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(Neuf heures quarante minutes)
Le Président (M. Joly): II me fait plaisir de saluer tout
le monde et de vous souhaiter la bienvenue à cette commission. Je
rappelle le mandat de la commission. En effet, la commission des affaires
sociales est réunie afin d'étudier les crédits
budgétaires du ministère de la Santé et des Services
sociaux et de la Régie de l'assurance-maladie du Québec pour
l'année financière 1991-1992. Mme la secrétaire, est-ce
que nous avons des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Beaudin
(Gaspé) sera remplacé par M. Tremblay (Rimouski).
Ministère de la Santé et des Services
sociaux
Le Président (M. Joly): J'imagine qu'il y a des ententes
qui ont été prises concernant la façon de procéder,
concernant l'appel des programmes. Est-ce que je présume en
avançant cet énoncé, ou... Je pense qu'il y a
déjà eu des ententes de prises. M. le ministre, est-ce que vous
aimeriez commenter sur cet aspect?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, j'aurais une petite
déclaration d'ouverture.
Le Président (M. Joly): Vous y reviendrez dans quelques
minutes, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Je vous rappelle que vous avez des
ententes de prises et, à ce moment-là, je vais expliquer ce sur
quoi vous vous êtes entendus.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Je rappelle aussi l'enveloppe de
temps dévolu à l'étude des crédits du
ministère, pour un total de 19 heures: volet santé, 8 heures;
volet services sociaux, 3 heures; volet protection de la jeunesse et action
communautaire, 4 heures; Office des personnes handicapées du
Québec, 2 heures, et volet polytoxicomanie, 2 heures. M. le ministre, je
pense que vous étiez tout prêt pour les remarques
préliminaires.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Alors, je vous reconnais, M. le
ministre.
Remarques préliminaires M. Marc-Yvan
Côté
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président. L'autre entente, c'est que, comme par les années
passées, M. le Président, on a l'habitude d'échanger ou de
tenter de vider à peu près tous les sujets et d'adopter les
programmes et les éléments à la fin pour ne pas
s'enfarger, si vous me permettez l'expression, dans le programme ou dans
l'élément. Donc, ça prend une discussion souple, ouverte,
de transparence.
Le Président (M. Joly): C'est plus facile aussi,
l'administration, pour moi, monsieur...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le
Président.
M. Chevrette: Nos questions vont dans le même sens, la
transparence.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): On portera le jugement
à la fin, de part et d'autre. L'étude des crédits, c'est,
bien sûr, M. le Président, un exercice rituel que je vois et que
je vis personnellement depuis 1973, donc depuis maintenant près de 17
ans. C'est un moment extrêmement important dans notre parlementarisme,
où le ministre et ses fonctionnaires viennent répondre à
un certain nombre de questions de l'Opposition. Nous ne faisons pas exception
à la règle puisque, effectivement, ce matin et pour une
période de 19 heures, ce qui est, règle générale,
la plus longue interpellation d'un ministère, nous le ferons avec une
grande ouverture d'esprit et avec plaisir.
D'entrée de jeu, il nous faut jeter, si vous le voulez bien, un
bref regard sur le passé, mais un passé encore récent. Au
cours des six dernières années, le gouvernement du Québec
a fait un effort sérieux dans le secteur de la santé. L'objectif
était de maintenir les services à la population, mais aussi
d'accroître ces mêmes services. Comme résultat, ce qu'on
peut constater, c'est qu'il n'y a aucune compression budgétaire
significative qui a été imposée au réseau,
malgré ce qu'on peut, à l'occasion, entendre.
Concrètement, le budget du ministère et celui de la
Régie de l'assurance-maladie du Québec est passé de 8 100
000 000 $ en 1986-
1987 à près de 12 000 000 000 $ en 1991-1992, soit une
hausse moyenne de 8 % par année, ce qui est tout à fait
exceptionnel. La répartition de ces 12 000 000 000 $ pour 1991-1992 est
la suivante: 9 400 000 000 $ pour le ministère de la Santé et des
Services sociaux et 2 600 000 000 $ pour la Régie de l'assurance-maladie
du Québec. Globalement, c'est 31,1 % des dépenses
gouvernementales en 1991-1992 par rapport à 28,7 % en 1986-1987, donc
une croissance très importante de la part du ministère de la
Santé et des Services sociaux dans le budget du gouvernement du
Québec, reconnaissant par le fait même que la santé et les
services sociaux est un secteur prioritaire pour le gouvernement.
Les dépenses du ministère et du réseau, durant
cette période, étaient en hausse. Donc, une hausse, comme on l'a
dit tantôt, en moyenne de 8 % par année, une croissance
légèrement inférieure au PIB qui, lui, se situe à
une moyenne de 8,4 %, mais supérieure à l'indice moyen des prix
à la consommation, qui est à 5,3 %.
Les crédits du ministère et du réseau ont connu
sensiblement le même sort, en hausse de 7,9 % par rapport à l'an
dernier, soit un total de 690 000 000 $, bien en deçà des
prévisions pour 1991-1992 en ce qui a trait au taux d'inflation et au
PIB de 5,7 % et de 2,5 %.
Qu'est-ce que ça comprend, ces crédits que nous nous
apprêtons à examiner? Des ajustements à la suite des
engagements contractuels avec les employés des secteurs public et
parapublic, ainsi qu'une indexation partielle des dépenses non
salariales. À titre d'exemple, ces ajustements prévoient: des
crédits nécessaires à l'ajustement salarial de 5 %
consenti en janvier 1991, pour une facture de 225 000 000 $; les sommes
nécessaires pour actualiser les mesures d'équité
salariale, et les primes d'inconvénients, pour 98 000 000 $; et la
progression dans les échelles salariales, ce qui représente plus
ou moins 25 000 000 $.
Au-delà des ajustements des crédits additionnels,
ça veut aussi dire pour nous accroissement des activités. On
compte d'ailleurs réaliser beaucoup de choses dans un avenir
immédiat.
Parlons d'abord du coût du système de santé. C'est
connu, depuis cinq ans, le ministère accorde aux centres hospitaliers
des crédits pour deux raisons: premièrement, faire face à
l'accroissement du volume et, deuxièmement, intensifier les services
qu'ils doivent offrir. Les crédits disponibles cette année
à ce chapitre: 49 200 000 $ répartis en fonction de besoins
prioritaires précis. Qui dit priorité dit forcément choix,
surtout dans l'optique de ne pas pénaliser la population utilisatrice de
services. Un exemple de ce choix que nous faisons et qui est assez clair: en
raison des contraintes, nous ne pourrons allouer un coût de
système paramétrique aux établissements. Comme ça a
été le cas au début du système, c'était
paramétrique, règle générale, où chaque
hôpital, compte tenu de son niveau de statut universitaire ou
d'hôpital général, recevait un pourcentage à la base
et l'hôpital l'affectait à ce qu'il voulait lui-même
à l'intérieur de son établissement en termes de
priorités.
En contrepartie, il y a des services qui nous apparaissent plus que
prioritaires. Premièrement, un choix entre tous: les services tertiaires
de cardiologie On connaît tous les ravages causés par les maladies
cardio-vasculaires, première cause de décès au
Québec, au Canada, chez les hommes comme chez les femmes. En 1986, 40 %
de l'ensemble des décès au Québec étaient
attribuables à ces maladies, mais il y a un espoir de diminuer
progressivement cette maladie, meilleures habitudes de vie aidant, bien
sûr. Au ministère, on a fait le pari suivant: une réduction
de 20 % des mortalités dues à une maladie cardio-vasculaire
permettrait, d'ici l'an 2000, d'atteindre des taux de mortalité de 260
par 1000 chez les hommes et de 200 par 1000 chez les femmes. C'est comparable
au taux des meilleurs pays. C'est mieux, en tout cas, que les taux actuels de
327 par 1000 chez les hommes et de 275 par 1000 chez les femmes. Depuis 1989,
le gouvernement a investi 5 900 000 $ pour soutenir et pour développer
les services terriaires en cardiologie. D'ici 1993-1994, le gouvernement
injectera 14 500 000 $ dans ce secteur d'activité Dans la seule
année financière 1991-1992 - donc celle qui nous préoccupe
actuellement -6 500 000 $ qui nous permettront de diminuer les listes d'attente
et de faire face aux besoins de services additionnels.
Deuxièmement, services de dialyse Une autre réalité
avec laquelle nous devons composer comme société. De 1985
à 1989, le nombre de personnes ayant eu besoin de services de dialyse
pour survivre a augmenté de 41,1 %: 1802 personnes en 1985, 2545 en
1989. Des centres hospitaliers ne sont plus capables, actuellement, de
répondre à la demande. Comme gouvernement, nous nous devons de
réagir. Donc, première intervention, on ajoute des crédits
à Montréal et à Québec dans le but de consolider et
de maintenir les services existants; deuxième intervention, on favorise
le développement de services dans les autres régions du
Québec, l'objectif ultime étant de permettre à la
population éloignée des grands centres d'avoir accès plus
facilement à ces services; et, troisième intervention, la
consolidation des services en dialyse. En clair, on injecte 2 000 000 $ pris
à même les crédits pour le coût
système-santé.
Quant au Groupe tactique d'intervention, mieux connu sous le nom de
GTI... Je pense que se parier de bilan de l'année, ou de crédits,
ou d'avenir sans se parier du GTI serait faire abstraction d'un
événement extrêmement important. Les salles d'urgence des
centres hospitaliers ont toujours représenté pour le
ministère une préoccupation constante. Dès 1986, des
centaines de millions de dollars ont été investis pour, bien
sûr, désengorger les salles d'urgence. En 1990
1991, les mesures mises en place ont coûté 134 000 000 $.
Les prévisions pour 1991-1992 nous amènent à 140 000 000
$, mais l'argent ne règle pas tout, et c'est l'histoire d'un
passé très récent. On peut bien pomper des millions dans
les salles d'urgence, reste que des contrôles s'imposent à
l'évidence. Il y a un an, j'ai mis en place un groupe d'intervention,
sous la présidence du Dr Tétreault. Son mandat: mettre en
lumière les problèmes d'organisation et de fonctionnement dans
les salles d'urgence, formuler des recommandations aux établissements,
aux conseils régionaux et au ministère et, en bout de piste, le
rêve que je caresse, solutionner les difficultés qui persistent.
Un an plus tard, on est déjà à l'heure des bilans
provisoires, comme il se doit.
Le premier élément intéressant: le Groupe tactique
d'intervention, communément appelé le GTI, présidé
par le Dr Tétreault, a visité et fait des recommandations sur la
plupart des centres hospitaliers des régions visées par le plan
de désengorgement des urgences, c'est-à-dire les régions
de Québec, de Trois-Rivières, de Montréal
métropolitain, de Montérégie et de
Lauren-tides-Lanaudière. Ces investissements ont permis
d'améliorer la situation dans plusieurs établissements. Le GTI va
donc poursuivre, en 1991-1992, son action. Il va même l'élargir
aux autres régions du Québec. Le groupe a formulé des
recommandations. Histoire d'y donner suite, nous investissons 2 000 000 $ pour
améliorer les services gériatriques de courte durée.
L'arrivée nette de médecins. Assurer aux citoyens du
Québec l'accès aux services de santé dans leur milieu de
vie, c'est un objectif à la fois noble et ambitieux. Les ressources
doivent, bien sûr, être aussi disponibles. Nul n'est besoin de dire
jusqu'à quel point la répartition des effectifs médicaux
sur le territoire demeure une préoccupation primordiale pour nous.
Depuis 1986-1987, des médecins omnipraticiens et spécialistes se
sont installés en régions éloignées et
périphériques, tout ça en conformité avec les plans
d'effectifs médicaux. Évidemment, pour accueillir ces nouveaux
médecins, le ministère doit renforcer l'infrastructure dans les
centres hospitaliers concernés. Depuis cinq ans, c'est près de 22
500 000 $ qui ont été investis. En 1990-1991 et en 1991-1992,
c'est près de 9 000 000 $ qui s'ajouteront dans les centres hospitaliers
des régions éloignées et intermédiaires.
Certains services doivent être consolidés, et ce n'est pas
les moindres: scanographie, néonata-logie, radiologie-oncologie, et
lithotripsie, pour ne mentionner que ceux-là. Des montants de 14,1
millions de dollars sont prévus au budget de cette année.
Quant aux services aux personnes âgées et à la
consolidation des CLSC... On l'a dit et on le redit, la population est
vieillissante. La proportion des 65 ans et plus ne cesse de croître. La
réalité, cest que, dici dix ans, le nombre de personnes
âgées aura donc augmenté de 40 %. Donc, c'est 14 % de nos
personnes qui auront plus de 65 ans au tournant du siècle. Plus de 80 %
de nos aînés évoluent dans leur milieu naturel,
n'étant aucunement limités dans leurs activités
quotidiennes. Toutefois, le cinquième des personnes âgées
n'y arrivent pas, et c'est quand même extrêmement important. On
parie, au tournant du siècle, d'au-delà de 1 000 000 de personnes
âgées qui auront atteint le seuil des 65 ans, et c'est
considérable.
La conclusion de tout ça, c'est que, bien sûr, il faut
qu'elles soient aidées. Même si, actuellement, des efforts sont
consentis de manière assez substantielle pour les maintenir à
domicile, il nous faut, par conséquent, ajouter aux services de maintien
à domicile. 70 % à 77 % des personnes rejointes par ces services
ont 65 ans et plus, laissant pour le reste des populations rejointes les
personnes handicapées qui ont aussi du service de maintien à
domicile. Tous en conviendront, ces services sont essentiels en ce qu'ils
permettent aux aînés de demeurer à domicile, mais les
efforts ne doivent pas s'arrêter là. Il faut augmenter le niveau
d'aide, en ayant toujours à l'esprit - et ça peut probablement en
surprendre un certain nombre - que les proches des personnes âgées
assument encore aujourd'hui, preuve à l'appui, de 70 % à 80 % de
l'aide nécessaire aux aînés. Cette aide n'est pas sans
conséquence. Qu'il suffise de mentionner le stress, qui a des
répercussions sur la santé physique et psychique de ces aidants
naturels, sans compter la qualité de leurs relations sociales qui s'en
trouve bien souvent amoindrie.
Donc, il m'apparaît important de reconnaître davantage les
services à domicile, des services que l'on doit consolider et augmenter.
Le ministère injectera 15 000 000 $ de nouveaux crédits en
1991-1992. Bien sûr, le maintien à domicile, c'est une chose; les
services d'hébergement et de soins de longue durée, c'est une
autre chose. Encore là, le gouvernement a investi de façon
importante à ce chapitre au cours des dernières années.
Les besoins sont là pour cette clientèle qui représente de
plus en plus de problèmes de perte d'autonomie psychique et cognttive.
Concrètement, 14 000 000 $ de crédits additionnels pour ce
secteur qui voit aussi le nombre d'heures requis en soins infirmiers augmenter
de 2 % annuellement.
En CLSC... On en pariait déjà il y a 20 ans: dans la
foulée de la commission Castonguay-Nepveu, les CLSC devaient être
la seule porte d'accès à tous les services de santé et les
services sociaux. Aujourd'hui, la réalité est bien
différente. Les Québécois continuent d'utiliser
massivement les salles d'urgence, les polycliniques, les cliniques externes des
centres hospitaliers. Maintenant, il n'est plus question de faire des CLSC la
seule porte d'entrée dans le réseau. Mais, et je l'ai
déjà exprimé clairement en
rendant public le projet de réforme de la santé, les CLSC
doivent consolider leur mission de première ligne dans ce même
réseau, étant la porte principale du réseau, sans
négliger qu'il puisse y avoir d'autres portes d'accès à ce
réseau.
La vocation de chacun de ces établissements, elle, sera mieux
cernée, dans le but évident de les rendre complémentaires.
Force est de constater, cependant, que les CLSC ont connu un
développement fort inégal. Certains sont en mesure d'offrir une
gamme de services complets; d'autres ont manqué de ressources,
arrivés en pleine récession dans les années 1980 ou encore
1985. Bref, il convient d'investir dans ces établissements, histoire de
s'assurer qu'Us sont en mesure d'exercer leur nouvelle mission
d'établissement public de première ligne.
Santé mentale. En janvier 1989, le Québec se dotait d'une
politique de la santé mentale. En 1991, on est déjà en
mesure de constater que des actions concrètes ont été
menées. Permettez-moi d'en énumérer quelques-unes: la
majorité des plans régionaux d'organisation de services en
santé mentale ont été déposés; des
enveloppes régionales de développement ont été
octroyées selon une formule de péréquation basée
sur la richesse relative de chaque région; la première phase de
la campagne d'Information et de sensibSisation en santé mentale a
été lancée en mars 1990 et la seconde est maintenant en
cours; les plans des services individualisés et des programmes de
formation ont été élaborés; et les plans de
services pour l'ensemble des régions élaborés par les
CRSSS seront complétés le mois prochain. Donc, dès le mois
de mai, des spécialistes dans le domaine analyseront ces plans pour
approbation. Des réallocations de ressources intrarégionales
permettront de réaliser tout ce travail en santé mentale. Mais il
y a plus: 8 000 000 $ seront investis dans ce secteur. (10 heures)
Les sages-femmes. Autre secteur névralgique s'il en est un. Bien
sûr, ce que j'ai compris, c'est qu'on n'est pas encore à l'abri de
certains soubresauts encore conservateurs dans la naissance de nos
premières expériences de sages-femmes. Vous vous rappelez qu'un
projet de loi a été adopté en juin 1990 sur la pratique
des sages-femmes dans le cadre d'un projet-pilote. Il y a des
expériences étrangères qui méritent notre
attention. Ces expériences fournissent déjà certaines
garanties quant au bien-fondé de la pratique des sages-femmes, mais il
nous apparaît nécessaire de valider l'impact de la pratique des
nouveaux intervenants dans le contexte québécois
Concrètement, huit projets-pilotes verront le jour. Ils seront
évalues par un groupe d'experts composé de deux sages-femmes, un
médecin, une infirmière et un représentant de
l'Association des hôpitaux du Québec. Ce groupe me
présentera ses recommandations quant à l'opportunité de
permettre ou non la pratique des sages-femmes et, le cas échéant,
quant à la détermination de l'organisme professionnel de cette
pratique et quant au mode d'intégration de la sage-femme dans
l'équipe de la périnatalité.
Concrètement, en 1991-1992, le Comité d'admission à
la pratique des sages-femmes et le Comité d'évaluation des
projets-pilotes amorceront résolument leurs travaux, puisque le Conseil
des ministres a approuvé la formation de ces deux comités par un
décret. Et il y a plus. La moitié des projets-pilotes seront mis
en place: deux à l'Intérieur des murs d'un établissement
déjà existant du réseau et deux autres rattachés
à un établissement, physiquement indépendants de
l'établissement. Mettre en place tous ces services coûtera
forcément des sous. Nous les évaluons à 1 200 000 $, dont
420 000 $ pour le fonctionnement des comités et 819 000 $ pour le
fonctionnement des projets-pilotes à proprement parler.
La lutte contre la drogue est une autre question tout aussi
préoccupante pour notre société. Déjà en
novembre 1989, sur une proposition du premier ministre, le gouvernement
reconnaissait son intérêt en créant un groupe de travail
sur la lutte contre la drogue. Le rapport du groupe de travail,
présidé par M. Mario Bertrand, a été
déposé l'été dernier. Les conclusions ne laissent
planer aucun doute. Les conséquences de l'usage assidu et excessif de
psychotropes entraînent des problèmes de santé et des
difficultés psychosociales pour les individus et, au Québec comme
ailleurs, le phénomène est inquiétant. En 1988, on estime
que l'usage abusif de la drogue aurait coûté au total près
de 1 200 000 000 $, dont plus de 800 000 000 $ pour les services de
santé et les services sociaux. Le ministère n'a pas le choix. Il
doit être partie prenante au processus qui consiste à lutter
contre ce fléau. Les coûts occasionnés au système de
santé et de services sociaux justifient à eux seuls cette
intervention. Globalement, le gouvernement consacrera 15 300 000 $ pour lutter
contre la drogue. À lui seul, le ministère recevra 8 400 000 $ en
1991-1992, l'équivalent de 54,9 % des crédits nouveaux
accordés à ce secteur d'Intervention.
Le Président (M. Joly): Excusez, M. le ministre. Je
demanderais le consentement afin que M. le ministre puisse continuer.
M. Côté (Charlesbourg): J'en ai pour cinq minutes,
M. le Président, et...
Le Président (M. Joly): allez, m. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On rendra la pareille
à...
Le Président (M. Joly): Sûrement.
M. Côté (Charlesbourg): Comme on a
l'habitude, d'ailleurs. Ce que nous comptons faire avec cet argent:
premièrement, des actions de mobilisation et de coordination dans
chacune des régions; deuxièmement, intensifer la
prévention dans le but de réduire à moyen et à long
terme la consommation de drogues; troisièmement, développer des
services de réadaptation pour mieux répondre aux besoins des
personnes ayant déjà des problèmes reliés à
la toxicomanie.
Ça intéressera très certainement pour nos
discussions futures le député de
Rouyn-Noran-da-Témiscamingue, puisque les familles d'accueil sont
extrêmement importantes au Québec, puisqu'il nous dépose
une pétition ou deux par jour ou par semaine, compte tenu de son
intérêt. Donc, maintenir le bénéficiaire dans son
milieu naturel ou un milieu s'en rapprochant le plus possible constitue un
très beau principe en soi. Il fait de la famille d'accueil un milieu de
vie privilégié pour les enfants, les adultes et les personnes
âgées. Avec les années, ces clientèles
présentent des problèmes de plus en plus complexes. Au milieu des
années quatre-vingt, le ministère a reconnu la diversité
des besoins des bénéficiaires placés dans les familles
d'accueil. Trois nouvelles catégories de familles d'accueil ont
été créées: premièrement, la famille
d'accueil régulière; deuxièmement, la famille d'accueil
spéciale; troisièmement, la famille d'accueil en
réadaptation. On a compensé financièrement en fonction de
ces catégories. Les années d'expérience aidant, nous
sommes conscients que des modifications substantielles s'imposent en regard de
la tarification des différentes catégories de familles d'accueil
et de l'élargissement des critères permettant le financement de
ces ressources. En 1991-1992, 16 400 000 $ en crédits additionnels
seront ajoutés à l'intérieur même des 35 000 000 $
qui avaient été annoncés l'an dernier et qui allaient
puiser déjà un premier 17 000 000 $ au niveau des familles
d'accueil. L'enveloppe budgétaire des familles d'accueil, faut-il se le
rappeler, sera ainsi portée à 113 000 000 $ annuellement.
Autre secteur d'activité important chez nous, les
différents projets de construction dans le domaine de la santé et
des services sociaux. À cet égard, nous avons aussi prévu
des crédits additionnels de 17 200 000 $ pour assurer le fonctionnement.
En clair, ça permettra de rendre accessibles des lits et des services
supplémentaires dans les établissements. De ces 17 200 000 $, 12
300 000 $ iront aux centres hospitaliers pour ouvrir des lits, ouvrir de
nouveaux services, assurer un meilleur fonctionnement des services
déjà existants; 4 600 000 $ aux établissements
d'hébergement et de soins de longue durée; enfin, 300 000 $ pour
la mise en place des services pour les populations autochtones des
régions du Grand-Nord et la nouvelle communauté
Oudjé-Bougoumou.
Quant au plan de relance économique, un simple mot en terminant,
puisque vous vous rappellerez que, l'an dernier, nous avions une
première phase du plan de relance qui nous avait fait injecter 75 000
000 $ pour des travaux de réfection dans le secteur de la santé
et des services sociaux. Cette année, cette seconde phase est de 105 000
000 $, ce qui veut dire qu'au total 180 000 000 $ ont été
investis dans les établissements du réseau dans les deux
dernières années. Et ça, c'est sans compter les 300 000
000 $ déjà consentis annuellement dans ce secteur. Ce sont les
conseils régionaux qui, partout sur le territoire, nous ont
recommandé une liste de projets. Dans ce choix, trois objectifs ont
prévalu: les personnes âgées, les jeunes en
difficulté, l'amélioration des salles d'urgence. C'est tellement
vrai que, pour ces clientèles et ces secteurs respectifs, on a retenu
240, 60 et 14 projets de rénovation. Tout ça en conformité
avec les cibles prioritaires que nous avons identifiées dans le domaine
de la réforme de la santé et des services sociaux.
Comme vous êtes en mesure de le constater, le travail ne manque
pas, au ministère, n'a jamais manqué et ne manquera jamais. Tout
au cours des trois prochaines journées, nous aurons l'occasion de
discuter plus à fond des orientations et des choix que nous avons pris
et que nous envisageons de prendre. Comme à l'habitude, M. le
Président, je tenterai de répondre aux questions de mes
collègues et de l'Opposition au meilleur de ma connaissance, avec toute
la transparence dont je suis capable, et nul doute que nous en sortirons les
uns et les autres mieux informés à la fin de cette commission et
mieux éclairés quant aux choix futurs à faire. C'est ce
que je souhaite. Merci bien.
Le Président (M. Joly): merci, m. le ministre. je vais
maintenant reconnaître m. le leader de l'opposition et porte-parole en
matière de santé.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: Oui, M. le Président, mais je voudrais dans
un premier temps confirmer l'entente que nous avons eue avant cette
réunion. En ce qui regarde la façon de procéder, nous
irons par dossier. De plus, étant donné que je n'ai pu aviser le
ministre pour qu'on puisse avoir les ressources spécifiques, cet
après-midi, à la reprise, nous prendrons les dossiers
d'Urgen-ces-santé et les services préhospitaliers ou d'urgence,
et également la RAMQ et la tutelle à Louis-H. LaFontaine, de
sorte que ça permettrait d'avoir ici M. Lamarche et M. Cantin.
M. Côté (Charlesbourg): Les messages ont
déjà été passés, les deux seront disponibles
à ce moment-là.
M. Chevrette: D'accord. M. le Président, comptant pour
plus du tiers du budget de l'État,
les crédits du ministère de la Santé et des
Services sociaux et leur étude en commission parlementaire sont chaque
année un exercice d'importance. Celui que nous entreprenons aujourd'hui
revêt quant à nous un caractère tout particulier et ce,
essentiellement pour deux motffs.
D'abord, la réforme de notre système est bel et bien
amorcée, et les membres de cette commission se penchent
déjà actuellement sur le cadre législatif dans lequel
opérera prochainement le réseau. Nous aurons aujourd'hui à
faire la discussion sur l'autre volet, celui du cadre budgétaire et
financier.
Deuxième motif, la crise économique que nous traversons
engendre inévitablement une pression accrue sur notre système de
santé et de services sociaux... dans un contexte de rareté des
ressources, s'empresserait sans doute d'ajouter le ministre. Ceci étant
dit, avant d'aller plus loin, je profite de cette allusion au ministre pour lui
souhaiter la bienvenue, ainsi qu'au sous-ministre et aux dirigeants
d'organismes et fonctionnaires qui l'accompagnent.
Comme je le soulignais, les difficultés que traverse actuellement
le Québec engendrent une pression supplémentaire sur les finances
de notre réseau. La détresse de nos concitoyens aux prises avec
un taux de chômage incroyable et l'appauvrissement de
collectivités entières ont un impact certain. Le lien entre
l'utilisation des services et la condition économique n'est plus
à démontrer. Évidemment, le ministre de la Santé et
des Services sociaux ne peut être responsable de tout. Les blâmes
à cet égard doivent plutôt s'adresser au chef du
gouvernement, M. Bourassa, dont la réputation en matière
économique, réputation qu'il entretient méticuleusement et
qui repose beaucoup plus sur des conjonctures économiques favorables, en
prend pour son rhume. L'inaction n'est pas toujours la meilleure
conseillère.
Quoi qu'il en soit, le ministre de la Santé et des Services
sociaux doit vivre avec ces besoins qui s'amplifient. Les crédits
alloués au ministère de la Santé et des Services sociaux
et à la Régie de l'assurance-maladie du Québec atteindront
pratiquement 12 000 000 000 $ en 1991-1992. C'est considérable. Il
s'agit d'une augmentation de quelque 802 000 000 $. Si les estimations
concernant le produit intérieur brut se maintiennent, les
dépenses représenteront 7,2 % du PIB. L'Opposition officielle,
compte tenu de ce pourcentage, ne peut hurler sans discernement au manque de
ressources. Et le rriinistre en conviendra, ce n'est pas ce que nous avons fait
depuis qu'il est en fonction. Quittant les sentiers traditionnels de
l'antagonisme gouvernement-Opposition officielle, nous avons cherché
à suggérer des pistes de solutions et à appuyer celles qui
nous paraissaient intéressantes. L'an dernier, nous avions fixé
le pourcentage des dépenses nécessaires à 7 % du PIB. Nous
n'exigerons pas 8 % ou 9 % cette année Évidem ment, ces remarques
ne constituent pas un appui sans discernement aux orientations du
ministère Elles ne signifient pas que nous endossions in extenso les
modes de financement, les modes de restriction et les choix d'allocation
budgétaire préconisés.
Il fut abondamment question de l'imposition du ticket orienteur ou
modérateur et de l'impôt à rebours lors du débat sur
la réforme de la santé et des services sociaux. Il n'est pas de
mon intention de revenir longuement sur le sujet. Le ministre connaît
notre argumentation. On ne choisit pas d'être malade et on n'abuse pas du
système de santé comme on abuse de l'impôt ou d'autres
services gouvernementaux. Je me permettrais toutefois d'ajouter une
pièce manquante à l'argumentation et qui nous est fournie par les
réponses aux questions écrites que nous avons formulées.
Saviez-vous, M. le ministre, que les usagers contribuent chaque année au
réseau, en plus de leurs impôts, pour 438 123 000 $? Cela
représente 4,7 % du budget de votre ministère. Par ailleurs, mine
de rien, petits décrets anodins par-ci et par-là, la contribution
des usagers augmentera de 26 578 000 $ cette année. Si on ajoute
à cela l'impôt à rebours qui sera, selon toute
vraisemblance, annoncé lors du prochain budget, la contribution des
usagers passera à 518 123 000 $, soit une augmentation de l'ordre de 108
700 000 $ou27 %.
Comme on rejette la contribution financière accrue des usagers et
comme de nouveaux besoins se font sentir, il nous faut donc parler
économie et réallocation des ressources. Ce n'est pas chose
facile, compte tenu que. sur l'augmentation de 690 000 000 $ de crédits,
pratiquement la moitié, 323 200 000 $, est attribuable aux conditions de
travail des employés syndiqués. En fait, c'est 150 000 000 $ de
nouveaux crédits, soit 1,6 % du budget du ministère, qui sont
reliés directement au développement de nouveaux services. Mais ce
n'est pas mission impossible non plus.
D'abord, le ministre a annoncé, dans son livre blanc, la
création d'un comité chargé d'étudier la mise sur
pied d'une assurance-responsabilité pour les médecins
entièrement financée par l'État et ce, dans le but de
réduire les actes dits "défensifs". Nous avons, à
plusieurs reprises, insisté sur ce point, et le ministre devrait fixer
un échéancier très serré à son
comité. Si on se fie aux chiffres qui circulent, entre 10 % et 20 % des
actes seraient strictement de nature défensive. En appliquant le
pourcentage le plus conservateur au programme de services médicaux de
l'assurance-maladie, on obtient la somme incroyable de 181 000 000 $.
Le livre blanc du ministre comprend certaines recommandations quant
à la qualité des analyses des laboratoires privés. Mais il
y a peu de recommandations quant à l'utilisation ou plutôt la
surutilisation des examens et analyses.
Pourtant, la qualité de l'examen clinique traditionnel des
médecins ne fut point remise en cause. Nous en sommes rendus a un
automatisme extrêmement coûteux. Cette escalade n'est pas un
phénomène unique au Québec. Ainsi, en Angleterre,
l'introduction d'un protocole d'utilisation et un meilleur suivi des dossiers
médicaux auront permis à un centre hospitalier universitaire de
réduire de 64 % sa moyenne hebdomadaire d'examens biologiques. Il y a
là une piste intéressante à explorer, si on tient compte
du fait que le budget consacré aux examens était de 74 000 000 $
en 1987. (10 h 15)
Évidemment, on ne saurait passer sous silence la prescription et
l'utilisation de médicaments dans nos hôpitaux et centres
d'accueil. Certaines études démontrent que 20 % des
hospitalisations seraient occasionnées par une mauvaise utilisation de
médicaments. Mais, qui plus est, d'autres études ont
démontré par exemple que, dans nos hôpitaux, seulement 55 %
des prescriptions d'antibiotiques étaient médicalement requises.
La question de l'augmentation des coûts des médicaments et du
choix de la prescription ne peut être évitée non plus. Les
médecins ignorent souvent les coûts des médicaments qu'ils
prescrivent. Il serait si simple de les mettre à contribution.
Une politique d'achat en commun bien structurée permettrait,
selon l'évaluation du ministère, des économies annuelles
de l'ordre de 50 000 000 $. Il est urgent de concrétiser cette
mesure.
Toute la question du développement et de l'utilisation de la
haute technologie devra non seulement être abordée, mais
également faire l'objet de décisions. La multiplication des tacos
et maintenant des appareils à résonance magnétique
engendre des coûts faramineux. D'aucuns questionnent encore la pertinence
du développement de certains de ces appareils. La société
fait-elle un choix éclairé, oui ou non?
De même, on peut questionner le développement des nouvelles
technologies de reproduction. Ne serait-ii pas plus judicieux, par exemple,
d'investir abondamment dans la prévention de la chlamydia, qui est une
des principales causes d'infertilité? Et que dire des autres MTS, des
maladies cardio-vasculaires - parce que le ministre en a parlé -
etc.
Quoi qu'il en soit, il importe que le ministère s'attaque
à la statistique désastreuse démontrant que le
Québec ne produit que 20 % de ses équipements médicaux.
S'il est impossible de réduire les coûts, qu'à tout le
moins le gouvernement pose des gestes et mette sur pied une politique d'achat
québécoise pour que nous profitions au maximum de ces
dépenses colossales. L'urgence est d'autant plus grande que les
importations sont passées de 65 % en 1986 à 80 % en
1990-1991.
Le Québec dispose également d'une marge de manoeuvre dans
la multiplication de certains actes médicaux comme, par exemple, les
césariennes. J'espère que la politique de santé et de
bien-être abordera cette question de fond. Il serait intéressant
si la RAMQ était en mesure de préparer un tableau comparatif des
coûts de santé reliés aux actes médicaux les plus
courants en utilisant les ratios des pays Scandinaves et de la Hollande.
L'accroissement du nombre de médecins a-t-il
entraîné une amélioration globale de la santé?
Évidemment, on peut également questionner l'évolution du
budget de la RAMQ pour lequel on aurait économisé 100 000 000 $
en 1990 si les dépenses n'avaient évolué qu'en fonction de
la croissance et du vieillissement de la population plutôt qu'en fonction
de l'accroissement du nombre de médecins. Il s'agit d'une statistique
extrêmement lourde. Dans le livre blanc, le ministre projette de fermer
l'enveloppe de la RAMQ. J'aurais beaucoup de questions sur le fonctionnement
d'une telle mesure. On peut également s'interroger sur la
surspécialisation de la pratique de la médecine. En effet, il est
toujours surprenant de constater qu'il y a au Québec 7423
spécialistes alors qu'il n'y a que 4047 omnipraticiens. Est-ce que les
spécialistes pratiquent beaucoup d'actes médicaux qui pourraient,
sans risque pour les patients, relever des omnipraticiens?
Un autre chiffre fait dresser les cheveux sur la tête. Alors que
le réseau compte 11 470 médecins, il compte exactement le
même nombre de cadres, sans compter ceux du ministère: un cadre
par médecin, un cadre par 10 employés syndiqués ou encore
14 cadres en moyenne par établissement. Je pense qu'il y a donc ici une
piste à explorer, dans la mesure où le ministre
s'apprêterait à couper dans les services aux citoyens. Au salaire
moyen de 50 000 $, cela fait une masse salariale de 574 000 000 $. Seulement
pour les départements de santé communautaire, alors que le budget
de fonctionnement est de l'ordre de 34 600 000 $, le budget
réservé aux cadres est de 11 400 000 $, sur 34 600 000 $ pour les
départements de santé communautaire.
On peut également songer aux économies qu'engendrerait
à long terme la construction de nouvelles places en hébergement
de longue durée pour les 1989 patients qui occupaient des places dans
des lits de courte durée de nos hôpitaux. Un calcul rapide
à partir des per diem respectifs laisse miroiter une économie de
457 470 000 $ par jour, ou... Excusez, pas 457 000 000 $, mais 457 470 $ par
jour, pour un montant de 167 000 000 $ par année.
Bref, il y a toute une série de mesures importantes qui, dans
notre esprit, permettraient des réallocations budgétaires
très substantielles. Ma critique vient du fait que ces choses sont
connues. Il en était question en 1985 alors que j'étais au
ministère et, pourtant, on attend toujours. Pour la majorité des
mesures énoncées,
aucune réforme de structures n'est nécessaire. Aucune
réforme administrative n'est nécessaire pour appliquer l'ensemble
de ces mesures que je suggérais. Votre gouvernement aurait pu agir
dès 1988. Déjà l'on sentirait les effets de la
réallocation massive dans le maintien à domicile ou dans la
prévention. Pendant ce temps, les problèmes persistent.
Malgré les 650 000 $ alloués au Groupe tactique, les urgences
éprouvent encore beaucoup de difficultés. Plus de 4000 personnes
attendent pour une chirurgie élective, alors que la liste d'attente pour
les familles d'accueil est de 821 personnes et de 4316 personnes
âgées pour l'hébergement de longue durée. On peut
brasser les structures tant que l'on voudra, les véritables solutions
résident dans une réforme de l'allocation budgétaire.
Je me permettrai, en conclusion, d'être plus sévère
encore avec le ministre et ce, sur trois points. D'abord, dans un contexte de
crise, il n'est pas de petites économies. Le spectacle de lancement de
la réforme de la santé et la dépense de 189 000 $ sont
tout à fait inacceptables. Et, ici, ces 189 000 $ pour une firme ne
comptent pas les déplacements, ni les frais de séjour, ni les
dépenses reliées à ces déplacements pour tous les
présidents ou les D.G. de tous les CRSSS, de tous les CLSC, de tous les
CSS, de toutes les associations d'hôpitaux, etc. Et ces budgets-là
sont carrément tirés à même les deniers publics. Et
si je me permettais d'être un peu démagogique, je rappellerais au
ministre que ce montant correspond au financement annuel d'une maison
d'hébergement de jeunesse. Et que le ministre n'invoque pas l'urgence,
quand on parle de réforme de la santé depuis 1985. Le
ministère possède un département de communication assez
bien garni, me dit-on. On me dit même qu'il y a 42 agents de
communication et d'information au ministère. Je me demande alors
pourquoi payer 20 000 $ pour organiser une conférence de presse à
Louis-H. LaFontaine. Le ministère possède un département,
oui, je le dis, bien garni. Il aurait pu se contenter d'une conférence
de presse. Le moins que l'on puisse dire, le message envoyé cette
fois-là au réseau n'était pas celui dune utilisation
judicieuse des soins de santé.
Deuxièmement, les transferts fédéraux. Le ministre,
lors des crédits, l'an dernier, qualifiait lui-même de faits
brutaux: le gel de la contribution fédérale, qui
représentait un manque à gagner de 157 400 000 $ pour
l'année 1990-1991, et que, si l'on considère l'ensemble des
mesures adoptées par le fédéral au cours des années
quatre-vingt, le manque à gagner pour le Québec, pour la seule
année 1990-1991, représente un montant de 848 000 000 $ et, pour
1991-1992, de 1 121 000 000 $. Le ministre avait qualifié ce
désengagement d'inacceptable, d'injuste et d'incohérent. Dans la
plus grande tradition libérale de la gestion des relations
fédérales-provinciales, on a poussé encore une fois les
hauts cris comme dans les cas de la zone de pêche de 200 milles, de
l'équité agricole dans les subventions, des contrats de recherche
et de développement, de la diminution des paiements de
péréquation, sans oublier les frégates, bien sûr. Le
gouvernement se bombe le torse, fait rouler ses muscles, fait du chantage
à la souveraineté, mais, en définitive, il rentre piteux
et, à chaque fois, le slogan du fédéralisme rentable en
prend pourtant pour son rhume.
Tant que nous demeurerons au sein du Canada, Ottawa continuera de couper
et Ottawa continuera de légiférer dans le secteur de la
santé et ce, peu importent les lettres virulentes que peut envoyer le
ministre de la Santé à son homologue fédéral.
Finalement, toutes les pirouettes que l'on pourrait faire pour trouver
de l'argent neuf ne rimeront à rien si le souci d'une certaine
efficience est absent. À cet égard, le dossier du gouvernement
n'est guère reluisant dans le cas d'Urgences-santé où,
à la lumière du rapport De Coster, manifestement, les
Québécoises et les Québécois n'en ont pas pour leur
argent. Même si le ministre n'est pas celui qui a fait adopter la loi 34
- loi 34, d'ailleurs, qui mériterait une démission du ministre
d'alors - il porte la dure responsabilité, cependant, de la
solidarité ministérielle.
M. le Président, je suis prêt à questionner.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le leader de
l'Opposition.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
juste... Ce n'est pas malicieux, c'est uniquement pour qu'on s'entende bien sur
un certain nombre de chiffres. Lorsqu'on partait du nombre de médecins,
nombre de spécialistes versus les omnipraticiens... Ce n'est pas la
réalité, puisque ce sont des gens qui... C'a été
puisé à même les informations qu'on vous a transmises, mais
il y avait une étiquette de collée après, c'étaient
des gens travaillant en établissement. Alors, ça exclut donc les
gens qui sont en cabinet privé. Sur le plan des équilibres, c'est
5347.
M. Chevrette: C'est ça. Ce qui est arrivé, c'est
qu'on a pris textuellement...
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est parce qu'il y
avait une nuance, et je ne voudrais pas que ça reste comme
ça.
M. Chevrette: Même si c'était
"établissement", entre vous et moi... Je comprends la nuance, c'est
important. Mais, même si c'était ça, ça n'exclut pas
la possibilité que des omnipraticiens peuvent poser des gestes qui sont
posés par des spécialistes présentement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord C'était
uniquement pour que ça ne soit pas
interprété d'une mauvaise manière.
M. Chevrette: Ah! D'accord. Mais ce qu'on voulait faire
ressortir, c'était beaucoup plus le fait qu'on est convaincus... Et,
d'ailleurs, les spécialistes nous le disent. Il y a des
spécialistes qui nous le disent, ils n'ont pas le choix, il faut qu'ils
posent des gestes qui pourraient être posés, effectivement, par
des omnipraticiens. Et les omnipraticiens nous disent, naturellement, qu'il y a
beaucoup de gestes qui sont posés par les spécialistes qui
pourraient être posés par eux.
M. Côté (Charlesbourg): Et, de la même
manière, les infirmières nous disent qu'il y a des gestes
qu'elles pourraient poser et qui sont posés par les médecins.
M. Chevrette: Exact.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, c'est tout le
problème des actes délégués.
Le Président (M. Joly): Est-ce qu'il y a d'autres
parlementaires qui aimeraient ajouter quelque chose au niveau des remarques
préliminaires? Ça va? Alors, nous appelons quel dossier,
monsieur?
Secteur de la santé
Nouvelles règles d'allocations
budgétaires
M. Chevrette: Oui, j'aimerais parler des nouvelles règles
d'allocations budgétaires, brièvement, parce que Mme Lavoie-Roux
nous avait dit qu'en 1991-1992, donc cette année, il y aurait des...
Comment dirais-je? La politique prévoirait des allocations bien
spécifiques pour la santé mentale, la santé communautaire,
et on ne retrouve pas cela cette année. Pourquoi?
M. Côté (Charlesbourg): Santé mentale, j'en
ai fait mention dans le texte, c'est 8 000 000 $ additionnels. Finalement,
c'est tout un processus qui s'est enclenché, qui a donné aux
régions du Québec les plans régionaux d'organisation de
services et qui sont soumis au ministère pour analyse, puisqu'ils
viennent d'entrer, pour la plupart. Et, par conséquent, l'allocation du
8 000 000 $ se fera en fonction de ces plans-là. Donc, à ce
niveau-là, c'est effectivement en marche et il y a 8 000 000 $ de
prévus cette année.
M. Chevrette: oui, mais... je vais repréciser ma question.
les crédits sont toujours basés en fonction des
établissements et non des programmes. on devait avoir, cette
année, cette nouvelle forme de présentation pour nous permettre
de voir globalement. c'est du moins ce que mme lavoie-roux disait à la
page 123. vous pourrez regarder à la page 123 de sa propre
politique.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, j'imagine que si vous
citez aussi exactement à la page, au paragraphe et à la ligne
près, elle l'a probablement évoqué à
l'époque. Évidemment, dans la réforme, on parle beaucoup
d'allocations par programme. Dans le futur, la réforme va s'adresser
à ça. Alors, ce n'est certainement pas en 1991-1992 que ça
va se faire de manière très importante. C'est avec la
réforme que va débuter cette allocation par programme,
malgré le fait que, dans le cas de la santé mentale, c'est
déjà un premier exercice que les régions elles-mêmes
fassent les plans régionaux d'organisation de services, même si
l'allocation se fait toujours par établissement.
M. Chevrette: Mais votre réforme de la santé, qui
est en marche, est-ce que ça va vous amener à avoir des nouvelles
formes de méthode de répartition de crédits?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Est-ce que ce sera des enveloppes
fermées?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, on se dirige
de plus en plus vers des enveloppes fermées. Je vous dirai que, par
exemple, dans le cadre des maladies cardio-vasculaires, ce que nous avons fait
dans le passé, ça a été de transférer des
sommes d'argent aux centres hospitaliers, sans objectifs de résultats
à atteindre. Avec les allocations que nous ferons très
prochainement, puisque les crédits seront adoptés, nous allons
ajuster cela et faire en sorte que le transfert financier, l'ajout de financier
additionnel s'accompagnera d'un objectif très clair. Et, dans la mesure
où l'objectif n'est pas atteint, il y aura, par conséquent, des
effets sur le budget transféré à l'établissement.
Donc, on se dirige vers ça.
M. Chevrette: Quelle sera la marge de manoeuvre de la
régie régionale, avec cette nouvelle forme d'allocation? (10 h
30)
M. Côté (Charlesbourg): La marge de manoeuvre, elle
est dans le plan régional d'organisation de services où le
ministère, quant à lui, ne fait pas comme il l'a fait dans le
passé, en ce sens qu'il le corrige. Le ministère donne son
approbation ou non. Dans la mesure où il n'y a pas d'approbation,
ça signifie que la région doit refaire ses devoirs. Sa marge de
manoeuvre, c'est là qu'elle la puise et elle pourra la puiser encore
davantage dans le futur par un choix qui lui appartiendra d'aller vers des
mesures plus légères. Prenons l'exemple des personnes
âgées, donc les services aux personnes âgées. On
pourrait se retrouver, demain matin, dans une
région où les gens préfèrent mettre beaucoup
plus d'emphase sur des familles d'accueil que sur de l'institutionnalisation
plus lourde. Et, ça, ça va demeurer le choix des régies
régionales quant à l'attribution des montants d'argent qui leur
seront donnés.
M. Chevrette En ce qui a trait à la gestion par objectifs
de résultats, c'est pour quand, ça? Et comment' ça va
fonctionner? Comment ça va s: artibuler? Est-ce qu'il y aura
des sanctions pour la non-atteinte des résultats fixés ou quelque
chose?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, il est clair, si on
veut y aller par objectifs et que les objectifs ne sont pas atteints, qu'il y
aura des conséquences sur le plan financier. Ce que je disais
tantôt dans le cas des maladies cardio-vasculatres, si demain matin on
transfère à l'Institut de cardiologie de Montréal ou
à l'hôpital Laval 1 000 000 $ additionnels et qu'ils doivent faire
tant d'angloplasties, tant d'hémodynamies et tant de portages et qu'au
bout de l'année ce n'est pas atteint; il est clair que le transfert
budgétaire ne sera pas le même que si ça a
été atteint Donc, c'est ça, l'objectif de
résultats. Si vous n'atteignez pas les résultats, vous n'aurez
pas le même montent d'argent dans vos coffres.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez des évaluations ou des
projections de faites quant aux économies que pourra vous rapporter la
gestion par objectifs?
M. Côté (Charlesbourg): II y a un certain travail,
quoique très embryonnaire chez nous... C'est considérable comme
manoeuvre, à ce moment-ci. Ce serait très audacieux de tenter de
mettre un chiffre, actuellement, sur l'objectif de rendement financier à
ce niveau-là, parce que ce n'est pas ça. L'objectif de la
manoeuvre n'est pas financier. L'objectif de la manoeuvre est de s'assurer que
l'argent qui est transféré est utilisé pour les fins pour
lesquelles on l'a transféré et que, par conséquent, on a
le rendement attendu au niveau du traitement des gens. Donc, pour le
ministère, ce n'est pas une question de sauver des sous. Pour le
ministère, c'est de s'assurer que ces- montants d'argent seront
dépensés pour les fins pour lesquelles on les a donnés, de
un, et, par conséquent, que les gens aient plus de services. Finalement,
ce n'est pas ça qu'on a nécessairement réussi à
faire dans le passé, sans pour autant avoir un jugement à travers
tout le Québec que des montants d'argent n'ont pas été
dépensés pour les fins pour lesquelles on les a
donnés.
M. Chevrette: Mais ça va coûter des sous, ça,
exclusivement pour mettre en place, pour implanter ces nouvelles règles
d'allocation budgétaire.
M. Côté (Charlesbourg): Pas nécessairement
plus de sous que ça nous en coûte actuellement. Ce que nous
voulons faire, on l'a dit dans la réforme et c'est toujours vrai, c'est
cette manoeuvre qu'on a commencé à faire. C'est que le
ministère soit là comme maître d'oeuvre et responsable
ultime, qu'il planifie, qu'il fasse des programmes, qu'il transfère au
niveau des régies régionales, par programme, les budgets, et que
les régies régionales fassent leur allocation par région
et que le ministère revienne, par la suite, lui, pour être capable
de vérifier la qualité de la gestion financière et la
qualité de ce qui a été fait. Donc, c'est ça,
l'objectif du ministère, soit davantage de se retirer dans le pendant
où nous sommes maintenant. Finalement, on est partout et on est partout
un petit peu.
M. Chevrette: Je vais reprendre ma question. Est-ce que vous
êtes suffisamment avancés, au ministère, pour nous dire,
par exemple, combien il y aura de programmes, comment ça va
fonctionner?
M. Côté (Charlesbourg): On parle, à ce
moment-ci - et je le donne sous toute réserve, mais on a du travail de
fait - de six ou sept programmes.
M. Chevrette: ça, on retrouvera ces
éléments-là, je suppose, à l'intérieur de
votre politique de la santé que vous élaborerez un jour.
M. Côté (Charlesbourg): Pas dans la politique de
santé et bien-être - parce que, ça, c'est une chose - mais
davantage dans les prochains exercices financiers: si nos travaux nous
mènent jusque-là et de manière concluante, en avril 1992
ou en avril 1993. Il n'y a rien qui exclut que ça puisse se faire d'une
manière progressive. Bon. on a déjà identifié deux
programmes qui sont très clairs: les personnes âgées et la
jeunesse. Ça, c'en est deux. On peut penser que les services
médicaux courants, c'en est un autre.
Santé mentale, on n'est pas loin d'un programme comme
celui-là. Donc, quand on regarde, c'est aux alentours de six ou sept sur
lesquels nous travaillons actuellement, sans dire pour autant qu'on a conclu et
que c'est la réponse définitive.
M. Chevrette: O. K. pour ça. À quand, la politique
de la santé?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, je vous
le dis très bonnement, nous aurions espéré qu'en mars
cette politique de santé et bien-être soit disponible. L'exercice
auquel on s'est conviés pour les 145 mémoires qui
découlaient du projet de loi 120 aura affecté d'importantes
ressources aux travaux du projet de loi 120. L'équipe a
recommencé maintenant au niveau de la politique
de santé et bien-être. J'espère bien qu'en fin mai
début juin on puisse livrer la politique de santé et
bien-être.
