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(Seize heures seize minutes)
Le Président (M. Joly): II me fait plaisir de vous
accueillir, de vous souhaiter la bienvenue. La commission des affaires sociales
est réunie afin d'étudier les crédits budgétaires
du ministère de la Santé et des Services sociaux et de la
Régie de l'assurance-maladie du Québec, pour l'année
financière 1993-1994.
Mme la secrétaire, est-ce que nous avons des remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président. (Consultation)
Organisaton des travaux
Le Président (M. Joly): Alors, nous sommes réunis
afin de continuer l'étude des crédits, tel que déjà
dit. Alors, vous avez, ici, déjà, une période qui est
définie jusqu'à 18 heures. Alors les programmes,
déjà, sont connus... Disons, les intéressés,
programme 1, 2, 3 et 4, et je demanderais à M. le ministre de bien
vouloir, peut-être, d'entrée de jeu, nous dire de quelle
façon il entend procéder selon les ententes qui ont
été prises avec l'Opposition.
M. Côté (Charlesbourg): M, le Président, ce
sur quoi on s'est entendus, c'était qu'aujourd'hui nous pourrions faire
nos déclarations d'ouverture, même s'il y a une journée de
crédits de passée; parce que M. Trudel avait évoqué
cette possibilité-là, on s'est entendus. Donc, je ferai mes
déclarations que j'aurais dû faire hier matin, en
commençant aujourd'hui, suivies de celles du député
de Rouyn-NorandaTémiscamingue et, par la suite, échange; et
on se reverrait demain matin, M. le Président, à 9 heures, tel
que Tordre de la Chambre le prévoit.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre.
Alors, M. le ministre, je vous reconnais pour vos remarques
préliminaires et, après, je reconnaîtrai M. le
député de l'Opposition.
M. Trudel: Très bien.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, une
seconde.
M. Trudel: Compte tenu de l'arrangement...
Le Président (M. Joly): Ça vous convient comme
ça?
M. Trudel: Je pense que c'est conforme aux ententes...
M. Côté (Charlesbourg): Et...
M. Trudel: ...et je pense qu'il faut laisser commencer le
ministre, effectivement,..
M. Côté (Charlesbourg): ...peut peut-être
même...
M. Trudel: ...étant donné qu'on ne part pas tous
à la même date et à la même heure, je vais laisser
commencer le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...peut peut-être
dire, en même temps, M. le Président, pour ne pas être tordu
là, qu'il est possible que, demain midi, on puisse continuer une heure
additionnelle pour accommoder des parlementaires qui n'ont pas à
siéger demain soir, et la raison n'est pas qu'il y ait du hockey, il n'y
en aura pas. Donc c'est ce soir, le hockey à partir de
ça, il est possible qu'on puisse poursuivre demain au lieu de terminer
à midi, aller jusqu'à 13 heures, de telle sorte qu'on puisse
terminer une heure plutôt, demain, en fin d'après-midi.
M. Trudel: Tout à fait.
Le Président (M. Joly): Parfait. Alors, M. le ministre,
vos remarques préliminaires, s'il vous plaît.
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président. Déclarations d'ouverture M. Marc-Yvan
Côté
Je me plais à le répéter à chaque
année et pour la dernière année, l'étude des
crédits est un rituel auquel je me prête avec beaucoup de plaisir.
À la Santé et aux Services sociaux, cette étude
s'étend sur plusieurs heures, autant d'étapes essentielles
à la compréhension des choix faits ou à faire.
Voilà maintenant plus de trois ans que je dirige les
destinées de l'imposant ministère de la Santé et des
Services sociaux du Québec. L'exercice que nous amorçons
aujourd'hui est un exercice très important dans notre processus
parlementaire et, encore une fois, c'est avec grand plaisir que je m'y soumets.
Il l'est d'autant plus puisqu'il nous permet de revoir, de façon
globale, l'action du ministère, de discuter avec les membres de la
commission des décisions prises et, plus souvent qu'autrement,
d'apporter des pistes de réflexion intéressantes quant à
la poursuite de nos activités. C'est avec une joie toute
particulière que je me prête à cet exercice cette fois-ci;
vous aurez facilement compris
pourquoi.
L'année budgétaire qui s'amorce coïncide
précisément avec la mise en place, le 1er avril dernier, de la
réforme de la Santé et des Services sociaux. Il s'agit donc d'une
année importante pour moi, mais surtout pour les partenaires du
réseau. Il y a quelques semaines à peine, des intervenants du
réseau ont pris en charge leurs nouvelles responsabilités. Je
peux vous assurer qu'à cette étape cette prise en charge par les
régions de l'organisation et de la dispensation des services de
santé et des services sociaux est bel et bien amorcée.
Évidemment, ce changement de cap survient au moment où le
gouvernement du Québec vit une situation budgétaire
particulièrement difficile. Mon collègue du Conseil du
trésor est venu nous le rappeler récemment. (16 h 20)
À lui seul, le ministère de la Santé et des
Services sociaux accapare sa large part du budget global. C'était vrai
l'an dernier; ça l'est encore tout autant cette année. À
cet égard, les crédits déposés il y a quelque temps
nous indiquent que le réseau de la santé et des services sociaux
et la Régie de l'assurance-maladie du Québec disposent de 12 700
000 000 $, plus précisément 12 739 361 000 $. pour la
sixième année consécutive, les crédits
alloués à la santé et aux services sociaux demeurent
au-dessus de 30 % de l'ensemble des crédits gouvernementaux. ils
représentent 31 % de l'ensemble des crédits. de ces 12 700 000
000 $, 2 761 000 000 $ serviront à défrayer les frais des
programmes de la régie de l'assurance-maladie du québec, et 9 978
000 000 $ iront au fonctionnement du ministère et du réseau de la
santé et des services sociaux. en accaparant une telle part du budget
gouvernemental près du tiers est-il utile de le rappeler,
il était logique, en cette année de redressement des finances
publiques, que le ministère fasse sa part et contribue de façon
significative à l'effort de rationalisation des dépenses
gouvernementales. nous avons donc réduit en conséquence les
crédits pour l'ensemble du secteur de la santé et des services
sociaux, incluant la régie, d'un peu plus de 1 %, soit 1,13 %.
Les crédits de la Régie de l'assurance-maladie seront
réduits de 96 100 000 $, soit une diminution de 3,4 % par rapport
à l'an dernier. Il m'apparaît important de préciser ici que
cette baisse des crédits découle principalement des mesures de
rationalisation annoncées en mai 1992, lors du discours sur le budget.
Ces mesures touchaient notamment les services médicaux, les services
optométriques et dentaires et les médicaments pour les personnes
âgées. J'aurai l'occasion de revenir sur cette question plus tard.
au ministère et dans le réseau, il est bon de préciser que
les dépenses probables 1992-1993 reflètent le niveau
d'activité du secteur de la santé et des services sociaux. par
rapport à ces dépenses, qui sont de l'ordre de 9 800 000 000 $,
les crédits 1993-1994 augmentent de 1,6 %. cette croissance est
inférieure à celle de l'indice des prix à la consommation
et au produit intérieur brut, qui se situent respectivement à 2,6
% et 4,8 %. cette baisse des crédits, elle s'explique de diverses
façons: d'abord, par des mesures de réduction des
dépenses, soit l'équivalent de 140 700 000 $ et par l'apport de
nouveaux crédits, soit quelque 91 400 000 $.
Dans l'effort de compression des crédits que nous avons
entrepris, nous nous devons de protéger le plus possible les services
offerts à la population, en 1992-1993. En conséquence, les
mesures d'économie retenues rejoignent essentiellement celles mises de
l'avant pour l'ensemble du secteur public et parapublic. Qu'il suffise de
penser à l'annualisation du plan de rationalisation de 1992-1993, aux
gains de productivité qui généreront des économies
de 1 % dans la rémunération globale, au retrait du boni au
rendement des cadres, à la non-indexation des salaires des
employés au 1er juillet 1993 et à la non-indexation des
dépenses autres que salariales. Autant de mesures qui ont un impact
direct sur le budget du ministère et du gouvernement. J'aurai d'ailleurs
l'occasion d'y revenir.
Par-delà ces compressions qui touchent tout le monde, le
ministère dispose tout de même de crédits additionnels de
nature à permettre le développement et la consolidation de
certains secteurs d'activité. À titre d'exemple, le maintien du
coût du système de santé. Depuis 1986, des crédits
sont alloués aux centres hospitaliers de courte durée pour
répondre à la fois à l'accroissement de la
clientèle, à l'intensification des services qu'ils doivent offrir
et à l'impact technologique. Ces crédits sont connus sous le
vocable de «coût de système santé». Ils
représentent 1 % des crédits alloués aux
établissements de santé. Cette année, et ce, malgré
une conjoncture difficile, le gouvernement maintient cet apport annuel des
crédits additionnels. En 1993-1994, ils totaliseront 58 300 000 $. Ils
permettront de, premièrement, consolider le financement des services
courants ou spécialisés existants pour près de 45 % des
crédits du coût du système. Cette consolidation
répond à l'accroissement du volume de clientèle, au
financement de nouvelles technologies et à l'impact financier de
l'arrivée nette de médecins qui s'installent dans les
établissements de régions éloignées ou
périphériques.
Deuxièmement, d'assurer un financement additionnel pour
répondre à une augmentation des services ou pour le
fonctionnement de nouveaux services dans la foulée de travaux
d'immobilisation, et ça accapare 34,2 % de ce même coût de
système.
Et, troisièmement, de poursuivre le développement et la
consolidation de certains services tels que la cardiologie tertiaire, la
dialyse, la radiothérapie et la transplantation d'organes. Plus du
cinquième des crédits, soit 12 200 000 $, est prévu
à ces fins. j'aimerais revenir, m. le président, sur chacun de
ces quatre champs d'intervention. d'abord, les maladies cardio-vasculaires.
ai-je besoin de vous rappeler qu'elles constituent la première cause de
mortalité au québec? elles comptent pour 40 % des
décès et pour 20 % de la somme des années potentielles de
vie perdue. ces chiffres ont de quoi faire réfléchir. dans sa
politique de la santé et du bien-être, le ministère s'est
donné comme objectif de réduire de 30 %, d'ici l'an 2002, la
mortalité par
maladies cardio-vasculaires.
Il y a quelques années, le ministère a mené
plusieurs actions préventives. Depuis 1990, il a injecté 11 500
000 $ pour répondre aux besoins croissants en cardiologie tertiaire et
à l'allongement des listes d'attente en hémodynamie, en
angioplastie et en pontage coronarien. Les premières années de ce
plan d'action ont porté fruit. Elles ont permis de réduire les
listes d'attente. À titre d'exemple, entre décembre 1990 et
décembre 1992, la liste d'attente en hémodynamie est
passée de 1800 à 1055; en angioplastie, de 361 à 327; et
en pontage coronarien, de 1100 à 886.
Dans ces secteurs, en particulier les deux derniers, le volume
d'activités s'est toutefois accru considérablement, passant de 15
647 en 1990 à 19 153 en 1992 pour l'hémodynamie, de 3443 à
4942 en angioplastie et de 3110 cas à 4447 en pontage coronarien.
Ça donne la mesure de ce qui a été fait comme efforts et
des résultats que nous avons obtenus.
Le temps d'attente est, quant à lui, passé de 130 jours
à 107 jours en hémodynamie, de 91 à 111 jours en
angioplastie avec, dans ce cas précis, un volume vraiment accru
d'activités, et de 206 à 164 en pontage coronarien. Je ne
mentionnerai qu'un seul exemple, significatif entre tous, celui de l'Institut
de cardiologie de Montréal, où le temps d'attente pour un pontage
coronarien est passé de 231 jours à 85 jours, entre 1990 et
1992.
En 1993-1994, 5 000 000 $ seront consacrés en crédits pour
réduire les listes d'attente en pontage coronarien. Deuxièmement,
le Québec compte 28 centres de dialyse, dont 2 nouveaux: celui de
Cité de la santé de Laval et celui du Centre hospitalier de
l'Amiante. Ils ont ouvert leurs portes en 1992-1993. Ces centres
reçoivent annuellement 1800 insuffisants rénaux qui
nécessitent des traitements de dialyse pour être maintenus en vie.
