(Quinze
heures une minute)
Le Président
(M. Hardy) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission de l'agriculture, des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles ouverte. Je demande à toutes les
personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La
commission est réunie afin de procéder à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Agriculture, Pêcheries et Alimentation pour l'exercice
financier 2018‑2019.
Une enveloppe de six heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire :
Oui, M. le Président. M. Simard (Dubuc) est remplacé par M. Carrière
(Chapleau).
Le
Président (M. Hardy) : Merci. Nous allons débuter par les
remarques préliminaires, puis nous allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs de
20 minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de
ces crédits sera effectuée ce soir, à la fin
du temps qui leur est alloué. Puisque nous avons débuté à l'heure, nous allons
finir à l'heure ce soir.
Remarques préliminaires
Donc, nous débutons
les remarques préliminaires. M. le ministre, vous disposez de 17 minutes.
M. Laurent Lessard
M. Lessard :
17 minutes. Merci beaucoup. Alors, merci, M. le Président, donc, pour
l'ouverture pour l'étude des crédits du ministère des Pêcheries et de
l'Alimentation. Donc, j'ai la chance, M. le Président, de faire le débat sur
ces crédits-là pour la cinquième fois en
15 ans, alors donc comme quoi j'ai été chanceux d'avoir l'opportunité de
représenter ce ministère-là dans différentes
périodes. Puis je vous dirais que celle-là a été la meilleure, puisque
l'économie agricole, on verra, s'est mieux portée.
Mais
pour faire ça, donc, à tous les jours, je suis accompagné. Donc, je veux saluer
mon collègue porte-parole de l'opposition
officielle, ma collègue de... donc, de Berthier, ma collègue porte-parole de la
deuxième opposition, donc, députée de
Mirabel, que je salue aussi. Je veux saluer aussi mes collègues puisque c'est
ensemble aussi qu'on l'a fait, donc
mon collègue de Chapleau, de Saint-Maurice, des Îles-de-la-Madeleine — parce qu'on va parler aussi des
pêches, je le souhaite — de Beauce-Sud ainsi que d'Abitibi-Est, alors
donc, qui va se joindre à nous autres un petit peu plus tard.
Évidemment,
quand on est à la tête du ministère de l'Agriculture, évidemment, on a aussi,
donc, des gens de très haute
compétence qui nous accompagnent, donc, en plus de ma chef de cabinet, donc
Mme Laura Lizotte, qui m'accompagne pour ces crédits-là pour la première fois parce qu'elle avait été malade
la dernière fois, donc j'espérais que ce soit correct aujourd'hui. Donc, je veux remercier quand même
aussi M. Marc Dion, qui est à ma gauche, donc, qui est sous-ministre
en titre au ministère de l'Agriculture, qui
avait accepté, donc, de sortir de sa retraite pour venir donner un coup de
main pour la rédaction de la politique bioalimentaire puisque nous étions, à ce
moment-là, dans un processus. Alors, quand on
parle de hauts fonctionnaires de la fonction publique, là, M. Dion en fait
partie, il a un long historique. Toute sa vie, il a passé sa vie au ministère. Donc, je veux le
remercier. Parfois, on n'a pas beaucoup la chance, mais, je pense, c'est
une bonne occasion.
J'ai
aussi... Je suis accompagné des autres sous-ministres du ministère, ils sont au
nombre de six, mais il y en a cinq de
présents : M. Aziz Niang, qui d'occupe, donc, du volet des pêches,
j'ai aussi Mme Christine Barthe, M. Bernard Verret, Mme Hélène Doddridge et Louise
Leblanc, qui n'est pas ici aujourd'hui, qui s'occupe de la formation, que je
tiens à saluer; la secrétaire générale du
ministère, Geneviève Masse, qui a beaucoup d'expérience chez nous;
M. Louis Gagnon, le directeur
général de l'administration, ainsi que les représentants aussi des organismes
liés au MAPAQ. On a Mme Ginette Bureau,
qui est la présidente et régisseuse de la Régie des marchés agricoles, donc,
les organismes qui relèvent du ministère, M. Stéphane Labrie, nouvellement nommé président à la
Commission de protection du territoire agricole, et M. Ernest Desrosiers,
P.D.G. de La Financière agricole du Québec.
J'ouvre
ces crédits avec un peu d'émoi aussi puisqu'on a eu une année quand même faste.
Évidemment, quand on est au
gouvernement, le rétablissement de l'équilibre budgétaire, autant cette année,
pour une énième fois, et les années à suivre,
nous donne un cadre financier prévisible, donc retourne dans des meilleures
eaux. Donc, on dit à nos enfants : Il faut bien administrer les
budgets entre les recettes puis les dépenses. Et ça nous permettra de faire un
réinvestissement.
Et
l'économie du Québec va bien aussi, M. le Président, je tiens à le mentionner.
Donc, il y a une croissance des exportations,
la confiance des consommateurs, donc, qui permet d'acheter des biens et
services de tous les jours, l'amélioration
des salaires en général. Donc, la hausse des salaires a un impact sur notre
niveau de vie. Les exportations, autant
au niveau... toutes exportations confondues, il y a eu quand même une
progression. Puis je verrai tantôt sur le secteur bioalimentaire.
Évidemment,
le PIB, le taux de croissance a été à 3 %, ce qui a été très bon dans les
circonstances, mais on vit aussi dans
un environnement qui change. Alors, je tiens à le dire, l'an passé, quand on
faisait les mêmes crédits, on avait plus
les yeux tournés vers l'Europe, avec le nouvel accord, donc, avec... sur
l'Europe, donc sur un nouveau marché, mais tout au long de l'année on a
vu que ça a évolué, donc, au fait que, oui, l'Europe est devenue un nouveau
marché progressivement, avec, pour certains
produits, un accès immédiat, dont la canneberge, exemple, au Centre-du-Québec,
qui a immédiatement eu des commandes, c'est
vrai aussi pour les petits fruits comme le bleuet, mais, bon, pour le
porc... ça viendra progressivement pour les
viandes. Et on parlait aussi, dans le temps, de l'Asie-Pacifique, donc
l'entente globale, qui donnait accès
à un nouveau marché qui incluait, à ce moment-là, l'Europe... les États-Unis au
sein de ce marché-là. Oui, on donnait accès pour le volet, donc, des
produits sous gestion de l'offre, mais en même temps il y avait une compensation auquel le gouvernement fédéral
s'était penché, donc... s'était engagé, excusez. Alors donc, ça, c'était
ce qu'il y avait à ce moment-là. Mais
soudainement on a vu que notre principal partenaire sur l'ALENA... qu'il y a
des impacts immédiats. Donc, les
Américains, sous l'administration du président Trump, ont décidé de rouvrir
l'ALENA, qui a créé une zone
d'incertitude, malgré, donc... malgré le fait que les Américains ou les
producteurs américains soutiennent toujours cette entente-là, mais l'administration maintient un flou sur les
négociations qui se passent encore aujourd'hui. La ministre fédérale, au Canada, donc, est en négociation, est
en rencontre, à tout le moins, avec les représentants autant du Mexique que des États-Unis, donc, sur la possibilité d'une
entente. Alors donc, on reste vigilants par rapport à ça. Mais ça nous a
rappelé toute l'importance du secteur
américain comme étant un partenaire et qu'on voit bien que les économies sont
intégrées.
Alors donc,
pendant qu'on faisait, donc, la consultation puis les forums sur la politique
bioalimentaire, cette année, l'environnement
d'affaires s'est modifié, rendant, pour d'aucuns... donnant, pour d'aucuns, des
opportunités à l'Europe puis à
l'Asie-Pacifique, qui a été conclu récemment, et remettant en question... En
tout cas, ça nous a permis de douter un peu sur l'accès plus fluide du
côté des États-Unis, puisque c'est, pour d'aucuns des produits, notre principal
marché.
Donc, l'année
a été très active. On s'est dit : Dans cette période-là, ce serait
intéressant non seulement d'avoir des budgets
prévisibles, autant pour l'année dernière, qui était une opportunité d'investir...
Donc, dans le budget de l'année passée, on a eu quand même entre 100 et
200 millions de dollars d'investissement pour les secteurs... autant pour
la production que pour la transformation.
Et, suite aux trois forums qui se sont tenus autant avec les consommateurs,
avec la production, la transformation, donc,
on a conclu, lors d'un sommet sur l'agroalimentaire dernier, donc, en se
donnant des cibles ambitieuses, puis
on aura le temps de le déployer pendant les autres minutes auxquelles j'aurai à
m'adresser à vous.
Donc, pour
tous les secteurs, la politique bioalimentaire, donc, a été adoptée. Le sommet
a donné l'opportunité d'établir les
cibles, les ambitions, les vecteurs de croissance, les orientations ainsi que
les défis. Mais au coeur de ça étaient nécessairement
la confiance des consommateurs et un milieu prospère et durable. Donc, ça,
c'étaient les deux défis qu'on s'était donnés à répondre. Donc, on a
donné des cibles de croissance au nom du bien-être animal et dans des secteurs
de transformation de produits alimentaires québécois, du contenu québécois. La
valeur nutritive, les Québécois sont préoccupés par ça. Donc, ça a donné un
ambitieux plan, et on s'est mis en corédaction, donc, avec autant les gens du
ministère que tous les partenaires qui avaient assisté, donc, aux trois forums
et au sommet, incluant toute l'approche filière, donc, qui nous a guidés dans
l'élaboration de cette politique-là.
• (15 h 10) •
On avait dit :
À la politique, ça nous prend des crédits, parce que la crédibilité passe non
seulement par l'adoption d'un
politique, mais un cadre financier. Le cadre financier du dernier budget nous
rappelait, donc... une enveloppe très importante,
sur cinq ans, qui s'ajoutait à celle de l'an dernier, qui s'ajoutait aussi au
fait que durant l'année on avait fixé ensemble,
à Terre-Neuve, le partenariat canadien, donc, pour les programmes qui sont dans
la gestion des risques et ceux qui ne
sont pas dans la gestion des risques. Puis aujourd'hui, avec l'ensemble des
budgets qui nous ont été donnés, on peut dire au monde agricole : Nous avons 1 milliard par année
pendant cinq ans à investir dans les différentes facettes de la politique bioalimentaire, qui incluent aussi le
renouvellement de nos infrastructures d'enseignement et nos
infrastructures de recherche, puisqu'il y a
un montant de 80 millions qui a été ajouté dans le volet des
immobilisations. Il faut enseigner l'agriculture de demain, donc, dans
des infrastructures modernes et non pas dans des installations du passé. J'ai
eu la chance d'aller dans votre comté,
justement, voir une installation, et tout le monde est tourné vers le bien-être
animal, donc vers les stabulations
libres, etc., les robots de traite. Alors, on peut participer puis en profiter
avec les collègues, mais il faut parfois donner l'exemple dans nos
propres institutions.
Et est accompagnée de ça toute la démarche de
mon collègue des Îles, que je tiens à remercier puis à féliciter puisqu'il a fait tout au long de l'année, donc, le
renouvellement de la politique dans le secteur des pêches, et de la
capture, et de la transformation. Donc, ce plan-là sera lancé vendredi, donc,
en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, donc, pour annoncer les sommes qui étaient dans le budget. Donc, on sait qu'on a eu
7 millions de dollars l'an passé, 7,5 et 5 millions cette année, donc il y a 12,5 millions de
dollars pour le lancement du plan des pêches, donc, qui est la portion
Québec, puis on verra comment le fédéral va
réagir. Je les vois demain, donc, en Nouvelle-Écosse pour différents sujets,
dont celui-là. Alors donc, est
accompagné, donc, le plan des pêches, parce que, oui, on fait la promotion des
produits du Québec, autant les
produits de la terre que les produits de la mer, donc, qui complètent l'offre
alimentaire au Québec, incluant l'horticulture ornementale et les autres secteurs qui ne sont pas... qui ne se
retrouvent pas dans notre assiette mais dans notre milieu de vie.
Alors donc,
le secteur... juste pour rappeler l'importance, quand même, du secteur
bioalimentaire au Québec, on dit que
c'est quand même 8 %, le secteur alimentaire, 8 % du PIB, c'est
beaucoup d'argent. C'est aussi 510 000 emplois qu'on retrouve, donc, soit un emploi sur huit, dont plus
de 11 000 emplois ont été créés, donc, en 2017. Le secteur, c'est
aussi 8,8 milliards. Nos exportations,
80 % de nos exportations sont des produits transformés. On dit : Les
recettes monétaires agricoles, elles
ont totalisé 8,8 milliards en 2017, et c'était le meilleur résultat obtenu
à ce jour. On dit... En général, aussi, dans le secteur des pêches, on dit : Le secteur de la
transformation et des livraisons, c'est plus... c'est 630 millions,
on a dépassé le demi-milliard de dollars.
Donc, on est en croissance dans la valeur parce qu'on ramasse à peu près, pour
la valeur des
débarquements, 377 millions, donc on y donne de la valeur ajoutée, puis ce
qu'on vend sur le marché extérieur, donc,
est bonifié. Les livraisons manufacturières, au Québec, en transformation
alimentaire ont crû de 45 %, au Québec, par rapport à 33 % en Ontario et 39 % au Canada. Les
exportations bioalimentaires, donc, ont crû de 11,5 % en
10 ans, alors que la progression en
Ontario a été de 80 %. Puis, en agriculture, les recettes du marché en
production animale ont connu une
progression semblable à celle du Canada, soit 33 % — je ne sais pas combien j'ai de temps de
fait, mais ça s'en vient. Alors, on
dit : Dans les productions végétales, la croissance des recettes a été de
101 %, au Québec, ce qui est supérieur à la progression en Ontario.
Alors donc,
quand on voit l'importance du secteur, autant de la production, de la
transformation, ça conditionnait le fait
d'investir massivement, premièrement, dans la production, puisqu'on voyait que
nos équipements de transformation faisaient en sorte qu'ils étaient
capables de transformer plus que la production qu'on est capables de livrer,
donc, nécessairement, l'amélioration et
l'investissement dans la production, ce qui a conditionné de faire... de lancer
un vaste chantier, là, sur... au nom
du bien-être animal, le plus grand chantier de rénovation et de construction de
bâtiments agricoles, au Québec, de
toute l'histoire du Québec. Plus de 3 200 projets ont été déposés,
puis, avec les presque 200 millions, on sera capables de réaliser l'ensemble de l'ambition de toutes les
productions. Et donc c'est... Et, quand on produit plus, bien, il faut transformer. Et, avec la pénurie de
main-d'oeuvre, qu'on a aussi dans le domaine autant de la production que
de la transformation, bien, on a ajouté des sous, donc plus de 70 millions
de dollars, dans la transformation puis la robotisation,
principalement l'achat d'équipement de production. Alors donc, il y a un
chantier aussi qui est ouvert, donc, qui
est une invitation, à partir du 1er mai, à tous les transformateurs
d'investir dans le secteur de la transformation, qui répondait
d'ailleurs à un besoin exprimé très clairement dans le... par les
transformateurs, en plus de l'amortissement accéléré
qu'il y a eu, donc, dans le budget, qui permet d'amortir sur deux ans, donc,
les achats d'équipement, qui est une demande traditionnelle qui a été
faite par le Conseil de la transformation alimentaire.
Et en plus,
donc, la politique bioalimentaire, ce n'est pas qu'une politique à
l'exportation, c'est avant tout une politique
de développement des territoires, la valorisation des plans de développement de
la zone agricole, donc comment on travaille mieux la terre, comment on
produit plus en serre, comment on est capables de réouvrir des territoires, comment on est capables de produire plus à
l'intérieur des mêmes bâtiments. On a vu des règlements, cette année,
donc, le nombre d'unités animales qu'on peut
produire dans nos porcheries, donc, a passé de 600 à 800, comme quoi, quand
on le fait de façon mature, scientifique, on
est capables d'aller chercher des gains de productivité à l'intérieur de nos
propres bâtiments. Donc, ça a été un gain très appréciable.
Et
évidemment, bon, tout ça est conditionné du fait qu'on veut encourager la
relève agricole, aussi les entreprises et les petites fermes. Donc, il y a un programme sur les petites fermes qui
fait en sorte que, quand tu as 50 000 $ de revenus bruts et moins... Donc, on est venus donner un ton
particulier, là, à une teneur sur l'ensemble du territoire parce qu'on
veut de la diversité.
À la fin,
quand on regarde, oui, il y a des programmes du ministère, oui, il y a les
investissements des entreprises privées,
mais il y a aussi tout le volet de soutien et d'assistance aux entreprises, là,
qu'est La Financière agricole, le bras financier, le bras de
l'assurance. Donc, lorsque les risques se matérialisent parce que le climat
change, on a bien beau prendre soin de nos
sols, la qualité de l'eau, mais, le climat, ça, on ne peut rien faire. Ça a des
avantages positifs parfois puis
parfois un peu négatifs. On le voit, de ce temps-ci, pour la production
acéricole. On voit qu'heureusement qu'on avait une banque de stabilisation, qui permet d'être continuellement sur les
marchés sans s'inquiéter. Alors donc, je pense que le Nouveau-Brunswick, aujourd'hui, a des bien gros
problèmes du fait qu'ils n'ont pas cette banque de sirop d'érable là qui
permet de stabiliser les marchés.
Alors donc,
volet d'assurance, volet de prêts, redressement des plafonds d'investissement,
amélioration pour la relève agricole.
Donc, on a envoyé un message clair que la relève faisait partie du plan de la
politique bioalimentaire. C'est ce
qui nous permet aujourd'hui, avec ouverture, donc, d'être capables de discuter
des crédits, de regarder ce qui a été fait et de voir par la suite le plan de mise en oeuvre, puisqu'il y aura une
mise en oeuvre, un secrétariat, un dialogue annuel, des relations interministérielles et des relations
avec les partenaires, qui nous amènera l'an prochain, donc, dans des
dates peut-être semblables, à la première rencontre du dialogue permanent avec
le monde de l'agroalimentaire au nom des consommateurs qui font des choix à
tous les jours.
Donc, il y a
à peu près 35 000, 40 000 produits dans les tablettes
d'épicerie. La première dépense des consommateurs, c'est le logement, la deuxième, c'est le
transport, puis la troisième, c'est l'alimentation, tout près avec le
transport. Donc, on est au coeur des
préoccupations de ceux qui font des choix. Donc, on pourrait dire que la
politique Alimenter notre monde,
c'est de la table à la terre, puisque c'est les Québécois qui décident ce
qu'ils vont manger dans leur assiette, et c'est à nous d'y répondre.
Alors, merci,
M. le Président. C'est avec ouverture, donc, que je vais répondre aux questions
des deux oppositions et des échanges
avec mes collègues, et tous les sous-ministres, et les organisations pourront
donner les réponses appropriées, puisqu'on a pris la peine de les faire
déplacer pour ces crédits.
Le
Président (M. Hardy) : Merci, M. le ministre. Donc, je regarde
l'opposition officielle. Vous m'avez signifié que vous ne vouliez pas
faire de remarques préliminaires. Et je vais vers la deuxième opposition. Mme
la députée de Mirabel, pour sept minutes.
Mme Sylvie
D'Amours
Mme D'Amours :
M. le Président, j'aimerais saluer le ministre de l'Agriculture, mon collègue
de Berthier et tous les gens qui
participent à cette commission. Et moi aussi, j'aimerais reporter mon temps
pour ma période d'échange. Merci.
Discussion
générale
Le
Président (M. Hardy) : Parfait. Merci beaucoup, Mme la députée de
Mirabel. Donc, je suis maintenant prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour un
premier bloc d'échange. M. le député de Berthier, la parole est à vous.
• (15 h 20) •
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. Vous comprendrez, tout comme la députée de Mirabel, que
ce n'est pas par impolitesse que je
n'ai pas voulu faire de remarques préliminaires, mais c'est parce que le temps
qui nous est imparti est tellement
précieux. Mais je veux vous saluer, saluer les gens qui vous accompagnent, je
veux saluer M. le ministre ainsi que
tout le personnel. Et on est contents de vous voir. Honnêtement, on est
contents de vous voir. On est contents de voir le ministre bien sûr, mais le personnel qui l'accompagne. Ça n'a
pas toujours été le cas. Alors, à chaque fois c'est renouvelé, depuis deux ans, on est heureux que
vous soyez avec nous lors d'un événement aussi important que l'étude des crédits, qui, dans le fond, est quelque chose
que le Québec a acquis, que le gouvernement doit répondre de ses actes
et de ses orientations. Je veux saluer les
députés qui accompagnent, donc, l'aile... la partie gouvernementale. Mme la
députée de Mirabel, je vous salue, ainsi que
la personne qui vous accompagne. Je veux saluer M. Marc Bouchard, mon
redoutable recherchiste. Et là je me suis trouvé un deuxième redoutable
recherchiste, M. Gilles Tocco.
Je veux saluer les
gens qui nous écoutent. Je viens de le dire, c'est un moment important. C'est un
moment important parce qu'il y a beaucoup de défis qui sont devant nous, et il
va falloir tôt ou tard, évidemment, les relever.
Il
y a certains défis qu'on relève
moins, moins bien ou en tout cas que des fois on met sur la voie de garage.
Je pense que ce n'est pas une bonne chose. Et je vais commencer par un défi
qui, à mon avis, n'est pas relevé encore, au Québec, et qu'on doit relever, M.
le Président — je
m'adresse par votre entremise, bien sûr, au ministre : la hausse
faramineuse des terres agricoles.
Vous
savez, M. le Président, il y a plusieurs facteurs qui expliquent cela, pas juste un
facteur, bien sûr. Mais juste vous faire un petit rappel ici, là. On a Lotissement Olympia inc., société
de portefeuille, donc, de lotissement, qui a acquis pour 6 millions
de terres agricoles. On a les Produits et Immeubles SNC, donc, agence, courtier
immobilier. On a Corporation financière
Alpha, société de portefeuille, holding, société de placements, 7 millions d'acquisitions, toujours en
dollars canadiens, bien
sûr. Mario Côté inc., autre
camionnage, 12 millions. Gestion DUB inc., 13 millions. Québec inc., je vous fais
grâce des numéros, là, 14... 15 millions.
Et la Société en commandite Terres d'espérance, pour 39 millions.
Alors,
ça, M. le Président, voyez-vous, ce n'est pas des gens qui cultivent la terre.
Peut-être la font-ils cultiver par d'autres,
mais, de par la mission de leur organisme, on comprend que ce n'est pas
nécessairement du monde agricole. Et ça
pose un problème de spéculation, ça pose un problème de pression à la hausse du
prix des terres. Et notre relève d'être propriétaire de leurs terres, et
c'est un frein carrément.
M.
le ministre a dû sûrement voir que ce matin j'avais donné un point de presse à
l'Assemblée nationale ainsi que sur le terrain adjacent aux terres des
Soeurs de la Charité, donc, dans Beauport. Et évidemment, M. le Président, nous
voulons que des gestes soient posés pour
envoyer un signal clair à l'ensemble des spéculateurs actuels ou futurs, sur
les terres agricoles du Québec, qui les achètent. Ils ont du capital patient.
En fait, ils ont du capital très, très patient.
Et
moi, je voudrais savoir de la part du ministre, M. le Président : Est-ce
qu'il est prêt, parce qu'on lui tend la main, aujourd'hui, là, ici, là, est-ce qu'il est prêt, lui aussi, à s'engager,
M. le Président, après l'élection du 1er octobre, est-ce qu'il est prêt à s'engager, même pas après,
maintenant, à ne pas permettre que ces terres-là soient sorties de la zone
agricole? Alors, si oui, on sera heureux, on
fêtera. Sinon, qu'il m'explique en quoi ces acquisitions-là, M. le Président,
servent notre relève agricole, servent à préserver notre patrimoine
agriculture.
Le Président
(M. Hardy) : M. le ministre.
M. Lessard :
Oui, bien, moi, je trouve toujours... La question est intéressante. Notre collègue
a soulevé une question qui est d'actualité au Québec, la valeur, l'appréciation
des valeurs des terres.
Deux éléments. Donc, tout
le monde reconnaît qu'avec les faibles taux d'intérêt, nécessairement, il y a
eu un déplacement, une opportunité d'acheter
des terres plus massivement. Et on voit, parce que quand même
la commission... Comment qu'elle s'appelle, la...
Une voix :
La CAPERN.
M. Lessard :
La CAPERN? La Commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation,
donc, la commission ici a étudié le
phénomène d'accroissement puis d'accaparement des terres, et nécessairement,
dans le rapport, ce qu'on voit aussi...
Puis il y a un modèle, là, qui n'est pas un modèle, qui a été étudié,
c'est-à-dire Pangea, à savoir, donc, qu'en
était-il sur la valeur des terres. J'ai lu ce que le président de l'UPA a dit
aussi. Évidemment, au Québec, on voit bien qu'avec les taux d'intérêt qui sont à terre le monde se sont garrochés à
acheter plus de terres, en disant : Mon argent est à la banque, il ne rapporte pas grand-chose... ou
l'argent ne coûte pas cher, à 2 %, puis 3 %, puis 4 %.
Donc, on dit : On est capables d'acheter des lopins de terre.
Quand
c'est un agriculteur qui achète des terres pour agrandir sa terre, je suis rien
que content pour le producteur de terre.
Je ne les connais pas tous personnellement, mais j'ai vu Mario Côté, qui est un
grand producteur de porc, qui était un
des plus grands producteurs de porc au Québec indépendant jusqu'à voilà pas si
longtemps, mais il produit massivement du
porc au Québec, à une échelle assez familiale, mais il en a acheté beaucoup
depuis les années 80. Comme les autres producteurs puis les autres transformateurs, la plupart des
transformateurs sont... F. Ménard est un grand détenteur aussi de
propriétés, pour lesquelles il a des exploitants. Ça fait qu'il y a des modèles
agricoles.
Donc, on voit bien aussi
que ça met de la pression sur les remboursements de taxes. Ça, c'est le pendant
d'augmentation des terres. Donc, on a vu,
cette année, puis autant pour l'an passé, cette année puis l'année
prochaine, il y a quand même une
augmentation de la valeur des terres qui met de la pression sur le programme de
remboursement des taxes, qui était plafonné à 5 %, donc, et on a vu
des écarts... cette année, ça a dépassé jusqu'à 9 %, 10 %. Ça fait
que le gouvernement a dû poser un geste,
puisqu'on avait une table de travail là-dessus. Mais je reviens... on reviendra
tantôt sur le programme de taxes. Donc, on a
quand même 20 millions de dollars pour l'année en cours et l'année
suivante, donc, le temps que le comité trouve des solutions permanentes.
On a dit la
chose suivante : On veut vivre, donc... on veut vivre dans une société de
propriétaires. Et, au Québec, en
général, plus de 80 % des terres sont possédées par des entreprises, donc,
en pleine propriété. Puis le reste, bien, oui, évidemment, il y a de la location pour ceux qui ne veulent pas les
vendre, mais tout le monde doit l'exploiter et respecter le zonage
agricole.
Ça pose la
question suivante sur les terres ici, à Québec. Vous avez posé la question. Les
terres à Québec, il n'y a pas de demande de modification de la Loi de la
protection du territoire, à Québec, sur les terres de la Charité. Et je comprendrais mal, alors qu'on vient de lancer les
termes sur l'agriculture urbaine, dans laquelle Trois-Rivières, le
secteur de Trois-Rivières a reçu le mandat de dresser l'agriculture urbaine...
la ville de Québec lance le plus grand chantier à ExpoCité, à ExpoCité, sur l'agriculture urbaine, en relation des
territoires de Charlevoix, de Portneuf, de l'île d'Orléans pour leurs
nouveaux territoires... donc, je comprendrais mal que ces terres-là ne servent
pas à l'agriculture...
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre...
M. Lessard : ...dans
le cadre d'un plan sur l'agriculture urbaine.
Le Président (M. Hardy) : Je
m'excuse, M. le ministre. M. le député de Berthier aurait une autre question à
vous poser.
M. Villeneuve : Merci,
M. le Président. C'est un peu la même
question. Ma question est très simple, et peut-être que la CAQ aura l'occasion
de se prononcer aussi là-dessus : Est-ce que le ministre, pour protéger les terres
des Soeurs de la Charité, qu'ils
demeurent dans le giron de l'agriculture,
est prêt à utiliser l'article 96 de la loi pour justement s'assurer
que ces terres-là restent dans
l'agriculture? Il est le gardien de l'agriculture, il est le gardien des terres
agricoles, il est le ministre de l'Agriculture, M. le Président.
Le Président (M. Hardy) :
Merci, M. le député de Berthier. M. le ministre.
M. Lessard :
Merci. Donc, dans le même sens, les terres, bon, actuellement, il y a un zonage
agricole, il n'y a pas demande de
modification de zonage ni de changement ni au plan métropolitain d'aménagement,
qui comprenait un plan de
développement de la zone agricole. Donc, actuellement, ces terres-là sont
toujours zonées, et je ne comprendrais pas qu'il y aurait une demande à l'effet contraire, alors que, pas plus tard
que la semaine passée, j'ai rencontré le maire de Québec qui lance le plus grand chantier d'une
exposition agricole et agroalimentaire permanente dans laquelle il y
aura non seulement de l'éducation, il y aura
des laboratoires, il y aura donc une panoplie... Je ne veux pas dévoiler son
plan, mais c'est en construction. Alors, une agriculture de proximité donne
tout son sens à ce qu'il est en train de faire.
Le Président (M. Hardy) : Une
autre question, M. le député de Berthier?
M. Villeneuve :
Oui, M. le Président. La même question mais plus précise encore. On s'approche,
on s'approche. Advenant qu'il y ait
une demande... Parce que, là, il y a un projet déjà de déposé,
6 500 habitations pour une miniville de 20 000 personnes. Advenant qu'il y ait
une demande qui soit déposée à la commission, est-ce que le ministre est prêt
à dire aujourd'hui qu'il s'engage, comme
gouvernement, à se saisir de la demande et de la refuser? La loi le lui
permet. Est-ce qu'il va le faire?
M. Lessard :
En fait, vous voyez, il pose la question puis auquel je n'ai pas toute la
réponse, parce qu'il adresse la question
au gouvernement. Un, il n'y a pas de demande. Deuxièmement, il dit : Si,
dans l'éventualité qu'il y aurait une demande... Ça veut dire qu'il faut
qu'elle soit étudiée par la Commission de protection du territoire agricole,
donc, la commission doit l'étudier. Si la
commission l'étudie, elle va faire une recommandation que je ne peux pas
présupposer la réponse, parce qu'elle a,
selon les critères de certaines lois, l'obligation de tenir compte des
gouvernements de proximité, etc., suite aux modifications. Ils ont des
orientations. Et, à la fin, si la commission donnait ou pas sa décision
favorable... si elle était favorable, là je n'ai plus rien à dire. Si elle
n'était pas favorable, à ce moment-là...
Le
Président (M. Hardy) : M. le ministre, on va essayer d'avoir des
réponses courtes. Des questions courtes, des réponses courtes.
M. Lessard : O.K. J'essaie de donner l'information à ceux qui nous
écoutent aussi, parce qu'il n'y a pas une réponse, c'est oui ou bien
non, parce qu'en plus ça fait appel au gouvernement.
Le Président (M. Hardy) : O.K. M.
le député.
M. Villeneuve :
Non. M. le Président, on chronomètre le temps de parole et de réponse. M. le
ministre, vous connaissez comment ça fonctionne.
Le Président (M. Hardy) : M. le
député de Berthier.
M. Villeneuve : Bien, regardez, je vais être encore plus clair. L'article 96
de la loi, là, il dit ceci : «Le gouvernement
peut, par avis écrit à la commission,
soustraire une affaire à sa compétence.» Alors, on n'a pas besoin d'attendre
que la commission rende une décision. Dès qu'il y a une demande qui est
faite, est-ce que le ministre est prêt à s'engager aujourd'hui, à engager son gouvernement, sa formation politique à utiliser l'article 96 et, si
jamais il y a une demande qui est faite pour les terres
des Soeurs de la Charité, donc, de se saisir de la demande, et d'admettre un
peu de courage politique dans ce gouvernement-là, et de dire : Nous, on va les garder dans
le giron de l'agriculture? Est-ce qu'il est prêt, oui ou non, à le
faire?
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard : Bien, M.
le Président, bon, premièrement, je ne suis pas le gouvernement. Quand on fait référence au gouvernement, c'est donc le Conseil des
ministres. Deuxièmement, pour le soustraire de sa compétence, il faut qu'il ait été
soumis à sa compétence. Alors donc, n'ayant pas été soumis à sa compétence, le gouvernement
ne peut pas décider d'avance de ne pas le
soumettre à sa compétence puisque la loi reconnaît qu'elle doit être soumise à
sa compétence pour le soustraire de
sa compétence. Alors, ça, c'est une question de compétence. Alors, à ce moment-là, je dois me soumettre à la loi, là. C'est ça que je veux dire.
Le Président (M. Hardy) : M. le
député de Berthier.
M. Lessard : Mais
il n'y a pas d'orientation de vouloir faire ça.
M. Villeneuve : Alors, merci, M. le Président. Moi, je comprends que le ministre ne veut pas
prendre d'engagement parce que ça demande du courage politique
pour le faire. Peut-être réfléchira-t-il et peut-être aura-t-il à répondre
à cette question-là par... M. le Président...
• (15 h 30) •
M. Lessard : ...c'est rien que, quand ça relève du gouvernement... Je ne suis pas le gouvernement, d'accord? Donc, je
veux rien que clarifier ces rôles-là, puis ça va être... ça va faciliter nos
échanges, pour ceux qui connaissent la loi, là.
Le Président (M. Hardy) :
Merci. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : M. le
Président, responsabilité ministérielle. Il n'est pas le gouvernement, parce
que le gouvernement, c'est plusieurs ministres, c'est un Conseil des ministres, mais il
est représentant du gouvernement et il a une responsabilité ministérielle.
M. le Président, toujours dans le secteur des terres, le ministre
a dû en entendre parler un petit peu, même s'il ne siège pas sur la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles, le
8 février 2018, j'ai déposé une demande à la commission, dans le
fond, afin de statuer sur l'opportunité de demander ou d'exiger au ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation de transmettre le rapport
relatif au suivi des transactions foncières agricoles dans un format de données
ouvertes. Ce qu'on a reçu comme document à la commission, M. le Président, c'est un PDF. On ne peut pas
l'interroger, statistiquement parlant. On peut-u avoir le document qui origine
du PDF, qu'on puisse enfin, les membres de la commission, dont font partie
plusieurs collègues ici... qu'on puisse enfin pouvoir
interroger les données, et qu'on puisse avoir aussi sur le site Internet un
document et aussi une interactivité, et à jour?
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard :
Bien, j'ai eu l'occasion de répondre à la commission et de soumettre tous les
documents qu'il m'était autorisé de
donner en vertu de la loi sur l'accès à l'information. Je ne peux pas donner
d'informations nominatives. La loi m'interdit de le faire. Donc, je ne
vais pas contraindre la loi. Comment donner accès? Je tiens aussi à mentionner
que n'importe qui... Si je veux avoir une
information sur la ferme de n'importe qui, aujourd'hui, j'ai rien qu'à demander
le numéro de lot à la municipalité, aller au
registre des droits fonciers et de connaître l'information. Ce que la
commission a tenté de faire, puis c'est
correct, c'est de dire : Êtes-vous capable, parce que vous avez les
données des transactions, de donner
le maximum d'informations sur l'ensemble des transactions? Il y a une multitude
de transactions annuelles faites par des
agriculteurs pour juste acheter des terres, échanger des terres, donner une
opportunité d'agrandir, peu importe. Alors donc, on l'a fait, on a donné le maximum d'information. Et, à partir de
là, malheureusement, il y a comme une contrainte, liée par la loi, je ne
peux pas me soustraire à la loi.
Le Président (M. Hardy) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Le ministre a remis de l'information. Ça, là-dessus, tout le monde s'entend. Ce
qu'on veut, là, enlevez-les, les
éléments qui ne sont pas dans le premier document que vous ne voulez pas qu'on
voie, mais donnez-nous un document qu'on puisse
interroger. Et puis ce n'est pas pour nous, ce n'est pas pour moi, André
Villeneuve, M. le Président, c'est pour le
monde agricole puis c'est pour la société en général. On a un document qu'on ne
peut pas interroger. Ça va prendre
des années pour réussir à faire du recoupement pour trouver des statistiques
qui ont de l'allure avec le PDF qu'il
nous a remis. On veut juste le document original. Enlevez ce que vous ne voulez
pas nous donner, mais mettez les mêmes
données dans le document original puis donnez-nous-le, on va pouvoir, tout le
monde ensemble ici... Les membres de la commission en seraient très
heureux, je suis convaincu, ils font partie de l'équipe gouvernementale.
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard :
Dans les limites qui nous sont données par la loi, on donne le maximum
d'informations. Puis, quand on veut
aller plus loin... Parce qu'on ne peut pas jouer dedans, tu sais, honnêtement,
je ne peux pas donner l'information puis
permettre, par le croisement de l'information, d'accéder à la même information
que je ne peux diffuser. Alors donc, bien honnêtement, j'essaie de
toujours répondre.
Plus
précisément, le registre des droits réels et personnels immobiliers donne accès
à quiconque d'aller voir non seulement
les données nominatives dans une démarche plus personnalisée... Ce que la
commission veut savoir, ce n'est pas si
Albert, Paul, Louise ou Alphonse a acheté une terre. On voulait savoir l'effet
global, le nombre de transactions, la valeur des transactions, le nombre d'hectares négociés. Lorsque ça apparaît, si
on donne un numéro de lot, il faut aller un peu plus loin pour voir combien d'hectares ça peut
représenter, il faut remonter au lot original pour le connaître, ça comprend
donc une information additionnelle.
Après la réforme
foncière au Québec, donc, tous les numéros ont des... c'est 1 500 000
quelques, c'est tous des millions,
là, alors, le numéro de lot, mais, pour connaître le nombre de superficie puis
d'hectares, il faut faire une recherche additionnelle. Grosso modo, le tableau qui a été fourni donne
l'information, qui dit : En général, il n'y a pas énormément
d'entreprises qui achètent beaucoup de terres. Mais, quand ils le font, on
connaît maintenant les gens qui le font.
Le Président (M. Hardy) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Berthier, pour
3 min 40 s.
M. Villeneuve :
Oui, M. le Président, est-ce qu'on peut au moins avoir le nombre, le
pourcentage de terres achetées par
des non agricoles? On peut-u avoir ça? On ne vous demande pas de nom, on veut
avoir le pourcentage de terres en valeur
et en hectares, ou en arpents, ou ça sera comme vous voulez, en pieds carrés,
M. le Président, puis en dollars aussi, évidemment, puis dollars
canadiens. On peut-u au moins avoir ces informations-là?
M. Lessard : Tout
à fait.
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Villeneuve : Pourquoi
on ne l'a pas?
M. Lessard :
Non, mais on pourra le fournir. Oui, on s'engage à le fournir. C'est à ça que
servent nos travaux d'aujourd'hui, on peut donner des informations
additionnelles.
M. Villeneuve :
O.K. Et, quand vous me dites... M. le Président, là, lorsque le ministre me dit
qu'il ne veut pas donner
d'information puis il nous remet un PDF, il n'a rien qu'à prendre les mêmes informations
du PDF et le mettre en...
Le
Président (M. Hardy) : Mais, M. le député de Berthier, j'ai
compris que M. le ministre déposerait le document.
M. Villeneuve : Oui, je
sais, mais ça, c'est une partie des...
Le Président (M. Hardy) : Vous
n'avez seulement qu'à l'envoyer au secrétariat de la commission.
M. Villeneuve : Oui,
exact.
M. Lessard : ...sans qu'il y ait une étude des crédits. À tous les jours, il peut demander une demande d'information, à
laquelle on peut répondre.
Deuxièmement, moi, je ne peux pas jouer dedans, là, je ne perdrai pas mon nom pour
avoir traficoté des listes pour lesquelles
j'aurais donné... Puis ce n'est probablement pas ça qu'il me demande, mais on va lui donner l'information. Donc, au Québec, dans le Canada, on est, au Québec, dans le Canada,
là où les propriétaires de terres agricoles sont les plus nombreux, plus de 80 %. Puis, le 20 %,
savez-vous quoi? Bien, on les loue... ou elles ne sont pas à louer, mais on les
loue à des exploitants agricoles puisque la
finalité, c'est la Loi de la protection du territoire agricole qui l'a
déterminée. Ils peuvent faire des activités...
Le Président (M. Hardy) :
Merci. Merci. Dernière question, M. le député de Berthier.
2 min 10 s.
M. Villeneuve :
M. le Président, le ministre s'est engagé à mettre sous examen le modèle
Pangea. C'est La Financière agricole qui s'en occupe, je pense. En décembre, il
a dit : On a reçu de quoi, on n'est pas contents, on a redemandé à vérifier tout ça, là, mais là on
peut-u... pensez-vous qu'avant le 1er octobre on va obtenir une analyse,
un rapport de quelqu'un, quelque part? Parce que, là, là, c'est long, c'est
long, ça ne finit plus de finir, M. le Président.
M. Lessard : Oui, bien, c'est long et c'est complexe... Je
peux-tu répondre? Peut-être que vous n'avez pas terminé, excusez.
M. Villeneuve :
...
M. Lessard : O.K. Oui, donc, dans le bloc de ce soir, je vais
mettre en ligne l'analyse qui a été faite par le ministère sur les différentes facettes, là, donc de la forme
d'exploitation de Pangea, qui a une forme particulière mais qui est
permise par le Code civil, puis on pourra commenter, si vous voulez, plus
amplement, là, le volet de Pangea.
Le Président
(M. Hardy) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
On peut le reporter à mon autre bloc. Merci.
Le
Président (M. Hardy) :
Vous voulez le reporter? Merci
beaucoup. Maintenant,
je suis prêt à entendre un
député du côté gouvernemental, M. le député de Beauce-Sud, pour une période de
17 minutes.
M. Busque : On vous remercie, M. le
Président. Alors, étant donné que c'est ma première fois que je parle à cette étude des
crédits, je vais en profiter pour saluer le ministre ainsi que les gens qui
l'accompagnent, mes collègues de l'opposition officielle ainsi que mes collègues
de la deuxième opposition, bien entendu, mes collègues de la partie
gouvernementale.
M.
le Président, j'aimerais vous entretenir, dans les prochaines minutes, d'un
sujet qui me tient à coeur, d'un sujet qui
fait vibrer des cordes en moi parce que j'y ai passé quand même une vingtaine
d'années de ma vie, dans ce secteur-là. Et je parle ici de la promotion
des produits du Québec.
Alors, M. le
Président, les entreprises bioalimentaires québécoises doivent composer avec un
environnement extrêmement compétitif,
extrêmement concurrentiel. Il y a un moyen de percer dans un domaine très
compétitif et très concurrentiel,
c'est de se différencier, se différencier de la compétition étrangère, de la
compétition locale aussi, également, auprès d'acheteurs locaux ou
d'acheteurs étrangers.
Au
ministère de l'Agriculture, il y a des enveloppes qui sont prévues pour faire
la promotion, bien entendu, de nos
produits québécois. Comme je vous l'ai mentionné en entrée, M. le Président,
j'ai oeuvré dans le secteur, non pas bioalimentaire,
mais dans le secteur alimentaire de détail, pendant une vingtaine d'années de
ma vie à titre de propriétaire de supermarché.
Et, comme je vous disais, je pense que, pour tout le monde ici, c'est connu que
c'est un domaine qui est extrêmement concurrentiel et extrêmement
compétitif.
Il
y a toutes sortes de façons de se démarquer. On le voit au niveau de la mise en
marché, entre autres, il y a ce qu'on
appelle des circulaires, qui vont faire la démonstration de la mise en marché
particulière d'une compagnie, d'un groupe versus un autre groupe. Il y a
aussi, après que la circulaire ait fait son bout de chemin, parce que le rôle
d'une circulaire, c'est d'amener les gens en
supermarché... il y a toute la façon dont on fait cette mise en marché, là, en
magasin pour représenter la promotion de la
semaine, la circulaire qui est distribuée dans les foyers et aussi rencontrer
des enjeux de profitabilité, bien
entendu. Et, au-delà de ça, il y a les produits eux-mêmes. Alors, les produits
eux-mêmes vont également, de par des
promotions qui leur sont désignées à eux, contribuer à faire en sorte d'avoir
le succès en lien avec les promotions et les argents qui sont distribués
en fonction de produits de secteurs bien définis.
• (15 h 40) •
Je
peux aussi vous confirmer que les habitudes de consommation, lorsque moi,
j'étais dans le secteur alimentaire, il y a de ça quelques années, on
parle ici des années 80 jusqu'aux années 2000, les habitudes de
consommation étaient différentes d'aujourd'hui, les choses évoluent dans ce secteur-là également comme dans d'autres
secteurs. Simplement une chose qui va
bien identifier cette évolution, dans les années 80, exemple, jusqu'à peut-être
1990, 1995, il y avait très peu de mets préparés dans les supermarchés. Aujourd'hui, il y a énormément
de mets préparés, que ce soit congelé, que
ce soit frais. Alors, la vie d'aujourd'hui fait en sorte que les consommateurs vont rechercher instinctivement,
oui, mais par souci, ou par manque de
temps, ou pour faire d'autres activités... Il y a moins de temps qui sont
dédiés à la cuisine elle-même,
et donc il y a toute une panacée, là,
de produits, là, qui seront développés pour combler des besoins des
consommateurs. Alors, ça, on parle des habitudes de consommation.
Alors, conséquemment
à ces habitudes qui changent, bien, je vous dirais que les produits locaux, les
produits maison, les produits d'ici vont suivre cette évolution-là aussi.
Alors, si je me réfère toujours à ces années-là, aux années 80, 90, vous savez, il
y a toujours eu une promotion, il y a toujours
eu des moments dans l'année où est-ce
qu'on visait la promotion de produits du Québec.
C'était plus limité qu'aujourd'hui, cependant. Alors, moi, je me rappelle très bien qu'il y avait des moments-phares dans les saisons, et là, bien, je vais penser immédiatement au sirop d'érable, pendant le printemps.
C'est sûr que, nous, en Beauce, on sait qu'on a le meilleur sirop d'érable au Québec,
c'est reconnu, ça, par tout le monde. Alors, on en faisait la promotion,
M. le Président.
On sait aussi — j'ai
mon collègue à côté de moi — que
le homard des Îles, le homard des Îles, produit québécois, est reconnu. Il y a le homard de la Gaspésie aussi qui est
bien reconnu, la crevette de Matane. Bon. Alors, ça, c'est des produits
qui même dans ces années-là étaient connus, et aujourd'hui encore ils sont
connus.
D'autres produits qui donnaient lieu à des
festivals, qu'on retrouvait dans les fameuses circulaires dont je vous ai parlé tantôt : lorsqu'arrivait la fin
juin, on avait toujours le festival des fraises, le festival des fraises de
l'île d'Orléans. Aujourd'hui,
il y a des fraises... C'est sûr qu'il y a toujours eu des fraises partout, mais...
Alors, il y avait un moment pour les fraises.
Il y en a encore aujourd'hui, mais aujourd'hui, les fraises, il y en a dans
différents secteurs, on en retrouve dans différents secteurs du Québec. Bien entendu, les petits fruits, les
bleuets, les pommes, etc., il y a toujours bien du plaisir, et les gens
adorent consommer ce genre de produits parce qu'ils les associent beaucoup et
surtout à des produits locaux, à des produits québécois et d'une grande
qualité, d'une grande fraîcheur. Ça fait aussi partie de nos habitudes de vie.