M. Chevrette: Fin mai cette année? M. Côté
(Charlesbourg): Oui. M. Chevrette: Début juin.
M. Côté (Charlesbourg): On pense toujours que le
ministère de la Santé et des Services sociaux est un
ministère avec des ressources à l'infini. Je vous rappelle qu'on
a 1042 fonctionnaires et qu'une petite équipe travaille sur la
réforme.
M. Chevrette: Dont 42 en communication et information.
M. Côté (Charlesbourg): Comment? M. Chevrette:
Dont 42 en communication.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai remarqué que
c'est à peu près le seul vrai blâme que vous avez à
l'égard du ministre...
M. Chevrette: Non, je vais vous en reparler tout à
l'heure.
M. Côté (Charlesbourg): Soyez sûr d'une chose,
c'est que je vous attends et on va en discuter avec vous.
M. Chevrette: Ah, je sais que vous m'attendez, mais ça ne
justifie rien, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais on va y aller.
M. Chevrette: On va aller aux transferts fédéraux
avant d'y aller, au "show".
M. Côté (Charlesbourg): Pas de problème.
Soyez sûr que je ne suis pas nerveux du tout.
M. Chevrette: Moi non plus. Donc, ça va bien.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous connais, vous avez
l'habitude.
M. Chevrette: Ça va bien aller.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui!
Paiements de transfert fédéraux pour la
santé
M. Chevrette: Transferts fédéraux. Vous avez
entendu la ribambelle de chiffres que j'ai donnés. Vous y avez fait un
peu allusion, mais pas de façon aussi virulente que vous l'aviez fait
l'an passé. vous aviez fait une sortie aux crédits qui
était passablement virulente. vous n'avez pas parlé de votre
lettre. j'aimerais que vous déposiez la lettre que vous avez
envoyée à votre homologue fédéral.
M. Côté (Charlesbourg): Si ça peut satisfaire
votre appétit que de la déposer, je suis prêt à le
faire dès maintenant, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui, M. le ministre. Je prends les
documents que nous allons reproduire aussi au bénéfice des
membres de cette commission.
M. Chevrette: Ceci dit, au-delà de la lettre,
au-delà des constatations, est-ce que le ministère ou le
gouvernement a un plan d'action pour arrêter cette hémorragie? 1
200 000 000 $ en 1991-1992 de manque à gagner exclusivement en paiements
de transfert pour la santé, on s'en va où?
M. Côté (Charlesbourg): Ça a toujours
été clair, je ne redirai pas des choses différentes de ce
que j'ai dit l'an dernier, de ce que j'ai véhiculé pendant toute
l'année. La lettre que j'ai écrite à M. Perrin Beatty est
une lettre qui est assez claire, d'après moi, et qui, finalement, fait
suite au discours de cette année de M. Wilson, qui est totalement
inacceptable dans les conditions actuelles. Le fédéral a cette
orientation d'avoir des principes, mais de ne pas avoir l'argent pour les
supporter et de tenter de les faire supporter par les autres. Dans ce
sens-là, la lettre est très claire et, sur le plan
gouvernemental, dans la négociation constitutionnelle qui va venir, qui
est en cours, il est clair, et M. Bourassa l'a dit à plusieurs reprises,
que santé et services sociaux c'était un des domaines
extrêmement importants sur lesquels le Québec voulait avoir pleine
et entière autonomie, y compris avec les sommes d'argent qu'on verse
à Ottawa et qui nous permettraient de faire face à la musique.
Cette lettre-là, je pourrais vous l'accompagner d'une autre, si vous
voulez, qui a été expédiée à M. Perrin
Beatty en même temps sur son projet de 136 000 000 $ où une
semaine on donne 136 000 000 $ au reste du Canada et à tout le Canada
pour créer du support aux femmes victimes d'actes de violence... Et je
ne suis pas contre ça. Je pense que le Québec a fait figure de
proue dans ce domaine-là à travers le Canada. Mais, encore une
fois, parce qu'on a fait figure de proue et que d'autres provinces se sont
traîné les pieds, on a senti le besoin, à Ottawa, de
créer un programme pour faire à peu près essentiellement
à travers le Canada ce qui se fait au Québec et de le financer.
Dans ce sens-là, moi, ce que j'ai dit, c'est qu'il faut être
logique. Si vous n'avez plus une cenne pour les transferts, pour les services
de base, arrêtez de nous annoncer d'autres choses pour mettre au
monde
des systèmes ou des services que, dans deux ans ou dans trois
ans, vous allez arrêter de subventionner, dont on sera obligés de
prendre la relève. Et je pourrai déposer cette lettre-là
aussi, si ça vous intéresse, mais c'est dans la même
logique.
M. Chevrette: Mais c'est très sérieux dans le sens
suivant, M. le ministre. On aura beau se bomber le torse à chaque
année, s'il y a coupure, il y a coupure. Là, c'est rendu qu'on
ajoute l'Injure à l'insulte. On coupe le Québec, au niveau des
paiements de transfert, et on subventionne dans le reste du Canada des services
que nous, on a bien voulu se donner à même nos propres
impôts. Et ça, je pense bien que ce n'est même pas votre
lettre qui va régler ça. C'est un problème global qui
nécessite l'unanimité des provinces dans les trois quarts du
temps, ou bien 7-50 selon la formule constitutionnelle actuelle. Et ce ne sera
pas une crise par année qui va rapporter des crédits, c'est une
crise par année qui va dire: Bien, lui, il se défend, mais
après ça tout le monde rentre dans le rang. Très,
très fort le samedi, et pas trop fort le dimanche!
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez été
ministre pendant quelques années, je pense, dans le gouvernement...
M. Chevrette: Une année au service de la santé.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, au dire de
plusieurs de votre équipe, vous auriez dû l'être plus
longtemps, ça aurait été mieux. Mais, au-delà de
tout cela, vous avez très certainement pu, à l'occasion, assister
à une conférence fédérale-provinciale.
M. Chevrette: Avec M. Jake Epp.
M. Côté (Charlesbourg): Et, dans ce sens-là,
la technique n'a pas beaucoup changé; où la présence du
fédéral est très forte, il y a une très large
influence sur les ministres des autres provinces du reste du Canada.
M. Chevrette: Mais il n'est pas... Ça me semble avoir
changé, ça, dans un sens. Lorsque l'Ontario, le Québec et
la Colombie-Britannique disaient au Canada, et on s'entendait d'avance pour le
dire: Ça n'a pas de maudit bon sens, on bloquait les actions
fédérales, il me semble, au niveau de l'Ontario, de la
Colombie-Britannique et du Québec. À trois, on sentait bien que
le fédéral était quand même passablement
paralysé. Ce qui ne m'apparaît plus être le cas, et pas
nécessairement à cause de la personne physique, là, le
ministre. Il m'apparaît maintenant que le Canada - je ne sais pas si
c'est à cause de la conjoncture politique - donne de plus en plus pour
l'instauration de services plus ou moins réclamés dans certaines
provinces, soit dit en passant, et, en même temps, il y des ponctions
très sévères au niveau du transfert des paiements. Il y a
quelque chose, il y a un phénomène nouveau, là, de ce
côté-là.
M. Côté (Charlesbourg): Le problème, c'est le
phénomène de la maladie de la visibilité. C'en est une
maladie, ça, en politique, règle générale, pour les
gouvernements, et il y a certains ministres au fédéral qui en
sont affectés très gravement. Et, dans le cas dont on fait
mention, c'en est un cas, et il est clair qu'à plusieurs reprises nous
sommes intervenus, je l'ai dit, je vais continuer de le dire. Dans ce
sens-là, oui, la dynamique des rencontres a un peu changé. Dans
le passé, je me suis retrouvé aux Transports avec beaucoup de
problèmes au niveau de la déréglementation dans le domaine
des transports; le Québec étant contre et seul avec le Manitoba,
il y a quand même eu une déréglementation dans le domaine
des transports avec l'engagement formel que l'Ontario, par exemple, allait
déréglementer. Et on s'est retrouvés avec une province de
Québec déréglementée et l'Ontario qui a
traîné du pied; pendant ce temps-là, c'est les entreprises
québécoises qui en ont payé la note. Donc, je suis un
petit peu plus méfiant à ce niveau-là, j'exige davantage
de garanties, pour être capable de sortir des conférences
fédérales-provinciales avec des choses plus concrètes. Et,
comme vous le savez, il y a maintenant un an que nous n'assistons pas aux
conférences fédérales-provinciales. On est quand
même informés de ce qui se passe, mais on n'assiste pas
M. Chevrette: Votre maladie dont vous parlez, là, je
suppose que c'est surtout pour quelqu'un qui a des idées à la
chefferie.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, écoutez, c'est
parce que, dans ses propos à la Chambre des communes, il avait fait un
lien entre Marc-Yvan Côté, l'organisateur, et Mme Sheila Copps,
candidate au leadership fédéral. Et j'ai cru bon de lui retourner
l'ascenseur, compte tenu du secret de Polichinelle que M. Beatty est
très fortement intéressé par un éventuel
leadership. Donc, je lui ai souhaité bonne chance en souhaitant qu'il
puisse aller chercher dans les villes du Québec autant de
délégués que Mme Copps est allée en chercher.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Si je comprends bien, il y avait des allusions
qui...
M. Côté (Charlesbourg): Malveillantes!
M. Chevrette: ...qui vous soulagaient, comme vous l'avez
écrit.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
C'est-à-dire, moi, jamais, dans le passé, je n'ai voulu faire
allusion que M. Beatty était intéressé, mais,
évidemment, j'ai au moins voulu l'informer que j'étais au courant
que ces choses-là étaient possibles. (10 h 45)
M. Chevrette: Avez-vous un plan d'action précis pour
contrer ces effets négatifs de coupures de paiements de transfert
à chaque année? Avez-vous un plan d'action bien concret?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, il y a une
menace qui est encore plus importante que celle que nous avons subie au cours
des dernières années, c'est les accords fiscaux...
M. Chevrette: Je vais lui parler de son "show" deux minutes.
M. Côté (Charlesbourg):... où M. Wilson a
définitivement annoncé une partie de ses couleurs sur le plan des
accords fiscaux. Effectivement, nous discutons avec le ministère des
Finances et avec le ministre des Finances sur une stratégie que le
Québec aura en fonction de ces accords fiscaux à venir.
M. Chevrette: Mais il n'y a pas de plan spécifique
d'action bien arrêté pour faire échec à cela?
M. Côté (Charlesbourg): Si vous parlez d'un plan au
niveau du Québec, il y a effectivement un certain nombre de contacts
entre fonctionnaires de haut niveau, de différents ministères de
la Santé et des Services sociaux à travers le Canada qui
échangent et qui se parlent. Effectivement, à ce
niveau-là, il y a des échanges assez réguliers.
M. Chevrette: Mais si j'ai bien compris, à part des
échanges au niveau de fonctionnaires, le gouvernement n'a pas un plan
d'action très précis face au gouvernement central pour
éviter ces coupures annuelles. L'an prochain, vous allez vous choquer,
vous allez écrire une autre lettre puis, l'année d'après,
vous allez écrire une autre lettre.
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous avez écrit
des lettres au moment où c'est arrivé. Au niveau des accords
fiscaux, ça apparaît très clair qu'il y a des
échanges à intervenir au niveau des ministres des Finances, et
c'est là que ça va se passer. Le ministre des Finances
représente le gouvernement du Québec y compris dans ces
programmes. Il y a effectivement une stratégie, mais à partir du
moment où on vous invite à une conférence et on vous
annonce la nouvelle ou possiblement que la nouvelle peut venir, vous l'apprenez
comme tout le monde dans le discours du budget, avec les impacts et les
conséquences que ça peut avoir. À partir de ça,
évidemment, il y a un certain nombre de gestes qui peuvent être
posés; on les pose, moi comme ministre et le ministre des Finances comme
ministre des Finances et porte-parole du gouvernement en ces
matières.
M. Chevrette: Mais vous disiez vous-même, le 28
février dernier, je pense...
M. Côté (Charlesbourg): qu'on n'écarte pas la
possibilité de discuter avec les autres ministres des autres provinces
pour savoir leurs réactions.
M. Chevrette: Ça ne sera pas long, je vais vous citer au
texte.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, vous allez citer le
texte d'un autre. Me citer au texte, c'est une autre affaire.
M. Chevrette: Selon Côté, le délestage du
fédéral aura des effets douloureux sur les services de
santé. Et là, votre copain Rémillard se dresse très
solidement pour dire: Ottawa, retirez-vous du champ de la santé.
Imaginez-vous, ils ont eu peur, c'est épouvantable. Quels sont les
effets douloureux anticipés sur les services de la santé?
M. Côté (Charlesbourg): Mais écoutez, il me
semble bien que ce n'est pas à un ex-ministre de la Santé que je
vais apprendre que, dans la mesure où il y a 1 123 000 000 $ de budget
récurrent que le gouvernement du Québec est obligé
d'absorber, qui ne vient plus du gouvernement fédéral, il peut
pendant un certain temps être absorbé par d'autres coupures que le
Québec peut faire dans d'autres ministères, et c'est ce qui a
été fait au cours des dernières années. Quand on
avait moins de crédits aux Transports, c'est parce qu'on avait dit qu'on
donnait la priorité à la Santé. Quand il y avait moins de
crédits au ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, c'est parce qu'on a dit qu'on donnait la priorité à
la Santé et à l'Éducation. Ça, ça peut se
faire pendant un certain temps sur le plan de la récupération. Et
quand on taxait en additionnel, c'était pour avoir des revenus pour
faire face aux priorités au niveau de la Santé, mais à 1
121 000 000 $ et à presque 1 400 000 000 $ en 1993-1994, ce que je dis,
c'est qu'il y a des limites. À part ça, on était dans une
période de croissance économique, alors qu'aujourd'hui on est
dans une période plus difficile sur le plan économique. Donc,
quand on dit que ça va avoir des conséquences, c'est qu'un de ces
bons jours, lorsque vous aurez mis à contribution les
municipalités, les commissions scolaires, les employés de
l'État, que vous aurez décidé de faire payer une partie
par le futur, ça, ça signifie un déficit au niveau du
Québec, là.
Vous connaissez ça un peu, vous autres aussi. Et que.
d'autre part, vous...
M. Chevrette:... des règles comptables, parce que
ça serait pareil.
M. Côté (Charlesbourg): Non. non, pas tout à
fait.
M. Chevrette: Oui, oui. Je vous le montrerai. On en discutera
à un autre moment...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, à un autre
moment..
M. Chevrette: Là, ce n'est pas le temps, mais je vous le
montrerai, moi aussi.
M. Côté (Charlesbourg): À un autre moment...
Et que vous allez augmenter, très vraisemblablement, les impôts...
Il vous reste quoi, après? Bon. Il y a, à l'Intérieur - et
là le réseau de la santé doit être mis à
contribution - des efforts à faire pour être capables, de fajre
notre contribution. De quelle manière on a décidé de la
faire cette armée? On a regardé dans les programmes
complémentaires et on parte d'un impôt-services. Ça. c'est
un premier exemple. Et vous êtes d'ailleurs contre cette mesure,
évidemmentdavantage parce que vous êtes dans l'Opposition
qu'au pouvoir, mais je comprends ça sur le plan philosophique. Mais il y
a un besoin, à ce niveau-là, de revenus additionnels pour le
gouvernement. On n'a peut-être pas choisi la bonne méthode selon
votre point de vue, mais on a choisi celle-là. Donc, je ne vous dirai
pas aujourd'hui que tout le monde va accepter ça de gaieté de
coeur et que le ministre va être le héros de la journée ou
de la décennie s'il impose un impôt-services. J'ai encore les deux
pieds à terre comme homme politique, et ce n'est pas le genre de choses
que vous souhaitez faire. En contrepartie, il y a - et vous l'avez
évoqué tantôt dans votre texte, où je me reconnais
très, très facilement - de l'efficience à aller chercher
à l'intérieur du réseau. Et, quand on va chercher de
l'efficience à l'intérieur du réseau, ça ne se fait
pas toujours en criant lapin, ça fait mal à des places aussi sur
le plan de l'efficience. Et ça va devoir faire mal à ce
niveau-là et ça va faire mal dans d'autres mesures aussi qu'on va
devoir prendre. Cette année, je pense qu'on a quand même fait - et
vous le constatez par les budgets qui sont quand même très
importants - un effort considérable sur le plan des finances publiques
quant au maintien des acquis, mais ça ne pourra pas se faire
indéfiniment. C'est tout.
M. Chevrette: C'est un choix politique que vous avez fait,
d'imposer un impôt à rebours. Par exemple, si vous aviez pris fait
et cause, sauf en cas de faute lourde, pour les médecins, vous auriez pu
avoir une économie exclusivement au niveau des actes dits
défensifs qui sont posés, peut-être l'équivalent,
par exemple, de ce que vous allez chercher en impôt à rebours.
Ça, c'est un choix politique que vous faites. Ce n'est pas une question
exclusivement... Ça ne regarde plus le dossier
fédéral-provincial, mais il reste qu'il y a des choix politiques
que vous posez, même administratifs dans le cas... Ce n'est même
pas politique, ça, de choisir, par exemple, de dire: Sauf en cas de
faute lourde, je prends fait et cause. Si vous éliminez, par le fait
même, entre 10 % et 15 % ou 20 % d'actes dits défensifs. vous avez
déjà une économie d'échelle dans le système
qui vous permet de ne pas, par exemple, remettre en cause l'universalité
et la gratuité. C'en est une façon de voir les choses, aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Mais je trouve le
débat très, très bien, surtout compte tenu de ceux qui ont
déjà administré des choses publiques. Et quand je regarde
vos propositions, elles ne sont pas nouvelles. Ce sont des propositions qui
sont actualisées, dont on a déjà parlé sur la place
publique, et elles ont le mérite d'être mises dans votre discours
en disant: Oui, nous autres, si on avait des choses à faire sur le pian
de l'efficience, ce serait telle affaire, telle affaire,telle affaire.
Si j'ai mis, dans la réforme, ces éléments-là,
c'est qu'effectivement j'y crois, et je crois qu'on peut sauver des sommes
très, très appréciables. Mais, évidemment, les
actes défensifs, ce n'est pas d'aujourd'hui. Ça existe depuis
déjà bien longtemps. Et ce que je comprends, c'est que vous avez
déjà, vous-mêmes, traversé, comme gouvernement, une
période de crise sur le plan budgétaire et, à
l'époque, ces mêmes actes défensifs étaient
là et vous n'avez pas cru bon de choisir cette
hypothèse-là à ce moment-là Peut-être que
vous n'aviez pas les données qu'il fallait pour être capables de
le faire, ça, c'est possible, mais ça aussi, ce sont des choix
importants que les gouvernements devront faire...
M. Chevrette: Oui, mais, M. le ministre, surce point
précis, je vous dirai que les poursuites médicales - et là
vous ne l'avez pas pantou-te - ont commencé surtout en 1986-1987 avec
des jugements qui sont surtout sortis en Ontario et que la trouilIe a pris...
Les médecins ont eu la trouille. Et là les polices d'assurance se
sont mises à grimper de 400 %. Ce n'est pas du tout l'histoire de 1985
et antérieurement. Ce phénomène d'actes défensifs
est plutôt très nouveau. Et les primes d'assurance des
médecins sont carrément augmentées. Ça,
là-dessus, vous le savez. Vous êtes assez honnête
intellectuellement pour reconnaître que les tribunaux n'avaient pas
frappé aussi fort au niveau de jugements. Par exemple, un bras
brisé par une chute en bas d'un lit a rapporté quasiment 1 000
000 $, par exemple, à Toronto, et ça... Les primes d'assurance
des médecins se sont mises à faire ça, les primes
d'assurance des centres hospitaliers ont commencé, effectivement,
à grimper en 1985: 300 %, et là c'est rendu 400 % d'augmentation
par rapport à 1984, 1983. Et ça c'est un phénomène
qui est neuf. Je sais que, dans plusieurs conventions collectives de travail,
on prend fait et cause pour les individus des réseaux, à
l'exception de la faute lourde. Si quelqu'un, par exemple, procède
à une opération et il n'est pas en état de procéder
à une opération, et qu'il arrive un acte incorrect, là, il
n'est pas couvert pour les fautes lourdes. Mais, dans tous les gestes
posés de bonne foi dans le cadre d'un système, c'est le
gouvernement qui prend fait et cause. Et ça m'apparaîtrait un des
moyens, en tout cas, d'aller chercher des sous à court terme. Mais ceci
dit...
M. Côté (Charlesbourg): Mais cette vague-là
n'est pas venue de l'Ontario. Elle est d'abord venue des États-Unis, en
particulier de la Californie, et qui s'est transférée en Ontario;
là-dessus, je pense que l'historique est assez clair. Mais,
évidemment, toutes les statistiques d'économie dont on parle, II
n'y a pas grand preuves qui ont été faites jusqu'à
maintenant. Ce sont certaines évaluations qui, dans certains cas, sont
aussi contestées. Et c'est pour ça qu'on a sur pied, maintenant,
les deux comités qui opèrent et qui devraient nous guider quant
aux choix à faire dans ces matières-là.
Mais j'irais plus loin que ça. Si ce n'était que de moi...
Il y a une étape additionnelle qu'il faut faire, que la Finlande a
faite. Si c'est véritablement le citoyen qui est à la base du
système et qu'on veut privilégier, pourquoi le citoyen est-Il
obligé de recourir aux tribunaux pendant de nombreuses années
pour être capable de faire reconnaître qu'il a eu un handicap et
qu'on doit l'indemniser? Vous avez déjà initié
vous-mêmes un dossier qui ressemble un peu à ça, au niveau
de l'assurance automobile. Dans certains pays comme la Finlande - et c'est
là qu'on veut davantage pousser - à partir du moment où il
y a constat d'une incapacité pour un individu qui serait victime d'un
acte posé, on l'indemnise et, par la suite, on règle les
problèmes.
Parce que là on ne l'indemnisait pas et, pendant tout ce
temps-là, c'est l'individu citoyen qui est victime d'un acte, qui subit
toutes les conséquences. Alors, pas uniquement de s'assurer contre
l'acte défensif, mais iI faut aussi cette notion-là, qui est
incluse à. l'intérieur de la réforme, d'ailleurs.
M. Chevrette: Une dernière question sur le programme. Vous
aviez mis sur pied ou, en tout cas, vous tentiez de mettre sur pied un front
commun contre le projet de loi fédéral sur la santé.
Où en sont les résultats de ce front commun? Est-il sur pied,
a-t-il commencé à oeuvrer?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce que je disais
tantôt. Lorsqu'il y a des échanges au niveau des fonctionnaires
avec tes différentes provinces, il y a de l'Intérêt
à différents niveaux et, dans certains cas, même
très peu d'intérêt, pour des raisons que vous connaissez
très, très bien, où il y a des provinces qui ne sont
simplement pas intéressées parce que, sur le plan philosophique,
elles partagent le point de vue du gouvernement fédéral
même si, sur le plan financier, ça leur fait mal. Et, d'autre
part, il faut bien l'admettre, à partir du moment où vous
interpellez le gouvernement fédéral sur un dossier comme
celui-là, la première réponse qui vous vient - ç'a
été celle de Perrin Beatty, qui a été très
démagogique, d'ailleurs - c'est: Vous voulez détruire le
système canadien. Et ça leur permet au moins d'avoir un dossier
où ils ont de l'allure, où ils peuvent avoir une
possibilité de paraître comme du monde, en évoquant qu'ils
sont les grands défenseurs de la loi canadienne et de
l'accessibilité et de la gratuité des services. Il y a plusieurs
provinces qui ne veulent pas embarquer dans un débat comme
celui-là, mais qui ont exactement les mêmes problèmes sur
le plan financier, face au fédéral, que nous autres.
M. Chevrette: Que pensez-vous des propos du premier ministre de
l'Ontario, qui veut inclure dans la Charte des droits et libertés toute
la dimension du recours et des droits sociaux?
M. Côté (Charlesbourg): C'est une idée qui,
à tout le moins dans son cas, mérite d'être exprimée
et qui devra passer très certainement par des analyses encore plus
précises quant aux impacts à ce niveau-là. J'ai
l'impression qu'il va y avoir des conséquences assez importantes sur le
plan budgétaire et qu'il faut aussi les mesurer. Parce que c'est beau de
les mettre dans la Charte, mais il faut au moins avoir les moyens pour
être capables de les faire respecter, à ce moment-là, et ce
n'est pas évident à ce moment-ci que... J'imagine,
lui-même, dans une province aussi riche que la sienne, qu'il va aller de
l'avant. Je pense que c'est à surveiller de très près. Il
y a d'ailleurs un certain nombre d'échanges avec l'Ontario qui sont en
cours et des rencontres bilatérales qui pourraient avoir lieu entre les
ministres de la santé de l'Ontario et du Québec très
prochainement.
Engagement de la firme Cabinet de consultation
national
M. Chevrette: Maintenant, M. le ministre, n'enlevez pas votre
veston, on va se parler du "show". N'enlevez pas votre veston, on va se parler
du spectacle.
Des voix: Ha, ha, ha! (11 heures)
M. Chevrette: Dans une conjoncture économique difficile,
engager une firme pour 189 000 $ - et ceci n'inclut pas, dis-je, les paiements
de déplacement pour les présidents, les D.G. de tous les
réseaux, des CLSC, des CSS, des CRSSS - dans une conjoncture où
l'on dit que les ressources sont limitées et que les besoins sont
Illimités, vous ne trouvez pas que c'est nettement
exagéré? Ça faisait
téléévangéliste un peu, mais vous ne trouvez pas
que c'est très exagéré?
M. Côté (Charlesbourg): Je veux juste
réentendre la fin, parce que je n'étais pas à
l'écoute du prédicateur...
M. Chevrette: C'est justement ce que je...
M. Côté (Charlesbourg): ...ou du moralisateur.
M. Chevrette: Je vous demandais si ça ne faisait pas
téléévangéliste un peu et si vous ne trouvez pas
que c'est exagéré d'engager une firme pour livrer le contenu d'un
livre blanc et qu'on ait à payer les déplacements, les frais de
séjour et d'hébergement à une foule de personnes dans le
réseau, ce qui monte peut-être, grosso modo, |e tout, à
tout près du million de dollars. Vous ne trouvez pas que, dans une
conjoncture où on demande à des citoyens de comprendre le
resserrement dans l'administration publique, ça s'inscrit en faux par
rapport au discours face à ces mêmes citoyens.
M. Côté (Charlesbourg): Ça dépend de
ce qu'on poursuit, quand on pose une question comme celle-là, comme
objectif.
M. Chevrette: Non, la question est claire. M.
Côté (Charlesbourg): Non, non, non. M. Chevrette: Je
veux dire...
M. Côté (Charlesbourg): Vous voulez me laisser
répondre?
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ne vous inquiétez
pas, je n'enlèverai pas mon veston, je n'en ai pas besoin dans ce
cas-là. Non. La réponse est claire, c'est non, et ça
s'explique. Pour quelqu'un qui veut faire de la démagogie, il va
toujours pouvoir en faire. Je vous le laisse, si vous voulez en faire. Je vous
le répète très honnêtement, probablement que, si
j'étais à votre place, je ferais la même maudite affaire.
O.K. Et en vous disant aussi que je le ferais peut-être aussi bien que
vous. Donc, à partir de ça, à partir de ce
moment-là, oui, j'ai pris la décision, à un moment x, aux
alentours du 21 novembre 1990...
Parce que le Conseil des ministres, pour se rappeler, a pris une
décision le 21 novembre 1990. La date initiale qui était
prévue pour la parution, le lancement de la réforme était
fin novembre. Elle a été reportée au 7 décembre,
compte tenu du fait que nous devions donner, à mon point de vue - et
ça, ça peut être contestable - une qualité de
présentation tout à fait exceptionnelle. C'était ça
l'objectif, parce qu'une réforme comme celle-là, il y a eu
quelques dollars d'engagés auparavant et je vous dirais même qu'au
moment où vous avez vous-même, comme ministre, mis sur pied la
commission Rochon... Je ne sais même pas combien elle a
coûté, 4000000$, 5000000$, 6000000$?
M. Chevrette: 6 500 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): 6 500 000 $.
M. Chevrette: Je peux vous répondre.
M. Côté (Charlesbourg): oui, 6 500 000 $. en tout
cas, c'était peut-être ce qui avait été prévu
à l'époque, mais ça ne veut pas dire que c'est ça
que c'a coûté.
M. Chevrette: Non, c'était 2 000 000 $ au
départ.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, 2 000 000 $ au
départ et c'est allé à 6 500 000 $. Est-ce que
c'était exagéré que de faire tourner tout le Québec
au niveau de la réforme de santé et de services sociaux? Est-ce
que 6 500 000 $, c'était beaucoup trop pour être capable de donner
une réforme au Québec dont vous aviez senti le besoin à
l'époque? Je l'ai toujours dit partout où je suis allé.
Est-ce que la tournée de Mme Lavole-Roux était nécessaire
ou pas nécessaire? Moi, je pense que oui. Est-ce que les commissions
parlementaires qu'on a tenues pour entendre le monde étaient
nécessaires ou pas? Je pense que oui, elles étalent
nécessaires. Ça coûte quoi, ça, sur le plan de...
Ça coûte quand même des sous. Et lorsque vous ramenez
l'événement pour rendre public auprès de toute la
population qui, depuis cinq ans ou six ans, travaillait à la
préparation et espérait une réforme... Qu'on en arrive
à une facture comme celle-là pour la rendre publique et que vous
soyez scandalisé, je vous laisse avec, et vous allez probablement
trouver dans la population un certain nombre de sympathisants qui vont aussi
être de votre avis. Tant mieux pour vous! Moi, je ne serai pas de cette
gang-là, évidemment. Alors, cette décision-là,
c'était l'aboutissement d'un travail considérable qui a
peut-être nécessité, quoi, 8 000 000 $, 9 000 000 $ ou 10
000 000 $ de l'ensemble des intervenants pour être capables d'arriver
à un aboutissement final. Donc, on en arrive à une
décision du Conseil des ministres, 21 novembre, et à une date qui
est choisie, qui
est le 7 décembre, pour la rendre publique. J'ai choisi. Ce n'est
pas le voisin. C'est moi qui ai choisi le scénario. Ce n'est pas Pierre,
Jean, Jacques. Ne cherchez pas personne ailleurs, c'est moi qui ai choisi.
C'est mol, et je vais en porter la responsabilité jusqu'au bout. Nous
devions le faire au Centre municipal des congrès, puisque la date
était réservée, à ce moment-là, au Centre
municipal des congrès pour la fin novembre, et on a dû
déplacer, compte tenu de notre incapacité de livrer.
Ce que nous avons voulu faire, c'est s'assurer que les premiers
intervenants convoqués à travers le Québec soient les
présidents de conseils d'administration; en tout premier lieu, ils
seraient invités au lancement. On peut critiquer la manière dont
ça a été fait. Quant je regarde le résultat dans
l'opinion publique, ce n'est pas si mal. J'ai déjà vu des
campagnes de publicité qui ont coûté pas mal plus cher avec
pas mal moins de rendement. Et je considère, dans ce cas-là, que
ce n'est pas un mauvais investissement.
Ça comprend quoi, ça? Ça comprend un certain nombre
de choses qu'on a demandées à la firme sur le plan de la
préparation des documents. Et il y avait une urgence, parce qu'on aurait
pu... Vous pourriez facilement me dire demain matin: Vous auriez pu attendre
après les fêtes et il n'y aurait pas eu d'urgence. On avait
décidé que c'était le 7, et quand on décide que
c'est le 7... il y a à ce moment-là un certain nombre de
préparations de documents qui doivent nécessairement tenir compte
de la décision du Conseil des ministres prise le 21 novembre. Et,
à partir de ce moment-là, ça enclenche un processus qui
est celui que vous connaissez. Et, quant à moi... Et je vous rappelle
que ce n'est pas 189 000 $, au cas où il y aurait des équivoques.
Ça va être plus que 189 000 $. Ça aussi, c'a
été dit sur la place publique pour ne pas qu'on se
méprenne dans quatre ou cinq mois; ça va être plus que 189
000 $, parce qu'il y a une demande additionnelle d'une centaine de milliers de
dollars qui est au Conseil du trésor et dont le Conseil du trésor
n'a pas disposé. Je ne peux pas présumer que le Conseil du
trésor va l'accepter. Donc, pour que ce soit très clair.
Et, à partir de ça, ça implique, évidemment,
l'aménagement de locaux. Ça implique toute une série de
mesures qui fait que, oui, on est allés à l'extérieur pour
être capables de produire du travail rapidement, et c'est ça
que...
M. Chevrette: Comment est-ce que vous justifiez ça, M. le
ministre, de ne pas être allé en appel d'offres, alors que pour la
même opération vous y êtes allé? Cinquante-cinq mille
exemplaires, environ 96 pages, vous aviez pris la peine d'y aller pour une
soumission de 60 514,60 $.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est l'im-
primerie.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Les dépliants.
M. Chevrette: vous aviez pris la peine d'aller en soumissions
pour un livre qui comporterait environ 96 pages et vous n'y êtes pas
allé pour l'organisation du "show", 189 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Non, il faut distinguer les
choses, là. Je pense que le député est capable de
distinguer un certain nombre de choses. Il fera ce qu'il voudra...
M. Chevrette: Bien, c'est les explications qui vont me permettre
de distinguer, parce que je ne vois pas...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est parce que je
vois bien votre question, parce que vous êtes assis là, et je sais
l'objectif qu'on poursuit dans ce genre d'opération là. Donc, je
suis à même de vous voir venir un peu, aussi. Et, lorsqu'on parle
du "show", la firme n'a pas été engagée uniquement pour le
"show". La firme a été engagée pour coordonner l'ensemble
des besoins que nous avions à ce moment-là, pour être
capables d'arriver à une date x. Vous connaissez ça, une
organisation? C'est l'organisateur qui s'est installé et qui a dit: Pour
moi, l'important, c'est de livrer. Et, à partir de ce moment-là,
il y a un certain nombre de choses que l'on doit faire rapidement. J'ai
demandé à mon sous-ministre, M. Dicaire, y compris mon directeur
des communications... Si ça vous intéresse...
M. Chevrette: Présentez-moi-le donc, lui.
M. Côté (Charlesbourg): Si ça vous
intéresse, je pourrai peut-être...
M. Chevrette: II a l'air d'avoir une équipe efficace.
M. Côté (Charlesbourg): ...je vous déposerai
peut-être un avis qu'il nous avait émis à l'époque,
lorsqu'il s'est agi d'aller au fichier pour une firme de relations publiques.
Effectivement, c'est une catégorie qui n'existe pas au fichier. Et
là s'est enclenché un mécanisme qui est reconnu à
l'intérieur des règles gouvernementales, où elles ont
été respectées. Lorsqu'on en est arrivés à
l'impression, au besoin d'impression, le ministère des
Approvisionnements et Services nous a dit: Voici la manière dont vous
devez procéder. Et on a procédé en conformité avec
les règles qui sont établies à ce niveau-là. On est
donc allés en soumissions publiques sous la recommandation du
ministère des Approvisionnements et Services, et II y a eu, au niveau de
l'imprimerie,
un certain nombre de choses à ce niveau-là. M.
Chevrette: Qui a choisi la firme?
M. Côté (Charlesbourg): Qui a choisi la firme?
Écoutez... Voulez-vous avoir la vrai réponse? C'est moi.
M. Chevrette: Bon.
M. Côté (Charlesbourg): Et pourquoi j'ai choisi la
firme? J'ai choisi la firme parce que, d'abord, pour moi, c'était une
question de livrer, et, quand vous voulez que quelqu'un livre, II n'y a rien de
mieux que de connaître la personne, si c'est ça votre question. La
personne qui est attachée au bout du nom, c'est Christian Ouel-lette,
quelqu'un qui a déjà travaillé avec moi sur le plan de
l'organisation et qui a livré. Voilà! Alors, si c'est ça
que vous cherchez, je vais vous faciliter la tâche.
M. Chevrette: Vous connaissiez M. Conroy et M. Beauregard?
M. Côté (Charlesbourg): Moins, mais je connaissais
la firme National, qui est une firme qui a des bureaux à Vancouver,
à Toronto, à Montréal, qui est une firme très
professionnelle et qui livre.
M. Chevrette: Mais cette firme-là, vous la connaissez
tellement que vous lui faites organiser vos conférences de presse pour
annoncer la tutelle de Louis-H. LaFontaine; 20 000 $. J'en ai fait une en 1984,
mol, pour nommer une tutelle à Louis-H., et ça n'a pas
coûté une maudite cent. C'étaient les agents d'information
et de communication du ministère, et c'était à peu
près un contenu identique que vous avez livré. À certains
paragraphes, on aurait juré que c'étaient les mômes mots.
Pourquoi avoir engagé la même firme pour organiser une
conférence de presse à 20 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): II faudrait bien qu'on fasse
la distinction entre les deux dossiers, parce qu'on parle de deux dossiers
différents.
M. Chevrette: Ça, je suis d'accord. C'est parce que c'est
la même firme, c'est pour ça. Elle livre en maudit, pour
être engagée de même.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, sur le
dossier de Louis-H. LaFontaine, ce n'est pas uniquement la préparation
de la conférence de presse. Il y a un contexte tout à fait
particulier qui vous a amené à prendre des décisions,
à l'époque, et aussi dans un contexte pas toujours facile. Il y
avait toute une série de rencontres préalables et
nécessaires à organiser qui ont été, effectivement,
organisées, où l'ensemble des intervenants ont été
mis à contribution ou dans le coup sur le plan des organisations. Et,
ça aussi, ça a été fait. Ce n'est pas uniquement
une conférence de presse.
M. Chevrette: Non, non, mais si j'ai bien compris, M. le
ministre, ça a été de vous mettre en relation avec des
Intervenants. Mais avec le réseau, entre vous et moi, ça se fait
très facilement. Bien souvent, ça se fait par l'attaché de
presse, quand ça ne se fait pas par le service des communications du
ministère. Ne trouvez-vous pas que, dans ce cas précis - prenons
les 20 000 $, pour en rester sur les 20 000 $ - c'est exagéré,
des opérations d'engager des firmes privées pour annoncer ou bien
pour rencontrer des intervenants du réseau ou pour faire une
conférence de presse? Mettez-les, jumelez-les tous les deux; c'est le
propre d'un réseau ou du service des communications d'un
ministère d'organiser précisément. Il y a même
Communication-Québec qui organise des tournées à la
grandeur du Québec pour le ministre. Comment ça se fait que, pour
une opération de même, ce soit 20 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, je suis
très heureux que vous reconnaissiez que dans aucun autre cas ça
n'a été fait.
M. Chevrette: Dans quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Que dans aucun autre cas
ça n'a été fait; donc, c'est une mesure
exceptionnelle.
M. Chevrette: Je vais le gratter, mais je vais continuer.
Ça a été fait dans un autre cas.
M. Côté (Charlesbourg): Ahnon! Non, non.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon...
M. Chevrette: Je vais vous en parier tantôt. Il me reste un
autre cas, avec la même firme.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, à ma
connaissance, et je ne cherche pas à le cacher, il y a effectivement la
réforme et iI y a le dossier de Louis-H., qui a été un
dossier assez spécial merci. C'est dans ce contexte tout à fait
particulier que nous avons fait appel aux services de cette firme qui, dans des
temps réguliers, n'a pas d'affaire là, parce que, effectivement,
avec le réseau, on peut être capables de faire face à la
musique de manière habituelle. Compte tenu de la nature des
recommandations que j'avais du comité que j'avais mis sur pied au niveau
de Louis-H. LaFontaine, il réapparaissait assez difficile, dans les
circonstances, de me baser sur les gens qui, à l'Interne, pouvaient
organiser le genre de rencontres dont j'avais besoin pour être
capable
de voir l'ensemble des intervenants au niveau de Louis-H. Et c'est
à la lumière de ça qu'on a choisi. Au bout de la ligne,
évidemment, quand vous me dites: Est-ce que ce n'est pas un peu
dispendieux?, je trouve, effectivement, que ça a été un
peu dispendieux, mais, évidemment, on l'a su après.
M. Chevrette: C'est parce que dans votre question 14, à la
page 154 de l'étude des crédits, il est dit: "Organiser et
planifier des rencontres avec les intervenants du centre Louis-H." M. le
ministre, quant à un groupe à l'intérieur d'un centre
hospitalier, qu'il soit en accord ou en désaccord, vous savez
très bien que, quand le ministre se pointe, il est là. Ça
ne prend pas une firme de l'extérieur pour les convoquer; ça vous
prend quelqu'un à la porte pour empêcher qu'il y en ait trop,
parce qu'ils veulent toujours rencontrer le ministre, vous le savez.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est d'une
organisation plus systématique et mieux organisée que nous avions
besoin, et c'est ça qu'on a fait. (11 h 15)
M. Chevrette: Mais j'aimerais ça que vous nous
décriviez le type d'organisation que ça vous a pris. Moi, je vous
avoue que quand j'ai lu ça, j'ai dit: C'est le bout de la... Vous savez
ce que je veux dire. Écoutez, je l'ai occupé très peu
longuement, le poste, mais assez pour me rendre compte que ça ne prend
pas une firme spécialisée pour me faire rencontrer des
intervenants au ministère de la Santé, et encore moins pour faire
une conférence de presse, parce que les deux éléments,
c'est vous qui les avez écrits ou votre personnel.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, une
conférence de presse... Le ministre est capable de faire ses
conférences de presse.
M. Chevrette: C'est pour ça que j'étais surpris que
vous payiez 20 000 $ pour en faire une.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non,
c'est-à-dire que... Il faut se comprendre, pas pour faire une
conférence de presse. Le message est encore celui du ministre, que je
sache.
M. Chevrette: Oui, oui. Sur le contenu, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le contenu. Bon.
Ça demande quand même un certain niveau, pour nous, à
l'époque, parce que ce n'est pas une petite affaire, que d'aller en
tutelle au niveau d'un établissement. On se rend compte, dans ce
dossier-là en particulier... Vous l'avez vécu, à
l'époque, et on l'a vécu de manière encore plus importante
à ce moment-ci. On a mis une tutelle, à l'époque, sans
nécessairement régler tous les problèmes, mais il en reste
encore, des problèmes. On aura l'occasion d'en discuter cet
après-midi, mais c'est un contexte tout à fait particulier que
celui de Louis-Hip-polyte-LaFontaine. Effectivement, nous avions
décidé, à l'époque, que nous avions besoin,
à la fois sur le pian des rencontres avec les différents
intervenants, et ils étaient nombreux, d'une organisation
systématique et aussi, en termes de conférence de presse, de
faire une conférence de presse dont la planification aurait
été faite par quelqu'un de l'extérieur. Et c'est ça
que nous avions choisi, à l'époque.
M. Chevrette: si ça vous apparaît normal, tout
ça, qu'est-ce que vous voulez que je dise? c'est une perception que,
personnellement, je trouve...
M. Côté (Charlesbourg): D'aucune manière je
ne vous ai dit que c'était normal. J'ai même pris soin de vous
dire que c'était exceptionnel et que c'était le seul cas
impliquant une institution où j'avais procédé de cette
manière-là.
M. Chevrette: Mais est-ce qu'il y avait urgence pour prendre la
firme Communication national inc. dans le cas, par exemple, de la planification
stratégique des rencontres avec les groupes? Vous avez
évoqué l'urgence pour justifier votre choix de 189 000 $. Est-ce
que vous maintenez également cette urgence pour celui de 20 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Pour bien se comprendre, il
y avait une situation au niveau de Louis-H. LaFontaine, qui était
urgente, à tout le moins, compte tenu des informations que je
possédais et du rapport du comité Voisine que j'avais entre les
mains. À tout le moins, pour Louis-H. LaFontaine, dans mon opinion, il y
avait une situation d'urgence. Est-ce qu'il y avait urgence, dans votre
deuxième question, pour choisir la firme? Je suis porté à
vous dire oui, peut-être pas avec autant de conviction, avec la
sincérité vous me connaissez, peut-être pas avec autant de
conviction que dans la première réponse.
M. Chevrette: J'ai trois dossiers précis dans votre
ministère où Cabinet de communication national inc. a
été choisi sans soumissions. Pour la Semaine de prévention
de l'usage et de l'abus des drogues, ça doit se planifier passablement,
ça. Ensuite, vous avez la planification, la coordination
stratégique et la supervision pour l'ensemble des opérations de
lancement de la réforme pour 189 000 $ et, ensuite, il y a
l'organisation pour les intervenants puis pour la conférence de presse
de Louis-H. LaFontaine. Toujours la même firme, et, comme par hasard...
J'espère que ce n'était pas une urgence dans les trois,
làl
M. Côté (Charlesbourg): Non. Vous m'apprenez le
troisième.
M. Chevrette: Eh bien, c'est vous qui m'avez donné...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, d'accord. C'est
parce qu'il y a des gens qui travaillent pour répondre à vos
questions.
M. Chevrette: C'est du 19 au 24 novembre 1991.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, vous
posez des questions préalables dans le cadre des crédits; pour
vous donner de l'information, les gens chez nous travaillent. Je vais vous
dire: ce n'est pas censuré bien, bien, hein? On vous envoie les
réponses. Donc, à partir de ça, vous me l'apprenez.
M. Chevrette: C'est à partir de vos réponses que je
veux clarifier les choses.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai aucun
problème avec ça. Dans ce cas-ci, c'est la Direction des
communications qui avait fait le choix, selon les règles habituelles, me
dit-on. C'était un contrat qui était inférieur à 10
000 $, mais si votre question est: Est-ce que c'est le cabinet qui a
télégraphié à National... Est-ce que c'est
ça, votre question? Posez-la, la vraie.
M. Chevrette: Eh bien, répondez-y.
M. Côté (Charlesbourg): Eh bien, on va y
répondre. Je commence à les connaître un peu.
M. Chevrette: C'est donc oui?
M. Côté (Charlesbourg): C'est non.
M. Chevrette: C'est qui?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne le sais pas, moi. Ce
n'est pas chez nous que ça a été fait.
M. Chevrette: C'est parce que c'est comme une suite logique: du
19 au 24 novembre, et ils sont engagés le 20, sur un autre contrat avant
le 24...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: Non, c'est parce que je suis votre page.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Chevrette: Du 19 au 24 novembre pour la drogue, du 20 novembre
au 10 mars pour le "show", et du 1er avril au 21 avril pour la
conférence de presse.
M. Côté (Charlesbourg): Première des choses,
là, vous posez des questions et on vous donne toutes les
réponses, et Dieu sait qu'elles n'ont pas été, là,
si vous me passez l'expression, "screenées". Vous en t ivoyez, et c'est
ça, la réponse. Alors, de manière chronologique, oui, je
suis au courant de deux: je suis au courant de Louis-H., je suis au courant de
la présentation du document...
M. Chevrette: Pour Louis-H., c'est vous qui avez choisi la
firme?
M. Côté (Charlesbourg): Pour Louis-H., on a
indiqué que, quant à moi, je souhaiterais que ce soit ces
gens-là. Bon. Pour la simple et bonne raison que, peut-être pour
le dire aussi, National est une firme très compétente. Il n'y a
personne ici qui va tenter de discréditer la firme National sur le plan
de ses qualités quant à livrer du matériel comme
celui-là. Donc, et finalement, l'expérience le prouve.
Tantôt, vous m'avez nommé des noms de propriétaires de
l'entreprise; moi, je vous ai dit: Non, ce n'est pas... Je peux aller
jusque-là. Moi, ça a été Christian Ouellette, et
avec qui j'ai fait de l'organisation politique, si vous voulez savoir.
Ça fait que, moi, je ne vous cacherai pas mes amis aujourd'hui; les amis
d'hier, c'est mes amis d'aujourd'hui aussi. Alors, je ne les renierai pas parce
que je suis en politique aujourd'hui, ce n'est pas vrai, ne comptez pas sur moi
pour ça et pour vous dire ce genre de déclaration là. Et,
au bout de la ligne, c'est une firme très compétente, reconnue
à Toronto, reconnue à Vancouver, reconnue à
Montréal et reconnue à Québec.
M. Chevrette: Ça me surprend que vous ne connaissiez pas
les autres, M. le ministre, parce que Robert McCoy, il était permanent
du PLQ...
M. Côté (Charlesbourg): II a été
permanent du PLQ...
M. Chevrette: ...avant de...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui...
M. Chevrette: Un ancien employé de la permanence du PLQ au
chapitre des communications, à part deçà...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui... En quelle
année?
M. Chevrette: ...jusqu'en 1978. Vous étiez en plein dans
l'action organisation, à ce moment-là, vous vous rappelez?
M. Côté (Charlesbourg): Non. J'étais dans
l'organisation dans l'Est du Québec, et M. McCoy travaillait pour
l'Ouest de Montréal.
M. Chevrette: Ensuite... Ah! vous le connaissez! M. Luc
Beauregard...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non... Je n'ai jamais
dit que je ne les connaissais pas, là.
M. Chevrette: M. le président de la firme National a
travaillé activement à la préparation du document de la
situation économique de Montréal en prévision du dernier
congrès du PLQ et, également... Vous étiez au courant de
tout ça. Je veux dire, je ne peux pas voir que vous ne le connaissez
pas. Il y a Christian Ouellette, II y a McCoy, il y a Beauregard...
M. Côté (Charlesbourg): Le Parti libéral a
choisi, à l'occasion, Sormany, Bazin... Ça doit vous dire quelque
chose un peu, Bazin, là?
M. Chevrette: Quand vous allez en soumission... Et c'est
là, là-dessus, M. le Président, que le ministre... On n'a
jamais attaqué la compétence professionnelle. C'est lui qui l'a
soulevée en guise de réponse. Moi, je n'ai jamais parlé de
compétence professionnelle. J'ai dit: Comment se fait-il que, pour des
planifications de même, on ne suit pas la tradionnelle façon de
faire, à savoir qu'on va en soumissions, on invite à même
le fichier deux ou trois firmes. Pour ce genre de conférence de presse
là, il y a plusieurs firmes au Québec qui peuvent très,
très bien faire ça, et peut-être coûter pas mal moins
cher. Parce que, si vous les mettez en concurrence, c'est l'ensemble des
Québécois qui en bénéficient.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan des discussions
de coûts, c'est...
M. Chevrette: C'est dans ce sens-là, ce n'est pas sur la
compétence professionnelle...
M. Côté (Charlesbourg): Non. Alors, je suis bien
heureux qu'on soit très clairs sur le plan de la compétence
professionnelle. Maintenant, si on en arrive à la question disant que
c'est probablement un choix politique, si c'est ça votre conclusion et
celle du public, je vivrai avec mon choix, hein? Mais il est arrivé une
situation d'urgence et, à firmes compétentes, j'ai moi-même
indiqué que c'était ces gens-là avec qui je voulais
travailler, et j'en porterai le poids politique. C'est clair, là? Alors,
je ne tenterai pas de vous donner des réponses qui vont aller à
rencontre de ça. Dans mon livre à moi, c'est ça qui a
été fait, et je ne commencerai pas, au niveau du gouvernement,
à renier ceux qui, dans le passé, ont travaillé avec moi.
Donc, ça me parait assez clair, là. Vous pourrez faire le chemin
politique que vous voulez faire avec. Quant à moi...
M. Chevrette: Non, c'est de clarifier les choses, M. le ministre.
Et quand bien même que ça vous choque, je m'excuse, mais on va
être obligés de faire notre travail...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas...
M. Chevrette:... du mieux qu'on peut, et vous ne me ferez pas
accroire que, dans les deux cas, comme je vous dis, vous pouvez
décemment invoquer une notion d'urgence quand il s'agit de publier un
projet de réforme.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas...
M. Chevrette: La commission Rochon a terminé ses travaux
iI y a à peu près deux, trois ans. Deux ans. Mme Lavoie-Roux
s'est permis une visite à la grandeur du Québec. On s'est permis
je ne sais pas combien de centaines... Au moins près de 200 groupes sont
venus à la commission parlementaire et, tout à coup, pour la
publication d'une réforme, là, il y a une urgence, ça
permet de sauter toutes les règles de soumissions publiques. Ça,
moi, je pense que la notion d'urgence ne joue pas du tout. Comprenons-nous
bien, elle ne joue pas du tout.
