(Onze heures quarante-six minutes)
Le
Président (M. Lemay) :
Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle
de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de procéder à l'étude du volet Énergie et Ressources naturelles, Société
du Plan Nord et du Développement nordique des crédits budgétaires du
portefeuille Énergie et Ressources naturelles pour l'exercice financier 2020‑2021.
Une enveloppe d'une heure a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M.
le Président. M. Allaire (Maskinongé) est remplacé par M. Poulin (Beauce-Sud);
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par Mme Picard
(Soulanges); Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)
est remplacée par Mme Ghazal (Mercier); et M. Roy (Bonaventure) est
remplacé par Mme Richard (Duplessis).
Société du Plan Nord et Développement nordique
Le
Président (M. Lemay) :
Merci. Nous allons donc procéder aux échanges entre les groupes d'opposition et le ministre par blocs d'environ
20 minutes pour permettre à chaque groupe d'opposition d'écouler
graduellement son temps de parole. Le temps d'échange inclut les
questions et les réponses.
Discussion générale
Alors, je
suis maintenant prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange, et, M. le
député de Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
M. Polo : Merci
beaucoup, M. le Président. Je salue
de nouveau mes collègues, surtout ma collègue de la deuxième opposition, également M. le
ministre, M. le P.D.G. de la Société du Plan Nord.
Puisque nous
avons un délai... un temps plus court aujourd'hui, on va aller droit au but, si vous me le
permettez, M. le ministre. J'aimerais commencer par vous... en fait,
commencer plutôt par une question d'ordre général, M. le ministre. En janvier
2019, vous avez eu l'occasion de vous entretenir longtemps, là, avec le
quotidien Le Soleil pour présenter un peu votre vision face au Plan Nord, la relance du Plan
Nord. Où en êtes-vous aujourd'hui? Selon vous... Je ne vous donne pas les 20
minutes, mais, disons, on va commencer par une question plus d'ordre général,
et vous allez sûrement vous rappeler de vos paroles de l'époque, là, en lien avec vos souhaits puis votre
vision de la relance du Plan Nord. Parlez-nous où en est rendu... où en
êtes-vous rendu, selon votre vision et vos plans, vos projets de l'époque.
M. Julien :
Oui, merci, cher collègue. Écoutez, on a travaillé très fortement. Je tiens à
saluer Patrick Beauchesne, que vous avez déjà mentionné, qui est P.D.G.,
là, de la Société du Plan Nord.
La Société du
Plan Nord, vous la connaissez, sa
mission. Et j'ai beaucoup apprécié la dernière année qu'on a passée, on
est sur le point de déposer le Plan d'action nordique, là, dans les prochaines
semaines et mois.
Le grand avantage de la Société du Plan Nord,
c'est la collaboration des intervenants du milieu. C'est-à-dire, on a une table des partenaires, 30 partenaires,
qui sont à la fois les communautés autochtones, les communautés locales,
les maires, les préfets, à la fois
l'industrie forestière, minière et l'ensemble de l'industrie du Nord-du-Québec,
tourisme. Alors, on a travaillé en
collaboration pour développer un plan. Et naturellement l'emphase qu'on veut
lui donner, pour moi, la Société du
Plan Nord, c'est le développement socioéconomique. Des fois, c'est des volets
purement... un volet purement social.
Rarement, c'est un volet purement économique. Comme, par exemple, donner accès
au territoire, oui, ça profite pour du développement économique, mais ça
profite aussi aux régions du Québec en termes de communautés.
Donc, nos
ambitions sont toujours les mêmes, et c'est un effet de levier qu'on cherche, vous
allez le voir quand on déposera notre plan. L'effet de levier, ici,
actuellement, là, on l'estime à peu près à trois pour un, c'est-à-dire que, quand la Société du Plan Nord investit 1 $,
3 $ vient d'autres sources : oui, du privé, oui, du fédéral, oui,
d'autres ministères, oui, de la
communauté. Donc, pour nous, c'est de dire : À chaque fois qu'on fait un
investissement lié aux priorités des 30 partenaires
qui couvrent l'ensemble du spectre des préoccupations du Nord-du-Québec, on
cherche l'effet levier avec des contributeurs.
Parce que la Société du Plan Nord, ça fait quoi? C'est un chargé de projet qui
assure le maillage entre les partenaires.
C'est eux qui font atterrir les projets et qui, des fois, viennent, avec un
levier économique supplémentaire pour les réalités du Nord, contribuer à
la réalisation.
Donc,
oui, rapidement, on veut une meilleure desserte du Nord, plus d'infrastructures
pour le développement des ressources naturelles, tout en se préoccupant
d'habiter le territoire avec la qualité de vie des communautés.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre.
• (11 h 50) •
M. Polo :
Parfait. Vous aviez mentionné, à l'époque, M. le ministre, que votre intention,
c'était notamment... quand vous
parlez, là, d'une collaboration puis de mettre tout le monde autour de la
table, votre intention, c'était, entre autres... un de vos objectifs, c'était de réduire les délais bureaucratiques de
20 %, O.K.? Vous avez fait également mention d'une plus grande collaboration entre différents ministères
dans une optique de «lean management» afin de pouvoir accélérer, là, les
démarches. Où en êtes-vous rendu aujourd'hui, 18 mois plus tard?
M. Julien :
Oui, merci, cher collègue, pour cette bonne question. Écoutez, j'ai dû être mal
cité, parce que ce n'est pas
20 %, c'est de 30 % à 40 % qu'on veut réduire les délais du
secteur minier. On a un bureau des droits, au ministère, en fin de compte, supervisé par ma sous-ministre
adjointe aux Mines. On a six projets pilotes dans les différentes mines
du Québec en différentes phases, donc on intervient avec les promoteurs qui
participent à ces déploiements-là, et on a un comité interministériel de tous
les ministères touchés dans l'octroi, en fin de compte, des différents permis.
J'avais mentionné, l'an dernier, puis je le
mentionne encore, pour un processus minier, le nombre d'approbations et le nombre de cheminements, c'est 660 permis
distincts, juste au Québec, pour éventuellement
exploiter une mine. On le mentionne
également, c'est hors de question qu'on allège les lois et les réglementations
par leur robustesse, mais on pense qu'on peut travailler beaucoup mieux, interministériel — Faune et Forêts, Environnement, MERN,
Sécurité publique — l'ensemble
des ministères concernés, puisque c'est toujours
un «up-down», «up-down», table interministérielle, chargé de projet qui
fait cheminer les projets miniers.
Notre ambition, c'est de maintenir la même
robustesse mais réduire les délais de 30 % à 40 %, puisqu'on sait qu'actuellement, entre la première étape
d'exploration et l'exploitation minière, c'est entre sept et 10 ans, et c'est
une des principales contraintes émises par
les investisseurs, de dire : C'est beaucoup trop long. Donc, on ne réduit
pas la robustesse, mais on peut être
plus efficients par une meilleure synergie. Comme je dis, mes collègues aiment
ça quand je dis ça, parce que ce
n'est pas un vrai mot, ça a l'air, mais on veut «déssiloter» les ministères et
organismes qui sont impliqués dans l'octroi, en fin de compte, des
permis pour qu'ils travaillent de manière conjointe au même objectif.
M. Polo :
Parfait. Mais qu'avez-vous, comme actions concrètes, comme... à donner, pas
juste une vision, mais qu'avez-vous,
comme actions concrètes à nous partager aujourd'hui pour démontrer que, depuis
le mois de janvier 2019, il y a eu
des gestes concrets ou... que ce soient des projets de loi, ou quoi que ce
soit, qui ont été posés, là, en ce sens-là?
M. Julien :
Alors, le bureau des droits, comme je le mentionnais en début de ma réponse,
six projets pilotes avec différentes
minières. Et je fais, en réalité, avec la sous-ministre adjointe, des points de
chute pour comment ça évolue, et ce
que j'entends, en fin de compte, des promoteurs, c'est que cette
initiative-là... et aussi l'Association minière du Québec, c'est : C'est une excellente initiative,
parce que, souvent, effectivement, il a été dit : Il faudrait réduire les
délais. Dans le... Il n'y a pas un gouvernement qui n'a pas dit :
Il faudrait être plus efficients puis ne pas réduire les délais. Et, quand je leur ai dit ça la première fois, ils m'ont
dit : Bien, vous n'êtes pas le premier à nous dire ça, cher ami. Et eux,
pour l'instant, ils disent :
Mais vous êtes le premier à apporter des actions, avec des projets pilotes auprès
de l'industrie minière, et avec un comité interministériel, justement,
pour atteindre ces objectifs-là. Donc, c'est plus que des mots. On a six
projets pilotes en cours et on voit déjà des résultats probants.
