce que c'est le Secrétariat de la famille qui administre le
Fonds?
M. Ouellet: C'est le Bureau québécois qui
administre son propre budget.
Mme Carrier-Perreault: Le Bureau administre son propre
budget.
M. Ouellet: Le Bureau québécois, c'est une
corporation qui a un conseil d'administration, un directeur
général. Le Secrétariat à la famille accorde au
Bureau québécois une subvention pour l'aider à soutenir
ses activités. Le Bureau va aussi chercher des sommes ailleurs qu'au
gouvernement, mais la subvention qui est octroyée par le
Secrétariat à la famille au Bureau, elle est gérée
par le conseil d'administration du Bureau et par le comité
exécutif du Bureau.
Mme Trépanier: Le mandat du Bureau est extrêmement
important. C'est d'assurer, dans le fond, la réalisation du programme
d'activités pour l'Année internationale de la famille, de
coordonner ces activités-là, et, comme on vous disait tout
à l'heure, il y aura une table de concertation dans chacune des
régions pour organiser les activités de la région. Le
mandat principal du Bureau, aussi, c'est de promouvoir une participation de
tous les secteurs aux activités de l'Année internationale de la
famille, que ce ne soit pas un secteur uniquement, qu'on parle des familles,
des organismes qui les représentent, des organisations syndicales et
patronales, des entreprises privées, des organismes publics et
para-publics, des coopératives, des municipalités, des
ministères, des organismes gouvernementaux. On veut aussi que le Bureau
ait comme mandat de sensibiliser l'opinion publique à l'importance de
reconnaître la famille comme une des ressources clés du
développement de la société québécoise. Il
est composé, ce Bureau-là, d'une coprésidente et d'un
coprésident qui sont Sylvie Bernier et Jacques L'Heureux, qui sont 2
personnes bien connues dans le monde artistique...
Mme Carrier-Perreault: Oui, je...
Mme Trépanier: ...et 20 personnes désignées
par les groupes sont sur ce conseil d'administration là. Alors, le
mouvement familial est là, les organisations syndicales sont là
il y a 4 personnes...
Mme Carrier-Perreault: Oui. Ça, c'est correct.
Mme Trépanier: ...les organisations patronales,
coopératives et... Bon.
Mme Carrier-Perreault: Oui, je m'excuse, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Oui, Mme la députée,
s'il vous plaît.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que ce que la ministre me dit,
effectivement, oui, je suis au courant. On avait eu ça aussi,
d'ailleurs, par communiqué de presse, des gens qui composaient et bon...
Mais moi, je voulais savoir, surtout, où est-ce qu'on en est dans la
mise sur pied? Est-ce que ça fonctionne? Est-ce qu'il y a des gens du
Bureau qui travaillent? La ventilation des budgets, combien ça va
coûter en frais administratifs? Combien il va y avoir de retombées
au niveau des projets? Et si on n'a pas les réponses ici aujourd'hui,
est-ce que je peux compter recevoir ces réponses-là? J'aimerais
avoir des chiffres.
Le Président (M. Joly): Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Trépanier: Là, on se comprend bien que nous
parlons du bureau international de la famille, du Bureau
québécois...
Mme Carrier-Perreault: Oui, oui.
Mme Trépanier: ...nous ne parlons pas du Fonds famille.
Ça, ce sont deux dossiers tout à fait différents.
Mme Carrier-Perreault: Tout à fait. Mme
Trépanier: D'accord.
Mme Carrier-Perreault: Je parle de la subvention au Bureau qui
est allouée pour trois fins: fonctionnement du Bureau, rencontres
thématiques régionales et pour souligner, enfin, les projets
présentés pour souligner l'Année internationale.
Mme Trépanier: Bon, alors, présentement... Mme
Carrier-Perreault: II y a trois volets.
Mme Trépanier: ...le Bureau gère une somme de 300
000 $. M. Ouellet vous a dit, tout à l'heure, qu'on ne pouvait pas
ventiler, pour le moment, les sommes, mais les organisations sont en place, les
tables de concertation s'organisent, tout est en organisation, tout fonctionne.
Il y a un directeur général qui est nommé, et tout semble
bien fonctionner.
Mme Carrier-Perreault: Alors, ça veut dire que,
normalement, je devrais être capable d'avoir des chiffres
éventuellement. Si je fais une demande, déposée
éventuellement, une question comme quoi j'aimerais avoir une
réponse subséquente, est-ce que c'est possible ici, M. le
Président?
Mme Trépanier: M. Ouellet.
Le Président (M. Joly): M. Ouellet, si vous voulez bien
intervenir.
M. Ouellet: M. le Président, la prochaine rencontre du
conseil d'administration du Bureau aura lieu à Montréal le 14
juin. À cette occasion-là, le Bureau devrait être en mesure
de prendre les décisions définitives concernant l'allocation de
son budget en 1993-1994. Après cette rencontre, il nous fera plaisir de
communiquer à Mme la députée les décisions qui
auront été prises concernant les prévisions
budgétaires et l'allocation du budget au cours de l'année
1993-1994.
Mme Carrier-Perreault: Je voudrais aller au Fonds famille,
maintenant, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Allez, Mme la
députée. Le temps est à vous.
Fonds famille
Mme Carrier-Perreault: Le budget total du Fonds, c'est 1 200 000
$ pour 2 ans, dont 600 000 $ cette année. Il y avait des projets qui
devaient être présentés. Moi, j'aimerais avoir une
idée... Est-ce que vous avez une idée du nombre? Vous êtes
supposés les avoir en main, ces projets-là, présentement,
parce qu'il y avait une date limite. Alors, j'aimerais savoir combien de
projets ont été présentés, combien ont des chances.
Est-ce que l'évaluation de ces projets-là est commencée?
J'aimerais avoir un petit peu de précisions là-dessus.
Mme Trépanier: Alors, je peux vous dire, globalement
là, que le Fonds famille, c'est un programme conjoint du
Secrétariat à la famille et du Conseil québécois de
la recherche sociale qui est destiné à soutenir les projets
novateurs dans l'évaluation, il fallait absolument que ces
projets-là soient novateurs qui rejoignent les
réalités des familles d'aujourd'hui. Alors, comme vous l'avez
très bien dit, ça couvrira une période de trois ans. Il
faut aussi que ces projets-là favorisent la mise au point de
l'expérimentation et l'évaluation de nouvelles méthodes
d'intervention ou encore l'adaptation d'approches existantes de façon
à ce qu'elles correspondent mieux aux besoins et aux
réalités des familles. Alors, c'est de ça que nous avons
tenu compte, de cette réalité-là, dans le choix, dans la
sélection.
Les organismes admissibles à ce Fonds sont des organismes sans
but lucratif oeuvrant auprès des familles: les comités de
parents, les entreprises privées, les coopératives, les
organisations syndicales du secteur
privé. Cependant, afin d'assurer une utilisation optimale des
ressources existantes, ces organismes devront s'associer à un partenaire
et ça, c'est important, aussi qui est concerné par
la politique familiale, comme, par exemple, une commission scolaire, une
municipalité, un centre local de services communautaires.
Quant à votre question plus précise, la date limite, vous
savez fort bien, probablement, que, pour le dépôt des projets,
c'était le 1er avril 1993. II y a eu 184 projets reçus; 74 ont
été déclarés admissibles. Les principales raisons
ayant amené le rejet des 110 projets non admissibles sont l'absence d'un
protocole d'évaluation, le caractère non expérimental du
projet. Quelques projets ont également été refusés
à l'admissibilité en raison de la date d'oblitération, du
taux d'autofinancement inférieur à 25 % c'était un
critère important de la non-admissibilité de l'organisme
demandeur et de l'absence ou de la non-admissibilité de l'organisme
partenaire. (15 h 50)
Alors, peut-être pour vous situer comment se fera
l'évaluation de ces projets-là, nous avons formé et
c'est le Secrétariat à la famille qui est responsable de la
gestion de ce dossier-là... Le Secrétariat a formé 2
comités d'évaluation, composés chacun de 9 personnes, pour
faire l'analyse des 74 projets admissibles. Afin de former ces 2
comités, nous avons invité les organismes familiaux et les
organismes de regroupement des secteurs syndicaux, patronaux, de la
santé et des services sociaux, de l'enseignement et municipal à
nous proposer des personnes. Au total, 30 personnes ont été
proposées par 15 organismes. C'est à partir de cette liste que
nous avons choisi 15 des 18 personnes pour former les 2 comités, les 3
autres personnes ayant été désignées par le Conseil
québécois de la recherche sociale, qui est notre partenaire dans
ce programme. Le choix des personnes a été effectué de
façon à assurer un équilibre dans la composition des
comités, principalement en tenant compte de leur milieu de provenance:
organismes familiaux, organismes des réseaux de santé, sociaux,
de l'enseignement et municipal, et le milieu de la recherche et de
l'évaluation. Chacun des 2 comités d'évaluation doit
analyser les 37 projets. Alors, c'est comme ça que les comités
fonctionnent. chaque membre d'un comité a reçu les 37 projets au
cours de la semaine du 19 avril 1993. chaque membre a été
désigné comme évaluateur principal pour 12 ou 13 projets
et doit remplir une fiche d'évaluation pour ces projets. chaque projet
est donc évalué de façon détaillée par 3
évaluateurs. les comités d'évaluation se réuniront
à partir du 13 mai prochain, afin de formuler leurs recommandations
finales sur chaque projet. pour être recommandé, un projet doit
obtenir une cote minimale de 60 % pour l'expérimentation, et de 60 %
pour l'évaluation.
Mme Carrier-Perreault: Bon. Écoutez...
Le Président (M. Joly): Excusez. M. le
député de Trois-Rivières avait demandé la
parole.
M. Philibert: Pour une précision, làj Vous avez
questionné sur le Fonds famille, tantôt, là, et
peut-être que j'étais distrait, là. Je veux dire, est-ce
que le Fonds famille, là... Quand vous questionnez sur le Fonds famille,
est-ce que vous avez l'impression de questionner également sur le fonds
d'initiative? Je veux être capable de vous suivre, moi, là, je ne
veux pas me faire écarter au début.
Mme Trépanier: Oui. Oui, nous parlons du même
dossier. Alors, nous parlons du fonds initié dans le cadre de
l'Année internationale de la famille. Alors, c'est le même
fonds.
M. Philibert: Merci, madame.
Mme Trépanier: Alors, peut-être que, pour
compléter ma réponse, je pourrais vous dire que, à partir
des recommandations des 2 comités, le Secrétariat à la
famille et le Conseil québécois de la recherche établiront
la liste des projets subventionnés, en tenant compte des recommandations
faites par les comités d'évaluation et des budgets disponibles
pour les années 1993-1994 et 1994-1995. Nous devrions être en
mesure de vous déposer la liste des projets subventionnés au plus
tard le 4 juin prochain.
Mme Carrier-Perreault: Bon, O.K. Si je comprends bien, il y a 74
projets, là, reçus, déclarés admissibles, 600 000 $
de subventions à répartir, à toutes fins pratiques. Parce
que c'est ça, le montant du Fonds pour cette année.
Mme Trépanier: C'est 1 200 000 $.
Mme Carrier-Perreault: Oui, oui, mais j'imagine que les projets
que vous avez reçus au 1er avril, c'était pour cette
année?
Mme Trépanier: Non.
Mme Carrier-Perreault: C'est pour les deux ans?
Mme Trépanier: Non. Ce sont les projets pour l'ensemble du
programme, et la somme totale, c'est 1 200 000 $.
Mme Carrier-Perreault: Oui.
Mme Trépanier: II y a 74 projets retenus pour les 2
années.
Mme Carrier-Perreault: Mais pour cette année, il y a un
budget, sur les 1 200 000 $, de 600 000 $, parce que c'est marqué
réparti sur 2 ans, là.
Mme Trépanier: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: Alors, ça veut dire que, cette
année, on a 600 000 $.
Mme Trépanier: Oui, mais les projets...
Mme Carrier-Perreault: II va falloir faire un premier tri.
Mme Trépanier: Les projets qui seront
sélectionnés, qui seront retenus, vont pouvoir fonctionner,
là, jusqu'au 31 décembre 1995. Alors, ce sont les mêmes
projets qui s'échelonneront, certains sur 1 an, certains 1 an et demi, 2
ans. Alors, l'ensemble des projets est retenu pour le programme en entier, et
le montant total, c'est 1 200 000 $, dont 600 000 $ sont accordés cette
année.
Mme Carrier-Perreault: Bon, d'accord. J'aimerais, s'il y a
possibilité, qu'on nous dépose le formulaire de demande,
là, pour s'inscrire à cette forme de projet là. J'aurais
aimé en avoir un exemplaire. J'aurais eu d'autres questions, mais
j'aimerais aussi...
Mme Trépanier: J'ai ici le dépliant, là, qui
explique le programme. Vous, ce que vous voulez, c'est le formulaire...
Mme Carrier-Perreault: Ça, j'ai ça aussi,
là. C'est le formulaire d'inscription.
Mme Trépanier: ...d'inscription. Alors, on pourra vous le
déposer au cours de la commission, là.
Mme Carrier-Perreault: Alors, j'aurais eu, peut-être,
d'autres questions, là, avec le Secrétariat à la famille,
mais, malheureusement, là, le temps va me manquer, et je voudrais aussi
échanger avec le Conseil de la famille.
Conseil de la famille Réduction des
crédits alloués
Alors, moi, j'aimerais savoir... Je sais que, cette année, vous
avez eu une baisse. Il y a eu une baisse l'an dernier aussi je commence
toujours par les questions d'argent, M. le Président au niveau du
budget du Conseil de la famille. L'an dernier, il y avait eu une baisse de
l'ordre de quelque 50 000 $. Cette année, on a une baisse un
petit peu moins forte, mais, encore une fois, une baisse de 33 900 $. On
parle de 5 % du budget, quand même. Alors, à quoi attribuez-vous
ça, cette baisse-là?
M. Fortin (Bernard): Je pense que, si vous me permettez, le
budget de l'an dernier avait été coupé de 55 000 $.
C'était le transfert des frais de loyer. Vous vous souvenez qu'on avait
donné cette explication-là. Cette année, ce sont des
compressions budgétaires, point.
Mme Carrier-Perreault: Les activités qui peuvent
être touchées par ce genre de compressions là, ça
peut avoir l'air de quoi?
M. Fortin: Les activités qui peuvent être
touchées par ce genre de compressions sont la publication de documents,
leur impression, leur diffusion, etc. C'est, dans le fond, l'activité du
Conseil dans sa partie publique, si vous voulez, dans son mandat de faire
connaître les points de vue du Conseil, c'est cette partie-là qui
peut être touchée.
Le Conseil, cette semaine, se penche sur cette question-là pour
savoir à quelles places il va falloir apporter certaines restrictions,
parce que, dans le budget global, la partie des salaires, évidemment, ne
bouge pas et s'ajuste. C'est dans la partie du fonctionnement que les
compressions viennent toujours nous affecter.
Mme Carrier-Perreault: Alors, si j'ai bien compris, c'est dans
l'émission d'avis du Conseil qu'il y a des dangers de...
M. Fortin: Si on ne peut pas arriver avec le budget que nous
avons, il va falloir qu'on coupe quelque part.
Mme Carrier-Perreault: Pourtant, les avis du Conseil de la
famille, c'est quand même très important, je trouve, en tout cas,
par rapport aux avis que j'ai vus. Je me rappelle, entre autres, ce que vous
êtes venu expliquer aussi. Parce que le Conseil de la famille est venu
s'exprimer lors de la commission parlementaire sur les finances publiques, et
c'était quand même très étoffé, il y avait
des pistes fort intéressantes, je pense, dans ce... Je trouve que ce
serait assez dommage qu'on soit privé des avis du Conseil de la
famille.
M. Fortin: Alors, les deux points majeurs qui peuvent être
affectés par ces compressions budgétaires sont, d'une part, la
production de documents, la production d'avis, et la capacité du Conseil
d'aller chercher à l'extérieur du Conseil les expertises qu'il
lui faut en termes de recherche ou de consultation, etc. Il va falloir
s'ajuster aux crédits que nous avons.
Mme Carrier-Perreault: Je sais que le Conseil de la famille avait
commencé à faire une recherche sur la fiscalité, et
ça avait été, d'ailleurs, touché lors de la
commission parlementaire sur les finances publiques. Est-ce que ça
pourrait, par exemple, remettre... en partie, ce genre de recherche
là?
M. Fortin: Le contrat qu'on avait signé avec la personne
qui était présente en commission parlementaire avec nous est
tombé sous le budget de l'an dernier, alors, ça ne l'affectera
pas. La diffusion de ce document-là, je ne croirais pas, pour le moment,
que ça
puisse l'affecter. C'est dans les travaux à venir qu'il peut y
avoir affectation ou des influences.
Mme Carrier-Perreault: Oui, bien, je trouve ça un petit
peu dommage, compte tenu que la ministre nous expliquait tout à l'heure,
justement, que c'était des acquis, c'était quand même
important, les réalisations, en termes d'avis, des différents
conseils, des différents organismes qui travaillent au niveau du
ministère.
Mme Trépanier: Vous comprendrez, M. le Président,
que, dans la situation que nous vivons présentement, chaque organisme
est appelé à faire sa part dans la rationalisation des
dépenses.
J'ai rencontré la semaine dernière le président du
Conseil de la famille pour voir quel impact ça pourrait avoir, et ils
sont à évaluer les endroits où ils rationaliseront, mais,
à date, il n'y a pas d'avis qui a été rationalisé,
au moment où on se parle. Les recherches sont toutes en cours, il n'y a
rien qui a été annulé pour le moment. Alors,
espérons que les décisions que le Conseil prendra toucheront le
moins possible les avis et la production et la diffusion de ces
avis-là.
Le Conseil a été soumis à une rationalisation de
dépenses, comme l'ensemble du gouvernement, l'ensemble des organismes
gouvernementaux.
Plan d'action en matière de politique
familiale
Mme Carrier-Perreault: L'an dernier, M. le Président, le
plan d'action venait d'être diffusé, le plan d'action en
matière de politique familiale, et on avait essayé d'en discuter
un peu, sauf que les gens n'avaient pas vraiment eu de rencontre, et ce
n'était pas terminé. J'aimerais avoir du président du
Conseil de la famille... Est-ce qu'il peut nous dire aujourd'hui s'il y a eu un
premier bilan, un bilan d'abord du premier plan d'action par rapport au
deuxième? Qu'est-ce qui s'est passé? Est-ce qu'il y a un bilan de
fait? Est-ce que vous pouvez aussi nous faire part de vos commentaires, de vos
résultats concernant le plan d'action?
Le Président (M. Joly): M. Fortin. 16 heures)
M. Fortin: Merci.
Vous comprendrez que le Conseil de la famille n'est pas, en termes de
personnel, équipé pour faire des bilans. Je pense qu'on essaie de
s'occuper de regarder les dossiers, d'aller un peu vers l'avant. On n'a pas, en
termes de personnel, les capacités dont on aurait besoin,
évidemment, pour faire des bilans.
En réponse à la première partie de votre
intervention, je sais que, l'an dernier, vous aviez tenté d'avoir le
point de vue du Conseil sur le plan d'action, et je vous avais répondu
que le Conseil allait incessamment se pencher sur cette question-là. Et,
de fait, au cours du mois d'août, on avait fait parvenir à Mme
Trépanier une correspondance. D'ailleurs, je pense que, dans le bulletin
du Conseil «Si famille m'était contée», l'essentiel
des positions du Conseil ou de ses propos a été relaté et
rendu public.
Je pourrais peut-être prendre quelques instants, si vous voulez,
pour donner le point de vue que le Conseil avait transmis à Mme la
ministre, et, dans ce point de vue, il y avait une partie où le Conseil
manifestait sa satisfaction quant aux propos valorisants qui ont
été tenus par rapport aux parents du Québec. Il
présentait sa satisfaction pour les éléments de
prévention, d'approche familiale qui va être
développée dans tous les ministères à partir d'une
grille je pense que c'est ce que le plan d'action nous annonçait.
Il manifestait aussi sa satisfaction quant aux questions concernant les enfants
handicapés, et aussi sur l'ensemble du processus qui avait
été suivi pour élaborer ce plan d'action qui avait mis
ensemble beaucoup de personnes et beaucoup de milieux de manière
à ce qu'il s'élabore avec le plus de concertation possible. Et il
avait aussi manifesté sa satisfaction sur le leadership qu'avait pris,
dans ce contexte, le Secrétariat à la famille, puisque, sur le
premier plan d'action, on avait déjà mentionné qu'on
aurait souhaité que le Secrétariat en prenne un peu plus. C'est
un fait, cette fois-ci, si on regarde l'ensemble des mesures et la
présence du Secrétariat dans l'élaboration de ces
mesures-là, on s'apercevra que le Secrétariat a pris de la
place.
Dans cette correspondance, on mentionnait aussi à la ministre un
peu les lacunes et les insatisfactions du Conseil quant au soutien au mouvement
familial. Je pense que, depuis que le Conseil est là, il a sans cesse
répété qu'il fallait soutenir le mouvement familial, non
pas uniquement en paroles mais aussi par des gestes concrets comme son
financement. Alors, on est revenu sur cette question-là.
On a aussi évoqué le fait que, dans le plan d'action,
l'aspect de tout le soutien à la stabilité familiale, à la
stabilité des couples n'était pas mis en évidence
suffisamment. Qu'on pense uniquement à l'aspect de la médiation
familiale, où il y a là un point de vue qui vient soutenir la
stabilité des couples. On a aussi soulevé le fait que le plan
d'action n'apportait pas suffisamment de soutien aux familles dans les cycles
de leur vie. C'est une chose que d'avoir des jeunes enfants, d'avoir des
adolescents et d'avoir... La vie familiale est une vie de mouvance, et on a
souligné ce fait que les cycles de la vie ne sont pas suffisamment
soutenus.
Évidemment, le monde du travail aussi était
souligné comme n'ayant pas véritablement obtenu de percée
majeure. Le fait que toutes les matières touchant l'habitation familiale
aussi n'ont pas été dans ce plan d'action... Et on comprendra
pourquoi: ils ont été déposés un peu plus tard.
Voilà, en gros, je pense, les points de vue que le Conseil a
transmis à Mme la ministre, et qui ont été rendus publics
dans le bulletin du Conseil.
Mme Trépanier: M. le Président, j'aimerais dire
que, comme le Conseil... Vous avez vu, par la réflexion du Conseil,
l'ensemble du plan d'action a été bien reçu
en avril 1992, et a été reçu très
positivement. Je pense que c'est un plan qui était attendu, qui a
été conçu avec la collaboration de tous les intervenants,
et ça nous a donné un plan qui était cohérent et
qui touchait les gens.
Il a des lacunes, c'est évident. Il y a des faiblesses. Dans le
plan d'action, il y avait un plan de suivi. Il y a eu une biennale qui s'est
tenue en décembre dernier pour faire le point sur le plan d'action et
pour nous orienter déjà vers le troisième plan d'action.
Et tous les travaux que nous menons dans le cadre de l'Année
internationale de la famille, c'est pour nous mener à un
troisième plan d'action. Et ce que je peux vous dire, c'est que nous
faisons tout ce que nous pouvons pour pouvoir réaliser ce
troisième plan d'action, en étant encore plus collés
à la réalité des familles québécoises.
Mais, en terminant, je dirais que, dans l'ensemble, ce plan-là a
été très bien reçu. Le suivi se fait, et le
développement se fait, et les mesures se mettent en place.
Mme Carrier-Perreault: Moi, M. le Président, je
demanderais si c'est possible d'avoir le dépôt de l'étude
de M. Lareau, parce qu'il y a eu une étude qui a été
commandée par le Conseil de la famille, de M. André Lareau,
concernant justement la fiscalité. Alors, est-ce que c'est possible
d'avoir ce document-là?
Le Président (M. Joly): Moi, je n'ai pas d'objection,
là, si...
Oui, M. Fortin.
M. Fortin: Est-ce que je peux répondre? Merci.
Il nous fera plaisir de vous la faire parvenir une fois que le Conseil
l'aura reçue, parce qu'elle est déposée au Conseil cette
semaine. Elle est déposée au Conseil cette semaine et,
vraisemblablement, elle pourra être disponible dès qu'elle aura sa
forme finale.
Le Président (M. Joly): Alors, à ce
moment-là, elle sera déposée au Secrétariat, et le
Secrétariat s'occupera de la distribuer pour le bénéfice
des membres de cette commission. Alors, merci.
M. Fortin: Aucune difficulté.
Le Président (M. Joly): Nous en prenons note.
Mme Carrier-Perreault: D'accord. Je vous remercie.
Moi, je voulais aussi demander quelque chose à la ministre. La
ministre me dit que son plan d'action était bien conçu, elle est
en train d'en préparer un troisième, bon, et tout ça. Moi,
je me demande comment la ministre concilie les mesures qu'il y a dans son plan
d'action avec les mesures qui ont été adoptées par son
gouvernement. J'en ai fait mention un peu tout à l'heure, lors de mon
allocution en ouverture, des mesures comme PRALMA qui vont, à mon sens,
carrément à rencontre de l'objectif 2.2; des mesures comme
l'élargissement des heures d'affaires qui va à rencontre de
l'objectif concernant les conditions de travail.
J'aimerais savoir, moi, comment ça peut être possible que
des choses aussi incohérentes, à mon sens, compte tenu de ce que
je lis et compte tenu de ce qui se fait, peuvent arriver si l'ensemble du
gouvernement a vraiment une volonté en matière de politique
familiale.
Mme Trépanier: Bon. Alors, vous avez mentionné deux
dossiers. Je dois vous dire qu'en général la politique familiale
est, dans son ensemble, suivie, le plan d'action est, dans son ensemble,
suivi.
Vous avez parlé du dossier des heures d'affaires. Vous parlez
d'incohérence. Mais ça dépend de quel point de vue on se
place. Si vous vous placez dans les souliers des consommateurs, ils sont
favorisés par l'élargissement des heures d'affaires. Et, un
consommateur, c'est également un membre d'une famille. Alors, dans ce
dossier-là, je ne suis pas d'accord avec vous. Je ne vois pas comment
l'élargissement des heures d'affaires vient à rencontre de la
politique familiale. Ça, c'est ma position concernant les heures
d'affaires.
Concernant le PRALMA, je pense que, ça, on a été
très clairs à l'époque, lorsque ce dossier-là est
arrivé sur la table. J'aurais préféré qu'on prenne
une autre décision à l'époque, mais je me suis
ralliée à la décision. J'aurais
préféré qu'on garde intacts les critères
d'admissibilité au programme, c'est bien évident. Cependant, il
faut se rappeler que le PRALMA ne vise qu'à remplacer deux semaines de
carence salariale avant que n'entrent en vigueur les prestations
d'assurance-chômage. Alors, c'est un petit programme.
Je désire rappeler, parce que nous parlons du plan d'action
famille, qu'il y a, dans le plan d'action famille vous en avez fait
mention dans votre préambule tout à l'heure, dans vos notes
d'introduction il existe la mesure 46 du plan d'action gouvernemental
qui prévoit que le gouvernement va évaluer, d'ici 1994,
l'ensemble des programmes de remplacement du revenu pour les congés de
maternité et parentaux, dans le but de les rendre plus efficaces et plus
aptes à soutenir les familles. Je pense que vous serez d'accord pour
dire que le programme PRALMA, c'est une goutte d'eau dans l'océan, et
qu'il faut revoir l'ensemble des programmes; et nous rattraperons ce
volet-là par la même occasion.
Je vous rappelle aussi que, contrairement au gouvernement
fédéral et aux autres provinces canadiennes, le Québec a
maintenu le principe de l'universalité dans les diverses allocations
versées aux parents en raison de la présence d'enfants, incluant
l'allocation de naissance. Ça aussi, vous avez fait allusion à
ça dans vos propos d'introduction. Et je vous dirai que, même si
le gouvernement fédéral avait, l'an passé, un petit peu
décidé d'agir autrement et qu'il touchait à
l'universalité des prestations d'allocations familiales, dans notre
budget qui a suivi immédiatement après, le ministre des Finances
a continué à maintenir l'universalité des allocations
familiales et de naissance. Alors, le gouvernement avait, à ce
moment-là, pris cette décision, malgré la
décision
du fédéral. Alors... (16 h 10)
Le Président (M. Joly): Je m'excuse, Mme la ministre, je
vous inviterais à conclure, s'il vous plaît. Notre bloc de temps
est déjà écoulé. Nous avons déjà
l'heure qui était négociée. Alors, j'imagine qu'à
travers tout l'échange il y a peut-être d'autres questions qui
pourront être un peu mêlées aux autres
éléments des programmes que nous toucherons. Alors, nous avons
déjà complété notre heure.
Mme Trépanier: Alors, M. le Président. J'ai
compris. J'ai terminé.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la ministre. Est-ce que
vous aviez un petit mot à rajouter, Mme la députée?
Mme Carrier-Perreault: Oui.
Le Président (M. Joly): Je vous l'accorde.
Mme Carrier-Perreault: J'ai à peu près une
demi-minute. Alors, pour moi, il reste qu'il y a des choses qui sont
écrites très clairement. Quand on dit d'adapter les conditions de
travail aux responsabilités des parents, il faut regarder ce qui se
passe au niveau du travail. Alors, c'est des conditions de travail, ça,
d'ouvrir les commerces le dimanche, et ça n'a rien à voir avec ce
qui est écrit là.
Par rapport au PRALMA, c'est clair que c'est une brèche dans
l'universalité. Il est vrai que les allocations familiales ont quand
même été protégées l'an dernier, mais
j'espère que la ministre continuera toujours de nous dire qu'elle
défendra le principe de l'universalité et qu'elle le
défendra réellement, très fort.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée.
Secrétariat à la condition
féminine
Alors, nous avons touché les éléments 3 et 4, et
Mme la ministre m'avait fait mention qu'elle voulait toucher
l'élément 2 qui est la condition féminine, et que vous
aviez aussi quelques remarques d'ouverture, remarques préliminaires. Mme
la ministre, je vous reconnais. S'il vous plaît.
Mme Trépanier: M. le Président. Voulez-vous me
donner quelques instants...
Le Président (M. Joly): Sûrement, madame.
Absolument.
Mme Trépanier: ...pour que tous les gens...
Le Président (M. Joly): Et, d'ailleurs, vous allez
procéder de la même façon en nous introduisant les gens qui
vont vous accompagner... Mme Trépanier: Oui.
Le Président (M. Joly): ...afin que, lorsqu'il y aura
intervention, ça soit dûment enregistré dans les
galées.
Mme Trépanier: Bon.
Le Président (M. Joly): Alors, parfait, Mme la ministre.
Je vous reconnais la parole, s'il vous plaît.
Remarques préliminaires Mme Violette
Trépanier
Mme Trépanier: D'accord. Alors, j'identifie les gens,
à ma gauche, qui sont changés. Alors, Mme Marie Lavigne,
présidente du Conseil du statut de la femme, Mme Anne Samson, qui est
adjointe administrative au Secrétariat à la condition
féminine, et Mme Rita Bédard, qui est secrétaire
générale associée à la Condition féminine,
et, à ma droite, Mme Luce Ranger-Poisson, toujours, et Mme Anne-Marie
Bouchard.
Alors, je vous entretiendrai quelques minutes des réalisations en
matière de condition féminine. Secondée judicieusement par
le Secrétariat à la condition féminine et par les avis du
Conseil du statut de la femme, mon rôle est aussi de m'assurer que les
préoccupations des femmes soient prises en compte et
intégrées dans les politiques, les programmes et les lois
élaborés par les différents ministères et
organismes, de voir à la cohérence des actions gouvernementales
en la matière, et enfin d'assurer la coordination et l'évaluation
des Programmes d'accès à l'égalité en emploi pour
les femmes dans les secteurs parapublic, privé et municipal.
Pour le Secrétariat à la condition féminine,
l'année 1992 a été surtout consacrée à
l'élaboration de la première politique gouvernementale en
matière de condition féminine et du plan d'action
afférent, ce qui a exigé une implication constante. S'adressant
à toute la population, la politique réitérera la
volonté gouvernementale de poursuivre l'action en matière de
condition féminine, et ce, en collaboration avec tous les partenaires
socio-économiques. Les orientations détermineront les aspects
prioritaires au regard desquels le gouvernement entend agir, les divers champs
d'intervention à privilégier.
En parallèle, le Secrétariat a continué de
produire, pour mes besoins, des analyses sur les projets de loi, les
règlements, les politiques et les programmes gouvernementaux en mettant
en relief les aspects touchant la condition des femmes. Il a maintenu sa
participation à divers comités de travail
interministériels dont les recommandations peuvent se traduire par des
mesures législatives, des politiques, des programmes ou des actions
gouvernementales. Citons, à titre d'exemple, son
implication dans les dossiers traitant de la violence envers les femmes,
des conjoints de fait, de l'itinérance et des pensions alimentaires.
Par ailleurs, plusieurs autres sujets ont requis une attention
particulière. Mentionnons notamment le droit familial, les orientations
en matière de développement de la main-d'oeuvre, la
réforme de l'enseignement collégial, les lois en matière
de santé et de services sociaux et de sécurité du revenu,
le financement des centres de femmes et les grands dossiers économiques.