Et ils sont nombreux. On estime qu'ils progressent, en moyenne, de 7 % par
année. En 2 ans, le gouvernement a injecté 5 000 000 $ pour
répondre à la demande toujours croissante. Cette année,
nous avons convenu d'ajouter 4 200 000 $ en ressources supplémentaires
aux services déjà existants. Enfin, un vingt-neuvième
centre ouvrira ses portes en 1993-1994. Il s'agit de celui du centre
hospitalier de l'Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme.
Et puis il y a aussi le cancer, une réalité avec laquelle
nous devons composer. Au Québec, la mortalité par cancer est plus
élevée que partout ailleurs au Canada. Le vieillissement de la
population entraîne une augmentation constante du nombre de nouveaux cas
de cancer qui doivent être traités. (16 h 30)
Or, c'est bien connu, un dépistage et un traitement
précoces augmentent les chances de survie. Il est clair dans mon esprit
que le Québec doit poursuivre, actuellement, ses efforts pour combler
les besoins de traitement dans ce domaine. Depuis 1987, il l'a d'ailleurs fait
en consentant des montants très importants. Pour l'information des
parlementaires, j'indiquerai simplement que nous avons octroyé plus de
100 000 000 $, au niveau de l'équipement et du
réaménagement, dans plusieurs centres hospitaliers. À
titre d'exemple, Maisonneuve-Rose-mont, 25 200 000 $; Notre-Dame, 22 500 000 $;
Hôtel-Dieu de Québec, 17 700 000 $; Rimouski, 11800 000$;
Gatineau, 9 700 000$; Chicoutimi, 9 400 000 $; Hôpital
général de Montréal, 4 700 000 $ et le Centre hospitalier
universitaire de Sherbrooke, 3 200 000 $. Ces projets nécessiteront en
coûts de fonctionnement un montant additionnel de 11 000 000 $,
réparti de la manière suivante: Maisonneuve-Rosemont, 3 776 000
$; Rimouski, 2 100 000 $; Notre-Dame de Montréal, 1 929 000 $; Gatineau,
1 270 000 $; Hôtel-Dieu de Québec, 896 000 $; Chicoutimi, 575 000
$; Hôpital général de Montréal, 235 000$; CHUS, 225
000 $.
Dans le secteur de la haute technologie, le Québec a consenti
quelque 5 600 000 $, et c'est l'Hôpital général juif qui a
accaparé à lui seul 2 000 000 $. Le coût de système
dans ce secteur s'élève, quant à lui, à 782 000 $.
Des sommes d'argent additionnelles ont aussi été prévues
cette année qui permettront l'extension des heures d'ouverture des
centres existants.
Finalement, comme quatrième dossier, la transplantation d'organes
est un autre secteur d'importance au niveau du ministère et de tout le
Québec. Il permet à certains malades de survivre à des
maladies mortelles ou encore, comme c'est le cas pour la transplantation
rénale, d'avoir une qualité de vie supérieure. Le
ministère entend accroître le nombre de transplantations
d'organes. Au cours de la dernière année, nous avons justement
accordé une priorité à l'organisation du don d'organes en
augmentant le budget de Québec-Transplant de 848 000 $. Dès
1993-1994, nous souhaitons augmenter de 13 % par an le nombre de donneurs. Pour
soutenir cette action, nous disposons de 1 200 000 $ additionnels en plus des
530 000 $ déjà octroyés. un autre secteur de la
santé accapare largement notre attention: celui de la situation
d'engorgement des salles d'urgence. j'ai rendu public, le 25 mars dernier, avec
le président du gti, le dr michel tétreault, le bilan de la
dernière année et, même, des 2 dernières
années. ce bilan nous montre, justement, que la situation s'est
améliorée depuis 1990 même si la clientèle à
l'urgence s'est accrue de 4,5 % pour l'ensemble du québec. ces
résultats sont attribuables à diverses mesures de gestion des
lits et à une plus grande utilisation de la chirurgie d'un jour,
notamment. mais tous conviennent que les efforts ne doivent pas en rester
là, la situation dans les urgences étant toujours
précaire. à cet égard, j'ai rendu publiques des mesures
incitatives, concrètes qui viendront soutenir l'action du groupe
d'intervention tactique. mentionnons à titre d'exemple: le maintien du
gel sur tout projet de rénovation et nouvel équipement; le gel de
0,5 % pendant six mois du budget d'un centre hospitalier qui n'atteint pas les
objectifs spécifiques à l'urgence, base qui sera toutefois
rétablie si l'hôpital atteint ces objectifs; le gel des effectifs
médicaux à compter du 1er avril 1994; la non-désignation
de centre hospitalier universitaire ou d'institut si l'établissement
n'atteint pas ces objectifs. parallèlement
à ces mesures, un montant de 500 000 $ a été
prévu pour encourager de façon tangible les efforts de centres
hospitaliers.
Dans le monde de la santé, le développement, c'est, plus
souvent qu'autrement, le nerf de la guerre malgré le contexte actuel de
restrictions budgétaires qui a souvent pour effet de
réfréner les ardeurs. Cette année, le gouvernement
consacrera 19 900 000 $ en crédits additionnels pour assurer le
fonctionnement des établissements où des travaux immobiliers
majeurs ont été complétés ou sont en voie de
l'être en 1993-1994. Plus de la moitié des crédits
nouveaux, 10 400 000 $, serviront au fonctionnement de projets qui ouvriront en
cours d'année. Le solde, soit 9 500 000 $, permettra de compléter
le développement amorcé en 1992 et 1993.
Je suis particulièrement heureux de mentionner que des
régions où il manquait des ressources hospitalières
accroîtront de façon significative leurs ressources. C'est le cas,
notamment, des centres hospitaliers de Valleyfield, de la Cité de la
santé de Laval, de Saint-Eustache et de Portneuf, où 78 lits de
soins de courte durée et 85 lits de longue durée et certains
services externes seront offerts à la population. Et cela, sans compter
les constructions réalisées aux centres hospitaliers Santa
Cabrini et Lachine, avec 40 lits de soins de courte durée et 84 lits de
longue durée. Autant d'ajouts sur l'île de Montréal, dans
des secteurs en déficit.
Le secteur de la recherche n'est pas en reste pour autant. En 1993-1994,
nous amorçons, justement, l'expansion de trois centres de recherche
importants: ceux du Centre hospitalier de l'Université Laval, de
l'Institut de cardiologie de Montréal, et de l'hôpital Notre-Dame.
Ces trois centres se partageront 500 000 $, alors que le CHUL, quant à
lui, accaparera 300 000 $; l'Institut de cardiologie, 70 000 $; et le Centre de
recherche de l'hôpital Notre-Dame, 130 000 $, étant entendu que
ces montants sont des montants qui servent au fonctionnement de ces centres,
soit l'électricité, le chauffage, et ces genres de
dépenses. Ces sommes allouées en 1993-1994 ne sont qu'une
première étape d'un développement global qui totalise 2
500 000 $.
Oui, nos enquêtes Santé Québec se poursuivent. Cinq
ans après la première enquête santé, 35 000
personnes faisant partie de 16 010 ménages choisis au hasard à
travers tout le Québec seront invitées à faire leur
perception sur la santé. L'objectif de cette opération qui
s'échelonnera sur un an: permettre de recueillir des données
essentielles pour mesurer l'évolution de la situation depuis cinq ans,
tout en accordant une plus grande importance aux questions sociales. La
reconduction d'enquêtes générales de santé aux cinq
ans est un des moyens que j'avais d'ailleurs identifiés dans la
politique de santé et du bien-être: poursuivre l'évolution
des objectifs et des activités réalisés dans le
réseau. En conséquence, nous assurons, cette année, le
maintien de l'expertise qui s'est développée depuis six ans au
sein de l'équipe Santé Québec. Cette dernière
continuera à réaliser des enquêtes dans le domaine de la
santé et des services sociaux et à offrir un lieu
d'échange et de développement de projets pour le
ministère, les régies régionales, et l'ensemble du
réseau. Ainsi, un montant de 800 000 $ vient s'ajouter aux
crédits déjà alloués à cet organisme,
portant la contribution totale à 1 500 000 $.
Et puis, histoire de relancer l'économie, le gouvernement a
décidé d'accélérer certains investissements
publics. Inutile de vous dire que le ministère contribue largement
à cette action, en devançant les travaux de
sécurité-incendie, sécurité-vétusté
et de rénovation fonctionnelle dans nos établissements.
L'objectif poursuivi ici: améliorer la qualité des soins aux
personnes âgées, à la jeunesse et aux salles d'urgence. Les
projets retenus touchent, sans distinction, l'ensemble des régions du
Québec. Une enveloppe de 240 000 000 $ a été prévue
à cette fin, et elle devra être utilisée avant le 31
juillet 1994, afin d'en maximiser l'impact sur le plan économique.
Pendant ce temps, le ministère poursuivra les actions
déjà entreprises en 1992-1993. Il en est ainsi avec le dossier de
la pratique des sages-femmes: la loi sur la pratique, dans le cadre des
projets-pilotes adoptés et je suis convaincu que le Dr Augustin
Roy, qui est présent dans cette salle, supportera cette idée
donc, adoptés en juin 1990, se concrétisera enfin,
serais-je tenté de dire cette année. À l'heure
actuelle, tout est mis en place pour, premièrement, démarrer
cette expérience de façon sécuritaire pour la mère
et l'enfant et, deuxièmement, évaluer, par la suite, les
expérimentations. Deux comités ont fait un travail colossal, et
pas toujours dans des conditions faciles. D'abord, celui de l'admission
à la pratique des sages-femmes: il a élaboré des
critères généraux de compétence et de formation, et
procède avec rigueur à l'évaluation de chaque candidate
sage-femme qui en fait la demande. Et puis celui de l'évaluation des
projets-pilotes, qui poursuit son travail d'évaluation et de
bonification des projets qui lui sont soumis. (16 h 40)
À la mi-mars, j'annonçais la mise sur pied d'un
projet-pilote à Gatineau, dans l'Outaouais. Il est le deuxième
à voir le jour, après celui de Povungnituk, dans le Grand-Nord
québécois, qui fonctionne avec succès depuis 1986, et
j'invite de manière particulière tous ceux et celles qui ont un
intérêt pour ce dossier à se procurer le résultat
des analyses et de toutes les statistiques compilées à
Povungnituk au cours des dernières années, quant à la
pratique. Il est assez révélateur très
révélateur pour ceux qui veulent comprendre et pour ceux
qui veulent humaniser les soins partout à travers le Québec. Si
ces résultats sont aussi probants dans le Grand-Nord
québécois, il est bien évident qu'il pourrait y avoir
aussi des résultats aussi probants dans les projets-pilotes que nous
amorçons un peu partout à travers le Québec. Donc, d'ici
l'automne prochain puisque la date ultime pour la présentation de
projets-pilotes est le 23 septembre nous aurons donc à annoncer
les six autres projets qui seront retenus.
Entre-temps, il m'apparaît utile de vous dire que, le 24 mars
dernier, le Conseil des ministres approuvait le règlement encadrant la
pratique des sages-femmes. Il
est entré en vigueur le 21 avril dernier. En dollars de
1993-1994, le gouvernement a prévu investir près de 4 000 000 $
pour l'ensemble des activités reliées à la mise en place
de projets-pilotes pour la pratique des sages-femmes.
Il y a aussi les services dentaires préventifs qui accaparent
notre attention. Le nombre de dents cariées, absentes ou obturées
s'établissait à trois, en 1990, chez les jeunes de 12 ans, au
Québec soit le double des États-Unis et de l'Ontario. La
piètre hygiène buccale et les habitudes alimentaires
cariogènes sont pointées du doigt pour expliquer la situation.
Plusieurs enfants ne se brossent pas les dents ou ne connaissent tout
simplement pas l'existence de la soie dentaire. C'est particulièrement
vrai en milieu défavorisé. La désassurance des soins
dentaires en cabinet privé pour les enfants de 10 ans et plus a permis
de réorienter les services dentaires offerts vers le préventif et
certaines clientèles prioritaires. Un plan de consolidation de deux ans
a vu le jour en 1992-1993. Avec 2 000 000$, nous créerons 50 nouveaux
postes d'hygiénistes dentaires qui travailleront prioritairement
auprès des jeunes de milieux défavorisés. Le recrutement
vient d'ailleurs de commencer.