M. Polo :
M. le ministre... M. le Président, comment vous expliquez, à ce moment-là, que
le Québec est passé du 17e au 27e
rang sur les doublons et les incohérences réglementaires, tel que classé par
l'Institut Fraser dans son classement minier de cette année? Comment
vous expliquez cette baisse notable dans ce classement-là?
M. Julien :
Bien, ce n'est pas du tout la même question. Moi, je parle d'efficience,
naturellement, avec les enjeux du
fédéral et du provincial, avec des dédoublements de certains processus
environnementaux, de certains processus de réglementation. C'est ce qui fait en sorte que, dans la perception des
promoteurs qui sont interrogés par le Fraser Institute, quand on se compare à d'autres nations ou d'autres
juridictions, on a glissé, effectivement. Alors, pour nous, on travaille
à la fois sur la robustesse du processus, on
veut la maintenir, mais on veut être plus efficients par rapport aux 660... parce que les 660 permis, c'est des permis québécois, je
n'ai pas mentionné les autres permis, en fin de compte, du fédéral. Donc, on
travaille sur notre terrain de jeu, mais, naturellement, je parle constamment
avec mon homologue du fédéral, M. O'Regan,
pour voir comment on peut, justement, éviter ces dédoublements-là qui font en
sorte que certains investisseurs regardent actuellement le Québec en
disant : C'est complexe.
M. Polo : Ceci dit, je comprends qu'il y a aussi des
compétences fédérales, mais on parle du Québec, actuellement, et le Québec
est classé, en soi, par l'Institut Fraser dans ce classement-là, et le Québec a
même glissé de la deuxième à la troisième
position, quand vous comparez face à d'autres provinces canadiennes. Donc, ce
n'est pas juste en termes absolus que vous avez des comptes à rendre,
mais aussi en termes comparables face à d'autres territoires.
Et
actuellement, malgré vos paroles, malgré votre vision, malgré votre... vos...
ce que vous nous partagez ce matin, les
résultats, ce qu'on commence à voir, maintenant, depuis 18 à 24 mois,
pointent dans une autre direction. Quand on regarde, par exemple, au niveau de l'incertitude en ce qui a trait à l'administration, l'interprétation et à l'application
de la réglementation existante, le Québec est passé du 11e au
28e rang. Donc, oui, vous pouvez nous dire, nous expliquer que vous avez des beaux projets autour de la table,
etc., mais, si ça ne va pas assez vite comparativement
à d'autres territoires, le Québec
recule, n'avance pas.
M. Julien : Alors, je vous inviterais, cher collègue,
à bien analyser toutes les données qui sortent du sondage
du Fraser Institute, et effectivement il y a un glissement,
et on le constate, nous également. Alors, je réitère, en réalité, que
les dédoublements réglementaires et ces
enjeux-là viennent peser très lourd dans la balance. Et effectivement on
contrôle les éléments sur lesquels on peut
contrôler, c'est-à-dire l'efficience du processus. La réglementation, au
Québec, corrigez-moi, mais pourtant c'est moi qui y travaille, elle n'a
pas été modifiée par rapport au secteur minier depuis l'adoption...
Une voix : 2013.
M. Julien :
...2013. Donc, si on travaille sur l'efficience de la réglementation, elle n'a
pas été augmentée, ce n'est pas là que s'explique le glissement. Alors,
pour nous, oui, on veut travailler sur les dédoublements.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député.
M. Polo :
M. le ministre, vous avez également mentionné, à l'époque, que le ministère... votre ministère
avait 50 projets sur la table avec un
potentiel d'investissement de 30 milliards
de dollars, à ce moment-là. Où en
sont ces projets-là? Quels sont les résultats,
au cours des 18 derniers mois, qui permettent de démontrer qu'il y a
un avancement et que c'est passé de la parole aux actes? Parce que vous
avez même dit vous-même, dans cette entrevue-là, que vous souhaitiez... vous aviez comme souhait et, en
fait, comme ambition de passer de la parole aux actes, de passer... de
transformer les voeux en actions et que,
selon vous, il manquait d'actions concrètes, donc il fallait que tout ça, ces
voeux-là se traduisent en actions. 50 projets, 30 milliards de
dollars, c'est beaucoup, c'est ambitieux. Où en sommes-nous aujourd'hui?
M. Julien : Alors, je réitère, en réalité, que, quand on
s'assoit avec l'Association minière du Québec... puis on s'assoit régulièrement avec eux et avec les
intervenants également, là, oui, la table des partenaires, mais on a aussi
des comités sur le secteur minier avec
plusieurs représentants, on travaille effectivement à améliorer l'efficience,
mais c'est juste un des thèmes. On
fait un suivi, actuellement, de toutes les entreprises minières, leur
développement, leur déploiement. Il faut
comprendre, ici, que le ministère, le MERN, est responsable de la
réglementation des normes et d'assurer, en réalité, un suivi auprès des
minières.
Naturellement, il y a des enjeux d'investissements qui sont hors
du contrôle du MERN. Nous, on est là pour faciliter le processus réglementaire,
la norme, la conformité pour faire en sorte d'avoir un terrain de jeu pour les
minières qui soit le plus efficient possible
pour, justement, amener ces investissements-là. Il y a, naturellement, un
contexte économique. Vous voyez que l'or
est à 2 014 $ US l'once, actuellement, ça amène une effervescence. Il
n'y a pas de doute que le prix des ressources fait une grande
distinction. Et actuellement, pas plus tard que ce matin, on regardait,
justement, les différents projets qui sont
sur la table à dessin. Donc, oui, le travail du promoteur est toujours celui
qui est primordial par rapport aux
investissements à y amener. Nous, on travaille à amener un terrain de jeu qui
est prévisible, qui est concret et qui permet à ces investisseurs-là d'envisager
le Québec.
M. Polo : Merci. M. le
ministre, vos paroles qui ont été traduites, à ce moment-là, parlaient que vous
et votre ministère, vous aviez en main une
cinquantaine de projets pour des investissements potentiels de
30 milliards de dollars. Je vous
repose la question : Donnez-nous quelques exemples de certains de ces 50
projets qui ont avancé, qui sont sur le point de se conclure, sont sur le point de générer de l'activité économique ou
qui génèrent déjà de l'activité économique, quels ont été... le nombre d'emplois créés grâce à ces
nouveaux projets au cours de l'année 2019‑2020. Donnez-nous des exemples
concrets, puisque vous avez vous-même
mentionné que votre ministère avait en main une cinquantaine de projets
miniers.
M. Julien :
Bien, écoutez, ça nous fera plaisir de vous fournir, cher collègue, la liste,
puisque c'est des données qui sont
publiques, de tous les projets miniers, en réalité, avec l'information sur leur
avancement. Et effectivement il y a des potentiels d'investissements qui
sont de l'ordre que vous mentionnez. On observe, actuellement, là, à peu
près... Les investissements dans le secteur
minier, depuis 2014, là, ont crû de 23 %, là. On parle de
3,9 milliards en 2019, on parle de 32 000 emplois, là, 16 000 directs, 16 000 indirects,
au-dessus de 100 000 $. Puis effectivement il y a une liste de
projets connus, différentes phases, à la
fois l'exploration, à la fois une mise en valeur, qui sont en cours,
actuellement, puis on a une liste qui permet, en fin de compte,
d'énumérer ces projets-là.
Le
Président (M. Lemay) : M. le ministre, simplement vous mentionner
que, si c'est votre désir de déposer cette liste-là, vous pouvez le
faire via courriel en l'envoyant au secrétaire de la commission.
• (12 heures) •
M. Julien : On va faire ça,
éventuellement.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député de Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
M. Polo : Bien, j'aimerais
qu'on soit un peu plus précis, si vous permettez, parce que vous êtes
accompagné, aujourd'hui, de l'équipe de la
Société du Plan Nord, peut-être juste être un petit peu plus précis, là. Là,
c'est 18 mois plus tard, donnez-nous quelques exemples, M. le ministre. Je comprends, vous
nous avez donné des chiffres de croissance, etc., mais donnez-nous juste, peut-être, quelques
exemples d'un de ces 50 projets que vous avez en main qui se sont
réalisés ou qui ont pu, justement, créer de l'activité économique et des
nouveaux emplois. Je ne vous parle pas... Vous avez fait mention... 16 000 emplois directs,
16 000 emplois indirects pour l'ensemble de l'industrie comme telle,
mais donnez-nous quelques exemples à ce niveau-là, je serais très
curieux d'en savoir un peu plus, s'il vous plaît.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien :
...à l'ouverture, en fin de compte, d'une phase supplémentaire chez Eldorado,
mine d'or, en fin de compte, en Abitibi. On a des projets du type, en
fin de compte, Wasamac, sur l'or. On a le projet, en réalité, qui est chapeauté par Monarques. On a le projet, en fin de
compte, de travaux supplémentaires, Minerai de fer Québec. Alors, comme je vous dis, on a une liste de projets avec
différents états d'avancement. Vous voulez que je vous... Je peux tous
vous les nommer, si vous voulez, je vais
vous fournir la liste, mais ça existe. On suit l'état d'avancement et on
contribue, au MERN, à s'assurer que
l'avancement, en termes d'enjeux de normes et de réglementation, est adéquat,
et on travaille, comme je vous
mentionnais, avec six projets pilotes, dont font partie certains de ces
projets-là, pour voir comment on peut améliorer
l'efficience interministérielle pour réduire les délais, et non pas réduire la
robustesse de la réglementation. Mais, comme je vous le réitère, cher collègue,
je vous fournirai toute la liste, si vous en avez besoin, avec grand plaisir.
