Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
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Le
mardi 3 mai 2022
-
Vol. 46 N° 11
Étude des crédits budgétaires du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-cinq minutes)
Le Président (M. Lemay) : Alors,
à l'ordre...
Le Président (M. Lemay) : ...s'il
vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
ouverte.
Et aujourd'hui nous sommes réunis pour
procéder à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Agriculture,
Pêcheries et Alimentation pour l'exercice financier 2022-2023. À cet effet, une
enveloppe de 2 h 45 min a été allouée pour l'étude de ces
crédits.
Alors, Madame la secrétaire, est-ce qu'il
y a des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président : M. Campeau (Bourget) est remplacé par M. Provençal
(Beauce-Nord); Mme Grondin (Argenteuil) est remplacée par Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac); Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques) est
remplacée par Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue); et M. Gaudreault
(Jonquière) est remplacé par Mme Perry Mélançon (Gaspé).
Le Président (M. Lemay) : Alors,
bienvenue à tous à cette commission. Alors, nous allons procéder à une
discussion d'ordre général par bloc d'environ 20 minutes, qui inclut les
questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits serait effectuée à
la fin du temps qui est alloué, soit vers 12 h 30. Donc, nous avons
débuté à l'heure, nous devrons terminer à l'heure.
Alors, je suis maintenant prêt à
reconnaître une première intervention. Et de ce pas, je cède la parole à la
députée de l'opposition officielle. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, la parole
est à vous.
Mme Robitaille : Merci, M. le
Président. Bonjour. Bonjour à tous. Bonjour, chers collègues, chers collègues
des oppositions, M. le ministre et les fonctionnaires du MAPAQ. Bonjour, tout
le monde.
Juste d'entrée de jeu, j'aimerais... J'ai
juste une petite pensée en ce moment pour Guy Lafleur, où il y a, en ce moment,
les funérailles de Guy Lafleur à Montréal. Une pensée pour lui qui était
vraiment une institution, un homme qui a meublé toute ma jeunesse, et on a une
pensée pour lui aujourd'hui, c'était un grand Québécois.
On vit vraiment des temps troubles en ce moment
au Québec, au Canada, dans le monde. La géopolitique a changé d'une façon
brutale le 24 février dernier, quand les troupes russes ont envahi
l'Ukraine. La Russie, l'Ukraine, des greniers importants pour toute la planète,
des joueurs majeurs en agriculture qui se font la guerre, et ça a des
conséquences, évidemment, sur tout le monde, puis ça a des conséquences au
Québec, ça a des conséquences sur les citoyens québécois, sur nos agriculteurs
en particulier. Et il y a cette guerre en Ukraine là qui qui fait augmenter les
coûts de production, et qui fait augmenter par le fait même les coûts des
denrées, et qui nourrit une inflation qui était déjà là.
On a été affectés par la pandémie, une
pandémie qui a aussi... qui a eu des ravages partout, vous le savez, M. le
ministre, une pandémie qui a fragilisé les plus vulnérables, qui a aussi fait
gonfler les lignes devant les banques alimentaires. Et là il n'y a rien qui...
En fait, en ce moment, il y a l'inflation qui montrait son vilain museau, si je
puis dire, puis il y a la guerre en Ukraine qui a nourri ça encore plus.
Et le panier d'épicerie, là, je voyais,
inflation record, 966 $ de plus pour les familles durant la prochaine
année, c'est ce qu'on annonce, une inflation de 7 %. Tout ça pour dire que
pour quelqu'un qui vit sur la corde raide, qui gagne un salaire minimum ou qui,
des fois, gagne moins que le salaire minimum, un prestataire d'aide sociale,
c'est extrêmement difficile et c'est extrêmement difficile de se nourrir.
Moi, je représente un comté qui s'appelle
Bourassa-Sauvé, c'est Montréal-Nord. Nos banques alimentaires n'en peuvent
plus. C'est extrêmement difficile pour elles. Ça coûte cher et les banques
alimentaires du Québec appellent à l'aide.
• (9 h 50) •
En décembre dernier, vous avez annoncé
3 millions pour les banques alimentaires. Je lisais, et très bien, mais,
quand je regarde le détail, je vois que les montants étaient dépensés à
l'extérieur de la région montréalaise où là il y a un grand nombre de personnes
qui sont défavorisées. Donc, il y a ça. Mais, avant d'aller dans le détail, il
y a eu un budget, hein, en mars, il y a eu un budget et il y a eu une réaction
à ce budget-là par le directeur des banques alimentaires et qui nous disait
justement qu'il était très déçu du budget...
Mme Robitaille : ...le
premier ministre parlait de 500 $ par personne, par famille... bien, par
personne pour répondre à l'inflation, mais les banques alimentaires, elles,
sont déçues. Ils auraient voulu avoir des mesures spécifiques pour lutter
contre l'insécurité alimentaire, plus d'argent pour les banques alimentaires.
Qu'est-ce que vous leur répondez? Est-ce que vous avez l'intention durant
les... Est-ce que vous avez l'intention de vous réajuster? Parce qu'on sait que
le budget, bon, a été annoncé, là, quelques semaines après le début de la
guerre en Ukraine. Il y a bien des choses qui ont changé. Est-ce que durant les
prochains mois, durant la prochaine année, vous tentez de... vous allez
rajuster le tir puis en mettre un peu plus pour les banques alimentaires?
M. Lamontagne : Bien,
écoutez, il y a beaucoup de sujets que vous avez abordés, ma collègue, il y a
des sujets... bien, en réalité, la majorité des sujets que vous avez abordés
relèvent davantage de mon collègue qui est ministre des Finances. Mais, sans
vouloir me substituer à lui, il y a quand même des éléments de réponse que je
peux vous donner. Je peux commencer par toute la question des troubles
géopolitiques, l'impact que ça peut avoir, je vais parler d'agriculture, sur notre
industrie agricole, nos producteurs, nos transformateurs. Ce qui est important,
c'est d'avoir la... Un, première des choses, il y a des sanctions, des
sanctions qui viennent de la part du gouvernement canadien, que le Québec
endosse à 100 %. Puis ces sanctions-là, bien, sont envers un pays, la
Russie, qui est un agresseur innomé de l'Ukraine. Puis, ici, on s'entendra tous
pour dire que ce qui se passe présentement, ça dépasse l'entendement.
Mais une fois qu'on a ces sanctions-là, il
peut avoir des impacts pour nos entreprises ici. Il y a l'impact de ce qui se
passe là-bas, puis il y a l'impact aussi des décisions qu'on prend ici. Puis ce
qui est important, c'est de faire en sorte que d'une façon unifiée, coordonnée
qu'au Canada, l'ensemble, l'espace canadien, là, on travaille vraiment
étroitement pour venir faire en sorte qu'on puisse mitiger au maximum l'impact
de ces sanctions-là, mais aussi l'impact de ce qui se passe là-bas. Puis je
peux juste vous dire, d'entrée de jeu, là, hier, j'étais justement à Ottawa, on
avait une conférence des ministres de l'Agriculture, de tous les ministres
de'Agriculture, puis madame Bibeau était présente, puis on a passé une partie
de notre rencontre à discuter des enjeux causés par l'Ukraine. Puis je peux
vous assurer que tout ce qui est possible d'être fait pour venir mitiger
l'impact, autant des producteurs que nos transformateurs, c'est mis en œuvre,
puis c'est mis en œuvre de façon vraiment, vraiment collaborative, là, de
l'Ouest, là, jusque dans les provinces maritimes pour qu'on cherche tous
ensemble à partager l'impact de ce qui se passe là-bas.
Ceci étant dit, au niveau du coût des
denrées, bien, on assiste, dans la foulée un peu du début de sortie de la
COVID, on a vu comment toute la chaîne d'approvisionnement, pas seulement dans
le secteur alimentaire, mais dans tous les secteurs, comment la chaîne
d'approvisionnement a été perturbée. Parce que ce n'est pas compliqué, on a une
économie mondiale qui fonctionnait à plein régime, puis en l'espace de deux
semaines, à peu près partout dans le monde, on a mis l'économie sur les freins
d'une façon très, très importante. Ça fait qu'on a brisé, si on veut, l'espèce
d'essor qu'il y avait à travers toute la chaîne d'approvisionnement sur la
planète. Puis, à un moment donné, c'est reparti.
Puis, pendant ce temps-là, bien, on a des
consommateurs qui étaient confinés chez eux, puis qui ont accumulé des
économies, entre guillemets, parce qu'en bout de ligne, il y a quand même eu
beaucoup d'argent qui s'est passé. Puis on le sait, le taux d'épargne des
Québécois, exemple, qui est situé à peu près à 7 %, 8 %, bien,
pendant la pandémie, je pense, c'est monté à 26 % ou 27 % ou
22 %. Puis, parallèlement à ça, les gens se sont dits : Bien, écoute,
on ne fait pas de voyages, on ne fait pas ci, on ne fait pas ça, bien, on va
rénover nos maisons, on va s'acheter des vélos, on va s'acheter toutes sortes
de choses. Ça fait qu'il s'est mis à y avoir subitement une grande demande sur
le système d'approvisionnement, mais aussi une demande qui était différenciée
par rapport à ce qui se faisait avant. Ça fait qu'encore là, bien, on se
ramasse où on a des pénuries à une place, on a des... Le monde veulent
10 vélos, il y en a trois à vendre, ça fait que, à un moment donné, les
vélos se vendent plus cher, alors, tout ça.
Mais tout ça pour dire qu'au niveau des
denrées alimentaires, bien, on n'échappe pas à la pression que ça a apportée.
On a vu, que ce soit au mois de novembre, le soutien que le ministre des
Finances est venu apporter, qui était effectif à partir de janvier, là, que ça
pouvait monter jusqu'à, dans le cas des personnes âgées, là, 700 $ par
personne, 1 400 $ par couple, on est venu réindexer de façon importante
les crédits pour les personnes qui sont en difficulté, et tout ça, puis, dans
le budget de mars, encore là à 6,4 millions de Québécois, une mesure...
3,3 milliards de dollars, on est venu remettre 500 $...
M. Lamontagne : ...le
500 $, je rappellerai à ma collègue que c'est un calcul d'un panier de
biens de 25 000 $ où on vient combler l'écart entre l'indexation
naturelle, 2,5 %, et puis, mettons, le 5 % d'inflation. Alors, ça vient
couvrir le 2,5%. Alors, il y a des mesures. Le premier ministre a mentionné
que, s'il y avait d'autres mesures à faire dans le futur, on allait prendre
acte de la situation puis être en accompagnement pour les Québécois.
Pour ce qui touche les banques
alimentaires, à l'intérieur de mes visites que je fais partout sur le terrain,
Mme la députée, une chose qui est apparue, c'est à quel point il y avait un
déficit en termes d'infrastructures. Puis, à leur demande, les banques
alimentaires nous ont soumis un programme d'à peu près 25 millions de
dollars en infrastructures. Puis on est venus les accompagner, parce que le 3
millions de dollars qu'on leur a versés, c'est tous les projets, c'est
eux-mêmes. C'est les banques alimentaires du Québec qui nous ont soumis leurs
projets, ils sont allés en appel d'offres. Puis ce 3 millions-là a des... a
entraîné 26 millions de dollars. Ça fait que là, présentement, il y a 260
millions d'investissements qui se fait dans différentes banques alimentaires au
Québec pour aider au point de vue de l'approvisionnement. Alors, ça, c'est
certainement une bonne nouvelle. Puis naturellement on entend que s'ils veulent
avoir des investissements additionnels, bien, on va voir comment ça va être
possible de les accompagner, là.
Mme Robitaille : Bien, très
brièvement, là, pour les banques alimentaires, avez- vous... là, le directeur
général des Banques alimentaires du Québec est très déçu. Considérant les
changements, là, durant les derniers mois, est-ce que vous avez l'intention...
Il n'y avait rien dans le dernier budget. Avez-vous l'intention d'en remettre
dans... pour les banques alimentaires durant la prochaine année?
M. Lamontagne : Bien,
écoutez, le directeur général, honnêtement, là, je l'ai rencontré pas mal de
fois dans les derniers mois, puis moi ce qu'il m'expliquait, c'est qu'il était
pas mal de bonne humeur du travail qu'on faisait ensemble. Puis, en même temps,
bien, c'est de s'entendre sur la suite des choses. Parce que ce qu'on vient,
là... le MAPAQ, ce qu'on vient faire, c'est... on vient les aider au niveau de
leurs infrastructures. Ça fait que, là, c'est à eux de planifier quelle serait
une seconde ronde, si on veut, d'infrastructures. Mais en termes d'aide aux
banques alimentaires, je rappellerai que l'année 2021, ça a été une année, en
termes d'argent sonnant qui a été donné dans les banques alimentaires... là,
c'est... ça a été une année record, entre guillemets. Et puis le soutien est
venu, que ça soit du ministère de l'Éducation, que ça soit du ministère de la
Santé, que ça soit de la Société des alcools, que ça soit de Loto-Québec, que
ça soit du ministère de la Santé. Alors, le soutien qu'on a apporté aux banques
alimentaires , je veux dire, c'est un soutien qui a été très, très présent puis
très apprécié, là.
Mme Robitaille : Si je
comprends bien, considérant tout ce qui se passe puis la déception, là, parce
que, le 22 mars, il était déçu, le directeur général des banques alimentaires,
le MAPAQ ne donnera pas d'argent de plus pour les banques alimentaires... 2022.
M. Lamontagne : Bien, ce
qu'il faut comprendre, là, puis vous avez dû consulter, naturellement, les crédits,
là, dans la mission première du ministère, on n'a pas la responsabilité, là,
des banques alimentaires. Par contre, ce qu'on a fait, c'est qu'au dernier
budget, le budget de 2021-2022, suite aux discussions... Parce que, pendant la
pandémie, mon équipe et moi-même, on s'est ramassés à développer une relation
très étroite avec les banques alimentaires puis avec les cuisines solidaires,
parce qu'un programme qu'on a aidait, La Tablée des chefs, finalement,
Jean-François Archambault, qui est responsable... nous a demandé si on voulait
embarquer dans son projet de cuisine solidaire puis, dans le contexte de ce qui
se passait, bien, le MAPAQ a accepté de prendre des fonds qui allaient à une
place puis de les rediriger, si on veut, vers les cuisines solidaires. Puis ça,
ça a fait qu'on s'est impliqués avec les banques alimentaires.
Puis, honnêtement, ce qu'on a mis dans nos
budgets, que vous avez vu 2021-2022, là, puis qu'on est en train de
concrétiser, que j'ai fait des annonces dans les derniers temps, bien c'est à
la demande des banques alimentaires, suite au plan d'infrastructure qu'ils nous
avaient soumis. Puis là, bien, ce qu'on a convenu, avec M. Munger, qui est le
directeur général, bien, c'est que, s'ils ont d'autres demandes à faire par
rapport aux infrastructures, bien, on va les analyser, on va les regarder, là.
• (10 heures) •
Mme Robitaille : C'est
entendu. Les coûts de production de nos producteurs agricoles ont explosé. Les
intrants, bien, on en a parlé tout à l'heure, les engrais venant de Russie,
l'azote, tout ça, la taxe d'entrée, tout ça a augmenté d'une façon faramineuse.
Nos agriculteurs sont très, très inquiets. Puis, de ce côté-là, encore une
fois, quand on lit, quand on regarde le budget... puis je comprends, là, les
choses se sont bousculées, depuis les deux derniers mois, mais, dans le budget,
il n'y avait rien pour venir en aide, puis les coûts de production avaient
commencé à augmenter avant. On pense au diesel, par exemple, et tout ça.
Je parlais à Martin Caron, de l'UPA, qui
me disait, hier : Oui, mais La Financière agricole, elle n'a pas assez
d'agilité. Elle peut donner jusqu'à...
10 h (version non révisée)
Mme Robitaille : ...1 million,
là, mais au-delà de 1 million pour aider un agriculteur qui a besoin de
financement, mais au-delà de 1 million, il faut retourner au Conseil du
trésor. Et là il disait : Est-ce qu'on ne pourrait pas être plus agile? Est-ce
que la Financière agricole ne pourrait pas donner jusqu'à 5 millions, par
exemple, à un producteur agricole qui est mal pris, qui a besoin de
financement? De votre côté, à la lumière de tout ce qui se passe, là,
considérant l'inquiétude des agriculteurs, il n'y a rien dans le budget par
rapport à ça non plus pour venir en soutien aux agriculteurs, qu'est-ce que
vous leur dites?
M. Lamontagne : Bien, vous
savez qu'au Québec, on a la très, très, très grande majorité des productions
agricoles, soit la gestion de l'offre, qui compte pour près de 30 % de
notre agriculture, ou toutes nos autres productions, sont couvertes par un
régime de soutien de revenu qui est, justement... chaque année, qui est modifié
en fonction de la variation des coûts de production. Parce que l'objectif de la
majorité des programmes de soutien aux entreprises qu'on a sont en fonction de
leurs coûts de production. Alors, ce qu'on vit aujourd'hui, la hausse des coûts
de production, pour une très grande majorité des agriculteurs qu'on a, des
producteurs, des productrices, bien, ça va se refléter dans nos systèmes de
soutien agricole au point de vue de l'amélioration et l'augmentation au niveau
des coûts de production à couvrir.
Puis l'autre chose aussi qu'il faut
rappeler, c'est que, dans plusieurs productions aujourd'hui, on a quand même
dans le marché... Puis, un, première des choses, là, il faut reconnaître que c'est
très stressant ce qui se passe là, là, ça fait que, tu sais, je peux comprendre
nos agriculteurs. Puis il y a un enjeu aussi, eux autres, c'est de... Les
coûts, c'est une chose, parce que je vous dis, il y a un bout que c'est
recouvert par nos systèmes de soutien de revenu. Même, à un moment donné, c'est
la disponibilité des ressources. Puis des rencontres comme on en a eu hier, à
Ottawa, là, c'est de s'assurer que les ressources puis les intrants vont être
disponibles.
Mme Robitaille : Oui, mais
concrètement, M. le ministre...
M. Lamontagne : Mais ceci
étant dit, ce qu'on observe aussi, par contre, c'est qu'on a, pour un nombre
très important de denrées, on a des prix records sur les marchés parce que,
oui, il y a une augmentation au niveau des intrants, mais en même temps, si
vous parlez, admettons, à nos producteurs de grains, toutes les céréales, tous
les grains et tout ça, bien, c'est les prix les plus élevés depuis presque de
mémoire d'homme, si on veut, là. Alors, il y a une... Encore là, ça serait
mieux qu'il n'y ait pas de stress pour personne, mais d'un côté, on peut avoir
des augmentations de coût des intrants, puis pour une partie très importante de
nos producteurs, de nos productrices, c'est couvert... les augmentations sont
couvertes par nos programmes de soutien de revenus, puis d'un autre côté, on a
d'autres agriculteurs, agricultrices, des producteurs qui sont dans un marché
où ce qu'ils font, ce qu'ils produisent, ils obtiennent un prix qu'ils n'ont
jamais obtenu depuis des années, des années, des années. Ça fait que si on
prend tout ça ensemble, là, à travers tout le stress qu'on vit, il y a quand
même un équilibre qui est là. Mais on s'entend, Mme la députée, là, idéalement,
ça serait qu'il n'y aurait pas de guerre en Europe, qu'on ne serait pas après
la COVID, puis tout le monde ferait sa petite affaire à chaque jour, puis ça ne
serait pas stressant pour personne.
Mme Robitaille : Oui, mais au-delà
de ça, là, je comprends que les prix augmentent, mais quand on parle aux
agriculteurs, là, ils sont extrêmement fragilisés, ils sont extrêmement
inquiets. Je veux dire, c'est... les engrais et tout ça, c'est des
augmentations qu'ils n'avaient pas vu venir, là. Et donc le gouvernement ne
prévoit aucune mesure précise. Est-ce que c'est normal? Est-ce que... Qu'est-ce
que vous faites pour...
M. Lamontagne : Bien, comme je
vous dis, il y a une partie très importante de notre soutien qu'on n'a pas
besoin de le prévoir, c'est bâti dans le soutien, c'est dans les programmes d'assurance
revenu. On a un organisme qui s'appelle pour le... Voyons...
Mme Robitaille : Non, mais...
M. Lamontagne : Le CECPA,
là...
Une voix : Le CECPA.
M. Lamontagne : Le CECPA,
mais le...
Une voix : Le centre...
M. Lamontagne : C'est ça, le
Centre d'étude des coûts de production agricole, dont le rôle est toujours,
pour chacune des filières, de s'assurer que les coûts de production qui sont
tenus en compte dans nos systèmes de soutien de revenu, bien, ils sont en ligne
avec la réalité. Ça fait que le CECPA, ils sont tout le temps en train de
remettre à jour puis la Financière agricole fait la même chose.
Mme Robitaille : Mais ce qu'on
dit, c'est que la Financière agricole n'est pas assez agile parce qu'elle a une
limite, un plafond, et puis ça serait du côté du ministère de la rendre un
petit peu plus agile. On pense à la grippe aviaire, là, il y a des... les
canards du lac Brome, une industrie qui a été extrêmement touchée, là, durant
les dernières semaines, ils ont perdu toute leur production. Je veux dire, qu'est-ce
qu'on... il faut absolument avoir plus d'agilité, venir pouvoir venir prêter
main forte à un plus gros coût aux...
M. Lamontagne : Bien, en
réalité et en tout respect, le commentaire de M. Caron, parce que j'entends
souvent M. Caron puis, aussi, on discute ensemble, l'agilité dont il parle, c'est...
il voudrait que la financière puisse créer des nouveaux programmes ou imaginer
de nouvelles initiatives sans avoir, mettons, à demander quand c'est en haut de
1 million de dollars. Mais versus ce qu'on vit là, si on parle de...
M. Lamontagne : ...d'agilité,
je vous dirais, pendant la COVID-là, quand ça a été le temps d'être en soutien
à toutes nos productions, qui, du jour au lendemain, se sont ramassées vraiment
un peu dans les limbes, là, bien, je peux vous dire, La Financière agricole,
tout ce qu'elle a déboursé, tout ce qu'elle a mis en place, le soutien, les
avances de fonds qu'elle avait, elle s'est revirée sur un 10 cents. On parle
d'agilité, on vient de faire le programme de rétribution des agriculteurs. En
même pas 24 heures, on a enregistré 8834 producteurs pour souscrire à notre
nouvelle mesure. Je peux vous dire, en termes d'agilité...
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre, c'est tout le temps qu'on avait pour ce bloc d'échange. On aura
l'occasion de revenir. Et, sur ce, je vais maintenant céder la parole à la
deuxième opposition. Et, Mme la députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, la
parole est à vous.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
M. le Président. Bonjour aux collègues. Bonjour à vous, M. le ministre. J'ai
peu de...Ah! j'ai 19 minutes, ici, c'est bien. J'ai 12, dans d'autres
commissions. J'aimerais revenir avec vous, M. le ministre, sur cette nouvelle
qui a quand même choqué beaucoup de gens, au mois d'avril dernier, lorsque vous
avez... Votre ministère a versé 3 millions de dollars à l'usine de
croustilles Lay's ici, à Lévis. J'aimerais y aller juste d'une petite
question : Est-ce que vous savez, M. le ministre, c'est quoi le chiffre
d'affaires de Pepsi?
M. Lamontagne : Honnêtement,
Pepsi, là, c'est des milliards, des milliards. Je n'ai pas le chiffre
d'affaires exact, là, mais c'est une grande multinationale qui est à la
grandeur de la planète, là, ça doit être 150, 200, 300 milliards, je ne sais
pas, mais c'est des milliards.
Mme Lessard-Therrien : Chiffre
d'affaires qui dépasse les 15 milliards de dollars.
M. Lamontagne : 15 milliards,
bon.
