(Quinze heures quarante-huit
minutes)
Le
Président (M. Lemay) :
Alors, à l'ordre, s'il
vous plaît! Ayant constaté le quorum,
je déclare la séance de la Commission de l'agriculture, des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles ouverte. Je demande à toutes les
personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude du volet Énergie et ressources naturelles
des crédits budgétaires du portefeuille Énergie et Ressources naturelles
pour l'exercice financier 2019‑2020.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Gaudreault (Jonquière) remplace M. Roy (Bonaventure).
Énergie
et Ressources naturelles
Discussion
générale (suite)
Le
Président (M. Lemay) :
Merci. Je vous rappelle qu'une enveloppe de sept heures a été allouée pour l'étude
de ces crédits. Nous avons réalisé un
premier bloc de quatre heures hier. Nous avons trois heures aujourd'hui pour compléter l'étude des crédits de ce portefeuille. À la fin
de la séance, ces crédits seront mis aux voix.
Maintenant,
puisque nous avons débuté nos travaux passé 15 heures, là, à 15 h 48,
puisqu'une période de trois heures doit être consacrée à l'étude de ces crédits cet
après-midi, y a-t-il consentement pour que le temps allant au‑delà de
18 h 10 soit réputé écoulé et soustrait à l'enveloppe de temps prévu
pour la partie gouvernementale? Consentement?
M. Polo : ...ne vient pas du
côté gouvernemental? Ou...
Le Président (M. Lemay) : Oui.
C'est moi qui en fais la lecture.
M. Polo : Ah! O.K., c'est beau.
Oui, oui. C'est beau.
Le Président (M. Lemay) : Consentement?
Merci.
Donc, nous allons débuter de ce pas avec un
premier bloc d'échange avec la partie gouvernementale. Je vous donnerai les
temps pour les blocs. On va faire les calculs avec le secrétaire.
Alors, la parole est au député de Lac-Saint-Jean.
La parole est à vous.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : ...combien
de temps j'ai, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) : On va
vous revenir avec ça, M. le député.
• (15 h 50) •
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : O.K.
Donc, écoutez... Donc, bonsoir, chers collègues. M. le ministre, bonsoir, à toute l'équipe
aussi. Donc, ça me fait plaisir, encore
une fois, de m'entretenir avec vous, M. le ministre, ainsi que votre équipe et, par le fait même, le ministère.
J'aimerais, M. le ministre, parler de Transition énergétique Québec. Donc, on sait que
Transition énergétique Québec a pour
mission de soutenir, de stimuler et de promouvoir la transition, l'innovation
et l'efficacité énergétique, et d'en assurer une gouvernance intégrée. On sait aussi que cet organisme coordonne la
mise en oeuvre de l'ensemble des programmes et des mesures nécessaires à l'atteinte des cibles en matière énergétique
déterminée par le gouvernement, et en assure aussi le suivi. Dans le cadre de sa mission, il élabore le
plan directeur en transition, en innovation et en efficacité énergétique
dans une perspective de développement
économique responsable et, bien évidemment, durable. On sait que c'est élaboré
tous les cinq ans. Ce plan directeur fait
état des programmes et des mesures qui seront mis en place par elle, les
ministères, les organismes et les
distributeurs d'énergie afin d'atteindre des cibles, en matière énergétique,
définies par le gouvernement. Bien évidemment, M. le Président, pour
rendre possible la réalisation du plan directeur, le gouvernement établit les orientations et les objectifs généraux que doit
poursuivre Transition énergétique Québec. En matière énergétique, il
détermine les cibles qu'elle doit atteindre.
Notre
gouvernement s'est engagé à agir afin de lutter contre les changements
climatiques, à faire du Québec une nation
plus verte, qui effectue une transition
énergétique vers un avenir énergétique durable pour l'ensemble des
consommateurs québécois. Bien entendu, la réussite de la transition repose sur
un effort collectif de l'ensemble des ministères
et organismes gouvernementaux pour
atteindre les cibles convenues de même que sur l'adhésion des citoyens
et des entreprises à ce grand défi de la société québécoise.
La transition énergétique est le
défi majeur de toutes les sociétés qui sont confrontées au réchauffement
climatique et à ses répercussions souvent
dramatiques, par exemple, des conditions climatiques de plus en plus extrêmes,
et on en a tous vu, là, durant les
dernières années. Plusieurs États ont pris des initiatives en ce sens et se
démarquent aujourd'hui comme des
chefs de file de cette entreprise majeure, et qu'il faut mener à bien pour le
bien-être de la planète et celui des générations futures. Et le Québec
n'échappe pas non plus à cet enjeu, un enjeu qui est rendu mondial.
Alors,
M. le ministre, je sais que vous êtes responsable de la société d'État
responsable de la gouvernance intégrée de la transition énergétique du
Québec. Et pouvez-vous me faire, ou nous faire part de l'approche du
gouvernement en matière de transition
énergétique? On sait aussi qu'on a parlé beaucoup de décarbonisation, ici,
là-dessus, au Québec, et aussi d'une implantation d'une culture de
l'efficacité énergétique, et aussi du recours à des énergies vertes accélérées.
Le
Président (M. Lemay) :
Alors, M. le ministre. Si vous voulez aussi présenter les gens avec
qui... qui sont avec vous aujourd'hui, il n'y a aucun problème, vous
pouvez le faire à ce moment-là.
M. Julien :
Alors, à mes côtés, ici, j'ai M. Pierre-Yves Boivin, chef de cabinet,
Mme Dominique Savoie, sous-ministre de
l'Énergie et des Ressources naturelles, Mme Johanne Gélinas, présidente,
directrice générale de Transition énergétique
Québec. Avec moi également, Mme Luce Asselin, sous-ministre associée à
l'Énergie, Mme Nathalie Camden, sous-ministre associée aux mines,
M. Mario Gosselin, sous-ministre associé au territoire, ainsi que l'équipe
du ministère, qui peuvent me supporter aujourd'hui dans l'étude des crédits.
Merci
pour la question, cher collègue. Depuis mon arrivée, ça fait maintenant
six mois, six mois presque jour pour jour, je me suis rapidement
intéressé à une boîte qui est fantastique à mes yeux, fantastique par son
mandat, fantastique également par la vision
et la volonté de sa dirigeante, Johanne Gélinas, qui a des très grandes
connaissances en la matière et avec
qui j'ai eu l'occasion de partager à plusieurs reprises, et même de voyager
avec elle sur Berlin pour aller faire des rencontres fortes pertinentes
en Allemagne, hyper compétente.
Vous
savez, Transition énergétique Québec, c'est une question... environ 70 % de nos émissions de GES au Québec proviennent de la production et de la consommation
de l'énergie. Il est donc évident que la transition énergétique a un
grand, grand rôle à jouer dans l'objectif, justement, de réduire les GES. La
réduction des GES, ou ce que l'on peut appeler la décarbonisation du Québec, exigera un effort concerté, un effort global.
C'est l'enjeu de l'heure non seulement pour le Québec, mais pour le
monde entier et certainement pour stopper, pour adresser les changements
climatiques.
La décarbonisation du
Québec passera par une conversion vers des énergies vertes, une consommation
responsable de l'énergie prise globalement dans tous les secteurs, et, à ce
niveau même, si TEQ a produit des résultats significatifs,
là, depuis sa création, on convient tous qu'il en reste beaucoup
à faire. Je prends, par exemple, nos
efforts en matière d'électrification
des transports, nous avons fait des pas de géants dans ce domaine, mais il
reste que nos résultats sont atténués en raison de la préférence des
consommateurs, à titre d'exemple, pour les véhicules utilitaires et les camions
légers plus énergivores, qui supplantent les achats de plus petits véhicules.
Transition
énergétique Québec, en concertation avec ses partenaires, qui sont, oui, le
ministère, le MERN, et, naturellement, les
autres ministères et organismes publics, ainsi que les principaux distributeurs
d'énergie, a proposé au gouvernement
un premier plan directeur en transition et en efficacité énergétique. Ce plan
répond... il vise actuellement les cibles
suivantes, là : améliorer de 1 % annuellement l'efficacité
énergétique moyenne de la société québécoise et diminuer d'au moins
5 % la consommation totale de produits pétroliers par rapport à ce qu'elle
était en 2013. Ces deux éléments constituent les principales cibles à atteindre
d'ici 2023.
Avec
la mise en oeuvre du plan directeur, il est prévu atteindre les cibles, voire
même les dépasser. Pour les cinq ans, il
propose six grandes orientations chez TEQ, Transition énergétique Québec, qui
permettront au Québec d'avancer dans sa transition énergétique. Je les
nomme rapidement : reconnaître l'efficacité énergétique comme une source
prioritaire d'énergie, réduire la dépendance
du Québec aux produits pétroliers, appuyer fortement l'innovation en énergie,
développer le plein potentiel des énergies
renouvelables, renforcer la gouvernance et responsabiliser l'État, et appuyer
le développement économique.
En
tout, M. le Président, le plan directeur comporte 225 mesures, dont
environ la moitié se trouve directement sous la responsabilité de
Transition énergétique Québec. Donc, c'est un plan transversal, plusieurs
ministères et organismes, mais, sur les
225 mesures, la moitié sont sous la responsabilité directe de TEQ. Ces
mesures sont de différentes natures, telles que des programmes d'aide financière, des révisions réglementaires,
l'élaboration politique publique ou des études pour acquérir de
nouvelles connaissances.
Le
plan directeur fait également état, par mesures, M. le Président, des budgets
qui sont nécessaires à sa réalisation et des résultats escomptés en termes d'économies d'énergie, de baisses de
consommation de produits pétroliers et, le collatéral, des baisses des
émissions de GES. La mise en oeuvre de l'ensemble des mesures du plan directeur
commande un investissement de plus de
6 milliards de dollars en cinq ans et un effort collectif de la part de
tous les acteurs. Alors, on a des ressources budgétaires. Dans le cadre
du dernier budget qui a été déposé 2019‑2020, plusieurs mesures ont été mises
pour confirmer l'apport de TEQ à la transition énergétique du Québec et au
développement économique du Québec.
Dans
un premier temps, M. le Président, le gouvernement du Québec a annoncé un
financement de 465 millions sur deux
ans pour encourager le transport durable, qui se traduira, d'une part, par la
prolongation du programme Roulez vert, qui offre des rabais pour l'acquisition de véhicules électriques, jusqu'au
31 mars 2021. Une somme de 433 millions de dollars est prévue
à cet effet pour ce programme-là. Il y a également l'élargissement du programme
aux véhicules entièrement électriques d'occasion, qui a été ajouté pour
bonifier le programme, et la bonification du financement accordé pour les
bornes de recharge au travail.
Il y a un financement de 410 millions de
dollars également, M. le Président, pour les cinq prochains exercices financiers qui a été octroyé afin de favoriser la
transition énergétique des entreprises. Il y a d'énormes gains à faire
auprès des entreprises
et on a des enveloppes importantes. Il y a 30 millions pour le programme
Technoclimat, 27,7 millions pour le
programme ÉcoPerformance, 30 millions pour le programme Biomasse
forestière résiduelle, 319,8 millions de mesures d'accompagnement
pour les grandes entreprises industrielles, incluant 30 millions pour
l'introduction d'un nouveau volet au programme Technoclimat, et
100 millions pour un nouveau volet au programme ÉcoPerformance.
Finalement,
M. le Président, je suis très heureux de vous informer que 85 millions de
dollars seront injectés pour soutenir
des fonds de capital en investissement. Ces investissements, sous la
responsabilité de mon collègue de l'Économie et de l'Innovation, répondront aux besoins précis de la chaîne de
financement, tel que l'accès au capital pour les entreprises au stade d'amorçage,
le secteur des sciences, ainsi que celles souhaitant réaliser des investissements écoénergétiques. Donc, pour
nous, c'est une entreprise, Transition
énergétique Québec, qui est certainement le principal joueur au gouvernement, justement pour être en mesure de passer vers des énergies plus vertes, tant pour les citoyens, tant pour
les entreprises, tant pour les institutions. Et, quand on
voit les gestes qui sont posés par Transition énergétique Québec via ses programmes,
programmes quantifiés en dollars investis, programmes quantifiés en
effets et en retombées... C'est un outil exceptionnel qu'on a au Québec,
et on compte bien le valoriser justement pour atteindre nos cibles et nos objectifs.
• (16 heures) •
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Lac-Saint-Jean, pour un 6 min 30 s.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) :
...minutes? Parfait, on va essayer de s'arranger avec ça. Alors, merci, M. le ministre, de votre réponse. Et, tant qu'à être sur le sujet,
Roulez vert, c'est quand même un sujet qui me tient assez à coeur. On
parle de Transition énergétique Québec.
J'aimerais m'entretenir avec vous, là, concernant notre Politique
énergétique 2030, qui fixe une cible de réduction de la
consommation de produits pétroliers de 40 % d'ici 2030.
Là, je vais
vous énumérer plusieurs chiffres, puis au bénéfice aussi de mes collègues,
là, tout ce qui peut se faire puis
tous les chiffres qu'il y a à dire là-dessus. On sait que cette cible interpelle particulièrement le secteur des transports, hein,
qui dépend à 98 % de cette forme d'énergie et compte pour plus de
75 % de la consommation de produits pétroliers au Québec. En 2016,
le secteur des transports était à l'origine de 43 % des émissions de gaz à
effet de serre du Québec, comparativement à 32 % en 1990. Il va sans dire que c'est un
créneau d'intervention prioritaire, prioritaire pour le gouvernement.
C'est pourquoi, depuis 2011, le gouvernement
multiplie l'initiative pour faire du Québec un leader mondial de l'électrification des transports, et vous en avez
fait part tout à l'heure, et on sait que c'est un secteur qui est
considéré un secteur d'avenir.
Ces
initiatives s'appuient sur l'une des forces du Québec, l'électricité propre,
avec ses installations de production d'électricité
de sources hydroélectrique et éolienne. On parle de plus de 60 barrages à
la grandeur du Québec. Et aussi on bénéficie d'une production constituée à plus de 99 % de sources
renouvelables, mais également d'une énergie peu coûteuse, puisque la population
a accès à des tarifs parmi les plus bas en Amérique du Nord. Le fait que nous
ayons accès à cette énergie propre nous
ouvre plusieurs portes, tant sur le plan environnemental qu'économique. Donc, nos surplus énergétiques sont, eux
aussi, importants, et on doit être ouverts à trouver des moyens pour les
utiliser.
On sait aussi
que le Québec dispose d'un créneau de distribution robuste et
fiable. Il pourrait alimenter au moins un million de véhicules
électriques dès maintenant, soit la cible visée pour 2030 dans la Politique
énergétique 2030.
Les objectifs du gouvernement du Québec sont
ambitieux. C'est 100 000 véhicules électriques et hybrides rechargeables qu'on veut avoir au Québec d'ici
2020. À moyen terme, notre cible est de 300 000 véhicules électriques
et hybrides pour 2026.
Oui, cet
objectif est ambitieux, mais le gouvernement du Québec a l'intention de
démontrer son engagement sans équivoque
à les atteindre en annonçant, dans le plan budgétaire du Québec 2019‑2020,
d'abord, la prolongation du programme Roulez vert. Donc, je vais passer
outre, vous en avez quand même, tout à l'heure... vous en avez fait mention
avec le 433 millions, tout ça.
L'électrification
est sans aucun doute un élément central de solution à la décarbonisation des
transports. D'ailleurs, l'atteinte
des cibles québécoises de réduction des émissions de gaz à effet de serre en
dépend en grande partie. 20 % sous le niveau de 1990, et, en 2020,
est à 37,5 %, l'horizon de 2030. Donc, à ce chapitre, le Québec se
démarque des autres provinces dans sa démarche et sa rapidité à électrifier les
transports.
Au
31 décembre 2018, plus de 40 % des véhicules électriques acquis au
Canada l'ont été chez nous. Et je lisais l'autre jour, dans un article de journal, qu'au cours de la dernière année on
sait que les ventes de voitures électriques avaient augmenté de
80 %, et ça, cette augmentation, c'est au Québec. Donc, c'est le symbole
d'une volonté claire des Québécois et Québécoises d'aller vers
l'électrification des transports.
Et on sait aussi que c'est une volonté
gouvernementale. Au 28 février 2019, le Québec comptait, sur ses routes,
41 000 véhicules électriques immatriculés, dont 19 500 qui sont
entièrement électriques et 21 500 qui sont des hybrides rechargeables aussi. Et, même, depuis toujours
récemment, on a 13 véhicules à cellule à hydrogène, donc c'est quelque
chose, là, qui est en train, tranquillement pas vite, de se développer.
Ces véhicules
électriques sont alimentés par un réseau de plus de 3 600 bornes
publiques, dont 1 830 font partie du réseau électrique géré par
Hydro-Québec, lequel comprend 177 bornes de recharge rapide.
Le
financement additionnel annoncé lors du plus récent plan économique souhaite
encourager l'acquisition d'environ 66 000 véhicules
électriques — c'est
beaucoup — l'installation
de près de 27 500 bornes de recharge à domicile et plus de
1 200 bornes de recharge au travail.
Ça fait beaucoup de chiffres, tout ça, je sais
bien que c'est facile de s'y perdre, de s'y mêler, mais, en fait, en février 2009, 41 000 véhicules
électriques ou hybrides étaient immatriculés au Québec, et là on veut qu'il y
en ait 100 000 en 2020. Donc, en gros, c'est ça.
Alors,
vous me voyez venir, M. le ministre, et ainsi que Mme la sous-ministre, ma
question est quand même assez simple,
mais est-ce que c'est réaliste de croire qu'on peut atteindre l'objectif de
100 000 véhicules électriques en 2020 que prescrit la
Politique énergétique 2030?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre, en 1 min 30 s.
M. Julien :
...réaliste, cher collègue. C'est sans l'ombre d'un doute qu'on va l'atteindre.