De plus, le Secrétariat travaille en collaboration avec les partenaires
de divers milieux afin de promouvoir le développement et la recherche
dans les domaines comme la conciliation du travail et les
responsabilités familiales, la prévention et les interventions en
matière de violence conjugale.
Dans le cadre du mandat de la ministre déléguée
à la Condition féminine concernant les Programmes d'accès
à l'égalité, le Secrétariat a poursuivi ses
activités de coordination et de suivi. Il a notamment participé
activement aux travaux des comités impliqués dans le suivi du
Programme d'obligation contractuelle, lesquels se penchent principalement sur
l'amélioration du programme et sur sa mise en oeuvre. Le
Secrétariat a également collaboré aux rencontres du
secteur privé par l'intermédiaire du Réseau
d'échanges stratégiques sur la diversité des ressources
humaines dans l'univers organisational. Parallèlement à ces
activités, des propositions touchant l'avenir des Programmes
d'accès à l'égalité ont été
élaborées, et l'orientation retenue sera partie intégrante
de la politique en matière de condition féminine.
Au plan de ses activités de communication, le Secrétariat
a conçu et diffusé, outre ses publications habituelles, plusieurs
documents d'information et de sensibilisation à l'intention de sa
clientèle, dont un dépliant sur le patrimoine familial, un
feuillet sur les femmes entrepreneures et les agricultrices, un feuillet sur
les filles et la science, un dépliant sur la violence et, pour la
septième année, un dépliant faisant la promotion du Prix
Irma-Le Vasseur.
Voilà, en résumé, certaines des réalisations
et des activités du gouvernement en matière de condition
féminine pour 1992-1993.
Si vous me le permettez, je vais dès à présent vous
entretenir, de manière très succincte mais non moins importante,
des travaux du Conseil du statut de la femme. Je voudrais souligner
d'entrée de jeu que le Conseil du statut de la femme
célèbre cette année son vingtième anniversaire.
Rappelons qu'il a été créé en 1973 par le
gouvernement libéral de M. Robert Bouras-sa pour agir à titre
d'organisme de consultation et d'étude auprès du gouvernement. Le
Conseil du statut de la femme s'est doté cette année d'un nouveau
plan d'action triennal sous le thème «Bâtir la
société avec les femmes».
Dans un contexte où les structures sociales, économiques
et politiques connaissent d'importantes mutations, l'enjeu des prochaines
années pour le Conseil du statut de la femme consiste donc à
repositionner l'en- semble des problématiques de la condition
féminine ainsi que la recherche de solutions à travers les
défis majeurs que vit actuellement notre société. Je ne
citerai que quelques-unes des principales activités
réalisées par le Conseil du statut de la femme en 1992-1993. Le
travail constituant un secteur clé en matière
d'égalité et d'autonomie, le Conseil a réalisé une
étude sur l'équité en emploi. Un avis devrait être
diffusé sous peu. Conscient qu'agir dans le domaine de la violence exige
à la fois des actions de prévention, de responsabilisation et
d'intervention dans un cadre global et intégré, le Conseil a
rendu récemment un avis sur la violence faite aux femmes,
intitulé «Pour que cesse l'inacceptable».
Enfin, le Québec, comme la plupart des sociétés
occidentales, doit relever des défis importants reliés à
la mondialisation des marchés, à la restructuration industrielle,
à la formation de la main-d'oeuvre, aux mutations démographiques
et à la crise des finances publiques. Soucieux d'inscrire la vision des
femmes dans ses débats, le Conseil du statut de la femme a notamment
présenté un mémoire sur les finances publiques à la
commission du budget et de l'administration. Pour le gouvernement, comme pour
ses organismes oeuvrant à l'amélioration de la situation des
femmes au Québec, le domaine du travail continuera d'être un
secteur clé en matière d'égalité et d'autonomie des
femmes. L'équité en emploi et l'accès en emploi
constitueront donc des défis des prochaines années.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la ministre. Mme la
députée, s'il vous plaît.
Mme Carrier-Perreault: Je vous remercie. Moi, je n'ai pas de
remarques préliminaires pour tout de suite.
Le Président (M. Joly): Donc, à ce
moment-là, le programme est appelé.
Crédits périmés et
réduction des crédits
Mme Carrier-Perreault: Alors, je poserai quelques questions au...
D'abord, je m'adresserai au Secrétariat, par exemple, le
Secrétariat à la condition féminine.
J'ai remarqué, par rapport aux crédits, en termes
budgétaires, que les crédits du Secrétariat vont diminuer,
en fait, diminuent de 75 800 $ cette année. Par ailleurs, on a aussi pu
constater que, par rapport aux sommes qui avaient été
allouées l'an dernier, il y a 259 000 $ qui ont été
périmés pour l'exercice 1992-1993. Je trouve que c'est quand
même important, alors j'aimerais savoir comment, d'une part, vous
expliquez cette somme-là qui n'a pas été
dépensée, qui avait été prévue, finalement,
planifiée, et qui n'a pas été du tout
dépensée. Et, par rapport à la diminution de cette
année, bon, où est-ce que vous allez couper pour diminuer de 75
000 $? (16 h 20)
Mme Trépanier: Je vais demander à Mme Bédard
de répondre.
Mme Bédard (Rita): En ce qui concerne le montant des
crédits périmés de 259 000 $, il y a un montant au
fonctionnement, en ce qui concerne le personnel, de 40 000 $, qui a pu
être périmé par des absences, ou des vacances, devrais-je
dire plutôt, entre autres un congé de maternité. Alors, on
ne peut pas être contre. Et...
Mme Carrier-Perreault: Elle n'a pas été
remplacée?
Mme Bédard: ...la personne est partie, le poste est
toujours vacant.
Mme Carrier-Perreault: Alors, elle n'a pas été
remplacée.
Mme Bédard: Pas encore. C'est un poste qui relève
de la coordination gouvernementale et qui concerne plus spécifiquement
les Programmes d'accès à l'égalité, et j'ai
jugé préférable d'attendre, pour combler ce
poste-là, que la politique soit rendue publique, que les
décisions soient prises en matière de PAE et
d'équité en emploi avant de combler le poste. Et, avec les
ressources en place, on pouvait assurer un suivi convenable des mesures qui
sont encore en cours. Alors, ça m'est apparu une décision plus
efficace et moins coûteuse. C'est comme ça qu'on a pu
s'ajuster.
Mme Carrier-Perreault: Pourtant, au niveau des Programmes
d'accès à l'égalité, j'imagine qu'il s'est fait des
choses. Vous continuez toujours...
Mme Bédard: Oui, on continue toujours...
Mme Carrier-Perreault: ...de faire la promotion de ces
programmes-là?
Mme Bédard: Oui, on assure toujours la coordination, mais
il y a des choses qui suivent leur cours de façon
régulière. Ce dossier-là est enclenché, et
ça suit son cours de façon plus régulière. Alors,
c'est ce qui nous a permis, avec les personnes en place, d'assurer un bon
suivi.
Mme Carrier-Perreault: Combien y a-t-il de personnes en place qui
suivent le dossier des PAE?
Mme Bédard: C'étaient quatre personnes qui le
suivaient à l'origine; donc, il en restait trois.
Mme Carrier-Perreault: II en restait trois. Alors, vous dites
que...
Mme Bédard: Donc, ça, c'est pour le fonctionnement,
40 000 $.
Les autres dépenses, c'est 209 000 $ qui peuvent se
détailler comme suit: aux communications, 98 000 $ et, dans les
services, 95 000 $. au niveau des communications, il faut retenir que ça
concerne des frais de déplacements, de la messagerie, l'imprimerie, des
choses semblables. on a pu économiser du fait que, comme le soulignait
mme trépanier, l'année a été consacrée
à l'élaboration, la rédaction de la politique ainsi
qu'à l'élaboration du plan d'action qui devrait l'accompagner, ce
qui fait que les activités des personnes ont été
concentrées à l'interne, et on a minimisé au maximum les
déplacements. donc, sous cet item-là, les frais de
déplacements, particulièrement, n'ont pas été
utilisés.
En ce qui concerne l'autre montant, c'est 95 000 $ au niveau des
services. Ça vise, entre autres, les contrats divers qu'on peut donner
et le plan de développement des ressources humaines. Alors, ça
aussi, par souci de finaliser ce dossier majeur qu'est la politique et le plan
d'action qui l'accompagne, les circonstances ont fait en sorte que les
personnes ont accepté d'annuler certains colloques ou d'annuler des
inscriptions à certains cours qu'elles avaient choisis, et on a
reporté ça à l'an prochain. Donc, au niveau du PDRH, il y
a du plan de développement des ressources humaines, pardon,
excusez le jargon interne il y a un bon montant qui n'a pas
été utilisé. On a fait les activités minimales.
D'autre part, un montant avait été réservé
pour des activités reliées à la sortie de la politique.
Et, comme l'année a été consacrée plus à
l'élaboration qu'à la sortie, bien, c'est encore là
d'autres sommes qu'on n'a pas utilisées.
Politique en matière de condition
féminine
Mme Carrier-Perreault: Quand vous me parlez des trois personnes
qui font le suivi des Programmes d'accès à
l'égalité, il y a des gens aussi... Est-ce que c'est les trois
mêmes personnes qui s'occupent de travailler sur la politique?
Mme Bédard: Non, elles y ont été
associées, mais l'élaboration de la politique se divise comme
suit: la majorité des personnes qui ont travaillé à
l'élaboration, à la rédaction du premier projet, du
premier texte, étaient de l'équipe de la recherche; ce sont six
profes-sionnelless de l'équipe de la recherche qui y étaient
associées, et une personne du Programme d'accès à
l'égalité a également été associée
à la politique. Donc, on peut dire que sept personnes travaillaient
à la rédaction même du texte principal.
D'autre part, deux autres personnes de l'équipe de la
coordination gouvernementale travaillaient plus spécifiquement au plan
d'action, c'est-à-dire aux engagements que les différents
ministères et organismes pouvaient prendre en rapport avec la politique.
Et les personnes des PAE ont également été
associées à diverses hypothèses qui ont été
analysées et qui découleraient de la politique en matière
d'équité en emploi. Donc, elles y ont été
associées, mais ce ne sont pas ces personnes-là qui
rédigeaient, qui étaient affectées à la
politique.
Mme Carrier-Perreault: Si j'ai bien compris, vous me dites que
cette politique-là devrait être prête en juin. Est-ce que
j'ai bien compris ou si j'ai erré?
Mme Bédard: Moi, je n'ai pas dit juin, je ne crois
pas.
Mme Carrier-Perreault: Ah! Bon. À quel moment la ministre
pense-t-elle pouvoir déposer cette politique-là?
Mme Trépanier: Alors, vous savez que l'élaboration
de la politique a été plus longue que prévu. C'est
évident qu'il n'est pas facile d'élaborer une politique de la
condition féminine lorsque vous avez... Nous sommes parties de
«Égalité et indépendance», alors ça
fait 20 ans de ça. Et, suite à ça, nous avions
décidé de revoir toute cette période-là et de
présenter des engagements sur une période de 10 années.
Alors, lorsque nous avons fait un débat large, très large sur la
politique de la condition féminine, il y a eu des étapes de
franchies qui ont été longues. Nous voulons associer tous les
partenaires. Nous avons associé tous les ministères pour
présenter, avec la politique de la condition féminine, un plan
d'action présentant plus de 100 engagements. Alors, le retard est
dû à cette chose-là.
Vous savez, au gouvernement, il y a eu d'autres politiques qui ont
été présentées, entre autres la politique de la
culture, que ça a pris presque 2 ans à élaborer; et
l'autre que j'aime me remémorer, c'est la politique de santé et
bien-être qui a pris, aussi, à peu près 18 mois à
élaborer. Et je me souviens très bien que le ministre
concerné, le ministre de la Santé, remerciait ses 200
collaborateurs lorsqu'il a annoncé la politique.
Au Secrétariat à la condition féminine, nous sommes
très exactement sept personnes pour travailler sur cette
politique-là. Alors, je voulais qu'elle soit cohérente, qu'il y
ait un large consensus, alors ça a nécessité une
période de réflexion plus longue, des consultations plus longues
que prévu également, et je prévois la rendre publique pour
la fin de cette session-ci.
Mme Carrier-Perreault: Alors, on s'attend à avoir en main
votre politique pour la fin de la session. Ça veut dire début
juin, finalement.
Mme Trépanier: J'espère pouvoir le faire. Nous ne
sommes pas encore tout à fait prêtes. Il faut franchir tous les
comités ministériels, et tout ça. Alors, le processus
n'est pas terminé à l'intérieur du gouvernement. Mais,
moi, j'ai comme objectif la fin de la session, et j'espère pouvoir la
rendre publique à la fin de la session.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce qu'on peut savoir où vous en
êtes, à peu près? Où est-ce que vous en êtes
rendues dans le processus?
Mme Trépanier: Bon. Alors, je vous avais mentionné
cette chose-là l'année passée, lorsqu'on s'est
rencontrées pour le même exercice des crédits. Il y a eu
une consultation à l'automne 1991, une consultation de tous les
organismes. Par la suite, il y a eu une consultation sur les orientations avec
les sous-ministres et dirigeants d'organismes. Ça, ça s'est fait
en mars et en avril 1992. Il y a eu ensuite des consultations et des
séances de travail avec les répondantes à la Condition
féminine pour les engagements précis de chacun des
ministères, et, ça, ça s'est fait en mai et juin 1992, et
ça s'est échelonné aussi tout au long de l'automne. Il y a
eu la validation de ces engagements-là au niveau politique. Ça
s'est fait durant l'été et l'automne 1992. Et
l'élaboration du plan d'action contenant plus de 100 engagements s'est
faite durant l'automne. (16 h 30)
Nous sommes ensuite allées à des consultations externes.
Mme Bédard, la secrétaire générale associée,
en a fait en octobre et en novembre derniers, et, moi, j'en ai fait
également au niveau d'entreprises, au niveau d'organismes en
décembre 1992 et à l'hiver 1993. Et c'est là que nous en
sommes. Nous sommes à la dernière rédaction, à la
rédaction finale du projet.
Le Président (M. Joly): Je vais maintenant
reconnaître Mme la députée de Châteauguay, qui
voulait intervenir aussi.
Activités soulignant le 20e anniversaire du
Conseil du statut de la femme
Mme Cardinal: Merci, M. le Président.
Comme vous l'avez si bien mentionné tantôt, Mme la
ministre, le Conseil du statut de la femme fête cette année son
20e anniversaire d'existence. J'aimerais connaître quelles seront les
principales activités qui marqueront cet événement au
Québec. Et je tiens, par le fait même, à les
féliciter pour leur excellent travail.
Mme Trépanier: Alors, merci, Mme la députée.
Je pense que je vais demander à Mme la présidente de vous parler
de «son» 20e anniversaire, j'oserais dire. Je pense que c'est elle
qui est la mieux placée pour élaborer là-dessus.
Le Président (M. Joly): Mme Lavigne, s'il vous
plaît.
Mme Lavigne (Marie): Merci, M. le Président. Merci, Mme la
ministre.
C'est ça, comme vous l'avez mentionné, cette année,
le Conseil célèbre son 20e anniversaire. Il est évident
que célébrer un 20e anniversaire dans une période de
compressions budgétaires, ça entraîne certains tours de
force et passablement d'imagination. Mais on pense qu'il est possible de
souligner ça de façon intéressante et aussi de permettre
un relancement de dossiers très importants.
Alors, une des priorités qu'on avait dans le cadre de ce dossier,
c'est le réalignement de l'action des femmes dans chacune des
régions du Québec. Parce qu'on sait, à l'heure actuelle,
que le gouvernement du Québec opère une très forte
décentralisation de l'ensemble de ses activités avec les
nouvelles régies en santé et services sociaux, dans le domaine
municipal aussi. On observe le même phénomène dans
l'ensemble du développement régional avec les nouvelles
structures. Or, un des constats qu'on fait, c'est que, si les femmes ont
réussi à créer au niveau national un poids
considérable, au niveau local elles sont souvent très,
très loin des lieux décisionnels, très loin des
décisions et, de plus en plus, l'avenir des femmes va se décider
dans les régions.
Or, il nous semblait important, cette année-là, de marquer
une certaine réorientation de l'action du Conseil et aussi, à la
fois, de permettre d'outiller les différents milieux régionaux et
d'actualiser leur perception par rapport aux grands dossiers de condition
féminine. C'est ce pourquoi une activité majeure du 20e
anniversaire est tout ce qui concerne le volet «femmes et
développement régional», c'est-à-dire comment les
femmes s'inscrivent dans le développement régional, quels sont
les enjeux pour elles, quels vont être les enjeux pour l'avenir. Alors,
quand on va penser à développer le Québec à partir
des régions, à partir de quoi on va le faire? Est-ce qu'on se
permettra de continuer à développer un Québec sans les
femmes, comme souvent ça se fait? Et c'est d'autant plus tragique que
toutes les nouvelles structures régionales qui sont mises en place,
notamment celles des conseils régionaux de développement, misent
beaucoup sur les élus municipaux. Or, la participation des femmes dans
les structures municipales est encore très faible.
Donc, on organise ce printemps-ci une série de colloques
régionaux: un qui vise les régions dites centrales, un autre, les
régions de type métropolitain, et les autres, les
régions-ressources, c'est-à-dire les régions
périphériques, et où sont associés
différents partenaires socio-économiques, des élues
municipales, des femmes engagées dans le développement de leur
région, à réfléchir sur des pistes de
développement des femmes en région. Donc, c'est trois colloques
à peu près sur le même format, mais qui se
développeront dans trois régions différentes. Donc, ces
trois colloques ont lieu... D'une part, celui de Trois-Rivières a eu
lieu il y a deux semaines; cette semaine, il y en aura un à Longueuil et
il y en aura un autre à Chicoutimi en juin. De plus, il y a aussi un
colloque portant essentiellement sur la recherche et les femmes dans le cadre
du développement régional. Donc, quatre colloques autour du
développement régional.
De plus, nous avons prévu, au début de l'année,
c'est-à-dire en mars... Le thème du 8 mars portait sur cette
question-là aussi, avec un thème englobant qui s'appelait
«Avec les femmes de tous les débats», qui est un
thème pour le 20e, qui est autant un message envoyé à tous
les partenaires socio-économiques, donc, de s'inscrire avec les femmes
dans les différents dossiers au
Québec.
Un autre volet d'activité, qui est prévu, cette fois-ci
pour l'automne prochain, concerne davantage toute une réflexion sur les
enjeux propres pour les femmes, les enjeux auxquels on doit faire face et
auxquels doit faire face aussi le mouvement des femmes. Donc, il y aura une
série de conférences qui vont porter, une, sur toute la question
des rapports hommes-femmes, comment on redéfinit les rapports
hommes-femmes dans une société contemporaine; ensuite, sur les
conditions de vie des jeunes femmes, les nouveaux enjeux que pose la question
de la condition féminine, mais pour les femmes jeunes; et ensuite, toute
la question des droits des femmes dans une société où il y
a de multiples droits. Comment il s'établit un équilibre des
droits, et quel type de questions ça pose pour tous ceux qui sont
engagés dans le sens de la promotion des droits des femmes par rapport
à un ensemble d'une société où on établit
toute une série de droits. Enfin, il y a de prévu aussi le
lancement d'une brochure sur les 20 ans d'histoire du Conseil, au cours de
l'année, et certaines activités qui ne sont pas encore totalement
finalisées.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme Lavigne. Mme la
députée, s'il vous plaît.
Politique en matière de condition
féminine (suite)
Mme Carrier-Perreault: Oui, je vous remercie, M. le
Président.
J'aimerais revenir à la politique en matière de condition
féminine. Je voudrais savoir de la ministre... La ministre nous dit
qu'elle avait fait de nombreuses consultations externes, bon, à ce
qu'elle nous disait. Est-ce qu'elle a l'intention de faire des consultations
publiques lors de la sortie? Parce qu'on sait que des politiques comme
celle-là pourraient peut-être entraîner certains
changements, éventuellement, au niveau législatif et autres.
Est-ce qu'elle a l'intention d'aller en consultation publique?
Mme Trépanier: Non. Je suis allée en consultation
publique, mais pas en commission parlementaire, là, lors de
l'élaboration de la politique, au début. J'ai interrogé
les intervenants sur les orientations de cette politique-là, et je n'ai
pas l'intention de retourner en consultation publique lors du
dépôt de la politique.
Mme Carrier-Perreault: Et pourquoi la ministre a-t-elle
décidé de procéder de cette façon-là? Elle
aurait pu aussi procéder en commission parlementaire, où les gens
auraient pu venir s'exprimer très, très ouvertement, et discuter
chacun à leur tour, comme on le voit généralement quand il
y a une décision politique.
Mme Trépanier: Alors, nous avons pris la décision
de procéder avec des consultations externes. La décision a
été prise à ce niveau-là. C'est un choix que j'ai
fait. Et ce que je peux dire aussi, c'est qu'il y avait une
dynamique d'établie avec les groupes de femmes, depuis longtemps,
et ça respectait cette dynamique-là. C'était ce que les
groupes nous avaient demandé également. Alors, nous avons
respecté cette... Et ça ne nous a pas été
demandé, comme tel, une consultation publique.
Mme Carrier-Perreault: Parce qu'il me semble que ça aurait
pu donner aussi une certaine importance au dossier. Compte tenu des
difficultés, souvent, qu'on a à faire passer certaines choses, en
tout cas en matière de condition féminine, ça aurait pu
être un moment privilégié pour mettre sur la place publique
et discuter plus à fond certains problèmes qu'on veut
corriger.
Mme Trépanier: Oui. Mais, moi, j'ai une autre idée
de la question. Je voulais que nous allions au fond des choses, et j'ai cru
qu'une consultation externe, mais privée, donnerait plus de profondeur
au dossier. J'ai rencontré tous les intervenants du dossier, tant au
niveau patronal qu'au niveau syndical, les organismes, les groupes de femmes,
et je n'ai pas senti le besoin d'une commission parlementaire publique,
à ce moment-là, et c'est la raison pour laquelle j'ai
procédé de cette façon-ci. Et je dois dire que l'ensemble
des intervenants gouvernementaux, aussi, a été mis à
contribution. Et la politique que nous présenterons, je l'espère,
vers la fin de la session, tiendra vraiment compte d'un consensus qu'il y a eu
entre les groupes, entre tous les partenaires et les partenaires
gouvernementaux aussi, où tous les sous-ministres, tous les
ministères s'engageront dans des propositions formelles et prendront des
engagements formels quant au plan d'action qui accompagnera cette
politique-là.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce que les engagements formels dont la
ministre fait état vont être plus formels que ceux qui ont
été pris par rapport à la politique familiale?
Mme Trépanier: Je les espère tout aussi formels,
parce que, moi, à mon sens, je considère que les engagements pris
lors du plan d'action en matière familiale ont été, dans
l'ensemble, respectés. Et c'est le travail que je fais à chaque
jour, d'essayer qu'on respecte le plus possible et qu'on avance le plus
rapidement possible dans la concrétisation des mesures de ce plan
d'action, malgré la conjoncture économique que nous connaissons,
la conjoncture extrêmement difficile. (16 h 40)
Et je pourrais vous dire que le fait qu'il y ait sur la table un plan
d'action famille vient nous donner une certaine assurance. C'est un outil de
travail extaordi-naire pour la ministre de la Condition féminine et
responsable de la Famille, et j'espère qu'il en sera de même avec
les engagements de la Condition féminine.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, je regrette
beaucoup de ne pas partager l'opinion de la ministre quant au respect de son
plan d'action en matière de politique familiale. Que voulez-vous, je me
résigne, et j'espère moi aussi que, s'il y a une politique en
matière de condition féminine, elle sera mieux
respectée.
Par ailleurs, je voudrais relever quand même quelque chose dans ce
que la ministre vient de nous mentionner. La ministre nous a dit: Je voulais
aller plus à fond, j'ai décidé de rencontrer les groupes
un par un. Est-ce que ça veut dire que, quand on va en commission
publique, en commission parlementaire, on ne peut pas discuter des dossiers
aussi à fond? Est-ce que ça ne permet pas une discussion aussi
approfondie des choses?
Mme Trépanier: Ça veut dire que, lorsque j'ai pris
cette décision-là, il y avait déjà une dynamique
qui avait été établie avec les organismes, et que cette
façon de faire a satisfait les parties concernées. Alors, je n'ai
pas cru bon de revenir en consultation publique. Et je dois dire que, dans les
dossiers de condition féminine, vous savez fort bien, comme moi, que les
acquis sont là, sont nombreux, mais il reste beaucoup à aller
chercher encore. Et ce que nous avions pris comme engagements..,
Nous avons encore du travail à faire, et il y a un grand travail
de continuité. Il s'agissait de cibler des interventions, de cibler des
axes d'intervention. Alors, c'est ce que nous ferons dans la nouvelle
politique.
Je ne critique pas une forme de consultation plutôt qu'une autre,
mais j'ai privilégié, dans ce cas-ci, ce genre de
consultation.
Mme Carrier-Perreault: Donc, c'est vrai, ce que la ministre nous
dit par rapport aux acquis: qu'il y en a, des acquis, qu'ils sont nombreux. Je
pense aussi que ces acquis-là sont fragiles. En tout cas, à
toutes fins pratiques, quand on regarde qu'il faut continuellement lutter pour
conserver des acquis, bien, je me dis, dans ce sens-là, justement, plus
un dossier est publicise, plus on en discute, plus on en discute ouvertement,
plus on met de monde au courant de ces situations souvent aberrantes, bien, je
me dis qu'on a peut-être des chances, on met des chances de notre
côté en donnant de l'importance à un dossier comme
celui-là. C'est dans ce sens-là que je suis un petit peu surprise
de cette façon de procéder choisie par rapport à une
discussion plutôt privée avec chacun des groupes plutôt que
de mettre le dossier sur la place publique.
Mme Trépanier: Je dois dire, M. le Président, que
j'ai procédé de la même façon que je l'avais fait
avec la politique familiale, la politique familiale qui a eu une forte
couverture, qui a eu une discussion très large dans le public. Et, comme
cette méthode avait eu du succès pour la politique familiale,
j'ai cru bon de conserver la même pour la politique de la condition
féminine.
Mme Carrier-Perreault: Bon, bien, disons que c'est justement
là-dessus qu'on aura sûrement, de toute façon, des
problèmes, compte tenu que je trouve qu'on a des problèmes
à faire respecter la politique familiale.
En tout cas, je trouve que la ministre a de sérieux
problèmes à faire respecter sa propre politique familiale.
Choix budgétaires pour atteindre l'objectif de
réduction des crédits
Alors, moi, je voudrais demander aussi, au Secrétariat, toujours:
Cette diminution, cette année, de 75 800 $... Là, on a
discuté bien gros des crédits périmés, mais, par
rapport aux 75 800 $, c'est une coupure au niveau du personnel que vous avez
l'intention d'effectuer?
Mme Trépanier: C'est ça. En fait, on a suivi les
indications et on est solidaires des coupures qui sont effectuées
à l'intérieur de tous les ministères. Alors, il y a
effectivement un poste de moins; de 29 personnes, on passe à 28. Et il y
a une diminution, également, au niveau du fonctionnement.
Mme Carrier-Perreault: Par ailleurs, je me rends compte que, par
rapport à l'an dernier, en économisant et en incitant les gens,
peut-être, à retarder certains colloques ou certaines
dépenses, vous avez quand même pu économiser; vous me
parliez de 95 000 $ au niveau des services, et tout ça. Est-ce que,
plutôt que de couper un poste, compte tenu du travail qu'il reste
à faire rien que par rapport à la politique, et autre... Je me
dis: Est-ce qu'il n'y aurait pas eu moyen, en économisant de cette
façon-là encore une fois cette année, d'économiser
cette somme-là plutôt que de couper dans des postes?
Mme Trépanier: J'aurais souhaité sauver un poste,
madame, mais les directives gouvernementales étaient autres. Pour cette
année, on est obligé d'en donner un dans l'objectif de
réduction dont on est solidaire.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, est-ce que la
ministre, ça ne l'inquiète pas de perdre comme ça des gens
au moment où elle veut déposer une politique, et tout ça?
Est-ce que, pour la ministre, il n'y aurait pas eu d'autres moyens? J'entendais
tantôt ce qui se passe au niveau du Conseil de la famille. Je veux dire,
au niveau de ce ministère-là, il n'y a quand même pas
énormément de monde qui vient travailler et soutenir et supporter
ces causes-là. Est-ce que, plutôt que de couper dans des postes,
de risquer d'avoir des manques à gagner au niveau des avis et des
études qu'on fait faire, il n'y a pas moyen de couper autrement? Est-ce
qu'il n'y a pas moyen de faire comme ils ont fait du côté du
Secrétariat l'an passé, par exemple?
Mme Trépanier: Écoutez, dans la situation que nous
connaissons, vous savez fort bien qu'on a demandé à tous les
organismes de faire un effort de rationalisation, et ça entre dans les
normes de réduction globales gouvernementales, qui sont de 20 %. Alors,
c'est évident que, dans un petit Secrétariat comme le
nôtre, celui de la Condition féminine, c'est la même chose
pour le
Secrétariat à la famille, c'est la même chose pour
le Conseil de la famille, parce qu'ils ont peu d'effectifs, alors ça
paraît toujours plus quand on est obligé de couper un poste. Mais
je pense que ce ne serait pas loyal et que ce ne serait pas juste si certains
organismes passaient à côté de cette norme-là. Et
nous nous sommes soumis à la norme comme tout le monde.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que, l'an dernier...
Mme Trépanier: Je ne suis pas sans penser, comme vous
l'avez dit tout à l'heure... Il est évident que j'aurais
préféré faire autrement. J'aurais
préféré ne pas le faire, avec le travail immense que nous
avons, mais les règles du jeu sont pour tout le monde; alors, je me suis
soumise, comme je suis une équipière, aux règles du
jeu.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que, l'an dernier, le
Secrétariat a économisé près de 100 000 $
uniquement à restreindre au niveau de certains colloques ou certains
fonctionnements. Je veux dire, pourquoi, à ce moment-là? Il
aurait pu se produire le même genre de situation cette année.
C'est quand même important; on a coupé près de 100 000 $
l'an dernier, de ce côté-là, en réduisant tout
simplement des dépenses, sans coupure de poste.
Mme Trépanier: Cette année, la réduction du
personnel a été exigée par le Conseil du trésor.
Elle est globale, elle concerne tout le monde. Alors, on ne pouvait pas passer
à côté de cette règle-là.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce que la ministre a fait valoir
vis-à-vis de son collègue du Conseil du trésor que ses
propres organismes avaient fait des efforts de rationalisation, étaient
capables de couper ailleurs que de couper dans les postes?
Mme Trépanier: M. le Président, le gouvernement a
pris des décisions difficiles, a pris des décisions
déchirantes en ce qui concerne la restriction de postes, la coupure de
postes, et je me devais d'agir comme tous les collègues.
Quotidiennement, on fait valoir au Conseil du trésor et au gouvernement
les besoins de la condition féminine, c'est très clair, mais,
dans ce sens-là, dans cette question-là, il fallait que chacun se
soumette aux règles du jeu, et je me suis soumise, moi aussi.
Malgré toute la bonne volonté possible, il était
absolument impossible pour moi... Je n'aurais pas été capable de
me soustraire à cette règle quand tous les collègues
optem-péraient à la règle. Alors, c'est une règle
que tout le monde a suivie.
Mme Carrier-Perreault: Si je comprends bien, M. le
Président... Je ne pensais pas que c'était comme ça que
ça se passait. J'essaie de comprendre. Si je comprends bien, on vous a
dit: Vous coupez tant de postes
dans votre ministère. Est-ce que c'est comme ça que
ça fonctionne?
Mme Trépanier: c'est qu'on nous a dit qu'il devait y avoir
une compression de 20 % sur 5 ans.
Mme Carrier-Perreault: Au niveau du fonctionnement, ou si c'est
uniquement au niveau du personnel?
Mme Trépanier: Au niveau du personnel.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce qu'il y a eu des compressions?
Est-ce qu'on a une demande qui a été faite du côté
des compressions par rapport au fonctionnement aussi?
Mme Trépanier: Par rapport au fonctionnement?
Mme Carrier-Perreault: Oui. De combien, la demande?
Mme Trépanier: Mme Bédard, s'il vous
plaît.
Mme Bédard: c'est 5 %, madame, pour les autres
dépenses, qu'on a eus cette année.
Mme Carrier-Perreault: 5 %? Et, l'an dernier, vous aviez quand
même économisé de combien de pour-cents par rapport
à votre budget?
Mme Bédard: L'an passé...
Mme Carrier-Perreault: Quand on parle de 95 000 $ au niveau des
services, ça fait un pourcentage de combien sur votre budget de
fonctionnement?
Mme Bédard: Attendez un peu, vous dites 95 000$ par
rapport à... Alors, c'était aux crédits 1992-1993
c'est bien ça que vous demandez par rapport à ce qu'on a
périmé en 1992-1993? C'est ça? (16 h 50)
Mme Carrier-Perreault: Oui.
Mme Bédard: Alors, c'était...
Mme Carrier-Perreault: Vous avez périmé 259 000
$.
Mme Bédard: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: Là-dessus, vous m'avez dit qu'il y
en avait 95 000 $ qui avaient été économisés au
niveau du fonctionnement des services.
