Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(début : 27 novembre 2018)
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Le
jeudi 14 janvier 2021
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Vol. 45 N° 52
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 77, Loi sur l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures trente-deux minutes)
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Alors, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
ouverte. Avant de commencer, je tiens à remercier les employés de l'Assemblée
nationale, particulièrement ceux du Centre d'expertise numérique et la
Direction générale des affaires parlementaires qui ont participé avec beaucoup
d'efforts au cours des derniers jours pour rendre le tout possible. Alors,
aujourd'hui, nous sommes réunis virtuellement afin de procéder aux
consultations particulières et aux auditions publiques sur le projet de loi
n° 77, la Loi sur l'Institut de technologie agroalimentaire
du Québec. Alors, Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Alors, M. Ciccone (Marquette) est remplacé par
Mme St-Pierre (Acadie).
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci. Alors, bienvenue à tous. Et ce matin nous débuterons par les
remarques préliminaires et nous entendrons par visioconférence les groupes
suivants : la Fédération de la relève agricole du Québec; l'Union
paysanne; et l'Association générale des étudiants de l'Institut de technologie
agroalimentaire. Alors, comme nous avons commencé à l'heure, il n'y aura pas de
demande pour poursuivre les travaux plus tard. Et j'invite de ce pas M. le
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Pour faire votre
remarque préliminaire, vous disposez d'un temps maximal de six minutes...
Le Président (M. Lemay) :
...alors, comme nous avons commencé à l'heure, il n'y aura pas de demande pour
poursuivre les travaux plus tard. Et j'invite de ce pas M. le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation pour faire votre remarque
préliminaire. Vous disposez d'un temps maximal de six minutes.
M. Lamontagne : Merci beaucoup,
M. le Président de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles. Chers collègues de la CAPERN, chers invités,
bien, écoutez, c'est... beaucoup de fierté puis beaucoup de plaisir que je me
retrouve avec vous ce matin, là, pour débuter les consultations particulières
sur le projet de loi n° 77, qui vise la création de l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec.
Je souligne, là, pour le
bénéfice de tous ceux qui nous écoutent, que, de ce qu'on m'a dit, on est la
première expérience, là, de commission parlementaire où on fait des
consultations particulières comme ça, de façon virtuelle. Alors, nous tous
ensemble, notre petit groupe, là, dans les livres d'histoire de l'évolution de
notre Assemblée nationale, bien, on vient de créer une première ensemble.
Alors, je nous souhaite une belle première aujourd'hui.
Pour mettre en contexte le
projet de loi qu'on s'apprête à étudier, c'est que, d'abord, l'ITA, ça existe,
là, depuis... Ça a tout un historique, hein? Ça remonte à 1859, la création de
l'école d'agriculture à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. 1892, ça a été l'École de
laiterie de Saint-Hyacinthe. 1962 ou 1963, ça a été la création de l'ITA, puis
c'est devenu une direction du ministère de l'Agriculture. Puis en 1975, les
certifications qui étaient décernées par l'ITA sont devenues aussi des
formations accréditées, là, des diplômes d'études collégiales.
Et puis depuis tout ce
temps-là, depuis tout le début, puis comment ça a évolué, bien, l'ITA, ça a
toujours été puis ça a évolué comme étant un peu le vaisseau amiral de la
formation bioalimentaire au Québec, puis c'est un vaisseau amiral qui a un
mandat national. Depuis 1859, là, la formation vise à avoir un rayonnement qui
est national, pour aujourd'hui, ce qui est l'Institut de technologie
agroalimentaire.
Puis ce qu'il faut savoir,
c'est qu'à travers toutes ces années-là bien, l'ITA a rempli son rôle avec
succès. L'ITA a diplômé plus de 12 000 étudiants, puis aujourd'hui,
bien, c'est près de 300 employés, dont un corps professoral tout près de 160
professeurs, tout près de 140 employés non enseignants. Et puis cette année,
c'est plus de 900 étudiants, puis de façon traditionnelle, un peu au fil des
années, l'ITA assume à peu près 55 %, si on veut, de la formation de tous
les étudiants qui cherchent à parfaire des connaissances collégiales en
agriculture au Québec. Bien, c'est l'ITA qui assume à peu près 55 % de la
formation de ces gens-là.
Mais tout ça, ce succès-là, ça s'est fait
dans un contexte où on a une maison d'enseignement qui, depuis que ça a été
créé dans les années 60, depuis que c'est devenu l'ITA, là, qui doit
fonctionner selon les règles d'un ministère, puis c'est comme un... au Québec,
il n'y a aucune institution d'enseignement supérieur qui doit fonctionner selon
les règles d'un ministère. Alors, aujourd'hui, ce...
M. Lamontagne : ...succès-là,
ça s'est fait dans un contexte où on a une maison d'enseignement qui, depuis
que ça a été créé dans les années 60, depuis que c'est devenu l'ITA, là, qui
doit fonctionner selon les règles d'un ministère, puis c'est comme un... au Québec,
là, il n'y a aucune institution d'enseignement supérieur qui doit fonctionner
selon les règles d'un ministère. Alors, aujourd'hui, ce pour quoi on est
réunis, le p.l. n° 77 vise justement à adresser cette
situation-là.
Ce qu'il faut comprendre, il y a un
historique en arrière de la démarche qu'on fait aujourd'hui. Depuis 30 ans, il
y a eu nombre de rapports, il y a eu nombre d'études : il y a eu trois...
deux... un projet de loi, là, en 1993‑1994 qui avait été tablé, là, pour donner
de l'autonomie à l'ITA, toujours dans le giron du MAPAQ; il y a eu la même
chose, là, sous l'impulsion de feu Claude Béchard en 2011, il y avait eu un projet
de loi qui avait été déposé; on a eu la Commission sur l'avenir de
l'agriculture et de l'agroalimentaire du Québec, dans sa recommandation 17 du
rapport Pronovost, qui avait recommandé de donner plus d'autonomie à l'ITA puis
de s'assurer qu'il est dans le giron du ministère de l'Agriculture.
Alors, tout ça pour vous dire que le
projet de loi qu'on aborde aujourd'hui ne vise pas... ce qu'il ne vise pas à
faire, là, c'est refaire ou repenser la façon dont la formation bioalimentaire
au Québec est dispensée. Ce qu'il vise à faire, c'est normaliser le cadre
opérationnel d'une institution d'enseignement en apportant les correctifs, là,
qui sont demandés depuis longtemps. Ce qu'on veut faire, c'est réduire les contraintes
administratives en donnant à l'ITA les mêmes outils, si on veut, administratifs
qu'un établissement d'enseignement supérieur, même chose qui a été faite pour
l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec, même chose qui a été faite
pour l'école des conservatoires, qui étaient tous aussi des écoles d'État au
même titre que l'ITA était une école d'État. Bien, ça, ça va permettre à l'ITA
de ne pas... d'être géré comme une école plutôt que comme un ministère, ça va
lui permettre de faciliter son recrutement de personnel, ça va lui permettre de
générer et d'accumuler des revenus autonomes, d'être admissible à différents
programmes gouvernementaux, de favoriser la valorisation de toutes les
installations de pointe qu'elle a, puis ça va lui permettre aussi d'accélérer
la mise à niveau de ses infrastructures, puis, dans ce contexte-là, ça va lui
permettre aussi d'assumer pleinement son mandat national, notamment en lui
permettant de faciliter des partenariats puis de la collaboration avec d'autres
institutions d'enseignement en région puis partout au Québec. Alors, le projet
de loi vise à libérer le potentiel de l'ITA. C'est un projet de loi qui va lui
offrir de l'agilité puis de la flexibilité au futur conseil d'administration
pour prendre les meilleures décisions puis les meilleures initiatives au
bénéfice des étudiants, du corps enseignant, du personnel puis du milieu
agricole.
Alors, je remercie naturellement tous les
groupes, là, qui vont venir nous éclairer de leurs commentaires. Je suis ici en
mode écoute, là, pour vraiment... j'ai pris... j'ai consulté tous les mémoires,
mais vraiment pour entendre de vive voix les représentations que les gens ont à
nous faire. Puis, en terminant, je souhaite vraiment que le projet de loi,
bien, va pouvoir traverser les époques puis qu'il soit au service du secteur
agroalimentaire, là, pour des années. Alors, je fais le souhait qu'ensemble,
là, tout notre groupe, on puisse écrire cette nouvelle page d'histoire pour cet
institut-phare du Québec, puis qui a fait la fierté, puis qui fait la fierté du
monde agricole puis de tous les Québécois depuis 1859...
M. Lamontagne : ...je souhaite vraiment
que le projet de loi, bien, va pouvoir traverser les époques puis qu'il soit au
service du secteur agroalimentaire, là, pour des années. Alors, je fais le
souhait qu'ensemble, tout notre groupe, on puisse écrire cette nouvelle page
d'histoire pour cet institut-phare du Québec et qui a fait la fierté puis qui
fait la fierté du monde agricole puis de tous les Québécois depuis 1859. Donc,
merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. Alors, maintenant, je cède la parole au porte-parole de
l'opposition officielle, le député de Vimont, pour votre intervention, en vous
rappelant que vous disposez d'environ 4 minutes.
• (9 h 40) •
M. Rousselle : Merci, M. le
Président. M. le ministre, chers collègues, chers invités, je voudrais premièrement
remercier ma collègue de l'Acadie, porte-parole en enseignement supérieur, de
m'accompagner. Merci beaucoup.
Et, écoutez, oui, je pense qu'effectivement
il y a des modifications qui étaient nécessaires, des modifications qui étaient
attendues, justement, pour améliorer l'Institut de technologie agroalimentaire
du Québec. Écoutez, un changement de gouvernance, il y a un changement
d'indépendance. C'est quelque chose qui va dans le bon sens. Donc, on est vraiment
favorable à l'orientation que prend le projet de loi. Par contre, on aurait
aimé aussi... j'ai des bémols. Premièrement, il y a des groupes manquants, puis
je pense, quand on fait des modifications, ce serait intéressant d'avoir tous
les groupes ou tous les entendre, les groupes. C'est bien beau qu'ils peuvent
faire des mémoires, mais... Comme l'Ordre des agronomes, on n'a pas... on ne
les entend pas. Le Syndicat de la fonction publique du Québec et le Collège
d'Alma, écoutez, c'est vraiment des joueurs très importants dans le milieu. Je
pense que ça serait vraiment très important de les entendre. Donc, j'espère que
le ministre m'entend bien puis j'espère qu'on pourra faire le nécessaire pour
les entendre. Parce qu'il a fallu vraiment insister jusqu'à la dernière minute
pour faire entendre, justement, le syndicat des professeurs du Québec, et puis
ils avaient fait deux demandes, ainsi que le cégep... la fédération des
cégeps... la fédération étudiante collégiale du Québec. Donc, écoutez, je pense
que ce n'est pas normal qu'on se batte pour pouvoir... tu sais, c'est des gens
qui veulent dire des choses.
Écoutez, premièrement, on ne veut pas effectivement
sortir le MAPAQ de l'institut, je pense que son rôle est nécessaire, mais le ministère
de l'Enseignement supérieur connaît bien le fonctionnement des écoles puis je
pense que ça aurait été important de jumeler ces deux ministères-là. Il serait
donc intéressant d'inclure davantage le ministère de l'Enseignement supérieur
dans le giron de l'ITA. Pourquoi une gestion conjointe avec le MES et le
MAPAQ? Bien, tout premièrement, ce type de partenariat existe déjà. Et je pense
que plus qu'on va joindre, justement, ces deux ministères-là à travailler
ensemble, si on veut vraiment amener plus loin, justement, le côté de
l'agronomie au Québec, je pense qu'on a tout intérêt de faire participer le
plus de joueurs possible. Et aussi... tu sais, je regarde aussi le niveau de l'analyse...
j'analyse aussi le C.A. Il faudrait établir aussi de façon claire le type de
compétences qu'on veut dans ce C.A. là. Actuellement, je ne vois pas
d'agronome, je ne vois pas de professeur, je ne vois pas... Donc, je pense que
si on veut tous travailler dans le même sens, puis je pense qu'on a tous cette
volonté-là pour améliorer...
M. Rousselle
: ...il
faudrait établir aussi de façon claire le type de compétence qu'on veut dans ce
C.A. là. Actuellement, je ne vois pas d'agronome, je ne vois pas de professeur,
je ne vois pas... Donc, je pense que, si on veut tous travailler dans le même
sens, puis je pense qu'on a tous cette volonté-là pour améliorer la situation,
et ça, pour le futur, parce que là on parle aujourd'hui, mais on parle aussi
pour le futur, bien, je pense qu'on a tout intérêt à mettre plus de joueurs
puis de voir, bien, quels joueurs qu'on veut dans le C.A. pour... qu'il y ait
des discussions vraiment à amener notre agroalimentaire plus loin encore. Oui, effectivement,
on a besoin d'un changement. Mais vous savez, des fois, il faut voir plus loin
aussi que le présent. Et je pense qu'on est dedans, là, donc ça serait peut-être
le temps d'entendre tous les joueurs possibles, tous les gens qui veulent se
faire entendre.
Et en même temps, bien, écoutez, finalement,
il faut assurer aussi que les partenariats déjà existants qui sont bénéfiques
aussi pour l'ITA... Je pense, entre autres, à l'existence entre l'ITA puis le
cégep de La Pocatière, ce sont des partenariats enrichissants pour les deux
entités. Puis je pense qu'il faut s'assurer de les maintenir. Perdre ces
acquis-là, ça serait, je pense, important. Je comprends qu'à un moment donné on
veut... Je pense qu'il faut garder qu'est-ce qu'on a mais aussi voir plus loin.
Puis c'est pour ça qu'à un moment donné... Oh! je pense que mon temps termine.
Bien, en tout cas, merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci beaucoup, M. le député Vimont. Alors, maintenant, je cède la parole
au deuxième groupe d'opposition. Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue,
la parole est à vous.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
M. le Président. Bonjour, le ministre. Bonjour aux collègues. Bonjour, M. ...
M. Pagé, pardon, Mme Bissonnette. Ça me fait grand plaisir de vous
retrouver tous ici ce matin.
J'ai... Brièvement, là, je veux saluer,
là, le dépôt de ce projet de loi là de la part du ministre. Lui dire aussi que
je me souviens très bien d'une intervention qu'il avait faite lors du congrès
de l'Union paysanne où il parlait du rapport Pronovost qui était son étoile du
Nord. Eh bien là, je suis quand même satisfaite de voir que M. le ministre
adresse une des recommandations qui figurait dans le rapport avec ce projet de
loi là. Donc, je voulais le souligner ce matin et j'ai bien hâte d'entendre
tout le monde. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue. Et sur ce, je
cède la parole au troisième groupe d'opposition, le député de Bonaventure, pour
vos remarques préliminaires pour environ une minute.
M. Roy
: Bon, le micro
est là. Bien, salutations à tous, chers collègues, M. le ministre. J'aimerais
vous offrir la santé et la prospérité agricole pour 2020.
M. le ministre, le projet de loi
n° 77, c'est un projet de loi qui est attendu, qui est relativement bien
reçu mais qui peut être amélioré. Donc, connaissant votre ouverture et
intelligence, j'ose espérer que vous allez prendre en considération les
propositions qui vont vous être adressées pour modifier le projet de loi.
Voilà.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup...
M. Roy
: ...qui est
relativement bien reçu mais qui peut être amélioré. Donc, connaissant votre
ouverture et intelligence, j'ose espérer que vous allez prendre en
considération les propositions qui vont vous être adressées pour modifier le projet
de loi. Voilà.
Le Président (M. Lemay) : Merci
beaucoup, M. le député de Bonaventure. Ceci termine nos remarques préliminaires,
et nous allons maintenant débuter les auditions.
Alors, je souhaite donc la bienvenue aux représentants
de la Fédération de la relève agricole du Québec et je vous rappelle que vous
disposez de 10 minutes pour votre exposé. Ensuite, il y aura une période
d'échange avec les membres de la commission. Donc, la parole est à vous.
Mme Bissonnette (Julie) :
Merci beaucoup. Mmes et MM. les membres de la commission, M. le Président, M.
le ministre, tout d'abord, merci de nous avoir invités à participer à ces consultations
sur le projet de loi n° 77. C'est toujours un plaisir
et un privilège pour la FRAQ de se faire convier à une consultation. Nous
apprécions également le travail rapide entourant le projet de loi, cela nous
démontre que le gouvernement comprend qu'il est impératif d'agir rapidement
pour régler les problèmes structurels de l'ITA.
Comme vous le savez certainement, la
formation en agriculture est importante pour nous, et il nous fait plaisir
aujourd'hui de venir vous donner l'avis des jeunes agricultrices et des jeunes
agriculteurs, des entrepreneurs qui ont à coeur l'avenir de l'agriculture
partout au Québec.
Donc, je me présente, Julie Bissonnette,
je suis productrice laitière établie avec mon conjoint à L'Avenir, au
Centre-du-Québec, et je suis la présidente de la Fédération de la relève
agricole du Québec, la FRAQ, et je suis également une fière graduée de la
cohorte 2013 de l'Institut de technologie agroalimentaire. La personne qui
m'accompagne aujourd'hui est notre directeur général, M. Philippe Pagé.
Donc, une petite présentation de la FRAQ,
rapidement. Depuis sa fondation, en 1982, la FRAQ a contribué à améliorer les
conditions de démarrage et de transfert d'entreprises pour les jeunes
agriculteurs et agricultrices d'ici en participant à de nombreuses
réalisations. Les actions posées par la FRAQ s'inscrivent dans une volonté de
représenter les jeunes entrepreneurs agricoles dans les lieux de décision, de
défendre leurs intérêts lorsque la situation l'exige et de valoriser la
profession d'agriculture. La FRAQ est affiliée à l'Union des producteurs
agricoles du Québec, l'UPA, et regroupe près de 2 000 membres de 16 à 39
ans qui gravitent dans le milieu de l'agriculture. L'adhésion est volontaire.
Aujourd'hui, la FRAQ compte 13 groupes régionaux établis sur l'ensemble du
territoire du Québec. Les groupes régionaux organisent des formations, des
conférences et des activités sociales gratuites ou à faible coût pour leurs
membres afin de favoriser l'apprentissage, l'entraide et l'innovation dans le
milieu. La FRAQ organise également des rencontres politiques avec les élus des
différents paliers de gouvernement afin de donner l'opportunité aux membres de
discuter de leurs enjeux et de proposer des solutions concrètes aux défis
agricoles actuels.
Donc, à propos du projet de loi, la
Fédération de la relève agricole du Québec accueille favorablement le projet de
loi n° 77, Loi sur l'Institut de
technologie agroalimentaire du Québec, l'ITAQ. D'une manière générale,
nous voyons d'un très bon oeil que la gouvernance de l'ITAQ passe d'une
direction du MAPAQ à un conseil d'administration autonome. Cela permettra de
faciliter l'embauche du personnel, rendra l'achat de matériel plus efficace et
rapide, en plus de permettre de diversifier les sources de financement des deux
campus. Nous souhaitons également appuyer positivement la présence des deux
étudiants sur le conseil d'administration et le fait que...
Mme Bissonnette (Julie) :
...du MAPAQ à un conseil d'administration autonome. Cela permettra de faciliter
l'embauche du personnel, rendra l'achat de matériel plus efficace et rapide, en
plus de permettre de diversifier les taux de financement des deux campus. Nous
souhaitons également appuyer positivement la présence des deux étudiants sur le
conseil d'administration et le fait que les objectifs de parité sont inclus
dans le projet de loi.
Malgré notre accueil favorable du projet de
loi et après avoir consulté nos membres, nous souhaitons vous partager quelques
recommandations qui, nous le croyons, permettront d'améliorer le projet de loi
dans sa forme actuelle. Premièrement, au cours des dernières décennies, le
milieu de l'agriculture s'est grandement spécialisé, autant au niveau de la connaissance
technique, mais également au niveau des sources de financement. C'est pourquoi
préserver la responsabilité du futur institut à MAPAQ permet à notre sens de
préserver l'exception du milieu agricole et d'assurer une meilleure adéquation
avec les besoins de la main-d'oeuvre. En conséquence, nous souhaitons réitérer
notre appui au maintien de la responsabilité du futur conseil d'administration
de l'ITAQ au MAPAQ.
Deuxièmement, nous croyons que l'institut
doit renforcer son rôle de leader en matière de formation du milieu agricole en
assurant la diffusion de la connaissance au sein de l'institut à l'ensemble des
institutions d'enseignement dispensant des formations similaires. Ainsi nous
proposons donc que l'article 5 concernant la mission de l'ITAQ soit
modifié pour spécifier que les activités de transfert de connaissance doivent
être orientées principalement vers les autres institutions d'enseignement qui
offrent des programmes en agriculture.
Ensuite, bien que nous saluons la présence
d'étudiants sur le conseil d'administration, nous croyons que leur présence ne
doit pas se voir diminuée dans l'éventualité de la création d'un troisième,
voire d'un quatrième campus. C'est pourquoi nous demandons que l'article soit
modifié pour ajouter un siège d'étudiant dans le cas de la création d'un autre
campus. Nous croyons que le siège supplémentaire pour l'étudiant ou l'étudiante
devrait être retranché de 10 sièges indépendants. Par le fait même nous
demandons que les mandats des personnes étudiantes et du personnel soient
renouvelables. Un membre impliqué qui a une volonté de poursuivre son
implication est une valeur ajoutée. On ne devrait pas le ou la limiter plus
strictement qu'un membre indépendant.
• (9 h 50) •
Cinquièmement, nous croyons qu'il est
nécessaire de laisser un espace supplémentaire aux jeunes agriculteurs au sein
du futur institut en réservant un siège à une personne diplômée de ITA de moins
de 40 ans parmi des sièges indépendants. Par son expérience au sein de
l'institut, mais aussi par celle au sein du marché du travail, cette personne
pourra faire le pont entre la formation et les besoins concrets du milieu. Nous
croyons que sa voix permettra non seulement de faire valoir les enjeux de la
relève, mais également d'améliorer la formation pour qu'elle centre sur les
besoins actuels des entreprises agricoles.
Ensuite, la première année de constitution
de l'ITA sera certainement charnière. C'est pourquoi nous sommes d'avis que la
présence sur le CA d'étudiantes et étudiants est primordiale dès le début. Nous
comprenons que le présent article peut avoir été inclus dans le projet de loi
en raison d'un possible manque de mobilisation qui créera une difficulté de
recrutement des personnes étudiantes. Cependant, les associations étudiantes
des deux campus sont déjà suffisamment axées pour pouvoir déléguer deux
personnes. Ces personnes apportent une voix différente...
Mme Bissonnette (Julie) :
...avoir été inclus dans le projet de loi en raison d'un possible manque de
mobilisation qui créera une difficulté de recrutement des personnes étudiantes.
Cependant, les associations étudiantes des deux campus sont déjà suffisamment
actives pour pouvoir déléguer deux personnes. Ces personnes apportent une
voix...
Le Président (M. Lemay) :
...question.
Mme Bissonnette (Julie) : Oui.
Je continue ou...
Le Président (M. Lemay) : Non,
non, allez-y.
Mme Bissonnette (Julie) : O.K.
O.K..
Le Président (M. Lemay) : Tout
va bien, je parlais avec la secrétaire. Poursuivez, Mme Bissonnette.
Mme Bissonnette (Julie) : O.K.
Cependant, les associations étudiantes des deux campus sont déjà... bon. Nous
souhaitons également vous faire part de préoccupations que nos membres nous ont
partagées concernant l'ITA.
Tout d'abord, afin de s'assurer que les infrastructures
et les équipements mis à la disposition du secteur bioalimentaire soient à la
fine pointe de la technologie, le plan économique du Québec de mars 2018
prévoyait des investissements de 80 millions de dollars, et une partie de
ces fonds devrait servir à la mise à niveau des infrastructures et des
équipements des campus de La Pocatière et de Saint-Hyacinthe de l'ITA. L'objectif
est important. Ces investissements doivent permettre à l'ITA d'offrir un cadre
d'apprentissage évolutif et correspondant aux réalités actuelles de
l'agroalimentaire. Ces investissements étant prévus sur cinq ans, soit après le
changement de gouvernance amené par le projet de loi, nous demandons à ce que
le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec
s'engage à réaliser les investissements prévus et que la mise à jour des infrastructures
soit complétée malgré le changement de gouvernance. Il en va de la qualité de
la formation de ceux et celles qui nourriront le Québec de demain. Si on veut
que notre milieu agricole soit innovant, il faut que le milieu de formation ait
les moyens de l'être, également.
Ensuite, le visage de l'agriculture au Québec
a fortement changé depuis la création des instituts, en 1962. À la source de
ces changements se trouvent des jeunes de la relève qui ont un intérêt marqué
pour les modèles alternatifs d'entreprises et des modes de production
diversifiés. C'est pourquoi nous recommandons que le futur ITAQ utilise son
droit de recherche de dons afin de développer, entre autres, la recherche dans
les secteurs non traditionnels. De plus, pour nous, il est essentiel que les
futurs agriculteurs et agricultrices puissent participer activement à la recherche
scientifique collégiale. Cela créerait par extension une valorisation de la
recherche au niveau collégial.
De plus, les jeunes de la relève nous ont
manifesté le besoin de développer un service de mentorat afin de favoriser leur
compréhension du fonctionnement du milieu agricole et de les orienter sur le développement
de leurs projets. Bien que des services existent une fois gradué, nous croyons
que le ministre pourrait veiller à confier comme mandat aux futurs instituts de
développer un service de mentorat entre ses étudiants et étudiantes et des agriculteurs
et agricultrices d'expérience. Ce service pourrait notamment être offert au
cours de la deuxième ou troisième année de la formation, afin de bien préparer
les étudiants et étudiantes à leur graduation.
Finalement, comme dit précédemment, le
financement adéquat des infrastructures et de l'équipement de formation de
l'ITA est une préoccupation importante pour les jeunes de la relève. Chaque
institut a actuellement son identité propre, et chaque personne graduée
développe un sentiment d'appartenance fort envers leurs lieux d'études. C'est
pourquoi nous croyons qu'il est central de s'assurer que l'expérience de
formation à l'ITAQ soit optimisée sur les deux campus actuels en favorisant un
accès équitable à un matériel d'enseignement de qualité. Le changement de
gouvernance et l'ajout de la possibilité de pouvoir contracter des emprunts
pour...
Mme Bissonnette (Julie) :
...développent un sentiment d'appartenance fort envers leur lieu d'étude. C'est
pourquoi nous croyons qu'il est central de s'assurer que l'expérience de
formation à l'ITAQ soit optimisée sur les deux campus actuels en favorisant un
accès équitable à un matériel d'enseignement de qualité. Le changement de gouvernance
et l'ajout de la possibilité de pouvoir contracter des emprunts pour l'ITAQ est
l'occasion de réitérer l'importance d'accorder un financement équitable aux
deux campus afin que chacune des futures agricultrices et chacun des futurs agriculteurs
réalisent son plein potentiel pour nourrir l'ensemble du Québec.
En terminant, nous souhaitons réitérer
notre appui à ce projet de loi. Celui-ci arrive à un moment charnière alors que
la pandémie a fait réaliser à l'ensemble de la population québécoise
l'importance de soutenir une agriculture d'ici. De celle-ci, les jeunes de la
relève en sont la base puisqu'ils en assureront son maintien et surtout son développement
dans le futur. Nous reconnaissons la volonté du gouvernement de vouloir agir rapidement
pour améliorer la situation actuelle. Une formation de qualité, un investissement
adéquat des campus innovants et une gouvernance agile, tel est notre rêve pour
le futur de l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec. Merci pour
votre écoute.
Le Président (M. Lemay) : Merci
beaucoup, Mme Bissonnette et M. Pagé. Donc, simplement vous
mentionner qu'il y aura maintenant la période d'échange avec les
parlementaires. Et tout dépendant qui veut prendre la parole entre
Mme Bissonnette et M. Pagé, aucun problème, vous avez juste à ouvrir
votre et commencer à parler, et ça sera vous qui sera à l'écran.
Donc, sur ce, je cède la parole maintenant
à M. le ministre pour votre période d'échange. La parole est à vous.
M. Lamontagne : Merci beaucoup,
M. le Président. Bonjour, Julie. C'est un plaisir. Pour votre gouverne, j'ai un
conflit d'intérêts, Julie reste dans mon comté à l'avenir. Bonjour, Philippe.
C'est un plaisir de vous accueillir aujourd'hui. Merci beaucoup pour le travail
que vous avez fait. Puis honnêtement j'ai eu grand plaisir puis beaucoup
d'intérêt à lire le mémoire que vous avez déposé, puis d'ailleurs à lire la
plupart du temps tout ce que vous produisez. Il y a beaucoup de travail puis de
réflexion en arrière de ça, puis je l'apprécie beaucoup, puis je vous en
remercie.
Votre préoccupation au niveau des infrastructures,
elle est légitime, on s'entend là-dessus. Mais soyez assurés, là, que tout ce
qui est prévu au Plan québécois des infrastructures qui devait s'en aller à
l'ITA, je veux dire, lors du changement, ça va suivre pour s'en aller à l'ITA.
Une chose qui est sûre, c'est qu'en faisant ce changement-là, un des bénéfices
qu'on voit à court terme, ça va être naturellement l'accélération de la mise à
niveau des infrastructures, là, de l'ITA. Alors, tout ce qu'on fait, là, va
dans le sens, là, des préoccupations que vous avez puis de ce souhait-là que
vous avez manifesté.
Tu sais, on le sait à quel point, depuis
un certain nombre d'années, on voit un dynamisme qui est renouvelé puis qui est
accru au sein de nos écoles, aussi à l'ITA, mais partout à la grandeur du
Québec. On s'aperçoit aujourd'hui qu'il y a de plus en plus de femmes qui
s'intéressent à l'agriculture, qui s'investissent. D'ailleurs, si je prends,
nous autres, les deux campus de l'ITA combinés, là, on est un peu plus de
40 % de femmes puis 50 quelques pour cent d'hommes, alors on se rapproche
rapidement de la parité, qu'on a presque atteinte d'ailleurs à Saint-Hyacinthe
au niveau de fréquentation des programmes.
Dans un contexte comme ça puis un contexte
du dynamisme, si on veut, ce qui se passe sur le terrain...
M. Lamontagne : ...on est un
peu plus de 40 % de femmes puis 50 quelque % d'hommes. Donc, on se
rapproche rapidement de la parité, qu'on a presque atteint d'ailleurs à
Saint-Hyacinthe, au niveau de la fréquentation des programmes. Dans un contexte
comme ça puis un contexte du dynamisme, si on veut, ou ce qui se passe sur le
terrain, comment vous voyez... comment vous expliquez le rôle central que l'ITA
peut jouer dans la formation agroalimentaire au Québec, là?
Le Président (M. Lemay) : Mme
Bissonette.
M. Pagé (Philippe) : Bien, je
vais y aller, si vous le voulez bien. Bien, merci, M. le ministre, là, pour vos
bons mots, c'est apprécié.
Pour ce qui est du rôle central de l'ITAQ,
là, de l'ITA actuellement puis du futur ITAQ, on le laisse faire, là. Je pense
que vous l'avez bien exprimé d'entrée de jeu, là, tout le passé, là, des deux
campus de l'ITA, leur importance qu'ils ont pris dans le développement de la
formation agricole au Québec, là, dans les 100, 150 dernières années puis, bon,
avec le temps, peut-être que l'ITA a perdu peut-être ce rôle de leadership là
au sein de la formation agricole.
Puis on a remarqué, M. Rousselle en
faisait référence d'entrée de jeu, dans sa présentation, il y a d'autres
centres de formation agricole au Québec, là, qui ont aussi développé une forme
de formation, mais c'est un type de formation qui est différente. L'ITA se veut
un peu un Poudlard agricole, là. C'est des jeunes qui viennent de ce milieu-là,
qui se retrouvent tous sur le même campus. Donc, ça fait des interactions
différentes. Donc, ce qui émerge de là, pour nous, puis c'est ce qui est
mentionné dans notre mémoire, c'est important que les autres centres
d'agriculture au Québec, ou les autres cégeps qui offrent des formations-là,
puissent bénéficier de ce qui émerge à l'ITAQ et qu'on ne se retrouve pas
nécessairement avec un fossé, là, où il y aurait des choses qui seraient
développées, là, au Bas-Saint-Laurent puis en Montérégie, mais qui ne
pourraient pas rayonner là, dans d'autres endroits. Ensuite, dans la
méthode, c'est une diffusion des connaissances. Est-ce que c'est de créer des
tables peut-être plus de concertation, là, pour les femmes de formation. Mais,
pour nous, je pense que c'est une volonté de l'ITA de toute façon, là. Ce
serait simplement de le formaliser puis de s'assurer que tout le monde puisse
bénéficier, là, de cette expertise-là, qui est développée, là, au sein de
l'institut.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Lamontagne : Merci. Merci
beaucoup, Philippe. D'ailleurs, quand on parle des autres endroits au Québec,
dans les différents cégeps qui vont donner de la formation agricole, qui vont
donner un ou deux, des fois trois programmes, là, juste rappeler que la
quasi-totalité, ce sont tous des programmes qui ont été développés par l'ITA puis
qui ont été donnés au réseau des cégeps, là, à partir des années 1983‑84, là,
pour accommoder.
• (10 heures) •
L'historique, un peu, là, c'est
qu'ultimement, bien les agriculteurs faisaient des demandes parce qu'ils ne
voulaient pas tous voir leurs enfants s'en aller à La Pocatière ou à
Saint-Hyacinthe pendant des mois. Ils en avaient besoin sur la ferme. Bien, ils
ont dit : Il y a-tu moyen qu'il y ait une certaine formation qui soit
donnée de façon plus locale pour qu'on puisse... pour pouvoir compter sur le
travail. C'est comme ça que ça a commencé à s'implanter dans les cégeps, les
programmes que l'ITA avait développés...
10 h (version non révisée)
M. Lamontagne : ...des
demandes parce qu'ils ne voulaient pas tous voir leurs enfants s'en aller à La
Pocatière ou à Saint-Hyacinthe pendant des mois. Ils en avaient besoin sur la
ferme. Bien, ils ont dit, y a-tu moyen qu'il y ait une certaine formation qui
soit donnée de façon plus locale pour qu'on puisse... pour pouvoir compter sur
le travail. C'est comme ça que ça a commencé à s'implanter dans les cégeps, les
programmes que l'ITA avait développés. Mais dans le contexte, là, on parle de collaboration
puis on parle de tout ça, principalement de collaboration, c'est certain que
l'ITA a toujours été dans ce mode-là.
D'accord, ici, au ministère, jusqu'à
présent, on a une sous-ministre adjointe qui est à la formation bioalimentaire.
La formation bioalimentaire, ce n'est pas unique à l'ITA, là, mais on s'entend
que, dans l'ITAQ qui s'en vient certainement, la nouvelle administration de l'ITAQ
va certainement saisir au bond toutes les opportunités de pouvoir ultimement
fédérer tous ces efforts-là, là, qui vont se faire au Québec dans différentes
régions puis dans différentes institutions, là. Ça fait que, certainement, là, ça
va certainement être quelque chose, là, qui va être à l'agenda, là, de l'ITAQ, justement.
Une autre question que j'aurais pour vous.
Dans votre mémoire, vous parlez du tronc général, les différents cours
généraux. Vous donnez l'exemple de philosophie, là, puis vous parlez de
l'importance ou à quel point c'est approprié que ces cours-là soient dispensés
dans un institut comme l'ITA où il y a vraiment... C'est la totalité des
étudiants sont versés dans un type de formation puis vous faites... Vous
expliquez à quel point c'est bénéfique parce que vous voyez un lien intimement
entre un appariement de la façon que c'est enseigné. J'aimerais ça vous
entendre davantage là-dessus, que vous développiez ça parce qu'honnêtement
quand j'ai lu ça dans votre mémoire, j'ai dit wow. J'ai trouvé ça vraiment
intéressant parce qu'on ne parle pas d'agriculture, là, on parle de la
formation générale qu'on retrouve dans tous les collèges d'enseignement général
et professionnel du Québec. Alors, j'aimerais ça que vous développiez là-dessus
un petit peu s'il vous plaît, là.
M. Pagé (Philippe) :
Oui. Bien, certainement. Mme Bissonnette pourra certainement sûrement, là,
compléter avec sa propre expérience, là, mais ce qu'on observe, c'est aussi que
ces cours généraux là qui s'adressent à l'ensemble des étudiants de niveau
collégial, bon, à l'ITA, c'est une formation technique, là. Ça fait qu'on peut
comprendre qu'il y a des... Bon, c'est un choix au Québec qu'on fait de dire
qu'il y a une formation générale qui est quand même administrée à tout le monde
puis suivre une formation technique, mais le fait de se retrouver, comme on
disait, dans un campus agricole avec des enseignants qui ont aussi, bon,
côtoient des gens du milieu agricole, ça amène une vision différente, là, de
l'enseignement du français, de la philosophie. Il y a des jeunes qui
choisissent l'ITA, entre vous et moi, pas nécessairement, là, à cause de ces
cours-là, là. C'est les cours techniques qui les intéressent. On fait le choix
au Québec de dire, bien, on veut aussi vous soutenir de ce côté-là. Mais
l'angle qui est abordé peut être agricole puis ainsi peut-être permettre à des
jeunes qui, bon, se destinent plus dans des métiers techniques, bien, de
s'approprier, là, le français, la philosophie, les cours d'espagnol, par
exemple, puis des choses comme ça, là.
Mme Bissonnette (Julie) :
Si je peux me permettre aussi, bien, plus avec mon côté personnel, là, étant
donné que j'ai été à l'ITA, mais aussi au niveau des cours de français,
c'est...
M. Pagé (Philippe) : ...bon,
se destinent plus dans des métiers techniques, bien, de s'approprier, là, le français,
la philosophie, les cours d'espagnol, par exemple, puis des choses comme ça.
Mme Bissonnette (Julie) : Si
je peux me permettre aussi, bien, plus avec mon côté personnel, là, étant donné
que j'ai été à l'ITA, mais aussi, au niveau des cours de français, c'est tous
des professeurs... les cours de philosophie, français, peu importe, mais... Tu
sais, le monde agricole, on dit souvent, là, on est tissé serré puis on est des
passionnés, là, par l'agriculture. Ça fait que les professeurs, veux veux pas,
ça devient aussi des gens passionnés. À force de côtoyer des jeunes qui le
sont, puis qui sont allumés, puis qui veulent en apprendre plus sur l'agriculture,
ça fait des professeurs qui sont... qui ont le sentiment de vouloir... Ils
contribuent aussi à l'agriculture, de leur manière, là, que ce soit par la
philosophie ou le français, l'anglais, l'éducation physique, peu importe. Mais
c'est incitant, moi, je trouve, pour les jeunes, de voir cette passion-là qui
se transmet aussi, là, c'est vraiment... c'est pertinent.
M. Lamontagne : Mais est-ce
que, Julie, Philippe, vous pensez que... cette réalité-là, là, que vous nous
transmettez, est-ce que vous pensez que ça a un lien avec la persévérance
scolaire, que ça a un lien avec, ultimement, le taux de réussite puis le taux
de diplomation que vous avez chez vous? Le fait que les étudiants vont peut-être
trouver un meilleur intérêt, encore plus d'intérêt dans l'ensemble de leur
expérience académique, ce qui fait qu'ils vont avoir tendance à coller encore
plus, si on veut, sur les bancs d'école, entre guillemets, là, pensez-vous que
ça peut avoir un lien, la réalité que vous nous partagez, là?
M. Pagé (Philippe) : Oui,
bien...
Mme Bissonnette (Julie) :
Bien, c'est sûr... Oui. Vas-y, Philippe. Excuse.
M. Pagé (Philippe) : Bien,
c'est définitif, là. L'ITA avait été fondé dans l'objectif que lorsque les
jeunes arrivaient à la fin de leur parcours secondaire, leurs parents ne disent
pas : Bien, écoute, tu dois rester à la ferme, là, tu n'as plus besoin de
continuer tes études, tu as déjà tout ce que tu peux maîtriser dans l'entreprise,
ça fait que laisse faire la formation. L'ITA avait été monté vraiment pour
encourager les futurs agriculteurs puis agricultrices à avoir une formation en
gestion aussi, bon, de ce côté-là. Ce qui fait que l'ITA offre depuis longtemps
un cheminement qui est assez adapté, là, au milieu agricole, qui encourage très
certainement, avec d'autres programmes, comme celui appui financier à la
relève, par exemple, de La Financière. Ça devient un encouragement, là, pour
les jeunes, évidemment, à décrocher leur diplôme, là, puis à revenir ensuite
plus tard à la ferme avec, bien, des nouvelles méthodes, des trucs qu'ils ont
appris en classe. Puis ensuite, les entreprises en bénéficient toutes, là.
M. Lamontagne : Parfait. Merci
beaucoup. Aussi, votre première recommandation, là, ça vise à assurer le lien
entre le MAPAQ puis l'ITA, de... Vous saluez la volonté, là, de maintenir ce
lien-là entre le MAPAQ et l'ITA, là. J'aimerais ça, vous entendre, là, sur justement,
en addition, les bénéfices que vous voyez à cette proximité-là, là, entre l'ITA
puis le MAPAQ.
M. Pagé (Philippe) : Oui,
bien, on avait entendu dire... là n'était pas unanime, là. Ça fait que c'est
pour ça qu'on souhaitait le réitérer, l'importance pour nous que cet
institut-là se retrouve toujours au MAPAQ. Ça fait une... d'années, là. Le
MAPAQ a été fondé pour s'assurer...
M. Lamontagne : ...l'ITA puis
le MAPAQ.
M. Pagé (Philippe) : Oui,
bien, on avait entendu dire que cette décision-là n'était pas unanime, là. Ça
fait que c'est pour ça qu'on souhaitait la réitérer, l'importance pour nous,
que cet institut-là se retrouve toujours au MAPAQ. Ça fait une centaine
d'années, là... le MAPAQ a été fondé pour s'assurer qu'il y ait des agronomes,
des gens qui soient, bon, à la fine pointe des connaissances pour aider les
agriculteurs au Québec, là. L'ITA produit ce type de professionnels là, pas
juste des agriculteurs, mais aussi des consultants, du monde qui vont
travailler autour des entreprises agricoles, et le fait que ça demeure au
MAPAQ, pour nous, créé une adéquation directe avec le marché du travail, là. Et
les cours qui sont dispensés là, on s'assure qu'à la fin de leur parcours les
étudiants sont capables de se trouver un emploi qui va être, bon, représentatif
de ce qui se fait actuellement au Québec, là. Et le MAPAQ, c'est un
incontournable, là, en agriculture. On pourrait se dire que l'agriculture,
c'est de l'économie, là, ça fait qu'il pourrait y avoir un ministère de
l'Économie qui s'occupe de l'agriculture aussi. Au Québec, on trouve que
l'agriculture a une exception qui mérite un ministère qui lui est dédié. Donc,
à notre sens, l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec doit
demeurer, là, au ministère de l'Agriculture pour les mêmes raisons.
Le Président (M. Lemay) : ...
M. le ministre, en rappelant qu'il reste environ cinq minutes. J'ai aussi le
député de Bourget qui aimerait intervenir.
M. Lamontagne : Oui. Alors...
mon collègue de Bourget... au plaisir, j'écoute.
Le Président (M. Lemay) : Bon,
bien, parfait. Donc, M. le député de Bourget, la parole est à vous.
M. Campeau : Bonjour, tout le
monde. Merci de votre présentation. C'est drôle, ce matin, en voyant que c'est
la première séance virtuelle d'une commission parlementaire, j'ai déjà en tête,
avec ce que j'ai vu au fédéral, qu'il y a Infoman qui est en train de nous suivre
pour trouver toutes les petites choses drôles qui vont arriver. On va faire
attention... stimulant, Mme Bisonnette, de dire que vous venez d'un
village qui s'appelle L'Avenir. J'aimerais vous demander... vous parlez d'un
siège de plus au niveau étudiant, j'y vois un avantage, j'y vois un
désavantage, j'aimerais vous entendre commenter là-dessus, mais aussi sur le
fait de renouvelable ou non renouvelable. Parce que je me disais, un étudiant
n'est pas là pour très longtemps, alors qu'il soit renouvelable, ça va donner
quoi? Et je me demande... j'aimerais ça vous écouter, mais je suis sûr que vous
avez pensé à ça. Alors, je me pose la question, mais j'aimerais surtout voir
pourquoi, en arrière de ça, s'il vous plaît.
Le Président (M. Lemay) : On
ne vous entend pas, M. Pagé.
M. Pagé (Philippe) :
...M. Dufort, là. Bien, écoutez... pour les deux étudiants, c'est plus
parce que, dans le projet de loi, comme il ne limite pas le nombre de campus
qu'il pourrait y avoir dans le futur, ce serait de s'assurer que, si jamais il
y avait un campus à un autre endroit, qu'il soit aussi représenté par cette
association étudiante là. Donc, supposons que l'ITAQ, qui a un succès
florissant, et on lui souhaite, et qu'un troisième campus ouvrait quelque part,
bien, que les étudiants puissent être représentés. Ça fait que dans la loi, si
on disait deux... bien, en tout cas, on dit : Si jamais il y en a trois,
il y en a quatre, bien, au moins il y aurait un étudiant...
M. Pagé (Philippe) : ...qu'ils
soient aussi représentés par cette association étudiante là, là. Donc,
supposons que l'ITAQ a un succès florissant, et on lui souhaite, et qu'un troisième
campus ouvrait quelque part, bien, que les étudiants puissent être représentés.
Ça fait que dans la loi, si on disait deux... Bien, en tout cas... bien, si
jamais il y en a trois, il y en a quatre, bien, au moins, il y aurait un
étudiant à chaque fois, peut-être. Bon, c'est dans ce souci-là, là, qu'on
faisait la recommandation.
Et le but qu'il soit renouvelable ou non,
c'est plutôt parce que... Bon, c'est généralement un parcours de trois ans, là,
une technique, là. Donc, un étudiant, on disait : Bon, bien, s'il lui
reste simplement deux ans... Bien, de toute façon, là, il ne peut pas
poursuivre ses études nécessairement en 10 ans, là, on ne lui souhaite pas, là.
Donc, dans cette mesure-là, de toute façon, le mandat finirait par se terminer,
mais permettrait à un étudiant peut-être de faire un transfert vers un
prochain... un successeur ou une successeure, là, dans le futur.
Je ne sais pas si Mme Bissonnette veut
compléter, là?
• (10 h 10) •
M. Campeau : Est-ce que je
peux me permettre une autre question? Ah! bien, je vois qu'il y a quelqu'un
d'autre qui a des questions, alors je ne veux pas prendre tout le temps, mais
j'en aurais d'autres, si jamais si possible.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc, Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice, la parole est à
vous.
Mme Tardif : Bonjour, merci
beaucoup. C'est intéressant, c'est plaisant aussi de voir votre passion, que
vous nous partagez. Puis probablement qu'on se sent comme les professeurs
aussi, parce que vous nous stimulez, et on aime beaucoup ce dossier et ce
sujet-là. Je note avec plaisir aussi que vous reconnaissez la grande expertise
du MAPAQ, la grande et la longue expertise du MAPAQ. C'est plaisant, c'est
intéressant, et c'est noté dans plusieurs rapports.
Ma question va plutôt dans le sens... Vous
parliez de... Vous tenez, et je pense, pour ma part, que c'est très important,
que le transfert de connaissances se fasse entre les instituts qui donnent des
formations similaires. Donc, c'est une base qui est, selon nous, essentielle
aussi. Par contre, aujourd'hui, ça se passe comment? Est-ce que ça se passe
comme ça? Et d'où vient la crainte que ça ne se ferait pas de cette façon-là?
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. En vous rappelant qu'il reste environ une minute à ce bloc d'échange.
M. Pagé (Philippe) : Je vais
y aller rapidement, à ce moment-là. Merci pour votre question, Mme Tardif.
Bien, comme le disait M. Lamontagne, ce n'est pas tout le monde, là, qui peut
dire, au moment d'aller prendre ses études collégiales : Je vais prendre
un appartement à Saint-Hyacinthe, je vais prendre un appartement à La Pocatière
pour suivre ma formation. Ça fait qu'il y a toute une constellation de
formations agricoles qui se donnent un peu partout au Québec pour justement,
bon, combler ce fait-là, là. Mon propre frère a dû quitter notre village, à
l'époque, pour aller étudier à Saint-Hyacinthe, puis ça a causé aussi à la
ferme, là, bon, un certain... une problématique, là.
Donc, il y a des cours qui se dispensent
un peu partout. Je pense à Sherbrooke, Saint-Anselme, à Joliette, à Mirabel,
par exemple, pour les nommer. On a dit Alma tout à l'heure. Mais on veut que ce
qui est développé...
M. Pagé (Philippe) : ...mon
propre frère a dû quitter notre village, à l'époque, pour aller étudier à
Saint-Hyacinthe, puis ça a causé aussi, à la ferme, là, bon, une certaine...
une problématique, là. Donc, il y a des cours qui se dispensent un peu partout,
je pense à Sherbrooke, Saint-Anselme, à Joliette, à Mirabel, par exemple, pour
les nommer, on a dit Alma, tout à l'heure. Mais on veut que ce qui est
développé à l'institut, ce qui est à l'avant-garde, là, on dit que c'est le
vaisseau amiral, donc on veut qu'il pousse la flotte, là, on veut qu'il montre
le chemin puis qu'il soit capable de remplir son mandat efficacement et qu'il
n'y ait pas personne qui puisse se sentir laissé pour compte et qui a peut-être
une formation de moindre qualité s'ils vont ailleurs qu'à l'ITA, là. Donc, on
ne veut pas encourager cette perception-là puis on souhaite que le transfert de
connaissances se fasse pour éviter ça. Voilà.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci beaucoup, M. Pagé. Alors, ce bloc d'échange étant maintenant terminé,
je cède la parole au député de Vimont pour votre intervention, pour environ
11 minutes. Et je rappelle, c'est la même chose, si Mme la députée de
l'Acadie veut intervenir, elle peut lever la main et, à ce moment-là, on saura
qu'il y a un autre intervenant pour votre formation. M. le député de Vimont, la
parole est à vous.
M. Rousselle
: Merci,
M. le Président. Effectivement, je vais partager mon temps avec ma collègue
d'Acadie, c'est déjà entendu... ayant sa connaissance dans le dossier.
Écoutez, je voudrais poser la question
puis... Premièrement, merci, Mme Bissonnette, M. Pagé, d'être présents. J'ai lu
attentivement d'ailleurs votre mémoire et... très intéressant. Oui, je pense
qu'on a tous, ici, l'intérêt que l'enseignement soit le meilleur possible pour
la relève que vous représentez. Donc, c'est ça qui est le plus important, et
puis on veut justement qu'il y ait le meilleur aussi enseignement, et puis un
enseignement terrain. Parce qu'à un moment donné, malheureusement, des fois, on
se débranche du terrain, puis on ne devrait pas, parce que c'est comme ça qu'on
sait les besoins du terrain.
Par contre, je vous poserais la question
parce que, là, dans l'enseignement, il y a aussi l'enseignement... aussi
universitaire, tu sais. On parle beaucoup collégial, mais aussi universitaire.
Et quand... Vous avez entendu mon introduction, quand je parle d'une gestion
conjointe peut-être avec le ministère de l'Enseignement supérieur puis le
MAPAQ, faites-vous-en pas, c'est effectivement très important, avoir le
MAPAQ... puis moi, j'y vais vraiment sur le côté... pour un arrimage avec les
programmes justement universitaires et collégiaux. Pensez-vous que ça ne serait
peut-être pas préférable et même bénéfique justement pour l'ensemble des
étudiants?
M. Pagé (Philippe) : Bien,
écoutez, je saisis mal, peut-être, le sens de votre question, là. Quand vous
dites l'arrimage entre le ministère de l'Enseignement supérieur versus la
possibilité que l'ITA donne, dispense des cours universitaires. Mais, écoutez,
il y a déjà le campus Macdonald de l'Université McGill qui fait ça,
l'Université Laval le fait en français, McGill le fait en anglais. Bon, le
projet de loi est une opportunité, dans la mesure où on dit : On pense à
l'ITAQ du futur, n'écartons pas la possibilité de dispenser de l'enseignement
universitaire. Comment, ensuite, ça pourrait se faire? Bon, je ne crois pas que
l'ITAQ est prêt, là, en septembre à dispenser de l'enseignement universitaire.
Écoutez, je pense que le projet de loi, il met en place la possibilité...
M. Pagé (Philippe) : ...dans
la mesure où on dit : On pense à l'ITAQ du futur, n'écartons pas la
possibilité de dispenser de l'enseignement universitaire. Comment ensuite ça
pourrait se faire? Bon, je ne crois pas que l'ITAQ est prête, là, en septembre
à dispenser de l'enseignement universitaire. Écoutez, je pense que le projet de
loi, il met en place la possibilité de, le conseil d'administration pourra
ensuite évaluer, là, avec ses partenaires comment il pourrait le mettre en
place. Mais c'est certain que ça existe déjà, là, donc il doit travailler...
L'ITA le fait déjà d'une certaine façon, là, avec le ministère de
l'Enseignement supérieur, puis l'Université Laval, puis l'Université McGill.
Donc, d'après moi, ça va être en continuité, là.
M. Rousselle
: Mais on
n'est pas mieux de s'assurer? Parce que là, effectivement, on parle pour le
futur, hein, depuis tout à l'heure, on parle justement pour... vous
dites : Actuellement, oui, ça se fait à McGill et puis en anglais et tout,
oui. Mais si on veut vraiment s'enligner pour le futur, on ne serait pas mieux
de mettre une gestion — parce que moi, je parle de la gestion, là — une
gestion conjointe, justement, entre les deux organismes, qui serait peut-être
plus profitable? Et là je parle toujours pour le futur, comprenez-vous? Parce
que là je vois toujours vers le côté universitaire, là. Vous avez... Avez-vous
réfléchi à ça? C'est ça, ma question.
M. Pagé (Philippe) : Bien, écoutez,
on a réfléchi, c'est sûr, là. Mais moi, c'est plus une question de dire :
Le mécanisme, là, le processus concret de comment, dans la gouvernance, on
pourrait avoir une meilleure adéquation avec le ministère de l'Enseignement
supérieur? Moi, je n'ai pas la réponse, ce matin, là, à cette question-là.
M. Rousselle
: C'est
beau. Concernant les 10 gens qui vont faire le C.A. ... En passant je
pense qu'il y a un projet de loi qui est passé à un moment donné, le 693, qui
dit que des gens dans... il faut qu'ils aient... en bas de 35 ans, il faut
qu'ils fassent partie absolument d'un... les jeunes, dans le fond, il faut
qu'ils fassent partie, effectivement, d'un conseil d'administration. Mais le
choix de ces 10 là, vous, est-ce que vous avez eu une réflexion là-dessus?
Parce que c'est important, ces 10 là,
depuis tout à l'heure qu'on en parle. J'ai entendu concernant les étudiants,
puis je suis bien d'accord, là, je veux dire, à un moment donné, il faut que tu
aies les étudiants là-dedans. Mais actuellement je ne vois pas de professeur
là-dedans, je ne vois d'agronome, je ne vois pas... Est-ce qu'on ne devrait pas
mettre des critères ou mettre, justement, une façon claire le type de
compétence que ça nous prend dans ce... ou le type d'expertise que ça nous
prend dans ces 10 là? Ou dans ces 12 là, parce qu'on pourrait aussi
l'augmenter, là. Parce que vous parlez de plusieurs campus aussi, peut-être
qu'on pourrait voir, peut-être, à l'augmenter.