Naturellement, c'est un programme qui a beaucoup de succès. Quand on
regarde les dernières années, c'est une progression qu'on appelle exponentielle. Quelqu'un va dire : Oui, 41 000
véhicules, ce n'est pas tant qu'on regarde l'ensemble du parc
véhiculaire du Québec, mais, quand on
double... des hausses de 80 % dans une année... Et, nous, ce qu'on voit,
quand je discute avec Johanne Gélinas,
quand on regarde les projections avec les montants qui sont accordés, avec
l'amélioration, également, là, d'autonomie,
pour nous, c'est clair, là, que le 100 000, d'ici deux ans, ce n'est pas
un enjeu, on va le dépasser. D'ailleurs, le fédéral, également, là, a
mis l'épaule à la roue — n'est-ce
pas, Johanne — alors...
Alors,
l'enjeu, comme je mentionnais hier un peu avec Hydro-Québec, c'est la poule ou
l'oeuf également, là. C'est certain
qu'on doit développer, qu'on doit déployer, en parallèle, les bornes
électriques à recharge rapide parce qu'aujourd'hui c'est 41 000, mais, dans deux ans, c'est
100 000, en 2026, c'est 300 000, en 2030, c'est 1 million, puis
ce n'est pas... En réalité, il faut
que la courbe, cette courbe-là, l'appétit pour cette transition énergétique,
qui est fantastique — on est
premiers au Canada — est loin devant. Quelqu'un dirait :
Oui, mais c'est sûr, parce que vous l'appuyez financièrement. Bien oui,
c'est un choix de société qu'on fait. On l'appuie financièrement puis on veut
être les premiers au Canada. Puis on l'est, puis on va le demeurer.
Donc, cette transition-là...
Le Président (M. Lemay) : En
conclusion, M. le ministre.
M. Julien : ...doit se faire à
la fois en termes de bornes et à la fois en termes de véhicules.
Le
Président (M. Lemay) : Merci beaucoup, M. le ministre. Donc, ce
bloc d'échange étant maintenant terminé, je vais céder la parole à un membre de l'opposition officielle, M. le
député de Laval-des-Rapides, pour un bloc de 18 minutes.
M. Polo :
Merci beaucoup, M. le Président. De nouveau, je salue les collègues présents,
bien sûr, la présidence, le collègue ministre et toute l'équipe, là, de
son ministère.
M. le
Président, je vais commencer par un sujet qu'on a abordé hier, que j'aimerais
revenir parce que ce n'est pas clair,
ce n'était pas clair pour moi puis mes collègues, notamment mon collègue de
Marquette, là, par rapport aux explications que M. le ministre a données
hier. Puis, d'ailleurs, notre chef, le député de Mont-Royal—Outremont a abordé le sujet aujourd'hui
en Chambre, l'importance accordée par ce gouvernement, disons, l'importance
prioritaire à l'alliance énergétique et
aux démarches, au travail de démarchage effectué par le gouvernement. On
s'entend, on comprend la vision, le premier ministre l'a annoncé à plusieurs
reprises, là, qu'il souhaite relancer les grands barrages ou les grands
travaux, il souhaite relancer une nouvelle
Baie-James du XXIe siècle. Voilà. C'est les paroles du premier ministre.
Mais, hier, lorsque mon collègue
député de Marquette l'a questionné sur son travail de démarchage, son... et
qui, pour lui, il nous l'a répété, c'est d'une importance capitale, puis il ne va pas baisser les bras, je repends les
mots ici du ministre, mais il ne va pas baisser les bras, au contraire, et qu'il va travailler de façon
acharnée à faire la promotion, là, de possibles partenariats avec le Québec
et... Je n'ai pas été convaincu des explications du ministre.
Tout d'abord,
le député de Marquette a fait
référence à une rencontre, je pense que c'était le 15 novembre, à
Boston avec le gouverneur Charlie Baker. Il nous a précisé qu'il n'a pas
accompagné le premier ministre du Québec lors de la rencontre, lors de sa visite auprès du premier ministre de l'Ontario, mais que le sujet a été abordé. À part... et je reviens, et il a fait une référence aussi à une rencontre
qu'il a eue avec le ministre de l'Ontario, dans le cadre du PDAC, voilà, mais la seule rencontre additionnelle qu'on voit ici,
c'est une rencontre du 31 janvier avec le ministre canadien Amarjeet
Sohi, O.K.?
Pour un
dossier qui est aussi capital, qui est au centre de ses responsabilités, O.K. — et,
aujourd'hui, vous le soulignez, là, ça fait six mois que vous êtes en poste — combien d'autres rencontres avez-vous eues
afin de, justement, continuer à faire ce démarchage-là, à pousser, à faire
avancer les intérêts du Québec, notamment, les intérêts, là, d'Hydro-Québec?
Vous-même, vous, M. le ministre, là,
ça fait partie de vos responsabilités principales, là, parlez-nous de vos
démarches à ce niveau-là.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Merci. Merci pour
cette vaste question, cher collègue.
Alors, pour
revenir sur les rencontres, effectivement, là, la rencontre du mois de novembre, où je suis
allé avec le premier ministre, je crois que, cher collègue, il y a eu
une erreur qui s'est glissée puis on l'a inscrit à l'agenda. De toute façon, je
pense qu'on était à la télévision puis on était sur place, mais, écoutez, on ne
cache aucune rencontre.
Pour ce qui
est de l'Ontario, effectivement, je ne me suis pas déplacé sur l'Ontario pour
rencontrer le premier ministre.
Alors, mon agenda devrait être à jour aujourd'hui avec celle du mois de
novembre dernier sur Boston, qui avait été fortement
médiatisé, et je ne m'en suis jamais caché, d'y être allé avec grand plaisir.
Et, d'ailleurs, merci pour la précision, ça a été ajouté.
Pour
ce qui est des rencontres sporadiques lors du PDAC, quand je rencontre, en
réalité, le ministre de l'Ontario
ou que je rencontre effectivement M. Sohi, c'est des rencontres qui sont prévues dans une organisation, là, qui est publique, où j'y suis, et c'est des discussions
qui ne visent pas nécessairement spécifiquement ces enjeux-là. Maintenant, les discussions
qu'on a quand on a notre volonté, en
réalité, de faire de l'exportation... Effectivement, le premier
ministre et moi-même, on veut
supporter cette exportation-là et le travail également qu'on fait, c'est avec Hydro-Québec.
Hydro-Québec, c'est le négociateur qui a comme objectif, selon les
orientations qu'on a, de favoriser l'exportation. Donc, que ce soient les discussions
avec Terre-Neuve, comme mentionnait M. Martel, des discussions
continues avec notre voisin depuis
que la Cour suprême a reconnu, en réalité, l'élément Churchill Falls,
ça nous permet de regarder de l'avant, on
a jusqu'en 2041. Il y a des possibilités de développement avec Terre-Neuve, on souhaite bien qu'Hydro-Québec y travaille de manière
efficace, de manière éclairée comme ils l'ont toujours fait, pour, justement... au bénéfice du Québec. Mais, dans une entente bipartiste, on peut
avoir deux gagnants au bénéfice des deux.
La
même chose pour l'Ontario, c'est-à-dire que, quand le premier ministre s'est déplacé
sur l'Ontario, il y a
eu des rencontres, et, effectivement, après ça... M. Martel l'a mentionné également
hier. C'est un travail de longue haleine avec
l'Ontario. Aujourd'hui, on... moi, je pense que c'est 18, mais peut-être
19 centrales nucléaires, plusieurs d'entre elles vont avoir des travaux de maintien importants, des
sommes de plusieurs milliards, plusieurs dizaines de milliards à être investis. Aujourd'hui, quelqu'un nous dit : Non, on
n'est pas intéressés par cette alliance-là... Oui?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre, je vais céder la parole au député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
Non, mais, je donne 15 secondes, mais... parce que j'ai pris deux minutes,
là, je vous donne...
M. Julien :
Je vais prendre le même temps que... Alors...
M. Polo :
Terminez votre intervention puis je vais continuer. Allez-y, allez-y, allez-y.
M. Julien : Alors, parfait. Alors, pour nous, là, notre
volonté est claire, mais je comprends difficilement comment cette volonté-là n'est pas partagée. J'espère
qu'elle l'est et on veut vraiment aller sur les marchés intérieurs pour faire
nos surplus. Je terminerai là-dessus, cher collègue,
puisque vous voulez retourner aux questions, on fait des exportations :
24 % avec New York; 47 % avec
Nouvelle-Angleterre; 19 % avec l'Ontario; 7 % avec le
Nouveau-Brunswick. Donc, on a, en réalité, des ententes collaboratrices
avec plusieurs secteurs puis on veut continuer de les faire.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
Merci. Merci, M. le Président. J'aimerais savoir, puisqu'hier on a aidé le
ministre à faire cheminer l'information,
est-ce qu'il peut nous déposer d'autres rencontres qui ne sont pas encore sur
le site Transparence Québec, afin de,
justement, détailler l'ensemble de ces rencontres-là, l'ensemble des démarches
qu'il a lui-même posées, pas à travers le
P.D.G. d'Hydro-Québec ou les gens d'Hydro-Québec, lui-même, qui a la
responsabilité, comme ministre de l'Énergie?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
...devrait être dans le système Transparence. Effectivement, celle du mois de
novembre dernier n'y était pas. On a
régularisé la situation. Donc, ce que vous devez lire aujourd'hui dans mon
agenda devrait être révélateur, en réalité, des rencontres que je tiens.
Maintenant, je ne connais pas les délais d'inscription. Je ne pense pas que
celles en Allemagne, la semaine dernière, y
sont déjà. Mais vous pouvez vous y fier. Et, si vous relevez d'autres erreurs,
ça me fera plaisir de les corriger.
Je n'ai pas de cachette, je suis pleinement transparent, et les gens que je
rencontre, ça me fait grand plaisir de les rencontrer.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
Merci beaucoup, M. le Président. Vous savez qu'est-ce que je relève de vos
propos, M. le ministre? C'est que vos
rencontres sont épisodiques. Quand on regarde le mot «épisodique», ça veut dire
irrégulier, discontinu. Épisodiques et
sporadiques, vous avez utilisé le mot «sporadiques». C'est au centre de vos
responsabilités comme ministre. Ça fait partie de la lettre mandat que vous avez reçue du ministre, comme ministre de
l'Énergie. C'est au centre des priorités de votre gouvernement. Et vous répondez à la population
québécoise que vous avez des rencontres fortuites, épisodiques ou par accident dans un forum minier en Ontario, lorsque,
bon, ça adonne que vous croisez le ministre de l'Énergie, à l'époque.
Quelle
est l'importance que vous donnez à cette alliance-là, et quelles sont les
vraies démarches que vous-même vous posez? Pas le responsable
d'Hydro-Québec, pas le P.D.G., pas les équipes d'Hydro-Québec. Vous, comme
ministre de l'Énergie, pour qui cet
enjeu-là, l'alliance énergétique, la relance de la nouvelle Baie-James du XXIe siècle,
est au centre des engagements, et de
votre discours, et de vos propos comme gouvernement, quelles sont vos vraies
démarches, et ne pas aller vous
promener en Allemagne ou ailleurs pour faire semblant de respecter enfin vos
engagements? Moi, ce que je veux savoir, là, c'est : Quelles sont
les vraies démarches que vous posez?
On
est derrière vous, là, O.K.? N'essayez pas de nous faire dire le contraire. On
est derrière vous. Ceci dit, quelles sont les vraies démarches que,
vous-même, vous posez comme ministre pour, justement, faire avancer ces
enjeux-là?
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le ministre.
M. Julien :
Parfaitement. Alors, je pense qu'on n'a pas du tout la même compréhension de
mon mandat, mais je pense que c'est
ma compréhension qui est la bonne, parce que c'est moi qui a le mandat.
Essentiellement, en réalité, c'est qu'on
a des rencontres... Alors, quand je parle du PDAC, c'est un sommet sur les
mines. Donc, la discussion ne vise pas, en réalité, l'exportation
énergétique, et on a d'autres objectifs quand on va là.
Maintenant,
quand on descend sur Boston, quand on va sur l'Allemagne... Vous dites, oui,
sur l'Allemagne... Écoutez, sur l'Allemagne, on a rencontré des
parlementaires. J'étais accompagné avec Hydro-Québec. On a regardé, avec les parlementaires de la société allemande, du pays de
l'Allemagne, leurs enjeux par rapport aux lignes de transmission, pour les éoliennes qui sont au nord, pour aller amener
l'énergie au sud. Alors, je suis accompagné d'Hydro-Québec. Maintenant,
la négociation, c'est Hydro-Québec. Alors, Hydro-Québec ont des orientations
claires du gouvernement pour favoriser l'exportation.
Hydro-Québec, avec tous les interlocuteurs, ont des discussions continues,
continues pour atteindre l'objectif. Mais l'objectif est clair,
l'orientation est claire. Et M. Martel, qui était assis à côté de moi
hier, pourrait vous le dire, et il vous l'a dit certainement hier, l'objectif,
pour le Québec, c'est d'exporter nos surplus, et c'est là-dessus, en réalité,
qu'Hydro-Québec travaille.
Moi, si on me
dit : Oui, mais vous devriez, vous, avoir des rencontres continuelles avec
les intervenants... Nous, on a des
rencontres à Boston, en Ontario, en Allemagne. On va en faire d'autres,
rencontres. Mais le porteur de la négociation, le porteur de l'enjeu,
avec une société d'État de 20 000 employés, avec toutes les
connaissances techniques, c'est Hydro-Québec. Et je pense que M. Martel a
toute la légitimité pour faire des négociations pour faire arriver les projets
hydroélectriques et les projets d'exportation d'électricité pour le Québec avec
nos voisins.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
Est-ce que le ministre peut nous déposer la lettre mandat du premier ministre
en fonction des responsabilités ministérielles qui lui ont été
conférées?
Le
Président (M. Lemay) : En fait, M. le ministre, si vous désirez
transmettre les documents au secrétariat, vous pouvez le faire. À ce
moment-là, le secrétariat rendra les documents disponibles sur le site
Greffier. Donc, si vous voulez vous...
M. Julien : Non, c'est un
document privé.
Le Président (M. Lemay) : Pas
de problème. M. le député, la parole est à vous.
• (16 h 20) •
M. Polo :
Alors, écoutez, moi, je reviens sur... Effectivement, le P.D.G. d'Hydro-Québec
a toute la légitimité de faire son travail,
mais est-ce que le ministre est en train de nous dire qu'il est en train de
faire son travail à travers le P.D.G. d'Hydro-Québec?
C'est ça qu'il est en train de nous répondre? Moi, ce que je lui demande, là...
C'est vous qui assumez le leadership.
C'est votre vision que vous avez présentée aux Québécois, enfin, que vous
n'avez pas complètement détaillée, mais que vous vous êtes engagé à
développer. Et, aujourd'hui, je vous demande... depuis hier, on vous
demande : Détaillez-nous quelles sont
ces rencontres proactives là. Ça fait six mois, ça ne fait pas six semaines, ça
fait six mois que vous êtes en poste. Détaillez-nous. C'est au centre de
votre positionnement économique, de votre positionnement pour la province du Québec. Détaillez-nous en quoi
votre vision est en train d'être articulée. Six mois après que vous êtes
arrivés en poste, détaillez-nous de quelle
façon ça fait partie de vos priorités, vous et votre équipe, au niveau des rencontres que vous faisiez, des voyages que vous planifiez
avec les partenaires, pas en Allemagne.
Quand le
P.D.G d'Hydro-Québec, hier, nous
explique que la vision que vous voulez imprégner à Hydro-Québec, c'est que le Québec soit la batterie de l'Amérique
du Nord, ce n'est pas avec les Allemands qu'il faut aller discuter de
ça, c'est avec l'État, les États voisins des États-Unis, limitrophes au Québec,
c'est avec l'Ontario, c'est avec nos voisins des provinces maritimes. Et, en aucun cas, on ne retrouve soit
l'information, à part la visite que vous avez faite à Boston, on ne retrouve aucune autre rencontre en fonction de cet
élément important de vos responsabilités depuis les six derniers mois.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien :
Bien, écoutez, encore là, cher collègue, on n'a pas nécessairement la même
compréhension. Pour moi, en réalité,
le développement... l'orientation est très claire, du gouvernement, et le rôle
d'Hydro-Québec, comme dans toutes les années passées, d'ailleurs, là,
puis, quand on retourne dans l'histoire, on avait le 75e anniversaire, en
fin de semaine, d'Hydro-Québec. On voyait les ex-P.D.G. qui étaient sur place,
les ex-premiers ministres, le premier ministre.
La responsabilité d'Hydro-Québec, avec son savoir-faire,
avec ses connaissances, c'est de répondre aux orientations
gouvernementales. Moi, je constate qu'il y a des avancements fantastiques qui
se font, qu'on voit le déploiement qui
se fait actuellement avec le Massachusetts, avec la ligne qui passe dans le
Maine, le travail qui est fait, les résultats qu'on obtient, bien, c'est clairement, en fin de compte,
avec des orientations gouvernementales. Et c'est certain que mon équipe
au ministère, mon équipe au cabinet, on a des discussions continues, continues
avec l'équipe d'Hydro-Québec.
Maintenant,
quand vous parlez de l'Allemagne, en regardant un peu le nez un peu élevé pour
dire : Ce n'est pas nos voisins...
Un défi important, un défi important, pour Hydro-Québec, mon cher collègue,
c'est le maintien de son expertise. Hydro-Québec,
quand on va partout dans le monde, quand on parle d'Hydro-Québec, de cette
société d'État fantastique, les gens ont une reconnaissance que vous
sous-estimez de manière importante. Et, pour maintenir son expertise, Hydro-Québec doit effectivement travailler à
l'exportation de nos surplus, mais, pour le maintenir, il doit également
travailler sur du
développement ou du maintien d'expertise. Justement, le bon moyen, c'est
d'intervenir auprès d'autres États pour les aider dans leur processus. Et c'est l'objectif qu'on avait en Allemagne,
d'aller rencontrer les sociétés, les parlementaires pour dire : Au
Québec, on a l'expertise — heureusement,
ils savaient, eux autres, très bien — et pour voir comment on peut
contribuer, avec eux, au développement de leur électricité.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
Moi, j'aimerais rappeler à l'ordre le ministre, parce que, quand moi, je parle
d'alliance énergétique, est-ce que
l'alliance énergétique va se faire outre-mer ou va se faire avec nos voisins en
Amérique du Nord? La réponse est bien claire, c'est : avec nos
voisins en Amérique du Nord.