Mme Bédard: c'est ça. alors, sur un budget de 439
000 $, c'est à peu près 20 %.
Mme Carrier-Perreault: alors, vous avez démontré
que, cette année, on vous demande 5 % de com- pressions au niveau de
votre budget de fonctionnement. et, par ailleurs, vous leur avez
démontré clairement que vous étiez capable de compresser
pour 20 % quand vous...
Mme Bédard: C'est-à-dire que, l'an passé, il
faut retenir, comme je vous le disais tout à l'heure, que
l'élaboration de la politique et du plan d'action ont fait en sorte que
toutes les activités des personnes ont été vraiment
centralisées à l'interne et qu'on a eu très peu
d'activités externes, alors qu'on avait prévu au budget, ayant
souhaité que la politique sorte avant ça, des montants qui
étaient reliés, justement, à la sortie de la politique.
Alors, c'est comme ça, peut-être, qu'on a été
capable d'économiser. Parce que la politique n'étant pas sortie,
on n'a pas eu à utiliser ces sommes-là. Et, au surplus, on a fait
quasiment, je n'ose pas dire une retraite fermée, mais pas loin.
Mme Trépanier: M. le Président...
Mme Carrier-Perreault: Ce que je retiens, c'est que c'est
possible; ça vous a été possible de faire des compressions
budgétaires importantes au niveau de votre fonctionnement. Donc, il y a
possibilité quand même, quand les gens démontrent une bonne
volonté, de faire des compressions, de faire des choses de ce
genre-là sans qu'il y ait des coupures du personnel quand on a des
besoins comme, je pense, il y en a chez vous ou dans l'ensemble des organismes
qui travaillent dans le ministère.
Mme Bédard: Oui, mais les coupures ont été
demandées au ministère du Conseil exécutif, et M. Morin,
à l'intérieur des différents secrétariats, demande
le respect des normes gouvernementales.
Mme Trépanier: M. le Président, j'aimerais faire
remarquer aussi à la députée que des rationalisations au
niveau de la formation du personnel, au niveau de la participation à des
colloques, ça peut se faire un temps, mais je pense que ça
pourrait être dommageable pour l'organisme, également, que
ça se perpétue. Il y a des rationalisations qu'il est possible de
faire une année, mais si on les perpétue deux ans, trois ans,
quatre ans, là, ça devient plus difficile à vivre. Il y a
cette question-là aussi. Et je dois dire je reviens encore
à la même chose que les coupures de postes ont
été exigées en sus des coupures de fonctionnement. Alors,
on n'avait pas vraiment le choix.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Trois-Rivières, s'il vous plaît.
M. Philibert: La ministre vient de donner une précision,
et c'est important de le souligner. Je suis surpris de l'attitude, ou enfin, de
l'argumentaire de la ministre des Chutes-de-la-Chaudière, qui semble
vouloir reprendre...
Une voix: ...
M. Philibert: Les Chutes-de-la-Chaudière?
Une voix: Tu as dit «la ministre».
Mme Carrier-Perreault: ...ministre... Une surprise.
M. Philibert: Pardon?
Une voix: Vous lui avez donné une promotion un peu trop
rapidement.
M. Philibert: Ah oui? Mais, dans le reste de mon argumentaire, je
vais vous démontrer qu'elle ne pourra pas aller là.
Je suis bien surpris de son argumentaire dans la mesure où elle
interpelle le ministère pour dire: Vous avez coupé du personnel
bien, c'est sûr que c'est important d'avoir du personnel et
vous avez négligé, cette année, de couper dans le
fonctionnement, alors qu'on l'a fait l'an passé. Je veux dire: Couper
dans le fonctionnement, ça veut dire que, finalement, on va finir par
fermer. Alors, je pense que le choix que vous avez fait est judicieux. Il faut
que ça continue de fonctionner. Il faut que ça continue de
réfléchir à l'intérieur de ça. Il faut qu'il
y en ait, des colloques. Il faut qu'il y en ait, des séances de
réflexion si on veut évoluer.
C'est bien sûr qu'il y a une dynamique avec du personnel, mais
elle nous propose quelque chose de plus stagnant. Je pense que l'organisation
de travail à l'intérieur de votre organisation peut se faire de
telle sorte que le rendement soit aussi efficace et qu'on continue de produire
avec le fonctionnement. Parce que, si on devait couper 5 % ou 10 % par
année dans le fonctionnement, je veux dire, on condamnerait à
fermer. Et je pense que ce n'est l'objectif de personne. C'est dans ce
sens-là, à un moment donné, que, si on écoute la
députée des Chutes-de-la-Chaudière, elle ne sera jamais
ministre de ce ministère-là, parce qu'on l'aura fermé
avant qu'elle n'arrive là.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Chutes-de-la-Chaudière, s'il vous plaît.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, écoutez, je
pense que... En tout cas, je n'ai pas compris la fin, je m'excuse, mais je sais
qu'il y a des choses... J'ai eu l'impression que le député de
Trois-Rivières et moi, on ne s'est vraiment pas... Il n'a pas compris ce
que je voulais dire. ce que je trouve dommage, c'est qu'on soit obligé
de couper certains postes alors qu'on a eu une démonstration que, quand
on avait de la bonne volonté, ce n'était pas nécessaire de
couper de 20 %. parce qu'il y a eu une coupure de 20 % au niveau du
fonctionnement. je comprends, comme la ministre le dit, qu'on ne peut pas faire
ça à l'année; 20 %, c'est beaucoup. mais, avec de la bonne
volonté, je pense que le Secrétariat a démontré
qu'il était capable de rationaliser certaines choses. Et, compte tenu du
retard... Parce que la ministre faisait référence à la
politique «Égalité et indépendance»; elle
disait qu'elle avait 20 ans. En fait, elle n'a pas encore 20 ans, là,
mais il reste que cette politique-là avait été
demandée en 1977. C'est en 1977 que la première demande
d'étude pour élaborer une politique... La demande s'est faite en
1977, et la politique comme telle est sortie en 1978. Alors, ça a pris 1
an. Et là on est rendu à 2 ans, puis on attend toujours
après la fameuse politique. Comprenez-vous? Alors, je me dis: C'est
dommage de couper. Oui, quand on a des retards... Il y a peut-être des
ministères qui en ont moins, mais, là, on a du retard, puis on a
des choses à régler. Alors, c'est dans ce sens-là que je
trouve ça un petit peu dommage.
Bilan du nombre d'entreprises du secteur privé
participant au Programme d'accès à
l'égalité
Là, je voudrais poser une question concernant les Programmes
d'accès à l'égalité, parce que le temps passe
toujours très vite, n'est-ce pas. Est-ce qu'on pourrait avoir le bilan
des activités du Secrétariat pour cette année par rapport
à la possibilité d'augmenter le nombre d'entreprises qui
s'inscrivent dans une démarche de Programme d'accès à
l'égalité? L'entreprise privée, là, on se comprend;
je ne parle pas des organismes publics et parapublics.
Mme Bédard: II y a, comme vous le savez, les 16
entreprises qui étaient dans le projet-pilote. Ces entreprises-là
ont continué, et aucune autre entreprise ne s'est portée
volontaire pour développer un Programme d'accès à
l'égalité en suivant l'orientation des projets-pilotes.
Vous me demandez de parler seulement des entreprises, mais je suis
obligée de vous parler des autres secteurs puisqu'il y a deux
municipalités, cependant, qui, de façon volontaire, ont
développé des PAE. C'est Baie-Comeau et Saint-Laurent. Et,
d'autre part, il y huit ou neuf collèges qui ont également, de
façon volontaire, développé des Programmes d'accès
à l'égalité. Mais, au niveau du privé, aucune
entreprise ne l'a fait, et les seules nouvelles entreprises qui ont des
Programmes d'accès à l'égalité, c'est celles qui
ont signé des engagements dans le cadre du Programme d'obligation
contractuelle. Mais, de façon strictement volontaire,
séparée du Programme d'obligation contractuelle, il n'y en a
pas.
Mme Carrier-Perreault: II n'y en a aucune autre?
Mme Bédard: Au niveau du privé, non.
Mme Carrier-Perreault: Quel genre de démarches? Est-ce que
vous faites des démarches vis-à-vis des entreprises
privées? Est-ce qu'il y a des démarches qui se font?
Mme Bédard: Vis-à-vis d'autres entreprises qui
pourraient...
Mme Carrier-Perreault: Par rapport au fait que vous dites que
vous avez trois personnes qui s'occupent du suivi des Programmes d'accès
à l'égalité. Il y a suivre ceux-là qui sont
déjà enclenchés, si je peux m'expri-mer ainsi, mais est-ce
qu'il y en a qui font un peu de prospection, si on veut, vis-à-vis des
entreprises privées à l'égard des Programmes
d'accès?
Mme Bédard: Non, on n'a pas été capable,
compte tenu des autres activités qu'il y avait à réaliser
cette année, de développer des interventions à cet
égard.
Mme Carrier-Perreault: Ah! Avec une personne de moins l'an
prochain, il n'en est pas question non plus. J'espère que le
député de Trois-Rivières a compris ça aussi.
Par rapport à la liste, la liste, entre autres, qu'on a eue des
entreprises privées qui sont engagées dans des programmes
volontaires d'accès à l'égalité, je remarque qu'il
y en a plusieurs. Est-ce que c'est possible d'avoir une idée du nombre
de personnes qui ont eu accès à des programmes, qui ont pu...
Mme Bédard: Les personnes que ça touche... Mme
Carrier-Perreault: Oui.
Mme Bédard: ...que ces programmes-là touchent?
Mme Carrier-Perreault: Grâce à ces
programmes-là, qui ont pu avoir un emploi, là...
Mme Bédard: Oui, j'imagine qu'on pourrait... Je ne peux
pas vous donner ça cet après-midi, le résultat. C'est
comme un rapport d'évaluation, vous voulez dire, des Programmes
d'accès à l'égalité qui sont en cours?
Mme Carrier-Perreault: Oui.
Mme Bédard: Dans ces 16 entreprises-là?
Mme Carrier-Perreault: Ceux qui sont en cours
présentement, bien, c'est les entreprises que j'ai; vous m'avez
envoyé la liste, mais je n'ai pas les données précises qui
vont avec. Ça veut dire que ça touche combien de personnes?
Mme Bédard: Oui, je vais vérifier pour vous
transmettre le maximum d'information à cet égard.
Coupures du Secrétariat d'État en
matière de promotion des droits des femmes
Mme Carrier-Perreault: J'apprécierais, M. le
Président.
Autre question que je voulais discuter; je pense que c'est avec le
Secrétariat. Moi, je trouve très inquiétantes les coupures
qui s'effectuent présentement au niveau du Secrétariat
d'État je parle du fédéral, on se comprend
par rapport à la promotion du droit des femmes. Vous avez vu, là,
qu'il y a des pourcentages... Plusieurs organismes qui oeuvrent dans le milieu
sont touchés. (17 heures)
Alors, je voulais savoir quel genre de démarches... Est-ce que
vous avez eu de l'information? Est-ce que la ministre a fait des
démarches vis-à-vis du Secrétariat d'État pour
essayer de ralentir cette espèce de pelletage, si on veut, ou de
délestage?
Mme Trépanier: Alors, il y a quelques années,
lorsqu'est arrivée la même circonstance, j'avais fait une
démarche auprès de mon collègue Weiner à
l'époque, au Secrétariat d'État, pour qu'il revienne sur
sa décision, et j'avais eu du succès, il était revenu sur
sa décision. J'étais devant le cercle de presse de Chicoutimi, la
semaine dernière, puis on me posait cette même question.
Nonobstant ce qui se passe au gouvernement fédéral, le
gouvernement provincial a toujours pris ses responsabilités et a
toujours soutenu le plus adéquatement possible les organismes
québécois, et on va continuer à le faire dans le
même sens. Quant aux démarches précises ça
vient d'arriver au budget je n'ai pas fait de démarches encore
face au Secrétariat d'Etat concernant ces organismes-là.
Mme Carrier-Perreault: Oui, je comprends que la ministre me dit:
Bon, le gouvernement provincial, nous autres, on va continuer de faire notre
part, mais est-ce que le gouvernement, par exemple, a l'intention de combler la
part que le fédéral ne donne pas? Est-ce que le gouvernement
pourrait aller jusque-là, présentement?
Mme Trépanier: Pour le moment, je ne pense pas que le
gouvernement puisse le faire. C'est qu'on est en rationalisation partout. Le
gouvernement ne s'engage pas à combler les sommes
fédérales, ça, c'est évident, mais, cependant, le
gouvernement provincial a toujours été le plus gros bailleur de
fonds des organismes communautaires, et il va continuer à prendre ses
responsabilités et à offrir des plans triennaux de financement
pour certains types d'organismes.
Mme Carrier-Perreault: Je suis très consciente, M. le
Président, que le gros bailleur de fonds pour les organismes,
effectivement, c'est le gouvernement provincial, parce que les sommes que le
gouvernement fédéral met au niveau de la promotion du droit des
femmes, si on regarde l'ensemble du Canada, c'est vraiment assez petit. Mais il
reste que, quand on pense aux organismes communautaires, on sait que les
moyens
qu'ils ont sont tellement réduits, tellement restreints
ils ont déjà beaucoup de difficultés que même
des sommes petites, un pourcentage de 10 % ou 15 % de certains budgets,
ça vient faire mal et très mal.
Je discutais un peu, l'autre soir, de cet aspect-là par rapport
aux centres de santé des femmes, par exemple. Il semble qu'il y a quand
même des remises en question qui peuvent être faites de ce
côté-là. Vous savez, la ministre est sûrement
très bien informée par ces centres-là qu'il y a des
difficultés majeures dans les centres de santé aussi
présentement.
Mme Trépanier: Je dois dire que le gouvernement provincial
subventionne des organismes communautaires de façon très
substantielle. Vous parlez des centres de santé. Us sont
subventionnés pour 102 000 $ cette année, et, en 1992-1993,
l'ensemble des organismes... Si on pense aux maisons d'hébergement,
elles ont reçu 19 000 000 $; 22 CALACS pour 1 421 000 $; 75 centres de
femmes; plus 1 regroupement pour 2 966 000 $, ce qui fait une somme de 25 029
000 $. Je sais que les organismes sont toujours inquiets de leur financement.
Il y a quelques semaines, le ministre de la Santé les a reçus
et j'étais présente à la réunion pour
parler de chacun de ces problèmes, et les centres de santé ont
effectivement fait valoir leurs points. Et c'en est là.
Alors, le ministre est très sensible à leur situation,
à la situation de l'ensemble des intervenants communautaires, et nous
faisons le maximum pour les supporter.
Mme Carrier-Perreault: Un montant de 29 000 000 $, si j'ai bien
compris?
Mme Trépanier: De 25 029 000 $.
Mme Carrier-Perreault: Bon, 25 000 000 $. Est-ce que vous
pourriez me donner aussi le nombre d'organismes qui sont touchés, le
nombre d'entités comme telles?
Mme Trépanier: Oui. Alors, pour les groupes de femmes, 79
maisons d'hébergement plus 2 regroupements qui reçoivent 19 534
000 $; 22 CALACS plus 1 regroupement pour 1 421 000 $ les CALACS, les
centres d'agression sexuelle, là; 75 centres de femmes plus 1
regroupement pour 2 966 000 $; 3 centres de santé pour 102 760 $; et il
y a 24 ressources pour conjoints violents plus 1 regroupement pour 1 000 000 $,
ce qui donne 25 000 000 $. Et ça, c'est pour le ministère de la
Santé uniquement.
Mme Carrier-Perreault: On se comprend quand même quand on
dit que, mises à part les maisons d'hébergement, qui ont besoin
de ressources plus importantes, compte tenu des services qu'elles dispensent et
des besoins à ce niveau-là, si on regarde en dehors des maisons
d'hébergement, la moyenne par organisme n'est quand même pas
très élevée.
Mme Trépanier: Bon. Alors, ça, je le
conçois, mais je dois dire que, dans les montants exhaustifs que je vous
ai donnés, ça ne comprend que les subventions de santé et
services sociaux. Alors, il faut que vous ajoutiez également les
subventions des autres ministères...
Mme Carrier-Perreault: Justice, par exemple, pour les CALACS.
Mme Trépanier: ...le ministère de la Justice, de la
Sécurité publique, de l'Éducation, des Communautés
culturelles, de la Main-d'oeuvre, également, et des Secrétariats
aux affaires autochtones, ce qui fait un total de 29 500 000 $ qui est
donné annuellement pour l'ensemble de ces ressources-là.
Mme Carrier-Perreault: C'est que le gros vient, de toute
façon, comme vous disiez...
Mme Trépanier: Oui.
Mme Carrier-Perreault: ...de la Santé et des Services
sociaux.
Mme Trépanier: Oui.
Mme Carrier-Perreault: On passe de 25 000 000 $ à 29 000
000 $, là.
Mme Trépanier: Oui.
Mme Carrier-Perreault: Alors, c'est sûr que, quand on
regarde ça, ça ne fait pas une moyenne très forte par
organisme, mis à part, bien sûr, les montants importants pour des
maisons d'hébergement.
Mme Trépanier: Ça, je comprends et je dois dire que
c'est évident que, dans ces ressources-là, il y aura toujours des
besoins à combler. C'est l'effort que nous avons fait depuis 1985, et
les résultats sont probants. On se souviendra, M. le Président,
qu'en 1985, pour l'ensemble des ressources que je vous ai
énumérées tout à l'heure, on donnait 7 000 000 $,
et on est passé, en 1993, à 29 000 000 $. Alors, je pense que,
malgré la conjoncture difficile, il y a toujours eu des ajouts, et nous
essayons de combler les besoins le plus adéquatement possible.
Mme Carrier-Perreault: Alors, par rapport aux chiffres, est-ce
que vous avez une idée du nombre d'organismes de 1985? Tant qu'à
faire une comparaison, j'aimerais avoir l'ensemble des éléments.
Il y avait combien d'organismes, en 1985, par rapport au nombre qu'il y a
aujourd'hui?
Mme Trépanier: En 1985, il y avait 55 maisons
d'hébergement, 15 CALACS, 25 centres de femmes et 5 centres de
santé. Il faut comprendre que ce qu'il est important de voir, c'est que
l'augmentation des ressources est importante aussi, là. Je comprends que
vous calculez la moyenne par ressource, mais moi, ce que je veux faire
ressortir, ici, c'est qu'il y a eu un effort important et un effort constant
dans le soutien des organismes communautaires, depuis 1985. Et ce que nous
avons réussi à faire, et je pense que c'est ce que les groupes
apprécient le plus, c'est donner de la stabilité dans le
fonctionnement en instaurant des plans triennaux de financement.
Mme Carrier-Perreault: Alors, moi, M. le Président, je
voudrais remercier Mme Bédard, les gens du Secrétariat. J'aurais
eu d'autres questions, mais je sais que je vais manquer de temps si on ne passe
pas au Conseil du statut. Est-ce que c'est possible de...
Le Président (M. Bradet): D'accord. Alors, mesdames...
Alors, on suspend les travaux pour 2 minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 8)
(Reprise à 17 h 16)
Conseil du statut de la femme
Le Président (M. Bradet): La commission reprend donc ses
travaux. Nous en sommes aux organismes relevant de la ministre
déléguée à la Condition féminine. J'appelle
donc le programme 1, le Conseil du statut de la femme.
Mme Trépanier: M. le Président, est-ce que je peux
me permettre d'identifier une personne qui s'est ajoutée à la
table, M. Claude Audet, du Conseil du statut de la femme, qui est chef du
service à l'administration?
M. Audet (Claude): Bonjour.
Le Président (M. Bradet): Alors, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Équité salariale
Mme Carrier-Perreault: Bon, d'accord, je vous remercie, M. le
Président.
Alors, ça me fait plaisir de saluer les gens du Conseil qui
viennent d'arriver, dont monsieur. C'est rare, d'ailleurs, qu'on voit un
monsieur au Conseil du statut de la femme, ça fait... C'est
original.
En octobre 1992, M. le Président, le Conseil du statut publiait
«Bâtir la société avec les femmes».
C'était, en fait, les orientations triennales du Conseil du statut. On y
décrit très bien la situation des femmes et du féminisme
à l'aube de l'an 2000. Parmi les grands constats, il a été
remarqué, bon, l'inéquité entre les revenus des femmes et
ceux des hommes c'est un des premiers, d'ailleurs, qui ressortait
la ségrégation professionnelle, la violence,
l'inéquité aussi dans le partage des tâches domestiques, la
pauvreté et l'absence des femmes des lieux décisionnels. Il y a
des choses qui se sont faites, effectivement, la ministre en faisait
état tout à l'heure, et je sais que le Conseil, l'an dernier,
nous disait qu'il travaillait sur la violence. Ce document-là est sorti,
finalement, la semaine dernière, en début de semaine.
Concernant le féminisme, le Conseil du statut affirme qu'il est
de plus en plus remis en question. De plus, on constate que le mouvement prend
des formes diverses. Le Conseil du statut reprenait à son compte
l'objectif de l'égalité et, à cet égard, il entend
intervenir dans les domaines suivants: l'éducation, les médias,
l'image des femmes, les discours féministes, la violence. Dans la
perspective de la régionalisation, il fait de la participation des
femmes aux structures régionales une de ses priorités. Et
là-dessus, je pense que, cette année, le Conseil du statut a
commencé aussi différentes démarches, parce que j'ai
justement assisté, dernièrement, à Trois-Rivières,
à un colloque concernant la participation des femmes aux
différents niveaux décisionnels en région.
Concernant l'équité au travail, l'équité
salariale, est-ce que le Conseil du statut de la femme entend se prononcer sur
la nécessité, par exemple, d'adopter une loi proactive en
matière d'équité salariale? Est-ce qu'il entend se
prononcer prochainement sur ce dossier-là? Va-t-il proposer quelque
chose à la ministre sur la question de l'équité salariale?
Disons que ce sont des questions que je me pose compte tenu, justement, de
certaines remarques qui sont contenues dans le document où, comme je le
disais tout à l'heure, le premier constat était, justement,
l'inéquité par rapport au salaire, par rapport au revenu des
hommes et des femmes. Et le Conseil nous disait très clairement, dans
son bilan, en 1992, que «les acquis demeurent fragiles, masquent des
situations encore inéquitables. Malgré une disposition expresse
dans la Charte des droits la Charte québécoise
reconnaissant des droits égaux pour un travail équivalent, les
femmes ne gagnent, en moyenne, que les deux tiers du salaire des hommes. Bien
que la discrimination soit interdite, les femmes vivent, dans les faits, une
ségrégation professionnelle et une sous-évaluation des
emplois traditionnellement féminins». Ça, c'est
textuellement écrit dans les orientations triennales, le bilan de
«Bâtir la société avec les femmes».
Alors, j'aimerais entendre la présidente du Conseil. J'aimerais
savoir si elle a l'intention de se prononcer en matière
d'équité salariale concernant une loi proactive, comme l'a fait
la Commission des droits de la personne, d'ailleurs, qui suggère d'aller
dans ce sens-là.
Le Président (M. Bradet): Oui, Mme Lavigne.
Mme Lavigne: Oui. Bon, effectivement, dans la foulée de ce
qui est inscrit dans les orientations triennales, le Conseil, au cours de
l'année, avait mené, depuis un an, un certain nombre de
recherches sur la question, poursuivies dans le sens du diagnostic que vous
avez posé, et, notamment, une partie de la réflexion du Conseil
s'est alignée sur le phénomène double qui est à la
fois la sous-évaluation d'une grande partie des emplois que
détiennent les femmes, et, à la fois, la question de la
ségrégation professionnelle. Le constat auquel on est
arrivés est qu'il nous semble important, si on veut avoir une action
structurante, de mener les deux de front et les deux de façon conjointe.
(17 h 20)
Donc, la première orientation que le Conseil a prise, dans ce
dossier, la première piste de travail qu'il s'est donnée au cours
de l'été dernier était d'avoir une approche
intégrée, donc, une approche intégrée, qui vise
à la fois des mécanismes visant la ségrégation
professionnelle et d'autres visant la réévaluation des emplois
féminins. Donc, avec cette perspective d'approche
intégrée, le Conseil a préparé un premier document
de travail dans lequel il a fait, d'une part, l'évaluation des
mécanismes qui existent déjà, donc les mécanismes,
à la fois des Programmes accès à l'égalité
et la Charte des droits, ce qu'on retrouve dans la Charte des droits, et le
Programme d'obligations contractuelles, et a émis un certain nombre
d'hypothèses. Avec ces documents, le Conseil a fait une tournée
au cours de l'automne, une bonne partie de l'automne. Nous avons
rencontré 19 intervenants partenaires, autant des milieux syndicaux que
des milieux patronaux, des associations féminines, d'entreprises qui
avaient mis sur pied des Programmes d'accès à
l'égalité, donc sur une approche qui ne serait pas une approche
dite d'équité salariale, mais une approche vraiment
intégrée, là, d'équité en emploi, et
retenant, grosso modo, une approche proactive.
Là, à cette étape-ci, le Conseil vient de finaliser
ses travaux sur cette question-là, bon, a intégré
plusieurs remarques qui ont été faites au cours de la
consultation. Ce que je peux vous dire, c'est que nous avons
déposé, il y a quelques jours à peine, là, à
la ministre, Mme Trépanier, l'avis que nous comptons déposer au
gouvernement, et nous pourrons rendre l'avis du Conseil public à la fin
du mois de mai. Sauf que, grosso modo, c'est un avis qui est tributaire de la
démarche que je viens de vous expliquer, c'est-à-dire une
démarche qui vise à intégrer à la fois la dimension
d'équité salariale et la dimension d'accès à
l'égalité, donc une démarche qui est double.
Mme Carrier-Perreault: J'ai un petit peu de difficulté
à comprendre, là. Vous me parlez de démarche
intégrée. Vous allez intégrer les deux aspects, là.
Par rapport aux Programmes d'accès, il y a des possibilités,
l'équité en emploi dans son ensemble, dans sa globalité.
Mais quand on regarde le problème, au niveau de l'équité
salariale, est-ce que vous voyez, est-ce que vous êtes déjà
en mesure de proposer quelque chose de concret, de dire, exactement, là,
où il faut aller pour corriger l'écart qui existe toujours
à ce niveau-là?
Mme Lavigne: Bien, écoutez, il y a différentes
pistes, et ce n'est pas... C'est évident que ce n'est pas simple, mais
nous croyons, de façon très claire, que ça va prendre une
approche proactive. L'évaluation qu'on a faite, notamment de
l'écart de salaire entre les femmes et les hommes, on se rend compte
que, même dans les périodes de croissance économique qu'on
a connues au milieu de la décennie des années 1980, finalement,
le résultat net d'une décennie, c'est que, malgré des
périodes de pointe, l'écart de salaire entre les femmes et les
hommes n'a strictement pas bougé. Il est le même, et, par
ailleurs, l'instrument qu'on a dans la Charte prévoyant une approche
d'équité salariale sur la base d'un mécanisme de plainte
s'avère être un mécanisme qui est trop limité pour
permettre de résorber ce problème-là.
Alors, c'est clair qu'il faut une orientation qui est davantage de
nature proactive, mais je serais un peu mal à l'aise, par rapport
à mon Conseil et par rapport à Mme la ministre, qui vient tout
juste de recevoir le document, d'en dévoiler... Il n'est pas encore
public, on est à la phase finale de la rédaction. Mais il est
clair que, comme le document avec lequel nous sommes allés en
consultation, que nous croyons qu'il faut s'en aller, comme
société, dans une démarche qui soit carrément
beaucoup plus affirmée et beaucoup plus proactive. On ne peut pas se
permettre de laisser presque la moitié de la main-d'oeuvre dans une
situation de systématique infériorité.
Mme Carrier-Perreault: Alors, je suis contente d'entendre, quand
même, les commentaires de Mme Lavigne, là, concernant la
possibilité de corriger de façon proactive.
J'aimerais savoir si la ministre a pris connaissance du document. Et,
par rapport à cet aspect-là, est-ce que la ministre pense, elle
aussi, qu'il va falloir aller vers une approche proactive?
Mme Trépanier: Pour répondre à la
première partie de votre question, je suis à analyser
présentement l'avis du Conseil du statut de la femme. Alors, je pense
qu'il serait disgracieux d'émettre quelque commentaire que ce soit avant
que l'avis ne soit public. Alors, je m'abstiendrai de commentaires sur cet
avis.
Quant à la deuxième partie de la question, vous avez
parlé tout à l'heure de la Commission des droits de la personne,
qui prône une loi proactive sur l'équité salariale. Je me
souviens très bien que, dans son rapport, la Commission des droits de la
personne disait qu'une loi proactive donnerait plus de possibilités aux
femmes pour faire avancer leur droit à de meilleurs salaires, mais des
mesures complémentaires, dont les PAE, sont indispensables pour une
atteinte complète de l'égalité.
Je reste persuadée que, quelques mesures que
nous prenions quant à l'égalité salariale, il ne
faut pas perdre de vue la démarche globale concernant
l'équité en emploi. Et ça, c'est tout à fait
important. Ça concerne autant l'éducation et la formation que la
conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale. J'ai toujours
préconisé, et je le préconise encore, qu'il serait trop
facile d'opter pour une solution unique, telle une loi proactive pour laquelle
vous luttez si âprement. Moi, j'ai toujours été surprise,
et je suis encore surprise d'ailleurs, que dans votre titre, comme critique de
l'Opposition... Vous êtes critique de l'Opposition en matière de
condition féminine et d'équité salariale. Alors, on sait
tout de suite où vous logez, mais je trouve ça très
restrictif. Si, au moins, vous aviez mis équité en emploi,
j'aurais peut-être compris un peu mieux, mais je trouve ça
très restrictif.
Pour agir efficacement sur le redressement de la situation
économique des femmes, il faut avoir scruté les raisons qui
l'alimentent et, d'autre part, prévoir des interventions sur plusieurs
fronts à la fois. La politique de la condition féminine se veut
une politique globale et qui touchera, évidemment, l'autonomie des
femmes. Donc, on parlera beaucoup d'autonomie des femmes et
d'équité en emploi. Alors, on aura peut-être des solutions
dans ce document-là. Mais j'ai toujours été très,
très, très, très réticente et
réservée sur le fait d'une loi proactive en équité
salariale. Je trouve ça trop restrictif.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Trois-Rivières, s'il vous plaît.
Statistiques sur la situation salariale des
femmes
M. Philibert: En ce qui a trait à l'équité
salariale, est-ce que, au Conseil du statut de la femme, vous avez des
statistiques? Quand vous évoquez que la situation salariale des femmes,
depuis plusieurs années, n'a pas évolué, que le
différentiel n'a pas évolué, est-ce que vous avez des
statistiques, à savoir s'il y a quand même une mouvance sur le
lieu de provenance des femmes en emploi où les différences de
salaire seraient plus marquantes? Par exemple, dans la fonction publique, dans
les négociations il me semble qu'on avait discuté de 250 000 000
$ qui seraient mis pour l'équité salariale. Vous me corrigez si
le chiffre n'est pas exact, je prends ça loin dans ma
mémoire.
Dans la fonction publique, par exemple, est-ce que le problème
tend à se résorber? Est-ce qu'il est si évident? Dans
l'entreprise privée où il y a des syndicats, est-ce qu'il y a eu
des changements? Et dans les secteurs d'emplois non organisés, où
les femmes travailleuses sont non organisées, est-ce que vous avez ces
statistiques-là aussi, par catégorie? Parce que ça
pourrait être révélateur, à un moment donné,
où cibler les actions.
Le Président (M. Joly): Mme Lavigne. (17 h 30)
Mme Lavigne: Effectivement, parallèlement à l'avis
que le Conseil a produit, nous avons réalisé, aussi, une
étude visant à cerner plus précisément les
situations salariales selon les secteurs d'emplois. Un constat qui est assez
clair et assez évident, c'est que, de façon
générale, l'écart de salaire est moindre si les femmes
sont syndiquées que si elles ne sont pas syndiquées. Donc,
l'écart de salaire est beaucoup moins élevé chez la
main-d'oeuvre syndiquée que chez la main-d'oeuvre non syndiquée.
Aussi, il y a des secteurs, comme le secteur de la vente, secteur de
détail, commerce de détail, où l'écart de salaire
est extrême, est beaucoup plus fort que dans d'autres secteurs.
Cependant, il est extrêmement difficile d'isoler le facteur salarial,
dans ces domaines-là, du nombre d'heures travaillées. La
difficulté qu'on a par rapport aux statistiques là-dessus, c'est
qu'on les a globalement, par secteur. Or, on sait que le secteur de la vente au
détail, il y a une forte proportion de la main-d'oeuvre qui est une
main-d'oeuvre à temps partiel et qui, très souvent, reste
très proche du salaire minimum, presque tout le temps. Alors ça,
c'est un peu plus difficile et on n'est pas capable d'extraire, par secteur,
les gens qui sont à temps plein ou les gens qui sont de travail à
temps partiel. Mais il y a des secteurs qui sont véritablement, de toute
façon, tous confondus, là, où on voit très
clairement que les salaires des femmes sont plus faibles.