Mme Lessard-Therrien : Moi,
j'aimerais savoir, est-ce que c'est vraiment la meilleure façon de dépenser
l'argent des Québécois, de donner une subvention de 3 millions de dollars
à cette multinationale-là, vous l'avez dit, qui est implantée partout dans le
monde, étrangère, qui fait plus de 15 milliards de profit?
M. Lamontagne : Bien, je vous
dirais, honnêtement... Un, salutations, mais, honnêtement, je pense que c'est
vraiment un bon investissement, qu'on a fait. D'abord, ce qu'il faut savoir,
c'est que l'usine de Lay's... Première des choses, le plus gros acheteur de
pommes de terre au Québec, c'est cette entreprise-là, ou, si ce n'est pas le
plus gros, c'est... C'est le numéro un, O.K.? Deuxième des choses, eux autres,
ils ont une usine à Lévis qui a 350 employés, puis, après ça, ils ont quelques
centres de distribution au Québec. Puis cette usine-là, bien, ses compétiteurs
immédiats, bien, c'est une usine de la même entreprise qui est en Ontario, puis
il y en a une autre aussi dans le Massachusetts. Puis les deux autres usines,
en termes d'avancement puis en termes d'à quel point elles sont aux normes,
leurs capacités, sont beaucoup plus avancées que ce qu'on a au Québec.
Autrement dit, l'usine du Québec, tranquillement, pas vite, s'en va dans la
désuétude.
Puis l'entreprise Frito-Lay nous est
arrivée avec un projet où ils étaient prêts, eux, à investir 130 millions de
dollars. Puis, sur 130 millions de dollars, il y a 90000000 qui venaient
pour moderniser cette usine-là, puis la pérenniser, puis améliorer sa capacité
de production, puis il y a un autre 40 millions qui venait pour bâtir un site
d'entreposage qui allait être complètement robotisé, qui allait devenir un
modèle en Amérique du Nord. Ça fait que, d'un côté, on venait sécuriser 350
emplois, l'autre côté, on venait créer 50 nouveaux emplois avec cet
entrepôt-là, à hauteur de 40 millions, qui est complètement robotisé. Puis
après ça, on venait sécuriser pour des années à venir des millions puis des
millions de kilos de pommes de terre qui sont produites par des producteurs un
peu partout au Québec. Puis on est arrivé, puis c'était 130 millions, que l'entreprise
mettait. Puis, en bout de ligne, ça a fini qu'on leur a donné un soutien non
remboursable de 3 millions de dollars pour qu'on puisse faire tous ces
projets-là, dans un contexte où on avait d'autres usines qui étaient
compétitives. Bien, je vous dirais, honnêtement, là, si on regarde pour
l'emploi, si on regarde nos producteurs agricoles, si on regarde pour la
pérennité de cette entreprise-là au Québec, honnêtement, il n'y a pas... moi,
je suis très, très, très, très heureux, là, qu'on ait réussi à conclure cette
entente-là avec eux, versus si on n'avait pas réussi à s'entendre avec eux. Je
n'aurais pas été heureux tellement de la suite des choses, là, pour les emplois
puis nos producteurs de pommes de terre, là.
Mme Lessard-Therrien : Vous avez
donné cet argent-là dans le cadre d'un programme pour favoriser l'autonomie
alimentaire du Québec. On parle de croustilles. Moi, j'ai plus l'impression que
vous venez répondre à un enjeu de compétitivité d'une entreprise, plutôt qu'à
un problème d'autonomie alimentaire. Moi, j'aimerais ça savoir, c'est quoi,
votre définition de l'autonomie alimentaire au Québec?
• (10 h 10) •
M. Lamontagne : Bien, d'une
façon très, très, très large, là, puis au risque, peut-être, là, pas de vous
choquer, mais de vous interpeller, là, moi, je vous dirais que tout ce qu'on
mange au Québec, plus on est en mesure de le produire ici, de le fabriquer ici,
de le transformer ici, pour faire en sorte que, quand vous prenez 1 $ de
votre poche, là, ou 2 $, puis que vous achetez quelque chose, qu'il y ait
le plus d'argent possible qui reste au Québec, plutôt que s'en aller à
l'extérieur du Québec, bien, je vous dirais que ça contribue à l'autonomie
alimentaire du Québec.
Alors, si on a le choix entre acheter...
M. Lamontagne : ...un
fromage qui vient de l'extérieur puis un fromage qui est produit ici, bien, on
va prendre le fromage qui est produit ici. Si j'ai le choix d'acheter... Quoi
que vous mettiez dans votre panier, O.K. - je ne veux pas rentrer dans votre vie
personnelle, mais - ce que vous consommez, ce que vous achetez, bien, plus on a
de chances... Plus on a de pourcentage qui est fait au Québec ou qu'il y a des
emplois au Québec qui sont associés à ce que vous mangez, bien, je vous dirais
que ça contribue à notre autonomie alimentaire.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
je pense qu'on n'a pas tout à fait la même conception de l'autonomie
alimentaire, surtout quand il vient le temps de faire du soutien. Puis, tu
sais, l'argent, ce n'est pas infini, puis, quand on gouverne, on a des
décisions à prendre puis des choix à faire. Puis cette annonce-là du
3 millions à Pepsi pour une usine de croustilles, ça l'a quand même fait
beaucoup réagir puis beaucoup réagir chez les agriculteurs qui, eux, veulent
développer des marchés de proximité, veulent diversifier leurs activités à la
ferme. Puis c'est eux qui nourrissent les communautés de proximité puis qui ne
voient pas le même soutien de la part de l'État dans leurs... pour leurs
organisations. C'est extrêmement frustrant. Comment vous pouvez justifier ce
soutien-là à Pepsi au regard de toutes ces petites entreprises là qui se
démènent pour nourrir les communautés locales avec des produits bons pour la
santé, par ailleurs? Puis c'est des petites entreprises qui sont beaucoup plus
structurantes qu'une grosse usine, comme celle de Pepsi, ici, à Lévis, pour
l'occupation de notre territoire, pour l'accessibilité aux denrées
alimentaires. Comment vous pouvez justifier ça?
M. Lamontagne : Bien,
honnêtement, je suis content de vous entendre dire que vous dites que l'argent,
ce n'est pas illimité. Ça fait que ça va être intéressant de voir comment vous
allez nous suggérer de financer certaines initiatives que vous mettez de
l'avant. Ça, en tout cas, c'est une bonne nouvelle. Mais en même temps ce n'est
pas en opposition parce que vous savez très bien, Mme la députée, que depuis
qu'on est en poste, il n'y a jamais eu un soutien comme il y a présentement
pour l'agriculture de proximité, pour les circuits courts, pour la plus petite
agriculture. D'ailleurs, au cours des deux dernières années, il s'est créé plus
de 600 nouvelles fermes en Abitibi-Témiscamingue. Vous le savez, les deux
dernières années, c'est la première fois, de mémoire, probablement depuis que vous
et moi, là, on s'intéresse un petit peu à ça, là, qu'il y a une croissance de
fermes au lieu d'une décroissance. Quand on est arrivés en poste, en 2018,
pendant l'année, il y a eu le soutien aux petites entreprises. C'est
130 entreprises qui ont été soutenues; en 2019, c'est 240; en 2020, c'est
500 et puis, en 2021, c'est plus de 600 entreprises qui ont été soutenues.
Je suis allé chercher des crédits additionnels. Écoutez, le soutien qui était à
hauteur de peut-être 1 million et demi de dollars, aujourd'hui, c'est
9 millions de dollars. Tous nos programmes d'aide au développement de
l'agriculture puis de l'agroalimentaire en région qui vient aider, encore là,
toutes les petites communautés, on est passé de 2 millions à
8 millions et demi de dollars de soutien. Les programmes que j'ai... Dans
le cadre de notre annonce pour notre stratégie d'accroître l'autonomie
alimentaire, on a mis une emphase particulière sur les entreprises émergentes,
les petites entreprises. C'est 9 millions que la Financière a eu à sa disposition
pour venir aider les plus petits projets. Le 100 millions - c'est un gros
chiffre - le plan d'investissement croissance de la Financière agricole encore,
il y a une partie importante, le volet 4, c'était pour la relève, c'était
pour des nouveaux projets. Ça fait que juste pour vous dire qu'il y a eu
3 millions de dollars pour préserver 350 emplois, en créer
50 nouveaux puis préserver aussi des dizaines de millions de kilos
d'approvisionnement en pommes de terre. Mais depuis qu'on est en poste, c'est
une aide inégalée pour l'agriculture de proximité, de circuits courts, puis ça
se traduit par une augmentation qu'on n'a pas vue depuis des années, des
années, des années, des fermes sur le territoire du Québec.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
il reste que je suis embêtée quand même sur votre réponse. Moi, je regarde, tu
sais, les montants qui ont été investis dans ma région avec le Fonds de l'appui
au développement de l'agriculture et agroalimentaire dans la dernière année
pour les régions. Dans ma région, c'est 30 000 $...
M. Lamontagne : O.K.
Mme Lessard-Therrien : ...c'est
30 000 $ qui a été investi pour aider nos entreprises locales. Je pense
qu'on est loin de la coupe aux lèvres. Quand vous parlez d'autonomie
alimentaire, tu sais, il y a de sérieux enjeux structurels pour développer
notre autonomie alimentaire au Québec. Parlons des infrastructures de
transformation dans les régions. Les régions souffrent grandement de ces
infrastructures de transformation là, que ce soit des abattoirs. Vous le savez,
chez nous, il n'y en a pas d'abattoirs. C'est extrêmement compliqué, puis ça
l'a quoi comme impact? On n'est pas capables de consommer notre viande locale,
ça fait des gens qui abandonnent la production. Moins de production animale
dans une région, c'est des défis supplémentaires pour développer l'agriculture
biologique. Des gens qui quittent l'industrie laitière...
Mme Lessard-Therrien : ...on
en connaît tous. Encore la semaine passée, moi, la première ferme laitière...
la première ferme où j'ai travaillé dans ma vie, c'est une ferme laitière, ils
viennent de vendre le troupeau laitier, je veux dire, vous dressez un portrait
bien rose de la situation, mais en même temps, moi, dans ma région, les gens
trouvent ça très difficile en ce moment. Puis nos infrastructures de
transformation qui nous permettraient d'accroître notre autonomie alimentaire,
elles sont déficientes. Toute l'orge de brasserie qui est produite en
Abitibi-Témiscamingue est envoyée à Montréal, chez Canada Maltage, pour être
maltée. On n'a pas de meunerie, on n'a aucune infrastructure pour transformer
le grain, rien pour la viande non plus. C'est extrêmement problématique, puis
on ne voit pas la lumière au bout du tunnel pour développer ces infrastructures
de transformation là.
Donc moi, je me pose la question, tu sais,
ce 3 millions là, pourquoi n'est-il pas mis à contribution pour réparer les
iniquités entre les régions? Parce qu'à l'heure actuelle il y en a, des
iniquités, entre les régions et, même au niveau de l'agriculture, je veux dire,
ça nous saute aux yeux, là, comment chaque région ne tire pas son épingle du
jeu de la même façon pour développer son agriculture, parce que les programmes
sont trop homogènes puis ne tiennent pas assez... ne prennent pas en
considération les différentes spécificités des régions. Ça fait que pourquoi ne
pas avoir choisi d'investir ce 3 millions là dans des vraies initiatives
structurantes pour réparer ces iniquités-là?
M. Lamontagne : Bien,
honnêtement, première des choses, je ne dis pas que la situation est rose pour
l'agriculture au Québec, je ne dis pas que la situation est rose, ce que je dis
par contre, c'est qu'aujourd'hui l'effervescence, autant dans le milieu
agricole, que dans le milieu de la transformation alimentaire, c'est sans
précédent, ça, par contre, je peux dire ça. Quand vous me parlez de
transformation, si on peut faire atterrir un projet d'abattoir, vous le savez,
à quel point on a ça à coeur, à quel point ce dossier-là est suivi. Vous avez
un dossier par chez vous, dossier d'abattoir, on est tout en soutien. C'est sûr
que le gouvernement lui-même, on ne part pas puis on n'ouvre pas un abattoir,
parce que ça nous prend des promoteurs, des promoteurs qu'on va appuyer puis
qu'on va appuyer à hauteur... des montants considérables dans le contexte d'un
plan d'affaires puis d'une possibilité que cette opération-là soit pérenne.
Alors, toutes les initiatives qui sont
mises en place, que le milieu... qui émergent du milieu, qui veulent avoir de
l'accompagnement qui touche la transformation alimentaire, je peux vous dire
une chose, c'est qu'on est toute oreille. J'ai une équipe, au ministère, à
plein temps, qui reçoit des projets qui touchent la transformation alimentaire.
Puis quand je parle des projets, ce n'est pas seulement des grosses
entreprises, là, des petites, des moyennes, des grandes entreprises où on vient
accompagner les projets.
On a créé ce qu'on appelle l'équipe
économique bioalimentaire Québec pour s'assurer qu'il n'y a pas un projet qui
tomberait entre les mailles. La Financière agricole, le ministère de
l'Agriculture, le ministère de l'Économie puis Investissement Québec, on
travaille ensemble comme ça. Tous les projets, qu'ils soient dans les
programmes ou qui sortent un peu du cadre des programmes, sont analysés, sont
contemplés, sont regardés puis ils sont accompagnés. C'est sûr que ça prend des
promoteurs pour pouvoir le faire, ça, c'est certain.
Mme Lessard-Therrien : Il me
reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) : Environ
sept minutes.
Mme Lessard-Therrien : Merci.
Dans ces iniquités régionales, dont je vous parlais, j'aimerais vous lire un
extrait de notre petit bulletin de l'UPA Abitibi-Témiscamingue, les nouvelles
fraîches concernant votre programme pour la rétribution des bonnes pratiques
environnementales, je cite : «Malgré les avancées qu'amène ce programme,
il y a de nombreuses incohérences et ce sont les producteurs des régions
éloignées encore qui sont désavantagés par rapport aux régions du sud du
Québec. Les taux de rémunération... ne sont pas les mêmes selon la région où
l'on se trouve. Ils ont été établis selon un principe compliqué de
monétarisation qui tient compte du coût d'opportunité de la région, de la
perception du potentiel des pertes et de la priorisation des zones dégradées.
En conséquence, un producteur de l'Abitibi-Témiscamingue qui fait du désherbage
mécanique pour réduire l'usage de pesticides reçoit environ quatre fois moins
que son collègue du sud, qui fait le même travail. Pourtant, c'est le même
tracteur, la même essence, le même temps et le même avantage sur
l'environnement. Idem pour les rotations de culture ou l'installation d'une
haie brise-vent.»
Pourquoi est-ce qu'on est allé d'une
approche comme ce qui désavantage comme ça les gens dans les régions éloignées?
• (10 h 20) •
M. Lamontagne : Bien, en
réalité, je vous dirais, je le mettrais... c'est : Pourquoi vous avez mis
en place une mesure qui vient avantager puis accompagner les producteurs, qui
va améliorer leur façon de faire. Puis pour s'assurer qu'on ferait ça de la
bonne façon, on a demandé au Centre d'étude des coûts de production agricole
d'établir le modèle qu'on devrait utiliser pour venir accompagner cette quête-là
de changement, de façon de faire au niveau de nos producteurs, nos
productrices. Puis le Centre d'études de coûts de production agricole, je veux
dire, ils ont regardé ce qui se faisait ailleurs,a après ça, ils ont établi,
ils ont regardé les zones climatiques au Québec, ils ont regardé le taux
d'activité, ils ont regardé les unités thermiques des terres. Quand vous parlez
du coût d'opportunité, bien, si...
M. Lamontagne : ...vous êtes
dans une zone, au Québec, où, mettons, vos cultures vous rapportent... je vais
dire un chiffre, 500 $ à l'hectare, exemple, puis vous êtes dans un
endroit ou vos cultures vous rapportent 1 500 $ à l'hectare, puis je vous
demande de sacrifier un hectare, exemple, pour essayer une nouvelle pratique.
Alors, puis vous, vous êtes dans votre coin puis, mettons, le revenu à
l'hectare, c'est 500 $, puis j'ai un autre... quelqu'un qui est en
Montérégie que son revenu à l'hectare, c'est 1 500 $. Alors, moi, je vais
vous dire : Bien, écoute, je veux que tu embarques avec moi, là, puis je
vais te donner 500 $ à l'hectare pour que tu essaies cette nouvelle
pratique là. Si je vais voir la même personne, qu'elle a un revenu de
1 500 $ à l'hectare dans une autre région du Québec puis je lui dis :
Bien, je vais te donner 500 $ pour que tu acceptes de sacrifier
1 000 $ de revenus. Bien là, il va me dire : Bien non, moi, je veux
bien embarquer dans ton affaire puis t'aider, mais essaie de m'accompagner un
petit peu mieux comme ça.
Ça fait que, nous, ce qu'on a fait, c'est
que le centre d'études des coûts de production agricole a vraiment étudié
quatre grandes régions au Québec avec les unités thermiques, la valeur de
production des sols, puis ils sont arrivés avec des mesures puis, dans
l'ensemble, ils ont dit : Bien, écoute, dans telle région, quand on
demande aux gens de sacrifier une partie de leur culture, d'installer un
brise-vent, les bandes riveraines... Quand on vient dire : Bien, écoute,
là on va faire de la rotation de culture puis au lieu d'avoir un produit qui va
te rapporter tant à l'hectare, bien, tu vas accepter, pour les trois prochaines
années, d'avoir un produit qui va te rapporter relativement moins. Bien, ce
qu'on fait, c'est qu'on vient accompagner. Ça fait qu'au départ les gens n'ont
pas ces revenus-là, puis là ce qu'on leur dit : Si vous acceptez de faire
des changements, bien, on vient vous accompagner en fonction de vos réalités.
C'est pour ça que ça a été défini comme ça. Mais le premier objectif, que ça
soit chez vous, bien, c'est de venir accompagner les gens, puis on vient
certainement très bien les accompagner. Tous ceux qui ont souscrit au programme
dans votre région, on vient certainement très bien les accompagner.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
c'est sans créer de la grogne, puis, moi, je la comprends cette grogne-là,
parce que vous devriez peut-être regarder aussi la colonne des dépenses. Puis,
si dans le sud du Québec, on est capable de tirer de meilleurs revenus, bien,
c'est parce qu'il y a un climat qui est plus favorable. Nous, on part déjà avec
une prise au bâton, avec une durée... tu sais, une période de croissance ou une
période d'activité agricole qui est plus restreinte qu'ailleurs.
Ça fait qu'en tout cas je vais aller quand
même sur un autre sujet parce que je voulais vous parler d'autre chose, et le
temps file. Vous parlez des abeilles, M. le ministre. Il y a un taux de
mortalité record cette année de 50 à 95 %, dans certaines entreprises, on
parle de perte totale. Il y a des ruches entières qui sont détruites un peu
partout au Québec. Il y a des cultures de petits fruits qui sont compromises.
Moi, quand je regarde ça, je trouve ça très angoissant, là, je veux dire, pas
d'abeille, c'est pas de bleuet, c'est pas de canneberge, c'est pas de pommier.
Ça vient vraiment hypothéquer, en fait, notre souveraineté alimentaire. La
situation est critique, les apiculteurs crient à l'aide. Est-ce que vous allez
mettre en place une aide spéciale pour aider les apiculteurs à traverser la
crise?
M. Lamontagne : Bien, le
point des abeilles que vous amenez, là, c'est vraiment une situation qui est
préoccupante. Puis je vous dirais que première des choses, là, c'est qu'il y a
un travail très étroit qui se fait au Québec, auquel le MAPAQ participe aussi,
mais entre les pollinisateurs puis entre aussi les producteurs de petits
fruits. Puis ce qui se passe aussi puis qui n'est pas venu aider, O.K., c'est
qu'on a... Au Québec, on doit compter sur l'importation de certaines
juridictions, là, d'une qualité d'abeilles qui est conforme avec... qui va être
aidante pour développer notre entreprise de pollinisation au Québec, parce
qu'il y a différentes juridictions dans le monde que la qualité n'est pas
pareille, si on veut, là. Mais avec la pandémie, avec les changements au point
de vue de la... pas de la réglementation, mais les choix que les transporteurs
font, bien, on s'est ramassé, en l'espace de deux ans et demi, là, avec un
changement important de la dynamique au point de vue d'avoir accès aux reines,
puis avoir accès aussi à ces peuplements de... ultimement qui va devenir des
abeilles chez nous, si on veut, là. Ça fait que, ça... un, ça, c'est un enjeu.
L'autre chose aussi qu'on se rend compte,
O.K., c'est qu'il semblerait que le réchauffement qu'on observe a un impact
important sur la maladie, le varroa, qu'ils appellent, là, par le fait que
maintenant ça commence plus tôt puis que la saison est plus longue, que les
chaleurs sont là plus longtemps. Bien, ça fait en sorte - ça viendrait, là,
moi, je ne suis pas un scientifique, là, mais c'est les premières analyses, là,
qu'on nous soumet - ça pourrait être un impact aussi qui vient affecter
justement la vie ou qui vient augmenter la mortalité, là, des abeilles.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
c'est ça. Il reste dix secondes. Moi, je veux savoir, est-ce qu'il va y avoir
de l'aide, oui ou non.
M. Lamontagne : Bien,
présentement, on a, avec la Financière agricole, un programme de soutien avec
les producteurs d'abeilles. On a avec notre programme d'initiative Productivité
végétale, on a un programme particulier...
M. Lamontagne : ...pour
les producteurs d'abeilles, pour notre programme aussi, au niveau des petites
entreprises, on a un volet aussi particulier pour les producteurs d'abeilles.
On est en discussion avec les représentants...
Le Président (M. Lemay) : Merci,
M. le ministre. C'est ce qui complète cette période d'échange avec le deuxième
groupe d'opposition. Et je cède maintenant la parole au député de Bonaventure
pour son bloc d'échange.
M. Roy : Merci, M. le
Président. Bien, salutations, M. le ministre. Salutations à votre cabinet, aux
membres, bon, du gouvernement ainsi qu'aux gens du ministère. M. le ministre,
cette année, là, pas de poster, on va rester tranquille, on va faire ça comme
il faut, hein? Quoique, je faisais mon travail l'année passée aussi.
Comme disait Hannah Arendt : «La
culture, c'est prendre soin de son âme, et l'agriculture, c'est prendre soin de
sa terre.» Et je tiens à souligner le bon coup que vous avez fait avec les
terres des Soeurs de la Charité. Bravo! Ça me rappelle une pétition que j'ai
déposée en 2021 sur ce dossier-là. J'étais déjà... À un moment donné, j'ai été
virer sur le terrain, puis on nous a comme mis à la porte, là, on n'avait pas
d'affaire là. Donc, c'était un autre contexte, mais, ceci étant dit, là, bravo!
J'espère qu'on va y voir
s'opérationnaliser les recommandations du rapport sur les pesticides. J'ai cru
comprendre que ça allait être un lieu d'innovation, d'expérimentation, bon, que
les ficelles ne sont pas attachées sur ce que ça va être. Mais admettons, là,
que... On jase, là. Dans 10 ans, qu'est-ce que vous voyez là, vous? Parce
que je sais que vous avez à cœur les dossiers que vous menez, vraiment, là, je
le souligne, mais, dans 10 ans, qu'est-ce que ça pourrait être? Puis deux
minutes, M. le ministre, parce que je n'ai pas beaucoup de temps.
M. Lamontagne : Sylvain,
M. le député, deux minutes, je ne peux pas vous conter ça. Je l'ai rêvé depuis
que je suis en poste, ce moment-là qui est arrivé la semaine passée, ça fait
qu'en deux minutes, de vous dire ça... Un, je veux saluer mes collègues, là, au
début, parce que je sais qu'on n'a pas de mot d'ouverture, rien, puis je
voulais prendre le moins de temps possible, pour vous laisser... J'aurais aimé ça,
parler de Guy Lafleur, tout ça. Mais je veux saluer mes collègues, là. Merci
d'être là. Puis c'est tous des gens, là, qui viennent de comtés qui ont
beaucoup, beaucoup d'agriculture, ça fait qu'ils s'intéressent vraiment à ce
qui se passe ici. Ça fait que, merci de votre intérêt, merci, toute l'équipe du
ministère qui est avec nous aujourd'hui, puis salutations à vous, mes
collègues.
