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(Dix heures vingt et une minutes)
Le Président (M. Joly): Bonjour, tout le monde. Il me fait
plaisir de vous souhaiter la bienvenue. Je me permets de vous rappeler le
mandat de la commission. En fait, la commission des affaires sociales est
réunie afin d'étudier les crédits budgétaires du
Conseil exécutif, programme 3, éléments 1 et 2, et des
organismes relevant de la ministre déléguée à la
Condition féminine pour l'année financière 1990-1991.
Est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Aucun. Alors, je vous rappelle que
nous avons quatre heures pour étudier les crédits ici,
normalement de 10 heures à 13 heures - donc, on laisse supposer qu'on
peut peut-être déborder légèrement dû au fait
qu'on est en retard - et de 16 h 30 cet après-midi à 17 h 30. Mme
la ministre, vous avez une vingtaine de minutes pour faire les remarques
d'ouverture et, par après, la même période de temps sera
dévolue au membre de l'Opposition. Encore là, s'il y a un
léger débordement, je pense qu'on peut quand même
s'entendre, question d'être flexible et de faire en sorte que ce qu'il y
a à dire puisse se dire. Alors, Mme la ministre, je vous reconnais.
Remarques préliminaires Mme Violette
Trépanier
Mme Trépanier: Merci, M. le Président. Je voudrais
d'abord saluer Mme la députée des Chutes-de-la-Chaudière
pour qui ce sont les premiers crédits, et pour moi aussi; donc, on va
faire nos premières armes ensemble, mais on est bien
équipées d'un côté et de l'autre, alors, ça
devrait bien aller.
Je voudrais vous présenter des gens qui m'entoureront tout au
long de ces quatre heures, en commençant par ma droite:
Marie-José Nadeau qui est ma directrice de cabinet; pour les dossiers de
la condition féminine, José Gauvreau, mon attachée
politique; et Mme Francine Boivin, secrétaire générale au
Secrétariat à la condition féminine. Se joindront à
moi un peu plus tard Mme Marie Lavigne, présidente du Conseil du statut
de la femme, qui espère pouvoir être libérée cet
avant-midi, parce qu'elle doit participer à une conférence cet
après-midi, alors, si c'est possible, on l'apprécierait; et Mme
Nicole Marcotte, qui est la présidente de l'Office des services de
garde. Je l'ai mentionnée la dernière, mais ce n'est pas le
moindre Office.
Je suis très heureuse d'amorcer la discussion sur les
crédits dévolus à la condition féminine en vous
faisant partager les réalisations du gouvernement du Québec pour
l'exercice financier 1989-1990.
Les gestes posés ont permis de franchir une étape de plus
pour relever un des grands défis de tous les Etats modernes:
l'édification d'une société égalitaire dans les
droits et dans les faits.
Du point de vue juridique, la société
québécoise a relevé le défi. Dans les faits,
toutefois, il faut s'avouer que le plus difficile demeure devant nous: faire en
sorte que les mentalités ne soient plus un frein à l'exercice par
les femmes de tous leurs droits, ni un motif pour justifier un traitement
différent.
En 1987, le gouvernement adoptait ses premières orientations en
matière de condition féminine. D'une durée de trois ans,
celles-ci balisaient le chemin à parcourir pour concrétiser
l'égalité économique des conjoints, améliorer
l'accès des femmes au travail, assurer la disponibilité de
services mieux adaptés aux besoins des femmes et, enfin, maintenir des
liens mutuellement profitables avec les groupes de femmes.
L'objectif du raffermissement des relations entre le gouvernement et les
groupes s'est traduit par la création et l'amélioration de
mécanismes d'information, de consultation et de concertation.
Publié par le Secrétariat à la condition
féminine, le bulletin À la une au gouvernement fournit des
informations sur les lois, politiques, programmes et activités mis en
oeuvre par le gouvernement. Son tirage régulier a doublé en
quatre ans, s'établissant maintenant à 10 000 exemplaires.
Peu après ma nomination au poste de ministre
déléguée à la Condition féminine et ministre
responsable de la Famille, j'ai voulu établir un premier contact avec
les groupes provinciaux de femmes. 39 groupes ont accepté mon invitation
à une rencontre tenue le 27 novembre 1989. Par la suite, j'ai
rencontré individuellement plusieurs de ces groupes, ce qui a permis un
échange plus approfondi.
Dans ses orientations triennales, le gouvernement s'engageait à
maintenir le soutien financier accordé aux groupes qui assurent des
services de première ligne à des femmes confrontées
à des situations inacceptables, comme la violence.
Malgré les compressions budgétaires, le gouvernement a
réagi à la situation précaire de plusieurs de ces groupes
en majorant substantiellement leur financement. Ce fut le cas, entre
autres, des maisons d'hébergement pour femmes victimes de
violence, des CALACS et des centres de femmes.
Ces efforts témoignent de notre volonté non seulement
d'améliorer le financement, mais, par l'adoption de plans de financement
de trois ans, de notre désir d'apporter des solutions plus permanentes
aux problèmes financiers de ces organismes communautaires. 1990 marquant
le 50e anniversaire du droit de vote des femmes, il était essentiel que
cet événement soit souligné dans la dignité et que
soit rappelé le courage de celles qui nous ont
précédées. Le 25 avril dernier, des
cérémonies commémoratives se sont déroulées
à l'Assemblée nationale. Partout au Québec, les femmes se
sont réunies pour dresser le bilan du passé et élaborer
des stratégies d'avenir. Il n'est pas inutile de rappeler la subvention
gouvernementale de 800 000 $ pour aider Femmes en tête et FRAPPE à
réaliser leurs activités.
Au chapitre de l'égalité des conjoints, l'objectif
poursuivi était de corriger les situations d'inégalité
économique entre les époux, aussi bien pendant le mariage
qu'à sa dissolution Le 1er juillet 1989 entrait en vigueur la Loi
modifiant le Code civil du Québec et d'autres dispositions
législatives afin de favoriser l'égalité économique
des époux. Dès le mois d'août, plusieurs ministères
et organismes, sous la coordination du Secrétariat à la condition
féminine, ont produit divers documents d'information. Par ailleurs, tout
au long de l'année, des personnes et organismes ont attiré
l'attention sur certains aspects de cette loi qui, s'ils étaient
interprétés littéralement, pouvaient accentuer des
inéquités ou en créer des nouvelles.
Convaincu que les objectifs de cette loi étaient justes et
équitables, le gouvernement a tout de même été
sensible à certains arguments, notamment en ce qui touche la question de
la plus-value et du remploi des sommes. C'est ainsi que le 2 mai dernier, j'ai
déposé à l'Assemblée nationale un nouveau projet de
loi qui clarifie l'intention du législateur à ces égards.
Dès que ce projet de modification aura été adopté
par l'Assemblée nationale, des actions d'information seront
menées à travers le Québec.
Un des chapitres importants des orienta tions gouvernementales visait
à améliorer l'accès à tous les types d'emploi, et
ce, dans tous les secteurs de l'activité économique. Cet objectif
touche tant le marché du travail que la formation générale
et professionnelle.
Sans négliger la nécessaire "désexisation" des
manuels scolaires et des pratiques pédagogiques menées par le
ministère de l'Éducation, il faut surtout souligner, cette
année, les efforts entrepris avec le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science pour accroître la participation des
filles et des femmes aux sciences et à la technologie. D'ailleurs, le
détail de l'intervention retenue par ces ministères a
été dévoilé en septembre 1989 par la diffusion du
document "Pratiques et activités ministérielles pour
accroître et diversifier la participation des femmes en science et
technologie".
En matière de formation professionnelle, les quatre programmes de
recyclage spécialement conçus pour les femmes ont
été maintenus. En 1989-1990, ces programmes ont
représenté pour le gouvernement des déboursés de
l'ordre de 3 600 000 $ et profité à près de 2750 femmes.
Les 12 services externes de main-d'oeuvre à l'intention des femmes, les
SEMO-femmes, ont bénéficié d'un budget de 2 085 000 $,
soit plus de la moitié du budget octroyé à l'ensemble des
SEMO.
En 1986, le gouvernement mettait en oeuvre une stratégie
d'ensemble en matière de programmes d'accès à
l'égalité. Brièvement, voici l'état d'avancement
des travaux pour chacun des éléments de cette
stratégie.
Grâce à une décision du Conseil des ministres de
prolonger d'un an le plan d'action en matière de programmes
d'accès à l'égalité, les 76 entreprises
privées, municipalités et établissements des reseaux de
l'éducation et de la santé et des services sociaux ont pu
bénéficier d'un soutien professionnel pour compléter leurs
démarches d'implantation.
Nous constatons aujourd'hui que ce plan d'action commence à
produire des résultats tangibles. Du point de vue des organismes
pilotes, notons que la très grande majorité ont
déjà modifié les politiques et pratiques qui pouvaient
poser des problèmes à l'embauche et à la promotion de
femmes. De même, une cinquantaine ont adopté des mesures visant
spécifiquement à augmenter la représentation des femmes
dans les catégories d'emploi où elles sont peu
présentes.
Le cas le plus connu et sur lequel j'aimerais m'attarder est la ville de
Montréal. Figure de proue, cette organisation municipale s'est non
seulement fixé des objectifs d'embauché pour la catégorie
dite "cols bleus", mais s'est aussi engagée à réaliser
l'équité salariale.
Voilà un appui solide à la thèse selon laquelle
l'accès à l'égalité permet de s'attaquer aux
diverses facettes de la situation d'emploi des femmes, soit la
ségrégation professionnelle et l'abolition de pratiques
discriminatoires. (10 h 30)
Le second volet de ce plan d'actjon, comme vous le savez, était
de voir, à la lumière des expériences menées par
les organisations, si la démarche retenue était efficace et
adaptable à tous les milieux. Les rapports d'évaluation des
ministères, organismes et comités consultatifs me sont
présentement acheminés. Le Secrétariat à la
condition féminine travaille à leur consolidation, une
tâche qui devrait se poursuivre jusqu'en août prochain. D'ici
à la fin de la présente année financière, le
gouvernement devrait donc être en mesure d'annoncer les
résultats et les choix qu'il entend privilégier dans ce
domaine.
Avant de clore ce chapitre, je tiens à réaffirmer que ce
dossier de l'accès à l'égalité figure parmi mes
dossiers prioritaires. Nous avons la chance d'avoir en main tous les
éléments qui permettront d'offrir aux femmes un ensemble de
moyens dont l'efficacité à réaliser l'équité
en emploi aura été évaluée.
Le programme québécois d'obligation contractuelle est,
depuis avril 1989, une réalité pour plusieurs organismes à
but lucratif, comptant plus de 100 employés et désirant
soumissionner pour un contrat ou sous-contrat de biens ou de services, ou
obtenir une subvention de 100 000 $ et plus du gouvernement.
Au 31 mars 1990, 126 entreprises avaient signé un engagement
à l'effet d'implanter un programme d'accès à
l'égalité pour les femmes, les minorités visibles et les
autochtones, si elles obtenaient un contrat. Parmi celles-ci, 26 ont
effectivement obtenu un contrat ou une subvention et procèdent à
l'élaboration de leur programme. Les trois entreprises qui devaient
remettre leur rapport diagnostique après un premier délai de neuf
mois l'ont effectivement déposé.
Donnant suite à son engagement d'améliorer les conditions
de travail de certaines catégories de travailleurs, le gouvernement
augmentait, en octobre dernier, le salaire minimum, et ce, pour la
quatrième année consécutive. Il déposait, le 21
juin 1989, un avant-projet de loi modifiant la Loi sur les normes du travail,
qui a été discuté en commission parlementaire en
février 1990. Plusieurs demandes des femmes trouveront écho dans
les améliorations qui sont proposées au chapitre prioritaire de
la conciliation de la vie familiale et professionnelle. Le gouvernement a
adopté, également en juin 1989, une nouvelle Loi sur les
régimes complémentaires de retraite qui est entrée en
vigueur le 1er janvier 1990. Certaines dispositions de la loi nouvelle sont
particulièrement intéressantes pour les femmes, notamment celles
ayant trait à la transférabilité des crédits de
rentes d'un employeur à un autre et l'accès par les personnes
travaillant à temps partiel au régime de l'employeur. De plus, la
loi inclut des dispositions prévoyant le versement de prestations au
conjoint survivant.
Quant aux services de garde, pour faire suite à l'adoption de la
politique québécoise en matière de services de garde, des
modifications ont été apportées à la Loi sur les
services de garde à l'enfance, dont plusieurs sont en vigueur depuis le
1er juillet 1989.
Pour l'exercice financier 1989-1990, le budget alloué à
l'Office des services de garde s'établissait à 147 921 200 $,
soit une augmentation de 40 % par rapport à l'année
précédente. Les deux grands éléments de
dépenses de l'organisme sont le programme d'aide financière au
parents et le financement des services. Le programme d'exonération
financière de l'Office représente à lui seul près
de la moitié de son budget, soit quelque 60 000 000 $.
Dans le cadre de sa politique, et au nom de l'équité et de
la persistance des disparités entre les parents utilisateurs, on se
rappellera que le gouvernement a adopté une nouvelle formule d'aide
financière aux parents afin de mieux tenir compte de la variation et de
l'évolution des tarifs.
Cette aide financière, accordée en vertu des programmes de
l'Office des services de garde, ne représente, faut-il le souligner,
qu'une partie de l'aide apportée par le gouvernement pour soutenir les
parents utilisateurs de services de garde. À cette aide s'ajoutent les
déductions fiscales pour frais de garde, le programme APPORT, les
allocations mensuelles pour jeunes enfants et l'aide accordée à
la garde pour les bénéficiaires de l'aide sociale engagés
dans un programme d'employabilité.
L'entrée en vigueur de la politique sur les services de garde a
également signifié l'application de nouvelles formules de
financement pour les services, plus souples et tenant davantage compte de
l'évolution.
Une mesure très importante en matière de financement est
l'application nouvelle du principe d'indexation de la plupart des subventions.
Ce principe était réclamé depuis très longtemps par
les intervenants du milieu et il fait maintenant partie des orientations du
gouvernement.
Au chapitre de la planification régionale, plusieurs
activités ont été réalisées cette
année. Parmi les plus importantes: la réalisation d'une
enquête sur les préférences des parents; la
réalisation de fascicules régionaux dans le cadre du processus de
planification stratégique; le démarrage d'un processus de
planification régionale du développement en collaboration avec
les partenaires sociaux, particulièrement les municipalités, les
municipalités régionales de comté, les communautés
urbaines, le milieu de travail, et les secteurs de l'éducation, de la
santé et des services sociaux.
En matière de formation et de perfectionnement, des subventions
ont été accordées aux garderies et aux agences de services
de garde en milieu familial. Le 31 décembre 1989, 75 % des garderies et
90 % des agences avaient adressé une demande de subvention à
l'Office. La présente année verra également
l'entrée en vigueur du nouveau régime d'assurances collectives et
de congés de maternité pour le personnel des garderies qui
désirent y adhérer.
La santé mentale. Dans ses orientations triennales, le
gouvernement avait annoncé l'adoption de plusieurs politiques en
matière de santé ou de services sociaux. Outre les orientations
générales en matière de santé et de services
sociaux, on retrouvait une politique en santé mentale ainsi qu'une
politique en matière de périnatalité.
En ce qui concerne la santé mentale, dont la politique, assortie
d'un plan d'action, a été rendue publique à l'hiver 1988,
je vous signale les réalisations suivantes: un programme de formation en
intervention de groupe auprès des femmes a été
développé et deux sessions sont offertes aux intervenants du
réseau ce printemps-ci; la création, également, d'un
sous-comité de travail au comité de la santé mentale du
Québec, qui inclura les réalités particulières des
femmes dans le rapport qu'il doit déposer au printemps 1991;
l'implantation de la première phase de la politique, soit
l'élaboration de plans régionaux d'organisation de services.
En ce qui concerne la périnatalité, le ministère de
la Santé et des Services sociaux a dévoilé cinq avis au
cours de l'exercice financier 1989-1990. Ces avis constituent les
éléments de base sur lesquels un comité de travail
s'appuiera pour élaborer la politique en matière de
périnatalité. D'autre part, à la suite de la consultation
sur le projet de loi 4 sur la pratique des sages-femmes, un nouveau projet de
loi est en préparation.
Je vous signale enfin les mesures énergiques mises de l'avant
cette année en ce qui a trait aux maladies transmises sexuellement et au
Syndrome d'immuno-déficience acquise. Ainsi, la troisième phase
de la campagne de communication prévue par le ministère portera
sur le sida et s'échelonnera de juin à octobre 1990.
Je ne veux passer sous silence les nombreux gestes posés pour
supporter le milieu dans ses interventions contre ce phénomène en
croissance qu'est la violence envers les femmes. J'ai déjà fait
état du soutien financier accordé par le gouvernement aux
organismes oeuvrant auprès des femmes victimes de violence. Il faut
aussi ajouter l'aide financière consentie par le ministère de la
Justice au Regroupement provincial des maisons d'hébergement pour
assurer la permanence téléphonique, S.O.S. Violence.
Également, l'Association des femmes autochtones a pu financer,
grâce à une subvention de 142 500 $ répartie sur trois ans,
l'engagement d'une coordonnatrice chargée de travailler avec les
communautés autochtones sur le problème de la violence. Enfin, le
ministère de la Santé et des Services sociaux a financé 11
ressources d'aide aux conjoints violents.
Voilà, en résumé, certaines des grandes
réalisations du gouvernement en 1989-1990. Maintenant, je voudrais vous
entretenir des travaux du Conseil du statut de la femme.
Les activités du Conseil se situent dans la foulée des
grandes orientations définies dans le cadre d'une planification
triennale débutant en 1989-1990. L'objectif central en est la
réalisation de l'équité entre les femmes et les hommes en
tenant compte des importantes mutations sociales, économiques et
démographiques. En raison de la période qui m'est impartie, je me
limiterai à énumérer les principaux
événements qui ont marqué les activités du Conseil
au cours de l'année qui se termine. Le Conseil a fait des
représentations devant la commission des affaires sociales dans le cadre
des quatre consultations suivantes: le projet de loi 116 concernant les
régimes supplémentaires de retraite; le projet de loi 4 portant
sur la pratique des sages-femmes; l'avant-projet de loi modifiant la Loi sur
les normes du travail; l'avant-projet de loi sur les services de santé
et les services sociaux.
Il est intéressant de souligner ici une nouvelle initiative du
Conseil qui, dans le cadre de ses travaux pour élaborer une politique
québécoise de congés parentaux, a décidé
d'élargir sa consultation à des groupes ayant des
intérêts différents, mais fortement concernés par
une telle politique. Le projet a été soumis à plus de 12
organisations provenant tant de la condition féminine que des milieux
familiaux, patronaux, syndicaux ou des regroupements professionnels.
Cette première expérience s'est avérée
très enrichissante pour le Conseil tant en regard de
l'élaboration de l'avis que pour mieux faire connaître l'organisme
et les préoccupations des femmes.
Dans le secteur du travail, le Conseil a terminé, en novembre
1989, une importante recherche sur l'aménagement du temps de travail. Un
résumé de cette recherche est actuellement en préparation
et devrait très bientôt faire l'objet d'une grande diffusion.
En matière de santé, un avis synthèse sur les
nouvelles technologies de la reproduction a été produit en juin
dernier et a été diffusé auprès d'une
clientèle spécialisée. Cet avis a également
été traduit et soumis dans le cadre des travaux de la Commission
-royale d'enquête fédérale sur les nouvelles technologies
de la reproduction
Par ailleurs, le document statistique "Les femmes, ça compte" a
été mis à jour à la lumière des
données du recensement de 1986. Enfin, le Conseil a amorcé sa
réflexion sur la situation des femmes âgées et certains
éléments de leur portrait sociodémographique ont
été tracés ainsi qu'une évaluation de leur
santé.
Des activités d'information se sont également tenues
durant la dernière année. Ont été aussi
soulignées les activités du 8 mars et du 50e anniversaire du
droit de vote.
Le ministère des Communautés cuturelles et de
l'Immigration et le Conseil des communautés culturelles et de
l'immigration également ont eu des travaux suivis par le Conseil du
statut de la femme.
Les perspectives de 1990. Les activités du Conseil pour cette
deuxième année de son plan triennal s'inscrivent dans le cadre
des objectifs spécifiques suivants, soit favoriser la prise en charge
par les femmes de leur santé et de leur intégrité physique
et mentale, adapter les conditions d'exercice du travail aux femmes et,
enfin, agir sur l'environnement social, physique, économique et
familial.
Je passe outre aux perspectives du Conseil; peut-être
pourrons-nous leur poser les questions parce que nous manquons un peu de
temps.
En conclusion, je vous dirai que j'aurais souhaité pouvoir
élaborer davantage sur les dossiers nombreux et intéressants qui
font l'objet d'étude et d'action du Secrétariat à la
condition féminine, de l'Office des services de garde ainsi que du
Conseil du statut de la femme. Je le pourrai très certainement durant
les quatre heures d'échanges que nous aurons, ces quatre heures qui
s'amorcent présentement.
Qu'il me suffise, en terminant, de rappeler que, telle une lame de fond,
les grands enjeux de la condition féminine au Québec progressent
chaque année, pas toujours au rythme souhaité par chacune d'entre
nous, mais avec une constance et une force qui ne permettent aucun recul et
aucun compromis. Je vous remercie.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la ministre. Je vais
maintenant reconnaître la porte-parole de l'Opposition, Mme
Carrier-Perreault, députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Denise Carrier-Perreault
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, MM. et Mmes les
députés, membres de cette commission, Mme la ministre. Comme la
ministre déléguée à la Condition féminine le
faisait remarquer, c'est effectivement une première que cet exercice,
dans mon cas et dans le sien. Par ailleurs, j'aimerais vous présenter ma
collaboratrice, Mme Claudine Harnois, pour qui ce n'est pas une
première, l'étude des crédits de la Condition
féminine. Étant donné qu'on a plusieurs questions, je vais
essayer d'être assez brève dans mon allocution.
Nous avons aujourd'hui le plaisir d'étudier les crédits
budgétaires qui relèvent de la ministre
déléguée à la Condition féminine, les
premiers crédits budgétaires du deuxième mandat du
gouvernement libéral.
De notre côté, c'est toutefois sur une note assez
pessimiste que je dois entreprendre cet exercice puisque, malheureusement, les
crédits 1990-1991 n'apportent aucun souffle d'espoir aux femmes du
Québec. Il s'agit plutôt d'un statu quo, un statu quo
inquiétant pour notre avenir. (10 h 45)
Après plus de quatre années au pouvoir, l'actuel
gouvernement ne peut désormais plus se réfugier sous de faux
prétextes, tels "c'est la faute au précédent
gouvernement", pour expliquer son inaction. Ce sont ses décisions ou ses
non-décisions qui expliquent le désengagement que les femmes et
leur entourage doivent subir aujourd'hui. Prenons deux exemples concrets: les
services de garde et les congés parentaux.
À mon avis, il n'y a pas, au Québec, de sujets qui fassent
plus vaste consensus que ceux-là. les québécois et les
québécoises veulent des enfants et ils sont prêts à
consentir les efforts qui s'imposent pour en avoir. ils souhaitent donc
ardemment que l'état offre des services de garde de qualité en
nombre suffisant et qu'il mette en place un véritable régime de
prestations de maternité et de prestations parentales garantissant le
remplacement du revenu.
Toutefois, même si le gouvernement libéral reçoit un
appui incontestable de la part des citoyens et citoyennes du Québec, il
refuse de poser les gestes qui vont dans le sens de ce que la population
désire. Ce gouvernement se contente de promettre, mais il évite
de réaliser.
Le développement des services de garde, qui relève
directement et uniquement de la ministre déléguée à
la Condition féminine, est sans aucun doute l'exemple le plus marquant
et aussi le plus décevant qui démontre le désengagement de
ce gouvernement.
Dès son arrivée au pouvoir, le gouvernement libéral
promettait d'améliorer les services de garde à l'enfance du
Québec. Il a donc pris trois ans pour réfléchir à
cette situation et parvenir, en novembre 1988, à présenter un
énoncé de politique qui a d'ailleurs été
décrié par tous les intervenants du milieu ainsi que par les
parents utilisateurs.
Ainsi, cet énoncé de politique promettait le
développement de 60 000 nouvelles places sur une période de cinq
ans et l'injection de 513 700 000 $ sur une période de trois ans.
Pourtant, même étant trop peu, ces promesses ont été
abandonnées dès le budget 1989-1990 sous prétexte du
désengagement du gouvernement fédéral en matière de
services de garde. Les Québécoises et Québécois ont
donc dû se faire à l'idée suivante: en 1989-1990, il n'y
aurait pas 8676 nouvelles places en services de garde, mais seulement 6208. De
plus, le budget de l'Office ne serait pas de 147 900 000 $ mais de 132 400 000
$.
Eh bien, les cahiers de renseignements que nous avons obtenus
démontrent que, pendant une année entière, nous avons tous
été trompés. Ce n'est pas 8676 places ni 6208, mais bien
seulement 5245 nouvelles places qui ont été
développées en 1989-1990, soit 3431 places de moins que ce que
prévoyait l'énoncé de politique. De plus, ce n'est pas 147
900 000 $ que le gouvernement libéral a consenti à investir pour
les services de garde, ni même 132 400 000 $, mais bien seulement 125 000
000 $, soit 22 900 000 $ de moins que ce que prévoyaient les
crédits adoptés l'an dernier. Ce gouvernement a donc
périmé 15 % du budget initial qu'il devait accorder pour les
services de garde.
Par ailleurs, soulignons qu'il y a toujours près de 600 projets
de services de garde en attente sur la liste de l'Office des services de garde
à l'enfance. Malgré cela, le gouvernement libéral, dont le
ministre des Finances, maintient
toujours qu'il développera 60 000 nouvelles places. Au rythme
où il va, ça prendra bien 12 ans à réaliser ce
qu'il promettait sur une période de cinq ans. Tout cela devient un peu
ridicule.