M. Côté (Charlesbourg): Dans votre point de vue
à vous, dans le cas du document de la réforme, je vous rappelle
que le Conseil des ministres a décidé le 21 novembre, que nous
avons rendu publique la réforme le 7 décembre et que nous avons
rendu publics des documents qui découlaient de décisions venant
du Conseil des ministres, traduits en anglais s'il vous plaît,
très bien imprimés et très bien présentés.
Et la plus belle preuve de tout ça, c'est que l'exercice sur la place
publique a été un exercice que tout le monde a salué sur
le plan de sa clarté, sur le plan de son fonctionnement. Que le
"preacher" vous plaise ou pas, le fond a été très bien
reçu par la population du Québec, et c'est une opération
très bien réussie pour le citoyen. Dans ce sens-là, sur le
plan de l'urgence, n'importe quand avec vous, sur n'importe lequel tribune,
n'importe où pour être capable de faire la démonstration de
l'urgence. Évidemment, si vous poursuivez d'autres buts, c'est une autre
affaire, on ne réussira jamais à s'entendre. Je trouverais
légitime de votre point de vue, compte tenu du fauteuil dans lequel vous
êtes installé, que ce soit ça. Parce que je comprends
ça, le rôle de l'Opposition par rapport au pouvoir et le
rôle du pouvoir par rapport à l'Opposition. Et, dans ce
sens-là, ça m'apparaît assez clair.
Le nombre de cadres dans le réseau
M. Chevrette: Nombre de cadres dans le réseau. J'ai
cité des chiffres, tantôt, qui, à mon point de vue,
même avec mon erreur de médecins... C'était pour comparer
deux entités comparables. Dans les établissements, il n'en
demeure pas moins que les chiffres sont bons, à ce
moment-là. Et quand on regarde dans les établissements,
qu'il y a 11 000 cadres à temps complet, si on compte les CRSSS comme
des établissements, en passant, pour fins de calcul... Parce que 262
cadres au niveau des CRSSS et 11 208 au niveau de l'ensemble du réseau
moins les CRSSS, ce qui fait 11 470 cadres... Un ratio qui est un peu
important, merci. Est-ce que le ministère s'est penché sur ces
statistiques un peu grosses, à mon point de vue? Il y a plus de chefs
que d'Indiens, là.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il faut faire
une analyse un petit peu plus fine et remonter en arrière je ne sais
jusqu'à quand. Mais on m'a évoqué ça parce
qu'à un certain moment j'ai posé la question sur le niveau
d'encadrement. D'apparence, je le trouvais élevé, et une des
réponses qui est venue à ce moment-là, faisant appel
à l'histoire: le réseau avait un peu plus de cadres, mais il y
avait un objectif assez clair. Je ne sais pas jusqu'à quel temps
ça remonte. S'il y a des gens qui peuvent me le dire, ça fera
partie de mon Information. Mais à partir du moment où vous
êtes cadre, s'il arrive une grève, vous êtes disponible pour
assurer les services. Dans l'historique du ministère, il y a un certain
nombre de cadres intermédiaires, en particulier, qui ont
été élevés au rang de cadres pour permettre
effectivement, en temps de grève, d'avoir un plus grand nombre de
personnes disponibles pour assurer un certain nombre de services. Globalement,
si je comprends les chiffres que vous nous évoquez, ça fait 6 %
de niveau d'encadrement. Est-ce que c'est trop, est-ce que ce n'est pas assez?
Évidemment, vous allez aller chercher des spécialistes demain
matin qui vont vous dire que ce n'est pas assez, d'autres qui vont dire que
c'est trop, mais il est clair que, dans la réorganisation au niveau de
la réforme, il y a un questionnement qui, à ce niveau-là
comme ailleurs, va se faire. (11 h 30)
M. Chevrette: Mais je n'ai pas retrouvé... J'ai
essayé de retrouver les statistiques de 1985-1986. On m'avait
parlé, à l'époque, d'un ratio 1-12. Là, on voit
très bien que c'est un ratio 1-10 et pour 9, 6 % des effectifs. Les
cadres représentent 9, 6 % des effectifs au niveau du réseau.
Ça, ça m'apparaît extrêmement gros: 9, 6 % de tous
les employés sont des cadres. Je vous avoue que... Je comprends qu'on
peut se servir des cadres dans certaines situations, mais quand on voit les
hôpitaux - c'est pour ça que je suis content que vous ayez ouvert
cette porte-là - y aller de plus en plus avec du temps partiel... En
plus, vous le savez, on dirait qu'on justifie l'embauche de postes de cadres
par le fait qu'il y a une multiplicité d'Individus pour qu'ils
remplissent un poste. Il peut y avoir cinq personnes ou sept personnes dans une
semaine pour remplir une tâche à temps plein, ou cinq,
dépendant s'il y en a un qui fait deux jours ou une journée. On
dirait qu'on justifie le nombre de cadres par le nombre d'individus et non pas
par le nombre de postes de travail. Et ça, ça m'apparaît
être un danger, parce qu'effectivement, dans certains centres
hospitaliers, il y a des cadres qui sont appelés de nuit. Mais
ça, s'ils sont appelés de nuit, M. le ministre, c'est parce que,
sur certains postes, ils sont trois ou quatre "partiels" pour accomplir le
poste donné. Je le sais, on la vit dans ma propre région, cette
situation-là, et ça justifie souvent l'embauche de postes: un
adjoint au nursing avec un autre adjoint par département, puis un autre
adjoint, puis un autre adjoint. On se ramasse avec un ratio de 9, 6 %. Est-ce
que ça vous apparaît trop fort, oui ou non? Est-ce que vous avez
logé des commandes à l'intérieur de votre ministère
pour regarder le tout?
M. Côté (Charlesbourg): II y a effectivement des
études qui sont en cours au ministère sur le niveau
d'encadrement. Évidemment, à l'époque, quand on m'a
donné la réponse que c'était une précaution en cas
de grève pour être capables d'assurer des services, ça peut
se comprendre, par exemple, dans un centre hospitalier, mais, disons-le,
peut-être moins dans un département de santé communautaire
ou autre. Je pense qu'il y a certains bémols à ajouter
là-dedans, mais, effectivement, des gens chez nous travaillent sur le
niveau d'encadrement. À l'occasion, j'ai un peu les mêmes
sentiments que ceux que vous éprouvez, sans nécessairement
être capable de toucher une étude exhaustive qui nous permettrait
de conclure à ce niveau-là. Et peut-être que, dans certains
cas, ça prend un niveau d'encadrement plus élevé que dans
d'autres et qu'il est justifié. C'est à ça que travaillent
les gens au niveau du ministère, actuellement.
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez ajouter à cette
étude, dans ce cas-là, l'impact que peut avoir l'augmentation du
nombre de "temps partiels"? Ça a nécessairement un Impact. Je
vous donne un exemple. Il y a des gens qui travaillent une journée ou
deux par semaine. Ces gens-là, souvent, peuvent se déclarer
malades ou pas disponibles ce soir-là, etc., ce qui crée des
problèmes dans certains centres hospitaliers. On appelle un cadre
à 2 heures du matin pour qu'il rentre ou à minuit le soir pour
qu'il vienne faire le "chiffre" parce qu'on manque de personnel. À ce
moment-là, est-ce que le fait qu'il y a accroissement dans certains
centres hospitaliers... On me dit même que c'est 55 % par des
occasionnels, des temporaires ou des "partiels" par rapport aux temps pleins".
Est-ce que, ça, ça n'a pas un effet, un Impact sur la gestion du
quotidien dans les centres hospitaliers?
M. Côté (Charlesbourg): Vous vous souviendrez
qu'à la dernière convention collective, en particulier au niveau
des Infirmières, une des
discussions qui a été très importante,
c'était la conversion de postes temporaires ou à temps partiel en
postes permanents. C'est en cours actuellement, et les dernières
données que j'ai reçues, qui sont fragmentaires, puisque
ça avait fait l'objet de discussions avec la FIIQ... Au moment où
je les ai rencontrés, ça ne se produisait pas à un rythme
assez intéressant. Les dernières données que j'ai
reçues, qui sont partielles, ont une tendance à démontrer
qu'il y a un déblocage assez important à ce niveau-là, au
niveau de la conversion de ces postes en postes permanents. Donc,
c'était l'effet recherché au niveau de la convention collective,
et on pourra mesurer ces effets-là au cours des prochains mois, des
prochaines années, de manière plus concrète. Et,
là, votre question se pose: Est-ce que ça a un effet sur,
effectivement, le taux d'encadrement, dans une situation comme celle-là?
Je pense que, très certainement, l'an prochain, pour les crédits,
on pourrait être dans une situation plus... On pourra mieux
vérifier sur le terrain, y compris le niveau d'encadrement.
M. Chevrette: O. K. Ce qui m'amène peut-être
à vous manifester une crainte, et on en a parlé à
plusieurs reprises durant les audiences publiques sur la réforme de la
santé. J'anticipe énormément de problèmes au niveau
de la gestion des régies régionales qui seront mises sur pied,
qu'on se ramasse avec une autre série de cadres qui seront à
l'équivalent de cadres dans les institutions et qu'on ait des
supertechnocraties régionales. Est-ce que le ministre a aussi des
réflexions qui se font à l'intérieur de son
ministère sur le type de structure administrative qu'il y aura dans ces
régies-là, pour ne pas se ramasser... Parce qu'on sait que, quand
on nomme un cadre, souvent, il a deux ou trois employés puis, dans des
circonstances, on ajoute un autre secteur de travail et puis ça lui
prend un adjoint, et puis... Est-ce que sur ça il y a eu une
réflexion au ministère, et est-ce qu'on sera avisés du
type de structure administrative qui sera préconisée dans les
régies régionales?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas une
préoccupation qui est nouvelle, qui sème même à
certains endroits de l'inquiétude. Et lorsque je regarde certains
mouvements, actuellement, au niveau du champ, quant à certains CRSSS qui
veulent s'instituer en régies dès maintenant, y compris en
entamant un processus électif, en particulier, par exemple, dans la
région des Laurentides, c'est un peu inquiétant, merci, alors que
le projet de loi 120 n'est même pas adopté.
Donc, II y a du monde qui, je pense, s'énerve un peu trop
rapidement sur le terrain, compte tenu du rythme avec lequel la réforme
s'appliquera. J'ai toujours dit que les régies régionales
seraient mises en place par le gouvernement, que ça serait la
responsabilité du ministère de la Santé et des Services
sociaux que de mettre en place les régies régionales et, par
conséquent, une structure qui est acceptable et qui comprend aussi le
niveau d'encadrement, de façon à ce qu'on évite le
piège de tomber dans des bureaucraties régionales très
importantes et qui ne seraient pas le premier objectif de la
décentralisation.
État de la situation sur la loi 160
M. Chevrette: La loi 160. Il y a quelques semaines, tout semblait
aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, parce qu'on avait l'impression
que le ministre de la Santé était à régler ce
fameux problème avec les infirmières et avec aussi les centrales
syndicales dans le domaine de la santé, en tout cas, les groupes
représentés au niveau de la santé. Je l'ai même vu
à la télé discuter avec les dirigeants de ces
syndicats-là qui sont spécifiques au domaine de la santé
et des services sociaux. Or, ce matin, il semble que les poursuites continuent
de plus belle, si je me fie aux articles de journaux, là.
Est-ce qu'il y a eu des accrochages et le tout a sauté, ou bien
est-ce que les discussions continuent? C'est ça que je veux savoir.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un principe que j'ai
toujours voulu, c'est qu'il n'y aurait pas d'échange tant et aussi
longtemps que la cause serait entendue devant les tribunaux. Il ne peut pas y
avoir deux démarches, à la fois celle de tenter de trouver un
règlement hors cour et celle de poursuivre devant les tribunaux une
démarche qui est à l'opposé de ce qu'on essaie de faire,
en principe. Et, moi, j'ai toujours dit ça. Donc, on a senti,
après certaines rencontres, le besoin... Les centrales syndicales ont
demandé un ajournement de l'audition de la cause qui s'est
échelonné sur une période de trois semaines, où,
effectivement, on a eu un certain nombre d'échanges, un certain nombre
d'échanges pour tenter de faire en sorte qu'on rétablisse
l'ancienneté, pour le 1er mai 1991, aux travailleuses et travailleurs du
réseau. Et, en contrepartie, nous discutions bien sûr des 160 000
griefs qui sont actuellement sur la place publique et, par conséquent
aussi, de la démarche qui est devant les tribunaux.
Et les deux étaient liés dans nos discussions. Ce que les
syndicats ont décidé, après certaines consultations
auprès de leurs instances, c'est de poursuivre devant les tribunaux.
Quant à moi, je suis toujours ouvert à poursuivre ces
discussions, mais dans la mesure où le tribunal n'entend plus la cause
ou suspend l'audition de la cause. Et c'est là que nous en sommes. Il
n'y a pas de frappage de porte d'aucune manière. Et, encore hier, lors
d'une rencontre que vous connaissez, j'ai redit à Mme Simard et à
Mme Lavallée, en particulier, que j'étais toujours ouvert
à ce qu'on poursuive les discussions, mais
dans un cadre très clair.
M. Chevrette: Donc, il y a des préalables de votre
côté.
M. Côté (C ha ries bourg): Oui.
M. Chevrette: Mais, par exemple, pour le retrait de la loi, pas
de la loi mais de la plainte, les pourparlers ne sont pas terminés sur
ça non plus?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Parce que je me vois
très mal, aujourd'hui, en arriver à un règlement pendant
qu'on laisserait devant les tribunaux l'audition de la nullité d'une
loi. Je pense qu'il y a des choix à faire qui sont fondamentaux,
à ce moment-ci. Ou on règle hors cour, et à ce
moment-là il n'y a plus besoin d'aller en cour, ou on décide
d'aller en cour, et à ce moment-là on n'a pas besoin de
parler.
M. Chevrette: Au-delà des effets de la loi 160, qui
peuvent être secondaires, M. le ministre, moi, je voudrais attirer votre
attention, comme je l'ai fait l'an passé, sur ceux qui ont
été touchés directement dans leur droit au travail. J'ai
encore des exemples dans mon milieu et un peu partout au Québec, et en
particulier dans des petits centres d'accueil, où les personnes
faisaient une journée ou deux par semaine. Ça a touché de
plein front leur droit même au travail. Parce qu'ils perdent un an par
jour, et comme ils travaillaient même depuis cinq ans, à deux
jours, ça prend trois ans avant d'accumuler une journée.
Ça a touché, donc, leur droit fondamental au travail.
Ceci dit, au-delà des négociations dans le secteur avec
les représentants du monde syndical, et sur ce principe très
fondamental qui est le droit au travail, est-ce qu'il y a, au ministère,
une réévaluation quant à ces cas précis? Parce que,
à mon point de vue, c'est deux choses. Tu peux être
pénalisé dans une promotion, tu peux être
pénalisé... Je ne dis pas que ce n'est pas grave, le fait
d'être pénalisé, de perdre de l'ancienneté et de ne
pas avoir le droit d'aller "bumper" l'autre en vertu des conventions; ça
reste un problème majeur et très épineux à
régler pour le ministère. Mais, moi, je m'en tiendrais
exclusivement, dans ma question, à celles qui ont été
affectées dans le sens du droit au travail. Est-ce qu'il y a une
enquête de faite? Est-ce qu'il y a une évaluation de faite? Et
est-ce qu'il y aura rectificatif vis-à-vis cela? Parce que je pense que
c'est une des seules conventions internationales qui ont été
signées, M. le ministre, par le Canada: c'est la convention du droit au
travail. Et, à ce moment-là, je verrais mal le Québec
s'inscrire en faux quant à cette convention internationale du droit
fondamental au travail.
M. Côté (Charlesbourg): Sans nécessairement
faire de philosophie - ce n'est pas nécessairement ça qui
m'intéresse ce matin - lorsque j'ai demandé à M. Rodrigue
Lemelln d'examiner, c'était à la lumière ov certains cas
de cette nature qui nous avalent été évoqués. Parce
que, je l'ai dit, la loi 160 ne visait d'aucune manière à priver
quelqu'un de son droit de travail. Et il semble que, finalement, on ait des
situations de ce genre-là. Donc, il est important de se rappeler que le
droit au travail, personne ne le perd. Le droit au travail demeure. Cependant,
le fait que vous êtes pénalisé pour deux ans ou trois ans
d'ancienneté peut faire en sorte que votre rappel au travail, lui, vous
mette au bas de la liste et que, par conséquent, vous n'êtes pas
rappelé. D'autres, ayant plus d'ancienneté et n'ayant pas fait de
grève, sont appelés à votre place et, compte tenu du
nombre de postes disponibles, à ce moment-là, vous n'êtes
jamais rappelé. Donc, le droit au travail demeure un droit au travail,
sur une liste de rappel dont l'ordre de rappel a changé et qui,
finalement, vous remet en cause. Evidemment, la conséquence, c'est
qu'elle ne travaille pas. Je pense que c'est là qu'on en est.
Dans ce que j'ai proposé aux dirigeants syndicaux, c'est que nous
revenions au premier mai 1991, à l'ancienneté au moment des
événements, sans pour autant effacer les gains pour les personnes
qui, entre-temps, avaient eu des gains, mais que nous revenions à la
liste d'ancienneté avant la grève, considérant que,
pendant une période de temps x, ces mesures-là se sont
appliquées. En échange de quoi? Bien sûr, les 160 000
griefs devant les tribunaux n'avaient plus leur raison d'être et
étaient éliminés, et le recours devant les tribunaux
s'était fait. Dans la mesure où c'est accepté, les
problèmes que vous soulevez sont réglés automatiquement
et, finalement, le problème de bien du monde. Bien du monde heureux,
parce qu'on entend parler, pas des coupures salariales et pas de la
pénalité que le syndicat a eu à plaider sur le plan
financier, mais on entend parler, lorsqu'on circule dans les
établissements, de l'ancienneté. Et les gens veulent ravoir leur
ancienneté.
Donc, cet objectif-là était atteint, au niveau des
travailleuses et des travailleurs, avec la proposition que je faisais. Bon,
évidemment, probablement que ça prendra encore un peu plus de
temps pour une entente éventuelle que je souhaite toujours, mais, comme
le recours est devant les tribunaux, il nous faut maintenant laisser aller la
procédure devant ie tribunal. À partir du moment où le
jugement sera disponible, à ce moment-là, je pourrai agir de mon
propre chef pour un certain nombre de ces décisions-là, compte
tenu de la nature même du jugement. (11 h 45)
M. Chevrette: Mais, advenant que le jugement vous donne raison,
vous pourriez avoir des mesures pareil et, s'il vous donne tort, vous
l'appliqueriez.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, écoutez, ce
sera une question d'opportunité pour le gouvernement. Ce que j'ai
toujours dit...
M. Chevrette: Je veux bien comprendre... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette; Ce que Je veux comprendre, c'est que si le jugement
est négatif, si le jugement disait que c'est un pouvoir abusif, par
exemple, bon, il conclut que vous avez les procédures d'appel et tout,
ça, je comprends ça. Mais, s'ils gagnent sur toute la ligne, il y
a réinstallation et équivalence. Si les syndicats perdaient en
vertu du jugement, il n'y a rien qui vous empêche, comme ministre de la
Santé, dans le cas précis que je donnais, de voir à
corriger des situations.
M. Côté (Charlesbourg): Celle-là et d'autres
situations aussi, parce qu'il y en a d'autres. Je n'ai jamais fermé la
porte à ce niveau-là, mais ce serait très certainement
dans un réexamen plus exhaustif de la loi 160.
M. Chevrette: M. le Président, j'ai un autre petit
dossier. Vu qu'on arrête à midi pile, je vais passer quelques
petits dossiers...
Le Président (M. Joly): Allez-y, M. le
député.
M. Chevrette: L'accessibilité à l'avortement. On
sait qu'en 1985 35 hôpitaux offraient des services d'avortement; il n'en
reste plus que 28. S'ajoutent à ces 28 11 CLSC, 1 centre de
santé, 4 cliniques privées et 3 centres de femmes, et 1 clinique
pour les jeunes. En 1989, il s'est pratiqué 21 390 avortements, nous
dit-on. Les régions périphériques connaissent des
problèmes, cependant, d'accessibilité, entre autres: en
Gaspésie, un seul médecin; en Abitibi, un seul médecin;
sur la Côte-Nord, un seul médecin. Ma question est assez simple:
Est-ce que le ministre est préoccupé, et quelles sont les actions
qu'il entend prendre pour s'assurer que les femmes aient accès à
cette ressource?
M. Côté (Charlesbourg): II y a effectivement un
certain nombre d'intervenants du milieu qui nous sensibilisent à une
certaine accessibilité à ces services médicaux. Certains
CLSC, comme vous le dites, sont des CLSC qui offrent des services, d'autres,
des centres hospitaliers, et il faut bien sûr s'assurer que l'ensemble du
territoire soit couvert de manière assez uniforme et accessible pour ce
genre de services. Je ne sais, actuellement, si, au niveau du ministère,
il y a des mesures spéciales qui ont été prises...
Bon, ce qu'on sait actuellement, c'est que, pour les "16 semaines et
moins", les services sont accessibles partout à travers le
Québec. Le problème se situe davantage au niveau des "16 semaines
et plus", où nous avons 4 centres à travers le Québec, et
on me dit de mémoire que ça a toujours été le
même cas. Mais l'accessibilité, effectivement, est plus
réduite quant aux "16 semaines et plus", et on conviendra que ce n'est
pas de même niveau; le corps médical demande une meilleure
spécialisation à ces niveaux-là. Mais dans "16 semaines et
moins", me dit-on, iI n'y a pas de problème d'accessibilité.
C'est davantage au niveau des "16 semaines et plus"...
M. Chevrette: Pour les régions
périphériques?
M. Côté (Charlesbourg): Me dit-on. Ce qu'on
signifie, c'est que ça peut à l'occasion signifier, pour le
bénéficiaire, un déplacement, mais que ces
services-là sont quand même accessibles.
M. Chevrette: Le rapatriement des services de santé en
Outaouais. J'aimerais que vous me fassiez le point où vous en êtes
rendu, parce qu'on sait que l'an passé on en a discuté assez
longuement au niveau de l'étude des crédits. Nous en avions
parlé également assez abondamment lorsque le groupe de
l'Outaouais était passé devant nous au niveau de la
réforme. On sait que les médecins de l'Outaouais ont
qualifié les efforts faits de timides, voire de poudre aux yeux. Est-ce
que vous avez eu d'autres représentations depuis l'annonce de la phase
2?
M. Côté (Charlesbourg): Sur la réaction des
médecins, j'ai l'impression que, peu importe ce qu'on fasse, ce sera
toujours timide. Il y a eu des efforts considérables de faits au niveau
du rapatriement des clientèles, puis les résultats sont là
pour le prouver. Je cherche ma petite fiche. Je vais finir par la trouver.
Il y a eu une première phase qui est complétée,
à toutes fins pratiques. On est dans la deuxième phase, et on a
"phase" en 2-A et en 2-B, compte tenu des ressources sur le plan financier.
Lorsqu'on dit que, effectivement, ça a été timide, je
pense qu'il faut regarder les résultats que ça donne au niveau de
l'utilisation ou du rapatriement des jours-présences. Par exemple,
jours-présences en Ontario, si on prend un tableau. En 1982-1983, il y
avait 152 348 jours-présences, pour 42, 5 % des jours-présences
faits en Ontario. Lorsqu'on arrive à 1989-1990, c'est baissé
à 78 649, pour 23, 1 %. On voit que les mesures de la phase 1 du plan
ont donné des résultats, à ce niveau-là, assez
intéressants. Au niveau des admissions, pour les mêmes
statistiques, 17 586 personnes en 1982-1983 pour 9807 en 1989-1990; c'est donc
tout près de la moitié
des gens, finalement, qui sont rapatriés au Québec
maintenant et ce sont des effets directs de la phase 1.
Le problème de la phase 2, quel est-il? C'est qu'on va vers des
services plus spécialisés. Et autant dans la phase 1 les
bénéfices sur le plan financier étaient évidents,
autant dans la phase 2 II faut être plus méticuleux et prendre le
soin de calculer, de sorte qu'on se retrouve dans une situation où il y
ait des bénéfices, aussi. Même si ça devait nous
coûter quelques sous, qu'il y ait un équilibre entre ce qu'on nous
demande d'investir et les bénéfices qu'on aurait de rapatrier ces
clientèles. Donc, iI y a des sommes d'argent qui ont été
annoncées, d'autres qui le seront éventuellement sur le
rapatriement, au niveau des coûts financiers... Ce que j'essaie de faire,
c'est de vous donner un peu l'exemple des mesures incluses dans la phase 2. La
phase 1, je pense que vous la connaissez déjà. Asteur qu'elle est
réalisée, ça doit moins vous intéresser! J'essaie
de vous trouver des mesures dans la phase 2. Je pourrais peut-être vous
les donner cet après-midi. Au niveau de la phase 2, je n'ai pas Ici les
mesures en cours et...
M. Chevrette: Envisagées.
M. Côté (Charlesbourg):... ce que ça
implique. Oui.
Enquêtes administratives
M. Chevrette: O. K. Dans les enquêtes administratives, M.
le ministre. En 1988-1989, le ministère de la Santé a
déclenché une série d'enquête; vous vous rappelez
sans doute, nous en avions parlé aux crédits et je vous ai
posé une question au feuilleton. La réponse que j'ai reçue
du feuilleton m'apparaît incomplète. Où en est-on
aujourd'hui? Combien de dossiers ont été transmis au Procureur
général?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est quoi, la
réponse qui n'est pas bonne au feuilleton?
M. Chevrette: Bien, c'est qu'au feuilleton vous nous donnez des
séries d'explications sur le nombre. On a des nombres, on peut vous le
lire. Élément 1, je vous avals posé: Pour tous les
établissements du réseau, combien y a-t-il d'enquêtes
administratives, etc. ? Vous dites: iI importe de préciser qu'il ne
s'agissait pas d'enquêtes administratives mais plutôt de
vérifications de l'utilisation des fonds publics. Il y a une valse,
là, vous savez.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est la
même que de votre temps. Il n'y a pas de différence.
M. Chevrette: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, c'est à
partir des mêmes bases. C'est exactement la même. Je n'ai pas
changé les méthodes en arrivant.
M. Chevrette: Bien, vous n'avez pas changé les
méthodes, mais vous aviez 30, 26 ou 28 enquêtes administratives en
marche. Ma question est très précise: combien de dossiers ont
été transmis au Procureur général pour
poursuite?
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement, il y en a
trois.
M. Chevrette: Trois?
M. Côté (Charlesbourg): De mémoire,
là.
M. Chevrette: Vous m'aviez répondu, le 19 septembre 1990,
là, à l'époque, H était question en commission
parlementaire de 23 rapports d'enquêtes administratives en 1990. Vous me
disiez à peu près ceci, ce qu'on reprochait... Il y avait un
CRSSS qui était présumément en réseau... il
existait un réseau d'influence. Est-ce qu'on pourrait savoir quels sont
les trois qui ont été transmis au Procureur
général?
M. Côté (Charlesbourg): Je...
M. Chevrette: Au fond, je demande l'identification.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais même
là, à partir du moment où on met sur la place publique le
nom des établissements qui ont été transmis... Je dois
vous dire que je me sens un peu inconfortable avec ça. Pas parce que...
Le but est clair, à partir du moment où on le transfère,
c'est qu'on pense qu'il y a un certain nombre d'informations qui peuvent
être, qui doivent être fouillées de manière
additionnelle, et qui pourraient éventuellement déboucher sur des
poursuites. Est-ce qu'à ce moment-ci iI est d'utilité publique de
dire lesquels ont été transférés, en
présumant tout ce qu'il va y avoir autour? Ils sont presque
condamnés dès le moment où vous mettez ça sur la
place publique. Il faut au moins leur donner l'opportunité de faire les
enquêtes qui s'imposent, à ce moment-là. Et, tôt ou
tard, dans la mesure où il y a des choses, ça sera du domaine
public.
M. Chevrette: Non, mais quand ils sont flanqués en
tutelle, entre vous et moi, les interrogations sont là dangereusement.
Il y en a qui sont sous surveillance administrative depuis deux ou trois ans,
qui ont une épée de Damoclès au-dessus de la tête.
Là, vous m'apprenez que sur 23, 26 ou 28, peu Importe, iI y en a 3 dont
les dossiers sont rendus au Procureur général pour fins ou bien
de mise en accusation, parce que quand ça s'en va au Procureur
général...
M. Côté (Charlesbourg): Une enquête
additionnelle.
M. Chevrette: Une enquête additionnelle, les trois?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Aucune n'est mise en accusation pour le moment?
M. Côté (Charlesbourg): Non, à ce
moment-là, ça ne relève plus de mon ressort, moi. C'est
transféré pour enquête additionnelle...
M. Chevrette: Mais, M. le ministre... M. Côté
(Charlesbourg): Oui?
M. Chevrette: Je vais vous poser une question sur
l'efficacité des enquêtes administratives, d'abord, parce qu'il y
en a que ça fait deux ou trois ans... Comment allez-vous justifier
devant nous autres, là? Une enquête administrative par quelqu'un
de compétent qu'on nomme, ça devrait être trois, quatre
mois, cinq mois, II me semble, pour fouiller à point et puis faire des
recommandations au ministre. Et moi, j'en al eu, par exemple, dans le cas de
Rivière-des-Prairies; dans un premier temps, je n'étais pas
satisfait, j'ai fait comme vous, je l'ai nommée un peu plus forte pour
essayer d'avoir plus de lumière. Mais, après qu'on a ça,
justifier un délai de deux, trois ans, là... Si je prends, par
exemple, le CLSC du Richelieu...
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je vous parle, dans mon
cas, d'établissements depuis mon arrivée, évidemment. Il
faut que j'assume la continuité, je le comprends.
M. Chevrette: Ça, je comprends.
M. Côté (Charlesbourg): Et c'est donc, finalement,
des enquêtes qui ont été faites par le ministère.
Depuis ce temps-là, j'ai effectivement transféré pour
complément d'enquête, mais avec des personnes qui ont l'habitude
de le faire et qui ont tous les pouvoirs de le faire, donc trois de ces
cas-là, depuis mon arrivée. Bon. Évidemment, si on recule
plus loin sur ce qui s'est passé avant, je dois en assumer la
continuité, mais ce ne sont pas des dossiers dans lesquels
j'étais, comme ministre, impliqué, et qui n'ont pas fait, pour un
bon nombre, l'objet d'une analyse additionnelle.
M. Chevrette: Je reviendrai sur celui-là cet
après-midi...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette:... sur ce dossier. Je sais que vous avez une
obligation de quitter à midi pile, donc je reviendrai sur celui-ci,
parce que je comprends que, tout en assumant, ça peut créer des
problèmes. Mais c'est parce qu'il y en a qui subissent des
préjudices, entre-temps. Il y a des personnes qui subissent des
préjudices très concrets depuis deux, trois ans. Et ça
m'apparaît long un peu, là. On y reviendra après-midi.
Le Président (M. Joly): Nous ajournons nos travaux sine
die.
(Suspension de la séance à 12 heures)
(Reprise à 15 h 15)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux.
Alors, la commission reprend ses travaux. M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: J'avais dit que je reviendrais sur les
enquêtes administratives. Effectivement, j'y reviendrai vers 17 heures,
si possible. Je devais commencer par Urgences-santé, mais, vu une
contrainte très explicable à laquelle je me rends, nous allons
commencer par la tutelle de Louis-H. LaFontaine ainsi que par le dossier de la
RAMQ, la Régie de l'assurance-maladie du Québec.
Le Président (M. Joly): Parfait. Merci, M. le leader.
Alors, je vous laisse la parole.
La tutelle à l'hôpital
Louis-Hippolyte-LaFontaine
M. Chevrette: Donc, sur le dossier de Louis-H. LaFontaine, je
voudrais citer certains passages d'un jugement que j'ai lu avec beaucoup
d'attention. On peut lire ceci: En plaçant Louis-H. LaFontaine sous
tutelle, le ministre de la Santé, M. Marc-Yvan Côté, a pris
une décision arbitraire, abusive, déraisonnable et
illégitime - ce n'est pas moi qui parle, M. le ministre, c'est un
certain juge - le ministre ne pouvait pas se servir de ses pouvoirs pour punir.
Le ministre n'acceptait pas que l'on puisse remettre en question ses
volontés. La tutelle visait à écarter un conseil
gênant qui résistait aux volontés ministérielles et
qui, fort judicieusement, s'interrogeait sur le bien-fondé des
recommandations qu'on cherchait à lui imposer à la sauvette et
sans discussion. Les menaces à peine voilées du ministre à
l'égard du conseil d'administration ne constituaient pas un moyen de
persuasion légitime pour parvenir à l'objectif qu'il
privilégiait. Voici une série de citations que l'on peut lire
dans le jugement que le tribunal a rendu ces dernières semaines. Ma
question est: Est-ce que le ministre, qui a décidé d'aller en
appel, peut quand même commenter ces extraits que je lui ai
cités?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président...
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...si nous avons
décidé d'aller en appel, c'est qu'il y a matière à
appel. Tout comme le député de Joliette, j'ai fait la lecture du
jugement et, par le fait même, si on a décidé d'aller en
appel, c'est parce qu'on ne partage pas du tout, y compris sur le plan
légal, l'interprétation sur le plan légal et, dans le
fond, le jugement du juge de première Instance. À ce moment-ci,
il n'est pas de mon intention de commenter ce jugement, d'aucune
manière, puisque, évidemment, nous aurons l'occasion de le faire
en appel, avec ses trous et avec ses vices comme jugement. Dans ce
sens-là, vous comprendrez assez aisément que je serai plus que
prudent, de façon à faire en sorte qu'il y ait une distinction
assez nette entre - ce que tout le monde souhaite - le pouvoir
législatif et le pouvoir judiciaire. Ça m'apparaît
extrêmement important. Évidemment, on verra ce que ça
donnera en appel.
M. Chevrette: Mais le jugement, en plus d'être
sévère face au ministre, en ce qui regarde la perception du juge
face à ce que le ministre a fait, conclut quand même que les
intimés ont raison sur le fond. Quant au fond, quel était
l'argumentaire devant le juge de première instance pour imposer cette
tututelle et pour légitimer votre tutelle?
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai aussi compris
à la lecture du jugement, sans nécessairement parler de la valeur
du jugement à mes yeux, qui peut être différente pour
quelqu'un d'autre qui en fait la lecture, c'est qu'on en arrivait à la
conclusion que ce qui était dénoncé dans le passé
comme situation - qui est encore la même chose, c'est encore, là -
c'est qu'il y avait encore un problème médico-administratif. En
tout cas, si j'ai bien lu le jugement ou si je me le rappelle très bien,
il y a donc une constatation d'un certain nombre de choses qui étalent
encore, après toutes les tentatives, les vôtres, les nôtres,
c'était une situation qui était encore existante, mais en arriver
avec un jugement que vous connaissez et que je ne veux d'aucune manière
pour le moment commenter...
Comment en est-on venu à la tutelle? On en est venu à la
tutelle suite à une intervention du comité des
bénéficiaires qui a sensibilisé les autorités
supérieures du ministère à une situation qu'eux jugeaient
inacceptable. Ce que j'ai fait à l'époque, et je me demande
même si ce n'est pas au cours de la commission parlementaire qui nous a
permis d'entendre les gens sur la réforme, sinon durant les
crédits, j'ai convoqué les gens de Louis-Hippolyte-LaFontaine
à une réunion que nous avons tenue Ici, dans un des salons du
parlement, pour échanger sur la situation et leur dire que je mandatais
M. Voisine pour faire un état de la situation et faire un certain nombre
de recommandations. Il s'est adjoint un certain nombre de personnes au
comité et ils m'ont fait des recommandations qi> » j'ai
suivies. Je n'ai pas dit: Celle-là est bonne et celle-là n'est
pas bonne. Ils ont dit: Le rapport, c'est un tout et il y a des conditions
à l'intérieur de ça. Je vous rappellerai que ces
décisions-là ont été prises, que le conseil
d'administration que j'ai rencontré en a entériné, si ma
mémoire est fidèle, la presque totalité, sauf une
où il y avait certaines réticences, mais que je me suis
retrouvé en conférence de presse annonçant publiquement
les mesures que nous allions prendre et que j'avais, à ma gauche, le
président qui représentait le conseil d'administration au moment
où on a fait la conférence de presse et qu'on a dit publiquement:
Voici les recommandations et voici celles qu'on va suivre et dans quel temps.
C'est ça qui avait été décidé à
l'époque jusqu'à ce qu'on en arrive à effectivement
l'ultime démarche de la tutelle. Les médecins ont jugé bon
de la contester devant les tribunaux et le tribunal leur a donné raison
en première instance, avec tous les problèmes que ça
suppose. Il y a des problèmes qui restent encore aujourd'hui et c'est
dans ce contexte-là que nous avons travaillé depuis.
M. Chevrette: Entre-temps, vous êtes en appel et, si j'ai
bien compris, le tuteur demeure en fonction.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez m'expliquer comment il se
fait qu'on vient d'activer très sérieusement, d'augmenter la
sortie de bénéficiaires de Louis-Hippolyte-LaFontaine? Les sommes
per capita représentaient environ 40 581 $ il n'y a pas tellement
longtemps. Votre prédécesseur, Mme Lavoie-Roux, avait
augmenté ça à 46 000 $ pour l'opération de la phase
2 et on nous informe par le CRSSS de Montréal que vous êtes sur le
point d'y injecter 9000 $ additionnels par patient pour procéder
très rapidement à la sortie de bénéficiaires.
Est-ce que...
M. Côté (Charlesbourg): Pour ne pas qu'il y ait
d'équivoque, j'ai un rapport très régulier des gestes qui
sont posés par la tutelle au niveau de Louis-H. d'un plan d'ensemble
d'interventions que nous avons décidé de mener. Pour moi, il
était inacceptable aujourd'hui, en 1991 comme en 1990, qu'on se retrouve
encore dans les situations dans lesquelles nous étions au niveau de
Louis-H. et au niveau des bénéficiaires. Dans notre optique
à nous, c'a été d'abord et avant tout le
bénéficiaire et poser des gestes en fonction des
bénéficiaires. Il y a un certain nombre de gestes qui ont
été posés, y compris au niveau des immobilisations et y
compris dans la
réalisation des recommandations du rapport Voisine quant à
faire en sorte qu'il y ait une clientèle historique, une
clientèle pour centre d'hébergement et une clientèle de
réadaptation et c'est dans cet esprit-là qu'on a effectivement
mandaté le tuteur sur un certain nombre de gestes à poser,
lesquels ont été posés dans un temps tout à fait
exceptionnel.
Pour que des choses soient très claires, je lui passerais
peut-être la parole pour expliquer un certain nombre de gestes qui ont
été posés. À ce moment-là, ça pourra
donner l'état de la situation parce qu'on a surtout entendu parler de la
chicane, mais on n'a pas entendu parler du bienfait de l'intérieur, de
ce qui s'est passé pour les bénéficiaires, et c'est dans
cet esprit-là qu'on l'a fait jusqu'à maintenant.
Le Président (M. Joly): M. Cantin.
M. Cantin (Réjean): Merci, M. le Président. Je
pense que, pour que ce soit assez facile à suivre, je vais le faire par
catégorie de clientèle. Alors, une recommandation était
à l'effet de transférer à une autre corporation les
bénéficiaires dits clientèle d'hébergement. Alors,
ce transfert est fait depuis le 1er avril. Le centre d'accueil Gouin-Rosemont
opérationnalise lui-même le centre d'accueil, et le transfert lui
a été fait de 400 bénéficiaires. Le budget qui a
été alloué pour cette opération de transfert, c'est
12 200 000 $. Également Hippolyte-LaFontaine s'engage à payer
l'ensemble des travaux immobiliers nécessaires pour cette
clientèle. Incidemment, les premières rénovations ont
été faites, elles totalisaient 300 000 $. Il y a, dans un
deuxième temps, la pharmacie, la physiothérapie et
l'ergothérapie qui vont être réaménagées
d'ici trois mois maximum pour 300 000 $ et un projet de 3 200 000 $
débutera dans 15 jours pour les services de support à cette
clientèle-là. Donc, également sont intervenues avec tous
les syndicats des ententes concernant le transfert, aussi bien la CSN, les
Infirmières auxiliaires que les infirmières. Par rapport à
la continuité à Hippolyte-LaFontaine, Hippolyte-LaFontaine reste
propriétaire du bâtiment. Il offre les services de repas, de
buanderie et d'entretien lourd. Également, il bénéficie
d'une priorité d'admission pour la clientèle
d'hébergement. Je pense que c'est l'étape centre d'accueil
d'hébergement.
Si on regarde maintenant la déficience intellectuelle, la
proposition du comité Voisine était de transférer dans la
communauté 220 bénéficiaires. Un protocole est intervenu,
aussi bien avec chacun des établissements qui s'occupent de
réadaptation, de Charleroi qui agit comme coordonateur et du conseil
régional et pour lequel des transferts doivent s'opérer, et
l'ensemble de l'opération doit se réaliser sur une période
approximative de deux ans et demi.
M. Chevrette: Sur le dossier précis de
Charleroi, est-ce que le mandat est changé ou s'ils ont toujours
le même mandat dans la conduite professionnelle?
M. Cantin: Non. Le mandat a été changé en
cours de route et, je pense, avec l'accord de Charleroi. Lorsqu'on a
constaté les difficultés à la proposition telle qu'elle
avait été matérialisée, c'aurait signifié
que, si on procédait tel que la recommandation était
formulée, les employés se retrouvaient ni plus ni moins à
changer trois fois de patron dans tout le processus de transfert, ce qui a
été jugé difficilement applicable. En plus de ça,
avec des significations très importantes en termes de "bumping" parce
qu'on ne savait plus qui était touché à
l'intérieur, plutôt que de le prendre d'une façon
différente où on garantirait aux employés une
sécurité d'emploi à l'intérieur
d'Hlppolyte-LaFontaine, et on transférerait davantage d'argent avec les
bénéficiaires. C'est là qu'on en est venu à une
entente avec toutes les parties pour remettre à chaque centre d'accueil
de réadaptation qui prend un bénéficiaire 40 000 $ en
termes de frais récurrents, et ces 40 000 $, dépendant à
quelle époque le transfert est fait, 15 jours après le transfert,
s'il reste six mois à courir dans l'année, nous défalquons
20 000 $ du budget d'Hippolyte-LaFontaine et, l'année suivante,
l'établissement est assuré de bénéficier de 40 000
$.
M. Chevrette: ...le mandat actuel du CH, du...
M. Cantin: Coordonateur. M. Chevrette: Charleroi.
M. Cantin: Charleroi est coordonnateur de l'opération et
il est conseillé auprès des centres d'accueil de
réadaptation pour les services professionnels reliés à
cette clientèle-là. (15 h 30)
M. Chevrette: Que répondez-vous au fait qu'on
transfère des clientèles qui ne sont pas des clientèles
propices à une forme de réadaptation et au fait,
également, qu'en déficience intellectuelle sur l'île de
Montréal il y a 740 enfants déficients intellectuels qui sont en
attente de services de maintien à domicile, 405 familles d'enfants,
etc.? Qu'est-ce que vous répondez à tous ceux qui sont sur ces
listes d'attente et par le fait que vous venez surcharger les centres d'accueil
de réadaptation?
M. Cantin: Bon. Écoutez, c'est des ressources
supplémentaires qui sont créées. Alors, chaque transfert
s'opère dans des petites maisons, au maximum six
bénéficiaires. Les deux plans, c'est-à-dire le plan de
désinstitutionnalisa-tion des centres de réadaptation est tenu en
compte dans le cadre des transferts qui s'opèrent par rapport au
programme qui a été mis de
l'avant au niveau d'Hippolyte-LaFontaine. Je dois vous assurer que par
rapport à ça il semble qu'il n'y ait pas de problème
majeur. On a rencontré, la semaine dernière, l'ensemble des
centres d'accueil de réadaptation. Ceux-ci nous ont confirmé que
d'ici le 30 juin Hs pourront nous transférer, prendre en charge 31
bénéficiaires dont 21 sur I'île de Montréal et 10
dans les autres régions du Québec et, également, 55 plus -
je m'excuse - 29, alors 84 pourront être pris par la suite en charge
d'ici le 31 mars...
M. Chevrette: Je vous arrête, M. Cantin. M. Cantin:
Oui.
M. Chevrette: Le fait que vous transférez en centres
d'accueil de réadaptation ces patients, on crée un
problème au niveau... Par exemple, je prends 50 jeunes qui sont en
attente d'une famille d'accueil de réadaptation à
Montréal, qui sont sur une liste depuis quatre ans, il arrive quoi avec
ces jeunes-là? Parce qu'on me dit que sur le plan professionnel les
évaluations faites quant aux personnes à être
transférées viennent carrément changer la mission des
centres d'accueil de réadaptation. Ça, est-ce que... Ce n'est pas
un D. G. qui analyse la possibilité pour un individu d'être en
réadaptation ou pas, ce sont des professionnels. Comment peut-on avoir
décidé qu'on en passe tant et que les professionnels qui les
accueillent considèrent que ce ne sont pas des personnes aptes à
une réadaptation, alors qu'en même temps il y a des personnes qui
sont en attente depuis quatre ans? Je prends un autre exemple: II y a 815
adultes à Montréal qui sont en attente de services sociaux
professionnels, dont certains depuis sept ans. Quel sera l'effet de ces
transferts-là sur la population qui est en attente?
M. Cantin: Je ne parierai pas des 500, M. Chevrette, je vais
parier de la clientèle qu'on transfère. La clientèle qu'on
transfère, c'est une clientèle de déficience
intellectuelle, sans aucun problème d'association, de maladie
psychiatrique. C'est une clientèle qui, comme telle, a été
évaluée à l'intérieur par les professionnels; c'est
une clientèle dont tous les dossiers ont été remis aux
centres d'accueil de réadaptation et pour laquelle ces derniers se sont
montrés d'accord et favorables à un programme de
réadaptation et à une prise en charge sans pour autant annihiler
les efforts qui se faisaient par rapport à la poursuite des programmes
de désinstitutionnalisa-tion des centres d'accueil de
réadaptation. Mais je ne peux pas répondre pour les 500 en
attente, c'est une donnée que moi, je ne possède pas.
M. Chevrette: Le ministre répond quoi? Je vais adresser ma
question au ministre, effectivement. Vous répondez quoi, vous, M. le
ministre, à la population ou aux parents de personnes qui
présentent une déficience intellectuelle? Pourquoi à
Montréal n'y a-t-il pas plus de places et qu'on lit les statistiques
suivantes: 740 déficients intellectuels, 405 familles d'enfants en
attente de financement pour... le ref s de dépannage, 50 enfants en
attente de familles d'accueil, 45 familles d'enfants en attente de ressources
psychosociales, 815 adultes en attente de services sociaux professionnels dont
certains depuis sept ans, 61 familles d'adultes en attente d'aide
éducative dont certaines depuis 5 ans, 320 adultes en attente de
services de maintien à domicile, 174 familles d'adultes en attente de
financement pour... de répit à compter de 1991, 56 adultes en
attente d'une famille d'accueil de réadaptation, 129 adultes en attente
d'une résidence communautaire et 10 adultes en attente d'un milieu
résidentiel structuré, 170 familles en attente de services
psychosociaux, dont certains depuis trois ans, alors qu'il s'apprête
à désinsti-tutlonnaliser 215 personnes? Comment allez-vous
concilier tout ça?
M. Côté (Charlesbourg): II y a deux... Non... La
conciliation n'est pas très dure à faire parce que c'est deux
dossiers complètement différents. Non, non, laissez-moi faire. Au
moins, donnez-moi la chance. Vous pourrez toujours dire non après, c'est
votre liberté. Mais je pense qu'après en avoir
déposé autant ça nécessite quand même qu'on
mette une pendule à l'heure un petit peu là.
M. Chevrette: La télé.
M. Côté (Charlesbourg): II y a une chose qui est
Louis-H., un établissement qui est Louis-H. qui, à partir de ses
propres budgets, fait une opération qui, elle, se finance à
partir des crédits de Louis-H. et qui ne vient d'aucune manière
interférer dans l'autre question que vous soulevez qui est une autre
question. Donc, je ne pense pas qu'aujourd'hui on puisse dire que c'est
l'opération de Louis-H. qui fait que des gens peuvent être sur une
liste d'attente depuis cinq ans, depuis sept ans et qui vont l'être
encore davantage par le geste qu'on s'apprête à poser. Une chose
est certaine, c'est que tous les spécialistes - et je ne me
considère pas un spécialiste - supportent ces
recommandations-là et vont dans le même sens. Donc, on le fait. Il
faut le faire et ça n'entrave d'aucune manière, sur le plan
financier, les autres opérations.
Maintenant, si le CRSSS de Montréal a une liste d'épicerie
concernant telle ou telle ou telle ou telle ou telle situation...
Évidemment, des listes d'attente, on ne se le cache pas, il y en a
partout. Je pense que ce qu'il faut, c'est l'examiner de très
près pour tenter de régler un certain nombre de ces
problèmes-là, comme on l'a fait dans d'autres cas, au meilleur de
notre connaissance et en apportant le support financier qu'on peut apporter.
Or, je ne resterai pas
insensible devant une liste de 815 personnes. Peut-être que ce
n'est pas ces 815 là qui sont les plus importants. C'est peut-être
les 45, c'est peut-être les 30, c'est peut-être les 10. A tout le
moins, on va faire faire une analyse assez serrée - c'est ce à
quoi je peux m'engager - de la liste dont vous faites état et on y
reviendra à ce moment-là. Mais c'est carrément une demande
d'ajout d'argent additionnel pour être capable de régler les
problèmes de listes d'attente.
Donc, il y a une question là aussi, je pense, d'organisation et
d'examiner la liste et de faire en sorte qu'on puisse les supporter, les aider.
Ce n'est pas uniquement non plus, dans un cas comme celui-là, toujours
par l'ajout d'argent qu'on va régler tous les problèmes.
Ça peut passer par l'ajout d'argent. On va l'examiner de très
près. Mais vous me la donnez là.
M. Chevrette: Oui, mais le CAR Charieroi vous disait dans un
rapport d'étape, tout dernièrement à part ça,
résultats escomptés: L'actualisation des intégrations
selon un échéancier établi par les centres d'accueil de
réadaptation est réalisée dans le respect des besoins de
la clientèle. Il vous disait: Le développement et la
consolidation des liens entre les différents partenaires du
réseau impliqués directement ou indirectement dans le processus
d'intégration des personnes. Il vous disait: Une plus grande
sensibilisation de la communauté à l'intégration sociale
des personnes présentant une déficience intellectuelle. Est-ce
que ça est respecté?
M. Carrtin: Oui, c'est respecté intégralement. Et
je peux vous dire que je suis en mesure de répondre
"intégralement". J'ai eu des rencontres justement avec M. Hamann, il y a
à peine 10 jours, et l'opération, de sa part même, est
qualifiée de franc succès. C'est ainsi que les centres d'accueil
ont pu prendre l'engagement d'assurer la prise en charge, d'ici le 31 mars, de
114 bénéficiaires: 20 sont déjà dans des
ressources, 21 personnes seront dans des ressources d'ici le 30 juin et le
solde des bénéficiaires comme tels, soit encore 70, seront dans
des résidences. Non, jamais plus que six bénéficiaires,
d'ici le 31 mars.
M. Chevrette: Mais, M. Cantin, dans le rapport semestriel
concernant le projet...
M. Côté (Charlesbourg): Ça date de quand?
M. Cantin: Quelle date?
M. Chevrette: En janvier 1991. Ce n'est pas loin ça. En
conclusion, on y lit ceci: Nous poursuivons donc nos travaux visant
l'intégration sociale à l'ensemble des personnes en provenance de
l'hôpital Louis-H. Lafontaine. Le succès de ce projet ne sera
réel que si nous réussissons l'intégration sociale des
personnes et non seulement leur intégration physique. N'est-il pas exact
que les professionnels de ces centres sont extrêmement inquiets face
à l'accélération et craignent carrément que ce soit
une intégration physique seulement et non sociale?