Bien, écoutez, puis c'est ce qu'on a
expliqué la semaine passée, M. le député, l'objectif, un, première des choses,
c'est de conserver la pérennité de tout ce patrimoine historique là, agricole,
nourricier. Parce qu'il y a 350 ans, là, si on prend Portneuf, dans le
coin de Neuville, ces places-là, ça a été vraiment les premières terres. Mais
ces terres-là, dont on parle, là, ça remonte à peu près à 350 ans, là, de
culture.
Ça fait que le premier objectif, c'est de
faire en sorte, là, que ça conserve cette vocation nourricière là. Puis là ce
que j'ai fait, ou ce qu'on a fait, c'est vraiment on va avoir un comité qui est
mis en place, secrétariat Capitale-Nationale, la ville de Québec et puis le
MAPAQ. Puis là on commence, dès maintenant, là, des rencontres avec différents
groupes d'experts. On va voir aussi ailleurs dans le monde qu'est-ce qui se
fait.
Puis, quand la transaction va être
complétée, probablement vers la fin août, parce qu'il y a toute une kyrielle de
gestes doivent être posés, c'est sûr que ça va se réaliser, mais c'est des
choses techniques, si on veut, là. Après ça, on va faire une grande
consultation, là, citoyenne, si on veut, là, le format que ça va prendre, et
tout ça, c'est à définir. Puis, suite à ça, on va pouvoir dire qu'on va être
capable de conceptualiser vraiment ce qu'il va y avoir là. Mais ce qu'on veut,
on veut que ça soit une vitrine, parce qu'aujourd'hui peut-être encore, on ne
réalise pas, là, mais, dans 50 ans d'ici, les enfants de nos enfants, là,
quand ils vont venir à Québec puis ils vont voir ces terres patrimoniales là
qui vont être encore nourricières puis qui vont être une vitrine sur
l'agriculture du Québec, bien, ils vont voir à quel point on a été
visionnaires, aujourd'hui, tous ensemble d'embarquer dans ce projet-là.
Mais où on va le mener? Quel format il va
prendre? Je vous dirais, ça sera à voir... pour moi, ça serait prétentieux de
vous dire aujourd'hui qu'est-ce que ça va être. Mais une chose qui est sûre,
c'est sûr que ça va être préservé, c'est sûr qu'on va vouloir innover, c'est
sûr qu'on va vouloir contribuer au commerce alimentaire de la grande région de
Québec. Mais je ne vous en dirai pas plus que ça parce que ça va vraiment être
dans les mains des experts, là, puis des citoyens et citoyennes, là.
M. Roy : On va rêver
avec vous, hein? Bien, il n'y a de grandes réussites que des grands projets.
Mais je reviens à la question. L'opérationnalisation du rapport... des
recommandations du rapport sur les pesticides, un méchant terrain de jeu pour
le faire. Est-ce que vous êtes ouvert à ça?
• (10 h 30) •
M. Lamontagne : Bien,
c'est parce que, là, il y avait beaucoup de recommandations. C'était-u
32 recommandations qu'il y avait, je pense? Le rapport sur les pesticides,
là, il y avait beaucoup de recommandations. On est, aujourd'hui, en train de
s'occuper, il y en a 19 qui relevaient directement du ministère, puis il y en a
d'autres qui relevaient de l'Environnement, puis d'autres du ministère de la
Santé. Mais je peux vous dire qu'on est certainement à pied d'oeuvre, là,
pour... 39, excusez-moi. On est certainement à pied d'oeuvre, là, pour...
10 h 30 (version non révisée)
M. Lamontagne : ...Opérationnaliser,
si on veut, là, les recommandations de la Commission, là, sur les pesticides,
la réduction de l'utilisation des pesticides au Québec, là.
M. Roy : Donc, dans le
projet de développement, vous allez avoir une sensibilité à mettre en œuvre les
recommandations?
M. Lamontagne : Bien,
dans tous les gestes qu'on pose, je vous dirais qu'on a une sensibilité, là,
pour faire en sorte que, demain, on est encore meilleurs qu'aujourd'hui au
point de vue de notre bilan environnemental en agriculture, là.
M. Roy : O.K. Bien, en
parlant de pesticides, c'est intéressant de voir, puis ce n'est pas votre
terrain de jeu, là, que la CNESST, actuellement, faire de la promotion sur la
prévention dans l'utilisation des pesticides, ce qui est une bonne idée. Sauf
que, bon, on est... Nous sommes sortis, récemment, pour demander l'aide à
quelqu'un qui a fait de l'épandage de pesticides sur les terrains de la CNESST
et qui n'a... dont le diagnostic de maladie de Parkinson était fait avant la
sanction de la loi. Donc, je tiens juste, puis je sais que ce n'est pas votre
terrain de jeu, mais à souligner qu'on échappe beaucoup de monde. Que la CNESST
fasse de la prévention pour les agriculteurs, très bonne idée, mais je suis...
Au nom des gens qui ont été échappés puis qui n'auront pas de soutien
financier, entre autres, des agriculteurs, bien, en tout cas, s'il peut y avoir
quelque chose à faire, ça serait important.
M. Lamontagne : Bien,
juste pour vous rassurer, première des choses, on a tout le temps été dans la
même équipe par rapport à ces enjeux-là, M. le député. Puis c'est sûr qu'il y a
une loi qui a été adoptée, qui est une très bonne chose, et puis il y a un
encadrement encore plus spécifique qui va être fait, chaque fois qu'il y a des
cas qui sont soulevés, des fois, ou, tu sais, qu'est-ce qui peut être fait pour
essayer d'être... il y a toujours... on peut toujours chercher à essayer d'aider,
mais en bout de ligne, c'est ça, il y a une loi qui a été adoptée, ce n'est pas
tellement dans nos mains, là, mais on va voir pour la suite, là. Mais dans le
meilleur du possible, c'est de venir en soutien aux gens qui sont pris avec une
maladie qui aurait pu être développée au contact, là, avec l'utilisation des
pesticides.
M. Roy : C'est une
question de date, M. le ministre, vous savez, la personne qui a été
diagnostiquée six mois avant la sanction de la loi, lui, il est sur la paille.
Bon, l'agriculture durable, vous avez un
très beau plan à ce niveau-là. Votre gouvernement parle beaucoup de
déconcentration, décentralisation, de développement des régions, et chez nous,
en Gaspésie, je ne vous parle pas juste pour ma... je parle pour la Gaspésie, il
y a quand même un dossier important, là, qui a été soumis à votre ministère,
mais qui est tombé comme entre les craques du plancher, qui vise l'implantation
d'une école innovante en agriculture à Val-d'Espoir, à Percé, O.K. Une des
premières écoles d'agriculture au Québec, là, a été implantée à Percé et c'était...
Il y avait des gens de partout au Québec, du Nouveau-Brunswick qui allaient se
faire former là, un microclimat, etc., Etc. Donc, une école de permaculture
avec de l'innovation, ça a été fait par Gaétan Lelièvre, ancien ministre du
Développement des régions. Et là, bien, c'est un dossier sur lequel je suis
intervenu à plusieurs occasions chez nous, et moi, en tout cas, je ne le sais
pas, vous l'avez sûrement pas en main, là, j'en ai une copie pour vous, en
plus, bien, ça serait intéressant, dans un... que vous y portiez une attention
parce que ça a été comme mis de côté un petit peu.
Donc, une école d'agriculture à Percé qui
vise la permaculture, qui veut faire de l'innovation, offrir une formation,
parce qu'il y a un engouement, il y a une acceptabilité sociale, les gens de la
région le veulent, la mairie le veut, tout le monde la veut, il y a même une
levée de fonds qui se fait, sauf que le seul acteur qui actuellement ne semble
pas en accord, c'est le ministère de l'Agriculture. Donc, est-ce que vous
seriez ouvert? Je sais que... Je sais très bien le contexte politique dans
lequel nous sommes : nous sommes à l'aube d'une élection, là, ça fait que
c'est sûr que, là, il y a toutes sortes de choses qui se ralentissent, puis il
y a une campagne électorale, c'est tout à fait normal, c'est comme ça que ça
marche. Mais je tenais à le dire ici, on a une belle occasion de développer de
l'innovation en agriculture en Gaspésie, tous les acteurs politiques sont
mobilisés par l'enjeu, il n'y a pas de problème en nulle part, la population le
veut et je vous demande votre avis là-dessus. Est-ce que vous seriez ouvert à
réfléchir, bon, à soumettre au ministère le soutien à l'implantation d'une
école d'agriculture? Le premier ministre est venu, récemment, annoncer de la
formation universitaire en Gaspésie, très bonne chose, parce qu'à un moment
donné envoyer nos enfants puis notre argent dans les villes, on dit souvent que
les régions vivent au détriment des villes, c'est souvent le contraire. Donc, j'aimerais
avoir votre point de vue là-dessus.
M. Lamontagne : Puis
vous checkerez les nouvelles, je pense qu'il va y avoir d'autres bonnes
nouvelles bientôt, là, pour... Un petit peu plus loin, le long de la 20, là, au
point de vue de l'agriculture, et tout ça, là. Bien, écoutez, honnêtement, de
loin, là, j'ai connaissance du dossier de Val-d'Espoir, mais c'est vraiment de
loin, je vous dirais seulement deux choses...
M. Lamontagne : ...c'est sûr
que, tu sais, le ministère, bien, vous le savez, on avait une école qui
s'appelait l'Institut de technologie agroalimentaire, qui maintenant,
aujourd'hui, s'appelle l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec. Il
relève du MAPAQ, mais, en réalité, c'est rendu maintenant quelque chose qui est
... bon. Ça fait que c'est certain que le MAPAQ n'est pas dans une activité,
aujourd'hui, là, pour repartir d'autres écoles. Ça, on s'entend là-dessus.
Une chose qu'on a faite, par contre,
depuis plusieurs années, c'est d'être un soutien par le biais de projets qui
nous sont présentés, d'être en soutien pour des initiatives sur le territoire
qui ont comme connotation de la formation, de fédérer de la formation, de
l'éducation. Et puis on a toujours une oreille qui est disponible, qui est
ouverte, là, qui est à l'écoute pour venir voir s'il y a une possibilité
d'accompagner des projets.
Mais je prends bonne note de votre
question. Je vais demander aux gens du ministère de m'informer plus en détail de
ce projet-là. Puis je peux vous assurer, dans un premier temps, que je vais
prendre connaissance du projet avec beaucoup, beaucoup, beaucoup d'intérêt. Et
puis, après ça, de voir qu'est-ce qu'il est possible de faire avec ce
projet-là, là, dans un contexte de mobilisation du milieu, ça, je ne peux pas
vous donner de réponse, mais ça va être fait avec beaucoup d'intérêt, beaucoup
d'ouverture, là, ce que je vais prendre note puis la façon que je vais prendre
connaissance du dossier.
M. Roy : Je peux vous donner
mes notes aussi. Non, mais, écoutez, moi, je pense que c'est gagnant pour tout
le monde. Puis on peut avoir des chercheurs de qualité qui... en collaboration
avec les terres des Soeurs de la Charité, tous les instituts. Ce n'est pas pour
enlever de l'expertise, bon, à d'autres institutions. Puis peut-être même que
le ministère de l'Éducation pourrait avoir un rôle à jouer là-dedans aussi,
avec le cégep de la Gaspésie et des Îles, qui pourrait y voir un intérêt.
Autre dossier gaspésien, hein, les
pêcheurs de hareng, récemment, se sont fait dire par le fédéral : Vous
n'embarquez plus sur l'eau. Vous n'avez plus le droit de gagner votre vie.
C'est fini. Merci, bonsoir. Sans consultation, sans avertissement, rien. On a
des gens qui nous ont interpellés, là, presque en dépression... hypothèque sa
maison pour s'acheter un bateau, des gens qui sont en train de perdre leur
chemise. Et ils ont zéro dédommagement du gouvernement fédéral, M. le ministre.
Ça fait que moi, je trouve ça un peu cavalier, là, cette méthode-là. Puis bien,
tu sais... puis je les connais, ces gens-là. Ce n'est pas des gens qui vivent
très riches, puis qui en arrachent, là, puis si la ressource n'est pas là, bien
là, ils viennent de perdre leur gagne-pain, ils sont endettés.
Est-ce que... Je sais que je suis
intervenu auprès de votre cabinet, là, mais est-ce que vous avez fait des
démarches auprès du fédéral? Puis je ne vous tire pas la balle à vous, là, je
vous demande, en tant que ministre du Québec, bien, de faire pression sur le
fédéral pour qu'il y ait un dédommagement pour ces gens-là. Où on en est dans
ces discussions-là, s'il y en a?
M. Lamontagne : Bien, un, on
s'entend que la décision du gouvernement fédéral, c'est en fonction d'une
question de disponibilité de ressources. Puis c'est le fédéral qui est à même
d'évaluer la masse critique des ressources puis quand on peut la pêcher ou pas.
Mais à partir du moment où ils ont décidé qu'il y avait un frein à cette
pêche-là, bien, effectivement, ça vient affecter, là, de façon frontale... Je
pense que c'est une dizaine de pêcheurs qu'on a au Québec, là.
Alors, on est en... J'ai communiqué
verbalement les préoccupations qu'on a puis aussi le fait qu'on veut que ces
gens-là soient accompagnés financièrement. Et puis je suis dans le processus,
là, d'écrire à ma collègue pour que ce soit de façon officielle, au-delà des
mots, là, qu'il y ait des écrits qui aillent dans le sens de ce que vous
avancez là, M. le député.
M. Roy : O.K. Est-ce que, si
le fédéral ne supporte pas financièrement ces gens-là, c'est que vous êtes en
mesure de leur donner de l'aide de quelque nature que ce soit. Je sais que ce
n'est pas de votre faute, mais on a quand même, vous dites une dizaine de
familles, pour moi. Puis, en Gaspésie, bien, 10 familles qui se sont endettées,
bon... Est-ce que vous pourriez, puis je suis au conditionnel, évaluer une aide
potentielle pour ces gens-là si le fédéral ne veut rien savoir?
M. Lamontagne : Bien, écoute,
je ne présumerai pas, là, de la réaction ou de la réponse du gouvernement
fédéral. Je veux dire, le gouvernement fédéral est certainement conscient que
le geste qu'il a posé a un impact, là, sur un certain nombre de pêcheurs. On va
faire les représentations, là, pour faire en sorte que ces pêcheurs-là soient
accompagnés, puis on verra, là, comment le fédéral va réagir par rapport à ça,
là.
• (10 h 40) •
M. Roy : Moi aussi, je vais
regarder comment le fédéral va réagir... Écoutez, j'avais 19 minutes, il me
reste quelques minutes, mais je ne veux pas étirer...
M. Roy : ...je n'ai pas
d'autres dossiers.
M. Lamontagne : Je peux t'en
parler, d'une couple de dossiers, moi.
M. Roy : Bien, si vous voulez
me parler de développement en Gaspésie, de l'agriculture avec les changements
climatiques, moi, je n'ai pas de problème. Avez-vous d'autres beaux dossiers
pour la Gaspésie?
M. Lamontagne : Bien, puis
même temps, c'est une réponse pour ma collègue de, voyons, Rouyn-Noranda
Témiscamingue, parce qu'on parle, justement, de l'agriculture en région. Puis,
quand on parle de réchauffement de la planète au Québec aussi, bien, il y a
quand même un réchauffement qui se fait dans les régions. Puis, dans la
stratégie d'autonomie alimentaire que j'ai présentée en novembre 2020, il y a
toute une approche, puis des montants aussi qui viennent pour développer des
nouvelles cultures, des cultures émergentes, puis qu'on voit, déjà, là. Il y a
des projets en Abitibi, il y a des projets au Saguenay-Lac-Saint-Jean, il y a
des projets au Bas-Saint-Laurent, des projets vers la Gaspésie pour venir faire
en sorte qu'on puisse, aujourd'hui, cultiver des choses qui ne se cultivaient
pas avant, après ça, pouvoir les transformer, beaucoup dans le blé panifiable,
des nouvelles cultures. Ça fait que je veux juste vous dire, là, que c'est...
bien, c'est plus qu'embryonnaire, parce qu'il y a vraiment une mobilisation
autour de ça, puis aussi, il y a une équipe au ministère qui travaille avec le
milieu, mais déjà, là, dans certaines récoltes, là, on voit des beaux projets,
puis qu'à terme, là, je pense, pour les agriculteurs de la région de ma
collègue députée de Rouyn-Noranda Témiscamingue, les gens du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, les gens de Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, là, à terme,
là, il y a des bases avancées qui vont faire en sorte que les gens vont être
capables de cultiver des choses qui vont leur rapporter davantage que ce qu'ils
peuvent avoir aujourd'hui, là, quand ils cultivent leur terre. Ça fait que ça,
c'est certainement des bonnes nouvelles, ça, M. le député.
M. Roy : Bien oui. Puis
prenons les plateaux de la Matapédia où on a des Acadiens qui ont été... qui se
sont sauvés, puis ils ont développé des terres. À l'époque, c'était moins
propice à l'agriculture, mais aujourd'hui, oui, ça, l'est. Les gens le voient,
il y a une transformation du climat qui amène une augmentation de productivité,
entre autres dans la baie des Chaleurs. Donc, le prochain eldorado de
l'agriculture au Québec peut en Amérique du Nord, avec une belle école
d'agriculture à Percé? On aurait un beau projet de développement et
d'implantation de gens qui n'arrivent plus à s'acheter des maisons dans les
villes parce que ce n'est plus achetable. Ça fait qu'il y a un beau potentiel
de développement pour la Gaspésie.
M. Lamontagne : Bien, on va
être très, très éveillés puis allumés par rapport à ça, M. le député, là, vous
pouvez être assuré.
M. Roy : C'est bon. Donc, sur
ces mots, merci beaucoup, M. le ministre. Ça a été un honneur de travailler
avec vous au cours de ces années. Si je quitte la politique, je dis bien «si»,
bien, on aura eu du plaisir à défendre certains enjeux. Voilà.
M. Lamontagne : Voilà. Est-ce
qu'il me reste 30 secondes? Bien, pour la postérité, là, M. le député, ça
a été vraiment un plaisir de travailler avec vous, parce que ça fait quand même
plusieurs années qu'on se côtoie puis on a eu toutes sortes d'échanges sur
toutes sortes de sujets. Vous êtes un homme de cœur, vous êtes un homme qui est
près des gens, qui êtes branchés sur les enjeux, sur l'essentiel. Puis vous
avez été toujours très, très respectueux dans vos approches, dans vos demandes,
quelqu'un de pondéré, quelqu'un de pragmatique, mais en même temps, vous savez
ce que vous recherchez, vous savez pourquoi vous vous battez. Ça fait que pour
moi, de travailler avec vous toutes ces années-là, moi, je vous considère
toujours comme un collègue, ça a été vraiment un plaisir, là, puis il va reste
une belle amitié de tout ça, là, pour très longtemps. Merci M. le député.
M. Roy : Merci infiniment, M.
le ministre.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci à vous deux. Et, sur ce, je cède maintenant la parole à la députée
de Bourassa-Sauvé pour un nouveau bloc d'échange.
Mme Robitaille : Merci, M. le
Président. J'espère que vous allez avoir des paroles aussi élogieuses pour la
députée de Bourassa-Sauvé. Mais je salue mon collègue de Bonaventure. Donc, si
je comprends bien, là, pour ce qui est des apiculteurs, considérant la
tragédie, là, qu'ils vivent en ce moment, le gouvernement du Québec ne va pas
prêter main forte et puis mettre en place un plan spécial de sauvetage pour les
apiculteurs au Québec.
M. Lamontagne : Bien,
c'est-à-dire, il y a deux choses : il y a l'accompagnement des
agriculteurs, puis après ça, il y a : essayer de sauver les abeilles. La
question des abeilles, encore là, hier, ça a été discuté à notre rencontre, là,
des ministres de l'Agriculture. C'est un problème, aujourd'hui, qu'on a et qui
est à la grandeur du Canada. Puis la solution facile, ça serait de chercher à
essayer d'aller chercher les abeilles un peu n'importe où dans le monde, là,
pour pouvoir les amener chez nous, mais en bout de ligne, ça peut être porteur
de davantage de problématiques. Alors, c'est comment on peut faire pour
repartir ou faire en sorte de venir solidifier puis que ça puisse tonifier, là,
la culture d'abeilles. Écoutez, la réponse n'est pas simple dans le contexte
qu'on vit, mais la mobilisation, elle est canadienne. On est en discussion avec
les autres provinces à ce niveau-là. Et puis, ici, il y a vraiment un travail
de concertation entre les pollinisateurs puis les producteurs de petits fruits,
mais c'est un enjeu, là, qui est certainement préoccupant, là.
D'un côté financier, bien, encore là, la
Financière agricole a toute la marge de manœuvre, là, pour venir...
M. Lamontagne : ...avec... au
secteur. Puis, je vous dirais dans, parce que, tantôt, vous faisiez mention des
argents disponibles à l'aide financière, dans le cadre de ces programmes qui
sont normés, qui sont connus de soutien de revenu et tout ça, la financière a
des capacités illimitées en termes de ce qu'elle est autorisée à engager puis à
dépenser pour venir en soutien aux différents groupes, aux différents secteurs,
là.
Le Président (M. Lemay) : ...un
consentement à vous demander. Est-ce qu'il y a consentement pour réputer la
dernière minute du député de Bonaventure comme étant écoulée?
M. Lamontagne : Excusez-moi?
Une voix : Bien, on
pourrait... Oui.
Le Président (M. Lemay) : Il
y a consentement?
M. Lamontagne : Tu voulais
faire quoi?
Le Président (M. Lemay) : La
dernière minute du député de Bonaventure, elle est écoulée. Consentement?
M. Lamontagne : O.K. Oui,
oui, oui, tout à fait.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien, poursuivons dans la même...
M. Lamontagne : Je pensais
que tu voulais couper sa dernière minute. J'étais là : Ça, je n'avais pas
de consentement, par contre.
Mme Robitaille : Bien, on
peut la récupérer, nous autres, la dernière minute.
Le Président (M. Lemay) : Bien,
on en discute. Est-ce que vous qu'elle soit partagée?
Mme Robitaille : On peut la
partager, bien sûr. O.K.
Le Président (M. Lemay) : D'accord.
Donc, consentement pour qu'elle soit partagée. Merci, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, veuillez poursuivre.
Mme Robitaille : O.K. Parce
que je dois dire qu'écoutez même sur un terrain urbain il y a des apiculteurs.
Dans mon comté, il y a des apiculteurs qui ont perdu toutes leurs abeilles.
J'ai ma responsable du bureau qui est là puis qui le sait très bien, on a perdu
toutes nos abeilles. Et, évidemment, c'est extrêmement catastrophique. Je
comprends qu'il y a La Financière agricole, et il y a l'ASRA, et tout ça, mais
je ne comprends pas pourquoi le gouvernement ne peut pas mettre en place,
justement, certains montants, en tout cas, mettre en place un programme qui
pourrait, justement, permettre aux apiculteurs de se relancer. Parce que c'est
vraiment problématique et c'est vraiment particulier aussi.
M. Lamontagne : Bien, honnêtement,
il n'y a pas de... il n'y rien qui n'est pas considéré, à savoir... Dans un
premier temps, c'est de venir les soutenir. C'est sûr qu'il y a... tu sais,
c'est avec La Financière agricole, puis, bien, les gens, ça doit être des
producteurs qui sont... des entreprises qui sont enregistrées, si on veut, qui
ont des... qui sont enregistrés au ministère, qui sont des producteurs attitrés
pour pouvoir, après ça, souscrire puis bénéficier des services de La Financière
agricole.