M. Polo :
Merci. Je vous en remercie. M. le Président, effectivement, la partager avec
l'ensemble des collègues autour de la table...
Et tantôt
vous avez fait référence au rôle... que ce soit de la société de développement
du Plan Nord, mais également à votre
rôle à vous, comme ministre responsable de l'Énergie et des Ressources
naturelles, qui est de créer un environnement propice, justement, pour l'avancement de ces projets-là et la
réalisation de ces projets-là. Mais vous avez aussi un rôle, si on peut
dire, de démarcheur. Vous avez aussi un rôle... plus qu'un rôle de mettre la
table, vous avez aussi un rôle d'accompagnement,
de facilitateur et également, même, comme votre premier ministre se plaît à
dire, de closer des deals, O.K.? Quel a été votre rôle dans l'un ou
l'autre de ces deux, trois exemples que vous nous avez mentionnés?
M. Julien :
Bien, il faut juste être certains, là, de bien situer le rôle du ministère.
Puis, oui, j'aime bien faire la promotion,
en fin de compte, du secteur minier. Je pense que ce secteur, qui est bien
géré, au Québec, avec des normes robustes, et également qui procure des
emplois intéressants et payants dans les régions du Québec, avec un haut taux
d'employabilité également, là, auprès de communautés autochtones...
À titre d'exemple,
quand on est allés au PDAC, l'an dernier, là, juste avant, là, la pandémie, là,
bien, quand je m'assois avec le chef
Bosum puis qu'on regarde différents dossiers, les dossiers comme La Grande
Alliance — La
Grande Alliance, oui — ouvre
sur la perspective d'ouverture au territoire, d'infrastructures — parce que c'est ça, la Société
du Plan Nord — conjointement
avec les communautés locales. L'acceptabilité sociale est assurée, à la SPN,
puisque c'est la table des partenaires qui vient identifier les priorités avec
nous puis qui convient des gestes à poser.
Donc, oui, la
promotion doit se faire avec les communautés locales, oui, les promotions
doivent se faire avec les promoteurs,
mais, à la fin, il y a un outil qui s'appelle Ressources Québec, qui, eux...
c'est le bras financier du secteur minier.
Puis, naturellement, on a aussi tout le Bureau de la commercialisation, là, à
l'intérieur de la Société du Plan Nord, qui vient accompagner à la fois
les promoteurs et les communautés dans leurs enjeux.
Quand je
disais que la SPN a un rôle à jouer de maillage, de chef d'orchestre, c'est... le
promoteur a des intérêts, la communauté,
des préoccupations et des intérêts, il y a des enjeux environnementaux, je
pense que la Société du Plan Nord est
là pour faire travailler dans des intérêts communs pour trouver des solutions
d'investissements, et c'est ce qu'on fait quand on ouvre, alors, via des infrastructures, mais également quand on
accompagne les promoteurs pour faire, justement, la démarche
d'acceptabilité et d'implication dans son milieu.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
Oui. Mais je vous repose la question, M. le ministre, parce que votre rôle,
oui, c'est comme un chef d'orchestre,
mais c'est aussi d'arriver, à un moment donné, lorsque... que ce soit la
Société du Plan Nord ou que ce soit votre ministère, lorsque la table est mise, lorsque c'est le moment, à ce
moment-là, comme on dit, de mettre la boucle sur... de fermer la boucle sur une négociation, c'est aussi,
à ce moment-là, de contribuer à closer un deal. Et je ne voudrais pas vous imputer, un peu, le manque de résultats, un
peu comme votre premier ministre, lorsqu'il est revenu de Davos bredouille, les mains vides. Donnez-nous un ou des
exemples où vous avez contribué, là... Parce que vous avez annoncé
clairement, là, il y a 18 mois, que vous aviez des ambitions assez
grandes, là, pour la réalisation et l'avancement de différents projets.
Donnez-nous des exemples où vous avez, justement, contribué à pouvoir closer un
deal ou réaliser un projet qui est en cours actuellement, M. le ministre.
M. Julien :
Certainement, cher collègue. Donc, encore là, je pense qu'on n'a pas la même
vision, en réalité, de l'intervention
du ministère. Vous, vous dites : Closer un deal. Closer un deal, c'est le
financement, c'est l'investissement. Nous, on est là pour accompagner,
pour faire en sorte que les deals finissent par arriver; pas pour le closer,
pour l'accompagner pour la réussite du deal.
Société
ferroviaire et portuaire Pointe-Noire, ce
qui permet, en réalité, de faire cheminer le minerai jusqu'au port de Sept-Îles, alors là on a Minerai de fer Québec,
on a trois, quatre projets en haut, on a 10 millions de tonnes qui
cheminent par ça.
Donc, quand on travaille dans des montages financiers, un montage financier de
180 millions où on a le fédéral, 50 millions, le privé met ses sommes, le provincial met ses
sommes, on développe, en fin de
compte, un lien interusagers qui favorise les usagers qui sont sur la place. Et
ceux qui veulent éventuellement y contribuer pour, justement, développer le secteur minier embarquent avec nous dans
ce deal-là. Alors, c'est comme ça qu'on voit qu'actuellement... qu'on voit
Minerai de fer Québec potentiellement continuer son développement et
l'augmenter.
Alors, c'est
le genre d'approche qu'on fait : l'accessibilité, en fin de compte, avec des infrastructures, que ce soit l'accessibilité, aussi, via l'Internet, on est allés sur la Baie-James
pour faire des mines 4.0, on vient donner des contributions pour s'assurer que les mines puissent se
développer. Alors, c'est ça, l'accompagnement qu'on fait. Donc, on n'est pas là pour
closer le deal, on est là pour faire en sorte qu'on a un terreau fertile pour
le secteur minier au Québec.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Polo :
Bien, M. le ministre, peut-être,
corrigez-moi, mais, quand vous faites référence au projet du chemin de fer de Pointe-Noire, ce n'est pas votre... ce
n'est pas le gouvernement précédent qui avait closé le deal pour le rachat
du chemin de fer vers, justement, Pointe-Noire pour faciliter, justement,
l'ensemble de cette intercommunication, comme vous dites?
M. Julien : Alors, je tiens à
féliciter mon prédécesseur pour ça, mais, depuis ce temps-là, on a
180 millions d'investissements; en 2019‑2020,
50 millions d'investissements. Alors, il y a eu, oui, une acquisition;
maintenant, il y a un développement.
Alors, bravo pour l'acquisition, mais, nous, on le développe, puis on le
développe pour doubler le tonnage qui va passer par là.
Le Président
(M. Lemay) : Ceci termine ce premier bloc d'échange avec
l'opposition officielle. Je suis maintenant prêt à reconnaître la
porte-parole du deuxième groupe d'opposition. Mme la députée de Mercier, la
parole est à vous.
Mme Ghazal :
Merci, M. le Président. Alors, bonjour, chers collègues. Moi, j'ai une question
rapide. La Mine Arnaud, dans laquelle on a investi 30 millions de
dollars d'argent public depuis 2010, juste que le ministre confirme, est-ce
qu'on a tiré la plug?
M. Julien :
Le projet de Mine Arnaud, ne bougez pas, il est estimé... environ
786 millions, en 2018, qui visait, là, comme vous le savez, à exploiter, là, à ciel ouvert, là, l'apatite
destinée à la fabrication de fertilisants. Alors, actuellement, là, il y a un certificat d'autorisation qui a été
délivré pour Mine Arnaud, puis il y a un décret du ministère de l'Environnement,
mais le marché, actuellement, fait en sorte
que ce n'est pas... le prix du phosphate, là, n'est pas excellent. Il est en
hausse, mais il n'est pas encore excellent. Alors, on n'a comme pas les
attraits gagnants, économiquement, là, pour aller plus loin dans le projet,
actuellement.
Mme Ghazal : Donc, je veux
juste savoir, oui ou non, si on a tiré la plug. Ce qu'on fait, c'est qu'on
attend?
M. Julien : Bien, je pense, en
réalité, que le gisement est là.