M. Cantin: Écoutez, moi, je n'ai pas cette
information-là. Je peux vous dire que jeudi dernier une réunion
s'est tenue à Montréal et tous les centres d'accueil de
réadaptation étaient là. Ce qui guide les centres de
réadaptation dans...
M. Chevrette: Tous les D. G.
M. Cantin: Les D. G., oui, mais...
M. Chevrette: C'est correct.
M. Cantin:... à travers les D. G.
M. Chevrette: On se comprend bien.
M. Cantin: Oui. Tous les D. G. de centres d'accueil de
réadaptation puisque ce sont eux qui...
M. Chevrette: Parfait.
M. Cantin:... sont les porte-parole de l'établissement.
Alors, ils se sont dit qu'on doit être guidé par le succès
qu'on a eu dans les 20 premiers et on doit continuer exactement dans le
même sens. Si on continue dans le même sens, l'opération
continuera d'être un franc succès. Et ça, c'est la semaine
dernière.
M. Chevrette: Le 7e, Gamelin, à Louis-H...
M. Cantin: Oui.
M. Chevrette:... est-il fermé?
M. Cantin: Gamelin?
M. Chevrette: Oui.
M. Cantin: Le 7e, Gamelin?
M. Chevrette: Oui, oui, l'édifice Gamelin, le 7e. Tout ce
qu'on appelle le 7e, Gamelin, là où on avait
amélioré les lieux d'une façon extraordinaire et où
les...
M. Cantin: C'est le centre d'accueil, ça. C'est le centre
d'accueil, ce n'est pas fermé. C'est là que les 400
bénéficiaires ont été transférés pour
la prise en charge de Gouin-Rosemont. C'est le bâtiment qui devient le
centre d'accueil.
M. Chevrette: Est-ce que vous prenez des personnes du centre
d'accueil Gamelin pour les transférer en
désinsitutionnalisation?
M. Cantin: On prend actuellement... Écoutez, la prise en
charge de Gamelin s'est effectuée le 1er avril. Il va de soi que le
centre d'accueil va mettre de l'avant les mêmes critères qu'un
centre d'accueil a; s'il y a une clientèle qui peut se retrouver dans
des ressources qui seraient plus légères, j'Imagine que les gens
qui sont responsables feront le nécessaire, mais autrement je ne connais
pas de clientèle du centre d'accueil qui serait
désinstitutionnalisée.
M. Chevrette: Donc, Gamelin, c'est ouvert pour rester et c'est
converti en centre d'accueil...
M. Cantin: C'est converti en centre d'accueil...
M. Chevrette: Et il n'y aura pas... Ces personnes-là ne
seront pas placées en familles d'accueil ou en résidence.
M. Cantin: Ces personnes-là, vous allez comprendre que je
crois que la moyenne d'âge des personnes du centre d'accueil est
d'environ 70 ans. Alors, je ne pense pas qu'il y ait de grandes
possibilités de ce côté-là pour des transferts.
M. Chevrette: Moi, M. le ministre, j'essaierai de mettre la main
sur des preuves tangibles de ce que j'ai avancé en vous disant que des
professionnels nous disent carrément qu'il y a des personnes
désinstitutionnallsées, que ça n'a pas de bon sens.
J'essaierai de vous en fournir une preuve, parce que s'il apparaissait que les
professionnels qui font l'analyse des personnes... qu'on accélère
de façon radicale la désinstitutionnalisation pour aller parquer
des individus dans des maisons et sans capacité véritable de
procéder à une intégration sociale, je pense qu'on fausse
le travail des professionnels. À mon point de vue, ce serait... Si ce
n'était pas en commission parlementaire, je vous ferais voir certaines
photos et vous comprendriez peut-être pourquoi certains professionnels
sont extrêmement malheureux du fait qu'ils ne peuvent exercer pleinement
leur profession parce qu'on procède avec vitesse à une
intégration physique et qu'on change, qu'on modifie
nécessairement la mission ou la vocation des centres d'accueil à
ce moment-là. C'est très grave.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il faut aussi
faire à l'occasion la distinction, et je sais que vous en êtes
capable, vis-à-vis des travailleurs à l'interne qui peuvent aussi
vivre dans l'appréhension d'une certaine mutation. Ça aussi,
c'est un phénomène. Quand je suis allé à Louis-H.
rencontrer des gens, en particulier à ce niveau-là, il y avait eu
des représentations qui avaient été faites de la part
d'individus qui se sentaient un peu mal à l'aise devant des change-
ments aussi importants que ceux-là et souhaitaient que ça ne se
fasse pas avec rapidité de telle sorte qu'ils soient capables de les
absorber.
J'ai entre les mains un rapport qui date d'avril 1991, qui ne semble
pas... Et ça, ce n'est pas fait par le directeur général,
me dit-on, c'est un rapport qui est signé par la directrice des soins
professionnels en réadaptation qui ne semble pas du tout aller dans le
sens que vous nous dites. Pour votre intérêt, si vous le
souhaitez... (15 h 45)
M. Chevrette: J'aimerais ça en avoir une copie.
M. Côté (Charlesbourg):... je peux faire des copies
et vous en distribuer. Vous allez voir que c'est une opération qui est
quand même relativement claire. Le but, ce n'est pas
d'accélérer pour dire qu'on l'a fait, parce que je pense
qu'à ce moment-là on aurait tous manqué notre but. C'est
de le faire et de bien le faire. Évidemment, je prends pour ce que
ça vaut les mises en garde du député de Joliette parce
qu'effectivement il peut peut-être y avoir des gens malheureux à
l'intérieur de ça. Ce que je comprends, c'est que ça ne
serait pas nécessairement la règle mais peut-être
l'exception. Il faudrait examiner ça de près.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre aurait en main aussi le
rapport du Conseil régional de la santé et des services sociaux
du Montréal métropolitain du 5 février? C'est un rapport
du CRSSS du 5 février 1991, on en repariera au chapitre des CRSSS
tantôt. Ce que je veux dire en terminant sur ce dossier, est-ce que je
peux attendre du ministre l'engagement suivant: que, dans le processus qui se
veut le respect de la personne d'abord et du bénéficiaire
d'abord, on puisse nous assurer que l'intégration sociale que l'on
recherche sera pleinement réalisée et non pas une
intégration physique, point?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, il faut
quand même tirer profit des expériences passées. Et
à ce niveau-là, on en a discuté à plusieurs
reprises et ça a toujours été la ligne de conduite qu'on
s'est donnée. Est-ce que ça signifie que demain la
totalité des cas qui seront intégrés, ce sera un
succès total? On ne peut pas garantir ce genre de choses là. Il y
a aussi des impondérables, mais la ligne de conduite est celle-là
et va être celle-là. C'est celle qui va nous guider au cours des
prochaines semaines, des prochains mois. Évidemment, c'est ça
qu'on cherche et le mandat est très clair à ce
niveau-là.
M. Chevrette: La partie des 9000 $ dont j'ai parlé qui
viseraient à accélérer le processus de
désinstitutionnalisation, est-ce c'est réel?
M. Cantin: Non. Tout à l'heure, j'ai fait
mention de 40 000 $ en somme récurrente; s'ajoute pour la prise
en charge également une somme de 6000 $ pour faciliter l'aspect
immobilisation de la bâtisse et s'ajoute à cet
élément-là une somme de 6000 $ qui doit provenir de la
structure régionale pour la formation ou la prise en charge et tout ce
que ça signifie au niveau des centres de réadaptation, et
ça, davantage pour les services professionnels.
M. Chevrette: Donc, on est passé de 40 000 $à52 000
$.
M. Cantin: C'est 40 000 $ et 12 000 $ non récurrents. La
seule somme qui est récurrente, c'est 40 000 $.
M. Chevrette: Mais les derniers 6000 $ sont sortis quand?
M. Cantin: Les derniers 6000 $ sont du protocole. Les deux
derniers 6000 $ sont du protocole, à savoir qu'il y a à peu
près huit mois que la discussion s'est faite entre les gens de
Charlerol, les gens comme tels du conseil régional et les gens du
ministère.
M. Chevrette: Combien d'employés de
Louis-Hippolyte-LaFontaine quittent Louis-H. pour aller soit dans les centres
d'accueil ou les centres d'accueil de réadaptation?
M. Cantin: Actuellement, tous les employés qui
travaillaient dans le pavillon Gamelin ont quitté Louis-H. pour se
retrouver maintenant au niveau de Gouin-Rosemont. Quant aux autres
employés, selon l'entente qui a été prise, ils demeurent
à l'intérieur de Louis-Hippolyte-LaFontaine. Alors, on ne
transfère pas d'employés au niveau des centres d'accueil de
réadaptation. Ça a été un désir.
Louis-Hippolyte-LaFontaine était capable de réutiliser,
étant donné soit les postes vacants ou les postes qui
étaient à demi-temps, l'ensemble de ce personnel-là sans
que ça crée quelque problème que ce soit.
M. Chevrette: Donc, si je comprends bien, il y a seulement ceux
qui étaient dans Gamelin, à cause de l'administration de
Rosemont, eux autres passent au centre d'accueil Rosemont?
M. Cantin: Oui, exactement.
M. Chevrette: Mais dans le reste, même s'il y a 230
bénéficiaires. Ils seront combien?
M. Cantin: 220 bénéficiaires.
M. Chevrette: 220 bénéficiaires qui seront
désinstitutionnalisés, soit dans des maisons d'accueil, soit dans
des centres d'accueil de réadaptation, il n'y a aucun employé de
déména- gé.
M. Cuntin: II n'y a aucun employé. Les employés
sont réaffectés dans la structure. Je dois vous dire qu'il y a
une programmation qui est faite à cet effet-là et ça ne
crée aucun problème. Sauf qu'il est bien entendu qu'avec le
syndicat il y avait, par exemple...
M. Chevrette: II doit y avoir un phénomène. M.
Cantin: Non...
M. Chevrette: II doit y en avoir une gang qui n'est pas
rappelée.
M. Cantin: Oui. Je dois vous dire qu'il y avait, au niveau du
centre d'accueil de réadaptation, 70 postes qui étaient vacants.
Alors, on en est venus à une entente avec le syndicat comme quoi, pour
ces 70 postes, il était clair qu'il n'y aurait pas de remplacement. On
en est venus aussi à des ententes comme quoi on ferait des
réaménagements dans la structure des postes, ainsi de suite,
chose qui est faite. Je dois vous dire qu'on a fait ce que j'appellerais
un...
M. Chevrette: Je voudrais comprendre, M. Cantin. Je vous
arrête.
M. Cantin: Oui.
M. Chevrette: Je veux comprendre comme il faut. Vous dites qu'il
y avait 70 postes au niveau de la partie dite centre d'accueil de
réadaptation...
M. Cantin: De réadaptation. M. Chevrette: ...de
Louis-H.... M. Cantin: De Louis-H. M. Chevrette: ...qui
étaient vacants. M. Cantin: Qui étaient vacants.
M. Chevrette: Quelle sorte de réadaptation se faisait
là?
M. Cantin: Bien non! C'est parce que c'était une
décision qui était arrêtée depuis... Il ne faut pas
oublier que le centre d'accueil de réadaptation dont on parle,
l'objectif premier, au moment où les décisions avaient
été prises à l'époque, c'était le transfert
d'à peu près 400 bénéficiaires...
M. Chevrette: Oui.
M. Cantin: ...de centres d'accueil de réadaptation.
L'opération était enclenchée sur une période de
quatre ans, je crois, alors chaque
fois, vous vous imaginez bien, qu'il y avait un poste de vacant, on ne
le remplaçait pas dans le centre d'accueil de réadaptation.
Bon.
M. Chevrette: Bonne mère! Êtes-vous en train de me
dire que, depuis quatre ans, la section ou la mission réadaptation
à l'intérieur de Louls-H. a perdu 70 postes?
M. Cantin: Non. C'est parce que la mission de réadaptation
de Louis-H. s'était dégraissée de 200 lits. Alors, il y a
eu 200 lits qui ont été fermés au niveau du centre
d'accueil de réadaptation; on est passé de 400... Je pense, si ma
mémoire est fidèle, que c'était 419.
Une voix: 412.
M. Cantin: 412. Lorsque la tutelle a été
décrétée, il en restait 220.
M. Chevrette: Comment ça fait d'employés de moins,
potentiellement, le départ de 220 bénéficiaires?
M. Cantin: Je n'ai pas la réponse, sauf que je pourrais
vous la fournir pour demain.
M. Chevrette: II doit y avoir un ratio quelconque là,
patients-employé.
M. Cantin: Oui. Mais, à Hippolyte-LaFon-taine, il y avait
3000 employés. Il y avait 3000 employés pour 2000
bénéficiaires.
M. Chevrette: Donc, un et demi à chaque
bénéficiaire.
M. Cantin: À peu près.
M. Chevrette: Si je prends votre ratio, 220 multiplié par
un et demi, ça fait quelque chose comme 300.
M. Cantin: Oui.
M. Chevrette: Et vous me dites qu'il y en avait 70. Donc, Ils
restent avec un surplus de 230.
M. Cantin: Ils restent avec un surplus de 230. Ce
surplus-là est réaffecté dans les missions qui demeurent
à Hippolyte-LaFontaine.
M. Chevrette: Mais des missions défaillantes.
M. Cantin: La mission historique.
M. Chevrette: Mais la mission historique, ça, c'est des
personnes...
M. Cantin: Où il reste encore 1200 bénéfi-
ciaires.
M. Chevrette: Ou des personnes... Oui, mais ce sont des personnes
qui, dans bien des cas, sont en salle pour un bon nombre. Il y en a d'autres
qui sont dans des dortoirs. Mais ce que je veux dire, c'est: Est-ce qu'il y
avait des lacunes à ce point pour être capable d'absorber 230
employés, si je suis votre ratio?
M. Cantin: Bon. Écoutez, est-ce qu'il y a des lacunes
correspondantes à 230 postes? Je ne suis pas capable de répondre.
Je ne suis pas capable de répondre s'il y a des lacunes correspondantes
à 230 postes, sauf que, effectivement, au niveau de toute la mission
historique... et ce n'est pas pour rien que la recommandation du comité
Voisine a été de dire: On met de l'ordre dans la mission
historique. Il y a là 1200 bénéficiaires pour lesquels il
y a un seul programme qui est étiqueté, c'est Soins
prolongés psychiatriques.
La préoccupation, c'est de dire que maintenant on évalue
cette clientèle, on détermine les programmes. À cet
égard, par rapport à votre préoccupation de tout à
l'heure, on est en train de mettre sur pied un comité justement pour la
dimension sociale, la protection qu'on doit assurer au programme qui sera
présidé par le Dr Gaston Harnois, qui était le responsable
du comité Harnois et président du Comité de la
santé en...
M. Chevrette: Mais vous êtes en train de me dire
là...
M. Cantin: Pardon?
M. Chevrette: Ça prendrait peut-être bien des
rapports Voisine dans chaque centre hospitalier. Moi, je n'en reviens pas. Vous
essayez de me faire gober - et je ne dis pas que c'est faux là - face
à l'opinion publique, à l'administration des deniers publics que,
dans un premier temps, une mission était en manque de 70 postes en
réadaptation, puis que tu te ramasses avec 230 postes si je fais la
diminution des 320; il reste 200... Théoriquement, une administration
hospitalière devrait décréter qu'il y a 240 à 250
employés de trop pour la mission psychiatrique.
Là, vous m'arrivez en disant que tout le monde est couvert. Je ne
veux pas par là démontrer que je suis contre la
sécurité d'emploi des employés. Il faut bien se
comprendre. Je veux essayer de démontrer qu'en termes d'administration
publique ça n'a pas bon sens de telles aberrations parce qu'il y a des
missions spécifiques avec des nombres requis pour des missions
spécifiques qui sont admissibles selon nos règles
budgétaires. Si on va en centre d'accueil de réadaptation, on
sait que ça prend tant de travailleurs sociaux, tant d'encadrement, tant
de préposés. Je trouve ça aberrant, 70, mais
je trouve tout aussi aberrant les 230 ou 240 que vous me dites.
Si vous avez deux temps partiels, vous flanquez deux temps partiels ou
sur appel dehors pour mettre un temps plein. Il y a quelque chose que vous
allez faire. Vous ne me ferez pas accroire que c'est... À moins que vous
soyez en train de me dire qu'on en avait un avant et qu'on en a mis trois et si
ça ne s'est pas... à un, ça va être situé
à trois. Je ne sais pas comment vous réagissez, mais je trouve
que ça fait pitié, moi.
M. Cantin: Non. Moi, je pense qu'il y a des
éléments. On ne peut pas traiter ce dossier-là juste en
fonction de la mission de réadaptation. Vous savez très bien que
dans un établissement où il y a 3000 employés il y a un
"turnover" important. Vous savez très bien que dans un
établissement où il y a 3000 employés il y a
également des départs importants. C'est ces
éléments-là aussi plus les lacunes dans les autres
programmes qui vont faire que cette clientèle-là, on va
être capable de l'absorber.
M. Chevrette: O.K. Est-ce que vous pourriez nous transmettre, M.
le ministre, le tableau des effectifs de Louis-H., s'il vous plaît?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Aucun
problème.
M. Chevrette: Avec les catégories de personnel, à
partir des missions.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Ce qu'il était avant et après les
décisions d'affectation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Parce que ça ne m'apparaît pas
très gros.
M. Cantin: On va vous le présenter au fur et à
mesure.
M. Chevrette: Je pourrais continuer longtemps, mais je vais
m'arrêter.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, effectivement, je vais
fournir au député de Joliette toute l'information dont il a
besoin.
M. Chevrette: Avec le rapport Voisine en même temps.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
Définitivement, parce que c'est la base de ce qui nous a guidés
sur le plan de l'intervention, malgré le fait que lui aussi est
passablement varlope dans le jugement de Mme le juge. Il reste néanmoins
qu'au fur et à mesure que se lève le coin du voile, et pour celui
qui veut voir clair, il s'aperçoit qu'il v avait une situation là
où une tutelle était nécessaire.
M. Chevrette: Est-ce que lorsque vous allez déposer...
Le Président (M. Joly): J'imagine que le document que vous
allez produire, M. le ministre, c'est pour les membres de la commission
aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
Définitivement.
Le Président (M. Joly): Merci.
M. Chevrette: Lorsqu'il sera déposé, pour-riez-vous
nous envoyer le factum également du jugement d'appel que vous demandez?
Un coup que c'est déposé, ça devient un document public.
Vous pourriez nous envoyer le factum pour l'argumentaire que vous aurez en
appel. Je ne haïrais pas ça lire ça. Ça pourrait
peut-être produire une belle question, à la période de
questions, en comparaison.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! écoutez,
ça ne me dérange pas. Je suis toujours prêt à
répondre aux questions.
M. Chevrette: Je le sais. C'est pour ça que je sais que
vous allez me l'envoyer.
M. Côté (Charlesbourg): 20 heures, transparence.
Aucun problème.
M. Chevrette: C'est beau. Donc, on l'attend. Merci, M. Cantin.
Vous pouvez aller à vos... La RAMQ, j'aurais beaucoup de questions, mais
je vous en poserai une seule. Par les temps qui courent, je vais vous
épargner des questions à la RAMQ. Je pense que vous êtes
plus souvent à Montréal qu'à la RAMQ.
M. Côté (Charlesbourg): Juste en passant,
là-dessus, je pense qu'il est peut-être bon que les choses soient
très claires. On est dans une situation où M. Cantin a
accepté de faire la tutelle bénévolement. C'est assez
exceptionnel.
M. Chevrette: Vous avez bien fait d'abord de l'envoyer à
la canonisation de mère Marie d'Youville.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Vous aurez compris que,
comme le disait la partie opposante dans la contestation de la tutelle, c'est
un ami de Charlesbourg et, comme j'avais reçu une invitation, j'ai
décidé de prendre un ami de Charlesbourg pour l'envoyer à
la canonisation.
M. Chevrette: J'ai remarqué que vous étiez fort sur
les amis depuis quelque temps. (16 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Évidemment,
pendant tout le temps que j'ai passé dans l'Opposition à observer
d'autres qui étaient au pouvoir, je me suis aperçu que
c'étaient...
M. Chevrette: On a appris. On a appris.
M. Côté (Charlesbourg): ...des choses qui se
partageaient très bien de part et d'autre.
M. Chevrette: Je vous mettrais au défi là.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, on n'entrera
pas là-dedans parce que ce n'est pas...
M. Chevrette: Je vous mettrais au défi, en ce qui me
concerne.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: Je vous mettrais au défi en ce qui me
concerne.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: En ce qui me concerne, je vous mettrais au
défi là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Je ne voudrais
pas à ce moment-ci...
M. Chevrette: Sur la clarté des dossiers.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je ne dis pas que le
député... Je n'ai jamais dit que vous n'étiez pas
clair.
M. Chevrette: Ah.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Ce n'est pas
ça là.
M. Chevrette: Rappelez-vous que je vous ai même reçu
avec des clients de votre comté.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr. Bien
sûr. Et je vous le rends bien aujourd'hui.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): mais je m'aperçois
d'une chose, c'est qu'il y a pas mal plus de problèmes dans votre
comté qu'il y en a dans le mien.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Oui, c'est moins proche de Québec, je m'en
rends compte. Il y en a eu de réglés pas mal dans 12 mois,
n'est-ce pas, dans le mien?
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, je vous l'ai
dit...
M. Chevrette: Vous avez pu regarder ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous l'ai dit et je vous
le répète. On m'a même sifflé à l'oreille
qu'un des regrets de M. René Lévesque, c'est de ne pas vous avoir
nommé avant à Santé et aux Services sociaux.
M. Chevrette: Bon, bien, veuillez me considérer...
M. Côté (Charlesbourg): Admettant par le fait
même qu'il a fait quelques erreurs avant.
M. Chevrette: Donc, veuillez me considérer comme
l'ex-futur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Là, on va
diverger...
M. Chevrette: Ceci dit... M. Côté (Charlesbourg):
...d'opinion un peu. Régie de l'assurance-maladie
M. Chevrette: À la RAMQ. À la RAMQ. Je voudrais
savoir de la RAMQ une seule question. On vous avait demandé, l'an
passé, de bâtir une programmation qui nous permettrait de
déceler les extravagances dans le système. On m'avait dit que,
sur le plan de l'informatique, on ne pouvait pas, jusqu'à maintenant,
jusqu'à l'an passé, pitonner pour obtenir par exemple combien H
se fait tel type d'opération, tel type d'actes médicaux, tel type
de médication, tel type d'opération de verrue plantaire, par
exemple, qui augmente de 1700 % dans un an. Est-ce que vous avez mis sur pied
ce système et est-ce qu'on est à la veille d'avoir des
données statistiques de la RAMQ?
M. Cantin: Bon.
M. Chevrette: Je commence tout de suite après.
M. Cantin: Non, non. D'abord, M. Chevrette, des données
statistiques je voudrais dire qu'on en publie une tonne dans un cahier, des
statistiques de la RAMQ. C'est déjà considérable. Je pense
qu'il y a des éléments, à venir jusqu'à date,
peut-être, qu'on décelait trop tard. Et votre question, je me
rappelle très bien, vous l'aviez soulevée l'année
dernière. Je dois vous dire que, oui, on a présenté un
projet à M. Côté,
qui a accepté le projet et pour lequel on a obtenu les
crédits nécessaires. Nous sommes actuellement à
insérer à l'intérieur des mécanismes informatiques
une centaine de drapeaux rouges qui nous permettront de déceler des
situations aberrantes, déviantes, qui pourront se passer à
différents moments donnés, soit par rapport à des
programmes, soit par rapport à... Par exemple, je me souviens qu'on
avait abordé la question, l'année dernière, du semainier;
par sa progression avec ces drapeaux-là on va pouvoir... soit par
rapport à une évolution très rapide d'une masse salariale
pour des spécialistes donnés, soit par rapport à un
drapeau rouge qui va être mis par rapport à tous les individus.
À titre d'exemple: Si on voit qu'ils se dirigent vers une
rémunération qui va excéder 200 000 $, etc.
Il y aura une centaine de drapeaux rouges qui sont en train d'être
installés dans les statistiques.
M. Chevrette: Je voudrais savoir par établissement
également.
M. Cantin: Non. Pas par établissement.
M. Chevrette: Est-ce que vous n'avez pas les moyens
présentement de nous dire, par exemple, qu'un ratio de population par
rapport à un ratio de médecins, dans une région
donnée ou dans une ville donnée... il puisse y avoir des
statistiques tout à fait aberrantes dans un secteur? Par exemple, je ne
sais pas, prenons l'hémodialyse, pas l'hémodialyse, prenons les
MTS. Est-ce que les MTS, dans une région, toutes proportions
gardées, peuvent être complètement débordantes par
rapport à d'autres? Est-ce que vous avez ces situations?
M. Cantin: Ça, ça ne sera pas par rapport à
la question des drapeaux rouges, mais c'est par rapport à une autre
dimension pour laquelle aussi on a présenté un projet et c'a
été approuvé. Ça fait partie des évaluations
soit globales de programmes, ou d'évaluations de mini-programmes. Donc,
on en a pris. On a commencé à en prendre et on poursuit ces
opérations-là pour essayer de voir d'une façon plus
spécifique ce qui se passe, soit au niveau d'une région en
particulier, soit au niveau d'un programme en particulier. Mais c'est
l'évaluation du programme et ce n'est pas par des mécanismes de
drapeaux, mais bien plus des statistiques qu'on va chercher dans la machine et
qu'on analyse d'une façon particulière. .
M. Chevrette: Est-ce que vous avez commencé à faire
des projections sur ce que pourrait être une enveloppe
régionale?
M. Cantin: C'est-à-dire qu'on a assuré le
gouvernement qu'on était capable de mettre de l'avant cette
opération-là. Je dois vous dire qu'on est en train, à
l'aide des données des années passées, de voir ce que
ça donne au niveau de«* différentes masses
monétaires et au niveau de chacune des 17 régions, si 17
régions sont retenues.
M. Chevrette: une question au ministre ou à m. cantin:
est-ce que vous êtes rendus loin dans la reconnaissance des personnes
atteintes du sida comme malades sur pied?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
c'est une problématique assez importante où les problèmes
se sont accumulés au fil des années, dépendamment des
nouvelles maladies. Ça prend une restructuration de ce
programme-là qui est en cours actuellement et qui a fait l'objet, au
cours des dernières semaines, de séances de travail
extrêmement importantes avec l'ensemble du personnel du ministère,
y compris les collaborateurs de la Régie de l'assurance-maladie du
Québec, et non pas uniquement là-dessus, mais sur l'ensemble des
dossiers concernant les médicaments, toujours dans l'optique, bien
sûr, d'offrir à nos concitoyennes et concitoyens qui en ont besoin
les médicaments dont ils ont besoin, mais aussi en s'assurant, d'autre
part, qu'il y a un certain contrôle de fait par l'État. C'est pour
ça que la Régie de l'assurance-maladie du Québec a pris un
tournant qui s'appelle davantage "contrôle", contrôle qui va
s'exercer à tous les niveaux, du consommateur, du prescripteur, du
vendeur, du fabricant et du grossiste. Et là-dessus, sans être
nécessairement une révolution au niveau de la RAMQ, c'est un
changement de cap assez important. On a une collaboration très
étroite de la RAMQ pour faire ces choses-là. Donc, on aura une
nouvelle politique, si vous voulez savoir, très prochainement au niveau
des malades sur pied.
M. Chevrette: La Commission d'accès à l'information
a blâmé la RAMQ pour les échanges d'informations avec
certains organismes. Tout au moins, il y a eu des mises en garde très
fortes par la Commission d'accès à l'information sur vos
échanges d'informations. Est-ce qu'on peut savoir dans combien de cas
ça s'est fait et dans combien de cas vous avez eu des...
M. Cantin: Je pense qu'on n'a pas été
blâmé parce que notre façon de procéder, c'est de
présenter un protocole entre deux intervenants. Or, ce qu'on nous dit
à l'occasion, et je pense que ça nous est arrivé, si ma
mémoire est fidèle, à trois occasions, c'est que, pour
telle et telle raison, à cause d'un changement qui est sur le point de
survenir, on ne favorise pas là transmission d'informations. Ce à
quoi la Régie accepte de souscrire. Dans certaines circonstances, je
dois vous dire qu'on trouve ça quelque peu malheureux puisque ça
nous rend difficile l'amélioration des fichiers des
bénéficiaires pour
lesquels on a une responsabilité.
M. Chevrette: Pourriez-vous regarder ce qui est marqué
ici: "Lors de sa dernière réunion, la Commission a accepté
ce rapport de vérification et vous ordonne de cesser l'échange de
renseignements avec la CARRA tant qu'il ne sera pas conforme au
décret"?
M. Cantln: C'est ça. C'est de ça que je vous
parle.
M. Chevrette: C'est ça?
M. Cantln: C'est de ces situations-là que je vous parle.
Il y en a trois, je crois, pour lesquels on a eu des avis...
M. Chevrette: Quatre sur cinq, ça se peut?
M. Cantin: On en a plusieurs qui sont acceptés. Je dois
vous dire que, même, on projette une rencontre avec les gens de la
Commission d'accès à l'Information. J'ai déjà
rencontré M. Comeau dans le cadre d'un autre projet et je lui ai fait
part, comme tel, que j'avais des préoccupations a cet
égard-là et que peut-être II serait bon qu'on puisse avoir
des échanges.
M. Chevrette: Dernière petite. De l'aveu même de la
Corporation des médecins, les médecins prescriraient trop
d'examens. Je veux savoir si la RAMQ a fait des études là-dessus.
Est-ce que vous avez des chiffres là-dessus?
M. Cantin: La seule chose, si vous voulez... Je n'ai pas, si vous
voulez, d'étude concluante, sauf qu'il y a une étude qui est en
cours. C'est une étude globale, fort intéressante, mais
également aussi extrêmement compliquée qui essaie de
comprendre l'évolution qui est survenue sur la période de 1978
à 1988. Cette étude-là prend en considération
autant la consommation, autant les accroissements de tarifs, autant
l'évolution démographique que les changements d'âge de la
population. Peut-être que ça pourra nous donner une réponse
un peu plus précise à ce qui se passe.
Je dois vous dire que, par rapport aux projections que l'on fait chaque
année, je ne sais pas si c'est les méthodes qu'on utilise, mais
à venir jusqu'à date, on est toujours à peu près
dans le mille, puisque la projection budgétaire qui est faite par
rapport a la consommation s'avère toujours à peu près
exacte. Est-ce que c'est les grands nombres qui jouent pour nous autres? Je ne
saurais le dire, mais il ne semble pas qu'il y ait une progression
marquée d'une année à l'autre.
M. Chevrette: Autrement dit, ça pourrait coïncider,
purement et simplement, lorsque les actes défenstfs ont commencé;
c'est peut-être là que ça s'est gonflé d'un coup sec
et ça se maintient. Ça fait partie, je suppose, de l'étude
du mandat du comité dont vous parliez, vous, ce matin, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: O.K. Vous pouvez vaquer à vos autres
occupations agréables, M. Cantin.
M. Cantln: Merci beaucoup, c'a été agréable,
encore une fois, M. Chevrette.
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président.
Ministère de la Santé et des Services
sociaux (suite)
Secteur de la santé
M. Chevrette: Je voudrais parler d'Urgen-ces-santé
à Montréal...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...et parler des services préhospitaliers
à la grandeur du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Je voudrais déposer,
M. le Président, la lettre additionnelle qui a été
adressée à M. Beatty sur les femmes victimes de violence et le
mandat - puisqu'on s'est interrogé sur les laboratoires, ce matin, vous
vous souviendrez - aussi du groupe de travail sur les laboratoires au niveau du
Québec.
M. Chevrette: Merci.
Le Président (M. Williams): C'est les deux documents pour
la commission.
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, pour la commission.
Urgences-santé
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais, dans un
premier temps, rappeler au ministre un certain nombre de faits plutôt
brutaux. Le 9 décembre 1988, votre gouvernement adoptait une motion de
clôture lors de l'étude de la loi 34. Non seulement le
gouvernement n'écoutait pas nos mises en garde, mais il
bâillonnait l'Opposition officielle à l'époque. Pourtant,
s'il nous avait écoutés, voilà ce qu'il aurait entendu et
je voudrais vous rappeler certains propos que je tenais. "Le troisième
principe qui nous a amenés à lutter contre ce projet de loi - je
disais ça à l'époque - c'est l'absence de normes
minimales
de qualité. Dans le fond, c'était pour régler un
problème, celui du transport et non pas celui de la qualité des
soins. " Vous pourrez retrouver ça au Journal des débats,
page 4159.
Je vous disais, à la page 4163, ceci: "Savez-vous ce qui va
arriver?" Je disais ça à votre collègue Dutil, le
génie qui avait pensé la loi 34. "Savez-vous ce qui va arriver?"
Je lui disais: "Cela ne fera pas deux ans que M. le ministre va recevoir un
dénommé Mario Cotton dans son bureau, avec les clefs des
véhicules et qui va dire: Nous déclarons fermer nos
véhicules. Achetez-les si vous voulez parce que nous, c'est regrettable,
mais on ne fonctionne plus dans nos coopératives. Ils auront
gagné leur statut de permanent et la SDC aura donné 1 300 000 $
ou 1 400 000 $ des deniers publics. " Journal des débats, page
4163, dixit Guy Chevrette en 1988.
M. Côté (Charlesbourg): Chevrette, dit Nostradamus
Chevrette? (16 h 15)
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Non, ça ne prenait pas Nostradamus,
ça prenait tout simplement un petit peu de flair politique, un tantinet
de gros bon sens. Un petit peu de jugement, également. "Nous n'avions
malheureusement pas prévu que, par surcroît, la Corporation
d'urgences-santé dépenserait, sans les autorisations requises du
ministère, les sommes de 5 474 313 $ et 2 198 722 $. " Rapport du
Vérificateur général, page 88.
Ceci étant dit, je vais maintenant lire au ministre certains
extraits du rapport De Coster sur les événements tragiques
survenus à l'École polytechnique, le 6 décembre 1989.
"Faire le procès d'Urgences-santé, c'est aussi - dit le rapport
De Coster - faire le procès de la loi 34 et, dans une certaine mesure,
du ministère de la Santé et des Services sociaux. Tout au long de
notre investigation, nous avons été à même de
constater les effets négatifs de la loi 34, l'omniprésence du
milieu syndical et son ascendance sur la direction, la gestion et l'inertie du
ministère de la Santé et des Services sociaux. " Et ils ajoutent:
"Tout d'abord, nous n'avons perçu dans la loi 34 aucune
référence réelle ou tacite à l'objectif
santé. " Vous vous rappellerez que je disais en 1988 qu'il n'y avait pas
de souci de la qualité. "Comme les syndicats ouvriers locaux donnent
priorité aux intérêts et au confort de leurs membres, de
fait c'est réellement une entreprise de transport que la loi 34 a
créée. " De Coster dit ça. "Cette structure pour le moins
inorthodoxe est composée de satellites, organismes légalement
distincts, mais qui, en général, sont étroitement
reliés au monde syndical. Elle s'avère fragile et source de
problèmes qui débordent la compétence du groupe de travail
qui a senti, néanmoins, les conséquences. Après une
minutieuse analyse des faits, etc. "
Je pourrais continuer à vous en citer. Il y a des extraits fort
juteux qui démontrent clairement, M. le ministre, l'erreur, le
gâchis et le fiasco de la loi 34.
J'ai plusieurs questions, naturellement, à vous poser. Mais, dans
un premier temps, je vais vous demander où vous en êtes dans le
rapatriement de la tôle.
M. Côté (Charlesbourg): II y a des
échanges... Il y a eu de nombreux échanges entre les officiers
supérieurs du ministère et les gens représentant
Urgences-santé au niveau des véhicules. Nous n'en sommes pas
arrivés encore à une conclusion définitive quant aux
véhicules, compte tenu du fait qu'il y a une situation qui est connue
maintenant et qui est assez précaire sur le plan financier pour les
propriétaires actuels, mais différents scénarios ont
été analysés chez nous en collaboration avec des
spécialistes du domaine. Éventuellement, il y aura un certain
nombre de décisions qui vont être prises à ce
niveau-là, mais, au moment où nous nous parlons, rien n'est exclu
et rien n'est décidé.
M. Chevrette: II n'y a rien d'exclu et il n'y a rien de
décidé. Est-ce que vous vous êtes informé sur le
montant de la flotte? Combien y a-t-il d'ambulances?
M. Côté (Charlesbourg): 132.
M. Chevrette: Quels sont les besoins par chiffre?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: Quels sont les besoins par chiffre?
M. Côté (Charlesbourg): Les besoins par chiffre?
M. Chevrette: Toujours du nombre d'ambulances. Par quart?
M. Côté (Charlesbourg): 80. On parle de 80 à
ce moment-ci par quart.
M. Chevrette: II y en a 136? M. Côté
(Charlesbourg): 132.
M. Chevrette: 132. Difficile à expliquer qu'on ne peut pas
en affecter six ou sept, d'un coup sec, quand on en a autant.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, là, je ne sais
pas si je veux vous suivre...
M. Chevrette: Combien y a-t-il de KK à 130 000 $ dans
ça?
M. Côté (Charlesbourg): La moyenne est de 114 000
$.
M. Chevrette: La moyenne est de 114 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre sait qu'il y en a qui ont
été payés 135 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre sait qu'il y en
a qui ont été financés deux fois.
M. Chevrette: Est-ce qu'il sait qu'il y en a qui ont
été payés 135 000 $? Ma question est claire.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, si on arrive avec une
moyenne de 114 000 $, j'imagine qu'il y en a qui ont dû être
payés plus cher que d'autres. C'est quoi la fourchette?
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
c'est fort plausible. Quand on parle d'une moyenne de 114 000 $,
forcément, il y en a en dessus, il y en a en bas, compte tenu des
équipements qu'on a pu demander à l'intérieur des
véhicules.
M. Chevrette: Est-ce que c'est une décision du conseil
d'administration d'Urgences-Santé de requérir des KK à 114
000 $ ou 115 000 $ de moyenne?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il faudrait
peut-être se rappeler un certain nombre de choses qui m'apparalssent
assez importantes à ce moment-ci, peu importe le devenir du dossier. Ce
que le ministère a approuvé à l'époque,
c'étaient des véhicules de 85 000 $.
M. Chevrette: II me semblait que ça ressemblait plus
à ça.
M. Côté (Charlesbourg): Ça m'apparaît
assez clair, pour que ce soit très clair pour tout le monde. C'est
ça qui a été autorisé par le ministère.
Évidemment, la réalité a fait que, si on en arrive avec
une moyenne de 114 000 $, il va certainement y en avoir quelques-uns qui sont
au-dessus des 85 000 $. La garantie que le ministère a fournie à
l'époque est une garantie sur des véhicules de 85 000 $ et non
pas sur des véhicules qui coûtent davantage. Ces véhicules
ont été acquis par la coopérative et c'est la
coopérative qui a fait l'acquisition de ces véhicules puisque
c'est elle qui en est propriétaire.
M. Chevrette: Est-ce que le ministè- re - c'est pour
ça que j'adresse mes questions directement à vous - devant cette
situation a senti le besoin à un moment donné de dire que
ça n'avait pas de bon sens?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, vous
comprendrez que je ne peux pas nécessairement tout prévoir vos
questions...
M. Chevrette: Non, non, je comprends.
M. Côté (Charlesbourg):... je n'étais pas
là. Il va, bien sûr, falloir que je parle à un certain
nombre de personnes qui ont vécu toute cette période-là
pour tenter de donner des réponses les plus exactes possible et, au
besoin...
M. Chevrette: Je comprends tout ça.
M. Côté (Charlesbourg):... je suspendrai la
réponse à votre question.
M. Chevrette: Vous êtes le prolongement d'un gâchis,
ce n'est pas votre faute.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, je fais partie
d'un gouvernement.
M. Chevrette: Oui, oui, je le sais.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis prêt à
en assumer...
M. Chevrette: C'est pour ça que je suis obligé de
vous les adresser, les questions.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, je ne veux
pas...
M. Chevrette: J'aimerais beaucoup mieux que ce soit le gars de
Beauce-Sud qui soit là.
M. Côté (Charlesbourg): Je fais partie de ce
gouvernement-là qui a décidé...
M. Chevrette: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne veux pas que la
responsabilité incombe à une seule personne. J'étais
là à l'époque; donc, c'est aussi ma responsabilité
et je dois assumer la continuité. Je vais l'assumer dans les coups qui
vont bien comme dans les coups qui vont mal.
M. Chevrette: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Ça a toujours
été ma ligne de conduite. Alors, ça ne sera pas
différent aujourd'hui.
M. Chevrette: Donc, y a-t-il eu intervention ou pas du
ministère?
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Évidemment,
à la connaissance de ceux qui peuvent me fournir un certain nombre de
renseignements, il faut bien se comprendre, le ministère à
l'époque a autorisé l'achat de véhicules de 85 000 $, et
se rappeler que c'est une compagnie privée, même si c'est une
coopérative, c'est une compagnie privée qui a fait l'acquisition
des véhicules et qui l'a fait avec du financement tantôt à
un endroit tantôt à un autre, à une banque, à
quelqu'un qui loue des véhicules et qui ont été
supportés sur le plan financier par ces entreprises-là et nous
garantissant les 85 000 $, tel que je vous l'ai dit tantôt. Donc...
M. Chevrette: Non, mais, si je vous pose la question, c'est parce
qu'il y avait quand même de l'argent, et vous avez pris la
précaution de me dire - et je suis très heureux que vous me
l'ayez dit: Je fais partie d'un gouvernement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, c'est
ça.
M. Chevrette: ...et le gouvernement a accepté, vous le
savez, de financer à même les deniers publics la
coopérative. Les deniers de la SDC, ça doit être pas mal de
notre argent, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Aussi, aussi. Il y a une
partie des deniers de la SDC, si ma mémoire est fidèle, c'est aux
alentours de 2 300 000 $ ou 2 400 000 $ qui ont été
avancés par la SDC au niveau de la coopérative. Donc, oui,
effectivement, ça fait partie aussi des deniers publics. Mais c'est
davantage au niveau de l'Industrie et du Commerce que cette
autorisation-là venait à l'époque.
M. Chevrette: J'ai eu la chance de lire l'acte de faillite, la
technique de faillite. Il y a des passifs de 19 537 029 $, est-ce que c'est
toujours en suspens, tant et aussi longtemps... Est-ce que vous avez obtenu des
délais ou s'il y aura... Je veux savoir ce qui se passe.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, c'est pour
nous une question d'opportunité ou pas. C'est une question
d'opportunité à partir d'un portrait qu'on se fait et des
spécialistes qu'on a consultés pour savoir si effectivement, au
bout de la ligne, pour nous, quel était le niveau de
responsabilité que nous avions. Il y en a un qui est clair qui est cette
garantie de 85 000 $ par véhicule. Au-delà de tout cela, tenter
de voir ce que nous pouvions faire éventuellement, parce que pour faire
du transport ambulancier ça prend des véhicules, et ce que nous
pouvions faire dans une situation comme celle-là pour tirer le plus
d'avantages possible pour le ministère et, par le fait même, pour
Urgences-santé pour être capable de continuer d'opérer.
Donc, il y a différents scénarios qui sont analysés chez
nous à la lumière des chiffres que nous avons et qui ont
été faits dans le contexte actuel. Évidemment, il y a des
événements qui ne nous incombent pas du tout, d'aucune
manière, parce que s'il y a des financiers qui sont des financiers de
véhicules, que ce soit pour les médecins ou que ce soit pour le
transport des personnes blessées, on se retrouve quand même dans
une situation où il y a d'autres créanciers aussi. C'est une
situation qui est très pénible sur le plan financier.
Rappelez-vous à l'époque, lorsqu'on avait donné le mandat
à Urgences-santé d'examiner la possibilité de faire
l'acquisition des véhicules, c'était davantage pour sauver la
TPS, et ia situation au niveau de la coopérative s'est
dégradée sur le plan financier au point de les mettre dans une
situation de faillite. À partir de cela, nous, comme ministère,
on a mis du monde au travail pour être capable d'examiner des
alternatives, des solutions. C'est dans ce cadre-là que nous
opérons actuellement.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a des scénarios ou des
propositions qui ont été élaborés pour
régler la situation?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
ça dépend. Je ne voudrais pas vous répondre et très
honnêtement que oui, il y a des scénarios qui ont
été élaborés sans savoir ce que pour vous
régler la situation signifie. Si pour vous régler la situation
signifie que le ministère se porte acquéreur des
véhicules, pour être capable de faire face aux besoins en
véhicules qu'il a...
M. Chevrette: Prenons-le par étapes. Dans
l'hypothèse où vous réaliseriez ce que M. Larose
lui-même disait le 9 juin 1988, et je le cite: "Ce n'est pas les
"clutches", ce n'est pas cela qu'on veut. Notre préoccupation, c'est le
service ambulancier, qu'il soit intégré parce que c'est un
service névralgique dans la société, que cela devienne un
véritable service accessible à tout le monde. Ce faisant, sans
être un expert, je pense effectivement que, etc." En d'autres mots, il
vous disait à l'époque que, s'il fallait passer par un bout
à s'occuper de la tôle, il le ferait, mais ce qu'il voulait, c'est
un service intégré. Prenons cette voie-là. Combien
ça vous coûterait demain matin?
M. Côté (Charlesbourg): Ah, ça dépend
de différents scénarios. Si l'on devait se porter
acquéreur des véhicules.
M. Chevrette: Prenons-le pour acquis.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, écoutez, il y a
différents scénarios et, évidemment, différents
scénarios en arrivent à donner des chiffres qui ne sont pas de
nature à être sur la place publique au moment où on est
dans une situation où effectivement il y aura, peu importe le
résultat final, forcément une négociation avec
quelqu'un qui a des véhicules, peu importe si c'est les
compagnies qui ont financé ou nous. Je ne pense pas qu'à ce
moment-ci il soit d'intérêt public, ou à tout le moins
d'intérêt pour les économies du gouvernement du
Québec, de mettre des chiffres sur la place publique.
M. Chevrette: Est-ce que vous vous êtes fixé un
échéancier au moins pour en arriver à régler ce
problème-là?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, écoutez, nous
avons actuellement à peu près toute l'information dont nous avons
besoin à ce moment-ci, mais on n'est pas seul dans ce dossier-là.
Il y a d'abord les propriétaires actuels, il y a aussi des compagnies
qui ont financé, que ce soit des banques ou des compagnies de
financement, et il y a d'autres créanciers au niveau de la corporation
qui sont aussi en demande. En ce sens-là, il faut, comme je le disais
tantôt, être assez prudent, l'objectif étant toujours, bien
sûr, de tirer le plus de marrons du feu au profit
d'Ur-gences-santé, point, "period", à la ligne. Je vois votre
recherchiste rire quand je dis "marrons du feu" parce qu'effectivement
ça ne donne rien de tenter de faire le tour du pot en se disant que ce
n'est pas une situation qui est difficile; c'est une situation qui est
extrêmement difficile et il y a un feu. Dans ce sens-là, il faut
tenter de faire en sorte qu'on puisse avoir les véhicules dont on a
besoin pour assurer une continuité de services, une
sécurité de services. (16 h 30)
M. Chevrette: Est-ce que vous êtes obligés d'amender
la loi 34 à supposer que vous vous portiez acquéreurs?
M. Côté (Charlesbourg): Pas selon les avis que j'ai
actuellement.
M. Chevrette: les concepteurs avaient prévu qu'ils
pouvaient s'occuper de la tôle, sans pouvoir vous donner la chance
d'avoir une tutelle.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, c'est
parfois le délice...
M. Chevrette: Non, non, c'est parce que je me suis rendu compte
que, dans la loi 34, le ministère n'avait aucune emprise pour faire une
tutelle, mais pour s'occuper de la tôle, ça, il l'avait
prévu.
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau de la tutelle,
c'est probablement un oubli de dernière minute, j'imagine, ou un oubli
tout court, mais ce pouvoir-là n'était pas là.
Évidemment, ce qui est très important, c'est qu'on puisse
être dans une situation où on puisse avoir des
véhicules.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez l'inten- tion d'en arriver
à amender cette loi-là? M. Côté (Charlesbourg):
Oui.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez l'Intention de reprendre un
peu le gâchis et d'y insérer des normes de qualité, pour
une fois, comme on l'avait proposé et ça avait été
rejeté en 1988?
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Si on déborde
un petit peu plus largement, à la lumière des échanges que
j'ai eus avec les autorités, le conseil d'administration
d'Urgences-santé, ces derniers jours, à la lumière des
rencontres que les officiers supérieurs du ministère ont faites
avec Urgences-santé et selon les rapports que j'ai reçus d'un
groupe au ministère, qui incluent à la fois le
préhospitalier, sur le plan du travail et, bien sûr, bien avant
que le rapport De Coster sorte, parce qu'il ne faudrait pas créer
l'impression dans le public que, avant le rapport De Coster, il ne s'est rien
passé... Je pense que, là-dessus, on va tenter de mettre les
points sur les "i" à l'occasion aussi parce que je suis de ceux qui sont
prêts à admettre qu'on a beaucoup de choses à changer et
à faire, mais sans pour autant négliger de dire aussi qu'il s'est
fait beaucoup de choses depuis - si je disais un an ou un an et demi, ça
serait prétentieux parce que ça aurait l'air que c'est à
mon arrivée - mais depuis bien avant mon arrivée, bon, disons un
bon bout d'accéléré depuis mon arrivée.
Donc, depuis mai 1989, il y a un comité aviseur qui a
été mis sur pied dans les services préhospitaliers, donc
bien avant mon arrivée, et où on sentait le besoin d'avoir toute
une série de travaux qui nous mèneraient à une politique
très claire à ce niveau-là. J'ai eu, en février
1990, donc bien avant que le rapport De Coster soit prêt à ce
moment-là... sans vouloir défaire le rapport De Coster parce que
je l'ai dit sur la place publique et je peux le redire ici, le rapport De
Coster, c'est un rapport sérieux; son auteur l'est et ceux qui y ont
travaillé. On peut être d'accord tantôt avec certaines
recommandations et avec d'autres, non, de la manière que ça a
été fait. On aurait peut-être souhaité avoir plus de
positif, parce qu'il y en a. Il n'y en a pas dedans, c'est la voie qu'ils ont
choisie, mais ils nous interpellent de manière très claire sur un
certain nombre de sujets auxquels il faut donner des réponses, et pas
à peu près.
Donc, dans ce sens-là, il y a toute une série de travaux
qui sont en marche et qui ont abouti, en février 1990, à un
rapport du comité aviseur, que j'ai accepté à
l'été et qui a fait en sorte qu'on a mis sur pied le groupe du Dr
Fréchette qui est bien connu à l'hôpital de
l'Enfant-Jésus dans l'évacuation médicale, et avec son
équipe, un comité au niveau de la traumatologie, donc qui est
extrêmement important et qui est l'aboutissement, en milieu hospitalier,
dans
des centres spécialisés, d'un accidenté de la route
ou autre. Deuxièmement, un comité consultatif sur des
systèmes Intégrés de soins préhospitaliers
d'urgence.
Donc, ce n'est pas d'aujourd'hui. Dans cette séquence-là,
le 27 mars, le rapport De Coster et, finalement, une série
d'interpellations qui ont de l'allure, qui ont du bon sens et qu'il faut
prendre tel quel, c'est sérieux, et il faut y apporter les correctifs.
Quand vous me posez la question, à savoir s'il va y avoir des
amendements à la loi 34, oui. Est-ce qu'ils vont être
substantiels? À ce moment-ci, je vous dis oui, et est-ce qu'on est
interpellés suffisamment dans différents domaines pour être
capable de faire des changements au niveau d'Urgences-santé? C'est oui,
en collaboration avec Urgences-santé et en tentant de donner des
orientations qui doivent correspondre à ce dont on a besoin
aujourd'hui.