Si on va plus
loin dans les produits locaux ou québécois, on parle de fruits, j'ai parlé de
fruits, il y a les légumes, bien
entendu, qu'on va retrouver dans les marchés, que tout le monde aime aller... À
partir du moment où est-ce que les marchés
ouvrent le printemps, et ce, jusqu'à l'automne, on adore circuler dans les
marchés, entre autres, pour les fruits.
Il ne faut
pas oublier les fromages. Les fromages, on est reconnus, au Québec, pour nos
fromages. Alors, ce sont tous là des produits qui nous identifient.
Vous allez me
permettre, M. le Président, de parler d'une compagnie de chez nous, une
compagnie d'un village qui s'appelle
Saint-Honoré-de-Shenley, qui relate un peu l'histoire de l'évolution des
produits, là, locaux. Alors, j'ai pris cet exemple-là parce que ça reflète bien ce dont je viens de parler et cette
évolution. Alors, cette compagnie s'appelle Porcella. Alors, Porcella est une entreprise locale, comme
je vous disais, de Saint-Honoré-de-Shenley. Ça, c'est dans le comté de Beauce-Sud. Ces gens-là possèdent des terres en
Beauce, des terres agricoles. Ces gens-là possèdent une meunerie, une porcherie, des équipements de transport, et, tout
récemment, ils ont acquéri une usine de transformation pour justement
faire de la mise en marché de leurs produits.
Alors, ça a commencé en 1982 et, après ça, ils ont intégré leurs fils, là, à la
compagnie en 2006 et, en 2016, ils ont fait
l'acquisition d'une usine de transformation. Alors, vous voyez ici les
étapes, là, où est-ce que tu as les
fondateurs de la compagnie qui, en 1982, achètent des terres, achètent une
maternité et font l'élevage de porcs,
et, au fil des années, voient la
tendance aussi que prend les produits locaux, voient la tendance et se
disent : Bien, nous aussi, on
pourrait produire, aller plus loin puis transformer la viande de porc qu'on
produit. Alors, c'est un peu dans cette optique-là que je voulais parler
de cette compagnie-là. Et, vous savez, cette compagnie-là va, avec son usine de
transformation, toucher différents types de produits, une belle gamme de produits. On
parle ici, bien entendu, de viandes fumées, bacon, jambon fumé, ils vont faire des charcuteries, ils vont y
aller avec des viandes marinées aussi, des côtes levées, des longes de porc, des côtelettes de porc, ils y vont avec des
terrines, des rillettes, des cretons, pâtés de campagne, des mets cuisinés, parce que je l'ai dit, que
c'était à la vogue au cours des dernières années. Alors, cette compagnie-là
démontre bien l'évolution qui a eu lieu, au
cours des dernières années, lorsqu'on parle de produits locaux, de produits régionaux, lorsqu'on parle de l'appétit
sans cesse grandissant de ces produits par les Québécois. Alors, de plus en plus, on en entend parler, et on
va de l'avant avec ça, et on en veut toujours plus.
Je reviens à
ce que je disais en entrée, lorsque je parlais, là, de promotion de produits, faire
la... avec une circulaire, la mise en marché, la mise en valeur de produits, et
tout ça. Vous savez, au ministère de l'Agriculture, on a également un
outil de promotion pour les produits du Québec. Cet outil de promotion
s'appelle le Conseil de la promotion de l'agroalimentaire
du Québec. Alors, essentiellement, le conseil va, de par ses actions, faire en
sorte d'assurer, justement, la promotion
de nos produits québécois, d'assurer de maximiser cette promotion-là, d'assurer
de maximiser la compétitivité mais
surtout aussi de faire en sorte que nos produits québécois se démarqueront des
produits de marques nationales ou des produits
autres qui peuvent venir de l'extérieur. Je pense aux fromages qui viennent de
l'extérieur, je pense... Il y a plein d'autres
produits, là, qui peuvent venir de l'extérieur avec lesquels les produits
québécois sont en compétition, ce qui rend ce secteur ou ce marché-là très compétitif. Alors, il y a toutes sortes
de façons de faire aussi la promotion de produits. Vous savez, en tant que consommateurs, on est un
peu bombardés de toutes sortes de façons de faire la promotion, si je ne
pense qu'à, exemple, le sans sucre, le
produit sans sucre, des produits sans gluten, des produits bios, des produits
faibles en sel, du poulet nourri au grain,
O.K., des oeufs de poules en liberté. La façon de faire de la promotion a un
sens très large, et l'objectif est
toujours le même, celui de se démarquer de la compétition, celui de s'élever au
rang de... qui va faire en sorte que les consommateurs québécois en
feront leur premier choix.
Alors, moi,
ce que j'aimerais poser comme question à mon ministre de l'Agriculture,
j'aimerais savoir de la part de mon
ministre, considérant cette évolution et considérant ce momentum qu'on
voit — je pense
que tout le monde en est bien
conscient — au
niveau de la... cet appétit grandissant pour des produits québécois, j'aimerais
savoir, moi, quel est le plan, quel
est le plan du ministre, quel est le plan du ministère pour, justement,
répondre à cette demande et faire en sorte d'aller plus loin dans la
promotion, dans la vente des produits locaux au Québec, des produits «made in
Québec».
Le Président (M. Hardy) :
Merci, M. le député de Beauce-Sud. M. le ministre.
M. Lessard : Il
me reste combien de temps, s'il vous plaît?
Le Président (M. Hardy) :
5 min 30 s.
• (15 h 50) •
M. Lessard :
5 min 30 s. Parfait. Donc, on voit que c'est quelqu'un qui a eu
une épicerie, là, c'est quelqu'un qui connaît bien l'alimentation, dans
ses départements des fruits et légumes, des viandes, donc la mise en marché,
mais certainement la préoccupation des Québécois,
qui sont des consommateurs. À tous les jours, on mange, trois fois par
jour, sept jours par semaine, 365 jours par année, ainsi que toute la
visite qui va venir nous voir, donc toujours avec la même qualité.
Nécessairement,
au coeur de la politique Alimenter notre monde, c'est nécessairement nourrir le
consommateur qui est exposé, donc, à se
nourrir, à nourrir sa famille, soit qu'il le produit soit qu'il l'achète déjà
tout fait. Nécessairement, son premier
contact va être à l'épicerie, donc, à tous les jours, un marché de proximité,
un marché public l'été, quand tu es dans le domaine du frais. Alors
donc, on a répondu à cette demande-là en faisant de la sensibilisation. Donc,
il y aurait des sommes
attribuées pour l'éducation alimentaire, l'identification de produits, la
promotion de produits, les appellations, les termes valorisants.
On en parlera tantôt, le marché institutionnel.
En fait, il y a, oui, l'épicerie, après ça le restaurant, mais aussi, évidemment, au gouvernement de faire preuve aussi
d'exemplarité dans ses institutions, les centres de petite enfance, soit
à l'hôpital, dans les milieux d'éducation,
comment on peut augmenter... Donc, on a des cibles, là, d'augmenter, donc, je dirais, dans les objectifs qu'on avait, donc, dans les cibles de base,
c'est donc d'augmenter, d'ajouter de 10 milliards
de dollars le contenu québécois dans les produits bioalimentaires. Donc, c'est
un effort considérable.
Et là on va mettre en place... Parce qu'il y a eu quand
même plusieurs initiatives de la
région du Québec. Puis là, quand on se regarde tous à la table, donc, dans la campagne de promotion
de... j'entendais mon collègue de Beauce-Sud,
de faire arriver ça avec les arrivages, la différenciation des produits en
tenant compte des territoires. Si on est dans l'Outaouais, mon collègue de
Chapleau, bien, il va boire du lait de l'Outaouais, hein, la laiterie
outaouaise, donc une coopérative, il va
faire l'exercice d'avoir un lait plus spécialisé, un lait de production locale
dans lequel ils ont répondu... Puis probablement qu'il se décline de ça
de la crème et autres sous-produits.
Si on est aux
Îles-de-la-Madeleine, bien, nécessairement la campagne de promotion arrivera
avec le homard. Dans ce temps ici, c'est
le crabe qu'on voit à la télévision. Donc, on voit qu'avec Aliments du Québec ,
la marque de commerce du conseil de promotion, donc il y a une
stratégie. Si on regarde la télévision actuellement, il y a de crabe du Québec.
Bientôt, après ça, il y aura la crevette du
Québec. Là, les pêcheurs vont commencer à y aller. J'en ai mangé hier, de
la crevette de Matane, à Québec, et donc
parce que... et le restaurant en faisait la promotion, hein? On a, dans la
gamme de produits, donc... et ainsi
de suite, sur les saisons ou sur les arrivages, avec les chambres de
coordination, sur la fraise du Québec
ou Les Fraîches du Québec. Et ça nous rappelle qu'on a, aujourd'hui même,
publié le règlement sur les fruits et légumes
du Québec en vrac, donc, pour être capable de les identifier quand je vais à
l'épicerie, pour voir est-ce que ce sont des pommes du Québec, est-ce que ce sont des légumes du Québec et est-ce
que le document ou... Quand je vais chercher mon pamphlet publicitaire, donc, ma campagne de publicité qui va avec
ça, ils doivent identifier aussi dans le document que ces produits-là
sont du Québec.
Donc, il faut
permettre aux consommateurs d'avoir des choix, d'être capables de les exercer
puis de faire en sorte que le
gouvernement, en respectant les accords de commerce, augmente le contenu de
produits québécois, puisse faire la promotion.
Ils peuvent faire des expériences même institutionnelles. Il y a eu une
trentaine, d'expériences, qui ont été faites
avec différentes organisations, que ce soit au Saguenay—Lac-Saint-Jean, des légumes de proximité pour
nourrir l'hôpital, que ce soit... Donc, dans les différentes régions du Québec,
il y a eu des expérimentations.
Avec ce groupe-là, il y a un chantier qui est
lancé, donc, qu'on appelle le chantier institutionnel, donc, pour augmenter la présence de produits, donc, dans les
différentes institutions. Et parfois nos produits se distinguent, que ce
soit les formages du Québec, mais aussi ça
peut être le maïs de Neuville. Donc, il y a des termes valorisants. S'il y a
des modes de production... On achète
biologique. Bien, c'est un mode de production. Et donc on a rajouté des sous au
conseil, donc, des appellations et des
termes valorisants, donc, en disant : Achetez du maïs, pas n'importe quel
maïs, le maïs de Neuville, le maïs
sucré de Neuville. Achetez ou buvez les cidres du Québec, le cidre de glace du
Québec. Alors donc, il y a différentes stratégies comme ça qui vont être
lancées pour atteindre les cibles qu'on s'est données et en mettant à
contribution, là, les organisations.
Alors, c'est un peu comme ça, donc, qu'on va
faire les campagnes de promotion selon les saisons, selon les arrivages, et puis avec les organisations, plus la
diffusion Web, je tiens à le dire, M. le Président. Ça a beaucoup
changé. Ça fait que, là, on est retourné à
ce que quand, moi, j'étais jeune, on appelait ça la commande. À cette heure, tu
te fais livrer ta boîte ou tu vas
ramasser ta boîte de commande. Donc, le marketing a changé aussi. Le temps de
vie des Québécois est occupé. Puis je vais aller chercher mon épicerie
quand je veux plutôt que quand... juste si c'est ouvert le matin ou l'après-midi.
Donc, je peux envoyer... La technologie est au service du consommateur, et
l'industrie doit y répondre.
Le
Président (M. Hardy) : Merci, M. le ministre. Maintenant, le
temps du côté gouvernemental est écoulé. Je cède la parole au deuxième
groupe d'opposition pour 17 min 30 s. À vous la parole, Mme la
députée de Mirabel.
Mme D'Amours :
Merci, M. le Président. Je vais avoir des questions courtes, parce que j'ai
énormément de sujets à vous parler.
Donc, le premier sujet que je voudrais vous aborder... que je voudrais aborder
avec vous, c'est le soutien à la certification
biologique. Quand vous avez fait l'annonce de la politique bioalimentaire, vous
avez dit en grande pompe que vous
vouliez doubler la superficie du biologique, mais vous aviez oublié de dire
qu'il n'y en avait que 2 %. Donc, doubler
2 %, c'est 4 %. À mon avis, ce n'est pas très ambitieux. J'aurais
pensé qu'on aurait eu plus d'ambition au niveau du biologique. Et, quand
on regarde la politique, on s'aperçoit qu'il n'y a pas de soutien pour la
certification biologique, puis il y a
plusieurs producteurs qui m'interpellent, un, entre autres, il y a à peine une
heure, qui me disait qu'il était rendu à
1 400 $, depuis un an, et il n'a pas encore sa certification. Donc,
qu'entendez-vous faire à court terme pour remédier à cela?
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard :
Donc, courte réponse courte. Ça a pris 30 ans pour obtenir
49 000 hectares. D'ici 2025, on va doubler, on va passer à 98 000 hectares. Ça prend
quand même trois ans, devenir biologique, c'est un mode de production.
Alors, quand on parlait que la filière
biologique, qui constitue tous les membres, bon, c'est un mode de production,
il y en a que c'est des érablières,
il y a en a que c'est de la production de veau, de la production de porc, ils
nous ont dit que la cible, là, elle
était correcte. Maintenant, on a un programme aussi pour soutenir, je l'avais
lancé l'an passé, et que j'ai bonifié cette année. Donc, il y a un soutien à la conversion biologique dans toutes
les sphères. Alors donc, peut-être juste parce que l'an passé j'avais lancé la
stratégie de renouvellement sur un certain nombre d'années puis cette année je
suis venu bonifier les montants pour m'assurer, là, qu'on soit au
rendez-vous.
Alors donc,
je vous enverrai peut-être le programme, l'état du programme, parce que j'avais
lancé l'an passé le renouvellement,
avant même qu'on fasse la politique, puis, cette année, on a rajouté des sous
dans la politique pour atteindre les objectifs. Je pense que j'en ferai
l'annonce dans les prochaines semaines, sur la stratégie.
Le Président (M. Hardy) : Mme
la députée de Mirabel.
Mme D'Amours :
Merci, M. le Président. Est-ce qu'il va y avoir des sommes qui vont être
allouées pour le soutien, pour que les producteurs agricoles puissent
avoir... pour avoir cette certification-là? Parce qu'il y a des coûts qui sont rattachés à ça, et il y a beaucoup de temps aussi
qui est rattaché à la certification. Alors, est-ce qu'il va y avoir
quelque chose qui va être fait en fonction de réduire le temps? Est-ce qu'il va
y avoir aussi des montants pour que ces gens-là puissent avoir de l'aide pour
arriver à une certification biologique plus rapidement?
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard :
Les coûts sont donnés pour le temps de la conversion parce que, pendant qu'il
produit, donc, il a peut-être moins de rendement. On dit, il y a un
programme, donc, dans le volet 1, Soutien à la conversion d'unités de production végétale, acéricole et apicole. L'aide
financière est versée à l'étape de la précertification et de la
certification, en fonction du montant établi par unité de production et selon
le type de production. Exemple, on va donner pour la précertification dans le domaine de l'horticulture maraîchère et
fruitière, donc, 2 500 $ l'hectare, et lorsqu'il obtient la certification, c'est encore 2 500 $
l'hectare. Les cultures en serre, c'est 0,50 $ le mètre carré, parce que
ça se calcule en mètres carrés, pour
chacune des étapes. Le pâturage est à 25 $ l'hectare. L'acériculture,
c'est plutôt en termes de cents l'entaille.
Et cette année, donc, le programme a répondu, il a donné des soutiens, donc,
aux différentes productions. Alors donc,
l'aide financière qui est versée dans le cadre de ce volet peut atteindre
20 000 $ par entreprise agricole, soit 10 000 $ pour
la précertification puis 10 000 $ pour l'étape de la certification.
Le Président (M. Hardy) : Mme
la députée de Mirabel.
Mme D'Amours :
Merci, M. le Président. J'aimerais aussi vous entendre sur les taxes foncières.
Il y a eu, bon, avant vous, un
ministre qui voulait faire une réforme des taxes foncières, c'était même une
promesse de votre gouvernement. Et on
se retrouve à la fin du mandat, à la fin de la législature, et vous n'avez
toujours pas réglé le problème. C'est comme si vous le repoussiez. Vous nous parlez, puis vous nous avez parlé, tout à
l'heure, qu'il y avait un comité qui travaillait sur ce dossier-là. J'aimerais savoir depuis combien de
temps il travaille sur ce dossier-là et à quel moment allez-vous déposer
un rapport final sur comment on va faire
pour régler ce problème. Et dans ce... et aussi, le comité, qui siège
là-dessus? Est-ce que le milieu est assis à cette table-là, de
discussion, ou si c'est que des experts?
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
• (16 heures) •
M. Lessard :
Trois volets, donc. Dans les engagements de réformer, la réforme par mon
collègue antérieurement avait été
faite, donc, étant passée, n'était plus un programme de remboursement mais un
crédit de taxe qui donnait à la fin de l'exercice, donc, plus de souplesse,
nécessairement, moins d'administration. Le constat, c'est qu'à la fin l'Union
des producteurs agricoles, ils n'en étaient
pas satisfaits, parce qu'ils indiquaient que ça ne donnait pas tous les
bénéfices qu'ils avaient espérés.
Puis, quand on regardait l'analyse, parce que M. Godbout, qui est un
expert, a analysé, a demandé de faire analyser,
là, la réforme qui avait été déposée pour savoir, hein, ce qui était fait,
parce qu'on était rendus très, très loin, là, le ministre des Finances
en était saisi, il y a même un programme qui a été mis en place, alors, ça
donnait beaucoup de réduction
d'administration, de plusieurs dollars, sauf que l'impact pour les producteurs était plus élevé qu'escompté,
parfois pas des grandes sommes, mais pour un
grand nombre. Ce qui veut dire qu'il
y avait pour quelques
millions de dollars... des impacts directement aux producteurs, même si c'était simplifié, moins
d'administration. Les gains étaient plus du côté gouvernemental, dans la lecture de Godbout, mais il disait : Grosso modo, le programme
de remboursement des taxes devrait être amélioré.
Pour ce
faire, en décembre dernier, à la demande de l'Union des producteurs agricoles, qui avait demandé l'arrêt de la
réforme, c'est ce qu'on a fait, on a... Et après ça le président de l'Union des
producteurs nous a réécrit pour demander de relancer le comité. C'est ce qu'on a fait. Depuis décembre, donc, ils
ont travaillé directement avec le ministère à partir des bases, donc. Le rapport Godbout disait : Vous n'avez pas travaillé sur
les mêmes bases, sur la même période, la même méthodologie. Ça fait que décembre a été pour fixer la méthodologie,
donc, et les bons paramètres pour évaluer la réforme. Janvier a permis, avec l'UPA directement et le ministère, donc le département de Mme Doddridge, qui
est la sous-ministre
responsable, et ses équipes de professionnels, de faire des simulations, ce que
j'ai demandé, de voir les impacts.
Dans les
différents scénarios — il y a une vingtaine de scénarios qui ont été
simulés entre l'Union des producteurs et,
donc, le gouvernement — on en a retenu entre quatre et six. Et, dans les six, à la fin,
même, l'UPA disait : J'ai deux ou trois
que je recommanderais, mais actuellement on n'a pas éprouvé la robustesse.
Donc, devant le manque de temps et devant
le fait que le cap d'inflation sur les terres avait passé de 5 %,
154 millions plus 5 %, que le gouvernement prenait, mais dépassé ça, donc, on est allés... on s'est
dit : Il nous reste du travail à faire. On a pris l'année en cours et
l'année qui s'en vient, donc, en
augmentation, puis on a envoyé 20 millions de dollars aux producteurs
agricoles, le temps que le comité travaille pour
finir la réforme appropriée, basé sur un programme de remboursement de taxes et
non pas sur un crédit d'impôt.
Le Président
(M. Hardy) : Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours :
Est-ce que vous avez une date butoir qu'ils vont... au moment où ils vont
déposer ce rapport-là? Est-ce que vous leur avez demandé...
M. Lessard :
O.K. Donc, il y a deux étapes, c'est... avant d'aller voir le monde municipal,
parce que, nécessairement, s'il y a
des impacts du côté des producteurs, qui sont bien contents de trouver une
nouvelle solution sur la valeur des
terres à payer et leur contribution... Parce que le même constat qu'on a fait,
peut-être, avec le président de l'UPA, c'est
la chose suivante : je ne connais pas un budget municipal qui a monté de
6 % sans que le maire perde ses élections. Et actuellement le budget des remboursements de taxes
qui va dans les poches des agriculteurs — bien, on va se le dire, ils se
retournent puis ils l'envoient aux municipalités, là, c'est de l'argent direct
aux municipalités — a
non seulement passé les 5 %, puis on
voit la tendance, l'année passée, cette année puis l'année suivante, après on
voit qu'il y aura peut-être une
baisse sur les terres, mais, quand ça passe, tu es rendu à 9 % puis à
10 %, là, tu sais que c'est rien que le producteur agricole qui
pige dans ses poches. Et l'effort sur la collectivité, sur la redistribution de
cette valeur-là... Là, on voit qu'il y a du déplacement de la charge fiscale.
On va s'entendre sur les projets — je termine — on s'entend sur les méthodologies qu'on veut mettre de l'avant, on va
aller voir le monde municipal pour être capables de se comprendre dans
cet univers-là et voir les solutions finales.
Le Président
(M. Hardy) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours :
Si je fais une lecture de ce que vous venez de me répondre, là, en gros, c'est
que ça peut prendre encore un autre quatre ans?
M. Lessard :
Bien, ça peut prendre l'année, puisqu'il faut parler au monde municipal aussi.
Alors donc... On a avancé beaucoup
sur les simulations, on est à quatre simulations qu'on a réservées, sur la
vingtaine qui avaient été faites. Là, maintenant,
il faut aller tester avec le monde municipal pour dire : Voici la
solution, qui a un impact chez vous. Maintenant, comment on doit gérer
ça?
Le Président
(M. Hardy) : Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours :
Merci. M. le Président, je dois réagir sur les propos de mon collègue de
Beauce, qui parlait des produits régionaux, les produits transformés.
Vous
savez, moi, je suis dans le domaine, puis, depuis plusieurs années, il y a eu
beaucoup, beaucoup d'efforts qui ont
été faits, c'est vrai. Moi, j'en ai noté, là. Il y a eu des émissions de
télévision qui ont été subventionnées en partie par le gouvernement, il y a eu la tournée des chefs,
les cuisines régionales, il y a eu des tables de concertation, qui sont
encore là, qui sont, à mon avis,
sous-utilisées, les tables de concertation agroalimentaire du Québec, partout
dans toutes les régions. Il y a eu le PDZA, qui était, au, début
obligatoire, ensuite fortement recommandé, puis là on n'en parle plus, mais on souhaite que les villes participent puis qu'elles
fassent le PDZA. On a à peu près... je ne sais pas si j'ai le bon, là, mais un peu plus que la moitié des
villes qui se sont dotées du PDZA. Pour le PDZA, c'est le plan de développement de la zone agricole.
J'écoutais
ça puis je me disais : Bien, il
y a encore deux grands sujets
oubliés, dans la politique bioalimentaire,
parce que, même si on a plein de bonne volonté puis qu'on veut
faire encore de la promotion pour les produits du Québec, si on ne parle
jamais d'étiquetage puis de réciprocité, on n'y arrivera jamais.
Moi,
le consommateur, s'il va à l'épicerie, je veux lui donner le choix. Je ne veux
pas être celle qui dit : Non, non, non, pas de produits d'ailleurs,
juste les produits du Québec, mais je veux lui donner le choix. Je veux que, sur
l'étiquette, ce soit marqué que... si c'est
du produit de l'extérieur puis qu'ils peuvent arroser avec des produits que,
chez nous, on ne peut plus. Il y a un
coût qui est rattaché à ça pour le producteur
agricole. Donc, la nuance entre le prix, c'est aussi de la façon dont ça
a été cultivé puis de quelle manière on l'a cultivé. Alors, si le consommateur
n'est pas capable de prendre un produit,
dans une épicerie, avec une étiquette qui va mentionner tout ça, avec la
réciprocité aussi des produits, bien, on va toujours être dans... vouloir, avoir de bonnes volontés, puis toujours
être dans le même sens, et toujours vouloir aider puis faire de la promotion, puis... Je pense que le
travail de promotion, il doit être fait, oui, mais avec de la réciprocité
puis avec de l'étiquetage convenables. On
n'en parle pas, dans votre politique, ou très peu, en tout cas, dans votre
politique bioalimentaire. Qu'est-ce que vous allez faire?
Le Président
(M. Hardy) : M. le ministre.
M. Lessard :
Oui, O.K. Donc, premièrement, dans... je pense qu'il n'y a pas de doute que les
efforts sont faits sur l'identification des produits du Québec, depuis
des années...
Une voix :
...
M. Lessard :
Oui, mais... O.K. Donc, moi, ce que je... Quand ils mangent Québec, ils mangent
avec la meilleure qualité, puis des
valeurs nutritives, puis des valeurs agroenvironnementales qui font la
promotion d'une utilisation restreinte des pesticides et autres. Et je
pense que personne ne remet en question la valeur des produits québécois.
En
contrepartie, je suis d'accord avec vous, donc, on demande de la réciprocité.
Quand on a des accords, l'ALENA, l'accord
avec l'Europe, en fait, dans la règle, c'est que c'est la norme nationale qui
prévaut. Si quelqu'un veut exporter un produit d'Europe vers le Québec,
vers le Canada parce que c'est la destination, c'est une compétence fédérale
sur les produits de l'importation, il doit
respecter la norme nationale, donc c'est-à-dire la nôtre, pas la leur. Alors
donc, ils doivent se mettre aux normes. Puis là il y a plein de mises
aux normes, etc.
Maintenant,
et c'est là qu'on se dit souvent... Puis j'ai sensibilisé le ministre fédéral
là-dessus parce qu'on est avec l'Agence
canadienne d'inspection des aliments, Santé Canada, le service d'inspection des
aliments du Québec, avec les différentes
mesures de contrôle. Alors donc, on dit : Ceux qui nous envoient des
produits, bien, il faudrait qu'ils respectent les mêmes normes. Puis parfois, bien, ils sont un peu «wise». Alors, on
dit à Santé Canada puis à l'agence d'inspection d'aliments canadiens : Allez vérifier ce qu'ils font. Vous avez
homologué, exemple, des abattoirs. Nous, ils sont inspectés
24 heures sur 24; au fédéral, sept jours par semaine. Puis là-bas vous
avez reconnu une équivalence. Est-ce que cette équivalence-là est la même, de même niveau? Ils utilisent tel type de
produit, là-bas, avant... ils le mettent dans le sol. Non, ils ne le
mettent pas sur le produit. Mais nous, on l'interdit. Alors, il faut demeurer
vigilants pour être sûrs que les Québécois,
quand ils choisissent un autre produit que le nôtre, qu'ils s'assurent qu'on a
l'équivalence et donc la réciprocité des normes.
Nous autres,
on ne rentre pas en Europe facilement de même. Il faut faire des cahiers de
charges, il faut changer la façon
dont il est étiqueté, il est identifié, etc. Puis là, après ça, on peut rentrer
sur le marché européen. On demande la même affaire. Donc, il y a des contraintes à rentrer. Mais parfois on est
très critiques pour penser qu'ailleurs, parfois, pas qu'ils trichent, mais que ça s'en rapproche. Alors donc,
sur la fraude puis sur le mauvais étiquetage, donc, il y a des
stratégies, autant du Canada que du Québec,
pour s'assurer que les Québécois en ont pour leur argent puis que ça représente
leurs valeurs.
Le
Président (M. Hardy) : Merci, M. le ministre. Merci. On va
laisser la chance à Mme la députée de Mirabel pour
2 min 11 s
• (16 h 10) •
Mme D'Amours :
Oui. J'aimerais revenir sur l'étiquetage puis sur la réciprocité. Dites-moi ce
que vous avez fait de concret, parce
que de parler de solliciter le gouvernement fédéral, de lui demander de faire
son travail, mais, si on ne fait
rien, nous, ici, au Québec, puis qu'on n'arrive pas avec nos propres règles au
niveau de l'étiquetage, qui vont être sur les tablettes du Québec...
Qu'est-ce qu'on peut s'attendre, avec la politique bioalimentaire? Parce qu'on
aura beau en parler... Je me souviens que
votre collègue, le ministre avant vous, en a parlé puis... mais on en reparle
encore, vous et moi, ensemble, là. Est-ce qu'on va continuer à en parler
ou si à un moment donné on va agir?
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard :
...on met des sommes considérables pour la promotion des produits du Québec.
Ça, vous le reconnaissez, tout le
monde reconnaît ça. On engage en plus de nouveaux inspecteurs qui font de
l'échantillonnage pour s'assurer de la détection des produits, donc,
selon une analyse de risques.
Pour vous
dire de quoi de concret, dans le budget, il y a de l'argent pour engager des
ressources additionnelles. Les ressources
qui sont déjà disponibles, incluant les inspecteurs de la ville de Montréal,
qui sont de notre service d'inspection, on en a à peu près plus de 300. Ce qu'ils font, c'est qu'ils font la recherche,
l'analyse, la détection, l'échantillonnage pour s'assurer que le produit qu'on mange, O.K., est de la même qualité,
qu'il soit importé ou que ce soient des produits du Québec. Ça, c'est
des actions très concrètes.
Alors donc,
on identifie mieux, on fait de la vérification des produits, on travaille avec
Santé Canada et l'agence d'inspection
des aliments. Le ministre fédéral a dû faire des inspections des abattoirs
d'importation des produits du canard puis
du veau, suite à une demande du Québec, et ils sont allés faire la vérification
sur place, qu'ils respectent. C'en est, un ensemble d'actions qu'on pose ensemble pour s'assurer qu'on a, donc, les
produits puis que la réciprocité est respectée.
Mais il faut
rester vigilants parce qu'en affaires il y en a qui sont très «wise», autant
avec la fraude alimentaire, qu'on a
réussi à détecter, à l'occasion, entre du veau puis du porc... Alors donc, même
si la présence n'était pas importante, elle
était frauduleuse. Si j'achète du porc, je veux que ce soit 100 % porc. Il
y en a qui ont des allergies. Il y en a qui ont des enjeux religieux, même, par rapport à ça. Alors
donc, pour l'authenticité du produit, donc, il y a une série d'actions
qui est posée au ministère pour garantir ça, et les budgets sont en
conséquence.
Le Président (M. Hardy) :
Merci, M. le ministre. Le temps est malheureusement écoulé. Je cède la parole,
maintenant, du côté gouvernemental, pour une période de
16 min 41 s, à M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Chevarie :
Merci, M. le Président. D'abord, soyez salués. Je salue le ministre,
Mme Lizotte, la directrice de cabinet,
son équipe, bien sûr, les sous-ministres et les fonctionnaires, ainsi que les
députés de l'opposition, les députés du côté gouvernemental.
M. le Président,
je vais aborder un thème qui m'est beaucoup cher, c'est toute l'industrie de la
pêche, qui touche, évidemment, le
Québec maritime. Et, comme on est en avril puis bientôt en mai, c'est le grand
début de l'ouverture des pêches, que ce soit le pétoncle, qui est déjà
commencé, le crabe également, le homard, le poisson de fond, bientôt, les moules, les huîtres, donc une variété de poissons et de
crustacés extrêmement intéressants et dont les consommateurs québécois et du
monde entier raffolent.
Évidemment,
ce sont des activités importantes pour nos communautés. C'est des activités qui
sont également... qui font partie de
la structure économique de plusieurs communautés maritimes. Et on parle de
retombées économiques tant au nombre
de capitaines propriétaires de bateaux, les aides-pêcheurs, les ouvriers
d'usine, les chefs d'entreprise, les cadres,
tout ça. Alors, c'est réellement, dans l'industrie des pêches, une importance
capitale pour le Québec maritime. Et on
a effectivement des produits de qualité, souvent pas nécessairement en grand
volume, mais de très grande qualité et appréciés, et donc plusieurs pays
souhaitent faire affaire avec le Québec.
Mais
j'aimerais souligner des événements qui vont avoir lieu très bientôt avec le
début de la pêche au homard. Et, vous
savez, la pêche au homard, ça relance un peu, je vous dirais, presque
officiellement les activités au niveau des pêches, même si les pétoncles
sont commencés, et le crabe, le homard, évidemment, a une importance assez
majeure dans l'ensemble de l'industrie.
Parce qu'il a une flottille, si on parle de la Gaspésie et des
Îles-de-la-Madeleine, une
flottille assez importante et même un petit peu au niveau de la Côte-Nord. Et on a, en fin de semaine, la Gaspésie
qui lance l'ouverture de la pêche au homard, samedi le 28 avril,
dont je pense que le ministre va être présent. Et aux Îles-de-la-Madeleine
c'est le 5 de mai.
Aux Îles-de-la-Madeleine, l'ouverture de la pêche au homard, ça déborde, ça déborde de l'activité économique. C'est une activité
sociale, communautaire, culturelle. D'ailleurs, on va célébrer... c'est plus de...
je pense, c'est la 141e édition de la
mise à l'eau des cages, telle qu'on l'appelle, aux Îles-de-la-Madeleine, donc un événement annuel qui a plus de 100 ans, comme je le mentionnais, qui est un symbole de la
reprise des activités économiques. Et c'est une fête qui débute la veille. La pêche au homard, aux Îles, va
débuter le 5 de mai. Le 4 de mai, déjà, il y a beaucoup
d'activités sur les quais, sur les ports. Les familles passent les
nuits... Il y a tout un protocole pour le lancement des bateaux,
qui partent du quai et qui se dirigent vers le large pour aller, comme
on dit si bien aux Îles, tendre leurs cages.
Et, bien sûr,
j'invite tout le monde à participer à ces événements aux Îles et en
Gaspésie. Mon collègue de Berthier semble
intéressé. Bien, je vous invite très officiellement. Je sais que mon collègue
de Rimouski sera présent également. Donc, c'est un événement en soi qui dépasse
le cadre purement économique ou de l'industrie. C'est un événement
social et communautaire, comme je le mentionnais.
Maintenant,
je disais que les pêches, c'est un secteur important pour le Québec
maritime. Mais le Québec
maritime, c'est quoi? C'est trois régions principales : la Côte-Nord, la
Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine.
Bien sûr, parler des pêches, on parle de la
capture, on parle de la transformation, on parle également de la commercialisation de nos produits. Et je vous mentionnerais
que, de façon générale, l'industrie de la pêche se
porte bien. Les captures sont
présentes, le stock est présent, en moyenne, la relève se dit présente à
remplacer les plus expérimentés, et la
demande des produits est assez forte, particulièrement dans nos produits-vedettes. Mon collègue de la
Beauce le mentionnait. Le homard, le crabe, la crevette, ce sont des
produits qui sont beaucoup aimés.
• (16 h 20) •
Par ailleurs, il y a aussi des enjeux, il y a des dossiers qui
évoluent, il y a des préoccupations dans le secteur des pêches. On parle de certains stocks qui peuvent
être en légère baisse. On peut mentionner, par exemple, la crevette,
qui, au cours des... l'année passée, cette année aussi, on considère que le
volume va diminuer, les quotas vont probablement diminuer également. Un autre enjeu, c'est les mesures de réduction ou de
contraintes imposées par le MPO et à partir des États-Unis aux pêcheurs versus la présence des baleines dans le golfe,
la mise en place d'un fonds Québec-Canada tel qu'il a été fait aussi par
rapport aux provinces maritimes.
On a un
élément extrêmement positif avec le sébaste, le sébaste qui est un poisson de
fond, une chair très fine, qui, dans les années 90, était beaucoup
apprécié. Et, lorsque vous demandiez un «fish'n'chips» dans vos restaurants
préférés, fort probablement qu'il était fait à partir des filets de sébaste qui
provenaient des Îles-de-la-Madeleine ou en Gaspésie.
On a également
des éléments intéressants comme le soutien éventuel, et par le passé également,
aux entreprises maricoles et aquacoles. Le développement de l'industrie
du phoque aussi, l'industrie du phoque qui est extrêmement importante
aux Îles-de-la-Madeleine. Et là aussi c'est traditionnel, la chasse au phoque aux Îles-de-la-Madeleine. Et,
ce qu'il y a d'intéressant, c'est fait dans
une approche écologique de la protection du cheptel, l'utilisation de
l'entièreté de la bête, la fourrure,
la viande, les huiles. Et on a certaines difficultés, au cours des derniers
hivers, avec l'approvisionnement, avec la capture. La couverture de
glace est souvent difficile, très mince, et ce n'est pas facile d'en faire la
chasse.
On sait qu'il
y a des enjeux, il y a du potentiel, et je pense que... je sais très bien que
M. le ministre est très proactif, son
ministère également, par rapport à l'ensemble de l'industrie. Alors, M. le
Président, j'aimerais ça que le ministre nous fasse un bon état de
situation par rapport à l'industrie des pêches, tant en Gaspésie, aux
Îles-de-la-Madeleine que sur la Côte-Nord.
Le
Président (M. Hardy) : Merci, M. le député des
Îles-de-la-Madeleine. Avec tout ce que c'est que vous avez dit, j'ai
hâte que le homard arrive, M. le député. M. le ministre, à vous la parole.
M. Lessard :
Alors, j'ai combien de temps pour...
Le Président (M. Hardy) :
6 min 40 s
M. Lessard :
Six minutes. Parfait. Alors, je veux remercier mon collègue des
Îles-de-la-Madeleine qui a, pendant quelques années, donc, dirigé, donc,
la politique, les orientations de la politique, le renouvellement. En fait, ça
sera la troisième
politique, moi, depuis que je suis là. J'avais signé... Puis c'était le
sous-ministre actuellement qui est en titre, qui était sous-ministre de bien des affaires, dont les pêches, à ce
moment-là, avec le sous-ministre en titre, qui avait fait le premier plan des pêches, qui considère donc autant
la capture, la transformation, la commercialisation, la concertation, la
promotion. Alors donc, plusieurs éléments
qui ont été repris dans un deuxième plan, accompagné aussi d'argent, et
un troisième plan maintenant, puisqu'on a vu
que, dans le budget de l'an passé puis cette année, c'est 12,5 millions.
C'est un secteur à peu près entre
10 millions et 12 millions qu'on met par année dans les crédits
réguliers. Et là on a un plan de 12,5 millions de dollars sur les
cinq prochaines années pour accompagner le plan qui va donner des cibles, en
fait, le plan qu'on va annoncer...
Tout
le monde comprend qu'au Québec on fait une gestion responsable de la ressource.
Bon, il y a une allocation des quotas
qui tiennent compte de la disponibilité marine. Deuxièmement, même si on a des
quotas en réduction, que ce soit dans
la crevette, autant les Îles-de-la-Madeleine qui a, au fil des années, diminué
le nombre de remontées, diminué le nombre
de casiers pour éviter l'effort de surpêche, on sait que la croissance de la
population mondiale est bien au-delà de la disponibilité de la mer. Donc, on a un produit de grande qualité.
L'objectif, c'est d'augmenter le rendement qu'on peut obtenir de nos produits de qualité. Alors, il y a
un effort qui sera mis sur la valorisation, donc, des produits. Puis, je
vous dirais, les sous-produits aussi parce que beaucoup... On s'en souvient,
dans la crevette, avant, on jetait les carapaces; maintenant, on en fait des produits de beauté et autres produits
médicaux. Et on ne valorise toujours pas les carapaces de homard et de crabe, alors que d'autres pays comme
l'Islande, donc, donnent une valeur ajoutée à ça, autant la protéine,
donc, de l'animal comme tel.
Donc,
le plan qui sera lancé... Et je tiens à le dire au fédéral, puisque j'aimerais
les rencontrer. Ça fait un an qu'on pousse parce que le fédéral avait
complètement oublié et mis de côté la portion Québec maritime dans l'annonce du
325 millions qui a été donnée, donc, à
l'alliance de l'Atlantique, excluant, donc, le Québec. Alors donc, on a
demandé au fédéral qu'ils puissent faire
leur part. Le Québec fera sa part vendredi en investissant plus de
12,5 millions additionnels, à peu
près, aux 10, 11 millions qu'il a annuellement dans ses crédits. Et
demander... Demain, je rencontre le ministre fédéral pour lui dire qu'il soit au rendez-vous. On espère
d'avoir un investissement de l'ordre, donc... une contribution, du côté fédéral, d'au moins 30 millions. Donc, je pousse pour qu'il puisse l'annoncer,
mais le Québec va se prononcer vendredi. On avait donné
une date d'avril, on va le faire.
Donc,
on fera la promotion et les arrivages. Sans le dire, là, quand tu as quelque chose d'exceptionnel, il faut être capable
de bien l'identifier. On voyait comme une petite difficulté aussi de bien
identifier le produit du Québec. On mange souvent du homard du Québec. Mais, à
un moment donné, quand il en manque,
bien, ils en achètent d'ailleurs. Et comment faire la différenciation entre le nôtre puis celui qui vient du Nouveau-Brunswick, de l'Île-du-Prince-Édouard? À tout le moins, sur la grosseur, pour les Québécois, trompez-vous pas,
là, en haut d'une livre, c'est sûr que ça vient du Québec; en bas d'une livre, c'est sûr que ça ne vient pas
du Québec. On a des identifiants puis on travaille autant
sur les certifications de nos produits,
qui est le premier passeport d'accès aux marchés nationaux et internationaux.
On voit que, donc, autant la crevette, le homard, le crabe, on aura
aussi du flétan, donc, on a un objectif d'augmenter la croissance, donc, des
produits identifiés.
Puis
parfois, bien, on peut être suspendus dans nos certifications. On a vu qu'il y avait...
la contrainte de la baleine noire,
donc, a amené une suspension de nos certifications. Mais on travaille au
rétablissement. Le fédéral a posé des gestes récemment pour limiter, donc, certaines cohabitations, en tout cas, certaines activités de pêche pendant... Donc, il y aura des
sous pour toujours augmenter, puis on va donner des cibles, ce qu'il
n'y avait pas dans les anciens plans, je pense que c'était... autant qu'on a fait dans la politique
bioalimentaire, parce que, c'est inscrit là-dedans, le bioalimentaire vient
du fait que c'est les produits de la terre,
les produits de la capture, donc c'est pour ça qu'on parle de produits
bioalimentaires, donc pas biologiques, seulement
biologiques... Alors donc, il y en aura, donc, autant pour l'achat de nouveaux
équipements, des nouveaux bateaux. Si la
pêche au sébaste, tel qu'on le voit avec le rétablissement des stocks...
l'apport historique du Québec, détenu principalement par les Îles-de-la-Madeleine, donc, fera en sorte qu'on aura des bateaux de
plus grande taille, donc, il faut être capable de les financer, il faut
changer... On a eu des programmes pour la relève, donc.
Dans
le secteur des pêches aussi, on va rehausser autant la contribution que, un peu, l'âge parce qu'on en a de l'apparenté puis de non apparenté. On va travailler aussi sur la
sécurité, hein, des bateaux, parce qu'on a eu quand même des décès, cette
année, donc, pendant le parcours de la pêche. La certification des usines, je
tiens à le mentionner parce que, si le produit est certifié, bien, il
faut que l'usine aussi le soit, puis la traçabilité, et le repérage, donc, qui
est un facteur important. Quand on a ouvert sur l'Europe puis enlevé les tarifs...
Pour rentrer en Europe, il faut que le bien-être et la certification puissent être reconnus là-bas ainsi que la traçabilité,
autant de la mer jusque dans l'assiette des consommateurs. Donc, on aura
des cibles sur ça.
Et
tout le secteur maricole, que mon collègue a mentionné, pour lequel il a travaillé fort, il y a
un organisme de financement, là-bas, qu'on a dû revoir au complet
dans sa gouvernance, dans son
financement, dans les produits qu'ils offrent à l'industrie. Parce qu'on
produit maintenant des huîtres, au Québec, ce qui n'était pas vrai il y a une
dizaine d'années. Alors, le réchauffement de
l'eau a permis des nouvelles possibilités et des innovations, de faire des
huîtres au Québec. Elles sont excellentes.
On a des moules, on a de la mactre de Stimpson, on a plusieurs produits puis on
va faire la promotion. Et c'est là
qu'il faut faire connaître aux Québécois, par les différentes stratégies, par
les différentes recettes, par les
différents médias sociaux, donc, une nouvelle stratégie de la promotion. Donc,
ça va couvrir l'ensemble du spectre et annoncer, donc, une bonne
nouvelle au secteur, qui va bien, en général. Merci.
Le
Président (M. Hardy) : Merci, M. le ministre. Maintenant, je cède
la parole à l'opposition officielle pour une période de 20 minutes.
M. le député de Berthier, la parole est à vous.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. M. le Président, lorsqu'on va rencontrer le monde
agricole, sur le terrain ou ailleurs,
dans les différents congrès, la chose dont ils nous parlent immanquablement,
c'est de la prévisibilité, que ce soit pour la relève, qui a besoin,
justement, de pouvoir rassurer les banquiers, si nécessaire... — et le
FIRA, on en reparlera — que ce soit pour la relève ou que ce soit
pour tous les agriculteurs du Québec. Pour eux, la prévisibilité, c'est quelque chose d'essentiel. Pourquoi? Parce qu'il
peut y avoir, évidemment, la météo qui joue un rôle important
dans : on fait ou pas une bonne
récolte. Il y a le marché des productions qui... effectivement, le marché
international, même, on peut dire,
avec des échanges avec les différents pays. Ça aussi, c'est important, parce
que ça peut varier beaucoup. Et il y
a aussi tout l'aspect... Attendez un petit peu, M. le Président, j'ai perdu le
fil. Oui, c'est ça. Donc, les
récoltes, je le disais, le prix du marché, donc, prévisibilité.
Il y a
eu, en 2015, un rapport qui a été remis au ministre, un rapport sur la
sécurité du revenu. Depuis, on va se le
dire, des petits, très petits changements ont été apportés, mais c'est vraiment
le point majeur, je vous dirais, puis on ne retrouve pas grand-chose dans la politique agroalimentaire
déposée par le gouvernement en
termes de sécurité du revenu.
En fait, c'est pratiquement l'éléphant dans la pièce. Tout le monde en parle,
mais on ne le voit pas dans la politique, d'aucune
façon, je vous dirais. Et le gouvernement a forcé, vous le savez comme moi, les
agriculteurs à faire un choix entre
l'Agri, hein, et l'ASRA. Et, dans le
fond, si La Financière, aujourd'hui, fait des... si elle fait des surplus, bien, c'est en grande partie parce que les programmes
ne répondent pas aux besoins des agriculteurs. Et ça, ils vont tous vous
dire ça. Là, je n'invente rien, ils vont tous vous dire ça.
Alors,
M. le Président, moi, j'aimerais savoir de la part du ministre
qu'est-ce qu'il entend faire pour, justement, remédier à cela. C'est quelque chose qui est majeur. Il faut améliorer la sécurité du revenu du monde
agricole, il faut adapter les programmes.
Et là moi, j'aimerais vraiment que le ministre me dise, là, deux, trois éléments, là, précis,
là, qui vont avoir un impact, justement, sur la sécurité du revenu du
monde agricole.
• (16 h 30) •
Le Président
(M. Hardy) : M. le ministre.
M. Lessard : Oui, bien, c'est parce qu'il disait qu'il ne
le retrouvait pas dans la politique bioalimentaire. Je le réfère à la page 47, Soutenir la gestion
des risques et les chaînes de valeur. Donc, peut-être juste regarder ce
petit élément là qui traite...
Deuxièmement, on voit dans la répartition du budget du ministère de l'Agriculture deux éléments. Il y a le bloc... La moitié, à peu près, de l'argent va directement au ministère pour son financement et ses programmes, puis l'autre va à La Financière agricole
pour quatre volets.