M. Pagé (Philippe) : Oui.
Bien, il y avait plusieurs groupes, là, qui étaient invités à la commission
parlementaire. Puis comme nous, on offre le point de vue des jeunes agriculteurs,
on s'est dit : Bon, on va le prendre de cette façon-là parce que...
Écoutez, je pense que tout le monde a une opinion, là, sur la composition du
conseil d'administration, là, puis qui devrait se retrouver là-dedans, ça fait
qu'on s'est dit : Bon, on va laisser aux professeurs de déterminer, là,
comment ils veulent voir ça.
Pour ce qui est de l'avis des jeunes
producteurs puis productrices agricoles qu'on a consultés dans le contexte de
la rédaction du mémoire, nous ce qu'on souhaite, puis c'était transmis dans nos
propositions, c'est un degré de continuité, là. Si on se dit qu'on a un ancien
diplômé de l'ITA qui est membre du conseil d'administration, bien, cette
personne-là peut avoir des deux côtés, là. Un peu comme Mme Bissonnette le
disait, son passage à l'ITA...
M. Pagé (Philippe) :
...ce qu'on souhaite, c'était transmis dans nos propositions, c'est un degré de
continuité, là. Si on se dit qu'on a un ancien diplômé de l'ITA qui est membre
du conseil d'administration, bien, cette personne-là peut avoir des deux côtés,
là. Un peu comme Mme Bissonnette le disait, son passage à l'ITA a façonné
ensuite sa vision puis la vision des autres. Tu sais, c'est au-dessus de 12 000 personnes,
là, qui ont gradué de l'ITA en 50 ans, là. Ça fait qu'il y a des gens qui
ont passé par là, qui ont peut-être des pistes pour l'améliorer. Puis on
souhaitait que ça se reflète, là, au sein du conseil d'administration.
Ça fait qu'on l'a vu de cette façon-là.
Puis pour ce qui est de la loi à laquelle vous faites référence, c'est que,
comme il y a des étudiants qui sont au conseil d'administration, ils
remplissent le critère de la loi déjà, là. Donc, comme il y aurait des
étudiants qui, bon, ça, on l'espère, là, bon, on l'espère parce que ça adonne
que c'est ça, mais de moins de 40 ans, là, bien, eux, ils pourraient
compter dans le quota, là, qui est déterminé pour les jeunes dans les conseils
d'administration.
Mme Bissonnette (Julie) :
Si je peux me permettre aussi, pour le poste, là, d'un producteur de
40 ans et moins, là, c'est aussi le fait de... L'agriculture, ça innove
rapidement, là. C'est vraiment le fait d'avoir le besoin terrain de l'ancien
gradué de l'ITA. Ça fait que si lui, admettons, sur la ferme, 10 ans plus
tard, il se rend compte que telle pratique, ça s'en vient, ou il aurait aimé ça
en apprendre davantage, ou, tu sais, lui, il est capable de voir comment... ce
qu'il avait appris dans ce temps-là un peu aussi. Ça fait que s'il peut donner
tout le temps le besoin du terrain, bien, c'est dans ce sens-là aussi qui
est... En étant directement sur le conseil d'administration, il peut faire...
Il peut partager ses besoins pour les futurs qui vont y aller, là.
M. Pagé (Philippe) :
Puis ce n'est pas une recommandation.
Le Président (M. Lemay) :
...
M. Pagé (Philippe) : Ah!
Bien, juste peut-être un petit point. C'est juste... Ce n'est pas une
recommandation qui est anodine dans la mesure où plusieurs institutions
d'enseignement, là, je pense au collège de Sherbrooke, bien, au cégep de
Sherbrooke, là, plutôt, où il y a beaucoup... Généralement, on demande dans les
CA d'une institution d'enseignement de dire, bien, ça serait bien qu'il y ait
des diplômés de l'institution d'enseignement qui fassent partie du conseil
d'administration, là. Ça fait que, pour nous, c'était plus une recommandation
qu'on mettait, là.
M. Rousselle
:
Merci. Je laisserais la place à Mme St-Pierre. La collègue de l'Acadie,
excusez.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc, Mme la députée de l'Acadie, la parole est à vous.
• (10 h 20) •.
Mme
St-Pierre
:
Merci beaucoup. Alors, je dis bonjour à vous tous et à vous toutes. Bonne
année. Et je souhaite la bienvenue, bien sûr, à nos invités. C'est un sujet qui
me passionne, l'agriculture, parce que je suis moi-même une fille
d'agriculteur, aviculteur, plutôt. Et je suis née tout près de La Pocatière, le
village, la municipalité à côté de La Pocatière. Alors, c'est vraiment un sujet
qui fait partie de ma vie depuis mon enfance, depuis ma naissance. Donc, c'est
fort intéressant. Et dans le travail des parlementaires, ce que j'aime le plus,
moi, c'est toujours les consultations, les audiences et d'entendre vraiment les
personnes qui sont sur le terrain nous parler de leurs préoccupations et de
peur vision aussi des choses.
J'aime beaucoup dans vos recommandations
la recommandation sur le mentorat. Je pense qu'il faut y porter une attention
particulière. J'aime l'idée du mentorat pour guider un jeune ou une jeune à
travers sa future carrière. Vous ne nous faites pas la recommandation, je
pense, comment l'inclure dans le projet de loi, mais si jamais vous avez une
idée pour qu'on puisse l'inclure ou l'amener en amendement, je pense que le
ministre va être très ouvert...
Mme
St-Pierre
:
...sur le mentorat, je pense qu'il faut y porter une attention particulière.
J'aime l'idée du mentorat pour guider un jeune ou une jeune à travers sa future
carrière. Vous ne nous faites pas la recommandation, je pense, comment
l'inclure dans le projet de loi, mais, si jamais vous avez une idée pour qu'on
puisse l'inclure ou l'amener en amendement, je pense que le ministre va être
très ouvert à cette question-là, et ça pourrait être fort intéressant.
Vous avez parlé des infrastructures qui
ont été annoncées en mars 2018, 80 millions. Le ministre a dit tout à
l'heure qu'il allait accélérer les infrastructures. Donc, ça nous rassure, et
j'espère que depuis trois ans il y a de l'argent qui a été mis dans les infrastructures.
Je me pose des questions sur... J'ajoute
aussi : sur la question des 40 ans, il y a une loi qui a été adoptée sous
notre gouvernement. C'est la loi n° 693, qui impose
aux sociétés d'État des membres... un membre de moins de 35 ans. Alors, je
pense que le projet de loi va devoir être soumis à cette loi-là, on pourra
l'analyser. C'est une très bonne idée également d'avoir des jeunes qui vont
amener des visions plus modernes et plus jeunes à des projets de loi.
Sur la question de l'enseignement
supérieur, puisque je suis porte-parole du dossier de l'enseignement supérieur,
je pense qu'il faut aborder la question avec vraiment une ouverture, c'est-à-dire
d'inclure le ministère de l'Enseignement supérieur, parce que M. Pronovost,
quand il l'a recommandé, M. Pronovost, à ce moment-là le ministère de
l'Enseignement supérieur n'était pas un ministère en soi, c'est sous le gouvernement
de Mme Marois que le ministère de l'Enseignement supérieur a été créé et qu'il
y a vraiment eu une division entre l'Éducation et le ministère de
l'Enseignement supérieur. D'ailleurs, le ministère de l'Enseignement supérieur,
la loi qui le constitue s'intitule la loi de l'enseignement supérieur, de la
recherche, de la science et de la technologie. Donc, je pense que, M. le
ministre, et je dis ça en plus, il faut qu'on garde ça à l'esprit, et, quand on
regarde la mission, bien, la mission est bien... est de soutenir le développement
et promouvoir la qualité de l'enseignement collégial et l'enseignement universitaire
afin de favoriser l'accès aux formes les plus élevées du savoir. Donc, alors,
je pense qu'on va devoir regarder cela. Je suis convaincue que le ministre aura
cette ouverture pour qu'on puisse vraiment... Et je trouve que le projet de loi,
il est fort intéressant, parce que, vraiment, on va entrer dans une autre ère,
une ère moderne, et ça, ça me plaît énormément.
Je me demande... Quand vous analysez le conseil
d'administration, est-ce que pour vous la présence d'un agronome serait
essentielle? Vous êtes, Mme Bissonnette, une personne qui... vraiment, vous
travaillez dans ce domaine-là, vous êtes productrice vous-même. Est-ce que vous
verriez qu'il... ou en fait l'obligation qu'il y ait quelqu'un du milieu, de
l'Ordre des agronomes du Québec?
Le Président (M. Lemay) : Bon.
Mme Bissonnette, juste pour mentionner que le temps est écoulé, là. Donc, si
vous pouvez répondre oui, non, très brièvement, allez-y...
Mme
St-Pierre
:
...vous êtes productrice vous-même. Est-ce que verriez l'opportunité ou, en
fait, l'obligation qu'il y ait quelqu'un du milieu de l'Ordre des agronomes du
Québec?
Le Président (M. Lemay) : Bon,
Mme Bissonnette, juste pour vous mentionner que le temps est écoulé. Donc,
si vous pouvez répondre oui, non très brièvement, allez-y.
Mme Bissonnette (Julie) : O.K.
Bien, rapidement, comme Philippe a dit tantôt, nous, on s'est vraiment
concentré sur la relève agricole, là. Si on part, les vétérinaires, les
agronomes, on peut se mettre à en nommer plusieurs, les... Tu sais, on est
agriculteurs, mais on est entrepreneurs aussi, là, on fait vraiment affaire
avec tout le monde, là, ça fait que ça devient un peu complexe de dire oui ou
non, là. Ça fait que je laisserais ça aux groupes de voir que... s'ils veulent
être là ou pas.
Mme
St-Pierre
:
Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci. Donc, ceci complète ce bloc d'échange. Et je cède maintenant la
parole à la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue pour son intervention
d'environ 2 min 45 s.
Mme Lessard-Therrien : Oui. Merci,
M. le Président. Je trouve ça vraiment superintéressant de vous entendre. Je
trouve que vos recommandations sont extrêmement pertinentes aussi.
J'aurais envie d'approfondir peut-être la
recommandation... bien, n° 5, mais qui concerne
vraiment l'implication des jeunes, peut-être pour le bénéfice de M. le ministre
aussi, sur l'importance de l'implication des jeunes dans des lieux de
gouvernance comme celui-là. Tu sais, vous dites, dans votre mémoire, que, par
expérience, la clientèle étudiante apporte souvent des points de vue différents
des autres membres d'un conseil d'administration. Moi, ça me parle beaucoup,
hein, je n'ai pas 30 ans puis je suis députée. Je sais très bien que les
jeunes, on peut apporter vraiment une couleur différente quand il s'agit
prendre des décisions.
Ça fait que j'aimerais peut-être vous
entendre davantage là-dessus. Qu'est-ce que vos membres vous ont dit par
rapport à ça? C'est quoi la couleur qu'ils peuvent apporter de plus,
l'expérience? J'aimerais vraiment vous laisser la place, là, pour que vous nous
en disiez davantage à ce sujet-là.
Mme Bissonnette (Julie) : Oui.
Si je peux me permettre, tu sais, à cet âge-là, on a 17, 18, 19 ans à
l'ITA, on est étudiants. Puis je trouve que c'est un peu spécial, mais comme la
naïveté, là, si on veut, là, on ne comprend pas tout, puis c'est correct comme
ça parce qu'en amenant des idées qui sont un peu farfelues, qui sont un peu...
Nous, on y croit des fois, là, puis qui... C'est là qu'on se fait dire :
Ah bien! peut-être pas, peut-être oui, puis... Ça fait que je trouve ce côté-là
d'imagination, de vouloir créer des choses, d'innover aussi, là, je pense que
c'est ça qui nous allume à cet âge-là aussi, là. Ça fait que c'était dans ce
sens-là.
Puis aussi au niveau de la recommandation 5
du renouvellement, c'est... Tu sais, le fait aussi d'être sur un conseil
d'administration, ça peut... tu sais, c'est beaucoup d'étapes, ce n'est pas
tout le monde qui a déjà participé à ça, là, ça fait qu'en un an ça peut aller
très rapidement, le temps de comprendre tout puis le temps de s'adapter, là,
puis c'est normal, là. Ça fait qu'en étant... en voulant pouvoir renouveler les
mandats, ça aussi, c'en est une... c'est une manière de résoudre ça, là, aussi,
là. C'était dans ce sens-là.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
excellent. Tu sais, moi, je trouve que ça fait plein de sens...
Mme Bissonnette (Julie) :
...là. Ça fait qu'en étant... en voulant pouvoir renouveler les mandats, ça
aussi, c'en est une... c'est une manière de résoudre ça, là, aussi, là. C'était
dans ce sens-là.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
excellent. Tu sais, moi, je trouve que ça fait plein de sens.
Puis peut-être un mot sur qu'est-ce que
vous anticipez comme courants alternatifs? Vous en parlez un petit peu, avec
toute l'agriculture biologique, mais... l'agriculture urbaine. Tu sais, c'est
quoi, les grands courants que vous anticipez ou que vos membres anticipent qui
pourraient, là, orienter d'une manière ou d'une autre ce nouvel ITAQ là?
Le Président (M. Lemay) :
Encore là, de façon... très brièvement, s'il vous plaît.
M. Pagé (Philippe) : Ah!
bien, écoutez... Le pire, c'est que j'en parlais avec Mme Bissonnette juste
avant d'arriver, là. Il y a des cours qui sont dispensés, là... Par exemple, on
parlait de massothérapie équine, là. Ça peut sembler bien particulier, mais,
bon, au lieu de donner des antibiotiques, des fois, à des animaux qui sont
blessés, bien, on est capable, avec des, bon, nouvelles pratiques, là... Comme
les humains, on va voir un massothérapeute, des fois, quand ça ne va pas bien,
là. Bon, bien, il y a, des fois, des médecines alternatives de ce genre-là, là,
qui sont scientifiquement éprouvées, qui peuvent être transmises.
Ça fait que, des fois, la relève, on...
c'est un peu ça qui émerge, là, des fois, de dire : Il y a d'autres façons
de fonctionner, là. Dans le peu de temps que j'ai, là, je vous dirais que c'est
un peu ça, là, qu'on avait en tête.
Le Président (M. Lemay) :
C'est bon. Parfait, merci beaucoup. Donc, je cède de ce pas la parole au député
de Bonaventure pour son intervention.
M. Roy
: Merci, M. le
Président. Bonjour, M. Pagé, Mme Bissonnette. Écoutez, vous semblez minimiser
un peu le rôle que le ministère de l'Éducation pourrait avoir dans la
modernisation de l'institution, hein? Donc, il pourrait y avoir une synergie
quand même importante avec l'expertise du ministère de l'Éducation dans la
création... la formation de programmes. Et ça, ça s'exprime dans le projet de
loi.
Puis je veux vous entendre sur cet
article-là de... par... l'article 82, qui donne le pouvoir au ministre de
nommer un directeur des études sans tenir compte du profil ou des compétences
de... profil de compétence et d'expérience. Un directeur des études, ça
s'assure du développement des programmes d'études, de l'évaluation des
enseignements, respect du projet éducatif. Bref, ça amène une couleur et une
professionnalisation de la formation que je ne dénigre pas actuellement, mais
qui pourrait augmenter l'efficience de l'institut.
Donc, qu'est-ce que vous pensez du fait
que le ministre peut nommer un directeur des études qui n'a pas le profil de
compétence ou l'expérience?
• (10 h 30) •
M. Pagé (Philippe) : Mais
on... Merci beaucoup pour la question, M. Roy. Le ministre peut faire bien des
choses, là. Je veux dire, si ça... Après, là, je me dis : Vous avez
probablement le rôle de le rappeler à l'ordre si jamais il fait ça, là. Tu
sais, une loi, est-ce qu'on est capable d'aller jusque dans les détails pour
prévenir toutes les dérives possibles? Bon, je pense que vous amenez un bon
point, là, si vous souhaitez, là, que, dans la loi, il y ait peut-être un
encadrement ou dans ce que vous souhaitez comme personne qui est nommée comme
directeur aux études, là. Je pense que ça...
10 h 30 (version non révisée)
M. Pagé (Philippe) : ...une
loi, est-ce qu'on est capables d'aller jusque dans les détails pour prévenir
toutes les dérives possibles. Bon, je pense que vous amenez un bon point, là,
si vous souhaitez, là, que, dans la loi, il y ait peut-être un encadrement ou
dans ce que vous souhaitez comme personne qui est nommée comme directeur aux
études, là. Je pense que ça... une bonne idée, là. Mais pour ce que vous
ramenez, par contre, de l'adéquation avec le ministère de l'Éducation puis le ministère
de l'Enseignement supérieur, l'ITAQ, là, ou l'ITA actuellement ne font pas ces
programmes dans les airs, là, ces programmes-là sont validés quand même par le ministère
de l'Éducation, par l'Enseignement supérieur. Il n'y a pas de... tu sais, il y
a quand même des liens, là, qui sont déjà faits avec les ministères quand il y
a l'établissement des programmes de formation qui sont dispensés là, là. L'ITA,
actuellement, comme c'est une branche du MAPAQ, c'est des problèmes administratifs
énormes, là, pour l'embauche de personnel, là. Ça fait qu'en ayant une
gouvernance de cette façon-là, je pense qu'on va chercher le meilleur des deux
mondes, là. Il ne faut pas oublier que l'agriculture, on se retrouve avec ça un
peu souvent, là. Investissement Québec, par exemple, investit des fois avec le
MAPAQ dans des entreprises, mais, bon, des fois on joue sur plusieurs tableaux,
là. Ça fait que je pense que, la question, c'est de travailler en collaboration
puis en... le projet de loi le permet, je pense.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, M. le député de Bonaventure, pas une question, mais simplement un mot de
la fin. Allez-y.
M. Roy
: Bien, si je
comprends bien, vous seriez d'accord à ce que le directeur des études ait un
profil de compétence et d'expérience qui cadre avec la fonction.
M. Pagé (Philippe) : Bien, il
n'y a personne qui est contre ça, là. Ça fait que j'imagine que oui.
M. Roy
: Bon, je pense
que le message est passé au ministre.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, merci. Ceci conclut ce bloc d'échange. Merci beaucoup, M. Pagé
et Mme Bissonnette, pour vos interventions. Sur ce pas, je vais suspendre
les travaux quelques instants afin d'accueillir par visioconférence le prochain
groupe.
(Suspension de la séance à 10 h 32)
(Reprise à 10 h 35)
Le Président (M. Lemay) :
Donc, je souhaite la bienvenue aux représentants de l'Union paysanne. Et je
vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour faire votre exposé,
après quoi, nous procéderons avec la période d'échange avec les membres de la
commission. Donc, je vous invite à vous présenter ainsi qu'à débuter votre
exposé. La parole est à vous.
Mme Renaud (Marie-Josée) :
Oui. Bonjour, messieurs, mesdames. Donc, je me présente, mon nom est
Marie-Josée Renaud, je suis la coordonnatrice de l'Union paysanne depuis maintenant
quatre ans. Je suis accompagnée, ce matin, d'un paysan, M. Gabriel Leblanc, qui
est aussi, depuis peu, président du conseil d'administration de l'Union
paysanne. Donc, je vais commencer, là, brièvement, en vous présentant l'Union
paysanne. Je pense qu'on peut faire ça vite, beaucoup de gens nous connaissent
ici. Donc, l'Union paysanne a été fondée en 2001, un peu en réaction à
l'apparition de ce qui était appelé, à l'époque, les mégaporcheries dans la
province de Québec. En 2016, donc, assez récemment, là, l'Union paysanne a
changé de statut juridique. On est passé d'un syndicat agricole, étant donné
qu'on ne pouvait pas syndiquer nos membres, à un OBNL. Mais on a toujours gardé
la même mission, soit la mission de défendre les droits des paysans et des
paysannes du Québec, de promouvoir une agriculture saine et écologique qui est
axée sur la souveraineté alimentaire. Donc, on vous remercie de nous accueillir
ce matin, ça fait vraiment plaisir de prendre la parole puis de pouvoir se
prononcer sur le p.l. no 77.
En préambule, donc, ce qu'on voudrait
mentionner, c'est que ce projet de loi là est quand même...
Mme Renaud (Marie-Josée) :
...et écologique qui est axée sur la souveraineté alimentaire. Donc, on vous
remercie de nous accueillir ce matin, ça fait vraiment plaisir de prendre la
parole puis de pouvoir se prononcer sur le p.l. no 77.
En préambule, donc, ce qu'on voudrait
mentionner, c'est que ce projet de loi là est quand même très important, parce
qu'il touche deux enjeux de société qui sont fondamentaux, soit l'éducation et
l'agriculture. Puis on remarque de plus en plus, dans les dernières décennies,
que l'enseignement est axé sur les besoins d'une société marchande, donc, ce
qui peut nous laisser supposer que l'éducation agricole... Bien, en fait, comme
toute éducation, l'éducation agricole n'est pas neutre, tu sais, on doit se le
dire, est porteuse souvent d'une idéologie, qui est souvent une... idéologie,
pardon, capitaliste et néolibérale, donc. Ce qui va amener probablement l'enseignement
agricole... bien, en fait, c'est une de nos peurs, à enseigner seulement un
type d'éducation, soit... un type d'agriculture, c'est-à-dire, une agriculture
qui est axée plus sur des besoins marchands, sur l'exportation, une agriculture
industrielle, et non pas nécessairement une agriculture qui va être axée sur
nourrir nos communautés au Québec, par et pour les Québécois.
Donc, ce système-là aussi d'une agriculture
qui serait plus industrielle, est, on le sait, très destructrice des
écosystèmes. Donc, on parle d'une agriculture, là... quand on parle d'agriculture
industrielle, on parle de monocultures, d'usage intrant, de mécanisation puis
de dépendance, comme ça, beaucoup, là, aux marchés extérieurs. Donc, notre
peur, c'est que tout ça se transmette dans l'enseignement agricole, puis nous,
ce qu'on croit, c'est que l'éducation doit ouvrir les perspectives puis
alimenter les réflexions, et une éducation se doit d'être critique, ne doit pas
juste se contenter d'un statu quo, doit viser plus loin. Donc, on veut une
diversité. Des approches d'enseignement au sein du futur institut.
Tout ça nous amène à... Comme vous avez vu — j'espère
que vous avez eu l'occasion de lire notre mémoire — donc, on a 11
recommandations qui sont vraiment reliées au projet de loi qui nous est
présenté, actuellement. Je vais vous présenter les trois premières
recommandations, rapidement, puis après je vais prêter la parole à mon
collègue, Gabriel.
Donc, notre première recommandation est
d'assurer l'indépendance et la transparence de la recherche et des activités de
transfert de connaissances en clarifiant la mission de l'ITAQ. Donc, on
trouvait que la sous-mission, qui est plus en lien avec le transfert de
connaissances et la recherche n'est pas assez spécifique puis on veut que cette
recherche-là soit indépendante et transparente. Ça, c'est fondamental.
La deuxième recommandation est d'assurer
l'implication du ministère de l'Enseignement supérieur dans le développement de
cours universitaires. On a vu, là, en ce moment, dans le projet de loi, tel que
présenté, il est un peu question... On a utilisé, dans notre mémoire, le terme
«rubber stamping», mais ce qu'on veut dire par là... on veut que le ministère
de l'Enseignement supérieur soit impliqué dans le développement de programmes
universitaires au sein de l'ITAQ, s'il y a lieu, puis on espère... On croit que
ce serait une belle instance pour offrir de l'enseignement universitaire en
lien avec l'agriculture, évidemment.
Et notre troisième recommandation est
d'assurer l'accès aux études par le maintien des frais de scolarité et connexes
le plus bas possible...
Mme Renaud (Marie-Josée) : ...l'Enseignement
supérieur soit impliqué dans le développement de programmes universitaires au
sein de l'ITAQ s'il y a lieu. Puis on espère... on croit que ce serait une
belle instance pour offrir de l'enseignement universitaire en lien avec
l'agriculture, évidemment.
Et notre troisième recommandation est
d'assurer l'accès aux études par le maintien des frais de scolarité et connexes
le plus bas possible. On sait que les agriculteurs, agricultrices du Québec
sont souvent pris avec des enjeux financiers importants, que ce soit un taux
d'endettement assez important ou ne serait-ce que l'accès aux terres agricoles.
Donc, donner une chance aussi à la relève aussi d'avoir... de pouvoir se
mettre, bon, un petit peu d'argent de côté, puis d'avoir accès aux terres, puis
de se lancer une entreprise, et tout. Ça fait qu'on pense qu'il ne faut
vraiment pas étrangler les gens, là, avec des frais de scolarité énormes. Ça
fait que c'est d'autant plus important à l'ITAQ d'offrir des frais de scolarité
accessibles.
Sur ce, je vais prêter la parole à Gabriel
qui va compléter avec les autres recommandations.
• (11 h 40) •
M. Leblanc (Gabriel) : Oui. Alors,
bonjour à vous, mesdames, messieurs, tout le monde. C'est ça, moi, je suis
Gabriel Leblanc, paysan maraîcher à une ferme bicoise, là, qui s'appelle, là,
la Dérive. Donc, c'est ça, je vais rapidement survoler, là, les autres recommandations
en m'arrêtant, peut-être, sur celles que l'Union paysanne juge particulièrement
importantes.
Donc, concernant notre quatrième
recommandation, bien, on pense effectivement qu'il existe une certaine
tendance, là, à déposséder les travailleurs, travailleuses de leur influence
sur leur propre milieu de travail. Puis notre suggestion vise à aller à
l'encontre de cette tendance-là qu'on observe. Donc, on recommande de bonifier
le nombre de sièges pour les travailleurs, travailleuses sur le C.A. En fait, on
pense que les travailleurs, travailleuses, bien, sont des personnes qui peuvent
apporter un regard de l'intérieur qui est nécessaire. Puis on juge que de
multiplier leur présence peut être, en fait, simplement bénéfique pour
l'institut. Puis l'Union paysanne, en fait, connaît aussi quelque chose d'être
en quelque sorte dépossédé du milieu dans lequel elle habite. Donc, voilà.
Aussi, de façon générale, on pense que le
C.A. devrait être à même de nommer ses membres et sa présidence. On juge qu'une
intervention trop grande du ministre n'assure pas à l'institut l'indépendance
qu'elle devrait avoir. On pense quand même que le ministre pourrait effectuer
des recommandations, mais que ces recommandations-là devraient être entérinées
par les principaux concernés, c'est-à-dire le conseil d'administration. Donc,
sans vous prêter d'intention, là, on juge aussi que de cette manière on évite
les terrains glissants ou les apparences possibles de conflit d'intérêts. Puis,
dans le même vent, bien, on considère qu'il y a un devoir de transparence qui
peut être assuré par l'affichage des postes vacants sur vos différentes
plateformes, là, comme votre site Internet ou les réseaux sociaux.
Je veux aussi m'entretenir sur
l'article 72, c'est-à-dire celui qui concerne l'abrogation d'une partie de
la Loi du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. On
comprend mal, en fait, comment le présent projet de loi puisse avoir un lien
avec cette autre loi, là, qui est la loi du MAPAQ, puis dans quel intérêt on
veut se priver d'un levier public pour recommander des études, des enquêtes ou
des inventeurs. Donc, dans cette mesure, bien, on recommande l'abrogation de
l'article 72.
On veut aussi soumettre à votre attention
cette indépendance de certains membres du C.A. en vous appelant à une vigilance
particulière. Donc, 10 membres indépendants qui ont une vision singulière
de l'agriculture, par exemple, bien, ne constituent pas une véritable
indépendance à notre avis. On pense que la p.l. n° 77
devrait inclure les éléments de cette réflexion...
M. Leblanc (Gabriel) : ...veut
aussi soumettre à votre attention cette indépendance de certains membres du CA
en vous appelant à une vigilance particulière. Donc, 10 membres
indépendants qui ont une vision singulière de l'agriculture, par exemple, bien,
ne constituent pas une véritable indépendance à notre avis. Et on pense que le
p.l. n° 77 devrait inclure les éléments de cette
réflexion-là parmi ses articles de façon à s'assurer que la diversité soit bien
représentée. Le cas du lanceur d'alerte et agronome, Louis Robert, a témoigné
du fait que les situations conflictuelles en milieu agricole ne sont pas
nécessairement exceptionnelles, puis, donc, que la préoccupation qu'on vous
partage est fondée. Et c'est pourquoi on appelle à beaucoup de vigilance, là.
On pense aussi que l'article 82 doit
être retiré du présent p.l. n° 77, bien, c'est-à-dire
l'article qui autorise de nommer un directeur des études qui n'a pas
nécessairement les compétences pour réaliser le premier mandat. Bien, on pense
effectivement que ça puisse paver la voie à des nominations partisanes. Aussi,
je pense que vous pouvez le reconnaître, il y a beaucoup d'expertise, là, qui
existe au Québec. Puis on pense qu'un appel démocratisé pour en faire
bénéficier l'institut est simplement responsable et puis, surtout, bien,
réaliste.
Et puis, pour conclure brièvement, bien,
on est heureux que l'Union paysanne ait été invitée en commission, puisque ça
témoigne d'une certaine ouverture, là, à la diversité des façons d'entrevoir
les systèmes agroalimentaires, mais on demande en fait que cette diversité-là
soit concrétisée par l'intégration de nos recommandations au projet de loi
n° 77. On croit aussi que l'institut, en permettant des voix divergentes
de s'y exprimer, bien, puisse oeuvrer dans le sens d'une agriculture plurielle,
et résiliente, et puis qui pourrait à la fois contribuer à mitiger l'impact des
changements climatiques, par exemple, ou à permettre la construction d'une
société écologique et égalitaire. Donc, merci.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, est-ce que ça complète votre intervention? Vous voulez
rajouter quelque chose, Mme Renaud?
Mme Renaud (Marie-Josée) :
Non. Ça complète notre intervention. On est prêts pour la période des questions.
Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Excellent. Donc, je vous remercie pour votre exposé et, comme vous l'avez si
bien dit, nous allons maintenant débuter la période d'échange avec les membres
de la commission. Et, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lamontagne : Bonjour,
M. Leblanc. D'abord, félicitations pour votre récente nomination, là, à
titre de président du conseil d'administration de l'Union paysanne.
Mme Renaud, on a déjà eu l'occasion à plusieurs reprises de se rencontrer
depuis que je suis en poste. Alors, salutations. Merci beaucoup de nous avoir
soumis vos réflexions quant au projet de loi, là, qui vise la création de
l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec.
Tout de suite, j'aimerais revenir sur
quelques-unes de vos recommandations ou préoccupations. D'abord, l'implication
du ministère de l'Enseignement supérieur. Ce qu'il faut se dire, c'est qu'au
départ le projet de loi n° 77 n'aurait pas pu être possible sans la pleine
collaboration et la concertation qu'il y a eu entre le ministère de l'Agriculture
et puis le ministère de l'Enseignement supérieur, première des choses. Alors,
c'est certain que le ministère de l'Enseignement supérieur est impliqué dans,
ultimement, la mise en oeuvre de ce qu'ultimement va être l'ITAQ.
Deuxième des choses, aussi, tous les
programmes qui sont dispensés par...
M. Lamontagne : ...le ministère
de l'Agriculture et puis le ministère de l'Enseignement supérieur, première des
choses. Alors, c'est certain que le ministère de l'Enseignement supérieur est
impliqué dans la... ultimement la mise en oeuvre de ce qu'ultimement va être de
l'ITAQ.
Deuxième des choses aussi, tous les
programmes qui sont dispensés par l'Institut de technologie agroalimentaire
sont des programmes d'habilitation, là, de compétences collégiales, et puis ces
programmes-là sont approuvés par le ministère de l'Enseignement supérieur. Mais
en plus de tout ça, ces programmes-là sont sujets à l'analyse puis à l'étude de
la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial. Alors, la commission de
l'enseignement collégial, elle a été créée dans l'objectif de s'assurer...
c'est un audit de qualité quant à l'enseignement qui est dispensé sur les
différents... les plateformes où il y a de l'enseignement collégial qui est
dispensé. Alors, encore là, on a tout à fait la proximité entre ce que fait
l'ITA et puis ultimement d'avoir la collaboration ou l'approbation du ministère
de l'Enseignement supérieur. Alors, de penser, en tout respect, là, que c'est
juste du «rubberstamping» quand on parle de la commission d'évaluation puis
l'enseignement collégial... D'ailleurs, aujourd'hui, au moment où se parle,
l'ITA est en étude, justement, par la commission de l'ensemble de ces
programmes. Alors, il y a une proximité entre, ultimement, la maison
d'enseignement et puis le ministère de l'Enseignement supérieur.
Alors, dans le même concept, dans le
projet de loi, il est prévu d'avoir des possibilités ultimement d'avoir une
formation universitaire qui pourrait être dispensée. On s'entend qu'aujourd'hui
il n'y a pas quelque chose qui est à l'agenda pour ça, mais on s'entend que
c'est un projet de loi qui est fait pour des années. Mais encore là, le projet
de loi aussi prescrit que ça doit être tout à fait avec l'autorisation du
ministère de l'Enseignement supérieur. Puis au même titre, bien, la question de
la qualité des programmes, du contenu des programmes, et tout ça, bien, on peut
s'attendre encore à ce qu'il va y avoir une collaboration puis il va y avoir
une concertation entre l'institut et puis le ministère de l'Enseignement
supérieur. Mais je voulais vous dire ça.
Au niveau des frais, bien, on s'entend que
c'est une institution qui dispense des cours de formation collégiale. Et à part
quelques frais, là, de façon générale, au Québec, les frais de nos cégeps, je
veux dire, c'est gratuit ou à peu près gratuit, à part les frais afférents, là,
mais qui sont les mêmes pour tous les cégeps au Québec. Alors, encore là, je
vous dirais qu'il n'y a pas d'inquiétude à avoir à ce niveau-là, on est
vraiment enligné sur le mode, si on veut, de frais qui sont imposés, là, aux
différents... aux étudiants de formation collégiale.
Dernière des choses aussi, c'est que vous
parlez de l'importance, là, de la spécialisation ou tenir compte de d'autres
types d'agriculture, et tout ça, mais je vous dirais que l'ITA a été
précurseur, que ce soit en agriculture biologique, l'ITA a été précurseur aussi
à Saint-Hyacinthe dans l'agriculture urbaine, et puis aujourd'hui on est dans
une situation où, dans l'année qui s'en vient, là, en 2020, pour la première
fois depuis un bout, on a davantage de fermes qui sont nées au Québec qu'il y a
de fermes qui sont disparues. Et puis une partie importante de ces nouvelles
fermes là, bien, c'est de l'agriculture émergente...
M. Lamontagne : ...à Saint-Hyacinthe
en agriculture urbaine, et puis aujourd'hui on est dans une situation où, dans
l'année qui s'en vient, là, en 2020, pour la première fois depuis un bout, on a
davantage de fermes qui sont nées au Québec qu'il y a de fermes qui sont
disparues, et puis une partie importante de ces nouvelles fermes là, bien,
c'est de l'agriculture émergente. Alors, on peut s'attendre certainement que
l'ITAQ, dans son futur, pour s'assurer que la formation qu'il dispense est en
adéquation avec les besoins sur le territoire, va continuer, comme il l'a fait
pour l'agriculture biologique, comme il fait pour l'agriculture urbaine, bien,
va être en lien, va avoir ce désir-là de s'assurer que la formation qu'il va
donner va être tout à fait en adéquation avec les besoins sur le territoire. Je
voulais juste vous mentionner ça.
Une question que j'aurais pour vous.
Naturellement, je mentionnais la... Ultimement, ce qu'on dépose par le projet
de loi n° 77, on vient réaliser un peu la
recommandation 17 du rapport de Pronovost, qui disait qu'il voulait avoir
davantage d'autonomie conférée à l'ITA, puis il voulait aussi que l'ITA demeure
dans le giron du MAPAQ. Ça, c'était la commission sur l'avenir de l'agriculture
puis de l'agroalimentaire au Québec. Je vous dirais, dans ce contexte-là,
comment vous voyez les bénéfices en vue de ce qui avait été énoncé un peu comme
vision? Puis cette recommandation-là, là, comment vous voyez les bénéfices,
justement, aujourd'hui de ce qu'on dépose, là, d'avoir un organisme, l'ITA, qui
va être... avoir davantage d'autonomie puis qui va demeurer dans le giron du
MAPAQ, là?
Mme Renaud (Marie-Josée) : Je
peux peut-être me lancer, Gabriel. Je vais vous avouer, M. le ministre, que
notre... effectivement, notre mémoire est plus axé sur des recommandations pour
essayer de bonifier le projet de loi actuel. On n'a pas pris le temps nécessairement
d'applaudir la démarche. Mais oui, effectivement, on voit ça d'un très bon
oeil, les bénéfices sont assez évidents, là. C'est sûr que ça... Tu sais, on
est au courant, là, que c'était très particulier, là, quand tu recherches un
professeur spécialisé, je ne sais pas, en production laitière, par exemple,
qu'il soit sur la liste de la fonction publique, puis tous les enjeux par
rapport au traitement du professeur, toutes les limites, la lourdeur
administrative puis tout ça. On n'a pas axé notre mémoire là-dessus, évidemment,
parce qu'on cherchait plutôt à améliorer le projet de loi actuel. Puis, comme
vous dites, bon, le rapport Pronovost est assez clair, tu sais, sur les recommandations
là-dessus, puis, bien, on applaudit le rapport Pronovost pas mal dans son
ensemble, incluant cette recommandation-là, effectivement, là.
• (10 h 50) •
M. Lamontagne : Excellent.
Oui. M. Leblanc. Non?
M. Leblanc (Gabriel) : Oui.
Bien, en fait, je peux ajouter. Effectivement, là, comme Marie-Josée l'a
mentionné, en fait, on salue, somme toute, là, le projet de loi que vous
déposez. Comme elle dit, nos recommandations visent à le bonifier. Aussi, c'est
ça, on est conscients que c'est une recommandation du rapport Pronovost, puis,
dans cette mesure-là, tu sais, on a tendance à vouloir l'appuyer. J'ajouterais
seulement que le rapport Pronovost, c'est un ensemble de recommandations, là,
qui forment un tout, en fait, puis l'application d'une seule de ces mesures-là,
oui, va dans le sens du rapport Pronovost, mais doit aussi inclure les autres
éléments, là, notamment lorsqu'il est question d'indépendance, puis c'est pour
ça qu'on veut mettre l'accent là-dessus, là...
M. Leblanc (Gabriel) : ...le rapport
Pronovost, c'est un ensemble de recommandations, là, qui forment un tout, en
fait. Puis l'application d'une seule de ces mesures-là, oui, va dans le sens du
rapport Pronovost, mais d'aussi inclure les autres éléments, là, notamment
lorsqu'il est question d'indépendance. Puis c'est pour ça qu'on veut mettre
l'accent là-dessus, là.
M. Lamontagne : Excellent, merci
beaucoup. Dans votre mémoire, vous faites référence au plan d'agriculture
durable. Et puis selon vous, les avantages... ou, un, y a-t-il des avantages,
au lieu de prendre la position, a posteriori, qu'il y a des avantages? Mais je
veux dire, voyez-vous des avantages à ce que... qu'on ait une école spécialisée
en agriculture au Québec qui soit associée au développement puis à la mise en
oeuvre d'une stratégie nationale aussi importante, exemple, que le Plan d'agriculture
durable, là?
M. Leblanc (Gabriel) : Est-ce que
tu... O.K., je vais prendre la parole. Donc, oui, absolument. Mais en fait, je
pense que le mémoire mentionne la politique bioalimentaire, là, et non pas le
Plan d'agriculture durable. Ceci dit, je pense que votre question reste sensiblement
la même, là. Quels avantages on voit? En fait, on pense que la mission
académique, en fait, surpasse, en fait, les politiques qui peuvent être
adressées, là, au niveau gouvernemental ou les grandes orientations, là. On
pense que l'école en tant que telle doit pouvoir questionner, en fait, ces
politiques-là, proposer des façons alternatives de produire.
Donc, oui, c'est une bonne chose d'avoir
des réflexions sur la politique en tant que telle, mais il faut laisser un
espace critique, là, sur la chose. Mais pour nous, évidemment que d'avoir une
orientation nationale, comme vous le dites, c'est bénéfique, là, pour
l'ensemble de la population. Mais il ne faudrait quand même pas que l'institut,
le nouvel institut ne soit qu'une façon d'appliquer la politique, mais que ce
soit aussi une façon de pouvoir la revoir si elle a à être revue.
M. Lamontagne : Parce qu'on a
vu, là, dans... Bien, naturellement, avec le Plan d'agriculture durable, il y a
toute une question de formation, là, pour les agriculteurs, les agricultrices à
la grandeur du Québec. Il y a tout un volet de formation qui va être initié
par l'ITAQ. Puis après ça aussi, dans tout le volet de la recherche puis de la
mise en place d'un réseau d'expertise puis un réseau de recherche à la grandeur
du Québec, l'ITA va être appelé à contribuer.
Puis mon commentaire aussi, c'était au
fait qu'on peut avoir un certain nombre d'établissements au Québec qui, à
différents niveaux, donnent ou dispensent une formation en matière
d'agriculture. Mais l'idée d'avoir un organisme qui est vraiment... nous, on
l'appelle le vaisseau amiral, l'ITA, là, mais qui peut vraiment assumer le
leadership en termes de... toute l'ampleur de son corps professoral, la qualité
de son corps professoral, la qualité de ses infrastructures, et tout ça.
Alors, nous, le pari qu'on fait, c'est de
continuer à miser sur ce modèle-là, d'avoir vraiment une école qu'on veut qui
émerge comme un leader pour être capable, ultimement, de prendre en charge,
sous son aile, là, certaines actions, ultimement, qui peuvent avoir des impacts
importants sur le territoire, dont la mise en oeuvre du Plan d'agriculture
durable. C'était plus... Que ce soit le Plan d'agriculture durable ou d'autres,
ultimement, stratégies spécifiques...
M. Lamontagne : ...vraiment une
école qu'on veut qui émerge comme un leader pour être capable, ultimement, de
prendre en charge sous son aile, là, certaines actions, ultimement, qui peuvent
avoir des impacts importants sur le territoire, dont la mise en oeuvre du Plan
d'agriculture durable. C'était plus... Que ce soit le Plan d'agriculture
durable ou d'autres, ultimement, stratégies spécifiques, d'avoir une école
nationale, là, qui regroupe le corpus ou l'ensemble, là, nous on voit que c'est
un avantage. Je voulais savoir si vous partagiez ça, là?
M. Leblanc (Gabriel) : Je me
permettrais... Est-ce que tu voulais parler, Marie-Josée ou...
Mme Renaud (Marie-Josée) :
Oui. Bien, c'est ça, bien, en fait, si vous permettez, là, M. le ministre,
nous, ce qu'on voit qui est problématique, dans l'enseignement, actuellement,
en agriculture, au Québec, c'est la prédominance d'un modèle, d'un modèle
industriel qui est pas mal imposé partout. Puis, tu sais, on a eu des
stagiaires, on a des membres, tout ça, qui sont diplômés du programme
d'agronomie à l'Université Laval ou à McGill, puis tout ça, surtout les
programmes en milieu universitaire. Tout le monde nous dit que l'enseignement
est teinté, idéologiquement, qu'on ne parle pas d'agroforesterie, qu'on ne
parle pas d'agroécologie, d'agroécologie paysanne, encore moins, qu'on ne parle
pas de permaculture, que c'est un modèle qui est mis de l'avant, seulement.
Puis peut-être que ça tend à changer, mais
même dans votre Plan d'agriculture durable... Tu sais, on a fait un mémoire qui
était un petit peu dur à l'égard de ce plan-là, parce que de viser la
diminution des pesticides grâce à des applications, grâce à des drones, des
satellites, puis tout ça, pour nous, ça ne va pas dans le sens qu'on veut. Pour
nous, ce n'est pas ça, l'agroécologie paysanne, ce n'est pas ça qui rend une
ferme résiliente, non plus, de dépendre de trois satellites, puis tout ça. En
tout cas, bref, je ne m'étendrai pas là-dessus.
Mais tout ça pour vous dire que nous, ce
qu'on remarque, c'est que c'est... En ce moment, je ne sais pas, l'UPA n'est
plus nécessairement le vaisseau amiral en agriculture. En tout cas, nous, dans
nos membres puis dans notre réseau, ce qu'on voit, c'est vraiment le cégep de
Victoriaville, qui a la palme d'or. Puis les gens, si leur premier choix,
souvent, c'est d'aller au cégep de Victoriaville, bien, vous l'avez dit,
l'augmentation du nombre de fermes cette année est due au fait que plusieurs
petits agriculteurs se lancent dans des petites fermes puis mettent de l'avant
un nouveau modèle agricole. On ne se le cachera pas, c'est un autre modèle
agricole, c'est totalement différent du modèle qu'on appelle conventionnel.
Puis, bien, nous, notre... Justement, là,
on est en train de créer, bon, l'ITAQ, qui pourrait devenir, comme vous dites,
un vaisseau amiral. Mais pour ça, pour que ce soit un véritable vaisseau amiral
qui est représentatif de toutes les visions de l'agriculture au Québec, il faut
qu'il y ait une indépendance au niveau de la gouvernance, donc au niveau du
C.A., au niveau du programme des études. Qu'est-ce qui va être enseigné,
comment ça va être enseigné? Nous, l'Union paysanne, on fait partie des écoles
d'agroécologie internationales qui sont plus connues en Europe puis en Amérique
latine, mais c'est des formations qu'on appelle de paysan à paysan. Donc, tu
sais, un petit producteur laitier peut donner une formation sur comment faire
du fromage, par exemple, à cinq, six autres petits producteurs laitiers, sur sa
ferme à lui, et tout. Donc, il y a une diversité, comme ça, des modèles
d'apprentissages en milieu agricole qui peuvent être mis de l'avant. Donc, on
me fait signe que mon temps est limité, mais voilà, je voulais préciser, là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre, si ça vous convient, je cèderais la parole à M. le député de
Bourget. Donc, allez-y...
Mme Renaud (Marie-Josée) :
...du fromage, par exemple, à cinq, six autres petits producteurs laitiers sur
sa ferme à lui, et tout. Donc, il y a une diversité, comme ça, des modèles
d'apprentissage en milieu agricole qui peuvent être mis de l'avant. Donc, on me
fait signe que mon temps est limité, mais voilà, je voulais préciser, là.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. M. le ministre, si ça vous convient, là, je cèderais la parole à M. le
député de Bourget. Donc, allez-y, M. le député de Bourget. Environ trois
minutes.
Votre micro est fermé, M. le député. On ne
vous entend pas.
M. Campeau : Je pense que ça
va aller mieux comme ça.
Merci de votre présentation. J'ai bien
aimé le commentaire, quand vous disiez que la pandémie avait mis en lumière
encore plus l'importance de souveraineté alimentaire. Je pense, ça a toujours
été important, mais ça a été encore plus évident. Vous avez parlé de l'indépendance
de la recherche, le rapport Pronovost en a parlé puis on en a parlé
abondamment. Oui, c'est important, cet aspect-là aussi.
Moi, j'aimerais juste vous parler d'une
personne très positive. Est-ce que vous voyez... Qu'est-ce que vous voyez dans
ce qui est proposé jusqu'à maintenant, qui va utile à vos membres? Une question
très ouverte.
Mme Renaud (Marie-Josée) :
C'est une très bonne question. Bien, au risque de me répéter, tu sais, nos
membres, souvent, ils veulent apprendre une nouvelle façon de faire de l'agriculture.
Tu sais, il y a même des membres qui nous disent : Bien, tu sais, moi, je
voulais faire de la production laitière biologique, ça fait que pour ne pas
apprendre la production laitière conventionnelle, je suis allé apprendre à
faire des légumes, tu sais, pour avoir un diplôme en lien avec l'agriculture,
mais finalement parce qu'il n'y avait pas de programme production laitière
biologique. Dans le cursus régulier de programmes de production laitière, il
n'y avait pas l'option biologique, tu sais. Ça fait que pour apprendre quelque
chose puis le désapprendre après, il y a des gens, comme ça, qui ne veulent pas
nécessairement rentrer dans le système d'enseignement agricole particulier.
Mais je pense que nos membres, souvent, ce
qu'ils veulent, c'est justement se faire enseigner un autre modèle agricole,
puis souvent ça va passer par des formations avec d'autres agriculteurs. Bon,
nous, on avait le Centre paysan, mais, tu sais, on le voit, là, tu sais,
Dominique Lamontagne et compagnie font des formations sur leurs fermes, de plus
en plus, puis ça, c'est super populaire, puis les gens, je pense, ils
recherchent ça. Bon, comment élever de la volaille en pâturage? On va aller
prendre une formation privée chez un producteur qui fait déjà ça. Puis ça, je
pense que c'est très populaire parce que les gens ne retrouvent pas ça dans le
réseau scolaire, actuellement.
Une voix
: ...
• (11 heures) •
M. Campeau : Je pensais que
M. Leblanc avait quelque chose à ajouter là-dessus. M. Leblanc, vous avez parlé
de laisser de l'espace critique à l'intérieur de ce projet de loi là, à
l'intérieur de la formation de l'ITA. Bien, je pense que c'est normal de
laisser de l'espace critique à l'intérieur d'un réseau scolaire. Il y a
beaucoup d'innovation qui peut venir de là, et si on ne laisse pas...
11 h (version non révisée)
M. Campeau : ...de laisser de
l'espace critique à l'intérieur de ce projet de loi là, à l'intérieur de la
formation de l'ITA. Bien, je pense que c'est normal de laisser de l'espace
critique à l'intérieur d'un réseau scolaire. Il y a beaucoup d'innovation qui
peut venir de là. Si on ne laisse pas d'espace critique, ce n'est pas une bonne
idée.
Maintenant, est-ce que vous ne pensez pas
que le C.A., juste par la formation d'un C.A., c'est déjà un pas dans cette
direction-là? Ou est-ce que vous trouvez qu'on bloque l'espace critique? Il me
semble qu'il y a un pas dans la bonne direction, et peut-être ce n'est pas
suffisant. J'aimerais ça vous entendre... (Interruption) là-dessus, pardon.
M. Leblanc (Gabriel) : D'accord,
merci. Oui, bien, effectivement...
Le Président (M. Lemay) :
...M. Leblanc, s'il vous plaît.
M. Leblanc (Gabriel) : Pardon?
Le Président (M. Lemay) : Il
reste très peu de secondes, on était déjà à la fin du temps, donc si vous
pouvez aller succinct.
M. Leblanc (Gabriel) : O.K., d'accord.
Bien, oui, on pense que la formation d'un C.A., là, c'est un pas vers la bonne
direction. En fait, nous on veut simplement appeler au fait que les membres
indépendants, ce n'est peut-être pas suffisant, là, de vouloir leur seule
indépendance. En fait, on aimerait ça que ces personnes-là représentent une
diversité d'opinion justement pour permettre l'espace critique, là. On
considère que, si c'est toutes des personnes qui ont la même idée, les mêmes
intérêts, il n'y aura pas place à la critique étant donné que ce seront des
pensées similaires. Donc, tu sais, c'est pour ça qu'on voulait faire appel à ce
qu'il y ait une mention au moins, là, dans le projet de loi pour assurer qu'il
y ait des opinions divergentes, diverses à l'intérieur du C.A.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci beaucoup. Donc, sur ce, je cède maintenant la parole à l'opposition
officielle et le député de Vimont. La parole est à vous.
M. Rousselle
: Merci,
monsieur, beaucoup. Merci, M. le Président. Bienvenue, Mme Renaud,
M. Leblanc. Vraiment, je réalise que vous êtes vraiment des passionnés et
je suis tellement content de voir ça. Vraiment, c'est wow, c'est... j'aime
bien, j'aime bien en passant. J'ai lu complètement votre mémoire, vraiment, je
pense c'est intéressant. Et faites-vous-en pas, toutes les recommandations que
vous en faites, moi, j'en prends bonne note, faites-vous-en pas. Je les trouve vraiment
dans le bon sens.
Écoutez, vous avez parlé... on en a parlé un
petit peu concernant... Moi, dans mon introduction, j'avais parlé justement
d'inclure, justement, plus davantage une gestion conjointe entre le ministère
de l'Enseignement supérieur et le MAPAQ. Vous, donc, comment vous voyez ça justement,
que ça conjoint, donc, à ce moment-là, qui travaillent ensemble? Dû au fait
qu'on parle... depuis tout à l'heure, vous parlez d'universitaire, donc... Et
je regarde là-dedans justement, et c'est un arrimage aussi, en même temps, qui
se ferait dans les programmes, justement, autant universitaires que collégiaux.
J'aimerais vous entendre là-dessus.
Mme Renaud (Marie-Josée) :
Oui. Je vais faire une tentative de réponse. En fait, ce qu'on... Bien... Nous,
on... Bien, moi... On aimerait ça qu'il y ait un enseignement universitaire à
l'ITAQ. Mais pour nous, comme je disais tantôt, c'est vraiment important que ça
soit un enseignement qui est indépendant. En ce moment, les programmes
universitaires qui sont en lien avec l'agriculture à l'université, c'est
quasiment juste, bon, agroéconomie puis agronomie pour faire des agronomes.
Donc, on aimerait ça pousser un peu plus, un peu plus loin.
Puis ce qu'on remarque, c'est que
l'université n'est pas à l'abri...
Mme Renaud (Marie-Josée) :
...indépendant. En ce moment les programmes universitaires qui sont en lien
avec l'agriculture à l'université, c'est quasiment juste, bon, agroéconomie et
puis agronomie pour faire des agronomes. Donc, on aimerait ça pousser un peu
plus, un peu plus loin. Puis ce qu'on remarque, c'est que l'université n'est
pas à l'abri des intérêts, je dirais, des grosses corporations, disons, puis du
gros syndicat qui est l'UPA, évidemment, il faut le nommer.
Quand... L'indépendance de la recherche,
on en a parlé beaucoup, bon, avec toute l'histoire du sérum, puis le lanceur
d'alerte Louis Robert et tout, l'indépendance de la recherche est fondamentale,
surtout quand elle est financée par des fonds publics, mais on a aussi un autre
problème d'un autre côté, c'est-à-dire qu'il y a des recherches universitaires,
avec des chaires de recherche qui sont financées par l'UPA, qui ne sont pas
nécessairement indépendantes non plus. Tu sais, nous, on a eu... il y a des
rapports de recherche, je pense, entre autres, à un rapport sur les circuits
courts qui a été fait par le collectif de recherche Ouranos où on avait besoin,
nous l'Union paysanne, quand on est allés devant la régie des marchés
agricoles.
Un exemple très concret, on avait... On voulait
que M. Patrick Mundler vienne témoigner en lien avec la conclusion de son rapport
sur la mise en marché des circuits courts qui concluait finalement que les
quotas tels qu'ils sont appliqués actuellement au Québec étaient néfastes pour
la relève agricole. Puis M. Mundler n'a pas pu, a refusé de venir
témoigner devant la régie des marchés agricoles parce que son employeur, entre
guillemets, c'est l'UPA. Il est financé indirectement par L'Union des
producteurs agricoles. Puis ça, c'est partout. L'Union des producteurs
agricoles est présentement... Tu sais, M. Groleau est sur le CA de l'ITHQ,
il y a beaucoup de membres de l'UPA qui sont sur les conseils d'administration
des MRC en milieu rural, des municipalités qui sont des élus municipaux et tout.