Mme Ghazal : O.K. Moi, j'ai un autre sujet sur les puits, la
fermeture des puits abandonnés. Évidemment, c'est sûr, il y a
toute la question des... Quand on parle d'hydrocarbures, des
compagnies pétrolières, gazières, on parle beaucoup des GES, mais il
y a aussi tous les puits abandonnés à
travers le temps et même les siècles, puis c'est un passif environnemental
important. Je sais que le ministre avait dit, en février dernier, que le ministère
travaille au recensement des puits, et tout ça. J'aimerais savoir si on
a un portrait de la situation, combien est-ce que... des puits sont fermés
temporairement, hein — parce
qu'il y a la notion de fermé temporairement pendant
10 ans — combien
est-ce qu'il y en a qui sont fermés définitivement, est-ce qu'il y
a des non-conformités, etc. Est-ce qu'on a
un portrait juste, puis si c'est possible de le déposer?
• (12 h 10) •
M. Julien : Je ne l'ai pas actuellement en main, mais on
a un portrait juste, effectivement, des puits abandonnés et de leur état. C'est sûr qu'à travers le temps on
fait des recherches puis, des fois, on en trouve. On en trouve beaucoup,
beaucoup moins. Donc, pour nous, la connaissance, en réalité, des puits abandonnés, là, est bien
connue à notre ministère. Dans un
autre temps, on était en évolution, là, on en trouvait. Là, on en trouve beaucoup
moins. Puis on a une stratégie, justement, pour faire
en sorte de réhabiliter ces puits. Et
j'ai également des discussions avec le fédéral, qui a annoncé
de l'aide financière dans les provinces de
l'Ouest par rapport, justement, à certains puits d'hydrocarbures abandonnés
pour, justement, la réhabilitation de ces sites-là. Alors, pour nous, c'est des
montants beaucoup moins importants. De mémoire, c'était une quarantaine de millions
de dollars, en fin de compte, nécessaires, à tous égards. Puis on a un
graphique de cheminement qui nous permet
d'anticiper quand est-ce qu'on va avoir fini le travail. Je ne l'ai pas en main
aujourd'hui, ça me fera plaisir de vous le remettre. Mais on a une bonne connaissance,
on a une stratégie, et, oui, on va faire en sorte de réhabiliter ces puits
abandonnés.
Mme Ghazal : Bien, moi, j'aimerais ça si... le ministre, peut-être,
s'il ne l'a pas maintenant, mais plus tard, qu'on puisse avoir toutes
ces documentations-là qui disent... c'est-à-dire que, quand on dit «abandonnés», ce n'est pas seulement des très,
très vieux puits, ça peut être les
puits abandonnés depuis... je dis «abandonnés» ou fermés temporairement,
par exemple, depuis 10 ans ou moins, ou plus, d'avoir un portrait juste de
tout ça.
Parce
que, moi, ce que je veux faire aussi, je veux poser des questions
au ministre par
rapport à l'éruption d'un
puits de gaz à Batiscan en Mauricie, qui s'est passée, aussi, en février
dernier, et je veux savoir c'est quoi... qu'est-ce que l'enquête a révélé. Parce que, ce qui s'est passé, c'est qu'il y a
eu une explosion — puis
ça s'est passé, heureusement, pendant
la nuit — ça
aurait pu occasionner des blessures. C'est un puits qui appartient à la firme
Utica, et la raison, c'est qu'ils
l'ont fermé, supposément, temporairement, donc, alors que c'est un puits qui
existe depuis les années 50, donc ils... puis la procédure de fermeture temporaire n'avait pas été respectée. Et
pourtant il y avait eu des rapports d'inspection de la firme, qui est obligée de faire des inspections
puis de les envoyer au ministère, et il
y avait des éléments qui
étaient non conformes.
Donc, moi, je
veux juste savoir, pour ce cas précis, qu'est-ce
que l'enquête a révélé. Est-ce qu'il y a eu des amendes pour l'entreprise?
Est-ce qu'on a exigé des mesures correctives, etc.? Parce que
les gens ont quand même eu la peur, de dire : Il aurait pu y avoir quand même des blessures. Puis
ça peut se produire ailleurs aussi, ce genre de situation là. Moi, j'ai
parlé avec des citoyens qui étaient inquiets de ce qui s'est passé ce jour-là.
M. Julien : O.K.,
rapidement, pour les puits abandonnés
ou inactifs, on parle de 950 puits, actuellement, puis on a
un plan de match, puis il reste quelques
caractérisations à faire, mais on avance très bien là-dessus. Par rapport au sujet que vous mentionnez
là, effectivement, bien, il n'y a pas eu d'explosion, là, il y a
eu une éruption de gaz — alors,
il faut faire quand même
attention — puis
le ministère et, de mémoire, la Sécurité publique sont allés
sur le site. Et, effectivement, là, il y a
des démarches qui doivent être faites et, qui doivent être... de manière
ponctuelle dans le temps, qui doivent être faites. Les premiers constats étaient qu'elles avaient été faites, probablement pas de manière bonne, puisqu'effectivement il y a eu éruption.
Donc, on fait un suivi sur le dossier, on n'a pas les conclusions de cet
élément-là.
Mme Ghazal : Donc, on ne sait pas. Parce que, là, je prends un
exemple où il y a eu une éruption, il est arrivé quand même
quelque chose qui aurait pu occasionner un danger pour les gens
qui sont autour. Donc, ça, c'est arrivé, on ne sait pas qu'est-ce qui peut arriver ailleurs. Donc, moi, ma question,
c'est pour apprendre, pour ne pas que ce genre de chose là se reproduise. Est-ce que la compagnie, elle
a fait ce qu'il fallait ou est-ce que c'est un manquement de la part de la compagnie, de la part du ministère?
Puisque ce qu'on sait, c'est que la compagnie n'a pas respecté la procédure de
fermeture et n'avait pas injecté la colonne
de liquide pour contrer la pression à la surface du puits, donc toute la
pression a été sur la tête du puits,
qui s'est érodée par la rouille, qui a fini par exploser... ou qu'il y ait
cette éruption-là, donc, est-ce
qu'on va faire une enquête profonde pour savoir où a eu lieu le manquement?
Parce que peut-être qu'il y a... ailleurs aussi, les entreprises sont obligées de
faire des inspections, ils font des inspections, ils envoient des documents
où ils disent : Voilà, tout est beau, tout est correct ou, par
exemple, il y a des problèmes, ils les envoient au ministère. Est-ce qu'il y a
des gens du ministère qui viennent vérifier ça?
M. Julien : Bien oui. Alors, oui, j'entends votre question,
en disant : Oui, il y a un vaste problème majeur. Non, on connaît très
bien nos puits inactifs. Oui, il y a une démarche du ministère, en fin de
compte, de validation et de vérification
périodiques sur ces éléments-là. Ici, en réalité, le dossier... tous les gestes
ont été posés, là, aussitôt que l'incident a été signifié par le ministère, pour s'assurer de voir la cause et de
corriger la situation. Mais, sur les puits inactifs, il y a une vérification
puis une validation. Donc, on prend une situation, un cas, mais ce n'est pas
fréquent que ça arrive. Et on voit un objet,
on le corrige, mais on s'assure que nos mécanismes de vérification, de
validation périodiques sont mis en place. Et, pour nous, ce dossier-là, oui, effectivement, il y a eu une correction,
mais je n'extrapolerai pas au-delà de cet élément-là.
Mme Ghazal :
Mais moi, j'aimerais ça avoir ce rapport d'enquête, qu'est-ce qu'il a révélé et
quelles ont été les suites à ça, de
cette situation-là. Là, je prends un exemple, mais l'idée, c'est de savoir...
parce qu'il y a des obligations pour ces
entreprises-là de s'assurer que ça soit sécuritaire, de faire des
vérifications, de faire des rapports d'inspection, de les envoyer au
gouvernement, et là il y a une inquiétude. Est-ce que c'est le cas?
M. Julien :
Bien, écoutez, moi, je veux rassurer la population, là, l'événement qui est
survenu, là, dans la nuit, là, de mémoire, là, du 14 au 15 février,
là, c'est un cas qui est isolé, qu'on peut vous affirmer que la situation est...
cette situation-là est sous contrôle. Puis, à la suite de...
Mme Ghazal :
Mais c'est quoi, les actions? Moi, je veux juste terminer, en fait,
excusez-moi, pour celui-là. Peut-être
que, si vous ne pouvez pas me les donner maintenant, ça peut être déposé plus
tard pour ce cas-là. Parce que, moi, aussi, il y a un autre élément important, c'est toute la question des puits
abandonnés, des puits fermés temporairement sur une période de 10 ans. Mais là ce puits-là, il
existe depuis les années 50 puis il a été fermé temporairement depuis une
période beaucoup plus que 10 ans, puisqu'il n'a toujours pas été fermé en
2020, alors qu'il existe depuis les années 50.