Le sida est aussi une réalité avec laquelle nous devons
composer. Les statistiques effarantes quant au nombre de cas viennent nous le
rappeler, jour après jour. En octobre dernier, je rendais publique la
Stratégie québécoise de lutte contre le sida et de
prévention des MTS pour les trois années à venir.
Prévention, suivi de l'évolution de l'épidémie et
recherche sont autant de secteurs considérés. La stratégie
comporte aussi un accroissement substantiel des services médicaux et
d'hébergement pour les personnes atteintes du sida. En 1992-1993, le
ministère a consacré 14 300 000$, 4 300 000 $ de plus que
l'année précédente. Cette année, 2 900 000 $
additionnels sont prévus.
Les CLSC constituent un rouage important de notre réseau. Ils
sont un pilier central de la réforme. Déjà, en 1992-1993,
le ministère a injecté 10 000 000 $ pour rehausser la base
budgétaire. Au cours de la prochaine année budgétaire, 3
000 000 $ viendront compléter l'intensification de services, notamment
dans les zones de pauvreté ou moins bien pourvues en services de
santé de première ligne ou pour les jeunes en
difficulté.
Dans le secteur de la santé publique, s'il est un dossier, en
1992-1993, qui a été mené avec brio, c'est bien celui de
la méningite. Depuis le début des années quatre-vingt-dix,
on a observé une augmentation de l'incidence des infections à
méningocoque à un point tel qu'une intervention d'abord
sectorielle, puis massive a été décidée pour tout
le Québec. À l'heure actuelle, 1 606 508 personnes,
âgées de 6 mois à 20 ans inclusivement, ont
été vaccinées entre le 1er janvier 1992 et le 31 mars
1993. Cette opération d'envergure et je tiens à le
rappeler, ce n'est pas tous les jours qu'on investit 15 000 000 $ en ce domaine
a nécessité la collaboration de tous les partenaires du
réseau qui ont été véritablement complices dans
l'action.
Sans hésitation, on peut affirmer: mission accom- plie pour tous
ces intervenants impliqués. Oui, mission accomplie, M. le
Président. Et c'est la première fois qu'on réussit
à faire la démonstration que CLSC, départements de
santé communautaire, différents intervenants du réseau
peuvent unir leurs efforts pour réaliser un projet d'envergure dans un
temps record, sans pour autant entendre sur la place publique, à tous
les jours, qu'on avait besoin de crédits additionnels pour
rémunérer les personnes qui faisaient le travail. Et je vous dis,
à vous toutes et tous qui avez travaillé dans cette vaste
opération: Merci pour la jeunesse. Merci pour ceux qui, demain,
prendront nos places.
Et puis, M. le Président, il y a bien d'autres projets. Qu'il
suffise de penser aux millions additionnels consacrés aux maisons
d'hébergement pour les femmes victimes de violence, portant ainsi le
budget total à plus de 20 000 000 $; aux 2 000 000 $ pour
accroître le nombre de places pour l'intégration sociale des
personnes ayant une déficience intellectuelle.
Dans ce survol des dossiers, je mentionnerai un dernier
élément et non le moindre le plan jeunesse rendu
public en avril 1992. Le jeunes, on le sait, constituent une des deux
priorités de la réforme. Le document «Maintenant et pour
l'avenir... la jeunesse» est venu simplement le confirmer.
Concrètement, une somme de 26 200 000 $ sera consacrée, sur trois
ans, par le Québec pour mettre de l'avant diverses mesures de
prévention, de protection et de réadaptation pour les jeunes.
Même si, cette année, nous éprouvons certaines
difficultés, M. le Président, à obtenir les crédits
que nous avions estimé nécessaires pour cette année,
l'objectif comme je l'ai dit hier soir est toujours le
même: d'atteindre des objectifs qu'on s'est fixés sur trois ans.
Quant aux personnes âgées l'autre priorité
j'annoncerai dans quelques semaines une politique à leur égard
qui viendra justement situer la place qu'on entend leur accorder dans les
prochaines années.
On me permettra, par ailleurs, de prendre quelques moments pour faire le
point sur les mesures que nous avons annoncées au printemps dernier et
qui sont maintenant en application depuis plus de 10 mois. Au chapitre des
médicaments, pour la période s'étendant du 15 mai 1992 au
31 mars 1993, on avait prévu récupérer 33 600 000 $ avec
le versement des 2 $. Nous avions aussi prévu 17 500 000 $, quant
à l'impact sur la consommation. Au brut, on a recueilli, finalement, 31
000 000 $ toujours avec les 2 $, pour bien se comprendre. On a toutefois
retourné aux personnes ayant le maximum du SRG ou ayant contribué
au maximum, soit 100 $, 2 000 000 $, donc, pour un résultat net de 29
000 000 $.
Au chapitre de la consommation, la somme recueillie est de 14 000 000 $.
Vous vous rappellerez que nous avons dit, à l'époque: L'ensemble
des intervenants sont interpellés: le consommateur, le prescripteur et
le vendeur. Lorsqu'on parle de prix de vente garanti, donc, le PVG, il a
rapporté, quant à lui, sur trois mois, 3 000 000 $, puisque c'est
une mesure qui n'a vu son application qu'à compter du mois de janvier
1993. On a constaté, de façon générale, une
diminution des ordon-
nances, une modification dans la structure des ordonnances. on prescrit
des médicaments moins dispendieux dont l'effet est toutefois
équivalent. ces facteurs combinés nous ont permis
d'économiser, pour les deux items que je viens de mentionner, plus de 29
000 000 $. de façon encore plus globale, on constate, pour l'ensemble du
programme médicaments, une diminution de 75 000 000 $. dernier
élément non négligeable. le programme des
médicaments pour personnes âgées en 1992-1993 a
coûté exactement le même montant qu'en 1991-1992, soit 475
000 000 $. c'est significatif si l'on considère que les coûts, au
chapitre des médicaments, augmentent annuellement de 18 %, en moyenne,
par année au cours des dernières années. (16 h 50)
Quant aux autres mesures, elles ont toutes donné des
résultats très intéressants et pas très loin de ce
qui était estimé, à l'époque. Qu'il suffise de
penser aux services dentaires: les prévisions étaient de 24 500
000 $, les résultats sont de 28 200 000 $. Aux services
optométriques, les prévisions étaient de 17 500 000$, les
résultats sont identiques: à 17 500 000 $. Les services hors
Québec, en vigueur depuis le 1er mai 1992, ont permis
d'économiser 5 900 000 $. En vitesse de croisière, sur une base
annuelle, ce sont 13 200 000 $ qui seront recueillis. Par rapport à la
projection, le nombre de demandes de paiement pour les
spécialités à l'acte a été inférieur
de 750 000 $, soit une économie globale de 30 000 000 $. Au total:
l'équivalent de 163 900 000 $, récupérés dans
différents secteurs dans la foulée de cette rationalisation
difficile, mais nécessaire. un dernier petit mot, m. le
président, sur la carte avec photo. son entrée en action, au 1er
octobre dernier, nous permet de constater des phénomènes
très intéressants. la régie de l'assurance-maladie du
québec a expédié, pour les mois de janvier, février
et mars 1993, 355 000 avis de renouvellement. 294 000 nous sont revenus, et ce,
après deux rappels. concrètement, il y a donc 61 000 cartes qui
ne sont plus dans le système. je vous laisse le soin de tirer vos
propres conclusions. et les chiffres ne s'arrêtent pas là. au
chapitre des pertes, bris, vols de la carte, en 1991-1992, on en
dénombrait, entre octobre et mars, 77 280. pour exactement la même
période en 1992-1993, 37 564, soit une diminution de plus de 50 %, soit
exactement 51,5 % de cartes de moins volées, perdues ou
réclamées à la régie de l'assurance-maladie.
voilà des chiffres qui parlent, m. le président. on se les
répète: 61 000 cartes non renouvelées après deux
avis auprès de la population, et tout près de 38 000 cartes
demandées en moins avec le titre de «volée»,
«brisée» ou «perdue», ce qui signifie, grosso
modo, tout près de 100 000 cartes d'émises de moins, pour trois
mois de l'année 1992-1993. voilà des exemples concrets de mesures
qui portent ses fruits, sans pour autant, m. le président, dire,
aujourd'hui, quelle est l'économie qui accompagne cette
non-émission de cartes pour les individus, puisque ce n'est que plus
tard que nous pourrons en mesurer les effets sur l'ensemble de la consommation
des services. une chose est certaine, c'est qu'il y a, au minimum... nous
aurons sauvé, au minimum, tous les frais administratifs encourus pour
l'émission de 100 000 cartes.
Je vous l'indiquais précédemment, cette année
budgétaire marque aussi le véritable début de la mise en
place de la réforme. Il y en a eu, du chemin parcouru depuis qu'on s'en
parle. On ne pourra certes pas nous reprocher de ne pas avoir consulté,
de ne pas s'être concertés avec les différents intervenants
concernant les orientations qu'il fallait prendre pour adapter notre
système de santé et des services sociaux aux
réalités des années quatre-vingt dix. L'objectif qui nous
a toujours animé dans toutes ces démarches était fort
simple: nous voulions que le système réponde véritablement
aux besoins des gens, que les services soient mieux adaptés, en quelque
sorte, et disons-le et avouons-le le défi était de
taille. Il y a eu le document «Une réforme axée sur le
citoyen» du 7 décembre 1990. Il y a eu, huit mois plus tard, une
loi, elle-même précédée d'une commission
parlementaire. Il y a eu, aussi, une vaste réflexion et un débat
public concernant le financement du système de santé et des
services sociaux. Il y a eu, depuis, la politique de santé et de
bien-être, qui vient nous tracer clairement des objectifs communs
à atteindre d'ici les 10 prochaines années.
Tout est donc en place pour amorcer l'an 1 de la réforme, celle
où on concrétisera la réforme dans les décisions et
dans les actions courantes. Dès cette année, les régies
régionales prendront charge graduellement des activités de
budgétisation et assumeront totalement celles du suivi financier des
établissements. Dès 1994-1995, les régies assumeront
pleinement leurs responsabilités en regard de la budgétisation
des établissements. Le ministère ne fera alors que la
répartition des crédits par région et par programme. Le
défi est, là aussi, de taille. C'est pourquoi nous prenons le
temps qu'il faut pour effectuer cet important transfert de
responsabilités.
Tout cela dans le contexte où une autre pièce essentielle
de la réforme est maintenant bien en place: celle de la présence
des médecins en région. Les récentes ententes avec la
Fédération des médecins omniprati-ciens du Québec
et la Fédération des médecins spécialistes du
Québec permettent de croire en des jours meilleurs à ce chapitre.
Ces ententes favoriseront une plus grande disponibilité des services
médicaux en dehors des heures régulières d'ouverture.
Elles favoriseront aussi l'établissement de médecins dans les
régions moins bien pourvues.
Par-delà la prise en charge des nouvelles responsabilités,
autant par le ministère que par les intervenants concernés au
niveau régional et local, de nouveaux défis doivent être
relevés par tous et chacun dans leur sphère d'influence et leur
champ d'action respectifs. Le défi, c'est de garder l'équilibre
entre ce que désire le citoyen consommateur et la capacité de
payer du citoyen payeur. Le premier et c'est légitime
souhaite des services plus accessibles, mieux adaptés, offrant de hauts
standards professionnels, qu'ils soient personnalisés et avec un bon
suivi. Le second s'attend à ce que l'ensemble des interventions
respectent sa capacité de payer, parti-
culièrement dans le contexte économique actuel et son
fardeau fiscal.
Beaucoup de questions demeurent encore sans réponse. Il faudra
tenter d'y trouver réponse dans les prochaines années. Elles
réfèrent à la pertinence, à l'efficacité,
à l'efficience de nos interventions dans le secteur de la santé.
C'est à ce prix que le ministère pourra envisager
d'améliorer sa performance globale. Mais, pour cela, il faut que
l'ensemble des intervenants participent à l'exercice. Il ne faut jamais
oublier que les services sociaux et de santé sont essentiellement
dispensés sur le plan local par des producteurs individuels. C'est sur
ce plan que la grande majorité des coûts sont engendrés.