Un autre constat qu'on fait, aussi, c'est que le niveau de
scolarité dans des types d'emplois joue plus ou moins. Les femmes
à scolarité égale ont, de toute façon, de
façon générale, des salaires plus bas que les hommes. Je
n'ai pas avec moi cette étude, mais ça me ferait plaisir de vous
la faire parvenir. Je ne l'ai pas sous les yeux, mais, dans l'ensemble, il en
ressort des tendances qui avaient été mises à jour, bon,
il y a peut-être deux décennies, mais qui se poursuivent
constamment. Il y a la vente des types de secteurs de services, mais chez des
syndiqués, de façon générale, il y a eu des
progressions très nettes.
M. Philibert: Mais quand vous parlez de syndiqué, vous ne
faites pas de différence entre syndiqué dans la fonction publique
ou syndiqué dans l'entreprise privée. C'est global.
Mme Lavigne: C'est global chez les syndiqués, et chez les
syndiqués, de façon générale, c'est là
où l'écart de salaire est le plus faible entre les hommes et les
femmes.
M. Philibert: Ça serait intéressant, si vous
pouviez, au fil de vos recherches, finir par isoler véritablement les
îlots. Là, vous y allez par grands secteurs d'activité.
Quand vous parlez, par exemple, que, dans le secteur de la vente au commerce,
les gens sont à temps partiel puis au salaire minimum, bon, bien, est-ce
que... C'est une tradition presque millénaire, là.
Mme Lavigne: Non, mais c'est...
M. Philibert: Alors, à la veille d'un autre
millénaire, si on pouvait poser des actions pour que ça
change.
Mme Lavigne: Effectivement, c'est une piste qui pourrait
être intéressante et on l'avait explorée de façon
assez particulière, parce qu'on se disait: Peut-être qu'il y a des
secteurs où l'écart de salaire est tel qu'il faudrait que le
gouvernement intervienne de façon prioritaire dans ces secteurs, arriver
avec d'autres types d'outils pour faire en sorte qu'on redresse la situation
salariale. Sauf qu'à les analyser de proche, c'est extrêmement
difficile et, par rapport à une économie générale
du travail, ça poserait des problèmes de concurrence. Il y a des
gens qui ont émis, des fois, des hypothèses en disant:
Peut-être que le gouvernement pourrait avoir une approche, disons,
d'équité salariale en fonctionnant d'abord, bon, par certains
emplois du secteur des services et viserait à résorber les
endroits où les inéquités sont beaucoup plus
prononcées.
Or, il s'avère que, en tout cas, dans notre mode d'organisation
du travail et de fixation des salaires, ça poserait de très
sérieux problèmes de concurrence d'un secteur par rapport
à l'autre. C'est extrêmement difficile, aussi, d'isoler un secteur
d'emploi, parce qu'on peut avoir, dans le commerce de détail, disons,
des entreprises qui sont toutes petites, qui sont l'entreprise du
dépanneur du coin, où on a un salaire minimum, et des grandes
entreprises ou du secteur de l'alimentation ou des grandes chaînes.
À cet égard-là, les salaires ne sont pas
nécessairement les mêmes et, même dans ces
secteurs-là, il y a aussi des employés syndiqués.
Alors, c'est très difficile de dire qu'on prendrait juste un
secteur. La seule façon qu'on pourrait avoir d'intervenir va être,
finalement, d'avoir une approche qui va être davantage horizontale, qui
ne créera pas de l'injustice dans un secteur par rapport à un
autre. Mais c'était une piste, effectivement, très
séduisante qu'on a tenté de travailler et qui nous
apparaît, finalement, infructueuse.
M. Philibert: Je vais vous donner un exemple. Probablement que
vous n'avez pas de réponse, mais quand vous parlez d'un secteur de la
vente au détail, par exemple... Prenons l'exemple de deux petits gars
qui vendent des chaussures dans un magasin de chaussures, puis, dans le
même magasin, il y a deux petites filles qui vendent des chaussures dans
le magasin de chaussures. Est-ce qu'il y a une différence salariale,
à ce niveau-là? C'est un peu ça, le sens de ma question,
parce que quand on parle d'équité salariale, bien, je veux dire,
c'est pour des emplois égaux, dans un milieu égal, avec la
même fonction. Au fond, l'origine de vos statistiques... Je ne conteste
pas vos statistiques, là, au contraire même, mais je voudrais
être en mesure de mieux les comprendre, à savoir si vous prenez
les TP4 des revenus des femmes dans l'année puis les TP4 des revenus des
hommes puis vous faites une équation de tout ça. D'où
ça vient, vos statistiques? Il serait intéres- sant de savoir,
dans le magasin de chaussures, pourquoi les hommes qui vendent les chaussures
aux mêmes clients seraient plus payés que les femmes qui vendent
les mêmes chaussures aux mêmes clients.
Mme Lavigne: D'accord. Il y a deux questions dans votre question.
La première, c'est les sources. Les sources généralement
sont les sources où les enquêtes annuelles sont faites par le
fédéral ou les sources du recensement canadien sur la situation.
Alors, c'est des sources ou des enquêtes auprès des entreprises ou
différents types d'enquête par les organismes producteurs de
statistiques, et qui y vont de façon générale.
L'exemple que vous mentionnez, par ailleurs, entre le vendeur de
chaussures et la vendeuse de chaussures dans le même magasin, ce type de
discrimination est un type de discrimination qui existe assez peu,
c'est-à-dire quand les gens ont un travail identique dans des conditions
passablement identiques, tous les deux vendent. C'est le genre de choses qu'on
ne trouve plus, presque plus. De toute façon, ça fait quand
même assez longtemps que c'est interdit, ce genre de pratique.
Le problème, il n'est pas là. Le problème est un
problème d'un autre ordre. On pourrait retrouver, de façon
globale, des gens... Ce que la Charte québécoise des droits
prévoit, c'est le concept d'équité, c'est-à-dire un
salaire égal pour un emploi équivalent. C'est qu'il peut y avoir
une différence, c'est-à-dire qu'on ne vend pas des chaussures,
mais l'autre vendrait un frigo. Ou, si on prend des magasins de grandes
surfaces, la vendeuse qui va vendre des chaussures peut se retrouver à
avoir un salaire qui est beaucoup moins élevé que le vendeur
d'appareils ménagers, et, par hasard, on va retrouver uniquement des
hommes dans le secteur. Alors, c'est des gens qui, dans les faits, font le
même type d'emploi, tous les deux font de la vente. Ils ont un emploi qui
est de nature équivalente, ça ne demande pas plus de
scolarité, pas plus d'effort physique c'est de la vente
mais ils n'ont pas un salaire... Quand on parle de la notion
d'équité salariale, c'est ce qu'on vise, et c'est beaucoup plus
difficile à cerner.
Donc, des cas de grossière discrimination de deux personnes qui
font exactement la même chose, c'est des choses qu'on ne voit presque
plus ou de moins en moins. Ce qui existe, c'est des métiers de femmes
qui sont systématiquement moins payés que des métiers
d'hommes.
M. Philibert: Alors, c'est plus subtil, donc vous êtes
interpellé à plus de vigilance.
Mme Lavigne: Oui, c'est en plein ça.
M. Philibert: Voilà.
Mme Trépanier: Et c'est plus difficile à
régler.
Mme Carrier-Perreault: Quand on dit que c'est plus subtil, c'est
un bien grand mot. On parlait des
éducatrices en garderie, il me semble que c'est un cas assez
évident.
Une éducatrice en garderie qui a un salaire moyen de 17 000 $
alors qu'un préposé au vestiaire en gagne 18 000 $, salaire de
base, il me semble qu'il y a de quoi se poser des questions. C'est dans ce
sens-là que... Je trouve que l'explication de Mme Lavigne était
quand même très claire. C'est de la discrimination
systémique, sous-évaluation du travail de certaines classes de
travail effectué par des femmes. On me donnait l'exemple des aiguiseurs
de patins, à l'université, qui gagnent plus cher que les
secrétaires, par exemple. Alors, c'est des écarts comme
ceux-là qu'il faut corriger, et la ministre, à chaque
année, elle me dit la même chose. Je l'entendais tantôt, M.
le Président...
M. Philibert: Je suis d'accord avec vous, mais, moi, je vous
interpelle tout de suite, et je dis: Donnez la moitié de votre salaire
aux petites filles qui...
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, je m'excuse.
M. Philibert: ...travaillent dans les garderies. J'en connais
plusieurs et je les aime beaucoup.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président.
Le Président (M. Joly): Bon. Je m'excuse là, mais
si vous voulez...
M. Philibert: Si on veut prêcher par l'absurde, on va y
aller.
Le Président (M. Joly): ...qu'on continue...
M. Philibert: Si elle donne la moitié de son salaire, je
donne la moitié du mien.
Le Président (M. Joly): ...dans le décorum, M. le
député, je vais vous reconnaître au moment où vous
vous allez vous adresser à la présidence, de façon
à ce que je puisse...
M. Philibert: Vous avez raison, M. le Président.
Le Président (M. Joly): ...essayer de contrôler le
temps et la procédure.
Alors, Mme la députée, vous avez la parole.
Mme Carrier-Perreault: Je vous remercie, M. le
Président.
Alors, je reviens à ça, M. le Président. La
ministre, à chaque année, me dit la même chose. Elle est
surprise que j'aie, dans mon titre, l'équité salariale, et elle
me dit que je défends ça comme l'unique panacée. À
chaque année, je lui répète la même chose: Ce n'est
pas la panacée unique, sauf que je trouve que c'est un dossier,
effectivement, qui est très important si on veut redresser
sérieusement les écarts salariaux. Compte tenu qu'il y a des
études qui ont été faites là-dessus je vais
le répéter aussi, M. le Président, parce qu'il semble
qu'on ait de la misère à se comprendre... Il y a des
études qui démontrent, et ça, la Commission des droits de
la personne nous l'a carrément mentionné dans son document, que
pour la moitié de l'écart, la moitié de l'écart,
quand on parle entre 65-100, la moitié peut être attribuable, est
attribuable, généralement, à la discrimination
systémique, à la sous-évaluation d'emploi.
Alors, quand on parle de la moitié de cet écart-là,
moi, je trouve qu'il faut s'attaquer à ce problème-là
rapidement parce que les femmes qui sont sur le marché
présentement sont pénalisées. Elles sont traitées
inéqui-tablement, elles font un travail qui n'est pas reconnu et, par la
suite, elles sont encore pénalisées. Parce que, à la
sortie du marché du travail, c'est facile à comprendre, les
allocations de revenus sont basées sur le salaire reçu; alors,
elles arrivent à leur retraite, ces femmes-là, et elles sont
encore pénalisées. Alors, on crée une situation
inéquitable tout au long et puis, après ça, on se surprend
de dire: Bien, comment ça se fait que les femmes sont pauvres? Pourquoi
les femmes âgées sont plus pauvres? (17 h 40)
Bien, écoutez, je pense que ça fait partie du
problème. C'est un problème important, puis je pense qu'il
faut... Ça ne veut pas dire que c'est la seule façon de corriger.
Ça, je partage avec la ministre l'idée de dire que oui, il n'y a
pas une seule solution. Il y en a d'autres. Il y a d'autres choses à
améliorer, mais, à mon sens, c'est urgent qu'on fasse quelque
chose dans ce dossier-là. Sans ça, qu'on arrête d'en
parler, de la pauvreté puis des difficultés des femmes et tout
ça, des inéquités. Ça ne donne rien d'en parler si
on ne bouge pas puis si on n'agit pas.
Moi, dans ce sens-là, je suis toujours surprise, à chaque
année, quand on m'arrive puis qu'on me dit que c'est la seule
panacée. S'il y a des Programmes d'accès à
l'égalité qui fonctionnent un peu, tant mieux. S'ils ne
l'étaient pas de base volontaire, de façon volontaire... Tout
à l'heure, on entendait Mme Bédard nous dire qu'il y avait
toujours les 16 mêmes entreprises, qu'il n'y en avait pas d'autres qui
s'étaient rajoutées. Bon, écoutez, ça ne va pas
vite dans ce temps-là. On se comprend là-dessus.
Alors, il va falloir qu'on s'attaque à l'ensemble du
problème. Depuis le temps, on bouge uniquement du côté des
Programmes d'accès à l'égalité. Ça fait
quatre ans, M. le Président je disais ça en début
d'intervention c'est la quatrième année qu'on vient
discuter des problèmes de condition féminine et de famille. Ce
problème-là, entre autres, cet aspect-là, on en parle
depuis que je suis ici. La ministre me le dit, j'ai ça écrit dans
le front, équité salariale, c'est à peu près
ça. Je le sais que c'est fatigant de toujours entendre les mêmes
choses, mais je vais vous dire, M. le Président, c'est très
fatigant de toujours les répéter aussi. J'aimerais ça, un
jour, qu'on dise: Aïe, c'est réglé, ce bout-là. On
continue, puis on règle le reste. Alors, c'est dans ce
sens-là
que je trouvais ça important.
Le député de Trois-Rivières nous demandait
tantôt: Y a-t-il des différences au niveau du secteur
privé, du secteur public? Il y a effectivement des choses qui se sont
passées au secteur public, et là aussi, c'est encore une preuve,
à mon sens, que c'est urgent qu'on aille, de façon
générale, corriger ce problème-là. Le
président du Conseil du trésor se lève de temps à
autre pour nous dire comment son gouvernement, c'est-à-dire votre
gouvernement, vous avez ajouté des sommes importantes 330 000 000
$ qu'il disait pour relativiser, apporter une forme
d'équité au niveau du secteur public, parapublic.
Enquête sur l'évaluation de postes et
l'équité salariale
Par ailleurs, on sait, par exemple, qu'il y a des plaintes devant la
Commission des droits de la personne qui traînent depuis 1987 et que,
depuis 1987, il y a toutes sortes de mesures qui font en sorte qu'on bloque
l'évaluation de ces plaintes-là. On a commencé par
demander toutes sortes de façons différentes de procéder.
On a dit à la Commission des droits de la personne: Vous allez
procéder avec notre propre système d'évaluation.
Après ça, on a dit: Non la Commission avait une grosse
enquête à faire, elle a demandé une augmentation des
budgets on refuse l'augmentation des budgets. C'est allé en
mandamus. Vous avez vu ça aussi dernièrement. Ça s'est
passé ce printemps, et c'était un juge qui a ordonné
à la Commission des droits de la personne de poursuivre l'enquête,
parce qu'il y a des postes qui ont demandé une enquête parce
qu'ils pensent qu'ils sont sous-évalués, qu'ils n'ont pas
l'équité salariale. Et ces postes-là, l'enquête
n'est pas encore faite. On bloque comme ça probablement 20 000... Il y a
20 000 femmes qui sont touchées par ces postes-là qui sont
vraiment sous enquête au moment où on se parle. Quelque part, on
sait très bien que le Conseil du trésor a une forme de conflit
d'intérêts, il ne faut quand même pas se le cacher.
Je voudrais savoir, moi, au niveau de la Commission des droits de la
personne, concernant le mandamus et tout ça et ce qui s'est passé
récemment, compte tenu du jugement qui a été rendu, est-ce
que la ministre a fait des démarches pour que la Commission des droits
de la personne «priorise» cette enquête-là au niveau
des plaintes en équité salariale?
Le Président (M. Joly): Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Trépanier: M. le Président, la Commission des
droits de la personne fait son travail, a un budget annuel important et
«priorise» ces causes. Alors, je n'ai pas à m'immiscer dans
la gestion de la Commission des droits de la personne, d'une part.
D'autre part, vous nous parlez beaucoup de la situation du salaire des
femmes. C'est une situation qui est préoccupante. Il nous faut agir,
vous avez raison. Je suis d'accord avec vous, sauf que nous ne sommes pas
d'accord avec l'approche. Nous, nous préconisons une approche globable;
vous, vous préconisez une approche d'une loi proactive en
équité salariale. Vous verrez, lors du dépôt de la
politique, les orientations que nous entrevoyons prendre dans ce
dossier-là.
Vous nous avez mentionné le fait que le Conseil du trésor
parle souvent des 330 000 000 $ qui ont été accordés aux
infirmières lors des négociations de 1989, les sommes qui sont
échelonnées sur 3 ans. Je dirais qu'il est un peu dommage que,
à ce moment-là, toute la méthode paritaire qu'avaient
décidé de prendre les centrales syndicales, que la CSN n'ait pas
emboîté le pas, parce qu'il y aurait moins de plaintes à la
Commission des droits si tel avait été le cas. Si elle avait
opté pour les comités paritaires, comme tous les autres grands
syndicats à cette époque-là, le dossier des emplois des
femmes, représentants de la CSN, aurait été
réglé au même moment.
Alors, ça, je pense qu'il faut mettre les choses en perspective
également. Vous vous rendez compte que, malgré l'absence d'une
loi proactive en équité salariale, ça n'a pas
empêché le gouvernement de rétablir l'équité
entre ces corps d'emplois là. Il reste encore du travail à faire,
ça, je suis d'accord avec vous, mais ce n'est pas absolument
nécessaire et ce n'est pas l'unique solution, une loi proactive en
équité salariale. Il faut voir plus large et englober plus large
que ça, et c'est ce que la politique va essayer de faire.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, je
répète que ce n'est pas une voie unique, et j'espère que,
dans une vue d'ensemble globale, on va en tenir compte par exemple, parce que,
depuis quatre ans, ici, on a exactement un dialogue de sourds, quand on parle
de ça. C'est comme si ça ne faisait pas partie du plan de la
ministre et c'est comme si la ministre pensait que le reste, ce n'était
pas important pour l'Opposition. C'est à peu près ça,
c'est à peu près toujours le même genre de discussions.
Mme Trépanier: Une chose que je pourrais peut-être
ajouter, M. le Président, c'est qu'il est absolument capital qu'il y ait
une obligation de résultats d'attachée aux démarches que
nous envisageons parce que c'est clair que et Mme la présidente
du Conseil du statut de la femme l'a dit tout à l'heure le
problème ne se résorbera pas tout seul. Malgré la
conjoncture économique plus facile à certaines périodes,
les écarts ne se résorbent pas. Ça prend des moyens plus
coercitifs pour y arriver, ce à quoi je ne suis pas réfractaire,
loin de là.
Mme Carrier-Perreault: Effectivement, je pense que ce n'est pas
une question de conjoncture économique, c'est une question de structure,
de la façon dont ces évaluations-là ont été
faites, il y a très longtemps, de la valeur sociale qui a
été rattachée au travail, des rai-
sons pour lesquelles les femmes étaient venues sur le
marché. On voyait les femmes comme salaire d'appoint, comme... Il y a
toutes sortes de raisons sociales qui font ça, mais ça a beaucoup
changé.
Mme Trépanier: Mais la conjoncture n'aide pas non
plus.
Mme Carrier-Perreault: La ministre, quand elle nous parle de la
façon de procéder des syndicats et tout ça, qu'ils
n'auraient pas dû procéder par plainte à la Commission des
droits de la personne, j'ai beaucoup de difficulté avec cette
argumentation-là aussi. Parce que la Commission des droits de la
personne est là justement pour faire respecter la Charte des droits de
la personne, la Charte des droits et libertés, et, que ce soit les
syndicats ou les syndiqués qui portent plainte, je pense, moi,
personnellement, que ça va de soi, que c'est tout à fait dans le
droit des gens de porter plainte à la Commission s'ils se sentent
lésés ou s'il y a non-respect d'un article de la Charte des
droits et libertés. J'ai beaucoup de difficulté à accepter
qu'on me dise: Si la CSN ou si tel autre syndicat je ne me souviens plus
quel autre syndicat avait procédé autrement, s'il n'avait
pas accepté de porter plainte ou s'il n'avait pas porté plainte,
ce ne serait pas arrivé, il y aurait eu des changements plus rapidement,
comme ça s'est fait ailleurs.
Mme Trépanier: Je ne voudrais pas laisser passer
ça, M. le Président. Je pense qu'on a mal
interprété mes propos, je me suis peut-être mal
exprimée.
Ce que j'ai voulu dire, c'est que, lors des négociations de 1986,
le Conseil du trésor a invité les syndicats à former des
comités paritaires pour étudier les problèmes
d'écarts salariaux et trouver des solutions, et c'est de ces
comités paritaires qu'est arrivée l'entente sur les 330 000 000
$. À cette démarche-là, la CSN n'a pas voulu participer.
Elle a préféré faire sa propre démarche par
négociation.
Cela dit, je dis qu'il est tout à fait démocratique et
tout à fait normal que la CSN dépose des plaintes à la
Commission des droits de la personne. Ce n'est pas ça que je remets en
doute du tout, mais ce que je dis, c'est que cette démarche-là de
comités paritaires pour les relativités salariales, a
été bénéfique à l'époque et on
devrait en profiter plus. Et ça n'a pas pris une loi proactive sur
l'équité salariale pour régler ce
problème-là. Alors, il ne faut pas mêler les deux.
Mme Carrier-Perreault: Disons que je suis contente de voir que la
ministre rétablit quand même certains faits, parce que souvent
c'est arrivé en Chambre récemment et, là
encore, ça peut, effectivement, porter à confusion. On a comme
l'impression qu'on blâme quelqu'un ou la CSN ou une organisation pour
avoir porté plainte.
Mme Trépanier: Pas du tout. (17 h 50)
Mme Carrier-Perreault: Vraiment, ça nous donnait cette
impression-là.
D'un autre côté, moi, je regarde les choses comme elles
sont. Vous me dites que vous n'avez pas à vous immiscer dans le
processus, que la Commission des droits de la personne doit
«prioriser» ses propres dossiers. Je suis convaincue de tout
ça, mais, compte tenu que ce dossier-là touche aussi les femmes,
compte tenu que la Commission des droits de la personne non seulement
par rapport aux crédits qu'on a devant nous n'a pas
été augmentée, mais a été plutôt
coupée de près de 500 000 $, est-ce que la ministre, suite au
mandamus qui a été prononcé, a discuté avec son
collègue pour essayer de faire avancer le dossier, essayer d'obtenir des
montants supplémentaires pour que cette enquête-là se
règle et que le dossier se finalise, à toutes fins pratiques?
Mme Trépanier: Je pense que la réponse a
été donnée à la période de questions...
Mme Carrier-Perreault: Non.
Mme Trépanier: ...il y a quelque temps. C'est que la
Commission des droits «priorise» elle-même ses dossiers, et
ce n'est pas au gouvernement à s'immiscer dans ce processus-là.
Moi, je me retourne vers la Commission des droits et, si ces plaintes-là
sont importantes, si elle leur accorde une importance suffisante, elle traitera
les plaintes.
Évidemment, vous comprendrez que, dans la conjoncture que nous
connaissons, il n'est pas dans... Je ne pense pas qu'il soit dans l'intention
du Conseil du trésor d'augmenter les budgets de la Commission des droits
de la personne quand tous les autres organismes voient leur budget
diminuer.
Alors, c'est seulement dans ce sens-là. Nous sommes très
conscients du problème, mais nous pensons que la Commission des droits
doit gérer ce problème-là.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Trois-Rivières, s'il vous plaît.
M. Philibert: Est-ce que vous êtes informée si la
Commission des droits a coupé dans son fonctionnement ou dans les
postes?
Mme Trépanier: Malheureusement, je ne suis pas
informée de ça. J'imagine qu'ils ont dû suivre les normes
de coupure de postes de tous les organismes, là, mais...
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Carrier-Perreault: J'aimerais que...
Mme Trépanier: Mais je dis ça sous réserve,
parce que je sais que c'est un organisme qui relève de
l'Assemblée nationale, alors, je ne sais pas s'ils sont
soumis aux mêmes coupures de postes. Les gens autour de moi
croient que oui
Coupure du programme PRALMA et
universalité
Mme Carrier-Perreault: Dans un autre ordre d'idées, M. le
Président, j'aimerais demander au Conseil du statut de la femme ses
réactions face aux modalités sur le PRALMA, par exemple, sur...
Bon. J'ai appris qu'il y avait un document qui avait été
déposé et j'y faisais aussi allusion lors de mon
préambule, tout à l'heure. Concernant l'universalité, il y
a quelque chose qui a été déposé, en tout cas,
différents scénarios par la Main-d'oeuvre et la
Sécurité du revenu. Compte tenu des discussions qu'on avait eues
ici l'an dernier, lors de l'étude des crédits, concernant
l'universalité, j'aimerais connaître la réaction de votre
organisme concernant ces possibilités-là d'harmonisation, en tout
cas, avec le régime fédéral d'allocation familiale et de
brèche, à toutes fins pratiques, au niveau de
l'universalité.
Le Président (M. Joly): Mme Lavigne, s'il vous
plaît.
Mme Lavigne: En ce qui concerne le PRALMA, le Conseil a fait
connaître publiquement sa réaction de déception face
à la coupure du PRALMA. Là-dessus, je pense qu'il y a deux
éléments. Ce qui nous inquiète a priori dans la
façon dont cette coupure a été faite, c'est d'abord et
avant tout qu'il s'agit de la seule mesure de remplacement du revenu qui est
financée par le gouvernement du Québec en cas de maternité
et, cette mesure-là, on en a fait une mesure sélective, donc qui
diminue à partir du moment où le revenu familial augmente.
Ça, c'est le deuxième point, c'est qu'on dit: le revenu
familial. Or, il s'agit de la seule mesure canadienne de remplacement de revenu
qui lie le remplacement du revenu au revenu du conjoint. Or, à ce qu'on
sache, ce n'est pas le conjoint qui est enceinte et ce n'est pas le conjoint
qui perd son emploi. Et ça, là-dessus, cette espèce de
précédent, on comprend assez mal, là, qu'on fusionne
soudainement.
Finalement, le type d'explication qu'on a là-dessus, c'est que ce
programme-là est toujours géré au mauvais endroit, est
géré dans un endroit où on gère fondamentalement
des programmes de dernier recours. Et, dans les programmes de dernier recours,
les normes et règles imposent qu'il y ait une solidarité entre
des gens de la famille, ce qui est très, très différent
des programmes de remplacement de revenu où il s'agit d'un droit
individuel d'un travailleur ou d'une travailleuse.
À cet égard-là, je pense que, dans ce
ministère, on a essentiellement appliqué une philosophie qui est
une philosophie de programmes de soutien, de programmes d'aide à ce qui
est un programme de remplacement de revenu.
Alors, évidemment, nous avons exprimé notre très,
très forte déception et réitéré au
gouvernement l'importance que le Québec puisse se doter d'un
remplacement de revenu qui soit consistant, dans le cadre de la
maternité. Et, à cet égard-là, le Conseil a
présenté un avis il y a déjà 2 ans. On souhaite que
ce programme de caisse de maternité, où on l'intègre en
fonction d'une philosophie de remplacement du revenu, puisse se mettre sur
pied. Et ça, ça nous semble d'autant plus important qu'à
mesure... Les coupures récentes à l'assurance-chômage ont
fait en sorte que ce n'est plus 60 % du revenu qu'on remplace, mais c'est
baissé, en plus, à 57 %.
Alors, face à une situation comme ça, nous sommes heureux
de voir que, dans le plan d'action gouvernemental en matière de
politique familiale, il est prévu qu'on revoie l'ensemble de la question
et qu'on s'enli-gne, comme société, sur une politique
intégrée de remplacement du revenu le temps de la
maternité, mais il nous semble que c'est un signal qu'il est
extrêmement important qu'on ne regarde plus la maternité comme
étant un reliquat d'un autre programme et que Québec
n'intervienne pas uniquement en compensation d'un programme qui n'est pas
conçu pour compenser la perte de revenu le temps de la
maternité.
Le Président (M. Joly): Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Trépanier: Peut-être pour compléter, M.
le Président, je vous dirai que, quant à la mesure du plan
d'action famille, qui disait d'entreprendre la révision des programmes
de remplacement du revenu pendant les congés de maternité et les
congés parentaux de manière à améliorer la
couverture offerte, après avoir procédé à une
consultation auprès de la population, le groupe a été
constitué. Il est représenté du ministère de la
Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation
professionnelle, du Secrétariat à la condition féminine,
de la Commission de la santé et de la sécurité du travail,
du Secrétariat à la famille, qui en assure la direction.
Jusqu'à la mi-avril 1993, trois rencontres ont eu lieu, et la
réalisation d'un portrait et l'identification d'éléments
de problématique ont été entreprises.
Ce qui est important, c'est que, pour 1993-1994, il y aura
dépôt par le Secrétariat à la famille d'un
mémoire au Conseil des ministres, au plus tard en décembre 1993,
sur un document de consultation publique visant une meilleure couverture du
régime de remplacement du revenu de travail. Nous prévoyons une
consultation publique pour le début de 1994.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la ministre. Mme la
députée, s'il vous plaît.
Mme Carrier-Perreault: Ce qui est un peu malheureux, c'est qu'on
n'ait pas attendu, de toute façon, les résultats de ces
études-là, de la mesure 46, avant de prendre des
décisions, parce que là, c'est fait, il est coupé, le
PRALMA. Je pense qu'il va falloir, aussi,
être très vigilants par rapport à ce qui va se
passer au niveau des autres allocations, que ce soit allocations de revenu,
aussi au niveau des allocations familiales. On parle d'universalité, on
parle de mesures de soutien pour les familles. J'ai comme une mauvaise
impression. Ça me laisse sur une mauvaise impression, qu'on n'attende
pas les rapports de ce comité-là ou quoi que ce soit. C'est qu'il
y a des décisions qui se prennent, qui sont prises et qui font mal,
effectivement.
Réactualisation du projet de congés
parentaux
Moi, j'aimerais savoir aussi: Est-ce que le Conseil du statut de la
femme a l'intention de relancer le dossier qui nous avait été
présenté lors de la commission sur les normes du travail,
j'entends le dossier de la banque de congés parentaux, tout l'ensemble
des congés parentaux qui devaient être regroupés, le projet
que vous nous aviez démontré lors de la commission parlementaire?
Est-ce que vous allez le relancer? Parce que, présentement, je n'ai pas
l'impression qu'il se fait quoi que ce soit là-dedans.
À l'automne, par exemple, on a vu, dans le fameux papier,
l'accord de Charlottetown, qu'il y avait des mesures là-dedans qui
remettaient, à toutes fins pratiques, carrément en question cette
possibilité-là. Ils étaient très clairs à
cette époque-là. Ils nous disaient que F assurance-chômage,
c'était uniquement fédéral. Je vais vous dire que,
à mon sens, je suis très contente que ça ne soit pas
passé.
Comment pensez-vous relancer ce dossier-là? Est-ce que vous y
croyez toujours, et allez-vous le relancer?
Le Président (M* Joly): Excusez. Compte tenu de l'heure,
aimeriez-vous retenir votre réponse pour notre retour? J'imagine que
ça va être une réponse...
Mme Carrier-Perreault: On a jusqu'à 18 h 10. Le
Président (M. Joly): Pardon?
Mme Carrier-Perreault: On ne va pas jusqu'à 18 h 10?
Le Président (M. Joly): Si on a le consentement, on peut
toujours continuer.
Mme Carrier-Perreault: On a commencé à 15 h 10.
Le Président (M. Joly): Mais on peut le reprendre à
20 h 10, compte tenu que chacun a des choses à faire.
Mme Carrier-Perreault: Ça ne me dérange pas. On
continuera, ça ne me fait rien, moi.
Le Président (M. Joly): Alors, on pourrait peut-être
plutôt... J'imagine que c'est une réponse quand même assez
longue.
Mme Carrier-Perreault: Le problème, c'est qu'on va
être obligés de faire revenir le Conseil du statut de la femme
pour seulement 10 minutes. Je trouve ça assez dommage pour les gens du
Conseil. (18 heures)
Le Président (M. Joly): Je n'ai pas d'objection. Moi, je
vais gérer le temps, et je suis, je pense, un de ceux qui ont toujours
prouvé leur flexibilité. Alors, s'il y a un accord de la
commission de façon à libérer, disons, les membres qui
accompagnent Mme la ministre, alors, à ce moment-là, je n'ai pas
d'objection...
Une voix: Consentement.
Le Président (M. Joly): ...du tout, moi, à
déborder.
Une voix: Consentement.
Le Président (M. Joly): Consentement? Alors, Mme Lavigne,
je pense que la réponse vous était soulevée. Mme la
ministre a souligné qu'elle voulait que vous répondiez.
Mme Lavigne: Oui, effectivement, le Conseil tient beaucoup
à réactualiser ce projet, et, dans le cadre des travaux du
comité interministériel dont Mme Trépa-nier vient de
parler, le Conseil compte acheminer à ce comité
interministériel l'ensemble des travaux qu'il a menés, en
souhaitant qu'il puisse y avoir certains éléments de
concrétisation de ce projet qui, croyons-nous, en tout cas, offrirait
l'avantage de proposer une piste intégrée.
Mais on se dit, finalement, qu'il peut y avoir aussi d'autres pistes. Ce
qui est important, c'est qu'on reconnaisse le principe de base, qu'une
travailleuse n'a pas à être pénalisée lorsqu'elle
quitte son emploi pour mettre un enfant au monde, et que ça prend
absolument un mécanisme de remplacement de revenu. Donc, on compte,
effectivement, relancer le dossier auprès des gens qui se penchent sur
la question à l'heure actuelle.