Par exemple, au Texas, ils ont des règles
beaucoup moins laxistes qu'au Québec par rapport aux puits... à la fermeture des puits d'hydrocarbures; au Texas,
c'est deux ans, et il faut les fermer définitivement; au Dakota du Nord,
c'est six mois; au Québec, c'est
10 ans, et même les 10 ans ne sont pas respectés. Donc, c'est pour ça
que j'aimerais avoir un portrait
juste de la situation, mais écrit dans des documents qui nous montrent :
Voici... là, vous avez dit «950 puits», mais toute leur situation : Est-ce qu'ils sont
fermés définitivement? Est-ce que qu'ils sont fermés temporairement? S'ils
sont fermés temporairement, c'est quand que
ça va être définitif? Est-ce qu'il y a des rapports d'inspection du ministère?,
etc., quelque chose de vraiment exhaustif.
Puisque le ministre dit que ça existe, tant mieux. Moi, ce que je lisais...
puis les gens avec qui je parlais,
ils disent que, non, on n'a pas vraiment une connaissance fine. Si le ministre
a une connaissance, je ne veux juste
pas qu'il me le dise, je veux qu'il me le démontre et que j'aie des documents
qui le démontrent par rapport à ça.
Puis
aussi, par rapport au... quand on dit «la règle du 10 ans», est-ce que le
ministre a l'intention de la revoir? Est-ce qu'il trouve que c'est correct, ou plutôt il faudrait qu'on rende ça
beaucoup plus sévère puis rendre imputables les entreprises de les
fermer de façon permanente... plus courte période que 10 ans?
Le
Président (M. Lemay) :
M. le ministre, est-ce que vous acceptez de déposer, éventuellement, un tel
document?
M. Julien :
Bien, alors, le document qu'on va déposer, ça va être l'analyse par rapport aux
puits inactifs, et l'état de
situation, et leur réhabilitation dans le temps, comment qu'on compte le faire.
Puis, spécifiquement pour ce cas-là...
Le Président (M. Lemay) : Mais,
M. le ministre, désolé, maintenant que je sais que vous allez déposer ce document-là, le temps de ce bloc d'échange étant
maintenant terminé, je dois céder la parole au troisième groupe d'opposition,
et, Mme la députée de Duplessis, la parole est à vous.
Mme Richard : Merci,
M. le Président. Bonjour, M. le ministre, chers collègues. M. le
ministre, il y a une question
que je me pose par rapport, justement, à la Société du Plan Nord, c'est de
n'avoir retrouvé aucune somme rattachée à la Société du Plan Nord au budget.
Pourquoi?
M. Julien : De ne retrouver
aucune somme au budget?
Mme Richard : Non.
M. Julien : Vous vous attendiez
à voir quelle somme au budget?
Mme Richard : Bien, auparavant, on a beau avoir critiqué le Plan Nord
sous le gouvernement Couillard, il y avait des sommes qui
étaient rattachées à la société, au développement
nordique dans le budget. Et on nous
dit que, bon... Puis là vous aviez un
plan d'action sur 2020 à 2023 qui doit être déposé, on a dit que le ministre
devrait faire ça bientôt. «Bientôt», ça dépend. «Bientôt», ça peut être aujourd'hui,
demain pour quelqu'un, puis dans six mois, un an pour d'autres. Mais il n'y a
pas de... moi, je n'ai pas vu de sommes, comme on le voyait auparavant.
M. Julien : Bien, écoutez, je ne sais pas quelle présentation qui se fait,
mais il y a des sommes prévues, en réalité, là. De mémoire, c'est 85, à
peu près, millions de dollars qui sont prévus. Alors, il y
a un 15 millions, en réalité, qui vient, là, d'une entente
avec Hydro-Québec, et la balance vient, là, du ministère des Finances. Mais peut-être que je laisserai, si vous permettez,
Patrick Beauchesne mentionner les sommes budgétées pour l'exercice.
Mme Richard : Oui, normalement, dans le budget, on avait... Bon, les dotations,
ça, je comprends, là, c'est les revenus, mais on avait tout un... on
avait quand même quelques pages, auparavant, on n'en avait pas.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée, est-ce qu'il y a consentement pour que M. Beauchesne puisse
prendre la parole?
• (12 h 20) •
Mme Richard : Oui.
Le Président (M. Lemay) :
M. Beauchesne, la parole est à vous.
M. Beauchesne
(Patrick) : Merci, M. le
Président. Donc, Patrick Beauchesne, président-directeur
général de la Société du Plan Nord.
Pour répondre à votre question, donc, dans le dernier exercice budgétaire, il y
a plusieurs mesures. Vous avez raison, elles n'ont pas été
spécifiquement dédiées à la Société du Plan Nord, mais ce sont des mesures budgétaires qui sont associées aux territoires
nordiques, et il y en a plusieurs. Il y a de l'argent qui a été attribué à la
Société de développement de la Baie-James, il y a... par exemple, la
valorisation des minéraux critiques et stratégiques, il y a 90 millions qui ont été octroyés. Et donc il
y a plusieurs sources budgétaires pour plusieurs centaines de millions de
dollars qui ont été octroyées.
Mme Richard : Pourquoi avoir
changé la formulation?
M. Beauchesne
(Patrick) : Bien, si je peux me permettre, M. le Président, donc,
comme M. le ministre expliquait sur
la préparation du prochain Plan d'action nordique, on a déposé, donc, des
propositions budgétaires. Les différents... M. le ministre expliquait qu'il y a un effet levier, c'est-à-dire qu'à
partir de chaque dollar investi par la Société du Plan Nord qui vient du Fonds du Plan Nord des
ministères ont fait aussi des demandes budgétaires pour proposer des
mesures dans le nouveau plan d'action qui
sera révélé bientôt, et c'est ce montage financier là qui fait, au total, que
le budget du gouvernement du Québec va être packagé, en bon français, à
l'intérieur du cadre budgétaire 2020‑2023 du prochain plan d'action.
Mme Richard : Merci. En tout cas, difficile de suivre. On parle
beaucoup, aussi... vous avez parlé,
M. le ministre, beaucoup de la Société ferroviaire et portuaire. Bon,
c'est vrai que c'est sous l'ancien gouvernement qu'on a acheté les installations, hein,
anciennement de la mine de Cliffs. Vous aviez... on avait enregistré des pertes
de 18 millions en 2018; en 2019,
ce sont des pertes de 150 000 $, ça peut paraître minime. Bon, est-ce
que tout ça est dû à une augmentation du tonnage? Parce que... je n'ai pas beaucoup de temps, mais on pourrait
entrer dans le partenariat, là, avec les partenaires, qui sont Champion, Tata Steel, le gouvernement du
Québec, etc. Est-ce que vous pensez, aujourd'hui, avec tous les investissements qui ont été faits avec l'argent de
tous les Québécois et les Québécoises, que la SFPPN, la société
ferroviaire du port de Pointe-Noire va être rentable d'ici, quoi, cinq ans,
10 ans? Quelles sont vos projections?
M. Julien : Oui, alors, notre
perspective d'un lien multiusagers avec la société portuaire, là, de
Pointe-Noire, économiquement, je pense que
c'est... Effectivement, l'acquisition a été un bon geste en termes d'emplois,
vous le savez aussi bien que moi, chère collègue, et en termes de
développement de tonnage, et de permettre le développement du Nord-du-Québec dans le secteur minier. Alors, pour
nous, les investissements, vous avez raison, là, il y a des investissements
par le gouvernement, il y a des
investissements par les partenaires du multiusagers de manière très importante,
et du fédéral également, là, une
cinquantaine de millions, qui fait en sorte que, ce montage-là, je pourrais
regarder le «bottom line», en fin de
compte, de la société ferroviaire Pointe-Noire... puis je n'ai pas le détail,
là, de leur perspective de cette année, mais, en termes de développement économique, je pense que ces investissements-là,
pour la Côte-Nord, donnent des bénéfices bien au-delà du
150 000 $ que vous avez mentionné de pertes de l'an dernier en termes
de création d'emplois, création de richesse dans le Nord-du-Québec.
Mme Richard : Je suis tout à fait d'accord, c'est créateur
d'emplois puis c'est bon pour une région comme la mienne. Moi, je voulais juste savoir si, dans
votre vision pour la rentabilité, on prévoyait à court, à moyen ou à long
terme qu'on ait un retour au niveau du gouvernement, là.
M. Julien : Le bénéfice...
Excusez-moi. Le bénéfice de 7,6 millions, 2019‑2020.