Ça fait que c'est un monopole. Tu sais,
c'est sûr qu'on parle d'une indépendance, bon, qui va... On pourrait parler des
Monsanto et compagnie de ce monde, mais au Québec, c'est encore plus présent
puis il y a encore moins de paroles pour la diversité et plus d'indépendance.
Puis c'est sûr que, bon, c'est plus facile de parler... Bien, nous, la
recherche, on l'imagine plus en milieu universitaire, donc en lien avec un
corpus universitaire, que dans le milieu collégial. Ceci dit, des institutions
de recherche comme le CETAB à Victoriaville, qui sont en lien avec un cégep,
peuvent aussi voir le jour, là. Mais dans tous les cas, notre point, c'est
l'indépendance de la recherche, favoriser l'espace critique. Puis il ne faut
pas qu'un chercheur soit directement financé par des intérêts spécifiques.
M. Rousselle
: Merci.
D'ailleurs, je regarde, ici, concernant la composition du CA puis vous avez, je
vous ai entendu, je vous ai vraiment entendu et compris. Quelle sorte de type
de compétence ça prendrait? Quelle sorte de type d'expertise aussi? Parce que,
là, si je vous entends bien, premièrement ça prend une variété parce que si on
veut s'en aller dans le sens que vous voulez, s'en aller dans un, excusez
l'anglicisme, mais dans une manière de penser, j'allais dire «minding», mais
d'une manière de penser différente ou nouvelle. Donc, la composition du CA,
vous le voyez comment, vous? Et j'ai bien compris que c'était une question
d'indépendance, de gouvernance aussi. Ça, j'ai bien compris ça, puis ne pas
avoir de nomination partisane. Ça, j'ai tout pris ça...
M. Rousselle
:
...pensée, j'allais dire «minding», mais d'une manière de pensée différente ou
nouvelle. Donc, la proposition du CA, vous le voyez comment, vous? Et j'ai bien
compris que c'était une question d'indépendance de gouvernance aussi, ça, j'ai
bien compris ça, puis de ne pas avoir de nomination partisane. Ça, j'ai tout
pris ça en note, mais j'aimerais ça vous entendre sur la composition du CA
comme vous le voyez, vous.
M. Leblanc (Gabriel) : Veux-tu
y aller, Marie-Josée? O.K. Tu compléteras...
Mme Renaud (Marie-Josée) :
...c'est bon.
M. Leblanc (Gabriel) : Bien,
c'est ça. Tout d'abord, là, c'est ça, jusqu'à maintenant, c'est
15 membres, là, sur le CA, un seul employé, là, de l'institut. Donc, nous,
on pense qu'il devrait y en avoir plus, là. On n'a pas de... On ne s'est pas
arrêtés sur un nombre exact, mais on pense que ce nombre-là devrait être
bonifié. Puis là où il devrait y avoir des coupures, c'est dans le nombre de
membres indépendants. On pense aussi peut-être qu'un ou deux membres, là, issus
de la société civile pourraient être bénéfiques, là, pour le conseil
d'administration.
Probablement que les membres producteurs,
là, à petite échelle, donc, par exemple des producteurs, là, qui produisent sur
moins de deux hectares devraient aussi pouvoir y avoir leur place, ce genre de
chose là. Tu sais, ce qu'il faut savoir aussi, c'est qu'actuellement les
10 membres indépendants forment les deux tiers du conseil d'administration.
Donc, ils sont en mesure d'entériner presque toutes les décisions qui devraient
être prises. Donc, on pense que la majorité ne devrait pas être laissée aux
membres dits indépendants, mais qu'il devrait y avoir un équilibre meilleur
entre cela, au moins pour que la majorité ne soit pas si facilement atteinte.
Mme Renaud (Marie-Josée) :
Si je peux me permettre de compléter rapidement, on a tendance à oublier des
acteurs qui ont vraiment une importance aussi en lien avec l'alimentation au
Québec, soient les acteurs en lien avec la santé publique, l'INSPQ entre
autres, les groupes écologistes, mais aussi les acteurs en lien avec la
sécurité alimentaire. Donc, je pense qu'il y aurait intérêt, là, à avoir des
sièges réservés pour des gens qui oeuvrent dans ces réseaux-là aussi.
M. Rousselle
:
Merci. Je vais laisser la place à mon collègue.
Le Président (M. Lemay) :
C'est bon. On avait la même pensée, M. le député de Vimont. Alors, Mme la
députée de l'Acadie, la parole est à vous.
Mme
St-Pierre
:
Et, M. le Président, il me reste combien de temps, parce que tout à l'heure
j'ai trop parlé.
Le Président (M. Lemay) :
Environ 4 min 30 s.
Mme
St-Pierre
:
O.K. Merci beaucoup. Alors, bonjour, Mme Renaud. Bonjour, M. Leblanc.
C'est un grand plaisir de vous avoir avec nous. Je vais continuer sur la
question du conseil d'administration. Vous n'avez pas parlé de l'UPA au sein du
conseil d'administration. Et, ici, j'ai un texte qui vient de votre organisme
du mois d'avril l'année dernière. Et on connaît un peu, là, l'opinion que votre
organisme... organisation a au sujet de l'UPA. Et je le cite, ici : «Ce
qui empêche notre agriculture de s'adapter, d'évoluer, de contribuer à une
véritable souveraineté alimentaire, ce ne sont pas les forces du marché ou une
quelconque volonté céleste, c'est clairement le carcan de l'UPA, ce qui
incitait Jean Pronovost à conclure que le Québec agricole manquait d'oxygène.
Vous voulez un véritable changement dans l'agriculture? Ça passe
obligatoirement par la fin du monopole de l'UPA» Maxime Laplante. Donc, comment
vous voyez la présence de l'UPA compte tenu de ce que vous déclarez, là,
puis...
Mme
St-Pierre
:
...ce qui incitait Jean Pronovost à conclure que le Québec agricole manquait
d'oxygène. Vous voulez un véritable changement dans l'agriculture, ça passe
obligatoirement par la fin du monopole de l'UPA», Maxime Laplante.
Donc, comment vous voyez la présence de
l'UPA, compte tenu de ce que vous déclarez, là... Puis on connaît les origines
de votre organisation aussi puis le père fondateur. Alors, comment vous voyez
la présence de l'UPA au sein du conseil d'administration de cet institut?
• (11 h 10) •
Mme Renaud (Marie-Josée) :
Bien, écoutez, on ne se cachera pas que l'UPA est un joueur incontournable et
majeur au Québec en agriculture actuellement. Puis, tu sais, même si demain
matin l'Union paysanne pourrait devenir un syndicat, on ne serait pas ni
intéressés ni en mesure de représenter, bon, les gens qui font de l'exportation
de porc au Japon, par exemple, ce n'est pas non plus notre but.
Par contre, comme je disais tantôt, l'UPA
est partout, puis on ne s'en sort pas au Québec. Puis, tu sais, quand on dit
partout, tu sais, moi, c'est un «running gag» entre Maxime, l'ancien président,
puis moi de dire : Ah bien! tu sais, regarde donc, l'UPA est sur le
conseil d'administration de ma caisse d'économie solidaire. Ah! bien oui, c'est
normal, tu sais, ils sont sur les conseils d'administration de toutes les
caisses, tu sais. Puis ils sont... Tu sais... Ça fait que le financement en
agriculture, toutes les politiques, l'accès aux terres pour la relève, la
LPTAQ, la régie de marchés agricoles, tout est en lien avec l'UPA, il y a un
monopole qui existe depuis 1972. L'expertise agricole au Québec... Si tu veux
travailler en agriculture ou être chercheur en agriculture, M. Sylvain
Charlebois, chercheur en agroalimentaire à l'université en Nouvelle-Écosse, il
a clairement mentionné récemment dans une émission à LVATV, il disait, lui, il
est parti du Québec parce qu'il n'avait même pas accès aux données de
recherche. Les gens... On n'a même pas accès actuellement au Québec à la liste
des agriculteurs. Donc, si, mettons, l'Union paysanne veut faire un sondage sur
quelque chose ou juste faire la promotion de sa vision de l'agriculture, on ne
peut même pas avoir accès à la liste des agriculteurs...
Mme
St-Pierre
:
Mais donc, vous êtes d'accord ou pas d'accord? Vous êtes d'accord ou pas
d'accord à ce que l'UPA soit au C.A.?
Mme Renaud (Marie-Josée) :
...Bien, en fait, l'UPA pourrait avoir un siège au C.A., mais que ce soit
identifié que c'est un siège de l'UPA.
Mme
St-Pierre
:
O.K. ...
Mme Renaud (Marie-Josée) : Mais
ce qu'on redoute, excusez-moi, c'est que...
Le Président (M. Lemay) :
Mais, Mme Renaud, je pense Mme St-Pierre... Mme la députée de
l'Acadie aurait une autre question. Allez-y, Mme la députée.
Mme
St-Pierre
:
Bien, c'est-à-dire, oui, je ne voulais pas vous couper dans votre lancée, mais
j'ai une autre question encore sur le conseil... la question du conseil
d'administration. Vous parlez de l'indépendance du... de la présidence, vous
dites que la présidence devrait être nommée par les membres du conseil
d'administration si je vous suis bien. Que pensez-vous, par exemple, dans les
membres indépendants, qu'un organisme... une entreprise comme Pangea soit
appelée à siéger sur le conseil d'administration? Est-ce que ça, ce serait
quelque chose que vos trouvez... Par exemple, M. Charles Sirois, qui est
fondateur de Pangea, est présentement président du conseil d'administration de
l'ETS. Alors, il y a... Est-ce que ça, c'est quelque chose qui vous dit :
Bien, il faut absolument qu'il y ait une indépendance du président ou de la
présidente du conseil d'administration, mais totale et complètement
indépendante de la volonté du ministre ou de la nomination du gouvernement?
Le Président (M. Lemay) : En
environ 30 secondes.
M. Leblanc (Gabriel) : D'accord, je
vais donc prendre ces 30 secondes pour répondre...
Mme
St-Pierre
:
...est-ce que ça, c'est quelque chose qui vous dit : Bien, il faut absolument
qu'il y ait une indépendance du président ou de la présidente du conseil d'administration,
mais totale et complètement indépendante de la volonté du ministre ou de la
nomination du gouvernement?
Le Président (M. Lemay) : En
environ 30 secondes.
M. Leblanc (Gabriel) :
D'accord, je vais donc prendre ces 30 secondes pour répondre. Bien, en
fait, pour nous, je pense, là, que ça n'a pas vraiment sa place que des
intérêts privés comme ça puissent occuper des sièges aussi importants, là. Il y
a une vigilance accrue à y avoir lorsque... de la nomination de la présidence.
Donc, oui, effectivement, il faudrait que ça soit exclu... bien, tu sais, de
toute forme d'une dépendance... comment qu'on dit ça, que cette personne-là,
là, soit complètement indépendante, là. Donc, pour nous, il n'y a pas sa place
que de grandes entreprises privées comme ça puissent occuper des sièges
stratégiques, là, dans nos institutions publiques.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien, merci. Donc, ceci complète ce bloc d'échange et nous allons maintenant
céder la parole au troisième groupe d'opposition. M. le député de Bonaventure,
la parole est à vous.
M. Roy
: Merci, M. le
Président. Salutations à Mme Renaud et M. Leblanc. Écoutez, dans
votre mémoire, j'ai accroché sur quelque chose, là, que je trouve extrêmement
important puis qui est même troublant, c'est l'article 72 où vous nous
dites que le ministre va s'autoamputer du droit de demander des recherches,
études ou enquêtes et inventaire dans son propre ministère. J'ai-tu rêvé, là,
ou c'est vraiment ça? Parce qu'on... moi, je ne l'avais pas vu, ça. Ça fait que
j'aimerais vous entendre là-dessus.
M. Leblanc (Gabriel) : Bien,
oui, effectivement, c'est l'article 72, si je ne me trompe, là, qui fait
une abrogation de la loi du MAPAQ, là, dans le fond. Bien, pour nous, en fait, effectivement,
on se questionne sur la pertinence d'un tel article à travers un projet de loi.
On se questionne aussi sur le lien que peut avoir la création d'un nouvel
institut puis l'abrogation d'un tel pouvoir. On croit aussi que d'abroger cette
loi-là dans la Loi du MAPAQ, c'est en fait se priver d'un levier collectif
d'actions, là. On pense que c'est... ça s'inscrit en fait aussi dans une
perspective, là, de privatisation du MAPAQ ou, en fait, de dépossession, tu
sais, de l'emprise publique sur le secteur agricole. Donc, pour nous, en fait,
cet article-là n'a pas du tout sa place, là. C'est pourquoi on fait la recommandation
de simplement le retirer et puis que ce débat-là des pouvoirs du ministre soit
repris dans une autre commission ou à travers un autre projet de loi s'il y a
lieu.
M. Roy
: Donc, vous
considérez que ça n'a pas d'affaire là, mais si je comprends bien aussi, le
ministre se donne le droit aussi de donner des orientations en recherche à l'ITAQ.
C'est comme une forme de transfert. Est-ce que vous considérez que l'ITAQ peut
avoir le même pouvoir et les mêmes ressources financières, humaines et
institutionnelles pour faire de la recherche que le MAPAQ a?
M. Leblanc (Gabriel) : Ah, O.K.!
Je vais y aller... Excusez, il y a une fenêtre qui vient de s'ouvrir. Je ne
suis pas certain d'avoir compris votre question. Est-ce que vous pourriez la
répéter?
M. Roy
: Bien, écoutez,
le ministre s'autoampute du droit de donner des orientations en recherche,
études, enquêtes et inventaire dans son ministère...
M. Leblanc (Gabriel) : ...excusez, il
y a une fenêtre qui vient de s'ouvrir... je ne suis pas certain d'avoir compris
votre question. Est-ce que vous pourriez la répéter?
M. Roy
: Bien, écoutez,
le ministre s'autoampute du droit de donner des orientations en recherche,
études, enquêtes et inventaire dans son ministère, mais dans le projet de
loi... peut-être que j'erre, là, mais dans le projet de loi, il semblerait
qu'il peut en donner à l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec.
Donc, c'est comme s'il y avait une forme de transfert de responsabilités vers
l'ITAQ, mais pas avec les mêmes moyens, mêmes ressources. Donc là... on jase,
là... si c'est le cas, puis le ministre ne veut pas revenir sur son
autoamputation de donner des orientations au MAPAQ, il faudrait que les ressources
humaines, financières, et tout ce qui vient avec pour faire de la recherche
digne de ce nom soient transférés à l'ITAQ, avec une collaboration très, très
étroite avec le réseau universitaire du Québec et le ministère de l'éducation
supérieure. Qu'est-ce que vous en pensez?
M. Leblanc (Gabriel) : Oui, bien,
effectivement, mais aussi, ce qui peut être fait par le ministre, je crois,
c'est de donner les orientations, là, ce qui n'a pas nécessairement force
d'application. Donc, en ce sens-là, on croit aussi, pour reprendre votre
expression, qu'il y a une forme d'amputation, là, qui se passe à ce niveau-là.
Donc, pour nous, en fait, il faut
absolument que l'article 72 soit amputé, justement, pour permettre aux
capacités, là, que le MAPAQ a de pouvoir mener à terme, justement, ces
études-là, ces inventaires-là. Après, les orientations que peut donner le
ministre, là, on a décidé de ne pas en parler. Ça pourrait aussi rester. Mais
ce qui est sûr, c'est qu'il faut que les deux, ces deux leviers d'action là
restent présents, là, en contexte de l'agriculture québécoise.
M. Roy
: Oui, bien,
donc, comptez sur nous. On va aider le ministre à garder un certain pouvoir sur
son ministère en termes d'orientations, en recherche et inventaire.
Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, merci beaucoup, Mme Renaud et M. Leblanc, pour votre contribution à
nos travaux.
Et cette période d'échange étant
maintenant terminée avec les membres de la commission, je vais suspendre les
travaux quelques instants pour permettre au prochain groupe de prendre place
dans notre séance virtuelle. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 17)
(Reprise à 11 h 25)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, c'est bon, nous reprenons les travaux. Et je souhaite donc la bienvenue
aux représentants de l'Association générale des étudiants de l'Institut de
technologie agroalimentaire. Bienvenue avec nous, et je vous rappelle que vous
disposez de 10 minutes pour votre exposé. Ensuite, il y aura une période
d'échange avec les membres de la commission, mais, tout d'abord, j'aimerais
vous inviter à vous présenter, et ensuite la parole est à vous.
Mme Talbot (Roxane) : Merci,
M. le Président. Merci, M. le ministre. Bonjour à tous. Je vais d'abord
commencer par nous présenter, brièvement. Roxane Talbot, présidente de
l'association étudiante du campus de La Pocatière, et mon collègue, Jérémy
Arel, président du campus de Saint-Hyacinthe. Nous sommes deux associations
étudiantes distinctes, l'AGEITA et l'AGEITAL. Nous tenons à vous remercier de votre
invitation à cette consultation. Nous sommes heureux que vous teniez compte de
la voix étudiante dans les démarches du projet.
Le projet de loi a été très bien accueilli
dans les deux campus. Le labyrinthe administratif dans lequel est contraint l'ITA
depuis maintenant trop longtemps sera grandement simplifié grâce à la formation
de l'ITAQ, ce qui va énormément faciliter les prises de décision et la mise en
place de nouveaux projets. Et le cri du coeur lancé l'automne dernier par le
mémoire produit par l'association étudiante du campus de La Pocatière aura été
entendu. Nous pensons toutefois que certaines nuances doivent être apportées
pour bonifier le projet de loi.
M. Arel (Jérémy) : Comme ma
collègue l'a amené, ce projet de loi modifiant la gouvernance de nos écoles a
été bien accueilli par les étudiants des deux campus. Dans ce projet de loi, il
est écrit que le MAPAQ restera le ministère derrière l'institut en s'occupant
de soutenir le conseil d'administration gérant ce même institut. Le MAPAQ étant
le ministère de l'agriculture et de l'agroalimentaire, nous sommes heureux de
savoir qu'il restera celui chapeautant l'ITAQ. L'expertise et les recherches de
ses membres nous permettent d'avoir une formation technique de niveau collégial
d'un niveau supérieur dans l'agroalimentaire. Nos cours sont agrémentés par des
recherches approfondies des chercheurs du MAPAQ et des autres instances
publiques de ce secteur. Nous nous trouvons actuellement chanceux de pouvoir
profiter de cette expertise dans l'apprentissage de...
M. Arel (Jérémy) :
...chapeautant l'ITAQ. L'expertise et les recherches de ses membres nous
permettent d'avoir une formation technique de niveau collégial de niveau
supérieur dans l'agroalimentaire. Nos cours sont agrémentés par des recherches
approfondies des chercheurs du MAPAQ et des autres instances publiques de ce
secteur. Nous nous trouvons actuellement chanceux de pouvoir profiter de cette
expertise dans l'apprentissage à nos métiers. Ça permet à l'avenir de l'agriculture
que nous sommes de devenir des acteurs performants et renseignés dans un Québec
où l'on parle d'achat local et d'autonomie alimentaire. Nous sommes donc
heureux que l'ITAQ reste sous la dépendance du MAPAQ dans ce sens.
Dans un autre sens, nous savons que la
réalité des étudiants de l'ITA est différente des autres étudiants du niveau
collégial au Québec. Pourquoi, M. le Président? Parce que l'agriculture est en
constante évolution année après année, jour après jour. Qu'elle soit influencée
par les tendances alimentaires, le climat ou les innovations technologiques,
elle doit s'adapter quasiment quotidiennement, et nos formations se doivent de
s'adapter au même rythme, d'où l'importance de ne pas devenir un cégep. C'est
pour ces raisons que l'ITA est mis sous la gestion du MAPAQ, tout comme un
cégep l'est sous la gouvernance du ministère de l'Enseignement supérieur.
Cependant, M. le Président, l'expertise du
MAPAQ, tout aussi grande soit-elle, se limite principalement au domaine
agricole et agroalimentaire. Si l'on veut une formation de la plus haute
qualité, il serait important de combiner l'expérience et l'expertise du MAPAQ
et celles du ministère de l'Enseignement supérieur afin d'assurer une éducation
de haut niveau autant du côté technique que du côté général. Ici, on cherche à
faire comprendre qu'il faudrait profiter de ce changement de gouvernance pour
améliorer le service aux étudiants, les techniques de pédagogie et la vie
étudiante en général. Le ministère de l'Enseignement supérieur devrait être
consulté dans cette optique. Dans les deux campus, on remarque des services de
tutorat débordant de demandes d'admission, des cours de formation générale qui
se font sur de plus longues durées que prévu et qui découragent plusieurs de
nos collègues. On remarque aussi des abandons toujours importants et des
services psychosociaux qui pourraient et devraient être améliorés. Le ministère
de l'éducation supérieure est donc logiquement le ministère à ne pas oublier si
on veut offrir une éducation performante, reconnue et appréciée tant par les
étudiants, les professeurs et les acteurs de l'industrie.
Il ne faut pas oublier de ne pas s'arrêter
seulement à l'éducation, mais aussi au niveau de vie des étudiants. La santé
mentale de ces étudiants est un autre point important à aborder. Nous croyons
que le ministère de l'éducation supérieure est certainement le mieux placé et
le plus expérimenté lorsqu'il s'agit de trouver des moyens d'offrir une vie
étudiante et des services psychosociaux adaptés aux réalités des étudiants collégiaux,
car, bien que nous soyons différents des autres étudiants, comme je l'ai déjà
apporté, il n'en reste que la charge de travail et les besoins mentaux sont les
mêmes que les étudiants des autres établissements d'enseignement collégiaux du
Québec. Pour ces raisons, nous croyons qu'il est important que le conseil
d'administration ait accès à l'expertise du ministère de l'Enseignement
supérieur à long terme de manière continuelle pour que l'enseignement de l'ITA
reste à jour des avancées dans ce domaine.
Nous comprenons que le projet de loi vise
à changer la gouvernance de l'ITA dans le but de pouvoir améliorer ces points.
Mais, cependant, si on change le contenant, pourquoi ne pas changer le contenu
du même pas?
• (11 h 30) •
Mme Talbot (Roxane) : Par ailleurs,
nous croyons que certaines modifications doivent être apportées concernant la
composition du conseil d'administration présentée dans le projet de loi.
D'abord, nous tenons à vous dire que nous sommes heureux et reconnaissants que
vous ayez prévu des places au sein du conseil d'administration pour les
étudiants. Nous jugeons qu'il est primordial que les étudiants puissent donner
leur opinion. Toutefois, nous croyons qu'il est très important qu'un étudiant
par campus puisse...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Talbot (Roxane) : ...du conseil
d'administration présenté dans le projet de loi. D'abord, nous tenons à vous
dire que nous sommes heureux et reconnaissants que vous ayez prévu des places
au sein de conseil d'administration pour les étudiants. Nous jugeons qu'il est
primordial que les étudiants puissent donner leurs opinions. Toutefois, nous croyons
qu'il est très important qu'un étudiant par campus puisse siéger au sein du
conseil puisque, bien que nous formons un institut, les réalités des campus
sont bien différentes et chacun doit pouvoir s'exprimer. Nous tenons aussi à
souligner que le nombre d'étudiants devrait être ajusté advenant l'augmentation
du nombre de campus pour que chacun d'eux soit bien représenté.
Nous croyons aussi que notre voix doit
être entendue dès le jour zéro sur les instances décisionnelles puisque nous
jugeons que nous sommes les mieux placés pour se prononcer sur la qualité de
l'enseignement reçu et sur ce qui doit être modifié pour l'améliorer. Notre
présence ici en est la preuve de notre crédibilité. Nous serons la clientèle
directement touchée par les modifications qui seront apportées pour que l'ITA
devienne l'ITAQ et nous croyons que notre opinion se doit d'être écoutée pour
que le nouvel institut soit exempt des lacunes actuelles, notamment au niveau
de la qualité de l'enseignement offert, au niveau pédagogique et au niveau des
services offerts aux étudiants. Plusieurs sont d'avis pour dire que la qualité
de l'enseignement offerte actuellement doit être améliorée et que les
fermes-écoles doivent répondre aux besoins pédagogiques des étudiants. Les
étudiants veulent être fiers de leur institut et s'y sentir bien.
Finalement, nous croyons pertinent que les
étudiants qui feront partie du conseil d'administration soient choisis par les associations
étudiantes puisqu'il est important que les personnes qui s'exprimeront soient
motivées et qu'elles soient intéressées à représenter la voix des étudiants.
Nous voulons une représentation juste, adéquate et efficace. Pour un bref
rappel, le rôle d'une association étudiante est de défendre les droits et les
intérêts des étudiants. Il est donc pertinent ici de faire référence à la Loi
sur l'accréditation et le financement des associations d'élèves ou d'étudiants
qui stipule que les associations étudiantes ont droit de nommer les étudiants
qui sont appelés à siéger à divers conseils. C'est un droit acquis depuis
plusieurs années, et il est inacceptable qu'il soit brimé.
M. Arel (Jérémy) : En bref,
bien que nous soyons heureux du changement de gouvernance dans le sens où une
gestion sous un conseil d'administration nous sortira du labyrinthe
administratif actuel tout en restant un institut sous la surveillance du MAPAQ
qui est le ministère le mieux placer pour former les étudiants en
agroalimentaire, il est important de préciser qu'il faudrait se servir de ce
changement pour offrir aux étudiants une formation de meilleure qualité en
améliorant les services aux étudiants et la pédagogie. Cette formation de
meilleure qualité pourrait être amenée par une combinaison de l'expertise du
MAPAQ et celle du ministère de l'Enseignement supérieur.
Ce changement de gouvernance doit aussi se
faire avec une représentativité adéquate des étudiants à même le premier jour
de la mise en place de l'ITAQ car nous sommes les mieux placés pour savoir ce
qui est le mieux pour nous et que nous sommes préparés à le faire. Pour assurer
cette représentativité, un étudiant élu au sein de l'association étudiante et
choisi par le conseil exécutif de cette même association de chacun des campus
doit faire partie du conseil d'administration. Nous croyons que ce changement
de gouvernance apportera une flexibilité qui sera utile pour plusieurs aspects
dans le but d'améliorer continuellement l'éducation des futurs acteurs...
M. Arel (Jérémy) : ...pour
assurer cette représentativité, un étudiant élu au sein de l'association
étudiante et choisi par le conseil exécutif de cette même association de chacun
des campus doit faire partie du conseil d'administration. Nous croyons que ce
changement de gouvernance apportera une flexibilité qui sera utile pour
plusieurs aspects dans le but d'améliorer continuellement l'éducation des
futurs acteurs de l'industrie agroalimentaire, qui, je le rappelle, s'assurent
que nous ayons un repas devant nous trois fois par jour.
En sortant du labyrinthe administratif
actuel, nous espérons que nous demandes passées, en parlant, par exemple, de la
modernisation des installations, seront écoutées et que nos installations de
formation seront mises au niveau des avancées actuelles de l'industrie. Nous
espérons donc que ce projet de loi permettra à l'ITA de rester le chef de file
dans la formation agroalimentaire au Québec. Et pour garder cette position,
l'ITAQ devra, avec concertation de ses étudiants, moderniser ses méthodes
d'enseignement, ses services aux étudiants et ses installations. Nous tenions à
vous remercier, M. le Président et M. le ministre, encore une fois, de tenir
compte de la voix étudiante en nous invitant à participer à ces consultations.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Mme Talbot, est-ce que vous vouliez rajouter quelque chose?
Mme Talbot (Roxane) : Non, ça
va, de mon côté, merci.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, Mme Talbot, M. Arel, merci pour votre exposé. Nous allons
maintenant débuter la période d'échange avec les membres de la commission. Et,
M. le ministre, je vous cède la parole.
M. Lamontagne : Merci, M. le
Président. Roxane, Jérémy, bienvenue. Un, je veux dire, à votre âge, j'aurais
souhaité des fois pouvoir avoir une expérience comme ça. Il y a toute une
préparation, là, pour venir aujourd'hui devant les membres de la commission,
là, pour faire valoir, ultimement, là, les intérêts de ceux que vous
représentez, pour lesquels vous avez été élus. Alors, très heureux de vous
voir, très heureux aussi du... grand intérêt à lire le mémoire qe vous avez
déposé.
Juste avant de commencer, je voudrais
apporter une précision en fonction du groupe précédent qui a passé, par rapport
à l'article 72. Mon collègue de Bonaventure, mais aussi je devais... je devais
en faire une note aux gens de l'Union paysanne puis, honnêtement, j'ai oublié.
Les gens de l'Union paysanne ont confondu l'alinéa deux de l'article 2 avec le
paragraphe deux de l'alinéa un, de sorte que tout l'article 72... qu'ils disent
que le projet de loi fait en sorte qu'il enlève tous les pouvoirs au ministre,
là. Ils se sont trompés de paragraphe, alors en réalité, on va leur souligner
ça, mais ce n'est pas quelque chose de réel, ce qu'ils ont amené, là, je
voulais juste vous mentionner ça. Puis on aura l'occasion, à l'étude détaillée,
là, d'en discuter, si vous voulez, M. le député de Bonaventure, là, mais c'est
une erreur de leur part, en tout respect.
Pour revenir à nos oignons, écoutez, un,
le souci... Bien, derrière le projet de loi n° 77,
bien, vous le savez, ultimement, c'est 30 ans de rapports, c'est 30 ans de
tentatives de vouloir venir modifier ce statut-là. Et puis je n'essaierai pas
de justifier ou de comprendre pourquoi ça ne s'est pas fait dans le passé. Je
sais que c'est passé, à deux reprises, très près que ça se fasse, puis
finalement, bien, ça n'a pas été amené à l'agenda législatif, si on veut. Mais
c'est certain que moi, quand je suis entré en poste puis j'ai pris connaissance
des réalités de l'ITA...
M. Lamontagne : ...je
n'essaierai pas de justifier ou de comprendre pourquoi ça ne s'est pas fait
dans le passé. Je sais que c'est passé, à deux reprises, très près que ça se
fasse, puis finalement, bien, ça n'a pas été amené à l'agenda législatif, si on
veut. Mais c'est certain que moi, quand je suis entré en poste, là, puis j'ai
pris connaissance des réalités de l'ITA, avec un gouvernement puis un premier
ministre que leur priorité... la priorité du premier ministre, c'est toute la question
de l'éducation... Après ça, toute la question des régions, l'occupation du territoire,
le développement économique, bien, toute l'agriculture, ça s'inscrit tout là-dedans.
Ça fait qu'à partir du moment où j'ai bien saisi les enjeux auxquels l'ITA
était confronté, bien, j'ai rapidement eu le soutien de mon premier ministre
pour être en mesure d'arriver à la présentation qui est là.
Ça fait que, quand le mémoire est sorti,
j'avais eu des échanges sur Facebook avec votre ancien... Raphaël, votre ancien
président. C'est sûr que je ne pouvais pas lui dire que j'étais en train de
travailler là-dessus, puis qu'il y a de quoi qui s'en venait. Mais ce que je
lui disais... bien, je lui ai dit d'avoir la foi puis qu'à un moment donné il y
aurait des jours meilleurs pour l'ITA. Alors, aujourd'hui, ce qu'on présente,
c'est exactement ça.
Puis sans vouloir rien justifier, là, il y
a beaucoup des revendications qu'il peut y avoir qui touchent la question des
services aux étudiants, qui touchent la pédagogie, qui ont un lien assez
étroit, là, avec le cadre selon lequel l'ITA voulait... devait opérer. Je ne
vous dirai pas : Je donne toute la responsabilité de ce que vous demandez
sur le fait qu'il y avait un autre cadre, puis que le fait de changer ça, par
magie, tout va changer. Non, non, ce n'est pas ça. Par contre, l'ITAQ va
disposer d'un environnement qui va certainement lui permettre d'arrimer, je
veux dire, les pratiques au niveau des services, des pratiques pédagogiques, et
tout ça, avec ce qui se fait de mieux aujourd'hui en 2021 au sein de nos
maisons d'enseignement supérieur. Ça fait que je veux juste vous réconforter
là-dessus.
La mise à niveau des infrastructures,
c'est la même chose. Il y a des argents qui sont prévus. Puis présentement, il
y a un plan de développement des infrastructures, là, qui arrive à maturité. Et
j'espère... Et j'aimerais pouvoir lancer des travaux rapidement, mais, je veux
dire, c'est... le fait d'avoir cette autonomie-là va permettre à l'ITAQ
d'accélérer, si on veut, la mise à niveau, là, qui est prévue, là, pour le
campus de Saint-Hyacinthe et puis le campus de La Pocatière. Alors, je voulais
vous mentionner ça.
L'autre chose aussi, au niveau des sièges
au conseil d'administration, il a toujours été dans notre intention, là, dès le
départ, qu'il y ait un siège par campus. Honnêtement, de la façon dont le
libellé est écrit, là, nos juristes, de la façon qu'ils ont écrit ça, la
première fois que j'ai lu ça, pour moi, ce n'était pas évident, là, mais il
semblerait que c'est évident que c'est un étudiant par campus. Mais
effectivement, il va y avoir ça. Pour ce qui est des campus futurs, bien, on
pourra avoir des discussions, et tout ça, là, mais pour l'instant, la réalité à
laquelle on est confrontés, là, c'est qu'on a le campus de Saint-Hyacinthe et
puis deux associations étudiantes, puis pour nous, il était très important
d'avoir une représentativité, là, de chacun des groupes, là, sur le conseil
d'administration.
Quand vous dites que ça a été bien
accueilli dans vos milieux, tu sais, j'aimerais ça...
M. Lamontagne : ...on est
confrontés, là, c'est qu'on a le campus de Saint-Hyacinthe et puis deux
associations étudiantes, puis pour nous, il était très important d'avoir une
représentativité, là, de chacun des groupes, là, sur le conseil
d'administration.
Quand vous dites que ça a été bien
accueilli dans vos milieux, tu sais, j'aimerais ça que vous m'en parliez peut-être
un peu plus en détail, là. Vous avez défilé un peu votre mémoire, mais de façon
spontanée, Roxanne, dans un premier temps, là, quand vous parlez... est-ce que
vous entrevoyez... les possibilités que vous entrevoyez par rapport à cette
nouvelle réalité là pour l'ITAQ? Puis comment... quelle sorte de commentaire ou
comment c'est accueilli dans votre communauté, là, à La Pocatière? Plus de
façon spontanée, un peu, là, en échange, là.
• (11 h 40) •
Mme Talbot (Roxane) : Merci, M.
le ministre. Pour répondre à votre question, bien, présentement, l'ITA, de la
manière qu'elle est construite, bien, sa structure est assez complexe. Ça fait
qu'en modifiant l'ITA pour que ça devienne l'ITAQ, bien, c'est mentionné que la
structure va être assouplie. Ça fait que je pense que déjà là, que le cadre
soit plus souple puis moins compliqué, ça va faciliter les prises de décision
et la mise en place de nouveaux projets qui, actuellement, est vraiment
compliquée. Puis je pense que c'est ça que le gens... ils sont heureux le plus,
c'est que ça va être plus simple. Ça va être plus facile d'amener des...
comment je pourrais dire ça, des nouvelles propositions. Parce que, tu sais,
présentement, il y a des projets qui sont amenés, mais le temps que ça passe
les différentes barrières, ça peut prendre vraiment beaucoup de temps puis le
temps que ça se mettre en place aussi. Ça fait que je pense qu'en gros c'est
surtout... à La Pocatière, c'est surtout ça qui fait le bonheur de tous, là,
c'est que la souplesse de l'ITAQ va permettre que ce soit plus rapide, la mise
en place de nouveaux projets, ou tout simplement une modification dans
l'établissement, là.
M. Lamontagne : Merci
beaucoup. Jérémy, un peu la même question.
M. Arel (Jérémy) : Oui, je
vais y aller un peu dans le même sens, là, que ma collègue, là. Merci, M. le
ministre, de la question, oui. Nous aussi, ça va, en particulier, du côté,
peut-être, des installations comme nos étables et nos serres qui pourraient
être améliorées, mais ça va aussi dans le sens de l'embauche du personnel et
des professeurs, qui va probablement... mais, en fait, il est écrit dans le
projet de loi qu'il va être simplifié. Tu sais, à la place de devenir des
employés d'un ministère, ils vont devenir des enseignants d'un institut
collégial. Là-dessus, on va peut-être pouvoir profiter en même temps d'avoir
des professeurs... des professeurs mieux adaptés à nos réalités qui ne seront
pas découragé par les difficultés d'embauche qui étaient là auparavant.
M. Lamontagne : Parfait. Bien,
je peux vous réconforter, là. C'est certain qu'un des objectifs, c'est ça,
c'est l'accès à davantage de profils puis de ressources pour assurer la
pédagogie, puis deuxièmement aussi, la vitesse à laquelle on peut avoir accès à
ces ressources-là, là, pour des fois être capable de se revirer sur un dix
cents ou à un nouveau programme qu'on développe, bien, d'être capable
rapidement d'appareiller une ressource pédagogique avec ce programme-là. Alors,
ça, ça va certainement apporter...
M. Lamontagne : ...profils puis
de ressources pour assurer la pédagogie, puis deuxièmement aussi, la vitesse à
laquelle on peut avoir accès à ces ressources-là, là, pour des fois être
capable de se revirer sur un dix cents ou à un nouveau programme qu'on
développe, bien, d'être capable rapidement d'appareiller une ressource
pédagogique avec ce programme-là. Alors, ça, ça va certainement apporter des
améliorations significatives.
Une question que j'aurais... Vous avez
été... écoutez, le premier mémoire qu'on a reçu, c'est votre mémoire. Alors, je
pense que c'est ça que vous avez fait pendant les vacances, vous avez dû
travailler là-dessus pendant les fêtes. Mais, depuis ce temps-là, vous avez eu
de nombreuses discussions, là, avec les gens de mon personnel. Puis, dans votre
mémoire, bien, qui a été soumis aussi avec le concours aussi de la FECQ, la
demande que vous faisiez, là, c'était de suspendre l'étude de ce projet de loi
là. J'aimerais ça vous entendre aujourd'hui. C'est sûr qu'entre le moment où
vous avez soumis votre projet, parce qu'on n'avait eu aucune discussion avant,
puis les discussions venues pour aujourd'hui, j'aimerais ça avoir votre lecture
d'où on en est aujourd'hui puis un peu de ce que vous recherchez et tout ça,
là.
Mme Talbot (Roxane) : Merci,
M. le ministre, pour la question. Oui, effectivement, on a travaillé
conjointement avec la FECQ pour produire le mémoire. On jugeait qu'il y avait
une bonne expertise, puis ils ont décidé de nous aider. Puis ça a été très bien
remercié de notre part, parce que c'est la première fois que moi et Jérémy, on
vit une expérience dans ce genre, et c'est assez stressant, et... Bon.
Pour en revenir à la question, dans le
fond, dans le mémoire, on demandait la suspension du projet, mais ce n'est pas
pour mettre une barrière ou pour que le projet soit freiné. En fait, c'est
juste pour que chacun des acteurs soit bien concerné puis approché pour que
l'ITAQ ne soit pas... soit exempt des lacunes qu'il y a en ce moment. Puis, tu
sais, il n'y a rien qui peut être parfait dès le jour zéro, mais, si au moins
avec la consultation de chacun des acteurs qu'on vous a mentionnés dans le
mémoire peut permettre que l'ITAQ soit davantage bonifié, bien, c'est surtout
pour ça qu'on demandait la suspension du projet. Mais ce n'est vraiment pas un
frein, c'est vraiment juste pour bonifier le projet.
M. Lamontagne : Parfait. Bien,
merci beaucoup. Je peux passer la parole à mes collègues, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien.
M. Lamontagne : Merci beaucoup,
Roxane et Jérémy.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, à ce moment-ci, je vais céder la parole au député de Bourget pour
son intervention, en rappelant qu'il reste environ 6 min 30 s et
qu'on a un autre collègue aussi qui a levé la main.
M. Campeau : D'accord. Merci,
Mme Talbot, M. Arel. Je me demandais à quoi ça aurait l'air aujourd'hui
les présentations en virtuel comme ça. Je dois dire que votre façon de vous
transférer la parole comme ça, on gagerait que vous avez un... que vous êtes
assis ensemble. Alors, si jamais c'est stressant, comme vous l'avez dit, bien,
ça ne paraît pas. C'est vraiment très bien ficelé.
Vous voulez que votre opinion soit
écoutée. Normal, je pense. Pour moi, c'est comme une approche client dans un
commerce, on veut savoir que les gens, ils bénéficient...
M. Campeau : ...je dois dire
que votre façon de vous transférer la parole, comme ça, on gagerait que vous
avez un... que vous êtes assis ensemble. Alors, si jamais c'est stressant,
comme vous l'avez dit, bien, ça ne paraît pas. C'est vraiment très bien ficelé.
Vous voulez que votre opinion soit
écoutée. Normal, je pense. Pour moi, c'est comme une approche client dans un
commerce, on veut savoir que les gens, ils bénéficient du service, comment ils
le voient. On a entendu, ce matin, que ce poste étudiant là, certains le
voulaient renouvelable, non renouvelable. Quelle est votre position par rapport
à ça?
M. Arel (Jérémy) : Bien, nous,
notre position, par rapport à ça... ce serait important que le poste soit
renouvelable année après année, comparativement à... Quand on regarde le projet
de loi, les postes du conseil d'administration seraient renouvelables aux deux
ans, tandis que nous, notre approche serait plus que ce soit renouvelable année
après année, pour s'assurer d'avoir des élèves concernés par le projet qui sont
peut-être plus en troisième année, vu que nous, nos techniques durent trois
ans. Pour avoir deux ans au conseil d'administration, il faudrait que la personne
rentre en poste en deuxième année, tandis que ce n'est peut-être pas les
deuxièmes années qui son les plus dans le projet, comparativement à troisième
année. D'où le but que... Ce serait plus logique que ce soit des mandats d'un
an au conseil d'administration, pour s'assurer d'avoir des élèves renseignés et
intéressés pour siéger au conseil d'administration.
M. Campeau : Merci. Je vais
laisser la parole à ma collègue et, s'il y a du temps, j'ai d'autres questions.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice, la parole est à vous.
Mme Tardif : Merci. Merci,
Roxane. Merci, Jérémy. Bravo, là, vous avez vraiment fait un beau travail, un
beau travail étoffé de votre rapport. Vous aurez compris, je crois, après avoir
déposé votre rapport, après avoir discuté avec les gens du cabinet, que le p.l.
n° 77 était justement pour régler une des premières problématiques
que vous soulevez, c'est-à-dire la lourdeur du labyrinthe administratif. Donc,
on s'en va vers ça pour alléger, pour rendre le système plus efficace, plus
efficient.
Par contre, si M. le ministre me permet,
j'aimerais soulever... Le coeur que vous soulevez, là, dans votre rapport,
m'interpelle en tant que mère, probablement, mais en tant aussi... Vous le
savez, pour nous, le gouvernement, à quel point l'enseignement et la
diplomation est importante. Et ce que vous soulevez, dans ce rapport-là, est
dérangeant, je vous dirais, pour utiliser un mot poli. Vous parlez de lacunes
pédagogiques, de lacunes d'enseignement, de lacunes au niveau du soutien
psychologique, de... Les infrastructures, c'est une chose, mais moi, si je
regarde, on veut avoir des étudiants, on veut que les étudiants soient motivés,
on veut que vous persévériez, on veut que vous ayez le meilleur enseignement.
L'ITA, c'est une institution qui est
extraordinaire. Le MAPAQ a des connaissances extraordinaires aussi, on le sait,
mais c'est au... Le niveau que vous apportez, j'aimerais que vous nous le
soumettiez éventuellement parce qu'assurément vous avez une liste...
Mme Tardif : ...on veut
que vous ayez le meilleur enseignement. L'ITA, c'est une institution qui est extraordinaire.
Le MAPAQ a des connaissances extraordinaires aussi. On le sait, mais c'est
au... Le niveau que vous apportez, j'aimerais que vous nous le soumettiez éventuellement
parce qu'assurément vous avez une liste des points qui devraient être corrigés
pour trouver des solutions avec vous. Et nous les acheminerons, là, à qui de
droit parce qu'effectivement vous aurez compris que ça ne fait pas partie du
cadre du p.l. n° 77, mais c'est quand même une
problématique que vous soulevez sur laquelle on doit se pencher. Merci.
Mme Talbot (Roxane) :
Merci beaucoup, Mme la députée du comté de Laviolette—Saint-Maurice, c'est ça?
Merci. Puis je pense que, moi et Jérémy, on va être bien placés pour vous
soumettre notre opinion par rapport aux lacunes qu'on juge présentes en ce
moment pour que l'ITAQ offre des services peut-être mieux adaptés aux étudiants
et pour que ce soit mieux, dans le fond.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci beaucoup, Mme Talbot. Sur ce, je cède la parole au
ministre qui veut réintervenir.
M. Lamontagne : Oui.
Merci encore. Juste pour revenir sur la question du conseil d'administration et
la question renouvelable, un an, et deux ans, et tout ça, là. Un, première des
choses, j'accueille, là, vos commentaires et puis vos recommandations avec beaucoup
d'ouverture. Dans un premier temps, là, l'idée d'avoir des étudiants sur le
conseil d'administration, je veux dire, c'est... Il y a un bénéfice qui est
recherché pour les étudiants. Ça fait que, vous, qu'est-ce que vous pensez qui
est mieux pour vous autres? Mais, en même temps, l'idée, mettons, quand on dit
qu'on met deux ans, bien, c'est une question aussi d'apprentissage à travers le
processus, là. Parce que, mettons, on est élu aujourd'hui sur le conseil
d'administration. Avant qu'on puisse prendre possession un petit peu des enjeux
et puis du modus operandi un petit peu, bien, il y a une année qui est passée
assez vite. Alors, l'idée d'avoir une deuxième année, si on veut, là, pour
nous, c'est... On pense que c'est profitable, là, pour les étudiants.
• (11 h 50) •
Après ça, à savoir que ce soit
renouvelable, encore là, ça s'inscrit dans la durée de la formation que vous
avez, là. Tu sais, c'est une formation qui, normalement, est à trois ans.
Alors, effectivement, il y en a que ça leur prend plus de temps pour terminer
leur programme. Mais c'est des choses, là, qu'on va accueillir puis qu'on va
regarder, là, dans un contexte où ce qu'on cherche à faire actuellement, c'est
de valoriser votre participation sur le conseil d'administration.
En vous soulignant, par contre, à votre
bénéfice qu'en vertu de la gouvernance sur les conseils d'administration, à
partir du moment où, mettons, un étudiant est élu sur un conseil
d'administration, bien, il y a une obligation envers un conseil
d'administration. Vous perdez un petit peu de votre... ce que je pourrais dire,
de... Je ne vous dirai pas que votre première tâche, ce n'est pas de
représenter les étudiants, mais votre tâche connexe, c'est d'assurer de votre
pleine participation...
M. Lamontagne : ...il y a une obligation
envers un conseil d'administration. Vous perdez un petit peu de votre... ce que
je pourrais dire, de... Je ne dirai pas que votre première tâche, ce n'est pas
de représenter les étudiants, mais votre tâche connexe, c'est d'assurer de
votre pleine participation au conseil d'administration, avec... ces obligations
étant envers l'institut. Alors, il y a cette nuance-là aussi, là, qui va être à
développer, mais qui est certainement intéressante, là.
Mais on va accueillir très... on accueille
très bien les recommandations que vous faites, là, puis on va voir comment on
peut cheminer là-dedans ensemble au bénéfice de tout le monde.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Merci beaucoup, M. le ministre, pour ces éclaircissements. Et, sur ce,
je dois céder la parole à l'opposition officielle. Et, M. le député de Vimont,
la parole est à vous.
M. Rousselle : Merci, M. le
Président. Mme Talbot, M. Arel, premièrement, merci d'être là, merci pour votre
rapport. Mais merci surtout pour votre implication dans vos associations puis
dans vos fédérations. Vraiment, c'est tellement important, l'implication que
vous pouvez apporter. Donc, c'est vraiment... Ce n'est pas tout le monde qui
s'implique. Donc, vous le faites, puis je veux vous en féliciter. Et vous avez
raison, d'un campus à l'autre, il y a des différences parce qu'il y a des
différences aussi de région, il y a des différences d'enseignement, et vous
soulevez vraiment ça. Et c'est là que... l'importance d'avoir, justement, des
étudiants dans le C.A. Comme vous le dites, effectivement, je trouve ça très
important et très enrichissant aussi.
Mais en restant sur le C.A., j'aimerais ça
savoir... Est-ce que vous avez réfléchi que ça prendrait pas mal comme
compétences et comme expertises, types d'expertise? Parce que là, on parle d'un
C.A., un C.A. qui va décider beaucoup de choses, et puis là je voudrais voir si
vous avez réfléchi à ça, voir... La diversité, justement, des professions, la
diversité des compétences là-dedans, ce serait important, justement, à
l'intérieur d'un C.A.
M. Arel (Jérémy) : Si je peux
y aller là-dessus, on va y aller un peu dans le même sens que la Fédération de
la relève agricole de ce matin, là, par rapport au fait que ce serait important
d'avoir des personnes de différents corps de métier, par exemple, une personne
de l'Ordre des agronomes, une personne qui serait, disons, peut-être, de
l'ordre des vétérinaires, des personnes de différents secteurs du métier... de
l'industrie agroalimentaire. Ce serait vraiment important que ça fasse partie
du conseil d'administration pour s'assurer d'avoir des expertises différentes,
qui peuvent toujours complémenter notre institut.
M. Rousselle : Mme Talbot,
vous, c'est la même chose?
Mme Talbot (Roxane) : Oui, je
vais dans le même sens que Jérémy parce que plus la diversité va être grande,
mieux la représentativité va être. Au lieu d'être ciblé sur un groupe, bien là
on va avoir l'ensemble des professionnels, puis ça, je pense que c'est quand
même assez important.
M. Rousselle : Bon, merci.
Écoutez… puis comme vous avez sûrement écouté mon introduction aussi,
peut-être, de ce matin... Moi, je pense que vous trouvez l'importance,
justement, de regrouper ou d'avoir un... Qu'est-ce que vous en pensez, d'une
gestion entre le ministère de l'Enseignement supérieur puis le MAPAQ, pour
justement avancer plus loin, puisqu'on parle toujours de...
M. Rousselle : ...mon
introduction aussi, peut-être, de ce matin, moi, je pense que vous trouvez l'importance,
justement, de regrouper ou d'avoir un... Qu'est-ce que vous en pensez, d'une
gestion entre le ministère de l'Enseignement supérieur puis le MAPAQ, pour justement
avancer plus loin, puisqu'on parle toujours de... aussi possibilité
d'universitaires, là, dans le p.l. n° 77? Quelque
part, là, ça peut apparaître, à un moment donné. Donc, vous en pensez... de
quoi, qu'est-ce que je dis actuellement?
M. Arel (Jérémy) : Nous, notre
point là-dessus, alors, on tient à... remarquer l'importance que ça soit un conseil
d'administration qui s'occupe de la gestion de l'institut de technologie, mais
que les deux ministères, que ça soit le MAPAQ ou le ministère de l'éducation
supérieure, apportent leur expertise et leur expérience à ce conseil
d'administration là. On croit autant important que les deux ministères soient
là. Cependant, on pense que, pour les cours qu'on a et nos formations, le MAPAQ
a peut-être plus d'expérience pour le côté technique, tandis que, pour le côté
plus pédagogique et formatif, le ministère de l'éducation supérieure compte peut-être
plus d'expertise et d'expérience dans ce sens-là.
M. Rousselle : Donc, un joint
des deux, à ce moment-là, je pense que c'est... on ne peut pas s'en passer un
de l'autre, effectivement, vous avez raison, surtout si on veut s'en aller vraiment
sur une diversité la plus grande pour que les étudiants puissent en profiter au
maximum, hein? On essaie toujours d'avoir le meilleur enseignement. Puis il
faut penser aussi à l'enseignement du futur, parce que, là, aujourd'hui, à la
manière qu'on en parle, en 2021, l'agriculture, elle est comme elle est là aujourd'hui,
mais ça progresse tellement vite. Donc, elle va être rendue où? Parce que là-dedans
aussi, au niveau universitaire, on parle de recherche aussi. Donc, est-ce que
vous avez regardé ça aussi au niveau de la recherche? Au niveau des agronomes
et compagnie, donc, est-ce que vous avez fait cette analyse-là aussi?
M. Arel (Jérémy) : Si on
regarde dans le sens, là, plus de la recherche, là, c'est un autre des points
qu'on trouve que c'est important de rester avec le MAPAQ comme ministère de
gestion, par le fait que c'est déjà un ministère qui fait pas mal de recherche
dans l'agroalimentaire et qu'on est déjà... les étudiants sont déjà comme...
utilisent déjà l'expertise de ce ministère-là pour faire nos projets, parce
qu'on fait déjà des projets de recherche à l'école, sauf que c'est des projets
peut-être de niveau collégial, tandis que le côté universitaire apportait des
niveaux de projet peut-être supérieurs à qu'est-ce qu'on fait là. Mais reste
que l'important, c'est que les projets de recherche qu'on fait puissent
continuer d'être autant efficaces et qu'ils nous servent d'apprentissage comme
ils sont en ce moment.
M. Rousselle : Parfait. Merci.
Je vais passer la... Ah! Mme Talbot, vous aviez quelque chose à dire?
Mme Talbot (Roxane) : Bien, si
je peux compléter ce que Jérémy veut dire, c'est vraiment... on ne veut pas
qu'un ou l'autre aille jouer dans le terrain de l'autre, si on veut, on veut
vraiment qu'ils travaillent conjointement pour avoir le meilleur bénéfice des
deux, parce qu'on pense que chacun a son expertise, mais, mis ensemble, ça
pourrait faire vraiment quelque chose de bien. Ça fait que c'est vraiment un
travail conjoint qu'on veut qui soit fait, mais...
Mme Talbot (Roxane) : …dans le
terrain de l'autre, si on veut, on veut vraiment qu'ils travaillent conjointement
pour avoir le meilleur bénéfice des deux, parce qu'on pense que chacun a son
expertise, mais mis ensemble, ça pourrait faire vraiment quelque chose de bien.
Ça fait que c'est vraiment un travail conjoint qu'on veut qui soit fait, mais
chacun dans leur spécialité.
M. Rousselle : Merci. Je
laisse la parole à ma collègue.
Le Président (M. Lemay) :
Super! Donc, Mme la députée de l'Acadie, la parole est à vous…
Mme
St-Pierre
: Merci
beaucoup, alors…
Le Président (M. Lemay) :
…environ 16 min 30 s, environ.
Mme
St-Pierre
:
Merci. Merci, Roxane. Merci, Jérémy. J'ai un petit attachement pour La
Pocatière, je l'ai dit tout à l'heure, je suis née dans la municipalité
voisine. Alors, mon coeur bat pour vous. Bien contente de vous voir ce matin.