Le
premier, nécessairement, ils font des prêts. On a eu un rehaussement
encore récemment de la valeur, parce que,
une des critiques qui étaient faites, on disait... il y avait un plafond à
5 millions. On vient de le redresser à 15 millions de dollars. Donc, ça vient d'être annoncé, ou ça
vient d'être accepté par le gouvernement. Deuxièmement, sur... Ça, c'est
les prêts. Donc, ils prêtent beaucoup annuellement. Donc, on pourra parler du
nombre de prêts.
Deuxièmement,
il y a le volet de l'assurance récolte dont on a beaucoup parlé, parce que,
dans l'Ouest canadien, ils parlent
beaucoup de l'assurance récolte comme une valeur symbole. Eux autres, ils
produisent beaucoup de céréales. Nous, on produit beaucoup, donc, du
point de vue des productions animales. Donc, il y a l'assurance récolte, que
j'ai demandé de faire une révision pour voir
pourquoi elle a fait... eux, du côté de l'Ouest, ils veulent plus garder
l'assurance récolte que les Agri,
c'est-à-dire les autres régimes d'assurance. Donc, on a donné un montant
important pour faire ça.
On
a demandé aussi, pour la relève agricole... Parce que vous voulez avoir des
exemples concrets. À la Fédération de
la relève agricole, quand je suis allé, les différents items de contribution,
d'allègement pour la relève agricole, donc, ils ont été relevés une à
une par La Financière agricole, et j'ai annoncé 1,4 million pendant
les cinq prochaines années, 7 millions
de redressement pour faciliter, donc, les liquidités dans la relève agricole.
Et il y a un plan aussi sur les petites fermes et l'accompagnement, donc les primes à l'établissement, les
primes à l'investissement, donc il y a une... puis je pense que la Fédération de la relève, dans La
Terre de chez vous, a l'air à être... se dit quand même assez favorable à
ce qu'on avait fait, en plus des outils de
financement comme le FIRA, qui est une création carrément, avec la... qui est à
mon goût, puis je suis un peu déçu de voir
qu'il y en avait encore, de l'argent, dedans. Donc, on devrait changer les
paramètres pour... Donc, c'en est une, série d'exemples concrets qui permet
d'aider à la relève agricole.
Le Président
(M. Hardy) : Merci. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui. M. le Président, le ministre nous a énuméré ce qu'il a fait, ce qui est
fait. Ça, on le sait, mais est-ce
qu'il admet avec moi que les agriculteurs considèrent qu'ils ne sont pas...
actuellement les programmes ne sont pas adaptés comme il se doit à leur situation? Est-ce qu'il est capable au
moins d'admettre ça et nous dire comment il va arriver à corriger la
situation, donc quelque chose qu'il va faire, pas qu'est-ce qu'il a fait?
Et
c'est lui-même qui disait qu'il y a un petit élément dans la politique, là,
qu'il vient de déposer. Ce n'est pas moi qui l'ai dit. Tantôt, il a
dit : Un petit élément. Alors, concrètement, qu'est-ce qu'il entend faire,
M. le Président, pour améliorer les choses?
Le Président
(M. Hardy) : M. le ministre.
M. Lessard :
Bien, concrètement, on vient de relever les plafonds à 15 millions.
C'était une demande directe d'eux. On
vient de relever... de baisser la demande de liquidité pour la relève agricole.
Deuxièmement, on a un plan sur la relève agricole, avec un budget qui
rehausse les primes à l'établissement, qui reconnaît le travail à temps
partiel, le nombre d'heures travaillées en dehors des fermes, etc., qui a été
salué, et c'est une demande spécifique d'eux.
Après ça, il y aura donc
une politique. Malgré la politique bioalimentaire, il y aura une politique
directement avec la relève agricole. En plus
de ça, donc, on a dit, pour les petites fermes... Parce qu'ils sont souvent
aussi dans les petites fermes. Alors
donc, il y a un budget spécifique pour ceux qui ont 50 000 $ de
revenus et moins. C'est souvent en relève
agricole. Alors donc, il me reste la modulation et l'adaptation, la modulation
dans les programmes pour les territoires éloignés. Donc, on l'a faite,
la modulation, pour ceux qui sont en dehors de la plaine du Saint-Laurent, pour
la relève agricole, puis le nombre de productions a augmenté.
Le Président (M. Hardy) : Merci.
Là, M. le député de Berthier...
M. Villeneuve : Ça ne
demeure pas moins que, sur le terrain, les gens, ce qu'ils nous disent, c'est
que les programmes ne sont pas adaptés. La preuve, c'est que La Financière
fait des surplus année après année.
M. le Président, moi, j'aimerais savoir de la
part du ministre... On sait que les intégrateurs, là, ne sont pas différenciés dans les différents programmes.
Je parle des intégrateurs ici au
niveau des assurances. Alors, un
intégrateur qui contrôle toute la chaîne de
production est autant couvert qu'un producteur indépendant. Est-ce que le
ministre a évalué de faire un réajustement par rapport à cette
situation-là?
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard : Bien, écoutez, je veux terminer sur qu'est-ce qu'on a fait dans
la sécurisation des risques. On a signé le cadre canadien aussi, qui donne de la prévisibilité dans l'investissement. Donc, les sommes seront au rendez-vous
autant dans les programmes
de la non-gestion des risques, c'est-à-dire l'innovation, l'investissement, et la
gestion des risques. Donc, c'est ce qui faisait en sorte qu'on pouvait
dire qu'il y a 1 milliard par année pendant cinq ans.
Sur la notion
des intégrateurs dans le modèle, il y a une révision du coût du modèle, alors...
et du coût de production dans le
porc, et actuellement c'est sous analyse. Ils sont en train de roder puis faire
des simulations pour voir, effectivement, est-ce qu'il y en a qui captent plus que d'autres des modèles à cause de
leur structure, donc dans les grands producteurs. Donc, actuellement, ils sont en rodage là-dessus.
J'ai le président-directeur de La Financière agricole qui peut en
parler, si mon collègue le souhaite.
Le Président (M. Hardy) : Oui.
Est-ce qu'il y a consentement pour...
M. Villeneuve : ...qu'est-ce
que j'ai comme réponse. M. le Président, je veux remettre une enveloppe dans laquelle se trouvent 29 réclamations de
producteurs qui ont été touchés par les inondations dans Berthier. Et
j'aimerais, M. le Président, qu'on ne la dépose pas au secrétariat, qu'on la
remette au ministre en main propre parce qu'il y a des choses nominatives, et
je ne voudrais pas que ça se retrouve sur le site de l'Assemblée nationale.
M. le
Président, vous le savez, les inondations de l'année passée ont été très, très,
très dures. Et, dans le secteur dont je
vous parle, donc Visitation-de-l'Île-Dupas ou encore Saint-Ignace-de-Loyola,
Saint-Barthélemy ou Saint-Cuthbert, c'est
normal, les inondations ont été très longues. L'eau a pris tellement de temps
avant de se retirer que les gens n'ont pas
pu semer dans les terres prescrites par La Financière. Ce faisant, bien,
ils ont des animaux à nourrir, bien, ils ont dû acheter le fourrage, ils
ont dû acheter ce qu'il fallait pour nourrir les animaux. Ça leur a coûté
énormément de sous, M. le Président.
On parle de
29 producteurs, on parle d'une somme d'environ 1 million de dollars.
Ce n'est pas beaucoup, ce n'est vraiment pas beaucoup. Ils ne sont pas
couverts présentement par aucune assurance parce que ceux qui n'ont pas pris
l'assurance ne sont pas couverts. Mais je sais que le gouvernement a accepté de
mettre en place Agri-relance au Lac-Saint-Jean dans le comté du premier
ministre, et, même si les gens n'avaient pas d'assurance, ils n'avaient pas
pris l'assurance à cause de la grêle, ils
ont quand même été dédommagés. Pourquoi ce qui est bon pour pitou n'est pas
bon pour minou, M. le Président? Je suis content
pour les gens du Lac-Saint-Jean puis les gens des autres régions qui ont pu
profiter d'un programme même s'ils n'étaient
pas assurés. Et, quand on me parle d'Agri-relance, M. le Président, que les inondations,
ce n'est peut-être pas couvert, le Manitoba a eu recours à Agri-relance, les
gens ont été compensés. Pourquoi, au Québec, ces gens-là n'ont pas le
droit?
Et je rappelle, M. le Président, c'est
important, que la vice-première ministre, qui parlait au nom du premier ministre, est venue à Visitation-de-l'Île-Dupas au
printemps, les pieds dans l'eau, nous dire qu'on n'oublierait pas les
gens du monde agricole. On n'oublierait pas les gens du monde agricole, comme
on n'a pas oublié les gens possédant des résidences qui ont été endommagées,
puis tout le monde est content, on est une nation solidaire, M. le Président.
Moi, je
voudrais, de la part du ministre, M. le Président, un engagement ferme que ces
gens-là, et sans jeu de mots, que ces gens-là vont recevoir toute
l'attention qui leur est due et que le gouvernement va respecter sa promesse
qu'il a faite de n'échapper personne. Et là,
présentement, j'ai 29... il y en a probablement autant dans le comté de
Maskinongé. Ce n'est pas à moi à faire le recensement, je pense que le
gouvernement devrait le faire. Alors, M. le Président, le gouvernement a un
devoir de résultat, et ces gens-là attendent une réponse positive pour être
dédommagés.
• (16 h 40) •
M. Lessard : Premièrement, je vais donc accepter le dépôt de l'enveloppe que vous avez remis, donc il sera remis au sous-ministre, qui a été transmis. D'ailleurs,
ça va dans le même sens que les demandes qu'on avait faites
antérieurement lorsque vous m'avez sollicité là-dessus en nous demandant
des cas concrets.
Grosso modo,
sur les inondations de l'an dernier, peu importe, ils ont dit : On va le
faire, nous. On a l'obligation de répertorier
l'ensemble des producteurs qui ont été touchés. 188
producteurs des régions touchées ont été soutenus administrativement,
parce qu'on voulait avoir un canal unique dans le régime de protection, donc
dans la mesure de protection publique.
Alors, on a dit aux producteurs, les 188 : Venez, on va vous donner le
soutien administratif, on va remplir
les formules puis on va l'envoyer au ministère de la Sécurité publique. Ça,
c'est la première chose qui est faite.
Dans ceux qui
se sont présentés, les 188, un, ils ont leurs propres assurances personnelles,
s'ils ont des dommages à leurs biens;
la sécurité publique, si les dommages sont d'une autre nature. De ceux qui se
sont présentés, les 188, donc 133
étaient couverts par une assurance récolte et 133, parce qu'ils ont une
assurance, ils ont différentes franchises, 78 ont été indemnisés, un demi-million de dollars. Pour
ceux, maintenant, qui ont dit... parce que j'ai entendu aussi la
question, on a dit : Oui, O.K.,
l'assurance récolte, ça va, là, ça m'est payé. Ceux qui n'ont pas de revenu...
alors, sur l'assurance revenu, je dois aussi dire à cette Assemblée qu'à
cause des programmes d'assurance du Québec, tous les producteurs qui le souhaitaient, donc, il y a une assurance sur les
revenus, pas sur la récolte, mais sur les revenus. Pour chaque dollar
qu'ils mettaient dans leur compte de banque dans les dernières années, le
gouvernement accote chaque dollar qu'ils ont mis jusqu'à un montant maximum, je pense... je pense, c'est
50 000 $, ou peu importe, s'il est cumulatif... Donc, pour
tout le monde qui avait mis de côté un régime d'autoassurance, ils ont pu
prendre, les 188, cette enveloppe-là malgré qu'ils n'étaient pas couverts, ou qu'il n'y a pas eu de couverture, ou qui
n'étaient pas assurés, ils ont pu prendre dans leur propre compte
l'argent, le leur, plus l'argent du gouvernement qui a été appuyé là-dedans.
L'autre
affaire, parce qu'il faut compléter quand même la demande, à la Sécurité
publique, on a fait un suivi pour voir qu'est-ce qu'il en est ou
qu'est-ce qui... Tantôt, on pourra toujours s'en reparler, parce que ça va
continuer, les échanges. Donc, la Sécurité
publique, on me dit qu'il n'y a pas eu de téléphone de fait. On a relancé,
suite à la demande de lettre que vous
m'avez déposée pour voir qu'est-ce qui se passe à la Sécurité publique, parce
que le programme de Sécurité publique,
il prévoit la couverture pour des dommages puis enlever des détritus, etc.,
puis on me dit que, là, ils n'avaient pas été répondus.
Alors, moi,
dans mon travail... je ne sais pas si vous êtes allé faire les crédits de
Sécurité publique, mais moi, quand je
regarde la feuille de la Sécurité publique, ça dit, à la fin : «Aux fins de
l'application du présent chapitre, sont considérés comme essentiels — excusez, j'ai des lunettes — à l'exploitation d'une entreprise les
terrains, les bâtiments, les infrastructures, les équipements, les stocks et les terres agricoles. Les dommages réclamés
sont reliés essentiellement au nettoyage, à la remise en état des terres agricoles.» Donc, ça, c'est le volet Sécurité
publique. Après ça, il y a le volet des revenus pour lesquels ils ont droit et qu'ils ont pris, il y en
a qui l'ont pris, puis après ça il y a l'assurance des récoltes comme
telle. Alors, il va me rester, maintenant, le programme... à répondre sur
l'Agri-relance, peut-être que je reviendrai avec ça.
Le Président (M. Hardy) :
Merci. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
...tout simplement, parce que le temps roule très vite, tout simplement dire un
ministre qu'il y a... le premier
ministre a pris un engagement par la voie de la vice-première ministre. Qu'il
le respecte et qu'il rencontre donc les agriculteurs, que j'ai donné la
liste, pour leur parler puis leur dire ce qu'il vient de me dire là. Je pense
qu'il va avoir des réponses.
M. le Président, à ce stade-ci, si vous êtes
d'accord, mon collègue aimerait prendre la parole.
Le Président (M. Hardy) :
Parfait. M. le député de Rimouski. Six minutes.
M. LeBel :
Six minutes, O.K. Bonjour, tout le monde. M. le ministre. Je vais poser mes...
Je ne perdrai pas de chance, je vais poser mes deux... J'ai deux
questions, je vais les poser tout de suite en partant.
La première,
ça va dans le sens d'Agri-relance. Vous connaissez la situation qu'il y a eu
dans l'Est du Québec, une sécheresse,
48 jours... 45 jours sans pluie. Il y a eu des dépenses
extraordinaires qui ont dû être faites par les producteurs, creuser des nouveaux puits, des lacs d'irrigation.
Les productions ont été beaucoup affectées. J'ai posé des questions,
j'ai déposé une question au feuilleton. Le
ministre me revient toujours en me disant qu'il y a des programmes
d'assurance qui sont là. Les producteurs
sont intervenus, l'UPA est intervenue aussi, vous connaissez bien le dossier.
On pense que c'est des dépenses extraordinaires, que ça doit être pris
en considération, comme la grêle a été prise en considération au Lac-Saint-Jean. On pense que c'est... on devrait être
équitable envers les gens de chez nous et on devrait aller vers le
programme Agri-relance. Ça, c'est ma première question.
La deuxième,
c'est concernant l'acériculture. Les acériculteurs du nord du
Nouveau-Brunswick, qui font la frontière chez nous, dans la région du Bas-Saint-Laurent, les acériculteurs ont eu
droit à un investissement du fédéral autour de 10 millions pour améliorer leurs équipements puis leurs
installations, ce qui fait en sorte que ce n'est pas équitable par rapport aux acériculteurs qui sont dret l'autre
côté de la frontière, chez nous, au Témiscouata, un peu dans notre
région, la région du Bas-Saint-Laurent. Les
acériculteurs ont demandé au fédéral : Est-ce que vous pourriez investir
chez nous? Et ce que le fédéral nous
dit, c'est qu'ils sont prêts à y aller, mais c'est Québec qui ne veut pas...
parce qu'il y a une participation du
Nouveau-Brunswick dans ce programme-là, et le fédéral avait offert au
gouvernement du Québec de participer à un programme similaire, et il y aurait eu un refus du côté du Québec.
Est-ce que c'est vrai? J'aimerais ça le savoir en termes d'équité pour
nos producteurs.
Ça fait que c'est mes deux questions.
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard :
Bien, peut-être deux éléments de réponse. L'Agri-relance dont on parle, pour
ceux qui nous écoutent, donc, c'est
un programme fédéral-provincial, donc il y a des critères d'admissibilité.
Donc, nous, on n'a pas abdiqué au fait de faire
les représentations. Je pense que vous avez eu l'occasion de nous amener des
cas précis dans lesquels ils atteignent des seuils. C'est un programme
catastrophe dans lequel on demande de déclencher.
Honnêtement, nous, on fait les représentations
d'usage auprès du fédéral, on le documente, toutefois, parce qu'honnêtement, à l'échelle... puis les réponses
qu'on a eues antérieurement, c'est qu'ils disaient : Ça ne déclenche
pas à cause de la nature de la catastrophe,
l'ampleur, le niveau de dommages. Il y a l'expérience collective, les
répercussions négatives, les coûts
exceptionnels, la capacité de gestion des productions malgré les programmes
existants. Donc, il y a une série de
critères que, quand on les soumet... Moi, je suis rendu avec eux autres, de
dire : Bien là, ça va me prendre un écrit. Puis c'est vrai aussi pour ce qui s'est passé lors de la saison des
pluies ou des inondations dans le secteur... de tout le secteur qui a été couvert l'an passé. J'ai même demandé au
président-directeur général de La Financière agricole de regarder...
Là, je vais
prendre l'inondation puis je vais revenir avec vous sur les... Qu'est-ce qui
s'est passé dans le Richelieu, dans
le temps, donc, quand, le Richelieu, il y a des inondations, il doit y avoir
des correspondances puis il doit y avoir des processus. C'est de l'eau,
c'est de l'eau, ça fait à peu près les mêmes genres de dommages.
Maintenant,
vous autres, vous avez un autre problème, c'est la sécheresse. Quant à la
sécheresse, avec les données que vous
avez demandées, on va soumettre un document. Il faut avoir un écrit, au lieu de
se relancer : Tu peux, tu ne peux pas,
etc. L'échelle est-u assez grande? Les paramètres ne sont pas rencontrés, parce
que jusqu'à maintenant, on est dans le même
bateau, on a encore un doute. Donc, on va faire une demande formelle comme pour
le cas, donc, des inondations. Il faut en avoir le coeur net.
Maintenant,
sur le volet du fédéral, nous autres, quand même, on a un projet qui... donc,
pour l'investissement en acériculture, pourtant, on a lancé
200 millions d'investissement dans les secteurs bâtiments, équipements, et
on a un programme même sur l'efficacité énergétique, là, puis sur la
conversion. Sincèrement, je pense que la seule affaire qui ne manque pas au Québec actuellement, là, dans le domaine agricole,
c'est de l'argent pour accoter n'importe quel plan fédéral. Il faudrait peut-être demander une
précision, là, peut-être faire un écrit pour être capable de cibler ça, parce
que moi... Même les producteurs, tout le
monde, peu importe la production au Québec, ils peuvent appliquer dans le
programme pour les différents équipements
fixes, puis, principalement à cause de la conversion énergétique, on a un plan
spécifique. D'ailleurs, ça a été les
premiers à en profiter dans le domaine de l'acériculture, premièrement les
bouilleuses qui ont été transformées.
Mais il faudrait voir les autres équipements, parce que, comme je vous dis, ce
qui ne manque pas au Québec actuellement, c'est de l'argent.
Le Président (M. Hardy) : M. le
député de Rimouski, 1 min 30 s.
M. LeBel : Bien, merci pour Agri-Relance, là. On donne un
autre coup de roue, je pense qu'on
peut faire... on peut travailler ça ensemble. C'est une bonne nouvelle
pour notre monde.
Là, par
rapport au fédéral, c'est que, comme je dis, c'est sur la frontière. Ça fait
que les gens se connaissent, hein? Les
gens disent : Bien, ton érablière est du côté du Nouveau-Brunswick, tu as
le droit à ce montant-là; moi, je n'ai pas le droit. Les gens se posent des questions, est-ce... Puis
10 millions, c'est quand même un programme... Puis c'est vraiment toucher dans cette zone-là, tu sais, ce n'est pas
l'ensemble du Nouveau-Brunswick, ça, c'est dans cette zone-là. C'est la même zone que la mienne, dans le fond. Ça fait
que, s'il y a moyen de regarder ça, je pense qu'on pourrait travailler
aussi ensemble, voir s'il y a moyen d'aller chercher ces argents-là du fédéral.
Tant qu'on est dans le Canada...
M. Lessard :
Venant de vous, je vais le prendre au bond, mais les érablières ne connaissent
pas de frontière. Donc, c'est les
peuplements... Je pense... Quand tu es dans le bois, je pense que c'est... La
demande me semble recevable. Je ne vois pas pourquoi on ne les
financerait pas puis nécessairement on vient pairer avec l'argent fédéral. On
n'a rien qu'à regarder ce qui en est, on va
le documenter. Je pense qu'on a rencontré l'acériculture récemment dans...
peut-être moins parlé, mais là
peut-être le phénomène est plus précis. Donc, je pense qu'il faut toujours
rester à l'écoute de ça, là, puis aller chercher le maximum d'argent fédéral. Moi, je suis comme vous, je veux
aller chercher le maximum d'argent fédéral, parce que souvent, ça
soulage nos coffres, puis de toute façon, c'est nos impôts qu'ils nous
retournent.
Le
Président (M. Hardy) : Merci beaucoup. Donc, le temps accordé à
l'opposition officielle est terminé. Je me retourne du côté gouvernemental pour une période de temps de
17 minutes et je reconnais M. le député de Saint-Maurice.
• (16 h 50) •
M. Giguère :
Merci beaucoup, M. le Président. Donc, moi, c'est la première fois que je
prends la parole pour ces crédits
ici. Donc, je voudrais vous saluer, M. le Président, votre équipe, saluer notre
ministre et son équipe, qui est très efficace, et aussi saluer, là,
M. Dion, sous-ministre, qui, avec sa grande expérience, c'est très
apprécié, qu'est-ce que vous amenez.
Moi, je vais
vous parler un petit peu, là, de la relève agricole. Vous savez, depuis
plusieurs années, le domaine de l'agriculture, le domaine agricole
attire énormément nos jeunes ici, au Québec. On voit que la relation avec la
nature, avec la matière vivante, on a une réaction instantanée.
J'ai mis un
petit vidéo pour le fun sur mon site Facebook, j'en mets quelques-uns, je suis
agriculteur aussi, et à chaque fois qu'on met de quoi de vivant, des
animaux, on voit une réaction instantanée puis on voit les jeunes qui ne connaissent pas ça venir liker. Au Québec, on a
quand même, là, 29 000 entreprises puis on a 7 500 jeunes
qui sont actifs sur les entreprises agricoles. Et puis au Canada, bien,
c'est le taux le plus haut.
Vous savez, les jeunes qui s'en vont en
agriculture — en
passant, nos institutions sont pleines, ils en refusent pratiquement, là, des jeunes, là — ils ne sont pas différents des autres de
notre société, les autres jeunes de notre société. Une des priorités qu'ils ont, c'est d'avoir du
temps libre. Nos jeunes, ils veulent avoir du temps libre. Il y en a
beaucoup qui ont été élevés sur des entreprises
agricoles, mais ce temps-là, c'est important pour eux. Et puis moi, j'en
connais beaucoup qui hésitent pour aller en
agriculture, mais, une fois qu'ils ont décidé d'y aller, ils y vont... et c'est
de voir ces jeunes-là, après ça, qui fondent une famille, qui prennent
du temps pour eux et leur famille.
Mais, pour
prendre du temps, bien, il faut le gérer, ce temps-là. Il faut se trouver des
outils différents. On le voit aussi,
exemple, dans la robotisation, surtout dans la production laitière, avec les
fameux robots de traite. Je suis convaincu que mon collègue de l'opposition a vu fonctionner ça. C'est très
performant. Ça ne libère pas nécessairement du temps sur une base de sept jours, ça déplace le temps,
ce qui fait que les gestionnaires... Ils font beaucoup plus de gestion,
les propriétaires de ces équipements-là. Et
ça libère, après ça, du temps, exemple, les fins de semaine ou pour des
vacances.
On voit aussi
nos jeunes qui veulent se regrouper pour travailler ensemble, surtout les
jeunes qui ne sont pas du milieu
agricole, qui ont étudié, qui sortent de l'école et qui veulent se regrouper
ensemble pour former des entreprises justement
encore pour avoir du temps libre. Exemple, surtout dans la culture maraîchère,
on le voit beaucoup, circuit court, on
en a parlé tantôt, mon collègue en a parlé, on en parle, ces jeunes-là le font.
Ils amènent aussi des solutions, c'est de... pour gérer leur temps, savoir déléguer. Vous savez, les agriculteurs,
agricultrices, ils ont un petit problème, ils ont de la misère à déléguer. C'est leur entreprise, ils y
ont mis leurs tripes, des efforts, là, énormes. Et puis, quand c'est le
temps de déléguer, bien, ma collègue de la deuxième opposition pourrait
corroborer, on a un petit peu de misère puis... mais la nouvelle génération, eux, ils sont prêts à aller plus loin. Aussi, côté
coopératif, ils sont très forts sur ça aussi, des coopératives de
travailleurs, des échanges de travailleurs, de temps. Il y en a beaucoup qui
sortent, justement, qui sont formés. Les conseils
et la formation... Ils sont ouverts à aller chercher des conseils et puis de la
formation, à mettre de la formation à jour. On voit les jeunes, là, qui
sont très impliqués.
On voit le
modèle agricole qui change. Ce n'est pas le même modèle agricole de voilà
20 ans, voilà 30 ans, voilà 50 ans.
Moi, je suis convaincu que M. le ministre, là, dans sa jeunesse, il avait un
modèle agricole et, aujourd'hui, il est conscient que ce n'est plus le même modèle, plus du tout. Un, juste la
robotisation, la mécanisation a changé. Il est parti... Bien, je ne dirais
qu'il est parti des chevaux, mais pas loin, et, avec sa très grande expérience...
Et aujourd'hui, avec toute la mécanisation et puis...
Des voix : ...
M. Giguère :
Oui, M. le ministre. Oui, il a un certain âge. Notre ministre, il a un certain
âge, quand même, et puis on voit la progression, on voit aujourd'hui...
Je regardais, là, cette semaine, avec nos producteurs, là, de la région de Saint-Hyacinthe, entre autres, qui commençaient
les semences avec des tracteurs et de la machinerie, là, donc très
avancée, de la technologie très avancée.
Donc, on voit
que nos jeunes, aujourd'hui, ils voient l'agriculture d'un autre angle de la
business qu'ils font, et puis moi, je
trouve ça fabuleux. On voit aussi que nos jeunes, qu'est-ce que c'est qui est
surprenant quand on voit nos jeunes qui sortent des institutions, il y en a 50 % des diplômés qui ont déjà
un outil d'épargne. C'est déjà un avancement car ils sont conscients que... On a parlé tantôt, là, les prix
des terres... Le prix de s'installer en agriculture, c'est difficile et se
retirer aussi. Et ces jeunes-là, diplômés,
ils ont déjà l'esprit à l'épargne, ce qui fait que quand on va arriver à...
quand leurs enfants vont vouloir prendre la relève, ça risque d'être
beaucoup plus facile.
Comme j'ai
dit, il y a plusieurs modèles qui se dessinent. Il y a des chocs
générationnels. On voit des transferts de fermes qui ne fonctionnent pas
parce que... la raison, c'est le choc générationnel. Les parents ou les
actionnaires de l'entreprise veulent... ils ont un petit peu de misère à
laisser la place à nos jeunes, qui pourtant sont bien formés.
On voit aussi
au Québec une chose que je suis très fier : la relève entrepreneuriale
féminine. Moi, j'ai une fille, et puis,
si elle veut prendre la relève, ça va être super. Et j'ai un garçon aussi. Et
puis, quand on voit les filles reprendre la relève des entreprises agricoles avec tous les outils qu'ils ont
aujourd'hui, ils sont capables de faire aussi bien qu'un garçon. Et
souvent, je dis, ils sont beaucoup meilleurs, même, surtout, exemple, en
gestion, même en... peu importe. J'ai une collègue,
là, une amie qui demeure à Saint-Tite, qui est en production bovine — on n'en voit pas beaucoup — qui prend la relève, là, de son père
qui est décédé, mais ça fait plusieurs années qu'elle est impliquée. On voit,
là, qu'il y a de la place pour eux. Et moi, je leur dis : Bienvenue. Ça
fait changer les mentalités, ça fait évoluer, puis c'est bien.
M. le
ministre, j'aimerais ça que vous me parliez un petit peu des programmes qu'on a
pour la relève agricole. Comment que
vous amenez vos programmes? Comment qu'on fait pour supporter notre relève, qui
est très important?
Le Président (M. Hardy) :
Merci, M. le député de Saint-Maurice. M. le ministre.
M. Lessard :
Oui, bien, merci. Donc, quand même, je peux mentionner : Au Québec, dans
le Canada, c'est là où les programmes
de relève sont les plus importants. Donc, si on peut prendre toutes les
provinces, si on additionnait tout ce qui se fait dans les provinces,
là, je pense qu'il y aurait un pâle reflet de ce qui peut se faire, quand même,
ici.
Principalement,
et la fédération de la relève l'a toujours dit, encourageons, un, la formation.
Première affaire. Puis on a vu qu'au
fil des années... Et, à la formation, encourager ceux qui vont en faire. Donc,
dans un portrait de la relève agricole
qui a été rendu public récemment à la fédération, on a pu voir, puis j'étais
content de voir ça, que la formation... parce que c'est eux, ils disaient : Si tu encourages
l'établissement ou la relève, assure-toi qu'elle soit formée; pas formée
par ses parents sur les pratiques
traditionnelles, basées sur la gestion des entreprises agricoles, etc., sur le
bien-être animal. Alors donc, j'ai vu...
Puis, dans le rapport, ce que ça indique, c'est que la progression... les
jeunes sont de plus en plus formés,
et la proportion de la relève qui possède un diplôme postsecondaire continue de
progresser. Elle était de 74 % en 2006,
de 79 % en 2011 puis elle atteint maintenant 82 % en 2016. Alors
donc, c'est intéressant de voir que... Et, quand on les soutient...
Puis
là, financièrement, tu as la prime à l'établissement, tu as la prime à
l'investissement. Donc, on a accompagné, donc, à La Financière agricole,
des programmes aussi puis des incitatifs à la formation. Dépendamment le niveau
de formation que tu as, la prime à l'établissement, elle est plus grande,
dépendamment que tu as une étude... un diplôme d'études postsecondaires, une attestation d'études collégiales ou
autres. Donc, on a une gradation, et c'est dans ce sens-là. On l'a fait aussi en agriculture, on en a fait
aussi dans les pêches, ce qui fait que, depuis le premier plan des pêches,
il y a plus de 168 jeunes qui se sont prévalus de la prime à
l'établissement, qu'on va rehausser prochainement.
Deuxièmement,
puis on le voit dans nos écoles, à force de les former puis de les retourner en
formation, après, continue, les
écoles atteignent des records d'inscriptions actuellement, que ce soit autant à
l'ITA de La Pocatière qu'à Saint-Hyacinthe.
Donc, on est retournés dans les belles années avec l'agriculture biologique,
donc une autre façon d'adresser l'agriculture.
Vous avez fait référence à mon âge, vous m'avez fait passer pour une antiquité.
À tout le moins, je n'ai pas connu le cheval puis les boeufs. Mais,
quand moi, j'étais jeune, on faisait de l'agriculture en regardant en arrière.
On conduisait en regardant si la charrette à
foin était toujours là. On regardait en arrière pour aller attacher puis
respecter lui qui était derrière. On regardait en arrière pour la
faucheuse. On regardait en arrière.
L'industrie
des jeunes, de la relève, ont les yeux tournés vers l'avant. Ils sont
maintenant géoréférencés. Ils sont technologiques.
Ils ont des semoirs adaptés, ils ont des... les labours sont faits aux sillons
parfaits avec la géomatique. Alors,
les jeunes ont les yeux vers l'avant, puis il faut continuer de les former de
façon continue, puis on voit que les écoles de formation continue
atteignent aussi des niveaux record. Donc, on les soutient financièrement.
• (17 heures) •
On les
soutient aussi sur le taux d'intérêt puis le montant accessible à
l'établissement, donc, par les institutions comme La Financière agricole, qui vient donc accoter chaque fois
l'institution financière, donc les garantir dans l'exécution. Avec la Fédération de la relève agricole, ils ont
été généreux, ils ont toujours pensé à la relève non apparentée.
D'ailleurs, le premier fonds de 25 millions qu'on avait mis, dans le
temps, était à la... carrément... Puis c'étaient tous... le conseil
d'administration de la Fédération de la relève, c'étaient tous des producteurs
de lait; ils l'ont dédié directement aux producteurs d'ovins, la petite agriculture
de tous les jours.
Par la suite,
le deuxième fonds, de 75 millions, qui a été constitué, il faut améliorer
les paramètres, parce que je pensais
qu'on allait manquer d'argent. Les 75 millions, aujourd'hui, il en reste
encore, malheureusement. Donc, on va revoir les paramètres pour
s'assurer qu'ils correspondent plus au modèle d'acquisition et de diminuer
l'endettement.
L'autre affaire qu'on a faite, c'est vrai que
c'est dans le... autant le fonds pour le soutien des pêches que pour l'agriculture, ce qu'on a fait aussi avec eux
autres, c'est qu'on a adressé la question qu'une fois que tu es installé tu
n'as pas toujours les plus grandes fermes
nécessairement. On a un plan sur cinq
ans, hein, pour les territoires où est-ce
que c'est plus difficile, l'agriculture. On a éliminé pratiquement, pour le
volet des petites fermes, donc, de
moins de 50 000 $ de revenus, donc, toute la plaine du Saint-Laurent, en
disant : En Abitibi, en Haute-Mauricie, c'est plus difficile, faire
de l'agriculture — les unités thermiques, la valeur des sols,
etc. On a augmenté le drainage, le chaulage en tenant compte de ça, on a même imposé des limites additionnelles
ou, en tout cas, des crédits additionnels pour des productions
biologiques.
On sait que
les jeunes aiment se partir dans les productions biologiques, on l'encourage.
Puis on voit aussi la relève féminine
agricole. Les filles, en général, sont des entrepreneurs, ne sont pas des preneurs
de relève. Les garçons prennent la relève,
les filles partent leurs entreprises. Alors, devant ça, donc on les soutient. La
proportion d'agricultrices de la relève se situe entre 24 %, en
2006, elle est passée à 27 % en 2016. Depuis 2008, la relève féminine
représente au moins 30 % des établissements chaque année.
Alors donc,
volet financier, volet soutien. La dernière mesure de soutien qu'a faite La
Financière, donc, dans sa révision de
programmes, donc, elle est venue
donner des allègements, autant dans la contribution de... exemple des
congés de versement de capital pouvant
atteindre... aller jusqu'à cinq ans sous certaines conditions. La relève à temps plein pourra travailler à l'extérieur aussi de l'entreprise agricole jusqu'à 21 heures par semaine, au lieu des 14 heures
tel que prévu. La protection contre
la hausse des taux d'intérêt sera dorénavant offerte aux entreprises de la relève à temps partiel pendant les cinq années qui suivent l'octroi d'une subvention
d'acquisition des parts d'entreprise. Le délai de sept ans pour faire valoir une formation supplémentaire reconnue menant
à une subvention additionnelle est éliminé, donc la relève aura
jusqu'à l'âge de 45 ans pour obtenir
une subvention additionnelle. Il y a deux subventions
de la relève agricole à temps
partiel, là, qui pourront être désormais
versées à une même entreprise si les deux personnes détiennent chacune au moins
50 % des parts. Ça, c'est toutes des demandes qui viennent
de la Fédération de la relève agricole, entre autres, et d'autres, donc,
de l'extérieur.
Donc, on a eu
une bonification aussi de l'assurance. Présentement, il y a un rabais de
25 % de la contribution de l'assurance
stabilisation du revenu agricole qui est attribué à un exploitant admissible à
la subvention à la relève à temps plein
pour un maximum de 50 000 $ par année. Donc, ça s'applique pour les
deux années qui suivent la qualification à la subvention, puis les secteurs couverts, donc, c'est l'agneau, le
bouvillon, le bovin, l'abattage, les céréales, ce qui comprend l'avoine,
le blé, l'orge, canola, la pomme, donc le porcelet, les porcs, le veau
d'embouche, les grains. On veut qu'ils choisissent
leurs modèles agricoles puis on vient
donner un soutien puis un allègement dans leurs contributions puis leurs
remboursements. Donc, c'est notre façon d'exprimer, donc, le soutien à la
relève.
Puis là, avec
la nouvelle stratégie jeunesse qu'on va avoir au ministère, qui va... autant du
volet des pêches puis de la capture que du volet agricole, donc, on
pourra, donc, envoyer le signal que c'est bon de prendre la relève quand les revenus sont là puis quand on a les outils
financiers pour demeurer, pas seulement le relever, mais demeurer, une relève
durable, là, et long terme pour sa famille, ses enfants, donc, on l'a vu dans
les pêches, on l'a vu dans le domaine de l'agriculture.
J'étais chez
la ferme Berthiaume, ferme agricole de l'année. M. Berthiaume, qui a parti
ça en 1955, donc, a parti dans le
porc, Cécilien, est dans le porc. Il a 49 enfants, petits-enfants et
arrière-petits-enfants. Ils sont dans le lait, ils sont dans la volaille, ils
sont dans les encans, ils sont dans les céréales. Honnêtement, à Saint-Elzéar,
c'est un rang au complet ou plusieurs
rangs au complet juste de la famille Berthiaume. Alors donc, c'est beau de voir que le message d'un propriétaire durable, qui a été visionnaire dans les Fertior, les meilleures pratiques
agroenvironnementales... ça envoie un message à la relève, comme vous êtes en train de faire chez
vous, en disant : Si j'aime les animaux à boeuf, ma fille va aimer les
animaux à boeuf, mon gars va aimer les animaux
à boeuf, puis mon père va faire en sorte qu'il me traduit la valeur la plus
importante, l'amour de l'agriculture, puis après ça les outils viendront pour
soutenir l'agriculture. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Hardy) : M. le
député de Saint-Maurice, 50 secondes.
M.
Giguère : 50 secondes? Regardez, M. le ministre, quand vous avez parlé
de supporter la relève agricole dans des
zones un petit peu plus difficiles, j'ai un ami agriculteur qui est ici, en
haut — il est
facile à voir, il est tout seul — qui vient de la Haute-Mauricie, et puis il connaît très bien
le milieu. Et, que vous portiez une attention spéciale à ces régions-là,
c'est très apprécié. Merci beaucoup.
Le
Président (M. Hardy) : Merci, M. le député de Saint-Maurice. M. le
ministre. 20 secondes. Tout est beau?
M.
Lessard :
20 secondes? Bien, je le salue. Parce qu'en fait les derniers programmes de
chaulage, qui ont été bonifiés pour...
chaulage, drainage, plan de développement de la zone agricole, c'est justement
pour aider la mise en valeur des
territoires. Même s'ils n'ont pas la même valeur que la plaine du
Saint-Laurent, il y a des potentiels. On fait du poireau en Mauricie,
maintenant, qu'on ne faisait pas. Alors, chapeau!
Le Président
(M. Hardy) : Merci beaucoup. Et maintenant je passe la parole au
deuxième groupe d'opposition pour un temps de
17 min 30 s. Mme la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. J'aimerais, M. le Président, que le
ministre me dise, là : Globalement, avec tout ce qu'il y a comme
annonces, le budget que le ministre a, si j'ai bien compris, c'est de
1 milliard?
M.
Lessard :
Quand on prend la... Oui. Alors donc, si on prend l'annonce qu'on a faite,
donc, il y a de l'argent de l'an
passé, parce qu'on n'avait pas attendu, on avait dans les 100 quelques
millions. On ajoute les 349 millions du budget de cette année, plus les 80 millions pour les
immobilisations, plus l'argent fédéral, on est capables de dire qu'on a
1 milliard par année pour l'agriculture
pendant les cinq prochaines années, puisque le cadre stratégique canadien a été
signé, qui dit, donc, qu'il y a de
l'argent pour la non-gestion des risques, c'est-à-dire l'innovation,
l'agroenvironnement, etc., commercialisation, et la gestion des risques, c'est-à-dire, si le prix du porc baisse, bien
là, ça prend de l'assurance pour venir les aider. Donc, si on prend les
mêmes sommes sur les projections en avant, c'est 1 milliard par année.
Mme
D'Amours : Donc, 1 milliard par année en 2018. Puis, en 2014, on
avait 1 milliard par année pour le budget du ministère. Moi, j'aimerais savoir... Parce que, là, on a une
politique bioalimentaire à faire. Vous nous annoncez aussi des
programmes qui vont changer puis qu'on met des montants d'argent à ces
programmes-là, qu'on alloue des montants d'argent.
Alors, avec le même milliard qu'il y avait en 2014, et maintenant qu'on doit
faire une politique bioagroalimentaire, qui est coupé?
M.
Lessard :
Bien, en fait, il faut faire une petite distinction dans vos affaires. Donc,
les crédits qu'on a pour opérer le
ministère, ça se divise en deux, c'est-à-dire les programmes du ministère et
son fonctionnement. C'est à peu près... Là, on est... Le budget de cette année, on voit les crédits, je suis à 880...
mettons 900 millions. Donc, cet argent-là, la moitié sert aux opérations et les programmes, c'est-à-dire on
donne de l'argent dans les différents programmes, et l'autre partie va à
La Financière agricole pour les prêts,
l'assurance récolte, les assurances revenu, les différentes assurances, et un
petit capital de risque. À ça
s'ajoute, dans le budget du ministre des Finances... Il dit : Je vous
donne de l'argent additionnel, à part vos crédits votés, je vous annonce
que vous allez avoir 349 millions sur cinq ans — c'est
349? — ...
Une voix : 349.
M.
Lessard :
...plus 80 millions pour les infrastructures, pour mettre à jour les
infrastructures. Donc, il nous donne, sur
une période de cinq ans, ce montant additionnel là qu'on va aller chercher. On
va aller le chercher comment? Au nom du
bien-être animal, pour l'investissement dans le secteur de la production,
75 millions... On était ensemble à La Petite Bretonne, donc, dans la transformation. Donc, il
faut aller chercher... Je monte un programme, je le soumets au Conseil
du trésor, je dis : Regarde, j'ai des
crédits, mais le ministre des Finances m'en a donné plus. Maintenant, je veux
le mettre, 75 millions sur cinq ans, pour acheter des robots, des
équipements, etc. J'ai de l'argent pour le développement des territoires, les plans de développement de la zone
agricole, les petites fermes, etc., drainage, chaulage, la valeur des
terres, les laboratoires territoriaux. Donc, je monte des programmes.
Puis j'ai dit
à la clientèle : Le 1er mai, vous pourrez appliquer sur les nouveaux
programmes, parce que j'ai passé au Conseil
du trésor, et donc les critères, les seuils, les montants admissibles, les
dépenses admissibles, les dépenses non admissibles
vont être connus. Donc, ils pourront appliquer, à partir du 1er mai, sur
ces nouveaux programmes là à partir de nouveaux crédits issus du budget
que je vais aller capter cette année et les années subséquentes.
• (17 h 10) •
Le Président (M.
Hardy) : Mme la députée.
Mme
D'Amours : Si je comprends bien, vous dites comme moi. Il y avait
1 milliard en 2014, puis on a toujours 1 milliard en 2018. Mais nous devons... Peu importe d'où vient
l'argent, là. Moi, je parle... Il y a 1 milliard qui était pour
l'industrie agroalimentaire, pour votre ministère, hein, tous confondus, puis
il y a toujours 1 milliard. Mais on doit, par exemple, travailler la
politique bioalimentaire.
Parce que,
là, on ne parle plus non plus du 300 millions qu'il y
avait, que votre prédécesseur
avait créé un fonds, hein, et que je pense
qu'il a été atteint, c'est 317 millions. Est-ce que ce fonds-là existe toujours?
Est-ce qu'il est dédié toujours...
Parce que le ministre de l'époque nous avait dit que c'était pour des
urgences. Ce qu'il nous avait expliqué, c'est que ce fonds-là, lorsqu'arrivait une urgence, il n'était pas
obligé d'aller au Conseil des
ministres, au Conseil du
trésor pour faire la demande, il pouvait aller directement dans ce fonds-là.
Maintenant,
si, oui, c'est toujours là, et, si, oui, c'est toujours
pour cet usage-là, est-ce que vous avez établi des barèmes pour dire... Bien, je vous demande :
Quelle est la catastrophe auquel le ministre pourrait aller piger là-dedans? Parce qu'il en est arrivé, là, des catastrophes.
On parle de la catastrophe, là, des inondations, on parle de la
sécheresse, on parle de la brûlure
bactérienne, dans mon secteur, qui, à
mon avis... je pense que c'est des
catastrophes, mais qu'on se fait refuser
les montants d'argent, où, à tout le moins, on réfléchit, on parle, on va
regarder ça, mais finalement il n'y a jamais rien qui aboutit au bout de
deux ans, trois ans. Est-ce que ce fonds-là a des barèmes? Est-ce qu'il a une
façon de faire? Comment on peut aller
piger dans ce fonds-là pour être capable de l'utiliser pour des crises? Et
comment déterminer une crise?
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M.
Lessard : Oui. Alors, merci. Donc, je reviens sur les budgets.
Donc, les crédits qu'on va voter, à la fin de nos six heures, là, permet de dire, au ministère,
dans sa base annuelle : J'ai la moitié du budget, des 900 millions qui est au ministère, dans ses programmes puis dans son fonctionnement, on a des employés, puis on va donner
de l'argent à des entreprises pour
différents... le territoire. L'autre moitié est envoyée à La Financière
agricole pour qu'elle fasse des prêts. Les agriculteurs, en général, ça
emprunte puis ça rembourse leurs prêts, donc. Puis l'autre affaire, c'est
qu'ils ont des régimes d'assurance, assurance récolte et assurance revenu.
Donc, ils paient une prime pour être assurés, puis là les programmes de La Financière, c'est avec cet
argent-là qu'ils le font. Donc, dans mes crédits d'aujourd'hui, bien,
l'argent va servir à ça.
Dans le
budget, j'ai de l'argent nouvelle pour faire de l'investissement pendant que ça
ne va pas si pire en agriculture en
général : améliorer la productivité, améliorer le traitement, améliorer la
gestion, améliorer beaucoup d'affaires. Pendant que ça va bien, ils améliorent leur environnement d'affaires pour être
plus performants. C'est là qu'on met de l'argent. Le nouvel argent du budget, là, c'est pour la
performance, le bien-être animal, la transformation, le développement de
plus de production de contenu québécois, etc.
J'en reviens
maintenant à La Financière agricole. Elle a un conseil d'administration, c'est
une société d'État, et, dans son
mandat, elle a à offrir des produits d'assurance, l'assurance récolte et
l'assurance des revenus. Chaque producteur a, à La Financière agricole, un compte, il a un compte d'ouvert.
Mettons, si je suis un producteur, je suis un membre de La Financière agricole, je paie des contributions
pour m'assurer que, s'il y a un risque, bien, je couvre mes récoltes puis,
après ça, je couvre mes revenus si ça me
coûte plus cher, produire, que le prix du marché. Alors, chacun connaît déjà
tout ça, ils ont ça depuis des années.