Mme Richard : Parfait. Merci. Tantôt, mon collègue a commencé à
parler de 50 projets, hein, que vous aviez, bon, pour tout le développement nordique. Moi, ce que
je constate, je constate que, bon, la Société du Plan Nord, via,
peut-être, ses antennes satellites... il y a
beaucoup de monde qui travaille dans les antennes satellites, hein? On en
voudrait plus, en région. J'ai déjà
fait ce débat-là, je n'y reviendrai pas. Je me suis rendu compte qu'on a fait
trois interventions par année auprès de différents ministères ou
organismes. Est-ce que vous êtes capable de me dire, la Société du Plan Nord,
qu'est-ce qu'elle a fait comme recommandations auprès des ministères, puis
c'étaient quels ministères?
M. Julien : Excusez-moi, à quel
égard, chère collègue?
Mme Richard : Dans le rapport d'activité de la Société du
Plan Nord, on nous dit que celle-ci a
fait trois interventions auprès
des ministères ou organismes. Moi, je voudrais savoir quels sont les ministères,
qu'est-ce que ça a donné, c'était quoi, le but des interventions.
M. Julien : O.K. Mais vous
permettez que je laisse la parole à Patrick Beauchesne? Parce que, pour moi,
ils ont fait bien plus que trois interventions auprès des ministères, mais, spécifiquement,
les trois que vous mentionnez...
Le Président (M. Lemay) :
M. Beauchesne.
Mme Richard : Bien, c'était en
tenant compte des réalités nordiques, là. Ça peut être... exemple, je vous cite
l'exemple, ça pourrait être auprès du ministère
de la Famille pour dire que, dans l'intérêt d'un développement
nordique, c'est important
de créer un CPE à tel endroit, puis voici la recommandation que vous avez
faite au ministère de la Famille. Moi, je veux juste
m'assurer que c'est trois interventions qui ont été faites. Je ne sais pas où,
je ne sais pas lesquelles, je ne sais pas le ministère, puis je ne sais pas
quelle suite a été donnée.
M. Beauchesne
(Patrick) : Donc, M. le Président, donc, pour répondre à la question, spécifiquement, pour les trois interventions, effectivement,
on en fait beaucoup plus que trois. On est en lien avec les 21 ministères
et organismes du gouvernement.
Mme Richard : Mais juste vous dire que, ces interventions-là, c'est pour moduler des normes puis des réglementations, là. Je comprends que vous en faites plus, là, c'est tout à fait normal, c'est des interventions particulières. Donc, moi, ce que j'ai,
vous n'en avez pas fait plus que trois, là.
Le Président (M. Lemay) :
M. Beauchesne, allez-y avec l'élément de réponse.
M. Beauchesne
(Patrick) : J'imagine qu'au niveau
du rapport d'activité, c'est spécifiquement sur un enjeu, là. Malheureusement, je ne
connais pas par coeur les trois informations. On pourra vous revenir avec la
liste, il n'y a aucun problème.
Mme Richard : Parfait. Parfait. Merci. Vous savez qu'il y a
une question qui me préoccupe, puis pas juste moi, puis d'ailleurs, M. le
Président, le ministre
a pu se rendre compte de combien c'est difficile, des fois, le «fly-in/fly-out»,
surtout en période de pandémie, n'est-ce pas? Est-ce que
vous croyez sincèrement, M. le
ministre, après, je pense,
un an ou deux de travaux, là, qu'un
guide de bonnes pratiques va faire en
sorte qu'on va être capables de
contrer les effets néfastes du «fly-in/fly-out» dans des régions comme
la Côte-Nord, comme d'autres régions au Québec?
M. Julien : Bien, c'est-à-dire qu'effectivement je vous rejoins, chère collègue,
la notion de «fly-in/fly-out» par rapport aux activités, à titre d'exemple,
minières, fait maintenant partie du «business case» de certaines
entreprises. Bon, puis, après ça, on
peut s'interroger, là, naturellement. Si je prends la mine Raglan, bien, on comprend
que c'est probablement opportun. Dans d'autres cas de figure, il faut toujours
s'interroger. Puis on travaille, là... la Société du Plan Nord, justement,
là, ils travaillent pour voir comment on peut, avec la SHQ, à titre d'exemple,
dire : Est-ce qu'on peut développer du résidentiel? Mais, encore là, ça
dépendrait toujours de la situation de la minière par rapport aux
municipalités.
Mais, oui,
c'est un enjeu. On voit que, dans le «business case» des entreprises minières,
c'est présent, on en est conscients.
Mais la solution, si elle était simple... Tu sais, on ne voudrait pas
développer, à titre d'exemple, à Raglan, une communauté liée à la mine
persistante. Alors, ça dépend toujours des situations puis de la minière. Mais
on voit qu'il y a des enjeux pour les municipalités; Lebel-sur-Quévillon, en Abitibi puis sur la Côte-Nord
également, là, on le voit bien. Mais, s'il y avait
une solution simple... On analyse encore.
Mme Richard : M. le Président,
si vous pouvez me permettre, M. le ministre, je pense qu'il y a quand même quelques solutions, mais ça a pris quand même une
étude de l'Université Laval, là, pour sortir un guide de bonnes
pratiques. Il y a quand même une des
solutions qui a été souvent, souvent avancée. Vous l'avez dit, là, moi, vos
50 projets... En tout cas, pour
chez nous, pour l'instant, moi, je n'ai pas de projet, là. Je sais que mon
collègue a essayé de vous faire citer un gros projet, là. Les
initiatives d'aider des entreprises, je veux bien, mais on n'est plus dans les
gros projets.
Le Président (M. Lemay) :
...termine votre bloc d'échange, votre temps étant maintenant écoulé. Je cède
maintenant la parole à l'opposition officielle. M. le député de
Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
M. Polo :
Merci beaucoup. Bien, je vais aller... je vais continuer dans la même veine,
effectivement, parce que j'attends
encore des explications. Puis, je vais vous dire, M. le Président, depuis le
début de notre séance aujourd'hui, autant par ma collègue de la deuxième
et ainsi que celle de la troisième opposition, on reçoit beaucoup de réponses générales mais pas beaucoup de documents ou des
réponses très précises, et je serais très curieux qu'on puisse recevoir,
par la suite, là, des données plus précises, là, en lien avec nos questions.
M. le
ministre, je vais revenir aux 50 projets, parce qu'entre-temps, j'ai
cherché, j'ai trouvé, sur le site du ministère, une carte qui nous montre qu'il y a actuellement 23 projets miniers
en opération, 21 qui sont en attente ou en développement, mais je ne sais pas si la carte est à jour ou pas.
Je cherche encore à comprendre où sont ces 50 projets qui sont sur
votre table. Si vous avez en main... si
quelqu'un de la Société du Plan Nord a en main une liste de ces 50 projets
sur lesquels... qui sont en développement, moi, je serais très
curieux... en fait, je serais très intéressé d'avoir en main, actuellement, une
copie de ce document-là ou de cette liste-là.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien :
Parfait. Donc, on a mentionné, tout à l'heure, en réalité, qu'il y a plusieurs
projets miniers, on en a nommé
quelques-uns, je peux vous en nommer encore d'autres. Puis on a convenu, en
réalité, qu'on allait vous fournir les données
qui sont publiques, en réalité, sur le développement minier au Québec et sur le
potentiel de différents secteurs à différentes
phases. Effectivement, vous allez sur la carte et vous voyez les sites miniers
actifs, actuellement, ce que vous avez
mentionné, et il y a des projets qui sont en cours à différentes phases
d'exploration, de mise en valeur. Donc, on vous fournira ça, cher
collègue.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
O.K. Est-ce que ça va se traduire par un plan, là? Allez-vous présenter ça sous
forme de plan stratégique pour l'avancement de ces différents
projets-là? Est-ce que c'est ça, votre intention?
• (12 h 30) •
M. Julien : Alors, cher
collègue, encore là, je crois qu'il y a une compréhension de votre part, à
l'égard du développement minier, qui n'est
pas tout à fait adéquate — je
pense que c'est un terme correct, «adéquat». Au ministère, quand je discute avec ma sous-ministre adjointe et ma sous-ministre
sur le développement minier, on
regarde les étapes qui sont à
franchir sous la responsabilité du ministère et on voit poindre différents éléments avec
différents enjeux. C'est pour ça qu'on a fait le bureau des droits, pour
être un comité interministériel, ministère de l'Environnement, le MEI avec, en
réalité, Ressources Québec.
Donc, quand
vous dites que, pour nous, là, on doit closer des deals, bien non, ce n'est pas
notre rôle, cher collègue. Nous, on
est là pour faire cheminer les projets en conformité avec la réglementation et s'assurer que cette
réglementation-là est robuste et surtout
qu'elle est efficiente dans le processus. Mais on est là également pour
travailler avec nos collègues des autres ministères et organismes qui,
eux, sont dans le chemin critique.