J'aime beaucoup votre approche et je pense
qu'il faut absolument qu'on la retienne et qu'on trouve la voie de passage,
puis je suis certaine que le ministre va être ouvert à ça, c'est-à-dire cette
voie de passage pour relier le ministère de l'Enseignement supérieur au ministère
de l'Agriculture et, en fait, à cet institut-là. Et le ministre a dit : On
a été voir le ministère de l'Enseignement supérieur, on a pris les commentaires
du ministère de l'Enseignement supérieur, les gens ont travaillé ensemble.
Mais, moi, lorsque j'ai posé des questions à la ministre de l'Enseignement
supérieur en commission parlementaire très récemment, je pense, elle n'avait
pas mentionné qu'elle avait été impliquée dans la conception ou dans la
réflexion entourant ce projet de loi là.
Alors, moi, j'aime votre approche, et
surtout, oui, sur le plan technique, je pense que le MAPAQ a son mot à dire,
puis il a peut-être la meilleure expertise, mais sur bien d'autres domaines, je
pense à la détresse psychologique des agriculteurs, on en parle énormément, on
parle d'un taux de suicide qui est très élevé, on parle des gens qui, vraiment,
ont besoin d'aide. Donc, vous avez besoin d'apprendre aussi ces outils-là et peut-être
qu'en ayant un lien avec le ministère de l'Enseignement supérieur, peut-être
qu'on peut apporter une expertise.
On est dans cette pandémie, là, qui nous
affecte tous, est-ce que vous avez noté, chez les étudiants, tout comme les
étudiants du niveau collégial, un taux de stress énorme? Les étudiants en
collégial disent 64 %, il y en a qui parlent d'isolement, est-ce que…
C'est quoi, la situation des étudiants présentement, là, est-ce que vous avez
beaucoup d'abandons?
• (12 heures) •
Mme Talbot (Roxane) : Si je
peux prendre la parole. Je sais que, du côté de La Pocatière, le stress est
vraiment ressenti, là, puis ce n'est pas évident de jongler dans la nouvelle
réalité qu'on vit actuellement, puis la charge de travail est tout aussi
importante qu'une session vécue d'ordinaire à l'école. Mais là on est en ligne,
oui, les enseignants sont à notre disposition, oui, mais le contact n'est pas
pareil que si on pouvait discuter et procéder pour poser nos questions, comme à
l'habitude, si on pouvait aller à l'école. Je pense qu'il y a l'épuisement
aussi qui est ressenti, et ce n'est pas évident de s'adapter, puis avec le
stress, bien, je pense que ça fait que pas mal tout le monde, c'est ça, ressent
une fatigue assez prononcée…
12 h (version non révisée)
Mme Talbot (Roxane) :
...discuter et procéder pour poser nos questions comme à l'habitude si on
pouvait aller à l'école. Je pense qu'il y a un épuisement aussi qui est
ressenti, et ce n'est pas évident de s'adapter. Puis avec le stress, bien, je
pense que ça fait que pas mal tout le monde, c'est ça, ressent une fatigue
assez prononcée en ce moment.
Mme
St-Pierre
:
Et dans votre mémoire, vous parlez de ce vide, là, entre le ministère de
l'Enseignement supérieur et l'ITA. Et là ce qu'on voit, c'est que le projet de
loi va continuer à faire en sorte que... ce vide est encore... va être encore
existant avec le projet de loi. Il faut vraiment trouver une solution pour
arrimer le ministère de l'Enseignement supérieur à cet institut-là. Ça peut
être Jérémy ou Roxane qui peut répondre. Il y a un vide, présentement, c'est ce
qu'on constate. Donc, le vide va être reconduit.
M. Arel (Jérémy) : Bien, c'est
pour ça qu'on... c'est ça qu'on propose, souvent, dans notre mémoire, et qu'on
a répété beaucoup aujourd'hui, là, de profiter... d'avoir les expertises des
deux ministères ensemble et de combler justement le vide, là, comme vous dites,
Mme la députée de l'Acadie. C'est ça qu'on souhaite qui se passe avec le projet
de loi n° 77, de pouvoir combler ce vide-là et
d'améliorer la qualité de l'enseignement à l'ITA.
Mme
St-Pierre
:
Alors donc, je conclus qu'on a un travail à faire, nous, comme députés, c'est-à-dire
de trouver le moyen d'articuler cela en amendements, là, en projet d'articles
qu'on va... des discussions qu'on aura avec le ministre et son équipe. Je pense
qu'il y a quelque chose, là, qu'il faut absolument... dont il faut qu'on tienne
absolument compte, parce qu'on est en train de faire un beau projet, on est
conscients que ce projet de loi est beau, et il faut qu'il soit... Il est
perfectible, et il faut qu'il soit vraiment à la hauteur des attentes, de vos
attentes, des attentes des étudiants puis des futurs étudiants qui vont
fréquenter les deux campus, et le Pavillon Adélard-Godbout, particulièrement,
dans mon cas — mais j'aime beaucoup Saint-Hyacinthe. Alors, merci
beaucoup pour votre participation. Merci.
Le Président (M. Lemay) : Merci
beaucoup, Mme la députée de l'Acadie. Je ne sais pas si, le député de Vimont,
vous vouliez rajouter quelque chose pour terminer ce bloc d'échange.
M. Rousselle
: Non, écoutez,
je pense qu'avec la lecture de votre mémoire que vous avez préparé, justement...
d'ailleurs, félicitations pour votre mémoire, c'est vraiment clair, et puis on
voit, comme le ministre l'a mentionné tout à l'heure, je pense que vous avez
travaillé effectivement dans votre congé des fêtes, et ça paraît, vous avez
bien travaillé. Donc, juste pour vous dire : Félicitations! puis, écoutez,
les notes que vous emportez, que vous nous donnez, là, vos suggestions,
faites-vous-en pas, on en prend bonne note. Faites-vous-en pas. Merci.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci beaucoup. Donc, je vais maintenant céder la parole au député de Bonaventure
pour son bloc d'échange. La parole est à vous.
M. Roy
: Merci, M. le
Président. D'entrée de jeu, je suis très content de voir que le ministre a été
vérifier et que c'était, bon, une interprétation erronée, il y a une différence
de conclusion entre alinéa et paragraphe. Donc, honnêtement, on n'a jamais vu
un ministre vouloir s'amputer de pouvoir, donc c'est pour ça que j'ai été surpris.
Bonjour, Mme Talbot, M. Arel. Comme
je disais...
M. Roy
: ...que le ministre
a été vérifié et que c'était, bon, une interprétation erronée, il y a eu une
différence de conclusion, alinéa et paragraphe. Donc, honnêtement, on n'a jamais
vu un ministre vouloir s'amputer de pouvoir, donc c'est pour ça que j'ai été...
Bonjour, Mme Talbot, M. Arel.
Comme le disait mon collègue, bravo pour votre implication et pour votre
mémoire. Par contre, vous soulevez des questionnements et des interrogations,
là, vraiment intéressantes. C'est sûr que votre approche est vraiment de créer
une synergie avec le ministère de l'Éducation pour essayer d'aller chercher le
meilleur des deux mondes en ne dénudant pas l'ITA, mais en lui permettant
d'avoir accès à l'expertise du ministère de l'Éducation.
C'est sûr, j'ai plusieurs questions. Mais,
rapidement, qu'est-ce que vous pensez de l'article 82 où on veut nommer un
directeur des études qui n'ait pas peut-être de compétence ou d'expérience et
d'expertise digne de ce nom et qui serait nommé par le ministre?
M. Arel (Jérémy) : Si je peux
m'avancer sur ce point-là, M. le député de Bonaventure, c'est clair qu'un
directeur des études doit avoir un minimum d'expérience. Par contre, si c'est
pour la formation qu'il a reçue, ce n'est peut-être pas l'expérience escomptée
comparativement peut-être à quelqu'un qui a de l'expérience dans le milieu de l'enseignement
en agroalimentaire qui peut être peut-être, selon moi, un poids plus important
dans le choix du directeur des études plutôt, par exemple, que quelqu'un qui a
fait ses études dans ce domaine-là de la direction des études mais qui ne
connaît pas la réalité du milieu agroalimentaire comparativement à quelqu'un
qui aurait déjà travaillé ou même enseigné dans ce milieu-là.
M. Roy
: Parfait. Moi,
je n'ai pas beaucoup de temps, ça fait qu'il faut y aller en rafale. Est-ce que
vous pensez que, dans la mouture actuelle du projet de loi, on va avoir une
amélioration de la qualité des services qui sont offerts aux étudiants? Je sais
que vous avez... dans votre mémoire, vous parlez de la synergie, des
compétences qu'on a dans le réseau collégial en soutien psychologique, etc.,
orientation. Mais actuellement, là, dans la mouture actuelle, quelle est votre
interprétation de la qualité des services offerts actuellement? Et est-ce que
le projet de loi va bonifier l'offre de service aux étudiants en dehors du
curriculum académique?
M. Arel (Jérémy) : De la manière
que le projet de loi... de la manière qu'on a compris le projet de loi actuel,
ça n'améliore pas tout de suite les expériences des étudiants et la qualité de
l'enseignement. Et c'est ce qu'on a demandé dans notre mémoire et dans notre
exposé aujourd'hui et ce qu'on a parlé tantôt avec la députée de l'Acadie, de
profiter de ce projet de loi là et de ce changement de gouvernance là pour
apporter le meilleur... un meilleur enseignement à l'ITA et une meilleure
qualité de vie avec des services aux étudiants et étudiantes accrus avec des
techniques pédagogiques améliorées.
M. Roy
: Oui, mais
c'est de ça que je parlais, les services aux étudiants, la qualité. Tu sais, le
contenu pédagogique, les cours, c'est une chose, mais le soutien psychologique...
M. Arel (Jérémy) : …et une
meilleure qualité de vie avec des services aux étudiants et étudiantes accrus,
avec des techniques pédagogiques améliorées.
M. Roy
: Oui, mais
c'est de ça que je parlais, les services aux étudiants, la qualité… tu sais, le
contenu pédagogique, les cours, c'est une chose, mais le soutien psychologique,
etc… Bon, bien, c'est sûr que s'il y a une synergie avec le réseau collégial et
qu'il y a un échange d'expertise, puis qu'on a une direction des études, bon,
qui vient de domaines agricoles, alimentaires, mais qui a une expérience, une
expertise en termes de, bon, créations de programmes, soutien pédagogique,
etc., bien, ça va être bonifié.
Autre question : Est-ce que… quel
est, selon vous, le sort de la formation générale, actuellement? Est-ce que,
dans la mouture actuelle, bon, puis… etc., est-ce que dans la mouture actuelle
on peut craindre qu'il y ait une sous-traitance à l'extérieur des murs de
l'ITAQ, de cette formation générale là? Parce que, ce matin, on écoutait un
autre groupe qui semblait, je ne dirais pas dévaloriser la formation générale,
mais en faire un enjeu social moindre dans le cadre d'une formation en
technique agricole, de quelque nature que ce soit.
Mme Talbot (Roxane) : Si je
peux me prononcer pour répondre à la question, la formation générale, c'est sûr
qu'elle est vraiment importante, mais je ne pense pas que le projet de loi va,
comment je pourrais dire ça, affecter négativement la formation générale
offerte actuellement, mais je pense que nous, ce qu'on demande, c'est qu'elle
soit bonifiée, améliorée pour qu'elle soit plus au même niveau que les cégeps,
actuellement.
Le Président (M. Lemay) :
M. Arel, est-ce que vous voulez ajouter quelque chose en terminant?
M. Arel (Jérémy) : Non,
j'irais dans le même sens que ma collègue.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, M. le député de Bonaventure, votre temps étant à la fin, peut-être
juste une conclusion sans question.
M. Roy
: Bien, écoutez,
ce que j'entends, c'est que vous voulez que la formation générale soit bonifiée
au niveau des cégeps. Donc, ça laisse entendre qu'actuellement il y aurait
peut-être une problématique, voilà.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci beaucoup. Donc, je vous remercie beaucoup, M. Arel et Mme
Talbot, pour votre contribution à nos travaux. Ceci met fin à notre bloc
d'échange avec les membres de la commission, et, compte tenu de l'heure, je
vais suspendre les travaux jusqu'à 14 heures. Merci à tous et à toutes, et
on se revoit un peu plus tard.
Des voix
: Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 08 h)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 heures)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bienvenue à tous à la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles. Nous reprenons nos travaux.
Et nous sommes réunis virtuellement aujourd'hui
afin de poursuivre les consultations particulières et les auditions publiques
sur le projet de loi n° 77, la Loi sur l'Institut de
technologie agroalimentaire du Québec.
Alors, cet après-midi, nous entendrons les
groupes suivants : tout d'abord, le Centre de référence en agriculture et
agroalimentaire du Québec, l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec, le
Syndicat des professeurs de l'État du Québec, la Fédération des cégeps ainsi
que Fédération étudiante collégiale du Québec.
Donc, j'ai déjà constaté le quorum. Et je
souhaite la bienvenue de ce pas aux représentants du Centre de référence en
agriculture et agroalimentaire du Québec. Et je vous rappelle que vous disposez
de 10 minutes pour votre exposé. Je vous demande tout d'abord de vous
présenter, ensuite, y aller avec votre exposé, et, par la suite, il y aura une
période d'échange avec les membres de la commission. La parole est à vous.
Mme Rochefort (Sophie) :
Bonjour, merci. Alors, bonjour, M. le ministre et membres de la commission.
Tout d'abord, on tient à vous remercier de l'invitation à venir vous exposer
notre vision concernant le projet de loi n° 77 sur l'ITA.
Donc, je suis accompagnée de
Mme Gisèle Bertrand, conseillère aux communications aux affaires
corporatives au CRAAQ depuis plus de 10 ans.
Je dois vous dire qu'on a toutes les deux
un certain lien d'attache avec l'ITA, soit comme étudiante dans le cas de
Mme Bertrand et... ou comme enseignante dans mon cas. Donc, j'ai enseigné
à l'ITA à la fin des années 90.
Donc, le mémoire qui vous a été remis
présente dans un premier temps le CRAAQ et son importance, hein, dans la
concertation, le transfert de connaissances et la diffusion du savoir. Et, dans
un deuxième temps, on a voulu vous exposer des pistes de collaboration dans le
cadre de cette nouvelle gouvernance.
Donc, le CRAAQ voit plutôt d'un bon oeil,
hein, le projet de loi n° 77, surtout si ça permet une plus grande
souplesse et très certainement de très belles opportunités à venir pour une
institution aussi importante au Québec que l'ITA dans la formation de
technologues pour le secteur agricole et agroalimentaire.
Donc, dans un premier temps, une brève
description du CRAAQ. Donc, on est un OSBL mandaté par le MAPAQ et les
organisations agricoles et agroalimentaires québécoises pour concerter et
diffuser les connaissances. Il faut dire que c'est un réseau unique de
mobilisation et de transfert de connaissances. Mobilisation, car il peut
compter sur son réseau important d'experts et ses comités dans la production de
connaissances et leur transfert. Le CRAAQ soutient et contribue, hein, à
l'avancement et à l'innovation des entreprises agricoles...
Mme Rochefort (Sophie) : ...les
connaissances. Il faut dire que c'est un réseau unique de mobilisation et de
transfert de connaissances. Mobilisation, car il peut compter sur son réseau
important d'experts et ses comités dans la production de connaissances et leur
transfert. Le CRAAQ soutient et contribue, hein, à l'avancement et à
l'innovation des entreprises agricoles et agroalimentaires québécoises en
donnant accès, hein, à ses contenus et ses connaissances. Puis la mobilisation
et la représentativité des parties prenantes au sein des comités et commissions
constituent vraiment la pertinence du CRAAQ. Puis la concertation est vraiment
primordiale au CRAAQ pour une construction et un transfert de connaissances
efficace. Puis cette concertation permet l'identification de problématiques ou
de besoins communs qui interpellent l'ensemble des acteurs du secteur. Donc,
avec 700 membres, hein, experts et collaborateurs, le CRAAQ constitue un
lieu de rassemblement et de concertation unique et essentiel pour tous les
intervenants du milieu.
Le CRAAQ répond aussi à un important
besoin des utilisateurs pour la centralisation de connaissances pertinentes et
validées. Donc, je vous invite à consulter dans le mémoire les réalisations du
CRAAQ, qui sont nombreuses, vous avez dû le voir, et tous les types d'outils
développés, incluant des projets structurants, juste à titre d'exemple, comme
L'Arterre qui vise à jumeler des cédants agricoles à des aspirants pour assurer
la relève, justement, dans le secteur.
Donc, maintenant, j'aimerais axer ma
présentation plus sur notre vision de collaboration avec la nouvelle
gouvernance de l'ITA. Dans le mémoire, vous allez trouver les actuelles
collaborations, hein, il en existe déjà, et les usages des produits et services
du CRAAQ par l'ITA, qu'on a nommés «État des lieux» dans le mémoire.
Maintenant, au niveau des collaborations futures, nous avons identifié cinq
points sur lesquels ces collaborations pourraient être accrues ou bonifiées
avec l'ITA. Donc, comme je le disais, le corps professoral s'implique déjà ou
utilise les services du CRAAQ, et nous les remercions de leur implication. Mais
cette collaboration pourrait être accrue et bonifiée dans cette nouvelle
gouvernance.
Donc, pour premier point identifié en
termes de collaboration, tout d'abord, ça serait d'encourager l'utilisation des
ouvrages, publications et outils Web du CRAAQ dans le cadre des enseignements
donnés à l'ITA. À titre d'exemple, dans les publications qu'on produit au
CRAAQ, il y a plusieurs guides de production qui touchent plusieurs cultures,
plusieurs élevages aussi. On a des guides de référence, notamment le guide de
référence en fertilisation. Ce sont des outils qui seraient à la fois utiles
pour le corps professoral et les étudiants. On possède aussi bibliothèque assez
impressionnante de feuillets de références économiques qui font effet des
budgets de production, des coûts de production. Donc, ça aussi, au niveau de la
pédagogie et de l'enseignement, ça serait très fort utile pour le corps
professoral et les étudiants. Puis aussi on a plusieurs outils Web. Notons
entre autres le site Agri-Réseau qui permet... qui est gratuit, hein, qui
permet aux utilisateurs d'avoir accès à une foule d'informations de pointe dans
le secteur agricole et...
Mme Rochefort (Sophie) :
...fort utile pour le corps professoral et les étudiants.
Puis aussi, on a plusieurs outils Web.
Notons entre autres le site Agri-Réseau qui permet, qui est gratuit, hein, qui
permet aux utilisateurs d'avoir accès à une foule d'informations de pointe dans
le secteur agricole et agroalimentaire. Et comme je vous ai parlé, il y a aussi
L'Arterre. Donc, ce qui serait intéressant dans la future gouvernance, c'est de
prévoir des présentations de cette organisation pour mettre, comme je vous
disais, en lien des cédants avec des jeunes. Donc, il y a sûrement des
étudiants de l'ITA qui aspirent à devenir exploitants agricoles, mais qui ne
sont pas issus du monde rural, donc ça devient compliqué pour eux de réaliser
ce projet. Et certainement, L'Arterre pourrait les accompagner dans la
réalisation de ce projet. Donc, ça, c'est le premier point qu'on voyait au
niveau des collaborations.
Le deuxième, ça serait de développer des
formations continues de concert avec le CRAAQ. Actuellement, l'ITA possède un
bon programme de formation continue. Ils ont l'expertise au niveau de la
pédagogie. Et parallèlement, au CRAAQ, on développe justement une expertise sur
des plateformes d'e-learning, de classes virtuelles. Bien, vous vous en doutez
bien, ces jours-ci, ces temps-ci, ça a pris beaucoup d'ampleur avec la
situation actuelle. Donc, il y a vraiment une force de frappe, je dirais, à
avoir avec cette collaboration de nos deux institutions. Notamment peut-être
pour accéder à des programmes et développer des produits pédagogiques qui
seraient innovants et pourraient se démarquer justement d'autres institutions.
Le troisième point au niveau de la
collaboration qu'on voyait aussi dans la future gouvernance, c'est d'encourager
les enseignants à s'impliquer en tant que membres des comités et commissions du
CRAAQ. Comme je vous l'ai mentionné, c'est un réseau important. C'est un milieu
d'échange aussi. Donc, cette implication permettrait cet échange de
connaissances. Ça permettrait également au corps professoral d'établir un
réseautage important pour l'élaboration éventuellement de projets et des
contributions concrètes aussi au développement d'un secteur en particulier.
Finalement, aussi, pour le quatrième point
de collaboration qu'on envisageait, ça serait de conforter l'ITAQ pour ce qui
est de la disponibilité de ses résultats d'essais et études terrain pour leur
promotion et leur diffusion sur les plateformes du CRAAQ. Comme je le disais en
introduction, on est mandaté pour concerter et diffuser les connaissances, et
ça inclut aussi tout ce qui est résultat d'essai. Donc, pour une institution
comme l'ITAQ qui fera de la recherche appliquée, il est essentiel que les
résultats des essais menés, bien, arrivent jusqu'aux utilisateurs, mais dans
une forme à la fois attrayante, concise et vulgarisée. Puis le CRAAQ possède
l'expertise et les ressources pour adapter les résultats sous cette forme, et
rendre, surtout, accessible à un grand nombre d'utilisateurs via ses
différentes plateformes.
Et je termine avec le cinquième point de
collaboration future qu'on voyait, ou d'opportunité pour cette nouvelle
gouvernance. Donc, le développement des marchés et les politiques
gouvernementales incitent les entrepreneurs agricoles à se moderniser pour
accroître notamment l'autonomie alimentaire du Québec. Donc, le ministre en a
parlé...
Mme Rochefort (Sophie) : ...et
je termine avec le cinquième point de collaboration future qu'on voyait, ou d'opportunité
pour cette nouvelle gouvernance. Donc, le développement des marchés et les politiques
gouvernementales incitent les entrepreneurs agricoles à se moderniser pour
accroître notamment l'autonomie alimentaire du Québec. Donc, le ministre en a
parlé au cours des derniers mois, puis deux points nous interpellent justement
afin que les finissants de l'ITA puissent soutenir au mieux le développement
des entreprises et que les connaissances vulgarisées soient disponibles et
accessibles, notamment le premier, dans l'actualisation des connaissances en
fonction de ces secteurs d'avenir. Notamment, on pense à l'intelligence
artificielle, la robotisation, l'agroenvironnement. Et aussi un autre point qui
a soulevé notre attention, c'est dans la possibilité de mettre en place un
CCTT. Il y a plusieurs secteurs qui pourraient être avantagés ou croître plus rapidement
avec davantage de recherche appliquée qui serait réalisée justement à l'ITA,
voire, la mise, peut-être, de nouveaux CCTT. Donc, à titre d'exemple, on avait
mentionné, dans le mémoire, le secteur des cultures abritées et en serre. Donc,
on a une volonté justement d'accroître ces productions. Ça nécessitera aussi,
de la part du programme d'enseignement, des technologies de pointe pour
répondre à ce besoin.
• (14 h 10) •
Donc, voilà un peu les pistes de collaboration
qu'on avait identifiées dans notre mémoire. Comme je vous disais, on le voit
d'un bon oeil, ce projet de loi, on est convaincus du rôle et de l'importance
de l'ITAQ dans la formation des techniciens en agriculture, en agroalimentaire,
en horticulture et en gestion agricole, au Québec, et dans la formation
continue des producteurs agricoles. On souhaite sincèrement que cette nouvelle organisation
connaisse un vif succès et on serait heureux d'y contribuer par des collaborations
justement fructueuses. Et dans la perspective, toujours, de répondre aux enjeux
actuels et futurs du secteur agricole et alimentaire au Québec, et ce, en
adéquation avec les enjeux qui ont été définis et identifiés dans le Plan d'agriculture
durable. Donc, pour terminer, le CRAAQ est une force vive générée par et pour
le secteur agricole et agroalimentaire. Nous souhaitons que ce même secteur
tire avantage, partie de ce carrefour d'expertise et de connaissances en s'en
servant comme d'une assise pour son développement et son rayonnement.
Donc, voilà, je vous remercie pour votre
attention, et moi et Mme Bertrand, bien, on est disponibles pour répondre à vos
questions.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci beaucoup, Mme Rochefort, pour votre exposé, et merci, Mme Bertrand,
d'être avec nous. Et sur ce, je cède la parole maintenant à M. le ministre pour
son échange. Allez-y, M. le ministre.
M. Lamontagne : Merci. Merci
beaucoup, M. le Président. Salutations à Mme Bertrand, à Mme Rochefort. Merci
beaucoup pour votre présentation. Je pensais peut-être, aujourd'hui, avoir
l'occasion de rencontrer pour la première fois votre nouvelle présidente, hein,
qui est nouvellement en poste. Alors, ça sera pour une autre opportunité.
Avant de commencer, j'aimerais revenir, ce
matin, un petit peu, au bénéfice de mes collègues, là, sur les travaux qu'on a
faits ce matin. Juste quelques points. Premier des points, ce matin, on a
entendu trois groupes et puis on a eu trois groupes qui ont vraiment clairement
manifesté leur...
M. Lamontagne : …commencer,
j'aimerais revenir, ce matin, un petit peu, au bénéfice de mes collègues, là,
sur les travaux qu'on a faits ce matin, juste quelques points. Premier des
points, ce matin, on a entendu trois groupes, et puis on a eu trois groupes qui
ont vraiment clairement manifesté leurs recommandations à savoir l'importance
que l'ITAQ demeure associé au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation du Québec. Et puis, aussi, il a été question de collaboration
entre l'ITAQ et le ministère de l'Enseignement supérieur, et puis j'ai entendu
mes collègues parler de l'importance de l'apport du MES dans la mission et dans
ce que va faire l'ITA.
Je veux rappeler encore à mes collègues,
au départ, il y a une très grande collaboration entre l'ITA puis le ministère
de l'Enseignement supérieur. Comme je l'ai dit plus tôt ce matin, d'abord et
avant tout, les programmes, l'enseignement qui est dispensé à l'ITA est tout à
fait qualifié par le ministère de l'Enseignement supérieur, par l'entremise de
la Commission d'évaluation puis de l'enseignement collégial. Ça, c'est une
première des… tout ce que fait présentement encore l'ITA est en audit avec… au
niveau de la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial.
Un autre point aussi, c'est que le ministère
de l'Enseignement supérieur a contribué à la rédaction… au projet qui est
présenté… a contribué puis, nécessairement, a donné son aval à ce qui a été
présenté. Si le ministère de l'Enseignement supérieur n'avait pas été en accord
avec ce qui avait été présenté, je veux dire, il n'y aurait pas eu de dépôt du projet
de loi n° 77. Puis ce qui est important aussi de se rappeler, c'est qu'aujourd'hui,
en 2021, il n'y a pas un établissement d'enseignement qui pourrait dispenser
des programmes puis de l'enseignement d'ordre collégial au Québec puis que ça
ne pourrait pas être arrimé de façon très étroite avec le ministère de
l'Enseignement supérieur. Alors, ça, c'est une première des choses.
Mais une chose qui est importante, c'est
qu'il y a beaucoup des préoccupations qu'on a entendues, une source importante
de ces préoccupations-là, ce matin, réside dans le pourquoi, justement, on a
déposé de projet de loi là, qui vise à accorder davantage d'autonomie puis à
sortir l'ITAQ, si on veut, du giron de la fonction publique, faire en sorte que
ça soit un organisme autre que budgétaire, qui fait en sorte que ça soit un
organisme autonome. En disant «organisme autonome», qu'est-ce que ça veut dire?
Ça veut dire que l'ITAQ va pouvoir compter sur son propre conseil d'administration,
mais un conseil d'administration dont la mission va être de s'assurer que
l'ITAQ puisse réaliser pleinement son potentiel. Et comment l'ITAQ peut
réaliser pleinement son potentiel? C'est en offrant un enseignement puis un
environnement éducatif de grande qualité au bénéfice, je veux dire, des
étudiants, au bénéfice des professeurs puis ultimement au bénéfice de tout le
secteur agricole.
Alors, à partir du moment où on a un
conseil d'administration dont c'est la mission, ça veut dire qu'ils se lèvent
chaque matin, les gens qui en font partie, là, c'est ça, leur objectif. Puis
sur ce conseil d'administration là, bien là, on a le…
M. Lamontagne : ...enseignement
puis un environnement éducatif de grande qualité au bénéfice, je veux dire, des
étudiants, au bénéfice des professeurs puis ultimement au bénéfice de tout le
secteur agricole.
Alors, à partir du moment où on a un conseil
d'administration dont c'est la mission, ça veut dire qu'ils se lèvent chaque
matin, les gens qui en font partie, là, c'est ça, leur objectif. Puis sur ce conseil
d'administration là, bien, là, on a le directeur général de l'ITAQ, on a le
directeur des études, on a des représentants du personnel, on a le représentant
des étudiants, on a un représentant du ministère de l'Enseignement supérieur,
et puis on peut... Le conseil d'administration, à tout temps dans l'existence
de l'ITAQ, va pouvoir s'adjoindre les compétences de toutes personnes qu'il va
trouver importantes ou essentielles à s'assurer de l'aider pour être capable de
livrer sa mission au bénéfice des étudiants.
Alors, on part d'un environnement où on a
une institution qui avait un peu... qui n'avait pas ces capacités-là, où on
s'en va dans un environnement où on a un conseil d'administration dont la mission
première, c'est de faire prospérer l'ITA. Au départ, il va avoir six membres du
conseil d'administration qui sont directement liés au milieu éducatif, qui sont
en lien avec le... Il va avoir un représentant du ministère de l'Enseignement
supérieur qui va être au sein du conseil d'administration. Puis après ça, le
conseil, il va avoir la capacité de s'adjoindre, ou de nommer, ou de rechercher
des administrateurs qui vont rencontrer en temps et lieu à travers des années
le profil dont il va avoir besoin pour s'assurer de rendre à bien sa mission.
Ça fait que je voulais juste rendre ça plus clair un peu au bénéfice de mes
collègues.
Ceci étant dit, au niveau du CRAAQ, au
Québec, on a plusieurs, plusieurs organisations qui dispensent de la formation,
qui sont liés au secteur agricole, au secteur agroalimentaire, hein? Puis le
CRAAQ en est une organisation qui fait ça. C'est certain que l'ITA occupe un
rôle important dans cet écosystème-là. Il y a un certain nombre de cégeps qui
occupent un rôle aussi important dans leur région aussi dans tout l'écosystème,
mais entre autres le CRAAQ occupe une place importante aussi dans cet
écosystème-là, mais il y a d'autres organisations aussi, un peu partout sur le
territoire, qui donnent de la formation qui est associée au secteur
bioalimentaire.
Puis la commission a reçu une lettre du
collège d'Alma qui mentionne sa préoccupation pour un transfert de
connaissances qui est adéquat. Il mentionne l'importance au point de vue de
l'exemple d'expertises qui sont spécifiques. Et puis, là, quand je regarde le
CRAAQ, je me dis, bien, écoute, le CRAAQ doit avoir certainement aussi, à titre
de ressources en formation et tout ça, le CRAAQ aussi doit avoir toujours cette
préoccupation de s'assurer de la fluidité et puis du transfert des meilleures
connaissances aussi sur le territoire du Québec.
Ça fait que, dans ce contexte-là, comment
voyez-vous que le fait que la mise en oeuvre du projet de loi n° 77, là,
qui va venir cette autonomie-là à l'ITAQ, comment voyez-vous que tout ça, ça va
pouvoir contribuer encore peut-être davantage au partage de la connaissance
puis de l'innovation entre les différentes maisons d'enseignement puis les
différentes, pas juste maisons, mais les différentes ressources...
M. Lamontagne : ...mise en
oeuvre du projet de loi n° 77, là, qui va venir
donner cette autonomie-là à l'ITAQ, comment voyez-vous que tout ça, ça va
pouvoir contribuer encore peut-être davantage au partage de la connaissance
puis de l'innovation entre les différentes maisons d'enseignement puis les
différentes... pas juste maisons, mais les différentes ressources d'enseignement
associées au secteur bioalimentaire au Québec?
Mme Rochefort (Sophie) : Bien,
je peux commencer un début de réponse, puis j'inviterai Gisèle après à répondre.
Bien, comment on le voit? Je reviendrais peut-être sur la participation, justement,
à nos comités et commissions. Comme on le disait, hein, dans ces comités et
commissions, je ne l'ai pas précisé, mais ils sont constitués de gens... de
chercheurs, d'enseignants, de gens du MAPAQ, du privé. Dans le fond, je disais
que c'était une mobilisation puis une concertation. C'est là la force, je
crois, du CRAAQ, c'est que tous les joueurs sont autour de la table, et c'est
d'un point de vue commun que sont établis en fait les enjeux puis les besoins
du secteur, en quelque sorte. Et c'est important de dire que les gens qui
viennent sur nos comités et commissions, les experts, bien, ils enlèvent leur
chapeau, hein, puis ils viennent vraiment dans le but de faire avancer un
secteur en particulier. Donc, s'ils sont sur le comité par exemple
agroforesterie, bien, ils sont là dans un but commun, c'est de faire
progresser, évoluer le secteur agroforesterie, de le structurer.
Donc, je dirais, dans cette optique-là, c'est
le rôle qu'on peut jouer puis c'est ce qu'on... On met nos efforts à concerter
ces gens-là justement pour qu'il y ait une voix commune. Donc, on le voit vraiment
comme ça aussi, là, pour des secteurs particuliers, il peut se créer des
comités, d'avoir cette concertation autour de la table, puis que tout le monde
soit présent pour se parler puis avancer dans le même sens, finalement.
M. Lamontagne : Voyez-vous
un... Là, ça, c'est de la perspective du CRAAQ. Mais voyez-vous un bénéfice
ajouté? Parce que vous avez eu à collaborer depuis un certain nombre d'années
avec l'ITA. Dans un contexte où l'ITA va être maintenant un organisme qui va
être autonome, qui va avoir davantage de flexibilité, d'agilité, voyez-vous un
bénéfice additionnel au point de vue justement de cette capacité-là de collaboration
puis de transfert de connaissances un peu partout sur le territoire?
• (14 h 20) •
Mme Rochefort (Sophie) : Bien
oui, tout à fait. Je pense aussi qu'ils vont pouvoir avoir accès peut-être à
certains programmes qu'ils n'ont pas accès actuellement. Donc, ça, c'est au
niveau... Je pense qu'il va y avoir un bénéfice de ce côté-là, effectivement.
Puis, bien, avec la nouvelle structure, c'est clair que, comme on le disait,
s'ils peuvent davantage s'impliquer, puis on leur permet aussi de s'impliquer,
hein, il faut libérer du temps pour ces gens-là sur les comités, bien, ça, ça
va être un plus.
Je ne sais pas si, Gisèle, tu voulais
intervenir ou rajouter.
Mme Bertrand
(Gisèle) : Bien, oui. Merci pour la question. En fait, les comités...
ou c'est ce que je voulais rajouter par rapport... en complément, c'est que les
comités, commissions du CRAAQ, quand ils amorcent des projets ou déposent des
projets, il y a toujours une veille qui est faite en amont. Alors, on ne
duplique pas les connaissances. Quand on travaille dans un secteur, c'est vraiment
en complément de ce qui existe puis c'est vraiment pour combler de l'expertise
qui est manquante. Ça fait que, ça, c'est important. Alors, on se duplique...
on se...
Mme Bertrand (Gisèle) : …c'est
que les comités, commissions du CRAAQ, quand ils amorcent des projets ou
déposent des projets, il y a toujours une veille qui est faite en amont. Alors,
on ne duplique pas les connaissances. Quand on travaille dans un secteur, c'est
vraiment en complément de ce qui existe, puis c'est vraiment pour combler de
l'expertise qui manque. Ça fait que ça, c'est important. Alors, on se duplique…
mais pas à la place d'une institution quelconque, c'est vraiment parce qu'il y
a un besoin criant dans le milieu.
Puis d'autre part, comme Sophie le
mentionnait, je pense qu'on pourrait vraiment tirer profit justement de cette
nouvelle structure là puis s'entraider, parce que je pense que l'ITA va avoir
besoin de d'autres expertises que la leur, s'ils veulent faire… comme nous, on
développe beaucoup des formations asynchrones, synchrones, des formations
mixtes actuellement. Je regardais sur les sites de l'ITA, les formations
continues, par exemple, pour les producteurs, c'est beaucoup des formations
soit en salle ou en virtuel mais synchrones.
Alors, nous, on s'en va vraiment plus dans
le mode asynchrone, en différé, puis des formations mixtes qui vont être plus
dynamiques. Ça fait que ça, c'est sûr qu'on pourrait vraiment travailler en
complémentarité avec les campus, avec les deux campus. Voilà.
M. Lamontagne : Merci. Merci beaucoup,
Mme Bertrand.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre, juste en vous rappelant, aucun problème, vous pouvez y aller quand
vous voulez, il reste environ six minutes au bloc d'échange, puis il y a
d'autres interventions de votre formation politique.
M. Lamontagne : Oui, bien
juste rapidement. On a différents groupes, que ce soit le conseil, c'est un
exemple, Conseil des industriels laitiers qui ont déposé une lettre à la
CAPERN, qui mentionne soit de mettre sur pied une formation spécialisée en transformation
agroalimentaire à l'ITAQ. On connaît l'historique des ITA, sa capacité à
développer des programmes de formation. Encore là, le fait de conférer cette flexibilité-là
puis cette fragilité-là, vous, d'un oeil d'institution qui fait de la formation,
voyez-vous que ça va être positif pour l'ITA à lui donner la marge de manoeuvre
additionnelle pour être en mesure justement d'accommoder ces clientèles-là au point
de vue de la formation, voyez-vous ça d'un bon oeil?
Mme Rochefort (Sophie) : Bien
oui, tout à fait, clairement, hein? Comme vous le disiez, on n'est pas le seul
organisme qui fait du transfert de connaissances, puis il y a des belles choses
qui se font au Québec. Donc, oui, si c'est pour répondre aux besoins d'un
secteur puis d'y répondre de façon innovante puis plus précise, tout à fait,
là, on le voit d'un bon oeil.
M. Lamontagne : Merci. Alors, M.
le Président, je vais laisser la parole à mes collègues.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc, Mme la députée d'Argenteuil, la parole est à vous. Il reste
environ 4 min 30 s.
Mme Grondin : Merci, M. le
Président. Donc, je vais y aller rapidement pour laisser la chance à mes
collègues de poursuivre avec leurs questions. Bonjour, mesdames, très
intéressant, votre présentation. Je ne connaissais pas le CRAAQ et je pense que
je suis tombée en amour avec la structure que vous avez comme organisme à but
non lucratif, je trouve ça tout à fait génial de vous définir comme un réseau
d'experts assez souple qui va… Donc, chapeau! Merci.
J'ai une petite question, dans votre
mémoire, rapidement, vous proposez comment vous pouvez collaborer…
Mme Grondin : …comme organisme
à but non lucratif. Je trouve ça tout à fait génial de vous définir comme un
réseau d'experts assez souple qui va donc… Chapeau! Merci.
J'ai une petite question. Dans votre mémoire,
rapidement, vous proposez comment vous pouvez collaborer davantage dans le
cadre des enseignements. Vous amenez différentes façons. Donc, la première, au
premier point : encourager l'utilisation des ouvrages, publications,
outils du CRAAQ dans le cadre des enseignements qui seraient donnés à l'ITAQ.
Au point quatre, vous amenez toute l'idée
de la présentation de L'Arterre, donc est-ce que vous… À l'heure actuelle,
c'est quelque chose qui ne se fait pas. Est-ce que le changement vers l'ITAQ va
aider davantage ce genre d'exemples là de transfert de connaissances? Et est-ce
que pour permettre à des jeunes qui ne sont pas issus du milieu agricole… il y
en a beaucoup, moi, dans mon comté qui sont intéressés à venir faire de
l'agriculture chez nous. Et donc, L'Arterre est très important chez nous. Comme
vous voyez que ça puisse être encore plus être mis en valeur?
Mme Rochefort (Sophie) : Bien,
comme on le mentionnait, bien, pour L'Arterre, c'est assez jeune, hein? C'est
assez récent, on est à notre troisième année, et c'est vrai qu'en écrivant ce
mémoire, on a dit : Bien, il faut aller rencontrer les étudiants de
l'ITAQ. Il y a du démarchage qui s'est déjà fait concernant nos produits et
services, hein, on va y retourner ce printemps justement pour, c'est ça, faire
une présentation sur notre organisation, les services qu'on offre puis aussi au
niveau de la nouvelle direction. Mais pour L'Arterre, en fait, ça n'a pas été
fait, et c'est vraiment… je suis convaincue qu'il y a une clientèle-là ou des
gens qui seraient vraiment intéressés par l'information.
Donc, on se disait qu'avec la nouvelle
gouvernance ce serait l'opportunité de dire : Bon, bien, systématiquement,
à chaque année, bon, on va rencontrer ces jeunes, on leur dit : Bien, il
existe des agents de maillage à travers le Québec, on a maintenant 84 MRC
dans lesquelles il y a des agents de maillage qui sont là pour les aider, puis
qu'on s'assure comme ça qu'il y ait une relève agricole. Donc, oui, on espère
en tout cas que ça sera plus… que ça sera possible et faisable dans cette
nouvelle gouvernance. Tout à fait.
Le Président (M. Lemay) : …la
parole au député de Bourget pour son intervention en deux minutes environ.
M. Campeau : En deux minutes.
Oui. Bien, merci de votre présentation. Vous avez présenté l'étude d'une façon
très, très conviviale, que vous allez travailler en accord, en harmonie avec
ça, et c'est très bien, c'est extrêmement intéressant. Je voulais vous reposer
la question un peu d'un autre point de vue, avez-vous des craintes du
genre : il va y avoir tellement de synergie… est-ce que vous allez perdre
de l'espace, gagner de l'espace? Comment vous voyez ça? Y a-tu une crainte que
vous ayez une perte d'influence, mettons, par rapport à ça?
Mme Rochefort (Sophie) : Non,
je dirais... Bien, Gisèle pourra parler, mais comme directrice générale, j'ai…
M. Campeau : ...il va y avoir tellement
de synergie. Est-ce que vous allez perdre de l'espace, gagner de l'espace?
Comment vous voyez ça? Y a-tu une crainte que vous ayez une perte d'influence,
mettons, par rapport à ça?
Mme Rochefort (Sophie) : Non,
je dirais... Bien, Gisèle pourra parler, mais comme directrice générale, je
n'ai pas de crainte. On est une équipe de 38 personnes au CRAAQ, donc on fait beaucoup
de choses déjà pour 38 personnes. Il y a tellement de place pour de la
diffusion et du transfert de connaissances. Bien sûr, on se veut un centre
qui... de mobilisation et de concertation, mais on est souvent aussi
complémentaires à d'autres institutions. Puis on n'est pas une institution de formation,
comme l'ITA, donc c'est pour ça qu'on dit : On est complémentaires. Donc,
non, on n'a pas de crainte. On le voit vraiment comme dans un esprit de
collaboration.
M. Campeau : O.K. Mme
Bertrand?
Mme Bertrand (Gisèle) : En
fait, oui, on est un carrefour d'expertises, mais on est aussi une plateforme
de diffusion puis on dessert l'ensemble du milieu. On est vraiment... On
travaille à peu près avec tout le monde, on n'est pas... on n'a pas de parti
pris, à part... On est favorables à la mise en place de cette organisation-là,
mais on n'a pas de parti pris puis on ne manque pas de travail non plus. Comme
vous avez pu le voir dans le mémoire, on fait à peu près 120 projets par année.
On est une équipe relativement... On est 38, là, actuellement, alors on ne
manque pas de travail.
Puis c'est ça, on fait... on a 20 sites
Internet aussi, 20 sites Internet et outils, comme vous avez pu le voir dans le
mémoire. Ça fait qu'on met à jour ces sites-là, qui sont, pour la plupart,
gratuits, pour le bénéfice de l'ensemble du secteur puis l'ensemble des
organisations du secteur. Donc, ça va nous faire plaisir de collaborer avec les
gens de l'ITAQ, puis dans la mesure où ils auront besoin de nous aussi, puis
qu'il y aura des opportunités, des occasions de développement conjoint.
M. Campeau : Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, ceci complète le bloc d'échange avec les membres du gouvernement.
Maintenant, je cède la parole au député... je ne le vois pas à l'écran... le
député de Vimont, si on se fie à ce qu'on faisait tout à l'heure. D'accord,
alors allez-y, M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Oui, merci.
Bien, bonjour, Mme Rochefort, Mme Bertrand, merci. J'ai regardé moi aussi
attentivement votre mémoire, très intéressant. Écoutez, je regardais,
justement, dans votre réseau... 14 membres du conseil d'administration. Je vous
ai écoutées tantôt, la variété, justement, de vos gens, là, tu sais, donc la
diversité d'expertises que vous avez chez vous, et vous en avez parlé, même,
que c'était votre force. Puis je suis d'accord avec vous parce que plus que tu
as une expertise variée, je pense que mieux l'éducation est faite, donc, à ce
moment-là, et c'est ça qu'on cherche au Québec. Dans les 14 membres du conseil
d'administration, est-ce que c'est varié aussi, là, dans la formation qu'ils
ont, dans l'expertise qu'ils ont?
• (14 h 30) •
Mme Rochefort (Sophie) : Oui,
tout à fait. On a des gens qui sont producteurs et productrices agricoles. On a
des gens des MRC. On a des gens aussi d'entreprises privées, des entrepreneurs.
Donc, oui, c'est varié aussi au sein du C.A., puis c'est ce qui fait la force,
hein, je vous dirais, à ce niveau-là...
14 h 30 (version non révisée)
Mme Rochefort (Sophie) :
...on a des gens qui sont producteurs et productrices agricoles. On a des gens
des MRC. On a des gens aussi d'entreprises privées, des entrepreneurs. Donc,
oui, c'est varié aussi au sein du C.A., puis c'est ce qui fait la force, hein,
je vous dirais, à ce niveau-là, dans nos comités également, là.
M. Rousselle : Donc, si
je reviens au p.l. n° 77, justement, dans le conseil
d'administration, la variété, la compétence, l'expertise qu'on cherche, donc,
seriez-vous d'accord avec moi que, dans le C.A., l'ITA devrait être la même
chose, dans le fond? Parce que, si on veut donner une expertise vraiment pleine
et entière, là, dans une expertise totale, donc, à ce moment-là, on devrait
retrouver similairement dans un conseil d'administration de l'ITA la même
chose. Êtes-vous d'accord avec moi?
Mme Rochefort (Sophie) :
Oui. Oui, puis c'est sûr que c'est enrichissant, puis... Oui.
M. Rousselle : Bon, O.K. Parce
que, justement, je regardais ça, votre expertise est... «My God», vous avez du
monde là-dedans, là, c'est... Ça vient vraiment de partout. Puis j'ai même...
J'ai été voir votre C.V. C'est pour savoir votre formation, c'était quoi. Donc,
très enrichissant, très... En tout cas, moi, je suis bien content de vous
entendre.
Écoutez, au niveau de la formation aussi,
j'en ai parlé dans tous les autres groupes, concernant une possibilité qu'il y
ait une gestion conjointe entre le ministère de l'Enseignement supérieur puis
le MAPAQ pour justement... parce qu'on parle aussi, peut-être, une possibilité d'enseignement
universitaire à un moment donné. Donc, vous en pensez quoi, de qu'est-ce que je
dis, là?
Mme Rochefort (Sophie) :
Oh! bonne question. On ne s'est pas vraiment penchés là-dessus. J'aurais plus
une... Oui, il y a Gisèle qui veut réagir.
Mme Bertrand (Gisèle) : Peut-être,
je me demandais, il n'y a pas déjà une passerelle ITA-Université Laval? Il me
semble qu'il y a déjà desprogrammes...
Mme Rochefort (Sophie) : Il
y a un D.E.C.-bac.
Mme Bertrand (Gisèle) :
Il y a un D.E.C.-bac déjà, il y a déjà un programme passerelle. Alors, c'est déjà
en place, là. Je ne sais pas...
M. Rousselle : Moi, je
m'en vais vraiment sur une gestion conjointe, comprenez-vous? Donc, à ce
moment-là... Parce qu'on ne peut pas se passer du MAPAQ, on s'entend. Mais, si
on veut plus aller vers... le côté universitaire, puis je me disais... Une
gestion conjointe, j'ai bien compris qu'est-ce que le ministre a dit. Mais,
moi, qu'est-ce qui est écrit, qu'est-ce qui reste, c'est encore plus important
pour moi, là.
Mme Bertrand (Gisèle) :
... Vas-y, Sophie, excuse.
Mme Rochefort (Sophie) :
Oui. En fait, je ne sais pas, je pense que la question devrait être posée
peut-être plus aux organismes, aux universités qu'à nous, là, par rapport à ça.
Comme nous, on... Comme on le disait, on est vraiment une plateforme de
diffusion, donc on est là pour travailler avec les personnes. Donc...
M. Rousselle : Bien, je
vous remercie beaucoup. Je vais passer la parole à ma collègue d'Acadie.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, Mme la députée d'Acadie, la parole est à vous.
Mme
St-Pierre
:
Merci, M. le Président. Alors, je salue nos invités. C'est fort intéressant, ce
que vous faites comme organisme. Mais vous existez depuis longtemps parce que
vous êtes né de la fusion de trois organismes dans les années 2000, donc
vous avez une grande expertise, une grande connaissance du milieu. Alors, je
salue votre expertise.
Ma première question, c'est sur votre financement.
Vous êtes financés par quel... de quel moyen? Parce que vous avez quand même
38 employés...
Mme
St-Pierre
: …comme
organisme, mais vous existez depuis longtemps parce que vous êtes né de la
fusion de trois organismes dans les années 2000, et donc, vous avez une
grande expertise, une grande connaissance du milieu, alors je salue votre
expertise.
Ma première question, c'est sur votre
financement. Vous êtes financés par quels moyens? Parce que vous avez quand
même 38 employés, c'est une grosse masse salariale. D'où vient le
financement?
Mme Rochefort (Sophie) : Donc,
le financement vient en partie… il y a 25 % qui vient d'une convention
MAPAQ-CRAAQ, et 75 % qui vient vraiment de nos projets. Donc, on
s'autofinance à 75 % puis il y a une volonté que ce pourcentage-là soit
augmenté.
Mme
St-Pierre
:
O.K. Le pourcentage du MAPAQ ou l'autre?
Mme Rochefort (Sophie) : Non,
l'autre.
Mme
St-Pierre
: Parce
qu'on peut vous aider… Donc, moi je reviens à ce que… au commentaire que le
ministre a fait au début puis je pense que le ministre a de très bonnes
intentions puis c'est un beau projet, on l'a dit dès le départ, mais on pense
qu'il faut vraiment se porter à l'écoute de ce que les étudiants ont dit ce
matin.
Et ce matin, parlant du ministère de
l'Enseignement supérieur et du MAPAQ, les étudiants ont dit, et je cite :
Or, l'ITA n'étant pas sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur,
peut difficilement faire profiter ses étudiants et étudiantes des avancées en
matière de réussite qui sont prévues dans les prochaines années, notamment
grâce au chantier sur la réussite du ministère de l'Enseignement supérieur.
Malgré ses bonnes intentions pour soutenir les étudiants, l'ITA choisit, en
optant pour une telle gouvernance, de renoncer à une expertise pédagogique et
éducationnelle dont elle a besoin afin de rester concurrentielle et lui
permettant d'évoluer dans ses pratiques au même rythme que le reste du réseau
collégial, qui travaillent en synergie depuis des décennies.
Alors, je pense qu'il faut tenir… il faut
prendre vraiment au sérieux ces commentaires des étudiants parce que c'est pour
eux qu'on travaille, là. On travaille pour, évidemment, la relève agricole et
nos futurs professionnels dans le domaine de l'agriculture, mais on est là
aussi pour accompagner les étudiants, et il y a beaucoup, beaucoup de détresse
chez les producteurs agricoles.
De votre côté, dans votre organisation,
comment vous voyez ça, le fait qu'on puisse trouver une formule qui fait en
sorte que, vraiment, le ministère de l'Enseignement supérieur est vraiment,
vraiment partie prenante non seulement par une seule personne au conseil
d'administration, mais de l'organisation de ce nouvel institut qui va vraiment
être quelque chose qui va valoriser la formation, la profession dans le domaine
de l'agriculture?
Mme Rochefort (Sophie) : C'est
une bonne question. Je ne sais pas, il va avoir des comités au niveau du
conseil d'administration aussi, si j'ai bien lu dans le projet de loi, mais au
niveau des comités, il y a un conseil pédagogique, et tout. Est-ce que c'est
une façon réellement…
Mme
St-Pierre
:
Mais est-ce que vous voyez la nécessité qu'il y ait davantage de liens entre…
parce qu'une des deux qui a enseigné, de ce que j'ai compris au début, là…
Mme Rochefort (Sophie) : Oui…
moi.
Mme
St-Pierre
:
…alors donc, vous avez été sur le terrain. Qu'est-ce que vous pensez de ce que
les étudiants nous ont dit ce matin, est-ce que c'est quelque chose sur lequel
on devrait se pencher davantage, qu'on devrait approfondir davantage?
Mme Rochefort (Sophie) : Bon.
J'ai une courte…
Mme
St-Pierre
:
...de liens entre... parce qu'il y a une des deux qui a enseigné, de ce que
j'ai compris au début, là.
Mme Rochefort (Sophie) :
Oui... moi.
Mme
St-Pierre
:
Alors donc, vous avez été sur le terrain, vous. Qu'est-ce que vous pensez de ce
que les étudiants nous ont dit ce matin? Est-ce que c'est quelque chose sur
lequel on devrait se pencher davantage puis on devrait approfondir davantage?
Mme Rochefort (Sophie) :
Bon, j'ai eu une courte expérience comme enseignante à l'ITA. Il y a vraiment
un enseignement de qualité, hein, qui est fait à l'ITA, qui est présent. De
quelle manière ça pourrait sécuriser ou... les étudiants?
Mme
St-Pierre
:
Parce qu'on pourrait voir du côté du MAPAQ ou du côté de l'expertise de ce
côté-là, la place la plus technique, l'innovation, mais, pour les autres
aspects qui touchent la pédagogie elle-même, qui touchent toutes les questions
d'accompagnement des étudiants dans leur formation, il y a quand même quelque
chose qu'on pourrait... on pourrait profiter du ministère de l'Enseignement
supérieur de ce côté-là.
Mme Rochefort (Sophie) :
Vous voulez dire comme des conseillers pédagogiques ou des conseillers aux
études? Ça, ça peut être mis en place, effectivement, pour accompagner puis
assurer que l'enseignement progresse dans le bon sens aussi. Il peut y avoir
aussi des comités de révision de plan d'études qui peuvent être faits puis mis
en place pour s'assurer que la formation reste en adéquation avec les besoins
du milieu. Donc, moi, j'ai enseigné à Genève, dans un autre pays, hein, en
Suisse, pendant sept ans. Puis j'ai dû à... faire ça, revoir le plan d'études.
Puis on... ce qu'on s'assurait... Bien, on a consulté beaucoup les étudiants,
on les a mis beaucoup dans la boucle, je dirais. Ça, c'est un point qui est
très important, de sentir qu'ils font partie aussi du processus puis des
décisions. Ça, ça les a beaucoup sécurisés.