La Financière
agricole, ça a été créé aux suites du sommet... — je termine là-dessus — suite au sommet de 1998, donc, et ça
existe depuis ce moment-là. La réserve...
Une voix : ...
M.
Lessard :
C'est ça, après... C'est du sommet de 1998 que ça a été créé. La réserve qui
est créée, elle existe, elle est
détenue à la Caisse de dépôt et de placement, donc, et elle a atteint son
maximum de 317 millions. Donc, ça veut dire que, demain matin, il arrive un problème qui se manifeste dans leurs
programmes, ils vont appeler à la... ils n'appellent pas le ministre,
ils n'appellent pas, donc, le gouvernement, ils appellent directement à leur
institution financière. On a de l'argent de
côté puis on a des programmes. Ça déclenche : Livrez-nous, faites-nous des
avances, etc., parce que ça va plus mal
que prévu. Donc, c'est des mécanismes connus. On a déjà eu des crises dans le
porc, des crises dans le boeuf, des crises
dans bien des affaires, puis donc ces programmes-là ont été, hein... ils ont
été testés souvent. Donc, les producteurs les connaissent bien.
Le Président (M. Hardy) : Merci, M.
le ministre.
M.
Lessard : ...puis
ils demandent des améliorations de façon...
Le Président (M. Hardy) : Merci, M.
le ministre. Mme la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : Oui, mais on a toujours quand même 1 milliard, comme
en 2014, de budget. Parce que vous m'êtes
revenu avec le budget, mais on a toujours 1 milliard qu'on avait en 2014.
Mais là on a une politique bioalimentaire.
Donc, je voudrais revenir sur La Financière
agricole, sur... Dans le document, budget et dépenses 2018‑2019, en 2017‑2018, total des dépenses versus 2018‑2019,
il y a une baisse considérable. Et naturellement les surplus, ça joue aussi, ça augmente. Moi, j'aimerais ça qu'on
m'explique pourquoi qu'il y a cette baisse-là. Et j'ai aussi appris, au niveau de La Financière agricole, qu'il va y avoir des
bureaux qui vont se fermer. Celui de Saint-Eustache va fermer, puis il
va, je pense, s'annexer dans Lanaudière.
Alors, j'aimerais savoir s'il va y avoir d'autres bureaux de La Financière
agricole qui vont se fermer au Québec, le temps, combien et le temps.
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M.
Lessard : Je vais revenir sur le budget
du ministère de l'Agriculture. Quand ça a été très mal dans le porc, pendant sept ans, le budget
de La Financière agricole était astronomique juste pour compenser les pertes.
Donc, l'argent qu'on obtenait, puis on a fait un régime d'emprunt, puis
on a mis La Financière en déficit jusqu'à un maximum de 1,5 milliard, c'était juste pour payer à tous les jours les
producteurs de porc qui repayaient les intrants. Il payait sa moulée, puis il payait le vétérinaire, puis il payait...
juste pour qu'il reste dans le marché. Donc, quand les sommes montent,
puis ce n'est que pour payer la différence
entre ton coût de production puis le prix du marché, ça ne donne pas rien de
plus au producteur à part de ne pas faire faillite.
Ce que
j'aimerais pendant ces périodes-là? Avoir eu le même argent pour améliorer le
troupeau, la régie d'élevage, la
conversion alimentaire, aujourd'hui, on aurait été beaucoup plus forts. Les
sommes qu'on a aujourd'hui, ça sert à ça, pendant que ça ne va pas si
pire, essayer d'améliorer la régie d'élevage, les équipements de production
pour éviter la mortalité, etc. Donc, les
nouvelles sommes que j'ai actuellement, parce que ça va bien dans les secteurs
en général, c'est pour les améliorer.
Donc, ce n'est vraiment pas les mêmes dollars. Ce n'est vraiment pas les mêmes
dollars, ils ne sont pas à la même place.
Aujourd'hui,
j'ai vu Denis Dion, qui est en train de refaire complètement sa régie
d'élevage, puis avec ça il va baisser
peut-être de 10 %, 15 % sa mortalité, puis il va lui permettre de
rester dans le marché parce qu'il va avoir fait sa conversion de bien-être animal dans son parc
d'engraissement. Ça, c'est un changement significatif pour lui, puis
c'est les mêmes porcelets qui vont rentrer, puis c'est sûr que son taux de
mortalité va baisser drastiquement.
Donc, j'en reviens à ça. Aujourd'hui, La
Financière agricole, bien, ça va mieux, donc ils sollicitent moins les programmes. S'ils sollicitent moins les
programmes, elle fait des surplus. La Financière agricole de 2001, dans le
temps, ils disaient qu'ils avaient besoin de
300 millions pour couvrir tous les risques. L'usage a fait que la
financière s'est endettée, s'est
endettée. Un jour, on a corrigé ça à 600 millions, hein, pour être sûrs de
répondre aux besoins annuels, mais ça allait mal dans le porc, ça allait mal dans le boeuf, le prix des grains
explosait, le prix du boeuf descendait, c'est toujours la même
corrélation. Et aujourd'hui on est retournés dans des eaux... à plus de
400 millions. Ils vont dégager un surplus additionnel, ça fait 125 millions. Comme quoi quand les programmes
ne déclenchent pas puis que les prêts sont remboursés...
Le taux de
perte de La Financière agricole actuellement, c'est zéro sur les prêts parce
que la valeur des terres s'est appréciée.
Puis, même quand ils reprennent la terre, s'ils reprennent la terre, ils
remboursent l'ensemble des prêts. Donc, actuellement, les productions en général vont bien. Là, il y a une
petite baisse, là, dans le porc, qu'on surveille, on a mis une équipe de veille là-dessus pour voir si la
tendance devait durer. Mais on a déjà des réserves. S'il arrive un problème
plus long, on est capables de déclencher des avances puis on est capables de
modifier notre intervention pour éviter que le producteur sorte de la
production quand ça va mal. Donc, les réserves sont là, mais c'est moins
sollicité, puis on crée des surplus.
Le Président (M. Hardy) : Mme la
députée de Mirabel.
M.
Lessard : C'est
pour ça qu'on veut ravoir les surplus pour réinvestir.
Mme D'Amours : Il n'a pas répondu à
ma question concernant les bureaux de La Financière agricole dans les régions...
Une voix : ...
Mme D'Amours : Saint-Eustache ferme.
Est-ce qu'il y en a d'autres qui vont fermer cette année au Québec?
M.
Lessard : Donc,
notre objectif, c'est de maintenir la présence partout. Puis on pourrait peut-être
poser la question. Je n'ai pas la
connaissance fine de ce bureau-là, mais, puisqu'on a le P.D.G.
de La Financière agricole, si vous êtes permis, il pourrait s'identifier puis donner la réponse sur ce qui se
passe dans ce bureau-là, puisque ça touche votre région.
Le
Président (M. Hardy) : Est-ce que
j'ai un consentement pour que monsieur prenne la parole? Si vous
voulez bien vous identifier et votre fonction s'il vous plaît.
• (17 h 20) •
M. Desrosiers (Ernest) : Oui. Ernest
Desrosiers. Je suis président de La Financière agricole.
Écoutez,
concernant Saint-Eustache, au fait, l'ensemble des bureaux de La Financière
agricole, ce qu'on essaie de faire,
comme objectif, c'est d'améliorer la qualité du service à la clientèle puis
essayer de réduire les coûts d'opération de La Financière agricole.
Et, de plus
en plus, ce qu'on essaie de faire, c'est d'utiliser des points de services au
plus d'endroits possible, je dirais,
même d'utiliser les locaux du ministère
de l'Agriculture, de d'autres ministères
pour organiser des rendez-vous
avec la clientèle pour être le plus proche possible de la clientèle.
À Saint-Eustache, on
maintient un centre de services, là, à Saint-Eustache, puis il y a des activités
aussi à L'Assomption. Mais il y a
un centre de services où les agriculteurs
peuvent prendre rendez-vous, puis on peut les rencontrer sur rendez-vous
à Saint-Eustache.
Le Président (M. Hardy) :
Merci. Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours : Merci.
Le Président (M. Hardy) : Il
vous reste trois minutes.
Mme D'Amours : Pardon?
Le Président (M. Hardy) :
2 min 53 s.
Mme D'Amours : J'aimerais
revenir sur la production de porc, parce que vous en avez fait mention, M. le
ministre. Il y a deux enjeux là-dedans. J'ai un questionnement puis j'ai aussi
de l'inquiétude.
Quand on
regarde les chiffres, là, on s'aperçoit qu'il y a... le nombre d'adhérents
diminue année après année. Par contre,
le nombre d'unités, là, augmente. Alors, moi, ce que ça me fait dire, c'est
qu'il y a probablement plus... moins de producteurs indépendants, puis les intégrateurs augmentent. Donc, moi,
mon questionnement, c'est : Est-ce que les petits producteurs, les producteurs indépendants, avec le
programme actuel... Vous savez que, là, ils vont être obligés de déposer
de l'argent parce que... pour les unités,
mais qu'on sait très bien, parce que le prix n'est pas bon, qu'ils vont être
obligés de faire la demande. Ces producteurs
indépendants là ont besoin de leurs liquidités. Ce n'est pas la même
problématique pour les intégrateurs.
Donc, le
programme, il est peut-être... Je sais que vous avez dit tout à l'heure qu'il
était en étude, là, qu'il allait être revu,
mais il faudrait peut-être faire une attention particulière sur ça. Puis en
même temps mon questionnement, c'est : Quand on arrive avec l'ASRA, où il y a des intégrateurs, s'ils
deviennent de plus en plus gros puis qu'à un moment donné ils décident qu'eux autres ils n'ont plus besoin
de ce système-là, puis qu'ils le font tomber, qu'est-ce qui arrive avec
nos producteurs indépendants?
Et, mon
questionnement, je vous le dis, je l'ai eu quand le premier ministre a dit que
nos fermes avaient un nom de famille.
Puis, quand on va dans des fédérations spécialisées ou quand on va... comme la
Fédération des producteurs de porcs,
puis qu'on s'aperçoit que la ferme familiale, la ferme indépendante diminue,
puis que les gros intégrateurs, là, les intégrateurs augmentent, pour
moi, je trouve que c'est alarmant.
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard : Oui.
Bien, vous posez quand même la bonne question, à savoir...
Le
Président (M. Hardy) : On a 45 secondes. Est-ce que vous
voulez répondre sur le temps gouvernemental?
M. Lessard :
Pardon? Oui?
Le Président (M. Hardy) : Il
reste 35 secondes. On va répondre sur votre temps?
M. Lessard : Oui,
oui, on peut le prendre sur... Oui.
Bien, je
pense que la question vaut la peine d'être répondue, sur le sérieux du
questionnement du nombre de... en tout cas, de producteurs indépendants,
la notion de l'indépendance.
On a vu que
le modèle a beaucoup bougé, au fil du temps, à savoir qui est vraiment,
maintenant, indépendant puis est-ce qu'à quelque part, là, ils ne sont
pas tous un peu intégrés.
Là, il y a le
phénomène des coops aussi. Donc, au Québec, on est des champions de la coop au
Canada. Différentes coops ont acheté
de la production. Donc, on peut dire que la coop, exemple, de mon coin, est...
Est-ce que c'est une ferme, bon, familiale, avec des sociétaires
familiaux?
Là, vous
posez une question : Est-ce qu'ils sont liés parce qu'ils doivent acheter
la moulée, fournir une production, même
un abattoir? Parce qu'il y en a... Le porc coop, on va dire, au fil des années
a beaucoup progressé dans un modèle. Même
la coop actuellement donne des programmes pour aider les propriétaires à faire
de l'exploitation. Ils ont même fait des
condos de maternité au Témiscamingue, actuellement, dans lequel je peux acheter
une part de condo de maternité au Témiscamingue.
Comme, exemple, Denis Richard, l'ancien président, et sa conjointe, qui sont
installés dans Lotbinière. Donc, ils
ont investissement dans la maternité, ils assurent la biosécurité de l'élevage,
puis lui, il va faire l'engraissement jusqu'à
l'abattoir, après ça, sans autre déplacement. Denis Richard a, avec sa
conjointe, son nom de famille sur l'entreprise. Il n'est pas... Il est
une espèce de membre coop familiale. Alors, ces modèles-là ont beaucoup évolué.
Lui qui est indépendant, mettons Albert, qui
possède son entreprise, qui a fait son élevage, fait son... il fait sa maternité, il fait son engraissement, puis il s'en
va à l'abattage, puis il dit : Bon, qui, qui veut abattre mes porcs?, là,
je suis tout seul, je fais mes affaires, je
choisis quel grain j'achète, je suis complètement indépendant, on voit qu'au
fil des années il y en a de moins en
moins. Il y a beaucoup de pression parce que nécessairement que le Québec dans
le Canada ou le Québec dans le monde,
on est un petit joueur. Puis les niveaux de marché rendent difficile... Puis le
groupe d'âge a vieilli aussi, je vois. Habituellement, il y en a qui font des choix, ils
disent : Bon, ça me tente-tu encore de produire ou je vais faire du forfait, hein, ils vont me livrer des
porcs, je vais travailler à la semaine, c'est encore, bien, en entreprise,
c'est encore mon bâtiment, mais je vais
élever les porcs des autres? Ça, ça existe aussi, il y en a qui acceptent de
faire ça. Je vois le changement s'opérer, mais c'est des choix qui sont
personnels.
Ont-ils
beaucoup de choix? Là, ça, c'est une bonne question. Qu'est-ce qu'il leur reste
comme choix, une fois que tu
dis : Bon, j'ai vieilli, je ne veux plus prendre ce niveau de risque là,
je change de production ou je change ma relation, c'est ma terre, c'est mon bâtiment, tu me livres
des porcs telle journée, «all in, all out», tu me donnes une paie, puis,
moi, ça fait mon affaire? Oui, il y a
beaucoup de ça, actuellement, puis il y en a... C'est pour ça que, même, dans
le programme de bien-être animal, c'est le porc qui a dessiné le modèle.
Puis actuellement il y en a plusieurs qui retardent leur prise de décision à
cause... Là, il y a une fluctuation des prix de marché. Pour la première fois,
ils vont... Oui, c'est vrai qu'ils décaissent
la prime pour la première fois. 82 % ont payé la prime. Puis ils prennent
des arrangements avec ceux qui ne sont
pas capables, le temps qu'ils fassent des avances puis des versements puis que
le marché se rétablisse. Alors, oui, il
y a de l'incertitude actuellement un peu dans le secteur des porcs. Oui, la
plupart ont payé leurs primes. Puis, quand il arrive quelque chose de plus difficile, bien, on fait des avances sur la
production, si le prix du marché n'est pas au rendez-vous au coût de la production. Mais c'est le
facteur qui fait influencer le plus à peu près La Financière agricole,
parce que le nombre d'unités est
élevé. Et puis, quand ça va bien dans le porc, ça rembourse vite, mais, quand
ça va mal, ça décaisse beaucoup.
C'est pour ça que la réserve de stabilisation est importante, au lieu de
retourner toujours à un régime d'emprunt, etc.
Mais il y a
une question, actuellement, sur l'évolution du modèle, qu'on pourrait dire, des
indépendants. J'ai eu cette
discussion-là avec Breton, donc, de mon coin, dans Lotbinière, qui se posait la
relation lui-même... qui est un des plus gros indépendants encore, mais qui en même temps a des ententes
d'abattage, puis il a des ententes un peu partout. Donc, dans
l'évolution de son modèle, comme indépendant, il pose la question.
Mario Côté,
même, a posé la question. Il était le plus gros indépendant au Québec il n'y a
pas si longtemps. Il avait plus d'un
million de porcs sous sa gestion personnelle, avec ses différentes entreprises,
et, depuis un certain temps, il s'est lié,
pour une partie de sa production à tout le moins, à un groupe pour lequel il a
investi dans l'abattage. Donc, il accumule les chaînes, autant dans la production, il va chercher son rendement
puis il va chercher son rendement dans l'abattage puis la mise en valeur
du produit. Ça aussi... Mais ce n'est pas donné à tout le monde.
Alors donc,
il y a une concentration de propriétaires puis, nécessairement, la réduction du
nombre d'indépendants. On pose la même question.
Le
Président (M. Hardy) :
Merci, M. le ministre. Et je cède la parole à M. le député de Chapleau pour
12 min 30 s.
M. Carrière :
12 min 30 s?
Le Président (M. Hardy) : Oui,
monsieur.
• (17 h 30) •
M.
Carrière : Parfait. Merci beaucoup, M. le Président. Permettez-moi à
mon tour, puisque c'est ma première intervention,
de vous saluer, de saluer le ministre, avec sa chef de cabinet et son personnel,
et également tout le personnel du ministère,
de La Financière agricole, toujours un plaisir de vous retrouver, saluer
également mon collègue de Berthier, ma collègue de Mirabel. Toujours un
plaisir de travailler avec vous.
Je vous ai
entendu parler tantôt, là, dans votre dernière intervention, où j'ai bien voulu
vous laisser de mon temps pour
répondre à la députée de Mirabel, vous avez parlé de l'adaptation des
entreprises en matière de bien-être animal et d'efficacité énergétique. Vous n'avez pas vu ce... parlé de ce volet-là,
mais, toute la question du bien-être animal, donc, j'aimerais vous
entretenir et vous questionner sur ce dossier-là.
Il y a un
plan de soutien aux investissements qui ont été faits dans ce domaine-là. Le
3 novembre dernier, vous avez
annoncé, dans ce plan-là, 95 millions de dollars pour aider les
entreprises à faire de la meilleure adaptation au niveau du bien-être
animal. Et ça, c'est en raison, un, pour revoir les pratiques d'élevage,
naturellement, mieux les encadrer, répondre
aux nouvelles normes du bien-être animal, adapter nos pratiques également, et
ultimement c'est de répondre aux exigences de l'évolution des marchés et
également aux attentes des consommateurs.
Et là-dessus
je vais faire un petit parallèle qui peut-être être un peu boiteux, mais toute
la... Si je fais un parallèle, c'est
par rapport au bien-être animal. Il y a de nombreuses années, toute la question
du piégeage — et
tantôt mon collègue également, là,
des Îles-de-la-Madeleine a parlé de la chasse aux phoques — il a fallu s'adapter par rapport au bien-être
animal puis toute la question du piégeage
humanitaire, avoir des pièges humanitaires pour ne pas faire souffrir les
animaux. Mais c'est un peu un parallèle que
je fais, là, au niveau de l'adaptation, là, de la façon de faire l'élevage des
animaux.
Donc, le 3 novembre dernier, vous avez mis
sur pied ce programme-là. Dans les premiers jours, suite au dépôt
ou à l'appel de propositions, il y a eu plus de demandes, dans toutes les régions du Québec,
qui ont été déposées. Donc, vous avez
atteint rapidement, là, le plafond de l'enveloppe de 95 millions de dollars disponibles. Et, suite à ça, notre collègue ministre des Finances, il y a quelques semaines, lors du budget, quatrième budget équilibré
de suite, et... où est-ce
qu'il y a un 100 millions de dollars additionnel pour permettre l'adaptation des entreprises,
là, en matière de bien-être
animal, je pense que c'est quelque chose qui a été salué,
là, et j'en parlerai, un peu plus
tard, par les différentes fédérations,
là, qui sont concernées.
Quelques exemples, là, pour lesquels les gens
peuvent et pourront faire des demandes, qu'on pense à... Vous avez parlé du
porc tantôt, l'élevage des truies fait en groupe au lieu de plutôt en cage. On
a vu des reportages soit à La
semaine verte ou dans... peu importent les émissions, là, où est-ce que...
où il y a des gens qui s'offusquaient de la façon
dont les truies étaient élevées, dans des cages très restreintes, etc. Donc, le
bien-être animal, de
plus en plus, on est conscientisés à travers
la planète; ici, au Québec, au Canada, particulièrement. Et il
y a aussi toute la question,
là, de la réorganisation des parcs d'engraissement afin d'offrir plus
d'espace, là, pour l'animal. Donc, c'est des projets qui sont porteurs, je
pense, pour les différents
producteurs et parce que, si on veut s'adapter aux demandes des... Parce que beaucoup de notre production est exportée aux États-Unis, ailleurs dans le monde,
etc. Donc, si on veut s'adapter et pouvoir percer des marchés ou
maintenir nos marchés... Je pense que c'est important de répondre à la demande
des consommateurs ici et d'ailleurs.
Donc, suite à
ce 100 millions de dollars là, etc., on est rendus, si j'ai bien compris,
à plus de 3 000 projets qui
sont déposés. Donc, ce ne sera pas long, ça ne prendra pas beaucoup, beaucoup
de temps que ce 100 millions de dollars additionnels là pourra être
distribué dans les différentes fermes et les unités de production à travers le
Québec.
Et je veux un
petit peu faire du pouce sur ce que certaines associations ont fait. Il y a Les
Éleveurs de porcs du Québec, le
27 mars 2018, qui, lors de l'annonce, là, du budget, disait :
«L'annonce de la bonification du Plan de soutien aux investissements en agriculture est une excellente nouvelle pour la
production porcine et pour l'économie québécoise. Le budget du Québec
prévoit que les sommes allouées au plan d'investissement passeront de
95 millions de dollars à 195 millions
de dollars.» Et là je vais citer le président des Éleveurs de porcs du Québec,
qui est David Duval, qui dit : «En doublant les montants prévus
dans ce programme, le gouvernement permet la réalisation de nombreux projets d'investissement porcins dans toutes les régions
du Québec. Cela rassurera de nombreux éleveurs qui ont besoin de ce soutien pour réaliser leur plan de modernisation
de leurs installations. Le message que nous avons lancé aux élus a été entendu.» Et là je citais le président des
Éleveurs du porc. Il disait également : «La bonification du plan
d'investissement aidera les éleveurs de
porcs à rattraper le retard d'investissement accumulé. Nous souhaitons avoir un
impact positif pour l'économie du
Québec.» Et effectivement, depuis de nombreuses années, que ce soient les
producteurs de porc, de lait ou d'oeufs
ou peu importe le domaine, on sait que l'agriculture joue, au Québec, un plan
de premier rôle, et il est important de les supporter.
Les
producteurs de porc, ce qu'on apprenait aussi, c'est que, sur les
3 100 demandes qui sont déposées, il y en a 600 déjà, donc c'est tout près de... Non, pardon,
je recommence. Sur les 3 100 éleveurs de porcs au Québec, il y en a
600 déjà qui ont déposé une demande de
projet. Le porc, au Québec, c'est plus de 25 000 travailleurs,
70 % de la production est exportée.
Donc, ça démontre l'importance pour les producteurs de s'adapter, comme je
disais tantôt, à ce que les clients, à ce
que les consommateurs ont besoin. Les producteurs de porc exportent dans plus
de 80 pays dans le monde, ça fait que c'est clair que, dans plusieurs de ces pays-là, le consommateur veut des
choses différentes, donc, nous, on doit s'adapter. Et les producteurs de porc ou la production de porc,
ça représente 8 % de tout le commerce mondial, donc le Québec joue
un rôle de premier plan. Et ce programme
d'adaptation des entreprises en matière du bien-être animal va venir
renforcer, je pense, la place que le Québec occupe au niveau mondial dans la
production.
Donc,
j'aimerais entendre un peu le ministre et qu'il nous explique, un, d'où vient
le besoin de mettre sur pied un tel
programme, et comment, dans l'année à venir, on pense que ça va venir, comment
je dirais, encore offrir au Québec une meilleure place sur les marchés,
que ce soit aux États-Unis, au Canada ou à travers le monde.
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard :
Oui, merci. Donc, si on fait un petit peu d'histoire, juste pour situer, le
bien-être animal, c'était une référence
d'accès aux marchés. Il y a des grandes entreprises qui disent : Regarde,
je vais vous définir le bien-être animal. Exemple, en France, ils ont fait ça à partir des années 2005. On
vous donne deux, trois ans, bon, dans le transport animaux, dans la liberté, on va dire, les animaux en
liberté, donc les animaux qui ne sont pas en cage, en clair, ou des vaches
qui ne sont pas attachées par le cou, en
stabulation libre, la volaille, donc, des volières, donc, ils peuvent se
percher puis pondre dans des... C'est
ça, la notion du bien-être animal, ça correspond aux besoins du consommateur,
puis la politique est basée là-dessus.
Maintenant, vous vous souvenez aussi que, pour
donner un ordre de grandeur, quand il y a eu l'accord sur l'Europe, le fédéral
a mis 250 millions juste pour aider les producteurs laitiers, donc, dans le
bien-être puis dans la performance. Ils ont
mis 250 millions pour tout le Canada. On avait critiqué qu'ils n'avaient
pas aidé aussi le... ils ont aidé le
lait de vache, mais ils n'ont pas aidé les laits de brebis, le lait de chèvre,
etc. Donc, on a été critiques face à ça. C'est pour ça que, quand nous, on a ouvert le programme, on l'a ouvert pour
toutes les productions puis on a bonifié pour les petites productions
principalement, donc, c'est les petits laits, qu'on appelle, bufflonne, etc.,
et pour la maternité, qui demandait plus
d'aide, donc, parce que ça coûte plus cher un peu, bâtir une maternité dans le
domaine du porc. On a ouvert le
projet. On avait eu 95 millions l'année passée. Les producteurs ont
dit : Ça en prendrait plus vers 150 millions. On avait critiqué le fédéral d'avoir fermé trop vite des
projets pour voir quelle est l'ampleur de la demande. Alors,
250 millions pour tout le Canada, nous, ça va nous amener, avec
l'investissement de cette année, à 200 millions juste pour le Québec.
Et là, dans
la répartition, il n'y a pas que le porc, il n'y a pas, aussi, que le lait, il
y a les agneaux, il y a 119 demandes dans l'agneau. Il y a sept demandes dans le lapin. Dans le bovin de
boucherie, 296. Ça, c'est beaucoup dans nos territoires. Il y en a 1 600 dans le bovin laitier. Il y
en a 24 dans la brebis laitière. Et il y a la chèvre de boucherie, il y en a
sept. Dans la chèvre de laitière, il
y en a 35. Dans le porc d'engraissement, il y en a 382. Dans le porc de
maternité, il y en a 325. Dans le veau lourd, il y en a 86. Dans les
oeufs, la volaille, cinq. Dans la volaille, dans le poulet puis le dindon, il y
en a 11. L'acériculture, 274. Tantôt, on se demandait ce qu'on faisait pour le
sirop d'érable, il y a quand même 274 demandes qui sont rentrées. Il y en a aussi pour les productions de pommes, 23.
Les grandes cultures : 84. L'horticulture : 60. On l'oublie,
ce secteur-là aussi a besoin d'investissement. Les serres : 72. Donc, on
est rendus à 3 400. Puis on dit aux producteurs
qui nous écoutent : Vous avez jusqu'au 1er mai, parce qu'on va le
fermer, là. Donc, on a atteint, on a passé les 3 200 parce qu'avec l'enveloppe budgétaire pour les montants
admissibles, on serait capables de couvrir l'ensemble des projets.
Mais c'est un chantier, un, de modernité
parce qu'on va refaire des bâtiments puis on va faire des équipements, donc, qui sont plus efficaces énergétiquement. Et
donc c'est le chantier le plus moderne. Mais c'est nécessairement, de base, là, une question d'accès aux marchés. Il y a...
dans des pays, si on veut rentrer, si tu n'as pas fait ton bien-être
animal, oublie ça. Après ça, il y a peut-être aussi, si on rentre en Europe, la
traçabilité. Alors, vous avez eu des épiceries... En Europe, ça fait longtemps que ta traçabilité est là. Tu prends ton
morceau chez Carrefour ou Delhaize, si tu prends ton morceau de viande puis tu mets ton «laptop»
dessus, tu es capable de connaître la provenance, la ferme, l'origine, le
boeuf, l'animal, la section. Donc, c'est très, très, très détaillé. Ils sont
très en avance.
On
ne va pas rentrer en Europe avec des concepts passés, on va rentrer en Europe
avec ce qu'on a... des thèmes valorisants,
des... on a aussi, donc, le bien-être animal et la traçabilité. Ça va être des
vecteurs de croissance fort importants parce
qu'on est technologiques maintenant puis on veut connaître l'origine, non
seulement la qualité du produit, le mode de production puis le mode de transformation. Ont-ils ajouté quelque chose
dans la transformation qui ne correspond pas à mes indices de santé? Avec ou sans nitrites? On a vu,
même, je vois, là, qu'Olymel fait une campagne sur les nitrites. Ce
n'est pas par hasard. Ce n'est pas parce que
c'est le fun. C'est parce que le consommateur a dit : Moi, je n'en veux plus, de nitrite. Alors donc, ils font un effort d'enlever ce produit-là dans la chaîne
d'alimentation puis se différencier dans les produits.
• (17 h 40) •
Le
Président (M. Hardy) :
Merci, M. le ministre. C'est tout le
temps que nous avons, M. le député de Chapleau. Maintenant, je cède la
parole à l'opposition officielle. M. le député de Berthier, pour
19 min 30 s
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. Écoutez, on va parler chiffres, on ne peut pas y
échapper. Alors, j'ai un beau petit
tableau ici, M. le Président, là. Alors, si on regarde, là, en 2013‑2014... Et
là on parle des crédits, on est à l'étude des crédits ici, là, hein? Alors, si on regarde, en 2013‑2014, le budget
du MAPAQ était de 1 084 000 000 $, et on voit les coupures, là, dans les différents budgets qui
ont suivi, là, hein, des coupures année après année. Et là, aujourd'hui,
là, en 2018‑2019, le budget, il est de 900 millions au MAPAQ, et on parle
des crédits ici, là, aujourd'hui, dont on parle.
Le
ministre nous a annoncé 349 millions dans sa nouvelle politique
agroalimentaire, je dis agro parce que bio, on pense, des fois, à culture biologique, mais je trouve qu'agro ça va
mieux. Donc, politique agroalimentaire, ils annoncent 349 millions. Là-dessus, il y a déjà un
38 millions qui est prévu dans les budgets, il est déjà là. On le
soustrait, on arrive à 311 millions.
Ce 311 millions là est sur cinq ans, on le divise par cinq, ça fait en
gros 60 millions par année. Le gouvernement a coupé, en moyenne, par année, budget après budget,
année après année, en moyenne, 176 millions. Ça veut dire, là,
qu'il manque 100 millions par rapport à 2013‑2014, il manque
100 millions de dollars dans le budget du MAPAQ.
Et
le ministre nous annonce, en grande pompe, avec le premier ministre, une
politique agroalimentaire, mais avec 100 millions de moins pour
faire fonctionner le MAPAQ. Alors, M. le Président, ça ne fait pas très, très
sérieux. On s'entend, là, il y a quelque
chose qui ne marche pas, les moyens ne sont pas là. Et je ne suis pas le seul à
dire, plusieurs sont sortis pour dire
que les moyens n'étaient pas là. Alors, on peut parler longtemps des chiffres,
mais c'est une réalité, il manque
100 millions, et le gouvernement nous présente une politique
bioalimentaire. Alors, M. le Président, d'abord, sur les chiffres,
j'aimerais entendre le ministre. Dans le même temps de parole, s'il vous plaît,
là, on respecte...
M. Lessard : ...j'ai expliqué tantôt à ma collègue de Mirabel,
en fait, comparer des pommes puis des patates. En fait... Mais reculez plus que ça. Quand ça allait
hyper mal, dans l'agriculture, ce
n'était pas pour payer une nouvelle régie d'installation, c'était pour payer juste le prix du marché qu'il n'avait
pas. Il se retournait, il dit : Moi, ça me coûte 100 $, produire un agneau, je le vends 80 $. J'ai
besoin d'assurance, donnez-moi de l'assurance, ça va mal, montez
l'enveloppe de La Financière.
D'ailleurs,
une critique. Moi, je suis vieux, là, ça fait longtemps que je suis icitte,
puis, dans mon temps, vous aviez plafonné
à 300 millions l'aide à La Financière agricole, mais ça en coûtait
305, 325, 375, ça allait mal, mais vous ne mettiez pas les budgets. Mais
M. Landry avait dit, dans le temps : Non, non, c'est suffisant, ça va
coûter ça. On a monté à 600 millions,
La Financière agricole, pas 300, c'était 305. On l'a monté à
600 millions juste pour payer la différence entre ce que ça coûte produire puis ce que je vends dans
le marché. Les producteurs agricoles, ils ont eu de la difficulté, il y
en a qui ont sorti, il y en a qui sont
restés, etc. Aujourd'hui, ça va bien. Quand il produit, il vend plus cher que
qu'est-ce que ça lui a coûté produire. Il dit : De l'assurance, je
n'en ai pas besoin.
La
preuve, dans le 900 millions de cette année, O.K. Prenons l'expérience de
l'année passée, il y a 400 quelques millions
qui sont allés à La Financière couvrir les prêts, les assurances. Bien, à
la fin, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Ça va bien, ils n'en ont pas demandé. Ils ont un surplus de
125 millions à la fin de l'année, juste pour couvrir des risques. Là, j'annonce... puis ça ne se peut pas
que tout le monde s'est trompé, quand on a lancé le dernier budget parce
que tout le monde a dit : Bien, c'est
une bonne nouvelle, il investit de l'argent, et non pas dans la remise du coût
de production, il a annoncé de
l'argent pour que je m'améliore dans ma production, dans ma régie d'élevage,
dans mes équipements, dans mes choix technologiques, dans la
transformation.
Je termine là-dessus,
c'est ça, là, auquel on ne compare pas vraiment les mêmes affaires.
Le Président
(M. Giguère) : Merci. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : Merci,
M. le Président. M. le Président, est-ce que le ministre peut m'expliquer pourquoi, dans la première année, là, 2018‑2019, la somme de 59,1 millions va être... est dans le Fonds de suppléance? On sait que le Fonds
de suppléance, depuis de nombreuses années, augmente budget après budget. On
est parti de 1 milliard, on est rendu à
1,7 milliard ou à peu près, le Fonds de suppléance, puis on sait que,
souvent, le Fonds de suppléance, les sommes qui sont mises là ne servent pas toujours ce pour quoi ils ont été mis là.
Pourquoi le ministre n'a pas été capable de s'assurer que le
59,1 millions soit vraiment attribué au MAPAQ mais plutôt pris dans le
Fonds de suppléance?
M. Lessard : Bien, écoutez, c'est soit qu'on l'a dans le budget
en général ou dans le Fonds de suppléance, qui est le fonds de sécurité.
Moi, je vais vous dire de quoi, quand je demande au producteur, là, puis qu'il
me demande de l'investissement, il dit-u : Aïe! attends un peu, aïe!
L'aurais-tu pris, toi, dans le Fonds de suppléance ou tu l'aurais pris
dans les revenus anticipés du Québec? Non, non, il me dit : Paie, parce
que j'applique le programme.
Moi, je dis aux producteurs qui nous
écoutent : Le 1er mai, c'est la date limite. 3 400 projets de
reçus sur cinq ans, c'est le plus grand
chantier, puis quand ils vont faire la dépense, là, on va avoir vraiment
un chèque. La provenance, là, ça, c'est, oui, on est dans des
mathématiques fines; ils s'en sacrent un peu, là, honnêtement, là.
M. Villeneuve : Sauf que l'histoire nous enseigne que le Fonds de
suppléance, parfois, les argents qui sont mis là ne vont pas nécessairement là où, au départ, on a pensé qu'ils iraient.
Mais, bon, je comprends le ministre, je ne
veux pas faire de blague avec ça,
c'est... Moi, je ne trouve pas ça très drôle de voir qu'on n'a pas été capable,
que le ministre n'a pas été
capable d'attacher cette somme-là directement au MAPAQ.
Ceci étant
dit, M. le Président, j'aurais un document à déposer au
secrétariat, M. le Président. Et on a des copies pour tout
le monde. Ce serait le fun que tout le monde puisse avoir le document, là, en main. En fait, on va vous déposer
un tableau de comparaison des objectifs
avec la souveraineté alimentaire. Vous savez que le député d'Abitibi-Ouest avait déposé en 2013 une politique de souveraineté alimentaire, qui a été tablettée par votre gouvernement, mise sur une tablette. Et on
s'est amusés à faire des comparaisons avec ce que le gouvernement a déposé comme politique agroalimentaire, et c'est fascinant, comme dirait un commentateur à la
télévision régulièrement, alors, c'est fascinant de voir, M. le Président, à quel point il y a des
similitudes. Alors, on vous le dépose.
Et d'ailleurs, à ce sujet-là, on a M. Jean Pronovost qui a dit... il
dit : «En 2013, le gouvernement péquiste de Pauline Marois a présenté une politique
de souveraineté alimentaire
misant sur l'achat local et l'augmentation des exportations. Et voilà
qu'aujourd'hui la nouvelle politique du gouvernement libéral reprend
essentiellement les mêmes thèmes.»
Si on regarde
une autre déclaration : «On n'a pas de grande révolution dans le contexte
d'une difficulté pour les États à faire valoir une réelle souveraineté
en matière agroalimentaire — on
n'a pas de grande révolution, hein, c'est clairement
dit — explique
le chercheur David Dupont. On cherche plus à adapter le ministère et les
orientations. Il n'y a pas de grande mesure qui bouscule l'état des
choses dans la politique.»
Et là on a
d'autres citations, M. le Président, entre autres celle de M. Sansfaçon,
qui dit : «Québec a présenté la semaine
dernière sa politique bioalimentaire 2018‑2025. Une politique que l'on
peut qualifier pour le moins de modeste, voire d'ignorante des menaces du commerce international autant que de
l'évolution rapide des exigences du consommateur. En somme, une
politique préélectorale conçue pour plaire à ceux qui profitent du statu quo.»
M. le
Président, vous avez le tableau devant vous, là, regardez ça, là, le
gouvernement libéral quand il est arrivé au pouvoir en 2014 l'a tablettée
et n'a pas mis en oeuvre la politique déposée par mon collègue d'Abitibi-Ouest.
On a perdu
quatre ans, quatre ans, et là, on arrive, le gouvernement dépose sa politique
et regardez la similitude. C'est
quand même assez fascinant d'avoir perdu quatre ans, puis on a perdu quatre
ans, M. le Président. Ce n'est pas moi personnellement, là, mais c'est
le monde agricole qui a perdu quatre ans.
Est-ce que le
ministre, M. le Président, peut admettre qu'il aurait dû s'assurer que la
politique qui avait été déposée en
2013, elle était bonne, de un, est-ce qu'il peut admettre ça? Est-ce qu'il peut
admettre aussi que ce fut une erreur que d'avoir fait ce qu'ils ont
fait, M. le Président, de l'avoir tablettée?
Document
déposé
Le
Président (M. Hardy) : Avant de continuer, M. le député de
Berthier, je dépose officiellement le document que j'ai reçu ici. M. le
ministre.
• (17 h 50) •
M. Lessard :
Lorsqu'on a tenu les différents forums, on a reconnu le travailleur passé. En
fait, le Québec était rendu à une autre étape de sa politique. Il y a eu
plusieurs étapes. Il y a eu le sommet de 1998, qu'on a reconnu, il fait officiellement partie de la documentation
officielle du forum et du sommet incluant la politique de souveraineté
alimentaire, incluant le livre vert de mon
collègue Pierre Corbeil, qui était ministre de l'Agriculture, incluant le volet
de mon collègue Claude Béchard et
incluant les travaux que j'avais faits. D'ailleurs, la politique de
souveraineté n'avait pas été tablettée, c'est ça qui... quand le
gouvernement du Parti québécois était là, puis par la suite, avant de la
changer, on était sur la politique de souveraineté alimentaire. Il n'y a pas de
vide dans tout ça.
Les derniers programmes qui ont été issus de ça
annuellement... Vous avez déposé des budgets. Quand on est revenus, les budgets, c'était en fonction des
programmes qui découlaient de la politique de souveraineté. La
nouveauté, dans la démarche, c'est deux
choses : c'est, un, c'est d'avoir mis le consommateur au coeur — ça, tout le monde a reconnu que c'était une évolution et une difficulté pour
d'aucuns — et de
dire : Bien, ça fait longtemps que le consommateur n'a pas été au
coeur de nos affaires. Ce n'est pas une affaire de la terre à la table, c'est
une affaire de la table à la terre. Deuxièmement, c'est qu'il y a des cibles,
maintenant, qui ont été documentées, puisqu'on a fait une coconstruction. Évidemment, à force de consulter les mêmes groupes
sur les mêmes items, tout ce qu'ils peuvent faire de mieux, aujourd'hui, c'est... Ils ont dit : Regarde,
on va maintenant documenter et cibler. La nouveauté, aussi, c'est qu'elle
sera intergouvernementale. Et il y aura des
assises annuelles pour faire évoluer le modèle, pour voir si le gouvernement a
atteint ses objectifs. Elle sera coprésidée.
Il y a un comité de pilotage, donc, il y a un comité permanent au ministère de
l'Agriculture qui assure les relations avec les autres ministères et les
partenaires. Donc, nous autres, on dit, c'est une évolution.
Il
y a eu le rapport Pronovost. M. Pronovost, on a eu la chance de le
rencontrer récemment. Il a salué, il a dit : Écoute, il y a plusieurs bons éléments pour
lesquels j'ai mis de la place. C'est évolutif, la politique d'agriculture. Et
je l'ai reconnu autant
au forum, au sommet, en disant : Le travail de M. Gendron, du député
d'Abitibi-Ouest a été utile. Bon, ça démontre
que le Parti québécois a une politique de la souveraineté. On a une politique
bioalimentaire. Puis probablement que
la CAQ, à un moment donné, va avoir peut-être une politique, mais, à un moment
donné, ils vont avoir à se prononcer eux autres même. J'en suis plutôt
là, là.
Donc, pendant le
temps que la politique n'a pas été remplacée, c'est l'ancienne politique qui
vivait à travers différents programmes, tout simplement.
Le Président
(M. Hardy) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
M. le Président, M. le ministre a sûrement eu l'occasion, à l'époque,
d'échanger avec son collègue de
Brome-Missisquoi. Il était assis à la table du Conseil des ministres avec lui.
Et la disparition du site Internet du MAPAQ de la politique, elle n'est
pas... Là, elle est revenue. Comme par magie, elle est revenue. Mais elle est
complètement disparue, à l'époque, du site.
Alors, quand on me dit que ça n'a pas été tabletté, puis on s'en est occupé, je
m'excuse, là, M. le Président, mais
il y a toujours bien des limites, là, à dire des choses ici, là. Et parlez-en à
votre collègue de Brome-Missisquoi. Est-ce qu'il a été bon ou mauvais,
le temps qu'il a été là? Selon vous, est-ce qu'il a été bon ou mauvais? J'aimerais ça avoir votre appréciation parce que,
M. le Président, c'est clair que, pour l'ancien ministre de
l'Agriculture, de Brome-Missisquoi, il faisait de l'urticaire juste à la lui
montrer, là.
Alors,
M. le Président, je veux bien, là, mais là elle n'a pas été mise en oeuvre,
elle n'a pas été appliquée. On a tourné
en rond pendant quatre ans. Puis tout le monde est content d'avoir une
politique agroalimentaire, M. le Président, tout le monde est content, c'est clair. Même imparfaite, autant
soit-elle. Parce que les gens en veulent une, politique. Ils veulent avoir des orientations, des objectifs, des
cibles. Tout le monde est content de ça. Mais de me faire dire ici, là,
ce matin, là... cet après-midi, là, que,
oui, on l'a considérée puis on a mis en oeuvre, je m'excuse, mais ça, je ne
peux pas accepter ça. Et donc on a perdu quatre ans. Le monde de
l'agroalimentaire a perdu quatre ans.
M. Lessard :
On me dit, sur la publication... C'est vrai qu'il n'apparaissait plus sur le
site. Ça ne veut pas dire que ça ne
traduisait pas vos programmes que vous aviez faits. Vous me dites en même
temps : Ça y ressemble beaucoup. Si
ça y ressemble beaucoup, ça veut dire que c'est quelque chose qu'on appliquait
puis qu'on va faire, peut-être, de mieux aujourd'hui, tout simplement, de plus ciblé, de plus concentré, d'un peu
plus large. Honnêtement, tout le monde a reconnu la vertu de la co-construction de la politique
publique, là, qui est un effort additionnel, puisqu'il n'en existe pas, de
politique bioalimentaire, dans le monde. L'effort sur la souveraineté
alimentaire a été un effort. On l'a salué. D'ailleurs, on l'a reconnu. Le premier ministre en a parlé, même.
J'ai insisté que, dans ses notes d'ouverture, lui-même, il puisse en
parler, de... Puis on a déposé l'ensemble de la réglementation.
Donc, je vais... Je
n'ai pas d'autre commentaire à faire, en disant : On n'est pas...
peut-être là plus pour les personnalités. On est là pour le monde agricole et
le monde de l'agroalimentaire.
Le Président
(M. Hardy) : Merci, M. le ministre. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. M. le Président, je veux revenir sur la relève
agricole. Je veux revenir notamment
sur le FIRA. Le ministre déclare : «"Le FIRA, ça ne marche pas.
Actuellement, il reste de l'argent sur la table, et ce n'est pas normal", a affirmé le ministre à La Terre
de chez nous. "Soit le programme est mal bâti, soit il ne
répond pas aux besoins." Questionné à savoir s'il y aura d'autres annonces
que celle de la bonification des programmes de La Financière agricole du Québec, le ministre a répondu :
"Il y a un budget qui s'en vient — ça, c'était le 27 mars — qui
sera effectif pour cinq ans, et mes efforts sont mis là-dessus."»
M.
le Président, est-ce que le ministre... Parce que je lis et j'entends ce qu'il
a dit. Donc, si le FIRA, ça ne marche pas,
est-ce qu'il va s'asseoir avec les partenaires du FIRA pour regarder de quelle
façon on peut le rendre plus optimal, de quelle façon on peut aider davantage
notre jeune relève au Québec?
Le Président
(M. Hardy) : Merci, M. le député de Berthier. M. le ministre.
M. Lessard :
Oui. Ce n'est pas normal que, du temps qu'on a lancé ça, qu'il en reste encore.
Alors que tout le monde dit :
Aïe! écoute, il faut que j'en achète, il faut que j'investisse, il faut
diminuer l'investissement. Alors donc, moi, j'ai été surpris puis étonné
de voir qu'ils n'en étaient pas déjà à la deuxième génération du FIRA ou à la
troisième génération du FIRA, qui aurait été
renouvelé. Nécessairement, les partenaires, La Financière agricole, avec
la relève, ont rencontré les
différents partenaires. Parce qu'il faut se souvenir que le fonds a été
constitué, 25 %, le gouvernement, 25 %, le fonds Desjardins
puis 25 % du fonds de la CSN ou FTQ...
Une voix :
FTQ.
M. Lessard : ...FTQ, dans lequel ils exigent Desjardins. Nous
autres, on a demandé des modifications. On travaille là-dessus pour avoir nécessairement
une meilleure bonification.
Ce
que je vois aussi... Pendant qu'on avait ce fonds-là, l'industrie
bancaire s'est ajustée, a modifié dramatiquement ses outils. Ils voient bien, eux autres aussi, là, hein, que le
rendement des terres s'apprécie. Ils ont baissé leurs taux, ils ont changé leurs paramètres, puis honnêtement ça a certainement affecté le FIRA. Puis, le FIRA, il est là pour
rester, puis je pense qu'il doit toucher son objectif d'aider l'agriculteur
à diminuer son endettement et permettre d'avoir un outil de financement. Alors, c'est là-dessus qu'on travaille,
puis je pense qu'on est capables de réussir dans un avenir rapproché.