L'amélioration de la performance globale de l'ensemble du secteur passe
par les établissements, les professionnels et le personnel. J'en suis,
M. le Président, à ce moment-ci de mon existence comme ministre,
profondément convaincu.
Ce sont là des pistes de réflexion pour les années
à venir. Au fond, la réforme n'est pas le point de départ
qui permettra au Québec de se doter d'un système de santé
à l'image de l'an 2000. J'ai dit «n'est pas», mais c'est
«n'est que le point de départ», et vous aurez bien compris.
Il suffit que chacun mette l'épaule à la roue. Sur ce point, je
n'ai pas d'inquiétude. Ces mêmes partenaires ont
démontré leur capacité non seulement à s'adapter
à des changements profonds, mais à y participer aussi.
M. le Président, je vous remercie et je suis pleinement convaincu
que des éléments très importants de cette
présentation, que ce soit les ententes avec les médecins
puisqu'il en a été question hier et aujourd'hui pourront
faire l'objet de nos débats. Connaissant l'intérêt du
député d'Abitibi-Témiscamin-gue, du député
de Matapédia qui, à plusieurs occasions en cette Chambre
et dans cette commission, a revendiqué de l'action de la
même manière, aussi, nous serons disponibles, avec les officiers
du ministère et de la Régie de l'assurance-maladie du
Québec, pour répondre à toutes les questions qui
pourraient découler du plan de rationalisation qui a été
rendu public et dont les effets sur le plan de la rationalisation et de
l'utilisation plus efficace et efficiente de la carte d'assurance-maladie avec
photo donnent des résultats très probants, qui sont
porteurs d'avenir. (17 heures)
Je n'ai, en terminant, évoqué d'aucune manière ce
que ça a nécessité comme efforts, au niveau du
ministère, par les employés passés et ceux qui sont encore
là aujourd'hui. Et je n'ai pas parlé, non plus, du plan
d'organisation du ministère qui découle de cette réforme
et qui a fait en sorte que le ministère de la Santé et des
Services sociaux est le ministère qui aura donné le ton quant
à une décentralisation, puisque, en 1996, nous nous retrouverons
avec l'équivalent de 260 postes en moins, au niveau du ministère,
sur un effectif de plus ou moins 1100, dont 150, déjà, depuis le
1er avril 1993, et c'est considérable.
Je terminerai ma présentation en disant: Puisque ce sont des
propos qui sont enregistrés et qui resteront donc pour la
prospérité, un merci très sincère et très
chaleureux à tous ces employés du ministère qui, au cours
des quatre dernières années, ont été des supporters
très fidèles de cette réforme, même en sachant que
la réforme pourrait les affecter eux-mêmes sur le plan de leur
condition personnelle. Et d'avoir réussi à implanter cette
réforme, la faire, la traduire en des lois, produire des documents et
être dans une situation où on livre la réforme sachant que
260 postes disparaîtront du ministère relève d'un
très haut niveau de professionnalisme de la part des employés du
ministère, à l'heure où on a gelé les salaires
à plusieurs reprises, à plusieurs moments, et au moment aussi
où nous passons une période extrêmement difficile.
À tous ceux et celles qui auraient tendance à penser que
la fonction publique n'est pas capable de relever de grands défis, je
vous dis: Référez-vous toujours à l'expérience qui
aura été vécue au ministère de la Santé et
des Services sociaux, et ça en bouchera un coin à plusieurs, ceux
qui ont la critique facile vis-à-vis la fonction publique. Et, d'autre
part, quant à ceux qui ne l'ont pas fait, ils pourraient facilement le
faire en s'inspirant du ministère, sachant que ça peut se faire
dans de bonnes conditions.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Je vous remercie beaucoup, M. le
ministre.
M. le député de Rouyn-NorandaTémiscamingue,
vos remarques préliminaires aussi, s'il vous plaît.
M. Rémy Trudel
M. Trudel: Merci, M. le Président.
Je tâcherai d'être un peu plus bref. C'est que je n'ai pas,
quant à moi, l'intention de quitter tout de suite.
M. Côté (Charlesbourg): Moi non plus d'ailleurs.
M. Trudel: Je croyais me permettre cela. Et vous comprendrez
facilement que l'étude des crédits, cette année, à
laquelle le ministre se prête, il faut le dire, toujours avec grande
ouverture... Il disait d'entrée de jeu que c'était particulier
cette année. Parce que j'ai l'impression que ce sont les derniers
crédits défendus par le ministre de la Santé et des
Services sociaux. Et, à cet égard-là, ils prennent donc
une connotation particulière. Mais je fais toujours très
attention quand je dis cela, parce que, quand je pense au dossier des
sages-femmes ou même les récents sondages, comme par exemple, la
fin de semaine dernière, moi, je crois que ça a valeur de
«chanvre» sur le cerveau électoral du ministre. Et je ne
suis pas sûr...
M. Côté (Charlesbourg): Je veux rassurer le
député, ce n'est pas un sondage qui pourrait me faire changer
d'opinion. J'ai toujours dit que, dans les positions que nous occupons
puis c'est peut-être un mes-
sage pour vous, pour le futur, compte tenu de ce à quoi vous
aspirez j'ai toujours dit que le pouvoir usait son homme, et sur le plan
physique et sur le plan intellectuel pour ceux qui me prêtent une
partie de possibilités, sur le plan intellectuel et que, par
conséquent, j'irai me ressourcer, sur le plan physique, avec ma famille,
parce que je crois aux valeurs familiales, aussi. Et je n'ai jamais dit que je
ne reviendrais pas. Je n'ai pas dit quand. Mais une chose est certaine c'est
que, pour revenir, il faut quitter.
M. Trudel: C'est ce que je disais: ça a valeur de
«chanvre» sur le cerveau du ministre, le cerveau politicien du
ministre.
Et, en même temps, là c'est l'occasion, peut-être,
donc, de ses derniers crédits, et souhaiter, également, la
bienvenue à votre nouveau sous-ministre, M. Trudeau, qui, vous le disiez
en terminant, prend la relève, en quelque sorte, d'autres qui ont
vogué... passé la varlope du côté du Conseil du
trésor, si on peut prendre une expression un peu connue, n'est-ce
pas?
M. Côté (Charlesbourg): Non, on a changé un
André pour un autre André.
M. Trudel: Sauf que l'épaisseur du couteau n'a pas l'air
d'avoir changé, si on se fie au résultat, à la
Santé et aux Services sociaux et non moins du côté du
Conseil du trésor.
M. le Président, donc, la présentation des crédits
budgétaires à la Santé et Services sociaux pour 1993-1994
nous révélait quand même un certain nombre de surprises par
rapport à un certain nombre d'annonces et de positionnements qui se sont
faits au cours des dernières années. Le 7 décembre 1990,
nous nous en souvenons tous, le ministre annonçait triomphalement au
spectacle de Charlesbourg que, la réforme dans l'annonce des
crédits, c'était pour les cinq prochaines années une
croissance nette de 3 % des budgets des dépenses de santé et
services sociaux. On s'entend: l'indice des prix à la consommation + 3
%. Et un grand nombre d'intervenants dans le réseau de la santé
et des services sociaux ont cru que l'organisation et la présentation de
la réforme, accompagnées de ces mesures, allaient corriger un
certain nombre de problèmes graves que nous vivons dans notre
système de santé et de services sociaux. après la
première année, cet engagement-là, c'est renié.
ça ne compte plus. c'est fini, on le verra bien. alors, il y a un petit
peu de surprise lorsque l'on vend un projet de réforme majeur comme
celui-là, en disant que c'était ipc + 3 %, et on est d'autant
plus surpris qu'en février 1992 un document du ministère
le document sur le financement des services de santé et des services
sociaux au québec nous affirmait on ne peut plus clairement que
si on voulait rencontrer la croissance des besoins en matière de
santé et des services sociaux compte tenu du vieillissement de la
population, compte tenu de l'état de la population c'était
ipc + 3 % qu'il fallait prévoir au budget.
Quand on se réveille en 1993 et en 1993-1994 et vous me
permettrez l'expression, M. Levesque n'a pas encore passé, là,
parce qu'on a eu... l'an passé, on a eu l'expérience cette
année, avant le grand couteau de la Gaspésie, avant le discours
du ministre des Finances, déjà, on se réveille donc avec
un manque à gagner de 49 000 000 $, 50 000 000 $.
Il vaut la peine de faire les comparaisons. Si le gouvernement avait
respecté l'engagement du 7 décembre 1990 et avait respecté
la donnée qui nous a été présentée pour
rencontrer la croissance des besoins l'an passé, en février 1992,
cette année les crédits auraient augmenté de 450 000 000
$. Pas pour du nouveau. On ne fait pas de développement, là: 450
000 000 $ pour affronter la croissance, je dirais entre guillemets, naturelle
des besoins de santé et de services sociaux, et on se réveille
avec une coupure de 50 000 000 $. Il y a un demi-milliard de moins d'argent
dans le système pour la santé et les services sociaux en
1993-1994, et ça va avoir des effets très nets sur le service
à la clientèle. On va en reparler un petit peu.
De ce montant de 500 000 000 $ qui manque dans le système, il y
en a 200 000 000 $ très clairement identifiés, les nouveaux 200
000 000 $ qu'il faut trouver cette année, compte tenu de la poursuite de
la réduction des paiements de transfert du gouvernement
fédéral en matière de santé. La petite nouvelle
d'une demi-ligne, à peu près, du budget Mazankowski, qu'il n'y a
rien de nouveau sous le soleil quant aux ententes
fédérales-provinciales et aux programmes de transfert, ça
veut dire ceci: c'est «more of the same», à propos de la
réduction des paiements de transfert. On garde la vitesse de
réduction pour se retrouver en 1997-1998 avec zéro de transfert
en matière de santé et de services sociaux. On vit, cette
année, quant à la présentation des crédits,
l'année 2 de la coupure de transfert de 200 000 000 $. La foi
fédéraliste du ministre de la Santé et des Services
sociaux lui coûte à nouveau 200 000 000 $ cette année, et
ses contorsions, je ne dis pas qu'il est tordu, je dis ses contorsions, pour
les premiers 200 000 000 $, sont dues à la réduction des
paiements de transfert du gouvernement fédéral. (17 h 10)
Quand il fait des parties de son testament politique, je vais vous dire
franchement, je crois son honnêteté intellectuelle et sa
capacité de lancer de grands débats assez fortes pour être
capables d'avertir les Québécois que le véritable danger
pour le système de santé ¦ et de services sociaux au
Québec, il ne vient pas d'ici, il vient de là-bas. Il est capable
d'affirmer ça et de sensibiliser les Québécois à
faire ce bout-là, je le crois assez, je dirais une expression peu
parlementaire je dirais assez front de boeuf pour le dire aux
Québécois et être capable de l'affirmer...
M. Côté (Charlesbourg): Vous parlez de moi...
M. Trudel: Non, non, je parle de la situation réelle des
services de santé et services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! C'est parce que
lorsque j'entends «boeuf», je me sens toujours un peu
visé.
M. Trudel: M. le Président, donc, à cet
égard, au chapitre des crédits prévus 1993-1994, compte
tenu de l'expérience de l'an passé, il faut attendre, aussi, le
budget du ministre des Finances, parce que, l'an passé, par rapport au
discours du ministre des Finances et les crédits annoncés en
1992-1993, ça nous a coûté 17 000 000 $ de nos poches pour
l'examen de la vue; ça nous a coûté on vient de
l'apprendre 28 000 000 $ de nos poches pour les dents cariées de
nos enfants; et ça nous a coûté 29 000 000 $ nets de la
poche des personnes âgées; les petits 2 $ accumulés, 29 000
000 $ nets. Alors, là-dessus, il ne faut donc pas prendre les
crédits annoncés aujourd'hui comme si c'était terminal,
comme si c'était la ligne minimale à laquelle on va se retrouver,
on peut encore avoir des surprises, du genre du résultat qui vient de
nous être présenté dans le discours du ministre. Est-ce
qu'on aura le droit à d'autres coupures des services de santé et
services sociaux cette année? Il faut s'attendre, aussi, au pire, parce
qu'on a toujours ces 500 000 000 $ qu'il faut aller chercher et minimum 200 000
000 $ quant aux coupures de transfert du fédéral. C'est dans ce
contexte, M. le Président, qu'il faut se poser des questions sur
l'impact de ces nouvelles coupures en matière de santé et de
services sociaux.