Donc, quand je fais
référence à l'Allemagne, ce n'est pas pour minimiser les opportunités futures,
c'est pour mentionner qu'il y a un
«disconnect», qu'il n'y a aucun lien entre un développement qui se fait en
Allemagne avec un lien avec l'alliance énergétique.
Moi,
ce que je lui demande, c'est d'énumérer, de préciser quel est son leadership
comme ministre, son leadership. Parce
que vous pouvez donner des responsabilités à Hydro-Québec, mais vous, vous avez
une responsabilité de leadership. C'est vous qui tirez, justement,
Hydro-Québec vers où vous voulez aller. C'est vous qui pouvez prendre le lead à
ce moment-là, prendre le leadership et démontrer que c'est au centre de vos
responsabilités et de vos préoccupations.
Et
ce que vous nous dites depuis hier et ce que vous répétez aujourd'hui, c'est
que vous êtes en train de déléguer ça dans
la cour d'Hydro-Québec et vous attendez juste la coupure du ruban ou le moment
de signer quelconque alliance. Quel est votre leadership à ce niveau-là?
Ça fait six mois que vous êtes en poste, on n'a pas de réponse, M. le ministre.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
Alors, notre leadership est très clair. Premièrement, notre leadership se
traduit dans nos orientations gouvernementales.
Le premier, le premier déplacement qu'on a fait au gouvernement, c'est aller
sur Boston pour justement... le
contrat avec le Massachusetts, pour aller rencontrer les intervenants sur
place, un contrat de dizaines de milliards de dollars. Alors, on est allés sur place, on a eu des
discussions, on a eu des rencontres. La même chose, en réalité, quand le
premier ministre se déplace sur l'Ontario.
Maintenant,
mon collègue, lui, souhaiterait en réalité que ça soit moi qui fasse les
négociations et les rencontres à tout
égard. À tous les jours, à tous les jours, nos équipes ont l'occasion, en
réalité, de travailler avec les équipes d'Hydro-Québec justement pour valider nos orientations qu'on a. Et c'est drôle,
parce que, justement, en fin de semaine, il y avait d'anciens premiers ministres, comme M. Charest,
M. Charest, quand même, que vous
devez connaître, qui a reconnu que c'était sans précédent, cette volonté
d'exportation des surplus et que les gestes que notre gouvernement posait
étaient très porteurs. Alors, je pense que lui a reconnu quelque chose que vous
ne sauriez reconnaître pour l'instant.
Le Président (M. Lemay) :
...M. le ministre. M. le député, la parole est à vous pour 40 secondes.
M. Polo : Vous savez ce que je sais reconnaître, M. le Président? C'est un manque de leadership. Quand vous êtes en train de présenter aux Québécois
un projet, une alliance énergétique, et vous faites un grave manque de
leadership pour aller chercher des
alliés, comment vous voulez aller bâtir une alliance énergétique sans aller
chercher des alliés? Et c'est ce que
vous démontrez depuis six mois en poste. Vous avez fait un voyage à Boston, et
c'est la seule rencontre précise sur cette
alliance énergétique là. Et, aujourd'hui, vous n'êtes pas capable de nous expliquer quelles
sont les autres démarches que
vous-même, en tant que ministre, vous êtes prêt à faire pour faire avancer ce
projet-là. C'est ça que vous êtes en train de démontrer aux Québécois,
c'est que c'est un autre beau slogan, mais aucune action derrière ça. Merci
beaucoup, M. le Président.
Le
Président (M. Lemay) : Merci, M. le député. Ceci complète ce bloc
d'échange. Je vais céder la parole
maintenant à un membre du gouvernement. Donc, la députée d'Abitibi-Ouest, la
parole est à vous pour un bloc de huit minutes.
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Merci, M. le Président. M. le ministre, chers
collègues, mesdames messieurs, bonjour. Je suis fière de représenter les gens de l'Abitibi à l'Assemblée
nationale. Vous comprendrez que j'ai un intérêt particulier pour la
question d'acceptabilité sociale dans le projet de développement économique.
Les
projets miniers ont apporté une richesse à ma région, mais ils ont aussi leur
part d'inconvénients. Par le passé, j'en
parlerai plus tard, un manque de rigueur à cet égard a permis à des entreprises
de laisser une trace honteuse sur mon territoire
ainsi que sur celui de plusieurs autres régions du Québec. Disons-le :
Aujourd'hui, les choses ont changé. Tout projet de développement économique est susceptible de générer des
questionnements ou des préoccupations de la part des citoyens, de
groupes environnementaux, d'acteurs locaux ou du public en général. Il est très
important qu'on les écoute.
Aussi,
les citoyens souhaitent être impliqués davantage dans la prise de décisions à
l'égard des projets à proximité de leur
milieu de vie. Les activités liées à l'utilisation du territoire public et des
ressources naturelles se sont diversifiées avec les années et le nombre de droits consentis et des statuts octroyés ont
considérablement augmenté. Cet état de fait conjugué à l'intérêt grandissant de la population à l'égard
du développement du territoire pose un défi de conciliation des usages
encore plus grand que par le passé. Le
potentiel de mise en valeur du territoire public et des ressources naturelles
demeure toujours très important et même vital pour plusieurs régions du
Québec, la mienne incluse.
Pour assurer le développement du potentiel
économique du Québec, il est essentiel de mieux prendre en compte les préoccupations du public afin de répondre de
manière adéquate aux attentes des collectivités mais aussi des
promoteurs. Les enjeux
liés à l'acceptabilité sociale touchent maintenant tous les domaines du
développement qui sont énergétiques, miniers
ou autres. Dans ce contexte, il est important d'assurer un meilleur accompagnement
des promoteurs et des acteurs locaux dans la planification,
l'élaboration et la mise en oeuvre des projets.
M. le
ministre, j'aimerais vous entendre sur la vision de l'acceptabilité sociale et
sur les moyens dont vous comptez la mettre en oeuvre.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre, la parole est à vous.
• (16 h 30) •
M. Julien :
Oui, merci. J'aimerais, d'entrée de jeu, vous remercier pour la question. Je
veux rappeler que, comme gouvernement,
nous avons une vision positive du développement responsable de nos ressources
naturelles et énergétiques, et nous croyons qu'il doit être, ce
développement-là, au coeur d'une prospérité durable, durable pour le Québec.
Avec la
prospérité durable vient notre volonté d'exemplarité sociale, d'exemplarité
environnementale, et, dans cette visée,
chers collègues, je crois que les normes sociales et environnementales que nous
donnons comme société se refléteront dans
la qualité et le succès de nos industries à long terme, à long terme. C'est
pourquoi notre gouvernement veut optimiser la collaboration entre les promoteurs, les communautés d'accueil, dans un
esprit de partenariat, afin que se concrétisent
les meilleurs projets. Oui, des projets de développement économique, mais, oui, également, des projets qui
bénéficient à la communauté locale. C'est primordial. On n'y arrivera
pas autrement, puis c'est hors de question qu'on fasse autrement.
Mon ministère
a des orientations en
matière d'acceptabilité sociale pour lesquelles déjà plusieurs initiatives
sont en place et d'autres sont en cours de
réalisation. Puis je vous en énumère juste quelques-unes d'entre elles,
là : promotion des bonnes pratiques, là... Les activités de
communication, par exemple, et la promotion des bonnes pratiques en matière d'acceptabilité sociale figurent au coeur des
actions entreprises par le MERN. On parle de l'organisation et animation
de sessions de conférences sur
l'acceptabilité sociale dans le cadre des événements Québec Mines + Énergie. On
parle de la promotion de l'offre
d'accompagnement du réseau régional des MERN en matière d'acceptabilité sociale
auprès des divers intervenants. Puis,
ça, je l'ai constaté, je suis allé sur Baie-Comeau, à la direction régionale,
là, il y a deux semaines, et c'est...
les gens de l'équipe en région sont très fiers de ça. La mise en ligne d'un
vidéo qui présente ce qu'est l'acceptabilité sociale, ses avantages et
les facteurs susceptibles d'influencer...
De plus,
chers collègues, le MERN offre l'accompagnement, l'accompagnement nécessaire
auprès des promoteurs pour la mise en
place et le fonctionnement d'un comité de suivi de manière à aller au-delà des
exigences minimales. Tu sais, il y a
les exigences minimales, mais comment on peut aller plus loin? Alors... les
exigences minimales qui sont prévues à la Loi des mines et à la Loi sur
les hydrocarbures.
Justement,
chers collègues, à cette fin, un guide sur les comités de suivi sera diffusé au
cours du printemps 2019. Ce
guide va viser essentiellement à soutenir les promoteurs, qui doivent mettre en
place un comité de suivi en vertu des lois applicables, mais également
ceux qui souhaitent le faire volontairement. Volontairement. Il vise aussi à
soutenir les citoyens... les citoyens, les
organismes, les instances locales qui souhaiteraient faire partie, justement,
de ces comités de suivi. Alors, le
guide sur les comités de suivi a fait l'objet d'une consultation
interministérielle qui s'est terminée... cet automne... ça a commencé cet automne... qui se complète. Il est attendu
par la communauté d'entreprises ainsi que par bon nombre d'acteurs
locaux.
Parmi les
mesures importantes, chers collègues, mises de l'avant par le MERN pour
favoriser l'acceptabilité sociale, il
est important de souligner la mise en place d'un réseau qu'on appelle le réseau
de chargés de projets dans toutes les régions du Québec. Alors, j'en ai rencontré un à Baie-Comeau, dédié comme vous
n'avez pas idée, justement, pour accompagner, alors... pour améliorer l'offre d'accompagnement auprès des promoteurs
et des communautés locales. Donc, c'est le joint entre la communauté locale, le promoteur... les discussions soient
ouvertes, qui permet justement de faire cheminer un dossier à la satisfaction de la communauté avec les contraintes
du promoteur... comment on peut faire l'accompagnement. Les promoteurs sont maintenant encouragés dans l'adoption de
bonnes pratiques, justement par cet accompagnateur-là, pour favoriser un
dialogue, le dialogue avec les citoyens,
dans toutes les étapes du projet, notamment par la mise en place du comité de
suivi.
Donc, comme
vous le constatez, chers collègues, l'acceptabilité sociale, pour nous, ce
n'est pas un mal nécessaire, c'est
nécessaire. C'est ce qui prime pour le développement de nos ressources
naturelles. Alors, c'est un enjeu de première importance — excusez-moi
l'anglicisme — qu'on
adresse fortement au ministère.
Le
Président (M. Lemay) : Merci, M. le ministre. En conclusion, Mme
la députée d'Abitibi-Ouest. 15 secondes.
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Merci. Et je compte sur l'acceptabilité sociale dans
tous les projets. Merci beaucoup, M. le ministre.
Le
Président (M. Lemay) : Merci beaucoup. Maintenant, ce bloc
d'échange étant terminé, je vais passer à un bloc avec le deuxième groupe d'opposition, et je cède
la parole à Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue pour un bloc de
15 min 40 s.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
M. le Président. Donc, bonjour, M. le ministre, chers collègues.
J'aimerais commencer ce bloc-là en racontant une
petite anecdote de campagne au ministre. Vous savez, députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, je suis dans un comté qui est passablement minier. Et, à
un moment donné, dans une tournée de
porte-à-porte, on a rencontré deux messieurs qui bisounaient dans leur garage,
qui, en apparence, ne seraient
peut-être pas les plus favorables à Québec solidaire, mais, quand même, on a
pris le temps de discuter avec eux. Et,
vous savez, la première chose sur laquelle ils m'ont interpelée, c'est le faible
taux des redevances minières. Ces deux gars-là étaient,
en plus, des prospecteurs, donc ils travaillaient pour... faisaient de
l'exploration, et vraiment ça les sidérait, à quel point les entreprises, les
minières payaient peu de redevances. Donc, évidemment, j'étais très contente,
ça a débuté une très belle discussion entre moi et eux.
Et,
nous, à Québec solidaire, notre proposition, c'est d'aller chercher 5 % sur le brut, et
non pas à la valeur à la tête de
puits, comme c'est le cas actuellement. Pourquoi on insiste sur le brut? Parce que c'est
la meilleure façon d'évaluer la valeur
du minerai qui a été extrait et qui ne retournera pas dans le sol. Parce qu'on
le sait, hein, l'extraction minière, c'est du non renouvelable, et donc
c'est basé aussi sur le prix de vente qui est mondial, donc c'est quand même
une valeur qui est sûre.
J'ai
analysé le rapport du ministère sur les droits versés par les sociétés
minières, j'ai trouvé que c'était un document tout à fait intéressant, et nous avons pris les mines d'or et d'argent de ma région pour
regarder le pourcentage qu'elles ont payé sur la valeur à la tête de puits, versus ce qu'elles auraient pu
payer si les redevances avaient été perçues sur le brut, à la hauteur de 5 %. Donc, quand on regarde ça,
brièvement, si on rapporte les pourcentages sur le brut, on peut dire que ça varie, là, je dirais, entre 1 % et 3 %
de redevances qui est payé. Et, quand on fait le calcul avec notre proposition à 5 %, on aurait été
chercher deux fois plus de redevances qui auraient pu aller dans les poches du gouvernement, on parle de 403 millions de dollars versus 204 millions. Donc, ma question : Pourquoi s'entêter à ne pas percevoir plus de redevances sur
les activités minières?
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Julien : C'est une excellente question,
chère collègue. Bien honnêtement, c'est un dossier, en maudit comptable que je suis, que j'ai regardé rapidement
quand je suis arrivé au ministère. Je m'interrogeais des redevances, on parle
de 220 millions l'an dernier,
quand même, qui ont augmenté assez substantiellement, là, comparativement à
d'autres années, là. On avait 121 millions en 2014, 97 millions en 2015, 106 millions en 2016, 220 millions en 2017. Et là on regarde ça, en réalité, puis c'est des redevances que les minières paient, en réalité,
pour leur exploitation, qui sont dues effectivement
sur le brut, sur le profit... une partie,
puis il y a un montant de redevances de base, là, que, peut-être,
techniquement, là... qui a été ajouté, dernièrement.
D'un
autre côté, quand je discute, par
exemple, avec les associations minières, quand je discute, par
exemple, avec les promoteurs miniers, je leur dis : Oui,
mais peut-être que vous pourriez faire des efforts
supplémentaires pour supporter les communautés
localement en termes de, je ne sais pas, moi... vous avez une mine proche d'une
communauté, pourquoi vous ne participez pas un peu
plus à faire de la philanthropie? Bon. Ils me disent : Écoutez, M. Julien...
M. le ministre... j'ai-tu le droit de me
nommer, moi? Non? Écoutez, M. le
ministre — puis ils
ne me disent pas ça de même, ils me disent Jonathan, en réalité, mais là ça reste entre nous autres — ils disent : Au Québec, les redevances
minières, c'est là que c'est les plus
élevées. Alors, vous nous demandez de faire des ententes parallèles avec des
communautés autochtones, par exemple, avec les communautés locales, et
c'est ici qu'on paie le plus cher.
Et,
moi, depuis mon entrée en fonction, la volonté que j'ai clairement énoncée,
c'est... On est quatrième au monde, actuellement,
au Québec, selon l'Institut Fraser, en termes de secteur minier. Ils regardent
plusieurs facteurs, dans ça, puis ils nous disent : Vous avez une
très haute qualité de minerai, vous avez une stabilité économique, stabilité
politique. L'inconvénient, c'est que vous
êtes un peu lourds en termes administratifs réglementaires, c'est long, c'est
complexe. Et nous, on vient
dire : Comme État, là, nous autres, on veut en faire plus. Il y a
31 000 jobs au Québec qui sont dans le secteur minier,
16 000 jobs directes... 16 000 emplois directs, 15 000 emplois
indirects, des emplois à à peu près 120 000 $.
Et
là le défi, en réalité, c'est, si, par exemple, on double les redevances
minières, si on applique, en fin de compte... qui sont déjà les plus
élevées comparativement à nos voisins, bien, on n'atteindra pas, certainement
pas, l'objectif d'attirer des investisseurs au Québec. Tu sais, c'est sur une
base comparable, c'est de venir dire : On est à 220 millions, effectivement, il n'y a pas de perfection
là-dedans. Mais, d'un autre côté, si on double les sommes, bien, les
investisseurs, actuellement, comme je dis,
ils ont le choix des bonbons, et alors ça va devenir une contrainte supplémentaire puis qui fait en sorte que notre avantage concurrentiel pourrait
être perdu par rapport à certaines autres nations.
• (16 h 40) •
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui. J'aimerais revenir sur différentes choses
que vous avez dites. D'abord, vous avez parlé de la philanthropie. C'est quelque chose qui est intéressant. C'est vrai, les minières sont relativement généreuses. Par contre, il ne faut pas oublier
que ça reste très subjectif quand on parle de philanthropie. Les minières
choisissent d'investir là où elles
veulent. Et moi, je peux vous dire, elles sont généreuses, c'est vrai, en
Abitibi, les minières contribuent pour des arénas, pour des centres sportifs, pour des centres... le centre
Polymétier, à Rouyn, par exemple. Par
contre, si je pense au Témiscamingue, qui est un grand bassin de
fournisseurs de travailleurs pour les mines, bien, les mines ne viennent pas
investir jusqu'au Témiscamingue. Si c'était
l'État qui était en charge des redevances et de ces sommes-là supplémentaires qu'elle pourrait aller chercher, elle pourrait les investir là
où les besoins sont.
Deuxièmement, vous avez parlé des jobs. Effectivement, on fournit beaucoup de jobs, mais il ne
faut pas oublier que l'industrie minière, c'est très à court terme. C'est quoi, la
moyenne de vie d'une mine? C'est à
peu près, quoi, 15-20 ans?
Donc, on est très à court terme. Qu'est-ce qu'il va nous rester, nous, en
Abitibi-Témiscamingue, une fois que l'industrie minière va avoir terminé? C'est à y penser. C'est ce que nous
permettrait... Si on avait plus d'argent, suite à l'activité minière, ça pourrait permettre qu'on se dote de fonds, par
exemple, pour diversifier notre économie, donc pour assurer une
pérennité dans le temps dans nos régions.