Le deuxième exemple, celui des congés de maternité,
est tout aussi désolant. En février dernier, cette commission
entendait plusieurs intervenants sur l'avant-projet de loi modifiant les normes
minimales du travail et elle permettait plus particulièrement de
constater l'urgence pour les femmes du Québec d'avoir accès
à un véritable congé de maternité et à de
véritables congés parentaux leur garantissant des prestations
adéquates.
Cette consultaton permettait également de faire ressortir
l'importance d'avoir un régime de prestations parentales exclusivement
québécois et de créer une caisse québécoise
de financement de ces congés.
Le Conseil du statut de la femme faisait d'ailleurs une judicieuse
intervention lors de cette consultation, nous présentant une proposition
détaillée qui a d'ailleurs fait l'objet d'un large consensus et
qui a été reçue par la ministre
déléguée à la Condition féminine comme
étant "une proposition intéressante qui mérite une
étude attentive".
Lors de la lecture du budget de 1990-1991, rien n'a pourtant
été annoncé en cette matière. Le ministre des
Finances s'est contenté de s'en remettre au fédéral qui
propose un congé de maternité compensé à 60 %
seulement. Pas question d'une caisse québécoise de congés
parentaux ni de congés mieux compensés comme l'exigent
légitimement toutes les femmes.
Le gouvernement libéral, au lieu de toujours se fier au
fédéral lorsque vient le temps de mettre en place les politiques
nécessaires, devrait se comporter comme l'Ontario le fait pour ses
services de garde. Le gouvernement ontarien n'a pas attendu Ottawa pour
développer ses services de garde. Entre 1987-1988 et 1990-1991, il a
multiplié par trois sa contribution pour les services de garde, la
faisant passer de 86 000 000 $ à 257 000 000 $. Pendant ce temps, les
dépenses du Québec, excluant la participation d'Ottawa, passaient
de 63 000 000 $ à 105 000 000 $ en 1990-1991. Donc, pendant que
l'Ontario consentait un effort supplémentaire de 171 000 000 $, le
Québec n'injectait que 42 000 000 $ de plus à son budget.
Sur ces constatations, je termine mon allocution et j'espère que
les heures que nous avons à notre disposition nous permettront d'avoir
des réponses claires sur les sujets dont je viens de vous parler ainsi
que sur plusieurs autres qui touchent de près les femmes du
Québec. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée. Est-ce qu'il y a d'autres membres qui souhaiteraient
intervenir dans le cadre des déclarations d'ouverture?
Une voix:...
Le Président (M. Joly): Parfait, M. le
député. Alors, nous allons maintenant passer à
l'étude des crédits. Est-ce qu'il y a un ordre particulier
dû au fait que vous avez manifesté, Mme la ministre, tantôt,
que certaines gens représentant le Conseil du statut de la femme
aimeraient être libérés assez tôt? L'ordre, dans le
fond, qui a été suggéré ici, c'est la promotion des
droits des femmes, l'Office des services de garde à l'enfance et le
Conseil du statut de la femme. Est-ce que vous aimeriez inverser ce que vous
aviez...
Mme Carrier-Perreault: Oui, M. le Président, étant
donné les circonstances et l'obligation pour le Conseil de s'absenter,
on a un peu changé les choses. De toute façon, on voudrait
procéder à une étude par dossier. On va commencer,
effectivement, par la promotion des droits des femmes, on va continuer avec le
Conseil du statut et on continuera avec l'Office des services de garde.
Le Président (M. .Joly): Je n'ai absolument aucune
objection, si ça fait l'affaire de tout le monde.
Mme Trépanier: Je remercie Mme la députée de
sa collaboration. Mme la présidente doit quitter à 13 heures,
c'est la contrainte que nous avons. Quant au reste...
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous croyez qu'à
l'intérieur de cette enveloppe, on va être en mesure d'adopter les
crédits à la fin, et tout ça?
Mme Carrier-Perreault: Si jamais il arrivait qu'on ait des
contraintes, on intervertira à ce moment-là. Ça va?
Mme Trépanier: Parfait. Merci.
Le Président
(M. Joly): bon, je vais maintenant
appeler le programme 3, promotion des droits des femmes, comme je le disais
tantôt, les éléments 1 et 2.
Promotion des droits des femmes
Mme Carrier-Perreault: Si on va vers les crédits
généraux, les crédits de 1990-1991 du cabinet de la
ministre déléguée à la Condition féminine
ainsi que ceux du Secrétariat à la condition féminine
subissent une diminution de 10,5 % par rapport aux dépenses probables de
1989-1990. Pourtant, on a remarque aussi, en même temps, que seulement 70
000 $ ont été périmés en 1989-1990. Comment peut-on
expliquer une baisse de 10,5 % dans le budget au niveau des crédits
cette année? Est-ce que c'est au ni-
veau des traitements? J'aimerais avoir des explications
là-dessus.
Le Président (M. Joly): Mme la ministre.
Mme Trépanier: Merci, M. le Président.
J'hésitais à répondre parce que je considérais
qu'il n'y avait pas de diminution de budget à la Condition
féminine. La différence est à un endroit. C'est que, l'an
passé, il y a eu une subvention de fonctionnement d'ajoutée pour
FRAPPE et Femmes en tête d'un montant de 800 000 $ et, cette
année, il reste, dans l'année courante, 150 000 $ à
attribuer à ce poste-là, et c'est la différence qui
subsiste. Mais il n'y a pas eu de diminution dans les budgets de la Condition
féminine.
Mme Carrier-Perreault: O.K. Je vous remercie. De ces
sommes-là, de ce montant-là, vous versez des transferts, combien
de ces sommes-là vont être versées sous forme de
transferts, cette année, comparativement à l'an dernier, et on
aimerait savoir aussi à quelles fins? Pourquoi?
50e anniversaire du droit de vote des
Québécoises
Mme Trépanier: Cette question suit l'autre. Alors, c'est
un transfert. Il n'y a qu'un transfert, et ce sont les 150 000 $ dont je vous
parlais tout à l'heure qui ont été accordés
à Femmes en tête et à FRAPPE pour souligner le 50e
anniversaire du droit de vote des femmes. Vous vous souviendrez que le
gouvernement avait accepté, malgré les coupures
budgétaires importantes de l'an passé, de subventionner deux
organismes, soit FRAPPE, qui tiendra ses activités en juin prochain,
pour un montant de 400 000 $, événement qui groupera des femmes
du monde entier qui viendront au Québec nous parler des femmes et du
pouvoir. Un événement majeur dans le cadre du 50e anniversaire du
droit de vote des femmes. Et Femmes en tête, événement
auquel nous avons toutes et tous participé ici, à notre
façon, qui s'est tenu le mois dernier, et auquel nous attachions
énormément d'importance, parce que nous voulions aller chercher
là les orientations des femmes. Nous voulions savoir ce que les femmes
pensaient, les femmes, entre guillemets, organisées, faisant partie de
groupes de femmes, autant que les femmes non organisées, qui venaient
d'elles-mêmes, expliquer leurs points de vue, dire exactement ce qu'elles
voulaient. De plus, il ne faut pas oublier qu'à cette
activité-là, se sont ajoutées toutes les activités
dans les divers ministères. Tous les ministères ont
particité au 50e anniversaire du droit de vote des femmes. Alors, ce
sont beaucoup de fonds qui ont été injectés par le
gouvernement du Québec pour souligner le 50e anniversaire du droit de
vote des femmes. Et les fonds auxquels vous faites allusion, ce sont des fonds
directement atttribués à cet
événement-là.
Mme Carrier-Perreault: Ça répond à ma
question, mais...
Mme Trépanier: Mme la députée, on m'avise
qu'il y a un autre transfert qui est le budget discrétionnaire, qui est
un montant de 60 000 $, dont fait partie le prix Irma-LeVasseur, qui est le
prix de la ministre déléguée à la Condition
féminine, qui est remis à une étudiante ayant fait sa
marque dans le domaine de la science et de la technologie.
Mme Carrier-Perreault: D'accord. Ça répond à
la question que je vous posais. Par contre, ça m'en fait venir une autre
à l'esprit.
Mme Trépanier: On est là pour quatre heures,
madame, alors, on va...
Mme Carrier-Perreault: Alors, on va en avoir plusieurs.
Mme Trépanier: C'est ça. Tout à fait
d'accord.
Financement des organismes féminins
Mme Carrier-Perreault: Ce qui arrive, c'est que les femmes du
Québec s'attendaient à 500 000 $ supplémentaires cette
année, pour la promotion des droits des femmes. On s'en est
parlé, j'en ai déjà parlé en Chambre, j'ai
déjà posé la question. On sait que le 24 août
dernier, l'équipe libérale, l'équipe du gouvernement,
s'engageait, pour assurer l'avenir des Québécoises, et elle
privilégiait cinq axes d'intervention, dont, justement, un fonds de
subvention aux organismes de promotion, qui devait être mis en place
dès l'année financière 1990-1991. Malgré cet
engagement-là, ni les crédits ni le budget n'en font état.
Et on n'a pas moyen de voir que ça va pouvoir se réaliser cette
année. Est-ce que la ministre a fait les représentations
nécessaires auprès de ses collègues pour que cette somme
soit respectée, d'une part? Comment est-ce qu'à ce
moment-là, on peut expliquer qu'une promesse qui est quand même si
peu coûteuse, - on parle de 500 000 $, - il n'y ait pas eu moyen de faire
mettre ça dans le budget, en tout cas de la faire réaliser? Et
quand est-ce qu'on peut s'attendre à voir la réalisation de cette
promesse?
Mme Trépanier: Alors, M. le Président, le fonds de
subvention dont parle Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière, est, effectivement, un engagement
électoral de 1989 qui devait être tenu dans l'année
financière 1990-1991. D'une part, l'année financière n'est
pas terminée. Je dois vous dire où en sont les travaux. C'est
un
dossier que je considère important à plusieurs
égards.
(11 heures)
Premièrement, le gouvernement du Québec, comme je l'ai dit
en Chambre, a subventionné très largement les organismes
féminins, les groupes de femmes, en ce qui concerne surtout les
organismes de services. Quand, dans le reste du Canada, on se rend compte que
c'est le Québec qui est vraiment le meneur, le chef de file dans le
financement des groupes de femmes, des centres de femmes, des maisons
d'hébergement, au môme moment, le gouvernement
fédéral décide de faire des coupures importantes dans les
groupes dits de promotion, ce que j'ai dénoncé de façon
virulente et ce que je continue à dénoncer. Ils sont revenus sur
leur décision, en partie, alors, ce qui satisfait en partie les groupes
de femmes, parce que ça évite à quelques-uns de devoir
fermer leur porte, mais c'est très aléatoire et ce n'est pas
définitif comme financement. La différence que, nous, nous avons
au Québec, c'est que nous avons attaché tellement d'importance
aux groupes de femmes, au travail de ces groupes de femmes, à leur
financement - ça commence par leur financement, si on veut que les
groupes fassent un travail efficace, il faut qu'ils aient les moyens de le
faire - que nous avons donné des plans triennaux de financement, tant
aux centres de femmes qu'aux maisons d'hébergement.
Et, peut-être pour le bénéfice de... Je vais vous
donner l'augmentation que les groupes ont reçue depuis quelques
années. Pour assurer, évidemment, une stabilité, le
gouvernement prévoit un ajout de subventions cette année de 625
000 $ aux centres de femmes. En 1991-1992, de 415 000 $ aux subventions
supplémentaires injectées en 1989-1990. Le budget global
alloué aux centres de femmes passera donc, en trois ans, de 876 000 $
à plus de 2 700 000 $ en 1991-1992, soit une augmentation de plus de 200
% durant cette période. Le nombre de centres de femmes financés
dans le cadre du plan triennal atteindra 73, alors qu'en 1988-1989, 61 centres
seulement recevaient des subventions.
En ce qui concerne les maisons d'hébergement pour femmes
violentées, le financement est passé, de 4 120 000 $ en
1984-1985, à au-delà de 14 000 000 $ en 1990. Il en est de
même pour les CALACS, pour les centres de santé, ce qui fera un
total de 17 048 560 $ accordés, comparativement, à 4 817 000 $ en
1985. Ce, dans une période de restrictions budgétaires
importantes.
Je reviens à l'engagement qui a été pris. Nous
disons que l'engagement que nous avions pris, dans le plan triennal qui a
été annoncé en juillet dernier, le plan pour les centres
de femmes et le plan triennal dans les maisons d'hébergement, tenait
compte, à ce moment-là, du financement du gouvernement
fédéral. Nous trouvons inadmissible que le gouvernement
fédéral, supposément parce que notre province, le
Québec, subventionne bien les groupes de femmes, ose
prétendre, essayer même de diminuer leur financement. Et je me
battrai avec la dernière énergie pour aller chercher ce qui
revient au Québec dans le financement des groupes de femmes; il ne faut
absolument pas perdre les acquis à cet effet-là.
Donc, ce qui revient à dire que, dans le fonds de subvention,
c'est un engagement que nous avons pris, c'est un engagement qui tient
toujours, auquel je tiens; la démarche suit son cours; nous sommes en
train d'évaluer quelle forme pourrait prendre ce fonds d'aide: À
qui pourrait-il exactement s'adresser? De quelle manière? Est-ce que ce
serait du fonctionnement? Est-ce que ce serait au niveau de certains projets?
D'autre part, dans cet engagement, nous disions aussi que pourrait être
associé un centre de référence, et qu'un centre d'accueil
pourrait être centralisé au Secrétariat à la
condition féminine pour venir en aide aux groupes de femmes
également. Alors, l'engagement tient toujours. Quand nos critères
seront établis, quand la préparation sera faite, nous viendrons
devant le Conseil du trésor pour chercher l'argent
nécessaire.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, je trouve
ça quand même très intéressant ce que la ministre
nous explique par rapport aux organismes de services, mais ce dont on parle et
ce sur quoi l'engagement portait, c'est bien sur les organismes de promotion.
Je pense que la ministre n'est sûrement pas étrangère
à la situation financière de la Fédération des
femmes du Québec, par exemple. On sait que cette situation-là est
très précaire, que l'organisme vit une crise financière
importante qui l'oblige même à remercier du personnel de la
permanence afin d'éviter le déficit.
Cette année, le budget de la Fédération est
coupé de 140 000 $ par rapport à l'an dernier. La subvention du
Secrétariat d'État a été coupée de 15 % plus
l'inflation, ce qui équivaut à une coupure de 23 %. On sait que
la Fédération des femmes est mal prise, et c'est un organisme de
promotion. Ça m'inquiète ce genre de situation parce que, chaque
fois, on me répond sur les organismes de services, alors que
l'engagement du Parti libéral portait sur les organismes de promotion.
Il y a quand même une différence. Comment la ministre
envisage-t-elle d'aider la Fédération des femmes dans cette
situation qui est difficile, parce que c'est un organisme important pour les
femmes, la Fédération?
Mme Trépanier: Je reviens un peu à la
réponse que je vous ai donnée tout à l'heure quand je vous
ai dit que le désengagement du gouvernement fédéral
était inadmissible parce que, justement, le gouvernement
fédéral subventionnait uniquement des organismes de promotion
et que ce sont ces organismes que le gouvernement provincial ne
subventionne à peu près pas dans le fonctionnement. Alors, d'une
part, c'est absolument capital que l'appui du fédéral continue
à être subventionné.
Les groupes ne vivent pas tous les situations budgétaires
difficiles de la Fédération des femmes du Québec. Je
prends, comme exemple, les AFEAS ou les Cercles de fermières qui
regroupent, d'une part, presque 100 000 femmes au Québec. Il est
évident qu'à la lumière des coupures budgétaires du
fédéral, ça nous a amenés à voir doublement
les critères que nous élaborerons au sujet du fonds de
subvention. On est en plein dans l'élaboration du programme. Alors, nous
tiendrons compte de ces éléments-là également. Je
suis d'accord avec vous que les groupes de promotion, au Québec, et les
groupes de services n'ont pas les mêmes facilités
financières. C'est un peu à la lumière de ces faits que
nous avions pris cet engagement, également, en 1989.
Alors, pour résumer, je vous dirai que, premièrement, nous
continuerons à financer et à assurer une stabilité et un
support aux organismes et aux groupes de femmes du Québec, qu'ils soient
de services ou de promotion, que nous nous assurerons que le gouvernement
fédéral continue à jouer le rôle qu'il a toujours
joué et qu'il doit continuer à jouer pour les groupes de
promotion du Québec. Troisièmement, que l'engagement que nous
avions pris quant au fonds de subvention, il est toujours là. Nous
sommes en train de voir comment nous pourrions l'articuler et, aussitôt
que ce sera prêt, nous reviendrons avec une proposition
concrète.
Mme Carrier-Perreault: Pourquoi toujours...
Mme Trépanier: Je m'excuse, est-ce que je pourrais
compléter? J'avais oublié de vous dire que parmi certains groupes
de promotion, vous m'avez parlé de la Fédération des
femmes du Québec que je connais bien, que j'ai rencontrée
à plusieurs reprises et qui m'a souligné ses problèmes de
financement. Nous sommes très au courant, mais il y a quand même
des organisations de promotion qui reçoivent du financement du
gouvernement du Québec. Je pourrais vous en nommer trois: les femmes
autochtones qui reçoivent 135 000 $ par année, les femmes
agricultrices pour un montant de 250 000 $ et le Cercle de fermières qui
a reçu une subvention de 70 000 $. Mais je suis d'accord avec vous qu'il
faut continuer à chercher des voies pour assurer la stabilité et
la fiabilité du financement des organismes féminins au
Québec, les groupes de femmes qui jouent un rôle capital. J'ai
toujours dit, à plusieurs reprises, je l'ai dit: 1 $ donné
à un organisme communautaire, c'est 5 $ d'économie pour le
gouvernement. Mais faut-il trouver le 1 $ et c'est ce à quoi on
travaille.
Mme Carrier-Perreault: Les groupes dont vous venez de me faire
l'énumération recevaient déjà de l'aide pour la
promotion et, en fait, c'était déjà acquis avant
même l'engagement de votre parti, en août dernier.
Mme Trépanier: Oui.
Mme Carrier-Perreault: Quand vous me dites que vous allez
continuer d'assurer une aide aux groupes et tout ça, ça veut dire
quoi, concrètement, ça, pour la Fédération des
femmes du Québec, qui a vraiment des problèmes énormes
présentement? Concrètement, là, pour l'instant, cette
année.
Mme Trépanier: Je ne minimise pas les besoins que les
groupes ont. Je ne dis pas non plus que nous ne subventionnions pas les groupes
de promotion: l'engagement était en sus de cet argent-là,
très évidemment. Je vous redis que l'engagement est toujours
là. Là, vous parlez à la Condition féminine, et
Dieu sait si le ministère de la Condition féminine a un
rôle de coordination à jouer, mais il ne faut pas oublier toutes
les subventions qui sont données par les divers ministères
également à des groupes de services et aussi à des groupes
de promotion. Si je regarde, pour l'année 1988-1989, de nombreux
ministères ont subventionné des groupes de femmes, entres autres
le ministère de la Santé et des Services sociaux a
subventionné trois centres de femmes, l'Éducation, 4 centres de
santé, 55 centres de femmes, 9 CALACS et 5 maisons d'hébergement,
pour 914 600 $. Je vous ai parlé du ministère de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation qui finance, quant à lui, la
Fédération des agricultrices, qui est un groupe de promotion, les
Cercles de fermières, pour 76 832 $, pour un total de 191 832 $. Les
Communautés culturelles et l'Immigration subventionne beaucoup de
groupes de promotion: 37 groupes de femmes ont été
subventionnés par ce volet et il y a beaucoup de volets de promotion,
entre autres pour le rapprochement interculturel. C'est un ministère que
je connais un petit peu, j'y ai été à la direction durant
huit mois. Le Secrétariat aux affaires autochtones également;
plus 142 500 $, sur trois ans, qui ont été donnés pour un
projet spécifique de prévention à la violence.
Vous me demandez spécifiquement: Qu'est-ce que vous allez faire
cette année, en ce qui concerne une augmentation de budget, soit le
fonds de promotion? Je vous ai dit, au tout début de ma réponse,
que l'engagement était là, que nous avions pris l'engagement pour
l'année 1990-1991, que nous étions à l'élaboration
du projet et, lorsque le projet sera élaboré... Je dois vous dire
que, dans une certaine mesure, je suis satisfaite que le projet ne soit pas
encore lancé, à cause des événements du
fédéral, ce qui nous permettra de nous ajuster et peut-être
de venir
répondre mieux aux besoins de ces groupes de femmes, dont la
Fédération des femmes du Québec, à laquelle je suis
très sensible, puisque leur situation budgétaire est
effectivement très préoccupante. Alors, en conclusion,
l'année n'est pas finie.
Mme Carrier-Perreault: Si je comprends bien, Mme la ministre...
Est-ce qu'il faut que je m'adresse à vous encore?
Le Président (M. Joly): Si vous ne voulez pas commencer la
chicane, c'est comme ça.
Mme Trépanier: Pour ne pas faire de chicane, il faut
parler au président.
Une voix: Ha, ha, ha!
Mme Carrier-Perreault: Ha, ha, ha! Si je comprends bien,
là, selon le dernier élément, en fait, la conclusion que
vous venez de faire, la Fédération des femmes du Québec
devrait espérer avoir une réponse favorable ou quelque chose
comme ça durant l'année.
Mme Trépanier: Ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai dit que
ce que les groupes de promotion peuvent espérer, c'est que si
l'engagement que nous avons pris en 1989, qui était quand même, je
dirais, spécifique et général... L'engagement disait: Un
fonds de 500 000 $ pour les groupes, pour la promotion - c'est ça qu'il
disait - et pour la promotion des droits des femmes. Alors, ça nous
laissait quand même de la souplesse pour l'intervention. Alors, est-ce
que ces subventions s'adresseront uniquement aux groupes de promotion? Est-ce
que les groupes de services aussi font de la promotion? Dans quel ordre
sera-t-il distribué? Il faut que ce fonds-là réponde aux
besoins des femmes et, étant donné les événements
fédéraux, je devrais dire, nous devons aussi en tenir compte pour
que les sommes d'argent que nous donnerons, que nous octroierons dans ce fonds
de promotion, et en général aux groupes de femmes,
répondent le mieux possible à leurs besoins.
Mme Carrier-Perreault: Alors, M. le Président?
Le Président (M. Joly): Oui, madame.
Mme Carrier-Perreault: Je me rends compte qu'on a peut-être
un petit peu plus de réponses en commission qu'en Chambre, vu
l'expérience que j'ai, mais ce n'est pas encore clair. En tout cas...
(11 h 15)
Le Président (M. Joly): Non, alors, allez-y, Mme...
Mme Carrier-Perreault: On va passer à l'autre.
Mme Trépanier: Est-ce que... M. le Président?
Le Président (M. Joly): Je pense que ce qu'il est
important pour vous de savoir, c'est que, ici, vous posez des questions et
puis...
Mme Carrier-Perreault: Et j'espère avoir des
réponses. J'ai compris.
Le Président (M. Joly): Je pense que ça va bien,
là.
Programmes d'accès à
l'égalité
Mme Carrier-Perreault: Si on passe au prochain sujet, moi, je
voulais parler des programmes d'accès à l'égalité.
On sait qu'en mai 1986, le gouvernement libéral annonçait la mise
en oeuvre de programmes d'accès à l'égalité dans le
secteur de la santé, dans le secteur de l'éducation, dans le
monde municipal. Les objectifs que le gouvernement se fixait devaient
être rencontrés trois années plus tard, soit en mai 1989.
Concernant les entreprises privées, on sait que l'ex-ministre
déléguée à la Condition féminine disait le
17 mars 1988 que deux autres entreprises s'ajouteraient aux 17
déjà annoncées et qu'elles rejoindraient les femmes des
communautés culturelles. Cette année, pourtant, on remarque qu'il
n'y a que 16 entreprises qui participent à ce programme.
Il y a un autre volet aussi aux programmes d'accès à
l'égalité, c'est le volet fonction publique. Le 10 septembre 1987
avait lieu le lancement du programme d'accès à
l'égalité à l'emploi pour la fonction publique Le
gouvernement libéral annonçait qu'il atteindrait les objectifs
suivants, le 31 mars 1990. Les objectifs, on le sait, c'était 12 % pour
les cadres supérieurs, 27,5 % pour le personnel professionnel et
enseignant, 7,5 % pour les agents de la paix et 3 % pour le personnel
ouvrier.
Dans un premier temps, est-ce que c'est possible de savoir où en
sont rendus les collèges, les universités et les
établissements de la santé dans rétablissement de leur
programme d'égalité en emploi?
Mme Trépanier: Je sais pertinemment bien, M. le
Président - moi aussi, je vais apprendre ça - que la question
posée par ma collègue est une question qui la préoccupe
beaucoup. Avec l'équité salariale, ce sont les dossiers qui sont
prioritaires pour elle. Je dois peut-être ouvrir une très petite
parenthèse pour dire combien il est rassurant pour les femmes du
Québec de se rendre compte que le gouvernement actuel - je parle des
deux côtés de la barricade, si je peux dire - nous avons des
objectifs vraiment communs en ce qui concerne la promotion des droits
des femmes, la promotion de l'égalité en emploi et de
l'équité salariale. Il est évident, et c'est de bonne
guerre, que l'Opposition nous dise que nous n'allions pas assez vite et qu'il
faille accélérer le pas, mais nous avons, à tout le moins,
les mêmes objectifs. C'est ça qui est rassurant.