Le ministre dit dans sa présentation: Écoutez, il faut
quand même dire qu'il y a un certain nombre de secteurs qui connaissent
du développement. On aura l'occasion, tout de suite après ces
notes d'ouverture, d'examiner le secteur des soins hospitaliers de courte
durée, les hôpitaux. On va se rendre compte d'une chose: en lits
de courte durée, au Québec... il y a 27 000 lits de courte
durée au Québec. Bons jours, mauvais jours; bonne période,
mauvaise période; les fêtes, pas les fêtes; la semaine de
relâche, pas la semaine de relâche: il y a 1000 lits
d'hôpitaux de courte durée fermés à chaque jour au
Québec. Qu'est-ce que ça traduit? Ça traduit ceci: on met
des compressions dans le système, en particulier des hôpitaux, et
on dit aux administrateurs: Veuillez vivre et vous comporter en
conséquence pour en arriver à des résultats qui fassent
que vous devez avoir l'équilibre budgétaire à la fin de
l'année. Et on en ajoute, et on en ajoute, et on en ajoute: les
productivités, les coupures de salaires, la diminution de l'indexation
des autres dépenses. Ça ne produit pas des pinottes, ça;
ça produit beaucoup de millions de dollars. Cet argent de moins dans le
système, comment ça se répercute, finalement, chez
l'administrateur d'hôpital et chez l'usager? Comment ça se
répercute? Ça se répercute, au Québec, de la
façon suivante: il y a 1000 lits d'hôpitaux par jour, de courte
durée, qui sont fermés au Québec. On pousse ça dans
la cour des administrateurs d'hôpitaux, et la résultante, c'est
une diminution du service. Mille lits, à travers le Québec,
ça fait augmenter les listes d'attente, ça fait augmenter le
seuil critique socialement acceptable de ces listes d'atten- te, et il y a
aussi difficilement retrouvables, j'en conviens des gens qui
demeurent chez eux, des personnes qui se retrouvent chez elles non seulement en
attente, mais pour qui il est trop tard pour subir un certain nombre
d'interventions chirurgicales.
Je conviens qu'à des périodes il y a des coupures de lits
qui sont davantage élevées au Québec et qui s'y
prêtent peut-être. Mais, ce que je dis, c'est ceci: il y a des
fermetures de lits. La façon de régler et d'absorber les
compressions budgétaires au Québec, majoritairement, c'est des
fermetures de lits. On va y revenir. Comment se fait-il qu'à
l'hôpital Sainte-Jeanne d'Arc de Montréal, par exemple, sur 90
lits, 90, il y en a 38 de fermés en permanence, qu'il y a 38 lits de
fermés en permanence à l'hôpital Sainte-Jean-d'Arc de
Montréal? Je le donne à titre d'exemple dans la quantité.
Comment se fait-il que... Alors, le résultat, la réponse,
ça veut dire ceci, ça veut dire: Quand on envoie dans la machine
à compresser des millions de dollars, ça se traduit, à
l'autre bout, par la fermeture des lits d'hôpitaux.
M. le Président, on a placé une commande du
côté de la Santé et des Services sociaux, et la
récupération pour les équilibres budgétaires du
gouvernement, ça coûte des fermetures de services. Et qui plus
est, M. le Président, on se rend compte qu'en 1992-1993, ce sont 215 000
000 $ qui ont été périmés sur l'ensemble du budget
de la Santé et des Services sociaux, 215 000 000 $ qui ont
été périmés pour en arriver au résultat de
l'an passé. Et on se pose parfois des questions: Comment, dans notre
système de santé et des services sociaux, on en arrive à
périmer 215 000 000 $, compte tenu de l'état des listes d'attente
auxquelles le ministre faisait lui-même allusion, il y a quelques
minutes, et l'état des ressources dans chacune des régions du
Québec?
M. le Président, le ministre va certainement convenir
également que ce n'est pas du côté de la privatisation des
services de santé et des services sociaux qu'on va retrouver nos
recettes en matière d'équilibre budgétaire de services et
de réduction du coût total de la santé au Québec et
que ces tentatives de privatisation sur lesquelles nous allons revenir
pendant la défense des présents crédits ce n'est
pas la voie de solution. M. le Président, le ministre doit aussi
convenir qu'en matière de services de santé et de services
sociaux, malgré les mesures dont il a fait état dans son discours
d'ouverture, non seulement les réductions de crédits de l'ordre
de 500 000 000 $ par rapport aux besoins, et malgré les interventions
spécifiques dans certains secteurs, il ne faut pas non plus nier qu'il y
a au Québec, actuellement, toujours 1000 personnes qui ont un cancer et
qui attendent des services de radiologie. Il y a au Québec, je le
répète, M. le Président, c'est important, il y a 1000
personnes qui ont le cancer, au Québec, et qui doivent attendre entre 8
et 12 semaines pour avoir des traitements de leur cancer. À
l'Hôtel-Dieu de Montréal, de Québec, pardon, à
l'Hôtel-Dieu de Québec, l'autre Hôtel-Dieu, là...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: ...pas celui avec lequel vous avez du trouble, l'autre
Hôtel-Dieu, il y a 305 personnes qui sont entre 8 et 12 semaines
d'attente pour traiter leur cancer en radio-oncologie. M. le Président,
c'est ça aussi, la réalité. En ophtalmologie, ici à
Québec, toujours, dans le circuit, il y a 5 mois d'attente. Du
côté de la cardio, le ministre a dit tantôt: 107 jours
minimum. Les chiffres dont on dispose, c'est qu'en cardio on attend toujours 5
mois. On va s'obstiner entre 107 jours et 5 mois, entre 4 mois et 5 mois, je
vais me rallier à 4 mois. On attend 4 mois encore, en liste d'attente,
en cardio, au Québec, compte tenu des réductions.
Enfin, M. le Président, je voudrais bien que l'on regarde de
façon extrêmement minutieuse, par ailleurs, toutes les
activités d'administration de nos établissements. Parce que je
suis parfois extrêmement étonné des résultats que
nous obtenons de certaines demandes d'information au ministère par
rapport à ce qui se passe sur le terrain. Je vais vous donner un
exemple. L'an passé un exemple au hasard, vous allez comprendre
ça, oui, évidemment j'inscris une question au feuilleton
de l'Assemblée nationale pour chacun des ministères et des
organismes publics et parapublics sous leur autorité. Santé et
Services sociaux: Combien de personnes dont la cotisation fut payée par
l'employeur, sont membres de clubs privés, clubs d'affaires, clubs de
golf, etc., et quelle somme totale... à quelle somme
s'élève le montant global payé? Ce que je demande au
feuilleton, c'est: Combien de cartes de golf, combien de cartes de membre de
clubs privés on paie côté du ministère de la
Santé et des Services sociaux? Réponse, ça n'a pas
été long: Aucun cas. (17 h 20)
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair.
M. Trudel: Aucun cas. En santé, je répète,
les organismes qui sont sous leur autorité. J'espère que les
hôpitaux relèvent de votre autorité. Pourtant, les journaux
nous ont appris récemment, par exemple, que le directeur
général de l'hôpital Saint-Michel se voyait payer sa carte
de golf, annuellement, à un club privé. Il faut être
capable de questionner toutes ces pratiques pour être capable de voir
quelle est réellement la situation et les activités d'encadrement
réelles dans nos établissements de santé, et nous aurons
un grand nombre de questions à poser à cet
égard-là.
Nous allons également poser des questions quant à
l'efficacité du taux d'encadrement et des activités
administratives dans nos établissements, parce que le chiffre que nous a
donné le ministre... Et je ne disconviens ni du chiffre, ni de
l'importance de l'opération, de 260 personnes qui sont parties du
ministère vers d'autres cieux, mais je voudrais aussi examiner quels
sont ces autres cieux. Est-ce que ce personnel d'encadrement, au lieu
d'être à Québec, se retrouve dans une autre régie
régionale de l'autre bord du fleuve? Alors là ce serait: Blanc
bonnet, bonnet blanc. Il faut qu'on soit capable de regarder le taux
d'encadrement. Est-ce qu'on a ajouté des services à la population
avec cela?
M. le Président, je conclurai mon examen prélimi- naire ou
les remarques préliminaires sur les crédits prévus en
1993-1994 pour la Santé et les Services sociaux en disant que,
évidemment, demain matin, tel que convenu, nous allons aborder ces deux
grandes ententes avec les médecins du Québec. Parce que, M. le
Président, pour les régions du Québec et,
effectivement, je pense que je suis bien placé pour le savoir une
des raisons les plus importantes pour les régions du Québec, dans
l'opération réforme, pour lesquelles ils aient, en quelque sorte,
dans toutes les régions du Québec, acheté une partie de la
réforme, c'était le résultat espéré du
côté de la répartition des effectifs médicaux. Parce
que, à cet égard, inutile de parler de grande restructuration des
activités quand tu es dans le groupe des 6000 personnes, à
Rouyn-Noranda, qui n'a pas de médecin de famille et qui n'est pas
capable d'en avoir. Tout le restant, là, c'est: Jase, jase, tapisse,
peinture. Ça ne veut pas dire grand-chose pour quelqu'un qui est
à Rouyn-Noranda, quand il attend et quand il y en a 6000 qui n'ont pas
de médecin de famille, et l'entente je vais continuer à le
démontrer quant à moi, ne réglera pas cela.
Même les médecins de l'Abitibi-Témiscamin-gue, eux, ils
diagnostiquent... le Dr Marc Couturier, il diagnostique que le pouvoir
médical a fait reculer le ministre Côté, même du
côté de l'entente avec les omni-praticiens. Et on va scruter
ça parce que c'est le résulat très concret, très
concret que les gens des régions veulent voir, et ils ne veulent pas
d'ententes secrètes entre des groupes et le ministère et le
gouvernement, ils veulent voir des résultats, ils veulent voir des
praticiens sur le terrain, puis ils ne veulent pas les voir dans les avions,
ils veulent les voir résidents dans les régions
périphériques. Pas monter le plus gros club d'itinérants
en avion qu'on aurait jamais monté au Québec en termes de
pratique médicale.
M. le Président, je conclus en disant aussi, dans le dossier des
sages-femmes, que, si c'est bon pour Povun-gnituk, moi, je pense que, oui, dans
un très grand nombre de cas, on peut aussi s'en inspirer dans d'autres
localités du Québec de base, et je pense que l'ouverture de ces
projets-pilotes et, dans un temps vraiment accéléré, la
véritable reconnaissance de la pratique des sages-femmes au
Québec, dans des conditions médicalement acceptables, c'est un
résultat auquel nous devons arriver au cours de la prochaine
année. Et, s'il faut encore prier le corps médical d'être
de la partie, il faut le faire, il faut le réclamer, et je pense
qu'à cet égard ce défi peut aussi être relevé
dans un pays moderne, dans une population comme celle du Québec
actuellement, et je suis sûr qu'à ce compte-là, M. le
Président, à ce compte-là, on pourra continuer à
avoir le meilleur système public de santé et de services sociaux
au monde.
Et, j'espère, en concluant, M. le Président, que le
départ de Benoît Bouchard, au gouvernement fédéral,
ne signifie pas qu'on va abandonner, par ailleurs, cette idée d'attaquer
l'universalité des programmes de santé et de services sociaux et
que notre propre ministre de la Santé et des Services sociaux, qui se
prononçait, le 7 décembre 1990, pour la révision de la loi
C-3, qui est notre verrou social sur la débandade de notre
système de santé
et de services sociaux, quant à lui, révisera son attitude
et nous laissera une pièce de son testament politique qui sera davantage
orientée vers les verrous qu'on doit maintenir dans une
société et, en premier lieu, dans la société
québécoise quant au système de santé et de
services sociaux, quant à notre système de santé, son
universalité et ses caractéristiques, tel que nous avons fait le
choix en 1970.
Alors, M. le Président, avec ces quelques remarques
préliminaires, je serais prêt à passer au premier programme
de dépenses en santé et services sociaux, tel que
présenté dans les dépenses de crédits.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le député
de Rouyn-NorandaTémiscamingue.