Après ça, vous me parlez
d'attirer les investisseurs étrangers. Moi, j'ai toujours un petit peu de
difficulté à comprendre, parce que, vous
savez, la ressource, là, elle est dans le sol, elle ne partira pas demain
matin. Et, en ce moment, cette ressource-là, on la donne, cette
ressource-là, qui nous appartient collectivement, on la donne aux industries.
Moi, j'aimerais vous poser la question, M. le
ministre : Si, demain matin, quelqu'un débarquait dans votre sous-sol, ramassait vos consoles, ramassait vos
équipements sportifs pour faire de l'entraînement, est-ce que vous
trouveriez ça juste que ces personnes-là ne vous paient pas pour les biens
qu'elle vous prend?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Alors, merci pour
la question. Écoutez, alors, je réitère, là. Bon, vous dites : La
ressource est là, la ressource est
disponible, elle ne va pas s'enfuir, puis on leur donne la ressource. Moi, je
ne pense vraiment pas qu'on donne la
ressource. Comme je vous dis, l'an dernier, c'est 220 millions de
redevances qui ont été accordées. Les taux sont passés... À une certaine époque, avant 2013, c'était
16 %, maintenant, c'est des taux progressifs de 16 % à 28 %.
Donc, le taux a été augmenté par rapport à... justement, à la marge
bénéficiaire, je vous rejoins totalement.
Mais il ne
faut pas oublier non plus que ces entreprises-là font deux choses,
également : ils paient des impôts, là, les impôts de société. Et, également, là, les 31 000 emplois
qu'on a au Québec, à 120 000 $ en moyenne, bien, ces gens-là,
également, font rouler nettement l'économie.
Mais on
pourrait faire le choix, là... Puis j'entends ce que vous me dites, on pourrait
faire le choix d'augmenter les redevances,
puis tant pis pour les investisseurs, puis la ressource, elle sera toujours là,
puis ils viendront quand ils seront prêts.
Mais ce n'est
pas comme ça que le jeu se comporte aujourd'hui. On a les redevances minières
les plus élevées par rapport à nos voisins, ce qui fait en sorte
qu'actuellement nos grands avantages, c'est la qualité de notre minerai, c'est
l'expertise, l'expertise, en réalité, dans votre région, là, l'expertise
fantastique.
Alors, tu sais, c'est... je comprends ce que
vous me dites, mais je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, c'est-à-dire qu'à partir de ce moment-là c'est un
balancement entre ce qu'on obtient, donc c'est à la fois des redevances
de 220 millions, des impôts de société,
des jobs payantes, des jobs, en fin de compte, qui paient, en réalité, des
impôts à la société, également, avec,
oui, des redevances à un bon niveau, 31 000 emplois... Et ça rentre
dans toute la balance comparative des investisseurs.
Eux autres, ils viennent dire : Combien ça nous coûte? C'est quoi, les
redevances? C'est quoi, la qualité du minerai?
Donc, c'est un des éléments qui est pris en considération de manière importante
par les investisseurs. Moi, je pense que c'est au bon niveau, parce que
ça va bien.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
Peut-être juste pour nuancer un petit peu, là, la moyenne canadienne de
redevances, c'est 4,5 %. Nous, au
Québec, on oscille plus entre le 1 %, 1,5 %. Bon, cette année...
l'année dernière, c'est-à-dire, il y en a qui sont allés jusqu'à 3 %. Je me demande pourquoi on n'en fait pas
plus. Moi, si j'achète un café, là, je vais donner 15 % de
pourboire. Comment ça fait que la minière, elle, elle paie à peu près 1 %
à 3 % de redevances?
Et vous avez
dit, là... Vous m'avez enlevé un petit peu les mots de la bouche. Oui, ces
minières-là paient des impôts. Par
contre, ces redevances-là, elles font partie des dépenses des minières et sont
déductibles d'impôt. Moi, j'aimerais que vous nous fassiez un petit peu la lumière là-dessus. D'une part, on prend
l'argent qui nous revient pour payer la ressource, donc sous forme un peu de redevance, et, de l'autre, on
la redonne aux minières sous forme de crédits d'impôt. Donc, au final, là, la redevance, dans la façon dont vous la traitez, c'est un peu de la
poudre aux yeux, là. Les minières, elles ne la paient pas, la ressource, finalement. Moi, j'aimerais
que vous nous fassiez un peu la lumière là-dessus, sur le fait que ces
redevances-là, elles sont comptabilisées comme des dépenses pour les minières
et donc elles sont déductibles d'impôt.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Là, je n'ai pas le détail, en fin de compte, du ministère du Revenu. Moi, je m'occupe en réalité de récolter les redevances de 220 millions qui sont clairement mentionnées ici, qu'on le voit. Alors, ça serait peut-être
une discussion avec le ministère du Revenu plus spécifiquement sur
l'ensemble, en fin de compte, des programmes gouvernementaux de crédits
d'impôt.
Mais je
réitère en réalité, je réitère en réalité que c'est un écosystème, en réalité,
global. Et, pour nous, à 220 millions de redevances, ça serait... Tantôt, vous avez pris un exemple, mais
encore là, c'est un exemple, hein? Quand je vais prendre un café, je
donne 15 % de pourboire, mais c'est un exemple qui n'a pas aucun lien avec
une minière. Une minière vient s'installer,
capitalise beaucoup de frais, fait en sorte en réalité de créer des centaines,
voire des milliers d'emplois. Il y a
26 mines au Québec, 25... 25? 25 mines actives — des fois, on en perd une, des fois, on en
gagne une — il y a
25 mines actives au Québec, il y a
31 000 emplois. Donc, je fais une règle de trois, elles ne sont pas
toutes de la même grosseur, on s'entend
bien, là, c'est peut-être 1 200 emplois par mine. Alors, oui, ils
paient des redevances, des redevances minières; oui, les travailleurs paient des impôts; oui, eux
autres aussi paient des impôts de société; et nous autres, on souhaiterait bien
qu'à la place que ça soit 31 000 emplois
puis 25 mines que ça soit 28 et 38 000 emplois. Et là, en
réalité, c'est un jeu des nations pour venir dire comment qu'on se
positionne.
Comme je
réitère, ce n'est pas le plus simple de venir s'installer au Québec pour faire
du développement minier avec nos
règles, nos procédures qui sont robustes en termes réglementaires. On a des
avantages. Ce que vous me suggérez, en fin
de compte, c'est de créer un inconvénient supplémentaire. Nous, ça nous
apparaît en réalité que le modèle actuel nous apparaît dosé, mais vous
souhaiteriez qu'ils soient plus élevés. Alors, on a chacun notre point de vue
là-dessus.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
Écoutez, vous... je veux dire, les minières, ils enregistrent des dizaines et
des dizaines de millions de dollars
de profits, voire des centaines de millions de dollars de profit par année.
Elles ne font pas pitié. Et je réitère
que de payer pour la ressource qu'elles extraient, cette ressource-là qui nous
appartient collectivement, payer une juste
part... Puis on parle de 5 %, là, ce n'est pas une grosse part du gâteau,
là, pour rejoindre peut-être un petit peu au-dessus de la moyenne
canadienne, ce n'est vraiment pas la mer à boire.
Et, moi, ça
m'étonne un peu que le ministre des Ressources naturelles n'ait pas nécessairement
les bons chiffres quant aux redevances et qu'il ne sache pas
nécessairement, finalement, comment ces redevances-là sont perçues, si elles
sont réellement perçues ou elles sont redonnées de l'autre côté avec les
retours d'impôt. Donc, ça me questionne beaucoup.
Et, en fait,
moi, je me pose la question : Vous vous dites un gouvernement de
l'économie, bien, alors, pourquoi vous laissez ces minières-là appauvrir
les régions? Oui, elles vont apporter des jobs, mais, au bout du compte,
qu'est-ce qu'il va nous rester? C'est rien.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Bien, je ne suis
pas du tout d'accord avec vous, bien au contraire. Il y a des gisements miniers
extraordinaires au Québec. On a
1,2 million de kilomètres carrés au nord du 49e parallèle avec des
gisements fantastiques. Le principal
défi, en réalité, c'est même l'accès à ces ressources-là, donc, qui est un
enjeu, mais le Québec, en réalité, a des ressources phénoménales. Alors, on a une différence de point de vue, je
vous l'accorde, mais, pour moi, c'est du développement économique, c'est des jobs de grande qualité, et, pour
favoriser ça, ce n'est pas... Tu sais, on n'est pas en train, en réalité, de donner nos ressources. Bien
non. Il y a des redevances. Puis, quand vous dites : Bien, vous
connaissez... Oui, moi, je m'occupe des
redevances minières, qui sont à hauteur de 220 millions. Alors, ça va au
Fonds des générations, c'est un
retour à la population, et, naturellement, il y a des bases de calcul qui sont
vérifiées, qui sont avalisées par le ministère du Revenu, pour le
paiement des redevances.
Vous souhaiteriez que ces redevances soient plus
élevées? C'est correct. Vous avez droit à votre opinion, honnêtement. Moi, je vous dirais que ce que vous
proposez actuellement, si ça passait du simple au double, bien, force
est de constater que probablement qu'à terme
on aurait moins de redevances minières au Québec, puisqu'on aurait
nettement moins de promoteurs sur le
secteur. Mais ça, c'est ma vision macroéconomique, puis elle vaut la vôtre,
certainement. Même peut-être que la vôtre vaut mieux que la mienne, je
ne sais pas.
Alors, pour nous, je pense que c'est un juste
milieu actuellement qui fait en sorte que le Québec se positionne excessivement bien. Et, je vous le réitère, quand
on rencontre des minières puis on leur dit : Oui, mais écoutez... bien,
ils nous disent : Les redevances sont élevées au Québec. Alors, vous avez
des chiffres qui ne concordent pas avec les miens...
• (16 h 50) •
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre.
M. Julien : ...ça me fera grand
plaisir de vérifier ces données-là.
Le
Président (M. Lemay) : Merci, M. le ministre. Ceci complète le bloc d'échange avec la deuxième
opposition. Maintenant, je vais passer la parole à un membre du gouvernement... et le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata pour un temps de huit minutes.
M. Tardif : M.
le Président, M. le ministre, mesdames messieurs les invités, collègues puis personnel politique et de recherche, il va sans dire
que le secteur minier occupe une place importante dans l'économie du Québec. À
ce propos, j'aimerais vous faire part d'une
lecture que j'ai effectuée récemment d'un compte rendu annuel, puis on l'a
mentionné tout à l'heure, fait par l'Institut Fraser, sur l'activité
minière dans le monde. Ce qui m'a intéressé plus particulièrement, c'est
bien le portrait que l'Institut Fraser
faisait de la situation au Québec, et c'est
ça qu'il est question aujourd'hui. Et, malgré certaines différences au niveau de nos perceptions,
je pense qu'il y a des chiffres et des faits qui sont concrets puis qui traduisent une réalité. Alors, permettez-moi de
vous les présenter brièvement, et puis on pourra, par après, M. le ministre, vous adresser une question.
Au Québec, on dénombre 25 mines actives et
26 projets miniers, dont 18 usines de transformation extractive, quelques centaines de projets d'exploration et plusieurs
centaines de carrières, tourbières et sablières. Vous savez, moi, la région que je représente, toujours
le Bas-Saint-Laurent, dans le comté de Rivière-du-Loup—Témiscouata, lorsque... J'ai été jeune, déjà. Lorsque j'étais
jeune, la tourbe n'était pas nécessairement quelque chose de reconnu comme une
richesse première. Actuellement, nous avons des entreprises comme Premier Tech, qui est au niveau
international, qui est dans la tourbe;
nous avons Tourbières Berger, qui est une entreprise d'au-delà de 700 employés, qui rayonne non seulement
dans la région du Bas-Saint-Laurent, mais
sur la Côte-Nord, au Saguenay—Lac-Saint-Jean et, bref, un peu partout dans différentes régions
du Québec, du Canada et au niveau international.
Alors, le
Québec est un producteur... je ferme la parenthèse sur la tourbe, je reviens
plus spécifiquement... Le Québec est un producteur minier de longue date
qui compte aussi des travailleurs qui sont très expérimentés, et ça, c'est dans
l'ensemble des régions du Québec. On a
également des fournisseurs qui sont spécialisés dans toutes les phases de
production.
Encore une fois, dans la région du
Bas-Saint-Laurent, nous sommes une région qui a souffert dans le passé de ne pas avoir d'énergie pour avoir de grosses
compagnies. Aujourd'hui, le côté positif, c'est que nous avons une
empreinte environnementale qui est plus que
très satisfaisante, et c'était une faiblesse il y a quelques années, ce qui
m'amène à
dire : C'est que les travailleurs du Bas-Saint-Laurent, ce qu'ils
faisaient, ils traversaient sur la Côte-Nord pour travailler. C'est ça,
la réalité. Alors, c'était non seulement pour une région, mais on traversait le
fleuve, les gens traversaient le fleuve et allaient travailler dans la région
qu'on appelle la Côte-Nord et la Basse-Côte-Nord.
Alors, ces activités créent aujourd'hui près de
31 000 emplois directs et pratiquement autant indirectement.
Je mentionnais, tout à l'heure, la
circonscription que je représente. Vous savez, on parlait juste de fournisseurs
spécialisés. Moi, je suis capable, puis vous
aussi, je suis certain que vous êtes capables d'identifier des compagnies
qui travaillent à fournir indirectement des travaux qui se font au niveau des
mines. Dans mon comté à moi, c'est plus de 500 employés...
dans les PME, là, je ne vous parle pas de tourbe, là, je vous parle de gens qui
vivent indirectement pour fournir des
machines, pour fournir des soudeurs, pour fournir tout ce qui est nécessaire
pour le travail au niveau de l'extraction au niveau des mines.
Alors, le
fait méconnu pour certains, c'est que le secteur minier, là, génère également
de nombreux emplois de qualité. Et
ça, c'est au-delà de la région minière, et c'est ce que je viens d'essayer de
vous expliquer. Et on parle d'emplois, quand on dit que la moyenne... on me dit, selon Fraser, que c'est de
100 000 $ par année pour un travailleur et que le salaire
moyen au Québec est de 46 000 $,
c'est sûr que ça risque d'être intéressant. Et je comprends, entre autres, les
gens de ma région, qui traversaient
le fleuve sur des... comme on dit chez nous, sur des runs, là, pour traverser
l'autre bord. Vous l'avez fait? O.K.
Ça fait que je pense que c'est des
runs qui sont honorables, c'est du travail, mais effectivement il faut
le faire. Alors, toujours selon les études publiées en 2018 et réalisées
par Écotech, le consultant nous dit, bon, qu'il y a près de 5 200 fournisseurs
de biens et de services qui travaillent pour le secteur minier, dont... il y en
a 77 %, 77 % qui proviennent du Québec. C'est du pain puis du
beurre sur une table, ça, moi, je traduis ça de même, là, c'est du pain puis du
beurre.
Alors, le
secteur minier procure des emplois de qualité, des emplois qui sont bien
rémunérés puis qui sont au-delà de la
moyenne salariale du Québec, ça fait partie de l'écosystème économique qu'on
mentionnait tout à l'heure. La plupart de
ces emplois ont aussi, il faut le mentionner, ont aussi, ces emplois, un impact
local direct puis considérable. Alors, c'est des travailleurs qui
dépensent en région, c'est des travailleurs qui construisent des maisons en
région et qui vivent en région. Alors, vous
comprendrez que ces projets miniers, contrairement à certains de nos
concurrents, sont situés, cependant, bien
loin du comté que je représente et sont situés dans des régions que... je
n'aime pas tellement le terme, mais dites éloignées. Éloignées de quoi?
Je ne le sais pas, là, mais qui sont plus loin finalement.
Alors, je
voudrais juste, comme question, en terminant, vous demander, M. le
ministre : Dans ce contexte bien particulier
du Québec, j'aimerais qu'on puisse décrire davantage l'état de santé du secteur
névralgique de nos mines, puis, en
deuxième volet, faire état des mesures que vous entendez mettre de l'avant pour
contribuer au rayonnement du Québec comme leader mondial, parce qu'on a
un rôle quand même majeur. M. le ministre.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre, en environ 1 min 10 s.
M. Julien :
Très rapidement. On a sorti les données justement pour répondre à une question
qui est en lien par rapport à la
vigueur, c'est un enrichissement collectif, le secteur des mines. Et, par
rapport à la fiscalité, là, j'ai les données ici, donc le Québec est
désormais, depuis la modification 2013, la juridiction la plus exigeante
au Canada en termes de fiscalité applicable
au secteur minier. Alors, c'est comparé avec Terre-Neuve, les Territoires du Nord-Ouest,
Colombie-Britannique, Saskatchewan, Ontario, c'est des marges
importantes. À titre d'exemple, on est à 102, plus tu es élevé, plus c'est
fort; l'Ontario est à 71,6. Donc, en termes
de fiscalité globale faite par le ministère du Revenu, ça démontre clairement
qu'il n'y a pas une province ou un
territoire au Canada qui est plus exigeant en termes de fiscalité pour le
secteur minier que le Québec. Naturellement,
ça nécessite aussi une volonté gouvernementale, comme vous l'avez mentionné,
dans les régions du Québec, donner
l'accès, plusieurs investissements qui viennent, en grande partie, du secteur
privé, mais également du secteur public.
Nous, notre ambition, c'est de poursuivre le
développement minier, un développement qui enrichit tous les Québécois, et
augmenter, en fin de compte, l'exploitation minière au Québec dans le respect
de l'environnement et de l'acceptabilité sociale, M. le Président.
Le
Président (M. Lemay) : Merci beaucoup, M. le ministre. Ceci
complète ce bloc d'échange avec un membre du gouvernement. Je suis prêt à céder la parole à membre du troisième
groupe d'opposition, et je reconnais le député de Jonquière pour un bloc
de 16 min 10 s.
M. Gaudreault :
Oui, merci, M. le Président. Alors, moi aussi, je veux saluer tout le monde. Je
voudrais savoir, de la part du
ministre, s'il peut déposer, pour les parlementaires, le contrat, dont il est
fait mention au décret 189, adopté le 13 mars 2019, concernant
le renouvellement du bail de la rivière Shipshaw pour la centrale
hydroélectrique Jim-Gray.