Mme Carrier-Perreault: Parce qu'à date, dans ce
dossier-là, il n'y a pas vraiment eu de... Ça n'a pas
bougé, non plus. Est-ce qu'il y a eu des renseignements qui ont
été pris, des demandes d'information? Est-ce qu'il y a quelque
chose qui s'est passé, dans le dossier, depuis les deux dernières
années?
Mme Trépanier: M. le Président...
Le Président (M. Joly): Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Trépanier: ...je pense que l'élaboration que je
vous ai faite tout à l'heure des travaux du comité répond
à cette question-là. C'est que nous avons des
travaux d'entrepris. Nous avons comme échéancier
décembre 1994, avec un mémoire au Conseil des ministres, et
toutes les consultations vont être faites en temps opportun. Il y a eu
trois réunions, à date. Alors, d'autres vont être tenues,
les consultations vont être faites, et les travaux vont bon train.
Alors, c'était une mesure, ça, du plan d'action famille,
qui est extrêmement importante à mes yeux, et sur laquelle nous
mettons beaucoup d'efforts.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce qu'il y a eu des démarches
d'entreprises auprès du gouvernement fédéral pour, au
moins, aller chercher de l'information sur la possibilité d'aller
récupérer les sommes? Est-ce qu'il y a des discussions, est-ce
qu'il y a des échanges avec le gouvernement fédéral sur le
sujet?
Mme Trépanier: Deux choses. Alors, je ne pense pas que
nous en soyons là encore, premièrement. Deuxième chose, le
comité interministériel est dirigé par le
Secrétariat à la famille. Alors, je ne pourrais pas vous dire
exactement, là, la teneur des réunions qui se sont
déroulées, à date, là, mais ce sont toutes des
actions qui vont être entreprises dans les prochains mois.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Trois-Rivières, s'il vous plaît.
M. Philibert: Je n'ai pas de question, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Ah, je pensais que vous vouliez
intervenir.
M. Philibert: Non, ça va.
Le Président (M. Joly): Merci. Parfait. Alors, Mme la
députée, s'il vous plaît.
Impact des mesures de réduction des
dépenses sur l'équité salariale dans la fonction
publique
Mme Carrier-Perreault: Tout à l'heure, on parlait... Parce
que là, je vois le temps passer et j'essaie de choisir lesquelles de mes
questions je vais poser. Je regardais, par rapport au dossier de
l'équité salariale, par rapport, entre autres, aux mesures
annoncées, là, par le Conseil du trésor... On se
rappellera qu'il y avait eu des réflexions et des commentaires
importants, quand il y avait eu des coupures comme ça, en 1982,
là. On se rappellera, le Conseil du statut de la femme, à
l'époque, s'était vraiment prononcé, compte tenu qu'il y
avait un impact de ces décrets gouvernementaux sur le dossier de
l'équité salariale.
Est-ce que vous avez fait une évaluation, par rapport à ce
qui est proposé par le Conseil du trésor présentement,
j'entends par rapport au gel des salaires dans la fonction publique? Est-ce que
vous avez une évaluation de l'impact que ce décret-là va
avoir sur le dossier de l'équité au niveau de la fonction
publique?
Mme Lavigne: Non. Le Conseil du statut de la femme, nous n'avons
pas fait d'évaluation sur l'impact des mesures annoncées, et je
dois vous dire que nous ne comptons pas faire d'évaluation, non plus,
sur cette mesure, parce que nous n'avons pas à intervenir, comme
Conseil, face à l'État-employeur. II y a des organismes qui
existent pour intervenir par rapport à l'État-employeur. Notre
mandat est très clairement de conseiller le gouvernement sur l'ensemble
des questions relativement à l'ensemble de la population
féminine. À cet égard-là, donc, la position que le
Conseil va déposer et qui sera rendue publique à la fin du mois
sur le dossier de l'équité en emploi fait le tour, constituera,
finalement, l'élément de réponse qu'on peut avoir dans
cette question, la proposition que nous faisons à cet
égard-là, et le mandat du Conseil se situe fondamentalement par
rapport à l'ensemble de la main-d'oeuvre féminine.
Le Président (M. Joly): Merci, madame. Mme la
députée, s'il vous plaît.
Mme Carrier-Perreault: Vous ne considérez pas que c'est
dans le mandat du Conseil de donner un avis, d'émettre un avis s'il y a
une décision gouvernementale qui pénalise 75 % des travailleuses
de la fonction publique?
Mme Lavigne: Nous pensons que, là-dessus, les
travailleuses ont des outils. Il y a des conventions collectives qui existent
et il existe des mécanismes de négociation, et le Conseil n'a pas
à intervenir, de façon spécifique par rapport à un
groupe de travailleuses ou par rapport à un autre groupe de
travailleuses. Nous croyons qu'il s'agit d'un problème
systémique, comme vous l'avez fort bien expliqué tout à
l'heure, qui est un problème d'ensemble, et que la solution doit
être une solution d'ensemble qui doit être regardée.
Donc, la proposition que le Conseil fait et l'analyse que le Conseil
fait, c'est que, comme société québécoise, nous ne
pouvons d'aucune façon nous permettre de nous enligner sur un ensemble,
de continuer dans une situation qui perpétue des inéquités
salariales, et c'est le rôle du Conseil de conseiller le gouvernement et
de dire les interventions qu'on doit faire, de façon globale, pour
l'ensemble de la main-d'oeuvre féminine au Québec. Nous n'avons
pas comme mandat d'intervenir dans un conflit syndical, pas plus que nous
n'intervenons dans un conflit qui peut opposer un syndicat face à une
entreprise du privé. Il s'agit d'un problème majeur de notre
société, et la réponse doit être une réponse
de type global.
Mme Carrier-Perreault: Mais là, c'est parce que j'ai de la
misère à comprendre. On ne parle pas nécessairement d'un
conflit syndical, on parle d'un décret gouvernemental. Le syndicat, il
n'y a pas eu de négocia-
tions, et il n'y en aura pas, d'après ce qu'on peut voir. Il n'y
a pas nécessairement conflit syndical. Le syndicat, à toutes fins
pratiques, on vient de lui lier les mains. À partir du moment où
le gouvernement décrète des conditions, je ne sais pas, mais je
trouve que le syndicat ne peut plus vraiment faire grand-chose. C'est comme si
on lui enlevait son rôle, et c'est dans ce sens-là que je me
demandais: Est-ce que ce n'est pas le rôle aussi du Conseil du statut de
défendre les femmes de la fonction publique dans ces
conditions-là, compte tenu qu'elles sont probablement
pénalisées, j'imagine? Et est-ce que vous êtes en train de
me dire qu'en 1983 le Conseil du statut n'avait pas de mandat non plus pour se
prononcer en faveur des femmes?
Le Président (M. Joly): Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Trépanier: D'abord, je voudrais dire qu'il n'y a pas
eu de décret de passé encore. Ça, c'est la première
des choses.
Mme Carrier-Perreault: II vaut mieux prévenir.
Mme Trépanier: On aspire toujours à la
négociation, ça, c'est très clair. Le président du
Conseil du trésor a proposé un gel salarial applicable uniquement
à la masse salariale elle-même. Alors, le projet n'affectera pas
le programme de redressement des écarts salariaux.
Je prends l'exemple des universités, où on a entendu
parler de l'Université Laval ces jours-ci, dans les journaux. Alors,
ça n'affectera pas ce redressement des écarts salariaux là
ni l'accès pour les employés à des postes
supérieurs dans les conventions collectives. Alors, il ne faut pas
mêler les choses. C'est sûr que, s'il y a gel de salaire, c'est
évident que ça freine et les hommes et les femmes. Ça, il
ne faudrait peut-être pas... Mais il ne faut pas mêler les choses
non plus, là.
Mme Carrier-Perreault: Non, mais par rapport aux augmentations
prévues pour obtenir l'équité salariale dans certains
postes où ça avait été reconnu, ça veut dire
qu'il n'y aura aucun...
Mme Trépanier: Ce n'est pas touché.
Mme Carrier-Perreault: La ministre peut me confirmer,
présentement, que, s'il y a gel ou s'il y a décret
gouvernemental, ça n'a aucun impact sur le dossier des travailleuses par
rapport à l'équité salariale. C'est ce que la ministre me
confirme ici, aujourd'hui?
Mme Trépanier: Ce que je vous dis, c'est que ça n'a
pas d'impact direct sur le dossier d'équité salariale comme tel.
Le plus bel exemple, c'est l'Université Laval, qui est en train de
régler un problème d'écarts salariaux importants,
malgré l'annonce du gel des salaires. À l'Université
Laval, ils sont touchés eux aussi.
Alors, c'est bien évident que, dans des temps de conjoncture
économique plus difficile, c'est plus difficile, mais c'est deux
dossiers totalement différents, et un ne vient pas mettre en danger
l'autre, je ne pense pas.
Le Président (M. Joly): Malheureusement, c'est
déjà terminé.
Mme Carrier-Perreault: On continuera après, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Alors, la commission suspend ses
travaux à 20 heures.
Mme Trépanier: Est-ce que je comprends, M. le
Président, que le Conseil du statut de la femme reviendra à 20
heures?
Une voix: Non.
Mme Trépanier: Non? Bon, parfait.
Le Président (M. Joly): Parfait, merci. Donc, 20 heures,
même salle.
(Suspension de la séance à 18 h 10)
(Reprise à 20 h 4)
Le Président (M. Joly): Au nom de cette commission, il me
fait plaisir de vous y accueillir. Alors, la commission reprend ses
travaux.
Office des services de garde à
l'enfance
Nous en étions, je pense, au dernier bloc qui nous était
alloué concernant les dernières quatre heures. Nous en
étions, je crois, à l'Office des service de garde. C'est
ça. Alors, l'Office des services de garde.
Mme la ministre, vous avez quelques remarques d'ouverture.
Remarques préliminaires Mme Violette
Trépanier
Mme Trépanier: Oui, je voudrais, dans un premier temps,
vous indentifier les gens qui m'accompagnent. Alors, à ma gauche, Mme
Ginette Galarneau, qui est directrice de la recherche et du
développement à l'Office des services de garde à
l'enfance, M. Georges Labrosse, qui est secrétaire
général, Mme Nicole Marcotte, qui est la présidente de
l'Office et, à ma droite, Mme Luce Ranger-Poisson, ma directrice de
cabinet, et Mme Christine Marion, l'attachée politique de ce
dossier.
Alors, M. le Président, dans le dossier des services de garde
à l'enfance, l'année 1992-1993 a été marquée
par d'importants travaux, particulièrement en
matière de réglementation et de planification du
développement. D'entrée de jeu, je réitère
l'engagement du gouvernement dans le développement et le maintien des
services de garde diversifiés et de qualité de même que
dans le soutien financier aux parents et aux services.
Au chapitre des lois et des règlements, la Loi modifiant la Loi
sur les services de garde à l'enfance est entrée en vigueur le 23
juin 1992. Les modifications contenues dans cette loi faisaient principalement
suite au jugement rendu par la Cour d'appel du Québec dans la cause
Chouinard et Perry. Dans ce contexte dont nous avons largement parlé
dans le passé, le gouvernement a modifié la Loi sur les services
de garde à l'enfance pour se permettre de fixer et de répartir
annuellement, selon des critères déterminés par
règlement, un nombre de places pour lesquelles une exonération,
une aide financière et des subventions peuvent être
accordées par l'Office pour les nouveaux services de garde en garderie
et en agence.
Deux nouveaux règlements sont entrés en vigueur en
1992-1993: le Règlement sur la fixation et la répartition
annuelle, pour les nouveaux services et agences, du nombre de places pour
lesquelles une exonération, une aide financière et des
subventions peuvent être accordées; le Règlement sur
l'exonération et l'aide financière pour un enfant en service de
garde. Celui-ci comporte des améliorations importantes.
D'autres règlements sont en élaboration, et les travaux
ont progressé au cours de l'année. Le projet de règlement
sur les agences et les services de garde en milieu familial sera bientôt
soumis au gouvernement pour approbation. Il en est de même de deux
projets de règlements modifiant le Règlement sur les services de
garde en garderie qui visent principalement des aménagements concernant
l'administration des médicaments et les espaces de jeu extérieurs
pour les enfants. Par ailleurs, le projet de règlement sur les services
de garde en jardin d'enfants et le projet de règlement sur les services
de garde en halte-garderie en sont à l'étape finale
d'élaboration et ils devraient être adoptés au cours de
l'année.
Au plan du développement, 43 nouveaux services en garderie ont
obtenu leur permis, et 2346 places ont été
développées, incluant les places en augmentation de
capacité dans les services existants. Le total des places disponibles en
garderie est actuellement de 46 593. Il faut aussi inclure à ce
développement 3951 places déjà autorisées et en
voie de concrétisation.
En ce qui concerne la garde en milieu familial, 11 nouvelles agences de
service de garde en milieu familial ont débuté leurs
activités en 1992-1993, et 3814 places ont été
développées, y compris celles en augmentation de capacité.
Ceci porte à 12 017 le nombre total de places disponibles en agence. En
outre, 1739 places déjà autorisées sont en voie de
concrétisation.
Dans le domaine de la garde en milieu scolaire, 43 nouveaux services ont
été mis sur pied. L'ensemble des services de garde en milieu
scolaire reçoit actuelle- ment au total 35 043 enfants sur une base
régulière. Le nombre total de places dans les divers services de
garde s'élève maintenant à 93 653.
Pour l'année 1992-1993, le décret gouvernemental
prévoit la répartition de 1870 nouvelles places en garderie;
s'ajoutent 320 places devenues inopérantes en 1991-1992. C'est donc un
total de 2190 places qui ont pu être réparties dans l'ensemble du
Québec. Le total des places à répartir en agences de
services de garde en milieu familial est de 1390, dont 1350 places
prévues par la fixation et la répartition et 40 places qui ont
cessé d'être en opération en 1991-1992. Enfin, 3611 places
ont été réparties pour les services de garde en milieu
scolaire.
Au cours de la dernière année, l'Office a versé
plus de 70 000 000 $ en subventions aux garderies. Pour leur part, les agences
de services de garde en milieu familial ont reçu 12 000 000 $. Plus de
64 000 000 $ ont été alloués cette année dans le
cadre du programme d'exonération et d'aide financière pour un
enfant en service de garde. Ce montant inclut le Programme d'aide
financière aux familles défavorisées. Dans le cadre de la
garde estivale, 244 organismes ont été subventionnés
durant l'été 1992, avec un budget de quelque 900 000 $, et non
pas de 80 000 $ comme l'affirmait plus tôt aujourd'hui la critique de
l'Opposition.
L'Office des services de garde à l'enfance a
complété en 1992 son projet de politique d'intervention en
services de garde à l'intention des enfants de milieux
défavorisés; trois projets expérimentaux sont
présentement en cours, en collaboration avec des CLSC et d'autres
organismes. En vue de favoriser l'adaptation des services de garde à la
réalité pluriethnique et de faciliter l'intégration des
immigrants, l'Office a soutenu la réalisation de trois projets en
1992-1993. Il a aussi maintenu un soutien technique et professionnel à
la recherche et à l'expérimentation de modèles de garde
adaptés aux milieux autochtones. Enfin, l'Office a subventionné
le regroupement des garderies sans but lucratif des régions de
Québec et de Chaudière-Appalaches afin qu'il offre de la
formation et du perfectionnement au personnel des services de garde en
garderie.
En 1992-1993, 621 garderies ont fait l'objet d'une inspection
complète. L'Office a continué d'apporter une attention
particulière au traitement des plaintes, notamment en matière de
garde illégale. (20 h 10)
Avant de conclure, M. le Président, je voudrais rassurer ma
collègue de l'Opposition quant à la situation salariale des
éducatrices en garderie. J'entends bien continuer à travailler de
concert avec les gens du milieu afin de trouver une solution équitable
pour l'ensemble des éducatrices, tout en respectant l'autonomie de
gestion des parents et les moyens limités de l'État.
M. le Président, j'aurais souhaité pouvoir élaborer
davantage sur les dossiers nombreux et intéressants dont j'ai la
responsabilité. Qu'il me suffise de rappeler, en terminant, que les
grands enjeux de la Condition fémi-
nine et de la Famille au Québec progressent chaque année,
pas toujours au rythme souhaité mais avec une constance et une force qui
ne permettent aucun recul et aucune compromission.
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup, Mme la
ministre.
Mme la députée, s'il vous plaît.
Mme Carrier-Perreault: Oui. Alors, M. le Président, comme
vous le savez, j'ai fait mes remarques préliminaires globalement, en
début d'après-midi, alors je préfère passer tout de
suite au questionnement puisqu'on a avec nous les gens de l'Office des services
de garde.
Avant de questionner, de poser les questions que j'ai à poser,
j'aimerais quand même vous souligner que, ce soir, à mes
côtés, c'est mon attachée politique, Mme Marie
Deraîche, qui s'occupe principalement du dossier des services de garde,
qui est avec moi. Alors, ça me fait plaisir de saluer les gens de
l'Office.
Crédits périmés au chapitre des
transferts
De façon générale, quand on regarde les
crédits on va entrer directement dans le vif du sujet qui
ont été alloués à l'Office des services de garde,
par rapport au livre des crédits, on se rend compte rapidement qu'il y a
eu une augmentation de 9 900 000 $ cette année par rapport au budget de
l'an dernier. L'augmentation de ces crédits-là, par exemple, il
faut regarder où ça va. On se rend compte que c'est attribuable,
pour environ 1 180 000 $, au budget de fonctionnement de l'Office des services
de garde comme tel et que, par rapport au budget des transferts concernant les
subventions et les services qui seront fournis, l'augmentation est de 8 950 000
$.
Une analyse des dépenses probables de 1992-1993 laisse quand
même entrevoir certains problèmes, à mon sens, quant
à la planification au niveau de l'Office des services de garde. On
remarque d'abord que l'Office a périmé, par rapport au budget de
l'an dernier, 9 460 700 $ au niveau des transferts. Au niveau des transferts,
on parle des dépenses par rapport aux montants alloués pour des
places, pour des subventions, et les montants qui sont fournis pour des
services dans les services de garde. Alors, il y a 9 000 000 $, presque 9 500
000 $ qui ont été périmés, qui sont
retournés au Conseil du trésor, à toutes fins
pratiques.
Par ailleurs, on se rend compte et là, j'ai vraiment un
problème de compréhension quand on regarde au niveau du
budget administratif de l'Office, on se rend compte, effectivement, du
côté du personnel, du côté du fonctionnement par
rapport au personnel de l'Office, qu'on a fait des économies, on a
conservé 110 000 $ qu'on n'a pas dépensés, mais que, par
ailleurs, au niveau du fonctionnement et autres dépenses en ce qui a
trait aux services de l'Office comme tels, on a défoncé le budget
de 628 000 $. Il y a un manque à gagner par rapport à ce qui
était prévu l'an dernier dans le budget de l'Office.
Alors, là, vous comprenez, M. le Président, vous me voyez
venir avec mes questions.
Quand on regarde ça dans l'ensemble, effectivement, l'Office des
services de garde, par rapport au budget de l'an dernier, globalement, le
budget global se trouve à avoir périmé 8 600 000 $. C'est
très important, à mon avis, et j'aimerais bien qu'on m'explique
comment c'est possible de périmer 9 500 000 $, à toutes fins
pratiques, 9 460 700 $ au niveau des transferts. Et, ça, ces
chiffres-là, je les ai calculés par rapport aux chiffres qui
m'ont été fournis à la page 1 des questions que j'avais
posées à l'Office des services de garde.
Le Président (M. Joly): Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Trépanier: Oui. Je vais demander à Mme Marcotte
de répondre, s'il vous plaît.
Le Président (M. Joly): Alors, Mme Marcotte.
Mme Marcotte (Nicole): Bon, d'abord, ce n'est pas la
première fois que l'Office a des périmés. Chaque
année, il y a des budgets périmés à l'Office. Il
faut comprendre que l'estimation... Lorsque les budgets, les crédits
sont votés, ils sont faits sur la base d'estimés de
dépenses qui visent des programmes particuliers, donc des programmes qui
sont normes et qui empêchent l'Office d'utiliser les sommes à
d'autres fins que celles pour lesquelles elles ont été
réservées.
Maintenant, où se situent les différences? D'abord, il y a
un montant assez appréciable d'environ 1 500 000 $ qu'on peut attribuer
à l'implantation. On se rappellera que l'Office a dû, à la
suite du jugement, retarder tout le processus d'allocation des nouvelles places
pour le développement. Les places nouvelles n'ont été
allouées qu'au cours de février. Donc, c'est évident que
les sommes n'ont pas encore été dépensées, parce
qu'il faut que les projets cheminent avant que l'Office ne complète les
subventions aux promoteurs qui sont en processus d'implantation.
L'autre objet assez important de crédits périmés
vient du programme d'exonération et d'aide financière. Nous avons
accordé l'aide financière en fonction des programmes tels qu'ils
ont été acceptés par le Conseil du trésor, et on
avait estimé un nombre des bénéficiaires plus
élevé. On anticipait, au moment où on a fait les budgets,
il y a déjà au-delà d'un an passé, qu'il y aurait
possiblement une reprise économique, ce qui ne s'est pas produit. Donc,
dans les faits, il y a un montant périmé assez important au
niveau de l'aide financière. Il y a également un peu plus de 500
000 $ périmés dans le dossier des assurances collectives, et
ça s'explique par une diminution du nombre de garderies qui ont
adhéré au régime d'assurance collective, principalement
dans la catégorie des garderies à but lucratif.
Ventilation des crédits
périmés
Mme Carrier-Perreault: Mme Marcotte, est-ce que c'est possible
d'avoir la ventilation des montants? Parce qu'au niveau de l'aide
financière vous nous dites, bon, il y a un certain montant; c'est
combien? Au niveau de l'assurance collective, c'est combien? J'essaie de voir
par rapport à 9 500 000 $, parce que je trouve ça important de
savoir où on a périmé.
Mme Marcotte: Bien, écoutez, je peux vous donner les... Au
niveau de l'aide financière, vous avez 6 100 000 $. Par contre, il y a
eu un dépassement par rapport aux prévisions dans les subventions
aux dépenses de fonctionnement des garderies sans but lucratif et des
agences, pour 1 300 000 $.
Mme Carrier-Perreault: Ça, c'est une augmentation?
Mme Marcotte: Oui, c'est ça.
Mme Carrier-Perreault: Un dépassement.
Mme Marcotte: Oui. Il y avait une prévision qui
avait été trop conservatrice par rapport aux subventions
versées. Il y a la subvention aux poupons, garderies et agences qui,
également, était en déficit de 679 000 $, alors, il a
fallu augmenter la provision; la subvention pour les enfants handicapés,
il y a un surplus, des crédits périmés de 40 700 $; la
subvention pour la formation, il y a un surplus de 115 000 $; l'implantation
des garderies, 1 507 800 $; l'achat de matériel éducatif et
l'équipement en garderie pour les garderies à but lucratif, 174
400 $, toujours en surplus; l'assurance collective, 581 200 $; les autres
subventions totalisent 232 200 $ de surplus, et un virement aux dépenses
de fonctionnement, dans l'élément 2, de 88 300 $, ce qui fait un
total de crédits périmés de 6 600 000 $ pour ce qui est de
l'activité des transferts de l'élément 1.
Vous avez également une différence au niveau du milieu
scolaire pour attendez un petit peu tout près de 1
000000$, 998 600$. Alors, quand on a un manque à gagner dans une
subvention, il faut obtenir des transferts, ce qu'on a pu obtenir pour verser
des subventions de fonctionnement, sauf qu'au niveau des périmés
on ne peut pas les affecter à des nouveaux programmes ou à
d'autres activités, ils doivent s'en aller dans les fonds
consolidés. On n'a pas le choix, c'est la façon de fonctionner.
(20 h 20)
Mme Carrier-Perreault: Je trouve quand même que c'est des
montants très importants par rapport à l'écart. Vous me
dites: À chaque année, on a des montants périmés
à l'Office parce que c'est difficile de planifier de façon
très juste. Je peux en convenir, que ce n'est pas toujours
évident qu'on planifie de façon très juste, mais il reste
que, si je regarde les périmés de l'an dernier par rapport aux
périmés de cette année, il y a une différence
énorme. Et quand je m'attarde un petit peu plus longuement sur les
montants que vous nous donnez, là, je regarde, 6 000 000 $ en termes
d'aide financière, je trouve que c'est un écart
considérable, et je me demande comment on a fait pour en arriver
à un écart aussi grand.
Est-ce qu'il y a des explications précises que vous pourriez me
donner là-dessus?
Mme Marcotte: Oui, écoutez, c'est un budget... On comprend
que le programme d'aide financière touche des milliers de personnes.
Donc, faire les estimés de dépenses, c'est assez
considérable comme exercice, et il faut surtout s'assurer qu'il y en ait
suffisamment pour tous les réclamants. Donc, c'est fort probable que,
dans cette section-là, on tâche d'avoir les crédits pour
répondre à toutes les demandes si la situation était la
plus en demande possible.
Quand on parle des budgets des années antérieures, c'est
une moyenne, à peu près, de 6 000 000 $ de crédits
périmés qu'on a, d'habitude. L'année dernière,
effectivement, il y en a eu beaucoup moins. Ce qui est arrivé, c'est
qu'on a eu des gels de crédits assez importants aussi. Donc, ça
joue dans la question des crédits périmés. Cette
année, comme tels, des gels, on n'en a pas eu, mais, au bout de la
ligne, ça reste quand même des crédits qui ne sont pas
utilisés. Alors, au cours des 3 dernières années, si on
fait les moyennes, ça tourne autour de 6 000 000 $.
Et, au niveau de l'aide financière, ce n'est pas le genre
d'activité où on peut aussi facilement prévoir les
demandes qui pourraient arriver des parents. Parce que, comme je vous le disais
tout à l'heure, c'est quand même peut-être 25 000, 30 000
personnes qui vont faire des demandes de programme en fonction de leurs
revenus. Donc, estimer quels seront les revenus de la population l'année
suivante quand on parle de reprise économique qui s'en vient, qui s'en
vient peut-être, bien, vous admettrez que ce n'est pas facile, parce que
le programme d'aide financière est basé sur les revenus des
parents et des familles.
Mme Carrier-Perreault: Oui. Par ailleurs, vous me parliez de 1
500 000 $ en termes de retards. À cause des retards qu'il y a eus compte
tenu du jugement, et tout ça, vous avez été obligés
de retarder vos allocations, et tout ça. Ça veut dire que ces 1
500 000 $, puisque les projets continuent de cheminer, c'est des projets de
l'an dernier qu'on finance cette année. C'est ça?
Mme Marcotte: C'est exact.
Mme Carrier-Perreault: Ça fait partie des 9 900 000 $.
Donc, à toutes fins pratiques, on a reporté le montant, tout
simplement.
Mme Marcotte: Effectivement, il a fallu reporter le montant. Et
vous comprendrez qu'on n'avait aucun contrôle sur le fait que cet
argent-là n'ait pu être dépensé en 1992-1993,
puisque la modification qui a eu
lieu en juin 1992 au niveau de la Loi sur les services de garde
obligeait le gouvernement à faire un règlement avant qu'on ne
procède au versement des subventions d'implantation et avant qu'on ne
propose une répartition des places, qui a été
approuvée par décret. Le règlement a été
approuvé à la fin de décembre, le décret a
été approuvé en janvier et, tout de suite après, on
a accordé les places. Alors, il n'y a vraiment pas eu de délai
volontaire de la part de l'Office dans ce dossier-là.
Mme Carrier-Perreault: Je comprends que ce n'est pas
évident, que ce n'est pas toujours facile de faire une planification,
surtout quand on parle de l'exonération financière, quoiqu'il y a
eu quand même des resserrements, et j'imagine que l'Office est quand
même équipé en conséquence. Il y a quand même
des études selon les régions où vous donnez vos... Il y a
des prévisions qui sont faites auparavant. Parce que je trouve que, au
niveau de la planification, quand on dit aux gens: On manque de places en
services de garde, on ne développe pas nécessairement le nombre
de places qui sont prévues, en fait, qui nous ont été
accordées et, en même temps, on se rend compte que, dans le
budget, au niveau des sommes qui ont été allouées, on a
des périmés pour environ 9 460 000 $. Bien, c'est assez
difficile, quand même, d'expliquer ça à la population. Je
trouve ça un petit peu dommage.
Augmentation des crédits alloués au
fonctionnement administratif
Par ailleurs, je voudrais avoir des explications concernant
l'augmentation importante, le manque à gagner par rapport au budget que
vous aviez l'an dernier, qui avait été alloué à
l'Office comment dirais-je l'augmentation des dépenses au
niveau des services par rapport au fonctionnement administratif de l'Office.
Vous avez quand même un montant de 628 000 $ que vous avez
été obligé d'aller chercher ailleurs, j'imagine, dans le
budget de l'Office, parce que vous avez eu une augmentation importante. On est
passé de 1 839 600 $ qui étaient prévus aux crédits
de l'an dernier, puis on a fini l'année avec 2 468 100 $. Alors,
là, on se rend compte qu'il y a un trou de 628 000 $.
Alors, à quoi c'est attribué, cette augmentation-là
dans le fonctionnement de l'Office?
Mme Marcotte: C'est une dépense à contrat qui
concerne principalement en tout cas, en grande partie, là
un contrat qui a été donné à des firmes
spécialisées pour toute la programmation visant l'entrée
en vigueur du Règlement sur l'exonération et l'aide
financière. Et il était entendu que, au ministère de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu, on attendait d'avoir
un règlement pour corriger la programmation informatique d'un
système qui était désuet parce qu'il était en
place, quand même, depuis la fin des années 1975, 1977, ou
à peu près. Alors, il fallait absolument que ce
programme-là soit, au niveau informatique, refait. Alors, c'est un
contrat qui a été donné à cet effet-là.
Il y a quelques autres contrats de professionnels qui ont
été donnés à l'Office. Entre autres, on peut penser
à l'architecture où, à la suite du jugement Choui-nard, on
a dû traiter un nombre assez considérable de dossiers pour des
demandes de délivrance de permis. Donc, on a dû recourir à
des contractuels, parce que ce n'était pas prévu dans nos
activités, et c'étaient des délais qui nous étaient
imposés par voie légale de répondre à
l'intérieur d'une certaine limite fixée.
Mme Carrier-Perreault: Si je comprends bien vos explications,
c'était une situation passagère...
Mme Marcotte: Oui.
Mme Carrier-Perreault: ...compte tenu de la réglementation
à mettre en place et compte tenu des évaluations à faire
suite au jugement Chouinard. C'est ce que vous me dites?
Mme Marcotte: C'est exact. C'est pour ça qu'on a dû
recourir...
Mme Carrier-Perreault: Alors, pouvez-vous m'expliquer pourquoi,
cette année, vous avez décidé d'augmenter le budget de
l'Office de 1 000 000 $? J'aimerais savoir à quoi ça va
être attribuable.
Mme Marcotte: II y a une partie du contrat pour
l'exonération financière qui était divisée sur deux
ans. Il y a également d'autres contrats qui sont probablement
liés à des activités d'analyse et d'évaluation qui
sont prévues à l'Office.
Mme Carrier-Perreault: J'aimerais avoir une ventilation. C'est
combien, le montant qui est prévu pour cette fin de contrat là
pour cette année?
(Consultation)
Mme Marcotte: Ça ne sera pas long, on va le trouver.
(Consultation)
Mme Marcotte: Alors, c'est ça. C'est lié au
programme d'exonération et d'aide financière. Donc, il y a un
contrat qui est donné à une firme spécialisée. Il y
a également d'autres sous-contrats qui sont rattachés au
développement du programme, qui totalisent 1 000 000 $. (20 h 30)
Mme Carrier-Perreault: Oui, mais, je m'excuse, M. le
Président, je voudrais savoir. On me dit qu'il y en a une partie qui a
été payée, 628 000 $ l'année passée,
là. En tout cas, j'imagine, d'après ce que j'ai pu comprendre de
votre réponse de tout à l'heure, que l'excédent
était attribuable à ce genre de chose là. Là, vous
me dites qu'il y a encore 1 000 000 $.
Ça veut dire quoi, ça? C'est cette année?
Mme Marcotte: Non, c'est un contrat qui totalisait 2 000 000 $.
Alors, il y avait un montant de quelque 600 000 $, là, qui a
été dépassé l'an dernier, et il y a encore 1 098
000 $ à finaliser. Et il y a une partie, j'imagine, là, des
dépenses... Il faudrait peut-être qu'on complète
l'information un peu plus tard. Dans le mémoire qui avait
été préparé pour toute la programmation, là,
on pourrait avoir le détail de toutes les dépenses qui
surviennent à cause de ça.
Mme Carrier-Perreault: Moi, je vais vous dire, je tiendrais
à avoir les détails de ces renseignements-là que je
demande, là; je trouve que c'est très gros, 2 000 000 $ pour
mettre en place un règlement. Et j'ai vu, par rapport à ce qui
m'a été fourni, les évaluations de plans, certains
contrats qui ont été alloués à des firmes
spécialisées. La vérification de plans, j'imagine que
ça faisait partie de ça. Il y a plusieurs firmes, mais ce ne sont
pas des montants qui sont, quand même, excessifs.