En ce qui concerne les programmes d'accès à
l'égalité, je pense que ça vaut la peine qu'on fasse
peut-être un portrait plus large des programmes d'accès à
l'égalité, pour arriver à votre question spécifique
ensuite. Les programmes d'accès à l'égalité sont
des programmes qui ne datent pas d'aujourd'hui. On a commencé avec la
Charte des droits qui a été adoptée en 1975, et, de 1975
à 1985, il y a eu des travaux de faits. Mais, en 1985, lorsque nous
sommes arrivés au gouvernement, il y avait eu des discussions, il y
avait eu Décisions 85, mais tout était à faire. Alors, la
volonté gouvernementale avait été là, mais, dans
les faits, les programmes ont commencé à s'élaborer en
1986. C'est en mai et en octobre 1986 qu'il y a eu le dévoilement de
l'intervention gouvernementale en matière de programmes d'accès
à l'égalité. Les objectifs de ces programmes-là,
c'était d'apprivoiser, si on veut, le concept de la démarche des
programmes d'accès à l'égalité et d'inciter
l'implantation de programmes d'accès à l'égalité
et, troisièmement, d'évaluer le cadre législatif
réglementaire et admnistratif des programmes d'accès à
l'égalité. Ce qui n'est pas une mince tâche. Il y a eu un
budget d'accordé, à ce moment-là, au-delà de 6 000
000 $ pour mettre en place ces programmes d'accès à
l'égalité. En 1989-1990, on a cru nécessaire, pour
compléter les travaux d'évaluation des divers ministères
et des diverses entreprises privées aussi, de poursuivre le soutien.
C'est là, comme vous l'avez mentionné tout à l'heure, que
nous avons donné une année de plus aux organisations pour leur
permettre, à elles et aussi aux comités consultatifs sur les
programmes d'accès à l'égalité dans le secteur
privé, de terminer leurs travaux.
Vous nous avez parlé des écarts qui existent entre les
projets que nous avions annoncés et les projets réalisés.
Je vais vous les donner en détail, parce que c'est important. Il faut
faire bien attention, quand on parle de projets, il faut voir l'ampleur qu'une
organisation peut avoir, entre autres. Alors, au moment de la définition
du plan d'action en matière de programmes d'accès à
l'égalité, il n'existait pas de modèle concret
d'organisation qui avait mené une démarche conforme à la
Charte. Les organisations non plus ne disposaient pas d'outils de travail et
les données du recensement n'étaient pas toujours fiables. Alors,
on commençait vraiment à zéro, là-dedans.
On va commencer par le secteur public, dans le secteur de
l'éducation, où on constate le plus grand écart entre les
prévisions et les projets réalisés, vous l'avez
mentionné tout à l'heure, soit 37 au lieu de 78 commissions
scolaires, et 36 collèges et 18 collèges et universités au
lieu de 42. Dans ce secteur spécifique, c'est au nom de la
qualité des projets que le ministre de l'Éducation et ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science avait, en 1987,
justifié la demande de restreindre le nombre de projets. À la
lumière de l'expérience menée dans les trois
premières commissions scolaires, il avait décidé
d'augmenter à 50 000 $ le niveau de soutien financier pour chaque projet
et d'offrir un soutien professionnel plus soutenu et plus personnalisé
à chaque établissement. Alors, il a préféré
concentrer et faire une approche plus de qualité, avoir un plus grand
soutien dans les organisations qui endossaient les projets-pilotes.
En ce qui concerne la santé, la révision de 24 à 11
découle d'un facteur, c'est que ça découle directement de
la convention collective signée entre l'employeur et les syndicats en
1986. Un article de cette convention collective limitait à 11 le nombre
de projets-pilotes qui pouvaient être menés dans le réseau.
Lors de la convention, à ce moment-là, on a dit: Menons ces
projets-là, voyons les résultats et nous continuerons par la
suite.
Dans le secteur public, je peux peut-être mentionner aussi au
niveau des municipalités où il ne devait pas, au départ, y
avoir de projet-pilote. En fait, il y a eu 13 organisations, mais ces 13
organisations regroupent presque 65 % de la population. Quand on pense à
la Communauté urbaine de Montréal, qui sont de très
grandes organisations, alors, ce sont toutes les grosses municipalités
qui ont adhéré au programme d'accès à
l'égalité. Et, dans mon intervention du début, j'ai
souligné le travail exceptionnel qu'avait fait à cet effet la
ville de Montréal. Et eux, ils ont un double volet, le groupe
communautés culturelles prend beaucoup d'importance, également
les femmes des communautés culturelles, parce qu'à
Montréal, il y a une concentration, je ne vous apprends rien
là.
Dans le secteur privé, 20 projets avaient été
prévus, 16 ont été réalisés, ce qui est une
moyenne assez bonne, je devrais dire. On peut dire 17, parce qu'on inclut le
projet de la Communauté urbaine de Montréal dont la
réalisation a pu se faire grâce à une subvention du
Secrétariat à la condition féminine et aussi en raison de
la décision de cette organisation de considérer non seulement les
femmes, mais aussi les membres des communautés culturelles.
Rappelons également qu'une des entreprises qui avaient
été recrutées s'est désistée à cause
d'une fusion avec une autre entreprise, et cette entreprise était
d'accord avec les principes des programmes d'accès à
l'égalité mais n'a pas adhéré au projet-pilote.
Quant à l'état d'avancement des travaux dans le secteur
privé, vous nous avez dit: Vous deviez avoir terminé, les
rapports ne sont pas
remis. J'ai dit, dans mon intervention du début, que nous
n'avions pas officiellement tous les rapports, que ça s'en venait. Sur
les 18 entreprises recrutées, qui faisaient partie du cadre
d'évaluation, une entreprise s'est désistée. Ça, on
l'a dit. Il y a eu 400 établissements qui regroupent ces 16
organisations-là. Alors, quand on pense, par exemple, à Provigo,
ou à Gaz Métro, c'est une organisation, mais ce sont plusieurs
établissements que ça concerne. Dans le secteur privé,
également, il ne faut pas se fier au nombre d'organisations, mais il
faut se fier à l'importance de chacune de ces organisations-là.
Parmi les 15 entreprises pilotes privées, neuf sont en phase
d'implantation, cinq sont à l'étape d'élaboration du
programme et une, à qui une prolongation avait été
accordée, finalise l'étape diagnostique.
Au niveau du public, dans les projets-pilotes, au terme de
l'intervention, 60 établissements et organismes municipaux auront
reçu un soutien financier pour l'élaboration et l'implantation
d'un programme d'accès à l'égalité dans le secteur
parapublic. Dans l'ensemble, les projets-pilotes de 1986-1987 ont
complété l'analyse diagnostique, ont élaboré leur
plan d'action et travaillent maintenant à l'implantation du programme
d'accès à l'égalité. Il y en a quelques-uns,
toutefois, qui sont à l'élaboration du plan d'action.
En ce qui concerne les projets-pilotes de 1987-1988, l'analyse
diagnostique est complétée. Certains travaillent à
l'élaboration du plan d'action, d'autres l'ont présenté
à la direction pour approbation, et d'autres travaillent à
l'implantation du programme. Cinq des 10 établissements pilotes dans le
réseau de la santé et des services sociaux ont cessé toute
activité, étant donné que la mise en place d'un programme
d'accès à l'égalité n'est pas nécessaire,
n'est pas justifiée en raison de l'absence d'une sous-utilisation de
femmes. Les cinq autres, qui implantent des programmes d'accès à
l'égalité négociés, ont complété la
phase diagnostique et sont en voie d'élaboration ou d'implantation de
leur programme. La majorité des projets-pilotes, ayant
démarré en 1988, sont à l'étape diagnostique.
Toutefois, dans le réseau de l'éducation, toutes les commissions
scolaires sont à implanter présentement leur programme.
Il y a des constats qui se dégagent de ça. On peut quand
même faire un bilan, même si nous n'avons pas tous les rapports
officiels. Les analyses de tous les projets-pilotes publics permettent de
mettre en évidence un certain nombre de problèmes pouvant
favoriser la sous-représentation, la concentration ou l'exclusion des
femmes dans certains corps d'emplois. Également, un deuxième
point: des barrières d'ordre structurel, liées à la
gestion des entreprises, des établissements et des municipalités,
mais également aux politiques de gestion et de ressources humaines
contribuent à maintenir la sous-représentation des femmes.
Troisièmement - et ça, c'est ce à quoi nous avons
à travailler le plus... Je dis toujours: C'est ce qui est un peu le plus
difficile pour nous autres... C'est que, dans les droits, les règles
sont là, les règlements sont là, les lois sont là,
la Charte est là. Mais dans les faits, qu'est-ce qu'il se passe sur le
terrain? Qu'est-ce qu'il se passe dans le champ? C'est que ce sont les
mentalités qui ne suivent pas les règles que nous avons. Et c'est
ce problème, le troisième problème, qui a
été relevé par tout le monde, et dans le secteur public et
dans le secteur privé. C'est une question d'attitudes. On dit que des
problèmes sont liés aux attitudes et au comportement des
gestionnaires et des employés également, féminins comme
masculins. Ça, c'a été relevé partout. Et c'est
là notre rôle, c'est là le rôle du gouvernement:
essayer de briser ces barrières-là.
Au niveau du privé, on s'est rendu compte que les recommandations
qui sont faites mettent en lumière certaines problématiques de la
démarche du programme d'accès à l'égalité et
identifient le besoin de revoir le concept de la sous-utilisation, si on veut
que cet outil que sont les programmes d'accès à
l'égalité donne des résultats. Et c'est à la
lumière d'un commentaire comme celui-ci que le gouvernement est heureux
d'avoir procédé par une démarche volontaire, par une
démarche de projets-pilotes de trois ans, d'un plan triennal qui nous
permettra, à la suite de ces trois années-là - et j'ai la
chance d'être en poste à ce moment-là, où
l'évaluation se fait et où nous prendrons des décisions
pour l'avenir - de réévaluer cette démarche-là et
voir les actions à être prises par le gouvernement, par la suite.
(11 h 30)
Vous savez qu'il y a également un comité consultatif qui a
été mis en place et qui déposera officiellement ses
recommandations d'ici quelques jours. Ce qui nous permettra aussi de joindre
l'évaluation de ce comité consultatif, qui regroupait des gens
des syndicats, des gens du patronat, des groupes de femmes de tous les milieux.
Ils nous feront également des recommandations.
Vous nous avez demandé des questions spécifiques. Je pense
que dans mon exposé, j'ai répondu à la démarche,
pourquoi il y avait des écarts, et je pense que ça
répond...
Mme Carrier-Perreault: Oui, mais j'en ai d'autres.
Mme Trépanier: ...où on en était. O.K.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui. Mme la
députée.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce qu'on s'entend pour dire que pour
que ce soit efficace, ce genre de programme, il faut qu'il y en ait plus, il
faut que ça marche plus fort que ça? Dans ce sens-là,
est-ce que le gouvernement libéral entend injecter davantage d'argent
dans l'établissement de ces programmes, puisque les objectifs
visés n'ont pas été atteints et que l'on sait qu'ils
représentent une portion quand même assez restreinte de la
clientèle visée?
Mme Trépanier: Oui. La démarche que le gouvernement
du Québec a adoptée en 1986 est une démarche par
projet-pilote, une démarche triennale, pour nous permettre justement de
procéder, à la suite de cette démarche-là, à
une évaluation, de voir jusqu'à quel point notre démarche
était efficace. La ministre déléguée à la
Condition féminine, suite à l'analyse que le Secrétariat
à la condition féminine fera de tous les rapports qu'il a en
main, recommandera au Conseil des ministres une démarche à suivre
pour l'avenir.
Le gouvernement a injecté des fonds de tout près de 7 000
000 $ et a accepté d'allonger d'une année les projets, la
démarche de programmes d'accès à l'égalité
en projets-pilotes, pour avoir les meilleurs outils possible en main, pour
pouvoir ensuite prendre les meilleures décisions. Alors, si fe
Secrétariat et la ministre déléguée à la
Condition féminine jugent qu'il est nécessaire d'injecter
d'autres sommes, nous en ferons la suggestion au Conseil des ministres. Mais il
est trop tôt, présentement, pour pouvoir dire: Oui, nous aurons
besoin de tant, dans tel domaine, nous ferons telle démarche. Nous avons
les éléments en main. Nous aurons les résultats. J'ai dit
tout à l'heure, au début de mon intervention, que nous croyions
que, dans la prochaine année, les rapports prendraient à peu
près deux à trois mois a être évalués. Le
Secrétariat y mettra quelques mois. À la suite de ça, nous
serons en mesure de prendre des décisions et de faire des
recommandations au Conseil des ministres.
Ça m'amène à vous parler... Vous dites: Est-ce que
le gouvernement du Québec injectera des fonds nouveaux? Vous parlez
d'implantations de nouveaux projets-pilotes? Vous ne parlez pas
d'équité salariale dans la fonction publique?
Mme Carrier-Perreault: Non, non, je parlais de programmes
d'accès.
Mme Trépanier: Vous parlez des programmes d'accès
à l'égalité. Alors, la réponse est celle que je
vous ai donnée.
Mme Carrier-Perreault: donc, on peut s'attendre à avoir
des développements en cours d'année et que, l'an prochain, on
aura les possibilités de...
Mme Trépanier: Mais je vous resoulignerai qu'il ne faut
pas se fier au nombre de projets. Ce qu'il faut voir, c'est le nombre
d'individus concernés par ces projets. Parce qu'au niveau des
municipalités, entre autres, il y a 13 organisations, ce qui semble
très minime. Mais ces 13 organisations regroupent 65 % de la
main-d'oeuvre visée. Alors, c'est quand même intéressant,
c'est énorme comme proportion, comme projet-pilote. Alors, il faut aussi
tenir compte de cet élément-là. Alors, je pense qu'on peut
dire, d'ores et déjà, que cette démarche par projet-pilote
pourra être assez importante en nombre et pourra être
extrêmement représentative et valable.
Mme Carrier-Perreault: Si possible, j'aimerais avoir une
réponse concernant les objectifs que s'était fixés le
gouvernement au niveau de la fonction publique. Est-ce qu'on peut
connaître les résultats? Parce que, dans le cahier, on n'a pas les
résultats au 31 mars 1990.
Mme Trépanier: Pour les programmes d'accès à
l'égalité, en ce qui concerne la fonction publique, il y a une
progression. Elle est lente, mais il y a, tout de même, une progression
de la représentation des femmes dans toutes les catégories
d'emplois concernés. Il faut, évidemment, tendre à
l'égalité de représentativité, de
représentation dans le secteur public. Mais il faut aussi être
honnête, il y a une progression. si on donne des exemples: 40,7 % de
l'effectif total sont des femmes, comparativement à 38,8 % en 1987. une
donnée qui se rapproche du taux de féminité de la
main-d'oeuvre qui, en 1988, s'établissait à 42,9 %. au niveau des
cadres supérieurs, les femmes représentaient, au 31 mars 1990,
9,9 % des effectifs, comparativement à 7,16 % en septembre 1987; une
augmentation, quand même, par rapport aux taux de 1987. l'écart
par rapport à l'objectif fixé est quand même - et je
l'admets - de 2,9 %. au niveau du personnel professionnel et enseignant, les
femmes représentent maintenant 24,8 % des effectifs, comparativement
à 20,9 % en 1987. en chiffres, cette augmentation représente 300
femmes, soit les trois quarts de la prévision. au niveau du personnel
ouvrier, l'on comprendra qu'il y en a moins. la proportion de femmes est
passée de 1,0 % à 1,9 %. il y a tout de même une
augmentation, même dans ce secteur spécifique. au niveau des
agents de la paix, les femmes représentent maintenant 7,4 % des
effectifs, et l'objectif était de 7,5 %. alors, dans ce secteur, nous
pouvons dire que nous avons atteint nos objectifs.
J'admets que le gouvernement doit accentuer ses efforts, doit
poursuivre, selon les catégories, redoubler ses efforts pour que la
fonction publique soit réellement représentative des diverses
composantes de la main-d'oeuvre québécoise. Il y a un rapport qui
sera soumis à cet effet-là. Il a été promis pour
septembre 1990.
Alors, on pourra vous donner plus d'information. Ce secteur
relève de mon collègue, le président du Conseil du
trésor, et il doit remettre son rapport en septembre prochain.
Mme Carrier-Perreault: C'est donc dire que, par rapport aux
chiffres que vous venez de nous mentionnez, c'est clair qu'on n'a pas atteint
les objectifs qu'on s'étaient fixés pour la fonction publique. En
tout cas, on ne les a pas atteints cette année, comme c'était
supposé être.
Mme Trépanier: Mais il faut dire qu'il y a eu une
progression.
Mme Carrier-Perreault: Maintenant, j'aimerais vous parler des
obligations contractuelles. On sait que, par rapport aux programmes
d'obligations, le programme d'obligations contractuelles consiste à
exiger de tout organisme à but lucratif de plus de 100 employés
qui désirent soumissionner pour un contrat ou un sous-contrat de biens
ou de services de 100 000 $ et plus qu'il s'engage à implanter un
programme d'accès à l'égalité, s'il obtient un
contrat.
L'obligation contractuelle est entrée en vigueur le 17 novembre
1988, en ce qui concerne les contrats de services, et le 21 avril 1989, pour ce
qui concerne les contrats de biens. Depuis le 6 avril 1989, ce programme
s'applique aussi aux octrois de subventions. Le 18 avril 1989, la ministre
déléguée à la Condition féminine informait
l'Opposition que le nombre d'organismes susceptibles de signer un tel
engagement se chiffraient à 120. Et cela semblait exclure les octrois de
subventions.
Selon le cahier des crédits au 31 mars 1990, 126 entreprises
s'étaient engagées à mettre en place un programme
d'accès à l'égalité si elles obtenaient un contrat
ou une subvention supérieurs à 100 000 $. Et de ce nombre, 32 ont
obtenu un contrat ou une subvention.
J'aurais une question. Est-ce qu'on peut avoir la répartion de
ces 32, entre les contrats et les subventions? Tout à l'heure, vous
parliez de 26. Dans votre allocution, vous avez parlé de 26, et j'ai un
écart, parce que selon les chiffres qu'on a, nous autres, c'est 32,
selon le cahier.
Mme Trépanier: Si vous me donnez une demi-seconde, je vais
vous donner l'information exacte. Alors, M. le Président, nos chiffres,
on les a au 20 avril et au 7 mai. Alors, au 20 avril, c'étaient 32
organisations, dont une subvention. C'est une subvention et 31 contrats. Au 7
mai, nous étions rendus à 36. Alors, c'est toujours une
subvention et 35 contrats.
Mme Carrier-Perreault: D'accord. Est-ce qu'on pourrait aussi
savoir...
Mme Trépanier: M. le Président, peut-être que
pour faciliter la compréhension... Je réalise que c'est dans mon
intervention que j'ai fait une erreur. On aurait dû lire 32, au lieu de
26. Et depuis cette semaine, c'est 36, depuis le 7 mai. Alors, c'est ça.
Merci d'avoir rectifié.
Mme Carrier-Perreault: Pour information, j'aimerais savoir quel
genre de suivi le gouvernement effectue-t-il là-dessus, afin de vraiment
s'assurer si les programmes sont mis en place? Comment se fait le suivi de ces
programmes-là?
Mme Trépanier: Évidemment, lors de
l'émission, de l'octroi de contrats et de subventions, il y a toutes les
étapes à suivre pour avoir... Ils ont fait des
évaluations. Je vais vous les donner spécifiquement, là,
mais en plus, je pense que ce que vous voulez savoir, c'est suite à
l'octroi...
Mme Carrier-Perreault: Oui.
Mme Trépanier: ...des contrats et des subventions, quel en
est le suivi?
Mme Carrier-Perreault: O.K.
Mme Trépanier: il y a des suivis à faire par
l'organisation, qui sont dits et qui sont énumérés dans le
programme d'obligations contractuelles, d'une pan". D'autre part, il y a un
comité de suivi qui est mis en place pour suivre les travaux, qui est
compose de la Justice, du Secrétariat à la condition
féminine, d'Approvisionnement et Services et de la Commission des droits
de la personne. Ces membres-là s'assurent que les organisations suivent
vraiment les règles.
Lorsque l'entreprise signe un contrat avec le gouvernement et obtient
l'obligation contractuelle, elle s'engage à diverses mesures et à
divers suivis - elle le sait - très restrictifs, je dois vous dire. Elle
est très encadrée. Il y a quatre phases. La première, la
phase diagnostique de la situation de l'entreprise, la détermination,
d'une part, d'une sous-utilisation des membres des groupes cibles à
l'aide des analyses des effectifs, de la disponibilité.
Deuxièmement, ils doivent faire le dépistage des règles ou
pratiques de l'entreprise qui pourrait avoir ou avoir eu des effets
discriminatoires sur les membres des groupes cibles, à l'aide de
l'analyse du système d'emploi. Ensuite, ils se soumettent à
l'élaboration d'un programme. Ils doivent fixer des objectifs
numériques, ils doivent choisir des mesures de redressement pour contrer
la sous-utilisation, ils doivent faire des choix de mesures
d'égalité des chances pour contrer les régies ou pratiques
discriminatoires, des choix de mesures de soutien, s'il y a lieu,
l'établissement d'un échéancier de réalisation, des
choix de moyens de contrôle. Ils doivent implanter le programme et ils
doivent faire une évaluation du programme. Ensuite vient l'examen par la
Commission des droits de la personne, dans les délais prévus,
des
documents suivants: dans les neuf mois qui suivent l'adjudication du
contrat ou l'octroi de la subvention, les résultats de la phase
diagnostique; dans les quatre mois suivants, le plan élaboré du
programme; et annuellement, par la suite, et jusqu'à la fin du
programme, les rapports d'étape sur l'implantation du programme. Et vous
savez que, si les entreprises ne respectent pas ces règles-là,
elles n'ont plus droit à des subventions ou à un contrat pour une
période ferme de deux ans. (11 h 45)
Alors, c'est très très restrictif et très
contraignant pour les entreprises. Et j'ai demandé récemment au
ministre des Approvisionnements et Services d'avoir les résultats de la
première année d'implantation.
Mme Carrier-Perreault: À l'annexe 26 du cahier des
crédits, on peut lire que la Direction de la coordination
gouvernementale du Secrétariat à la condition féminine a
participé aux travaux du comité de coordination de l'obligation
contractuelle ainsi qu'à ceux du comité chargé
d'étudier l'opportunité de soumettre les contrats de construction
aux règles de l'obligation contractuelle. Parce que les contrats de
construction n'y sont pas soumis, présentement.
Est-ce qu'on peut savoir quand le gouvernement entend soumettre les
contrats de construction aux mêmes règles de l'obligation
contractuelle?
Mme Trépanier: On sait que plusieurs groupes sont
désireux de voir des décisions prises dans le domaine de la
construction. On voit par là un moyen efficace d'accroître leur
nombre dans un domaine qui n'est pas traditionnellement voué aux femmes.
Il y a un manque généralisé, évidemment, il y a une
absence de femmes dans ce domaine-la. Il n'est pas certain que les programmes
d'accès à l'égalité, dans leur conception actuelle,
c'est-à-dire avec la notion de sous-utilisation, soient le meilleur
mécanisme. Dans le cadre des projets-pilotes, on a constaté que
plusieurs entreprises n'étaient pas justifiées d'augmenter la
proportion des femmes dans les métiers non traditionnels, parce que
ça va d'après les femmes disponibles dans ce
métier-là. Alors, évidemment, si on vous dit qu'une
organisation n'a pas de femmes plombiers, et qu'on regarde le bassin
d'effectifs et qu'il n'y en a pas, on dit: O.K., je n'ai pas besoin de combler
les postes, il n'y en a pas, de disponibilité. Alors, pour des secteurs
comme ça, il faut beaucoup plus aller susciter l'adhésion des
femmes à ces corps de métiers-là, et c'est peut-être
une autre démarche qu'il faudra adopter.
Alors, on en est là. C'est donc la formation des femmes qu'il
faut accentuer, dans ce domaine-là. Et quand on dit que, dans les
programmes d'accès à l'égalité, dans
l'équité salariale, il n'y a pas une solution mais qu'il faut
aller sur tous les fronts à la fois, c'est ça, là, c'est
un exemple frappant où, peut-être, les programmes d'accès
à l'égalité, dans leur forme actuelle, ne viennent pas
répondre à ce volet. J'étais récemment avec un
groupe que vous connaissez bien, qui est le CIAFT et qui travaille
énormément pour les métiers non traditionnels. Il avait
beaucoup de représentations à faire dans beaucoup de domaines, et
je lui ai demandé: Si j'avais un secteur à privilégier,
cette année, lequel devrais-je choisir? Et là, elles se sont
consultées au moins pendant trois minutes, pour dire: On n'est pas
capables de répondre à ça. Il faut aller sur tous les
fronts à la fois. Alors, c'est peut-être ça, la
difficulté de notre travail. Alors, la construction, c'est un peu
ça, face à la démarche des programmes d'accès
à l'égalité. Il y a le groupe de travail qui est
là, et il y aura bientôt un mémoire qui sera soumis au
Conseil des ministres. Alors...
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que le problème,
finalement, c'est que c'est un fait qu'il n'y a pas beaucoup de femmes qui ont
la formation requise pour aller dans les métiers de construction. Mais
d'un autre côté, il n'y a pas beaucoup d'ouvertures non plus, et
ce n'est pas très connu que les femmes vont se diriger là, qu'il
y a là des possibilités de poste. Alors, c'est un petit peu un
cercle vicieux: si on ouvrait aussi dans le même sens, peut-être
que ça accélérerait aussi la formation. C'est la poule ou
l'oeuf, là.
Mme Trépanier: Oui. C'est ça, c'est un cercle,
ça, d'une part. Ma sous-ministre me glisse à l'oreille que, vous
savez, les programmes d'obligation contractuelle, si on regarde au Canada, il
n'y en a qu'en Ontario, à Toronto, et au gouvernement
fédéral. Et, ils n'ont pas encore inclus le secteur de la
construction, eux non plus, parce qu'ils voient la complexité de
l'approche. Et ce que nous vous demandons, en tout cas, nous, ici, c'est:
Est-ce qu'on rendrait service aux femmes, dans ce secteur-là, en
appliquant l'obligation contractuelle comme on la connaît
présentement, les programmes d'accès à
l'égalité comme on les connaît présentement? Alors,
il faut voir une autre approche, et c'est avec l'évaluation que nous
ferons des programmes d'accès à l'égalité qu'on
pourra voir quelle démarche on pourra faire dans le domaine de la
construction. Et, aussi, il ne faut pas oublier que pour le volet subventions
qui concerne l'obligation contractuelle, le Québec est le seul à
l'inclure. Je suis très contente de dire qu'on est des chefs de file,
là aussi.