Le
Président (M. Lemay) :
Alors, M. le ministre, si vous voulez faire le dépôt d'un document,
comme je l'ai dit, vous pouvez vous
engager à le déposer auprès du secrétariat de la commission, qui le rendra disponible à l'ensemble des membres de la commission.
M. Julien : Bon. Regardez... qu'est-ce que ça implique
légalement, mais si c'est possible, ça me fera grand plaisir, là.
Le Président (M. Lemay) : Pas
de problème.
• (17 heures) •
M. Gaudreault : O.K. En tout cas, si vous pouvez le vérifier, même si
on ne l'a pas aujourd'hui ni ce soir, on peut l'avoir demain. On peut entamer un peu les
discussions sur ce dossier-là, et, quand vous aurez la réponse, vous pourrez
nous le déposer. Parce
que le décret 189, 13 mars, donc c'est très, très récent, concerne
l'octroi des droits du domaine de l'État pour la rivière Shipshaw concernant la centrale hydroélectrique
Jim-Gray, qui produit de l'hydroélectricité pour Produits forestiers Résolu.
Alors, j'aimerais savoir s'il y a eu... Bien, premièrement, en connaître un peu
plus sur ce décret : Est-ce que c'est
le renouvellement intégral de l'entente qui avait été conclue en
2014? Si oui, est-ce que les conditions de l'entente de 2014 ont été
respectées? Et, ensuite, quelles sont les nouvelles conditions reliées à ce
décret?
Le Président (M. Lemay) : ...M.
le ministre.
M. Julien : De mémoire, c'est un renouvellement de contrat de
force hydraulique. Je n'ai pas tout le détail avec moi, je ne sais pas s'il y a quelqu'un
qui le détient ici par rapport... parce
que, oui, c'est un renouvellement,
mais, quand on l'avait passé, en
réalité, je n'avais pas vu, en réalité, de grandes modifications. Donc, ça serait important pour vous d'avoir... vous avez des préoccupations
spécifiques?
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien, oui, parce que c'est le
renouvellement des droits hydrauliques de la compagnie Produits forestiers Résolu qui ont été convenus en 2014.
Quand nous avons signé une entente avec la compagnie Produits forestiers
Résolu comme gouvernement du Québec, concernant la centrale Jim-Gray, la
compagnie s'engageait à avoir des investissements structurants de 471 millions
de dollars avec des redevances contractuelles sur la production annuelle d'électricité sur l'énergie emmagasinée
annuellement, payait également un loyer annuel. À l'occasion de la signature
de ce contrat, la compagnie s'engageait à maintenir les activités à Kénogami,
l'usine de Kénogami, l'usine de pâtes et papiers d'Alma, l'usine de pâtes Fibrek de Saint-Félicien et réaliser une étude
pour remplacer la machine à papier n° 6 qui était
fermée à l'usine de Kénogami pour produire de nouveaux produits, là, pour de
nouveaux marchés.
Donc, vous
comprenez que, si c'est du renouvellement, du pareil au même,
c'est important de le savoir, et si les engagements
de 2014 ont été respectés. Et moi, je suis étonné d'apprendre que ça a peut-être
été renouvelé comme ça sans aller chercher un rapport de force face à
une compagnie qui exceptionnellement détient des pouvoirs hydrauliques sur une
rivière.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien :
Parfait. Donc, on va récupérer cette information-là pour vous la remettre
ultérieurement parce qu'on n'a pas
tout le fin détail par rapport, oui, le renouvellement existe, mais par rapport
au respect de l'ensemble des clauses et sur quelle base s'est fait ce
renouvellement-là.
Le Président (M. Lemay) : Donc,
M. le ministre...
M. Gaudreault :
Oui, et est-ce que le renouvellement est dans les mêmes conditions que celui de
2014? Et il faut d'abord savoir si la
compagnie a respecté 2014. Et, dans le décret du 13 mars 2019, on parle
quand même de quoi, un mois, il est dit que le tout est conditionnel à
la signature par le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles et aussi
du ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques.
Donc,
j'espère, avant de signer, que le ministre va s'informer un petit peu plus,
parce que c'est quand même de l'utilisation
de nos ressources naturelles au Saguenay—Lac-Saint-Jean dont il est question, et de
milliers d'emplois également, et de l'avenir de l'industrie forestière
au Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Donc, comme tout contrat de renouvellement, là,
il y a des conditions de renouvellement d'investissements structurants. Ici, là, j'ai la note, moi, quand on
a passé le décret sur les différents éléments, par exemple : «...dans le
cadre de cette entente, devait réaliser les
investissements structurants de 150 millions de dollars au cours de la
période de janvier 2012 au 31 décembre 2021. En mars 2018, le
ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles a confirmé que cet objectif
d'investissements avait été totalement atteint.» Donc, j'ai les différents
éléments, en fin de compte, qui étaient nécessaires à atteindre avant le
renouvellement.
M. Gaudreault : ...Jim-Gray ou
c'est une autre rivière? Ou dans un autre barrage, c'est-à-dire.
M. Julien :
Jim-Gray. Donc, on vous fournira, en fin de compte... Je n'ai pas tout le
détail avec moi de l'ensemble des
conditions, mais c'est certain qu'on a fait le renouvellement, il a été analysé
par le ministère en conformité, en fin de compte, avec l'entente
initiale. Est-ce que la négociation a amené des modifications? Je n'ai pas tout
le détail avec moi aujourd'hui, mais ça va me faire plaisir de vous les fournir.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault :
O.K. Bien, c'est important de le savoir, d'avoir l'information parce que c'est
des dizaines, des centaines d'emplois
qui sont concernés. Je vois, dans la salle, il y a mes collègues de
Lac-Saint-Jean et de Dubuc qui sont là. Donc, normalement, c'est le genre de
renouvellement de contrat avec Produits forestiers Résolu qui se fait en
équipe, qui se fait publiquement également.
Et, quand je dis en équipe, c'est que ça concerne l'ensemble des élus de la
région, et ce n'est pas vrai qu'on va
permettre l'utilisation d'une rivière comme celle de la rivière Shipshaw sans
avoir des garanties sur le maintien
des emplois et sur des investissements futurs. Donc, vous comprenez que, moi,
quand j'ai vu passer ce décret-là, j'ai
sursauté, pas que j'impute de mauvais motifs, mais que je veux savoir ce qu'il
en est et que ce soit dans la totale transparence.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien :
Ça va me faire plaisir, en fin de compte, de voir à vous fournir cette
information-là sur le renouvellement.
M. Gaudreault : ...s'attendre à
ce que vous déposiez l'information à quel moment?
M. Julien : Le plus rapidement
possible. Puis on va regarder, justement, jusqu'où on peut aller sur les...
Une voix : ...
M. Julien : Il en discussion,
oui, mais on a un renouvellement ici.
Une voix : ...
M. Julien : Ici, c'est
Jim-Gray.
M. Gaudreault : Oui. Et il y a...
En fait, c'est tout sur la rivière Shipshaw, mais il y a plusieurs
installations.
Le
Président (M. Lemay) :
Permettez-moi, M. le député. Deux secondes. Si je comprends bien, M. le ministre, vous allez déposer...
M. Julien : Donc, c'est très,
très spécifique...
Le
Président (M. Lemay) : ...les
documents au secrétaire de la commission, qui les rendra disponibles aux membres.
M. Gaudreault : Vous allez
fournir le contrat?
M. Julien : On va fournir tout
ce qu'on peut fournir, et ce qui est public et qu'il est normal de fournir.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député de Jonquière, la parole est à vous.
M. Gaudreault : Merci. Deuxième
dossier, M. le Président. J'aimerais savoir ce que pensent le ministre et le gouvernement du projet de Muskrat Falls du côté de Terre-Neuve. Écoutez.
Là, on est rendus avec un projet du côté de Terre-Neuve qui va coûter deux
fois plus cher que prévu, à 12,7 milliards
de dollars, C'est également...
Le prix de l'énergie, là, du complexe
La Romaine, elle va coûter la moitié moins cher que ce que ça va
coûter à Muskrat Falls. Et la cerise sur le sundae, c'est quand même la
garantie de prêt que le fédéral s'est engagé à porter sur le projet de Muskrat
Falls. Le gouvernement Harper, en 2011‑2012, s'était engagé à
une garantie de prêt de 5 milliards. Maintenant, le gouvernement
de M. Trudeau a ajouté presque 3 milliards. On est rendu à une garantie de prêt qui peut aller jusqu'à
7,9 milliards de dollars.
Alors, ça, ça
veut dire quoi? Ça veut dire, si on fait une règle de trois, là, avec 22 % de la population du Canada, ça veut dire que les Québécois vont payer
1,7 milliard de dollars par leurs impôts au fédéral pour un projet qui ne
tient pas la route, qui est non
rentable et qui vise à compétitionner directement l'énergie propre renouvelable
produite par Hydro-Québec. Et moi, je veux savoir la position du
ministre sur cette question-là.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien :
Oui. Bien, je connais le projet. Je connais les dépassements de coûts au projet
qui est à Terre-Neuve. Je connais
aussi les enjeux de garantie de prêt, mais je ne suis pas le député de
Jonquière par rapport à sa règle de trois, et de présumer que le Québec va assumer quelque chose. Bon, c'est une
garantie de prêt. C'est sûr que le projet, en réalité, actuellement, là,
dépasse de plus de deux fois les coûts, le 6,2 milliards versus
12,7 milliards. C'est un projet qui est à Terre-Neuve. Je comprends que le gouvernement fédéral intervient avec
des garanties de prêt pour assurer, en fin de compte, là, la poursuite du développement. Mais je ne fais
pas le lien avec les responsabilités du Québec ou le fait qu'on va
assumer. Parce que ça serait présumer, en
fin de compte, que les garanties de prêt seraient... Il y aurait un «write-off»
de ces valeurs-là.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Bien, c'est parce que c'est... Présentement, là, c'est un projet qui ne tient
pas la route, qui coûte le double de
ce qu'il a coûté. C'est un projet qui est financé grâce au financement qui
vient du fédéral. Les projets hydroélectriques du Québec, là, c'est qui
qui les a payés? C'est les Québécois, sans jamais avoir aucune aide du fédéral.
Alors,
est-ce que le ministre trouve ça normal qu'un projet qui ne tient pas la route,
qui va coûter deux fois plus cher que
prévu, dont l'énergie sera vendue au double du coût de l'énergie, par exemple,
du projet La Romaine, est-ce qu'il trouve ça normal qu'on finance une
concurrence déloyale à l'énergie produite au Québec avec nos propres frais par
une subvention directe du fédéral pour laquelle les Québécois contribuent de
l'ordre d'au moins de l'équivalent de leur population, soit 22 %?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien :
Bien, c'est-à-dire que j'attends la question, en fin de compte, de mon collègue
de Jonquière, mais je n'adhère pas du
tout à sa conclusion dans sa question, donc je ne peux pas être d'accord avec
quelque chose auquel je n'adhère pas
dans les explications, c'est-à-dire qu'un projet... En réalité, là, quand une
centrale rentre en opération, là, la tarification est réglementée, puis c'est les utilisateurs, en
réalité, s'il n'y a pas de «write-off» puis ça coûte effectivement
12 point quelques milliards,
12,7 milliards pour produire l'énergie, bien, c'est les utilisateurs via
le tarif réglementé qui vont payer deux fois, trois fois le tarif. Alors, la garantie de prêt, pour moi, ce n'est pas
un «write-off», ça. Pour l'instant, là, on a une situation.
Effectivement,
au Québec, on peut se targuer, puis je pense qu'on l'est, d'être des castors,
d'avoir réussi des projets dans les
coûts. Puis d'ailleurs, encore là, en fin de semaine, quand on regardait les
anciens P.D.G., c'est leur fierté, ceux qui ont fait les grands projets
de développement.
Maintenant, vous nous parlez d'un projet du Terre-Neuve qui coûte deux fois le coût initialement prévu, qui va être
tarifé, en réalité, dans les frais d'électricité puis qui va faire en sorte que
l'électricité payée, le cas échéant, lors de la production, lors de l'opération, vont être hyperélevés, puis vous me
demandez... bien, moi, je me demande qu'est-ce
que j'ai à voir là-dedans,
là, mais vous me demandez ma position. Pouvez-vous répéter votre question,
la préciser par rapport à... c'est le fait que le fédéral, en fin de compte, donne une garantie de prêt? Mais, à la fin, le tarif, là, va être
réglementé puis va payer, en fin de compte, l'ensemble du coût, là.
• (17 h 10) •
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault : Mais la garantie de prêt, ça veut dire qu'au
final, là, c'est qui qui va payer les excédents? C'est qui qui va payer ce projet-là? C'est qui qui va
payer également les frais d'intérêt que Terre-Neuve a dû engager pour payer ce
projet pharaonique, qu'on va dire, alors que les Québécois ont payé entièrement leurs propres projets hydroélectriques?
Je veux juste rappeler au ministre qu'il y a eu
en 2011, il y a eu en 2012 — donc,
à deux prises — des
motions unanimes de l'Assemblée nationale
pour dénoncer cette situation. Et ça, c'était en prévision de ce qui allait
arriver, parce que nous, comme vous
dites, on est des castors, on connaît ça, puis ce qu'on avait prévu, c'est
exactement en train de se produire. C'est
un projet qui n'est pas rentable, qui coûte le double de ce que ça a coûté, que
ce que ça avait prévu de coûter. Et là le ministre, lui, il nous dit : Bien, ce n'est pas grave, les
Québécois auront juste à payer la garantie de prêt engagée par le
fédéral, alors que nous, au Québec, on a toujours payé nos choses nous-mêmes,
c'est tant mieux.
Mais là on a
une subvention indirecte du fédéral, dans laquelle le Québec compte pour
22 % au moins, peut-être 23 % à peu près, et qui vient
compétitionner les projets futurs dont le ministre se targue et le gouvernement
actuel se targue. Donc, c'est une
compétition déloyale, avec notre argent, sur un projet qui ne fonctionne pas et
qui va coûter le double de ce qu'il
devait coûter. Alors, je suis étonné
de voir que le ministre des
Ressources naturelles du Québec trouve ça normal alors que l'Assemblée nationale elle-même, il n'y a pas
si longtemps, 2011-2012, par l'aide d'une seule voix pour contester la
décision du gouvernement fédéral là-dessus... Alors, moi, je m'attendrais
plutôt, de la part du ministre, qu'il nous dise quelles actions il va prendre
pour contester ça.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien :
Alors, maintenant je comprends mieux vos propos, c'est beaucoup plus clair.
Alors, je ne trouve pas ça normal.
Vous sembliez dire tantôt que le Québec devrait assumer, en réalité, des pertes
liées à un projet malheureux. Là, je n'adhérerai pas, encore là,
financièrement puis en comptable... pour l'instant, je n'adhérerai pas à cette
position-là.
Maintenant,
c'est certain qu'une garantie de prêt du fédéral vient faire en sorte, puisque
le Québec n'en a pas obtenu dans ses
projets, de faire une concurrence déloyale sur les développements de cette
nature-là. Naturellement, là, il faut aussi comprendre que le projet, à
Terre-Neuve, il est en avancement et plus ça va, moins ça va, là, on est
conscients de ça. Et, comme vous le mentionnez, les motions ont été prises à
cet effet-là.
Maintenant,
si je reviens sur le projet, qui coûte 12,7 milliards de dollars, qui va
faire en sorte que l'énergie qui va sortir
de là ne sera nettement pas concurrentielle, très dispendieuse, moi, je ne
pense pas que la garantie de prêt va... en tout cas, je ne confirmerai pour aujourd'hui que la garantie de prêt va se
transformer en défaut de paiements, non, la tarification est réglementée. Mais, effectivement, je vous
rejoins totalement, que c'est un avantage que Terre-Neuve a eu, qui est
un peu... pas celui que le Québec a eu dans
son développement, qu'il a assumé pleinement, en fin de compte, ses responsabilités,
puis je ne trouve pas ça adéquat.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Jonquière, environ 1 min 15 s.
M. Gaudreault : Combien?
Le Président (M. Lemay) :
1 min 10 s.
M. Gaudreault : O.K.
Donc, le gouvernement va faire quoi? Est-ce que vous prenez des mesures pour
prévenir ou pour évaluer la situation dans ces circonstances-là? Est-ce qu'il
peut y avoir, par exemple, des recours, des recours juridiques? Est-ce qu'il peut y avoir des actions politiques? On est en
année électorale du côté du gouvernement fédéral, me semble, serait une
bonne occasion de se donner un rapport de force comme Québec.
M. Julien :
Alors, je pense que vous l'avez fait dans le passé, ce n'est pas une nouvelle
situation, des motions unanimes pour décrier
cette situation-là. Alors, à moins que des nouveaux moyens soient apparus, je
serais bien heureux d'entendre ce que vous me proposez.
M. Gaudreault :
C'est à vous de me le dire, c'est vous, le ministre.
M. Julien :
Bien...
M.
Gaudreault : Moi, je vous dis, il peut y avoir... je vous ai donné
deux suggestions : des démarches politiques dans un contexte
préélectoral au fédéral et des démarches juridiques en cour pour contester le
pouvoir fédéral d'intervenir, dans le fond,
dans un champ de compétence assez québécois et de province, même si je n'aime
pas ce terme-là, qui sont les
ressources naturelles. Le ministre, lui, il ne voit pas ça, là, tu sais, c'est
comme si ce n'était pas important.
M. Julien :
Je pense que des motions unanimes, en fin de compte, envoient le message très
clair politiquement qu'on n'est pas confortables avec une situation
d'une garantie de prêt du fédéral pour des projets de développement dans le
provincial, ce qui n'a pas jamais... qui n'a pas été fait, en tout cas chez
nous, au Québec.
Le
Président (M. Lemay) : Merci beaucoup. Ceci complète ce bloc d'échange. Je cède maintenant
la parole à un membre du gouvernement, le député de Bourget, pour une
période de huit minutes.