Mais tout ce qui touche le secteur
apicole, honnêtement, Mme la députée, c'est très préoccupant. On a des équipes
qui sont mobilisées là-dessus, puis pour les mois puis les années à venir,
parce qu'on s'entend que c'est une problématique, là, qui... ce n'est pas une
affaire qui se règle en quelques mois. Mais il y a énormément d'efforts qui
vont être investis, puis on va devoir faire preuve de créativité. Puis après ça
l'idée, c'est d'être en accompagnement de la filière, parce qu'elle est
essentielle. À savoir la forme que cet accompagnement-là va prendre, au fil des
mois puis des années qui s'en viennent, en fonction des défis qu'ils ont, on ne
peut pas vous la définir aujourd'hui, mais c'est certain… que ça soit la
financière au ministère, on est mobilisés, là, pour être en accompagnement de
cette filière-là, là.
Mme Robitaille : Bien, à mon
tour de vous féliciter, votre décision, là, d'acquérir les terres des Soeurs de
la Charité.
M. Lamontagne : O.K. Je vais
attendre le pot, là.
Mme Robitaille : Il va s'en
venir, mais c'est correct. Mais il faut quand même souligner...
M. Lamontagne : Je me méfie.
Mme Robitaille : Il faut
quand même souligner les bons coups, et ça, c'en est un, et je pense que c'est
apprécié de tout le monde. Et il y en aura, évidemment... Il y a 1 million
de projets qui font rêver, et on va suivre ça de près.
Donc, ceci étant, on sait qu'ailleurs par
contre nos terres agricoles sont menacées et elles rétrécissent comme peau de
chagrin, comme on dit. On a eu des bonnes discussions là-dessus lors de l'étude
détaillée du projet de loi n 103, le fameux article sur le morcellement
des terres agricoles. Mais, en fait, ce chapitre-là qui a été amené dans le
projet de loi n 103, chapitre sur la protection des terres agricoles dans un
projet de loi qui était mené par le ministère de l'Économie, nous, on aurait
aimé, vous le savez, M. le ministre, on l'a dit à plusieurs reprises et on ne
perd pas espoir, d'avoir une réforme de la fameuse Loi sur la protection des
terres et des activités agricoles pour, justement, mettre en contexte les
choses.
• (10 h 50) •
Et évidemment on n'est pas contre le
morcellement, mais je pense qu'il faut qu'il soit bien encadré. Et là on a fait
ça un peu à la va-vite et... Bon, en tout cas, il va falloir mettre de la chair
sur l'os, et bien encadrer ça, et suivre aussi de près ce qui se passe, suivre
les demandes de morcellement qui sont faites à la CPTAQ. Moi, j'ai une
question, j'aimerais savoir, je ne sais pas si les fonctionnaires peuvent nous
donner cette information ou... je vois le président de la CPTAQ qui est parmi
nous aujourd'hui...
Mme Robitaille : ...est-ce
qu'il y a plus de demandes de morcellement depuis novembre 2021 qu'avant
l'adoption de la loi?
M. Lamontagne : Bien,
première des choses, je vous dirais, ce qu'on a adopté ensemble, là, c'est en
voie d'être opérationnalisé, là, mais il n'y a pas...
Mme Robitaille : Oui, mais il
n'est pas encore en place. Donc, on ne voit pas encore...
M. Lamontagne : C'est ça,
c'est en train de se mettre en place, O.K.? Mais les... Un, aussi... bien, on
peut refaire le débat sur le projet de loi n° 103, mais je pense que je
vois votre collègue qui dit : On va passer à un autre appel parce qu'on a
quand même passé beaucoup de temps là-dessus, là. Mais je veux juste vous
assurer, là, que ce qui a été fait, ce qui a été mis en place, un, c'est... en
bout de ligne, il y a un bout, c'est en accompagnement puis à la demande de la
Commission de la protection du territoire agricole pour lui permettre de faire
encore mieux son travail en fonction de l'évolution de notre agriculture. Mais
chaque projet, c'est un par un, tout le temps, puis c'est le décompte, une
demande est faite, c'est une analyse, c'est une particularité en fonction d'un
projet. Soyez assurés, là, que c'est... à la goutte, là, chacun des projets,
là, c'est qu'on a donné à la commission, l'an passé, des ressources pour mieux
comprendre la réalité territoriale puis aussi les nouveaux modèles agricoles.
Puis on lui a donné maintenant des outils d'apprécier différemment les projets
qui lui sont présentés. Mais soyez assurés, là, de... Chaque projet, c'est un
projet à la fois qui est analysé, là, puis qui est... puis toujours dans un
contexte de l'équilibre entre la protection du territoire agricole puis, en
même temps, ce qui est important, puis on l'a mentionné, l'important, aussi,
c'est de favoriser les activités agricoles. Il faut favoriser le dynamisme
agricole sur nos terres, sinon, nos terres vont mourir, là.
Mme Robitaille : Est-ce qu'on
a... Donc, les dispositions ne sont pas encore... bien, les dispositions sont
en vigueur en ce moment, non?
M. Lamontagne : Bien, il y
a... Dans l'article 80, on a apporté un certain nombre de modifications
qui venaient toucher, là, permettre davantage au point de vue, principalement,
de la transformation, au point de vue de l'agrotourisme. Là, il y a un projet
de règlement, là, qui va être adopté incessamment, qui va venir mettre ça en
vigueur. On peut demander à... M. le Président, là, au point de vue des
changements de libellés dans les articles qu'on a mis en place, dont le fait
d'introduire les particularités régionales, le fait d'introduire la diversité
de modèles, où on en est, là, par rapport à la tenue en compte par les
commissaires, et tout ça, là, de ces nouvelles dispositions législatives là,
là. M. le Président, demandez au président de la CPTAQ.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
simplement vous nommer, puisque c'est votre première parole, et vous pouvez y
aller, après ça, avec l'élément de réponse.
M. Labrie (Stéphane) : Stéphane
Labrie, président de la Commission de protection du territoire agricole. M. le
Président, on n'a pas de données comparatives de la période de cette année
depuis le 9 décembre par rapport à la même période l'année dernière. Mais
on a des données sur ce qui a été rendu comme décision sur le morcellement en
date de la semaine dernière, depuis le 9 décembre dernier. Il y a
24 décisions qui ont été autorisées. Ça, c'est un échantillon pour des
demandes de morcellement de 40 hectares et moins, parce qu'à
40 hectares et plus c'est visé par le règlement d'aliénation entre
agriculteurs. Alors, on trouvait ça moins significatif d'avoir ces données-là. Il
y a eu 24 décisions rendues sur des demandes de morcellement en date de la
semaine dernière, depuis le 9 décembre, 12 qui ont autorisé le
morcellement.
Mme Robitaille : Donc, la
moitié.
M. Labrie (Stéphane) : Tous
les dossiers ont fait état de l'approche économique, ont abordé l'approche
économique comme le demande maintenant le paragraphe 62.8. De ces
12 décisions là, il y en a cinq qui avaient fait l'objet d'une orientation
préliminaire négative, qui ont fait l'objet d'un avis de changement après la
rencontre publique au cours de laquelle les demandeurs ont fait une
démonstration du projet économique et ont fait une démonstration qui a été
jugée viable par les commissaires au dossier. Donc là, on voit tranquillement
cette tendance qui se qui se manifeste de façon plus régulière... en fait, dans
tous les dossiers de demandes de morcellement où on fait à la fois l'analyse de
l'approche territoriale, comme on le faisait généralement auparavant, mais
aussi de l'approche économique. Mais il y a douze dossiers où la démonstration
d'un projet économique viable était absente ou insatisfaisante aux yeux des
commissaires formant le BAPE. Donc, ça ne crée pas une révolution, jusqu'à
maintenant, sur le nombre de morcellements autorisés. Ça favorise le morcellement
pour des dossiers où il y a un projet économique viable. Mais la préoccupation
qu'on n'a pu entendre de temps à autre durant l'étude du projet de loi
n° 103 à l'effet qu'il y aurait du morcellement mur-à-mur...
M. Labrie (Stéphane) : ...qu'on
augmenterait les petites superficies, ce n'est pas ce qu'on constate jusqu'à
maintenant. Lorsqu'il y a un projet économique, un projet agricole viable, là
c'est considéré souvent, l'approche économique.
Mme Robitaille : Mais est-ce
qu'il y a un comparatif, est-ce qu'on peut comparer à l'an dernier par exemple?
Est-ce qu'on peut constater une augmentation ou pas du tout?
M. Labrie (Stéphane) : Je
vous dirais qu'on peut penser que les cinq dossiers, qui ont fait l'objet d'un
avis de changement, n'auraient pas tous fait l'objet d'un avis de changement
sans la modification 62.8. Mais c'est difficile à établir, parce l'approche
économique, elle existait avant, certains commissaires l'utilisaient, d'autres
pas. Ce que le législateur a demandé à la commission, avec la modification
62.8, c'est de la considérer également dans tous les cas, tout comme on
considère l'approche territoriale. C'est difficile d'établir une tendance après
si peu de temps et c'est difficile pour moi de vous dire qu'est-ce qu'avait, à
l'esprit, chaque commissaire en étudiant chaque dossier.
Mais je peux vous dire que les 24
dossiers, dont je vous parle, je les ai lus, les décisions, et je vois une
tendance à l'application de l'approche économique. Dans les cinq dossiers, dont
je vous parle, on a vu un virage, où là on a pris en considération davantage
l'approche économique sur la démonstration qui a été faite par les demandants,
et ça a donné une autorisation.
Mme Robitaille : Approche
économique qui vise, là, pour rappeler à tout le monde, que c'est un projet
agricole viable, parce qu'il y a beaucoup d'inquiétudes relativement au fait
qu'on va peut-être justement morceler des terres qui, ultimement, ne seront
pas... vont perdre leur vocation agricole.
M. Labrie (Stéphane) : Alors,
ce qui est intéressant de constater à la lecture de plusieurs de ces 24
décisions là, c'est que les commissaires ont une préoccupation sur la
destination de la parcelle visée par le morcellement qui fait l'objet d'un
projet agricole annoncé comme étant viable, mais aussi la préoccupation des
commissaires pour la superficie résiduelle après le morcellement. Prenons un
exemple, une superficie de 45 hectares qui fait l'objet d'une demande de
morcellement pour huit hectares, on va analyser le huit hectares, mais on va
analyser le 37 aussi après, qu'est-ce qui... Et l'exemple que je vous donne
n'est pas le meilleur, prenons l'inverse, on a un 45 hectares, où on a 37
hectares qui s'en iraient... visés par un projet agricole, le huit hectares, c'est
quoi, le projet? Est-ce que là, ça devient un domaine ou il y a un projet
agricole pour le huit hectares?
J'ai vu les deux dossiers, il y avait un
excellent projet, en apparence, à tout le moins, à la lecture des décisions
pour la grande superficie visée par le morcellement, mais il n'y avait pas de
projet pour le huit hectares restant, et ça a été refusé, parce que, justement,
la préoccupation que tout le monde a de ne pas voir multiplier des domaines
résidentiels non agricoles, bien, les commissaires l'ont à l'esprit aussi.
Mme Robitaille : C'est
rassurant, mais il y a quand même beaucoup de gens qui sont, malgré tout,
inquiets et qui suivent ça près. Il y a l'UPA qui, sur un autre ordre d'idées
un peu, mais dans le même esprit, a envoyé une mise en demeure à la CPTAQ,
relativement à une manière rétroactive, là, de considérer les demandes pour une
deuxième résidence. Et, encore une fois, l'UPA, qui avait des inquiétudes,
dit : Est-ce que justement... est-ce que la CPTAQ ne perd pas un peu sa
nature première qui était de protéger les terres agricoles et maintenant elle
fait du développement économique, de là... Et là, il y a cette mise en demeure
là, parce que la CPTAQ change sa vocation, permet, par exemple, une deuxième
résidence sur les terres, et ça, bien, évidemment, ça crée de l'inquiétude. Je
ne sais pas si... j'aimerais avoir vos commentaires là-dessus.
• (11 heures) •
M. Labrie (Stéphane) : M. le
Président, j'ai pris connaissance... effectivement, on a reçu une mise en
demeure, dont j'ai pris connaissance, la mise en demeure réfère à un communiqué
que la commission a émis à l'intention de ses clientèles au mois de juin 2021,
qui est joint et à la mise en demeure. Les questions soulevées par l'UPA, dans
sa mise en demeure, sont des questions juridiques importantes. Ces mêmes
questions juridiques sont soulevées par l'UPA dans le contexte d'une
procédure...
11 h (version non révisée)
M. Labrie (Stéphane) : judiciaire
que l'UPA a instituée en Mauricie contre la MRC de Maskinongé qui a entrepris
de modifier son schéma pour permettre à ces municipalités locales de modifier
la réglementation municipale permettant ainsi, en vertu de la réglementation
municipale, la construction d'une deuxième résidence dans une aire de droit
acquis. Je suis un peu mal à l'aise d'avancer beaucoup d'explications en lien
avec ce communiqué-là et sa mise en demeure compte tenu du fait que les
questions soulevées dans la procédure judiciaire sont les mêmes que dans la
mise en demeure qui a été acheminée à la Commission. Puis par respect pour le
processus judiciaire en cours, je ne peux pas aller beaucoup plus loin. Ce que
je peux vous dire, c'est que les questions soulevées par l'UPA sont
importantes. Les questions juridiques que s'est posé la Commission avant d'émettre
ce communiqué-là sont consécutives à des décisions de tribunaux judiciaires, à
des décisions du TAQ qui ont précédé ces décisions judiciaires. Ça s'est rendu
jusqu'en Cour suprême. Et je peux vous assurer que la Commission n'abdique pas
ses responsabilités en matière de protection du territoire agricole. La
Commission a pris acte, un, d'une décision de la Cour suprême qui a mis fin à
un débat judiciaire qui a duré 10 ans et qui a fait en 2002 une décision
de la Commission, des décisions, deux décisions du TAQ, décision de la Cour du
Québec, une décision de la Cour supérieure, une décision de la Cour d'appel et,
ultimement, un refus de la Cour suprême d'entendre l'appel de la Cour d'appel.
On a pris acte de ces décisions-là. Deuxième chose, la Commission a pris acte d'une
décision de l'Assemblée nationale, dans son projet de loi n° 122 en 2017,
d'abroger 59.4 qui était une disposition qui prévoyait qu'une décision à portée
collective n'entre en vigueur qu'à compter du moment ou les conditions posées
par la Commission sont mises en œuvre par les municipalités locales de la MRC
concernée, ce qu'on dit dans notre communiqué. Puis je ne pourrais pas aller
plus loin que ça ce matin. C'est que la Commission a pris acte de la décision
de la Cour suprême, a pris acte de l'abrogation de 59.4, et la Commission
considère qu'elle n'avait pas et elle n'a pas les assises juridiques
nécessaires pour poursuivre de la façon qu'elle fonctionnait dans ses décisions
à portée collective. Il y aura un débat intéressant en droit à faire devant les
tribunaux si la poursuite se poursuit parce qu'il faut comprendre que dans la
procédure judiciaire dans Mauricie, la Commission est mise en cause. Alors, on
aura l'occasion de faire valoir notre point de vue au tribunal.
Mme Robitaille : Merci.
Pendant ce temps-là, les terres agricoles, en tout cas, la valeur des terres
continue d'augmenter, hein, d'une façon faramineuse et malgré tout... et ces
terres agricoles là rétrécissent. Moi, je pense à la relève agricole. Ils
ont... le morcellement, bon, ce n'est pas vraiment une... On en a parlé au projet
de loi n° 103. Le prix des terres agricoles continue à augmenter. Est-ce
que la ministre prévoit, parce qu'il n'y avait rien encore une fois dans le
budget, une aide soutenue à la relève agricole pour acheter, pour l'aider à
acheter des terres qui, même si elles sont peut-être plus petites, vont coûter
extrêmement cher?
Le Président (M. Lemay) : En
20 secondes.
Mme Robitaille : On va
continuer tantôt.
M. Lamontagne : Bien oui,
tout à fait. Je vous dirais, on a... dans l'année qui a suivi mon arrivée, on a
modifié le Fonds d'investissement pour la relève agricole à la Financière. On
est venu changer la façon dont le système pouvait fonctionner pour permettre
aux jeunes de louer une terre agricole, mais avec chaque mensualité, elle se
trouvait à mettre de côté une équité pour faire en sorte qu'au bout de 5 ans,
10 ans, 15 ans, elle pouvait faire une demande pour pouvoir faire l'acquisition
de cette terre-là. Puis dans un contexte où elle se serait bâti une équité,
puis après ça que la Financière pourrait venir en soutien. Mais on pourrait
avoir des échanges additionnels parce que c'est certain que le défi de l'augmentation
de la valeur des terres il est omniprésent. Il est omniprésent pour les
agriculteurs québécois. Il est omniprésent les agriculteurs canadiens. Parce
que ce qu'on a vu, c'est que l'augmentation de la valeur des terres, là, au
Québec, elle se situe dans la moyenne si on veut, là, mais il reste que c'est
considérable, puis ça représente un défi. Puis on a différents organismes sur
le territoire. On a des fiducies qu'on vient aider pour les aider à faire l'acquisition
de terres, mettre ça à la disposition des jeunes. Remettre des terres en friche
pour augmenter le nombre de terres qui sont disponibles. Il y a d'autres
initiatives, là, qu'on va chercher à mettre en place, là.
Le Président (M. Lemay) : Merci,
M. le ministre. Nous allons maintenant céder la parole au bloc du gouvernement.
Et M. le député de Lac-Saint-Jean, la parole est à vous.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Merci,
M. le Président. Tout d'abord, permettez-moi de vous saluer M. le ministre
ainsi que l'équipe du MAPAQ. J'ai aussi l'équipe de la Financière agricole qui
est un élément majeur aussi dans le développement de l'agriculture. La
Financière agricole, j'aurai peut-être quelques petites questions, là, pour
eux...
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : ...le
monsieur aussi de la CPTAQ, c'est un plaisir de vous rencontrer. Quel beau
sujet, hein, l'agriculture! Quel sujet passionnant! Il y a tellement de choses
en agriculture, il y a des belles choses qui se réalisent, il y a des enjeux,
il y a toutes sortes d'innovations, beaucoup de défis, vous en avez fait part,
tout à l'heure, avec ma collègue de l'opposition.
Et moi, j'aimerais un peu vous entretenir
sur la politique bioalimentaire. On a quand même travaillé, on a travaillé fort
tous ensemble, justement, pour augmenter le budget au niveau de l'agriculture.
Oui, c'est vrai il faut le dire, parce que, par le passé, ça avait été quand
même beaucoup diminué. Et je peux vous dire que les producteurs le mentionnent
et le soulignent, et c'est très apprécié. Oui, il reste encore beaucoup de
choses à faire. Je sais que vous en êtes très, très conscient.
Puis j'aimerais ça un peu que vous me
mentionnez, vous parliez des initiatives qu'on a faites suite à la politique
bioalimentaire, entre autres, au niveau de la rétribution des bonnes pratiques
agricoles. On a aussi des mesures pour l'adaptation des entreprises. Toute la
question de la rareté de la main-d'oeuvre, M. le ministre. On a aussi des
programmes avec la FADQ, justement, le PIC, Programme d'investissement
croissance, et aussi la recapitalisation de La Financière agricole, il y a eu
déjà des projets. Donc, j'aimerais ça peut-être un peu que vous me les
décliniez un petit peu. J'aurai peut-être quelques petites questions. Ça sert à
quoi? C'est quoi, les montants? Puis, si les gens de la Financière veulent
répondre aussi, ça va me faire plaisir de les entendre.
M. Lamontagne : Parfait.
Bien, écoutez, première des choses, bien, merci beaucoup, cher collègue. Puis
la politique bioalimentaire, là, première des choses, puis ça, je le dis au
bénéfice de ma collègue, moi, quand je suis arrivé en poste en octobre 2018, la
politique qui avait été adoptée sous l'ancien gouvernement, là, au
printemps 2018. Puis la politique bioalimentaire, ce n'est pas rien. Je
vous dirais que c'est un travail de co-construction, là, de tout le secteur,
toute l'industrie. C'est des dizaines et des dizaines de partenaires qui,
pendant 18 mois, se sont assis puis ont convenu de cette espèce de
boussole là qu'on veut avoir pour le développement de notre agriculture.
Puis, au coeur de la politique
bioalimentaire, bien, ce qu'on a, c'est le consommateur, hein, c'est les
besoins du consommateur. Si on retourne à la commission sur l'avenir de
l'agriculture puis de l'agroalimentaire du Québec, le fameux rapport Pronovost
de 2010, qu'est-ce qu'il y avait au coeur de ça? C'était le consommateur,
c'était les besoins du consommateur. À la base, là, ce qu'ils disaient, c'est
que c'est fini, le temps de faire de l'agriculture où on pousse quelque chose
puis qu'on dit que les gens vont l'acheter. Maintenant, notre agriculture est
pensée en fonction des besoins des consommateurs. Qu'est-ce que les
consommateurs ont besoin? Puis on va leur fournir ce qu'ils ont besoin. Ça a
été tout un changement. Puis maintenant notre agriculture est orientée en
fonction, un, des besoins des consommateurs. Et, deuxièmement, très important,
avoir des entreprises qui sont prospères mais qui sont non seulement prospères,
mais aussi qui sont durables. Alors là, ça, là, c'est le coeur, si on veut, de
la politique bioalimentaire.
Puis nous, ce qu'on a fait quand on est
arrivés, toute notre équipe ensemble, nous autres, on a dit : Écoutez, il
y a pas mal de monde intelligents qui ont créé ça, cette politique-là, ça fait
qu'on ne jouera pas au plus smatte puis on ne repartira pas les consultations
qu'on a pu voir dans le passé, ce qu'on a fait, c'est qu'on a pris acte. Ça,
c'était le fruit d'une grande concertation, puis beaucoup de sagesse, puis
d'expérience, d'expertise. Mais, nous autres, ce qu'on s'est dit, fidèles à
notre ADN, à la CAQ, nous autres, c'est l'action. Alors, moi, ce que j'ai fait,
j'ai entrepris une grande... écoutez, des rencontres avec toutes les filières
puis avec le secrétariat à la politique au ministère. Et puis ce qu'on a dit,
c'est : Ça nous prend un plan d'action sur lequel, après ça... Quand on a
notre politique, de notre politique, il y a une vision, de notre vision, il y a
un plan d'action, puis, après ça, on vient mesurer, bien, on a tous les
ingrédients que ça prend pour savoir à chaque jour ce qu'on fait, puis pourquoi
qu'on le fait, puis que, si, à un moment donné, on s'aperçoit qu'on ne le fait
pas bien, de s'amender, puis de le faire autrement.
• (11 h 10) •
Alors, aujourd'hui, ça fait deux fois, on
a déposé un premier plan, un plan d'action de la politique bioalimentaire à la
fin de l'été 2019, et on a amendé en 2021, parce qu'à chaque année on fait
un travail avec les filières. On a un mandat en 2021, encore là, ce plan-là.
Mais c'est un plan, aujourd'hui, qui couvre tout le territoire du Québec, qui
couvre toutes les filières, tous les organismes, même des organismes
gouvernementaux, des ministères. On a 1 300 actions à la grandeur du
territoire entre, comme je vous dis, les différentes filières, les
municipalités, les territoires. Puis tout ça, c'est tout coordonné, c'est tout
cohérent ensemble. Puis ça a un objectif, c'est de satisfaire les besoins des
consommateurs. Puis, après ça, c'est de développer un territoire agricole où on
va avoir des entreprises qui sont prospères puis qui sont durables. Quand on
dit «durable», bien, durable, c'est sûr que le premier critère, la durabilité,
là, bien, il faut que tu puisses payer tes comptes. Ça fait qu'économiquement
il faut que tu sois...