M. Chevrette: Quels sont les points qui vous apparaissent devoir
changer très bientôt?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais juste finir
là-dessus. Si ça devait donner raison à Guy
Nostradamus...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...moi, je n'ai pas de
problème avec ça. L'important pour moi, ce n'est pas de donner
raison à Guy et de donner tort à Robert, parce que le
système, il faut qu'il soit fait en fonction du citoyen. Ça,
c'est la prémisse et c'est la seule qu'on doit avoir. Le reste, c'est
des serviteurs au profit de l'usager qui en a besoin.
Donc, à partir de cette philosophie, si je peux m'exprimer ainsi
sans passer pour un grand génie, parce que c'est connu, c'est la
philosophie de la réforme, les changements à
Urgences-santé, dans le préhospitalier, vont se faire en fonction
deçà.
M. Chevrette: Quels sont tes points précis qui devraient
changer immédiatement?
M. Côté (Charlesbourg): J'y arrive, j'y arrive. Pas
d'impatience. Pas d'impatience. J'ai, moi aussi, assisté l'an
passé à l'Interrogation serrée que vous aviez faite
à M. Lamarche. Je vous l'avais dit, vous me l'avez
répété...
M. Chevrette: C'est parce que vous aviez dit l'an passé
qu'on se retrouverait peut-être sur le même bord.
M. Côté (Charlesbourg): Vous l'avez d'ailleurs
répété en Chambre au cours de la semaine.
M. Chevrette: Exact.
M. Côté (Charlesbourg): Et c'étaient mes
propos et je me reconnaissais là-dedans. Puis je me reconnais toujours
là-dedans et je n'ai pas changé d'idée non plus.
M. Chevrette: O.K. Allons-y.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, il faut à
l'occasion aussi donner la chance au coureur de faire ses expériences,
de tenter de monter des systèmes à l'intérieur et
d'examiner ce qui a été fait depuis et porter un jugement: Oui,
c'est bon, non, ce n'est pas bon, ce n'est pas allé assez vite, il faut
faire autre chose. Vous me posez la question à moi à ce
moment-ci, qu'est-ce qui va arriver? Bon. Un certain nombre de choses dans le
préhospitâlier dé manière générale.
Par exemple, en faisant en sorte qu'on puisse désigner des centres de
traumatologie de très haut niveau d'ici l'été qui
découlent de notre politique de préhospitalier. Et on n'a pas
toujours eu des messages très clairs comme ministère pour donner
la ligne. C'est à nous la responsabilité de donner la ligne et on
va la donner en même temps qu'on va faire des
réaménagements qui s'imposent.
Des questions se posent carrément et très clairement
à la lecture du rapport De Coster. C'est urgent, non urgent. C'est une
première question. Une deuxième, Info-Santé. Une
troisième, les communications. Une quatrième, gestion de la
qualité. Et si on veut une cinquième, un autre titre, le corps
médical à l'intérieur de cela. Ça, c'est des
questions qui sont posées directement, qui nous interpellent et
auxquelles on doit donner des réponses.
Est-ce que je peux vous dire qu'aujourd'hui j'ai toutes les
réponses que vous souhaitez? Non. Mais je commence déjà
à avoir une bonne idée de ce qui va se passer. Je me suis
donné jusqu'à la fin avril, début mai, pour faire prendre
une position au gouvernement sur les éléments dont on parle
à ce moment-ci et il y en aura très certainement d'autres en
cours de route qui vont avoir des conséquences importantes sur le texte
législatif qui doit encadrer...
M. Chevrette: Avant le 15 mai, le texte législatif?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, il est
déjà très clair qu'on va pouvoir faire un certain nombre
de gestes, poser un certain nombre de gestes qui vont nous permettre
d'atteindre des résultats plus intéressants que ce que nous avons
eu jusqu'à maintenant, malgré le fait qu'il y a eu un certain
progrès, et qui vont nous mener à un rendement plus
intéressant que ce que nous avons maintenant en supportant des
revendications que nous avons eues de la part d'Urgences-santé et,
d'autre part, des solutions à plus moyen terme et des solutions à
plus long terme.
Quand on parle des communications moder-
nes aujourd'hui, on se rend compte qu'au niveau de la Communauté
urbaine de Montréal le 911 fait appel à une communication
très moderne, très sophistiquée sur le plan de
l'ordinateur qui nous Interpelle sur la capacité de sortir
Info-Santé ou de le greffer à autre chose. Ça nous
interpelle aussi sur les sytèmes de communications qu'on doit avoir pour
être capables de rejoindre très rapidement les techniciens
ambulanciers là où ils sont en termes d'affectation où on
peut sauver du temps. Rappelez-vous l'an passé, à titre
d'exemple, une des questions avait été: Combien ça prend
de temps? C'était 11 minutes. Si ma mémoire est fidèle, je
pensais que c'était 10, 9 pour être capable d'éliminer le
11, mais d'après mes renseignements, c'était 11. On en est
aujourd'hui à 9, 5. Il y a une amélioration. Donc, ce qu'on a
fait et qu'on va...
M. Chevrette: Avant la réforme, c'était à 9,
27. Donc, c'est...
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas si mal.
Évidemment, ça, je peux reconnaître ça. Avant la
réforme, c'était 9, 27. Tant mieux si c'était à 9,
27. Je suis bien content pour vous autres à part de ça. Si la
réforme a fait qu'on l'a augmenté à 11, iI faut au moins
reconnaître que c'est revenu à 9, 5, au moins c'est parti en
descendant.
M. Chevrette: Mais avez-vous...
M. Côté (Charlesbourg): C'est fini.
M. Chevrette: Vous n'avez pas fini?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, c'est fini.
M. Chevrette: Comment ça, vous avez fini? C'est pour
ça que je me...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Mais ce ne sera
pas très long.
Donc, il y a des problèmes au niveau interne quant à
l'organisation et qui nécessitent des changements
qu'Urgences-santé veut faire, était prête à faire,
mais qui nécessitent aussi une analyse financière assez
Importante. On va la faire assez rapidement, mais on va...
M. Chevrette: Mais vos derniers propos, M. le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette:... sont contredits par De Coster. Tout au cours de
nos travaux, dit-il, M. De Coster, nous espérions déceler un
changement d'attitude, de comportement, et l'amorce de correctifs. À
date, nous n'avons pas perçu qu'Urgences-santé soit passée
de la parole aux actes. C'est écrit dans le rapport tel quel.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, c'est un des
points sur lesquels je vous ai dit que je ne veux pas, d'aucune manière,
mettre en doute la parole de M. De Coster. Le rapport est suffisamment
important pour qu'on le prenne et qu'on en fasse une analyse très
importante. Mais quand le même rapport dit aussi qu'au niveau du
ministère, dans le préhospitalier, il ne s'est absolument rien
fait, je vais juste vous déposer un petit tableau de ce qui s'est fait,
et ça, ils ne peuvent pas l'ignorer, le rapport De Coster, entre nous
autres, parce que le Dr Lapointe, qui a fait l'analyse sur
Urgences-santé, a fait aussi partie de comités dans le
préhospitalier au niveau du ministère.
Il faut quand même rendre à César ce qui appartient
à César. Je vais vous déposer un petit tableau pour vous
dire, avec les dates, tout ce qui s'est fait dans le préhospitalier, et
c'est quand même très très important ce qui s'est fait.
Lorsqu'on lit le rapport De Coster, c'est comme si le ministère n'avait
jamais existé, n'était pas responsable et n'avait rien fait.
M. Chevrette: Ce n'est pas tout à fait ce que j'ai dit, M.
le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Laissez-moi
décoder ce que moi je décode.
M. Chevrette: Je vais vous citer une phrase de De Coster, sur
vous.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Chevrette:
Sur votre ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais dans le cas
préhospitalier, je pense qu'il n'y a pas...
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Et je vais vous dire qu'il
s'est fait beaucoup de choses. Donc, quand on arrive au niveau
d'Urgences-santé, je pense aussi qu'il faut avoir, malgré le fait
qu'il y a des problèmes très importants, je ne l'ai pas
caché, je n'ai pas tenté de le cacher, il faut au moins dire
aussi qu'au niveau d'Urgences-santé 1 y a un certain nombre de choses
qui se sont faites. D'autres choses où on a essayé de faire des
choses et on n'a pas réussi à atteindre les objectifs qu'on
s'était fixés. Mais il y a quand même eu à
l'intérieur du travail qui s'est fait. Dire qu'il n'y en a pas eu du
tout et qu'il n'y a pas d'attitude, qu'il n'y a pas de volonté de
changement, je pense que c'est une affirmation qui ne traduit pas parfaitement
la réalité.
Dans ce sens-là, il y a eu des choses. On m'a fait la
démonstration hier d'un certain nombre de choses qui... À tout le
moins, l'amorce du changement est là. Et il y a cette
volonté-là. Et de dire qu'il n'y a pas la volonté...
M. Chevrette: M. le ministre, je voudrais juste vous citer une
phrase de De Coster et je pense que vous transgressez de beaucoup le rapport
face au ministère. Ce qu'il dit, c'est: Involontairement - quand il
parle du ministère, il dit bien - dans une certaine mesure, il assume
aussi une part de responsabilités dans les ratés
d'Urgences-santé parce qu'il faisait référence, entre
autres, au fait que vous donnez priorité aux aspects financiers et aux
relations ouvrières de tolérer un état de choses qu'il
connaît et auquel il semble refuser de s'arrêter.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ça...
M. Chevrette: Et il dit bien "involontairement".
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
M. Chevrette: Je ne voudrais pas défendre De Coster. Il
n'est pas ici pour se défendre.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais on dit la
même chose là. Ça, c'est par rapport à
Urgences-santé. Mais quand on parle de préhospitalier, c'est
là que j'abordais ça tantôt, sous cet angle-là, dans
le préhospitalier, il y a un jugement qui est aussi sévère
pour le ministère, compte tenu de ce qui s'est fait.
M. Chevrette: Est-ce que vous allez apporter des modifications
à la structure administrative d'Urgences-santé?
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Ça fait partie
des questions que nous devons examiner. Les temps que j'ai eus jusqu'à
maintenant m'ont fait examiner urgent, non urgent, Info-Santé,
communications, corps médical et c'est davantage là-dessus - et
gestion de la qualité, bien sûr -qu'ont porté mes
interrogations jusqu'à maintenant avec les gens chez nous.
Inévitablement, à partir du moment où on a ces cueillettes
d'information et ces réponses, c'est à nous de
réfléchir sur les solutions qu'on voudrait voir apporter. J'ai un
certain nombre de solutions déjà en banque sur lesquelles on a
réfléchi. Mais il faut orchestrer ça de manière
plus large, ce qui va avoir des implications très certainement sur la
structure même d'Urgences-santé.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre peut aller jusqu'à
modifier en profondeur son approche? Par exemple, vous allez peut-être
être placé - je vais y aller sous forme d'hypothèse - pour
régler la situation, et pour vous ramasser avec un service qui n'est pas
perturbé et qui n'est pas cahotique, pour un certain temps, vous allez
peut-être être placé ou acculé au pied du mur et
être forcé de procéder à l'étatisation
complète, y compris de la tôle, des garages et des baux de
location d'ambulances, et tous les beaux KK à 115 000 $ au lieu de 85
000 $. Vous allez être chromés pas mal pour quelques mois
là. (16 h 45)
Est-ce que vous avez l'intention de repenser ce
système-là? Même si vous êtes forcés, dans un
premier temps, d'y aller en fonction de la loi 34, est-ce que vous pourriez
penser éventuellement à revoir le concept même à ce
moment-là que pourrait avoir Urgences-santé? Je pense, par
exemple, dans les déplacements interétablissements versus les
vraies urgences pour ceux qui font des examens, ceux qui vont passer un scan ou
bien une myélographie à telle place. Est-ce que ça
pourrait aller jusque-là dans le réexamen de votre loi 34 qui
créait Urgences-santé?
M. Côté (Charlesbourg): Je croyais avoir
répondu à ça quand je disais qu'il fallait s'interroger
sur "urgent", "non urgent". C'est à ça que ça faisait
allusion en termes de questionnement parce que c'est un point très
important auquel il faut répondre. La première question à
laquelle il faut donner réponse, d'après moi, c'est la suivante,
et le reste découle, pour une bonne partie: Est-ce que, sur le plan
philosophique, nous voulons, au Québec, stabiliser le patient sur place
et le transporter par la suite ou si on veut transporter le patient rapidement
et le stabiliser en centre hospitalier? C'est la question qui est fondamentale.
Et à partir du moment où on a répondu à ça,
on n'est pas dans une situation... Si on devait répondre que c'est:
Transport rapide au centre hospitalier, évidemment, par la suite,
lorsque la question se posera sur les véhicules, peut-être qu'on
n'aurait pas besoin de véhicules aussi bien outillés pour
être capable de répondre à nos besoins. Donc, c'est cette
première question à laquelle il faut répondre et à
laquelle on va apporter une réponse. Et, celle-là ayant eu une
réponse, il en arrive une deuxième qui va avoir des impacts
très importants: Est-ce qu'on confie à Urgences-santé la
responsabilité du transport urgent et non urgent? C'est clair. Donc,
à partir de ça... ou si on fait une distinction dans le transport
qui est urgent...
M. Chevrette: À ce moment-là, ça ferait
partie de la loi et on pourrait le discuter...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette:... parce qu'il y a une dimension professionnelle
aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, aussi.
M. Chevrette: Je sais que ça pourrait être tentant
d'avoir deux taux, deux barèmes. Moi non plus, je n'ai pas la certitude,
par exemple dans des milieux qui ne sont pas urbains, qu'on ne risquerait pas
d'avoir d'autres problèmes majeurs.
Je vous donne un exemple. Des ambulances, dans notre milieu, on n'en a
pas 122, on en a 4, 5 et, des fois, on en a 2, 3. À supposer qu'il y en
a une qui est partie, si on se retrouvait avec le type de technicien qui n'est
pas complètement spécialisé, face à une vraie
urgence, qu'est-ce que ça comporterait? En tout cas, il y aura des
discussions de fond à faire sur ces situations-là en dehors de
Montréal. C'est clair, ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que le
modèle de Montréal n'est pas nécessairement le
modèle qui sera ailleurs non plus.
M. Chevrette: II n'est pas nécessairement exportable.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va demander un peu
plus de souplesse dans le monde rural, compte tenu de la rareté des
véhicules ou...
M. Chevrette: O. K. Mais on fera la discussion à ce
moment-là, lorsqu'on sera rendu là. Je vais vous poser une
question directe: Avez-vous fait procéder à une enquête
sérieuse sur la façon dont se sont faits les achats des
ambulances?
M. Côté (Charlesbourg): Ma première
réaction - parce que la question est directe - si jamais on devait
porter à ma connaissance d'autres informations qui me permettent d'avoir
une autre réponse, j'en aurai une autre. Mais ma première
réaction est que ce sont des véhicules qui ont été
acquis par le secteur privé. C'est une coopérative
apparentée à du privé, dans laquelle nous n'avons rien
à faire, sauf d'avoir garanti - oui, c'est important - le financement
des 85 000 $. Alors, à partir de ça, ça pose
peut-être certaines questions sur le plan légal. Est-ce que j'ai
effectivement l'autorité ou j'ai tout ce qui me faut pour être
capable de le faire? Vous avez peut-être la réponse, mais mol, je
ne l'ai pas. Évidemment, je n'ai pas de réponse à
ça.
M. Chevrette: Est-ce qu'il est venu à vos oreilles qu'il
serait intéressant de fouiller la façon dont ont
été acheté et les lieux où ont été
achetés les véhicules ambulanciers et de voir à ce que
puisse être fouillée éventuellement par des gens qui ont
une spécialité d'enquête la façon dont ça
s'est fait? Est-ce que c'est venu à vos oreilles?
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Quelques bruits, tout au
plus.
M. Chevrette: Quelques murmures.
M. Côté (Charlesbourg): Quelques murmures.
M. Chevrette: Vous n'avez pas cédé aux
murmures.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, ça me
tenterait de vous dire, à ce moment-ci: Ça dépend toujours
de qui viennent les murmures.
M. Chevrette: Oui, mais répondez-moi plus
sérieusement.
M. Côté (Charlesbourg): II faut...
M. Chevrette: Parce que elle, la question, est très
sérieuse.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Une voix: Du
bruit sur la ligne.
M. Chevrette: II est peut-être temps de se détendre
une minute.
M. Côté (Charlesbourg): On est dans une situation
toujours où c'est l'entreprise privée, qui fait affaire
elle-même avec de l'entreprise privée qui tantôt est la BCN
pour financer, tantôt est une compagnie de financement, qui ont toujours
eux aussi une responsabilité à cet égard-là.
M. Chevrette: Mais, M. le ministre... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette:... d'accord, je vous suis. Sur le plan juridique,
vous me dites qu'une coopérative, ça devient quelque chose de
privé. Mais quand le gouvernement prête à cette même
coopérative par la voie de la SDC des montants de 2 400 000 $, de 2 500
000 $, c'est l'argent de Tl-Jos Public, ça. Et Ti-Jos Public, lui, iI
m'ap-paraît qu'il faut que quelqu'un s'en préoccupe puisque la loi
34 ne vous permet même pas de voir clair, même à
l'intérieur, dans le fond. Vous êtes organisé que vous
n'êtes pas capable de mettre une tutelle, présentement, ce n'est
pas des maudites farces. Moi, ça, je comprends qu'un ministre est mal
pris en hérode. Là, il est obligé de mettre le poing sur
la table et il dit...
M. Côté (Charlesbourg): Dit Nostradamus
Hérode...
M. Chevrette: II est obligé de faire voir qu'il y a des
amendements qui s'en viennent, sinon... mais tu ne peux pas changer
théoriquement. Mais pratiquement, M. le ministre, quand c'est des
deniers publics qui sont en cause et que le même gouvernement prête
2 400 000 $, que le même gouvernement garantit 85 000 $ pour chacun des
véhicules, que le gouvernement paie pour les techniciens ambulanciers,
que le même technicien a un double chapeau, je voudrais savoir, par
exemple, où étaient pris à Orlando, par exemple, les KK?
Comment ça se fait que ça ne respectait pas la procédure
d'achat québécoise et comment ça se fait que
malgré les directives du ministre de la Santé, qui m'avait
répondu en commission parlementaire ici qu'il voyait à ce que la
politique d'achat du Québec soit respectée, comment ça se
fait que ça a continué à rentrer d'Orlando?
"Ç'a-tu" été fouillé, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Au moment où le
député de Joliette m'a fait part de l'achat, effectivement, de
véhicules ambulanciers, où la norme de 10 % dans certains cas ne
s'appliquait pas, nous avons, effectivement, fait les communications qui
s'imposaient; si ma mémoire est fidèle, c'était dans le
cas de Québec, dans ce cas-là.
M. Chevrette: Sur la rive sud de Montréal aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Des communications ont
été faites, effectivement, avec les autorités
régionales qui avaient cette responsabilité-là. C'est dans
ce sens-là que j'ai fait la communication avec...
M. Chevrette: O. K.
M. Côté (Charlesbourg):... le résultat que
vous connaissez et qui... Finalement, j'ai exactement le même point de
vue qu'à l'époque, il est clair qu'avec l'argent des
Québécois il faut, bien sûr, être capable, dans des
proportions de la politique d'achat chez nous, du 10 %... au-delà de
ça, c'est la responsabilité des individus qui ne sont pas
capables de produire à moindre coût et il y a des limites à
la capacité de payer.
Donc, à ce moment-là, la directive avait été
expédiée avec les résultats que vous connaissez.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre s'est renseigné ou
son entourage se serait renseigné sur le nom des actionnaires, par
exemple, des fournisseurs d'ambulances au Québec, le nom des
actionnaires des différentes compagnies québécoises?
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas à ma
connaissance.
M. Chevrette: Comme ils sont peu nombreux, il y en a à peu
près deux ou trois...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette:... est-ce que ce serait possible...
M. Côté (Charlesbourg): Pouvez-vous me
l'envoyer?
M. Chevrette: Non, je pourrais vous en envoyer un, mais je ne
pourrais pas vous envoyer l'autre, il y a les numéros, je n'ai pas
encore trouvé qui et c'est l'autre qui m'intéresse.
M. Côté (Charlesbourg): Vous pensez que le ministre
aurait plus de chance d'avoir...
M. Chevrette: C'est parce que j'ai remarqué que
dernièrement, le 6 avril dernier, pas le 6, peut-être avant
ça, peut-être en mars, Urgences-santé a publié ses
normes de conflit d'intérêts. J'ai reçu ça à
mon bureau. C'est intéressant, les mises en garde des employés.
Et moi, ça me permettrait de gratter certaines choses et de...
M. Côté (Charlesbourg): Vous continuez de recevoir
du courrier d'Urgences-santé?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Pas si mal, je suis assez bien renseigné,
merci.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Si je me permets de vous questionner, M. le
ministre, c'est parce que j'ai pas mal d'information.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'en doute pas du tout,
à voir de quelle manière vous laissez...
M. Chevrette: Et je vous rappellerai juste un petit fait. L'an
passé, M. Lamarche m'avait... au niveau de la presse, il avait dit... Il
m'avait un peu descendu suite aux propos que j'avais tenus ici et puis... De
Coster confirme exactement ce que j'avais dit. Un an après. Il va
falloir qu'il descende De Coster tout à l'heure, là lui, parce
que De Coster endosse mes propos. Donc... Je pourrais vous citer exactement...
C'est dans le quotidien La Presse. Je me rappelle lors des
crédits... Dans le quotidien La Presse à la suite de mes
critiques, Urgences-santé avait invoqué le manque de temps pour
faire les correctifs nécessaires. Quand on regarde la citation 10 du
rapport De Coster, ça confirme exactement ce que j'ai dit. Mais vous
êtes en train de me faire échapper le sens de mes questions.
M. Côté (Charlesbourg): Le sens de?
M. Chevrette: De mes questions. Je reviens à mes
questions.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas l'objectif que
je poursuivais.
M. Chevrette: Non, mais c'était habile. Des voix:
Ha,ha, ha!
M. Chevrette: Je reprends ma question: Est-ce qu'il est possblie
qu'on soit renseigné sur comment se font les soumissions? Étant
donné
qu'on subventionne les coop, est-ce qu'on pourrait savoir, la
transparence... Est-ce que vous avez le bilan d'abord de la coop?
M. Côté (Charlesbourg): On a les états
financiers au 31 mars 1990.
M. Chevrette: 31 mars 1990. C'est public ça? Elle a fait
faillite après votre rapport financier du 31 mars 1990. Est-ce que vous
en avez des plus récents?
M. Côté (Charlesbourg): II y a des...
M. Chevrette: Parce que j'ai le 8 septembre là, mol.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il y a des
évaluations. Il y a des...
M. Chevrette: Vous en avez?
M. Côté (Charlesbourg): II y a des
évaluations. C'est non... Evidemment, c'est non
vérifié.
M. Chevrette: C'est des états financiers pro forma pour
fins de discussion?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Mais votre base présentement, c'est l'acte
de faillite technique, je suppose?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: O. K. Attendez un peu, je vais gratter mes papiers.
Ça ne sera pas long, avant de passer au système
préhospitalier, un peu plus globalement. Est-ce que vous avez encore des
problèmes à Urgences-santé de Montréal face
à l'excès qui était remarqué au niveau du temps
supplémentaire?
M. Côté (Charlesbourg): Si ma mémoire est
fidèle, l'an passé on parlait de 1 600 000 $ de
supplémentaire et on parle davantage cette année de 400 000 $.
Donc, II y a une progression assez Importante. C'est pour ça que Je dis:
Tout n'est pas noir. Il y a des choses qui se sont faites et je pense qu'il
faut rendre...
M. Chevrette: Oui, mais ça, c'est administratif.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Chevrette: Je
reconnais ça là. M. Côté (Charlesbourg):
D'accord.
M. Chevrette: On parlera sur la qualité un peu plus tard.
Mais...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais...
M. Chevrette:... sur le plan administratif, oui, c'est
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais, si ça va
bien, on est aussi bien de le dire. S'il y a des...
M. Chevrette: Oui, oui. Je vous pose la question pour que vous le
disiez. C'est parfait.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. On fait du chemin.
M. Chevrette: Continuez. Le plan de redressement, est-ce que
c'est le ministère qui l'a imposé ou si c'est le ministère
qui a dit au conseil d'administration d'Urgences-santé: Impose un plan
de redressement à la coop? Ou si c'est venu... Comment c'est venu
ça?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, M.
Lamarche va répondre à la question. (17 heures)
M. Lamarche (Paul A. ): Dans le cadre de l'examen de la
proposition d'acquisition qui pouvait être faite et qui
nécessitait l'autofinancement, on a requis des opinions d'experts sur
deux aspects. Le premier aspect, c'était: Quel était le nombre
d'employés minimal qui pouvait permettre un fonctionnement?
Deuxièmement, aussi quel type de réorganisation est-ce qu'on
pouvait avoir pour fonctionner avec un nombre d'employés minimal, pour
pouvoir arriver donc à autofinancer une acquisition? C'est dans ce
cadre-là qu'on a dit: S'il y avait acquisition, il y aurait un
redressement qui nécessiterait l'abandon de 67 postes,
l'équivalent de 67 postes à temps complet et tous les autres
facteurs du redressement.
M. Chevrette: Mais, à date, est-ce qu'y y a eu des mises
à pied?
M. Lamarche: Je ne sais pas s'il y a eu des mises à pied.
Je sais qu'il y a des absences ou des départs qui ne sont pas
comblés. Maintenant, je suis obligé de vous dire, M. Chevrette,
que ce n'est pas possible pour la coopérative de fonctionner de la
même façon que nous entendons fonctionner, parce que la
façon dont nous entendons fonctionner nécessite un fractionnement
dans les cinq points de service de l'entretien et ça nécessite
donc des ententes avec des garages concessionnaires pour faire l'entretien
majeur. Étant donné son état financier difficile, CTAM
n'est pas en mesure de pouvoir entreprendre des discussions avec des garages
pour faire l'entretien. Donc, il ne pourrait pas réduire autant que nous
le recours à la main-d'oeuvre.
M. Chevrette: Est-ce que les réductions salariales de 2 $
à 3 $ l'heure ont été faites?
M. Lamarche: Je l'ignore. Je l'ignore, mais j'imagine que non, je
vais vous dire, parce que ça nécessiterait un amendement à
la convention collective. Et l'amendement à la convention collective
surviendrait lors de l'acquisition. Ce serait donc individuellement, chacun
des...
M. Chevrette: Sans vouloir nuire au dossier, il m'apparaissait,
moi, avec mes questions au ministre, que ce plan de redressement là
avait été imposé. Si vous venez me dire - et c'est
sérieux, M. Lamarche - aujourd'hui que le plan de redressement n'est pas
effectué et que vous demandez au gouvernement pour garder la paix dans
le système de procéder à un achat... Je ne veux pas que le
service soit perturbé une autre fois au Québec. C'est clair,
là? Ce n'est pas l'objet de mes propos. Mais je veux être
responsable, par exemple. Je ne veux pas qu'on hérite d'aberrations. On
se comprend bien? Notre rôle n'est pas de défendre des folies.
Notre rôle est de défendre du gros bon sens et du normal. Il me
semblait que les questions et les réponses que j'avais eues et qu'on
nous avait données comme information autant au ministre qu'à moi,
c'était que ce plan de redressement là était à
exécution. Il me semble que c'est ça qu'on nous avait dit. Ce
n'était pas ça qu'on vous avait dit, vous, M. le ministre? Il me
semble qu'on avait compris la même chose.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
c'était un plan à l'intérieur d'une proposition pour
tenter de régler le problème. Mais ce n'est pas un plan qui,
actuellement, est à exécution.
M. Chevrette: ...était en faillite. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: On nous avait dit: Voici le plan de redressement.
Ce n'est pas ça qu'on vous a dit?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire ce que
j'ai compris, c'est que les gens ont dit: Voici ce qu'on est prêt
à faire. De là à dire qu'il est exécuté
aujourd'hui, non, dans la mesure où c'est ça, j'imagine, que ce
plan-là, par la suite, s'applique.
M. Chevrette: Mais vous savez très bien ce que je veux
dire. Je veux dire que si vous posez des gestes très concrets,
très précis, si vous changez quatre trente-sous pour une piastre,
en d'autres mots, si une coop subventionnée par l'État qui,
à cause du fonctionnement, a 66 mécaniciens d'ambulance de trop,
parce que vous l'étatisez, vous prenez l'assiette et vous nous la faites
assumer, personnellement, je ne trouve pas ça correct. L'acte de
faillite technique, de la manière dont je l'avais compris moi, c'est
qu'on pouvait le retenir parce qu'il y avait un plan de redressement qui
s'effectuait durant que le ministre pouvait étudier les
hypothèses pour étatiser ou acheter une partie ou acheter tout
à 18 000 000 $, à 16 000 000 $, à 17 000 000 $ ou à
14 000 000 $, moi je ne le sais pas, des scénarios possibles, ou je ne
sais trop. À partir de là, je pensais que c'était
automatique.
M. Côté (Charlesbourg): Pour être bien clair,
il y a une hypothèse qui inclut celle d'un certain nombre des postes qui
seraient abandonnés. C'est une hypothèse parmi tant d'autres.
M. Chevrette: la rumeur voulant que certaines parties du service
préhospitalier soient confiées à des pompiers, à
partir de centres bien disposés à la grandeur de montréal,
est-ce fondé?
M. Côté (Charlesbourg): II y a différentes
écoles de pensée au niveau du préhospitalier à ce
niveau-là. Plusieurs personnes défendent différents
dossiers. Quant à nous, on est dans une situation où très,
très prochainement on décidera d'un certain nombre de choses au
niveau du préhospitalier. Il est clair que, dans des situations
exceptionnelles, les pompiers peuvent être d'un certain secours. Nous ne
nous orientons pas à ce moment-ci avec une utilisation de
première main et en tout temps de la part des pompiers.
M. Chevrette: Vous avez déclaré cet avant-midi
à la presse, avant d'entrer dans cette salle, que vous aviez eu des
réponses d'Urgences-santé et qu'il y en a que vous n'acceptiez
pas et d'autres que vous achetiez. Celles que je voudrais savoir, c'est, bien
sûr, celles que vous n'acceptez pas. Je voudrais donc savoir, dans un
premier temps, si le ministre a l'intention de répondre au rapport De
Coster ou s'il a l'intention de laisser Urgences-santé répondre
au rapport De Coster?
M. Côté (Charlesbourg): Urgences-santé va
faire sa réponse au rapport De Coster. Ça devrait virtuellement
se faire cette semaine. Dans un premier temps, il appartient à
Urgences-santé de répondre. Quant au ministre, lui a à
décider d'un certain nombre de choses, de réajustement d'un
certain nombre de choses et c'est ce qu'il va faire. Lorsque le ministre
sortira à la fin avril ou au début du mois de mai, il y aura une
solution globale au niveau de son intervention et de dire sur la place
publique: Là, nous allons pour Urgences-santé intégrer ce
que nous savons déjà au niveau du préhospitalier. Donc,
à chacun son rôle. Je pense qu'Urgences-santé a
été suffisamment interpellée par le rapport De Coster pour
qu'elle puisse donner des réponses point par point au rapport De Coster,
réponses que nous avons échangées hier soir, dans la
séance de travail. Au-delà de tout cela, j'aurai à prendre
des décisions quant à moi, des décisions que je
prendrai et que je recommanderai au Conseil des ministres.
M. Chevrette: Je voudrais vous le faire réitérer,
vous l'avez dit en d'autres mots, mais j'aimerais être bien sûr que
j'ai bien compris. Les amendements à la loi 34 porteront, entre autres
et très spécifiquement, sur la qualité des services de
soins préhospitaliers. Est-ce que j'ai bien compris?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne peux pas
présumer à ce moment-ci de l'ensemble des mesures ou des
amendements qu'on apportera à la loi 34. C'est un travail qui reste
à être finalisé. Il m'est apparu très clair
d'entrée de jeu, puisque vous l'avez souligné aussi tout à
l'heure, qu'il n'est pas normal que dans la loi on n'ait pas prévu au
moins au ministre un pouvoir de tutelle. Ça m'apparait important,
même si à l'occasion, selon la cour, le ministre peut se tromper.
Bon.
Deuxièmement, il y a, bien sûr, d'autres
éléments à l'intérieur de la loi qui devront
être changés. Ce que j'ai dit tantôt: Pour moi, c'est le
citoyen qui prime, le service au citoyen d'abord et un service de
qualité d'abord. C'est ça qui va guider les changements qui vont
intervenir et les décisions qu'on va prendre. C'est ce que j'ai dit
tantôt et je le répète. À ce niveau-la, c'est la
ligne de conduite que je me suis donnée au niveau de la réforme
et il en sera de même au niveau du dossier préhospitalier ou du
dossier d'Urgences-santé.
M. Chevrette: une question à m. lamarche: est-ce que vous
avez soumis un plan de modifications des effectifs de cadres comme conseil
d'administration?
M. Lamarche: Le plan des effectifs prévu à la loi
et qui doit être soumis au Conseil du trésor?
M. Chevrette: Je m'excuse, j'aurais dû m'adresser au
ministre, mais je veux dire...
M. Lamarche: Oui.
M. Chevrette: Je l'ai dit à vous, ça ne me
dérange pas, c'est au ministre à décider.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
M. Lamarche: Oui, effectivement, on l'a fait. Vous savez qu'il y
a toujours concomitance d'événements, alors on a convenu avec le
Conseil du trésor que pour tous les emplois où les travailleurs
sont syndiqués, normalement, la définition de leurs conditions de
travail devrait être la même que celle des autres employés
du réseau. Quant aux techniciens ambulanciers qui sont un peu distincts,
mais également qui sont en réseau, la définition de leurs
conditions de travail devrait également s'effectuer dans le cadre de la
négociation faite par le ministère sur mandat du Conseil du
trésor.
Il reste tous les ; 'ans d'effectifs et conditions de travail des
employés cadres. On a déjà commencé des sessions de
travail, mais j'ai informé le Conseil du trésor que, s'il y avait
acquisition, ça nécessiterait une réorganisation
importante des fonctions administratives pour qu'Urgences-santé puisse
assumer les fonctions administratives actuellement assumées par la
coopérative et que, en conséquence, il y aurait lieu de voir le
plan d'effectifs à la lumière de cette acquisition si elle se
faisait. On a convenu, donc, qu'on devait se revoir incessamment lorsqu'une
décision aura été prise sur l'acquisition ou la
non-acquisition de CTAM.
M. Chevrette: mais en cas d'acquisition, si je comprends bien, m.
lamarche, toutes vos précautions sont prises avec le trésor. les
démarches sont faites.
M. Lamarche: C'est-à-dire qu'on les a informés que
ça nécessiterait des changements de structure que l'on
proposerait au Conseil du trésor pour approbation parce qu'il y a des
fonctions qui sont faites actuellement par CTAM, ne serait-ce que s'occuper du
personnel d'achat, du personnel mécanicien...
M. Chevrette: Ça vous prend combien de cadres de plus dans
ce plan d'effectifs?
M. Lamarche: Ça prend à peu près
l'équivalent de 20 cadres...
M. Chevrette: De plus?
M. Lamarche: De plus, mais qui sont compris dans le coût de
l'autofinancement, je tiens à vous le dire. Ce n'est pas un ajout dans
le budget, c'est une part du budget qui était aussi payée par le
contrat de location pour que CTAM, elle aussi, puisse avoir sa propre
administration qui, là, serait imputée à des postes de
cadres d'Urgences-santé et qui nécessiterait donc un ajout
d'à peu près 20 équivalents à temps complet parce
qu'il y a cinq points de services qui doivent être couverts 24 heures par
jour, 7 jours par semaine où, donc, il doit y avoir un cadre qui soit en
responsabilité dans chacun des points de services.
M. Chevrette: Donc, ça prendrait 20 cadres.
M. Lamarche: Un ajout d'un équivalent de 20 cadres.
M. Chevrette: 20 cadres permanents s'ajouteraient à
Urgences-santé pour les points de services d'Urgences-santé.
M. Lamarche: Eh bien, on peut raisonner de cette
façon-là.
M. Chevrette: Combien avez-vous de cadres
présentement?
M. Lamarche: On en a à peu près 75. M.
Chevrette: Vous monteriez à 95.
M. Lamarche: Écoutez, cadres et professionnels.
M. Chevrette: Oui.
M. Lamarche: On monterait à peu près à 95,
oui.
M. Chevrette: Pour vous occuper de la tôle.
M. Lamarche: Bien non! Pour s'occuper de l'ensemble des
fonctions.
M. Chevrette: Oui, mais à la loi 34, tout le monde l'a dit
que c'était une question de transport, que ce n'était pas une
question de qualité. Donc, si je comprends bien, la réforme, dans
le cas d'une étatisation complète, provoquerait l'embauche de 20
cadres additionnels et ça ne modifie... Combien y a-t-il de points de
services présentement à Montréal?
M. Lamarche: II y en a 5.
M. Chevrette: Vous en conservez 5, mais vous les changez de place
un peu? Vous les modifiez?
M. Lamarche: On...
M. Chevrette: II y a beaucoup de critiques pour les Dunkin'
Donuts là. C'est pour ça que je vous pose la question.
M. Lamarche: Oui, mais ça, c'est une conception un peu
naïve des services. Les points de services dont je parle, c'est les points
de mise en route des véhicules, c'est-à-dire que c'est 5 lieux
d'où partent les véhicules pour ne pas qu'un véhicule
d'urgence soit congestionné et qu'ils partent tous du même endroit
et que ça prenne une demi-heure pour traverser la ville pour aller
couvrir le territoire. (17 h 15)
Les points d'attente, ça, il y en a 23. Effectivement, la plupart
du temps, ça coïncide avec un lieu où est présent un
Dunkin' Donuts, mais je tiens à vous informer qu'ils sont
déterminés en fonction de la population; ils sont
déterminés en fonction du réseau routier; ils sont
déterminés aussi en raison de la proximité des
équipements des établissements où doivent être
conduits les patients. Et il faut que les lieux soient dans des lieux de
préférence qui soient accessibles 24 heures par jour,
c'est-à-dire qu'il faut que te technicien ambulancier qui est là
à 3 heures du matin ou à 5 heures du matin puisse avoir
accès à une toilette, puisse prendre un café. Donc,
règle générale, ce qui coïncide avec l'ensemble des
données, c'est habituellement des Dunkin' Donuts. Bon. Je sais que
ça fait de belles caricatures, ça fait des bonnes blagues, mais
on n'est pas en "joint venture" avec Dunkin' Donuts pour définir nos
points d'attente.
M. Chevrette: Vous m'avez dit tantôt, M. Lamarche, que vous
aviez 75 cadres et professionnels. Dans les statistiques que le
ministère m'a envoyées, moi, je compte 63 cadres et 38
professionnels pour 103. Est-ce que c'est une erreur ici ou si c'est une erreur
de données que vous venez de faire?
M. Lamarche: 68 et?
M. Chevrette: 33 et 63. 38 professionnels, 63 cadres.
M. Lamarche: C'est possible.
M. Chevrette: c'est parce que ça fait 103 et vous m'avez
dit 75 plus 20 éventuellement s'il y avait le métal ou la
tôle. ça ferait donc 123 et non pas 95.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Lamarche: J'ai les données. Le nombre de cadres, c'est
63 qui sont temps complet plus 12 qui sont temps partiel, ce qui fait 75.
M. Chevrette: 75 cadres. M. Lamarche: Individus.
M. Chevrette: C'est parce que vous m'aviez dit 75 cadres et
professionnels. C'est vous qui m'aviez dit ça.
M. Lamarche: Oui, je sais. Je regrette, ce n'est pas le
même chiffre. C'est 38.
M. Chevrette: Donc, 38 professionnels, 75 cadres, dont 12
à temps partiel. C'est ça?
M. Lamarche: Oui.
M. Chevrette: O.K.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Chevrette: Puis il n'y a pas 49 professionnels à temps
partiel en plus?
M. Lamarche: Oui.
M. Chevrette: Là, si je comprends bien, je suis rendu
à 63 plus 38 plus 12 plus 49?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, tout
étant confondu, temps partiel et temps...
M. Chevrette: non, non. je sais. mais 63 cadres temps plein, 12
temps partiel. dans les professionnels, 38 temps plein, 49 temps partiel. c'est
bien ça?
M. Lamarche: Oui. C'est ça.
M. Chevrette: Donc, 162 personnes en tout, avant le transfert
possible. C'est ça?
M. Lamarche: C'est au 23 février, oui, c'est avant le
transfert.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
là-dessus, je comprends que M. le député de Joliette a
adressé ses questions à M. Lamarche.
M. Chevrette: Je m'excuse.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Aucun
problème. D'ailleurs, Je n'ai pas de problème à ce
niveau-là. Je vais peut-être mettre un bémol, avec votre
permission. J'ai bien dit tantôt qu'il y avait un certain nombre de
scénarios qui étalent à l'étude et qu'à
partir du moment où nous aurions décidé ce que nous allons
faire, bien sûr, c'est là que la vérité va arriver
et que ça peut avoir des conséquences assez Importantes sur le
personnel, y compris le niveau d'encadrement.
M. Chevrette: Non. C'est parce que vous vous rappellerez, M. le
ministre... Je comprends que vous apportiez un bémol et c'est important
que vous l'apportiez. C'est d'autant plus important que ces
bémols-là avaient été faits antérieurement.
Rappelez-vous, ceux-là mêmes qui disaient que les gens empochaient
de l'argent à la tonne en étant payés à l'heure
pour la tôle sont ceux-là mêmes qui échouent en
gérant de la tôle. C'est ça, fondamentalement, le portrait.
Et c'est ça que j'ai voulu souligner aussi.
Moi, je me souviens de toutes les discussions qu'on a eues à
écouter. Je me souviens à l'époque, à
l'écoute des mémoires, des auditions de mémoires, vous
vous rappellerez, il y en a qui se mettaient tellement d'argent dans les poches
que ça débordait. Il y a eu coupure horaire pour administration
de la tôle. On est en faillite technique de 19 000 000 $. Vous
comprendrez que... Je regardais ça. Si dans un plan de redressement on
arrive avec 66 techniciens en mécanique de trop... il n'y aurait
personne dans l'entreprise qui aurait pu arriver avec ces situations-là.
Jamais. Ça aurait craqué au départ. C'est pour ça
que je vous dis qu'il y a un dosage de temps à autre au niveau du
discours qui s'imposait. On le volt bien aujourd'hui. Ce n'est pas pour essayer
de rappeler la position que j'avais. C'est que le gros bon sens, si on i est
pas capables de se comporter, comme administrateurs publics, en gens
responsables comme si c'était notre argent, on arrive avec des
aberrations du genre. C'est ça, fondamentalement, que j'ai voulu
souligner. Je connais des gens qui, avec les trois quarts des sommes qui sont
dépensées par certaines administrations publiques,
réussissent à faire certains profits parce qu'ils y vont des
efforts d'une famille, ils y vont des efforts de conjuguer des proches et ils
font attention comme si c'était leur argent.
C'est ça, fondamentalement, que j'ai voulu souligner. Ceci dit,
je ne souhaite surtout pas que les services soient perturbés. Je
souhaite, par exemple, que ce ne soit pas exclusivement pour régler un
malaise. Je suis content que vous m'enlignlez sur le fait - s'il vous
plaît, c'est un peu fort, ça me dérange - je suis content
de voir que les modifications qui seront apportées ne le seront pas
exclusivement en fonction de la tôle et que ce sera en fonction d'une
meilleure gestion, une gestion de qualité de soins parce qu'autrement on
ne change rien si on ne fait que liquider un dossier.
Tant qu'à modifier un dossier, il faut corriger les
possibilités d'obvier aux lacunes, au manque évident de la
qualité des soins en particulier. C'est ça que j'ai voulu faire
ressortir, M. le ministre. Je lirai avec attention les critiques du rapport De
Coster qui seront faites par Urgences-santé, mais j'ose espérer,
en tout cas, qu'on pourra se prononcer avant juin sur des possibilités
d'améliorer le mode de gestion et la qualité des services, soyez
assurés de ça.
Je voudrais passer quelques minutes - ça sera fini pour ce qui
regarde M. Lamarche - j'aurais des questions au niveau des engagements
financiers quand vous reviendrez. J'en aurai une seule, mais je la garde pour
ce temps-là. Elle est pas pire. Là, je voudrais aller...
M. Côté (Charlesbourg): Votre question...
M. Chevrette: ...vers le système
préhospitalier.
M. Côté (Charlesbourg): Question de garder le
suspense.
Soins préhospitaliers d'urgence
M. Chevrette: Non, je ne hais pas ça. Chacun son
goût. La question est sur le domaine préhospitalier. En touchant
Urgences-santé, naturellement, la loi 34 créait
Urgences-santé mais décrétait d'une certaine façon
des conditions pour le système préhospitalier au Québec.
Est-ce
que vous avez des modifications à apporter ou que vous pourrez
apporter au système ambulancier, en dehors de Montréal? Est-ce
que vous vous êtes arrêté sur ces aspects-là?
J'achève et, après ça, je vais vous laisser jusqu'à
18 h 30.
Est-ce que vous pourriez nous présenter aussi, par la même
occasion... C'est le successeur de M. Langlois, je suppose? Non?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): II faut faire attention dans
la présentation.
M. Chevrette: Non, mais je ne le sais pas... Je m'informe.
M. Côté (Charlesbourg): Le Dr Fréchette, de
l'Enfant-Jésus, qui n'est pas le successeur de M. Langlois, mais qui est
une sommité dans le monde de la traumatologie et du
préhospitalier et qui a été un des artisans du
système d'évacuation médicale sur le plan gouvernemental.
Donc, le Dr Fréchette est avec nous depuis maintenant... tout
près d'un an?
Une voix: Le 15 octobre 1990.
M. Côté (Charlesbourg): Octobre 1990.
M. Chevrette: Ça va faire un an, ça ne fait pas un
an.
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne fait pas tout
à fait un an.
M. Chevrette: Vous me pardonnerez de ne pas le
connaître.
M. Côté (Charlesbourg): Et déjà
beaucoup de travail de fait, beaucoup, beaucoup de travail défait.
M. Chevrette: Vous ne pourriez pas le mettre sur
Urgences-santé?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: S'il est si bon que ça.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le
préhospitalier, je pense que ce matin - c'est mon tableau que je
cherchais tout à l'heure, que j'ai demandé qu'on distribue - j'ai
donné un tableau; si on le reprend, si vous le reprenez, lorsque c'est
marqué travaux en cours, vous avez comité préhospitalier,
donc, le groupe de travail, avec toute une série d'identifications,
données comparatives, contrôle médical, mémoire
interministériel, avec des échéances. C'est le travail que
fait actuellement le comité préhospitalier avec des
échéances pour l'ensemble du Québec, qui inclut donc les
régions du Québec.
Pour répondre à votre question, ce n'est pas seulement
l'affaire de Montréal, c'est l'affaire de l'ensemble du
Québec.
M. Chevrette: On avait parlé, à l'époque de
la loi 89, de centrales de répartition en région. Il devait y
avoir des projets-pilotes. Il n'y en a pas? À quelle place? Sur la rive
sud et en Beauce?
M. Côté (Charlesbourg): Celui de la Beauce a
démarré il n'y a pas beaucoup de temps, et c'est en cours, comme
expérience.
M. Chevrette: Est-ce que c'est assumé, dans la Beauce, par
les propriétaires ou si c'est par un organisme?
M. Côté (Charlesbourg): Coopérative
CAMBI.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez l'intention de vivre d'autres
projets-pilotes?
M. Côté (Charlesbourg): II était question de
deux, à l'époque. Il y en aurait un deuxième et on attend
les recommandations du Dr Fréchette.
M. Chevrette: Est-ce que le Dr Fréchette est à la
veille d'accoucher d'une recommandation?
M. Fréchette (Pierre): Oui, le groupe de travail va, comme
vous dites, accoucher non seulement d'une recommandation, mais d'un ensemble de
recommandations qui va viser une optique beaucoup plus globale des soins
préhospitaliers d'urgence au Québec, une politique, en fait, qui
a été adoptée par le ministère l'été
dernier, suite aux recommandations du comité aviseur. Il y a
déjà un comité consultatif assez large qui est au travail
depuis le mois de novembre, qui regroupe des représentants des conseils
régionaux, qui regroupe aussi Urgences-santé, la Régie de
l'assurance automobile du Québec, le ministère des Affaires
municipales, le ministère de la Sécurité publique et les
gens des Communications. Comme je pense que vous le comprenez
déjà, tout le dossier de la problématique des soins
préhospitaliers d'urgence est un domaine qui déborde le cadre du
ministère de la Santé et qui englobe des intervenants de
plusieurs ministères. À ce chapitre-là, il y a
déjà des groupes de travail qui étudient, sur un plan
très technique, des recommandations à faire au ministre de la
Santé, dès cette année.
M. Chevrette: On vous a mis au courant sans doute des
problèmes majeurs que vivaient certaines régions. Exemple: dans
la région de l'Abitibi, quand il y a des déplacements de 93
kilomètres, il y a absence complète d'ambulance durant un
déplacement. Est-ce que vous avez l'intention de régler ce type
de situation?
M. Fréchette: Oui, définitivement. La
problématique des soins préhospitaliers d'urgence devra
nécessairement faire appel à un modèle modulaire qui devra
s'adapter aux besoins de chacune des régions. D'ailleurs, on a
déjà commencé à avoir des contacts
privilégiés avec les gens des conseils régionaux de
certaines régions, dont ceux de l'Abftibi.
M. Chevrette: dans laurentides-lanaudlère, dans le
comté de berthier, c'est la même chose. si l'ambulance part de
saint-jean-de-matha ou de sainte-émille, il n'y a plus d'ambulance. s'il
arrive quelque chose dans le bols, à saint-michel ou quelque chose du
genre, entre les deux, plutôt, à saint-zénon, il y a des
problèmes. est-ce que c'est considéré?
M. Côté (Charlesbourg): II y a des
problématiques comme ça à certains endroits du
Québec. Je vous donnerais celle des Îles-de-la-Madeleine où
il y a une ambulance. Si vous partez... Selon les normes qu'on a, une
ambulance, c'est assez, alors qu'on peut se retrouver dans une situation
où ça prend 35 minutes pour être capable d'évacuer
le patient. Il y a donc du raffinement à faire au niveau de cette
méthode d'allocation là, pour tenir compte de certains cas
spécifiques.
M. Chevrette: Mais les correctifs sont-ils pour cette
année, M. le ministre, ou bien...
M. Côté (Charlesbourg): ii y en aura probablement
un certain nombre cette année. ça ne veut pas dire que tous les
correctifs seront apportés cette année.
M. Chevrette: Mais il y aura des correctifs en 1991-1992?
M. Côté (Charlesbourg): Dans certains cas.
M. Chevrette: O. K. Un autre cas typique que je veux vous
apporter, c'est la concurrence entre les salons funéraires et les
propriétaires ambulanciers. On sait qu'il y a certains
propriétaires ambulanciers qui sont à la fois
propriétaires de salons funéraires et qui ont le service
d'ambulance également. Ils sont dans la situation, par exemple, d'offrir
leurs services au patient qu'ils viennent de transporter, en d'autres mots,
alors que ceux qui n'ont que les salons mortuaires sont placés face
à un service subventionné par l'État pour concurrencer
l'entreprise privée qui, elle, n'est pas subventionnée. Ceux qui
n'ont que des salons mortuaires ne sont subventionnés d'aucune
façon.
Une voix: Celui qui a les deux, il est sûr... (17 h 30)
M. Chevrette: Oui, sûr de transporter, mais... Il y a un
problème là, est-ce qu'il a été analysé par
le ministère? Est-ce que ça a été analysé
par le ministère, le fait que des individus sont doublement
avantagés en étant subventionnés par l'État pour
faire le service ambulancier, alors que d'autres subissent la concurrence et
n'ont aucun soutien de quelque nature que ce soit?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de
décision finale de prise quant à cette situation-là. Ce
que je sais, c'est que ça implique 45 organisations qui ont ambulances
et salons funéraires à travers le Québec. Il faut se
rappeler aussi, dans certains cas, des cas pas très lointains où
c'étaient eux qui assumaient l'évacuation médicale aussi -
dans l'histoire, il faut toujours se rappeler ça, aussi - qui ont
été très très utiles aux commettants, même
si, au bout de la ligne, ils pouvaient avoir certains profits quant à la
situation qu'ils vivaient. Je pense que la question fondamentale, c'est: Est-ce
qu'il faut les éliminer ou s'il faut les encadrer? Je pense qu'il faut
davantage aller vers un encadrement qui va nous permettre d'utiliser des
ressources qui sont là et qui sont utiles.