M. Campeau :
Merci, M. le Président. Bonjour, tout le monde. La Politique énergétique 2030,
on mentionne là-dedans qu'on veut augmenter de 25 % la production d'énergie renouvelable et
aussi de 50 % la production de bioénergie. Bon, la bioénergie, on a toujours des vocabulaires compliqués quand on
parle d'énergie, là, c'est le gaz naturel renouvelable. Le gaz naturel renouvelable, ça vient de la
biométhanisation des matières organiques, domestiques et agricoles. Dit en
d'autres mots, du compost. Alors, on veut... En compostant, qu'est-ce qu'il
arrive, c'est qu'on va aller réduire les quantités de matières résiduelles qu'on envoie à l'enfouissement, et ce qui sort, à
ce moment-là, il y a un gaz, qui est le méthane. Le méthane, c'est du gaz naturel, gaz naturel qui est
aussi un gaz à effet de serre, qui est de... puis, j'avoue, je ne me
souviens plus si c'est 15 ou 25 fois
plus nocif que le CO2 lui-même, comme gaz naturel... comme gaz à
effet de serre, pardon. Alors, au
moins, ce qu'on va chercher dans le compostage, si on peut déplacer, à ce
moment-là, du gaz naturel qui serait extrait du sol, ça fait ça de moins
qu'on envoie à l'atmosphère au niveau des gaz à effet de serre.
Ça
permet aussi de réduire l'importation, parce que ce qu'on va aller chercher
localement, c'est du gaz naturel qu'on n'aura
pas à importer, et on sait qu'on a un déséquilibre assez important au niveau
des produits pétroliers, de façon générale. Il y a une soixantaine de
sites au Québec où on capte le biogaz et qu'on va... à ce moment-là, on procède
par digestion anaérobique et on fait du
méthane. On va chercher le méthane. Comment on utilise le méthane? On peut
l'utiliser que ce soit la production
de chaleur, soit en générant de l'électricité. On génère l'électricité en
brûlant le gaz naturel qui sort de
là, on finit par faire de la vapeur d'eau et on entraîne une turbine, ou bien
donc on le purifie et on l'entre dans le système actuel existant de gaz
naturel. Et ça, ce que je comprends, c'est souvent une question de distance
pour rendre ces projets-là attrayants.
Ce
que j'ai compris, M. le ministre, c'est qu'on a un objectif de 1 % de gaz
naturel renouvelable — ce qui est faible, mais
il faut bien commencer en quelque part — en 2020, mais qui monte rapidement, 1 %
par année, pour atteindre 5 % en
2025. Ceci devrait donner un marché plus stable et prévisible à des gens qui
voudraient entrer dans ce domaine-là. Donc, ça va donc montrer l'intérêt du gouvernement par rapport à ça. Ces
programmes-là devraient aider les municipalités qui veulent procéder à
la biométhanisation ou du compostage local, parce que ça va leur donner
justement cet objectif à atteindre de 5 %. On parle de Saint-Hyacinthe, de
Montréal, de Québec.
Il
y a des possibilités de biométhanisation pour des projets d'origine agricole ou
de... De façon, encore une fois, un peu
emphatique, quand on parle de conversion thermochimique de biomasse forestière,
ça veut dire brûler du bois, ça fait que...
Ça a l'air que, selon l'association canadienne de gaz naturel, il y aurait, et
j'avoue que j'ai été surpris, entre 700 et 1 000 millions de
mètres cubes à aller chercher de cette façon-là. C'est 20 % de la
consommation annuelle québécoise. Qu'est-ce
que le ministère prévoit pour justement aller chercher ce 5 % là ou même
au-delà? Quelles sont les actions qui sont prévues par le ministère pour
aller remplir cet objectif-là?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (17 h 20) •
M. Julien :
Oui, écoutez, le règlement qui a été édicté, là, le 20 mars dernier, je me
souviens, c'était le jour de mon anniversaire,
donc c'est un règlement qui est très porteur, parce qu'il se veut une espèce de
crescendo. Puis, quand on a discuté,
nous, au ministère puis avec les intervenants, à la fois les producteurs, à la
fois les consommateurs, il fallait trouver le juste milieu. Là,
actuellement, là, on se disait : Si on veut que l'écosystème du gaz
naturel renouvelable se développe au Québec,
il faut y aller une marche à la fois, parce que, si on avait décidé
immédiatement d'implanter, à titre d'exemple, une injection à 5 %,
on aurait été capable d'obtenir du gaz naturel renouvelable au niveau de
5 % via de l'importation, et, à terme, ça n'aurait pas développé un
écosystème québécois.
Vous avez parfaitement
raison, les usines de biométhanisation... Moi, j'étais responsable, à la ville
de Québec, de l'usine de Québec,
qui doit être déployée pour 2022, ça avait été retardé, en fin de compte, là, pour permettre justement aux
villes... Alors, plusieurs municipalités au Québec vont les développer. Juste à l'usine de bio de la
ville de Québec, que je
connais bien, c'est 10 000 tonnes de GES/année de réduction par
l'injection du gaz naturel. Alors, les usines vont se développer, la
biomasse forestière, et on va voir l'écosystème se développer.
Alors,
certains nous disaient : Oui, mais votre règlement, il n'est pas
contraignant. Oui, mais il est contraignant par rapport au rôle de la
Régie de l'énergie, qui, lui, doit accepter, en réalité, par rapport au
distributeur, là, la provenance des sources.
Donc,
1 %, 2 %, 5 %. Et on est presque assurés que l'écosystème va se
développer. À terme, là, le 5 %, il va être atteint, mais ça serait très,
très positif qu'il soit atteint par
un développement d'écosystème québécois, et c'est ce qu'on
veut mettre en place par le crescendo. 5 %, ça dit quoi, ça?
5 % d'injection de gaz renouvelable, juste sur le volet gaz
renouvelable, sans les effets du méthane, en fin de compte, qui sont évités via les sites d'enfouissement, là, qui sont nettement supérieurs, là... 1 %, c'est 114 000 tonnes de gaz à effet de serre, 5 %, 570 000 tonnes. Si je fais une règle de trois, rapidement,
là, règle du pouce, à quatre
tonnes/année, une voiture, là, c'est près de 150 000 voitures de
moins sur les routes, avec un geste d'injecter 5 % de gaz naturel
renouvelable dans le système de distribution de gaz naturel. Alors, ça ne
paraît pas majeur?
Et, naturellement, vous l'avez mentionné, là, il
y a des perspectives, mon cher collègue,
là, nettement supérieures à 5 %, il
y a des gens qui voient des possibilités nettement au-delà. Nous, on est la seule juridiction mondiale — n'est-ce pas, Luce? — qui a
fait le choix de mettre une norme minimale. On est prêts à en prendre beaucoup
plus, mais on exige ce minimum-là, et je pense que c'est la bonne
recette, donc une recette de 1 %, 2 %, 5 %, en augmentation. On
développe l'écosystème québécois, on crée de
l'emploi au Québec, on crée de l'expertise au Québec puis on réduit à 5 %,
150 000 véhicules de moins sur les routes, en équivalent, je pense,
c'est un beau projet.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Bourget, pour environ 30 secondes, en conclusion.
M. Campeau :
En conclusion, j'ai constaté que le mot «biométhanisation» est difficile à
prononcer. C'est pour ça que j'appelle ça du compost. C'est pas mal plus
simple, à ce moment-là. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Lemay) : Merci beaucoup, M. le député de Bourget.
Maintenant, je vais céder la parole au député de D'Arcy-McGee pour
l'opposition officielle, pour un bloc d'échange de 16 minutes. La parole
est à vous.
M. Birnbaum :
Merci. Mes salutations, M. le Président. Je vais prendre un petit bout du bloc,
et mon collègue va poursuivre. M. le ministre, Mme la sous-ministre,
l'équipe qui vous entoure, mes salutations.
Je crois que
vous allez convenir avec moi que l'énergie, les dossiers dont vous êtes
responsable, c'est un des leviers, des
outils de notre développement économique essentiels et que les communautés des
premières nations inuites, dont j'ai le plaisir d'être le porte-parole
de notre opposition officielle, ont évidemment tout intérêt à y participer.
J'aurais quelques petites questions sur le
dossier d'Apuiat, qui s'annonçait assez promettant, on parlait d'un investissement de quelque 600 à 700 millions
de dollars, la création de quelque 400 emplois, peut-être pour une période
d'au moins une décennie et plus, et on parle
d'une communauté innue de quelque 18 000 âmes. Donc, un projet qui
s'annonçait très intéressant et un partenariat
qui se dessinait entre Boralex, la municipalité de Port-Cartier et ces
communautés-là. Je note que vous avez
participé, tôt dans votre mandat, dans quelques rencontres avec ces
partenaires, et on est conscients — et j'aurai
une question ou deux là-dessus aussi — que le premier ministre, depuis, a annoncé
que le projet ne verrait pas le jour probablement avant 20 ans...
fait un engagement... un petit peu nébuleux de faire un engagement pour d'ici
20 ans, qu'une fois que le marché de... était là, ce serait un projet
prioritaire.
Mais
j'aimerais reculer et vous inviter de me parler un petit peu de la qualité de
ces rencontres-là. Parce que, de tout
ce que moi, j'aurai pu constater, et j'ai quelques contacts avec ces
communautés-là, il reste un potentiel énorme. Alors, je vous invite de nous parler un petit peu,
surtout de vos rencontres avec la communauté innue, mais aussi avec les
partenaires, les deux partenaires : Boralex ainsi que la municipalité de
Port-Cartier. Les trois, vous aurez eu à rencontrer.
Le Président (M. Lemay) : ...ministre.
M. Julien : On a eu différentes rencontres avec l'ensemble
des parties prenantes. Puis, comme je l'avais dit dès mon entrée en fonction, on va rencontrer les parties
prenantes, et on les a toutes rencontrées, M. Thibault, en fin de compte,
de Port-Cartier, le maire Thibault. On a
rencontré l'ensemble des chefs innus impliqués dans le projet, il y en avait
six sur neuf d'impliqués, mais on a
rencontré les neuf, de mémoire. Et on a rencontré, effectivement, à la demande de Boralex...
on a eu une rencontre avec Boralex, qui était, en réalité, le promoteur du
projet.
On a analysé, puis, tu sais, il y a toujours
deux faces à une médaille, donc on a pris, en fin de compte, les discussions, puis là il y avait plus que deux
faces à la médaille, il y avait plusieurs faces. On a regardé le dossier, on
l'a analysé, viré à l'endroit, viré à l'envers, on arrivait toujours à la même
conclusion. Ce n'est pas un mauvais projet.
C'est un
projet, en réalité, en termes de coûts puis de production électrique, qui est
fort honorable. Il faut le dire, là, l'énergie
éolienne, là, est passée de 0,13 $, dans les années 2012, à peut-être
0,06 $, 0,07 $. Donc, c'est un projet, là, le développement
éolien est bon.
Le
seul problème qu'on a, c'est qu'on n'en a pas du tout besoin. On n'a pas du
tout besoin de cette énergie-là. Alors, peu cher, c'est trop cher puisqu'on n'en a pas besoin. Et ça a été
clairement discuté avec eux, démonstration faite, valeur actualisée à peu près de 1 point quelque
milliards de dollars, qu'on ramène ça en dollars d'aujourd'hui, dire : Ce
projet-là, là,
avec les engagements d'achat du coût à l'électricité, encore là, coût
compétitif, quand que tu n'en as pas besoin, bien, c'est de l'argent qui
est dépensé inutilement.
L'engagement
qu'on a pris, par exemple... Puis, dans les discussions, qui ont été
franches... et, honnêtement, ça fait cinq
fois, moi, que je vais sur la Côte-Nord depuis que je suis élu, parce que je
dois faire, comme mentionne votre collègue, la représentation, puis je
suis sur le terrain, puis ça fait plaisir de rencontrer les gens dans les
enjeux que je dois gérer, comme celui-là. Alors, Piétacho, le chef Piétacho, le
chef Dufour, je les rencontre régulièrement. Puis on en discute.
Et
comme nous, comme nous, on a l'objectif commun, chers collègues, le plus
rapidement possible, de faire le projet
Apuiat, le plus rapidement possible... Et ça va se faire à partir du moment où
nos surplus seront exportés. Bon, certains diront : Oui, mais vos surplus ne sont pas si élevés que ça chez
Hydro-Québec. Hydro-Québec, ils ont un objectif, eux, c'est de fournir de l'électricité. S'ils n'ont plus de
surplus, Hydro-Québec, là, ils vont être très, très malheureux puis ils vont
dire : Il faut que je fasse du développement. Et l'engagement que notre
gouvernement a pris, c'est le prochain projet de développement électrique de toute nature, là, petits barrages, éoliens,
le prochain projet de développement électrique qui va se faire au Québec, là, ça va être Apuiat. Alors,
la société d'État n'est pas bête à temps plein, là. Quand elle va en avoir
besoin, elle va dire : Bien, on fait
Apuiat. Et, quand on dit : C'est dans quel terme? Le plus rapidement
possible. Est-ce que c'est dans quatre ans, dans cinq ans, dans 10 ans?
C'est quand on aura réussi à assumer l'exportation de nos surplus...
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
M. Julien :
...qu'on sera en besoin de développement. C'est Apuiat qu'on va faire.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. M. le député de D'Arcy-McGee.
• (17 h 30) •
M. Birnbaum :
...mon collègue. Lors de ces discussions, vous allez convenir avec moi que,
quand on parle d'une évaluation, de
la faisabilité d'un projet, il y a un modèle d'affaires tout à fait légitime.
Il y a aussi à chiffrer des retombées sociales,
et tout ça. Pouvez-vous me dire si, en ligne de compte, dans l'analyse, on
considérait le potentiel d'impliquer nos partenaires autochtones dans un projet très moderne et visionnaire ou
c'était tout simplement les chiffres d'un tableau où on s'est dit : Ça ne marche pas? Ça va créer
des jobs, on comprend, ça va impliquer un partenariat entre cette
communauté avec plein de potentiel, ces
partenaires de Boralex ainsi que les municipalités. Est-ce que le modèle était
le modèle traditionnel, ou est-ce que
ces facteurs socioéconomiques, autant légitimes que le «bottom line», comme on dit, ont été pris en considération
aussi?
M. Julien : Définitivement
qu'on a pris ça en considération, cher collègue. Alors, ici, on a une situation
où on fait une valeur nette
actualisée en dollars courants, puis on dit : C'est un 1,5 milliard
qu'on laisse sur la table, 1,4, 1,5 milliard. Mais nos discussions
ne s'arrêtent pas là, là, avec la communauté, là. On travaille, le gouvernement
travaille avec les neuf nations innues à
trouver justement comment qu'on peut les accompagner dans des projets de
partenariat, pas des projets de
rente, là, des projets de partenariat. Donc, on a des discussions au
gouvernement, puis c'est l'engagement qu'on a pris, d'ailleurs, à cette grande rencontre-là, c'est de
dire : Écoutez, deux choses : Apuiat, c'est le prochain qu'on fait,
tout projet de développement, donc
aussitôt qu'il y a un besoin, là, énergétique au Québec, c'est lui qu'on fait;
et, maintenant, travaillons ensemble,
justement, pour trouver d'autres possibilités de développement économique en
partenariat auprès de vos communautés. Et les discussions sont en cours
au gouvernement, et je pense que ça va bon train. Et, quand on aura les annonces à faire... Alors, quand vous me
dites : Bien, les discussions, comment vont-elles? Moi, de mon côté, j'ai
l'impression qu'elles vont très bien,
j'espère que vous avez les mêmes échos, mais, pour nous, ça va très bien quand
on discute avec eux.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum :
Merci, M. le Président. Une petite question. Bon, comme je dis, un engagement
de 20 ans, même vous, vous allez
convenir que peut-être qu'il y aura un autre gouvernement en place en
20 ans. Mais le dossier reste un dossier...
Et ce qui me confond, c'est de voir que le dossier est maintenant réacheminé au
Secrétariat aux affaires autochtones. Si on parle d'un dossier qui est
toujours dans le secteur de l'énergie, comment ça se fait que le suivi n'est
plus chez vous?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
Alors, pour moi, c'est deux choses. La société, en fin de compte, la SAA, elle
coordonne les discussions avec les
Innus. Parce qu'à partir du moment où on avait un dossier énergétique, le
projet Apuiat... Puis nous autres, on leur dit, là, puis je peux le répéter, puis je vais toujours le dire, je ne
me défilerai jamais derrière cet engagement-là : Le prochain projet électrique qui soit au Québec, c'est
Apuiat. Alors, ça, c'est le volet énergétique. Alors, aussitôt qu'Hydro-Québec
a un besoin de développement, parce qu'il n'y a plus de surplus, il doit
développer des nouvelles capacités, Apuiat.
Après
ça, on dit : Maintenant, la SAA coordonne les discussions avec la
communauté innue pour trouver d'autres partenariats en attendant, en fin
de compte, l'arrivée qu'on souhaite. Hydro-Québec, le gouvernement, tout le
monde souhaitent que, le plus rapidement, on
aille de l'avant avec Apuiat. Puis ça, ça va vouloir dire quoi? Qu'on a écoulé
nos surplus, puis c'est notre principal objectif.
Alors, le SAA, de son
côté, elle, travaille et coordonne les discussions auxquelles participe
d'ailleurs ma chère sous-ministre Dominique
ici, justement pour trouver d'autres partenariats, d'autres ententes de
collaboration pour faire du développement
économique avec la communauté sur d'autres aspects. Donc, le SAA coordonne ces
activités-là auxquelles participent
ma sous-ministre et plusieurs ministères. Mais le volet Apuiat, c'est
clair : le prochain projet, c'est celui-là.
Le
Président (M. Lemay) : ...M. le ministre. Je cède maintenant la
parole au député de Laval-des-Rapides, en vous rappelant qu'il reste
environ 5 min 30 s.
M. Polo : Merci beaucoup, M. le
Président. M. le ministre, j'aimerais vous inviter à prendre connaissance du volume III des crédits des ministères et
organismes, budget de dépenses, à la page 19, la ligne... c'est la page du
budget des dépenses, et la ligne où
on présente le budget de dépenses pour les années 2018‑2019 et 2019‑2020.
Je sais que vous êtes très ferré, là, dans les budgets puis dans les
états financiers...
M. Julien : Je n'ai pas la
ligne, exactement. Laissez-moi la trouver.
M. Polo :
...en tant que comptable et membre de l'Ordre des CPA du Québec. C'est la ligne
Énergie et ressources naturelles, M. le ministre.