Mme Marcotte: Ce n'est pas des mêmes plans, hein, qu'on
parle. Quand vous parlez, dans l'étude des crédits, des
dépenses de 25 000 $ et moins, ce sont des contrats donnés
à des architectes pour les plans en provenance des promoteurs des
services de garde pour l'implantation de garderies. Ici, il est question d'un
système informatique, et ce n'est pas uniquement pour la mise en place
de la réglementation. C'est que le MMSR attendait qu'on ait notre
règlement avant de faire les modifications au système
d'information qui gère toute la programmation du programme
d'exonération et d'aide financière, parce que, bon, tel qu'on
nous l'a expliqué, là, depuis le temps que c'est en place, ce
système-là, ça équivaut à peu près
à un gros système... une machine à additionner, si vous
voulez. Alors, il fallait absolument qu'on ait un programme informatique qui
soit adapté aux besoins des services de garde, et on a fait
coïncider la modification du système avec l'entrée en
vigueur du règlement.
Mme Carrier-Perreault: Alors, M. le Président...
Mme Marcotte: Mais on pourra vous fournir le détail.
Mme Carrier-Perreault: Oui. J'aimerais avoir, évidemment,
le nom des fournisseurs le même genre de questionnement qu'on pose
habituellement quand il y a des contrats importants qui sont alloués
les gens qui ont été invités à souscrire.
J'imagine que vous y êtes allé par soumissions...
Mme Marcotte: Oui, exactement.
Réduction des effectifs et des dépenses
de fonctionnement
Mme Carrier-Perreault: ...et tout ça, alors je voudrais
avoir la ventilation. Combien coûte quoi, là, etc. Parce que vous
comprendrez que c'est assez étonnant, hein. cet après-midi, on a
eu des discussions ici, concernant les coupures qui étaient
exigées par le conseil du trésor. on m'a dit, cet
après-midi, que le conseil du trésor exigeait des coupures de 20
% au niveau des postes et de 5 % au niveau des compressions, là, pour
des services fournis, des compressions budgétaires pour toutes sortes de
services au niveau du fonctionnement des différents organismes. on a vu
que le conseil de la famille a subi des coupures, on a vu que le
secrétariat à la condition féminine en a subi aussi; et,
dans le cas de l'office des services de garde, bien, écoutez, je me
rends compte que c'est du côté administratif qu'il y a de grosses
augmentations, et je ne vois pas vraiment de sérieuses coupures à
ce niveau-là.
Quand on regarde, par rapport à Traitements et Autres
rémunérations, si je... Écoutez, ce n'est pas parce que je
veux que vous soyez coupé absolument, là, on se comprend, mais
j'essaie de comprendre...
Mme Marcotte: On l'a été déjà.
Mme Carrier-Perreault: ...j'essaie de comprendre, moi aussi,
là. Compte tenu de ce qu'on m'a donné comme réponses cet
après-midi, je me rends compte qu'au niveau des services de garde,
à toutes fins pratiques, on a effectivement une diminution, mais elle
est légère. On n'atteint pas les 20 %. Par ailleurs, au niveau du
fonctionnement, bien, là, vous me donnez des explications dont les
réponses viendront plus tard. Je ne les ai pas complètement, je
n'ai pas pu les analyser.
Mme Marcotte: écoutez, on a coupé 20 % des postes
à l'office. il y a eu 4 postes de coupés à l'office, et le
budget administratif de l'office est un des plus bas parmi tous les
ministères et organismes du gouvernement du québec. il se situe
entre 4 % et 5 %. les dépenses dont il a été question,
concernant les programmes d'informatique, sont des programmes de
rationalisation, et qui visent tout simplement à assurer une gestion des
programmes qui totalisent... il faut quand même bien se le dire,
là, la moitié des budgets de l'office passe pour les programmes
d'exonération et d'aide financière. donc, si le gouvernement ne
se dote pas d'un système de gestion qui est efficace, bien, il peut y
avoir des résultats que tout le monde déplorera dans le
futur.
Alors, on a eu les coupures de postes, à l'Office comme ailleurs,
et les investissements qui sont faits pour les programmes d'exonération
et d'aide financière, ce sont des investissements à long terme et
avec lesquels nous n'avions pas le choix.
Impact de la coupure du programme pour les locaux de
services de garde en milieu scolaire
Mme Carrier-Perreault: Par ailleurs, au niveau
des institutions d'enseignement, j'ai remarqué autre chose
j'essaie d'aller de façon à ce que ce soit assez rondement.
Au niveau des institutions d'enseignement, on remarque que vous passez de 12
564 000 $ l'an dernier à 9 279 000 $. Alors, on se rend compte que,
à ce niveau-là, on a une coupure d'environ 3 000 000 $.
Après avoir pris de l'information sur ce sujet-là en particulier,
parce que je trouvais que c'était important comme coupure, on m'explique
que c'est un programme pour les locaux. Il y avait un programme pour les locaux
avant, et, bon, on prenait toujours pour acquis qu'il y avait de l'espace. On
s'engageait, à toutes fins pratiques, à fournir entre 100 000 $
et 130 000 $ pour aménager un local au niveau de l'école. En
fait, on m'a expliqué, si on veut, la mécanique d'un programme de
locaux, et il semble que ces 3 000 000 $ soient attribués à cette
coupure de ce programme-là.
Moi, la question que j'ai, c'est que, concernant ce programme-là,
il y avait quand même une garantie d'utilisation des locaux pour faire de
la garde scolaire, et la garantie était de sept ans. Alors, j'aimerais
savoir si la coupure de ce programme-là vient mettre en péril
cette garantie-là aussi. Parce qu'on nous dit que ça va
être à assumer maintenant par le budget global et que ça va
être prévu dans les budgets de construction. Alors, moi,
j'aimerais savoir si ça va affecter au niveau de la garantie.
Mme Trépanier: Alors, première chose, c'est que les
projets qui ont déjà été accordés seront
effectivement complétés; alors, il n'y aura pas de
problème avec votre garantie de 7 ans. Depuis 1989, il y a 75
écoles qui ont bénéficié de la subvention d'ajout
d'un local de service de garde en milieu scolaire. Ça, ça se fait
toujours lors de la construction ou de l'agrandissement. Dans le cadre des
restrictions budgétaires, cette subvention a été
complètement retirée, mais l'abolition de ce programme de
subventions peut être substitué par le financement de l'ensemble
du projet de construction ou d'aménagement de l'école en
amortissant les coûts sur plusieurs années. Le niveau de
développement des services de garde en milieu scolaire pourrait
probablement être maintenu en prévoyant dans les nouvelles
écoles un local pour un service de garde en milieu scolaire,
spécifiquement dans les zones où le développement
démographique l'exige.
En 1992-1993, l'Office a accordé des subventions aux 30 projets
autorisés le 7 février 1992 par le ministère de
l'Éducation, pour un montant total de 3 482 000 $.
Mme Carrier-Perreault: Non, moi, ça n'est pas ça
que je veux dire. Oui, je comprends ce que la ministre essaie de m'expliquer.
C'est que, pour les projets qui ont été accordés, il n'y a
pas de problème avec la garantie de sept ans. C'est ça? Ils
l'ont, eux autres.
Mme Trépanier: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: J'ai bien compris? Mais, moi, ce que je
veux savoir, c'est s'il va toujours exister une garantie d'utilisation des
locaux. Parce qu'on voit ce qui se passe, là: il y a beaucoup de
garderies, de services qui sont relocalisés faute d'espace, etc. Alors,
moi, je voudrais savoir qu'est-ce qu'il en est de cette garantie de sept ans
qui existait avec le programme antérieur. Est-ce qu'elle existe
toujours? Comment ça va se vivre, tout ça, après? Ceux qui
sont alloués, je pense que je n'ai pas de problème avec
ça, c'est ceux qui sont à venir, compte tenu de cette
coupure-là.
Mme Marcotte: D'abord, on parle de services de garde en milieu
scolaire et pas de garderies qui sont logées dans les écoles.
Donc, les subventions qui était allouées pour l'ajout d'un local
visaient des écoles qui étaient en construction, en
agrandissement ou en rénovations majeures au niveau de l'ensemble des
locaux. Cette subvention-là visait à prévoir un local
spécifiquement pour le service de garde en milieu scolaire.
Dans le moment, les services de garde en milieu scolaire vont pouvoir
continuer à se développer sur la même base. Il y a des
ententes dans le moment, et des pourparlers avec l'Éducation pour que
les écoles puissent financer ce local-là de la même
façon qu'on finance toute la construction et la rénovation
majeure de l'école.
L'Office, dans le fond, avait le choix entre tenter d'établir une
entente de ce type-là avec le ministère de l'Éducation
pour éviter une coupure de 3 400 000 $ ailleurs, soit dans les services
de garde en garderie ou au niveau d'autres programmes. Cette coupure-là
ne devrait pas pénaliser les écoles au niveau d'un ajout de
local. Si elles veulent l'ajouter dans leurs devis, elles devraient pouvoir le
faire.
Mme Carrier-Perreault: Mais, ce que je veux savoir, c'est si on a
la même garantie d'utilisation, qui était de sept ans, avec le
programme? Est-ce qu'on l'a toujours en coupant le programme et en essayant de
s'entendre avec les écoles?
Mme Marcotte: O.K. Je comprends. En demandant à la
commission scolaire de financer elle-même, à même la dette
à long terme, le local, c'est évident qu'une commission scolaire
n'a pas intérêt à construire un local additionnel si elle
n'a pas l'intention de l'utiliser pour les services de garde en milieu
scolaire.
Mme Carrier-Perreault: Non, mais est-ce qu'on a toujours la
garantie?
Mme Marcotte: Pour ceux existants?
Mme Carrier-Perreault: Non, pour ceux à venir, compte tenu
de la coupure. (20 h 40)
Mme Marcotte: Bien non, on n'aura plus de protocole d'entente
pour ceux à venir, puisque ce n'est pas l'Office qui va financer dans
l'avenir. Donc, on ne pourra pas établir un protocole d'entente pour les
projets à venir, mais la garantie vaut toujours pour ceux qui sont
là.
Mme Carrier-Perreault: Bon. O.K. Là, j'ai ma
réponse. Ça veut dire que le programme n'existant plus, la
garantie aussi n'existe plus...
Mme Marcotte: Exactement...
Mme Carrier-Perreault: ...pour les prochains.
Mme Marcotte: ...la garantie ne peut pas exister puisque...
Mme Carrier-Perreault: Disons qu'il y a quand même un
danger à tout ça; j'imagine qu'on en est conscient. Parce que,
où il y a des constructions d'écoles, c'est parce qu'il y a de
l'expansion au niveau démographique, la population s'accroît. Et
si, pour une raison ou pour une autre... Vous savez comment c'est
accordé, des locaux d'école, des places-élèves dans
les classes. On ne bâtit pas pour la prévision
démographique, on commence par bâtir pour le nombre de places
qu'on a à remplir. C'est déjà difficile. D'ailleurs, je
peux vous le dire, j'en sais quelque chose. Je suis moi-même
députée d'un comté qui est en forte expansion
démographique. On a des manques de places-élèves.
Alors, à partir du moment où la population continue de
s'accroître ou qu'on a besoin d'un local, qu'est-ce qui va arriver du
local utilisé pour les services de garde en milieu scolaire?
Mme Trépanier: Si une école décide
d'investir dans un ajout de local pour un service de garde, on n'a pas
intérêt à abolir le service de garde dans les années
qui suivent. J'ai l'impression que c'est sûrement un investissement
à long terme. Alors, je ne vois pas comment une commission scolaire
pourrait investir une telle somme et ne pas l'utiliser au moins pendant sept
ans. C'est un investissement à long terme.
Mme Carrier-Perreault: Je ne pense pas, M. le Président,
que les commissions scolaires qui devront effectuer ce genre de retrait ou de
coupure par rapport à des services de garde qu'elles ont pu mettre sur
pied dans leurs écoles le feront de gaieté de coeur. Je n'en suis
pas là-dessus du tout. Mais, des fois, les besoins font en sorte qu'on
est obligé de prendre l'espace qu'on a.
Mme Trépanier: Je pense que c'est peu probable...
Mme Carrier-Perreault: Alors, dans ce sens-là, je trouve
ça dangereux d'avoir perdu cette garantie-là, et je me demandais:
Est-ce qu'il y a possibilité de négocier? Est-ce qu'il y a
possibilité de prendre des ententes pour, au moins, essayer d'avoir une
garantie comme on en avait une auparavant?
Mme Trépanier: Je trouve peu probable qu'une institution
scolaire ne garantisse pas un certain nombre d'années à un local
pour les services de garde. Ceci étant dit, je peux dire que les choix
qu'on avait à faire étaient extrêmement difficiles, et
celui-ci nous semblait le moins dommageable parce que nous voulions absolument
conserver le cap sur le développement des services et nous voulions
conserver le cap aussi avec l'indexation de l'exonération
financière et les subventions au fonctionnement des garderies.
Alors, à tout considérer, nous avons cru que
c'était à cet endroit que la population serait la mieux servie et
la moins pénalisée.
Mme Carrier-Perreault: Disons que, malheureusement, je trouve
ça...
Mme Trépanier: Alors, Mme Marcotte pourrait vous donner
une information additionnelle.
Mme Marcotte: En vérifiant les motifs de fermeture des
services de garde en milieu scolaire cette année, on n'a pas
utilisé le motif «manque de locaux» pour abolir les services
de garde. C'était des baisses importantes de clientèle ou une
mauvaise estimation des besoins qui ont été la cause des
fermetures de services qu'on a pu observer cette année.
Mme Carrier-Perreault: Sauf que vous conviendrez avec moi que
cette garantie-là pour sept ans existait et existe pour les services qui
sont déjà en place. Alors, j'imagine que les gens qui voudraient
s'en prévaloir présentement, compte tenu des garanties qui
existaient, ne peuvent pas s'en prévaloir non plus. Je vais vous dire
que je trouve ça un peu inquiétant, moi, je trouve ça
dangereux et je me dis que c'est un risque qu'on prend. Je comprends que vous
avez voulu essayer de rationaliser, que vous avez eu des demandes importantes,
mais on sait que la garde en milieu scolaire est quand même un mode de
garde qui est très intéressant, qui n'est pas dispendieux et qui
coûte le moins cher, à toutes fins pratiques, au gouvernement.
C'est admis, c'est connu. Alors, je trouve qu'il ne faudrait pas mettre en
péril la garde scolaire, la garde en milieu scolaire.
Parce que, voyez-vous, on n'imaginait pas non plus... Je sais que ce
n'est pas tout à fait la même chose. On parle de garderies en
milieu de CLSC ou de garderies en milieu de cégep et,
présentement, avec cette rationalisation qui est exigée à
peu près de partout, il y a des garderies et vous le savez aussi
bien que moi puisque vous avez les mêmes, je suis persuadée que
vous avez les mêmes commentaires il y a des garderies qui se
voient obligées d'être relocalisées compte tenu que ces
gens-là manquent d'espace. Alors, c'est le
même danger qui peut toucher la garde en milieu scolaire, et je
pense qu'il faut être conscient de ça. On a pris cette
mesure-là; c'est un choix que le gouvernement a fait, j'en suis
consciente, mais je pense que c'est un choix qui est dangereux, qui peut, en
tout cas, remettre en question certaines choses.
Mme Trépanier: Moi, je peux vous dire, M. le
Président, qu'à moyen et à long terme nous avons
considéré que ce choix-là était le plus judicieux,
étant donné les circonstances.
Taux de roulement du personnel
Mme Carrier-Perreault: Par rapport au rôle et au mandat de
l'Office des services de garde à l'enfance, par rapport au
fonctionnement général, par rapport aux commentaires que je
reçois de différents intervenants, des services avec qui j'ai
souvent des contacts, et tout ça, qui ont affaire avec l'Office des
services de garde, j'ai des commentaires qui sont plutôt, je dirais,
négatifs à certains égards. On a beaucoup de
difficultés, semble-t-il et j'aimerais avoir des explications
là-dessus à obtenir toute l'information qui est
nécessaire. On a aussi de la difficulté à obtenir certains
supports. Moi, c'est les commentaires qu'on me fait. Il semble qu'il y ait un
certain malaise, une certaine centralisation, disons, de l'information.
J'aimerais savoir je vais demander, d'ailleurs c'est quoi,
le taux de roulement du personnel à l'Office? Ce que j'entends, c'est
que, souvent, quand on a des contacts avec l'Office, les gens avec qui on a
affaire sont souvent changés de poste, ne sont plus là. En tout
cas, disons que, d'après les derniers commentaires que j'ai eus par
rapport au taux de roulement à l'Office, il y aurait un changement de
personnel important. Est-ce que je peux savoir combien de personnes sont
passées aux services de garde? Combien de personnes ont quitté
l'Office des services de garde depuis les 3 dernières années, par
exemple, sur 102 personnes?
Mme Marcotte: Bien, écoutez, je n'ai pas les statistiques
ici, on pourra vous les faire parvenir, mais le taux de roulement les
départs est très, très bas. On pourra vous les
faire parvenir.
Ce qui explique peut-être des changements au niveau des personnes
pour donner, entre autres, l'information: l'Office, vous l'avez
mentionné, c'est un organisme d'à peine une centaine de
personnes, qui a des mandats diversifiés, donc de très petites
équipes de travail au niveau de chacun des départements. C'est un
fait que l'Office n'a jamais prétendu être capable d'assumer
l'ensemble de son mandat avec le peu de ressources qu'il a. Je vous ai
mentionné tout à l'heure qu'on avait à peine 4 % à
5 % des effectifs par rapport à l'ensemble du budget de l'Office, alors
qu'on a des mandats au niveau du soutien, au niveau du développement, de
la recherche, au niveau de la formation, au niveau de la communication, des
contrôles. Alors, c'est un ensemble dé mandats qui impliquent que
l'Office est obligé de fonctionner avec des très petites
équipes. Et, dès qu'il y a des personnes qui s'absentent, bon,
bien, on doit les remplacer par des personnes de nature occasionnelle, qui
viennent dépanner d'autres départements quelquefois. Alors, le
taux de roulement n'est pas très élevé à l'Office.
En tout cas, on pourra vous fournir les chiffres.
Mais je comprends que les attentes de la population et des services de
garde par rapport à ce que l'Office peut effectivement donner comme
services, l'adéquation n'est pas là. Je le comprends, parce qu'on
n'a pas suffisamment de ressources pour répondre à tous les
besoins qui sont espérés. Et croyez bien qu'on le regrette autant
que les services de garde et que la population en général, qui
appelle. Ce n'est pas pour cacher de l'information. On fonctionne. On est en
train d'effectuer une certaine adaptation au niveau de l'information pour avoir
les communications de façon plus rapide, mais on est encore
obligé, à l'Office, de colliger beaucoup d'information de
façon manuelle, ce qui fait que, quand on veut avoir des informations,
des statistiques...
Entre autres, on a rencontré dernièrement Concer-taction
qui voulait avoir des statistiques sur toute la question des inspections et des
plaintes. Et le problème, c'est qu'on doit, dans le moment, encore
compiler ces données à la main et, au moment où on se
parle, elles ne sont toujours pas finalisées. Elles devraient
l'être pour le rapport annuel. Mais c'est un fait que c'est frustrant
pour les gens de vouloir ce genre d'information là et de ne pas l'avoir
disponible. Mais on n'a pas, dans le moment, les systèmes pour y
répondre de façon automatique. Donc, ce sont des travaux manuels
qui sont faits.
Mme Carrier-Perreault: Présentement, d'après les
données qui m'ont été fournies dans le cahier, il y a 102
personnes qui travaillent à l'Office; il y a 102 travailleurs, en tout
cas, 102 personnes qui sont sur la liste de paye, si on veut, de l'Office.
Mme Marcotte: C'est ça. Et on va tomber à 99 dans
pas grand temps, parce qu'on a dû couper...
Mme Carrier-Perreault: Oui, vous avez coupé.
Mme Marcotte: ...des postes, comme tout le monde.
Mme Carrier-Perreault: Alors, moi, ce que j'aimerais avoir... Et,
ça, bon, vous me dites que vous pouvez me fournir les informations,
alors j'aimerais recevoir, effectivement, les informations. J'aimerais savoir,
depuis trois ans, le nombre de personnes qui sont là et qui sont
passées par l'Office des services de garde à l'enfance. Combien
de temps elles sont restées là? Et les gens qui sont en poste
présentement, ils sont là depuis quand?
Mme Marcotte: Avec plaisir, madame. (20 h 50)
Évaluation du travail effectué par le
personnel
Mme Carrier-Perreault: Comme, voyez-vous, M. le Président,
il n'y a pas de fumée sans feu, généralement, et que des
commentaires pas très élogieux fusent et pas uniquement de
groupes importants; je parle avec beaucoup de gens du milieu du service des
garderies, des gens qui s'occupent dans leur petit milieu, qui ont
essayé d'avoir des contacts avec l'Office, des questions, et je peux
même vous dire qu'à certains niveaux on a procédé
à certains tests par rapport à des questions qu'on avait, et
où on a eu des réponses plus ou moins, vraiment plus ou moins
éclairantes disons que, moi, j'aimerais savoir comment la
ministre... Est-ce qu'elle a des moyens d'évaluer, par exemple, le genre
de travail effectué par l'Office des services de garde? Comment vous
évaluez l'Office des services de garde, par quel biais?
Mme Trépanier: Écoutez, s'il y a une méthode
d'évaluation concrète, je veux dire systématisée,
non. Ce que je peux vous dire, c'est que, présentement, il y aurait un
sondage fait pour savoir le taux de satisfaction du travail de l'Office. Il
faut savoir aussi que l'Office des services de garde à l'enfance
travaille sur un dossier en pleine expansion, un dossier qui est très
exigeant, parce que la population est très exigeante face à
l'Office des services de garde et face au développement des services de
garde, et elle a raison, on le conçoit. Alors, il y a beaucoup
d'insatisfaction ou, je dirais, de questionnement et de hâte que les
dossiers se règlent. Alors, ça, c'est une partie de la
réponse aussi.
Mme la présidente a donné une autre partie de la
réponse concernant les effectifs qui ne sont pas encore tout à
fait... Les objectifs ne sont pas encore tout à fait
réalisés. Cependant, il faut dire aussi que l'expansion et le
développement, on les fait parallèlement à une diminution
de services, une diminution de postes et des diminutions de budget aussi.
Alors, vous comprendrez que c'est difficile de rencontrer les deux. Mais, si
vous me demandez s'il y a une méthode d'évaluation plus stricte,
différente d'autres organismes, non, c'est la même méthode
d'évaluation que les autres organismes.
Mme Carrier-Perreault: J'imagine que la ministre a eu vent aussi
des commentaires auxquels je fais allusion ici; je ne dois pas être la
seule à avoir entendu parler de ça. Je me demande, à ce
moment-là...
Moi, ce que je vois présentement, et ce que les gens me disent,
et ce que j'ai pu constater, c'est que, effectivement, quand Mme Marcotte nous
dit «On a de la difficulté parce qu'on n'a pas beaucoup de
monde», il y a une façon de répondre. Vous me dites
ça: On a beaucoup de misère, on va essayer de vous
répondre dans les meilleurs délais, etc., mais il y a une
façon aussi, dans la façon de répondre, qui fait qu'on ne
se sent pas à l'aise quand on appelle, quand on veut s'informer au
niveau de l'Office des services de garde. Il y a un malaise
présentement, et je suis persuadée que vous-même, en tant
que ministre responsable, vous avez eu les mêmes commentaires. Là
où il semble...
Mme Trépanier: C'est la raison pour laquelle, M. le
Président, nous effectuons un sondage pour voir le degré de
satisfaction face à l'Office dans tous ses services, et voir comment on
peut apporter des améliorations à ces services existants.
Mme Carrier-Perreault: Si je comprends bien, le sondage est en
cours présentement, ou est-ce qu'il a été fait?
Mme Trépanier: C'est dans les priorités de l'Office
de faire le sondage.
Mme Carrier-Perreault: Ah!, ce n'est pas fait encore. Alors, je
présume que, quand le sondage sera fait, il sera publicise?
M. Trépanier: Sûrement.
Mme Carrier-Perreault: Alors, j'aimerais bien recevoir une copie
aussi. À ce moment-là, on va peut-être calmer nos craintes
ou encore essayer de voir s'il y a quelque chose à changer.
M. Trépanier: De calmer ces craintes et aussi
d'améliorer les services. Je pense que personne ne peut se targuer de
donner des services absolument parfaits, partout; alors, il y a toujours
amélioration à apporter, et c'est ce à quoi on
travaille.
Enquêtes et poursuites judiciaires contre
certaines garderies
Mme Carrier-Perreault: Par ailleurs, il semble qu'il y ait une
fonction qui est quand même bien exercée par l'Office des services
de garde, ce serait la fonction contrôle. À ce niveau-là,
il semble que, bon, il y a plusieurs plaintes qui ont été
effectuées contre certaines garderies. Il y en a qui ont
été, d'ailleurs, obligées de se présenter devant
les tribunaux, de payer des amendes; il y en a, présentement, qui sont
sous enquête, en fait, qui sont... En tout cas, il y a un cas, entre
autres, que, moi, je connais, qui est en procédure, dont je ne parlerai
pas. Amendes concernant des infractions au niveau des règlements; je
peux vous dire que, par rapport au montant des amendes, ce n'est pas petit,
c'est très important.
Alors, moi, je voudrais savoir: Est-ce qu'il y en a plusieurs,
garderies, qui sont actuellement sous enquête ou qui ont
été sous enquête pour diverses infractions concernant les
normes à respecter? Est-ce qu'il y en a plusieurs qui doivent faire face
à des poursuites judiciaires présentement? Parce que je sais
qu'il y en a.
Mme Marcotte: Oui, je peux répondre.
Mme Trépanier: Mme Marcotte peut vous donner les
chiffres.
Pendant que la présidente cherche les chiffres exacts, moi, je
peux peut-être vous dire que, depuis que la loi a été
adoptée, l'Office a mis en place une procédure d'action
auprès des garderies opérant sans permis. Il s'agit d'une
procédure assez longue puisque, comme dans n'importe quel autre
tribunal, la personne contre qui une plainte a été portée
est réputée innocente jusqu'à ce que l'OSGE ait pu prouver
qu'elle opère illégalement en garderie.
Alors, les étapes sont très strictes, et tout est suivi
à la lettre. Premièrement, il y a une visite d'inspection afin de
recueillir les preuves nécessaires dans le cadre de l'intervention de
fermeture. Deuxièmement, une lettre est envoyée au
propriétaire lorsque la preuve recueillie lors de la visite d'inspection
permet de conclure qu'il s'agit d'une garderie illégale, et, ça,
pour qu'il cesse ses activités. Deux semaines plus tard, une
contre-visite est effectuée afin de vérifier si les
activités illégales se poursuivent. Si c'est le cas, un avis
d'audition du tribunal administratif est envoyé au propriétaire
de la garderie illégale. Si celui-ci manifeste son intention de se faire
entendre en audition, un avis de convocation lui est adressé. Il y a
tenue de l'audition, et ce, pour vérifier si le service en est bien un
qu'il exerce sans permis. Ensuite, il y a une décision du tribunal, et
la décision doit être rendue par écrit. Il y a
signification de la décision aux services de garde et aux parents des
enfants fréquentant cette garderie pour les cas où la
décision conclut à la fermeture ou à l'évacuation
de la garderie. Il y a inspection une semaine après la signification de
la décision. Si celle-ci n'est pas respectée, une mise en demeure
de le faire est envoyée, à défaut de quoi une demande
d'injonction sera présentée en Cour supérieure. Alors, une
inspection est faite dans les jours qui suivent; s'il y a lieu, on fait la
demande d'injonction. Une nouvelle inspection est faite et, si la garderie
n'est toujours pas fermée, il y aura requête pour outrage au
tribunal.
Alors, maintenant, on a de meilleurs moyens pour nous assurer que les
services sont conformes à la loi. Et Mme...
Mme Carrier-Perreault: Oui. Moi, disons que c'est surtout sur le
nombre qui étaient en poursuite que je voulais avoir une
réponse...
Mme Marcotte: Oui, je vais vous le donner, je l'ai.
Mme Carrier-Perreault: ...et concernant les inspections,
j'entends bien, par rapport aux services de garde qui sont reconnus par
l'office. on se comprend?
Mme Trépanier: Ah bon!
Mme Carrier-Perreault: Oui, oui. C'est pour ça que,
là, je n'étais pas sûre.
Mme Trépanier: Je croyais que vous faisiez allusion aux
services de garde qui opéraient sans permis.
Mme Carrier-Perreault: Non, je fais allusion aux services de
garde reconnus par l'Office, qui ont un permis et qui font face à des
poursuites pour mauvaise application. Je vous donne un exemple...
Mme Trépanier: D'accord. Je m'excuse, j'avais mal
interprété votre question.
Mme Carrier-Perreault: ...un mauvais entreposage, par exemple, de
certains produits, ou des choses comme ça, entre autres. (21 heures)
Mme Marcotte: alors, actuellement, il y a une trentaine de
poursuites qui sont en cours, ce qui représente, pour l'ensemble des
garderies, à peu près 4 % des garderies pour lesquelles l'office
a intenté des poursuites cette année. ces poursuites ont
été intentées à la suite de constatations
d'infractions répétées pour les mêmes offenses, et
précisément, surtout, sur des aspects concernant, justement,
l'entreposage des médicaments et des produits d'entretien. on se rendait
compte, année après année, qu'il y avait beaucoup de
récidive à ce niveau-là et qu'il fallait absolument
insister davantage. et, pour nous, le respect du règlement sur
l'entreposage des produits dangereux prend tout son sens lorsqu'on
considère qu'il y a 35 000 cas d'empoisonnement d'enfants qui sont
signalés au québec, entre autres en 1991.
Alors, ce sont des mesures qui sont prévues à
l'intérieur de la loi, qui permettent à l'Office d'intenter des
poursuites au pénal advenant des niveaux d'infractions
répétées ou dangereuses, dépendant des cas.
Alors...
Mme Carrier-Perreault: Vous dites que, présentement, il y
a 30 cas en cours...
Le Président (M. Joly): Excusez, madame.
Je me dois juste de régler un petit aspect technique. L'ordre de
la Chambre nous était donné jusqu'à 21 heures, alors,
comme nous débordons jusqu'à 22 heures, je me dois d'avoir le
consentement des membres de cette commission. Consentement? Merci.
Alors, continuez, madame.
Mme Carrier-Perreault: Alors, là, vous me dites qu'il y a
30 poursuites. Il y en a 30 qui sont poursuivis présentement. Vous les
poursuivez, vous dites, au pénal. Les 30 sont au pénal?
Mme Marcotte: Oui.
Mme Carrier-Perreault: C'est quand même important en termes
de frais.
Mme Marcotte: Pardon?
Mme Carrier-Perreault: En termes de frais, c'est quand même
important.
Mme Marcotte: Bien, ça dépend. Tous les gens ne
sont pas nécessairement reconnus coupables. Vous voulez dire quoi en
termes de frais? Pour les garderies?
Mme Carrier-Perreault: Bien, des frais... Quand on entreprend des
poursuites au pénal, il y a des frais qui sont reliés à
ça. Il y a une défense, il y a une plaidoirie. Bon, ça
oblige les services à prendre des avocats ou encore, du
côté de... Il y a un procureur, il y a quelqu'un qui va plaider.
Je veux dire, on a des frais qui sont reliés à des poursuites
comme celles-là.
Mme Marcotte: Oui, effectivement.
Mme Carrier-Perreault: Ça veut dire combien?
Mme Marcotte: Vous voulez savoir c'est quoi les frais?
Mme Carrier-Perreault: À peu près, oui.
Mme Marcotte: II faudrait les faire évaluer, je ne les ai
pas ici. On pourra vous les faire suivre.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce qu'il n'y a pas un autre moyen
qu'on pourrait utiliser? Je sais que, antérieurement, il semble qu'il y
avait un tribunal administratif à l'Office des services de garde.
Mme Marcotte: Écoutez, l'Office existe depuis 1980. Depuis
ce temps-là, on a fait beaucoup de visites d'inspection qui ont
porté surtout sous forme d'avertissements. Le tribunal administratif
qu'on nous a demandé d'utiliser à la place des poursuites n'est
définitivement pas indiqué pour ce genre de problème
puisque, lorsque l'Office amène les gens devant les pouvoirs quasi
judiciaires, c'est qu'il a l'intention de suspendre le permis et qu'on donne au
titulaire l'occasion de se faire entendre. Tel est le sens qui est prévu
dans la loi. On ne peut pas amener les gens en suspension de permis pour ce
type d'infraction là puisque ce serait peut-être une mesure
exagérée dans un premier temps. Alors, c'est pourquoi on a
opté pour la poursuite au pénal. Il est entendu que, après
un certain nombre de poursuites, s'il y avait récidive qui se
maintenait, ça pourrait être la dernière alternative,
d'entreprendre des mesures visant la suspension du permis, mais les pouvoirs
quasi judiciaires ne peuvent pas être utilisés à d'autres
fins que dans le but de suspendre ou d'annuler un permis.
Mme Carrier-Perreault: Écoutez, moi, je voudrais savoir
combien d'avertissements une garderie ou une agence je ne sais pas si
ça concerne les agences, parce que moi, j'ai entendu surtout des cas de
garderie peut avoir avant d'être appelée à aller
devant le tribunal.