Mme Carrier-Perreault: On est une société
distincte.
Mme Trépanier: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: Puisqu'on parlait de l'Ontario...
Des voix: Ah! Ah! Ah!
Mme Carrier-Perreault: Reconnue, monsieur. Puisqu'on parle de
l'Ontario, si on parlait du dossier de l'équité salariale.
Équité salariale
Mme Trépanier: L'équité salariale, ça
me fait grand plaisir d'en parler.
Mme Carrier-Perreault: On sait que, par rapport... Bon,
l'équité salariale au Québec, ce n'est vraiment pas chose
faite.
Mme Trépanier: C'est vraiment? Mme Carrier-Perreault:
Pas chose faite
Mme Trépanier: Je suis d'accord avec vous.
Mme Carrier-Perreault: Ce n'est pas réglé. On sait
qu'il y a eu un rapport de l'IRIR. Vous en avez probablement pris connaissance.
Il faisait d'ailleurs mention du retard que le Québec accusait en cette
matière. Le rapport mentionnait: "Le Québec a été
la première province à adopter une loi permettant de comparer des
emplois différents mais équivalents. Cependant, à l'heure
actuelle, la Charte des droits et libertés de la personne ne
présente plus le caractère innovateur qu'elle pouvait avoir au
moment de son adoption. Son mécanisme de recours, basé sur un
système par plaintes, limite trop sa portée." Par ailleurs, le
rapport vante aussi les mérites d'une loi comme celle de l'Ontario,
c'est-à-dire une loi qui fait référence au principe du
salaire égal pour un travail équivalent ou de valeur
égale, qui se base sur la prémisse que la discrimination
salariale à l'égard des femmes n'est pas l'exception, mais
plutôt la règle. On sait que la loi ontarienne vise tous les
employeurs des secteurs privé et public qui ont au moins 10
employés. Cette loi-là les oblige, en fait, à remanier
leur politique de rémunération pour réaliser
l'égalité des salaires entre les catégories d'emploi
à prédominance féminine et celles à
prédominance masculine. Ils doivent effectuer des rajustements salariaux
à raison de 1 % de la masse salariale par année, sans limite de
temps. Dans le secteur public, cette limite de 1 % peut être
dépassée pour qu'on atteigne l'équité en sept ans.
Autrement dit, on s'est accordé sept ans dans le domaine public.
J'aimerais savoir ce que la ministre pense, à ce sujet-là, au
sujet de la loi ontarienne, au sujet de l'équité salariale.
Comment voyez-vous ça?
Mme Trépanier: Bon. Alors, comme vous le mentionnez
à juste titre, je devrais dire "justement", l'Ontario a une approche
tout à fait différente de celle du Québec dans
l'équité salariale. Le gouvernement a toujours
préconisé - ma successeure et moi continuons à partager la
même idée - qu'on ne peut séparer équité
salariale et programmes d'accès à l'égalité. Nous
avons décidé, ici, au Québec, d'avoir une approche globale
quant à ces deux dossiers. Je dois vous dire qu'en regardant les
rapports des organisations quant aux programmes d'accès à
l'égalité, nous nous sommes rendu compte que la plupart d'entre
elles, de ces organisations, ont décidé d'inclure aussi un volet
équité salariale, ce qui nous porte à croire que notre
approche est probablement la plus efficace. Nous, notre approche, c'est que
l'équité salariale soit pour l'ensemble des corps d'emploi,
qu'ils soient à prédominance féminine ou pas, ce qui n'est
pas le cas en Ontario. Les mesures d'équité salariale pour les
seuls emplois à forte prédominance féminine retenues par
la plupart des provinces et l'Ontario ne sont qu'un volet de l'objectif
poursuivi par le gouvernement du Québec. Notre gouvernement a aussi
privilégié une approche paritaire, pour permettre une
adhésion et un engagement des syndicats quant aux résultats et
aux conclusions des études qu'il faut mener pour mettre en place une
meilleure équité salariale. Les résultats actuels de la
politique d'équité salariale sont les suivants: 150 000 des 180
000 employées, soit 80 % des femmes, dont les emplois ont
été évalués, bénéficient d'un
redressement variable additionnel au barème des bases en cours, au cours
de la présente convention collective. Une limite de 2,5 % est
fixée, en 1990 et en 1991, quant au redressement possible pour un corps
d'emploi. Le coût de ces redressements entraîne une augmentation
des paramètres de base de l'ordre de 0,9 % en 1990, de 0,6 % en 1991 et
de 0,5 % en 1992, qui est la première année de la prochaine
convention collective, soit un déboursé de 250 000 000 $. De ces
250 000 000 $, un tiers ira au seul groupe des infirmières. On estime
que l'évaluation des corps d'emploi, encore sous étude, pourrait
générer un coût additionnel de l'ordre de 0,4 % de la masse
salariale. Au total, le coût du dossier de l'équité
salariale pourrait s'élever à 2,5 % de la masse salariale, et les
correctifs s'échelonneront sur un minimum de trois ans.
Vous m'avez parlé de l'Ontario, tout à l'heure. Je vous
dirai que et le Manitoba et le gouvernement fédéral ont
disposé du dossier de l'équité salariale à partir
d'une approche limitant les correctifs aux seuls emplois à forte
prédominance féminine. Au Manitoba, 500 000 employées,
c'est un tiers de l'effectif total, ont obtenu un redressement pour un
coût de 19 000 000 $. Nous, notre approche est très
différente, au gouvernement du Québec. En 1975, on mettait de
l'avant notre programme en matière d'équité salariale. On
a été le premier gouvernement, en
1975, à faire la première démarche qui était
d'inscrire, dans la Charte, le principe de salaire égal pour un travail
d'égale valeur. L'avantage d'inscrire dans une loi ce principe-là
est qu'il permet de faire la comparaison entre des emplois différents.
C'était là qu'on était bloqué, auparavant. On a
été les chefs de file durant 10 ans en matière
d'équité salariale. On a considérablement augmenté
la proportion des revenus des femmes des secteurs public et parapublic par
rapport à celui des hommes. Alors que le ratio des gains
féminins, par rapport aux gains masculins pour les travailleurs à
temps plein était de 68,9 % en 1985 au Québec, le ratio des gains
féminins, dans les secteurs public et parapublic, était de 83,5
%. En 1988, il est de 83,9 %.
Alors, avant de prôner toute forme de législation
différente de celle-là, il faut d'abord être en mesure
d'évaluer l'impact qu'auront les lois existantes en matière
d'équité salariale. Dans son document, la Commission des droits
de la personne précise bien que les lois "proactives" sont relativement
récentes. Et, en conséquence, il est impossible d'évaluer
. les effectifs des programmes qu'elles mettent en place. En Ontario, par
exemple, aucun programme d'équité salariale n'est encore en
vigueur puisque la première échéance prévue par la
loi est pour janvier 1990, et ce, pour le secteur public uniquement. Selon les
données les plus récentes de Statistique Canada, on observe que
l'écart salarial entre les femmes et les hommes, travaillant à
temps plein toute l'année en Ontario, se situe à 64,8 %. La
démarche d'équité salariale, les programmes d'accès
à l'égalité, nous considérons encore que c'est la
meilleure.
Ensuite, dans la conjoncture actuelle, le défi à relever
pour le Québec est de faire de l'équité salariale et du
programme d'accès à l'égalité une même
stratégie. Mais dans chacun des domaines, nous faisons les efforts
nécessaires. À titre d'exemple, pensons à l'injection de
fonds, au Conseil du trésor, de 240 000 000 $ l'an dernier - c'est cette
année - pour régler le problème de l'équité
salariale où une grande partie ira dans le dossier des
infirmières. C'est 80 % de ces 240 000 000 $ qui seront attribués
aux femmes. (12 heures)
Alors, en conclusion, nous sommes dans une démarche
d'évaluation de programmes d'accès à
l'égalité. Nous disons: Programme d'accès à
l'égalité et équité salariale ne sont qu'une
même démarche. Vous faites une comparaison avec les programmes de
l'Ontario et les programmes fédéraux qui en sont à leurs
balbutiements. Nous étions des chefs de file. Depuis 1975 que nous avons
commencé cette démarche-là. Avant d'adopter quelque
législation que ce soit, je crois qu'il est sage de procéder
à l'évaluation de ces divers programmes et de voir aussi quels
seront les résultats de la démarche ontarienne et de la
démarche fédérale. Nous avons vu très
récemment dans les journaux que l'Ontario annonce déjà des
amendements, des modifications à sa loi, à sa démarche
pour l'équité salariale.
Est-ce qu'il y avait un volet de votre question qui parlait des motifs
de l'écart salarial?
Mme Carrier-Perreault: Non, non, je parlais surtout...
Mme Trépanier: Je pensais qu'il y avait...
Mme Carrier-Perreault: ...par rapport à une loi comme la
loi ontarienne qui est une loi "proactive" et qui touche autant le secteur
privé que le secteur public. D'ailleurs, je remarque que les chiffres
qui me sont donnés, ce sont des chiffres du secteur public, il se passe
quelque chose ici au niveau du secteur public. Bon, même si c'a
été voté en 1976 dans la Charte des droits et
libertés, on sait quand même que la Charte des droits et
libertés, c'est un régime par plainte. Ce n'est pas une loi
"proactive" qui peut inciter de façon très importante, obliger
les employeurs à prendre des mesures. C'est dans ce sens-là que
je voulais connaître les intentions de la ministre
déléguée à la Condition féminine. C'est
parce que je trouvais que c'était important de savoir comment on se
situait là-dessus.
Mme Trépanier: Oui, je vous ai mentionné tout
à l'heure que les organisations qui ont collaboré au
projet-pilote dans les programmes d'accès à
l'égalité, un grand nombre d'entre elles ont associé
à leurs recommandations des propositions d'équité
salariale et ont mentionné le fait que, pour que ce soit efficace, il
fallait aussi qu'il y ait un volet équité salariale. Alors, c'est
une chose. Donc, on sent que les entreprises réalisent cette
problématique là, d'une part. Je vous ramène à
toute l'évolution des mentalités dont je vous parlais tout
à l'heure. Je dois vous dire aussi que lorsque nous parlons
d'écart salarial et d'équité, il ne faut pas blâmer
uniquement une cause. Il ne faut pas mettre tous les oeufs dans le même
panier et dire que c'est seulement une question de discrimination. Il y a
plusieurs facteurs qui font en sorte qu'on a un problème
d'équité salariale à un moment donné. On peut dire
que la moitié de l'écart est attri-buable à des facteurs
de productivité tels que l'expérience et la formation, et c'est
là qu'on a un rôle important à jouer dans la formation des
filles et l'obtention de formation académique aussi poussée pour
les filles. L'autre moitié résulte de la
ségrégation professionnelle, et c'est dans cette partie de
l'écart résultant de la ségrégation professionnelle
qu'on retrouverait un certain pourcentage, 5 % à 10 %, attribuable
à la discrimination salariale. En chiffres, si pour chaque 1000 $
gagnés par un homme, une femme gagne 600 $, l'écart
s'expliquerait de la façon suivante: 200 $ seraient attribuables
à des
facteurs de productivité et 200 $ à de la
ségrégation professionnelle.
Mme Carrier-Perreault: Écoutez, je m'excuse, M. le
Président. C'est que je pense qu'il... J'aurais aimé qu'on en
parle plus longuement moi aussi parce que c'est un sujet, comme vous dites, qui
nous tient à coeur aussi. Maintenant, il me reste trois sujets à
discuter avant de passer au Conseil du statut. Je regarde l'heure et je pense
que si c'est possible, on pourrait peut-être y revenir en fin
d'après-midi s'il nous reste du temps.
Mme Trépanier: Sur l'équité? Mme
Carrier-Perreault: Oui. Mme Trépanier: O.K.
Mme Carrier-Perreault: Alors, si c'est possible, on va essayer de
racourcir un petit peu parce que, comme je vous le dis, il reste trois sujets
que je voulais traiter avant de pouvoir passer au Conseil.
Égalité économique des
époux
Alors, je voulais parler aussi de l'égalité
économique des époux. À l'annexe 26 du cahier des
crédits, on nous informe que le Secrétariat à la condition
féminine a coordonné les travaux d'un comité
interministériel chargé d'établir et de mettre en oeuvre
une stratégie de communication sur la loi pour assurer
l'égalité économique des époux. Dans le cadre de
cette stratégie, il a réalisé une fiche
questions-réponses sur la loi tirée à 500 000 exemplaires
en français et 10 000 en anglais.
La ministre ne croit-elle pas qu'il serait urgent de mettre en place une
campagne publicitaire beaucoup plus vaste pour contrer les mauvaises
informations qui ont circulé à l'égard de la loi 146 parce
que les gens ne la connaissent pas?
Mme Trépanier: Alors, j'ai le goût de dire: Vous
vous souviendrez... Parce que vous n'étiez pas dans cette honorable
enceinte en juillet 1989 pour voter cette loi-là, mais c'est une loi qui
a été votée à l'unanimité à
l'Assemblée nationale, à notre grand plaisir je dois dire, en
juin 1989. Ça me ramène peut-être à ce que je vous
disais tout à l'heure. Pour les grands dossiers de
société, le gouvernement est unanime dans plusieurs secteurs dont
celui-là, qui était une loi extrêmement importante pour
l'égalité des époux au Québec. Et, aussi, ça
entrait un petit peu dans le volet de la reconnaissance du travail que les deux
conjoints apportent dans un couple.
Vous me parlez d'information. Lorsque cette loi a été
votée, il y a eu de l'information importante de faite de la part du
Conseil du statut de la femme qui a fait même une tournée à
travers le Québec pour sensibiliser les groupes. Mais Dieu sait si un
article dans un journal, un quotidien, peut avoir un grand effet. On sait qu'il
y a eu, selon votre expression même, une campagne de
désinformation suite à la loi 146, nous en arrivons. J'ai
déposé la semaine dernière un amendement à la loi,
un autre projet de loi, qui est le projet de loi 47, qui, dans son essence
même, vient corroborer, vient confirmer je devrais dire, les principes
que nous avions introduits dans la loi sur le patrimoine qui disaient que nous
considérons les deux époux comme des partenaires égaux et
que nous instaurons le principe d'un patrimoine partageable, un patrimoine
acquis durant la durée de l'union.
Vous me parlez d'information. Je suis certaine que vous allez me poser
d'autres questions sur cette loi-là Nous considérions inopportun,
durant les derniers mois, de mener une campagne d'information - dans les
derniers mois avant le dépôt de l'autre loi - parce que nous
considérions qu'il était important de saisir la population des
amendements que nous voulions apporter avant de faire une campagne de
promotion. Mais suite à l'adoption de ce projet de loi 47 qui viendra,
et j'insiste sur le fait, clarifier les intentions que le gouvernement,
unanimement, avait en juin 1989 dans ses objectifs et les principes du partage
du patrimoine, nous tiendrons une vaste campagne d'information pour
sensibiliser la population à ses droits. Nous espérons pouvoir la
faire en collaboration avec, évidemment, tous les intervenants dans le
monde féminin, je dirais, entre guillemets, y compris le Conseil du
statut de la femme, mais aussi les intervenants qui ont participé
énormément au débat récent, soit le Barreau et la
Chambre des notaires.
Mme Carrier-Perreault: Moi, en fait, M. le Président, la
seule réponse que j'aurais aimé avoir c'est: Est-ce que, oui ou
non, il y a une campagne d'information qui est prévue, une vaste
campagne d'information? Est-ce qu'il y a des sommes d'allouées au
budget? Et quand est-ce qu'on va la faire?
Mme Trépanier: Oui. Alors, ce que j'ai voulu vous dire
tout à l'heure c'est qu'il y a eu une campagne d'information au
début de la loi, mais qui a été contrée, si vous
voulez, qui a été enterrée ou noyée d'abord dans
l'été parce que ça s'est fait au mois de juin. Alors, la
campagne s'est faite au cours de l'été et au mois de septembre.
Il y a eu une campagne quand même importante menée par le
Secrétariat, par la Justice, par la Régie des rentes et par le
Conseil du statut de la femme, mais suite au projet de loi, suite à
l'adoption du projet de loi, nous avons déjà discuté au
Conseil des ministres de la tenue d'une campagne d'information, nous sommes en
train d'évaluer quelle forme elle pourrait
prendre. C'est bien évident que si nous avons l'appui, dans ce
projet de loi, de l'Opposition, de la Chambre des notaires, du Barreau, du
Conseil du statut de la femme, la campagne sera probablement différente
que si nous avons les mêmes contraintes que nous avons eues en juin
dernier. Mais pour répondre spécifiquement à votre
question, c'est oui, nous voulons faire une campagne d'information
adéquate. Nous évaluerons ce dont nous aurons besoin et tout de
suite après l'adoption de la loi... Quand je dis "tout de suite",
évidemment, si nous arrivons à la fin de juin, je ne pense pas
qu'il soit adéquat de faire une campagne d'information au mois de
juillet, mais aussitôt qu'on jugera le moment propice. Mais oui, nous
voulons informer.
Je voudrais peut-être ajouter pour confirmer ça que nous
avons rencontré cette semaine le président de la Chambre des
notaires et aussi la nouvelle présidente du Barreau du Québec
pour les sensibiliser d'abord à la loi que nous déposons, pour
qu'ils nous sensibilisent aussi à leurs contraintes et à leurs
craintes face à certains points de cette loi, et nous leur avons
demandé leur collaboration, quand viendra le temps d'une campagne
d'information, et nous avons eu leur appui à cet effet-là.
Ce qui est toujours surprenant de voir - j'ai en main ici tout le cahier
de l'information qui a été produite, suite à la loi, en
juin dernier, et c'est par différents intervenants, différents
organismes - combien ça n'a pas pénétré dans la
population. Alors, on devra réviser notre façon de
procéder. Je fais mea culpa, dans ce dossier-là, quant à
l'information.
Le Président (M. Joly): Amende honorable. Mme
Trépanier: Amende honorable, oui.
Mme Carrier-Perreault: D'accord. Écoutez, je vais passer
à un autre assez rapidement, puis, si c'est possible, on va essayer, si
ça ne vous dérange pas trop, de raccourcir les réponses;
ça m'arrangerait, parce qu'il me reste quand même encore beaucoup
de...
Le Président (M. Joly): II en reste beaucoup?
Mme Carrier-Perreault: Puis je ne veux pas me priver de poser des
questions au Conseil du statut, parce que j'aurais le goût de poser des
questions.
Mme Trépanier: On pourrait peut-être y passer tout
de suite. Vous n'êtes pas prête encore pour le Conseil?
Mme Carrier-Perreault: Ah bien! on peut faire ça.
Ça serait peut-être préférable, parce qu'on pourra
les passer après. Je trouve que c'est une bonne idée.
Le Président (M. Joly): Je suis très accommodant,
Mme la députée.
Mme Carrier-Perreault: C'est fantastique, M. le Président.
Alors, on va passer au Conseil du statut.
Le Président (M. Joly): Donc, nous touchons actuellement
le programme 1, les organismes relevant de la ministre
déléguée à la Condition féminine, Conseil du
statut de la femme.
Conseil du statut de la femme
Mme Carrier-Perreault: D'accord. On continuera avec la promotion
un peu plus tard.
Le Président (M. Joly): Oui, exactement. Mme la ministre.
Vous êtes tout fin prête, voulez-vous nous présenter, s'il
vous plaît...
Mme Trépanier: Est-ce que je peux me permettre de vous
représenter Mme Marie Lavigne, qui n'a pas besoin de
présentation?
Le Président (M. Joly): Bien non.
Mme Trépanier: C'est la présidente du Conseil du
statut de la femme. Merci beaucoup, madame, de procéder tout de suite
pour permettre à madame de se libérer.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Carrier-Perreault: II me fait plaisir de saluer Mme Lavigne,
et j'entre dans le vif du sujet. Les crédits de 1990-1991 du Conseil du
statut de la femme varient de 25 % par rapport aux dépenses probables de
1989-1990. La variation n'est que de 5,5 %, si on compare les crédits
1989-1990 aux crédits 1990-1991.
Au total des 348 500 $ périmés, parce que vous avez 348
500 $ de périmés, 250 000 $ ont été
périmés au poste Traitements. J'aimerais savoir comment c'est
possible d'expliquer ça.
Mme Lavigne (Marie): D'abord, je voulais vous remercier d'avoir
eu la gentillesse de changer l'horaire; je suis vraiment désolée
de ce contretemps. Effectivement, au chapitre des traitements, le Conseil a eu
des crédits périmés, qui s'expliquent de deux
façons. D'une part, il y a eu la mobilité du personnel, des
employés qui étaient là depuis une dizaine
d'années, en région, ce qui a amené, dans certains cas, un
processus de dotation qui est assez long, c'est-à-dire d'aller jusqu'au
niveau du recrutement, ce qui fait qu'il y a une portion qui est liée
à de la vacance de postes et l'autre portion est liée au moment
où il y a eu effectivement un gel de la dotation, aux mois de
décembre, janvier, qui nous a amenés, finalement, à
s'inscrire, à
différer la dotation, sauf que les personnes sont entrées
en poste dès le 1er avril, après. C'est essentiellement ce qui
explique... Mais, il y a tout le phénomène d'attrition de
mobilité, qui explique la majeure partie des crédits
périmés au niveau du traitement. (12 h 15)
Mme Carrier-Perreault: Écoutez, on en a déjà
discuté ensemble, mais je reviens à une question. Cette
année, il y a un poste qui a été coupé dans la
région 03. Il s'agissait d'un poste d'agente de recherche et de
planification socio-économique. Il y avait deux personnes sur la rive
nord, et c'est arrivé au moment où, nous autres... En fait, parce
que c'est ma région, en plus, mais je pense que ça touche
effectivement l'ensemble. C'est que cette coupure-là est arrivée
au moment où la région devenait une région administrative
un peu... En fait, avec la région 12, et tout ça. Alors, comment
cette décision-là s'explique-t-elle? Et j'aimerais savoir
qu'est-ce qui a motivé ce choix de couper un poste dans la région
03, en rapport avec ce qu'on vient de voir.
Mme Lavigne: D'accord. D'abord, je pense que c'est important de
préciser qu'il ne s'agit pas d'un poste qui a été
coupé. Je dois dire qu'il n'y a jamais eu de poste au Conseil, il n'y a
jamais eu de bureau régional pour la région
Chaudière-Appalaches. Il y a un bureau régional qui était
un bureau qui couvre Québec métro, les deux rives. Ce bureau a
une agente permanente et, depuis 1985, il y a eu une période de huit
mois, en 1987, où il y a eu une permanente. Et je dois dire que, de
façon exceptionnelle, d'août 1988 à août 1989, une
personne occasionnelle a été ajoutée au bureau de
Québec pour desservir, notamment, les groupes de la rive sud, de la
nouvelle région Chaudière-Appalaches, mais dans un contexte
très particulier, qui était celui du sommet
socio-économique qui s'enclenchait.
Je dois dire qu'à mon arrivée, quand je suis
arrivée au Conseil, j'ai dû réévaluer un certain
type d'organisation et voir si, effectivement, je me situais dans une
perspective aussi d'équité interrégionale dans cette
question-là. Et sur ceci, je pense que c'est important de rappeler que
le Conseil dispose de 10 bureaux régionaux et qu'à cet
égard, on a effectué un certain nombre de fusions au niveau des
bureaux régionaux. Je dois donc dire que, pour ce qui est de la
région de la Gaspésie et de la région de Rimouski,
même s'il y a eu la création d'une nouvelle région
administrative, c'est-à-dire Bas-Saint-Laurent et
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, il n'y a qu'un seul bureau.
Il y a exactement la même chose pour trois régions
administratives, ce qui est le cas d'une personne, une agente professionnelle,
qui se retrouve pour la région des Laurentides, de Lanaudière et
de Laval. Le même principe a été appliqué à
Québec rive nord et la région Chau- dière-Appalaches. Et
ceci, je pense, se justifie aussi au niveau des comparaisons de population. Si
on prend les comparaisons de population, pour la région
Laval-Laurentides-Lanaudière, il y a une personne professionnelle et une
agente de bureau. Et nous avons, dans cette région-là, 13 % de la
population du Québec. Il y a la Montérégie, qui comprend
16,17 % de la population du Québec, qui a aussi une agente
professionnelle. Montréal a deux agentes professionnelles. Et
Québec rive nord et Chaudière-Appalaches, qui comptent 14 % de la
population, donc moins que la Montérégie et à peu
près la même chose que Laval, a une agente. Avoir doté la
région rive sud d'une agente aurait signifié qu'une région
qui avait 5 % de la population du Québec avait une agente. Et ceci, je
pense qu'en termes d'équilibre, ça posait un certain nombre de
problèmes.
De plus, la région de Québec est une région qui a
toujours été très favorisée au niveau des services
du Conseil et beaucoup plus que l'ensemble des régions du Québec
parce que, contrairement aux autres bureaux régionaux, à
Québec, il n'y a pas à donner régulièrement un
service de référence téléphonique parce que ie
service de référence téléphonique Action-Femmes
dessert en grande partie Québec, rive nord et rive sud. Tout ce
volet-là du travail du bureau régional est déjà
assumé par les services qui sont considérés comme les
services centraux à Québec. Il en est de même aussi pour le
centre de documentation. La population, les gens qui viennent consulter au
centre de documentation sont évidemment, on s'en doute bien, en immense
majorité, des gens de la région de Québec, autant aussi
des gens de Lévis qui viennent.
À cet égard-là, essentiellement, compte tenu des
ressources du conseil, c'est un souci de distribution des postes, et depuis
1987, de toute façon, il n'y avait pas de poste à Québec.