M. Julien : Peux-tu nous
rappeler... Pouvez-vous nous rappeler la page, s'il vous plaît.
M. Polo : Page 19,
page 19, au milieu de la page. C'est la ligne correspondant à votre
ministère, c'est le budget, c'est le sommaire du budget des dépenses et des
crédits, crédits des ministères et organismes. Et c'est la ligne Énergie et
ressources naturelles.
M. Julien : Oui.
M. Polo :
Parfait. Donc, je veux juste vous préciser les chiffres. Pour l'année 2018‑2019,
on présente un total de dépenses
probable, mais total de dépenses de 127 millions de dollars, O.K.? Pour
l'année 2019‑2020, un total de 87 millions de dollars. Comment
vous expliquez la différence de 40 millions de dollars en dépenses d'une
année à l'autre et d'où proviennent...
M. Julien : ...réduction-là,
hein?
M. Polo : Oui, oui, oui, effectivement.
M.
Julien : Oui, essentiellement, c'est... encore là, c'est comptablement pur, là, c'est Transition
énergétique Québec qui avait les
crédits à l'intérieur du ministère, maintenant qui sont au Fonds vert, tout simplement. Donc, c'est un 40 millions qui ne passe plus par cette ligne-là, mais qui passe, en réalité, par
une autre ligne, mais on... il n'y a pas eu d'attrition de 40 millions. C'est le financement de TEQ. On vous
fournira plus de détails, en fin de
compte, par où passe dorénavant,
mais c'est tout simplement les budgets et certains programmes de TEQ qui
étaient avant dans la ligne du ministère puis, maintenant, sont dans la ligne
du Fonds vert. On vous fera, en fin de compte, si vous le
souhaitez, le compte à compte pour voir
la variation autre que celle-là de TEQ, mais c'est 99 % de ça puisqu'après ça ça a été des
pourcentages très marginaux de
variation. Moi aussi, quand j'ai vu ça, quand j'ai vu, mes premières fois, mon
budget, j'ai dit : Aïe! Je ne peux pas couper un tiers de mon
ministère. Et je l'ai compris assez rapidement.
Le Président (M. Lemay) : ...M.
le ministre pour la précision. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
Mais, en effet, je vais prendre le ministre au mot, à sa parole, et je vais lui
demander, par la suite, juste de nous préciser la ligne où se retrouve
ce 40 millions de dollars là en question, mais sans pression, comme on
dit.
M. Julien :
Excusez-moi, juste pour préciser, la ligne ne sera peut-être pas là parce que
ça va être une subvention du Fonds
vert qui avant passait dans les crédits du ministère, mais on va vous donner la
mécanique, en réalité, qui fait en sorte que rien ne se perd, rien ne se
crée, tout se transforme.
Le
Président (M. Lemay) : Excellent. Donc, M. le ministre, comme
tout à l'heure, vous allez le remettre au secrétaire de la commission,
qui en fera part aux membres.
Une voix : Je vous crois sur
parole.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
Excellent. Quand, dans le même cahier, M. le ministre, là, quand vous allez à
la page 105, la ventilation, c'est
la page qui correspond à Énergie et Ressources naturelles, et, quand on regarde
au deuxième tableau, là, au bas de la page,
ventilation par supercatégorie, la ligne Transfert, en 2018‑2019, on parlait de
12,2 millions de dollars. En 2019‑2020, on parle de... disons,
j'arrondis, là, 16,2 millions de dollars. Comment vous expliquez cette
différence tout d'abord?
M. Julien :
Alors, bien, c'est un net de deux éléments, là. Encore là, on va vous fournir
tout le détail que vous souhaitez, mais,
d'une part, il y avait l'ajout au réseau de distribution Énergir de 9,970 K $,
de 9,9 millions, qui était en augmentation,
puis une réduction, c'est la fin de la mesure Gaz naturel... moins 6,4 au net.
Une variation de 3,293, qui explique la variation. On peut vous fournir le sommaire du
détail, en fin de compte, de ces variations-là, qui sont liées à des
projets spécifiques et à des éléments spécifiques.
Le Président (M. Lemay) :
...M. le ministre. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
Et la ligne...
Le Président (M. Lemay) :
Environ une minute.
M. Polo :
Oui, oui. La ligne juste au-dessus, Affectation à un fonds spécial, on remarque
une diminution d'à peu près 2 millions de dollars, M. le ministre.
M. Julien :
Alors, ça, c'est le retrait, en fin de compte, il y avait un montant,
1,9 million pour les puits inactifs, mais on a reçu une somme de 4,5, en fin de compte, sur deux ans de budget,
donc 2 250 000 $, un peu plus, donc, ici, il y a un
retrait, mais on a eu un budget supplémentaire pour les puits inactifs.
M. Polo :
Excellent.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le député.
M. Julien :
...j'ai mes réponses, là.
M. Polo :
Bien, justement, on aimerait avoir les mêmes réponses que vous, M. le ministre.
Donc, je vais inviter M. le ministre à déposer les documents qu'il a consultés
pour nous donner ses explications, si c'est possible.
Le
Président (M. Lemay) :
Oui, mais, M. le député, comme convenu, si le ministre n'a aucun problème
à déposer ses documents, il le fera via le secrétaire de la commission,
qui...
M. Julien : Bien, je vais déposer, en fin de compte, ces explications sur les trois éléments que vous avez
mentionnés, là. C'est des notes écrites ici,
là, mais qui expliquent essentiellement ça. Et, si ça ne dit pas la même
chose sur la note, vous me le rappellerez.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Merci beaucoup, M. le ministre.
M. Polo :
Avec plaisir.
Le
Président (M. Lemay) :
Ceci complète ce bloc d'échange avec l'opposition
officielle. Je vais maintenant céder la parole à la députée de Laviolette—Saint-Maurice
pour un bloc de huit minutes.
• (17 h 40) •
Mme Tardif : Merci, M.
le Président. M. le ministre, bonjour. Mesdames messieurs, bonjour. Ça me fait plaisir d'être
ici.
Donc,
étant donné que nos minutes fondent au soleil, on va aller tout de suite au coeur des questionnements. Vous savez que ma circonscription est la troisième plus grande circonscription au Québec et que je suis d'avis, nous sommes d'avis
que la bonne gestion d'un territoire passe aussi par sa bonne santé, et c'est
donc garant...
Et,
puisqu'il est de la responsabilité du ministère
de l'Énergie et des Ressources naturelles de s'adonner à certaines tâches
de surveillance du territoire, j'aimerais, en commençant, là, vous poser des questions,
justement, sur les puits pétroliers et gaziers qui
sont inactifs au Québec.
Selon l'information
disponible sur le site, j'ai trouvé qu'il y avait 950 puits pétroliers ou
gaziers qui ont été forés depuis 1860 sur le
territoire du Québec. Aujourd'hui, seuls 242 puits sont considérés comme
actifs. Il y a donc eu un plan d'action qui a dû être
mis sur pied visant à faire le repérage, la cartographie, et dans le but, bien sûr,
de faire la sécurité, la sécurisation de ces puits inactifs là qui se
trouvent sur le territoire du Québec. Et je dirais que ça s'est avéré non seulement
nécessaire, mais urgent au niveau de la sécurité, bien sûr.
On
a donc répertorié 711 puits qui sont inactifs, c'est-à-dire qui sont fermés définitivement
ou qui ont un statut inconnu. Parmi
ces puits... Puis là je vous lance un paquet de chiffres, mais retenons
qu'environ 600, plus de 600 puits qui sont sans responsable connu, c'est-à-dire que l'entrepreneur,
l'entreprise est partie ou est dissoute, là. En tout cas, ça revient de
la responsabilité du ministère de s'en occuper.
Je
crois parler au nom de tous les collègues ou, en tout cas, tous les gens de ma
population puis du Québec en général en affirmant qu'il est impératif que
le gouvernement de la CAQ poursuive les travaux qui étaient déjà commencés dans un souci de sécurité pour la population et
dans un souci aussi de transparence à l'égard du public. Alors, M. le
ministre, au bénéfice de nous tous, quel est
le bilan des actions qui ont été entreprises en 2018‑2019 et quelles sont les
actions qui seront poursuivies ou entreprises en 2019‑2020 à l'égard du
repérage et de la sécurisation des puits d'hydrocarbures inactifs?
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le ministre.
M. Julien : Oui, oui.
Merci, chère collègue, pour cette question. Bon, je pense que les chiffres que
vous avez énoncés étaient ceux que
j'avais dans mes dossiers. J'ai entièrement confiance, honnêtement, avec les
équipes que... C'est un des premiers
dossiers aussi qui m'a été divulgué à mon arrivée. Ça m'intriguait un peu. Puis
j'ai pleinement confiance aux équipes de mon ministère, là, justement,
pour régulariser ces situations-là.
Les statistiques
actuelles, là, l'indiquent clairement, là. Il y a 618 puits sans
responsable connu. Ça veut dire qu'il n'y a pas personne pour s'en occuper à
part nous. Alors, 636 inspections ont été menées en 2018‑2019 sur un total
de 591 sites visités, inspectés. Certains sites ont nécessité plusieurs
inspections pour obtenir plus d'information, principalement
dans le cas où il y avait des travaux à réaliser. C'est pourquoi que le nombre
d'inspections, des fois, est supérieur au nombre de puits réellement
inspectés.
Ces
puits-là se retrouvent principalement dans certaines zones, là, comme les
basses terres du Saint-Laurent, le Bas-Saint-Laurent,
la Gaspésie. Il y a certains puits qui sont parfois situés sur des terres
publiques. La plupart se retrouvent sur des terrains privés. La recherche documentaire a permis, justement,
d'associer les propriétaires fonciers visés à partir des registres fonciers. D'ailleurs, je précise, chère collègue,
que les propriétaires sont avisés à l'avance des visites des inspecteurs
qui sont mandatés par le ministère. Alors, on fait une bonne recherche, on fait
une bonne veille, on en trouve encore parfois, on continue.
Le
MERN dispose d'un personnel hyperqualifié, là, pour accomplir ces tâches-là.
Permettez-moi brièvement de voir les
tâches, là, des inspecteurs, là. L'inspecteur, il vient vérifier, sur le
terrain, tous les emplacements potentiels pour trouver les puits à
l'aide d'un détecteur de métal très sensible. L'inspecteur doit aussi observer
et noter s'il y a de la contamination de
sol. Est-ce qu'il y a encore des émanations du puits? Et, justement, justement,
pour faire un bon diagnostic de la situation.
Au
total, 218 puits ont été localisés sur les 591 sites visités l'an
dernier. 51 d'entre eux vont faire l'objet de travaux de différents ordres. Le type de travaux peut être
la fermeture définitive, ça peut être la caractérisation
environnementale quand il y a des cas de
contaminations, justement, l'évaluation, l'intégration, l'intégration du puits.
Alors, il y a plus de 19 caractérisations
de terrains phase 1, et une caractérisation phase 2. On a des données
là-dessus, c'est assez technique.
Mais qu'est-ce qu'on
veut faire globalement, chère collègue? On veut poursuivre, on veut intensifier
les efforts pour repérer et sécuriser les
puits inactifs au Québec. Alors, le choix
de notre gouvernement, on a annoncé, lors du budget 2019‑2020,
l'octroi d'un montant de 4 500 000 $ sur deux ans pour justement
être en mesure de régulariser ces situations-là.
Tantôt,
on voyait un différentiel de 1,9 million entre les deux budgets pour une
année, donc c'était la somme qui était attribuée
pour ça. Nous, on a dit : Bien, on va mettre 2 250 000 $
par année, donc on met plus d'argent, on met plus d'efforts, on
intensifie nos mesures pour régulariser ces situations-là, pour faire en sorte,
justement, que les puits inactifs abandonnés ne soient plus une problématique
pour les citoyens.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice.
Mme Tardif :
Merci. Bien contente de l'entendre, merci. Je vous pose une autre colle.
Une voix :
Oui.
Mme Tardif : Ah! Ha! Allons-y donc pour les barrages, les
barrages publics, la gestion des barrages s'est vue... bien, le ministère s'est vu attribuer, au cours des dernières
années, par le ministère de
l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, la responsabilité
de plusieurs barrages pour lesquels des travaux d'inspection, d'entretien et,
encore là, de sécurisation sont nécessaires.
Bon, faut-il le
rappeler, sous l'ère libérale, le Vérificateur général du Québec, dans son
rapport 2015, consacrait un chapitre à l'application de la loi sur la sécurité et sur l'exploitation des barrages, dans
lequel il était fait mention que le Québec possède des barrages pour lesquels la responsabilité est indéterminée ou relève d'une entité qui n'est pas là, qui n'est plus appropriée. Donc, cette situation
place le gouvernement, encore une fois, dans une position à risque en
ce qui concerne notamment la sécurité de la population et la dégradation
des infrastructures.
M. le ministre, dans le budget 2019‑2020, quels moyens prévoyez-vous mettre en place pour
assurer la sécurité en regard de la population,
mais en regard de la dégradation de ces infrastructures-là, qui sont des
infrastructures, faut-il le rappeler, d'Hydro-Québec, tout de même?
Le Président (M. Lemay) :
En 20 secondes, M. le ministre.
M. Julien : En 20 secondes, écoutez,
on a 74 barrages sur la responsabilité du ministère MERN, la grande majorité sont sur la responsabilité du ministère de l'Environnement, les autres barrages. On a 74 ouvrages, on
doit s'assurer du maintien de ces ouvrages-là, en termes de sécurité. Naturellement,
il y en a plusieurs qui sont dans le nord également, en termes, justement, pour
éviter des potentiels bris, des inondations qui pourraient être créées, etc.
On
connaît nos 74 barrages, on connaît leur niveau de vétusté, on connaît les
sommes qui doivent être mises en maintien d'actifs, justement, pour
assurer la sécurité et on prend bien soin de nos 74 barrages.
Le
Président (M. Lemay) : Merci, M. le ministre. Alors, je cède maintenant la parole à un
membre de l'opposition officielle, M. le député de Laval-des-Rapides,
pour un dernier bloc de 15 min 40 s.
M. Polo : Merci.
Merci beaucoup, M. le Président. M. le ministre, je vais revenir, donc, au cahier, là, des crédits pour votre ministère.
Maintenant que vous l'avez devant vous, là, à la page 106... on va vous
donner le temps de recevoir votre cahier.
Une voix :
...
M. Polo :
À la page 106, programme 1, Gestion des ressources naturelles, Énergie et
Ressources naturelles.
Une voix :
Oui.
M. Polo :
Vous l'avez? Le premier tableau en haut, la ligne 4, Ressources minérales.
Écoutez, vous l'avez dit, vous l'avez
annoncé, le Québec est ouvert pour développer ses capacités, développement
économique, etc., mais on ne note pas vraiment une croissance, une augmentation
importante, là, au niveau des budgets, là, disons, à allouer à cette ligne-là,
Ressources minérales. Vous avez vous-même dit que c'était important, pour vous,
de relancer le Plan Nord, d'en faire la promotion, etc.
Comment
vous expliquez tout ça dans... ces chiffres-là, dans le contexte de vos
paroles, et de votre vision, et de votre ambition?
• (17 h 50) •
M. Julien :
...je n'ai jamais dit que j'allais relancer le Plan Nord. J'ai toujours
dit : On va faire du développement nordique une priorité avec la
Société du Plan Nord.
Alors,
ici... puis on le mentionne, là, on est quatrièmes au Québec. Et alors, nos
actions, là, vont être faites pour être premiers au monde. On est quatrièmes selon l'Institut Fraser, on veut devenir premiers. Et on
va revenir avec le détail de la variation,
mais, pour moi, ça a très peu d'importance
parce que ce n'est pas cette variation-là qui va expliquer comment qu'on
va faire pour faire du développement minier
au Québec. Ce qu'on va faire pour faire du développement minier au
Québec, pour redevenir premiers, je le réitère : quand on se compare,
meilleure qualité de minerai, indéniablement; stabilité économique, stabilité politique, quand on se compare avec les autres
nations qui ont des minerais de grande qualité, avantage net, net, net
pour le Québec; enjeux, processus réglementaire.
J'ai
fait faire des analyses sur certains projets miniers. Au Québec, on a 25 mines
actives. Il y a plusieurs projets qui sont,
en réalité, en différentes phases de réalisation. On en a pris une, j'ai
pris... donnez-moi un cas type. Entre la première journée où il y a le claim, où la première
entreprise vient dire : Je veux ce territoire-là pour explorer, et
l'exploitation, 10 ans. 660
permis juste provinciaux, au Québec. C'est un parcours du combattant. Alors,
actuellement, au Québec, l'enjeu qu'on a, ce n'est pas des super
ressources. Mais là les investisseurs puis les promoteurs, ils disent :
Moi, si je veux aller faire affaire au
Québec, là, pour moi, je vais être capable d'ouvrir ma mine dans 10 ans.
Ça va être quoi, en fin de compte, le coût
des métaux dans 10 ans? Il n'y a plus de prévisibilité. Ils ne sont pas en
mesure, en fin de compte, d'être attrayants pour les investisseurs. Si
on renforce ça, mon cher collègue, si on renforce le délai, on va gagner des
parts de marché de manière hyper importante.
Alors,
comment qu'on va le faire? Parce qu'une fois qu'on a dit ça, c'est le fun, mais
comment qu'on va le faire? On a un comité interministériel qui va
travailler avec ma sous-ministre, Mme Savoie, le sous-ministre, M. Croteau,
de l'Environnement, et on va prendre tout le processus, du claim jusqu'à
l'exploitation, on va faire un processus de «lean management». On va le découper en petites tranches fines puis on va
dire : Aïe, on peut-u aller plus vite, on peut-u être plus agiles? S'il y a 660 permis différents, ça se
peut-u que le promoteur, quand il remplit pour 660 permis différents au
Québec, ça se peut-u qu'il ait marqué 660 fois
son nom puis 550 fois une information puis 58 fois une autre? Tu
sais, si on est capable, en fin de
compte, de gérer l'information qui est fournie dans une démarche de 660 permis
pour être plus agile, alors, on ne veut pas réduire les exigences
réglementaires, on ne veut pas réduire, en fin de compte, les procédures. Ce
qu'on veut faire — je terminerai là-dessus, cher collègue — c'est d'être plus agiles. Et, à la fin, ça
va probablement se traduire par quoi? Un
chargé de projet, un accompagnateur qui est avec le promoteur, puis lui, là,
qui traverse tous les silos gouvernementaux pour être plus efficient... Donc, quelqu'un qui vient avec le promoteur,
l'accompagner dans toutes ces étapes-là. Alors, c'est ça qu'on a en tête. Si on réduit de 30 %, par
exemple, le délai, je vous assure qu'on va être premiers, selon Fraser
Institute, par rapport à notre industrie minière.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo :
Merci beaucoup, M. le Président. On s'entend, puis je vous entends. Vous avez
une vision, vous avez donné des
consignes aux membres de votre ministère. Ceci dit, quand vous faites référence
aux 660 permis ou règlements ou
étapes, les 10 ans qui s'écoulent entre le moment où il y a une idée ou
une volonté versus l'exploitation à la fin, ceci dit, il faut allouer plus de ressources, on s'entend.