M. Lamontagne : ...Mais après
ça, on est dans un environnement où tout le secteur agricole a une empreinte
environnementale. Puis aujourd'hui, un des grands défis qu'on a dans tous les
secteurs de production, peu importe que ça soient les métaux, l'agriculture, la
santé, bien, on mesure un peu l'empreinte environnementale, puis on a comme
impératif de venir diminuer cette empreinte-là. Alors que pour nos entreprises,
qu'elles soient prospères, il faut qu'elles soient durables, aussi, durables,
mais il faut que ce qui se passe, bien, ça fasse en sorte qu'à terme la planète
puisse absorber ça, puis la planète puisse s'en sortir en santé.
Puis l'autre aspect aussi, c'est toute la
question d'acceptabilité sociale. On le sait aujourd'hui comment les pratiques,
comment les exigences des consommateurs changent, bien, les entreprises qui
vont être... Économiquement, qui vont réussir, mais qu'en bout de ligne elles
vont des pratiques environnementales qui vont être discutables puis qui vont
avoir des pratiques qui vont plus ou moins rencontrer l'acceptabilité sociale,
bien, elles n'auront pas le succès très, très, très longtemps. Oui, mon
collègue.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Oui,
bien, je trouve ça intéressant, M. le ministre, quand vous m'amenez là-dessus,
sur les pratiques écoresponsables. Puis on a fait le mandat d'initiative sur
les pesticides, puis je trouve que ça découle. Vous avez été chercher des
choses, des recommandations de là, puis ce qu'il a fait en sorte qu'on a les
bonnes pratiques agroenvironnementales. Puis on voulait y aller sur des
rétributions, tu sais, à encourager, accompagner les producteurs et
productrices qui voulaient avancer, qui voulaient aller de l'avant.
Puis, entre autres, justement, vous en
avez parlé tout à l'heure, mais ma collègue en parlait, dans les régions, mais
il y a des régions... entre autres, si on prend dans ma région,
Saguenay-Lac-Saint-Jean, Nutrinor qui, justement, est en train d'accompagner,
là, les producteurs à ce niveau-là, dont le ministère a accompagné puis a
soutenu, mais c'est des projets qui viennent du milieu, qui sont apportés au
ministère, et là le ministère les soutient avec des programmes adaptés. Donc,
c'est intéressant.
Mais, au niveau des pratiques
agroenvironnementales, là, notre fameuse... au niveau des producteurs,
pouvez-vous me dire, c'est combien qu'un producteur peut aller chercher d'aide
maximale?
M. Lamontagne : Bien, écoute,
d'abord, ce qui est important, là... puis aussi je sais que ma collègue a bien
suivi le déploiement du Plan d'agriculture durable, là, mais de rappeler ce
qu'on a fait, là. Puis, honnêtement, c'est tout le Québec qui sort gagnant de
tout ça. Je ne veux même pas le dire d'une façon partisane, là, mais ce qu'on a
mis en place, là, c'est... on vient accompagner financièrement les producteurs
et les productrices pour qu'ils changent leurs pratiques, qui améliorent leurs
pratiques culturales, avec cinq objectifs en tête : diminuer l'utilisation
des pesticides, diminuer l'utilisation des fertilisants de synthèse, améliorer
la santé des sols, améliorer la qualité de l'eau, puis augmenter la
biodiversité sur nos terres.
Ça fait qu'on a en place un premier aspect
de notre Plan d'agriculture durable, là... c'est venir... le système de
rétribution. Ça fait qu'on a... on dit aux agriculteurs et agricultrices :
Venez changer vos pratiques, modernisez vos pratiques en fonction des critères
qui vont nous permettre de rencontrer les objectifs puis on va vous accompagner
financièrement. Mais ce qu'on a mis en place, c'est un accompagnement sur trois
ans. Ceux qui font à peu près rien, on les accompagnait à la hauteur de
1 500 $, mais ceux qui checkent pas mal toutes les cases de la liste,
bien, ça peut être jusqu'à 50 000 $, puis il y a déjà 40 % qui leur a
déjà été versé en début de programme. Puis ça, je le rappelle puis je le dis à
ma collègue de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, ce programme-là, il a été mis en
place, là, ce n'est pas le MAPAQ qui a décidé comment ils feraient ça, là, on a
confié ça au centre d'étude des coûts de producteurs agricoles qui ont fait
leurs devoirs puis qui on dit : Écoute, la meilleure façon de venir
accompagner aujourd'hui, c'est de cette façon-là.
Ça fait qu'au moment où on se parle, on a
mis en... on a ouvert ce programme-là le 7 mars puis ça devait être
jusqu'au 30 avril. Puis, écoutez, moi, j'étais en vacances, puis il est
11 heures du matin, puis je reçois un courriel, puis il dit :
Écoutez, M. le ministre, là, ça va vite, ça s'inscrit vraiment beaucoup. Puis,
à 4 h de l'après-midi, j'ai M. Desrosiers, le président de La Financière,
qui m'envoie un message : C'est fermé, 56 millions d'attribué, 1
834 entreprises qui ont souscrit. Ça veut dire quoi? Nos producteurs, nos
productrices, là, ils ont faim de ça. Bien, on s'est revirés de bord, puis,
dans le dernier budget, c'est 29 millions additionnels qu'on est allés
chercher. Ça fait que cet automne, on va annoncer une nouvelle cohorte, puis on
s'attend à être capables d'accompagner peut-être 1 000 à 1
100 producteurs, productrice à la grandeur du Québec pour venir changer
nos pratiques.
Mais, en même temps, ce qu'on a fait,
c'est... on a créé un plan de mise en œuvre. Le plan de mise en oeuvre, là, il
y a 49 plans associés à différentes filières qui viennent accompagner, aux
quatre coins du Québec, tous les producteurs et les productrices. Puis après ça
on a 13 plans régionaux, principalement, par le biais des fédérations de
l'Union des producteurs agricoles qui viennent aussi accompagner les
producteurs et les productrices, puis on a mis un budget de
25 millions de dollars en accompagnement pour le transfert des
connaissances, la formation continue. Puis ultimement on veut venir accompagner
chacun des producteurs et productrices...
M. Lamontagne : ...pas on
accompagne tous les producteurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean, on accompagne
chaque producteur du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui s'inscrit au plan de
rétribution. C'est ça qui fait qu'on est confiant que ça va donner des
résultats. Puis pour accompagner tout ça, ce qu'on a créé... Parce vous le
savez, vous avez participé à la commission sur les pesticides, toute la
question de la recherche au Québec, là, il se fait énormément de choses au
Québec. Un, ça ne se sait pas, mais après ça il y a beaucoup de cette
recherche-là qu'une main gauche ne sait pas ce que la main droite fait. Bien,
ce qu'on a fait, là, avec le Fonds de recherche du Québec, avec le scientifique
en chef, on a créé un nouveau pôle de recherche au Fonds de recherche Québec -
Nature et technologie, un pôle en agriculture durable, où sous l'égide du
scientifique en chef, on vient fédérer aujourd'hui ce qu'on appelle le Réseau
québécois de recherche en agriculture durable, où on a plus de
200 partenaires sous la direction de l'Université Laval, de l'Université
McGill : des centres de recherche, des centres collégiaux de
transferts technologiques, des chercheurs. On en a plus de 200 qui sont
orientés en fonction de l'agriculture durable, dans un contexte de changements
climatiques, de réduction des pesticides, amélioration de la santé des sols,
qualité de l'eau, biodiversité.
Ça fait que là, on a... D'un côté, on la
rétribution, on dit aux gens : On vous accompagne financièrement pour
améliorer vos façons de faire. D'un autre côté, on a de l'accompagnement puis
du transfert de connaissances puis de la formation. Puis, d'un autre côté, on a
mis en place un écosystème de recherche qui n'existe pas au Canada puis qui ne
doit pas exister à bien, bien des places dans le monde, où on vient fédérer,
sous l'égide du scientifique en chef, tous les efforts pour venir, un,
découvrir, rechercher tout ce qui peut toucher à l'agriculture durable, mais
après ça le plus rapidement possible. Parce que la clé, ce n'est pas juste
faire de la recherche pour opérationnaliser sur le terrain, il faut être
capable de transférer les connaissances.
Ça fait qu'on a rétribution, recherche,
accompagnement, transfert de connaissances, tout ça ultimement au niveau de
chacun des individus. Parce que chacun a son contrat avec la Financière
agricole, dans le cadre du programme de rétribution, et s'est engagé, moi, en
fonction de mon type de culture, moi, en fonction d'où je suis au Québec, moi,
en fonction de ma terre, je m'engage à faire ça puis à faire ça puis à faire
ça. Parfait. Bien, si tu fais ça, bien, on va te donner 22 000. Moi, je
m'engage à faire ça. Parfait, toi, ça va être 49 000. Toi, par contre, tu
vas avoir 3 300. Tu sais, c'est l'accompagnement qu'on fait.
Ça fait que les trois ensemble, je vous
dirais, là, tu sais, pour notre gouvernement, pour d'autres gouvernements qui
pourraient être à venir, les assises qu'on vient de mettre en place pour
accélérer la transition écologique, là, de l'agriculture, là, sont
exceptionnelles, là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Lac-Saint-Jean.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Non, mais c'est très bien, puis en plus ce qu'on entend aussi sur le
terrain, c'est qu'on a fait quelque chose qui est facilitant aussi pour les
producteurs et productrices agricoles, tu sais, qui n'est pas un fardeau
administratif - et, ça, c'était important de le mentionner - c'est apprécié
aussi.
M. Lamontagne : Bien,
honnêtement, c'était une consigne qu'on a donnée, j'ai dit : Arrivez-vous
nous pas avec une affaire que ça leur prend trois semaines à remplir ça, là.
Bien, il m'avait dit que ça serait trois, quatre clics puis que ça serait fait.
Bien, je vais te dire : Trois, quatre clics puis deux semaines après,
l'argent était dans le compte de banque. Ça fait que bravo le président de la
Financière agricole.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, ceci termine ce bloc d'échanges. Et nous allons maintenant revenir
à la députée de Bourassa-Sauvé pour un nouveau bloc d'échanges.
Mme Robitaille : Merci,
M. le Président. Oui, on parlait tout à l'heure, quand on s'est laissés, de
relève agricole, on parlait du coût des terres qui était faramineux, là. On
veut s'acheter une terre, ça coûte extrêmement cher. Je regardais, en Estrie,
30 % d'augmentation en un an seulement, au Saguenay aussi, partout, en
fait.
• (11 h 20) •
Et, bon, on parlait du morcellement aussi
tout à l'heure. Le morcellement - et je parle à plusieurs personnes - ils me
disent : Ce n'est pas la solution à tout, là, pour un jeune agriculteur.
C'est une partie de la solution, si elle est bien appuyée, et si on fait les
bonnes analyses aussi, et si finalement le projet agricole viable, il va de
l'avant. Mais le problème, c'est vraiment un soutien financier au démarrage. Et
ça, à la lumière de l'augmentation des coûts des terres, il n'y a pas de... les
jeunes paniquent, en fait, ils se disent : Bien, comment je vais faire?
Même louer une terre, ça coûte une fortune. Et, encore une fois, je lisais, ils
me disaient, puis on se disait : Dans le dernier budget, il n'y a rien de
spécifique pour la relève agricole pour venir les accompagner, les soutenir.
Puis on le sait que nos écoles en agriculture sont pleines, il y a un intérêt fantastique,
très bien, on veut l'encourager. Mais notre relève sort et veut partir quelque
chose, et ils n'ont pas le soutien financier. Vous disiez tout à l'heure :
Oui, il y a des programmes, ici et là. Mais un soutien majeur...
Mme Robitaille : ...considérant,
là, la situation dans l'accessibilité des terres - bien, il n'y en pas, ce
n'est pas suffisant - est-ce que vous allez penser à, justement, un programme
spécifique, là, pour accompagner nos jeunes agriculteurs, pour justement aller
les soutenir pour qu'ils puissent démarrer puis qu'ils soient solides aussi?
M. Lamontagne : Bien, je vous
dirais, là, penser, là, tous les gens du ministère qui sont ici, je peux vous
dire une chose, là, ils ne font rien que ça, penser. On est tout le temps en
mode pour être aidants puis accompagnants pour résoudre les défis qu'on a.
Puis, je vous dirais, le défi de l'accessibilité aux terres agricoles, il est
considérable, puis il est considérable aussi dans un environnement... Puis là,
je dis ça... Tu sais, on a certaines de nos productions qui, de par leur
nature, de par qu'elles sont en gestion de l'offre, exemple, bien, il y a tout
un système financier qui est en arrière de ça, ce qui leur donne des capacités
puis des possibilités qui ne sont pas les mêmes que d'autres peuvent avoir dans
d'autres types de production. Tu sais, quand...
Mme Robitaille : Bon, bien,
juste acheter un quota, là, c'est presque impossible, là, pour un jeune qui ne
part de rien, c'est... Acheter des quotas...
M. Lamontagne : Bien... Bien
non! C'est-à-dire, ce qu'il faut comprendre, c'est que, justement, dans les cas
de quotas ou de terres, on s'entend que ça peut prendre des... ça peut être des
sommes qui sont très, très, très importantes. En même temps, bien, les institutions
financières qui viennent financer, bien, la garantie qu'accorde le quota, je
veux dire, pour eux, c'est une protection qui fait en sorte qu'ils peuvent
aller très loin dans l'accompagnement du producteur ou de la productrice. Mais,
quand on sort de ces environnements-là, où il n'y a pas cet écosystème-là, un
peu, de garantie... oui, les entreprises et les institutions financières
peuvent toujours prendre la terre en garantie, là, mais que l'activité
économique agricole n'est pas encadrée, si on veut, comme dans les cas de
gestion de l'offre, si on veut, bien, à ce moment-là, le fait que des fois les
terres soient très dispendieuses, puis on n'a pas cette espèce de garantie
additionnelle systémique, si on veut, là, de revenus qui est là, bien, ça, ça
peut poser des enjeux.
Ça fait que la première chose qu'on s'est
assuré de faire, c'est ça, c'est avec... Le Fonds d'investissement relève
agricole existe depuis plusieurs années. Mais ce qu'on a mis en place en 2019,
c'est vraiment de faire en sorte que le jeune ou la jeune peut louer la terre,
puis qu'à chaque fois qu'elle fait son paiement, il y a une équité qui se met
de côté, puis, au bout d'un certain nombre d'années, bien, elle peut demander
d'acheter la terre, puis... Ça fait que, ça, c'est certainement un véhicule
qui est là.
Une autre chose qu'on a faite aussi, on a
mis en place le prêt-levier, qu'on appelle. Le prêt-levier, là, c'est... On le
sait, comment les institutions financières demandent tout le temps des
garanties et tout ça. Bien, on a un montant de 100 000 $. Quelqu'un qui a
un bon mentor, qui a un bon projet, bien, La Financière, sans garantie aucune,
va aller prêter jusqu'à 100 000 $.
On a un organisme qui est né, puis qu'on
soutient, puis qu'on encourage, l'organisme Arterre, qu'il s'appelle, qui vise
à faire en sorte, sur le territoire québécois, de venir jumeler, si on veut,
des gens qui ont des terres agricoles, des gens qui veulent passer leurs terres
puis qui n'ont pas de relève immédiate, pouvoir les jumeler avec des gens qui
ont des projets agricoles.
On a la fiducie Fondaction UPA qui a été
mise en place, à laquelle on a souscrit, là, l'an passé 3,4... 3,6 millions,
puis là on vient de souscrire un autre 2.8 millions, dont l'objectif est
d'acheter des terres, de pouvoir fournir des terres à des jeunes, à la relève,
à remettre des terres... des terres en friche, les remettre en culture.
Ça fait que je vous dirais que... de
comprendre le pourquoi de ces augmentations des terres là... Mais, en réalité,
c'est que, tu sais, ce n'est pas un phénomène qui est unique au Québec, on
s'entend, là, c'est un phénomène qui est... qu'on retrouve partout. Mais, après
ça, de... c'est sûr que le gouvernement ne peut pas se mettre à acheter des
terres pour fournir des terres à des jeunes ou à... puis on ne peut pas être
dans ce commerce-là, là. Mais ce qu'on peut faire pour venir accompagner,
écoutez, on cherche puis on est... Encore, j'ai demandé au ministère récemment,
là, comment on peut penser en dehors de la boîte, tu sais, pour permettre, pour
faciliter puis accompagner.
Puis, tantôt, vous parliez encore... le
morcellement. Le morcellement, l'idée, là, ce n'est pas de rendre plus
accessibles des terres parce qu'elles vont être plus petites. Le morcellement,
l'idée en arrière de ça, c'est qu'aujourd'hui on a des projets agricoles qui
n'ont pas besoin de 40 hectares, que huit hectares, six hectares, 12 hectares
sont capables de faire vivre une famille, deux familles; aujourd'hui, on a les
méthodes. Bien, si les gens sont capables de démontrer ça, l'idée en arrière de
ce qu'on a permis, c'est de faire en sorte qu'ils puissent...
M. Lamontagne : ...avoir
davantage de projets agricoles, ce n'est pas un... C'est sûr que ça peut aider
à l'accès à la terre, mais l'idée, c'est que pour pratiquer ce type
d'agriculture là, tu as besoin de 20 hectares, tu n'en as pas besoin de
40, bien, de permettre que ça peut arriver, là.
Mme Robitaille : Mais même
ça, M. le ministre, ce n'est pas évident. Et puis ces jeunes agriculteurs là
ou, en tout cas, ceux qui veulent faire de l'agriculture de proximité et qui
ont des pluriproductions, en tout cas, qui ne rentrent pas dans le cadre, ils
sont pris et c'est extrêmement difficile. Donc, de là un soutien financier qui
est à la hauteur. Il y a... Par contre, il y a quelque chose qui pourrait
peut-être aider. La Financière agricole accorde des subventions à la relève,
hein, mais des subventions qui diffèrent si on est à temps plein ou si on est à
temps partiel. Et il y a beaucoup de grogne au sein des jeunes agriculteurs
parce qu'ils disent : Bien, moi, je commence en affaires, je commence mon
entreprise pour que ma terre, pour que mon entreprise agricole fonctionne.
Pendant un bout de temps, je suis obligé de travailler ailleurs, et donc, je
suis à temps partiel d'un point de vue de facto, peut être, mais je veux dire,
moi, ultimement, je veux être à temps plein, mais je travaille à l'extérieur de
ma ferme pour financer ma ferme, puis je vais être pénalisé parce que je fais
ça. Alors, est-ce qu'il n'y a pas moyen — puis on compte sur vous durant la
prochaine année — pour, justement, qu'il n'y ait pas de différence, que,
finalement, la subvention à la relève à temps plein puis celle à temps partiel,
bien, en tout cas, que ça ne soit pas... comment je pourrais dire, que ça ne
soit pas typiquement bureaucratique que, finalement, on regarde ça avec des
critères autres et que le jeune ou, en tout cas, la relève qui travaille à
temps partiel ne soit pas pénalisée?
M. Lamontagne : Bien,
écoutez, d'abord, je vous dirais, là... Puis, un, il y a une très grande
coopération entre les gens qui représentent la relève, là, la Fédération de la
relève, la Financière agricole, puis le MAPAQ. On a un comité ensemble où on
cherche toujours à voir comment on peut mieux les accompagner. Mais dans un
contexte où je vous dirais, Mme la députée... puis aussi, je partage la même
chose quand je suis avec les gens de la relève, là, de toutes les juridictions
au Canada, là, l'endroit où il y a le meilleur arrimage possible entre les
ressources gouvernementales et puis les besoins de la relève, là, c'est au
Québec que ça se passe. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas faire mieux. Mais
au Québec, là, comment on est organisés en soutien à la relève par le biais de
tous les programmes qu'on a, quand on se compare, on fait un très, très, très
bon travail.
L'idée d'avoir une différenciation, quand
on est à temps plein, quand on est à temps partiel, et tout ça, au départ, là,
si on remonte des études qui ont été faites dans le passé sur l'importance de
la professionnalisation du métier d'agriculteur... puis ça, ça remonte à
longtemps, l'importance de professionnaliser le métier d'agriculteur. Et puis
quand... encore là, quand il y a eu la commission sur l'avenir de l'agriculture
puis de l'agroalimentaire du Québec, le fameux rapport Pronovost, parlait de
l'importance de professionnaliser le métier d'agriculteur puis, ultimement, de
quasiment forcer la professionnalisation du métier d'agriculteur. Puis à un
moment donné, d'avoir une disparité quand on est à temps plein, quand on est à
temps partiel, quand c'est en fonction du type de formation qu'on a eu, les
métiers qu'on va chercher, encore là, la financière vient récemment de venir
amender les métiers qu'on couvre, comment on vient les accompagner, il y a
toute une recette qu'on cherche à maintenir, à mettre en place, dont l'objectif
est de faire en sorte que quand on a des gens qui s'investissent dans les
champs, bien ultimement, qu'ils soient le plus qualifié possible. Puis c'est
dans ce contexte-là, à un moment donné, qu'on a une disparité. Si, les gens, on
est à temps partiel versus on est à temps plein, moi...
Mme Robitaille : Non, mais la
question est simple, là, M. le ministre, est-ce que vous allez abolir cette espèce
de différence, de gouffre, entre ces subventions-là pour le monde qui sont à
temps plein puis ceux qui sont à temps partiel parce que... puis aller un petit
peu plus loin dans l'analyse pour ne pas pénaliser ceux qui travaillent et qui
se fendent en quatre ans pour, justement, financer leur entreprise agricole et
qui sont pénalisés ultimement?
• (11 h 30) •
M. Lamontagne : Bien,
écoutez, honnêtement, on n'entend pas apporter de changement drastique à cette
façon-là d'accompagner la formation de nos agriculteurs puis comment nos
agriculteurs s'investissent dans leurs pratiques. Après ça, le soutien qu'on
leur donne quand on parle de la relève agricole, à peu près tous les programmes
de la Financière agricole, quand on fait partie de la relève, il y a un
accompagnement additionnel qui est là, il y a une bonification additionnelle
qui est là. Juste dans la dernière année, là, c'est...
11 h 30 (version non révisée)
M. Lamontagne : ...c'est 560 jeunes
qu'on a accompagnés. Je pense c'est à la hauteur, tout près de 13 millions
ou 12 millions de dollars qu'on est venus en soutien. Puis ça, c'est
sans compter, après ça, le soutien qu'on vient donner aux entreprises que les
jeunes démarrent. Mais on a... dépendamment des types de formation,
dépendamment de l'engagement du jeune dans son opération agricole,
effectivement, il y a une différenciation qui est faite au point de vue du
soutien puis il n'est pas prévu, à court terme, de changer l'esprit de cette
différenciation-là, là.
Mme Robitaille : Merci. Il y
a eu un article qui a... qui m'a interpellé beaucoup. Le 24 décembre
dernier, un article, un éditorial, en fait de Robert Dutrisac, du Devoir et qui
parlait d'un règlement qui avait été proposé par un organisme lié à l'Union des
producteurs agricoles relativement... bien, les producteurs d'oeufs d'incubation
du Québec qui... à limiter à quinze femelles et à cinq membres, le nombre de
bêtes qu'un éleveur peut posséder et à moins de 500 le nombre d'oeufs d'incubation
qu'il peut produire dans une année sans détenir de quotas et de production...
de quotas de production. E fait, vous me voyez venir. Cette espèce de tension
entre l'agriculture industrielle et puis les petites fermes. Et je le sais que
vous êtes très conscients de ça et vous êtes très sensibles à ça. Mais est-ce
que... et il y a énormément de frustration aussi. Puis il y a vraiment une...
des fois, des situations très surréalistes, très absurdes. Je lis Robert
Dutrisac qui dit : "Cet imbroglio... puis là, on pense à... parce qu'il
y a eu un contentieux, hein, entre les grands producteurs d'oeufs d'incubation
du Québec et les petits producteurs d'oeufs artisanaux. Il dit : "Cet
imbroglio montre bien les difficultés qu'éprouve l'agriculture de grand volume
à s'adapter à l'émergence de nouvelles formes d'agriculture. Il faut également
souligner que les pratiques agricoles élaborées au siècle dernier, ça, c'est il
y a 20 ans, pour accroître considérablement volumes et rendements doivent
évoluer afin de devenir véritablement durables.".