Ça avait été une mesure provisoire qui était un
poste d'une occasionnelle en 1988-1989. Depuis ce temps d'ailleurs, il y a eu
une lettre d'envoyée, les groupes de femmes de la région sont
informés et le service est assumé par la responsable du bureau de
Québec qui couvre les deux rives.
Mme Carrier-Perreault: Disons que c'est sûr que par rapport
au service que les gens avaient au moment où il y avait une agente
supplémentaire à Québec et par rapport au service qu'ils
ont présentement, les gens se sentent un peu pénalisés, et
je pense que c'est normal. C'est sûr que, quand on en parle en termes de
population, quand on parle des deux régions ensemble, 03 et 12, on parle
d'une étendue assez importante de territoire et si je comprends bien ce
que vous venez de m'expliquer, on s'entend pour dire qu'ils ne peuvent pas
espérer avoir autant de personnes-ressources qu'il y en avait
précédemment et que cette personne-là ne sera pas
remplacée. Est-ce que j'ai bien compris ce que vous avez dit?
Mme Lavigne: Oui, c'est exact. Là-dessus, je pense que sur
cette question-là au Conseil on est extrêmement sensibles, mais il
ne faut pas penser... Bon, il y a 73 personnes en poste au Conseil. On ne peut
jamais penser que les 73 personnes en poste au conseil vont se substituer aux
55 000 fonctionnaires qui existent au Québec. Or, il faut toujours faire
attention et se dire que le rôle du Conseil n'est pas de donner des
services directs à la population et aux groupes de femmes. Ce n'est pas
le rôle du Conseil. Le rôle du Conseil est au niveau des
régions - je peux peut-être vous l'expliquer - c'est un rôle
qui, d'une part, est un rôle de recherche et de constitution de dossiers
régionaux, donc un volet de recherche qui vise à bâtir des
dossiers pour les amener soit au niveau des sommets socio-économiques,
soit par rapport à des programmes qui sont dans une région. Il y
a aussi tout un rôle de référence et de faire en sorte que,
si dans un centre de main-d'oeuvre, dans une direction Travail-Québec ou
dans une direction régionale de la main-d'oeuvre, les dossiers soient
clairement référés à la personne qui est
responsable des dossiers de condition féminine. Là-dessus nous
insistons beaucoup que c'est à chacun des ministères à
faire son boulot en matière de condition féminine et que ce n'est
pas au Conseil à se substituer aux ministères.
Mme Carrier-Perreault: Par rapport au niveau régional,
est-ce qu'il y a eu ajout de postes? Avez-vous décidé d'avoir un
poste supplémentaire? Quand on en avait discuté à un
moment donné, il en avait été question. D'ailleurs,
à ce sujet-là, on s'était parlé et j'aurais
aimé avoir la description de poste de l'agente que je n'avais pas, d'une
part, et celle aussi de la conseillère, parce qu'on n'avait pas de titre
encore, le poste n'était quand même pas encore
complété. J'aimerais savoir si cette description a
été complétée et si aussi vous avez ajouté
un poste au niveau régional.
Mme Lavigne: On ne peut pas avoir ajouté un poste au
niveau régional, dans la mesure où nous n'avons pas eu de poste
supplémentaire. Par ailleurs, je dois dire qu'on n'a pas eu non plus de
compression de poste. Et dans les situations budgétaires actuelles, je
dois vous dire que ça permet de maintenir un rythme d'activités
pour le Conseil qui est intéressant.
Pour ce qui est de la production des mandats, je dois vous dire que,
là, ça a été discuté par le Conseil, et la
description claire des fonctions des bureaux régionaux a
été discutée au niveau des membres du Conseil et devrait
être disponible sous peu. Ce sera un document public sous peu.
Je peux vous dire que le mandat se constitue essentiellement sous trois
rubriques. C'est d'abord, comme je le disais tout à l'heure, la
recherche et la constitution de dossiers régionaux. Ce qui signifie que
des recherches sont initiées par des bureaux régionaux sur des
problématiques ou des situations spécifiques à une
région, ce qui signifie qu'il y a des recherches aussi, qu'il y a un
lien désormais entre le centre et les régions pour la production
de recherches, notamment, dans des avis comme celui qu'on a fait sur la
régionalisation des soins de santé et des services sociaux. Je
pense que les gens qui sont le mieux placés pour voir quel peut
être l'impact sur les groupes de femmes et dans le milieu, ce sont les
agentes de recherche en région.
Et ça, c'est tout à fait nouveau au Conseil de dire:
D'accord, soyons en lien avec le milieu, mais il faut que ce lien-là se
répercute au niveau des avis du Conseil. Quant au renforcement, ce
à quoi on assiste dans le moment, c'est à un renforcement de la
fonction recherche, de façon que les avis du Conseil reflètent
véritablement ce qui se passe dans chacune des régions du
Québec, qu'ils ne soient pas faits uniquement en fonction de grands
objectifs gouvernementaux, mais aussi en fonction des réalités
régionales. Ça, c'est le premier volet. Et, donc, on assiste
à un renforcement du volet recherche.
L'autre volet - le deuxième mandat - est une fonction
d'information. Donc, les agentes en région doivent servir de
personnes-ressources sur les contenus auprès des organismes
communautaires, organismes gouvernementaux, initier ou participer à des
ateliers portant sur des contenus de condition féminine et
répondre à des demandes de conférences. À cela
s'ajoute, au niveau de l'information donnée en région... Et,
ça, c'est un ajout de poste qui ne se fait pas au niveau d'une
région particulière, mais c'est fait au niveau de la Direction
des communications. C'est-à-dire, c'est la conversion d'un ancien poste.
Il y aura un nouveau poste qui est en dotation, une personne dont le mandat va
être de travailler essentiellement sur l'information à
véhiculer en région en matière de condition
féminine.
Et, ça, c'est un des problèmes qui nous ont
été soulignés dans des rencontres qu'on a eues avec des
groupes de femmes en région, des rencontres que les membres du Conseil
ont eues, c'est-à-dire que les journaux régionaux ne parlent
à peu près plus de condition féminine. Ça ne se
rend plus et il faut développer une toute nouvelle approche. Donc,
à la Direction des communications, à Québec, il y a une
personne qui va travailler essentiellement dans ce secteur-là, ce qui
fait qu'une fonction qui n'était pas véritablement remplie au
niveau des régions va l'être désormais, à partir de
Québec.
Un autre élément se rajoute. Quand je vous ai parlé
de changement de mandat, il y avait la possibilité... Et, ça,
ça se concrétise. C'est que maintenant que les agentes en
région font des recherches, évidemment, il y a tout le processus
de liaison et d'intégration. Et cela se fait au
niveau du secrétariat du Conseil. Donc, c'est un renforcement au
niveau des agentes qui travaillent pour la production d'avis: leur description
de tâche, leur tâche implique, de façon très claire,
l'intégration des points de vue régionaux, des avis
régionaux.
Et cela m'amène au troisième mandat des agentes en
région qui est le soutien à la concertation régionale, et
qui est probablement le volet le plus visible pour les groupes de femmes. Ce
volet-là demeure toujours, c'est-à-dire que le travail des
agentes - mais je dois dire que c'est quand même le tiers de leur
fonction - est de soutenir la participation des femmes aux instances
régionales et locales de concertation, de planification et de
décision. Et, là-dessus, ce qu'elles ont à faire, c'est
d'informer du développement des dossiers qui arrivent, des dossiers
gouvernementaux qui vont avoir un impact sur les femmes, s'assurer, lorsque
possible, de la représentativité des femmes et de leur
représentation lors des processus de nomination des
représentantes, faciliter la circulation d'information et soutenir les
tables régionales de concertation de groupes de femmes. En gros, c'est
le mandat des agentes en région.
Nouvelles technologies de reproduction
Mme Carrier-Perreault: D'accord. Disons que je voudrais passer
maintenant au sujet de la nouvelle technologie, des nouvelles technologies de
reproduction comme telles. On sait que, dans le plan d'action de 1988-1989, il
était prévu des consultations publiques par le ministère
de la Santé et des Services sociaux sur le rapport du comité
mixte sur les nouvelles technologies de reproduction. Il y avait aussi de
prévu l'élaboration d'un cadre juridique afférent.
Ça, c'était en 1988-1989. Ça faisait partie du plan
d'action. En 1989-1990, on retrouve dans le plan d'action: consultations de
divers milieux sur les nouvelles technologies de reproduction;
dévoilement de la position ministérielle sur certains
éléments du rapport du comité mixte sur les nouvelles
technologies de la reproduction humaine et mise en oeuvre de mesures;
organisation d'un événement public d'information sur les
nouvelles technologies de la reproduction.
On sait que le Conseil du statut de la femme a toujours manifesté
un intérêt important pour cette question. La secrétaire
générale et directrice des services administratifs et juridiques
s'est d'ailleurs rendue en Sicile, en juillet dernier, pour assister à
une rencontre internationale de bioéthique portant sur la
procréation artificielle. Alors, par rapport à ça. est-ce
que la ministre pourrait nous dire où en sont rendus les travaux
concernant les nouvelles technologies de reproduction? (12 h 30)
Mme Trépanier: M. le Président, on sait que le
principal problème dans le domaine des nouvelles technologies de
reproduction, c'est le manque total d'encadrement des techniques de
reproduction humaine. La recherche a fonctionné dans ce domaine en
ignorant généralement les implications psychologiques, sociales,
éthiques, légales, etc., qui sont reliées à
l'utilisation de ces techniques.
Conséquemment, le Québec doit réglementer et doit
légiférer, maintenant, sur des pratiques qui sont devenues
courantes, comme l'insémination artificielle. Les principaux sujets de
controverse - j'arrive au comité ensuite - sont l'anonymat du donneur de
sperme, le droit d'accès à l'information de l'enfant, la
couverture de fertilisation in vitro par la Régie de
l'assu-rance-maladie du Québec, la congélation d'embryons humains
inutilisés et les mères porteuses. Les implications les plus
importantes pour les femmes, amenées par le développement de
nouvelles technologies de reproduction humaines, sont des pressions nouvelles
et différentes sur le droit à l'avortement, suscitées par
les techniques de diagnostic prénatal qui peuvent déjà
préciser le sexe et un nombre impressionnant de maladies et de handicaps
chez l'embryon, une atteinte aussi à l'intégrité physique
des femmes par la multiplication des moyens diagnostiques et
thérapeutiques et par la montée croissante des droits de
l'embryon, et j'en passe.
Alors, il y a eu, effectivement, un comité mis en place et, en
juin 1988, un rapport a été produit par le comité de
travail sur les nouvelles techniques de reproduction Le ministère des
Affaires sociales a fait connaître, en avril 1989, sa position sur
certains éléments de ce rapport pour améliorer la
santé et le bien-être au Québec, dans les orientations du
MSSS, aux pages 59 et 61. Il définit les principes fondamentaux qui
guident son action, soit la dignité et les intérêts de
l'enfant conçu au moyen des technologies de la reproduction. Ces
intérêts-là doivent être protégés,
d'une part. Ensuite, l'être humain ne saurait être objet de
commerce. Troisièmement, les actions allant de la prévention de
l'infertilité à l'utilisation des technologies en cas
d'échec doivent être cohérentes. Et l'information claire,
exacte et comparable d'un centre spécialisé à un autre
constitue aussi un droit fondamental.
Le MSSS indique qu'il se propose de prendre immédiatement des
mesures, soit la prévention de l'infertilité et de la
stérilité. Il invite le Fonds de la recherche en santé du
Québec et le Conseil québécois de la recherche sociale
à réviser leurs priorités, afin de faire place à la
recherche sur les causes et le traitement de l'infertilité, ainsi que
sur les moyens de contraception, leur efficacité et leurs effets sur la
fertilité et l'infécondité, et les solutions de rechange
à la stérilisation volontaire précoce. Ensuite, il se
propose de voir à l'interdiction de la pratique des contrats de
grossesse. Il veut demander au ministre de la Justice d'amender le
Code civil en vue d'interdire la pratique des contrats de grossesse
entre des personnes, avant la conception d'un enfant, qui prévoient, en
échange d'une forme quelconque de paiement à la mère, la
cession de l'enfant à sa naissance et le renoncement de la mère
à ses droits parentaux. Devraient aussi être interdites toute
sollicitation et toute formei de publicité de la part
d'intermédiaires relativement à la préparation et à
l'exécution de tels contrats. Les activités d'agences ou
d'intermédiaires spécialisés dans ce type de contrats
seraient enfin rendues illégales.
De plus, le MSSS veut limiter les lieux de pratique afin d'assurer un
encadrement de la pratique, autoriser des nouvelles technologies de
reproduction dans les seuls centres spécialement agréés
à cette fin, limiter le nombre de centres dans le cas particulier de la
fécondation in vitro. Le nombre actuel de centres, soit cinq,
paraît suffisant et ne sera pas dépassé. Il propose
également que des informations relatives aux dons de gamètes
soient données; l'obligation d'utiliser du sperme d'un seul donneur par
cycle menstruel; la conservation de données nominatives et non
nominatives sur les donneurs; et la mise en place de fichiers permettant de
faire le lien entre le donneur et l'enfant conçu.
Troisièmement, les amendements législatifs
nécessaires pour dégager les donneurs de toute
responsabilité parentale.
Quatrième point, le MSSS se propose de prendre des mesures
concernant les dons de sperme et les infections par virus de
l'immuno-déficience humaine, le VIH. Pour éviter la transmission
du virus VIH, les cliniques auront l'obligation de faire subir les examens
nécessaires à la femme enceinte et à l'enfant conçu
au moyen de l'insémination artificielle avec donneur. Elles ne devront
utiliser que du sperme congelé après avoir testé le
donneur au moins six mois après le don du sperme.
Nous entendons enfin demander des modifications législatives
nécessaires pour interdire le commerce d'embryons, la recherche sur les
embryons humains ayant les qualités nécessaires pour se
développer, et enfin la création d'embryons humains par
fécondation artificielle à des fins autres que la
reproduction.
Vous savez, M. le Président, que le Conseil du statut de la femme
a procédé à de nombreuses recherches et a émis un
avis sur cette question. Alors, si Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière est d'accord, j'aimerais céder la parole
à Mme Lavigne, pour qu'elle complète cette réponse.
Le Président (M. Joly): Mme Lavigne.
Mme Lavigne: Oui, merci. À cet égard, le rôle
du Conseil, cette année... Dans la mesure où le Conseil a
consacré trois ans de recherche à cette question, il était
important, nous sem- blait-il, qu'il y ait le plus d'information possible qui
soit véhiculée dans la population sur ce dossier des nouvelles
technologies de la reproduction. Nous avons produit un avis synthèse qui
rassemble les six avis du Conseil dans une forme imprimée très
accessible. Cet avis synthèse a été, au cours du printemps
dernier, envoyé dans différents milieux, c'est-à-dire,
d'une part, dans des milieux où il y a des intervenants qui se
retrouvent dans cette problématique, donc, l'ensemble des milieux de
santé, que ce soit dans des CRSSS ou dans des CLSC, des intervenants
dans le réseau de la santé; ensuite, à des gens qui
définissent le savoir médical, c'est-à-dire à la
fois dans toutes les facultés de médecine du Québec et
aussi dans les départements de sciences infirmières ou de
biologie; et aussi dans des départements où l'on travaille sur
des questions d'éthique et aussi sur des questions juridiques en lien
avec les nouvelles technologies de la reproduction. Donc, l'ensemble des
intervenants sociaux, au Québec, ayant de par leur travail
éventuellement quelque influence sur cette question ont
été sensibilisés, ont reçu de l'information, de
même que bon nombre de corporations professionnelles.
Nous avons aussi acheminé ces documents dans le réseau
scolaire, à des comités de parents, dans différentes
commissions scolaires, dans la mesure où il y a aussi toute une
sensibilisation qui est importante, parce qu'il y a des volets de
recommandations très spécifiques du Conseil dans ce dossier qui
ont une incidence - notamment tout ce qui concerne les MTS - qui sont
très souvent à la base, finalement, du recours à des
cliniques de fertilité, et que, là aussi, il faut s'inscrire
d'abord et avant tout dans une démarche de prévention.
Nous avons par la suite fait traduire cet avis - et ça, je pense,
que c'est relativement nouveau pour le Conseil - dans une perspective de
diffusion pancanadienne, parce qu'on se situe... Dans le moment, il y a une
Commission royale d'enquête sur les nouvelles technologies de
reproduction. Nous avons constaté, lors de rencontres que nous avons
eues avec différents conseils que c'était dans une perspective
féministe et que, du point de vue des femmes, c'était le Conseil
qui avait fait le déblayage et les recherches les plus avancées
sur la question. Donc, notre avis, en version anglaise, a été
acheminé dans l'ensemble des facultés de médecine des
universités, à tous ceux qui peuvent être
intéressés à cette question, et ce, partout au Canada, et
aussi auprès de l'ensemble des grandes associations féminines
partout au Canada, de façon que le point de vue des femmes puisse se
faire entendre non seulement au Québec, mais partout devant les
commissaires de la Commission royale d'enquête sur les nouvelles
technologies de reproduction. Donc, les activités du Conseil ont
été en grande partie, là, axées dans le sens du
mandat d'information du Conseil.
Congés de maternité
Mme Carrier-Perreault: Je vous remercie. Je vais parler
maintenant des congés de maternité. J'aimerais quand même,
si c'est possible, que la présidente du Conseil du statut de la femme,
demeure parce que j'aurais des questions pour elle aussi. On sait qu'en
février dernier - j'en ai parlé un peu tout à l'heure - la
commission des affaires sociales entendait plusieurs intervenants sur
l'avant-projet de loi modifiant les normes minimales du travail. À cette
commission, on a pu constater l'urgence, d'une part, pour les femmes d'avoir
accès à un véritable congé de maternité,
à de véritables congés parentaux leur garantissant des
prestations suffisantes, dont un véritable remplacement du revenu
pendant le congé de maternité. Cette commission permettait aussi
de faire ressortir l'importance d'avoir un régime de prestations
parentales exclusivement québécois et de créer une caisse
québécoise de financement de ces congés. La proposition du
Conseil du statut de la femme était, d'ailleurs, éloquente
à ce sujet. Pourtant, comme le discours sur le budget l'a
confirmé, le gouvernement libéral s'en remet encore dans le
discours sur le budget au gouvernement fédéral concernant cette
question, même si le projet de loi fédéral ne garantit,
comme on le sait, que 60 % des revenus... Alors, ce que je voudrais savoir de
la ministre qui, le 13 février dernier, nous disait que la proposition
du Conseil du statut de la femme était très intéressante:
Est-ce que vous maintenez toujours cette opinion-là, d'une part? Est-ce
que la ministre maintient toujours ça?
Mme Trépanier: M. le Président, le 16 mai, je
maintiens la même position en disant que la proposition que le Conseil du
statut de la femme nous a présentée, lors de la Commission sur
les normes minimales du travail... Le Conseil avait décidé
à ce moment-là de faire une présentation en deux volets,
soit les normes, et de présenter un projet que j'appelle presque un
projet de société. J'ai répondu à ce
moment-là que c'était un projet extrêmement
intéressant et qu'il allait dans la voie ou dans la ligne que le
gouvernement s'est tracée, soit de fournir à la population
québécoise un remplacement du revenu quant aux congés
parentaux. A un moment donné, c'était un engagement
électoral. Mais, si on se souvient bien de l'engagement de
l'époque - on dit en politique qu'un an, c'est un siècle, alors,
je me permets de dire de l'époque pour juin 1989 - ce qu'on a dit, c'est
qu'on s'est engagés à introduire un programme de remplacement du
revenu pendant le congé parental, à la suite de la mise en
vigueur du congé parental prévu dans le projet de loi C-21 du
fédéral qui aurait, vous l'avez mentionné tout à
l'heure, pour objet de porter à un an la période de couverture
pour les parents d'un enfant de troisième rang et plus. Cet engagement a
été pris, il tient toujours. Il faut se rappeler que le projet de
loi fédéral n'est pas encore adopté. Et je dois dire que
je diverge de vue sur deux choses. Quand vous dites que nous laissons au
gouvernement fédéral le soin de s'occuper des congés
parentaux, ce n'est absolument pas le cas. Nous sommes en accord avec notre
engagement. Nous avions dit que nous procéderions après
l'adoption de la loi C-21, d'une part. D'autre part, ce dossier, M. le
Président, est loin d'être récent. Parfois, on a
l'impression que certaines personnes viennent de s'ouvrir au monde et viennent
de se rendre compte qu'il y a un dossier de remplacement du revenu sur la
table. Mais, depuis 1975, les femmes du Québec, les groupes du
Québec réclament un programme de congés parentaux. Nous y
souscrivons, comme le fait Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière, et nous espérons pouvoir trouver une
solution prompte-ment.
Ce qui est très intéressant, suite à la commission
sur les normes du travail, qui avait pour objet essentiellement de parler du
cadre de travail de la population québécoise, un projet de loi
qui n'avait pas été revu depuis 1979, et nous l'avions
très bien déterminé à l'époque... Le
ministre de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la
Formation professionnelle avait sciemment mis à l'écart de ce
projet-là, traité différemment tout le remplacement du
revenu, les congés parentaux, parce que nous considérons que ce
sont deux volets différents. (12 h 45)
II faut que les normes minimales du travail soient un préalable
aux congés parentaux. Il faut organiser le cadre de travail, et c'est
parallèlement à cette opération-là que nous parlons
de remplacement du revenu. Il y a eu, lors de cette commission - Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière était là
- vous vous souviendrez, consensus autour de la nécessité,
éventuellement, de trouver un programme de remplacement du revenu. Il y
a eu plusieurs formulations de proposées. La discussion s'est
orientée autour de la proposition du Conseil du statut de la femme. Et
c'est là qu'on s'est rendu compte qu'il y avait de nombreux consensus
qui venaient du patronat, des syndicats, des groupes de femmes. Tout le
monde était unanime pour dire que, si nous voulons concilier vie
familiale et vie professionnelle, les congés parentaux
rémunérés sont un outil extrêmement important. Et ce
consensus-là est extrêmement intéressant, parce qu'on s'est
rendu compte que tout le monde était prêt à faire des
concessions, y compris les patrons, y compris les syndicats, pour arriver
à cette solution-là, éventuellement.
Nous avons, cependant, dans le dernier budget, fait un pas dans ce
sens-là, en remplissant notre engagement concernant le PRALMA.
Concernant les deux semaines de carence, nous avions assuré, nous avions
promis et nous avions pris l'engagement d'augmenter la prestation,
l'allocation donnée dans le cadre du PRALMA, de passer de 240 $
à 360 $ pour les deux semaines de carence. Ce qui a été
fait, à ce moment-là. Tout de suite après la commission
sur les normes du travail, le comité, qui était en place depuis
plusieurs mois pour travailler aux normes du travail, réunissant les
gens du Secrétariat à la famille, du Secrétariat à
la condition féminine et du MMSR, a continué les travaux, suite
aux propositions énoncées à la commission, et nous pensons
pouvoir donner les résultats de ces travaux-là dans les prochains
mois.
Alors, premièrement, le gouvernement est très sensible
à cette problématique de congés parentaux
rémunérés, parce que nous faisons de la politique
familiale un dossier prioritaire au gouvernement du Québec. De plus,
pour la ministre déléguée à la Condition
féminine et responsable de la Famille, l'objectif, c'est que nous
puissions donner les outils nécessaires pour qu'on puisse concilier vie
familiale et vie professionnelle. Et ça passe, premièrement, par
des services de garde adéquats, ça passe, avant les services de
garde, par la possibilité pour les familles de pouvoir prendre un temps
d'arrêt pour mettre des enfants au monde. Alors, c'est absolument capital
pour nous. Et je sais que nous avons le support des groupes de femmes. Nous
avons le support de tous les intervenants dans ce dossier-là. Et nous
essaierons de trouver une solution évidemment adaptée à
nos ressources financières, aussi, et à nos besoins. Il y a
plusieurs scénarios qui ont été proposés.
Peut-être que vous voulez poser des questions à Mme Lavigne sur le
scénario qu'elle a présenté. Il y a des variantes dans les
scénarios présentés, mais il y a eu une constante, c'est
qu'on demande plus de soutien financier au moment de la maternité.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, j'aimerais
demander à Mme Lavigne, Mme la présidente du Conseil du statut de
la femme, comment elle voit le cheminement du dossier? Est-ce que vous pensez
que ça va arriver bientôt, que ça va devenir bientôt
des mesures concrètes? J'aimerais savoir, vous qui êtes en contact
et avec les groupes et avec les ministres, comment vous voyez le cheminement du
dossier. Est-ce qu'on peut espérer, cette année, avoir un
déblayage, est-ce qu'on peut avoir des mesures? Voilà.
Mme Lavigne: Écoutez, comme Conseil, je pense qu'on peut
avoir de grands espoirs. Il y a, je dois vous dire, un élément
qui est très clair. On est conscientes que, tant que la loi
fédérale ne sera pas passée - c'est encore bloqué,
mais tout le monde s'attend à ce que ce soit éventuellement, que
ça sorte du Sénat - tant que le projet de loi C-21 ne sera pas
passé, il y a une impossibilité technique. Et d'ailleurs, cette
question-là, lors des consultations, avait été
abordée par des centrales syndicales et un organisme féminin qui
avait un point de vue différent en disant: Écoutez,
peut-être qu'on est mieux de séparer les deux; peut-être
qu'on est mieux de ne pas s'enligner ensemble. Sauf que nous, comme Conseil, on
s'est dit: C'est extrêmement compliqué si on n'articule pas un
projet de caisse avec la Loi sur l'assurance-chômage parce qu'on va se
retrouver avec différents niveaux de revenus et un système qui ne
sera pas cohérent. Ce qui est important, c'est que, d'une part,
l'ensemble du décor soit là. Et c'est important aussi, je pense,
pour faire accepter le projet dans les milieux patronaux. Il y a une
contribution qui doit s'amorcer et je pense que c'est une... Les gens la paient
déjà, mais je pense qu'il faut sentir les effets visibles, et
ça, c'est une condition, je pense, sine qua non.