Puis aussi, bien, d'aller voir sur les potentiels
employeurs de ces étudiants-là, est-ce que ce qu'on offre comme formation
répond à leurs besoins? Parce que c'est eux qui vont les embaucher, hein, ces
techniciens. Donc, je pense qu'il y a des moyens de... Avec ou sans, là,
j'ai un peu de peine à me prononcer par rapport à ça, mais je pense qu'il y a
des moyens de rassurer les étudiants, de les impliquer dans le processus puis,
finalement, d'aller questionner aussi les futurs employeurs pour s'assurer
toujours que le plan d'études est en adéquation avec les besoins du milieu.
Mme
St-Pierre
:
Vous avez dit souvent lors de votre exposé... vous parliez de la nouvelle
gouvernance et des possibilités que ça vous offrait, comme organisme. Je me
demande qu'est-ce que vous empêche présentement de faire... de poser ces
gestes-là, de faire ces projets-là ou ces passerelles-là avec le programme qui
est là présentement, les institutions qui sont là présentement. La nouvelle
gouvernance, elle vous apporte quoi de plus?
Mme Rochefort (Sophie) :
Bien, je dirais, elle ne nous empêche pas actuellement, mais elle va être
bonifiée, pouvoir être bonifiée. Ça va être beaucoup plus souple, notamment si
on pense à des projets communs. Je veux dire, en étant à l'intérieur du MAPAQ,
la plupart des programmes viennent du MAPAQ, donc il y a une impossibilité,
justement, d'aller chercher des collaborations à ce niveau-là. Donc, je donnais
l'exemple de développer des formations continues de concert. Bien, on pourrait
aller... conjointement aller chercher, justement, des subventions, on a des
programmes auxquels ils n'ont pas accès.
Donc, oui, c'est déjà fait, mais ça
pourrait être...
Mme Rochefort (Sophie) : ...il
y a l'impossibilité justement d'aller chercher des collaborations à ce
niveau-là. Donc, je donnais l'exemple de développer des formations continues de
concert. Bien, on pourrait aller, conjointement, aller chercher, justement, des
subventions. On a des programmes auxquels ils n'ont pas accès. Donc, oui, c'est
déjà fait, mais ça pourrait être davantage bonifié, puis on pense que ça va
être peut-être plus souple justement au niveau des contacts, puis...
Mme
St-Pierre
:
Donc, ça va vouloir dire des investissements financiers de la part du ministère
plus importants, là, ou du transfert d'argent. Parce que l'assiette budgétaire,
on n'a pas parlé de ça encore, là, M. le ministre.
• (14 h 40) •
Mme Rochefort (Sophie) : Oui,
si elle reste la même. Oui. Si elle reste la même, oui.
Mme
St-Pierre
:
Il faudrait qu'il y ait une bonification des budgets pour pouvoir faire des
projets.
Mme Rochefort (Sophie) : Oui,
oui, tout à fait. Je pense que ça... Effectivement, comme vous le dites, si la
tarte reste la même, on est plusieurs à piger dedans, bien, c'est ça, il faut
aussi que ça soit conséquent avec s'il y a plus de joueurs, je dirais. Ça, ça
serait une volonté, mais...
Mme
St-Pierre
:
Je vous remercie. Je vous remercie beaucoup. Moi, je n'ai pas d'autre question.
Je ne sais pas s'il reste du temps pour mon collègue, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : On
arrive à la fin de l'intervention, Mme la députée de l'Acadie.
Mme
St-Pierre
:
Ah! O.K. Parfait. Excellent. Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, merci pour ce bloc d'échange, et je vais céder la parole de ce pas au
député de Bonaventure. La parole est à vous.
M. Roy
: Merci, M. le
Président. Est-ce que je peux avoir accès au temps de Québec solidaire?
Le Président (M. Lemay) :
Bien, certainement, s'il y a consentement, là. Est-ce que Mme St-Pierre... Oui?
Parfait. M. le député de Vimont... Allez-y, M. le député de Bonaventure.
M. Roy
: Vous êtes trop
gentil. Écoutez, le rôle du ministère de l'Éducation revient régulièrement dans
la réflexion que nous avons par rapport à la création de l'ITAQ. J'ai comme
l'impression qu'on veut garder... avoir une gouvernance en silo qui va être
collée sur les... bon, les préoccupations du ministère. C'est correct, parce
qu'on est en agriculture. Mais, en même temps, on est en éducation. Ça fait
que, là, c'est une occasion manquée de créer une synergie, là, pour permettre à
l'ITAQ, là, de prendre un envol qui peut être significatif.
Moi, j'ai posé des questions à la ministre
de l'Éducation lors de crédits, et elle ne semblait pas trop au courant de
l'implication de son ministère dans la création de l'ITAQ. Et j'ai le libellé
en avant de moi, puis je lis ça, là, puis, bon, je ne vois rien qui laisse
entendre qu'ils ont eu un rôle significatif à jouer.
Ceci étant dit, bon, Mme
Sophie — j'ai oublié votre nom de famille, là, madame,
excusez-moi — et Mme Bertrand, bon, bienvenue à la commission. Quand
je regarde, bon, présentation de la CRAAQ, bien, c'est un organisme à but non
lucratif mandaté principalement par le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation. C'est sûr que vous n'êtes pas ici aujourd'hui
pour critiquer le projet de loi. Ça, je comprends ça. Mais, en même temps, vous
devez avoir une idée sur un ou deux éléments qui pourraient amener une
amélioration du projet de loi. Ça peut être au niveau de la...
M. Roy
: ...mandaté
principalement par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation. C'est sûr que vous n'êtes pas ici aujourd'hui pour critiquer le
projet de loi. Ça, je comprends ça. Mais, en même temps, vous devez avoir une
idée sur un ou deux éléments qui pourraient amener une amélioration du projet
de loi. Ça peut être au niveau de la gouvernance, ça peut être, bon, la
formation du C.A., du rôle du ministère de l'Éducation, de la direction des
études. Mais, il me semble qu'avec l'équipe que vous avez, il doit avoir un ou
deux éléments sur lesquels vous avez eu une réflexion et qui pourraient être
portés à l'attention du ministre pour améliorer. Et ce n'est pas... On n'est
pas dans un... On n'est pas là pour critiquer, on est là pour améliorer le projet
de loi, même si ça fait... on des porte-parole de l'opposition, là. Mais je
vous invite à nous proposer des choses que le ministre va écouter. Je l'ai dit
au début, c'est un gars qui a une ouverture et qui va sûrement prendre les
bonnes idées. Donc, je suis certain que vous avez des éléments dans les picots
qui sont présentés dans le projet de loi, les 80 quelque, je n'ai pas le nombre,
qui pourraient, bon, qui pourraient amener une amélioration significative. Je
vous laisse aller.
Mme Rochefort (Sophie) : Bien,
écoutez, on a déjà mentionné, là, en discutant avec les autres députés, dans
les éléments d'amélioration ou de... je dirais plutôt de suggestions. Donc, on
a voulu vraiment présenter notre mémoire dans un esprit de collaboration. Parce
que le rôle, hein... vous avez bien saisi notre rôle, M. Roy, du Centre de
référence en agriculture et agroalimentaire, donc on est une plateforme de
diffusion, hein, on travaille en collaboration. Donc, on n'est pas nécessairement
impliqués dans la gouvernance des autres institutions.
Mais comme je le disais, pour avoir un peu
d'expérience par rapport aux études que j'ai eues où j'étais impliquée comme
professeur, en Suisse, c'est ce que je disais tout à l'heure, là, peut-être des
pistes de propositions, de suggestions, au niveau du C.A., comme on disait,
d'avoir cette diversité d'expertises, l'implication des étudiants. Mais elle
est déjà prévue, hein, si je ne me trompe pas, elle est déjà prévue, cette
implication, au niveau des C.A., des étudiants et du corps professoral, bien
entendu. Puis ensuite, c'est ça, je disais, au niveau d'avoir un conseil pédagogique
pour s'assurer justement que cette formation-là va répondre justement aux
besoins du secteur puis... du secteur agroalimentaire québécois. Nous, c'est
des pistes, là, qu'on voyait. Donc, on n'a pas repris point par point, comme
vous dites, là, puis analysé, mais c'est les éléments. Je ne sais pas si,
Gisèle, de ton côté, tu veux ajouter des choses, mais c'est les points qu'on
pourrait dire qu'on suggère, là, comme améliorations ou comme suggestions.
M. Roy
: J'aurais une
autre question. Est-ce que vous pensez que la nouvelle gouvernance va favoriser
le transfert de compétences? Puis ça nous amène aussi à l'enjeu de
l'indépendance de la recherche. Est-ce qu'on s'en va vers une amélioration de
l'indépendance de la recherche et, par ricochet, aussi du transfert de
compétences?
Le Président (M. Lemay) : Je
ne sais pas si on peut répondre très rapidement, là, puisqu'on arrive à la fin
du temps...
M. Roy
: ...le transfert
de compétences? Puis ça nous amène aussi à l'enjeu de l'indépendance de la
recherche. Est-ce qu'on s'en va vers une amélioration de l'indépendance de la
recherche et par ricochet, aussi, du transfert de compétences?
Le Président (M. Lemay) :
...répondre très rapidement, là, puisqu'on arrive à la fin du temps.
Mme Rochefort (Sophie) : Oui,
bon, bien, c'est une grande question, mais ça va dépendre aussi des politiques
qui vont être établies dans le cadre de ce conseil d'administration. Donc, il y
a déjà des choses qui existent, mais, oui, il faut être vigilants par rapport à
ça, je suis d'accord avec vous.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien.
M. Roy
: Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, bien, merci beaucoup, Mme Rocherfort et Mme Bertrand, de votre contribution
à nos travaux.
Nous allons suspendre quelques instants
pour permettre la transition avec le prochain groupe. Merci.
(Suspension de la séance à 14 h 46)
(Reprise à 14 h 50)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, je souhaite maintenant la bienvenue aux représentants de l'Institut de
tourisme et d'hôtellerie du Québec. Bienvenue à cette commission, et je vous
rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé. Suite à cette
période, il y aura un échange avec les membres de la commission. Mais tout d'abord,
je vous invite à vous présenter ainsi que la personne qui vous accompagne, puis
allez-y avec votre intervention.
Mme Frulla (Liza) : Merci.
Merci, M. le Président, merci à vous tous, M. le ministre, merci beaucoup de
nous recevoir aussi à vous tous. Moi, je suis Liza Frulla, ex-parlementaire,
comme vous le savez, provinciale, fédérale, et je dirige l'Institut de tourisme
et d'hôtellerie du Québec depuis 2015, mais j'étais sur le conseil
d'administration de ce digne institut depuis 2011. Il faut que je vous dise
aussi que l'exercice, là, dans lequel vous participez, là, pour l'ITAQ, en
fait, moi, j'ai eu deux expériences, et, vous allez voir, on est souvent nommés
dans les divers autres... enfin, divers autres rapports, là, de commission. Pourquoi?
Parce que la première expérience que j'ai eue, c'est en 1994 comme ministre de
la Culture, alors qu'on a sorti les conservatoires du ministère. On a fait exactement
le même exercice que vous faites, ou enfin sur lequel vous vous penchez...
Mme Frulla (Liza) : ...dans les
divers autres... en fait, les divers autres rapports, là, de commission.
Pourquoi? Parce que la première expérience que j'ai eue, c'est en 1994 comme ministre
de la Culture alors qu'on a sorti les conservatoires du ministère. On a fait exactement
le même exercice que vous faites ou, en fait, sur lequel vous vous penchez actuellement.
Ça, c'était pour les conservatoires de musique et d'art dramatique. Première
expérience que j'ai eue.
La deuxième expérience, en 2018, alors que
nous avons coupé le dernier lien, que l'ITHQ a coupé le dernier avec la
fonction publique, et donc pour devenir totalement autonome. Alors, tout ça
s'est bien passé et je vais vous en parler plus tard.
Maintenant, ce sera ma compagne... ma
collègue qui est directrice générale adjointe, France Dionne, aussi
ex-parlementaire, jadis, naguère, comme moi, et qui va se présenter. Je dois
vous dire que je vais vous faire une brève présentation de l'ITHQ, mais vous
l'avez dans le mémoire, là, puis je calcule que tout le monde connaît l'ITHQ,
je veux dire, on est là depuis 52 ans et nous sommes l'école hôtelière la
plus reconnue au Canada. Alors, je suis convaincue que vous savez qui on est.
Et je vais aussi laisser plus de temps aux questions puis ça va nous faire
plaisir de répondre puisqu'on a procédé au même exercice. France, à toi.
Mme Dionne
(France) : O.K. Alors, bonjour, tout le monde. Bonjour, M. le
Président, M. le ministre, parlementaires, c'est un plaisir d'être ici
aujourd'hui avec vous tous pour parler effectivement d'un grand changement au
niveau de l'Institut de technologie agroalimentaire. Et à titre d'ancienne
parlementaire à l'Assemblée nationale, ancienne députée de
Kamouraska-Témiscouata, alors c'est un plaisir de parler à nouveau de l'ITA et
entre autres du campus de La Pocatière, qui était... qui est toujours, qui
était, mais qui est toujours un joyau pour les gens de la région, qu'on soit en
agriculture ou dans d'autres secteurs.
J'étais également présente à l'Assemblée
nationale quand le ministre du Tourisme de l'époque, en 1988, a fait le même
exercice qu'on fait aujourd'hui pour l'ITA, donc de faire le retrait du
ministère du Tourisme, de la direction qui était responsable de l'enseignement
dans le secteur touristique.
Alors donc, quand on se rappelle les
débuts de... il y a 52 ans, il y avait l'Expo à Montréal et c'est là que
l'intérêt est arrivé. Il y a eu la création de l'ITHQ à l'époque, plus secteur
restauration-cuisine-service, et, par la suite ça s'est développé pour offrir
formation collégiale et maintenant universitaire depuis 2018 comme Liza le
mentionnait. Voilà. Alors, Liza.
Mme Frulla (Liza) : Donc,
comme France le disait, vous savez comment, l'ITHQ, on donne les trois niveaux,
hein, d'enseignement, c'est-à-dire le niveau professionnel, qui est cuisine,
gastronomie, sommellerie, le niveau collégial, qui... Là, on parle de gestion,
alors c'est gestion...
Mme Frulla (Liza) : ...donc,
comme France le disait, vous savez comment, l'ITHQ, on donne les trois niveaux,
hein, d'enseignement, c'est-à-dire le niveau professionnel, qui est cuisine,
gastronomie, sommellerie, le niveau collégial, qui... Là, on parle de gestion,
alors c'est gestion d'établissement de restauration, gestion hôtelière, gestion
touristique, et depuis 2018, alors que la modification de la loi de l'ITHQ a
passé à l'unanimité à l'Assemblée nationale. On y travaillait depuis 2007.
Donc, on peut maintenant donner un diplôme universitaire dans notre sphère de
compétence.
D'ailleurs, vous allez voir, dans deux
semaines, nous allons annoncer le recrutement pour le bac en gestion de
l'accueil, c'est-à-dire... enfin, au niveau international, on appelle ça de
l'«hospitality management», comme disent les Français. Mais nous, évidemment,
c'est... on observe la loi, là, 101, et c'est la gestion de l'accueil. Alors,
c'est le premier bac qui va se donner en ce... dans cette... je dirais, dans
cette sphère-là, et nous en sommes vraiment très fiers.
Donc, tout ça pour vous dire que l'ITHQ
a... est aussi sorti en 2018 de la fonction publique. On est sortis de la
fonction publique, d'une part. Il y a eu quatre choses qui se sont passées en
2018. On a pu donner un diplôme universitaire. Ce diplôme universitaire... de
façon totalement autonome, là. Donc, cette partie-là, nous devenons une
université.
Deuxièmement, on a eu accès aux fonds de
recherche. Troisièmement, et ça, vous le couvrez, M. le ministre, dans votre
projet de loi, c'est de pouvoir aussi avoir, en fait, un pouvoir... former ou
avoir un CCTT qui nous permet de faire de la recherche appliquée. Nous avons un
laboratoire de recherche, qui s'appelle le GastronomiQc Lab, avec l'Université
Laval, qui est une unité de recherche, mais qui est vraiment plus fondamentale.
Et avec les CCTT, maintenant, on fait de la recherche appliquée. Vous le
couvrez dans votre projet de loi, et ça, je vous... vraiment, là, on vous en
félicite, parce qu'il a fallu travailler fort, nous, pour l'avoir.
Et le quatrième volet, c'était de sortir de
la fonction publique. Ça, on peut en parler. Je vais vous dire comment ça s'est
fait. Ça s'est fait très, très bien, je dois dire, vraiment, là, un charme.
Nous allons... Et nous sommes maintenant à mettre les paramètres pour négocier
nos premières conventions collectives, alors, et on s'en parlera plus tard.
Moi, je vais vous dire, M. le ministre, et je parle pour moi et France, qui est
une terrienne, dont le frère est un diplômé de l'ITA de La Pocatière, dont le
neveu — n'est-ce pas, France? — est diplômé de l'ITA de La
Pocatière aussi... alors donc, vraiment, je veux vous féliciter.
Et je vais vous dire aussi que nous avons,
nous, France et moi, rencontré plusieurs de vos prédécesseurs, bien, en fait,
deux prédécesseurs avant vous, là, pour leur...
Mme Frulla (Liza) : …de La
Pocatière, dont le neveu, n'est-ce pas, France, est diplômé de La Pocatière
aussi. Alors donc, vraiment, je veux vous féliciter et je vais vous dire aussi
que nous avons, nous, France et moi, rencontré plusieurs de vos prédécesseurs…
en fait, deux prédécesseurs avant vous, là, pour leur dire de faire ça. Parce
que je dois vous dire que la seule façon, tout comme les conservatoires et tout
comme nous aussi, pour que l'ITA vraiment prenne son envol, c'est d'être une
entité vraiment indépendante, et que l'ITA, et maintenant l'ITAQ, gère sa
propre destinée. Et ce que ça fait, c'est que ça va lui donner de l'autonomie.
Et qui dit autonomie, bien, ça va lui donner plus d'agilité et plus de flexibilité
qui sont les deux conditions indispensables pour un sceau de qualité.
Alors, vraiment, là, là-dessus, on est très,
très enthousiastes, puis je vais vous dire aussi pourquoi. Parce que, ce
faisant, vous dotez le Québec d'une offre de formation complémentaire de la
terre à la table. La base de la politique agroalimentaire, c'est de la terre à
la table. Bien, nous, ayant un mandat national et, encore une fois, je vous le
dis, qui est la plus grande institution en son genre au Canada, nous sommes la
table, mais il nous manque la terre, et travailler ensemble… puis on a déjà eu
des relations avec certains professeurs des ITA. D'ailleurs, le premier
directeur de la recherche de l'ITHQ vient de l'ITA de Saint-Hyacinthe,
spécialiste en acériculture, c'est M. Aurouze.
Alors, la combinaison ou, en fait, la
complémentarité des deux institutions, vraiment, va de soi, et pour, je dirais,
pour rayonner et pour créer ensemble l'ITAQ, vous allez remarquer qu'il y a une
lettre de différence, hein, le h et le a. Alors, créer ensemble l'ITAQ et
l'ITHQ, pour en faire vraiment cette possibilité-là, un vaisseau amiral de
cette formation de la terre à la table. Et c'est pour ça qu'honnêtement c'est
avec énormément d'enthousiasme que nous sommes ici, on y croit, là, fermement.
• (15 heures) •
Il y a autre chose aussi, dans nos recommandations,
d'abord, on réitère ce que je viens de dire. La deuxième chose aussi, c'est
qu'on veut ainsi vous remercier, parce que dans votre projet de loi, article
66, vous corrigez une erreur de notre projet de loi. Quand on a eu… on nous a
attribué la possibilité, en 2018, d'avoir un CCTT, bien, autant au ministère de
l'Éducation, que nous, que le ministère des Finances, on a oublié aussi de
marquer que ça prend aussi des fonds de recherche qui suivent la création du
CCTT. Ce que ça faisait, c'est que, moi, il fallait que j'aille cogner, hein, à
chaque année, pour dire : Hé! Youhou! Les fonds de recherche. Puis là le
ministère il fallait qu'il aille chercher puis essayer de trouver les fonds de
recherche. Autrement dit, ça ne devenait pas un automatisme, comme ça se fait
pour les 41 autres CCTT, là…
15 h (version non révisée)
Mme Frulla (Liza) : ...qui
suivent la création du CCTT. Ce que ça faisait, c'est que moi, il fallait que
j'aille cogner, hein, à chaque année, pour dire : Eh! Youhou! Les fonds de
recherche. Puis là le ministère, il fallait qu'il aille chercher puis essayer
de trouver les fonds de recherche. Autrement dit, ça ne devenait pas un
automatisme comme ça se fait pour les 41 autres CCTT, là, du Québec. Alors, là,
ce que vous faites, dans l'article 66, c'est que vous corrigez notre erreur,
puis ça, vraiment, on vous en remercie, sincèrement. Troisièmement...
Le Président (M. Lemay) : Très
bien, Mme Frulla, avant que vous... continuer, vous avez l'air à vouloir parler
énormément, il faudrait que je demande le consentement à M. le ministre, et je
prends de son temps, hein?
Mme Frulla (Liza) : Woups!
Le Président (M. Lemay) : Ou
sinon, on passe tout de suite à...
M. Lamontagne : Il reste
combien de temps, Mme Frulla?
Mme Frulla (Liza) : Ah!
J'achève. J'ai fini. La troisième chose, c'est... je vais vous dire ma troisième
recommandation.
M. Lamontagne : Un instant. Un
instant. M. le Président, étant donné que je veux quand même questionner Mme
Frulla, je vais lui donner deux minutes de mon temps.
Le Président (M. Lemay) : Au
maximum. Parfait. Allez-y, Mme Frulla.
Mme Frulla (Liza) : Ah! Mais
je n'ai même pas... Ce que je vous dis aussi... l'autre recommandation, c'est
celle-ci : Comme on veut bâtir un vaisseau amiral de la terre à la table,
voici ce qu'on a à vous offrir. Nous aimerions, dans les 10 membres
indépendants, avoir un siège sur le conseil d'administration de l'ITAQ. Mais,
en échange, en 2022, il y a deux membres qui quittent notre conseil
d'administration et qui ne peuvent pas être renouvelés, alors j'ouvrirais un
poste au conseil d'administration de l'ITAQ sur notre... à l'ITHQ, de telle
sorte qu'on peut s'assurer vraiment d'une vraie complémentarité. Et voilà, j'ai
terminé, je suis prête à répondre à vos questions, ainsi que France.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci beaucoup, Mme Frulla et Mme Dionne, pour votre exposé. Et de ce
pas, M. le ministre, allez-y, puisque vous êtes déjà dans votre temps de parole.
M. Lamontagne : Oui. Bon,
bien, merci. Bien, salutations, Mme Frulla, c'est un plaisir de vous
accueillir, Mme Dionne aussi. Les dernières fois qu'on s'est croisés, c'était à
l'ITHQ, mais là, normalement, on se verrait à l'Assemblée nationale, aujourd'hui,
mais on se voit un petit peu chacun chez nous, alors... Mais, écoutez,
salutations, puis merci beaucoup d'avoir accepté de présenter votre mémoire
puis de venir comparaître devant les membres de la CAPERN.
Tu sais, c'est certain, on parle de collaboration
avec l'ITHQ... seulement que... la stratégie nationale d'achat d'aliments du Québec,
qu'on a dévoilée au mois de septembre, où on arrive avec un partenariat excessivement
novateur au niveau de la création des conseils locaux d'approvisionnement, qui
se fait en collaboration avec l'ITHQ. Alors, je voulais souligner ça, mais
c'est un travail qu'on n'a pas fini de travailler ensemble.
Au niveau de la création de l'ITAQ, comme
vous l'avez exprimé, avec la verve qu'on vous connaît, Mme Frulla, vous, ça a
été une expérience très, très positive de sortir, si on veut, du giron du gouvernement,
du ministère, si on veut. Et puis naturellement le projet de loi de l'ITAQ
s'est inspiré grandement de votre expérience et est venu aussi corriger des
lacunes ou des difficultés que le projet de loi qui a... votre création a pu
engendrer. Mais tout ça... On a appris de l'expérience puis, aujourd'hui, bien,
on est arrivé avec le meilleur véhicule qu'on pensait pour être capable de
faire...
M. Lamontagne : ...s'est
inspiré grandement de votre expérience, est venu aussi corriger des lacunes ou
des difficultés que le projet de loi qui a été... était là à votre création a
pu engendrer, mais de sorte qu'on a appris de l'expérience, ce qui fait aujourd'hui...
bien, on est arrivés avec le meilleur véhicule qu'on pensait pour être capables
de faire le travail.
Puis, dans ce qui est proposé, naturellement,
on parle d'avoir un organisme autonome puis on parle aussi d'avoir cet
organisme autonome là qui est sous la juridiction, si on veut, du ministre de
l'Agriculture puis, par liaison, si on veut, pour le MAPAQ, versus être une
direction. On sait que les organismes autres que budgétaires comme ça qui sont
développés par le gouvernement, bien, ces organismes-là doivent avoir, naturellement,
un ministre et un ministère de liaison, si on veut, là, au niveau de la reddition
de comptes, au niveau de la capacité d'intervenir s'il y avait des choses qui
se passaient et tout ça. Dans ce contexte-là, comment voyez-vous le choix qui a
été fait, là, que l'ITAQ devienne un organisme indépendant, mais tout en
préservant ce lien-là historique, si on veut, un de plus de 50 ou 60 ans, même,
ça remonte à 1859, si on veut, avec le ministère de l'Agriculture, là, mais de
préserver cette liaison-là, là, par le biais de la loi, là, avec le ministre de
l'Agriculture? Comment vous accueillez ça, ce choix-là qui a été fait, Mme
Frulla, là?
Mme Frulla (Liza) : Moi, je
vais vous dire, tout comme les conservatoires, hein? Les conservatoires sont
restés sous l'égide du ministère de la Culture. Moi, je pense que le MAPAQ ne
peut pas se priver, selon moi, des compétences de l'ITA. Et, vous savez, le
fait de rester lié avec son ministère d'office... C'est tellement spécialisé
que, moi, je pense que vous avez besoin l'un de l'autre, c'est-à-dire que le
MAPAQ a besoin de pouvoir se retourner puis de dire : Je veux voir, là,
c'est quoi, les résultats de ses recherches sur... Et puis c'est sûr que l'ITA,
qui, de par son conseil d'administration, va être près de l'industrie, tout
comme nous, on est près de l'industrie, bien, l'ITAQ va pouvoir aussi avoir ce
lien avec l'industrie. Mais ils vont développer aussi par rapport à l'industrie
puis ils vont vous nourrir aussi. Alors, moi, honnêtement, je vous dis sincèrement,
je le vois d'un très, très bon oeil.
Une autre chose aussi, c'est que c'est
important que le ministre ait, comme moi, je l'ai avec l'enseignement... bien,
avec l'Enseignement supérieur autant que je l'ai avec le ministère de
l'Éducation, parce que 40 % de notre activité se passe en éducation au
niveau professionnel, 60 % en enseignement supérieur... Donc, je travaille
directement avec les ministres puis directement avec les sous-ministres, puis
pour moi c'est bien important, parce que la communication est ouverte, le lien
est direct, et, comme on est très spécialisés, l'ITHQ et l'ITAQ, très
spécialisés, tout comme les conservatoires d'art et de musique, alors, c'est
important de garder ce lien-là.
Alors, moi, je vais vous dire, c'est... je
trouve ça fondamental; sincèrement, je trouve ça fondamental...
Mme Frulla (Liza) : ...la communication
est ouverte. Le lien est direct. Et, comme on est très spécialisés, l'ITHQ,
l'ITAQ, très spécialisés, tout comme les conservatoires d'arts et de musique...
Alors, c'est important de garder ce lien-là.
Alors, moi, je vais vous dire, c'est... Je
trouve ça fondamental. Sincèrement, je trouve ça fondamental que vous gardez ce
lien-là, que le ministre nomme... Comme moi, c'est la ministre de
l'Enseignement supérieur qui nomme le directeur général de l'ITHQ et qui...
Et, encore une fois, on est spécialisés.
On n'est pas gros. Nous autres, on a quoi? On a 1 200 à
1 500 élèves, donc ce n'est pas des... pas comme des cégeps de 3 000
puis 4 000, mais on est très concentrés. Et de garder ce lien-là puis de
pouvoir avoir ce lien privilégié avec les ministères de notre côté, et le
ministère, le vôtre, pour l'ITAQ, moi, je trouve que c'est vraiment... On le
vit, là... parce qu'on parle d'expérience, nous autres, là, c'est vraiment la
façon de faire, vraiment la façon de faire.
Le Président (M. Lemay) :
...
Mme Frulla (Liza) : Je ne
sais pas si France...
Le Président (M. Lemay) :
Je ne sais pas si, M. le ministre, vous vouliez que Mme Dionne poursuive...
M. Lamontagne : Oui, oui,
tout à fait.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y, madame.
Mme Dionne
(France) : Oui. Je voudrais ajouter aussi une chose qui est
importante, c'est que les formations qui sont offertes par l'ITHQ sont bien sûr
des formations qui sont balisées par le ministère de l'Enseignement supérieur
et le ministère de l'Éducation, de un. Sauf qu'on a la souplesse de pouvoir
avoir des programmes signature, donc d'être un peu plus exigeants, de s'assurer
que les stages sont obligatoires. Alors donc, ça donne une souplesse qui est
intéressante.
On a des professeurs qui sont des
professeurs... prenons au niveau de la restauration, au niveau professionnel,
des professeurs qui ont de l'expérience dans le domaine et qui ont suivi bien
sûr le certificat en pédagogie pour devenir professeur, mais ce sont des
professeurs d'expérience. Donc, c'est des professeurs qui viennent de
l'industrie. Alors donc, ça... c'est...
Et ces professeurs-là enseignent pour la
formation diplômante, mais aussi notre centre d'expertise les engage pour des
mandats avec l'industrie, donc ils sont toujours connectés sur l'industrie tout
en respectant les rigueurs des programmes du ministère de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur, plus le volet signature que l'on offre.
Ce qui fait qu'en tant que tel on retrouve
l'industrie, oui, à notre conseil d'administration, à la fondation, on retrouve
même le président de l'UPA au conseil d'administration, mais ça nous permet en
même temps, compte tenu des deux mandats, d'avoir des équipements de pointe qui
sont toujours renouvelés, qui sont... Et les professeurs ne font pas seulement
enseigner, mais ils ont des mandats de recherche également.
Alors, vous voyez, ça fait vraiment un
partenariat qui permet d'offrir aux étudiants ce qu'il y a de mieux tout le
temps...
M. Lamontagne : ... Bien,
écoutez... Bien, un, merci, Mme Dionne, de m'offrir ce témoignage-là. Ça
fait que ce que j'entends, c'est que les programmes que vous offrez dans le
cadre de vos opérations normales sont tout à fait audités et validés par le
ministère de l'Enseignement supérieur, mais la flexibilité additionnelle que
vous donne le fait que vous êtes un organisme autonome comme ça...
M. Lamontagne : ...ce
témoignage-là. Ça fait que ce que j'entends, c'est que les programmes que vous
offrez dans le cadre de vos opérations normales sont tout à fait audités et
validés par le ministère de l'Enseignement supérieur. Mais la flexibilité
additionnelle que vous donne le fait que vous êtes un organisme autonome, comme
ça... vous donne la possibilité, si on veut, d'offrir un enseignement encore de
plus grande qualité, d'offrir un environnement d'évolution puis de croissance
des étudiants encore de façon... de façon encore... de plus grande qualité
qu'ils retrouveraient si vous ne bénéficiiez pas de ce statut-là. Ça fait que
j'entends bien ça.
• (15 h 10) •
Puis honnêtement je suis très heureux
d'entendre ça, parce que notre compréhension à nous, naturellement, c'est que
cette flexibilité-là qui va être donnée à l'ITA va lui permettre justement
d'élever la qualité de ce qui se fait au sein de l'organisation à des niveaux
qui ne sont pas possibles aujourd'hui. Alors, de savoir que ça s'est
matérialisé pour vous puis qu'au-delà de la reddition de comptes que vous
faites au ministère de l'Enseignement supérieur vous avez la flexibilité
d'aller beaucoup plus loin que ce qui est demandé par le ministère de
l'Enseignement supérieur... Alors, merci beaucoup pour ce témoignage-là.
L'autre chose... Combien il me reste de
temps, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) : Il
reste 7 min 30 s... d'autres collègues aussi qui...
M. Lamontagne : Je vais
prendre une autre question, rapidement, puis, après ça, je vais passer la
parole à mes collègues.
Vous avez parlé de la transition, si on
veut, si on veut sortir de la fonction publique, et tout ça. J'aimerais ça que
vous m'en parliez un petit peu davantage. Parce que, naturellement, toutes les
dispositions sont prises, dans le projet de loi, pour s'assurer, un, non
seulement d'une transition harmonieuse au point de vue de l'infrastructure
humaine, au sein de l'organisation, mais en plus de ça, c'est que ça se fasse
au bénéfice aussi des gens qui font partie de ce transfert-là.
Ça fait que vous avez dit que, chez vous,
ça avait été tout à fait une bonne expérience. J'aimerais ça que vous m'en
parliez un petit peu, là, justement, en quoi ça à été une bonne expérience,
comment ça s'est matérialisé, cette bonne expérience là de votre côté, à
l'ITHQ.
Le Président (M. Lemay) : Si
c'est possible, Mme Frulla, une réponse environ en une minute, ce qui
permettra aux autres collègues de pouvoir intervenir. Allez-y.
Mme Frulla (Liza) : Parfait.
Moi, ce que je peux vous dire, c'est que votre projet de loi couvre encore
mieux cette transition-là que nous. Par contre, nous, ça a vraiment super bien
été. Je ne peux pas dire qu'il n'y a pas eu de crainte, parce qu'il y en a qui
sont dans la fonction publique... qui s'est dit : Nous, on est protégés
par la fonction publique, puis là, on s'en va dans un organisme puis là on ne
pourra pas retourner dans la fonction publique. Ce n'est pas le cas. C'est que
ceux qui sont de la fonction publique et qui font partie de la fonction
publique, actuellement, peuvent... ils ont un droit acquis, donc ils peuvent
retourner. C'est pour les nouveaux qui entrent. Bien, les nouveaux, en toute
connaissance de cause, savent maintenant qu'ils se joignent à l'ITAQ, mais avec
la gouvernance de l'ITAQ.
Puis il ne faut pas penser non plus que...
D'abord, on a eu des comités, on a respecté toutes les conventions collectives
et on le fait encore, des conventions collectives qui avaient été négociées
avec le Conseil du trésor. Je vous dis qu'on commence à négocier nos
conventions collectives. Mais le mandat vient du Conseil du trésor...
Mme Frulla (Liza) : ...avec la
gouvernance de l'ITAQ. Puis il ne faut pas penser non plus que... D'abord, on a
eu des comités, on a eu... on a respecté toutes les conventions collectives et
on le fait encore, les conventions collectives qui avaient été négociées avec
le Conseil du trésor. Je vous le dis, on commence à négocier nos conventions
collectives, mais le mandat vient du Conseil du trésor, les... viennent du Conseil
du trésor.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Nous sommes maintenant... M. le ministre, vous vouliez intervenir rapidement,
allez-y. Votre micro...
M. Lamontagne : Oui. Bien,
juste pour compléter, Mme Frulla... parce que je veux laisser le temps à
mes collègues, mais je voulais vous entendre aussi brièvement. On a parlé de
cadre éducatif, on a.... de bonifier les demandes de ce qui est demandé par le ministère
de l'Enseignement supérieur. Au niveau de services aux étudiants, est-ce que la
flexibilité puis l'agilité qui est offerte maintenant à l'ITHQ... quelle
sorte... en termes de qualité de services aux étudiants qui sont offerts?
Est-ce que vous auriez des commentaires à nous apporter à ce sujet-là?
Mme Frulla (Liza) : Bien, en
fait, au niveau du service aux étudiants, c'est vraiment... Nous, parce qu'on
est petit, hein, comparativement... donc on suit vraiment les étudiants, là, à
la lettre. Nous sommes la seule institution qui supervise
1 000 stages à travers le monde, 1 000 stages à travers le
monde, d'une part.
Deuxièmement, on a l'association
étudiante, on a aussi les services psychologiques et on ajoute évidemment cette
année, là, parce que ce n'est pas facile, et puis... donc on a... on essaie
d'exploiter une vie étudiante qui est riche. Et on a, après ça, un bureau des
diplômés. Parce qu'il faut comprendre qu'on ne veut pas laisser aller les
étudiants dans le champ, on a un bureau des diplômés qui est là pour les
appuyer et, en plus, pour leur donner... enfin, pour leur donner une liste de
ce... de demandes d'emplois, si on veut, là, qui existe dans le milieu
actuellement. Donc, on essaie de maintenir toujours, toujours le contact,
autant de nos étudiants du Québec que ceux qui sont... parce qu'on en a beaucoup,
là, tu sais, qui sont...
M. Lamontagne : Parfait.
Excellent. Merci beaucoup. Je vais céder la parole à un collègue.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, M. le député de Lac-Saint-Jean, je vous invite... il reste environ
3 min 30 s à votre formation politique.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Écoutez, merci. Très intéressant de vous entendre, Mme Frulla et
Mme Dionne. Je suis très heureux d'avoir la chance de discuter avec vous.
On vous connaît par votre passé aussi.
Moi, j'ai lu votre mémoire très
attentivement. Vous parlez aussi de mettre les forces de tout le monde
ensemble. Je sais que vous avez aussi développé des partenariats, hein, avec
des... certaines régions et c'est sûr que moi, je suis dans une région
ressource où est-ce que le domaine agricole est quand même assez bien
développé. Puis moi, ma question... Tu sais, on veut que l'ITAQ devienne la
locomotive, le vaisseau amiral, puis comment vous voyez ça dans l'avenir, la collaboration,
mettre les forces aussi des autres maisons d'enseignement, qui ont aussi
développé des formations de niche et aussi qui ont des CCTT?
Mme Frulla (Liza) : Moi, je
vais vous dire que... on travaille avec des CCTT, hein? Les CCTT, ensemble, on
collabore...
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
...collaboration, mettre la force des autres maisons d'enseignement, qui ont
aussi développé des formations de niche et aussi qui ont des CCTT...
Mme Frulla (Liza) : Moi, je
vais vous dire, on travaille avec des CCTT, hein? Les CCTT ensemble, on
collabore. Exemple... bien, je vais vous en donner un bon exemple: on est en
train de rénover l'hôtel actuellement, je vous invite, hein? Vous allez avoir,
là... c'est votre institution, votre hôtel, personnellement, là. On rénove et
c'était prévu, hein? Ça a bien tombé cette année, là, avec la pandémie. Alors,
l'hôtel que l'on rénove, les deux étages, on travaille avec un CCTT au niveau
des meubles. On travaille... tu sais, on met... moi, j'en suis une qui
dit : On est en 2021, on ne développera pas pour rien, là. On va prendre
nos forces puis on va les mettre ensemble. Alors, c'est comme ça qu'on
travaille avec les différents CCTT.
À un moment donné, pour les gens âgés, par
exemple, nous, on est spécialisé dans de la bouffe texturée, non texturée. Il y
a des gens qui sont spécialisés aussi dans le confort. Je pense que c'est celui
de Trois-Rivières, qui a une spécialisation au niveau de la gérontologie, on
travaille ensemble. Et vous, dans votre région, nous avons fait une entente
avec le cégep de Jonquière, parce que... enfin, hein, la grande région, là, du Lac-Saint-Jean,
cégep de Jonquière. Alors, ce qu'on fait, c'est que nous donnons la partie
spécialisée, le cégep donne l'enseignement régulier cégep et ce que l'on fait,
c'est que les étudiants viennent faire une formation à l'ITHQ, mais on
s'assure
qu'ils retournent dans la région pour finir leur
cégep, parce qu'on ne veut pas les garder à Montréal, là. On veut...
Donc, on fait ça avec sept cégeps. Alors,
comme je vous dis, c'est tous des partenariats qui sont possibles. J'avais
discuté avec la Gaspésie hier, parce qu'on a l'intention, là, de faire quelque
chose d'assez innovant et là, je vais avoir besoin de l'ITAC. Alors,
comprenez-vous? On met nos forces ensemble puis ensemble, bien, comme on est
des domaines spécialisés, petits groupes aussi, alors, à ce moment-là, on
devient bien plus forts quand on s'unit.
Alors, c'est pour ça qu'il faut avoir la
flexibilité comme maison indépendante, institution, là, autonome... autonome,
là, à pouvoir faire et à créer ces liens-là. C'est bien, bien excitant. Nous
avons même un gros projet avec l'ITAC, on attend juste que le projet de loi
passe et puis, vous allez voir, vous allez être bien excités de ça.
Le Président (M. Lemay) : Bon,
très bien, Mme Frulla. Donc, vos explications sont toujours bien garnies et ça
complémente la discussion. Mais, sur ce, le temps du gouvernement étant maintenant
écoulé, je dois céder la parole à l'opposition officielle, qu'ils ont environ
11 minutes. M. le député de Vimont, la parole est à vous.
M. Rousselle
: Merci
beaucoup. Bonjour Mme Frulla. Bonjour, Mme Dionne. Bien content de vous voir
les deux.
Écoutez, j'ai lu attentivement,
d'ailleurs, votre mémoire, qui est… je le savais qu'il était pour être vraiment
bon, donc, écoutez… de bien fait, donc merci de l'avoir fait. Je vais partager
mon temps avec ma collègue d'Acadie, donc on est deux sur le dossier.
Écoutez...
M. Rousselle
: …bien
content de vous voir les deux. Écoutez, j'ai lu attentivement, d'ailleurs,
votre mémoire, qui est… je le savais qu'il était pour être vraiment bon, donc,
écoutez… de bien fait, donc merci de l'avoir fait. Je vais partager mon temps
avec ma collègue d'Acadie, donc on est deux sur le dossier.
Écoutez, moi, c'est au niveau du conseil
d'administration. Vous en avez parlé un petit peu, là, que vous aviez de la
place et tout, là, mais je vais y aller là-dedans. Vous, qu'est-ce que vous en
pensez? Parce qu'on a écouté les groupes avant vous et ils parlent tous qu'à un
moment donné, que des compétences différentes puis des types d'expertises
différentes dans un conseil d'administration — comme vous dites,
c'est des gens avec des expertises différentes — ça vient enrichir,
justement, les C.A.
Dites-moi, là, actuellement, dans le
projet de loi, on parle de 10 personnes qui vont former le C.A. Vous,
pensez-vous qu'il devrait aussi avoir une diversité aussi là-dedans, pour avoir
une plus grande ouverture, justement, dans l'éducation, une plus grande
ouverture, justement, comme vous dites, de la terre à la table? Donc, si on
veut vraiment exploser cette idée-là.
Mme Frulla (Liza) : Bon, le conseil
d'administration, d'abord, vous faites, je pense, vous faites état de
15 membres. Moi, je vais vous dire, là, c'est le gros max, hein? C'est le
gros max, sincèrement. Nous, on a 15 membres maintenant, depuis 2018. On a
une… moi, ce que je conseille pour le conseil d'administration, c'est qu'au
conseil même, La Pocatière et Saint-Hyacinthe soient bien représentés de façon
égale. Je pense que ça, c'est juste pour les deux… bien, les deux campus, qui
en font un au sein de l'ITAQ, puis deuxièmement, pour qu'il n'y ait pas de
compétition. C'est ce qui est bien, bien important dans tout ça, c'est qu'on ne
joue pas de politique, on ne joue pas de… tu sais, on ne se tire pas les
ficelles. On travaille pour le même but.
• (15 h 20) •
Qu'on ait un conseil d'administration, les
10 autres membres indépendants, là, que ça soit des représentants de
l'industrie, moi, je trouve ça très bien parce que c'est important d'avoir le
pouls de l'industrie… moi, j'ai des gens de l'hôtellerie, j'ai des gens… on a
été chercher, même si on n'est pas obligés… nous autres, notre projet de loi
est beaucoup plus large que celui-là, ça nous donne beaucoup d'autonomie, ce
que j'aime. Mais j'ai été chercher quelqu'un de la Gaspésie, Claudine Roy. J'ai
été chercher quelqu'un de Québec, qui est la directrice générale de Wendake.
C'est important pour nous. Ce n'est pas indiqué, mais c'est important.
Il y a une chose qu'on a, par contre, c'est
qu'on a un représentant… deux représentants. Un représentant qui est nommé par
ses pairs et qui est représentant de la direction. Cette fois-ci, c'est mon
directeur universitaire, mais moi, j'ai un directeur aussi, collégial et
professionnel. Ça fait qu'il va y avoir une alternance. Ce n'est pas dans la
loi, mais c'est le bon jugement, là, tu sais, une alternance. Et on a un
représentant élu des professeurs. Ça, ce n'est pas… c'est important d'avoir
cette représentativité, mais il faut que tout le monde comprenne qu'ils ne sont
pas là pour… sur le conseil d'administration, faire des revendications
syndicales, mais bien pour travailler vraiment au développement de l'institution.
Le reste, ce sont, oui, des gens de l'industrie, mais le conseil
d'administration…
Mme Frulla (Liza) : …mais il
faut que tout le monde comprenne qu'ils ne sont pas là pour venir sur le
conseil d'administration, faire des revendications syndicales, mais bien pour
travailler vraiment au développement de l'institution. Le reste, ce sont, oui,
des gens de l'industrie, mais le conseil d'administration de l'ITHQ, c'est un
conseil d'administration qui est là, qui donne son avis. On a un comité de
vérification, ça, c'est très important, évidemment, mais il faut quand même
comprendre qu'on n'est pas dans le domaine privé, là, on ne s'en va pas faire
des investissements à gauche puis à droite, là. Le Conseil du trésor est hyper
présent, puis on a le Vérificateur général aussi. Alors, tu sais, le comité de
vérification, il est là vraiment pour s'assurer que tout va bien, mais tout va
bien, tu sais, c'est difficile, là. Sauf cette année, là, où là on va faire un
déficit avec la permission du ministère parce qu'on est en tourisme, hein,
n'est-ce pas, et en pandémie.
Mais une fois qu'on a dit ça, c'est que le
conseil d'administration donne son avis, et je le prends en compte parce que
c'est important qu'on s'aime, mais c'est moi qui décide. Je vais vous dire, là,
en bout de ligne, j'ai vu des mémoires là, il faut que le directeur général
ait… avec ses directeurs principaux associés, comme France est là puis mes
autres directeurs principaux, il faut qu'on puisse avoir la marge de manoeuvre
de, un, décider, et c'est pour ça que moi, j'ai formé un conseil exécutif,
parce que je viens aussi de l'entreprise privée. On a un conseil exécutif, on
se rencontre tous les mardis, on prend des décisions, puis on en discute, on
discute fort, mais une fois qu'on a décidé, c'est un pour tous, tous pour un,
on s'en va dans la même direction puis on assume, puis on assume.
M. Rousselle
: Oui,
bien, merci. Je vais laisser la place à ma collègue de l'Acadie.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Mme la députée de l'Acadie, la parole est à vous.
Mme
St-Pierre
:
Merci beaucoup. Alors, je suis bien contente de vous voir toutes les deux, et
évidemment, Mme Dionne et moi, on vient du même coin de pays, alors on a un
attachement particulier pour La Pocatière. Je l'ai dit, ça fait deux fois que
je le dis depuis le début, mais je ne me lasse pas de le dire que, vraiment,
j'ai un coup de coeur quand on parle d'agriculture parce que je suis née dans
un milieu agricole, puis c'est quelque chose qui m'intéresse énormément.
Je suis… je trouve ça fort intéressant…
puis le dynamisme, puis je comprends très, très bien l'indépendance dont doit
jouir l'institut d'hôtellerie du Québec, et ça, je pense que c'est vraiment un
plus qu'on est en train de bâtir, là, on va faire quelque chose d'intéressant,
et je pense qu'on a un beau projet entre les mains, puis on accompagne M. le
ministre là-dedans.
Sur la question de l'attachement avec le ministère
de l'Enseignement supérieur, vous êtes quand même attachés à l'Enseignement
supérieur. La loi… d'ailleurs, je suis en train de… je suis allée voir votre
loi, la loi dit que vous devez avoir l'autorisation, pour développer des
programmes, du ministère de l'Enseignement supérieur. Et, par contre, si on
suit votre logique, vous devriez être rattachés au ministère du Tourisme parce
que vous faites du tourisme, vous faites de l'hôtellerie. C'est... Donc, nous,
ce qu'on dit, oui au MAPAQ. Ça, on n'a pas de... aucun problème. On pense qu'il
faut absolument que le MAPAQ soit partenaire là-dedans. Mais de ne pas avoir
une attache sur le plan…
Mme
St-Pierre
:
...vous devriez être attachés au ministère du Tourisme parce que vous faites du
tourisme, vous faites de l'hôtellerie, c'est...
Donc, nous, ce qu'on dit : Oui, au
MAPAQ, ça, on n'a pas de... aucun problème. On pense qu'il faut absolument que
le MAPAQ soit partenaire là-dedans. Mais de ne pas avoir une attache sur le
plan légal, sur le plan... dans le texte de loi avec le ministère de
l'Enseignement supérieur, ça nous apparaît comme étant peut-être une faille
dans le projet de loi. On pourra le développer avec M. le ministre, puis je
suis sûre qu'il va être ouvert à cela.
Et les étudiants nous l'ont dit ce matin.
Et on... On travaille pour les étudiants, on parle pour les étudiants. Les
étudiants nous l'ont dit ce matin qu'il fallait qu'il y ait une attache avec le
ministère de l'Enseignement supérieur. Moi, je ne le... pas uniquement au sein
du conseil d'administration, je le vois avec... Le ministère de l'Enseignement
supérieur devrait avoir beaucoup plus le nez là-dedans parce qu'il y a quand
même des choses sur le plan pédagogique, et l'expertise est là, elle n'est pas
au MAPAQ.
Alors, je voudrais vous entendre
là-dessus. Est-ce que vous avez de bonnes relations avec la ministre de
l'Enseignement supérieur? Est-ce que ça se passe bien?
Mme Frulla (Liza) : Moi,
j'ai une bonne relation avec tout le monde, là...
Mme
St-Pierre
:
Je le sais.
Mme Frulla (Liza) :
Mais... Non, je vais vous dire pourquoi. Dans notre temps... N'est-ce pas,
France? Dans notre temps... L'ITHQ était au Tourisme dans notre temps. Et le ministère
du Tourisme, c'est un ministère de marketing, c'est un ministère de... Le rôle
du ministère du Tourisme, honnêtement, c'est de faire du Québec une destination
d'appel. Donc, son rôle était très... et il est encore, là, très orienté à
mettre en évidence la destination, d'une part.
Deuxièmement, vous savez comme moi que le ministère
du Tourisme s'est promené, là, tu sais. À un moment donné, c'est le ministère
du Tourisme. Après ça, on a dit : Non, non, on va en faire une société
indépendante. Après ça, il s'était retrouvé, sous Raymond Bachand, Industrie et
Commerce. C'est un ministère qui se promène parce que c'est un ministère qui
n'est pas... C'est un petit ministère, malheureusement, parce que c'est un ministère
qui... Quand même, le tourisme rapporte beaucoup, mais c'est un petit ministère.
Donc, ce n'est pas un ministère qui était
très orienté à garder une école. Tu sais ce n'est pas... Même là je vais être
honnête avec vous, on est obligés toujours de lever la main pour dire : Écoutez-moi
bien, là, on va avoir un problème de main-d'oeuvre. Vous... On va se retrouver
dans la merde, comme on se retrouvait en 2019, alors que c'était une année
record en tourisme, et il n'y aura pas de main-d'oeuvre. Puis vous autres, dans
vos régions, là, ils ne sont pas capables de se développer, pas parce que les
gens n'ont pas le goût d'aller... puis ils n'ont pas le goût du Québec, puis je
parle même des tourismes étrangers, c'est qu'il n'y a pas de... Il y a des
infrastructures, mais pas assez d'infrastructures, et d'infrastructures, aussi,
de qualité pour les recevoir. Alors, ça prend de la main-d'oeuvre.
Puis là nous autres, on est toujours en
train de brasser la cage sur la main-d'oeuvre, tout le temps, tout le temps,
tout le temps. Ce n'est pas un naturel. Ce n'est pas de la mauvaise volonté,
là. Mais pour le milieu du tourisme, nous... Tu sais, le ministre du Tourisme,
ils ont fait le marketing du tourisme, puis la main-d'oeuvre, bien ça, c'est
autre chose.
Ça fait que, quand qu'il y a eu la
décision de s'en aller, en 1992 ou 1993, s'en aller sur le ministère de
l'Éducation, c'était vraiment nécessaire, d'autant plus que les gens à l'époque
étaient contents parce qu'ils tombaient sur un gros ministère, tu sais. Alors,
c'était... Le ministère de l'Éducation, c'est le...
Mme Frulla (Liza) : …mais on
fait le marketing du tourisme, puis la main-d'oeuvre, bien, ça, c'est autre
chose. Quand il y a eu la décision de s'en aller, en 1992‑1993, s'en aller chez
le ministère de l'Éducation, c'était vraiment nécessaire, d'autant plus que les
gens, à l'époque, étaient contents parce qu'ils tombaient sur un gros ministère,
tu sais. Alors, le ministère de l'Éducation, le ministère, évidemment, de l'Enseignement
et de la Main-d'oeuvre, mais c'était un gros ministère avec des bons budgets,
parce qu'à chaque fois qu'il y avait des coupures, tu demandes au ministère du
Tourisme, le ministère du Tourisme va se retourner puis il va couper dans quoi?
Il va couper dans ces gros…
Mme
St-Pierre
:
Donc, vous êtes bien au ministère de l'Enseignement supérieur?
Mme Frulla (Liza) : Bien,
nous, on est bien au niveau de l'enseignement supérieur. On a cette relation…
on est obligés de sonner le grelot tout le temps et on a aussi un financement,
ça, c'est bien important, M. le ministre, on a un financement, nous autres,
avec une subvention historique d'équilibre, ça a toujours été comme ça. Alors,
nous, on n'est pas financés par tête de pipe, comme dans les autres institutions,
on a une subvention d'équilibre. Et on va, selon les besoins, selon… plaider
notre cause pour une augmentation de la subvention ou, en fait, des programmes
particuliers où ce n'est pas donné d'office, on y va. Mais c'est correct ainsi,
parce qu'on n'est pas gros, puis on enseigne sur la qualité. Moi, là, je n'ai
pas besoin d'avoir 22 élèves, là, moi, ce n'est pas…
Le Président (M. Lemay) : Mme
Frulla, Mme Dionne voudrait intervenir, je crois, il reste 30 secondes…
Mme Dionne
(France) : Je voulais juste ajouter, puis je pense que la question
est très pertinente, je pense que c'est ce qui doit être très important, c'est
que, comme Liza vient de le dire, on a encore des batailles pour s'assurer que
les programmes qui sont offerts, par exemple, au niveau collégial au cégep,
parce que la fédération négocie certains programmes, que ces programmes-là sont
aussi accessibles pour l'ITHQ, pour nos étudiants au niveau collégial. Et je
pense que ça, ça va peut-être être un défi de votre part aussi. Bon. On pourra
être complices, parce qu'on a encore… C'est certain que, de plus en plus, je
pense que le ministère de l'Enseignement supérieur est plus ouvert qu'il
l'était, à s'assurer que, dès il y a des programmes additionnels offerts au
niveau collégial dans les cégeps que, nous, on soit admissibles. Alors, ça,
c'est une bataille qu'on est en train de gagner en tant que telle.