Mme Marcotte: L'Office pourrait amener les gens après la
première offense. Ce n'est pas la pratique. D'habitude, on va au niveau
de la troisième, mais ce n'est pas une règle. Il ne faudrait pas
l'établir comme une règle parce que ça pourrait
dépendre des circonstances, du niveau de gravité et des risques
qui peuvent découler. Donc, la loi ne prévoit pas de minimum
d'avertissements qui doivent précéder les interventions de
l'Office à ce niveau-là.
Mme Carrier-Perreault: Vous me dites, si j'ai bien...
Le Président (M. Joly): Mme la ministre voudrait rajouter
quelque chose.
Mme Carrier-Perreault: Ah, je m'excuse.
Mme Trépanier: J'interviendrai après. Je pensais
que madame avait terminé.
Le Président (M. Joly): Alors, parfait, merci.
Mme Carrier-Perreault: Si j'ai compris, vous me dites que la
sentence, quand vous passez devant le tribunal, ça peut aller
jusqu'à suppression du permis.
Mme Marcotte: Bien, c'est-à-dire que là, vous
m'avez demandé pourquoi on n'utilisait pas les pouvoirs quasi
judiciaires. J'ai dit qu'on ne pouvait pas utiliser ces pouvoirs-là
parce que ces pouvoirs-là nous sont donnés, à l'Office,
non pas avec un pouvoir d'ordonnance de corriger des choses, mais uniquement
dans le but de suspendre, d'annuler ou de refuser de délivrer un permis.
On ne peut pas l'utiliser pour des infractions de cet ordre-là puisque,
dans le fond, on ne recommande pas, dans ces cas-là, la suspension du
permis.
Mme Carrier-Perreault: L'argent des poursuites, des amendes et
tout ça, puisque quand vous dites que vous passez au pénal, c'est
des amendes qui sont payées parce qu'il y a des montants qui sont assez
importants... J'ai vu jusqu'à 5000 $, à un moment donné.
Alors, je ne sais pas si vraiment, dans les faits, on a payé
jusque-là, mais dans la série d'amendes qui étaient
élaborées, j'ai vu des montants quand même importants.
Mme Marcotte: Le maximum dont vous parlez, de 5000 $, c'est
après une troisième récidive devant un juge. Les amendes,
les premières offenses sont de l'ordre de 250 $ environ.
Mme Carrier-Perreault: Et cet argent-là va où?
Mme Marcotte: II ne vient pas à l'Office.
Mme Carrier-Perreault: II s'en va au tribunal, au fonds de...
Mme Trépanier: M. le Président, il y a une chose
qu'on semble oublier ici, là, c'est qu'on travaille avec la santé
et la sécurité des enfants, et je pense qu'on ne peut absolument
rien négliger. Puis si l'Office constate que les règles ne sont
pas respectées adéquatement, je pense qu'il est normal qu'il
sévisse et qu'il fasse les démarches qu'il faut pour qu'on en
revienne à de meilleures pratiques. Parce qu'il ne faut jamais oublier
qu'on s'occupe de la sécurité et de la santé des
enfants.
Mme Carrier-Perreault: Je suis très consciente, M. le
Président, là, sauf que je voulais savoir à quoi ça
ressemblait, tout ça. Parce que j'ai des cas qui m'ont été
soumis, quand même, qui n'ont pas eu vraiment des inscriptions... Ce
n'étaient pas des médicaments puis des choses très
dangereuses. Quand on parle de savon à vaisselle, pour un premier
avertissement ou un deuxième, je me dis: Jusqu'où on va? Je
voulais savoir comment ça se pouvait. Est-ce qu'on peut aller
jusqu'à 5000 $ pour tout ça? Ce sont ces explications-là
que je voulais surtout avoir.
Mme Marcotte: À date, on n'a amené personne au
tribunal pour une première offense. Maintenant, on a amené
également des causes en dépassement de ratio, mais des
dépassements répétés. À date, l'Office n'est
pas allé après une première offense. Ça ne veut pas
dire qu'il ne pourrait pas le faire, mais on ne l'a pas fait.
Mme Carrier-Perreault: Au niveau du nombre de places, là,
je vais essayer de...
Le Président (M. Joly): Est-ce que je peux me permettre
juste une petite question? Quand on parle de première offense, est-ce
que vous envoyez un avis écrit?
Mme Marcotte: Oui.
Le Président (M. Joly): Oui.
Mme Marcotte: Après chacune des inspections, le conseil
d'administration est avisé par écrit des infractions qui ont
été observées lors de la visite d'inspection.
Le Président (M. Joly): Et, suite à ces
observations-là, c'est de là la deuxième visite...
Mme Marcotte: La deuxième visite...
Le Président (M. Joly): ...pour voir si c'est
corrigé.
Mme Marcotte: C'est ça. Et sinon, bien, à ce
moment-là, on a décidé d'intervenir, parce que, cette
année, on s'était donné une priorité au niveau de
la médication et des produits d'entretien. On aura à
évaluer l'opération dans les mois qui viennent et on verra, pour
l'an prochain, quelles seront les mesures qui seront prises de façon
à s'assurer que les mesures sécuritaires sont prises et que les
avis d'infraction sont pris au sérieux aussi. Ce n'est pas tout
d'envoyer des avis, il faut qu'ils finissent par être pris au
sérieux, sinon, bien, à quoi ça sert?
Le Président (M. Joly): Lorsqu'on parle, comme là,
d'infractions mineures comme du savon à vaisselle, j'imagine que ce
n'est pas tout le monde qui est obligé de se servir de la même
sorte de savon à vaisselle. Ce n'est pas ça, là.
Mme Marcotte: Bien, écoutez, quand on parle de jeunes
enfants de 0 à 5 ans, on parle de tous les produits d'entretien qui,
effectivement, comportent tous des risques, que ce soit du savon à
vaisselle, de l'Ajax, des médicaments, de l'eau de javel. Il faut que
les médicaments soient maintenus sous clé.
Le Président (M. Joly): Merci, madame. Mme la
députée, s'il vous plaît.
Nombre de places en garderie
Mme Carrier-Perreault: Par rapport au nombre de places qui ont
été créées cette année, en fait, c'est un
peu comme je le disais en début de séance cet après-midi,
c'est qu'on se rend compte que, même si le plan de développement
prévoit un certain nombre de places à développer, bon an
mal an, on n'est jamais capable de développer le nombre qui est
prévu. On s'entend là-dessus? D'ailleurs, il s'agit de regarder
les rapports annuels de l'Office des services de garde. Je pense à
1991-1992, entre autres, où on avait prévu un
développement de 6208 places, où, en bout de ligne, en fin
d'année, on en avait développé 3858. Je regarde cette
année par rapport aux chiffres qui me sont soumis, on prévoyait
la création de 7500 places. Parce que vous vous souvenez sûrement,
M. le Président, depuis le dépôt, en avril dernier, du plan
d'action en matière de politique familiale, on s'entend, la ministre
s'était engagée à développer 7500 places par
année. Alors, par rapport aux données qui me sont fournies cette
année, je retrouve 6250 places de développées.
Est-ce qu'on pourrait m'expliquer encore une fois à chaque
année je reviens là-dessus le déficit par rapport
au plan de développement?
Mme Trépanier: Alors, une première explication
simple, c'est que vous vous souviendrez qu'on a eu le jugement Chouinard et
que, suite à ce jugement-là, il y a eu un nombre de places qui
étaient en flottement, là, pour lesquelles nous avons dû
assurer des subventions de fonctionnement et d'exonération
financière. Alors, c'est 6208 places plus ces places qui étaient
difficilement
évaluables, et l'Office les a évaluées à
autour de 1000. En bout de piste, nous allons avoir réalisé
à peu près l'objectif souhaité. (21 h 10)
Mais je pense que ce qui est le plus important à dire, c'est que
nous nous étions engagés à développer 60 000 places
sur une période de 5 ans. Nous nous sommes ravisés, suite
à la défection du gouvernement fédéral et à
la conjoncture économique, et nous avons allongé la
période. Alors, ce qu'il est important de dire, c'est qu'en 1996, au
bout de 7 ans, nous aurons développé les 60 000 places pour
lesquelles nous nous étions engagés. Il y en a, grosso modo, 30
000 de développées; il en reste 30 000 d'ici 1996. Et pour cette
année, c'est 6208 places plus les places qui ne sont pas identifiables,
là, parce qu'elles ne sont pas toutes évaluées encore,
elles ne sont pas toutes développées, actuellement.
Mme Carrier-Perreault: Bon, d'accord, mais par rapport au...
Mme Trépanier: Mais là, il n'y a pas de
déficit de places sur ce que nous avions annoncé, là.
Mme Carrier-Perreault: Bien, moi, par rapport aux chiffres qui me
sont fournis, je retrouve 6250 places dans le cahier, là. J'ai beau
additionner, là, ça ressemble à ça, comme
chiffres.
Mme Marcotte: Écoutez, comme on l'avait expliqué
l'an dernier, des places autorisées ne se développent pas
instantanément. On a fait le bilan, là. Depuis 1989 jusqu'au 31
mars 1993, il y a eu 24 944 places d'autorisées dans les 4 derniers
plans de développement, ce qui fait une moyenne de 6236 places par
année. C'est ça qui a été annoncé
officiellement, par décret ou par le plan de développement. On a
actuellement sous permis un nombre supérieur, que je vais expliquer. On
a actuellement sous permis 25 434 places, dont 2600 proviennent de la garde en
milieu familial, et 530 de garderies à but lucratif, pour un total de
3130 places qui découlent du jugement. Donc, si j'enlève ces 3130
places aux 25 134 que j'ai sous permis dans le moment, je me retrouve avec 22
304 places sous permis qui découlent des autorisations du gouvernement
et qui proviennent des plans, et il y a quelque 3000 places qui sont
actuellement en voie de concrétisation. Alors, les places qui avaient
été annoncées, elles sont ou bien
développées ou en voie de concrétisation. L'Office alloue
à chaque année les places qui sont annoncées par le
gouvernement.
Mme Carrier-Perreault: Oui, je comprends que, à chaque
année, il y a comme un retard...
Mme Marcotte: Elles sont toutes là.
Mme Carrier-Perreault: ...qui se développe durant
l'année suivante, mais, de toute façon, ce qu'on retrouve comme
chiffres, au rapport annuel de l'Office, ça comprend toutes les places
qui ont été développées durant l'année,
j'imagine, peu importe que c'étaient...
Mme Marcotte: Cette année, on a
développé...
Mme Carrier-Perreault: ...des places qui étaient
supposées être développées de l'année d'avant
ou de l'année en cours.
Mme Marcotte: Bien, écoutez, cette année, on a
développé 8181 places, vous allez le retrouver dans le rapport
annuel. Et, si vous reprenez les rapports annuels année après
année, vous allez retrouver toutes les places, puis si vous voulez, on
va les faire.
Ce dont il faut tenir compte, c'est que les places
développées et les fermetures de garderies peuvent faire en sorte
qu'on reporte un certain nombre de places à l'année suivante.
D'ailleurs, Mme Trépanier l'a mentionné tout à l'heure, il
y a un certain nombre de places qui sont ajoutées au plan de
développement de cette année, qui proviennent de services de
garde qui ont fermé, pour toutes sortes de raisons, pendant
l'année.
Donc, l'Office comptabilise toutes les places qui étaient
là, au départ, en 1989, et toutes les places qui sont
fermées, et il les ajoute au plan de développement, de sorte que
toutes les places qui ont été allouées par le gouvernement
se retrouvent ou bien sous permis, ou en voie d'être
développées. Si on regarde les places disponibles au 31 mars
1993, incluant toutes celles qui sont en processus d'implantation, on a 50 544
places en garderie; 13 756 places en milieu familial; 35 043, en agence... en
milieu scolaire, pour un total de 99 343 places. Ces places-là, c'est
vraiment des places qui sont ou bien sous permis, ou bien qui cheminent, dans
le moment, pour être en voie d'obtenir leur permis dans les mois qui
viennent.
Mme Carrier-Perreault: Bon. Disons que pour...
Le Président (M. Joly): M. le député de
Trois-Rivières, s'il vous plaît.
M. Philibert: En complémentarité, madame.
Mme Carrier-Perreault: Oui, vous voulez continuer?
M. Philibert: Oui.
Mme Carrier-Perreault: Bien, prenez-en une.
M. Philibert: L'alternance. Alors, on parle d'un nombre global de
places, là. Cette année, on a créé 8888 places,
dites-vous. Il y en a 96 000.
Mme Trépanier: En considérant le milieu scolaire.
Je pense qu'on oublie souvent...
M. Philibert: En considérant le milieu scolaire.
Mme Trépanier: ...le milieu scolaire. En
considérant le milieu scolaire et l'effet du jugement Choui-nard.
Ventilation des places en garderie par
région
M. Philibert: Alors, c'est ça. Si vous parlez des places,
probablement que vous allez parler du jugement Chouinard, mais par rapport,
justement, à cet aspect-là, est-ce que vous avez une ventilation
par région, par rapport à Montréal, par rapport à
l'Abitibi-Témiscamingue, Québec par rapport à la
Gaspésie?
Mme Trépanier: Oui.
M. Philibert: Ça pourrait être intéressant de
regarder ça. Puis, cette année, les nouvelles places qui ont
été créées, c'est dans quelles régions?
Mme Marcotte: Je peux vous les donner par région, M. le
Président, si vous voulez.
Le Président (M. Joly): J'apprécierais, mais je
pense que... M. le député, est-ce que vous aimeriez surtout avoir
les chiffres de votre région?
M. Philibert: Non, non.
Le Président (M. Joly): Non? Partout à travers le
Québec? Parfait.
Mme Trépanier: Est-ce que vous voulez toutes les
régions?
M. Philibert: S'ils veulent bien me donner les chiffres de ma
région, il n'y a pas de problème, mais, je veux dire, c'est pour
l'ensemble du Québec.
Mme Marcotte: Je les donne par région?
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, Mme
Marcotte.
Mme Marcotte: Alors, en garderie, dans la région 01, c'est
un statu quo au niveau des nombres de places. Dans la région 03...
M. Philibert: La région 01, c'est où, ça?
Mme Marcotte: Bas-Saint-Laurent. Mme Trépanier:
Bas-Saint-Laurent. M. Philibert: O.K.
Mme Marcotte: Dans la région de Québec, il y a eu
une augmentation de 30 places, donc j'imagine que c'est un projet en garderie
et sans but lucratif, et il y a eu 4 projets à but lucratif, pour un
total de 200 et quelques places en plus.
Dans la région de la MauricieBois-Francs, il y a eu 2
projets d'ajoutés dans le sans but lucratif et 1 projet dans le but
lucratif.
Dans la région 05, c'est un statu quo.
M. Philibert: Mais pour comment... Mme Marcotte: Dans la
région...
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, j'aurais une
question d'information.
M. Philibert: MauricieBois-Francs, combien de places de
plus?
Mme Marcotte: Pardon?
M. Philibert: Vous dites qu'il y a eu deux projets. Pour combien
de places de plus?
Mme Marcotte: Dans la Mauricie, il y a 120 places.
M. Philibert: 120.
Mme Marcotte: C'est parce que, ici, il faudrait que je vous les
calcule à mesure. C'est parce qu'il y a aussi des projets à but
lucratif. Si vous voulez, on pourra vous faire suivre le détail.
M. Philibert: est-ce que vous avez en tête les
statistiques? par exemple, par rapport à l'abitibi-témiscamingue,
la réponse aux besoins, ici, à montréal et je vous
donne un chiffre fictif, parce que vous, vous le connaissez, moi, je ne le
connais pas est-ce que montréal est couverte à 85 % des
besoins par rapport à l'abitibi-témiscamingue, qui serait
couverte à 10 % des besoins? est-ce que québec est couverte
à 80 % des besoins par rapport à la gaspésie, qui serait
couverte à 5 % des besoins? est-ce que vous avez ça en...
Mme Trépanier: c'est qu'il faut comprendre qu'il y a des
écarts entre les régions et il y a des écarts aussi entre
les types de services. alors, par exemple, vous prenez l'exemple de
montréal. si on compare le bas-saint-laurent et montréal, par
exemple, pour la couverture des besoins en garderie, on constate que la
région du bas-saint-laurent a un taux de couverture de 38 % et la
région de montréal atteint 84,8 %. alors, on répond
presque aux besoins. par contre, si on prend les mêmes régions
pour les comparer en agences de garde en milieu familial, le taux de couverture
pour le bas-saint-laurent est inversé. il grimpe à 45 %, alors
que celui de montréal chute à 10 %. on se rend compte que les
services de garde en garderie sont plutôt implantés je dis
plutôt, je veux faire attention à ce que je dis dans les
grands centres, tandis que les services de
garde en milieu familial sont beaucoup plus répandus partout en
région.
Alors, dans le calcul du taux de couverture, il faut tenir compte de
plusieurs facteurs: le nombre d'enfants par année d'âge; les
préférences des parents selon les âges des enfants; le taux
d'activité des mères; l'occupation maximale des places. Alors, ce
sont tous des critères dont nous tenons compte pour développer de
nouvelles places. Ça va?
M. Philibert: Merci, Mme la ministre.
Le Président (M. Joly): Merci bien, Mme la ministre.
M. Philibert: Je vous remets les armes, madame.
Le Président (M. Joly): Mme la députée, s'il
vous plaît.
Mme Carrier-Perreault: Disons que ces données-là,
en fait... J'avais eu beaucoup de données que... Je ne sais pas si les
députés du gouvernement ont la liste des questions qu'on a, parce
que c'est déjà contenu dans les tableaux ici. L'Office m'a
envoyé ça par écrit.
M. Philibert: Oui, madame, mais, dans les ga-lées,
malheureusement, ils ne traduisent pas ça automatiquement, ce qu'on lit
dans nos documents. Il faut poser les questions pour que ce soit inscrit aux
galées.
Mme Carrier-Perreault: Ah, c'était pour ça,
c'était le but. Ah, bon, excusez, il m'échappe encore des bouts,
M. le Président. (21 h 20)
M. Philibert: Non, ce n'était pas nécessairement le
but, madame, c'était parce que, s'il y a des citoyens qui sont
intéressés à avoir les discussions qu'on fait, ils peuvent
demander les galées et voir véritablement ce qui a
été discuté par rapport au rapport qu'ils ont lu.
Mme Carrier-Perreault: Et, dans le même sens de votre
commentaire, moi, j'aimerais... Quand on me dit: On développe tant, et
tout ça, moi, je me fie... Quand je dis ça, c'est que je me fie
aux données qui sont incluses au rapport annuel. J'ai en main le dernier
rapport annuel. Moi, je me fie sur ce que je vois là-dedans, où
on m'explique que, en 1991-1992, le gouvernement a autorisé l'Office
à créer 6208 places réparties de la façon suivante,
et on nous donne une répartition. Je continue. Tout de suite, à
la fin, on arrive et on dit: Au total, 3858 nouvelles places ont
été rendues disponibles à la population en 1991-1992.
Alors, on en avait autorisé 6208 au début, on arrive à la
fin, il y en a 3858 nouvelles qui sont rendues disponibles. Et on nous donne le
libellé, la ventilation: 1251 en garderie, 21 nouveaux permis donnant un
total de 1000 places; 251 places en augmentation de capacité d'accueil
et on continue comme ça; 897 enfants dans des services exis-
tants; 2037 nouvelles inscriptions au milieu scolaire, etc. Mais, au total,
3858 nouvelles places ont été rendues disponibles à la
population. Alors, ces chiffres-là, moi, je ne les invente pas, je les
prends dans le rapport annuel. En termes de nouvelles places, quand on dit: On
autorise 6208 places, puis qu'on nous dit, en bout de ligne, qu'il y en a 3858,
c'est dans ce sens-là que je m'interroge.
L'autre question que j'ai...
Mme Marcotte: Oui, mais un peu plus loin, dans le rapport annuel,
il est aussi inscrit les places qui sont en voie de concrétisation et
qui comptent dans les places qui ont été autorisées par le
gouvernement. Vous les retrouvez...
Mme Carrier-Perreault: Oui, mais ça, là, dans les
3858 disponibles pour l'année 1991-1992, il y a aussi celles qui
étaient...
Mme Marcotte: À la page 24.
Mme Carrier-Perreault: II y a aussi celles qui étaient
incluses dans l'année 1990-1991, qui étaient en voie de
réalisation, aussi. Alors, on se trouve à les calculer, à
les comptabiliser parmi les 3858 nouvelles places disponibles.
L'autre question que j'ai. Je sais que cette année, par rapport
au jugement Chouinard, il y a eu ajout au niveau du nombre de places.
Ça, c'est clair. Présentement, suite au jugement Chouinard,
l'Office est obligé d'émettre un permis automatiquement à
tout service qui respecte, si on veut, les normes. Il y a un permis... Par
rapport à la loi 33, on a vu que, même s'il y avait un permis, il
n'était pas nécessairement eligible aux subventions et à
l'exonération financière.
Est-ce que ces nouveaux permis, qui ne sont pas nécessairement
reconnus dans le plan de développement, compte tenu du nouveau
règlement, est-ce que vous avez comptabilisé ces places-là
aussi dans les 8000?
Mme Marcotte: Dans les 8000, oui. D'ailleurs, j'en ai fait
mention tout à l'heure. J'ai dit qu'il y avait environ 3130 places qui
sont des places qui découlent du jugement. Donc, quand on regarde le
total des places qui ont été autorisées par le
gouvernement depuis 1989, il y en a eu 24 000. On a actuellement sous permis 25
000, et, quand on soustrait ces 3130 places, on arrive avec des places sous
permis qui viennent des plans antérieurs, un total de 22 304. Je vous
dis qu'il en reste environ 3000 qui sont en processus de concrétisation,
qui sont des places des dernières années.
Mme Trépanier: Lorsqu'on parle de ces 3000, M. le
Président, ça, c'est l'effet du jugement, c'est les 3000 places
qui étaient là avant la loi, pour lesquelles on devra donner des
subventions de fonctionnement et l'exonération financière. Alors,
c'est la raison pour laquelle on les compte au plan de développement.
Alors,
dans l'avenir, ces places-là, les permis que nous accorderons
à des organismes à but lucratif qui ne demanderont pas de
subventions, ne seront pas comptabilisés au plan de
développement. Elles pourront cependant s'inscrire au plan de
développement, si elles le désirent, si elles veulent avoir des
subventions de fonctionnement et d'exonération financière. Mais
il faut faire une différence entre les 3000 places que j'appelle de
l'effet du jugement, du 14 décembre au 15 mai 1992, qui, elles, doivent
être comptabilisées au plan de développement, parce que
nous aurons à donner de l'exonération financière et des
subventions au fonctionnement pour ces organismes-là.
Mme Carrier-Perreault: Alors, ça veut dire que sur les
8000, il y en a 3000 qui découlent directement du jugement Chouinard.
C'est ce que vous me dites?
Mme Trépanier: À peu près.
Mme Carrier-Perreault: Et ces 3000, compte tenu que c'est
arrivé dans Fentre-deux par rapport à la nouvelle loi, vous me
dites que vous allez être obligés de leur donner les subventions
pour l'exonération financière.
Mme Trépanier: Oui, parce que ce sont des projets qui ont
été soumis à l'Office avant le 14 mai. On ne peut pas
avoir deux poids, deux mesures. La loi n'était pas changée
à ce moment-là.
Mme Carrier-Perreault: O.K. Alors, comment vous avez
concilié ça par rapport à votre 28 % qui est contenu dans
votre règlement?
Mme Trépanier: Alors, le 28 % concerne...
Mme Carrier-Perreault: Est-ce que c'est en plus ou vous avez tenu
compte des 3000? Parce que 3000, là, par rapport au nombre de places
développées, 8000 cette année, ça commence à
faire...
Mme Trépanier: Oui.
Mme Carrier-Perreault: ...un gros pourcentage.
Mme Trépanier: II a été tenu compte des 3000
places là, dans le 28 %, dans l'élaboration du nouveau plan de
développement, parce qu'on veut conserver, en bout de piste, le 28 % de
but lucratif, là.
Mme Carrier-Perreault: 3000 sur 8000, vous en avez 3000 à
but lucratif là, qui ont été développées et
qui s'attendent...
Mme Trépanier: Ce n'est pas...
Mme Carrier-Perreault: ...à avoir de l'exonération
financière.
Mme Marcotte: C'est 2600 places en agence et 530 places à
but lucratif.
C'est qu'il faut comprendre que les agences de services de garde en
milieu familial, avant qu'il y ait le jugement, l'Office, au niveau de
l'implantation, donnait, d'habitude, une progression, au niveau du
développement, de 50 places par année. Avec le jugement, les
agences ont pu simplement demander de passer à 150 places, ce qui a fait
augmenter considérablement le nombre de places en agence. Et la
façon dont on a comptabilisé les places à but lucratif,
c'est certain qu'il a fallu en tenir compte comme étant un
développement potentiel. Donc, sur le total des places
développées, on a anticipé qu'elles pouvaient être
évaluées autour de 3000 sur les années qui restaient
à venir, et on verra à réajuster au fur et à
mesure. On ne le sait pas, dans le fond, parmi les projets qu'on a
reçus, lesquels vont se concrétiser et lesquels ne se
concrétiseront pas.
Mme Carrier-Perreault: C'est assez extraordinaire que, cette
année, à cause du jugement Chouinard, on ait réussi
à développer plus que le plan de développement permettait
de développer et qu'on ait réussi, aussi, à périmer
9 500 000 $ dans les budgets de transfert de subventions. En tout cas, disons
que... C'est sûr qu'on ne peut pas y passer toute la soirée, mais
je pense que... En tout cas, moi, ça m'amène à me poser un
autre paquet de questions, puis comme j'en avais beaucoup d'autres, je vais
être obligée de continuer. Mais je trouve ça quand
même assez spécial, parce que, cette année, d'après
ce que vous êtes en train de me dire, on a développé 8000
places. Vous me dites que vous avez développé 8000 places
grâce au jugement Chouinard, à toutes fins pratiques,..
Mme Trépanier: En partie.
Règlement prévoyant la participation de
partenaires du milieu
Mme Carrier-Perreault: ...ce qui se trouve à avoir
inséré un montant... Parce que le plan de développement
était de 7500. Et, en même temps, bien, disons qu'on a fait un
périmé de 9 500 000 $. C'est un peu spécial en tout cas,
à tout le moins.
Moi, ce que je voudrais savoir, aussi, c'est que... On se rend compte
que, depuis janvier 1993, il y a un nouveau règlement, l'article 36 dans
le nouveau règlement, qui dit: Lorsque le requérant ou le
titulaire de permis est une personne visée au paragraphe 1° ou
2° de l'article 4, un nombre de places ne peut être réparti
à l'intérieur d'une région pour un service de garde en
garderie, à moins que ce service ne dispose d'un partenaire de la
communauté qui s'engage à accorder, pour l'implantation ou le
soutien d'un tel service et en fonction des places demandées, une
contribution équivalente à 20 % de la subvention maximale qui
peut être accordée par l'Office.
On vient de créer là une nouvelle règle. Cet
arti-
cle-là, c'est une nouvelle règle où on exige 20 %
de la subvention d'implantation, si j'ai bien compris, un partenaire qui va
fournir 20 % de la subvention d'implantation. Une subvention d'implantation,
ça veut dire que le 20 %, ça roule aux alentours de 20 000 $.
Est-ce que j'ai bien compris le sens de cet article-là?
Mme Trépanier: C'est ça. C'est 10 000 $, à
peu près, d'implantation.
Mme Carrier-Perreault: Qu'est-ce que c'est, l'objectif de cet
article-là? Parce que...
Mme Trépanier: Bon.
Mme Carrier-Perreault: ...de toute façon, on se rend
compte que... (21 h 30)
Mme Trépanier: Alors, la reconnaissance de l'importance
d'un partenaire n'est pas nouvelle à l'Office. L'Office a toujours
interpellé les partenaires sociaux en vue de s'assurer de leur
participation. Ça, c'est depuis de nombreuses années. D'ailleurs,
l'étude de faisabilité que les promoteurs étaient tenus de
présenter à l'Office comportait déjà deux volets:
une étude de marché et une description des appuis dans la
communauté. Un des sept principes directeurs de l'énoncé
de politique sur les services de garde décrit cette
responsabilité communautaire, vous vous souviendrez de ça.
Alors, l'expérience passée nous a également
démontré que les projets qui ont réussi à
s'implanter ont majoritairement dû, tôt ou tard, faire appel
à un partenaire durant leur phase de concrétisation. Alors, cet
apport est nécessaire pour soutenir l'implantation et pour assurer une
meilleure viabilité au projet. Alors, le soutien financier vise à
diminuer la trop large part consacrée aux immobilisations et aux loyers
dans les dépenses d'exploitation et, par conséquent, permet
d'investir davantage dans les dépenses reliées à la masse
salariale, dont nous parlerons sûrement dans quelques minutes.
Alors, mentionnons, enfin, que cette exigence n'a pas eu pour effet
d'empêcher la répartition des places prévues par le
règlement du gouvernement dans chacune des catégories
visées par cette exigence. Dans certains cas, elle a cependant eu pour
effet de réduire, dans une région donnée, au
bénéfice d'une autre région, le nombre total de places
accordées. Alors, ce n'est pas parce qu'il y a eu cette politique de
partenariat que les places n'ont pas été attribuées.
Parfois il y a eu un changement de région, mais les places ont toutes
été attribuées, et c'est pour s'assurer la
viabilité des projets.
Très souvent, auparavant, lorsque le projet n'avait pas de
partenaire, il ne se rendait pas au bout, il ne finissait jamais par voir le
jour à cause de cette problé-matique-là.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que, entre inciter et obliger,
il y a comme une différence. Inciter la participation du milieu, c'est
une chose. Et quand on parle de développer des garderies sans but
lucratif... Parce qu'il ne faut pas oublier que c'est ce qui est supposé
être préféré, selon la Loi sur les services de garde
à l'enfance, c'est ce qui est supposé être avantagé.
On sait que déjà ce n'est pas facile, parce qu'il semble que
c'est difficile de susciter que les groupes s'impliquent à ce point, et
ce n'est pas facile d'avoir un permis non plus au niveau de l'Office et d'aller
chercher les subventions. Alors, déjà, il y a des
contraintes.
Quand on me parle d'inciter, je suis bien d'accord avec vous, je n'ai
pas de problème avec ça, je pense que oui, on peut essayer de
voir la volonté des milieux, mais là, c'est une obligation de
partenariat. Ça s'adresse à qui, à toutes fins pratiques?
Aux municipalités, à ce que je peux comprendre. Parce que,
écoutez, quelqu'un qui va venir investir un montant comme ça dans
un service de garde à but non lucratif, je dois vous dire que ça
prend quelqu'un qui est organisé et qui est constamment dans le milieu.
Je vois ça comme un délestage, à toutes fins pratiques,
encore une fois, au niveau municipal. Est-ce que c'est à ça qu'on
veut en venir?
Mme Trépanier: Écoutez, plusieurs partenaires
peuvent être approchés. On ne dit pas seulement les
municipalités, ça peut être les employeurs
également. Et les services fournis ne sont pas nécessairement de
l'argent, ça peut être des services-conseils, ça peut
être des terrains, ça peut être des loyers
réduits.
C'est à l'expérience qu'on s'est rendu compte que
c'étaient les projets qui étaient les plus viables. Alors, c'est
la raison pour laquelle on a instauré ce règlement-là, et
ça n'empêche pas la répartition des places prévues
par le règlement. Au contraire, ça vient favoriser, ça
vient aider les organismes à commencer un programme, un projet.
Mme Carrier-Perreault: Moi, personnellement, je dois vous dire
que je vois ça comme une difficulté, un frein aussi à la
présentation de...
Mme Trépanier: C'est peut-être une difficulté
au départ, mais qui vient... À l'usage, là, les gens se
rendent compte que, lors de l'élaboration de leurs démarches, le
partenaire est fort utile. On a vu tout à l'heure, on avait de la
difficulté à s'entendre sur la conciliation des places. Vous
savez que c'est très long de démarrer un projet. Ça peut
prendre un an, deux ans, ça peut aller même jusqu'à trois
ans, alors...
Mme Carrier-Perreault: Mais là, ça va prendre
combien de temps avec ce genre de réglementation là?
Mme Trépanier: Probablement moins de temps parce que c'est
le partenaire qui va venir supporter, à divers points de vue, le groupe
qui est le groupe promoteur.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que, moi, je
regarde... Écoutez, j'ai beau essayer de m'imaginer comment
ça peut fonctionner... Moi, je regarde dans des comtés comme le
nôtre, et j'en connais d'autres, des comtés de la Rive-Sud de
Montréal, entre autres, des comtés qui se ressemblent, où
il y a beaucoup, beaucoup d'enfants. Les municipalités, il y en a qui
sont moins grosses. Le seul partenaire possible pour mettre sur pied un service
de garde, c'est la municipalité.
Mme Trépanier: II y a les municipalités... Vous
regarderez les organismes en milieu de travail. Ça peut être
l'entreprise. S'il y a une personne ici qui pourrait nous parler longuement de
ce partenariat, c'est bien M. le Président, qui a eu... Par exemple, je
vois un exemple, le cégep Beauce-Appalaches, qui est un partenaire dans
un projet. Ça, c'est à Saint-Georges, en Beauce. Il y a plusieurs
partenaires.