L'annonce du passage de 240 $ à 360 $, évidemment, la
réaction qu'on a eue là-dessus, c'est de dire: Bien,
écoutez, finalement, ça sera ça de... Ça va baisser
de 5 000 000 $ le coût du projet en bout de piste et, à cet
égard-là, ça va juste baisser la facture, à moins
qu'il n'y ait d'autres naissances qui remontent... Mais on s'est dit: Bon,
c'est un premier très très très petit pas. Ça, je
le dis. Néanmoins, on se dit: II faut absolument cesser d'avoir un
système de congé parental qui soit un raccommodage de toute une
série de systèmes. Et ce qui est important, c'est d'avoir un
système qui soit équitable pour l'ensemble des femmes qui sont
sur le marché du travail et ça prend un système
cohérent. On a un système boiteux qui fait que la moitié
des femmes qui accouchent n'ont pas accès à
l'assu-rance-chômage parce qu'il y a toutes sortes de conditions
d'admissibilité. Là-dedans, on retrouve des autonomes, des
travailleuses à temps partiel, toute une série de femmes qui ne
se qualifient pas dans le système actuel. Et je pense qu'on est rendus
à l'étape d'avoir un système cohérent. Et
ça, si ça peut donner le temps à l'ensemble des appareils
de digérer la proposition qu'on fait, bien, tant mieux.
Je pense que, déjà, dans certains ministères ou
dans certains organismes qui étaient particulièrement
visés par notre proposition - on faisait une proposition que la
Régie des rentes soit le lieu d'administration - il y a des
réflexions qui se font là-dessus et ça prend quand
même du temps pour penser de1 voir les difficultés
d'application du système. Mais le contexte est là, et je pense
que c'est tellement clair comme demande de la part des femmes du Québec
que, bon, je m'attends à ce qu'on l'ait quand même relativement
bientôt. Ha, ha, ha! Mais c'est... Écoutez, je me dis: Je n'ai
plus 20 ans. Je n'espère pas que les affaires arrivent tout de suite le
lendemain matin, mais on espère que ça va arriver. Ha, ha,
ha!
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, disons que c'est
évident que l'Opposition offi-
cietle a accueilli très favorablement le projet du Conseil du
statut de la femme, étant donné que c'est quelque chose qui
ressemble énormément à ce qu'on prônait, nous autres
aussi. On avait déjà pensé que c'était une
excellente idée et elle est encore meilleure de toute façon.
Je voulais savoir aussi, en dernière question, j'aurais voulu
savoir quelles seront les principales préoccupations du Conseil du
statut de la femme pour l'année qui s'en vient, sur quoi vous avez
l'Intention de mettre vos efforts.
Mme Lavfgne: Bon, d'accord. Je peux peut-être les prendre
par thème de travail du Conseil. D'une part, le ConaeH continue à
travailler à la phase II, la deuxième année du plan
triennal. Il y aura durant l'année, au niveau de la santé... Il y
a des suivis... Il y a de très importantes réformes qui sont en
cours dans le moment au niveau des structures régionales de
santé, de l'ensemble de la réforme. À cet égard,
c'est un dossier prioritaire parce que les femmes ont été exclues
des pouvoirs, des lieux de décision en matière de santé.
Tout le courant de régionalisation qui se développe nous
apparaît comme étant un moment privilégié pour que
les femmes puissent enfin se réinscrire dans les structures, dans les
mécanismes de décision dont elles ont été
historiquement exclues. Et ça, ça nous semble fondamental. Donc,
à cet égard, H va y avoir tout un suivi du travail qui se fait
dans le sens de la réforme de la santé et des services
sociaux.
De la même façon, sur l'avortement - je vais juste prendre
les plus gros - il est évident que, selon ce qui arrivera, nous allons
à nouveau réitérer fondamentalement que la
priorité, que plus que jamais l'accessibilité des femmes à
des services demeure prioritaire. Et ça c'est un acquis. C'est un acquis
des femmes, et on va, à nouveau, travailler sur cette question-là
en matière de santé.
Un nouveau dossier au niveau de la santé, c'est-à-dire qui
était une préoccupation, mais qui, là, je pense, va
devenir beaucoup plus important qu'il ne l'était, c'est toute la
question de la violence. Je pense que les événements de
Polytechnique, toutes les femmes du Québec et beaucoup d'hommes du
Québec les ont vécus de façon tragique et, à cet
égard, je pense que ça nous interpelle très
profondément. Il y a trop de courants, de tendances, qui amènent
une banalisation à la fois de la violence et aussi une submersion de la
problématique de la violence faite aux femmes dans le cadre
général de la violence sociale. À cet égard, au
niveau même des familles, les principales personnes victimes de violence
sont les conjointes, sont les femmes. Ça, on l'oublie. Et, à cet
égard, le Conseil reprend l'ensemble de la problématique, les
réflexions des groupes et il est possible qu'on mène une large
consultation - on va voir la façon - mais un travail nouveau de
réflexion sur la violence. en ce qui concerne le secteur du travail, au
niveau des régions, notamment, la question de l'accessibhité
à toute une série, à toute une gamme, à certains
programmes de formation professionnelle sera analysée au niveau de
chacune des régions. il y aura aussi une collaboration du conseil au
plan d'action gouvernementale sur la participation des femmes en sciences et
technologie. la question de l'équité salariale, qui est un enjeu
des femmes pour la prochaine décennie va, évidemment, être
une source de préoccupation du conseil. sur cette question-là, ce
que nous entendons faire au courant de l'année, à la suite du
dépôt du rapport consultatif que mme la ministre a annoncé
tout à l'heure, qui doit avoir lieu au cours des prochaines semaines,
c'est d'entreprendre aussi, du point de vue du conseil, une analyse de
l'ensemble des démarches qui ont été faites. il y a aussi
là-dessus l'analyse de la situation ontarienne. on sait que les premiers
rapports ont été déposés en janvier 1990, mais on
sait aussi, et ça, ça nous inquiète comme conseil, que
l'expérience ontarienne pose de lourdes difficultés. il y avait
un colloque réunissant, en fin de semaine dernière, les
principaux intervenants, les principaux penseurs sur la question, les gens qui
ont travaillé au programme et il y a de lourdes difficultés. il
est important, je pense, que cette question se règle. il faut, je pense,
ne pas suivre les projections mathématiques qui vont amener
l'équité salariale pour les femmes en l'an 2050, mais
relativement rapidement, et il faut qu'il y ait une solution qui soit
trouvée. mais on est loin de s'enligner aussi sur l'application
mécanique d'une expérience ontarienne. et, là-dessus, il y
a plusieurs éléments à évaluer.
La question démographique, c'est une question qui
préoccupe aussi particulièrement le Conseil. D'ailleurs, si je ne
peux être ici cet après-midi, c'est que le Conseil a
organisé un colloque sur Femmes et démographie qui a
commencé hier et qui se poursuit aujourd'hui, et qui nous amène
à nous réapproprier, comme femmes, ce discours qui a amené
soit des peurs face à l'immigration, soit toute une série de
politiques, en tout cas, que plusieurs femmes interprètent comme
étant des politiques natalistes. Or, les femmes sont totalement absentes
de ce débat-là au Québec et il importe, je pense, qu'on
soit capables, comme femmes, de nous réapproprier cette
réalité-là. Alors, cette question d'approche
féministe en matière de démographie va donner lieu
à un document de recherche.
Nous avons aussi en cours une recherche sur les femmes
âgées. Le premier volet est amorcé. Nous amorcerons le
deuxième volet qui touche davantage leur situation
socio-économique.
Il en va de même aussi pour les femmes chefs de famille
monoparentale. La pauvreté
s'identifie de plus en plus comme étant celle des femmes chefs de
famille monoparentale dont la situation ne s'améliore pas. Alors,
là-dessus, c'est une nouvelle recherche qui s'amorce.
Nous avons, par ailleurs, au chapitre de la loi 146, analysé la
question et le Conseil a mené, dois-je le rappeler, au courant de
l'année, une campagne d'information assez importante sur la loi 146.
Nous avons été d'ailleurs, je pense... Et ça,
c'était conforme au mandat du Conseil, dans la mesure où nous
avions reçu près de 3000 appels téléphoniques,
à notre service d'information téléphonique, de demandes
d'information de femmes qui disaient: On me demande de renoncer, quels sont mes
droits? Et, dans la mesure où il y a, jusqu'au 30 décembre
prochain, une possibilité de renoncer, le Conseil, quant à lui,
dont le mandat est d'informer les femmes sur leurs droits, devait rapidement
faire une tournée d'information provinciale, ce qui nous a amenés
à faire le tour de 31 villes du Québec et nous a aussi permis de
rejoindre plus de 420 relayeurs, c'est-à-dire des gens qui ont
donné de l'information à d'autres. Nous avons produit en outre en
150 000 exemplaires un document d'information sur la loi; de plus, nous avons
produit une vidéo qui a été copiée en 400
exemplaires et qui a beaucoup beaucoup circulé. À cet
égard, advenant des modifications à la loi, nous allons
poursuivre notre travail d'information et aussi notre rôle d'aviseur du
gouvernement sur les échos qu'on en a et aussi le suivre pour
s'assurer...
Le Président (M. Joly): Je m'excuse, Mme Lavigne.
Mme Lavigne: Oui.
Le Président (M. Joly): Déjà, le salon est
réservé pour une autre activité. Alors, compte tenu aussi
de l'heure... Je me dois quand même, avant d'ajourner, de mentionner que
nous avons commencé nos travaux légèrement en retard, soit
d'une vingtaine de minutes, lesquelles 20 minutes peuvent être en banque
pour cet après-midi. Je présume que nous serons
reconvoqués par l'ordre de la Chambre, cet après-midi, de 16 h 30
jusqu'à 17 h 30, et on pourra déborder, à ce moment. Mme
la députée, vous aviez quelque chose à dire?
Mme Carrier-Perreault: Oui. Je voudrais remercier Mme Lavigne, la
présidente du Conseil du statut de la femme, puis lui souhaiter une
bonne fin de colloque. La chanceuse!
Mme Lavigne: C'est moi qui vous remercie. Mme Trépanier:
M. le Président.
Le Président (M. Joly): Alors, nous allons ajourner nos
travaux... Oui. Excusez, Mme la ministre.
Mme Trépanier: Est-ce que je pourrais avoir une
confirmation pour l'heure? Vous avez dit...
Le Président (M. Joly): Malheureusement, ce sera l'ordre
de la Chambre.
Mme Trépanier: ...16 h 30 ou à peu près.
Après la période de questions.
Le Président (M. Joly): Ce sera l'ordre de la Chambre,
présumémentà 16 h 30.
Mme Trépanier: Merci.
Le Président (M. Joly): Merci. Nous allons ajourner nos
travaux sine die. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 3)
(Reprise à 16 h 33)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux
où nous les avions laissés ce matin. Je ne vous rappellerai pas
le mandat que nous avons. Je pense que tout le monde est conscient et sait
exactement ce qui en est. Nous étions au Conseil du statut de la femme.
Il vous restait quelques questions, je pense. C'est ça?
Mme Carrier-Perreault: On préférerait passer
à l'Office des services de garde.
Office des services de garde à
l'enfance
Le Président (M. Joly): Parfait. Alors, nous allons
référer au programme 2 de l'Office des services de garde à
l'enfance, organisme relevant de la ministre déléguée
à la Condition féminine. Mme la députée.
Mme Carrier-Perreault: II me fait plaisir de saluer la
présidente de l'Office. M. le Président, on va lire le premier
sujet; ce sera au niveau des crédits généraux. Alors que
le gouvernement libéral promettait, l'an dernier, l'injection de 147 900
000 $ dans les services de garde, on sait qu'il en a injecté seulement
125 100 000 $ dans le système cette année. Le gouvernement a donc
périmé 22 800 000 $, dont 18 500 000 $ ont été
gelés par le ministre des Finances et 4 300 000 $ n'ont pas
été dépensés par l'Office des services de garde. Le
gel des crédits a été supérieur à celui
annoncé lors du budget de 1989-1990, puisqu'à ce
moment-là, le ministre des Finances annonçait un budget de 132
400 000 $ au lieu 147 900 000 $. Le gel aurait donc dû être de 15
500 000 $ plutôt que de 18 500 000 $. Pour l'Office des services de
garde, le total des crédits périmés représente une
coupure de 15,4 % par rapport aux crédits votés l'an dernier.
Rappelons que les crédits initiaux étaient d'ail-
leurs jugés insuffisants par la majorité, en fait
l'ensemble des intervenants du milieu.
Alors, j'aimerais savoir, M. le Président, comment la ministre
pourrait nous expliquer la situation que je viens de décrire.
Le Président (M. Joly): Mme la ministre.
Mme Trépanter: M. le Président, en tout premier
lieu, je pense que, pour expliquer la question des budgets
périmés, il faut juste se rappeler que, lorsque les budgets ont
été accordés lors de la politique des services de garde,
c'était avant le désistement du gouvernement
fédéral. On se souviendra que, lorsqu'il y a eu
désistement du gouvernement fédéral, le gouvernement du
Québec a reconduit toutes les orientations de la politique des services
de garde, dont on pourra peut-être parier plus tard, parce que vous aurez
sûrement d'autres questions concernant les services de garde. Il y a eu
un changement de cap ou un petit peu un ralentissement au niveau du
développement des places, et c'est à ce niveau-là
où U y a eu beaucoup de périmés. Alors, je vais vous
l'expliquer en gros.
Les périmés sont de 15 %, comme vous le dites, seulement
lorsque l'on tient compte du budget initial annoncé, et ça, avant
le retrait du gouvernement fédéral sur la stratégie sur
les services de garde. Cependant, les vrais périmés se chiffrent
à 5 % si l'on tient compte de ce retrait-là. Et vous avez la
liste des crédits périmés, vous avez une feuille qui vous
dit que, dans le fond, les vrais périmés sont de l'ordre de 4 329
500 $. Alors, je ne sais pas si on suit, mais je peux vous expliquer
d'où viennent ces 4 000 000 $. Je vais juste reprendre votre question
pour être bien sûre que j'ai... Alors, si vous regardez votre
budget original qui était de 147 962 000 $ et les dépenses qui
ont été de 119 179 000 $, vous avez un manque à gagner de
28 000 000 $. C'est ça. Il y a 24 000 000 $ qui ne sont pas vraiment des
périmés, que je vais vous expliquer, plus les 4 000 000 $ qui
sont des périmés. Alors, les 24 000 000 $: vous avez 15 500 000 $
qui viennent du désistement du gouvernement fédéral, et ce
sont les 2000 quelques places que nous n'avons pas réalisées; au
lieu d'en faire 8000 et quelques cents, nous avions l'intention d'en faire 6000
quelques cents, l'an dernier, suite à ce désistement. Et, vous
vous souviendrez qu'il y avait eu un ajout de 32 000 000 $ du gouvernement
provincial, à ce moment-là, pour combler le manque à
gagner. Alors, il y a eu ces 15 000 000 $ de ces 2000 places-là.
Vous avez ensuite 1 600 000 $ qui viennent du gel des crédits -
ça, c'est le 17 octobre 1989 - afin de tenir compte de l'économie
découlant de l'entrée en vigueur de la bonification de
l'exonération, le 28 août 1989, au lieu du 1er avril 1989.
Ça, c'est dû à des contraintes techniques. Vous savez que
maintenant, depuis la politique, l'exonération est remise à la
garderie, mais au nom de chacun des parents. Le Conseil des ministres avait
adopté la politique en mai 1989. Il y a eu les circulaires de l'Office
des services de garde à produire, et tout ça a provoqué un
certain retard de quelques mois et nous n'avons pas pu donner la
rétroactivité, parce que le système de l'Office n'est pas
conçu pour rejoindre chacun des parents. On n'était pas capable
de savoir de combien de jours l'occupation avait été. Le
système n'était pas conçu comme ça. Alors, il y a
eu 1 600 000 $ de périmés à ce niveau-là.
Ensuite, il y a eu 1 419 800 $ de périmés aussi, à
cause de certaines subventions d'implantations de changement de localisation de
garderies; les projets d'expérimentation et diverses subventions de
soutien qui n'ont pu être accordés, par exemple, on n'a pas
trouvé le local à temps... Alors, ces 1 400 000 $, vous les
retrouverez sur une autre année financière. Vous savez que les
développements ne se font pas toujours dans l'année pour laquelle
le permis a été émis, où on a inscrit la garderie
ou le service de garde au plan de développement. Alors, on les trouvera
probablement une autre année.
Vous avez également 5 903 000 $ qui sont des transferts de
crédits au ministère de l'Education, pour les services de garde
en milieu scolaire. Alors, ce ne sont pas des périmés, non
plus.
Et, vous aviez un budget de 18 000 $ attribué à la
catégorie Prêts, Placements et Avances dont les
déboursés ne sont pas imputables non plus aux dépenses.
Ça, ça comprend les 24 441 $.
Les 4 329 000 $, dont il est question dans la fiche que nous vous avons
remise, se divisent ainsi. Il faut se rendre compte qu'on est à la
première année d'implantation de la politique et l'Office des
services de garde fonctionne avec des budgets fermés et n'a pas
accès au fonds de suppléance. Alors, lorqu'ils font des
prévisions en ce qui concerne l'exonération financière,
ils se sont organisés pour aller chercher l'occupation optimale des
places. Et pour la garderie en milieu familial, il y a eu une diminution du
pourcentage d'occupation de la clientèle subventionnée. On a eu
une occupation un peu moindre que les prévisions de l'Office, d'une
part. D'autre part, il y a un autre montant de 1 506 000 $, soit 36 % des 4 340
000 $, qui est attribuable au fait que plusieurs titulaires d'un permis de
services de garde en garderie n'ont pas réclamé leur part des
subventions reliées au fonctionnement, par exemple pour les poupons,
pour l'intégration des enfants handicapés, qui sont des nouvelles
subventions, et aussi pour la formation du personnel. Alors, les subventions
poupons et intégration des enfants handicapés, pour les buts
lucratifs également, on a optimisé la fréquentation et
l'utilisation des ces subventions-là. Alors, il y a 1 506 000 $ qui ont
été périmés à cet
effet-là. Et, il y a un dernier montant de 926 000 $, soit 22 %,
qui est attribuable au budget des dépenses de transfert; ce montant se
partage entre les enveloppes budgétaires prévues pour les
subventions d'implantation et de changement de localisation de garderie et les
subventions reliées à divers autres besoins de l'Office, des
besoins internes, administratifs. Alors, je pense qu'il ne faut pas penser
qu'il y a eu 15 % de crédits périmés. Tous ces
crédits sont explicables et c'est à cause du désistement
fédéral, d'une part, et en grande partie aussi à cause de
la première année d'implantation de plusieurs des
subventions.
Mme Carrier-Perreault: Disons, M. le Président...
Le Président (M. Joly): Oui, Mme la
députée.
Mme Carrier-Perreault: Je conçois très bien que
c'est explicable, mais je trouve que c'est impardonnable, en fait, que ces
sommes-là aient été périmées, qu'on n'ait
pas trouvé la possibilité de dépenser ces
sommes-là, alors qu'on sait que 6000 places, c'était vraiment un
minimum et que cela a été, comme on disait tantôt,
décrié. On se rend compte que ça a été 5245
qui ont été ouvertes et on trouve, malgré tout, le moyen
de ne pas tout dépenser l'argent. Est-ce que des mesures vont être
mises vraiment sur pied pour qu'on puisse s'organiser afin qu'au moins les
sommes qui sont projetées pour cette année soient
entièrement placées dans les services de garde, comme elle sont
supposées l'être?
Autre chose aussi, comment se fait-il qu'on continue, tout en sachant
qu'on a périmé 22 800 000 $? Comment se fait-il qu'on entend
toujours les mêmes... Soit dans le discours du ministre des Finances, ou
encore, j'entendais la ministre nous parler ce matin de 147 900 000 $ qui
avaient été alloués, alors qu'on sait très bien que
ce n'est pas 147 900 000 $, mais bien 125 000 000 $ qui ont été
dépensés. Alors, je trouve que c'est un petit peu fausser les
chiffres, un petit peu beaucoup. Je me demande s'il y a des moyens qui vont
être mis sur pied pour qu'on puisse dépenser les sommes au complet
afin de pouvoir satisfaire les besoins de la population, à ce
niveau-là. (16 h 45)
Mme Trépanier: Alors, les montants qui ont
été inscrits au livre des crédits l'avaient
été avant l'énoncé de politique, en juin dernier.
Losqu'il y a eu désistement du fédéral, il y a eu une
diminution dans les places de développement. Pour l'an passé, on
a mis 6208 places. On ne peut pas transférer des budgets comme
ça. Je vais vous reparler du développement, parce que, quand on
octroie des permis pour 6200 places... Vous nous avez dit ce matin: Vous n'avez
même pas rencontré ces objectifs-là, vous avez déve-
loppé 5145 places. Il faut bien savoir que, lorsque vous avez les
crédits, c'est sur une année fermée, du 1er avril au 31
mars; mais, dans les faits, ça ne se produit pas comme ça. Je
vais vous donner les chiffres exactement comme ils doivent être lus. Il
faut comprendre qu'une place de développement de services de garde,
dépendant du mode de garde, peut prendre de 12 à 18 mois. Et
ça chevauche souvent sur une année, une année et demie.
Alors, c'est difficile de voir quelles sont les places vraiment
réalisées quand vous regardez le livre de crédits. Alors,
je vais vous les donner exactement. Les données qui vous ont
été fournies n'ont pas été relevées jusqu'au
31 mars, puisque, lorsqu'on nous a demandé les données, tous les
chiffres n'étaient pas disponibles. Les données qui vous ont
été founies sont en date de février 1990 - c'est pour
ça qu'on verra un petit écart - et excluent aussi l'augmentation
de capacité. C'est aussi pour la même raison que Mme la
présidente me dit, c'est que ces données-là
n'étaient pas disponibles non plus au mois de février.
Alors, je vais vous donner le portrait exact au 31 mars 1990. Au niveau
des nouveaux services, il y a eu 1609 nouvelles places. Il y a eu une
augmentation de capacité. Alors, les services de garde existants
où on a augmenté le nombre de places, où on a donné
un permis pour augmenter des places, il y a eu 714 nouvelles places. Le
développement en milieu scolaire, 3803 places, ce qui donne 6126 places
qui ont été terminées, développées dans
l'année financière. Il y a aussi les places qui sont en cours de
développement, qui sont inscrites au plan de développement mais
qui ne sont pas terminées, qui n'ont pas franchi toutes les
étapes, qui ne sont pas prêtes à opérer. Et, dans la
machine, il y a 1938 places qui sont en cours de développement.
Ça, ce sont de nouvelles places. En augmentation de capacité,
alors des services de garde déjà existants mais qui vont
augmenter de capacité, il y en a 99. Alors, ça nous donne un
grand total de 8163 places qui sont ou développées, ou en cours
de développement pour cette année. Ces 8163 places incluent le
rattrapage annuel des services qui sont en développement une
année donnée, mais qui se finalisent très souvent dans
l'année subséquente.
Ce qu'il faut absolument préciser, c'est que, chaque
année, l'Office donne des promesses de subventions équivalentes
aux places autorisées par le gouvernement. Par exemple, en 1989-1990,
l'Office a donné des promesses - et c'est le terme technique qu'on
emploie - pour la totalité des places autorisées. Cependant,
dépendant du rythme des groupes promoteurs ou des problèmes
d'implantation qu'ils rencontrent, par exemple dans les grands centres
où c'est difficile de trouver des locaux, le développement se
fait, en moyenne, sur une période variant de 12 à 18 mois. Alors,
dans l'ensemble, si, par grand bonheur, on réussissait à
développer et à rendre
à terme toutes les places que nous avons promises et auxquelles
nous sommes vraiment obligés, nous développerions cette
année 8163 places. Alors là, vous avez le portrait global.
Ça, c'est depuis le mois d'avril.
Mme Carrier-Perreault: Mais quand vous me parlez de 8163
places...
Mme Trépanier: Quand je parle de 8163 places, je vous
parte des places autorisées et...
Mme Carrier-Perreault: ...et à venir
Mme Trépanier: ...les places qui sont en cours, les
promoteurs qui ont demandé un projet et qui sont Inscrits au plan de
développement. Mais, quand on va arriver, l'an prochain, à
l'autre étude de crédits, il faut que ces 8163 places aient
complété leurs travaux pour... Ils n'ont pas de permis tant que
les travaux ne sont pas terminés. Alors, habituellement, il y a une
différence entre le nombre de permis émis et le nombre de places
autorisées. Et ça, ça dépend de plusieurs facteurs,
souvent incontrôlables, et d'autres que nous essayons de contrôler
le mieux possible.
Mme Carrier-Perreault: Disons que, quand on parle de ces 8163
places, on parle de choses qui sont à peu près sur une
période qui va s'étaler jusqu'aux crédits de l'an
prochain. C'est donc sur une période de deux ans.
Mme Trépanier: Non, un an, un an et demi.
Habituellement... Vous savez, c'est un processus continuel. Il y a des places
qui ont été autorisées, en 1989-1990, qui ont vu le jour,
officiellement, cette année, et d'autres pour qui on a donné une
autorisation de s'implanter cette année et qui verront le jour en 1990,
et d'autres, ce sera après le 31 mars 1991. Alors, c'est pour ça
que le nombre de permis n'égale pas toujours le nombre de places
autorisées.
Ce qui est important, c'est que l'Office, chaque année, donne des
promesses de subventions équivalant aux places autorisées par le
gouvernement. L'Office dit: Là, le budget nous a autorisés de
6208 places. Alors, l'Office a fait des promesses pour 6208 places. Si le
promoteur ne réussit pas à rendre son projet à terme avant
le 31 mars 1991, l'émission du permis ne sera pas faite.