Le Président
(M. Hardy) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui, M. le Président, je veux savoir est-ce que le ministre a eu des rencontres
personnellement avec les partenaires et
quand. Bien, peut-être pas «et quand», mais est-ce qu'il a eu des rencontres ou
est-ce qu'il va avoir des rencontres,
lui? Est-ce qu'il est présent à ces rencontres-là? Parce que, là, ce que j'ai
compris, c'est que ça va se faire, mais il n'y a rien de fait, là.
M. Lessard :
Non, mais La Financière agricole n'a pas attendu, ils ont bien compris le
message quand on est rentrés dans le
décor, a rencontré... Parce que je ne suis pas au travail de tous les projets,
je travaille avec du personnel puis le ministère, puis la fédération,
ils ont eu de nombreuses rencontres, et puis on va être capables de canner ça
bientôt.
M. Villeneuve :
Est-ce que c'est possible de déposer la liste des rencontres? Est-ce qu'on peut
avoir cette information-là?
M. Lessard : Ah
oui, on va donner la liste.
M. Villeneuve :
Oui? Parfait. On l'attendra. Alors, M. le Président, c'est le Fonds
d'investissement à la relève agricole.
Il faut absolument s'assurer que les partenaires... de changer ça.
Effectivement, les banques se sont ajustées, et on a des jeunes qui veulent... des jeunes et moins
jeunes, parce que la relève, c'est des jeunes et moins jeunes, qui veulent
faire de l'agriculture, pour eux c'est une
passion. Et, effectivement, si c'est un fonds pour la relève, il faudrait
peut-être qu'il serve. M. le Président...
Le Président (M. Hardy) : Vous
déposerez votre document au secrétariat.
M. Villeneuve : Oui.
M. Lessard : Je vais déposer mon agenda, puisque mon agenda
est public, puis les rencontres qui ont eu lieu sont sûrement dans mon
agenda. Je déposerai mon agenda.
M. Villeneuve : Puis de
La Financière, La Financière qui a eu des rencontres. C'est ça? O.K.
Le Président (M. Hardy) :
Merci. M. le député.
M. Villeneuve : Dans la politique
qu'on a déposée en 2013, on avait prévu une table de concertation avec l'ensemble des partenaires, et cette table de
concertation là, je pense que, sous l'ancien ministre de Brome-Missisquoi, elle ne s'est pas bien, bien rencontrée. Et j'ai écouté
M. le ministre, M. le
Président, à son point de presse lors
de l'annonce de la politique, il était très ému de dire que c'était probablement l'ingrédient le plus important, la concertation, et je vois que dans son projet
de loi n° 172 il prévoit une
rencontre par année. Moi, j'aimerais qu'on m'explique, là, comment ça
fonctionne, s'il y a une rencontre par
année. Le ministre, il dit pourtant : C'est la clé du succès.
Son collègue de Brome-Missisquoi
a tabletté la politique. Il n'y a pas eu de
rencontre avec la table, zéro rencontre. Même si le ministre,
il dit que tout va bien, on l'a appliquée, la politique, bien, ça, c'est
un des éléments qui n'ont pas été appliqués. Puis, je suis d'accord avec le ministre,
c'est l'ingrédient de la recette essentiel, c'est de parler avec l'ensemble des
partenaires si on veut s'assurer justement de pouvoir... En fait, on est à 33 % présentement de ce qu'on trouve dans nos
assiettes qui est fait au Québec, on était à 80 % sous
M. Garon. Alors, il y a tout un travail à faire.
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard : Mettons qu'on va qualifier deux choses. Dans le
temps de M. Garon, l'offre en tablette, mettons, elle devait être un peu différente d'aujourd'hui. On ne devait pas être à 35 000 produits
en tablette, hein? À peu près 50 % des produits en tablette viennent de... Je pense que l'offre alimentaire a
un petit peu changé depuis M. Garon. On va dire ça.
Sous M. Paradis,
je pense qu'il a l'air à s'en ennuyer, le fait que... Je ne veux pas revenir
sur les démarches, mais, sur les
objectifs, hein, il y a une rencontre annuelle
obligatoire, donc, qu'on met dans la loi, dans laquelle... un, c'est
pour évaluer les paramètres, les cibles
qu'on s'est donnés. Puis quel chemin on prend? C'est par les filières. Dans la
démarche pour bâtir la coconstruction de politiques publiques, c'est l'approche
filières. Donc, dans la dernière année, il y a eu 12 rencontres filières,
auxquelles j'ai pilotées toutes personnellement. On va donc... Il y a un
secrétariat qui est créé pour, donc, travailler avec les partenaires, le
secrétariat a travaillé aussi avec les autres ministères, puis on aura un événement
annuel. Puis, pendant cette année-là, il
y a quatre orientations qui ont été lancées, il y a des chantiers qui sont ouverts, et comment maintenant tout le monde va être mis à contribution pour participer à ces chantiers-là puis les
faire évoluer. Puis, annuellement, on va se rencontrer pour dire ensemble, avec les consommateurs, les
gens préoccupés par le poids, les
producteurs, transformateurs, distributeurs, exportateurs, etc., et les
territoires, donc incluant les deux fédérations des municipalités,
comment les cibles ont été atteintes, doivent être modifiées ou quels moyens
n'ont pas fonctionné.
Alors, ce
que je comprends, c'est que, si on appelle le projet de loi — un, deux, trois, il y a
à peu près quatre articles — on est
capables de le voter sur-le-champ, et comme ça on s'assurera qu'il y aura
une pérennité des politiques agricoles, qui pourront évoluer
annuellement.
Le Président (M.
Hardy) : Merci beaucoup, merci beaucoup. Quatre secondes, trois
secondes...
M. Villeneuve : Nous, on
n'aurait pas scrapé une politique.
Le Président (M. Hardy) : Merci. Merci
bien.
Compte tenu de l'heure, la commission suspend
ses travaux jusqu'à 19 h 30. Merci.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 19 h 29)
Le Président
(M. Hardy) : Alors, à
l'ordre, s'il vous plaît! La Commission
de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles reprend
ses travaux. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Agriculture, Pêcheries et
Alimentation pour l'exercice financier 2018‑2019.
Nous
poursuivons nos travaux avec un bloc d'échange d'environ 20 minutes. Je
vous rappelle que la mise aux voix des crédits sera effectuée à la fin
de l'étude de ce volet. Donc, M. le député des Îles-de-la-Madeleine, la parole
est à vous pour 16 minutes.
M.
Chevarie : Merci, M. le Président. Vous allez me permettre, M.
le Président, de passer un petit
message rapide, un petit message commercial. Je disais tantôt, avant la
pause, que la pêche était en pleine ouverture, Gaspé en fin de semaine,
les Îles-de-la-Madeleine l'autre samedi, le 5 de mai, et puis j'invite la population
du Québec et tous les parlementaires, quand ils se
présentent à leur poissonnerie favorite ou encore dans les épiceries, et je
pense bien que M. le ministre va être
entièrement d'accord avec moi, d'exiger les produits marins du Québec. Je le
mentionnais, c'est des produits de
très grande qualité, extrêmement appréciés. Donc, n'oubliez pas de demander à
vos épiciers les produits marins du Québec, et particulièrement les
crustacés, homards, crabes, crevettes.
M. le
Président, je vais aborder le thème de la gestion de l'offre et des accords
internationaux. Et je veux aborder ce thème-là
parce qu'au cours des derniers mois le principe de la gestion de l'offre a été
au centre de bien des discussions dans les
médias, et on a apporté beaucoup d'importance à ce sujet-là, parce
qu'évidemment c'est important pour le Québec et c'est important pour le Canada. Et c'est revenu à l'agenda assez
rapidement, parce qu'avec l'élection de M. Trump, les négociations sur l'ALENA et d'autres aussi... Et vous
allez me permettre de parler des autres accords internationaux mais très rapidement, uniquement pour le bénéfice de
nos auditeurs, afin de les informer davantage, parce que l'ALENA, c'est assez connu, je pense, de l'ensemble de la
population du Québec et du Canada, mais peut-être que les deux autres
accords sont moins connus, et il serait pertinent d'en dire quelques mots.
L'ALENA, on
sait tous que c'est un accord de libre-échange nord-américain. C'est trois pays
qui sont concernés, les États-Unis, le Mexique et le Canada. Ça, je
pense que c'est acquis pour tout le monde.
Mais le
PTPGP, c'est autre chose, et c'est un accord de partenariat, également,
international, c'est l'Accord de Partenariat transpacifique global et
progressiste. Et ça comprend 10 pays, qui sont concernés : le Canada,
bien sûr, le Brunei, le Chili, le Japon, la
Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, Singapour et le Vietnam. Alors ce
sont 10 pays qui ont conclu une
entente ensemble. Et j'imagine qu'éventuellement, quand le ministre aura la
parole, il pourra peut-être en parler davantage.
On a
également l'autre accord qui s'appelle l'AECG, l'Accord économique et
commercial global, qui concerne le Canada
et l'Union européenne. Alors, c'est un accord de très grande importance. On sait
que l'Union européenne, c'est près de 500 millions de
consommateurs, d'habitants. Alors, c'est majeur comme traité entre les États.
Donc, ces négociations et pourparlers ont
suscité certaines craintes, particulièrement dans le monde agricole, concernant
la gestion de l'offre et pour l'ALENA, pour ce qui est à venir, parce que
l'ALENA, elle est en pleine négociation. On
sait qu'il y a eu des rondes de négociation, mais tout n'est pas conclu et tout
n'est pas ratifié encore. Mais, en ce qui concerne les deux autres
accords, l'AECG et le PTPGP, ce dernier qui comprend 10 pays, il y a eu...
les négociations ont été faites, et on est
éventuellement dans l'application ou l'actualisation, si ma mémoire est bonne,
de ces ententes-là. Dans les deux dernières
ententes, il y a eu certaines concessions qui ont été faites. Et,
vous savez, dans les accords internationaux, je vais employer l'expression anglaise, c'est du «give and take»,
c'est des compromis, c'est des échanges,
c'est des grandes discussions sur les barrières tarifaires et autant que
possible de lever ces barrières tarifaires là. Et donc, dans cette négociation avec l'ALENA, il y a un grand enjeu... il y en a
plusieurs, mais un grand enjeu qui préoccupe beaucoup
le Québec et le ministre, qui est le secteur bioalimentaire et le volet de la
gestion de l'offre. Et à cet effet-là je sais, M. le Président, que le ministre
est très, très sensible à ce dossier-là et qu'il a été vigilant depuis le début
des négociations au
niveau de l'ALENA, mais j'aimerais ça
que le ministre puisse, M.
le Président, nous exposer ces
enjeux puis nous présenter l'état actuel des négociations sur ce dossier-là.
• (19 h 30) •
Le Président (M. Hardy) : Merci,
M. le député des Îles-de-la-Madeleine. M. le ministre.
M. Lessard : Oui. Merci,
M. le Président. Merci, donc, à mon collègue
des Îles-de-la-Madeleine, donc, qui est préoccupé, comme nous tous ici, sur la négociation, premièrement, de l'ALENA, la renégociation dans une démarche unilatérale enclenchée par le président américain,
qui, nécessairement, a amené dans la tourmente autant le Canada que les Mexicains. Évidemment, cette entente-là ne peut être conclue qu'à trois
mais peut être dénoncée par un. Et les processus de mise en oeuvre ne
sont pas si clairs, puisqu'ils sont accompagnés d'un processus législatif.
J'ai eu
l'occasion, donc... puis en le rappelant, parce que mon collègue
vient des Îles et, non, les produits de la mer ne sont pas touchés par le secteur de l'ALENA pour
l'instant, de toutes les discussions, principalement l'acier et, donc, le secteur de l'automobile qui conditionnent beaucoup les échanges commerciaux,
actuellement, les méthodes de règlement de différends. Les Américains ont ouvert sur beaucoup de protectionnisme
américain, sur la saisonnalité, donc d'importer moins pendant qu'ils produisent plus, pendant les périodes de récolte,
donc, qui a fait sauter un peu les Mexicains quant à la production de
maïs, principalement, pour leurs récoltes, ou leurs produits de fruits et
légumes pendant qu'ils sont à maturité, au
sud, puis ils ne pourraient pas les exporter vers les États-Unis. Donc, on a vu...
Et la révision périodique, donc, après...
tous les cinq ans, là, du... processus de renégociation perpétuel, là, qui a
été évoqué par le président... beaucoup de propositions drastiques puis, nécessairement, beaucoup... La stratégie
du président américain, c'est : On produit plus aux États-Unis pour nourrir le Canada puis le Mexique
puis en même temps on brise... on empêche les entrées des intrants
canadiens ou mexicains vers les États-Unis. Ça résume en peu de mots.
J'ai participé aux échanges puis aux
négociations à Washington, à Mexico et à Montréal. Actuellement, notre représentant, M. Raymond Bachand, qui a été
nommé par le Québec, est en lien, donc, avec les négociateurs à
Washington. J'ai eu un entretien avec lui ce
matin par texte. On a une rencontre, demain, téléphonique avec le GO5.
Mme Freeland, la ministre canadienne,
qui est responsable des négociations, rencontre les partenaires américains,
rencontre les négociateurs mexicains. Le président semble dire qu'il y a
une entente possible.
• (19 h 40) •
La section
agricole n'est pas touchée, pour l'instant, dans ces affaires-là, mais on dit
tout le temps de demeurer vigilant,
parce que le Canada est dans cette négociation-là pour les mauvaises raisons.
Le président américain a évoqué, en passant,
au Mexique... au Wisconsin, le fait des ingrédients laitiers, c'est-à-dire il a
dit : On a un surplus de production de lait aux États-Unis. Spécifiquement, on fait des usines d'ingrédients
laitiers, là. Quand on a livré du lait frais, de la crème, du yogourt, etc., ce qu'il reste, à la fin, on le
fait sécher puis on envoie ça dans les fromages canadiens, qui deviennent
de plus en plus américains, c'est à peu près
le coeur... et deux usines, principalement, qui sont installées à New York
spécifiquement pour faire du dumping
canadien. Alors donc, le Canada a pris en charge sa propre gestion des laits et
a créé une classe 7, une classe
spéciale pour les ingrédients laitiers, qui fait en sorte que tout le cycle du
vivant du lait jusqu'à son ingrédient
laitier, à la fin, la protéine laitière, rentre maintenant dans la composition
des fromages. On peut dire à tout le monde
qui nous écoute : Le fromage canadien n'a jamais été autant canadien qu'il
l'est actuellement, puisque
maintenant nous ne faisons plus entrer d'ingrédients, de surplus laitiers
américains dans la composition de nos fromages.
Une fois ça
réglé, on s'est aperçu aussi que les Américains ne faisaient pas rentrer
eux-mêmes les ingrédients laitiers dans la composition des fromages
américains. Depuis qu'ils ont découvert ça, on se demandait, puis je me posais
la question : Est-ce que les deux
usines de New York sont fermées? Non. Elles produisent plus que jamais mais
pour le marché américain. C'est pour ça qu'on a moins réentendu parler
un petit peu de fromage, puis de lait, puis de gestion.
Est-ce qu'ils
sont toujours en demande? Oui. Et la réponse canadienne a été, puisqu'on a signé d'autres ententes... Donc, j'étais content que, dans l'Asie-Pacifique,
on signait aussi avec le Mexique. Donc, non seulement... Si le président
américain devait briser l'accord de l'ALENA,
nous avons déjà une entente de libre-échange, donc, avec le
Mexique, qui a été ratifiée à Santiago récemment. On n'exporte pas
beaucoup, je les ai rencontrés, le secrétariat à l'agriculture du Querétaro, mais on a des opportunités. C'est des
mangeurs de porc, ils font des céréales, on a d'autres produits à valeur
ajoutée qu'on peut leur envoyer.
Ceci étant
dit, on a signé l'Asie-Pacifique, c'est-à-dire un nouveau marché, dans lequel
les Américains étaient déjà, parce
qu'il y a des concessions qui ont été données. Donc, c'est des deux côtés. On
donne, ils rentrent aussi. Alors donc, l'Australie,
qui n'a plus de quota, qui n'a plus de gestion de l'offre puis qui... pourrait
atteindre les marchés québécois. Alors,
la réponse du gouvernement canadien a été : Si les Américains veulent de
l'accès additionnel, c'est qu'ils signent l'entente de l'Asie-Pacifique, qui donne l'accès à 3,5 % dans le
secteur laitier et les autres secteurs de la volaille et des oeufs.
Donc, c'est par ce mécanisme-là qu'ils entrevoient la négociation.
Donc, on suit
ça de près. Évidemment, il y a des opportunités dans le marché européen, mais
on a des normes à monter. Le
bien-être animal en faisait partie. Pour certains produits, donc, ils n'avaient
pas... exemple, la canneberge, les bleuets,
ça a été instantané, la demande, plus l'escalade, parce qu'on voit que, dans
l'instabilité des négociations, dans... le président Trump qui dit : Je vais vous imposer une taxe sur
l'aluminium puis une taxe sur l'acier, bien, la contre-mesure européenne a dit : O.K., je ne veux plus que
tu rentres tes boissons alcooliques, dont le Jack Daniel. Je ne veux plus
non plus que tu rentres ta canneberge, parce
qu'ils sont des grands producteurs de canneberge aussi. Ils ont demandé au
Canada, dont le Québec, qui est le premier producteur biologique au Canada et
peut-être même en Amérique, de rentrer toute la production, maintenant, sur
l'Europe pour contre-mesure à une mesure protectionniste américaine.
Donc, on vit
quand même de l'instabilité, des opportunités mais de l'instabilité.
Évidemment, nos producteurs de canneberges
ne peuvent pas miser leur investissement dans l'incertitude qu'il n'y aura pas
une permanence du marché. On a ouvert
sur 100 millions d'Européens, l'Asie-Pacifique est une opportunité. On a
une possibilité de... maintenant, juste les produits de la mer. Donc, aux États-Unis, on rentrait, il n'y avait pas
de tarif. Maintenant, on est capable de rentrer avec nos produits en Europe, des produits de la mer. Donc,
avec les mêmes quantités de produits, on est capables d'aller chercher une meilleure valeur commerciale. Et, si on le
travaillait juste un peu pour voir comment les Européens mangent leurs produits... Donc, on est capables d'ajouter, dans
la recette de la transformation des produits de haute qualité. Donc, je
pense qu'il y a une occasion à saisir,
puisqu'actuellement les meilleures prises sont vendues, on voit, avec le Japon,
qui est une opportunité de rentrer plus de porc, etc., pendant que les
Américains se chicanent.
Alors donc, il y a des opportunités
puis il y a des «à faire attention» dans nos accords. Donc, le Québec s'est
ouvert sur le monde, mais nécessairement ça crée aussi parfois des
incertitudes.
Donc,
ce qu'on souhaite, c'est que, si le... que l'ALENA puisse se régler pour la
stabilité mais pas au détriment de sacrifier une partie de son agriculture.
Se nourrir sur une base régulière... La gestion de l'offre, pour ceux qui nous écoutent, tu sais, on produit des oeufs, de la
volaille et du lait sans faire de surplus, pour rien que nourrir notre
monde. Mais, pour éviter qu'il y ait de
l'instabilité, on met des tarifs assez importants à l'entrée. On donne des contingents pour
certains pays pour entrer chez nous. Donc, comme ça, on assure une stabilité du
revenu, les approvisionnements. Les transformateurs
ne se posent pas la question s'il va y avoir du lait pour la transformation
cette semaine. Le lait a été ramassé, les
livraisons vont être faites, le fromage, la crème fraîche, la crème 1 %, la crème champêtre, la crème à 35 %,
la crème pour faire cuire, la crème
pour faire ça, le beurre qui est en explosion parce que les pâtissiers, et
etc., font la promotion. Et on
remercie Ricardo et compagnie, là, de continuer de faire la promotion de faire
une saine utilisation des produits locaux.
Ça
fait que c'est dans cet environnement-là qu'on évolue actuellement. Mais je
suis très fier de la gestion de l'offre au Québec. Et puis les
Américains défendent d'autres régimes de protection.
Le
Président (M. Hardy) : Merci, M. le ministre. Maintenant, le
temps du gouvernement est écoulé. Je reconnais le deuxième groupe
d'opposition pour 18 minutes et je cède la parole à Mme la députée de
Mirabel.
Mme D'Amours :
Merci, M. le Président. J'aimerais aborder le sujet sur les producteurs de
grains. Je sais qu'il y a eu un quiproquo entre le président des
producteurs de grains et le ministre, mais j'aimerais que le ministre fasse abstraction à ça puis qu'il réponde à tous les
producteurs de grains qui sont inquiets. J'en ai rencontré plusieurs, j'ai
eu beaucoup de courriels, puis l'enjeu du
secteur du grain est important. J'ai eu des points, là, je me suis mis des
points parce que ça revenait souvent
dans les discussions, et il y a eu des décisions qui ont été prises par le
gouvernement au cours des dernières années, et ça a emmené une certaine
inquiétude.
Donc,
il y avait des points comme, je vais vous les lire, là, abolition de la
protection financière contre les cycles du bas prix du grain, l'absence d'entente sur le fonds du
38 millions du Programme d'assurance stabilisation des revenus agricoles pour le maïs grain et le soya, absence
du programme financier suffisant pour aider les producteurs à respecter leurs obligations environnementales, absence de
compensation pour les restrictions de la culture bande riveraine,
taxation du carbone et absence de
réciprocité des programmes de compensation. Il y en a eu d'autres, mais c'est
ceux qui revenaient le plus souvent.
Alors,
moi, j'aimerais ça savoir quelles sont les mesures concrètes que le ministre
entend mettre en place pour corriger cette situation-là puis rassurer
les producteurs agricoles de grains.
• (19 h 50) •
M. Lessard : ...donc, du président, que j'apprécie outre
mesure. La seule affaire, c'est qu'ils nous ont envoyé une lettre de
sept... ce qu'ils appelaient les sept erreurs, mais je ne suis pas d'accord
avec ces annonces-là.
Premièrement, on va
en prendre un assez simple à régler. Quand ils ont eu à voter à savoir est-ce
qu'ils maintiennent de rester dans
l'assurance stabilisation, donc, dans un régime collectif plutôt qu'un régime
individuel, les producteurs de maïs,
soya ont voté pour aller, donc, dans un régime individuel des Agri au lieu de
rester sur le régime général.
Les
producteurs ont été remboursés de la contribution, c'est un tiers, deux
tiers : un tiers, le producteur; deux tiers, le gouvernement. La part du producteur a été
remboursée. Il restait la part du gouvernement dans les surplus de La
Financière. Ça n'appartient pas aux producteurs de grains, ça appartient à tous
les producteurs. Ce montant-là a été récupéré puis réinvesti dans la politique
agricole. Donc, juste dire cet élément-là, pas faire beaucoup de sparages par
rapport à ça.
Maintenant,
les producteurs de grains ont besoin, ça, c'est sûr qu'ils ont de besoin...
Parce qu'évidemment on essaie d'utiliser
moins de pesticides possible. Quand tu produis des grandes cultures puis que tu
es rendu que même la graine est enrobée
de pesticides, peut-être que l'industrie est allée un peu trop loin sur
certains de ces pesticides-là, donc ce qu'on a appelé les néonics,
certains pesticides, incluant les pesticides qui sont déjà sur la graine qu'on
va planter, même si peut-être tu n'en as pas besoin. C'est ça, le plan, qui a
été de réduire l'utilisation des pesticides au Québec.
Il
y avait 14 millions... Donc, la deuxième affirmation, c'est qu'ils n'ont
pas d'aide. Il y a 14 millions de dollars qui ont été annoncés dans le budget de l'an dernier
pour des mesures de soutien en services-conseils, des montants versés
directement à l'entreprise, un accompagnement. Malgré qu'il y a des règles,
etc., il y a 14 millions qui est mis à leur contribution. Dans le budget qu'on a eu récemment, il y a 11,9 ou
11,5 millions de dollars additionnels dans le but d'aider aussi à la gestion des sols, l'amélioration de la terre. Plus, je ne sais pas, mais ça doit
bien être des céréales, les productions biologiques. En général, les
grandes céréales de ce monde, le blé, etc., le blé pour consommation humaine,
qui va certainement arriver, selon même M. Overbeek, donc, les
productions, quand on dit «biologiques», c'est des productions sans pesticide, mais il y a
un accompagnement pour les aider dans la transition, vous avez eu l'occasion
de le faire tout à l'heure. Donc, il y a un plan qui accompagne les
producteurs de grains.
Ce
qu'ils me disaient, toutefois, comme c'est des propriétaires de champs sans
bâtisse, évidemment, dans le plan de bien-être animal, puis d'amélioration, puis d'achat d'équipement, c'est sûr qu'ils
ne sont pas là, là. Eux autres, je
pense, souvent, il n'y a même pas de clôture pour les séparer. Donc...
Une voix :
...
M. Lessard :
Pardon?
Une voix : Les séchoirs à
grain.
M. Lessard : Les séchoirs à grain, oui, c'est vrai. Donc, ils
peuvent acheter des équipements pour sécher plus rapidement.
Mais évidemment
ça ne doit pas leur donner un mauvais coup de main quand j'augmente le nombre
de troupeaux, par exemple, qui mangent ces céréales-là, hein, parce que
c'est des céréales souvent dédiées non pas à la consommation humaine mais à la consommation animale. Donc, si
j'augmente le troupeau à 600, à 800 unités animales par porcherie,
qui... Ils mangent quoi? Ça mange des céréales. J'améliore les bâtiments pour
faire plus de troupeaux, les troupeaux grossissent.
Ça mange quoi? Ça mange des céréales. Qui produit des céréales? Les producteurs
de grains. Évidemment, ça ne doit pas être négatif pour eux autres.
Sauf qu'il y avait un plan d'accompagnement. Alors, on a fait le plan d'accompagnement. Il
faut se rasseoir. On a deux plans sur
la protection phytosanitaire, etc.,
l'enseignement, c'est de l'éducation, de l'accompagnement. On donne des
dollars pour les aider. Alors, il faut rien que voir, maintenant...
Puis j'ai dit : Moi, jusqu'à maintenant, savez-vous quoi? Il n'y a personne qui
m'a retourné de chèque.
Le Président (M. Hardy) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours : C'est tellement logique, ce que le ministre dit. Mais en pratique
ce n'est pas nécessairement ça qui
arrive, parce que, quand tu n'es pas compétitif, ceux qui ont du
bétail, ils ne prendront pas du grain plus cher, ils vont l'acheter au moins cher. Donc, si les Québécois,
les producteurs de grains québécois ne sont pas capables d'être compétitifs,
ils ne vendront pas leur production.
Puis, quand tu arrives à... tu as une façon de
faire, tu as une façon de procéder, puis du jour au lendemain on t'annonce que
ce n'est plus ça que tu dois faire, qu'il n'y a même pas eu de transition, que
c'est radical... Moi, je les comprends quand
ils me disent : Bon, on fait quoi? Comment ça se fait que le MAPAQ, ce
n'est pas lui qui s'occupe de la gestion des pesticides dans ce cas-là? Parce
qu'il faut qu'il y ait une transition. Bien non. Tout de suite, on... Donc, je
les comprends.
Puis en même
temps, tu sais, depuis tantôt on parle que ça va quand même pas si pire, en
agriculture, puis que tout va bien,
puis que... La politique bioalimentaire, là, ce qu'on entendait du premier ministre, c'est qu'il disait : Bon, vous allez avoir... on va voir, là, au Québec,
ça va doubler, les productions. J'étais là quand il a fait l'annonce puis
j'étais là quand il a dit ça. C'est
sûr que c'est le fun, c'est impressionnant de l'entendre, mais on va doubler
dans quoi si on a un contingent avec
le poulet, avec les oeufs, avec le lait? Et d'ailleurs bravo, parce que
nos producteurs vivent bien, ça fait vivre nos régions. Mais on va
doubler dans quoi? Dans le grain? Dans les petits fruits?
Puis là, si
on s'en va dans les petits fruits ou dans les légumes, la problématique qu'ils
vivent, et ça fait longtemps qu'ils en parlent, c'est le salaire minimum qui va arriver. Puis plus on avance dans le temps, là... Parce que,
dans les années passées, on avait beaucoup,
beaucoup de travail avec un certain profit. Là, il faut
faire quasiment le double du travail pour avoir le même profit. À un
moment donné, on va arriver au zéro,
là, on va arriver... avec le 15 $, on va arriver au zéro.
Si on n'est
pas capable de garder nos producteurs en vie, on va doubler quoi? Tu sais, la
production de petits fruits au Québec,
il ne faut pas regarder nécessairement ce qui va se passer dans deux années, il faut
regarder ce qui va se passer dans
10 ans, dans 20 ans, dans 50 ans, quand la Californie n'aura
plus d'eau. On n'en aura plus, de fraises de la Californie. On va avoir, par exemple, des fraises du Québec,
qu'on va peut-être pouvoir vendre à la Californie. Mais, en
attendant, c'est la même chose pour les
producteurs de grains. Si on n'est pas capables de les aider à faire la
transition puis à supporter ces gens-là, puis qu'ils aient un prix
compétitif, comment voulez-vous qu'ils réussissent puis qu'ils restent en vie?
Qu'est-ce qu'on veut? On veut que les fermes
arrêtent? Tu sais, moi, je me pose tout le temps la question :
375 millions, là, je ne me souviens plus du chiffre exact, pour la
politique, bien, est-ce que c'est assez? Est-ce qu'on est en train de choisir
certaines productions avec ça? Moi, je me pose réellement la question. Veut-on
garder nos producteurs en vie?
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard : Non,
mais c'est intéressant, c'est intéressant. Elle posait la question :
Est-ce qu'il y a eu une transition? En fait,
quand les producteurs de grains ont choisi d'abandonner l'ASRA pour les Agri,
en 2016, ils ont eu une rétroactivité de 60 millions de dollars
comme mesure de transition.
Une voix : ...
M. Lessard : Non,
mais je veux terminer. Non, mais c'est parce que...
Mme D'Amours :
...parce que, M. le ministre, je m'excuse, j'étais à l'AGA des producteurs de
grains puis je peux vous dire que la question qui a été posée, puis pour
l'ensemble, là, des gens qui nous écoutent, c'était une question fermée. Ce n'était pas nécessairement un choix,
c'était soit un ou soit l'autre. Ce n'était pas : Qu'est-ce que vous
voulez garder? C'était soit un ou soit l'autre. Ça fait que c'est une question
fermée, dirigée et...
M. Lessard :
Oui, parfait. Donc, c'est un ou l'autre. Mais qui décide? C'est les
producteurs, de passer d'un plan collectif
à un plan individuel. Puis il y en a qui étaient en période... Il dit :
Moi, je regarde l'avenir, là, j'ai dit : Moi, je n'aurai pas besoin
d'assurer mes affaires. Je vais encaisser mon chèque, je vais m'en aller vers
mon assurance sur ma production, je vais
accéder à d'autres programmes d'assurance stabilisation du revenu... les Agri,
pas stabilisation du revenu, mais les autres programmes du ministère, je vais
collecter 60 millions. Puis il dit : La fédération veut une affaire
collective, je veux une affaire individuelle. C'est dur à dire.
Mais ça me
pose peut-être que la CAQ veut, elle, avoir les deux. C'est peut-être ça, le
nouveau plan. Peut-être... Vous devriez me dire ça, vous. Quand vous
regardez, là, ce qui est devant vous, là... Parce qu'on dit : C'est-u
assez, 375 millions, 390 millions,
1 milliard, mettons, par année? Je le sais, mais pas... Quand j'ai
travaillé avec les producteurs, on s'est dit que c'étaient des cibles à
atteindre, puis ils ont dit : C'est correct. J'ai-tu les moyens pour
l'atteindre? On m'a dit oui.
J'ai regardé
l'ensemble des commentaires, je ne ferai pas la revue exhaustive des médias,
mais ça semblait quand même, je vais dire ça de même, puis je ne suis
pas tellement flagorneur, là, mais... ça semblait assez positif. Tu sais, mettons, j'en ai fait d'autres, là, puis j'en ai
vu d'autres. Mettons que c'était positif. Puis je ne vous demande pas de
dire, oui, que c'était positif, là. Puis
c'est quand même un effort de stabilité, puis il y en a pour à peu près tout le
monde. Est-ce que... À la bonne dose? Je ne le sais pas.
Avec... Je
termine là-dessus, parce que je vais vous laisser la parole. Peut-être que vous
avez un meilleur plan, puis là je ne
le saurai pas. Je sais juste qu'il y avait la politique de souveraineté
alimentaire chez eux, politique bioalimentaire chez nous. Bon, peut-être vous allez avoir une politique, à un moment
donné, puis vous allez donner un cadre financier, puis vous allez soumettre ça au Vérificateur
général. Moi, il est déjà soumis. Mon test, ils peuvent me mesurer, me
peser. C'est-u parfait? Certainement pas parfait. Est-ce que c'est perfectible?
Certainement. Mais au moins on sait, nous, vers où s'en va.
Alors, je ne sais pas, mais, avec les
producteurs de grains, comme les autres, on essaie d'améliorer le produit. Peut-être vous avez une meilleure idée, puis c'est
peut-être ça vous allez présenter dans les quelques mois, là, parce que vous n'avez plus bien, bien, bien de temps, là,
mais, dans pas long, vous allez être obligés de dire, comme formation
politique, quel est votre plan. Eux, on le
connaît, c'est la souveraineté alimentaire. Nous, c'est la politique
bioalimentaire, avec un cadre financier puis des cibles. La CAQ? Je ne
le sais pas. Peut-être Youri Chassin, je ne sais pas trop...
Le Président (M. Hardy) : Merci...
M. Lessard : ...il
nous dira, lui, qu'est-ce que c'est, l'avenir de ça. Peut-être on le verra, je
ne sais pas.
Le Président (M. Hardy) : Mme
la députée de Mirabel.
Mme D'Amours :
C'était trop facile, il fallait qu'il le pousse, là, le nom de Youri, c'était
trop facile. Mais, moi, ce que je
peux dire au ministre, là, j'en ai entendu, tout à l'heure, du député de
Berthier puis du ministre, qui vient de le dire, la politique bioalimentaire, ou la souveraineté alimentaire, ou
tous les rapports qui ont été faits, c'est la politique du milieu, ce n'est pas la politique du gouvernement.
Je m'excuse, là, mais vous n'avez pas fait ça tout seul. Vous, vous avez
été à la table puis vous avez entendu ce que
les groupes sont venus vous dire. Vous avez... Puis là, tout à l'heure, le
député de Berthier qui dit : Aïe! c'est
sensiblement la même affaire. Bien oui, c'est la même affaire. Le monde... les
organismes, ils ont besoin de cette
politique-là. Ça fait que c'est sûr que c'est les mêmes besoins. Ça ne vient
pas du parti, ça ne vient pas... ni
du gouvernement, ça vient du milieu, hein? La politique bioalimentaire
n'appartient pas au gouvernement libéral, elle appartient au milieu.
Loin de ma pensée
de dire que moi, si je prends la politique bioalimentaire du milieu... que je
vais faire mieux. Voyons donc! Il est grand temps que quelqu'un fasse
qu'est-ce que le milieu a besoin.
Puis je les ai trouvés tellement
courageux, tous les organismes, de revenir à la table, de revenir dire c'est
quoi, leurs besoins, de revenir dire quelles
sont leurs visions. Puis on a intégré le citoyen, on a intégré le
consommateur. Bravo! Bravo!
Ça fait longtemps, on est toujours au même point. On est toujours dans les mêmes
demandes parce qu'on n'a pas avancé, ça fait des années qu'on n'avance
pas, en agriculture. On n'a pas de cadre. Quand j'entends parler, moi... le gouvernement
ou le Parti québécois dire : Notre politique... Bien, voyons donc! Ce
n'est pas votre politique, c'est la politique des organismes puis du milieu de l'agriculture.
• (20 heures) •
M. Lessard : ...elle
vient confirmer que le gouvernement du Québec, passé, présent, a réussi de
faire de la coconstruction avec le milieu, à
l'écoute du milieu. Est-ce que ça nous annonce que maintenant la CAQ, elle, ne
consultera pas le milieu? Elle va faire ça toute seule? C'est ça que j'entends.
Le
Président (M. Hardy) : M. le ministre, on va laisser la parole à
Mme la députée de Mirabel pour trois minutes.
Mme D'Amours : Il me reste
trois minutes. Écoutez, trois minutes, je vais juste vous lire un blogue que
j'ai fait. Il y a eu 10 années de
consultations, M. le ministre, 10 années de consultations. 2007‑2008, il y
a eu la Commission de l'avenir de
l'agriculture et agroalimentaire québécois, Jean Pronovost. 2009, nouvelle
génération de programmes de soutien. 2009, Protection du territoire
agricole et développement régional — Une nouvelle dynamique
mobilisatrise pour nos communautés. 2011, livre vert pour le
bioalimentaire. 2013, politique de la souveraineté alimentaire. 2014, Groupe de travail sur la sécurité du revenu en
agriculture. Puis, Une industrie acéricole forte et compétitive, en
2016. En 2016 toujours, À l'écoute
de la relève agricole — Le vécu et les attentes des jeunes agriculteurs québécois.
Et, 2016‑2017, rencontre préparatoire
et Sommet sur l'alimentation. Cette année, là, c'est simplement
10 anniversaires du rapport Pronovost que nous célébrons, mais il y
a 10 ans de rapports commandés puis tablettés par le gouvernement libéral.
Ça fait que, cela dit, ma question, là... J'ai
une question. Est-ce qu'il me reste du temps?
Le
Président (M. Hardy) : 1 min 50 s.
Mme D'Amours : Merci. Ma question sur ce que je viens
de vous dire... Parce que, tu sais, on a beau se péter les bretelles puis avoir un beau discours, là, mais je
trouve ça bien, bien spécial qu'on fasse travailler des gens pendant des
années, puis que, là, tout à coup, là, on fait une politique bioalimentaire, puis qu'en plus, par-dessus le
marché, là, on va déposer un projet de loi, le projet de loi n° 172. Bien, moi, à la lueur de ce que je viens de
vous dire, là, hein, que, depuis 10 ans,
il y a des rapports qui ont été tablettés, il y a des politiques
qui ont été mises de côté, puis là on est en train d'en faire une autre, puis là vous êtes en train de nous
dire, avec ce projet de loi là, que le ministre prochain devra suivre
les directives puis faire le suivi de
cette politique, bien, à partir de ce que je vous ai dit, depuis
10 ans, tous les rapports qui ont été faits, est-ce que le ministre va accepter mon premier et
indispensable amendement au projet de loi n° 172, qui est de
rajouter le mot «libéral» après chaque fois qu'il y aura le mot «ministre» qui
sera inscrit dans ce projet de loi là?
Le Président
(M. Hardy) : M. le ministre.
M. Lessard :
Bien, écoutez, moi, je vais vous faire un cadeau. Comme la CAQ n'en a pas, de
politique bioalimentaire, ni des...
Mme D'Amours :
...une politique bioalimentaire qui est sur la table, puis c'est le...
M. Lessard :
Non, mais je comprends que vous... Mais, si vous me laissez répondre... Vous
m'avez posé une question.
Mme D'Amours :
Pardon.
M. Lessard : Ils ont une politique, nous avons une politique;
vous n'avez pas de politique. Mais je suis prêt à vous faire un cadeau. Faute d'en avoir, vous êtes
prête à adopter le projet de loi qui va faire que vous en aurez une par défaut parce que vous reconnaissez que c'est la politique
de l'industrie. Bien, je vous fais un
cadeau : on va faire appeler le projet de loi, puis vous aller
voter pour, puis ça évitera à la CAQ d'avoir une politique alimentaire. Vous
prendrez celle-là des libéraux, qui est
issue d'une partie du patrimoine du Parti québécois, puis vous direz :
C'est celle-là qu'on va appliquer.
Donc,
ça vous fera un trou, peut-être, dans votre plateforme électorale, mais vous
direz : Ils ne sont pas bons, on va
prendre la même parce que ça appartient au peuple. Moi, honnêtement, j'achète
ça, là, dans le sens que vous êtes prêts à voter pour le projet de loi
parce que la politique est bonne, parce que le gouvernement n'a pas trop mal
agi, puis le gouvernement avant non plus, en
disant : À force de les consulter, ils ont donné des bonnes réponses. Puis
ce n'est pas des réponses que vous
allez changer, sauf peut-être M. Youri Chassin, parce que j'ai parlé de la
gestion de l'offre, et lui, il est comme Maxime Bernier, il vient de l'Institut
économique de Montréal, puis Maxime Bernier, jusqu'au fond du Parti conservateur, à la fin, a voté puis favorisé ça.
Je pense que M. Chassin pourra donner une couleur à la politique de la
CAQ.
Des voix :
...
Le Président
(M. Hardy) : Un instant, un instant!
Mme D'Amours :
M. le Président, article 211, s'il vous plaît.
Le Président
(M. Hardy) : Attendez un petit peu. Je vais vérifier, mais on est
sur le temps du gouvernement comme... O.K.
Disons qu'on doit porter... notre discours doit porter sur le sujet en
discussion, M. le ministre. Et puis on est sur le temps du gouvernement.
Est-ce que vous continuez ou si je cède la parole à votre collègue?
M. Lessard :
...retourner dans nos bonnes grâces.
Le Président
(M. Hardy) : Parfait.
M. Lessard :
On a eu une proposition de la CAQ à soir. Je suis prêt à l'adopter.
Le Président
(M. Hardy) : Merci, M. le ministre. Disons que...
Des voix :
...
Le Président
(M. Hardy) : Un instant! Merci beaucoup. M. le député
d'Abitibi-Est, pour 15 minutes.
M. Bourgeois :
Merci, M. le Président. Écoutez, je suis bien heureux d'être avec vous ce soir
pour pouvoir discuter de toute la
question du domaine du développement bioalimentaire au Québec, parce
qu'effectivement il y a une politique qui a été déposée.
J'ai eu l'occasion...
D'ailleurs, j'en remercie le ministre, parce que j'ai eu la chance d'en faire
un exposé plus large lors de l'annonce officielle en Abitibi-Témiscamingue. Et
je peux vous dire que ça a été grandement apprécié, M. le ministre, non seulement par moi-même, parce
que c'est un honneur pour moi d'avoir pu vous représenter et faire connaître en priorité cette initiative, qui, oui,
origine du milieu, des milieux qui ont clairement identifié quelles
étaient leurs priorités, comment ils
voulaient agir pour la suite des choses, mais également, le fait de livrer dans
le territoire, avec des acteurs très
impliqués, que ce soit du monde municipal, que ce soit du monde agricole, que
ce soient des intervenants, des partenaires sur l'ensemble du
territoire, tout le monde a eu une réaction plus que positive au dépôt de cette
politique bioalimentaire.
J'étais
très fier parce qu'on l'a fait chez un producteur, un jeune producteur. Puis,
vous savez, quand vous réalisez un
événement comme celui-là et qu'à la fin de l'événement les gens viennent vous
dire : Mais, mon Dieu, on aurait donc aimé ça avoir ce type d'outil là, d'action là, quand on a commencé dans
le domaine, pour nous faciliter le travail, pour être capables d'améliorer nos conditions, avoir un encadrement et des
moyens, des outils pour pouvoir le faire... Vous comprendrez, M. le
ministre, que ça m'a rendu très fier de pouvoir assister et participer de façon
plus directe à cette annonce-là.
Évidemment, toute la question de l'occupation du
territoire, de pouvoir permettre des opportunités de développement pour les régions, dans les localités, en lien avec
la réalité qu'on retrouve dans ces territoires-là, M. le Président, ça,
c'est fondamental. L'ensemble des régions du Québec ont toutes et chacune des
distinctions importantes, certaines, des similitudes,
mais, pour d'autres, des distinctions vraiment exceptionnelles. Et il faut être
capable d'avoir un outil qui permet d'intégrer
cette réalité-là, et donc de faire, dans cette perspective-là... de s'assurer
que le secteur se développe sur la... peut permettre de développer des
entreprises qui sont compétitives et durables et qui vont générer des bénéfices
qui vont répondre aux attentes de notre
société. On veut nourrir notre monde avec des produits de qualité, avec des
producteurs qui ont un souci quotidien de
pouvoir amener dans nos assiettes des produits de qualité exceptionnelle, avec
aussi des garanties de traçabilité qui sont les plus élevées.
• (20 h 10) •
Le
développement du territoire, également, M. le Président, ça permet aux acteurs
de venir définir les actions, comment
ils veulent les voir se définir en fonction des spécificités de ces
territoires-là. Et, pour ça, il y a eu, en 2008, une décision qui a été
prise de mettre de l'avant les plans de développement de la zone agricole, ce
qu'on connaît plus communément sous le titre
de PDZA... et les PDZA qui couvrent les territoires des MRC, des municipalités
régionales de comté. Chez nous, en
Abitibi-Témiscamingue, on a déjà... l'exercice a été complété, pas pour l'ensemble, mais on a... la municipalité régionale de
comté de La Vallée-de-l'Or vient de le terminer, on a d'autres municipalités qui l'ont fait. Et on s'attend,
justement, avec l'accompagnement qu'on leur offre, de pouvoir permettre à ces territoires-là
de venir identifier clairement les priorités bioalimentaires qui vont
être mises en place.
Ça va permettre également
de mieux intégrer les principes de gouvernance de proximité souhaités par le gouvernement en offrant des moyens et de la souplesse qui sont nécessaires, M. le Président, pour répondre à la diversité des enjeux, parce que, oui, chaque territoire
a des enjeux et des priorités qui doivent être arrimées avec la volonté des
acteurs du milieu, acteurs du milieu tant municipaux, que producteurs, que groupes
d'intervention, qui ont aussi une préoccupation environnementale de s'assurer d'abord un développement harmonisé du
territoire. Donc, cette politique bioalimentaire qui est prévue, 2018‑2025, nous permet également
d'accompagner ces acteurs-là dans le cadre de ces programmes qui sont
importants au niveau du PDZA.
Il y a également
d'autres actions qui vont être entreprises au niveau de mettre en action,
effectivement, ces programmes-là, et je
pense, entre autres, au niveau du volet I, qui est de doter les MRC de plans de
développement de la zone du
territoire agricole, qui vont, donc, pour ceux qui n'ont pas terminé cet
exercice-là, bien, les encourager à aller dans ce sens-là parce qu'ils vont avoir vu d'autres organismes, d'autres MRC
avoir réalisé ces projets-là, voir la plus-value.
Également,
ces acteurs-là, au niveau régional, se parlent. Ils voient la différence que ça
peut représenter pour eux, M. le
Président, d'avoir des actions orchestrées qui font en sorte qu'on est mieux
outillés pour répondre au développement de ces territoires-là et faire des choix qui vont permettre, donc, de
réaliser des actions qui vont également accompagner d'autres groupes. Je pense, entre autres, aux
coopératives. Je pense, entre autres, aux organismes communautaires, aux
organismes à but non lucratif.
Puis,
chez nous, on a une pratique qui est devenue une signature en
Abitibi-Témiscamingue, les marchés publics. Les marchés publics, chez nous, ça s'est développé petit à petit. Au
début, c'étaient des tout petits kiosques. On n'a pas une saison qui est aussi longue que ce qu'on retrouve
dans le sud de la province, mais, avec une action concertée, des
acteurs, on a maintenant un réseau de marchés publics qui permet, donc, aux
producteurs d'amener sur l'ensemble du territoire de l'Abitibi-Témiscamingue les produits dans les marchés à chaque jour.
Et il se fait une rotation. On a cinq MRC. Donc, il y a les marchés
publics à la fois qui se font à Amos, à Val-d'Or, à Malartic, à Rouyn-Noranda.