Et moi, je me demandais, dans ce sens-là,
les petits producteurs, ceux qui produisent... par exemple, qui produisent des
œufs avec des poules, des poules qui ne sont pas commercialisées. Comment vous
entendez, dans cet exemple-là, par exemple, venir soutenir ces petits
agriculteurs là et en... et puis apaiser les tensions entre les deux, puis
apaiser aussi les frustrations de plusieurs de ces nouveaux agriculteurs là qui
font de l'agriculture de proximité?
M. Lamontagne : Bien, je vous
dirais, sans entrer dans le... parce qu'il y une décision, là, de la Régie des
marchés agricoles qui va être rendue bientôt, là. Un, le sujet que vous
abordez, ça semble simple à... quand on le regarde à vue de nez, comme ça, là,
mais c'est très technique, c'est assez complexe, honnêtement. Et puis, pour
résoudre ce qui semblait être un enjeu en fonction d'un règlement qui a été
émis par la Fédération des producteurs d'oeufs d'incubation du Québec, là, puis
qui a déclenché un peu ce brouhaha-là, bien là, il y a eu des représentations
qui ont été faites devant la Régie des marchés agricoles. Et puis les gens qui
représentent les agriculteurs de proximité, qui se sentaient interpellés par
cette modification-là, réglementaire, ont fait, pendant plusieurs journées,
toutes sortes de représentations devant la régie. Et puis on va voir la
décision qui va être rendue par la Régie des marchés.
Ceci étant dit, ce qui est important, au
Québec, là, puis ça a été un peu depuis que je suis en poste un peu notre
doctrine, si on veut, là, c'est n'importe qui au Québec, là, qui veut mettre
son talent, sa passion pour pratiquer l'agriculture puis ultimement au bénéfice
de l'occupation de notre territoire, là, bien, il faut qu'il puisse pratiquer
son métier puis être capable de gagner sa vie honorablement. Bon, puis moi,
depuis que je suis en poste, je vous dirais qu'il y a un certain nombre de
freins où que je voyais... que je me disais : Bien, ça, ce n'est pas
optimal pour permettre aux personnes de gagner leur vie honorablement. Bien, on
a fait un nombre d'interventions, que ce soit en soutien financier, que ce soit
en soutien réglementaire, puis vous allez voir encore très bientôt il va y
avoir la publication d'un règlement, là, qui va venir dans le cadre des
changements qu'on a apportés ensemble, à la loi... par le biais de la loi 103,
là, où on va permettre au niveau de l'agrotourisme, au niveau de la
transformation, au niveau des petites productions, on va permettre encore
davantage, on va donner de l'air, si on veut, pour qu'ils puissent davantage s'exprimer.
Bien, je vous dirais, ce dossier-là, qui est très technique...
M. Lamontagne : ...honnêtement,
bien, comme pour d'autres dossiers, on va attendre de voir comment la régie va
avoir accueilli les représentations de tous les groupes, puis, ultimement, tout
ça, ça va atterrir. Puis après, ça, bien, on prendra acte d'où ça va atterrir,
puis, après ça, s'il y a des consultations à faire, s'il y a du travail à faire
pour faire en sorte qu'il y a des gens... il y a des difficultés additionnelles
qui leur sont causées puis... il y a-tu des façons qu'on pourrait intervenir
pour les aider, bien, on va voir.
Mais là, pour tout de suite, je vous
dirais, tout l'espace a été laissé pour que tout le monde puisse s'exprimer
puis bien faire valoir leur position. Alors, voyons, là, comment ça va être
interprété par la régie. Mais dans un contexte où je vous dis, je pense, depuis
qu'on est en poste, on a démontré à quel point on est mobilisés pour faire en
sorte que l'agriculture de proximité ou les... Comme je vous dis, les gens qui
veulent s'investir en agriculture, il faut leur faciliter la vie. Puis vous
l'avez vu, là, on vient d'annoncer, justement, le projet pilote des abattoirs
de proximité. Encore là, vous voyez comme ça ne passe pas forcément à
l'abattoir, à la ferme... pas de proximité, mais d'abattoir à la ferme, encore
là, comment ça s'inscrit dans cette volonté-là. On va avoir aussi bientôt un
autre projet pilote qu'on va annoncer.
Mme Robitaille : Est-ce que
vous pouvez nous donner une primeur? C'est quoi, le prochain projet pilote?
M. Lamontagne : bien, on en
avait parlé, pendant l'étude, là, c'est l'utilisation du lait cru autre que du
lait de vache, à la ferme, pour la transformation, les tables champêtres, être
capable de vendre sur les lieux des produits qui vont être issus de la
transformation alimentaire de lait de chèvre ou de bufflon.
Mme Robitaille : J'ai ouï
dire qu'il y aurait peut-être un projet de loi en préparation qui modifierait
la cotisation syndicale, qui permettrait d'exempter les petits producteurs, un
projet de loi qui modifierait la fameuse loi sur les producteurs agricoles.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre, vous aurez la chance de répondre à cette question au prochain
bloc.
Mme Robitaille : Alors,
pensez-y comme il faut, c'est important.
Le Président (M. Lemay) : Mais,
de ce pas, nous allons maintenant céder à la parole au troisième groupe
d'opposition. Mme la députée de Gaspé, la parole est à vous.
Mme Perry Mélançon : Merci,
M. le Président. Bonjour, M. le ministre. Salutations à toutes vos équipes. Je
vois des visages connus derrière. Je vais, en fait, emprunter, pour commencer,
le chapeau de mon collègue porte-parole en matière de pêche, parce que c'est un
peu dommage que le bloc ne soit pas scindé, là, que la pêche n'ait pas son
propre moment pour en discuter, mais c'est important qu'on puisse poser ces
questions-là. Je ne suis pas porte-parole en pêche, mais je connais assez bien
le secteur, pour être de la Gaspésie et être en contact direct avec cette
industrie-là, qui est très importante pour la région de la Gaspésie, mais pour
tout le Québec. Ça, je pense qu'on s'entend là-dessus, le ministre, je connais
ses valeurs, donc je sais que, pour lui aussi, c'est important de reconnaître
ce milieu-là. Est-ce que, en fait, comme première question, je pourrais
connaître la proportion du budget global du MAPAQ qui est dédiée, destinée au
secteur des pêches? Est-ce qu'on connaît ces données-là?
M. Lamontagne : Je dirais, le
budget pour les pêches, c'est 13 millions de dollars. 13 millions de
dollars pour le personnel puis, après ça, pour la mise en œuvre de certains
programmes.
Mme Perry Mélançon : Ça,
c'est au sein du ministère?
M. Lamontagne : Oui.
Mme Perry Mélançon : Puis
c'est combien, les programmes, donc? Combien on investit, finalement, dans le
secteur des pêches par rapport au budget total?
M. Lamontagne : Bien, je
dirais, le budget total du ministère de l'Agriculture... financière, et tout
ça, c'est au-dessus de 1 milliard de dollars, là.
Mme Perry Mélançon : Puis le
secteur des pêches?
M. Lamontagne : C'est 13
millions.
Mme Perry Mélançon : 13
millions. Puis combien on a d'employés dans le secteur des pêches?
M. Lamontagne : À peu près
4000.
Mme Perry Mélançon : 4000
employés pour 13 millions de budget.
M. Lamontagne : Vous voulez
dire d'employés... non, non, excusez-moi. Vous voulez dire des employés qui
travaillent, je veux dire,des pêcheurs, et tout ça?
Mme Perry Mélançon : Dans
l'industrie de la pêche.
M. Lamontagne : Excusez-moi,
Mme la députée, c'est 8000 employés. Excusez-moi.
Mme Perry Mélançon : 8000.
Vous aviez oublié les Îles-de-la-Madeleine.
M. Lamontagne : Parmi toutes
nos régions côtières, c'est ça, c'est 8000, incluant la transformation, les
pêcheurs, et tout ça, la récolte puis la transformation.
Mme Perry Mélançon : O.K..
Puis vous, comme ministre, est-ce que vous considérez, qu'on appuie
suffisamment le gouvernement, là, l'industrie des pêches, dans la façon que
c'est inclus, là, dans le MAPAQ, comme tel, que les relations avec l'industrie,
tout ça, on accorde suffisamment d'attention au secteur des pêches puis à son
développement, là, à son potentiel?
• (11 h 40) •
M. Lamontagne : Bien,
honnêtement, oui. Honnêtement, là, je veux dire, le secteur des pêches, au
ministère, un, que ce soit nos équipes qui sont aux Îles-de-la-Madeleine, nos
équipes qui sont en Gaspésie, nos équipes qui sont sur la Côte-Nord...
M. Lamontagne : ...comment ils
sont mobilisés, comment ils sont en contact tout le temps avec le milieu, les
gens au ministère. À côté de moi, j'ai le sous-ministre qui en poste depuis des
années, puis que c'est Monsieur Pêche, au Québec, là. Puis, je vous dirais, on
a différents programmes au ministère. Puis, depuis que je suis en poste. là,
bien, surtout aussi avec notre volonté d'accroître l'autonomie alimentaire, je
vous dirais, entre autres par le biais du programme des pêches, où on a à la
disposition des pêcheurs puis des entreprises, là, 42 millions de
dollars, là, pour investir, susciter des projets, on est sur toutes les
tribunes pour accompagner le plus de projets possibles. On accompagne la transformation
des bateaux de pêche pour les nouvelles pêches qui s'en viennent. Tous les
pêcheurs au Québec, là, qui ont un projet de bateau, d'équipement, je vous
dirais, on est... le guichet est ouvert, là, tout le temps, puis venez-vous-en,
venez nous voir.
Mme Perry Mélançon : Sauf
pour la grue portique.
M. Lamontagne : Pardon?
Mme Perry Mélançon : Sauf
pour la grue portique que le fédéral a décidé que ça ne passait pas.
M. Lamontagne : Bien, ça,
c'est un dossier plus compliqué. Mais, encore là, je suis sur toutes les
tribunes pour faire en sorte qu'on trouve les bonnes résolutions à ces
enjeux-là, là.
Mme Perry Mélançon : Ah!
d'ailleurs, est-ce qu'on a ce qu'on a du nouveau, sur toutes les tribunes?
M. Lamontagne : Non, on n'a
pas de nouveau encore à ce niveau-là. Mais juste pour vous rassurer, parce que,
tu sais, on peut penser... on dit : 13 millions, ce n'est pas
beaucoup, mais je vous dirais, 13 millions, au départ, on a... cette année, les
revenus qui sont qui ont été tirés de la pêche, là, ça a été le plus élevé, là
de jamais. Le débarquement sur les quais du Québec, là, je pense, c'est
430 millions de dollars. C'est la première fois, je pense, que ça
passait en haut de 400 millions de dollars. Mais quand on prend
400 millions de dollars, c'est sûr, les revenus agricoles au Québec,
c'est 11,2 milliards, ça fait qu'on va dire : 400 millions...
Mais 400 millions dans des petites communautés comme nos communautés
côtières, c'est considérable. Ça fait que je peux vous dire, vous assurer, là,
que le soutien, que ça soit au niveau des bateaux, que ça soit au niveau des
transformateurs, ce qu'on a en place, là, c'est facilitant pour avoir le plus
de projets possibles pour les... On ne peut pas aller pêcher à leur place. Ça,
c'est sûr.
Mme Perry Mélançon : Bien
non. Puis je pourrais parler d'un deuxième dossier, justement, mais avant d'y
aller, la création du Fonds des pêches, là, depuis, je pense c'est 2018, là, on
était justement rentrés en puis vous étiez venu l'annoncer, ça bénéficie à
combien d'entreprises présentement, puis pour un montant total sur le
40 millions?
M. Lamontagne : Où on est
rendus? Honnêtement, il y a 147 demandes qui ont été déposées. Il y a
85 projets qui ont été approuvés pour 12 millions de dollars.
Puis il y a 18 autres projets... 10 autres autres projets qui sont en
processus d'approbation, huit qui sont en cours d'analyse, puis 16 autres
qu'on attend des annonces... des nouvelles des bénéficiaires. Puis, au total,
les investissements que les 85 projets approuvés, là, ont générés ces
31 millions de dollars. Puis je vous dirais que dans ce dossier là
aussi, la mise en œuvre du programme, ça a été un peu laborieux. Puis, après
ça, on a eu la COVID qui... Mais dans la dernière année, là, si on veut, les
derniers 12 mois, il y a 60 % de ces projets-là. Ça fait que je peux
dire que l'erre d'aller du programme, là, est vraiment pris. Puis, après ça, on
avait un enjeu aussi avec le fédéral sur la question de la définition de
l'interprétation de la norme d'innovation. Puis je dirais que juste au niveau
des équipes de fonctionnaires, ces différences-là ont été résolues. Alors,
comme je dis, là, depuis la dernière année, là, on voit, là, qu'il y a vraiment
une effervescence pour le programme, là.
Mme Perry Mélançon : Comment
ça va, justement... Vous m'ouvrez la porte sur les liens avec le fédéral. Là,
vous vous êtes entendus sur les normes d'innovation, tout ça, dans le
programme. Mais de façon plus générale, c'est quoi, sur une base régulière, vos
liens avec la ministre des Pêches?
M. Lamontagne : Bien, je vous
dirais que, première des choses, moi, depuis que je suis ministre de
l'Agriculture puis des Pêches, ça fait trois ministres des Pêches fédéraux que
je passe.
Mme Perry Mélançon : Jamais
un Québécois?
M. Lamontagne : Que je passe.
Puis, par contre, depuis que madame Murray est en poste, là, ça fait trois fois
que j'ai des échanges avec elle. Et puis, elle est bien au fait des besoins
qu'on nomme. Entre autres les enjeux par rapport au Fonds des pêches, pour moi,
c'était très, très important, parce qu'ultimement, c'est de l'argent qui est
disponible pour nos transformateurs puis pêcheurs, puis je veux qu'on dépense
cet argent-là, puis je veux qu'on accepte des projets. C'est sûr qu'il faut que
ça cadre avec l'objectif des programmes, là, mais faisons preuve d'un peu de
créativité, là, pour que ça fonctionne. Mais honnêtement, la relation avec le
gouvernement fédéral, on fait des représentations, toute la question de la
pêche de sébaste, vous devez vous intéresser à ça, bientôt, là, il va avoir la
reprise de la pêche sébaste, les quotas qui vont revenir au Québec. Après ça,
nous, de notre côté, tout de suite on accompagne pour faire les transformations
dans les usines, les bateaux, pour être capables, dans la mesure de... de bien
être synchronisés avec l'arrivée de la pêche. Mais honnêtement, les échanges
sont cordiaux. Il y a des enjeux, là, mais c'est des enjeux quand on cherche à
résoudre.
Mme Perry Mélançon : Oui,
bien, ça, je peux déjà vous saluer pour votre intervention pour qu'on démarre
la saison plus tôt, là, quand les glaces étaient déjà disparues en Gaspésie.
Donc, ça, ça a été salué par les acteurs. Il y a un dossier qui...
Mme Perry Mélançon : ...litigieux
présentement, puis je veux qu'on prenne le temps d'en parler parce que je sais
que c'est une décision du MPO, mais ça coûte très cher à nos pêcheurs
pélagiques. Donc, vous êtes au courant que la fermeture de la pêche au
maquereau et au hareng s'est fait la veille du départ de nos pêcheurs. Il y a
une trentaine de pêcheurs qui se retrouvent le bec à l'eau, comme on peut dire,
qui avaient investi des grosses sommes, des centaines de 1 000, là, pour
de l'équipement pour partir, et là on parle d'une fermeture. Définitive ou non,
on ne le sait pas trop. Ce n'est pas un moratoire, non plus, qui a été annoncé,
donc pas de compensation ni rien vraiment, on est comme dans, vraiment, un trou
noir, là, puis même financièrement, là.
Donc, ces pêcheurs-là, je me suis
entretenue avec eux. Puis, tu sais, ça revient souvent, quand même, dans les
discussions que les pêcheurs au Québec, là, ne sont pas considérés vraiment par
le fédéral, là, c'est comme s'ils n'existaient pas du tout. On leur enlève
complètement leur gagne-pain du jour au lendemain, puis il n'y a absolument
rien qui est fait, là, pour les aider. Eux autres, ils veulent pêcher, mais, en
même temps, ils sont conscients que, si on n'est pas capable d'ouvrir pour,
bon, aller chercher un petit quota ou une autre ressource, bref une certaine
forme de compensation, et je sais que vous avez aussi été interpellé là-dessus.
Donc, pour faire un peu le suivi, je voudrais savoir : Est-ce que vous
aviez été averti, d'abord, par la ministre fédérale de cette fermeture-là avant
les pêcheurs, avant le moment fatidique? Comment ça s'est passé?
M. Lamontagne : Je vous
dirais, il y a des discussions, si on veut, ou des échanges d'informations
entre les fonctionnaires, et tout ça, mais de façon formelle à savoir : La
semaine prochaine, je ferme ça, non, je n'ai pas eu un appel de la ministre qui
m'a dit ça. Par contre, je vous dirais... Un, juste pour spécifier, moi, ce
qu'on dit, là, c'est à peu près une dizaine de pêcheurs, là, que ça affecte
directement, là. Puis la première représentation qu'on fait au gouvernement
fédéral, c'est d'être en accompagnement avec ces gens-là, là, que leurs
pratiques sont vraiment bouleversées. Ça fait que, moi, c'est les premières
représentations que j'ai faites, là, avec Mme Murray. Puis, d'ailleurs,
j'ai une lettre, si elle n'est pas partie, elle sur la veille d'être mise à la
poste.
Mme Perry Mélançon : Qu'est-ce
qui est demandé dans cette lettre-là? Qu'est-ce qu'on appuie comme demandes des
pêcheurs pélagiques, l'association? Moi, on parlait plutôt de 30 quelques
pêcheurs ou, en tout cas, emplois directs qui sont concernés, là, par le trou
noir. En plus, c'est ça, ils n'auront pas été qualifiés pour l'assurance
chômage. Donc, j'aimerais savoir, oui, qu'est ce qu'on appuie, finalement, de
la partie Québec?
M. Lamontagne : Bien,
dans un premier temps, là, les gens qui avaient des quotas, si on veut, ou qui
étaient autorisés à faire de cette pêche-là, qu'ils ne puissent plus la
pratiquer du jour au lendemain puis qui n'ont pas eu, comme, l'opportunité de
se revirer sur un dix cents, si on veut, là, bien, le premier, c'est le
soutien, c'est la demande que ces gens-là soient compensés puis soient
accompagnés. Si, après ça, je n'ai pas le détail, là, Mme la députée, mais s'il
y a des gens qui se ramassent puis qui sont sans revenus, subitement, du jour
au lendemain, puis vous parlez des autres soutiens à l'emploi, et tout ça, puis
qu'il y a des choses à faire pour chercher à être créatif, encore là, pour
venir atténuer l'impact, là, c'est certainement des représentations qu'on va
faire. Comme on l'a fait quand on est arrivés avec la COVID, si on veut.
Écoutez, ça a tout bouleversé, puis, finalement, bien, écoute, il y a des
amendements, certaines pratiques qui ont été faites, puis on a réussi à
accompagner les gens. Mais, la première des choses, c'est les gens qui
détiennent ce droit de pêche là puis qui, subitement, bien, ils peuvent bien
détruire leur pêche, mais ils ne peuvent plus pêcher, bien là, tu sais, d'avoir
un soutien pour ces gens-là, là.
• (11 h 50) •
Mme Perry Mélançon : Parce
qu'on se rappelle, quand le homard, ça allait beaucoup moins bien que c'est le
cas présentement, là, là, ils sont chanceux, c'est eux qui connaissent le
meilleur succès, là, présentement. Quoique la météo n'a pas été favorable
dernièrement, mais bon. Il y avait des quotas de crabe qui leur ont été donnés,
puis je pense qu'ils en bénéficient encore. Monsieur Aziz pourra en témoigner.
Et c'est ça, en fait, ma question, bien,
c'est : Est-ce qu'il y a potentiellement une façon de compenser avec
d'autres ressources? Ça, ça doit être, encore une fois, au fédéral que ça se
discute. Mais même, tu sais, c'est parce qu'on se faisait la réflexion avec les
acteurs de la pêche, dans le monde agricole, quand la météo ou un facteur
externe vient chambouler leur saison, on va les compenser, il existe des
programmes pour les aider rapidement. Puis ça, c'est le Québec. Donc, qu'est-ce
qu'on envisage pour... Parce que la ressource, elle bouge beaucoup dans
l'océan. On sait qu'il y aura des fermetures temporaires de zones. Puis je
pense que l'industrie a beaucoup été présente pour aider les ministères à bien
connaître les données, on fait déjà beaucoup de travail là-dessus. Donc,
comment on fait pour, nous, les aider en cas de...
M. Lamontagne : ...bien,
un...
Mme Perry Mélançon : Problème
majeur.
M. Lamontagne : ...ce
que le sous-ministre me dit, c'est qu'il y a certaines personnes qui ont ces
quotas-là, mais aussi qui sont pêcheurs de homards, hein, ça fait qu'elles
doivent être en mesure, un peu, de se compenser. Mais ultimement, c'est ce que
ce que je vous dis, c'est que s'il y a des gens, de par cette décision-là, qui
se ramassent... Qui n'ont pas de revenus, qui sont privés de leur gagne-pain,
là, bien, dans un premier temps, on a interpellé le gouvernement fédéral qui a
pris cette décision-là pour voir quelle sorte de soutien il pouvait... quelle
sorte d'écoute puis quelle sorte de soutien qu'on pouvait leur donner, puis
après ça, on va prendre acte, là, de ce qui se passe avec le gouvernement
fédéral à ce niveau-là, là.
Mme Perry Mélançon : Puis,
est-ce qu'on pourra avoir peut-être un suivi?
M. Lamontagne : Tout à
fait.
Mme Perry Mélançon : Est-ce
que... de la lettre qui sera envoyée et tout ça, les transcriptions?
M. Lamontagne : Ça, je
vous invite à être en contact avec mon cabinet, là, avec Jean-Bernard Marchand,
là, qui est notre Monsieur Pêche au point de vue du cabinet, là.
Mme Perry Mélançon : On
en a chacun un, hein, un M. Pêche, dans nos bureaux.
M. Lamontagne : C'est
ça.
M. Lamontagne : Oui, je
connais bien M. Marchand.
M. Lamontagne : Mais
n'hésitez pas à communiquer avec Jean-Bernard, là, pour... il va vous donner
l'heure juste, là, sur la... tous les Dossiers qu'on a à s'occuper, là.
Mme Perry Mélançon : Oui,
bien, je voulais prendre le temps parce que je me suis engagée à le faire
auprès des pêcheurs pélagiques puis ce n'est pas la réalité de tout le monde,
d'avoir d'autres quotas, là. Il y en a qui... pour qui... Ils vivent de ça puis
c'est vraiment eux qu'on tente d'aider là-dedans parce que je trouve que c'est
inhumain, là, de faire ça, dans... peu importe le secteur économique, là, de
fermer comme ça, sans préavis, puis de même pas compenser, je veux dire, c'est
inimaginable, là, dans quel monde qu'on est présentement, c'est le monde du
fédéral, c'est le monde du Canada, mais ça, on doit vivre avec. Puis on a
besoin d'un ministre des Pêches qui se tient debout pour le Québec parce que
c'est vraiment une industrie, pour nous, qui est hyperimportante puis qui a
besoin d'avoir toute l'attention requise puis ça fait que c'est pour ça que je
veux m'assurer que toutes les communications soient faites puis qu'on trouve
une issue, là.