L'émission du permis va être faite pour les places, lorsque le
projet est terminé. Et les crédits, évidemment, sont
prévus d'une année à l'autre pour le nombre de places
autorisées. Et ça, c'est le même système... Je vais
vous ramener à un autre dossier, par exemple, le dossier de l'habitation
sociale. Quand on vous octroie, dans votre comté, un nombre
d'unités HLM... Dans votre région, la population est moins dense
que dans la région de Montréal, mais dans ma région, il
est absolument impensable qu'une place HLM autorisée en 1990 voie le
jour en 1990. C'est toujours sur une période de deux ou trois ans.
Alors, l'Office municipal d'habitation autorise la construction et
l'émission de la place, mais les budgets sont versés quand la
place est faite, quand la place est rendue à terme.
Mme Carrier-Perreault: Si j'ai bien compris, l'engagement,
l'autorisation du ministre, si on veut, était pour 6208 places. On
s'entend pour dire que de réalisées, au moment où on se
parle, vraiment réalisées, c'est 5245.
Mme Trépanier: C'est 6126, parce que lorsque vous avez eu
la note, les données n'étaient pas compilées au 31 mars
1990 et vous n'aviez pas l'augmentation... Vous aviez le développement
des nouveaux services, les nouvelles places demandées. Ça,
c'était 1609, mais vous n'aviez pas l'augmentation de capacité.
Alors, un service de garde qui décide, par exemple, de passer de 50
à 60 places, il y a une augmentation de 10 places. Ces places-là
n'étaient pas considérées non plus. Il y en a 714 et vous
n'avez pas le développement en milieu scolaire, qui est de 3803
places.
Mme Carrier-Perreault: On l'avait.
Mme Trépanier: Vous l'aviez? Alors, ça donne 6126
places.
Mme Carrier-Perreault: Si je comprends bien, M. le
Président...
Le Président (M. Joly): Allez, madame.
Mme Carrier-Perreault: . c'est que les chiffres qu'on a, nous
autres, en main, ce sont des chiffres qui sont datés, dans le rapport
qui a été fourni, du 23 mars. Alors, le 23 mars, on avait ces
chiffres-là, nous autres, et c'est le 31 mars que vous avez eu d'autres
chiffres.
Mme Trépanier: Si vous me le permettez, M. le
Président, je vais demander à la présidente de l'Office de
compléter cette information-là.
Le Président (M. Joly): Mme la présidente. Allez,
je pense que c'est important pour la compréhension là...
Mme Trépanier: C'est technique, madame, est-ce que...
Mme Carrier-Perreault: Je me fie sur ce que j'ai, moi.
Mme Trépanier: M. le Président, est-ce que Mme la
députée est d'accord à ce que Mme la présidente
complète?
Mme Carrier-Perreault: Oui, certainement.
Le Président (M. Joly): Oui, effectivement.
Mme Marcotte (Nicole): C'est technique, dans le sens qu'au moment
où vous nous avez demandé. les données, à cette
date du mois de mars, le 31 mars n'étant pas arrivé - je pense
que c'est au 20 mars, quelque chose du genre, - donc, les dernières
données du mois ne sont pas nécessairement toutes
compilées, le système est en marche. Donc, au moment où
vous avez demandé les données, c'était les données
les plus à jour qu'on avait. Depuis, on a pu finaliser les
données au 31 mars. Donc, ce n'est pas qu'on ne voulait pas vous les
donner, c'est qu'à ce moment-là, elles n'étaient pas
complètement comptabilisées puisque l'année
financière n'était pas terminée.
Le Président (M. Joly): Est-ce que ça vous donne
satisfaction, madame...
Mme Carrier-Perreault: Disons que je me fie à ce qu'on me
dit là, présentement, parce que...
Le Président (M. Joly): C'est la vérité
même.
Mme Carrier-Perreault: ...je trouve ça étrange
quand même parce qu'on parle d'une semaine, à peu près,
d'intervalle.
Le Président (M. Joly): Parce que ça bouge vite
dans une semaine.
Mme Carrier-Perreault: ...II reste qu'il y a une chose qui est
sûre, par exemple, en tout cas, il y a une chose dont je suis certaine...
Ça bouge vite! Je n'appelle plus ça vite, monsieur. Ce qui
arrive, c'est que... À ce rythme-là, est-ce que la ministre croit
toujours que c'est possible de développer 60 000 places en cinq ans?
Mme Trépanier: Ce que je peux vous dire làndessus,
c'est que la politique des services de garde avait plusieurs objectifs, si vous
vous souvenez bien: l'objectif de développer de façon
harmonieuse, de façon que les régions soient bien
représentées, qu'on ait des services adéquats partout, un
meilleur financement des services de garde et un développement de 60 000
places en cinq ans. Est arrivé, ensuite, le désistement du
gouvernement fédéral qui nous a obligés dans la
première année à faire un développement de 6000
places, à autoriser - là, je rentre dans le même panneau -
6200 places au lieu de 8000. Mais ce qui est très important, c'est que,
dans la politique, nous avions comme objectif d'avoir un développement
plus planifié et plus organisé et un des éléments
majeurs de la politique des services de garde était la planification
régionale. Et nous considérons, avec cette planification
régionale qui est presque terminée, pouvoir arriver à
faire un développement de services de garde beaucoup plus harmonieux qui
va répondre mieux aux besoins des parents et d'autre part,
réduire les délais également. Alors, les délais que
vous avez de 18 mois vont peut-être se restreindre, se résorber un
peu grâce à la politique, à la planification
régionale, d'une part. D'autre part, lorsque nous avons planifié
60 000 places sur cinq ans, il n'y avait pas cette épée de
Damoclès au-dessus de la tête, mais pour régler ce
problème-là, il faut considérer un grand
échantillon de services. Et il faut voir s'il n'y aurait pas d'autres
modes alternatifs aussi qui viendraient compenser. Cette année, la
planification régionale, le développement des services a
été fait à partir des premières données de
cette planification régionale. Et, à partir de l'an prochain,
elle sera faite régionalement. Avant, le développement
était fait selon les demandes des promoteurs partout à travers le
Québec. Par exemple, on n'était pas capables de dire si, dans le
comté des Chutes-de-la-Chaudière ou dans la région de
Montréal, on devait changer, accorder plus de permis à une agence
en garde familiale plutôt qu'à une garderie. On n'avait pas les
chiffres pour le donner. Alors, à partir d'aujourd'hui, on pourra se
reposer sur des données fiables, sur des données stables pour
prévoir le développement. Ça, c'est une chose. D'autre
part, vous nous avez parlé, à de nombreuses reprises, dans la
motion que vous avez faite cette semaine, lors d'une question en Chambre, vous
avez parlé, lors de votre intervention de ce matin, vous avez même
parlé de recul, à un moment donné, dans les budgets
de l'Office des services de garde. (17 heures)
II y a une chose qui est extrêmement importante. Je ne sais pas si
vous l'avez remarqué, dans le budget de cette année, nous avons
assuré l'indexation à l'Office des services de garde, ce qui
n'avait jamais été le cas, auparavant. Ça permet donc
d'assurer la fiabilité et la stabilité, d'une part. D'autre part,
jamais avant la politique des services de garde, il n'y avait eu de
stabilité dans le développement des places. Alors, chaque
année, la ministre devait aller se battre au Conseil des ministres et au
Conseil du trésor pour avoir le nombre de places. Là, nous avons
tout de même, avec cette politique, un développement qui est
stable, qui est fiable, et nous savons que, dans les prochaines années,
nous pourrons développer 60 000 places de plus, et peut-être plus,
si la conjoncture économique nous le permet. C'est pour ça qu'on
n'a pas coulé dans le béton, cette année... Vous avez vu,
au budget, qu'on avait octroyé 6208 places, pour cette année.
Avec la régionalisation, peut-être nous rendrons-nous
compte que, dans telle région, on a plus besoin de services de garde en
milieu familial, ou de garde en milieu scolaire, et là, on ne parle plus
des mêmes coûts. Alors, il y aura
peut-être lieu de se réajuster et, pour la même
somme, pour les mêmes fonds, peut-être qu'on pourra réaliser
plus de places. C'est un peu le tour du décor.
Moi, je peux vous dire, en conclusion, deux points extrêmement
majeurs: fiabilité du financement, stabilité et aussi
planification régionale. Donc, on pourra donner des services plus
organisés, selon les besoins des gens. Meilleur financement,
orienté beaucoup plus vers les parents, et aussi diversification des
services de garde. Et, à cet effet-là, vous savez que dans la
politique des services de garde, on parle de haltes-garderies et de jardins qui
sont dans la loi, mais les articles ne sont pas promulgués. Alors, c'est
une priorité, cette année. L'Office est à voir à la
réglementation qui pourrait régir ces services et nous
considérons que ce sera une façon d'améliorer aussi les
services de garde au Québec.
Mme Carrier-Perreault: Je reviens à la question, M. le
Président. Oui?
Le Président (M. Joly): En vertu des règles, chaque
parlementaire a quand même le droit de poser quelques questions, bien
sûr. Alors, s'il y en a qui ont des questions aussi. Moi, j'aimerais
quand même, Mme la ministre, qu'on... Quand vous avez soulevé la
planification régionale, est-ce qu'il y a déjà un plan
d'action qui se fait dans ce sens-là?
Planification régionale
Mme Trépanier: Oui. Nous sommes, je pense, le premier
ministère - et j'en suis très heureuse - à défendre
ses crédits, aujourd'hui. Si nous avions été à la
fin du processus, peut-être qu'on aurait pu vous donner officiellement...
Tout est en train de se faire. Ce n'est pas approuvé encore par le
conseil d'administration de l'Office qui siégera, je pense, la semaine
prochaine ou d'ici le 24 mai. Mais la planification régionale est
enclenchée, elle est prête, les données sont là. Le
plan de développement sera basé sur cette planification
régionale au lieu d'être fait un peu selon la demande des
promoteurs. Donc, à partir de cette année, nous aurons un
développement plus planifié.
Ce que vous vouliez savoir, c'est ce qu'on faisait dans la planification
régionale?
Le Président (M. Joly): Actuellement, oui. C'est ce qui
m'intéresse.
Mme Trépanier: Vous savez, nous, on a
considéré que c'était l'élément majeur,
cette année, de la politique des services de garde, qu'on ne pouvait
rien faire sans avoir cette planification régionale. Alors, les
critères qui ont été retenus pour faire la planification
régionale sont les suivants. D'abord, il y a une répartition
interrégionale et il y a une répartition intraré-gionale.
Pour la répartition interrégionale, nous cherchons la
réduction des écarts entre les régions quant à la
couverture des besoins. On s'est rendu compte que, dans le passé, les
régions n'avaient pas toutes été traitées
également et donc équitablement. Nous avons fait le calcul des
places requises dans chacune des régions. Nous avons fait le rapport des
places en opération aux places requises pour obtenir les taux de
couverture. Et nous avons également fait la répartition des
places allouées au prorata des places requises.
Dans la répartition intrarégionale, les critères
généraux sont de ne considérer que les territoires
où une demande est déjà enregistrée pour cette
année, parce qu'on a voulu faire le plan cette année; vu qu'il y
a plusieurs projets en attente d'une réponse, le choix pour 1990-1991 va
se limiter à ce bassin-là. Ensuite, pour des projets
également admissibles, nous avons respecté l'ordre chronologique
d'entrée des demandes, et une seule garderie - parce qu'il y a beaucoup
d'appelés, peu d'élus - par 50 000 habitants, une seule agence
par MRC, incluant les projets des plans antérieurs, non encore sous
permis. Aucune garderie, non plus, de moins de 30 places, et un minimum de 500
enfants dans une municipalité pour un projet de quartier. Et les
critères en milieu de travail, le volume régional est
déterminé par les sondages, sur préférence des
parents. Alors, la priorité de la politique n'a pas été
chiffrée, mais elle voulait correspondre aux besoins des parents. Les
sondages que nous avons faits sont indicateurs de ce besoin-là. Nous
nous sommes rendu compte que l'étude de faisabilité était
concluante à cet effet-là. Alors, ça nous permettra, dans
l'avenir, de planifier notre développement selon les besoins et selon
les ressources existantes
Évidemment, cette année, on est un peu à cheval sur
la planification régionale qui est complétée, mais avec
des demandes que nous avions déjà. Alors, à partir de ce
pian de développement là et je pense que les collègues
vont être heureux, vont être surtout intéressés
à savoir que pour les projets qui sont dans la machine depuis plusieurs
années, - il y a des projets que les promoteurs ont
déposés, parfois depuis trois ans, quatre ans, - pour ces
projets-là, chacun des promoteurs, cette année, aura une
réponse si le projet est retenu. Alors, ils auront l'autorisation de
développer, sinon on leur dira que, l'an prochain, ils pourront
soumettre une autre demande. On s'est rendu compte que notre liste d'attente
est loin d'être à jour. Il y a des promoteurs qui sont dans la
machine depuis plusieurs années et qui n'ont peut-être, pour
plusieurs raisons, plus l'intention d'ouvrir une garderie ou un service de
garde. Alors, ça nous permettra de mettre notre fichier à jour.
Et, l'an prochain, les demandes seront traitées selon les besoins de
chacune des régions, selon les critères
que je vous ai mentionnés tout à l'heure.
Le Président (M. Joly): Mme la députée,
à vous. M. le député de Verdun, je ne vous reconnais
point. La règle de l'alternance.
Une voix:...
Mme Carrier-Perreault: En commentaire à une question, M.
le Président, puisqu'il y a alternance. J'aimerais d'abord, d'une part,
avoir le document à date de la répartition, celui du 31, celui
qu'on n'a pas dans le cahier des crédits...
Mme Trépanier: Sur le nombre de places? Mme
Carrier-Perreault: Exactement, oui. Mme Trépanier: O.K.
Mme Carrier-Perreault: Les propos de la ministre m'obligent
vraiment à conclure que l'engagement sur cinq ans de 60 000 places en
garderie, je pense que ça vient d'être abandonné. Ça
va être fait autrement, mais ça va être abandonné, et
ça ne se sera pas sur cinq ans pour les 60 000 places. Pour 1990-1991,
est-ce que...
Le Président (M. Joly): Excusez, Mme la ministre, vous
vouliez ajouter quelque chose au commentaire de Mme la
députée?
Mme Trépanier: Je voudrais juste rectifier un petit peu.
Ce que j'ai dit, c'est que l'engagement du gouvernement de produire 60 000
places était toujours là, qu'il y avait eu d'abord le
désistement du fédéral qui nous avait obligé
à réviser nos positions. D'autre part, que nous nous sommes
engagés pour 1989-1990 et 1990-1991, mais pour les années
subséquentes, je suis très tenace et je ne dis pas que nous ne le
réaliserons pas. Ce que j'ai dit, c'est que nous essayerons de trouver
des modes de garde alternatifs. Peut-être que la conjoncture
économique s'améliorera, mais je ne me prononce pas sur les
prochaines années.
Mme Carrier-Perreault: Parce qu'on se rappellera que les 60 000
places, c'est sur cinq ans. L'engagement portait là-dessus.
Mme Trépanier: Oui. L'engagement était avant le
désistement du fédéral.
Conditions de travail
Mme Carrier-Perreault: Pour 1990-1991, j'aimerais savoir si la
ministre prévoit des sommes pour la consolidation des services de garde
à l'enfance. On sait que les travailleurs et travailleuses
reçoivent un salaire qui ne les reconnaît pas. Aussi, pour que les
parents n'aient pas à débourser des sommes supérieures ou
qui seraient trop lourdes pour eux, est-ce que la ministre prévoit des
sommes pour la consolidation?
Mme Trépanier: Premièrement, ce que je vous ai dit
tout à l'heure, c'est que le gouvernement s'était engagé
à indexer les budgets, annuellement. Alors, ça, c'est une chose,
et c'est extrêmement important. C'est une indexation moyenne de 4,6 % qui
est entrée et qui prévaudra maintenant pour les années
à venir, ce qui n'était pas le cas les années
passées. Ensuite, il y a le montant d'aide financière
quotidienne, également...
Alors, le premier volet, c'était l'indexation, et le
deuxième volet, c'est le montant de l'aide financière quotidienne
maximale par enfant, pour atteindre 40 % du tarif quotidien de garde, plus un
montant de base établi à 4,95 $ par enfant. On sait
qu'auparavant... C'est une échelle. C'est selon l'échelle de
revenus et l'aide est en fonction de cette échelle-là. Et,
auparavant, à 500 $ de revenus de moins, on accordait 0,50 $ de plus
d'exonération. Et là, on a descendu à 0,40 $,
comparativement au 500 $. Alors, il y a une amélioration importante de
l'exonération financière, à ce niveau-là.
Mais aussi, il ne faut pas oublier que la politique a été
adoptée en juillet 1989. On a eu une augmentation substantielle, par
exemple, dans les garderies à but lucratif, quant aux poupons, quant aux
enfants handicapés et, ensuite, dans le perfectionnement du personnel
des services de garde dans les garderies. Ensuite, avec toute la question des
assurances collectives, ça donne à peu près 5 000 000 $,
pour l'année qui vient. Il faut dire, aussi, au sujet des assurances
collectives, que ça vient un peu améliorer les conditions de vie
des travailleurs en garderie. C'est une question à laquelle vous avez
fait allusion à plusieurs reprises et je comprends votre questionnement
là-dessus.
Ensuite, n'oublions pas... Vous avez parlé très souvent,
ce matin, et très longuement des congés parentaux. Nous avons
assuré, avec ce régime d'assurances collectives, les
congés de maternité, maintenant disponibles aux travailleurs de
garderie. Ça aussi, ça améliore les conditions de vie et
de travail des travailleurs en garderie. L'an passé, lorsque ma
prédécesseure, Mme Tremblay, était à la barre de la
Condition féminine, elle avait mentionné que l'Office des
services de garde étudierait globalement les conditions de travail afin
d'obtenir le portrait de la situation. En cours d'année, il y a eu un
projet national de recherche sur les salaires et conditions de travail des
travailleurs des services de garde. Ça a été un projet
présenté à la caisse d'aide fédérale. Ce
projet est parrainé par la Fédération canadienne des
services de garde à l'enfance et l'Association canadienne pour la
promotion des services de garde à l'enfance.
Alors, nous suivons ce projet attentivement et nous verrons ce que
ça donnera. (17 h 15)
Mme Carrier-Perreault: M. le Président...
Mme Trépanier: Juste une rectification. C'est un projet
qui est présenté, mais il n'est pas encore accepté par la
caisse d'aide. Alors, nous essayons de faire des représentations pour
que ce soit une recherche qui fasse partie d'un projet de caisse d'aide.
Mme Carrier-Perreault: Je finis mon commentaire. Ce qui arrive,
c'est que quand on parle d'indexation, je pense que ce n'est pas de ça
que je parle, l'indexation pour moi, ce n'est pas de la consolidation. C'est
juste une augmentation normale du coût de la vie. Alors, pour moi,
ça n'a rien à voir. Par ailleurs, quand la ministre nous parle de
la mesure dont elle vient de nous parler, l'exonération,
n'était-ce pas une mesure qui apparaissait dans l'énoncé
de politique et qui, d'ailleurs, devait être mise en vigueur l'an
dernier? J'aimerais savoir si c'est bien la même mesure dont on
parte?
Mme Trépanier: Premièrement, lorsqu'on parle de 5
000 000 $ concernant les assurances collectives et les congés de
maternité, moi, j'appelle ça des ajouts de fonds, d'une part.
D'autre part, vous me dites: L'indexation, ce n'est pas de ça que je
parle, ça n'a rien à voir. Oui, c'a à voir. Quand on a une
année, deux années, trois années et que les budgets ne
sont pas indexés, eh bien, en bout de piste, ça fait un grand
rattrapage. Peut-être, me direz-vous, que c'est insuffisant, mais, moi,
je vous dirai que c'est quand même important parce que les années
précédentes, H n'y avait pas d'indexation à ces
budgets-là. Et, effectivement, la mesure dont je vous parlais, du 0,40 $
par 500 $ pour augmenter l'exonération, c'était à la
politique, mais ça n'avait pas été confirmé dans
les faits et c'a été octroyé dans le budget.
Mme Carrier-Perreault: C'est donc une mesure qu'on annonce pour
la deuxième fois, finalement.
Mme Trépanier: Ce qu'on me souligne, M. le
Président, c'est que concernant le dernier volet de
l'exonération, dans la politique des services de garde,
l'énoncé de politique disait que ça devait entrer en
vigueur le 1er avril 1990, et c'est ce que nous faisons. C'est ce qui a
été confirmé dans le budget.
Le Président (M. Joly): Merci.
Mme Carrier-Perreault: Pratiquez-vous encore l'alternance ou si
je continue?
Le Président (M. Joly): Disons que si on veut quand
même jouer tous la même règle, je vais reconnaître
maintenant le député de Verdun.
Services de garde en milieu de travail et en milieu
familial
M. Gautrin: M. le Président, je vous remercie. J'aurais un
commentaire qui différerait peut-être de celui de la
députée des Chutes-de-la-Chaudière. Je trouve
personnellement que, dans la situation difficile dans laquelle nous vivons,
l'Office des services de garde et le budget des garderies, cela a
été l'un des rares budgets qui n'a pas eu les coupures
"drastiques" que d'autres ministères ont pu avoir. Il faut voir ici la
volonté très ferme du gouvernement, si je comprends bien, de
développer et de soutenir les services de garde.
M. le Président, j'aurai deux questions, si vous me permettez.
Mme la ministre a parlé de planification. Vous savez que, dans les
énoncés de politique, les services de garde en milieu de travail
étaient une des priorités. Alors, j'aimerais savoir comment, dans
la planification, se développent actuellement les services de garde en
milieu de travail. En sous-question, l'autre question que je voudrais vous
poser, c'est toujours sur la question de la planification: pour avoir une
idée exacte des services de garde, il est important, non pas seulement
de parler des garderies comme telles, mais de parier des agences de services de
garde en milieu familial. J'aimerais peut-être avoir une idée de
la planification et du développement tel que vous le voyez des agences
de services de garde en milieu familial. Je vois, à l'intérieur,
qu'il y a un certain nombre de fonds comme vous avez dit. Qu'est-ce que vous
planifiez actuellement pour le développement des agences de services de
garde en milieu familial? Donc, deux questions, si vous me permettez. Dans la
planification, je répète, quelle est la part que vous faites au
développement des garderies en milieu de travail et quelle est la part
des agences de services de garde en milieu familial? Merci, M. le
Président.
Mme Trépanier: M. le Président. Je remercie le
député de Verdun. Peut-être que je n'ai pas assez
insisté tout à l'heure, vous avez raison de dire que le budget de
l'Office est l'un des seuls organismes qui n'ait pas subi de coupures
"drastiques". Au contraire, lorsqu'on était en plein redressement
budgétaire, il y a eu une augmentation juste avant le budget lorsque le
fédéral s'est désisté; on a injecté 32 000
000 $ d'un coup pour ne pas pénaliser la politique des services de
garde. Ça démontrait là la priorité que le
gouvernement du Québec faisait des services de garde au Québec.
Quant à votre question de planification régionale, vous avez tout
à fait raison de dire que lorsque nous parlons de services de garde, il
ne faut pas penser uniquement garderies. Et, très souvent, ce
qui arrive, c'est que les gens associent tous lès services de
garde à des garderie, ce qui n'est pas le cas. L'Office régit les
services de garde en garderie, en milieu scolaire, en milieu de travail, des
haltes-garderies et des jardins. Les articles ne sont pas promulgués,
mais ce sont les cinq services de garde.
M. Gautrin: II y a des agences.
Mme Trépanier: Pardon?
M. Gautrin: II y a des agences.
Mme Trépanier: Oui, il y a des agences en milieu familial.
Quant aux services de garde en milieu de travail, c'est une priorité. Et
lorsque nous avons fait notre planification régionale, nous avons tenu
compte du taux de préférence des parents, par région, et
nous avons accordé ces places en premier, considérant qu'un tel
projet - le projet de garderies en milieu de travail - devait avoir
déposé une demande démontrant sa faisabilité et
indiquant un pourcentage équivalant à 75 % de
fréquentation par les enfants des gens qui y travaillent. Alors, c'est
toujours une priorité pour le gouvernement, et moi, personnellement, je
considère qu'un service de garde en milieu de travail, très
souvent, est moins onéreux pour le gouvernement parce que l'industrie ou
l'entreprise met de l'eau au moulin, très souvent, et il faut
développer... Quand on parle de conciliation de vie professionnelle et
de vie familiale, c'est un excellent moyen. Nous aurons une annonce
extrêmement intéressante à faire à ce
niveau-là, très bientôt, quant à une des garderies
en milieu de travail qui verra le jour très bientôt à
Québec.
Votre deuxième question, M. le Président, je l'ai
oubliée.
Le Président (M. Joly): M. le député...
M. Gautrin: C'était: Quelle place faites-vous, dans la
planification, aux agences de services de garde en milieu familial? Vous avez
répondu en partie...
Mme Trépanier: Oui.
M. Gautrin: ...qu'il fallait aussi tenir compte de l'importance
des agences de services de garde en milieu familial, mais puisqu'on
était en train de planifier actuellement quelle part, dans la
planification, on peut s'attendre à de nouvelles places
créées en agence parce qu'il ne faut pas seulement compter les
places en garderie, mais aussi, lorsqu'on parle des services qui sont
réellement offerts à la population, il y a non seulement des
places offertes en garderie, mais aussi des places en agence de garde en milieu
familial parce que, comme ça, on essaie de satisfaire au maximum la
volonté des femmes qué- bécoises. Et c'est la
volonté, je crois, du gouvernement d'aller dans cette direction.