Et
je peux vous dire que c'est une grande fierté non seulement pour les
producteurs d'amener leurs produits là, mais également pour les consommateurs d'être capables d'avoir accès à des
produits de chez nous. Et ça, ça s'est fait parce qu'il y a des acteurs qui ont dit : On va
s'impliquer, des acteurs qui n'avaient pas nécessairement un lien avec le
monde agricole, mais qui ont écouté, avec
les démarches qui se sont faites, entre autres, dans la mise en place des PDZA,
pour dire : Comment on peut faire une
différence sur notre territoire pour encourager les producteurs, pour mieux
faire connaître ce qu'il y a comme
potentiel, pour mieux aussi habiter ce territoire-là et l'exploiter à la
hauteur de sa capacité? Donc, ces éléments-là, ils sont fort importants.
Et c'est pour ça qu'il faut accompagner ces acteurs-là, pour faire en sorte
qu'on amène la production bioalimentaire plus loin, qu'on l'amène au niveau qui
est souhaité par les gens qui occupent le territoire, et avec une production
qui correspond à leurs goûts, à leurs besoins.
Moi, j'aimerais, M.
le ministre, que vous nous entreteniez un peu sur cette orientation-là qui a
été prise votre ministère pour faire en sorte qu'on puisse mettre en place ces
programmes-là de façon intéressante.
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard :
Oui, merci. Donc, je sais que mon collègue de Val-d'Or a eu plusieurs occasions
de faire la présentation de ces produits-là. Puis ça prend tout son sens dans
une zone aussi forestière, en général, la présence de l'agriculture, de se nourrir avec la terre disponible, la terre, au
moins, qui a été défrichée, et les terres qui sont en friche aussi. J'ai pu noter, il y en a sur le territoire. Il n'y
a quand même pas beaucoup de producteurs laitiers, une centaine, je
crois, au total, de producteurs, mais producteurs d'oeufs... donc d'avoir la
diversité des productions.
Quand on fait
l'adresse aux territoires... En fait, ce qui a été fait il y a quelques années,
2008, c'étaient les plans de développement de la zone des activités
agricoles, lire ton territoire. Lis ton territoire. Comment protéger le
territoire agricole? Bien, c'est en le
développant. Tu n'auras pas d'idée de bâtir d'autre chose dessus si, de toute
façon, c'est de l'orge qui pousse, si
c'est du maïs, si c'est du panic érigé, si c'est des... donc des plantes qui
favorisent l'environnement, du bouleau
à croissance rapide, donc des plantes qui ont des valeurs économiques et des
valeurs écologiques. Alors donc, les plans
de développement de la zone agricole, il y a un plan d'établissement, huit
projets pilotes. Par la suite, il a été étendu à l'ensemble à l'ensemble
des régions du Québec.
Maintenant, il faut les revisiter et ajouter.
Quand on avait un parc industriel, on avait un commissaire au développement
industriel. Si tu as un plan de développement de la zone et des activités
agricoles, ça te prend un commissaire au
développement. Les seules régions qui l'ont fait actuellement, c'est le secteur
de Sorel... Et il y avait le secteur
de Saint-Hyacinthe qui disait : Regarde, j'ai fait mon analyse, j'ai tant
d'hectares à mettre en production. Il y en a qui sont en dormance puis
ne sont pas exploités. Le producteur a vendu ses animaux et aurait des terres.
Il y a des sols de moindre qualité ou de qualité appropriée pour planter, je ne
le sais pas, de la camerise.
Rappelez-vous,
juste le Centre-du-Québec, ils disaient, dans le temps : Les terres du
Centre-du-Québec, ça ne vaut pas cher
à cause de la composition des sols, jusqu'à tant que quelqu'un dise : Oui,
mais, attention, c'est peut-être bon pour faire de la canneberge, et c'est devenu la capitale nationale, et donc
les premiers producteurs de canneberges biologiques au Canada, à tout le
moins, en Amérique du Nord, à ce qu'on me dit.
Donc, une
fois qu'on a fait la lecture puis qu'on va mettre des sommes pour la
développer, là... offre des opportunités de circuits. On additionne à ça... Donc, on a développé des routes
gourmandes, des festivals, des fêtes champêtres, des accès à l'alimentation de proximité, les paniers
en ligne. Si je regarde seulement sur Val-d'Or, le Témiscamingue,
écoute, ils font du vin, ils font du fromage. J'ai eu l'occasion de participer...
Et il y a un
problème sur le règne animal, à tout le moins sur l'abattage. On a une route
gourmande organisée. Il n'y a pas d'abattoir provincial puis il n'y a
pas d'abattoir fédéral chez vous. Et, si un laboratoire... Puisqu'il y a un laboratoire qui peut se mettre en place, peut
financer jusqu'à 1 million de dollars par programme, donc, pour mettre
en place, à l'échelle d'un territoire, d'une
collectivité, une nouvelle façon d'innover et de s'assurer d'avoir non
seulement de l'élevage local, de l'abattage
local, autant qu'on est en train de regarder, quand il n'y en a pas,
d'abattoirs provinciaux ou fédéraux,
comment les abattoirs de proximité peuvent être mis à contribution, forcent
l'État à réorganiser l'offre et de s'assurer que l'animal, dans un
circuit court, le boeuf à l'herbe, etc., donc, puisse grandir et avoir accès
aux foires, à l'alimentation et à d'autres
marchés, donc, ça forcera l'État à aller plus loin dans sa différenciation des
territoires, dans la reconnaissance.
Et,
nécessairement, quand on regarde les fronteaux des chemins dans le coin de
Val-d'Or, à tout le moins ce que j'ai pu visiter, c'est qu'il y a
souvent une terre qui est presque en friche. Donc, j'appellerais ça même
préparons la terre, préparons nos voisins.
Si j'osais espérer voir mettre en place un laboratoire à une échelle qui dit...
Quand tu perds un voisin, quand les
voisins s'éloignent, c'est qu'on n'est plus capables de partager les
équipements, c'est qu'il n'y a plus personne qui vient nous donner des services pour les réparer. On ne peut plus
échanger. Donc, au lieu d'investir chacun... Quand tu es rendu à
20 kilomètres du prochain voisin, il y a un problème.
Mais il y a
des fronteaux, à cause des conditions climatiques puis de la valeur des sols,
les petites céréales, on peut faire
plus dans la production des grains. On peut aller même vers la production
humaine de certaines céréales, donc, pousser plus loin. Ça fait émerger
peut-être des boulangeries d'application locale, etc. À l'échelle d'un
territoire, donc, il y aura des
laboratoires, le développement des plans de développement de la zone agricole
par l'agriculture, pour l'agroalimentaire,
d'une alimentation de proximité ou même d'exportation, et qui nous amène aussi
à soutenir des fermes dont les revenus moyens, donc, sont plus faibles.
Quand tu n'es pas dans les meilleures terres
agricoles, ça se peut-u que le rendement est plus long? Donc, le drainage, le chaulage, la valeur agronomique des
sols, quand les unités thermiques ne sont pas là, les technologies pour
les rajouter puis nécessairement recréer des
masses critiques dans des territoires qui les ont perdues, voici, je pense,
l'enjeu qui va être dessiné autant en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine, en
Abitibi, en Mauricie. Donc, il y a des territoires qui s'éloignent de la plaine du Saint-Laurent, pour lesquels les conditions
sont plus difficiles, mais pour lesquels il y a peut-être des réponses avec des nouveaux produits puis une
nouvelle adaptation. Donc, c'est tout ça que couvre actuellement le
secteur du développement des territoires.
Et j'étais
content de voir, en terminant... Le Centre-du-Québec, ils
ont eu un fonds, aux municipalités. Cinq MRC ont dit : Ce qui nous unit le plus, c'est l'agriculture. On va
faire les plans de développement de la zone agricole puis on va mettre
de l'argent pour le soutien au développement de la main-d'oeuvre.
• (20 h 20) •
Le
Président (M. Hardy) : Merci, M. le ministre. Le temps est
écoulé. Donc, je passe la parole à l'opposition officielle pour
16 min 30 s. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. Je vais continuer un peu dans la discussion que vous
avez eue avec la députée de Mirabel,
M. le ministre. Elle a abordé la question des producteurs de grains. Je pense
qu'on va s'entendre sur une chose. La
façon dont ça s'est fait au niveau du référendum sur ASRA, je pense, ça a été,
à mon avis, là, puis, je pense, c'est l'avis de beaucoup d'observateurs, fait de
façon cavalière. On a poussé les gens à devoir prendre une décision pour
toutes sortes de raisons. Mais ce n'est pas le point, je voulais juste préciser
ce bout-là.
Le point, M.
le Président, c'est que, suite à des discussions avec certaines personnes, on a
su, entre autres, que... Je comprends qu'un tiers est payé par
l'agriculteur, au niveau de l'ASRA, le deux tiers par le gouvernement. Si je
prends, par exemple, le veau de lait, le montant, il a été décidé que 22 %
du montant du gouvernement irait dans des programmes
pour le veau de lait, pour de la recherche ou des choses comme ça, 89 %
pour la pomme de terre, donc, du montant
versé par le gouvernement. Ce n'est pas des montants aussi gros que
38 millions dans le cas des producteurs de grains. Je comprends ça aussi. Mais je veux savoir pourquoi deux poids,
deux mesures. Puis, M. le Président, ce qu'on a entendu aussi, c'est que le gouvernement, durant toutes ces
négociations-là, semblait ouvert à mettre une partie de la somme du 38 millions justement pour pouvoir
soutenir, d'une certaine façon, recherche, innovation au niveau des
producteurs de grains. Alors, pourquoi avoir
retiré la totalité de la somme et ne pas avoir pourvu un montant, peut-être le
poids et l'équilibre entre le 22 % puis le 89 %?
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard :
En fait, on a fait un peu des deux. Si on regarde ça, on a donné un effet
rétroactif de 60 millions de dollars,
qui est moins dit. On dirait qu'on ne la raconte pas, cette histoire-là, au
fait qu'en 2016, quand ils ont voté, ils ont quand même retourné deux
ans en arrière, et 60 millions ont été livrés.
Maintenant, quand je parlais avec
M. Overbeek, je disais : Là, tu parles du 38 % qui reste, qui
est la part du gouvernement qui est récupérée pour l'ensemble des productions.
On a déposé un plan de 38 millions. On vient d'en annoncer 14 puis on vient d'en remettre presque 12. Ça, ça fait 26. Je
ne le sais pas, là, mais je pense qu'on est en train de redonner pas mal... pas donner, soutenir,
accompagner, etc. Mais c'est des contributions non remboursables, en
passant, ce n'est pas des prêts. Cet
argent-là est déjà à votre service. Dans pas long, on va l'atteindre, plus que
38 %. L'ampleur sur la gestion
des pesticides, ce n'est pas le gouvernement qui demande ça, c'est le
consommateur qui dit : Moi, là, s'il continue d'y avoir des
pesticides dans vos affaires, savez-vous quoi, on n'en mange plus, point.
Une voix : ...
M. Lessard : Non,
je le sais, qu'on ne fera pas de débat d'idées là-dessus.
M. Villeneuve : Tout à
fait.
M. Lessard : Mais
on a été obligés de faire ce rattrapage-là avec les producteurs de grains, j'en
conviens.
M. Villeneuve :
En tout cas, on n'a pas vu ce montant-là être remis finalement pour la
recherche et l'innovation. Quand on
sait que les producteurs de grains, avec la nouvelle réglementation sur les
pesticides, ils évaluent les coûts à 20 millions,
et la politique sur les gaz à effet de serre, ils l'évaluent, quoi, à
10 millions, on arrive à 30 millions. Et, dans le dernier budget, on a seulement 2,5 millions.
Donc, en tout cas, il y a 2,5 millions pour ce qui est de la santé des
sols. Alors là, on parle de santé des sols beaucoup.
Alors, je voulais juste avoir finalement la
version du ministre parce qu'effectivement on se pose la question : Pourquoi ne pas avoir investi cet argent-là? Parce
qu'on sait que les Québécois, en général, on est très verts et on veut s'assurer... Et puis les agriculteurs, là, leurs
terres, là, ils veulent en assurer la pérennité. Alors, eux aussi, ils veulent
avoir un sol de qualité. Et évidemment tout
ça entraîne des frais. Alors, il faut aussi prévoir non pas une aide, j'ai
banni ce mot-là de mon vocabulaire,
non pas une aide de l'État, mais un soutien de l'État, parce que justement, sur
le plan sociétal, il y a des normes plus exigeantes de la société.
Voilà.
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard :
Pour la santé des sols, c'est 11,5 millions sur cinq ans, on va se le dire,
plus la stratégie de protection phytosanitaire,
donc. Puis ça m'amène aussi à faire le point, à savoir, quand on parle aussi...
J'ai parlé du président de la fédération
des producteurs de grains. Il y a le président qui parle au nom de ses
producteurs puis il y a le CEROM, le centre de recherche, qui est une
autre affaire. Je comprends qu'il est président des deux. Là, on a un petit
problème sur la confusion des messages.
Quand on parle de la recherche fondamentale ou appliquée, on a un centre
ultraspécialisé avec des ressources, un des plus...
M. Villeneuve :
...que vous avez commandé, je pense, peut-être pas... le mot «enquête» est un
peu fort, mais à tout le moins de
regarder ça par l'institut de la gouvernance. Vous prévoyez avoir le rapport
quand? Puis je pense que, quand on
aura le rapport, on pourra juger de la situation. Pour le moment, je pense,
prêter des intentions de part et d'autre, ce n'est peut-être pas une bonne idée. Attendons de voir ce
que l'institut de la gouvernance va produire comme rapport. Et on prévoit
avoir ce rapport quand, M. le ministre?
M. Lessard :
En fait, dans leur plan d'action, parce qu'on a demandé un plan d'action pour
renouveler la convention, ça touche, un,
l'éthique et la gouvernance. Deuxièmement, ils vont faire appel à un éthicien.
Ils ont déposé un rapport, là. Je
peux déposer, peut-être, leur plan d'action, puisque c'est accompagné...
Deuxièmement, il fallait s'assurer aussi de l'indépendance de la recherche. Donc, il
y a un travail là-dessus. Troisièmement, une meilleure représentativité au niveau de la gouvernance, je pense qu'ils sont...
et stabiliser, après ça, la direction, donc, pour s'assurer qu'on a les
meilleurs paramètres.
M. Villeneuve :
On peut avoir ça quand? Avant...
M. Lessard :
Je peux déposer le plan.
M. Villeneuve :
Est-ce qu'on va avoir ça avant l'été, l'ensemble de l'oeuvre?
M. Lessard :
Je vais le déposer. Il y a une série d'actions de posées, là.
M. Villeneuve :
O.K. Parfait.
M. Lessard :
Le temps que l'éthicien fasse le rapport sur c'est quoi, la gouvernance, c'est
quoi, la distance nécessaire qu'on doit avoir, la rotation des postes, incluant
la gouvernance...
Le Président
(M. Hardy) : Si je comprends bien, vous allez déposer le rapport?
M. Lessard :
Je vais déposer le plan d'action.
M. Villeneuve :
C'est beau.
Le Président
(M. Hardy) : ...le plan d'action au secrétaire.
M. Villeneuve : D'accord. Parlons étiquetage OGM. 70 % ou à peu près de ce qu'on trouve en épicerie
sur les tablettes contient des OGM.
Vous avez tenu trois forums, dont un avec les consommateurs. Et, bon, je ne
vous lirai pas la déclaration d'un
observateur, là, qui disait que, s'il y a une chose qui était demandée
par — puis
moi, je l'entends, en tout cas,
beaucoup, beaucoup, beaucoup — les consommateurs, ils veulent savoir ce
qu'ils retrouvent dans leur assiette. Alors, on a vu le «frankenfish», le poisson modifié génétiquement, le saumon.
Et, quand on dit que 70 % de ce qu'on retrouve en épicerie peut contenir des OGM, c'est quand même
quelque chose. Et les consommateurs ne font pas ce choix-là de façon
éclairée parce qu'ils ne le savent pas.
Alors, je pense qu'en
2003 votre gouvernement avait promis une telle politique. Ça n'a pas eu lieu. En
2004, la CAPERN, à l'époque, s'était réunie,
et ils avaient produit un rapport unanime pour dire : Il faut aller de l'avant
avec ça. Alors là, présentement, M. le Président, le ministre, si j'ai bien
compris, il va proposer de transférer le fardeau pour une certification à ceux
qui voudraient démontrer qu'ils ne sont pas OGM du tout, mais c'est des frais,
ça, M. le Président. Alors, on demande, finalement, à la personne qui veut montrer qu'elle a un produit sans OGM... c'est à
elle que... Selon ce que je pense, le ministre me confirmera si, oui ou
non, je me trompe, là, mais il me semble que le ministre a avancé cette
idée-là. Je ne sais pas s'il a encore cette idée-là en tête, mais, si jamais il
l'a encore en tête, M. le Président, qui va
payer la facture encore une fois? Ces gens-là, ils veulent montrer transparence
puis ils vont devoir payer pour une certification.
M. Lessard : Oui. Qu'on paie pour une certification, ou qu'on
paie pour l'enlever, ou qu'on change la chaîne d'approvisionnement pour
s'assurer qu'il n'y en a pas, il y a toujours un coût. En fait, la demande
d'être capable d'identifier le sans OGM, on
demandait de faire une législation, puis, après avoir regardé ce qui se fait...
Donc, pour les gens qui nous
écoutent, c'est une juridiction fédérale. Actuellement, le gouvernement fédéral n'avait pas décidé d'entendre le
projet de loi du NPD, je crois, qui proposait que le gouvernement canadien légifère sur les OGM. Le
gouvernement canadien n'a pas voté cette loi-là. Le gouvernement américain
avait décidé de légiférer, à l'égard des États-Unis, sur l'identification des OGM suite à une démarche
entamée par le Vermont, sur une loi provinciale, une loi d'État. Le
fédéral, sous la... Donc, le gouvernement
américain, sous la présidence du président Obama, avait demandé, donc, de
suspendre la législation du Vermont, ce qui
fut fait, le temps de bâtir les paramètres américains sur l'identification, qui
n'ont toujours pas vu le jour parce
qu'on travaille quand même à l'échelle... Vous avez vu, nos produits voyagent
beaucoup des deux côtés de la
frontière. On ne voulait pas être isolés, qu'on soit les seuls à l'identifier.
Or, fort de l'inspiration de la démarche du Vermont, le ministre
Paradis, avant moi, donc, s'est inspiré de cette législation-là.
Une voix :
...
M. Lessard :
Bien, juste terminer...
M. Villeneuve :
Oui.
• (20 h 30) •
M. Lessard :
Donc, on m'a demandé, au sommet, de légiférer. J'ai dit : Il existe déjà une loi,
la loi sur les termes valorisants, donc la loi sur les appellations et
les termes valorisants, qui permet d'identifier un produit, donc, avec certification. Donc, il y
a quelqu'un qui va aller vérifier que ces produits-là ne contiennent pas d'OGM.
On a sollicité Chalifoux,
actuellement, qui a un produit sans OGM certifié par un organisme autre que
québécois. Et on avait sollicité aussi
le pain St-Méthode, qui travaille sans OGM, qui est reconnu par un organisme
certificateur des États-Unis, de faire une
démarche avec notre cadre financier. Donc, on a la loi qui permet d'identifier
ce qui est sans OGM et permet à un organisme d'aller s'assurer que le
produit n'en contient pas.
Le Président (M. Hardy) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : Bien, la question demeure entière. Si vous allez vers ça, bien, il
va falloir prévoir une façon de soutenir
financièrement ces gens-là, ces organismes-là, c'est la façon de faire, parce que
les gens, ils veulent bien montrer patte blanche, comme on dit, mais
c'est à eux... Vous renversez le fardeau le la preuve.
Je veux y
aller sur... M. le Président, j'irais sur la réciprocité des normes. M. le ministre n'est pas sans savoir que nous
avons proposé, au Parti québécois, une mesure, une escouade d'inspecteurs rattachée
au MAPAQ, et cette escouade-là aurait
pour travail... serait dédiée uniquement à aller vérifier sur les tablettes si les
produits qui s'y trouvent respectent les normes auxquelles nous avons décidé, nous, comme société,
de s'astreindre. Pensons aux normes environnementales très sévères.
Pensons au bien-être animal. Donc, nos gens sont astreints à des
normes très sévères, puis c'est correct, ils le font, je vous dirais, avec plaisir. On a des produits de
qualité extraordinaire au Québec, sauf que c'est clair que ça devient
déloyal parce qu'il y a des pays où est-ce
qu'on peut... Difficile de surveiller la production qui se fait en Chine sur
tel produit, hein, on ne peut pas
vraiment le savoir. Mais il y a une chose qui est sûre, c'est qu'il faut
bouger, et les normes internationales nous
le permettent. On peut exiger des pays qui veulent mettre leurs produits sur
nos tablettes... on peut exiger, et c'est dans les contrats internationaux, que les normes de production,
transformation, distribution, emballage... puis, quand ils arrivent sur
les tablettes, qu'ils soient en respect avec nos normes. On ne peut pas exiger
plus, mais on peut au moins exiger... Et le fait de créer cette escouade-là, ça
envoie un signal clair aux pays qui veulent être sur nos tablettes.
M. le
Président, peut-être que M. le ministre ne sera pas d'accord avec la
proposition que nous, on a faite. C'est un engagement qu'on fait, peut-être qu'il ne sera pas d'accord. Mais, à
défaut de ne pas être d'accord... Puis là je ne veux pas présumer... Peut-être qu'il va me dire que
c'est une bonne idée puis il va le mettre en place. Pourquoi pas? Mais,
à défaut de ne pas être d'accord, lui, il
propose quoi? Parce que, là, on parle juste de salubrité, là. Les normes, le
bien-être animal... parce que c'est
dans la loi fédérale. Puis, dans votre politique, vous parlez de salubrité,
mais vous ne parlez pas des normes environnementales
que, nous, nos producteurs sont astreints, du bien-être animal que, nous, nos
producteurs sont astreints. Il y a un
coût à ça. Alors, si on veut être compétitifs sur les tablettes, si on veut
augmenter notre part dans l'assiette, bien, il faut aussi qu'on soit
compétitifs sur le prix.
M. Lessard :
Oui. Donc, juste pour revenir... Tantôt, on a dit : Est-ce qu'il y a un
soutien financier à ceux qui veulent déposer des appellations, des
termes valorisants? La réponse, c'est oui. On rajoute 4,9 millions de
dollars au Conseil des appellations
réservées. Donc, quelqu'un qui voudrait avoir un sans OGM, il y a un soutien,
puis il y a un soutien dans un programme qui favorise la démarche. Juste
pour le début de votre question, là.
Maintenant,
quant à l'inspection des aliments, on a la même préoccupation. D'ailleurs, j'ai
écrit, le 1er février 2018, suite
à notre consultation puis au sommet, donc, sur la préoccupation... J'ai donc dit au ministre MacAulay qu'il y a des préoccupations, des
inquiétudes face à l'importation de produits agroalimentaires non conformes au Canada. Tous les produits alimentaires vendus au Canada, qu'ils soient d'ici ou de l'étranger, doivent se
conformer à la législation
canadienne applicable. Il me semble que
certains doutes subsistent tant chez les intervenants du secteur que
dans la population en général. La différence de normes et de réglementations
entre les pays et les contrôles aux frontières canadiennes de produits constitue un enjeu important pour le secteur, puis
un écart dans l'application de normes peut désavantager nos
producteurs, nos transformateurs, etc. L'ouverture sur le marché
américain, je disais... européen, ils doivent respecter les normes du produit d'importation et non pas du pays
exportateur. Puis, à titre d'exemple, j'avais noté le veau, la viande de veau
qui provenait de l'Union européenne, qui
soulevait des inquiétudes, ainsi que pour les médicaments qui sont interdits au
Canada. Alors, je vais en déposer une copie peut-être ce soir, le temps
d'enlever le jaune, mais donc...
M. Villeneuve : Mais, M.
le ministre...
M. Lessard :
Et on a dans notre politique l'embauche aussi d'inspecteurs additionnels,
puisqu'on fait aussi des analyses et des échantillons au Québec, on ne
fait pas rien que collaborer avec le fédéral.
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre, on va laisser la chance au député de Berthier...
M. Villeneuve : ...M. le
Président, parce que je veux finir le bloc là-dessus, là. Il reste peu de
temps.
Le Président (M. Hardy) : Trois
minutes.
M. Villeneuve : Il y a
800 inspections de plus qui ont été faites, de l'année passée, cette
année, 800 de plus, inspections faites chez
nos producteurs. Alors, moi, je demande au ministre, concrètement... Il me dit
qu'il parle avec le fédéral, il écrit
au fédéral. Ce n'est pas concret, ça. Alors, il n'y en a pas eu plus pour les
autres, mais... Des inspections, il n'y
en a pas eu plus pour les autres. Alors, sur nos tablettes, là, les produits
rentrent, on ne vérifie pas ou très peu. Moi, j'ai décidé que je n'attendais plus après le fédéral, M. le Président.
Nous, on propose concrètement une
escouade d'inspecteurs dédiée aux produits qui rentrent de l'extérieur, donc des autres pays,
sur nos tablettes. Qu'est-ce que le ministre
propose pour endiguer ce problème-là? Parce que, là, nos gens, là, chez
nous, on les inspecte 800 fois de plus cette année par rapport à l'année passée. Je pense que, là, on est
d'accord avec les inspections, mais à quelque part il faut aussi être
conséquent puis d'assurer que ce qui rentre ici respecte nos normes.
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard : ...un partage des responsabilités. Les produits
d'importation, ça relève du fédéral. Maintenant, on travaille
en collaboration avec eux parce qu'on fait aussi l'échantillonnage
puis la détection. Alors donc, nos inspecteurs regardent aussi ce qui se passe. On va engager plus d'inspecteurs aussi.
Mais, nécessairement, quand on partage ensemble les ressources...
Et j'ai demandé au fédéral d'aller voir à l'étranger, donc, les règles autant
sur l'administration de médicaments... et ils l'ont fait. Alors j'attends un rapport
du fédéral aussi, parce qu'on a posé des questions précises, puis ils
vont être en mesure de me répondre. Donc, plus d'inspections, préoccupés par la
fraude alimentaire, le gaspillage alimentaire...
Mais nécessairement que les produits qui rentrent ici, le respect... et, dans
la dernière année, il y a des produits européens,
du fromage, qui ne sont pas rentrés parce qu'ils ne correspondaient pas aux
normes canadiennes, puis encore moins les normes québécoises. Donc, il y
a des produits qui ont été rejetés.
Le Président (M. Hardy) : M. le
député de Berthier.
M. Villeneuve :
Je reviens à ce que je disais. Allez voir à la page 34 du cahier, là, vous
allez trouver, là, que, pour ce qui
est de la transformation, etc., ça, c'est correct, ça reste stable. Mais, pour
les producteurs, ce n'est pas 800 — j'ai dit 800 tantôt — c'est 700 inspections de plus cette
année. Alors, on inspecte davantage nos producteurs, mais on a des produits de l'étranger. Vous savez, les étrangers,
là, il y a un proverbe africain qui dit : Ils savent où sont leurs
intérêts. Et, si leur intérêt est d'être sur
nos tablettes, là, si c'est vraiment ça, leur intérêt, puis qu'on envoie des
inspecteurs, puis qu'on leur retourne
une couple de fois leur marchandise, croyez-moi qu'ils vont s'appliquer à
respecter les normes auxquelles nous, on s'astreint comme société et auxquelles on astreint notre monde agricole.
Les producteurs de grains, c'est un exemple que je vous donnais tantôt, oui, les gens, ils veulent
moins de pesticides. Il y a un coût à ça. Bien, il faut aussi s'assurer que
ce qui se fait ailleurs, ils respectent nos normes, alors ce qui n'est pas tout
à fait le cas, vous en conviendrez avec moi.
Et le rapport
du fédéral, moi, je vous le dis, M. le Président, j'ai décidé d'arrêter
d'attendre après le fédéral dans des
cas comme ça parce que, là, on parle vraiment d'une économie très forte,
l'agriculture, puis on parle de producteurs qui se lèvent avant le soleil, puis qui se couchent après le soleil,
puis qui donnent leur vie à cultiver. Bien, il faut aussi s'assurer qu'ils sont compétitifs. Puis, pour être
compétitif, bien, il faut que les autres respectent nos normes, sauf que nous, on pose un geste concret,
mais je n'ai pas entendu, concrètement... Vous me parlez du fédéral...
M. Lessard : Oui,
on a des gestes différents.
Le
Président (M. Hardy) : Merci beaucoup, M. le député de Berthier. M. le ministre, est-ce que
j'ai bien compris que vous déposiez un document ou si vous allez
l'envoyer?
M. Lessard : Je l'ai déposé, je pense. Ah non! La lettre, je
vais... Parce qu'elle est au surligneur jaune. Si ça ne vous
fait rien, je vais la déposer comme ça.
Le Président (M. Hardy) : Vous
pouvez l'envoyer, disons, au secrétariat.
M. Lessard : Oui.
Je vais vous envoyer la version qui n'a pas de jaune dessus. Vous allez la
prendre pareil?
Document
déposé
Le
Président (M. Hardy) : Pas de problème. Merci beaucoup. Donc, je cède la parole du côté gouvernemental
pour une période de 17 minutes. M. le député de Chapleau.
• (20 h 40) •
M. Carrière : Merci beaucoup, M. le
Président. Heureux de vous retrouver.
J'ai fait un petit saut à la Commission des transports et de
l'environnement pour aller poser quelques questions au ministre des Transports.
Vous l'avez
effleuré dans le bloc de cet après-midi, vous avez parlé, avec le collègue
de Berthier, je crois — oui,
je pense, c'est de Berthier — de
toute la question de Pangea puis des entreprises qui font des
acquisitions massives de terres
agricoles parce que Pangea, c'en est un, mais ce n'est pas le seul. Il y a
Agriterra, Investerre, et peut-être qu'il y en a d'autres que je n'ai pas sous la main. Et, vous l'avez dit, ça amène
certaines inquiétudes. Vous avez des préoccupations, d'autant plus... Il y a la Caisse de dépôt et placement du Québec qui est un investisseur dans ce projet-là. Il y a le
Fonds de solidarité des travailleurs du Québec également qui est un
investisseur là-dedans.
Et,
quand on pense... Et là l'ancien maire, l'ancien préfet en moi va... Je pense
tout de suite à l'occupation et la vitalité
des territoires. Quand on parle de nos milieux ruraux et quand
on voit ce phénomène-là se passer, ça nous amène des inquiétudes, à savoir : Qu'adviendra-t-il de
notre milieu rural? C'est quelques propriétaires qui pourraient en devenir
des mégapropriétaires, excusez le terme, et
est-ce que ça va venir dévitaliser nos régions, ça va venir vider nos régions?
Il y a déjà des enjeux dans certaines régions ou dans certaines parties de régions.
Je regarde. Chez nous, c'est sûr que mon comté, dans
la ville de Gatineau, il n'y a pas un enjeu de dévitalisation. Mais, dans l'Outaouais,
qui est une région en pleine croissance, bien, il y a des secteurs où il y a de
la décroissance. Je pense à la MRC de Pontiac qui a des indices de dévitalisation qui se comparent aux plus pauvres,
les régions les plus défavorisées du Québec.
Je pense à la MRC de La Vallée-de-la-Gatineau également
où il y a des municipalités qui ont peine à garder les gens, puis avec le
vieillissement de la population qu'on connaît également, la MRC de Papineau
qui a... ça va un peu mieux, mais qui a également des indices
de défavorisation assez marqués.
Donc,
c'est clair que, quand on voit quelqu'un... une nouvelle approche, c'est une nouvelle façon
de faire les choses, on se questionne.
Il arrivera quoi, là, de nos milieux ruraux? Il arrivera quoi de notre agriculture à échelle humaine et la relève également, les jeunes agriculteurs? Parce
que ce que ça va amener comme phénomène, une augmentation des valeurs des terres, donc, où il n'y aurait que ces
mégaentreprises-là qui seraient en mesure d'acheter des terres, et les jeunes,
la relève, ça deviendrait inaccessible. Donc, c'est toutes des questions assez
préoccupantes pour nos milieux ruraux.
Je
sais qu'il y a six régions, là, si on parle de Pangea, il y a six régions qui
sont touchées, là, par ce phénomène-là, il y a le Bas-Saint-Laurent, il y a le Saguenay—Lac-Saint-Jean, beaucoup au Saguenay—Lac-Saint-Jean, l'Estrie,
Chaudière-Appalaches, Lanaudière également et le Centre-du-Québec. Et j'ai vu,
là, dans le tableau d'achat de terres, il y a eu beaucoup de terres qui ont été achetées, là, en 2013-2014. Après ça, ça
a vraiment baissé, là. C'est en bas de 500 hectares, je crois, par
année pour les trois dernières années. Alors, est-ce que c'est un phénomène qui
va s'estomper? Peut-être, peut-être pas. Il va falloir vraiment l'analyser, là,
et pousser l'analyse de ces différents modèles là.
Moi,
j'aimerais savoir... Premièrement, je sais que vous avez demandé, là, des
études plus poussées, vous avez demandé des rapports. J'aimerais savoir
où on en est là-dessus. Vous avez parlé... Cet après-midi, vous avez eu des échanges rapides, là, que vous vouliez revenir
là-dessus. Donc, je prends la balle au bond pour voir, là, où est-ce
qu'on en est là-dedans et comment on peut
s'assurer, là, que ce sera fait de façon correcte pour les milieux ruraux dans
chacune des régions du Québec.
Le Président
(M. Hardy) : M. le ministre.
M. Lessard :
Alors, merci. Oui, effectivement, donc, je tiens à mentionner... Suite à
l'annonce de la Caisse de dépôt d'offrir
un financement à l'entreprise Pangea, donc, pour dire qu'ils investissaient
dans les fermes familiales, mon attention a été retenue puisque c'est
des capitaux, quand même, qui relevaient de la Caisse de dépôt et placement,
donc le bas de laine des Québécois. Donc, mon analyse portait sur ce modèle
qu'on disait de... modèle de ferme familiale.
Alors,
j'ai mis sous examen le modèle. J'ai rencontré autant la Caisse de dépôt... le
représentant, M. Dubé, de la Caisse
de dépôt, qui a été bien généreux de m'exposer les tenants et aboutissants de
leur plan d'investissement, avec d'autres investissements pour le secteur agroalimentaire. Alors, on se disait à
ce moment-là : Bon, O.K., on est en train de faire une politique, peut-être le moment aurait été plus
approprié de lancer les fonds après la politique bioalimentaire, qui
aurait été une coordination plus ordonnée.
Mais on ne peut pas ne pas saluer le fait qu'ils mettent des capitaux à la
disposition...
Maintenant,
sur le modèle Pangea, je ne veux pas le personnaliser, ou tout modèle s'y
rapprochant, donc, on a dit : On va regarder les tenants et
aboutissants. Un, c'est des propriétaires québécois qui s'associent avec un
modèle d'opération, là, déployé par Pangea,
qui tient compte de plusieurs paramètres. Alors, je vais déposer le rapport qui
a été fait, d'analyse par le
ministère, donc, sous différents angles. Non seulement j'ai rencontré la Caisse
de dépôt, mais j'ai rencontré aussi
des partenaires, la FTQ, les représentants, parce qu'eux aussi ont investi une
capitalisation importante, donc, sous l'oeil attentif aussi de
La Financière agricole, du ministère, du côté juridique. Honnêtement, j'ai
eu une collaboration, je dois le dire...
M. Fortin, principalement. Je n'ai pas eu la chance de rencontrer
M. Sirois, mais j'avais sollicité de rencontrer M. Fortin,
puis il a ouvert les livres pour voir comment ils fonctionnaient, etc.
Maintenant,
le rapport est déposé. Évidemment, c'est une façon d'opérer au Québec. Il y a
plusieurs façons. Moi-même, ayant été
notaire pendant quelques années, alors ça m'a permis de voir que les gens
opéraient soit en mode, donc, personnel,
en sociétés, donc, plus organisées avec des partenaires ou en compagnies,
nécessairement, pour bénéficier des avantages
soit fiscaux... de fonctionner sur tel mode, donc, qui permet à d'autres
actionnaires d'entrer dans l'actionnariat, de partager le risque progressivement, d'en acheter des parts en société, de faire des acquisitions ou des entrées de
biens, des terres, des équipements ou
autres. On peut dire que le modèle de Pangea, si on regarde sur le Code civil du Québec, est un modèle autorisé.
Maintenant,
quand on va plus loin sur la façon dont ils procèdent, donc, nécessairement,
la stratégie est de donner de la valeur ajoutée. Tout
le monde reconnaît le bienfait de drainer sa terre, chauler les terres. C'est
le programme du gouvernement, de donner une valeur agronomique aux sols et
d'aller chercher des meilleurs rendements. Et, comme ils offrent un modèle plus grand, à peu près
à 1 000 hectares par ferme, donc, qui est les objectifs...
Ils ont dit qu'ils allaient atteindre
20 000 hectares au Québec, donc des massifs un peu plus gros. Donc, actuellement, en dedans de cinq ans, ils sont devenus ou vont devenir, s'ils
ne sont pas le deuxième, le premier détenteur de terres au Québec. Alors donc,
les modèles grandissent rapidement.
Quand
on est à ce niveau-là, l'objectif derrière ça est de donner de la valeur ajoutée.
On ne peut pas être contre ça non plus. Ils produisent des grandes
cultures, hein? Donc, c'est des producteurs et ils veulent migrer entre de la production de grande culture pour nutrition
animale, qui donne un rendement économique
moins cher, vers de la production humaine, du blé de production humaine,
du soya de consommation humaine. Et, dans cette chaîne de valeur là, bien, nécessairement, bien, tu le vends plus cher. Tout
le monde comprend ça puis tout le monde... Puis ils font des silos pour entreposer ça. Ils ont des défis. Ils impliquent
le producteur propriétaire. C'est un Québécois associé avec une société
qui opère deux fermes mises ensemble. Jusque-là, ça va, et ça donne, pour
certains, des avantages.
Mais,
nécessairement, la dimension et les dimensions... Évidemment, quand ils ont
commencé, au Lac-Saint-Jean, ils ont
racheté la terre de la Banque Nationale, qui, elle, l'avait carrément
financiarisée. C'est sûr que ça n'a pas bien parti. Quand tu achètes un bloc de
5 000 hectares, les voisins sont un peu plus loin. Quand tu fais à
peu près 40 milles pour voir le prochain
voisin, peut-être qu'à l'échelle humaine on vient d'y perdre un peu son
intérêt. Mais c'est un modèle et ça existe.
Si on va plus loin dans l'analyse, donc ils font
profiter des achats. Donc, on comprend que, quand tu as plus d'hectares, probablement que, quand tu achètes de
la chaux à grand volume, elle doit te coûter moins cher que quand tu en achètes 50 poches. Ils bénéficient des
prérabais qu'ils font profiter à leurs producteurs associés. Même chose pour
les équipements, les gros tracteurs, etc., ils ont des rabais sur les volumes
qu'ils font profiter aussi... Puis, jusque-là, ce modèle-là, ça existe. Il y en a qui ne sont pas des Pangea, qui ont des
modèles semblables. Ils ont mis en commun des hectares assez importants, quelques milliers d'hectares, donc, dans la
région de Vaudreuil-Soulanges, puis ça fonctionne. Ils se sont mis en
commun. Personne ne pose la question, mais ils n'ont pas demandé de fonds
publics.
Dans le modèle de Pangea, si on prend ce
modèle-là, nécessairement, ça, c'est le bloc d'opération. Ça crée nécessairement une société. Je demeure
propriétaire de ma ferme parce que j'ai voulu m'associer avec ce modèle
d'affaires là, cette façon d'opérer là, puis c'est correct, j'ai des options.
J'ai compris qu'ils avaient des options, c'est vrai, de rachat, etc. Ce qu'on voit moins dans la transaction, puis on a dû
documenter ça, c'est qu'il y a Pangea. J'amène la terre, on les met en commun, tu l'opères, on les draine,
on les chaule. On change... Puis on va vers tous les créneaux qui sont à
valeur ajoutée. On va devenir un meilleur rendement. On se partage un meilleur
revenu sur une base salariale ou des rémunérations.
Et là tout le bloc, aussi, avant, qui a payé la
terre... et c'est là qu'on peut dire que c'est un appel à certains investisseurs d'acheter les terres, donc d'investir
du capital pour, après ça, les faire prêter à une société pour qu'eux
les exploitent. Et là on pourrait
dire : Ce bloc-là, Pangea Terres, peut être appareillé plus à de la
financiarisation des terres. Si on
reproduit le modèle... Puis ils vont devenir le plus grand producteur terrestre
au Québec. Ils produisent quand même. Ils
mettent en valeur, ils développent. Évidemment, ça fait peut-être moins de
monde dans le village, là, puis il y a moins de monde qui participe à la
communauté parce que, dans la vraie vie, ce n'est pas juste produire...
• (20 h 50) •
Donc, on peut
dire que, traditionnellement, ce modèle-là ne pourrait pas être dit comme un
modèle traditionnel d'opération de la
terre. C'est un modèle, c'est un plan financier d'opération auquel des
Québécois choisissent de s'y
apparenter. Est-ce que c'est un modèle éprouvé? La réponse, c'est non. C'est
quand même assez jeune. On dit qu'on veut
atteindre des équilibres dans l'administration, dans la représentativité puis dans la détention. Bon nombre d'entreprises
ne l'ont pas atteint. Est-ce qu'ils vont l'atteindre? Je suis obligé de dire : Je garde mes yeux sur
l'observation de ce plan d'affaires
là qui évolue et qui peut correspondre à certains producteurs québécois.
Est-ce que c'est basé sur la tradition, de
transmettre une valeur, comme M. Berthiaume, que j'étais... à ses
49 petits héritiers, etc., dans lequel les enfants s'y associent?
Évidemment,
dans cette affaire-là, à part le propriétaire fermier qui est là, qui s'est
associé à sa terre, lui, il va céder des affaires, mais le bloc de
Pangea Terres ne va pas se laisser comme ça à un producteur exploitant. Ceux
qui détiennent le fonds de terre ne sont pas sur la terre. Ils n'ont pas les
yeux sur la terre. Ils l'ont fait pour un rendement financier. On en convient, ça existe, c'est permis. Mais ce n'est pas un
modèle qui est encouragé dans un développement de rester propriétaires de terres au Québec. Mais, comme je vous
dis, ils ont quand même choisi des terres qui méritaient d'être
mises en valeur, puis ce côté-là peut être salué.
Il y a tout le processus d'amélioration de la
productivité par des segments qui sont prisés par les Québécois, et même à l'international, dont le blé panifiable, exemple. On l'a vu dans
Les Moulins de Soulanges, hein? Ils ont pris ce virage-là sans avoir du financement de base de grandes sociétés,
du bas de laine des Québécois. On va dire ça. J'ai dû le regarder à cause de cet investissement-là et à cause du modèle qu'on disait plus familial. Je ne reconnais pas
là la tradition qui nous a amenés ici
depuis Louis Hébert, à tout le moins, de génération en génération, et ça n'a toujours
pas passé une génération. Il n'y a personne qui a hérité d'un bloc de
Pangea, mettons. Et comment il s'est comporté puis est-ce que l'investissement était là pour durer? La réponse, c'est non. Il y a
plein de compagnies à numéro qui se sont associées pour détenir un bloc de fonds de terre, le prêter pour
des bonnes raisons d'exploitation. Ça crée une société de locataires, en tout cas, pour un bout, ou
d'opération, mais ça correspond à des gens parce que c'est des Québécois
qui achètent ou qui...
J'en ai
rencontré un de Montmagny. Mon collègue de Montmagny me l'a fait rencontrer.
Ils étaient bien heureux, eux autres,
dans ce modèle-là. Mais, non, ça ne correspond peut-être pas à un modèle à long terme de transmission, et d'exploitation,
puis d'avoir peut-être ton nom de ferme plus longtemps
là-dessus. Ça crée des valeurs assez importantes. Puis je pense que ceux qui démarrent en affaires
ne s'y approprient pas... Mais, pour ceux qui voudraient partir... Il y en a qui choisiront d'y aller là-dedans
parce qu'ils ne sont pas apparentés, parce qu'ils n'ont pas un père qui est en agriculture, ou un grand-père, ou
une mère qui est en agriculture. Donc, c'est un modèle. C'est une façon de
rentrer dans le plan d'affaires, oui, mais je dois le garder sous évaluation
pendant quelques années pour voir s'ils ont réalisé leur objectif.
Le Président (M. Hardy) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Chapleau, 2 min 30 s.
M. Carrière :
2 min 30 s? O.K. Merci beaucoup, M. le Président. Effectivement...
Puis je sais que l'UPA... La Caisse
de dépôt parlait d'un rendement de 7 % à 8 %. L'UPA avait de grandes
réserves là-dessus, à moins que ce soit sur une période de 50 ans. Il y avait toute la question de l'inquiétude
au niveau de la surenchère, de la spéculation. Pangea, je ne sais pas où ils en sont là-dessus. Est-ce que
Pangea, là, lors de toutes ces études-là, des échanges, a pris des engagements
à l'égard de leur modèle par rapport à, je ne sais pas, la région où ils sont ou par rapport à différentes priorités que les régions pourraient avoir?
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre, 1 min 50 s.
M. Lessard : ...puis là moi, j'ai rencontré M. Fortin,
mais je n'ai pas rencontré M. Sirois. M. Fortin m'exprime qu'ils ont choisi... Bon, exemple, au Lac-Saint-Jean, il semble qu'ils en aient acheté suffisamment. Ils vont changer
de région, mais ils ne vont pas s'installer,
de toute façon, en Montérégie. Ils la paieraient bien trop cher puis ils
n'arriveraient pas au rendement escompté,
donc. Mais ils mettent des terres dans le coin d'Arthabaska, peut-être,
en valeur. Alors, leur objectif était de monter à 20 000 hectares
et de faire une répartition.
Mais,
moi, quand je vois ça, ma préoccupation, c'est de dire : Un jour, ces
fonds-là... Il n'y a personne qui investit pour la vie. Quand tu investis dans une financiarisation d'un bloc de
terres... Puis c'est vrai, mettons, en Alberta, puis ça va être vrai... Un jour, quelqu'un va acheter ces
blocs de terres là. Ce n'est pas de M. Fortin ou de M. Sirois, deux
Québécois qui le font... c'est l'avenir,
puis, comme eux autres, ils vont... comme moi, on va décéder un jour, et
comment la transmission de la
prochaine génération de ces fonds-là et quel intérêt ils auront derrière, c'est
plus ça, ma préoccupation.
Et
je posais la question même à la Caisse
de dépôt puis au fonds de la FTQ,
comment vous vous êtes prémunis... que
quelqu'un qui est moins nanti va s'associer à quelqu'un qui a une structure financière, une structure de délégation, hein? Je ne pense pas qu'ils vont hériter de la
terre. Moi, j'ai pu hériter de mon père, mais je ne pense pas que je vais
hériter de quelqu'un qui m'a permis d'opérer sa terre. Il va y avoir
d'autres héritiers, puis eux autres, comment ils vont se comporter dans le temps, ça, il n'y a rien qui me l'assure.
Puis je me dis : Bon, à une échelle plus grande, s'ils le répètent dans
plusieurs provinces puis à une
échelle mondiale, quelqu'un pourra
acheter un bloc de possession de terres, et là décider de l'opérer ou de
ne pas l'opérer, ça aussi, pour faire monter le prix des grains, etc. Moi, j'ai
vécu ça dans les mines. Je suis un peu frileux
maintenant. Il y a des entreprises qui ont acheté des blocs de ressources
naturelles, ont décidé de ne pas les exploiter pour faire monter les
prix à l'international.