Puis je pense que dans ce sens-là, pour
répondre à la question, c'est peut-être quelque chose qui pourrait être mis sur
la table dans vos relations, avec votre collègue Mme McCann, pour s'assurer que
ça parte bien, cet aspect-là, et qu'en même temps, c'est peut-être là où c'est
très difficile, qu'avec le Conseil du trésor que l'entente que vous avez sur
ces programmes-là, tout de suite, il y ait autorisation du Conseil du trésor
pour qu'il y ait complicité dès le départ. Ça, je vous le dis, ça, c'est
majeur.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup. Alors, je vais maintenant céder la parole au troisième groupe
d'opposition, M. le député de Bonaventure, la parole est à vous.
• (15 h 30) •
M. Roy
: Eh bien, le
bonjour, Mmes Frulla et Dionne, du fond de la Baie-des-Chaleurs puis à
Carleton-sur-Mer, mais il n'y a pas de glace, il fait beau. Écoutez, vous êtes
passionnées, c'est à votre honneur. Bon. Je cherchais une réponse à une question,
puis vous avez donné la réponse qui est que…
15 h 30 (version non révisée)
M. Roy
: ...Dionne, du
fond de la Baie-des-Chaleurs. Je suis à Carleton-sur-Mer, et il n'y a pas de
glace, il fait beau. Écoutez, vous êtes passionnées, c'est à votre honneur.
Donc, je cherchais une réponse à une question,
puis vous avez donné la réponse il y a quelques instants. Bon, vous êtes sous
l'égide du ministère de l'Éducation, O.K., et ma question que j'avais écrite
pour... et que je voulais vous poser, c'est, bon, étant donné que, dans votre
discours, on sent qu'il y a une osmose, une continuité, une collaboration très
intime que vous voulez avoir avec l'ITAQ, bien, est-ce que vous seriez prêtes à
transférer... à vous transférer sous la gouvernance du MAPAQ?
Et là vous avez répondu. Vous voulez
rester sous l'égide du ministère de l'Éducation, parce qu'il y a des budgets,
il y a de l'argent, il y a de l'ouverture. Vous avez un financement qui est
adéquat. Et ça, ça vient amener un élément de plus dans la réflexion qu'on va
avoir avec le ministre lors de l'étude du projet de loi, à savoir, pourquoi le
ministère de l'Éducation n'est pas associé intimement ou de près à la nouvelle
institut pour amener toute l'expertise pédagogique, direction des études,
conseil pédagogique, services aux étudiants, etc.
Donc, est-ce que vous voyez d'un bon oeil
à ce que le ministère de l'Éducation fasse partie intégrante de la gouvernance
de la nouvelle institut? Même si le MAPAQ doit garder un oeil, etc., mais je
pense que le ministère de l'Éducation serait bienvenu dans la nouvelle
structure qui sera mise en place. J'écoute.
Mme Frulla (Liza) : Moi, je
vais vous dire sincèrement, M. le député, honnêtement, ce n'est pas nécessaire,
en ce sens qu'il y a les programmes réguliers, les programmes réguliers cégep,
là. Les programmes réguliers, c'est... D'abord, ils enseignent actuellement,
là. Je veux dire, le frère de... a un D.E.C., le frère de France a un D.E.C.,
son neveu a un D.E.C. de l'ITA de La Pocatière, là, tu sais, ce n'est pas... Alors,
les programmes réguliers, ce sont les programmes obligatoires que l'on
applique, tout le monde, là, au niveau du D.E.C. Nous autres, même, au niveau
professionnel, nous autres, on a les trois niveaux. Alors donc, les programmes
sont là, et ce sont les programmes qui sont là qui vont être enseignés. On
enseigne le français, on enseigne la philo, on enseigne... on fait tout ça, là,
alors. Et la spécialité, bien, relève de nous, comme la spécialité va relever
du MAPAQ. Donc, ce n'est pas nécessaire.
Ce qui est nécessaire, tout comme les
conservatoires au niveau du ministère de la Culture, c'est d'avoir les fonds
nécessaires. Mais là vous autres, là, vous êtes au MAPAQ. C'est un immense
ministère, avec des milliards. Ça fait que ce n'est pas l'ITA qui va aller
demander un 300 000 $ qui va vraiment grever les budgets de... quand
ils vont le faire, de grever du MAPAQ. Tu sais, c'est pour ça, la différence
entre nous, qui étaient au Tourisme. 300 000 $ au Tourisme, là, c'est
une fortune. 300 000 $ au ministère de l'Éducation, ce n'est rien.
Alors, c'est pour ça que... C'est un peu par opportunisme, honnêtement, d'une
certaine façon. D'autant plus que...
Mme Frulla (Liza) : ...quand
ils vont le faire, de crever les budgets du MAPAQ. Tu sais, c'est pour ça la différence
entre nous qui était au tourisme, 300 000 au tourisme, là, c'est une
fortune, 300 000 au ministère de l'Éducation, ce n'est rien. Alors, c'est
pour ça que c'est un peu par opportunisme honnêtement, d'une certaine façon.
D'autant plus que c'était nous à l'époque, et là je veux remettre ça aussi sur
les rails, qui développait les programmes de... des programmes d'hôtellerie et
de restauration et tout ça avec le ministère, parce que le ministère, dans les
années 90, disait qu'il n'avait pas l'expertise. Alors, où elle est,
l'expertise? L'expertise actuellement, la grande expertise est au MAPAQ. C'est
là qu'elle est, l'expertise.
Maintenant, pour les programmes réguliers,
c'est sûr que c'est l'éducation. Et l'éducation... C'est le gouvernement en
fait qui donne les diplômes, alors c'est sûr que le parti de l'éducation...
l'éducation est partie prenante dans les programmes et la qualité des
programmes, mais de facto ça va être ça, de facto ça va être ça.
Puis moi, je vais vous faire une petite
confidence. À un moment donné, là, je ne voyais pas ça d'un mauvais oeil l'ITHQ
puis l'ITA à l'époque, puis qu'on soit ensemble sur le ministère du MAPAQ. Je
n'avais pas de problème avec ça, moi. Moi, c'est : il faut être ensemble
sur les gros ministères. Là, j'ai mon ministère de l'Enseignement supérieur, on
a des belles relations puis tout ça, puis ça va très bien. C'est un gros
ministère, puis quand le ministère donne à l'un, croyez-moi que je suis à la
porte pour dire : Aïe! moi aussi.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, Mme Frulla. Je sais... M. le député de Bonaventure, vous voulez
peut-être rajouter quelque chose en conclusion puisqu'on arrive déjà à la fin
du temps de cette période. Allez-y.
M. Roy
: Oui, mais...
Encore une fois, Mme Frulla est très passionnée. Ceci étant dit, on
propose une synergie, là. Là, je n'ai pas trop compris quand vous avez
dit : L'opportunisme, là, mais l'objectif, c'est d'amener une synergie à
l'intérieur de l'ITAQ où on va avoir l'expertise de tous ceux et celles de tous
les ministères qui peuvent bonifier la formation, le financement, la recherche
et développement, l'indépendance de la recherche, toutes les... je dirais, tous
les éléments essentiels à l'émergence d'un ITAQ qui va être de premier ordre.
Donc, je ne dis pas que le ministre, il ne vise pas ça, mais, en même temps, je
pense que... bon, on continue de croire que le ministère de l'Éducation aurait
un rôle important à jouer, sans en prendre la gouvernance, mais à tout le moins
accompagner le gouvernement là-dedans... le ministère et le ministre. Voilà.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, merci beaucoup, M. le député de Bonaventure.
Mme Frulla (Liza) : M. le
Président, je veux juste ajouter quelque chose.
Le Président (M. Lemay) : Merci
beaucoup, Mme Frulla, ainsi que Mme Dionne. C'est tout le temps que
nous avions pour votre intervention. Et je vous remercie pour les travaux que
vous avez faits à la commission.
Sur ce, je vais suspendre quelques
instants pour permettre au prochain groupe de prendre place.
(Suspension de la séance à 15 h 36)
(Reprise à 15 h 40)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bonjour à tous. Je souhaite donc la bienvenue aux représentants du
Syndicat des professeurs de l'État du Québec. Et je vous rappelle que vous
disposez de 10 minutes pour votre exposé. Ensuite, il y aura une période
d'échange avec les membres de la commission. Tout d'abord, je vous invite à
vous présenter, ainsi que la personne qui vous accompagne. Et la parole est à
vous.
M. Vallières (Jean) : M. le
Président, M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation,
Mmes et MM. les députés, nous vous remercions de nous donner l'occasion de
présenter notre mémoire au nom des 150 professeurs de l'ITA.
Mon nom est Jean Vallières, président du
Syndicat des professeurs de l'État du Québec, et je suis accompagné de M.
Benoît Garon, représentant syndical des professeurs de l'ITA et lui-même
professeur au campus de La Pocatière. Le corps professoral de l'ITA, ce sont
des agronomes, ingénieurs, chercheurs, diplômés universitaires, des
gestionnaires et propriétaires d'entreprises. Par leurs expertises, ils ont
formé et forment des générations de diplômés oeuvrant dans toutes les sphères
du secteur bioalimentaire, et ce, partout au Québec.
Disons tout d'abord que la loi créant
l'ITAQ était attendue par les professeurs. Cette nouvelle structure représente
une évolution positive pour la gouvernance de l'ITA. Comme l'a bien démontré M.
le ministre André Lamontagne dans sa présentation du projet de loi, afin
d'assurer le développement optimal d'une école comme la nôtre, il faut la
sortir du carcan que représente la hiérarchie ministérielle. Nous approuvons
donc le projet de loi n° 77, et toutes nos
recommandations ont simplement pour but de le bonifier en allant dans le sens
d'une modernisation et de l'alignement de l'ITAQ vers ce qui se fait ailleurs
au Québec dans l'ensemble des institutions supérieures, collégiales ou autres.
On s'est...
M. Vallières (Jean) : ...nous
approuvons donc le projet de loi n° 77, et toutes nos recommandations ont simplement
pour but de le bonifier en allant dans le sens d'une modernisation et de
l'alignement de l'ITAQ vers ce qui se fait ailleurs au Québec dans l'ensemble
des institutions supérieures collégiales ou autres. On s'est également référés
aux lois créant le conservatoire ainsi que l'institut d'hôtellerie du Québec,
deux sociétés anciennement intégrées à des ministères et qui ont servi de
modèle au projet de loi actuel.
Même si toutes nos recommandations de
notre mémoire sont importantes, laissez-nous vous en présenter trois, la
première portant sur la composition du conseil d'administration, la seconde sur
la commission des études et la troisième sur la création d'un conseil
d'orientation par campus.
Au chapitre conseil d'administration, on
note l'absence d'un membre permanent issu du corps professoral au sein du C.A.
de l'ITAQ. La présence à temps partiel d'un membre enseignant en siégeant à
tous les trois ans en alternance avec les autres groupes d'employés tel que
prévu dans le projet de loi représente une anomalie qu'on ne retrouve, à notre
connaissance, dans aucune autre institution d'enseignement supérieur au Québec,
que ce soit au ministère de l'Éducation ou dans les lois du conservatoire et de
l'institut d'hôtellerie. Il s'agit là d'une situation anormale pour une
institution dont la mission principale est la transmission du savoir et de
l'expertise.
Ceci, à nos yeux, doit être corrigé. Il
est clair pour nous que c'est bon qu'il y ait un membre étudiant par campus au
sein du conseil d'administration, mais il doit y avoir aussi un professeur par
campus. Autrement, ce serait déséquilibré quant au rôle des acteurs de terrain
dans la prise de décision et l'établissement des orientations futures de
l'ITAQ. C'est d'ailleurs, selon nous, dans cet esprit que s'est exprimé M. le
ministre André Lamontagne lors de la conférence de presse du 26 novembre
dernier. À ce moment-là, il a dit, répondant à un journaliste à propos de la
composition du C.A. de l'ITAQ, et j'emploie ses mots : «Et puis il y aura
un représentant des professeurs puis un représentant des élèves par campus». On
trouve que cette déclaration va dans le sens de notre recommandation, mais
aussi dans le sens de tout ce qui se fait ailleurs et qui fonctionne bien.
Maintenant, pour parler d'une autre
recommandation importante, celle concernant la commission des études, je me
permets, M. le Président, de passer la parole à Benoit Garon.
M. Garon (Benoit) : Comme
présenté par M. Vallières, les professeurs sont titulaires d'une expertise
et d'une connaissance qu'il est dans l'intérêt de mettre à contribution, et ce,
dans les instances qui ont un impact sur la qualité de la formation. La commission
des études, de par ses fonctions au projet de loi, est la structure qui aura la
plus grande influence pédagogique. Elle doit être proactive et en phase avec
les besoins de formation du secteur bioalimentaire. Nous recommandons qu'elle
perde son statut de facultative tel que le projet de loi le laisse
sous-entendre.
De plus, nous constatons que les
professeurs y sont sous-représentés, aucune autre commission des études dans
les établissements supérieurs n'a une si faible représentation du corps
professoral. M. le Président...
M. Garon (Benoit) : ...que
le projet de loi le laisse sous-entendre. De plus nous constatons que les
professeurs y sont sous-représentés. Aucune autre commission des études dans
les établissements supérieurs n'a une si faible représentation du corps
professoral.
M. le Président, on ne peut passer sous
silence l'absence aussi d'une composante locale dans le projet de loi actuel.
Cette composante de consultation locale nous semble nécessaire pour donner à
chaque campus une couleur locale qui lui permettrait un rayonnement régional
lui permettant d'être plus proactive à l'adaptation des programmes aux réalités
du milieu et d'impliquer les étudiants et le milieu bioalimentaire dans
l'orientation de chacun des campus de l'ITAQ. Nous recommandons donc la
création d'un conseil d'orientation par campus pour conseiller l'ITAQ sur les
besoins respectifs de chacun des campus. M. le Président, je retourne la parole
à M. Vallières.
Le Président (M. Lemay) :
M. Vallières, votre micro est toujours coupé. Allez-y. Reprenez.
M. Vallières (Jean) :
Pardonnez-moi. Donc, qui dit bioalimentaire, dit région. Les conseils
d'orientation pourront gérer des collaborations et des interactions avec le
milieu propre à chaque campus. Tout ce qui se passe dans les deux campus ne
peut pas seulement être décidé à Québec. Ça prend une instance participative de
gouvernance et d'orientation qui inclura les gens du milieu, les représentants
des partenaires régionaux comme les directeurs, les fermes-écoles, etc., et qui
guidera chaque campus dans son rayonnement régional. On n'inventa pas cette
structure-là, on va la chercher dans la loi du conservatoire. On sait qu'il y a
des conservatoires dans sept régions du Québec et que, pour eux, leurs conseils
d'orientation sont créateurs de partenariats efficaces. L'ITAQ en a aussi
besoin.
Il a été question ce matin de la formation
générale offerte aux étudiants de l'ITA. On recommande, nous aussi, que
celle-ci reste dans les murs de l'ITAQ pour la cohérence du cheminement
pédagogique des étudiants et la cohésion institutionnelle de l'ITAQ. Il faut
donc inscrire au chapitre mission que l'ITAQ offre une formation générale et
technique.
En conclusion, on vous remercie de
l'attention que vous portez à l'ensemble de nos recommandations et on vous
assure de notre disponibilité à poursuivre les échanges tant avec les autorités
du ministère qu'avec chacun des membres de cette commission. Merci de votre
écoute.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Est-ce que, M. Garon, vous avez quelque chose à rajouter?
M. Garon (Benoit) : Ça
complétait le dossier pour moi. Je vous remercie.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci beaucoup. Donc, et sur ce, je vais maintenant céder la parole
à M. le ministre pour son bloc d'échange. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lamontagne :
M. Vallières, M. Garon, salutations. Merci beaucoup d'être présents.
Je vais juste vous dire que vous êtes... La dame qui vous a précédés auparavant
a utilisé tout le temps qu'elle avait à utiliser, et puis vous nous en laissez
un petit peu. Alors, écoutez, je vois que... De toute façon, votre mémoire
était très, très, très clair sur votre appréciation du projet...
M. Lamontagne : …vous êtes… la
dame qui vous a précédé auparavant a utilisé tout le temps qu'elle avait
utilisé et puis vous nous en laissez un petit peu, alors… Écoutez, je vois que…
de toute façon, votre mémoire était très, très, très clair sur votre
appréciation du projet, là, qui est devant nous, puis après ça, les
recommandations et les suggestions que vous faites.
D'entrée de jeu, puis c'est vraiment mon
erreur, M. Vallières, vous faites référence… le point de presse que
j'avais donné suite à la présentation du projet de loi à l'Assemblée nationale
dans lequel j'avais parlé de la présence d'un membre… d'un enseignant, là, sur
le conseil d'administration, ma faute, c'était… c'est un membre du personnel
qui était prévu, là, ça n'a pas changé par rapport à ce qui était écrit dans le
projet de loi. J'entends bien vos revendications, mais je voulais juste vous
apporter cette correction-là, là, c'est… mes excuses, là, ça a été… sur le
moment, comme ça, ça a été le langage que j'ai utilisé, là, mais ce qui est
l'esprit de la loi, là, puis ce qui est dans le projet de loi, là, c'est un membre
du personnel, là, en tout temps, là, qui est sur le conseil d'administration,
là, pour l'ITAQ.
Ceci étant dit, j'aimerais vous entendre… parce
que dans votre mémoire, il n'en fait pas tellement… bien, en réalité, à mon
souvenir, il n'en fait pas mention. On s'entend, là, qu'il va y avoir une… à un
moment donné, une coupure, si on veut, entre l'ITAQ et puis au point de vue du
personnel, aussi, et tout ça, là, puis aussi le ministère et tout ça. Et puis
c'est sûr qu'on s'est assurés… on a appris aussi des expériences passées, mais
on s'est assurés de mettre dans le projet de loi toutes les dispositions qui
vont assurer une transition la plus douce possible, là, pour tout ce qui touche
les ressources humaines qui sont associées au projet de l'ITAQ, et puis
s'assurer que les droits et tout ça de tout le monde soient bien couverts, là.
• (15 h 50) •.
Et je voulais l'entendre de votre bouche
aussi, là, vous et M. Garon, là, à la lecture du projet de loi qui vous
est présenté, cette transition-là, là, d'une direction du ministère vers un
organisme indépendant, là, avec les dispositions du projet de loi, vous
anticipez, là, qu'avec ce qui est là, que tout est en place pour que la
transition se fasse de façon correcte puis, en bout de ligne, que toutes les ressources
humaines, là, on prenne bien soin, dans cette transition-là, des ressources
humaines qui sont en place, et tout ça, là? Je veux juste vous entendre à ce
niveau-là.
M. Vallières (Jean) : Écoutez,
c'est sûr que c'est les… à peu près les mêmes dispositions qui étaient à la
fois à l'ITHQ puis qui étaient dans la loi du conservatoire. Je pense que, ça,
ça ne pose pas problème. C'est sûr que les professeurs permanents vont avoir le
choix… un droit de retour dans la fonction publique.
Ce qui est important pour les professeurs,
c'est… ils vont vouloir, normalement, aller vers la nouvelle entité, ils ne
choisiront pas nécessairement de revenir. Encore, ce sont des choix
individuels, ça. Sauf que — puis on revient un peu à ce qu'on parlait
tantôt, le rôle des professeurs dans le futur ITAQ, là — on veut
attirer des compétences, on veut… Vous parliez d'aller au niveau…
M. Vallières (Jean) : ...pas nécessairement
de revenir. Encore, ce sont des choix individuels, ça. Sauf que — puis
on revient un peu à ce qu'on parlait tantôt, le rôle des professeurs dans le
futur ITAQ, là — on veut attirer des compétences, on veut... Vous
parliez d'aller au niveau universitaire. Pour attirer les compétences, il faut
que les gens sentent qu'ils vont être entendus dans l'institution, qu'ils vont
avoir leur mot à dire. Si, à un moment donné, il y a des professeurs dans des
universités ou il y a des professeurs ailleurs qui veulent venir ici pour
amener... au niveau universitaire ou même au niveau collégial, et puis ils se
rendent compte qu'il n'y a pas de commission d'études qui est existante, qu'il
n'y a pas de professeur qui siège en permanence au conseil d'administration, ce
que ne se retrouve nulle part ailleurs, est-ce que ça va être motivant? Est-ce
que c'est comme ça qu'on va attirer des compétences? C'est ça, notre
inquiétude.
Je pense qu'il ne faut pas... il faut que
le carcan ministériel... Puisqu'on crée une autre instance, une autre
structure, il faut que cette structure-là soit ouverte et puis que les
professeurs peuvent avoir leur place dedans. Sinon, ils vont aller enseigner à
Laval, ils vont enseigner à McGill ou ailleurs. Je pense qu'il faut créer,
c'est pour ça qu'on insiste là-dessus, à la fois la commission des études et
puis à la fois, là... Au conseil d'administration, il va y avoir deux
étudiants. On est d'accord, mais il y aura, pendant trois ans... à un moment
donné, il n'y aura pas de professeur, ce ne sera pas attirant pour les
compétences, ça. Les gens veulent pouvoir participer, quand ils enseignent.
C'est des gens qui ont un savoir. Ce sont des experts.
Alors là, je vous avoue qu'on comprend
plus ou moins, là. Vous dites : Il va y avoir un membre du personnel,
pendant trois ans, ça va être un fonctionnaire ou un professionnel, puis
pendant trois ans, ça va être un professeur. Ce système-là, à temps partiel, ça
ne va pas... on ne trouve pas ça normal pour une institution, puis ça
correspond... On ne trouve ça nulle part ailleurs au ministère de l'Éducation
ou au conservatoire. Au conservatoire, il y a deux professeurs sur le conseil
d'administration. À l'ITHQ, il y en a un. Puis là, tout d'un coup, à l'ITAQ, il
y en aurait un à temps partiel. Je m'excuse, mais ça, ça peut encourager
effectivement des gens à dire : On va aller ailleurs ou on va retourner
dans la fonction publique. Je réponds à votre question, là. Il faut que les
professeurs puissent participer.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre... votre micro, M. le ministre.
M. Lamontagne : Merci
beaucoup. Je veux dire, j'ai posé la question, c'est pour avoir les réponses.
C'est pour ça qu'on est là. C'est pour ça qu'on est là, ensemble.
Un autre point. Vous avez mentionné, dans
votre mémoire, que... textuellement, vous dites que «la vision d'avenir qui
préside à la création de l'ITAQ est centrée sur la modernisation d'une
institution qui est porteuse d'une tradition unique dans la transmission du
savoir en technologie agroalimentaire». Alors, on peut comprendre que de poser
ce geste-là, naturellement, à prime abord, ça a une tendance à entraîner la
motivation auprès du corps professoral, si on veut. Comment cette motivation-là
ou cet...
M. Lamontagne : …d'une
tradition unique dans la transmission du savoir en technologie agroalimentaire.
Alors, on peut comprendre que de poser ce geste-là, naturellement, à prime
abord, ça a une tendance à entraîner la motivation auprès du corps professoral,
si on veut. Comment cette motivation-là ou cet engouement-là peut être bénéfique
pour l'apprentissage des étudiants, justement, à l'ITAQ?
M. Vallières (Jean) : Benoit,
veux-tu répondre?
M. Garon (Benoit) : Oui, oui,
bien, vous l'avez mentionné à chaque… dans la portion du changement, ce qui est
perçu… la base des professeurs, il y a certaines… je vais me permettre aussi de
glisser sur votre première question aussi, une certaine forme d'incertitude. La
portion des permanents est quand même bien encadrée. Régulariser les
professeurs qui sont dans la portion… ce qu'on appelle communément des
occasionnels, il y a une portion transitoire normalement qui est prévue dans la
portion des conventions collectives. On n'a pas jugé bon de le mettre dans le
projet de loi, mais c'est normalement encadré dans la portion des conventions
collectives. Puis il y a des éléments aussi de recrutement. Vous avez
parlé d'essayer de briser le carcan, Jean a parlé d'aller chercher des
expertises. Dans le contexte où on veut chercher les experts, motiver nos
étudiants, bien, les contraintes, actuellement, de recrutement de spécialistes
de contenu au niveau des concours de banques de qualification, concours de
recrutement ou autres terminologies équivalentes, ça créait un carcan qui
limitait la possibilité d'aller chercher des experts dans le domaine et de leur
donner une place intéressante au niveau de l'enseignement.
On est un petit peu limités dans ce
volet-là, il fallait attendre la portion des ouvertures pour certains concours
ou banques de personnes qualifiées… qui limitait, parce qu'on ne se le cachera
pas que les professeurs, la portion de professeurs à l'ITA, c'est une goutte
d'eau dans la banque des professionnels MAPAQ. Donc, d'aller faire une banque
spécifiquement pour la portion des professeurs, ça créait une contrainte assez
importante à la capacité de nos gestionnaires d'aller chercher des spécialistes
de contenu avec une expertise de haut niveau.
M. Lamontagne : Bien, écoutez,
notre compréhension puis ma compréhension, c'est que le geste qu'on va poser,
la mise en oeuvre de ça, ça va venir justement pallier à cette réalité-là dont
vous vous réclamez, là. Alors, très heureux… je me suis fait expliquer ça par
les fonctionnaires, mais là de me le faire expliquer de… par un enseignant, là…
mais je suis très heureux de voir que les visions s'alignent.
Puis j'amènerais ça aussi au niveau… il y
a la question de l'accessibilité des ressources, ou d'un nouvel environnement pour
avoir accès à des ressources, mais après ça, aussi, nous, ce qu'on croit, c'est
que… par la mise en oeuvre de cet organisme autonome là avec ces nouvelles
règles là… va permettre une accélération au niveau de la mise à niveau des
investissements. Puis, quand on parle de la mise à niveau des investissements,
naturellement, bien, il y a les investissements, là, en infrastructure, mais
aussi en outils pour accompagner votre travail.
Encore là, dans le même esprit, est-ce que
votre lecture des opportunités que va offrir ce nouveau véhicule-là… est-ce que
vous voyez que ça va justement dans cette capacité-là d'avoir, encore là, une…
M. Lamontagne : ...au
niveau de la mise à niveau des investissements. Quand on parle de la mise à
niveau des investissements, naturellement, il y a les investissements en infrastructures
mais aussi en outils pour accompagner votre travail.
Encore là, dans le même esprit, est-ce que
votre lecture des opportunités que va offrir ce nouveau véhicule-là, est-ce que
vous voyez que ça va justement dans cette capacité-là d'avoir, encore là, une amélioration
au point de vue de la mise à niveau, là, des outils, des infrastructures, et
tout ça, là, au sein de l'organisation?
M. Garon (Benoit) : Bien,
si vous me le permettez, la portion qu'on recommande, des conseils d'orientation,
est dans le but de guider les conseils d'administration à une bonne gestion des
ressources et de prioriser en fonction des besoins des différents campus.
Donc, l'idée... Oui, on voit que le projet
de loi va dans cette optique-là, mais on espère aller plus loin par nos
recommandations en fournissant un conseil d'orientation qui va permettre de
prioriser ou d'émettre des recommandations au conseil d'administration pour la
bonne gestion efficiente du budget qui sera alloué à l'ITAQ.
M. Vallières (Jean) : Si
je pouvais compléter, M. le ministre...
M. Lamontagne : Oui, oui,
oui.
M. Vallières (Jean) :
C'est clair aussi que... On entendait Mme Frulla. Mme St-Pierre
connaît bien les conservatoires aussi, elle a été là. Alors, c'est clair que l'expérience
du conservatoire, qui date de 12 ans, fait en sorte que c'est une subvention.
Cette subvention-là n'a pas toujours été facile parce qu'il y a les coûts qui
augmentent en ressources humaines, et tout ça. Il y a toujours des rallonges à
faire, il y a le service de la paie, et tout ça. À un moment donné, dans les
conservatoires, le conseil d'administration, ils avaient accumulé un déficit de
14 millions. Il a fallu que le ministre s'en mêle. Alors, c'est clair que
financièrement, on ne peut pas... Ce n'est pas notre rôle d'embarquer là-dedans,
là, mais... Oui, ça peut créer des facilités, mais, en même temps s'imposent
des obligations.
Je voudrais revenir, encore une fois, à
votre première question, si vous permettez, M. le ministre. Vous avez
dit : Est-ce que les employés, tout ça... Et là on est
150 professeurs, mais il y a aussi... il y a 100 fonctionnaires et
50 professionnels qui oeuvrent à l'ITA. Eux autres, ils n'ont pas été
invités ici, en commission parlementaire. On trouve ça dommage. Mais eux autres
aussi ont à vivre cette situation-là. Et je pense qu'ils vont ont soumis un
mémoire. Alors, c'est une question qui vous préoccupe, ça aurait été le fun
qu'ils auraient pu, eux aussi, être entendus à la commission.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre, en vous rappelant, là, qu'il reste cinq minutes et qu'il y
aurait un autre intervenant.
M. Lamontagne : Oui, je
vais céder la place à mon collègue. Merci beaucoup, M. Vallières. Merci
beaucoup, M. Garon. Très apprécié.
Une voix
: Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien, merci. Donc, M. le député de Bourget, la parole est à vous.
• (16 heures) •
M. Campeau : M. Vallières,
M. Garon, merci pour votre présentation.
Avec l'évolution rapide de l'agriculture,
les tendances qu'on peut voir qui se développent, est-ce que vous pensez que
l'actuel projet de loi va donner assez d'agilité, de flexibilité pour s'adapter
rapidement? J'aimerais ça vous entendre là-dessus...
16 h (version non révisée)
M. Campeau : ...avec
l'évolution rapide de l'agriculture, les tendances qu'on peut voir qui se
développent, est-ce que vous pensez que l'actuel projet de loi va donner assez
d'agilité et de flexibilité pour s'adapter rapidement? J'aimerais ça vous
entendre là-dessus.
M. Vallières (Jean) : Benoît.
M. Garon (Benoit) : Oui,
merci. Si vous me permettez, je vais vous exposer à... La portion de formation
continue, règle générale, dans les cégeps, elle est réputée comme... qu'elle se
paie elle-même. Et, actuellement, avec les contraintes qui existent au niveau
de l'ITA, la création de nouvelles formations continues est dépendante de la
capacité de mettre un professeur à cet endroit-là, ce qui crée une contrainte
indue qui ne devrait pas exister, alors que la formation continue, règle
générale, on dit qu'elle se paie elle-même. Donc, dans les cégeps, un cours en
formation continue, il s'autofinance de lui-même, il ne crée pas de nouvelle
demande. Le professeur est rémunéré à même les fonds générés par l'investissement
qui est fait par les participants pour faire cette formation continue là. On
voit de bonne foi... parce qu'il y a une demande importante au niveau de la formation
continue, dans le contexte agricole, notamment dans des sujets qui sont très,
très chers au gouvernement, la gestion des pesticides, la santé des animaux, la
qualité des aliments. C'est des sujets qui sont très, très sensibles, mais qui
sont très, très d'actualité et qui sont très importants pour le gouvernement et
l'ensemble de la population québécoise.
M. Campeau : Une autre question
dans la même direction. Ce que Mme Frulla nous parlait, d'un ITHQ... nous
parlait de la terre à la table. C'est comme montrer une continuité entre l'ITAQ
et l'ITHQ. Elle disait même qu'il y avait juste une lettre de différence. Est-ce
que vous verriez d'un bon oeil une harmonisation des cursus scolaires dans les
deux cas? Aviez-vous besoin de vous parler beaucoup pour vous assurer qu'il y a
une continuité, vraiment? Est-ce que vous voyez ça comme un avantage ou une possibilité?
M. Garon (Benoit) : Jean, est-ce
que tu veux prendre la question? Merci.
M. Vallières (Jean) : Bien,
écoutez, c'est clair que ce sont des institutions soeurs, un petit peu, c'est
bien évident. Et là l'ITHQ, ils ont un campus, et l'ITAQ va avoir deux campus.
Ça, ça nous amène à parler... et ça, c'est aussi dans le mandat, là, des
conseils d'orientation. Ça ne peut pas tout se... Les décisions ne peuvent pas
toutes se prendre à Québec, ça prend une structure adaptée aux campus, qui peut
faire des partenariats, et tout ça. Et c'est là où, selon nous, l'ITAQ se
rapproche... vous parlez de la relation avec l'ITHQ, mais ça se rapproche aussi
du CMADQ, c'est-à-dire les conservatoires qui sont en réseau. Et c'est
important qu'il y ait un lieu, une structure dans chaque campus qui peut
établir des...
M. Vallières (Jean) : ...où,
selon nous, l'ITAQ se rapproche, vous parlez de la relation avec l'ITHQ, mais
ça se rapproche aussi du CMDAQ, c'est-à-dire les conservatoires qui sont en
réseau. Et c'est important qu'il y ait un lieu, une structure dans chaque
campus qui peut établir des partenariats puis qui peut... Et ça, c'est
important pour le développement, c'est important pour l'implantation, pour les
collaborations avec les gens du milieu, des fermes-écoles et tout ça. Et, s'il
n'y a pas ça, ça va être un peu trop centralisé à Québec. Et ça, c'est un point
extrêmement important pour nous. Mais effectivement, qu'il y ait des rapports
avec l'ITAQ et l'ITHQ, je pense que ça serait tout simplement naturel. C'est
évident, c'est très près.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député, là, il reste environ une minute.
M. Campeau : Oui.
M. Garon, je crois que vous aviez quelque chose à ajouter. Est-ce que je
me trompe?
M. Garon (Benoit) : Vous avez
un bon oeil. Vous devriez être professeur dans une autre vie. Oui, on voit d'un
bon oeil, pas nécessairement l'harmonisation, mais comme Jean le précise, avec
des partenariats. Vous parlez du principe de la terre à la table, ce n'est pas
étranger au milieu bioalimentaire d'avoir des partenariats d'affaires avec
des... de la terre à table. Pour les circuits courts, les chaînes de
restaurants et autres essaient d'avoir des relations le plus près possible avec
des agriculteurs fournisseurs.
On voit d'un bon oeil le même principe
d'avoir des partenariats ou un transfert de connaissances pour que nos
étudiants puissent savoir en quoi le produit qu'ils vont produire peut affecter
son potentiel de vente en restauration ou d'autres, et que les gens qui font de
la restauration, de la transformation aient l'idée d'où provient les produits.
Quand je parle de préparation, c'est post-transformation, là, c'est la
préparation pour, exemple, servir un restaurant ou autre et sachent un peu d'où
viennent leurs produits, leur pain, leur beurre jusqu'à, comme vous le
présentez, jusqu'à la terre, pour qu'ils puissent avoir une relation d'affaire
saine dans leur milieu futur.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien, merci.
M. Campeau : Merci de votre
présentation.
Le Président (M. Lemay) : Ceci
complète le bloc d'échange avec le gouvernement et je cède maintenant la parole
au député de Vimont, porte-parole de l'opposition officielle. La parole est à
vous.
M. Rousselle
: Merci,
M. le Président. M. Vaillant, M. Garon, merci d'être là. Merci d'avoir préparé,
justement, un bon mémoire comme ça.
Écoutez, juste pour... puis j'abonde dans
le même sens, c'est que malheureusement, puis ça, dans mon introduction ce
matin je faisais que je trouvais malheureux qu'il y ait des groupes qui avaient
fait des demandes pour être entendus... puis ils n'ont pas été demandés
actuellement. Je ne sais pas si le ministre va faire des corrections là-dessus,
parce que si, quand qu'on fait des changements semblables, je pense, c'est
important d'avoir l'opinion de tout le monde et puis, je pense qu'il n'y a pas
un joueur qu'on devrait mettre de côté.
, je pense qu'on devrait entendre tout le
monde justement pour s'en aller et s'enligner vraiment au bon endroit.
Bon, je m'en va, après ça, dans le C.A.
Premièrement, vous avez parlé aussi de réalités régionales, je pense que c'est
M. Garon qui a parlé de ça. Vraiment, je suis vraiment d'accord avec vous,
parce que, qu'est-ce qui...
M. Rousselle
: ...je
pense qu'il n'y a pas un joueur qu'on devrait mettre de côté, je pense qu'on
devrait entendre tout le monde justement pour s'en aller et s'enligner vraiment
au bon endroit.
Bon, je m'en va, après ça, dans le C.A. Premièrement,
vous avez parlé aussi de réalités régionales, je pense que c'est M. Garon
qui a parlé de ça. Vraiment, je suis vraiment d'accord avec vous, parce que,
qu'est-ce qui se passe en Gaspésie puis qu'est-ce qui se passe à Laval, c'est
deux réalités bien différentes et puis... même si j'aime aller en Gaspésie,
mais c'est deux réalités vraiment différentes. Donc, je pense que... Dans le
conseil d'administration, vous en parlez justement, d'avoir des professeurs,
puis j'abonde dans le sens parce que c'est vous qui avez la connaissance, c'est
vous qui transmettez justement cette connaissance-là. Donc, je pense que c'est
important qu'avoir des professeurs dans ce C.A. là pour justement enligner,
justement, le C.A. qui ne sont pas nécessairement des professeurs, ça peut être
des gens du milieu, mais ça peut être aussi... je suis content de voir qu'il y
a des étudiants qui vont faire partie de ça.
Mais selon vous... Puis là vous en avez
parlé de deux par secteur, mais à peu près... Parce que là, c'est 15 au total.
Donc, il y en a 10 qui n'ont pas été encore dits c'est qui qui était pour être
là. Vous, là, au minimum, là, pour avoir vraiment une belle représentation au
niveau professoral, ça serait quoi, vraiment?
M. Vallières (Jean) : Écoutez,
on est conscients... Merci de votre question. On est conscients de la question
du nombre total, puis de la loi sur la gouvernance, puis le fait qu'il doit y
avoir une proportion prépondérante de gens de l'externe. Quand même, le conseil
d'administration du conservatoire, ils sont 17. Ce n'est quand même pas trop,
là, on aime ça, les grosses familles. Alors, on peut arriver à concilier la loi
sur la gouvernance et puis une représentation normale pour une institution
d'enseignement de professeurs au conseil d'administration. S'il y a deux
étudiants, en toute logique, il devrait y avoir deux professeurs. Et, si on a
joué avec la loi sur la gouvernance, bien, on met 17 personnes autour de
la table, ça ne sera pas... Ça se fait ailleurs.
Toutes nos recommandations, là, qu'on
présente, là, dans notre mémoire, là, elles viennent toutes ou bien du
ministère de l'Éducation ou bien des lois des institutions soeurs comme l'ITHQ
et le conservatoire. On n'invente rien, on fait juste aller chercher ce qu'il y
a de mieux dans l'intérêt de la modernisation puis de la mise à jour.
Parce que ce qui se produit, c'est que
pendant combien d'années il y a eu tendance à la
centralisation — c'est normal, un ministère, ça veut toujours
centraliser — alors que le bioalimentaire, ça, c'est à travers le
territoire. Il faut prévoir des structures qui vont permettre à l'ITAQ d'être
présent dans le milieu, d'avoir des partenariats et puis de faire en sorte que
ce soit ouvert.
Le conseil d'administration, la manière
dont il est conçu, les personnes externes... pour nous, c'est bien, on est pour
ça, on est très favorables, on ne veut pas du tout être négatifs par rapport à
ça. Sauf qu'il faut quand même faire en sorte qu'il y ait un équilibre...
M. Vallières (Jean) : ...lieu
d'avoir des partenariats et puis de faire en sorte que ce soit ouvert.
Le conseil d'administration, de la manière
dont il est conçu, les personnes externes, pour nous, c'est bien, on est pour
ça, on est très favorables. On ne veut pas du tout être négatifs par rapport à
ça, sauf qu'il faut quand même faire en sorte qu'il y ait un équilibre, des professeurs
au conseil d'administration, même s'ils deviennent 17 membres. Et puis des
conseils d'orientation par campus, pour que chaque campus ait sa couleur.
C'était comme ça au début. M. le ministre Lamontagne l'a dit dans sa
présentation, au début, il y avait une école à La Pocatière, qui est
centenaire. Il y avait une école de laiterie à Saint-Hyacinthe. Ils ont uni ça.
• (16 h 10) •
Mais maintenant qu'on a une vision
d'avenir, qu'on doit regarder en avant, il faut faire en sorte que ces deux...
les deux campus ne soient pas que des succursales, mais qu'ils aient leur vie
propre, leurs partenariats propres puis leur identité, même au niveau du
contenu, ce qui se faisait avant. Maintenant, ça a été un peu standardisé dans
les dernières années, depuis les années 2000, et puis il faut un petit peu
changer ça, parce que c'est... Notre société évolue vers la décentralisation.
Il faut que ce soit reflété dans ce projet de loi là. C'est ça qui est... C'est
ça qu'on croit.
M. Rousselle : Et dans ce C.A.
là, qu'est-ce que vous en pensez qu'il y ait des compétences puis qu'il y ait
des expertises différentes, si on veut vraiment le rendre plus fonctionnel,
mais encore plus au niveau des connaissances? On veut vraiment transmettre le
plus de connaissances possible aux étudiants. Qu'est-ce que vous en pensez, que
le C.A.... puis on l'a posée... j'ai posé la même question à tous les deux
autres groupes avant vous, là, et tous semblent dire : Oui, il devrait y
avoir des expertises différentes puis des compétences différentes dans ce C.A.
là. Vous, est-ce que vous êtes d'accord avec ça?
M. Vallières (Jean) : Tout à
fait d'accord, tout à fait d'accord. Maintenant, la loi n'empêche pas ça, la
loi peut permettre ça. Alors, là-dessus, on vous fait confiance. Mais on est
tout à fait d'accord avec ce que vous dites, par exemple, c'est clair. Mais je
pense que le ministre en titre a le droit de nommer des personnes, et puis que
ce soit orienté vers des gens aux expertises différentes, ce serait tout à fait
approprié.
M. Rousselle : Merci. Je vais
passer la parole à ma collègue.
Le Président (M. Lemay) :
Bien, donc, Mme la députée de l'Acadie, en vous rappelant qu'il reste environ
5 min 20 s.
Mme
St-Pierre
:
Merci, M. le Président. Alors, je salue nos invités, M. Vallières, M. Garon.
C'est fort intéressant, puis je pense que vous amenez des pistes qui doivent
être analysées en profondeur.
M. le ministre, quand vous avez dit...
lors du point de presse que vous aviez fait, vous aviez fait une erreur. En
fait, je pense que vous avez fait un lapsus, puis que dans le fond, que, dans
votre tête, c'est clair que ça prend des professeurs à plein temps... ça prend
un professeur... deux professeurs au sein du conseil d'administration, qui viennent
de chacun des campus. Moi, je pense que ça va de soi. Et c'est aussi de
reconnaître l'expertise des professeurs, parce que c'est eux qui sont en
première ligne auprès de leurs étudiants.
Je veux vous entendre sur deux choses,
puis là c'est très, très court, là, le temps que j'ai, sur les conseils
d'orientation, mais tout d'abord, sur la question d'une veille avec le
ministère de l'Enseignement supérieur. Je ne sais pas...
Mme
St-Pierre
:
...aussi de reconnaître l'expertise des professeurs parce que c'est eux qui
sont en première ligne auprès de leurs étudiants.
Je voulais vous entendre sur deux choses,
puis c'est très, très court, là, le temps que j'ai, sur les conseils
d'orientation, mais tout d'abord sur la question du lien avec le ministère de
l'Enseignement supérieur. Je ne sais pas si vous avez suivi ce matin les
travaux, mais des étudiants ont été clairs qu'il fallait un lien avec l'enseignement
supérieur, puis je cite, ici, leur mémoire. Bon : «N'étant pas sous la
tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur, l'ITA peut difficilement
faire profiter des étudiants des avancées en matière de réussite qui sont
prévues dans les prochaines années, notamment grâce au chantier sur la réussite
du ministère de l'Enseignement supérieur». Et vous pourrez aller lire le
mémoire, puis c'est très clair, ils disent qu'il faut qu'il y ait un lien.
Alors, il va falloir trouver une façon
d'écrire dans la loi que le ministère de l'Enseignement supérieur doit être
présent et ait son mot à dire concrètement — je veux vous entendre
là-dessus — et que les conseils d'orientation, on va nous dire
probablement : Bien, là, il va y avoir trop de structures, puis ça va
faire encore trop de monde, puis là le... Mais moi, je vous suis là-dessus
parce que c'est vrai qu'à La Pocatière, je viens de la région, ce n'est pas
pareil comme à Saint-Hyacinthe. C'est très beau Saint-Hyacinthe, mais c'est
très beau La Pocatière aussi, mais ce n'est pas la même chose. C'est différent.
Puis il faut qu'ils se sentent représentés. Alors, expliquez-moi le conseil
d'orientation puis peut-être un petit mot sur le ministère de l'Enseignement
supérieur.
M. Vallières (Jean) :
Oui. Les conseils d'orientation qui sont dans les conservatoires, on est allé
chercher ça dans cette loi-là, ça existe. Il n'y a aucun dédoublement de
structure. C'est une structure, au contraire, qui est nécessaire parce qu'il y
a deux campus puis ce n'est pas possible que tout soit décidé à Québec. Il faut
que les gens s'impliquent, il faut que les gens du milieu s'impliquent. Et ça,
là, ça ne crée pas une multiplication des structures, au contraire. Ça crée une
clarification pour que... Parce qu'il va y avoir une direction générale qui va
être sur le chemin Sainte-Foy, là. Et cette direction générale là, il ne faut pas
que ce soit... On a vécu ça. Moi, je vous avoue, j'ai été 40 ans
professeur au conservatoire, et j'ai vu ce qu'a donné la loi pendant
12 ans.
Et, à un moment donné, il y avait une
espèce de petite tour d'ivoire qui s'est bâtie, même si ce n'était pas voulu au
départ. Alors, centralisation à Québec et après ça... Donc, heureusement, dans
la loi, il y avait tout de même les conseils d'orientation qui pouvaient... Ils
n'ont pas été actifs dès le début, mais après ça, de plus en plus, ils ont pris
une place. Et ça permet justement de contrebalancer cette centralisation qui
repose sur la direction générale et le conseil d'administration, qui devient un
petit peu un Olympe, là. Et, à ce moment-là, c'est un contrebalan qui est
extrêmement utile. Et il n'y a aucun dédoublement de structure. Ça fonctionne.
Ça baigne dans l'huile.
Mme
St-Pierre
:
Hum-hum. Et sur l'enseignement supérieur?
M. Garon (Benoit) : Je
vais prendre cette question-là. M. le ministre, il présente qu'il veut libérer
le carcan de l'ITA. Je vais faire une portion imagée. Ça fait longtemps que nos
animaux ne sont plus gardés avec des carcans...
M. Vallières (Jean) : ...et il
n'y a aucun dédoublement de structures, ça fonctionne... ça baigne dans
l'huile.
Mme
St-Pierre
:
Et sur l'enseignement supérieur?
M. Garon (Benoit) : Je vais
prendre cette question-là. M. le ministre, il présente qu'il veut libérer le
carcan de l'ITA. Je vais faire une petite portion imagée. Ça fait longtemps que
nos animaux ne sont plus gardés avec des carcans, question de bien-être animal.
Qui est le propriétaire par après? C'est déjà une bouffée d'air de libérer
l'ITA de son carcan. Qui est le propriétaire après? Qui prend les décisions en
haut? Il y a toujours une responsabilité ministérielle qu'il y a derrière. On
s'attend à ce que le ministère va gérer comme un bon père de famille son ITA,
il va la chérir. On veut simplement, c'est l'intention du ministre, lui donner
une bouffée d'air, de retirer son carcan pour son bien-être.
Mme
St-Pierre
:
Mais vous ne répondez pas à ma question sur le rôle que l'Enseignement
supérieur doit jouer. C'est la demande des étudiants.
M. Garon (Benoit) : Effectivement,
je suis un petit peu moins à l'aise à me prononcer...
Mme
St-Pierre
:
On ne veut pas retirer le MAPAQ. On ne dit pas qu'il faut que le MAPAQ sorte de
là, là, on dit juste qu'il faut trouver peut-être une voie de passage pour
avoir le ministère de l'Enseignement supérieur présent plus qu'il ne l'est dans
le projet de loi.
M. Garon (Benoit) : Je le vois
d'un bon oeil. Mais, comme je vous dis, déjà, de donner une bouffée d'air à
l'ITA...
Mme
St-Pierre
:
Bien, ils sont d'accord avec ça.
M. Garon (Benoit) : ...ça va
diminuer beaucoup de problématiques qui sont vues par la portion des étudiants.
Le ministère de l'Éducation a toujours été un petit peu en arrière, mais moins
proactif dans la portion décisionnelle. Est-ce qu'il faut laisser la chance au
ministère de l'Éducation? Ça peut être une proposition intéressante. Mais, pour
la portion des professeurs, ça n'aura pas un impact au jour le jour sur notre
travail aussi significatif que le projet de loi de l'ITAQ le permet
actuellement à la passation d'une gouvernance plus au MAPAQ et à un C.A.
actuellement.
Mme
St-Pierre
:
Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Ceci conclut cette période d'échange avec des membres de l'opposition
officielle, et je cède maintenant la parole à la deuxième opposition. Mme la
députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
M. le Président. Merci, M. Vallières, merci, M. Garon. C'est très, très
éclairant de vous entendre. Beaucoup de questions ont déjà été posées, là, sur
les conseils d'orientation pour aller chercher la composante locale. Moi, c'est
de la musique à mes oreilles. Vous savez, en étant dans une région éloignée,
quand on parle de décentralisation, c'est vraiment bienvenu. Vous avez dit, M.
Vallières, là, qu'on est dans une société qui évolue vers la décentralisation.
J'aimerais bien que ce soit vrai aussi du côté du gouvernement. Donc, c'est un
petit message en passant. Vous en avez quand même bien parlé, puis j'ai peu de
temps, là. Je voulais quand même souligner que, pour moi, là, je trouve ça
extrêmement important.
Là, j'aimerais peut-être vous entendre sur
un aspect qu'on a moins parlé, là, jusqu'à maintenant, sur le fait que la durée
des mandats des administrateurs diffère selon si on est un membre indépendant
ou si encore on est un membre du personnel. J'aimerais savoir un peu ce que
vous en pensez, puis du fait que certains...
Mme Lessard-Therrien :
...entendre sur un aspect qu'on a moins parlé, là, jusqu'à maintenant, sur le
fait que la durée des mandats des administrateurs diffère selon si on est un
membre indépendant ou si encore on est un membre du personnel. J'aimerais
savoir un peu ce que vous en pensez puis du fait que certains administrateurs
peuvent renouveler leur mandat versus d'autres administrateurs.
M. Vallières (Jean) : Écoutez,
je vous remercie beaucoup pour la question, c'est très pertinent. Il y a une de
nos recommandations, effectivement, on prend pour acquis, écoutez, qu'il va y
avoir des professeurs sur le conseil d'administration, et, à ce moment-là,
c'est clair qu'un seul mandat on trouve que ce n'est pas assez. Il faut que le
mandat de trois ans puisse être renouvelable une fois parce qu'il y a une prise
d'expérience.
Il y a aussi le fait que le conseil
d'administration aura à établir des plans stratégiques. Établir un plan
stratégique, là, ça prend des mois puis quasiment des années. Alors, là, là,
si, à un moment donné, là, le professeur doit passer le relais parce que le
plan stratégique est commencé mais il n'est pas fini... Alors, je pense que
c'est vraiment bien qu'il y ait la durée des mandats qui soit simplement
renouvelable pour les professeurs une seule fois, je pense que c'est tout à
fait normal.
Que ça varie d'un élément à l'autre, on
suit le gouvernement là-dessus. Parce que les étudiants, ça ne peut pas être
trop long parce qu'ils graduent. Les autres membres, ça, c'est à voir, parce
que là aussi il y a une prise d'expertise. Mais que le professeur soit là juste
trois ans ou membre du personnel, on trouve que c'est trop court, ça doit être
renouvelé une fois.
Et je me permets, vous avez parlé des
conseils d'orientation. C'est clair que le campus de La Pocatière est plus vers
l'est du Québec et le campus de Saint-Hyacinthe est un peu plus vers l'ouest.
Alors, ça aussi, ça fait partie... Bien, même si les étudiants vont de
différentes régions, là, c'est bien clair. Mais il n'en reste pas moins qu'il y
a un aspect éventail de partenariats qui peut se diviser entre l'Est et l'Ouest
du Québec là-dedans. Et je pense que c'est tout à fait logique.
• (16 h 20) •
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée, si vous voulez ajouter quelque chose.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
peut-être juste, si j'ai le temps, là, de revenir là-dessus, sur les conseils
d'orientation. Tu sais, comment vous voyez ce mariage-là avec le local?
Peut-être vous entendre davantage là-dessus.
Le Président (M. Lemay) :
Peut-être en 30 secondes, là.
M. Vallières (Jean) : Notre
document, notre mémoire est assez spécifique sur les mandats des conseils
d'orientation. Ça peut être modifié, là. D'abord, c'est l'existence des
conseils d'orientation et puis aussi le fait qu'il y ait des gens sur les
conseils d'orientation qui peuvent donner leur avis sur le futur de leur
campus : le directeur ou la directrice de la ferme-école, quelqu'un qui a
des partenariats, des représentants des principales industries ou dans le
secteur qui peuvent dire : Nous, pour la formation, dans notre coin, on
aurait besoin plus de ça, et puis quelqu'un qui vient d'une région plutôt à
l'ouest qui vient dire...
M. Vallières (Jean) : ...ou la
directrice de la ferme-école, quelqu'un qui a des partenariats, des... le représentant
des principales industries ou... dans le secteur, qui peuvent dire : Nous,
pour la formation, dans notre coin, on aurait besoin plus de ça. Et puis quelqu'un
qui vient d'une région plutôt à l'ouest, qui vient dire : Pous nous,
l'ITA, on aurait besoin que la formation aille un peu dans cette direction-là.
Donc, une structure de conseil d'orientation ouverte à des membres externes.
Le Président (M. Lemay) : Merci
beaucoup, M. Vallières. Et sur ce, je dois céder la parole au troisième groupe
d'opposition. M. le député de Bonaventure, c'est à vous.
M. Roy
: Merci, M. le
Président. Vous savez... Bonjour, MM. Vallières et Garon. Quand tu passes le
dernier, à un moment donné, les sujets sont épuisés et érodés. Mais, quand même,
si je comprends bien, là, dans la hiérarchie des enjeux, vous préférez avoir un
conseil d'administration qu'une implication du ministère de l'Éducation dans la
création de l'ITAQ pour le futur.
Moi, j'aurais une question pour M. Garon.
Dans la mouture actuelle du projet de loi, est-ce que vous considérez que ça va
améliorer l'exercice de la profession d'enseignant à l'intérieur de l'institut?
M. Garon (Benoit) : Dans la
portion de l'enseignement, là, dans l'au jour le jour avec nos étudiants, pas nécessairement
d'impact. C'est ce qu'il y a derrière, c'est la gestion qu'il y a derrière, la
gestion des investissements, le rapport de l'ITAQ avec son milieu puis la possibilité
d'aller chercher des gens d'expertise pour pouvoir faire de l'enseignement au
goût du jour. C'est ce volet-là qui va changer la dynamique de l'enseignement.
Ça ne changera pas du jour au lendemain la
portion de l'enseignement en tant que tel. Ça va motiver des gens nouveaux à
venir faire de l'enseignement, ça va susciter des partenariats avec l'industrie.