M. Chevrette: Oui, mais je parle de ceux qui ont à
exercer, M. le ministre, des fonctions propres au système
préhospitalier. Quand est arrivé le moment de payer les
ressources qu'ils avaient, on a, dans certains milieux, obtenu passablement et
beaucoup de techniciens ambulanciers, mais les gens travaillent... Ceux qui ont
le double service, c'est des gens qui, entre deux voyages, peuvent embaumer;
c'est des gens qui peuvent s'arrêter pour signer un contrat de services
funéraires; c'est des gens qui sont placés en situation de
solliciter du monde. C'est cet aspect-là... L'aspect que je veux
souligner, M. le ministre - j'aimerais que votre équipe m'écoute
là-dessus - c'est que, par le système ambulancier, on a voulu au
Québec et dans l'ensemble du Québec, y compris dans nos petites
localités, subventionner dorénavant non pas des gens qui
faisaient 1 $ ou 0, 50 $ l'heure, mais qui avaient le droit aussi d'avoir des
permanents payés, des techniciens de valeur, des techniciens
formés. On les place en situation de double sollicitation au
détriment, je pense, de l'entreprise privée qui, elle, s'est
spécialisée dans certains secteurs et qui n'est pas
subventionnée, d'aucune nature. C'est une concurrence avec les deniers
publics, à toutes fins pratiques. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de
définir, sauf qu'il y aura toujours des exceptions... On fait la carte
électorale, on dit: Les Îles-de-la-Madeleine, on ne peut pas
mettre deux comtés, on ne se promène pas facilement. Là,
dans une ville le moindrement d'envergure, c'est quasi Inadmissible qu'on place
dans une situation de concurrence déloyale, à même les
subventions gouvernementales...
M. Côté (Charlesbourg): ...chicane.
M. Chevrette: Bien là, peu importent les chicanes...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est parce qu'il
n'y a pas...
M. Chevrette: ...comme principe, ce n'est pas seulement
là...
M. Côté (Charlesbourg): ...des milliers de cas.
M. Chevrette: Non, non, il y en a pas mal.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas des milliers de
cas.
M. Chevrette: Non, mais il y en a qui nous appellent et on leur
dit: Bien, on va questionner, on va le savoir.
M. Côté (Charlesbourg): Fondamentalement, ce que
vous évoquez... On est dans des situations où, effectivement, on
a eu des cas. Des techniciens, en attendant, jouent au "pool", au billard; dans
d'autres cas, ils font d'autre chose et, dans ce cas-là que vous me
soulevez, ils font peut-être de l'embaumement ou quelques autres
services. Pour nous, ce qui est fondamental et nécessaire, c'est un
service disponible et de qualité. C'est pour ça qu'on paie,
d'abord pour nos fins. Ah oui! Après ça, ça demeure du
domaine de l'entreprise privée. Je comprends que certains puissent
profiter de situations, mais, pour nous, l'important, c'est que le service soit
disponible, donc en tout temps, et de qualité.
M. Chevrette: Mais vous ne subventionnez pas un embaumeur, vous
subventionnez un technicien ambulancier. Lorsque le technicien ambulancier se
transforme en embaumeur, il vient, avec les deniers de l'État - parce
qu'il n'est pas plus payé, il n'est pas payé comme embaumeur
à ce moment-là... C'est son "boss" qui lui dit: Mon technicien,
toi, tu embaumes. C'est ça, fondamentalement. Il vient, avec les deniers
de l'État, concurrencer une entreprise privée qui s'est
spécialisée dans les salons funéraires. Fondamentalement,
ça ne m'apparaît pas correct.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on me signale,
à ce moment-ci, c'est que le ministère n'accepte plus quelqu'un
qui ferait les deux. Donc, on est dans une situation où c'est un peu
l'histoire qu'on traîne: ceux qui ont fait les deux et qui ont
été acceptés dans le passé. Mais, aujourd'hui,
quelqu'un qui serait embaumeur et qui demanderait d'être reconnu comme
transporteur ambulancier ne le serait pas.
M. Chevrette: Ça serait le restant.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, ça serait
le restant. On est pris avec ceux qui restent.
M. Chevrette: Mais il n'y a pas lieu d'émettre une
directive, M. le ministre, où il y a une, comment dirais-je, une
exclusivité de service? On le fait pour nos fonctionnaires. On dit
à nos fonctionnaires: II faut que tu t'engages et que tu nous assures
l'exclusivité de ton travail. Dans bien des cas, à part de
ça. Il me semble que ce n'est pas normal qu'on...
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas,
évidemment, c'est un élément que vous mettez sur la place,
l'exclusivité de fonctions. C'est clair que ça s'applique aux
fonctionnaires. Est-ce . qu'on va aller jusqu'à dire qu'effectivement
c'est le cas dans ce domaine-là? Évidemment ça pose...
M. Chevrette: On assure la plénitude du salaire, M. le
ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Ça pourrait
s'appliquer dans bien des cas, pas seulement au transport ambulancier.
M. Chevrette: Peut-être... Je ne le dirai pas. Je me suis
retenu juste à temps, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Des fois ça rend bien
service.
M. Chevrette: Denis Perron veut questionner là-dessus, mon
collègue de Duplessis. Je dois m'absenter seulement une minute. Je
reviens.
M. Côté (Charlesbourg): Vous pouvez en prendre
deux!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): M. le député de
Duplessis, oui je vous reconnais.
M. Perron: Oui, M. le Président, toujours dans le cadre du
sujet ambulancier qui a été soulevé par mon
collègue de Joliette. Il y a effectivement deux cas qui actuellement
sont connus dans l'Est du Québec. Vous avez le cas de Sept-îles,
effectivement, vous l'avez mentionné tout à l'heure et un autre
cas qui existe dans un coin que vous connaissez très bien, M. le
ministre, qui s'appelle Cap-Chat et où c'est exactement les mêmes
problèmes qui existent. Je vais vous énumérer à peu
près ce qui se passe sur place. Sept-îles et Cap-Chat, ça
se ressemble beaucoup. Le personnel de garde est le même pour les deux
exploitations: salon funéraire et système ambulancier. Les
salaires sont subventionnés par le ministère. Le personnel
administratif est le même pour les deux exploitations. Salaires
subventionnés, frais généraux de bureau, mêmes frais
téléphoniques - l'indicatif téléphoni-
que est le même pour les deux exploitations. L'immeuble
d'administration et de services est le même pour les deux exploitations.
Là on se ramasse avec ceci: il y a des techniciens ambulanciers qui
veillent à la circulation routière lors des funérailles
dirigées par l'entreprise mixée. Vous avez des techniciens
ambulanciers qui veillent à l'entretien des véhicules, Incluant
ceux affectés à la maison funéraire. Vous avez des
techniciens ambulanciers qui veillent à l'entretien des lieux,
même immeuble administratif et de services. Vous avez des techniciens
ambulanciers qui offrent les services de la maison funéraire pendant le
transport d'un client au centre hospitalier. Vous avez le personnel
administratif du service ambulancier qui rappelle des familles aux
résidences concernées par le transport pour donner des services
funéraires par la suite. Il y a quelque chose qui ne marche pas dans le
système et moi je me demande de quelle façon le ministre va
pouvoir régler cette chose-là. Ça se peut que ça
existe à l'extérieur de l'Est du Québec. Ça peut
exister dans l'Ouest. Ça peut exister dans le Nord. Mais il me semble
qu'il y a des choses à faire dans ce dossier-là pour corriger
cette situation aberrante. Là je prends le dossier de Sept-îles.
C'est vrai que ce sont les deux frères. Qu'est-ce que vous voulez, dans
les familles il y a plusieurs frères et plusieurs soeurs et des fois ils
s'en vont dans la même direction... Vous parliez de services... vous
pariiez tout à l'heure de concurrence. Dans ce cas-là, c'est la
concurrence qui existe entre deux familles qui viennent de la même
famille. À partir du moment où c'est ça... Remarquez bien
que c'est presque la même chose dans le cas de Cap-Chat.
Je voudrais savoir... puisqu'il y a eu des questions qui ont
été posées en mai 1990 au ministre de la Santé et
des Services sociaux, qu'il s'était engagé, à ce
moment-là, à regarder cet aspect-là, et à revenir
possiblement plus tard avec des réponses... À ce que je sache,
ça n'a toujours pas été réglé. Par contre,
il y aurait eu une enquête qui aurait été faite... Il y
aurait eu des enquêtes qui auraient été faites dans les
deux cas, soit dans celui de Cap-Chat et dans celui de Sept-îles. Est-ce
que ces enquêtes-là ont été faites, oui ou non? Si
oui, de quelle façon le ministère a-t-il l'intention de
réagir à ces deux enquêtes?
Le Président (M. Joly): Temps mort.
M. Perron: Pendant que le ministre va préparer sa
réponse...
Le Président (M. Joly): Vous allez nous raconter une
anecdote, oui.
M. Perron: Oui, M. le Président, je voudrais raconter une
anecdote là-dessus. Un certain moment donné, un ambulancier part
et s'en va chercher un patient qui était déjà mort, qui
était déjà décédé.
Le Président (M. Joly): C'était un impatient.
M. Perron: II arrive sur place, il rentre avec sa valise, une
petite valise qui sert normalement pour les cardiaques. Mais, avant de partir,
II oublie toujours sa valise. Ça n'arnïve pas rien qu'une fols,
ça arrive quelques fois. Il oublie sa valise, il transporte la personne
à l'hôpital de Sept-îles, il arrive là. On attend
pour voir si le patient peut être réanimé ou quoi. Mais, au
cours des heures qui suivent, on rappelle la dame ou l'homme en question
concerné par ce décès, et on dit: Écoutez, mon
technicien a oublié sa valise dans la maison. Est-ce que, s'il vous
plaît, on pourrait passer chez vous la chercher? Alors, vous voyez le jeu
qui se fait. Ça me met en maudit des affaires de même, surtout
quand ça concerne des familles qui sont touchées par des
décès, des fois c'est l'arrêt cardiaque ou des accidents,
c'est grave. Quand on se sert de ça pour arriver par la suite et faire
plus de dollars sur le dos de ces mêmes familles, il me semble que
ça pourrait être corrigé.
Je demanderais au ministre de nous dire de quelle façon il
entend, en tant que ministre de la Santé et des Services sociaux,
régler ce genre de problème qui existe non seulement à
Sept-îles mais aussi à Cap-Chat et possiblement ailleurs, dans un
premier temps.
Deuxièmement, je voudrais... Sirna mémoire est bonne, dans
le cas de Sept-îles, je crois qu'il y a deux ambulances avec un contrat
signé avec le ministère. Le contrat n'est toujours pas
signé, actuellement? Est-ce qu'il est signé, le contrat? Quand
a-t-il été signé?
M. Côté (Charlesbourg): 1990-1991 est signé,
pas 1991-1992.
M. Perron: 1991-1992 n'est pas signé. O.K. Est-ce que le
ministre pourrait répondre à la première question que j'ai
posée?
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, question
d'information pour, bien sûr, ce dont on parle. Le ministère a
été saisi du cas de Sept-îies, mais il n'a jamais
été saisi d'aucune manière du cas de Cap-Chat. En tout
cas, c'est les Informations que je possède. Dans le cas de
Sept-îles, effectivement il y a eu des démarches de faites au
niveau d'une enquête, suite aux propos du mois de mai. Elle s'est
soldée par l'obligation pour l'un des propriétaires de rembourser
certains montants d'argent puisque c'étaient des pénalités
qui étaient prévues à l'époque quant à la
non-disponibilité du technicien ambulancier pour faire le travail de
technicien ambulancier. Dans le cas de Cap-Chat, je leur ai dit: II n'y a pas
eu, à ma connaissance et à la connaissance de ceux qui me
soufflent aussi des informations
de ce temps-ci, de communications avec le ministère dans ce
cas-là. C'est une situation hypothétique dans 45 cas maximum
à travers le Québec. Comment est-ce qu'il faut l'encadrer? Moi,
je pensais qu'on devrait encadrer davantage la pratique et faire en sorte que
la qualité y soit et qu'à partir de ce moment-là, nous, on
ait notre compte et qu'on rémunère des gens pour des services
qu'on va recevoir, pour des services de qualité. Ça crée
un certain nombre d'autres problèmes qui, en tout cas... Je ne sais s'il
y a eu d'autres plaintes que celle-là, on me dit que non. Ce serait la
seule plainte qui nous est parvenue dans un contexte tout à fait
particulier. Ça ne semble pas être une règle très,
très répandue. Je vais revoir, je vais prendre le temps de revoir
un certain nombre de choses. Peut-être que vous avez des informations
à l'effet que c'est plus répandu qu'on ne le croit. Je tenterai
de réagir face à ça. (17 h 45)
M. Perron: M. le Président, en réponse à la
question que le ministre se posait concernant Cap-Chat, effectivement, ce
dossier a été envoyé à l'attention de M. Claude
Savard et de M. Martin Soucy du ministère de la Santé et des
Services sociaux, à la direction du transport ambulancier, en date du 30
octobre 1990 et ça vient de Cap-Chat.
Pour revenir sur ces questions précises, dans le cas où il
y a deux ambulances du même transporteur ambulancier qui détient
un salon funéraire, est-ce que le ministre pourrait regarder l'aspect -
quand il y a deux maisons funéraires à un endroit, que ce soit
Sept-Îles ou Cap-Chat ou ailleurs - qu'on puisse fournir dans les deux
maisons un service ambulancier? Disons, une ambulance à une maison et
une ambulance à l'autre maison... à moins que le ministre veuille
complètement abolir ça, ça c'est une autre chose.
La deuxième question que je voudrais poser: Est-ce que le
ministre pourrait nous dire si un transporteur ambulancier qui n'a pas de
permis mais qui a une maison funéraire aurait le droit d'obtenir un
permis pour transport ambulancier sans subvention? Je vais laisser le ministre
répondre à ces deux questions.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que la
première solution d'avoir deux permis et de les diviser ça ne
sera pas très, très pratique pour la simple et bonne raison
qu'actuellement les permis appartiennent à un individu. Il faudrait les
enlever, par conséquent avec tous les problèmes que ça
suppose. Vous n'auriez pas pour autant réglé les problèmes
de qui fait quoi après, s'ils ont chacun un véhicule. Qui a la
priorité surl'autre, sur le petit voyage, sur le grand
voyage?
M. Perron: II pourrait y avoir une troisième maison
funéraire éventuellement, mais ça prendrait une
troisième ambulance.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas. L'autre
question: Est-ce que quelqu'un qui a un salon funéraire pourrait avoir
un permis même s'il n'est pas rémunéré pour les
services de techniciens ambulanciers? Je pense que ça fait quand
même appel à une logique qui est administrée par les CRSSS
et qui dit que dans tel territoire, selon les normes provinciales, on a besoin
de tant d'ambulances. À ce moment-là, vous viendriez ajouter des
ambulances à ce qui est déjà établi comme
règle. Donc, ça créerait un problème.
M. Chevrette: Une dernière question, M. le ministre...
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Chevrette:... sur les ambulances. Après ça, je
vais passer à mon collègue de La Prairie qui va vous parler des
hémodialysés et après le souper... J'aurais deux tutelles
à scruter avec vous avant le souper et après le souper on verra
les centres d'accueil, les centres hospitaliers et différents
programmes. Mais ce qu'on appelle la prime de rétention ou la prime
d'éloigne-ment - appelons ça comme on le voudra - qui devait
être de 8 % si ma mémoire est fidèle ou quelque chose du
genre, est-ce réglé? Il y a un M. Soucy, président, de
Baie-Trinité qui nous a écrit et qui nous a demandé si la
prime de rétention serait extensionnée jusqu'à... Vous
savez qu'il y avait des demandes allant jusqu'à Baie-Trinité.
Autrement dit, agrandir le territoire pour toucher la prime de
rétention? Est-ce que ça a été corrigé? Oui,
oui ambulancier.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas là,
première nouvelle.
M. Chevrette: Vous n'avez jamais eu ça à votre
bureau, vous? Pourtant, votre collègue l'a reçu, l'Union des
municipalités, M. Courcy. Il n'y a pas eu de demande spécifique
à votre bureau pour pouvoir extensionner la prime de rétention
jusqu'à Baie-Trinité?
M. Côté (Charlesbourg): Dans mon cas à
moi?
M. Chevrette: Non, non, mais peut-être dans votre secteur
préhospitalier.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, au niveau du
cabinet, au niveau du ministre lui-même, il ne semble pas.
M. Chevrette: Et au niveau des sous-ministres?
Une voix:...
M. Chevrette: Non, mais, si elle n'est pas rendue, elle va se
rendre. On va la faire aujour-
d'hui. Il faudrait déposer ça également. On va vous
déposer une lettre comme quoi, dans la région de la
Basse-Côte-Nord, de la Côte-Nord comme telle...
Une voix: La Moyenne-Côte-Nord.
M. Chevrette:... la Moyenne-Côte-Nord, on demanderait
d'extensionner la prime de rétention jusqu'à Baie-Trinité.
D'ailleurs, iI y a des études de faites qui démontrent bien que
ça pourrait tout simplement être comme allant de soi.
M. Côté (Charlesbourg): On va attendre de voir parce
que d'une prime de rétention, ils n'en ont jamais entendu parier et mol
non plus.
M. Chevrette: Non, mais on va vous l'envoyer.
M. Côté (Charlesbourg): Ça n'existe pas, donc
il y a un problème de compréhension au niveau de la demande.
M. Chevrette: Mais c'est intitulé "prime de
rétention" ou "prime d'éloignement". J'ai l'impression qu'on
confond le réajustement de tarifs à cause de la région
éloignée. Ça doit être ça. Mais l'individu en
question appelait ça prime de rétention; donc, c'est pour
ça que j'ai utilisé le terme, mais, d'après moi, c'est
"prime d'éloigne-ment".
M. Côté (Charlesbourg): Alors, s'ils le font, on
communiquera avec le signataire de la lettre.
M. Chevrette: Ça va. D'accord.
Le Président (M. Joly): M. le député
de...
Une voix: Lequel?
Le Président (M. Joly): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Sur l'échéancier tantôt, sur les
services préhospitaliers en région, les services ambulanciers, le
Dr Fréchette a dit: On devrait avoir les recommandations bientôt,
en particulier pour l'Abitibi. Vous avez déposé cet
échéancier-là du comité de traumatologie et on
Indique que, pour les régions, ce serait en décembre 1992. Est-ce
que ça signifie que ce sera seulement en décembre 1992 qu'on
travaillera sur la solution pour les services préhospitaliers...
M. Côté (Charlesbourg): Non. Non, il y a deux
choses.
M. Trudel:... dans les régions?
M. Côté (Charlesbourg): Traumatologie, c'est une
chose, et le comité préhospitalier, c'est une autre chose.
M. Trudel: O. K.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, pour la traumatologie,
quand on parie de décembre 1992, c'est parce qu'il y a toute une
consultation à avoir un peu partout pour être capable de
désigner des centres en collaboration avec les différents
intervenants; ça c'est clair. Donc, quant aux autres, le comité
préhospitalier, vous avez des échéances qui vont pour
l'ensemble de la province, y compris les régions et les villes. Donc,
c'est les échéances qui sont là.
M. Trudel: On devrait donc lire... Mais c'est avril 1992 pour
l'opératlonalisation en région au niveau de...
M. Côté (Charlesbourg): Ainsi de suite... On voit
qu'il y a un certain nombre de commandes qui sont là et qui vont
être livrées au fur et à mesure de la capacité de
livrer du comité, d'avril à juin 1992.
M. Chevrette: Pour finir sur le sujet des ambulances, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: J'ai bien compris que vous allez
réévaluer la question qu'on vous soulignait tantôt au
niveau du double service aux citoyens subventionné par
l'État.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je le vois parce que,
de toute façon, j'ai une lettre, je suis interpelé par un citoyen
de Sept-Îles qui est concerné par l'affaire, une lettre à
laquelle je dois répondre. J'en profiterai, à ce
moment-là, pour tenter de tirer la ligne le plus rapidement
possible.
M. Chevrette: Merci. Je voudrais demander à mon
collègue Lazure d'y aller et, après ça, je reviendrai avec
deux tutelles.
Le Président (M. Joly): M. le député de La
Prairie.
Traitement d'hémodialyse
M. Lazure: Merci, M. le Président. Je remercie aussi mon
collègue de Joliette pour ces quelques minutes qu'il m'accorde et je
remercie à l'avance le ministre aussi. Il s'agit d'une lettre qui vous a
été envoyée, M. le ministre, par M. Michel Dansereau,
secrétaire-trésorier du Comité des patients
dialysés et greffés de Verdun, au centre hospitalier de Verdun,
et ça déborde de ce groupe qui reçoit des traitements
à l'hôpital de Verdun parce que le problème qui est
soulevé a des applications un peu partout dans le
Québec.
En partant du rapport que vous avez reçu du Conseil, la lettre du
Dr McGregor du Conseil d'évaluation des technologies de la santé,
vous lui avez répondu au Dr McGregor, de ce Conseil d'évaluation
des technologies, et je cite une partie de votre lettre, "que la pratique de la
réutilisation des hémodialyseurs, des filtres, permet de
générer des économies substantielles, mais la
décision de l'adapter doit être laissée à chacun des
établissements chargés des soins aux patients. "Nous appuyons
votre suggestion à l'effet que la décision de réutiliser
les hémodialyseurs soit entérinée comme une politique
officielle du centre hospitalier, sur recommandation de ses professionnels. Les
critères et normes de reconditionnement appliqués par
l'établissement devraient être précisés à
l'intérieur de cette politique. "
Si je soulève la question, M. le Président, c'est que le
secrétaire-trésorier de ce comité, qui m'a
téléphoné et qui m'a envoyé copie de cette
lettre-là, m'informe que dorénavant les homodia-lysés ou
les insuffisants rénaux souhaitent être considérés
comme des personnes handicapées. C'est à titre de porte-parole de
l'Opposition pour les personnes handicapées que j'ai demandé
à mon collègue d'intervenir. Bon, c'est une chose qui peut
être discutée, mais c'est leur choix. Notamment, Ils profitent
bien souvent, dans la région de Montréal aussi, du transport
adapté pour personnes handicapées.
C'est la raison pour laquelle j'interviens et, dans la lettre que M.
Dansereau vous écrit, il rejoint, au fond, les remarques que vous
faisiez au Dr McGregor. Je cite deux petits paragraphes de sa lettre avant de
vous poser une question plus précise. Alors, M. Dansereau dit: Oui, nous
aussi, on pense que ça doit être décidé dans chaque
hôpital. Mais il vous demande, dans la lettre du 3 avril qu'il vous a
envoyée, 1°, "qu'une législation - c'est le terme qu'il
utilise, mais on pourrait lire aussi réglementation - soit
adoptée donnant le droit aux patients d'accepter ou de refuser cette
procédure de réutilisation". Et, 2°, "qu'une
législation ou réglementation soit adoptée pour obliger
chacune des institutions qui réutilisent... de soumettre un protocole de
réutilisation et, lorsque accepté, qu'elles soient tenues d'en
respecter les modalités. " "Nous souhaiterions, M. le ministre,
développer davantage ce dossier avec le Conseil du Dr McGregor avant que
les recommandations suscitées dans son rapport reçoivent
l'assentiment de votre ministère. "
En somme, toujours dans la même direction, il dit oui, on est
d'accord, mais on voudrait s'assurer que chaque patient dialysé ait son
mot à dire là-dedans, d'une part, et, 2°, qu'il y ait dans
chaque hôpital des règles et un protocole d'utilisation de cet
équipement.
Je voulais d'abord savoir si vous aviez arrêté une
politique à cet égard et, si oui, est-ce que vous pouvez nous en
parler?
M. Côté (Charlesbourg): Elle est en cours puisque
ça implique l'AHQ. Donc, pour les centres hospitaliers, ça
implique des spécialistes et ça va aussi impliquer ce
comité de bénéficiaires où j'ai demandé
qu'ils soient mis dans le coup, à tout le moins rencontrés.
M. Lazure: Le Comité de Verdun?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. À tout le moins
mis dans le coup sur le plan de ce qui devra se passer demain matin parce que
l'avis du Dr McGregor est bon et je pense qu'il n'y a pas grand monde qui
puisse le contester, à ce moment-ci. Il s'agit de voir de quelle
manière on opérationalise tout ça, avec quelles garanties
il faut les accompagner. Donc, un cadre qui va nous permettre de
réutiliser et c'est ça qui est en cours actuellement, mais il y
aura rencontre de l'AHQ, des spécialistes et du comité de
bénéficiaires.
M. Lazure: Bientôt?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Lazure: Bientôt. Une question, un peu toujours dans la
même veine, est-ce que d'autres comités attachés à
d'autres hôpitaux vous ont fait des demandes semblables?
M. Côté (Charlesbourg): Pas à notre
connaissance. Non.
M. Lazure: II y a combien de centres hospitaliers environ qui
offrent le service d'hémodialyse rénale?
M. Côté (Charlesbourg): 26.
M. Lazure: 26. On peut dire que chacune des 16 régions du
Québec est couverte, est desservie? On peut dire que chacune des 16 ou
15 régions, je ne sais pas combien vous en avez...
M. Côté (Charlesbourg): Non. Pas
nécessairement.
M. Lazure: Non? (18 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Dans la communication que
j'ai faite au début - je pense que vous n'étiez pas ici - on a
annoncé quand même une certaine somme d'argent additionnelle,
à ce niveau-là. Je peux peut-être vous le relire: Les
sommes déjà accordées sur trois ans couvrent environ 50 %
des besoins pour assurer des services aux nouvelles cohortes de patients. Les
régions dépourvues de services auront accès à des
ressources, en priorité: Bas-Saint-Laurent,
Côte-Nord, Gaspésie, Îles-de-la-Madeleine, Laval et
Laurentides. Les régions sous-développées avec un
potentiel élevé de patients seront également
priorisées, ce sont Trois-Rivières, Lanaudière et
Montérégle. Donc, II y a des sommes d'argent additionnelles qui
sont affectées pour tenter de couvrir l'ensemble des régions.
M. Lazure: D'après les informations que j'ai
reçues, le transport pour les trois visites hebdomadaires à
l'hôpital pour l'hémodialyse est payé à 100 %
à Montréal. Dans certaines régions, notamment la
Montérégle, à date il n'a été payé
que dans une proportion de 75 %. C'est quoi la politique du ministère
par rapport à ça?
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez raison.
M. Lazure: J'ai raison.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez raison.
M. Lazure: Merci, de me le dire aussi carrément, aussi
franchement. Mais, alors, quelle est l'explication de ça?
M. Côté (Charlesbourg): L'explication, c'est une
question de disponibilités financières aussi simplement et aussi
crûment que ça. On a fait des efforts l'an dernier pour des cas un
peu particuliers, qui venaient aussi de Verdun, où on avait fait des
Interventions sur le plan des médicaments et ainsi de suite. Donc, c'est
une question de disponibilités financières. Encore cette
année, on ajoute certaines sommes d'argent pour combler un certain
nombre de besoins un peu partout au Québec.
M. Lazure: M. le Président, je veux juste faire remarquer
que ça apporte une situation tout à fait aberrante à
l'hôpital de Verdun, en particulier, où il y a des dialyses, des
insuffisants rénaux qui se rendent là
régulièrement, qui relèvent de ce Comité, et qui se
voient remboursés 100 % de leurs frais de transport puisqu'ils
relèvent du CRSSS de Montréal. A côté d'eux, dans le
lit à côté, II y a un dialyse du comté de La Prairie
qui lui, parce qu'il est de la Montérégle, se fait remboursement
seulement 75 %. Il me semble que ça n'a pas d'allure, ce n'est pas
tenable parce que ces gens-là, il faut bien comprendre que c'est
quasiment un club. Ils se voient, M. le ministre, trois fois par semaine
à l'année longue, et ils se parlent entre eux autres.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai un cas que Mme Juneau
m'a soumis: quelqu'un qui part d'Acton Vale, trois fois par semaine, et qui se
rend à Sherbrooke, ce qui a nécessité des coûts de
transport de tout près de 16 000 $ en l'espace de deux ans. On a
remboursé à 100 %.
M. Lazure: Mais, en terminant là-dessus, est-ce que, M. le
ministre, on peut avoir votre assurance que d'ici x mois, dans un avenir
prochain, il y aura une politique qui va être équitable pour
l'ensemble des Québécois dialyses, qu'ils soient en
Montéré le, à Montréal ou à
Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais examiner ça
de très très près et assez rapidement pour tenter
d'apporter des correctifs sans présumer pour autant ce que vont
être les correctifs, à ce moment-ci.
M. Lazure: Ça va être dans le sens de
l'équité.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le sens de
l'équité, sans pouvoir vous garantir qu'on va atteindre
l'équité totale. Au moins prendre ces balises-là, sinon...
je veux au moins être un peu responsable et tenter de livrer ce sur quoi
je m'engage. Je comprends votre réaction, mais si je prends l'engagement
aujourd'hui de l'équité totale et que je ne la livre pas, vous
allez être le premier à me dire dans un an ou avant: Vous avez
pris l'engagement, M. le ministre, vous n'avez pas livré. Non...
non.
M. Lazure: Bon, M. le Président, moi je regrette, je ne
peux pas accepter cette remarque-là parce que c'est un programme
gouvernemental avec des fonds publics. C'est un peu comme si on disait: Bon,
bien, les médicaments sont gratuits pour les personnes
âgées mais, dans la région de la Côte-Nord et de la
Montérégie, ça va être gratuit seulement à 80
% et non pas à 100 %.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai dit au
député que j'allais regarder. N'essayez pas de m'arracher des
choses que je ne peux pas vous dire. Si je les aide de manière
satisfaisante, je suis convaincu que vous allez être le premier à
me le dire.
M. Lazure: Oui, je vais vous en féliciter. M.
Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Lazure: C'est pour ça que je serais porté...
M. Chevrette: II veut avoir l'occasion de vous
féliciter!
M. Lazure: C'est pour ça que je veux avoir l'occasion de
dire: Bon, j'ai interprété correctement la pensée du
ministre quand i m'a dit que très probablement ce serait
réglé à la satisfaction...
M. Côté (Charlesbourg): C'est justement ça
parce que je vous connais un petit peu et je ne voudrais pas qu'il y ait
d'équivoque.
M. Lazure: ...à l'avantage de tout le monde. Merci.
Le Président (M. Joly): M. le leader de l'Opposition.
Établissements mis en tutelle
M. Chevrette: Oui, M. le Président. Nous allons aborder
quelques petites tutelles. Je me souviens qu'à la suite
d'allégations extrêmement graves quant à l'utilisation des
fonds publics par M. Jean Moyen, le ministre a décidé de placer
l'hôpital sous tutelle et de déclencher une enquête.
Récemment, cette tutelle a été prolongée de six
mois, si ma mémoire est fidèle. C'est au centre de santé
de la Basse-Côte-Nord. Où en est l'enquête? Le ministre
a-t-il des résultats préliminaires? Va-t-il rendre le rapport
public? La question était pas pire.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
évidemment, lorsqu'on discute de dossiers comme ceux-là, ce sont
des dossiers qui demandent un peu beaucoup d'attention. Il y a quand même
des personnalités en cause. Je pense que ce n'est pas ce que vise le
député de Joliette quand il pose ces questions-là. Les
rapports préliminaires, tant du tuteur Brodeur que du tuteur Tremblay,
indiquent qu'il y n'y a eu ni fraude, ni malversation. Cependant, on
reconnaît qu'il y a eu certaines faiblesses de gestion, mais on n'est pas
dans une situation de fraude ni de malversation. Je répète,
faiblesse de gestion.
M. Chevrette: Est-ce que ça explique pourquoi M. Moyen est
toujours payé?
M. Côté (Charlesbourg): M. Moyen est en congé
de maladie avec les certificats médicaux qui témoignent de cette
situation-là. Je peux vous dire que, pour lui avoir parlé
personnellement, la situation dans laquelle il s'est trouvé et
connaissant le contexte que le député de Duples-sis connaît
très bien aussi... Le contexte là-bas, ce n'est pas un contexte
très très facile pour personne. Peu importe ta couleur, peu
importent tes convictions, c'est un contexte qui est tout à fait
particulier. Je n'ai aucune espèce de doute sur les certificats
médicaux qui ont été fournis.
M. Chevrette: Non, ce n'était pas là-dessus, je ne
savais même pas, moi, qu'il était en congé de maladie.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Je ne pose pas la question sous cet
angle-là. Je croyais que la tutelle après x mois pouvait
suspendre l'effet d'un salaire, après x mois, s'il n'y a pas...
M. Côté (Charlesbourg): Mais, dans ce cas- ci, c'est
un congé de maladie.
M. Chevrette: Depuis longtemps, le congé de maladie?
M. Côté (Charlesbourg): C'est avant la tutelle, dans
les circonstances d'un départ assez dramatique, qui a
précédé...
M. Perron: Printemps 1990.
M. Côté (Charlesbourg): ...la tutelle. Donc, c'est
un départ du milieu là-bas... Me dit-on, dans certains cas, on
est plus méticuleux d'un colis qu'on peut expédier que de la
manière dont on a fait en sorte que M. Moyen quitte la région
là-bas. Donc...
M. Chevrette: À partir du rapport préliminaire
où il y a constat de faiblesses administratives...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...est-ce que les faiblesses administratives sont
jugées graves sur le plan de l'incapacité administrative ou de
l'incompétence administrative, appelons ça comme on voudra?
Est-ce que vous pourriez me dire le déficit accumulé sur trois
ans?
M. Côté (Charlesbourg): II faut dire que c'est aussi
un contexte tout à fait particulier de gestion et de services à
donner à la population. J'ai eu l'occasion d'y aller à quelques
reprises dans d'autres fonctions, mais j'avais vu la dispensatlon des services,
à l'occasion, sur le plan hospitalier. Ce n'est pas toujours dans les
conditions faciles de gestion d'un beau cadre qui va en ville... c'est une
différence à ce niveau-là. Quelqu'un cherche le
déficit... Le déficit, si ma mémoire est fidèle,
était quand même assez important.
M. Perron: M. le Président... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: ...je pense que le ministre est peut-être un peu
mal placé pour répondre d'une certaine façon, mais,
lorsqu'il parle des gens du milieu là-bas, j'en ai la certitude, comme
il doit sûrement l'avoir lui aussi, que dans un coin isolé comme
ça il se fait ce qu'on appelle du parti pris, du népotisme...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Perron: ...du patronage à l'interne, face à
certaines familles, entre certaines familles et
je crois qu'il a sûrement ça dans son rapport...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Perron: ...comme d'ailleurs un ancien rapport qui a
déjà existé par rapport à d'autres familles, ce
qu'on a appelé, je pense, le rapport Lamarche en 1977. C'est qu'à
ce moment-là, le ministre, on s'en rend compte... C'est très
spécial dans ce milieu-là.
M. Côté (Charlesbourg): Je connais très bien
le contexte.
M. Perron: Maintenant, peu importent les allégeances
politiques, en passant.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, vous avez raison
de dire que je suis dans un contexte pas très facile, compte tenu du
fait que M. Moyen a été candidat du Parti libéral à
la dernière élection et que j'étais l'organisateur dans
l'Est du Québec. Mais rappelez-vous, quand l'histoire est sortie,
ça été très clair. Je ne protégerai personne
dans la mesure où on me fait la démonstration qu'il va y avoir
des poursuites, peu importe si c'est un libéral, un créditiste,
n'importe qui.
M. Perron: Un péqulste, envoyé par là.
M. Côté (Charlesbourg): Même un
péquiste. Bien sûr.
M. Perron: Surtout ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
(18 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr. Non, mais
pour que ce soit bien clair, parce que je pense qu'avec les deniers publics
c'est notre responsabilité qui est en cause. Cependant, je sais dans
quelles circonstances M. Moyen a dû évacuer la
Basse-Côte-Nord. Je connais les relations extrêmement difficiles
qu'il y a entre les familles là-bas. Je connais très, très
bien les liens de transport qu'il y a là-bas... les liens de transport
de personnes avec le centre hospitalier. Toute la problématique est
très, très bien connue. Demain matin, ma solution idéale
à moi, il faut qu'elle soit applicable là-bas et il faut qu'elle
se vive quotidiennement aussi. J'ai personnellement mis mon nez pour tenter de
régler le dossier de la reconstruction du centre hospitalier qui prenait
du temps... où ça n'a pas de maudit bon sens et où il
fallait faire des choses. On se conterait l'histoire du terrain et probablement
qu'on pourrait se conter des peurs pendant une couple de journées sur
l'ensemble de la problématique qui était reliée autour du
dossier. Uniquement le terrain mettait en péril la construction du
centre hospitalier qui, lui, est destiné au service des citoyens qui
sont là-bas. Donc, c'est un contexte qui est assez difficile. Je vous
donne le déficit accumulé sur trois ans: 1 219 906 $.
M. Chevrette: Pour un centre hospitalier de combien de lits?
Une voix: Centre de santé.
M. Côté (Charlesbourg): Centre de santé.
M. Chevrette: Pour un centre de santé de combien de
lits?
M. Côté (Charlesbourg): un centre de santé...
ah ce n'est pas uniquement les lits qui, dans ce cas-là, comptent parce
qu'il y a une desserte éclatée dans différents... des
dispensaires un peu partout.
M. Perron: Différents dispensaires et Harrington-Harbour
avec le centre pour personnes âgées.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais dire que les 1 200
000 $ ne m'impressionnent pas, compte tenu du service et de
l'éparpillement sur le territoire. Évidemment, il faut l'examiner
de plus près.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a un échéancier de
prévu pour lever la tutelle et procéder... ou bien un nouveau
D.G. ou quoi que ce soit?
M. Côté (Charlesbourg): II va y avoir prolongation
de la tutelle pour une période assez longue parce qu'il nous faut
finaliser la construction du centre qui est en cours actuellement. C'est un
projet qui est allé chercher une dizaine de millions, si ma
mémoire est fidèle, une quinzaine de millions. Ce qui est quand
même très, très important pour être capable de doter
ce coin-là du pays d'infrastructres conformes à nos besoins
d'aujourd'hui.
M. Chevrette: Qui est tuteur présentement?
M. Côté (Charlesbourg): Julien Tremblay, qui est
directeur du CLSC du Haut-Richelieu.
M. Perron: En rapport...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Perron: ...avec la requête administrative interne, M. le
ministre, est-ce que vous pourriez nous dire si dans le déficit dont
vous avez parlé il y a eu un dépassement assez énorme par
rapport aux services ambulanciers qui sont subventionnés par le
ministère de la Santé et des Services sociaux? Le fameux
hélicoptère qu'on connaît.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. La première
note, je vais vous la lire: Problèmes de gestion de toutes sortes
ayant trait à la pratique médicale, au transport des malades,
à la gestion financière, au logement du personnel, aux conflits
d'intérêts et au climat de suspicion qui ont abouti en une crise
majeure en avril 1990. Ça ne serait pas, je pense... La personne dont on
parle, ça aurait pu en être une autre et exactement la même
situation aurait pu arriver sous une autre forme, peut-être avant,
peut-être après. Mais la longévité des personnes qui
vont occuper ce genre de poste là dans l'histoire, ce n'est pas
très long. C'est assez épuisant, merci.
M. Perron: Dans le cas de la tutelle, si j'ai bien compris, le
conseil d'administration qu'il y avait là antérieurement... En
fait, il n'y en a plus de conseil d'administration, c'est le tuteur qui
remplace le conseil d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Perron: Donc, l'ancien conseil d'administration, on sait qui
était dessus...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Perron: ...c'est aboli, il n'y en a pas jusqu'à nouvel
ordre. C'est le tuteur qui prend la place du C.A.
M. Côté (Charlesbourg): II est suspendu.
M. Perron: II est suspendu complètement, selon les
règles de...
M. Côté (Charlesbourg): II n'est pas
opérant.
M. Perron: li n'est pas opérant. Donc, les personnes qui
auraient pu être mêlées directement ou indirectement
à l'enquête administrative sont toujours là peut-être
dans le coin, mais ne sont pas impliquées dans les décisions qui
sont prises à l'exception des personnes qui sont en permanence dans le
milieu, des employés. Je sais, en passant, que beaucoup
d'employés du centre de santé en question étaient
très malheureux, très mal à l'aise de voir tout ce qui se
passait depuis une couple d'années là-dedans, dans cette
boîte-là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le tuteur qui a
l'entière liberté à ce moment-ci.
M. Perron: O.K. Ça va.
M. Chevrette: Mise en tutelle du CH de La Tuque. Le 11
décembre 1990, il y à eu une mise en tutelle du centre
hospitalier de Saint-Joseph de La Tuque. La tutelle fut imposée parce
que le conseil d'administration avait clairement réitéré
son intention de ne pas relever M. Veillette, le
D.G. Est-ce que le ministre pourrait déposer les documents des
vérificateurs du ministère de même que les réponses
fournies par l'ex-conseil d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): je vais tenter très
brièvement de vous dire comment nous avons été
informés d'une situation qui inquiétait un certain nombre de
personnes. d'abord, par des dénonciations qui sont arrivées au
cabinet et qui nous ont fait part d'un certain nombre de situations qui
étaient, à ce moment-là, à tout le moins,
questionnâmes. au fur et à mesure que les semaines passaient,
d'autres témoignages sont venus s'ajouter d'individus qui voulaient voir
éclaircir un certain nombres de faits et de situations. c'est à
ce moment-là que j'ai demandé une vérification
ministérielle qui, effectivement, a été faite et qui m'a
été transmise. ce que j'ai décidé à
l'époque, c'est de sensibiliser le conseil d'administration de
l'hôpital à un certain nombre de faits évoqués, hors
de l'ordinaire, à mon point de vue, et souhaiter que le conseil
d'administration, puisque c'est sa responsabilité, prenne les mesures
nécessaires ¦ et apporte une correction de la situation assez
rapidement. on s'est retrouvés avec un choix du conseil d'administration
qui a préféré choisir un avocat pour se défendre,
c'est un choix du conseil d'administration. j'ai demandé à mon
sous-ministre adjoint de rencontrer à nouveau les gens du conseil
d'administration dans le but de les sensibiliser à l'importance du
rôle qu'ils avaient à jouer comme administrateurs de fonds publics
et en insistant sur un certain nombre de constats qui avaient été
faits par les vérificateurs qui demandaient, à notre point de
vue, correction.
Bon, on a joué au yo-yo pendant un certain temps jusqu'à
ce que la décision du conseil soit assez claire, me signifiant qu'ils
n'avaient pas l'intention de se plier. Devant ces faits-là et compte
tenu de la nature des informations que j'avais, j'ai décidé de
mettre en tutelle le conseil d'administration, donc, l'établissement.
À la suite de cela, j'ai jugé opportun de soumettre le dossier
à mon collègue de la Sécurité publique. Le dossier
est entre les mains de mon collègue de la Sécurité
publique pour action additionnelle à prendre. Donc, on est dans une
situation assez particulière, à ce moment-ci. Le dossier a
été transmis.
M. Chevrette: Moi, il y a des choses que je ne comprends pas.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: II y a des dossiers qui demandent l'intervention du
Solliciteur général, et il y a refus systématique
d'embarquer. Il y a d'autres dossiers qui passent quasiment automatiquement au
Solliciteur général quand ils sont trop chauds pour le
ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Non, en tout cas, pas depuis
que je suis là. Depuis, et là, je ne peux pas parier pour ce qui
s'est passé avant, dans mon cas, chacun des dossiers est suivi et fait
l'objet de rencontres et d'échanges avec les officiers supérieurs
du ministère. C'est des dossiers qui sont, et vous me permettrez
l'expression, assez "touchy", où il faut bien faire attention pour
n'éclabousser personne dans ce genre de situation, inutilement. S'il y a
des gens qui ont des torts et que c'est démontré, ils en subiront
les conséquences. Dans ce cas-ci, j'ai jugé, après une
analyse et une vérification serrées, que les faits qui
étaient portés à ma connaissance étaient
suffisamment importants pour que je transfère à la
Sécurité publique le dossier pour qu'ils en fassent un examen
approfondi et prennent les décisions qui s'imposent dans les
circonstances puisque c'est leur responsabilité et que ce n'est plus la
mienne.
Il y a, je vous l'ai dit ce matin, deux autres cas qui ont
été transférés. Si on a besoin d'un
quatrième ou d'un cinquième, quand les dossiers me seront
présentés, je le ferai. Mais, à ma connaissance, dans les
autres dossiers qui m'ont été soumis, il n'y avait pas
matière à le faire. Donc, c'est pour ça que je ne l'ai pas
fait. S'il y a des dossiers antérieurs qui ont été
traités de manière différente... Moi, j'essaie de me
donner...
M. Chevrette: Ça fait combien de mois là?
M. Côté (Charlesbourg): Qu'il a été
transmis?
M. Chevrette: Que le CH est en tutelle? Ça fait
depuis...
M. Côté (Charlesbourg): Décembre. Le 11
décembre, si ma mémoire est fidèle.
M. Chevrette: Décembre 1990. Ça fait quatre mois
déjà.
M. Côté (Charlesbourg): Depuis le 11
décembre.
M. Chevrette: Ça fait cinq mois. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Je trouve, entre vous et moi, qu'il y a des
tutelles qui ne passent pas au niveau du Solliciteur et qui prennent 12 ou 13
mois de tutelle et, des fois, 15.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Vous dites qu'il ne faut éclabousser
personne. La personne qui est touchée par la tutelle, dont le nom est
impliqué quotidiennent, elle a 12 mois avec une épée
au-dessus de la tête sans savoir si c'est valable ou pas, et ça
continue et ça persiste. Est-ce qu'il n'y a pas une manière
d'accélérer les dossiers pour éviter qu'il y ait
préjudice parce que vous dites bien que... Vous prenez la
précaution de dire: II ne faut éclabousser personne. Mais la
personne, elle, est éclaboussée dans les journaux. La personne a
subi le préjudice. Si c'est un D. G., et je ne veux pas défendre
un D. G. plus qu'un autre, mais quel qu'il soit, ça m'amène
à parier plutôt globalement de ces enquêtes administratives
qui n'en finissent plus d'aboutir.
Ça a été la même chose dans le domaine
scolaire. Vous rappelez-vous quand on a discuté des cas dans
Brome-Missisquoi? C'était la même chose. Ça s'en va
à la justice et ça prend presque autant de temps que le temps de
la tutelle. On se ramasse avec deux, trois ans. Le préjudice, à
mon point de vue, est bien plus grave pour l'individu qui, pendant trois ans...
Son nom flotte dans les airs, il ne sait pas s'il va y avoir poursuite ou pas,
il est accusé par tout le monde dans le milieu et il ne peut pas se
défendre. Est-ce qu'il n'y a pas un processus, une procédure...
Si le souci c'est de ne pas éclabousser le monde, le souci, ce pourrait
être aussi de ne pas laisser les gens avec cette perception qu'ils ont
d'un individu aussi longtemps que ça. Vous le détruisez de toute
façon, l'individu.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il faut avoir le
même souci pour tout le monde. Ce n'est pas une question d'avoir un souci
pour un groupe et pas de souci pour l'autre. C'est clair qu'à partir du
moment où vous dites qu'on envoie une tutelle, qu'on met une tutelle
quelque part ou qu'on fait une vérification... Il y a des
vérifications qui ont été faites après des
affirmations et il n'y avait rien. Donc, finalement, ça s'est
réglé assez vite. J'en ai à la mémoire, même
un dans Pontiac. Il n'y a pas tellement longtemps que ça a
été fait. C'était une dénonciation de quelqu'un,
pas un deux de pique. Celui qui faisait la dénonciation m'a fait
sursauter. On a travaillé aussi rapidement que possible, et ça
s'est libéré assez vite. Par contre, ce n'est pas toujours des
vérifications ministérielles qui visent à trouver de la
fraude, de la malversation. Ça peut être, dans certains cas, une
mauvaise gestion, sans nécessairement être de la fraude ou de la
malversation. Mais je comprends le sens de l'intervention où il faut
être assez prudent de ce côté-là, d'un
côté comme de l'autre, pour tenter de protéger des
réputations et faire en sorte qu'il n'y a personne... Ceux qui ont des
choses à se faire pardonner en paieront le prix, que ceux qui n'ont
rien, finalement, soient libérés le plus vite possible.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Salaberry-Soulanges.
M. Marcil: Dans la plupart des tutelles qui ont été
appelées, combien - lorsqu'on met un centre hospitalier ou un CLSC en
tutelle, habituellement c'est toujours le directeur général qui
est en cause, c'est son administration - quel est le pourcentage des centres
hospitaliers, CLSC ou centres d'accueil qui ont été mis en
tutelle et dont le directeur général a repris sa place par la
suite? La grande majorité du temps, est-ce qu'on lui donne une prime de
séparation puis il s'en va?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai l'impression qu'il y en
est très peu. Mais je n'ai pas de...
M. Marcil: Donc, ça suppose que, lorsque vous
décidez de mettre une institution en tutelle, vous avez fait les
recherches, les études nécessaires...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Marcil: ...qui font en sorte que vous n'avez pas d'autre choix
que de le mettre en tutelle.
M. Côté (Charlesbourg): II y a toute une
série de vérifications préliminaires. Moi, je n'en veux
pas de tutelle. Ce n'est pas agréable une tutelle, d'aucune
manière, parce que ce n'est pas le système normal dans lequel on
doit fonctionner. À partir du moment où je n'en veux pas, c'est
clair que je vais y aller dans la mesure où je suis obligé d'y
aller. Ces vérifications, qu'on appelle ministérielles au
départ, doivent nous permettre d'avoir un certain nombre
d'éléments pour le faire.
Le Président (M. Joly): ...s'il vous plaît!
M. Chevrette: Suite à ce qu'il dit, il y en a
peut-être pas gros qui réintègrent. Les trois quarts du
temps, c'est souvent parce que le ministère lui conseille -
précisément à cause du tapage qu'il y a eu dans le milieu
- qu'il est mieux de changer et le réseau se charge ordinairement de le
réorienter avec des fonctions-Mais fondamentalement, moi, je n'ai pas
vu... Je pense que les ministres n'ont pas le choix quand ils ont des rumeurs
d'agir parce que tu passes pour coupable, surtout si c'est grave. Si tu ne fais
rien, tu passes pour coupable. Je le sais, j'ai vécu cette situation.
Puis, si tu fais de quoi, tu passes pour injuste. Mais je pense que dans
beaucoup de cas il y a des individus qui paient très chèrement et
qui ne sont pas toujours... Ça dépend des milieux. Il y a des
milieux où les conseils d'administration sont très forts puis
c'est eux qui décident et c'est eux qui mènent. Dans d'autres
milieux, c'est le D.G. qui mène. C'est pour ça que je ne voudrais
pas être porté à généraliser les cas. Je
serais prudent là-dessus.
Le Président (M. Joly): Merci. Compte tenu de l'heure,
nous suspendons nos travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 33)
(Reprise à 20 h 10)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux.
Alors, au moment de terminer, je pense que la parole était au leader de
l'Opposition. Est-ce qu'il y avait d'autres questions sur le dossier de la
tutelle du centre hospitalier Saint-Joseph de La Tuque?