Documents déposés
Le
Président (M. Hardy) : Merci, M. le ministre. Merci beaucoup.
Donc, le temps du gouvernement est écoulé. J'en profite ici pour déposer deux documents que j'ai reçus, le plan
d'action 2018‑2019 du CEROM, et l'autre document, Analyse du
modèle d'affaires de Pangea. Ça fait que les documents sont déposés.
Maintenant,
je regarde du côté du deuxième groupe d'opposition. Pour 18 minutes, Mme
la députée de Mirabel.
Mme D'Amours :
Merci, M. le Président. J'aimerais savoir... Dans le budget qui est alloué au
ministère au complet, pouvez-vous me dire combien vont aux salaires, en
chiffres ou en pourcentage?
M. Lessard :
Oui. Donc, quand on regarde du volet des dépenses, la rémunération, elle est de
101 millions. C'est assez
constant. En 2017‑2018, elle était de 102. Là, on est à peu près à 102 puis on
a une couple de 100 000 $, peut-être, de différence. Donc, c'est stable, là, depuis 2014‑2015. On est tous...
un horizon de 102 millions environ sur le coût de la rémunération
globale.
Mme D'Amours :
J'aimerais... Parce que je regardais, là, les règlements sur la diffusion de
l'information pour les titulaires
d'un emploi supérieur à temps plein et je regardais... J'aurais besoin de
savoir, au niveau de la Régie des marchés, qui est sous votre gouverne,
le nombre d'employés de la régie.
M. Lessard :
Le nombre d'employés de la régie? On a la présidente-directrice générale, si
vous voulez peut-être... Si vous me
donnez l'autorisation, comme on l'a, peut-être Mme Bureau pourrait
peut-être répondre comme tel... le nombre d'effectifs chez eux.
Le
Président (M. Hardy) : J'aurais besoin d'un consentement pour que
Mme la présidente parle. Et si vous voulez bien vous identifier et votre
titre.
Mme Bureau
(Ginette) : Bonsoir. Ginette
Bureau, présidente de la Régie des
marchés agricoles et alimentaires du Québec. La réponse, c'est 37, mais,
au cours de l'année, nous avons été autorisés par le sous-ministre à six postes
supplémentaires.
Le Président
(M. Hardy) : Parfait. Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours : Merci. J'ai aussi regardé le ministère
de l'Agriculture, Pêcheries,
Alimentation. Je vous pose la
question parce que, là, à la Régie des marchés, vous avez une régisseuse
présidente et deux vice-présidents régisseurs. Vous avez six hauts
fonctionnaires au ministère de l'Agriculture... du MAPAQ, en fait. Il y a
combien d'employés au MAPAQ?
Le Président
(M. Hardy) : M. le ministre.
M. Lessard :
1 500. Ne bougez pas, la petite feuille est à quelque part. Juste le
ministère, 1 500. Puis au total, avec les organismes, c'est
2 300.
Mme D'Amours :
O.K. Ça fait que c'est vrai de dire qu'il y a six hauts fonctionnaires pour
1 500...
M. Lessard :
Six sous-ministres, en fait, plus le sous-ministre en titre... six avec le
sous-ministre en titre.
Mme D'Amours :
Maintenant, la CPTAQ, la commission de la protection du territoire agricole, il
y a combien d'employés?
M. Lessard :
Veux-tu répondre, Stéphane? Oui, on a le président-directeur général, si vous
permettez...
Le Président
(M. Hardy) : M. le président, si vous voulez vous identifier et
votre fonction.
M. Labrie
(Stéphane) : Stéphane Labrie, président de la Commission de protection
du territoire agricole. 88 personnes.
Le Président
(M. Hardy) : Mme la députée.
Mme D'Amours :
Oui. On a 88 employés. Et là j'aimerais vous poser la question sur ce que
j'ai constaté, c'est que vous avez
cinq hauts fonctionnaires, mais M. Labrie n'était pas là. Dans les
documents, c'était Mme Gouin qui était présidente. Maintenant, elle n'est plus présidente et membre. Elle est
devenue vice-présidente, ce qui nous donne... Là, je veux confirmer avec
vous. Est-ce que ça nous donne un président et cinq vice-présidents?
• (21 heures) •
M. Labrie (Stéphane) :
M. le Président...
Le Président
(M. Hardy) : M. Labrie.
M. Labrie
(Stéphane) : La loi prévoit que la commission compte 16 membres,
dont un président, jusqu'à un maximum de cinq vice-présidents et 10 membres, mais nous sommes en réalité
16 membres. Au moment où on se parle, il y a quatre postes de vice-président qui sont occupés, nous sommes aujourd'hui 13 membres au total, donc le
président, quatre vice-présidents, et les autres personnes sont les membres. Je suis par ailleurs, parmi les 13 membres, le seul titulaire d'un emploi
supérieur en situation de gestion.
Le Président
(M. Hardy) : Mme la députée.
Mme D'Amours : Oui. Est-ce que c'est d'emblée, quand une
présidente, là... Parce que je me pose toujours
la question. Quand un président ou une
présidente n'occupe plus le poste, est-ce que d'emblée elle devient vice-présidente?
Le Président
(M. Hardy) : M. le ministre.
M. Lessard : Non, c'est à sa demande. En fait, elle a
manifesté le fait de ne plus exercer la présidence. On a ouvert le poste
de présidence et, à ce moment-là, donc, on a recruté avec plaisir le nouveau
président. Mais elle, pour une question de transition au sein... elle a demandé de
demeurer, si elle pouvait offrir, fournir son expertise et un soutien.
Alors, elle est devenue vice-présidente à ce moment-là.
Le Président
(M. Hardy) : Mme la députée.
Mme D'Amours : Quand ça arrive, ces choses-là, quand il y a
un changement comme ça, est-ce que... Parce que j'avais déjà posé la question à votre ancien collègue ministre de l'Agriculture de l'époque, puis il m'avait dit qu'il
allait faire une note, qu'il allait informer
les organismes. J'avais demandé, moi, est-ce qu'il y a une attention
particulière sur le nombre de
personnes qui étaient sur le conseil à la présidence et à la vice-présidence et d'essayer d'équilibrer hommes-femmes,
et surtout aussi jeunes.
Ce
que j'avais demandé aussi à l'époque, dans une commission de crédits : Si
c'est aussi l'expertise de ces gens-là, qu'ils aient au moins un lien avec l'agriculture, parce que c'est vaste
comme domaine. Moi, ça fait longtemps que je suis en agriculture, mais
je n'ai pas la vérité absolue. Mais par contre, tu sais, quand c'est des gens
qui travaillent dans les dossiers qui sont
reliés à l'agriculture, d'avoir une expertise. Est-ce que vous avez entendu
parler qu'il y avait une directive vers ça... ou ça a juste été dit aux
crédits puis c'est resté ici?
Le Président
(M. Hardy) : M. le ministre.
M. Lessard :
Bon, sur les hauts fonctionnaires, on a souvent des nominations, c'est le
Secrétariat aux emplois supérieurs qui s'occupe de ce volet-là dans les
nominations, puisque notre président actuel était, avant, à la Régie du
bâtiment. Donc, on est contents de l'avoir recruté chez nous.
Maintenant,
dans les postes, c'est toujours utile d'avoir une certaine référence en
agriculture. D'ailleurs, quand... je
me souviens d'un poste particulièrement qui a été comblé durant... l'année
passée, qui est Farid Harouni, qui était dans le temps aux affaires municipales, qui est un agronome, qui était à...
excusez, à la Fédération québécoise des municipalités. Donc, il a
travaillé avec les schémas d'aménagement, les plans d'aménagement, mais... avec
valeur des sols, valeur agronomique. Alors,
nécessairement et possiblement, là, que ça donne quelqu'un qui est immédiatement
dédié à donner une expertise parce qu'à la fin il rédige.
Tout à
l'heure, j'ai eu un court échange avec la présidente-directrice générale de la
Régie des marchés agricoles. Elle a six postes à pourvoir puis elle a eu
une trentaine...
Une voix :
...
M. Lessard : ...39
applications. Évidemment, samedi, ils vont passer un test... ou demain ils vont
passer un test. C'est de la rédaction. Ça
fait que, demain, le test, c'est assez bête, là, mais tu te mets dans la
rédaction, puis on va commencer à
éliminer ceux qui ne sont pas capables de rédiger, dont le français ou
l'amélioration... ou la qualité de la structure
de la rédaction. Donc, quand tu as beaucoup d'appelés puis, bon, tu as six
postes à pourvoir, c'est probablement ce profil-là qu'on cherche,
puisqu'en général c'est de rendre des décisions.
Alors, ça, la
régie est un tribunal, donc elle a à faire face, à donner du rendement, à
écrire des jugements ou des décisions
comme telles. Donc, je pense que le président de la CPTAQ est en train de faire
pareil, de voir comment ses équipes
sont mises à contribution, la fréquence de travail, l'administration des
dossiers, la priorisation des dossiers, donc, pour se donner des
critères, donc, d'avancement. Il y a sûrement des critères d'urgence aussi.
Alors donc,
je pense qu'il a à revisiter actuellement, lui, ses effectifs, mais la
présidente de la régie, elle, est à ajouter des effectifs pour donner des décisions. Parce qu'honnêtement j'ai
entendu, cette année, il y avait quand même le poulet, des grosses décisions. Ça arrive avec des avocats,
c'est plein de boîtes, c'est lourdement documenté, et, donc, la lourdeur
des décisions aussi à rendre est plus
complexe. Donc, on a vu la complexité... Ça fait que, oui, ces critères-là de connaissance en lien avec le
milieu sont favorables.
Le Président (M. Hardy) : Mme
la députée de Mirabel.
Mme D'Amours : Bien, je veux
juste faire vraiment du pouce sur ça. C'est que, oui, les connaissances, mais est-ce que... Puis on est dans l'ère, là, où on
veut une équité, où on veut aussi... au
niveau des générations. Est-ce qu'il y a eu une directive... sans que ça soit une obligation,
mais est-ce qu'il y a une directive pour avoir une attention
particulière sur les embauches? C'est sûr
qu'on veut les plus compétents, mais moi, je suis convaincue que, s'il y a
un effort de recherche, si jamais on
n'avait que des gars, bien, est-ce qu'on peut avoir des filles? Est-ce qu'il y a
une volonté puis il y a eu une directive?
M. Lessard : ...politique
gouvernementale là-dessus puis nécessairement on essaie de s'assurer qu'elle
soit respectée. C'est sûr qu'on ne peut pas
forcer, exemple, les femmes à appliquer si elles n'appliquent pas. Mais parfois
tu dis : Bon, bien, écoute, ressaie donc un autre petit test pour voir
si un deuxième appel permettrait d'avoir plus de représentativité et de diversité. Puis je pense qu'il n'y a pas un
organisme qui ne bénéficiera pas d'avoir de la diversité. Ça équilibre
les troupes, ça replace les compétences puis
ça amène une ambiance bien différente à la commission, qui est aussi un
milieu de vie, mais représentatif de la
communauté. Moi... on est plutôt d'accord ensemble là-dessus. Normalement, il y
a la politique qui devrait régir ça.
Mme D'Amours :
J'aimerais, M. le Président, revenir sur le projet de loi. Tout à l'heure, on a
eu des échanges rapides et peut-être qu'on manquait de temps, mais
j'aimerais vraiment revenir là-dessus.
Quand je vous ai nommé, M. le Président, toutes
les dates de tous les rapports, puis que, là, le ministre me dit qu'allait faire une affaire avec moi aujourd'hui,
qu'il allait me donner ça en cadeau pour la CAQ, bien, en fait, ce n'est
pas un cadeau à la CAQ qu'on fait, c'est un
cadeau aux producteurs, en tout cas, à la collectivité agroalimentaire.
Quand on parle d'une politique, ça n'appartient à personne, ça appartient au
milieu, je le répète.
Mais ça fait
15 ans que le gouvernement est en place, il y a eu un intermède de
18 mois avec le Parti québécois, ça fait 15 ans qu'ils sont là, il y a eu neuf rapports, comme je l'ai
dit tout à l'heure, il y a eu huit ministres de l'Agriculture depuis ce
temps-là, le ministre actuel a fait trois fois... il est rentré trois fois dans
le ministère en 10 ans. Tu sais, c'est quasiment
une porte tournante, là, ça donne quasiment le tournis quand on regarde tout le
monde qui est passé comme ministre de
l'Agriculture. Puis là on me dit : Bien, qu'est-ce que vous feriez, vous?
Est-ce que vous en avez une dans vos bagages?
Bien non, je n'en ai pas. Il y a neuf rapports qui traînent sur la tablette...
en fait, huit, puis là le neuvième arrive. Ce n'est pas un cadeau qu'on fait, c'est le cadeau qu'il faut faire pour
les producteurs agricoles, puis pour le monde, puis pour le monde agroalimentaire. Et le ministre a
beau dire que ça va être un cadeau, mais ce n'est pas un cadeau. C'est
du travail qu'on doit faire puis c'est pour le milieu.
Quand je vois
le projet de loi, je vous le dis, je trouve ça... C'est sérieux, un projet de
loi, là, mais, en même temps, ça me
fait rire parce que c'est quand même le Parti libéral qui a été là pendant
10 ans avec huit rapports puis qui n'a rien fait ou à peu près. Je veux dire, ça fait partie du
travail du ministre, quand il y a un rapport qui vient du milieu, de
s'assurer à ce que les directives qui sont
données... puis qu'il y ait un suivi. Là, le projet de loi, ça dit que le
ministre doit faire son travail. Je
n'ai pas besoin d'un projet de loi, moi, pour faire mon travail. Je fais mon
travail de députée, je fais mon travail de législateur. Je n'ai pas
besoin d'une loi pour faire le travail que j'ai à faire. Un ministre n'a pas
besoin d'avoir une loi pour faire son travail.
Mais ce qui
me fait... ce qui m'amenait à dire au ministre : Je vais voter pour la loi
si, après le mot «ministre», il y a le
mot «libéral», parce qu'il y a juste à eux autres que ça peut servir, cette
loi-là, parce qu'après les huit rapports qui ont été faits puis qu'il n'y a pas un ministre qui a été
capable de faire quelque chose avec les... Ne serait-ce que le premier,
le rapport Pronovost, il est encore d'actualité. Ça fait que ce projet de loi
là, c'est pour eux, c'est pour le gouvernement libéral, qui est là depuis
15 ans, qui n'ont rien fait avec ces rapports-là.
Alors, moi, je vais voter en faveur du projet de
loi si mon amendement, il tient puis qu'après chaque mot «ministre» il y a le mot «libéral». Parce que
c'est à eux qu'il faut qu'ils se parlent, ce n'est pas à nous, ce n'est pas... Moi, je vais faire le
travail que j'ai à faire puis je m'attends à ce que le ministre fasse son
travail.
• (21 h 10) •
M. Lessard :
...répondre.
Le Président
(M. Hardy) : M. le ministre.
M. Lessard :
Oui, bien, écoutez...
Le Président
(M. Hardy) : Il reste 3 min 55 s.
M. Lessard : O.K. Parfait. Prenons quelques rapports. Vous
dites : Rapport Pronovost, tout n'a pas été fait. Vous avez raison.
Puis je vais vous la poser, la question. Il y a des affaires qu'on a faites
dans Pronovost puis il y a des affaires
qu'on n'a pas faites dans Pronovost mais parce que le gouvernement libéral n'était pas d'accord. Est-ce que vous, vous êtes prêts à abandonner l'assurance stabilisation du revenu agricole?
Le gouvernement libéral, comme vous dites, a répondu non. On a
maintenu l'assurance stabilisation du revenu agricole en y apportant des modifications.
Mais
on peut se faire taxer de ne pas avoir mis fin à l'assurance stabilisation du...
Est-ce que vous, parce que vous voulez
donner absolument le coup final à Pronovost... C'est ça, le coup
final. Êtes-vous prêts... Il y en a un autre, article, facile. Êtes-vous
prêts à mettre fin au monopole de l'UPA? Je vous la demande, la question. Parce
que, dans Pronovost, c'est exactement...
Ça, on ne l'a pas fait. Vous pouvez me taxer de ça, je l'accepte. J'étais le
ministre responsable, à ce moment-là,
je ne l'ai pas fait, au nom du gouvernement. Mais vous, vous voulez finir
Pronovost. Est-ce que vous voulez mettre
fin au monopole de l'UPA? C'est ça, le coeur de Pronovost, ça, puis les
offices, et l'assurance stabilisation du revenu. C'est clair.
Quand
les producteurs nous regardent, ils savent que le gouvernement libéral a
maintenu l'assurance stabilisation du
revenu agricole en y apportant des modifications pour revenir à leur régime de
1975. Mais je vous la pose, la question. Vous voulez la finir, l'affaire de Pronovost, je vous la laisse. Mettre
fin à l'assurance stabilisation du revenu agricole et mettre fin au monopole de l'UPA, êtes-vous pour,
oui ou non? Ça, ce sera un projet de loi caquiste, peut-être. Mais c'est
ça, Pronovost. Finissez-là. Si c'est ça que
vous voulez... Écoutez, ils vous écoutent tous : Voulez-vous finir
Pronovost? C'est ça, Pronovost. Finissez-la.
Le Président
(M. Hardy) : Mme la députée de Mirabel, il vous reste
1 min 50 s...
Mme D'Amours :
Il me reste combien de temps pour répondre?
Le Président
(M. Hardy) : Il vous reste 1 min 50 s.
M. Lessard :
Je vous donne du temps.
Mme D'Amours :
Vous me donnez du temps?
M. Lessard :
...j'espère que mes collègues sont d'accord.
Mme D'Amours : Écoutez, quand j'entends le ministre
me dire ça, là, les deux bras me tombent, parce que je ne veux pas finir Pronovost, je ne veux pas finir
rien, je veux juste commencer quelque
chose. Puis, quand ça fait des
années qu'il y a un rapport qui a été
fait... Les années, hein, ont passé, vous l'avez dit vous-même, les besoins
changent. Puis là on a encore une politique qui vient d'être déposée, la
politique bioalimentaire. Elle est d'actualité. C'est elle qu'il faut
travailler.
Ce
que j'essaie de vous dire, c'est que tous les rapports que vous avez eus, vous
ne les avez pas complétés, vous n'avez pas fait le travail qui devait
être fait. Vous me sortez deux points qui datent depuis 10 ans. Bien oui,
mais l'actualité d'aujourd'hui, avec le rapport que vous déposez aujourd'hui...
C'est lui qu'il faut travailler.
Moi,
je reviens avec votre projet de loi. Bien, on dit la même chose, M. le ministre, mais votre projet de loi, là, c'est
comme la cerise sur le sundae qui dit : Le prochain ministre
devra faire son travail. C'est ça que ça veut dire. Mais, si vous ne l'avez pas fait puis si vos autres collègues
ministres ne l'ont pas fait, bien, je m'excuse, mais ce
n'est pas avec une loi que vous allez
obliger d'autres ministres à le faire si vous ne l'avez pas fait. Si vous
n'avez pas fait votre travail, ça ne veut pas dire que le prochain ne le
fera pas.
M. Lessard : ...intéressant, M. le Président, parce que, si
vous lisez bien puis si, mettons, vous aviez fait votre travail, vous auriez vu que la loi dit que la loi
du ministère, ce n'est pas une politique
intergouvernementale, c'est une loi sectorielle.
Le projet de loi, ce qu'il modifie, c'est que ça soit une loi gouvernementale qui force tous les ministères, Santé, Éducation,
et autres, à produire une politique gouvernementale comme dans le développement durable. Si vous
l'aviez lu comme il faut... Ça, c'est le changement fondamental.
Deuxièmement, ça
introduit l'obligation, pour quiconque n'en aurait pas, de politique
bioalimentaire, comme la CAQ n'a pas de politique
pour l'instant, bien, de forcer à avoir des assises annuelles pour rencontrer
le... Vous avez salué, quand même, cette politique-là, là. Je vois bien qu'elle dit : Elle est
de coconstruction. Mais annuellement
vous seriez forcée, si vous étiez la
ministre de l'Agriculture, à tenir des assises. Ça, il n'y a rien qui vous
force à ça, pas plus qu'il n'y a rien qui vous force à en avoir une,
politique bioalimentaire, actuellement. Alors donc, c'est le coeur.
Puis,
après ça, la révision des lois, sur la base du développement durable, le
ministre révise, soumet au gouvernement
avant de modifier n'importe quelle
loi. Il y a quand
même... Bien, je suis content de voir
que vous y adhérez. D'après moi, si je le soumets, vous allez voter pour. Si je vous écoute
bien, là, vous dites : O.K., là, vous n'avez pas tout fait, mais nous autres non plus, on ne fera pas
tout de Pronovost. Ça, je l'ai entendu, là. J'ai bien entendu que le
monopole de l'UPA, vous n'allez pas y toucher; les offices, vous n'allez pas y
toucher. Après ça, il y avait quoi, donc?
Une voix :
L'ASRA.
M. Lessard :
L'ASRA. Aïe! L'ASRA, ça, c'est le coeur, le monument. Bien, moi, j'ai décidé de
ne pas faire Pronovost, au nom du gouvernement, avec mes collègues, à maintenir plutôt un régime d'assurance. Parce que
ça prend une gestion des risques, et c'est le coeur même de cette...
Alors donc, on est un peu à...
Le
Président (M. Hardy) : Merci beaucoup, merci beaucoup. Donc, j'en profite pour déposer la lettre que
vous aviez envoyée à M. Lawrence MacAulay, Agriculture et Agroalimentaire
du Canada. Je la reçois et je la dépose. Et maintenant je laisse la parole au député
des Îles-de-la-Madeleine pour 14 min 24 s.
• (21 h 20) •
M. Chevarie : Merci,
M. le Président. Je vais aborder le
thème de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec. On sait que la Régie des marchés agricoles a un
rôle extrêmement important, un rôle majeur, en fait, dans l'administration des plans conjoints, et on sait qu'au Québec il existe une
multitude, en fait, plusieurs plans conjoints dans les pêches, en agriculture. Nous sommes dans le temps des sucres, actuellement, il y a
un plan conjoint avec l'eau d'érable, ainsi de suite.
Et on peut se demander, dans un premier temps, c'est quoi, un plan conjoint. Un plan conjoint, il y a
deux éléments importants, deux bases
importantes. D'abord, c'est un outil qui est à la disposition des producteurs agricoles et des pêcheurs, un outil qui leur donne la possibilité d'une négociation collective des conditions de mise en marché de
leurs produits, que ce soit, comme je
le mentionnais, en pêche ou en agriculture. En termes simples, le producteur possède une
instance qui s'appelle l'office, parce qu'en déclinaison il y a création d'un
office, qui fait la représentation collective de la vente du produit du producteur comme tel ou de la mise en
marché. Et le rôle de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec est à deux niveaux, il y a
deux éléments importants dans le rôle de la régie : d'abord,
encadrer puis réguler la mise en
marché des produits du Québec de
façon efficace et ordonnée sur
l'ensemble des marchés, et, un deuxième rôle qui est à l'occasion, puis dépendamment des discussions, des négociations
qui sont effectuées entre le producteur et les représentants des entrepreneurs,
elle doit également, cette régie, être une instance de résolution des
différends et à l'occasion elle doit trancher par rapport aux argumentaires
qui sont présentés de part et
d'autre, au niveau des
producteurs et au niveau des représentants des entreprises, ou des
entrepreneurs, ou des transformateurs, donc trancher et rendre une décision
entre les différentes demandes des parties.
Et
bien sûr que, quand la régie doit trancher ou rendre une
décision, se faire en quelque sorte l'arbitre, c'est parce qu'il
n'y a pas eu d'entente sur les prix, parce
que bien souvent c'est le prix du
produit qui est la cible ou le fondement du litige entre le producteur et l'acheteur. Et il y a,
ce qu'on a constaté, certaines conséquences importantes par rapport autant de la décision, dans le cas d'un litige où la Régie des marchés
agricoles doit trancher... il peut y avoir des conséquences importantes tant pour les producteurs, que pour
les usines, que pour les intermédiaires dans la mise en marché du
produit.
Et,
à la base, les plans conjoints sont extrêmement intéressants, puis le mécanisme d'arbitrage est nécessaire et utile, avec la Régie des marchés. Et il faut nécessairement avoir une instance qui a la possibilité et la responsabilité
de trancher quand il est nécessaire
d'arbitrer un litige entre les parties. Et ça a des conséquences importantes, en termes de retombées économiques, sur l'ensemble
des partenaires, peu importe l'industrie. Et c'est autant sur les producteurs
que sur les transformateurs ou les gens qui agissent en termes
d'intermédiaires.
Et,
on remarque, dans certaines situations, M. le Président, il y a une lenteur
dans les décisions, sur un litige par rapport
au... entre les producteurs ou les entrepreneurs, puis ça crée, comme je le
mentionnais, un préjudice important, un préjudice pour le producteur, parce qu'il n'a pas le juste prix dans
l'immédiat, et, pour l'entrepreneur, ça peut occasionner des conséquences assez importantes, parce que,
dans bien des cas ou plusieurs situations, son produit est déjà vendu,
son produit a déjà fait l'objet d'une
entente avec un acheteur, tant sur le plan québécois que sur le plan national
ou international, et c'est difficile pour lui de revenir en arrière.
Et,
dans ce sens-là, ce que j'aimerais, M. le Président, c'est que le ministre nous
commente un peu cet irritant-là qui survient
et qui est lié aux délais de réponse de la régie dans certaines situations et
dans certaines décisions. Et ma question serait aussi de savoir si on a un plan pour tenter de réduire au minimum
ces délais. Puis je suis convaincu qu'il y a sûrement des personnes de
la régie qui s'attardent à trouver des solutions pour réduire ces délais-là et
de corriger la situation.
Le Président
(M. Hardy) : Merci, M. le député Îles-de-la-Madeleine. M. le
ministre.
M. Lessard :
Oui. Donc, mon collègue a bien illustré l'importance, là, des plans conjoints...
(panne de son) ...donc, qui a été longuement discuté dans le rapport
Pronovost sur les offices de commercialisation et la négociation de cette
particularité au Québec.
Évidemment,
pour avoir, je dirais, ou favoriser un marché efficace puis ordonner des
produits, ça prend quand même, à
quelque part, lorsque la négociation entre les producteurs et les
transformateurs n'aboutit pas, un mécanisme, et on avait choisi la Régie des marchés agricoles, donc, qui va venir, bon,
favoriser le développement des relations harmonieuses, mais aussi, à un moment donné, dans un différend,
eh bien, il faut qu'il y ait une méthode de résolution de conflits, et
là c'est là qu'on va entendre des parties et rendre des décisions.
Évidemment,
comme on a la chance d'avoir la présidente, et je lui donnerai peut-être
l'occasion... Mais il y avait une
question de ressources, aussi, je pense que le sous-ministre a pourvu à des
nouvelles ressources. C'est six, six postes à combler? C'est toujours la préoccupation. Puis ça
touche autant le secteur agroalimentaire que le secteur de la forêt
privée. Il y a eu des différends quand j'étais ministre de la forêt privée. Je
trouvais que, des fois, la décision était... pas qu'elle était longue, mais c'était long d'attendre cette
décision, de trancher, pendant que le marché était en train de s'exécuter.
On est dans le commercial au boutte. Puis ça
touche aussi le secteur des pêches. Donc, éventuellement, c'est qu'on spécialisera des bancs pour des secteurs qui reviennent assez périodiquement devant la
régie. C'est peut-être quelque chose,
certainement, à regarder.
Mais, bon,
mes questions iront toujours... Est-ce
qu'on a amélioré le taux de traitement pour les demandes qui ont été reçues, les délais pour obtenir une première
audience, des services de médiation? D'ailleurs, récemment encore, avant
d'envisager d'aller à la régie, la régie va
mettre aussi, bon, un service de médiation, on a fait appel, actuellement, à
des médiateurs, donc, du ministère du
Travail pour délier... Parce qu'il y en a qui ne se rendent pas tous à la
régie, heureusement. C'est ce que la
régie souhaite. C'est harmonieux quand ils s'entendent avant d'y arriver. Mais
à la fin, parfois, ça prend le tribunal pour la décision finale.
Je sais que
mon collègue fait référence seulement à un secteur, hein? La présidente ne pourra
pas répondre quand est-ce qu'elle va
le faire, parce qu'elle a un banc puis il y a une cause pendante, mais, à tout
le moins, comment elle met en place des indicateurs, peut-être qu'on
pourrait la laisser répondre pour l'objectif. C'est un tribunal, on ne peut pas
intervenir, mais elle a des objectifs de
réalisation. Puis être capable, exemple, de commencer une pêche, sachant
qu'on connaît le prix des produits, après la
négociation des parties, qui peuvent être longues, mais... Peut-être qu'on
pourrait faire faire l'ensemble, si, M. le
Président, on est autorisés à ce qu'elle puisse prendre la parole — je pense que mon collègue va y consentir — pour entendre comment la régie voit
l'exécution de sa prestation, là, à travers, donc, les différents
mandats, dont, exemple, la fixation du prix du homard, des autres produits.
Le Président (M. Hardy) :
Mme Bureau.
Mme Bureau (Ginette) : Merci.
Combien de temps je dispose?
Le Président (M. Hardy) :
3 min 50 s.
Mme Bureau (Ginette) : Bon,
d'abord, je félicite le député des Îles-de-la-Madeleine. Il connaît très bien
les mécanismes de la régie. Effectivement,
la régie s'est dotée d'un nouveau plan stratégique, et nous sommes à
déployer le plan stratégique. Je vais prendre les deux volets du mandat de la
régie tel qu'il a été très, très bien expliqué.
Le volet
d'aider le développement économique est beaucoup fait par le dialogue qu'on a
avec les parties prenantes dans les
évaluations périodiques et également par l'adoption, l'approbation des
règlements. J'ai eu la chance de comparaître une fois devant la
Commission de l'administration publique et une fois devant cette commission,
et, le rapport de la commission, qui date de
novembre de l'année passée, les membres constataient les grands progrès,
justement, qu'avait faits la régie
depuis deux ans. Donc, je remercie les membres de la commission, on avait eu
des très, très bons échanges.
Au niveau des
règlements, lorsque je suis arrivée en fonction, je ne veux pas prendre ça
comme étalon, mais il y avait quand
même une cinquantaine de règlements qui n'avaient toujours pas été analysés, et
ça, c'est du développement économique.
Et celui qui était le plus âgé, si je peux dire ainsi, avait 27 mois. En
date de la fin de cette année financière, tous les règlements qui ont été déposés à la régie pour approbation sont
pris en charge. Donc, il n'y a aucun retard dans l'analyse des règlements. Et, au cours de la dernière année, la régie a
approuvé 89 règlements des différents offices. Alors, pour vous dire
qu'il y a une très grande activité et un dialogue avec les différents offices
sur l'encadrement plus économique, qui est un élément très important de la
régie.
Pour ce qui
est des évaluations périodiques, nous avons fait... nous sommes à faire un sondage
important pour revoir les façons de
faire pour amener un meilleur dialogue, et la commission nous a recommandé de
travailler beaucoup avec les
représentants des consommateurs. Alors, on a fait un sondage, on a sondé plus
de 100 intervenants, et 68 ont répondu, dont 20 représentants
des consommateurs. Alors, comme vous voyez, on est en train d'établir une
nouvelle façon de dialoguer.
Maintenant,
pour ce qui est des litiges, donc, le deuxième... lorsque la régie a à trancher
des litiges, lorsque j'ai comparu, il
y a maintenant deux ans et demi, la régie avait 500 dossiers en inventaire
qui attendaient d'être en... que certains avaient été entendus ou attendaient d'être entendus, et dans le plan
stratégique nous avons dit : Nous allons, je veux dire, mettre une date butoir où est-ce qu'on fait le portrait de la régie, et
c'était le 1er avril 2016. Le 1er avril 2016, il y avait
490 dossiers en inventaire, à la régie, et au 31 mars 2018 il n'en
reste que 215. Alors, la régie a fait un travail vraiment important de baisse
de l'inventaire des dossiers.
Maintenant,
pour ce qui est des délais, deux indicateurs... un, plutôt un... Pour ce qui
est des dossiers antérieurs au 1er avril
2016, l'indicateur, c'est le nombre de dossiers qu'on règle. Parce que, vous avez
raison, ce sont des dossiers qui datent
d'un certain temps. Alors, en même temps qu'on ne veut pas prendre de retard sur les gens qui nous déposent
des dossiers, il faut aussi s'occuper des vieux dossiers.
Je vous annonce qu'en date du 31 mars de
cette année il ne reste que 50 dossiers qui étaient antérieurs au 1er avril 2016. J'aurais voulu qu'il n'en
reste pas, mais, dans le plan stratégique, on s'est donné jusqu'en 2020 pour
arriver à 50 % et on est rendus déjà à plus de 80 %. Alors, pour vous...
• (21 h 30) •
Une voix : ...
Mme Bureau (Ginette) : Oui,
j'ai fini, j'ai fini.
Le Président
(M. Hardy) : Ça passe très vite, ça passe très vite. C'était une
bonne réponse.
Maintenant, je passe la parole à l'opposition
officielle pour 16 minutes. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : Merci,
M. le Président. M. le Président, j'ai vu l'échange vif qui a eu cours tantôt
et je veux y mettre un peu mon grain de sel, vous dire qu'en 1972 les
agriculteurs du Québec ont décidé qu'il y avait une accréditation unique qui est l'UPA. Et la position du Parti québécois
est très claire, il appartient au monde agricole de décider comment ils veulent se gouverner. J'ai
compris que, du côté libéral, ils voulaient respecter cela. J'ai compris
que le chef de la Coalition avenir Québec a
fini par dire que, lui aussi, il respecterait ça, mais je n'ai pas compris de
façon certaine si la députée de Mirabel est d'accord avec son chef sur ce
sujet-là. Voilà, je voulais juste vous faire ce petit commentaire, M. le Président.
Je veux vous
remercier, M. le ministre, d'avoir déposé l'analyse des fonctionnaires sur
Pangea, le modèle Pangea. Avant
d'aller... parce que j'ai des questions relativement aux documents que vous
venez de déposer. On l'a regardé rapidement, mais, déjà, on a des questions. Mais je veux aussi savoir, si c'est
possible de votre part... Parce que, tantôt, lorsque mon collègue de Rimouski était ici, j'ai cru
comprendre que vous étiez pour faire des démarches auprès d'Ottawa pour
voir s'il n'y aurait pas moyen, justement... situation exceptionnelle,
catastrophe naturelle, si on ne pourrait pas donner un coup de main, autant
dans Lanaudière que dans la Mauricie et dans le comté du Bas-Saint-Laurent.
Est-ce que c'est ce que j'ai compris?
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard :
Je pense qu'on partageait le même intérêt, à savoir... Les producteurs se
posent la question, pourquoi, parce
que, pour eux, c'est une catastrophe. Quand tu as une sécheresse qui s'est
répétée, tu n'as pas de revenus, puis il faut que tu achètes tes productions... Pourquoi, eux, ça n'a pas
déclenché? Alors, je pense qu'il faut être capable d'établir, autant que pour les inondations... On va écrire au
fédéral pour ces deux situations-là, puis il établira les paramètres
avec nous, qu'est-ce qui fait que ça ne
déclenche pas, comme programme, ou est-ce que ça pourrait déclencher comme
programme. On va clarifier la situation par un écrit.
M. Villeneuve : ...dans cette situation-là, je pense que rien n'est impossible. Alors, j'ose espérer
que, vu qu'il n'y a rien qui est
impossible, vous ferez l'impossible pour pouvoir... Vous pourrez consulter
aussi les données que je vous ai remises tantôt.
Dans le dossier du modèle Pangea, bien, écoutez,
j'ai quelques questions rapidement. À la page 2, on parle d'engagement de Pangea, mais on ne dit pas si ces
engagements-là ne sont pas respectés. Parce que, dans le fond, c'est la
finalité qui m'intéresse, moi, et on ne dit pas si ces engagements-là de Pangea
ne sont pas respectés, il ne semble pas y avoir de conséquence.
J'ai une
question très précise, et on va regarder le dossier à tête reposée un peu plus
tard, là, mais est-ce que les gens de
La Financière ont eu accès à l'ensemble des contrats entre Pangea et un
producteur, donc, l'ensemble des dossiers, de 35 transactions, je pense? Est-ce qu'ils ont eu accès à
l'ensemble des transactions? Et est-ce qu'ils ont eu l'assurance... Parce que c'est un contrat privé, hein? On peut
bien se faire un contrat privé puis avoir des clauses secrètes, aussi,
mais est-ce qu'on a eu l'assurance qu'on
avait... D'abord, est-ce qu'on a eu accès à l'ensemble des contrats? Et, si
oui, est-ce qu'on a eu l'assurance, de la part des deux parties, que
nous avions la totalité de l'entente entre les mains?
M. Lessard :
Moi, j'ai eu une collaboration, quand même, avec M. Fortin, le département...
Moi, j'ai demandé au ministère non
pas... le côté financier, de regarder du côté de La Financière agricole,
mais, du côté juridique, j'ai demandé au département juridique d'analyser la nature des contrats, la nature des
clauses, si elle a respecté, en fait, notre Code civil, etc., la valeur, le consentement des parties. Et puis
donc ça a passé, ils ont soumis les modèles pour examen. Donc, on leur a
remis, on a eu accès à la documentation.
M. Villeneuve : On parle
des modèles ou des contrats?
M. Lessard : Des
contrats.
M. Villeneuve :
Et vous avez eu l'assurance d'avoir la totalité des clauses qui pouvaient se
trouver à l'intérieur de l'ensemble des contrats?
M. Lessard :
Bien, on s'est fiés aux parties...
M. Villeneuve :
Bien, je pose la question si vous, vous avez posé cette question-là, au moins,
pour s'assurer...
M. Lessard :
Est-ce qu'on a eu... Est-ce qu'il existait d'autres contrats, là... Ils nous
ont soumis les contrats qu'ils avaient signés avec les parties.
M. Villeneuve : O.K.
Parfait. Parfait. Bien, on va le regarder plus attentivement puis on reviendra
peut-être ultérieurement. Mais je veux juste
vous lire... Parce que c'est toujours la conclusion, hein, d'un rapport, qui
est intéressante. On dit, entre
autres, dans la conclusion, bon, on dit : «Récemment, la Saskatchewan a
adopté de nouvelles mesures de contrôle concernant l'achat de terres agricoles par certaines organisations. En effet, la province interdit maintenant l'achat d'une terre
agricole par un régime de pension.» Il faut se poser la question : Pourquoi ils
ont fait ça? Je ne sais pas si vous vous
l'êtes posée. «Cette mesure découle
de l'acquisition, en 2014, de plusieurs dizaines de milliers d'hectares par
des régimes de retraite et des fonds de
pension canadiens. En réponse à ces acquisitions, le gouvernement de la
Saskatchewan a mené, en 2015, diverses
consultations sur la propriété foncière agricole, qui ont été suivies par
l'adoption de ces nouvelles mesures
de contrôle.» Ils ont donc consulté, ils ont vraiment fait un travail de fond
pour voir est-ce que c'est correct qu'un fonds de pension investisse ou
non; sinon, pourquoi, si oui, pourquoi. Ils semblent avoir fait un travail
costaud. Et la dernière phrase, M. le
ministre : «D'autres États disposent de mesures qui visent à régir la
propriété foncière agricole. À cet
égard, le ministère suggère de poursuivre la réflexion afin d'obtenir des
informations additionnelles sur les mesures que d'autres États ont mises
en place concernant l'acquisition de terres agricoles, notamment par des
acteurs non traditionnels.»
La plus
grande force de l'univers, vous la connaissez, M. le ministre, c'est la force
de l'inertie. Et c'est ce que je... Ça transpire du dernier paragraphe,
la force de l'inertie. Je pense, ce qu'on devrait plutôt lire, à mon avis,
comme conclusion, c'est que, si d'autres ont
jugé bon d'intervenir, il faut que le Québec, lui aussi, intervienne. Alors,
peut-être vos commentaires, M. le ministre, mais, comme je vous dis, on
y reviendra un peu plus tard.
M. Lessard :
Le Québec n'est pas la Saskatchewan, là. La Saskatchewan, honnêtement... Parce
qu'on a fait une petite analyse
exhaustive, là. Nous autres aussi, on écoute La semaine verte et on a vu
dans des reportages, donc... Et, inspirés...
Puis vous-même, vous avez soumis des projets de loi, là, qui restreignaient
l'acquisition de 100 hectares et plus, puis de le soumettre.
J'avais même analysé votre propre projet de loi, là, pour lequel on...
Donc, il faut présenter c'est quoi, la situation
du Québec. Plus de 80 % sont des propriétaires détenteurs. La Saskatchewan, moins de 50 % sont des
détenteurs opérateurs de fermes. Alors, on ne veut pas être la Saskatchewan.
Donc, on voit qu'on a un niveau élevé de
propriétaires détenteurs, et ceux pour... lesquels ne sont pas détenteurs, mais
locataires, on peut penser que presque
100 % des terres agricoles sont en exploitation agricole, pour des fins
d'agriculture. Donc, on est rassurés du fait qu'actuellement on n'est
pas la Saskatchewan puis on n'est pas en train de le devenir non plus.
Toutefois, comme le modèle expansif qui a été
développé là-bas à plus grande échelle... On n'est pas dans les mêmes nombres d'hectares, mais, quand même, on
pense qu'à la fin de... Le modèle d'entreprise de Pangea va quand même viser les 20 000 hectares. Le plus
grand propriétaire terrien au Québec en terres agricoles. Je ne suis pas... je
ne peux pas fermer les yeux là-dessus, surtout quand ils disent que c'est des
fermes familiales.
Alors donc,
je suis obligé de m'en occuper et d'envoyer un message aussi à la Caisse de
dépôt pour leur dire : Vous ne
pouvez pas faire la promotion de fermes familiales sur le modèle d'affaires
présenté par Pangea. Vous pouvez dire :
C'est un modèle d'affaires, mais ce n'est pas un modèle d'affaires familial,
alors donc... Et ce n'est pas quelque chose qu'on cherche à ce qui
s'augmente au Québec. On veut avoir, donc, des personnes qui sont non seulement
détentrices. On l'a dit puis on le partage,
on veut vivre dans une société de propriétaires. Le bien foncier est
important. Transmettre une terre, ce n'est
pas seulement de lui transmettre la valeur, c'est de lui transmettre les
valeurs, pas seulement la valeur
financière, mais les valeurs qui vont avec. Ça a été travaillé par tes parents,
développé par tes parents, entretenu, et c'est ce que je te passe, à une
génération puis à l'autre génération.
Le bloc de
fonds de Pangea terres, ça ne se transmettra pas de valeur... de génération en
génération, ça va être un portefeuille
d'actions qui va passer à quelqu'un, point. Il n'y aura pas de sentiment de
rattachement à quelque chose. Mais, bon, ça existe, c'est avec des
propriétaires... des agriculteurs du Québec, puis ça correspond peut-être à
d'aucuns qui veulent le faire. Il y a plein
de belles valeurs derrière ça, de gain de productivité, de rendement, etc.,
mais, pour le bloc de Pangea terres,
la détention, ça s'apparente à la financiarisation, c'est sûr. Alors, je dis,
autant au fonds de la FTQ : Attention! Quand vous créez, faites
attention à vos paramètres.
Le Président (M. Hardy) : M. le
député de Berthier.
• (21 h 40) •
M. Villeneuve :
On aura l'occasion d'en rediscuter. Bon. Je veux revenir sur les taxes
foncières. Je sais que le sujet a été
abordé avec la députée de Mirabel et M. le ministre, mais je veux revenir sur
les taxes foncières. Actuellement, M. le Président, de la façon dont ça
fonctionne, les seuls qui sont sûrs de mettre la main dans leurs poches, c'est
les agriculteurs. Et puis je pense qu'on va
s'entendre ici, tout le monde, pour dire qu'il y a comme une distorsion dans le
modèle présentement. Parce qu'on sait que
présentement les municipalités, elles, sont assurées d'avoir le montant
qu'elles chargent, le taux de taxe qu'elles chargent, le gouvernement
compensant, bon. On sait que le gouvernement a plafonné à 5 %. Alors, présentement, ce qu'on sait, là, c'est que
tant que ce n'est pas réglé, là, dans les années à venir, là, si ça ne se
règle pas, c'est toujours l'agriculteur qui, lui, va toujours devoir piger dans
ses poches.
Et, M. le
Président, je ne sais pas si vous le savez, là, mais ce modèle-là, là, de
programme de taxes foncières, ça remonte
aux années 60. Déjà là, on avait mis des mesures d'atténuation. Je le dis
parce que des fois on a l'impression que le monde agricole soutire de l'argent au gouvernement, mais ce n'est pas
vrai. Ce n'est pas ça, la réalité. La réalité, c'est qu'il y a vraiment une distorsion dans le modèle,
dans le système, et le gouvernement compense, effectivement, parce que, sinon, ça n'aurait aucun sens étant donné
qu'on n'est pas sur la valeur agronomique, alors que les États limitrophes
au Québec ont des modèles qui viennent compenser de façon un peu mieux que le
nôtre. Et, encore là, on parle de compétitivité,
alors c'est plus difficile pour nos agriculteurs d'être compétitifs avec
l'Ontario, exemple, ou d'autres États qui sont limitrophes au Québec.
Alors, je
sais que le ministre en a parlé tantôt, je pense qu'à Noël ils ont arrivés...
ils ont eu quatre cinq réunions, ils
ne se sont pas... ils se sont arrêtés sur six modèles sur une vingtaine. Moi,
M. le Président, je veux m'assurer que ce ne soient pas les agriculteurs encore une fois qui,
dans les années qui viennent, là, vont mettre la main dans leurs poches.
Alors, comment je peux m'y assurer? Bien, il
y a deux façons, M. le Président. Soit qu'au 1er octobre les Québécois
élisent un gouvernement du Parti québécois
ou soit que d'ici l'élection, M. le Président, le ministre puisse vraiment se
rasseoir avec la FQM, avec l'UPA et les gens
du ministère, des ministères concernés, puisse se rasseoir et vraiment,
vraiment, là, y travailler très fort pour arriver à une solution. Parce
qu'il faut que ça cesse, là.
Et, je le
répète, ce n'est pas... l'argent, il l'a dit, M. le ministre tantôt, l'argent,
l'agriculteur, il ne le touche pas, cet argent-là, il le redonne à la
municipalité, là. Alors, voilà, je voudrais entendre le ministre là-dessus.
Le Président (M. Hardy) : ...min
41 s.
M. Lessard :
Oui, oui. Mais j'ai bien compris que l'élection du Parti québécois ne réglerait
pas de façon magique la problématique. Alors, elle perdure. Vous avez
dit : Ça fait plusieurs réformes qu'il y a eu dans le système.
Mais
sérieusement c'est la première fois qu'il défonce le cap des 5 % de
croissance du... Donc, on absorbait les 5 %, donc, jusque-là, et là ça a dépassé la tendance à la hausse,
le faible taux d'intérêt, l'investissement dans les terres, la spéculation, la production a augmenté. Alors donc,
on doit jaser avec le monde municipal là-dessus, puisque, là, oui, on a
fait un régime complémentaire pour toucher, là, sur deux années, les excédents.
Mais, non, il n'y a pas un budget de municipalité
qui est adopté en disant : Je vais dépasser même 4 % du taux de
croissance des dépenses, alors que, là, nous, on dépasse non seulement
le 4 %, mais on dépasse 5 %, on est à 9 % puis on est à
10 %.
Alors, oui,
l'argent qu'on envoie aux producteurs est automatiquement retourné aux
municipalités. Parce que le compte est là. Alors, les gens ont reçu pour
une... Combien de mille? Une vingtaine de mille, à peu près, 20 000?