C'est ce volet-là qui va changer le rayonnement de l'ITA qu'on a. Qui s'est
effrité, on ne se le cachera pas, un petit peu, au fil des années. L'ITA n'a
pas perdu ses lauriers en termes d'enseignement, il a... s'est enfermé un petit
peu, avec moins de rayonnement, et on espère, comme le ministre le propose,
d'ouvrir les carcans, d'ouvrir la machine, si vous me permettez l'expression,
pour que l'ITA rayonne dans son milieu.
M. Roy
: Et ça, ça
passe par des postes de profs au C.A. et la création d'un conseil d'orientation.
Si on n'a pas ces éléments-là, ça se peut bien que, bon, les espoirs anticipés
par la modernisation de l'ITAQ ne soient pas présents.
M. Garon (Benoit) : Ne se concrétisent
pas au même niveau qu'ils pourraient et entachent la capacité de l'ITAQ de
rayonner au niveau qu'on espèrerait et que le ministre veut aussi que l'ITAQ
rayonne dans son milieu. Je pense que c'est l'ensemble de la volonté, ici, des personnes
qui sont présentes, là, faire rayonner l'ITAQ au mieux de ce qu'il peut, là.
M. Roy
: J'ai presque
vu le ministre dire oui... Voilà, merci beaucoup, messieurs.
Une voix
: Merci à
vous.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, merci beaucoup...
M. Garon (Benoit) : ...l'ensemble
de la volonté, ici, des personnes qui sont présentes, de faire rayonner l'ITAQ
au mieux de ce qu'elle peut, là.
M. Roy
: J'ai presque
vu le ministre dire oui avec ses yeux.
Voilà, merci beaucoup, messieurs.
Une voix
: Merci à vous.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, merci beaucoup, M. Garon et M. Vallières, pour votre contribution à
nos travaux.
Compte tenu de l'heure, je dois suspendre
les travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 24)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 32)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bonjour. Nous sommes de retour. Et je souhaite maintenant la bienvenue
aux représentants de la Fédération des cégeps. Et je vous rappelle que vous
disposez de 10 minutes pour votre exposé. Ensuite il y aura une période
d'échange avec les membres de la commission. Tout d'abord, je vous invite à
vous présenter, ainsi que la personne qui vous accompagne. Et la parole est à
vous.
M. Tremblay (Bernard) :
Bonjour, M. le Président. Bonjour, Mmes, MM. les députés. Merci de nous
accueillir. Alors, mon nom est Bernard Tremblay. Je suis le président-directeur
général de la Fédération des cégeps. Et je suis accompagné de M. Sylvain
Lambert qui est le directeur général du cégep Édouard-Montpetit, président du conseil
d'administration de la fédération. Et je tiens aussi à le souligner, que le
cégep Édouard-Montpetit a une école nationale qui lui est affiliée, qui est
l'École nationale d'aéronautique... d'aérotechnique, pardon.
Donc, évidemment, je tiens à remercier
l'ensemble des membres de nous accueillir dans le cadre de vos travaux sur le projet
de loi n° 77. C'est évidemment avec beaucoup d'intérêt que nous avons pris
connaissance donc du projet de Loi sur l'Institut de technologie
agroalimentaire du Québec. La fédération croit que le projet de loi, dans sa
forme actuelle, affecterait, donc, directement les cégeps. Et, comme vous le
savez, la fédération représente les 46 collèges publics du Québec. Donc,
nous aimerions...
M. Tremblay (Bernard) :
...c'est évidemment avec beaucoup d'intérêt que nous avons pris connaissance,
donc, du projet de loi sur l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec.
La fédération croit que le projet de loi, dans sa forme actuelle, affecterait,
donc, directement les cégeps. Et, comme vous le savez, la fédération représente
les 48 collèges publics du Québec. Donc, nous aimerions, au cours des
prochaines minutes, porter à votre attention, donc, des propositions
importantes à considérer et offrir quelques recommandations afin de s'assurer
que l'expertise reconnue du réseau collégial dans le domaine de l'enseignement
supérieur et de la recherche puisse bénéficier évidemment dans l'exercice que
vous entreprenez aujourd'hui sur le projet de loi.
À l'heure actuelle, nous savons que l'ITA
dispose deux campus, donc l'un situé à La Pocatière, à environ 300 mètres
du cégep de La Pocatière, et l'autre à Saint-Hyacinthe, à quelques pas là aussi
du cégep de Saint-Hyacinthe et de la Faculté de médecine vétérinaire de
l'Université de Montréal.
D'entrée de jeu, donc, la fédération tient
quand même à souligner qu'elle déplore le fait que, bien que plusieurs de ses
membres disposent, donc, de programmes de formation relatifs à l'agriculture et
à l'agroalimentaire et qu'il existe plusieurs centres collégiaux de transfert
des technologies dans ce secteur d'activité, aucune consultation préalable au
dépôt du projet de loi n'a été réalisée avec le réseau collégial québécois.
Pourtant, selon les dernières données dont nous disposons, c'est plus de deux
fois le nombre d'étudiants dans le domaine, donc, qui sont formés dans les
cégeps qu'a l'ITA, donc près de 2 000 étudiants. Elle trouve donc que
ce travail s'est fait un peu en silo et fait en sorte que le projet de loi
pourrait priver potentiellement les Québécois des bénéfices découlant de la
vaste expérience du réseau collégial public québécois.
Pourtant, et sans nier évidemment
l'expertise qui s'est développée aussi au cours de plus de 150 ans, donc,
du côté de l'ITA, le projet de loi n° 77 ne traite pas, selon nous,
d'agriculture mais bien plutôt d'enseignement. Or, l'expertise dans ce domaine
se trouve au ministère de l'Éducation, au ministère de l'Enseignement supérieur
et dans les réseaux de l'éducation. Le projet de loi n° 77 semble faire fi
du fait que l'enseignement et la recherche sont des expertises qui doivent se
développer de façon concertée. En effet, alors que, depuis plus de 30 ans,
le Québec cherche désespérément à trouver les clés pour contrer le décrochage,
assurer la persévérance scolaire et augmenter le taux de diplomation, et ce,
dans tous les ordres d'enseignement, il paraît un peu insensé d'imaginer qu'un
établissement de petite taille comme le sera l'ITAQ, isolée par son
rattachement au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation,
pourra faire face à ce défi de taille qui confronte, donc, l'ensemble des
réseaux d'éducation.
Pourtant, encore une fois, lorsqu'on lit
le projet de loi, ce qu'on constate à l'article 5, c'est qu'on parle ici
vraiment d'une maison d'enseignement puisque le premier alinéa de l'article
dit : «L'institut a pour mission principale d'offrir une formation
technique de niveau collégial, tant à l'enseignement régulier qu'à la formation
continue, dans les domaines agricole et agroalimentaire, de même que dans les
domaines connexes à ces derniers. Il peut donc aussi offrir des formations
relevant d'autres ordres d'enseignement.» La fédération tient donc à souligner
qu'il lui apparaît inadéquat que cet établissement d'enseignement relève d'un
ministère...
M. Tremblay (Bernard) : ...de
niveau collégial, tant à l'enseignement régulier qu'à la formation continue,
dans les domaines agricole et agroalimentaire, de même que dans les domaines
connexes à ces derniers. Il peut donc aussi offrir des formations relevant
d'autres ordres d'enseignement.
La fédération tient donc à souligner qu'il
lui apparaît inadéquat que cet établissement d'enseignement relève d'un ministère
autre que celui de l'Enseignement supérieur. En effet, bien que le Québec forme
des médecins, des techniciens en foresterie, des pompiers, la formation
qualifiante pour ces professions relève toujours des ministères de l'Éducation
et de l'Enseignement supérieur, selon le cas, et non des ministères de la Santé
et des Services sociaux, des Forêts, Faune et Parcs ou de la Sécurité publique.
Rappelons, par ailleurs, qu'entre 1967 et
2018 c'est près de 2,2 millions de diplômés, donc, qui sont sortis, donc,
des établissements collégiaux québécois, que le réseau collégial public, donc,
a formé des diplômés dans des domaines variés, très spécialisés, que ce soit
soins infirmiers, pilotage d'aéronefs, aquaculture, santé animale. Nous avons
donc, au total, je vous le rappelle, près de 134 programmes techniques
différents qui sont dispensés dans les cégeps du Québec.
La fédération ne s'explique donc pas
pourquoi le projet de loi n° 77 propose une structure
parallèle à celle des cégeps, créant ainsi un silo qui prive tant l'ITAQ que
les cégeps de la synergie nécessaire pour permettre de relever les défis
associés à la formation dans les domaines de l'agriculture et de l'alimentation
au Québec au cours des prochaines décennies, surtout avec les objectifs,
évidemment, que se sont fixés... que s'est fixé le gouvernement en termes
d'autonomie alimentaire.
Aussi, il est bon de rappeler que le
réseau collégial a déjà une gamme importante de formations dans le domaine, et
que cette offre se développe présentement de façon parallèle à celle de l'ITAQ.
Ainsi, 14 cégeps offrent des programmes dans le domaine de
l'agroalimentaire sur l'ensemble du territoire québécois. À cela s'ajoutent
donc les deux campus de l'ITA, qui sont à Saint-Hyacinthe présentement et à La
Pocatière.
L'expertise, donc, en matière
d'enseignement dans le domaine agricole et agroalimentaire est donc, il faut le
constater, présente tant à l'ITA que dans les collèges publics et s'avère peu
concertée, puisqu'elle relève présentement de deux ministères différents. La
fédération croit donc que le Québec ne peut se permettre de compromettre le
développement de cette expertise et de risquer d'en perdre une partie en se
privant d'un regroupement des forces en matière de formation dans le domaine.
Or, c'est pourtant bien ce que le projet de loi n° 77
génère comme effet. Dans ce contexte, la fédération propose donc que le projet
de loi soit retiré et que de nouvelles consultations soient organisées.
À défaut, nous envisageons que... nous
vous soumettons en fait qu'on puisse donc considérer le modèle de l'école
nationale, qui est un modèle qui existe déjà, puisque cinq écoles nationales
existent déjà, attachées à des cégeps. Il est bon donc de rappeler que ces
écoles nationales ont été à la base des établissements indépendants et qu'ils
se sont donc affiliés à des cégeps au fil des ans. Les écoles nationales
présentent des caractéristiques qui leur sont propres et qui en font des établissements
qui se distinguent des autres établissements collégiaux québécois et qui
peuvent adopter des structures adaptées à leurs réalités, et tout en conservant
une forme d'autonomie.
À l'instar de ce que...
M. Tremblay (Bernard) : ...ces établissements
indépendants et qu'ils se sont donc affiliés à des cégeps au fil des ans. Les
écoles nationales présentent des caractéristiques qui leur sont propres et qui
en font des établissements qui se distinguent des autres établissements
collégiaux québécois et qui peuvent adopter des structures adaptées à leurs
réalités, et tout en conservant une forme d'autonomie.
À l'instar de ce que propose, donc, le projet
de loi n° 77, ces écoles nationales offrent des
formations de divers ordres d'enseignement, soit collégial, secondaire, et même
universitaire. Dans ce contexte, donc, nous croyons qu'il y aurait intérêt à
considérer ce modèle et à penser, donc, plutôt proposer le modèle de l'école
nationale pour le futur de l'ITA.
Sur ce, je laisserai mon collègue, M.
Lambert, poursuivre sur le volet de la recherche.
• (16 h 40) •
M. Lambert (Sylvain) : C'est
bon. Merci, Bernard. Bonjour, tout le monde. Oui, donc quelques mots sur la
recherche. Le projet de loi n° 77 traite aussi de la
recherche et des centres collégiaux de transfert de technologie, les CCTT. À ce
sujet, la Fédération des cégeps souhaite rappeler quelques faits et soulever
certains enjeux relatifs à la création éventuelle d'un nouveau CCTT dans le
domaine de l'agriculture et de l'agroalimentaire, tel que l'article 11 du
projet de loi n° 77 le propose. Le nombre sans cesse
croissant de CCTT dans le réseau collégial — on parle maintenant de
55, là, qui sont rattachés soit à un ou plusieurs cégeps, trois à des collèges
privés subventionnés et un à l'ITHQ — démontre le succès de ce modèle
d'intervention en transfert et en recherche appliquée, lequel, d'ailleurs, fait
envie de plusieurs établissements d'enseignement supérieur, tant au Québec que
dans l'ensemble des provinces canadiennes.
Toutefois, plusieurs enjeux entourent la
mise en place de nouveaux CCTT, lesquels incluent la complémentarité de plus en
plus ténue de leurs champs d'action ainsi que leur spécialisation dans un
contexte où l'intersectorialité est vue comme un catalyseur d'innovations de
toutes sortes. Selon le Fonds de recherche du Québec, l'approche
intersectorielle apparaît comme un paradigme prometteur et un puissant levier
pour trouver des solutions innovantes et socialement acceptables. Donc, dans ce
contexte, il devient de plus en plus difficile de confier un mandat
relativement spécifique à un nouveau CCTT dans un champ d'expertise qui
correspond à un champ d'activité qui ne soit pas déjà investi.
Par ailleurs, plus d'une dizaine de CCTT
rattachés à des cégeps sont déjà actifs dans le secteur de l'agriculture et de
l'agroalimentaire. On constate donc que les CCTT recouvrent déjà les secteurs
de l'agriculture et de l'agroalimentaire et que le réseau des cégeps assure
pleinement sa mission en regard de la recherche appliquée, du transfert de
technologies et des pratiques sociales dans ces domaines. Les résultats des
évaluations auxquelles les CCTT sont soumis au terme de leur période
d'autorisation quinquennale le confirment également.
Donc, la multiplication du nombre de CCTT
illustre certes le succès du modèle, mais leur grand nombre et la nécessaire
complémentarité de leurs spécialités respectives militent pour un examen
attentif des besoins du marché avant d'en créer de nouveaux. En effet, le
risque d'encombrement de l'écosystème par l'ajout de centre dont les expertises
seraient trop mitoyennes comporte un risque de dilution des ressources dont les
centres existants ont grandement besoin.
À cet égard, le rapport de la Commission
sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois, couramment
appelé le rapport Pronovost, publié en 2008, énonçait déjà la préoccupation
d'une éventuelle dispersion improductive des ressources dédiées au secteur de
l'agroalimentaire au profit de grands noms de l'institution, principalement
universitaires, mais ça inclut, bien sûr, les CCTT. La recommandation 29
du rapport Pronovost est notamment à l'effet de consolider les centres actuels
avant d'en créer des nouveaux.
Dans le même ordre d'idées, le plus récent
rapport d'évaluation du...
M. Lambert (Sylvain) :
...la préoccupation d'une éventuelle dispersion improductive des ressources
dédiées au secteur de l'agroalimentaire au profit d'un grand nombre d'institutions,
principalement universitaires, mais ça inclut, bien sûr, les CCTT. La recommandation 29
du rapport Pronovost est notamment à l'effet de consolider les centres actuels
avant d'en créer des nouveaux.
Dans le même ordre d'idées, le plus récent
rapport d'évaluation du dispositif des CCTT... se révèle, pardon, très positif,
mais souligne cependant que les risques de chevauchement entre CCTT persistent
dans certaines filières industrielles. Pour ces raisons, la fédération est en
total désaccord avec le fait de permettre à un établissement d'enseignement ne
relevant pas du ministère de l'Enseignement supérieur d'obtenir la création
d'un centre collégial de transfert de technologie.
La fédération considère par ailleurs que
les activités de la recherche de l'ITAQ s'inscrivent naturellement dans le
mandat d'un établissement qui évolue... pour le moins en l'enseignement
supérieur. Elle considère qu'elle devrait se réaliser dans une perspective de
mutualisation des ressources, tant pour l'aspect financier qu'au regard du
bassin des expertises québécoises.
Le Président (M. Lemay) :
M. Lambert?
M. Lambert (Sylvain) :
Oui?
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce que vous avez terminé? Parce que là...
M. Lambert (Sylvain) :
J'arrive à la conclusion. Donc, La Fédération des cégeps considère... Est-ce
que je peux prendre encore 30 secondes pour la conclusion?
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Lambert (Sylvain) :
Parfait. Donc, on considère à la fédération que le projet de loi n° 77
ne permet pas d'assurer le développement cohérent, optimal, je vous dirais surtout,
du système public d'enseignement en matière agricole et agroalimentaire. On
demande donc le retrait du projet de loi, là, pour qu'on puisse, là, être
consultés puis participer à la réflexion de l'avenir de l'ITAQ et, évidemment,
de tout ce qui est par rapport à la recherche aussi, le rôle que doit jouer...
et que jouent les cégeps, là. Ça doit être préservé.
Donc, écoutez, on sera là pour répondre à
vos préoccupations puis à vos questions, mais je pense que vous avez vraiment,
là, l'essentiel de notre position, là, dans ce dossier qui est quand même fort
important.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci, M. Lambert et M. Tremblay, pour votre exposé. Je
cède maintenant la parole au ministre pour sa période d'échange, en rappelant qu'il
aura peut-être juste 14 min 30 s pour cette période-là. M. le
ministre.
M. Lamontagne : Merci
beaucoup. Salutations à M. Tremblay et M. Lambert. Merci beaucoup de
votre présentation. Soyez bien rassurés que j'ai lu chaque ligne de votre
mémoire. Et puis, bien, je vous remercie de votre contribution.
Juste pour se mettre dans un contexte
aussi... parce que la question que l'ITA relève du MAPAQ, c'est quelque chose
qui remonte... c'est historique, mais qu'il est d'une direction de ministère,
là, c'est depuis 60 ans... presque 60 ans.
Et puis on s'entend qu'il y a une
proximité importante qui est issue d'abord du champ même, du secteur même, là,
si on veut. On a des écoles d'agriculture qui ont été mises en place, il y a
des programmes qui ont été développés. Puis naturellement le ministère de
l'Agriculture dans différentes étapes, au fil des années, a apporté une
contribution... je veux dire, qui n'a pas de prix au développement de tout ça.
Alors, cette espèce de proximité-là, de complicité du ministère de
l'Agriculture envers la formation dans le bioalimentaire, je veux dire, ça
remonte à la nuit des temps.
D'ailleurs, je veux dire, dans le...
M. Lamontagne : ...au fil
des années a apporté une contribution, je veux dire, qui n'a pas de prix au développement
de tout ça. Alors, cette espèce de proximité là puis de complicité du ministère
de l'Agriculture envers la formation dans le bioalimentaire, je veux dire, ça
remonte à la nuit des temps. D'ailleurs, je veux dire, dans la loi qui a créé
le ministère de l'Agriculture, je veux dire, le ministre de l'Agriculture se
voit donner la responsabilité des écoles d'agriculture au Québec, ceci étant
dit.
Parallèlement à ça, ce qu'il faut
comprendre, c'est que le secteur agricole... Vous avez parlé d'un paquet de
secteurs, là, sur lesquels il y a différentes écoles et tout ça au sein du des
cégeps, là, mais le secteur agricole, là, ce qu'il faut comprendre, là, c'est
29 000 entreprises, c'est 3 000 transformateurs, c'est
9,6 milliards de revenu pour la production primaire, 31 milliards de
livraisons manufacturières, c'est 55 000, 60 000 emplois au
point de vue de la production primaire, 70 000 emplois au point de
vue du secteur de la transformation, c'est près de 10 % des exportations
totales du Québec et puis c'est une part appréciable, là, 6 % ou 7 %,
là, du PIB, si on veut, du Québec. Alors, ça, dans un contexte où la communauté
qui gère ou qui est impliquée dans cette activité économique là, là, il reste
que c'est une petite communauté si on veut puis qui est très intégrée quand on
parle de production puis... transformation.
Alors, le fait qu'au fil des années se
soient développés comme ça l'agriculture, les formations, le MAPAQ, qu'il y ait
eu ce lien serré là, bien, il tire un peu son origine dans l'impact puis
l'importance du secteur. Mais à quel point c'est un...en termes de ressources
impliquées, c'est un petit secteur, mais à quel point qu'il a une envergure qui
est très, très considérable. Alors, on ne peut pas faire de comparaison entre,
exemple, l'école du bois, je pense, qui est à Victoriaville ou une autre école
qui est en quelque part puis, je veux dire, qui sert très bien la mission de
ces écoles-là. Mais de faire une comparaison, honnêtement, je ne pense pas que
ça dessert la réalité qu'on a présentement.
L'autre chose aussi, quand M. Lambert
parle de recherche, je veux vous rappeler que le MAPAQ, là, moi, dans les
derniers quatre, cinq mois, là, je viens de signer pour 100 millions de
dollars de subventions, de soutien à 17 centres de recherche qui sont sur le
territoire du Québec. Il y a une partie appréciable... à chaque année, on
fournit des subventions ou du soutien à différents CCTT sur le territoire des
établissements collégial. Je pense que dans les sept, huit dernières années... dernières
années, c'est aux alentours de 2,5 millions de dollars, là, qu'on a
contribué. On vient de présenter un Plan d'agriculture durable dans lequel il y
a un partenariat avec le Fonds de recherche du Québec — Nature et
technologies, pour 30 millions de dollars qui va mettre en place un réseau
de participants de recherche autour d'un pôle d'expertise qui est autour de
réchauffement climatique, la santé des sols et l'utilisation des pesticides.
Alors, tout ça pour vous dire que la
question de la recherche, je veux dire, sans prétendre, là, qu'on en fait pour
des centaines et des centaines de millions, là, il y a un...
M. Lamontagne : …mettre en
place un réseau de participants de recherche autour d'un pôle d'expertise qui
est autour de réchauffement climatique, la santé des sols et l'utilisation des
pesticides. Alors, tout ça pour vous dire que la question de la recherche, je
veux dire, sans prétendre, là, qu'on en fait pour des centaines et des
centaines de millions, là, il y a un écosystème qui est en place au ministère,
puis cet écosystème-là se traduit auprès de l'ITA, parce que l'ITA, elle-même,
depuis des années, il se fait de la recherche.
D'ailleurs, il y a deux CCTT aujourd'hui
qui sont le fruit à La Pocatière, Syntech et Biopterre sont le fruit d'idéation
qui viennent de l'ITA. Mais étant donné que l'ITA ne pouvait pas procéder, elle
a donné ces deux CCTT là aux deux cégeps, elle a un siège sur le conseil
d'administration. À La Pocatière, M. Tremblay, vous devez savoir qu'on libère
du temps des ETC, en langage gouvernemental, de l'ITA pour contribuer au CCTT
Biopterre.
Alors, dans ce contexte-là, l'idée que
l'ITA puisse avoir accès à un CCTT, de pouvoir avoir son propre CCTT, ce n'est
pas quelque chose qui sort d'une boîte à Cracker Jack, on va s'inventer, ça, un
peu une compétence en matière de recherche, là, je veux dire, il y a tout un
historique qui est en arrière de ça. Puis un autre point aussi qui me surprend,
c'est les CCTT, ils sont accordés par le ministère de l'Enseignement supérieur,
hein, puis la base même quand le ministère va accorder un CCTT, c'est sur la
base de l'unicité, de l'offre à laquelle… la demande qui est en place.
Alors, on le sait, chaque année ou chaque
deux ans, quand il y a un peu des appels d'offres sur les CCTT, il y a deux,
trois, quatre, cinq, huit, 10 projets qui sont présentés. Puis sur le mérite,
le ministère apprécie puis décide d'octroyer un CCTT. Alors, on n'est pas dans
une situation où le MAPAQ… ce n'est pas le MAPAQ, mais l'ITA, l'ITAQ déciderait
qu'elle se part un CCTT dans un domaine, ça viendrait dans les platebandes d'un
autre CCTT, tout ça. Si le ministère de l'Enseignement supérieur décide d'accorder
un CCTT suite à une demande de la part de l'ITAQ, c'est dans un contexte où la proposition,
qui va être devant lui, va rencontrer ces critères d'unicité là, puis que le ministère
va y voir une valeur ajoutée pour le secteur agroalimentaire.
• (16 h 50) •
Vous me dites qu'il y a toujours 10 CCTT
qui sont impliqués en agriculture, agroalimentaire, et tout ça, mais je veux
dire, je viens de vous donner le spectre de ce que ça représente pour le Québec.
Je veux dire, les idées géniales puis l'importance de s'investir, avoir une connaissance
pointue puis un transfert de connaissances dans un domaine x, je ne pense pas
qu'il se limite à 10 sujets sur le territoire du Québec, sinon ce serait très
triste pour tous les chercheurs puis nos enseignants qui sont à venir au Québec,
là, dans nos milieux d'enseignement pour les années à venir. J'espère qu'on ne
vient pas leur dire : Il faut que ça arrête à 10, parce qu'il y en a une
couple qui vont décrocher, c'est un petit peu triste d'entendre ça. Mais juste
pour vous dire que ce n'est pas l'ITA, l'ITAQ qui déciderait de se partir un
CCTT, là, c'est, il ferait une proposition qui serait au mérite, au même titre
que toutes les autres propositions qui sont soumises, qui seraient reconnues…
Alors, ceci étant dit, tu sais, ce qui est
devant nous, là, comme, bon, ce matin, là, on a six groupes qui ont passé, qui
entérinent puis qui supportent l'idée d'avoir un organisme autonome, qui
supportent l'idée que ce soit dans le giron…
M. Lamontagne : …qui serait au
mérite, au même titre que toutes les autres propositions qui sont soumises puis
qui seraient reconnues du volet. Alors, ceci étant dit, tu sais, ce qui est
devant nous, là… Comme là, bon, ce matin, là, on a six groupes qui ont passé,
qui entérinent puis qui supportent l'idée d'avoir un organisme autonome, qui
supportent l'idée que ça soit dans le giron du ministère de l'Agriculture
Mais tout ça, il faut dire que ça
s'inscrit, M. Tremblay puis M. Lambert, là, il y a tout un historique
des 30 dernières années là-dessus. En réalité, c'est vers la fin des
années 80 que le fait que le MAPAQ soit une direction de ministère… que
l'ITA, pardon, soit une direction de ministère, tout de suite, il a été
identifié que ça posait des difficultés, parce qu'une maison d'enseignement, de
fonctionner avec un cadre d'un ministère, ça ne fonctionnait pas. Et puis là,
bien, il y a eu des études, il y a un projet de loi qui a été déposé en 1993‑1994,
il y a eu d'autres rapports, il y a eu un autre projet de loi qui a été déposé
en 2011, il y a eu différents rapports au fil des années. Et la très grande
majorité de ces rapports-là ont toujours pointé vers la mise en place d'un
organisme autonome, ils appelaient ça une corporation autonome, mais ultimement
sous, aussi, le leadership du ministre de l'Agriculture via aussi du ministère
de l'Agriculture. Alors, tu sais, c'est quand même 30 ans.
Vous faites référence tantôt au rapport
sur la commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire du
Québec, le rapport Pronovost, encore là, rapport Pronovost, qu'est-ce qu'il
disait, dans ses recommandations 17? C'est de donner cette autonomie-là à
l'ITA et puis aussi de s'assurer que ça reste avec le MAPAQ. Dans la Politique
bioalimentaire qui a été adoptée en 2018, une des recommandations, c'est
d'affirmer le leadership de l'ITA. Alors, dans ce contexte-là, là… j'ai bien
entendu vos arguments puis j'ai lu très attentivement votre mémoire, mais dans
ce contexte-là, là, tous ces gens-là, là, des spécialistes comme vous, et tout
ça, là, qui se sont attardés sur cette question, qui ont étudié le secteur, qui
ont étudié quels sont les meilleurs véhicules, si on veut, là, pour faire cette
formation-là liée intimement à ce secteur-là, ont tous pointé dans la direction
d'avoir un organisme autonome qui est sous la responsabilité du MAPAQ. Ce
matin, j'ai six groupes qui viennent de passer, ils ont dit la même chose.
Alors, moi, ce que j'aimerais entendre de
votre part… je comprends votre position, là, mais si vous vous reculez un petit
peu de votre job, à la Fédération des cégeps, quels bénéfices vous pensez que
tous ces gens-là, depuis 30 ans, qui se sont exprimés toujours dans cette
direction-là… quels bénéfices vous pensez que ces gens-là associent au fait de
garder l'ITA et d'en faire un organisme indépendant puis de le garder sous une
relation étroite avec le ministre de l'Agriculture?
M. Tremblay (Bernard) : Oui,
oui, merci, M. le ministre. Puis c'est intéressant de la façon dont vous amenez
votre question, parce qu'effectivement on est, comment dire… on ne peut pas
refaire l'histoire, hein? Effectivement, il y a une évolution, mais on arrive
avec un constat aujourd'hui, mais on a hérité d'un passé. Quand on parle de la
recherche, on vous dit : Écoutez, le passé a fait en sorte qu'on a
développé des centres de recherche spécialisés dans le domaine de l'agriculture
dans le réseau collégial. On pense que ce n'est pas une bonne idée…
M. Tremblay (Bernard) : ...on
ne peut pas refaire l'histoire, hein? Effectivement, il y a une évolution, mais
on arrive avec un constat aujourd'hui et on a hérité d'un passé. Quand on parle
de la recherche, on vous dit : Écoutez, le passé a fait en sorte qu'on a
développé des centres de recherche spécialisés dans le domaine de l'agriculture
dans le réseau collégial, on pense que ce n'est pas une bonne idée d'ajouter de
nouveaux centres. Même si vous omettez le commentaire à l'effet que :
Bien, si ce n'est pas nécessaire, ça ne se fera pas, on sait que, parfois, à la
dernière occasion où il y a eu de l'ajout CCTT, avant même l'analyse, le gouvernement
avait annoncé qu'il y avait 10 nouveaux centres. Alors, des fois, une
bonne idée finit par être une trop bonne idée puis, justement, tout le monde
risque de se retrouver un petit peu asphyxié par la multiplication des centres.
Donc, c'est ça notre inquiétude et c'est pour ça que sur le volet de la
recherche, on pense qu'il faut miser sur notre... le développement qu'on a
connu au cours des 30 dernières années qui fait en sorte que l'ITA
collabore avec des centres existants.
Pourquoi, vous allez me dire, à ce
moment-là, je n'ai pas la même approche quand on parle de l'institution...
d'une institution elle-même en termes de maison d'enseignement et pourquoi on
insiste tant pour dire : Bien, est-ce que ça ne devrait pas, donc, être
plutôt rattaché à l'enseignement supérieur? Évidemment, je comprends qu'il y a
un long historique, je comprends qu'il y a déjà un avantage dans le simple fait
de sortir, comme on dit communément, l'ITA de la structure ministérielle et
d'en faire un organisme séparé, et ça, je pense que, sur ce volet-là, on se
rejoint. Il y a certainement un avantage pour rendre l'organisation plus agile.
Mais, par contre, pour répondre à votre question, ce que j'ai le goût de vous
répondre, c'est un peu ce qu'on disait dans notre mémoire. Vous savez, ça fait
30 ans que tout le monde au Québec, on s'arrache les cheveux, on va se le
dire comme ça, pour dire : Comment peut-on amener nos jeunes à diplômer?
Et il y avait une publicité il y a quelques années où on disait : Si on le
savait, on l'aurait, là. Alors, on travaille d'arrache-pied, tous les ordres
d'enseignement travaillent, et c'est par la concertation qu'on réussit à
trouver des bonnes solutions. Parce que l'enseignement, c'est une science et
c'est complexe, et l'évolution de la société fait en sorte que les défis se
renouvellent constamment.
Présentement, on le sait, un des défis
majeurs, c'est notre population étudiante qui a des besoins particuliers, hein,
qui diplôme du niveau secondaire et qui arrive au niveau collégial avec des
besoins particuliers. C'est un défi de taille pour l'enseignement supérieur.
Nous sommes 48 cégeps et, malgré tout, ce défi-là, on le trouve colossal.
C'est un défi pour les centres de services scolaires, c'est un défi pour les
universités, et donc on pense que c'est par la concertation qu'on est capables
d'arriver là. Et c'est pour ça que, de voir un organisme séparé relevant d'un
autre ministère ne nous semble pas être la voie qui va lui donner la capacité
de bénéficier de cette synergie-là, qui est propre aux maisons d'enseignement.
M. Lamontagne : Bien, je vous
entends bien, M. Tremblay, puis je peux comprendre qu'à 48 c'est
compliqué. Ça, je peux comprendre ça. En passant, là, toute la quasi-totalité
de la formation qui est dispensée dans tous vos collèges au point de vue de
l'agriculture, là, c'est tous des programmes qui ont été développés par l'ITA
puis qui ont été donnés aux cégeps, là. Il faut se souvenir de ça aussi quand
on parle de compétence, là, la compétence à l'origine de l'ITA.
Dans votre mémoire, rapidement, là, vous
parlez justement, là, que... Écoutez, depuis 30 ans, on cherche à assurer
la persévérance scolaire, augmenter le taux de diplomation, et tout ça, puis
vous dites...
M. Lamontagne : ...au point
de vue de l'agriculture, là. C'est tous des programmes qui ont été développés
par l'ITA puis qui ont été donnés aux cégeps, là. Il faut se souvenir de ça
aussi quand on parle de compétence, là, la compétence à l'origine de l'ITA.
Dans votre mémoire, rapidement, là, vous
parlez justement, là, que... Écoutez, depuis 30 ans, on cherche à assurer
la persévérance scolaire, augmenter le taux de diplomation, et tout ça. Puis
vous dites : Il est insensé de penser que dans une petite organisation, ça
pourrait être fait. Ce matin, j'ai demandé la question aux gens de la FRAQ,
parce que les gens de la relève, ce qu'ils nous ont dit, eux autres, c'est que
le fait que ça soit concentré comme ça à l'ITA, que c'est... tout soit autour de
l'agroalimentaire fait en sorte qu'il y a un meilleur rapprochement dans la
formation générale, là, les cours de philo, français, et tout ça. Il y a un
meilleur rapprochement avec les élèves. Puis moi, j'ai demandé. Oui, mais ça,
pensez-vous que ça contribue à la baisse de l'absentéisme, à la baisse du
décrochage, et tout ça? Puis ils m'ont dit textuellement : «Tout à fait»,
qu'ils voyaient que c'était tout à fait positif parce que les élèves étaient
plus engagés dans cette réalité-là.
Alors, moi, j'aimerais ça que vous
commentiez un peu ce commentaire-là des élèves de la fédération, qui vont tout
à fait à l'envers, un peu, de ce que vous affirmez, là.
M. Tremblay (Bernard) : Écoutez,
c'est...
Le Président (M. Lemay) :
...en mentionnant, M. Tremblay, qu'il reste environ une minute à ce bloc
d'échange.
M. Tremblay (Bernard) :
Pardon. Bien, écoutez, c'est... Je pense que c'est très légitime qu'ils aient
ce point de vue là. Et ils peuvent avoir cette perception-là. Sur certains
aspects, il y a certainement des avantages. Mais, de façon générale, encore une
fois, les défis de diplomation qu'on rencontre présentement débordent, je
dirais, là, des... certaines préoccupations qui peuvent être vues au niveau des
étudiants eux-mêmes.
Et, je vous dirais, dans un contexte où on
va chercher par exemple à développer l'offre de formation à distance dans les
prochaines années, au-delà du commentaire que vous avez entendu, moi, je me
pose la question : Comment un organisme isolé ne relevant pas du ministère
de l'Enseignement supérieur va être capable de développer, dans le fond, ce que
nous, de façon séparée, chacun des cégeps, on ne réussit pas à faire et qu'on
doit se mettre ensemble pour être en mesure, donc, de répondre à ces nouveaux
besoins qui s'annoncent?
Alors, compte tenu de l'évolution, compte
tenu de la concurrence internationale qui nous vise de plus en plus, c'est un
petit peu là notre point de vue, je dirais.
M. Lamontagne : Bien, Merci.
Merci beaucoup, M. Tremblay. Merci, M. Lambert. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Donc, ceci complète le bloc d'échange avec les membres du gouvernement.
Maintenant, je cède la parole à l'opposition officielle. M. le député de
Vimont, la parole est à vous.
M. Rousselle : Bonjour,
M. Lambert. Bonjour, M. Tremblay. Faites-vous-en pas, mon
introduction va être pas mal plus courte.
Écoutez, je veux juste... Vous avez parlé
de ressources humaines, à un moment donné, que c'est un grand défi, et puis...
et je peux comprendre. Puis vous avez parlé aussi de compétition, mais de
compétition aussi internationale. Ça, vous venez tout juste d'en parler,
justement.
Je voudrais vous entendre là-dessus, le
défi que vous avez. Je comprends qu'il y a... L'ITAQ arrive. Mais vous, là,
comme fédération, là, j'aimerais ça vous entendre là-dessus au niveau des
professeurs, au niveau des ressources humaines. J'aimerais ça vous entendre,
les défis que vous devez relever, à chaque jour sûrement, surtout dans un temps
de pandémie comme on connaît, ça ne doit pas être facile. J'aimerais ça vous
entendre là-dessus.
• (17 heures) •
Le Président (M. Lemay) :
On ne vous entend pas, M. Tremblay.
M. Tremblay (Bernard) :
Oui. Bon. Oui, bien, écoutez...
17 h (version non révisée)
M. Rousselle
: …des
professeurs, au niveau des ressources humaines. J'aimerais ça vous entendre…
les défis que vous devez relever à chaque jour sûrement, surtout dans un temps
de pandémie comme on connaît, ça ne doit pas être facile. J'aimerais ça vous
entendre là-dessus.
Le Président (M. Lemay) : On
ne vous entend pas, M. Tremblay.
M. Tremblay (Bernard) : Oui.
Bon. Oui, bien, écoutez, peut-être que je demanderais à mon collègue,
M. Lambert, là, qui est au quotidien, donc, comme directeur général de
cégep, de vous en parler un peu plus.
M. Lambert (Sylvain) : Oui.
Je comprends, en fait, vous parlez du défi des ressources humaines, pour nous,
les attirer chez nous, ou le défi des ressources humaines, pour en former pour
alimenter l'industrie? Parce qu'il y a comme… on a deux défis qui sont devant
nous. Alors, juste pour bien comprendre votre question.
M. Rousselle
: Les
deux.
M. Lambert (Sylvain) : Puis
je vais me permettre, moi… je vais partir d'un exemple très concret, puis ça va
faire une réponse aussi à M. Lamontagne puis une réponse à vous,
inquiétez-vous pas, M. Rousselle, je ne vous oublie pas dans ma réponse.
M. Rousselle
: Il n'y a
pas de problème.
M. Lambert (Sylvain) : Parce
qu'on a une école nationale, puis c'est un peu le modèle que nous, on propose,
nous, à Édouard-Montpetit, on a l'École nationale d'aérotechnique, et on a des
défis des deux… et puis c'est… Moi, j'ai lu beaucoup de documentation, là, sur
l'agroalimentaire et je trouve que l'aéronautique est un peu, là… fait face un
peu aux mêmes types de défis. Évidemment, c'est une tout autre industrie, mais
c'est une industrie qui est extrêmement importante pour le Québec, c'est une
industrie qui est extrêmement maillée avec son école, où est-ce qu'il y a un
sentiment d'appartenance qui est très fort. Et c'est sûr que, bon,
l'aéronautique, vous le savez qu'en ce moment, quand on dit : Venez-vous
inscrire en aéro, les gens disent : Bien là, les avions ne volent plus, ce
n'est pas peut-être pas la meilleure idée du monde. Mais, en même temps, on le
sait que cette industrie-là va se relancer, puis elle est capitale pour notre
industrie, tout comme l'agroalimentaire.
Donc, nous, pour faire face à ça,
évidemment, on fait… évidemment, il y a toute la partie campagne de promotion,
et tout ça, mais il faut valoriser le secteur. Donc, on essaie le plus possible
de valoriser ce secteur-là, de montrer les perspectives d'emploi. Tantôt,
M. Lamontagne nous a présenté une série de chiffres pour
l'agroalimentaire. On est exactement, là… évidemment, la situation a un peu
changé avec la COVID, mais ça va revenir, le même type de défis. Donc, il y a,
oui, par la valorisation de ces métiers-là, le fait qu'on soit présents sur la
place publique… puis une identité forte. Et c'est pour ça qu'avec nos écoles
nationales, là, sincèrement, on n'est pas très loin de ce que propose le projet
de loi, si ce n'est qu'on est rattachés au ministère de l'Enseignement
supérieur. À l'École nationale d'aérotechnique, on est membres du C.A. d'Aéro
Montréal, on est près des Pratt & Whitney, des Bombardier et des
Bell Helicopter, etc. Donc, on travaille de façon très, très proche de
l'industrie et toute, aussi, la série de PME qui existe.
Donc, j'ai envie de vous dire, ce n'est
que par le rapprochement avec l'industrie et par des stratégies conjointes, là,
qu'on peut faire face à ces défis-là. Notamment, nous, on a organisé un salon
aéronautique avec des spectacles aériens, tout ça, pas tant pour créer le
spectacle, mais aussi pour que le grand public se dise : Mon Dieu! C'est
intéressant. Et je pense qu'on peut faire la même chose du côté de
l'agroalimentaire, c'est-à-dire comment on peut... Et ça, les cégeps ont des
capacités, puis une volonté, puis des équipes qui feraient, je pense, qu'on
pourrait aller très loin. Parce que la comprends la... Puis moi, je l'entends
aussi, hein? Je travaille avec des profs d'aéronautique, puis ils ont tous
travaillé dans les usines, là, puis ils me disent, là…
M. Lambert (Sylvain) : ...et
je pense qu'on peut faire la même chose du côté de l'agroalimentaire, c'est-à-dire
comment on peut... Et ça, les cégeps ont des capacités puis une volonté, puis
des équipes qui feraient, je pense, qu'on pourrait aller très loin. Parce que
la comprends la... Puis moi, je l'entends aussi, hein? Je travaille avec des
profs d'aéronautique puis ils ont tous travaillé dans les usines, là, puis ils
me disent, là : Ils vérifient l'expertise qu'on a. Puis nos directions
d'écoles sont des gens qui sont issus de ces milieux-là et qui connaissent très
bien ces milieux-là.
Donc, ça, pour un peu répondre, comme je
vous dis, un peu à la fois à votre préoccupation et à celle de
M. Lamontagne, il y a moyen, à l'intérieur du réseau, parce qu'on a...
faire face au défi puis répondre aux besoins, oui, de la main-d'oeuvre puis
l'ensemble des besoins des secteurs, là, en répliquant un petit peu ce qu'on
fait, là, je dirais, du côté de nos écoles nationales. Je ne sais pas si ça
répond bien à votre question, mais c'est ce que j'ai envie de vous dire.
M. Rousselle
: Super,
merci. Je vais passer la parole à ma collègue, madame... de l'Acadie.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Mme la députée de l'Acadie, la parole est à vous.
Mme
St-Pierre
: Merci
beaucoup. Alors, bonjour à M. Tremblay et à M. Lambert. Alors, c'est
fort intéressant ce que vous dites. Et j'espère et je souhaite qu'il y ait des
gens du ministère de l'Enseignement supérieur qui écoutent cette commission
parlementaire et que votre collègue, M Lamontagne... M. le ministre,
l'écoute aussi, parce qu'on est en train de bâtir quelque chose qui, je pense,
est formidable. Je pense qu'il n'est pas question de sortir le MAPAQ du
portrait, en tout cas, dans mon esprit à moi, mais il faut qu'on trouve une
voie de passage pour que le ministère de l'Enseignement supérieur soit beaucoup,
beaucoup plus impliqué dans cet institut-là. On parle de quelque chose qu'on va
créer pour les... peut-être les 25, 30 prochaines années, donc c'est
important ce projet de loi là, c'est un projet de loi qui est majeur.
Je fais un petit peu d'histoire. Lorsque
Mme Marois était première ministre, elle a décidé de scinder le ministère
de l'Éducation avec l'Enseignement supérieur pour en faire deux ministères et
ça a créé la Loi du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de
la Science et de la Technologie. Donc, on venait comme dire : Voici un
nouveau ministère qui va prendre toutes ces responsabilités-là. Donc, on avait
une vision derrière ça.
Quand M. le premier ministre est arrivé au
pouvoir, il a laissé ça entre les mains d'un seul ministre et il a bien vu que
ça ne marchait pas. Là, depuis quelques mois, c'est entre les... il est revenu
au départ, c'est-à-dire un ministère qu'il a confié à une ministre en titre. Et
ça, je pense que c'est une bonne chose. Maintenant, la ministre en titre n'a peut-être
pas vu passer le train, parce que là, il y a quelque chose qu'il faut qu'on
corrige. Et je pense que, M. le ministre, vous allez voir au fil des discussions
qu'on va avoir, qu'il y a certainement moyen de faire en sorte que le ministère
de l'Enseignement supérieur soit plus impliqué.
M. Tremblay ou M. Lambert, ma
question est la suivante, c'est : Comment on peut arriver à ce que vous
souhaitez? Pas de suspendre parce que je ne pense pas que ça va arriver, là, de
l'étude de ce projet de loi là... ça n'arrivera pas, mais ça serait quoi la
voie de passage pour faire en sorte que le ministère de l'Enseignement
supérieur soit vraiment bien impliqué dans cet institut-là...
Mme
St-Pierre
:
…peut arriver à ce que vous souhaitez, pas de suspendre, parce que je ne pense
pas que ça va arriver dans l'étude de ce projet de loi là, ça n'arrivera pas,
mais ce serait quoi, la voie de passage pour faire en sorte que le ministère de
l'Enseignement supérieur soit vraiment bien impliqué dans cet institut-là?
M. Tremblay (Bernard) : C'est
une bonne question, Mme St-Pierre, hein, et c'est pour qu'on a demandé… on
aurait souhaité évidemment avoir un temps pour y réfléchir et construire peut-être
un modèle qui sera effectivement un modèle adapté, qui tiendra compte de
l'historique, évidemment, des liens avec l'industrie et avec le MAPAQ, pour ce
qui est l'ITA. Est-ce que c'est en pensant à des… moi, je pense que, derrière
le concept, encore une fois, d'école nationale, de campus associé, l'idée que
des institutions puissent être en association entre elles, qu'on trouve le
moyen de créer peut-être une gouvernance mixte qui fera en sorte que, oui, il y
aura, à la fois, le MAPAQ, mais aussi l'Enseignement supérieur qui seront, je
dirais, d'une certaine façon, impliqués dans la direction de l'institution pour
forcer, je dirais, l'ensemble des acteurs à travailler ensemble.
Puis je veux être bien clair, ce n'est pas
par manque de collaboration, vous êtes des élus, vous le savez, la structure
gouvernementale amène naturellement des silos, et ce n'est pas parce que les
gens sont de mauvaise foi, mais c'est la réalité des choses. Et quand on est
dans deux ministères séparés, on est comme sur deux planètes séparées. Alors,
si on ne trouve pas, comme vous dites, une façon de créer ce lien-là organique
entre les ministères, quant à la direction d'un établissement d'enseignement,
le problème, on pense qu'il va être peut-être plus important pour l'ITA que
pour nous, en fait, là, ce n'est pas tant pour nous, mais c'est de réunir les
forces.
Le réseau collégial, ça reste quand même,
ça reste quand même un tout petit réseau, là. On aime bien évidemment se
dire qu'on fait des grandes choses, mais en termes d'effectifs, on est
plus petit que le réseau scolaire, plus petit que le réseau universitaire, et
donc de diviser nos forces ne me semble pas la voie à suivre. Donc, pour
répondre à votre question, l'idée d'école nationale, de campus associé, en
regardant la Loi sur les collèges, peut-être qu'on peut trouver quelque chose
qui rejoint donc, qui rejoint votre préoccupation et la nôtre.
Mme
St-Pierre
:
Les étudiants l'ont demandé ce matin, et je pense qu'on va avoir tout à l'heure
aussi d'autres… la fédération qui va venir, les étudiants l'ont demandé ce
matin, on dit : La nouvelle gouvernance, le nouveau projet doit amener une
meilleure collaboration entre le ministère de l'Enseignement supérieur et le
MAPAQ. Alors, on va continuer à travailler dans ce sens-là et faire en sorte
qu'on puisse arriver avec le meilleur projet possible, parce que je pense que
c'est pour ça… tout le monde veut ça et on veut un projet. On souhaite
toujours, quand on est ministre, un projet adopté à l'unanimité, c'est notre
grande fierté quand on sort avec le projet de loi adopté, quand il est adopté à
l'unanimité, je peux vous le dire, je l'ai vécu.
Donc, pour ce qui est du… si on regarde le
projet de loi lui-même, le conseil d'administration, est-ce que… il y a des
professeurs qui sont venus nous dire tout à l'heure l'importance d'avoir des
professeurs au sein du conseil d'administration, est-ce que vous… j'imagine que
vous êtes de cet avis-là aussi…
Mme
St-Pierre
:
...quand il est adopté à l'unanimité, je peux vous le dire, je l'ai vécu. Donc,
pour ce qui est du... si on regarde le projet de loi lui-même, le conseil
d'administration. Est-ce que... Il y a des professeurs qui sont venus tout à
l'heure l'importance d'avoir des professeurs au sein du conseil
d'administration. Est-ce que vous... J'imagine que vous êtes de cet avis-là
aussi. Comment vous voyez le fait qu'on ait un professeur une fois sur trois
ans ou, enfin, en rotation avec d'autres corps de métier de l'institut?
M. Tremblay (Bernard) : Bien,
moi...
Le Président (M. Lemay) : ...
• (17 h 10) •
M. Tremblay (Bernard) : Oui.
Bien, je vous répondrais, c'est clair que la gouvernance qui est proposée, elle
est assez proche de celle qu'on connaît dans les cégeps, hein, c'est la preuve
qu'on parle d'une chose assez similaire à un cégep, là, quand on lit le projet
de loi. Pour nous, évidemment, c'est important que l'ensemble des corps
d'emploi dans nos cégeps soit représenté au sein des conseils d'administration.
Moi, je pense que c'est important, effectivement, que cette présence-là soit
assez constante pour être sûr, évidemment, de faire en sorte que l'ensemble des
groupes se sente représenté dans la gouvernance.
Mme
St-Pierre
:
Bien, merci beaucoup. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Donc, sur ce, je cède maintenant la parole au deuxième groupe
d'opposition. Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, la parole est à
vous. Ah! désolé, c'est moi qui s'est trompé. Alors, sur ce, je cède maintenant
la parole au troisième groupe d'opposition et M. le député de Bonaventure. La
parole est à vous.
M. Roy
: Merci, M. le
Président. Bonjour, MM. Tremblay et Lambert. Le ministre a évoqué tout à
l'heure l'enjeu de l'historicité du contrôle de l'éducation ou de la formation
en agriculture par le MAPAQ. Donc, c'est à son honneur parce qu'il y a quand
même une histoire qui est riche. Sauf qu'il y a un aphorisme qui dit : On
n'a pas inventé la lumière électrique en modernisant la chandelle. Ce que ça
veut dire, c'est que, depuis ce matin, on écoute des gens puis la majorité nous
disent que le ministère de l'Éducation doit avoir un rôle important à jouer
dans la création de l'ITAQ. Ce n'est pas parce qu'on dénigre l'expertise du
ministère, c'est parce qu'il y a une expertise au ministère de l'Éducation, il
y a des compétences en pédagogie, il y a des compétences et une synergie dans
les CCTT qui ne peuvent que maximiser l'efficience de l'ITAQ.
Et, bon, écoutez, en statistiques, on dit
souvent : Combien il faut que tu goûtes de macaronis pour savoir si le
plat est cuit? Bien là, depuis ce matin, effectivement, l'échantillonnage que
nous avons définit un rôle important que le ministère doit jouer, le ministère
de l'Éducation. Même... écoutez, même l'institut d'hôtellerie, ils nous l'ont
presque dit, mais ils sont revenus sur leur... Tu sais, je prends presque la
parole pour MM. Tremblay et Lambert, là, mais je viens du milieu, ça fait
que...
Et là j'aurais une question. Bon, là, vous
avez parlé de programmes, messieurs, dans les cégeps en agriculture, etc. J'en
ai un ici : Gestion et technologies des entreprises agricoles au cégep de
Sherbrooke. C'est quoi la différence entre la formation qu'on offre là et ce
qui est proposé à l'ITA? Est-ce que... Comment...
M. Roy
: ...questions.
Bon, là, vous avez parlé de programmes, messieurs, dans les cégeps en agriculture,
etc. J'en ai un ici, Gestion et technologie des entreprises agricoles, au cégep
de Sherbrooke. C'est quoi, la différence entre la formation qu'on offre là et
ce qui est proposé à l'ITA? Est-ce que... Comment, dans le quotidien, dans le financement,
dans la structuration de l'offre de formation, qu'est-ce qui différencie les
deux, puis sans dénigrer l'ITAQ, M. le ministre, là. Comprenez-moi bien, là, on
veut la même chose, tout le monde, mais il faut tout mettre sur la table puis
un projet de loi comme celui-là, c'est extrêmement important. Allez-y.
M. Tremblay (Bernard) : J'ai
le goût de vous répondre : Je ne saurais quoi vous dire. Je pense qu'on
parle exactement de la même chose et on parle, donc, de D.E.C., diplôme
d'études collégiales, qui sont soumis à la même réglementation et aux mêmes
normes. Donc, normalement, on parle d'un diplôme qui est pensé, qui est conçu,
qui est organisé de la même façon et qui est offert de la même façon. Alors,
c'est pour ça qu'on y voit une proximité et, pour faire du pouce sur ce que
vous disiez, on reconnaît, et je comprends que ça peut paraître comme vouloir
arracher quelque chose qui, historiquement, était rattaché au ministère de
l'Agriculture. Mais, vous savez, il y en a eu une époque où il y avait des écoles
d'infirmières aussi; aujourd'hui, c'est des cégeps, hein?
Et effectivement, dans l'évolution des
choses, nous, on pense qu'ici, on se parle d'éducation et quand on regarde le projet
de loi, ce qu'on lit, c'est une institution qui va ressembler en tous points à
un cégep, sauf pour ce qui est de son rattachement, donc, au ministère de
l'Agriculture, alors que, comme on le disait, avec le concept des écoles
nationales, on est en mesure de garder la spécificité, garder une autonomie,
garder une, je dirais, là, une certaine emprise du secteur économique sur l'institution,
parce que c'est important que les acteurs, comme le disait mon collègue M.
Lambert, c'est important que les acteurs du milieu sentent cette proximité-là,
on y croit, mais tout en gardant une efficience au niveau administratif.
Mais pour ce qui est des diplômes comme
tels et de l'offre de formation, je ne saurais pas vous dire, là, s'il y a une
différence. Personnellement, je n'en vois pas.
Le Président (M. Lemay) : Un
mot de la fin, M. le député de Bonaventure?
M. Roy
: Bien, je pense
qu'il ne faut pas voir le rôle du ministère de l'Éducation comme une menace,
mais comme un gain ou comme une expertise dont le MAPAQ ne peut se priver.
Voilà.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien, merci beaucoup. Donc, sur ces paroles, M. Lambert et M. Tremblay, je vous
remercie de votre contribution à nos travaux et je vais suspendre quelques
instants, pour permettre...
Des voix
: Merci
beaucoup.
Une voix
: Merci de
votre attention.
(Suspension de la séance à 17 h 15)
(Reprise à 17 h 20)
M. Lemay : Alors, bonjour
à tous. Rebienvenue. Bienvenue à notre commission. Alors, je souhaite la
bienvenue aux représentants de la Fédération étudiante collégiale du Québec. Et
je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé.