M. le ministre, j'imagine que vous aimeriez réagir à
certains des commentaires.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez certainement
compris, M. le Président, pour... Je dois admettre que, pour un
député qui n'avait pas de texte, il s'en est quand même pas
si mal tiré, une bonne demi-heure...
Le Président (M. Joly): 25 minutes, M. le ministre.
M. Trudel: ...pas de texte.
M. Marc-Yvan Côté
M. Côté (Charlesbourg): Pour un ex-recteur, c'est
une chose facile et courante que d'être capable de s'adresser aussi
longuement et aussi savamment à son auditoire.
M. le Président, le député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue a fait, à sa manière
on a un peu l'habitude le tour des dossiers du ministère
de la Santé et des Services sociaux, et vous avez très
certainement pu observer qu'à l'occasion j'opinais du bonnet parce que
j'étais d'accord avec lui. Dans d'autres, j'ai pu sourciller à
l'occasion, quant à l'interprétation presque tordue de certaines
situations.
Je vais tenter de faire en sorte qu'on puisse revivre avec lui, en les
prenant une par une, certaines des affirmations que j'ai pu retenir,
tantôt en lui disant, lorsque je pense qu'il a raison, qu'il a raison et
en en resituant d'autres dans leur véritable contexte.
Le 7 décembre, M. le Président c'est la phrase
miraculeuse qui permet toujours de commencer l'étude de ces
crédits depuis quatre ans donc, le 7 décembre, je suis
très heureux, c'est le moment de référence par excellence,
et je pense que c'est un fait assez extraordinaire parce que, si on le cite
aussi souvent et à travers les années, c'est qu'il y avait
quelque chose là. Donc, c'est ma consolation à ce moment-ci. Ah.
Pour la première fois, il y admet que c'était bon.
Donc, à partir de ce moment-là, le 7 décembre est
une chose très importante, et une chose est certaine: oui, à
l'époque, dans le document, nous avions dit que nous souhaitions faire
une réforme sur cinq ans, qui demanderait IPC + trois. C'est clair.
C'est dans les documents et ça a été rendu public, et nous
avons, M. le Président, dit les mêmes choses au moment où
on s'est présentés, en février 1992, devant cette
commission parlementaire, sur le financement du réseau de la
santé et des services sociaux, au moment où le contexte
budgétaire du gouvernement était extrêmement difficile et
serré. Et, je me rappelle, le député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue, à l'époque, nous sortait
ses chiffres et ses calculs et qu'on partageait parce qu'ils
étaient dans le document qu'on a rendu public du
désengagement du gouvernement fédéral dans le domaine de
la santé et des services sociaux, qui se soldait par milliards. Je l'ai
dit l'an passé, je le répète encore cette année, et
je partage son point de vue sur le désengagement du gouvernement
fédéral qui est inadmissible. (17 h 30)
Vous avez choisi la voie de remettre le Canada en cause, c'est votre
liberté personnelle et celle de votre parti politique; je n'ai pas
choisi de remettre le Canada en cause pour ces
éléments-là. Donc, à partir de ça, ça
ne m'empêchera pas de dénoncer violemment les autorités
fédérales non, ça commence par là, et c'est
la vérité, aussi sur des dépenses qui sont
imputées, transférées au gouvernement du Québec, et
cela, en ne respectant pas les responsabilités qui étaient les
leurs, et qui sont toujours les leurs, dans les ententes
fédérales-provinciales de l'époque et dans l'esprit de
l'époque. Et lorsque je vois le gouvernement fédéral, qui
dépense comme il dépense dans différents domaines
dans différents domaines venir couper des transferts au niveau de
la santé et des services sociaux, je vous dis et je répète
qu'il y a un manque de réalisme de la part des autorités
fédérales, surtout lorsqu'on les croise dans le domaine de la
santé et des services sociaux et dans plusieurs autres programmes
qu'elles nous ont mis sur pied depuis, et dont elles se retirent aujourd'hui.
Ne mentionnons que les centres de femmes, où il y avait des subventions,
dans le passé, pour permettre à un député, qu'il
soit libéral ou conservateur parce que, tous gouvernements
confondus, ils avaient exactement la même attitude pour aller prendre la
photo, puis remettre le chèque... Hier, ils ont continué de se
désengager dans des domaines aussi importants que ceux des centres de
femmes; c'est totalement inacceptable, même si ça peut ne
représenter que 10 000 $, 20 000 $ ou 30 000$ par année par
centre de femmes. Ça, c'est totalement inacceptable, compte tenu des
responsabilités que nous avons de mettre au monde des centres de femmes,
dans ces cas précis ou dans d'autres domaines, et on doit aussi les
faire vivre et continuer de s'en occuper. Je n'ai pas changé
d'idée, là-dessus. Et février 1990, dans cette commission
parlementaire-là, a été le début... Bon, le
Trésor peut bien s'enorgueillir d'avoir publié cette année
un beau grand document, rendu public pour dire qu'on devait vivre selon nos
moyens; on a fait ça l'an passé, nous. Ils sont un an
après nous autres je ne sais pas s'il y a coïncidence entre
celui qui m'accompagnait à cette période-là, qui est rendu
au Trésor, tant mieux, ça signifie que, l'excellence, on la
retrouve partout dans ce
domaine-là. Mais on l'a fait l'an passé, et c'est une
prise de conscience collective que nous avons faite l'an dernier, et on a fait,
l'an dernier, les sacrifices qui s'imposaient, au niveau du ministère de
la Santé et des Services sociaux, compte tenu de ce qu'on a entendu en
commission parlementaire. Et est-il besoin de rappeler en particulier,
au député de Rouyn-NorandaTémiscamingue que,
l'an dernier, il y a des gens qui sont venus s'asseoir à la place que
j'occupe aujourd'hui et qui sont venus nous dire qu'à budget constant
ils pourraient vivre avec ça. Même, des gens sont venus nous dire
que, s'ils étaient coupés de 1 %, ils seraient capables de vivre
avec ça, des gens qui en réclamaient davantage, y compris l'AHQ,
l'an dernier, qui est venue nous dire: Oui, effectivement, il y a moyen de
faire plus, un peu plus, si on a le support, un fonds d'initiative, ils ont
donné des exemples possibles pour être capables de diminuer les
dépenses.
Mais tout le monde comprenait qu'on était rendu, dans la
situation économique qu'on vivait, dans une situation catastrophique,
où il nous fallait poser des gestes. 31 % du budget du Québec,
c'est la Santé et les Services sociaux; et on ne participerait pas,
nous, à l'effort de la rationalisation des dépenses
gouvernementales? Il faut voir de quelle manière ça s'est fait.
J'ai donné des chiffres, tantôt, dans la présentation; je
n'ai pas honte de les défendre, c'est la réalité. Des gens
venaient nous dire qu'il y avait... On était dans des situations
où des gens abusaient. Des gens sont venus nous dire qu'il y avait des
réajustements au système qui étaient extrêmement
importants et, pour protéger les programmes, j'étais prêt,
moi je l'ai dit à faire des sacrifices sur le plan de
l'opinion publique ou sur le plan de la crédibilité qu'on peut
avoir comme décideur ou comme ministre, pour poser des gestes pour
sauvegarder l'essentiel du régime. C'est ça qui est important.
Et, il n'y a pas tellement longtemps, j'ai aussi dit au Soleil que,
quant à moi, j'étais prêt à franchir un pas
additionnel pour que ça permette de maintenir l'universalité de
certains programmes, l'accessibilité et aussi la gratuité, parce
qu'à partir du moment où, dans certains programmes, on demande
à des individus de donner 2 $ ce n'est pas une atteinte à la
gratuité; 2 $, qu'est-ce que c'est aujourd'hui, pour être capable
de maintenir un programme, de le maintenir en vie? J'ai donné l'exemple
de la Suède, à ce moment-là, où il en coûte,
aujourd'hui, 15 $ par individu qui va chez le médecin, alors qu'à
l'époque c'était la gratuité totale. La Suède comme
d'autres pays ont été des modèles et ont été
obligés de se réajuster, compte tenu de leur capacité de
payer; c'est dans cette ère-là que nous sommes embarqués
au niveau du Québec, tout ça, pour sauver le système
universel, accessible et gratuit.
Tous ceux et celles qui, parmi les politiciens, se promèneraient
aujourd'hui, à travers le Québec ou à travers le Canada,
pour venir dire au monde qu'il faut maintenir intégralement le
système qu'on a mis en place au fil des années, jamais un
politicien responsable ne peut dire ça sur la place publique et le
livrer. Ce n'est pas vrai dans l'état actuel des finances publiques de
tous les gouvernements, que ce soit le gouvernement fédéral ou
que ce soit le gouvernement provincial, surtout au moment où une crise
économique persiste. Et on a développé des programmes au
moment où le Québec avait les moyens, sans se préoccuper
de ce que ça serait dans 15 ans, dans 20 ans ou dans 30 ans. Il faut
tout faire et tout mettre en oeuvre pour maintenir les grands principes de ce
système, mais tout en se disant que nous avons l'obligation de revoir le
panier de services et de questionner un certain nombre de choses. Et j'ai
été très heureux de la conclusion du député
si j'ai bien compris, parce que j'étais un petit peu
étonné lorsqu'il a évoqué Benoît Bouchard et
le C-3. J'ai compris, de son côté, une ouverture à la
révision de C-3, à moins que j'aie mal entendu.
M. Trudel: Vous avez mal entendu.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, je n'étais pas
le seul. On est... J'ai pris la peine de vérifier auprès de 5 ou
6 personnes autour de moi.
M. Trudel: Je dis: Celui qui s'est quand même
prononcé haut et fort, dans le système canadien, contre toute
révision sur l'universalité de nos régimes de santé
et services sociaux, c'est Benoît Bouchard, qui s'en va.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Vous, vous avez ouvert, le 7 décembre 1990, une
révision de C-3. Je dis: J'espère que vous allez prendre la
leçon et qu'avant de partir vous allez conforter pour dire qu'il ne faut
pas réviser C-3 et qu'il faut se garder des verrous.
M. Côté (Charlesbourg): Oubliez ça, et, si
vous le faites, vous êtes un politicien irresponsable.
M. Trudel: C'est faux.
M. Côté (Charlesbourg): Et jamais...
M. Trudel: C'est faux. C'est ce qu'on a démontré,
l'an passé.
M. Côté (Charlesbourg): Et jamais vous ne serez
capable...
M. Trudel: C'est faux.
M. Côté (Charlesbourg): ...jamais vous ne serez
capable de livrer une promesse comme celle-là, j'en avertis l'ensemble
de la population du Québec dès maintenant. Jamais, en être
responsable comme homme public et comme décideur public
vous ne pouvez continuer à maintenir un discours comme celui-là.
Les gens d'Ottawa l'ont fait... Oui, oui, je vais finir. M. le
Président...
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Les gens d'Ottawa l'ont
fait. Kim Campbell et compagnie, Jean Charest, qui sont de la relève, au
fédéral, se promènent aujourd'hui en disant qu'il nous
faut revoir un certain nombre de choses et de nous questionner. Pas mal plus
responsable que ceux qui, aujourd'hui, vont se promener partout à
travers le Québec en disant que les Québécois ont le moyen
de maintenir intégralement un système comme celui-là, dans
son intégralité comme aujourd'hui. C'est totalement faux, et
jamais de la vie vous ne serez capable de le maintenir.