Une voix : ...
M. Lessard : Non,
20 millions, mais à combien de producteurs? 30 000?
Une voix : ...
M. Lessard :
25 000. Donc, ils ont reçu un chèque entre 51 $ et
50 000 $. Donc, ça peut représenter vraiment ces sommes-là. Au-delà de 50 000 $,
quelques entreprises dépassaient ça, ils ont dit : Au-delà de
50 000 $, ils vont en prendre
la responsabilité. Elles ont été quelques-unes. Puis en bas de 50 $, là,
les frais étaient trop élevés pour couvrir l'ensemble. Et c'est des chèques de plus de 50 $ et un maximum de
50 000 $. Parce que c'est quand même des grosses sommes,
20 millions, mais ça nous donne le temps de réfléchir et de trouver des
solutions plus durables.
La valeur
agronomique, ça a été souvent exprimé, ça, puis on a eu des échanges là-dessus.
À partit du moment que tu fixes la
valeur autre que les valeurs marchandes, il faut que tu changes la Loi sur la
fiscalité, donc, pour dire que, pour les
terres agricoles, ce n'est plus la juste valeur marchande, mais bien une valeur
agronomique quelconque, fixée, dans laquelle
on ne bougerait plus la valeur agronomique. Ça veut dire que les autres
propriétés dans la municipalité doivent absorber les excédents.
Dans une
municipalité 100 % agricole, comment répartir le reste du fardeau, quand
il n'y a pas de commercial, il n'y a pas d'industriel et qu'il n'y a que
du résidentiel agricole? Il y a des distorsions. Donc, il n'y a pas de formule parfaite, mais actuellement, au moins, on s'entend
sur le modèle, les références, les bénéfices pour l'un ou pour l'autre, mais aussi sur... À un moment donné, les taxes
scolaires, eux autres, elles sont plafonnées. Ça a déjà existé, le
plafond. Ça a été enlevé. On voit qu'est-ce que ça donne aujourd'hui.
Il y a un dialogue à installer, là, avec les
solutions, mais il faut vraiment que ça soit robuste. Il faut arrêter de jouer là-dedans. Parce
que ce n'est pas de l'argent qu'ils
donnent puis qui sert à produire un plant de maïs de plus,
ce n'est pas de l'argent qui sert à
acheter une poche d'engrais, ce n'est pas de l'argent qui sert à acheter un
équipement. C'est de l'argent que, si
on ne le règle pas, qui est plutôt enlevé de la poche des producteurs pour mettre
dans sa taxation, plutôt que dans des biens de production. Et c'est là tout
le débat : comment les biens de production doivent servir, plutôt qu'à la taxation et à la
spéculation?
M. Villeneuve : M. le
Président, qui suis-je pour donner un
conseil à vous ou au ministre? Mais, s'il
y a un conseil que je pourrais donner, c'est que la table se
réunisse, qu'elle regroupe l'ensemble des partenaires, vraiment, qu'on déploie
les moyens nécessaires pour y arriver. Et
si, sur le plan technique, ça achoppe, bien, je pense que le politique
devra, c'est le cas de le dire,
mettre son pied à terre. Il faut régler cette histoire-là, M. le Président. Il faut s'assurer... Et réglons-le,
réglons-le avant le 1er octobre. Alors,
je pense que c'est important de le faire. Ça va rassurer tout le monde pour la
suite des choses. Alors, bon, s'il y a un conseil que je peux donner, ce serait
celui-là.
Et je pense
que l'UPA est en attente, entre autres; l'Union des municipalités, peut-être
moins, mais la Fédération québécoise
des municipalités, oui. Donc, ils sont prêts à s'asseoir, mais je ne suis pas
sûr que, là, ils ont été convoqués. Est-ce qu'ils sont convoqués pour la
semaine prochaine? Dans deux semaines? C'est quoi, la suite, là?
M. Lessard :
Bien, il y a des discussions avec la FQM, puis tout ça. Mais, honnêtement, on
va s'entendre. Même M. Groleau
le disait, là, les dernières rencontres qu'on a eues, dans les quatre modèles
qu'on retenait, il n'était pas satisfait même complètement des simulations des quatre modèles et est-ce que ça
allait passer le test de la robustesse. Donc, avant d'aller voir le
monde municipal, on va commencer par se comprendre dans le monde agricole puis,
après ça, on sera capables d'engager un dialogue avec des simulations robustes,
durables, etc., pour un dialogue plus large.
Alors
donc, c'est sûr que le monde municipal n'est pas tellement pressé,
quoiqu'intéressé par la chose. Parce qu'eux autres ils disent tout le temps : Ne pelletez pas ça dans notre
cour. Mais, à ne pas vouloir pelleter dans leur cour... Tout ne peut pas
rester dans la cour des producteurs non plus. Puis, quand les budgets défoncent...
On a déjà eu des comités tripartites sur le
déplacement de la charge fiscale, qu'il y a eu un suivi pendant trois années.
Je me souviens, moi, de la première
édition dans les années 2005, donc, il y avait eu un comité tripartite, on
avait vu qu'il n'y avait pas de déplacement de la charge fiscale à ce moment-là. Mais aujourd'hui, avec les
indicateurs qu'on a, on est obligés de le dire, il faut lever les yeux, peut-être qu'il y a du déplacement de la
charge fiscale maintenant, dans la cour des producteurs, à cause de la
spéculation et principalement les terres aux abords des grandes régions
métropolitaines.
Le Président
(M. Hardy) : Vous aurez probablement l'occasion, M. le député de
Berthier, de revenir dans votre dernier
bloc qui s'en vient dans pas grand temps. Maintenant, je cède la parole au
député de Beauce-Sud pour 14 min 55 s
• (21 h 50) •
M. Busque : Alors, je vous remercie, M. le Président. Alors,
je resouhaite la bienvenue à tout le monde ici présent ce soir. Pour la grande majorité, les collègues
étaient pas mal tous présents cet après-midi, mais ça me fait quand même
plaisir de les resaluer parce qu'on est en soirée, et qu'il se fait tard, et
que nous sommes très assidus au travail même à ces heures aussi tardives.
Alors, M. le
Président, moi, j'aimerais vous entretenir sur un sujet quand même important,
un sujet qui génère beaucoup d'activités et qui est très important pour
nos municipalités. Je voudrais parler des festivals, des festivals en régions,
en lien avec le bien-être animal.
M. le
Président, en premier, j'aimerais dresser un portrait, là, des régions, des
municipalités. En ce qui concerne la très
grande majorité des collègues qui sont ici ce soir, nous venons quasiment tous
de régions, alors je pense qu'on va parler d'une seule voix.
Le portrait des municipalités au Québec, M. le
Président, suite à un mandat que j'ai réalisé... que j'ai reçu en juin dernier du ministère des Affaires
municipales, dans un autre domaine qui est celui des infrastructures, m'a
permis d'en connaître beaucoup plus sur le portrait des municipalités en tant
qu'organisations, en tant que population et de répartition de la population au
Québec.
Je pense que
ce qu'il est important de dire pour bien comprendre la réalité des
municipalités et du portrait des municipalités
au Québec, c'est que le Québec compte 1 133 municipalités, M. le
Président. De ces 1 133 municipalités, 930 municipalités ont moins de 5 000 habitants. Alors, ça
dresse le portrait, un portrait assez réaliste de la situation et des
défis que nos municipalités relèvent jour après jour et ont à faire face.
Alors, comme je vous le disais, moi, je viens
d'une région, hein, je viens de la région de... mon comté, c'est Beauce-Sud. Mon comté compte
24 municipalités. Alors, un des premiers défis qu'on doit faire face, dans
nos villages, c'est vraiment un défi d'occupation de territoire.
Alors, j'ai
maintenant plus de 50 ans. Je me rappelle très bien, moi, quand j'étais un
jeune garçon et que l'on se promenait
dans les rangs dans nos municipalités, c'est... Le portrait d'aujourd'hui,
lorsqu'on se promène dans les mêmes rangs,
le portrait est très, très différent. L'organisation municipale, les commerces,
il y a quelques années, on parle de quelques
dizaines d'années, étaient aussi très différents, la vitalité des municipalités
était organisée de façon différente, le
commerce était organisé de façon différente. Il y avait beaucoup plus de
commerces indépendants, qu'on pense à tout simplement les... au niveau des épiceries. Moi, je viens d'une
municipalité qui aujourd'hui compte 1 500 habitants, et, il y a quelques années, cette municipalité
comportait quatre épiceries. Alors, aujourd'hui, il en reste une, et puis elle
doit se réinventer constamment. Bien, cet exemple relate bien la réalité de nos
municipalités aujourd'hui.
Alors, défi
au niveau de l'occupation de territoire, défi au niveau de la population, de la
vitalité économique, de l'attraction,
parce que les services se concentrent de plus en plus... Si je prends mon
comté, moi, Beauce-Sud, bien, ce qui arrive,
c'est qu'une municipalité, tranquillement, se vide de leurs commerces, et il y
a un pôle central, il y a une ville centrale qui, elle, regroupe ces
petits commerces de détail et autres services, et les résidents des
municipalités avoisinantes se rendent dans cette municipalité pour recevoir les
services et faire leurs achats.
On est rendus à un point aussi où est-ce qu'il y
a des enjeux, des enjeux importants, si ce n'est de comment conserver l'église. Alors, dans plusieurs de ces
municipalités-là, c'est un enjeu important : Comment on fait pour
conserver une épicerie?, je l'ai mentionné tantôt, les bureaux de poste? On
parle même, ces jours-ci, de problématique avec la fermeture de caisses
populaires. Alors, on voit que la tendance s'accentue, et c'est vraiment vers
ça que ça s'en va.
Alors, vous
comprendrez que, lorsqu'on arrive avec des événements, lorsqu'on arrive avec
des projets, justement, pour
contrecarrer ces tendances-là, je parle ici, bien entendu, de l'organisation de
fêtes, d'organisation de festivals dans nos municipalités, ça revêt une
importance tout à fait primordiale, si ce n'est que pour l'enjeu économique,
bien entendu, si ce n'est que pour l'enjeu
social, hein, faire en sorte que les gens de ces municipalités-là se retrouvent
en quelque part et s'identifient.
Aussi, il y a un phénomène d'identification, ce
qu'on voit, là, par l'organisation de ces festivals-là. On a un sentiment, bien entendu, d'appartenance, hein, et
de fierté, on fait parler de nous autres, là, on est une petite
municipalité, mais on fait parler de nous
autres. Alors, c'est très, très important, là, pour tous les sujets que j'ai
mentionnés, que ce soit le développement économique, l'occupation de
territoire, appartenance, pour freiner la réalité de ce que vivent nos
municipalités et aller dans le sens de... partir ça sur l'autre côté, là, avoir
des conditions qui sont favorables.
Alors,
moi, je suis au courant qu'en 2017 il y a eu une demande d'injonction qui a été
déposée pour réglementer, là, le
bien-être animal dans des événements
de rodéo ou dans lesquels sont inclus des animaux. Alors, suite à cette
demande d'injonction, il y a
une entente, là, qui a été... il y a une entente de règlement qui est survenue
entre les parties pour qu'un comité,
un comité consultatif soit formé, justement, pour analyser, là, les bonnes pratiques.
Conséquemment à ça... ou parallèlement à ça, et non conséquemment, parallèlement, bien,
le ministère de l'Agriculture, lui, souhaite mettre en place un groupe
consultatif qui aura pour mandat de recommander des normes applicables à l'utilisation des animaux, justement, lors d'activités de rodéo.
Moi,
ce que j'aimerais vérifier ou demander au ministre, ce soir, c'est... Ce
sont des informations partielles, que j'ai. J'aimerais qu'il nous explique un peu plus la position du ministère
en relation, justement, avec cette situation, cette situation
qui englobe le bien-être animal, les activités de festival et cette situation
de demande d'injonction. Qu'est-ce
que notre ministère et notre ministre entendent faire pour cette situation?
Le Président
(M. Hardy) : M. le ministre.
M. Lessard : Oui. Merci, M. le Président. Donc, la question
est fort pertinente, à savoir, donc, suite à l'adoption de la loi sur le
bien-être animal, qui avait quand même pour objectif, là, d'assurer la
protection des animaux dans une optique à
garantir bien-être, sécurité tout au long... Donc, il y a quand même
cet impératif-là de voir... Il y a des pratiques puis des activités, des festivals, au Québec, principalement, donc,
des rodéos entre autres, et on a vu que la cour... en fait, une personne a pu saisir, donc, la cour pour faire définir un
protocole par rapport... faire cesser les rodéos au Québec lors d'un événement qui s'est tenu à Montréal. Nécessairement, le ministère... Bon, c'est une transaction entre deux parties
dans laquelle le ministère
a été non pas ajouté, mais sensible quand
même à ce qui se passait. Mais nécessairement le ministère doit aussi se
faire une tête indépendante par
rapport au conflit. Les deux parties
ne s'entendent pas, c'est clair, là, entre les rodéos puis M. Roy, qui a décidé de saisir les tribunaux en
plein droit, en passant. Mais le ministère, donc, dans le groupe de travail, doit quand
même sécuriser le fait que la politique
n'a pas été faite... la loi n'a pas été faite pour cesser les rodéos et les festivals. Dans l'utilisation de toutes les sociétés d'agriculture, au Québec, qui présentent des
expositions, ce qu'on veut, c'est des
animaux, souvent, qu'on dorlote en général dans les grandes expositions. Ça nous
a permis de revoir un peu les expositions, l'accès à l'eau, le bien-être,
les cages, l'alimentation, etc.
Puis,
quand on arrive, maintenant, avec des animaux exposés au stress, nécessairement, le ministère a entrepris une démarche aussi, en disant : Je vais me baser aussi sur la
science. C'est pour ça qu'ils ont quand
même eu recours, donc, à ce
panel d'experts là qui fait intervenir un médecin vétérinaire en pratique
équine, en pratique bovine puis en comportement...
pour le comportement, avec une expertise bovine, équine aussi, là... les
comportementalistes. Donc, la démarche,
là, il faut encadrer la démarche. Dans des productions, on a reconnu les guides
de bonnes pratiques, mais, dans les
festivals, ça prend un guide des bonnes pratiques pour voir s'il n'y a
pas d'abus, de mauvais traitements puis s'il n'y a pas d'anxiété excessive de créée aux animaux ou des
souffrances excessives.
Donc,
spécifiquement dans le contexte de l'activité de rodéo, la France a passé une
loi sur le bien-être, puis, à ma connaissance, il y a encore
des rodéos à l'américaine, alors que nous, on se distance un peu de certaines
pratiques américaines dans les rodéos du far west. Mais donc on va faire notre
propre niveau, notre intervention, pour s'assurer qu'il y a un protocole.
J'ai
rencontré le festival de Saint-Tite, qui tient, donc, deux... Il y a
deux... il y a le festival de Saint-Tite qui tient des événements de rodéo au Québec
puis il y a un autre producteur de rodéos, là, qui fait les
autres festivals au Québec. Donc, nécessairement, on veut arriver avec
un protocole mais après l'analyse, puis de voir quelles sont les meilleures pratiques, dans les circonstances, tout au long du
parcours, que ce soit... Donc, il
faut analyser principalement la loi
ou ses paramètres. Deuxièmement, il va regarder comment la régie d'élevage est traitée lorsque
les animaux se présentent, moi, je...
l'introduction de l'animal à la discipline, la fréquence d'utilisation de l'animal, d'avoir toujours un spécialiste présent avant, pendant puis
après.
Alors,
j'ai assisté, moi, au rodéo, quand je suis allé à Calgary. J'ai pu visiter les installations avant, le soutenu avant, pendant puis après, le niveau de stress de
l'animal, une fois qu'il est passé, soit qu'il a fait les barils, pour le cheval, soit qu'il a fait le rodéo, pour le taureau ou
soit que... bon, la mise en place de... les lassos pour les veaux, entre
autres, alors... de différentes pratiques.
Le
festival de Saint-Tite a déposé un protocole, on va faire notre analyse. Ce
qu'on recherche, c'est le meilleur protocole
possible pour assurer autant la tenue des festivals au Québec
qu'aussi de s'assurer du bien-être animal. C'est dans ce cadre-là qu'on travaille. Ils se sont donné un échéancier sur un
an, puis donc on veut être sûrs de, je pense, clarifier la position de la tenue d'événements... des
meilleures pratiques possible en tenant compte et de la tenue de l'événement
et du respect du bien-être des animaux exposés dans cette pratique-là.
Donc,
il faut le dire, ce n'est pas tous les chevaux qui font du rodéo, ils ne sont
pas tous qualifiés pour le faire, ils ne sont pas tous entraînés pour le
faire, puis ce n'est pas tous les taureaux qui font du rodéo, ils ne sont pas
tous qualifiés pour le faire puis ils ne
sont pas tous entraînés pour le faire, etc. Donc, il y a
une série de qualifications, là, du type même de bétail retenu. Donc,
c'est ce qui va guider notre activité, mon collègue.
Donc,
les festivals, au Québec, il va continuer d'y en avoir, mais, avec les
pratiques... puis, avec les guides de pratiques,
on pourra mesurer, intervenir puis faire des rapports puis des redditions de
comptes sur une base périodique, lorsqu'on aura statué sur quel est le
guide de pratiques dans la tenue de cet événement-là. Puis ça nous inspirera
pour d'autres pratiques aussi, que ce soit le Festival du cochon de
Sainte-Perpétue, etc. Il y a certainement des choses à améliorer, il y a des choses qu'ils ont améliorées puis il y a
aussi les choses qu'on va être capables de mesurer, documenter pour la
suite pour l'évolution des meilleures pratiques dans la tenue de festivals au Québec.
Le Président
(M. Hardy) : Merci, M. le ministre. M. le député de Beauce-Sud.
1 min 15 s.
• (22 heures) •
M. Busque :
Combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Hardy) :
1 min 15 s.
M. Busque : 1 min 15 s. Alors, je vous dirai, M. le Président, que c'est quand même très rassurant d'entendre les propos du ministre, car, comme je l'ai
bien mentionné, il y a va d'une importance capitale, j'oserais dire, de
pouvoir continuer, justement,
dans la poursuite de l'organisation de fêtes, de festivals dans nos régions, dans nos
municipalités. Il en demeure que c'est
définitivement une façon de renverser la vapeur, comme j'ai mentionné, et les
gens qui sont dans ces municipalités et qui participent à ces festivals sont très, très
fiers de leurs festivals, et il est très,
très évident et certain qu'ils
désirent continuer à pouvoir organiser ce genre de fêtes et à pouvoir, justement,
faire la fête, M. le Président.
Le
Président (M. Hardy) : Merci beaucoup, M. le député de Beauce-Sud. Maintenant, je cède la parole, pour le dernier bloc
de l'opposition officielle, au député de Berthier pour 16 minutes.
M. Villeneuve : Merci,
M. le Président. M. le Président, on a tous entendu ici ce soir le ministre
dire que la politique de souveraineté alimentaire, qui était la politique du milieu, effectivement, donc déposée en
2013 par mon collègue d'Abitibi-Ouest, on a tous entendu dire le ministre
qu'elle avait été appliquée, qu'elle avait été mise en oeuvre. Je pense
que c'est ce qu'on a entendu de la part du ministre. On pourra vérifier dans
les galées.
Nous avons
posé la question, M. le Président, à l'étude
des crédits 2015‑2016.
Donc, on a demandé le bilan de la politique de souveraineté alimentaire du Québec, fournir les prévisions
pour 2015‑2016. Ça, en fait, on a demandé ça au printemps 2015. La réponse qu'on a reçue,
c'est : «Le gouvernement privilégie davantage les enjeux de sécurité
alimentaire et souhaite doter le Québec
d'une politique en la matière. Par conséquent, il a choisi de surseoir à la mise en oeuvre de la
politique de souveraineté alimentaire du
Québec.» M. le Président, on a, de par cette note, la confirmation qu'à
défaut d'avoir... Vous savez, dans la vie, à
défaut d'avoir un plan parfait, là, il vaut mieux avoir un plan imparfait que
pas de plan du tout. Si
l'appréciation du ministre, c'était de dire que le plan était imparfait, bien,
il valait mieux le continuer que de
se trouver pas de plan. Et là on a la preuve ici ce soir, M. le Président, que
le monde agricole a perdu... on a tourné en rond pendant trois ans. On a déposé les documents, vous avez vu tantôt,
qui viennent démontrer à quel point la politique déposée par le gouvernement actuel était similaire à ce qu'on avait déposé en 2013, et là-dessus
la députée de Mirabel a raison. On a consulté les mêmes gens, on s'est rassis
avec les mêmes gens, on a obtenu sensiblement le même résultat avec des
moyens financiers beaucoup moindres, ça, en plus, pour la politique déposée par
le gouvernement actuel.
Alors, M. le Président, je déposerais ce
document-là.
Et on dit, en
droit, que les gens ont le droit d'être entendus. Alors, j'aimerais bien
entendre le ministre par rapport à ses déclarations de ce soir.
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard :
Alors, il faut faire un peu
d'histoire quand même. Le Parti
québécois a été élu, quoi, le
4 septembre 2012 et a déposé sa politique de souveraineté à la veille de
l'élection générale. Donc, pendant les deux ans ou pratiquement que vous avez été là, il y avait quand même
des anciennes politiques qui continuaient de s'appliquer, pour lesquelles l'ancien plan de 1998 a été exécuté, la
politique... le livre vert, des pratiques que j'ai pu faire
moi-même, à ce moment-là, le
rapport Pronovost, les suites de Pronovost, il y avait des politiques.
Est-ce qu'il y avait
une politique? Et, en 2013, quand
vous l'avez déposée, à la veille de l'élection, est-ce que ça rejoignait des éléments de programme qui
existaient déjà? La réponse, c'est oui. Est-ce que la mise en oeuvre de ça a
toute été faite? Non, parce qu'il l'a
suspendue pour entreprendre une nouvelle démarche, mais dont les éléments se
retrouvent encore dans les politiques
agricoles. Je bonifie le chaulage-drainage, dans la politique actuelle, au nom
de l'intérêt des consommateurs et des
producteurs. Est-ce que ça me décroche d'anciennes pratiques agricoles? Non, je
faisais ça en... Je me souviens,
j'étais ministre de l'Agriculture, en 2007, et le premier jalon de
drainage-chaulage a été fait à la demande de la région de l'Abitibi.
Est-ce que je me taxe aujourd'hui en me disant : Je n'ai pas tellement
innové dans le drainage-chaulage? Je trouve qu'il en reste encore beaucoup à
faire puis, tant que la valeur agronomique n'aura pas augmenté, bon, je me
dis : O.K., je vais dans le sens d'anciennes pratiques. Le Parti québécois
l'a fait aussi.
Alors donc,
écoutez, je peux être désolé qu'on n'ait pas toute faite votre politique
agricole dans la même année, le ministre
a décidé d'aller un peu plus loin, mais l'ensemble des pratiques... parce qu'il
a mis le consommateur, il a fait une démarche.
Pendant ce temps-là, les pratiques, tous les programmes du ministère, puis
ils sont nombreux, allaient certainement
dans le sens d'une alimentation de proximité, augmenter le financement
d'Aliments du Québec, travailler avec
le conseil des appellations et des termes valorisants, faire le développement,
le PADAAR et bien d'autres, là, des programmes de proximité, le
service-conseil, etc. Sincèrement, c'est le coeur.
Vous l'avez
fait, c'est des pratiques que vous avez faites et que j'ai continuées. Il y a
des affaires que vous avez changées
aussi, dont le service-conseil. Vous avez comme un peu assassiné les
groupes-conseil au Québec. Ça a un peu déstructuré,
en fait, tous les services-conseil, mais c'est un choix que vous aviez fait,
c'est correct, dans le... C'était la politique
que vous aviez à ce moment-là, alors donc ce n'est pas des choix qu'on avait
faits. Nous, on donnait l'argent directement pour que les
services-conseils puissent vivre puis là, bien, on les a presque tous perdus,
sauf en agroenvironnement. Mais bon, alors
donc, tout n'est pas parfait dans vos politiques, tout ne sera pas parfait dans
celle-là. C'est pour ça que ça prend un dialogue annuel pour être
capable de mesurer nos objectifs et être capable de nourrir cette politique
bioalimentaire là...
Le Président
(M. Hardy) : Merci, M. le ministre.
• (22 h 10) •
M. Lessard : ...qui
inspirera la CAQ.
Document déposé
Le Président (M. Hardy) :
Merci. Écoutez, avant de continuer, de dépose la réponse à la question
n° 67 que vous m'avez donnée, M. le député de Berthier. Donc, la parole
est à vous.
M. Villeneuve :
...la meilleure défense, c'est l'attaque. Le ministre vient d'attaquer, mais il
n'en demeure pas moins que les faits
parlent par eux-mêmes, et les preuves sont déposées, M. le Président, et le
témoin peut bien s'en défendre.
M. le
Président, je veux revenir... On a discuté tantôt, vous en avez discuté tantôt,
des produits de la mer, alors le fameux
quota de crevettes qui a été décrété par Ottawa. Et sachez... Et on est tous
d'accord, hein, je pense que la science a préséance, doit avoir préséance. Et, venant d'Ottawa, alors, on ne peut
que saluer le tout, hein? Donc, la science a préséance, et les gens comprennent qu'ils doivent diminuer la
pêche à la crevette. Le problème, M. le Président, vous me voyez venir, c'est que le fédéral a annoncé un programme de
325 millions... Vous en avez parlé tantôt, mais je veux revenir là-dessus. Le
fédéral a annoncé 325 millions pour les
Provinces maritimes, mais pas le Québec. Alors, pourtant, tout le monde
pêche dans la même piscine ou presque. Il y
a quelque chose d'incongru, d'incompréhensible et aussi, en même temps,
d'injuste dans cela, M. le Président.
325 millions, c'est une somme très importante. Ce n'est pas important,
c'est très important. Présentement,
nos gens, ils ont besoin d'argent, M. le Président, présentement, pas dans un
an ou dans deux ans, là, ils en ont besoin présentement.
On a eu des
débats de fin se séance, moi puis M. le ministre, là-dessus, et il était très
heureux que je le garde ici, le jeudi
soir, là. Alors, on a eu un débat de fin de séance, entre autres... en période
de questions, et, M. le Président, j'ai dit au ministre : Écoutez, si vous êtes tellement certain que le
fédéral va être juste, hein, comme si ça se pouvait, si vous
êtes tellement certain que le fédéral va
être juste envers le Québec et qu'il va débourser un montant qu'on évalue à
30 millions, je pense, ou à peu près,
bien, pourquoi le gouvernement du Québec n'intervient pas immédiatement en se disant que ces sommes-là, de toute façon, lui seront
remboursées par le fédéral pour soutenir notre industrie? C'est maintenant qu'ils en ont besoin, M. le
Président.
Alors,
j'aimerais entendre le ministre là-dessus. Je lui ai déjà fait la proposition, peut-être a-t-il mûri, peut-être
a-t-il réfléchi à cela et peut-être nous annoncera-t-il ce soir, M. le Président, qu'il va prendre le taureau par les cornes et qu'il va
s'assurer de débloquer des sommes pour aider nos pêcheurs.
Le Président (M. Hardy) : M. le
ministre.
M. Lessard : Oui. On est tous d'accord que le gouvernement fédéral a commis une grave erreur quand il a attribué, donc, 325 millions à l'alliance... Moi, j'étais content pour
l'alliance des Provinces maritimes.
C'est rien que je disais : Bien,
c'est le fun pour eux autres, mais il t'en manque un bout, il manque la part du
Québec. Alors, la première fois que je suis
allé, je suis allé rencontrer directement le ministre fédéral à Boston, dans la
soirée dédiée au Nouveau-Brunswick, puisque
ça m'a permis, avec mon collègue des Îles-de-la-Madeleine, de le rencontrer sur
place puis lui dire : Écoute, je pense que tu as oublié le Québec.
Il a reconnu
que le Québec en faisait partie, donc on l'a convoqué à Québec, il est venu
nous rencontrer. On a monté un plan puis on a demandé d'avoir la part du
Québec, qui est évaluée à une trentaine de millions, puis que le Québec était prêt à faire sa part. Alors, on a soumis le
plan, je suis allé le rencontrer au Yukon avec le sous-ministre
responsable. Il nous est revenu positivement
à l'automne dernier, avant les fêtes, ils ont dit : Regarde, on se donne
un cadre. Parfait, on est d'accord
avec l'objectif. Il est allé au Conseil du trésor. On s'est donné un cadre
jusqu'à la fin d'avril. Savez-vous quoi? Fin d'avril, ça va arriver dans
pas long.
Bien, le
Québec est tanné d'attendre après le fédéral là-dessus. Nous allons déposer le
plan des pêches vendredi, ainsi que
le plan maricole, puis nous avons donc 12,5 millions à mettre à la
disposition de nos entreprises dans un plan connu du fédéral. Puis nous demandons qu'ils fassent leur part, qu'ils
mettent la contrepartie équivalente à la part du Québec maritime dans le secteur des pêches, donc qu'ils
décaissent leur part, qui est évaluée peut-être à une trentaine de
millions. Alors donc, je vais le voir
demain, je m'en vais en Nouvelle-Écosse pour les rencontrer pour d'autres
enjeux, sur la baleine noire et
autres. L'industrie attend ça, elle est frustrée de ça. Je vais lui témoigner
de ça, mais nous, à partir de vendredi, c'est terminé. Le Québec va donner l'exemple, va mettre sa part au service de
la population, puis je mets au défi le fédéral d'en faire autant ou de faire juste sa juste part,
sachant qu'après l'investissement de l'alliance, j'ai dit aux autres ministres
des autres provinces : Bien content pour vous autres, c'est exactement la
même affaire que je veux pour le Québec.
Le Président (M. Hardy) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
...annoncé, vendredi prochain, il l'a dit, puis c'est certain qu'une annonce
comme ça, c'est toujours plaisant à
entendre et les gens vont en être très heureux. C'était quoi, le montant,
l'année passée, qui a été donné par le Québec pour les pêches? Le
montant, l'an passé, il s'élevait à combien?
M. Lessard :
Dans le budget, on a à peu près une dizaine de millions dédiés au secteur des
pêches dans les volets de commercialisation et de capture...
M. Villeneuve :
Donc, c'est tout simplement un montant...
M. Lessard :
...des crédits réguliers. On ajoute à ça 12,5 millions de dollars, donc
7,5 plus 5, là, donc, sur l'année, donc. Et on dit, avec ça :
Parfait, le fédéral, viens accoter ta part, hein? Québec fait sa part, viens
accoter ta part.
M. Villeneuve :
...année après année, ça fait que moi, je ne le compte pas. Parce qu'il faut
savoir que ça en prend 30, là. Là, on
est à 12. Ça veut dire qu'il manque... Donc, le ministre espère avoir du
fédéral une aide de non pas 30, mais...
M.
Lessard : Bon, moi, j'ai demandé une trentaine de millions
du fédéral en disant : Ce ne serait pas trop, déjà qu'il a déjà pris du retard. Le retard, ça se
monnaie, puis, quant à moi, là, il faut qu'il dépasse les 30 millions pour
être crédible, puis nous autres, on met déjà notre 12,5.
Alors,
je nourris de l'ambition comme vous. Je pense que vous avez posé la question.
On est au même diapason, puis ce ne
sera pas gênant pour eux autres. Ça va être bon, le retour sur l'investissement
est excellent, parce qu'en peu de temps, là, il crée... il achète des
bateaux, il améliore les équipements.
Le Président
(M. Hardy) : M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : ...là, le prorata des pêcheurs, M. le Président,
il manque toujours quand même... parce que même si le 12 est là, si le fédéral attend puis il ne bouge pas, il manque
quand même un 18 millions pour aller au prorata de ce que le
fédéral donne aux Provinces maritimes. On s'entend? Puis le ministre n'est pas
ouvert à dire : On pourrait éventuellement,
si le fédéral tarde, ajouter... allonger un 18 millions, quitte à aller
chercher un jour peut-être l'argent au fédéral. C'est une question de
justice, d'équité tout simplement.
• (22 h 20) •
M. Lessard :
Bien, honnêtement, ils auraient pu... ils n'ont pas demandé grand-chose aux
autres provinces maritimes, en passant, là,
ils ont donné 325 millions. Alors, moi, je dis : O.K., pas paresseux,
on a un secteur en développement, on
a des cibles de croissance. Québec fait sa part, c'est au fédéral à faire sa
part. Il ne la fait pas, je veux qu'il la fasse. Donc là... Et le temps a assez duré.
Les pêches commencent, c'est le temps d'envoyer un signal sur l'investissement, puis le plan, il est connu, mon collègue des Îles a fait
le tour de la Côte-Nord, Basse-Côte-Nord, etc., Gaspésie, puis les Îles,
puis le Bas-Saint-Laurent. Tout le monde est
d'accord avec que le plan qu'on va présenter vendredi. Il manque rien
qu'une personne : le fédéral.
Mme Lebouthillier, d'ailleurs, s'est dite favorable puis de faire les
démarches nécessaires, sauf que, là, il faut que je convainque son
collègue qui est responsable, là, d'investir les sommes, c'est assez. Ça a
assez duré.
Le Président
(M. Hardy) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. Changement de sujet, de 2014 à aujourd'hui, il y a eu
51 postes de coupés au niveau
des effectifs réguliers pour les directions régionales du MAPAQ. Comment on
explique... Puis là on comprend que
c'est des emplois dans les régions, hein? On parle d'occupation du territoire.
Bien, des emplois coupés comme ça, dans
les régions, des fois, ça fait une différence, une grande différence, puis
aussi au niveau des services-conseils, entre autres, qui peuvent être
amenés par le MAPAQ.
Comment on explique
cette diminution, cette coupure de 51 postes dans des régions qui en ont
bien besoin?
Le Président
(M. Hardy) : M. le ministre, trois minutes.
M. Lessard :
Bien, il y a des départs à la retraite. Le monde n'a pas été coupé, et ils
prennent leur retraite, puis on remplace
une personne sur deux. Alors, quand on remplace une personne sur deux, on
travaille de façon différente. Alors donc,
oui, il y a 1 523, je pense, d'effectifs au ministère. C'est moins qu'il y
a cinq ans, mais les technologies puis la façon de travailler a changé
aussi. Et je pense que ma collègue au développement régional a mis les équipes
à contribution lorsqu'il y a des équipes qui
sont moins importantes. Alors, elle soumet à d'autres directions d'aider...
l'assistance à la compétence, dans le
fond, alors ils ont travaillé différemment. Je pense qu'il y a un plan qui se
tient, puis les services sont donnés
à la population. Il faut penser aussi qu'il y a quelques années, on a décidé
collectivement d'aller vers les services-conseils. Donc, c'est moins d'employés de l'État, mais c'est des
services-conseils qu'on paie, avec les groupes agros qui sont les
groupes-conseils qui sont même dans nos bureaux. Moi, quand je vais à Thetford,
là, je ne peux pas faire la différence entre l'employé du ministère puis
l'employé des services-conseils, mais ils sont dans le même bureau.
Le Président
(M. Hardy) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
2014 à aujourd'hui, là, il y a eu 51 postes coupés dans les régions du
Québec, des gens qualifiés, qui ont
une expertise, qui parlent directement avec le producteur. Et, M. le Président,
le ministre trouve ça correct, il trouve ça normal. C'est ce que je comprends. J'ai beau entendre des
explications, là, je ne vois pas l'ombre d'une justification qui permet
aujourd'hui de faire le constat qu'on vient de faire.
Le Président
(M. Hardy) : M. le ministre.
M. Lessard :
Il y a une question qui a été posée, on dit : Est-ce que l'agriculture a
changé? L'agriculture a changé. Est-ce que les producteurs ont changé
dans leurs relations de travail avec le ministère? Les producteurs ont changé.
Tous
les jours, le producteur peut questionner, rencontrer, «facetimer», hein, ces
gens, se donner un rendez-vous téléphonique,
prendre une lecture terrain. Regarde, il est en train de se passer telle
affaire. Tu veux voir la bibitte qu'il y a dans mon champ? Tu n'as pas besoin de venir sur le terrain, je vais te
la photographier, je te l'envoie dans deux secondes, je vais te mesurer le taux d'infestation. Écoute,
si ça prend encore le même monde pour se déplacer, aller constater,
faire un rapport pas écrit, hein... Il peut alerter le réseau en simplement
photocopiant, en envoyant des données, une fiche synthèse, son bilan annuel. La
relation a changé. On ne peut pas faire les mêmes affaires puis avec le même
nombre de personnes.
M. Villeneuve : Je
pensais que M. le ministre m'offrait du temps pour continuer, mais ce n'est pas
le cas.
Le Président (M. Hardy) :
Écoutez, il reste 27 secondes.
M. Villeneuve :
C'est bon. Bien, écoutez, je veux remercier les gens qui ont participé à cette
étude de crédits et j'ose espérer que des réponses comme on a eu, là...
On a souvent des réponses, dans le cahier, dire... nous dire que la question n'est pas pertinente. Moi, je trouve ça
un petit peu insultant, beaucoup, M. le Président, de me faire dire ça.
Si on pose une question, ce n'est pas aux
gens de juger qu'elle n'est pas pertinente. Je pense qu'il y a une façon de
répondre autrement. Puis de répondre tout court, ce serait déjà bien apprécié.
Merci.
Le Président (M. Hardy) : Merci
beaucoup, M. le député.
M. Lessard : ...M.
le Président, j'ai juste dit : Ça se peut-u qu'on... Ah! Excusez.
Le
Président (M. Hardy) : O.K. Merci beaucoup. Donc, je cède la
parole au député d'Abitibi-Est pour le dernier bloc du gouvernement,
pour une période de 9 min 40 s.
M. Bourgeois :
Mon Dieu, M. le Président! 9 min 40 s. Est-ce que je vais avoir
le temps de traiter tout le sujet? Je
l'espère. Sinon, je vais prendre peut-être du temps du ministre et... Parce que
vous comprendrez, puis je vais faire un peu de pouce sur ce que notre collègue du Parti québécois nous a mentionné
dans les derniers échanges, entre autres, je pense, au niveau de... J'ai l'occasion de discuter
fréquemment avec l'adjoint parlementaire du ministre et... l'importance
qu'il souhaitait qui soit accordée à l'industrie de la pêche. Je pense
que le ministre a lancé un message très clair, ce soir, très clair à la fois à l'ensemble des parlementaires ici présents mais très clair aussi au gouvernement fédéral sur
l'ambition que le Québec a
pour le développement de l'industrie de la pêche et ses autres utilisations des produits marins. Et là-dessus
le député des Îles-de-la-Madeleine a toujours fait son devoir de s'assurer
qu'on ait, dans notre for intérieur, une pensée particulière pour cette industrie-là, et c'est tout à son honneur. D'ailleurs,
ce soir, ce sont ses derniers crédits au
niveau des pêches, en tant que tel. C'est quand même... je pense, ça mérite
d'être souligné.
Mais cependant,
également, je veux parler de ma région, parce que, depuis
le début du mandat et même avant mon élection, j'avais parlé d'un engagement très clair que j'ai pris avec les gens de l'Abitibi-Témiscamingue, les gens du secteur agricole que j'ai rencontrés, qui m'avaient
demandé très clairement de s'assurer de la pérennité du programme
de drainage et chaulage des terres.
Non seulement on l'a fait, on l'a livré pour le bénéfice des
gens de notre région, mais également on
l'a déployé ailleurs en province. On l'a déployé dans d'autres territoires
qui ont, eux aussi, reconnu la valeur de ces travaux-là pour le bénéfice de la production, d'améliorer la production
des terres agricoles, améliorer le type de production qu'ils pouvaient penser exécuter sur leurs terres,
puisque le phénomène de drainage permettait des meilleurs
rendements, permettait de pouvoir exploiter
d'autres types, par exemple, au
niveau des céréales, permettait également,
avec le chaulage, d'amener des terres
qui étaient beaucoup moins productives à des résultats fort intéressants, ce qui a rendu nos terres, dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue,
encore plus intéressantes.
D'ailleurs, on a des citoyens du comté de la députée
de Mirabel qui sont venus s'installer en Abitibi-Témiscamingue. Je pense que ça doit démontrer qu'il y avait
un potentiel d'exploitation intéressant dans ce secteur-là. On y a cru, on l'a supporté et on le supporte dans l'engagement qu'on a pris dans ce budget-là, on va le supporter pour longtemps encore. Et c'est ça qu'on
souhaite qui se produise en agriculture : pérenniser les opérations,
pérenniser la gestion du risque pour les producteurs agricoles, parce qu'il y a
des décisions importantes qui se prennent, M. le Président, en fonction d'investissements
qui sont à faire.
Et là on peut
aussi parler de l'enjeu au niveau de la relève. Évidemment, si on donne des outils
pour pouvoir faire cet exercice-là de façon appropriée, M. le Président,
on donne, à ce moment-là, à l'agriculture ses lettres de noblesse appropriées pour vraiment s'assurer que l'ensemble
des territoires soient développés de façon adéquate par les gens
qui l'habitent, mais par les gens qui y sont
attachés. C'est plus qu'une question de travailler sur la terre, c'est une passion
que ces gens-là ont.
Et là, là-dessus,
je vais mettre à contribution un petit peu le ministre, même si
je ne lui donne pas la parole, mais je
vais au moins avoir son assentiment. J'ai eu la chance de l'accueillir
l'automne dernier en Abitibi-Témiscamingue.
On est allés... parce que c'est ça aussi qui est important, c'est d'aller
visiter des installations, d'aller voir les agriculteurs, d'échanger avec eux
sur les enjeux qui se présentent. On a été, entre autres, à la ferme avicole
Richard. Quel bel exemple! Quel bel exemple, une production... C'est le plus
gros producteur d'oeufs en Abitibi-Témiscamingue. Il n'y en a pas plusieurs, il
y en a deux, mais, à eux seuls, ils fournissent l'ensemble de la production
nécessaire pour nourrir, fournir les
restaurants et les marchés d'alimentation en Abitibi-Témiscamingue et ils
exportent même à l'extérieur de la région.
Quel
beau modèle, parce qu'on a rencontré là non seulement le propriétaire opérateur
d'origine, mais également les
enfants, qui sont maintenant des acteurs stratégiques dans cette entreprise-là.
Je dis «stratégiques» parce qu'il y en a un qui a fait ses études dans
le domaine plus en lien avec l'agriculture, donc a été à Saint-Hyacinthe, une
formation vraiment en lien avec les enjeux de la production; l'autre, c'est un
gars d'informatique. C'est un gars d'informatique qui, lui, est arrivé et a
amené une révolution, moi, je peux dire, dans l'exploitation de cette
entreprise-là.
Maintenant, la ferme avicole Richard, c'est
maintenant un producteur de grains également. C'est aussi une meunerie. Ça change complètement le territoire,
ça, d'avoir un acteur comme ça qui s'approprie des enjeux et qui peut
faire une différence, non seulement pour son exploitation à lui, mais pour tout
le rayonnement qu'il offre aux autres agriculteurs, aux autres acteurs dans le
domaine. Et également il y a un impact sur les fournisseurs.
Vous
comprendrez, M. le Président, un joueur comme ça dans un milieu, c'est la
vitalisation du milieu aussi qui s'en
voit d'autant augmentée. C'est extraordinaire de voir comment cette
dynamique-là s'est implantée par des gens de coeur, des gens qui ont des compétences mais qu'ils ont mises à servir
la population de l'Abitibi-Témiscamingue. Moi, je peux vous dire, à toutes les fois que je vais dans
les restaurants, là, je prends des oeufs le matin, parce que je pense à
eux autres puis je me dis : Écoutez,
ces gens-là méritent toute notre reconnaissance, parce qu'ils font une
différence dans le quotidien pour plein de monde.
J'ai vu aussi
des jeunes qui étaient là... Parce qu'ils ont des employés, mais qui font
également partie du recrutement de la
relève agricole. On a vu, donc, des jeunes dynamiques, qui nous ont parlé de
l'agriculture de demain qu'ils voulaient, comment ils voulaient voir se
déployer l'agriculture en Abitibi-Témiscamingue. Vous savez quoi? Un des
premiers éléments qu'ils ont dit : On
veut être sûrs que le programme de drainage et chaulage des terres va être
encore là parce qu'on veut développer
encore du territoire. Ils ont développé des terres. Ils vont chercher de
l'expertise à l'extérieur, ils vont... et là ils sont connectés, ils sont réseautés. C'est ça, la différence dans
l'évolution de notre agriculture. Le cheminement qui s'est fait, il est
extraordinaire, et ça, c'est tout à l'honneur des agriculteurs.
Oui, tout à
l'heure, on parlait : C'est à qui... La politique bioalimentaire, là, ce
n'est pas le gouvernement qui l'a faite.
Non, c'est ce monde-là qui la font dans le quotidien. Ils influencent nos
actions. Chacun d'entre nous comme député, si on fait notre rôle adéquatement, on va aller sur le territoire, on va
échanger avec eux, et on va les écouter, puis on va traduire, dans le fond, ce qu'ils ont demandé. On
va les accompagner. On peut les accompagner aujourd'hui, pourquoi? Parce qu'on a un gouvernement qui a non seulement
réalisé l'équilibre budgétaire, mais qui a été capable de dégager des
marges de manoeuvre et qui nous a permis de faire une différence.
Parce qu'aujourd'hui, que ce soit dans les
pêches, que ce soit en agriculture, on est capables d'investir, et les sommes vont être au rendez-vous. C'est
l'engagement qu'on a pris envers eux, et les sommes vont être là dès cette
année et pour les années à venir. Et c'est
pour ça qu'on fait une différence dans notre action, parce que ce qu'on a dit
qu'on ferait, on l'a fait et on l'a livré, puis on va le livrer pour la
suite des choses.
M. le
Président, c'est un honneur de pouvoir déposer ces crédits-là aujourd'hui,
parce que l'ensemble des acteurs qui
sont ici, dans le quotidien, ce qu'on veut, c'est que le Québec réussisse. Et
en agriculture, je suis convaincu qu'on va livrer quelque chose qui va donner des résultats plus qu'intéressants.
Pour qui? Pour la population du Québec et pour les agriculteurs. Voilà,
M. le Président.
Le Président (M. Hardy) : Merci
beaucoup, M. le député d'Abitibi-Est.
Adoption
des crédits
Donc, le
temps alloué à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Agriculture,
Pêcheries et Alimentation étant presque écoulé, nous allons maintenant
procéder à la mise aux voix des crédits.
Le programme 1, intitulé Développement des
entreprises bioalimentaires, formation et qualité des aliments, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Hardy) :
Adopté sur division. Le programme 2, intitulé Organismes d'État, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le
Président (M. Hardy) : Adopté sur division. Finalement,
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Agriculture,
Pêcheries et Alimentation pour l'exercice financier 2018‑2019 est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
• (22 h 30) •
Le Président (M. Hardy) :
Adopté sur division.
Documents déposés
En terminant,
je dépose les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition et je
tiens à vous remercier.
Ce fut un honneur pour moi d'avoir présidé cette commission
sur les crédits. Je tiens à féliciter M.
le ministre et les membres qui vous
accompagnent, M. le député de Saint-Maurice, Beauce-Sud, Îles-de-la-Madeleine, Abitibi-Est et Chapleau, ainsi que Mme la députée de Mirabel,
Berthier et Rimouski, qu'on a vus cet après-midi. Je remercie aussi les
membres du secrétariat qui nous ont accompagnés pour cette présidence.
Et je vous dis que la commission, ayant accompli
son mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup. Bonsoir.
(Fin de la séance à 22 h 31)