Quand
je parlais de 660 permis, on n'a même pas la majorité de ces permis-là, au
MERN. Faune et Forêts en a plus,
Environnement en a plus que nous. Donc, pour nous, c'est à la fois, aussi, un
comité interministériel, faire en sorte de créer le terreau fertile, mais à la fin c'est le promoteur et les
investisseurs qui vont faire qu'une mine s'ouvre au Québec. Alors, nous, on doit
fournir un terreau fertile pour s'assurer que les investisseurs disent :
C'est au Québec que je veux venir développer ma prochaine mine.
M.
Polo : Parfait. Et je vous ai également posé une question, plus tôt, à
savoir quel a été... quels sont les nouveaux emplois ou les retombées de nouveaux emplois des projets lancés entre
janvier 2019 et août 2020, juste pour avoir une meilleure compréhension des retombées, pas juste des retombées
économiques, mais du nombre d'emplois créés entre ces deux dates-là.
M.
Julien : Bon, alors, on n'a
pas les données spécifiques sur les emplois, mais je vous invite à aller voir
notre planification stratégique avec
nos indicateurs de performance, où un des indicateurs majeurs, effectivement, bien que ce soit un extrant, un indicateur de «outcome», c'est
les investissements dans le secteur minier, c'est sur quoi on s'engage. Naturellement, je vous ai mentionné 32 000 emplois : 16 000 directs,
16 000 indirects. On ira voir, en fin de compte, les données les
plus à jour pour vous les fournir sur les emplois du secteur minier au cours de
la dernière année.
M.
Polo : Parfait, O.K.
J'aimerais aborder, M. le Président, si vous permettez, la question de l'industrie du
lithium, en fait, l'industrie qui a beaucoup
de potentiel, notamment, associé aux batteries de l'industrie automobile, entre
autres. Vous savez qu'il y a un litige, là, actuellement, entre l'actionnariat de Nemaska Lithium et l'entreprise, mais votre
collègue de l'Économie s'est montré très
indifférent face à la composition de l'actionnariat de cette compagnie.
Actuellement, je comprends qu'il y a
tout un enjeu financier associé à cette entreprise-là, mais il a dit
publiquement que, pour lui, la composition de l'actionnariat ou la présence de l'actionnariat québécois,
pour lui, c'était un facteur qui... complètement
indifférent, qui le rendait indifférent.
Vous,
comme représentant d'un gouvernement qui se dit nationaliste, êtes-vous indifférent
face à la composition de l'actionnariat
d'une entreprise basée au Québec comme Nemaska Lithium, et surtout pour une
industrie qui est identifiée comme
une industrie d'avenir, une industrie qui mérite d'être développée? Quelle est
votre vision face à non seulement l'industrie,
mais surtout, également, la
possibilité des Québécois de pouvoir développer une richesse collective et pas
juste par la création d'emplois, mais également par l'actionnariat?
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M.
Julien : Oui, merci. Naturellement, c'est un dossier qui est
judiciarisé, donc on va faire attention aux mentions qu'on en fera.
Maintenant, par
rapport au lithium, qui est caractérisé comme minéraux critiques et
stratégiques, notre ministère a obtenu
90 millions, en réalité, pour développer la stratégie des minéraux
critiques et stratégiques. On est allés sur Washington, on a rencontré des départements d'État, Économie, Énergie,
le représentant du président, et tout le monde convient que le Québec peut se positionner dans la chaîne
d'approvisionnement pour faire une diversification de l'approvisionnement, justement, des minéraux
critiques et stratégiques, qui est actuellement beaucoup détenu par la
Chine. Alors, pour nous, si on se positionne
là-dessus, le lithium en fait partie, comme plusieurs minéraux critiques et
stratégiques, parce que c'est des minéraux d'avenir dans l'économie et
également dans tout ce qui est avancées technologiques. Maintenant, on est
favorables à l'exploitation, au Québec, de ces minéraux-là.
Mais
spécifiquement sur l'élément que vous mentionnez, comme je le mentionne, c'est
un dossier qui est judiciarisé. Et,
encore là, notre terrain de jeu, nous autres, au ministère, c'est de dire c'est
quoi, les potentiels, qu'est-ce qu'on
fait pour faire la promotion, comment on s'assure, en fin de compte, que les
investisseurs puissent venir au Québec, en termes réglementaires et de
normes, mais on n'embarque pas dans les jeux de financement, qui appartient au
MEI et à Ressources Québec.
Le Président (M.
Lemay) : M. le député de Laval-des-Rapides.
M.
Polo : O.K. Ma question précise, M. le ministre, est de savoir, selon
une vision nationaliste de votre gouvernement
et de votre parti... Vous avez un collègue ministre, autour de la table, qui a
dit publiquement, au mois de juin de
cette année, que, pour lui, la composition de l'actionnariat d'une entreprise
qui exploite des ressources au Québec, donc qui appartient aux Québécois, pour lui... ça le rend complètement
indifférent, que ce n'est pas un souci pour lui. Alors, comment vous conciliez les propos de votre
collègue sur un enjeu qui relève également de votre responsabilité face
au discours soi-disant nationaliste de votre parti et de votre gouvernement?
M.
Julien : Oui. Encore là, M. le Président, mon collègue, ici, prend, en
fin de compte, une mention liée à un
projet qui est judiciarisé, donc je ne commenterai pas sur cet élément-là.
Maintenant,
nous, on est là pour faire la promotion des minéraux critiques et stratégiques
au Québec. On a des sommes importantes qui nous ont été dévolues de 90 millions sur
cinq ans et on compte bien faire la bonne part du Québec dans ces minéraux d'avenir, en réalité, pour
l'ensemble de la planète en termes de réduction de GES et
d'amélioration, en réalité, des
technologies. On veut y être, et on veut en être, et maintenant je crois que
c'est là-dessus qu'on va focaliser notre attention.
Le Président (M.
Lemay) : M. le député.
M. Polo : Bien, M.
le Président, ma question n'est pas
de s'immiscer sur un enjeu judiciaire ou une action judiciaire en cours, je demande au ministre de nous partager
sa vision de comment lui, comme ministre
responsable de l'Énergie et Ressources
naturelles, comment son ministère et la Société du Plan Nord, qui relève de son
ministère, comment tout ça se concilie
entre un discours nationaliste versus un collègue qui dit ouvertement ou
annonce ouvertement que, pour lui, la composition
de l'actionnariat d'une entreprise qui exploite des ressources au Québec le
rend complètement indifférent. Et là
je ne vous demande pas de juger des actions ou de donner votre opinion sur le
litige judiciaire de cette entreprise-là mais plutôt sur la présence
d'un actionnariat québécois auprès d'une entreprise qui exploite des ressources
naturelles au Québec.
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M.
Julien : Alors, M. le Président, je réitère, en réalité, que tout ce
que mentionne mon collègue fait référence à un dossier spécifique et judiciarisé, et l'extrapoler à tout autre élément
n'est pas pertinent. Alors, nous, en fin de compte, on veut développer la richesse du Québec. On en a
discuté hier, lors des études des crédits par rapport à la fiscalité, on
obtient, en réalité, des jobs bien rémunérés
au Québec, on développe une expertise de pointe au Québec, on fait du
développement économique au Québec, on a un
environnement réglementaire robuste. Et malheureusement la question de mon
collègue est spécifique sur une situation judiciarisée, ne peut pas être
extrapolée à toute autre chose.
Le
Président (M. Lemay) : M. le député de Laval-des-Rapides, en vous
rappelant que, selon l'article 35.3°, on ne peut pas parler d'une
affaire judiciarisée.
M. Polo :
Non, non, non, pas du tout.
Le
Président (M. Lemay) : Mais il vous appartient de reformuler votre
question autant de fois que vous le désirez. Donc, la parole est à vous,
vous pouvez poursuivre.
M.
Polo : Parfait. Mais, regardez, M. le ministre, je ne vous demande pas
de donner votre opinion sur l'aspect juridique de la chose, je vous
demande d'énoncer votre vision. Comment la vision... comment le discours
soi-disant nationaliste de votre parti
politique... comment il se... on peut le concilier face à des déclarations de
votre collègue sur la composition de
l'actionnariat? On peut retirer le nom de Nemaska Lithium de notre
discussion, mais comment concilier ce discours soi-disant nationaliste
face à la composition de l'actionnariat d'une compagnie qui exploite des
ressources naturelles au Québec? Et quelle est la volonté d'un gouvernement... Et surtout, pour moi, c'est irréconciliable, actuellement.
Mais, je vous le dis, je ne veux pas vous mettre dans le pétrin, ce n'est pas
mon objectif. Ceci dit, je fais juste essayer de réconcilier des choses.