M. le Président, c'est être responsable que de dire
ça aux Québécois aujourd'hui. Il faut faire les
réajustements qui s'imposent pour sauver des grands pans de mur
nécessaires à un système qui a été mis en
place, qui était nécessaire et qui est toujours nécessaire
et qui doit, finalement, se réajuster avec son temps. Ne comptez pas sur
moi, avant de partir, pour faire le genre de déclaration à ce
niveau-là, comme Benoît Bouchard pourrait le faire. J'ai beaucoup
de respect pour Benoît Bouchard, mais une chose est certaine, c'est que,
dans des conversations et dans des échanges, la seule résistance
qui se maintient à être capable d'ouvrir C-3 et à faire le
travail qui doit se faire, c'est la résistance politique pour des
intentions politiques, et pour une sauvegarde politique des
intérêts politiques et pour se maintenir au pouvoir. Parce que, y
compris au fédéral, que ce soit les libéraux de Jean
Chrétien le NPD on s'attend à ça, le NPD, parce que
c'est dans sa philosophie de base. Au niveau des libéraux
fédéraux, c'est clair que, comptez sur eux, vous pouvez vous
rejoindre. Ils ne souhaiteront pas l'ouverture de C-3 pour des raisons
politiques, comme d'autres conservateurs ne souhaiteront pas la
réouverture de C-3 pour des raisons politiques et des visées
électora-listes. Mais ce n'est pas ça dont ont besoin les
Québécois, aujourd'hui, et les Québécoises. Ils ont
besoin d'être rassurés quant à l'existence du
système tel qu'il est aujourd'hui, avec ses grands principes, tout en
admettant qu'il nous faut revoir un certain nombre de choses, y compris le
panier de services.
Et, je peux vous dire une chose: malgré tout le barda que vous
avez pu faire l'an passé sur le 2$ de médicaments, en tentant
d'ameuter à peu près tout le Québec, aujourd'hui, on n'en
entend plus parler, mais on entend davantage parler des gens qui viennent nous
dire, aujourd'hui, que ça a été une bonne mesure. Et les
chiffres font la démonstration, aujourd'hui, que ça a
été une bonne mesure, avec un certain nombre de corrections qui
s'imposeront, éventuellement.
Et dans ce sens-là, j'avais donc mal entendu. Les propos sont
resitués. Non, non, je ne voulais pas vous prêter de propos,
là... Je vous le dis, là, je me suis viré de bord pour
regarder auprès de mes conseillers s'ils avaient compris la même
chose. Ça vous a au moins permis de dire que vous êtes au moins
d'accord avec une chose de Benoît Bouchard.
M. Trudel: M. le Président...
Le Président (M. Joly): Vous aurez le droit de
répondre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Je vais vous allouer le temps
qu'il faut, là...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais faire une
petite...
Le Président (M. Joly): M. le ministre, je me permets...
(17 h 40)
M. Trudel: Je veux juste noter au ministre qu'à cet
égard-là je vais respecter son jugement, mais je peux lui dire
ceci: dans un Québec qui maîtriserait tous ses leviers, je vous
dis ceci: nous allons prendre l'engagement de nous donner des verrous sociaux,
qu'on n'ira pas en dessous de certaines barrières, ne serait-ce que, ne
serait-ce... Je vais prendre les propres chiffres du ministre, là.
Combien, la croissance du PIB, l'an passé? 4,8 %, c'est ça que
vous venez de nous dire, ici. C'est quoi, le rendement des impôts, les
impôts généraux, l'an passé? 4,7 %, parce que c'est
reconnu qu'on est capable d'affronter notre croissance; à cet
égard-là, on est capable d'affronter la croissance. Dans une
société, ce n'est pas irresponsable de se donner des verrous,
quand on fait des choix sociaux qui sont fondamentaux pour une
société, ce n'est pas irresponsable, c'est qu'on pose les gestes
suivants en conséquence. Oui, je vais respecter, évidemment,
votre pensée; mais moi, je ne la partage pas, et je pense que vous
n'avez pas le droit de dire que ceux qui partagent cette idée-là
mentent à la population: c'est faux.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous dis
vous...
Le Président (M. Joly): M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Côté (Charlesbourg): ...n'êtes pas
obligé de partager mon point de vue je vous dis que les gens qui,
aujourd'hui les hommes et les femmes politiques vont laisser
croire à la population qu'on peut maintenir l'intégralité
du système, tel qu'il est aujourd'hui, au niveau de la santé et
des services sociaux, content des mensonges à la population, ce n'est
pas possible. C'est clair, là? Vous n'êtes pas obligé de le
partager, mais, moi, je vous le dis, puis je vous en ferai la
démonstration, du siège où je serai,
éventuellement, si jamais je m'en trouve un.
Donc, à partir de ça... Puis je vais vous observer, et
soyez sûr d'une chose, c'est que, comme citoyen, comme citoyen pas
décideur, parce que je ne serai plus dans le réseau mais,
comme citoyen payeur, comptez sur moi pour vous retrouver, et je vous
sais assez honnête, je vous sais assez honnête pour être
capable, éventuellement, de le reconnaître. Mais ce n'est pas vrai
qu'on peut faire croire aux Québécois et aux
Québécoises, aujourd'hui, y compris avec le
désengagement fédéral parce qu'il faut en tenir
compte y compris avec le désengagement fédéral,
qu'on peut maintenir ce système-là, mur à mur, tel qu'on
l'a fait au cours des dernières années. Ce n'est pas vrai;
ça n'a pas été vrai, dans les dernières
années, parce qu'on a été obligé de poser un
certain nombre de gestes. Et les gestes, ceux que nous avons posés, ce
sont des bons gestes, pour maintenir l'essentiel de ce
système-là.
Je reviens sur d'autres points, M. le Président, parce qu'on va
avoir l'occasion d'échanger; il faut se garder de bons souvenirs et
être capable de parler de ça à nos enfants,
éventuellement, quand on dira que la défense des derniers
crédits a été assez extraordinaire sur le...
M. Trudel: Ça prend quelque chose...
M. Côté (Charlesbourg): ...plan du fond, comme sur
le plan des chiffres.
M. Trudel: Ça prend quelque chose à
échanger, dans la salle d'attente, quand on attend notre tour.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui... Ha, ha, ha! M.
le Président, le député de Rouyn-Noranda
Témiscamingue évoquait, tantôt, qu'on est à plus ou
moins 450 000 000 $ ou 500 000 000 $ de moins, au budget, que si on... qu'on
aurait dû avoir. Évidemment, il ne faut pas laisser croire
à la population, non plus, qu'on en arrive à une situation
où, c'est 500 000 000 $ qui vont affecter, carrément et
directement, des services à la population. Ça tient compte des
mesures que nous avons prises, comme gouvernement, quant au gel du salaire des
fonctionnaires, au niveau du réseau de la santé et des services
sociaux, et il n'y a pas de postes de coupés dans le réseau de la
santé et des services sociaux. Ça tient compte du gel du salaire
des cadres, et des primes qui sont disparues. Donc, ce n'est pas des mesures
qui font en sorte que les services à la population seront directement
affectés.
Et lorsqu'on évoquait, tantôt... des fois, j'en perds mon
latin, un peu. Je ne veux pas prêter de mauvaises intentions au
député, mais lorsqu'il disait, tantôt, qu'il y avait 215
000 000 $ de crédits périmés au niveau du
ministère... Vous êtes plus honnête que ça,
habituellement. Les crédits périmés du ministère de
l'an dernier, c'a été 62 000 000 $. Dans les chiffres qui vous
ont été transmis, c'est 207 000 000 $, mais ça tient
compte de 145 000 000 $ du RREGOP. Bon. Je pense qu'il faut, au moins, dire
ça à la population, pas partir, demain matin, puis dire au monde
qu'on a périmé 215 000 000 $. Je m'en voudrais, je m'en voudrais,
si c'était ça. 60 000 000 $, 62 000 000 $: c'est le chiffre
réel des crédits périmés. Donc, il faut, quand
même, faire...
M. Trudel: Non, non, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Trudel: ...c'est quoi, à la page 101, là? M.
Côté (Charlesbourg): Non, non, mais... M. Trudel:
Renseignements complémentaires.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est... Non, non.
Il y a... Ils sont évoqués de manière très claire,
avec les 145 000 000 $ de RREGOP. Pour pousser l'honnêteté
jusqu'au bout, il aurait fallu dire: 207 000 000$, dont 62 000 000$ de vrais
crédits périmés, et 145 000 000 $ du RREGOP. Là, on
aurait compris, le RREGOP, ce que c'est; le monde, ils comprennent ça,
là, même si c'est des sigles. Au-delà de ça, je
pense que l'exercice, c'est de tenter de trouver la vérité, pas
de dire que je possède la vérité, ou que vous
possédez la vérité; c'est de tenter, par l'entremise d'une
commission parlementaire, d'évoquer un certain nombre de choses.
Il a dit craindre le budget du ministre des Finances. Il faut toujours
se méfier. Et je reconnais une sage prudence au député,
mais je veux juste lui dire que, l'an dernier, on n'a pas eu de surprise au
budget. Non, non. On n'a pas eu de surprise au budget. J'ai moi-même
annoncé des mesures avant même que le budget les annonce et je les
ai rendues publiques non, c'est clair avec toutes les
conséquences que ça pouvait avoir, à l'époque, sur
le plan du respect du Parlement. Rappelez-vous ce qu'a dû vivre, comme
atrocités nocturnes, le président de la Régie de
l'assurance-maladie, l'an dernier, et de sa lettre d'excuses au
président de l'Assemblée nationale. Ce n'est pas pour lui
rappeler de mauvais souvenirs, mais...
M. Trudel: Et à l'Assemblée.
M. Côté (Charlesbourg): Et à
l'Assemblée, donc, par l'entremise du président, à
l'Assemblée. Ce n'est donc pas le budget qui a
révélé les décisions que nous avions prises
à l'époque, c'est des décisions qui-découlaient de
la commission parlementaire que nous avons tenue, que nous avons prises comme
ministère et, bien sûr, partagées par le gouvernement.
M. le Président, je le dis tout de suite et j'ose espérer
qu'il y a quelqu'un aux Finances qui écoute, si jamais il y avait dans
quelque tête ou dans quelque cahier un sombre dessein qui vise la
santé et les services sociaux en additionnel de ce que nous avons
livré, ils regarderont la réaction le lendemain. Si les Finances
veulent gérer l'ensemble du gouvernement, ils en auront
l'opportunité. C'est clair? Je considère que les efforts faits
l'an dernier et cette année par le ministère de la Santé
et des Services sociaux quant à sa participation aux équilibres
financiers du gouvernement sont colossaux. C'est du jamais vu dans l'histoire
du ministère de la Santé et des Services sociaux, et j'ai
vécu pendant quatre ans dans des responsabilités
ministérielles autres que celles que j'occupe maintenant. J'ai
été aux Transports et j'ai été au
Développement régional, et je me suis toujours plaint, comme
ministre, que le ministère
de la Santé et des Services sociaux ne faisait pas son effort
dans les... un effort suffisant dans les équilibres financiers du
gouvernement, dans le passé. Je peux vous dire que ça a
changé depuis quelques années, et c'est être respectueux de
nos responsabilités, pas uniquement sectorielles, de nos
responsabilités qui découlent de notre participation à un
Conseil des ministres et à la gouverne des activités de
l'État. Et, ça, ça m'apparaît extrêmement
important.
M. le Président, le député a évoqué
les fermetures de lits. J'ai dit qu'on y reviendrait demain, 1000 lits par jour
fermés. Encore faut-il faire la distinction dans ce qui est
fermé, et pourquoi. Lorsqu'on est en situation de rafraîchir des
centres, il nous faut forcément fermer des lits. Lorsqu'on est en
rénovation fonctionnelle de sécurité-vétusté
ou d'incendie, il faut fermer des lits. C'est normal. Non, non, il y en a. Il
faut le dire, il faut le dire. Il dit: II y en a. Il y en 170. Mais il faut le
dire. On vous a fourni tous les chiffres. Alors, quand on intervient sur la
place publique, on ne dit pas des demi-vérités ou des trois
quarts. On dit la vérité totale. C'est ça qu'on attend des
parlementaires. Il y a donc des lits au Québec qui sont fermés
pour des besoins de construction. Il y a, oui, des lits qui sont fermés
pour des équilibres budgétaires. J'ai... En tout cas, je n'ai...
des quatre ans qu'on aura passés ensemble à discuter des
crédits, je vous mets au défi de me trouver une menterie que je
vous ai donnée. J'ai toujours été très ouvert quant
à la situation réelle, parce que c'est avoir le respect des
parlementaires, de la transparence, puis des documents fournis. Ça a
toujours été très clair. Donc, il faut dire ça
à la population aussi. Quand on transmet ces documents-là, c'est
pour les faire partager, et dans ce sens? là, si vous voulez, de
manière plus spécifique et je voudrais attirer juste
l'attention, parce que vous avez pris un très bon exemple le
centre hospitalier Sainte-Jeanne d'Arc, au centre de Montréal, si jamais
vous voulez l'évoquer demain matin, c'est avec plaisir qu'on vous
répondra.