Mme Trépanier: Oui, évidemment, le plan de
développement n'est pas encore sorti. Alors, je ne peux pas vous donner
officiellement des chiffres, mais je peux vous dire que nous avons
procédé de la même façon que les garderies en milieu
de travail, avec les mêmes données que nous considérons
lors de l'évaluation et lors de l'octroi d'une place en quelque service
que ce soit, du nombre d'enfants, du taux d'activité des mères,
des préférences des parents et aussi de la maximisation des
places évidemment. Vous avez tout à fait raison de dire qu'il
faut diversifier les modes de garde. Nous avons fait - je l'ai
mentionné, je l'ai abordé ce matin dans mon intervention - un
sondage et nous nous sommes rendu compte que les parents
préféraient, et de loin, la garde en milieu familial par exemple
pour les enfants de zéro à 18 mois, entre autres. Alors, il faut
absolument développer ces services de garde également, et je suis
convaincu que ça coûte moins cher aussi un service de garde en
milieu familial qu'une place en garderie pour le gouvernement. Je n'ai pas les
chiffres là, mais je penserais que oui. Alors, si on peut faire avec un
dollar plus, pourquoi pas?
Le Président (M. Joly): Merci, madame.
Mme Trépanier Mme la présidente me dit que la
différence évidemment à l'exonération est
disponible pour tous les services, alors c'est la même chose. Mais c'est
surtout au niveau de l'implantation que ça coûte moins cher.
M. Gautrin:... Mme Trépanier: Oui.
Le Président (M. Joly): Je tiens à rappeler aux
membres de cette commission que l'ordre de la Chambre nous convoquait
jusqu'à 17 h 30. Il nous reste quelques minutes. Par contre, nous avons
20 minutes en banque qui pourraient nous permettre d'aller jusqu'à 17 h
50 à peu près, avec le consentement nécessairement des
deux côtés, quitte à terminer avant, sauf que j'ai besoin
du consentement là.
Mme Trépanier: Consentement. Une voix:...
Le Président (M. Joly): Bon, parfait. Merci. Nous allons
procéder. On continue. Mme la députée.
M. Gautrin: On peut procéder jusqu'à 17 h 50.
Le Président (M. Joly): 17 h 50, pas dépassé
17 h 50. On peut finir avant. Nous mettrons les programmes aux voix vers
17 h 45. Ça vous va?
Services de garde Illégaux
Mme Carrier-Perreault: Merci, M. le President. Puisqu'on est
justement dans le sujet des agences de services de garde, j'aimerais qu'on
discute un peu du service de garde au noir. On sait qu'il y a des
problèmes majeurs, que la garde au noir, comme telle, constitue un des
problèmes majeurs pour les agences. C'est un compétiteur
féroce pour la garde en milieu familial reconnue. Il semble aussi que
l'Office des services de garde ait en sa possession une ou deux études,
en tout cas, des éludes sur ce sujet. D'une part, est-ce qu'on pourrait
connaître les conclusions de ces études-là? Est-ce qu'on
pourrait connaître leurs conclusions et les avoir aussi? Est-ce que Ce
sont des documents qui pourraient nous être déposés?
Mme Trépanier: Mme la présidente va vous donner la
réponse technique et je reviendrai ensuite sur la question.
Mme Marcotte: D'abord, il ne s'agit pas d'une étude, il
s'agit plutôt d'un document de régie interne où le
problème de la garde sans permis a été abordé,
effectivement, parce que ça faisait problème. Il ne s'agit pas
d'un rapport public. Éventuellement - Mme la ministre va en parler - il
y a un rapport qui devrait être déposé et qui, lui, pourra
être disponible, mais Il s'agit de travaux internes où on a
abordé la question et l'évaluation de la mise en place de
certaines stratégies et de plans d'action. Donc, il ne s'agit pas d'une
étude qu'on peut rendre disponible dans le moment, mais il y aura quand
même ce document qui sera éventuellement disponible, d'ici
quelques semaines au plus tard.
Mme Trépanier: M. le Président, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière fait
référence à des services de garde qUi opèrent
soi-disant illégalement, sans permis. Je dis "soi-disant" parce qu'il
faut un peu démystifier tout ça. D'abord, il faut bien savoir que
ce n'est qu'avec la politique des services de garde que l'Office peut
maintenant contrôler le développement des services de garde
régis, parce que, auparavant, avant la politique, l'Office n'avait pas
l'autorité de refuser un permis, il ne contrôlait pas
l'émission des permis dans les régions; il ne pouvait y pas avoir
un contrôle, un développement organisé et planifié,
surtout dans les régions. Maintenant, il a les assises légales
pour le faire, d'une part, et, d'autre part, ça va s'asseoir sur la
planification régionale, donc l'Office pourra donner les permis qu'il
jugera opportun d'après la planification régionale.
Vous faites sûrement allusion au rapport du
Vérificateur général qui parle de beaucoup de
services de garde qui opèrent illégalement. Il faut faire bien
attention. Lorsqu'on disait tout à l'heure, en réponse au
député de Verdun, que tout le monde appelle des garderies, tous
lès services de garde, II y a effectivement eu beaucoup de plaintes
à l'Office des services de garde concernant des services opérant
soi-disant illégalement. Vous savez qu'on fonctionne sur plainte.
Lorsqu'une plainte est déposée à l'Office, on va
vérifier. Il s'agit d'abord de savoir, premièrement, si ce sont
des services qui opèrent illégalement. SI, par exemple, vous avez
des enfants en garde à la maison et que vous gardez cinq enfants, vous
n'avez pas besoin de permis, il faut que vous ayez neuf enfants et plus pour
avoir besoin d'un permis et, prochainement, ce sera six, la politique dit
six.
Ensuite, vous avez tout le secteur des haltes-garderies et des jardins.
Je vous ai dit tout à l'heure que, dans la loi, II y avait ces
services-là, mais que, pour les haltes-garderies et les jardins,
l'article de loi n'est pas encore promulgué. Les gens qui opèrent
des haltes-garderies opèrent légalement et les gens qui
opèrent des jardins opèrent légalement, également.
Eux, Ils peuvent en garder le nombre qu'ils veulent.
Ce qu'il faut faire dans ce dossier-là - et je ne le minimise pas
- il faut avoir une approche globale. Pour le régler de façon
adéquate, il faut établir une stratégie qui englobera les
trois dossiers, à savoir les haltes-garderies, les jardins et
vérifier les services de garde qui opèrent illégalement.
(17 h 30)
Dans le cadre de ses activités de cette année, pour
l'année 1989-1990, l'Office a prévu mettre en place une
stratégie d'intervention auprès des services de garde en garderie
- et là, je parle bien des garderies - fonctionnant en contravention de
la loi. La division des plaintes et de l'inspection - et ça, c'est
très important - a donc mis au point une procédure qui a
été expérimentée sur le terrain au cours des mois
d'octobre et de novembre 1989. L'expérimentation a porté au total
sur 18 services de garde réputés fonctionnant en contravention de
la loi et ayant fait l'objet d'inspections depuis une année au moins.
Les visites d'inspection du mois d'octobre 1989 ont permis de dégager
une première constatation à l'effet que la moitié de ces
services avaient ehangé leur vocation ou fermé leurs portes, de
sorte que seulement neuf services de garde en garderie continuaient d'offrir
des services en contravention avec la loi. De ces neuf services, sept d'entre
eux, qui se sont vu appliquer la nouvelle procédure, notamment en
s'engageant dans la grande majorité des cas à se rendre
conformes, respectent aujourd'hui la loi. Il est donc important de noter que
ces sept services de garde en garderie étaient de petite taille, 15
enfants ou moins, et
que les deux services de garde en garderie qui ne se sont pas
conformés à la loi gardaient plus de 25 enfants dans des locaux
aménagés pour le genre de services qu'ils offrent. Alors, les
résultats d'expérimentation effectués par la Division des
plaintes et de l'inspection ont permis de conclure que l'application d'une
procédure persuasive à l'égard des services de garde en
garderie de petite taille entraîne la conformité à la loi
et est, par conséquent, efficace.
Quant à la problématique des services de garde de grande
taille, elle nécessite une intervention plus "drastique". Et lorsque les
preuves suffisantes auront été recueillies à l'effet qu'il
s'agit effectivement d'une garderie et non d'un jardin d'enfants ou d'une
halte-garderie pour lesquels un permis n'est pas encore requis, il faudra agir.
Les travaux effectués par la Division des plaintes et de l'inspection
ont par ailleurs mis en lumière la nécessité pour l'Office
de planifier concurremment ses interventions dans le dossier de la garde sans
permis, que cette dernière soit ou non contrevenante à la loi en
vigueur actuellement.
Ce qui est notre premier objectif, c'est la sécurité des
enfants, d'une part. Alors, aussitôt qu'une plainte est portée
à l'attention de l'Office, immédiatement ils vont faire
l'inspection nécessaire pour s'assurer que la sécurité des
enfants est protégée. D'autre part, comme on sait que les
services ne sont pas toujours suffisants, il faut, avant de fermer un service,
s'assurer qu'il n'y a rien à faire d'autre, qu'ils ne peuvent pas se
conformer à la loi ou qu'ils contreviennent à la loi de
façon énorme parce qu'il y a une question de justice et
d'équité pour les parents qui ont des enfants en services de
garde.
Alors, en conclusion: sécurité des enfants, qualité
des services et justice tant auprès des promoteurs qui opèrent
avec permis de façon légale qu'auprès des parents qui ont
des enfants à faire garder dans les services de garde au
Québec.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la ministre. Est-ce que
M. le député de Verdun, vous voulez intervenir?
M. Gautrin: Merci, M. le Président. J'aurais une petite
question à Mme la ministre, qui touche la dernière page du
document qu'elle a déposée, c'est-à-dire la réponse
à la question 19, renseignements spécifiques. Cela touche la
caisse d'aide au projet en matière de garde à l'enfance. C'est
une caisse fédérale, bien sûr, comme chacun le sait. Il y a
2 655 000 $ qui ont été accordés, si je peux dire, au
Québec. C'est quel pourcentage de ce qui a déjà
été accordé à travers tout le Canada?
Mme Trépanier: M. le Président, pour
répondre à la question du député de Verdun, je vous
dirai spécifiquement qu'il s'agit de 7 % du budget des caisses d'aide
qui est insuffisant. Et, à ce propos, j'ai écrit à M.
Perrin Beatty, ministre responsable de ce dossier au fédéral,
pour lui faire part de nos doléances et lui dire que nous voulions avoir
notre part du gâteau et que, très souvent, les problèmes
qu'ils nous soumettent ne correspondent pas aux critères de
qualité que l'Office exige. C'est une des raisons pourquoi il y a des
refus. Il faut que les règles changent pour qu'elles puissent s'adapter
aux critères de qualité de l'Office des services de garde. C'est
à cet effet-là que j'ai écrit au ministre la semaine
dernière.
M. Gautrin: Merci.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le député.
Mme la députée.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, étant
donné le peu de temps qui reste et le nombre de sujets, je vais poser
mes questions. Par rapport, d'abord, à l'agence de services de garde en
milieu familial, j'ai trouvé très intéressant, quand
même, ce que la ministre a exprimé tout à l'heure par
rapport aux permis, tout ça, mais, moi, je faisais
référence à la demande, si on veut, du regroupement. Le
Regroupement des agences de services de garde a fait des demandes au ministre
du Revenu par rapport à la fiscalité. Le problème qu'ils
ont, ils l'ont exprimé très clairement, je pense, je ne veux pas
prendre de temps pour lire les papiers, vous avez sûrement les
mêmes.
Je me demandais ce que la ministre avait l'intention de faire par
rapport à ça. Est-ce que vous avez l'intention d'appuyer la
demande du regroupement à ce niveau-là par rapport à la
fiscalité des responsables des services de garde
accrédités?
Par ailleurs, j'avais une question concernant les projets
spéciaux. On sait que l'Office des services de garde devait allouer 250
000 $ aux projets spéciaux. Il semble cependant qu'il n'y ait eu que 15
000 $ d'accordés à un seul projet accepté par le Conseil
du trésor. On a eu une lettre là-dessus. La ministre peut-elle
nous confirmer qu'il n'y a eu qu'un seul projet spécial approuvé
en 1989-1990? Pourquoi, évidemment, le Conseil du trésor a-t-il
eu à intervenir dans le processus de sélection des projets? Quels
sont les critères pour ce programme particulier? Quelles sont les
prévisions pour 1990-1991? Comment ça s'annonce? Quelles sont les
sommes prévues? Combien de projets? Ça, c'est par rapport aux
projets spéciaux.
Mme Trépanier: Vous parlez des projets
d'expérimentation?
Mme Carrier-Perreault: Oui.
Mme Trépanier: C'est ça, les projets
spécifiques d'expérimentation. Pour ce volet-là, je
demanderais à Mme la présidente de donner plus de
détails.
Quant à l'autre, quant à la fiscalité, c'est un
dossier qui est â l'étude, présentement, il est
prématuré de donner des résultats. C'est à
l'étude au ministère du Revenu et au ministère des
Finances Je n'ai pas de réponse concrète à vous donner
aujourd'hui, mais ce que je peux vous dire, c'est qu'on suit ce
dossier-là, il est...
Mme Carrier-Perreault: On devrait avoir des réponses dans
le courant de l'année, jimagine, si c'est à l'étude.
Mme Trépanier: J'imagine. Aussitôt qu'on aura des
résultats, on vous en fera part, ainsi qu'aux groupes, évidemment
mais on n'a pas de réponse ni affirmative ni négative, je devrais
dire. C'est un dossier qui implique des sommes importantes et on n'a pas de
réponse à ce moment-ci.
Quant aux projets d'expérimentation, je demanderais à Mme
Marcotte de vous répondre.
Mme Marcotte: II s'agit effectivement de budgets à
caractère expérimental. D'abord, II y a une condition, c'est que
même si on a l'enveloppe budgétaire, tous ces projets-là
sont toujours soumis â l'approbation du Conseil du trésor, au
niveau des règles budgétaires. Ce n'est pas nouveau, c'est comme
ça tout le temps.
Les priorités qu'on s'était données à
l'Office, au niveau de l'assemblée des membres, concernant
l'expérimentation, concernaient les projets qui devaient viser les
milieux défavorisés. il y a deux projets qui ont
été acceptés au Conseil du trésor et qui visent,
justement, les milieux défavorisés dans la région de
Québec. On visait également l'expérimentation dans les
milieux autochtones. On a soutenu des projets dans le cadre de la caisse d'aide
du fédéral. Puisqu'on a essayé d'aller chercher la part de
financement du fédéral dans le cadre de ces budgets-là, on
n'a toujours pas une réponse officielle pour savoir si, oui ou non, on
acceptera le projet.
On avait également, parmi nos priorités, retenu les
horaires non usuels, et, dernièrement, il y a un projet qui a
été confirmé à l'effet que, oui, on pourrait
expérimenter un projet de garde non usuelle dans un hôpital qui va
fonctionner les fins de semaine et en dehors des heures. Également, au
niveau de la garde de petite taille, comme tel, il n'y a pas de budget dans la
première étape puisqu'il s'agit de faire un recensement plus
à l'interne; dans une deuxième étape, il pourrait y avoir
des budgets de prévus. Au niveau de l'ensemble des priorités que
l'Office avait arrêtées pour l'année 1989-1990, vu qu'il
fallait mettre en application les nouvelles mesures de financement et assurer
la transition parmi les priorités qui avaient été retenues
dans l'expérimentation à date, le cheminement des projets,
ça va très bien. Alors, ce qui est important de voir c'est qu'on
a divisé effectivement le fonds d'expérimentation. On a
essayé là ou on pensait que c'était possible d'obtenir de
l'aide du fédéral, entre autres, pour les projets de garde
autochtone, sauf qu'il semblerait qu'on va avoir de la misère à
avoir une réponse affirmative. Il ne semble pas, à date, que
c'est le projet qui semble faire problème. On n'a toujours pas de
réponse positive et les nouvelles ne sont pas très bonnes. Alors,
on devra réévaluer pour voir la possibilité
peut-être de l'introduire dans i'expérimentation des budgets qui
nous sont alloués par le gouvernement du Québec.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme Marcotte. Mme la
députée?
Mme Carrier-Perreault: Les prévisions pour 1990-1991, M.
le Président, excusez, je ne suis pas sûre si j'ai bien compris,
je n'ai pas entendu la réponse. C'est quoi les sommes prévues
pour les projets spéciaux pour 1990-1991? Combien de projets? C'est quoi
les critères aussi?
Mme Marcotte: Pour l'année qui vient, il y a une enveloppe
globale de 773 000 $, dont 250 000 $ en expérimentation et 523 000 $,
pour la garde estivale. Maintenant, les projets pour l'année 1990-1991
ne sont pas arrêtés encore. Ça fait partie de la
planification de l'année qui vient.
Mme Carrier-Perreault: Et les critères pour ce programme
particulier là, je n'ai pas saisi non plus.
Mme Marcotte: Les critères sont différents compte
tenu des types de projets. S'il s'agit de projets d'expérimentation de
garde estivale, les projets visent, on le sait, des organismes de loisir, des
organismes communautaires ou des services existants. Donc, les critères
sont beaucoup plus généraux, dans le sens qu'on va donner, si on
veut, les balises: le nombre d'enfants au minimum que ça prend, bon,
etc. Dans le cadre de projets d'expérimentation en milieu
défavorisé, ce qu'on cherchait, c'était de tenter
d'apporter une solution à un problème de garderie dans un milieu
défavorisé qui vit, dans le fond, un double problème. Le
problème où une clientèle arrive avec potentiellement des
problèmes plus grands, vit au niveau de la famille des problèmes
plus grands; donc, une absence souvent qui se répète au niveau de
la garderie, qui entraîne des taux de fréquentation plus bas dans
ces garderies-là. Donc, les critères ne sont pas les mêmes
dépendant des types de projets. Si vous voulez avoir de l'information
additionnelle, on peut vous envoyer un rapport sur l'ëxpéri-
mentation, sur les grandes lignes des projets. Il n'y a aucun
problème. C'est juste que ce ne sont pas des critères
généraux qui s'appliquent à tous parce qu'il s'agit
d'expérimentations qui visent à cerner des problèmes
très très particuliers.
Mme Carrier-Perreault: Effectivement, ce serait très
intéressant de pouvoir avoir le document.
Le Président (M. Joly): Moi, j'apprécierais
personnellement recevoir les documents en question pour
références éventuelles. Je pense que les membres de la
commission aussi.
Mme Trépanier: M. le Président, est-ce que les
membres de la commission...
Le Président (M. Joly): Les membres de la commission
manifestent le désir, Mme la ministre.
Mme Trépanier: Je soupçonne le député
de Verdun d'être très intéressé.
M. Gautrin: Bien sûr!
Le Président (M. Joly): II serait peut-être
apprécié si c'était transmis directement au
secrétariat de façon qu'on puisse le distribuer aux membres de la
commission. Merci beaucoup.
Mme Carrier-Perreault: J'en ai une petite encore.
Le Président (M. Joly): Une très très courte
et la réponse aussi, de la même façon, très courte,
parce que je me dois de passer à l'adoption.
Mme Carrier-Perreault: C'est concernant la publicité au
niveau de l'Office des services de garde toujours...
Mme Trépanier: De la publicité?
Mme Carrier-Perreault: De la publicité que doit faire
l'Office des services de garde à l'enfance. Sur les 623 500 $
prévus pour la publicité en 1989-1990, près de 610 000 $
ont été périmés. C'est sûr que c'est
expliqué principalement par la non-réalisation d'une campagne
publicitaire sur les services de garde qui avait été
prévue au coût de 600 000 $. On sait que cette
étude-là n'a pas été réalisée. En
1990-1991, l'Office prévoit encore une fois à son budget une
campagne publicitaire. Le coût, cette fois-ci, serait de 300 000 $.
Alors, ce que j'aimerais savoir, c'est pourquoi la campagne publicitaire, d'une
part, a été retardée d'une année parce qu'on sait
que c'était urgent quand même de faire une campagne publicitaire
sur les services de garde reconnus par l'État. Comment expliquer que les
crédits qui sont prévus pour la campagne de cette année
sont divisés en deux? Ça va coûter la moitié moins
cher que si on l'avait faite l'année passée. Quel genre de
campagne peut-on réaliser avec un budget de 300 000 $? Voilà! (17
h 45)
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée. Mme la ministre, est-ce que vous avez des commentaires
supplémentaires sur ça?
Une voix: On les périme dans ce temps-là. Le
Président (M. Joly): C'est bien.
Mme Trépanier: Je vais demander à Mme la
présidente de...
Le Président (M. Joly): Parfait. Mme la
présidente.
Mme Marcotte: Écoutez, vous avez raison. C'était un
objectif, un programme qui était prévu pour l'année
1989-1990 sur la fin de l'année, au cours de février, mars.
Malheureusement, on doit reconnaître qu'on est en retard dans les projets
et vous comprendrez que ce n'est pas faute d'essayer de remplir ces
objectifs-là. Pourquoi maintenant? On a reconduit, effectivement,
l'objectif pour l'année 1990-1991. Et pourquoi on passe tout à
coup de 600 000 $ à 300 000 $? C'est qu'au départ, il avait
été prévu, et suite aux discussions qu'on avait eues avec
les représentants du gouvernement fédéral, il avait
été entrevu comme possible qu'on obtienne une part de financement
équivalant à 50 % de la totalité de la somme dans le cadre
de la caisse d'aide. Après rediscussion avec le fédéral,
il semblerait que ce type de subvention qui transite, ni plus ni moins par
l'Office, bien qu'elle s'adresse à l'ensemble de la population et
qu'elle bénéficierait à l'ensemble des services de garde,
ne soit pas admissible aux programmes de la caisse d'aide, et c'est la raison
pour laquelle on a dû réviser le budget et réduire le
budget à 300 000 $. Donc, il était prévu, dans les 600 000
$ l'an passé, 300 000 $ qui venaient du Québec et 300 000 $ qui
venaient de la caisse d'aide.
Maintenant, l'objectif de cette campagne, vous l'avez mentionné,
c'est d'informer la population sur les avantages et les caractéristiques
des divers types de garde à l'enfance. Elle est justifiée par la
nécessité de démontrer que ces services régis par
la loi répondent à des besoins bien particuliers des parents qui
visent à concilier leurs responsabilités professionnelles. Et on
se rappelle aussi que cette campagne est demandée depuis un certain bout
de temps par plusieurs organismes, entre autres lors de commissions
parlementaires. Alors, oui, c'est vrai qu'on accuse un retard, mais il est dans
nos intentions d'y donner une priorité au tout début de
l'année 1990-1991.
Mme Carrier-Perreault: je m'excuse, la dernière question
que je vous avais posée. quel genre de campangne pensez-vous pouvoir
faire avec 300 000 $?
Mme Marcotte: Écoutez, avec 600 000 $, on aurait pu
envisager utiliser, entre autres, la télévision. C'est bien
sûr qu'avec 300 000 $, on devra laisser de côté la
télévision. On devra envisager certains feuillets publicitaires.
Probablement qu'on pourra utiliser la radio, des messages dans les journaux.
Mais il y a quand même possibilté de faire une campagne
d'information qui rejoindrait notre clientèle cible à
l'intérieur d'un budget plus réduit. C'est sûr que si on
avait eu plus d'argent, on aurait pu penser à la
télévision. On sait combien ça coûte réserver
du temps d'antenne. Donc, c'est certain qu'avec 300 000 $, probablement qu'on
ne pourra pas le faire, mais on doit attendre quand même, suite aux devis
publicitaires, les propositions qui seraient faites par des spécialistes
de campagnes d'information.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la présidente,
Est-ce que ça répond à votre question, Mme la
députée?
Mme Carrier-Perreault: Ça répond à ma
question. Je voudrais tout simplement remercier...
Adoption des crédits
Le Président (M. Joly): Moi, ce que je peux
suggérer, on peut mettre aux voix les trois programmes sur lesquels on
vient de se pencher aujourd'hui et on pourrait peut-être continuer la
discussion deux, trois minutes, si vous voulez, par après.
Mme Carrier-Perreault: Tout ce que je voulais faire, M. le
Président, c'est de remercier Mme la présidente de l'Office des
services de garde et toute l'équipe des personnes qui se sont
déplacées ici aujourd'hui pour répondre à nos
questions. Je vous remercie.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la
députée. Est-ce que le programme 2, éléments 1
à 3, des organismes relevant de la ministre
déléguée à la Condition féminine,
intitulé Office des services de garde à l'enfance, est
adopté?
M. Gautrin: Adopté.
Mme Carrier-Perreault: Adopté sur division.
Le Président (M. Joly): Vous n'êtes pas...
Mme Carrier-Perreault: On adopte sur division.
Le Président (M. Joly): On vous a dit d'adopter
ça... C'est parfait. Je n'ai pas d'objection. Je suis obligé
d'enregistrer votre voix
Est-ce que le programme 1, intitulé Conseil du statut de la femme
est adopté?
M. Gautrin: Adopté.
Mme Carrier-Perreault: Sur division
Le Président: (M. Joly): D'accord
Mme Carrier-Perreault: On adopte tout sur division... : Le
Président (M. Joly): sur division, oui.
Mme Carrier-Perreault:... parce qu'il y a des choses qui n'ont
pas été.
Le Président (M. Joly): Est-ce que le programme 3.
éléments 1 et 2 du conseil exécutif concernant la
promotion des droits des femmes est adopté?
M. Gautrin: Adopté.
Mme Carrier-Perreault: Sur division.
Le Président (M. Joly): Encore? Vous êtes des gens
divisés.
Est-ce que les crédits budgétaires relevant de la
compétence de la ministre déléguée à la
Condition féminine pour l'année financière 1990-1991 sont
adoptés?
M. Gautrin: Adopté.
Mme Carrier-Perreault: Sur division.
Le Président (M. Joly): Alors, la commission ajourne
maintenant ses travaux sine die. Mme la ministre.
Mme Trépanier: Vous allez juste me permettre de remercier
les gens de la commission de leur intérêt et de leur support, Mme
la députée des Chutes-de-la-Chaudière. Espérons que
nous aurons plusieurs fois à défendre les crédits
ensemble. Merci à mon équipe. Merci aussi à la
secrétaire-générale associée, Mme Boivin, à
la présidente du Conseil du statut de la femme, à Mme Marcotte,
la présidente de l'OSGE.
Le Président (M. Joly): Merci, madame. Mme
Trépanier: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Au plaisir.(Fin de la
séance à 17 h 50)