Déménagement de l'Hôtel-Dieu de
Montréal
M. Chevrette: Non. Je vais aborder le déménagement
de l'Hôtel-Dieu, dans un premier temps, et une série de petits cas
avant d'aborder les plans d'immobilisation, autant dans le domaine hospitalier
que dans le domaine des centres d'accueil. Je pense que le ministre a
qualifié RMères-des-Prairies comme étant l'un des sites
qui représentent le plus haut potentiel pour recevoir
l'Hôtel-Dieu. Est-ce qu'il y a eu une décision ferme ou si j'ai
bien compris que c'étaient des évaluations comme vous aviez fait
au sommet économique de Lanaudière en disant que ça
pouvait être aussi un site potentiel, en particulier pour le sud de la
région Laurentides-Lanaudière, la région de
Terrebonne?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de
décision officielle de prise de la part du gouvernement, mais on a entre
les mains trois pièces nécessaires à la décision,
à une proposition de décision qui sera acheminée aux
autorités gouvernementales prochainement, soit celle d'une étude
de site; c'est 11 sites qui ont été analysés,
premièrement. Deuxièmement, le PFT qui va un petit peu
conditionner ce que ça va coûter et, troisièmement,
l'utilisation de ce qui existe actuellement en termes de réutilisation.
Donc, ça prenait des propositions réalistes quant à la
réutilisation des locaux existants. L'étude des sites, on l'a
entre les mains et, pour répondre plus spécifiquement à
votre question, sur les 11 sites qui ont été analysés
à partir de toute une série de critères que le
comité s'est donnés, il y en a deux en particulier qui font
l'objet d'une attention spéciale, soit l'ouest de Laval et
Rivière-des-Prairies. J'ai déjà dit, quant à moi,
que je ne sais pas comment le gouvernement va décider, mais j'aurais
préféré recommander un site sur IHe de Montréal,
compte tenu de l'histoire qui est autour de l'Hôtel-Dieu à ce
moment-ci.
M. Chevrette: Par rapport à l'explosion
démographique très importante de la MRC des Moulins en
particulier - on sait que ces gens-là
ont même été, suite à des décisions...
on a empêché des femmes d'aller accoucher, par exemple, à
Laval, pour un certain temps - est-ce que, dans l'évaluation du
ministère, la région des Moulins ou le sud de Lanaudière
constitue une préoccupation importante concernant l'implantation d'un
centre hospitalier, pour décongestionner? S'ils n'ont plus de place
à Laval... Le Gardeur est passablement petit, et on connaît
l'explosion démographique: 371 % ou 471 % d'augmentation de la
population sur une période de 10 ans. Est-ce qu'il y a quelque chose de
prévu pour cette région-là?
M. Côté (Charlesbourg): En termes très
rapides, là, on a quand même ajouté une capacité
à Saint-Eustache - qui est en cours - à Lachute, à la
Cité de la santé de Laval, 153 lits, donc... Et des
rénovations très importantes au niveau de l'hôpital
Saint-Jérôme. Il y a donc une partie des Laurentides, là,
qui est des...
M. Chevrette: Dans Lanaudière.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, déjà.
Oui, j'y arrive, là. Juste pour tenter de faire le... pour vous dresser
le portrait, pas uniquement de ce niveau-là, parce qu'il y a la rive sud
aussi où il y a des problèmes. On a évoqué dans la
réforme un ajout de 2000 lits de courte durée à travers le
Québec, mais principalement dans la région du Grand
Montréal, ce qui fait l'objet de notre attention. Vous vous souviendrez
qu'on a, au sommet de Lanaudière, effectivement reconnu, sur le plan du
financement, un comité qui travaille actuellement sur la
définition des besoins et leur identification. Je ne sais pas où
on en est, là, mais on me signale que dans la MRC des Moulins le travail
est en cours. Je ne sais pas l'échéance, ni si on pourra avoir le
dépôt du rapport, mais nous allons déposer très
prochainement notre stratégie d'intervention pour l'île de
Montréal et la région périphérique de
Montréal, avec une localisation possible des lits additionnels dans
cette région-là, le principal des 2000 lits allant dans la
région du Grand Montréal.
M. Chevrette: Le Grand Montréal, pour vous, c'est la
couronne de Montréal?
M. Côté (Charlesbourg): La couronne
intérieure au nord, et la couronne extérieure.
M. Chevrette: Mais advenant que vous décidiez, je ne sais
pas, moi, que les coûts sont prohibitifs, par exemple, par rapport
à l'utilisation possible de lits à Montréal même,
sur l'île de Montréal même... Si vous avez l'intention de
garder à Montréal même l'Hôtel-Dieu, comme vous
dites, est-ce à dire qu'il y a... Ça ne crée pas de lits,
ça, le transfert de l'Hôtel-Dieu. Ça ne crée aucun
lit additionnel.
M. Côté (Charlesbourg): ce qui est examiné
actuellement, c'est 500 lits, alors que l'hôtel- dieu en a 570; donc, il
y a même une perte de lits, là.
M. Chevrette: mais votre étude doit tenir compte, si j'ai
bien compris tantôt, de la réutilisation possible des locaux de
l'hôtel-dieu pour une mission spécifique.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais pas en lits de
courte durée.
M. Chevrette: Ça peut être une mission
spécifique ou bien...
M. Côté (Charlesbourg): Ça peut être
des lits de longue durée, ça peut aussi être pour recevoir
des bureaux de fonctionnaires. Une idée qui a circulé à un
moment donné, c'est que le CRSSS de Montréal pourrait aller
là, ou d'autres locaux de cette nature-là.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez pensé à une
mission de type, par exemple, spécialité pour les sidatiques ou
sidéens, je ne sais pas ce qu'on utilise comme terme...
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de... Ça
n'a pas été prévu comme tel, là, mais davantage
d'avoir une préoccupation pour les personnes âgées, avec
des propositions qui sont perfectionnées à ce niveau-là.
Mais on pense à un nouveau genre d'habitation pour personnes
âgées.
M. Chevrette: Quand est-ce que vous prévoyez rendre votre
décision finale concernant ce...
M. Côté (Charlesbourg): On me signale que,
très possiblement au cours de la semaine, on aurait le plan fonctionnel
et technique, donc une évaluation du plan fonctionnel et technique de
notre part. On va être capables de mettre des coûts au bout et,
à la lumière de ça, il reste une rencontre à avoir
avec les religieuses, une rencontre avec le conseil d'administration de
l'hôpital, et une rencontre avec la ville de Montréal. Par la
suite, des décisions sur le plan interne pourraient être
acheminées comme recommandations au Conseil des ministres.
M. Chevrette: À la Cité de la santé de
Laval, le projet, est-ce qu'il est passablement avancé?
M. Côté (Charlesbourg): II est en construction. Je
ne sais pas, sur le plan des échéanciers, là... O.K.
L'appel d'offres est finalisé, à ce que je comprends, et on est
dans une situation où les travaux devraient débuter dans les
prochaines semaines, si ce ne sont pas les prochains jours.
M. Chevrette: Et l'échéance, c'est combien de
temps, ça?
M. Côté (Charlesbourg): La livraison,
c'était, règle générale, quoi? 15, 16 mois, oui. 15
ou 16 mois de chantier.
M. Chevrette: O.K. La pratique des ristournes...
M. Côté (Charlesbourg): Le petit lait?
Lait fourni gratuitement pour les nourrissons
M. Chevrette: Depuis environ sept ans, les compagnies fournissent
gratuitement aux hôpitaux du lait pour les nourrissons. Les compagnies,
de plus, contribuent passablement à certains endroits à la
fondation des centres hospitaliers. L'avantage réside dans le fait que,
selon diverses études, environ 80 % des mères demeureront
fidèles à la marque utilisée à l'hôpital. Le
ministère a même suggéré qu'on pourrait officialiser
cette pratique. Je voudrais savoir, moi, comment on garantit les standards de
qualité.
M. Côté (Charlesbourg): L'histoire est à peu
près la suivante. Nous avons une réglementation qui, sur le plan
administratif, nous permet de réglementer ou d'avoir une poignée
sur des choses que vous achetez. Vous n'avez aucune poignée sur des
choses qui vous sont données. Donc, le principe a été
très simple. Les compagnies qui fabriquent le lait ont donné du
lait aux hôpitaux, mais, pour donner ce lait-là, ont
développé différentes méthodes, dont
particulièrement celle d'une souscription à la fondation. Il y a
un hôpital qui est bien connu à Montréal, un très
grand hôpital qui, lui, en a tiré 500 000 $ par année pour
la fondation de l'hôpital. Et le ministère n'a pas de
contrôle sur la fondation. Admettons aussi que des fondations font oeuvre
très utile d'achat d'équipement au niveau des
établissements et que c'est salutaire.
Lorsqu'on a examiné cette situation-là, suite à des
pressions d'une compagnie qui trouvait qu'elle n'avait pas suffisamment de part
du marché et qui se disait plus québécoise que les autres,
et qui, par conséquent, souhaitait obtenir une plus grande part du
marché, nous avons analysé, au niveau du comité
ministériel permanent des achats, différentes solutions. Et j'ai
proposé, quant à moi, pour solutionner le problème - parce
que ça ne vient pas du voisin - l'expérience qu'on a connue dans
les cantines le long des autoroutes. C'est d'offrir la possibilité, oui,
mais en retour de ristournes qui... Dans le cas présent, dans la mesure
où effectivement on nous dit que c'est 500 000 $, ça veut dire
que les 500 000 $ seront déduits du budget de l'établissement et
que nous aurons donc à transférer 500 000 $ de moins sur le plan
budgétaire... 500 000 $ ou 100 000 $, dépendant de comment
ça finira. Pour ça, à partir du moment où on a pris
cette décision, il a fallu actualiser ou opérationaliser les
appels d'offres. Ça se fait par regroupement, en particulier par
région, et ça va donc se faire dans ce sens-là où
les trois compagnies qui sont reconnues... où la qualité est
là...
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a des précautions de prises
pour s'assurer qu'il n'y a pas de malversation auprès des dirigeants des
hôpitaux?
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement? Dans ces
cas-là? Bien, évidemment, on n'a aucune espèce de poigne
sur les fondations. À partir du moment où c'est fait avec la
fondation, c'est donc en dehors de notre connaissance ou des moyens qu'on a
d'intervenir. Et ce qu'on pense, c'est que, s'il y a des économies
à faire et des sous à aller chercher, ça doit être
davantage au profit du ministère à ce moment-ci qu'au profit des
fondations. Et c'est la manière dont ça se passerait. Mais,
à partir du moment où ça se fait entre fondations, on ne
peut pas...
M. Chevrette: Ça ne pourrait pas être la même
chose pour les médicaments. Si la marque Ayers, ou Aspirin, je ne sais
pas, là...
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a rien
d'impossible.
M. Chevrette: ...entre dans l'hôpital, et...
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a rien
d'impossible.
M. Chevrette: ...il y a la gratuité.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a rien d'impossible,
surtout lorsqu'on parle éventuellement d'un regroupement au niveau des
achats. Ça signifie un ensemble de choses dont les établissements
peuvent avoir besoin. Je pense qu'il faut prendre le temps de le mettre en
place et, éventuellement, en faisant des échanges communs, avoir
des économies substantielles. C'est 1 400 000 000 $ par année,
grosso modo, d'acquisitions de biens de toutes sortes; ce n'est donc pas peu
dire. C'est beaucoup d'argent, et nous pensons à une économie de
10 %. Ça veut dire 140 000 000 $.
M. Chevrette: C'est combien pour les médicaments
payés par les établissements?
M. Côté (Charlesbourg): 170 000 000 $ dans les
hôpitaux et les centres d'accueil.
M. Chevrette: Tous les établissements? M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
Fermetures de lits dans les hôpitaux
M. Chevrette: 170 000 000 $. Les déficits dans les
hôpitaux. Plusieurs hôpitaux affichent des déficits assez
élevés. Je pense à la Cité de la santé de
Laval, c'est 1 300 000 $, Sacré-Coeur, 2 500 000 $ plus 30 lits
fermés; l'hôpital Juif, 1 900 000 $; l'hôpital Notre-Dame,
il ne semble pas y avoir de déficit, mais il y a 100 lits de
fermés; Christ-Roi, 700 000 $ plus 30 lits, etc. Il y en a une
série. Est-ce que le ministre endosse la pratique de fermeture de lits,
d'abord?
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que le ministre
endosse...
M. Chevrette: La pratique de fermeture de lits pour fin
d'équilibre budgétaire.
M. Côté (Charlesbourg): Là où ils sont
fermés, la manière dont ça se passe, et vous le savez
très bien, c'est qu'à partir du moment où on demande un
plan d'équilibre budgétaire il y a des propositions qui sont
faites au ministère et étudiées par les gens
concernés. Il y a accord ou pas du plan d'équilibre
budgétaire qui, à l'occasion, peut inclure la fermeture de lits
pour différentes raisons. Dans bien des cas, on ferme des lits parce que
le personnel n'est pas disponible, par exemple l'été, ou pour
d'autres raisons de cette nature-là, alors qu'effectivement, dans
certains autres cas, le moyen d'en arriver à un équilibre, c'est
de fermer des lits. Mais, de ce que je comprends dans l'exercice et dans la
pratique, c'est qu'un centre hospitalier doit recevoir l'autorisation du
ministère pour fermer des lits.
M. Chevrette: est-ce qu'il y a des cas précis où le
ministre ou le ministère a refusé la fermeture de lits pour fins
d'équilibre budgétaire?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Oui, je me rappelle
d'analyses de situations avec les officiers supérieurs du
ministère, où, effectivement, on nous disait: Ils ont
décidé de fermer des lits. On a dit: Non, trouvez d'autres
solutions. Il y a d'autres solutions à l'intérieur de
l'établissement.
M. Chevrette: Ça semble être une pratique de plus en
plus courante, et ce, en dehors des temps dont vous pariez, des vacances
d'été ou... Il semble que c'est une pratique qui se répand
assez allègrement dans le système public. Est-ce que je pourrais
savoir si ce n'est pas là... si ça ne démontre pas autre
chose? Je vous donne un exemple. Il y a des centres hospitaliers qui ont des
expériences, qui vivent des expériences de concertation à
l'interne, puis qui ont réussi des choses assez extraordinaires dans
leur centre hospitalier, puis qui n'ont pas à fermer de lits sur une
base temporaire.
Est-ce qu'il ne doit pas y avoir une interrogation profonde à
savoir si une tactique du genre ou une stratégie du genre, ou
l'utilisation d'une méthode du genre ne va pas à rencontre des
principes de l'accessibilité? Puis ça ne va pas à
rencontre du principe où le réseau est axé sur le citoyen
comme tel? On ferme des lits pour fins d'équilibre budgétaire,
100 lits deux mois, 100 lits trois mois, 100 lits quatre mois. Est-ce que ce
n'est pas aller à rencontre du système? Est-ce que ça ne
démontre pas autre chose? Est-ce que ça ne démontre pas
que, s'il y avait une utilisation très rationnelle, le besoin en lits ne
serait pas si flagrant? On crie après le ministère pour avoir
2000 lits, puis on en ferme des centaines et des centaines pendant des mois
pour fins d'équilibre budgétaire. Ça m'apparaît
contradictoire, moi, cette formule-là.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que vous mettez le
doigt sur une partie du bobo parce que ce n'est pas le nombre de lits qui fait
l'efficacité. Vous avez vu des temps de séjour diminués
dans certains centres hospitaliers parce qu'on a une rotation de lits plus
importante que ce qu'on connaissait auparavant. Et, par conséquent,
votre besoin en nombre de lits n'est pas le même que si vous avez une
rotation qui est beaucoup plus lente. Donc, c'est une question
d'efficacité, effectivement, à ce niveau-là. Dans
certaines régions, on est en surplus de lits de courte durée.
Donc, qu'il y en ait de fermés, ce n'est pas dramatique. Par contre, on
peut se retrouver dans des régions où il y a des besoins puis
que, pour en arriver à l'équilibre budgétaire, certains
ferment des lits avant même d'avoir fait des expériences d'une
meilleure gestion des lits. On est dans ce genre de situation là.
L'autre fait est que les centres hospitaliers de courte durée se
plaignent d'une base historique qui n'est pas très juste - j'imagine que
vous avez déjà entendu parier de ça - et qui n'est pas
nécessairement répartie de manière équitable entre
les centres hospitaliers; la base historique a besoin d'un certain nombre de
réajustements. Donc, ça aussi, c'est un problème qui est
présent, sur lequel on se penche actuellement pour tenter de trouver un
certain nombre de solutions. Mais il faut en arriver une fois pour toutes
à des mesures qui, sur le plan financier, nous permettent de mesurer
que, dans tel hôpital qui donne tels soins par rapport à un autre
hôpital qui donne les mêmes soins, ça devrait être
normalement la même base budgétaire. Ce n'est pas
nécessairement le cas aujourd'hui et on n'a pas nécessairement
non plus les outils pour être capables de vérifier tout ça.
(20 h 30)
M. Chevrette: Est-ce que vous avez pu observer que, comme par
hasard, dans certains milieux, les fermetures de lits coïncident avec les
congés scolaires?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, c'est clair.
M. Chevrette: Que pensez-vous de ça?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez. D'abord, il
y a deux choses: Premièrement, c'est l'effet de certains congés,
puis, deuxièmement, il faut penser qu'il n'y a pas que le personnel qui
prend congé, il y a aussi les bénéficiaires. Dans les
discussions que j'ai eues avec plusieurs qui pratiquent, je me suis fait dire
très souvent: Même si j'avais le personnel qui pouvait entrer, je
ne suis pas sûr que mon bénéficiaire serait prêt
à recevoir son intervention élective.
M. Chevrette: Mais, j'en reviens à ma question de
base.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Si c'est rendu que les services de santé au
Québec doivent y aller selon les congés, entre vous et moi,
est-ce qu'on va maintenir des lits pour répondre à l'humeur des
congés ou aux dates des congés ou si on va axer les besoins du
système en fonction de ça? Moi, je trouve ça aberrant
que... Moi, je vous vois annoncer 2000 lits en centres de courte durée.
Ou de longue durée? De courte durée.
Une voix: Courte durée.
M. Chevrette: Vous annoncez 2000 lits en soins de courte
durée et il y a un pourcentage assez élevé de ces lits
qui, présentement, sont occupés par des malades de longue
durée. Vous avez des périodes de fermeture de lits pour des
malades de courte durée parce qu'ils sont en vacances scolaires, parce
qu'ils sont en vacances d'été, parce qu'ils sont en vacances
pascales, parce qu'ils sont en vacances des Fêtes. Jésus! Est-ce
qu'on ne pense pas, à ce moment-là, que les besoins les plus
criants sont en soins de longue durée? Parce qu'il y a un vieillissement
de la population et ça, ça ne s'adapte pas aux congés ou
à l'humeur des bénéficiaires. S'il y a réalignement
à faire, est-ce que ce n'est pas au niveau des mentalités
plutôt que de répondre à des besoins qui m'apparaissent,
à ce moment-là... Ça coûte cher, un lit de soins de
courte durée. C'est celui qui coûte le plus cher au Québec.
Et on les ferme selon l'humeur des bénéficiaires. Il me semble
que la maladie, ce n'est pas tout à fait... Ce n'est pas une philosophie
d'application de soins de faire ça. Moi, je ne comprends pas. Moi, le
bénéficiaire viendrait me dire: Je ne rentre pas. Bien, tu
retombes à la fin de la liste, mon petit gars. Ta verrue plantaire, tu
te la feras arracher un autre tantôt. Qu'est-ce que tu veux que je te
dises? Ou bien, ton traitement que tu voulais avoir, ton tour est passé.
T'étais dû à telle date. Et là on parle de rouvrir
2000 lits de soins de courte durée; on regarde ça et c'est rendu
que ça ferme à tout moment. Un problème budgétaire?
On ferme les lits.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il y a trois...
Il y a un certain nombre d'éléments et je pense que l'ajout de
lits est la dernière alternative. Je pense que, de manière
logique, les décisions qui seront prises seront d'abord des
décisions qui tiennent compte de la fermeture de lits. Si on a des lits
qui sont là, on va tenter de les utiliser au maximum avant d'ajouter des
lits neufs. Il me semble que ça me paraît normal, à moins
de circonstances particulières de territoires qui sont mal desservis. Ce
qui peut être le cas...
M. Chevrette: Non, ça je comprends.
M. Côté (Charlesbourg): ...de un. de deux, on a
effectivement annoncé que nous allions entreprendre des mesures sur une
période de temps pour récupérer 1500 lits de courte
durée qui, actuellement, sont occupés par des personnes en longue
durée, donc, pour rendre 1500 lits disponibles à la courte
durée. c'est là qu'on va travailler en deuxième lieu et,
par la suite, on va ajouter des lits, toujours en tenant compte du
phénomène que certaines sous-régions pourraient être
en manque de lits et qu'on pourrait ajouter dans ces régions-là
des lits de courte durée. et, tantôt, je ne sais pas si vous avez
fait une petite erreur, mais, évidemment, si je comprends bien, c'est le
lit de courte durée qui coûte plus cher que le lit de longue
durée. j'avais entendu lit...
M. Chevrette: Ah! Peut-être que j'ai fait erreur, mais dans
ma tête c'est des lits de soins de courte durée qui sont
occupés par des patients de longue durée, c'est-à-dire des
chroniques. Ceci dit, je comprends qu'il y a des régions qui peuvent
manquer de lits. Je verrais mal une décision d'ajouter - je vous donne
un exemple - 100 lits dans une région qui ferme 100 lits quatre mois par
année, aux fins d'équilibre budgétaire. On se comprend
bien.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Chevrette: C'est ça que je veux faire ressortir comme
aberration. Tu ne développes pas des lits de courte durée dans un
centre hospitalier qui se paye le luxe de fermer trois, quatre mois par
année, il me semble, un nombre équivalent de lits. Sinon, il me
semble que c'est du gaspillage des deniers publics. C'est ça que je veux
dire.
M. Côté (Charlesbourg): Lorsqu'on parle de l'ajout
de 2000 lits dans le plan qui a été présenté au
Trésor, dans notre bilan de lits, lorsqu'on parle de 2000 lits
additionnels, ça tient
compte d'une récupération des 1500 lits occupés par
des personnes âgées, actuellement en longue durée...
M. Chevrette: or, ça, on en tient compte. donc, c'est 500
lits neufs seulement. sur les 2000, il y en a 1500 de
récupérés, et il y en a 500 de...
M. Côté (Charlesbourg): C'est 2000 lits
additionnels, neufs, plus les 1500 lits de courte durée.
M. Chevrette: C'est 3500?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: Donc, avec priorité là où il y
a des manques évidents...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça... M.
Chevrette:... sans fermeture de lits. M. Côté
(Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: C'est bon à savoir. Est-ce que vous avez une
programmation pour 1991-1992, dans l'ajout de lits?
M. Côté (Charlesbourg): On est à finaliser
notre plan d'intervention actuellement au niveau de la région de
Montréal, et il y a un certain nombre d'engagements antérieurs
qui doivent être réalisés cette année au niveau d'un
certain nombre de paiements. Quand je regarde Saint-Eusta-che, qui est en
construction actuellement, il y a des coûts au niveau de cette
année; quand je regarde Lachute, H y a des coûts cette
année et...
M. Chevrette: Pontiac...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ah! II y en a d'autres,
mais de toute façon la planification pour la région de
Montréal, elle, est sur le point d'être terminée et
éventuellement rendue publique.
M. Chevrette: Est-ce que Maniwaki figure dans vos plans de
développement 1991-1992?
M. Côté (Charlesbourg): Les décisions de
1991-1992 ne sont pas prises. J'ai fait un bout de travail avec les gens du
ministère vendredi dernier. J'ai commencé à faire une
première analyse de ces dossiers. Maniwaki fait partie de l'ensemble des
dossiers qui sont, si ma mémoire est fidèle, prêts à
recevoir l'assentiment ministériel, mais ils font partie d'un lot
où il faudra faire des choix.
M. Chevrette: Ça fait longtemps que, lui, il traîne.
Si ma mémoire est fidèle, ça a été
commencé en 1985, le dossier Maniwaki; c'était même
commencé avant... C'était plus avancé en 1985 que
Pontiac.
M. Côté (Charlesbourg;. Mais...
M. Chevrette: Et Pontiac est en exécution et Maniwaki ne
l'est pas.
M. Côté (Charlesbourg): Maniwaki, de mémoire,
ce n'est pas un ajout de capacité, c'est une rénovation
fonctionnelle. Donc, ce n'est pas un ajout de capacité.
M. Chevrette: Non, mais au niveau de la salle d'urgence, au
niveau de...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ça. Il y a des
choix à... Davantage, mais...
M. Chevrette: II y a du gros travail à faire,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais je serais bien
étonné que Maniwaki ne soit pas reconnu pour l'année
budgétaire 1991-1992.
M. Chevrette: Au cours de l'année... Sur le présent
budget. Avez-vous encore trois budgets, vétusté -
sécurité, rénovations fonctionnelles et immobilisations -
ajouts?
M. Côté (Charlesbourg): Ça joue pas mal
toujours dans les mêmes besoins, là, de sécurité -
vétusté, sécurité - incendie, rénovations
fonctionnelles et immobilisations...
M. Chevrette: Et c'est divisé en trois tranches, ou si
vous avez une enveloppe globale, vous autres?
M. Côté (Charlesbourg): On a une enveloppe qui est
globale, mais qu'on divise nous-mêmes en trois tranches.
M. Chevrette: Combien ça représente au niveau des
centres hospitaliers, les trois volets, sur le global?
M. Côté (Charlesbourg): Globalement, le PTI est de
300 000 000 $ et c'est à environ 400 000 000 $ maintenant parce que la
sécurité - vétusté et la sécurité -
incendie se sont ajoutées 105 000 000 $ et 75 000 000 $ - qui sont en
cours de réalisation d'ici la fin de l'année
budgétaire.
Plan d'Immobilisation des centres d'accueil
M. Chevrette: Bien, tant qu'à être dans le plan
d'immobilisation, on va le faire. Est-ce que vous... Combien ça
représente, avec les centres
d'accueil maintenant? l'immobilisation, frais récurrents et tout?
est-ce qu'il y a des normes d'ajout en lits de centres d'accueil, cette
année?
M. Côté (Charlesbourg): II y a des décisions
à prendre dans le PTI. Donc, compte tenu des projets qui ont
été mis à l'étude et qui doivent être
décidés, quant aux priorités que nous ferons, et ça
fait partie... les centres d'accueil font partie de l'ensemble du dossier de
300 000 000 $.
M. Chevrette: 300 000 000 $. Est-ce que vous avez l'intention
d'en mettre une portion pour les centres d'accueil et une portion pour les
centres hospitaliers, ou bien si ça peut se retrouver tout dans un seul
secteur?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'on
essaie de corriger une tendance historique. La santé a toujours
récupéré la part du lion. Ça se comprend, parce que
ces équipements-là sont assez importants. Mais il faut une part
plus importante au niveau des centres d'accueil et de l'ensemble des autres
intervenants.
M. Chevrette: Quand vous parlez de centres d'accueil...
M. Côté (Charlesbourg): Oui...
M. Chevrette: ...c'est également au niveau de
l'immobilisation pour ajout, ou de la vétusté ou de la
rénovation fonctionnelle?
M. Côté (Charlesbourg): Davantage rénovation
fonctionnelle dans le cas du budget régulier, et sécurité
- vétusté, alors que les orientations que nous prenons, c'est une
enveloppe à part dans le cadre de la réforme, pour l'ajout de
capacité.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez des budgets, par exemple, pour
l'ajout de lits dans le secteur public, dans les centres d'accueil?
M. Côté (Charlesbourg): Bon, ce que nous allons
enclencher dans le cadre de la réforme, ce que nous essayons de faire au
début de l'automne, c'est d'abord arriver avec un choix au niveau de
l'ajout de capacité et, par la suite, on va devoir s'interroger. Est-ce
que c'est de l'autofinancé, donc avec permis, est-ce que c'est du
privé conventionné, ou est-ce que c'est du public? Et, à
partir de ça, il faudra donner les autorisations qui s'imposent pour le
choix des professionnels qui vont enclencher le processus de préparation
des plans et devis, ce qui nous mènerait à une réalisation
du béton lui-même ultérieurement. Une chose est certaine,
c'est que le privé pourra toujours nous livrer plus vite, à ce
moment-ci, que le public.
M. Chevrette: Dans l'autofinancé, le moratoire est-il
levé?
M. Côté (Charlesbourg): II va être levé
à partir du moment où on rendra public notre plan d'intervention
au niveau de l'ajout des 7000 places pour les personnes âgées.
M. Chevrette: Est-ce qu'il est de votre intention, dès
cette année, d'ajouter au nombre de lits privés
conventionnés?
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont des décisions
qui ne sont pas prises. Mais, strictement sur notre capacité de livrer
rapidement les lits dont on a besoin, si on sort de nos centres hospitaliers de
courte durée, dans les lits de courte durée, les personnes qui
sont en longue durée, il va falloir éventuellement trouver des
endroits pour être capables de les loger.
Donc, c'est une stratégie qui va à la fois tenir compte de
la courte durée et de la longue durée. Et il n'est pas exclu,
sans qu'il y ait des décisions formelles de prises - ça viendra
ultérieurement - qu'on fasse appel à un peu plus grand nombre...
à de l'autofinancé et du privé dans une première
étape, première phase. Et, en même temps, choisir aussi et
identifier des endroits où, au public, on va ajouter des places, de
telle sorte qu'avec le temps que ça prend sur le plan public pour
être capables de réaliser des phases préliminaires avant le
début de la construction cela puisse se faire concurremment et
être effectif sur le plan de la réalisation. Et ça prend,
quoi, trois ans, trois ans et demi, avant d'être capables d'en livrer un,
là-
Une voix: Oui, j'ai l'impression...
M. Chevrette: Secteur public?
M. Côté (Charlesbourg): Secteur public, donc ce sont
des délais quand même assez importants, merci.
M. Chevrette: Donc, cette année, on peut s'attendre
à une levée du moratoire pour l'autofinancé.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense
qu'inévitablement on devra, à ce niveau-là, regarder de
très près la levée du moratoire et l'identification des
permis à donner, à être donnés, en tenant compte de
notre bilan de lits en longue durée partout à travers le
Québec.
M. Chevrette: Ça, c'est un premier temps pour
l'autofinancé. Dans un deuxième temps, vous prévoyez
octroyer combien, au niveau du Québec, de lits privés
conventionnés pour essayer de vous sortir des hôpitaux?
M. Côté (Charlesbourg): Ces
décisions-là ne
sont pas encore prises parce qu'on a fait notre bilan lits et des
discussions avec le Trésor pour être capables de bien en arriver
à une... Vous savez comment ça marche. On à une bonne
compréhension de ce que nous avons comme outils de travail par rapport
au Trésor, et validé par le Trésor. De telle sorte que,
à partir du moment où notre bilan lits, en courte durée et
en longue durée, est validé par le Trésor, lorsqu'on
arrive avec nos réalisations, que ce ne soit pas un tirage de poignet
sur chacun des projets et qu'on puisse y aller.
M. Chevrette: Est-ce que... Je veux essayer de clarifier une
chose.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: II peut y avoir deux types de budget, au niveau des
autofinancés comme au niveau des privés conventionnés. Il
y a un budget d'immobilisations à cause du bail que vous avez à
signer, qui correspond à peu près au taux d'intérêt,
ou plus ou moins. En tous cas, je ne sais pas si ça a changé,
mais c'est à peu près ça que ça
représentait; mais on sait qu'un lit privé conventionné,
lui, c'est un budget récurrent.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
(20 h 45)
M. Chevrette: Est-ce à dire que vous aurez la levée
du moratoire pour les lits privés, ce qui veut dire que vous permettez
d'ouvrir un centre d'accueil avec l'autorisation du gouvernement, mais c'est
privé, point final, c'est le client qui paie? Et, dans un
deuxième temps, est-ce que vous pensez, ou reconnaître des
immobilisations, ou reconnaître purement des budgets récurrents
à des bâtisses existantes?
M. Côté (Charlesbourg): On n'a pas exclu...
Lorsqu'on arrive dans l'autofinancé, on n'a pas exclu... On se
souviendra des discussions qu'on a eues avec les représentants de
l'Association des propriétaires de centres d'accueil privés.
Eux-mêmes étaient prêts à financer la première
heure-soins en autant que le ministère subventionne la deuxième
heure-soins cliniques, et ainsi de suite. Dans l'autofinancé, ça
fait partie de cet ensemble de mesures; ou, évidemment, ça peut
faire référence à des places existantes, mais c'est
ça qu'il nous faut finaliser, par ordre de priorités. Il est
clair qu'il nous coûtera toujours moins cher de supporter ou d'acheter
une place en privé, autofinancée, que de payer la totalité
d'une place de quelqu'un en public. Donc, sur le plan de la stratégie,
on est à développer, quant à nous, à finaliser
notre stratégie qui va tenir compte du privé conventionné,
de l'autofinancé avec support éventuel, donc dans l'achat de
places dans le privé, et, par la suite, le public.
M. Chevrette: Si je comprends bien, on va se retrouver
possiblement avec quatre catégories. Un autofinancé
autorisé par permis...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Un autofinancé potentiellement avec la
nouvelle politique qui paierait...
M. Côté (Charlesbourg): À chaque place.
M. Chevrette: ...à partir de la première heure.
M. Côté (Charlesbourg): Non, après.
M. Chevrette: Après la première heure, excusez.
C'est ça que je voulais dire. Un conventionné où le
gouvernement paierait l'ajout de lits conventionnés au Québec et
le secteur public. Et ça, ça va être connu quand, cette
décision des quatre catégories?
M. Côté (Charlesbourg): II nous reste encore du
travail à faire. Ce que Je souhaite, c'est que, pas très tard au
début de l'automne, on puisse faire part de notre stratégie et
enclencher le processus.
M. Chevrette: Mais est-ce que vous avez des réserves
budgétaires à l'intérieur des crédits qu'on
étudie présentement pour payer des lits conventionnés, par
exemple, et des lits autofinancés avec une première heure de
soins assumée par la résidence?
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est-à-dire
qu'on se souviendra que, dans la réforme, tout l'argent a
été prévu pour le 1er avril 1992, donc sur le budget
1992-1993. Ça, ça a toujours été très clair,
donc, ça n'a pas changé. Ce qu'on a fait dans certains cas pour
cette année, on a devancé certains dossiers sur le plan
budgétaire: alourdissement de clientèles, ajout d'argent dans les
CLSC, maintien à domicile; donc, des mesures qu'on considérait
prioritaires. Et ce que nous estimons pouvoir faire au début de
l'automne, c'est recevoir des autorisations de la part du Conseil du
trésor pour mettre en place des études qui, elles-mêmes,
sont financées par l'ensemble du projet à la fin, mais qui ne
nécessitent pas de déboursés sur le plan financier. Ceci
nous permettrait, dans la réforme, d'être beaucoup plus actifs,
plus rapidement, à ce niveau-là. Par conséquent, dans la
mesure où on avait une décision pour septembre-octobre sur des
places qu'on voudrait avoir, on va les mettre en place pour avril 1992. On va
commencer, à tout le moins.
M. Chevrette: Donc, je vous interprète bien en disant que
les seuls ajouts possibles cette année au niveau du système de
santé en ce qui regarde les centres d'accueil, ça ne pourrait
être que la levée du moratoire des autofinancés. Mais
toute place en privé conventionné, toute place en public
et la première heure assumée par l'employeur, tout ça,
ça serait seulement en 1992. Il n'y aurait que la partie
autofinancée qui aurait lieu en 1991.
M. Côté (Charlesbourg): II y a quand même des
ajouts de places, et là je n'ai pas frais à la mémoire
tous les dossiers, mais je vous donne le CLSC Malauze où il y a un ajout
de 20 places en capacité pour les longues durées qui,
actuellement, est en processus et va être livré au cours de
l'année. Donc, il y en a un certain nombre, mais je ne peux pas vous
dire combien II y en a actuellement, parce que les choix au niveau du PTI n'ont
pas été faits.
M. Chevrette: En d'autres mots, par exemple, seuls les projets
mis en route ou en marche et devant connaître l'aboutissement à
l'intérieur de l'année budgétaire pourront recevoir des
budgets récurrents.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Mais toute annonce de projet, autant pour la
politique, par exemple pour assumer une première heure, ça
viendra en 1992?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: De nouvelles places ou de nouveaux projets pour des
centres d'accueil publics, ça mène en 1992?
M. Côté (Charlesbourg): Ah...
M. Chevrette: C'est-à-dire que ça pourrait venir
cet automne, mais pour 1992?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'on en
a autorisé dès cette année, sur le budget de cette
année.
M. Chevrette: Oui, mais c'est des études, quand on sait
que c'est public.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je ne parle pas de...
parce que l'étude, c'est une chose. La mise à l'étude et
le budget du PTI pour la réalisation, c'est une autre chose.
M. Chevrette: O.K. C'est ce que je veux dire, mais il n'y aura
pas... Vous allez assumer les projets en marche qui se finalisent cette
année, en ce qui regarde les portions de budget récurrent pour
l'année en cours.
M. Côté (Charlesbourg): Oui...
M. Chevrette: Si c'est inauguré en octobre, il y
aura...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: ...cinq ou six mois d'assumés pour les
budgets récurrents.
M. Côté (Charlesbourg): c'est ça, mais,
à l'intérieur du pti 1991-1992, il y a des décisions
à prendre quant à l'ajout de capacité, qui
s'enclencheraient maintenant pour l'autorisation de plans et devis
définitifs.
M. Chevrette: O.K. Ça, c'est de l'argent pour les plans et
devis et les études préliminaires, des esquisses
préliminaires, etc.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas des études
préliminaires. Les plans et devis qui vous mènent à
l'appel d'offres pour la construction.
M. Chevrette: À l'appel d'offres en 1992. Il pourrait
même y avoir des appels d'offres en 1991?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Mais les budgets récurrents, ça veut
dire que ça ne va pas avant 1992.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, il faut qu'ils soient
livrés.
M. Chevrette: C'est ça. Et la même chose pour la
troisième catégorie dont je parlais: il n'y aura pas, pour
1991-1992, de budgets récurrents pour des lits privés
conventionnés.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il y en a.
M. Chevrette: Combien?
M. Côté (Charlesbourg): C'est 4 000 000 $ pour
fonctionnement.
M. Chevrette: Ça veut dire combien de lits, ça,
à peu près?
M. Côté (Charlesbourg): 100 lits.
M. Chevrette: 100 lits. Vous allez faire connaître ces
annonces-là quand?
M. Côté (Charlesbourg): Ah, avant la fin mai, ou
début juin, aussitôt que j'aurai le temps de travailler pour
finaliser l'ensemble.
M. Chevrette: Ça veut dire cinq ou six
établissements, avec des ajouts ou bien...
M. Côté (Charlesbourg): Bien, pas
nécessairement, parce qu'on regarde, dans certains cas, on essaie
toujours d'y aller par unités de 32, et dans certains cas il y a des
relocalisations, dans le privé conventionné, où on en
pro-
fite pour ajouter un certain nombre de lits, pour faire deux
unités de 32, ou 64, et ainsi de suite.
M. Chevrette: O. K. Est-ce que ça veut dire que ça
peut être des demi-unités pour compléter à 32 ou,
etc. ?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Dans les endroits où ils en ont 20, par
exemple, ça pourrait être 12, etc.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: Ça, ce sera connu à la fin de
mai?
M. Côté (Charlesbourg): Fin mal ou juin,
aussitôt que j'aurai eu du temps pour travailler, pour faire des
choix.
M. Chevrette: Des budgets récurrents à partir de la
date de l'annonce ou bien...
M. Côté (Charlesbourg): Non, à partir du
moment de la livraison.
M. Chevrette: Mais si c'est déjà possible. M.
Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que...
M. Chevrette: Si dans des édifices... Moi, je connais des
centres, par exemple... Je sais qu'il y a des centres qui vous en demandent
présentement, et qui ont je ne sais pas, moi, qui ont 20 lits
conventionnés, et qu'il y a des lits disponibles pour monter
l'unité de 32 à l'intérieur d'une même
bâtisse. Est-ce que ça pourrait être dans cette...
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas dans ces
cas-là.
M. Chevrette: Ce ne sera pas cette année, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non M. Chevrette: Ce
sera en 1992.
M. Côté (Charlesbourg): Avec une programmation qu'on
va vouloir faire un certain nombre d'années, parce que,
évidemment, si on veut livrer 7000 lits, il va falloir le faire à
un rythme. Ce qu'on souhaite, c'est être capable d'avoir, dès
1992, des lits livrés. Donc, c'est beau de dire qu'on les fait, et tout
le processus s'enclenche avant trois ans et demi, sur le plan
stratégique, on doit tenir compte de ceux qui sont capables de nous
livrer des lits rapidement. Le privé est un exemple.
M. Chevrette: Mais il y a un bon nombre de privés, M. le
ministre, qui sont combinés. M. Côté (Charlesbourg):
Oui.
M. Chevrette: II y a un paquet de privés - ça doit
être encore pareil; ça ne doit pas avoir changé tant que
ça en cinq ans pour que ça ne soit pas pareil - ils ont à
la fois une portion de lits conventionnés - et une portion de lits
autofinancés.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que là il
va falloir que ça passe la grille d'analyse. Sont-ils ou ne sont-ils pas
dans un territoire en surplus ou en déficit? Ça, ça va
être la première question. S'ils sont dans un territoire en
surplus, c'est non. S'ils sont dans un territoire en déficit, c'est une
opportunité qu'on va examiner; si ça correspond a ce qu'on veut,
à ce moment-là, c'est possible.
M. Chevrette: C'est parce que dans certains cas la livraison
pourrait être immédiate.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
M. Chevrette: Parce qu'ils peuvent jouer sur le lit privé
et conventionné, pour certains, en tout cas, me dit-on.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Un autre que
j'oubliais, que j'ai à la mémoire et qui a été
autorisé, c'est Causapscal, au niveau de longue durée, qui
était une centaine de lits... Lac-au-Saumon, 120 lits. Donc...
M. Chevrette: Est-ce que le ministre a eu des plaintes sur les
normes de contruction dans les centres d'accueil, y compris privés
conventionnés? Il y a des gens qui me rapportent que ça n'a pas
de maudit bon sens, les espaces, les normes qu'on demande à la
construction. Ça coûte des fortunes, même au secteur
privé, ça coûte très cher pour bâtir,
présentement, à cause des exigences. On me rapporte même
qu'on empêche, par exemple, des centres d'accueil de bâtir avec des
salles assez spacieuses ou qui pourraient être converties en centres de
jour. On exige des "slats" de ciment sur du sable, on exige toutes sortes de
folies furieuses, et des espaces très grands...
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas, me dit-on, de
plaintes majeures parvenues au niveau du ministère. Ce qu'il faut se
rappeler, c'est qu'il y a 20 ans ou il y a 15 ans on bâtissait les
centres d'accueil pour des personnes qui arrivaient avec leur valise;
aujourd'hui, on est pris avec des centres d'accueil qui ne sont pas
fonctionnels, où les chaises roulantes ne se rencontrent pas, où
tu n'as pas de possibilité de passer une civière dans la porte
parce que ça n'a pas été prévu pour ça. Par
conséquent, les
normes sont peut-être un petit peu plus exigeantes aujourd'hui,
mais il faut être capable de les avoir un peu plus longtemps, puis qu'ils
soient fonctionnels un peu plus longtemps. Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu un
individu ou deux qui se sont plaints de ces choses-là, mais il n'y a
pas, à la connaissance des gens qui me passent les nouvelles, de ces
choses-là.
M. Chevrette: On va leur en envoyer quelques exemples, à
ceux qui vous passent les nouvelles, puis on va leur demander de nous donner
leur appréciation. Parce que ça coûte des fortunes de
construire présentement, avec l'ensemble des exigences qu'on a. Et ce
n'est pas un bonhomme du secteur privé qui me l'a dit, c'est sept, huit,
puis des gens qui en ont pas mal, puis qui me disent: Franchement, il y a
exagération. C'est bien beau de penser derrière un bureau, mais,
quand tu as une civière, ça en prend deux qui passent, puis ce
n'est pas toujours la chaise roulante, puis quand on empêche de faire des
salles... En tout cas, il y a une série de données; je vais
essayer de colltger tout ce qu'on m'a dit, puis je vais envoyer ça
à notre ami, le sous-ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Celui qui manque son
hockey?
M. Chevrette: Celui qui manque son hockey.
M. Côté (Charlesbourg): Mais il n'y en pas, ce
soir.
M. Chevrette: Oui, c'est Canadiens-Boston. M.
Côté (Charlesbourg): Demain. M. Chevrette: Ce n'est pas
ce soir? M. Côté (Charlesbourg): Demain.
M. Chevrette: Ah, je m'excuse, dans ce cas-là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça que je
n'ai pas voulu... C'est pour ça que je n'ai pas voulu m'introduira dans
la conversation. Je pensais que ce serait 1-0 pour M. Duc Vu, dans ce
cas-là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ça vous rassure, vu
que c'est les Nordiques, puis c'est fini. On prend de l'avance pour l'an
prochain.
M. Chevrette: II n'y a pas de différence entre son club
puis un dix-vitesses.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Ils sont tous les deux dans la cave tout
l'hiver.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): On prend de l'avance pour
l'an prochain. Ce n'est pas rien que son club, c'est le mien aussi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: C'est ce que j'allais dire, mais je me suis pris
par la bande.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: C'est une passe par la bande.
M. Côté (Charlesbourg): On s'en reparlera à
pareille date l'an prochain.
M. Chevrette: Oui, ça devrait être bon, je suis
d'accord avec vous, avec les choix au repêchage, ça devrait
être pas pire. Ceci dit, là-dessus, je vous enverrai une note,
parce que j'ai pris beaucoup de notes sur les revendications qui m'ont
été faites, puis je vous enverrai des cas précis. Puis je
pense qu'on a une livraison, comme vous dites, passablement rapide, d'abord, du
secteur privé. Il m'apparaît que plus on remonte la note, la
facture, plus on risque de se retrouver d'abord, surtout quand ce n'est pas
conventionné, on risque de se ramasser avec des coûts où
l'individu... On aura beau lever le moratoire pour donner des permis dans le
secteur privé, ce ne sera plus abordable. Ça va être des
2000 $, 2200 $ puis 2300 $, et ça m'apparaît être une porte
qu'on se fermerait pour ceux qui veulent... Surtout construits, parce qu'il y a
des vieux édifices dans ça qui servent à plusieurs
personnes; on va en parier d'un tantôt. (21 heures)
Le Président (M. Joly): M. le député, je
vous reconnais.
M. Paradis (Matapédia): M. le ministre, au-delà des
coûts excédentaires ou des coûts qui peuvent coûter
très cher pour la construction de ces centres d'accueil, on fait face
aussi à une autre réalité, à savoir que le
ministère évalue les coûts de la construction d'un centre
d'accueil puis, dû à l'appétit vorace des contracteurs au
moment où on se parle, on les prend à moindre coût.
Ça existe aussi, cette réalité-là. Est-ce qu'il y a
des mesures qui sont prises au ministère pour s'assurer que les
soumissionnaires qui prennent ces contrats-là sont capables de livrer la
marchandise?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, il y a
toujours une étude assez serrée du soumissionnaire et il y a,
à l'intérieur de la soumission, des exigences qui doivent
être remplies sur le
plan des normes, des garanties et ainsi de suite. Et à partir du
moment où ces pièces-là sont au dossier dans la
soumission, et garanties, c'est, règle générale, le plus
bas soumissionnaire qui emporte le contrat. Il n'y a pas de
préqualification. La préqualification serait probablement un
moyen d'éliminer un certain nombre de personnes qui ne seraient pas
capables de passer à travers, mais c'est le système dans lequel
on est aujourd'hui. Effectivement, cette année a été une
année tout à fait exceptionnelle au niveau des prix, où il
n'est pas rare de constater que des prix vont entrer avec 1 000 000 $ en bas de
l'estimé du ministère. Ça oblige le ministère
à avoir, pas seulement une paire, mais plusieurs paires d'yeux pour
être capable de vérifier si, effectivement, tout est fait selon
les normes et les exigences. Il faut être plus vigilant.
M. Paradis (Matapédia): Oui, parce que je trouve ça
inquiétant. Tout à l'heure, vous avez relaté l'exemple de
Lac-au-Saumon - et je suis bien placé un petit peu pour en parler - on
évalue les coûts au niveau du ministère à 11 500 000
$, le soumissionnaire l'a pris à 8 000 000 $, alors c'est un
écart quand même considérable. Enfin, on va continuer la
construction telle quelle, mais c'est quand même inquiétant de
voir des écarts aussi grands entre l'estimation du ministère et
la dotation de soumissions avec un écart aussi grand. En tout cas, je
trouve ça inquiétant, pour le moins.
M. Côté (Charlesbourg): Je partage
entièrement votre avis, mais évidemment la règle, c'est
toujours le plus bas soumissionnaire. Donc, on est dans une situation pas
très facile tant et aussi longtemps que ces règles-là ne
seront pas changées. Mais, il faut... Parce que demain matin, si on ne
retient pas le plus bas soumissionnaire, on va être poursuivis.
M. Paradis (Matapédia): Peut-être une
dernière question, M. le Président, si vous me le permettez.
Le Président (M. Joly): Oui, allez, M. le
député.
M. Paradis (Matapédia): Est-ce que, dans cette recherche
de mesures ou de ressources alternatives, II y a des avenues possibles ou
intéressantes à regarder concernant un partenariat possible entre
des organismes gouvernementaux, à savoir les offices municipaux
d'habitation, donc subventionnés par la SHQ et la SCHL, et le
ministère de la Santé pour avoir une espèce de niveau
Intermédiaire entre les offices municipaux d'habitation
communément appelés HLM personnes âgées et le centre
d'accueil, ou avoir des partenariats qu'on pourrait développer entre des
HLM personnes âgées et des centres d'accueil?
M. Côté (Charlesbourg): On est en intenses
négociations avec la SHQ pour, effectivement, mieux adapter la
construction d'unités de la part de la SHQ aux besoins d'aujourd'hui des
personnes âgées. Et nous ave is réussi l'an dernier
à avoir un programme conjoint pour d'autres clientèles avec
déficience, au-delà de 200, 230... 220 à 230 unités
qui ont été réparties un peu partout à travers le
Québec dans ces expériences-là, y compris 20 unités
pour personnes âgées, comme expérience, à New
Richmond, pour la communauté anglophone de ce milieu-là. Nous, en
échange, nous acceptons que certains services cliniques puissent
être dispensés, donc, plus adaptés aux besoins des
personnes âgées, qui les sécurisent et qui leur permettent
de faire un bout de leur vie à l'intérieur de ces
établissements-là au lieu d'occuper des lits de longue
durée qui seraient beaucoup plus coûteux. Et on est en
négociations très intenses actuellement avec la SHQ pour qu'une
partie des unités à être construites par la SHQ le soit en
complicité avec nous pour répondre à ce genre de besoins
là.
M. Chevrette: Moi, je peux peut-être continuer dans la
même veine. Il faudrait peut-être que la SHQ pense à
favoriser le maintien d'un HLM déjà existant. Quand vous prenez
une femme qui est entrée - ou un homme qui est entré - à
70 ou 72 ans en HLM et qui se retrouve dans le deuxième étage,
pas d'ascenseur, c'est une personne qui doit quitter le bloc, à toutes
fins pratiques, alors qu'il pourrait y avoir un programme pour favoriser
l'accès, soit par des sièges qui montent électriquement ou
un ascenseur quelconque. On ne favorise pas le maintien en HLM. La personne,
dans son logement, est capable de se débrouiller, mais il devient
impossible pour elle, par exemple, de monter les escaliers à pied, ce
qui est très possible. Même dans le cas des chaises roulantes, tu
n'es pas capable de les monter au deuxième. Si jamais il y a une
incapacité partielle d'un mois, un mois et demi, ce qui n'est pas chose
anodine dans le domaine de la santé, rendu à 70, 72 ans... Et je
trouve que là-dessus... Moi, j'ai fait des demandes. C'est arrivé
à quelques reprises que j'ai fait des demandes pour favoriser
précisément l'aménagement pour des deux-étages
parce que, dans un premier temps, on a bâti des deux et, à
certains endroits, des trois-étages et il n'y a rien à faire avec
la SHQ, c'est systématiquement non. Donc, ajoutez donc ça
à votre liste de négociations et on rendrait service à
bien du monde.
M. Côté (Charlesbourg): Mais la SHQ nous dit: On a
une expérience en construction, on est prêts à adapter les
unités qu'on va construire aux besoins des personnes âgées.