M. Lamontagne : Tout à
fait, puis, je vous dirais, c'est un enjeu qui est important. En même temps, ce
qu'on vit présentement, il y a quand même une belle effervescence dans tout ce
secteur des pêches, là, Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine, sur la Côte-Nord,
là, la ressource est disponible, puis, comme je vous dis, les débarquements,
même, il y a beaucoup d'investissements au niveau des transformateurs. Mais il
y a des défis, il y a des enjeux, là, qui sont importants, là.
Mme Perry Mélançon : Bien,
j'aimerais peut-être en connaître davantage sur la question des données. Je le
sais que le Québec doit peser à quai, faire de... tu sais, donner ses prises,
tout déclarer de façon très, très rigoureuse, puis on m'informe que ce n'est
pas le cas partout ailleurs, et que, souvent, on a été comme défavorisés de ça
parce que, là, bien, c'est avec ces données-là, finalement, que le MPO prend
des décisions comme ça, de fermer la pêche au hareng et au maquereau. Puis on
dit : Bien, quand les données seront meilleures, vous pourrez... on
rouvrira le secteur de la pêche, mais qui, qui leur apportera ces données-là?
On dirait que je ne comprends pas encore pourquoi, en 2022, le système de
données... Est-ce qu'on peut... tu sais, c'est des experts, puis je ne veux
pas... les scientifiques, tout ça, je ne veux pas contredire leurs données puis
dire qu'ils n'ont pas pris la bonne décision, mais est-ce qu'on peut vraiment
s'assurer que, quand on fait des prises de données dans un secteur, que ce
n'est pas juste que la ressource est allée un peu ailleurs, puis que, là, on
ferme, tu sais? Est-ce qu'on a des informations à nous transmettre par rapport
à ça?
M. Lamontagne : Bien, tu
sais, je dois vous dire qu'exemple... parce que, normalement, quand la
ressource est... La disponibilité de la ressource, là, c'est sous juridiction
fédérale, c'est vraiment les scientifiques du gouvernement fédéral, là, du
ministère des Pêches, là, qui évaluent, ils sont en constante évaluation des
différentes ressources qu'on a dans tous les plans d'eau sous juridiction
fédérale où il y a ces pêches-là. Après ça, quand la ressource est amenée à
quai, quand la ressource est pesée à quai, encore là, c'est de ressource
fédérale, c'est de juridiction fédérale. Ça fait que c'est toute la pesée, le
suivi des espèces, c'est vraiment sous juridiction, là, du gouvernement fédéral
puis du ministère des Pêches, là.
Mme Perry Mélançon : Les
provinces maritimes sont assujetties aux mêmes exigences?
M. Lamontagne : Oui,
oui, oui, tout à fait.
Mme Perry Mélançon : O.K.,
donc, ils doivent aussi assurer de rendre toute l'information sur les prises,
puis la quantité, puis le poids, et tout ça.
M. Lamontagne : Tout à
fait, tout à fait, oui.
Mme Perry Mélançon : O.K.,
ça, je vais m'informer de mon côté parce que ce n'est pas l'information qu'on
m'a transmise. Et c'est un peu aussi toute cette question-là, que les Québécois
et pêcheurs québécois se sentent un peu brimés, par moment, parce qu'ils en
font beaucoup pour peu de rendement ou peu d'accompagnement.
M. Lamontagne : la
question de la ressource, tantôt, vous avez dit : Ça se promène, ça se
promène vraiment, la ressource, hein?
Mme Perry Mélançon : Oui.
M. Lamontagne : Puis si
vous parleriez peut-être aux pêcheurs de homard du Maine, bien, ils commencent
à regarder puis à cause des changements dans les températures d'eau, bien, on
commence à avoir plus de homard au Québec, qui s'en vient chez nous, puis même,
si vous regardez ce qui se passe chez nous, sur la Côte-Nord, maintenant, ils
veulent avoir des quotas de pêche au homard parce que, écoute, c'est rendu que
les homards sautent quasiment. Mais il y a vraiment un déplacement des
ressources, si on veut, là, ça fait que c'est, d'un point de vue scientifique,
si on veut, là, c'est un défi qu'ils ont, de faire un suivi...
M. Lamontagne : ...après
ça, de la capacité des ressources, parce que, nous, on fait une ponction chaque
année, quand je dis nous, nos pêcheurs, on va récolter ces ressources-là, mais,
encore là, dans un contexte de durabilité, là. On se souvient ce qui s'était
passé avec la morue en 1992, quand il y a eu officiellement le moratoire, là, à
l'époque, ça avait créé une grande crise, mais ce n'est pas compliqué, il n'y
en avait plus, tu sais, on avait vraiment asséché les fonds. Ça fait que...
Mme Perry Mélançon : Mais
la conclusion, M. le ministre, c'est que le fédéral prend toutes les décisions
pour le Québec, en ce qui concerne la gestion de la ressource puis des zones de
pêche, donc on ne nous avise pas non plus au niveau du Québec dans ces
décisions-là qui ont un gros impact pour l'industrie chez nous. On sent comment
dans tout ça, comment on règle ce problème-là pour que ça n'arrive plus?
Comment on peut s'assurer...
M. Lamontagne : Bien, je
dirais, d'abord la question des pêches, là, essentiellement, c'est de
juridiction fédérale, tu sais, la pêche commerciale...
Mme Perry Mélançon : Devrait-on
ramener ça au Québec?
M. Lamontagne : Bien là,
c'est un grand contentieux, parce que les eaux, la navigation, on sait quand
c'est...
Mme Perry Mélançon : Mais
vous, aimeriez-vous ça?
M. Lamontagne : quand
c'est sur les lacs...
Mme Perry Mélançon : Vous,
là, seriez-vous en faveur de rapatrier la pêche ici, au Québec?
M. Lamontagne : Bien,
moi, ce que je suis en faveur de faire, c'est de faire le meilleur
accompagnement possible à ceux-là qui décident que, dans leur vie, de la façon
dont ils veulent gagner leur vie puis nourrir leur famille, bien, c'est par la
pêche puis par la transformation des produits de la pêche. Ça fait que, moi,
mon travail... puis les gens du ministère sont investis à faire en sorte de
leur donner le meilleur accompagnement possible.
Mme Perry Mélançon : Je
veux saluer justement ces équipes-là avec qui la collaboration se fait bien,
autant mon bureau, qu'avec les gens de l'industrie puis... bien, on espère
vraiment pouvoir trouver des solutions à ces problèmes-là qui reviennent, c'est
récurrent. Donc, merci d'être là, puis je passerai le message, les gens seront
contents de...
M. Lamontagne : Merci,
Mme la députée.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
merci beaucoup, Mme la députée de Gaspé. Ceci complète votre bloc d'échange. Je
cède maintenant la parole à la députée de Bourassa-Sauvé pour son dernier bloc
d'échange.
Mme Robitaille : Oui,
alors, on s'était laissés, M. le ministre, sur une rumeur, est-ce que vous
pouvez...
M. Lamontagne : Sur?
Mme Robitaille : Sur une
rumeur.
M. Lamontagne : Ah, la
rumeur.
Mme Robitaille : Parce
qu'il y avait la rumeur que, justement, il y avait un projet de loi qui se
préparait, un projet de loi qui voulait modifier la cotisation syndicale qui
permettrait d'exempter les petits producteurs au détriment de... en tout cas,
en fait, que la cotisation syndicale ne serait pas un prix fixe, mais qu'elle
serait... qu'elle se... bien, en tout cas, on la penserait et il y aurait un
projet de loi dans ce sens-là. On pense à la fameuse Loi sur les producteurs
agricoles, alors, votre réponse, c'est quoi?
M. Lamontagne : Bien, en
réalité, pour être plus spécifique, là, toute la question de la cotisation, la
forme des cotisations, là, des gens qui sont membres de l'Union des producteurs
agricoles... Puis c'est vraiment une réglementation de l'Union des producteurs
agricoles. Par contre, dans la...
Mme Robitaille : C'est
né de la Loi sur les producteurs agricoles, hein, donc?
M. Lamontagne : Tout à
fait, c'est né de la Loi sur les producteurs agricoles.
Mme Robitaille : Qui n'a
pas été amendée depuis très, très, longtemps donc.
M. Lamontagne : Puis
l'Union des producteurs agricoles fait des représentations depuis quelques
années pour que le gouvernement amende, je pense, c'est l'article 31 de la
Loi sur les producteurs agricoles pour leur permettre de procéder à une
modernisation, si on veut, là, de leur façon de cotiser leurs membres à savoir
exactement, là, concrètement, ça va se traduire comment parmi leurs membres,
les modifications qu'ils veulent faire. Moi, à l'époque, quand ils m'en ont
parlé la première fois, bien, j'ai dit : Assurez-vous, dans un premier
temps, un, de faire en sorte que vous avez l'adhésion de la totalité de vos
membres, si vous êtes pour changer votre mode de cotisation. Moi, le ministre,
là, ce n'est pas moi qui vais prendre parti, là, puis décider : Oui, oui,
correct, faites ça, puis après ça, je vais commencer à recevoir des téléphones,
puis que, tu sais, moi, ma business, c'est d'être en accompagnement du secteur
agricole, ce n'est pas de faire de la job syndicale, tu sais.
Mme Robitaille : Non, je
comprends.
• (12 h 50) •
M. Lamontagne : Ça fait
que, là, ce que je leur ai demandé de faire, c'est vraiment de faire leurs
devoirs à savoir de s'assurer que ce qu'ils vont présenter, parce qu'ultimement
ils vont présenter cette modernisation-là pour approbation à la Régie des
marchés agricoles, ça va devoir avoir l'assentiment de la Régie des marchés
agricoles. Puis la Régie des marchés agricoles peut arriver puis leur
dire : Bien, écoutez, ça, non, plutôt on vous suggère des choses comme ça,
bon. Ça fait que, là, moi, ce que je comprends, là, lors de leur dernière
assemblée générale, ils ont adopté une résolution dans laquelle... Je pense
qu'ils ont adopté ce qui devrait être leur nouveau mode de cotisation ou un peu
les orientations de leur nouveau mode de cotisation. Puis suite à ça, ils ont
fait... ils ont adopté une résolution qui demandait au gouvernement d'aller...
venir modifier la loi. J'ai rencontré la direction de l'UPA, il y a quatre ou
cinq semaines peut-être, on en a parlé, il est...
12 h (version non révisée)
15
401
M. Lamontagne : ...prévu,
là, d'ici les semaines ou mois qui s'en viennent, là, qu'ils vont me présenter,
parce que je veux comprendre ce qu'ils veulent faire avant de voir s'il y
aurait lieu, pour le gouvernement, de les accompagner là-dedans, là, mais on...
Jusqu'à maintenant, il semblerait qu'ils ont fait une bonne partie de leurs
devoirs, là, ça fait qu'on va continuer à les accompagner, là.
17
841
Mme Robitaille : Donc,
vous êtes à pondre un projet de loi?
15
401
M. Lamontagne : Pardon?
17
841
Mme Robitaille : Vous
êtes à pondre un projet de loi, qui... Non?
15
401
M. Lamontagne : Non,
pas du tout. Non, non, là, je ne suis pas à pondre rien, là, honnêtement.
17
841
Mme Robitaille : En
parlant d'agriculture...
15
401
M. Lamontagne : Je ne
suis pas du tout dans la ponte, mais on a une demande de venir faciliter les
modifications qu'ils veulent faire, puis on avait des questions, on a eu des
réponses. Puis il y a encore des échanges à avoir à ce niveau-là, là, mais
on... c'est à suivre. On est bien au fait, là, de ce qu'ils apprécieraient qu'on
puisse faire avec eux, là.
17
841
Mme Robitaille : Merci.
Le plan d'agriculture durable, donc, mes collègues en ont parlé tout à l'heure,
je voudrais avoir des précisions. Donc, 125 millions en cinq ans. En fait,
le plan est pour 10 ans, mais c'est 125 millions pour cinq ans.
Pourquoi pas une planification en termes de sous aussi pour 10 ans?
15
401
M. Lamontagne : Bien,
au départ, là, vous remarquerez, quand il y a des initiatives qui sont
financées par le gouvernement, à chaque fois que le gouvernement présente un
budget, ce qu'il faut regarder, là, c'est tout le temps pour un maximum de cinq
ans. Alors, le gouvernement ne prendra pas d'engagement ou le ministre des
Finances ne prendra pas d'engagement... je vais lui dire : Finance-moi ça
pour les 10 prochaines années, mais en réalité, ils vont financer ça pour
cinq ans. Puis après ça, bien, on a des demandes à faire en fonction, aussi, de
l'évolution du dossier. Le plus bel exemple, c'est à l'époque... la politique
bioalimentaire avait été financée pour cinq ans, puis moi, je me ramassais, là,
que cette année, je pense, c'est 133 millions de dollars que je me
ramassais que je n'avais plus de financement à partir de la prochaine année. Puis
on a vu, là, que, finalement, on a reconduit toutes les initiatives de la
politique puis une flexibilité dans les budgets à la hauteur d'au-dessus de 500 millions de
dollars, là, pour les années qui s'en viennent.
Alors, le plan d'agriculture durable, c'est
le même principe. C'est un budget qu'on a eu pour cinq ans, pour 125 millions de
dollars. Puis j'ai expliqué un petit peu tantôt qu'est-ce qui en était, puis
après ça, bien, là, on vient d'avoir déjà, vous voyez, un 29 millions
additionnels qu'on est allés chercher pour l'an prochain.
17
841
Mme Robitaille : Mais
29 millions, on s'entend, c'est pour cinq ans aussi ou c'est juste pour un
an, ça? 29 millions, moi, ce que je comprenais, c'est que c'était pour cinq
ans. Donc, c'est... Ça fait un peu... Ça fait à peu près 5,8 millions par
année.
15
401
M. Lamontagne : Oui,
bien, c'est pour venir en accompagnement, là, avec à peu près... On a 1 000 producteurs qu'on va
venir accompagner, là, en fonction du système de rétribution de ces 29 millions...
17
841
Mme Robitaille : Pour
cinq ans?
15
401
M. Lamontagne : Bien,
en réalité, je pense, ça s'étend sur quatre ans, là, entre le premier paiement
puis le dernier paiement, là, c'est sur le nombre d'années financières du
gouvernement si on veut, là, mais ça donne, je pense, à peu près six point
quelques millions de dollars par année ou 7 millions de dollars par
année, quelque chose comme ça.
17
841
Mme Robitaille : Donc,
le fameux programme de rétribution, là, qui s'est envolé comme des petits pains
chauds, là, au mois d'avril, bon, ça, c'était 14 millions pour l'année. En
fait, 70 millions sur cinq ans, 14 millions par année. Là, tout à l'heure,
je vous ai entendu parler d'une nouvelle cohorte en septembre. Donc, la
tranche, là, en avril, c'était 14 millions qui a été... Oui?
15
401
M. Lamontagne : Oui,
la caisse a été vidée.
17
841
Mme Robitaille : La
caisse a été vidée, mais on en reparlera parce que, oui, c'est vrai qu'il y a
un appétit, mais il faudrait en avoir plus.
15
401
M. Lamontagne : C'est
pour ça qu'on en rajoute 29.
17
841
Mme Robitaille : Oui,
mais là, le 14 millions de plus... Donc, il y aurait un 14 millions
qui sera dépensé à l'automne?
15
401
M. Lamontagne : Bien, c'est-à-dire,
14 millions par année pour les prochaines années qui va se dépenser.
17
841
Mme Robitaille : Non,
mais là, vous avez déjà dépensé 14 millions...
15
401
M. Lamontagne : Pour 1 834 producteurs. Puis là,
ils sont engagés pour plusieurs années parce qu'eux autres on va les payer chaque
année. Là, on vient de leur donner 40 %... Mettons que, vous, vous avez
souscrit, là, puis vous avez pogné toutes les cases, puis c'est 50 000 $.
Bien on vous a envoyé un chèque déjà de 20 000 $, 40 % du 50 000 $,
on vous l'a déjà payé, puis après ça, vous avez vos engagements, puis à chaque
saison, en fin de saison, à l'automne, vous allez faire une reddition de
comptes, puis après ça, on va venir vous repayer., pour l'année en cours, le
résiduel, puis ça, c'est pendant trois puis ça s'étend sur quatre années
financières, si on veut.
17
841
Mme Robitaille : Donc
le total, si je comprends bien, là, donc, c'est qu'il va être récurrent, le
14... bien, il...
15
401
M. Lamontagne : Ceux
qui se sont inscrits cette année, ils vont se faire payer chaque année, là,
pour les prochaines années. Puis le 29 millions, c'est qu'on va en avoir 1 000 ou 1 100 nouveaux qui vont s'inscrire,
probablement, à l'automne. Ça va commencer avec la saison prochaine. Eux
autres, on va leur envoyer une avance aussi. Ça fait que ce 29 millions-là
aussi va être dépensé au cours des prochaines années pour venir accompagner 1 000 ou 1 100 nouveaux producteurs,
productrices, qui vont souscrire à l'activité de rétribution gouvernementale.
• (12 h 10) •
17
841
Mme Robitaille : O.K.,
mais c'est ça, parce qu'il y a évidemment un appétit, un appétit qui n'est pas
pour rien parce que ça coûte cher, aussi, s'arrimer et il y en a qui disent :
14 millions... Puis même si on ajoute un...
Mme Robitaille : ...millions
par année, ce n'est pas suffisant, en fait. C'est O.K., mais, je veux dire, ce
n'est pas beaucoup, considérant tout l'arrimage qu'il faut mettre en place
pour, justement, être plus verts. Donc, ça s'arrête là, 29 millions sur
cinq ans? Vous n'avez pas...
M. Lamontagne : Bien, en
réalité, ce n'est pas 29, c'est... Quand on parle d'arrimage, là, il y a la
rétribution, il y a la recherche, il y a le transfert de connaissances, il y a
la formation, il y a de l'accompagnement, les plans de mise en oeuvre. Ça fait que,
quand on met tout ça ensemble, là, on investit 125 millions pour faire ça.
Puis, aujourd'hui, on a une mobilisation sans précédent sur le territoire, qui
converge vers une direction, c'est rencontrer les objectifs du plan dans la
culture durable, qui est de réduire les pesticides, réduire les fertilisants de
synthèse, améliorer la santé des sols, la qualité de l'eau, puis augmenter la
biodiversité sur les fermes.
Mme Robitaille : Mais
comment vous voyez le montage financier par la suite, là, considérant cet
engagement-là?
M. Lamontagne : Bien,
moi, ce que je vois, honnêtement, là, c'est que... un, je vais être un petit
peu chauvin, là, mais c'est vraiment un bon plan. Puis s'il est bon, ce
plan-là, c'est pas nécessairement... oui, honnêtement, on a des gens
fantastiques au ministère qui ont vraiment fait un bon travail, mais oui, c'est
un bon plan. C'est comment c'est tout le milieu qui est mobilisé. On a
40 plans individuels, différents groupes partout sur le territoire. On a
13 plans régionaux. Tous ces gens-là, là, travaillent en synergie. C'est
ça, la beauté, c'est que, non seulement on a réussi à mobiliser les gens, mais
maintenant ils sont organisés puis ils sont coordonnés, puis il y a un
processus aussi de reddition de comptes vers l'atteinte des cibles.
Puis ça, ce plan-là, honnêtement... Vous
le savez aussi bien que moi, que la pression de toute la question
environnementale, les changements climatiques, les pesticides, la santé des
sols, ce n'est pas quelque chose qui va aller en diminuant, c'est quelque chose
qui va aller en augmentant. Alors, moi, dans un contexte où mon gouvernement ou
un gouvernement futur est organisé comme ça puis mobilisé comme ça sur le
terrain pour améliorer le bilan agroenvironnemental du secteur agricole,
agroalimentaire, je pense qu'il va toujours y avoir une oreille attentive du
ministre des Finances, de quelque gouvernement que ce soit, pour venir donner
les ressources que ça prend pour rencontrer les objectifs. Quand c'est bien
organisé comme ça, là, que ce n'est pas des pensées magiques, en l'air, là,
mais que c'est concret sur le terrain : des cibles, des mobilisations, des
groupes, des plans, tu sais. C'est très, très concret, là, l'effort qui est
coordonné sur le terrain, présentement, là.
Mme Robitaille : Mais
ça, ça cible surtout tous ceux qui sont dans le domaine du grain, les
propriétaires terriens, les producteurs maraîchers, tout ça. Mais les
producteurs qui sont plus dans le monde animal, les producteurs de bovins, tout
ça, ne peuvent pas bénéficier de...
M. Lamontagne : Bien,
ils peuvent en bénéficier. Je n'ai pas le chiffre exact avec moi, là, je l'ai
donné quand je suis allé devant les producteurs bovins. Mais, naturellement, le
plan d'accompagnement, c'est pour ceux-là qui ont des pratiques culturales.
Alors, si tu as un élevage, mais, en même temps, tu as des pratiques
culturales, bien, on vient t'accompagner si tu en fais la demande, si tu as de
l'intérêt pour être accompagné par rapport à tes pratiques. Parce que
l'objectif, c'est de changer des comportements de culture. Alors, si tu n'as
pas ces cultures-là, c'est sûr qu'on ne t'accompagnera pas, mais aussitôt que
tu as des cultures puis qu'il y a des activités dans des cultures qui sont
couvertes par le plan de rétribution, bien, il y a possibilité d'être
accompagné.
Sur la totalité des 1834, là, il y a
40 % que c'est des producteurs de grandes cultures, tu sais, un producteur
de grain. Ça veut dire qu'il y a 60 %, c'est des producteurs laitiers,
c'est du producteur bovin, c'est des gens qui sont dans le maraîcher, c'est des
gens qui sont dans toutes les autres productions, mais qui ont des activités.
Parce qu'on veut améliorer la santé des sols, bien, c'est la couverture de sol,
matières organiques, on veut... tu sais, c'est ciblé, ce qu'on veut faire.
Alors, ce qu'on dit, c'est : Si tu changes ta façon de faire par rapport à
ça, là, on va te donner des sous. Il y a 40 % des gens qui se sont
embarqués. Il y a 74 producteurs bovins... 79 qui ont souscrit au programme
puis qui sont bénéficiaires d'une entente avec La Financière, de rétribution,
au moment où on se parle.
Mme Robitaille : C'est
quoi, vos cibles? Est-ce qu'on peut penser que l'année prochaine il va y avoir
encore plus, ce ne sera pas 29 millions, ça va être encore plus? C'est
quoi, vos cibles?
M. Lamontagne : Bien,
honnêtement, l'an prochain, parce que, écoutez, c'est sûr que ça s'est fait
tellement vite cette année, là, il y a du monde qui sont restés sur leur
appétit, qui auraient voulu participer puis qui ont dit : Tiens, je vais
faire ça demain. On veut leur donner jusqu'au 30 avril, puis c'était le
7 mars, mais le 7 au soir c'était fini. Ça fait que, là, on est allés
chercher des sous pour en avoir 1 000 ou 1 100. Sin regarde la moyenne,
je pense que la moyenne, là, c'est 27 000 $ ou 28 000 $ de
rétribution, là, pour l'ensemble des gens. Ça fait que, sur cette base-là,
bien, on se dit qu'avec 29 millions on va être capables d'en traiter, là,
un autre à peu près à 1 000. Là, on va voir...
M. Lamontagne : ...tout de
suite, à l'automne, on va lancer l'appel. Ça fait qu'on va voir la nature des
réponses qu'on va avoir, là. Mais déjà, c'est une réponse qui est
exceptionnelle, là, on est très heureux de cette réponse-là.