Mme Carrier-Perreault: Je comprends les milieux de travail,
là, mais il y a des endroits là, comprenez-vous, où ce
n'est pas évident. Moi, je regarde dans des endroits comme chez nous.
Moi, je ne demeure pas à Saint-Georges, là, O.K. Je comprends
tout ça, c'est dans ma région, mais quand même, ce n'est
pas... Et je me rends compte que les seuls partenaires possibles, ça
peut être des municipalités à certains endroits. À
partir du moment où on a une expansion puis qu'on a des besoins en
services de garde, on est une région qui est en déficit
important. On le sait. Alors, à ce moment-là, la petite
municipalité va être obligée de devenir partenaire de un ou
de deux services de garde dans son milieu? Déjà, ce n'est pas
évident, ce n'est pas facile de développer et de susciter des
projets en matière de services de garde, j'entends SBL, là, on se
comprend, sans but lucratif.
Mme Trépanier: Je vais demander à Mme Marcotte de
compléter ma réponse, mais je peux juste vous dire que, si c'est
une petite municipalité, ce que vous semblez affirmer, il y a peu de
chances qu'il y ait deux, trois, quatre garderies.
Mme Carrier-Perreault: Ce n'est pas rien qu'une petite
municipalité. Il y a des municipalités quand même
moyennement importantes, si on veut, mais ce sont toujours les mêmes qui
seront suscités, compte tenu que... Ce n'est pas évident qu'il y
a des milieux de travail qui pourront le faire.
L'autre question que j'ai...
Mme Trépanier: C'est normal qu'une municipalité
s'implique aussi dans différents projets. L'objectif de base
était une meilleure viabilité des projets et que ce soit le plus
facilement réalisable possible. C'est exactement l'objectif de ce
règlement-là.
Mme Carrier-Perreault: Moi, je veux savoir autre chose. Je dois
vous dire que j'ai toujours une inquiétude quant au frein que ça
peut amener, là, puis je ne suis pas convaincue... Je pense que les
municipalités, effectivement, il y en a plusieurs qui s'impliquent, qui
viennent contribuer par le biais de services et autres. Oui, ça peut
arriver que certains services obtiennent, après, de l'aide de leur
municipalité pour assurer un meilleur service, si on veut, mais, pour ce
qui est de s'embarquer dans ce genre de programme là, je ne sais pas si
ce sera facile partout. Je pense que ça peut même, à
quelque part, faire un frein.
L'autre chose que je veux savoir, par exemple, c'est que, par rapport
aux garderies qui doivent être relocalisées, là, celles
dont on entend parler qui vont être obligées de quitter les lieux
de leur milieu de travail je pense à celle du cégep
Rosemont ou à celles de CLSC qui ont eu déjà des avis
comme quoi elles devraient se relocaliser est-ce que ces
garderies-là qui vont être relocalisées vont être
soumises à la même réglementation et devront se trouver un
partenaire ailleurs pour se relocaliser?
Mme Marcotte: Non, non, non. C'est valable... C'est dans le
règlement du gouvernement sur la fixation des places.
Mme Trépanier: Je voudrais juste compléter, M. le
Président, dire que loin d'être un frein, le partenaire est
très souvent une bougie d'allumage au projet, et la plupart des projets
qui s'inscrivaient au plan de développement qui n'avaient pas de
partenaire ne voyaient jamais le jour, mouraient avant d'atteindre leur but.
Alors, c'est la raison pour laquelle...
L'intérêt du gouvernement n'est pas de mettre des
bâtons dans les roues aux organismes qui veulent implanter un projet. Au
contraire, notre objectif, c'est d'en développer le plus possible.
Mme Carrier-Perreault: Une subvention d'implantation, ça
joue dans les combien?
Mme Marcotte: 130 000 $ maximum.
Mme Carrier-Perreault: 130 000 $ maximum?
Mme Trépanier: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: Alors, quand on parle de 20 %, on ne parle
pas de 10 000 $, on parle de 13 000 $ à peu près.
Mme Trépanier: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: Plus 13 000 $, ça fait 20 %. Quand
on parle de 20 %...
Mme Marcotte: Ce n'est pas nécessairement versé en
argent. Ça peut être en services.
Mme Carrier-Perreault: Ça veut dire qu'on parle de 20 000
$.
Mme Marcotte: Pardon?
Mme Carrier-Perreault: On parle d'une contribution
équivalente à 20 000 $.
Mme Marcotte: À peu près. Si c'est 60 places,
oui.
Mme Trépanier: Ça peut être une
réduction de loyer, ça peut être des services
administratifs, ça peut être un terrain, ça peut être
un...
Mme Carrier-Perreault: Quand on parle d'une subvention comme
ça je vais essayer d'avoir une autre explication vous
dites que ça peut être des services. Une subvention
d'implantation, ça arrive une fois, ça. C'est au moment où
la garderie ou le service s'implante. Alors, quand on parle d'une subvention
équivalente à 20 %, on parle de 20 000 $. Des services, est-ce
que ça peut être assumé... Est-ce que c'est
récurrent? On parle de, quoi, 20 000 $ par an? Comment ça va
fonctionner par après? Parce que la subvention d'implantation, ça
arrive une seule fois.
Mme Marcotte: Bien, il y a une évaluation qui doit
être faite cas par cas pour voir si la contribution de l'employeur est
équivalente à 20 % de la subvention d'implantation qui est mise
au départ par l'Office. Tous les cas ne sont pas pareils. Comme je vous
disais, il y a des loyers gratuits. Donc, on peut évaluer, à un
moment donné, sur une période plus longue. Il s'agit de trouver
une façon équitable de le faire.
L'objectif, dans le fond, ce n'est pas de pénaliser les
promoteurs, c'est de soutenir les promoteurs, et ça leur facilite, dans
bien des cas, les choses. Parce qu'ils réussissent quelquefois à
avoir des appuis de partenaires qu'ils n'obtiendraient pas autrement. Il faut
comprendre également que, sur l'ensemble du territoire, il y a des
partenaires qui sont suffisamment nombreux pour vouloir s'impliquer pour qu'on
soit capable de répondre aux objectifs de développement. Alors,
pourquoi le gouvernement ne donnerait pas une priorité aux projets dont
il y a des promoteurs d'inscrits avec des partenaires? Pourquoi le gouvernement
donnerait une priorité à des projets qui ne sont pas capables
d'obtenir des partenaires, quand, de toute façon, il n'est pas capable
de développer la totalité des places qui seraient requises?
Pourquoi ne pas soutenir ceux qui, prioritairement, sont capables d'avoir de
l'aide? (21 h 40)
Mme Carrier-Perreault: Qu'est-ce que c'est, le pourcentage des
projets que vous recevez à l'Office? Je parle pour des garderies,
là, ou des services à but non lucratif toujours. Qu'est-ce que
c'est, le pourcentage des projets qui vous arrivent avec ce genre de
contributions aussi élevées de partenaires du milieu?
Mme Marcotte: Bien, toutes les places qui ont été
octroyées cette année à sans but lucratif l'ont
été dans des projets qui avaient des partenaires, sinon les
places n'auraient pas été octroyées.
Mme Carrier-Perreault: L'ensemble des projets qui vous ont
été présentés comportaient tous cette
mesure-là.
Mme Marcotte: L'ensemble des projets qui ont été
acceptés au décret du gouvernement comportaient tous des
partenaires, sinon ils étaient refusés.
Mme Carrier-Perreault: Oui, parce que la règle est
là depuis l'année dernière. Mais, c'était
quoi...
Mme Marcotte: Bien, sur le nombre...
Mme Carrier-Perreault: ...le pourcentage, quand même?
Mme Marcotte: Bien, écoutez, sur le nombre de projets sans
but lucratif qui étaient soumis à l'Office, le pourcentage de
refus doit être relativement bas on est en train de
vérifier de projets qui ont été refusés
parce qu'ils n'avaient pas de partenaire, et il faut se dire qu'ils ont
été remplacés par d'autres projets qui avaient des
partenaires. C'est ça qui est important. Il y en a...
Mme Carrier-Perreault: Présentement, il y a des
régions qui sont en déficit par rapport au nombre de places, tant
en garderie qu'en agence on voit ça, de toute façon, dans
le décret et il semble, d'après les données qui
m'ont été fournies, qu'il n'y a pas nécessairement des
projets partout, dans toutes les régions. Il n'y a pas de demandes qui
vous viennent de toutes les régions présentement. Il y a comme
une espèce... En tout cas, je me demande comment c'est possible qu'il
n'y ait pas de demande, par exemple, dans une région donnée
où il y a déjà un déficit. De quoi ça
dépend? À quoi attribuez-vous ça?
Mme Trépanier: II y a seulement une région qui
n'avait pas de projet, c'était la région 01, la région du
Bas-Saint-Laurent. Alors, il y a eu des projets partout
présentés.
Mme Carrier-Perreault: Des projets à but non lucratif?
Mme Trépanier: Oui.
Mme Carrier-Perreault: Des services de garde à but non
lucratif?
Mme Trépanier: Oui, oui.
Mme Carrier-Perreault: Parce que, moi, je voyais qu'il y avait 0
en attente.
Mme Marcotte: De toute façon, on pourra vous
fournir le détail de l'information qui concerne le décret
du gouvernement. On a, pour chacune des régions, la répartition
et les explications à l'effet de ce qu'on a reçu dans une
région et, s'ils n'ont pas été acceptés, pourquoi
ils ne l'ont pas été, par qui ils ont été
remplacés.
Mme Carrier-Perreault: Oui, j'apprécierais, M. le
Président, recevoir cette information-là parce que...
Le Président (M. Joly): C'est déjà...
Mme Carrier-Perreault:... il y a des bouts qui me manquent
là-dedans.
Le Président (M. Joly):... noté au niveau du
secrétariat et le suivi va être mis. Merci.
Prévisions quant au nombre de places de
garderie en milieu scolaire
Mme Carrier-Perreault: Par rapport au niveau scolaire, on dit
aussi, cette année, que... Bon, vous nous dites que vous allez
développer 3611 places en garde en milieu scolaire. Par ailleurs, par
rapport aux gens du ministère de l'Éducation, par exemple, on
nous dit que, par rapport aux montants qui sont alloués, ça va
être très difficile de développer 3611 places comme
ça, qu'on aurait peut-être à peu près
l'équivalent pour 2000 enfants réguliers ou 800 sporadiques,
à peu près l'équivalent comme ça. Parce qu'il y a
toujours le fameux 1. 32 au niveau scolaire, hein? C'est toujours bien
embêtant.
Alors, est-ce que vous pensez être capables de développer
vraiment 3611 places en milieu scolaire avec les montants que vous allouez
cette année?
(Consultation)
Mme Trépanier: Alors, toutes les places en milieu scolaire
sont développées selon la demande. L'année passée,
nous avons répondu à la demande. Il y a même un surplus de
places qui est reporté au plan de cette année. Alors, à la
demande des commissions scolaires, les places sont octroyées. Alors, il
n'y a pas de demandes en attente au niveau scolaire.
Mme Carrier-Perreault: Non, mais c'est parce que vous
prévoyez développer 3611 places avec un budget de 9 000 000 $
excusez-moi, j'ai perdu mon chiffre 9 000 000 $ et quelques.
Mme Trépanier: Nous développerons 3611 places si la
demande est là de la part des commissions scolaires. On ne
développe pas à rencontre... C'est le maximum. On
développe un maximum de 3611 places. Il faut bien savoir que on
ne réalise jamais ça non plus lorsqu'on parle de places en
milieu scolaire, ce sont des enfants, alors, très souvent, une place
peut équivaloir à 2 ou 3 enfants. Les enfants sont là de
façon sporadique, alors, ça équivaut à...
Mme Carrier-Perreault: 4766 enfants. Mme Trépanier:
Pardon?
Mme Carrier-Perreault: 3611 places, en enfants, au niveau
scolaire, compte tenu de la mesure 1. 32, ça veut dire 4766 enfants.
Mme Trépanier: C'est ça, à peu près.
Exactement. Et ce que je voulais dire, c'est qu'on développe toutes les
places qui nous sont demandées en milieu scolaire. Il n'y a pas
d'attente. Ce n'est pas comme dans les projets de garderie ou des projets en
attente.
Mme Carrier-Perreault: Non, non, je comprends, mais ce n'est pas
ça. Là, vous me dites qu'il n'y a pas d'attente...
Mme Trépanier: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault:... mais vous dites: Cette année, on
compte développer 3611 places.
Mme Trépanier: Si nous avons la demande pour 3611
places.
Mme Carrier-Perreault: Et vous calculez que, avec le budget qui
est de 9 000 000 $ et quelques, vous avez suffisamment de sous pour
développer suffisamment de places, toutes ces places-là, si la
demande arrive.
Mme Trépanier: Oui, le budget a été
prévu pour les 3611 places.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que, présentement, on
nous dit que c'est bien difficile, par rapport au budget alloué, de
développer comme ça. On parle plutôt de 2800.
Mme Trépanier: Je vais demander à Mme Marcotte de
vous expliquer pourquoi c'est difficile comme ça.
Mme Carrier-Perreault: Oui, moi, j'aimerais ça.
Mme Marcotte: C'est effectivement plus difficile de
développer les places en milieu scolaire actuellement. Au départ,
lorsque les prévisions de développement avaient été
faites par le gouvernement, c'était sur la base du déficit de
places et de l'estimation des besoins. Mais il faut comprendre que, en
région et où les distances à parcourir par les enfants
sont de plus en plus grandes en temps de voyagement et d'autobus, le
développement des services de garde en milieu scolaire est beaucoup plus
lent. Donc, on semble avoir, dans le moment, un certain ralentissement au
niveau des places qui sont développées
dans les services de garde en milieu scolaire.
Il y a des colloques régionaux qui ont été tenus
pour informer, justement, les régions un peu plus sur l'avantage d'avoir
des services de garde en milieu scolaire dans les écoles, mais ce n'est
pas évident que ça va être intéressant pour tous les
parents d'utiliser ce mode de garde là.
D'autre part, comme on ne parle pas de places, donc ce n'est pas des
espaces physiques qu'on aménage pour pouvoir recevoir, par exemple, dans
une école, 50 ou 60 enfants, ce sont des enfants qu'on compte quand on
les associe à des places, il faut comprendre que la première
année d'implantation d'un service de garde en milieu scolaire ne donne
pas le reflet juste de ce que sera le service de garde en milieu scolaire au
cours des années futures. Le nombre de places peut doubler ou tripler
dans les années qui suivent. Quoi qu'il en soit, c'est un fait qu'on
semble avoir atteint un certain palier et qu'on devra évaluer de plus
près la situation.
Financement des services de garde
et conditions salariales des
éducatrices en garderie
Mme Carrier-Perreault: Disons que les propos de Mme Marcotte me
soulèvent aussi d'autres questions, là. Comment on fait pour
faire des prévisions, à ce compte-là? Ça doit
être compliqué terriblement parce que, d'après ce que je
peux voir, il n'y a plus grand-chose qui est certain.
Mais, par ailleurs, M. le Président, écoutez, il me reste
10 minutes à peine, 15 minutes, même pas, et je suis
obligée de changer de sujet, malheureusement. Je trouve ça trop
important. Il faut qu'on parle du financement des services de garde. Je sais
qu'il y a eu des discussions. On en a parlé la semaine dernière.
On a vu que les éducatrices en garderie ont fait des
représentations, de bon droit, je pense. Moi, je suis convaincue qu'il y
a un problème majeur de ce côté-là. Elles ont fait
des représentations pour dénoncer leurs conditions salariales,
qui sont absolument déplorables.
À l'occasion de cette manifestation-là, on avait eu des
questions, et les réponses de la ministre étaient plutôt...
On nous dit qu'il faut tenir compte de la capacité du gouvernement
d'investir, de la capacité des parents de payer. Par ailleurs, est-ce un
phénomène structurel ou conjoncturel? On entend toutes sortes de
commentaires. On sait aussi, par ailleurs, et ça, la ministre a quand
même démontré une certaine ouverture, que en tout
cas, si j'ai bien compris ses propos par rapport à la formule
actuelle de financement, il y a vraiment des choses à revoir, des choses
qui avaient été prévues aussi qui arrivent
présentement par rapport à la formule 30-30. Il y a des
inéquités qui se sont créées.
Et moi, personnellement, je pense que cette formule-là vient
favoriser, à toutes fins pratiques, les garderies où les parents
sont plus en mesure de payer, parce que, plus on a des montants, des tarifs
élevés, plus les parents paient cher, plus les subventions aug-
mentent. Ça fait une drôle de situation. Ça crée une
certaine inéquité aussi par rapport aux bases qui sont les
mêmes, peu importe qu'on ait 60 ou 40 enfants. La formule 30-30, c'est
à peu près ça que ça donne. La base est la
même. Alors, à ce niveau-là, encore une fois, on a des
inéquités qu'on peut soulever. (21 h 50) par rapport à la
capacité de payer des parents, m. le président, je pense que
c'est très clair. les parents ont atteint une certaine limite. il y a
une limite qu'il ne faut pas dépasser quand on parle de tarifs à
charger à la population. j'ai repris les chiffres depuis 1985: tarif
moyen payé en 1985: 12,28 $ par jour, payé par les parents; tarif
moyen payé en 1993, on parle de 17,97 $ par jour. alors, on se rend
compte que, par rapport à un taux d'inflation depuis 1985 qui suit une
courbe qui ressemble à 34,9 %, les parents, par rapport aux tarifs
moyens qui sont payés dans les services de garde, sont rendus à
une augmentation de 46,3 %. donc, les parents ont vu leurs tarifs augmenter de
12 % de plus que le taux d'inflation. je pense que c'est assez clair. du
côté des parents, je pense que la limite est atteinte.
Et on sait ce que ça fait quand on franchit des limites, M. le
Président. On l'a vu dans d'autres domaines, on l'a vu dans d'autres
dossiers. On ajuste à regarder ce qui se passe au niveau de la
contrebande, entre autres, où, quand on dépasse une certaine
limite de taxation, on se rend compte qu'il se développe un
marché parallèle. Si on augmente trop les frais de garde du
côté des tarifs pour les parents, c'est la même chose qui va
arriver. C'est la garde au noir qui va augmenter. Déjà qu'on a
des problèmes avec ce dossier-là...
Alors, moi, je veux savoir de la ministre, là: Est-ce qu'elle est
disposée à revoir cette actuelle politique de financement
là des services de garde? J'aimerais savoir sur quelle base elle a
l'intention de la revoir, si j'ai bien compris ce qu'elle essayait de nous dire
la semaine dernière.
Mme Trépanier: Alors, premièrement, je veux
réitérer ici que le gouvernement et moi-même, nous
reconnaissons le travail d'éducatrice en garderie, et on reconnaît
que leurs salaires sont modestes, et on reconnaît aussi que leurs
impatiences sont très compréhensibles. Ça, c'est
très clair. La politique des services de garde est en place depuis
maintenant trois ans, depuis 1989. Je crois au principe de la politique des
services de garde, et les solutions que nous recherchons à cette
énigme de la rémunération des éducatrices en
garderie, on cherche des solutions qui respecteront ce principe-là.
Ça étant dit, il y a d'autres principes à respecter
aussi. C'est certain que les parents ont une capacité de payer à
sa limite. Je pense que c'est difficile, vous avez tout à fait raison de
dire ça. Vous avez parlé de la possible bifurcation des services
de garde vers le travail au noir si les taxes s'élèvent trop.
C'est vrai, et donc, vous voyez aussi la limite de l'État de payer.
Alors, pour revenir à la politique des services de garde,
après une application de trois ans, je pense qu'il
est pensable, il est peut-être opportun de revoir le
mécanisme de financement des services de garde, autant au niveau de son
fonctionnement qu'au niveau de l'exonération financière. C'est de
ces deux niveaux-là...
Le gouvernement s'implique dans le financement à 3 niveaux. Il
développe le réseau des services de garde dont on a parlé
abondamment tout à l'heure. Et à l'acharnement, je dirais
presque, que vous avez eu, en tout cas, à la ténacité que
vous avez eue à essayer de savoir combien de places exactement
étaient développées, je pense que vous êtes d'accord
à ce qu'on poursuive notre développement et qu'on atteigne 60 000
places en 1996. Vous ne sembliez pas remettre ça en cause du tout, tout
à l'heure.
Alors, on s'implique dans ce développement des places de garde,
on s'implique dans le financement des organismes eux-mêmes, et on
s'implique dans l'exonération financière.
Alors, d'où tirent-elles leur rémunération, les
éducatrices? C'est les deux derniers volets. Alors, le gouvernement
je ne le dirai jamais assez n'est pas l'employeur des
éducatrices en services de garde. Cependant, les employeurs tirent leurs
fonds et des parents utilisateurs et du gouvernement. Alors, dans un sens, en
bout de piste, là, il faut voir comment on peut améliorer ce
financement-là pour pouvoir dégager une marge de manoeuvre. Mais
les objectifs qui sont recherchés, ils sont à la fois de
respecter la capacité du parent de payer, la capacité de
l'État de payer aussi, parce que l'Etat, c'est nous autres vous
dites trouver difficilement acceptable l'augmentation de taxes, alors,
ça reviendrait à ça et aussi de trouver une
solution juste pour les éducatrices, pour toutes les éducatrices.
Parce qu'il y a des solutions qui nous ont été proposées
qui touchaient juste une partie des éducatrices en garderie, qui
touchaient juste les éducatrices sans but lucratif, mais il y a aussi
toute la partie des éducatrices à but lucratif qui n'ont pas des
meilleurs salaires, qui ont même des moins bons salaires. Alors, il faut
que cette solution soit équitable aussi pour ces
éducatrices-là.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, moi, je pense
que... Oui, je suis d'accord pour qu'on développe les services de garde.
Je suis d'accord, aussi, pour qu'on dépense l'ensemble des
crédits qui sont alloués pour les différents transferts.
On s'entend là-dessus. Par ailleurs, je vais vous dire que, quand la
ministre me dit qu'il faut que la situation soit corrigée pour
l'ensemble des éducatrices, pas seulement les éducatrices dans
les garderies sans but lucratif, je suis d'accord avec ça aussi, mais
ça, je pense que, qu'est-ce que vous voulez, il y a une partie que c'est
de l'entreprise privée, à toutes fins pratiques, vraiment
privée, qui ne dépend pas de subventions de fonctionnement. Et
ça, je suis persuadée que la ministre va comprendre que ce genre
de correction là dans des garderies à but lucratif pourra se
corriger sûrement si un jour on met sur pied une loi en matière
d'équité salariale, compte tenu qu'elles sont des entreprises
privées et qu'elles ne sont pas du tout subventionnées au niveau
du fonctionnement. Mais dans les garderies à but non lucratif, la
ministre est sûrement consciente...
Mme Trépanier: Ce sont des corporations autonomes elles
aussi. Ça, il ne faut pas l'oublier.
Mme Carrier-Perreault: Pardon?
Mme Trépanier: Les garderies sans but lucratif sont des
corporations autonomes elles aussi...
Mme Carrier-Perreault: Tout à fait.
Mme Trépanier: ...et juste pour terminer ça
lorsque vous dites qu'une loi en équité salariale
viendrait régler leur problème, on a un problème de masse
salariale qui occupe 85 % du budget de ces garderies-là, nous dit-on.
alors, même s'il y avait une loi en équité salariale demain
matin, la marge de manoeuvre ne serait pas plus grande pour ces
organismes-là. alors, je ne pense pas que, dans ce cas-ci, une loi
proactive en équité salariale viendrait régler leur
cas.
Mme Carrier-Perreault: Bien, disons que le gouvernement, à
toutes fins pratiques, j'espère, respecterait ses propres lois et
devrait allouer les montants de subvention de fonctionnement en
conséquence. Parce que vous savez, M. le Président, les salaires
des éducatrices sont payés à même les subventions
gouvernementales pour le fonctionnement.
Mme Trépanier: En partie.
Mme Carrier-Perreault: Et aussi, bien sûr, il y a des
parties qui viennent des parents, compte tenu des tarifs, mais il y a une
grosse...
Mme Trépanier: C'est ça, et c'est le conseil
d'administration qui décide de la rémunération. Alors,
même si le gouvernement adoptait une loi en équité
salariale, le gouvernement ne serait pas pour autant l'employeur des
éducatrices en garderie. C'est dans ce sens-là que je vous dis
que, dans ce cas-ci, une loi en équité salariale ne viendrait pas
régler ce cas-là, pratiquement.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que la ministre tient beaucoup
compte... Elle dit: II faut être équitable pour tout le monde, les
garderies à but lucratif, les garderies à but non lucratif. Les
garderies à but lucratif sont assez autonomes dans leur fonctionnement.
Elles n'ont pas de subvention gouvernementale pour le fonctionnement comme
telle. On se comprend?
Mme Trépanier: Elles en ont une, cependant, pour
l'exonération financière, et les parents qui choisissent. ..
Mme Carrier-Perreault: Ce sont les parents qui
ont droit à cette subvention-là.
Mme Trépanier: Les parents ont droit de choix, aussi.
Alors, lorsqu'ils préfèrent placer, pour toutes sortes de
raisons, leur enfant dans une garderie à but lucratif, il faut leur
donner la possibilité de le faire, également.
Mme Carrier-Perreault: Moi, M. le Président, j'aimerais
pouvoir terminer mon intervention, par exemple, si ça m'est
possible.
Le Président (M. Joly): J'allais vous inviter à le
faire.
Mme Carrier-Perreault: je vous remercie. ce qui arrive, c'est que
la ministre est quand même consciente que le salaire des
éducatrices, dans les garderies à but non lucratif,
découle, est tiré des subventions de fonctionnement et il vient
aussi, en partie, du tarif payé par les parents. donc, ces
garderies-là, ces éducatrices en service de garde là, la
masse salariale des éducatrices dans ces services de garde là
compte pour à peu près 80 % du budget de la garderie. alors,
c'est bien évident que ce n'est peut-être pas le gouvernement qui
décide c'est tout à fait vrai, la ministre a raison
il y a un conseil d'administration géré par les parents, et c'est
eux qui prennent la décision, mais il reste que la ministre est quand
même consciente qu'elle aurait des décisions à prendre,
aussi, quant au niveau des subventions allouées pour le fonctionnement.
peu importe la façon dont elle le fera, il y a des demandes qui sont sur
la table.
Je ne crois pas, personnellement, qu'il y a abus. Je pense qu'il va
falloir, effectivement, le régler, le problème, une fois pour
toutes. Ça fait trop longtemps que ça dure. Ce n'est pas une
situation passagère. Ce n'est pas nouveau. Quand on dit que les salaires
des éducatrices en service de garde ne sont pas reconnus, tout le monde
le sait, tout le monde s'entend là-dessus, même les parents
s'entendent là-dessus. Ça n'a pas de bon sens de
rémunérer des gens à si bas salaire et exiger autant
d'eux. Alors, il va falloir qu'on règle cette situation-là. La
formule 30-30 n'a pas amélioré les choses. On se rend compte des
inéquités qui arrivent entre les différentes garderies. On
a un problème à ce niveau-là.
Est-ce que la ministre a l'intention de revoir la formule comme telle,
la formule 30-30?
Le Président (M. Joly): Mme la ministre.
Mme Trépanier: Alors, pour le moment, je m'étais
engagée à revoir les formules de financement, autant au niveau du
fonctionnement que de l'exonération financière, pour essayer de
dégager une marge de manoeuvre et voir, après trois ans
d'application, s'il y a des lacunes, où elles sont et où on peut
dégager une marge de manoeuvre. (22 heures) vous disiez tout à
l'heure que 80 % de la masse salariale était dévolue au salaire.
oui, et c'est comme ça dans la plupart des institutions
gouvernementales. si on regarde dans les hôpitaux, on regarde les milieux
scolaires, ça se passe ainsi aussi. alors, ça ce n'est pas
anormal, dans un sens. alors, il s'agit de trouver une solution. c'est un
problème qui perdure depuis de nombreuses années, et je suis
persuadée que le fait que ce soit une profession qui découle
beaucoup de la famille, qui est accomplie par des femmes, entre autres, et qui
soit un prolongement de la famille fait en sorte que les
rémunérations sont très faibles. on le sait par tradition,
c'est comme ça. alors, il faut absolument trouver une solution.
Vous comprendrez que la conjoncture économique ne nous aide pas.
Ceci étant dit, ce qui m'encourage dans ce dossier-là, c'est que,
malgré cette conjoncture économique, et vous avez dû
l'admettre tout à l'heure, je pense de façon correcte, vous
l'avez admis, qu'il y avait eu une augmentation de budget à l'Office des
services de garde, malgré la conjoncture difficile, depuis plusieurs
années. En 1987-1988, on était à 99 000 0007 $; on est
à 187 000 000 $ cette année.
Alors, ça, ça démontre l'ouverture du gouvernement,
la priorité gouvernementale aux services de garde. On a niis des
priorités les dernières années au développement des
services de garde. On a tenu à ce que les services soient de
qualité. On a tenu à ce que l'indexation soit là pour
l'exonération financière pour le budget de fonctionnement. Reste
à trouver une marge de manoeuvre pour pouvoir régler cette
situation présente là, et ce que je souhaite...
Le Président (M. Joly): Je m'excuse, mais je me devrai de
conclure, là, en mettant ça aux voix. Alors, s'il y avait
d'autres échanges, peut-être qu'on pourrait le faire ou par
écrit ou d'autres moyens. Déjà, on a
débordé, et je me dois de faire la mise aux voix, parce que si je
me permets d'aller encore avec d'autres questions, il n'y aura plus de fin.
Alors, je peux me permettre une petite latitude très brève, une
dernière question, brève question, brève
réponse.
Mme Trépanier: Parfait.
Mme Carrier-Perreault: Combien la ministre accorde-t-elle de
délai? Dans combien de temps peut-on espérer une réponse
sur ce dossier-là, en particulier concernant la méthode de
financement et, bien sûr, par conséquent, la
rémunération des éducatrices?
Mme Trépanier: Je n'ai pas fixé
d'échéancier encore. Ce que nous nous apprêtons à
faire, c'est l'analyse de l'application de la politique des services de garde
et de voir où on peut dégager une marge de manoeuvre, et on
espère que la conjoncture économique s'améliorera aussi
parce que ça nous aidera à prendre des décisions, c'est
très clair. Mais la décision que nous prendrons, elle devra
respecter la politique des services
de garde, elle devra respecter l'autonomie de gestion des parents, c'est
très important. On va essayer de chercher des partenaires
également à l'extérieur. Même si ce n'est pas
agréable à dire, il faut essayer de respecter aussi la
capacité de payer de l'État, mais on va travailler très
efficacement, j'espère, à chercher des solutions viables et
durables.
Adoption de l'ensemble des crédits
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup, Mme la
ministre.
Je fais maintenant la mise aux voix des programmes. Concernant le
Conseil exécutif, est-ce que le programme 3, intitulé Promotion
des droits des femmes et des familles, est adopté?
Mme Carrier-Perreault: Sur division.
Le Président (M. Joly): Sur division.
Alors, concernant les organismes relevant de la ministre
déléguée à la Condition féminine, est-ce que
le programme 1, intitulé Conseil du statut de la femme, est
adopté?
Mme Carrier-Perreault: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Sur division. Est-ce que le
programme 2, intitulé Office des services de garde à l'enfance,
est adopté?
Mme Carrier-Perreault: Même chose, M. le Président,
sur division.
Le Président (M. Joly): Sur division.
Alors, maintenant, concernant les crédits budgétaires,
est-ce que les crédits budgétaires relevant de la ministre
déléguée à la Condition féminine et
responsable de la Famille pour l'année financière 1993-1994 sont
adoptés?
Mme Carrier-Perreault: Sur division.
Le Président (M. Joly): Sur division. Alors, est-ce qu'il
y a des remarques, en terminant comme ça, là? Est-ce que
Mme...
Mme Trépanier: Peut-être très rapidement
remercier les gens de la commission d'avoir été attentifs ces
cinq heures durant, remercier l'Opposition et les gens qui m'accompagnent, qui
m'ont accompagnée tout au cours de cette journée.
Le Président (M. Joly): Merci. Mme la
députée.
Mme Carrier-Perreault: Oui, je voudrais remercier moi aussi, M.
le Président, les gens qui ont été attentifs, qui ont
posé des questions aussi. Je voudrais remercier les différents
organismes qui sont venus répondre à nos questions. Je voudrais
surtout remercier mes collaboratrices, Mme Tremblay et Mme Deraîche, qui
étaient avec moi ce soir.
Dans l'ensemble, je pense qu'on a eu des réponses. Il nous en
manque encore beaucoup. Malheureusement, c'est toujours frustrant de se
ramasser comme ça au bout de cinq heures et qu'il nous reste encore une
série de questions non répondues.
Le Président (M. Joly): Je comprends bien, mais c'a
été négocié entre les deux parties.
Mme Carrier-Perreault: Eh oui.
Le Président (M. Joly): J'imagine qu'il y aura d'autres
forums où je pense que chacun pourra s'exprimer.
Alors, la commission ajourne ses travaux à demain, le mardi 4
mai, à 10 heures, dans la salle LaFon-taine.
(Fin de la séance à 22 h 5)