En contrepartie, ce qu'on vous demande, c'est d'être plus ouverts
à la dispensation de services cliniques pour les personnes qui sont en
perte d'autonomie à
l'intérieur de ces établissements-là. et ça
implique aussi ce qui est déjà construit, en termes de
modifications à apporter pour les personnes âgées.
M. Paradis (Matapédia): Mais on parie, M. le ministre, de
possibilité de services cliniques; ça sous-entend que ça
pourrait être donné par les CLSC. Ça sous-entend aussi que
ça pourrait être des améliorations physiques à une
bâtisse, mais est-ce que ça sous-entend aussi que ça
pourrait être un HLM qui pourrait être construit sur un terrain
contigu à un centre d'accueil, où on pourrait donner des services
de cafétéria et de personnel clinique?
M. Côté (Charlesbourg): Pourquoi pas? Ça
sous-entend aussi les organismes communautaires qui, pour certains, s'occupent
de popotes roulantes, de servir des repas chauds. Ça veut dire que,
finalement, I! n'y a pas de chasse gardée. Il faut être ouverts
à toutes les expériences à ce niveau-là pour faire
en sorte que ce soit le citoyen d'abord et pas la brique, le béton, tout
ce que tu voudras; davantage ça, de façon fonctionnelle.
M. Chevrette: Mais il y a déjà des projets concrets
de soumis.
M. Paradis (Matapédia): Oui, c'est ça. Et dans
quelle perspective pourrait-on voir apparaître ce type de partenariat
entre la SHQ et le ministère de la Santé? À court terme ou
à moyen terme?
M. Côté (Charlesbourg): À court terme. M.
Paradis (Matapédia): Très court terme?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Très court
terme.
M. Chevrette: Oui, M. le ministre, le foyer Saint-Marc où
sont hébergées 66 femmes âgées, boulevard
Crémazie à Montréal, suscite la gêne et même
la honte dans le réseau. Vous avez qualifié la situation
d'inacceptable et de honteuse. Il y a juste un problème, c'est que le 6
octobre 1987 on a procédé à l'ouverture des appels
d'offres pour un contrat de 7 515 000 $, je pense, également pour le
choix des professionnels, etc. Ça fait presque quatre ans que les
professionnels ont été choisis. Est-ce que vous pourriez me dire
ce qui se passe?
M. Côté (Charlesbourg): Avec grand plaisir et je
vais probablement tenter de vous répéter ce que j'ai dit à
Mme la présidente du comité des bénéficiaires, qui
m'a écrit et à qui nous avons parlé. Lorsque j'ai
visité le centre hospitalier Saint-Michel, séparé
uniquement par le boulevard Métropolitain, on a commencé à
examiner la possibilité de créer là-bas un complexe
où le centre hospitalier serait présent, un centre
d'accu*»!! d'hébergement et le CLSC, qui est à deux pas de
là, en location, dans le même regroupement. Le travail s'est fait
depuis cette visite-là et vous aurez compris, à ce
moment-là, que la solution à long terme, c'est
l'intégration du foyer Saint-Marc en centre d'accueil
d'hébergement dans cette unité, qui est à deux pas du
foyer Saint-Marc actuellement. Le dossier a cheminé très,
très rapidement; il fait partie de l'ensemble des dossiers qui me sont
soumis pour décision dans les études à mettre en place au
cours de l'année et qui pourraient s'enclencher.
En contrepartie, il y a une solution qui est temporaire; il faut trouver
une solution qui est temporaire. Au moment où on en a discuté,
à un certain moment donné, c'étaient 600 000 $ que
ça prenait pour être capables de rendre au minimum fonctionnel ce
qu'il y a là avant même la construction du centre d'accueil
d'hébergement, qui pourrait prendre deux ans et demi à trois ans.
Je sais qu'il y a eu des rencontres dernièrement; je m'informe des
dernières nouvelles pour tenter de... Alors, ce qui est envisagé
actuellement, c'est une relocalisation qui serait temporaire pour une
période, entre deux et trois ans, le temps de livrer l'ensemble de
l'oeuvre de centre hospitalier, CLSC et centre d'accueil d'hébergement
dans des locaux qui seraient réaménagés à Charieroi
et qui nécessitent des investissements de plus ou moins 600 000 $.
M. Chevrette: Est-ce que les professionnels ont été
payés là-dessus? Est-ce qu'ils ont fait des études?
M. Côté (Charlesbourg): Sur le foyer Saint-Marc? Je
vais vérifier, là, mais en tout cas, selon toute logique, si
ça a été des choix... Ah! Oui. Ça a
été fait. C'est même des cas qui ont été
soulevés à l'Assemblée nationale, sur le choix de
professionnels, si je me rappelle, donc, c'est des choix qui ont
été faits dans la machine. S'il y a des travaux de faits,
j'imagine que la corporation a dû payer.
M. Chevrette: L'an dernier, nous avions eu une discussion assez
longue ici, sur les dépassements de coûts, vous vous rappellerez.
Sans reprendre la discussion, là, vous nous aviez indiqué
à l'époque que vous nous feriez parvenir les justifications pour
chacun des dépassements. Je suppose que c'est fait?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: On ne les a pas eues. Pourrait-on les
avoir?
M. Côté (Charlesbourg): Je sais que ça a
été fait, là...
M. Chevrette: On dit que ça a été fait, mais
on ne les a jamais eues à la commission.
Une voix: On les a envoyées.
M. Chevrette: Bien, ça a été envoyé
où?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas. Mais
demandez à madame, là.
M. Chevrette: Et on s'est informés, nous autres. Vous ne
l'avez pas reçu.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, j'ai
vérifié auprès de la madame; c'est ma bible, ici. Parce
que, règle générale, ce que la commission fait, elle nous
rappelle à l'ordre Ici, quand ce n'est pas rentré. Alors... Et
c'est arrivé à quelques occasions. Évidemment, on a
peut-être pris pour acquis que ça avait été... Que
c'était fait, là. Je me demande bien si ça n'a pas
été déposé à la commission l'an
passé?
Une voix: Oui, ça a été déposé
à la commission l'an passé...
M. Côté (Charlesbourg): Parce qu'on les avait,
à la suite des questions de M. Bourdon.
Une voix: Ah oui! On les avait.
M. Chevrette: Je l'ai eu, pour ma part. Là, je m'en
souviens, je l'ai eu pour ma part, parce que je l'ai eu.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. (21 h
15)
M. Chevrette: Mais, je n'ai pas eu le reste. Je l'ai eu pour ma
part, et c'était plutôt suite à une question en Chambre,
pas par rapport aux discussions qu'on a eues ici, là. L'an passé,
c'était le député de Pointe-aux-Trembles qui était
venu, je pense, pendant les crédits questionner là-dessus. Vous
nous aviez dit à ce moment-là, je me souviens très bien de
vos propos, vous aurez l'ensemble; et puis il s'agissait de nous l'envoyer.
M. Côté (Charlesbourg): On va les redéposer
parce que, en tout cas, je suis demeuré sous l'impression qu'on l'avait
déposé là, peut-être que... Mais il a
déjà été déposé en Chambre aussi.
M. Chevrette: À la page 2371 du procès-verbal, vous
m'avez dit ceci: "...pas pour ce matin, évidemment, parce que ça
nécessite une recherche un petit peu plus en profondeur, mais je
m'engage, dans les plus brefs délais, à remettre à la
commission, peut-être en m'indiquant la liste des centres pour lesquels
vous voulez obtenir de l'information..." On vous avait donné une
série de choses là.
M. Côté (Charlesbourg): Je sais... C'est beau.
M. Chevrette: Pour le foyer Saint-Marc, pouniez-vous nous
confirmer si ça a été payé, et puis combien?
Une voix:....
M. Chevrette: Merci. Je voudrais revenir sur les centres
d'accueil privés, 30 secondes, en particulier au niveau de la
déficience mentale. On sait que te comité des malades demande un
contrôle accru des centres d'accueil privés afin d'éviter
d'autres scandales comme celui du pavillon Saint-Théophile. Et je
voudrais vous demander, dans le cas du pavillon Saint-Théophile
justement, est-ce que le ministre a terminé son enquête
administrative?
M. Côté (Charlesbourg): À l'automne 1990,
j'ai expédié une lettre au propriétaire, lui disant qu'il
était de notre intention de lui retirer le permis. Et la
procédure, c'est qu'il a 10 jours pour faire appel. Il a fait appel. Et
finalement, là, c'est en Instance d'appel.
M. Chevrette: Comme ça, le dossier n'a jamais
été transmis au Procureur général, naturellement,
s'H est en appel.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la CAS, je pense.
M. Chevrette: Le pavillon Saint-Théophile. M.
Côté (Charlesbourg): Oui. la CAS. M. Chevrette: C'est
à la Commission. M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Puis, pourquoi vous n'êtes pas allés
chez le Procureur général, si vous aviez des preuves? C'est pas
mal moins vite qu'à La Tuque. Ça a l'air bien compliqué,
cette affaire-là.
M. Côté (Charlesbourg): Le comité des
bénéficiaires a Intenté une poursuite devant la Commission
des droits de la personne qui a condamné M. Jean Coutu - l'autre Jean
Cou-tu - à 1 000 000 $. Il semble bien, à ce que j'ai compris sur
le plan des informations, que M. Coutu s'exécute sur le plan du 1 000
000 $ qui serait redonné aux bénéficiaires.
Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Il ne veut pas payer?
Alors, il ne veut pas payer.
M. Chevrette: C'est d'autres procédures judiciaires.
Qu'est-ce que vous allez faire avec
cet édtfice-là?
M. Côté (Charlesbourg): Un instant. Je voulais juste
vérifier, au nombre de dossiers qui passent, si c'était le bon,
dans mon esprit. Un des projets que le ministère caressait,
c'était effectivement de faire des lits de longue durée avec le
pavillon, puisqu'on a un bail jusqu'à l'an 2000. Donc, ça demeure
toujours une des possibilités. Dès le moment où les
problèmes devant les instances seront réglés, ça
serait disponible assez rapidement.
M. Chevrette: Pour les quelques prochaines minutes, ça va
être Mme Blackburn qui va vous parler de Chicoutimi et du Fonds de la
recherche en santé.
M. Côté (Charlesbourg): ...Chicoutimi. M.
Chevrette: Pardon? Mme Blackburn: Non. FRSQ. M. Côté
(Charlesbourg): FRSQ.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Chicoutimi.
Fonds de la recherche en santé
Mme Blackburn: merci, m. le président. c'est le programme
7, coordination de la recherche; la description: ce programme vise à
favoriser l'acquisition de connaissances nécessaires à la
définition et à la mise en oeuvre de programmes de santé
et de services sociaux. je voudrais aborder la question du fonds de la
recherche en santé du québec qui a été
créé en 1963 pour promouvoir et aider le financement de la
recherche, de la formation, du perfectionnement des chercheurs reliés au
domaine de la santé.
Dans les informations que vous nous fournissez, je dois dire que j'ai eu
beau chercher des explications, mais je n'ai pas vraiment bien compris
l'explication. D'abord, je n'ai pas en main le plan triennal du FRSQ. J'ai relu
la transcription du Journal des débats de l'an passé
à la même occasion. Le ministre réaffirmait sa
volonté de faire du FRSQ un peu ie fer de lance de la recherche en
santé. Et, ce que je constate ici, c'est que le FRSQ passerait d'un
budget de 37 639 000 $ à 35 304 000 $, donc une diminution de 6,21 %. On
se rappellera que le FRSQ devait bénéficier des
intérêts d'une compensation accordée par le gouvernement
canadien à la suite de la modification des brevets pharmaceutiques. Je
m'excuse, je n'ai plus de voix; ça arrive aux crédits. Alors, ce
qui avait été convenu, c'est que, plutôt que de donner les
24 000 000 $, on leur accordait au moins les intérêts. Alors, ce
qu'on constate, c'est que non seulement n'aura-t-il pas les
intérêts, mais il y aura une diminution.
Et la note qui est au bas de la page suivante, élément 1,
c'est-à-dire Fonds de la recherche: La croissance réelle des
crédits serait de 11,6 %, si l'on fait abstraction de la
réduction des crédits de 5 600 000 $ afin de prendre en compte
les revenus d'intérêts. Est-ce qu'il s'agit des revenus
d'intérêts de la compensation qui vient du gouvernement canadien
ou s'il s'agit des revenus d'intérêts du fonds de dotation?
M. Côté (Charlesbourg): je vais peut-être
demander à m. dicaire de vous expliquer la technique, qui a
été faite en collaboration avec le frsq, mais qui fait appel
à une pratique qui a été tolérée pendant un
certain temps où le frsq avait une certaine réserve et soutirait
des intérêts.
Mme Blackburn: En fonds de dotation, l'équivalent?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Finalement,
c'est à la demande du Conseil du trésor et en accord avec le FRSQ
qu'il y a eu des modifications, mais qui n'ont pas d'impacts financiers nets en
moins pour le FRSQ, mais... M. Dicaire va peut-être vous l'expliquer
mieux que moi.
M. Dicaire (André): En fait, c'est simplement de la
mécanique budgétaire. Ils avaient une disponibilité de 7
600 000 $ qui portaient intérêts. Alors, ce que le Conseil du
trésor a demandé, c'est de récupérer cette somme
qui était dans un fonds et qui rapportait intérêts. Donc,
ils ont récupéré 7 600 000 $ pour leur remettre 2 000 000
$ afin de maintenir le même niveau d'activités qu'ils avaient
antérieurement. Donc, c'est simplement de la mécanique, de sorte
que, sur le plan, je dirais, de la comptabilité, il y a bien sûr
une réduction de crédits. Mais il reste que ces sommes-là,
qu'ils avaient en surplus, ne pouvaient être utilisées à
des fins d'activités, de sorte qu'elles ne portaient qu'à
intérêts. Ces intérêts-là pouvaient servir
à des activités. Mais ils leur ont donné...
C'est-à-dire qu'ils ont récupéré les 7 600 000 $,
mais ils ont alloué un montant de 2 000 000 $, de sorte qu'en termes
d'activités ça demeure la même.
Mme Blackburn: Vous appelez ça simplement une
technique?
M. Dicaire: C'est tout simplement de la mécanique
budgétaire...
Mme Blackburn: Mais non, ce n'est pas vraiment de la
mécanique. Si vous avez un fonds de dotation puis on vous retire votre
fonds de dotation...
M. Dicaire: Ce n'est pas un fonds de dotation...
Mme Blackburn: C'était une réserve,
l'équivalent...
M. Dicaire: Avec le fil des années, vous avez
accumulé un surplus, mais qui n'est pas...
Mme Blackburn: Une réserve.
M. Dicaire: Une réserve, mais cette
réserve-là ne pouvait être utilisée comme
réserve, ne pouvait être utilisée à des fins de
recherche. Les frais d'intérêts...
Mme Blackburn: Les frais, oui.
M. Dicaire: ...découlant de ce fonds-là, qui
était en disponibilité, qui était dans une réserve,
bon, ça portait bien sûr à intérêts. ces
intérêts-là pouvaient être utilisés aux fins
des activités du fonds de la recherche. bon...
Mme Blackburn: Ce qui veut dire que le fonds...
M. Dicaire: Ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont
récupéré ce surplus-là que, de toute
manière, le Fonds de la recherche ne pouvait utiliser. Donc, ils ont
récupéré ce fonds-là, ils ont remis au Fonds de la
recherche un montant de 2 000 000 $, qui est au moins équivalent aux
revenus d'intérêts que pouvait rapporter le fonds. Sauf qu'il se
retrouve... Après cette transaction financière, on ne se retrouve
aucunement désavantagé par rapport à la situation qui
prévalait. C'est tout simplement ça. Bien sûr que, en
termes de comptabilité gouvernementale, il y a quand même un gain
en termes de "cash flow" ou en termes de liquidité, c'est-à-dire
que vous récupérez 7 600 000 $ et vous remettez 2 000 000 $.
C'est bien sûr qu'au cours d'un exercice financier II y a pour le
gouvernement un gain en termes de sortie de fonds. Ceci étant dit, pour
le Fonds de la recherche en santé du Québec, ils ne sont
aucunement pénalisés, et ça, Je peux vous le garantir, et
eux-mêmes ne se sentent absolument pas lésés.
Mme Blackburn: D'abord, disons les choses comme elles sont, puis
je suis certaine que le ministre va comprendre assez rapidement. Ce n'est pas
parce que vous avez une réserve, un compte en banque, qui vous permet de
dépenser seulement les intérêts... Vous dites: Comme vous
pouvez juste dépenser les intérêts, on vous retire le
fonds, on met votre compte à zéro, puis on vous donne
là-dessus 2 000 000 $. Ça veut dire que, l'an prochain et cette
année même, ils ne peuvent pas utiliser les intérêts
qu'ils auraient retirés normalement pour faire des activités de
recherche.
Une voix: ...est récurrent.
Mme Blackburn: Vous leur donnez 2 000 000 $ cette
année...
M. Côté (Charlesbourg): Récurrent. Une
voix: II est récurrent, il va revenir.
Mme Blackburn: II est récurrent? Mais c'est
l'équivalent des 2 000 000 $, parce qu'il y a 24 000 000 $ qui vous
viennent du fédéral et, à 10 %, ça fait 2 400 000
$.
M. Côté (Charlesbourg): C'est autre chose. Non, non,
mais c'est autre chose. C'est autre chose, je pense que ce sont deux dossiers
complètement différents.
Mme Blackburn: le budget total du frsq, avec les 2 000 000 $ que
vous y ajoutez, est de combien cette année? ça va me permettre
d'avoir une meilleure idée.
M. Dicaire: C'est 31 056 000 $. Oui, c'est 31 056 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que ce que le
Trésor a fait, le Trésor donne un budget récurrent qui est
l'équivalent des intérêts qu'aurait rapportés, et
donc pu dépenser pour la recherche, le FRSQ. Il est dans la base, et
donc récurrent. À ce moment-là, le Fonds de la recherche,
sur le plan de ses activités de recherche, n'est d'aucune
manière, avec la décision du Trésor, n'est aucunement
pénalisé. D'ailleurs, le FRSQ en convient lui-même.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on pourrait avoir le plan triennal,
parce que j'ai eu beau chercher, je ne l'ai pas en main. Habituellement...
D'ailleurs, comme je n'ai pas non plus le dernier rapport annuel du FRSQ...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'ailleurs, j'en ai eu
une copie, mais le FRSQ nous a demandé d'attendre et de reporter
l'adoption du plan triennal. Aussitôt que j'aurai, à ce
moment-là, reçu la nouvelle demande du FRSQ, je n'ai pas
d'objection à vous le faire parvenir.
Mme Blackburn: Au cahier des crédits, on voit
Crédits, Fonds de la recherche en santé du Québec,
1990-1991, 33 057 000 $, et Recherche sociale, 4 582 000 $. Et cette
année... Et là, je le dis en dépit des propos du ministre
de l'an passé qui nous disait: La recherche sociale est un peu le parent
pauvre du gouvernement. Et c'est vrai, je pense que les chiffres sont
là. C'est clair, très très très clair; je ne fais
que le répéter. On voit cette année, d'abord, qu'il y a
une diminution à ce fonds-là, pour un total de 37 639 000 $,
alors qu'en 1991-1992 apparaît 35 304 000 $. Et je n'invente pas de
chiffres, là, je vous donne les chiffres que vous nous avez
fournis.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne tente pas de... Est-ce
que vous m'avez vu tenter...
Mme Blackburn: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): ...une esquive en disant: Ce
n'est pas vrai...
Mme Blackburn: Je l'attends. (21 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): ...ou tenter...
M. Chevrette: C'est au cas où vous vous essayeriez.
Mme Blackburn: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'enlève
strictement rien de ce que j'ai dit l'an dernier. Je l'ai dit dans le cadre de
l'analyse que nous avions faite en fonction de la réforme et je l'ai
redit dans la réforme. Et ce que nous avons dit, effectivement, c'est
qu'il nous fallait renforcer la recherche sociale, qu'elle le serait dans le
cadre des crédits que nous aurions à partir d'avril 1992 pour la
réforme et je ne dis pas autre chose. J'ai été
confronté à un certain nombre de choix cette année,
très difficiles et très laborieux, où j'ai choisi d'abord
les maladies cardio-vasculaires; j'ai choisi le maintien à domicile;
j'ai choisi l'alourdissement des clientèles; j'ai choisi de relever la
base des CLSC; j'ai choisi les stomisés; j'ai choisi la dialyse et...
les drogues, bien sûr, la santé mentale. J'ai donné
priorité à ces dossiers-là. Évidemment, il est
clair que, si on avait, demain matin, 40 000 000 $ ou 10 000 000 $ de plus
à donner au FRSQ, il pourrait faire une recherche encore de très
bonne qualité, ce qu'ils font aujourd'hui, c'est clair. C'est un choix
que j'ai fait. Il y a un certain nombre d'autres demandes que nous avons de la
part du FRSQ au niveau des chercheurs, par exemple, que nous allons examiner en
cours d'année pour tenter de débloquer des sommes nouvelles qui
pourraient venir en aide au FRSQ; ce n'est pas une chose qui est
impossible.
Mme Blackburn: J'aurais aimé savoir... Une fois les
transferts faits et la ponction faite dans les surplus du fonds
d'opération du FRSQ, le budget de cette année, est-ce que c'est
exact, les chiffres que je lis, qu'il y a une diminution de 6,21 %?
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Lorsque vous le lisez
comme ça, oui. Cependant, M. Dicaire vous disait tout à l'heure,
et je le répète pour qu'on tente de bien se comprendre; ça
n'affecte aucunement le volume d'activités de recherches du FRSQ
puisqu'il est le même que l'an dernier.
Mme Blackburn: Sans indexation?
M. Côté (Charlesbourg): L'indexation est là.
1 450 000 $ d'indexation.
Mme Blackburn: Et son budget, est-ce que c'est: Crédits en
milliers de dollars 1991-1992, 31 056 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Blackburn: Mais vous dites simplement que, sur les 7 600 000
$ que vous avez en surplus, on leur en a laissé 2 000 000 $, ce qui est
l'équivalent, et ça leur donne non pas une diminution, mais
exactement - ils n'ont pas indexé, là - le même budget
qu'ils avaient l'an passé sans l'indexation.
M. Chevrette: Tu dors là... méninges.
Mme Blackburn: Habituellement, je comprends pas pire les
chiffres. Vous avez deux données là-dessus, puis le ministre va
faire comme moi, il va lire à peu près la même chose. C'est
33 000 000 $ cette année, 1990-1991; c'est 31 000 000 $, 1991-1992, plus
2 000 000 $, ponction que vous avez faite sur le surplus d'opération du
fonds, ce qui vous donne exactement le même montant que l'an
passé, c'est-à-dire 33 000 000 $, mais sans indexation. Si vous
me dites qu'il y a une indexation en plus, elle ne figure pas.
M. D'Astous (André): Je vais vous aider. C'est que...
M. Chevrette: Aidez-nous.
M. D'Astous: ...dans les crédits du FRSQ, en 1991-1992, on
leur donne, comme ministère, 31 000 000 $. Mais déjà, chez
eux, ils ont un surplus des années antérieures...
Mme Blackburn: Oui.
M. Paradis (Matapédia): ...qui est de l'ordre de 5 600 000
$, qui va être disponible à eux, en 1991-1992. Donc, pour
connaître le budget du FRSQ, il faut prendre le montant disponible chez
eux, 5 600 000 $ plus les 31 000 000 $, ce qui fait 36 000 000 $ et
quelques.
Mme Blackburn: Ah, bon. Alors, les 7 600 000 $ dont on parlait
tantôt, sur lesquels on nous disait: On a comme un surplus de caisse au
gouvernement parce qu'ifs ont 7 600 000 $, on leur en laisse 2 000 000 $ et on
part avec 5 600 000 $... C'est ça qu'on m'a dit tout à
l'heure.
M. D'Astous: Ce qu'il faut reconnaître, c'est que le
montant pour le FRSQ tient compte de
deux éléments, celui qu'il y a dans leur budget et la
récurrence d'années antérieures qu'on leur laisse. Et,
comme les sommes sont déjà là...
Mme Blackburn: Vous ne comprenez pas non plus, hein? Ha, ha,
ha!
M. D'Astous: ...on ne fait qu'ajouter la différence, 31
000 000 $.
M. Chevrette: C'est ça. C'est parce qu'ils ont 2 000 000 $
de crédits périmés...
M. Côté (Charlesbourg): Non. Mme Blackburn:
Non.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas une question de
crédits périmés.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: C'est quoi, d'abord?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non.
Mme Blackburn: C'est un surplus de fonds d'opération. Moi,
je pense que le budget n'est pas indexé. C'est ça que...
M. Chevrette: Vous leur donnez la même chose que l'an
passé plus 2 000 000 $ de surplus du fonds d'opération. C'est
ça?
M. Dicaire: Non. Je vais encore essayer une autre affaire.
Normalement, pour activités constantes, ils auraient eu 36 000 000 $.
Activités constantes. Ils seraient passés, là, de
33000000$ à 36 000 000 $ pour maintenir de façon constante les
activités une année sur l'autre. Correct? Compte tenu qu'ils
avaient un surplus de fonds, il y a eu une récupération de 5 000
000 $ de sorte qu'ils basculent à 31 000 000 $ et ils maintiennent
toujours le même niveau d'activités. Je reprends?
M. Chevrette: Non, c'est correct.
M. Dicaire: II me semble que c'est clair.
Mme Blackburn: Alors, Je voudrais qu'on m'explique ce que vous
disiez tout à l'heure, à la place de 7 600 000 $...
M. Dicaire: II y a une récupération. Je veux
dire...
Mme Blackburn: ...et que vous leur laissiez 2 000 000 $ et non
pas 5 600 000 $. C'est l'inverse.
M. Dicaire: Je veux dire... Pour essayer de vous simplifier la
chose, au lieu de vous parler de 7 600 000 $ pour dire qu'il y a eu un
réajustement de 2 000 000 $, je vous dis tout simplement qu'il y a une
récupération nette de 5 600 000 $. Sauf que j'aurais pu vous
parler de 7 600 000 $, après ça rj'il y a une remise de 2 000 000
$, de sorte ^ue l'ajout net est de 5 600 000 $. Mais pour le simplifier, je
vous dis, vous prenez le budget 1990-1991 qui est à 33 000 000 $ et
là vous dites: Pour maintenir les activités du FRSQ,
activités constantes, c'est un budget de l'ordre de 36 000 000 $ qu'il
aurait fallu donner au FRSQ. Or, ils ont un surplus qui ne leur appartient pas,
que le gouvernement récupère; donc, ils tombent... Donc, cette
récupération-là est faite et ils reviennent à 31
000 000 $.
Mme Blackburn: Et si...
M. Dicaire: Sauf qu'ils sont à activités
constantes. C'est tout simplement un jeu de mécanique budgétaire
avec une récupération qui ajoute 5 000 000 $.
Mme Blackburn: Activités constantes moins le 7 600 000 $
d'intérêts qu'ils auraient pu investir... Sur les surplus
d'opération, ils pouvaient investir l'intérêt dans des
projets de recherche...
M. Dicaire: Ils ne perdent pas.
Mme Blackburn: ...plus particuliers. Je me rappelle l'explication
qu'on a eue l'an passé, qui leur permettait d'initier de nouveaux
projets et, comme ça ne s'initie pas seulement pour une année ou
six mois en recherche - c'est souvent étalé sur plusieurs
années - est-ce qu'il n'y a pas des projets qui restent en plan à
cause de ça?
M. Dicaire: C'est pour ça que la base a été
augmentée de 2 000 000 $. C'est-à-dire que la
récupération qui a été faite... Quand je vous dis
net, on est passé de 7 à 4,6 et à 5,6; je veux dire que
l'ajout net ou la récupération nette qui a été fait
tient compte des revenus d'intérêts qu'avait le FRSQ pour son
volume d'activités. Donc, dans tous les calculs de plus et de moins, ont
été pris en considération les revenus
d'intérêts qu'aurait eus le FRSQ et qu'il n'aura plus. Alors,
à défaut de ces revenus d'intérêts là, il y a
eu un...
Mme Blackburn: Un ajustement.
M. Dicaire: ...ajout de crédit de sorte que vous avez un
jeu de plus et de moins et, au net, vous avez l'écart budgétaire
que je viens de mentionner tout à l'heure.
Mme Blackburn: Est-ce qu'ils ont cette garantie pour les
années à venir?
M. Dicalre: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans la base.
M. Dicalre: C'est récurrent. Ah oui...
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans la base
maintenant. Il y a au moins ça, j'ai compris ça. C'est dans la
base.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: Moi, je vais le croire l'an prochain.
M. Dicaire: Je peux vous dire une chose. Ça a
été fait. C'est une mécanique, mais ça a
été fait en toute connaissance de cause.
Mme Blackburn: Oui, j'avais d'autres... Statut d'hôpital
universitaire à l'hôpital de Chicoutimi.
M. Côté (Charlesbourg): Où?
Mme Blackburn: Pas à Rimouski, ni à Matane.
Une voix: Pourquoi?
Mme Blackburn: À Chicoutimi. Ah! Ce n'est pas de mes
affaires. J'ai déjà assez de m'occuper de mon comté.
M. Chevrette: Parce que la question, c'est Chicoutimi.
M. Paradis (Matapédia): Bien oui, mais c'est un cas de
comté, ça.
Mme Blackburn: Ah! Oui, mais...
M. Paradis (Matapédia): On pourrait le rencontrer
autrement que dans une commission parlementaire sur les engagements
financiers.
M. Côté (Charlesbourg): Ça fait partie
de...
Mme Blackburn: C'est quoi, cette affaire-là?
M. Côté (Charlesbourg): II y aura...
M. Paradis (Matapédia): C'est un cas de comté.
Mme Blackburn: Est-ce que vous le laissez souvent parler comme
ça?
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Paradis (Matapédia): J'espère que j'ai droit de
parole.
Le Président (M. Joly): Oui, mais.. Mme Blackburn: Quand
vous l'avez.
Le Président (M. Joly): Ce que M. le député
est en train de vous dire, c'est que vous auriez dû faire poser votre
question par M. le leader.
M. Chevrette: Oui, mais moi, je préfère que ce soit
elle. Elle est ici. Donc...
Mme Blackburn: Et elle connaît son dossier.
Le Président (M. Joly): Alors, Mme la
députée, je vous reconnais. Mme la députée, s'il
vous plaît.
Statut universitaire à l'hôpital de
Chicoutimi
Mme Blackburn: M. le Président, j'ai, à l'occasion
de la consultation sur le projet de loi modifiant la Loi sur la santé et
les services sociaux, abordé avec le ministre cette question. La
situation est particulière à Chicoutimi puisqu'il y a eu
reconnaissance pour la médecine familiale avec l'hôpital de
Sherbrooke. Ce n'est pas tout à fait à la porte, hein? Ce n'est
pas vraiment notre voisin. Et le ministre m'avait alors dit qu'il serait plus
normal qu'il y ait une reconnaissance qui vienne de l'Université Laval.
Actuellement, je sais que les transactions et les tractations sont toujours en
cours avec l'Université de Sherbrooke, parce que, être reconnu
comme hôpital universitaire, c'est s'assurer une base de financement qui
est plus conforme à la vocation d'un hôpital régional. Et
voilà, je voulais savoir où en était le dossier.
M. Côté (Charlesbourg): Dans la réforme, il
est question de déterminer un centre hospitalier universitaire par
région du Québec; il va de soi que Chicoutimi soit la locomotive
au niveau du Saguenay-Lac-Saint-Jean, je pense que pas grand monde ne conteste
ça. Effectivement, l'an dernier, lorsqu'on en a parié, je
trouvais un peu anormal que ce soit Sherbrooke qui parle d'affilier
l'hôpital de Chicoutimi, alors que Laval est à ses portes. Et ce
que j'ai compris encore dans les derniers jours, c'est qu'il y a maintenant un
caucus à trois. Il y a donc une progression: Sherbrooke, Laval et
l'hôpital de Chicoutimi qui se parlent et qui, je l'espère,
donneront des résultats qui vont dans le sens que vous souhaitez. Et,
à partir du moment où ça se fera, je pense qu'on sera dans
une situation pour aller de l'avant, compte tenu qu'il n'y ait pas de
contestation nulle part du rôle que pourrait jouer l'hôpital de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Est-ce qu'il y a des interventions qui sont faites
conjointement avec la ministre de l'Enseignement supérieur,
là-dessus? Parce que je sais que c'est un dossier
qui chevauche les deux ministères.
M. Côté (Charlesbourg): Nous avons rencontré
les doyens de facultés de médecine et les recteurs
d'universités le 17 décembre dernier dans la foulée de la
réforme, Mme Robillard et mol, pour discuter des éléments
de la réforme qui impliquaient son ministère, les recteurs et les
doyens, pour être bien sûrs que nos violons étaient tous
très, très bien accordés. Mais, oui, il y a des contacts
avec l'Enseignement supérieur, parce qu'ils sont impliqués
aussi.
Mme Blackburn: Et les décisions devraient être
prises quand, selon votre calendrier?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment,
idéalement parlant, on s'est toujours dit que la réforme
prendrait son application à partir d'avril 1992. Ça ne veut pas
dire que les 222 mesures prévues dans la réforme vont s'appliquer
à partir d'avril 1992. Il y a un plan de mise en oeuvre qui en est
peut-être à sa quinzième version au moment où on se
parle et qui achève, mais je ne vois pas d'intérêt pour
nous, dans une décision comme celle-là, de retarder
indéfiniment une décision qui apparaît tout à fait
logique, pertinente, et qui va servir les intérêts de tout le
monde dans la mesure où c'est fait le plus vite possible. Donc...
Mme Blackburn: Est-ce que l'Université Laval fait preuve,
selon vous, d'ouverture? Là-dessus, est-elle un peu plus
réceptive aux demandes des régions?
M. Côté (Charlesbourg): Dans les
dernières...
Mme Blackburn: Je pense à Rimouski, aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Blackburn: Ça veut dire...
M. Côté (Charlesbourg): D'ouverture.
Mme Blackburn: ...demain? Demain? Non?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, évidemment,
c'est déjà un progrès qu'il y ait une ouverture,
là.
Autres sujets
Mme Blackburn: Les frais d'hôtellerie pour... Sur un tout
autre sujet, les frais d'hôtellerie?
M. Côté (Charlesbourg): le statu quo va demeurer
tant et aussi longtemps qu'on n'arrivera pas avec une politique à
l'échelle de tout le québec. donc, le statu quo demeure.
Mme Blackburn: Ça veut dire quand?
M. Côté (Charlesbourg): Ah écoutez, on
espère toujours le plus rapidement possible, mais il y a des limites
à l'être humain pour produire et pour livrer, et c'est dans
ça qu'on est pris au moment où on se parle.
Mme Blackburn: Est-ce que le ministre a toujours l'intention de
faire appel aux bons services de l'association canadienne, dans le cas de
l'hôtellerie, là, pour le cancer, l'association canadienne du
cancer, c'est comme ça que ça s'appelle?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on a eu des contacts
avec eux. Ils sont sensibilisés, ils nous ont eux-mêmes
apporté un certain nombre de solutions possibles au dénouement de
l'impasse et, évidemment, ce sera une mesure qui s'appliquera partout
à travers le Québec.
Mme Blackburn: M. le ministre, me permettez-vous de questionner
cette décision de faire appel à la Société
canadienne du cancer quand la Société canadienne du cancer
consacre l'essentiel de ses ressources à la recherche? Et comme,
déjà, le gouvernement - vous en avez tout à l'heure fait
état - a peine à supporter ce type de recherche, si, en plus, on
va puiser dans des fonds qui étalent consacrés à la
recherche, des fonds puisés dans les poches de tous les contribuables
québécois et canadiens, mais, pour nous, québécois,
pour financer l'hôtellerie, est-ce que vous ne trouvez pas qu'il y a
là un détournement de fonds qu'il serait plus pertinent
d'utiliser dans la recherche, compte tenu qu'on n'en investit pas tant que
ça en matière de recherche? (21 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je veux juste vous
communiquer, c'est à leur initiative que nous avons eu des rencontres et
qu'Us se sont mêlés au dossier, toujours dans le but, finalement,
de trouver des solutions les plus acceptables possible pour les
bénéficiaires. Et, évidemment, ça ne serait pas
différent de ce qui se passe ailleurs dans les autres provinces,
à ce que j'ai compris. Mais je vais continuer à avoir des
discussions avec eux puisque, évidemment, c'est une piste de solution
qui est intéressante et qu'il nous faut prendre en
considération.
Le Président (M. Joly): M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: M. le ministre, vous nous aviez promis une
politique en périnatalité pour le mois d'avril.
M. Côté (Charlesbourg): Ça fait partie de la
politique de santé et bien-être.
M. Chevrette: Donc, elle ne sortira pas de façon...
M. Côté (Charlesbourg): Pas de manière...
M. Chevrette: ...à part, elle sera intégrée. M.
Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: O.K. Sans vouloir chercher des bibittes, j'ai
remarqué qu'il y a 208 500 $ qui ont servi à des voyages pour les
fonctionnaires, à l'extérieur du Québec, 150 voyages
à l'extérieur du Québec, pour l'année 1990-1991. Je
vous donne un exemple, là; il y a eu sept personnes qui sont
allées à Montpellier en France en même temps, pour un
colloque Villes-Santé. Est-ce que ça vous apparaît
concorder avec les années antérieures, ça?
M. Côté (Charlesbourg): II y a aussi des gens du
réseau.
M. Chevrette: Ah c'est possible, mais c'est marqué sous
l'item...
M. Côté (Charlesbourg): des gens du réseau
financés par le ministère. a montpellier, il y en avait deux du
ministère. et je dois vous dire que...
M. Chevrette: 208 500 $, ça vous apparaît conforme
aux années antérieures, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oh, je n'ai pas
d'indications, là. Oui, c'est plus élevé.
M. Chevrette: C'est plus élevé.
M. Côté (Charlesbourg): C'est plus
élevé. Puis ça aurait pu être plus
élevé que ça, parce qu'il y en a qui sont restés au
Québec quand ils avaient leurs billets dans les mains.
M. Chevrette: Donc, vous avez arrêté ça
à temps.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas moi, c'est mon
sous-ministre qui a pris la décision de le faire à
l'époque.
M. Chevrette: C'est parce que 154, je trouve ça gros dans
un an, à l'extérieur du Québec. Quel est...
M. Côté (Charlesbourg): Sur les 200 000 $ - à
titre d'information - on me dit qu'il y a 100 000 $ qui sont affectés au
ministère, mais qui servent à financer des gens du réseau,
sur le plan des voyages.
M. Chevrette: Pour la politique des sages-femmes,
là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui?
M. Chevrette: ...quel est le calendrier d'implantation?
M. Côté (Charlesbourg): Les comités ont
reçu l'approbation du Conseil des ministres il y a trois semaines.
Ça a été un petit peu plus long que prévu. Une
sage-femme en particulier, qui avait accepté, a
démissionné. Et on sait que ce sont trois sages-femmes de
l'étranger. Les comités se mettent en branle et on estime pouvoir
mettre quatre projets-pilotes en opération dès l'automne. Je dois
présider personnellement une première réunion à la
mi-mai d'un comité multldisciplinaire à ce niveau-là, avec
tout ce que ça comporte comme exigences.
M. Chevrette: J'ai quelques petites questions, là,
rapides, parce que le temps passe. Les tensions à l'hôpital de
l'Ungava, est-ce que c'est réglé?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Bien oui. M.
Chevrette: Vous pensez...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on a nommé un
observateur, qui est M. Duplanties, qui a fait un certain travail à ce
niveau-là, et je dois moi-même me rendre dans ces régions
les 2 et 3 mai.
M. Chevrette: Où est-ce qu'on en est avec les
étages réservés aux groupes ethniques? Ça a
flotté dans l'air ça, qu'on pouvait...
M. Côté (Charlesbourg): Ah ça n'a pas
seulement flotté dans l'air, ça a été l'objet de
discussions très élaborées sur le projet de loi 120. Et,
évidemment, c'est une question qui a été
évoquée pour nous permettre, à l'intérieur de la
loi, de reconnaître un phénomène ethnoculturel, avec ce que
ça comporte, une présence de plus en plus importante, par
exemple, de Grecs, à Montréal, de Chinois. Il y a un
hôpital chinois et j'imagine qu'on peut y parler le chinois de temps en
temps pour donner un service dans leur langue à des personnes de
première souche. On parlait, à ce moment-là, de services
pour des Grecs, qui sont quand même assez présents aussi. Et
c'était dans ce sens-là que c'était
évoqué.
M. Chevrette: La dégradation des soins de santé
dans le centre d'accueil de Portneuf, est-ce que vous avez été
sensibilisé à ça?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai visité... Est-ce
qu'on parie du centre d'accueil L'Eau-Vive?
M. Chevrette: J'ai centre d'accueil Portneuf, où on avait
des indications que le ministre de la place devait vous rencontrer... Les
syndiqués... Les soins se dégradent dans le centre d'accueil de
Portneuf. Les syndiqués attendaient M. Pagé.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est parce
que je m'étais trompé de centre. L'Eau-Vive est à
Saint-Casimir de Portneuf.
M. Chevrette: C'est Portneuf. Je pense que ça porte le nom
de Portneuf.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que c'est
Portneuf, mais c'est à Saint-Raymond. C'est pour ça que c'est
toujours un petit peu mêlé dans ce coin-là, sur le plan des
appellations. C'est un centre d'accueil qui était un motel
antérieurement...
M. Chevrette: Oui, c'est en plein ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui est maintenant sous
la responsabilité du centre hospitalier. Et II semble bien qu'il y ait
eu, pendant une certaine période, un transfert. C'étaient des
vases communicants, au profit du centre hospitalier. Lorsqu'on a
été informés, on a mis fin à cette pratique et
c'est maintenant...
M. Chevrette: Les travaux au centre hospitalier Saint-Joseph et
Sainte-Marie, c'est à Trois-Rivières, je suppose.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez nous donner l'état
d'avancement des travaux?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Le Groupe tactique
d'intervention avait, au préalable, fait une intervention et avait fait
un certain nombre de recommandations. Les projets de développement dans
ces deux cas-là, sur le plan de l'organisation, étaient soumis
à la réalisation des recommandations du GTI, et à la
satisfaction du GTI.
M. Chevrette: C'est parce que votre Groupe tactique
d'intervention...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...s'est ramassé à
trois-rivières et le député avait annoncé les
travaux avant même que votre groupe tactique d'intervention rende sa
décision.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je pense que ce n'est
pas...
M. Chevrette: Écoutez, je ne l'ai pas inventé.
M. Côté (Charlesbourg): Parlez-vous de l'an
passé?
M. Chevrette: Ce n'est pas l'an passé, ça. Une
voix: Non, non.
M. Chevrette: Ce ne sera pas long.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Non, mais c'est parce
qu'il y a peut-être deux choses. Si c'est une chose des derniers jours,
on peut vous remettre une pendule à l'heure tissez vite.
Une voix: ...quelle page?
M. Chevrette: Attendez un peu, je vais vous le dire, c'est
32.
M. Côté (Charlesbourg): Si c'est l'an passé,
on va la remettre à l'heure pareil, mais elle a déjà
été remise à l'heure l'année passée.
M. Chevrette: Je vais le regarder, je vais vous le dire.
L'accessibilité au services de laboratoire, où est-ce qu'il en
est ce dossier? On me dit qu'il y a des difficultés, dans plusieurs
milieux, d'accessibilité aux services de laboratoire. Est-ce que vous en
avez entendu parler au ministère? Est-ce que vous avez des plaintes?
M. Côté (Charlesbourg): Ou), on en a eu l'an
passé. Et on a fait des ajouts budgétaires dans plusieurs
endroits pour être capables de faire face à ces demandes. Il y a
un certain nombre de demandes qui proviennent des CLSC à ce
ntveau-là. Et on a eu des problèmes d'accessibilité au
laboratoire à Saint-Luc pour certains tests qui provenaient de
l'Université de Montréal, en particulier sur le dépistage
des maladies transmises sexuellement. Mais une chose est certaine, c'est que la
difficulté qu'on a, c'est de savoir combien ils en font de tests, et
pourquoi? On en a parlé encore ce matin. On ne l'a pas
réglé depuis ce matin, mais c'est un problème qui demeure.
Avec notre comité qui est sur pied au niveau des laboratoires, on
devrait normalement être capables de, disons là aussi, remettre la
pendule à l'heure un de ces bons jours.
M. Chevrette: On sait qu'il y a une certaine forme de
discrimination envers les médecins non-membres du conseil des
médecins, des dentistes et des pharmaciens en ce qui regarde ces fameux
résultats, pour l'obtention de résultats du laboratoire. On me
dit qu'il y avait de la discrimination dans certains centres hospitaliers.
Est-ce que vous avez été mis au courant de ça?
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, c'est une
étude qui a été faite par un certain groupe de
médecins et ils arrivaient à la conclusion qu'il y avait 10 % de
différence, à peu près. Dans notre comité des
laboratoires, ils sont à se pencher sur cette problématique.
M. Chevrette: Pour l'engorgement des urgences, malgré la
création du groupe tactique, on sait que la situation reste
précaire - il me reste deux questions, M. le ministre - dans les
urgences. On n'a qu'à regarder le "clipping" de presse. Dans
certains hôpitaux, nous dit-on, on refuse de se conformer aux directives
du Groupe tactique. Est-ce que le ministre a reçu le rapport du Groupe
tactique, d'abord?
M. Côté (Charlesbourg): Je recevrai d'ici deux
semaines le rapport du Groupe tactique d'intervention...
M. Chevrette: Vous allez répondre à De Coster
avant?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, c'est-à-dire
que, comme j'ai demandé au Dr Tétreault d'être mon
observateur au niveau d'Urgences-santé, évidemment, il ne peut
pas se multiplier, mais je pensais ça plus important que d'avoir le
rapport. Donc, c'est dans deux semaines que je l'aurai. Déjà, je
peux vous dire qu'il y a des améliorations très
significatives.
M. Chevrette: Est-ce que les hôpitaux performants seront
récompensés?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, c'est
l'objectif, éventuellement. Déjà, c'est moi-même qui
avais fait part sur la place publique qu'il y avait un certain nombre
d'hôpitaux récalcitrants, qu'on entamerait une deuxième
visite et que, s'il le fallait, je ferais de ces visites.
M. Chevrette: Est-ce que allez le rendre public, ce rapport?
M. Côté (Charlesbourg): Ah, oui.
M. Chevrette: II y a des médecins qui nous écrivent
pour nous dire qu'ils sont obligés de payer la TPS alors qu'ils
reprochent aux députés fédéraux, d'avoir
trouvé, eux, une échappatoire pour ne pas la payer. Est-ce que
vous avez reçu ce genre de remarque?
M. Côté (Charlesbourg): Je reçois assez
régulièrement des lettres dans mon courrier, y compris de
médecins de mon comté qui se plaignent d'être
obligés de payer la TPS et que ça a des effets sur leur
pratique.
M. Chevrette: C'est parce qu'ils n'ont aucun moyen, ni par
crédit d'impôt, ni par... Ils n'ont pas le droit de le faire
acquitter par le patient non plus. Est-ce que vous êtes au fait de cette
situation?
M. Côté (Charlesbourg): Ce dont on a convenu avec la
Fédération des médecins omni-praticiens, c'est de mener
une enquête, une étude, sans pour autant, ni d'un
côté, ni de l'autre, qu'on soit liés par les conclusions,
qu'on soit capables de se reparler au moment où on aura l'étude.
Saint-Joseph ou Sainte-Marie, là?
M. Chevrette: Saint-Joseph et Sainte-Marie, je le cherche, mais
je vous le montrerai. Si je ne le trouve pas ici, je vous le montrerai demain.
Il me semble que c'est tout dernièrement à part ça que je
l'ai vu.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, si c'est
dernièrement, je vais vous traduire ça assez rapidement. C'est la
religieuse de Saint-Joseph qui est allée sur la place publique, ayant
reçu...
M. Chevrette: Le Groupe tactique est arrivé le lendemain
ou le surlendemain...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...puis ils ont dit: Bien, je ne savais pas. On
vient d'apprendre que ça avait été annoncé.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que je
ne pense pas... Ce n'est pas comme ça que ça s'est passé.
C'est que le centre hospitalier a demandé l'autorisation d'aller en
appel d'offres et on s'est retrouvés avec l'appel d'offres dans les
journaux sans pour autant que l'hôpital ait répondu de
manière aussi claire que nous le souhaitions au Groupe tactique
d'intervention quant aux recommandations. Il a toujours été
clair, dans mon esprit à mol, que les travaux de rénovation
fonctionnelle et d'ajout allaient être soumis à une autorisation
du Groupe tactique d'intervention. Dans ce cas précis, il est clair,
quant à moi, qu'il n'y aura pas d'autorisation de signature de contrat
tant et aussi longtemps que le centre hospitalier Saint-Joseph ne se sera pas
conformé en totalité aux recommandations du Groupe tactique
d'intervention et ne sera pas en équilibre. Point, "period", à la
ligne.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez l'intention de faire
connaître les dissidences ou les refus d'obtempérer au Groupe
tactique au niveau du Québec?
M. Côté (Charlesbourg): II commence à y en
avoir moins. Et il n'y en avait pas un nombre absolument épouvantable il
y a environ deux mois. Il y en avait un certain nombre, une dizaine, 10 ou 11,
si ma mémoire est fidèle, qui sont entrés dans le rang
depuis ce temps-là.
M. Chevrette: En psychiatrie, M. le ministre, est-ce que vous
aurez cette année des budgets spécifiques pour des
rénovations fonctionnelles en psychiatrie?
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans le PTI. Bon vous
parlez par exemple de quoi? À Louis-H., on en fait déjà
passablement; à Prévost...
M. Chevrette: Je parle surtout du CHRDL qui a une aile
psychiatrique et qui a un projet
de déposé. Est-ce que c'est dans la machine?
Le Président (M. Joly): Compte tenu de l'heure est-ce
qu'on peut déborder?
M. Chevrette: Oui, il y a consentement pour une petite question
après.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît.
M. Chevrette: C'est dans la machine?
M. Côté (Charlesbourg): C'est à
l'intérieur du PTI.
M. Chevrette: À qui?
M. Côté (Charlesbourg): À l'intérieur
des choix de PTI.
M. Chevrette: Je n'ai rien compris, on m'a
dérangé.
M. Côté (Charlesbourg): C'est à
l'intérieur des choix qu'on aura à faire dans le PTI.
M. Chevrette: O. K. Parce que ce projet-là est quand
même en marche depuis plusieurs années...
M. Côté (Charlesbourg): On me signale qu'il fait
partie du groupe de ceux qui pourraient être "priorisés" au niveau
des études.
M. Chevrette: d'accord. dernière question. comme l'an
dernier vous avez oublié, et sans doute bien involontairement j'en suis
sûr, j'en suis convaincu, le salaire des membres de votre cabinet.
M. Côté (Charlesbourg): A-t-il été
demandé?
M. Chevrette: Oui, oui, comme à chaque année on le
demande. C'est un oubli involontaire, j'en suis sûr.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, parce que
ça ne m'énerve pas. De toute façon ça ne peut pas
être pire que l'année passée, hein.
M. Chevrette: C'est ça. Il s'agit juste de faire comme
l'an passé, de l'envoyer après. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne peut être
que mieux, et on va vous envoyer ça avec plaisir.
M. Chevrette: C'est beau, merci aux... Je voudrais remercier vos
fonctionnaires également.
Le Président (M. Joly): Alors, je déclare que
l'étude des crédits du ministère de la Santé et des
Services sociaux ainsi que de la Régie de l'assurance-maladie du
Québec, en ce qui a trait au volet santé, est
terminée.
De plus, II y a eu des ententes à l'effet que nous étions
pour mettre aux voix les programmes à la fin de l'exercice, soit jeudi
le 18. C'est ça. Donc nous ajournons nos travaux à demain, neuf
heures trente, dans cette même salle, la salle Papineau.
(Fin de la séance à 22 h 3)