Mme Robitaille : Bien, c'est
ça, les gens n'ont pas le choix, dans le sens que tout le monde, on veut aller
vers... on veut prendre un virage vert, de toute façon. Il y a.. On m'a parlé
de... bon, il y a une taxe carbone que nos producteurs, nos agriculteurs
doivent payer au Québec. Et... Mais pourtant, dans le reste du Canada, ils
sont, les agriculteurs, les producteurs agricoles sont exemptés de cette
taxe-là. Nous, on paie cette taxe-là qui va dans un... qui donne un
50 millions et qui est ensuite amené dans le fonds vert. Et donc ils
paient cette taxe. Là, vous nous dites : Bon, là, il y a le
14 millions et tout ça où on en subventionne des agriculteurs. Mais il y a
beaucoup de frustration parce qu'ils doivent être... Ailleurs, au Canada, ils
sont exemptés. Et pour ce qui est de la compétitivité, bien, évidemment que ça
fait mal, déjà que ça joue dur. Aux États-Unis, évidemment, ils sont encore
plus favorisés. Est-ce que les agriculteurs pourraient avoir ultimement une
exemption de la taxe carbone pour eux, ici, au Québec?
M. Lamontagne : Bien, un, je
vous inviterais, parce que vous semblez avoir des sources, là, par rapport au
sujet que vous amenez, mais je vous inviterais à lire l'étude de Forest Lavoie
qu'on a fait faire sur la compétitivité du secteur des grains. Ça pourrait,
bien, en tout cas, accroître votre compréhension, là, si on veut, là, des
enjeux du secteur. C'est très intéressant. On a fait ça en collaboration avec
les producteurs de grains, cette étude-là. S'il est prévu qu'il n'y ait pas de
taxe de carbone ou liée au réchauffement climatique, honnêtement, je vais
répondre à votre question, mais je suis surpris... tu sais, Dieu sait quels
sont les enjeux qu'on a, Dieu sait que...
Mme Robitaille : En fait, ce
questionnement-là des gens à qui j'ai parlé...
M. Lamontagne : Oui, oui.
Bien, écoutez, non, je vais vous donner la même réponse que je leur donne.
C'est sûr que non.
Mme Robitaille : Ils
pourraient être plus subventionnés.
M. Lamontagne : C'est sûr
qu'on n'enlèvera pas ces taxes-là. Ce qui est important, c'est qu'il y a
effectivement des montants qui sont associés à la lutte aux changements
climatiques, qui sont des ponctions sur, principalement, les carburants, si on
veut, des différents producteurs, qui s'en vont dans le fonds vert. Il y a une
partie, un certain nombre de millions par année qui sont retournés dans
l'agriculture. C'est sûr que moi, les représentations que je fais, c'est de
faire en sorte qu'on puisse avoir d'autres programmes ou d'autres façons de
soutenir les producteurs pour améliorer leurs pratiques, puis toujours dans un
principe que, si on est pour redonner des sous, c'est pour améliorer des
pratiques. C'est pas juste dire : Bien, écoute, on va t'en redonner, dans le
fond, parce que tu en payais trop. Parce que la course pour réduire à
37,5 %, là, de notre cible, c'est par rapport à 1990, d'ici 2030, elle bat
son plein. Ça fait que l'objectif de faire en sorte de plus possible... Si les
gens, ultimement, ils paient 50 millions, le chiffre que vous me dites,
c'est qu'ultimement ça contribue à hauteur de 50 millions par année, bien, il
faudrait, par le biais de différents programmes, bien, qu'on puisse ultimement
retourner 50 millions, si on voulait faire un échange, là, pour les aider
à améliorer leurs pratiques, et tout ça, là. Mais il y a une partie de cet
argent-là qui va dans des initiatives aussi financées par le ministère, qui
vont aussi venir aider les producteurs, là. Mais c'est sûr que l'objectif, ça
serait... si on peut être capables d'en avoir davantage qui est réinvesti
directement. Puis toute la question de la captation du carbone, on fait des
travaux, au ministère, à ce niveau-là. Bien, au moment où on se parle, on est
en train de faire la conversion vraiment de toutes les initiatives du Plan
d'agriculture durable en gaz à effet de serre, en mégatonnes, pour voir à
combien ça contribue de diminution. Mais après ça, on est en train de faire un
travail équivalent au niveau du captage du carbone, pour, après ça, ça pourrait
avoir un impact intéressant, si on pouvait arriver avec des modèles, là, que
concrètement ça peut être utilisé, utilisable, mesuré. Bien, ça, certainement,
il y aurait un enjeu, là, qui serait positif pour les producteurs de grains,
puis tout ça, de qui vous parlez, là.
Mme Robitaille : Combien de
minutes, M. le Président? Deux minutes. Très, très rapidement, projet de loi n°
99, là, vous l'avez mis en place, tout ça, on parlait que ça allait amener plus
d'inspecteurs, probablement, plus de travail pour les inspecteurs. On disait
aussi qu'il y avait beaucoup d'inspecteurs au MAPAQ qui allaient prendre leur
retraite. Est-ce qu'on a eu une idée, là, des postes vacants au ministère, au
MAPAQ, en ce moment, donc, d'inspecteurs? Est-ce qu'on a une pénurie de
main-d'oeuvre en termes d'inspecteurs?
M. Lamontagne : Bien, je
pense qu'au moment où on se parle, je pense, c'est trois...
M. Lamontagne : ...qu'on
a... je pense qu'il y a une dizaine de postes qui sont en dotation
présentement. Mais par rapport au projet de loi n° 89, une chose qui est
importante puis qui venait en vigueur tout de suite, c'est les protections
qu'on donne à nos inspecteurs parce qu'on le sait aujourd'hui, on en a parlé
pendant la commission, il y a... des fois, il y a des inspecteurs qui se
ramassent que... je ne dirais pas que leur vie est en danger, là, mais que...
il y a de l'intimidation. On en avait parlé. Bien, les dispositions du projet
de loi, là, qui visent à accompagner puis à donner une protection additionnelle
à tout notre personnel, là, qui est notre personnel à nous, tout ça, là, qui
s'en vont sur le terrain pour faire leur travail, bien, les dispositions de la
loi aujourd'hui, là, sont en vigueur. Ça fait que ça, c'est certainement
positif. Mais les processus de dotation, comme je vous dis, je pense que c'est
une dizaine de postes qui sont en dotation. Il y a eu une augmentation au
niveau des inspecteurs au cours des dernières années, mais comme la
sous-ministre vous avait fait part, tu sais, l'adéquation, là, si on peut
combler ces postes-là parce qu'il y a des enjeux de rareté de main-d'oeuvre,
là, mais...
Mme Robitaille : Parce
qu'on disait aussi qu'il y allait avoir beaucoup de monde qui allait partir à
la retraite. Donc, il y avait eu une inquiétude à ce niveau-là de ne pas avoir
assez d'inspecteurs pour soutenir la nouvelle demande.
M. Lamontagne : Bien, en
réalité, honnêtement, il y a tout le temps du recrutement qui est en place. Je
sais qu'on a une dizaine de postes qui sont en dotation, mais on a... c'est des
défis qu'on a, mais honnêtement je ne vois pas pourquoi qu'on ne rencontrerait
pas ces défis-là, là. Travailler au MAPAQ, c'est à peu près le plus beau ministère
qu'on peut travailler au Québec, là.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
merci beaucoup. Ceci complète ce bloc d'échange. Et je cède maintenant la
parole au député de Lac-Saint-Jean pour un dernier bloc d'échange avec la
partie gouvernementale.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Merci, M. le Président. Combien de temps nous disposons?
Le Président (M. Lemay) : 13 min 30 s
environ.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
13 min 30 s?
Le Président (M. Lemay) : Oui.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Bien, j'aimerais ça que peut-être lorsqu'il restera un trois, quatre minutes,
là, de me le rappeler parce que je voudrais partager un peu de mon temps avec
d'autres collègues.
Le Président (M. Lemay) : Allez-y,
M. le député.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Moi, je reviens encore... parce que je suis resté sur ma... j'avais
d'autres questions concernant la politique bioalimentaire. J'avais parlé, entre
autres, des mesures d'atténuation concernant la rareté de la main-d'oeuvre,
mais aussi j'avais parlé de la Financière agricole. Je trouve ça le fun d'avoir
les gens avec nous. Puis c'est un bon moment aussi qu'on peut leur poser des
questions, puis avoir certaines informations. On sait que la Financière
agricole s'occupe de tous les programmes en soutien, sécurité du revenu, les
Agri, l'assurance stabilisation, l'assurance récolte, le financement qui est
important, mais dans nos politiques bioalimentaires, j'ai vu qu'il y avait, on
avait mis deux programmes, entre autres, on parle du programme d'investissement
croissance, qui est le PIC, c'était un 50 millions sur deux ans et aussi la
capitalisation, la Capital Financière agricole, 10 millions. Puis en toute
honnêteté sérieusement, je ne sais pas à quoi ça sert. Puis qu'est-ce que ça
représente? Puis c'est quels types d'entreprises qui sont touchés par ça? Et je
pense aussi qu'on en est capable d'avoir peut-être un nombre d'entreprises qui
ont pu bénéficier d'un certain programme, M. le ministre, si je...
M. Lamontagne : Bien, M.
le député, ça va me faire plaisir, là, je vais inviter le président de la
Financière Agricole, M. Desrosiers. Chaque année, il vient ici, là, puis
qu'il est prêt... il est disponible à intervenir. Puis je ne suis pas tout le
temps généreux, là, en lui demandant de venir m'accompagner, mais là je vais
lui demander de... est-ce que vous êtes en position pour... Vous devez vous
déplacer monsieur? Oui. Puis... mais juste signaler, le plan d'investissement
croissance, en réalité, là, c'est un véhicule qu'on a mis en place au
printemps 2020 qui est venu... tu sais, on voulait innover, on voulait de
l'agilité, on voulait une prise de risque contrôlée, là, accentuée, bien, la
Financière a frappé dans le mille vraiment avec ce programme-là parce que c'est
un premier 100 millions qu'on avait mis. Il y a plus que, je pense, c'est
5 000 quelques interventions qu'on a faites. De toute façon, M. le
président, va vous en parler, là. Puis cette année, bien, c'est un
50 millions additionnels qu'on est venu mettre, là.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
M. Desrosiers, simplement vous nommez avec votre titre, et vous pouvez y
aller avec la réponse.
• (12 h 20) •
M. Desrosiers (Ernest) : Alors,
bonjour tout le monde. Mon nom est Ernest Desrosiers, je suis président de la
Financière agricole. Écoutez, comme M. le ministre l'a indiqué, on a eu
plusieurs interventions pour le programme d'investissement croissance. C'est un
programme qui a connu beaucoup de succès auprès des agriculteurs. On a eu plus
que 6 000... mais environ 6 000 interventions de fait depuis la
création du programme en avril 2020. Et vraiment, on a dépensé à peu près
90 millions d'engagés sur les 100 millions qui ont été autorisés. Et
le dernier budget finalement a autorisé encore des sommes supplémentaires pour
venir «extensionner» la durée du programme parce qu'il y a beaucoup de
réceptivité de la part des agriculteurs. Il y avait différents volets, puis
comme on l'a mentionné, un volet qui a aidé beaucoup les jeunes en agriculture
parce qu'on en parlait tantôt, c'était le volet 4 où on a permis des
interventions pour plusieurs jeunes, des gens qui avaient moins de 40 ans.
On a presque 700 projets qui ont été traités par ce volet-là. Et puis
c'est une contribution pour 18,2 millions d'aide pour ce volet spécifique
là. Bref, c'est plus que 20 % des sommes qui ont été attribuées qui ont
servi à aider des jeunes à démarrer des projets dans le cadre de la relève.
Puis ça, c'est au-delà finalement des autres programmes d'aide financière pour
la relève agricole...
M. Desrosiers (Ernest) : ...déjà
en place. Ça fait que, ça, c'est le programme d'Investissement croissance.
C'est une activité qui se continue puis pour lequel, finalement, on supporte
beaucoup les gens qui présentent des projets actuellement.
Évidemment, l'autre volet de la question -
je ne sais pas si je dois le prendre tout de suite, mais...
Le Président (M. Lemay) : Bien,
peut-être M. le député de Lac-Saint-Jean, allez-y, parlez de...
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Oui, excusez-moi.
Le Président (M. Lemay) : Je
comprends que ça fait spécial, mais allez-y.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Juste peut-être une petite précision, mais je trouve ça intéressant, là,
d'avoir ces informations-là parce qu'on vient en aide à de la relève agricole,
c'est ce que je comprends bien, puis c'est sous forme... Est ce que c'est sous
forme de garanties de prêts ou plus d'aide... de subventions?
M. Desrosiers (Ernest) : C'est
les deux. C'est quelqu'un nous présente un projet, on garantit le prêt puis
ensuite on donne une subvention qui contribue à atténuer les frais de
financement du projet. Et finalement il y a différents volets aussi là-dedans.
On a parlé du prêt levier où on intervient par le biais de 100 000 $
quelqu'un qui n'aurait aucune garantie à offrir puis on a mis en place ce qu'on
a appelé le prêt développement, c'est à dire que, lorsque quelqu'un avait une
forme d'équité, il avait un projet existant, on peut aussi aider ou intervenir
en prêt subordonné, c'est-à-dire derrière les créanciers réguliers, pour
supporter, finalement, des gens qui ont des projets puis pour lesquels ils
n'auraient pas le niveau d'équité nécessaire pour normalement financer ce
projet-là.
Et puis, on a eu d'autorisés finalement
99 dossiers en prêts développement, c'est-à-dire des gens qui, si on
n'avait pas été là par cette forme d'intervention, n'auraient pas été en mesure
de concrétiser leur projet. Ça fait qu'il y a eu, il y a eu une déclinaison des
produits, mais ça se traduit par des garanties de prêts puis ça se traduit
aussi par des subventions pour ceux qui réalisent le projet.
Évidemment, il y a des investissements
admissibles, puis les investissements sont en... je dirais, sont alignés avec
les objectifs d'améliorer la productivité puis aussi favoriser ce qu'on appelle
nous de l'investissement responsable, c'est-à-dire que ça doit prendre en
compte les réalités environnementales. Par exemple, tout ce qui contribue à
produire de façon à respecter davantage les règles environnementales, c'est
bonifié, c'est supporté par nous, par nos interventions. C'est que ça fait le
tour, je pense, pas mal de ce programme-là.
Je peux peut être répondre à votre
deuxième volet qui est Capital Financière. Finalement, vous savez, c'est une filiale
de La Financière qui a pour objectif de supporter des petites entreprises de
transformation alimentaire. Vous savez que, la transformation alimentaire,
c'est un monde de quelques grandes entreprises, puis une masse de très petites
entreprises. Nous, on est dans le créneau des très petites entreprises. Les
grandes entreprises, c'est le créneau plus d'Investissement Québec. Et nos
interventions ont pour objectif d'aider des entreprises souvent à prendre
racine, puis à pouvoir se lancer. Tantôt on a parlé d'orge brassicole, mais
récemment, je le dis parce que c'était public, on est intervenu dans une
entreprise qui va finalement utiliser de l'orge brassicole, puis qui a pour
objectif de développer une filière d'orge brassicole, puis aussi produire du houblon
au Québec. Mais nous, finalement, on est là-dedans en capital de risque,
c'est-à-dire qu'on a souscrit un million dans cette entreprise-là via cette
filiale-là, puis, notre objectif, c'est d'aider des entreprises en région qui,
finalement, peuvent permettre de transformer des produits agricoles, puis leur
permettre de se lancer. Puis on les accompagne aussi. Nous, on veut que nos
interventions, ce soit plus qu'une intervention financière, puis c'est la
philosophie de La Financière, puis c'est une philosophie d'accompagnement. On
veut aider les agriculteurs à réussir. Ça fait que, notre perspective, c'est
quand il y a une possibilité de réussite, on est toujours là. Finalement, quand
il n'y a pas de perspective on une discussion pour essayer de bonifier les
projets pour les rendre à terme puis essayer qu'il y ait une possibilité de
réussir. Ça fait que notre accompagnement s'inscrit dans cette philosophie-là.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Combien de temps me reste-t-il?
M. Lamontagne : Juste...
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Un gros cinq minutes. Je trouve ça intéressant quand même.
M. Lamontagne : Je veux
juste rajouter. C'est parce que ce que le proviseur dit, il a dit :
Écoute, quand il n'y a pas de possibilité, c'est sur qu'on n'appuie pas des
projets qui ne fonctionnent pas, là. Mais qu'est ce que vous pouvez faire pour
les bonifier, pour les accompagner? Parce qu'honnêtement, là, nous autres, on
veut que ça marche, puis avec tout ce qu'on a présenté puis tout ce qu'on a fait
depuis qu'on est en poste, l'investissement dans le secteur agroalimentaire,
production, transformation, la moyenne d'investissements annuels, c'était un
milliard et demi 2016, 2017, 2018. 2019, 2020, 2021, c'est deux milliards et
demi, un milliard et demi... un milliard de plus de projets par année. Puis, au
moment où on se parle, là, moi, j'ai 120 projets sur mon bureau,
2,9 milliards. L'objectif, c'est qu'on soit en accompagnement. Puis, tu
sais, j'ai parlé quand on avait mis en place l'équipe économique Bioalimentaire
Québec, puis, honnêtement, Mme la députée, encore là, c'est une bonne chose qui
a été faite au bénéfice de tout le secteur...
M. Lamontagne : ...c'est qu'on
a vraiment coordonné la Financière, le MEI, le MAPAQ, Investissement Québec,
chacun dans ses compétences, dans son... Tu sais, la Financièrec'est davantage
dans tout ce qui est vivant, mais avec la Capitale financière, woups, là, ils
sont dans la transformation puis ils viennent investir dans les petites
entreprises. Investissement Québec vient de créer un fonds pour la
transformation alimentaire, ils ont créé une division pour le secteur
agroalimentaire. Puis on fait tout travailler ça ensemble. Puis, quand on
dit... Des investissements, c'est sûr que c'est juste des chiffres, mais ça se
traduit par des emplois sur le territoire, ça se traduit par de la vitalité sur
le territoire. La transformation alimentaire, c'est partout dans la région de
Québec.
Le Président (M. Lemay) : En
vous rappelant, M. le député, qu'il reste quatre minutes.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Je
trouve ça intéressant parce que ça démontre que, la Financière, on le sait que
c'est un acteur important, puis elle adapte aussi ses programmes. Puis la
capitale de risque, ça n'existait pas, je pense, auparavant, donc c'est
intéressant. Je sais que je ne voulais plus prendre de temps parce que j'avais
un collègue que je pense qu'il avait une question. Mais merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
M. le député d'Orford, il vous reste quatre minutes.
M. Bélanger : Merci, M. le
Président. D'entrée de jeu, je veux saluer le travail de collaboration du
ministre et de son ministère dans le dossier de déploiement d'Internet haute
vitesse. Ça a été une collaboration très, très positive. J'ai par contre...
j'ai une question. Puis ce n'est pas du tout un reproche, c'est plutôt une
question, c'est une curiosité. Comme on doit déployer la fibre un peu partout,
on déploie en déploie 70 000 kilomètres, de fibre, et on considère de
plus en plus Internet comme étant un service essentiel, on en a parfois
certaines difficultés où ce n'est pas insurmontable, mais lorsqu'on passe en
territoire agricole, donc ma question s'adresse peut être plus aux
représentants du CPTAQ, comment on peut permettre de considérer la fibre et
Internet, la connectivité au Québec, comme un service essentiel autant que
l'électricité? Et quels seraient les moyens à mettre en place pour faciliter le
passage dans ces territoires-là, agricoles, puis ne pas attendre... ne pas
retarder, justement, la connectivité pour ces citoyens-là qui sont déménagés en
région puis qui veulent être capables de travailler puis de contribuer à la
société.?
Le Président (M. Lemay) : Alors,
Monsieur Labrie, vous avez 2 min 40 s
M. Lamontagne : ...secondes
pour dire merci.
M. Labrie (Stéphane) : Oui,
ça sera court. Il y a un règlement qui prévoit que des services publics peuvent
être dispensés... installés en zone agricole sans autorisation et sous réserve
du respect des conditions prévues au règlement. Et la commission est d'avis que
l'implantation de l'Internet haute vitesse est un service public. Donc, si les
promoteurs qui veulent installer l'Internet à haute vitesse, dans la mesure où
ils se qualifient et qu'ils respectent les critères prévus au règlement, c'est
dispenser de l'autorisation de la commission.
M. Bélanger : Merci pour la
réponse.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Bien,
écoutez, on aurait pu parler des initiatives au niveau de l'achat local. Je le
sais que ça aurait été un sujet intéressant.
M. Lamontagne : L'année
prochaine.
1girl Notre fameux 12 $ puis comment
ça peut contribuer. Mais, écoutez, moi, je n'ai pas nécessairement d'autres
questions. Je vais peut-être laisser le... je laisserais le mot de la fin à M.
le ministre.
M. Lamontagne : Combien de
temps?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre, vous avez 1 min 30 s
M. Lamontagne : Bien,
écoutez, un gros merci. Puis c'est sûr que, honnêtement, bien, un merci, ma
collègue de Bourassa-Sauvé. Puis tous les deux, dans nos fonctions, là, ce
qu'on veut, c'est que notre secteur agricole, tu sais, performe, puis que les
gens soient heureux puis qu'ils puissent gagner leur vie honorablement. Ça fait
que j'honore votre engagement, puis ça me fait plaisir d'être aidant quand je
peux l'être avec vous.
Je veux remercier, moi, ça fait quatre
ans, là, c'est ma dernière étude de crédits, là, Bernard Verret, le
sous-ministre, Christiane Barthe, sous-ministre, Yvon Doyle, sous-ministre
adjoint, Aziz, Anne Boucher, sous-ministre adjointe, Marie-Odile, qui est
secrétaire général du ministère, Geneviève Masse, qui est sous-ministre
adjointe, mais toutes les équipes du ministère, mon équipe au cabinet,
Sébastien Bénédicte, Jean Bernard, le travail colossal qui s'est fait depuis
quatre ans, honnêtement. Puis c'est au bénéfice, c'est ça, du secteur, parce
que secteur agricole, c'est notre joyau au Québec, tu sais, c'est notre joyau.
C'est des milliers de personnes qui se lèvent chaque matin puis qui veulent
donner le meilleur d'eux autres. Ça fait que quand on donne le meilleur de nous
pour les aider, bien, ça donne... présentement, il y a une belle effervescence
dans le milieu agricole, secteur agroalimentaire, puis c'est à leur bénéfice
qu'on s'investit. Ça fait que je veux remercier tout le monde. Puis, M. le
Président, vous avez été un président hors pair. On a fait des commissions, des
projets de loi ensemble, et tout ça, mais honnêtement, je vous salue, je vous
remercie de votre intérêt pour ce secteur. Puis merci, tout le monde, puis bon
succès pour le futur.
• (12 h 30) •
Le Président (M. Lemay) : Alors,
merci, M. le ministre. Maintenant, je vais demander aux membres de la
commission de rester avec moi encore une minute, là, s'il vous plaît, parce
qu'on doit juste voter certaines actions ensemble. Alors, le temps alloué à
l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Agriculture...
12 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Lemay) : ...Pêcheries
et Alimentation étant écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux
voix des crédits. Alors, le...
Une voix : ...
Le Président (M. Lemay) : Pas
de problème, mais on va... La question arrive très bientôt, Mme la députée.
Alors, vous allez pouvoir répondre à cette question-là dans quelques secondes.
Le programme intitulé Développement des entreprises bioalimentaires et qualité
des aliments est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Lemay) : Sur
division. D'accord. Le programme 2... Mme la députée, suivez-moi, là, on n'a
pas terminé. Le programme 2 intitulé Organismes d'État est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Lemay) : Adopté,
sur division. Finalement, l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille
Agriculture, Pêcheries et Alimentation pour l'exercice financier 2022-2023
est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Lemay) : Il
est adopté, sur division. En terminant, je dépose les réponses aux demandes de
renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 h 30, environ, où elle entreprendra l'étude
des crédits budgétaires du volet Hydro-Québec du portefeuille Énergie et
Ressources naturelles. Merci à tous et à toutes pour votre collaboration.
(Fin de la séance à 12 h 32)