Ensuite, il y aura une période d'échange avec les membres de la commission.
Tout d'abord, je vous inviterais à vous présenter ainsi que la personne qui
vous accompagne. Puis vous pouvez y aller avec votre exposé de ce pas. Merci.
Mme Veilleux (Noémie) :
Parfait. Donc, merci beaucoup. Mon nom est Noémie Veilleux. Je suis présidente
de la fédération étudiante du Québec. Je viens du cégep de Sainte-Foy. Je suis
accompagnée de Rafaël Leblanc-Pageau, qui est vice-président, là, de la
fédération étudiante et qui vient du cégep de La Pocatière. Tout d'abord, je
voudrais prendre un moment, là, pour vous remercier de nous recevoir
aujourd'hui. C'est très apprécié, là, que vous preniez le temps, un peu comme
mes collègues l'ont dit plus tôt, là, d'entendre la voix étudiante par le
biais, là, de vos consultations.
Avant de commencer, là, je vais juste vous
parler un peu de l'esprit dans lequel s'inscrit le mémoire que nous vous avons
soumis. Notre objectif aujourd'hui, là, c'est vraiment d'apporter des
réflexions qui sont structurantes puis qui sont constructives, c'est de prendre
le temps aussi, bon, aujourd'hui, mais idéalement dans un contexte plus propice
aux échanges, de se poser les bonnes questions en amont, et non pas, là, après
l'adoption du projet de loi. Puis c'est aussi...
Mme Veilleux (Noémie) :
...que nous vous avons soumis. Notre objectif aujourd'hui, là, c'est vraiment
d'apporter des réflexions qui sont structurantes, qui sont constructives. C'est
de prendre le temps aussi, bon, aujourd'hui, mais idéalement dans un contexte
plus propice aux échanges, de se poser les bonnes questions en amont et non
pas, là, après l'adoption du projet de loi. Puis c'est aussi parce que l'enseignement
supérieur a, à notre sens, beaucoup, beaucoup, beaucoup à apporter dans ces
démarches que vous entreprenez aujourd'hui et qui ont lieu, là, depuis déjà
près de 30 ans, là, tout de même. Donc, à cet égard-là, on a écrit un beau
mémoire, là, conjoint avec les associations étudiantes des deux ITA pour, en
fait, vous présenter les grandes lignes de nos réflexions.
Donc, ce qu'il est important de savoir
aussi, là, c'est que, oui, on disait plus tôt qu'on a été les premiers à
envoyer notre mémoire, mais c'est qu'on a pu avoir des belles discussions aussi
entre l'envoi du mémoire puis l'audience d'aujourd'hui avec le cabinet, là, du
ministre, ce qui fait que plusieurs de nos... font, à l'heure actuelle, leur
petit bout de chemin.
Donc, sans plus tarder, je passerais au
premier aspect que je voudrais vous présenter aujourd'hui, qui est le respect
des droits des associations étudiantes. Donc, vous l'avez vu, là, par le biais
du document qu'on vous a soumis, on a plusieurs recommandations afin de faire
respecter non seulement le droit des associations mais aussi assurer, là, une
bonne représentativité étudiante.
D'abord, la première recommandation, c'est
celle de la désignation d'un représentant étudiant par l'association. Ce qu'on
remarque dans le projet de loi, c'est qu'il y a un article, en fait, qui retire
ce droit-là à l'association de nommer sur les instances décisionnelles
l'étudiant pour les représenter.
Ce qui est important aussi, là, la nuance
que je veux apporter déjà, d'emblée, c'est qu'on comprend très bien le principe
du conseil d'administration, là. On sait que finalement l'étudiant est là à
titre d'individu puis travaille dans les meilleurs intérêts, là, de ce qui sera
l'ITAQ. Mais aussi ce qu'il faut savoir, c'est que c'est une pratique commune,
là, dans le réseau collégial, de nommer les étudiants des associations
étudiantes parce que ceux-ci ont, oui, bon, un bagage plus diversifié, là, puis
une compréhension accrue des enjeux étudiants, mais, du même coup, tout en
représentant leur individu sur le C.A., mais permettent aussi une
représentation plus large et optimale des différents profils d'étudiants.
Donc, ce qu'il est important aussi de
savoir, là, c'est qu'on comprend très bien que les intentions du ministre ne
sont pas de brimer les droits des associations étudiantes, du tout, puis qu'on
était heureux d'apprendre, là, qu'en ce moment il y a du travail qui se fait de
son côté pour rectifier le tir parce qu'au final on sait qu'on a les mêmes
objectifs, c'est juste le moyen pour y arriver, là, qui va différer un peu.
Donc, je voudrais vous parler aussi de la
composition du C.A. Ça ne sera pas des surprises pour vous, là, ça a été abordé
plus tôt en journée. Tout comme les autres groupes jeunesse, on est contents de
voir le souci que vous avez d'assurer une présence étudiante dans vos instances
décisionnelles.
Donc, la première chose, la première
rectification qu'on voudrait vous proposer, c'est d'assurer la présence d'un
étudiant par campus. En ce moment, les prédispositions du projet de loi
permettent ça...
Mme Veilleux (Noémie) :
...d'assurer une présence étudiante dans vos instances décisionnelles. Donc, la
première chose, la première rectification qu'on voudrait vous proposer, c'est
d'assurer la présence d'un étudiant par campus. En ce moment, les
prédispositions du projet de loi permettent ça, parce qu'on est juste à deux
campus, mais, s'il devait y avoir une évolution dans le nombre de campus, on va
vouloir aussi que le nombre d'étudiants qui ont des sièges sur le C.A. évolue
conséquemment. Donc, ça, ça a pour but d'assurer la représentation des réalités
des différentes régions, qui sont très différentes, et donc des différents
campus, là, par le fait même.
Ensuite, tout comme la FRAQ, on aimerait
voir, là, un membre jeune récemment diplômé avoir un siège pour justement
représenter, là, la relève, l'innovation, la jeunesse puis aussi élargir la
place qu'on va donner à ce discours-là dans les instances qui vont prendre les
décisions, là, pour l'ITA.
Une autre chose également, c'est que, dès
le jour zéro, on va vouloir voir une présence étudiante. Le projet de loi ne prévoit pas nécessairement qu'à l'an un de l'application de
celui-ci, il y ait une présence obligatoire des étudiants, mais, malgré la
COVID-19, on a des associations actives, puis il faut mettre à contribution
leur plein potentiel, là. Donc, il va falloir s'assurer — puis
je sais que ce sont dans les intentions également, là, du ministre, on a pu en
discuter — qu'il y ait des étudiants, là, qui soient là dès le
départ, là, pour aider justement à structurer avec une vision qui est
représentative et complète.
Ensuite, il y a également la question de
renouvellement, là, au sein du C.A. Nous, ce qu'on vous propose puis ce dont on
a discuté aussi avec le cabinet, c'est de se pencher sur la possibilité de
coopter les sièges. Donc, les sièges étudiants sont... C'est que dans une
association étudiante, il y a des élections à chaque année. La manière dont ça
fonctionne, c'est que chaque année des représentants sont élus. Donc, nous, ce
qu'on veut, c'est de pouvoir assurer une bonne représentativité du point de vue
jeune sur le C.A. et donc de permettre justement au siège étudiant de se
relayer selon les années si, par exemple, la personne qui avait été élue à ce
poste-là... nommée, en fait, pardon, n'est plus dans son association étudiante
ou a décidé, là, de quitter son implication. Puis ça, ça va permettre justement
de garder ce droit-là des associations étudiantes de nommer, là, la personne
qu'ils vont vouloir voir sur le siège étudiant du C.A. Voilà. Puis, aussi,
c'est surtout parce que le milieu collégial, et donc ce qui vous touche aussi,
dans un sens, il est toujours en mouvance, là. Il y a beaucoup de roulement, on
voit des nouveaux visages à chaque année, ça change du tout au tout dans les associations
étudiantes, puis ça, c'est notamment en raison des formations, là, qui sont de
courte durée, là, qui durent environ trois ans, là.
Donc, voilà. Je vais passer la parole à
mon collègue pour la suite.
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Pour le deuxième sujet, là, qu'on voulait aborder, c'est le fait... en fait, l'importance
de l'Enseignement supérieur, du ministère, et du réseau collégial, notamment,
dans la réflexion qu'on pose sur le futur ITAQ. On sait, puis on le nomme, on
est d'accord avec ça, le MAPAQ a une grande expertise en matière d'agriculture,
ce qui lui donne la chance de bien concevoir ses programmes avec... en
connaissant bien les contenus qui doivent y être enseignés. Or, là où on veut
poser une réflexion importante, c'est évidemment sur...
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
…notamment, dans la réflexion qu'on pose sur le futur ITAQ. On sait… puis on le
nomme, on est d'accord avec ça. Le MAPAQ a une grande expertise en matière
d'agriculture, ce qui nous donne la chance de bien concevoir ses programmes
avec… en connaissant bien les contenus qui doivent y être enseignés. Or, là où
on veut poser une réflexion importante, c'est évidemment sur l'expertise en
matière d'enseignement supérieur, et on voudrait que l'ITAQ, que ses étudiants
surtout, évidemment, puissent bénéficier des enjeux, des chantiers, des
dossiers qui sont travaillés par le ministère de l'Enseignement supérieur,
commençons par la saine qualité de l'enseignement.
Sans vouloir remettre en cause toute la
qualité de l'enseignement de l'ITAQ, il y a beaucoup de projets qui sont
toujours en mouvement au ministère de l'Enseignement supérieur, notamment le
chantier sur la réussite qui est mené actuellement, qui permet de poser un
regard critique sur l'état de la réussite et surtout comment améliorer la
réussite. On a parlé, là, dans les commissions précédentes avec la Fondation
des cégeps, entre autres, bon, de la diplomation… du taux de diplomation, bien,
c'est un peu ça, c'est de voir qu'est-ce qui peut être fait pour être amélioré.
Des concepts comme les méthodes d'enseignement
efficaces qui sont en fait les méthodes d'enseignement prouvées comme étant
bonnes pour la réussite, bien, il faut pouvoir aller chercher les informations
auprès des gens qui s'y connaissent le mieux pour pouvoir améliorer la
réussite, évidemment, et pour faire en sorte que les diplômés soient… aient
toutes les connaissances et le plus de connaissances possible.
En ce sens, l'accessibilité aux services,
pour nous, nous semble aussi essentielle. Le projet de loi n° 77 sur
l'ITAQ vise entre autres à améliorer les services en simplifiant, bon, certains
concepts de gouvernance, et, en ce sens, bien, de la manière dont on octroie
les services, une fois qu'ils sont bien financés, ça aussi, c'est une expertise
que l'Enseignement supérieur a et qui peut grandement aidé la population
étudiante et l'administration d'ITAQ… ainsi donc essentiel.
Comme troisième grand dossier, là, qu'on
veut vous aborder comme preuve qu'il faut consulter davantage les experts en
enseignement supérieur du réseau, eh bien, c'est la santé psychologique. C'est
un enjeu qui est majeur pour les étudiants et les étudiantes de tout le Québec,
d'à peu près tous les ordres d'enseignement, qui est… que c'est un fléau, même,
puis c'est une situation qui se détériore d'année en année, il faut donc poser
des actions concrètes structurelles importantes dans la manière dont on
enseigne et dont on octroie des services de santé psychologique. Et donc,
pendant que le ministère de l'Enseignement supérieur, actuellement, mène aussi
un chantier, hein, sur la santé psychologique, on pense que les étudiants de
l'ITAQ ne doivent pas avoir manqué le bateau pour le… mettre en place ces
solutions-là et pouvoir bénéficier de ces solutions-là qui vont mises en place,
du moins, nous l'espérons, par le ministère de l'Enseignement supérieur.
• (17 h 30) •
Simple rappel également, en terminant, sur
le caractère qualifiant du D.E.C. Mais on a été… on a appris, bon, que l'ITAQ
pourrait enseigner le… pourrait dispenser de l'enseignement universitaire,
notamment, ce qui n'est pas mal en soi, hein, c'est bien intéressant.
Néanmoins, il faut s'assurer que le D.E.C. demeure qualifiant. Ça ne semble pas
être un grand stress, un grand danger, mais ,tout de même, on le met sur table,
il faut s'assurer que, lorsqu'on fait un D.E.C., qu'il mène au marché du
travail, comme c'est le cas actuellement.
En conclusion, bien, de ces deux grands
thèmes qu'on a abordés, bien, on a d'abord abordé les droits des associations
étudiantes. On pense qu'il y a des pistes d'action intéressantes qui sont à
mettre en place puis à explorer pour joindre les objectifs de nous, et du
ministre, et du projet de loi. Et on pense que, donc, il manque quelques
petits…
17 h 30 (version non révisée)
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
...comme c'est le cas actuellement.
En conclusion, de ces deux grands thèmes
qu'on a abordés, bien, on a d'abord abordé les droits des associations
étudiantes. On pense qu'il y a des pistes d'action intéressantes qui sont à
mettre en place puis à explorer pour joindre les objectifs de nous et du ministre
et du projet de loi. Et on pense que, donc, il manque quelques petits trucs à
ficeler pour s'assurer que vraiment les étudiants sont bien représentés et
qu'ils sont pleinement capables d'exercer leurs droits.
Et finalement, on pense que l'ITAQ, et ses
étudiants surtout, sont en droit et sont en... et doivent recevoir la même
qualité de service, et doivent pouvoir bénéficier, en fait, de l'évolution de
l'enseignement supérieur et de ses enjeux au travers du temps.
On a bien hâte de discuter avec vous,
donc, puis de répondre à vos questions.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, merci beaucoup, M. Leblanc-Pageau, ainsi que Mme Veilleux. Et
de ce pas, je cède maintenant la parole au ministre pour sa période
d'intervention. La parole est à vous.
M. Lamontagne : Bien,
salutations, Mme Veilleux, Noémie, Rafaël. Merci beaucoup encore. Un,
merci d'avoir produit... d'être ici. Merci aussi d'avoir accompagné nos jeunes
de l'ITA de La Pocatière et de Saint-Hyacinthe, là. Ils semblaient vous être
très reconnaissants, là, de l'accompagnement et puis du soutien que vous leur
avez donné pour leur présentation ce matin. Je dois vous dire que, je ne sais
pas si vous avez regardé, mais ils ont très bien fait.
D'entrée de jeu, les revendications ou les
suggestions que vous faites, là, la question de la participation des étudiants,
la question de la nomination au point de vue... tu sais, que ça soit
l'association étudiante qui nomme, et tout ça, pour le conseil
d'administration, je vous dirais que j'ai ou on a une grande ouverture, là,
pour accueillir...
Il y a des raisons pourquoi ces choix-là
ont été faits. Et puis d'ailleurs vous en avez mentionné un, Noémie. On
s'entend qu'à partir du moment où quelqu'un, qui que ce soit, qui est nommé sur
un conseil d'administration, bien, sa première tâche, c'est d'être fidèle...
d'être solidaire sur un conseil d'administration puis d'oeuvrer au meilleur de
ses capacités au bénéfice de l'organisation. Ça fait que des fois, il faut
enlever le chapeau du groupe d'intérêts qu'on représente pour mettre le chapeau
de l'administrateur. Alors, il y a un peu ça en arrière de ça. Vous l'avez
abordé.
La question annuelle du renouvellement et
tout ça, naturellement, c'est toute une question aussi d'expérience qui est proposée,
parce qu'on s'entend que commence à siéger sur un conseil d'administration,
avant de prendre un peu ses repères puis de pouvoir apporter une contribution,
bien, ça prend un certain temps aussi. Alors, quand on parlait de la durée du
mandat, là, ça s'associe à ça. Mais, je dois vous dire que j'accueille vos
suggestions, là, avec beaucoup d'ouverture. Puis d'ailleurs, vous le savez,
vous parlez à mon cabinet, tout ça, là, on est en réflexion puis on regarde
comment on peut essayer de faire atterrir tout ça. Parce que dans le fond,
naturellement, le projet qu'on présente, on veut que ça soit un projet aussi
qui est rassembleur puis qui va susciter un maximum d'adhésion parce que c'est
certainement des bonnes nouvelles.
L'autre chose aussi que je voudrais vous
dire, que les étudiants de l'ITA, de l'ITAQ puissent bénéficier des chantiers
qui sont développés ou sont en cours...
M. Lamontagne : ...projet qu'on
présente, je veux dire, on veut que ce soit un projet aussi qui est rassembleur
puis qui va susciter un maximum d'adhésions, parce que c'est certainement des
bonnes nouvelles.
L'autre chose aussi que je voudrais vous
dire, que les étudiants de l'ITA, de l'ITAQ puissent bénéficier des chantiers
qui sont développés ou qui sont en cours au niveau de la Fédération des cégeps,
et tout ça, bien, je veux dire, c'est tout naturel de chercher à faire ça. Puis
je vous dirais, le fait d'avoir un organisme qui est autonome, qui peut décider
aussi...
L'ITA a déjà été sur le comité directeur
des cégeps, au niveau de... participatif à tous les développements, et tout ça.
Puis il y a un certain nombre d'années, pour des raisons x, honnêtement, je ne
connais pas, mais... s'est retiré de cette participation-là. Bien, je veux
dire, l'organisation, l'ITAQ va pouvoir, de son plein gré, si elle juge que
c'est approprié, au bénéfice de ses étudiants, de pouvoir participer à sa
pleine mesure, comme elle l'a déjà fait dans le passé, là, à tous ces
travaux-là, puis aussi pouvoir faire les recommandations et les démarches pour
pouvoir en profiter.
Ça fait que ça, je vous dirais, à ce
niveau-là, là, je vois mal un institut autonome, qui a son plein pouvoir, son
conseil d'administration, ne pas chercher à s'assurer que sa clientèle
étudiante bénéficie des meilleurs soutiens, ressources et aussi des avancées,
en termes d'où on en est rendus en 2020, 2025, 2030, au niveau de ses
étudiants. Alors, j'aurais de la misère à penser, là, que le conseil
d'administration de l'organisation, puis les professeurs, et tout ça, n'auraient
pas un intérêt, là, pour, au maximum, de chercher à faire bénéficier les
étudiants, les élèves de ça.
Puis vous parliez de santé psychologique.
Je vous dirais... Là, je ne veux pas mettre des chiffres sur la table puis
regarder tout ça, là, mais je vous dirais que... Exemple, ce qui se fait à
l'ITA, là, j'aimerais bien ça avoir les chiffres au niveau des cégeps, par tête
de pipe, là, comment il est investi un peu, puis comment c'est travaillé,
quelles sortes d'accompagnements qu'il y a pour la santé psychologique des gens
sur les campus. Mais je peux vous dire qu'il y a un travail formidable qui se
fait à l'ITA à ce niveau-là.
Ceci étant dit, ce matin... ou ce que
j'entends aussi à travers vos représentations, aussi, les représentations qu'on
a eues de la part des étudiants des campus, il était beaucoup question, là,
de... tu sais, de s'assurer de la qualité du cadre pédagogique. Après ça aussi,
il y avait la question des services aux étudiants. Bon, ceci étant dit, la
question du cadre pédagogique, là, une chose qui est très importante, c'est
que, déjà, aujourd'hui... Puis le président de la Fédération des cégeps vient
de nous expliquer tantôt qu'ultimement un programme GTEA dans un cégep puis le
programme GTEA qui est donné à l'ITA, bien, je veux dire, ultimement, c'est les
mêmes normes, c'est les mêmes... la même diplomation, c'est le même travail, le
même suivi, et tout ça.
Parce que toutes les formations qui sont
données au cégep... Je me rappelle, vous avez parlé des formations
habilitantes, là. On s'entend que...
M. Lamontagne : ...le programme
GTEA qui est donné à l'ITA, bien, je veux dire, ultimement, c'est les mêmes
normes, c'est les mêmes... la même diplomation, c'est le même travail, le même
suivi, et tout ça. Parce que toutes les formations qui sont données au cégep — Rafaël,
vous avez parlé des formations habilitantes, là — on s'entend que
c'est validé, là, par le comité de l'évaluation de l'enseignement collégial
puis l'ITA est audité au même titre que tous les autres cégeps. À ce niveau-là,
c'est... il faut bien le comprendre.
L'autre chose aussi, c'est qu'à partir du
moment où on a un conseil d'administration qui est autonome, qui gère l'ITAQ,
bien, il y a le directeur général qui est sur le conseil d'administration, il y
a le directeur des études qui est sur le conseil d'administration, il y a les
étudiants qui sont sur le conseil d'administration, il y a les membres du
personnel sur le conseil d'administration, il y a un représentant du ministère
de l'Enseignement supérieur qui est sur le conseil d'administration et il y a
toute autre ressource que le conseil d'administration va juger appropriée de
s'adjoindre pour s'assurer de la qualité du cadre pédagogique, mais aussi
s'assurer de la qualité des services aux étudiants. Ça fait que dans ce
contexte-là de ce que va permettre cette nouvelle étape-là... puis, écoutez,
les gens qui vont être administrateurs là, leur mission, ça va être de faire en
sorte que l'ITAQ travaille au meilleur bénéfice de sa clientèle étudiante, de
ses professeurs puis aussi de toute l'agriculture.
Dans un contexte comme ça, croyez-vous
que... quelle sorte de bénéfice vous voyez, là, par rapport à vos
préoccupations, là, puis avec la lumière de que je viens de dire? Quelle sorte
de bénéfice vous voyez que cette nouvelle organisation là, là, va être en
mesure d'apporter au niveau, justement, du cadre pédagogique, au niveau des
services étudiants? Quelle sorte de garantie ou quelle sorte de soutien que ça
va accorder à vos préoccupations de voir cette nouvelle structure là en place?
Mme Veilleux (Noémie) : Bien,
clairement... Tu sais, bon, avant de... Parfait, on m'entend? Super.
Clairement, il y a des beaux bénéfices au niveau de la flexibilité puis, bon,
de l'univers des possibilités. Par contre, tu sais, ce qu'on veut ramener
aussi, c'est que, oui, il y a la qualité des services, oui, il y a la qualité
de l'encadrement pédagogique, mais il y a aussi tout ce qui est rattaché à la
condition étudiante. Donc, au sein du ministère de l'Enseignement supérieur,
là, il n'y a pas que des travaux sur les dossiers académiques, il y a aussi des
travaux sur les dossiers sociopolitiques. Puis ça, c'est important pour nous.
Parce que, bien que le MAPAQ a une expertise très, très particulière par
rapport à son milieu, ce n'est pas un ministère de l'Enseignement, là.
Donc, en tout respect, puis je le dis,
puis je le pense sincèrement, là, je suis convaincue que vous êtes en mesure
d'assurer de belles formations, mais c'est tout ce qu'il y a autour de la
formation qui est importante, le perfectionnement enseignant, assurer les
services d'aide à la réussite, les services d'aide psychosociaux. Donc, nous,
notre grande crainte... parce que je le vois, là, que vous avez le désir
d'avancer et d'évoluer, puis ça, c'est très intéressant, c'est que les
initiatives soient à la pièce. Parce que vous l'avez nommé vous-même, là, un
peu plus tôt, dans le réseau en ce moment, il y a beaucoup de chantiers dans le
milieu de l'enseignement supérieur par rapport à la réussite, par rapport à la
santé mentale, les violences sexuelles. Vraiment, là, tout un pan...
Mme Veilleux (Noémie) : ...que
je le vois, là, que vous avez le désir d'avancer, d'évoluer, puis ça, c'est
très intéressant, c'est que les initiatives soient à la pièce. Parce que vous
l'avez nommé vous-mêmes, là, un peu plus tôt, dans le réseau, en ce moment, il
y a beaucoup de chantiers dans le milieu de l'enseignement supérieur par
rapport à la réussite, par rapport à la santé mentale, les violences sexuelles,
vraiment, là, tout un pan assez large de travaux, là, qui ont lieu en ce moment
pour assurer aux étudiants, là, l'accès à une éducation de qualité mais aussi à
des conditions d'étude de qualité.
Donc, nous, notre crainte, c'est que le
fait que l'ITAQ soit sous la gouverne du MAPAQ, ça crée des fonctionnements en
silo, donc que l'enseignement supérieur avec le réseau collégial avance à un
certain rythme dans ses chantiers puis que le MAPAQ, en parallèle, ne suive pas
nécessairement le même rythme d'évolution parce que, par exemple, les associations
étudiantes du réseau collégial sont souvent affiliées à une fédération qui peut
les représenter, et donc la fédération après va faire ses représentations puis
s'adresse plus souvent qu'autrement au ministère de l'Enseignement supérieur et
non pas au MAPAQ, comme vous pouvez vous en douter. Et donc de s'assurer, là,
que les avancées qui sont faites aussi de ce côté-là puissent profiter à tous
les étudiants qui étudient pour avoir un diplôme collégial. Donc, il y a ça
aussi.
• (17 h 40) •
Puis nous, en fait, là, l'important, je
vous dirais, là, ce qu'on va chercher à faire, c'est vraiment
d'institutionnaliser des moments clairs ou une structure claire pour cette
concertation interministère là. Parce qu'on la voit, la volonté, mais il faut
juste s'assurer qu'elle pérenne puis que, dans la réforme de l'ITAQ, bien,
qu'on ne passe pas 10 ans à se concerter puis qu'après on change d'idée
parce que ça ne nous tente plus où parce que le gouvernement change. Donc, je
serais quand même curieuse de vous entendre, là, à ce sujet-là.
Le Président (M. Lemay) : Oui.
M. le ministre, en rappelant qu'il reste environ 6 min 30 s et
qu'on a aussi un collègue qui a levé la main.
M. Lamontagne : Bien, moi,
écoutez, on pourra avoir l'occasion d'avoir d'autres discussions, là, mais j'ai
bien entendu les représentations que vous venez de faire. Je vous rappelle
aussi que l'ITA peut participer à ces chantiers-là, là, et il y a cette
possibilité-là qui est possible aussi.
D'avoir un représentant... pas juste
d'avoir une masse, là... un pourcentage important des membres du conseil
d'administration qui sont associés à l'institution, les professeurs qui ont le
souci de tout ce que vous racontez là, là, c'est quelque chose qui se discute,
c'est quelque chose qui est dans l'espace public, d'avoir un représentant du
ministère de l'Enseignement supérieur sur le conseil d'administration.
Pensez-vous que ça peut être utile dans la direction ou par rapport aux
préoccupations que vous avez, là? Pensez-vous que ça peut aider à atténuer
certaines de ces préoccupations-là?
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
On pense qu'évidemment ça joue un rôle, c'est clair. Toutefois, il faut qu'il y
ait des moments de plus où il y a des échanges, nous pensons, entre les deux ministères
qui soient un peu plus solides, je pense, parce que, justement, les chantiers
sont assez massifs, ils représentent des très grands tout de même et touchent
une très grande partie de la population étudiante, évidemment. Donc, c'est un
moyen qui peut être efficace.
Or, il est essentiel, là, de placer, je
pense, des moments clairs, institutionnalisés, là, comme...
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
…je pense, parce que justement les chantiers sont assez massifs, ils
représentent des très grands réseaux tout de même et touchent une très grande
partie de la population étudiante, évidemment. Donc, c'est un moyen qui peut
être efficace. Or, il est essentiel de placer, je pense, des moments clairs,
institutionnalisés, comme ma collègue le dit, où est-ce que les avancées du ministère
de l'Enseignement supérieur sont clairement transmises et sont faites même en
concertation avec le MAPAQ, assurément. Donc, il faut quelque chose d'assez solide
également qui suit la solidité des chantiers ministériels en enseignement
supérieur.
Mme Veilleux (Noémie) : Si je
peux me permettre de compléter sur mon collègue, j'aurais tendance à
mentionner, là, qu'on comprend que vous souhaitiez garder l'institution qu'est
l'ITAQ, au sein du MAPAQ, ça, c'est quelque chose que vous avez exprimé, que le
projet de loi aussi véhicule très bien. Par contre, il y a toutes sortes de
questions qui doivent se poser autour de ça, dont on voudrait discuter avec
vous aujourd'hui et probablement aussi dans les prochaines semaines.
Quand je parlais plus tôt d'avancées, là,
non seulement on parle de mesures… puis je n'ai pas de difficulté à croire que,
si vous êtes, un minimum, intéressés, vous allez pouvoir suivre, là, l'implantation
de mesures pour l'aide aux étudiants, assurer un encadrement pédagogique et
efficace. Par contre, toute la question du financement de ces mesures-là aussi
est importante.
Donc, de la manière dont ça fonctionne
dans le réseau collégial, c'est par une formule de financement qui va soutenir
tous les établissements, alors que là, souvent, quand, par exemple, la FECQ, il
va aller faire une avancée, on peut penser aux violences à caractère sexuel, par
exemple, la lutte aux violences sexuelles, il y a des enveloppes maintenant
pour tous les cégeps qui passent par la formule de financement. Mais comment
est-ce qu'on va s'assurer que ces enveloppes-là, ces investissements-là soient
suivis au même rythme de votre côté?
Puis, nous, on est beaucoup, vous allez
voir, dans une optique constructive, on veut vraiment juste s'assurer qu'il n'y
a pas d'angle mort dans l'avenue que vous souhaitez prendre, là.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien, Mme Veilleux. Donc, M. le ministre, est-ce que c'est correct qu'on passe
la parole au député de Bourget?
M. Lamontagne : Bien, en tout
respect pour mon collègue de Bourget, j'aurais une autre petite question à
poser. Désolé, Richard, mes excuses.
On a un groupe, là, qui a soumis un
mémoire, la CAPE, qui dit : «Sous la forme qu'on propose, l'ITAQ pourrait très
bien se retrouver comme un vecteur d'innovation dans les secteurs non rentables
actuellement et comme véhicule intéressant pour faire passer les priorités du
MAPAQ loin des impératifs de rentabilité des programmes que doivent maintenir,
dans une certaine mesure, les cégeps réguliers.» Alors, eux autres, ils voient,
dans cette optique-là, l'intérêt de la formule, le financement qu'on va avoir
au MAPAQ aussi, et que ce soit à l'ITAQ puis associé.
Alors, voyez-vous, cette question qui est
soulevée par rapport au financement non rentable, si on veut, quand on se
ramasse dans les formules de financement de cégep, et tout ça, là, voyez-vous
que c'est un point intéressant que la CAPE soulève?
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Je dirais probablement, oui, néanmoins… puis il y a la partie du financement,
là, que ma collègue vient de traiter, auquel vous répondez, en effet, il y a
cet aspect-là, il faut financer évidemment les mesures que l'on découvre comme
étant efficaces…
M. Lacombe : ...soulève.
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Je dirais probablement oui. Néanmoins, il y a la partie du financement, là, que
ma collègue vient de traiter, auquel vous répondez. En effet, il y a cet
aspect-là. Il faut financer évidemment les mesures que l'on découvre comme
étant efficaces. Là où on veut apporter la réflexion, c'est dans... Il faut
qu'il y ait une réflexion. Il faut s'assurer en fait que les mesures qui sont
prises à peu près en réseau, je dis à peu près parce qu'il y a une certaine
autonomie des cégeps, mais tout de même, les mesures... les chantiers qui sont
menés par l'enseignement supérieur se diffusent assez bien. Ils sont... Au-delà
du financement comme tel, c'est la diffusion des connaissances, des bonnes
pratiques.
On peut parler de communauté de pratiques
entre autres, qui sont une mesure assez importante dans le réseau pour
développer l'enseignement, la qualité et les mesures qu'on met en place. Mais,
donc, certes, le financement, c'est évidemment essentiel. Or, au-delà de ça, il
y a cet esprit de concertation et de cohésion au sein d'un ministère de
l'Enseignement supérieur qui diffuse efficacement ces connaissances, où est-ce
que c'est le MAPAQ qui est... Certes, il y a des moyens qui vont être mis en
place pour que ces deux ministères là communiquent, j'ose le croire. Or, il
faut s'assurer qu'ils soient mis en place et il faut qu'ils soient
structurants, et ça passe par plus que le financement, je pense.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre. C'est bon? Parfait. Donc, M. le député de Bourget, là, environ
une minute et des poussières.
M. Campeau : Je pense que
je n'aurai beaucoup le temps de poser des questions, mais juste quelques commentaires.
J'apprécie énormément que vous ayez fait une... vous ayez rencontré l'ITA avant
pour, justement, faire une présentation comme ça parce que ça montre une
cohésion fort intéressante.
Quand vous parlez que l'association étudiante
devrait nommer la personne sur le CA, je comprends. Le problème, c'est de
démontrer une continuité. Alors, comment on peut aller chercher cet aspect-là
et garder l'aspect continuité dans le CA? Je vois ça comme, peut-être pas une
impossibilité, mais un défi. Puis je me pose juste la question, c'est est-ce
que l'aspect cégep versus l'aspect ITAQ a la même agilité? Parce que, là, on
parle d'autonomie alimentaire, on parle de quelque chose de changeant. J'ai
l'impression que l'ITAQ a plus de flexibilité, mais je vous entends quand vous
dites que les programmes sociaux devraient quand même être conservés à
l'intérieur de l'ITAQ pour ne pas que ça soit une école moins importante que
les autres à ce moment-là. Je vous comprends. Alors, je n'ai pas le temps de
poser de questions, là, mais juste quelques commentaires en terminant, je
pense. De toute façon, j'ai fini le temps, n'est-ce pas, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) :
Oui. Mais si peut-être quelqu'un veut intervenir, là, peut-être qu'ils ont
30 secondes dans le maximum.
Mme Veilleux (Noémie) :
Je vais y aller. Dans ce cas-là, je vais... Si vous me permettez, je vais juste
vous répondre très rapidement. D'abord, on est là pour ça, en fait, répondre à
certains de vos questionnements, notamment par rapport à la continuité, là.
C'est très intéressant, ce que vous soulevez. Puis la beauté des associations
étudiantes, là, c'est qu'il y a une mémoire institutionnelle. Donc, la personne
qui va suivre le représentant précédent va avoir le bagage...
Mme Veilleux (Noémie) :
...Je vais y aller, dans ce cas-là.
Une voix
: Vas-y.
Mme Veilleux (Noémie) :
Oui. Si vous me permettez, je vais juste vous répondre très rapidement. D'abord,
on est là pour ça, en fait, répondre à certains de vos questionnements, notamment
par rapport à la continuité, là. C'est très intéressant, ce que vous soulevez.
Puis la beauté des associations étudiantes, là, c'est qu'il y a une mémoire institutionnelle.
Donc, la personne qui va suivre le représentant précédent va avoir le bagage nécessaire,
peut-être pas l'expérience mais le bagage pour développer l'expérience rapidement
pour représenter les différents profils étudiants. Donc, je comprends très bien,
là, votre objectif de... continuité, pardon. Mais ensuite il y a possibilité,
là, vraiment, de résorber ces risques-là très facilement.
Une voix
: Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup. Ceci complète ce bloc d'échange. Et je cède maintenant la
parole au député de Vimont.
M. Rousselle : Merci
beaucoup, Mme Veilleux puis M. Leblanc-Pageau. Je peux vous dire...
Merci, de un, de votre engagement. Vraiment, je vous regarde, vous êtes des
gens passionnés. Et puis je peux vous dire que votre fédération, tout l'ensemble
de vos membres peuvent être fiers de vous avoir comme représentants parce que
vous avez les idées claires, puis vous savez où vous vous en allez, puis... Félicitations,
vraiment, vraiment, vraiment.
Écoutez, je vous ai entendus, puis d'ailleurs
il y a plusieurs gens qui ont venu nous dire comme quoi qu'ils aimeraient ça, justement,
avoir peut-être une cogestion, une gestion conjointe entre le ministère de
l'Enseignement supérieur et le MAPAQ, pour toutes les raisons que vous avez
mentionnées, justement. Et je peux vous dire que vous n'êtes pas les seuls qui
ont sorti ça parce que... En tout cas, ça revient de plus en plus. Donc, je
vous ai entendus là-dessus, puis merci beaucoup.
• (17 h 50) •
Je m'en vais tout de suite dans la
composition du C.A. Vous avez parlé, justement, monsieur... Mon collègue avant,
il a parlé, justement, de continuité. Moi, j'aimerais ça vous entendre sur la
composition du C.A. parce qu'on sait tous que cette composition-là du C.A.,
elle va être importante. Elle va amener, justement... C'est elle qui va
décider, donc... Et il y a plusieurs groupes avant vous... ont parlé, justement,
d'avoir, justement, différents types de compétence, différents types d'expertise
pour avoir vraiment une idée plus générale, avoir des idées, vraiment, qui...
innovateur ou vraiment... qui va au-delà de qu'est-ce qu'on peut faire actuellement.
Vous en pensez quoi, d'avoir un C.A.? Puis
est-ce que vous avez... vous vous êtes penchés là-dessus, justement, sur cette
composition-là de C.A. idéale qu'il pourrait y avoir?
Mme Veilleux (Noémie) :
Si je peux me permettre, j'aurais tendance à dire que la recherche de
compétences diversifiées, là, va être très intéressante. Donc, d'assurer une
présence de l'enseignement supérieur, de l'expertise en pédagogie pour faire
les meilleurs choix pour les personnes étudiantes, ça, c'est capital.
Ensuite, ce qu'il vous faut, ce sont des
experts de la condition étudiante. Puis on est rendus là. En fait, on est
rendus à se poser les questions : Comment est-ce qu'on peut améliorer les
qualités... pardon, les conditions d'étude, là, de nos personnes étudiantes? Le
Québec est dans une bonne position pour offrir justement le meilleur aux
personnes étudiantes. Donc, à cet égard-là, c'est très bien, là, de voir que la
jeunesse a une place prépondérante puis notamment, potentiellement les
associations étudiantes. Puis je reviens, là, encore, au fait qu'on comprend très
bien, qu'on représente à titre d'individu, puis c'est la même chose, là, dans
le réseau collégial, dans...
Mme Veilleux (Noémie) :
...justement le meilleur aux personnes étudiantes. Donc, à cet égard-là, c'est très
bien, là, de voir que la jeunesse a une place prépondérante, puis notamment
potentiellement, les associations étudiantes.
Puis je reviens, là, encore au fait qu'on
comprend très bien qu'on représente à titre d'individu. Puis c'est la même
chose, là, dans le réseau collégial, dans les conseils d'administration de
cégeps. Mais les faits sont qu'en pratique, c'est très, très intéressant
d'avoir des personnes qui sont impliquées dans leur cégep, et en l'occurrence,
à l'ITAQ pour représenter les vrais besoins, puis les intérêts d'eux, oui, bien
sûr, mais aussi de tous leurs collègues et leurs pairs.
M. Rousselle
: Donc,
vous voyez de bon augure aussi que les professeurs soient aussi représentés,
aussi, de chaque campus peut-être?
Mme Veilleux (Noémie) : C'est
dur à «gager», là, qui parle. Mais, oui, bien sûr, c'est important, là,
d'assurer une représentation de partout, là. Tu sais, les réalités, puis ça,
c'est en discutant notamment avec les associations étudiantes qu'on a pu
réaliser ça, les réalités changent du tout au tout selon les campus, donc,
notamment au niveau étudiant comme on a dit plus tôt, mais aussi au niveau
enseignant. On sait que le projet de loi prévoit un roulement, mais ce serait
préférable si on pouvait assurer justement, là, une représentation la plus
juste possible. Donc, nos membres n'ont pas pris position officielle par
rapport au nombre d'enseignants, mais on va toujours aller pousser pour une
représentativité. Donc, ensuite, le reste, c'est dans votre camp.
M. Rousselle
: Oui,
vous avez bien raison. Au niveau... M. Leblanc-Pageau a parlé tantôt de
problèmes psychologiques. Est-ce que vous avez... Parce que là, dû au fait que
vous avez des gens qui sont aussi agriculteurs, vous avez des gens que vous
connaissez qui sont sûrement dans le milieu, est-ce que vous pensez qu'une
formation dans le domaine justement, puis peut-être, là, on parlait
d'universitaires tantôt, pourraient vous aider justement, vous accompagner ou
vous donner des outils pour plus tard?
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Vous voulez dire en matière de santé psychologique ou bien...
M. Rousselle
: Oui.
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
...pour bien gérer sa propre santé psychologique. En effet, dans ce qu'on
demande, là, en matière de santé psychologique pour les étudiants, il y a
plusieurs choses. D'abord, davantage de prévention et de promotion des saines
habitudes de santé psychologique pour assurer que les... en fait, de régler le
problème à la source. Actuellement, l'enseignement peut être un facteur de
détérioration de la santé psychologique chez les étudiants, la pression de
performance, entre autres, et les difficultés reliées à ça notamment. Ensuite, est-ce
qu'on peut donc réduire dans la manière d'enseigner les impacts sur la santé
psychologique? Et également, est-ce qu'on peut enseigner aux étudiants à avoir
une meilleure santé psychologique, à prendre des saines habitudes face à ça? Évidemment,
on demande à ce qu'il y ait davantage de promotion de la santé psychologique qui
est à la base positive, là, et, oui, ça doit être dispensé dans l'ensemble des
cégeps et des institutions d'enseignement. Ça fait le pont, en fait, avec ce
que je disais tout à l'heure qui est le fait que les initiatives prises par le
réseau collégial et le ministère de l'Enseignement supérieur, on doit s'assurer
qu'elles soient bien diffusées à l'ITAQ. Et c'est un peu pour ça...
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
...qui est à la base positif, là. Et oui, ça doit être dispensé dans l'ensemble
des cégeps et des institutions d'enseignement. Ça fait le pont, en fait, avec
ce que je disais tout à l'heure qui est le fait que les initiatives prises par
le réseau collégial et le ministère de l'Enseignement supérieur, on doit
s'assurer qu'elles soient bien diffusées à l'ITAQ. Et c'est un peu pour ça,
c'est-à-dire qu'il y a des projets... Je dis «ministère de l'Enseignement
supérieur», mais ça comprend aussi le réseau collégial beaucoup qui ont
eux-mêmes un système assez efficace, là, je pense pour diffuser des bonnes
pratiques, pour mettre en place des communautés de pratiques à l'échelle
nationale. Eh bien, ça, il faut s'assurer que l'ITAQ est dans le coup aussi
parce que les étudiants là-bas aussi ont droit à une meilleure promotion, une
meilleure prévention et à de meilleures interventions en matière de santé
psychologique. Et ça passe, comme vous l'avez dit, je pense, par des
formations, notamment.
Je ferais ajouter un petit détail, des
formations pour les étudiants, puis aussi les formations pour le corps
enseignant qui peuvent être intéressantes, qui vont permettre... Parce que
souvent les étudiants vont d'abord consulter les enseignants parce que c'est le
premier intervenant d'une institution d'enseignement qu'ils fréquentent. Et
donc, quand tout le personnel d'une institution d'enseignement connaît les
enjeux liés à la santé mentale, les étudiants peuvent être mieux redirigés vers
les ressources adéquates, et moins longtemps, et moins malheureusement laissés
à eux-mêmes dans ces situations.
M. Rousselle
: Merci.
Je vais laisser place à ma collègue.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, Mme la députée de l'Acadie, la parole est à vous.
Mme
St-Pierre
: Merci,
M. le Président. Alors, merci d'être avec nous pour cette consultation, c'est
très important de vous entendre. Je pense que ce qui est le plus important,
c'est la voix des étudiants. Vous notez autour, là, de la table qu'il y a pas
mal de cheveux blancs, m'incluant, et on travaille ici pour qu'on puisse avoir
le meilleur projet de loi possible, la meilleure loi possible pour vous qui
allez être la relève de demain.
M. Rafaël, vous êtes de La Pocatière.
Je viens de la région. Le cégep de La Pocatière est à un jet de pierre de
l'ITA, qui s'appelle, entre parenthèses, le Pavillon Adélard-Godbout, il faut
qu'on le dise éventuellement, Adélard-Godbout. Et donc on voit qu'il pourrait y
avoir deux régimes, deux façons de faire, puis des étudiants qui sont traités
d'une manière d'un côté puis d'une autre manière de l'autre. C'est pour ça que
c'est important de voir comment on peut arrimer tout ça, arrimer tout ça avec l'enseignement
supérieur.
Je cite votre rapport, votre mémoire — et
bravo pour l'avoir fait aussi avec les étudiants de l'ITA — donc :
«Une réflexion sérieuse s'impose sur les différents facteurs qui doivent
pencher dans la balance : l'accessibilité aux études, la qualité de
l'enseignement, l'encadrement pédagogique, l'accès aux différents services
d'aide et le désir de moderniser l'approche de l'ITA afin de mieux répondre aux
besoins actuels des étudiants en matière de réussite éducative.» On parle ici
de réussite éducative, et les cégeps tout à l'heure disaient : Bien, on ne
parle pas beaucoup d'enseignement, c'est un projet de loi sur l'enseignement
dans le domaine d'agriculture, puis on ne parle pas beaucoup d'enseignement
dans tous nos travaux qu'on a maintenant.
Est-ce que vous verriez, par exemple, des
passerelles, c'est-à-dire des services qui pourraient être offerts en commun?
Je pense au cégep de La Pocatière qui pourrait offrir des services au cégep...
à l'ITA pour, par exemple, le suivi psychologique ou toutes sortes d'aides qui
pourraient être accordées. Et là...
Mme
St-Pierre
:
…est-ce que vous verriez par exemple des passerelles, c'est-à-dire des services
qui pourraient être offerts en commun? Je pense au cégep de La Pocatière qui
pourrait offrir des services au cégep… à l'ITA pour, par exemple, le suivi
psychologique ou toutes sortes d'aides qui pourraient être accordées. Et là on
viendrait moins travailler en silo. Il y a peut-être des solutions comme ça ou
des avenues comme celles-là qui pourraient être abordées et regardées.
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Oui, mais merci pour la question, Mme la députée de l'Acadie. En
effet, vous allez me permettre de me replonger dans mes souvenirs de cégep. Je
pense, en effet, bon, il y a… on croisait les étudiants des deux institutions,
malgré que c'étaient des gouvernances différentes, on se croisait dans plein
d'activités, dans des services, dans beaucoup… justement, dans des services qui
étaient offerts par chacune des institutions, et je pense même qu'on peut
croire qu'il y avait peut-être parfois le cégep de La Pocatière qui pouvait pallier
à certains manques de l'ITAQ. Donc, est-ce qu'il y a une réflexion à poser
là-dessus? Certainement. Il faut… justement, des étudiants qui viennent des
deux institutions à proximité, très près, on y allait à pied, évidemment. Il ne
faut pas… il faut qu'il y ait une équité à peu près parfaite dans un tel
contexte. Donc, cette proximité vient pour… vient vraiment prouver le fait
qu'il faut que des passerelles, je pense, soient mises en oeuvre.
Ça peut être un moyen de s'assurer que les
projets du ministère de l'Enseignement supérieur se diffusent également à
l'ITAQ, peut-être et vice-versa. Il faut s'assurer, donc, qu'il puisse y avoir
une collaboration… qui est équitable, qu'il n'y a pas un cégep qui pallie, en
fait, l'autre institution. Voilà.
Mme Veilleux (Noémie) : Et si
je peux me permettre de compléter, je vais compléter là-dessus. L'important
pour nous, c'est vraiment d'aller chercher quelque chose qui pérenne. Donc, en
ce moment, ce qu'on voit, là, entre les cégeps et les campus de l'ITA, ce sont
des ententes à la pièce à chaque année par rapport aux services qui sont
offerts, le plus souvent qu'autrement, du cégep vers l'ITA, notamment en
matière de soutien, d'encadrement pédagogique, ensuite, là, l'accès aux
résidences, à la cafétéria, aux installations sportives, parce que ce sont des
installations qui sont plus souvent du côté du cégep.
L'objectif, je crois, c'est d'optimiser le
tout. Puis, pour optimiser le tout, c'est important de faire preuve de
flexibilité, puis c'est vraiment pour ça qu'on est ici aujourd'hui, là, on
essaie d'étirer un peu avec vous, là, pour aller chercher une flexibilité
intéressante pour faire profiter aux étudiants des meilleures conditions. Donc,
je voulais simplement ajouter ça.
Mme
St-Pierre
:
Sur la question des conseils d'orientation, on vous en a parlé tout à l'heure,
l'idée d'avoir, pour chacun des deux campus, des conseils d'orientation.
Comment vous voyez ça? Est-ce que vous voyez cette solution-là, cette
recommandation-là comme essentielle pour que ça fonctionne bien, des conseils
d'orientation? C'est quoi votre opinion là-dessus?
Le Président (M. Lemay) : En
mentionnant que c'est la dernière minute avec ce bloc.
Mme
St-Pierre
:
O.K.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, allez-y, pour une réponse.
Mme
St-Pierre
:
Courte.
Le Président (M. Lemay) :
M. Leblanc-Pageau, allez-y.
• (18 heures) •
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Évidemment, ça peut être une bonne idée. On pense néanmoins que, lorsqu'il y a
des ententes comme ça qui sont signées de manière pérenne, comme le disait ma
collègue, ça peut permettre, premièrement, une collaboration efficace, parce
qu'on a une…
18 h (version non révisée)
Le Président (M. Lemay) :
…donc, allez-y pour une réponse…
Mme Veilleux (Noémie) :
Courte.
Le Président (M. Lemay) :
M. Leblanc-Pageau, allez-y.
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Évidemment, ça peut être une bonne idée. On pense néanmoins que lorsqu'il y a
des ententes comme ça qui sont signées de manière pérenne, comme le disait ma
collègue, ça peut permettre, premièrement, une collaboration efficace parce
qu'on a une… puis une collaboration… en fait, ça serait une même entité si on
avait un seul conseil.
J'avance ici plus des réflexions, des
pensées, que des demandes comme telles, des recommandations formelles. Or, il
est clair que, pour nous puis pour la plupart de ce qu'on fait, là, plus la
collaboration est soudée, plus elle est efficace. La plupart du temps, on
demande davantage… on demande un réseau davantage soudé et donc, pour nous,
c'est une réalité, une vérité, assez fréquemment en ce sens, puis parallèlement,
plus c'est en silo, plus c'est difficile pour nous d'être efficaces parce que
l'expertise doit toujours se promener, les expériences professionnelles doivent
être véhiculées d'un endroit à un autre, d'une situation à une autre.
On peut penser à l'économie d'échelle,
également, qui peut être gagnante avec un concept comme l'école nationale.
Encore, une fois, je réfléchis à voix haute. Donc, oui, il faut réfléchir à la
pertinence des conseils d'orientation, dans ce cas-ci, dans une institution ou
dans une autre. Est-ce qu'on veut plutôt regarder…
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Ah! excusez-moi.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. Leblanc-Pageau… complète ce bloc. Je cède de ce pas la parole à
la troisième d'opposition. M. le député die Bonaventure, la parole est à vous.
M. Roy
: Merci, M. le
Président. Bonjour, M. Leblanc-Pageau et Mme Veilleux. M. le ministre,
votre projet de loi est terriblement populaire, hein? Beaucoup de monde veulent
siéger sur le conseil d'administration, c'est une bonne chose et je suis
content de voir que vous les écoutez comme il faut.
La création de l'ITAQ, c'est une occasion
de mettre fin à une forme d'expérience du collégial à géométrie variable, si je
comprends bien. C'est-à-dire que vous soulevez l'enjeu des services
psychosociaux, des ententes à la pièce année après année avec, bon, le cégep de
La Pocatière, entre autres, pour avoir des services qu'il faut renégocier. Vous
voulez une situation pérenne. Donc, si je comprends bien, bon, comme tous les
acteurs… bien, la majorité des acteurs qu'on a écoutés aujourd'hui, vous voulez
que le ministère de l'Éducation fasse partie de la solution et que le projet de
loi soit revu en fonction d'une amélioration maximale de l'expérience du milieu
de vie, aussi, au niveau collégial. Parce que ce que vous soulevez, ce n'est
pas juste de la formation, vivre au collégial. C'est aussi un milieu de vie
avec des services, avec tout ce qu'il faut pour que l'individu évolue.
Je vous donnerais le… bon, en vrac, là, si
vous voulez cibler des enjeux dans le projet de loi… vous l'avez fait déjà, là,
puis je ne veux pas répéter tout ce qui s'est dit aujourd'hui je suis dernier à
intervenir puis vous aller être les derniers à avoir la parole aujourd'hui. Les
choses les plus importantes à modifier, c'est-u… Et là je vous donne la parole,
je ne parle plus, mais allez-y rapidement pour qu'on fasse de la pédagogie et
on réexplique au ministre ce qui est important pour vous.
Mme Veilleux (Noémie) : Très
bien, alors j'y vais de ce pas. D'abord et avant tout, c'est la place des
étudiants dans…
M. Roy
: ...à modifier.
C'est-u... Et là je vous donne la parole, je ne parle plus, mais allez-y rapidement
pour qu'on fasse de la pédagogie et on réexplique au ministre ce qui est important
pour vous.
Mme Veilleux (Noémie) : Très
bien, alors j'y vais de ce pas. D'abord et avant tout, c'est la place des
étudiants dans la réforme de l'institut, puis ça, on en a bien parlé plus tôt.
Il faut donner une voix à la jeunesse. Nous sommes demain, et donc en ce
sens-là, d'écouter et de prendre en compte, en considération les différents
défis, bien, en fait, de la jeunesse, des étudiants, bien, ça, ça va vous
servir.
Ensuite, une de vos priorités devrait être
également de, comme j'ai dit plus tôt, là, vous poser plusieurs questions quant
à la flexibilité, là, jusqu'où pouvez-vous aller dans la structure de l'ITAQ
pour permettre à l'enseignement supérieur de contribuer, par son expertise,
puis d'avoir une place prépondérante aussi dans la prise de décision pour
l'institut. Parce que, bien que le MAPAQ connaisse très bien le milieu, les formations
qui sont à donner, ils sont capables d'évaluer les besoins, le côté de l'enseignement
supérieur, c'est tout ce qui est autour, pour s'assurer que, justement, ces
besoins-là se rendent jusqu'à la personne étudiante, puis qu'il y ait une
compréhension, aussi, une... si on veut, là... bien, en fait, que ce qui est
véhiculé, finalement, soit optimal pour après l'école.
Parce que, s'il n'y a pas de méthode
pédagogique efficace, si les enseignants ne sont pas soumis à du
perfectionnement par le biais d'une expertise, et donc d'un ministère qui
travaille pour ça, bien, si, par exemple, les services d'encadrement ne sont
pas à la pointe de ce qu'ils pourraient être parce que le MAPAQ, une année,
décide de ne pas nécessairement suivre les chantiers de l'enseignement
supérieur, bien, c'est là que ça devient pénalisant.
Puis je pense qu'en terminant ce que je
dirais, là, c'est qu'on est ici pour assurer que les standards que vous allez
établir par le biais de votre projet de loi soient les mêmes pour les étudiants
de l'ITAQ, du futur ITAQ, que pour les étudiants du réseau collégial.
Donc, en finissant, là, merci beaucoup de
nous avoir accueillis, puis on a très hâte de voir la suite des choses.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, Mme Veilleux ainsi que M. Leblanc-Pageau, pour votre
contribution à nos travaux. Je remercie aussi tous les membres de la commission
pour cette belle journée que nous avons passée ensemble ainsi que tout le
personnel de la commission pour avoir rendu le tout possible.
Alors, nous ajournons nos travaux jusqu'à
demain, vendredi le 15 janvier 2021, à 9 h 30, où on poursuivra notre
mandat. Merci à tous et à toutes.
(Fin de la séance à 18 h 5)