Et
je vais juste vous donner une citation parce
que, pour moi, c'est du nationalisme
de façade, c'est du nationalisme... D'ailleurs,
si vous lisez l'article du commentateur Mathieu Bock-Côté ce matin, vous
allez peut-être avoir, à ce moment-là, un peu plus d'exemples. Et, par le passé, il y a
eu différents gouvernements qui ont eu l'ambition de mettre sur pied différents programmes pour permettre aux Québécois
non seulement que le développement
économique puisse être promu, puisse
être stimulé au Québec, notamment dans le secteur minier, et autres, mais aussi
différents programmes qui ont été mis sur pied pour, si on peut dire,
inciter à un plus grand actionnariat des Québécois face à des compagnies qui
opèrent au Québec.
Et je ne veux pas non
plus juste lancer des fleurs à la formation politique que je représente. Ma collègue
de la troisième opposition en est bien consciente que, par des gouvernements
passés de son propre parti, il y a eu différents gouvernements qui ont
permis... différentes actions qui ont permis, notamment, une plus grande
présence de l'actionnariat québécois à même nos compagnies au Québec, qui a permis, notamment,
de stimuler le Québec inc. de l'époque. Mais maintenant, vous, votre gouvernement,
comment ça se traduit, ça, M. le ministre?
• (12 h 40) •
Le Président
(M. Lemay) : M. le ministre.
M. Julien : Merci,
M. le Président. Maintenant,
en réalité, qu'on sort d'un dossier spécifique, on participe, en réalité, à l'actionnariat de certaines
entreprises. Quand on parle de... en
fin de compte, à titre d'exemple,
de Géoméga, où on veut développer une
usine de traitement de terres rares, terres rares qui fait partie des 17
minéraux critiques et stratégiques,
Investissement Québec, Ressources Québec investissent dans l'actionnariat pour
consolider ce développement-là.
Donc,
merci, cher collègue, après quatre reprises, d'avoir spécifié de manière plus
large. Et Investissement Québec, Ressources
Québec participent par l'actionnariat au développement du secteur minier du
Québec pour s'assurer, justement, que les minéraux critiques et
stratégiques puissent bénéficier, cette richesse-là, à tous les Québécois.
Le Président
(M. Lemay) : M. le député.
M. Polo :
En effet, mais ça ne corrige pas... vous n'appelez pas... vous n'invitez pas
votre collègue à corriger ses paroles,
parce que, vraiment, elles traduisent totalement le contraire de ce que vous
venez de nous dire, actuellement, et il se montrait complètement
indifférent face à l'actionnariat d'une compagne qui opère au Québec.
M. Julien : M. le Président,
mon collègue fait référence à un dossier spécifique et judiciarisé, et c'est
dans ce contexte-là que mon collègue a donné sa réponse, et ça fait la
cinquième fois que je le dis.
M. Polo :
Parfait.
Le Président
(M. Lemay) : Bien reçu. M. le député de Laval-des-Rapides, vous
pouvez poursuivre.
M. Polo :
Oui. Je vais revenir sur un sujet que ma collègue de la troisième opposition a
mentionné très brièvement, auquel elle a fait référence par le passé,
mais j'aimerais peut-être adresser la parole au P.D.G. de la Société du Plan Nord sur
la présence de ses employés ou, en fait, l'ensemble de sa force de main-d'oeuvre à travers le territoire québécois, parce que ce qu'on constate
dans les... avec les chiffres qu'on a, c'est une augmentation des ETC de 55 à
68 dans la dernière année. Et comment ça se traduit sur l'ensemble du
territoire québécois? Est-ce que la plupart... Est-ce que la majorité de ces nouveaux ETC, disons, nouveaux
emplois sont principalement concentrés ici, à Québec ou est-ce que les paroles de ma collègue de la troisième opposition
ont, avec le temps, réussi à sensibiliser la Société du Plan Nord à une
plus grande présence en région, là où se fait l'exploitation des ressources
naturelles?
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M.
Julien : M. le Président, avant de céder la parole à
M. Beauchesne, on est à 19 sur 61 effectifs réels dans les régions, à peu près une trentaine de pour cent. On
pense qu'on peut faire mieux. L'enjeu qu'il y a, naturellement, c'est...
ça prend une force minimale pour traiter des dossiers stratégiques. Et, pour
moi, dans notre plan de développement, on souhaite faire mieux. Je laisserai
M. Beauchesne en parler.
Le Président (M.
Lemay) : M. Beauchesne, la parole est à vous.
M.
Beauchesne (Patrick) : Merci, M. le Président. Donc, effectivement, le
conseil d'administration de la Société du
Plan Nord, on a adopté, et ça fait partie de notre planification stratégique,
un plan d'effectifs, et, dans ce plan d'effectifs là, il y a des mesures très bien campées, très
strictes pour voir à ce que les nouveaux postes soient pourvus en région.
Pour nous, c'est très important, le service clientèle. Il est là,
l'accompagnement des promoteurs, notamment à travers nos programmes de financement, je pense au fonds d'initiatives
du Plan Nord. Donc, c'est important que les gens soient là. Déjà, on a quatre antennes — Chibougamau, Roberval, Sept-Îles et
Baie-Comeau — et on a
de très bons commentaires vis-à-vis du
service à la clientèle. Mais effectivement c'est un défi, de doter des postes
en région par rapport aux spécificités des postes qu'on demande. Mais on
a des cibles claires, c'est dans notre plan stratégique, et on a... on veut
vraiment atteindre la cible qui est fixée à 40 %.
Le Président (M.
Lemay) : M. le député.
M.
Polo : Justement, vous avez parlé d'accompagnement de promoteurs, M.
le Président. Est-ce que la Société du Plan
Nord a l'intention de soit publier ou rendre public un plan de... une stratégie
ou un plan d'accompagnement de ces promoteurs-là?
Parce qu'actuellement, je vais vous dire... je vous explique le contexte, ce
qu'on entend auprès de... dans certaines
régions, c'est que le soutien et l'accompagnement est peut-être un peu moins...
fait peut-être un peu moins partie de
la volonté ou, en fait, dans les actions concrètes, de ce que certaines
compagnies nous disent en région.
Comment vous allez démontrer que cet accompagnement-là est aussi intense
ou même accru, plus accru, plus important au cours des prochaines années?
Le Président (M.
Lemay) : M. Beauchesne.
M.
Beauchesne (Patrick) : Donc,
le fragile équilibre entre une société
d'État et des ministères
qui ont aussi des mandats sur le
territoire, il faut s'assurer de ne pas jouer trop dans les responsabilités de ces ministères-là. Donc, le rôle de la Société du Plan Nord, on essaie de trouver notre... M.
le ministre l'a bien exprimé, c'est
d'abord de rassembler les différents intervenants et de «déssiloter» — je
vais reprendre l'expression de M. le ministre — les approches.
Donc, on n'est pas nécessairement
toujours, la Société du Plan Nord, le premier sherpa de projet vis-à-vis le promoteur, parce qu'il y a des ministères
responsables de ça. Sauf que, la Société
du Plan Nord, on amène la vision
du territoire nordique, les perspectives, les éléments plus particuliers, notamment
associés au développement durable. M. le
ministre l'a mentionné en disant
qu'on veut de plus en plus aller développer des projets de nature
socioéconomique, donc on amène cette couleur-là. Donc, on n'est pas nécessairement le premier accompagnateur, mais, dans le cas de nos programmes
d'aide, c'est vrai que nos bureaux régionaux sont les premiers intervenants.
M. Polo :
Peut-être juste...
Le Président (M.
Lemay) : En conclusion, M. le député.
M.
Polo : Oui, en conclusion.
Juste... Parlez-nous de quelques mesures concrètes, je veux dire, même si ça
ne relève pas juste de la Société du Plan Nord, mais parlez-nous de quelques
mesures parce que...
M. Beauchesne
(Patrick) : Oui, parfait.
Le Président (M. Lemay) : En
quelques secondes.
M. Beauchesne (Patrick) : Merci, M. le Président. Donc, rapidement, le Bureau de commercialisation, on organise,
à chaque année, des journées de maillage entre les donneurs d'ordres et les
fournisseurs pour créer une synergie, des entrepreneurs
locaux et des grands donneurs d'ordres. Ça rassemble, bon an, mal an, entre 150
et 200 employés, compagnies, et tout. Ça, c'est de l'accompagnement
direct qui sert à faire... à mailler des entreprises du Québec avec des
donneurs d'ordres du Québec et créer des emplois au Québec.
Le Président (M. Lemay) : Merci à
tous pour votre contribution.
Compte tenu
de l'heure, la commission ajourne ses travaux jusqu'au jeudi 20 août, où
elle poursuivra l'étude du volet
Énergie et Ressources naturelles des crédits budgétaires du portefeuille
Énergie et Ressources naturelles. Merci.
(Fin de la séance à 12 h 47)