M. Trudel: C'est oui tout de suite.
M. Côté (Charlesbourg): Prêt? O.K. Mais,
évidemment, préparez-vous, parce que vous allez avoir la vraie
réponse. C'est clair que vous allez avoir, comme d'habitude, une vraie
réponse.
M. Trudel: Ça va être une vraie question aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Ça va être des vraies questions aussi.
Vous allez voir.
M. Côté (Charlesbourg): Oh, je n'ai aucun
problème là-dessus. On est revenu avec un thème je
ne sais pas si c'était pour donner un petit clin d'oeil aux syndicats,
là privatisation. C'est toujours le discours favori des syndicats
quant à la crainte de la privatisation... J'ai toujours dit qu'au niveau
des soins de san- té... Le député m'écoute,
là? Je répète toujours ce que j'ai dit: Au niveau des
soins de santé, il n'est pas question de privatisation. Ça a
toujours été clair, ça. Cependant, lorsqu'on pose d'autres
questions sur d'autres services qui ne relèvent pas des soins de
santé, il va falloir, un de ces bons jours, se poser la vraie question.
Il va falloir se la poser, la vraie question, s'il n'y a pas...
M. Trudel: Comme sur les buanderies, à Montréal...
(17 h 50)
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Comme sur les buanderies, à
Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui. C'est vrai. Se la
poser carrément, si le privé ne peut pas...
M. Trudel: On va faire ça demain.
M. Côté (Charlesbourg): ...si on ne peut pas... le
privé ne peut pas être aussi efficace, plus efficace, avec toutes
les études qu'il faut, et peut-être que pas... peut-être
qu'il ne le sera pas non plus. Parce que le privé nous a fait la
démonstration, au cours de la crise, qu'il ne traversait pas le diable
mieux la crise que d'autres. Le miracle du privé, je m'en méfie
un petit peu aussi. Je le répète, je l'ai toujours dit, puis je
continue de le dire.
M. Trudel: ...les États-Unis.
M. Côté (Charlesbourg): Au-delà de tout
ça, M. le Président, on verra ce que ça donne, avec
d'autres expériences qui ne sont pas très, très
réjouissantes.
L'ophtalmologie, radiologie, cardiologie qu'on va évoquer
avec grand plaisir en particulier l'ophtalmologie, à
Québec, en particulier. Et, au besoin, on ira dans le détail et
on verra comment ça se compose, une liste d'attente, si ça se
compose toujours de cas extrêmement prioritaires, et on pourra
peut-être même aller plus loin, en profiter pour se poser la
question, comment se font les choix, puis ce n'est pas le ministre qui les
fait, ce n'est pas les directions d'hôpitaux qui les font. Comment se
font les choix d'intervention, au niveau des cas, pour savoir si,
véritablement, le cas en attente 1, celui qui est le premier sur la
liste, c'est celui qui passe? On verra ça. Si vous voulez, on va
l'ouvrir, et on aura l'occasion d'en discuter avec beaucoup
d'intérêt.
Quant aux activités administratives, vous avez parfaitement
raison, O.K.? Je vous suis, là-dedans. Pas tout à fait jusqu'au
golf, je vais vous donner votre réponse, là. Mais, sur le plan
administratif, oui...
M. Trudel: Vous allez nous donner votre réponse sur le
golf.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. L'heure est venue.
M. Trudel: II y en avait d'autres.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. L'heure est venue, au
niveau de l'administratif, de questionner davantage et de revoir un certain
nombre de choses. C'est clair, et je crois, sans être capable d'en faire
une démonstration hors de tout doute, qu'il y a de l'espace. J'ai trop
entendu de choses. En me promenant à travers le Québec, j'ai trop
entendu de choses pour penser que, sur le plan administratif, il n'y a pas de
l'espace et de la place pour une certaine rationalisation, à ce
niveau-là, avant même d'aller plus avant au niveau des soins. J'ai
trop entendu de choses, de faits véridiques et vécus, et,
à la lumière de nos vérifications ministérielles,
on s'en rend compte aussi. Donc, oui, et je vous dirai que, lorsqu'on prend
l'exemple de Saint-Michel, par exemple, au niveau du golf, ça, c'est un
dossier qui est réglé depuis déjà un certain temps.
Et la question se lisait comme suit, si on la reprend, c'est votre question:
Pour chacun des ministères et des organismes publics et parapublics sous
leur autorité, combien de personnes, ta, ta, ta... Au sens de la loi de
la fonction publique... Non, non. Non, non, mais c'est ça, la
réponse. Alors, il ne faut pas dire qu'on a mal répondu. On a
répondu ce que vous avez demandé. Si vous revenez avec une
question, ça va nous obliger à faire une démarche assez
importante, merci, mais je suis prêt à la faire, comme on l'a
fait. Je ne pense pas qu'il y ait de questions qui restent sans
réponses, à tout le moins. Peut-être en reste-t-il, mais,
sur le plan de l'information, je ne demande pas mieux que de les donner.
Quant aux ententes avec les fédérations médicales,
j'en suis très fier. J'en suis très fier, surtout pour celui qui
a eu à porter le poids d'un recul dans des manifestations, à
l'époque, et c'est vraiment le citoyen qui a été au centre
de mes préoccupations, quand j'ai pris cette décision, de reculer
et de se fixer le 1er avril 1993 pour en arriver à des ententes pour
bonifier la situation. Et les ententes, dans les deux cas, bonifient la
situation, pour peu qu'on ne veuille pas faire un spaghetti avec
différentes portées de l'entente, et, oui, j'ai hâte
à demain pour qu'on les aborde, une après une,
élément par élément et qu'on puisse,
définitivement, faire la démonstration hors de tout doute que les
ententes sont excellentes.
Je termine, tout comme vous, puis le Dr Marc Couturier, je le connais un
peu, je l'ai rencontré à Val-d'Or à quelques reprises, et
on verra. On verra. Je ne dis pas qu'il n'y a pas un problème
spécifique au niveau de l'Abitibi. Je pense que
l'Abitibi-Témiscamingue est l'une des régions les plus difficiles
à pourvoir en médecins. On est dans une situation, ailleurs,
où il y a une relative satisfaction. Ça ne veut pas dire qu'il ne
reste pas de problèmes; il en reste. Mais, au niveau de
l'Abitibi-Témiscamingue, il y a un phénomène particulier
auquel il faudra s'adresser pour tenter de régler les problèmes
de l'Abitibi, puis jamais je ne tenterai de nier qu'il y a des
problèmes, là-bas; il y en a. Et on verra ce que l'entente peut
nous donner. J'ai d'ailleurs eu l'occasion d'en discuter, lundi dernier, avec
le président de la
FMOQ, puisque j'ai échangé avec lui sur la portée
de l'entente, et, comme nous sommes en rédaction de texte final au
niveau de l'entente, il y a un certain nombre de choses que je voulais
vérifier.
Donc, pour terminer sur une note positive, M. le Président:
dossier des sages-femmes. Je pense qu'il n'y a jamais eu d'hésitation de
la part de l'Opposition à supporter ce dossier-là depuis la
commission parlementaire, depuis l'introduction de la loi 4. C'a toujours
été un support indéfectible, raisonnable et
indéfectible, dans la poursuite de l'objectif qu'on s'était
fixé à l'époque: qu'il y ait des projets-pilotes à
travers le Québec. Je comprends que certains personnages très
bien connus au Québec du monde médical, connus par tout le monde,
puissent, à l'occasion, sursauter. Je veux, néanmoins, dire
publiquement que nous avons eu, jusqu'à tout récemment, une bonne
collaboration de la Corporation professionnelle des médecins pour tenter
de nous aider à faire en sorte que les projets-pilotes des sages-femmes
puissent être réalité, jusqu'à un de ces matins
où il y a eu une crise absolument épouvantable, puis que tout
s'est arrêté. La voie du raisonnable a été suivie.
Les exigences que nous avons imposées... Le règlement dans les
pratiques obstétricales, qui a été rendu public et qui est
aujourd'hui efficient, donc en force, depuis le 21 avril, est un
règlement qui est allé rejoindre plusieurs préoccupations
du corps médical, parce que le corps médical s'inquiétait
de la sécurité de la mère et de l'enfant. C'a
été ça, l'objectif. Ça n'a pas été
d'aller rejoindre les médecins, c'a été de rejoindre des
préoccupations qui concernaient la sécurité et la
santé de la mère et de l'enfant.
Et, rendu là, je considère que nous avons fait tout ce que
nous avions à faire. Le reste du travail, c'est au corps médical
de le faire, d'avancer comme ceux de l'Ontario avancent dans un projet comme
celui-là et de faire en sorte d'arrêter leur opposition
systématique, conservatrice et rétrograde quant à
empêcher des centres hospitaliers de présenter des projets-pilotes
qui seraient dans les centres hospitaliers, et s'ils sont logiques avec leurs
propres déclarations publiques... Parce qu'ils ont dit oui à des
projets-pilotes sages-femmes, mais dans les centres hospitaliers, il va rentrer
des projets de centres hospitaliers qu'on va pouvoir reconnaître et mener
à tout le moins les quatre projets en centres hospitaliers au niveau de
projets-pilotes de sages-femmes, et il restera deux projets en chambre des
naissances dans les CLSC, parce qu'il va y en avoir. Qu'ils le veuillent ou
pas, il va y en avoir.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre.
À ce stade-ci, j'aimerais demander, peut-être, un petit
consentement aux membres de cette commission. Le premier consentement, c'est de
déborder; on peut aller jusqu'à 18 h 15, avec le consentement des
membres. Et, deuxième consentement et ce n'est pas compte tenu de
la couleur que prend le débat c'est que, demain matin, l'ordre de
la Chambre nous était défini comme étant 10 heures, mais
je demanderais à ce qu'on commence demain matin à 9 heures pour
pouvoir
couvrir davantage les sujets qu'on a à couvrir. Donc...
M. Côté (Charlesbourg): Dans un premier temps, je
souhaiterais bien pouvoir continuer, mais, à la suite du Conseil des
ministres, des rencontres ont été cédulées à
18 heures, pour moi. Donc, j'ai l'obligation d'y aller. Quant à demain,
je n'ai aucun problème, quant à moi.
Le Président (M. Joly): Alors, les membres... Oui, je peux
consentir à M. le député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue les trois ou quatre dernières
minutes. S'il vous plaît.
M. Trudel: Bon. Écoutez, rapidement, on termine, là
je ne vais pas en faire un plat, je ne me mettrai pas à
répondre à la réponse du ministre mais, sur les
crédits périmés, c'est la question no 16 que nous avions
posée, et il n'est aucunement question, dans la réponse, de
périmés RREGOP. Je veux juste mentionner ça parce que le
ministre dit... Bon, si c'est ça, je suis prêt à en
convenir, sauf que ce n'était pas ça, et je prends l'information
telle que...
Deuxièmement, je vais vous laisser la première question
avec laquelle on va commencer demain matin. De méchantes langues disent:
Qui va gagner ce soir? Mais, ce n'est pas ça. La première
question, demain matin, lorsqu'on va réaborder le spécifique des
crédits généraux, c'est: II est annoncé une
réduction de dépenses, à la page 186 des crédits,
de 140 700 000 $. Par ailleurs, à la page 187, il est dit que la
non-indexation des autres dépenses des employés et des biens et
matériaux, ça, ça va rapporter 136 000 000 $ c'est
une coupure aussi sauf que la phrase... Il y a une phrase qui est
employée et qui est la suivante: «...même si ces mesures
n'interviennent pas dans les variations des crédits.» Alors, 140
000 000 $ de coupures additionnés à 136 000 000 $. Comment 136
000 000 $ de coupures n'affectent-elles pas les crédits et les
services?
Merci, bonne soirée, demain matin on commence avec cela.
Le Président (M. Joly): Merci.
Alors, la commission ajourne ses travaux jusqu'à demain matin, 9
heures. Bonne soirée! Bonne partie de hockey!
(Fin de la séance à 18 heures)