Quand vous parlez d'assigner un chargé de projet, d'être plus agiles,
moi, je regarde ici, par exemple, au niveau
des crédits pour la protection de l'environnement, la ligne Évaluation et
autorisations environnementales, il y a 2 millions de moins dans les
crédits de cette année pour justement faire l'évaluation, faire le suivi, etc., toutes les mêmes procédures, la même
analyse à laquelle vous faites référence. Alors, expliquez-nous comment,
selon vous, et vous m'avez répondu
spontanément : Non, on n'aura pas besoin de plus d'argent, on n'aura pas
besoin de plus de ressources, soit
ressources humaines ou ressources financières. Alors, comment ça va se faire?
Allez-vous couper en deux ou couper
le nombre de règlements ou le nombre d'autorisations à obtenir pour faire
avancer ces projets-là? De quelle façon, M. le ministre, vous comptez,
justement, agiliser le processus?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien :
Bien, dans n'importe quel processus de «lean management», puis pour l'avoir
appliqué dans d'autres organisations,
comme à la ville de Québec, sur les grands projets, augmenter l'agilité, là,
réduire les contraintes en termes procéduraux, ça se traduit
habituellement, si c'est bien fait, par une réduction des ressources
nécessaires pour faire le processus. Je
m'explique, pour rendre ça clair. J'ai 660 permis. Peut-être que, dans ces 660 permis là, là, j'ai 90 fois
la même information qui est mise là, mise là, analysée par un, analysée par
l'autre. Si on a un chargé de projet qui accompagne,
si on fait la numérisation, si les données, en fin de compte, entre les
différentes étapes, sont inscrites et partagées dans l'ensemble du processus, bien, c'est sûr que ça prend moins de ressources humaines, à terme. Alors, on ne réduira pas les exigences réglementaires.
À titre d'exemple,
dans certains permis, volets, en fin
de compte, de mon collègue
aux Forets, une fois par année, il
dépose la même information, une fois par année, du déboisement. Peut-être
qu'on peut regarder à être plus efficient, mais, si on dépose une fois par année, probablement qu'il y a
un fonctionnaire qui le regarde une fois par année. Probablement que, si on dit : Oui, mais c'est quoi, notre
risque, là-dedans? Est-ce qu'en fin
de compte on devrait exiger que, s'il y a une différence d'une année à l'autre, vous devez nous le confirmer, puis
nous autres, on fait, en fin de
compte, sur base d'échantillonnage, en fin de compte... Je dis des
exemples, on va le tester. On n'a pas réduit les exigences réglementaires.
Mais, actuellement, là, il y a 660 permis. Quand on dit : Il faut être
plus agile, c'est comment qu'on peut faire des étapes de manière concomitante, comment l'information entre les 660
permis peut être partagée s'ils sont de même nature, comment un chargé
de projet peut faire en sorte justement d'accompagner le promoteur. Si on
augmente le nombre de ressources pour avoir plus d'agilité, là, on a complètement raté notre coup. Puis, si c'était le cas, je dirais : Bien, on
n'a pas réussi, parce qu'augmenter les ressources
pour réduire le délai, bien, ça serait le mauvais résultat, parce qu'on n'est
pas plus agile en faisant ça, on travaille juste plus d'heures en moins de
temps.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup, M. le
Président. Je lis ici un texte : «Réduire le délai de traitement des
dossiers d'autorisation environnementale : le gouvernement souhaite
faciliter les démarches de ces demandeurs d'autorisation environnementale. Les longs délais d'obtention de
ces autorisations sont un enjeu pour le développement économique. Ainsi, en
vue d'assurer le traitement diligent de ces demandes et de mieux accompagner
les promoteurs de projets, et ce, dans le respect des exigences environnementales, on prévoit 19 millions de dollars sur cinq ans pour des effectifs
additionnels.»
M. Julien : ...ça, c'est de
l'environnement, vous poserez la question à mon collègue Benoît Charette, c'est
de l'environnement, alors lui, il a...
excusez, à mon collègue ministre de l'Environnement, excusez-moi, je vais
m'habituer, là. Effectivement, parce que, tu sais, il y a peut-être, en fin
de compte, du traitement dans le
certificat d'autorisation, alors vous me parlez un langage que...
moi, actuellement, là, je ne suis pas en mesure de vous répondre.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député, allez-y.
M. Polo : Je comprends, M. le Président, mais on
s'entend que, pour les dossiers de ressources naturelles, vous êtes comme des frères siamois, O.K., on
s'entend. Un projet environnemental ne peut pas avancer s'il n'y a pas, au
moins, un certain travail qui est
fait au niveau de l'environnement. Donc, vous l'avez vous-même
dit, quand vous avez parlé de mettre sur
pied un comité interministériel, c'est un comité qui... à tout le moins, il y a
des personnes qui sont référées par votre ministère et par celui de
l'Environnement. Donc, vous ne pouvez pas refiler la patate chaude à votre collègue
de l'Environnement en disant :
Bien, ce n'est pas mes crédits, donc je ne suis pas obligé de répondre à la question.
Je vous relance la question.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
• (18 heures) •
M. Julien : Alors là, là, on parle le même langage, c'est-à-dire que la question que vous m'avez posée n'était pas la bonne, la première, mais alors j'ai répondu.
Là, c'est la bonne question. Mais non, on n'est pas des frères siamois,
pas du tout, on a chacun, en réalité, des responsabilités dans un processus qui
éventuellement passe du MERN, s'en va à l'Environnement,
peut aller chez mon collègue ministre des Faunes et Forêts. Alors, il y a plusieurs
collègues impliqués, mais, effectivement, dans le processus,
MERN, Environnement, enjeux majeurs.
Nous, ce
qu'on dit c'est que, sur la longueur du processus, là, il y a
660 permis. Probablement que les équipes, en fin de compte, du ministère, du MERN, quand ils se sont assis avec le
promoteur pour regarder le projet, là, il
y a une panoplie d'informations qui ont été nécessaires pour émettre le
bail, il y a une panoplie
d'informations qui ont été nécessaires pour les différentes étapes au MERN. C'est-u nécessaire de redemander ces
informations-là 660 fois, le cas échéant? Est-ce qu'on peut être agile dans le processus, partager
sur base numérisée, en fin de compte, certaines informations? Il y aura toujours des informations spécifiques au ministère
de l'Environnement, faisons travailler le ministère de l'Environnement sur les enjeux spécifiques, sur les éléments
particuliers qu'ils ont besoin, mais ne créons pas une bureaucratie plus
grande que nécessaire. Donc, pour nous, là, de réduire de 25 %, 30 %
le délai, ça va être fantastique.
Le Président (M. Lemay) : ...de
Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci. Merci
beaucoup. M. le ministre, écoutez... Je pense qu'il reste trois minutes.
Le Président (M. Lemay) :
3 min 30 s.
M. Polo :
Exactement. Puis, demain, on revient sur les crédits de Plan Nord, si je ne me
trompe pas, pour une période de deux heures, si je ne me trompe pas.
M. le ministre, avant
de terminer, j'aimerais revenir sur un enjeu qu'on a abordé hier après-midi
avec le P.D.G. d'Hydro-Québec, l'enjeu de...
en fait, le défi posé par le gouvernement, le défi proposé à Hydro-Québec de
regarder la possibilité d'enfouir les trois connexions à haute tension
sous l'île d'Orléans.
J'aimerais
savoir spécifiquement... parce que, quand, moi, on me donne un défi, je peux le
relever, ça peut être fait de façon
amicale, etc., mais il ne s'agit pas... c'est parce que je trouve curieux, un
peu, le terme «défi», O.K.? Est-ce que s'agit de quelque chose de
formel? Est-ce que, dans votre cas ou dans le cas du premier ministre, vous
avez donné un mandat clair à Hydro-Québec de
regarder, d'évaluer la possibilité d'étudier les coûts, la faisabilité de
l'enfouissement de ces lignes de
haute tension qui traversent actuellement l'île d'Orléans? J'aimerais que vous
soyez un petit peu plus précis à ce
niveau-là. Je sais que le P.D.G. nous a donné quelques explications, mais
j'aimerais savoir de quelle façon ce défi-là a été présenté à
Hydro-Québec.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
Bien, le défi a été présenté pour... je pense qu'on en a discuté hier,
c'est : il y a un troisième lien qui va venir, un engagement fort, en fin de compte, de notre gouvernement, le
troisième lien qui va être à l'est. Il y a, en réalité, un câblage avec des lignes de 735 kV, des
lignes à haute tension. Donc, on trouve très intéressante la possibilité de
relever le défi. Alors, quand on dit :
De quelle façon? Vous étiez là comme moi quand ce défi-là a été énoncé. Alors,
allez-y, précisez.
M. Polo :
Je veux juste préciser ma question, M. le ministre, vous avez bien compris,
mais je veux juste que vous preniez les dernières 45 secondes.
M. Julien :
O.K.
M. Polo :
Comment vous avez clairement demandé, de quelle façon, par
écrit, soit avec un énoncé formel, à Hydro-Québec d'étudier cette
possibilité-là, au-delà des paroles du premier ministre dans son allocution?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
Bien, écoute, Hydro-Québec fait partie du comité du troisième lien.
Hydro-Québec, je n'ai pas besoin de leur
envoyer un mémo pour dire : Voici la mission si vous l'acceptez. C'est
dans le discours du premier ministre. Éric Martel était assis à côté de moi hier, puis il dit :
Oui, on a bien entendu ce défi-là, on l'analyse puis on arrivera avec trois
possibilités.
Le Président (M. Lemay) :
...
M. Polo :
...annoncé ou demandé que ça se fasse sous un délai précis?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
C'est-à-dire que le délai, il faut que se fasse, là, il devrait cheminer en
même temps, en réalité, que le troisième lien, hein? Ce serait
malheureux que ça arrive après le troisième lien.
M. Polo :
...supposition, je veux une réponse claire. Est-ce que vous avez donné un défi,
d'ici une date prédéterminée, de vous revenir avec une étude en bonne et
due forme?
M. Julien :
Ah! je pense qu'il analyse différents scénarios. On n'a pas une date de tombée,
ils font partie du comité du
troisième lien. Donc, la faisabilité, en fin de compte, doit aller de l'avant
avec le développement du troisième lien. Donc, je ne vois pas en quoi de dire : Ça nous prend ça à la mi-juin
serait pertinent. Pour nous, c'est : On aimerait ça, vous regardiez
ça, c'est un beau défi.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, M. le ministre. Ceci termine le bloc d'échange avec
l'opposition officielle. Je cède maintenant la parole, pour un dernier bloc du
gouvernement, au député de Lac-Saint-Jean, en vous rappelant qu'il reste un peu
moins de cinq minutes.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Alors, merci, M. le Président. Alors, j'aimerais
revenir sur Transition énergétique Québec,
moi, M. le ministre, c'est quelque chose qui m'interpelle, c'est quelque
chose... c'est une belle organisation, et, entre autres, sur le programme Roulez vert. Tout à l'heure, on en a
parlé, on a parlé des véhicules électriques, et j'ai fait une petite parenthèse sur les véhicules hydrogène, que
je trouve quand même intéressants, on dit qu'il y en a 13. On sait quand
même que, d'un point de vue technique, c'est
quand même assez difficile parce qu'il faut compresser l'hydrogène, mais
je pense que les percées... puis ça avance,
dans ce domaine-là, et il y a même... je pense... je ne sais plus, je ne me
rappelle pas si Hydro-Québec avait
déjà fait certains tests, là, mais, en tout cas, j'ai peut-être vu ça à quelque
part. Puis on sait aussi, dans un
contexte où est-ce que les transports au Québec, les produits pétroliers, c'est
le domaine des transports qui en utilise le plus.
Donc, on m'apprenait dernièrement que TEQ, Transition énergétique Québec, entend offrir son appui à l'émergence de
véhicules à hydrogène. On parle ici de véhicules électriques à pile à
combustible, dont la mise en marché se profile à l'horizon. Puis je sais que cet appui se
traduirait sous la forme de réalisation d'un projet
pilote portant sur l'opération
de véhicules à l'hydrogène au Québec, conformément aux objectifs contenus dans le plan
directeur en transition, innovation, efficacité
énergétique 2018‑2023 ainsi que dans la politique énergétique du Québec 2030.
Il y aurait une première station québécoise
de ravitaillement public d'hydrogène qui serait localisée dans la région de la
Capitale-Nationale. Est-ce que la construction de cette station était...
M. Julien : C'est fait.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
C'est fait? Donc, 2019...
M. Julien : Le boulevard Hamel,
pas loin de l'ancien Bifthèque.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Parfait. Donc, ça s'inscrit dans le projet pilote,
et je... Il y aurait une seconde station de ravitaillement dont la mise
en service serait prévue en 2020 dans la région métropolitaine de Montréal?
M. Julien : Exactement.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : C'est bien ça? Donc... Ah! donc... Alors, je vois
que notre gouvernement s'est engagé à faire du Québec une nation plus
verte. Donc, déjà.
Donc, moi, ma
question, M. le ministre, ça serait que vous me parlez de votre stratégie
concernant le développement de cette
filière de l'hydrogène au Québec, qui, à mon avis, apparaît comme une énergie
d'avenir qui pourrait transformer le portrait
énergétique du Québec dans les prochaines années. Je pense que c'est quelque
chose d'intéressant, et, dans l'avenir, ça va aller peut-être plus vite
qu'on pense, alors...
M. Julien : Oui, mais c'est un
très, très fort potentiel, l'hydrogène. Plus ça va, plus je m'en fais parler.
On riait justement lors de notre déplacement
la semaine dernière, là, mais c'est vraiment, là... pas le discours à la mode,
ce n'est pas le bon terme, mais c'est
le discours qui est le plus porteur, beaucoup, là, dans différentes nations.
Et, au Québec, on a un grand
avantage. L'usage de l'hydrogène dans le transport, ça connaît une croissance
importante dans le monde entier, en Californie entre autres. Plusieurs
manufacturiers, là, automobiles, tels que Honda, Toyota, Hyundai, ont des
projets de développement de voitures à
combustible alimenté à l'hydrogène. Mais on a une spécificité au Québec, quand
même, là, c'est l'électricité
renouvelable qu'on a, qui a un maillage fantastique, là, pour l'hydrogène, là.
Ça nous positionne très, très avantageusement
par rapport à la production, de façon centralisée ou non, de l'hydrogène. Et,
quand on se compare, on dit : Aïe! On a une super richesse avec
l'hydroélectricité, on a un fort potentiel.
Maintenant,
comment ça va se traduire? On le regarde, on le voit ailleurs. Pour le
transport lourd, là, ça semble être des
potentiels extraordinaires : une meilleure autonomie — là, on a une Mirai actuellement, là, au
ministère, mon chef de cabinet l'a
utilisée aujourd'hui — quand même 500 km, là, d'autonomie, n'est-ce pas. Pas de
baisse d'autonomie quand la température est froide, comparativement à
l'électrique.
Donc, on est
à l'affût, on veut être des joueurs de premier plan. Justement, Transition
énergétique... Johanne a rencontré
son homologue en Allemagne, de la DENA, puis ils ont convenu ensemble,
justement, de travailler conjointement...
Le Président (M. Lemay) : En
conclusion.
M. Julien :
...sur l'évolution de l'hydrogène avec nos capacités, notre réalité au Québec,
la réalité de l'Allemagne par rapport
à leurs besoins. Mais c'est vraiment une voie d'avenir et c'est une voie qu'on
compte bien exploiter au Québec, et Transition énergétique Québec va
faire tout ce qu'il faut pour que ça fonctionne.
Le
Président (M. Lemay) : Merci beaucoup, M. le ministre. Merci
beaucoup à tous les membres de cette commission, à tous ceux qui étaient
présents.
Adoption des crédits
Le temps alloué à l'étude du volet Énergie et
Ressources naturelles des crédits budgétaires du portefeuille Énergie et
Ressources naturelles étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à
la mise aux voix des crédits.
Donc, le programme 1, intitulé Gestion des
ressources naturelles, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Lemay) : Sur
division. Un instant, M. le ministre, je...
Est-ce que l'ensemble des crédits budgétaires du
portefeuille Énergie et Ressources naturelles pour l'exercice financier 2019‑2020
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M. Lemay) : Sur
division. Parfait.
Documents déposés
En terminant,
je dépose aussi les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition. M. le ministre, vous vouliez dire une petite affaire rapidement?
M. Julien : Bien là, je comprenais... En fin de compte, la Société du Plan Nord ne fait pas partie des crédits du ministère,
donc, c'est autre chose?
Le Président (M. Lemay) : Exactement.
M. Julien : Merci.
Le Président (M. Lemay) : Donc,
ça...
M. Julien : Je voulais être sûr
qu'on n'enlève pas des trucs, là. Alors, c'était mon incompréhension. Désolé, M.
le Président.
Le
Président (M. Lemay) : Ça aura
lieu demain. Je voudrais saluer tous les membres de votre équipe. M. Boivin,
Mme Savoie, Mme Gélinas, merci d'être avec nous aujourd'hui. Merci,
chers membres de la commission.
Compte tenu de l'heure, la commission ajourne
ses travaux au mercredi 17 avril, après les affaires courantes.
(Fin de la séance à 18 h 10)